27.03.2015 à 12h20 • Mis à jour le27.03.2015 à 16h24 | Guy Dutheil La facture du crash de l’Airbus risque d’être lourde pour la Lufthansa, maison mère de la Germanwings. Enfin surtout pour le pool d’assureurs de la compagnie allemande. Même si la Convention de Montréal de mai 1999 plafonne l’indemnisation des victimes à environ 145 000 euros par personne, Allianz et les autres assureurs devront s’acquitter d’un total de près de 21 millions d’euros pour la mort des 144 passagers, mardi dans les Alpes-de-Haute-Provence.Allianz, chef de file du pool des assureurs de la Lufthansa, a déjà versé à la compagnie, mercredi 25 mars, tout juste vingt-quatre heures après le drame, six millions d’euros d’indemnités pour la perte de l’Airbus A320, un appareil sorti des chaînes de Toulouse en 1991.Un risqueMais, estiment certains avocats, Germanwings et Lufthansa pourraient avoir à débourser des sommes bien supérieures aux indemnités de base. Notamment s’il est prouvé que les compagnies allemandes, la maison mère et sa filiale, ont failli dans l’exécution de leur mission. Des familles de victimes pourraient s’adresser à la justice pour comprendre pourquoi le copilote Andreas Lubitz a pu rester seul dans le cockpit. Toutefois, selon la réglementation aérienne allemande en vigueur, les pilotes ont l’autorisation de s’absenter à certains moments, notamment pour aller satisfaire des besoins naturels.Lire aussi :Crash de l’A320 : l’hypothèse de l’acte volontairePour d’autres experts en revanche, les assureurs de la Lufthansa n’auront rien de plus à payer que les indemnités prévues. Sauf, ajoutent-ils, si des familles de victimes, par exemple, réussissent à prouver que la compagnie savait que son copilote pouvait représenter un risque. Une accusation potentiellement plus coûteuse pour la Lufthansa notamment après que la presse allemande a révélé, jeudi 26 mars, qu’Andreas Lubitz aurait traversé, il y a quelques années un épisode dépressif lourd. Le copilote aurait, à l’époque, arrêté alors sa formation de pilote pour ne la reprendre que plusieurs années après. M. Lubitz a été recruté par la Germanwings en septembre 2013.Lire aussi :Le copilote de la Germanwings aurait subi une grave dépressionGuy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.03.2015 à 11h48 • Mis à jour le 27.03.2015 à 14h11Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/vie-etudiante/article/2015/03/27/les-etudiants-ne-dorment-pas-assez_4602202_4401467.html"data-title="Les mauvaises habitudes ruinent le sommeil des étudiants"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/03/26/400x300/4602214_7_dcad_91-des-etudiants-francais-declarent-dormir-mo_4e887cd6bab549005a627e9400a2b3fa.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/vie-etudiante/article/2015/03/27/les-etudiants-ne-dorment-pas-assez_4602202_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Les étudiants français ne sont pas épargnés par la phobie du réveil. A l'occasion de la 15e journée mondiale du sommeil, ce vendredi 27 mars, le point sur leurs habitudes et les façons d'améliorer la situation.Si l'on reprend une étude Harris Interactive pour la mutuelle étudiante Smerep, plus de neuf étudiants sur dix déclarent dormir moins de huit heures par nuit, temps de sommeil conseillé chez l'adulte. Pire : 18 % expliquent être en-deça de six heures quotidiennes. « Ils suivent leur rythme de vie, plutôt que leur rythme biologique », explique Pierre Faivre, responsable de prévention pour la Smerep. Plus les étudiants avancent dans leurs études, plus ils courent après la montre : le travail personnel est plus important et demande donc plus de temps, et un bon nombre exercent un petit boulot à côté. « Contrairement aux adultes qui se permettent un temps de loisir à la fin de leur journée, les jeunes enchaînent différentes phases de travail. » Sans oublier que vie étudiante rime avec sorties et amis...Mauvaises habitudes nocturnesL'heure à laquelle les étudiants vont se coucher est donc repoussée à plus tard, contrairement à l'heure de réveil. Résultat : les heures de sommeil sont amoindries. Une mauvaise habitude qui risque de miner les années à venir des étudiants. L'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes) rappelle que c'est durant l'enfance et l'adolescence que se forgent les bonnes habitudes, dont celle concernant l'hygiène du sommeil. Là-dessus, les étudiants français sont de vrais mauvais élèves.Réseaux sociaux, chats, jeux vidéos, en plus de se coucher tard, les étudiants multiplient les activités connectées qui nécessitent un niveau de concentration assez important avant d'aller dormir. Une mauvaise idée puisqu'elles sont autant d'excitants, qui envoient de mauvais signaux au corps : « l'organisme a besoin d'un moment de calme et de relaxation pour comprendre qu'il est temps de dormir », assure Pierre Faivre.La lumière des écrans affecte également le corps humain. L'alternance du jour et de la nuit apporte des informations à notre cerveau sur le temps qui passe. Les téléphones portables, tablettes, télévision ou ordinateurs suppriment ce qu'on appelle la sécrétation de mélatonine, qui s'opère seulement dans l'obscurité et sert à mesurer le temps. Par ailleurs, ces activités ne sont pas structurées. Lorsqu'elles commencent, leur heure de fin n'est jamais réellement définie.DécrocherDécrocher des réseaux sociaux, d'Internet et des cours est nécessaire pour la phase d'endormissement. Le corps a besoin d'une activité relaxante d'une trentaine de minutes pour comprendre qu'il est l'heure d'aller dormir et se diriger vers un sommeil apaisé. Si ce temps n'est pas respecté, attendez-vous à vous retourner longtemps dans votre lit et à compter les moutons pendant un moment.Lire aussi : Comment bien dormir la veille d'un examenLes médecins conseillent de se changer les idées avec une lecture qui n'a rien à voir avec les études ou en regardant la télévision de manière raisonnable. Se libérer des pensées négatives est aussi important que le temps de relaxation physique. Potasser ses cours, penser à toutes les choses, à ne surtout pas oublier demain, se souvenir des angoisses du lendemain, tout ceci n'aide sûrement pas à s'endormir dans le calme. Déconnecter des pensées angoissantes permet également de se coucher dans de bonnes prédispositions.L'importance du régime alimentaireL'Inpes propose différentes astuces pour s'endormir plus facilement, comme bouger suffisamment pendant la journée ou éviter les aliments excitants (café, thé, vitamine C, coca, alcool, tabac, …) en fin de journée. L'alimentation a également une incidence sur la qualité du sommeil. Les repas trop copieux sont notamment déconseillés pour le dîner, pour éviter la digestion en position allongée.Par ailleurs, si certains aliments empêchent de dormir, d'autres favorisent le sommeil. Les aliments sucrés permettent ainsi l'endormissement, à condition d'être consommés pendant une période de repos. Durant un exercice physique, les effets seraient inversent. Les protéines alimentaires (contenues par exemple dans la viande, les produits laitiers, l' œuf,... ) permettent, elles, la fabrication de la sérotonine dans le cerveau. Elle apaise les humeurs et prépare au sommeil.Sacraliser le temps de sommeilLe sommeil n'est pas une perte de temps, mais un moment de repos à prendre très au sérieux. Si le besoin naturel et quotidien du corps de se regénérer n'est pas optimal, les effets peuvent devenir rapidemment visibles : performances scolaires diminuées, inattention, limitation de la croissance du corps, risques de prise de poids, dépression…Force est de constater que l'importance des temps de repos est de plus en plus minorée dans la communauté étudiante. Contrairement au collège, où les parents sacralisent le temps de sommeil, les étudiants font passer leurs activités en priorité, quitte à rattraper les heures de repos perdues plus tard.« Croire que l'on peut rattrapper la fatigue de la semaine pendant le week-end est une erreur », tranche Pierre Faivre. Mieux vaut se prendre en main et respecter les heures de sommeil conseillées pour permettre au corps de se regénérer correctement. Astuce miracle pour éviter la panne d'oreiller et la fatigue généralisée. Lire aussi : Rêver de son échec à un examen aiderait à sa réussiteLire aussi : Classes prépa : « Le plus dur, c'est l'équilibre entre travail et vie saine »Inès Belgacem width="314" height="157" alt="Vue de la cour d'un collège près de Rennes. " src="http://s2.lemde.fr/image/2012/06/22/314x157/1723516_3_2eac_vue-de-la-cour-d-un-college-pres-de-rennes_bc812cab7855a374cecccd6855ad3a01.jpg" « Les médias devraient parler plus souvent des problèmes des jeunes » Un prof en forfait Premium avec sms illimités et garanti trois ans ? C'est ce que vous propose aujourd'hui Fabrice Erre dans une vente flash exceptionnelle. width="314" height="157" alt="L'inscription sur le site d'Admission post-bac (APB) est une étape cruciale pour l'orientation." src="http://s1.lemde.fr/image/2014/05/22/314x157/4423720_3_9c72_l-inscription-sur-le-site-d-admission-post-bac_d1407abaf53dff5e49ded74f5886a5bd.jpg" 48,5 % des lycéens comptent étudier à l'université Le magazine pour l'entrée sur le marché du travail des jeunes diplômés.Les deux dossiers de ce numéro:Les jeunes entrepreneurs des start-up aux coopératives introduisent de nouveaux codes pour réinventer le modèle économique.Candidats/Recruteurs: le new deal. width="314" height="157" alt="" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/03/25/314x157/4601251_3_d3b1_2015-02-24-8fe9978-9a38ffe73383439e8d0e86d8c5b7e_2edf8a3000e2f878f5ab9b1637fee36d.jpg" Pôle emploi lance la formation « massive » en ligne contre le chômage de masse Guy Dutheil Les conditions du crash de l’A320 de la Germanwings n’ont pas vraiment surpris les pilotes. Quand, en 2001, après les attentats du 11-Septembre, les autorités américaines ont imposé à toutes les compagnies aériennes de nouvelles mesures de sécurité pour restreindre l’accès au cockpit des avions, notamment des portes blindées dotées de codes de sécurité, « c’est même la première chose à laquelle ils avaient pensé », affirme Patrick Magisson, commandant de bord sur A320 chez Air France et également pilote instructeur.Ces dispositions ont « inversé » la logique qui prévalait « depuis les débuts de l’aviation », déplore-t-il. Avant le 11 septembre 2001, « la sécurité » des passagers primait sur « la sûreté » de l’avion. Selon M. Magisson, « les portes et leurs systèmes de sécurité, tels qu’ils ont été conçus, ont inversé cette priorité ». Depuis 2001, c’est « la sûreté » de l’avion qui l’emporterait. Un retournement qui avait été « dénoncé à l’époque par la fédération internationale des syndicats de pilotes de ligne », se souvient M. Magisson.Après le drame de la Germanwings, les pilotes pourraient donc obtenir gain de cause. Très souvent, « les accidents majeurs d’avion ont donné lieu par le passé à des évolutions réglementaires, rappelle la Direction générale de l’aviation civile. Mais tout dépendra des résultats de l’enquête menée par le Bureau d’enquêtes et d’analyses [BEA] ».« Changement de procédures »Sans attendre les conclusions du BEA, de nombreuses compagnies aériennes et des fédérations et syndicats de pilotes exigent déjà la présence en permanence de deux personnes dans le cockpit des avions pendant les vols. En pratique, lorsque l’un des deux pilotes sortira du cockpit, il devra être remplacé, pendant son absence, par un stewart ou une hôtesse. Jeudi 26 mars, la fédération allemande du secteur aérien (BDL) a fait savoir qu’elle réclamerait la mise en œuvre de la « règle des deux personnes dans le cockpit ». Certaines compagnies ont même décidé de passer immédiatement à l’acte.Comme souvent, ce sont les transporteurs à bas coûts qui sont les plus rapides à réagir. Norwegian Airlines et easyJet ont ainsi annoncé, dès jeudi 26 mars, « un changement de procédures ». A partir de vendredi 27, ces deux concurrentes de la Germanwings ont décidé que « deux membres de l’équipage seront présents en permanence dans le cockpit » des avions pendant les vols. Elles ont été imitées par la compagnie régulière islandaise Icelandair.Lire aussi :A320 : des failles dans le suivi psychologique des pilotes ?Au Canada, c’est le gouvernement fédéral qui a décidé, jeudi, d’imposer, avec effet immédiat pour toutes les compagnies aériennes du pays, la présence de deux personnes en permanence dans le cockpit. Aux Etats-Unis, en revanche, le maintien de deux personnes dans la cabine de pilotage « n’est pas systématique », explique M. Magisson. Il n’est obligatoire que dans les avions qui ne disposent pas de porte de cockpit blindée.De son côté, Air France signale qu’elle exploite ses avions « conformément aux règlements de l’Agence européenne de la sécurité aérienne en vigueur ». Toutefois, si la réglementation venait à changer, notamment avec l’obligation de faire venir un personnel navigant commercial dans le cockpit à chaque sortie d’un pilote, la compagnie s’adaptera. Si bien sûr les nouvelles dispositions ne fragilisent pas, par ailleurs, la sécurité du vol.lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2kn0ph"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2kn0ph", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.03.2015 à 08h08 • Mis à jour le27.03.2015 à 15h41 C'est dans une ambiance tendue, et devant une salle comble encadrée par un important dispositif policier, que la cour d'assises de Seine-Saint-Denis a reconnu coupables, jeudi 26 mars, Dan S., Michaël L., Lucien D. et Dan L. d'avoir exercé des violences, avec arme et en réunion, qui ont entraîné la mort de Saïd Bourarach, le long du canal de l'Ourcq, à Bobigny. La mort par noyade de ce père de famille marocain de 35 ans en 2010 avait suscité une vive émotion. La justice a condamné ces hommes, âgés de 24 à 30 ans, respectivement à quatre, cinq, six et neuf ans de prison, au terme d'un procès qui avait débuté le 17 mars.Le 30 mars 2010, ce vigile d'un magasin de bricolage à Bobigny avait été pris à partie par Dan L. qui voulait acheter un pot de peinture alors que le magasin allait fermer. Il avait ensuite été agressé par cet homme, armé d'une manivelle de cric, ainsi que son frère, un cousin et un ami appelés en renfort et avait riposté avec sa bombe lacrymogène. Poursuivi par ses assaillants le long du canal, il avait sauté dans l'eau sous la « pression » et s'était noyé.Lire : La justice n’a pas oublié Saïd Bourarach, le vigile noyé dans le canal de l’OurcqLa justice écarte le mobile du crime racialSon agression avait été abondamment commentée, certains arguant de son « caractère raciste », les accusés étant juifs. Son sort a été plusieurs fois évoqué par le polémiste Dieudonné, qui a fait une brève apparition lors du procès. Mais l'enquête a rapidement écarté le mobile racial, retenant le motif « futile » du pot de peinture.« Si la victime n'était pas musulmane, si les accusés n'étaient pas juifs, cela aurait pu rester un tragique fait divers et ne pas attirer l'attention médiatique. Mais ce dossier n'est pas celui du racisme ou de l'antisémitisme, nous n'en avons que le fantasme », avait insisté mercredi la représentante du ministère public. « On ne reproche pas aux accusés un mobile raciste, on ne leur reproche pas non plus d'avoir voulu la mort de ce vigile, on leur reproche des violences physiques et psychologiques qui ont causé cette mort », avait poursuivi Anne Haller, requérant des peines de cinq à douze ans d'emprisonnement.Minimisant les faits, se contredisant, niant avoir porté des coups, hormis un coup de poing reconnu, les accusés avaient soutenu que le vigile nageait vers l'autre rive lorsqu'ils quittaient les lieux et que jamais ils n'auraient imaginé cette issue « tragique ».Lire (édition abonnés) : « Tout se passait bien jusqu’au jour où il y a eu le petit incident »Absence du principal accusé« Satisfaite » des sanctions « normales au regard du dossier », Dominique Cochain, avocate de la nièce et du frère de M. Bourarach, a néanmoins déploré « l'absence de deux accusés, notamment le principal mis en cause qui n'a pas assumé ». La veuve de Saïd Bourarach s'est dite « dégoûtée » en constatant cette absence. Son conseil, François Danglehant, a regretté qu'un mandat de dépôt n'ait pas été délivré à son encontre avant la tenue du procès. Les accusés ont dix jours pour faire appel.A l'origine de l'altercation, Dan L., 24 ans, a comparu libre aux côtés de son frère Michaël et d'un ami, Dan S., tout au long du procès mais ne s'est pas présenté jeudi. La cour a délivré un mandat d'arrêt à son encontre. Selon son avocat, Paul Le Fèvre, ce jeune homme, qui est apparu très pâle à d'autres occasions, est « terrorisé » à l'idée de retourner en prison. « Il a subi des menaces. Depuis quelques jours, des médias “à la con” publient ses photos sur Internet », a dénoncé l'avocat, mettant en cause « les gens qui gravitent autour de cette affaire et l'instrumentalisent ». Lucien D., absent depuis le premier jour, est également visé par un mandat d'arrêt.A l'énoncé du verdict, les deux accusés présents et leurs familles se sont effondrés. Tout en applaudissant, des personnes rapidement contenues par les policiers leur ont crié : « Justice ! » 26.03.2015 à 18h15 Le ministère des affaires sociales a annoncé, jeudi 26 mars, qu'environ 1 500 entreprises avaient fait l'objet d'une mise en demeure et 48 avaient été sanctionnées pour ne pas avoir respecté leurs obligations en matière d'égalité entre les femmes et les hommes.Depuis la fin 2012, les entreprises doivent négocier des accords ou présenter des plans d'action afin de faire progresser cette égalité en leur sein, sous peine de sanctions financières pouvant aller jusqu'à 1 % de la masse salariale.« Soixante-sept pour cent des entreprises de plus de 1 000 salariés étaient déjà couvertes au 15 février 2015 », détaille le ministère dans un communiqué publié à l'occasion de l'Equal Pay Day, journée en faveur de l'égalité salariale entre les sexes.Une majorité des entreprises mises en demeure ou sanctionnées ont « régularisé leur situation en quelques mois ». Les autres ne peuvent plus être candidates aux marchés publics, rappelle le ministère.« Des progrès concrets »Pour la ministre des affaires sociales, Marisol Touraine, et la secrétaire d'Etat chargée des droits des femmes, Pascale Boistard, ce dispositif et d'autres mesures gouvernementales « permettent à la France d'engranger des progrès concrets ».Les écarts de salaires diminuent plus vite en France (de 16,9 % en 2008 à 15,2 % en 2013) que dans le reste de l'Europe (de 17,3 % à 16,4 %), et le seuil de 30 % des femmes dans les conseils d'administration des grandes entreprises a été dépassé en 2014 (+ 3 points en un an), assure le ministère.Lire aussi : Egalité hommes-femmes, une conquête inachevée et paradoxaleEn France, les femmes doivent travailler près de trois mois de plus pour atteindre la rémunération annuelle moyenne des hommes, d'où la date du 26 mars pour l'Equal Pay Day. Bertrand Bissuel Il a l’impression de s’être cogné contre un mur. D’avoir été tenu à la lisière d’un tout petit monde qui ne voulait pas de lui. Il y a une douzaine d’années, Frédéric Puig a souhaité changer de métier. Son ambition : devenir greffier d’un tribunal de commerce. Il en avait côtoyé régulièrement dans son activité de responsable juridique à la chambre des métiers de Bourg-en-Bresse. « La profession m’intéressait », explique-t-il.Dès le départ, il a dû batailler. D’abord pour être dispensé de l’examen d’entrée, ce qui était normal, à ses yeux, compte tenu de son expérience et de son bagage universitaire – un DEA en droit privé. Le tribunal administratif lui a donné gain de cause, après moult péripéties. Ensuite, il a toqué à la porte de plusieurs greffiers. Certains n’avaient besoin de personne. D’autres l’ont éconduit car ils comptaient, à terme, intégrer un de leurs enfants ou deux nièces. Au bout du compte, rien : « J’ai essuyé des fins de non-recevoir. »Frédéric Puig en déduit que l’accès à cette profession est « fermé » à double tour. Ou plutôt strictement corseté par une règle qui remonte à la Restauration : le droit de présentation. Inscrit dans l’article 91 de la loi du 28 avril 1816, elle permet à plusieurs catégories de professionnels du droit, parmi lesquels les greffiers de commerce, de soumettre le nom de leur successeur à l’agrément du garde des sceaux. Généralement, la chancellerie entérine la suggestion qui lui est faite.7 noms de famille pour 21 greffes... sur 134 en FranceFrédéric Puig trouve cette disposition contraire à la Constitution, parce qu’elle viole, selon lui, le principe d’égale admissibilité aux « dignités, places et emplois publics » énoncé par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Il a d’ailleurs soumis au Conseil constitutionnel une question prioritaire de constitutionnalité (QPC). La haute juridiction a rendu sa décision, jeudi 26 mars – soit, curieusement, un jour plus tôt qu’annoncé au départ : à ses yeux, le mécanisme contesté est conforme à la Constitution.Un recours strictement identique avait été engagé, il y a quelques mois, au sujet des notaires, qui jouissent eux aussi du droit de présentation ; et il s’était soldé par la même décision.Pourtant, nombreux sont ceux qui militent pour faire table rase de cette pratique, synonyme à leurs yeux de cooptation. Dans un rapport remis en décembre 2014, la députée PS Cécile Untermaier a préconisé un changement de ces « règles d’installation » qui produisent des « effets malthusiens » car les professions concernées auraient tendance à se replier sur elles-mêmes. A l’appui de son propos, elle cite des extraits d’un autre rapport, remis en mars 2013 par l’Inspection générale des finances (IGF), d’après lequel l’organisation des greffiers de tribunaux de commerce « est marquée par le poids des familles qui organisent la transmission des structures entre parents et enfants, sans réelle possibilité de refus de l’administration ». Ainsi, les greffes de Nanterre et de Bobigny, « parmi les plus importants de France », se caractérisent « par l’association d’un greffier et de deux ou trois de ses enfants ». L’IGF ne le précise pas mais il s’agit, en l’espèce, des Doucède, également présents dans les greffes de Nevers, Troyes et Toulon. « Sept noms de familles sont associés à 21 greffes sur les 134 que compte le pays », ajoute l’IGF.« Il n’y a aucune raison de maintenir le système actuel dont on peut dire sans exagération qu’il est à la fois anachronique et opaque »Quelques-uns sont dans la profession depuis des lustres. Ainsi des Bahans, à Bordeaux : leur ancêtre, Michel Sanfourche-Laroze, avait été désigné greffier en 1777. Une « situation unique » en France, souligne Me Jean-Marc Bahans ; autrement dit, n’en faisons pas une généralité. A ceux qui s’élèvent contre le pouvoir des « sept familles », un greffier de l’Est de la France objecte : « Ce qu’il faut retenir, c’est la qualité des gens. » Dans ce milieu, certifie-t-il, il y a des « pointures » et les enfants Doucède « ne sont pas des fils à papas mais d’excellents professionnels ».C’est très possible, mais l’argument ne suffit pas à dissiper toutes les critiques. Dans une note diffusée en 2013, le Club des juristes qualifie de « dynastique » le monde des greffiers de commerce. Et de conclure par cette sentence cruelle : « Il n’y a aucune raison de maintenir le système actuel dont on peut dire sans exagération qu’il est à la fois anachronique et opaque. » Un tissu d’« injures » et d’« absurdités juridiques », tacle un greffier. Comment peut-on parler d’opacité alors que la profession est étroitement contrôlée ?, plaide un autre.Ainsi va la vie pour les quelque 236 personnes – des hommes, en très nette majorité – qui exercent cette mission en France. Le public ignore tout ou presque de leur travail et les rares fois où l’on parle d’elles, c’est pour en dire du mal, bien souvent. La commission Attali, dans son rapport rendu en 2008, avait donné le ton : « L’existence même de greffes privés près les tribunaux de commerce constitue une étrangeté », même une « anomalie », qui doit être supprimée.« Sans cela, un monde de bandits »En dehors des vieilles règles de désignation, ce qui insupporte chez ces professionnels, c’est leur statut et leur modèle économique très particuliers. Comme les notaires, les huissiers et les commissaires-priseurs judiciaires, les greffiers de commerce sont des officiers publics et ministériels qui assurent une délégation de service public dans un cadre libéral (excepté en Alsace-Moselle et dans les outre-mer où ce sont des fonctionnaires d’Etat).Leurs attributions se situent schématiquement sur deux plans. D’abord, ils assistent les juges consulaires, conservent les actes et archives de la juridiction, authentifient et délivrent des copies des décisions rendues par celle-ci. En outre, ils tiennent le registre du commerce et des sociétés. Une prérogative très importante, qui leur donne un rôle d’officier d’état civil du monde des affaires : lorsqu’une entreprise voit le jour, elle doit se déclarer auprès du greffe, qui vérifie les informations communiquées ; à partir de ces données sont notamment établis les extraits Kbis – la carte d’identité des entreprises qui recèle divers renseignements (noms des dirigeants, adresse, existence éventuelle d’un redressement judiciaire…). Cette masse gigantesque de données peut ensuite être consultée, moyennant rémunération, par le biais d’Infogreffe, un groupement d’intérêt économique fondé par les greffiers de commerce il y a presque trente ans.Cette fonction-là de recueil et de diffusion d’informations est cruciale pour la vie économique : « Sans ça, nous serions dans un monde de bandits », résume un greffier. Elle permet aussi à ces professionnels d’empocher de jolies sommes. D’après l’IGF, leur revenu net mensuel médian en 2010 s’élevait à 29 177 euros. Une bonne partie de leur chiffre d’affaires provient d’Infogreffe : « 23 % par greffe » en 2013, peut-on lire dans un avis de l’Autorité de la concurrence publié en janvier. Avec des écarts assez importants d’une juridiction à une autre (13 % à Montauban, 40 % à Evry).Durant la période 2010-2012, le « taux de rentabilité moyen » est estimé à 45 % par l’Insee, un ratio très élevéCertains chiffres sont sujets à caution, met en garde Me Philippe Bobet, le président du Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce (CNGTC). D’après lui, le rapport de l’IGF « n’est pas clair sur sa méthode » quand il calcule le revenu net mensuel médian : « Les régimes fiscaux sont complexes et varient fortement en fonction de la structure d’exercice. Obtenir un chiffre global fiable me paraît être un numéro d’équilibriste sans filet. » Me Bobet tient aussi à rappeler l’ampleur des investissements de sa profession pour se moderniser. Et la qualité du service, nettement supérieure à celle des greffes fonctionnarisés en Alsace-Moselle et, surtout, dans les outre-mer, où les dysfonctionnements sont légion. La Cour des comptes l’a d’ailleurs elle-même admis en 2013 dans une lettre à la garde des sceaux, Christiane Taubira : Infogreffe joue un « rôle efficace ». Enfin, insiste le président du CNGTC, n’oublions pas que les tarifs des greffiers sont fixés par la chancellerie. Et ceux-ci ont accepté de faire des concessions, il y a deux ans : baisse de la rémunération sur l’immatriculation d’une société commerciale et gratuité s’agissant des auto-entrepreneurs, réduction des prix pratiqués sur la transmission de certains documents, etc. Me Bobet reconnaît cependant que lui et ses pairs gagnent bien leur vie.Une bonne partie du « problème » vient de là. La commission Attali a éreinté les greffes, les décrivant comme de « véritables rentes (…) qui réalisent le plus souvent des marges considérables sans lien avec l’activité concurrentielle normale ». L’Autorité de la concurrence a qualifié d’« injustifié » leur niveau de profitabilité. Durant la période 2010-2012, le « taux de rentabilité moyen » est estimé à 45 % par l’Insee, soit un ratio plus élevé que pour les huissiers, commissaires-priseurs, notaires, administrateurs judiciaires et mandataires judiciaires – qui sont déjà eux-mêmes bien portants. Les hauts fonctionnaires ont une formule très parlante : le service rendu aux usagers est « surrémunéré », écrivent-ils dans l’étude d’impact réalisée pour le projet de loi Macron, qui cherche précisément à réformer les professions réglementées.Le texte, qui va être examiné en séance par les sénateurs à partir du 7 avril, chamboule pas mal de choses pour les greffiers. Leurs règles tarifaires, mais aussi leurs conditions d’installation : à l’avenir, ils seront recrutés par concours. En outre, la diffusion des données du registre des commerces et des sociétés (RCS) va être revue de fond en comble et les greffiers craignent d’y laisser des plumes en termes de chiffres d’affaires. Ils espèrent que la discussion au Palais du Luxembourg permettra de corriger le tir.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.03.2015 à 16h16 • Mis à jour le26.03.2015 à 16h40 Une information judiciaire contre X a été ouverte en mars 2014 pour des faits présumés de « favoritisme, complicité et recel de favoritisme » portant sur un marché de 39,8 millions d'euros, passé en 2008, pour la reconstruction et l'entretien du collège Pompidou de Courbevoie, a-t-on appris jeudi 26 mars auprès du procureur de la République.Elle faisait suite à un signalement de la chambre régionale des comptes (CRC) d'Ile-de-France adressé au parquet de Nanterre, et dont l'existence a été révélée mardi par le site d'information Mediapart, s'appuyant sur une « note confidentielle ».Le signalement du procureur financier de la CRC avait également été transmis aux juges parisiens chargés de l'affaire Balkany, selon une source judiciaire. A l'époque, l'épouse et première adjointe du maire de Levallois-Perret, Patrick Balkany – actuellement mise en examen à Paris pour « blanchiment de fraude fiscale » dans une autre enquête – était la vice-présidente du département chargée des affaires scolaires.Lire : Tout comprendre à l’affaire Balkany« Un moyen de contourner les règles de la commande publique »Le 16 février 2007, le conseil général, alors présidé par Nicolas Sarkozy,  avait voté le principe du recours à un Partenariat public privé (PPP) pour cette opération. Or, selon la note citée par Mediapart : « Le recours à ce montage complexe n'était pas fondé et n'a été qu'un moyen de contourner les règles de la commande publique auxquelles aurait dû être soumise cette opération. »Ce choix du PPP « n'était guidé que par l'intention de confier des prestations à des entreprises que [Mme Isabelle Balkany] connaissait, en échappant aux contraintes du code des marchés publics », poursuit la note reprise par le site d'information.A ce jour, Mme Balkany « n'a jamais été questionnée ni convoquée » dans le cadre de ce dossier « vide de toute consistance sur le fond » et « au surplus prescrit selon l'analyse même de la CRC », a réagi son avocat, Grégoire Lafarge. « La question d'une éventuelle prescription des faits devra être examinée dans le cadre des investigations », a précisé le procureur de Nanterre, Catherine Denis.« Le département ne s'est pas totalement donné les moyens de conduire une procédure de dialogue compétitif, complètement traçable et transparente, de nature à donner toute garantie de respect de l'égalité de traitement entre les candidats », écrivait la CRC dans son rapport définitif de mai 2008 sur ce contrat de partenariat.Le rapport estimait en outre que l'évaluation préalable au recours à ce montage, menée en 2006, n'avait « pas démontré totalement la complexité de l'opération ni les avantages que présentait ce contrat », jugé « onéreux ». La CRC avait évalué à 18 % la différence de coûts du projet sur quinze ans, soit 5,7 millions d'euros, « par rapport à un projet équivalent qui aurait été conduit dans le cadre d'une maîtrise d'ouvrage publique ».Lire aussi : Bygmalion : enquête pour détournement de fonds publics à Levallois-Perret 26.03.2015 à 12h41 • Mis à jour le26.03.2015 à 17h34 | Yohan Blavignat La mobilisation des féministes a été plus qu’efficace. Le groupe nantais de musique punk Viol ne se jouera pas sur la scène de La Mécanique ondulatoire vendredi 27 mars. La salle parisienne, située dans le 11e arrondissement, a annulé l’événement mercredi 25 mars à la suite de la pression des associations féministes, notamment Les Effrontées.En cause : « Les paroles de leur chanson phare intitulée Viol [produite en 2009] qui, sous couvert d’un style trash et prétendument anticonformiste, est un appel sans ambiguïté à ce crime sexiste », dénonce ce collectif. L’association appelle même à la dissolution du groupe et promeut « une loi globale contre le sexisme ».Les paroles de la chanson « Viol »« Petite bourge endimanchée,Tu contournes les rues mal famées.Préparée pour ton blaireau de copain,Dans la rue tu m’as provoqué ;Petite pute à souliers !Tu pensais te faire sauter par ton mec,Viens, connasse !Ici, dans ta face !Ouvre-toi, putain !Comme c’est bon de te violer,Toi qui ne m’étais pas destinée.Tu chiales, affalée dans mon sperme !La salle de concert s’est excusée sur Facebook : « La Mécanique ondulatoire est un bar antiraciste, antifasciste, pro-LGBT, prolibertaire et proféministe. » Etonnant, alors, d’avoir programmé un tel groupe. « Il ne faut pas beaucoup de jugeote pour accueillir un groupe qui fait l’apologie d’un crime », s’emporte le maire du 11e arrondissement, François Vauglin.Dans une interview à Noisey, Samuel, le chanteur du groupe, s’est exprimé au sujet des paroles de cette chanson : « On les a écrites avec l’ancien batteur et sa copine de l’époque, j’avais 18 ans, c’était fin 2009 il me semble, avec comme objectif de faire le truc le plus « abusé » possible (...). Le viol est une chose abjecte et c’est justement ça le but : écrire une chanson abjecte pour dénoncer le truc. »Plainte contre le groupeLa maire de Paris, Anne Hidalgo, avait saisi le préfet mercredi 25 mars pour signaler un trouble à l’ordre public. Finalement, l’annulation du concert a permis de ne pas faire appel aux forces de l’ordre. Hélène Bidard, adjointe (PC) à la mairie de Paris chargée des questions relatives à l’égalité femmes-hommes, s’est entretenue à ce sujet avec la secrétaire d’Etat chargée du droit des femmes, Pascale Boistard. Ensemble, elles veulent réfléchir dans les prochains jours sur les suites à donner à cette affaire.Concert du groupe "Viol" à Paris, je me suis entretenue avec @Helenebidard ce matin et je me réjouis que des solutions aient été trouvées— Pascaleboistard (@Pascale Boistard)require(["twitter/widgets"]);Toutefois, Isabelle Béguin, avocat à la cour spécialiste en droit de la fonction publique, précise qu’il « n’est pas possible de dissoudre un groupe de musique puisqu’il ne possède pas de personnalité juridique ». Mme Bidard assure que ses membres « ne se produiront plus sur une scène parisienne avec de tels textes. Nous allons lancer une réflexion pour voir s’il est possible d’interdire le groupe. Il faut une tolérance zéro sur les violences faites aux femmes ».Depuis l’annulation du concert, l’association Les Effrontées a décidé de porter plainte contre le groupe punk. Me Avi Bitton, avocat pénaliste, explique « qu’aucune sanction n’est prévue dans le Code pénal pour incitation au viol. Néanmoins, une disposition [l’article 24] de la loi de 1881 sur la presse prévoit qu’inciter des personnes à commettre un crime tel que le viol est un délit pénal même si l’incitation n’a pas été suivie d’effet ». Les membres du groupe encourent 5 ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.En 2013, le rappeur Orelsan avait déjà été poursuivi par des associations féministes, dont l’action avait finalement été jugée prescrite en appel le 31 mai 2014. Il avait été condamné en première instance à 1 000 euros d’amende avec sursis pour injure et provocation à la violence à l’égard des femmes par le tribunal correctionnel de Paris. Sa chanson « Sale Pute » lui avait valu d’être déprogrammé de plusieurs festivals, dont Les Francofolies à La Rochelle.Selon le Haut Conseil à l’égalité entre les hommes et les femmes, 16 % des femmes déclarent avoir subi des viols ou tentatives de viol au cours de leur vie.Yohan Blavignat Soren Seelow Lancé dans l’urgence par le ministère de l’intérieur en avril 2014 pour endiguer la multiplication des départs en Syrie, le plan national de lutte contre la radicalisation a atteint son rythme de croisière. Articulé autour d’une plate-forme téléphonique et des préfectures de département, ce dispositif permet aux services de l’Etat de faire remonter des situations ayant échappé aux services de renseignement.Les données recueillies depuis près d’un an ont permis aux autorités d’affiner leur perception du radicalisme. Un concept que le ministère définit, dans un manuel de formation destiné aux agents de l’Etat, comme « tout discours utilisant des préceptes religieux présentés comme musulmans pour mener un jeune à l’autoexclusion et à l’exclusion de tous ceux qui ne sont pas comme lui ».Selon les derniers chiffres officiels, que Le Monde a pu consulter, 3 142 personnes ont été signalées par leurs proches ou les services publics ces onze derniers mois, dont 9 % avaient déjà rejoint la Syrie. Tous les départements sont touchés, à l’exception de la Creuse. Un quart des signalements concerne des mineurs, 35 % des femmes et 40 % des convertis. Plus les individus sont jeunes, plus la proportion de femmes et de convertis augmente. La grande variété de ces profils a conduit le gouvernement à structurer son diagnostic autour d’un constat : quelle que soit l’origine culturelle et sociale des personnes signalées, toutes ont en commun d’être en perte de repères et en rupture avec leur environnement. Le suivi des intéressés s’est donc articulé autour d’un accompagnement social et psychologique. Une réponse qui évacue la dimension religieuse, par ailleurs délicate à traiter par les institutions d’un Etat laïc. Lire le décryptage : Qui sont les Français sur la piste du djihad ?« Prothèse identitaire »« Le phénomène de radicalisation n’a rien à voir avec la religion, insiste le préfet Pierre N’Gahane, chargé du volet prévention du dispositif. Il ne s’agit pas de conversions à l’islam, mais au radicalisme, même pour les musulmans. La plupart des radicalisés ont en commun une situation d’échec, de rupture, une quête de sens ou d’identité. Ils auraient pu s’accrocher à n’importe quelle branche : une secte, le suicide ou la drogue. La force du discours djihadiste est qu’il donne réponse à tout. Il s’agit d’un kit de solutions. Il nous revient de leur proposer une solution alternative. »Cette grille de lecture centrée sur la vulnérabilité des personnes signalées est confortée par le fait que près d’un quart sont des adolescents. « Le discours djihadiste sépare le pur de l’impur, la vérité du complot, autant de notions qui apparaissent comme structurantes dans les crises d’adolescence aiguës, abonde le psychiatre Serge Hefez, qui a suivi une dizaine de familles d’adolescents radicalisés. L’islam radical fournit une prothèse identitaire. »La majorité des signalements, et c’est encore plus vrai pour les affaires qui font l’objet d’une procédure judiciaire, concerne des jeunes relégués issus des quartiers sensibles. Là encore, selon l’analyse du gouvernement, la « prothèse identitaire » du discours djihadiste viendrait combler une faille identitaire bien plus qu’un désir de religion. « Une partie de la jeunesse vit une véritable frustration, le sentiment de ne pas appartenir à la communauté nationale, explique Pierre N’Gahane. Certains portent barbe et vêtements religieux uniquement pour sortir de l’anonymat. L’Etat islamique leur propose une terre où ils pourront se reconstruire et auront l’impression d’être considérés. On leur vend l’idée qu’ils pourront refaire communauté. »Le voyage vers le Cham – un territoire qui couvre la Syrie et plusieurs pays limitrophes – agirait comme une revalorisation narcissique en ceci qu’il propose de suivre, par mimétisme, le parcours du prophète Mahomet. D’après le Coran, ce dernier, issu d’un milieu modeste, connut la révélation, puis l’humiliation, la rupture, et enfin l’émigration qui précéda la conquête et son retour en vainqueur. Un parcours chaotique et fantasmé qui, associé à la lecture complotiste de la propagande djihadiste, permet de donner sens à des situations d’échec.  Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.03.2015 à 18h03 • Mis à jour le12.03.2015 à 18h39 Alors que l’Assemblée nationale examinait mardi 10 et mercredi 11 mars la proposition de loi des députés Alain Claeys et Jean Leonetti sur la fin de vie, Judith Ascher nous a adressé le récit de la mort de son père François, urbaniste et sociologue, décédé en 2009. Il illustre les situations de « mal-mourir » qui persistent aujourd’hui en France.La proposition de loi, dont le vote solennel est programmé mardi 17 mars, prévoit de rendre contraignantes pour les médecins les directives anticipées, ces consignes que chacun peut écrire sur ses choix de fin de vie. Il instaure en outre un droit à une sédation « profonde et continue » pour les patients en phase terminale. Une alliance de députés PS et UMP cause le rejet de l’aide active à mourir« Au moment où reprennent les débats à l’Assemblée sur la fin de vie, il importe de rappeler une évidence : chacun doit pouvoir décider de sa fin de vie. Cette décision, cruciale, ne doit revenir ni aux médecins, ni à la famille (parfois divisée). Pour illustrer cette évidence, j’ai choisi de témoigner et de raconter la façon dont j’ai, ou plutôt, dont nous avons suicidé mon père, François Ascher, avec ma mère et ma sœur. Atteint d’un cancer incurable, promis à la paralysie et parfaitement conscient des douleurs qui l’attendaient (la mort par étouffement), mon père avait rédigé depuis des mois ses directives anticipées. Il souhaitait pouvoir bénéficier d’une sédation, méthode consistant à endormir le patient afin de lui permettre de s’éteindre en douceur. Mon père avait largement communiqué sur ses volontés, y compris en rédigeant un livre à ce sujet (Examen clinique, journal d’un hypermoderne, éditions de l’Aube, 2007).Il nous a pourtant fallu nous y reprendre à trois fois, pour réussir à faire appliquer ses directives. Par trois fois, nous avons dû réaffirmer notre souhait de le voir s’endormir, avec toute l’horreur que cela implique. Par trois fois, nous avons essayé de le suicider. Et ce, alors même que mon père avait rédigé et fait connaître ses directives anticipées.La première fois que nous avons essayé d’endormir mon père, nous nous inscrivions dans le cadre légal institué par la loi Léonetti, qui vise à limiter l’acharnement thérapeutique, et autorise les pratiques consistant à « laisser mourir sans faire mourir ». Cette loi permet de prendre en compte les directives anticipées, par lesquelles une personne exprime à l’avance ses choix ultimes, mais exclut toutefois explicitement le suicide assisté et l’interruption du processus vital des personnes en fin de vie.ImpuissantesMon père avait rédigé ses directives anticipées, adhéré à l’Association pour le droit de mourir dans la dignité, et fait connaître ses volontés à ses médecins. Il avait également choisi de recourir à une association spécialisée pour la dispense à domicile des soins palliatifs, recommandée par son cancérologue. La procédure pour la mise en place de la sédation était claire et connue de tous. Pourtant, lorsque l’agonie de mon père débuta, il nous fut impossible d’obtenir la sédation, le médecin coordinateur du réseau de soins palliatifs refusant d’administrer les sédatifs nécessaires.Ce fut pour nous un choc : nous ne pensions pas avoir à nous battre pour faire respecter la procédure que nous avions déterminée tous ensemble, avec le réseau, quelques semaines auparavant. Nous nous retrouvions impuissantes face au refus froid et ferme du médecin coordinateur.Mon père savait que le droit à une sédation était encore sujet à discussion chez les médecins, et il craignait cette situation. Quelques jours avant de tomber dans le coma, il m’avait même demandé de « chercher une alternative », et de solliciter l’intervention d’un autre médecin au cas où le réseau spécialisé refuserait d’appliquer ses directives. À mon grand regret, je dois avouer que je n’avais pas pris sa demande et ses angoisses au sérieux : il me paraissait impensable que l’association spécialisée dans les soins palliatifs se défausse. Nous nous trouvâmes donc sans recours, face au refus du médecin coordinateur.Mon père souffrait énormément, alternant des phases de coma, et des reprises de conscience. Il eut ainsi le sentiment de mourir plusieurs fois. Lorsqu’il devint évident que nous n’obtiendrions pas l’aide souhaitée de l’association spécialisée, et alors que mon père vomissait des quantités impressionnantes d’une bile noire et malodorante, nous dûmes nous résoudre à essayer de mettre nous-mêmes directement fin à ses souffrances.Avec une amie, qui s’était portée garante avec ma mère de l’application des directives anticipées, nous entreprîmes donc d’essayer de lui administrer des doses importantes de morphine, en écrasant puis diluant les médicaments dont nous disposions à la maison. Hélas, une sédation ne s’improvise pas, et mon père survécut à cette tentative de suicide assisté.Onzième mortNotre chance fut de bénéficier d’un jour férié, durant lequel l’association d’aide à domicile spécialisée était fermée. L’association nous avait donc renvoyés, pour toute question, vers le médecin de garde du quartier. Mon père en était à son quatrième jour d’agonie, son dixième réveil et sa onzième mort. Je me souviens encore de ses yeux, de son regard, qui imploraient une aide à mourir qui ne venait pas.Nous rencontrâmes en ce médecin de quartier un être humain et compréhensif, qui nous demanda de préciser quelle aide nous attentions de lui : suicide assisté ou sédation. Nous choisîmes la sédation, pour respecter les directives anticipées de mon père. Mon père put ainsi s’éteindre au matin du cinquième jour de son agonie, sans douleur ni reprise de conscience.Parce qu’il est inadmissible qu’un patient ne puisse voir respecter ses directives anticipées, et ainsi, soit condamné à connaître une longue agonie, consciente et douloureuse, et parce qu’il est inconcevable que de nos jours, une famille soit contrainte d’essayer de suicider par elle-même un patient, il importe de faire évoluer la législation actuelle, en distinguant deux cas de figure selon que le patient a ou non rédigé des directives anticipées. Lorsque ces directives existent, elles doivent être respectées, et aucun médecin ne doit pouvoir s’y opposer. »Lire aussi (abonnés) : François Ascher, universitaire, urbaniste  Yohan Blavignat Les chômeurs souffrent plus de la solitude que les personnes âgées. Tel est le résultat d’une enquête de la Société Saint-Vincent-de-Paul, avec le soutien des Petits Frères des pauvres, de Caritas-France et de la Croix-Rouge, rendue publique mercredi 12 mars. Menée à Strasbourg depuis un an et demi et dirigée par le sociologue du CNRS Serge Paugam, cette étude met en lumière que les personnes sans diplômes, les ouvriers et les précaires sont les plus touchés par la solitude et la dépression.« On ne s’est pas contenté d’un sondage, mais nous avons réalisé une véritable enquête afin de mieux comprendre le phénomène de solitude », affirme le sociologue. Ainsi, à Strasbourg, les retraités sont trois fois plus nombreux à vivre seuls que les chômeurs (32 % contre 6,7 %) ; mais 45 % des personnes sans emploi déclarent souffrir de la solitude, contre seulement 12 % des retraités.Chômage : une bonne nouvelle à relativiser« Les personnes au chômage se sentent en décalage avec la norme de la société qui incite les gens à travailler. Ainsi, ils rompent progressivement le lien social avec leurs proches, avec les institutions et finissent par en souffrir », explique le chercheur. Les personnes les moins qualifiées, premières victimes du chômage, sont donc les premières touchées : près de 23 % d’entre elles disent se sentir seules. Cette étude, qui sera étendue à Bordeaux, Lille et Caen en septembre, a pour objectif d’apporter des réponses. Si on y ajoute Paris, où une enquête similaire avait été menée, l’échantillon total sera constitué de plus de 2 000 personnes. Grâce à ce travail, Bertrand Ousset, président de la Société Saint-Vincent-de-Paul, entend créer un « observatoire des liens sociaux ». Il serait financé par le gouvernement et aurait pour but « d’éclairer les politiques publiques » et de mettre à disposition des bénévoles « des moyens de compréhension de ce phénomène pour les aider à mieux cibler leurs actions et leur public ».Mais au-delà des individus, Serge Paugam espère que ce travail permettra aux collectivités territoriales « d’avoir une meilleure représentation des quartiers les plus touchés afin de les rapprocher et de créer du lien social entre ces différentes entités ». Tout un programme.Croissance, emploi : François Rebsamen pense que 2015 marquera « le tournant »Yohan Blavignat Luc Leroux (Marseille, correspondant) La construction et la gestion de l’incinérateur qui brûle les 410 000 tonnes annuelles de déchets ménagers de Marseille et de dix-sept autres communes de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM) sont bel et bien irrégulières. La cour administrative d’appel de Marseille a annulé, jeudi 12 mars, la délibération de MPM qui approuvait le montage mis en place en 2005, à savoir la délégation au groupement espagnol Urbaser-Valorga du service public de l’élimination des déchets par la construction et l’exploitation pour vingt-cinq ans d’un incinérateur doublé d’une ligne de méthanisation.Malgré de très vives oppositions et un long combat mené par la municipalité de Fos-sur-Mer et des associations de défense de l’environnement, cette usine a, en 2010, pris le relais de la décharge d’Entressen sur la plaine de la Crau. Longtemps considérée comme « la poubelle la plus vaste d’Europe », cette décharge a été fermée sous la pression des autorités européennes.C’est Jean-Claude Gaudin, maire (UMP) de Marseille, à l’époque président de MPM, qui avait fait le choix du site : un terrain appartenant au Port autonome de Marseille sur le territoire de Fos-sur-Mer, une commune de l’étang de Berre. Afin d’empêcher la mairie de Fos d’user de son droit de préemption en cas de cession du terrain entre le port et MPM, le choix était fait d’un bail à construction cédé ensuite à l’exploitant, la société Evéré, filiale d’Urbaser.La joie du maire de FosL’argumentaire est technique, mais l’effet est ravageur. Les juges estiment qu’en affectant un terrain appartenant au domaine privé du port – qui est un établissement public – au service public du traitement des déchets ménagers, le site tombe juridiquement dans le domaine public. Du coup, la cession du bail à construction à l’exploitant, l’hypothèque prise au profit du groupe de financeurs sont « incompatibles avec le principe d’inaliénabilité du domaine public », écrit la cour administrative d’appel.Cette décision provoque la joie du maire de Fos et des opposants à l’incinérateur qui avaient ferraillé contre les élus marseillais, en manifestant à de multiples reprises et en engageant pas moins d’une vingtaine de procès. « C’est la reconnaissance d’une honte, d’un déni de démocratie qui consistait à construire chez le voisin un incinérateur que les élus marseillais n’avaient pas le courage de construire chez eux », se félicite René Raimondi, maire (PS) de Fos-sur-Mer.Le président (UMP) de Marseille Provence Métropole, Guy Teissier va devoir trouver une solution à ce pataquès juridique. Depuis un jugement du tribunal administratif de Marseille rendu le 4 juillet 2014, dont le sens vient d’être confirmé par la cour d’appel, le trésorier-payeur général refuse, en l’absence de fondement juridique, de régler à Evéré la redevance d’exploitation (1,3 million d’euros par mois) et aux organismes prêteurs la redevance financière (2 millions d’euros par mois). Guy Teissier doit régulièrement soumettre au vote des conseillers un protocole transactionnel afin de payer les factures d’Evéré.SurcoûtsInitialement prévu à 283 millions d’euros, le coût de l’incinérateur de Fos risque par ailleurs de flamber. De très discrètes négociations sont conduites entre MPM et Evéré qui réclame, en raison de divers retards, de travaux non prévisibles et de surcoûts d’exploitation, une rallonge de 273 millions d’euros. Dans une expertise conduite à la demande d’un juge d’instruction marseillais qui s’était intéressé à l’environnement de ce marché public, un expert judiciaire disait « ne pas comprendre comment une société comme Evéré, filiale d’un grand groupe industriel a pu réaliser un tel montant de travaux supplémentaires sans avoir auparavant obtenu un accord formel de Marseille Provence Métropole ». Evéré n’a pas souhaité répondre à nos questions.La collectivité, qui avait demandé l’arbitrage du tribunal administratif sur ces éventuels surcoûts, s’apprêterait à passer un accord transactionnel avec l’exploitant et à en soumettre l’homologation au juge administratif. Un avenant au contrat de délégation de service public serait dans les tuyaux afin de remédier au déficit structurel d’exploitation. Le prédécesseur de Guy Teissier, le socialiste Eugène Caselli, avait indiqué que MPM ne paierait pas un euro de plus que la somme qu’arrêterait le tribunal.Fort de la décision de la cour administrative d’appel, le maire de Fos-sur-Mer propose la fermeture de l’incinérateur. « Cette usine qui a en partie été détruite par un incendie en novembre 2013 réclame de l’argent pour compenser ses surcoûts et veut voir sa redevance d’exploitation augmenter. Est-ce que ce n’est pas l’occasion d’en finir avec une erreur du passé ? », demande-t-il. En attendant une solution, l’incinérateur continuera néanmoins de fonctionner.Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde 12.03.2015 à 17h08 • Mis à jour le12.03.2015 à 17h32 | Mathilde Damgé et Alice Fabre "Le salon de la femme, tout l'univers féminin en un seul salon". Mais c'est quoi un "univers féminin" au juste ?? http://t.co/hKYBWPk4aq— Balle de sexisme (@balledesexisme)require(["twitter/widgets"]);Le « Salon de la femme », qui ouvre ses portes ce week-end à Paris, fait scandale sur les réseaux sociaux mais, en réalité, il n'est pas nouveau : le Salon national de la femme a ouvert la voie en 2012 dans le Sud (Marseille et Avignon).Le Salon Madame, qui se tiendra à Strasbourg au même moment que le Salon de la femme, existe, lui, depuis deux ans (il a eu lieu à Vannes, à Metz, à Brest, à Quimper...).Le créneau est tellement pris d'assaut que les doublons sont déjà d'actualité : le Salon au féminin, qui investira l'hippodrome de Chantilly en juin, a un homonyme... musulman. Organisée pour la première fois cette année, cette variante de salon féminin défraye la chronique depuis deux mois. Elle a été repoussée au mois de septembre.Certains cherchent justement à se différencier, tout en profitant du même créneau : ainsi Happy Happening, qui veut « révéler l'héroïne qui est en vous », n'est « ni un salon ni un séminaire », mais un peu des deux.Le Salon de l'homme s'est lui tenu sans que son côté marketing provoque l'ombre d'un scandale, au prestigieux palais de Tokyo en décembre dernier. Plus de 10 millions de visiteursSi les organisateurs se spécialisent autant, c'est que les salons sont un marché gigantesque, gagnant aux deux bouts de la chaîne : du côté des exposants, et du côté des visiteurs.Les cinquante principaux sites d'exposition en France ont été passés au crible par l'Union nationale des métiers de l'événement (Unimev). Hors salons réservés aux professionnels, ces événements ont accueilli 10 766 044 visiteurs en 2013.2/3de la surface des sites d'exposition en France sont consacrés à une foire ou à un salon (le reste étant dévolu aux concerts, manifestations sportives, congrès d'entreprises, examens scolaires, etc.).Les événements à portée culturelle, axés sur un pays, une religion ou une spécificité régionale se multiplient : on trouve, pêle-mêle, un Salon de l'immobilier portugais (mais aussi espagnol, marocain, etc.), un salon des professionnels de la restauration italienne (« Parizza »), un Salon du mariage oriental et même un salon dédié à tout un continent, la Foire africaine.De la maison de poupée à la voyance Parmi toutes ces manifestations, les intérêts et les curiosités les plus originales se révèlent. Ainsi, de la mode du scrapbooking, loisir créatif consistant à coller des morceaux de photographies dans des décors dessinés, des maisons de poupée, des reptiles, des poissons d'aquarium ou encore de la voyance.Certains salons sont même entièrement dédiés à des marques, comme le Salon de la brick à Saint-Martin-des-Champs, en Bretagne, ou encore, non loin de là, le Salon du Playmobil à Morlaix.Dans ces nouvelles appétences, la nourriture reste reine : ainsi des gâteaux et autres gourmandises jusqu'au Rapid et Resto Show, « salon de la vente à emporter et de la restauration urbaine nomade », en passant par le Rhum Fest Paris.  Offre et demandeCertains salons jouent clairement la carte de l'offre professionnalisée, plus que festive, comme la Journées sur l'assistance médicale à la procréation, le Salon de l'éclairage public, ou le Salon de l'hygiène et de la buanderie).Même les absents ont leur salon : Funexpo, salon international des arts, techniques et équipements funéraires. Ces événements sont la plupart du temps réservés aux professionnels des secteurs concernés. 5,8 milliards d'eurosCe serait le montant des retombées économiques de ces manifestations en 2010, selon une étude de l'Office de justification des statistiques, organisme dévolu à l'évaluation du poids de ce marché des salons et des foires.La France se situerait au quatrième rang mondial pour l'accueil des entreprises exposantes dans les salons internationaux, derrière la Chine, les Etats-Unis et l'Allemagne.Alice FabreJournaliste au MondeMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.03.2015 à 15h52 • Mis à jour le12.03.2015 à 18h53 Le tribunal correctionnel de Paris a condamné jeudi 12 mars Jean-François Copé, Nathalie Kosciusko-Morizet et Alain Juppé à 1 000 euros d'amende chacun, avec sursis, pour avoir taxé publiquement Jean-Luc Mélenchon d'« accointances antisémites », en juin 2012. Ils sont également condamnés à 1 000 euros de dommages et intérêts chacun au titre du préjudice moral.A l'époque, Nathalie Kosciusko-Morizet, Alain Juppé et Jean-François Copé avaient successivement mis en cause l'ancien coprésident du Parti de gauche pour ses liens avec le compositeur grec Mikis Theodorakis, auteur de déclarations antisémites en 2003, en accusant les juifs d'être « à la racine du mal ».Le 15 juin 2011, M. Mélenchon avait décidé de relayer sur son blog un appel lancé par le compositeur contre le régime d'austérité imposé à la Grèce. Le 11 juin 2012, Mme Kosciusko-Morizet avait ainsi taxé, sur France 2, M. Mélenchon d'accueillir « sur son site, des gens qui font profession d'antisémitisme ». Le lendemain, au micro de France Inter, Alain Juppé l'avait accusé d'« entretenir des relations sulfureuses avec certaines personnalités (…) qui prônent l'antisémitisme ». M. Copé fermait le ban le surlendemain en reprochant au coprésident du Front de gauche de « [cautionner] des propos qui ne sont pas les nôtres », citant « l'antisémitisme ».M. Mélenchon a depuis nié avoir eu connaissance, à l'époque, des déclarations faites par M. Theodorakis en 2003. « Nous ne savions rien des propos qu'il a tenus au soir de sa vie concernant les Juifs », était-il alors inscrit sur la page d'accueil du site du Front de gauche.A la suite de cette affaire, Jean-Luc Mélenchon avait réclamé 1 000 euros de dommages et intérêts à Mme Kosciusko-Morizet et à M. Juppé, et 5 000 euros à M. Copé. Le parquet avait suggéré la relaxe, estimant que les propos visés ne dépassaient pas le cadre de la liberté d'expression.Lire le décryptage : L'UMP taxe le Front de gauche « d'antisémitisme »  pour gêner le PS 12.03.2015 à 12h16 • Mis à jour le12.03.2015 à 16h07 Avec 240 personnes qui ont perdu la vie sur les routes en février 2015, contre 225 un an plus tôt, la hausse de la mortalité routière en France observée en 2014, la première depuis douze ans, se confirme.La hausse est de 6,7 % en février, a annoncé jeudi l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), moins que le mois de janvier qui avait enregistré une hausse de 12 %. Le nombre des accidents corporels est cependant en baisse de 9,4 % (3 695 en février 2015 contre 4 079 en février 2014). De même, l'ONISR constate une baisse de 8,7 % du nombre de personnes blessées (4 631 personnes le mois dernier contre 5 074 en février 2014).En prenant en compte les douze derniers mois de statistiques, de mars 2014 à février 2015, la mortalité routière est en augmentation de 5,1 % par rapport à la même période de l'année précédente. « Cette hausse concerne principalement les automobilistes, les cyclistes et les piétons. En revanche, la mortalité des usagers à moto semble se stabiliser ces derniers mois alors que celle des cyclomotoristes (utilisateurs d'un deux-roues motorisé, dont la cylindrée n'excède pas 50 cm3) renoue avec la baisse », selon l'ONISR. En 2014, il y a eu 3 388 morts sur les routes, soit 120 de plus qu'en 2013.Plan de luttePour tenter d'enrayer cette augmentation, le gouvernement a présenté fin janvier un plan de lutte en 26 mesures. L'alcoolémie légale va être abaissée à titre expérimental de 0,5 à 0,2 gramme par litre de sang pour les conducteurs novices (trois ans après le permis ou deux ans s'il y a eu conduite accompagnée). Les oreillettes, casques et écouteurs vont être interdits au volant pour améliorer « l'attention des conducteurs », mais pas les kits Bluetooth embarqués, qui restent autorisés. Et pour limiter le nombre de piétons tués en ville, il sera bientôt interdit de se garer à moins de cinq mètres « avant les passages piétons ».Lire : Alcoolémie, casques, oreillettes : les nouvelles mesures pour la sécurité routièreD'autres mesures concernent l'augmentation du nombre de radars à proximité des feux de circulation, le renforcement des contrôles des exploitants de débits de boisson ou l'expérimentation d'une baisse de vitesse de 90 à 80 km/h sur les routes secondaires bidirectionnelles « particulièrement accidentogènes ». Malgré les mauvais chiffres de 2014, les autorités ont annoncé qu'elles maintenaient l'objectif de faire baisser à 2 000 le nombre de morts d'ici à 2020.Lire : Sécurité routière : quelle efficacité pour les mesures du gouvernement ? Bertrand Bissuel Le recours aux conseils extérieurs est une aide précieuse pour l’Etat mais il doit être mieux encadré. C’est en résumé les enseignements que tirent Albéric de Montgolfier, rapporteur général (UMP) de la commission des finances du Sénat, et Philippe Dallier, secrétaire (UMP) de cette même commission, d’une enquête commandée à la Cour des comptes et rendue publique jeudi 12 mars. Pour la première fois, le rôle de ces cabinets fait l’objet d’une expertise globale, minutieuse, assortie de nombreuses statistiques et d’anecdotes édifiantes, parfois. Durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, ils avaient été très critiqués, à cause de leurs émoluments, plutôt salés, et de leur pouvoir d’influence, jugé exorbitant, dans la mise en œuvre de la révision générale des politiques publiques (RGPP).L’administration y a recours pour des raisons diverses : réorganisation, évaluation de politiques publiques, communication stratégique, aide à la décision… « Les bénéfices d’un regard extérieur sont largement reconnus », souligne M. de Montgolfier, pour qui l’action des entreprises de conseil est complémentaire de l’expertise apportée par les grands corps d’inspection et de contrôle.1,1 milliard d’euros en 2011A la différence d’autres pays européens, la France consomme avec modération ce type de prestations : la dépense pour l’ensemble des administrations publiques s’élevait en 2011 à 1,1 milliard d’euros soit quatre fois moins qu’au Royaume-Uni et presque trois fois moins qu’en Allemagne. « L’enjeu budgétaire n’est pas énorme », commentent les deux sénateurs, en indiquant que ces sommes ont baissé en 2012, lorsque la RGPP a pris fin après la victoire de la gauche, avant de repartir à la hausse en 2013.Si l’analyse se limite au périmètre de l’Etat (services centraux et déconcentrés), la facture se monte « au minimum à 469 millions d’euros en autorisations d’engagement » pour la période 2011-2013, soit un peu plus de 150 millions d’euros par an. Mais il ne s’agit que d’une estimation, faute « de suivi budgétaire centralisé », ce que la Cour des comptes trouve « préoccupant », en particulier au ministère de la défense où « les dépenses de conseil n’ont pas pu être précisément chiffrées » – du fait, notamment, de l’éparpillement des « pouvoirs adjudicateurs » (ils sont environ une centaine).De tous les ministères, c’est Bercy qui s’adjoint le plus ces conseils, notamment pour l’Agence des participations de l’Etat (APE), chargée du suivi des parts de l’Etat dans des entreprises. Les plus gros fournisseurs, sur 2011-2013, sont Capgemini (près de 56 millions d’euros facturés), BearingPoint (19 millions) et McKinsey & Company (19 millions également).Tarifs « globalement maîtrisés »En dépit de leur complexité, les tarifs semblent « globalement maîtrisés » et « seraient » même inférieurs de 20 % à 30 % par rapport « aux niveaux moyens de facturation à des clients privés », écrit la Cour dans son rapport. Cela tient à « la fermeté de la négociation des services de l’Etat » mais aussi au souhait des opérateurs « de pouvoir se prévaloir de la référence d’opérations » pour le compte de l’Etat, ajoute-t-elle.Certains ministères ont tendance à se tourner vers les mêmes cabinets depuis de longues années. Exemple : la Défense, qui sollicite régulièrement BearingPoint et Capgemini. La relation est si ancrée que des consultants, théoriquement extérieurs aux services, y ont « même une adresse de messagerie interne »… Une situation non dénuée de risque juridique car elle pourrait être assimilée à du prêt de main-d’œuvre, ce qui est contraire au code du travail.La Cour relève plusieurs cas où le recours à de tels prestataires est discutable. D’abord parce qu’il peut affaiblir graduellement les capacités d’« expertises internes de l’Etat » et amoindrir son aptitude à piloter des « projets stratégiques ». Ainsi, il arrive que l’administration délègue à ces sociétés la rédaction de textes réglementaires alors même que c’est « son “cœur de métier” » : cela s’est produit pour la mise en place de l’écotaxe ou l’extinction du Crédit immobilier de France. Une situation inquiétante, pour les deux sénateurs : ils ne comprennent pas pourquoi l’Etat peut avoir besoin de s’entourer de conseils plus compétents que lui en la matière.Renforcer les règles déontologiquesAutre sujet de préoccupation : les hauts fonctionnaires sont réduits à « acheter la mémoire » - selon la formule de la Cour - que des entreprises ont acquise grâce aux missions qui leur étaient confiées. Ainsi, l’APE s’adresse fréquemment « à un avocat doté d’une solide expérience en matière de privatisation d’entreprises publiques ». Le phénomène s’avère encore plus massif au ministère de la défense où les « chantiers de modernisation » ont été « investis » par les consultants : leur maîtrise de ces dossiers est supérieure à celle des services. « La question du secret-défense ne saurait être éludée », estiment les deux sénateurs UMP. De façon plus globale, ils regrettent que l’administration se retrouve parfois « dans une situation de dépendance ».Certaines interventions s’effectuent au mépris du code des marchés publics. Le constat vaut, selon la Cour des comptes, pour l’APE qui recrute des conseils sans forcément les avoir mis en concurrence, au préalable. Cet organe a rétorqué, lors d’une audition au Sénat, qu’il pouvait s’affranchir du recours à l’appel d’offre, en faisant valoir la confidentialité de ses travaux et les intérêts économiques de la nation. MM. de Montgolfier et Dallier aimeraient qu’une réflexion à l’échelle européenne soit menée sur l’étendue des dérogations aux règles relatives aux marchés publics, en matière financière.Enfin, tout comme la Cour des comptes, MM. de Montgolfier et Dallier réclament un renforcement des règles déontologiques pour prévenir les conflits d’intérêt. La question se pose en particulier en matière de concessions d’autoroutes : le faible nombre des acteurs et des experts peut conduire l’Etat à être conseillé par un cabinet ayant déjà eu des relations d’affaires avec des majors du secteur.A ce titre, la commission de déontologie a un rôle crucial à jouer puisqu’elle est chargée de contrôler le départ des agents publics dans le secteur privé et dans le secteur public concurrentiel. Le cas échéant, elle rend un avis défavorable si le fonctionnaire s’apprête à exercer une activité trop proche de ses missions quand il était dans l’administration. Mais, regrette la Cour, elle « ne dispose pas des moyens de vérifier le respect de ses avis ou de les faire appliquer ». Le projet de loi sur les droits et devoirs des fonctionnaires, présenté en conseil des ministres en juillet 2013, pourrait apporter des solutions. Reste à savoir à quel moment il sera examiné par le Parlement.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.03.2015 à 21h12 • Mis à jour le12.03.2015 à 14h38 | Elise Vincent, Soren Seelow et Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant) L’Etat islamique (EI) a diffusé, mercredi 11 mars, une vidéo de propagande dans laquelle, pour la première fois, est mis en scène dans le rôle de bourreau, un mineur soupçonné d’être français. Présenté comme « un jeune lion du Califat », le garçonnet y est montré abattant à bout portant un arabe israélien qualifié d’espion du Mossad. Beaucoup de zones d’ombre entourent toutefois cette vidéo.Selon une source proche des services de renseignement, le jeune garçon « est susceptible d’être » le beau-fils de Sabri Essid, un ancien proche du tueur de Toulouse, Mohamed Merah. Sabri Essid est lui-même « susceptible » d’être l’adulte qui apparait aux côtés de l’enfant à l’écran. Le journaliste de RFI David Thomson est le premier à avoir identifié Sabri Essid sur la vidéo, sur la foi de témoignages provenant de Syrie, mais les autorités françaises se sont pour l'heure refusées à confirmer ces informations.La justice française a annoncé, jeudi, avoir ouvert une enquête, notamment pour assassinat, selon une source judiciaire à l’Agence France-Presse.Reconnu par des amis d’enfance Les seuls éléments établis sont que Sabri Essid, 30 ans, a rejoint les rangs de l’EI en avril 2014. Il avait auparavant quitté la France avec femme et enfants : ses filles jumelles, un nourrisson et un enfant de 12 ans que son épouse a eu d’une première union. C’est ce dernier qui apparaîtrait sur la vidéo de propagande.Les autorités françaises sont extrêmement prudentes depuis la confusion, en novembre 2014, autour de l’identification d’un autre djihadiste français : Mickaël Dos Santos. Celui-ci avait été officiellement reconnu par le parquet de Paris comme faisant partie des bourreaux de 18 soldats syriens. Mais le jeune homme avait ensuite démenti l’information via un compte Twitter créé pour l’occasion. Sa propre mère l’avait également reconnu, avant de se rétracter.Selon nos informations, des amis d’enfance de Sabri Essid qui habitent la cité des Izards, à Toulouse, l’ont néanmoins formellement identifié. Un des responsables de la mosquée du « château », dans le quartier du Mirail, à Toulouse, juge également que la photo lui « ressemble » fortement, même si il aurait pris du poids depuis.La date de diffusion de la vidéo tend également à désigner Sabri Essid. C’est il y a exactement trois ans, le 11 mars 2012, que Mohamed Merah débutait sa cavale meurtrière en tuant à bout portant Imad Ibn Ziaten, un militaire français. Sabri Essid avait un lien familial avec Mohamed Merah, car son père avait épousé sa mère. C’est par ailleurs lui qui avait organisé ses funérailles.« Un signe envoyé aux juges »« Le dossier montre que Sabri Essid a pu jouer un rôle important dans l'endoctrinement de Merah. Il lui rendait souvent visite en prison et l'a eu au téléphone la veille de l'attentat. Or il n'a jamais été entendu. pourquoi ? Cette vidéo est un signe envoyé aux juges instructeurs », estime de son côté Me Samia Maktouf, avocate de la veuve d'Imad Ibn Ziaten.Certains experts ont toutefois des doutes sur le fait que ce soit bien l’enfant qui tire sur l’agent supposé du Mossad. Le montage ne permet pas de le voir clairement l’abattre. Cette vidéo est la deuxième du genre diffusée par l’EI. En janvier, dans une mise en scène similaire destinée à montrer que Daech dispose d’une génération de réserve, on pouvait voir un très jeune garçon abattre deux espions russes.Reste l’identité de la victime de la vidéo du 11 mars. Il s’agit d’un arabe israélien de 19 ans : Mouhammad Moussalam. Il avait rejoint les rangs de l’EI en octobre 2014. Originaire du quartier de Beit Hanina, à Jérusalem-est, il avait, selon son père, très vite regretté sa décision et tenté de revenir deux mois après son arrivée. Mais, toujours selon son père, il avait alors été arrêté à un barrage, incarcéré, et forcé à reconnaître qu'il était un agent israélien.En février, le magazine anglophone Dabiq, instrument de propagande de l'EI, avait publié un entretien – dont l’authenticité est impossible à établir – avec le jeune homme. Dans celui-ci, il expliquait que son recrutement avait été facilité dans son quartier par un voisin juif, policier de profession. Il aurait perçu un salaire de base de 5000 shekels (1100 euros) et suivi une formation initiale d'un mois. Puis un agent du Mossad l'aurait sollicité pour qu'il infiltre les rangs de l’EI afin de repérer les caches d'armes et identifier les Arabes israéliens et les Palestiniens dans ses rangs.Selon un haut responsable militaire, interrogé par Le Monde, l'influence de l’État islamique parmi les Arabes israéliens et les Palestiniens des territoires occupés, à Gaza ou en Cisjordanie, «n'est pas un problème central, mais une inquiétude ». Les autorités ont comptabilisé une quarantaine d'Arabes israéliens partis combattre dans les rangs djihadistes, et à peu près le même nombre de Palestiniens partis des territoires occupés.Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterElise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalistePiotr Smolar (Jérusalem, correspondant)ReporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.03.2015 à 18h13 • Mis à jour le12.03.2015 à 08h34 | François Beguin L'aide médicalisée active à mourir, dont une partie des députés de la majorité considérait qu'il s'agissait d'une promesse de campagne de François Hollande, ne sera pas autorisée en France. Les trois amendements qui en proposaient la légalisation ont été rejetés à l'Assemblée, mercredi 11 mars, par 89 voix contre 70, lors de la deuxième journée d'examen de la proposition de loi sur la fin de vie déposée par Alain Claeys (PS) et Jean Leonetti (UMP).Avant le vote, les deux rapporteurs, qui souhaitaient, eux, que soit instaurée une sédation profonde et continue pour les malades en fin de vie, avaient prévenu qu'ils se retireraient si leur texte venait à être modifié d'une façon aussi substantielle.Cet article central a finalement été approuvé par l'Assemblée dans la nuit. Cette possibilité de « dormir avant de mourir pour ne pas souffrir », selon l'expression d'un des deux auteurs du texte, Jean Leonetti, sera réservée à des malades atteints « d'une affection grave et incurable », et dans des situations précisement décrites par la proposition de loi, dont le vote solennel aura lieu le 17 mars prochain.Lire : Fin de vie : les députés ont commencé l’examen de la proposition Claeys-Leonetti« Petit 49-3 sur la fin de vie »Pour éviter toute mauvaise surprise, ils avaient demandé que les trois amendements soient débattus de façon prioritaire, immédiatement après les questions au gouvernement, afin qu'un maximum d'élus soient présents dans l'hémicycle. Une démarche qu'Olivier Falorni (PRG), partisan d'une aide active à mourir, qualifie de « petit 49-3 sur la fin de vie ». « Le gouvernement a eu peur de ne pas avoir la majorité », constate-t-il, regrettant que ce dernier « passe à côté d'une grande réforme de société ». « On n'instaure pas l'euthanasie par amendement, avec une majorité de circonstance », a fait valoir dans l'hémicycle le député UMP Bernard Accoyer.L'amendement défendu par le député PS Jean-Louis Touraine, qui avait recueilli 122 signatures dans les rangs socialistes, a été rejeté grâce aux voix de l'UMP, dont la frange conservatrice s'est fortement mobilisée sur ce sujet. « Environ les deux tiers des députés de gauche étaient favorables à notre amendement, assurait M. Touraine à l'issue du vote. Les députés conservateurs ont refusé cette avancée, mais celle-ci est inéluctable. »Fin janvier, la proposition de loi de la députée EELV Véronique Massonneau visant à légaliser l'euthanasie avait déjà été rejetée, après n'avoir recueilli que les seules voix des écologistes, des radicaux de gauche et de quelques élus socialistes.Lire notre décryptage : Fin de vie : les quatre points qui font débatUne première étape ?La ministre de la santé Marisol Touraine, qui avait défendu en 2009, aux côtés de Manuel Valls une proposition de loi en faveur d'une aide active à mourir, a appelé à ne pas « brusquer la société française sur cette question ». La proposition de loi Claeys-Leonetti est « une avancée significative, majeure peut-être », a-t-elle fait valoir pour expliquer son soutien au texte. « Aujourd'hui, nous faisons évoluer le droit. Peut-être d'autres étapes viendront-elles ensuite ? »En présentant la future loi comme une « étape », tout comme l'avait déjà fait Manuel Valls la veille, Mme Touraine a suscité l'« inquiétude » d'une partie de la droite. « Je ne considère pas qu'il y a une évolution inéluctable vers l'euthanasie ou le suicide assisté », a ainsi estimé Jean Leonetti, dont l'actuelle loi sur la fin de vie, votée en 2005, porte le nom. Le collectif pro-vie Soulager mais pas tuer a jugé que le terme employé par la ministre de la santé était « révélateur de l'ambiguïté de la posture gouvernementale » et a annoncé qu'il attendait de voir la suite des débats pour dire s'il appelait à une manifestation nationale sur ce sujet le 12 avril.Lire notre éditorial (abonnés) : Loi sur la fin de vie : une sagesse salutaireLire aussi (édition abonnés) : Mieux vivre et laisser mourirFrançois Beguin 13.03.2015 à 17h21 | Yohan Blavignat, François Béguin et Laetitia Clavreul Médecins, internes, dentistes, sages-femmes… Un large appel à la mobilisation dimanche 15 mars a été lancé contre le projet de loi santé de Marisol Touraine. Les professionnels de santé libéraux défileront à Paris, de la place Denfert-Rochereau au ministère de la santé. Dès vendredi 13 mars, certains se sont mis en grève.Le pari risqué de Marisol Touraine face à la colère des médecinsQui fait grève dès vendredi ?Le « Mouvement pour la santé de tous », qui réunit une quarantaine de syndicats et d’organisations étudiantes du monde de la santé, a appelé, jeudi 12 mars, lors d’une conférence de presse à « durcir le mouvement » face à « la surdité » de la ministre de la santé, Marisol Touraine. Outre la manifestation de dimanche, ce collectif, créé en février afin de réclamer le retrait du projet de loi, a invité les médecins libéraux à observer une grève des gardes et des urgences à partir de vendredi 13 mars à 8 heures jusqu’à lundi 16 mars à 8 heures.Ainsi, les chirurgiens libéraux ont été appelés à ne pas aller au bloc, les dentistes et les infirmières à fermer leurs cabinets. A titre d’exemple, vendredi, SOS Médecins et SOS Mains étaient aux abonnés absents.Le but de la manœuvre est simple : reporter toutes les urgences vers les hôpitaux publics qui risquent la surchauffe. D’autant que les internes et les chefs de cliniques dans les hôpitaux publics ont également annoncé qu’ils ne géreraient plus les urgences pendant ce week-end agité.Le mouvement a également appelé l’ensemble des libéraux de la santé (kinésithérapeutes, infirmières, médecins, dentistes, orthophonistes, orthoptistes, biologistes, podologues, audioprothésistes et opticiens) à fermer leurs portes le samedi 14 mars. Ces deux jours seront « un week-end santé morte », a prévenu le collectif.Qui manifestera dimanche et pourquoi ?La plupart des syndicats de professionnels de santé libéraux se sont ralliés à l’appel à manifester qui avait été lancé par les internes (ISNI) et les chefs de cliniques (ISNCA). Les étudiants en médecine sont aussi appelés à se joindre au cortège. « Ce qui est historique, c’est la réunion de toutes les générations et de tous les syndicats senior », souligne Jean-Paul Ortiz, le président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), la principale organisation syndicale chez les médecins libéraux. Les organisateurs espèrent dépasser la barre des 20 000 participants.Le Conseil national de l’ordre des médecins a fait part de son soutien à la manifestation. Pour la première fois de son histoire, l’Ordre des dentistes appelle lui aussi à défiler. « Le secteur dentaire est à bout de souffle, explique Christian Couzinou, son président. On manifeste pour tout remettre à plat parce que cette loi ne traite pas de nos problèmes. »Si les organisateurs se sont entendus sur un slogan commun – « Non au projet de loi de santé, tous unis pour la santé de demain » –, leurs revendications ne sont pas toutes les mêmes. Certains, regroupés sous la bannière du « Mouvement pour la santé de tous » et l’Union française pour une médecine libre, exigent le retrait pur et simple du texte. D’autres, comme MG France, le principal syndicat chez les médecins généralistes, ou l’Association nationale des étudiants en médecine demandent sa réécriture.Touraine : « Le tiers payant sera étendu à tous les Français de manière progressive »Une mobilisation sans précédent ?Il faut remonter au début des années 1990 pour retrouver un mouvement similaire. A l’époque, le monde de la santé s’offusquait contre « un mécanisme contraignant les dépenses d’assurance maladie », se souvient Patrick Hassenteufel, professeur de science politique à l’université Versailles-Saint-Quentin. Le 11 juin 1991, une grande manifestation avait rassemblé 50 000 médecins des cliniques privées, kinésithérapeutes, biologistes face à un gouvernement accusé de vouloir rationner les soins et étatiser la médecine.Aujourd’hui, le discours des syndicats de médecins rappelle aussi quelques anciennes mobilisations. « Quand le président du Syndicat des médecins libéraux affirme que Marisol Touraine est restée droite dans ses bottes et n’a pas bougé d’un iota, cela renvoie clairement au plan Juppé », explique-t-il. A l’époque, la mobilisation des médecins contre les mesures visant à réduire le déficit de la Sécurité sociale était noyé dans la masse des grandes grèves contre la réforme des retraites dans la fonction publique, mais elle a clairement marqué les esprits dans la profession.Aussi, la critique de la CSMF contre l’augmentation du pouvoir des agences régionales de santé, et le risque de mise sous tutelle de la médecine libérale, rappelle les slogans des médecins libéraux contre la loi Bachelot en 2009, même si alors c’est surtout la mobilisation du monde hospitalier que l’on avait retenue.En revanche, en 2004, quand deux lois avaient été votées dans la foulée, la loi de santé publique dite Mattei (du nom du ministre de la santé de 2002 à 2004), et celle de réforme de l’assurance maladie, qui pourtant faisait une réelle place aux complémentaires dans le système de santé, « les médecins n’étaient pas descendus dans la rue », se rappelle Didier Tabuteau, responsable de la chaire santé à Sciences Po. Pourtant, elle réformait bien plus le système de santé que le projet de loi actuel.Yohan BlavignatLaetitia ClavreulJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterFrançois BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.03.2015 à 13h55 • Mis à jour le13.03.2015 à 18h37 | Soren Seelow L'essentielVendredi 9 janvier, Amedy Coulibaly prend d'assaut le magasin Hyper Cacher de la porte de Vincennes, à Paris, et tue quatre otages. Il est tué à son tour dans l'assaut des forces de l'ordre.Quatre proches du djihadiste sont mis en examen à la fin de janvier.Lundi 9 mars, quatre autres personnes de son entourage ont été placées en garde à vue, deux d'entre elles ont été mises en examen vendredi. Deux mois après les attentats en région parisienne, qui ont fait dix-sept morts, l'enquête se poursuit. Deux connaissances d'Amedy Coulibaly, le tueur de l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes, ont été mis en examen, vendredi 13 mars, pour « participation à une association de malfaiteurs terroriste en vue de commettre des crimes contre les personnes », a annoncé le parquet de Paris.Voir notre visuel interactif : Attentats de Paris : récit détaillé des trois jours qui ont changé la FranceAmar R., 33 ans, et Saïd M., 25 ans, qui étaient en contact régulier avec Amedy Coulibaly, se sont tous deux rencontrés le 9 janvier, jour où est mort le terroriste lors de l'assaut des forces de l'ordre, pour détruire la puce de leur téléphone portable.Mais à partir du numéro de ces puces et grâce au concours des opérateurs, les enquêteurs ont pu établir que les trois hommes avaient correspondu de façon intense au cours des mois qui ont précédé les attentats.Lire aussi : Amedy Coulibaly et ses « sous-traitants »Entre le mois de septembre et le 6 janvier, veille de l'attaque de Charlie Hebdo par les frères Kouachi, Amar R. a ainsi échangé plus de 600 SMS avec Amedy Coulibaly, qu'il a rencontré une dizaine de fois en région parisienne, notamment les 5 et 6 janvier. Amar R. et Saïd M. se sont aussi régulièrement rencontrés sur cette même période. L'ADN de Saïd M. a par ailleurs été découvert sur la lanière d'un taser retrouvé dans l'Hyper Cacher, un élément dont il a été incapable de s'expliquer durant sa garde à vue.Une rencontre en détention« En l'état actuel des investigations, rien ne permet d'affirmer qu'ils étaient au courant des projets de Coulibaly. Mais l'intensification de leurs échanges sur cette période, qui peut correspondre à la préparation des attentats, pose question. Le travail sur la téléphonie et l'ADN se poursuit », explique une source proche de l'enquête. Les enquêteurs s'intéressent également à plusieurs trajets effectués par les trois hommes dans les semaines qui ont précédé les attaques.Les deux suspects ont nié durant leur garde à vue avoir été au courant des projets d'Amedy Coulibaly ou même lui avoir fourni des armes. Ils affirment avoir détruit leur puce par « peur » d'être associé au preneur d'otage de l'Hyper Cacher. Amar R. a expliqué l'intensité de ses échanges téléphoniques par son « amitié » pour Coulibaly. Quant à Saïd M., il affirme avoir simplement été « en affaire » avec le tueur.Les deux hommes ont déjà été condamnés à plusieurs reprises pour des faits de droit commun. Amar R. a d'ailleurs rencontré Amedy Coulibaly à la maison d'arrêt de Villepinte où il était incarcéré entre février 2010 et juillet 2013. C'est également durant ce séjour en prison qu'il a fait la connaissance de Mickaël A., un proche de Coulibaly lui aussi mis en examen dans ce dossier pour détention et transport d'armes et participation à une association de malfaiteurs terroriste.Condamné à cinq reprises pour des faits de vol et de séquestration, Amar R. est actuellement détenu dans le cadre d'une demande d'extradition émanant des autorités judiciaires espagnoles pour des faits de trafic de stupéfiants et de détention d'armes. Saïd M. a lui été condamné à quatre reprises pour des faits de violences en réunion, tentative de vol aggravé ou vol.La piste des soutiens logistiques dont a pu bénéficier Amedy Coulibaly avait déjà permis aux enquêteurs d'interpeller quatre de ses relations fin janvier. Ce sont les seules personnes mises en examen jusqu'à présent dans l'enquête sur ces attentats, dont les trois auteurs sont morts. Lire : Préparation, traque, mise en scène : les révélations du « Monde » sur les attentats en région parisienneSoren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gérard Davet et Fabrice Lhomme Il devrait donc y avoir un procès HSBC en France. Le parquet national financier a pris, mardi 10 mars, des réquisitions renvoyant la banque HSBC Private Bank devant le tribunal correctionnel de Paris pour « blanchiment aggravé de fraude fiscale » et « démarchage illicite ». La filiale suisse du groupe bancaire britannique avait été mise en examen par les juges Guillaume Daïeff et Charlotte Bilger, le 18 novembre 2014. « Ceci est une étape normale de la procédure judiciaire et l’issue du dossier n’est aujourd’hui pas encore déterminée », a réagi la banque à l’annonce de cette réquisition.HSBC mise en examen pour « démarchage illicite et blanchiment »Tentée, dans un premier temps, par le plaider-coupable à la française, qui lui aurait évité les affres d’un procès public, la banque semble désormais réservée quant à la pertinence d’un tel recours, effrayée par le montant de l’amende record qu’elle aurait été amenée à débourser, dans le cadre d’une condamnation négociée : pas moins de 1,4 milliard d’euros, montant avancé par les autorités françaises. Les avocats de la banque vont pouvoir désormais contester ces réquisitions, les juges d’instruction ayant, in fine, le dernier mot. Mais ils devraient suivre les réquisitions du parquet.Contactée par Le Monde, la banque a cependant fait savoir qu’elle disposait encore de deux mois avant de renoncer à la procédure du plaider-coupable.Une véritable industrie illiciteEn cinq années d’investigations, les enquêteurs ont peaufiné leur affaire. Comme l’a montrée l’opération SwissLeaks, initiée et révélée par Le Monde, c’est désormais une coalition internationale qui cerne donc HSBC Private Bank et ses 106 682 clients et 20 129 sociétés offshore (sur la période novembre 2006-mars 2007). Selon les enquêteurs, pas moins de 180,6 milliards d’euros dormaient dans les coffres de la banque, en ces années-là.« SwissLeaks » : le dossier d’instruction vertigineux contre HSBCCe sont les données volées par l’informaticien Hervé Falciani qui ont permis de lever le voile sur les pratiques de la banque. Il apparaît que tout a été mis en place, à Genève, Lugano et Zurich, durant ces années 2006-2007, pour accueillir les fraudeurs du monde entier. Dont 8 936 Français, couvés par au moins 24 gestionnaires de comptes. Ces derniers rendaient visite à leurs clients, rencontrés dans des lieux aussi luxueux que discrets. Le seul montant des avoirs de clients français, cachés derrière des sociétés offshore fournies par HSBC Private Bank, s’élève à 5,1 milliards d’euros.C’est une véritable industrie illicite qui a été mise au jour comme le révélait, le 31 octobre 2014, dans un rapport, la commissaire Christine Dufau. Ce document, qui synthétise cinq années d’investigations, dénonce notamment le contournement par HSBC Private Bank de la directive ESD, une taxe européenne applicable en Suisse à partir du 1er juillet 2005. Pour éviter ses effets désastreux à ses clients, le directoire de la banque va leur conseiller de créer des structures opaques, en l’occurrence des sociétés offshore basées au Panama ou aux Iles vierges britanniques.Affaire HSBC : les dessous d’une vaste évasion fiscaleUn courrier, saisi en perquisition, atteste de cette volonté. Signé en février 2005 par Colin Wyss, alors membre du comité exécutif, et Denis Soussi, membre de la direction, il évoque « de nombreux instruments et structures » mis à disposition des titulaires de comptes. En réalité, des sociétés écrans. « La HSBC PB va très activement démarcher [ses clients] afin de leur proposer de transformer leurs comptes personnels en comptes de société, au moyen d’une société offshore interposée pour contourner cette taxation », relève Mme Dufau.« Une sorte de paquet »Les gestionnaires sont mis à contribution, comme l’attestent les rapports de visite qu’ils dressent à chaque contact avec leurs clients. A en croire le rapport 7 421, rédigé le 20 mai 2005, le gestionnaire, après un bon déjeuner parisien, a consigné la « création de deux sociétés offshore pour remplacer les comptes privés Crillon et Vedra ». Ou encore : « Avons complété une ouverture de compte société domicilié à Dubaï. Le client est très prudent actuellement car il subit la pression du fisc belge qui enquête sur ses activités dans le domaine du diamant fraude fiscale ».C’est HSBC Private Bank qui se charge de tout : moyennant rétribution supplémentaire, la banque fournit « une sorte de paquet », note la commissaire Dufau. Qui enterre définitivement les doutes émis par les autorités suisses sur l’authenticité des fichiers établis par les services français, de 2009 à 2010, grâce à l’ex-informaticien Hervé Falciani. « La quasi-totalité des informations sur les clients ont à ce jour été validées par les enquêtes judiciaires », assure l’enquêtrice.HSBC Private Bank et ses avocats contestent toujours la validité des méthodes d’extraction des données utilisées par les enquêteurs français. Ils pourraient avoir tout le temps d’un procès correctionnel pour exposer leurs doutes.Fabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.03.2015 à 18h35 • Mis à jour le 13.03.2015 à 13h54Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/bac-lycee/article/2015/03/12/orientation-post-bac-le-determinisme-n-existe-pas-on-peut-vivre-heureux-sans-prepa_4592490_4401467.html"data-title="Orientation post bac : « Le déterminisme n'existe pas, on peut vivre heureux sans prépa »"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/03/12/400x300/4592621_7_f545_des-etudiants-marseillais-poursuivent-leurs_e126a9da4cdbb7371d10d7dc4d74548a.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/bac-lycee/article/2015/03/12/orientation-post-bac-le-determinisme-n-existe-pas-on-peut-vivre-heureux-sans-prepa_4592490_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" A l'heure de faire le choix de son orientation post-bac, malheur à ces originaux qui, baccalauréat en poche, osent se détourner des avis éclairés des parents, professeurs ou conseillers d'orientation. Nombreux pourtant sont les jeunes qui, bravant préjugés et idées reçues, ont choisi leur propre voie, et ont répondu à notre appel à témoignages sur Le Monde.fr.  Scolarité prédéterminée« Tu feras un bac S et tu iras en fac de sciences » : dès la 4e, le destin d'Elodie, étudiante picarde, semblait scellé par ses proches. Si la première ligne du CV de la jeune femme commence bien par un bac S, la suite a pris un autre cours. Après une année perdue à « s'ennuyer » dans la fac dont rêvait ses aînés, elle colle au sien : elle intègre un master de psychologie sociale. « Tu n'as pas fait un bac S pour faire psycho », assène sa mère. Et pourquoi pas ?Comme Elodie, Emilie, tourangelle, collectionne les bonnes notes en mathématiques lors de son année de terminale S. Pour son professeur principal, il n'y a pas de doute, c'est une prépa maths qui lui ouvrira le boulevard la conduisant vers les grandes écoles. Mais la jeune femme se voit orthophoniste. Contre l'avis professoral, elle fait le choix du concours au métier qui la passionne. La sentence de son professeur principal est sans appel : « C'est du gâchis. » Ce n'est pas l'avis de l'intéressée : « Les stages et les cours me confirment tous les jours que j'ai fait le bon choix. »Lire : APB 2015 : faut-il nécessairement faire une prépa pour intégrer une grande école ?Le choix des réfractaires aux « voies royales » est très souvent vilipendé, témoigne également Pierre-Olivier. En deuxième année de prépa d'école d'ingénieur, l'ex-étudiant bifurque pour l'université. Un changement d'orientation qui est vu comme un dérapage. « Cela me navre que vous vous mettiez sur une voie de garage», lui lance son professeur de mathématiques. Le garage est aujourd'hui un lycée où Pierre-Olivier est professeur agrégé... de mathématiques.Lire : Orientation : chaque étudiant a le droit à l’erreur« Gâcher ses capacités » à la facChoisir l'université, ce n'est pas « gâcher ses capacités », martèle également Cyrielle. Avec une mention très bien au bac, on lui promet un bel avenir commençant par une « grande prépa parisienne ». « Mais je voulais étudier ce qui me plaisait », raconte la jeune femme, qui intègre la faculté, au sein d'une double licence langues étrangères appliquées et lettres modernes. « Je ne regretterai jamais d'avoir maintenu mes décisions contre l'avis de mes professeurs », assure-t-elle.« L'université est souvent vue comme le dernier vœu de notre orientation, observe Baptiste. Pourtant, nous sommes nombreux à avoir inscrit une filière universitaire en premier choix. La fac nous procure un espace de travail différent, très autonome. Je suis en sciences politiques, mais notre formation n'est pas un déchet des IEP ! »Lire : Ils ont choisi d'étudier à l'universitéPieds de nez aux tenants du parcours idéalAncienne lycéenne en série S, Camille enchaîne les pieds de nez aux tenants du parcours idéal et de « l'excellence ». Bac en poche, elle se distingue de la majorité de sa classe, qui se dirige vers une prépa scientifique pour intégrer une prépa littéraire, hypokhâgne. Quelques mois plus tard, l'étudiante ose encore s'éloigner du chemin balisé et décide de « partir à la fac ».Les avertissements bienveillants sont multiples : « Tu te rends compte qu'en quittant ce système tu es en train de rater ta vie ? », ou encore, « à la fac, y a que des tocards ! » « Il m'aura fallu bien du courage pour faire face au chant des sirènes, se souvient-elle. Mais une fois la décision prise, j'étais enfin actrice de mon parcours, de mon cursus, et j'ai pu le façonner à ma façon. J'ai appris le chinois, participé à des échanges universitaires à Singapour puis en Suède. J'ai voyagé sac au dos dans plus de vingt pays et j'en suis sortie grandie. Cela m'a ouvert les yeux et l'esprit sur le monde, sa richesse et son infini univers de possibilités. Aujourd'hui je suis en thèse à l'université de Cambridge en Angleterre, et comble de l'élève que l'on avait dégoûtée des maths : je suis devenue physicienne. Comme le raconte la mécanique quantique, le déterminisme n'existe pas, et l'on peut vivre heureux sans prépa... »>> Lire également : APB 2015 : que faire après le bac ? Eric Nunès width="314" height="157" alt=" " src="http://s2.lemde.fr/image/2015/03/13/314x157/4593108_3_1da2_2014-10-09-3f554c3-10349-j7g7k0_8f8cf8e314016664f4392fd256355687.jpg" Le français, langue morte au lycée Colbert Des jeux vidéo en classe ? Une belle initiative. Mais même lorsque les profs innovent, les élèves ne s'en satisfont pas. width="314" height="157" alt="La semaine de la presse à l'école sera l'occasion d'aborder la question de la liberté d'expression." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/03/12/314x157/4592698_3_9d63_la-semaine-de-la-presse-a-l-ecole-sera-l_42dd9a51b61e4a27c1a58f5a02c419bd.jpg" Une histoire du « Monde » pour la Semaine de la presse à l'école Après six mois de crise, la présidence de l'université Lyon-II a satisfait plusieurs de leurs revendications. width="314" height="157" alt="Un concours vidéo pour les apprentis ingénieurs" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/03/12/314x157/4592443_3_62e7_un-concours-video-pour-les-apprentis-ingenieurs_8d7addf67d8367d3448c2a1c09598aab.jpg" Un concours vidéo pour raconter l'ingénieur de demain 12.03.2015 à 17h59 • Mis à jour le12.03.2015 à 18h02 | Yohan Blavignat Les chômeurs souffrent plus de la solitude que les personnes âgées. Tel est le résultat d’une enquête de la Société Saint-Vincent-de-Paul, avec le soutien des Petits Frères des pauvres, de Caritas-France et de la Croix-Rouge, rendue publique mercredi 12 mars. Menée à Strasbourg depuis un an et demi et dirigée par le sociologue du CNRS Serge Paugam, cette étude met en lumière que les personnes sans diplômes, les ouvriers et les précaires sont les plus touchés par la solitude et la dépression.« On ne s’est pas contenté d’un sondage, mais nous avons réalisé une véritable enquête afin de mieux comprendre le phénomène de solitude », affirme le sociologue. Ainsi, à Strasbourg, les retraités sont trois fois plus nombreux à vivre seuls que les chômeurs (32 % contre 6,7 %) ; mais 45 % des personnes sans emploi déclarent souffrir de la solitude, contre seulement 12 % des retraités.Chômage : une bonne nouvelle à relativiser« Les personnes au chômage se sentent en décalage avec la norme de la société qui incite les gens à travailler. Ainsi, ils rompent progressivement le lien social avec leurs proches, avec les institutions et finissent par en souffrir », explique le chercheur. Les personnes les moins qualifiées, premières victimes du chômage, sont donc les premières touchées : près de 23 % d’entre elles disent se sentir seules. Cette étude, qui sera étendue à Bordeaux, Lille et Caen en septembre, a pour objectif d’apporter des réponses. Si on y ajoute Paris, où une enquête similaire avait été menée, l’échantillon total sera constitué de plus de 2 000 personnes. Grâce à ce travail, Bertrand Ousset, président de la Société Saint-Vincent-de-Paul, entend créer un « observatoire des liens sociaux ». Il serait financé par le gouvernement et aurait pour but « d’éclairer les politiques publiques » et de mettre à disposition des bénévoles « des moyens de compréhension de ce phénomène pour les aider à mieux cibler leurs actions et leur public ».Mais au-delà des individus, Serge Paugam espère que ce travail permettra aux collectivités territoriales « d’avoir une meilleure représentation des quartiers les plus touchés afin de les rapprocher et de créer du lien social entre ces différentes entités ». Tout un programme.Croissance, emploi : François Rebsamen pense que 2015 marquera « le tournant »Yohan Blavignat Luc Leroux (Marseille, correspondant) La construction et la gestion de l’incinérateur qui brûle les 410 000 tonnes annuelles de déchets ménagers de Marseille et de dix-sept autres communes de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM) sont bel et bien irrégulières. La cour administrative d’appel de Marseille a annulé, jeudi 12 mars, la délibération de MPM qui approuvait le montage mis en place en 2005, à savoir la délégation au groupement espagnol Urbaser-Valorga du service public de l’élimination des déchets par la construction et l’exploitation pour vingt-cinq ans d’un incinérateur doublé d’une ligne de méthanisation.Malgré de très vives oppositions et un long combat mené par la municipalité de Fos-sur-Mer et des associations de défense de l’environnement, cette usine a, en 2010, pris le relais de la décharge d’Entressen sur la plaine de la Crau. Longtemps considérée comme « la poubelle la plus vaste d’Europe », cette décharge a été fermée sous la pression des autorités européennes.C’est Jean-Claude Gaudin, maire (UMP) de Marseille, à l’époque président de MPM, qui avait fait le choix du site : un terrain appartenant au Port autonome de Marseille sur le territoire de Fos-sur-Mer, une commune de l’étang de Berre. Afin d’empêcher la mairie de Fos d’user de son droit de préemption en cas de cession du terrain entre le port et MPM, le choix était fait d’un bail à construction cédé ensuite à l’exploitant, la société Evéré, filiale d’Urbaser.La joie du maire de FosL’argumentaire est technique, mais l’effet est ravageur. Les juges estiment qu’en affectant un terrain appartenant au domaine privé du port – qui est un établissement public – au service public du traitement des déchets ménagers, le site tombe juridiquement dans le domaine public. Du coup, la cession du bail à construction à l’exploitant, l’hypothèque prise au profit du groupe de financeurs sont « incompatibles avec le principe d’inaliénabilité du domaine public », écrit la cour administrative d’appel.Cette décision provoque la joie du maire de Fos et des opposants à l’incinérateur qui avaient ferraillé contre les élus marseillais, en manifestant à de multiples reprises et en engageant pas moins d’une vingtaine de procès. « C’est la reconnaissance d’une honte, d’un déni de démocratie qui consistait à construire chez le voisin un incinérateur que les élus marseillais n’avaient pas le courage de construire chez eux », se félicite René Raimondi, maire (PS) de Fos-sur-Mer.Le président (UMP) de Marseille Provence Métropole, Guy Teissier va devoir trouver une solution à ce pataquès juridique. Depuis un jugement du tribunal administratif de Marseille rendu le 4 juillet 2014, dont le sens vient d’être confirmé par la cour d’appel, le trésorier-payeur général refuse, en l’absence de fondement juridique, de régler à Evéré la redevance d’exploitation (1,3 million d’euros par mois) et aux organismes prêteurs la redevance financière (2 millions d’euros par mois). Guy Teissier doit régulièrement soumettre au vote des conseillers un protocole transactionnel afin de payer les factures d’Evéré.SurcoûtsInitialement prévu à 283 millions d’euros, le coût de l’incinérateur de Fos risque par ailleurs de flamber. De très discrètes négociations sont conduites entre MPM et Evéré qui réclame, en raison de divers retards, de travaux non prévisibles et de surcoûts d’exploitation, une rallonge de 273 millions d’euros. Dans une expertise conduite à la demande d’un juge d’instruction marseillais qui s’était intéressé à l’environnement de ce marché public, un expert judiciaire disait « ne pas comprendre comment une société comme Evéré, filiale d’un grand groupe industriel a pu réaliser un tel montant de travaux supplémentaires sans avoir auparavant obtenu un accord formel de Marseille Provence Métropole ». Evéré n’a pas souhaité répondre à nos questions.La collectivité, qui avait demandé l’arbitrage du tribunal administratif sur ces éventuels surcoûts, s’apprêterait à passer un accord transactionnel avec l’exploitant et à en soumettre l’homologation au juge administratif. Un avenant au contrat de délégation de service public serait dans les tuyaux afin de remédier au déficit structurel d’exploitation. Le prédécesseur de Guy Teissier, le socialiste Eugène Caselli, avait indiqué que MPM ne paierait pas un euro de plus que la somme qu’arrêterait le tribunal.Fort de la décision de la cour administrative d’appel, le maire de Fos-sur-Mer propose la fermeture de l’incinérateur. « Cette usine qui a en partie été détruite par un incendie en novembre 2013 réclame de l’argent pour compenser ses surcoûts et veut voir sa redevance d’exploitation augmenter. Est-ce que ce n’est pas l’occasion d’en finir avec une erreur du passé ? », demande-t-il. En attendant une solution, l’incinérateur continuera néanmoins de fonctionner.Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) La France n'a pas encore gagné la partie sur sa demande d'instauration de contrôles « systématiques et coordonnés » aux frontières extérieures de l'espace Schengen afin de lutter contre la menace terroriste et le possible retour de combattants de Syrie ou d'Irak.Bernard Cazeneuve, le ministre de l'intérieur a plaidé avec insistance en ce sens auprès de ses collègues européens, jeudi 12 mars, à Bruxelles. Il a jugé une telle mesure « indispensable », compte tenu du fait que la menace reste, a-t-il affirmé, à « un niveau extrêmement élevé », en France et ailleurs. « Il ne faut pas laisser la vigilance s'altérer, il faut rester totalement mobilisé », a poursuivi le ministre.A ceux qui objectent qu'une telle mesure suppose une réforme du code régissant le fonctionnement de l'espace sans frontières, M. Cazeneuve objecte que ce n'est pas nécessaire. Sauf s'il s'agit de réintroduire des contrôles obligatoires. Une mesure qui, selon le ministre, serait « plus efficace ». Il reste que l'on pourrait, sans modifier le code, aller déjà vers des contrôles « systématiques », juge-t-il.Ne pas donner « d'arguments aux populistes »Une décision en ce sens avait été adoptée le 10 février, mais elle n'est pas encore mise en œuvre. « L'Union a tous les outils, elle doit simplement les utiliser. En hésitant, elle donne des arguments aux populistes », souligne encore le ministre de l'intérieur.Le commissaire aux affaires intérieures, Dimitris Avramopoulos, et la présidence lettonne de l'Union ne disent pas non mais s'en tiennent aux débats toujours en cours sur le cadre légal de Schengen et « la détermination d'indicateurs de risque commun ». En clair : la manière d'opérer ces contrôles et, le cas échéant, sur quels voyageurs.« Les polices des airs et des frontières pourraient aisément définir ensemble les modalités », rétorque la France. Son autre exigence, la création d'un PNR européen, un fichier des données des passagers aériens quittant l'Union et y entrant, dépend, elle, du parlement européen. Les discussions s'y poursuivent, sur la base d'un nouveau rapport de la commission des libertés civiles.Pression sur les géants américains de l'InternetParis s'efforce de rester optimiste et de croire qu'un compromis est possible, préservant les libertés, limitant la durée de rétention des données et fixant des règles déontologiques précises pour les personnels qui auraient accès à ce fichier. La Commission promet, sans guère d'autres détails, de coopérer pour faciliter l'adoption d'un texte avant la fin de l'année.Enfin, le gouvernement français veut poursuivre la pression sur les grands opérateurs américains de l'Internet afin qu'ils contribuent davantage à la lutte contre la propagande radicale et participent à la diffusion d'un « contre-discours » auprès des jeunes menacés par la radicalisation.La Commission promet un « Forum » sur le sujet. La France a convoqué une nouvelle réunion à Paris, le 20 avril. On ignore si les projets sont complémentaires ou concurrents.Lire le reportage (édition abonnés) : L'armée parmi nousJean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Mathilde Damgé et Alice Fabre "Le salon de la femme, tout l'univers féminin en un seul salon". Mais c'est quoi un "univers féminin" au juste ?? http://t.co/hKYBWPk4aq— Balle de sexisme (@balledesexisme)require(["twitter/widgets"]);Le « Salon de la femme », qui ouvre ses portes ce week-end à Paris, fait scandale sur les réseaux sociaux mais, en réalité, il n'est pas nouveau : le Salon national de la femme a ouvert la voie en 2012 dans le Sud (Marseille et Avignon).Le Salon Madame, qui se tiendra à Strasbourg au même moment que le Salon de la femme, existe, lui, depuis deux ans (il a eu lieu à Vannes, à Metz, à Brest, à Quimper...).Le créneau est tellement pris d'assaut que les doublons sont déjà d'actualité : le Salon au féminin, qui investira l'hippodrome de Chantilly en juin, a un homonyme... musulman. Organisée pour la première fois cette année, cette variante de salon féminin défraye la chronique depuis deux mois. Elle a été repoussée au mois de septembre.Certains cherchent justement à se différencier, tout en profitant du même créneau : ainsi Happy Happening, qui veut « révéler l'héroïne qui est en vous », n'est « ni un salon ni un séminaire », mais un peu des deux.Le Salon de l'homme s'est lui tenu sans que son côté marketing provoque l'ombre d'un scandale, au prestigieux palais de Tokyo en décembre dernier. Plus de 10 millions de visiteursSi les organisateurs se spécialisent autant, c'est que les salons sont un marché gigantesque, gagnant aux deux bouts de la chaîne : du côté des exposants, et du côté des visiteurs.Les cinquante principaux sites d'exposition en France ont été passés au crible par l'Union nationale des métiers de l'événement (Unimev). Hors salons réservés aux professionnels, ces événements ont accueilli 10 766 044 visiteurs en 2013.2/3de la surface des sites d'exposition en France sont consacrés à une foire ou à un salon (le reste étant dévolu aux concerts, manifestations sportives, congrès d'entreprises, examens scolaires, etc.).Les événements à portée culturelle, axés sur un pays, une religion ou une spécificité régionale se multiplient : on trouve, pêle-mêle, un Salon de l'immobilier portugais (mais aussi espagnol, marocain, etc.), un salon des professionnels de la restauration italienne (« Parizza »), un Salon du mariage oriental et même un salon dédié à tout un continent, la Foire africaine.De la maison de poupée à la voyance Parmi toutes ces manifestations, les intérêts et les curiosités les plus originales se révèlent. Ainsi, de la mode du scrapbooking, loisir créatif consistant à coller des morceaux de photographies dans des décors dessinés, des maisons de poupée, des reptiles, des poissons d'aquarium ou encore de la voyance.Certains salons sont même entièrement dédiés à des marques, comme le Salon de la brick à Saint-Martin-des-Champs, en Bretagne, ou encore, non loin de là, le Salon du Playmobil à Morlaix.Dans ces nouvelles appétences, la nourriture reste reine : ainsi des gâteaux et autres gourmandises jusqu'au Rapid et Resto Show, « salon de la vente à emporter et de la restauration urbaine nomade », en passant par le Rhum Fest Paris.  Offre et demandeCertains salons jouent clairement la carte de l'offre professionnalisée, plus que festive, comme la Journées sur l'assistance médicale à la procréation, le Salon de l'éclairage public, ou le Salon de l'hygiène et de la buanderie).Même les absents ont leur salon : Funexpo, salon international des arts, techniques et équipements funéraires. Ces événements sont la plupart du temps réservés aux professionnels des secteurs concernés. 5,8 milliards d'eurosCe serait le montant des retombées économiques de ces manifestations en 2010, selon une étude de l'Office de justification des statistiques, organisme dévolu à l'évaluation du poids de ce marché des salons et des foires.La France se situerait au quatrième rang mondial pour l'accueil des entreprises exposantes dans les salons internationaux, derrière la Chine, les Etats-Unis et l'Allemagne.Alice FabreJournaliste au MondeMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.03.2015 à 15h52 • Mis à jour le12.03.2015 à 18h53 Le tribunal correctionnel de Paris a condamné jeudi 12 mars Jean-François Copé, Nathalie Kosciusko-Morizet et Alain Juppé à 1 000 euros d'amende chacun, avec sursis, pour avoir taxé publiquement Jean-Luc Mélenchon d'« accointances antisémites », en juin 2012. Ils sont également condamnés à 1 000 euros de dommages et intérêts chacun au titre du préjudice moral.A l'époque, Nathalie Kosciusko-Morizet, Alain Juppé et Jean-François Copé avaient successivement mis en cause l'ancien coprésident du Parti de gauche pour ses liens avec le compositeur grec Mikis Theodorakis, auteur de déclarations antisémites en 2003, en accusant les juifs d'être « à la racine du mal ».Le 15 juin 2011, M. Mélenchon avait décidé de relayer sur son blog un appel lancé par le compositeur contre le régime d'austérité imposé à la Grèce. Le 11 juin 2012, Mme Kosciusko-Morizet avait ainsi taxé, sur France 2, M. Mélenchon d'accueillir « sur son site, des gens qui font profession d'antisémitisme ». Le lendemain, au micro de France Inter, Alain Juppé l'avait accusé d'« entretenir des relations sulfureuses avec certaines personnalités (…) qui prônent l'antisémitisme ». M. Copé fermait le ban le surlendemain en reprochant au coprésident du Front de gauche de « [cautionner] des propos qui ne sont pas les nôtres », citant « l'antisémitisme ».M. Mélenchon a depuis nié avoir eu connaissance, à l'époque, des déclarations faites par M. Theodorakis en 2003. « Nous ne savions rien des propos qu'il a tenus au soir de sa vie concernant les Juifs », était-il alors inscrit sur la page d'accueil du site du Front de gauche.A la suite de cette affaire, Jean-Luc Mélenchon avait réclamé 1 000 euros de dommages et intérêts à Mme Kosciusko-Morizet et à M. Juppé, et 5 000 euros à M. Copé. Le parquet avait suggéré la relaxe, estimant que les propos visés ne dépassaient pas le cadre de la liberté d'expression.Lire le décryptage : L'UMP taxe le Front de gauche « d'antisémitisme »  pour gêner le PS 23.03.2015 à 12h51 • Mis à jour le23.03.2015 à 17h06 | Olivier Clairouin et Martin Untersinger (Austin (Etats-Unis), envoyés spéciaux)« Blagues » de mauvais goût, messages sexuellement explicites, menaces de viol voire de mort : de nombreuses femmes ont été prises pour cible ces dernières années sur Internet, de la chanteuse écossaise Lauren Mayberry aux différentes protagonistes du « GamerGate » (Zoe Quinn, Anita Sarkeesian, Jenn Frank...), en passant par la journaliste brésilienne Nana Queiroz. Sans compter toutes les anonymes harcelées chaque jour. Ce n'est donc pas par hasard si la question de la place réservée aux femmes sur Internet a été particulièrement discutée cette année au festival South by Southwest (SXSW) d'Austin.Lire : Derrière le Gamergate, une nébuleuse antiféministeBien sûr, personne n'est à l'abri de menaces ou de commentaires déplacés sur Internet. Mais les femmes sont une cible de choix. Une étude menée en 2006 par l'université du Maryland a ainsi démontré que, au sein d'un même forum de discussion (« chat room »), les pseudos féminins recevaient 25 fois plus de messages tendancieux ou sexuellement explicites que les pseudos masculins. En avril 2014, la journaliste indépendante Jamie Nesbitt Golden a remplacé la photographie figurant habituellement sur sa page Twitter par celle d'un homme blanc, sans modifier toutefois sa description ni sa manière de s'exprimer sur le réseau social. Résultat, « le nombre de tweets déplacés et condescendants a considérablement chuté », témoigne-t-elle.Sentiment d'impunitéL'anonymat et le pseudonymat ne sont pas les principaux responsables du harcèlement, estime Katherine Cross, doctorante en sociologie. Certains des commentaires les plus haineux repérés sur Facebook, par exemple, sont en effet écrits par des personnes s'exprimant sous leur véritable identité.« Les gens pensent qu'Internet, ce n'est pas réel, mais c'est faux »« Il est très facile avec Internet d'écrire à des célébrités ou à des gens que l'on ne connaît pas, et d'accéder à leur vie privée », détaille Amanda Luz, journaliste chez MdeMulher, un réseau brésilien de sites Internet destinés aux femmes. Les auteurs d'attaques misogynes ou haineuses ne sont pas nécessairement des individus sanguinaires ou déséquilibrés, et « n'ont pas toujours conscience du fait que leurs commentaires peuvent faire mal », explique-t-elle.Il y aurait donc un sentiment d'impunité, une forme de désincarnation engendrée par l'utilisation d'un clavier. Et, en corollaire, une propension à demander aux femmes victimes de harcèlement d'ignorer ces attaques, de les minimiser parce qu'elles se déroulent sur Internet, et non dans la rue ou sur le lieu de travail. « Les gens pensent qu'Internet, ce n'est pas réel, mais c'est faux. Les interactions sociales sur Internet sont de vraies interactions sociales », juge Katherine Cross. « C’est la vraie vie, ce sont de vraies menaces. C’est illégal de menacer de violence, ça l’est aussi en ligne », renchérit Allyson Kapin, entrepreneur et fondatrice de Women Who Tech.Responsabilité des réseaux sociauxQuelles solutions pour lutter contre le harcèlement en ligne ? De nombreuses participantes aux conférences de SXSW sont extrêmement critiques vis-à-vis des grands réseaux sociaux, qui, selon elles, ne font pas assez d'efforts pour purger leurs plate-formes des abus et du harcèlement. « Cela ne devrait pas être mon job de remplir des formulaires pour demander le blocage d'un compte. Cela devrait être beaucoup plus facile », explique la vidéo-blogueuse Franchesca Ramsey. Allyson Kapin abonde en son sens : « Twitter s’est construit autour de l’idée d’un flux d’information sans règles. Le fait que les gens puissent l’utiliser pour harceler ne leur a jamais traversé l’esprit. »« On commence à voir des progrès », s’est cependant réjouie Mme Kapin, en référence aux récentes annonces de plusieurs grands sites, notamment Twitter et Reddit, déterminés à lutter contre le harcèlement.Lire : Harcèlement, djihadisme : les réseaux sociaux contraints à la régulation« Les grandes plate-formes ne font que 5 % à 10 % de ce qu’elles pourraient faire », a nuancé Emily May, la directrice de Hollaback, une organisation qui lutte contre le harcèlement, dans la rue et en ligne.Aux Etats-Unis, la liberté d'expression est un sujet sensible. Cet argument a longtemps été avancé par les géants de l'Internet pour justifier une intervention minimale sur le contenu de leurs utilisateurs. Lors d'un débat sur la question, Jeffrey Rosen, le président du National Constitution Center, s'est inquiété de la « responsabilité écrasante » que doivent exercer les réseaux sociaux :« C'est un problème que l’on n’avait pas imaginé au moment du premier amendement de la Constitution américaine. Je suis inquiet car ces réseaux sociaux font le travail que des juges ont déjà du mal à faire. »« Plus les gens se sentent en confiance, plus ils partagent »Katherine Cross reconnaît qu'il peut sembler « alarmant que les entreprises technologiques aient autant de pouvoir » et note que  « la définition de la liberté d'expression par Twitter a fait des victimes ». Emily May va plus loin : « La liberté d’expression, mais pour qui, lorsque les gens qui se font harceler sont réduits au silence ? »La protection des abus et du harcèlement peut aussi être positif pour les réseaux sociaux eux-mêmes, estime Monika Bickert, la responsable de la modération des contenus sur Facebook, dans une autre conférence : « Plus les gens se sentent en confiance, plus ils se sentent bien, plus ils partagent. » « Les réseaux sociaux, en édictant des règles, vont perdre des utilisateurs. Mais ils en gagneront d’autres qui leur seront reconnaissants, a plaidé Rinku Sen, directrice de Race Forward. Nous devons nous organiser pour tenter d’influencer ces plate-formes et ces institutions. »Comment combattre le sexisme ?Au-delà des réseaux sociaux, les conférences ont également permis aux intervenantes d’esquisser des moyens de lutter contre ce sexisme en ligne. Pour Emily May, la clé réside dans le combat contre l’effet du témoin : « Tout le monde doit dénoncer, y compris aux réseaux sociaux, prendre des capture d’écran, aider ses amis. Si tout le monde s’y met, dans cinq ans, c’est terminé. »Les participantes à la conférence « Pourquoi le féminisme est en train de gagner sur Internet » se sont félicitées de la progression des idées féministes et de l'émergence de véritables mobilisations autour de cette question et du harcèlement. Elles ont cité par exemple des hashtags (mots-clés) utilisés sur Twitter par des femmes qui ont raconté leur viol, des célébrités qui défendent leurs idées féministes et des médias, essentiellement indépendants et en ligne, qui accordent à la question une place croissante. Pour Franchesca Ramsey, une mobilisation sur les réseaux sociaux, autour d'un mot-clé par exemple, est loin d'être une forme dégradée et inutile d'activisme :« Les hashtags permettent à des gens qui n'ont jamais parlé de contribuer au débat. Et cela permet à des gens de voir que certains de leurs amis, de leur famille qu'ils connaissent depuis des années doivent aussi faire face au sexisme et aux violences. Les réseaux sociaux et les hashtags sont un bon moyen de nourrir le débat. »Sophia Rossi, cofondatrice du site HelloGiggles, ajoute : « Grâce aux réseaux sociaux, grâce à ce débat, la génération future a pris conscience de cette question. » //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444463', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Martin Untersinger (Austin (Etats-Unis), envoyés spéciaux)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterOlivier ClairouinJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 21.03.2015 à 16h31 • Mis à jour le21.03.2015 à 17h40 La France a accordé 1 500 visas d'asile à des chrétiens d'Orient depuis la fin juillet, date à laquelle le gouvernement avait annoncé son intention de favoriser l'accueil de ces minorités persécutées, a-t-on appris samedi 21 mars auprès du ministère de l'intérieur.Lire aussi : Le « visa d'asile », un dispositif spécial pour les chrétiens d'Irak« Mille personnes sont déjà arrivées » en France, a précisé la Place Beauvau, où une cérémonie pour l'accueil de 200 chrétiens venus d'Irak et de Syrie a eu lieu, avec le président François Hollande en invité surprise. Le chef de l'Etat s'est adressé, dans un discours, aux invités :« Je veux saluer la pleine intégration qui est la vôtre, cette volonté d'être pleinement, maintenant, ici en France, et de pouvoir apporter votre talent, votre culture et votre volonté d'être utiles à la France, car vous êtes utiles à la France »« Victimes du projet criminel d'épuration religieuse »« Vous êtes tous les bienvenus chez nous », a pour sa part lancé le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, en soulignant que « les chrétiens sont parmi les premières victimes du projet criminel d'épuration religieuse que Daech [l'Etat islamique]  cherche à imposer à l'ensemble des territoires qu'il contrôle aujourd'hui ».M. Cazeneuve a rappelé que 90 % des chrétiens avaient quitté l'Irak entre 2003 et 2014, et que plus de 300 000 avaient fui la Syrie de 2011 à 2014.Lire aussi : Qui sont les chrétiens d'Irak ?Le gouvernement français avait annoncé le 28 juillet vouloir favoriser l'accueil des chrétiens d'Orient, cibles d'exactions croissantes de la part des djihadistes de l'organisation État islamique. Au début du mois, Laurent Fabius avait indiqué qu'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU serait consacrée le 27 mars « à la persécution des minorités » et en particulier celle des chrétiens d'Orient. 21.03.2015 à 09h50 • Mis à jour le21.03.2015 à 09h59 Bordeaux – correspondanceL’agression avait été aussi soudaine que silencieuse. Le 19 mars 2013 vers 11 h 30, un élève de 17 ans avait littéralement sauté à la gorge d’un camarade de classe, en plein cours de plomberie, au lycée professionnel de l’Estuaire à Blaye (Gironde). En une fraction de seconde, il avait sorti le couteau papillon qu’il avait toujours sur lui et en avait asséné un coup avant de prendre la fuite en lançant un surprenant et glaçant « ciao ».Ce geste criminel lui a valu une condamnation à sept ans de prison pour meurtre, prononcée vendredi 20 mars par la cour d’assises des mineurs de la Gironde. Les juges ont relevé l’intention homicide mais aussi « la volonté de mettre un terme à des humiliations ». Ils ont pris en compte le jeune âge de l’accusé et l’altération de son discernement par des pensées obsédantes. L’avocate générale avait requis douze ans de réclusion.L’élève visé, atteint à la carotide, était mort dans la nuit du 20 au 21 mars 2013. Il avait 15 ans. Ce jour-là, une cellule psychologique dite « d’écoute et d’attention aux élèves et professeurs » avait été mise en place au lycée par l’inspection d’académie. Une semaine après, une marche blanche avait réuni plus de 1 000 personnes dans les rues de Blaye. Puis, des amis de l’adolescent, marqués par le drame, lui avaient écrit un morceau de rap, Un ange avec un grand S. Les mois ont passé, mais tristesse et incompréhension entourent encore cet acte criminel.En sortant du lycée en courant, l’adolescent avait prévenu sa mère par SMS. Conduit à la brigade de gendarmerie de Blaye par un proche pour se rendre, il avait tout de suite été placé en garde à vue, puis présenté au parquet des mineurs de Bordeaux et incarcéré.Interrogé sur son mobile, ce jeune champion de France de cross dans sa catégorie, élève moyen, discret et très nerveux, amateur de couteaux, a tout de suite mis en avant le harcèlement que la victime aurait exercé à son égard. Il assure ainsi avoir subi brimades, humiliations publiques, railleries et remarques déplaisantes. La dernière vexation daterait de la récréation du matin du 19 mars 2013, quand ses performances d’athlète mentionnées dans le journal local auraient été commentées.« Passion dominatrice »La cour d’assises, présidée par Benoît Mornet, a dû faire la part des choses entre insultes blessantes et sarcasmes banalisés, faisant de plus en plus partie des échanges courants entre élèves, et le harcèlement caractérisé qui aurait pu viser l’agresseur. Le jour des faits, après une période de stage qui les avait éloignés l’un de l’autre, le jeune accusé s’est retrouvé en présence de celui qu’il considérait comme son harceleur. Assis en classe derrière lui, le lycéen aurait eu l’idée de passer à l’acte en voyant le cou dégagé de son camarade.Mais durant l’enquête, l’adolescent devenu majeur a expliqué avoir imaginé plusieurs fois comment le réduire au silence et faire cesser les moqueries. De différentes manières, toutes très violentes. A l’aide d’un marteau ou d’un chalumeau, il se voyait mettre en pièces, mutiler, arracher des yeux, briser des articulations… Il ressassait sa rancœur depuis plusieurs semaines et notamment depuis Noël, où les deux adolescents avaient eu des mots à propos de leurs pères respectifs. Il n’en avait parlé à personne.La question de la responsabilité pénale du jeune accusé était l’une des clés du procès. Un expert psychiatre a conclu en effet à une altération de son discernement au moment des faits, dans la mesure où le lycéen aurait été guidé par « une passion dominatrice ». « Il était en proie à des pensées récurrentes à caractère obsédant, avec des ruminations profondes, sources d’angoisses majeures, associées à l’élaboration de plans pour se libérer de l’emprise qu’il ressentait comme insupportable », écrit ainsi le praticien dans son rapport d’expertise. « Son geste l’a en quelque sorte libéré de ses idées obsédantes. »Florence Moreau 20.03.2015 à 19h56 • Mis à jour le21.03.2015 à 09h39 Si certains départements ultramarins sont appelés à voter les dimanche 22 et 29 mars pour les élections départementales, d'autres ne le sont pas. Résumé des enjeux, qui n'ont pas grand-chose en commun avec ceux de l'Hexagone.Lire aussi : Les enjeux des départementales, département par départementQui vote ?Seuls les départements d'outre-mer sont concernés : Mayotte, Guyane française, Guadeloupe, Martinique et Réunion. Les résidents des cinq collectivités d'outre-mer (Polynésie française, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon et Wallis-et-Futuna) ne participent donc pas à ce scrutin.Cependant, parmi les cinq départements ultramarins, deux ne voteront pas non plus. En effet, depuis leur « oui » au référendum de 2010, la Martinique et la Guyane sont appelées à devenir des collectivités territoriales uniques (CTU) : département et région ne feront qu'un en 2016. Ainsi, les élus des nouvelles Assemblée de Guyane et Assemblée de Martinique seront désignés lors des élections régionales de décembre, moment où prendra fin le mandat des actuels conseillers généraux et régionaux.Lire : Martiniquais et Guyanais choisissent la collectivité uniqueA noter que la Guadeloupe a voté très majoritairement contre le statut de collectivité territoriale unique lors d'un référendum en 2003, tout comme l'ont fait la Corse, la même année, et l'Alsace, en 2013.Lire : Echec du référendum alsacien : « Un signe fort pour la classe politique en place »Quand le scrutin a-t-il lieu ?Les élections départementales auront bien lieu les dimanches 22 et 29 mars, comme en métropole. En effet, lors des élections nationales, les départements d'outre-mer situés à l'ouest de la France (Antilles, Guyane) votent le samedi, pour de ne pas avoir connaissance des résultats dans l'Hexagone avant leur vote en raison du décalage horaire. Pour les élections locales, l'influence des résultats en métropole n'a en revanche que peu d'importance sur le vote.Les enjeuxComme en France métropolitaine, les départements d'outre-mer ont vu leurs cantons redécoupés, afin d'instaurer un scrutin binominal sans trop augmenter le nombre de conseillers départementaux. Pour ce qui est des enjeux, tout change.Coup d'essai du Front nationalAlors que la campagne des départementales a été marquée par les débats autour du Front national (FN) à l'intérieur de l'Hexagone, le parti de Marine Le Pen est très peu présent à Mayotte, à la Réunion et en Guyane. Et d'abord par le nombre de candidats FN en lice :Mayotte : 1  binôme  (sur 63 binômes, dans 13 cantons)Guadeloupe : 2 binômes (sur 82 binômes, dans 21 cantons)Réunion : 9 binômes (sur 128 binômes, dans 25 cantons)Moins d'un canton sur cinq (17 %) accueille donc des candidats FN en outre-mer, alors que le parti est présent dans environ 95 % des cantons français. Sauf qu'en 2011, lors des dernières cantonales (ex-nom des départementales), le parti frontiste n'avait tout simplement présenté aucun candidat. Le FN fait donc un tour d'essai pour ces élections.Lire : En France, le FN est un acteur incontournable des départementalesLa gauche en formeSi le Parti socialiste (PS) semble mal en point au niveau national d'après les derniers sondages, la gauche devrait au contraire faire de bons scores outre-mer.A Mayotte, la toute première élection cantonale avait donné une majorité divers droite (Mouvement pour le développement de Mayotte) au département en 2011. Selon des observateurs cités par la chaîne Outre-mer 1ère, la gauche semble cette fois favorite : elle a remporté les municipales de 2014 dans l'île tandis que le PS les perdait au niveau national ; son adversaire, l'actuel président du conseil général, Daniel Zaïdani, a récemment été mis en examen ; et les dernières cantonales s'étaient jouées à seulement quatre voix près. En Guadeloupe, la gauche au pouvoir devrait en toute logique rester à la tête du département, portée également par ses bons scores aux municipales.A la Réunion, la situation est plus compliquée. Comme l'explique Outre-mer 1ère, le département est dirigé par Nassimah Dindar, étiquetée UDI, qui est alliée avec des élus du Parti communiste réunionnais et du PS. Une majorité surprenante qui ne perdurera pas : le président de l'UDI, Jean-Christophe Lagarde, est venu récemment mettre «de l'ordre dans la maison» et Mme Dindar, l'une des six femmes à la tête d'un département en France, partira cette fois sous la bannière « union de la droite ». Difficile cependant de prédire l'influence de ce changement sur le vote des Réunionnais.Lire : Elections départementales 2015 : les enjeux par département, tous les candidats par cantonLoïc Soleymieux Eric Nunès Peut mieux faire ! C'est en substance l'appréciation que la Cour des comptes (CDC) a rendue à Christiane Taubira, garde des Sceaux, concernant la gestion des quatre écoles de formation relevant du ministère de la justice, dans un référé rendu public mercredi 18 mars. Dans le viseur des magistrats : l'Ecole nationale de la magistrature, l'Ecole nationale des greffes, l'Ecole nationale d'administration pénitentiaire et l'Ecole nationale de la protection judiciaire de la jeunesse.En préambule, le document signé par Didier Migaud, président de la Cour des comptes, ne manque pas de souligner la grande qualité des établissements. La CDC « a pu prendre la mesure de la qualité et de la puissance des outils dont dispose le ministère de la justice pour assurer, dans les meilleures conditions matérielles et humaines », la formation des magistrats et personnels au fonctionnement de la justice. Cela écrit, les magistrats égrainent les incohérences organisationnelles et les erreurs de gestion, alors même que le ministère souligne souvent le manque de moyens dont il dispose.Lire : De quels moyens la justice manque-t-elle ? Rationaliser les concours« Des marges de progression demeurent », souligne la Cour. Une gestion « efficiente » des établissements passe notamment par une planification des activités pédagogiques et des effectifs. Un exercice difficile, « voire impossible », du fait des « mouvements erratiques », d'une année à l'autre des effectifs scolarisés. Le document encourage la mise en place d'une gestion prévisionnelle des besoins du ministère sur trois années, un plan qui devra mettre fin, en période de disette budgétaire, aux arbitrages tardifs de l'administration centrale en matière d'effectif.Il est également demandé au ministère de rationaliser l'organisation des concours dont il a la responsabilité. Le circuit des dossiers des candidats gagnerait à être « simplifié », le nombre d'épreuves « réduit », la durée de celle-ci « reconsidérée ». Certaines « s'étalent sur rien moins que soixante jours pleins », note la Cour des comptes qui suggère une mutualisation des charges entre les écoles. Du bon sens et autant de sources d'économie.Les magistrats encouragent encore à mieux encadrer la gestion des quatre établissements, « qu'il s'agisse de la situation des formateurs, de la situation des élèves ou encore des relations et des mutualisations entre établissements ». Leurs propositions ne devraient pas manquer de provoquer des grincements de dents : il s'agit en particulier de mettre en place une évaluation annuelle des formateurs, de revoir le régime d'indemnités de stage ou encore de « reconsidérer la gratuité de l'hébergement des stagiaires fonctionnaires rémunérés ».Lire l'entretien :  « Le métier de magistrat intéresse de plus en plus de jeunes » Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.03.2015 à 13h27 • Mis à jour le20.03.2015 à 21h10 La circulation alternée sera mise en place à Paris lundi 23 mars, sauf en cas de baisse de la pollution dans la capitale ce week-end. La ministre de l’écologie, Ségolène Royal, a fait cette annonce vendredi 20 mars au soir, après plusieurs jours de passes d’armes avec la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, et les écologistes.D'ici là, les transports publics seront gratuits dès samedi en Ile-de-France, a ajouté Mme Royal.Les échanges s’étaient considérablement tendus au sujet de la circulation alternée, réclamée par Mme Hidalgo et par plusieurs élus franciliens, mais jusqu’ici rejetée par l’Etat. François Hollande est lui-même intervenu dans la journée pour assurer que des décisions seraient prises « dès la fin de l’après-midi ».Vendredi, Anne Hidalgo, avait réitéré sa demande de mise en place de la circulation alternée pour samedi, en raison de la persistance d’un pic de pollution aux particules fines PM10. Ses requêtes avaient jusqu’ici été refusées.Je demande à l’État de prendre les mesures d’urgence prévues par la réglementation, avec la mise en place samedi de la circulation alternée— Anne_Hidalgo (@Anne Hidalgo)require(["twitter/widgets"]);La maire de Paris a aussi demandé à l’Etat de mettre en place le contournement de l’Ile-de-France par les poids lourds en transit, déclarant que « la santé des Parisiens ne se négocie pas ».« Pas respectueux et pas raisonnable », pour Mme RoyalMme Royal avait tenté de justifier le refus de mettre en place la circulation alternée, estimant sur LCP qu’« il ne faut pas prendre de décision intempestive ». Elle a également défendu sur Twitter le bien-fondé de sa ligne en commentant des articles de presse consacrés à se sujet. La ministre a notamment estimé qu’« imposer du jour au lendemain à la banlieue la circulation alternée » n’était « pas respectueux » et « pas raisonnable ».@libe imposer du jour au lendemain à la banlieue la circul alternée : pas respectueux. Demander d'abord aux parisiens de prendre transports.— RoyalSegolene (@Ségolène Royal)require(["twitter/widgets"]);Mme Royal précisait toutefois que « si le pic de pollution continue », la circulation alternée serait bien organisée lundi.Ces déclarations, loin d’éteindre les critiques, n’ont fait qu’en susciter de nouvelles des élus parisiens, écologistes et socialistes.Vendredi, des membres du Front de gauche et d’Europe écologie-Les Verts (EELV), dont sa secrétaire nationale, Emmanuelle Cosse, se sont ainsi rassemblés devant le ministère de l’écologie pour « demander des mesures d’urgence contre le pic de pollution ». L'adjoint aux transports de la mairie de Paris, Christophe Najdovski, le député Denis Baupin et Mme Cosse — tous écologistes — ont été reçus par Ségolène Royal dans l’après-midi.Rassemblés devant le ministère de l'écologie pour demander des mesures d'urgence contre le pic de pollution http://t.co/oxR47DJ68P— emmacosse (@Emmanuelle Cosse)require(["twitter/widgets"]);Lire aussi : Lutte contre la pollution : pas de circulation alternée à Paris vendredi« Inconscience écologique »Le matin même, l’ancienne ministre écologiste Cécile Duflot s’était agacée sur Europe 1 du refus de l’Etat d’accepter la demande de la mairie de Paris, voyant dans cette décision « une erreur, incompréhensible et consternante ». Pour la députée EELV de Paris, « c’est de l’inconscience écologique ». Elle s’est également dite « surprise » par les dernières décisions de Ségolène Royal. « Il y a ceux qui ont compris et ceux qui n’ont pas compris la gravité de la situation », a-t-elle ajouté.Une critique que n’a pas laissée passer Ségolène Royal, qui lui a répondu sur Twitter.@CecileDuflot @Europe1 qu'est ce qui a été fait de concret dans la circonscription où elle est élue pour le transport propre tous les jours?— RoyalSegolene (@Ségolène Royal)require(["twitter/widgets"]);@leLab_E1 ce qu'il faut à Paris et grandes villes c'est 1 vraie politique du transport propre pour ts les jours.Pas des décisions punitives.— RoyalSegolene (@Ségolène Royal)require(["twitter/widgets"]);Plusieurs élus parisiens de gauche avaient également critiqué la décision de ne pas mettre en place la circulation alternée et l’attitude de Mme Royal. « On étouffe et la ministre regarde ailleurs… », a ainsi réagi Christophe Najdovski sur Twitter.Comme ça le gvt refuse application réglementation & mise en place circulation alternée demain. On étouffe et la ministre regarde ailleurs...— C_Najdovski (@Christophe Najdovski)require(["twitter/widgets"]);L’adjoint au maire chargé des sports et du tourisme, Jean-François Martins (groupe radical de gauche, centre et indépendants), ainsi que le maire PS du 10e arrondissement de Paris, Rémi Féraud, ont également interpellé directement la ministre."Hey madame la Ministre y'a un pic de pollution à Paris" - "On verra plus tard là je m'occupe de faire jouer au tennis au Parc des Princes"— jfmartins (@J-Francois Martins)require(["twitter/widgets"]); 20.03.2015 à 13h07 • Mis à jour le20.03.2015 à 14h40 Coup de théâtre à l'Assemblée jeudi 19 mars lors de l'examen du projet de loi sur la biodiversité, examiné en première lecture. Contre l'avis de la rapporteure et du gouvernement, les députés ont adopté en fin de journée un amendement écologiste abrogeant un article du code du patrimoine qui prévoyait que l'autorité administrative chargée des monuments historiques pouvait autoriser l'installation de bâches publicitaires.L'article disposait aussi que les recettes perçues par le propriétaire du monument pour cet affichage étaient affectées au financement des travaux.La députée Laurence Abeille a dit sa volonté de voir interdites ces « bâches publicitaires géantes qui fleurissent sur les échafaudages ». La rapporteure Geneviève Gaillard (PS) lui a rétorqué que ces bâches étaient temporaires et lui a demandé, en vain, de ne pas « vouloir avancer au pas de charge ».Création d'une Agence nationale de la biodiversitéAu total, quelque 1 400 amendements avaient été déposés sur les 72 articles du projet de loi sur la biodiversité porté par la ministre de l'écologie, Ségolène Royal, et examiné depuis lundi. Plus de 200 ont été adoptés.Ce texte, très attendu par les ONG environnementales, doit notamment permettre la création d'ici à la fin de l'année d'une Agence nationale de la biodiversité, promise par François Hollande lors de la première conférence environnementale en 2012. Il fera l'objet d'un vote solennel mardi avant d'être renvoyé au Sénat.Lire : Quand les bâches publicitaires envahissent les monuments historiques Benoît Floc'h Les universités ont-elles le droit de sélectionner leurs étudiants en plein milieu du master ? Certaines le font aujourd’hui et les étudiants qui ont validé leur première année de master ne sont pas totalement sûrs de pouvoir poursuivre en M2, notamment dans certaines filières. Héritée de la sélection à l’entrée des antiques DEA et DESS (donc à bac + 4), la situation n’a jamais été réglée par l’Etat. Le tribunal administratif de Besançon vient de rappeler le problème à son bon souvenir.Le 17 mars, la juridiction a retoqué une décision de sélection prise par l’université de Franche-Comté. Il s’agissait d’une étudiante voulant s’inscrire en deuxième année de master (M2) « Management administratif et financier en entreprise ». L’établissement avait refusé au motif que les « notes [de la jeune femme étaient] trop faibles dans les matières fondamentales ». Sans se prononcer sur le fond, le tribunal administratif a considéré que le refus n’avait pas été suffisamment motivé. L’université devra donc réexaminer la demande de l’étudiante, et ce, dans un délai d’un mois.Cette décision prouve que les universités ont aujourd’hui intérêt à rendre leurs décisions de sélection juridiquement irréprochables. Elle tombe à un moment opportun : la Conférence des présidents d’université (CPU) vient de rappeler, le 5 mars, « la fragilité juridique » de la sélection en M2. « Il est urgent que ce point soit réglé », écrit l’instance de représentation des universités dans un communiqué au gouvernement, « afin que nos établissements puissent pratiquer cette sélection à l’entrée en M2 sans s’exposer à des risques de contentieux ».Il existe en effet une autre décision, bien plus ennuyeuse pour les universités que celle précitée. En décembre 2013, le tribunal administratif de Bordeaux avait, dans une affaire identique, considéré, cette fois au fond, que la sélection entre le M1 et le M2 était illégale.Pour justifier la sélection en plein master, les établissements évoquent habituellement deux textes : l’article L. 612-6 du code de l’éducation et un arrêté du 25 avril 2002. Le premier, qui évoque l’admission des étudiants en « deuxième cycle », celui du master, ne souffre d’exception que si un décret le prévoit. Or, relève le tribunal administratif de Bordeaux, aucun décret n’a été pris depuis 2002.« Jugement de pure forme »Quant à l’arrêté de 2002, la juridiction bordelaise estime qu’il a été « abrogé » par des dispositions postérieures, déplaçant juridiquement le master du troisième au deuxième cycle. « C’est vrai pour les “masters recherche”, prévient Elouan Kergadallan, responsable du service juridique de l’université de Franche-Comté, mais pas pour les “masters professionnels”, ceux qui sont concernés dans le cas présent. Par ailleurs, le tribunal prend le master comme un tout, mais accéder en “deuxième cycle”, ce n’est pas la même chose que d’accéder en “master 2”. »Faux, s’insurge Me Florent Verdier, l’avocat de l’étudiante bisontine : « La distinction entre M1 et M2 n’a jamais existé dans les textes. Quant à “recherche/professionnel, c’est une distinction qui n’existe plus depuis 2014. »Non seulement critiquée sur le plan pédagogique, la sélection en master est passablement fragile sur le plan juridique. Le ministère de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur n’envisage cependant pas de réécrire les textes. « Le jugement de Besançon est un jugement de pure forme, souligne-t-on dans l’entourage de Najat Vallaud-Belkacem. La jurisprudence de Bordeaux n’a pas prospéré. Il n’y a donc pas d’inquiétude. »Lire aussi : Sélection à l'université : l'intenable statu quoCar la sélection en master est statistiquement vidée de son sens : aujourd’hui, 95 % des étudiants de M1 passent en M2. « Le taux de passage entre les deux années a beaucoup augmenté depuis dix ans, note-t-on de même source. Il reste quelques filières où le taux n’est pas satisfaisant, comme en psychologie par exemple, où il est de 30 % à 40 %. Mais nous avons engagé des discussions pour améliorer les choses. »Benoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Martine Valo (Noirmoutier, envoyée spéciale) Il règne à Noirmoutier une agitation presque digne de celle de juillet et août, quand 1,2 million de véhicules franchissent le pont dans l’insouciance des vacances. Depuis le début de la semaine, les camping-cars affluent dans les quatre communes de l’île vendéenne pour assister à la très grande marée attendue les 21 mars avec un coefficient de 119. Le spectacle avec la promesse d’une pêche à pied exceptionnelle ne devrait pas se reproduire avant dix-huit ans.Lire aussi :Comment la « marée du siècle » s’explique-t-elle ?Mais pour les 10 000 résidents permanents, cette marée est synonyme d’une autre bataille. L’hiver a été comme chaque année la saison des chantiers, lorsque les 70 % de résidences secondaires qui couvrent le territoire ont clos leurs volets. Durant des mois, il a fallu rehausser et renforcer les digues de protection qui encerclent l’île, conforter les murs de soutènement en haut de plage et des centaines de tonnes d’enrochements à la base. On a encore ajouté des brise-lames en épis de plus en plus larges, perpendiculaires à la côte, et d’innombrables pieux sur les plages, tout ce qui peut préserver cette langue de terre plate de 20 km de long, dont près des trois quarts se trouvent sous le niveau de la mer. Contre l’océan, la lutte est sans fin.« Culture du risque »« Voilà trente-cinq ans que les élus locaux commandent des travaux de protection, souligne Noël Faucher, président de la communauté de communes et maire (UMP) de Noirmoutier. Cela représente 60 millions d’euros ; le montant de la tranche 2012-2018 s’élève à 14,6 millions d’euros, dont 30 % à notre charge et 40 % à celle de l’Etat. Aujourd’hui, le système est achevé avec 26 km de digues, plus différents ouvrages pour maintenir le trait de côte, il suffit de continuer à le conforter. C’est considérable, mais sinon, l’île n’existerait plus. » Plus que les risques de submersion, Noirmoutier se bat contre l’érosion qui grignote ses plages et ses dunes.Pourtant, l’élu juge le territoire « bien protégé, d’autant qu’on a la culture du risque. Les maisons sont majoritairement hors d’atteinte et les prévisions météo permettent de plus en plus d’anticiper », assure-t-il. Serait-il prêt à organiser des exercices d’évacuation de nuit pour montrer que la situation est parfaitement sous contrôle ? « Beaucoup d’habitants sont âgés, ça peut générer beaucoup d’effroi. Il n’y a pas d’intérêt à surgénérer du stress. »Le dernier vrai coup de « stress » ressenti ici, comme dans toute la Vendée, remonte à la tempête Xynthia de 2010. A La Faute-sur-Mer, l’eau était montée très vite derrière les digues, en pleine nuit, causant la mort de 59 personnes. L’Etat avait alors décidé de doter les communes du département d’un plan de prévention des risques littoraux (PPRL), celles de Noirmoutier en priorité. Le préfet a présenté ses études et ses préconisations une première fois en 2012. Il ne proposait pas d’expropriation, mais des zones rouges où il deviendra impossible de construire, des zones bleues où il faudra élever les planchers des habitations, voire construire un étage pouvant servir d’abri en cas d’inondation. La levée de boucliers a été immédiate chez les acteurs économiques et les élus locaux ont alors commandé leurs propres contre-expertises et exigé que le préfet revoit sa copie. Ce qu’il a fait.Lire : Derrière la tempête, la menace de l'érosion du littoral« L’Etat part du principe que tout ouvrage, toute digue, est faillible. Peut-être, mais nous lui demandons, nous, de ne pas vitrifier le territoire », lâche M.Faucher. Le deuxième PPRL s’avère bien moins alarmant que le précédent, il ne fait même plus référence à la montée du niveau de la mer attendue d’ici à la fin du siècle. Ces parcelles inondables qui sont finalement redevenues constructibles n’ont cependant fait qu’augmenter les doutes chez les îliens.« Injustices »Une concertation publique est en cours jusqu’au 29 mars. Sur le registre ouvert à la mairie de La Guérinière, certains habitants ne comprennent pas pourquoi leur terrain se situe en zone bleue quand celui du lotissement voisin n’y figure pas. « Il faut comprendre ces réactions très individuelles, tempère Marie-France Léculée, la maire (divers droite). Certaines personnes ont transmis des terrains à leurs enfants dont l’un pourra construire et pas l’autre… »« Il y avait tellement d’injustice dans le premier PPRL qu’on a créé illico le Collectif de défense des intérêts des particuliers, professionnels et propriétaires de l’île de Noirmoutier, rapporte Eric Nauleau, promoteur immobilier et président de l’association. Et le deuxième plan se présente aussi très mal. Nous sommes prêts à aller au contentieux. » La modélisation des probabilités d’aléas, les erreurs de calcul : tout est passé au crible par ce collectif qui annonce 600 adhérents, dont nombre d’artisans et d’avocats. Les freins à la poursuite de l’urbanisation ne constituent-ils pas leur motivation profonde ? « Pas du tout, il y a encore une réserve foncière qui permet de voir venir, rétorque Eric Nauleau. Le problème, c’est que l’Etat n’est que dans la subjectivité, nous, on veut des faits ! »Aux deux extrémités de l’île, Marie-Thérèse Beauchêne, à la tête de l’association Vivre l’île 12 sur 12, montre l’érosion des dunes, les enrochements qui s’effritent et un drôle d’escalier qui s’arrête à un bon mètre au-dessus de la plage en train de s’évaporer. Elle qui a déjà mené moult combats contre des projets de construction dans l’île, s’efforce d’ouvrir les yeux « aux élus qui s’enferment dans le déni ». Elle veut alerter du danger, sans détenir pour autant de solution miracle. A ses côtés, Yves Le Quellec, président de la fédération Vendée nature environnement, rapporte que dans le département, cinq ans après Xynthia, sur les neuf PPRL lancés, un seul est prêt à entrer en action.Martine Valo (Noirmoutier, envoyée spéciale)journaliste PlanèteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nathalie Guibert De Vigipirate à la cyberguerre, du budget au droit d’association des militaires, les armées sont de nouveau en chantier, moins de deux ans après la publication du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale. Une révision de la loi de programmation militaire 2014-2019 aura lieu à l’été, notamment pour garantir les ressources promises aux armées et tenir compte des nouvelles missions qui leur sont attribuées en matière de protection du territoire national. Voici les dix principaux chantiers présentés par le ministre Jean-Yves Le Drian mercredi 11 mars.Une nouvelle loi de programmation militaire pour juinPlus de soldats sur le territoireDécidé après les attentats de janvier, l’engagement de 10 000 militaires en appui des forces du ministère de l’intérieur est maintenu, a décidé le président de la République au cours d’un conseil de défense mercredi matin. Il sera maintenu « au minimum jusqu'au début de l'été, date à laquelle il sera réévalué », a ensuite précisé le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, lors d'une conférence de presse.Cet effectif comprendra 7 000 soldats pour la protection « dans la durée » des sites confessionnels juifs, et 3 000 autres en renfort possible. Aujourd’hui, 682 sites sont protégés par des militaires dont 604 lieux communautaires. Le dispositif des gardes statiques va évoluer, confirme le ministre, avec des patrouilles mobiles plus nombreuses et un allégement de la protection de certains locaux quand ils sont vides.Autre mesure : le développement des réserves. « Les travaux que nous menons visent à disposer d’un réservoir de 40 000 réservistes contre 28 000 aujourd’hui », annonce M. Le Drian. L’objectif étant de « pouvoir déployer 1 000 réservistes en permanence ». Il reste à les financer.L’armée parmi nousMoins de coupes dans les effectifsLes armées devaient supprimer 34 000 emplois entre 2014 et 2019, selon la loi de programmation militaire. En janvier, tirant les leçons des attentats, le chef de l’Etat avait déjà décidé de sauver 7 500 postes militaires et civils dans la défense. Mercredi, il a décidé d’aller « au-delà ». La défense espère en sauver jusqu’à 23 000. Dans ce cadre, parallèlement, l’armée de terre va être réorganisée. Son nouveau modèle sera dévoilé début avril.Hollande prêt à revoir la baisse des effectifs militairesDe nouveaux moyens pour la cyberguerreLes priorités décidées en 2013 dans le cadre du Livre blanc de la défense et de la sécurité nationale sont « accentuées » annonce le ministre. Ainsi les effectifs du volet cyber de la stratégie de défense « seront accrus ». La programmation 2014-2019 avait prévu un investissement de 1 milliard d’euros et l’embauche de 500 spécialistes, dans les états-majors et à la direction générale de l’armement. Cet effectif supplémentaire doit être doublé.Contre l’Etat islamique, l’armée active une cellule de contre-propagandeDe nouveaux moyens de renseignementUne autre priorité du Livre blanc, le renseignement, est confortée. Le ministre confirme plusieurs projets : la réalisation avec l’Allemagne d’un troisième satellite d’observation (elle doit être actée lors d’un conseil franco-allemand le 31 mars) ; le lancement des études relatives au futur drone européen envisagé pour 2025 avec l’Italie et l’Allemagne ; la commande « à l’été » de trois nouveaux drones américains Reaper.Lors de sa conférence de presse, il a en outre annoncé la création d’une « autorité administrative indépendante » afin d’encadrer les pratiques des services.Des sociétés de projet pour boucler le budget 2015Pour obtenir les ressources allouées à la défense en 2015, soit 31,4 milliards d’euros, les crédits budgétaires doivent être complétés par 2,3 milliards de recettes exceptionnelles. Elles seront apportées par des « sociétés de projet », créées en juillet lors de la promulgation de la loi Macron sur la croissance et l’activité. Ces sociétés, montées par l’Etat, cèderont des armements aux industriels concernés en échange de cash, avant de relouer aussitôt ces équipements. Trois futures frégates multi-missions (FREMM) du constructeur naval DCNS et 4 avions A400M sont concernés.Le groupe d’armement naval DCNS accuse une perte de 336 millions d’euros en 2014Des associations professionnelles pour les militairesL’actualisation de la loi de programmation militaire comportera un volet social. Après la condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l’homme en raison de l’interdiction absolue des syndicats dans les armées, le ministère va organiser « la possibilité pour les militaires de constituer des associations professionnelles ».Un premier syndicat bien policé pour les gendarmesLe Conseil constitutionnel ayant par ailleurs récemment rappelé que les militaires en activité avaient le droit d’être élus dans les conseils municipaux, la loi sera adaptée en ce sens.Un service volontaire pour les jeunesLes armées présenteront en mai un projet pour expérimenter un « service militaire adapté », inspiré de celui qui existe dans les départements d’outre-mer pour les jeunes sans qualification. Un millier de places seront offertes « dès l’automne 2015 ». Intégré au dispositif général du service civique, il comprendrait une formation professionnelle. Trois pistes sont étudiées : un partenariat avec les régions, un accord avec une branche professionnelle ou un montage avec une grande entreprise.Service civique : l’Etat face à lui-mêmeUn nouveau logiciel de paieLa page du logiciel défecteux Louvois, qui a totalement désorganisé depuis quatre ans la paie des militaires, se tourne, promet le ministre de la défense. Trois prototypes ont été présentés par la Direction générale de l’armement (DGA) en décembre pour remplacer Louvois. « D’ici à cet été nous choisirons le meilleur », précise le ministre de la défense. En décembre sera présenté un nouveau logiciel pilote baptisé « Source solde ». Les tests grandeur nature ne commenceront qu’en 2016.Paie des militaires : comment sortir du cauchemar LouvoisLe Pentagone français inauguré à l’automneLe déménagement et le regroupement des services centraux de la défense dans « l’Hexagone Balard », version française du Pentagone, sera bouclé à la fin 2015. L’inauguration formelle du nouveau siège aura lieu en octobre, au moment de l’installation de la DGA. « L’état-major des armées aura réalisé sa bascule pour le mois de juillet, c’est à cette date que le nouveau centre des opérations sera en service », affirme le ministre.Un retrait confirmé de CentrafriqueLes opérations extérieures mobilisent environ 10 000 soldats.« En Centrafrique, l’amorce d’un dialogue national confirme notre perspective d’un désengagement de l’opération Sangaris dans le courant du deuxième semestre », déclare M. Le Drian. L’état-major avait planifié une baisse des effectifs, autour de 1700 soldats aujourd’hui, pour les ramener à moins d’un millier à l’été, puis à terme autour de 500, le volume déployé par la France avant les évènements de décembre 2013. Cette cible n’est pas confirmée mais la décrue se fera progressivement au cours de l’année 2015.Pour la France, un impossible tournant stratégiqueLa priorité reste la lutte contre la « menace terroriste d’inspiration djihadiste ». Le ministre a rappelé que 1400 Français ont été à ce jour impliqués dans le djihad au Moyen-Orient, dont 90 sont morts et 200 sont rentrés en France.Au Sahel, l’opération Barkhane se poursuit et les effectifs militaires français vont « légèrement » augmenter. La base avancée de Madama, dans le nord du Niger, « sera pleinement opérationnelle au 1er juillet », annonce le ministre.Lire : La France va augmenter « légèrement » ses effectifs au SahelNathalie GuibertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.03.2015 à 11h32 • Mis à jour le 11.03.2015 à 14h40Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/03/11/polytechnique-a-choisi-de-diversifier-son-recrutement_4591271_4401467.html"data-title="Polytechnique a choisi de diversifier son recrutement"data-picture="http://s1.lemde.fr/image/2013/09/25/400x300/3484337_7_f759_des-eleves-de-l-ecole-polytechnique-en-2013_922c830f2ed3c1e5d2830c9e1a48c429.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/03/11/polytechnique-a-choisi-de-diversifier-son-recrutement_4591271_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" S’il y a bien un message que Laure Gueudelot, veut faire passer aux étudiants inscrits à l’université, c’est celui-là : « N’hésitez pas à vous présenter ensuite dans les grandes écoles, c’est faisable ! ». La jeune fille sait de quoi elle parle : elle a intégré Polytechnique en 2013 après une licence de mécanique à l’université Paris-VI - Pierre-et-Marie-Curie. Elle fait partie des dix-huit diplômés de l’université admis en 2014 à l’Ecole polytechnique, sur dossier et après une batterie d’oraux.Bachelière à 17 ans, Laure Gueudelot souhaitait devenir artiste. Elle a suivi des cours de danse à l’institut de formation professionnelle Rick Odums : « Au bout de deux ans, je me suis dit que ce n’était pas pour moi. Je me suis inscrite à Jussieu, pour reprendre une scolarité, mais je ne savais pas ce que je voulais faire. » Sans penser à une grande école : « A l’université, tout le monde s’autocensure. On se dit tous que ce n’est pas pour nous. » Au cours de sa licence, elle recueille des renseignements sur les concours et les admissions parallèles. Et l’idée fait son chemin. Elle finit par se lancer après sa deuxième année de licence de mécanique et, comme un galop d’essai, elle tente différents concours et voies parallèles, décrochant du premier coup… Supélec ainsi que SupMéca. Forte de ses deux réussites, en 2013, elle présente l’Ecole polytechnique, l’Ecole des ponts et chaussées, les Arts et Métiers et l’Ensta à travers le concours ParisTech. Mais aussi les écoles centrales. Le résultat est impressionnant : elle est admise partout sauf aux Ponts et Chaussées.« Continuer à augmenter le nombre de places »Loïc Richier ne regrette pas non plus son passage par l’université Henri-Poincaré de Nancy. Lors du classement 2013 de Polytechnique, cet ancien étudiant de la faculté des sciences de Nancy est sorti major de l’école. Une première ! « Le format de l’université était beaucoup plus adapté pour moi et cela m’a beaucoup aidé. Si on arrive à se convaincre soi-même de travailler et qu’on a une autonomie, l’avantage est que l’on fait tôt des choix entre les matières, selon les goûts que l’on a. Personne ne m’a imposé de travailler : je suis passionné par les mathématiques et l’enseignement que j’ai reçu les ont aussi rendu passionnantes », explique le jeune homme. Féru de recherche, Loïc Richier poursuit désormais un doctorat de mathématiques sur les graphes aléatoires, une branche de la théorie des probabilités, à l’ENS Lyon. « A Polytechnique, nous sommes passés de quatre à cinq élèves issus de l’université dans les années 2000 à dix en 2010 et maintenant, nous en sommes à dix-huit. Nous allons faire une petite pause pour pouvoir faire un bilan mais notre ambition est de continuer à augmenter le nombre de places pour atteindre trente élèves d’ici 2016 à 2018 », explique Michel Gonin, directeur des concours d’admission. Cela reste peu au regard des 510 élèves d’une promotion (dont 110 étrangers). « Notre objectif est de diversifier le recrutement. Nous sommes une école républicaine qui ne peut pas concentrer le recrutement dans une seule voie », revendique M. Gonin. Et de noter au passage « de bonnes surprises car, sur les dix-huit admis de cette année, neuf sont des filles ». Alors que l’X accueille encore seulement 15 % de filles. Pour le directeur des concours, c’est donc « un signe encourageant ». Les candidats qui osent ne sont pas encore si nombreux. Cette année (2014-2015), Polytechnique a reçu 180 dossiers d’étudiants en troisième année de licence scientifique, dont 65 ont été jugés recevables, et 45 admissibles qui ont passé le concours consistant en une semaine d’oraux à l’école. L’école sait qu’il reste un potentiel inexploité. D’autant que tout le monde n’est pas obligé d’être un génie en maths ou précocement surdoué. « A l’X, il y a beaucoup de maths, partout, même dans un examen de mécanique. Mais beaucoup de choses sont en place pour nous aider : tutorat, groupes de niveau… Ce retard se rattrape assez facilement », assure Laure Gueudelot. Michel Gonin souligne d’ailleurs que les résultats des uns et des autres « sont globalement tout à fait comparables ».APB 2015 : Faut-il nécessairement faire une prépa pour intégrer une grande école ?Adrien de Tricornot width="314" height="157" alt="Les inscriptions sont ouvertes sur le site d'APB." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/01/19/314x157/4559178_3_648a_les-inscriptions-sont-ouvertes-sur-le-site_ca04cb21572eaf84b66d287e391691f3.jpg" APB 2015 mode d'emploi : les questions que vous vous posez Interdisciplinarité, deuxième langue vivante dès la 5e, aide personnalisée pour tous… La ministre de l’éducation a détaillé son projet. width="314" height="157" alt="Façade du lycée Henri-IV, à Paris." src="http://s1.lemde.fr/image/2015/03/10/314x157/4591007_3_0878_facade-du-lycee-henri-iv-a-paris_3504583375f5a84d6df1460c5320862e.jpg" Faut-il nécessairement faire une prépa pour intégrer une grande école ? En 2015, le nombre de candidat de classes préparatoires inscrits aux concours pour les grandes écoles demeurent stable. Toutefois, les filières les plus dynamiques sont les voies économiques et commerciales. width="314" height="157" alt="L'élève de 3e" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/03/10/314x157/4590922_3_91d5_l-eleve-de-3e_38cd29ce4c04f12c491eefefa3436f21.jpg" Le grand de 3e, vu par un petit de 6e 11.03.2015 à 09h36 • Mis à jour le11.03.2015 à 15h35 Une quinzaine d'individus ont attaqué deux fourgons sécurisés transportant des bijoux peu après minuit, dans la nuit de mardi 10 à mercredi 11 mars sur l'autoroute A6, dans l'Yonne, a-t-on appris de source proche du dossier, confirmant des informations d'Europe 1 et de BFMTV. Les malfaiteurs étaient tous masqués, « puissamment armés et aguerris », a précisé une source policière.Les camions transportaient des bijoux pour une vente prévue à Besançon, selon les premiers éléments de l'enquête. Pour l'heure, le montant du préjudice de ce vol est estimé à neuf millions d'euros. « Issus du grand banditisme »L'attaque, qui n'a pas fait de blessé, a eu lieu à hauteur du péage d'Avallon, dans le sens Paris-Lyon. Les camions de la société Temis, spécialisée dans le transport de biens précieux, ont été retrouvés calcinés dans un terrain à proximité du péage.« Ce sont probablement des types issus du grand banditisme et bien renseignés, il n'y a pas eu de coup de feu et tout s'est déroulé en un temps éclair », a relevé une source policière. Les voleurs auraient pris la fuite à bord de quatre voitures de grosse cylindrée, selon la station de radio RTL.La juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Paris est saisie de l'enquête. Un dispositif de recherche a été mis en place, avec un appui de la section aérienne de la gendarmerie, dans le département de l'Yonne et dans les départements limitrophes. Des experts de l'institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale sont à l'œuvre sur place pour établir les relevés de police scientifique. 11.03.2015 à 07h39 • Mis à jour le11.03.2015 à 11h20 | Jean-Michel Bezat Où sont passés les « fantômes » de Flamanville (Manche), ces 460 ouvriers venus de Pologne ou de Roumanie qui ont travaillé entre 2008 et 2011 dans des conditions douteuses à la construction de l’EPR, la centrale nucléaire de troisième génération alors présentée par EDF comme sa « vitrine technologique pour les marchés à l’exportation » ? Qu’est devenue la société d’intérim Atlanco Limited, basée à Dublin, qui les a embauchés depuis son bureau chypriote de Nicosie ? Pourquoi tous ces ferrailleurs et coffreurs n’ont-ils pas été dûment déclarés ? Combien d’économies leurs employeurs ont-ils fait au préjudice de la Sécurité sociale : 3,6 millions d’euros, comme l’affirme la CGT, partie civile dans ce procès avec 80 ouvriers polonais, 10 millions d’euros, comme l’avance le parquet ? Et Bouygues Travaux publics pouvait-il ignorer qu’il utilisait ces travailleurs de l’ombre ?Ces questions, et bien d’autres, sont au cœur du procès qui s’est ouvert, mardi 10 mars, devant le tribunal correctionnel de Cherbourg. L’entreprise roumaine Elco Construct, qui a fourni des ouvriers, et Atlanco Limited, que la justice n’a pu localiser, sont poursuivies pour « travail dissimulé, dissimulation de salariés, prêt illicite de main-d’œuvre et marchandage » ; Bouygues TP, sa filiale Quille Construction, et la société nantaise Welbond Armatures pour recours à leurs services. Les peines encourues sont lourdes : 225 000 euros d’amende, mais surtout la compensation des pertes de recettes subies par les organismes sociaux et l’interdiction d’accéder aux marchés publics pendant cinq ans. L’affaire éclaire d’une lumière crue les abus dont ces travailleurs « détachés » ont été victimes, comme ils le sont parfois dans l’industrie du BTP. Et elle fait ressurgir l’histoire chaotique des cinq premières années de ce chantier pharaonique. Une fourmilière où, au pic de l’activité, 3 500 personnes se croisaient sur un espace de 10 hectares coincé entre les deux réacteurs déjà en service, les hautes falaises du Cotentin et la mer.Lire notre décryptage : Six questions autour du statut de « travailleur détaché »Nous sommes en 2008. Le chantier a été lancé un an plus tôt, mais des malfaçons apparaissent déjà dans le béton du radier supportant le réacteur et jouant un rôle de bouclier contre la contamination du sol. L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), chargée de la sûreté de la centrale et de la sécurité au travail, suspend les travaux. Ces incidents révèlent, selon elle, « un manque de rigueur de l’exploitant sur les activités de construction, des difficultés dans la surveillance des prestataires et des lacunes en matière d’organisation ». Les retards vont s’accumuler au fil des mois. Pour EDF, qui veut raccorder l’EPR au réseau électrique en 2012, le temps presse. Ses dirigeants craignent de tomber dans le même bourbier qu’Areva, qui s’enlise sur le chantier de l’EPR finlandais d’Olkiluoto. Un an de retard, c’est de 600 à 800 millions d’euros de surcoûts.Accélérer la cadenceIls demandent à Bouygues TP, responsable du génie civil au sein du Groupement Flamanville Armatures (GFA), d’accélérer la cadence pour rattraper le temps perdu. Dans l’urgence, GFA se tourne vers ces sous-traitants étrangers après avoir, dit-il, écumé en vain agences pour l’emploi et centres de formation en Basse-Normandie et dans le reste de la France. Le vivier hexagonal était pourtant loin d’être épuisé, affirment les syndicats. Les 163 Polonais et les 297 Roumains, baptisés les « nomades », débarquent sur le site normand, où ils travailleront sans rechigner… et parfois sans contrat de détachement. L’ASN commence à s’émouvoir de ces « irrégularités » et demande, dès 2009, aux entreprises qui les utilisent de redresser la barre. Sans grands résultats.D’après un des inspecteurs de l’Autorité de sûreté nucléaire, le site normand est devenu le « laboratoire européen du travail illégal »C’est le moment où les infirmières du chantier constatent que les accidents du travail se multiplient et que « la sécurité n’est pas la priorité ». En novembre 2009, Jacques Paget arrive sur le chantier pour coordonner la sécurité. Employé de Bouygues, il découvre un nombre d’accidents hors normes : 39,7 par million d’heures travaillées, quatre fois la moyenne dans l’industrie. Il alerte Bouygues, puis exerce son droit d’alerte et de retrait en août. Ce qui lui vaut d’être licencié deux mois plus tard. L’ASN fait son calcul : un quart des accidents (bénins) intervenu sur le chantier n’a pas été déclaré. Flamanville est devenu le « laboratoire européen du travail illégal », dira l’un de ses inspecteurs.Tout commence à changer en 2011. Le 24 janvier, le chantier connaît son premier accident mortel (un autre surviendra cinq mois plus tard). La victime n’est pas un des salariés d’Atlanco Limited ou d’Elco, mais un soudeur français de 37 ans. Et le grutier responsable était sous l’emprise du cannabis. Mais la mort de ce père de trois enfants fait remonter bien des choses et beaucoup incriminent la pression et les cadences imposées aux ouvriers pour rattraper les retards qui se sont accumulés en quatre ans. Le procureur de Cherbourg, Eric Bouillard, ouvre une enquête pour homicide involontaire. Elle conduira, en première instance, à la condamnation à 75 000 euros d’amende du groupe Bouygues, qui attend l’arrêt de la cour d’appel de Caen, le 18 mars.Le magistrat ne s’arrête pas là. Il lance d’autres enquêtes préliminaires, notamment pour travail dissimulé en juin 2011. Il décide de conduire lui-même l’instruction, mobilise les gendarmes de l’office centrale de lutte contre le travail illégal (OCLTI) qui multiplient auditions, perquisitions et saisies. En 2013, après deux ans d’enquête, la justice peut égrainer la longue liste des manquements dont les « nomades » ont été victimes : ni congés payés ni couverture santé et chômage, des salaires plus bas que la convention collective française, des horaires d’une extrême flexibilité, des durées hebdomadaires de travail au-delà du raisonnable.Les conclusions de l’OCLTI démontrent, courriers électroniques à l’appui, que des cadres de Bouygues savaient que certains ouvriers n’étaient pas en règle. « Tu trouveras, ci-joint, une liste du personnel Atlanco pour lequel le formulaire E 101 [il atteste de la législation sociale applicable à un travailleur qui n’est pas affilié dans le pays où il travaille] n’est pas à jour, soit pour lequel nous n’avons pas de formulaire », écrit l’un d’eux à un collègue d’Atlanco, et juge « urgent de faire le point car en cas de contrôle, nous serions très ennuyés ». Preuve, plaide-t-on chez Bouygues, que l’on assurait le contrôle de ces prestataires de services.« Prime à l’obstacle »Bouygues TP conteste, sur la forme, la décision du procureur de mener une enquête préliminaire sans nommer de juge d’instruction. « Il y a eu de graves lacunes et des entorses au principe du contradictoire », estime son avocat, Me Pierre Cornut-Gentille. Sans convaincre le tribunal, qui a rejeté la demande d’annulation du procès formulée au début de l’audience. « Nous sommes prêts à répondre sur le fond du dossier – en détail – dans le cadre d’un procès équitable » jusqu’au terme des débats prévu vendredi, ajoute-t-il. « Il y a un vrai débat juridique autour de la réglementation européenne en vigueur concernant les salariés détachés », concède-t-il, mais « nous ne somme pas dans un système de fraude ».Les fraudes ne manquent pourtant pas. La Commission nationale de lutte contre le travail illégal estime que 230 000 « détachés » ont travaillé en toute légalité en France en 2014, mais qu’ils sont au moins autant à l’avoir fait illégalement. Ce phénomène entraînerait une perte de recettes de 380 millions pour la Sécurité sociale, selon la Cour des comptes. « Il existe une véritable “prime à l’obstacle” en faveur des entreprises étrangères : plus la situation du travailleur détaché et de l’entreprise à laquelle il est rattaché est complexe, moins son coût est élevé et plus la possibilité de faire respecter le droit social du pays d’accueil est délicate à mettre en œuvre. Le cas de la société Atlanco est particulièrement éloquent », estimait le sénateur communiste du Nord, Eric Bocquet, dans un rapport de 2013.En 2011, les 460 « fantômes » ont précipitamment quitté Flamanville. Depuis 2012, bien des choses y sont rentrées dans l’ordre. EDF a notamment fait un gros effort sur la prévention des accidents du travail, dont le nombre est tombé de 20 « AT » par million d’heures travaillées en 2011 à 7 « AT » en 2014. Mais le maître d’œuvre court toujours après le temps. Mi-novembre, il a annoncé le report du démarrage du réacteur en 2017 – dix ans après le début du chantier. Quant au coût, passé de 3,3 milliards en 2007 à 8,5 milliards en 2014, il fait l’objet d’une « réestimation » : il devrait dépasser 9 milliards. Dans sa lettre de mission au nouveau PDG d’EDF, le gouvernement demande à Jean-Bernard Lévy d’« améliorer la gestion du chantier de Flamanville » et de « le livrer en optimisant les coûts et les délais ». Sans entorses au droit du travail, s’entend.EPR de Flamanville : les quatre malédictions d’un chantier controverséJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.03.2015 à 20h41 • Mis à jour le11.03.2015 à 14h38 | Adrien de Tricornot Stress, compétition, travail acharné : faut-il oser ou non l’aventure en classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE), ces filières sélectives qui restent la voie royale pour intégrer ensuite les Normale sup, Polytechnique, Centrale ou encore HEC ? La question se pose avec acuité à l’heure de formuler ses voeux d’orientatin post-bac sur la plate-forme APB. Dans les grands établissements dont le cursus se fait sur trois ans, quatre élèves ingénieurs sur cinq et deux élèves en management sur trois sont issus d’une CPGE, selon la Conférence des grandes écoles (CGE).« Les candidats auraient tort d’avoir peur d’entrer en classe prépa, assure Francis Jouanjean, délégué général de la CGE. Les meilleures classes prépa sont très exigeantes, mais cette image ne doit pas être transposée à toutes. Il n’est pas nécessaire d’être brillantissime pour y réussir, il faut suivre normalement et ne pas rompre le lien social avec son environnement naturel. »Pour François Cansell, président de la Cdefi (Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs), cette filière traditionnelle reste « aussi très pertinente, car il existe des formations où il faut beaucoup de mathématiques », ce sur quoi les classes préparatoires constituent la meilleure façon de se former.« Année passerelle »Mais elle n’est pas la seule. « Tout dépend du profil de l’étudiant, explique Patrice Cartraud, directeur de la formation à l’Ecole centrale de Nantes. Supporter la pression et le caractère très élitiste des classes préparatoires ne convient pas à tout le monde. Il est légitime de penser que certains étudiants en situation très difficile en classes préparatoires auraient pourtant réussi à intégrer nos écoles par le biais des voies parallèles d’admission comme celle proposée après une licence universitaire. »Soucieuses de diversifier le profil de leurs étudiants, les grandes écoles d’ingénieurs ou de commerce offrent des chemins de traverse aux universitaires – en général une sélection sur dossier puis des oraux –, lesquels n’osent pas toujours se lancer… Ainsi, pour les diplômés de licences scientifiques, le concours commun aux cinq écoles centrales offre 115 places, mais le nombre d’inscrits connaît un palier : 220 en 2014, dont 140 ont été jugés admissibles après l’examen de leur dossier, puis 80 admis. Finalement, 40 ont choisi d’intégrer ces écoles.Polytechnique a choisi de diversifier son recrutementIl en va de même pour les diplômés des filières technologiques, que les grandes écoles recherchent également. « Nous sommes en train de réfléchir à une année passerelle pour les DUT, poursuit Patrice Cartraud. En effet, les meilleurs élèves de DUT ne font pas forcément d’année préparatoire ATS [adaptation pour techniciens supérieurs, une classe prépa spécialisée pour les diplômés de filières technologiques], car ils sont pris directement en université de technologie comme l’université de technologie de Compiègne, ou dans les INSA [instituts nationaux des sciences appliquées]. Or nous voulons davantage d’étudiants issus des filières technologiques. [En 2014], nous avions réservé quinze places aux ATS, mais avions recruté seulement huit étudiants. »Aux passerelles d’admission directe s’ajoute l’harmonisation européenne et internationale autour du master 2 (bac + 5). Elle encourage la montée en puissance des cursus intégrés en cinq ans. En 2005, si presque la moitié des élèves ingénieurs (46 %) venaient d’une prépa externe, seulement 20 % avaient suivi une prépa interne, selon la Cdefi. Dix ans plus tard, les élèves ingénieurs issus de classes prépa ne forment plus que 39 % de l’effectif des écoles d’ingénieurs et ceux admis après-bac atteignent 28 %.« Pédagogie par projet »Pour François Cansell, la tendance est« lourde et régulière », si bien que« les courbes tendent à se croiser » entre prépas externes et intégrées au cursus. La Fédération Gay-Lussac des 19 écoles de chimie a créé une classe préparatoire intégrée commune à ces écoles.« Comme pour l’INSA et les universités de technologie, l’objectif est de démarrer après le bac la formation d’ingénieur et ne pas être encore dans une phase sélective par les mathématiques », précise-t-il.Dans cette même logique, une nouvelle formation d’excellence est désormais proposée par dix-neuf universités : les cursus master en ingénierie du réseau Figure (formation à l’ingénierie par des universités de recherche), lauréat du label « Initiatives d’excellence en formations innovantes ».Formant des diplômés de niveau « ingénieur expert », le parcours – sélectif et dont les droits d’inscription annuels s’élèvent à 600 euros – comprend des stages dans des labos et une professionnalisation progressive.« Ainsi, les étudiants ne passent pas deux ans en prépa à résoudre seuls des situations dont les résultats sont déjà connus, mais ils travaillent à plusieurs sur des problèmes ouverts dont on ne connaît pas la solution : cette pédagogie par projet les prépare mieux au monde professionnel, explique François Germinet, président de l’université de Cergy-Pontoise. Les entreprises partenaires nous font remonter qu’elles veulent des diplômés d’écoles de commerce et d’ingénieurs, car elles connaissent ce “produit”, mais aussi qu’elles souhaitent une diversification des profils et recruter 15 % à 20 % de jeunes qui ont une autre approche des problèmes et de la collectivité. »A lire également, notre article APB 2015 : que faire après le bac ?Adrien de TricornotJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.03.2015 à 19h08 • Mis à jour le 11.03.2015 à 12h23Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/commerce-gestion/article/2015/03/10/concours-les-ecoles-de-commerce-ont-la-cote_4590841_4401467.html"data-title="Les concours des grandes écoles de commerce attirent toujours les élèves de prépa"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2010/07/19/400x300/1389563_7_12a8_la-clinique-du-droit-europeen-est-un-at_97d393357751f361f1dab136e4b8069f.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/commerce-gestion/article/2015/03/10/concours-les-ecoles-de-commerce-ont-la-cote_4590841_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Les grandes écoles de commerce attirent toujours autant d'étudiants des classes préparatoires en 2015 : leurs deux principaux concours communs, la banque commune d'épreuve (BCE) et Ecricome, affichent même des chiffres d'inscriptions en légère hausse.7 715 étudiants des classes préparatoires ont choisi de candidater au concours Ecricome, permettant d'intégrer une des trois écoles que sont ICN Business School, Kedge Business School ou Neoma Business School. Cela représente une hausse de 3,8 % par rapport à 2013, selon l'organisme. La BCE, qui regroupe pour sa part le concours d'accès à 21 écoles de commerce – avec en tête les prestigieuses Ecole supérieure de commerce de Paris, l'Essec business school ou encore l'Ecole des hautes études commerciales de Paris (HEC) – comptabilise 10 299 inscriptions, contre 10 240 en 2013, soit une faible hausse de 0,58 %.Lire également : Quelles sont les écoles de commerce françaises les mieux classées ?Si l'on regarde les filières d'où sont originaires les candidats, trois sont en hausse, et les trois restantes en baisse : ainsi, la part des candidats issus des CPGE littéraires ENS Ulm augmente de 10,55 %, celle des candidats issus des CPGE économiques et commerciales voie technologique, de 4,75 %, et celles des candidats issus des CPGE économiques et commerciales voie économique augmentent, de 1,71 %.  La part des candidats issus de CPGE économiques et commerciales voie scientifique est en légère perte de vitesse ( - 0,86 %), tandis que ceux issus de deux filières littéraires reculent plus nettement, de presque 2 % pour les classes préparatoires littéraires B/L et de 6,62 % pour ceux issus des hypokhâgnes et khâgnes préparant l'école normale supérieure de Lyon.A remarquer que la proportion d'élèves bénéficiant d'une bourse sur critères sociaux baisse, de 25,4 % à 24,6 %.>> A consulter, notre rubrique Testez-vous, avec des quizs pour préparer les principaux concours des écoles de commerce. width="314" height="157" alt="Les inscriptions sont ouvertes sur le site d'APB." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/01/19/314x157/4559178_3_648a_les-inscriptions-sont-ouvertes-sur-le-site_ca04cb21572eaf84b66d287e391691f3.jpg" APB 2015 mode d'emploi : les questions que vous vous posez Depuis quelques années, l’école d’ingénieurs augmente dans ses rangs le nombre d’étudiants issus de l’université. width="314" height="157" alt="Najat Vallaud-Belkacem, le 17 février à Ajaccio." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/03/11/314x157/4591127_3_8ce2_najat-vallaud-belkacem-le-17-fevrier-a-ajaccio_7f7759205c1ea549d11005e2b9e7f0c5.jpg" Ce que prévoit la réforme du « collège 2016 » D’autres voies d’intégration existent pour les élèves rebutés par ces filières sélectives. width="314" height="157" alt="L'élève de 3e" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/03/10/314x157/4590922_3_91d5_l-eleve-de-3e_38cd29ce4c04f12c491eefefa3436f21.jpg" Le grand de 3e, vu par un petit de 6e Benoît Floc'h L’arme du crime est une revue, la scène, Internet. Dans le premier numéro de l’année de la revue de sociologie Sociétés, Manuel Quinon et Arnaud Saint-Martin publient, sous le pseudonyme Jean-Pierre Tremblay, un article consacré à l’Autolib’, le service parisien de voitures en libre-service. Ce texte, fondé sur « une enquête de terrain approfondie, elle-même couplée à une phénoménologie herméneutique consistante », entend montrer que la voiture de Bolloré est « un indicateur privilégié d’une dynamique macrosociale sous-jacente : soit le passage d’une épistémê “moderne” à une épistémê “postmoderne” ». La formulation est savante. Il n’empêche : l’article est un faux grossier. Un canular.L’Autolib’, révélatrice de la sociologie postmoderneC’est aussi une bombe atomique lâchée sur un bout de territoire de la sociologie. Dans un texte posté sur Internet le 7 mars, après que Sociétés est sortie, les deux farceurs vendent la mèche. Leur but est de « secouer la sociologie de sa torpeur », en démontant de l’intérieur « la fumisterie de ce que nous appellerons le “maffesolisme” – c’est-à-dire, bien au-delà de la seule personnalité de Michel Maffesoli, le fondateur et directeur de la revue Sociétés, une certaine “sociologie interprétative/postmoderne” à vocation académique ». Ils s’en prennent également à « ces revues en toc sans éthique » qui « publient n’importe quoi ». Plus largement, le propos est de dénoncer la « junk science », non rigoureuse, désinvolte, voire bidonnée. Quant à Jean-Pierre Tremblay, il n’existe pas.« Données indigentes »Dans leur texte, ils décrivent longuement la manière dont ils s’y sont pris, s’étonnant encore que cette « somme de sottises » ait trouvé place dans « une revue qui (pro) clame sa scientificité ». D’« enquête de terrain », Jean-Pierre Tremblay ne produit pas. « Disons-le tout net, écrivent ceux qui ont tenu la plume à sa place : non, nous ne sommes jamais montés dans une Autolib’, et n’avons jamais “éprouvé” une seule seconde son pilotage. Les seules données que nous avons utilisées sont indigentes. »L’absence de transport par voie terrestre n’empêche pas les transports verbeux : « A quatre, les voyageurs seront serrés, et tant mieux, écrit Jean-Pierre Tremblay. Les corps se toucheront en une étreinte passagère, ils feront corps dans cette réplique de l’œuf primordial détaché de la matrice (la borne de rechargement électrique), connectée/à reconnecter. » L’intrépide M. Tremblay montre que l’Autolib’ annonce « une nouvelle technosocialité », et s’inspire d’un modèle maternel : « Ainsi la masculinité effacée, corrigée, détournée même de l’Autolib’ peut-elle (enfin !) laisser place à une maternité oblongue — non plus le phallus et l’énergie séminale de la voiture de sport, mais l’utérus accueillant de l’abri-à-Autolib’. »Manuel Quinon et Arnaud Saint-Martin ont amadoué les membres de la revue de Michel Maffesoli en utilisant toutes les ficelles possibles. Comme pour tout pastiche, il s’agit de faire « à la manière de » : « le texte était gavé de toutes les références bibliographiques qui flattent l’idéologie spontanée du maffesolisme », indiquent-ils. Dans la même veine, les auteurs ne lésinent ni sur la mythologie ni sur les « mystérieux oxymores dispensés par le professeur ». Ce qui ne les empêche pas d’agrémenter leur texte de « jeux de mots navrants et sans aucun sens » et de photos « grotesques ».« Le texte n’a suscité aucune évaluation, aucun avis, s’étranglent les auteurs. Sociétés est une passoire. »« Le texte n’a suscité aucune évaluation, aucun avis, s’étranglent les auteurs. Sociétés est une passoire. » Pourtant, reconnaît Michel Maffesoli, professeur de l’université Paris-Descartes à la retraite, ce sont bien « deux professeurs d’université » qui ont relu le texte. « L’un d’eux a émis un avis négatif, confie-t-il au Monde. Le second a considéré, par pure négligence, que s’il s’agissait d’un galimatias, le sujet n’était pas inintéressant et pouvait passer. C’est une négligence coupable. Cela montre que je n’ai pas été assez vigilant. C’est donc un autre collègue qui prendra dorénavant la main sur la revue. Et je présenterai un petit mot d’excuse dans le prochain numéro. Pour le reste, je suis serein. »Le reste, c’est évidemment la charge lancée contre la « sociologie post-moderne ». Publier une étude sans enquête ni preuve visait, dans l’esprit des auteurs, à dénoncer « la méthode pour le moins cavalière avec laquelle M. Maffesoli et ses élèves collectent les faits, méthode dont nous nous sommes largement inspirés pour rédiger notre canular ». L’idée que l’on puisse tirer des conclusions générales à partir du vécu d’une seule personne, épinglent MM. Quinon et Saint-Martin, « heurte tous les préceptes des sciences humaines et sociales – à moins d’admettre, comme semble le faire M. Maffesoli et certains de ses épigones, que ces dernières ne se distinguent en rien des conversations du café du commerce autour d’un Ricard ».M. Maffesoli rejette ces accusations. « Depuis la thèse [d’Elizabeth] Teissier, toutes les occasions sont bonnes pour m’attaquer, soupire le professeur. Il s’agit de collègues qui se vengent par jalousie, parce que je suis invité partout, parce que je suis publié et traduit… » La thèse en question a été soutenue en 2001 sous la direction de Michel Maffesoli par l’astrologue médiatique Elizabeth Teissier. Elle avait provoqué une vive polémique dans le milieu universitaire.« Zorro de la sociologie »L’un des membres de la revue, Stéphane Hugon, considère, lui, qu’Arnaud Saint-Martin cherche surtout « un poste ». « A 40 ans, il n’est toujours pas maître de conférences, glisse-t-il. C’est le nœud de l’affaire. Il cherche un poste, une légitimité. L’autorité, c’est le pouvoir de dire : il ne l’a pas aujourd’hui. C’est pour cela qu’il se montre en Zorro de la sociologie… »Assertion qui fait rire Arnaud Saint-Martin : « Je suis chercheur au CNRS !, réagit-il. J’ai déjà un poste en CDI et je ne cherche pas à devenir maître de conférences. L’enjeu n’est pas celui-là. Il est de montrer l’inanité d’un discours qui a une audience, dans les médias notamment, mais aucune base scientifique. C’est de l’usurpation : il s’agit de faire passer de la mauvaise philosophie pour de la sociologie… J’espère que nous aurons provoqué un débat salutaire sur la scientificité de la sociologie, une discipline encore considérée comme pas sérieuse par certains. »Benoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Dominique Gallois Le grand soir n’aura pas lieu. Pas de nationalisation, de reprise en main des concessions d’autoroutes ou de baisse des tarifs des péages. Au contraire, ce sont des conclusions sans surprise, évoquées depuis plusieurs semaines, que remet au gouvernement le groupe de travail sur les concessions autoroutières, mardi 10 mars. Cela va d’un rééquilibrage des contrats en partageant les bénéfices de la concession, à la modulation des tarifs des péages pour le covoiturage ou pour les jeunes, avec pour priorité la mise en œuvre sans délai du plan de relance autoroutier.Le gouvernement n’a pas fixé de date pour arrêter sa décision, mais devrait rendre ses conclusions dans les prochaines semaines, après les élections départementales, indique-t-on de sources parlementaires.Faut-il en finir avec les péages d’autoroutes ?Composé de quinze parlementaires de la majorité et de l’opposition, ce groupe a été instauré en janvier par le premier ministre, Manuel Valls, pour aider le gouvernement à formuler des propositions en matière de péage. Et, surtout, pour l’aider à sortir de l’affrontement avec les sociétés d’autoroutes déclenchées à l’automne après les propos virulents de parlementaires et de ministres, comme Ségolène Royal, dénonçant les surprofits des compagnies d’autoroutes et demandant la gratuité le week-end. Des déclarations qui reposaient sur des analyses de la Cour des comptes et de l’Autorité de la concurrence. Des données contestées alors par les sociétés d’autoroutes.Autoroutes : Royal plaide pour un gel des tarifs des péages en 2015Au terme de cinq séances de travail, les parlementaires ont estimé que les deux scénarios sur lesquels le gouvernement leur avait demandé de réfléchir, la résiliation des concessions ou de la renégociation des contrats, « ne peuvent apporter de réponse satisfaisante aux questions soulevées ».Le groupe de travail recommande donc « une démarche en deux temps », à court et moyen terme. Dans l’immédiat, il veut « privilégier le plan de relance des autoroutes, rechercher une meilleure régulation du secteur et une plus grande implication du Parlement ».Les parlementaires demandent de mettre en œuvre « sans délai » le plan de relance de 3,2 milliards d’euros, négociés entre l’Etat et les sociétés d’autoroutes. Celui-ci comporte une série de travaux, sans financement budgétaire et sans hausse de tarifs. Mais en contrepartie, les sociétés d’autoroutes ont obtenu un allongement de deux ans en moyenne de la durée de leur concession.Créer 15 000 emploisAlors que 30 000 emplois ont été perdus dans les travaux publics depuis 2007, le plan de relance devrait permettre de créer 15 000 emplois, rappelle le groupe de travail. Ce dernier attend des concessionnaires un effort significatif « pour réduire le plus possible l’allongement envisagé des concessions » et le groupe souhaite aussi « une accélération de la chronique des travaux ». Le plan de relance doit être « exemplaire en termes de travaux et de passation de marché ».Tout en reconnaissant « l’extrême rigidité des contrats de concession », les parlementaires estiment que l’Etat ne doit « pas s’interdire de négocier contractuellement des avancées ». Cela passe par un rééquilibrage des contrats avec une contribution « significative » au financement des infrastructures et également par un « partage des fruits de la concession ». En cas de trafic plus important que prévu, la durée de la concession serait raccourcie au profit de l’Etat ou bien les tarifs de péage seraient revus à la baisse au bénéfice des automobilistes.Tout d’abord, les parlementaires sont favorables à la reprise des augmentations des péages prévues dans les contrats pour 2015. La première hausse de 0,57 % avait été gelée fin janvier par Manuel Valls, le temps de trouver une solution au conflit. Compte tenu des deux mois nécessités par le groupe de travail pour produire ses orientations, « une absence de compensation du gel pourrait être consentie pour cette période ».Autoroutes : Manuel Valls décrète le gel des péagesLe groupe de travail propose que cette reprise « soit concomitante à la mise en œuvre de premières mesures en faveur d’une mobilité plus écologique ». Cela se traduirait par une modulation des tarifs favorables aux véhicules sobres, peu polluant, au covoiturage ou aux jeunes.Enfin, députés et sénateurs demandent à ce que le plan de relance soit transmis au Parlement après l’aboutissement des négociations entre l’Etat et les sociétés d’autoroutes afin d’en assurer le suivi. Ils souhaitent, par exemple, qu’à l’avenir « tout allongement d’une concession d’autoroute soit soumis au Parlement ».À moyen et plus long terme, le groupe veut redonner à l’Etat les moyens de peser dans le rapport de force avec les concessionnaires « pour conduire une politique de mobilité mieux adaptée aux enjeux actuels ». Cela passerait par une renégociation des contrats historiques et par une réflexion de fonds pour anticiper le futur.Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laetitia Clavreul et François Béguin C’est l’histoire d’une promesse de campagne si habilement formulée que chacun y a lu ce qu’il voulait y voir. Lorsque le 26 janvier 2012, à la Maison des métallos, à Paris, le candidat François Hollande présente parmi ses soixante engagements pour la France une mesure, la vingt-et-unième, prévoyant une « assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité », les partisans de l’euthanasie ne doutent pas que si le candidat socialiste est élu, une aide active à mourir sera mise en place. Certes, il s’est déclaré opposé à l’euthanasie, mais à l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), on croit que seul le mot lui fait peur.Un peu plus de trois ans plus tard, le texte qui va être débattu à l’Assemblée, mardi 10 et mercredi 11 mars, n’autorise ni l’euthanasie ni le suicide assisté. La proposition de loi, présentée par un député UMP, Jean Leonetti, et un PS, Alain Claeys, instaure un nouveau droit, celui d’une sédation profonde et continue en toute fin de vie, pour pouvoir être endormi avant de mourir. Une véritable avancée qui place la volonté du patient au centre. Mais pour bon nombre de députés PS, ce n’est là que le minimum de ce qui était envisageable.Presque à la surprise générale, à la veille de l’examen du texte, 120 d’entre eux ont signé un amendement qui prévoit une aide médicalisée active à mourir. « Notre amendement ne trahit pas la pensée de la proposition 21 », explique Catherine Lemorton, la présidente PS de la commission des affaires sociales, signataire de cet amendement. Elle ajoute : « Nous n’avons pas un rendez-vous sur la fin de vie tous les jours. Mon souci n’est pas de savoir ce que voulait le chef de l’Etat. »Hollande « a joué sur l’ambiguïté »De son côté, le président de la République ne s’est pas dédit. La proposition de loi Claeys-Leonetti est bien conforme à l’engagement 21 : « Je proposerai que toute personne majeure en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse demander, dans des conditions précises et strictes, à bénéficier d’une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité ». Une formule compatible avec la proposition de loi que soutient le chef de l’Etat… comme d’autres options auraient pu l’être.« Dans cette phrase, il y a tout ce qu’on peut imaginer et son contraire », reconnaît le député (PS, Val-d’Oise) Gérard Sebaoun, partisan d’une aide active à mourir. Pendant la campagne, alors que M. Hollande refusait de se montrer davantage précis, Jean Leonetti lui reprochait d’ailleurs de « flouter ses positions ».Fin de vie : les quatre points qui font débatFrançois Hollande « a incontestablement joué sur l’ambiguïté » que permettait la formulation de son engagement, juge aujourd’hui Jean-Luc Romero, le président de l’ADMD, « déçu ». La présence, dans l’équipe de campagne du candidat, de Manuel Valls et Marisol Touraine, partisans d’une aide active à mourir, qui avaient poussé le candidat à s’emparer du sujet, a pu y contribuer. En 2009, tous deux, ainsi que Laurent Fabius notamment, avaient signé (et même porté, pour l’actuel premier ministre), une proposition de loi en ce sens.La démarche de l’Elysée elle-même a pu laisser planer un certain flou sur les intentions de M. Hollande. Après son élection, le nouveau président donne le sentiment de vouloir aller vite, voire fort, sur cette question. En juillet 2012, il laisse six mois au professeur Didier Sicard, l’ancien président du Comité consultatif national d’éthique (CCNE), pour mener une mission de réflexion dans toute la France.« Le climat doit être apaisé »Après la remise de ce rapport, en décembre 2012, le chef de l’Etat saisit immédiatement le CCNE et lui demande de s’interroger sur les directives anticipées – ces consignes écrites laissées par chacun concernant sa fin de vie –, sur la manière de « rendre plus dignes les derniers moments d’un patient dont les traitements ont été interrompus », mais aussi sur les « modalités et conditions strictes » qui permettraient « l’assistance médicalisée au suicide ».L’exécutif est-il prêt à s’engager sur cette piste ? Certains conseillers du président y sont favorables. Elle présente un avantage notamment : faire un pas, sans pour autant embarrasser les médecins et le milieu hospitalier. En effet, si le patient reconnu en fin de vie se voit livrer une ordonnance et prend à domicile les médicaments qui déclencheront sa mort comme dans l’Etat de l’Oregon aux Etats-Unis, pas besoin d’une présence médicale.Lire aussi : Légalisation de l’euthanasie : où en sont les pays européens ?En ce début d’année 2013, à l’Elysée, où l’on souhaite donner le temps nécessaire à la réflexion sur ce sujet sensible qui concerne chaque Français individuellement, on évalue aussi la situation en termes politiques. Comment répondre aux attentes de la société sans heurter, sans diviser ? L’ampleur des manifestations contre le mariage pour tous qui, de novembre 2012 à mai 2013, ont fait descendre dans la rue des centaines de milliers de Français a surpris, et fait réfléchir à la manière de procéder. Au printemps, le sujet « fin de vie » est en mis en sourdine. « Le climat doit être apaisé pour que l’on puisse aborder de telles questions », reconnaît alors un conseiller. Du projet de loi qui avait été promis pour juin, on ne parle plus vraiment.Janvier 2014 marque un tournant. Lors d’une conférence de presse, François Hollande annonce de nouveau qu’un texte sera déposé. Il le place sous le signe du rassemblement. La France en a besoin, et les municipales approchent. « Je souhaite que ce texte puisse être élaboré sans polémiques, sans divisions et simplement dans l’idée qu’un cheminement est possible pour rassembler toute la société », déclare le chef de l’Etat.Un « sujet présidentiel »François Hollande annonce que des consultations seront menées par Marisol Touraine pour entendre les médecins, les intellectuels, les religieux. Mais la ministre de la santé, à qui le sujet tient à cœur – elle est en fait plutôt séduite par la mise en place du suicide assisté –, n’en aura pas l’occasion. En juin, une mission parlementaire est nommée, qui prend la main. La ministre, comme Manuel Valls, devenu premier ministre, ne sont pas aux commandes. C’est un « sujet présidentiel ». L’hôte de Matignon, qui auparavant appelait à « sortir de l’hypocrisie » sur la fin de vie, estime, dans son discours de politique générale, qu’« un consensus peut être trouvé dans le prolongement de la loi Leonetti ».Dans l’entourage du président, c’est progressivement devenu une évidence. Le texte doit être porté par deux parlementaires des deux grands partis, PS et UMP. Alain Claeys et Jean Leonetti sont les seuls deux noms évoqués. Deux modérés, deux spécialistes reconnus des questions éthiques, qui pourront trouver un terrain d’entente.C’est là sans doute que la fracture s’est faite avec une bonne partie des députés, qui n’auront pas accepté la nomination de Jean Leonetti, dont la loi en vigueur sur la fin de vie porte le nom. Trop prévisible, trop marqué. N’a-t-il pas, dès avril 2013, présenté sa propre proposition de loi où il indiquait comment améliorer « sa » loi de 2005 avec notamment une sédation en phase terminale ?Ce qui ressortira de la mission Claeys-Leonetti est en phase avec le résultat de la mission Sicard, et toute la longue réflexion menée par le CCNE, dont le rapport final constate qu’il y a en France consensus sur la nécessité d’améliorer les directives anticipées et la sédation en phase terminale, mais pas sur les notions de suicide assisté et de l’euthanasie. Mais à l’Elysée, on ne semble pas avoir pris la mesure de cette déception. On s’attendait bien à des amendements des écologistes ou des radicaux de gauche, pas à 120 signataires socialistes sur une proposition d’aide active à mourir.Personne ne sait au final ce que le président pense au fond. Sur les sujets personnels, et la fin de vie concerne justement chacun dans son intimité, François Hollande est très réservé. Tout juste sait-on qu’il aura abordé le sujet avec bon nombre de ses visiteurs, vu des films qui traitent de la question comme Hippocrate et Quelques heures de printemps. Mais s’il soutient fortement la proposition de loi, ce doit être qu’il s’y retrouve.Au PS comme au gouvernement, à la veille de l’examen, tout le monde tombait cependant d’accord pour dire que le futur texte ne serait qu’une « étape ».Laetitia ClavreulJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterFrançois BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Rey-Lefebvre Les loyers des nouveaux baux, conclus dans le secteur locatif privé en France en 2014, ont augmenté de 1 % sur un an, c’est-à-dire à peine plus que l’inflation (0,5 %), selon l’observatoire Clameur, qui fédère les données issues des administrateurs de biens (Foncia, Century 21, Belvia, Oralia) et des propriétaires institutionnels (Icade, Gecina), soit près de 300 000 baux signés en 2014.Depuis le début de cette année, la baisse est de 0,9 %. Cette sagesse des loyers est à l’œuvre depuis 2007. La progression a été de 1,4 % par an entre 2006 et 2014. Dans les vingt villes de 150 000 habitants, seules Le Mans et Reims ont vu les loyers progresser, de respectivement de 1,7 % et 0,6 %. Deux villes, Saint-Etienne et Marseille, sont quasi stables et les seize autres ont enregistré des baisses de loyers, parfois au-delà de – 3 %, comme à Paris (– 3,5 %), Nice (– 3,4 %) ou Le Havre (– 3,3 %).Les prix reculent de 2,2 % à Rennes, de 1,7 % à Angers ou 1,3 % à Bordeaux. Depuis début 2015, les loyers sont en repli à Amiens, Caen, Limoges, Nancy, Perpignan, Rouen, Dijon Grenoble, Toulouse, Strasbourg ou Toulon. En région parisienne la baisse concerne des villes comme Boulogne-Billancourt, Montreuil ou Argenteuil. PRÈS D’UN TIERS DES LOGEMENTS A CHANGÉ D’OCCUPANTSCes ajustements de prix se réalisent dans un marché dynamique : 29 % des appartements ont changé d’occupants sur les premiers mois de l’année 2015, contre 27 % en 2014 et 26,7 % en 2013.Avec 30 % de mobilité, les experts considèrent que le marché est fluide, car les locataires, qui cherchent un logement, ont souvent eux-mêmes libéré une place.« On assiste à une reprise parfois vigoureuse du marché de la location, sans dérapage des prix », se félicite Michel Mouillart, économiste spécialiste du logement, qui anime cet observatoire privé des loyers.En revanche, cette mobilité se dégrade encore en Rhône Alpes et Ile-de-France : elle est de moins de 17 % dans la capitale, réduisant l’offre de 19 % comparée à 2009. Les durées de relocation entre deux occupants s’allongent atteignant 7,8 semaines, soit 1,7 semaine de plus qu’en 2013, « Cela équivaut à une perte annuelle de recettes de 4,3 % pour les bailleurs », résume M. Mouillart.En Bretagne, cette vacance dépasse 16 semaines, 12 dans les Pays de la Loire et 7,5 semaines en région parisienne, où elle a progressé de 50 %.Résultat : les bailleurs sans perspectives de revalorisation des loyers sont de plus en plus réticents à engager des travaux. Leur effort d’amélioration ne concerne que 12 % des logements à l’occasion d’un changement de locataire, contre 32 % en 2012.« A terme, 30 000 à 40 000 logements seront retirés du marché pour cause d’obsolescence », alerte François Davy, le directeur général de Foncia et président de Clameur.« Il est plus facile de convaincre un bailleur d’ajuster son prix que de mettre une cuisine équipée ou de rafraîchir son appartement, des points sur lesquels les nouveaux locataires se montrent de plus en plus exigeants », relève-t-il.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 31.03.2015 à 17h33 • Mis à jour le 31.03.2015 à 17h46Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/vie-etudiante/article/2015/03/31/a-normale-sup-la-prose-de-rappeurs-analysee-en-seminaire_4606025_4401467.html"data-title="A Normale Sup', la prose des rappeurs analysée en séminaire"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/03/31/400x300/4606962_7_7476_ill-4606962-9cfc-appel_b20f044be14733e0a240b6c0681ca92c.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/vie-etudiante/article/2015/03/31/a-normale-sup-la-prose-de-rappeurs-analysee-en-seminaire_4606025_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" « Ni de l'ENA, ni de Sciences Po', j'ai partagé les bancs avec X-Men et les Sages Po' » : la citation est extraite d'un morceau d'Ali, le rappeur étudié aujourd'hui, et Benoît Dufau trouve ça « amusant de citer ça ici ».  Ici, c'est l'Ecole normale supérieure (ENS), au 45, rue d'Ulm à Paris.Depuis janvier, ce jeune agrégé y organise le séminaire « La Plume et le Bitume », dédié à « une approche stylistique du rap français ». Les textes y sont étudiés comme des vers de Baudelaire.  « D'après vous, pourquoi Ali paraît plus doux que Booba [son ancien binôme au sein de la formation Lunatic] ? », interroge Benoît Dufau. « Il rappe un peu après le tempo, à la différence de Booba qui est pile sur la mesure, qui plus est avec un flow beaucoup plus violent », analyse un des participants de la séance du soir. Une autre se tente à une explication différente : « Ali affirme quand Booba revendique, sa parole semble plus apaisée. »« Sens rapologique »« Ecoutez bien, prêtez attention au nombre de syllabes », demande Benoît Dufau. Le normalien, qui prépare un projet de thèse sur Tristan Corbière, poète breton du XIXe siècle, décortique pendant son temps libre les rimes de la Cliqua et autres plumes du rap. C'est donc tout naturellement qu'il applique ses techniques de commentaires de poésie aux paroles de rap. Drôle de mélange : dans sa présentation, se croisent les termes « syncope », « antimétabole », « ellipse », « syllepse », ainsi que « punchline », « beat », « flow » et « sens rapologique ».« Le rap est une forme de langage et un sujet d'étude aussi légitime que la poésie : c'est truffé de références littéraires et sociologiques », commente Emmanuelle Carinos, la co-organisatrice de ces sessions de deux heures. Cette autre normalienne s'est lancée dans un master de sociologie. Comme son acolyte, elle est accro au hip hop. « J'ai ma petite réputation à l'ENS. On m'appelle Madame Rap ! » sourit-elle.De la « sale littérature »Quelques minutes plus tard, la salle s'attaque à un autre texte. Les enceintes crachent tour à tour les lyrics d'un Ali et d'un Booba encore tout jeunes. L'assemblée hoche frénétiquement la tête, silencieuse et concentrée. Ils sont une trentaine à s'être déplacés pour comprendreplus en détails les paroles des « punchliners », de tous âges et de tous les horizons, d'autant que la participation est gratuite et ouverte à tout un chacun.« D'habitude, on est plus nombreux », glisse Benoît Dufau. Voici quelques semaines, il avait fallu réserver un amphi : plus de deux cents personnes étaient venues écouter Lino, du duo mythique Ärsenik, commenter sa « sale littérature », comme il l'appelle. Avant lui, le rappeur Vîrus s'était prêt à l'exercice. Si Ali n'est pas présent ce soir, c'est que les organisateurs fonctionnent par diptyque : une séance sur le rappeur, sans lui, puis une séance avec lui.Les élèves de ce soir semblent d'ores et déjà prêts à affronter le rappeur des Hauts-de-Seine, à les écouter déballer les extraits d'interviews et des interprétations précisément sourcées. Quand le maître de cérémonie du séminaire rappelle l'importance de l'islam et les références coraniques des textes d'Ali, l'assemblée ajoute que les citations de la Bible et de l'hindouisme parsèment ses rimes.« On s'est fait lyncher »« C'est génial quand ça se passe comme ça. D'abord, nous apprenons plein de choses. Ensuite, on est heureux de voir que la démarche plaît aux gens », se réjouit Emmanuelle Carinos. Lorsqu'ils ont débuté leurs cycle de conférences, les réactions ont été plutôt positives dans l'établissement. Une fois passé l'effet de surprise, certains professeurs les ont jugés « courageux ». Les deux normaliens n'ont pas compris pourquoi, au début.Mais « il y a eu des articles sur le séminaire, on s'est fait lyncher dans les commentaires », racontent-ils. D'un côté par les puristes, ceux qui considèrent que le hip hop est une culture autodidacte, qui n'a rien à faire dans le temple de l'intellectualisme. De l'autre par les conservateurs, soucieux de préserver la pureté de la langue française, pour qui l'entrée du rap à l'ENS signe le début de la fin de l'institution littéraire.« Pour voir un mec de tess [cité] dans un amphi, faudrait y vendre des kebabs », assène le Havrais Brav' dans un de ses morceaux. Mais les rencontres de ces derniers mois lui donnent plutôt tort. Les rappeurs Youssoupha, Oxmo Puccino ou Greg Frite ont eu les honneurs de Sciences Po, Tiers Monde est intervenu dans un amphi de La Sorbonne, Kery James a été l'invité de l'Université de Cergy-Pontoise.Emmanuelle Carinos voit dans leur démarche un côté militant : « J'espère que le fait que ce genre de conférences s'organise ici donne des idées et de la motivation à d'autres pour le faire à leur tour ». A Benoît Dufau d'ajouter, pensif : « Ce serait drôle que l'ENS devienne un haut lieu du rap…  »Lire aussi : Le rap, du ghetto au préauInès Belgacem width="314" height="157" alt="Paris région lab (capture d'écran)." src="http://s1.lemde.fr/image/2015/03/31/314x157/4606733_3_fa22_paris-region-lab-capture-d-ecran_0ed064fb14201aae38d5fbb24fabd1fb.png" Jeunes diplômés : faut-il choisir l'incubateur d’une grande entreprise ? Volontariste, agressive, ludique, pédagogique, toutes les stratégies sont bonnes pour attirer les jeunes diplômés. width="314" height="157" alt="LVMH, à la première place, est le groupe fétiche des étudiants en école de commerce et Airbus Group (ex-EADS), celui des futurs ingénieurs." src="http://s1.lemde.fr/image/2013/05/24/314x157/3417055_3_61f8_lvmh-a-la-premiere-place-est-le-groupe-f_0fc7945ccfb937ffc15b2f5b8cd708a4.jpg" Derrière LVMH et Airbus Group, la finance a reconquis les jeunes La leçon inaugurale de cette nouvelle chaire ayant pour ambition d'« ouvrir un nouveau chapitre de notre connaissance de la civilisation islamique » est prévue jeudi. width="314" height="157" alt="Une année au lycée." src="http://s1.lemde.fr/image/2015/03/31/314x157/4606621_3_a0a1_une-annee-au-lycee_36f62c1050c97565417e3d04000a0a06.png" Le vote, un devoir ? 31.03.2015 à 14h05 • Mis à jour le31.03.2015 à 15h43 | Bertrand Bissuel Icade, l’une des plus grosses sociétés foncières de France, a lésé ses propres intérêts pour le plus grand bonheur d’un de ses actionnaires. Ce surprenant constat ressort d’un « rapport particulier » de la Cour des comptes, rendu public lundi 30 mars. Il porte sur la gestion et les comptes de cette filiale de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), entre 2006 et 2013. L’opération critiquée par la haute juridiction fait l’objet d’une enquête préliminaire ouverte en décembre 2014.Les faits incriminés, déjà évoqués par Mediapart, sont relativement anciens. Ils concernent la société Entrepôts et magasins généraux de Paris (EMGP), propriété d’Icade. En 2004, la foncière décide d’ouvrir le capital d’EMGP à City North, une entreprise détenue par des Irlandais. Premier impair : la Cour considère que le partenariat noué avec ces bailleurs de fonds était un peu aventureux. « Ni Icade ni la CDC n’ont apporté la preuve que les vérifications d’usage sur la qualité des investisseurs et leur solidité financière avaient bien été effectuées, regrette-t-elle. La structure sociale adoptée par ces derniers [un fonds commun de créances], sous la forme d’un trust de droit irlandais représenté par un “nominee”, ne garantissait (…) pas la transparence nécessaire. »Finalement, un protocole d’accord est conclu durant l’été 2004. City North prend le contrôle d’une partie du capital d’EMGP (un peu plus de 10 %) en acquérant des obligations reconvertibles en actions (ORA), pour 51 millions d’euros. Icade et sa maison-mère commettent alors un deuxième impair car le comité des engagements de la CDC n’a pas donné son imprimatur à l’opération alors que son feu vert était requis, déplore la Cour.« Instruction expresse écrite »Le pacte de 2004 prévoit une « promesse d’achat » (acquisition des ORA par Icade à la demande de City North) et une « promesse de vente » (vente des ORA par City North sur requête d’Icade). En avril 2006, la foncière envisage de faire jouer ce droit (qui expire le 31 mai de la même année), avant d’y renoncer. Un choix entériné par un conseil d’administration « en format très restreint », ce qui, là encore, est contraire aux procédures, tacle la Cour.Quelques mois plus tard, changement de pied : cette fois, Icade exprime son intention de racheter les ORA détenus par City North dans EMGP. « Cette orientation résultait d’une instruction écrite expresse du directeur général de la Caisse des dépôts », souligne la Cour : il s’agit en l’espèce de Francis Mayer, qui assiste au conseil d’administration d’Icade, en septembre 2006, au cours duquel la décision est prise d’acheter ces ORA, moyennant 135,2 millions d’euros. City North réalise ainsi « une plus-value » légèrement supérieure à 84 millions d’euros alors que celle-ci n’aurait été que de 10 millions si Icade avait fait jouer la « promesse de vente » en mai 2006, car la foncière aurait payé moins cher à ce moment-là.Pas de doute, pour la Cour : cette transaction cause un « préjudice financier pour Icade et pour ses actionnaires, au premier chef son actionnaire majoritaire, la CDC ». « Le fait qu’Icade ait pu, avec l’aval de la CDC, prendre des décisions mal justifiées et défavorables à son intérêt social et à celui de la Caisse, témoigne de défaillances dans la gouvernance en place, à l’époque des faits, tant au niveau d’Icade que de la CDC », grince la haute juridiction.Parmi les autres griefs formulés par la Cour figure le dédommagement accordé à Etienne Bertier lorsque celui-ci a quitté son poste de PDG d’Icade en 2007Dans sa réponse au rapport, la direction d’Icade indique qu’elle n’a pas exercé son droit d’option en mai 2006 parce qu’elle voulait éviter un possible contentieux avec City North. La foncière souhaitait également préserver les relations avec son partenaire, apprécié en interne, semble-t-il. Ces considérations sont « aptes à légitimer les décisions prises en 2006 », conclut la direction d’Icade. La Caisse ajoute, de son côté, que le rachat des ORA s’inscrivait dans « une politique plus générale privilégiant la sortie des actionnaires minoritaires potentiels de plusieurs filiales d’Icade ». Elle reconnaît cependant le bien-fondé de certaines critiques, comme la non-consultation de certaines instances.Parmi les autres griefs formulés par la Cour figure le dédommagement accordé à Etienne Bertier lorsque celui-ci a quitté son poste de PDG d’Icade en 2007. Le « protocole transactionnel » qu’il a signé à cette occasion comportait une « indemnité forfaitaire de 1,3 million d’euros, soit trois ans de salaire », contre les deux ans « seulement » actés au départ, en vertu d’une décision du conseil d’administration. « Les raisons qui ont conduit le comité des rémunérations [présidé par Edmond Alphandéry] à rehausser l’indemnité que le conseil avait prévue (…) sont assez difficiles à saisir », juge la Cour. Au 1,3 million d’euros s’ajoutent une fraction de treizième mois et de la rémunération variable de M. Bertier, en cas de dépassement de ses objectifs. Celui-ci a aussi bénéficié du « maintien de la totalité de ses stock-options » dans des conditions préférentielles, ce qui « démontre le caractère discrétionnaire de l’avantage accordé ».Nuances sur l’affaire de la SNIEn revanche, la Cour nuance son propos sur la cession, décidée fin 2008, de quelque 25 000 logements d’Icade à des organismes HLM. Dans un autre rapport rendu en 2013, que Le Monde avait révélé, la haute juridiction avait critiqué cette opération où se faisaient face deux filiales de la Caisse des dépôts : Icade, donc, en tant que vendeur, et la Société nationale immobilière (SNI), qui pilotait un consortium de bailleurs sociaux candidats au rachat des immeubles. La Cour trouvait cette situation malsaine car la CDC avait un pouvoir d’influence sur les deux parties et pouvait être tentée de peser dans le sens des intérêts d’Icade (vendre au meilleur prix).Aujourd’hui, les magistrats de la rue Cambon dressent des constats plus mesurés – en avril 2014, une étude avait déjà blanchi la SNI. La CDC « n’a pas prédéterminé le prix », concluent-ils. « Les négociations entre les parties ont été effectives, parfois dures, à la limite de la rupture (…). La présence de tiers rendait impossible la fixation d’un prix de convenance », poursuivent-ils. Mais cette transaction reste discutable, à leurs yeux, car elle a mobilisé des moyens financiers colossaux (« de l’ordre de 2 milliards d’euros en provenance du secteur du logement social ») qui n’ont pu être employés pour la construction d’habitations nouvelles. Elle a, de plus, profité – entre autres – aux actionnaires privés d’Icade puisqu’elle a permis d’accroître leurs dividendes.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 31.03.2015 à 12h31 • Mis à jour le31.03.2015 à 12h45 La ministre de la santé et des affaires sociales Marisol Touraine s'est insurgée, mardi 31 mars, contre la décision des sénateurs de supprimer la pénalisation des clients de prostituées, jugeant « invraisemblable et régressif » ce renoncement.« Ce qui s'est passé cette nuit est absolument incroyable et méprisant à l'égard des femmes », a estimé la ministre, également chargée des droits des femmes, sur France 2, ajoutant que l'on avait fait « des prostituées non pas des victimes mais des coupables » en rétablissant le délit de racolage lors de l'examen de la proposition de loi visant à renforcer la lutte contre la prostitution.« C'est vraiment la double peine et ça, c'est la régression. »La ministre a, par ailleurs, dit vouloir « clairement » réintroduire la pénalisation des clients lors du retour du texte à l'Assemblée nationale. En cas de désaccord entre les deux chambres, les députés auront le dernier mot.« La suppression des mesures de responsabilisation des clients [qui avaient été votées par l'Assemblée nationale] nous prive d'un outil majeur pour faire reculer la demande et donc la prostitution, estime Mme Touraine dans un communiqué. Plusieurs dizaines de milliers de femmes, mais aussi d'hommes, mineurs et majeurs, sont maintenus sous la coupe [des] réseaux [internationaux de traite des êtres humains] par la violence, le chantage, la tromperie. »Lire : Le texte antiprostitution continue de diviser gouvernement et majorité François Béguin Même si les signataires s’en défendent, la date de présentation de ce texte ne doit évidemment rien au hasard. Quelques heures avant le début de l’examen du projet de loi santé à l’Assemblée nationale, mardi 31 mars, des professionnels de santé libéraux, salariés ou hospitaliers, des responsables d’associations de patients, des responsables administratifs et des universitaires ont dévoilé leur « Charte pour une santé solidaire » afin que « le débat public s’engage » sur l’avenir du système de santé français.Parmi les premiers signataires, quelques grands noms de ce milieu, comme André Grimaldi, un des fondateurs du mouvement de défense de l’hôpital public, Claude Rambaud, vice-présidente de l’association de patients Le Lien, le médecin hospitalier Jean-Paul Vernant ou encore l’économiste Didier Tabuteau.En douze points, ces acteurs et observateurs du monde de la santé entendent énoncer « les fondements du système de santé de demain », tout comme la Charte de la médecine libérale, publiée en 1927, avait pesé de manière décisive et durable dans l’organisation du système de soins à la française. Le texte de 1927 prônait notamment le libre choix du médecin pour le patient, la liberté de prescription, la liberté d’installation, la liberté de tarif pour les médecins ou encore le paiement par les malades.Lire aussi :Marisol Touraine : « Le tiers payant s’imposera »En s’appuyant sur ces fondamentaux de la médecine libérale, les cinquante premiers signataires de la charte de 2015 assurent vouloir prendre « la défense d’un système de santé fondé sur la solidarité » et poser les « invariants » et les « éléments socles » par rapport auxquels les organisations syndicales, politiques et professionnelles pourraient se positionner, « adhérer ou même simplement piocher », comme l’explique Didier Tabuteau. A l’origine de cette démarche, explique-t-il, une « vraie interrogation » autour de la place de « l’Assurance maladie dans les dix à quinze ans qui viennent ».  Prise de positionD’une façon générale, les principes énoncés mettent en avant les droits des patients, là où la charte de 1927 privilégiait ceux des médecins. Si certains points se révèlent assez consensuels (« respect des droits des malades », « prévention et éducation à la santé tout au long de la vie en lien avec le médecin traitant »), d’autres marquent des partis pris plus forts. Le point n° 9 de la charte prévoit par exemple une « liberté de choix du tiers payant par le patient dans le parcours de santé pour les soins remboursés par la Sécurité sociale ».Cette prise de position intervient alors que la généralisation de cette dispense d’avance de frais d’ici 2017, mesure phare du projet de loi santé, est contestée par la plupart des organisations syndicales de médecins libéraux. Les médecins continuent d’ailleurs leur « guérilla » avec une « journée santé morte » mardi. Le syndicat MG France a demandé parallèlement aux praticiens d’augmenter eux-mêmes leur consultation de 23 à 25 euros.Les signataires de la charte se disent également convaincus qu’il est nécessaire de distinguer plus clairement « ce qui relève de la solidarité, et à ce titre, devrait être entièrement financé par la collectivité, et ce qui relève de choix personnels ».Certains points, enfin, sont plus vagues. Comment doit se traduire dans les faits la « garantie d’un accès effectif à une médecine de ville universelle et au service public hospitalier » ? Quelles sont les implications concrètes d’une « Sécurité sociale finançant au moins à 80 % les soins pris en charge par la solidarité et à 100 % au-delà d’un plafond en cas de dépenses élevées restant à la charge du malade » ? Pour les auteurs de la charte, ces principes doivent d’abord permettre d’ouvrir le débat.Les douze points de la charteRespect des droits des maladesFormation à la santé à l’école, au collège et au lycéePrévention et éducation à la santé tout au long de la vie en lien avec le médecin traitantGarantie d’un accès effectif à une médecine de ville universelle et au service public hospitalierAccompagnement médical, médicosocial et psychologique et éducation thérapeutique, en particulier pour les malades chroniquesDroit à l’information sur la qualité des soinsLiberté de choix par les patients du médecin et de l’établissement de santéIndépendance professionnelle et déontologique des praticiens et accès à des formes diversifiées de rémunérationLiberté de choix du tiers payant par le patient dans le parcours de santé pour les soins remboursés par la Sécurité socialeSécurité sociale finançant au moins à 80 % les soins pris en charge par la solidarité et à 100 % au-delà d’un plafond en cas de dépenses élevées restant à la charge du maladeLiberté de choix de la Sécurité sociale pour la protection complémentaireEquilibre obligatoire de l’Assurance maladie solidaire dans la loi de financement de la sécurité sociale »François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 31.03.2015 à 11h05 • Mis à jour le31.03.2015 à 13h06 | Mathilde Damgé et Delphine Roucaute Le Sénat a rétabli, lundi 30 mars, le délit de racolage initialement abrogé par la proposition de loi visant à renforcer la lutte contre la prostitution. La France continuera donc de fermer les yeux sur la prostitution, ne l'interdisant pas mais en limitant la visibilité de cette activité dans l'espace public.La proposition de loi sur la prostitution en discussion lundi et mardi au Sénat ambitionnait pourtant de revenir sur le délit de racolage ; en contrepartie, une contravention de 1 500 euros pour toute personne ayant recours à une personne prostituée devait être instituée. C'est ce que proposait le texte initial adopté en décembre 2013 par l'Assemblée nationale. Mais le Sénat, passé à droite en septembre, a favorisé le statu quo et a réintégré le délit de racolage, héritage des années Sarkozy (ce délit a été instauré par l'ancien président de la République).Tolérée en FranceLe rapport de forces penchant clairement en faveur de la droite au Sénat, les débats qui se sont engagés lundi risquent fort de mettre un frein aux ambitions de lutte « contre le système prostitutionnel » affichées il y a deux ans par les députés.Ni interdite, mais ni vraiment autorisée comme une activité économique à part entière, la prostitution est actuellement tolérée en France, à l'image de nombreux autres pays européens. Qu'elle soit abolitionniste ou réglementaire, l'approche de la prostitution en Europe est peu homogène et témoigne de la difficulté des pays à concilier les dimensions pénales, fiscales, et sociales de la question.div.cartodb-legend.custom ul li .bullet, div.cartodb-legend.category ul li .bullet, div.cartodb-legend.color ul li .bullet { float: left; margin: 0 5px 0 0; width: 3px; height: 3px; -webkit-border-radius: 50%; -moz-border-radius: 50%; -ms-border-radius: 50%; -o-border-radius: 50%; border-radius: 50%; padding: 2px; background: #fff; border: 1px solid rgba(0,0,0,0.2); z-index: 1000;}div.cartodb-legend-stack{padding:10px;box-shadow: rgba(0,0,0,0.2) 0 0 4px 2px; border-radius: 4px; border: 1px solid #999999; background: white;margin-top:5px;}div.cartodb-legend.custom ul li .bullet, div.cartodb-legend.category ul li .bullet, div.cartodb-legend.color ul li .bullet { float: left; margin: 1px 5px 0 0; width: 5px; height: 5px; -webkit-border-radius: 50%; -moz-border-radius: 50%; -ms-border-radius: 50%; -o-border-radius: 50%; border-radius: 50%; padding: 2px; background: #fff; border: 1px solid rgba(0,0,0,0.2); z-index: 1000;}div.cartodb-legend.custom ul li, div.cartodb-legend.category ul li, div.cartodb-legend.color ul li { position: relative; margin: 0 0 7px 0; font-size: 13px;line-height:14px!important; color: #666; font-weight: bold; font-family: "Helvetica", Arial; text-align: left; line-height: 10px; vertical-align: middle;}div.cartodb-legend ul { padding: 0; margin: 0; list-style: none;} Prostitution légale et réglementée par l'Etat Prostitution autorisée, mais freins importants (interdiction du racolage, pas de couverture sociale...) Prostitution autorisée, mais usage puni Prostitution illégale Pénalisation des clients en SuèdeEntre l'illégalité pure et simple, comme en Roumanie ou en Lituanie, et l'intégration complète de cette activité dans le tissu socio-économique comme en Allemagne ou en Autriche, un modèle intermédiaire commence à essaimer au sein de l'Union européenne : la Suède interdit, depuis 1999, « l'achat de services sexuels » et prévoit une peine – pouvant aller de la simple amende à six mois de prison ferme – pour les clients de personnes prostituées.Plusieurs pays s'inspirent de ce système visant à supprimer la prostitution, tout en faisant peser les risques judiciaires et financiers sur les épaules des clients et non des personnes prostituées.La première, la Norvège voisine a adopté ce système de pénalisation des clients en 2009. La loi norvégienne franchit d'ailleurs un pas supplémentaire, puisqu'elle pénalise également les citoyens payant pour les services d'une personne prostituée à l'étranger. De son côté, l'Irlande a choisi de criminaliser l'achat d’actes sexuels, en janvier 2015.La Suède revendique un bilan probant : selon un rapport publié en 2011, il aura fallu douze ans et 289 condamnations (pour la plupart des amendes inférieures à 2 000 euros), mais la prostitution aurait ainsi été réduite de moitié dans le pays.Aucune disposition dans le droit internationalUn modèle qui est loin de faire l'unanimité en France : les associations de prostitués dénoncent un système qui aurait pour conséquence de les marginaliser encore plus.Pour le Parlement européen, la prostitution est une forme de violence fondée sur le genre. Il recommande de limiter cette activité en sanctionnant les clients et non les prostitués. Le droit international ne comporte aucune disposition concernant la manière dont la prostitution doit être organisée en combattant simultanément la traite des êtres humains et l'exploitation sexuelle. Il laisse la réglementation de la prostitution à l'appréciation des Etats parties.Lire aussi : Prostitution : exit la pénalisation des clients, le Sénat veut rétablir le délit de racolageMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterDelphine RoucauteJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.03.2015 à 23h38 • Mis à jour le31.03.2015 à 07h48 | Gaëlle Dupont Comme attendu, les sénateurs ont vidé de sa substance la proposition de loi de lutte contre le système prostitutionnel, lundi 30 mars. Les élus présents dans l'hémicycle ont suivi les préconisations de la commission spéciale qui avait examiné le texte mercredi 18 mars. Ils ont rétabli le délit de racolage passif, que le texte, considérant les prostituées comme des victimes, supprimait.Lire notre analyse : Prostitution : exit la pénalisation des clients, le Sénat veut rétablir le délit de racolageLes sénateurs ont également confirmé la suppression de la pénalisation des clients de prostituées par une amende de 1 500 euros, qui avait été votée par l'Assemblée nationale en décembre 2012. Tel quel, le texte entérine le statu quo puisqu'il est conforme aux grands principes de la législation actuelle. Il a été adopté par 165 contre 44, sans les voix des élus de gauche et de certains élus centristes, qui ont voté contre ou se sont abstenus.« Un message à contre-courant »« Je suis déçue, attristée, je voterai contre le texte tel qu'il nous est présenté », a déclaré la rapporteure de la commission spéciale du Sénat, Michèle Meunier. L'UDI Chantal Jouanno a parlé d'une « occasion manquée pour le Sénat » et d'un « message à contre-courant ». « Les prostituées sont toujours délinquantes, le client toujours roi, les réseaux ont de beaux jours devant eux », a regretté la secrétaire d'Etat aux droits des femmes Pascale Boistard.Tout au long du débat, les partisans de la pénalisation des clients ont martelé leurs arguments. « Il est inacceptable d'acheter un acte sexuel, a affirmé Mme Meunier. La portée symbolique de la pénalisation est forte. Il s'agit de jouer sur la demande pour tarir l'offre. »Des arguments de plusieurs ordres leur ont été opposés. La sénatrice Esther Benbassa a défendu la liberté à disposer de son corps. Jean-Pierre Godefroy (PS) et Jean-Pierre Vial (UMP) ont mis en avant les risques de dégradation des conditions de vie des personnes prostituées soulignés par certaines associations : précarité et risque de violences accrus, éloignement des structures de soin du fait de la clandestinité, mais aussi difficulté à faire appliquer la mesure et le risque d'incohérence juridique (entre une prostitution autorisée et une interdiction du recours à la prostitution).« Effets pervers du délit de racolage passif »La confirmation de la suppression de la pénalisation des clients a été votée assez largement par 189 voix contre 107. Mme Jouanno a tenté sans succès de faire adopter un amendement de compromis, qui aurait pénalisé les clients de prostituées « sous contrainte ». Une solution mise en œuvre en Grande-Bretagne, qui pose toutefois des problèmes de mise en œuvre, car la contrainte n'est pas facile à établir et prouver.Le vote sur le rétablissement du délit de racolage a en revanche été particulièrement serré, puisqu'il est passé à une voix près, par 162 voix contre 161. « Les effets pervers du délit de racolage passif sont particulièrement dommageables, a plaidé Guillaume Arnell au nom du groupe RDSE. Son bilan est peu flatteur. Il met les prostituées en position précaire face aux clients et aux logeurs, entraîne une dégradation des relations avec les forces de l'ordre et une difficulté d'accès aux soins. »M. Vial a cependant cité à de nombreuses reprises la demande « des policiers et magistrats » de maintenir ce délit, présenté comme un moyen d'avoir accès aux prostituées, donc à leurs proxénètes et à d'éventuels réseaux de traite. L'UMP a défendu la position paradoxale qui veut que les prostituées peuvent être considérées comme des victimes, tout en étant pénalisées par le biais du racolage.Nouvel examen à l'AssembléeLe Sénat a également adopté un amendement qui rétablit la possibilité pour l'autorité administrative de bloquer des sites Internet de prostitution. Il a maintenu, contre l'avis du gouvernement, la délivrance automatique d'une autorisation provisoire de séjour d'un an aux victimes de la traite et du proxénétisme engagées dans un parcours « d'insertion sociale et professionnelle ».Ce parcours est aujourd'hui quasiment tout ce qui reste de l'intention initiale de la proposition de loi imaginée par la députée Maud Olivier et la délégation aux droits des femmes de l'Assemblée nationale. Cependant, le texte n'a pas terminé son parcours parlementaire à rebondissements. Il doit désormais retourner à l'Assemblée. « Tout n'est pas perdu, a affirmé Mme Meunier en conclusion des débats. J'ai confiance dans le fait que nos collègues députés retrouveront le texte originel. »Lire aussi : Le Sénat adopte un amendement pour le blocage des sites de prostitutionGaëlle Dupontjournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Damien Leloup Le Sénat a adopté en première lecture, lundi 30 mars, deux amendements au projet de loi sur la prostitution, qui prévoient la possiblité de bloquer administrativement – c'est à dire sans décision d'un juge – les sites favorisant « le proxénétisme  » et « la traite des êtres humains aux fins d'exploitation sexuelle ».Un dispositif similaire avait été initialement mis en place par la loi Loppsi 2, pour les sites hébergeant des contenus pédopornographiques ; il avait été étendu l'an dernier aux sites faisant l'apologie du terrorisme – cinq premiers cas de blocage par ce dispositif ont été mis en place ces dernières semaines. Lire : Les ratés de la première vague de blocages administratifs de sites djihadistesL'exposé des motifs de l'amendement fait d'ailleurs le lien entre proxénétisme et pédopornographie, estimant que « les réseaux d'exploitation sexuelle opèrent de plus en plus sur Internet, et les pouvoirs publics doivent apporter une réponse concrète à ce problème dans les meilleurs délais, de façon identique à la lutte contre la pédopornographie sur Internet ».Concrètement, si le texte est adopté en l'état, les sites soupçonnés de laisser des proxénètes utiliser leurs services (petites annonces, forums, sites dédiés à la prostitution…) pourraient être bloqués directement par les fournisseurs d'accès à Internet, sur simple demande des autorités. Un tel blocage est loin d'être efficace à 100 % : de nombreuses techniques de contournement existent, consistant notamment à « faire croire » au navigateur Internet qu'il se connecte depuis l'étranger, ou à utiliser des « annuaires » qui ne sont pas ceux des fournisseurs d'accès Internet français.Extension du blocage administratifHistoriquement, le PS était opposé au blocage administratif des sites internet. Plusieurs députés socialistes, dont Manuel Valls, avaient d'ailleurs déposé un recours au Conseil constitutionnel contre la loi Loppsi 2, votée par la majorité de droite, qui avait mis en place le blocage des sites pédopornogaphiques. Les députés considéraient alors qu'il s'agisssait d'une « mesure inappropriée voire contreproductive et d'un coût excessif au regard de l'objectif poursuivi de lutte contre la diffusion d'images pédopornographiques ; que, d'autre part, en l'absence d'autorisation judiciaire, l'atteinte portée à la liberté de communication par l'impossibilité d'accéder à ces sites serait disproportionnée ».Depuis, la majorité socialiste a étendu cette possibilité de blocage aux sites faisant l'apologie du terrorisme, et la ministre de la justice, Christiane Taubira, a évoqué la possibilité d'étendre le champ des sites « bloquables » à ceux publiant des appels à la haine raciste ou antisémite.En 2013, les députés socialistes avaient déjà souhaité mettre en place une mesure permettant le blocage administratif des sites de prostitution. Le gouvernment avait finalement fait marche arrière. A l'époque, l'amendement gouvernemental supprimant cette disposition notait qu'il est « prématuré de prévoir l'inscription d'un dispositif de ce type dans une proposition législative ». L'amendement indiquait également que « le partage entre les responsabilités respectives du juge et de l'autorité administrative dans ces décisions est un sujet qui mérite une réflexion plus approfondie (…). Le numérique, ses technologies et ses usages peuvent et doivent être un support et un facteur d'approfondissement de ces droits. »En 2013, le projet de blocage avait été très vivement critiqué par les associations de défense des libertés numériques, mais aussi par le Conseil national du numérique, ce groupe consultatif saisi par le gouvernement sur tous les projets de loi touchant au numérique. Le passage du projet de loi sur la prostitution au Sénat, toujours en cours, est particulièrement chaotique. La chambre haute semble vouloir modifier largement le texte voté par l'Assemblée, qui devait initialement mettre en place une pénalisation des clients – une mesure déjà supprimée, en commisssion, par les sénateurs l'an dernier. Le Sénat pourrait également réintroduire le délit de racolage passif, mesure emblématique du gouvernement de Nicolas Sarkozy et critiquée par toutes les associations de défense des prostitués.Lire : Prostitution : exit la pénalisation des clients, le Sénat veut rétablir le délit de racolage Damien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jérôme Porier Avant, l’immobilier, c’était facile. Entre 1997 et 2008, les prix de la pierre ont augmenté régulièrement, enregistrant presque chaque année une croissance à deux chiffres. La plupart de ceux qui ont investi au cours de cette période, dans le neuf ou dans l’ancien, s’en réjouissent. Même si les rendements locatifs se tassent en raison de l’alourdissement de la pression fiscale et de l’augmentation des charges de copropriété, l’appréciation de la valeur de leur bien a justifié leur investissement.Entre 1998 et 2013, l’immobilier, avec un taux de rendement de 10,1 % par an, s’est révélé plus rentable que les autres placements, qu’il s’agisse des actions (+ 4,9 %) ou des obligations (+ 3,7 %), selon les calculs de l’Institut de l’épargne immobilière et foncière (IEIF). « Au cours des dix dernières années, le rendement d’un logement atteint même 11,7 % à Marseille et 13 % à Lyon », précise Guy Marty, directeur général de l’IEIF.Mais, depuis 2008, tout est devenu plus compliqué. Après quelques années d’hésitation, l’immobilier est entré dans un cycle baissier qui pourrait durer longtemps. Les investisseurs ne peuvent donc plus tabler sur une plus-value à la revente. «  Ils doivent se focaliser sur le rendement locatif  », recommande Gilles Etienne, directeur associé chez Cyrus Conseil. En essayant de naviguer entre deux écueils.Dans les endroits les plus chers, à Paris ou sur la Côte d’Azur, ils sont sûrs de trouver des locataires, mais obtenir une rentabilité nette supérieure à 3  % y relève de la gageure. Ce qui, pour beaucoup, est insuffisant au regard des risques inhérents à un investissement locatif (dégradation du bien, locataire qui ne paie pas…).Lire aussi :Le Grand Paris, c’est parti !A l’opposé, rechercher un rendement plus élevé en pariant sur une zone à la périphérie d’une ville de province, loin d’un bassin d’emploi garantissant l’existence d’une demande locative solvable, peut se révéler périlleux. Le souvenir amer de la loi RobienDans les années 2000, des investisseurs ayant cédé aux sirènes de la loi Robien à Toulouse, Saint-Etienne, Narbonne, Perpignan ou Carcassonne, en gardent un souvenir amer  : en matière de défiscalisation, les couacs existent. Les zonages des dispositifs qui ont suivi (Scellier et Duflot) ont été revus et la dernière mouture, le Pinel, ne semble plus conduire à des risques inconsidérés.A l’heure du big data, comment choisir la ville idéale pour investir  ? L’utilisation de nombreuses données compilées par l’Insee facilite la tâche des investisseurs  : prix, revenus des ménages, structure des familles, répartition du parc de logements selon le nombre de pièces, taux de vacance, profil sociologique des habitants… «  Autant d’informations qui permettent de se faire une première idée de la réalité de la demande locative dans une ville  », déclare M. Etienne.Meilleursagents.com a été le premier site à présenter de façon claire ces données. D’autres l’ont imité. En janvier, la section Côte d’Azur de la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM) a lancé un service similaire sur son site Fnaim06.fr sous forme de carte interactive donnant accès à un panel de données encore plus vaste, comprenant les époques de construction des bâtiments et le taux de rotation des biens.Le solde démographique, donnée primordialeUn investisseur peut être rebuté par la masse de données disponibles. Quelles sont les plus pertinentes  ? «  La démographie est primordiale, répond Fabrice Abraham, président du réseau d’agences immobilières Guy Hoquet. Si le nombre d’habitants n’augmente pas, il n’y a pas besoin de nouveaux logements.  » Plus précisément, le solde migratoire permet de mesurer réellement l’attractivité de l’agglomération.Des villes comme Nantes, Montpellier, Toulouse ou Bordeaux ont gagné beaucoup d’habitants au cours de la dernière décennie, ce qui a dopé prix et loyers. « L’agglomération toulousaine gagne entre 10  000 et 12  000 habitants tous les ans. Et Bordeaux suit le même mouvement », note Laurent Asty, directeur de l’immobilier résidentiel chez Primonial.La structure du parc de logements est aussi à étudier. Même si l’idée n’est pas politiquement correcte, la proportion de logements sociaux doit être prise en compte. «  Au-delà de 30  %, les loyers du secteur privé ont tendance à s’aligner sur les loyers des HLM et ne progressent pas. Dans ces zones, les taux de vacance sont plus élevés qu’ailleurs car les locataires ne restent pas », déclare Emmanuel Ducasse, directeur des études au Crédit foncier.Pour avoir une première idée de la solvabilité de la demande locative, il faut prendre en compte les revenus des ménages et le taux de chômage, autant de données disponibles sur le site de l’Insee. Une telle analyse permet de vérifier que la population de Marseille, où le revenu net moyen déclaré dépassait à peine 22  000 euros en 2011 et où le taux de chômage atteint 18 %, est moins solvable qu’à Paris (40  700 euros et 11,6 %). Même si les loyers y sont deux fois moins chers que dans la capitale, le risque d’impayé y est plus élevé.Autre critère à regarder de près, le taux de vacance. Certaines villes comptent une forte proportion de logements vides, ce qui pèse sur les prix des locations. Le cas de Vichy, qui compte 4  700 logements vides, soit 22 % de son parc, est emblématique, mais il est loin d’être isolé. Avignon (14,3  %), Mulhouse (13,6  %), Béziers (16,7  %) et même Nice (12,8  %) sont confrontées au même phénomène.Une approche par quartier indispensableEn revanche, la présence d’un grand nombre d’étudiants est un signal positif, synonyme de forte demande pour des petites surfaces, qui constituent plus de la moitié des biens à louer. Les marchés immobiliers de Toulouse, Montpellier et Rennes en profitent. Mais la présence d’étudiants ne dope réellement les prix à long terme que s’ils s’installent dans la ville. «  Ce n’est pas le cas à Grenoble et à Clermont-Ferrand, où la plupart ne font que passer  », précise M. Ducasse.En recoupant toutes ces données, nous avons tenté de repérer, parmi les villes de plus de 100 000 habitants en croissance démographique, celles qui présentent le plus d’atouts pour un investisseur. Leur rentabilité brut (avant impôts et charges de copropriété) va de 4,78 % à Lyon jusqu’à 6,61  % à Montpellier.Précieuses, ces analyses à l’échelle d’une ville n’apportent cependant qu’une vue d’avion quand une approche par quartier, voire par rue, est indispensable. «  On peut faire une bonne ou une mauvaise affaire dans une même ville  », rappelle Jean-François Buet, président de la FNAIM. Avec ou sans données, il ne faut jamais oublier les règles de base d’un investissement réussi : investir dans un endroit que l’on connaît, se déplacer pour étudier le quartier avant d’acheter, ne pas se focaliser sur la fiscalité et, surtout, ne jamais se précipiter.Il est également essentiel de se renseigner auprès de la mairie pour connaître les projets d’aménagement urbain. « Il faut savoir où se situeront les futurs transports, les grands équipements publics, les zones de bureaux… », insiste Denys Brunel, président de la Chambre nationale des propriétaires (CHDP). L’exemple de Bordeaux, qui était encore surnommée la « Belle endormie » il y a dix ans et qui a été réveillée par son maire Alain Juppé, en est la meilleure illustration.Fin 2014, la CHDP a réalisé une étude pour déterminer les meilleures villes où réaliser un investissement locatif. Ses conclusions  ? Nantes, Strasbourg, Lyon et Bordeaux sont les villes les plus attractives. Si elles figurent en bonne place dans notre sélection, ce n’est pas une coïncidence.Lire notre tour de France des villes dynamiques :Lire aussi :Lille : prix en baisse et forte demande locativeLire aussi :Marseille : des opportunités du côté des DocksLire aussi :Bordeaux : une exception sur le marché de la pierreLire aussi :Montpellier : le pari de la gare Saint-RochLire aussi :Strasbourg : rendements élevés autour du campusLire aussi :Nantes : des faubourgs attrayants grâce au dispositif PinelLire aussi :Lyon : louer à des cadres de passage, un investissement à la modeLire aussi :Toulouse : des Carmes au Capitole, des valeurs sûres pour investir Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.03.2015 à 15h12 • Mis à jour le30.03.2015 à 15h21 | Gérard Davet et Fabrice Lhomme   Le parquet de Paris a ordonné, mardi 24 mars, une enquête préliminaire visant le Front national, pour abus de confiance. L’enquête a été confiée à l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF).Le parquet général de Paris avait été saisi, mercredi 11 mars, d’une dénonciation émanant du Parlement européen, visant le statut de 29 assistants des 23 députés européens du parti d’extrême droite. Le Monde avait révélé, lundi 9 mars, les soupçons nourris par les services financiers du Parlement européen, à l’égard de ces assistants, suspectés de bénéficier de rémunérations versées par Bruxelles, tout en travaillant exclusivement pour le FN sur le territoire français. L’office européen anti-fraude (OLAF), avait été saisi de ces faits concernant « seulement » 20 assistants de députés FN, mais le président allemand du Parlement européen, Martin Schulz, avait accompagné cette initiative d’une lettre adressée à la ministre française de la justice, Christiane Taubira.Lire aussi :Le FN au cœur d’une enquête pour fraudeLire aussi :Qui sont les frontistes visés par l’enquête européenne pour fraude ?Le parquet de Paris a donc souhaité ouvrir de son côté une enquête judiciaire, assimilant ces rémunérations communautaires à un financement illégal de parti politique. Les investigations, dans ce cadre strictement français, sont élargies à 29 assistants du FN. Parmi les cas suspects, on trouve trois membres du cabinet du président d’honneur du FN, Jean-Marie Le Pen – dont son directeur Guillaume L’Huillier –, et cinq proches de la présidente du parti, Marine Le Pen, parmi lesquels deux de ses conseillers spéciaux, Bruno Bilde et Julien Odoul.Cela faisait plusieurs mois déjà que les services financiers du Parlement européen nourrissaient des doutes à l’égard des pratiques du Front national. A la fin du mois de février, ces mêmes services ont eu connaissance du nouvel organigramme de la direction du FN. Ils ont constaté que, sur les 82 personnes occupant des fonctions officielles dans cet organigramme, vingt étaient des assistants d’élus au Parlement européen – quatre étant des assistants « accrédités », donc censément basés dans les institutions à Bruxelles ou Strasbourg, et seize des assistants « locaux », c’est-à-dire implantés dans les circonscriptions.Neuf autres assistants « locaux »En poursuivant leurs investigations, les services financiers ont même découvert que neuf assistants « locaux » bénéficiaient également d’un contrat de travail les rattachant au siège du FN. N’apparaissant pas dans l’organigramme officiel du FN, leurs cas n’ont pas été soumis à l’OLAF, mais ils ont en revanche été révélés aux autorités judiciaires françaises.Les mesures d’application du statut des députés européens prévoient (article 33, alinéa 2) que « seuls peuvent être pris en charge les frais correspondant à l’assistance nécessaire et directement liée à l’exercice du mandat parlementaire des députés » par le budget du Parlement européen. « Ces dépenses ne peuvent en aucun cas couvrir les frais liés à la sphère privée des députés. » L’article 43 précise que les salaires versés aux assistants par le Parlement « ne peuvent servir directement ou indirectement à financer des contrats établis avec des groupes politiques du Parlement ou des partis politiques ».Il apparaît que parmi les vingt assistants locaux dénoncés à l’OLAF, dix ont conclu un contrat de travail qui indique comme adresse d’exécution le 78, rue des Suisses, à Nanterre, c’est-à-dire l’adresse du siège du Front national. C’est également le cas des neuf assistants d’élus au Parlement européen n’apparaissant pas dans l’organigramme et signalés à la justice française.Un préjudice de 1,5 million d’euros par anLe coût individuel le plus élevé pour le budget européen s’élève à 10 535 euros par mois. La masse salariale globale des 20 assistants parlementaires dont le cas vient d’être soumis à l’OLAF représente 1,5 million d’euros par an, ce qui équivaudrait à un préjudice global de 7,5 millions d’euros pour la totalité de la législature en cours. Un montant supérieur si l’on y ajoute les neuf autres contrats suspects signalés à la justice française…Dès la révélation de l’affaire par Le Monde. fr, lundi 9 mars en début de soirée, Marine Le Pen avait réagi sur Twitter : « Le président du Parlement européen sort la grosse caisse (…). Une plainte sera déposée contre lui pour dénonciation calomnieuse. »Sur son compte Twitter, le vice-président du Front national, Florian Philippot, avait aussi accusé Manuel Valls d’être à l’origine de cette saisie et d’avoir sollicité le président du Parlement, Martin Schulz, pour « monter une affaire bidon ». « Dans le fond, Schulz a raison. Nos assistants ne travaillent pas pour l’Union européenne mais contre elle », avait ironisé le député européen, dont plusieurs assistants seront eux-mêmes concernés par les enquêtes à venir.Lire aussi :Vingt assistants du FN au Parlement européen visés par une procédure pour fraudeFabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matteo Maillard Dans les Centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (Crous), les dossiers de demandes de bourses étudiantes pour la rentrée 2015 s'empilent depuis le mois de janvier, et la patience s'érode. Démunis, les employés des services chargés des bourses se trouvent dans l'incapacité d'instruire la plupart des demandes qui leur sont adressées. Alexandre Leroy, président de la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE), pointe du doigt la responsabilité du gouvernement qui freinerait les procédures « en ne fournissant pas les informations nécessaires pour les traiter ».La raison ? Le ministère de l'enseignement supérieur et le ministère de l'économie et des finances sont en train de réfléchir à de nouvelles modalités de calcul pour l'attribution de ces bourses sur critères sociaux. Une réforme qui permettrait de faire des économies budgétaires et dont l'arbitrage est en cours depuis plusieurs mois déjà. « Aujourd'hui, les barèmes prennent en compte le revenu brut global des familles, explique Alexandre Leroy. Mais Bercy aimerait bien voir cette modalité évoluer pour que ne soit considéré que le revenu fiscal de référence. Un revenu qui ne contient pas uniquement les ressources du salaire mais aussi le patrimoine financier et immobilier. Or, dans 70 % des familles, le revenu fiscal de référence est plus élevé que le revenu brut global. »Une proposition écartée en 2013Si cette modification est actée, 30 000 à 40 000 étudiants sortiraient du système des aides sociales du Crous, disqualifiés par ce nouveau mode de calcul. Une solution que le ministère de l'enseignement supérieur souhaite éviter, pour ne pas avoir à subir une mobilisation étudiante à la rentrée. Si dans l'entourage de Najat Vallaud-Belkacem, on ne conteste pas que des discussions interministérielles sont en cours, on assure qu'« une modification des critères d'attribution ne changerait rien pour 90 % des étudiants boursiers ».Cette proposition n'est pas nouvelle. Elle a déjà été formulée par l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS), et l'Inspection générale de l'éducation nationale (IGEN) dans un rapport commun sur la vie étudiante datant de décembre 2013. Une solution que le gouvernement n'avait pas retenue à l'époque.« Situation de barrage administratif »Au ministère de l'enseignement supérieur, on réfute aussi tout blocage des dossiers dans les Crous qui « continuent de les instruire sur la base des critères de l'année précédente et d'envoyer des notifications conditionnelles aux étudiants », leur permettant de savoir s'ils pourront bénéficier des aides ou non, avant d'en avoir la confirmation par une notification définitive au cours de l'été.« A vrai dire, selon les consignes du ministère, seul les dossiers des étudiants dont le revenu brut global et le revenu fiscal de référence sont équivalents peuvent être traités aujourd'hui, ce qui représente moins de 10 % des cas, affirme Alexandre Leroy. La majorité des vingt-huit Crous de France sont concernés par cette situation de barrage administratif. » Contacté par Le Monde, le Centre national des œuvres universitaires et scolaires (Cnous) qui chapeaute les Crous, s'est refusé à tout commentaire.A lire également : Bourses et logements étudiants : comment faire sa demandeMatteo MaillardJournaliste au Monde Gaëlle Dupont Une « punition », une « humiliation », une « torture ». Ces mots reviennent à de très nombreuses reprises dans les témoignages recueillis par Le Monde.fr à propos du délai de réflexion de sept jours prévu entre les deux rendez-vous médicaux préalables à une interruption volontaire de grossesse. Sa suppression a été votée par les députés de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale lors de l’examen du projet de loi sur la santé, jeudi 19 mars.Le texte sera débattu en séance publique à partir du mardi 31 mars. Nul doute que cette réforme, réclamée de longue date par les féministes mais combattue notamment par l’Eglise, sera à nouveau discutée en séance. La droite s’est émue que soit remis en cause « l’équilibre de la loi Veil » de 1975.Lire aussi :IVG : le délai de réflexion obligatoire suppriméPrès de 70 femmes confrontées à cette expérience ont répondu sur Lemonde.fr. Cet échantillon, qui n’a évidemment pas de valeur représentative, se dit en majorité favorable à la suppression du délai de réflexion obligatoire. La plupart l’ont mal vécu. Pour Stéphanie Jeantet, 38 ans, ce fut « un véritable calvaire ». « Même si tu es sûre de ton choix, ces jours d’attente sont propices aux questionnements, à la culpabilité, tu ne peux pas y échapper », ajoute-t-elle.Cette période est décrite comme une souffrance supplémentaire dans un moment déjà difficile. « Le délai de réflexion imposé n’a rien changé à ma décision, qui était complexe à prendre mais déjà arrêtée », témoigne une jeune femme qui souhaite rester anonyme.Ce furent des journées « d’insupportable attente, où l’angoisse, la culpabilité et la sensation d’emprisonnement m’ont oppressée au-delà du descriptible », poursuit-elle.« Le délai paraît bref et pourtant il n’a consisté qu’en une attente interminable pour la jeune fille isolée et anxieuse que j’étais, renchérit Agnès Mathieu, 40 ans. Je guettais à chaque instant les nouveaux développements dans mon corps d’une grossesse accidentelle que j’avais pourtant tout fait pour éviter, chaque jour rendant plus douloureuse la décision inéluctable. »Pour beaucoup, la procédure, longue, permet déjà la réflexion. « Entre le soupçon de grossesse et l’acte en lui-même, vous pouvez compter facilement deux semaines, et dans certaines structures bien d’avantage, observe une jeune femme qui témoigne sous pseudonyme. Lorsque vous faites la démarche d’affronter le regard souvent peu compréhensif d’un obstétricien, celui ouvertement réprobateur des sages-femmes, les petits arrangements illégaux (allongement du délai de réflexion et rencontres obligatoires avec non pas un mais deux psychologues), les rendez-vous planifiés avec un écart affolant et le manque total d’information, vous avez eu largement le temps de changer d’avis. »« Ingérence moralisatrice »Le délai peut même risquer de faire passer d’une IVG médicamenteuse (jusqu’à la fin de la cinquième semaine de grossesse) à une IVG chirurgicale, voire à dépasser les délais légaux. « Tombée enceinte à la suite d’un oubli de pilule, je n’ai découvert ma grossesse que par hasard, à déjà presque douze semaines, témoigne Fiona Hook-Picard, 29 ans. Mon conjoint de l’époque était violent. J’ai eu de la chance de tomber sur un médecin qui a compris ma détresse, car, avec toutes les démarches et surtout ce fameux délai de sept jours, j’ai subi l’intervention à quatorze semaines, hors délai légal donc. Si le médecin avait respecté la loi, ma vie aurait pu très mal tourner. »« C’était comme si la loi me disait : tu es sûre ? Tu es sûre ? »Pour de très nombreuses femmes qui témoignent, ce temps imposé est « infantilisant » et ne sert qu’à les « culpabiliser ». Aucune ne présente l’acte comme anodin. « Il sous-entend que nous, femmes qui décidons d’avorter, n’avons pas réfléchi, pas pesé le pour et le contre, en mesurant toute la responsabilité qui est la nôtre dans cet acte qui demande un grand courage, dit une anonyme. Il présuppose que nous manquons de sens des responsabilités, de morale, de conscience. »« C’était comme si la loi me disait : tu es sûre ? Tu es sûre ? », résume Justine (qui n’a pas souhaité donner son nom de famille), 25 ans. « Je l’avais perçu à l’époque, et aujourd’hui encore, comme une ingérence moralisatrice dans la mise en œuvre d’une décision que j’avais déjà prise après mûre réflexion, affirme Chantal, 58 ans. Y a-t-il une autre justification à ce délai ? Aurions-nous (les femmes) une telle cervelle de moineau que nous irions à une première visite médicale “pour voir”, et qu’il suffirait d’une petite semaine pour nous faire changer d’avis ? » Beaucoup suggèrent que le délai soit rendu optionnel.Quelques voix dissonantes se font entendre. « J’étais sûre de ma décision, témoigne une anonyme. Cette semaine suspendue m’a aidée à me calmer et à arriver beaucoup plus apaisée au rendez-vous. »« C’est une décision effroyablement douloureuse, dit une autre. Ces sept jours m’ont aidée à me préparer et à l’assumer pleinement. » Deux témoins ont changé d’avis dans cet intervalle et ont gardé leur enfant. « Si j’avais agi dans l’urgence, je le regretterais encore aujourd’hui », dit Anne-Sophie Leboutet. « J’ai maintenant une magnifique petite fille », résume Roseline Miraudou.Gaëlle Dupontjournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.03.2015 à 15h12 • Mis à jour le30.03.2015 à 15h21 | Gérard Davet et Fabrice Lhomme   Le parquet de Paris a ordonné, mardi 24 mars, une enquête préliminaire visant le Front national, pour abus de confiance. L’enquête a été confiée à l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF).Le parquet général de Paris avait été saisi, mercredi 11 mars, d’une dénonciation émanant du Parlement européen, visant le statut de 29 assistants des 23 députés européens du parti d’extrême droite. Le Monde avait révélé, lundi 9 mars, les soupçons nourris par les services financiers du Parlement européen, à l’égard de ces assistants, suspectés de bénéficier de rémunérations versées par Bruxelles, tout en travaillant exclusivement pour le FN sur le territoire français. L’office européen anti-fraude (OLAF), avait été saisi de ces faits concernant « seulement » 20 assistants de députés FN, mais le président allemand du Parlement européen, Martin Schulz, avait accompagné cette initiative d’une lettre adressée à la ministre française de la justice, Christiane Taubira.Lire aussi :Le FN au cœur d’une enquête pour fraudeLire aussi :Qui sont les frontistes visés par l’enquête européenne pour fraude ?Le parquet de Paris a donc souhaité ouvrir de son côté une enquête judiciaire, assimilant ces rémunérations communautaires à un financement illégal de parti politique. Les investigations, dans ce cadre strictement français, sont élargies à 29 assistants du FN. Parmi les cas suspects, on trouve trois membres du cabinet du président d’honneur du FN, Jean-Marie Le Pen – dont son directeur Guillaume L’Huillier –, et cinq proches de la présidente du parti, Marine Le Pen, parmi lesquels deux de ses conseillers spéciaux, Bruno Bilde et Julien Odoul.Cela faisait plusieurs mois déjà que les services financiers du Parlement européen nourrissaient des doutes à l’égard des pratiques du Front national. A la fin du mois de février, ces mêmes services ont eu connaissance du nouvel organigramme de la direction du FN. Ils ont constaté que, sur les 82 personnes occupant des fonctions officielles dans cet organigramme, vingt étaient des assistants d’élus au Parlement européen – quatre étant des assistants « accrédités », donc censément basés dans les institutions à Bruxelles ou Strasbourg, et seize des assistants « locaux », c’est-à-dire implantés dans les circonscriptions.Neuf autres assistants « locaux »En poursuivant leurs investigations, les services financiers ont même découvert que neuf assistants « locaux » bénéficiaient également d’un contrat de travail les rattachant au siège du FN. N’apparaissant pas dans l’organigramme officiel du FN, leurs cas n’ont pas été soumis à l’OLAF, mais ils ont en revanche été révélés aux autorités judiciaires françaises.Les mesures d’application du statut des députés européens prévoient (article 33, alinéa 2) que « seuls peuvent être pris en charge les frais correspondant à l’assistance nécessaire et directement liée à l’exercice du mandat parlementaire des députés » par le budget du Parlement européen. « Ces dépenses ne peuvent en aucun cas couvrir les frais liés à la sphère privée des députés. » L’article 43 précise que les salaires versés aux assistants par le Parlement « ne peuvent servir directement ou indirectement à financer des contrats établis avec des groupes politiques du Parlement ou des partis politiques ».Il apparaît que parmi les vingt assistants locaux dénoncés à l’OLAF, dix ont conclu un contrat de travail qui indique comme adresse d’exécution le 78, rue des Suisses, à Nanterre, c’est-à-dire l’adresse du siège du Front national. C’est également le cas des neuf assistants d’élus au Parlement européen n’apparaissant pas dans l’organigramme et signalés à la justice française.Un préjudice de 1,5 million d’euros par anLe coût individuel le plus élevé pour le budget européen s’élève à 10 535 euros par mois. La masse salariale globale des 20 assistants parlementaires dont le cas vient d’être soumis à l’OLAF représente 1,5 million d’euros par an, ce qui équivaudrait à un préjudice global de 7,5 millions d’euros pour la totalité de la législature en cours. Un montant supérieur si l’on y ajoute les neuf autres contrats suspects signalés à la justice française…Dès la révélation de l’affaire par Le Monde. fr, lundi 9 mars en début de soirée, Marine Le Pen avait réagi sur Twitter : « Le président du Parlement européen sort la grosse caisse (…). Une plainte sera déposée contre lui pour dénonciation calomnieuse. »Sur son compte Twitter, le vice-président du Front national, Florian Philippot, avait aussi accusé Manuel Valls d’être à l’origine de cette saisie et d’avoir sollicité le président du Parlement, Martin Schulz, pour « monter une affaire bidon ». « Dans le fond, Schulz a raison. Nos assistants ne travaillent pas pour l’Union européenne mais contre elle », avait ironisé le député européen, dont plusieurs assistants seront eux-mêmes concernés par les enquêtes à venir.Lire aussi :Vingt assistants du FN au Parlement européen visés par une procédure pour fraudeFabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matteo Maillard Dans les Centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (Crous), les dossiers de demandes de bourses étudiantes pour la rentrée 2015 s'empilent depuis le mois de janvier, et la patience s'érode. Démunis, les employés des services chargés des bourses se trouvent dans l'incapacité d'instruire la plupart des demandes qui leur sont adressées. Alexandre Leroy, président de la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE), pointe du doigt la responsabilité du gouvernement qui freinerait les procédures « en ne fournissant pas les informations nécessaires pour les traiter ».La raison ? Le ministère de l'enseignement supérieur et le ministère de l'économie et des finances sont en train de réfléchir à de nouvelles modalités de calcul pour l'attribution de ces bourses sur critères sociaux. Une réforme qui permettrait de faire des économies budgétaires et dont l'arbitrage est en cours depuis plusieurs mois déjà. « Aujourd'hui, les barèmes prennent en compte le revenu brut global des familles, explique Alexandre Leroy. Mais Bercy aimerait bien voir cette modalité évoluer pour que ne soit considéré que le revenu fiscal de référence. Un revenu qui ne contient pas uniquement les ressources du salaire mais aussi le patrimoine financier et immobilier. Or, dans 70 % des familles, le revenu fiscal de référence est plus élevé que le revenu brut global. »Une proposition écartée en 2013Si cette modification est actée, 30 000 à 40 000 étudiants sortiraient du système des aides sociales du Crous, disqualifiés par ce nouveau mode de calcul. Une solution que le ministère de l'enseignement supérieur souhaite éviter, pour ne pas avoir à subir une mobilisation étudiante à la rentrée. Si dans l'entourage de Najat Vallaud-Belkacem, on ne conteste pas que des discussions interministérielles sont en cours, on assure qu'« une modification des critères d'attribution ne changerait rien pour 90 % des étudiants boursiers ».Cette proposition n'est pas nouvelle. Elle a déjà été formulée par l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS), et l'Inspection générale de l'éducation nationale (IGEN) dans un rapport commun sur la vie étudiante datant de décembre 2013. Une solution que le gouvernement n'avait pas retenue à l'époque.« Situation de barrage administratif »Au ministère de l'enseignement supérieur, on réfute aussi tout blocage des dossiers dans les Crous qui « continuent de les instruire sur la base des critères de l'année précédente et d'envoyer des notifications conditionnelles aux étudiants », leur permettant de savoir s'ils pourront bénéficier des aides ou non, avant d'en avoir la confirmation par une notification définitive au cours de l'été.« A vrai dire, selon les consignes du ministère, seul les dossiers des étudiants dont le revenu brut global et le revenu fiscal de référence sont équivalents peuvent être traités aujourd'hui, ce qui représente moins de 10 % des cas, affirme Alexandre Leroy. La majorité des vingt-huit Crous de France sont concernés par cette situation de barrage administratif. » Contacté par Le Monde, le Centre national des œuvres universitaires et scolaires (Cnous) qui chapeaute les Crous, s'est refusé à tout commentaire.A lire également : Bourses et logements étudiants : comment faire sa demandeMatteo MaillardJournaliste au Monde 28.03.2015 à 19h46 • Mis à jour le28.03.2015 à 20h37 Un homme de 29 ans a été mis en examen pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » dans l'enquête sur les attentats survenus en janvier à Paris, a rapporté samedi 28 mars une source judiciaire à l'Agence France-Presse. Il s'agit de la septième personne poursuivie par la justice dans l'entourage d'Amedy Coulibaly, le tueur de Montrouge (Hauts-de-Seine) et de l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes.Le suspect a été placé en détention provisoire. Il doit rencontrer prochainement un juge des libertés et de la détention. Les enquêteurs considèrent que cet homme, arrêté mardi, avait servi d'intermédiaire entre le tueur et un homme résidant à Charleroi (Belgique), Neetin Karasular, pour la vente d'une Mini Cooper immatriculée au nom d'Hayat Boumedienne, la compagne d'Amedy Coulibaly.Lire aussi : Amedy Coulibaly et ses « sous-traitants »Contact avec CoulibalySelon des éléments de l'enquête, l'homme mis en examen est originaire de Grigny (Essonne) comme Amedy Coulibaly. Il a par ailleurs été en contact téléphonique avec ce dernier jusqu'au 7 janvier, jour de la première attaque, perpétrée par les frères Kouachi dans les locaux de Charlie Hebdo à Paris, faisant douze morts.Le lendemain, Amedy Coulibaly passait à l'action à son tour, tuant une policière municipale à Montrouge, avant la prise d'otage sanglante du 9 janvier à l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes, où il a tué quatre personnes, avant de trouver la mort durant l'assaut donné par les forces de l'ordre.Voir notre visuel interactif : Attentats de Paris : récit détaillé des trois jours qui ont changé la FranceLes six autres individus mis en examen sont soupçonnés d'avoir apporté de l'aide au tireur, pour certains en armes. Tous réfutent avoir été au courant de ses projets terroristes. Ils sont poursuivis pour « association de malfaiteurs terroriste », mais pas pour complicité dans les assassinats. 27.03.2015 à 21h19 • Mis à jour le27.03.2015 à 21h21 | Isabelle Rey-Lefebvre L’approche du 31 mars fait monter l’angoisse des 8 000 personnes hébergées dans les centres d’accueil d’hiver, dont les fermetures s’échelonneront du 1er avril au 30 juin. La ministre du logement, Sylvia Pinel, a assuré, le 24 mars, que 2 000 de ces places seront pérennisées à l’année, qu’il y aura des solutions pour les autres. « Personne ne sera à la rue », a-t-elle promis.Mais pour Florent Gueguen, directeur général de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion (Fnars), qui gère des centres d’hébergement, « le compte n’y est pas : beaucoup de personnes restent dehors car le 115, numéro d’urgence départemental pour les sans-abri, ne trouve pas de solution dans un cas sur deux ». M. Gueguen égrène la liste des centres qui vont fermer : « 780 places à Paris, 130 au fort de Nogent, à Fontenay-sous-Bois, où l’Armée du salut, qui le gère, a été prévenue à la dernière minute, 340 en Seine-Saint-Denis, 75 dans le Val-d’Oise, 108 à Troyes, 135 à Montpellier… » Mme Pinel a aussi annoncé un plan sur trois ans pour réduire le recours aux hôtels, qui, en 2014, a représenté 40 000 nuitées pour un coût de 170 millions d’euros. Pour cela, le gouvernement ouvrira, en trois ans, 9 000 logements loués dans le parc privé. Des associations joueront les intermédiaires : ce sont elles qui sous-loueront les logements aux bénéficiaires en garantissant leur accompagnement social et le paiement des loyers aux propriétaires.Seront aussi créées, dans ce but, 1 500 places en résidences sociales et 2 500 en centres d’hébergement, notamment pour les familles. « Il faut vraiment changer de logique, arrêter le gaspillage financier et surtout humain, plaide Sylvain Mathieu, chargé par le ministère du logement de piloter ce chantier. Il s’agit de réduire les nuitées hôtelières de 40 000 à 30 000. La ville de Londres a réussi à le faire », argumente-t-il. Un Etat « passif »Le directeur de la Fnars se montre sceptique sur les solutions alternatives de la ministre, car une majorité des personnes accueillies en centres d’hébergement sont des migrants sans papiers ni ressources, qui n’ont pas accès aux logements du parc privé sous-loués par les associations ni au parc social. « Nous prenons acte de la volonté de sortir de la gestion au thermomètre et de l’urgence et nous jugerons aux résultats », souligne Christophe Robert, le délégué de la fondation Abbé-Pierre.Le 31 mars est un jour noir pour les ménages sous le coup d’une expulsion puisqu’il marque la fin de la trêve hivernale, jusqu’ici rompue le 15 mars mais désormais repoussée de quinze jours. Peu de procédures aboutissent à expulsion par huissier : 13 000 des 126 000 jugements d’expulsion prononcés en 2013 – dont 120 000 pour impayés de loyers (chiffres de la Fondation Abbé-Pierre) – ont abouti à une exécution forcée avec le concours de la force publique.Le préfet et, dans chaque département, les commissions de coordination des actions de prévention des expulsions locatives sont informés par les juges d’instance des décisions d’expulsion et sont chargés de leur trouver une solution de relogement. « Ces dispositifs préventifs fonctionnent bien avec les bailleurs sociaux qui ont acquis un savoir-faire pour intervenir très tôt et ne pas laisser s’accumuler des dettes, mais pas avec les bailleurs privés. Il faudrait agir dès le premier commandement de payer et c’est ce que nous allons améliorer », promet Sylvain Mathieu, également chargé par la ministre du logement de créer un pôle interministériel de prévention des expulsions.Lire aussi :La Fondation Abbé-Pierre dénonce l’échec des politiques contre le mal-logementPour Christophe Robert, l’Etat se montre trop « passif » et peu capable d’anticiper ces expulsions. « Ce n’est clairement pas une priorité des pouvoirs publics », renchérit Jean-Baptiste Eyraud, de l’association Droit au logement (Dal), qui constate qu’« entre 1998 et 2013, le nombre de décisions d’expulsion a doublé ». Avec une trentaine d’organisations, le Dal appelait à manifester contre les expulsions, les coupures d’énergie et pour la baisse des loyers, samedi 28 mars, à Paris et dans douze villes de France.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.03.2015 à 18h48 | Yohan Blavignat Filmé de nuit dans le skatepark de Gond-Pontouvre, près d’Angoulême, le clip de deux rappeurs, Poposte et Remy, a provoqué l’ire de la police nationale. Chapka vissée sur la tête pour l’un, capuche relevée pour l’autre, les deux cousins s’en prennent ouvertement aux forces de l’ordre dans leur chanson Première dinguerie. Tourné le 2 janvier et mis en ligne sur Youtube le 21 mars, le morceau a déjà été visionné plus de 8 000 fois – il n’en était qu’à 4 000 vues jeudi 26 mars.Dans cette chanson, les rappeurs ne mâchent pas leurs mots : « toujours le sourire quand un flic crève », « je vais les voir qui tapinent tous ces pédés de la BAC », ou « j’aime quand un flic va à l’enterrement d’un de ses collègues ». Même si le duo, qui n’a pas souhaité s’exprimer, invoque le second degré pour sa défense, ses paroles sont prises très au sérieux par Alliance, le premier syndicat de la police nationale. Patrice Renet, le secrétaire départemental d’Alliance en Charente et policier de la brigade anticriminalité (BAC), dénonce un « clip ordurier et haineux ». « C’est notre quotidien de se faire insulter, mais un appel au meurtre des policiers après les attentats de janvier, cela ne passe pas du tout », affirme le gardien de la paix.« Un climat de tension inhabituel »Le syndicat a annoncé, jeudi 26 mars, son intention de porter plainte au civil afin de demander des dommages et intérêts aux deux rappeurs pour les familles des policiers tués par les frères Kouachi. « Après en avoir avisé ma hiérarchie syndicale au bureau national à Paris, nous étudions comment porter plainte avec nos avocats », affirme Patrice Renet. Le syndicat veut également que la vidéo soit supprimée de Youtube, mais « cela ne sera pas facile », poursuit le policier.Sur ordre du ministère de l’intérieur, le préfet de la Charente, Salvador Pérez, a demandé au commissaire de police d’Angoulême, William Besse, de porter plainte au pénal. Une enquête a donc été ouverte à la demande du parquet. Le procureur de la République d’Angoulême, Jean-David Cavaillé, ne souhaite quant à lui communiquer aucun élément avant lundi 30 mars. Il étudie encore les possibles suites judiciaires qui se baseraient, selon nos informations, sur la loi de 1881 sur la presse, et notamment son article 24 consacré aux « provocations aux crimes et délits ». Dans ce cas, les rappeurs risqueraient une peine de 5 ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.Patrice Renet, qui souligne qu’un policier angoumoisin a reçu une bouteille remplie d’urine sur la tête en début de semaine, dénonce « un climat de tension inhabituel à Angoulême. Ce clip est loin d’arranger les choses ». Poposte et Remy affirmaient sur leur compte Facebook, vendredi 27 mars : « On persiste et on lâche pas prise ». Depuis, ils se sont rétractés et ont annoncé, toujours sur le réseau social, la suppression du clip sur Youtube.(function(d, s, id) { var js, fjs = d.getElementsByTagName(s)[0]; if (d.getElementById(id)) return; js = d.createElement(s); js.id = id; js.src = "//connect.facebook.net/fr_FR/sdk.js#xfbml=1&version=v2.3"; fjs.parentNode.insertBefore(js, fjs);}(document, 'script', 'facebook-jssdk'));Pour pas mal de raison , on va supprimer le clip de youyube ainsi que le son "sms remix" , on vous laisse les sons d'avant , n'hésitez pas a les partagez . Peace !Posted by LAMIF - Poposte x REMY on vendredi 27 mars 2015En 1996, Joey Starr, le rappeur du groupe NTM, avait été condamné à six mois de prison avec sursis dont trois fermes, peine commuée en appel à deux mois avec sursis et une amende de 50 000 francs, pour avoir hurlé sur scène « nique la police » ou encore « nos ennemis, c’est les hommes en bleu ». Plus récemment, en 2012, le rappeur Cortex est relaxé suite à une plainte déposée en 2010 par Brice Hortefeux, le ministre de l’intérieur de l’époque, pour des chansons fustigeant la police ou disant « si y’a pas l’choix, j’irais tirer sur les keufs, gros ». Le tribunal correctionnel de Paris estime alors que les propos « ne dépassent pas les limites autorisées de la liberté d’expression dans un genre musical connu pour une certaine forme d’outrance ».Yohan Blavignat 27.03.2015 à 12h20 • Mis à jour le28.03.2015 à 00h46 | Guy Dutheil La compagnie aérienne Germanwings, dont un avion s'est écrasé mardi avec 150 personnes à son bord, a annoncé vendredi 27 mars aux proches des victimes « jusqu'à 50 000 euros par passager » pour faire face aux dépenses immédiates. Cette première aide, indépendante des indemnités qui devraient être versées par ailleurs au titre de la responsabilité de la compagnie, ne devra en aucun cas être remboursée, a précisé le porte-parole à l'AFP, confirmant une information du quotidien berlinois Tagesspiegel.Selon Holger Hopperdietzel, un avocat spécialisé dans le transport aérien, Lufthansa pourrait avoir à verser entre plusieurs dizaines de milliers et plusieurs centaines de milliers d'euros par victime, une fois que les proches auront exercé leurs demandes d'indemnisation.La facture du crash de l’Airbus risque au final d’être lourde pour la Lufthansa, maison mère de la Germanwings. Enfin surtout pour le pool d’assureurs de la compagnie allemande. Même si la Convention de Montréal de mai 1999 plafonne l’indemnisation des victimes à environ 145 000 euros par personne, Allianz et les autres assureurs devront s’acquitter d’un total de près de 21 millions d’euros pour la mort des 144 passagers, mardi dans les Alpes-de-Haute-Provence.Allianz, chef de file du pool des assureurs de la Lufthansa, a déjà versé à la compagnie, mercredi 25 mars, tout juste vingt-quatre heures après le drame, six millions d’euros d’indemnités pour la perte de l’Airbus A320, un appareil sorti des chaînes de Toulouse en 1991.Un risqueMais, estiment certains avocats, Germanwings et Lufthansa pourraient avoir à débourser des sommes bien supérieures aux indemnités de base. Notamment s’il est prouvé que les compagnies allemandes, la maison mère et sa filiale, ont failli dans l’exécution de leur mission. Des familles de victimes pourraient s’adresser à la justice pour comprendre pourquoi le copilote Andreas Lubitz a pu rester seul dans le cockpit. Toutefois, selon la réglementation aérienne allemande en vigueur, les pilotes ont l’autorisation de s’absenter à certains moments, notamment pour aller satisfaire des besoins naturels.Lire aussi :Crash de l’A320 : l’hypothèse de l’acte volontairePour d’autres experts en revanche, les assureurs de la Lufthansa n’auront rien de plus à payer que les indemnités prévues. Sauf, ajoutent-ils, si des familles de victimes, par exemple, réussissent à prouver que la compagnie savait que son copilote pouvait représenter un risque. Une accusation potentiellement plus coûteuse pour la Lufthansa notamment après que la presse allemande a révélé, jeudi 26 mars, qu’Andreas Lubitz aurait traversé, il y a quelques années un épisode dépressif lourd. Le copilote aurait, à l’époque, arrêté alors sa formation de pilote pour ne la reprendre que plusieurs années après. M. Lubitz a été recruté par la Germanwings en septembre 2013.Lire aussi :Le copilote de la Germanwings aurait subi une grave dépressionGuy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.03.2015 à 11h48 • Mis à jour le 27.03.2015 à 22h08Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/vie-etudiante/article/2015/03/27/les-etudiants-ne-dorment-pas-assez_4602202_4401467.html"data-title="Les mauvaises habitudes ruinent le sommeil des étudiants"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/03/26/400x300/4602214_7_dcad_91-des-etudiants-francais-declarent-dormir-mo_4e887cd6bab549005a627e9400a2b3fa.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/vie-etudiante/article/2015/03/27/les-etudiants-ne-dorment-pas-assez_4602202_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Les étudiants français ne sont pas épargnés par la phobie du réveil. A l'occasion de la 15e Journée mondiale du sommeil, ce vendredi 27 mars, le point sur leurs habitudes et les façons d'améliorer la situation.Si l'on reprend une étude Harris Interactive pour la mutuelle étudiante Smerep, plus de neuf étudiants sur dix déclarent dormir moins de huit heures par nuit, temps de sommeil conseillé chez l'adulte. Pire : 18 % expliquent être en-deça de six heures quotidiennes. « Ils suivent leur rythme de vie, plutôt que leur rythme biologique », explique Pierre Faivre, responsable de prévention pour la Smerep. Plus les étudiants avancent dans leurs études, plus ils courent après la montre : le travail personnel est plus important et demande donc plus de temps, et un bon nombre exercent un petit boulot à côté. « Contrairement aux adultes qui se permettent un temps de loisir à la fin de leur journée, les jeunes enchaînent différentes phases de travail. » Sans oublier que vie étudiante rime avec sorties et amis...Mauvaises habitudes nocturnesL'heure à laquelle les étudiants vont se coucher est donc repoussée à plus tard, contrairement à l'heure de réveil. Résultat : les heures de sommeil sont amoindries. Une mauvaise habitude qui risque de miner les années à venir des étudiants. L'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes) rappelle que c'est durant l'enfance et l'adolescence que se forgent les bonnes habitudes, dont celle concernant l'hygiène du sommeil. Là-dessus, les étudiants français sont de vrais mauvais élèves.Réseaux sociaux, chats, jeux vidéos, en plus de se coucher tard, les étudiants multiplient les activités connectées qui nécessitent un niveau de concentration assez important avant d'aller dormir. Une mauvaise idée puisqu'elles sont autant d'excitants, qui envoient de mauvais signaux au corps : «L'organisme a besoin d'un moment de calme et de relaxation pour comprendre qu'il est temps de dormir », assure Pierre Faivre.La lumière des écrans affecte également le corps humain. L'alternance du jour et de la nuit apporte des informations à notre cerveau sur le temps qui passe. Les téléphones portables, tablettes, télévision ou ordinateurs suppriment ce qu'on appelle la sécrétation de mélatonine, qui s'opère seulement dans l'obscurité et sert à mesurer le temps. Par ailleurs, ces activités ne sont pas structurées. Lorsqu'elles commencent, leur heure de fin n'est jamais réellement définie.DécrocherDécrocher des réseaux sociaux, d'Internet et des cours est nécessaire pour la phase d'endormissement. Le corps a besoin d'une activité relaxante d'une trentaine de minutes pour comprendre qu'il est l'heure d'aller dormir et se diriger vers un sommeil apaisé. Si ce temps n'est pas respecté, attendez-vous à vous retourner longtemps dans votre lit et à compter les moutons pendant un moment.Lire aussi : Comment bien dormir la veille d'un examenLes médecins conseillent de se changer les idées avec une lecture qui n'a rien à voir avec les études ou en regardant la télévision de manière raisonnable. Se libérer des pensées négatives est aussi important que le temps de relaxation physique. Potasser ses cours, penser à toutes les choses, à ne surtout pas oublier demain, se souvenir des angoisses du lendemain, tout ceci n'aide sûrement pas à s'endormir dans le calme. Déconnecter des pensées angoissantes permet également de se coucher dans de bonnes prédispositions.L'importance du régime alimentaireL'Inpes propose différentes astuces pour s'endormir plus facilement, comme bouger suffisamment pendant la journée ou éviter les aliments excitants (café, thé, vitamine C, coca, alcool, tabac…) en fin de journée. L'alimentation a également une incidence sur la qualité du sommeil. Les repas trop copieux sont notamment déconseillés pour le dîner, pour éviter la digestion en position allongée.Par ailleurs, si certains aliments empêchent de dormir, d'autres favorisent le sommeil. Les aliments sucrés permettent ainsi l'endormissement, à condition d'être consommés pendant une période de repos. Durant un exercice physique, les effets seraient inverses. Les protéines alimentaires (contenues par exemple dans la viande, les produits laitiers, l'œuf...) permettent, elles, la fabrication de la sérotonine dans le cerveau. Elle apaise les humeurs et prépare au sommeil.Sacraliser le temps de sommeilLe sommeil n'est pas une perte de temps, mais un moment de repos à prendre très au sérieux. Si le besoin naturel et quotidien du corps de se regénérer n'est pas optimal, les effets peuvent devenir rapidemment visibles : performances scolaires diminuées, inattention, limitation de la croissance du corps, risques de prise de poids, dépression…Force est de constater que l'importance des temps de repos est de plus en plus minorée dans la communauté étudiante. Contrairement au collège, où les parents sacralisent le temps de sommeil, les étudiants font passer leurs activités en priorité, quitte à rattraper les heures de repos perdues plus tard.« Croire que l'on peut rattrapper la fatigue de la semaine pendant le week-end est une erreur », tranche Pierre Faivre. Mieux vaut se prendre en main et respecter les heures de sommeil conseillées pour permettre au corps de se regénérer correctement. Astuce miracle pour éviter la panne d'oreiller et la fatigue généralisée. Lire aussi : Rêver de son échec à un examen aiderait à sa réussiteLire aussi : Classes prépa : « Le plus dur, c'est l'équilibre entre travail et vie saine »Inès Belgacem width="314" height="157" alt="L'immense campus de l'Ecole polytechnique, près de Paris." src="http://s2.lemde.fr/image/2011/10/26/314x157/1594120_3_933c_l-immense-campus-de-l-ecole-polytechnique_4776780682689241d3ca440069a80667.jpg" Faites votre classement des universités mondiales Le gouvernement discute la modification des critères d'admission des aides sociales du Crous. Une mesure qui pourrait faire perdre leur bourse à plus de 30 000 étudiants. width="314" height="157" alt="En France, environ 5 millions de mètres carrés de bureaux sont estimés vacants, dont 3,5 millions dans la seule région Ile-de-France." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/03/30/314x157/4605772_3_926e_en-france-environ-5-millions-de-metres_31c95918d05d61644e8fce9a9507f633.jpg" J’habite dans un bureau A l'occasion de la Semaine de la presse à l'école, quatre collégiennes parlent de leur rapport aux médias et de leur désir de journalisme. width="314" height="157" alt="Si l’enseignement fonctionnait comme la téléphonie mobile" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/03/27/314x157/4602493_3_1222_si-l-enseignement-fonctionnait-comme-la-t_4982aa1116e38cffdd5c409e40ff81bd.jpg" Si l’enseignement fonctionnait comme la téléphonie mobile Guy Dutheil Les conditions du crash de l’A320 de la Germanwings n’ont pas vraiment surpris les pilotes. Quand, en 2001, après les attentats du 11-Septembre, les autorités américaines ont imposé à toutes les compagnies aériennes de nouvelles mesures de sécurité pour restreindre l’accès au cockpit des avions, notamment des portes blindées dotées de codes de sécurité, « c’est même la première chose à laquelle ils avaient pensé », affirme Patrick Magisson, commandant de bord sur A320 chez Air France et également pilote instructeur.Ces dispositions ont « inversé » la logique qui prévalait « depuis les débuts de l’aviation », déplore-t-il. Avant le 11 septembre 2001, « la sécurité » des passagers primait sur « la sûreté » de l’avion. Selon M. Magisson, « les portes et leurs systèmes de sécurité, tels qu’ils ont été conçus, ont inversé cette priorité ». Depuis 2001, c’est « la sûreté » de l’avion qui l’emporterait. Un retournement qui avait été « dénoncé à l’époque par la fédération internationale des syndicats de pilotes de ligne », se souvient M. Magisson.Après le drame de la Germanwings, les pilotes pourraient donc obtenir gain de cause. Très souvent, « les accidents majeurs d’avion ont donné lieu par le passé à des évolutions réglementaires, rappelle la Direction générale de l’aviation civile. Mais tout dépendra des résultats de l’enquête menée par le Bureau d’enquêtes et d’analyses [BEA] ».« Changement de procédures »Sans attendre les conclusions du BEA, de nombreuses compagnies aériennes et des fédérations et syndicats de pilotes exigent déjà la présence en permanence de deux personnes dans le cockpit des avions pendant les vols. En pratique, lorsque l’un des deux pilotes sortira du cockpit, il devra être remplacé, pendant son absence, par un stewart ou une hôtesse. Jeudi 26 mars, la fédération allemande du secteur aérien (BDL) a fait savoir qu’elle réclamerait la mise en œuvre de la « règle des deux personnes dans le cockpit ». Certaines compagnies ont même décidé de passer immédiatement à l’acte.Comme souvent, ce sont les transporteurs à bas coûts qui sont les plus rapides à réagir. Norwegian Airlines et easyJet ont ainsi annoncé, dès jeudi 26 mars, « un changement de procédures ». A partir de vendredi 27, ces deux concurrentes de la Germanwings ont décidé que « deux membres de l’équipage seront présents en permanence dans le cockpit » des avions pendant les vols. Elles ont été imitées par la compagnie régulière islandaise Icelandair.Lire aussi :A320 : des failles dans le suivi psychologique des pilotes ?Au Canada, c’est le gouvernement fédéral qui a décidé, jeudi, d’imposer, avec effet immédiat pour toutes les compagnies aériennes du pays, la présence de deux personnes en permanence dans le cockpit. Aux Etats-Unis, en revanche, le maintien de deux personnes dans la cabine de pilotage « n’est pas systématique », explique M. Magisson. Il n’est obligatoire que dans les avions qui ne disposent pas de porte de cockpit blindée.De son côté, Air France signale qu’elle exploite ses avions « conformément aux règlements de l’Agence européenne de la sécurité aérienne en vigueur ». Toutefois, si la réglementation venait à changer, notamment avec l’obligation de faire venir un personnel navigant commercial dans le cockpit à chaque sortie d’un pilote, la compagnie s’adaptera. Si bien sûr les nouvelles dispositions ne fragilisent pas, par ailleurs, la sécurité du vol.lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2kn0ph"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2kn0ph", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.03.2015 à 21h19 • Mis à jour le27.03.2015 à 21h21 | Isabelle Rey-Lefebvre L’approche du 31 mars fait monter l’angoisse des 8 000 personnes hébergées dans les centres d’accueil d’hiver, dont les fermetures s’échelonneront du 1er avril au 30 juin. La ministre du logement, Sylvia Pinel, a assuré, le 24 mars, que 2 000 de ces places seront pérennisées à l’année, qu’il y aura des solutions pour les autres. « Personne ne sera à la rue », a-t-elle promis.Mais pour Florent Gueguen, directeur général de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion (Fnars), qui gère des centres d’hébergement, « le compte n’y est pas : beaucoup de personnes restent dehors car le 115, numéro d’urgence départemental pour les sans-abri, ne trouve pas de solution dans un cas sur deux ». M. Gueguen égrène la liste des centres qui vont fermer : « 780 places à Paris, 130 au fort de Nogent, à Fontenay-sous-Bois, où l’Armée du salut, qui le gère, a été prévenue à la dernière minute, 340 en Seine-Saint-Denis, 75 dans le Val-d’Oise, 108 à Troyes, 135 à Montpellier… » Mme Pinel a aussi annoncé un plan sur trois ans pour réduire le recours aux hôtels, qui, en 2014, a représenté 40 000 nuitées pour un coût de 170 millions d’euros. Pour cela, le gouvernement ouvrira, en trois ans, 9 000 logements loués dans le parc privé. Des associations joueront les intermédiaires : ce sont elles qui sous-loueront les logements aux bénéficiaires en garantissant leur accompagnement social et le paiement des loyers aux propriétaires.Seront aussi créées, dans ce but, 1 500 places en résidences sociales et 2 500 en centres d’hébergement, notamment pour les familles. « Il faut vraiment changer de logique, arrêter le gaspillage financier et surtout humain, plaide Sylvain Mathieu, chargé par le ministère du logement de piloter ce chantier. Il s’agit de réduire les nuitées hôtelières de 40 000 à 30 000. La ville de Londres a réussi à le faire », argumente-t-il. Un Etat « passif »Le directeur de la Fnars se montre sceptique sur les solutions alternatives de la ministre, car une majorité des personnes accueillies en centres d’hébergement sont des migrants sans papiers ni ressources, qui n’ont pas accès aux logements du parc privé sous-loués par les associations ni au parc social. « Nous prenons acte de la volonté de sortir de la gestion au thermomètre et de l’urgence et nous jugerons aux résultats », souligne Christophe Robert, le délégué de la fondation Abbé-Pierre.Le 31 mars est un jour noir pour les ménages sous le coup d’une expulsion puisqu’il marque la fin de la trêve hivernale, jusqu’ici rompue le 15 mars mais désormais repoussée de quinze jours. Peu de procédures aboutissent à expulsion par huissier : 13 000 des 126 000 jugements d’expulsion prononcés en 2013 – dont 120 000 pour impayés de loyers (chiffres de la Fondation Abbé-Pierre) – ont abouti à une exécution forcée avec le concours de la force publique.Le préfet et, dans chaque département, les commissions de coordination des actions de prévention des expulsions locatives sont informés par les juges d’instance des décisions d’expulsion et sont chargés de leur trouver une solution de relogement. « Ces dispositifs préventifs fonctionnent bien avec les bailleurs sociaux qui ont acquis un savoir-faire pour intervenir très tôt et ne pas laisser s’accumuler des dettes, mais pas avec les bailleurs privés. Il faudrait agir dès le premier commandement de payer et c’est ce que nous allons améliorer », promet Sylvain Mathieu, également chargé par la ministre du logement de créer un pôle interministériel de prévention des expulsions.Lire aussi :La Fondation Abbé-Pierre dénonce l’échec des politiques contre le mal-logementPour Christophe Robert, l’Etat se montre trop « passif » et peu capable d’anticiper ces expulsions. « Ce n’est clairement pas une priorité des pouvoirs publics », renchérit Jean-Baptiste Eyraud, de l’association Droit au logement (Dal), qui constate qu’« entre 1998 et 2013, le nombre de décisions d’expulsion a doublé ». Avec une trentaine d’organisations, le Dal appelait à manifester contre les expulsions, les coupures d’énergie et pour la baisse des loyers, samedi 28 mars, à Paris et dans douze villes de France.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.03.2015 à 18h48 | Yohan Blavignat Filmé de nuit dans le skatepark de Gond-Pontouvre, près d’Angoulême, le clip de deux rappeurs, Poposte et Remy, a provoqué l’ire de la police nationale. Chapka vissée sur la tête pour l’un, capuche relevée pour l’autre, les deux cousins s’en prennent ouvertement aux forces de l’ordre dans leur chanson Première dinguerie. Tourné le 2 janvier et mis en ligne sur Youtube le 21 mars, le morceau a déjà été visionné plus de 8 000 fois – il n’en était qu’à 4 000 vues jeudi 26 mars.Dans cette chanson, les rappeurs ne mâchent pas leurs mots : « toujours le sourire quand un flic crève », « je vais les voir qui tapinent tous ces pédés de la BAC », ou « j’aime quand un flic va à l’enterrement d’un de ses collègues ». Même si le duo, qui n’a pas souhaité s’exprimer, invoque le second degré pour sa défense, ses paroles sont prises très au sérieux par Alliance, le premier syndicat de la police nationale. Patrice Renet, le secrétaire départemental d’Alliance en Charente et policier de la brigade anticriminalité (BAC), dénonce un « clip ordurier et haineux ». « C’est notre quotidien de se faire insulter, mais un appel au meurtre des policiers après les attentats de janvier, cela ne passe pas du tout », affirme le gardien de la paix.« Un climat de tension inhabituel »Le syndicat a annoncé, jeudi 26 mars, son intention de porter plainte au civil afin de demander des dommages et intérêts aux deux rappeurs pour les familles des policiers tués par les frères Kouachi. « Après en avoir avisé ma hiérarchie syndicale au bureau national à Paris, nous étudions comment porter plainte avec nos avocats », affirme Patrice Renet. Le syndicat veut également que la vidéo soit supprimée de Youtube, mais « cela ne sera pas facile », poursuit le policier.Sur ordre du ministère de l’intérieur, le préfet de la Charente, Salvador Pérez, a demandé au commissaire de police d’Angoulême, William Besse, de porter plainte au pénal. Une enquête a donc été ouverte à la demande du parquet. Le procureur de la République d’Angoulême, Jean-David Cavaillé, ne souhaite quant à lui communiquer aucun élément avant lundi 30 mars. Il étudie encore les possibles suites judiciaires qui se baseraient, selon nos informations, sur la loi de 1881 sur la presse, et notamment son article 24 consacré aux « provocations aux crimes et délits ». Dans ce cas, les rappeurs risqueraient une peine de 5 ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.Patrice Renet, qui souligne qu’un policier angoumoisin a reçu une bouteille remplie d’urine sur la tête en début de semaine, dénonce « un climat de tension inhabituel à Angoulême. Ce clip est loin d’arranger les choses ». Poposte et Remy affirmaient sur leur compte Facebook, vendredi 27 mars : « On persiste et on lâche pas prise ». Depuis, ils se sont rétractés et ont annoncé, toujours sur le réseau social, la suppression du clip sur Youtube.(function(d, s, id) { var js, fjs = d.getElementsByTagName(s)[0]; if (d.getElementById(id)) return; js = d.createElement(s); js.id = id; js.src = "//connect.facebook.net/fr_FR/sdk.js#xfbml=1&version=v2.3"; fjs.parentNode.insertBefore(js, fjs);}(document, 'script', 'facebook-jssdk'));Pour pas mal de raison , on va supprimer le clip de youyube ainsi que le son "sms remix" , on vous laisse les sons d'avant , n'hésitez pas a les partagez . Peace !Posted by LAMIF - Poposte x REMY on vendredi 27 mars 2015En 1996, Joey Starr, le rappeur du groupe NTM, avait été condamné à six mois de prison avec sursis dont trois fermes, peine commuée en appel à deux mois avec sursis et une amende de 50 000 francs, pour avoir hurlé sur scène « nique la police » ou encore « nos ennemis, c’est les hommes en bleu ». Plus récemment, en 2012, le rappeur Cortex est relaxé suite à une plainte déposée en 2010 par Brice Hortefeux, le ministre de l’intérieur de l’époque, pour des chansons fustigeant la police ou disant « si y’a pas l’choix, j’irais tirer sur les keufs, gros ». Le tribunal correctionnel de Paris estime alors que les propos « ne dépassent pas les limites autorisées de la liberté d’expression dans un genre musical connu pour une certaine forme d’outrance ».Yohan Blavignat 27.03.2015 à 12h20 • Mis à jour le28.03.2015 à 00h46 | Guy Dutheil La compagnie aérienne Germanwings, dont un avion s'est écrasé mardi avec 150 personnes à son bord, a annoncé vendredi 27 mars aux proches des victimes « jusqu'à 50 000 euros par passager » pour faire face aux dépenses immédiates. Cette première aide, indépendante des indemnités qui devraient être versées par ailleurs au titre de la responsabilité de la compagnie, ne devra en aucun cas être remboursée, a précisé le porte-parole à l'AFP, confirmant une information du quotidien berlinois Tagesspiegel.Selon Holger Hopperdietzel, un avocat spécialisé dans le transport aérien, Lufthansa pourrait avoir à verser entre plusieurs dizaines de milliers et plusieurs centaines de milliers d'euros par victime, une fois que les proches auront exercé leurs demandes d'indemnisation.La facture du crash de l’Airbus risque au final d’être lourde pour la Lufthansa, maison mère de la Germanwings. Enfin surtout pour le pool d’assureurs de la compagnie allemande. Même si la Convention de Montréal de mai 1999 plafonne l’indemnisation des victimes à environ 145 000 euros par personne, Allianz et les autres assureurs devront s’acquitter d’un total de près de 21 millions d’euros pour la mort des 144 passagers, mardi dans les Alpes-de-Haute-Provence.Allianz, chef de file du pool des assureurs de la Lufthansa, a déjà versé à la compagnie, mercredi 25 mars, tout juste vingt-quatre heures après le drame, six millions d’euros d’indemnités pour la perte de l’Airbus A320, un appareil sorti des chaînes de Toulouse en 1991.Un risqueMais, estiment certains avocats, Germanwings et Lufthansa pourraient avoir à débourser des sommes bien supérieures aux indemnités de base. Notamment s’il est prouvé que les compagnies allemandes, la maison mère et sa filiale, ont failli dans l’exécution de leur mission. Des familles de victimes pourraient s’adresser à la justice pour comprendre pourquoi le copilote Andreas Lubitz a pu rester seul dans le cockpit. Toutefois, selon la réglementation aérienne allemande en vigueur, les pilotes ont l’autorisation de s’absenter à certains moments, notamment pour aller satisfaire des besoins naturels.Lire aussi :Crash de l’A320 : l’hypothèse de l’acte volontairePour d’autres experts en revanche, les assureurs de la Lufthansa n’auront rien de plus à payer que les indemnités prévues. Sauf, ajoutent-ils, si des familles de victimes, par exemple, réussissent à prouver que la compagnie savait que son copilote pouvait représenter un risque. Une accusation potentiellement plus coûteuse pour la Lufthansa notamment après que la presse allemande a révélé, jeudi 26 mars, qu’Andreas Lubitz aurait traversé, il y a quelques années un épisode dépressif lourd. Le copilote aurait, à l’époque, arrêté alors sa formation de pilote pour ne la reprendre que plusieurs années après. M. Lubitz a été recruté par la Germanwings en septembre 2013.Lire aussi :Le copilote de la Germanwings aurait subi une grave dépressionGuy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.03.2015 à 11h48 • Mis à jour le 27.03.2015 à 22h08Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/vie-etudiante/article/2015/03/27/les-etudiants-ne-dorment-pas-assez_4602202_4401467.html"data-title="Les mauvaises habitudes ruinent le sommeil des étudiants"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/03/26/400x300/4602214_7_dcad_91-des-etudiants-francais-declarent-dormir-mo_4e887cd6bab549005a627e9400a2b3fa.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/vie-etudiante/article/2015/03/27/les-etudiants-ne-dorment-pas-assez_4602202_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Les étudiants français ne sont pas épargnés par la phobie du réveil. A l'occasion de la 15e Journée mondiale du sommeil, ce vendredi 27 mars, le point sur leurs habitudes et les façons d'améliorer la situation.Si l'on reprend une étude Harris Interactive pour la mutuelle étudiante Smerep, plus de neuf étudiants sur dix déclarent dormir moins de huit heures par nuit, temps de sommeil conseillé chez l'adulte. Pire : 18 % expliquent être en-deça de six heures quotidiennes. « Ils suivent leur rythme de vie, plutôt que leur rythme biologique », explique Pierre Faivre, responsable de prévention pour la Smerep. Plus les étudiants avancent dans leurs études, plus ils courent après la montre : le travail personnel est plus important et demande donc plus de temps, et un bon nombre exercent un petit boulot à côté. « Contrairement aux adultes qui se permettent un temps de loisir à la fin de leur journée, les jeunes enchaînent différentes phases de travail. » Sans oublier que vie étudiante rime avec sorties et amis...Mauvaises habitudes nocturnesL'heure à laquelle les étudiants vont se coucher est donc repoussée à plus tard, contrairement à l'heure de réveil. Résultat : les heures de sommeil sont amoindries. Une mauvaise habitude qui risque de miner les années à venir des étudiants. L'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes) rappelle que c'est durant l'enfance et l'adolescence que se forgent les bonnes habitudes, dont celle concernant l'hygiène du sommeil. Là-dessus, les étudiants français sont de vrais mauvais élèves.Réseaux sociaux, chats, jeux vidéos, en plus de se coucher tard, les étudiants multiplient les activités connectées qui nécessitent un niveau de concentration assez important avant d'aller dormir. Une mauvaise idée puisqu'elles sont autant d'excitants, qui envoient de mauvais signaux au corps : «L'organisme a besoin d'un moment de calme et de relaxation pour comprendre qu'il est temps de dormir », assure Pierre Faivre.La lumière des écrans affecte également le corps humain. L'alternance du jour et de la nuit apporte des informations à notre cerveau sur le temps qui passe. Les téléphones portables, tablettes, télévision ou ordinateurs suppriment ce qu'on appelle la sécrétation de mélatonine, qui s'opère seulement dans l'obscurité et sert à mesurer le temps. Par ailleurs, ces activités ne sont pas structurées. Lorsqu'elles commencent, leur heure de fin n'est jamais réellement définie.DécrocherDécrocher des réseaux sociaux, d'Internet et des cours est nécessaire pour la phase d'endormissement. Le corps a besoin d'une activité relaxante d'une trentaine de minutes pour comprendre qu'il est l'heure d'aller dormir et se diriger vers un sommeil apaisé. Si ce temps n'est pas respecté, attendez-vous à vous retourner longtemps dans votre lit et à compter les moutons pendant un moment.Lire aussi : Comment bien dormir la veille d'un examenLes médecins conseillent de se changer les idées avec une lecture qui n'a rien à voir avec les études ou en regardant la télévision de manière raisonnable. Se libérer des pensées négatives est aussi important que le temps de relaxation physique. Potasser ses cours, penser à toutes les choses, à ne surtout pas oublier demain, se souvenir des angoisses du lendemain, tout ceci n'aide sûrement pas à s'endormir dans le calme. Déconnecter des pensées angoissantes permet également de se coucher dans de bonnes prédispositions.L'importance du régime alimentaireL'Inpes propose différentes astuces pour s'endormir plus facilement, comme bouger suffisamment pendant la journée ou éviter les aliments excitants (café, thé, vitamine C, coca, alcool, tabac…) en fin de journée. L'alimentation a également une incidence sur la qualité du sommeil. Les repas trop copieux sont notamment déconseillés pour le dîner, pour éviter la digestion en position allongée.Par ailleurs, si certains aliments empêchent de dormir, d'autres favorisent le sommeil. Les aliments sucrés permettent ainsi l'endormissement, à condition d'être consommés pendant une période de repos. Durant un exercice physique, les effets seraient inverses. Les protéines alimentaires (contenues par exemple dans la viande, les produits laitiers, l'œuf...) permettent, elles, la fabrication de la sérotonine dans le cerveau. Elle apaise les humeurs et prépare au sommeil.Sacraliser le temps de sommeilLe sommeil n'est pas une perte de temps, mais un moment de repos à prendre très au sérieux. Si le besoin naturel et quotidien du corps de se regénérer n'est pas optimal, les effets peuvent devenir rapidemment visibles : performances scolaires diminuées, inattention, limitation de la croissance du corps, risques de prise de poids, dépression…Force est de constater que l'importance des temps de repos est de plus en plus minorée dans la communauté étudiante. Contrairement au collège, où les parents sacralisent le temps de sommeil, les étudiants font passer leurs activités en priorité, quitte à rattraper les heures de repos perdues plus tard.« Croire que l'on peut rattrapper la fatigue de la semaine pendant le week-end est une erreur », tranche Pierre Faivre. Mieux vaut se prendre en main et respecter les heures de sommeil conseillées pour permettre au corps de se regénérer correctement. Astuce miracle pour éviter la panne d'oreiller et la fatigue généralisée. Lire aussi : Rêver de son échec à un examen aiderait à sa réussiteLire aussi : Classes prépa : « Le plus dur, c'est l'équilibre entre travail et vie saine »Inès Belgacem width="314" height="157" alt="Vue de la cour d'un collège près de Rennes. " src="http://s2.lemde.fr/image/2012/06/22/314x157/1723516_3_2eac_vue-de-la-cour-d-un-college-pres-de-rennes_bc812cab7855a374cecccd6855ad3a01.jpg" « Les médias devraient parler plus souvent des problèmes des jeunes » Un prof en forfait Premium avec sms illimités et garanti trois ans ? C'est ce que vous propose aujourd'hui Fabrice Erre dans une vente flash exceptionnelle. width="314" height="157" alt="L'inscription sur le site d'Admission post-bac (APB) est une étape cruciale pour l'orientation." src="http://s1.lemde.fr/image/2014/05/22/314x157/4423720_3_9c72_l-inscription-sur-le-site-d-admission-post-bac_d1407abaf53dff5e49ded74f5886a5bd.jpg" 48,5 % des lycéens comptent étudier à l'université Le magazine pour l'entrée sur le marché du travail des jeunes diplômés.Les deux dossiers de ce numéro:Les jeunes entrepreneurs des start-up aux coopératives introduisent de nouveaux codes pour réinventer le modèle économique.Candidats/Recruteurs: le new deal. width="314" height="157" alt="" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/03/25/314x157/4601251_3_d3b1_2015-02-24-8fe9978-9a38ffe73383439e8d0e86d8c5b7e_2edf8a3000e2f878f5ab9b1637fee36d.jpg" Pôle emploi lance la formation « massive » en ligne contre le chômage de masse Guy Dutheil Les conditions du crash de l’A320 de la Germanwings n’ont pas vraiment surpris les pilotes. Quand, en 2001, après les attentats du 11-Septembre, les autorités américaines ont imposé à toutes les compagnies aériennes de nouvelles mesures de sécurité pour restreindre l’accès au cockpit des avions, notamment des portes blindées dotées de codes de sécurité, « c’est même la première chose à laquelle ils avaient pensé », affirme Patrick Magisson, commandant de bord sur A320 chez Air France et également pilote instructeur.Ces dispositions ont « inversé » la logique qui prévalait « depuis les débuts de l’aviation », déplore-t-il. Avant le 11 septembre 2001, « la sécurité » des passagers primait sur « la sûreté » de l’avion. Selon M. Magisson, « les portes et leurs systèmes de sécurité, tels qu’ils ont été conçus, ont inversé cette priorité ». Depuis 2001, c’est « la sûreté » de l’avion qui l’emporterait. Un retournement qui avait été « dénoncé à l’époque par la fédération internationale des syndicats de pilotes de ligne », se souvient M. Magisson.Après le drame de la Germanwings, les pilotes pourraient donc obtenir gain de cause. Très souvent, « les accidents majeurs d’avion ont donné lieu par le passé à des évolutions réglementaires, rappelle la Direction générale de l’aviation civile. Mais tout dépendra des résultats de l’enquête menée par le Bureau d’enquêtes et d’analyses [BEA] ».« Changement de procédures »Sans attendre les conclusions du BEA, de nombreuses compagnies aériennes et des fédérations et syndicats de pilotes exigent déjà la présence en permanence de deux personnes dans le cockpit des avions pendant les vols. En pratique, lorsque l’un des deux pilotes sortira du cockpit, il devra être remplacé, pendant son absence, par un stewart ou une hôtesse. Jeudi 26 mars, la fédération allemande du secteur aérien (BDL) a fait savoir qu’elle réclamerait la mise en œuvre de la « règle des deux personnes dans le cockpit ». Certaines compagnies ont même décidé de passer immédiatement à l’acte.Comme souvent, ce sont les transporteurs à bas coûts qui sont les plus rapides à réagir. Norwegian Airlines et easyJet ont ainsi annoncé, dès jeudi 26 mars, « un changement de procédures ». A partir de vendredi 27, ces deux concurrentes de la Germanwings ont décidé que « deux membres de l’équipage seront présents en permanence dans le cockpit » des avions pendant les vols. Elles ont été imitées par la compagnie régulière islandaise Icelandair.Lire aussi :A320 : des failles dans le suivi psychologique des pilotes ?Au Canada, c’est le gouvernement fédéral qui a décidé, jeudi, d’imposer, avec effet immédiat pour toutes les compagnies aériennes du pays, la présence de deux personnes en permanence dans le cockpit. Aux Etats-Unis, en revanche, le maintien de deux personnes dans la cabine de pilotage « n’est pas systématique », explique M. Magisson. Il n’est obligatoire que dans les avions qui ne disposent pas de porte de cockpit blindée.De son côté, Air France signale qu’elle exploite ses avions « conformément aux règlements de l’Agence européenne de la sécurité aérienne en vigueur ». Toutefois, si la réglementation venait à changer, notamment avec l’obligation de faire venir un personnel navigant commercial dans le cockpit à chaque sortie d’un pilote, la compagnie s’adaptera. Si bien sûr les nouvelles dispositions ne fragilisent pas, par ailleurs, la sécurité du vol.lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2kn0ph"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2kn0ph", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.03.2015 à 08h08 • Mis à jour le27.03.2015 à 15h41 C'est dans une ambiance tendue, et devant une salle comble encadrée par un important dispositif policier, que la cour d'assises de Seine-Saint-Denis a reconnu coupables, jeudi 26 mars, Dan S., Michaël L., Lucien D. et Dan L. d'avoir exercé des violences, avec arme et en réunion, qui ont entraîné la mort de Saïd Bourarach, le long du canal de l'Ourcq, à Bobigny. La mort par noyade de ce père de famille marocain de 35 ans en 2010 avait suscité une vive émotion. La justice a condamné ces hommes, âgés de 24 à 30 ans, respectivement à quatre, cinq, six et neuf ans de prison, au terme d'un procès qui avait débuté le 17 mars.Le 30 mars 2010, ce vigile d'un magasin de bricolage à Bobigny avait été pris à partie par Dan L. qui voulait acheter un pot de peinture alors que le magasin allait fermer. Il avait ensuite été agressé par cet homme, armé d'une manivelle de cric, ainsi que son frère, un cousin et un ami appelés en renfort et avait riposté avec sa bombe lacrymogène. Poursuivi par ses assaillants le long du canal, il avait sauté dans l'eau sous la « pression » et s'était noyé.Lire : La justice n’a pas oublié Saïd Bourarach, le vigile noyé dans le canal de l’OurcqLa justice écarte le mobile du crime racialSon agression avait été abondamment commentée, certains arguant de son « caractère raciste », les accusés étant juifs. Son sort a été plusieurs fois évoqué par le polémiste Dieudonné, qui a fait une brève apparition lors du procès. Mais l'enquête a rapidement écarté le mobile racial, retenant le motif « futile » du pot de peinture.« Si la victime n'était pas musulmane, si les accusés n'étaient pas juifs, cela aurait pu rester un tragique fait divers et ne pas attirer l'attention médiatique. Mais ce dossier n'est pas celui du racisme ou de l'antisémitisme, nous n'en avons que le fantasme », avait insisté mercredi la représentante du ministère public. « On ne reproche pas aux accusés un mobile raciste, on ne leur reproche pas non plus d'avoir voulu la mort de ce vigile, on leur reproche des violences physiques et psychologiques qui ont causé cette mort », avait poursuivi Anne Haller, requérant des peines de cinq à douze ans d'emprisonnement.Minimisant les faits, se contredisant, niant avoir porté des coups, hormis un coup de poing reconnu, les accusés avaient soutenu que le vigile nageait vers l'autre rive lorsqu'ils quittaient les lieux et que jamais ils n'auraient imaginé cette issue « tragique ».Lire (édition abonnés) : « Tout se passait bien jusqu’au jour où il y a eu le petit incident »Absence du principal accusé« Satisfaite » des sanctions « normales au regard du dossier », Dominique Cochain, avocate de la nièce et du frère de M. Bourarach, a néanmoins déploré « l'absence de deux accusés, notamment le principal mis en cause qui n'a pas assumé ». La veuve de Saïd Bourarach s'est dite « dégoûtée » en constatant cette absence. Son conseil, François Danglehant, a regretté qu'un mandat de dépôt n'ait pas été délivré à son encontre avant la tenue du procès. Les accusés ont dix jours pour faire appel.A l'origine de l'altercation, Dan L., 24 ans, a comparu libre aux côtés de son frère Michaël et d'un ami, Dan S., tout au long du procès mais ne s'est pas présenté jeudi. La cour a délivré un mandat d'arrêt à son encontre. Selon son avocat, Paul Le Fèvre, ce jeune homme, qui est apparu très pâle à d'autres occasions, est « terrorisé » à l'idée de retourner en prison. « Il a subi des menaces. Depuis quelques jours, des médias “à la con” publient ses photos sur Internet », a dénoncé l'avocat, mettant en cause « les gens qui gravitent autour de cette affaire et l'instrumentalisent ». Lucien D., absent depuis le premier jour, est également visé par un mandat d'arrêt.A l'énoncé du verdict, les deux accusés présents et leurs familles se sont effondrés. Tout en applaudissant, des personnes rapidement contenues par les policiers leur ont crié : « Justice ! » 26.03.2015 à 18h15 Le ministère des affaires sociales a annoncé, jeudi 26 mars, qu'environ 1 500 entreprises avaient fait l'objet d'une mise en demeure et 48 avaient été sanctionnées pour ne pas avoir respecté leurs obligations en matière d'égalité entre les femmes et les hommes.Depuis la fin 2012, les entreprises doivent négocier des accords ou présenter des plans d'action afin de faire progresser cette égalité en leur sein, sous peine de sanctions financières pouvant aller jusqu'à 1 % de la masse salariale.« Soixante-sept pour cent des entreprises de plus de 1 000 salariés étaient déjà couvertes au 15 février 2015 », détaille le ministère dans un communiqué publié à l'occasion de l'Equal Pay Day, journée en faveur de l'égalité salariale entre les sexes.Une majorité des entreprises mises en demeure ou sanctionnées ont « régularisé leur situation en quelques mois ». Les autres ne peuvent plus être candidates aux marchés publics, rappelle le ministère.« Des progrès concrets »Pour la ministre des affaires sociales, Marisol Touraine, et la secrétaire d'Etat chargée des droits des femmes, Pascale Boistard, ce dispositif et d'autres mesures gouvernementales « permettent à la France d'engranger des progrès concrets ».Les écarts de salaires diminuent plus vite en France (de 16,9 % en 2008 à 15,2 % en 2013) que dans le reste de l'Europe (de 17,3 % à 16,4 %), et le seuil de 30 % des femmes dans les conseils d'administration des grandes entreprises a été dépassé en 2014 (+ 3 points en un an), assure le ministère.Lire aussi : Egalité hommes-femmes, une conquête inachevée et paradoxaleEn France, les femmes doivent travailler près de trois mois de plus pour atteindre la rémunération annuelle moyenne des hommes, d'où la date du 26 mars pour l'Equal Pay Day. Bertrand Bissuel Il a l’impression de s’être cogné contre un mur. D’avoir été tenu à la lisière d’un tout petit monde qui ne voulait pas de lui. Il y a une douzaine d’années, Frédéric Puig a souhaité changer de métier. Son ambition : devenir greffier d’un tribunal de commerce. Il en avait côtoyé régulièrement dans son activité de responsable juridique à la chambre des métiers de Bourg-en-Bresse. « La profession m’intéressait », explique-t-il.Dès le départ, il a dû batailler. D’abord pour être dispensé de l’examen d’entrée, ce qui était normal, à ses yeux, compte tenu de son expérience et de son bagage universitaire – un DEA en droit privé. Le tribunal administratif lui a donné gain de cause, après moult péripéties. Ensuite, il a toqué à la porte de plusieurs greffiers. Certains n’avaient besoin de personne. D’autres l’ont éconduit car ils comptaient, à terme, intégrer un de leurs enfants ou deux nièces. Au bout du compte, rien : « J’ai essuyé des fins de non-recevoir. »Frédéric Puig en déduit que l’accès à cette profession est « fermé » à double tour. Ou plutôt strictement corseté par une règle qui remonte à la Restauration : le droit de présentation. Inscrit dans l’article 91 de la loi du 28 avril 1816, elle permet à plusieurs catégories de professionnels du droit, parmi lesquels les greffiers de commerce, de soumettre le nom de leur successeur à l’agrément du garde des sceaux. Généralement, la chancellerie entérine la suggestion qui lui est faite.7 noms de famille pour 21 greffes... sur 134 en FranceFrédéric Puig trouve cette disposition contraire à la Constitution, parce qu’elle viole, selon lui, le principe d’égale admissibilité aux « dignités, places et emplois publics » énoncé par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Il a d’ailleurs soumis au Conseil constitutionnel une question prioritaire de constitutionnalité (QPC). La haute juridiction a rendu sa décision, jeudi 26 mars – soit, curieusement, un jour plus tôt qu’annoncé au départ : à ses yeux, le mécanisme contesté est conforme à la Constitution.Un recours strictement identique avait été engagé, il y a quelques mois, au sujet des notaires, qui jouissent eux aussi du droit de présentation ; et il s’était soldé par la même décision.Pourtant, nombreux sont ceux qui militent pour faire table rase de cette pratique, synonyme à leurs yeux de cooptation. Dans un rapport remis en décembre 2014, la députée PS Cécile Untermaier a préconisé un changement de ces « règles d’installation » qui produisent des « effets malthusiens » car les professions concernées auraient tendance à se replier sur elles-mêmes. A l’appui de son propos, elle cite des extraits d’un autre rapport, remis en mars 2013 par l’Inspection générale des finances (IGF), d’après lequel l’organisation des greffiers de tribunaux de commerce « est marquée par le poids des familles qui organisent la transmission des structures entre parents et enfants, sans réelle possibilité de refus de l’administration ». Ainsi, les greffes de Nanterre et de Bobigny, « parmi les plus importants de France », se caractérisent « par l’association d’un greffier et de deux ou trois de ses enfants ». L’IGF ne le précise pas mais il s’agit, en l’espèce, des Doucède, également présents dans les greffes de Nevers, Troyes et Toulon. « Sept noms de familles sont associés à 21 greffes sur les 134 que compte le pays », ajoute l’IGF.« Il n’y a aucune raison de maintenir le système actuel dont on peut dire sans exagération qu’il est à la fois anachronique et opaque »Quelques-uns sont dans la profession depuis des lustres. Ainsi des Bahans, à Bordeaux : leur ancêtre, Michel Sanfourche-Laroze, avait été désigné greffier en 1777. Une « situation unique » en France, souligne Me Jean-Marc Bahans ; autrement dit, n’en faisons pas une généralité. A ceux qui s’élèvent contre le pouvoir des « sept familles », un greffier de l’Est de la France objecte : « Ce qu’il faut retenir, c’est la qualité des gens. » Dans ce milieu, certifie-t-il, il y a des « pointures » et les enfants Doucède « ne sont pas des fils à papas mais d’excellents professionnels ».C’est très possible, mais l’argument ne suffit pas à dissiper toutes les critiques. Dans une note diffusée en 2013, le Club des juristes qualifie de « dynastique » le monde des greffiers de commerce. Et de conclure par cette sentence cruelle : « Il n’y a aucune raison de maintenir le système actuel dont on peut dire sans exagération qu’il est à la fois anachronique et opaque. » Un tissu d’« injures » et d’« absurdités juridiques », tacle un greffier. Comment peut-on parler d’opacité alors que la profession est étroitement contrôlée ?, plaide un autre.Ainsi va la vie pour les quelque 236 personnes – des hommes, en très nette majorité – qui exercent cette mission en France. Le public ignore tout ou presque de leur travail et les rares fois où l’on parle d’elles, c’est pour en dire du mal, bien souvent. La commission Attali, dans son rapport rendu en 2008, avait donné le ton : « L’existence même de greffes privés près les tribunaux de commerce constitue une étrangeté », même une « anomalie », qui doit être supprimée.« Sans cela, un monde de bandits »En dehors des vieilles règles de désignation, ce qui insupporte chez ces professionnels, c’est leur statut et leur modèle économique très particuliers. Comme les notaires, les huissiers et les commissaires-priseurs judiciaires, les greffiers de commerce sont des officiers publics et ministériels qui assurent une délégation de service public dans un cadre libéral (excepté en Alsace-Moselle et dans les outre-mer où ce sont des fonctionnaires d’Etat).Leurs attributions se situent schématiquement sur deux plans. D’abord, ils assistent les juges consulaires, conservent les actes et archives de la juridiction, authentifient et délivrent des copies des décisions rendues par celle-ci. En outre, ils tiennent le registre du commerce et des sociétés. Une prérogative très importante, qui leur donne un rôle d’officier d’état civil du monde des affaires : lorsqu’une entreprise voit le jour, elle doit se déclarer auprès du greffe, qui vérifie les informations communiquées ; à partir de ces données sont notamment établis les extraits Kbis – la carte d’identité des entreprises qui recèle divers renseignements (noms des dirigeants, adresse, existence éventuelle d’un redressement judiciaire…). Cette masse gigantesque de données peut ensuite être consultée, moyennant rémunération, par le biais d’Infogreffe, un groupement d’intérêt économique fondé par les greffiers de commerce il y a presque trente ans.Cette fonction-là de recueil et de diffusion d’informations est cruciale pour la vie économique : « Sans ça, nous serions dans un monde de bandits », résume un greffier. Elle permet aussi à ces professionnels d’empocher de jolies sommes. D’après l’IGF, leur revenu net mensuel médian en 2010 s’élevait à 29 177 euros. Une bonne partie de leur chiffre d’affaires provient d’Infogreffe : « 23 % par greffe » en 2013, peut-on lire dans un avis de l’Autorité de la concurrence publié en janvier. Avec des écarts assez importants d’une juridiction à une autre (13 % à Montauban, 40 % à Evry).Durant la période 2010-2012, le « taux de rentabilité moyen » est estimé à 45 % par l’Insee, un ratio très élevéCertains chiffres sont sujets à caution, met en garde Me Philippe Bobet, le président du Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce (CNGTC). D’après lui, le rapport de l’IGF « n’est pas clair sur sa méthode » quand il calcule le revenu net mensuel médian : « Les régimes fiscaux sont complexes et varient fortement en fonction de la structure d’exercice. Obtenir un chiffre global fiable me paraît être un numéro d’équilibriste sans filet. » Me Bobet tient aussi à rappeler l’ampleur des investissements de sa profession pour se moderniser. Et la qualité du service, nettement supérieure à celle des greffes fonctionnarisés en Alsace-Moselle et, surtout, dans les outre-mer, où les dysfonctionnements sont légion. La Cour des comptes l’a d’ailleurs elle-même admis en 2013 dans une lettre à la garde des sceaux, Christiane Taubira : Infogreffe joue un « rôle efficace ». Enfin, insiste le président du CNGTC, n’oublions pas que les tarifs des greffiers sont fixés par la chancellerie. Et ceux-ci ont accepté de faire des concessions, il y a deux ans : baisse de la rémunération sur l’immatriculation d’une société commerciale et gratuité s’agissant des auto-entrepreneurs, réduction des prix pratiqués sur la transmission de certains documents, etc. Me Bobet reconnaît cependant que lui et ses pairs gagnent bien leur vie.Une bonne partie du « problème » vient de là. La commission Attali a éreinté les greffes, les décrivant comme de « véritables rentes (…) qui réalisent le plus souvent des marges considérables sans lien avec l’activité concurrentielle normale ». L’Autorité de la concurrence a qualifié d’« injustifié » leur niveau de profitabilité. Durant la période 2010-2012, le « taux de rentabilité moyen » est estimé à 45 % par l’Insee, soit un ratio plus élevé que pour les huissiers, commissaires-priseurs, notaires, administrateurs judiciaires et mandataires judiciaires – qui sont déjà eux-mêmes bien portants. Les hauts fonctionnaires ont une formule très parlante : le service rendu aux usagers est « surrémunéré », écrivent-ils dans l’étude d’impact réalisée pour le projet de loi Macron, qui cherche précisément à réformer les professions réglementées.Le texte, qui va être examiné en séance par les sénateurs à partir du 7 avril, chamboule pas mal de choses pour les greffiers. Leurs règles tarifaires, mais aussi leurs conditions d’installation : à l’avenir, ils seront recrutés par concours. En outre, la diffusion des données du registre des commerces et des sociétés (RCS) va être revue de fond en comble et les greffiers craignent d’y laisser des plumes en termes de chiffres d’affaires. Ils espèrent que la discussion au Palais du Luxembourg permettra de corriger le tir.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 09.03.2015 à 15h05 • Mis à jour le09.03.2015 à 15h26 | Isabelle Rey-Lefebvre À l’occasion de la publication de son « Livre blanc sur le logement », lundi 9 mars, le Medef s’est livré à un mea culpa à propos du fonctionnement d’Action Logement, l’ex- 1 % Logement, structure qui gère la Participation des employeurs à l’effort de construction (PEEC), créée en 1953.Jacques Chanut, le président de la Fédération française du bâtiment, a été chargé par Pierre Gattaz, le président de l’organisation patronale, d’une réflexion pour réformer « cet outil fantastique » – un dossier qui apparaissait jusque-là tabou.Après un diagnostic partagé, cette mission devra proposer des réformes pour l’assemblée générale de l’organisme, qui fédère les collecteurs, le 4 juin.Que représente le « 1 % Logement » ?Le « 1 % Logement » correspondait, à l’origine, au versement par toutes les entreprises de plus de 10 salariés de 1 % au moins de leur masse salariale. Ce niveau a été ramené à 0,45 % depuis 1992.Cela représente chaque année 2,3 milliards d’euros. Auxquels il faut ajouter 1,2 milliard de remboursements des prêts consentis aux salariés pour acheter leur logement.Les fonds de la PEEC doivent, par exemple, financer le logement social et intermédiaire à hauteur de 5,9 milliards d’euros d’ici à 2019, soit 600 000 logements sur cinq ans.Comment le 1 % Logement est-il collecté ?Entre 2009 et 2012, Action Logement s’est fortement concentrée, passant de 120 à 20 collecteurs (comités interprofessionnels du logement). Ce mouvement a donné naissance à de grands groupes à vocation nationale.Solendi est le premier d’entre eux, avec sa puissante filiale HLM immobilière 3F, premier bailleur social de France, qui gère 200 000 logements.Astria détient plusieurs sociétés HLM, comme France Habitation (48 000 logements) ou Domaxis. Le groupe Batigère règne sur l’est de la France, avec 14 sociétés HLM (104 000).La concentration n’est pas achevée, puisque la fusion entre les collecteurs de Rennes, Tours, et Nantes est annoncée pour fin 2015.Au total, les bailleurs sociaux qui sont liés à un collecteur règnent sur un patrimoine de plus de 800 000 habitations.Quel est l’objectif du Medef ?Les grands groupes qui ont émergé ces dernières années se livrent à une vive concurrence pour capter la contribution des grandes entreprises, mais délaissent les PME.« Il y a une déperdition en raison d’une concurrence stérile dans la collecte de cette contribution et nous devons répondre aux critiques, notamment des petites entreprises, dont les besoins sont insuffisamment pris en compte. Nous devons être inattaquables », souligne à ce propos M. Chanut.Le président de la Fédération du bâtiment considère qu’il faut « distinguer la collecte, qui pourrait être centralisée dans un seul organisme, des services rendus aux entreprises, qui doivent rester proches des besoins locaux ». Et qu’en l’occurrence, il convient de « nous recentrer sur notre vocation première, qui est d’aider les salariés à se loger ».Le patronat a intérêt à démontrer l’utilité sociale de cette quasi-taxe qu’il entend ne pas se faire à nouveau ponctionner par l’Etat, comme cela a été le cas ces dernières années.Les gouvernements successifs ont, en effet, largement prélevé dans cette manne du 1 % Logement – jusqu’à 1,2 milliard d’euros par an – pour financer l’Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU).Un accord, conclu le 2 décembre 2014 avec le gouvernement pour la période 2015- 2019, vise à diminuer cette ponction de 500 millions d’euros en cinq ans.Cela redonne une marge de manœuvre aux collecteurs pour développer des services aux salariés.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 09.03.2015 à 13h50 • Mis à jour le 09.03.2015 à 15h36Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/03/09/ecoles-d-art-se-demarquer-pour-y-entrer_4589988_4401467.html"data-title="Ecoles d’art : se démarquer pour y entrer"data-picture="http://s1.lemde.fr/image/2015/03/09/400x300/4589986_7_de42_2015-03-02-5a26400-22603-1pvwljt_aa3fe4d43199b4f4878bdee6ec1e0ae1.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/03/09/ecoles-d-art-se-demarquer-pour-y-entrer_4589988_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Beaux-arts, arts déco, école Boulle, Penninghen, Lisaa, ENSCI... Les études artistiques suscitent de nombreuses vocations. Art et design, arts appliqués, cinéma ou photo, les plus grands établissements opèrent des sélections drastiques parmi les nombreux candidats. Les 46 écoles supérieures publiques d’art organisent chacune un concours, écrit et oral, parfois une présélection. L’entretien durant lequel le jury interroge le candidat sur son dossier artistique et ses projets constitue l’épreuve centrale.« Pourquoi postulez-vous dans cette école ? » : cette question a toutes les chances d’être posée à l’oral. « Il faut pouvoir présenter des travaux personnels et faire le lien entre sa motivation à intégrer l’école, les enjeux de son travail et témoigner d’un vif intérêt pour l’actualité artistique », recommande Emmanuel Tibloux, président de l’Association nationale des écoles supérieures d’art (Andéa) et directeur de l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Lyon.Les jurys cherchent chez le candidat une singularité, une autonomie et une maturité nécessaires pour suivre le cursus de cinq ans. « L’oral n’est pas destiné à évaluer les connaissances, nous cherchons une personnalité chez le candidat. L’école choisit ses élèves mais les candidats doivent montrer qu’ils ont envie de la fréquenter », souligne Estelle Pagès, directrice des études (d’arts plastiques) de la Haute Ecole des arts du Rhin (Hear, à Strasbourg et Mulhouse).« La culture générale n’est pas seulement muséale ou livresque. Je conseille aux candidats de poser un regard critique sur les objets, les espaces qui les entourent et d’analyser leur jugement », explique Véronique Eicher, responsable des admissions à l’Ecole nationale supérieure de création industrielle (ENSCI-Les Ateliers à Paris).A l’ESAG Penninghen (direction artistique et architecture d’intérieur, à Paris) et à l’Institut supérieur des arts appliqués (Lisaa, à Paris, Rennes, Nantes et Strasbourg), deux établissements privés, la sélection s’effectue pour les classes préparatoires et les cycles supérieurs. « Nous attendons des candidats qu’ils puissent expliquer ce qui caractérise tel styliste, architecte ou designer, qu’ils connaissent le domaine vers lequel ils se dirigent », indique Chantal Boëtte, responsable pédagogique des classes préparatoires à Lisaa.« On se cultive si on est intéressé par l’art, le design »Un discours pas toujours facile à tenir pour des bacheliers. « J’ai tenté une première fois le concours de l’ENSCI après le bac mais je ne l’ai réussi qu’après mon BTS. On ne peut pas vraiment se préparer aux épreuves mais on se cultive si on est intéressé par l’art, le design. J’ai aussi développé des projets personnels, étoffé ma production », témoigne Maxime Louis, en troisième année de création industrielle à l’ENSCI.Les concours restent accessibles après le bac mais beaucoup de reçus ont suivi un premier cycle d’études ou une préparation publique – quatorze en France sont réunies au sein de l’Association nationale des classes préparatoires publiques aux écoles supérieures d’art (Appea) – ou privée (Prép’art, l’Atelier de Sèvres, Camondo…). Victoire Brun, étudiante en deuxième année à l’Ecole d’enseignement supérieur d’art de Bordeaux, a suivi la classe préparatoire publique des Arcades, à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine). « La production artistique est très libre durant l’année, j’ai constitué un dossier artistique qui me correspondait, j’ai aussi acquis une bonne aisance à l’oral », dit-elle.Annales, guide du candidat, portes ouvertes…Pour entrer dans une école supérieure d’arts appliqués, la sélection s’opère via la plate-forme Admission postbac (APB). Des entretiens, des lettres de motivation ou des dossiers sont parfois ensuite requis en complément. « Il est compliqué de recruter de futurs designers ou artisans d’art, uniquement sur les notes », explique Christophe Hespel, proviseur de l’Ecole Boulle, à Paris. L’établissement organise des entretiens complémentaires pour la classe de mise à niveau arts appliqués (Manaa) option métiers d’art. L’Ecole Estienne, à Paris (livre et communication), reçoit 2 800 candidatures pour 60 places en classe de mise à niveau. Elle retient 200 à 250 candidats pour un entretien, centré sur le choix et l’analyse de trois œuvres.Souvent, les établissements mettent à disposition des candidats nombre d’informations : annales des sujets, guide du candidat, portes ouvertes… Sur le site de l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs (Ensad à Paris), des étudiants témoignent en vidéo de leur expérience du concours.Diversifier le recrutement«  Il n’y a pas de formation postbac idéale pour préparer notre concours, que ce soit en cinéma, son ou photographie. Nous conseillons aux étudiants de s’appuyer sur les annales et de choisir une formation qui leur corresponde et de bien tenir compte de notre programme », ­indique Mehdi Ait-Kacimi, directeur de la communication et du développement de l’Ecole nationale supérieure Louis-Lumière à Saint-Denis, dont les concours sont ouverts à bac + 2. L’école est partenaire, avec d’autres établissements artistiques, du programme « Egalité des chances » destiné aux boursiers et aux lycéens en éducation prioritaire.La diversification du recrutement est aussi un enjeu. Ainsi, l’Ecole Boulle souhaite attirer des élèves issus de bacs professionnels, tandis que l’Ensad souhaite recruter hors Ile-de-France. Des opportunités à saisir pour les candidats concernés.Dans le dédale des écoles d’artConsultez notre rubrique dédiée aux études d’art et de multimédia : http://campus.lemonde.fr/arts-multimediaCoralie Donas width="314" height="157" alt="L'Etat prend à sa charge plus de 80 % des 573 euros d'indemnité que touche le jeune engagé en service civique." src="http://s2.lemde.fr/image/2013/07/26/314x157/3454001_3_c18a_l-etat-prend-a-sa-charge-plus-de-80-des-573_ba7a2da984766cbc31a419934fbf9cb4.jpg" Cinq ans de service civique en chiffres Sur le plan psychique aussi, l’entrée à l’université est une étape importante. Entretien avec une psychiatre. width="314" height="157" alt="Des étudiants de l'Epsi avec le robot connecté Nao" src="http://s2.lemde.fr/image/2015/03/09/314x157/4590001_3_edba_des-etudiants-de-l-epsi-avec-le-robot_0146766073463258322ad189789d82c1.jpg" L’Epsi veut former ses étudiants aux objets connectés Un long silence traduit souvent le manque d'inspiration. Heureusement, quand elle ne sait pas quoi dessiner, Hermeline peut compter sur ses amis… ou pas ! width="314" height="157" alt="Journée portes ouvertes à l'Ecole Boulle, à Paris" src="http://s2.lemde.fr/image/2015/03/09/314x157/4590055_3_0dad_journee-portes-ouvertes-a-l-ecole-boulle-a-pa_fe671a468d5e1daadb3f04f8df12e1ee.jpg" Dans le dédale des écoles d’art 09.03.2015 à 12h18 • Mis à jour le09.03.2015 à 16h29 L’examen à l’Assemblée, mardi 10 et mercredi 11 mars, de la proposition de loi sur la fin de vie des députés Alain Claeys (PS, Vienne) et Jean Leonetti (UMP, Alpes-Maritimes) devrait avoir lieu dans un climat un peu moins apaisé et consensuel que ne l’avait sans doute espéré le président de la République, dont cette mesure était une de ses promesses de campagne.La proposition de loi, qui n’autorise ni euthanasie ni suicide assisté mais instaure un droit à une sédation « profonde et continue » jusqu’au décès pour les malades en phase terminale, ainsi que des directives anticipées contraignantes, est loin de faire l’unanimité.Ainsi dans une tribune publiée par Le Monde lundi 9 mars, cinq représentants des trois grandes religions monothéistes unissent leurs voix pour dire leur opposition à l’emploi de la sédation pour donner la mort.« Confusion »« Le contexte actuel manque de lisibilité, et la période que nous traversons est difficile […]. Un nouveau débat sur la fin de vie risque d’y ajouter de la confusion », écrivent Philippe Barbarin (cardinal, archevêque de Lyon), François Clavairoly (président de la Fédération protestante de France), monseigneur Emmanuel (métropolite de France, président de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France), Haïm Korsia (grand rabbin de France) et Mohammed Moussaoui (président de l’Union des mosquées de France et président d’honneur du Conseil français du culte musulman).Et ces personnalités religieuses de lancer un appel « inquiet et pressant, pour qu’une éventuelle nouvelle loi ne renonce en aucune façon à ce principe fondateur : toute vie humaine doit être respectée ». Les religieux pointent « une nouvelle tentation : celle de donner la mort, sans l’avouer, en abusant de la “sédation” » et dénoncent alors « un acte d’euthanasie ». « Au nom de quoi envisagerait-on de légaliser un geste de mort ? Parce que la personne concernée aurait, dit-on, perdu sa dignité humaine ? Parce qu’elle aurait fait son temps ? On lui laisserait entendre qu’elle est devenue inutile, indésirable, coûteuse… L’homme se croit-il en mesure de décerner – pour lui-même ou pour autrui – des brevets d’humanité ? », s’interrogent-ils enfin.A contrario, le professeur Régis Aubry, chef du service de soins palliatifs du CHU de Besançon et président de l’Observatoire national de la fin de vie, pointe « une différence fondamentale entre sédation profonde et continue jusqu’au décès et euthanasie. La sédation profonde et continue n’accélère probablement pas la survenue du décès. » Si cette question de la sédation « profonde et continue » est la plus polémique, elle n’est pas la seule à faire débat.Ainsi, le point sur les traitements de survie, comme la nutrition et l’hydratation artificielles, est particulièrement sensible. « Si la sédation profonde dure cinq jours, la déshydratation se voit sur le visage. Il y a des proches qui vont être choqués par ce qui se passe. Ce sont des jours abominables », assure un élu PS, favorable à l’instauration d’une aide active à mourir. « On ne sait pas très bien quel est le degré de souffrance induit », précise le docteur Régis Aubry. Un débat que Jean Leonetti assure ne pas comprendre. « Après une anesthésie générale, quelqu’un a-t-il le souvenir d’avoir eu faim ou soif ? », demande-t-il.Risque juridiqueAutre point : la loi doit-elle spécifiquement autoriser les médecins à ne pas pratiquer une sédation « profonde et continue » jusqu’à la mort si cela devait heurter leurs convictions ? Le député PS du Val-d’Oise Gérard Sebaoun a soumis un amendement en ce sens lors de l’examen de la proposition de loi en commission le 17 février. Sa démarche s’est heurtée à un refus quasi unanime. « Introduire la clause dénaturerait le texte et laisserait à penser que le texte a une visée euthanasique », a estimé le député UMP de l’Isère Jean-Pierre Barbier.Fin de vie : les quatre points qui font débatConcernant les directives anticipées – des consignes écrites à l’avance par un patient concernant sa fin de vie –, la proposition de loi souhaiterait que celles-ci s’imposent « pour toute décision d’investigation, d’intervention ou de traitement », sauf s’il y a « urgence vitale » ou si « les directives anticipées apparaissent manifestement inappropriées ». Mais pour Jean-Luc Romero, le président de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité, « on va avoir des recours juridiques à ne plus en finir ». Un avis partagé par Frédérique Dreifuss-Netter, conseillère à la Cour de cassation, lors d’un colloque au Sénat le 19 février : « La formulation “manifestement inappropriée” me paraît être une source de contentieux. »Lire l’intégralité de l’article en édition abonnés : « Nous, hauts dignitaires religieux, demandons à ce que soit préservé l’interdit de tuer » François Béguin et Laetitia Clavreul Avant l’examen du projet de loi santé en commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, le 17 mars, la ministre de la santé, Marisol Touraine, annonce, lundi 9 mars, ses arbitrages après la remise des conclusions de quatre groupes de travail. Tout en procédant en deux temps, elle maintient la généralisation du tiers payant d’ici à 2017, mesure vivement contestée par les médecins. Mme Touraine s’engage notamment à ce que l’Assurance-maladie acquitte des pénalités aux médecins si elle met plus de sept jours à les payer.Quels sont vos arbitrages finaux, notamment sur la mise en place du tiers payant, la mesure la plus contestée par les médecins ?Marisol Touraine : Le tiers payant sera bien étendu à tous les Français. Il le sera de manière progressive, et avec des garanties de paiement aux professionnels. Sur le terrain, beaucoup de médecins m’ont dit qu’ils pouvaient avoir du mal à se faire payer lorsqu’ils le pratiquent. Ce n’est pas acceptable. J’inscrirai dans la loi une garantie de paiement aux professionnels de sept jours maximum pour les feuilles de soins électroniques. Si ce délai n’est pas respecté, l’Assurance-maladie paiera des pénalités de retard au médecin. Les complémentaires prendront de leur côté des engagements sur les délais de remboursement aux médecins.Nous allons procéder par étapes. Au 1er juillet 2016, les médecins disposeront du système technique qui leur permettra de proposer le tiers payant à tous les patients pris en charge à 100 % par l’Assurance-maladie – femmes enceintes, personnes en maladie de longue durée ou en maladie professionnelle –, soit 15 millions de personnes qui sont celles qui ont le plus souvent et le plus besoin de voir un médecin. Cela représente la moitié des consultations. Pendant six mois, les praticiens pourront tester et s’approprier le système technique. Et, au 31 décembre, cela deviendra un droit pour tous les patients pris en charge à 100 %.Tiers payant généralisé : dernière ligne droite pour trouver un accordEt pour le reste des patients, l’objectif de 2017 est-il maintenu ?Oui, car le tiers payant n’est pas seulement une mesure sociale. J’ai demandé à l’Assurance-maladie et aux complémentaires santé de proposer d’ici à quelques mois un système coordonné qui sera mis à disposition des médecins le 1er janvier 2017. De la même manière, les médecins disposeront de temps pour s’approprier le dispositif et, avant la fin de l’année 2017, le tiers payant deviendra un droit pour tous les Français.Les médecins qui refuseraient de le pratiquer seront-ils sanctionnés ?Je ne fais pas le pari du refus et de l’échec. Dès lors qu’il est simple et sans délai de paiement, je suis convaincue que le tiers payant s’imposera rapidement comme une évidence.Autre point de crispation des médecins, les pharmaciens seront-ils autorisés à vacciner les patients ?Ma préoccupation, c’est que les Français se vaccinent davantage. Il y a sur ce point une défiance qui monte et un défaut de vaccination parfois préoccupant. Cet hiver, seulement 43 % des plus de 65 ans se sont vaccinés contre la grippe. Pour répondre à cela, les autres pays ont diversifié les modes de vaccination. Comme il y a chez nous des inquiétudes, nous proposerons des expérimentations. Ma volonté n’est pas de détricoter le métier de médecin.Entre médecins et gouvernement, la tension monteOn vous a beaucoup reproché de privilégier l’hôpital public au détriment des cliniques, notamment par le biais du label service public hospitalier, qui pourrait les exclure de certaines activités. Allez-vous l’amender ?La grande inquiétude des cliniques, c’est que la non-appartenance à ce service public hospitalier leur ferme des portes. Il sera donc inscrit dans la loi que comme aujourd’hui, cela ne conditionnera pas le droit à avoir tel ou tel matériel. Mais le service public hospitalier n’est pas seulement un slogan, ce sont aussi des obligations, dont celle, réaffirmée dans la loi, de ne pas pratiquer de dépassements d’honoraires. Ce sont aussi des spécificités, comme l’accueil de tous les patients ou la permanence des soins, et cela mérite d’être reconnu.Lire l’intégralité de l’entretien en édition abonnés : Marisol Touraine : « Le tiers payant s’imposera »Laetitia ClavreulJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterFrançois BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 09.03.2015 à 09h53 • Mis à jour le09.03.2015 à 16h42 Nous, représentants des trois grandes traditions religieuses monothéistes, conscients des évolutions qui traversent notre société, des nouvelles situations qu’elles génèrent et de la nécessité de rechercher des adaptations, voire des améliorations, des dispositifs législatifs et réglementaires pour accompagner ces évolutions, considérons qu’une telle recherche doit être le fruit d’un débat serein, démocratique et respectueux de la personne humaine et de sa dignité.Le contexte actuel manque de lisibilité, et la période que nous traversons est difficile, secouée par des crises à répétition, politique, économique, financière et morale. Un nouveau débat sur la fin de vie risque d’y ajouter de la confusion.Il y a moins de dix ans, la République française avait tranché la question par la voix unanime de ses parlementaires, quand fut votée la loi Leonetti, le 22 avril 2005. « Rien ne pourra jamais justifier le droit de donner la mort à un homme » : ni sa santé, ni son inconscience, ni son extrême vulnérabilité, ni même son désir de mourir. Le caractère inviolable de la vie humaine avait franchi une nouvelle étape. Et c’est sur ce socle commun que s’est consolidé l’acte médical face à l’euthanasie.Le droit français, qui exclut l’acharnement thérapeutique, condamne l’euthanasie. Il en est de même du droit européen : dans une recommandation adoptée en 1999, le Conseil de l’Europe condamne l’euthanasie, qui est par ailleurs interdite dans la quasi-totalité des pays du monde.Alors que le débat est relancé, nous lançons un appel commun, inquiet et pressant, pour qu’une éventuelle nouvelle loi ne renonce en aucune façon à ce principe fondateur : toute vie humaine doit être respectée spécialement au moment où elle est le plus fragilisée. Nous demandons que cette loi civile soit civilisatrice, c’est-à-dire qu’elle aide à vivre et à mourir, sans jamais écourter la vie, sans jamais décider de donner la mort. Nous voulons qu’elle s’entoure d’un large consensus autour de principes clairs, sûrs que la moindre équivoque en ce domaine générera, à terme, la mort d’innombrables personnes sans défense.Fin de vie : les quatre points qui font débatNouvelle tentationDans le débat qui s’ouvre aujourd’hui surgit en effet une nouvelle tentation : celle de donner la mort, sans l’avouer, en abusant de la « sédation ». S’il peut être utile ou nécessaire d’endormir un patient, à titre exceptionnel, l’usage de cette technique est dénaturé dès qu’il s’agit, non plus de soulager le patient, mais de provoquer sa mort. Ce serait un acte d’euthanasie. Or, quand il est question de vie et de mort, la conscience humaine ne peut être en paix si l’on joue avec les mots. La démocratie elle-même ne peut que souffrir de la manipulation de concepts aussi sensibles.C’est pourquoi nous demandons que soit encouragé l’accompagnement des personnes en fin de vie, tout en garantissant qu’elles soient clairement protégées par l’interdit de tuer. C’est au regard porté sur ses membres les plus fragiles qu’on mesure le degré d’humanisation d’une société.Au nom de quoi envisagerait-on de légaliser un geste de mort ? Parce que la personne concernée aurait, dit-on, perdu sa dignité humaine ? Parce qu’elle aurait fait son temps ? On lui laisserait entendre qu’elle est devenue inutile, indésirable, coûteuse… L’homme se croit-il en mesure de décerner – pour lui-même ou pour autrui – des brevets d’humanité ?Le dernier voyageIl s’agit d’un enjeu majeur pour notre société, pour le lien entre les générations, pour la confiance entre les soignants et les soignés et, plus profondément, pour servir la grandeur de la médecine, l’esprit de la civilisation, et notre plus grande humanité.Philippe Barbarin (cardinal, archevêque de Lyon), François Clavairoly (président de la Fédération protestante de France), monseigneur Emmanuel (métropolite de France, président de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France), Haïm Korsia (grand rabbin de France) et Mohammed Moussaoui (président de l’Union des mosquées de France et président d’honneur du Conseil français du culte musulman) 09.03.2015 à 02h35 • Mis à jour le09.03.2015 à 11h28 | Jean-Michel Caroit (Saint-Domingue, correspondant) Après deux ans de renvois et d'incidents de procédure, les quatre Français impliqués dans l'affaire dite d'« Air Cocaïne » devraient enfin être fixés sur leur sort. Leur procès s'ouvre lundi 9 mars à Saint-Domingue, près de deux ans après leur arrestation à l'aéroport de Punta Cana, la principale destination touristique de la République dominicaine, à l'est de l'île. Les pilotes Pascal Fauret et Bruno Odos, deux anciens de l'aéronavale, Alain Castany, membre d'équipage et « apporteur d'affaires », et le passager Nicolas Pisapia ont été arrêtés dans la nuit du 19 au 20 mars 2013 à bord d'un Falcon 50 chargé de 680 kilos de cocaïne.Vingt-six valises bourrées de poudre blanche, d'une valeur estimée à plus de 20 millions d'euros, étaient entassées dans la soute et la cabine. Appartenant au lunetier Alain Afflelou, loué par la compagnie d'aviation d'affaires lyonnaise SN THS, plusieurs fois affrété pour les voyages privés de Nicolas Sarkozy, le triréacteur s'apprêtait à décoller en direction de Saint-Tropez (Var).Filmée, l'opération menée par une unité d'élite de la DNCD, l'agence antidrogue dominicaine, semblait tirée d'un thriller hollywoodien. Selon le ministère public, plusieurs mois d'enquête par des agents infiltrés ont permis l'arraisonnement du Falcon en flagrant délit et le démantèlement de « la structure mafieuse » qui contrôlait l'aéroport de Punta Cana. La plupart des Dominicains, membres de la DNCD, douaniers ou agents de sécurité arrêtés lors de cette opération, ont été relâchés. Seuls dix d'entre eux, neuf militaires et un civil, sont jugés aux côtés des quatre Français.Après quinze mois de détention, les Français ont été remis en liberté le 21 juin 2014 avec interdiction de quitter le territoire dominicain. Le procès a été reporté en septembre puis en décembre 2014 à la demande de plusieurs avocats de la défense qui réclamaient plus de temps pour préparer leurs dossiers et dénonçaient l'absence de certains témoins.« Nous sommes prêts, la présidente du tribunal, Giselle Mendez, a annoncé que la semaine serait consacrée à ce procès et nous espérons que de nouveaux incidents ne provoqueront pas un nouveau renvoi », dit Me Luz Diaz, l'avocate d'Alain Castany. « Les avocats des Français veulent que le procès ait lieu, mais nous ignorons la stratégie des défenseurs des Dominicains », observe cependant Me Andy De Leon, l'avocat de Nicolas Pisapia.Menace d'un boycottLors des audiences préliminaires, les avocats des accusés dominicains ont provoqué une succession de renvois vivement dénoncée par l'Association pour le retour de Pascal et Bruno. Ce comité de soutien formé de pilotes et de proches a mobilisé les médias français et démarché les cabinets ministériels et les parlementaires. Le Syndicat national des pilotes de ligne a brandi la menace d'un boycott de la République dominicaine. Dans une intervention perçue à Saint-Domingue comme une ingérence fort peu diplomatique, le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, a jugé les pilotes innocents au micro de France Inter et accusé « le gouvernement local » de retarder le procès.Risquant jusqu'à vingt ans de prison, les quatre Français n'ont cessé de clamer leur innocence. Me Maria Elena Gratereaux, l'avocate de Pascal Fauret et Bruno Odos, soutient qu'il s'agissait d'un vol commercial : les pilotes sont alors exonérés de responsabilité concernant le contenu des bagages. Faux, réplique le procureur général adjoint, Milciades Guzman. « Les pilotes savaient qu'ils réalisaient une activité illégale, ils ont obtenu tous les privilèges d'un vol privé, et la justice française a changé leur statut de témoins assistés à celui de mis en examen », argumente-t-il. « Le ministère public n'a apporté aucune preuve liant notre client aux substances qu'ils disent avoir saisies », souligne de son côté Me De Leon.Le procès s'ouvre dans un climat alourdi par une série de scandales politico-judiciaires sur fond de corruption et de narcotrafic. Quirino Ernesto Paulino, l'un des plus gros narcotrafiquants dominicains, est rentré à Saint-Domingue le 28 février après avoir purgé une peine de dix ans de prison aux Etats-Unis où il a reconnu avoir introduit plus de trente tonnes de cocaïne. Il affirme avoir versé 200 millions de pesos (4,2 millions d'euros) à l'ancien président Leonel Fernandez et avoir financé sa Fondation, Funglode. M. Fernandez n'a pas directement démenti ces accusations qu'il a mises sur le compte d'une « campagne de dénigrement ».Quelques semaines plus tôt, dix agents, dont le directeur de la Direction antinarcotiques de la police, ont été accusés du vol et de la revente de 950 kilos de cocaïne. Au moins quatre de ces fonctionnaires, dont le directeur, ont été relâchés et simplement mis à la retraite. « Nous espérons que les pilotes ne serviront pas de boucs émissaires pour calmer les critiques contre la justice », espère Me Gratereaux. Elle met en garde contre les pressions extérieures et l'excès de médiatisation « qui se sont révélés contreproductifs » lors de précédentes affaires impliquant des passeurs de drogue français.Jean-Michel Caroit (Saint-Domingue, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 07.03.2015 à 15h05 • Mis à jour le 09.03.2015 à 14h28Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/etudes-superieures/article/2015/03/07/malgre-la-demande-le-secteur-de-l-informatique-est-penalise-par-le-manque-de-formations_4588303_4401467.html"data-title="Informatique : quelles formations pour avoir un emploi ?"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2013/09/25/400x300/3484264_7_5d8b_eco-ecole-42-1-1_8fc5a2f4dcee69806336368c22b7d519.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/etudes-superieures/article/2015/03/07/malgre-la-demande-le-secteur-de-l-informatique-est-penalise-par-le-manque-de-formations_4588303_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Travailler dans le numérique n'est pas le bouclier infaillible contre le chômage. Les dernières données publiées, vendredi 6 mars, par la direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) indiquent qu'à la fin 2014, la France comptait 66 590 chômeurs dans les domaines de l'informatique et des télécommunications. Quant au taux de chômage dans les technologies de l'information, il n'est finalement pas si éloigné de la moyenne nationale, de 10 % au quatrième trimestre 2014. « Il atteint un taux de 9,2 % de demandeurs d'emploi de catégorie A (chômeurs sans aucune activité) et 13,8 % de demandeurs d'emploi toutes catégories confondues », souligne Régis Granarolo, président du Mouvement pour une union nationale et collégiale des informaticiens (Munci), la première association professionnelle du numérique.700 000 postes à pourvoir en EuropeLe secteur est pourtant jugé particulièrement porteur. En janvier 2013, dans un communiqué, la Commission européenne estimait que 700 000 postes seraient à pourvoir en Europe dans le secteur de l'informatique et des télécommunications d'ici à 2015. Le Syntec, l'organisme qui représente les entreprises du numérique, parlait même de 900 000 postes sur la période. Sur le seul territoire français, c'est « 36 000 créations d'emplois nets à l'horizon 2018 » qui sont évoqués.De nombreux chômeurs donc... dans un secteur dynamique et à la recherche de main-d'œuvre. Ce paradoxe, le baromètre des métiers du numérique Cap-digital-Multiposting publié fin janvier l'expliquait par « un décalage entre l'offre et la demande ». En clair, les informaticiens sur le marché du travail correspondraient insuffisamment aux profils recherchés par les entreprises qui recrutent.Ecole de codeursMettant en avant cette inadéquation, Ionis éducation group, maison mère de l'école d'informatique privée Epitech, lancera le 13 avril une nouvelle formation : « Coding Academy ». L'idée est de proposer une formation rapide (20 semaines) de « codeur », au rythme éprouvant de 55 heures par semaine pour la somme de 4 900 euros. L'idée, assumée, est de mutualiser les ressources d'Epitech, qui délivre pour sa part un diplôme d'expert en technologies de l'information (bac + 5) reconnu par l'Etat, pour un coût annuel moyen de 7 940 euros : ses étudiants les plus avancés seront les tuteurs des apprentis codeurs de la « Coding academy » et les locaux de l'école d'informatique accueilleront les candidats de cette formation courte.Ce groupe n'est pas le seul à varier les types de formation comme les critères de sélection avec pour objectif affirmé de s'adapter au marché. Le 26 mars, l'école d'informatique 42, fondée par Xavier Niel, fondateur d'Iliad-Free [actionnaire à titre individuel du groupe Le Monde] fêtera ses deux ans. A l'inverse des écoles d'informatique privées ou des universités, aucun diplôme n'est requis pour y tenter sa chance. La formation durant trois ans, ses étudiants ne sont pas encore sur le marché du travail.Une formation pour décrocheursAlain Assouline, patron de l'agence de communication Les Argonautes, a lui lancé fin 2013 à Paris une école en développement informatique spécialisée sur les formations courtes, WebForce3. La raison ? « Je ne parvenais pas à recruter pour mon entreprise et je perdais des marchés faute de forces vives », témoigne l'homme d'affaires. Selon lui, les écoles traditionnelles d'informatique forment imparfaitement aux besoins du marché de l'industrie numérique : « Les entreprises ont besoin de travailleurs du code alors que les jeunes ingénieurs souhaitent rapidement évoluer vers des postes à responsabilité. » Il propose donc une formation accélérée de 3 mois, pour 3 300 euros. « Elle s'adresse aux décrocheurs, aux personnes en reconversion qui ne peuvent s'accorder une formation longue pour rejoindre le marché du travail », explique M. Assouline. Il assure que son concept fonctionne à plein , et que 85 % des étudiants des premières sessions ont obtenu leur « retour à l'emploi ».L'éclosion de ces nouvelles formations ne fait pas l'unanimité. « Les entreprises françaises sont fortement attachées aux diplômes, je suis dubitatif sur ce qui attend les élèves de l'école 42 et les  formations express qui ne délivrent pas de diplôme », estime Régis Granarolo, du Munci. Lui appelle plutôt, pour réduire le chômage dans le secteur, à renforcer la formation continue.Ouvriers spécialisés de l'industrie numériqueDu côté des chefs d'entreprises, l'enthousiasme est également modéré. « Nous encourageons toutes les solutions qui offrent un emploi aux jeunes », avance Guy Mamou-Mani, président du Syntec numérique et coprésident du groupe informatique Open. « Toutefois, aucun des profils de formation rapide ne correspond à ceux que je cherche et je réfute cette tendance, en France, qui voudrait que les développeurs deviennent les nouveaux OS [ouvriers spécialisés] de l'industrie numérique. La meilleure protection contre le chômage, c'est de pousser le plus loin possible ses études. Ceux qui ne trouvent pas de travail sont des autodidactes ou des gens qui au long de leur carrière n'ont pas su mettre à jour leurs compétences. »Lire l'entretien avec Guy Mamou-Mani : « Il faut former au numérique du primaire au doctorat ! »Côté cadres, l'emploi dans le secteur est jugé « dynamique », selon un rapport de l'Association pour l'emploi des cadres (APEC) d'avril 2013. L'entrée rapide sur le marché du travail est garantie pour ceux qui maîtrisent les dernières technologies de développement mobile, l'architecture cloud computing, le big data ou la cybersécurité. « 7 cadres sur 10 recrutés dans le secteur ont moins de six ans d'expérience, contre 1 cadre sur 2 pour l'ensemble des secteurs d'activité », souligne l'APEC. Si le secteur s'avère ainsi particulièrement accueillant pour les cadres débutants, le corollaire est moins réjouissant : ces technologies sont très évolutives et l'obsolescence les frappe aussi vite que les ingénieurs qui les maîtrisent.Eric Nunès width="314" height="157" alt="L'Etat prend à sa charge plus de 80 % des 573 euros d'indemnité que touche le jeune engagé en service civique." src="http://s2.lemde.fr/image/2013/07/26/314x157/3454001_3_c18a_l-etat-prend-a-sa-charge-plus-de-80-des-573_ba7a2da984766cbc31a419934fbf9cb4.jpg" Cinq ans de service civique en chiffres Sur le plan psychique aussi, l’entrée à l’université est une étape importante. Entretien avec une psychiatre. width="314" height="157" alt="Des étudiants de l'Epsi avec le robot connecté Nao" src="http://s2.lemde.fr/image/2015/03/09/314x157/4590001_3_edba_des-etudiants-de-l-epsi-avec-le-robot_0146766073463258322ad189789d82c1.jpg" L’Epsi veut former ses étudiants aux objets connectés Un long silence traduit souvent le manque d'inspiration. Heureusement, quand elle ne sait pas quoi dessiner, Hermeline peut compter sur ses amis… ou pas ! width="314" height="157" alt="Journée portes ouvertes à l'Ecole Boulle, à Paris" src="http://s2.lemde.fr/image/2015/03/09/314x157/4590055_3_0dad_journee-portes-ouvertes-a-l-ecole-boulle-a-pa_fe671a468d5e1daadb3f04f8df12e1ee.jpg" Dans le dédale des écoles d’art 07.03.2015 à 10h26 • Mis à jour le09.03.2015 à 09h40 | Jérôme Porier Si le marché immobilier donne des signes de faiblesse, tant dans les bureaux que pour le logement, la pierre-papier continue d’afficher des rendements impressionnants. Les trois types de produits accessibles aux épargnants se sont distingués en 2014 : les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) investies en immobilier d’entreprise affichent en moyenne une rentabilité (distribution de dividendes + revalorisation des parts) de 5,6 %, les sociétés d’investissement immobilier cotées (SIIC) de 16,2 %, et les OPCI grand public (organismes de placement collectif en immobilier ouverts à des investisseurs non professionnels) de 6,4 %.Comment expliquer de tels écarts alors que tous ces produits sont spécialisés dans l’immobilier d’entreprise ? « La SCPI, c’est de l’immobilier pur : la société achète des bureaux, des commerces ou des locaux industriels et de services pour toucher des loyers, explique Pierre Schoeffler, consultant senior à l’lnstitut de l’épargne immobilière et foncière (IEIF). Société cotée, la SIIC fait la même chose à plus grande échelle en se finançant fortement par endettement, ce qui crée un effet de levier puissant : lorsque les taux baissent, comme en 2014, cela dope la performance. » Selon les calculs de l’IEIF, les deux tiers des performances des SIIC en 2014 proviendraient de l’évolution des taux.Poche de valeurs mobilièresContrairement aux années précédentes, les SCPI n’ont que faiblement revalorisé le prix moyen de leurs parts en 2014 (+ 0,5 %). C’est pourquoi elles ont été battues par leurs rivaux, les OPCI, dont la particularité est de posséder une poche de valeurs mobilières (actions + obligations), souvent centrée sur les sociétés foncières. « Cette poche a généré une performance moyenne de 2,9 % en 2014 », précise M. Schoeffler.Les OPCI grand public présentant une volatilité très faible (proche de celle d’une sicav monétaire), leurs performances les rendent particulièrement attractifs dans le contexte actuel de taux bas. C’est ce qui explique le bond spectaculaire de leur collecte en 2014 (+287 %, à 813 millions d’euros). Leur succès s’explique aussi par leur liquidité (le souscripteur peut vendre ses parts à tout moment), quand celle des SCPI, dont l’horizon d’investissement conseillé est d’au moins huit ans, n’est pas garantie.Lors de la crise du marché immobilier de 1994-1995, des souscripteurs de SCPI se sont ainsi retrouvés dans l’impossibilité de vendre leurs parts pendant une longue période. « La SCPI peut comporter un risque d’illiquidité », reconnaît Nicolas Kert, directeur des gestions grand public chez Amundi Immobilier.Autre atout de taille : il est facile d’intégrer des OPCI dans un contrat d’assurance-vie (en unités de comptes), alors que cette possibilité est fréquemment limitée pour les SCPI aux contrats haut de gamme vendus en banque privée, l’assureur-vie devant assumer le risque de liquidité propre à ces produits.Effet de levierLe potentiel de baisse des taux étant désormais extrêmement limité et le retournement du marché immobilier pénalisant les perspectives de valorisation des actifs du secteur, le charme de la pierre-papier va-t-il s’estomper ? « Je ne le pense pas, répond M. Kert. En dépit d’une conjoncture dégradée, le marché des bureaux ne se porte pas si mal en France du fait de la faiblesse de la nouvelle construction. Pour ce qui est des prix, il y aura moins d’effet de levier puisque la baisse des taux touche à sa fin, mais les capitaux devraient continuer d’affluer sur l’immobilier d’entreprise, ce qui contribuera à renchérir les actifs de bonne qualité. »Les SCPI devraient maintenir leurs performances. Du moins celles qui détiennent des actifs de bonne qualité en région parisienne, ou celles spécialisées dans des marchés de niche porteurs (cliniques, hôtels…). Les rendements de celles qui détiennent des actifs de qualité moindre ou qui investissent dans les centres d’affaires en province devraient diminuer.Et les OPCI grand public ? Ils possèdent un autre atout : leur univers d’investissement est plus vaste que les SIIC ou les SCPI. Du fait de leur taille, ils peuvent se positionner en dehors de leur marché domestique, ce qui leur permet de profiter des décalages de cycles immobiliers à l’échelle européenne. Si le marché des bureaux en France déçoit, rien ne les empêche, par exemple, d’investir en Allemagne ou en Grande-Bretagne. Une diversification hors de portée de la plupart des SCPI, dont la taille moyenne ne dépasse pas 120 millions d’euros.Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Chaperon Chasseurs de têtes ? De jupons plutôt. Une bonne part de l’activité des cabinets de recrutement consiste ces temps-ci à aider les entreprises à féminiser leur conseil d’administration, comme l’exige la loi Copé-Zimmermann de janvier 2011.L’échéance a été fixée au 1er janvier 2017 pour atteindre un quota de 40 % de femmes dans ces instances. Sur le site de Her Value, un cabinet de recrutement lyonnais, le compteur tourne, inexorable : dimanche 8 mars 2015, Journée internationale des droits des femmes, il restera exactement 664 jours avant cette échéance.Devront s’y plier les entreprises moyennes et grandes et les sociétés cotées, déjà tenues par un quota de 20 % depuis 2014, mais aussi toutes les PME (au-dessus de 250 salariés et de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires), ainsi qu’une partie du secteur public.« Il va falloir trouver des milliers d’administratrices pour les PME, les fondations, les établissements publics ou les chambres de commerce dont beaucoup n’ont pas réalisé qu’ils tombaient sous le coup de la réglementation », préviennent Lucille Desjonquères et Michel Dumont, du cabinet de recrutement Leyders Associates, à l’initiative de Femmes au cœur des conseils.Améliorer la gouvernancePendant quinze mois, ils ont auditionné des candidates afin de constituer un fichier très sélect de 700 femmes. « Pour nous, il ne s’agit pas de féminisation à proprement parler, mais plutôt d’améliorer l’équilibre des instances de gouvernance. Nous cherchons à diversifier les profils », insiste Alain Clot, membre du comité de pilotage de ce projet.« Souvent, les femmes n’ont pas peur de jouer les Candide en posant des questions et cela peut s’avérer utile dans un débat », abonde Sandra Esquiva-Hesse, créatrice du cabinet d’avocats SEH Legal et l’une de ces impétrantes : « J’arrive à un moment de ma carrière où j’ai envie d’aider des patrons de PME. »« Des femmes ultra-diplômées, très compétentes, on n’a pas de mal à en trouver et les dirigeants qui ont féminisé leur conseil sont ravis », embraye Sidonie Mérieux, qui a créé Her Value pour aider les entreprises lyonnaises à trouver « la femme ». « Mais il n’y a pas assez de directrices générales, ce qui était souvent le critère de recrutement dans les conseils. Il faut donc repositionner le curseur vers une compétence sectorielle, une carrière », poursuit celle qui siège au conseil d’administration de l’Olympique lyonnais.Certes, les « patronnes » restent très recherchées. En particulier dans le secteur Internet. « J’ai été sollicitée mais j’ai refusé car c’était trop chronophage », avoue Hélène Boulet-Supeau, directrice générale de Sarenza, numéro un de la chaussure en ligne. Elle ne ferme pas la porte pour autant : « Si j’ai une proposition où je sens que je peux créer de la valeur, je ne dirai pas non. »De son côté, Nathalie Mesny, qui a occupé des postes de direction dans le secteur de la distribution – le dernier en date chez le vendeur de jouets en ligne Oxybul éveil et jeux –, a intégré, en janvier 2014, le conseil de Leroy-Merlin France. Et elle avoue d’autres contacts.Ce mouvement d’ampleur, qui s’appuie sur des réseaux, des formations, comme celle de l’Institut français des administrateurs (IFA), se structure peu à peu. Avec le soutien, d’ailleurs, de grands patrons, dont certains encouragent leurs cadres sup à prendre des mandats externes pour booster leur carrière.Car si, dans les grandes entreprises, la mixité s’est améliorée au niveau des conseils d’administration, elle reste limitée dans les états-majors. Selon l’étude réalisée par le cabinet de chasseurs de têtes Spencer Stuart, publiée en septembre 2014, les femmes occupent 31 % des 225 sièges d’administrateurs au sein du CAC 40 (contre 16,7 % en 2010). A comparer avec 10 % seulement des postes dans les états-majors.D’où les efforts déployés par nombre de « boîtes d’ingénieurs » tricolores, où les femmes sont finalement aussi peu représentées en haut qu’en bas de la pyramide, pour écorner la dominante XY.« Les entreprises ont besoin, dans leur direction, d’équipes soudées et de personnes qui apportent des idées variées permettant de faire le tour des problèmes de manière exhaustive. C’est la diversité au sens large », assure Claire Pedini, DRH et seule représentante féminine au comité exécutif de Saint-Gobain. Et d’ajouter : « Dans ce cadre, nous avons engagé un programme volontariste visant à féminiser d’avantage l’entreprise. En particulier, nous éliminons les biais involontaires qui défavorisent les femmes dans les parcours de carrière et les systèmes d’évaluation. » Désormais, 17 % des « hauts potentiels » chez le verrier sont des femmes, contre 6 % en 2009. L’une d’entre elles vient d’ailleurs de faire son entrée dans le comité de direction générale.« Hésitation »A noter aussi que 56 % des femmes des « comex », les instances exécutives des entreprises, sont des DRH, des directrices de la communication, des directrices juridiques ou des secrétaires générales. « Au niveau des conseils, ces expertises sont moins prisées. En revanche, les directrices financières sont recherchées, pour entrer au comité d’audit, ainsi que les responsables d’activité ou de pays », détaille un expert du recrutement des administrateurs.Isabelle Kocher, ex-directrice financière de GDF Suez et numéro deux du groupe gazier, a ainsi rejoint le board d’Axa dès 2014. Quant à Cécile Cabanis, promue directrice générale finance de Danone, en décembre 2014, elle figure en bonne place dans les fichiers des chasseurs de têtes.Si les nominations de « femmes de », comme celles, en 2010, de Bernadette Chirac chez LVMH et de Florence Woerth chez Hermès, ont fait hausser les sourcils, les processus de sélection se sont professionnalisés. « Le copinage, un ami d’ami qui appelle, cela se voit de moins en moins », témoigne une vieille routière.« Mon entrée au conseil d’Arkema s’est opérée à la suite d’une mission confiée à un chasseur de têtes », relate Isabelle Boccon-Gibod, ancienne patronne du papetier Sequana, qui a aussi rejoint, en 2014, le board de l’entreprise de recyclage Paprec. Selon elle, « il y a beaucoup de femmes compétentes, crédibles et demandeuses. Mais il reste une hésitation à leur confier un premier mandat ».Du coup, la gent féminine a aussi ses « cumulardes », à l’image de Pascale Sourisse (Thales), qui siège déjà chez Vinci, Renault et désormais Areva. Ou Yseulys Costes, fondatrice et PDG de 1000mercis, une agence de marketing interactif, que l’on s’arrache chez Kering, Vivendi et SEB. En attendant que les promotions de femmes ayant fait leurs armes auprès des dirigeants de PME prennent le relais.Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sylvia Zappi Ce devait être le troisième temps de réponse aux attentats de janvier et à la forte mobilisation citoyenne qui s’en était suivie. Après le volet police-justice et les mesures de renforcement des moyens de sécurité intérieure et de renseignement, le volet éducation avec les mesures pour la citoyenneté à l’école, Manuel Valls avait annoncé un ensemble de mesures fortes pour la politique de la ville lors d’un comité interministériel.Le premier ministre avait lui-même souligné le 20 janvier l’urgence d’agir en faveur des banlieues en stigmatisant « l’apartheid territorial, social, ethnique qui s’est imposé à notre pays », dénonçant « la relégation périurbaine, les ghettos ».Vendredi 6 mars, le M. Valls a réuni pas moins de 16 ministres et secrétaires d’Etat pour l’exercice. Mais le comité interministériel des villes annoncé s’est transformé en opération de communication sur « l’égalité et la citoyenneté ». Sans grands moyens financiers – 1 milliard d’euros sur trois ans – ni mesures chocs en direction des quartiers populaires.Manuel Valls, l’apartheid et les banlieuesA quinze jours des élections départementales, avec la menace de scores records du Front national, le gouvernement n’a pas voulu afficher de politique spécifique en faveur des banlieues. C’est une « réponse globale » pour répondre au « profond malaise social et démocratique » exprimé lors des rassemblements du 11 janvier que le chef du gouvernement a voulu apporter. « Il ne s’agit pas d’un “plan banlieues”, ce serait un contresens, mais un plan d’ensemble, un projet de société répondant aux exigences des Français exprimées le 11 janvier », a martelé M. Valls. Les mesures présentées – qui reprennent pour beaucoup des annonces déjà faites depuis quelques semaines par les différents ministères – doivent affirmer la volonté du gouvernement de montrer « une République ferme mais bienveillante, forte et généreuse », selon ses termes.Au milieu d’un long catalogue de mesures qui vont du service civique à l’affirmation de la laïcité dans les services publics, du renforcement de la maîtrise de la langue française en maternelle et primaire à la diversification de l’accès à la fonction publique, de la création d’un label de « grande école du numérique » au lancement d’une Agence de développement économique des territoires ou au prolongement du dispositif des zones de sécurité prioritaires (ZSP), le gouvernement a voulu innover en matière de « politique du peuplement », selon les mots utilisés par le premier ministre le 22 janvier. C’était la grande affaire qui bruissait dans les cabinets ministériels depuis ce discours à Matignon sur la nécessité de « casser les ghettos ». Mais là encore, il semble que le gouvernement soit resté au milieu du gué.Les plus pauvres n’iront plus dans les quartiers les plus pauvresPremière annonce, le « renforcement de la loi SRU » : pour pallier la construction déficitaire de logements sociaux dans certaines communes qui ne remplissent pas leurs obligations légales, les préfets sont appelés à prendre des arrêtés de carence, et à prendre la main en délivrant eux-mêmes des permis de construire et en préemptant le foncier ou des immeubles existants. La possibilité existait déjà dans la loi ALUR. Un délégué interministériel, Thierry Repentin, sera nommé pour les épauler dans leur tâche avec un objectif de 30 % fixé pour le prochain plan triennal. Dans le même temps, les communes des quartiers prioritaires seront incitées à produire une « offre diversifiée » de logements. Ce qu’elles font déjà autant que leurs moyens le permettent.Pour tenter de parvenir à une meilleure mixité sociale sur les territoires, les attributions sont réorganisées à l’échelle intercommunale : jusqu’à présent, les contingents étaient gérés de manière séparée par les mairies, préfectures ou bailleurs. Ces acteurs devront s’entendre pour adopter une « stratégie commune » de peuplement et répartir les familles sur l’ensemble d’un territoire. L’application de cette mesure apparaît compliquée en région parisienne où certains départements – comme la Seine-Saint-Denis – concentrent déjà, sur l’ensemble de leur territoire, logements sociaux en nombre et populations démunies.Pour appuyer cette volonté de meilleure répartition, les opérateurs et bailleurs sociaux sont appelés à revoir leur politique de loyers : les loyers des logements qui se libèrent seront fixés en fonction des revenus des personnes à loger et non plus en fonction de leur financement initial. Cela permettra, espère le gouvernement, de minorer le loyer d’un logement dans les zones favorisées pour l’attribuer à des familles modestes.Trouver des solutions alternativesEnfin, les familles les plus pauvres éligibles au droit au logement opposable (DALO) ne pourront plus être envoyées systématiquement dans les communes les plus pauvres. C’était la demande pressante des élus de banlieues : François Pupponi, maire PS de Sarcelles (Val-d’Oise) et président de l’ANRU, s’était fait leur porte-parole en réclamant un « moratoire » sur plusieurs années, afin de laisser le temps au rééquilibrage territorial. Les banlieues populaires sont, en effet, les communes qui disposent de l’essentiel du parc HLM avec les logements les moins chers et attirent donc les populations les plus modestes.Le gouvernement réforme le droit au logement opposableLes élus de banlieue n’ont pas été complètement entendus ; le ministère du logement, appuyé par les associations, s’y est opposé, faisant valoir que cette interdiction contreviendrait au droit au logement. Le gouvernement a coupé la poire en deux : toutes les personnes dont le revenu est au-dessous du seuil de pauvreté (987 euros par mois) ne pourront plus être envoyées dans une commune faisant partie des 1 300 quartiers prioritaires de la politique de la ville.Des solutions alternatives devront être « prioritairement trouvées » hors de ces quartiers. Mais tant que les communes plus riches n’auront pas construit de HLM pouvant héberger ces familles les plus pauvres – soit 51 % des DALO –, la mesure risque de rester un vœu pieux. Et les bénéficiaires du DALO d’avoir encore plus de mal à trouver un logement. « Où va-t-on loger les plus pauvres ? », s’est alarmée ainsi l’association Droit au logement.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.03.2015 à 16h43 • Mis à jour le 06.03.2015 à 17h52Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/vie-etudiante/article/2015/03/06/contre-la-lente-asphyxie-de-l-universite-une-mobilisation-clairsemee_4588866_4401467.html"data-title="Contre la lente asphyxie de l'université, une mobilisation clairsemée"data-picture="http://s1.lemde.fr/image/2015/03/06/400x300/4589019_7_88d8_les-manifestants-etaient-300-ans-devant-le_cf69aacc2a3a8d037e3cbd6f5d1eb3ea.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/vie-etudiante/article/2015/03/06/contre-la-lente-asphyxie-de-l-universite-une-mobilisation-clairsemee_4588866_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" « Service public on t'aime et on veut te sauver ! » A la sortie du métro Place-Monge, des grappes d'étudiants, banderoles enroulées sur les épaules, entonnent déjà les slogans du rassemblement contre l'austérité budgétaire à l'université. Ils filent le pas léger jusque au pied des grilles du ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche, 21 rue Descartes à Paris, où 300 personnes engorgent le carrefour fermé à la circulation, ce jeudi 5 mars.>> Lire : A Paris-Sud, les enseignants protestent contre la pénurie budgétaireLes bannières des syndicats de l'enseignement supérieur flottent au-dessus des têtes. Sous celle de l'UNEF, William Martinet, son président, est appuyé sur une barrière. Ses camarades viennent de remettre au cabinet de Geneviève Fioraso une pétition de 5 000 signatures contre l'austérité budgétaire à la fac. La ministre est absente. Elle se repose à Grenoble après avoir annoncé le même jour sa démission du gouvernement pour raisons de santé. « La situation des universités est catastrophique, assène-t-il. C'est la première fois qu'elles sont confrontées à un budget d'austérité aussi dur : 200 millions manquent pour assurer leur bon fonctionnement et s'ils ne sont pas compensés, les universités devront effectuer des coupes pour équilibrer leur budget, comme c'est le cas déjà à la fac d'Orsay où des cours ont été supprimés et à Lyon-II où les vacataires ne sont plus payés depuis six mois. »>> Lire : Sans salaire depuis six mois, les étudiants vacataires de Lyon-II en grèveLes étudiants comme les professeurs reprenant à tue-tête les slogans clamés dans le mégaphone du speaker. Les participants sont peu nombreux mais soulignent que la plupart des facs parisiennes sont représentées : Paris-I, Paris-III, Paris-VIII, Paris-XI, Paris-XII, Paris-XIII. Une majorité d'entre eux viennent des filières scientifiques du campus d'Orsay de l'université Paris-Sud, épicentre de cette mobilisation. Depuis janvier, leurs professeurs de biologie refusent de rendre les notes des partiels à cause du gel de tous les postes d'attachés d'enseignement et de recherche (ATER) et la dégradation des conditions de travail.Des formations supprimées« On s'en fiche de la rétention des notes, coupe Anaelle, étudiante en licence 3 dans ce département, un autocollant “Plus de chercheurs moins de traders” plaqué sur la poitrine. Nous soutenons complètement leur mobilisation. Ce qui nous atteint ce sont les options supprimées pour raisons budgétaires, les travaux dirigés [TD] bondés, où à plus de 50, certains sont réduits à s'asseoir par terre pour étudier ; le manque de matériel aussi. Nous devons faire la queue lors des travaux dirigés [TP] pour accéder à la centrifugeuse. » A ses côtés, Andrea, une camarade, bondit : « Lors d'un cours sur la dissection d'une pomme, on nous a demandé de venir avec notre propre fruit car il n'y avait pas assez d'argent pour acheter un cageot. La situation devient absurde. »Lire : Les enseignants font la grève des notes à Paris-SudUne dizaine de mètres plus loin, au milieu de la foule dense, leurs professeures discutent entre elles. « C'est pour nos futurs étudiants que nous sommes ici aujourd'hui, glisse Sophie Nadot, enseignante-chercheuse en biologie depuis 1996 à Paris-Sud. Avec les coupes budgétaires, il manquera 13 postes ATER dans notre département l'année prochaine. » Dès la rentrée de septembre, elles devront alors consacrer des heures de recherche à l'enseignement afin de compenser cette absence. « Mais nous ne pourrons pas tout assurer, poursuit-elle. Certaines formations devront être alors supprimées. » Avant le choc de ces coupes, il y a eu des dégradations progressives, « depuis plusieurs années », avancent ses collègues. « C'est le cas depuis 2007, date de la loi relative aux libertés et responsabilités des université [LRU] », précise Alexandre Neto, étudiant en licence 2 d'histoire à l'université de Versailles–Saint-Quentin-en-Yvelines. « Auparavant, l'université recevait la dotation de l'Etat et le budget était fléché, ce qui veut dire qu'une certaine somme d'argent devait être allouée aux filières, soutient ce président de la section locale de l'UNEF. Depuis cette loi, le président de l'université reçoit l'argent et il agit comme un gestionnaire. Il en fait ce qu'il veut. Ce qui donne lieu à des financements très élitistes. Certaines filières sont favorisées, comme la médecine, dont le président est un ancien professeur, quand d'autres disparaissent. »Diplômes dévalués sur le marché du travailDans le rôle des victimes, il évoque les sciences humaines ou la fac de droit dans laquelle l'impression des polycopiés est désormais assumée par les étudiants. Ils doivent débourser 40 euros par mois pour en assurer les frais. « Pendant ce temps, nos locaux tombent en ruines, les toilettes sont défoncés, tonne-t-il. Un bout de plafond est même tombé sur une étudiante. Ce qui nous accorde une bonne place sur le blog “Ruines d'université”. »Lire : « Ruines d'université », un blog qui témoigne de l'insalubrité à la facPlus grave est la « dévaluation de nos diplômes sur le marché de l'emploi, accuse Samer Abboud, doctorant en bio-informatique à Paris-Sud. Avec des TP et des TD supprimés, il y a des carences dans la formation, et à diplôme égal, un recruteur préférera un étudiant issu d'une université dont les budgets n'ont pas été coupés ».« En France, sur 80 universités, 23 sont en déficit, rappelle Alexandre Neto. Chaque année, elles doivent faire face à plus de dépenses. » La population augmente, le nombre de bacheliers aussi, et les futurs étudiants se pressent aux portes des établissements. « La Cour des comptes a dénoncé le mauvais financement du glissement vieillesse technicité (GVT), sorte de prime d'ancienneté, dans les universités. Depuis qu'il n'est plus pris en charge par le gouvernement, l'université doit puiser dans ses fonds propres pour payer le personnel. C'est une des raisons de sa lente asphyxie depuis 2007. »Bataille à long termeCe jeudi 5 mars, « journée nationale contre l'austérité à l'université », d'autres rassemblements sont venus faire écho à celui de Paris : Lyon, Grenoble, Clermont-Ferrand, Toulouse, Besançon, Metz et Angers. « C'est une bataille à long terme que les étudiants et l'UNEF engagent aujourd'hui, affirme William Martinet. L'Etat nous dit qu'il n'a pas les moyens pour répondre au problème budgétaire mais Bercy veut récupérer 100 millions d'euros dans la trésorerie de nos universités. Chaque année, il dépense 6 milliards dans le crédit impôt recherche, qui est majoritairement une subvention aux grandes entreprises. » Les universités « dos au mur », il demande que le gouvernement « fasse un choix politique : entre financer Sanofi, L'Oréal, Dassault ou la recherche et le service public ». Le rassemblement s'étiole. Les banderoles s'enroulent. Sur le dos d'un étudiant, une feuille de papier : « Il faut encore lutter pour gagner le droit d'étudier. »Matteo Maillard width="314" height="157" alt="Des étudiants à Strasbourg, en janvier 2013. " src="http://s2.lemde.fr/image/2015/01/27/314x157/4564250_3_eed8_des-etudiants-a-strasbourg-en-janvier-2013_e9d9db67d193a40aeffd690e4ba1ceac.jpg" A HEC Paris, les départementales ne déplacent pas les foules Selon une étude de l'OCDE, jouer « modérément » aux jeux vidéo peut être utile pour décrocher de meilleurs résultats à l'école. width="314" height="157" alt="Interdit à l'école, le port du voile est autorisé dans l'enseignement supérieur" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/03/06/314x157/4588838_3_4a56_interdit-a-l-ecole-le-port-du-voile-est-a_416cc742a0e65df727bb0c4d948a3cef.jpg" Laïcité à l’université : ce que peuvent faire (ou pas) étudiants et enseignants Etre un excellent élève ne garantit pas une place dans les instituts d’études politiques de région. Mieux vaut savoir se distinguer. width="314" height="157" alt="Les filles sont rares dans certains cursus d'études." src="http://s1.lemde.fr/image/2015/03/05/314x157/4588294_3_9b30_les-filles-sont-rares-dans-certains-cursus_08849b07366d08871b9385177a0bf3a5.jpg" Vous êtes l'une des rares filles de votre cursus d'études. Témoignez Bertrand Bissuel Le parquet de Paris a requis un non-lieu dans une affaire de harcèlement moral au Conseil économique, social et environnemental (CESE). Elle avait vu le jour, il y a un an et demi, après une plainte déposée par un ex-cadre, Jean-Pierre Ferron, qui s’estimait malmené par sa hiérarchie. Passée inaperçue jusqu’à présent, la décision du ministère public a été prise le 20 janvier, après l’audition de plusieurs personnes demandée par la victime des faits.Le dossier n’est pas clos pour autant. Courant février, la juge d’instruction Marie-Christine Fritsch-Garnier a été désignée à la suite d’une plainte avec constitution de partie civile déposée en 2014 par M. Ferron. La magistrate a deux options : soit elle prend l’initiative de poursuivre les investigations en ouvrant une information judiciaire ; soit elle suit l’avis du parquet et rend une « ordonnance de non-informer » si elle considère que les éléments recueillis durant l’enquête préliminaire ne sont pas probants.Un contexte de profond malaiseIntégré au CESE en 1986, M. Ferron était chef du service de la logistique et responsable des travaux. Il a déposé une première plainte durant l’été 2013, considérant avoir été injustement traité par la secrétaire générale du CESE, Annie Podeur. Il a également prétendu avoir été soumis à des pressions constantes pour prendre sa retraite. Ce qu’il s’est d’ailleurs résigné à faire, en août 2013, sa santé physique et psychologique se dégradant.L’action en justice de M. Ferron est intervenue dans un contexte de profond malaise au CESE. La part des agents déclarant « être en souffrance au travail » avait augmenté entre 2011 et 2012, d’après un constat du médecin de prévention. Un mal-être pour partie imputable aux changements orchestrés par la direction du CESE : remise à plat de la politique sociale, réorganisation des services, redéfinition de la gestion des ressources humaines…La Cour des comptes épingle le temps de travail des agents du Conseil économique et socialPour résoudre la crise, le CESE a confié au cabinet Technologia, spécialisé dans les risques psycho-sociaux, une mission afin d’analyser les tensions et de proposer des solutions. La diffusion des résultats de son audit a créé de gros remous au sein du CESE. A l’origine de cette polémique, un document d’une centaine de pages produit par Technologia dont le contenu a été exposé, en mars 2014, à la direction du CESE et à des représentants du personnel. Le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) du CESE – instance au sein de laquelle siègent des syndicalistes – a finalement décidé de ne communiquer qu’une « synthèse » du diagnostic – et non pas l’étude in extenso. Un choix extrêmement controversé.Certains agents reprochent au CHSCT d’avoir cédé aux pressions de la direction qui aurait fait part de son opposition au déballage de l’intégralité des constats dressés par Technologia. Des conseillers du CESE, de leur côté, se demandent s’il n’y a pas eu un « marchandage » entre la direction et les syndicats, la décision du CHSCT intervenant après la signature d’un accord social qui a modifié le régime indemnitaire des agents du CESE et amélioré leur rémunération, en particulier de ceux les moins bien payés.« Nous sommes dans une maison de rumeurs, où tout le monde soupçonne tout le monde », déplore le président du CESE.Ces allégations invérifiables et formulées sous le sceau de l’anonymat témoignent d’un climat exécrable. Elles ont prospéré pendant les mois précédant les élections professionnelles de décembre 2014, au CESE et dans le reste de la fonction publique. La bataille entre syndicats était alors vive. « Nous sommes dans une maison de rumeurs, où tout le monde soupçonne tout le monde », déplore Jean-Paul Delevoye. Le président du CESE réfute l’idée selon laquelle il aurait influencé les syndicats. « Manipulations », dit-il.Sollicités par Lemonde.fr, les syndicalistes pointés du doigt n’ont pas souhaité réagir publiquement. Selon nos informations, l’une d’elle, pendant une réunion du CHSCT, a expliqué que si le document d’une centaine de pages réalisé par Technologia fuitait dans la presse, l’effet serait désastreux pour l’image du CESE, mais aussi pour certains de ses collègues, car ceux-ci seraient identifiables. Elle a aussi indiqué qu’il était inutile de relancer une polémique stérile, les relations sociales au CESE étant en train de s’améliorer même s’il y a encore des progrès à accomplir.La « confiance mutuelle » est « altérée »Une chose est sûre : la synthèse de l’audit de Technologia, que Lemonde.fr a pu consulter, dresse un tableau préoccupant. Rappelant que plusieurs « chantiers » avaient été lancés par l’équipe de direction afin d’améliorer l’« efficience » du CESE, Technologia observe que « la méthode employée [a] été mal perçue en interne ». « Le changement a ainsi été ressenti comme brutal (…) et déployé sans une écoute suffisante, en méconnaissant les pratiques et les savoir-faire », relève l’audit. La « confiance mutuelle » est « altérée », ce qui contribue « à une diminution de la fierté d’appartenance ».Bon nombre d’agents trouvent que l’activité de l’institution « n’est pas assez mise en valeur ». Le « discours » de la direction générale sur le CESE « est perçu comme fortement démobilisateur, parfois dévalorisant ». Les personnels « sont en demande de sens dans leur travail et aussi d’entraide, de partage (…). Ils considèrent que “l’esprit de corps” a disparu ». Au total, c’est « un sentiment de gâchis qui prédomine, (…) la politique de gestion et de pilotage [ayant] conduit à développer un environnement professionnel très anxiogène ».M. Delevoye ne nie pas les difficultés mais il entend regarder vers l’avenir. Il souligne être très attentif à la mise en œuvre d’un plan d’actions pour réduire les risques psycho-sociaux au CESE. Pour sa part, M. Ferron a demandé que l’intégralité des constats établis par Technologia soit transmise à la justice. A l’heure actuelle, ce ne serait toujours pas le cas.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.03.2015 à 14h03 • Mis à jour le06.03.2015 à 18h32 Claude Guéant a été placé en garde à vue, vendredi 6 mars, a annoncé une source au Monde, confirmant une information de L'Express. Entendu depuis 6 h 45 par les enquêteurs, l'ancien ministre de l'intérieur Union pour un mouvement populaire (UMP) est notamment interrogé sur l'origine d'une somme de plus de 500 000 euros versée sur son compte en mars 2008 et en provenance d'un compte à l'étranger.Lire notre enquête : Interrogations sur les modalités de la vente des tableaux de M. GuéantQuand cette affaire avait été révélée en 2013, M. Guéant avait avancé que ces « 500 000 euros [provenaient] de la vente en 2008 de deux tableaux du peintre hollandais Andries van Eertvelt à un confrère avocat. Cela n'a rien à voir avec la Libye ».Les accusations d'un financement libyen de la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy avaient vu le jour entre les deux tours de la campagne présidentielle de 2012, lorsque Mediapart avait publié un document évoquant un accord de la Libye de Mouammar Kadhafi pour financer M. Sarkozy, dont ce dernier assure qu'il s'agit d'un faux. Une information judiciaire avait été ouverte en avril 2013, notamment pour « corruption active et passive » et « trafic d'influence » sur ces accusations, et confiée aux juges Serge Tournaire et René Grouman.Mouvements de fonds suspectsLes enquêteurs se demandent si le cabinet d'avocat ne serait pas une simple boîte à lettres dans la transaction et si cette vente de tableaux ne cache pas des mouvements de fonds suspects.Comme l'ont assuré plusieurs spécialistes, les œuvres d'Andries van Eertvelt n'ont jamais atteint une telle cote, d'autant que l'ancien ministre parle de tableaux de taille réduite, qui sont évalués autour de 15 000 euros. Par ailleurs, M. Guéant aurait dû obtenir un certificat du ministère de la culture pour vendre, au tarif qu'il a indiqué, des œuvres à l'étranger. Or il n'en a jamais fait la demande ; ce qui constitue un délit.C'est la troisième fois que M. Guéant est placé en garde à vue. Il l'avait été une première fois, à la fin de 2013, après la découverte de paiements en liquide suspects pour un total de 20 000 à 25 000 euros lorsqu'il était au ministère de l'intérieur. Dans ce dossier, le parquet national financier doit prochainement se prononcer sur un éventuel renvoi en correctionnelle, sur l'ouverture d'une information judiciaire ou sur le classement de l'affaire.M. Guéant avait également été placé en garde à vue en mai 2014 dans l'affaire de l'arbitrage Tapie-Crédit lyonnais. Il n'avait pas été présenté aux magistrats instructeurs.Lire notre décryptage : Les sept affaires qui menacent Claude Guéant 06.03.2015 à 12h33 • Mis à jour le06.03.2015 à 13h38 | Sylvia Zappi Quel est le budget décent pour un célibataire ou un couple avec deux enfants permettant une participation à la vie sociale dans la France de 2015 ? C’est à cette question de fond que s’est attelé pour la première fois l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES). Dans une étude qui doit être rendue publique vendredi 6 mars, l’organisme indépendant s’est penché sur les besoins incontournables au quotidien, et la distance avec le réel du quotidien des Français. Il faut ainsi entre 1 424 euros et 3 515 euros selon la composition du ménage et son type de logement (social ou privé). Bien loin des minima sociaux. La méthode est nouvelle : des chercheurs français ont réuni 200 ménages vivant dans deux villes moyennes (Tours et Dijon), de tous niveaux sociaux, pour leur demander pour chaque situation sociale quel serait le budget en deçà duquel on ne vit pas décemment. Ils ont ainsi évalué le « panier de biens et de services » nécessaire dans tous les domaines : logement, transports, alimentation, vie sociale, habillement, équipement, hygiène, santé, garde d’enfants… Faut-il disposer d’une chambre pour les enfants de sexe différents, d’une voiture ? Quels soins sont incontournables pour participer à la vie sociale ? Partir en vacances une semaine par an, inviter des amis, prendre un repas à l’extérieur, est-ce indispensable ?L’ONPES évalue ainsi le budget de référence d’un couple avec deux enfants logeant dans le parc social à 3 284 euros, celui d’une famille monoparentale logée dans le privé à 2 830 euros. Un retraité devra disposer d’au moins 1 816 euros s’il habite le privé, plus qu’un célibataire dans le même cas (1 571). Les résultats surprenants de l’étude qualitative sont corroborés par les études plus classiques de l’Insee ou celle du ministère des affaires sociales. Mais au lieu de dessiner la France des pauvres, elle met en lumière celle qui a peur de tomber dans la pauvreté. Qui, sans dans le besoin, s’astreint à des restrictions dues à la crise. Logiquement, ce sont les familles monoparentales - des femmes seules avec enfants - et les retraités qui sont le plus touchés par ces économies forcées : les premières sont à 55 % en situation de pauvreté et à 40 % avec des moyens insuffisants pour vivre décemment. Les personnes retraitées vivant seules sont dans une situation également inquiétante, avec des taux de 14 % et 45 %. Les autres catégories ne sont cependant pas florissantes. « Ceux qui se serrent la ceinture représentent près de 40 % de la population », précise Didier Gelot, secrétaire général de l’organisme C’est dans le détail des tableaux de l’étude que se nichent les enseignements les plus précieux sur les économies forcées réalisées par les différents ménages. Si on savait que ce sont les budgets loisir, santé, et vie sociale qui sont les premiers amputés, les résultats diffèrent selon la composition de la famille. Les familles monoparentales rognent pour moitié sur leurs besoins en matière de soins, et dépensent près de trois fois moins que ce dont elles auraient besoin en frais de garde d’enfants et de cantine scolaire. Les retraités, eux, font aussi des économies sur le poste santé, plus encore quand ils sont en couple ; ils dépensent proportionnellement plus en habillement. Les couples actifs avec ou sans enfant ont des dépenses en transports deux fois supérieures aux budgets de référence.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.03.2015 à 11h21 • Mis à jour le06.03.2015 à 18h34 | Aurélie Collas   Des filles plus littéraires et studieuses, des garçons plus scientifiques et moins scolaires… Le rapport annuel « Filles et garçons sur le chemin de l’égalité », publié par le ministère de l’éducation nationale vendredi 6 mars − deux jours avant la Journée internationale des droits des femmes −, montre que ce ne sont pas là que des poncifs.Si les inégalités de réussite, de niveau d’études et d’orientation entre les sexes se sont réduites au cours des dernières décennies, de forts écarts persistent. D’abord, les garçons réussissent moins bien que les filles. Le rapport du service statistique du ministère est formel : globalement, les filles obtiennent de meilleurs résultats. 87 % d’entre elles réussissent le brevet, contre 82 % des garçons. Elles sont 89 % à décrocher le baccalauréat, contre 85 % des garçons, et même 23 % à obtenir une mention « bien » ou « très bien » (contre 19 %).Outre les résultats aux examens, d’autres chiffres viennent attester de l’avantage des filles tout au long de la scolarité : elles redoublent moins, décrochent moins, sont scolarisées plus longtemps et finissent par être plus diplômées : 31 % d’entre elles obtiennent un diplôme allant de la licence au doctorat, contre 24 % des garçons. À l’inverse, les garçons sont plus nombreux à sortir du système scolaire sans diplôme ou seulement le brevet : 18 %, contre 12 % chez les filles.Mêmes résultats ailleurs dans l’OCDEDe ce point de vue, la France ne se distingue pas des autres pays de l’OCDE. L’organisation de coopération et de développement économique a également publié un rapport sur le sujet le 5 mars. Se basant sur son enquête PISA, réalisée tous les trois ans auprès des élèves de 15 ans, l’institution internationale pointe globalement une « insuffisance de la performance des garçons ». Ainsi, en 2012, 14 % des garçons et 9 % des filles n’avaient pas atteint le « seuil de compétence PISA » dans les trois domaines évalués : mathématiques, sciences, compréhension de l’écrit.Un écart que l’OCDE tente d’expliquer par des différences de comportements, d’engagement vis-à-vis de l’école, d’activités privilégiées par les uns et les autres en dehors du temps scolaire. Par exemple, les garçons de 15 ans consacrent en moyenne une heure de moins par semaine que les filles aux devoirs (5,5 heures, contre 4,5). Ils passent en revanche plus de temps devant Internet, les ordinateurs et les jeux vidéos ; ils lisent moins. Il leur arrive plus souvent de sécher les cours et d’arriver en retard.Faisant référence à plusieurs études, l’OCDE met en avant le poids des stéréotypes sociaux. « Pour de nombreux garçons, il n’est pas socialement acceptable de montrer leur intérêt pour le travail scolaire, peut-on lire dans le rapport. Ils s’approprient un modèle masculin véhiculant le non-respect de l’autorité, du travail scolaire et de la réussite dans le cadre institutionnel. Pour ces garçons, il n’est tout simplement pas "cool " de réussir à l’école. »À regarder de plus près les résultats selon les disciplines, il apparaît que le gros point fort des filles est la lecture. En France, l’écart de réussite en leur faveur en compréhension de l’écrit est considérable, selon l’enquête PISA : il est de 44 points (contre 38 points en moyenne dans l’OCDE). C’est plus que l’équivalent d’une année de scolarité d’avance.Pour le chercheur québécois Egide Royer, spécialiste de la question et auteur de Pour la réussite des garçons à l’école (Ecole et comportement, 2010), l’apprentissage de la lecture est pourtant le « facteur le plus important d’échec scolaire ». « Or, souligne-t-il, c’est en lecture que la différence est la plus marquée entre les deux sexes. Les garçons consacrent moins de temps à lire que les filles ; ils disent préférer regarder la télévision et considèrent souvent la lecture comme une activité féminine. »Toutefois, rien n’est inéluctable. En entrant dans l’âge adulte, les garçons peuvent compenser leur retard « dans le cadre professionnel et par leur expérience personnelle », souligne l’OCDE. Ses enquêtes sur le niveau de compétences des adultes en compréhension de l’écrit ne montrent aucune différence significative entre les hommes et les femmes.Une parité jamais atteintePar ailleurs, durant leur scolarité, les garçons conservent un léger avantage en mathématiques. En France, leur score au test PISA est de 9 points supérieur à celui des filles (11 points en moyenne OCDE). L’organisation internationale n’y voit rien d’inné. Elle met plutôt en avant une moindre confiance des filles en leurs capacités dans cette matière et leur forte anxiété.D’ailleurs, dans certains pays comme la Chine ou Singapour, « les filles font jeu égal avec les garçons en mathématiques, et obtiennent de meilleurs scores dans cette matière que tous les garçons de la plupart des autres pays et économies du monde ».Cause ou conséquence ? Le fait est que la parité n’est jamais atteinte dans les filières du lycée comme dans celles du supérieur. En France, dès la seconde, 42 % des filles font le choix d’un enseignement d’exploration aux profils lettres, langues et arts, contre 22 % des garçons. Ces derniers sont en revanche plus nombreux (72 %) à choisir des options scientifiques ou technologiques (contre 52 % des filles).En 1re, 28 % des filles font le choix de la série scientifique, contre 38 % des garçons. 14 % se dirigent vers la série littéraire (contre seulement 4 % des garçons). Enfin, à l’université, plus de 70 % des étudiants en lettres et en langues sont des femmes ; elles sont en revanche moins de 30 % en sciences fondamentales et en sciences et techniques des activités physiques et sportives.Egalité filles-garçons : l’élan brisé Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.03.2015 à 10h23 • Mis à jour le06.03.2015 à 10h44 Un policier a été condamné vendredi 6 mars à cinq ans de prison dont trois ferme pour avoir violemment frappé un marginal à Chambéry en 2010, ont annoncé des sources judiciaires, confirmant une information de RTL.Le fonctionnaire de la brigade anticriminalité (BAC) était poursuivi pour « violences avec arme par personne dépositaire de l'ordre public ». Le parquet avait requis une peine de deux ans de prison ferme lors du procès, le 4 février. Le policier avait fait l'objet en outre d'une interdiction d'exercer le métier de policier, qui a été confirmée définitivement vendredi par le tribunal correctionnel de Chambéry. « C'est une bavure »Les faits qui étaient reprochés au policier remontent à avril 2010, « lors d'une intervention policière nocturne pour calmer un groupe d'individus alcoolisés », rappelle RTL. Un jeune homme avait été violemment frappé « à plusieurs reprises » lors de l'opération, selon une source judiciaire. L'homme avait ensuite été plongé dans le coma, avant de se réveiller hémiplégique du côté droit.« Il a fait son boulot n'importe comment ! J'étais allongé par terre. Le sang coulait », a expliqué la victime à la radio, avant de conclure : « Je respecte la police, mais là, c'est une bavure. » « Le tribunal a indiqué que mon client était clairement une victime. Or cela était loin d'être évident. Cela faisait cinq ans que l'on se bagarrait pour le faire reconnaître », s'est félicité l'avocat du jeune homme. 06.03.2015 à 06h19 • Mis à jour le06.03.2015 à 10h37 | Hélène Bekmezian Il y a plus d’un mois, suite aux attentats de Paris, Manuel Valls, avait jeté cette expression controversée dans l’espace public : un « apartheid territorial, social, ethnique » qui se serait « imposé à notre pays » dans les banlieues et quartiers populaires. Vendredi 6 mars, alors que le premier ministre doit présider un comité interministériel à la citoyenneté et à l’égalité et faire des annonces sur la politique de la ville, le député socialiste du Val-d’Oise, Philippe Doucet, a décidé de rendre publiques de son côté ses « 24 propositions pour lutter vraiment contre l’apartheid ».Maire d’Argenteuil de 2008 à 2014, ce dernier a voulu s’« engouffrer dans la brèche ouverte par Manuel Valls » et coucher sur le papier son « vécu d’élu local depuis des années ». A Matignon, si l’on assure que le premier ministre a bien pris connaissance de la « lettre ouverte » du député et que « son expérience d’élu local et son imagination de responsable politique l’intéressent », on se garde bien d’avaliser l’intégralité de ses propositions, dont certaines ne font pas l’unanimité à gauche. La dernière d’entre elle, également prônée par Malek Boutih (PS, Essonne), a d’ailleurs déjà suscité son lot de polémiques : il s’agit de « permettre, dans les quartiers en situation d’urgence sécuritaire et/ou sociale, la mise sous tutelle temporaire par l’État ».Autoriser les statistiques ethniquesD’autres sont plus consensuelles à gauche comme la mise en place d’un « service civique obligatoire d’une durée de 6 mois » pour tous les jeunes de 16 à 18 ans ou l’« ouverture de la naturalisation pour les personnes âgées de plus de 65 ans qui ont vécu 25 ans en France et qui ont un enfant français ». Mais le député va plus loin en suggérant également de rendre le vote obligatoire et l’inscription sur les listes électorales automatique.Pour lutter contre l’« apartheid ethnique » et « rompre avec la ghettoïsation des populations d’origine immigrée », Philippe Doucet propose en outre, d’autoriser, « sous le contrôle de la CNIL, le recours aux statistiques ethniques, notamment dans les attributions de logements par les bailleurs sociaux ». Dans la même thématique, il suggère de « tripler en cinq ans le nombre de fonctionnaires de police issus de l’immigration ».Ancien membre du courant de la Gauche populaire et désormais rattaché au pôle des « réformateurs » du PS, l’élu veut rompre avec « trois décennies de ghettoïsation rampante » en relevant les seuils de logements sociaux prévus par la loi SRU à 30 % dès 2020 (contre 25 % en 2025 à l’heure actuelle) tout en les plafonnant à 50 %.Permettre le « testing » en entretien d’embaucheConcernant l’école, il suggère de « généraliser les expérimentations de “busing” à la française », dont le but est d’emmener les écoliers des quartiers défavorisés dans les établissements voisins et ainsi « forcer la mixité sociale ». Pour davantage associer les parents d’élèves, une « école des parents » pourrait être créée et les rencontres parent-professeur rendues obligatoire sur un rythme trimestriel. « Il faut accepter qu’il y ait plusieurs éducations nationales », explique par ailleurs l’élu qui plaide pour un système d’incitation financière pour les professeurs qui, en retour, devront s’engager dans une certaine durée pour enseigner dans ces quartiers.Enfin, afin de garantir un égal accès à l’emploi de tous, Philippe Doucet propose, entre autres, d’ouvrir la possibilité aux associations de lutte contre le racisme de « procéder à de vastes campagnes de “testing” en entretien d’embauche, comme cela existe depuis longtemps pour les entrées en boîte de nuit ». « Il suffit d’un cas par an et d’un peu de médiatisation pour faire bouger les choses, les entreprises font attention à leur image de marque », veut-il croire. Des propositions pour lutter contre l'apartheid4propositions Apartheid Philippe DoucetHélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.03.2015 à 19h00 • Mis à jour le05.03.2015 à 20h56 | Stéphane Foucart Obésité, diabète, troubles de la fertilité et neuro-comportementaux : la part de ces maladies et troubles chroniques attribuable aux perturbateurs endocriniens (PE) coûtent chaque année à l’Union européenne plus de 157 milliards d’euros, soit environ 1,23 % du produit intérieur brut (PIB) de l’Union. Frappante, cette estimation est le principal résultat d’une série d’études conduites par une vingtaine de chercheurs américains et européens, à paraître dans le Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism et qui devaient être présentées à San Diego (Californie), jeudi 5 mars, au congrès annuel de l’Endocrine Society – la principale société savante dévolue à l’endocrinologie. Les auteurs, qui ne font pas mystère des marges d’incertitudes inhérentes à ce genre de calculs, placent la fourchette haute de leur estimation à quelque 270 milliards d’euros annuels, soit 2 % du PIB européen.Les PE sont une catégorie de molécules présentes dans de nombreux pesticides et plastiques, dans certains cosmétiques ou conditionnements alimentaires, et susceptibles d’interférer avec le système hormonal, même à de faibles doses. Aux échelles européennes ou nationales, certains d’entre eux – bisphénol A et phtalates – ont déjà fait l’objet de restrictions ou d’interdiction. Mais la plupart de ces substances ne sont pas régulées en tant que telles, et sont toujours autorisées. Selon l’Endocrine Society, « près de 100 % des gens ont des niveaux détectables de perturbateurs endocriniens dans leur organisme ».Substances problématiquesSelon les résultats présentés, les substances les plus problématiques sont les pesticides organophosphorés et organochlorés. Les coûts directs (soins, traitements médicaux, etc.) et indirects (perte de productivité, absentéisme, etc.) des troubles et des maladies attribuables à ces substances se montent à quelque 120 milliards d’euros par an en Europe. Les produits utilisés dans les matières plastiques – phtalates et bisphénol A – pèsent pour leur part quelque 26 milliards d’euros. Les retardateurs de flamme bromés, utilisés dans les mousses des canapés ou dans l’électronique, coûtent de leur côté environ 10 milliards d’euros par an.En considérant le coût pour chaque effet sanitaire lié aux PE, la baisse des capacités cognitives de la population (estimée en perte de points de quotient intellectuel) et les maladies neuro-développementales (troubles du spectre autistiques, hyperactivité et troubles de l’attention) viennent en tête avec un fardeau de 132 milliards d’euros. Viennent ensuite les troubles du métabolisme (obésité et diabète de type 2), qui pèsent quelque 15 milliards d’euros. Les troubles du système reproducteur masculin (malformations génitales à la naissance, infertilité) viennent loin derrière avec un fardeau économique estimé à 4 milliards d’euros.Si les chiffres annoncés semblent énormes – bien qu’inférieurs au coût du tabac, de l’ordre de 45 milliards d’euros par an pour la France – ils sont en réalité très en dessous de la réalité.Sous-estimation volontaireCette sous-estimation tient à la méthodologie choisie par les chercheurs, qui ont privilégié la solidité scientifique de l’analyse au détriment de son exhaustivité. « D’abord, nous avons identifié les maladies et troubles pour lesquels les niveaux de preuve d’une implication des perturbateurs endocriniens sont les plus élevés et nous nous sommes principalement fondés pour cela sur le rapport de référence publié en 2012 par l’Organisation mondiale de la santé et le Programme des Nations unies pour l’environnement », explique Leonardo Trasande, professeur associé à l’université de New York, premier auteur de ces travaux.Les chercheurs ont ensuite cherché dans la littérature scientifique les études épidémiologiques susceptibles de chiffrer l’augmentation du risque de contracter ces maladies après tel niveau d’exposition à telle ou telle substance, au cours de telle ou telle période donnée. « Enfin, ajoute M. Trasande, il a fallu rassembler les études permettant d’estimer l’exposition de la population à chaque substance. » De telles études ne sont pas légions. Ainsi, même lorsque les effets biologiques d’un produit sont avérés sur l’animal et l’homme, les chercheurs l’ont exclu de leur analyse en cas d’absence d’études épidémiologiques solides ou de données d’imprégnation de la population...Un intense lobbyingLes auteurs confessent ainsi n’avoir pu tenir compte que de 5 % de l’ensemble des PE en circulation et « seulement une petite part des maladies liées à ces substances », dit M. Trasande. En particulier, les cancers du sein et de la prostate, en forte augmentation depuis trois décennies et plausiblement favorisés par l’exposition à certains PE, n’ont pas été pris en compte. « Il manque à l’analyse toute une partie sur les troubles liés au système reproducteur féminin, précise la biologiste Barbara Demeneix (CNRS/Muséum national d’histoire naturelle), coauteur d’une part des travaux publiés. Mais nous manquons de données issues d’études suffisamment longues pour estimer l’augmentation des risques de cancer du sein, après des expositions in utero, par le biais des femmes enceintes. »Pour M. Trasande, « de futures analyses » combleront ces lacunes et, de toute évidence, réhausseront encore l’estimation. Pour l’heure, ces travaux encore préliminaires n’en devraient pas moins être versés au dossier réglementaire en cours d’instruction à la Commission européenne. Celle-ci devait publier en décembre 2013 les critères d’inclusion de ces fameux PE, afin de commencer à les réglementer. Sous le feu d’un intense lobbying, Bruxelles a reporté sine die sa décision, justifiant le retard par le lancement d’une étude sur l’impact économique que la régulation aurait sur les entreprises. La Suède a, depuis, lancé une action en carence contre Bruxelles devant la Cour de justice de l’Union européenne.Lire La Commission européenne s’isole sur les perturbateurs endocriniens« Il y a de toutes façons des choses que nous ne parviendrons jamais à chiffrer économiquement, conclut M. Trasande, comme la souffrance psychologique et la détresse des familles qui sont confrontées à ces maladies en augmentation. »Stéphane FoucartJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 05.03.2015 à 18h10 • Mis à jour le05.03.2015 à 18h26 Audrey Chabot, une mère de famille qui avait assassiné ses deux nouveau-nés avant de les placer au congélateur en 2011 et 2012 a été condamnée jeudi 5 mars à vingt-trois ans de réclusion criminelle par la cour d'assise de l'Ain. L'institution a également ordonné cinq ans de suivi socio-judiciaire avec injonction de soins, effective dans l'immédiat. L'avocat général avait requis une peine de vingt-sept ans de réclusion, assortie d'une période de sûreté des deux tiers.Le 24 mars 2013, le petit ami de cette serveuse de restaurant avait découvert un corps dans le congélateur du modeste appartement où Audrey Chabot vivait, à Ambérieu-en-Bugey. Ce dernier avait alerté les gendarmes, qui avaient retrouvé sur place un second corps congelé.Placée en garde à vue, Audrey Chabot, « très abattue », selon les enquêteurs, reconnaissait avoir accouché à l'automne 2011 et 2012 à l'insu du père des enfants, qui ne vivait pas avec elle. Elle avait avoué avoir noyé dans un bac à douche deux petits garçons, nés viables.RécidiveCette femme de 34 ans était jugée en état de récidive après avoir été condamnée pour un premier infanticide commis en 2002. Elle s'était déjà vu infliger quinze ans de réclusion en 2005, toujours devant la cour d'assises de l'Ain. Audrey Chabot avait finalement été libérée à mi-peine en décembre 2010, les psychiatres estimant qu'elle « ne présentait pas de risques de récidive ». La France a déjà été marquée par l'affaire des « bébés congelés » de la Française Véronique Courjault, condamnée en 2009 pour infanticide à huit ans de prison après la découverte par son mari de deux bébés dans le congélateur de leur maison à Séoul (Corée du Sud), en juillet 2006. Ce drame avait également mis en lumière la question du déni de grossesse. Aurélie Collas   Si l’école française est capable de former une élite recrutée dans les milieux privilégiés, elle ne parvient pas à faire réussir tous les élèves. Voilà des décennies qu’elle tente, en vain, de résorber le « noyau dur » d’échec scolaire, dont près d’un élève sur cinq fait partie.Ce constat, déjà ancien, la Cour des comptes le reprend dans un rapport publié mercredi 4 mars et consacré au « suivi individualisé des élèves ». Sa conclusion est sévère : les dispositifs visant à répondre aux besoins spécifiques des élèves, qui coûtent deux milliards d’euros par an, sont inefficaces. Politique « hésitante », pilotage « défaillant », poids des traditions… Au fil du rapport apparaissent les obstacles qui empêchent notre système scolaire d’atteindre les 100 % de réussite.Pour la juridiction, la clé réside notamment dans la réforme du temps de travail des enseignants, qui, aujourd’hui, ne prend en compte que le nombre d’heures de cours par semaine. Une proposition déjà formulée dans un précédent rapport de 2013, qui risque fort de déplaire à certains syndicats de la profession.Empilement des dispositifs Aide personnalisée, accompagnement éducatif, programme personnalisé de réussite éducative… La politique d’accompagnement des élèves se caractérise par un « fourmillement de dispositifs aux terminologies variées et qui évoluent sans cesse », souligne la Cour. Certains s’adressent aux élèves en difficulté, d’autres à tous, d’autres encore aux seuls volontaires. La plupart ont lieu en dehors du temps scolaire.En 2013, la Cour comptabilisait douze dispositifs. Depuis, l’aide personnalisée à l’école a laissé place aux « activités pédagogiques complémentaires » ; au collège, l’accompagnement éducatif a été supprimé hors éducation prioritaire. Pour la Cour, ces changements permanents posent problème, car ils induisent « un manque de lisibilité » pour les familles et « perturbent les acteurs de terrain comme les élèves ».Des « angles morts »Alors que 10 % des élèves arrivent au collège sans maîtriser les compétences de base en français et mathématiques, alors que la transition primaire-secondaire est connue pour fragiliser un peu plus les élèves en difficulté, le collège apparaît comme « le parent pauvre des dispositifs d’individualisation », déplore l’institution de la rue Cambon. Seul l’accompagnement personnalisé en 6e concerne tous les élèves, alors que c’est le cas de l’aide personnalisée au primaire et de l’accompagnement personnalisé au lycée.Par ailleurs, la Cour regrette que le système scolaire accorde une priorité aux dispositifs de remédiation en dehors de la classe plutôt qu’aux méthodes pour différencier l’enseignement dans la classe. Historiquement, notre école se caractérise par un enseignement vertical : un enseignant, spécialiste d’une discipline, donne un cours à une classe censée être homogène, suivant des programmes et des rythmes d’avancement identiques pour tous. Reprenant à son compte l’enquête Talis de l’OCDE, publiée en 2014, la Cour rapporte que seuls 22 % des professeurs déclarent donner des travaux différents aux élèves en fonction de leur niveau (contre 63 % en Angleterre).Le poids des traditions Dans le secondaire, le temps de travail des enseignants ne prend en compte que les heures de cours (dix-huit heures par semaine pour un certifié, quinze heures pour un agrégé). Cela est « doublement dommageable, estime la Cour de comptes : « pour l’enseignant qui ne peut pas voir son implication pleinement reconnue, et pour le chef d’établissement qui est tributaire de la bonne volonté des enseignants ».Pour elle, « il apparaît illusoire de vouloir mettre en œuvre une démarche d’individualisation de l’enseignement sans modifier les obligations de service des enseignants ». Elle préconise d’intégrer dans le temps de service d’autres missions, comme le temps de concertation entre professeurs ou le suivi des élèves. En outre, ce temps devrait être défini par an et non par semaine, dans la mesure où les besoins des élèves varient au cours de l’année.Déjà formulées en 2013, ces propositions se heurtent à des résistances, des traditions, à une identité professionnelle des enseignants du secondaire très attachés à leur discipline. Ce qui explique pourquoi les dispositifs de suivi des élèves ont tant de mal à s’imposer. En 2014, la gauche a tenté de réformer les missions des enseignants. Si elle a réécrit les décrets de 1950 qui définissent ces missions, elle n’a pas pris le risque de toucher au temps de service. Celui-ci reste donc aujourd’hui limité au « faire cours ».Un manque de savoir-faireA cet obstacle s’ajoute celui du savoir-faire. La Cour souhaite voir « systématisée » la formation des enseignants à la prise en compte de l’hétérogénéité des élèves dans la classe. Dans plus de la moitié des collèges (55 %) ayant participé à son enquête, aucun enseignant n’a été formé à l’accompagnement personnalisé en 6e. Dans les écoles, 54 % des directeurs estiment que l’absence de formation continue est une « source de difficulté ».Un pilotage défaillant La Cour reproche au ministère de l’éducation nationale un suivi « dispersé et lacunaire » des dispositifs d’accompagnement des élèves. Ainsi, il n’existe aucune structure, au sein du ministère, chargée de cette politique. D’autre part, son coût est largement méconnu.Le budget transmis chaque année au Parlement fait état de 112,4 millions d’euros, mais selon la Cour, ce chiffre ignore certains dispositifs considérés comme « gratuits » car inclus dans le temps de service des enseignants. Au final, leur coût atteindrait plutôt les 2 milliards d’euros. Outre un chiffrage précis, la Cour demande au ministère d’évaluer ces dispositifs afin de déterminer lesquels doivent être modifiés, maintenus ou supprimés.Parmi les autres recommandations de la Cour des comptes figure la généralisation de l’accompagnement individualisé des élèves au collège. Une préconisation qui ne pourra passer inaperçue, à quelques jours de l’annonce d’une réforme du collège.Lire aussi : La Cour des comptes critique la gestion des enseignantsAurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.03.2015 à 16h27 Le chat n'a pas encore démarré.Rendez-vous le mercredi 11 mars 2015 à 11:00.Consultez tous les chats 04.03.2015 à 16h07 • Mis à jour le04.03.2015 à 17h12 Le tribunal de grande instance de Paris a interdit, mercredi 4 mars, la commercialisation du DVD du spectacle de Dieudonné Le Mur, dont la représentation avait déjà été interdite, a-t-on appris auprès de l'avocat de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra).Saisi par la celle-ci, le tribunal a jugé certains passages du DVD constitutifs de provocation à la haine et à la violence, d'apologie et contestation de crimes contre l'humanité et d'apologie des délits de crimes de collaboration avec l'ennemi. Le tribunal a ordonné le retrait du DVD de la vente et l'interdiction de sa commercialisation, des mesures rares. Dieudonné et les productions de la Plume ont en outre été condamnés à verser solidairement 5 000 euros de dommages et intérêts à la Licra et 2 500 euros pour les frais de justice.Lire aussi : Dieudonné : les principaux procès perdus depuis 2007En janvier 2014, plusieurs arrêtés avaient été pris dans plusieurs villes de France pour interdire les représentations de ce spectacle. Dieudonné les avait contestés devant la justice administrative, jusqu'au Conseil d'Etat, qui avait confirmé la validité des arrêtés.Deux jugements en attenteL'humoriste s'était ensuite engagé à ne pas reprendre les passages attentatoires à la dignité humaine et de nature à provoquer à la haine et à la discrimination raciale, mais le Conseil d'Etat avait de nouveau validé l'interdiction d'une autre représentation. Il n'a depuis plus joué ce spectacle, mais le DVD a été mis en vente sur son site en juillet.Par ailleurs, le 18 mars, le tribunal correctionnel de Paris rendra son jugement concernant les poursuites engagées contre Dieudonné pour apologie du terrorisme pour son message sur Facebook « Je me sens Charlie Coulibaly », posté le 11 janvier, alors que des millions de personnes défilaient en France afin de rendre hommage aux 17 victimes des attentats ayant visé Charlie Hebdo, des policiers et des juifs. Dieudonné attend enfin un jugement pour ses propos sur le journaliste de France inter Patrick Cohen, qui doit être rendu le 19 mars.Célèbre pour sa « quenelle », geste interprété comme un salut nazi inversé par des associations mais qu'il présente comme une manifestation « antisystème », Dieudonné a déjà été condamné à sept reprises pour injure ou provocation antisémite. 04.03.2015 à 12h44 Soixante et une bombes de tranchée de 16 kilogrammes, quarante-trois grenades, quatre obus de 75 mm, deux obus de 84 mm... Cet arsenal de guerre n'a pas été retrouvé chez un collectionneur mais bien sur le tracé d'un futur gazoduc entre Chilly (Somme) et Ressons-sur-Matz (Oise). La préfecture de la Somme a annoncé que 1,7 tonne de munitions de la première guerre mondiale avait été mise au jour, mardi 3 mars.La découverte en a été faite au cours « des fouilles préventives effectuées par la société Géomines pour le compte de GRT Gaz sur le tracé du futur gazoduc Artère du Santerre », peut-on lire sur le site de la préfecture, qui précise que « trois démineurs du centre de déminage d'Amiens se sont rendus sur place avec un camion pour récupérer et transporter ces munitions au dépôt de Vimy » (Pas-de-Calais). Chilly : Découverte d'1,6 tonne de munitions de la Première Guerre mondiale http://t.co/eCZQFflZMq pic.twitter.com/gA2PLRYVOt— Préfète Picardie 80 (@PrefPicardie80) 3 Mars 2015« Une tranchée se trouvait à cet endroit »Selon Eric Lagier, responsable de l'audit pyrotechnique pour le chantier de la conduite de gaz Artère du Santerre, interrogé par le Courrier Picard, « tout laisse à penser qu'une tranchée se trouvait à cet endroit et que ce point servait à stocker les armes. »Seules deux des bombes de tranchée étaient amorcées, prêtes à l'emploi, les autres étaient en position de stockage. « La route communale entre Lihons et Chilly a été fermée à la circulation, par arrêté municipal, pendant la durée du chantier » de déminage, informe le communiqué de la préfecture.Trois semaines plus tôt, dans le même département, 310 obus allemands d'un poids total de 2,2 tonnes avaient été découverts près de la salle des fêtes d'Allaines. 04.03.2015 à 12h23 • Mis à jour le 04.03.2015 à 12h35Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/etudes-superieures/article/2015/03/04/de-nouveaux-diplomes-universitaires-de-laicite-vont-etre-crees_4586727_4401467.html"data-title="De nouveaux diplômes universitaires de laïcité vont être créés"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/03/04/400x300/4587080_7_f17d_manuel-valls-arrivant-a-la-grande-mosquee-de-s_a76bed879a0fbc89c3e470309501a981.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/etudes-superieures/article/2015/03/04/de-nouveaux-diplomes-universitaires-de-laicite-vont-etre-crees_4586727_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Former les personnels religieux, notamment les imams, aux questions liées à la place des religions dans l'Etat laïc : tel est le rôle des « diplômes universitaires [DU] de laïcité », que le gouvernement entend développer.Venu visiter étudiants et enseignants de l'une de ces unités de formation et de recherche (UFR), mardi 3 mars à Strasbourg, Manuel Valls a rappelé le projet de porter de six à une douzaine le nombre d'établissements proposant de tels cursus, d'ici à la fin de l'année. Il s'agit d'une mesure du plan en faveur d'un islam de France, annoncé le 25 février. Le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, avait alors précisé que les aumôniers, ces responsables du culte de toutes les religions que l'Etat emploie dans les prisons, les hôpitaux et au sein de l'armée, « ne seront recrutés désormais que s'ils ont obtenu ce diplôme de formation aux principes fondamentaux de la République ».Lire également (édition abonnés) : Bernard Cazeneuve : « Consolider un islam fidèle aux valeurs de la République »120 heures de cours, sur six à sept moisLa première formation de ce type a été créée en 2008 à l'Institut catholique de Paris (ICP). L'université de Strasbourg a été le premier établisssement public à se lancer, en 2011, suivie de Lyon, Aix, Montpellier et Bordeaux. Avec pour programme commun d'enseigner les droits fondamentaux, les libertés religieuses, la liberté d'expression, l'égalité hommes-femmes.Dans la métropole alsacienne, huit étudiants suivent actuellement le DU de droit, société et pluralité des religions.  Il a pour objet de donner des « outils techniques » aux imams, aumôniers, prêtres, pasteurs,  trésoriers et autres personnes investies à titre professionnel dans des institutions ou associations religieuses et cultuelles, déjà en exercice ou non, mais aussi à des étudiants s'intéressant à ces questions. Le cursus s'étale sur six à sept mois pour un volume de cent vingt heures de cours.A Strasbourg, il propose notamment une « réflexion sur la place des religions » au sens large dans la société française, ainsi qu'un enseignement axé sur le droit local concordataire. Cette spécificité locale héritée de la période d'annexion de l'Alsace-Moselle par l'Allemagne, autorise l'Etat à rémunérer les ministres des cultes catholique, luthérien, réformé et israélite. Une exception à la loi de séparation des églises et de l'Etat.A Lyon, imams et fonctionnaires peuvent également suivre depuis la rentrée 2012 une formation de « connaissance de la laïcité » qui comprend des cours de français, d'histoire de la laïcité et de droit des associations.« Il n'est pas question que de l'islam. On ne forme pas seulement des imams sur le plan de la religion. On traite de la religion comme un fait qui génère des effets qui peuvent être parfois très compliqués », précise Céline Pauthier, maître de conférence en histoire du droit, qui dirige le DU laïcité de l'université de Strasbourg. En proposant un tel cursus, l'établissement alsacien n'a pas abandonné pour autant sa « posture de neutralité », observe l'universitaire, la formation ayant « volontairement vocation à être très sèche ». width="314" height="157" alt="Jean-Marc Ayrault et Vincent Peillon en visite à l'école Danielle-Gouze-Mitterrand à Cluny, en Bourgogne, en novembre 2013. " src="http://s2.lemde.fr/image/2014/08/26/314x157/4477040_3_da91_jean-marc-ayrault-et-vincent-peillon-en-visite_4d3db9aa78216c17926d78d5a8ff114c.jpg" Pour la Cour des comptes, le suivi des élèves est cher et inefficace Afin de guider les lycéens dans les méandres d'Admission post bac, un numéro vert a été mis en place. Reportage avec les conseillères de l'académie de Paris. width="314" height="157" alt="Dépenses de formation par public bénéficiaire." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/03/04/314x157/4587377_3_4b8f_depenses-de-formation-par-public-beneficiaire_858a1c0318926e63aade07fc2c056675.png" La dépense globale de formation pour les jeunes poursuit son repli Dans un premier temps, le portefeuille de l'enseignement supérieur et de la recherche pourrait être repris par Najat Vallaud-Belkacem. width="314" height="157" alt="L'hémicycle du Sénat, le 1er octobre 2014." src="http://s1.lemde.fr/image/2015/02/12/314x157/4575493_3_fde5_l-hemicycle-du-senat-le-1er-octobre-2014_665b37e7a8eaeb04cd62b149a5987aeb.jpg" En situation irrégulière, le meilleur apprenti menuisier de France sera bien récompensé au Sénat Elise Vincent L'essentielLe 9 août 1982, l'attentat contre le restaurant Goldenberg à Paris avait fait six morts et vingt-deux blessés.Depuis ses débuts, l'enquête sur l'attentat a connu de nombreux errements.Trois mandats d'arrêts internationaux contre trois Palestiniens résidant en Jordanie, en Norvège et à Ramallah ont été délivrés par le parquet de Paris dans le cadre de cette enquête.  Dans le cadre de l'enquête sur l'attentat de la rue des Rosiers, le parquet de Paris a indiqué au Monde, mercredi 4 mars, qu'il avait confirmé la délivrance de trois mandats d'arrêts internationaux contre trois Palestiniens résidant en Jordanie, en Norvège et à Ramallah (Cisjordanie), confirmant une information de RTL. Ces trois individus sont des membres présumés du Fatah-Conseil révolutionnaire, ou groupe Abou Nidal, mouvement dissident de l'Organisation de libération de la Palestine, à l'origine de plusieurs attentats aveugles dans les années 1970 et 1980.Le 9 août 1982, l'explosion d'une grenade dans le restaurant Goldenberg, dans le vieux quartier juif de Paris, suivie d'une fusillade, avait fait six morts et vingt-deux blessés. A l'époque, l'attentat, qui n'avait pas été revendiqué, avait été attribué par la justice française au groupe Abou Nidal. Vingt ans plus tard, « en 2011, le juge [antiterroriste] Marc Trévidic identifie deux des hommes du commando, deux Palestiniens réfugiés en Jordanie, dont l'extradition s'avère alors impossible », précise Francetv Info.Deux des trois hommes sont les tueurs présumésLes trois suspects ont été identifiés après le recueil de nouveaux témoignages dans le cadre de l'information judiciaire qui avait été ouverte à l'époque, aujourd'hui confiée au juge antiterroriste Marc Trevidic. Pour retrouver ces hommes, le juge s'est notamment entouré d'une poignée d'agents de la direction générale de la sécurité intérieure après avoir récupéré le dossier, précise Paris Match, ajoutant que le magistrat « doit recevoir le 9 mars les parties civiles pour leur expliquer l'évolution de son enquête ». Selon l'hebdomadaire, deux des trois hommes sont les deux tueurs présumés, et le troisième aurait assuré leur logistique sans participer directement à l'attentat.Selon nos informations, le premier individu concerné habite aujourd'hui Ramallah et est né en 1955. Le deuxième, né en 1958, habite la commune de Skien, en Norvège. Le troisième, qui a aujourd'hui plus de 60 ans, habite un petit village de Jordanie, situé entre Zarka et Roussaifa. Il est né en 1952.« Un travail de longue haleine »« Ces mandats d'arrêt sont le fruit d'un travail considérable et de très longue haleine », indique-t-on au parquet de Paris, en espérant que la médiatisation encourage des victimes de l'époque à se manifester de nouveau afin qu'elles soient réentendues.Depuis ses débuts, l'enquête sur l'attentat de la rue des Rosiers a en effet connu de nombreux errements. Le plus connu d'entre eux étant l'« affaire des Irlandais de Vincennes ». Dans un documentaire sorti en 2008, le journaliste Thierry Vincent avançait pour sa part que les auteurs de l'attentat auraient pu être des « néonazis ».Trente-trois ans après l'attentat, ces nouveaux éléments enterrent en grande partie cette dernière piste, estime-t-on au parquet de Paris, qui rappelle qu'il n'y a pas prescription, car, selon le droit, « le délai de prescription est interrompu par les actes de poursuite et d'instruction ».Elise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Benoît Floc'h Geneviève Fioraso veut quitter le gouvernement. Le départ de la secrétaire d’Etat à l’enseignement supérieur et à la recherche pourrait être annoncé par communiqué prochainement.Le départ de Geneviève Fioraso tombe à un mauvais moment. Un mouvement national est organisé, jeudi, à l’appel des principaux syndicats du supérieur contre « le désengagement de l’Etat du service public d’enseignement supérieur et de recherche ». Mais l’état de santé de la secrétaire d’Etat a poussé celle-ci à demander à être déchargée de ses fonctions, pour la seconde fois depuis décembre. Le président de la République souhaitait initialement qu’elle reste à son poste jusqu’aux élections départementales des 22 et 29 mars.De nombreux noms circulentLa question de sa succession sera vraisemblablement tranchée après les élections, l’exécutif envisageant très sérieusement un remaniement gouvernemental. Dans un premier temps, le portefeuille de Geneviève Fioraso pourrait être repris par Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale, déjà « tutelle » de Mme Fioraso pour l’enseignement supérieur et la recherche.Pour le remplacement de Mme Fioraso après les départementales, quelques noms circulent d’ores et déjà, dont celui d’Alain Claeys. Député socialiste de la Vienne, il est un spécialiste des questions d’enseignement supérieur. « Il a beaucoup de supporteurs, note une source au sein de l’exécutif. Mais c’est un homme, et le gouvernement souhaite continuer dans le sens de la parité. »Le même argument pourrait porter préjudice à Jean-Yves Le Déaut ou Vincent Feltesse. Le premier, député socialiste de Meurthe-et-Moselle depuis 1986, est un ancien professeur d’université. Il est l’auteur du rapport « Refonder l’université, dynamiser la recherche - Mieux coopérer pour réussir ». Quant au second, député socialiste de la Gironde de 2012 à 2014, il est conseiller à l’Elysée depuis mai 2014 et a été rapporteur de la loi sur l’enseignement supérieur.On évoque également Bertrand Monthubert, l’actuel président de l’université Paul-Sabatier-Toulouse-III. Proche d’Arnaud Montebourg, fondateur du collectif Sauvons la recherche, il fut secrétaire national à l'enseignement supérieur et à la recherche à la direction du Parti socialiste. Sa nomination aurait la préférence de Najat Vallaud-Belkacem.Finalement, celle qui tirera peut-être avantage de cette situation pourraît être Marie-Christine Lemardeley. L’ancienne présidente de l’université Sorbonne-Nouvelle est chargée des questions d’enseignement supérieur à la Mairie de Paris, après avoir échoué de peu à se faire élire maire du 5e arrondissement de Paris en 2014.Quel que soit le successeur de Geneviève Fioraso, il héritera du lourd dossier du financement des universités. Depuis quelques années, entre les conséquences de l’autonomie accordée en 2007 et les restrictions imposées par la rigueur budgétaire, la communauté universitaire dénonce régulièrement le manque de moyens. L’entourage de Mme Fioraso assure de son côté que le budget du supérieur a augmenté de 2,5 % entre 2012 et 2015 et met en avant son bilan. Au premier rang duquel, la loi du 22 juillet 2013, et ses mesures phares : la simplification de l’offre de licences et de masters ou le rapprochement des universités et des grandes écoles au sein de vingt-cinq « communautés » partout sur le territoire.Ariane 6Le cabinet de la secrétaire d’Etat rappelle également que 5 000 postes ont été financés et que « 458 millions d’euros ont été investis en trois ans pour les bourses étudiantes, ce qui permet aujourd’hui à un étudiant sur trois de bénéficier d’une bourse ». Par ailleurs, 42 916 nouveaux logements étudiants seront livrés au 1er janvier 2018. Sans compter la loi qui réglemente les stages, votée en juin 2014. Passionnée par l’espace, Geneviève Fioraso a également négocié, avec succès, la création d’un nouveau lanceur spatial : Ariane 6.« J’ai beaucoup d’admiration pour ce qu’elle a fait, confie Vincent Berger, conseiller de François Hollande pour l’enseignement supérieur. Ses réformes, on en parlera encore dans dix ans, qu’il s’agisse de la transformation du paysage universitaire ou d’Ariane 6. » « J’ai beaucoup apprécié son engagement en faveur des universités pendant cette période difficile, commente aussi Alain Beretz, président de l’université de Strasbourg. Elle a toujours su défendre nos budgets, même si je ne suis pas ravi de notre situation. J’ai apprécié la manière dont elle est allée vers les universités pour les comprendre et les soutenir. »D’autres opinions sont nettement moins flatteuses. « L’un des points marquants, c’est l’absence de dialogue avec les personnels », pointe Claudine Kahane, cosecrétaire générale du Snesup-FSU, le principal syndicat du supérieur. Mais la question qui focalise l’attention est « l’austérité budgétaire grandissante, relève Mme Kahane. Le budget 2015 des universités ne leur a toujours pas été notifié. C’est extravagant. D’une manière générale, la communication de Mme Fioraso est en complet décalage avec la réalité de terrain. »L'augmentation des crédits du supérieur est vivement contesté par le « Groupe Jean-Pierre Vernant », un collectif d'universitaires de gauche. Citant le rapport de la députée socialiste du Lot-et-Garonne Valérie Rabault, ils affirment que le budget de l'enseignement et de la recherche universitaire a, en réalité, été amputé de 689 millions d'euros en 2014.C’est d’ailleurs également cette question lancinante qui explique, pour l’UNEF, « le basculement politique » vécu depuis 2012. « Au début du quinquennat, explique William Martinet, président du syndicat, on pouvait négocier. Mais aujourd’hui, à cause du mur de l’austérité, on ne négocie plus de rien. Le message, c’est que la lutte contre la précarité étudiante est terminée. » C’est à cette aune budgétaire que le successeur de Mme Fioraso commencera son action. Autant dire que celle-ci risque, à deux ans de la présidentielle, d’être limitée.Benoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.03.2015 à 08h42 • Mis à jour le04.03.2015 à 10h30 | Maryline Baumard Un pas est franchi. Les victimes de discriminations pourront bientôt faire condamner ensemble en justice les structures coupables. Dans un entretien accordé aux lecteurs du Parisien, ce 4 mars, François Hollande prend l’engagement que l’action de groupe, aujourd’hui réservée aux biens et aux services, sera bientôt possible pour des particuliers s’estimant discriminés.« Le racisme n’est pas que dans les stades de football. Il peut aussi être dans les transports, ou sur les lieux de travail. Je n’accepterai jamais sa banalisation », a affirmé M. Hollande. « Quand les actes se multiplient, les victimes se découragent et ne portent pas toujours plainte (…) Il ne doit y avoir aucune faiblesse face à de tels actes. Le gouvernement a introduit ce que l’on appelle l’action de groupe : elle permet à une catégorie de consommateurs ou de locataires qui se considèrent lésés par une décision d’aller ensemble en justice. Désormais, face aux discriminations, je souhaite que l’action de groupe soit également possible », a-t-il ajouté.Le chef de l’Etat approuve ainsi sa ministre de la justice, Christiane Taubira, qui a annoncé le 18 février sa volonté de présenter prochainement au Parlement un projet d’action de groupe s’appliquant à la lutte contre les discriminations. D’ailleurs, une proposition de loi, défendue par le député de Seine-Saint-Denis Razzy Hammadi, est déjà prête à l’emploi.Le texte donne la possibilité à plusieurs personnes s’estimant victimes d’une discrimination liée à l’origine, le sexe, le handicap, l’âge ou encore les appartenances religieuse, politique et syndicale, de saisir collectivement la justice pour obtenir réparation. Rien ne garantissait que cette idée, dans l’air depuis des années, ne voit le jour avant 2017, même si elle faisait partie des propositions du candidat Hollande en 2012.Lutter contre les « inégalités structurelles »À l’origine, l’action de groupe, version française de la « class action » américaine, avait été lancée en France en 2007, par le Conseil représentatif des associations noires (CRAN) et son président Louis-Georges Tin. « C’était pendant la campagne présidentielle, et de nombreuses associations ont travaillé avec nous autour de cette idée que nous avons lancée », rappelle-t-il, aujourd’hui, heureux que ce dossier, que le CRAN n’a jamais abandonné, avance enfin.Ensuite, l’idée a été reprise pour être portée politiquement. D’abord par la sénatrice EELV Esther Benbassa, qui a déposé, en 2013, une proposition de loi allant dans ce sens. Ensuite, des députés socialistes lui ont emboîté le pas.Après les attentats de janvier, cette loi devient un moyen de lutter contre la persistance « d’inégalités structurelles ». Cette action pourra se faire par l’intermédiaire d’une association, d’un syndicat représentatif ou du défenseur des droits. Outre le fait de se prononcer sur la responsabilité de la structure, le juge créera un groupe de victimes bénéficiant de l’indemnisation. Tout cela rend la procédure moins lourde, moins onéreuse et plus sûre d’aboutir.Simplifier la démarche pourrait permettre à la moitié des victimes qui jusqu’alors ne se manifestaient pas, selon une enquête du défenseur des droits et du Bureau international du travail, de porter collectivement un dossier. Ce qui pourrait en retour, estime Razzy Hammadi « créer un effet dissuasif fort, autrement dit une incitation majeure en faveur de l’équité, notamment auprès des établissements publics ou des sociétés qui avaient des pratiques condamnables ».Si le député espère voir son texte discuté avant l’été, il n’est pas certain que le calendrier parlementaire le permette. Louis-Georges Tin, lui, sera vigilant aux discussions. « Des amendements peuvent tuer un texte », estime-t-il, pourtant confiant dans la qualité de la proposition.Un rapport du Conseil de l’Europe s'inquiète « du recul de la tolérance » en FranceMaryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.03.2015 à 01h25 • Mis à jour le04.03.2015 à 01h36 | Stéphanie Le Bars (Washington, correspondance) Une pleine page de publicité dans le New York Times, lundi 2 mars. Des interviews à la chaîne, et en anglais, avec la presse américaine. Une prise de parole devant des représentants de l'American Israel Politic Affairs Committee (Aipac), le plus puissant groupe de pression pro-israélien des Etats-Unis, réuni à Washington. Et enfin une rencontre avec des élus du French Caucus au Congrès, le mardi 3 mars.Roger Cukierman, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), a mis à profit ses 48 heures passées dans la capitale pour alerter ses « amis américains » sur la hausse de l'antisémitisme en France et demander aux grandes entreprises du Net de contrer la multiplication des propos antisémites sur les réseaux sociaux.Lire aussi en édition abonnés : La communauté juive s’alarme d’une forte hausse de l’antisémitismeDes djihadistes formés par InternetS'inscrivant dans les pas du ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, qui le 20 février était venu en Californie pour mobiliser les firmes du numérique dans la lutte contre le djihad en ligne, M. Cukierman a rappelé, que les entreprises concernées étant régies par le droit américain, les juifs de France avaient « besoin des Etats-Unis pour les convaincre de mettre un terme à ces flots de haine ». Evoquant le profil des djihadistes, il a souligné qu'ils n'étaient « pas formés dans les mosquées ou par la presse », mais par Internet.« Ils attaquent les juifs, mais pas seulement, ils attaquent aussi les musulmans, les policiers, la liberté d'expression, la civilisation occidentale en essayant d'instaurer la charia. C'est une guerre mondiale. » « Il faut donc mettre la pression sur les réseaux sociaux pour que les messages de haine soient supprimés. C'est possible, car ils l'ont fait avec la pédophilie », a-t-il insisté. En 2012, l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) avait dû batailler plus d'un an pour obtenir de Twitter que l'entreprise fournisse à la justice française des données permettant l'identification de certains des auteurs de tweets antisémites, suscités par le mot-clé #unbonjuif.L’influence des leaders musulmansAlors qu'une partie de l'opinion publique américaine se montre sensible à la hausse de l'antisémitisme en France et en Europe, M.Cukierman a décrit la situation des juifs de France, qui depuis les attentats de début janvier à Paris, envoient leurs enfants dans des « écoles gardées par des policiers et des soldats en armes ».« Nous avons de l'antisémitisme dans toutes les parties de la société française, mais les seuls qui agissent avec violence sont des membres de la population musulmane, même si c'est une très petite minorité de cette population », a-t-il insisté, reprenant une appréciation qui a récemment provoqué une brouille avec le Conseil français du culte musulman. Le président du Crif s'est aussi interrogé sur « l'influence des leaders musulmans », se demandant si « leur message passait, ou s'il y avait même un message ? ».Lire aussi en édition abonnés : Roger Cukierman suscite la colère des représentants de l’islamLe discours de M. NétanyahouAlors que le premier ministre israélien s'est exprimé, mardi, devant le Congrès américain, M. Cukierman s'est refusé à commenter ce discours controversé lié au programme nucléaire iranien. « J'ai assez de problème avec la politique en France, je ne vais pas m'impliquer dans la politique israélienne et américaine », a-t-il éludé, en référence à la récente polémique suscitée en France par ses propos sur Marine Le Pen.Mais il a tenu à réaffirmer sa conviction que la résurgence de l'antisémitisme n'était pas liée à la politique conduite par Israël, notamment dans les territoires palestiniens occupés. Réagissant à l'appel lancé par Benyamin Netanyahou aux juifs de France, M. Cukierman a estimé qu' « une personne qui envisage de quitter la France ne le fait pas parce que le premier ministre israélien le lui demande. Il s'agit toujours d'une décision personnelle ». Selon le président du CRIF, « entre 10 000 et 15 000 des 500 000 juifs de France » pourraient s'expatrier en Israël en 2015, contre quelque 7 000 en 2014.Lire aussi : En Israël, l’arrivée de Français atteint un niveau recordStéphanie Le Bars (Washington, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Simon Piel Le 18 mars, le bureau de l’Assemblée nationale devra se prononcer sur la demande de levée de l’immunité du député UMP des Hauts-de-Seine, Patrick Balkany, formulée par des magistrats du pôle financier. Le Monde a pris connaissance du document de neuf pages, daté du 11 février, rédigé par les juges Renaud Van Ruymbeke et Patricia Simon et adressé au parquet financier, à la chancellerie puis à l’Assemblée nationale. Ils y exposent dans le détail les soupçons qui pèsent sur le patrimoine des époux Balkany et qui les ont conduits à mettre en examen Mme Balkany le 22 mai 2014 pour blanchiment de fraude fiscale et M. Balkany le 21 octobre 2014 pour corruption passive, blanchiment de corruption et blanchiment de fraude fiscale.L’enquête porte notamment sur les conditions d’acquisition de leur propriété à Giverny (Eure) mais aussi sur celles de trois villas : deux acquises à Saint-Martin en 1989 et 1997, baptisée Serena et Pamplemousse, par le biais de montages financiers au Liechtenstein, et une acquise à Marrakech, au Maroc, au travers de montages au Luxembourg et un compte à Singapour.» Lire : Comment Isabelle Balkany a avoué posséder la villa de Saint-MartinL’objet de la demande des juges est multiple. Afin de poursuivre leurs investigations au Maroc, en Suisse, à Singapour et au Liechtenstein, les juges souhaitent notamment que M. Balkany leur remette son passeport pour qu’il ne puisse pas quitter le territoire français, « afin d’éviter qu’il ne soustraie des éléments de preuve ou fasse pression sur des témoins ». Les magistrats veulent aussi éviter que M. Balkany ne puisse entrer en contact avec d’autres protagonistes du dossier. Autant de mesures coercitives qui ne peuvent passer que par la levée de son immunité parlementaire.» Lire : La justice demande la levée de l’immunité parlementaire du député UMP Patrick BalkanyMasquer le « véritable acquéreur de la villa »L’un des montages les plus complexes mis au jour par les juges concerne la villa de Marrakech. Une ingénierie financière qui met jusqu’ici en scène Jean-Pierre Aubry, directeur général de la Semarelp à l’époque, une société d’économie mixte de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) présidée alors par Patrick Balkany, l’avocat Arnaud Claude, par ailleurs associé de Nicolas Sarkozy, l’industriel belge George Forrest ou encore Mohamed Bin Issa Al-Jaber, un homme d’affaires saoudien.« Pour masquer le véritable acquéreur de la villa, écrivent les juges, MM. Aubry et Claude ont demandé à la fiduciaire Gestrust de mettre à leur disposition deux sociétés panaméennes, l’une pour acquérir la villa (société Hayridge), l’autre pour en assurer le financement occulte (société Himola). »Toujours selon les magistrats, « l’implication de M. Balkany est confortée par plusieurs éléments ». D’abord par « sa proximité avec M. Aubry » mais aussi par « le fait que M. Forrest lui ait versé 5 millions de dollars au titre d’une commission pour apporteur d’affaires et que M. Balkany lui ait communiqué les références du compte Himola ouvert à Singapour dont M. Aubry, son collaborateur, est le bénéficiaire économique et qui a été utilisé pour le financement occulte de la villa ».Les juges notent par ailleurs que « le montage est similaire à la villa de Saint-Martin dont Mme Balkany a reconnu être la véritable propriétaire, alors que comme pour celle de Marrakech, les époux Balkany apparaissaient comme locataires occasionnels d’une société off shore ». Enfin, l’attitude de M. Aubry au cours de l’enquête a soulevé des interrogations. Celui-ci a « refusé de répondre aux questions sur le véritable propriétaire » tout en affirmant « qu’il n’avait personnellement bénéficié de la villa ni du compte de Singapour ».> Lire sur les Décodeurs : Villa Pamplemousse, riad de Marrakech… comprendre l’affaire Balkany en une infographiePar ailleurs, des explications données par le responsable de la fiduciaire sont venues conforter l’hypothèse des juges. Son responsable, Marc Angst, a notamment expliqué que « le 12 février 2014, il s’était rendu à Paris chez Me Claude où M. Aubry avait alors expliqué qu’il portait les titres (des sociétés panaméennes) pour le compte de son ami M. Balkany, mais qu’il ne le dirait pas, car il lui devait beaucoup ».C’est notamment sur la base de ces éléments que les membres du bureau de l’Assemblée nationale devront se prononcer. Quelques jours avant, une commission composée de membres du bureau et présidée par la vice-présidente Catherine Vautrin (UMP) auditionnera M. Balkany. Ensuite, lors de la réunion du 18 mars, Mme Vautrin présentera son rapport et proposera ou non la levée. Le vote devrait s’effectuer à main levée sauf si l’un des membres demande un vote à bulletin secret. Depuis l’année 2012, il n’y a eu que trois demandes de levée d’immunité. Celle de Bernard Brochand, refusée à 12 voix contre 8, celle de Lionnel Luca, refusée à l’unanimité et enfin celle de Philippe Briand, accordée à la demande de l’intéressé.Simon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sylvia Zappi Un long discours, pas moins de 11 ministres et secrétaires d’Etat l’entourant, 49 mesures annoncées et des mots pour dire la « solidarité » affichée. Manuel Valls n’a pas ménagé sa peine lors de la présentation de son « plan pluriannuel contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale », mardi 3 mars au ministère de la santé. Mais, mis à part l’annonce de la création de la prime d’activité, fusionnant le RSA et la prime pour l’emploi, la déception était visible du côté des acteurs du secteur.Le premier ministre avait pourtant employé les mots, manié les chiffres et statistiques pour dire que l’Etat était au rendez-vous des attentes. Il a ainsi rappelé qu’un ménage sur sept vivait en dessous du seuil de pauvreté (avec moins de 960 euros par mois) et qu’un enfant sur cinq était confronté à la grande précarité. Il a dit la situation de ces travailleurs pauvres qui n’ont pas de quoi se loger, la détresse des femmes élevant seules leurs enfants, le désespoir de ces jeunes qui n’arrivent pas à trouver leur premier emploi ou de ceux qui ont perdu le leur à 50 ans. Toute cette France de la misère et de l’exclusion sociale que les associations tentent d’aider chaque année, comme un puits sans fond.« Le plan n’est pas à la hauteur des enjeux »Le chef du gouvernement a mis l’accent sur la nouvelle prime d’activité que son gouvernement veut substituer au RSA activité et à la prime pour l’emploi, et qui représentera 4 milliards d’euros au 1er janvier 2016. Cette nouvelle aide bénéficiera aux personnes gagnant jusqu’à 1 400 euros, déjà actifs ou en reprise d’activité, et pourrait être ouverte aux apprentis et aux étudiants sous condition de ressources : un groupe de travail devrait se pencher sur la définition du jeune actif comme sur la « création d’un minimum social simplifié », fusion du RSA et de l’allocation de solidarité spécifique (ASS), a précisé le premier ministre. Mais d’ores et déjà « entre 4 et 5 millions d’actifs seront éligibles à cette nouvelle prime d’activité, dont 700 000 à un million de jeunes », a ajouté M. Valls. Malgré les restrictions budgétaires, a-t-il insisté.Lire : Manuel Valls dévoile la nouvelle prime d’activitéPas assez cependant pour faire face à la crise sociale qui monte. Le plan ensuite détaillé a donné un sentiment de déjà-vu. L’essentiel des 49 mesures que comporte le document reprend des annonces antérieures ou prévues. Ainsi le chèque énergie sous condition de ressources, le tiers payant expérimenté auprès des bénéficiaires de l’aide à la complémentaire, le plan pluriannuel de constructions de logements sociaux, la garantie des loyers pour les jeunes et les précaires ou encore le plan triennal de réduction des nuitées hôtelières pour les sans-abri. « Toutes les priorités avancées par les associations ont été entendues », a tenté le chef du gouvernement, précisant que le plan prévoyait un « effort » de 2 milliards supplémentaires par an à l’horizon 2017.Mais pour François Soulage, président du Collectif Alerte, « le plan n’est pas à la hauteur des enjeux car les moyens ne sont pas suffisants ». C’est en particulier le volet logement et hébergement qui semble bien en deçà des attentes alors que la fin de la trêve hivernale approche : les associations espéraient obtenir l’engagement qu’il n’y aurait plus d’expulsion sans relogement. En vain. « On attendait une ambition qui dise “on va mettre les bouchées doubles” vu la situation d’explosion de la précarité. Mais non, on continue comme par le passé en mettant des gens dehors », se désolait Christophe Robert, président de la Fondation Abbé-Pierre.Le délégué général de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale, Florent Gueguen, était encore plus sévère : « Nous sommes exaspérés d’avoir encore cette épée de Damoclès que constituent les expulsions. On est au bord d’un nouveau mouvement social s’il n’y a pas un signe fort. » 40 000 personnes ont été victimes d’expulsion en 2014, engorgeant un peu plus les services d’hébergement d’urgence. Le 12 février, les travailleurs sociaux des 115 de Seine-Saint-Denis s’étaient mis en grève, protestant contre la saturation des centres d’appels. En décembre, leurs collègues de l’Isère et de Haute-Garonne les avaient précédés.Lire aussi : Ce que va changer la nouvelle « prime d’activité »Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.03.2015 à 15h05 • Mis à jour le 07.03.2015 à 17h08Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/03/07/malgre-la-demande-le-secteur-de-l-informatique-est-penalise-par-le-manque-de-formations_4588303_4401467.html"data-title="Malgré la demande, le secteur de l'informatique est pénalisé par le manque de formations"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2013/09/25/400x300/3484264_7_5d8b_eco-ecole-42-1-1_8fc5a2f4dcee69806336368c22b7d519.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/03/07/malgre-la-demande-le-secteur-de-l-informatique-est-penalise-par-le-manque-de-formations_4588303_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Travailler dans le numérique n'est pas le bouclier infaillible contre le chômage. Les dernières données publiées, vendredi 6 mars, par la direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) indiquent qu'à la fin 2014, la France comptait 66 590 chômeurs dans les domaines de l'informatique et des télécommunications. Quant au taux de chômage dans les technologies de l'information, il n'est finalement pas si éloigné de la moyenne nationale, de 10 % au quatrième trimestre 2014. « Il atteint un taux de 9,2 % de demandeurs d'emploi de catégorie A (chômeurs sans aucune activité) et 13,8 % de demandeurs d'emploi toutes catégories confondues », souligne Régis Granarolo, président du Mouvement pour une union nationale et collégiale des informaticiens (Munci), la première association professionnelle du numérique.700 000 postes à pourvoir en EuropeLe secteur est pourtant jugé particulièrement porteur. En janvier 2013, dans un communiqué, la Commission européenne estimait que 700 000 postes seraient à pourvoir en Europe dans le secteur de l'informatique et des télécommunications d'ici à 2015. Le Syntec, l'organisme qui représente les entreprises du numérique, parlait même de 900 000 postes sur la période. Sur le seul territoire français, c'est « 36 000 créations d'emplois nets à l'horizon 2018 » qui sont évoqués.De nombreux chômeurs donc... dans un secteur dynamique et à la recherche de main-d'œuvre. Ce paradoxe, le baromètre des métiers du numérique Cap-digital-Multiposting publié fin janvier l'expliquait par « un décalage entre l'offre et la demande ». En clair, les informaticiens sur le marché du travail correspondraient insuffisamment aux profils recherchés par les entreprises qui recrutent.Ecole de codeursMettant en avant cette inadéquation, Ionis éducation group, maison mère de l'école d'informatique privée Epitech, lancera le 13 avril une nouvelle formation : « Coding Academy ». L'idée est de proposer une formation rapide (20 semaines) de « codeur », au rythme éprouvant de 55 heures par semaine pour la somme de 4 900 euros. L'idée, assumée, est de mutualiser les ressources d'Epitech, qui délivre pour sa part un diplôme d'ingénieur (bac + 5), pour un coût annuel moyen de 7 940 euros : ses étudiants les plus avancés seront les tuteurs des apprentis codeurs de la « Coding academy » et les locaux de l'école d'informatique accueilleront les candidats de cette formation courte.Ce groupe n'est pas le seul à varier les types de formation comme les critères de sélection avec pour objectif affirmé de s'adapter au marché. Le 26 mars, l'école d'informatique 42, fondée par Xavier Niel, fondateur d'Iliad-Free [actionnaire à titre individuel du groupe Le Monde] fêtera ses deux ans. A l'inverse des écoles d'informatique privées ou des universités, aucun diplôme n'est requis pour y tenter sa chance. La formation durant trois ans, ses étudiants ne sont pas encore sur le marché du travail.Une formation pour décrocheursAlain Assouline, patron de l'agence de communication Les Argonautes, a lui lancé fin 2013 à Paris une école en développement informatique spécialisée sur les formations courtes, WebForce3. La raison ? « Je ne parvenais pas à recruter pour mon entreprise et je perdais des marchés faute de forces vives », témoigne l'homme d'affaires. Selon lui, les écoles traditionnelles d'informatique forment imparfaitement aux besoins du marché de l'industrie numérique : « Les entreprises ont besoin de travailleurs du code alors que les jeunes ingénieurs souhaitent rapidement évoluer vers des postes à responsabilité. » Il propose donc une formation accélérée de 3 mois, pour 3 300 euros. « Elle s'adresse aux décrocheurs, aux personnes en reconversion qui ne peuvent s'accorder une formation longue pour rejoindre le marché du travail », explique M. Assouline. Il assure que son concept fonctionne à plein , et que 85 % des étudiants des premières sessions ont obtenu leur « retour à l'emploi ».L'éclosion de ces nouvelles formations ne fait pas l'unanimité. « Les entreprises françaises sont fortement attachées aux diplômes, je suis dubitatif sur ce qui attend les élèves de l'école 42 et les  formations express qui ne délivrent pas de diplôme », estime Régis Granarolo, du Munci. Lui appelle plutôt, pour réduire le chômage dans le secteur, à renforcer la formation continue.Ouvriers spécialisés de l'industrie numériqueDu côté des chefs d'entreprises, l'enthousiasme est également modéré. « Nous encourageons toutes les solutions qui offrent un emploi aux jeunes », avance Guy Mamou-Mani, président du Syntec numérique et coprésident du groupe informatique Open. « Toutefois, aucun des profils de formation rapide ne correspond à ceux que je cherche et je réfute cette tendance, en France, qui voudrait que les développeurs deviennent les nouveaux OS [ouvriers spécialisés] de l'industrie numérique. La meilleure protection contre le chômage, c'est de pousser le plus loin possible ses études. Ceux qui ne trouvent pas de travail sont des autodidactes ou des gens qui au long de leur carrière n'ont pas su mettre à jour leurs compétences. »Lire l'entretien avec Guy Mamou-Mani : « Il faut former au numérique du primaire au doctorat ! »Côté cadres, l'emploi dans le secteur est jugé « dynamique », selon un rapport de l'Association pour l'emploi des cadres (APEC) d'avril 2013. L'entrée rapide sur le marché du travail est garantie pour ceux qui maîtrisent les dernières technologies de développement mobile, l'architecture cloud computing, le big data ou la cybersécurité. « 7 cadres sur 10 recrutés dans le secteur ont moins de six ans d'expérience, contre 1 cadre sur 2 pour l'ensemble des secteurs d'activité », souligne l'APEC. Si le secteur s'avère ainsi particulièrement accueillant pour les cadres débutants, le corollaire est moins réjouissant : ces technologies sont très évolutives et l'obsolescence les frappe aussi vite que les ingénieurs qui les maîtrisent.Eric Nunès width="314" height="157" alt="Un amphithéâtre de l'université Bordeaux-III, en 2007." src="http://s2.lemde.fr/image/2014/01/30/314x157/4357518_3_b8de_un-amphitheatre-de-l-universite-bo_8028e867ebfd79a408cce1893920a9fd.jpg" Coût des études : les écarts se creusent et menacent le système Plus de 11 000 personnes se sont portées candidates au concours exceptionnel organisé par l'académie de Créteil afin de pourvoir 500 postes en Seine-Saint-Denis. width="314" height="157" alt="Des étudiants à Strasbourg, en janvier 2013. " src="http://s1.lemde.fr/image/2015/01/27/314x157/4564250_3_13d1_des-etudiants-a-strasbourg-en-janvier-2013_7093b3e3a366b9a31be8acd3e160b326.jpg" A HEC Paris, les départementales ne déplacent pas les foules Jeudi 5 mars, étudiants et professeurs se sont rassemblés devant le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche pour afficher leurs revendications. width="314" height="157" alt="Une étude de l'OCDE auprès d'élèves de 15 ans estime qu'une pratique modérée des jeux vidéo a des effets positifs sur la scolarité. " src="http://s1.lemde.fr/image/2015/03/06/314x157/4588847_3_17f7_une-etude-de-l-ocde-aupres-d-eleves-de-15-ans_5358a9fd40649a8324ce2f9660beb0c9.jpg" Jouer (avec modération) aux jeux vidéo ne nuit pas à la scolarité 07.03.2015 à 09h43 • Mis à jour le08.03.2015 à 17h55 | Isabelle Chaperon Chasseurs de têtes ? De jupons plutôt. Une bonne part de l’activité des cabinets de recrutement consiste ces temps-ci à aider les entreprises à féminiser leur conseil d’administration, comme l’exige la loi Copé-Zimmermann de janvier 2011.L’échéance a été fixée au 1er janvier 2017 pour atteindre un quota de 40 % de femmes dans ces instances. Sur le site de Her Value, un cabinet de recrutement lyonnais, le compteur tourne, inexorable : dimanche 8 mars 2015, Journée internationale des droits des femmes, il restera exactement 664 jours avant cette échéance.Devront s’y plier les entreprises moyennes et grandes et les sociétés cotées, déjà tenues par un quota de 20 % depuis 2014, mais aussi toutes les PME (au-dessus de 250 salariés et de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires), ainsi qu’une partie du secteur public.« Il va falloir trouver des milliers d’administratrices pour les PME, les fondations, les établissements publics ou les chambres de commerce dont beaucoup n’ont pas réalisé qu’ils tombaient sous le coup de la réglementation », préviennent Lucille Desjonquères et Michel Dumont, du cabinet de recrutement Leyders Associates, à l’initiative de Femmes au cœur des conseils.Améliorer la gouvernancePendant quinze mois, ils ont auditionné des candidates afin de constituer un fichier très sélect de 700 femmes. « Pour nous, il ne s’agit pas de féminisation à proprement parler, mais plutôt d’améliorer l’équilibre des instances de gouvernance. Nous cherchons à diversifier les profils », insiste Alain Clot, membre du comité de pilotage de ce projet.« Souvent, les femmes n’ont pas peur de jouer les Candide en posant des questions et cela peut s’avérer utile dans un débat », abonde Sandra Esquiva-Hesse, créatrice du cabinet d’avocats SEH Legal et l’une de ces impétrantes : « J’arrive à un moment de ma carrière où j’ai envie d’aider des patrons de PME. »« Des femmes ultra-diplômées, très compétentes, on n’a pas de mal à en trouver et les dirigeants qui ont féminisé leur conseil sont ravis », embraye Sidonie Mérieux, qui a créé Her Value pour aider les entreprises lyonnaises à trouver « la femme ». « Mais il n’y a pas assez de directrices générales, ce qui était souvent le critère de recrutement dans les conseils. Il faut donc repositionner le curseur vers une compétence sectorielle, une carrière », poursuit celle qui siège au conseil d’administration de l’Olympique lyonnais.Certes, les « patronnes » restent très recherchées. En particulier dans le secteur Internet. « J’ai été sollicitée mais j’ai refusé car c’était trop chronophage », avoue Hélène Boulet-Supeau, directrice générale de Sarenza, numéro un de la chaussure en ligne. Elle ne ferme pas la porte pour autant : « Si j’ai une proposition où je sens que je peux créer de la valeur, je ne dirai pas non. »De son côté, Nathalie Mesny, qui a occupé des postes de direction dans le secteur de la distribution – le dernier en date chez le vendeur de jouets en ligne Oxybul éveil et jeux –, a intégré, en janvier 2014, le conseil de Leroy-Merlin France. Et elle avoue d’autres contacts.Ce mouvement d’ampleur, qui s’appuie sur des réseaux, des formations, comme celle de l’Institut français des administrateurs (IFA), se structure peu à peu. Avec le soutien, d’ailleurs, de grands patrons, dont certains encouragent leurs cadres sup à prendre des mandats externes pour booster leur carrière.Car si, dans les grandes entreprises, la mixité s’est améliorée au niveau des conseils d’administration, elle reste limitée dans les états-majors. Selon l’étude réalisée par le cabinet de chasseurs de têtes Spencer Stuart, publiée en septembre 2014, les femmes occupent 31 % des 225 sièges d’administrateurs au sein du CAC 40 (contre 16,7 % en 2010). A comparer avec 10 % seulement des postes dans les états-majors.D’où les efforts déployés par nombre de « boîtes d’ingénieurs » tricolores, où les femmes sont finalement aussi peu représentées en haut qu’en bas de la pyramide, pour écorner la dominante XY.« Les entreprises ont besoin, dans leur direction, d’équipes soudées et de personnes qui apportent des idées variées permettant de faire le tour des problèmes de manière exhaustive. C’est la diversité au sens large », assure Claire Pedini, DRH et seule représentante féminine au comité exécutif de Saint-Gobain. Et d’ajouter : « Dans ce cadre, nous avons engagé un programme volontariste visant à féminiser d’avantage l’entreprise. En particulier, nous éliminons les biais involontaires qui défavorisent les femmes dans les parcours de carrière et les systèmes d’évaluation. » Désormais, 17 % des « hauts potentiels » chez le verrier sont des femmes, contre 6 % en 2009. L’une d’entre elles vient d’ailleurs de faire son entrée dans le comité de direction générale.« Hésitation »A noter aussi que 56 % des femmes des « comex », les instances exécutives des entreprises, sont des DRH, des directrices de la communication, des directrices juridiques ou des secrétaires générales. « Au niveau des conseils, ces expertises sont moins prisées. En revanche, les directrices financières sont recherchées, pour entrer au comité d’audit, ainsi que les responsables d’activité ou de pays », détaille un expert du recrutement des administrateurs.Isabelle Kocher, ex-directrice financière de GDF Suez et numéro deux du groupe gazier, a ainsi rejoint le board d’Axa dès 2014. Quant à Cécile Cabanis, promue directrice générale finance de Danone, en décembre 2014, elle figure en bonne place dans les fichiers des chasseurs de têtes.Si les nominations de « femmes de », comme celles, en 2010, de Bernadette Chirac chez LVMH et de Florence Woerth chez Hermès, ont fait hausser les sourcils, les processus de sélection se sont professionnalisés. « Le copinage, un ami d’ami qui appelle, cela se voit de moins en moins », témoigne une vieille routière.« Mon entrée au conseil d’Arkema s’est opérée à la suite d’une mission confiée à un chasseur de têtes », relate Isabelle Boccon-Gibod, ancienne patronne du papetier Sequana, qui a aussi rejoint, en 2014, le board de l’entreprise de recyclage Paprec. Selon elle, « il y a beaucoup de femmes compétentes, crédibles et demandeuses. Mais il reste une hésitation à leur confier un premier mandat ».Du coup, la gent féminine a aussi ses « cumulardes », à l’image de Pascale Sourisse (Thales), qui siège déjà chez Vinci, Renault et désormais Areva. Ou Yseulys Costes, fondatrice et PDG de 1000mercis, une agence de marketing interactif, que l’on s’arrache chez Kering, Vivendi et SEB. En attendant que les promotions de femmes ayant fait leurs armes auprès des dirigeants de PME prennent le relais.Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sylvia Zappi Ce devait être le troisième temps de réponse aux attentats de janvier et à la forte mobilisation citoyenne qui s’en était suivie. Après le volet police-justice et les mesures de renforcement des moyens de sécurité intérieure et de renseignement, le volet éducation avec les mesures pour la citoyenneté à l’école, Manuel Valls avait annoncé un ensemble de mesures fortes pour la politique de la ville lors d’un comité interministériel.Le premier ministre avait lui-même souligné le 20 janvier l’urgence d’agir en faveur des banlieues en stigmatisant « l’apartheid territorial, social, ethnique qui s’est imposé à notre pays », dénonçant « la relégation périurbaine, les ghettos ».Vendredi 6 mars, le M. Valls a réuni pas moins de 16 ministres et secrétaires d’Etat pour l’exercice. Mais le comité interministériel des villes annoncé s’est transformé en opération de communication sur « l’égalité et la citoyenneté ». Sans grands moyens financiers – 1 milliard d’euros sur trois ans – ni mesures chocs en direction des quartiers populaires.Manuel Valls, l’apartheid et les banlieuesA quinze jours des élections départementales, avec la menace de scores records du Front national, le gouvernement n’a pas voulu afficher de politique spécifique en faveur des banlieues. C’est une « réponse globale » pour répondre au « profond malaise social et démocratique » exprimé lors des rassemblements du 11 janvier que le chef du gouvernement a voulu apporter. « Il ne s’agit pas d’un “plan banlieues”, ce serait un contresens, mais un plan d’ensemble, un projet de société répondant aux exigences des Français exprimées le 11 janvier », a martelé M. Valls. Les mesures présentées – qui reprennent pour beaucoup des annonces déjà faites depuis quelques semaines par les différents ministères – doivent affirmer la volonté du gouvernement de montrer « une République ferme mais bienveillante, forte et généreuse », selon ses termes.Au milieu d’un long catalogue de mesures qui vont du service civique à l’affirmation de la laïcité dans les services publics, du renforcement de la maîtrise de la langue française en maternelle et primaire à la diversification de l’accès à la fonction publique, de la création d’un label de « grande école du numérique » au lancement d’une Agence de développement économique des territoires ou au prolongement du dispositif des zones de sécurité prioritaires (ZSP), le gouvernement a voulu innover en matière de « politique du peuplement », selon les mots utilisés par le premier ministre le 22 janvier. C’était la grande affaire qui bruissait dans les cabinets ministériels depuis ce discours à Matignon sur la nécessité de « casser les ghettos ». Mais là encore, il semble que le gouvernement soit resté au milieu du gué.Les plus pauvres n’iront plus dans les quartiers les plus pauvresPremière annonce, le « renforcement de la loi SRU » : pour pallier la construction déficitaire de logements sociaux dans certaines communes qui ne remplissent pas leurs obligations légales, les préfets sont appelés à prendre des arrêtés de carence, et à prendre la main en délivrant eux-mêmes des permis de construire et en préemptant le foncier ou des immeubles existants. La possibilité existait déjà dans la loi ALUR. Un délégué interministériel, Thierry Repentin, sera nommé pour les épauler dans leur tâche avec un objectif de 30 % fixé pour le prochain plan triennal. Dans le même temps, les communes des quartiers prioritaires seront incitées à produire une « offre diversifiée » de logements. Ce qu’elles font déjà autant que leurs moyens le permettent.Pour tenter de parvenir à une meilleure mixité sociale sur les territoires, les attributions sont réorganisées à l’échelle intercommunale : jusqu’à présent, les contingents étaient gérés de manière séparée par les mairies, préfectures ou bailleurs. Ces acteurs devront s’entendre pour adopter une « stratégie commune » de peuplement et répartir les familles sur l’ensemble d’un territoire. L’application de cette mesure apparaît compliquée en région parisienne où certains départements – comme la Seine-Saint-Denis – concentrent déjà, sur l’ensemble de leur territoire, logements sociaux en nombre et populations démunies.Pour appuyer cette volonté de meilleure répartition, les opérateurs et bailleurs sociaux sont appelés à revoir leur politique de loyers : les loyers des logements qui se libèrent seront fixés en fonction des revenus des personnes à loger et non plus en fonction de leur financement initial. Cela permettra, espère le gouvernement, de minorer le loyer d’un logement dans les zones favorisées pour l’attribuer à des familles modestes.Trouver des solutions alternativesEnfin, les familles les plus pauvres éligibles au droit au logement opposable (DALO) ne pourront plus être envoyées systématiquement dans les communes les plus pauvres. C’était la demande pressante des élus de banlieues : François Pupponi, maire PS de Sarcelles (Val-d’Oise) et président de l’ANRU, s’était fait leur porte-parole en réclamant un « moratoire » sur plusieurs années, afin de laisser le temps au rééquilibrage territorial. Les banlieues populaires sont, en effet, les communes qui disposent de l’essentiel du parc HLM avec les logements les moins chers et attirent donc les populations les plus modestes.Le gouvernement réforme le droit au logement opposableLes élus de banlieue n’ont pas été complètement entendus ; le ministère du logement, appuyé par les associations, s’y est opposé, faisant valoir que cette interdiction contreviendrait au droit au logement. Le gouvernement a coupé la poire en deux : toutes les personnes dont le revenu est au-dessous du seuil de pauvreté (987 euros par mois) ne pourront plus être envoyées dans une commune faisant partie des 1 300 quartiers prioritaires de la politique de la ville.Des solutions alternatives devront être « prioritairement trouvées » hors de ces quartiers. Mais tant que les communes plus riches n’auront pas construit de HLM pouvant héberger ces familles les plus pauvres – soit 51 % des DALO –, la mesure risque de rester un vœu pieux. Et les bénéficiaires du DALO d’avoir encore plus de mal à trouver un logement. « Où va-t-on loger les plus pauvres ? », s’est alarmée ainsi l’association Droit au logement.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.03.2015 à 16h43 • Mis à jour le 06.03.2015 à 17h52Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/vie-etudiante/article/2015/03/06/contre-la-lente-asphyxie-de-l-universite-une-mobilisation-clairsemee_4588866_4401467.html"data-title="Contre la lente asphyxie de l'université, une mobilisation clairsemée"data-picture="http://s1.lemde.fr/image/2015/03/06/400x300/4589019_7_88d8_les-manifestants-etaient-300-ans-devant-le_cf69aacc2a3a8d037e3cbd6f5d1eb3ea.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/vie-etudiante/article/2015/03/06/contre-la-lente-asphyxie-de-l-universite-une-mobilisation-clairsemee_4588866_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" « Service public on t'aime et on veut te sauver ! » A la sortie du métro Place-Monge, des grappes d'étudiants, banderoles enroulées sur les épaules, entonnent déjà les slogans du rassemblement contre l'austérité budgétaire à l'université. Ils filent le pas léger jusque au pied des grilles du ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche, 21 rue Descartes à Paris, où 300 personnes engorgent le carrefour fermé à la circulation, ce jeudi 5 mars.>> Lire : A Paris-Sud, les enseignants protestent contre la pénurie budgétaireLes bannières des syndicats de l'enseignement supérieur flottent au-dessus des têtes. Sous celle de l'UNEF, William Martinet, son président, est appuyé sur une barrière. Ses camarades viennent de remettre au cabinet de Geneviève Fioraso une pétition de 5 000 signatures contre l'austérité budgétaire à la fac. La ministre est absente. Elle se repose à Grenoble après avoir annoncé le même jour sa démission du gouvernement pour raisons de santé. « La situation des universités est catastrophique, assène-t-il. C'est la première fois qu'elles sont confrontées à un budget d'austérité aussi dur : 200 millions manquent pour assurer leur bon fonctionnement et s'ils ne sont pas compensés, les universités devront effectuer des coupes pour équilibrer leur budget, comme c'est le cas déjà à la fac d'Orsay où des cours ont été supprimés et à Lyon-II où les vacataires ne sont plus payés depuis six mois. »>> Lire : Sans salaire depuis six mois, les étudiants vacataires de Lyon-II en grèveLes étudiants comme les professeurs reprenant à tue-tête les slogans clamés dans le mégaphone du speaker. Les participants sont peu nombreux mais soulignent que la plupart des facs parisiennes sont représentées : Paris-I, Paris-III, Paris-VIII, Paris-XI, Paris-XII, Paris-XIII. Une majorité d'entre eux viennent des filières scientifiques du campus d'Orsay de l'université Paris-Sud, épicentre de cette mobilisation. Depuis janvier, leurs professeurs de biologie refusent de rendre les notes des partiels à cause du gel de tous les postes d'attachés d'enseignement et de recherche (ATER) et la dégradation des conditions de travail.Des formations supprimées« On s'en fiche de la rétention des notes, coupe Anaelle, étudiante en licence 3 dans ce département, un autocollant “Plus de chercheurs moins de traders” plaqué sur la poitrine. Nous soutenons complètement leur mobilisation. Ce qui nous atteint ce sont les options supprimées pour raisons budgétaires, les travaux dirigés [TD] bondés, où à plus de 50, certains sont réduits à s'asseoir par terre pour étudier ; le manque de matériel aussi. Nous devons faire la queue lors des travaux dirigés [TP] pour accéder à la centrifugeuse. » A ses côtés, Andrea, une camarade, bondit : « Lors d'un cours sur la dissection d'une pomme, on nous a demandé de venir avec notre propre fruit car il n'y avait pas assez d'argent pour acheter un cageot. La situation devient absurde. »Lire : Les enseignants font la grève des notes à Paris-SudUne dizaine de mètres plus loin, au milieu de la foule dense, leurs professeures discutent entre elles. « C'est pour nos futurs étudiants que nous sommes ici aujourd'hui, glisse Sophie Nadot, enseignante-chercheuse en biologie depuis 1996 à Paris-Sud. Avec les coupes budgétaires, il manquera 13 postes ATER dans notre département l'année prochaine. » Dès la rentrée de septembre, elles devront alors consacrer des heures de recherche à l'enseignement afin de compenser cette absence. « Mais nous ne pourrons pas tout assurer, poursuit-elle. Certaines formations devront être alors supprimées. » Avant le choc de ces coupes, il y a eu des dégradations progressives, « depuis plusieurs années », avancent ses collègues. « C'est le cas depuis 2007, date de la loi relative aux libertés et responsabilités des université [LRU] », précise Alexandre Neto, étudiant en licence 2 d'histoire à l'université de Versailles–Saint-Quentin-en-Yvelines. « Auparavant, l'université recevait la dotation de l'Etat et le budget était fléché, ce qui veut dire qu'une certaine somme d'argent devait être allouée aux filières, soutient ce président de la section locale de l'UNEF. Depuis cette loi, le président de l'université reçoit l'argent et il agit comme un gestionnaire. Il en fait ce qu'il veut. Ce qui donne lieu à des financements très élitistes. Certaines filières sont favorisées, comme la médecine, dont le président est un ancien professeur, quand d'autres disparaissent. »Diplômes dévalués sur le marché du travailDans le rôle des victimes, il évoque les sciences humaines ou la fac de droit dans laquelle l'impression des polycopiés est désormais assumée par les étudiants. Ils doivent débourser 40 euros par mois pour en assurer les frais. « Pendant ce temps, nos locaux tombent en ruines, les toilettes sont défoncés, tonne-t-il. Un bout de plafond est même tombé sur une étudiante. Ce qui nous accorde une bonne place sur le blog “Ruines d'université”. »Lire : « Ruines d'université », un blog qui témoigne de l'insalubrité à la facPlus grave est la « dévaluation de nos diplômes sur le marché de l'emploi, accuse Samer Abboud, doctorant en bio-informatique à Paris-Sud. Avec des TP et des TD supprimés, il y a des carences dans la formation, et à diplôme égal, un recruteur préférera un étudiant issu d'une université dont les budgets n'ont pas été coupés ».« En France, sur 80 universités, 23 sont en déficit, rappelle Alexandre Neto. Chaque année, elles doivent faire face à plus de dépenses. » La population augmente, le nombre de bacheliers aussi, et les futurs étudiants se pressent aux portes des établissements. « La Cour des comptes a dénoncé le mauvais financement du glissement vieillesse technicité (GVT), sorte de prime d'ancienneté, dans les universités. Depuis qu'il n'est plus pris en charge par le gouvernement, l'université doit puiser dans ses fonds propres pour payer le personnel. C'est une des raisons de sa lente asphyxie depuis 2007. »Bataille à long termeCe jeudi 5 mars, « journée nationale contre l'austérité à l'université », d'autres rassemblements sont venus faire écho à celui de Paris : Lyon, Grenoble, Clermont-Ferrand, Toulouse, Besançon, Metz et Angers. « C'est une bataille à long terme que les étudiants et l'UNEF engagent aujourd'hui, affirme William Martinet. L'Etat nous dit qu'il n'a pas les moyens pour répondre au problème budgétaire mais Bercy veut récupérer 100 millions d'euros dans la trésorerie de nos universités. Chaque année, il dépense 6 milliards dans le crédit impôt recherche, qui est majoritairement une subvention aux grandes entreprises. » Les universités « dos au mur », il demande que le gouvernement « fasse un choix politique : entre financer Sanofi, L'Oréal, Dassault ou la recherche et le service public ». Le rassemblement s'étiole. Les banderoles s'enroulent. Sur le dos d'un étudiant, une feuille de papier : « Il faut encore lutter pour gagner le droit d'étudier. »Matteo Maillard width="314" height="157" alt="Un amphithéâtre de l'université Bordeaux-III, en 2007." src="http://s2.lemde.fr/image/2014/01/30/314x157/4357518_3_b8de_un-amphitheatre-de-l-universite-bo_8028e867ebfd79a408cce1893920a9fd.jpg" Coût des études : les écarts se creusent et menacent le système Plus de 11 000 personnes se sont portées candidates au concours exceptionnel organisé par l'académie de Créteil afin de pourvoir 500 postes en Seine-Saint-Denis. width="314" height="157" alt="ECO Ecole 42 1/1" src="http://s2.lemde.fr/image/2013/09/25/314x157/3484264_3_12d6_eco-ecole-42-1-1_d066e2d8bdfe04fcd370217e5150d4d1.jpg" Malgré la demande, le secteur de l'informatique est pénalisé par le manque de formations Les étudiants de la grande école qui a vu passer le président François Hollande se sentent peu concernés par le scrutin à venir. width="314" height="157" alt="Une étude de l'OCDE auprès d'élèves de 15 ans estime qu'une pratique modérée des jeux vidéo a des effets positifs sur la scolarité. " src="http://s1.lemde.fr/image/2015/03/06/314x157/4588847_3_17f7_une-etude-de-l-ocde-aupres-d-eleves-de-15-ans_5358a9fd40649a8324ce2f9660beb0c9.jpg" Jouer (avec modération) aux jeux vidéo ne nuit pas à la scolarité Bertrand Bissuel Le parquet de Paris a requis un non-lieu dans une affaire de harcèlement moral au Conseil économique, social et environnemental (CESE). Elle avait vu le jour, il y a un an et demi, après une plainte déposée par un ex-cadre, Jean-Pierre Ferron, qui s’estimait malmené par sa hiérarchie. Passée inaperçue jusqu’à présent, la décision du ministère public a été prise le 20 janvier, après l’audition de plusieurs personnes demandée par la victime des faits.Le dossier n’est pas clos pour autant. Courant février, la juge d’instruction Marie-Christine Fritsch-Garnier a été désignée à la suite d’une plainte avec constitution de partie civile déposée en 2014 par M. Ferron. La magistrate a deux options : soit elle prend l’initiative de poursuivre les investigations en ouvrant une information judiciaire ; soit elle suit l’avis du parquet et rend une « ordonnance de non-informer » si elle considère que les éléments recueillis durant l’enquête préliminaire ne sont pas probants.Un contexte de profond malaiseIntégré au CESE en 1986, M. Ferron était chef du service de la logistique et responsable des travaux. Il a déposé une première plainte durant l’été 2013, considérant avoir été injustement traité par la secrétaire générale du CESE, Annie Podeur. Il a également prétendu avoir été soumis à des pressions constantes pour prendre sa retraite. Ce qu’il s’est d’ailleurs résigné à faire, en août 2013, sa santé physique et psychologique se dégradant.L’action en justice de M. Ferron est intervenue dans un contexte de profond malaise au CESE. La part des agents déclarant « être en souffrance au travail » avait augmenté entre 2011 et 2012, d’après un constat du médecin de prévention. Un mal-être pour partie imputable aux changements orchestrés par la direction du CESE : remise à plat de la politique sociale, réorganisation des services, redéfinition de la gestion des ressources humaines…La Cour des comptes épingle le temps de travail des agents du Conseil économique et socialPour résoudre la crise, le CESE a confié au cabinet Technologia, spécialisé dans les risques psycho-sociaux, une mission afin d’analyser les tensions et de proposer des solutions. La diffusion des résultats de son audit a créé de gros remous au sein du CESE. A l’origine de cette polémique, un document d’une centaine de pages produit par Technologia dont le contenu a été exposé, en mars 2014, à la direction du CESE et à des représentants du personnel. Le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) du CESE – instance au sein de laquelle siègent des syndicalistes – a finalement décidé de ne communiquer qu’une « synthèse » du diagnostic – et non pas l’étude in extenso. Un choix extrêmement controversé.Certains agents reprochent au CHSCT d’avoir cédé aux pressions de la direction qui aurait fait part de son opposition au déballage de l’intégralité des constats dressés par Technologia. Des conseillers du CESE, de leur côté, se demandent s’il n’y a pas eu un « marchandage » entre la direction et les syndicats, la décision du CHSCT intervenant après la signature d’un accord social qui a modifié le régime indemnitaire des agents du CESE et amélioré leur rémunération, en particulier de ceux les moins bien payés.« Nous sommes dans une maison de rumeurs, où tout le monde soupçonne tout le monde », déplore le président du CESE.Ces allégations invérifiables et formulées sous le sceau de l’anonymat témoignent d’un climat exécrable. Elles ont prospéré pendant les mois précédant les élections professionnelles de décembre 2014, au CESE et dans le reste de la fonction publique. La bataille entre syndicats était alors vive. « Nous sommes dans une maison de rumeurs, où tout le monde soupçonne tout le monde », déplore Jean-Paul Delevoye. Le président du CESE réfute l’idée selon laquelle il aurait influencé les syndicats. « Manipulations », dit-il.Sollicités par Lemonde.fr, les syndicalistes pointés du doigt n’ont pas souhaité réagir publiquement. Selon nos informations, l’une d’elle, pendant une réunion du CHSCT, a expliqué que si le document d’une centaine de pages réalisé par Technologia fuitait dans la presse, l’effet serait désastreux pour l’image du CESE, mais aussi pour certains de ses collègues, car ceux-ci seraient identifiables. Elle a aussi indiqué qu’il était inutile de relancer une polémique stérile, les relations sociales au CESE étant en train de s’améliorer même s’il y a encore des progrès à accomplir.La « confiance mutuelle » est « altérée »Une chose est sûre : la synthèse de l’audit de Technologia, que Lemonde.fr a pu consulter, dresse un tableau préoccupant. Rappelant que plusieurs « chantiers » avaient été lancés par l’équipe de direction afin d’améliorer l’« efficience » du CESE, Technologia observe que « la méthode employée [a] été mal perçue en interne ». « Le changement a ainsi été ressenti comme brutal (…) et déployé sans une écoute suffisante, en méconnaissant les pratiques et les savoir-faire », relève l’audit. La « confiance mutuelle » est « altérée », ce qui contribue « à une diminution de la fierté d’appartenance ».Bon nombre d’agents trouvent que l’activité de l’institution « n’est pas assez mise en valeur ». Le « discours » de la direction générale sur le CESE « est perçu comme fortement démobilisateur, parfois dévalorisant ». Les personnels « sont en demande de sens dans leur travail et aussi d’entraide, de partage (…). Ils considèrent que “l’esprit de corps” a disparu ». Au total, c’est « un sentiment de gâchis qui prédomine, (…) la politique de gestion et de pilotage [ayant] conduit à développer un environnement professionnel très anxiogène ».M. Delevoye ne nie pas les difficultés mais il entend regarder vers l’avenir. Il souligne être très attentif à la mise en œuvre d’un plan d’actions pour réduire les risques psycho-sociaux au CESE. Pour sa part, M. Ferron a demandé que l’intégralité des constats établis par Technologia soit transmise à la justice. A l’heure actuelle, ce ne serait toujours pas le cas.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.03.2015 à 14h03 • Mis à jour le08.03.2015 à 00h38 L'ex-bras droit de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant, a été mis en examen samedi 7 mars pour faux et usage de faux et pour blanchiment de fraude fiscale en bande organisée, suite à une vente de tableaux flamands, dans le cadre de l'enquête ouverte sur des soupçons de financement par la Libye de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.L'ancien ministre de l'intérieur avait été entendu samedi au pôle financier du tribunal de grande instance de Paris, à l'issue d'une garde à vue entamée vendredi à l'aube à l'office anticorruption (Ocliff) de Nanterre. Un homme d'affaires saoudien, Khalid Ali Bugshan, a également été mis en examen samedi pour blanchiment de fraude fiscale en bande organisée, dans le cadre de la même enquête. M. Bugshan s'est vu imposer une caution d'un million d'euros.Les juges financiers parisiens soupçonnent l'homme d'affaires d'avoir joué un rôle dans les flux financiers qui ont abouti au versement de plus de 500 000 euros sur un compte de Claude Guéant en mars 2008, en provenance d'un compte à l'étranger. Quand cette affaire avait été révélée en 2013, M. Guéant avait avancé que ces « 500 000 euros [provenaient] de la vente en 2008 de deux tableaux du peintre hollandais Andries van Eertvelt à un confrère avocat. Cela n'a rien à voir avec la Libye. »Son avocat répétait samedi, après avoir annoncé la mise en examen de M. Guéant, qu'« on lui reproche, non pas des faits de corruption liés à ce soi-disant financement libyen de la campagne présidentielle, mais simplement on lui demande de s'expliquer davantage sur la vente des fameux deux tableaux qu'il a acquis il y a près de 22 ans ».Lire notre enquête : Interrogations sur les modalités de la vente des tableaux de M. GuéantTableaux surcotésLes accusations d'un financement libyen de la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy avaient vu le jour entre les deux tours de la campagne présidentielle de 2012, lorsque le site Mediapart avait publié un document évoquant un accord de la Libye de Mouammar Kadhafi pour financer M. Sarkozy, dont ce dernier assure qu'il s'agit d'un faux. Une information judiciaire avait été ouverte en avril 2013, notamment pour « corruption active et passive » et « trafic d'influence » sur ces accusations, et confiée aux juges Serge Tournaire et René Grouman.Les enquêteurs se demandent si cette vente de tableaux ne cache pas des mouvements de fonds suspects. Comme l'ont assuré plusieurs spécialistes, les œuvres d'Andries van Eertvelt n'ont jamais atteint une telle cote, d'autant que l'ancien ministre parle de tableaux de taille réduite, qui sont évalués autour de 15 000 euros. Par ailleurs, M. Guéant aurait dû obtenir un certificat du ministère de la culture pour vendre, au tarif qu'il a indiqué, des œuvres à l'étranger. Or il n'en a jamais fait la demande ; ce qui constitue un délit.C'était la troisième fois que M. Guéant était placé en garde à vue. Il l'avait été une première fois, à la fin de 2013, après la découverte de paiements en liquide suspects pour un total de 20 000 à 25 000 euros lorsqu'il était au ministère de l'intérieur. Dans ce dossier, le parquet national financier doit prochainement se prononcer sur un éventuel renvoi en correctionnelle, sur l'ouverture d'une information judiciaire ou sur le classement de l'affaire.M. Guéant avait également été placé en garde à vue en mai 2014 dans l'affaire de l'arbitrage Tapie-Crédit lyonnais. Il n'avait pas été présenté aux magistrats instructeurs.Lire notre décryptage : Les sept affaires qui menacent Claude Guéant 06.03.2015 à 12h33 • Mis à jour le06.03.2015 à 13h38 | Sylvia Zappi Quel est le budget décent pour un célibataire ou un couple avec deux enfants permettant une participation à la vie sociale dans la France de 2015 ? C’est à cette question de fond que s’est attelé pour la première fois l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES). Dans une étude qui doit être rendue publique vendredi 6 mars, l’organisme indépendant s’est penché sur les besoins incontournables au quotidien, et la distance avec le réel du quotidien des Français. Il faut ainsi entre 1 424 euros et 3 515 euros selon la composition du ménage et son type de logement (social ou privé). Bien loin des minima sociaux. La méthode est nouvelle : des chercheurs français ont réuni 200 ménages vivant dans deux villes moyennes (Tours et Dijon), de tous niveaux sociaux, pour leur demander pour chaque situation sociale quel serait le budget en deçà duquel on ne vit pas décemment. Ils ont ainsi évalué le « panier de biens et de services » nécessaire dans tous les domaines : logement, transports, alimentation, vie sociale, habillement, équipement, hygiène, santé, garde d’enfants… Faut-il disposer d’une chambre pour les enfants de sexe différents, d’une voiture ? Quels soins sont incontournables pour participer à la vie sociale ? Partir en vacances une semaine par an, inviter des amis, prendre un repas à l’extérieur, est-ce indispensable ?L’ONPES évalue ainsi le budget de référence d’un couple avec deux enfants logeant dans le parc social à 3 284 euros, celui d’une famille monoparentale logée dans le privé à 2 830 euros. Un retraité devra disposer d’au moins 1 816 euros s’il habite le privé, plus qu’un célibataire dans le même cas (1 571). Les résultats surprenants de l’étude qualitative sont corroborés par les études plus classiques de l’Insee ou celle du ministère des affaires sociales. Mais au lieu de dessiner la France des pauvres, elle met en lumière celle qui a peur de tomber dans la pauvreté. Qui, sans dans le besoin, s’astreint à des restrictions dues à la crise. Logiquement, ce sont les familles monoparentales - des femmes seules avec enfants - et les retraités qui sont le plus touchés par ces économies forcées : les premières sont à 55 % en situation de pauvreté et à 40 % avec des moyens insuffisants pour vivre décemment. Les personnes retraitées vivant seules sont dans une situation également inquiétante, avec des taux de 14 % et 45 %. Les autres catégories ne sont cependant pas florissantes. « Ceux qui se serrent la ceinture représentent près de 40 % de la population », précise Didier Gelot, secrétaire général de l’organisme C’est dans le détail des tableaux de l’étude que se nichent les enseignements les plus précieux sur les économies forcées réalisées par les différents ménages. Si on savait que ce sont les budgets loisir, santé, et vie sociale qui sont les premiers amputés, les résultats diffèrent selon la composition de la famille. Les familles monoparentales rognent pour moitié sur leurs besoins en matière de soins, et dépensent près de trois fois moins que ce dont elles auraient besoin en frais de garde d’enfants et de cantine scolaire. Les retraités, eux, font aussi des économies sur le poste santé, plus encore quand ils sont en couple ; ils dépensent proportionnellement plus en habillement. Les couples actifs avec ou sans enfant ont des dépenses en transports deux fois supérieures aux budgets de référence.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.03.2015 à 11h21 • Mis à jour le06.03.2015 à 18h34 | Aurélie Collas   Des filles plus littéraires et studieuses, des garçons plus scientifiques et moins scolaires… Le rapport annuel « Filles et garçons sur le chemin de l’égalité », publié par le ministère de l’éducation nationale vendredi 6 mars − deux jours avant la Journée internationale des droits des femmes −, montre que ce ne sont pas là que des poncifs.Si les inégalités de réussite, de niveau d’études et d’orientation entre les sexes se sont réduites au cours des dernières décennies, de forts écarts persistent. D’abord, les garçons réussissent moins bien que les filles. Le rapport du service statistique du ministère est formel : globalement, les filles obtiennent de meilleurs résultats. 87 % d’entre elles réussissent le brevet, contre 82 % des garçons. Elles sont 89 % à décrocher le baccalauréat, contre 85 % des garçons, et même 23 % à obtenir une mention « bien » ou « très bien » (contre 19 %).Outre les résultats aux examens, d’autres chiffres viennent attester de l’avantage des filles tout au long de la scolarité : elles redoublent moins, décrochent moins, sont scolarisées plus longtemps et finissent par être plus diplômées : 31 % d’entre elles obtiennent un diplôme allant de la licence au doctorat, contre 24 % des garçons. À l’inverse, les garçons sont plus nombreux à sortir du système scolaire sans diplôme ou seulement le brevet : 18 %, contre 12 % chez les filles.Mêmes résultats ailleurs dans l’OCDEDe ce point de vue, la France ne se distingue pas des autres pays de l’OCDE. L’organisation de coopération et de développement économique a également publié un rapport sur le sujet le 5 mars. Se basant sur son enquête PISA, réalisée tous les trois ans auprès des élèves de 15 ans, l’institution internationale pointe globalement une « insuffisance de la performance des garçons ». Ainsi, en 2012, 14 % des garçons et 9 % des filles n’avaient pas atteint le « seuil de compétence PISA » dans les trois domaines évalués : mathématiques, sciences, compréhension de l’écrit.Un écart que l’OCDE tente d’expliquer par des différences de comportements, d’engagement vis-à-vis de l’école, d’activités privilégiées par les uns et les autres en dehors du temps scolaire. Par exemple, les garçons de 15 ans consacrent en moyenne une heure de moins par semaine que les filles aux devoirs (5,5 heures, contre 4,5). Ils passent en revanche plus de temps devant Internet, les ordinateurs et les jeux vidéos ; ils lisent moins. Il leur arrive plus souvent de sécher les cours et d’arriver en retard.Faisant référence à plusieurs études, l’OCDE met en avant le poids des stéréotypes sociaux. « Pour de nombreux garçons, il n’est pas socialement acceptable de montrer leur intérêt pour le travail scolaire, peut-on lire dans le rapport. Ils s’approprient un modèle masculin véhiculant le non-respect de l’autorité, du travail scolaire et de la réussite dans le cadre institutionnel. Pour ces garçons, il n’est tout simplement pas "cool " de réussir à l’école. »À regarder de plus près les résultats selon les disciplines, il apparaît que le gros point fort des filles est la lecture. En France, l’écart de réussite en leur faveur en compréhension de l’écrit est considérable, selon l’enquête PISA : il est de 44 points (contre 38 points en moyenne dans l’OCDE). C’est plus que l’équivalent d’une année de scolarité d’avance.Pour le chercheur québécois Egide Royer, spécialiste de la question et auteur de Pour la réussite des garçons à l’école (Ecole et comportement, 2010), l’apprentissage de la lecture est pourtant le « facteur le plus important d’échec scolaire ». « Or, souligne-t-il, c’est en lecture que la différence est la plus marquée entre les deux sexes. Les garçons consacrent moins de temps à lire que les filles ; ils disent préférer regarder la télévision et considèrent souvent la lecture comme une activité féminine. »Toutefois, rien n’est inéluctable. En entrant dans l’âge adulte, les garçons peuvent compenser leur retard « dans le cadre professionnel et par leur expérience personnelle », souligne l’OCDE. Ses enquêtes sur le niveau de compétences des adultes en compréhension de l’écrit ne montrent aucune différence significative entre les hommes et les femmes.Une parité jamais atteintePar ailleurs, durant leur scolarité, les garçons conservent un léger avantage en mathématiques. En France, leur score au test PISA est de 9 points supérieur à celui des filles (11 points en moyenne OCDE). L’organisation internationale n’y voit rien d’inné. Elle met plutôt en avant une moindre confiance des filles en leurs capacités dans cette matière et leur forte anxiété.D’ailleurs, dans certains pays comme la Chine ou Singapour, « les filles font jeu égal avec les garçons en mathématiques, et obtiennent de meilleurs scores dans cette matière que tous les garçons de la plupart des autres pays et économies du monde ».Cause ou conséquence ? Le fait est que la parité n’est jamais atteinte dans les filières du lycée comme dans celles du supérieur. En France, dès la seconde, 42 % des filles font le choix d’un enseignement d’exploration aux profils lettres, langues et arts, contre 22 % des garçons. Ces derniers sont en revanche plus nombreux (72 %) à choisir des options scientifiques ou technologiques (contre 52 % des filles).En 1re, 28 % des filles font le choix de la série scientifique, contre 38 % des garçons. 14 % se dirigent vers la série littéraire (contre seulement 4 % des garçons). Enfin, à l’université, plus de 70 % des étudiants en lettres et en langues sont des femmes ; elles sont en revanche moins de 30 % en sciences fondamentales et en sciences et techniques des activités physiques et sportives.Egalité filles-garçons : l’élan brisé Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.03.2015 à 10h23 • Mis à jour le06.03.2015 à 10h44 Un policier a été condamné vendredi 6 mars à cinq ans de prison dont trois ferme pour avoir violemment frappé un marginal à Chambéry en 2010, ont annoncé des sources judiciaires, confirmant une information de RTL.Le fonctionnaire de la brigade anticriminalité (BAC) était poursuivi pour « violences avec arme par personne dépositaire de l'ordre public ». Le parquet avait requis une peine de deux ans de prison ferme lors du procès, le 4 février. Le policier avait fait l'objet en outre d'une interdiction d'exercer le métier de policier, qui a été confirmée définitivement vendredi par le tribunal correctionnel de Chambéry. « C'est une bavure »Les faits qui étaient reprochés au policier remontent à avril 2010, « lors d'une intervention policière nocturne pour calmer un groupe d'individus alcoolisés », rappelle RTL. Un jeune homme avait été violemment frappé « à plusieurs reprises » lors de l'opération, selon une source judiciaire. L'homme avait ensuite été plongé dans le coma, avant de se réveiller hémiplégique du côté droit.« Il a fait son boulot n'importe comment ! J'étais allongé par terre. Le sang coulait », a expliqué la victime à la radio, avant de conclure : « Je respecte la police, mais là, c'est une bavure. » « Le tribunal a indiqué que mon client était clairement une victime. Or cela était loin d'être évident. Cela faisait cinq ans que l'on se bagarrait pour le faire reconnaître », s'est félicité l'avocat du jeune homme. 28.02.2015 à 10h53 • Mis à jour le01.03.2015 à 11h59 | Morgane Tual Il est devenu le symbole de l'érosion du littoral français. Vestige de la ruée vers les stations balnéaires des années 1960, le Signal, cet imposant immeuble dominant le front de mer de la ville de Soulac, en Aquitaine, s'apprête à glisser vers cet océan qu'il a toisé pendant plusieurs décennies. A l'époque de sa construction – le premier bâtiment a été achevé en 1967 –, 200 mètres le séparaient du trait de côte. Aujourd'hui, il n'en reste plus que douze.Petit à petit, année après année, la houle et le vent ont grignoté la dune sur laquelle est posé le Signal. Et les grosses tempêtes de ces dernières années n'ont pas arrangé les choses. En 2009, Klaus a mangé, d'un coup, plus de dix mètres de dunes. Un an plus tard, c'est Xynthia qui a frappé : quinze mètres ont été avalés. « Là, ça a été l'affolement, la panique », se souvient Jacqueline Gandoin-Jaudin, qui résidait alors au rez-de-chaussée. Celle qui se définit, à bientôt 83 ans, comme « la doyenne du Signal », raconte, d'un ton appliqué :« De mon appartement, je voyais la dune, mais pas l'océan. Et puis il y a eu Xynthia. Quand je me suis réveillée, je voyais la mer. Toute la crête de dune était partie. J'ai pensé que j'avais un trouble cérébral. »Quatre ans plus tard, « le couperet tombe ». L'hiver 2014 a arraché neuf mètres supplémentaires à la dune. Elle passe alors sous la barre fatidique des vingt mètres au-dessous de laquelle la stabilité de l'immeuble n'est plus assurée. La préfecture fait évacuer les habitants quelques jours plus tard, le 29 janvier 2014. « J'ai tout perdu », soupire Jacqueline Gandoin, qui avait acheté son appartement de 70 m2 en 2005 pour 160 000 euros. « C'était mes économies, une vie de travail ». Relogée dans une résidence pour seniors, elle doit désormais payer 500 euros de loyer par mois pour une surface de 29 m2, contre 60 euros de charges de copropriété au Signal. Aujourd'hui, elle exige, comme les 77 autres copropriétaires de l'immeuble, une indemnisation, pour récupérer tout ou partie de son investissement. Ce qui est loin d'être gagné : en septembre, le tribunal administratif a rejeté leur requête, estimant que la situation était de la responsabilité des copropriétaires, en s'appuyant sur un texte de 1807. Ces derniers ont fait appel.« IL VA FALLOIR PASSER À UNE AUTRE MANIÈRE DE PENSER »Mais les problèmes ne s'arrêtent pas là : qui va payer pour la déconstruction de l'immeuble, qui plus est amianté ? Les différents protagonistes s'accordent à dire que la situation est « bloquée ». Pendant ce temps, l'érosion se poursuit et l'immeuble risque de s'effondrer, avec des conséquences environnementales et touristiques non négligeables.Le cas du Signal, jusqu'ici exceptionnel, pourrait l'être un peu moins dans les mois et années à venir. En France, l'érosion chronique entame la côte sableuse de un à trois mètres par an, alors que le niveau de la mer s'élève de trois millimètres annuellement. Sur la côte rocheuse, plus résistante, l'érosion représente 20 à 30 cm. Des chiffres à manier avec précaution, tant ils peuvent différer d'une zone à l'autre. Le littoral aquitain, composé de côte sableuse, est particulièrement concerné. La série de tempêtes de l'hiver 2014 a généré un recul de 20 mètres en seulement trois mois, avec des pics à 40 mètres. En une nuit, il arrive parfois que plusieurs dizaines de mètres disparaissent.Pour se prémunir, la ville de Soulac a renforcé après l'hiver dernier ses protections « classiques », utilisées tout au long du littoral français : des épis, pour contenir le sable, et des ouvrages en enrochement, qui protègent les dunes de la houle. Coût total : 3 millions d'euros. La communauté de communes compte aussi mener une importante opération de réensablement.Mais cela ne suffit pas. « On a fait beaucoup de cailloux pendant des années, quand l'homme pensait pouvoir canaliser la nature », souligne Frédéric Boudeau, directeur de la communauté de communes de la pointe du Médoc, à laquelle appartient Soulac. « Maintenant, il va falloir passer à une autre manière de penser ». Même constat pour Catherine Meur-Férec, géographe à l'Institut universitaire européen de la mer de l'université de Brest : « Créer des digues, des murs, réensabler, ça rassure les habitants. Mais ce n'est pas une solution durable. Cela coûte très cher et il y a des répercussions environnementales ».Lire l'interview de Catherine Meur-Férec : « Les dommages liés à l'érosion du littoral seront plus fréquents et plus élevés »Pourtant, les Pays-Bas ou encore la Belgique se sont lancés dans de gigantesques travaux pour protéger ainsi leur littoral. Et cela fonctionne…« La situation est différente. Leur politique est très claire : le trait de côte ne doit pas reculer. Aux Pays-Bas, c'est une priorité nationale. En Belgique, ils n'ont que 70 kilomètres de côte à protéger, urbanisée à 80 %. Ils ont aussi des bancs de sable accessibles pour puiser. Quand on dit : "On ne peut rien face à la nature", c'est faux. Oui, on peut lutter ! Mais ça coûte très cher. La France n'est pas dans cette configuration. »Faire face à l'érosion nécessite donc de mettre en place des dispositifs sur mesure tant les contextes, d'un pays à un autre, d'une commune à une autre, sont différents. A Soulac, on tente d'innover. La commune s'est portée candidate pour expérimenter plusieurs prototypes, parmi lesquels le dispositif « S-ABLE ». Déjà testé au Croisic et à Saint-Brévin-Les-Pins, il consiste à installer des filets dans la mer qui capturent le sable et créent ainsi un nouveau récif sous-marin. Celui-ci casserait l'énergie de la houle, tout en générant un nouvel écosystème. « Cette solution, si ça fonctionne, ce serait le rêve ! », s'enthousiasme Frédéric Boudeau. D'autant que sa mise en place est, financièrement, plus accessible que les solutions traditionnelles.A 70 kilomètres plus au sud, à Lacanau-Océan, on envisage une solution bien plus radicale. Hervé Cazenave, adjoint au maire chargé du littoral, pose le problème :« Aujourd'hui, on se retrouve au trait de côte prévu pour 2040, avec vingt-cinq ans d'avance ! Ces trois derniers mois, la dune sauvage a reculé de trois mètres. » Comme à Soulac, 3,3 millions d'euros ont été engagés après l'hiver 2014 pour renforcer l'enrochement. « Sans cette défense, le trait de côte se situerait vingt-cinq mètres en arrière, en plein milieu de la route. » L'ouvrage est prévu pour tenir jusqu'à 2050 : « une solution d'attente, mais on ne doit pas s'endormir ; l'avancée de l'océan est continue, la zone risque de se retrouver à l'eau ».1 400 APPARTEMENTS À DÉPLACERC'est pourquoi Lacanau a été choisie comme site pilote d'études menées par le Groupement d'intérêt public (GIP) littoral aquitain sur la réponse à apporter au problème de l'érosion. Le groupe a imaginé plusieurs stratégies. L'une d'entre elles, jusqu'ici taboue, est prise de plus en plus au sérieux : la relocalisation. Soit, concrètement, détruire préventivement les constructions en danger et les reconstruire dans une zone plus sûre.« On ne se fait plus jeter des tomates quand on prononce le mot "relocalisation", c'est une très forte avancée ! », se réjouit Renaud Lagrave, vice-président de la région Aquitaine et président du GIP littoral aquitain. Pour lui, l'érosion est « inexorable ». « Je veux bien qu'on construise des digues à vie, mais ce sont des millions d'euros engloutis. Dans la durée, la relocalisation coûtera moins cher. » A Lacanau, elle concernerait au moins 1 400 appartements sur le front de mer, plus les commerces, pour un coût estimé à 300 millions d'euros. Si le mot n'est plus tout à fait tabou, Hervé Cazenave, l'adjoint au maire, se montre toutefois très prudent et insiste à plusieurs reprises : « Ce n'est qu'une hypothèse, un scénario. »Du côté des habitants, même si beaucoup grincent encore des dents, on commence à s'habituer à cette possibilité. « Je préférerais cent fois rester ici », assure Roger Chaumeron, propriétaire de l'hôtel familial La Côte d'Argent, qui fait face à la mer. « Mais si on nous avertit trente ans avant qu'on parte, on aura trente ans pour se préparer. » Il semble toutefois dubitatif sur la concrétisation de cette idée. « Ça fait cinquante ans que je suis là, il ne faut pas s'affoler ! Ce n'est pas le tsunami… »« SANS L'ÉTAT, IL NE SE PASSERA RIEN »A quelques rues de là, dans sa boutique de photos, Jérôme Augereau, 35 ans, tient un autre discours. Pour lui, « La relocalisation est la seule issue. » Ce qui ne l'arrange pas forcément : « Si je pense à mon intérêt personnel, je suis contre : la ligne de la relocalisation passe juste devant mon magasin ! Mais il faut penser aux générations futures. » Auteur d'une exposition photo sur l'érosion, il peste contre ceux qui continuent à construire sur le front de mer de Lacanau :« Comment est-ce encore possible en 2015 ? C'est comme si on construisait au niveau du Signal. Et quand ça n'ira plus, ce seront les premiers à demander des indemnisations. C'est prendre les gens pour des cons. » En expropriant les occupants des logements concernés par la relocalisation, « on risque de rentrer dans des procédures comme au Signal, redoute Hervé Cazenave. Ça va prendre du temps, ils vont demander des indemnisations, mais à qui ? Et pendant ce temps là, les bâtiments vont se dégrader, ce qui est catastrophique pour le tourisme. »Dans tous les cas, l'expropriation, la déconstruction puis la reconstruction des bâtiments représenteraient un coût faramineux pour une petite commune comme Lacanau : « On ne peut pas y aller seuls financièrement, explique l'adjoint au maire. Sans l'Etat, il ne se passera rien. »C'est aussi vers lui que se tourne le GIP pour résoudre d'épineuses questions juridiques. « Si le droit ne bouge pas, la relocalisation ne pourra pas se faire, on ne pourra toucher à rien, souligne Renaud Lagrave. A Labenne, où la même réflexion est menée, il faudrait déplacer des commerces d'une centaine de mètres. Mais c'est impossible, car la loi Littoral empêche toute construction dans les zones envisageables. Il faut l'aménager. »Le GIP doit remettre ses conclusions dans quelques mois à l'Etat, qui devra se prononcer avant la fin de l'année. « J'attends des décisions, il n'y a rien de pire que l'inaction, martèle-t-il. Si on a les mêmes tempêtes qu'en 2014, il y aura sept ou huit "Signal" sur la côte Aquitaine. Alors qu'est-ce qu'on fait ? »Lire (en édition abonnés) : Ravages sur les rivagesMorgane TualJournaliste au Monde Isabelle Rey-Lefebvre Miracle de la statistique, le ministère du logement a, vendredi 27 février, retrouvé 58 600 logements neufs « oubliés » dans le comptage de la production 2014 ! Ce ne sont donc pas 297 300 logements qui ont été mis en chantier l’an passé, un chiffre particulièrement faible, mais bien 356 200.Première conséquence : l’objectif, toujours réitéré mais jamais atteint, de 500 000 logements neufs construits par an se rapproche. Deuxième conséquence : une telle erreur jette un doute sur la fiabilité de l’appareil statistique français, que le monde entier nous envie pourtant, car, nous apprend le ministère, elle remonte à 2005, a été identifiée en 2010… et n’est corrigée qu’aujourd’hui.Recalculée sur les dix dernières années, la construction a gagné d’un coup 290 000 logements, et, rétrospectivement, le cap des 500 000 logements a presque (493 900) été atteint en 2006. Il a donc manqué à l’appel 68 900 logements en 2010 mais 1 500 seulement en 2011, puis 52 400 en 2012 et 69 900 en 2013. Depuis 2007, ce sont plus de 200 000 logements qui ont été ignorés des statistiques, soit l’équivalent d’une ville de la taille de Nice ! Une fois ces chiffres corrigés, les évolutions constatées avant correction restent cependant valables : la construction a bien plongé depuis 2012, mais de 10,7 % au lieu de 14,1 %.« Zone grise »Ce mécompte a deux raisons. A partir de 2005, l’instruction des permis de construire a été confiée aux collectivités locales et leur collecte administrative s’en est trouvée un peu désorganisée. En 2007, une réforme destinée à simplifier les procédures de délivrance d’autorisations de construire a encore amoindri la qualité de cette collecte. Et, parallèlement, il a toujours existé une « zone grise » qui n’a cessé d’épaissir au fil des ans, entre le nombre de permis accordés et celui des mises en chantier effectives, certains programmes étant entre-temps abandonnés ou repoussés.« Nous avons constaté que cet écart s’accentuait, explique un responsable du service d’observation et de statistiques du ministère du logement. Et, en 2009, mis cela sur le compte de la crise. Mais les professionnels du bâtiment, en particulier les vendeurs de matériaux de construction, attiraient notre attention sur cette perte inexpliquée. » D’autres alertes ont sonné, par exemple à la commission qui établit les comptes du logement où, en 2010, des experts ont fait part de leur scepticisme sur les chiffres de la construction. « Ce qui surprend, c’est le temps qu’a mis l’administration à reconnaître et corriger son erreur, commente Guy Lemée, rédacteur en chef de la revue Habitat et Collectivités locales, alors que, depuis longtemps, les professionnels émettaient des doutes. Plutôt que d’adopter une attitude hautaine, il serait bon de mettre les différents experts autour de la table et réunir des conférences de consensus », suggère-t-il.Sous-estimation des besoinsLa division logement de l’Insee avait déjà, dans les années 1990, été critiquée pour avoir largement sous-estimé les besoins nationaux, à 300 000 logements par an au lieu de 500 000, car elle n’avait pas considéré l’accroissement du nombre de ménages qu’entraînent, en plus de la démographie, des évolutions sociétales comme la décohabitation, les divorces, le vieillissement…Des pans entiers de l’économie du logement sont d’ailleurs ignorés par la statistique publique : l’Insee, par exemple, ne fournit que depuis quelques années une « estimation » du nombre de ventes de logements existants, alors qu’elles sont dûment enregistrées par les notaires ; l’indice Insee des prix des logements n’existe que depuis 1995, pour Paris, l’Ile-de-France et la province, sans autre détail, et il ne concerne pas le neuf.Résultat, des organismes privés, réseaux d’agences, syndicats professionnels, courtiers en crédits, pallient, avec plus ou moins de rigueur, les failles de la statistique publique (au Monde, nous ne publions que les données des notaires, fiables mais tardives, et celles du réseau d’agences Century21 établies sur environ 40 000 ventes par an, dans tout le territoire). Dans le domaine du mal-logement, la Fondation Abbé Pierre produit, depuis vingt ans, un état des lieux attendu, une mine de renseignements, devenue une référence.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Chastand La prime pour l’emploi (PPE) et le RSA activité sont bientôt morts, bienvenue à la nouvelle « prime d’activité ». Le Monde a eu connaissance des modalités précises de cette nouvelle prestation, qui devraient être présentées mardi 3 mars par le premier ministre, Manuel Valls. Elle entérine la fusion des dispositifs du PPE et du RSA, dont la complexité et le manque d’efficacité étaient critiqués depuis longtemps, mais qui avait jusqu’ici toujours été ajournée par crainte de faire trop de perdants.Fin de la PPE et du RSA activitéLa PPE, qui consiste en un crédit d’impôt versé en septembre, bénéficie en effet à 6,3 millions de foyers qui gagnent entre 0,3 et 1,3 smic, mais son montant moyen mensuel était de seulement 36 euros. Trop de bénéficiaires pour un montant trop faible, versé trop tard : la PPE était critiquée pour son absence d’effet incitatif. Elle sera versée pour la dernière fois en septembre 2015. De son côté, le RSA activité (à différencier du RSA socle pour les personnes qui ne travaillent pas du tout et qui va continuer d’exister) bénéficiait lui à seulement 700 000 personnes, mais pour un montant moyen de 176 euros.Jugée trop complexe, cette prestation est sous-utilisée, avec à peine un tiers des bénéficiaires potentiels qui en font la demande. « Le bénéficiaire doit effectuer deux déplacements physiques, remplir 6 pages de formulaires et fournir de nombreuses pièces justificatives pour déposer une demande », dénonçait le député PS Christophe Sirugue, dans un rapport remis en juillet 2013 et qui a servi de base à la réforme du gouvernement.Entre 215 et 250 euros maximumSelon les informations du Monde, M. Valls devrait annoncer que la nouvelle prime, dont le fonctionnement sera très proche du RSA activité, sera concentrée sur les travailleurs gagnant entre 570 et 1 360 euros net, soit entre 0,5 et 1,2 smic. Tous les bénéficiaires actuels de la PPE au-delà de ce seuil ne percevront plus rien, mais le gouvernement estime que la perte sera très faible, de l’ordre de quelques dizaines d’euros par an.La prime d’activité sera bien versée dès le 1er euro gagné mais les salariés touchant jusqu’à 0,5 smic (soit environ 570 euros) ne devraient pas voir de grand bouleversement, le montant de la nouvelle prime d’activité restant pour eux à peu près le même que celui du RSA activité. « Il s’agit de ne pas inciter les tout petits contrats à temps partiel » justifie un des acteurs du dossier. « Le dispositif doit fonctionner comme une incitation à travailler davantage », abonde Matignon. Quitte à ne pas aider les travailleurs les plus pauvres. Le montant devrait être maximum pour les salariés gagnant autour de 800 euros. Le collectif Alerte, qui regroupe les associations de lutte contre la pauvreté, a demandé que ce maximum soit de 250 euros, mais le rapport Sirugue n’évoque de son côté qu’un montant de 215 euros.Fin des trop-perçus La simplification devrait être acquise car les CAF, qui géreront le dispositif, cesseront de demander aux salariés ayant « trop » travaillé les mois précédents de rembourser de l’argent. La situation sera en effet réexaminée tous les trois mois, et le montant de la prime évoluera seulement pour les trois mois suivant. Contrairement au RSA activité, le montant de la prime ne dépendra plus non plus de complexes barèmes de ressources selon la structure du foyer, mais sera le même quelle que soit la situation familiale. La prime ne sera toutefois versée qu’en dessous d’un certain plafond de revenu du foyer. Pour éviter de désavantager les parents de famille monoparentale, qui auraient perdu pour cette raison dans la fusion, ceux-ci bénéficieront d’une allocation majorée.Accessible aux jeunesLa prime d’activité sera ouverte aux jeunes entre 18 et 25 ans, qui n’ont aujourd’hui pas accès au RSA. Selon le rapport Sirugue, environ 300 000 jeunes pourraient ainsi toucher cette prestation. Mais les derniers arbitrages du gouvernement pourraient finalement être bien moins généreux car les jeunes résidant chez leurs parents verront les revenus de l’ensemble du foyer fiscal pris en compte. « Nous voulons que les jeunes de moins de 25 ans qui travaillent puissent en bénéficier quoi qu’il arrive de manière autonome, sinon seulement 200 000 jeunes pourront en profiter », critique François Soulage, président du collectif Alerte. Le gouvernement s’y oppose pour l’instant, mais serait prêt à faire un geste pour les apprentis, qui au départ ne devaient pas bénéficier de la prime. « C’est un point qui pourra bouger lors de l’examen parlementaire [prévu cet été] et faire l’objet d’amendement », confirme Matignon.Cette nouvelle prime, qui entrera en vigueur début 2016, devrait coûter environ 4 milliards d’euros par an, le même coût que la PPE et le RSA cumulés. Environ 7 millions de personnes y seraient éligibles, mais Matignon a fondé ses calculs sur le fait que seulement 50 % des bénéficiaires potentiels en feront au final la demande. En revanche, l’allocation spécifique de solidarité (ASS), versée par Pôle emploi à 450 000 chômeurs en fin de droit, ne sera pas incluse dans la réforme et gardera donc pour l’instant son − complexe − fonctionnement propre. Au grand regret des associations de lutte contre la pauvreté.Jean-Baptiste ChastandJournaliste en charge du social et de l'emploiSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste Chastand La prime pour l’emploi (PPE) et le RSA activité sont bientôt morts, bienvenue à la nouvelle « prime d’activité ». Le Monde a eu connaissance des modalités précises de cette nouvelle prestation, qui devraient être présentées mardi 3 mars par le premier ministre, Manuel Valls. Elle entérine la fusion PPE-RSA, dont la complexité et le manque d’efficacité sont critiqués depuis longtemps, mais qui a jusqu’ici toujours été retardée par crainte de faire trop de perdants.La PPE, qui consiste en un crédit d’impôt versé en septembre, bénéficie en effet à 6,3 millions de foyers qui gagnent entre 0,3 et 1,3 smic, mais son montant moyen mensuel était de seulement 36 euros. Trop de bénéficiaires pour un montant trop faible, versé trop tard : la PPE était critiquée pour son absence d’effet incitatif. Elle sera versée pour la dernière fois en septembre 2015. De son côté, le RSA activité (à différencier du RSA socle pour les personnes qui ne travaillent pas du tout et qui va perdurer) bénéficiait lui à seulement 700 000 personnes, mais pour un montant moyen de 176 euros.Jugée trop complexe, cette prestation est sous-utilisée, avec à peine un tiers des bénéficiaires potentiels qui en font la demande. « Le bénéficiaire doit effectuer deux déplacements physiques, remplir six pages de formulaires et fournir de nombreuses pièces justificatives pour déposer une demande », dénonçait le député PS Christophe Sirugue, dans un rapport remis en juillet 2013 et qui a servi de base à la réforme du gouvernement.Chômage : une bonne nouvelle à relativiserSelon nos informations, M. Valls devrait annoncer que la nouvelle prime, dont le fonctionnement sera très proche du RSA activité, sera concentrée sur les travailleurs gagnant entre 570 et 1 360 euros net, soit entre 0,5 et 1,2 smic. Tous les bénéficiaires actuels de la PPE au-delà de ce seuil ne percevront plus rien, mais le gouvernement estime que la perte sera très faible, de l’ordre de quelques dizaines d’euros par an.La prime d’activité sera bien versée dès le premier euro gagné mais les salariés touchant jusqu’à 0,5 smic (soit environ 570 euros) ne devraient pas voir de grand bouleversement, le montant de la nouvelle prime d’activité restant pour eux à peu près le même que celui du RSA activité. « Il s’agit de ne pas inciter les tout petits contrats à temps partiel », justifie un des acteurs du dossier. « Le dispositif doit fonctionner comme une incitation à travailler davantage », abonde Matignon. Quitte à ne pas aider les travailleurs les plus pauvres. Le montant devrait être maximum pour les salariés gagnant autour de 800 euros. Le collectif Alerte, qui regroupe les associations de lutte contre la pauvreté, a demandé que ce maximum soit de 250 euros, mais le rapport Sirugue avait évoqué de son côté 215 euros.Un geste pour les apprentis ?Surtout, la prime d’activité sera ouverte aux jeunes entre 18 et 25 ans, qui n’ont aujourd’hui pas accès au RSA. Selon le rapport Sirugue, environ 300 000 jeunes pourraient ainsi toucher cette prestation. Mais les derniers arbitrages du gouvernement pourraient finalement être bien moins généreux, car les jeunes résidant chez leurs parents verront les revenus de l’ensemble du foyer fiscal pris en compte. « Nous voulons que les jeunes de moins de 25 ans qui travaillent puissent en bénéficier quoi qu’il arrive de manière autonome, sinon seulement 200 000 jeunes pourront en profiter », critique François Soulage, président du collectif Alerte. Le gouvernement s’y oppose pour l’instant, mais serait prêt à faire un geste pour les apprentis qui au départ ne devaient pas bénéficier de la prime. « C’est un point qui pourra bouger lors de l’examen parlementaire [prévu cet été] et faire l’objet d’amendement », confirme Matignon.Cette nouvelle prime, qui entrera en vigueur début 2016, devrait coûter environ 4 milliards d’euros par an, le même coût que la PPE et le RSA cumulés. Environ 7 millions de personnes y seraient éligibles, mais Matignon a fondé ses calculs sur le fait que seulement 50 % des bénéficiaires potentiels en feront au final la demande. En revanche, l’allocation spécifique de solidarité (ASS), versée par Pôle emploi à 450 000 chômeurs en fin de droit, ne sera pas incluse dans la réforme et gardera donc son − complexe − fonctionnement propre. Au grand regret des associations de lutte contre la pauvreté.Jean-Baptiste ChastandJournaliste en charge du social et de l'emploiSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.02.2015 à 21h18 Quatre mois après la réhabilitation des grévistes de 1948 et 1952, quelque 635 000 euros ont déjà été versés à des mineurs et des ayants droit en réparation des licenciements qui avaient suivi les grèves, a indiqué vendredi 27 février le ministère de la justice.Lire aussi (édition abonnés) : Les mineurs de 1948 réhabilitésA ce jour, six mineurs, quatre conjoints survivants de mineurs décédés et cinq fratries d'enfants de mineurs (13 au total) ont perçu chacun l'allocation forfaitaire de 30 000 euros, exonérée d'impôt et de cotisation sociale.Les enfants de mineurs, ainsi que 24 autres descendants, ont également perçu l'allocation spécifique de 5 000 euros qui compense symboliquement leur exclusion de la bourse des mines, créée en 1946 pour apporter un soutien financier aux enfants scolarisés de mineurs. Ces versements ont été effectués en application d'un amendement voté par le Parlement en octobre 2014, à l'initiative de la ministre de la justice, Christiane Taubira.CÉRÉMONIE DE RÉINTÉGRATION A l'automne 1948, plusieurs milliers de mineurs des sites du Nord-Pas-de-Calais avaient cessé le travail pour protester contre des décrets qui prévoyaient notamment la baisse de leur rémunération. Au terme de près de deux mois de grève, marqués par de très violents affrontements avec les forces de l'ordre, près de 3 000 mineurs avaient été licenciés. Plusieurs centaines d'entre eux avaient été poursuivis en justice et condamnés, certains à des peines de prison ferme.Licenciés, ils avaient perdu logement, chauffage et soins gratuits fournis par la mine et furent parfois interdits d'embauche ailleurs. Un mouvement de protestation similaire avait eu lieu en 1952.L'amendement voté par le Parlement prévoit également la restitution aux mineurs des grades et distinctions dont ils avaient été déchus. Une fois les investigations en cours menées à leur terme, une cérémonie de réintégration dans leurs distinctions militaires sera organisée, explique la chancellerie. Par ailleurs, un travail est mené conjointement avec les ministères de la culture et de l'éducation nationale afin que les programmes scolaires et les travaux de recherche « accordent désormais aux grèves de mineurs de 1948 et 1952 la place qu'elles méritent ». 27.02.2015 à 15h32 • Mis à jour le 27.02.2015 à 17h57Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/universites/article/2015/02/27/professeurs-et-syndicat-se-mobilisent-contre-la-penurie-budgetaire-a-l-universite_4584776_4401467.html"data-title="Professeurs et étudiants se mobilisent contre la pénurie budgétaire à l'université"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2013/10/23/400x300/3501233_7_0088_une-manifestation-de-l-unef-en-2011-pour_074fe5997f8c9a93bec07ba8075c62a3.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/universites/article/2015/02/27/professeurs-et-syndicat-se-mobilisent-contre-la-penurie-budgetaire-a-l-universite_4584776_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Rien ne va plus à l'université. L'Union nationale des étudiants de France (UNEF), premier syndicat étudiant, et l'université Paris-Sud appellent à la mobilisation des corps étudiant et enseignant jeudi 5 mars pour dénoncer les « difficultés financières des établissements » et réclamer un plan de financement, alors que le ministère de l'enseignement supérieur n'a pas encore dévoilé le budget 2015.« Pour équilibrer leur budget, les universités sont contraintes de supprimer des postes d'enseignant, de diminuer l'encadrement des étudiants, de repousser la rénovation des locaux délabrés », a accusé l'UNEF dans un communiqué transmis jeudi, appelant à des assemblées générales, mobilisations ou rassemblements.Lire : « Ruines d'université », un blog qui témoigne de l'insalubrité à la fac« Les étudiants sont les premières victimes », soutient le syndicat, dénonçant une « dégradation des conditions d'études », particulièrement visible dans le premier cycle, pourtant déterminant pour la « réussite des étudiants et l'ascenseur social ». Pour pallier ces difficulté, l'UNEF réclame, entre autres, un « investissement d'urgence de 200 millions d'euros » et une « réorientation des moyens du crédit impôt recherche et du grand emprunt vers les universités ».MOBILISATION À PARIS-SUDLe même jour, les professeurs de biologie de l'université d'Orsay, à Paris-Sud, ont à leur tour appelé à la mobilisation pour dénoncer une situation « grave ». Depuis janvier, ils font une « grève des notes », protestant contre les coupes budgétaires.« Environ soixante-quinze postes d'enseignant-chercheur seront supprimés sur l'ensemble de l'université », a évalué dans un communiqué un comité de mobilisation regroupant personnel et étudiants. Ils redoutent « la fermeture probable de filières à bas effectifs, la disparition d'options, la diminution des heures de TP [travaux pratiques], et l'augmentation du nombre d'étudiants » en classe.« Il faut s'attendre à ce que les infrastructures continuent à se dégrader et que le chauffage ne fonctionne guère mieux dans les amphithéâtres et certaines salles », a déploré le comité, qui estime qu'« une rallonge » de « 3,2 millions par an » est nécessaire pour aider l'établissement. Il appelle à un rassemblement jeudi à 11 h 30 devant l'université Paris-Orsay, avant un départ vers le ministère, où il demande à être reçu. 70 MILLIONS DÉJÀ RÉTABLISTrès attendues, les dotations allouées aux universités pour l'année en cours doivent être précisées dans les semaines à venir par le ministère de l'enseignement supérieur, qui cherche, à la demande de Bercy, à faire 100 millions d'euros d'économies.En décembre, face à la colère des universitaires, le président de la République avait rétabli in extremis 70 millions d'euros de crédits, supprimés dans un premier temps par les députés dans le budget 2015. A l'époque, étudiants et professeurs avaient jugé le geste insuffisant compte tenu des besoins.Lire : Sans salaire depuis six mois, les étudiants vacataires de Lyon 2 en grève width="314" height="157" alt="Les lauréats 2014 de l'Institut du service civique." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/02/26/314x157/4584273_3_56b2_les-laureats-2014-de-l-institut-du-service_bd0d003f699999264591bb6e60038cb8.jpg" « L'Institut du service civique m'a apporté une aide qui n'a pas de prix » Le point sur la procédure de recrutement et les chances de réussite. width="314" height="157" alt="Journées européennes des écoles de photographie" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/02/27/314x157/4584656_3_8df0_journees-europeennes-des-ecoles-de-photographie_bed85ff2417e4a52d267ced6f2f90258.jpg" Un festival étudiant pour présenter ses œuvres photographiques Ingénieurs agronomes, hydrauliciens, chefs de culture, responsables R&D ou encore pilotes de drones : 50000 salariés sont embauchés chaque année. width="314" height="157" alt="De nombreux étudiants vacataires ont manifesté début février aux abords de l'université Lyon-2" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/02/26/314x157/4584084_3_e02d_de-nombreux-etudiants-vacataires-ont_7eff2268d203054c63ff957324e708d1.jpg" Sans salaire depuis six mois, les étudiants vacataires de Lyon 2 en grève Francine Aizicovici Le Grand-Duché du Luxembourg manque à ses obligations en matière de prévention des abus du recours aux contrats à durée déterminée (CDD) pour les intermittents du spectacle. C’est ce que décide la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) dans un arrêt du 26 février, indique l’Agence d’informations sociales AEF. La Cour avait été saisie d’un recours en manquement dirigé par la Commission européenne contre le Luxembourg.Le code du travail luxembourgeois prévoit que, comme en France, la durée maximale d’un CDD ne peut dépasser vingt-quatre mois, renouvellement compris. Il prévoit les cas de recours au CDD pour des « tâches précises et non durables » telles que le « remplacement d’un salarié temporairement absent », « l’emploi à caractère saisonnier », etc.« Il ne peut avoir pour objet de pourvoir durablement à un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise », précise le code du travail du Grand-Duché. Toutefois, une dérogation est prévue « pour les intermittents du spectacle » : leurs CDD « peuvent être renouvelés plus de deux fois, même pour une durée totale dépassant vingt‑quatre mois, sans être considérés comme contrats de travail à durée indéterminée ».Ce qui, selon la CJUE, constitue un manquement aux obligations prévues par l’accord-cadre européen de 1999 annexé à la directive sur le travail à durée déterminée de la même année. En vue de la prévention des abus, l’accord-cadre dispose notamment que le renouvellement des CDD doit être justifié par une « raison objective » permettant de vérifier si ces contrats correspondent à un besoin véritable.La loi française pas très différenteOr, la Cour constate que la loi luxembourgeoise autorise les employeurs à conclure ces CDD avec les intermittents y compris pour des besoins permanents et durables. Le Luxembourg avait invoqué un arrêt antérieur qui, selon lui, considère que la situation des intermittents serait caractérisée par l’existence de « raisons objectives », au sens de l’accord-cadre et de la jurisprudence de la Cour.En particulier, ces travailleurs participeraient à des projets individuels et limités dans le temps et une certaine flexibilité ainsi que des avantages sociaux résulteraient de la possibilité, pour un employeur, de renouveler des contrats à durée déterminée avec ces mêmes travailleurs. Un argument balayé par la Cour européenne.La loi française n’est pas très différente de la loi luxembourgeoise. Elle prévoit une quinzaine de secteurs d’activités, dont celui des spectacles, « dans lesquels des contrats à durée déterminée peuvent être conclus pour les emplois pour lesquels il est d’usage constant de ne pas recourir au contrat à durée indéterminée en raison de la nature de l’activité exercée et du caractère par nature temporaire de ces emplois ».Toutefois, le fait qu’un emploi pourvu en CDD successifs est conclu dans l’un de ces secteurs n’exclut pas, qu’en cas de litige, l’employeur devra démontrer au juge le caractère temporaire de ce poste. C’est qu’affirment depuis plusieurs années des arrêts de la Chambre sociale et la chambre criminelle de la Cour de cassation.Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Potet Ce sera finalement en octobre. Les 5es Rencontres internationales du dessin de presse organisées par le Mémorial de Caen auront bel et bien lieu, mais à l’automne, et non les 10 et 11 avril comme initialement prévu. Après avoir annoncé, jeudi 26 février, que la manifestation était annulée au printemps pour des raisons de sécurité, le directeur du site, Stéphane Grimaldi, a confié, vendredi 27 février, au Monde, que ce rassemblement d’une quarantaine de caricaturistes du monde entier se tiendrait six mois plus tard, en octobre, donc : « Cela fait quarante-huit heures que nous cherchions une autre date. C’est fait. Cela va nous laisser le temps pour reconfigurer notre événement. »Un certain nombre d’indices avait incité la direction du Mémorial à repousser ces Rencontres. Tout d’abord, le piratage – à six reprises depuis l’attaque contre Charlie Hebdo – du site Internet du musée. Celui-ci s’est notamment trouvé hors service pendant deux jours en janvier après avoir été visé par des hackers se présentant comme des islamistes tunisiens. Ensuite, les fusillades de Copenhague, les 14 et 15 février, ont eu pour effet de diffuser un sentiment d’inquiétude parmi certains des dessinateurs invités, en particulier étrangers. Si un seul des 44 auteurs attendus avait annulé sa venue, M. Grimaldi dit avoir reçu plusieurs courriers faisant part d’une vive appréhension.400 000 visiteurs chaque annéeLe Mémorial s’est enfin rendu compte que la sécurisation de la manifestation tenait de la gageure. Plusieurs interventions de caricaturistes devaient, en effet, se tenir à l’« extérieur » du site, en particulier à l’université de Caen et dans des lycées. « Cela devenait ingérable », explique M. Grimaldi. Quant au site lui-même, qui accueille chaque année 400 000 visiteurs, sa configuration rend impossible un filtrage total des allées et venues, comme ont pu le constater certains observateurs en accueillant, fin janvier, le 18e Concours de plaidoiries des lycéens pour les droits de l’homme. Ce report des Rencontres internationales du dessin de presse fait écho à la décision des autorités belges, le 21 janvier, d’annuler une exposition consacrée à Charlie Hebdo au Musée Hergé de Louvain-la-Neuve. Le bourgmestre de la ville et les forces de police avaient alors estimé que sa tenue pouvait faire courir un risque au personnel du musée et à la population de la commune.En Belgique, le Musée Hergé renonce à rendre hommage à « Charlie Hebdo »Aucun incident à AngoulêmeAucune reculade, en revanche, n’a eu lieu au Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, dont la 42e édition s’est déroulée fin janvier. Montées à la hâte, deux expositions ont rendu hommage au journal satirique : l’une à l’intérieur même de la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image ; l’autre dans les rues de la cité charentaise où des affiches représentant des « unes » de Charlie Hebdo – assez osées pour certaines – avaient été collées sur les panneaux électoraux. Aucun incident n’a été signalé. Pendant le festival, les autorités locales ont également rebaptisé la place des Halles en « place Charlie pour la défense de la liberté d’expression ».Festival d’Angoulême : une année particulièreD’hommage aux caricaturistes disparus, il sera également question fin septembre à l’Humour vache, un festival consacré au dessin de presse organisé depuis trente-quatre ans à Saint-Just-le-Martel, un village de Haute-Vienne. Cabu, Wolinski, Charb et Tignous, tués dans les attentats des 7, 8 et 9 janvier, étaient des habitués de cette manifestation qui offre chaque année à son lauréat l’équivalent financier d’une vache en chair et en os. « Nous n’avons pas encore décidé de la forme que prendrait cet hommage, indique au Monde le responsable de la manifestation, Gérard Vandenbroucke. J’ai souhaité respecter une période de distanciation, au moins le temps que Charlie reparaisse, avant d’en parler aux familles des victimes. »Mines plombéesLe site Internet de l’Humour vache avait été piraté après l’affaire des caricatures danoises de 2005. Aucun signe, aucune menace, aucun message n’est arrivé au siège de l’association depuis la tuerie de Charlie Hebdo, sinon des « témoignages de sympathie ». « Il est vrai qu’on n’a encore rien annoncé de notre programme, c’est peut-être pour cela qu’on nous laisse tranquilles, ironise M. Vandenbroucke. Il va de soi que notre thématique, cette année, tournera autour de la liberté d’expression. »Après l’attentat contre « Charlie Hebdo », la BD solidaireFrédéric PotetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.02.2015 à 15h31 • Mis à jour le26.02.2015 à 16h40 | Margherita Nasi (Propos recueillis par) Liberté, autonomie, fierté, quels sont les leviers qui motivent ces dirigeants ? Durant plusieurs semaines, Le Monde leur donne la parole, pour qu’ils dévoilent leur quotidien en décrivant quelques-unes de leurs journées, leur engagement, leurs contraintes, leur moyen d’agir sur leur activité, sur l’emploi… Deza Nguembock raconte sa troisième journée.La vie au travail, à la tête d’une petite entreprise, jour après jour : bienvenue dans la Ville rose ! (2/5)Jeudi 5 février. 7 heures du matin, le réveil vient de sonner et il faut se lever sans tarder même si la nuit a été bien courte ; à peine 5 heures de sommeil à cause d’un dossier urgent à boucler. Une bonne douche pour m’aider à me réveiller et juste le temps de m’habiller et me maquiller, qu’il est déjà 8 heures. Un taxi, car ce matin, je n’ai envie ni de cogiter pour éviter les embouteillages ni de gérer un quelconque stress pour un parking.Attendue pour participer à une table ronde, il ne faut surtout pas être en retard. Trouver une place de parking à Paris lorsqu’on est à mobilité réduite comme moi relève très souvent d’un exploit. Il m’arrive de tourner en rond des heures sans pouvoir parquer mon véhicule correctement : bonjour les PV…Alors dorénavant, je fais appel soit à un taxi soit à un chauffeur privé pour tous les rendez-vous importants, où je risque des galères de parking. Un taxi gris m’attend en bas de mon immeuble lorsque je descends. Marie-Claire, une amie qui souhaite financer son entreprise est également là. Je l’ai encouragée à venir assister à cette dernière journée du Salon des entrepreneurs au Palais des Congrès pour qu’elle ait un maximum d’informations afin de sauter le pas.Beaucoup d’embouteillages comme je l’avais imaginé, mais nous arrivons un peu avant 9 heures. J’ai rendez-vous entre autres avec Valérie Maury, de la Plateforme RH (ressources humaines), une structure innovante financée par la région qui accompagne les petites et moyennes entreprises en matière de ressources humaines.Déjà un monde fou fait la queue lorsque nous nous engouffrons dans le hall. J’entends quelqu’un m’appeler « Madame Nguembock, vous êtes déjà là. Content de vous accueillir ». C’est Pierre Capron, responsable de Val-de-Marne Actif pour l’Initiative (VMAPI), une structure de financement qui m’avait octroyé un prêt d’honneur assorti de la garantie FGIF (fonds de garantie à l’initiative des femmes) sur un prêt bancaire.Table ronde sur le financement aux entrepreneursJe suis invitée ce matin à participer à la table ronde sur les financements aux entrepreneurs. J’ai donc la lourde tâche de témoigner à double titre car ayant bénéficié aussi bien des services de financement de VMAPI que de l’accompagnement de la Plateforme RH. Les badges faits, je me dirige vers l’escalator et nous montons au troisième étage, direction la salle 343.Il est 9 h 10, ce qui nous laisse une vingtaine de minutes avant le démarrage de la table ronde. Les participants commencent à arriver ; la salle se remplit ; l’animateur arrive. À 9 h 35, la table ronde démarre. Les six intervenants dont moi-même sont présentés les uns après les autres ; les prises de parole se succèdent et je clôture les débats.Le refus de subirJe présente rapidement les raisons qui m’ont amenée à entreprendre, à savoir mon refus de subir une discrimination au travail. J’ai d’abord essayé avec pas mal de difficultés de trouver un emploi à la hauteur de mes compétences et de mes aspirations professionnelles. Une fois quelque chose d’acceptable trouvé, les barrières de l’évolution de carrière se sont dressées et je n’ai pas eu d’autre choix que de réagir. Ma réaction a été non pas de me laisser sombrer dans la dépression, mais de créer ma propre activité. Ensuite, j’ai évoqué les difficultés que la plupart de jeunes créateurs rencontrent et les dispositifs qui peuvent s’offrir à eux pour relever le défi de réussir leur projet.La Plateforme RH est pour moi un interlocuteur privilégié qui m’a accompagné dans des problématiques de recrutement (comment rédiger une offre d’emploi, la préparation à l’entretien d’embauche, les bonnes questions à poser, le cadre légal, la médecine du travail) la formation aux dirigeants (le droit du travail entre autres) ; mais c’est aussi un réseau important qui fait la mise en relation entre différents acteurs économiques.Je termine mon speech avec le prêt d’honneur et la garantie FGIF dont j’ai bénéficié ; des aides précieuses qui m’ont servi pour soutenir ma trésorerie et faciliter l’obtention du prêt bancaire sans caution personnelle. S’ensuivent quelques questions puis rencontres avec les futurs entrepreneurs.Des conseils en recrutementUne future jeune fondatrice de crèche me demande des conseils pour préparer l’accueil d’enfants handicapés et l’embauche de personnel en situation de handicap. Rendez-vous calé, il est 11 heures, l’heure d’une nouvelle conférence dans la même salle : le branding et la stratégie de marque.À la fin des prises de parole, je suis un peu perplexe car je viens de protéger ma marque « Piétinons les Préjugés » à mon nom suivant les conseils de mon interlocutrice à l’Institut national de la propriété industrielle (INPI). Or je viens d’entendre qu’il vaut mieux déposer sa marque au nom de la société.Juste le temps de faire quelques échanges de cartes de visite, il est déjà 13 heures ; il faut maintenant trouver un lieu pour se poser et déjeuner avant la prochaine conférence prévue à 14 h 30 que j’attends avec impatience : « Réussir sa campagne de crowdfunding ». Une file d’attente interminable dans le premier bistrot.Pendant que je demande à mon amie Marie-Claire si je fais jouer ma carte de priorité, une serveuse annonce à tout le monde qu’ils sont en rupture de stock et qu’il faut aller ailleurs. On regarde le plan pour voir une autre option ; trouvée à l’étage en dessous. Là aussi il y a une grande queue, mais je me dirige directement en tête de queue et m’excuse auprès de ceux qui étaient déjà là en leur annonçant mon intention de passer en priorité. Marie-Claire est hésitante et je l’invite à me rejoindre sans gêne car nous sommes ensemble et ce serait ridicule que je me fasse servir et pas elle.Trouver sa placeToutes les places sont prises, nous finissons par manger devant le guichet fermé d’une agence de voyage. Je m’adosse sur le comptoir pour avaler ma pizza. À 14 heures, nous nettoyons notre table de fortune et nous nous dirigeons à l’étage supérieur pour voir quelques stands avant la conférence tant attendue.Un stop rapide devant deux ou trois stands, et nous nous dirigeons vers la salle de la prochaine conférence pendant qu’il est encore temps car j’imagine qu’elle sera prisée. Il est à peine 14 h 15, et la salle est, en effet, archi-pleine. Dans l’amphithéâtre, plus aucune place du moins sur les vingt premières rangées, exceptée la première où est posée une note mentionnant « RÉSERVÉE ».Marie-Claire commence à se diriger vers l’arrière de la salle, je lui annonce qu’on va prendre les places aux premiers rangs et peu importe si elles sont réservées, il faut bien qu’on pense aussi aux personnes handicapées. Quand je m’installe, une jeune femme du protocole vient me voir pour m’annoncer ce que j’ai déjà lu. Je lui dis que je suis désolée car je souhaite suivre cette conférence et je ne saurais le faire debout. Alors à moins qu’elle ne me trouve une autre place, je resterai là.Elle m’apprend qu’elle ne peut pas m’autoriser à y rester : les places sont réservées à une ministre et son cabinet. On m’invite finalement à me déplacer sur la rangée à droite. La conférence commence avec quelques minutes de retard. Passionnante comme je l’avais imaginée. Bien que j’eusse déjà la plupart des informations données, les différents témoignages viennent conforter mon choix de me lancer dans quelques petites semaines dans cette audacieuse aventure.Lancer la campagne de crowdfoundingJe prépare actuellement le lancement d’une campagne de crowdfunding pour financer une exposition urbaine autour de « Piétinons les Préjugés ». Echange de cartes de visite à nouveau ; je tiens à prendre la carte des cofondateurs ou dirigeants de certaines plateformes qui vont me servir prochainement. Petits échanges avec quelques personnes et nous retournons voir les stands.Pendant la visite, je rencontre plusieurs personnes qui me reconnaissent ; ça fait plaisir. Il n’est pas loin de 18 heures lorsque nous décidons de prendre congé. Cinq minutes de marche, le temps d’aller à l’extérieur et de chercher une borne de taxi et hop, destination chez moi où j’arrive autour de 18 h 30. Le temps d’une pause et je suis devant l’ordinateur pour répondre aux mails urgents entre 19 et 20 heures.À 20 heures, je m’arrête une quarantaine de minutes avant de me replonger dans le dossier crowdfunding pour en finaliser la stratégie, revoir la notoriété des différentes plateformes correspondant à ma sensibilité et à mon projet. J’écris ensuite quelques mails pour fixer dans les esprits ma rencontre avec quelques personnes au salon.À 1 h 20, j’éteins l’ordinateur.Suite de ce témoignage : à lire mardi 3 mars sur lemonde.fr/emploiMargherita Nasi (Propos recueillis par)Journaliste au Monde 05.03.2015 à 18h10 • Mis à jour le05.03.2015 à 18h26 Audrey Chabot, une mère de famille qui avait assassiné ses deux nouveau-nés avant de les placer au congélateur en 2011 et 2012 a été condamnée jeudi 5 mars à vingt-trois ans de réclusion criminelle par la cour d'assise de l'Ain. L'institution a également ordonné cinq ans de suivi socio-judiciaire avec injonction de soins, effective dans l'immédiat. L'avocat général avait requis une peine de vingt-sept ans de réclusion, assortie d'une période de sûreté des deux tiers.Le 24 mars 2013, le petit ami de cette serveuse de restaurant avait découvert un corps dans le congélateur du modeste appartement où Audrey Chabot vivait, à Ambérieu-en-Bugey. Ce dernier avait alerté les gendarmes, qui avaient retrouvé sur place un second corps congelé.Placée en garde à vue, Audrey Chabot, « très abattue », selon les enquêteurs, reconnaissait avoir accouché à l'automne 2011 et 2012 à l'insu du père des enfants, qui ne vivait pas avec elle. Elle avait avoué avoir noyé dans un bac à douche deux petits garçons, nés viables.RécidiveCette femme de 34 ans était jugée en état de récidive après avoir été condamnée pour un premier infanticide commis en 2002. Elle s'était déjà vu infliger quinze ans de réclusion en 2005, toujours devant la cour d'assises de l'Ain. Audrey Chabot avait finalement été libérée à mi-peine en décembre 2010, les psychiatres estimant qu'elle « ne présentait pas de risques de récidive ». La France a déjà été marquée par l'affaire des « bébés congelés » de la Française Véronique Courjault, condamnée en 2009 pour infanticide à huit ans de prison après la découverte par son mari de deux bébés dans le congélateur de leur maison à Séoul (Corée du Sud), en juillet 2006. Ce drame avait également mis en lumière la question du déni de grossesse. Cyril Ouzoulias et Mattea Battaglia Farida Belghoul, partie en croisade en 2013-2014 contre l’enseignement d’une supposée « théorie du genre » en milieu scolaire, a été mise en examen pour complicité de diffamation envers un fonctionnaire public. Elle avait été convoquée mardi 3 mars par un juge du tribunal de Tours, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte après une campagne de calomnie lancée contre une professeure des écoles de Joué-les-Tours (Indre-et-Loire), en mars 2014. Dans ce type de dossier, en cas de plainte avec constitution de partie civile pour diffamation envers un fonctionnaire public, la mise en examen est systématique.L’affaire remonte au 29 mars 2014. Céline (son prénom a été changé), une enseignante de maternelle de Joué-lès-Tours découvre une vidéo de dix minutes, mise en ligne sur le site du collectif des Journées de retrait de l’école (JRE) qui l’accuse d’« attentat à la pudeur » sur un garçonnet de 3 ans.Dalila Hassan, qui se présente comme « responsable de la JRE 37 300 », y livre un récit accablant : un garçon « a expliqué que la maîtresse avait baissé son pantalon, qu’il y avait aussi (…) une petite fille à qui on a baissé le pantalon et (…) que la maîtresse a demandé à la petite fille de toucher ses parties génitales et au petit garçon de toucher les parties génitales de la petite fille et ensuite de se faire des bisous ». Elle dit se faire l’écho des craintes d’une mère tchétchène. A la fin de la vidéo, un slogan : « Vaincre ou mourir. »Le temps d’un week-end, 54 000 personnes visionnent la vidéo. YouTube la retire le 31 mars, elle réapparaît le 9 avril. Le nom de Céline n’y est pas livré, mais celui de son école, ce qui rend l’enseignante identifiable.Lire aussi (abonnés) : « Théorie du genre » : enquête sur la folle rumeur de Joué-lès-Tours« On a sans doute atteint l’apogée de la campagne de calomnie, avec des attaques personnelles, qui ont ciblé une école en particulier », estime à l’époque l’inspecteur d’académie d’Indre-et-Loire, Antoine Destrés. L’institutrice, la directrice de l’établissement ainsi que le rectorat de l’académie de Tours-Orléans avaient alors porté plainte pour diffamation contre les JRE.« La famille tchétchène, dont le fils était en classe à la Blotterie, n’a jamais porté plainte, tient à rappeler Patrick Bourbon, porte-parole du réseau Education sans frontière (RESF) en Indre-et-Loire. On l’avait cotoyée en parrainant ses enfants quand sa demande d’asile avait été rejetée, puis on l’avait perdue de vue, explique l’ancien instituteur. Mais on ignore comment Farida Belghoul est entrée en contact avec elle ».Un an presque jour pour jour après cet épisode, le calme semble revenu au sein du groupe scolaire de la Blotterie, où « Céline » (son identité a été modifiée à sa demande), l’enseignante incriminée, a enseigné six années. « Après une période de latence où il a fallu renouer la relation avec certains parents, on a retrouvé un bon climat », témoigne Paul Agard, porte-parole du syndicat SNUipp-FSU et professeur en élémentaire. Un collègue de « Céline », même si l’enseignante chevronnée était, elle, en charge d’enfants de maternelle. Depuis, celle-ci a demandé - et obtenu - sa mutation dans une autre banlieue de Tours, « sans qu’il n’y ait nécessairement de lien avec l’affaire », veut croire Paul Agard.C’est que l’épisode a constitué un « vrai traumatisme » pour la communauté éducative, reconnaît Antoine Destrés, l’inspecteur d’académie d’Indre-et-Loire. « Depuis, l’atmosphère s’est rassérénée, comme si ces accusations, auxquelles nous n’avons jamais accordé le moindre crédit, avaient constitué le paroxysme de la campagne des JRE », ces « Journées de retrait de l’école » orchestrées par Mme Belghoul et qui, au moins à trois reprises entre janvier et mars 2014, avaient poussé des familles, ciblées dans la communauté musulmane, à ne pas amener leurs enfants en classe. Entre 70 et 100 écoles et établissements avaient été concernés, à chaque nouvel appel diffusé sur les réseaux sociaux.Enseignante, Farida Belghoul a été sanctionnée le 30 octobre 2014 d’un blâme pour avoir notamment critiqué la ministre de l’éducation. Le 26 août, sur le site jre2014.fr, un article publié sous le titre « Belkcacem versus Belghoul », elle avait comparé la nomination de la ministre « chouchoute du lobby trans, bi et cie » à « une déclaration de guerre aux familles de France ».L’opposante aux « ABCD de l’égalité » Farida Belghoul sanctionnée par l’éducation nationaleCette ancienne figure de proue de la jeunesse immigrée, était partie en guerre contre les « ABCD de l’égalité », un dispositif de lutte contre les inégalités filles-garçons expérimenté dans quelque 600 classes, avant d’être interrompu avant l’été 2014. Un nouveau « plan d’action pour l’égalité entre filles et garçons » a été divulgué, mardi 25 novembre 2014, par la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem. Une centaine de « pistes pédagogiques » ont été rendues publiques, avec la volonté manifeste de rendre le sujet de l’égalité entre les sexes consensuel, en tout cas de dédramatiser au maximum l’enjeu après des mois de crispations.Un plan pour l’égalité filles-garçons sans mauvais « genre »Si les « JRE » n’ont eu qu’un impact circonscrit, la campagne de calomnie a, elle, touché sa cible. C’est ce que confirme le rapport d’évaluation des inspections générale, divulgué le 30 juin, qui consacre 7 pages (sur 40) à l’impact de ce mouvement de contestation. Un « phénomène inédit, d’une réelle violence symbolique pour les enseignants et souvent générateur de doutes », écrivent les inspecteurs. Et d’ajouter que « les enseignants ne souhaitent pas prendre le risque d’induire des conflits de valeurs chez les enfants dont elles/ils savent la fragilité et qu’elles/ils respectent ».Lire aussi : Les anti-gender tentent de mettre un pied dans l’écoleFarida Belghoul n’est pas tout à fait novice sur la scène publique. C’est en 1984, lors de la deuxième Marche des beurs, qu’elle est sortie de l’anonymat. Un an après la Marche pour l’égalité, le 1er décembre 1984, une cinquantaine de jeunes issus de l’immigration arrivaient en cyclomoteur à Paris avec le slogan : « La France, c’est comme une mobylette, pour avancer il lui faut du mélange. » Parmi eux, Farida Belghoul, 26 ans, fille d’un éboueur algérien et d’une femme de ménage.Titulaire d’une maîtrise d’économie, la jeune femme milite un temps. Puis s’efface du devant de la scène. Elle se marie, opère un virage religieux vers le soufisme, commence à enseigner, se désole du niveau des élèves en banlieue… En 2007, elle retire ses enfants de l’école pour leur faire cours à son domicile, à Bezons (Val-d’Oise). En 2013, elle réapparaît sur Internet.Farida Belghoul s’affiche notamment aux côtés de l’essayiste d’extrême droite Alain Soral, avec qui elle se serait brouillée récemment mais qui n’en relaie par moins, sur le site de son réseau Egalité et Réconciliation, le lancement des « ABCD de la complémentarité », sortes d’anti ABCD de l’égalité. Ce programme d’actions reposerait sur des ateliers de lecture proposés aux enfants. De « saines » lectures : Frérot et sœurette, Raiponce, La gardeuse d’oies, La jouvencelle au roseau, Le prince grenouille…Lire aussi : Farida Belghoul, de l'extrême gauche anti-raciste à la croisade anti-genreCyril OuzouliasJournaliste au MondeMattea BattagliaJournaliste au Monde 05.03.2015 à 16h25 • Mis à jour le05.03.2015 à 18h43 Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'éducation nationale, reprendra les fonctions de Geneviève Fioraso, secrétaire d'Etat chargée de la recherche et de l'enseignement supérieur, a annoncé l'Elysée jeudi 5 mars. Mme Fioraso a présenté sa démission du gouvernement pour des raisons de santé. Dans un entretien à paraître dans le Dauphiné libéré, la secrétaire d'Etat démissionnaire explique que « [son] état de santé est incompatible avec la fonction de ministre et il est impossible d'être ministre à temps partiel ».  « Je ne peux pas à la fois me soigner, ce qui demande de l'énergie, et exercer mon activité. Je gère un budget de 23 milliards d'euros, pour plus de 200  établissements. Pour le faire bien, il faut être en forme et être sur le terrain. Or, les médecins me disent qu'il faut que je me consacre aux soins. Il y a trois semaines, j'avais déjà dit que je voulais exercer mon activité de manière réduite. Aujourd'hui, je décide de m'arrêter et c'est pour moi un crève-cœur », ajoute-t-elle.Le départ de Geneviève Fioraso tombe à un mauvais moment. Un mouvement national était organisé, jeudi, à l'appel des principaux syndicats du supérieur contre « le désengagement de l'Etat du service public d'enseignement supérieur et de recherche ». Mais l'état de santé de la secrétaire d'Etat a poussé celle-ci à demander à être déchargée de ses fonctions, pour la seconde fois depuis décembre.Lire aussi : Geneviève Fioraso quitte le gouvernement pour raisons de santéPlusieurs personnalités du Parti socialiste ont réagi au départ de Mme Fioraso pour saluer son action.Je salue le départ du gouvernement de Geneviève Fioraso, une femme de coeur et de terrain. Bon courage dans son combat pour sa santé— Pierre Moscovici (@pierremoscovici)require(["twitter/widgets"]);Bon et prompt rétablissement à Geneviève Fioraso, merci pour son engagement au service de l'enseignement supérieur et de la recherche.— Corinne Narassiguin (@CorinneNara)require(["twitter/widgets"]);Dans un communiqué annonçant le départ de Mme Fioraso, François Hollande lui « adresse ses voeux de rétablissement » et la « remercie pour l'action accomplie au service de l'excellence de la recherche française et de la modernisation de l'enseignement supérieur ».Succession après les départementalesLa reprise du portefeuille de Mme Fioraso par sa ministre de tutelle n'apparaît que temporaire. Sa succession sera vraisemblablement tranchée après les élections départementales des 22 et 29 mars, l'exécutif envisageant très sérieusement un remaniement gouvernemental.Quelques noms circulent déjà : Alain Claeys, député socialiste de la Vienne, Jean-Yves Le Déaut, député socialiste de Meurthe-et-Moselle et ancien professeur d'université, Vincent Feltesse, ancien rapporteur de la loi sur l'enseignement supérieur. On évoque également Bertrand Monthubert, l'actuel président de l'université Paul-Sabatier-Toulouse-III, et Marie-Christine Lemardeley, ancienne présidente de l'université Sorbonne-Nouvelle, chargée des questions d'enseignement supérieur à la Mairie de Paris.La loi prévoit par ailleurs que Geneviève Fioraso, 60 ans, retrouve son siège de députée de l'Isère dans un délai d'un mois. Son suppléant, Olivier Véran (PS), doit ainsi pouvoir à partir du 31 mars et pour quelques jours défendre dans l'Hémicycle le projet de loi santé en première lecture, dont il est un des rapporteurs. L'actuel député, médecin de profession et membre de la commission des affaires sociales, s'est beaucoup investi dans la préparation de l'examen de ce texte. A moins que Geneviève Fioraso ne démissionne également de son mandat de député, ce qui provoquerait une législative partielle dans la 1re circonscription de l'Isère, anciennement celle d'Alain Carignon (UMP), que Mme Fioraso avait ravie à la droite en 2007. 05.03.2015 à 13h38 Trois des six personnes liées au monde agricole, en garde à vue depuis mercredi dans le cadre de l'enquête sur les incendies de bâtiments publics de Morlaix en septembre 2014, ont été mises en examen jeudi 5 mars à Brest mais laissées en liberté. Les trois autres devaient être présentées au parquet dans l'après-midi.Aucun des hommes mis en examen n'a fait de commentaire en sortant du palais de justice de Brest, devant lequel une soixantaine d'agriculteurs était rassemblée depuis le milieu de la matinée, dans le calme.Les six personnes avaient été interpellées mercredi dans le cadre d'une enquête pour « dégradations et incendies volontaires de biens publics », en l'occurrence le centre des impôts et le bâtiment abritant la Mutualité sociale agricole (MSA) de Morlaix. Leur garde à vue avait été prolongée jeudi matin.Les incendies s'étaient produits dans la nuit du 19 au 20 septembre 2014, au cours d'une manifestation contre les règlementations administratives et fiscales à laquelle participaient une centaine de légumiers du nord du Finistère. Les dégâts causés par les incendies des deux bâtiments sont estimés à 2,5 millions d'euros.Un militant des « bonnets rouges » a déjà été mis en examen dans le cadre de cette affaire pour « dégradation et destruction » d'un bien et entrave à l'arrivée des secours. L'homme, âgé de 40 ans et placé sous contrôle judiciaire, a reconnu avoir participé à la manifestation mais contesté son implication dans les incendies. 05.03.2015 à 00h58 • Mis à jour le05.03.2015 à 08h03 | Isabelle Rey-Lefebvre Le premier ministre, Manuel Valls, s'est rendu, mercredi 4 mars, à Cachan (Val-de-Marne) pour visiter plusieurs programmes de logements neufs, privés et sociaux. Il souhaitait montrer qu'il est possible de construire, même en zone dense comme la petite couronne parisienne, et que « le gouvernement est aux côtes de ces maires courageux, volontaristes, qui ne cèdent pas au repli, qui envisagent l'avenir avec générosité en s'ouvrant aux jeunes et aux populations nouvelles, et luttent ainsi contre l'apartheid social ».Cachan, dont le député-maire (PS), Jean-Yves le Bouillonnec, est un spécialiste des questions d'urbanisme et de logement, compte 39 % de logements sociaux, dont 6 % de résidences pour étudiants. Ce déplacement était l'occasion, pour le premier ministre, de confirmer le déblocage d'une aide de 100 millions d'euros destinée aux maires bâtisseurs, à raison de 2 000 euros par logement construit au-delà de 1 % du parc, versée dès le premier semestre 2015.« UNE BONNE MESURE »Le bénéfice en est cependant assez restrictif : il doit s'agir d'une commune située en zone dense, qui n'a pas été déclarée, par le préfet, en carence de création de logements sociaux et dont le potentiel fiscal par habitant est inférieur à 1 030 euros. « C'est une bonne mesure, qui va aider les collectivités à construire les équipements publics destinés aux familles, car permettre aux familles de rester en petite couronne est un enjeu majeur », approuve Emmanuelle Cosse, vice-présidente (EELV) de la région Ile-de-France, qui a, sur ce sujet, renouvelé, en 2015, son aide de 400 millions d'euros.« Mais il faut partager l'effort et toutes les communes ne jouent pas le jeu », déplore aussi cette dernière, qui vise là les maires d'Ile-de-France qui ne remplissent pas leurs objectifs de logements sociaux au regard de la loi solidarité et renouvellement urbains.Lire aussi : Plus de 350 villes ne respectent pas leurs objectifs de construction d'HLMLe préfet du Val-de-Marne a ainsi, pour ce motif, lourdement sanctionné certaines communes, comme Saint-Maur-des-Fossés (3,5 millions d'euros de pénalité) ou Ormesson-sur-Marne (900 000 euros), mais celui des Hauts-de-Seine s'est montré plus compréhensif avec, par exemple, La Garenne-Colombes ou Ville-d'Avray : « Nous allons interpeller le ministre de l'intérieur sur l'attitude de ces préfets », promet Mme Cosse.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Aurélie Collas   Si l’école française est capable de former une élite recrutée dans les milieux privilégiés, elle ne parvient pas à faire réussir tous les élèves. Voilà des décennies qu’elle tente, en vain, de résorber le « noyau dur » d’échec scolaire, dont près d’un élève sur cinq fait partie.Ce constat, déjà ancien, la Cour des comptes le reprend dans un rapport publié mercredi 4 mars et consacré au « suivi individualisé des élèves ». Sa conclusion est sévère : les dispositifs visant à répondre aux besoins spécifiques des élèves, qui coûtent deux milliards d’euros par an, sont inefficaces. Politique « hésitante », pilotage « défaillant », poids des traditions… Au fil du rapport apparaissent les obstacles qui empêchent notre système scolaire d’atteindre les 100 % de réussite.Pour la juridiction, la clé réside notamment dans la réforme du temps de travail des enseignants, qui, aujourd’hui, ne prend en compte que le nombre d’heures de cours par semaine. Une proposition déjà formulée dans un précédent rapport de 2013, qui risque fort de déplaire à certains syndicats de la profession.Empilement des dispositifs Aide personnalisée, accompagnement éducatif, programme personnalisé de réussite éducative… La politique d’accompagnement des élèves se caractérise par un « fourmillement de dispositifs aux terminologies variées et qui évoluent sans cesse », souligne la Cour. Certains s’adressent aux élèves en difficulté, d’autres à tous, d’autres encore aux seuls volontaires. La plupart ont lieu en dehors du temps scolaire.En 2013, la Cour comptabilisait douze dispositifs. Depuis, l’aide personnalisée à l’école a laissé place aux « activités pédagogiques complémentaires » ; au collège, l’accompagnement éducatif a été supprimé hors éducation prioritaire. Pour la Cour, ces changements permanents posent problème, car ils induisent « un manque de lisibilité » pour les familles et « perturbent les acteurs de terrain comme les élèves ».Des « angles morts »Alors que 10 % des élèves arrivent au collège sans maîtriser les compétences de base en français et mathématiques, alors que la transition primaire-secondaire est connue pour fragiliser un peu plus les élèves en difficulté, le collège apparaît comme « le parent pauvre des dispositifs d’individualisation », déplore l’institution de la rue Cambon. Seul l’accompagnement personnalisé en 6e concerne tous les élèves, alors que c’est le cas de l’aide personnalisée au primaire et de l’accompagnement personnalisé au lycée.Par ailleurs, la Cour regrette que le système scolaire accorde une priorité aux dispositifs de remédiation en dehors de la classe plutôt qu’aux méthodes pour différencier l’enseignement dans la classe. Historiquement, notre école se caractérise par un enseignement vertical : un enseignant, spécialiste d’une discipline, donne un cours à une classe censée être homogène, suivant des programmes et des rythmes d’avancement identiques pour tous. Reprenant à son compte l’enquête Talis de l’OCDE, publiée en 2014, la Cour rapporte que seuls 22 % des professeurs déclarent donner des travaux différents aux élèves en fonction de leur niveau (contre 63 % en Angleterre).Le poids des traditions Dans le secondaire, le temps de travail des enseignants ne prend en compte que les heures de cours (dix-huit heures par semaine pour un certifié, quinze heures pour un agrégé). Cela est « doublement dommageable, estime la Cour de comptes : « pour l’enseignant qui ne peut pas voir son implication pleinement reconnue, et pour le chef d’établissement qui est tributaire de la bonne volonté des enseignants ».Pour elle, « il apparaît illusoire de vouloir mettre en œuvre une démarche d’individualisation de l’enseignement sans modifier les obligations de service des enseignants ». Elle préconise d’intégrer dans le temps de service d’autres missions, comme le temps de concertation entre professeurs ou le suivi des élèves. En outre, ce temps devrait être défini par an et non par semaine, dans la mesure où les besoins des élèves varient au cours de l’année.Déjà formulées en 2013, ces propositions se heurtent à des résistances, des traditions, à une identité professionnelle des enseignants du secondaire très attachés à leur discipline. Ce qui explique pourquoi les dispositifs de suivi des élèves ont tant de mal à s’imposer. En 2014, la gauche a tenté de réformer les missions des enseignants. Si elle a réécrit les décrets de 1950 qui définissent ces missions, elle n’a pas pris le risque de toucher au temps de service. Celui-ci reste donc aujourd’hui limité au « faire cours ».Un manque de savoir-faireA cet obstacle s’ajoute celui du savoir-faire. La Cour souhaite voir « systématisée » la formation des enseignants à la prise en compte de l’hétérogénéité des élèves dans la classe. Dans plus de la moitié des collèges (55 %) ayant participé à son enquête, aucun enseignant n’a été formé à l’accompagnement personnalisé en 6e. Dans les écoles, 54 % des directeurs estiment que l’absence de formation continue est une « source de difficulté ».Un pilotage défaillant La Cour reproche au ministère de l’éducation nationale un suivi « dispersé et lacunaire » des dispositifs d’accompagnement des élèves. Ainsi, il n’existe aucune structure, au sein du ministère, chargée de cette politique. D’autre part, son coût est largement méconnu.Le budget transmis chaque année au Parlement fait état de 112,4 millions d’euros, mais selon la Cour, ce chiffre ignore certains dispositifs considérés comme « gratuits » car inclus dans le temps de service des enseignants. Au final, leur coût atteindrait plutôt les 2 milliards d’euros. Outre un chiffrage précis, la Cour demande au ministère d’évaluer ces dispositifs afin de déterminer lesquels doivent être modifiés, maintenus ou supprimés.Parmi les autres recommandations de la Cour des comptes figure la généralisation de l’accompagnement individualisé des élèves au collège. Une préconisation qui ne pourra passer inaperçue, à quelques jours de l’annonce d’une réforme du collège.Lire aussi : La Cour des comptes critique la gestion des enseignantsAurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.03.2015 à 16h27 Le chat n'a pas encore démarré.Rendez-vous le mercredi 11 mars 2015 à 11:00.Consultez tous les chats 04.03.2015 à 16h07 • Mis à jour le04.03.2015 à 20h36 Le tribunal de grande instance de Paris a interdit, mercredi 4 mars, la commercialisation du DVD du spectacle de Dieudonné Le Mur, dont la représentation avait déjà été interdite, a-t-on appris auprès de l'avocat de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra).Saisi par la celle-ci, le tribunal a jugé certains passages du DVD constitutifs de provocation à la haine et à la violence, d'apologie et contestation de crimes contre l'humanité et d'apologie des délits de crimes de collaboration avec l'ennemi. Le tribunal a ordonné le retrait du DVD de la vente et l'interdiction de sa commercialisation, des mesures rares. Dieudonné et les productions de la Plume ont en outre été condamnés à verser solidairement 5 000 euros de dommages et intérêts à la Licra et 2 500 euros pour les frais de justice. Un passage dans lequel Dieudonné émet un doute sur la responsabilité respective des nazis et des Juifs pendant la deuxième guerre mondiale, a été notamment jugé constitutif de contestation de crimes contre l'Humanité. Lire aussi : Dieudonné : les principaux procès perdus depuis 2007En janvier 2014, plusieurs arrêtés avaient été pris dans plusieurs villes de France pour interdire les représentations de ce spectacle. Dieudonné les avait contestés devant la justice administrative, jusqu'au Conseil d'Etat, qui avait confirmé la validité des arrêtés.Deux jugements en attenteL'humoriste s'était ensuite engagé à ne pas reprendre les passages attentatoires à la dignité humaine et de nature à provoquer à la haine et à la discrimination raciale, mais le Conseil d'Etat avait de nouveau validé l'interdiction d'une autre représentation. Il n'a depuis plus joué ce spectacle, mais le DVD a été mis en vente sur son site à partir de la fin du mois juillet.Par ailleurs, le 18 mars, le tribunal correctionnel de Paris rendra son jugement concernant les poursuites engagées contre Dieudonné pour apologie du terrorisme pour son message sur Facebook « Je me sens Charlie Coulibaly », posté le 11 janvier, alors que des millions de personnes défilaient en France afin de rendre hommage aux 17 victimes des attentats ayant visé Charlie Hebdo, des policiers et des juifs. Dieudonné attend enfin un jugement pour ses propos sur le journaliste de France inter Patrick Cohen, qui doit être rendu le 19 mars.Célèbre pour sa « quenelle », geste interprété comme un salut nazi inversé par des associations mais qu'il présente comme une manifestation « antisystème », Dieudonné a déjà été condamné à sept reprises pour injure ou provocation antisémite. 04.03.2015 à 12h44 Soixante et une bombes de tranchée de 16 kilogrammes, quarante-trois grenades, quatre obus de 75 mm, deux obus de 84 mm... Cet arsenal de guerre n'a pas été retrouvé chez un collectionneur mais bien sur le tracé d'un futur gazoduc entre Chilly (Somme) et Ressons-sur-Matz (Oise). La préfecture de la Somme a annoncé que 1,7 tonne de munitions de la première guerre mondiale avait été mise au jour, mardi 3 mars.La découverte en a été faite au cours « des fouilles préventives effectuées par la société Géomines pour le compte de GRT Gaz sur le tracé du futur gazoduc Artère du Santerre », peut-on lire sur le site de la préfecture, qui précise que « trois démineurs du centre de déminage d'Amiens se sont rendus sur place avec un camion pour récupérer et transporter ces munitions au dépôt de Vimy » (Pas-de-Calais). Chilly : Découverte d'1,6 tonne de munitions de la Première Guerre mondiale http://t.co/eCZQFflZMq pic.twitter.com/gA2PLRYVOt— Préfète Picardie 80 (@PrefPicardie80) 3 Mars 2015« Une tranchée se trouvait à cet endroit »Selon Eric Lagier, responsable de l'audit pyrotechnique pour le chantier de la conduite de gaz Artère du Santerre, interrogé par le Courrier Picard, « tout laisse à penser qu'une tranchée se trouvait à cet endroit et que ce point servait à stocker les armes. »Seules deux des bombes de tranchée étaient amorcées, prêtes à l'emploi, les autres étaient en position de stockage. « La route communale entre Lihons et Chilly a été fermée à la circulation, par arrêté municipal, pendant la durée du chantier » de déminage, informe le communiqué de la préfecture.Trois semaines plus tôt, dans le même département, 310 obus allemands d'un poids total de 2,2 tonnes avaient été découverts près de la salle des fêtes d'Allaines. Aurélie Collas « La refonte de la carte scolaire sera notre fil conducteur. » Depuis les attentats de janvier et la « grande mobilisation de l’école pour les valeurs de la République » qui en a découlé, Najat Vallaud-Belkacem n’omet jamais dans ses discours d’affirmer son ambition de revoir la politique d’affectation des élèves dans les établissements scolaires.Evaluation des élèves : la ministre à l’heure du choixC’est la nouvelle « priorité » de la ministre de l’éducation nationale. Son levier majeur pour favoriser la mixité et lutter contre ce que le premier ministre, Manuel Valls, a appelé « l’apartheid territorial, social, ethnique » à l’œuvre dans les quartiers populaires. Alors que, jusqu’à présent, la gauche s’est montrée frileuse sur ce thème, assiste-t-on à une prise de conscience, une volonté réelle de rouvrir le dossier, aussi sensible soit-il ?Derrière la rhétorique, force est de constater que la prudence reste de mise. Et rien ne dit que d’ici à la fin du quinquennat, le stade des bonnes intentions ne sera dépassé. Deux mesures sont mises sur la table depuis le 6 mars, jour du comité interministériel sur l’égalité et la citoyenneté. La première concerne le lycée : il s’agit d’éviter que les familles ne contournent la carte scolaire en utilisant le jeu des options. La seconde vise à redéfinir les secteurs de recrutement des collèges, afin de garantir plus de mixité.Education prioritaire : le plan à hauts risques de Najat Vallaud-BelkacemLe constat de départ est le suivant : tous les lycées ne proposent pas les mêmes options, qu’il s’agisse des enseignements d’exploration en seconde, des langues vivantes ou des options (latin, grec, arts, sports…). En développant ces enseignements en ligne, la ministre souhaite en donner l’accès à tous les élèves, et éviter que certains ne demandent un établissement plus attractif au prétexte de vouloir suivre une option qui n’existerait pas dans le lycée dont ils dépendent. « Le ministère a décidé, avec le CNED [Centre national d’enseignement à distance] de développer les enseignements optionnels accessibles en ligne pour mettre fin au contournement de la carte scolaire », avait déjà annoncé Najat Vallaud-Belkacem, le 6 mars. Cette mesure sera « préfigurée dans trois académies à la rentrée 2015, avant d’être généralisée », précise-t-on Rue de Grenelle.« Le ministère a décidé, avec le CNED [centre national d’enseignement à distance] de développer les enseignements optionnels accessibles en ligne pour mettre fin au contournement de la carte scolaire » (Najat Vallaud-Belkacem, le 6 mars)En réalité, voilà déjà plusieurs années qu’on ne peut plus, dans la majorité des cas, déroger au système au motif d’une initiation au chinois ou de l’étude du russe en langue vivante 3. « Dans beaucoup d’académies, les options ne sont pas prises en compte dans Affelnet », le système d’affectation des élèves au lycée, confirme Philippe Tournier, secrétaire général du SNPDEN, le principal syndicat des chefs d’établissement. Affelnet prend en compte d’autres critères – le domicile, les résultats scolaires, le statut de boursier… –, qui varient d’une académie à l’autre et auxquels correspond un certain nombre de points.Seul moyen, souvent, de déroger à ces critères : les sections spéciales – européennes, internationales, sport, musique… On y entre souvent sur dossier et à partir d’une audition ou d’un test. « Ces sections introduisent une sélection et contribuent à la ségrégation des lycées », souligne Julien Grenet, chercheur à l’école d’économie de Paris et auteur d’une étude sur Affelnet. Or, le ministère n’entend pas les supprimer, en tout cas pas au lycée. La réforme annoncée, « donnerait aux élèves la même possibilité de faire une option sur tout le territoire, mais jouerait de façon marginale sur la mixité sociale des lycées », conclut le chercheur.Un secteur, un collègeAu collège, les élèves sont affectés en fonction des secteurs de recrutement des établissements. Des dérogations sont possibles, dans la limite des places disponibles. Moins de 10 % des demandes obtiennent satisfaction, en dépit de l’assouplissement de la carte scolaire lancée en 2007.Aujourd’hui, la règle du « un secteur, un collège » prévaut. L’objectif de secteurs élargis à plusieurs collèges est double : donner aux familles une certaine liberté de choix (elles pourront choisir entre deux ou trois collèges) ; et rendre les secteurs plus mixtes, puisque englobant des quartiers aux caractéristiques sociales variées (périurbains, pavillonnaires, d’habitat social, etc.).Mais pour l’affectation des élèves au sein d’un secteur élargi, le ministère renvoie la balle aux acteurs locaux – conseils généraux, chefs d’établissement, directions académiques… A eux de déterminer qui ira où, et sur quels critères. Or, rien ne dit que ceux-ci oseront s’aventurer sur ce terrain glissant et que les élus prendront le risque de se mettre à dos une partie de leur électorat. D’ailleurs, l’incitation à élargir les secteurs existe dans la loi depuis 2013, et personne, jusqu’à présent, ne s’en est emparé. Françoise Cartron, sénatrice (PS) de Gironde à l’origine de cette idée, veut croire que le redécoupage des secteurs sera « l’un des chantiers des futurs conseils généraux, une fois les élections départementales passées ».Reste aussi la question des collèges privés. « Seront-ils intégrés dans la réflexion ? Se verront-ils imposer des contraintes de mixité ?, s’interroge Philippe Tournier, du SNPDEN. Si tel n’est pas le cas, les familles qui ne sont pas d’accord avec l’affectation de leur enfant pourront toujours quitter le public et se tourner vers le privé, et la mesure risque d’être un coup d’épée dans l’eau. »Des ZEP aux « REP », la future carte de l’éducation prioritaire inquièteAurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.03.2015 à 16h28 • Mis à jour le17.03.2015 à 16h45 La mairie de Cholet, dans le Maine-et-Loire, se fait à nouveau remarquer pour sa gestion de l'accueil des gens du voyage. Quelques mois après sa condamnation pour apologie de crime contre l'humanité pour ses propos, le maire Gilles Bourdouleix (ex-UDI) a décidé le 9 mars la fermeture de l'aire où une trentaine de caravanes s'étaient installées.La mairie a pris cette décision après un incendie survenu quelques jours avant, raconte Libération. M. Bourdouleix a justifié ce choix auprès du quotidien en arguant d'un « problème de sécurité » . Mais, assure-il, il n'y a « aucun problème avec les gens du voyage » : « Je leur demande juste de respecter notre mode de vie comme nous respectons le leur ».L'opposition municipale évoque de son côté un « prétexte » pour fermer l'aire d'accueil et dénonce une décision électorale de la part du maire, à quelques jours des élections départementales.apologie de crimes contre l'humanitéL'histoire de s'arrête pas là. M. Bourdouleix n'a pas apprécié l'article de Libération, en particulier son titre, qui le désigne comme « maire anti-gens du voyage ». Lors du conseil de la communauté d'agglomération du Choletais (CAC), qui s'est tenu lundi soir, l'élu a répliqué, selon le récit fait par Ouest-France : « contrairement à ce qu'écrit une petite pétasse de Libération, je ne suis pas un maire anti-gens du voyage ». Une élue de l'opposition demande alors à M.Bourdouleix de retirer ses propos, en vain : « vous prendrez le dictionnaire, ça veut dire ce que ça veut dire », maintient-il.La société des journalistes et du personnel de Libération a jugé mardi ces propos « tout simplement indignes et abjects de la part d'un élu de la République » et a sommé le député-maire de s'excuser.M. Bourdouleix n'en est pas à sa première sortie sur la question des gens du voyage. En août 2014, il avait été condamné en appel à une amende pour apologie de crime contre l'humanité, pour avoir déclaré en juillet 2013 que « Hitler n'a peut-être pas tué assez » de gens du voyage. L'affaire avait obligé l'élu à démissionner de l'UDI.Lire aussi, en édition abonnés : Gilles Bourdouleix serre à droiteEn 2006 déjà, M.Bourdouleix avait lancé une pétition à destination des 36 500 maires de France, dans laquelle il réclamait que les édiles aient autorité pour obliger la police nationale à intervenir en cas d'occupation illégale. 17.03.2015 à 15h38 • Mis à jour le17.03.2015 à 16h23 Six ans de prison ferme. La cour d'appel de Paris a rendu son verdict, mardi 17 mars, à l'encontre d'Ibrahim Ouattara. Le Français de 27 ans, candidat au djihad, avait été arrêté en novembre 2012 au Mali, alors qu'il tentait de rejoindre les groupes islamistes qui s'étaient emparés du nord du pays.En première instance, le 9 juillet 2014, il avait été condamné à quatre ans d'emprisonnement par le tribunal correctionnel de Paris. Le parquet, qui avait requis deux ans supplémentaires, avait fait appel et a été entendu.Lire aussi sur le procès de M. Ouattara devant le tribunal correctionnel : Au procès d'un djihadiste né en France, torturé en Egypte, emprisonné au YémenM. Ouattara, qui a refusé en première instance comme en appel l'assistance d'un avocat, avait expliqué devant le tribunal correctionnel qu'après une enfance chaotique, de père inconnu, maltraité par sa mère et placé en foyer, il avait « toujours été à la recherche de quelque chose ». Jusqu'à sa rencontre avec l'islam, cette religion dans laquelle il a « trouvé toutes les réponses à [ses] questions ».Il avait ensuite dit avoir trouvé « sur Internet » les réponses à son questionnement sur le djihad. « La lutte armée est nécessaire, si on ne m'apporte pas la preuve du contraire je persisterai dans cette voie », avait-il conclu.Lire notre enquête sur l'utilisation des médias sociaux par les groupes islamistes : Le djihad 3.0Maintien en détentionLe jeune homme avait préalablement été condamné, en mars 2014, à une peine de sept ans pour avoir vainement tenté, en 2009 et 2010, de gagner des maquis djihadistes au Pakistan, en Afghanistan ou en Somalie. Il était en liberté sous contrôle judiciaire dans le cadre de cette première affaire, lorsqu'il a été interpellé en 2012 à Sévaré, dans le centre du Mali.Par ailleurs, le Franco-Sénégalais Khalifa Dramé a été condamné à quatre ans de prison ferme pour avoir donné son passeport à M. Ouattara et projeté de le rejoindre. Il avait écopé d'une peine de trente mois d'emprisonnement en première instance.La cour d'appel a prononcé le maintien en détention des deux hommes et a confirmé la relaxe d'un troisième prévenu, Hakim Soukni. Soupçonné d'avoir voulu « s'agréger au projet », ce dernier comparaissait libre. L'avocat général avait requis quatre ans à son encontre. Rafaële Rivais La nouvelle de la démission de Claudine Perez-Diaz et Claude Got, membres du comité des experts du Conseil national de la sécurité routière (CNSR) depuis 2012, ne semble pas affecter outre mesure le président de cette instance de conseil au gouvernement, Armand Jung (député PS du Bas-Rhin). « M. Got est un franc-tireur ; il est parti, qu’il y reste ! On continuera à se battre sans lui ! », a-t-il réagi, après avoir lu la tribune publiée dans Le Monde du mercredi 18 mars, intitulée « la France abandonne sa sécurité routière ».Deux experts démissionnent du Conseil national de la sécurité routière qu’ils jugent « en perdition »Mme Perez-Diaz, chercheuse à l’université Paris-Descartes, spécialiste des comportements à risques et de leur prise en charge institutionnelle, et M. Got, spécialiste de biomécanique des chocs et d’accidentologie routière, entendent protester contre le manque d’action du gouvernement en matière de sécurité routière. Ils estiment ainsi que celui-ci est responsable de la reprise de la hausse de la mortalité, « pour la première fois depuis douze ans », et qu’il rend intenable l’objectif gouvernemental de passer sous la barre des deux mille tués en 2020.Les deux scientifiques déplorent que le gouvernement ait écarté la mesure qui aurait permis de sauver tout de suite de 350 à 400 vies par an : la diminution de la vitesse autorisée, de 90 km/h à 80 km/h, sur les routes à double sens dépourvues de séparateur médian. En juin 2014, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a rejeté toute généralisation de cette disposition, que l’association 40 Millions d’automobilistes juge impopulaire. Il lui a préféré une expérimentation, sur quelques tronçons – qui n’a toujours pas démarré.« Le CNSR ne sert à rien »Les deux membres du comité des experts protestent aussi contre la manière dont M. Cazeneuve « a ridiculisé le CNSR » en annonçant sa décision, avant d’avoir entendu le rapport qui devait lui être présenté. Interrogé par nos soins, M. Got estime que le président du CNSR « aurait dû réagir », ce qui « n’a pas été le cas ». De ce fait, pense-t-il, « le CNSR ne sait pas se faire respecter » et « il ne sert à rien ».M. Jung n’est pas de cet avis : « Grâce aux travaux du CNSR, le ministre est en train de définir les modalités de l’expérimentation. » Il affirme, en outre, que le CNSR a le mérite d’être « la seule caisse de résonance existante », en matière de sécurité routière : « Des personnes d’opinions diverses y dialoguent publiquement. D’ailleurs, personne ne pourra me reprocher de ne pas avoir laissé M. Got s’exprimer. » L’association 40 Millions d’automobilistes, qui y siège, se réjouit d’ailleurs du départ de M. Got : « Cela démontre une nouvelle fois l’esprit buté de ces gens qui ne pensent qu’à leur croisade contre les panneaux de limitation de vitesse », nous a déclaré son délégué général, Pierre Chasseray. Ce dernier, comme M. Jung, déplore que l’expert juge « secondaires » les 26 mesures annoncées par le ministre, le 26 janvier. « L’interdiction des oreillettes au volant, par exemple, le CNSR l’avait demandée, et le CNSR l’a obtenue ! », se félicite M. Jung.Sécurité routière : quelle efficacité pour les mesures du gouvernement ? Le président du CNSR s’agace de ce que l’expert évoque fréquemment les grandes heures du passé, notamment la mise en place de la ceinture de sécurité en 1972 et celle des radars automatiques, en 2002, pour souligner « la pauvreté » de la politique actuelle. « Il n’est plus possible d’imposer de grandes mesures, qui entraîneraient une réduction massive de la mortalité, nous sommes dans un nouveau cycle », assure-t-il. Ce que conteste M. Got, puisque la réduction de la vitesse diminuerait fortement le nombre de morts.« Discussions de café du commerce »Les relations entre le président de cette institution, relancée en novembre 2012 par Manuel Valls, alors ministre de l’intérieur, et Claude Got se sont assez vite dégradées. Dès février 2013, ce dernier, ainsi que la présidente de la Ligue contre la violence routière, Chantal Perrichon, l’accusaient de tenir les scientifiques à l’écart de ses travaux du CNSR, qu’ils assimilaient à des « discussions de café du commerce ». Ils reprochaient ainsi au Conseil d’avoir recommandé la détention d’éthylotests dans les véhicules, sans avoir fait d’étude préalable sur l’efficacité de ces dispositifs.Les experts ont ensuite été associés aux travaux et les relations se sont apaisées. Mais c’est au sein du comité des experts lui-même qu’elles se sont dégradées, lors des discussions sur l’abaissement de la vitesse. Un clivage s’est dessiné, entre une majorité (de neuf membres, notamment M. Got et Mme Perez-Diaz), qui réclamaient une généralisation immédiate de la baisse, et une minorité de huit (dont le président), qui voulaient seulement une expérimentation sur une partie du réseau. Une brèche dans laquelle le gouvernement s’est engouffré, le comité des experts ne lui ayant fait aucune recommandation précise.Got s’en est alors pris « aux chercheurs qui veulent prouver ce que l’on sait déjà », puisqu’il n’existe « pas de doute que le fait de baisser la vitesse diminue le nombre de mort », l’accidentologue danois Jan-Eric Nilsson ayant démontré qu’une diminution de 1 % de la vitesse moyenne entraîne une baisse de 4 % du nombre des accidents mortels. Il affirme, dans la tribune au Monde, que « lorsqu’il accepte un rôle d’expert, un chercheur doit privilégier la prise de décision ».Rafaële RivaisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 17.03.2015 à 11h35 | Jean-Baptiste Chastand Combien de temps va-t-il falloir pour que syndicats et patronat trouvent enfin une solution ? Alors que les partenaires sociaux devaient se retrouver mercredi 18 mars pour corriger les graves anomalies de certaines règles de la nouvelle convention d’assurance-chômage entrée en vigueur en octobre 2014, le Medef a décidé lundi 16 mars d’annuler la réunion en raison de ses divergences internes sur les contreparties à demander en échange de ces corrections.Depuis octobre, la nouvelle règle dite des « droits rechargeables » qui devait normalement permettre aux chômeurs d’être certains de ne pas perdre de droits en reprenant une activité, pénalise en fait plusieurs milliers d’entre eux. Selon cette règle, au fonctionnement plutôt complexe et un brin absurde, un chômeur doit en effet d’abord épuiser la totalité des droits qui lui ont été ouverts lors de son inscription, avant de pouvoir bénéficier du « rechargement » de ses droits, calculés, eux, sur l’activité temporaire qu’il a pu reprendre au cours de sa période de chômage.500 000 chômeurs désavantagésLe problème est que cette règle « bloque » certains chômeurs avec de très faibles allocations pendant une longue durée, avant de pouvoir bénéficier d’une meilleure indemnisation. Typiquement, un étudiant ayant travaillé à temps partiel peut toucher après ses études une très faible allocation pendant plusieurs années, même s’il a eu entre-temps un CDD de cadre bien mieux rémunéré qui lui aurait permis de toucher une allocation plus élevée. Ces effets pervers des droits rechargeables ont été rapidement dénoncés par la CGT, et le Medef comme la CFDT, signataires de l’accord Unedic de mars 2014, ont promis le 16 janvier de chercher une solution. Selon l’Unedic, 30 000 chômeurs seraient fortement perdants avec ces nouvelles règles, mais près de 500 000 seraient en realité désavantagés, si on prend en compte un chiffrage plus large de l’Unedic.Après plus de deux mois de discussions, les partenaires sociaux semblaient s’être entendus pour ouvrir un « droit d’option » à certains de ces chômeurs. Selon Les Echos du mardi 17 mars, la CFDT et le Medef entendent permettre à ceux perdant plus de 30 % de leur niveau d’indemnisation la possibilité « d’opter » pour le droit le plus généreux, en perdant celui moins bien rémunéré. Mais le problème est que cette solution coûterait « entre 180 et 200 millions d’euros », alors que l’Unedic affiche déjà 4 milliards d’euros de déficit.Le Medef comptait donc bien demander en échange des mesures ailleurs pour ne pas l’alourdir. Après avoir envisagé de baisser les droits de certains chômeurs proches de la retraite, le camp patronal a notamment évoqué une baisse de l’aide à la reprise ou à la création d’entreprise (ARCE), qui permet à un chômeur souhaitant se lancer dans l’entreprenariat de toucher d’un bloc la moitié des allocations-chômage restantes avant sa fin de droits. Mais cette solution semble avoir été retoquée par le conseil exécutif du Medef, lundi 16 mars, ce qui a obligé les négociateurs patronaux à repousser sine die la réunion du 18 mars. Il semblait en effet difficile pour le Medef de réduire les aides aux demandeurs d’emploi souhaitant créer leur propre activité. Reste qu’en attendant, les milliers de chômeurs victimes des droits rechargeables vont devoir encore patienter.Jean-Baptiste ChastandJournaliste en charge du social et de l'emploiSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 17.03.2015 à 10h57 | Luc Leroux (Marseille, correspondant) Vieux briscards du « milieu » traditionnel, nouveaux parrains du banditisme de cités et jeunes pousses de la criminalité corse se partagent, depuis lundi 16 mars, le banc des prévenus du tribunal correctionnel de Marseille. Neuf hommes et une femme sont jugés suite à la découverte, le 17 janvier 2013, d’un laboratoire de conditionnement de cocaïne et d’un dépôt d’armes dans un appartement HLM des quartiers Nord.Outre 2 kg de cocaïne, 128 kg de produit de coupe, 213 g d’héroïne, cinq fusils d’assaut, deux fusils à pompe, une carabine et 19 kg de munitions, les enquêteurs relèvent des empreintes digitales et des profils ADN sur les armes et les mixeurs servant à conditionner la drogue. Leur identification confirme l’existence de liens étroits entre plusieurs cercles du grand banditisme méridional, notamment l’association de groupes criminels corso-marseillais, dans une forme de mutualisation de moyens autour de cette « base opérationnelle ».Sabri Chorfia est l’un de ceux qui ont laissé le plus grand nombre de traces dans l’appartement « nourrice ». Ce garçon au visage poupin incarne, aux yeux des policiers, la génération des jeunes parrains de la drogue des cités marseillaises. A 32 ans, officiellement serveur dans un bar de quartier, il est propriétaire d’une trentaine d’appartements et bureaux, qui lui rapportent 13 000 euros par mois. A un juge d’instruction qui l’a mis en examen pour blanchiment, il assure que lui-même et trois membres de sa famille ont gagné 71 fois au PMU et à la Française des Jeux entre 2007 et 2012 pour un total de 318 000 euros.« Ici on a que des gagnants à juger », ironise la présidente du tribunal, Emmanuelle Bessone. Beau-frère de Sabri Chorfia et son lieutenant présumé, Chems-Eddine Ikhlef, 32 ans, joue sur la caricature de jeunes gens brassant des sommes énormes. « Entre vous et moi, chuchote-t-il au tribunal, 10 000 euros c’est pas grand-chose. »Déjà condamné à 9 ans de prisonSabri Chorfia avait, une nuit de février 2012, été contrôlé sur le Vieux-Port avec 11 000 euros en poche. Ce jeune parrain présumé en pleine ascension avait été interpellé un an plus tard à l’aéroport de Toulouse où il surveillait la récupération d’une valise contenant 17 kg de cocaïne très pure en provenance de République dominicaine. Il a fait appel de sa condamnation à neuf ans de prison prononcée le 3 février dernier.L’enquête a démontré que ces figures montantes du néobanditisme de cité étaient en cheville avec leurs aînés. Alain Esposito et son cousin Jean-Louis Esposito ont l’âge d’être leurs pères. Ils ont la cinquantaine, une calvitie et un passé de braqueur de banque pour le premier, de trafiquant de stupéfiants pour le second. Les policiers les ont surveillés au Bar de la Place, le QG de Sabri Chorfia. Ils ont laissé leur profil génétique dans l’appartement. Jean-Louis Esposito a expliqué qu’il avait « envoyé la main dans un sac » dans lequel se trouvait une Kalachnikov.Troisième composante de ces équipes à tiroirs : de jeunes Corses. Taiseux, Anto Simonu Moretti, 25 ans, ne dit rien de ses traces génétiques sur des sacs contenant des armes. « Je n’ai pas d’explications à vous donner », lâche ce jeune garçon qu’on a essayé de tuer le 28 juin 2013 à Corte et qui est mis en examen – sous contrôle judiciaire – pour une tentative d’assassinat à Sartène en mai 2010. Jérôme Salvadori, 37 ans, ami d’Anto Simonu Moretti a, lui, été abattu le 10 mars 2013. Pour le parquet de Marseille, leur présence dans l’appartement et sur des filatures en compagnie des autres prévenus « confirme le lien étroit qui a existé entre des malfaiteurs marseillais et ceux d’un groupe criminel corse ». Motifs artistiquesElectron libre de ce procès, sans lien avec les autres, Karim Zenoud est célèbre sous son nom de scène : Lacrim. Ce rappeur qui fait de son passé pénitentiaire sa carte de visite a abandonné son empreinte digitale sur des chargeurs de Kalachnikov retrouvés dans l’appartement. Une arme empruntée, a-t-il expliqué, pour tourner son clip « Viens, je t’emmène » dans une carrière de l’Estaque. Un rappeur l’avait orienté vers Zine El Abidine Bounaas qui lui avait fourni le fusil d’assaut. Ce dernier a été tué dans un règlement de comptes le 1er mars 2012 à la cité Air-Bel.Absent à l’audience, Lacrim avait fait valoir des motifs artistiques, l’effet d’une vraie Kalachnikov étant, à ses oreilles, meilleur qu’une factice. Il avait tiré une rafale à balles réelles, surpris par le recul. Devant le juge d’instruction il avait déclaré : « Je vais vous dire la vérité. A Marseille, c’est plus facile de trouver une vraie Kalachnikov qu’une fausse. » Ajoutant que ces armes et la violence contenue dans ses paroles – « Mon Glock te mettra à genoux » – relèvent d’une simple « stratégie commerciale ».Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde Matthieu Suc Les services français de renseignement vont pouvoir travailler en toute légalité sur le territoire national. Le projet de loi sur le renseignement, présenté jeudi 19 mars en conseil des ministres, rend légales et encadre des pratiques jusqu’ici utilisées sous le manteau par les agents des six services de renseignement. En dehors de toute enquête judiciaire, donc sans être placés sous le contrôle d’un juge, les agents pourront désormais sonoriser des véhicules, des habitations, des bureaux, y placer des caméras, poser des balises de géolocalisation, consulter le contenu des ordinateurs et des messageries sur Internet.Débuts difficiles pour le blocage des sites Internet djihadistesEn réalité, ces méthodes étaient déjà couramment utilisées, mais sans que cela soit prévu par la loi, au risque de fragiliser l’action des services. Anticipant des critiques sur de possibles atteintes à la vie privée et au secret des correspondances, le gouvernement met en avant le rôle d’une nouvelle autorité administrative indépendante, qui sera chargée de contrôler « la proportionnalité » des moyens employés au regard de la menace encourue.Le premier contrôle parlementaire du renseignement ménage les servicesComme un symbole de la priorité donnée au renseignement depuis les attentats de janvier, le projet de loi sera présenté en conseil des ministres et défendu sur les bancs de l’Assemblée nationale par le premier ministre, Manuel Valls, lui-même, et non par le ministre de l’intérieur. Une première sous ce gouvernement.En préparation depuis près d’un an, le texte – dont Le Monde a pu se procurer la version soumise au Conseil d’Etat pour avis – offre aux services de renseignement de nouveaux moyens d’investigation. Ils auront le droit d’utiliser notamment des Imsi-catchers, ces appareils qui permettent de capter toutes les communications dans un périmètre donné, celles du suspect poursuivi mais aussi celles de toutes les personnes se trouvant dans son voisinage.Les services de renseignement devraient avoir également la possibilité « pour les seuls besoins de la prévention du terrorisme » d’éplucher en temps réel les données informatiques, y compris les conversations sur Skype, les messages instantanés sur Facebook et Twitter. Enfin, le gouvernement veut également contraindre les entreprises gérant les réseaux sociaux et les moteurs de recherche sur Internet, peu enclines à livrer les données de leurs clients, à signaler toute dérive.Ainsi il est prévu que le premier ministre puisse « ordonner aux opérateurs de communications électroniques et aux fournisseurs de services de détecter, par un traitement automatique, une succession suspecte de données de connexion » sous réserve que l’anonymat des utilisateurs « ne soit levé qu’en cas de révélation d’une menace terroriste ». En l’espèce, il s’agit de tirer les enseignements des événements de janvier et d’avertir les services de renseignement dès lors que, comme Amedy Coulibaly, le tueur de l’Hyper cacher de la porte de Vincennes, un internaute effectue des recherches ciblées sur différents lieux ayant pour seul point commun d’être fréquentés par la communauté juive.« Une avancée considérable »La plupart de ces outils sont déjà utilisés en toute illégalité. Ils seront dorénavant accessibles sur simple autorisation administrative. Le gouvernement est parti du constat dressé dans un rapport de mai 2013 (PDF). Ses auteurs, le président (PS) de la commission des lois de l’Assemblée nationale Jean-Jacques Urvoas et le député (UMP) Patrice Verchère, y soulignaient que l’absence de texte de loi précisant les contours juridiques du travail de renseignement « expose notre pays, mais aussi ses services et leurs agents, au risque d’une condamnation par les juridictions nationales comme par la Cour européenne des droits de l’Homme ».La France a d’ailleurs déjà été condamnée par la CEDH, dans l’arrêt « Vetter contre France » du 31 mai 2005, pour avoir procédé, en 1997, à la sonorisation d’un appartement sans base juridique suffisamment précise. Le présent projet de loi vient donc combler un vide. « Pour nous, c’est une avancée considérable. Jusqu’ici, nous étions complètement hors la loi », avoue un haut gradé de la police spécialisé dans le renseignement.Le texte présenté par Manuel Valls insiste à plusieurs reprises : si les moyens des services de renseignement sont renforcés, c’est toujours « dans le strict respect des libertés individuelles ». Et non, ce n’est pas un Patriot Act à la française, jurent différents contributeurs du projet de loi, en référence aux mesures antiterroristes prises par les Etats-Unis après les attaques du 11 septembre 2001.Pour Manuel Valls, il faut envisager de « nouveaux dispositifs » en matière de sécuritéPour garantir le respect des libertés publiques, le gouvernement crée une nouvelle autorité administrative indépendante, la commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR), appelée à remplacer la commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS). La CNCTR sera chargée de vérifier la proportionnalité des moyens, qui ne pourront être engagés qu’après son avis favorable. Un contrôle a priori, donc.Toutefois le projet de loi prévoit le cas d’un contrôle a posteriori, qui prend bien soin de ne pas dire son nom : « En cas d’urgence liée à une menace imminente ou à un risque très élevé de ne pouvoir effectuer l’opération ultérieurement, le dispositif peut être mis en œuvre immédiatement. » Avec deux garde-fous pour le moins limités. Le premier, imprécis, précise que le premier ministre et la CNCTR doivent en être informés « sans délai ». Le second paraît peu probable : « le premier ministre peut ordonner sa cessation immédiate ».En revanche, si des citoyens pensent être surveillés, ils pourront saisir la commission ou le conseil d’Etat qui pourra, le cas échéant, « annuler une autorisation jugée irrégulière, ordonner la destruction des renseignements recueillis et indemniser le requérant ». Céline Berthon, secrétaire générale du Syndicat des commissaires de la Police nationale (SCPN), se veut rassurante : « Il est nécessaire de sortir d’une mystification : il ne s’agit pas de donner de blanc-seing à des barbouzes. Dès lors que les modalités de contrôle sont cohérentes et adaptées, les services de renseignement sont au contraire en demande pour sortir du système imparfait actuel. »Avec un cadre juridique sécurisé et des moyens techniques supplémentaires, l’action des services se trouve renforcée. À condition de ne pas oublier l’essence du métier de renseignement - l’analyse et la filature. Au lendemain de la tuerie de Charlie Hebdo, les « failles » évoquées par Manuel Valls dans la surveillance des frères Kouachi n’étaient pas de nature technologique mais humaine.Matthieu SucJournaliste au Monde 17.03.2015 à 06h22 • Mis à jour le17.03.2015 à 06h46 Près de 200 tonnes de stupéfiants, parfois dissimulées dans des caisses d'avocats, des pots de cornichons ou des thermos, ont été saisies en 2014, un chiffre record en hausse de 38,5 % par rapport à 2013 , indiquent les douanes dans leur rapport annuel publié mardi 17 mars.Ces résultats s'expliquent par la « présence des agents » sur le terrain, un « meilleur travail avec leurs homologues européens et avec les services de l'État », a expliqué à l'AFP Christian Eckert, secrétaire d'État chargé du Budget.La traque des trafiquants de cannabis a été particulièrement fructueuse : 157,3 tonnes de cannabis ont été saisies en 2014, soit une augmentation de 84 % par rapport à 2013, année déjà exceptionnelle.Deux très belles opérations, fruit d'une coopération franco-italienne, expliquent en partie ces résultats : la prise de 42,7 et 28,2 tonnes de résine de cannabis dans deux cargos au large de la Sicile. Ces saisies illustrent l'existence d'une des routes du trafic, du Maroc, principal pays producteur, vers l'Europe, où le cannabis est la drogue la plus consommée. Elles constituent autant d'« effets dissuasifs » pour les trafiquants de drogue, veut croire M. Eckert, qui note cependant que les trafiquants « s'adaptent et font preuve d'imagination ».Cocaïne : 2e drogue la plus consommée en EuropeLes douaniers du Havre ont par ailleurs déniché 155 kilogrammes de cocaïne dans des fours, des thermos et des miroirs de poches en provenance du Surinam, et leurs collègues d'Orly 98 kilogrammes dans un chargement d'avocats. Au total, 6,6 tonnes de cocaïne, la deuxième drogue la plus consommée en Europe, ont été saisies en 2014 (contre 7,2 tonnes en 2013).Les saisies de khat, une herbe euphorisante interdite en France mais très prisée par les immigrés originaires de la Corne de l'Afrique, sont également en diminution mais restent énormes : 32,6 tonnes saisies contre 48,9 en 2013. En 2013, elles avaient explosé, multipliées par dix par rapport à 2012.Depuis juin 2014, le khat, banni de la plupart des pays européens, est devenu illégal en Angleterre et au Pays de Galles, ce qui peut expliquer la baisse des saisies, principalement réalisées dans des camions partis du Royaume-Uni à destination des Pays-Bas, interceptés dans le nord de la France.Les quantités d'héroïne ont quant à elles doublé en un an : 546 kilogrammes saisis en 2014 contre 273 en 2013. L'ecstasy, prisée à la fin des années 1990, opère par ailleurs un retour ces dernières années. Les douaniers ont collecté 24,9 kilogrammes d'ecstasy (MDMA) sous forme de poudre ou de pâte contre 15 kilogrammes en 2013. François Béguin et Laetitia Clavreul Dimanche 15 mars, les personnels de santé défilaient contre le projet de loi santé porté par Marisol Touraine. A la veille du début de l'examen du texte en commission des affaires sociales, à l'Assemblée nationale, François Béguin et Laetitia Clavreul, journalistes au service société du Monde, ont répondu à vos questions. Lire notre entretien avec Marisol Touraine : « Le tiers payant sera étendu à tous les Français de manière progressive »AS : Pourquoi les médecins seraient-ils à la merci des mutuelles ?Le tiers payant, qui devrait être généralisé d'ici la fin 2017, repose sur une dispense d'avance de frais. Le médecin ne percevra plus directement les honoraires de la part de ses patients mais de la part de la sécurité sociale et des complémentaires de santé. Les médecins craignent donc que cela ne donne à terme le pouvoir aux mutuelles d'influencer leurs prescriptions. Carlos P. : Est-ce que la solution ne serait pas de combiner la carte vitale avec la carte bancaire, et de créer des contrats entre les banques et l'Etat sur le remboursement des soins ?La carte à débit différé est la seule solution de dispense d'avance de frais proposée par plusieurs syndicats de médecins libéraux, dont la CSMF, qui est majoritaire. Le système fait appel aux banques, qui ne préleveraient le compte du montant de la consultation qu'une fois le remboursement de la Sécu et des complémentaires effectué.Cela fait des mois que les syndicats font cette proposition, mais jusque-là le ministère n'a pas donné suite à cette idée, qui ne fait pas appel à la solidarité nationale mais à des acteurs privés.Nanou_golf : Pour quelles raisons ne parle-t-on pas des pharmaciens, chez qui le remboursement par la sécurité sociale et les mutuelles semble bien fonctionner ?Les pharmaciens ont mis en place un système pour recouvrir le montant qu'ils avancent avant que la Sécurité sociale et les complémentaires ne les remboursent. Mais tout cela prend du temps et des moyens. C'est d'ailleurs ce que redoutent les médecins, qui bien souvent, n'ont pas de personnel.Il faut par ailleurs savoir que traditionnellement, les pouvoir publics ont plus de facilité à faire passer leurs réformes chez les autres professions que les médecins. Par exemple, en ce qui concerne la liberté d'installation, des restrictions ont été apportées pour les pharmaciens et plus récemment pour les infirmières, alors qu'il n'en est pas question pour les médecins.Visiteur : Les médecins vont continuer leur grève ? Jean-Paul Ortiz, le président de la CSMF, a d'ores et déjà annoncé que les médecins restaient « mobilisés » pour « continuer la bataille au niveau parlementaire » (le texte arrive en commission à l'assemblée mardi 17 mars et sera débattu dans l'hémicycle à partir du 31 mars).Par ailleurs, plusieurs syndicats continuent d'appeler leurs adhérents à faire la grève des télétransmissions des feuilles de soins électroniques. Une grève commencée le 5 janvier, sans que le mouvement ait un impact décisif sur l'assurance-maladie.Pierre : Les personnels hospitaliers défendent-ils le projet alors que les libéraux sont contre ?Grosso modo, il y a effectivement un mécontentement face au projet de loi chez les professions de santé libérales, et de la satisfaction du côté du monde hospitalier public. D'ailleurs, deux jours avant la manifestation, les principales intersyndicales de médecins hospitaliers ont soutenu le projet de loi. « Les intersyndicales de praticiens hospitaliers sont favorables à une loi de santé nécessaire pour l'hôpital et la santé publique », ont-elles indiqué dans un communiqué commun diffusé vendredi 13 mars.Moz : Y'a-t-il selon vous un lien entre rejet du tiers payant et pratique des dépassements d'honoraires ?Il n'y a pas de lien direct, mais selon la Mutualité française, qui défend le tiers payant généralisé, si les patients sont dispensés d'avancer le montant de leur consultation, cela rendra visible davantage ce qui est facturé en dépassements d'honoraires.Pierre: En dehors de la généralisation du tiers payant, quels sont les autres changements prévus par cette loi ? Le tiers payant fait partie du volet du texte qui consiste à faciliter l'accès aux soins des Français. Une autre partie importante de la loi porte sur la prévention. Il y a là toute une série de mesures comme la mise en place du paquet neutre de cigarettes, des sanctions (amendes et peines de prison) pour incitation à l'ivresse des mineurs, un logo sur les aliments pour lutter contre l'obésité, etc.Le texte prévoit aussi la mise en place du testing, qui permettra à des structures de s'assurer qu'aucune discrimination de soins n'est pratiquée (par exemple à l'encontre des patients bénéficiaires de la CMU), grâce à des appels anonymes. Les médecins sont de longue date opposés à de telles enquêtes. Est aussi prévue dans le projet de loi l'autorisation des actions de groupe dans le domaine de la santé. Les class-actions permettraient à des patients, comme les victimes du Mediator par exemple, de se regrouper pour aller en justice, par le biais d'une association d'usagers.Il y enfin aussi plusieurs mesures pour améliorer le parcours de soins des patients ou reconnaître les missions de service public hospitalier. En bref, c'est une loi un peu fourre-tout, qui mêle les questions de prévention et celles d'organisation des soins.Pierre : Y aura t-il des lits supprimés à l'hôpital?La loi n'aborde pas ce point. En revanche, la question est posée dans le cadre du plan d'économies de 10 milliards d'euros, dont 3 milliards à l'hôpital, imposé au secteur de la santé d'ici 2017. Marisol Touraine a assuré, dimanche 8 mars, que le gouvernement n'envisageait pas de supprimer des postes à l'hôpital.Moz : L'opposition de la droite parlementaire n'est pas très vive sur le projet de loi. Doit-on vraiment s'attendre à une bataille d'amendements ?L'opposition s'est montrée hostile à la loi, et particulièrement à la généralisation du tiers payant. Le président de l'UMP, Nicolas Sarkozy, ainsi que Bruno Le Maire, ont ainsi dénoncé le risque de « fonctionnarisation » des médecins que fait selon eux courir la loi.Selon le rapporteur Olivier Véran, 1 300 amendements, de gauche comme de droite, ont été déposés avant le début de la commission des affaires sociales.On sait d'ores et déjà que l'UMP a déposé des amendements visant à limiter l'impact du paquet de cigarettes neutre, qui selon Marisol Touraine doit faire son apparition chez les buralistes « sans doute » à la mi-2016.Bortolotti : Le gouvernement a-t-il pris en compte la perte de près de 10.000 médecins généralistes libéraux dans les cinq ans qui viennent, et comment va-t-il y remédier ?La ministre annonce vouloir mettre le médecin généraliste au cœur du système de santé avec sa loi, mais le principal syndicat de généralistes, MG France, estime que concrètement ce n'est pas le cas. Pour rassurer, Marisol Touraine assure qu'après le vote de la loi sera organisée une concertation sur « les conditions d'exercice et l'avenir de la profession de médecin ».Laetitia ClavreulJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterFrançois BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gaëlle Dupont Les mannequins trop maigres seront-ils bientôt interdits de podiums et bannis des magazines ? C’est ce que souhaite le rapporteur (PS, Isère) du projet de loi sur la santé, Olivier Véran, qui a déposé deux amendements destinés à combattre la course à la minceur extrême chez les jeunes filles en particulier. La ministre de la santé, Marisol Touraine, a d’ores et déjà annoncé son soutien à cette initiative. Les amendements ont donc de bonnes chances d’être adoptés lors du débat en commission des affaires sociales, qui a lieu du mardi 17 au jeudi 19 mars. La ministre ne s’est cependant pas prononcée sur le détail des dispositions, qui sont donc susceptibles d’évoluer.« Il faut donner un coup d’arrêt à l’idée que pour être belle une femme doit quasiment disparaître », explique M. Véran. Première proposition : interdire aux agences de mannequinat de recourir à des jeunes femmes dont l’indice de masse corporelle (IMC) est inférieur à 18 (par exemple 55 kg pour 1,75 m), ce qui signale un état de dénutrition. « L’Espagne ou l’Italie, qui ont un rôle important dans la mode, l’ont fait », précise M. Véran. La sanction pourrait aller jusqu’à six mois de prison et 75 000 euros d’amende. Mais qui empêchera les candidates de se faire établir des certificats médicaux de complaisance ? « Comme toute loi, celle-ci pourrait être contournée, cela ne doit pas empêcher de légiférer », répond le député, lui-même médecin.Des gages de bonne volontéLes magazines féminins sont régulièrement accusés de donner une image irréaliste des corps féminins en choisissant des mannequins très maigres. Certains donnent des gages de bonne volonté, en consacrant quelques numéros sporadiques à la mode « spécial rondes ». Mais un rapide feuilletage de quelques titres sur papier glacé permet de mesurer une domination persistante des mannequins filiformes. Ceci alors que l’IMC moyen des Françaises est de 23 et les tailles commerciales les plus fréquentes le 40 et le 42. Mais elles sont nombreuses à se juger en surpoids : l’IMC « idéal » pour les femmes est estimé à 19,5 selon une étude de l’Institut national d’études démographiques publiée en 2009.De plus, les magazines féminins suscitent et entretiennent ce désir de minceur en amaigrissant leurs mannequins grâce aux logiciels de retouches photographiques. La délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale, qui a inspiré les amendements de M. Véran, souhaitait également que ce point soit traité par la loi, soit en imposant la mention « silhouette retouchée » sur les photos, soit en punissant ces retouches d’amendes. « On voit trop de jeunes filles qui s’affament pour ressembler à des images qui ne sont que des images, pas des femmes réelles, justifie la députée (PS) de l’Essonne Maud Olivier. C’est une atteinte au psychisme. » M. Véran n’a cependant pas repris cette idée. L’amendement sera néanmoins présenté par la députée.L’éternelle retouche des photos du corps fémininDeuxième proposition du rapporteur : créer un délit « d’apologie de l’anorexie », qui vise notamment les sites Internet, forums, ou blogs « pro ana » (raccourci de pro anorexia) faisant la promotion de l’extrême maigreur et donnant des conseils pour y parvenir. Mme Olivier cite l’exemple du « thigh gap » (espace entre les cuisses), un critère de beauté populaire qui ne peut être atteint qu’en s’amaigrissant fortement. « Il faut arrêter cette promotion de normes qui ne sont pas des normes de santé », affirme la députée.Faut-il pour cela interdire de nouveaux sites, au mépris des libertés sur Internet ? « J’entends cette objection, répond M. Véran. Mais 30 000 à 40 000 personnes souffrent d’anorexie en France, en majorité des adolescentes. L’enjeu est important et je suis prêt à défendre ma position. » Gaëlle Dupontjournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 21.03.2015 à 15h08 Les minima sociaux pour les familles monoparentales et nombreuses à faibles revenus seront « nettement » revalorisés à compter du 1er avril, a annoncé samedi 21 mars le gouvernement.Selon un décret publié samedi au Journal officiel, les taux de calcul de l'allocation de soutien familial (ASF), pour les parents isolés, et du complément familial majoré (CF), pour les familles nombreuses modestes, sont tous deux augmentés.Lire aussi : Les minima sociaux sont loin des critères d’« une vie décente »En conséquence, l'ASF, qui concerne près de 740 000 enfants, sera relevée à 99,75 euros par mois et par enfant au 1er avril, soit une augmentation de 4,75 euros par mois par rapport à 2014 et 57 euros sur l'ensemble de l'année, précise le ministère des affaires sociales.« Améliorer le pouvoir d'achat de ceux qui en ont le plus besoin »Le CF, touché par environ 400 000 familles, passera à 203,50 euros par mois pour les familles vivant en dessous du seuil de pauvreté, soit une hausse de 18,50 euros par mois et 222 euros sur l'année.Dans un communiqué, la ministre des affaires sociales et de la santé, Marisol Touraine, et la secrétaire d'Etat à la famille, Laurence Rossignol, saluent une « mesure de justice sociale pour améliorer le pouvoir d'achat de ceux qui en ont le plus besoin ».Ces revalorisations s'inscrivent dans le cadre du plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté lancé en 2013 par le gouvernement, dont le premier ministre, Manuel Valls, avait présenté en mars la feuille de route pour la période 2015-2017, avec pour principale mesure une nouvelle prime d'activité pour les travailleurs à revenus modestes. 20.03.2015 à 20h07 • Mis à jour le20.03.2015 à 22h14 « Avancée » pour les féministes, « grave » pour l'Eglise : la fin annoncée du délai de réflexion imposé aux femmes souhaitant une interruption volontaire de grossesse (IVG) a suscité vendredi 20 mars des réactions aux antipodes.Isabelle Fride, du Planning familial de Paris, rappelle qu'il s'agit d'une mesure demandée depuis longtemps. « C'était un frein supplémentaire et un facteur de culpabilisation. La majorité des femmes ont déjà réfléchi quand elles consultent la première fois », a-t-elle fait valoir.Actuellement, deux consultations médicales sont obligatoires avant une IVG, avec un délai de réflexion d'une semaine entre les deux. Celui-ci est réduit à quarante-huit heures en cas d'urgence. Les députés ont supprimé ce délai en amendant en commission le projet de loi santé dans la nuit du mercredi 18 au jeudi 19 mars.Lire aussi (édition abonnés) : IVG : le délai de réflexion suppriméMême son de cloche du côté du collectif « Osez le féminisme ! ». Sa porte-parole, Claire Serre-Combe, a apporté un soutien complet à cette réforme, en abolissant un dispositif « infantilisant ».Besoin de temps pour se rétracter ?« Je ne savais pas que permettre aux femmes un minimum de recul était infantilisant », lui a rétorqué Mgr Guy de Kerimel, ancien président du groupe de travail sur l'avortement à la conférence des évêques de France.« Vous avez sept jours pour vous rétracter quand vous achetez quelque chose à distance, onze pour signer un crédit : est-ce à dire que le petit être dans le ventre de sa mère est moins que cela ? » a ainsi plaidé l'évêque de Grenoble.Un argument également développé par la députée Front national Marion Maréchal-Le Pen sur Twitter :Quand on achète un micro-ondes sur internet on a 7 jours pour se rétracter. Mais pour avorter plus besoin : http://t.co/A9GRhgP4ix— Marion Le Pen (@Marion_M_Le_Pen)require(["twitter/widgets"]);« Comme si le degré de réflexion d'une femme qui prend la décision d'interrompre une grossesse était comparable à celui d'un consommateur qui revient sur un achat d'une cinquantaine d'euros ! » ont répliqué les Effrontées.La clause de conscienceSi elles se réjouissent de l'abandon du délai de réflexion, les associations féministes regrettent le retrait d'un amendement sur la clause de conscience. Une députée avait proposé de supprimer cette dernière, qui permet aux médecins de refuser de pratiquer une IVG. Motif invoqué : elle est redondante avec celle s'appliquant à tout acte médical.La ministre de la santé, Marisol Touraine, avait émis « un avis résolument défavorable » à cette proposition, jugeant qu'il ne fallait pas « ranimer de débat éminemment symbolique dans un contexte de tensions sur un certain nombre de sujets de société ».Le sujet reviendra pourtant rapidement sur la table, lors de l'examen du projet de loi dans l'hémicycle, du 31 mars au 10 avril. Environ 210 000 interruptions volontaires de grossesse sont pratiquées chaque année en France, un chiffre stable. 20.03.2015 à 17h36 • Mis à jour le20.03.2015 à 17h44 | Eric Nunes Peut mieux faire ! C'est en substance l'appréciation que la Cour des comptes (CDC) a rendue à Christiane Taubira, garde des Sceaux, concernant la gestion des quatre écoles de formation relevant du ministère de la justice, dans un référé rendu public mercredi 18 mars. Dans le viseur des magistrats : l'Ecole nationale de la magistrature, l'Ecole nationale des greffes, l'Ecole nationale d'administration pénitentiaire et l'Ecole nationale de la protection judiciaire de la jeunesse.En préambule, le document signé par Didier Migaud, président de la Cour des comptes, ne manque pas de souligner la grande qualité des établissements. La CDC « a pu prendre la mesure de la qualité et de la puissance des outils dont dispose le ministère de la justice pour assurer, dans les meilleures conditions matérielles et humaines », la formation des magistrats et personnels au fonctionnement de la justice. Cela écrit, les magistrats égrainent les incohérences organisationnelles et les erreurs de gestion, alors même que le ministère souligne souvent le manque de moyens dont il dispose.Lire : De quels moyens la justice manque-t-elle ? Rationaliser les concours« Des marges de progression demeurent », souligne la Cour. Une gestion « efficiente » des établissements passe notamment par une planification des activités pédagogiques et des effectifs. Un exercice difficile, « voire impossible », du fait des « mouvements erratiques », d'une année à l'autre des effectifs scolarisés. Le document encourage la mise en place d'une gestion prévisionnelle des besoins du ministère sur trois années, un plan qui devra mettre fin, en période de disette budgétaire, aux arbitrages tardifs de l'administration centrale en matière d'effectif.Il est également demandé au ministère de rationaliser l'organisation des concours dont il a la responsabilité. Le circuit des dossiers des candidats gagnerait à être « simplifié », le nombre d'épreuves « réduit », la durée de celle-ci « reconsidérée ». Certaines « s'étalent sur rien moins que soixante jours pleins », note la Cour des comptes qui suggère une mutualisation des charges entre les écoles. Du bon sens et autant de sources d'économie.Les magistrats encouragent encore à mieux encadrer la gestion des quatre établissements, « qu'il s'agisse de la situation des formateurs, de la situation des élèves ou encore des relations et des mutualisations entre établissements ». Leurs propositions ne devraient pas manquer de provoquer des grincements de dents : il s'agit en particulier de mettre en place une évaluation annuelle des formateurs, de revoir le régime d'indemnités de stage ou encore de « reconsidérer la gratuité de l'hébergement des stagiaires fonctionnaires rémunérés ».Lire l'entretien :  « Le métier de magistrat intéresse de plus en plus de jeunes » Eric Nunes 20.03.2015 à 13h27 • Mis à jour le20.03.2015 à 21h10 La circulation alternée sera mise en place à Paris lundi 23 mars, sauf en cas de baisse de la pollution dans la capitale ce week-end. La ministre de l’écologie, Ségolène Royal, a fait cette annonce vendredi 20 mars au soir, après plusieurs jours de passes d’armes avec la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, et les écologistes.D'ici là, les transports publics seront gratuits dès samedi en Ile-de-France, a ajouté Mme Royal.Les échanges s’étaient considérablement tendus au sujet de la circulation alternée, réclamée par Mme Hidalgo et par plusieurs élus franciliens, mais jusqu’ici rejetée par l’Etat. François Hollande est lui-même intervenu dans la journée pour assurer que des décisions seraient prises « dès la fin de l’après-midi ».Vendredi, Anne Hidalgo, avait réitéré sa demande de mise en place de la circulation alternée pour samedi, en raison de la persistance d’un pic de pollution aux particules fines PM10. Ses requêtes avaient jusqu’ici été refusées.Je demande à l’État de prendre les mesures d’urgence prévues par la réglementation, avec la mise en place samedi de la circulation alternée— Anne_Hidalgo (@Anne Hidalgo)require(["twitter/widgets"]);La maire de Paris a aussi demandé à l’Etat de mettre en place le contournement de l’Ile-de-France par les poids lourds en transit, déclarant que « la santé des Parisiens ne se négocie pas ».« Pas respectueux et pas raisonnable », pour Mme RoyalMme Royal avait tenté de justifier le refus de mettre en place la circulation alternée, estimant sur LCP qu’« il ne faut pas prendre de décision intempestive ». Elle a également défendu sur Twitter le bien-fondé de sa ligne en commentant des articles de presse consacrés à se sujet. La ministre a notamment estimé qu’« imposer du jour au lendemain à la banlieue la circulation alternée » n’était « pas respectueux » et « pas raisonnable ».@libe imposer du jour au lendemain à la banlieue la circul alternée : pas respectueux. Demander d'abord aux parisiens de prendre transports.— RoyalSegolene (@Ségolène Royal)require(["twitter/widgets"]);Mme Royal précisait toutefois que « si le pic de pollution continue », la circulation alternée serait bien organisée lundi.Ces déclarations, loin d’éteindre les critiques, n’ont fait qu’en susciter de nouvelles des élus parisiens, écologistes et socialistes.Vendredi, des membres du Front de gauche et d’Europe écologie-Les Verts (EELV), dont sa secrétaire nationale, Emmanuelle Cosse, se sont ainsi rassemblés devant le ministère de l’écologie pour « demander des mesures d’urgence contre le pic de pollution ». L'adjoint aux transports de la mairie de Paris, Christophe Najdovski, le député Denis Baupin et Mme Cosse — tous écologistes — ont été reçus par Ségolène Royal dans l’après-midi.Rassemblés devant le ministère de l'écologie pour demander des mesures d'urgence contre le pic de pollution http://t.co/oxR47DJ68P— emmacosse (@Emmanuelle Cosse)require(["twitter/widgets"]);Lire aussi : Lutte contre la pollution : pas de circulation alternée à Paris vendredi« Inconscience écologique »Le matin même, l’ancienne ministre écologiste Cécile Duflot s’était agacée sur Europe 1 du refus de l’Etat d’accepter la demande de la mairie de Paris, voyant dans cette décision « une erreur, incompréhensible et consternante ». Pour la députée EELV de Paris, « c’est de l’inconscience écologique ». Elle s’est également dite « surprise » par les dernières décisions de Ségolène Royal. « Il y a ceux qui ont compris et ceux qui n’ont pas compris la gravité de la situation », a-t-elle ajouté.Une critique que n’a pas laissée passer Ségolène Royal, qui lui a répondu sur Twitter.@CecileDuflot @Europe1 qu'est ce qui a été fait de concret dans la circonscription où elle est élue pour le transport propre tous les jours?— RoyalSegolene (@Ségolène Royal)require(["twitter/widgets"]);@leLab_E1 ce qu'il faut à Paris et grandes villes c'est 1 vraie politique du transport propre pour ts les jours.Pas des décisions punitives.— RoyalSegolene (@Ségolène Royal)require(["twitter/widgets"]);Plusieurs élus parisiens de gauche avaient également critiqué la décision de ne pas mettre en place la circulation alternée et l’attitude de Mme Royal. « On étouffe et la ministre regarde ailleurs… », a ainsi réagi Christophe Najdovski sur Twitter.Comme ça le gvt refuse application réglementation & mise en place circulation alternée demain. On étouffe et la ministre regarde ailleurs...— C_Najdovski (@Christophe Najdovski)require(["twitter/widgets"]);L’adjoint au maire chargé des sports et du tourisme, Jean-François Martins (groupe radical de gauche, centre et indépendants), ainsi que le maire PS du 10e arrondissement de Paris, Rémi Féraud, ont également interpellé directement la ministre."Hey madame la Ministre y'a un pic de pollution à Paris" - "On verra plus tard là je m'occupe de faire jouer au tennis au Parc des Princes"— jfmartins (@J-Francois Martins)require(["twitter/widgets"]); 20.03.2015 à 13h07 • Mis à jour le20.03.2015 à 14h40 Coup de théâtre à l'Assemblée jeudi 19 mars lors de l'examen du projet de loi sur la biodiversité, examiné en première lecture. Contre l'avis de la rapporteure et du gouvernement, les députés ont adopté en fin de journée un amendement écologiste abrogeant un article du code du patrimoine qui prévoyait que l'autorité administrative chargée des monuments historiques pouvait autoriser l'installation de bâches publicitaires.L'article disposait aussi que les recettes perçues par le propriétaire du monument pour cet affichage étaient affectées au financement des travaux.La députée Laurence Abeille a dit sa volonté de voir interdites ces « bâches publicitaires géantes qui fleurissent sur les échafaudages ». La rapporteure Geneviève Gaillard (PS) lui a rétorqué que ces bâches étaient temporaires et lui a demandé, en vain, de ne pas « vouloir avancer au pas de charge ».Création d'une Agence nationale de la biodiversitéAu total, quelque 1 400 amendements avaient été déposés sur les 72 articles du projet de loi sur la biodiversité porté par la ministre de l'écologie, Ségolène Royal, et examiné depuis lundi. Plus de 200 ont été adoptés.Ce texte, très attendu par les ONG environnementales, doit notamment permettre la création d'ici à la fin de l'année d'une Agence nationale de la biodiversité, promise par François Hollande lors de la première conférence environnementale en 2012. Il fera l'objet d'un vote solennel mardi avant d'être renvoyé au Sénat.Lire : Quand les bâches publicitaires envahissent les monuments historiques Martine Valo (Noirmoutier, envoyée spéciale) Il règne à Noirmoutier une agitation presque digne de celle de juillet et août, quand 1,2 million de véhicules franchissent le pont dans l’insouciance des vacances. Depuis le début de la semaine, les camping-cars affluent dans les quatre communes de l’île vendéenne pour assister à la très grande marée attendue les 21 mars avec un coefficient de 119. Le spectacle avec la promesse d’une pêche à pied exceptionnelle ne devrait pas se reproduire avant dix-huit ans.Comment la « marée du siècle » s’explique-t-elle ?Mais pour les 10 000 résidents permanents, cette marée est synonyme d’une autre bataille. L’hiver a été comme chaque année la saison des chantiers, lorsque les 70 % de résidences secondaires qui couvrent le territoire ont clos leurs volets. Durant des mois, il a fallu rehausser et renforcer les digues de protection qui encerclent l’île, conforter les murs de soutènement en haut de plage et des centaines de tonnes d’enrochements à la base. On a encore ajouté des brise-lames en épis de plus en plus larges, perpendiculaires à la côte, et d’innombrables pieux sur les plages, tout ce qui peut préserver cette langue de terre plate de 20 km de long, dont près des trois quarts se trouvent sous le niveau de la mer. Contre l’océan, la lutte est sans fin.« Culture du risque »« Voilà trente-cinq ans que les élus locaux commandent des travaux de protection, souligne Noël Faucher, président de la communauté de communes et maire (UMP) de Noirmoutier. Cela représente 60 millions d’euros ; le montant de la tranche 2012-2018 s’élève à 14,6 millions d’euros, dont 30 % à notre charge et 40 % à celle de l’Etat. Aujourd’hui, le système est achevé avec 26 km de digues, plus différents ouvrages pour maintenir le trait de côte, il suffit de continuer à le conforter. C’est considérable, mais sinon, l’île n’existerait plus. » Plus que les risques de submersion, Noirmoutier se bat contre l’érosion qui grignote ses plages et ses dunes.Pourtant, l’élu juge le territoire « bien protégé, d’autant qu’on a la culture du risque. Les maisons sont majoritairement hors d’atteinte et les prévisions météo permettent de plus en plus d’anticiper », assure-t-il. Serait-il prêt à organiser des exercices d’évacuation de nuit pour montrer que la situation est parfaitement sous contrôle ? « Beaucoup d’habitants sont âgés, ça peut générer beaucoup d’effroi. Il n’y a pas d’intérêt à surgénérer du stress. »Le dernier vrai coup de « stress » ressenti ici, comme dans toute la Vendée, remonte à la tempête Xynthia de 2010. A La Faute-sur-Mer, l’eau était montée très vite derrière les digues, en pleine nuit, causant la mort de 59 personnes. L’Etat avait alors décidé de doter les communes du département d’un plan de prévention des risques littoraux (PPRL), celles de Noirmoutier en priorité. Le préfet a présenté ses études et ses préconisations une première fois en 2012. Il ne proposait pas d’expropriation, mais des zones rouges où il deviendra impossible de construire, des zones bleues où il faudra élever les planchers des habitations, voire construire un étage pouvant servir d’abri en cas d’inondation. La levée de boucliers a été immédiate chez les acteurs économiques et les élus locaux ont alors commandé leurs propres contre-expertises et exigé que le préfet revoit sa copie. Ce qu’il a fait.Lire : Derrière la tempête, la menace de l'érosion du littoral« L’Etat part du principe que tout ouvrage, toute digue, est faillible. Peut-être, mais nous lui demandons, nous, de ne pas vitrifier le territoire », lâche M.Faucher. Le deuxième PPRL s’avère bien moins alarmant que le précédent, il ne fait même plus référence à la montée du niveau de la mer attendue d’ici à la fin du siècle. Ces parcelles inondables qui sont finalement redevenues constructibles n’ont cependant fait qu’augmenter les doutes chez les îliens.« Injustices »Une concertation publique est en cours jusqu’au 29 mars. Sur le registre ouvert à la mairie de La Guérinière, certains habitants ne comprennent pas pourquoi leur terrain se situe en zone bleue quand celui du lotissement voisin n’y figure pas. « Il faut comprendre ces réactions très individuelles, tempère Marie-France Léculée, la maire (divers droite). Certaines personnes ont transmis des terrains à leurs enfants dont l’un pourra construire et pas l’autre… »« Il y avait tellement d’injustice dans le premier PPRL qu’on a créé illico le Collectif de défense des intérêts des particuliers, professionnels et propriétaires de l’île de Noirmoutier, rapporte Eric Nauleau, promoteur immobilier et président de l’association. Et le deuxième plan se présente aussi très mal. Nous sommes prêts à aller au contentieux. » La modélisation des probabilités d’aléas, les erreurs de calcul : tout est passé au crible par ce collectif qui annonce 600 adhérents, dont nombre d’artisans et d’avocats. Les freins à la poursuite de l’urbanisation ne constituent-ils pas leur motivation profonde ? « Pas du tout, il y a encore une réserve foncière qui permet de voir venir, rétorque Eric Nauleau. Le problème, c’est que l’Etat n’est que dans la subjectivité, nous, on veut des faits ! »Aux deux extrémités de l’île, Marie-Thérèse Beauchêne, à la tête de l’association Vivre l’île 12 sur 12, montre l’érosion des dunes, les enrochements qui s’effritent et un drôle d’escalier qui s’arrête à un bon mètre au-dessus de la plage en train de s’évaporer. Elle qui a déjà mené moult combats contre des projets de construction dans l’île, s’efforce d’ouvrir les yeux « aux élus qui s’enferment dans le déni ». Elle veut alerter du danger, sans détenir pour autant de solution miracle. A ses côtés, Yves Le Quellec, président de la fédération Vendée nature environnement, rapporte que dans le département, cinq ans après Xynthia, sur les neuf PPRL lancés, un seul est prêt à entrer en action.Martine Valo (Noirmoutier, envoyée spéciale)journaliste PlanèteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.03.2015 à 06h30 • Mis à jour le20.03.2015 à 07h26 L'ex-électricien Pierre Le Guennec et son épouse, soupçonnés du « recel » de 271 œuvres de Picasso entreposées pendant 40 ans dans leur garage du sud de la France, apprendront leur condamnation ou leur relaxe, vendredi 20 mars dans la matinée, épilogue d'une rocambolesque histoire qui a fait le tour du monde.Lire aussi : Picasso, l'ancien électricien et la justiceCinq ans de prison avec sursis avaient été requis le 12 février à l'encontre du couple de septuagénaires, lors d'un procès de trois jours devant le tribunal correctionnel de Grasse, dans les Alpes-Maritimes, en présence de trois héritiers de Pablo Picasso. La décision, mise en délibéré, sera rendue vendredi à 10 heures.Un cadeau informelLes retraités soutiennent que les 271 œuvres empilées dans un carton sont un cadeau informel de Jacqueline Picasso, dernière épouse de l'artiste, fait en 1971 ou 1972 dans un couloir de son mas de Mougins. « Elle m'a dit “ça c'est pour vous” », relate seulement Pierre Le Guennec, qui a répondu « merci, Madame » à Jacqueline. Peu impressionné en rentrant chez lui, il découvre « en vrac » dans la boîte « des dessins, des esquisses, du papier froissé », avant de reléguer le tout dans son garage durant quatre décennies.En septembre 2010, le couple avait fait le voyage à Paris pour présenter son trésor à Claude Ruiz-Picasso, portrait craché de son père, en charge de l'authentification et du droit moral des œuvres. Les six héritiers de l'artiste avaient porté plainte. Durant le procès, les témoignages de proches et d'experts de Picasso ont tous convergé pour détruire la thèse d'un don. Et les trois avocats défendant le couple Le Guennec, semblant peu préparés, n'ont produit aucun témoin défendant la bonne foi de leurs clients.Les 271 œuvres – qui s'échelonnent entre 1900 et 1932 – avaient été projetées sur un écran du tribunal. Aucune n'est signée ni dédicacée, une façon pour l'artiste de se protéger des vols dans ses ateliers, ont indiqué des témoins, comme Gérard Sassier, fils d'Inès, femme de chambre de l'artiste durant 34 ans.« Picasso avait une confiance absolue en moi »Les héritiers de Picasso, désireux de récupérer les œuvres, n'ont pas mâché leurs mots. « Je n'ai jamais pu comprendre qu'on puisse faire avaler ça. C'est comme si vous allez chez le boulanger pour une baguette et qu'il vous en donne 271 ! », a réagi avec gouaille Maya Widmaier-Picasso, fille du peintre. « Un rassemblement d'objets de cet ordre, c'est tout à fait renversant », a commenté Claude Ruiz-Picasso, qui n'a pas chiffré leur valeur.Lire aussi : Procès Picasso : l'ex-électricien face au clan familialCatherine Hutin-Blay, fille de Jacqueline Picasso et seule héritière à avoir connu personnellement l'électricien, admet néanmoins qu'il avait une position privilégiée au mas Notre-Dame-de-Vie à Mougins, dernière demeure de l'artiste mort en 1973. « On lui faisait vraiment confiance. C'était quelqu'un qui était très familier dans la maison », décrit-elle. Confirmant ainsi les dires de Pierre Le Guennec : « Picasso avait une confiance absolue en moi », « Monsieur et Madame m'appelaient “petit cousin” ».Détail troublant de l'affaire, qui laisse planer un parfum de mystère, l'artisan, qui s'exprime maladroitement et n'est pas un spécialiste d'art, affirme avoir rédigé lui-même les descriptifs des œuvres. Il identifie, par exemple, une petite étude abstraite au crayon comme ayant des similitudes avec une peinture de 1915 d'un Arlequin exposé au Musée d'art moderne de New York (MoMA). Mais Pierre Le Guennec ne semble pas connaître l'existence du MoMA. 26.03.2015 à 18h15 Le ministère des affaires sociales a annoncé, jeudi 26 mars, qu'environ 1 500 entreprises avaient fait l'objet d'une mise en demeure et 48 avaient été sanctionnées pour ne pas avoir respecté leurs obligations en matière d'égalité entre les femmes et les hommes.Depuis la fin 2012, les entreprises doivent négocier des accords ou présenter des plans d'action afin de faire progresser cette égalité en leur sein, sous peine de sanctions financières pouvant aller jusqu'à 1 % de la masse salariale.« Soixante-sept pour cent des entreprises de plus de 1 000 salariés étaient déjà couvertes au 15 février 2015 », détaille le ministère dans un communiqué publié à l'occasion de l'Equal Pay Day, journée en faveur de l'égalité salariale entre les sexes.Une majorité des entreprises mises en demeure ou sanctionnées ont « régularisé leur situation en quelques mois ». Les autres ne peuvent plus être candidates aux marchés publics, rappelle le ministère.« Des progrès concrets »Pour la ministre des affaires sociales, Marisol Touraine, et la secrétaire d'Etat chargée des droits des femmes, Pascale Boistard, ce dispositif et d'autres mesures gouvernementales « permettent à la France d'engranger des progrès concrets ».Les écarts de salaires diminuent plus vite en France (de 16,9 % en 2008 à 15,2 % en 2013) que dans le reste de l'Europe (de 17,3 % à 16,4 %), et le seuil de 30 % des femmes dans les conseils d'administration des grandes entreprises a été dépassé en 2014 (+ 3 points en un an), assure le ministère.Lire aussi : Egalité hommes-femmes, une conquête inachevée et paradoxaleEn France, les femmes doivent travailler près de trois mois de plus pour atteindre la rémunération annuelle moyenne des hommes, d'où la date du 26 mars pour l'Equal Pay Day. Bertrand Bissuel Il a l’impression de s’être cogné contre un mur. D’avoir été tenu à la lisière d’un tout petit monde qui ne voulait pas de lui. Il y a une douzaine d’années, Frédéric Puig a souhaité changer de métier. Son ambition : devenir greffier d’un tribunal de commerce. Il en avait côtoyé régulièrement dans son activité de responsable juridique à la chambre des métiers de Bourg-en-Bresse. « La profession m’intéressait », explique-t-il.Dès le départ, il a dû batailler. D’abord pour être dispensé de l’examen d’entrée, ce qui était normal, à ses yeux, compte tenu de son expérience et de son bagage universitaire – un DEA en droit privé. Le tribunal administratif lui a donné gain de cause, après moult péripéties. Ensuite, il a toqué à la porte de plusieurs greffiers. Certains n’avaient besoin de personne. D’autres l’ont éconduit car ils comptaient, à terme, intégrer un de leurs enfants ou deux nièces. Au bout du compte, rien : « J’ai essuyé des fins de non-recevoir. »Frédéric Puig en déduit que l’accès à cette profession est « fermé » à double tour. Ou plutôt strictement corseté par une règle qui remonte à la Restauration : le droit de présentation. Inscrit dans l’article 91 de la loi du 28 avril 1816, elle permet à plusieurs catégories de professionnels du droit, parmi lesquels les greffiers de commerce, de soumettre le nom de leur successeur à l’agrément du garde des sceaux. Généralement, la chancellerie entérine la suggestion qui lui est faite.7 noms de famille pour 21 greffes... sur 134 en FranceFrédéric Puig trouve cette disposition contraire à la Constitution, parce qu’elle viole, selon lui, le principe d’égale admissibilité aux « dignités, places et emplois publics » énoncé par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Il a d’ailleurs soumis au Conseil constitutionnel une question prioritaire de constitutionnalité (QPC). La haute juridiction doit se prononcer vendredi 27 mars. Un recours strictement identique avait été engagé, il y a quelques mois, au sujet des notaires, qui jouissent eux aussi du droit de présentation ; le Conseil avait jugé ce mécanisme conforme à la Constitution.Sa décision sera-t-elle la même s’agissant des greffiers ? Nombreux, en tout cas, sont ceux qui militent pour faire table rase de cette pratique, synonyme à leurs yeux de cooptation. Dans un rapport remis en décembre 2014, la députée PS Cécile Untermaier a préconisé un changement de ces « règles d’installation » qui produisent des « effets malthusiens » car les professions concernées auraient tendance à se replier sur elles-mêmes. A l’appui de son propos, elle cite des extraits d’un autre rapport, remis en mars 2013 par l’Inspection générale des finances (IGF), d’après lequel l’organisation des greffiers de tribunaux de commerce « est marquée par le poids des familles qui organisent la transmission des structures entre parents et enfants, sans réelle possibilité de refus de l’administration ». Ainsi, les greffes de Nanterre et de Bobigny, « parmi les plus importants de France », se caractérisent « par l’association d’un greffier et de deux ou trois de ses enfants ». L’IGF ne le précise pas mais il s’agit, en l’espèce, des Doucède, également présents dans les greffes de Nevers, Troyes et Toulon. « Sept noms de familles sont associés à 21 greffes sur les 134 que compte le pays », ajoute l’IGF.« Il n’y a aucune raison de maintenir le système actuel dont on peut dire sans exagération qu’il est à la fois anachronique et opaque »Quelques-uns sont dans la profession depuis des lustres. Ainsi des Bahans, à Bordeaux : leur ancêtre, Michel Sanfourche-Laroze, avait été désigné greffier en 1777. Une « situation unique » en France, souligne Me Jean-Marc Bahans ; autrement dit, n’en faisons pas une généralité. A ceux qui s’élèvent contre le pouvoir des « sept familles », un greffier de l’Est de la France objecte : « Ce qu’il faut retenir, c’est la qualité des gens. » Dans ce milieu, certifie-t-il, il y a des « pointures » et les enfants Doucède « ne sont pas des fils à papas mais d’excellents professionnels ».C’est très possible, mais l’argument ne suffit pas à dissiper toutes les critiques. Dans une note diffusée en 2013, le Club des juristes qualifie de « dynastique » le monde des greffiers de commerce. Et de conclure par cette sentence cruelle : « Il n’y a aucune raison de maintenir le système actuel dont on peut dire sans exagération qu’il est à la fois anachronique et opaque. » Un tissu d’« injures » et d’« absurdités juridiques », tacle un greffier. Comment peut-on parler d’opacité alors que la profession est étroitement contrôlée ?, plaide un autre.Ainsi va la vie pour les quelque 236 personnes – des hommes, en très nette majorité – qui exercent cette mission en France. Le public ignore tout ou presque de leur travail et les rares fois où l’on parle d’elles, c’est pour en dire du mal, bien souvent. La commission Attali, dans son rapport rendu en 2008, avait donné le ton : « L’existence même de greffes privés près les tribunaux de commerce constitue une étrangeté », même une « anomalie », qui doit être supprimée.« Sans cela, un monde de bandits »En dehors des vieilles règles de désignation, ce qui insupporte chez ces professionnels, c’est leur statut et leur modèle économique très particuliers. Comme les notaires, les huissiers et les commissaires-priseurs judiciaires, les greffiers de commerce sont des officiers publics et ministériels qui assurent une délégation de service public dans un cadre libéral (excepté en Alsace-Moselle et dans les outre-mer où ce sont des fonctionnaires d’Etat).Leurs attributions se situent schématiquement sur deux plans. D’abord, ils assistent les juges consulaires, conservent les actes et archives de la juridiction, authentifient et délivrent des copies des décisions rendues par celle-ci. En outre, ils tiennent le registre du commerce et des sociétés. Une prérogative très importante, qui leur donne un rôle d’officier d’état civil du monde des affaires : lorsqu’une entreprise voit le jour, elle doit se déclarer auprès du greffe, qui vérifie les informations communiquées ; à partir de ces données sont notamment établis les extraits Kbis – la carte d’identité des entreprises qui recèle divers renseignements (noms des dirigeants, adresse, existence éventuelle d’un redressement judiciaire…). Cette masse gigantesque de données peut ensuite être consultée, moyennant rémunération, par le biais d’Infogreffe, un groupement d’intérêt économique fondé par les greffiers de commerce il y a presque trente ans.Cette fonction-là de recueil et de diffusion d’informations est cruciale pour la vie économique : « Sans ça, nous serions dans un monde de bandits », résume un greffier. Elle permet aussi à ces professionnels d’empocher de jolies sommes. D’après l’IGF, leur revenu net mensuel médian en 2010 s’élevait à 29 177 euros. Une bonne partie de leur chiffre d’affaires provient d’Infogreffe : « 23 % par greffe » en 2013, peut-on lire dans un avis de l’Autorité de la concurrence publié en janvier. Avec des écarts assez importants d’une juridiction à une autre (13 % à Montauban, 40 % à Evry).Durant la période 2010-2012, le « taux de rentabilité moyen » est estimé à 45 % par l’Insee, un ratio très élevéCertains chiffres sont sujets à caution, met en garde Me Philippe Bobet, le président du Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce (CNGTC). D’après lui, le rapport de l’IGF « n’est pas clair sur sa méthode » quand il calcule le revenu net mensuel médian : « Les régimes fiscaux sont complexes et varient fortement en fonction de la structure d’exercice. Obtenir un chiffre global fiable me paraît être un numéro d’équilibriste sans filet. » Me Bobet tient aussi à rappeler l’ampleur des investissements de sa profession pour se moderniser. Et la qualité du service, nettement supérieure à celle des greffes fonctionnarisés en Alsace-Moselle et, surtout, dans les outre-mer, où les dysfonctionnements sont légion. Le président du CNGTC évoque des concessions sur les tarifs en 2013 : baisse de la rémunération sur l’immatriculation d’une société commerciale et gratuité s’agissant des auto-entrepreneurs, réduction des tarifs pratiqués sur la transmission de certains documents, etc. Il reconnaît cependant que lui et ses pairs gagnent bien leur vie.Une bonne partie du « problème » vient de là. La commission Attali a éreinté les greffes, les décrivant comme de « véritables rentes (…) qui réalisent le plus souvent des marges considérables sans lien avec l’activité concurrentielle normale ». L’Autorité de la concurrence a qualifié d’« injustifié » leur niveau de profitabilité. Durant la période 2010-2012, le « taux de rentabilité moyen » est estimé à 45 % par l’Insee, soit un ratio plus élevé que pour les huissiers, commissaires-priseurs, notaires, administrateurs judiciaires et mandataires judiciaires – qui sont déjà eux-mêmes bien portants. Les hauts fonctionnaires ont une formule très parlante : le service rendu aux usagers est « surrémunéré », écrivent-ils dans l’étude d’impact réalisée pour le projet de loi Macron, qui cherche précisément à réformer les professions réglementées.Le texte, qui va être examiné en séance par les sénateurs à partir du 7 avril, chamboule pas mal de choses pour les greffiers. Leurs règles tarifaires, mais aussi leurs conditions d’installation : à l’avenir, ils seront recrutés par concours. En outre, la diffusion des données du registre des commerces et des sociétés (RCS) va être revue de fond en comble et les greffiers craignent d’y laisser des plumes en termes de chiffres d’affaires. Ils espèrent que la discussion au Palais du Luxembourg permettra de corriger le tir.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.03.2015 à 16h16 • Mis à jour le26.03.2015 à 16h40 Une information judiciaire contre X a été ouverte en mars 2014 pour des faits présumés de « favoritisme, complicité et recel de favoritisme » portant sur un marché de 39,8 millions d'euros, passé en 2008, pour la reconstruction et l'entretien du collège Pompidou de Courbevoie, a-t-on appris jeudi 26 mars auprès du procureur de la République.Elle faisait suite à un signalement de la chambre régionale des comptes (CRC) d'Ile-de-France adressé au parquet de Nanterre, et dont l'existence a été révélée mardi par le site d'information Mediapart, s'appuyant sur une « note confidentielle ».Le signalement du procureur financier de la CRC avait également été transmis aux juges parisiens chargés de l'affaire Balkany, selon une source judiciaire. A l'époque, l'épouse et première adjointe du maire de Levallois-Perret, Patrick Balkany – actuellement mise en examen à Paris pour « blanchiment de fraude fiscale » dans une autre enquête – était la vice-présidente du département chargée des affaires scolaires.Lire : Tout comprendre à l’affaire Balkany« Un moyen de contourner les règles de la commande publique »Le 16 février 2007, le conseil général, alors présidé par Nicolas Sarkozy,  avait voté le principe du recours à un Partenariat public privé (PPP) pour cette opération. Or, selon la note citée par Mediapart : « Le recours à ce montage complexe n'était pas fondé et n'a été qu'un moyen de contourner les règles de la commande publique auxquelles aurait dû être soumise cette opération. »Ce choix du PPP « n'était guidé que par l'intention de confier des prestations à des entreprises que [Mme Isabelle Balkany] connaissait, en échappant aux contraintes du code des marchés publics », poursuit la note reprise par le site d'information.A ce jour, Mme Balkany « n'a jamais été questionnée ni convoquée » dans le cadre de ce dossier « vide de toute consistance sur le fond » et « au surplus prescrit selon l'analyse même de la CRC », a réagi son avocat, Grégoire Lafarge. « La question d'une éventuelle prescription des faits devra être examinée dans le cadre des investigations », a précisé le procureur de Nanterre, Catherine Denis.« Le département ne s'est pas totalement donné les moyens de conduire une procédure de dialogue compétitif, complètement traçable et transparente, de nature à donner toute garantie de respect de l'égalité de traitement entre les candidats », écrivait la CRC dans son rapport définitif de mai 2008 sur ce contrat de partenariat.Le rapport estimait en outre que l'évaluation préalable au recours à ce montage, menée en 2006, n'avait « pas démontré totalement la complexité de l'opération ni les avantages que présentait ce contrat », jugé « onéreux ». La CRC avait évalué à 18 % la différence de coûts du projet sur quinze ans, soit 5,7 millions d'euros, « par rapport à un projet équivalent qui aurait été conduit dans le cadre d'une maîtrise d'ouvrage publique ».Lire aussi : Bygmalion : enquête pour détournement de fonds publics à Levallois-Perret Yohan Blavignat La mobilisation des féministes a été plus qu’efficace. Le groupe nantais de musique punk Viol ne se jouera pas sur la scène de La Mécanique ondulatoire vendredi 27 mars. La salle parisienne, située dans le 11e arrondissement, a annulé l’événement mercredi 25 mars à la suite de la pression des associations féministes, notamment Les Effrontées.En cause : « Les paroles de leur chanson phare intitulée Viol [produite en 2009] qui, sous couvert d’un style trash et prétendument anticonformiste, est un appel sans ambiguïté à ce crime sexiste », dénonce ce collectif. L’association appelle même à la dissolution du groupe et promeut « une loi globale contre le sexisme ».Les paroles de la chanson « Viol »« Petite bourge endimanchée,Tu contournes les rues mal famées.Préparée pour ton blaireau de copain,Dans la rue tu m’as provoqué ;Petite pute à souliers !Tu pensais te faire sauter par ton mec,Viens, connasse !Ici, dans ta face !Ouvre-toi, putain !Comme c’est bon de te violer,Toi qui ne m’étais pas destinée.Tu chiales, affalée dans mon sperme !La salle de concert s’est excusée sur Facebook : « La Mécanique ondulatoire est un bar antiraciste, antifasciste, pro-LGBT, prolibertaire et proféministe. » Etonnant, alors, d’avoir programmé un tel groupe. « Il ne faut pas beaucoup de jugeote pour accueillir un groupe qui fait l’apologie d’un crime », s’emporte le maire du 11e arrondissement, François Vauglin.Dans une interview à Noisey, Samuel, le chanteur du groupe, s’est exprimé au sujet des paroles de cette chanson : « On les a écrites avec l’ancien batteur et sa copine de l’époque, j’avais 18 ans, c’était fin 2009 il me semble, avec comme objectif de faire le truc le plus « abusé » possible (...). Le viol est une chose abjecte et c’est justement ça le but : écrire une chanson abjecte pour dénoncer le truc. »Plainte contre le groupeLa maire de Paris, Anne Hidalgo, avait saisi le préfet mercredi 25 mars pour signaler un trouble à l’ordre public. Finalement, l’annulation du concert a permis de ne pas faire appel aux forces de l’ordre. Hélène Bidard, adjointe (PC) à la mairie de Paris chargée des questions relatives à l’égalité femmes-hommes, s’est entretenue à ce sujet avec la secrétaire d’Etat chargée du droit des femmes, Pascale Boistard. Ensemble, elles veulent réfléchir dans les prochains jours sur les suites à donner à cette affaire.Concert du groupe "Viol" à Paris, je me suis entretenue avec @Helenebidard ce matin et je me réjouis que des solutions aient été trouvées— Pascaleboistard (@Pascale Boistard)require(["twitter/widgets"]);Toutefois, Isabelle Béguin, avocat à la cour spécialiste en droit de la fonction publique, précise qu’il « n’est pas possible de dissoudre un groupe de musique puisqu’il ne possède pas de personnalité juridique ». Mme Bidard assure que ses membres « ne se produiront plus sur une scène parisienne avec de tels textes. Nous allons lancer une réflexion pour voir s’il est possible d’interdire le groupe. Il faut une tolérance zéro sur les violences faites aux femmes ».Depuis l’annulation du concert, l’association Les Effrontées a décidé de porter plainte contre le groupe punk. Me Avi Bitton, avocat pénaliste, explique « qu’aucune sanction n’est prévue dans le Code pénal pour incitation au viol. Néanmoins, une disposition [l’article 24] de la loi de 1881 sur la presse prévoit qu’inciter des personnes à commettre un crime tel que le viol est un délit pénal même si l’incitation n’a pas été suivie d’effet ». Les membres du groupe encourent 5 ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.En 2013, le rappeur Orelsan avait déjà été poursuivi par des associations féministes, dont l’action avait finalement été jugée prescrite en appel le 31 mai 2014. Il avait été condamné en première instance à 1 000 euros d’amende avec sursis pour injure et provocation à la violence à l’égard des femmes par le tribunal correctionnel de Paris. Sa chanson « Sale Pute » lui avait valu d’être déprogrammé de plusieurs festivals, dont Les Francofolies à La Rochelle.Selon le Haut Conseil à l’égalité entre les hommes et les femmes, 16 % des femmes déclarent avoir subi des viols ou tentatives de viol au cours de leur vie.Yohan Blavignat Soren Seelow Lancé dans l’urgence par le ministère de l’intérieur en avril 2014 pour endiguer la multiplication des départs en Syrie, le plan national de lutte contre la radicalisation a atteint son rythme de croisière. Articulé autour d’une plate-forme téléphonique et des préfectures de département, ce dispositif permet aux services de l’Etat de faire remonter des situations ayant échappé aux services de renseignement.Les données recueillies depuis près d’un an ont permis aux autorités d’affiner leur perception du radicalisme. Un concept que le ministère définit, dans un manuel de formation destiné aux agents de l’Etat, comme « tout discours utilisant des préceptes religieux présentés comme musulmans pour mener un jeune à l’autoexclusion et à l’exclusion de tous ceux qui ne sont pas comme lui ».Selon les derniers chiffres officiels, que Le Monde a pu consulter, 3 142 personnes ont été signalées par leurs proches ou les services publics ces onze derniers mois, dont 9 % avaient déjà rejoint la Syrie. Tous les départements sont touchés, à l’exception de la Creuse. Un quart des signalements concerne des mineurs, 35 % des femmes et 40 % des convertis. Plus les individus sont jeunes, plus la proportion de femmes et de convertis augmente. La grande variété de ces profils a conduit le gouvernement à structurer son diagnostic autour d’un constat : quelle que soit l’origine culturelle et sociale des personnes signalées, toutes ont en commun d’être en perte de repères et en rupture avec leur environnement. Le suivi des intéressés s’est donc articulé autour d’un accompagnement social et psychologique. Une réponse qui évacue la dimension religieuse, par ailleurs délicate à traiter par les institutions d’un Etat laïc.Lire le décryptage : Qui sont les Français sur la piste du djihad ?« Prothèse identitaire »« Le phénomène de radicalisation n’a rien à voir avec la religion, insiste le préfet Pierre N’Gahane, chargé du volet prévention du dispositif. Il ne s’agit pas de conversions à l’islam, mais au radicalisme, même pour les musulmans. La plupart des radicalisés ont en commun une situation d’échec, de rupture, une quête de sens ou d’identité. Ils auraient pu s’accrocher à n’importe quelle branche : une secte, le suicide, l’armée ou la drogue. La force du discours djihadiste est qu’il donne réponse à tout. Il s’agit d’un kit de solutions. Il nous revient de leur proposer une solution alternative. »Cette grille de lecture centrée sur la vulnérabilité des personnes signalées est confortée par le fait que près d’un quart sont des adolescents. « Le discours djihadiste sépare le pur de l’impur, la vérité du complot, autant de notions qui apparaissent comme structurantes dans les crises d’adolescence aiguës, abonde le psychiatre Serge Hefez, qui a suivi une dizaine de familles d’adolescents radicalisés. L’islam radical fournit une prothèse identitaire. »La majorité des signalements, et c’est encore plus vrai pour les affaires qui font l’objet d’une procédure judiciaire, concerne des jeunes relégués issus des quartiers sensibles. Là encore, selon l’analyse du gouvernement, la « prothèse identitaire » du discours djihadiste viendrait combler une faille identitaire bien plus qu’un désir de religion. « Une partie de la jeunesse vit une véritable frustration, le sentiment de ne pas appartenir à la communauté nationale, explique Pierre N’Gahane. Certains portent barbe et vêtements religieux uniquement pour sortir de l’anonymat. L’Etat islamique leur propose une terre où ils pourront se reconstruire et auront l’impression d’être considérés. On leur vend l’idée qu’ils pourront refaire communauté. »Le voyage vers le Cham – un territoire qui couvre la Syrie et plusieurs pays limitrophes – agirait comme une revalorisation narcissique en ceci qu’il propose de suivre, par mimétisme, le parcours du prophète Mahomet. D’après le Coran, ce dernier, issu d’un milieu modeste, connut la révélation, puis l’humiliation, la rupture, et enfin l’émigration qui précéda la conquête et son retour en vainqueur. Un parcours chaotique et fantasmé qui, associé à la lecture complotiste de la propagande djihadiste, permet de donner sens à des situations d’échec.  Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.03.2015 à 08h30 • Mis à jour le26.03.2015 à 11h39 | Florence Moreau (Bordeaux, correspondance) C'est une figure du Parti socialiste en Gironde qui est tombée à l'audience. Lors du procès, mercredi 25 mars 2015, devant le tribunal correctionnel de Bordeaux qui l'a condamné à un an de prison avec sursis et deux ans d'interdiction de droit civiques pour harcèlement moral, Ludovic Freygefond, ex-numéro un du PS girondin jusqu'en novembre 2014, a dû dévoiler son attirance, et surtout son obsession destructrice pour un autre homme : son ancien directeur de cabinet à la mairie du Taillan-Médoc.« J'étais éperdument amoureux de ce garçon », reconnaît-il à la barre. Au fil de plus de 330 e-mails directs et directifs adressés à Alexandre Metzinger, l'élu a quitté le champ politique et professionnel pour gagner un terrain plus personnel et intime : il se révèle alors envahissant, pesant, cru, intrusif, insistant voire menaçant et tyrannique.Il y exprime ses sentiments, mais aussi les faveurs sexuelles qu'il souhaiterait que son directeur de cabinet lui accorde ; se fait parfois cajoleur – comme lorsqu'il fait miroiter la succession à la mairie à son subordonné –, mais aussi inquiétant, comme en 2012, lorsqu'il dissuade le jeune homme de chercher un poste politique en Gironde.Contraint de démissionnerLa présidente, Cécile Ramonatxo, le dispense de la lecture publique et embarrassante des messages. Ils constituent la base de la plainte déposée en septembre 2012 par la victime, Alexandre Metzinger, qui, pour se protéger de ces assauts lancés à toute heure, n'avait trouvé d'autre solution que de démissionner.« Il n'a jamais vraiment dit stop. Il y a des réponses à mes mails qui ne sont pas dans le dossier », assure Ludovic Freygefond. Après avoir encensé en privé l'objet de son « amour », il le dénigre publiquement à l'audience. Avant d'entrer dans la chronique judiciaire, il a pourtant un temps occupé le devant de la scène politique locale.Maire du Taillan-Médoc depuis 2001, il a finalement été sanctionné dans les urnes en 2014, ne conservant que son mandat de vice-président du conseil régional – sa seule source de revenu à l'heure actuelle. Ludovic Freygefond était aussi le premier secrétaire fédéral du parti socialiste girondin. Un poste dont il a démissionné en 2014, suite à une condamnation à dix-huit mois de prison avec sursis et à cinq ans d'inéligibilité pour prise illégale d'intérêts et corruption passive.Lire : Condamné pour corruption, le numéro un du PS en Gironde démissionneExplosion de son coupleL'édile avait un poids politique, le pouvoir de peser sur l'avenir de certains collaborateurs, de faire et défaire des carrières. A plusieurs reprises, il a donc promis un bel avenir politique à son poulain, programmé pour lui succéder à la mairie du Taillan-Médoc. Coincé entre la volonté de plaire professionnellement et le harcèlement de son patron, l'ambitieux Alexandre Metzinger d'alors explique avoir alterné pirouettes, silences et mises au point pour calmer les ardeurs de Ludovic Freygefond, aux côtés duquel il est resté près de trois ans, pour le ramener et le contenir dans un cadre professionnel.Tous ces mails l'ont indéniablement perturbé. Restait aux enquêteurs de la division des affaires criminelles de la Direction interrégionale de la police judiciaire de Bordeaux, à démontrer si ces écrits ont été de nature ou non à dégrader les conditions de travail d'Alexandre Metzinger, élément constitutif de l'infraction de harcèlement moral.Dépression, explosion de son couple, démission, route vers un nouveau poste dans la politique barrée : pour Me François de Contencin : « C'est du harcèlement moral et plus si affinités. » Désignant son client, replié sur lui-même sur le banc des parties civiles, reconverti dans le théâtre « pour reprendre sa respiration », le conseil parle de « fracas ». « Il n'est pas animé par un esprit de vengeance, il veut juste se reconstruire ».70 000 euros de dommages et intérêtsL'avocat, tout comme le vice-procureur Jean-Louis Rey, a relevé que c'est bien pour « harcèlement sexuel » qu'aurait dû être jugé l'élu, prévention non retenue en raison du vide juridique qui subsista quelques mois, en 2012, entre l'abrogation de ce délit, et la promulgation d'une loi redéfinissant le harcèlement sexuel.Au titre des préjudices matériel et moral, le tribunal a accordé près de 70 000 euros de dommages et intérêts à l'ex-directeur de cabinet.Les six mois de prison avec sursis requis par le vice-procureur étaient déjà de trop pour la défense. Me Jean Gonthier a soutenu jusqu'au bout que le dossier était « plus nuancé et moins unilatéral qu'on ne veut bien le laisser croire ». Fustigeant « la vision caricaturale de l'accusation », assurant que « les rapports entre ces deux hommes étaient plus ambigus qu'il n'y paraît. Cela relevait en tout cas de la sphère privée, cela n'avait pas à être déballé sur la place publique, car cela ne constitue absolument pas une infraction pénale ».Se déclarant « atterré mais combatif » à l'issue de l'audience, Ludovic Freygefond a déjà annoncé son intention de faire appel.Florence Moreau (Bordeaux, correspondance)Journaliste au Monde Maryline Baumard Le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) a rendu public jeudi 26 mars son rapport 2014. Décryptage en dix points. 1- Les demandes ont flambé de 45 % par rapport à 2013 Quelque 866 000 personnes ont demandé le statut de réfugié en 2014 dans un des 44 pays industrialisés. C’est 45 % de plus qu’en 2013 et on atteint là quasiment le record des 900 000 demandeurs de 2012. 2- L’Europe a enregistré une hausse de 47 % Les demandes déposées dans un pays européen ont crû quasiment à la même vitesse que le total des demandes déposées. Si l’on resserre le périmètre aux 28 Etats de l’UE, la hausse n’est que de 44 %.3. L’Allemagne est le pays le plus prisé du monde Avec 173 100 demandeurs, l’Allemagne est le plus convoité des pays pour un demandeur d’asile. Suivent ensuite les Etats-Unis (121 200), la Turquie (87 800), la Suède (75 100) et l’Italie (63 700). A eux seuls, ces cinq pays reçoivent 60 % de la demande mondiale.4. La Suède compte le plus de demandeurs d’asile pour 1 000 habitants Avec 24 demandeurs pour 1 000 habitants, ce pays nordique bat tous les records en concentration de la demande. Vient ensuite Malte (avec 17,5 demandeurs pour 1 000 habitants), puis le Luxembourg (12,6) et la Suisse (12,3).5. Les cinq pays nordiques connaissent la plus forte hausse en Europe Avec un bond de 38 % des dossiers reçus en un an, la Suède engrange désormais 70 % des demandes faites dans un pays nordique. Ce qui n’empêche pas le Danemark de connaître, lui, une hausse de 96 % de ses demandeurs. Mais il part de plus bas.6. L’Italie a connu une progression fulgurante de la demande Si l’on observe la demande dans les pays du Sud, on se rend compte que l’Italie a enregistré une très forte augmentation des demandeurs, comme la Turquie (+ 95 %). En Italie, le phénomène est évidemment dû aux débarquements d’embarcations venues de l’autre côté de la Méditerranée.7. La France est en légère baisse Avec 1,2 % de demandes de moins, la France s’inscrit dans la liste des rares pays d’Europe qui sont moins demandés en 2014 qu’en 2013. Comme la Norvège (- 6,4 %) ou le Portugal (- 6 %). Alors qu’elle était le 3e pays le plus prisé en 2012 et 2 013, elle perd trois rangs et passe à la 6e place.Lire aussi : Les demandes d'asile explosent en Allemagne, mais restent stables en France8. Canada et Etats-Unis connaissent eux aussi une forte hausse Le Canada a enregistré un tiers de demandes de plus qu’en 2013 et les Etats-Unis, 44 % de plus. Australie et Nouvelle-Zélande connaissent, eux, une baisse de 23 %.9. Les demandeurs sont avant tout syriens (149 600) ou irakiens Viennent ensuite les Afghans, les Serbes ou Kosovars et les Erythréens. Le nombre des Syriens a flambé en 2014. Il a doublé par rapport à 2013 et a été multiplié par 17 par rapport à 2011. C’était déjà la première nationalité en termes de demandes d’asile en 2013. Et ça l’est plus encore en 2014.10. Le nombre d’Ukrainiens en quête d’une protection a crû de 998 % en 2014 L’Ukraine est ainsi passée du rang de 40e pays demandeur à celui de 14e . Dans la liste des pays dont les ressortissants ont beaucoup plus demandé l’asile en 2014 qu’en 2013, on trouve ensuite la Gambie (+ 187 %), la Syrie (166), l’Erythrée (117), le Honduras (110 ) et le Sénégal (103 ). #container_1427388718682{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427388718682{ height:500px; } #container_1427388718682 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427388718682 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427388718682 .subtitre{ display:block; }Nombre de demandes d'asile déposées par paysLes six pays listés ci-dessous sont ceux qui ont enregistré le plus de dossiers de réfugiés en 2014, selon le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies. (function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427388718682", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.unhcr.org/551128679.html#_ga=1.261437133.177882780.1427384539", "_blank" ); } } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#633010","#F19300","#28beaa","#f70000","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"UNHCR", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"Nombre de demandes d'asile" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:0, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"datetime", categories:null, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value:%Y}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" dossiers", shared:true, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "%Y" }, legend:{ enabled:true, layout:"vertical", verticalAlign:"middle", align:"right", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Allemagne", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 1262304000000, 41330 ], [ 1293840000000, 45740 ], [ 1325376000000, 64540 ], [ 1356998400000, 109580 ], [ 1388534400000, 173070 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Etats-Unis ", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 1262304000000, 49310 ], [ 1293840000000, 70030 ], [ 1325376000000, 78410 ], [ 1356998400000, 84400 ], [ 1388534400000, 121160 ] ], "color": "#FFc832" }, { "name": "Turquie", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 1262304000000, 9230 ], [ 1293840000000, 16020 ], [ 1325376000000, 26470 ], [ 1356998400000, 44810 ], [ 1388534400000, 87820 ] ], "color": "#633010" }, { "name": "Suède", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 1262304000000, 31820 ], [ 1293840000000, 29650 ], [ 1325376000000, 43890 ], [ 1356998400000, 54260 ], [ 1388534400000, 75090 ] ], "color": "#F19300" }, { "name": "Italie", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 1262304000000, 10050 ], [ 1293840000000, 40360 ], [ 1325376000000, 17350 ], [ 1356998400000, 25720 ], [ 1388534400000, 63660 ] ], "color": "#28beaa" }, { "name": "France", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 1262304000000, 48070 ], [ 1293840000000, 52150 ], [ 1325376000000, 55070 ], [ 1356998400000, 60230 ], [ 1388534400000, 59030 ] ], "color": "#f70000" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter François Béguin Après plusieurs années d’incertitude sur son sort, la maternité des Lilas (Seine-Saint-Denis), lieu emblématique de la lutte pour le droit des femmes depuis sa création en 1964, pourrait finalement être reconstruite à Bagnolet, une commune limitrophe. Les 150 salariés de l’établissement privé – association à but non lucratif – ont annoncé qu’ils s’étaient prononcés, lundi 23 mars, « par un vote à la grande majorité » en faveur d’une proposition « sans ambiguïté » du ministère de la santé visant à édifier une nouvelle structure sur le terrain de la clinique Floréal, à Bagnolet.« Après des années de lutte (…), une issue s’offre enfin à nous », écrivent les personnels dans un communiqué publié mardi. « Madame Marisol Touraine s’est engagée également à soutenir l’activité de notre établissement pendant les années de reconstruction », ajoutent-ils.Sollicité par Le Monde, le ministère de la santé n’a cependant pas confirmé la proposition. Il rappelle simplement qu’en octobre, la ministre « a accordé un délai jusque fin juin à la maternité des Lilas pour réétudier le projet architectural initial et actualiser son plan de financement ».Lire : La maternité des Lilas, symbole d’une "certaine idée de la naissance"L’aval de la mairie des Lilas n’est pas acquis« Cela ressemble très fortement à une sortie de crise », veut croire Marie-Laure Brival, chef du service gynécologie-obstétrique aux Lilas et porte-parole du comité de défense. Elle ajoute : « Ce qui nous importe, c’est la pérennité de la maternité. »La proximité entre les deux structures devrait permettre de mutualiser un certain nombre de fonctions. La clinique, qui affiche 141 lits, dispose d’un bloc opératoire et d’un service d’urgence. L’actuelle maternité, devenue trop exiguë et trop vétuste, devait être reconstruite, afin notamment de passer de 1 600 accouchements par an à 2 700.Un projet de transfert à l’hôpital André-Grégoire de Montreuil, dans le même département, lancé en juin 2013, avait été abandonné en septembre devant l’opposition des équipes, qui craignaient de devoir renoncer à la spécificité de leur approche. Le nouveau projet pourrait ne pas recevoir l’aval de la mairie des Lilas, qui souhaitait le maintien de la maternité sur le territoire de sa commune.Lire : La maternité des Lilas ne sera pas transférée à MontreuilFrançois BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sylvia Zappi Les sénateurs ne s’attendaient pas à cet accueil. Venus en visite, lundi 23 mars, dans le lycée Paul-Eluard à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) pour prendre le pouls des enseignants après les attentats de janvier, les représentants de la commission d’enquête ad hoc ont dû faire face à une véritable fronde des professeurs de ce grand lycée de banlieue. Parce qu’ils ne voulaient pas « cautionner un jeu de dupes et une entreprise idéologiquement réactionnaire », ces derniers ont refusé de jouer le jeu.La venue des élus de la République avait été annoncée, quelques jours avant, aux représentants du personnel enseignants un soir de conseil de classes. Il s’agissait alors d’une rencontre, d’une discussion à bâtons rompus, sans enjeux. Puis l’information s’est précisée, par l’intermédiaire du rectorat : la visite se tenait dans le cadre des consultations de la commission d’enquête sur « le fonctionnement du service public de l’éducation, sur la perte de repères républicains que révèle la vie dans les établissements scolaires et sur les difficultés rencontrées par les enseignants dans l’exercice de leur profession ». L’intitulé a fait tiquer dans la salle des profs.« La tonalité des auditions est très conservatrice »Les professeurs ont découvert sur Internet que cette commission avait été formée à l’initiative du groupe UMP du Sénat. « J’ai lu les comptes rendus des auditions précédentes, les propos tenus et ça m’a énervée », raconte Servane Marzin, enseignante d’histoire géographie. La liste des personnes auditionnées l’a aussi hérissée : trois anciens ministres − Luc Ferry, Luc Chatel, Jean-Pierre Chevènement −, Jean-Pierre Obin (auteur d’un rapport contesté sur les signes religieux à l’école), le philosophe Alain Finkielkraut, François-Xavier Bellamy (maire adjoint de Versailles très impliqué dans la Manif pour tous), Alain-Gérard Slama, journaliste au Figaro… « Malgré l’audition de Jean Baubérot [sociologue de la laïcité], la tonalité est très conservatrice, tenant l’islam comme un problème », ajoute la jeune femme.Le préambule de la proposition de création est en effet sans nuances, faisant référence à une minute de silence « très peu respectée », qui aurait généré « beaucoup d’incidents dans les établissements scolaires ». Et conclut qu’il serait urgent de répondre aux « menaces qui pèsent sur l’école républicaine ». Le ministère avait recensé 200 incidents sur près de 64 000 écoles, collèges et lycées.Une première réunion, un texte qui circule, une consultation des collègues par l’intermédiaire d’une liste de diffusion interne et la décision est prise : les représentants des professeurs iront dire pourquoi ils ne témoigneront pas. Ce lundi matin, dans l’amphithéâtre du lycée, ils font face à la sénatrice radicale de gauche Françoise Laborde et du sénateur UMP Jacques Grosperrin, accompagnés de la rectrice Béatrice Gilles et son cabinet, ainsi que d’un inspecteur général de l’éducation nationale. La déclaration des professeurs n’y va pas par quatre chemins. N’ayant « aucune garantie quant à la forme et l’usage qui seront donnés à [leurs] propos », ils disent « refuser d’être entendus ».Refus d’instrumentalisationLeur texte explique ainsi que les difficultés d’enseignement dans l’établissement sont dues « au chômage de masse » qui touche les familles, aux discriminations, à l’insuffisance de médecins et de logements décents… autant de freins qu’ils refusent de voir « instrumentalisés au profit d’un discours visant à stigmatiser la jeunesse de Seine-Saint-Denis ».Devant les élus médusés, les enseignants, restés debout, insistent : « Nous n’entendons pas confondre la formation des esprits, émaillée de questionnements et de remises en cause, avec les symptômes d’une soi-disant désaffection républicaine généralisée. » La sénatrice PRG tente de se défendre de toute mauvaise intention. En vain, les enseignants restent cois, suivis par les parents d’élèves. Seul le proviseur et son équipe répondent aux questions pressantes des sénateurs. L’ambiance était « un peu froide » racontent Sabrina Camoreyt, représentante du SNES, et Emilie Sauguet, déléguée Sud.Au rectorat, on minimise ce refus, tout en le regrettant. Ce qui s’est passé à Paul-Eluard est un « non-incident », « isolé ». « Il s’agissait d’une rencontre sans formalisme particulier pour recueillir leur sentiment sur leurs difficultés », explique-t-on au cabinet de Mme Gilles. Ailleurs, les visites dans deux autres établissements de l’académie – un collège à Pantin et un lycée au Kremlin-Bicêtre –, se sont bien passées. Selon la rectrice, « les échanges ont permis de poursuivre le travail engagé sur la grande mobilisation de l’école pour les valeurs de la République ».Lire : Au lycée, un cours pour démonter les théories du complotSylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 25.03.2015 à 17h45 • Mis à jour le25.03.2015 à 19h23 L'ancien maire de Vence Christian Iacono a été acquitté, mercredi 25 mars, lors de son procès en révision devant les assises du Rhône pour les viols de son petit-fils Gabriel.Après trois heures de délibéré, les jurés n'ont pas suivi l'avocat général, Jean-Paul Gandolière, qui s'était dit convaincu de sa culpabilité. Il avait invité les jurés à se forger leur propre avis, ne réclamant toutefois aucune peine.Lire : Ouverture du procès en révision pour viol de Christian Iacono« Restituer son honneur »Mercredi matin, la défense de Christian Iacono avait « supplié » la cour de lui « restituer son honneur » en le déclarant « innocent ». Après avoir été condamné à neuf ans de prison en première instance en 2009 puis en appel en 2011, Christian Iacono avait saisi la Cour de révision et obtenu le 18 février 2014 l'annulation de sa condamnation, entraînant ce troisième procès devant les assises du Rhône.Son petit-fils, Gabriel Iacono, s'était rétracté au début de mai 2011, après avoir maintenu de façon constante pendant onze ans des accusations de sévices sexuels et viols censés s'être produits dans la villa du grand-père entre 1996 et 1998 à Vence (Alpes-Maritimes).En mars 2012, il avait déclaré avoir « menti, petit, pour attirer l'attention » et réunir ses parents autour de lui, avoir « ensuite été convaincu par les divers médecins de la réalité de [ses] propres mensonges jusqu'au premier procès », et avoir eu « des doutes lors du second procès » mais ne pas avoir « osé les formuler à haute voix » en présence de ceux qui l'avaient soutenu au cours des dix ans d'instruction.Lire : Révisions de procès : les onze erreurs judiciaires reconnues... et les autres Elisa Perrigueur Le parquet de Nice, saisi par la municipalité, a suspendu par décision de justice la célébration d'un mariage civil qui devait se tenir lundi 23 mars entre une femme de 21 ans et un homme de 27 ans, tous deux de confession musulmane. Le maire UMP de la ville des Alpes-Maritimes, Christian Estrosi, dit avoir eu un « doute légitime sur la sincérité de l'union à célébrer ».Quels motifs une mairie peut-elle invoquer pour demander la suspension d'une union ? Les maires de France ont la possibilité de surseoir à une union dans certains cas. En l'occurrence, la mairie s'appuie sur l'article 175-2 du code civil. Selon ce texte : « Lorsqu'il existe des indices sérieux laissant présumer (...) que le mariage envisagé est susceptible d'être annulé (...), l'officier de l'état civil peut saisir sans délai le procureur de la République. Il en informe les intéressés ».Me Laurence Mayer, spécialiste en droit des familles, détaille : « Selon cet article, une suspension peut-être prononcée lorsque le mariage est susceptible d'être annulé en raison d'un manque de consentement de l'une des deux parties. Mais il peut également être utilisé lorsque la sincérité du mariage est mise en doute, par exemple lorsqu'il y a un soupçon de faux mariage, ou de mariage blanc ».A Nice, Christian Estrosi a saisi le parquet pour l'informer de sa volonté de suspendre l'union émettant des « doutes sur la sincérité », sans toutefois évoquer la question du consentement.Lundi, le procureur a répondu favorablement à la demande de l'édile, en mettant le mariage en sursis et en procédant à une enquête. Cette investigation doit en somme permettre de vérifier la « réelle intention matrimoniale » des futurs époux, « c'est-à-dire leur volonté de vivre en couple, de fonder un foyer... etc », précise Me Mayer.Lire : La mairie de Nice s'est opposée au mariage civil d'un couple musulmanQuels « indices » mettent en doute cette union selon la mairie ?Le « doute sur la sincérité » de l'union a été mis en avant pour l'invocation de cet article 175-2. Christian Estrosi évoque des soupçons de radicalisme pour motiver cette suspension. L'adjoint de territoire délégué à l'Etat civil, Auguste Vérola, détaillait mardi sur France Bleu : « Il y avait des soupçons de djihadisme. On pense que l'un ou l'autre des époux souhaite partir faire le djihad à l'étranger, en Syrie ou ailleurs ». La mairie de Nice met en avant deux éléments :Le jeune homme avait été condamné le 21 janvier 2015 par le tribunal correctionnel de Nice à six mois de prison avec sursis pour l'agression d'un boulanger qu'il accusait de pas être un « bon musulman », ce dernier vendant du porc dans son commerce. Il avait agi avec deux autres hommes et faisait l'objet d'une fiche d'individu à surveiller à la Direction générale de la sécurité intérieure, susceptible d'être candidat au djihad.La cellule locale « de lutte, d'écoute et d'action contre les dérives fondamentalistes », mise en place par la ville en octobre 2014, avait, ces derniers mois, constaté que la jeune femme était « impliquée dans un phénomène de radicalisation ».Toutefois, de tels arguments n'avaient jamais été utilisés pour un sursis, dont les contours d'application restent relativement flous. Selon Me Laurence Mayer, avocate spécialisée, « les faits justifient ce sursis, il faut vérifier que l'institution matrimoniale ne soit pas détournée à d'autres fins que l'union. Le procureur, qui aurait pu s'y opposer, a lui-même accepté le sursis». Quelle est la suite de la procédure ?D'après l'article 175-2, « la durée du sursis décidé par le procureur de la République ne peut excéder un mois renouvelable une fois par décision spécialement motivée », l'enquête de la justice devra donc être menée dans ces délais. Le couple peut contester ce sursis devant le tribunal de grande instance. A l'issue de l'investigation, le procureur doit faire savoir s'il s'oppose ou non à la célébration du mariage.Lire aussi : Non, on ne peut pas priver de nationalité « toute personne qui part faire le djihad »Elisa PerrigueurJournaliste au Monde Jean-Baptiste de Montvalon Pour comprendre le fort taux d’abstention enregistré au premier tour des élections départementales, dimanche 22 mars, et pour saisir une partie de la désillusion dont se nourrit le Front national, il faut écouter ceux que l’on n’entend pas : travailleurs pauvres, chômeurs en fin de droits, mères seules avec enfants… Une douzaine de chercheurs ont réalisé une centaine d’entretiens approfondis avec des bénéficiaires d’aides sociales et caritatives lors de la campagne présidentielle de 2012. Articulée aux résultats d’un sondage post-électoral intégrant divers indicateurs de précarité, l’analyse de ces témoignages vient de paraître dans un livre intitulé Les Inaudibles – Sociologie politique des précaires (Presses de Sciences Po, 292 p., 24 euros). Céline Braconnier, professeure de science politique et directrice de Sciences Po Saint-Germain-en-Laye, a codirigé cet ouvrage avec Nonna Mayer.Les témoignages rassemblés dans ce livre ont été recueillis en 2012. Dans quelle mesure peuvent-ils éclairer les résultats du premier tour des élections départementales ?Nous avons travaillé pendant une campagne présidentielle, car c’est la seule échéance qui suscite l’intérêt, au moins a minima, du plus grand nombre. Même ceux qui se tiennent habituellement à distance du politique, comme c’est le cas de nombre de précaires, la suivent alors un peu. Parce qu’elles sont nettement moins mobilisatrices, les élections départementales mettent davantage en évidence la très faible participation électorale des individus en situation de précarité. S’il est moindre que ce que l’on pouvait craindre, le taux d’abstention enregistré le 22 mars confirme bien l’ampleur du non-vote qui affecte en particulier les plus fragiles. Notamment du fait de leur instabilité résidentielle particulièrement forte, nombre d’entre eux ne sont pas inscrits sur les listes électorales ou bien sont mal inscrits, à une ancienne adresse. Les précaires doutent aussi, comme l’ensemble des milieux populaires, de la capacité des élus à améliorer leur vie, et même désormais de leur volonté de le faire. Le vote a presque quelque chose d’incongru pour ceux qui savent, dès le milieu du mois, qu’ils seront dans l’incapacité de payer leurs factures et de manger à leur faim.Quel est l’impact de leur abstention dans un tel scrutin ?Dans les quartiers populaires et largement précarisés de Saint-Denis, bastions de gauche où nous avons mené une partie de notre enquête, l’abstention a dépassé 70 % le 22 mars. Dans un tel contexte, il suffit au FN d’obtenir une poignée de voix pour faire aussi bien que le PS ou le Front de gauche. Mais c’est surtout à la prochaine présidentielle que l’on risque de mesurer les effets de la déception engendrée par la gauche au pouvoir. En 2012, les trois quarts des précaires s’étaient rendus aux urnes portés par l’espoir d’un changement : François Hollande était parvenu à capter un tiers de leurs suffrages au premier tour, et presque les deux tiers au second. On peut douter qu’en 2017, le candidat socialiste bénéficie d’un tel soutien.Lire aussi :Dans l’Aisne, miroir d’une France coupée en troisLa présidente du Front national, Marine Le Pen, prétend s’adresser aux « oubliés ». Sa parole trouve-t-elle un écho parmi ceux que vous appelez « les inaudibles » ?  Chez ceux qui disposent de la nationalité française, la sympathie pour Marine Le Pen croît avec le niveau de précarité, de même que le partage de ses idées sur l’immigration : qu’il y aurait trop d’immigrés en France, qu’ils constitueraient une menace pour l’emploi et viendraient profiter des allocations. C’est du coût de la vie et du chômage que nos enquêtés souffrent et parlent le plus. Parce qu’ils sont en situation de concurrence pour les aides, ils reprennent la rhétorique du bouc émissaire livrée par l’extrême droite. Le faux pauvre est une figure omniprésente dans les entretiens. C’est la voisine qui vit des aides sociales et dont les enfants ont accès à la cantine gratuitement quand les travailleurs pauvres en sont privés du fait d’un tarif prohibitif ; ce sont les Roms installés gratuitement dans des camps dès leur arrivée, alors qu’il est impossible aux immigrés de longue date d’obtenir des HLM dans la ville où ils sont installés depuis des décennies ; ce sont les tricheurs qui profiteraient de la générosité des banques alimentaires en dissimulant la réalité de leur situation…Dimanche, l’extrême droite a confirmé sa capacité à mobiliser un vote de ressentiment dans les fractions fragilisées des milieux populaires. Chez les employés et plus encore chez les ouvriers, le vote FN est d’abord le fait des travailleurs pauvres, qui ont le sentiment d’être exploités par ceux d’en haut et de payer pour ceux d’en bas.Quel est le poids des « inaudibles » dans la société française ? La précarité n’est plus seulement aux marges, elle frappe des segments jusque-là intégrés de la population qui « basculent » après une série de coups durs : la perte d’un emploi, une séparation, une maladie. En prenant comme critères non seulement la pauvreté monétaire mais aussi l’isolement et la privation de biens non matériels, ce sont 17 millions de personnes – soit un tiers de la population française – qui sont affectées aujourd’hui à des degrés divers par la précarité. L’ensemble des groupes sociaux est concerné : plus de la moitié des ouvriers sont des précaires mais c’est aussi le cas de 42 % des employés, 47 % des petits commerçants et artisans, 37 % des agriculteurs…Jean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Aurélie Collas Interpellé et placé en garde à vue lundi 23 mars, le directeur de l’école du Mas-de-la-Raz, à Villefontaine (Isère) a été mis en examen mercredi pour « viols aggravés, agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans et acquisition et détention d'images pédopornographiques ».Mardi, il avait reconnu lors de sa garde à vue avoir obligé plusieurs de ses élèves à des fellations, avoir organisé en classe des « ateliers du goût » dans le but d’abuser des enfants, avoir pris des clichés de ses agressions avant de les effacer. Il a aussi dit détenir des images pédopornographiques. Durant la garde à vue, neuf plaintes, correspondant à neuf élèves de la classe – sept filles et deux garçons –, ont été enregistrées.Ce n’est pas la première fois que cet enseignant de 45 ans a affaire avec la justice. En 2008, il avait été condamné à six mois de prison avec sursis pour détention d’images pédopornographiques. Mardi, une question lancinante était donc sur toutes les lèvres : comment un directeur d’école, condamné pour de tels faits, a-t-il pu continuer à exercer son métier ?« Cette information n’était pas dans son dossier », affirme Dominique Fis, la directrice académique de l’Isère. Si « l’information » y avait figuré, il est fort probable que le directeur d’école aurait été révoqué. Le code de l’éducation interdit aux personnes ayant « subi une condamnation judiciaire pour crime ou délit contraire à la probité et aux mœurs » d’exercer dans un établissement scolaire ou de le diriger.« Dysfonctionnement scandaleux »Pourquoi le dossier était-il vide ? « Cette affaire révèle un dysfonctionnement scandaleux, soit du côté de la justice, soit du côté de l’éducation nationale, observe Bernard Toulemonde, juriste et inspecteur général honoraire de l’éducation nationale. En tout état de cause, il est gravissime d’avoir laissé faire des choses pareilles. »Embarrassées, la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, et son homologue à la justice, Christiane Taubira, ont diligenté une enquête administrative afin de « faire toute la lumière sur les circonstances dans lesquelles l’autorité judiciaire et l’éducation nationale ont pu partager des informations relatives » à la condamnation du directeur d’école en 2008.C’est bien de partage des informations qu’il s’agit. En 2008, le directeur habite dans le Rhône. Il est alors enseignant, dans sa septième année de carrière (il sera nommé directeur en 2011). Sa condamnation pour détention d’images pédopornographiques est assortie d’une obligation de soins, mais pas d’une interdiction d’exercer un travail auprès d’enfants. Le procureur de Vienne, qui n’était pas chargé du dossier à l’époque, dit ignorer les raisons pour lesquelles cette mesure n’avait pas été prise. Reste, dit-il, qu’elle aurait « nécessairement conduit à la transmission de l’information » à l’éducation nationale et à la déchéance de l’enseignant.Zones d’ombreEst-ce pour cela que le système d’alerte n’a pas fonctionné entre les deux administrations ? Pas seulement, car « l’éducation nationale a l’obligation de vérifier le casier judiciaire de ses agents, au moment du recrutement et pendant la carrière, afin de s’assurer qu’il est compatible avec l’exercice des fonctions », souligne Valérie Piau, avocate en droit de l’éducation. En outre, toute inscription dans le casier est en principe signalée par la justice à l’éducation nationale.L’éducation nationale pouvait aussi consulter le fichier des délinquants sexuels. Mais ce contrôle n’est pas « systématique » en cours de carrière, selon la directrice académique de l’Isère, « c’est un contrôle pour les premières embauches et les stagiaires ».Au-delà des fichiers et autres bulletins, difficile de croire que la condamnation d’un enseignant en 2008 pour ces faits soit passée inaperçue, tant ce genre d’affaire est généralement très médiatisée. D’autres questions restent en suspens : pourquoi l’enseignant a changé d’académie la même année, en septembre, pour rejoindre l’Isère ? Pourquoi, après une période d’inactivité de 2008 à 2011, a-t-il demandé tous les ans à changer d’école, jusqu’à atterrir à Villefontaine à la rentrée 2014 ? Autant de questions auxquelles l’enquête administrative devra répondre.Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Rémi Barroux A quatre jours de la décision finale du conseil général du Tarn sur l’avenir du projet de barrage à Sivens, la tension est très forte autour de la zone humide du Testet, occupée en partie par des militants hostiles au chantier. Lundi 2 mars, une centaine d’agriculteurs, à l’appel notamment des structures départementales de la FNSEA, bloquaient les deux routes permettant l’accès à cette zone boisée et vallonnée, encerclant de fait la « zone à défendre » (ZAD) tenue depuis quinze mois par des militants écologistes et « antisystème ».280 gendarmes séparent les deux camps Entre les deux camps, très remontés, deux cents gendarmes mobiles ont été déployés. Quatre-vingt gendarmes supplémentaires étaient attendus dans l’après-midi de lundi et d’autres renforts pourraient arriver dans les prochains jours, selon le lieutenant-colonel Sylvain Renier. « Malgré quelques noms d’oiseaux prononcés par les deux camps et un contact visuel entre eux, la situation est restée calme, a-t-il expliqué au Monde. Nous avons empêché les agriculteurs d’accéder à la ZAD. Ils restent sur leurs barrages. »L’objectif de ces agriculteurs est de peser sur le choix du conseil général. Ils espèrent encore que le projet de barrage se réalisera, apportant ainsi une irrigation abondante pour leurs cultures, du maïs notamment. Les militants des fédérations départementales de la FNSEA voisines ont annoncé vouloir rester « jour et nuit », jusqu’à vendredi, et attendent le départ des occupants qui seraient actuellement, selon des militants de la ZAD, une cinquantaine sur la zone.Deux solutions au choixLe conseil général va devoir choisir entre deux solutions proposées par les experts mandatés par la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, Nicolas Forray et Pierre-Alain Roche. Deux scénarios restent en balance. La première alternative serait une réduction du barrage, initialement prévu pour stocker 1,5 million de mètres cubes d’eau. La capacité du nouvel ouvrage serait de 750 000 m³ dont 560 000 pour les exploitants, le reste étant destiné à soutenir le débit d’eau en période sèche. Cette solution épargnerait 7 hectares de zones humides, soit un peu plus de la moitié de la surface visée initialement. Ce barrage réduit serait construit à quelques centaines de mètres en amont sur le cours d’eau.L’autre proposition consiste en un ensemble d’ouvrages qui éviterait la construction d’un barrage sur la rivière : une retenue latérale de 300 000 m³ serait complétée par des réserves collinaires, nombreuses dans la zone et alimentées principalement par la pluie et les eaux de ruissellement.Intervention des forces de l’ordre délicateQuelle que soit la solution choisie par le conseil général, il est probable qu’aucun des deux camps, écologistes ou agriculteurs, ne s’en satisfasse. Et la tension, déjà ancienne, risque de demeurer vive dans les prochains jours, d’autant que les pro-barrages – élus, agriculteurs – ne désirent dorénavant qu’une seule chose : l’évacuation de la zone par les occupants. Ségolène Royal a aussi annoncé son souhait de voir, dès la communication de la décision du conseil général, les zadistes quitter les lieux. Mais la mort d’un jeune militant écologiste, Rémi Fraisse, tué par une grenade lancée par les forces de l’ordre, le 26 octobre 2014, complique la donne. Et rend toute intervention des forces de l’ordre délicate.D’ici à vendredi, les camps s’organisent donc. A Sivens, des militants solidaires des antibarrages commencent à rejoindre la zone. Lundi soir, un rassemblement de soutien à la ZAD du Testet devait être organisé devant le siège de la FNSEA à Paris, notamment par des militants du collectif francilien de soutien à Notre-Dame-des-Landes. Mercredi, en début d’après -midi, c’est un convoi « alimentaire », destiné à ravitailler les zadistes encerclés, qui doit quitter Gaillac pour rejoindre le Testet.Rémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gaëlle Dupont La sanction est tombée. Le Conseil de l’Europe – l’organisme européen de défense des droits de l’homme – estime, dans une décision qui doit être rendue publique mercredi 4 mars, que le droit français « ne prévoit pas d’interdiction suffisamment claire, contraignante et précise des châtiments corporels ». De ce fait, elle viole l’article 17 de la Charte européenne des droits sociaux dont elle est signataire, qui précise que les Etats parties doivent « protéger les enfants et les adolescents contre la négligence, la violence ou l’exploitation ».Aucune amende n’est prévue, mais le symbole est important. Le Conseil de l’Europe attend que les Etats condamnés mettent leur législation en conformité. Cette décision ouvrirait par ailleurs la voie à une condamnation par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), selon les associations qui mènent campagne pour l’interdiction de la fessée. « Des plaintes seront déposées », prévient Gilles Lazimi, médecin et coordonnateur de la campagne contre les violences éducatives de la Fondation pour l’enfance.La convention sur les droits de l’enfant toujours mal appliquée en FranceCette condamnation, obtenue par une organisation non gouvernementale anglaise, l’Association pour la protection des enfants (Approach), va relancer un débat très sensible en France. Des associations, des médecins ou des élus plaident de longue date pour une interdiction symbolique des châtiments corporels, donc de la gifle et de la fessée, dans le code civil. Leurs arguments : ces coups ne sont pas efficaces et ne font qu’enseigner l’usage de la violence aux enfants.Faire de la pédagogie Des études ont mis en évidence un lien entre les coups reçus dans l’enfance et l’agressivité à l’âge adulte. Ces châtiments ne sont pas non plus éthiquement défendables, selon leurs auteurs. « En France, on n’a pas le droit de frapper des animaux mais on peut frapper des enfants », ironise M. Lazimi. Rares sont les pédopsychiatres qui les défendent. L’autorité, estiment-ils, doit passer par d’autres biais, comme la parole. Pour ses partisans, une interdiction serait donc avant tout un moyen de faire de la pédagogie auprès des parents.Cependant, la plupart des Français ont reçu des corrections de leurs parents, en ont donné, et la très grande majorité (80 % selon les derniers baromètres), sont hostiles à une interdiction. Certains observateurs craignent qu’une loi bannissant les châtiments corporels ne sape l’autorité des parents à un moment où celle-ci est déjà mise à mal.Une loi poserait en outre des problèmes concrets d’application. Et ne prendrait pas en compte les violences psychologiques, sur lesquelles il est impossible de légiférer. Jusqu’à présent, le gouvernement s’est toujours gardé d’aller sur le terrain de la loi. Quand des amendements législatifs ont été déposés, l’exécutif a appelé de ses vœux une « prise de conscience » des dégâts causés par les violences éducatives, mais a rejeté toute évolution du droit.Gaëlle Dupontjournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.03.2015 à 12h54 • Mis à jour le02.03.2015 à 18h52 | Maryline Baumard Au pays de l’égalité républicaine, la discrimination finit par se voir. En tout cas, l’organisme France Stratégie, officiant auprès du premier ministre, l’a repérée dans son dernier travail intitulé « Jeunes issus de l’immigration : quels obstacles à leur insertion économique ? » « Une fois les effets de l’origine sociale des parents, du niveau de diplôme et du lieu de résidence neutralisés, le risque de chômage persiste pour les descendants d’immigrés », conclut l’étude. Le message est clair : à diplôme égal et même s’il habite en centre-ville, un enfant d’immigré connaît davantage de difficultés à trouver un emploi que ses camarades qui ont des parents nés en France.L’étude a été réalisée en vue du comité interministériel sur la citoyenneté et l’égalité réuni le 6 mars à Matignon (France Stratégie avancera ses propositions la veille). Elle analyse plus finement cette discrimination et montre que « la probabilité pour les jeunes descendant d’immigrés africains d’avoir un emploi stable, cinq ans après la fin de leurs études, est un tiers plus faible que pour les natifs ou les enfants aux ascendants d’Europe du Sud ».« La langue de l’école »Cette discrimination à l’embauche ne s’explique pas seulement par du racisme, mais aussi par le fait que ces jeunes dont les parents ne sont pas nés en France sont moins souvent diplômés – ou titulaires de diplômes moins prisés – que les autres. L’étude rappelle ainsi qu’« être descendant d’immigré africain – hors Maghreb – réduit d’un quart la chance d’être salarié de la fonction publique d’Etat ». Or ces recrutements procèdent d’un concours anonyme (hors les oraux) ; la couleur de la peau ne joue donc aucun rôle dans la principale phase de sélection.Ainsi, au cœur du sujet, il y a plutôt l’école française, qui n’offre pas les conditions optimales à des enfants dont la langue parlée à la maison n’est pas forcément le français. « Les inégalités se creusent dès la maternelle et compromettent l’accès aux filières les plus favorables à la poursuite d’études supérieures », précise l’étude, qui ne part pas de données nouvelles mais compile une importante masse de résultats sur le sujet.Les jeunes issus de l’immigration sont donc d’emblée dans une situation plus compliquée que ceux qui manient la « langue de l’école » le jour, les soirées, les week-ends et les vacances. Le rapport ne le note pas, mais toutes les études sur l’entrée dans la lecture montrent que si un enfant ne possède pas un vocabulaire suffisant, il sera handicapé en termes de compréhension ; que s’il n’a pas fréquenté assez souvent les mots et la littérature jeunesse, joué avec les mots, il n’aura pas la conscience phonologique nécessaire pour comprendre le principe de la lecture qui ne va pas de soi.Délicate remédiationDe plus, l’école française est ainsi faite qu’un retard durant le cycle des apprentissages fondamentaux est très difficile à rattraper, comme le montrent les études de Bruno Suchaut pour l’Institut de recherche sur l’éducation (Iredu). France Stratégie rappelle aussi la forte concentration dans certaines écoles des enfants d’immigrés, ce qui rend le travail de remédiation des enseignants quasi impossible.Ces conditions initiales conduisent à une différence de niveau manifeste à 15 ans, c’est-à-dire à l’approche de la fin de la scolarité obligatoire. « D’après les tests PISA, rappelle France Stratégie, ces jeunes sont deux fois plus susceptibles de figurer parmi les élèves en difficulté. » A partir de là, les conséquences s’enchaînent mécaniquement au point que 40 % d’entre eux sortent sans diplôme ou avec un niveau inférieur au bac, alors qu’ils représentent un cinquième d’une classe d’âge.Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.03.2015 à 11h22 • Mis à jour le02.03.2015 à 11h50 Un homme de 36 ans a été abattu lundi 2 mars au matin à Marignane, dans les Bouches-du-Rhône. L'homme, connu des services de police pour des faits de petite et moyenne délinquances, notamment liés au trafic de stupéfiants, a été pris pour cible à l'arme automatique alors qu'il se trouvait dans une boulangerie.Les faits se sont produits à 7 h 45 sur une grande avenue à la sortie de Marignane, en direction de la commune voisine de Châteauneuf-les-Martigues. Selon les premiers éléments de l'enquête, l'opération aurait été menée par plusieurs hommes, à bord d'un véhicule dont l'un d'entre eux serait sorti pour faire feu sur la victime, morte peu après. Selon La Provence, « il semblerait qu'une arme de type Kalachnikov ait été utilisée ». La police judiciaire de Marseille a été saisie de l'enquête.Si la piste du règlement de comptes se confirme, il s'agirait du troisième depuis le début de l'année à Marseille et dans sa région. Le dernier en date a eu lieu le 1er février à Gignac-la-Nerthe (Bouches-du-Rhône), lorsqu'un homme de 25 ans a été tué de plusieurs rafales d'arme automatique. Le premier avait eu lieu dans la nuit du 14 au 15 janvier à La Castellane, une cité des quartiers nord de Marseille connue pour être un important centre de trafic de stupéfiants. Un homme de 25 ans y avait été abattu d'une balle dans la tête. 02.03.2015 à 10h01 • Mis à jour le02.03.2015 à 10h10 | Gaëlle Dupont Les violences sexuelles sont fréquentes, leurs conséquences gravissimes, leur prise en charge largement insuffisante. Le sujet reste tabou et mal documenté. L’enquête, publiée lundi 2 mars, par l’association Mémoire traumatique et victimologie, lors d’une journée d’études soutenue par l’Unicef, est une première en France : elle a été réalisée directement auprès de victimes, et non auprès des soignants.Plus de 1 200 personnes, âgées de 15 à 72 ans, ont répondu à un questionnaire précis (184 questions). Parmi elles, 95 % de femmes et 5 % d’hommes. « Le déni qui entoure les violences sexuelles faites aux hommes est extrêmement important, prévient Laure Salmona, rédactrice du rapport. Le chiffre est probablement beaucoup plus élevé. »L’un des principaux enseignements : plus de 80 % des répondants ont subi leurs premières violences sexuelles dans l’enfance. Quelque 30 % des victimes l’ont été à la fois dans l’enfance et à l’âge adulte. « Avoir été victime enfant augmente les risques de l’être à nouveau ensuite, explique Mme Salmona. Ces personnes sont repérées par les agresseurs. » Seules 20 % sont victimes uniquement à l’âge adulte. Parmi les répondants, 68 % ont subi au moins un viol et 40 % rapportent une situation d’inceste.« Tout le monde fermait les yeux »« Le viol qui hante l’imaginaire collectif (…), celui perpétré sur une jeune femme par un inconnu armé, dans une ruelle sombre ou un parking, est loin d’être représentatif de la réalité », relève le rapport. Dans la majorité des cas, les victimes sont des enfants, et les agresseurs des proches. Une victime mineure sur deux a été agressée par un membre de sa famille. Quand la victime est majeure, l’agresseur est également connu dans 77 % des cas. Il s’agit du partenaire ou d’un ex-partenaire dans 41 % des cas.Dans le cas des mineurs, il est fréquent que les violences soient infligées par plusieurs agresseurs, en réunion ou de façon successive. Un répondant (tous sont anonymes) énumère ainsi ses agresseurs : « De 3 à 10 ans, [auteur] masculin, 50 ans, grand-père maternel. De 5 à 7 ans, masculin, 15 ans, frère. À 12 ans, masculin, 15 ans, autre frère. À 15 ans, masculin, 22 ans, petit ami. De 7 à 18 ans, dans la sphère publique, exhibitions sexuelles. » Près du quart des auteurs de violences sur mineurs étaient eux-mêmes mineurs au moment des faits.L’enquête souligne à la fois de graves failles dans le repérage et l’extrême solitude des victimes. Seules 4 % des personnes agressées dans l’enfance ont été prises en charge par l’Aide sociale à l’enfance. « Un regard attentif sur mes comportements aurait suffi, mais tout le monde fermait les yeux », relate un répondant. « J’aurais aimé qu’une vraie enquête sociale se soit déroulée. Ma grande sœur a été placée, et personne ne s’est occupé de son petit frère et de sa petite sœur », témoigne un autre.Le rapport dévoile également des conséquences dramatiques : 42 % des répondants ont déjà fait une tentative de suicide, et 65 % estiment que l’impact sur leur qualité de vie est « très important ». La quasi-totalité estime que les faits ont eu des conséquences sur leur santé mentale, provoquant addictions ou conduites à risque. Plus la victime était jeune au moment des faits, plus l’impact est grave.Or, la plupart n’ont eu aucune prise en charge immédiate après les faits, et les victimes mettent en moyenne… treize ans à trouver une réponse médicale adaptée. « Pourtant, les troubles peuvent être guéris si les victimes sont prises en charge, entourées, protégées », affirme Mme Salmona. L’objectif de l’enquête est de faire progresser la connaissance du phénomène.L’association Mémoire traumatique et victimologie plaide auprès des pouvoirs publics pour la formation « en urgence » des professionnels de santé et pour la mise en place de centres d’aide spécialisés afin d’orienter vers des soins adaptés, mais aussi un accompagnement social, juridique (seules 30 % des victimes ont, par exemple, porté plainte) ou associatif.Gaëlle Dupontjournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.02.2015 à 10h53 • Mis à jour le01.03.2015 à 11h59 | Morgane Tual Il est devenu le symbole de l'érosion du littoral français. Vestige de la ruée vers les stations balnéaires des années 1960, le Signal, cet imposant immeuble dominant le front de mer de la ville de Soulac, en Aquitaine, s'apprête à glisser vers cet océan qu'il a toisé pendant plusieurs décennies. A l'époque de sa construction – le premier bâtiment a été achevé en 1967 –, 200 mètres le séparaient du trait de côte. Aujourd'hui, il n'en reste plus que douze.Petit à petit, année après année, la houle et le vent ont grignoté la dune sur laquelle est posé le Signal. Et les grosses tempêtes de ces dernières années n'ont pas arrangé les choses. En 2009, Klaus a mangé, d'un coup, plus de dix mètres de dunes. Un an plus tard, c'est Xynthia qui a frappé : quinze mètres ont été avalés. « Là, ça a été l'affolement, la panique », se souvient Jacqueline Gandoin-Jaudin, qui résidait alors au rez-de-chaussée. Celle qui se définit, à bientôt 83 ans, comme « la doyenne du Signal », raconte, d'un ton appliqué :« De mon appartement, je voyais la dune, mais pas l'océan. Et puis il y a eu Xynthia. Quand je me suis réveillée, je voyais la mer. Toute la crête de dune était partie. J'ai pensé que j'avais un trouble cérébral. »Quatre ans plus tard, « le couperet tombe ». L'hiver 2014 a arraché neuf mètres supplémentaires à la dune. Elle passe alors sous la barre fatidique des vingt mètres au-dessous de laquelle la stabilité de l'immeuble n'est plus assurée. La préfecture fait évacuer les habitants quelques jours plus tard, le 29 janvier 2014. « J'ai tout perdu », soupire Jacqueline Gandoin, qui avait acheté son appartement de 70 m2 en 2005 pour 160 000 euros. « C'était mes économies, une vie de travail ». Relogée dans une résidence pour seniors, elle doit désormais payer 500 euros de loyer par mois pour une surface de 29 m2, contre 60 euros de charges de copropriété au Signal. Aujourd'hui, elle exige, comme les 77 autres copropriétaires de l'immeuble, une indemnisation, pour récupérer tout ou partie de son investissement. Ce qui est loin d'être gagné : en septembre, le tribunal administratif a rejeté leur requête, estimant que la situation était de la responsabilité des copropriétaires, en s'appuyant sur un texte de 1807. Ces derniers ont fait appel.« IL VA FALLOIR PASSER À UNE AUTRE MANIÈRE DE PENSER »Mais les problèmes ne s'arrêtent pas là : qui va payer pour la déconstruction de l'immeuble, qui plus est amianté ? Les différents protagonistes s'accordent à dire que la situation est « bloquée ». Pendant ce temps, l'érosion se poursuit et l'immeuble risque de s'effondrer, avec des conséquences environnementales et touristiques non négligeables.Le cas du Signal, jusqu'ici exceptionnel, pourrait l'être un peu moins dans les mois et années à venir. En France, l'érosion chronique entame la côte sableuse de un à trois mètres par an, alors que le niveau de la mer s'élève de trois millimètres annuellement. Sur la côte rocheuse, plus résistante, l'érosion représente 20 à 30 cm. Des chiffres à manier avec précaution, tant ils peuvent différer d'une zone à l'autre. Le littoral aquitain, composé de côte sableuse, est particulièrement concerné. La série de tempêtes de l'hiver 2014 a généré un recul de 20 mètres en seulement trois mois, avec des pics à 40 mètres. En une nuit, il arrive parfois que plusieurs dizaines de mètres disparaissent.Pour se prémunir, la ville de Soulac a renforcé après l'hiver dernier ses protections « classiques », utilisées tout au long du littoral français : des épis, pour contenir le sable, et des ouvrages en enrochement, qui protègent les dunes de la houle. Coût total : 3 millions d'euros. La communauté de communes compte aussi mener une importante opération de réensablement.Mais cela ne suffit pas. « On a fait beaucoup de cailloux pendant des années, quand l'homme pensait pouvoir canaliser la nature », souligne Frédéric Boudeau, directeur de la communauté de communes de la pointe du Médoc, à laquelle appartient Soulac. « Maintenant, il va falloir passer à une autre manière de penser ». Même constat pour Catherine Meur-Férec, géographe à l'Institut universitaire européen de la mer de l'université de Brest : « Créer des digues, des murs, réensabler, ça rassure les habitants. Mais ce n'est pas une solution durable. Cela coûte très cher et il y a des répercussions environnementales ».Lire l'interview de Catherine Meur-Férec : « Les dommages liés à l'érosion du littoral seront plus fréquents et plus élevés »Pourtant, les Pays-Bas ou encore la Belgique se sont lancés dans de gigantesques travaux pour protéger ainsi leur littoral. Et cela fonctionne…« La situation est différente. Leur politique est très claire : le trait de côte ne doit pas reculer. Aux Pays-Bas, c'est une priorité nationale. En Belgique, ils n'ont que 70 kilomètres de côte à protéger, urbanisée à 80 %. Ils ont aussi des bancs de sable accessibles pour puiser. Quand on dit : "On ne peut rien face à la nature", c'est faux. Oui, on peut lutter ! Mais ça coûte très cher. La France n'est pas dans cette configuration. »Faire face à l'érosion nécessite donc de mettre en place des dispositifs sur mesure tant les contextes, d'un pays à un autre, d'une commune à une autre, sont différents. A Soulac, on tente d'innover. La commune s'est portée candidate pour expérimenter plusieurs prototypes, parmi lesquels le dispositif « S-ABLE ». Déjà testé au Croisic et à Saint-Brévin-Les-Pins, il consiste à installer des filets dans la mer qui capturent le sable et créent ainsi un nouveau récif sous-marin. Celui-ci casserait l'énergie de la houle, tout en générant un nouvel écosystème. « Cette solution, si ça fonctionne, ce serait le rêve ! », s'enthousiasme Frédéric Boudeau. D'autant que sa mise en place est, financièrement, plus accessible que les solutions traditionnelles.A 70 kilomètres plus au sud, à Lacanau-Océan, on envisage une solution bien plus radicale. Hervé Cazenave, adjoint au maire chargé du littoral, pose le problème :« Aujourd'hui, on se retrouve au trait de côte prévu pour 2040, avec vingt-cinq ans d'avance ! Ces trois derniers mois, la dune sauvage a reculé de trois mètres. » Comme à Soulac, 3,3 millions d'euros ont été engagés après l'hiver 2014 pour renforcer l'enrochement. « Sans cette défense, le trait de côte se situerait vingt-cinq mètres en arrière, en plein milieu de la route. » L'ouvrage est prévu pour tenir jusqu'à 2050 : « une solution d'attente, mais on ne doit pas s'endormir ; l'avancée de l'océan est continue, la zone risque de se retrouver à l'eau ».1 400 APPARTEMENTS À DÉPLACERC'est pourquoi Lacanau a été choisie comme site pilote d'études menées par le Groupement d'intérêt public (GIP) littoral aquitain sur la réponse à apporter au problème de l'érosion. Le groupe a imaginé plusieurs stratégies. L'une d'entre elles, jusqu'ici taboue, est prise de plus en plus au sérieux : la relocalisation. Soit, concrètement, détruire préventivement les constructions en danger et les reconstruire dans une zone plus sûre.« On ne se fait plus jeter des tomates quand on prononce le mot "relocalisation", c'est une très forte avancée ! », se réjouit Renaud Lagrave, vice-président de la région Aquitaine et président du GIP littoral aquitain. Pour lui, l'érosion est « inexorable ». « Je veux bien qu'on construise des digues à vie, mais ce sont des millions d'euros engloutis. Dans la durée, la relocalisation coûtera moins cher. » A Lacanau, elle concernerait au moins 1 400 appartements sur le front de mer, plus les commerces, pour un coût estimé à 300 millions d'euros. Si le mot n'est plus tout à fait tabou, Hervé Cazenave, l'adjoint au maire, se montre toutefois très prudent et insiste à plusieurs reprises : « Ce n'est qu'une hypothèse, un scénario. »Du côté des habitants, même si beaucoup grincent encore des dents, on commence à s'habituer à cette possibilité. « Je préférerais cent fois rester ici », assure Roger Chaumeron, propriétaire de l'hôtel familial La Côte d'Argent, qui fait face à la mer. « Mais si on nous avertit trente ans avant qu'on parte, on aura trente ans pour se préparer. » Il semble toutefois dubitatif sur la concrétisation de cette idée. « Ça fait cinquante ans que je suis là, il ne faut pas s'affoler ! Ce n'est pas le tsunami… »« SANS L'ÉTAT, IL NE SE PASSERA RIEN »A quelques rues de là, dans sa boutique de photos, Jérôme Augereau, 35 ans, tient un autre discours. Pour lui, « La relocalisation est la seule issue. » Ce qui ne l'arrange pas forcément : « Si je pense à mon intérêt personnel, je suis contre : la ligne de la relocalisation passe juste devant mon magasin ! Mais il faut penser aux générations futures. » Auteur d'une exposition photo sur l'érosion, il peste contre ceux qui continuent à construire sur le front de mer de Lacanau :« Comment est-ce encore possible en 2015 ? C'est comme si on construisait au niveau du Signal. Et quand ça n'ira plus, ce seront les premiers à demander des indemnisations. C'est prendre les gens pour des cons. » En expropriant les occupants des logements concernés par la relocalisation, « on risque de rentrer dans des procédures comme au Signal, redoute Hervé Cazenave. Ça va prendre du temps, ils vont demander des indemnisations, mais à qui ? Et pendant ce temps là, les bâtiments vont se dégrader, ce qui est catastrophique pour le tourisme. »Dans tous les cas, l'expropriation, la déconstruction puis la reconstruction des bâtiments représenteraient un coût faramineux pour une petite commune comme Lacanau : « On ne peut pas y aller seuls financièrement, explique l'adjoint au maire. Sans l'Etat, il ne se passera rien. »C'est aussi vers lui que se tourne le GIP pour résoudre d'épineuses questions juridiques. « Si le droit ne bouge pas, la relocalisation ne pourra pas se faire, on ne pourra toucher à rien, souligne Renaud Lagrave. A Labenne, où la même réflexion est menée, il faudrait déplacer des commerces d'une centaine de mètres. Mais c'est impossible, car la loi Littoral empêche toute construction dans les zones envisageables. Il faut l'aménager. »Le GIP doit remettre ses conclusions dans quelques mois à l'Etat, qui devra se prononcer avant la fin de l'année. « J'attends des décisions, il n'y a rien de pire que l'inaction, martèle-t-il. Si on a les mêmes tempêtes qu'en 2014, il y aura sept ou huit "Signal" sur la côte Aquitaine. Alors qu'est-ce qu'on fait ? »Lire (en édition abonnés) : Ravages sur les rivagesMorgane TualJournaliste au Monde Isabelle Rey-Lefebvre Miracle de la statistique, le ministère du logement a, vendredi 27 février, retrouvé 58 600 logements neufs « oubliés » dans le comptage de la production 2014 ! Ce ne sont donc pas 297 300 logements qui ont été mis en chantier l’an passé, un chiffre particulièrement faible, mais bien 356 200.Première conséquence : l’objectif, toujours réitéré mais jamais atteint, de 500 000 logements neufs construits par an se rapproche. Deuxième conséquence : une telle erreur jette un doute sur la fiabilité de l’appareil statistique français, que le monde entier nous envie pourtant, car, nous apprend le ministère, elle remonte à 2005, a été identifiée en 2010… et n’est corrigée qu’aujourd’hui.Recalculée sur les dix dernières années, la construction a gagné d’un coup 290 000 logements, et, rétrospectivement, le cap des 500 000 logements a presque (493 900) été atteint en 2006. Il a donc manqué à l’appel 68 900 logements en 2010 mais 1 500 seulement en 2011, puis 52 400 en 2012 et 69 900 en 2013. Depuis 2007, ce sont plus de 200 000 logements qui ont été ignorés des statistiques, soit l’équivalent d’une ville de la taille de Nice ! Une fois ces chiffres corrigés, les évolutions constatées avant correction restent cependant valables : la construction a bien plongé depuis 2012, mais de 10,7 % au lieu de 14,1 %.« Zone grise »Ce mécompte a deux raisons. A partir de 2005, l’instruction des permis de construire a été confiée aux collectivités locales et leur collecte administrative s’en est trouvée un peu désorganisée. En 2007, une réforme destinée à simplifier les procédures de délivrance d’autorisations de construire a encore amoindri la qualité de cette collecte. Et, parallèlement, il a toujours existé une « zone grise » qui n’a cessé d’épaissir au fil des ans, entre le nombre de permis accordés et celui des mises en chantier effectives, certains programmes étant entre-temps abandonnés ou repoussés.« Nous avons constaté que cet écart s’accentuait, explique un responsable du service d’observation et de statistiques du ministère du logement. Et, en 2009, mis cela sur le compte de la crise. Mais les professionnels du bâtiment, en particulier les vendeurs de matériaux de construction, attiraient notre attention sur cette perte inexpliquée. » D’autres alertes ont sonné, par exemple à la commission qui établit les comptes du logement où, en 2010, des experts ont fait part de leur scepticisme sur les chiffres de la construction. « Ce qui surprend, c’est le temps qu’a mis l’administration à reconnaître et corriger son erreur, commente Guy Lemée, rédacteur en chef de la revue Habitat et Collectivités locales, alors que, depuis longtemps, les professionnels émettaient des doutes. Plutôt que d’adopter une attitude hautaine, il serait bon de mettre les différents experts autour de la table et réunir des conférences de consensus », suggère-t-il.Sous-estimation des besoinsLa division logement de l’Insee avait déjà, dans les années 1990, été critiquée pour avoir largement sous-estimé les besoins nationaux, à 300 000 logements par an au lieu de 500 000, car elle n’avait pas considéré l’accroissement du nombre de ménages qu’entraînent, en plus de la démographie, des évolutions sociétales comme la décohabitation, les divorces, le vieillissement…Des pans entiers de l’économie du logement sont d’ailleurs ignorés par la statistique publique : l’Insee, par exemple, ne fournit que depuis quelques années une « estimation » du nombre de ventes de logements existants, alors qu’elles sont dûment enregistrées par les notaires ; l’indice Insee des prix des logements n’existe que depuis 1995, pour Paris, l’Ile-de-France et la province, sans autre détail, et il ne concerne pas le neuf.Résultat, des organismes privés, réseaux d’agences, syndicats professionnels, courtiers en crédits, pallient, avec plus ou moins de rigueur, les failles de la statistique publique (au Monde, nous ne publions que les données des notaires, fiables mais tardives, et celles du réseau d’agences Century21 établies sur environ 40 000 ventes par an, dans tout le territoire). Dans le domaine du mal-logement, la Fondation Abbé Pierre produit, depuis vingt ans, un état des lieux attendu, une mine de renseignements, devenue une référence.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Chastand La prime pour l’emploi (PPE) et le RSA activité sont bientôt morts, bienvenue à la nouvelle « prime d’activité ». Le Monde a eu connaissance des modalités précises de cette nouvelle prestation, qui devraient être présentées mardi 3 mars par le premier ministre, Manuel Valls. Elle entérine la fusion des dispositifs du PPE et du RSA, dont la complexité et le manque d’efficacité étaient critiqués depuis longtemps, mais qui avait jusqu’ici toujours été ajournée par crainte de faire trop de perdants.Fin de la PPE et du RSA activitéLa PPE, qui consiste en un crédit d’impôt versé en septembre, bénéficie en effet à 6,3 millions de foyers qui gagnent entre 0,3 et 1,3 smic, mais son montant moyen mensuel était de seulement 36 euros. Trop de bénéficiaires pour un montant trop faible, versé trop tard : la PPE était critiquée pour son absence d’effet incitatif. Elle sera versée pour la dernière fois en septembre 2015. De son côté, le RSA activité (à différencier du RSA socle pour les personnes qui ne travaillent pas du tout et qui va continuer d’exister) bénéficiait lui à seulement 700 000 personnes, mais pour un montant moyen de 176 euros.Jugée trop complexe, cette prestation est sous-utilisée, avec à peine un tiers des bénéficiaires potentiels qui en font la demande. « Le bénéficiaire doit effectuer deux déplacements physiques, remplir 6 pages de formulaires et fournir de nombreuses pièces justificatives pour déposer une demande », dénonçait le député PS Christophe Sirugue, dans un rapport remis en juillet 2013 et qui a servi de base à la réforme du gouvernement.Entre 215 et 250 euros maximumSelon les informations du Monde, M. Valls devrait annoncer que la nouvelle prime, dont le fonctionnement sera très proche du RSA activité, sera concentrée sur les travailleurs gagnant entre 570 et 1 360 euros net, soit entre 0,5 et 1,2 smic. Tous les bénéficiaires actuels de la PPE au-delà de ce seuil ne percevront plus rien, mais le gouvernement estime que la perte sera très faible, de l’ordre de quelques dizaines d’euros par an.La prime d’activité sera bien versée dès le 1er euro gagné mais les salariés touchant jusqu’à 0,5 smic (soit environ 570 euros) ne devraient pas voir de grand bouleversement, le montant de la nouvelle prime d’activité restant pour eux à peu près le même que celui du RSA activité. « Il s’agit de ne pas inciter les tout petits contrats à temps partiel » justifie un des acteurs du dossier. « Le dispositif doit fonctionner comme une incitation à travailler davantage », abonde Matignon. Quitte à ne pas aider les travailleurs les plus pauvres. Le montant devrait être maximum pour les salariés gagnant autour de 800 euros. Le collectif Alerte, qui regroupe les associations de lutte contre la pauvreté, a demandé que ce maximum soit de 250 euros, mais le rapport Sirugue n’évoque de son côté qu’un montant de 215 euros.Fin des trop-perçus La simplification devrait être acquise car les CAF, qui géreront le dispositif, cesseront de demander aux salariés ayant « trop » travaillé les mois précédents de rembourser de l’argent. La situation sera en effet réexaminée tous les trois mois, et le montant de la prime évoluera seulement pour les trois mois suivant. Contrairement au RSA activité, le montant de la prime ne dépendra plus non plus de complexes barèmes de ressources selon la structure du foyer, mais sera le même quelle que soit la situation familiale. La prime ne sera toutefois versée qu’en dessous d’un certain plafond de revenu du foyer. Pour éviter de désavantager les parents de famille monoparentale, qui auraient perdu pour cette raison dans la fusion, ceux-ci bénéficieront d’une allocation majorée.Accessible aux jeunesLa prime d’activité sera ouverte aux jeunes entre 18 et 25 ans, qui n’ont aujourd’hui pas accès au RSA. Selon le rapport Sirugue, environ 300 000 jeunes pourraient ainsi toucher cette prestation. Mais les derniers arbitrages du gouvernement pourraient finalement être bien moins généreux car les jeunes résidant chez leurs parents verront les revenus de l’ensemble du foyer fiscal pris en compte. « Nous voulons que les jeunes de moins de 25 ans qui travaillent puissent en bénéficier quoi qu’il arrive de manière autonome, sinon seulement 200 000 jeunes pourront en profiter », critique François Soulage, président du collectif Alerte. Le gouvernement s’y oppose pour l’instant, mais serait prêt à faire un geste pour les apprentis, qui au départ ne devaient pas bénéficier de la prime. « C’est un point qui pourra bouger lors de l’examen parlementaire [prévu cet été] et faire l’objet d’amendement », confirme Matignon.Cette nouvelle prime, qui entrera en vigueur début 2016, devrait coûter environ 4 milliards d’euros par an, le même coût que la PPE et le RSA cumulés. Environ 7 millions de personnes y seraient éligibles, mais Matignon a fondé ses calculs sur le fait que seulement 50 % des bénéficiaires potentiels en feront au final la demande. En revanche, l’allocation spécifique de solidarité (ASS), versée par Pôle emploi à 450 000 chômeurs en fin de droit, ne sera pas incluse dans la réforme et gardera donc pour l’instant son − complexe − fonctionnement propre. Au grand regret des associations de lutte contre la pauvreté.Jean-Baptiste ChastandJournaliste en charge du social et de l'emploiSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Eric Nunès Les propos de Nicolas Sarkozy réaffirmant, mardi 24 mars sur RTL, sa position en faveur de l'interdiction des menus de substitution dans les cantines solaires, sont loin de faire l'unanimité parmi les élus UMP ou UDI. Plusieurs présidents de conseils généraux de droite se disent « abasourdis ». Chargés de la restauration scolaire dans les collèges, aucun patron des exécutifs départementaux interrogés par Lemonde.fr n'envisage de suivre la recommandation de l'ancien président de la République. Selon le chef de l'UMP, la mesure viserait à répondre aux « tensions entre les communautés ».>> Lire aussi : Laïcité à l’école : du vivre-ensemble à l’exclusion« La question ne se pose même pas », tranche François Goulard, le président UMP du conseil général du Morbihan. « Servir un repas a un enfant, quelle que soit son origine, c'est juste de l'humanité et du bon sens », poursuit-il.Idem dans la Haute-Marne, où le FN a dépassé les 35 % lors du premier tour des départementales, dimanche 22 mars. « La polémique n'a pas lieu d'être et elle ne ramènera pas les électeurs frontistes vers l'UMP », estime Bruno Sido, le président UMP du conseil général et candidat à sa succession. « Ici, les gens votent Marine Le Pen sans croire à ses promesses de campagne. Les candidats frontistes tutoient les 40 % sans faire campagne. Personne ne les connaît, ils ont juste un tract et une affiche et remportent des sièges. Doit-on proposer un repas sans porc dans les cantines ? Mais personne ne pose cette question ! Nous respectons tout le monde et nous proposerons des repas pour que chacun puisse manger. Il n'y a pas de débat. »La corde de l'exclusionSelon M. Sido, le président de l'UMP ferait fausse route en jouant sur la corde de l'exclusion pour attirer les électeurs du FN : « Le vote Front national est un vote de protestation, il ne s'agit pas d'un vote raciste. Ici, les gens me parlent de chômage pour les uns, de la peur de perdre leur emploi pour les autres. » « Lancer ce sujet en pleine campagne départementale est une connerie », s'exaspère Christian Namy, le président UDI du conseil général de la Meuse. Hors de question pour lui de revoir la politique de son exécutif et de ne pas proposer aux collégiens juifs ou musulmans une alternative au porc. « Le tutoiement de Nicolas Sarkozy avec Patrick Buisson [ex-conseiller d'extrême droite de l'ancien président] a déjà été un désastre, déplore-t-il. Il n'est pas possible de vouloir profiter de tout pour en tirer un avantage politique. »Pour François Goulard, observateur expérimenté des stratégies politiciennes, Nicolas Sarkozy s'applique à « nationaliser » un scrutin local pour que la victoire « le replace comme leader de l'UMP ». Au-delà de la posture, la suppression des repas différenciés dans les départements UMP à l'issue des élections départementales est « impensable », estime-t-il.Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.03.2015 à 15h33 • Mis à jour le24.03.2015 à 16h29 Un protocole d'accord mettant en place un « droit à l'oubli » pour les anciens malades du cancer a été signé, mardi 24 mars, au siège de la Ligue contre le cancer, à Paris, en présence du président de la République François Hollande. Aujourd'hui confrontés à des refus ou à des tarifs moins favorables lorsqu'ils souhaitent contracter un prêt bancaire, les ex-malades pourront ne pas déclarer leur ancienne maladie une fois un délai de quinze ans écoulé.Droit a l'oubli il y aura un avant et un après a partir d'aujourd'hui #DirectPR La Ligue sera vigilante et engagée.— la Ligue vs. cancer (@laliguecancer) 24 Mars 2015Cette mesure passera par une « amélioration », selon l'Elysée, de la convention Aeras, qui encadre l’accès à l’assurance et au crédit pour les personnes présentant un « risque aggravé de santé ». L'accord prévoit que ce droit à l'oubli s'applique à partir de quinze ans après l'arrêt des soins liés au cancer. Une durée ramenée à cinq ans pour les enfants et adolescents chez qui le cancer serait survenu avant qu'ils aient atteint l'âge de 15 ans. Avant le terme du délai de quinze ans, une « grille de référence » permettra d'assurer au tarif normal des personnes atteintes de « certains cancers », selon l'Elysée.Des internautes du Monde.fr témoignent de cette « double peine ».« Etre exclue pendant et après la maladie, c'est la double peine », Marie-Christine, 46 ans, Digne-les-Bains« Le conseiller de notre mutuelle posait un regard apitoyé sur mon cancer et s'adressait à moi comme s'il ne me donnait pas trop de temps à vivre. Aujourd'hui, nous avons renégocié notre prêt initial. J'ai 46 ans. Les assureurs sont impitoyables – conditions, exclusion, rejet du dossier. C'est la double peine, être exclue pendant et après la maladie, même si elle est loin. Le regard posé sur la maladie a changé, mais ceux qui détiennent les cordons d'une bourse vous jaugent comme un cheval, vieux, blessé, donc potentiellement faillible. Je suis vivante, mais nos projets sont freinés, et les assurances décès sont mon seul recours et ne couvrent pas la totalité de notre investissement. »« Le pire aura été de me faire désespérer de mon état de santé », Aude, professeure« J'ai été confrontée à un refus de prêt bancaire à un âge où ne peut pas vivre sans projet, avec des enfants jeunes. Les médecins étaient très positifs avec moi mais dubitatifs quant à l'utilisation des données qu'ils transmettaient à ma demande. Ils n'avaient pas confiance dans le respect du secret médical au-delà du médecin de la banque. Le refus de la banque a été absolument destructeur car j'étais en rémission, cela m'a presque fait croire que l'on me mentait sur mon état de santé. Je suis devenue une toute petite chose malgré mon salaire, j'ai commencé à m'autocensurer pour tout et je n'étais plus rien sans mon mari. Le pire aura été de me faire désespérer de mon état de santé. »« L'impression d'être marquée au fer rouge », Sylvaine, 49 ans, Grenoble« En 2006, j'ai eu un cancer du sein ; j'avais 40 ans. Ce cancer n'a pas eu de conséquence sanitaire sur le long terme grâce à ses caractéristiques et aux soins reçus. Je suis guérie, mais dès que j'entame une démarche assurantielle, qu'elle soit liée à un projet de financement ou à une prévoyance liée à mon activité professionnelle, je coche la case "prise en charge à 100 % au cours des quinze dernières années", et ensuite tous les compléments utiles jusqu'au questionnaire "tumeur" à faire remplir par mon médecin… Ce qui est difficile, c'est l'impression d'être marquée au fer rouge, d'avoir vécu un épisode douloureux qui vous jette au visage votre vulnérabilité mais que vous avez pu surmonter, qui reprend une matérialité clinique au gré des projets, le sentiment d'avoir des comptes à rendre, l'incertitude liée à la période d'examen du dossier. En 2009, notre projet a pu aboutir malgré des réserves de l'assurance à mon endroit. Cette année, un autre projet aboutit… Hier, j'ai appris que l'assurance couvre tous les risques sans réserve. Peut-être un signe en lien avec les discussions en cours sur le droit à l'oubli. »« Je peux emprunter... avec une majoration de 75 % », Thomas, 29 ans, Lyon« J'ai eu de grandes difficultés à faire un emprunt pour l'achat de ma résidence principale après une rémission complète de ma maladie de Hodgkins. La difficulté provenait du fait qu'aucune assurance ne souhaitait m'assurer, ce qui bloquait le prêt. Aujourd'hui, je peux emprunter deux ans et demi après la rémission totale, avec une majoration de 75 % et des prix exorbitants. Il existe la convention Aeras qui en pratique n'est pas très utile, même si tous les assureurs la citent. Il faudrait qu'à chaque refus je fasse appel, ce qui serait trop chronophage. Et une fois qu'un refus a été essuyé, je dois attendre six mois avant la réouverture du dossier. Je me suis rapproché de la Ligue contre le cancer, qui ne m'a pas répondu. Je soutiens donc fortement une autre alternative ! »« La fidélité à ma banque n'a servi à rien », Jean, 55 ans, haut fonctionnaire, Paris« Client depuis trente ans de ma banque, une grande enseigne nationale, après des emprunts immobiliers (trois appartements) sans aucun incident de remboursement, après des milliers d'euros versés sur mes différents comptes, je me suis vu refuser l'assurance pour un emprunt – le dernier de ma vie – en avril 2012, pour l'achat d'un appartement, alors même que j'en remboursais plus de la moitié un mois après l'avoir contracté. Motifs ? Mon âge, 52 ans, et le cancer que j'avais eu en 2005 alors qu'il était considéré par la médecine comme guéri. Au vu de ce refus, la banque ne m'a pas accordé l'emprunt. J'avais signé la promesse de vente de l'appartement et cela m'a mis dans une situation délicate au regard du vendeur. La fidélité à ma banque n'a servi à rien et j'ai été très mal traité. Finalement, j'ai trouvé une autre banque en province qui a accepté de me prêter la somme dont j'avais besoin. »« Le prêt a été accepté quand c'est ma femme qui a emprunté », Eric, 50 ans, pâtissier dans le Gard« J'ai eu un cancer des testicules il y a quinze ans avec deux chimiothérapies et deux opérations. J'ai été guéri au bout de quatre mois. Il a fallu que j'emprunte pour mon affaire, cela m'a été refusé, puis accepté quand c'est ma femme qui a emprunté. Chose stupide car c'est moi qui fabrique et sans moi, pas de gâteaux ! Quelques années après, j'ai voulu emprunter pour un investissement, cela m'a été refusé pour les mêmes raisons. J'ai dû attendre dix ans pour pouvoir emprunter. »« Un parcours du combattant humiliant et absurde », Samuela, 39 ans, chercheuse en physique, Antony (Hauts-de-Seine)« Opérée du mélanome en 2005, en récession depuis, mon conjoint et moi n'avons pas pu emprunter en France en 2010 pour acheter notre maison en région parisienne. Après avoir passé des examens monstres pour les assurances, toutes m'ont refusée ou nous on fait des propositions absurdes : pas d'assurance invalidité et assurance décès pour plusieurs centaines d'euros par mois. Etant Italienne, j'ai pu emprunter en Italie, en impliquant mon père dans le prêt, car il fallait une personne résidant dans le pays, et avec une hypothèque sur l’appartement des mes parents dans le centre-ville de Milan. Nous sommes tous les deux fonctionnaires, avec un bon salaire. J'étais propriétaire d'un appartement en Italie. On a pu s'en sortir uniquement grâce ma famille qui assume les "risques". C’était un parcours du combattant humiliant et absurde, que je ne souhaite à personne. » Yohan Blavignat Selon les dernières informations de Météo France, les conditions météo étaient « particulièrement calmes au moment du crash » de l’airbus A320 de la compagnie allemande Germanwings, mardi 24 mars aux alentours de 11 heures. L’avion s’est écrasé dans le massif des Trois-Evêchés, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Les hélicoptères de la gendarmerie ont repéré l’appareil au sud de la commune de Méolans-Revel, à 12 kilomètres de Barcelonnette.Lire aussi : Crash de l’Airbus A320 de Germanwings : ce que l’on saitLe temps était alors sec et le ciel totalement dégagé durant toute la matinée avec un vent faible, voire nul. Météo France ajoute que « des nuages dangereux comme des cumulonimbus n’étaient pas présents ».Des crêtes de plus de 2 500 mètres d’altitudePourtant, sur la commune de Méolans-Revel, la pluie a fait son apparition ce matin avec un vent à 7 km/h, selon le site de Météo France. Les seules zones concernées par des pluies et des orages étaient le golfe du Lion et la Méditerranée que l’avion avait survolés en début de matinée.Non loin de cette commune se trouve le plus haut sommet du massif, la tête de l’Estrop, à 2 961 mètres d’altitude, situé à l’extrémité sud-ouest des Trois-Evêchés, entre Digne-les-Bains, Gap et Barcelonnette. En bordure de la zone des Alpes, l’altitude des crêtes est supérieure à 2 500 mètres. A l’inverse, les montagnes au sud et à l’ouest de ce sommet dépassent rarement les 2 000 mètres. Ce massif est prisé des amateurs de sports d’hiver avec trois stations – Val d’Allos, Pra Loup et Saint-Jean Montclar – et de canyonisme avec deux descentes exceptionnelles et de haut niveau, Male Vesse et Bussing.lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2kfpeu"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2kfpeu", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });}); Yohan Blavignat 24.03.2015 à 11h46 • Mis à jour le24.03.2015 à 18h06 | Aurélie Collas Le président de l’UMP, Nicolas Sarkozy, l’a réaffirmé mardi 24 mars, au lendemain du premier tour des élections départementales : il est favorable à la suppression des menus de substitution dans les cantines scolaires pour les enfants ne mangeant pas de porc. « Il y a une crise républicaine grave, a affirmé sur RTL l’ancien chef de l’Etat. La République, c’est la laïcité, et la laïcité ne doit pas souffrir d’exception. »Lire aussi :« Votre Bible, à vous, ce sont les programmes »Comme toujours quand la République est perçue comme menacée, c’est l’école qu’on appelle au secours. D’où, depuis les attentats de janvier, l’insistance sur le « sanctuaire laïque » que devrait être l’école. Un discours accentué par le contexte des élections et la tentation de séduire les électeurs du Front national.C’est le maire UMP de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), Gilles Platret, qui a relancé le débat sur les cantines en annonçant le 10 mars, à quelques jours des élections départementales, sa décision de supprimer les menus de substitution les jours où est servi du porc. Il s’est mis à voir, dans cette pratique en vigueur depuis plus de trente ans, une « discrimination » qui « ne peut être acceptée dans le cadre d’une République laïque ». Sur ce sujet, l’ancien premier ministre François Fillon a indiqué lundi qu’il était en « désaccord » avec Nicolas Sarkozy et estimé que la laïcité « n’est pas l’oppression des religions, c’est le respect des différences ».Lire aussi :Cantines scolaires : Christian Jacob se démarque du maire UMP de Chalon-sur-SaôneLire aussi :Inquiet de la montée du FN, Nicolas Sarkozy dénonce le système d’intégration français« Parler de laïcité devient une façon de revendiquer une France blanche et chrétienne »C’est aussi « au nom de la laïcité » que le débat sur le voile à l’université a refait surface. Nicolas Sarkozy s’en est emparé, affirmant qu’il ne voyait pas « la cohérence d’un système où on interdirait le voile à l’école et où on l’autoriserait à l’université ». Peu de temps avant, le Parti radical de gauche avait déposé une proposition de loi visant à interdire le port du voile dans les crèches privées.Mais de quelle laïcité parle-t-on ? « Manifestement, il ne s’agit plus de celle qui garantit la liberté de conscience et de pratiquer sa religion. C’est au contraire celle qui dit : “En France, on mange du porc !” », observe, effaré, le sociologue François Dubet. Pour lui, la suppression des menus de substitution dans les cantines scolaires est révélatrice d’un « glissement du thème laïc au thème national ». « Parler de laïcité devient une façon de revendiquer une France blanche et chrétienne, où tout le monde partage la même culture et les mêmes mœurs. Une façon de dire qu’on ne veut pas des musulmans. »DurcissementLe maire de Chalon-sur-Saône n’est pas le premier édile à vouloir faire des cantines des « espaces de neutralité », au prétexte d’être en accord avec les principes de l’école laïque. C’est méconnaître que le père fondateur de cette école était, contre des laïcs intransigeants, un fervent défenseur de la liberté de conscience, incluant la liberté religieuse. « Pour Jules Ferry, la République n’était pas dans l’assiette !, ironise l’historien de l’éducation Claude Lelièvre. Il était anticlérical, au sens où il se méfiait du rôle politique de l’Eglise, mais pas anti-religieux. Pour lui, il n’était pas question de heurter les sentiments religieux. » D’où la « vacance » du jeudi pour permettre la tenue du catéchisme ou la présence des aumôniers dans les lycées.C’est cette laïcité « soft » qui, à l’école, a triomphé des tendances plus combatives à l’égard des religions. Force est de constater qu’un durcissement s’opère. Il se manifeste depuis plusieurs années et revient en force ces dernières semaines. « Ce qui me frappe dans le débat public, c’est une définition implicite de la laïcité qui ne correspond en rien à celle de notre Constitution, du droit européen et international, observe le sociologue Pierre Merle. Une laïcité qui interdit les manifestations religieuses plutôt que de les respecter, qui conduit à des logiques d’exclusion au lieu de favoriser le vivre-ensemble. »Dans les faits aussi, le champ des interdits gagne du terrain depuis la loi de 2004 interdisant le port de signes religieux ostensibles à l’école. Il ne se limite plus au voile et à ce qui se porte sur la tête – bandanas, bonnets… Voilà que les jupes longues, les tenues sombres ou amples sont suspectées d’être des signes religieux. « On est passé à un autre niveau de surveillance, qui concerne l’apparence de façon générale, rapporte Lila Charef, responsable juridique du Collectif contre l’islamophobie en France. Or, il faut le rappeler, tant l’islam est méconnu : il n’y a pas de tenuereligieuse à proprement parler dans la religion musulmane. Le principe est celui d’une tenue décente et pudique. »« Un vulgaire racisme »S’ils ne font pas forcément l’objet d’une interdiction à proprement parler, ces « signes » suscitent, par endroits, des agacements, des crispations. Ils donnent lieu à des contrôles, des convocations, des pressions. « On en vient à dire à des jeunes filles originaires d’Albanie ou du Moyen-Orient que leurs jupes sont trop longues, qu’on ne s’habille pas comme ça en France ! Je ne peux pas y voir autre chose qu’un vulgaire racisme », dénonce François Dubet.Les crispations se portent aussi à l’encontre des familles. Ici, on se demande si l’on peut accepter dans l’enceinte de l’école les grandes sœurs qui viennent chercher les plus petits avec le voile. Là, si l’on peut autoriser les mères voilées à siéger dans les instances des établissements ou à accompagner les sorties scolaires.La ministre de l’éducation, Najat Vallaud-Belkacem, a déclaré, le 16 mars dans un entretien au Figaro, qu’il « valait mieux permettre aux mères en foulard, volontaires pour aider l’école », de participer aux sorties, puisqu’en tant qu’usagers du service public, elles ne sont pas soumises au principe de neutralité. Reste que dans les faits, il est toujours possible de s’en référer à la circulaire de 2012 dite « Chatel » – du nom de l’ancien ministre de l’éducation de Nicolas Sarkozy – pour les exclure des sorties scolaires.Cette focalisation sur l’habit est doublement dommageable. Outre qu’elle conduit au résultat inverse de ce qui est attendu – exclure au lieu d’intégrer –, elle détourne l’attention des vrais problèmes : l’échec scolaire, l’inégalité des chances, la ghettoïsation de certains établissements, le sentiment d’injustice et d’abandon chez les jeunes des quartiers déshérités. Autant de sujets absents de la campagne électorale.Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Nunès « Je pense que les conseils généraux ont vécu. » Cette phrase de François Hollande date du 6 mai 2014, il y a presqu'un an. Le chef de l'Etat rêvait alors d'un « big bang territorial » transférant certaines des compétences du département vers la région, et notamment celles des collèges. Voici ce qui s'est finalement passé...Lire également : Les conseillers généraux se sentent « punis » par François HollandeQuelles étaient jusqu'à maintenant les compétences des conseils généraux concernant les collèges ?Qu'il s'agisse de remplacer les ampoules fatiguées d'une salle de classe ou de reconstruire entièrement un établissement construit trop vite et à moindres frais : c'est le conseil général qui s'en occupe. La construction d'un nouvel établissement, la restauration de l'existant, les projets d'agrandissement et simplement l'entretien sont en effet sous sa responsabilité. Même chose pour ce qui concerne le matériel informatique, les logiciels, et tous les autres équipements nécessaires à l'enseignement et aux échanges entre les membres de la communauté éducative.La cantine ? C'est aussi la responsabilité des conseils généraux devenus départementaux, qu'il s'agisse du contenu des assiettes, des locaux dédiés à la restauration et de l'équipement nécessaire à la réalisation ou au transport quotidien de millions de repas dans des conditions d'hygiène irréprochables.Quand la cloche sonne et que les collèges se vident de ses occupants, les responsabilités des départements ne cessent pas : ils gèrent en effet le transport scolaire, une compétence particulièrement importante dans les zones rurales où chacun doit pouvoir scolariser ses enfants.Quels changements ont été envisagés ?Dans la mesure où les régions sont chargées des lycées, de leurs cantines et de leurs transports scolaires, confier à celles-ci la centralisation et la coordination de l'action des fonctionnaires territoriaux liés aux affaires scolaires semblait faire sens dans la chasse aux doublons administratifs que François Hollande annonçait. Au total, 93 587 agents répartis sur 5 200 collèges et 2 600 lycées auraient été concernés par des mesures de rationalisation. Mais il n'en sera rien.Devant le lobbying des « départementalistes », Manuel Valls a finalement reculé. Le 6 novembre 2014, le premier ministre se mue, à l'occasion du congrès de l'Assemblée des départements de France, en ardent défenseur de la cause départementale et souligne le « besoin de cet échelon intermédiaire » entre les régions et les communes.Lire aussi :  Suppression des départements, la volte-face de Manuel VallsUn virage sur l'aile du gouvernement qui le conduit à saluer, le 10 mars, l'adoption en première lecture à l'Assemblée nationale du projet de loi portant la nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe), où il n'est plus question d'un transfert de compétences sur la gestion des collèges des départements aux régions.Que va-t-il se passer à l'issue des départementales dimanche prochain ?Rien de changera pour les collèges, sinon le nom de leur institution de tutelle. Régions et collèges pourront continuer à gérer des compétences communes chacune de son côté sans s'inquiéter des doublons. Le maintien de compétences de solidarité (protection de l'enfance, allocations, éducation) aux conseils départementaux, « c'est le choix de l'efficacité », écrit le gouvernement dans un communiqué du 10 mars 2015.Lire notre reportage : Pour éviter l'exclusion, des élèves tenus à de bonnes actions Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Suc Et de quinze. C’est le nombre de policiers interpellés dans le cadre de quatre dossiers différents depuis le début de cette année. Personne n’est épargné, du simple gardien de la paix au sommet du « 36 », le temple de la PJ parisienne. Lundi 23 mars, dans l’après-midi, ce sont cinq policiers de la brigade anticriminalité (BAC) de Stains, en Seine-Saint-Denis, qui ont été placés en garde à vue dans le cadre d’une information judiciaire conduite par un juge d’instruction du tribunal de grande instance de Bobigny pour « vol et violences aggravés, association de malfaiteurs en vue de se livrer au trafic de stupéfiants ».Interpellés pour certains sur leur lieu de travail par l’inspection générale de la police nationale, ils sont suspectés d’avoir, depuis au moins deux ans, volé des trafiquants de drogue, les délestant de leurs produits comme de leur argent. Selon une information du Point.fr, la drogue était ensuite revendue par des fournisseurs protégés. Les présumés « ripoux » se seraient servis dans les scellés et auraient volé 10 000 euros dans une fourrière.Ils se seraient également livrés à des « perquisitions à la mexicaine », qui n’avaient jamais été ordonnées par la justice, « en simulant un cadre légal » pour se servir chez leurs victimes, a précisé une source judiciaire citée par l’AFP. Les investigations portent également sur des soupçons de « modification d’une scène de crime ».Lire : L’année noire du « 36 »D’après nos informations, cette affaire trouve son origine dans celle qui a valu l’incarcération, en octobre 2014, de deux fonctionnaires de la BAC départementale de Seine-Saint-Denis, suspectés de participer à un trafic de voitures volées. Les deux hommes établissaient de faux procès-verbaux de découverte de voitures, afin de les faire sortir du fichier des véhicules volés. En réalité, ceux-ci étaient toujours aux mains des malfrats qui pouvaient alors circuler en toute impunité.L’enquête a établi que les consultations informatiques avaient été effectuées depuis des ordinateurs du commissariat de Stains. La jeune commissaire alors en poste avait fait part de ses doutes à l’égard de certains de ses hommes à la direction territoriale de la sécurité de proximité de Seine-Saint-Denis, qui avait saisi en mai 2014 le parquet de Bobigny.Vol de cocaïne« La police dénonce les agissements de ses policiers qui franchissent la ligne jaune, se félicite un haut gradé. Nous ne pouvions pas rester avec un doute. Si le grand public veut avoir confiance dans sa police, nous devons nettoyer les écuries d’Augias ! » Mais cette opération mains propres a un prix. La commissaire de Stains a été nommée en Gironde le 20 mars. Les policiers n’auraient pas hésité à menacer physiquement leur supérieure, la poussant à demander sa mutation.Lundi soir, le ministre de l’intérieur a réagi vivement. « Les faits dont ils sont suspectés sont extrêmement graves », a déclaré Bernard Cazeneuve dans un communiqué. « Si ces faits sont avérés », le ministre « prendra des sanctions disciplinaires d’une grande sévérité ».Mi-janvier, cinq policiers ont été interpellés dans le cadre du vol de 52 kg de cocaïne au 36, quai des Orfèvres. Ils sont suspectés d’avoir aidé le principal suspect, un enquêteur de la brigade des stupéfiants de Paris. Dimanche 25 janvier, deux fonctionnaires de la police aux frontières ont été arrêtés sur le tarmac de l’aéroport de Roissy - Charles-de-Gaulle avec 39 kg de cocaïne dans le coffre de leur voiture de fonction. En 2012, sept douaniers de Roissy avaient déjà été interpellés, soupçonnés d’avoir, des années durant, pillé les millions des trafiquants de drogue qui transitaient par l’aéroport.Enfin, dans une affaire n’ayant rien à voir avec le trafic de drogue, mais portant sur la régularisation de deux femmes sans papiers, le patron de la PJ parisienne, Bernard Petit, et son chef de cabinet, suspectés de « violation de secret de l’instruction », ont été mis en examen et limogés dans la foulée, début février.Dans son rapport sur la criminalité organisée, en France, en 2013-2014, le service d’information, de renseignement et d’analyse stratégique sur la criminalité organisée (Sirasco) stigmatisait la corruption des « avocats, conseils en gestion de patrimoine, banquiers » dans le cadre de trafics de drogue générant plusieurs dizaines de millions d’euros de bénéfices. Le prochain rapport pourra étudier la corruption des fonctionnaires de police. Le Sirasco dispose de tous les cas d’espèce nécessaires.Matthieu SucJournaliste au Monde 24.03.2015 à 08h33 • Mis à jour le24.03.2015 à 09h43 | Gilles Rof Une soixantaine de départs, la fusion de plusieurs éditions locales, une hausse du prix de vente du quotidien : le plan de sauvegarde de l’emploi de La Provence, doublé d’un plan stratégique de développement, sera détaillé mercredi 25 mars à Marseille devant les représentants du personnel, lors d’un comité d’entreprise extraordinaire. Il cible des économies tous azimuts et une réorientation des équipes rédactionnelles sur l’information régionale.Le groupe de presse, installé à Marseille et propriété de Bernard Tapie, vit depuis plusieurs années une forte érosion de son lectorat. En décembre 2014, il vendait moins de 108 000 exemplaires par jour. Depuis 2010, le quotidien a perdu plus de 17 % de ses lecteurs. L’an dernier, il a également vu ses recettes publicitaires fondre de 14 % et fait face à une situation économique compliquée. « Grâce à des reprises de provisions, nous avons fini 2014 presque à l’équilibre… Mais il y a bien 3,5 millions d’euros annuels d’économies à trouver pour ne pas se retrouver en situation d’urgence », explique Claude Perrier, le nouveau président directeur général du groupe, nommé le 20 février.Bernard Tapie a hésitéDans un paysage médiatique marseillais en plein marasme – le quotidien La Marseillaise et le mensuel Le Ravi sont en redressement judiciaire, le site d’infos Marsactu a été liquidé le 4 mars –, La Provence n’a pas le choix : « Il faut réduire fortement les coûts et travailler sur une relance par les revenus », expose le patron du groupe, ancien directeur du réseau radiophonique France Bleu.« La stratégie était identifiée depuis juillet [2014], confie un haut cadre de La Provence, mais Bernard Tapie a beaucoup hésité… Il ne savait pas trop ce qu’il voulait. » L’actionnaire principal, en difficulté dans le cadre de l’arbitrage de l’affaire Crédit lyonnais-Adidas, a finalement donné son accord mi-février pour lancer les grandes manœuvres. « M. Tapie a fortement investi dans le plan de relance du journal », assure M. Perrier, sans vouloir donner de chiffres.Diffusée sur trois départements, La Provence compte actuellement treize éditions locales différentes. Une poignée d’entre elles devraient être fusionnées pour réduire les coûts d’impression, notamment dans le nord du Vaucluse, le pourtour de l’étang de Berre ou la zone Aubagne-La Ciotat. Cette réduction doit permettre au journal, imprimé dans son siège sur ses propres rotatives, de faire également baisser les effectifs d’ouvriers du livre qu’il emploie quotidiennement.« Relance par le contenu » « La baisse des effectifs du journal est une obligation… Mais nous ferons tout pour qu’elle se déroule uniquement sur la base du volontariat », assure Michel Clau, le directeur des ressources humaines. Comptant actuellement 700 salariés – 950 en intégrant les effectifs de Corse-Matin, également possession de M. Tapie –, La Provence vise une soixantaine de départs, dans tous les secteurs de l’entreprise : administratif, technique et rédactionnel. « Le dialogue social a déjà été fructueux », assure, à ce sujet, M. Perrier. Un avis que ne partagent pas forcément les syndicats. « Nous manquons encore de visibilité, tempère Romain Luongo, responsable FO journalistes. Notamment sur le nombre de réunions de négociation que nous aurons et sur la façon dont la rédaction sera réorganisée. »S’il souhaite concentrer le nombre de ses éditions locales, le quotidien du sud-est promet que le contenu ne subira pas de nouvelle cure d’amincissement. « Nous sommes persuadés qu’il y a encore une place pour le papier, à condition de jouer la carte de la valeur ajoutée », note M. Perrier. Depuis quelques mois, La Provence étudie toutefois la possibilité d’acheter des contenus nationaux et internationaux à des quotidiens parisiens. « L’hypothèse a été abandonnée, promet le nouveau PDG. Nous savons produire de l’information nationale. Il n’y aucune raison pour que nos équipes soient privées de ce travail, même si notre ADN, comme c’était le cas pour France Bleu, est avant tout l’information locale. »La nouvelle direction compte aussi beaucoup sur ses projets numériques – « y compris la Web-télé et la radio » – et un secteur événementiel qui a déjà rapporté 1,5 million d’euros en 2014. Une hausse du tarif de vente (1,10 euro actuellement) est aussi prévue. « Nous avons atteint un tel niveau de lecteurs que, aujourd’hui, les gens qui nous achètent encore ne sont plus sensibles à une petite augmentation de prix », juge-t-on à la tête de l’entreprise. En 2014, une hausse a déjà touché une partie des éditions du journal. « Il n’y a pas eu d’effet marquant sur les ventes par rapport aux zones où nous avons gardé le prix inchangé », rappelle-t-on.Lire aussi : « La Provence » face à l’inconnue TapieLe plan de réduction des coûts ne devrait pas frapper trop brutalement les effectifs de la rédaction de La Provence. Avec 39 départs chez les journalistes en 2014, à la suite du rachat par M. Tapie, le nombre des journalistes est tombé autour de 175. « Un point bas », reconnaît-on à la direction du groupe, où l’on précise que « des départs volontaires pourraient avoir lieu ». « Les journalistes, c’est le cœur du réacteur », assure M. Clau, lui-même issu de la rédaction.Bernard Tapie a, semble-t-il, trouvé une autre manière de faire des économies sur le poste journalistes. A sa demande, La Provence a décidé de remettre en cause les jugements de la Commission arbitrale des journalistes fixant les indemnités dues à une trentaine de salariés ayant quitté le groupe en 2014 en clause de cession. « Lors des passages devant la commission, nous avons prévenu que la situation économique de l’entreprise ne permettait pas de payer ces indemnités supplémentaires aux salariés, explique M. Clau. Nous avons donc formé un recours en annulation contre l’ensemble des sentences devant la cour d’appel de Paris, ce que nous autorise à faire le code du travail. » « Nos décisions n’ouvrent droit à aucun recours ni à aucun appel », s’étonne-t-on à la Commission, où l’on assure que cette remise en question est inédite. La somme due par La Provence à ces salariés avoisinerait, selon le groupe, près de 2 millions d’euros.  Gilles RofJournaliste au Monde 24.03.2015 à 07h54 • Mis à jour le24.03.2015 à 07h59 | Florence Moreau La macabre découverte avait eu lieu jeudi 19 mars dans un pavillon de Louchats (Gironde), quand un bébé sans vie avait été sorti d'un sac isotherme dissimulé dans un panier à linge puis quatre petits cadavres avaient été exhumés du congélateur familial.Prostrée à l'arrivée des gendarmes, la mère supposée des cinq nouveau-nés retrouvés morts est toujours hospitalisée en milieu psychiatrique et n'a pu être entendue par les enquêteurs. Cela n'a pas empêché le parquet de Bordeaux d'ordonner l'ouverture d'une information judiciaire pour meurtres sur mineurs de 15 ans.Lire (édition abonnés) : Cinq nouveau-nés retrouvés morts dans un pavillon en GirondeCar la justice est bien sur la piste de néonaticides. Les autopsies ont en effet révélé que les cinq bébés étaient nés viables. Et à terme. Ce dernier point met en question le degré de responsabilité du mari. A l'instar de villageois qui ont parlé de « grossesse invisible », pouvait-il ignorer que sa femme était enceinte et ne pas poser davantage de questions le mardi, quand elle s'est enfermée dans la salle de bain pour accoucher ? N'ouvrait-il jamais les tiroirs du congélateur ? Dépassé, a-t-il voulu protéger les siens ?Le quadragénaire a été déféré samedi et mis en examen pour non-dénonciation de crime et recels de personnes victimes d'homicides ou de violences entraînant la mort sans intention de la donner. Il a été laissé libre sous contrôle judiciaire.Florence MoreauJournaliste au Monde 23.03.2015 à 18h59 • Mis à jour le23.03.2015 à 19h18 | Isabelle Rey-Lefebvre Un an après son adoption, la loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (Alur) du 24 mars 2014, voulue par Cécile Duflot, alors ministre du logement, tarde à être mise en œuvre. Le texte est touffu : il compte 177 articles qui touchent à la location, la copropriété, la vente, la réglementation des professionnels de l’immobilier ou encore l’urbanisme. Il nécessite, pour être pleinement applicable de multiples mesures réglementaires que le ministère avait réuni en 80 futurs décrets.Or, un an après l’adoption de la loi Alur, seuls 13 ont été publiés. Et seuls six textes sont en cours d’examen par le Conseil d’Etat – passablement embouteillé – et devraient paraître avant l’été… « Nous avons donné la priorité aux mesures qui ont un impact sur le quotidien des ménages, sur la location ou sur la copropriété », explique un conseiller au ministère.L’encadrement des loyers retardéA ainsi été publié, le 1er août 2014, le décret qui plafonne les honoraires que les agents immobiliers peuvent facturer lors de la signature d’un contrat de location, une mesure entrée en vigueur le 15 septembre 2014. La caution locative pour les étudiants qui n’ont pas de garant fonctionne aussi depuis la rentrée 2014.En revanche, l’une des mesures phares de la loi Duflot, l’encadrement des loyers – limité dans un premier temps à Paris –, attend toujours son texte d’application. Le projet, dont la rédaction a été particulièrement laborieuse, a été transmis au Conseil d’Etat pour une publication espérée à l’été. L’encadrement ne devrait concerner que les nouvelles locations (c’est-à-dire celle dont le locataire change) et les baux renouvelés, mais pas ceux tacitement reconduits.Pour calculer les loyers médians de chaque quartier et de chaque type de logement qui vont servir de référence, l’Observatoire des loyers de l’agglomération parisienne a été dûment agréé le 26 décembre dernier. Mais celui de Lille, deuxième ville où devrait s’appliquer cet encadrement, attend encore son agrément. Un modèle de bail-type plus complet et plus informatif est lui aussi attendu dans les prochaines semaines, ainsi que la liste des documents que le bailleur est autorisé à réclamer avant d’accepter un locataire. La liste des meubles pour qu’un appartement soit réellement considéré comme meublé est elle aussi en cours.La copropriété mieux encadréeTrès attendues elles aussi, les mesures concernant la copropriété et notamment le nouveau contrat-type des syndicats. Ce document doit définir très précisément les tâches qui incombent aux syndics et celles incluses ou non dans son tarif forfaitaire. De quoi permettre de comparer facilement les offres concurrentes et de dégonfler les multiples suppléments d’honoraires qui exaspèrent les copropriétaires.À compter du 24 mars 2015, les copropriétés devront être dotées d’un compte bancaire séparé lors du la nomination du syndic ou de son renouvellement, là encore une mesure de transparence.A aussi été créé, le 25 juillet 2014, le Conseil national de la transaction et de la gestion immobilière, consulté sur tout ce qui concerne les professions immobilières. Cette instance paritaire travaille d’arrache-pied, sous la présidence de Bernard Vorms, l’ancien directeur de l’Agence nationale pour l’information sur le logement, sur un code de déontologie. Les agents immobiliers devront le respecter sous peine de sanctions administrées par une future commission de contrôle qui sera présidée par un magistrat – mais là encore, le décret doit venir très bientôt…La location HLMAutre texte en préparation, la dématérialisation des fichiers des demandeurs de logements sociaux, qui seront partagés entre les organismes et les collectivités locales et connectés au fichier national, afin de mieux appréhender la demande. D’autres mesures déjà en vigueur concernent la vente des HLM, instaurant la suspension du versement des allocations logements lorsque l’appartement est trop vétuste, voire considéré comme indigne.La loi Alur contient donc une foule de dispositions souvent très concrètes et populaires auprès des usagers, au risque d’inquiéter ou d’irriter les professionnels. L’Union des syndicats de l’immobilier crie ainsi « à la folie réglementaire ». Le ministère du logement espère achever tous les décrets à la fin de l’année 2015.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 23.03.2015 à 13h52 • Mis à jour le 23.03.2015 à 17h57Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/brevet-college/article/2015/03/23/deux-tiers-des-collegiens-n-ont-pas-eu-la-moyenne-en-maths-au-brevet_4599403_4401467.html"data-title="Deux tiers des collégiens n'ont pas eu la moyenne en maths au brevet"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2014/06/05/400x300/4433014_7_6368_des-collegiens-entrent-dans-le-college-s_72b9e62d3cf6ebd313a6f2bc29997020.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/brevet-college/article/2015/03/23/deux-tiers-des-collegiens-n-ont-pas-eu-la-moyenne-en-maths-au-brevet_4599403_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Près de deux collégiens sur trois n'ont pas obtenu la moyenne à l'épreuve écrite de mathématiques du brevet en 2014, selon une note du ministère de l'éducation nationale. Ce qui n'a pas empêché 85,4 % d'entre eux d'obtenir ce diplôme national du brevet.Rien d'étonnant, puisque les élèves de troisième peuvent compter notamment sur les notes obtenues tout au long de l'année, qui pèsent plus de 50 % dans la note finale, afin de contre-balancer une mauvaise copie en maths. Le brevet prend en effet en compte les notes obtenues aux trois examens sur table des épreuves finales (français, histoire-géographie et mathématiques), l'oral d'histoire des arts, mais également la maîtrise du socle commun de compétences et les notes de contrôle continu de troisième.La ministre de l'éducation, Najat Vallaud-Belkacem, a proposé en décembre une « stratégie » pour rendre l'apprentissage des mathématiques plus ludique, avec l'utilisation de jeux et de calcul mental, ainsi qu'un recours à l'informatique et l'algorithmique.Lire également : Le MOOC la Khan Academy va vous faire aimer les mathsLa France figurait en 25e position en maths dans le classement Pisa 2012 de l'OCDE, qui évalue les connaissances et les compétences des élèves de 15 ans et qui alertait sur un creusement des inégalités scolaires dans l'Hexagone.Le Conseil supérieur des programmes doit adopter cette semaine une première mouture des programmes scolaires, du CP à la troisième. Les enseignants seront ensuite consultés à ce sujet, ainsi que sur la réforme du collège et du brevet des collèges. Ces réformes doivent s'appliquer en 2016.Lire aussi : Ce que prévoit la réforme du collège pour la rentrée 2016 width="314" height="157" alt="Nicolas Sarkozy, en campagne pour les départementales, à Palaiseau, le 16 mars. " src="http://s2.lemde.fr/image/2015/03/17/314x157/4594974_3_d69c_nicolas-sarkozy-en-campagne-pour-les_0230e6e50ea7da462a822ee220497ac0.jpg" Sarkozy irrite des élus UMP sur les menus de substitution à l'école Si vous souhaitez obtenir un petit boulot pour cet été, les démarches commencent maintenant. Voici quelques conseils pour savoir où se renseigner, quels secteurs privilégier et comment mettre en valeur son CV. width="314" height="157" alt="Des étudiants en journalisme au Centre de formation et de perfectionnement des journalistes (CFPJ), à Paris, l'une des écoles reconnues par la profession." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/03/11/314x157/4591559_3_f100_des-etudiants-en-journalisme-au-centre-de_e223b6f3383297a1b7e005c627c3f014.jpg" Comment choisir son école de journalisme L'ESJ Lille propose une formation aux métiers du journalisme sur deux ans. Elle se charge de trouver à chacun de ses étudiants un CDD de fin d'études. width="314" height="157" alt="Le Centre de formation des journalistes, à Paris." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/02/20/314x157/4580244_3_7520_le-centre-de-formation-des-journalistes-a_0e5211420311be3c06bec1e4e683bce1.jpg" Le CFJ Paris, « une école de journalisme pratique » Olivier Clairouin et Martin Untersinger (Austin (Etats-Unis), envoyés spéciaux)« Blagues » de mauvais goût, messages sexuellement explicites, menaces de viol voire de mort : de nombreuses femmes ont été prises pour cible ces dernières années sur Internet, de la chanteuse écossaise Lauren Mayberry aux différentes protagonistes du « GamerGate » (Zoe Quinn, Anita Sarkeesian, Jenn Frank...), en passant par la journaliste brésilienne Nana Queiroz. Sans compter toutes les anonymes harcelées chaque jour. Ce n'est donc pas par hasard si la question de la place réservée aux femmes sur Internet a été particulièrement discutée cette année au festival South by Southwest (SXSW) d'Austin.Lire : Derrière le Gamergate, une nébuleuse antiféministeBien sûr, personne n'est à l'abri de menaces ou de commentaires déplacés sur Internet. Mais les femmes sont une cible de choix. Une étude menée en 2006 par l'université du Maryland a ainsi démontré que, au sein d'un même forum de discussion (« chat room »), les pseudos féminins recevaient 25 fois plus de messages tendancieux ou sexuellement explicites que les pseudos masculins. En avril 2014, la journaliste indépendante Jamie Nesbitt Golden a remplacé la photographie figurant habituellement sur sa page Twitter par celle d'un homme blanc, sans modifier toutefois sa description ni sa manière de s'exprimer sur le réseau social. Résultat, « le nombre de tweets déplacés et condescendants a considérablement chuté », témoigne-t-elle.Sentiment d'impunitéL'anonymat et le pseudonymat ne sont pas les principaux responsables du harcèlement, estime Katherine Cross, doctorante en sociologie. Certains des commentaires les plus haineux repérés sur Facebook, par exemple, sont en effet écrits par des personnes s'exprimant sous leur véritable identité.« Les gens pensent qu'Internet, ce n'est pas réel, mais c'est faux »« Il est très facile avec Internet d'écrire à des célébrités ou à des gens que l'on ne connaît pas, et d'accéder à leur vie privée », détaille Amanda Luz, journaliste chez MdeMulher, un réseau brésilien de sites Internet destinés aux femmes. Les auteurs d'attaques misogynes ou haineuses ne sont pas nécessairement des individus sanguinaires ou déséquilibrés, et « n'ont pas toujours conscience du fait que leurs commentaires peuvent faire mal », explique-t-elle.Il y aurait donc un sentiment d'impunité, une forme de désincarnation engendrée par l'utilisation d'un clavier. Et, en corollaire, une propension à demander aux femmes victimes de harcèlement d'ignorer ces attaques, de les minimiser parce qu'elles se déroulent sur Internet, et non dans la rue ou sur le lieu de travail. « Les gens pensent qu'Internet, ce n'est pas réel, mais c'est faux. Les interactions sociales sur Internet sont de vraies interactions sociales », juge Katherine Cross. « C’est la vraie vie, ce sont de vraies menaces. C’est illégal de menacer de violence, ça l’est aussi en ligne », renchérit Allyson Kapin, entrepreneur et fondatrice de Women Who Tech.Responsabilité des réseaux sociauxQuelles solutions pour lutter contre le harcèlement en ligne ? De nombreuses participantes aux conférences de SXSW sont extrêmement critiques vis-à-vis des grands réseaux sociaux, qui, selon elles, ne font pas assez d'efforts pour purger leurs plate-formes des abus et du harcèlement. « Cela ne devrait pas être mon job de remplir des formulaires pour demander le blocage d'un compte. Cela devrait être beaucoup plus facile », explique la vidéo-blogueuse Franchesca Ramsey. Allyson Kapin abonde en son sens : « Twitter s’est construit autour de l’idée d’un flux d’information sans règles. Le fait que les gens puissent l’utiliser pour harceler ne leur a jamais traversé l’esprit. »« On commence à voir des progrès », s’est cependant réjouie Mme Kapin, en référence aux récentes annonces de plusieurs grands sites, notamment Twitter et Reddit, déterminés à lutter contre le harcèlement.Lire : Harcèlement, djihadisme : les réseaux sociaux contraints à la régulation« Les grandes plate-formes ne font que 5 % à 10 % de ce qu’elles pourraient faire », a nuancé Emily May, la directrice de Hollaback, une organisation qui lutte contre le harcèlement, dans la rue et en ligne.Aux Etats-Unis, la liberté d'expression est un sujet sensible. Cet argument a longtemps été avancé par les géants de l'Internet pour justifier une intervention minimale sur le contenu de leurs utilisateurs. Lors d'un débat sur la question, Jeffrey Rosen, le président du National Constitution Center, s'est inquiété de la « responsabilité écrasante » que doivent exercer les réseaux sociaux :« C'est un problème que l’on n’avait pas imaginé au moment du premier amendement de la Constitution américaine. Je suis inquiet car ces réseaux sociaux font le travail que des juges ont déjà du mal à faire. »« Plus les gens se sentent en confiance, plus ils partagent »Katherine Cross reconnaît qu'il peut sembler « alarmant que les entreprises technologiques aient autant de pouvoir » et note que  « la définition de la liberté d'expression par Twitter a fait des victimes ». Emily May va plus loin : « La liberté d’expression, mais pour qui, lorsque les gens qui se font harceler sont réduits au silence ? »La protection des abus et du harcèlement peut aussi être positif pour les réseaux sociaux eux-mêmes, estime Monika Bickert, la responsable de la modération des contenus sur Facebook, dans une autre conférence : « Plus les gens se sentent en confiance, plus ils se sentent bien, plus ils partagent. » « Les réseaux sociaux, en édictant des règles, vont perdre des utilisateurs. Mais ils en gagneront d’autres qui leur seront reconnaissants, a plaidé Rinku Sen, directrice de Race Forward. Nous devons nous organiser pour tenter d’influencer ces plate-formes et ces institutions. »Comment combattre le sexisme ?Au-delà des réseaux sociaux, les conférences ont également permis aux intervenantes d’esquisser des moyens de lutter contre ce sexisme en ligne. Pour Emily May, la clé réside dans le combat contre l’effet du témoin : « Tout le monde doit dénoncer, y compris aux réseaux sociaux, prendre des capture d’écran, aider ses amis. Si tout le monde s’y met, dans cinq ans, c’est terminé. »Les participantes à la conférence « Pourquoi le féminisme est en train de gagner sur Internet » se sont félicitées de la progression des idées féministes et de l'émergence de véritables mobilisations autour de cette question et du harcèlement. Elles ont cité par exemple des hashtags (mots-clés) utilisés sur Twitter par des femmes qui ont raconté leur viol, des célébrités qui défendent leurs idées féministes et des médias, essentiellement indépendants et en ligne, qui accordent à la question une place croissante. Pour Franchesca Ramsey, une mobilisation sur les réseaux sociaux, autour d'un mot-clé par exemple, est loin d'être une forme dégradée et inutile d'activisme :« Les hashtags permettent à des gens qui n'ont jamais parlé de contribuer au débat. Et cela permet à des gens de voir que certains de leurs amis, de leur famille qu'ils connaissent depuis des années doivent aussi faire face au sexisme et aux violences. Les réseaux sociaux et les hashtags sont un bon moyen de nourrir le débat. »Sophia Rossi, cofondatrice du site HelloGiggles, ajoute : « Grâce aux réseaux sociaux, grâce à ce débat, la génération future a pris conscience de cette question. » //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444463', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Martin Untersinger (Austin (Etats-Unis), envoyés spéciaux)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterOlivier ClairouinJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Benoît Floc'h L’arme du crime est une revue, la scène, Internet. Dans le premier numéro de l’année de la revue de sociologie Sociétés, Manuel Quinon et Arnaud Saint-Martin publient, sous le pseudonyme Jean-Pierre Tremblay, un article consacré à l’Autolib’, le service parisien de voitures en libre-service. Ce texte, fondé sur « une enquête de terrain approfondie, elle-même couplée à une phénoménologie herméneutique consistante », entend montrer que la voiture de Bolloré est « un indicateur privilégié d’une dynamique macrosociale sous-jacente : soit le passage d’une épistémê “moderne” à une épistémê “postmoderne” ». La formulation est savante. Il n’empêche : l’article est un faux grossier. Un canular.L’Autolib’, révélatrice de la sociologie postmoderneC’est aussi une bombe atomique lâchée sur un bout de territoire de la sociologie. Dans un texte posté sur Internet le 7 mars, après que Sociétés est sortie, les deux farceurs vendent la mèche. Leur but est de « secouer la sociologie de sa torpeur », en démontant de l’intérieur « la fumisterie de ce que nous appellerons le “maffesolisme” – c’est-à-dire, bien au-delà de la seule personnalité de Michel Maffesoli, le fondateur et directeur de la revue Sociétés, une certaine “sociologie interprétative/postmoderne” à vocation académique ». Ils s’en prennent également à « ces revues en toc sans éthique » qui « publient n’importe quoi ». Plus largement, le propos est de dénoncer la « junk science », non rigoureuse, désinvolte, voire bidonnée. Quant à Jean-Pierre Tremblay, il n’existe pas.« Données indigentes »Dans leur texte, ils décrivent longuement la manière dont ils s’y sont pris, s’étonnant encore que cette « somme de sottises » ait trouvé place dans « une revue qui (pro) clame sa scientificité ». D’« enquête de terrain », Jean-Pierre Tremblay ne produit pas. « Disons-le tout net, écrivent ceux qui ont tenu la plume à sa place : non, nous ne sommes jamais montés dans une Autolib’, et n’avons jamais “éprouvé” une seule seconde son pilotage. Les seules données que nous avons utilisées sont indigentes. »L’absence de transport par voie terrestre n’empêche pas les transports verbeux : « A quatre, les voyageurs seront serrés, et tant mieux, écrit Jean-Pierre Tremblay. Les corps se toucheront en une étreinte passagère, ils feront corps dans cette réplique de l’œuf primordial détaché de la matrice (la borne de rechargement électrique), connectée/à reconnecter. » L’intrépide M. Tremblay montre que l’Autolib’annonce « une nouvelle technosocialité », et s’inspire d’un modèle maternel : « Ainsi la masculinité effacée, corrigée, détournée même de l’Autolib’peut-elle (enfin !) laisser place à une maternité oblongue — non plus le phallus et l’énergie séminale de la voiture de sport, mais l’utérus accueillant de l’abri-à-Autolib’. »Manuel Quinon et Arnaud Saint-Martin ont amadoué les membres de la revue de Michel Maffesoli en utilisant toutes les ficelles possibles. Comme pour tout pastiche, il s’agit de faire « à la manière de » : « le texte était gavé de toutes les références bibliographiques qui flattent l’idéologie spontanée du maffesolisme », indiquent-ils. Dans la même veine, les auteurs ne lésinent ni sur la mythologie ni sur les « mystérieux oxymores dispensés par le professeur ». Ce qui ne les empêche pas d’agrémenter leur texte de « jeux de mots navrants et sans aucun sens » et de photos « grotesques ».« Le texte n’a suscité aucune évaluation, aucun avis, s’étranglent les auteurs. Sociétés est une passoire. »« Le texte n’a suscité aucune évaluation, aucun avis, s’étranglent les auteurs. Sociétés est une passoire. » Pourtant, reconnaît Michel Maffesoli, professeur de l’université Paris-Descartes à la retraite, ce sont bien « deux professeurs d’université » qui ont relu le texte. « L’un d’eux a émis un avis négatif, confie-t-il au Monde. Le second a considéré, par pure négligence, que s’il s’agissait d’un galimatias, le sujet n’était pas inintéressant et pouvait passer. C’est une négligence coupable. Cela montre que je n’ai pas été assez vigilant. C’est donc un autre collègue qui prendra dorénavant la main sur la revue. Et je présenterai un petit mot d’excuse dans le prochain numéro. Pour le reste, je suis serein. »Le reste, c’est évidemment la charge lancée contre la « sociologie post-moderne ». Publier une étude sans enquête ni preuve visait, dans l’esprit des auteurs, à dénoncer « la méthode pour le moins cavalière avec laquelle M. Maffesoli et ses élèves collectent les faits, méthode dont nous nous sommes largement inspirés pour rédiger notre canular ». L’idée que l’on puisse tirer des conclusions générales à partir du vécu d’une seule personne, épinglent MM. Quinon et Saint-Martin, « heurte tous les préceptes des sciences humaines et sociales – à moins d’admettre, comme semble le faire M. Maffesoli et certains de ses épigones, que ces dernières ne se distinguent en rien des conversations du café du commerce autour d’un Ricard ».M. Maffesoli rejette ces accusations. « Depuis la thèse [d’Elizabeth] Teissier, toutes les occasions sont bonnes pour m’attaquer, soupire le professeur. Il s’agit de collègues qui se vengent par jalousie, parce que je suis invité partout, parce que je suis publié et traduit… » La thèse en question a été soutenue en 2001 sous la direction de Michel Maffesoli par l’astrologue médiatique Elizabeth Teissier. Elle avait provoqué une vive polémique dans le milieu universitaire.« Zorro de la sociologie »L’un des membres de la revue, Stéphane Hugon, considère, lui, qu’Arnaud Saint-Martin cherche surtout « un poste ». « A 40 ans, il n’est toujours pas maître de conférences, glisse-t-il. C’est le nœud de l’affaire. Il cherche un poste, une légitimité. L’autorité, c’est le pouvoir de dire : il ne l’a pas aujourd’hui. C’est pour cela qu’il se montre en Zorro de la sociologie… »Assertion qui fait rire Arnaud Saint-Martin : « Je suis chercheur au CNRS !, réagit-il. J’ai déjà un poste en CDI et je ne cherche pas à devenir maître de conférences. L’enjeu n’est pas celui-là. Il est de montrer l’inanité d’un discours qui a une audience, dans les médias notamment, mais aucune base scientifique. C’est de l’usurpation : il s’agit de faire passer de la mauvaise philosophie pour de la sociologie… J’espère que nous aurons provoqué un débat salutaire sur la scientificité de la sociologie, une discipline encore considérée comme pas sérieuse par certains. »Benoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Dominique Gallois Le grand soir n’aura pas lieu. Pas de nationalisation, de reprise en main des concessions d’autoroutes ou de baisse des tarifs des péages. Au contraire, ce sont des conclusions sans surprise, évoquées depuis plusieurs semaines, que remet au gouvernement le groupe de travail sur les concessions autoroutières, mardi 10 mars. Cela va d’un rééquilibrage des contrats en partageant les bénéfices de la concession, à la modulation des tarifs des péages pour le covoiturage ou pour les jeunes, avec pour priorité la mise en œuvre sans délai du plan de relance autoroutier.Le gouvernement n’a pas fixé de date pour arrêter sa décision, mais devrait rendre ses conclusions dans les prochaines semaines, après les élections départementales, indique-t-on de sources parlementaires.Faut-il en finir avec les péages d’autoroutes ?Composé de quinze parlementaires de la majorité et de l’opposition, ce groupe a été instauré en janvier par le premier ministre, Manuel Valls, pour aider le gouvernement à formuler des propositions en matière de péage. Et, surtout, pour l’aider à sortir de l’affrontement avec les sociétés d’autoroutes déclenchées à l’automne après les propos virulents de parlementaires et de ministres, comme Ségolène Royal, dénonçant les surprofits des compagnies d’autoroutes et demandant la gratuité le week-end. Des déclarations qui reposaient sur des analyses de la Cour des comptes et de l’Autorité de la concurrence. Des données contestées alors par les sociétés d’autoroutes.Autoroutes : Royal plaide pour un gel des tarifs des péages en 2015Au terme de cinq séances de travail, les parlementaires ont estimé que les deux scénarios sur lesquels le gouvernement leur avait demandé de réfléchir, la résiliation des concessions ou de la renégociation des contrats, « ne peuvent apporter de réponse satisfaisante aux questions soulevées ».Le groupe de travail recommande donc « une démarche en deux temps », à court et moyen terme. Dans l’immédiat, il veut « privilégier le plan de relance des autoroutes, rechercher une meilleure régulation du secteur et une plus grande implication du Parlement ».Les parlementaires demandent de mettre en œuvre « sans délai » le plan de relance de 3,2 milliards d’euros, négociés entre l’Etat et les sociétés d’autoroutes. Celui-ci comporte une série de travaux, sans financement budgétaire et sans hausse de tarifs. Mais en contrepartie, les sociétés d’autoroutes ont obtenu un allongement de deux ans en moyenne de la durée de leur concession.Créer 15 000 emploisAlors que 30 000 emplois ont été perdus dans les travaux publics depuis 2007, le plan de relance devrait permettre de créer 15 000 emplois, rappelle le groupe de travail. Ce dernier attend des concessionnaires un effort significatif « pour réduire le plus possible l’allongement envisagé des concessions » et le groupe souhaite aussi « une accélération de la chronique des travaux ». Le plan de relance doit être « exemplaire en termes de travaux et de passation de marché ».Tout en reconnaissant « l’extrême rigidité des contrats de concession », les parlementaires estiment que l’Etat ne doit « pas s’interdire de négocier contractuellement des avancées ». Cela passe par un rééquilibrage des contrats avec une contribution « significative » au financement des infrastructures et également par un « partage des fruits de la concession ». En cas de trafic plus important que prévu, la durée de la concession serait raccourcie au profit de l’Etat ou bien les tarifs de péage seraient revus à la baisse au bénéfice des automobilistes.Tout d’abord, les parlementaires sont favorables à la reprise des augmentations des péages prévues dans les contrats pour 2015. La première hausse de 0,57 % avait été gelée fin janvier par Manuel Valls, le temps de trouver une solution au conflit. Compte tenu des deux mois nécessités par le groupe de travail pour produire ses orientations, « une absence de compensation du gel pourrait être consentie pour cette période ».Autoroutes : Manuel Valls décrète le gel des péagesLe groupe de travail propose que cette reprise « soit concomitante à la mise en œuvre de premières mesures en faveur d’une mobilité plus écologique ». Cela se traduirait par une modulation des tarifs favorables aux véhicules sobres, peu polluant, au covoiturage ou aux jeunes.Enfin, députés et sénateurs demandent à ce que le plan de relance soit transmis au Parlement après l’aboutissement des négociations entre l’Etat et les sociétés d’autoroutes afin d’en assurer le suivi. Ils souhaitent, par exemple, qu’à l’avenir « tout allongement d’une concession d’autoroute soit soumis au Parlement ».À moyen et plus long terme, le groupe veut redonner à l’Etat les moyens de peser dans le rapport de force avec les concessionnaires « pour conduire une politique de mobilité mieux adaptée aux enjeux actuels ». Cela passerait par une renégociation des contrats historiques et par une réflexion de fonds pour anticiper le futur.Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laetitia Clavreul et François Béguin C’est l’histoire d’une promesse de campagne si habilement formulée que chacun y a lu ce qu’il voulait y voir. Lorsque le 26 janvier 2012, à la Maison des métallos, à Paris, le candidat François Hollande présente parmi ses soixante engagements pour la France une mesure, la vingt-et-unième, prévoyant une « assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité », les partisans de l’euthanasie ne doutent pas que si le candidat socialiste est élu, une aide active à mourir sera mise en place. Certes, il s’est déclaré opposé à l’euthanasie, mais à l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), on croit que seul le mot lui fait peur.Un peu plus de trois ans plus tard, le texte qui va être débattu à l’Assemblée, mardi 10 et mercredi 11 mars, n’autorise ni l’euthanasie ni le suicide assisté. La proposition de loi, présentée par un député UMP, Jean Leonetti, et un PS, Alain Claeys, instaure un nouveau droit, celui d’une sédation profonde et continue en toute fin de vie, pour pouvoir être endormi avant de mourir. Une véritable avancée qui place la volonté du patient au centre. Mais pour bon nombre de députés PS, ce n’est là que le minimum de ce qui était envisageable.Presque à la surprise générale, à la veille de l’examen du texte, 120 d’entre eux ont signé un amendement qui prévoit une aide médicalisée active à mourir. « Notre amendement ne trahit pas la pensée de la proposition 21 », explique Catherine Lemorton, la présidente PS de la commission des affaires sociales, signataire de cet amendement. Elle ajoute : « Nous n’avons pas un rendez-vous sur la fin de vie tous les jours. Mon souci n’est pas de savoir ce que voulait le chef de l’Etat. »Hollande « a joué sur l’ambiguïté »De son côté, le président de la République ne s’est pas dédit. La proposition de loi Claeys-Leonetti est bien conforme à l’engagement 21 : « Je proposerai que toute personne majeure en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse demander, dans des conditions précises et strictes, à bénéficier d’une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité ». Une formule compatible avec la proposition de loi que soutient le chef de l’Etat… comme d’autres options auraient pu l’être.« Dans cette phrase, il y a tout ce qu’on peut imaginer et son contraire », reconnaît le député (PS, Val-d’Oise) Gérard Sebaoun, partisan d’une aide active à mourir. Pendant la campagne, alors que M. Hollande refusait de se montrer davantage précis, Jean Leonetti lui reprochait d’ailleurs de « flouter ses positions ».Fin de vie : les quatre points qui font débatFrançois Hollande « a incontestablement joué sur l’ambiguïté » que permettait la formulation de son engagement, juge aujourd’hui Jean-Luc Romero, le président de l’ADMD, « déçu ». La présence, dans l’équipe de campagne du candidat, de Manuel Valls et Marisol Touraine, partisans d’une aide active à mourir, qui avaient poussé le candidat à s’emparer du sujet, a pu y contribuer. En 2009, tous deux, ainsi que Laurent Fabius notamment, avaient signé (et même porté, pour l’actuel premier ministre), une proposition de loi en ce sens.La démarche de l’Elysée elle-même a pu laisser planer un certain flou sur les intentions de M. Hollande. Après son élection, le nouveau président donne le sentiment de vouloir aller vite, voire fort, sur cette question. En juillet 2012, il laisse six mois au professeur Didier Sicard, l’ancien président du Comité consultatif national d’éthique (CCNE), pour mener une mission de réflexion dans toute la France.« Le climat doit être apaisé »Après la remise de ce rapport, en décembre 2012, le chef de l’Etat saisit immédiatement le CCNE et lui demande de s’interroger sur les directives anticipées – ces consignes écrites laissées par chacun concernant sa fin de vie –, sur la manière de « rendre plus dignes les derniers moments d’un patient dont les traitements ont été interrompus », mais aussi sur les « modalités et conditions strictes » qui permettraient « l’assistance médicalisée au suicide ».L’exécutif est-il prêt à s’engager sur cette piste ? Certains conseillers du président y sont favorables. Elle présente un avantage notamment : faire un pas, sans pour autant embarrasser les médecins et le milieu hospitalier. En effet, si le patient reconnu en fin de vie se voit livrer une ordonnance et prend à domicile les médicaments qui déclencheront sa mort comme dans l’Etat de l’Oregon aux Etats-Unis, pas besoin d’une présence médicale.Lire aussi : Légalisation de l’euthanasie : où en sont les pays européens ?En ce début d’année 2013, à l’Elysée, où l’on souhaite donner le temps nécessaire à la réflexion sur ce sujet sensible qui concerne chaque Français individuellement, on évalue aussi la situation en termes politiques. Comment répondre aux attentes de la société sans heurter, sans diviser ? L’ampleur des manifestations contre le mariage pour tous qui, de novembre 2012 à mai 2013, ont fait descendre dans la rue des centaines de milliers de Français a surpris, et fait réfléchir à la manière de procéder. Au printemps, le sujet « fin de vie » est en mis en sourdine. « Le climat doit être apaisé pour que l’on puisse aborder de telles questions », reconnaît alors un conseiller. Du projet de loi qui avait été promis pour juin, on ne parle plus vraiment.Janvier 2014 marque un tournant. Lors d’une conférence de presse, François Hollande annonce de nouveau qu’un texte sera déposé. Il le place sous le signe du rassemblement. La France en a besoin, et les municipales approchent. « Je souhaite que ce texte puisse être élaboré sans polémiques, sans divisions et simplement dans l’idée qu’un cheminement est possible pour rassembler toute la société », déclare le chef de l’Etat.Un « sujet présidentiel »François Hollande annonce que des consultations seront menées par Marisol Touraine pour entendre les médecins, les intellectuels, les religieux. Mais la ministre de la santé, à qui le sujet tient à cœur – elle est en fait plutôt séduite par la mise en place du suicide assisté –, n’en aura pas l’occasion. En juin, une mission parlementaire est nommée, qui prend la main. La ministre, comme Manuel Valls, devenu premier ministre, ne sont pas aux commandes. C’est un « sujet présidentiel ». L’hôte de Matignon, qui auparavant appelait à « sortir de l’hypocrisie » sur la fin de vie, estime, dans son discours de politique générale, qu’« un consensus peut être trouvé dans le prolongement de la loi Leonetti ».Dans l’entourage du président, c’est progressivement devenu une évidence. Le texte doit être porté par deux parlementaires des deux grands partis, PS et UMP. Alain Claeys et Jean Leonetti sont les seuls deux noms évoqués. Deux modérés, deux spécialistes reconnus des questions éthiques, qui pourront trouver un terrain d’entente.C’est là sans doute que la fracture s’est faite avec une bonne partie des députés, qui n’auront pas accepté la nomination de Jean Leonetti, dont la loi en vigueur sur la fin de vie porte le nom. Trop prévisible, trop marqué. N’a-t-il pas, dès avril 2013, présenté sa propre proposition de loi où il indiquait comment améliorer « sa » loi de 2005 avec notamment une sédation en phase terminale ?Ce qui ressortira de la mission Claeys-Leonetti est en phase avec le résultat de la mission Sicard, et toute la longue réflexion menée par le CCNE, dont le rapport final constate qu’il y a en France consensus sur la nécessité d’améliorer les directives anticipées et la sédation en phase terminale, mais pas sur les notions de suicide assisté et de l’euthanasie. Mais à l’Elysée, on ne semble pas avoir pris la mesure de cette déception. On s’attendait bien à des amendements des écologistes ou des radicaux de gauche, pas à 120 signataires socialistes sur une proposition d’aide active à mourir.Personne ne sait au final ce que le président pense au fond. Sur les sujets personnels, et la fin de vie concerne justement chacun dans son intimité, François Hollande est très réservé. Tout juste sait-on qu’il aura abordé le sujet avec bon nombre de ses visiteurs, vu des films qui traitent de la question comme Hippocrate et Quelques heures de printemps. Mais s’il soutient fortement la proposition de loi, ce doit être qu’il s’y retrouve.Au PS comme au gouvernement, à la veille de l’examen, tout le monde tombait cependant d’accord pour dire que le futur texte ne serait qu’une « étape ».Laetitia ClavreulJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterFrançois BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Rey-Lefebvre Les loyers des nouveaux baux, conclus dans le secteur locatif privé en France en 2014, ont augmenté de 1 % sur un an, c’est-à-dire à peine plus que l’inflation (0,5 %), selon l’observatoire Clameur, qui fédère les données issues des administrateurs de biens (Foncia, Century 21, Belvia, Oralia) et des propriétaires institutionnels (Icade, Gecina), soit près de 300 000 baux signés en 2014.Depuis le début de cette année, la baisse est de 0,9 %. Cette sagesse des loyers est à l’œuvre depuis 2007. La progression a été de 1,4 % par an entre 2006 et 2014. Dans les vingt villes de 150 000 habitants, seules Le Mans et Reims ont vu les loyers progresser, de respectivement de 1,7 % et 0,6 %. Deux villes, Saint-Etienne et Marseille, sont quasi stables et les seize autres ont enregistré des baisses de loyers, parfois au-delà de – 3 %, comme à Paris (– 3,5 %), Nice (– 3,4 %) ou Le Havre (– 3,3 %).Les prix reculent de 2,2 % à Rennes, de 1,7 % à Angers ou 1,3 % à Bordeaux. Depuis début 2015, les loyers sont en repli à Amiens, Caen, Limoges, Nancy, Perpignan, Rouen, Dijon Grenoble, Toulouse, Strasbourg ou Toulon. En région parisienne la baisse concerne des villes comme Boulogne-Billancourt, Montreuil ou Argenteuil. PRÈS D’UN TIERS DES LOGEMENTS A CHANGÉ D’OCCUPANTSCes ajustements de prix se réalisent dans un marché dynamique : 29 % des appartements ont changé d’occupants sur les premiers mois de l’année 2015, contre 27 % en 2014 et 26,7 % en 2013.Avec 30 % de mobilité, les experts considèrent que le marché est fluide, car les locataires, qui cherchent un logement, ont souvent eux-mêmes libéré une place.« On assiste à une reprise parfois vigoureuse du marché de la location, sans dérapage des prix », se félicite Michel Mouillart, économiste spécialiste du logement, qui anime cet observatoire privé des loyers.En revanche, cette mobilité se dégrade encore en Rhône Alpes et Ile-de-France : elle est de moins de 17 % dans la capitale, réduisant l’offre de 19 % comparée à 2009. Les durées de relocation entre deux occupants s’allongent atteignant 7,8 semaines, soit 1,7 semaine de plus qu’en 2013, « Cela équivaut à une perte annuelle de recettes de 4,3 % pour les bailleurs », résume M. Mouillart.En Bretagne, cette vacance dépasse 16 semaines, 12 dans les Pays de la Loire et 7,5 semaines en région parisienne, où elle a progressé de 50 %.Résultat : les bailleurs sans perspectives de revalorisation des loyers sont de plus en plus réticents à engager des travaux. Leur effort d’amélioration ne concerne que 12 % des logements à l’occasion d’un changement de locataire, contre 32 % en 2012.« A terme, 30 000 à 40 000 logements seront retirés du marché pour cause d’obsolescence », alerte François Davy, le directeur général de Foncia et président de Clameur.« Il est plus facile de convaincre un bailleur d’ajuster son prix que de mettre une cuisine équipée ou de rafraîchir son appartement, des points sur lesquels les nouveaux locataires se montrent de plus en plus exigeants », relève-t-il.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.03.2015 à 15h57 • Mis à jour le10.03.2015 à 16h01 La vaccination doit-elle rester obligatoire en France ? Le Conseil constitutionnel répondra le 20 mars à cette question sensible, posée par un couple de l’Yonne qui a déposé une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) sur le sujet le 15 janvier. L’audience s’est tenue mardi 10 mars face aux juges constitutionnels, dans une salle comble.Marc et Samia Larère ont été convoqués devant le tribunal correctionnel d’Auxerre pour avoir refusé de faire vacciner leur fille aînée – aujourd’hui âgée de 3 ans – contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DTP) et s’être ainsi soustraits à leurs « obligations légales », « compromettant la santé, la moralité ou l’éducation » de leur enfant. Le couple encourt deux ans de prison et 30 000 euros d’amende. Les jeunes parents dénoncent le caractère toxique de certains adjuvants contenus dans les vaccins obligatoires.Le tribunal correctionnel ayant transmis la QPC à la Cour de cassation, qui l’a elle-même transmise au Conseil constitutionnel, les Sages doivent se prononcer sur la conformité de l’obligation de vaccination, inscrite dans le code pénal et le code de la santé publique, à la Constitution de 1958. Celle-ci inscrit dans son préambule le droit à la santé. Mais pour l’avocat de la famille Larère, Me Emmanuel Ludot, le droit à la santé est aussi celui de ne pas se vacciner.« Aucune preuve scientifique »Me Ludot décrit ce dossier comme « paradoxal et atypique ». « D’habitude, les poursuites sont mises en place contre les parents pour des vacances éducatives, dont l’absence de vaccination n’est qu’une composante, plaide-t-il. Or, dans le cas présent, ces parents sont d’une telle vigilance qu’ils ont décidé de ne pas vacciner leurs enfants. »Assis sur sa chaise, Marc Larère, qui ne peut intervenir, trépigne. Son avocat, lui, ne faiblit pas : « Les trois maladies contre lesquelles est censé agir le vaccin ont disparu en Europe depuis de nombreuses années et les dérives sont telles que la balance bénéfice-risque ne penche pas en faveur des enfants. De plus, il n’y a aucune preuve scientifique que l’éradication de ces maladies soit le fruit de la vaccination de masse. »L’avocat de la famille Larère a ensuite mis en avant les risques de contracter des effets secondaires après l’injection : « On nous dit que le vaccin est gratuit et que les familles sont indemnisées en cas de problème. C’est bien gentil mais cela ne ramènera pas nos enfants à leur état normal. » Dans une salle attentive, la conclusion de Me Ludot ne fait aucune ambiguïté. « Les parents doivent être libres de choisir de vacciner ou non leurs enfants. Nous ne sommes pas dans une République rouge ou noire. Il faut faire de la vaccination l’exception, et non l’obligation, pour être en phase avec notre époque et avec les progrès de la science », argue-t-il avant de rejoindre son siège.Aux Etats-Unis, la rougeole devient une maladie de richesFace à cette plaidoirie, les arguments du représentant du premier ministre, Xavier Pottier, sont plus techniques. « La vaccination obligatoire sert à protéger la société des maladies graves et dangereuses », affirme-t-il. Citant un chiffre de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il rappelle que les vaccins permettraient d’éviter « près de 3 millions de décès chaque année dans le monde ».Il rappelle aussi que, si cette obligation de vaccination est bien considérée comme une « ingérence dans le droit de la vie privée » par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), cette ingérence est estimée « justifiée afin de protéger les personnes » par l’Union européenne. Sa conclusion est sans surprise : « Les dispositions contestées sont conformes à la Constitution. »A l’issue de l’audience, Me Emmanuel Ludot n’était pas surpris par la position du gouvernement. « C’est la ligne du parti [socialiste] mais le texte doit être amélioré », confie-t-il. Marc Larère, lui, veut garder espoir : « Je n’ignore pas la loi, j’essaie de me comporter comme un bon père de famille donc je suis confiant, bien entendu. »« Tentés de contourner le droit »Accompagné de Jacques Bessin, le président de l’Union nationale des associations citoyennes de santé (Unacs), qui a choisi et paie l’avocat du couple icaunais, M. Larère prévient : « Dans le pire des cas, nous continuerons le combat mais les conséquences pourraient être dramatiques. Les citoyens seront davantage tentés de contourner le droit en trichant, autrement dit en falsifiant des certificats de vaccination, comme cela existe déjà. » Le jour de l’audience correctionnelle, la ministre de la santé, Marisol Touraine, avait rappelé le caractère « absolument fondamental » des vaccins « pour éviter les maladies ». « Il y a un mouvement qui me préoccupe en France de méfiance, de défiance même vis-à-vis des vaccins (…) La liberté s’arrête là où commence la santé publique et la sécurité de l’ensemble de la population », avait-elle ajouté.Début septembre, le Haut conseil de la santé publique, qui conseille le ministère, a estimé que le maintien ou non de « l’obligation vaccinale en population générale » relevait « d’un choix sociétal méritant un débat que les autorités de santé se doivent d’organiser ».Yohan BlavignatVaccin : un nanopatch qui pourrait tout changer Margherita Nasi (Propos recueillis par) Liberté, autonomie, fierté, quels sont les leviers qui motivent ces dirigeants ? Durant plusieurs semaines, Le Monde leur donne la parole, pour qu’ils dévoilent leur quotidien en décrivant quelques-unes de leurs journées, leur engagement, leurs contraintes, leur moyen d’agir sur leur activité, sur l’emploi… Deza Nguembock raconte sa cinquième journée.Mardi 10 février. À 8 heures, mon réveil sonne. Je l’ai reculé d’une demi-heure pour pouvoir dormir un peu plus, bien que mon horloge biologique sonne toujours naturellement avant tout réveil mécanique. C’est sous la douche que je finis définitivement de me réveiller en chantant.Je prépare ma valise en choisissant une tenue de rechange, ma trousse de maquillage ; je regarde quelques dossiers à prendre avec moi. J’allume l’ordinateur pour répondre à quelques emails avant de le fermer à la dernière minute et de le glisser dans ma valise.La vie au travail, à la tête d’une petite entreprise, jour après jour : les journées se suivent, mais ne se ressemblent pas ! (4/5)À 9 h 30, je prends le taxi pour la gare du Nord où je me dirige tout de suite vers le guichet d’information. Là, je demande où se trouve le service réservé aux personnes à mobilité réduite (PMR). Mon interlocuteur me demande d’attendre et décroche son téléphone pour annoncer ma présence. Il n’y a pas de salle d’attente, je dois m’installer sur les sièges dans le hall, il fait froid et il y a plein de courants d’air.Comment est-ce possible qu’on n’ait pas prévu un espace dédié aux PMR ? J’avais appelé ce service la veille et si j’avais été prévenue de cette situation, j’aurais avisé soit en prenant un plaid soit en m’habillant plus chaudement. Mon interlocuteur m’écoute sans m’écouter. Il veut avoir le dernier mot et m’invite à écrire à la SNCF pour cette plainte.Je lui fais remarquer qu’il travaille déjà à la SNCF et qu’il peut simplement être plus à l’écoute et faire part de mes remarques à sa direction pour qu’ils prennent tous conscience de la situation. La veille de l’anniversaire de la loi Handicap, il reste beaucoup de chemin à parcourir…À 10 h 20, me voilà dans le train, je ne vois pas le temps passer, je suis déjà à Lille.Je m’installe au restaurant pour travaillerAvant midi, j’arrive à l’hôtel. Une déception, hélas. Des travaux de rénovation sur tout le rez-de-chaussée, des ouvriers partout, du bruit à n’en plus finir, les odeurs de peinture… Pas de restaurant, il faut ressortir pour déjeuner. Je travaille jusqu’à 14 heures avant de me changer pour ma conférence du soir et de partir à la recherche d’un restaurant traditionnel recommandé par un ami lillois. Manque de bol : ils ne servent plus.Bienvenue chez les Ch’tis : taxis très rares, minimum 10 minutes d’attente avant de voir arriver une voiture commandée ; la plupart des restaurants ferment entre le déjeuner et le dîner… Je trouve finalement un restaurant ouvert et plutôt pas mal. Je m’y installe pour déjeuner et travailler.À 17 h 15, je demande un taxi pour le Grand Palais où m’attend déjà l’équipe de la Fédération des Associations pour adultes et jeunes handicapés (APAJH). Le taxi tarde à arriver ; je commence à désespérer et descends dans la rue pour héler un autre taxi.À 17 h 50, j’arrive au Grand Palais et retrouve tout le monde : Jean-Louis Garcia, le président de l’APAJH et son équipe ; ainsi que quelques invités qui ont commencé à remplir la salle de cocktail. Je passe un peu de temps avec M. Garcia, nous discutons de l’accessibilité universelle, des initiatives réalisées et du chemin qui reste à parcourir.À la genèse de mon travailAutour de 18 h 15, je teste les équipements mis à disposition des intervenants, puis la conférence commence à 18 h 35. M. Garcia rappelle le contexte, présente la Charte de Paris pour l’accessibilité universelle, et m’introduit en tant que témoin vivant avec un handicap et en tant qu’experte sur le sujet du handicap.Je présente rapidement mon parcours avant de m’attarder un peu sur « Piétinons les Préjugés ». J’explique la genèse de mon travail, mes motivations et mes projets en cours. Et tout au long de la présentation des différents axes de la Charte de Paris pour l’accessibilité universelle, je prends la parole librement sur les différents sujets de la petite enfance aux jeunes et adultes, la formation, l’emploi en y apportant mon éclairage…J’évoque le parcours du combattant réservé aux étudiants en situation de handicap ou encore la question de la vie affective et sexuelle. Car c’est aussi cela l’accessibilité universelle : permettre à une personne quel que soit son handicap de s’épanouir dans tous les domaines de la vie.Fin de la conférence à 21 h 30. Un taxi me dépose au centre-ville dans un restaurant. Le moment est propice à la détente. De retour à l’hôtel, je prends une bonne douche chaude qui me fait du bien. Un peu de lecture avant de dormir à minuit trente…Margherita Nasi (Propos recueillis par)Journaliste au Monde 10.03.2015 à 13h41 • Mis à jour le10.03.2015 à 15h02 | Jérôme Porier L’une a retrouvé sa vitalité d’avant la crise. L’autre guette toujours la reprise. Dans le « match » qui oppose Londres à Paris, les deux champions européens de l’immobilier d’affaires-d’entreprises, l’avantage est toujours à la capitale britannique, dopée par le rebond économique outre-Manche.Mais, alors que vient de s’ouvrir, mardi 10 mars à Cannes, la 26e édition du Mipim (Marché international des professionnels de l’immobilier), rendez-vous incontournable pour les intervenants du secteur des bureaux et des centres commerciaux, la capitale française commence toutefois à entrevoir quelques signes positifs.La demande d’espaces de bureaux augmente à Londres« Londres a confirmé, en 2014, sa position de marché de bureaux le plus cher au monde devant Hongkong et New York, analyse Olivier Gérard, président de Cushman & Wakefield France. La ville continue d’attirer de grandes entreprises internationales. Les conditions économiques s’améliorent et la demande d’espaces de bureaux va augmenter en 2015. L’offre se réduit et une nouvelle croissance des loyers est attendue. »Pour ce professionnel, Londres attire les entreprises car la législation du travail y est plus souple qu’en France, et parce que les entreprises savent qu’elles peuvent y trouver les talents dont elles ont besoin. Mais son rebond s’explique avant tout par son hyperspécialisation dans la finance, le secteur qui a connu la reprise la plus précoce.A Londres, le taux de vacance des locaux d’affaires serait tombé à 2,8 % dans le West End (les quartiers chics de l’ouest de la ville) et à 6,5 % dans la City. Mais ces chiffres doivent être relativisés.« La sous-location, qui n’existe pas en France, est une pratique courante en Grande-Bretagne, ce qui fausse les comparaisons, confie M. Gérard. Les Britanniques communiquent mieux, mais il n’y a pas tant d’écart entre Paris et Londres. Il y a des bureaux vides à Londres aussi. Des tours emblématiques comme le Shard ou la “Râpe à fromage” se remplissent difficilement. »Toujours un excès d’offre à ParisEn l’absence d’une véritable reprise économique, l’excès d’offre sur le marché francilien ne se résorbe pas. Au contraire, le cap symbolique des 4 millions de mètres carrés de bureaux disponibles a été franchi fin 2014 en Ile-de-France.Cela représente un taux de vacance de 7,6 %. Si le taux ne dépasse pas 5,6 % dans le « triangle d’or » (zone qui désigne à Paris la délimitation des avenues Montaigne, George-V et les Champs-Elysées, il atteint 12 % à La Défense.Le rapport de force est donc clairement en faveur des locataires, ce qui pèse sur la rentabilité des loyers.« Depuis 2008, les loyers “prime” [ceux des bâtiments de meilleure qualité] ont progressé de 20 % à Londres, alors qu’ils ont baissé de 15 % à Paris, si l’on tient compte des mesures d’accompagnement [franchise de loyer, prise en charge de travaux…] que les bailleurs doivent consentir à leurs locataires », résume Philippe Le Trung, responsable du développement commercial chez Foncière des Régions. Les investisseurs reviennent toutefoisMais les investissements reprennent sur ParisSur le long terme, le profil plus équilibré des activités des entreprises présentes à Paris, qui plus est au cœur de la zone euro, pourrait constituer un atout aux yeux des investisseurs. D’ailleurs, selon M. Le Trung, la capitale française est déjà « revenue sur le radar ». Après trois années aux alentours des 12 milliards d’euros, les flux d’investissement en immobilier d’entreprise ont dépassé le seuil des 17 milliards d’euros en Ile-de-France en 2014.« C’est la meilleure année depuis le pic de 2007, précise Stephan von Barczy, directeur du département investissement de JLL. Alors que l’investissement a reculé de 9 % en 2014 à Londres, il a bondi de 46 % en Ile-de-France. »Et ce dynamisme devrait se confirmer, même si JLL estime que les flux franciliens devraient plutôt se situer entre 12 et 14 milliards d’euros en 2015, car « des opérations exceptionnelles, comme la cession de Cœur Défense, pour 1,28 milliard d’euros, au fonds texan Lone Star Real Estate ne se reproduiront pas. »La capitale française procure aussi des rendements supérieurs à ceux de Londres. « Dans le West End et dans la City, ceux des actifs “prime” ressortent respectivement à 4 % et 5 % », précise M. Gérard.Un niveau comparable à celui des bureaux du triangle d’or parisien, mais à La Défense, la rentabilité moyenne se situerait plutôt entre 5 % et 6 %. De quoi vaincre les réticences d’investisseurs internationaux que le contexte économique et politique français rend souvent frileux.Pour M. Le Trung, tous les clignotants sont au vert. « Peu de secteurs offrent une rentabilité équivalente, les SCPI [Sociétés civiles de placement immobilier] collectent des montants record et les loyers sont en bas de cycle », égrène-t-il.Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.03.2015 à 09h04 • Mis à jour le10.03.2015 à 09h07 | Frédéric Cazenave Laurence Rossignol, secrétaire d’Etat chargée de la famille et des personnes âgées, revient sur les avancées du projet de loi. Rappelant le coût de la dépendance pour les finances publiques, elle justifie la participation des Français qui possèdent un patrimoine dans ce financement.La loi sur l’adaptation de la société au vieillissement arrive au Sénat le 17 mars, avec une adoption définitive prévue d’ici à la fin de l’année. Cela sera-t-il l’occasion d’amender le texte ?Nous profiterons de cette période pour procéder aux aménagements si c’est nécessaire. Nous tiendrons compte des groupes de travail qui doivent rendre leurs conclusions sur la tarification des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) ou du rapport sur les résidences services. Nous affinerons la composition et les missions du Haut Conseil de la famille et des âges de la vie. L’architecture du texte est posée, sans être figée.En revanche, vous avez reporté sine die le deuxième volet de la réforme qui devait s’attaquer à la question majeure du coût des maisons de retraite…Tant que les comptes publics ne seront pas redressés, il est illusoire de penser que nous pouvons mener cette réforme, qui nécessiterait de 2 milliards à 4 milliards d’euros par an. Rappelons que les Français qui ne disposent pas de revenus suffisants bénéficient de l’aide sociale à l’hébergement et que tous reçoivent l’allocation personnalisée d’autonomie (APA). L’ensemble des concours publics à la dépendance s’élève chaque année à 21 milliards d’euros, mais la solidarité nationale ne peut pas tout.Il n’est donc pas illogique que les Français qui disposent d’un patrimoine en utilisent une partie pour financer leurs vieux jours. Nous travaillons d’ailleurs sur de nouveaux outils pour mobiliser ce patrimoine. Nous allons, par exemple, signer avec la Caisse des dépôts la mise en place d’un système de viager intermédié  : reposant sur un fonds destiné à l’acquisition de biens, il permettra à la personne âgée d’adapter son logement et d’y vivre aussi longtemps qu’elle le souhaite. Mais cela ne nous empêche pas de nous pencher sur les politiques tarifaires des établissements.Comment ?Un groupe travaille, par exemple, à définir un socle de services de base – gîte, restauration, linge – à partir duquel les Ehpad devront communiquer leurs tarifs. Ce sera plus lisible pour les usagers et permettra de comparer facilement les prix. Un comparateur en ligne sera d’ailleurs lancé en mai. Cette transparence aura des effets vertueux sur les tarifs.Un rapport de la Cour des comptes souligne que dans les établissements habilités à recevoir l’aide sociale à l’hébergement (ASH), tous les pensionnaires paient des tarifs d’hébergement moins élevés. Allez-vous modifier ce point, comme le préconise ce rapport ?A première vue, le bon sens veut, en effet, que ceux ne bénéficiant pas de l’ASH paient davantage. Mais d’ici à appliquer un « surloyer » comme le proposent les départements, ce n’est pas possible sans mesurer précisément les conséquences. Les perdants seraient probablement trop nombreux. Toutes les recommandations de la Cour des comptes ne peuvent êtres suivies, surtout lorsqu’il n’y a pas eu d’étude d’impact.Pour la première fois, la loi ­reconnaît le rôle de l’aidant, mais ne lui accorde pas de statut…La loi crée un nouveau droit social, ce n’est pas rien. Nous mobilisons près de 80 millions d’euros chaque année avec un nouveau droit au répit et la prise en charge de la personne dépendante en cas d’hospitalisation de l’aidant. Par ailleurs, la loi augmente le nombre d’heures d’aide à domicile pour ceux qui sont déjà au plafond, et réduit le reste à charge, ce qui soulage de facto les aidants. Ensuite, tout n’est pas de la seule responsabilité de l’Etat. Les entreprises aussi doivent évoluer et intégrer que certains de leurs salariés sont aussi des aidants. Les jours consacrés aux enfants malades pourraient très bien prendre en compte les aidants. On peut aussi imaginer qu’ils bénéficient d’une flexibilité de leurs horaires. Aux partenaires sociaux de prendre leurs responsabilités en mettant ces questions sur la table.Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Cazenave Un goût d’inachevé. La loi sur la perte d’autonomie qui sera débattue la semaine prochaine au Sénat ne va pas changer le quotidien des 1,3 million de personnes dépendantes et de leurs familles. Certes, le texte comporte des avancées, mais elles restent bien timides et ne seront appliquées qu’à partir du 1er janvier 2016.« Le gouvernement a dû reporter leur mise en œuvre et, à force de réchauffer des mesures déjà annoncées, elles perdent leur saveur », regrette, un brin amère, Michèle Delaunay, l’ancienne ministre déléguée aux personnes âgées qui avait élaboré la loi.Surtout, cette réforme de la dépendance promise par le candidat Hollande était censée se faire en plusieurs étapes. Au premier volet, centré sur la prévention et le maintien à domicile des personnes en perte d’autonomie, devait suivre un chapitre consacré à la question cruciale du coût des maisons de retraite pour les Français.Las, le deuxième étage de cette fusée s’est abîmé dans les déficits de l’Etat. « Tant que les comptes publics ne seront pas redressés, il est illusoire de penser que nous pouvons mener cette réforme », martèle Laurence Rossignol, secrétaire d’Etat à la famille et aux personnes âgées, qui a remplacé Mme Delaunay en avril 2014.Un coût difficilement supportable pour les famillesIl est vrai que les dépenses publiques pour la prise en charge de la perte d’autonomie atteignent déjà 21,1 milliards d’euros chaque année, selon les derniers chiffres publiés par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees). Les particuliers aussi sont mis à contribution, à hauteur de 7,2 milliards.Et, pour les familles, le coût reste difficilement supportable. Une fois déduites les aides, le montant restant à la charge de la personne ou de ses proches atteint1 000 euros en moyenne, avec de grands écarts entre ceux qui restent à domicile et ceux placées en établissement, selon les calculs de l’association France Alzheimer.Dès lors, ce nouveau report fait grincer des dents, d’autant que les besoins vont aller croissant, en raison du vieillissement de la population. En 2040, le nombre de personnes dépendantes aura franchi la barre des 2 millions, soit 9 % des plus de 60 ans. « Cela devient une habitude, lâche, désabusée, Marie-Odile Desana, présidente de l’association France Alzheimer. Nicolas Sarkozy n’avait eu de cesse de décaler cette réforme pour finalement l’enterrer, François Hollande fait de même. »Les Français qui espèrent encore que le gouvernement prendra ce problème à bras-le-corps en seront pour leurs frais. Près de 70 % des personnes interrogées estiment que cette question du coût des établissements est un enjeu important, selon le baromètre Ocirp-France Info-Le Monde, publié le 10 mars, à l’occasion du septième débat sur la perte d’autonomie. Et les trois quarts plaident pour une réforme assurant un financement pérenne avant 2017.Pourtant ce n’est pas faute de s’être penché sur le sujet. « Entre 2010 et 2013, des experts ont rédigé 17 rapports et avancé pas moins de 365 propositions, notamment sur la question du financement et de l’articulation possible entre la solidarité nationale et les assurances complémentaires », souligne Jean-Manuel Kupiec, directeur général adjoint de l’Ocirp.Clés83 % C’est la part de particuliers pour qui le sujet de la perte d’autonomie est important, voire prioritaire, selon le baromètre Ocirp-France Info-Le Monde, publié le 10 mars 2015. Pour plus des trois quarts des personnes interrogées, une réforme assurant un financement pérenne de ce risque est nécessaire avant 2017.1,3 million C’est le nombre de personnes dépendantes. En 2040, 30 % de la population aura plus de 60 ans, contre 22 % aujourd’hui. A cette date, 2 millions de Français souffriront de perte d’autonomie, soit 9 % des plus de 60 ans, selon les estimations de l’Insee et de la Drees.28,3 milliards d’euros C’est le coût total de la prise en charge de la perte d’autonomie pour les pouvoirs publics (21,1 milliards) et les ménages (7,2 milliards) en 2011, selon « Le compte de la dépendance », publié en février 2014 par la Drees. Soit 1,41 % du PIB. La moyenne des pays de l’OCDE se situe à 1,6 %. Ces dépenses vont aller croissant : en 2060, le coût pour les seules finances publiques est estimé à 35 milliards d’euros.4,3 millions C’est le nombre de personnes aidant un proche dépendant. Une prise en charge intensive peut se solder par la nécessité de réduire son temps de travail – synonyme de baisse de revenus. Ce soutien peut aussi être source de surmenage, d’anxiété et se traduire par une dégradation de la santé physique ou mentale, détaille l’OCDE dans une étude intitulée « Besoin d’aide ? La prestation de services et le financement de la dépendance ».« Le vieillissement fait peur »Année après année, de nouvelles pistes ont émergé (taxe sur les successions, nouvelle journée de solidarité, cotisation obligatoire, hausse de la CSG, etc.) mais elles sont toutes restées à l’état d’hypothèses. Et, si les assurances peuvent, sur le papier, prendre le relais, il faudrait qu’elles soient moins complexes et surtout que leur couverture s’améliore. Le projet de loi prévoit bien une concertation entre pouvoirs publics et assureurs pour tenter de mettre au point des contrats plus protecteurs pour le consommateur, mais aucun calendrier n’est fixé.Si la réforme de la dépendance est devenue un serpent de mer, ce n’est pas seulement pour des raisons budgétaires. « Il y a une vraie question sociétale derrière cette incapacité à réformer. La France souffre d’âgisme, le vieillissement fait peur. Pourtant, donner la possibilité à la population de mieux vieillir serait un formidable signe d’optimisme », avance Pascal Champvert, directeur de l’Association des directeurs au service des personnes âgées.Michèle Delaunay le confirme : «  Les hommes politiques n’arrivent pas à “positiver” la vieillesse et donc à construire un discours qui leur permettrait de promouvoir une telle réforme. Trouver 1,5 milliard d’euros par an pour réduire de façon notable le reste à charge pour les familles n’était pas impossible.  »Face à ces montants, le projet de loi ne prévoit « que » 645 millionsd’euros (récoltés par la contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie, une taxe de 0,3 % sur les pensions de retraite). Objectif : financer la nécessaire prévention de la perte d’autonomie et favoriser le maintien à domicile par de nouvelles aides pour mieux équiper les logements, par une revalorisation de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) à domicile…«  Les pouvoirs publics souhaitent que les particuliers restent davantage chez eux, car cela permet de réduire le coût pour la collectivité. Ce n’est pas propre à la France. Plusieurs pays très généreux, comme les Pays-Bas ou la Suède, qui consacrent respectivement 3,7 % et 3,6 % de leur produit intérieur brut au financement de la perte d’autonomie, adoptent la même stratégie  », explique Caroline Berchet, analyste des politiques de santé à l’OCDE.L’avantage, c’est que cette stratégie est en phase avec les Français, qui souhaitent vieillir chez eux le plus longtemps possible. Mais la portée des annonces est à relativiser. «  Certes, le montant de l’APA à domicile va augmenter, mais la hausse va se concentrer sur les personnes les plus dépendantes, celles-là mêmes qui ne peuvent plus rester chez elles…  », déplore Mme Desana.Rôle essentiel des aidantsSurtout, qui dit maintien à domicile dit rôle essentiel des aidants, ces 4,3 millions de personnes qui s’usent physiquement et mentalement à soutenir leur proche, parfois jusqu’à en tomber malades elles-mêmes. Le projet de loi reconnaît leur existence – une première  – et leur accorde de nouveaux droits.«  Cette reconnaissance est essentielle. Mais attention à ne pas leur déléguer une charge trop importante. Ce ne sont pas des auxiliaires de vie. Ils doivent déjà gérer toute l’organisation, s’y retrouver dans les méandres des aides… c’est épuisant », souligne Blanche Le Bihan, enseignante-chercheuse à l’Ecole des hautes études de santé publique (EHESP). Et celle-ci d’avancer deux pistes : une meilleure coordination des services afin de faciliter les démarches administratives et une plus grande implication des entreprises, la moitié des aidants étant en activité.Ces améliorations seraient plus faciles à obtenir si l’aidant était véritablement reconnu. «  Il faut lui accorder un statut qui soit identique à, ou du moins proche de, celui des aidants des personnes handicapées. Il gagnerait ainsi de nombreux droits liés à son contrat de travail, comme l’aménagement des horaires, des congés spécifiques, ou le maintien des droits à la retraite  », avance M. Kupiec.En attendant, les initiatives se multiplient pour permettre aux aidants de souffler un peu, comme cette expérience originale de village de vacances qui intègre une prise en charge médicale. «  La moitié d’entre eux ne partent pas en vacances, car ils ne peuvent, ou ne veulent pas laisser leur proche. Nous expérimentons donc des villages de répit, qui accueillent aidants et aidés sur un même lieu  », explique Jacques Cécillon, le directeur de l’association Vacances répit familles (VRF), qui pour développer ce concept doit maintenant lever quelques freins réglementaires et… financiers.« La solidarité nationale ne peut pas tout » Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 09.03.2015 à 19h59 • Mis à jour le10.03.2015 à 14h51 | Fabrice Lhomme et Gérard Davet Déjà visé par une enquête judiciaire à Paris, ouverte pour blanchiment en bande organisée, le Front National va devoir faire face à un deuxième front. Les instances du parlement européen ont en effet saisi, lundi 9 mars, l’Office européen de lutte anti-fraude (OLAF), des cas litigieux de 20 assistants parlementaires engagés par les 24 députés européens du parti dirigé par Marine Le Pen.Ces assistants sont pour la plupart présents dans l’organigramme du FN, certains d’entre eux occupant des postes stratégiques : conseillers spéciaux de Marine Le Pen – cinq assistants européens – , ou au cabinet du président d’honneur du FN, Jean-Marie Le Pen, - 3 assistants européens. Les adresses figurant dans leurs contrats d’exécution donnent même, pour 19 d’entre eux, les coordonnées du siége du FN, à Nanterre.Un préjudice qui dépasserait 7, 5 millions d’eurosOr, ces assistants, qu’ils soient locaux, c’est-à-dire implantés dans les circonscriptions, ou accrédités, c’est-à-dire censément basés dans les institutions européennes, à Bruxelles ou Strasbourg, sont fortement suspectés de ne jamais travailler sur le front européen. Un peu comme leurs députés, connus pour leur abstentéisme. Ils sont pourtant appointés sur le budget européen, l’un d’entre eux coûtant à la communauté, par exemple, 10 535 euros bruts mensuels.Le préjudice dépasserait sur la législature actuelle un montant de 7 500 000 euros. Le président du Parlement européen, l’Allemand Martin Schulz, a donc décidé de saisir les organes d’enquête de cette possible fraude au budget européen, en vertu de ses prérogatives. En effet, ces pratiques vont à l’encontre du règlement interne du Parlement européen – soit les mesures d’application du statut du député européen, et notamment l’article 33-2.Par ailleurs, dans un courrier qu’il adresse à Christiane Taubira, la ministre française de la justice, il l’avertit de son initiative, et lui révèle des faits qui pourraient inciter le parquet national financier à se saisir du dossier. Les pratiques décrites pourraient être assimilées à du financement illicite d’un parti politique.Fabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Caroit (Saint-Domingue, correspondant) Nouveau coup de théâtre au tribunal de Saint-Domingue, où le procès des quatre Français arrêtés en mars 2013 à bord d'un Falcon 50 chargé de 700 kilos de cocaïne a une nouvelle fois été renvoyé. L'audience, qui s'est ouverte lundi 9 mars peu après 11 heures (heure locale) dans une salle comble, a duré moins d'un heure. Elle s'est rapidement transformée en une passe d'armes entre la présidente du tribunal, Giselle Mendez, et le procureur général adjoint, Milciades Guzman. Dénonçant « la partialité du tribunal en faveur des accusés », le représentant du ministère public a demandé la récusation des trois magistrats du tribunal.Lire le contexte : Ouverture du procès « Air cocaïne » à Saint-DomingueAprès avoir consulté ses deux adjoints, Felipe de Jesus Molina et Delio German, la présidente Mendez a suspendu l'audience et a annoncé qu'il reviendrait à la cour d'appel de se prononcer sur la demande de récusation du procureur général adjoint. Aucune date n'a été fixée pour la saisine de la cour d'appel. Selon plusieurs avocats de la défense, ce nouveau rebondissement pourrait retarder l'ouverture du procès au fond de plusieurs semaines.« C'est tout simplement un scandale, c'est le procédé dont a usé le procureur à de multiples reprises quand il est en position de faiblesse », tempêtait Pascal Fauret, l'un des pilotes, à la sortie de la salle d'audience. « On va encore devoir rester ici des semaines ou des mois en attendant que ça commence réellement, alors qu'on a déjà perdu deux ans de notre vie et qu'on ne pensait pas que ce scénario pouvait refaire surface, c'est désespérant », ajoutait-il.Trois opérations antérieures évoquéesUn peu plus loin, le procureur général adjoint défendait pied à pied sa position : « Nous disposons de toutes les preuves pour démontrer devant un tribunal que ces quatre citoyens français savaient parfaitement ce qu'ils venaient faire en République dominicaine, à savoir chercher 700 kilos de cocaïne, et ce n'est pas la première fois qu'ils le faisaient », soutenait-il. « Mais nous ne pouvons accepter que le tribunal nous bâillonne et nous empêche d'exposer les antécédents de cette opération, comme l'ont demandé les avocats de la défense, il s'agit d'un manque d'impartialité flagrant du tribunal », affirmait M. Guzman.Invité à lire l'acte d'accusation peu après le début de l'audience, le procureur général adjoint a évoqué des opérations antérieures à celle du 19 mars 2013, qui s'est terminée par l'arrestation des quatre Français et de quarante-trois Dominicains, dont la plupart ont été libérés. Seuls dix d'entre eux, neuf militaires et un civil, comparaissaient lundi. Les avocats de la défense ont alors interrompu le procureur, faisant valoir que l'acte d'ouverture du procès au fond ne portait que sur l'opération du 19 mars et excluait trois opérations antérieures. Cette position a été validée par la présidente Mendez, ce qui a provoqué une vive réaction du procureur Guzman et sa demande de récusation du tribunal.Les audiences préliminaires avaient déjà été marquées par de nombreux renvois provoqués par les manœuvres dilatoires des avocats et du ministère public. Après quinze mois de détention provisoire, les pilotes Pascal Fauret et Bruno Odos, le membre d'équipage Alain Castany et le passager Nicolas Pisapia avaient été remis en liberté le 21 juin 2014 avec interdiction de quitter le territoire dominicain dans l'attente de leur procès au fond. Leurs avocats avaient bon espoir que ce procès ne soit pas une nouvelle fois renvoyé.Jean-Michel Caroit (Saint-Domingue, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 21.03.2015 à 15h08 Les minima sociaux pour les familles monoparentales et nombreuses à faibles revenus seront « nettement » revalorisés à compter du 1er avril, a annoncé samedi 21 mars le gouvernement.Selon un décret publié samedi au Journal officiel, les taux de calcul de l'allocation de soutien familial (ASF), pour les parents isolés, et du complément familial majoré (CF), pour les familles nombreuses modestes, sont tous deux augmentés.Lire aussi : Les minima sociaux sont loin des critères d’« une vie décente »En conséquence, l'ASF, qui concerne près de 740 000 enfants, sera relevée à 99,75 euros par mois et par enfant au 1er avril, soit une augmentation de 4,75 euros par mois par rapport à 2014 et 57 euros sur l'ensemble de l'année, précise le ministère des affaires sociales.« Améliorer le pouvoir d'achat de ceux qui en ont le plus besoin »Le CF, touché par environ 400 000 familles, passera à 203,50 euros par mois pour les familles vivant en dessous du seuil de pauvreté, soit une hausse de 18,50 euros par mois et 222 euros sur l'année.Dans un communiqué, la ministre des affaires sociales et de la santé, Marisol Touraine, et la secrétaire d'Etat à la famille, Laurence Rossignol, saluent une « mesure de justice sociale pour améliorer le pouvoir d'achat de ceux qui en ont le plus besoin ».Ces revalorisations s'inscrivent dans le cadre du plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté lancé en 2013 par le gouvernement, dont le premier ministre, Manuel Valls, avait présenté en mars la feuille de route pour la période 2015-2017, avec pour principale mesure une nouvelle prime d'activité pour les travailleurs à revenus modestes. 20.03.2015 à 20h07 • Mis à jour le20.03.2015 à 22h14 « Avancée » pour les féministes, « grave » pour l'Eglise : la fin annoncée du délai de réflexion imposé aux femmes souhaitant une interruption volontaire de grossesse (IVG) a suscité vendredi 20 mars des réactions aux antipodes.Isabelle Fride, du Planning familial de Paris, rappelle qu'il s'agit d'une mesure demandée depuis longtemps. « C'était un frein supplémentaire et un facteur de culpabilisation. La majorité des femmes ont déjà réfléchi quand elles consultent la première fois », a-t-elle fait valoir.Actuellement, deux consultations médicales sont obligatoires avant une IVG, avec un délai de réflexion d'une semaine entre les deux. Celui-ci est réduit à quarante-huit heures en cas d'urgence. Les députés ont supprimé ce délai en amendant en commission le projet de loi santé dans la nuit du mercredi 18 au jeudi 19 mars.Lire aussi (édition abonnés) : IVG : le délai de réflexion suppriméMême son de cloche du côté du collectif « Osez le féminisme ! ». Sa porte-parole, Claire Serre-Combe, a apporté un soutien complet à cette réforme, en abolissant un dispositif « infantilisant ».Besoin de temps pour se rétracter ?« Je ne savais pas que permettre aux femmes un minimum de recul était infantilisant », lui a rétorqué Mgr Guy de Kerimel, ancien président du groupe de travail sur l'avortement à la conférence des évêques de France.« Vous avez sept jours pour vous rétracter quand vous achetez quelque chose à distance, onze pour signer un crédit : est-ce à dire que le petit être dans le ventre de sa mère est moins que cela ? » a ainsi plaidé l'évêque de Grenoble.Un argument également développé par la députée Front national Marion Maréchal-Le Pen sur Twitter :Quand on achète un micro-ondes sur internet on a 7 jours pour se rétracter. Mais pour avorter plus besoin : http://t.co/A9GRhgP4ix— Marion Le Pen (@Marion_M_Le_Pen)require(["twitter/widgets"]);« Comme si le degré de réflexion d'une femme qui prend la décision d'interrompre une grossesse était comparable à celui d'un consommateur qui revient sur un achat d'une cinquantaine d'euros ! » ont répliqué les Effrontées.La clause de conscienceSi elles se réjouissent de l'abandon du délai de réflexion, les associations féministes regrettent le retrait d'un amendement sur la clause de conscience. Une députée avait proposé de supprimer cette dernière, qui permet aux médecins de refuser de pratiquer une IVG. Motif invoqué : elle est redondante avec celle s'appliquant à tout acte médical.La ministre de la santé, Marisol Touraine, avait émis « un avis résolument défavorable » à cette proposition, jugeant qu'il ne fallait pas « ranimer de débat éminemment symbolique dans un contexte de tensions sur un certain nombre de sujets de société ».Le sujet reviendra pourtant rapidement sur la table, lors de l'examen du projet de loi dans l'hémicycle, du 31 mars au 10 avril. Environ 210 000 interruptions volontaires de grossesse sont pratiquées chaque année en France, un chiffre stable. 20.03.2015 à 17h36 • Mis à jour le20.03.2015 à 17h44 | Eric Nunes Peut mieux faire ! C'est en substance l'appréciation que la Cour des comptes (CDC) a rendue à Christiane Taubira, garde des Sceaux, concernant la gestion des quatre écoles de formation relevant du ministère de la justice, dans un référé rendu public mercredi 18 mars. Dans le viseur des magistrats : l'Ecole nationale de la magistrature, l'Ecole nationale des greffes, l'Ecole nationale d'administration pénitentiaire et l'Ecole nationale de la protection judiciaire de la jeunesse.En préambule, le document signé par Didier Migaud, président de la Cour des comptes, ne manque pas de souligner la grande qualité des établissements. La CDC « a pu prendre la mesure de la qualité et de la puissance des outils dont dispose le ministère de la justice pour assurer, dans les meilleures conditions matérielles et humaines », la formation des magistrats et personnels au fonctionnement de la justice. Cela écrit, les magistrats égrainent les incohérences organisationnelles et les erreurs de gestion, alors même que le ministère souligne souvent le manque de moyens dont il dispose.Lire : De quels moyens la justice manque-t-elle ? Rationaliser les concours« Des marges de progression demeurent », souligne la Cour. Une gestion « efficiente » des établissements passe notamment par une planification des activités pédagogiques et des effectifs. Un exercice difficile, « voire impossible », du fait des « mouvements erratiques », d'une année à l'autre des effectifs scolarisés. Le document encourage la mise en place d'une gestion prévisionnelle des besoins du ministère sur trois années, un plan qui devra mettre fin, en période de disette budgétaire, aux arbitrages tardifs de l'administration centrale en matière d'effectif.Il est également demandé au ministère de rationaliser l'organisation des concours dont il a la responsabilité. Le circuit des dossiers des candidats gagnerait à être « simplifié », le nombre d'épreuves « réduit », la durée de celle-ci « reconsidérée ». Certaines « s'étalent sur rien moins que soixante jours pleins », note la Cour des comptes qui suggère une mutualisation des charges entre les écoles. Du bon sens et autant de sources d'économie.Les magistrats encouragent encore à mieux encadrer la gestion des quatre établissements, « qu'il s'agisse de la situation des formateurs, de la situation des élèves ou encore des relations et des mutualisations entre établissements ». Leurs propositions ne devraient pas manquer de provoquer des grincements de dents : il s'agit en particulier de mettre en place une évaluation annuelle des formateurs, de revoir le régime d'indemnités de stage ou encore de « reconsidérer la gratuité de l'hébergement des stagiaires fonctionnaires rémunérés ».Lire l'entretien :  « Le métier de magistrat intéresse de plus en plus de jeunes » Eric Nunes 20.03.2015 à 13h27 • Mis à jour le20.03.2015 à 21h10 La circulation alternée sera mise en place à Paris lundi 23 mars, sauf en cas de baisse de la pollution dans la capitale ce week-end. La ministre de l’écologie, Ségolène Royal, a fait cette annonce vendredi 20 mars au soir, après plusieurs jours de passes d’armes avec la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, et les écologistes.D'ici là, les transports publics seront gratuits dès samedi en Ile-de-France, a ajouté Mme Royal.Les échanges s’étaient considérablement tendus au sujet de la circulation alternée, réclamée par Mme Hidalgo et par plusieurs élus franciliens, mais jusqu’ici rejetée par l’Etat. François Hollande est lui-même intervenu dans la journée pour assurer que des décisions seraient prises « dès la fin de l’après-midi ».Vendredi, Anne Hidalgo, avait réitéré sa demande de mise en place de la circulation alternée pour samedi, en raison de la persistance d’un pic de pollution aux particules fines PM10. Ses requêtes avaient jusqu’ici été refusées.Je demande à l’État de prendre les mesures d’urgence prévues par la réglementation, avec la mise en place samedi de la circulation alternée— Anne_Hidalgo (@Anne Hidalgo)require(["twitter/widgets"]);La maire de Paris a aussi demandé à l’Etat de mettre en place le contournement de l’Ile-de-France par les poids lourds en transit, déclarant que « la santé des Parisiens ne se négocie pas ».« Pas respectueux et pas raisonnable », pour Mme RoyalMme Royal avait tenté de justifier le refus de mettre en place la circulation alternée, estimant sur LCP qu’« il ne faut pas prendre de décision intempestive ». Elle a également défendu sur Twitter le bien-fondé de sa ligne en commentant des articles de presse consacrés à se sujet. La ministre a notamment estimé qu’« imposer du jour au lendemain à la banlieue la circulation alternée » n’était « pas respectueux » et « pas raisonnable ».@libe imposer du jour au lendemain à la banlieue la circul alternée : pas respectueux. Demander d'abord aux parisiens de prendre transports.— RoyalSegolene (@Ségolène Royal)require(["twitter/widgets"]);Mme Royal précisait toutefois que « si le pic de pollution continue », la circulation alternée serait bien organisée lundi.Ces déclarations, loin d’éteindre les critiques, n’ont fait qu’en susciter de nouvelles des élus parisiens, écologistes et socialistes.Vendredi, des membres du Front de gauche et d’Europe écologie-Les Verts (EELV), dont sa secrétaire nationale, Emmanuelle Cosse, se sont ainsi rassemblés devant le ministère de l’écologie pour « demander des mesures d’urgence contre le pic de pollution ». L'adjoint aux transports de la mairie de Paris, Christophe Najdovski, le député Denis Baupin et Mme Cosse — tous écologistes — ont été reçus par Ségolène Royal dans l’après-midi.Rassemblés devant le ministère de l'écologie pour demander des mesures d'urgence contre le pic de pollution http://t.co/oxR47DJ68P— emmacosse (@Emmanuelle Cosse)require(["twitter/widgets"]);Lire aussi : Lutte contre la pollution : pas de circulation alternée à Paris vendredi« Inconscience écologique »Le matin même, l’ancienne ministre écologiste Cécile Duflot s’était agacée sur Europe 1 du refus de l’Etat d’accepter la demande de la mairie de Paris, voyant dans cette décision « une erreur, incompréhensible et consternante ». Pour la députée EELV de Paris, « c’est de l’inconscience écologique ». Elle s’est également dite « surprise » par les dernières décisions de Ségolène Royal. « Il y a ceux qui ont compris et ceux qui n’ont pas compris la gravité de la situation », a-t-elle ajouté.Une critique que n’a pas laissée passer Ségolène Royal, qui lui a répondu sur Twitter.@CecileDuflot @Europe1 qu'est ce qui a été fait de concret dans la circonscription où elle est élue pour le transport propre tous les jours?— RoyalSegolene (@Ségolène Royal)require(["twitter/widgets"]);@leLab_E1 ce qu'il faut à Paris et grandes villes c'est 1 vraie politique du transport propre pour ts les jours.Pas des décisions punitives.— RoyalSegolene (@Ségolène Royal)require(["twitter/widgets"]);Plusieurs élus parisiens de gauche avaient également critiqué la décision de ne pas mettre en place la circulation alternée et l’attitude de Mme Royal. « On étouffe et la ministre regarde ailleurs… », a ainsi réagi Christophe Najdovski sur Twitter.Comme ça le gvt refuse application réglementation & mise en place circulation alternée demain. On étouffe et la ministre regarde ailleurs...— C_Najdovski (@Christophe Najdovski)require(["twitter/widgets"]);L’adjoint au maire chargé des sports et du tourisme, Jean-François Martins (groupe radical de gauche, centre et indépendants), ainsi que le maire PS du 10e arrondissement de Paris, Rémi Féraud, ont également interpellé directement la ministre."Hey madame la Ministre y'a un pic de pollution à Paris" - "On verra plus tard là je m'occupe de faire jouer au tennis au Parc des Princes"— jfmartins (@J-Francois Martins)require(["twitter/widgets"]); 20.03.2015 à 13h07 • Mis à jour le20.03.2015 à 14h40 Coup de théâtre à l'Assemblée jeudi 19 mars lors de l'examen du projet de loi sur la biodiversité, examiné en première lecture. Contre l'avis de la rapporteure et du gouvernement, les députés ont adopté en fin de journée un amendement écologiste abrogeant un article du code du patrimoine qui prévoyait que l'autorité administrative chargée des monuments historiques pouvait autoriser l'installation de bâches publicitaires.L'article disposait aussi que les recettes perçues par le propriétaire du monument pour cet affichage étaient affectées au financement des travaux.La députée Laurence Abeille a dit sa volonté de voir interdites ces « bâches publicitaires géantes qui fleurissent sur les échafaudages ». La rapporteure Geneviève Gaillard (PS) lui a rétorqué que ces bâches étaient temporaires et lui a demandé, en vain, de ne pas « vouloir avancer au pas de charge ».Création d'une Agence nationale de la biodiversitéAu total, quelque 1 400 amendements avaient été déposés sur les 72 articles du projet de loi sur la biodiversité porté par la ministre de l'écologie, Ségolène Royal, et examiné depuis lundi. Plus de 200 ont été adoptés.Ce texte, très attendu par les ONG environnementales, doit notamment permettre la création d'ici à la fin de l'année d'une Agence nationale de la biodiversité, promise par François Hollande lors de la première conférence environnementale en 2012. Il fera l'objet d'un vote solennel mardi avant d'être renvoyé au Sénat.Lire : Quand les bâches publicitaires envahissent les monuments historiques Martine Valo (Noirmoutier, envoyée spéciale) Il règne à Noirmoutier une agitation presque digne de celle de juillet et août, quand 1,2 million de véhicules franchissent le pont dans l’insouciance des vacances. Depuis le début de la semaine, les camping-cars affluent dans les quatre communes de l’île vendéenne pour assister à la très grande marée attendue les 21 mars avec un coefficient de 119. Le spectacle avec la promesse d’une pêche à pied exceptionnelle ne devrait pas se reproduire avant dix-huit ans.Comment la « marée du siècle » s’explique-t-elle ?Mais pour les 10 000 résidents permanents, cette marée est synonyme d’une autre bataille. L’hiver a été comme chaque année la saison des chantiers, lorsque les 70 % de résidences secondaires qui couvrent le territoire ont clos leurs volets. Durant des mois, il a fallu rehausser et renforcer les digues de protection qui encerclent l’île, conforter les murs de soutènement en haut de plage et des centaines de tonnes d’enrochements à la base. On a encore ajouté des brise-lames en épis de plus en plus larges, perpendiculaires à la côte, et d’innombrables pieux sur les plages, tout ce qui peut préserver cette langue de terre plate de 20 km de long, dont près des trois quarts se trouvent sous le niveau de la mer. Contre l’océan, la lutte est sans fin.« Culture du risque »« Voilà trente-cinq ans que les élus locaux commandent des travaux de protection, souligne Noël Faucher, président de la communauté de communes et maire (UMP) de Noirmoutier. Cela représente 60 millions d’euros ; le montant de la tranche 2012-2018 s’élève à 14,6 millions d’euros, dont 30 % à notre charge et 40 % à celle de l’Etat. Aujourd’hui, le système est achevé avec 26 km de digues, plus différents ouvrages pour maintenir le trait de côte, il suffit de continuer à le conforter. C’est considérable, mais sinon, l’île n’existerait plus. » Plus que les risques de submersion, Noirmoutier se bat contre l’érosion qui grignote ses plages et ses dunes.Pourtant, l’élu juge le territoire « bien protégé, d’autant qu’on a la culture du risque. Les maisons sont majoritairement hors d’atteinte et les prévisions météo permettent de plus en plus d’anticiper », assure-t-il. Serait-il prêt à organiser des exercices d’évacuation de nuit pour montrer que la situation est parfaitement sous contrôle ? « Beaucoup d’habitants sont âgés, ça peut générer beaucoup d’effroi. Il n’y a pas d’intérêt à surgénérer du stress. »Le dernier vrai coup de « stress » ressenti ici, comme dans toute la Vendée, remonte à la tempête Xynthia de 2010. A La Faute-sur-Mer, l’eau était montée très vite derrière les digues, en pleine nuit, causant la mort de 59 personnes. L’Etat avait alors décidé de doter les communes du département d’un plan de prévention des risques littoraux (PPRL), celles de Noirmoutier en priorité. Le préfet a présenté ses études et ses préconisations une première fois en 2012. Il ne proposait pas d’expropriation, mais des zones rouges où il deviendra impossible de construire, des zones bleues où il faudra élever les planchers des habitations, voire construire un étage pouvant servir d’abri en cas d’inondation. La levée de boucliers a été immédiate chez les acteurs économiques et les élus locaux ont alors commandé leurs propres contre-expertises et exigé que le préfet revoit sa copie. Ce qu’il a fait.Lire : Derrière la tempête, la menace de l'érosion du littoral« L’Etat part du principe que tout ouvrage, toute digue, est faillible. Peut-être, mais nous lui demandons, nous, de ne pas vitrifier le territoire », lâche M.Faucher. Le deuxième PPRL s’avère bien moins alarmant que le précédent, il ne fait même plus référence à la montée du niveau de la mer attendue d’ici à la fin du siècle. Ces parcelles inondables qui sont finalement redevenues constructibles n’ont cependant fait qu’augmenter les doutes chez les îliens.« Injustices »Une concertation publique est en cours jusqu’au 29 mars. Sur le registre ouvert à la mairie de La Guérinière, certains habitants ne comprennent pas pourquoi leur terrain se situe en zone bleue quand celui du lotissement voisin n’y figure pas. « Il faut comprendre ces réactions très individuelles, tempère Marie-France Léculée, la maire (divers droite). Certaines personnes ont transmis des terrains à leurs enfants dont l’un pourra construire et pas l’autre… »« Il y avait tellement d’injustice dans le premier PPRL qu’on a créé illico le Collectif de défense des intérêts des particuliers, professionnels et propriétaires de l’île de Noirmoutier, rapporte Eric Nauleau, promoteur immobilier et président de l’association. Et le deuxième plan se présente aussi très mal. Nous sommes prêts à aller au contentieux. » La modélisation des probabilités d’aléas, les erreurs de calcul : tout est passé au crible par ce collectif qui annonce 600 adhérents, dont nombre d’artisans et d’avocats. Les freins à la poursuite de l’urbanisation ne constituent-ils pas leur motivation profonde ? « Pas du tout, il y a encore une réserve foncière qui permet de voir venir, rétorque Eric Nauleau. Le problème, c’est que l’Etat n’est que dans la subjectivité, nous, on veut des faits ! »Aux deux extrémités de l’île, Marie-Thérèse Beauchêne, à la tête de l’association Vivre l’île 12 sur 12, montre l’érosion des dunes, les enrochements qui s’effritent et un drôle d’escalier qui s’arrête à un bon mètre au-dessus de la plage en train de s’évaporer. Elle qui a déjà mené moult combats contre des projets de construction dans l’île, s’efforce d’ouvrir les yeux « aux élus qui s’enferment dans le déni ». Elle veut alerter du danger, sans détenir pour autant de solution miracle. A ses côtés, Yves Le Quellec, président de la fédération Vendée nature environnement, rapporte que dans le département, cinq ans après Xynthia, sur les neuf PPRL lancés, un seul est prêt à entrer en action.Martine Valo (Noirmoutier, envoyée spéciale)journaliste PlanèteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.03.2015 à 06h30 • Mis à jour le20.03.2015 à 07h26 L'ex-électricien Pierre Le Guennec et son épouse, soupçonnés du « recel » de 271 œuvres de Picasso entreposées pendant 40 ans dans leur garage du sud de la France, apprendront leur condamnation ou leur relaxe, vendredi 20 mars dans la matinée, épilogue d'une rocambolesque histoire qui a fait le tour du monde.Lire aussi : Picasso, l'ancien électricien et la justiceCinq ans de prison avec sursis avaient été requis le 12 février à l'encontre du couple de septuagénaires, lors d'un procès de trois jours devant le tribunal correctionnel de Grasse, dans les Alpes-Maritimes, en présence de trois héritiers de Pablo Picasso. La décision, mise en délibéré, sera rendue vendredi à 10 heures.Un cadeau informelLes retraités soutiennent que les 271 œuvres empilées dans un carton sont un cadeau informel de Jacqueline Picasso, dernière épouse de l'artiste, fait en 1971 ou 1972 dans un couloir de son mas de Mougins. « Elle m'a dit “ça c'est pour vous” », relate seulement Pierre Le Guennec, qui a répondu « merci, Madame » à Jacqueline. Peu impressionné en rentrant chez lui, il découvre « en vrac » dans la boîte « des dessins, des esquisses, du papier froissé », avant de reléguer le tout dans son garage durant quatre décennies.En septembre 2010, le couple avait fait le voyage à Paris pour présenter son trésor à Claude Ruiz-Picasso, portrait craché de son père, en charge de l'authentification et du droit moral des œuvres. Les six héritiers de l'artiste avaient porté plainte. Durant le procès, les témoignages de proches et d'experts de Picasso ont tous convergé pour détruire la thèse d'un don. Et les trois avocats défendant le couple Le Guennec, semblant peu préparés, n'ont produit aucun témoin défendant la bonne foi de leurs clients.Les 271 œuvres – qui s'échelonnent entre 1900 et 1932 – avaient été projetées sur un écran du tribunal. Aucune n'est signée ni dédicacée, une façon pour l'artiste de se protéger des vols dans ses ateliers, ont indiqué des témoins, comme Gérard Sassier, fils d'Inès, femme de chambre de l'artiste durant 34 ans.« Picasso avait une confiance absolue en moi »Les héritiers de Picasso, désireux de récupérer les œuvres, n'ont pas mâché leurs mots. « Je n'ai jamais pu comprendre qu'on puisse faire avaler ça. C'est comme si vous allez chez le boulanger pour une baguette et qu'il vous en donne 271 ! », a réagi avec gouaille Maya Widmaier-Picasso, fille du peintre. « Un rassemblement d'objets de cet ordre, c'est tout à fait renversant », a commenté Claude Ruiz-Picasso, qui n'a pas chiffré leur valeur.Lire aussi : Procès Picasso : l'ex-électricien face au clan familialCatherine Hutin-Blay, fille de Jacqueline Picasso et seule héritière à avoir connu personnellement l'électricien, admet néanmoins qu'il avait une position privilégiée au mas Notre-Dame-de-Vie à Mougins, dernière demeure de l'artiste mort en 1973. « On lui faisait vraiment confiance. C'était quelqu'un qui était très familier dans la maison », décrit-elle. Confirmant ainsi les dires de Pierre Le Guennec : « Picasso avait une confiance absolue en moi », « Monsieur et Madame m'appelaient “petit cousin” ».Détail troublant de l'affaire, qui laisse planer un parfum de mystère, l'artisan, qui s'exprime maladroitement et n'est pas un spécialiste d'art, affirme avoir rédigé lui-même les descriptifs des œuvres. Il identifie, par exemple, une petite étude abstraite au crayon comme ayant des similitudes avec une peinture de 1915 d'un Arlequin exposé au Musée d'art moderne de New York (MoMA). Mais Pierre Le Guennec ne semble pas connaître l'existence du MoMA. 18.03.2015 à 16h44 • Mis à jour le18.03.2015 à 16h56 | Alexandre Pouchard Le bureau de l'Assemblée nationale a levé, mercredi 18 mars, l'immunité parlementaire du député UMP des Hauts-de-Seine Patrick Balkany. Celui qui est également maire de Levallois-Perret, mis en examen en octobre pour « blanchiment de fraude fiscale » et « corruption », a aussitôt répondu à cette décision dans un communiqué.Assurant ne s'être « jamais prévalu de [son] immunité parlementaire pour [s'opposer] à des démarches engagées au cours des enquêtes », avoir « toujours répondu aux questions qui [lui] ont été posées » et ne s'être « jamais opposé aux différentes perquisitions », il s'est interrogé sur le bien-fondé de la requête des juges.Lire : Tout comprendre à l’affaire BalkanyCe qu'il a dit :Prenant « acte » de la décision du bureau de l'Assemblée nationale, Patrick Balkany suggère des motivations politiques de la part des juges.« L'instruction n'ayant jamais été entravée de quelle que [sic] manière que ce soit par mon statut de parlementaire, force est donc de se demander ce qui a conduit les magistrats à solliciter la levée de mon immunité, précisément dans la semaine précédant le premier tour des élections départementales. »Pourquoi c'est trompeurUne demande déposée le 11 févrierAncien conseiller général mais non candidat aux élections départementales dans le canton de Levallois-Perret, Patrick Balkany feint de découvrir la démarche des juges et fait le lien avec le contexte électoral. Pourtant, la demande de levée d'immunité parlementaire par les juges Renaud Van Ruymbeke et Patricia Simon ne date pas d'aujourd'hui. Comme l'avait révélé Le Monde le 3 mars, elle a été déposée dès le 11 février.La date de la décision a ensuite été fixée par le bureau de l'Assemblée nationale, composé de parlementaires de tous bords politiques. Quelques jours avant, une commission présidée par la vice-présidente Catherine Vautrin (UMP) a auditionné M. Balkany. Sur la base de son rapport, les députés ont décidé mercredi à l'unanimité de lever son immunité.Une demande argumentéePatrick Balkany met en avant sa bonne foi, rappelle qu'il a déjà répondu aux convocations des juges et accepté la perquisition de son bureau de maire. Il aurait effectivement pu s'y opposer en mettant en avant son immunité parlementaire, comme d'autres l'ont fait avant lui (Serge Dassault, Jean-Noël Guérini...). Cette immunité permet notamment au législateur d'être protégé de pressions de la part du pouvoir politique, judiciaire ou venant d'intérêts privés et d'assurer ainsi son indépendance face au vote.Lire : Qu'est-ce que l'immunité parlementaire, levée pour Balkany ?Pour autant, les magistrats ont bien motivé leur demande sur le fond et la levée de l'immunité a un but précis. Suspectant les époux Balkany d'être les bénéficiaires d'un « schéma sophistiqué de fraude » qui lui aurait notamment permis d'acquérir deux somptueuses villas à Saint-Martin et au Maroc, ils ont rédigé un argumentaire de neuf pages dont Le Monde a pris connaissance. Ils y expliquent notamment vouloir retirer à Patrick Balkany son passeport pour qu'il ne puisse pas quitter le territoire français, « afin d'éviter qu'il ne soustraie des éléments de preuve ou fasse pression sur des témoins ». L'enquête est en effet en cours à l'étranger, comme au Maroc, en Suisse, à Singapour ou encore au Liechtenstein. Contrairement à une convocation, à laquelle le parlementaire peut choisir de se rendre ou non, ces démarches coercitives, de même qu'une garde à vue par exemple, ne sont possibles qu'avec l'accord de l'Assemblée nationale et donc avec la levée de l'immunité parlementaire.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 18.03.2015 à 13h05 Les perquisitions qui ont visé lundi 16 mars le service de taxis amateurs Uber France, dont son siège parisien, ont eu lieu dans le cadre d'une enquête ouverte depuis la fin de novembre, a appris l'Agence France-presse mercredi de source judiciaire. Lors des perquisitions, qui ont été autorisées par un magistrat et ont duré toute la journée, de la documentation, des téléphones portables et des ordinateurs ont été saisis.Ouverte depuis le 27 novembre 2014, l'enquête du parquet de Paris vise des faits présumés d'« organisation illégale » de « système de mise en relation de clients avec des personnes qui se livrent au transport routier (d'autres personnes) à titre onéreux ».C'est l'application pour smartphone UberPop qui est visée par ce volet de l'enquête. Ce service met en relation des particuliers et des conducteurs non professionnels, ce qui est interdit depuis le 1er janvier.Lire : Pourquoi UberPop va continuer sur sa lancée après le 1er janvierL'enquête vise aussi des faits présumés de « conservation illégale de données à caractère personnel au-delà de la durée prévue préalablement à la mise en œuvre du traitement », a précisé la source judiciaire, et de possibles infractions à la loi informatique et libertés de 1978.Pour Uber, une « tentative d'intimidation »Plusieurs dizaines des conducteurs non professionnels d'UberPop ont été verbalisés depuis le début de l'année, et l'entreprise considère cet épisode comme une nouvelle « tentative d'intimidation », a commenté mardi un responsable de l'entreprise. « Nous voyons dans cette perquisition une action disproportionnée, menée sur des bases légales fragiles », avait réagi le patron d'Uber France, Thibaud Simphal, interrogé par L'Obs.Uber conteste depuis plusieurs mois la loi Thévenoud du 1er octobre 2014 qui encadre l'activité des voitures de transport avec chauffeur (VTC). La filiale française a ainsi déposé deux questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) sur l'usage de la géolocalisation et la fixation des tarifs, qui ont été transmises vendredi par la Cour de cassation au Conseil constitutionnel.Lire aussi notre éclairage : Uber bouscule la loi ThévenoudPar ailleurs, la maison-mère américaine a déposé deux plaintes contre la France auprès de la Commission européenne afin d'obtenir l'annulation de la loi Thévenoud.Lire aussi l'entretien avec Travis Kalanick, le PDG du groupe : « Les batailles juridiques seront sans fin » Bertrand Bissuel Le financement des lieux de culte devrait être rendu plus transparent, grâce à une « meilleure traçabilité » des flux d’argent ayant permis la construction d’édifices religieux. C’est l’une des principales recommandations du « rapport d’information » adopté à l’unanimité, mardi 17 mars, par la délégation sénatoriale aux collectivités territoriales – un organe dans lequel siègent des élus issus de tous les groupes. Coordonné par Hervé Maurey (UDI-UC, Eure), ce rapport entend « relayer une demande des élus locaux », qui sont nombreux à réclamer un contrôle renforcé.Une telle préconisation vaut pour toutes les confessions, précise M. Maurey, mais elle concerne, au premier chef, l’islam, « la deuxième religion du pays », qui reste confronté à « un retard historique en matière d’immobilier cultuel », selon l’une des personnalités auditionnées dans le cadre de la réalisation du rapport.Etant « en phase de rattrapage », les musulmans veulent édifier des mosquées, en particulier « dans les zones urbanisées et dans les grandes métropoles » où les besoins s’avèrent les plus importants, ce qui n’est pas forcément regardé d’un œil favorable par tous les riverains. Pour contribuer à « l’apaisement dans le déploiement de certains projets », il conviendrait donc de faire la lumière sur les sommes d’argent qu’ils ont mobilisées : le rapport suggère d’obliger les maîtres d’ouvrage à « produire un plan de financement avec un contrôle de l’origine des fonds par un commissaire aux comptes ».Dons des fidèles« Nous n’avons aucune information (…) sur la manière dont les lieux de culte sont financés, en premier lieu les mosquées », déclare M. Maurey, dans un entretien à Libération de mercredi. Or, ajoute-t-il, « nous avons besoin de savoir si certains doutes sont fondés ou non », en faisant une allusion – très vague – à des interrogations de Tracfin, la cellule anti-blanchiment de Bercy. Le rapport, de son côté, relève la difficulté à « identifier précisément l’origine des fonds des porteurs de projets (…), notamment lorsqu’il s’agit d’espèces ».En revanche, M. Maurey ne souhaite pas, à ce stade, que la France s’inspire de l’Autriche, qui vient d’interdire les financements étrangers pour édifier des mosquées. Lors d’un déplacement à Strasbourg, le 3 mars, Manuel Valls avait déclaré que « des solutions existent en France lorsque des responsables cultuels cherchent un soutien et des moyens pour construire un lieu de culte ou un centre culturel ». « Je souhaite que ce réflexe consistant à demander le soutien d’Etats étrangers se perde », avait-il ajouté.Le rapport de M. Maurey tord le cou à une idée très répandue : les subsides accordés par des pays tiers « vers des lieux de culte musulmans en France ne représentent qu’une part minoritaire du financement total des cultes, assurés en majorité par les dons des fidèles ». En règle générale, l’argent octroyé par ces Etats porte « sur des projets d’envergure mais (…) ponctuels » et les flux sont déclarés à l’administration. Parmi les principaux bailleurs de fonds figure l’Algérie dont les aides financières en faveur des musulmans de France ont atteint 1,8 million d’euros en 2013. Le Maroc, lui, a versé « environ 4 millions d’euros » dont grosso modo un tiers pour la construction et la rénovation de mosquées (Saint-Etienne, Strasbourg, Blois, Evry…). L’Arabie Saoudite a également mis la main à la poche pour celle de Mantes-la-Jolie (Yvelines).Mais l’essentiel du financement des lieux de prière provient de donateurs privés (particuliers, organisations non gouvernementales), de l’entraide entre associations, de prêts et du soutien apporté par les fédérations musulmanes, énumère M. Maurey.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 18.03.2015 à 11h16 • Mis à jour le18.03.2015 à 18h24 | Benoît Floc'h Dans son dernier numéro, la revue de sociologie Sociétés a été victime d’un canular par deux chercheurs dont l’objectif était de dénoncer le caractère « non-scientifique » des travaux du fondateur de cette revue, le professeur Michel Maffesoli. Désirant « démonter de l’intérieur la fumisterie de ce que nous appellerons le “maffesolisme” », les sociologues Manuel Quinon et Arnaud Saint-Martin ont soumis, sous un faux nom, un article à Sociétés. Consacré à l’Autolib’, la voiture parisienne en libre service, l’article, « une somme de sottises » selon les auteurs, a été publié par Sociétés. Avant d’être supprimé.Michel Maffesoli est un habitué des polémiques. Ancien membre du conseil d’administration du CNRS et professeur émérite à l’université Paris-Descartes, il avait déjà été très contesté en 2001 après avoir dirigé la thèse, soutenue devant un jury de son université, de l’astrologue Elizabeth Teissier. Sa nomination à l’Institut universitaire de France, en 2008, avait de nouveau déclenché une polémique. Décidée par Valérie Pécresse, ministre de l’enseignement supérieur de l’époque, cette nomination s’était produite en dehors de toute concertation avec le jury ad hoc. En 2009, il avait été au cœur d’une autre polémique : celle de plusieurs promotions, dont la sienne, décidées au sein de la section sociologie du Conseil national des universités. Ce qui avait débouché sur la démission de onze de ses membres.Deux sociologues piègent une revue pour dénoncer la « junk science »Les deux chercheurs qui ont fait paraître un article canular dans votre revue, Sociétés, attaquent violemment l’école de sociologue que vous représentez. Selon eux, elle ne serait pas fondée scientifiquement et relèverait davantage de la « mauvaise philosophie » que de sociologie. Que leur répondez-vous ?Michel Maffesoli : Il est pour le moins curieux de me reprocher de ne pas être ce que, justement, je ne veux pas être : un scientifique ! En effet, la sociologie n’est pas une science, mais une « connaissance ». Une connaissance bien sûr rigoureuse, mais dont le paradigme n’est pas la mesure.« Ma forme de connaissance, n’est pas scientifique, mais rationnelle et rigoureuse »Je rends compte de la société actuelle en disant qu’elle est tribale et nomade. Je ne sais pas pourquoi, je n’ai pas mesuré le nombre de tribus, mais il est sûr que cette notion que j’ai commencé à utiliser en 1988 fonctionne : il suffit de voir à quel point elle a été reprise dans les publicités, les films, les mots que notre société emploie pour le dire. C’est cela ma forme de connaissance, qui n’est pas scientifique, mais rationnelle et rigoureuse. Je cherche à comprendre les changements de valeurs dans nos manières de vivre, de nous habiller, de manger, d’habiter, de croire, d’aimer…Faut-il appeler cela de la « mauvaise » philosophie ? Alors que nombre des pères fondateurs de la sociologie – Auguste Comte, Marcel Mauss, Max Weber, Georg Simmel… – n’ont jamais fait d’enquête, n’ont jamais fait de questionnaires, mais nous ont transmis une connaissance de la société dans laquelle ils vivaient et des méthodes de compréhension que nous utilisons encore.Mais, si elle n’est ni étayée, ni mesurée, ni prouvée, comment sait-on que l’on est en présence d’une « connaissance » ? Et qu’est-ce qui justifie, dès lors, qu’elle soit enseignée à l’université ?J’ai été formé à la sociologie par Julien Freund. Pour lui, il y avait deux approches possibles de la réalité sociale : essayer d’expliquer les phénomènes en identifiant des causalités, des déterminismes ; ou décrire le réel. Cette dernière, connaissance que nous appelons « scientifique » parce qu’elle suit le modèle des sciences dures tel que nous l’ont légué les scientifiques du XIXe siècle, ne suffit pas. Je m’intéresse à une autre forme de connaissance : une sociologie qui fait appel à l’intuition, à la compréhension. Cette discipline utilise des formes d’observation plus empathique, s’intéresse aux figurations du monde, aux images, aux œuvres littéraires, etc.Quant à la charge de la preuve, vous savez que les théoriciens actuels de la science disent qu’une hypothèse est scientifique si elle est réfutable. Disons que les hypothèses que je fais et que font les chercheurs qui travaillent avec moi sont discutables et discutées, donc réfutables, mais également pertinentes.Les auteurs du canular, forme extrême de contestation, disent que l’échange classique d’arguments s’avère impossible. Pourquoi la discussion était-elle à ce point difficile ?Voilà qui est tout simplement fallacieux ! Lorsque j’étais en activité, j’ai toujours reçu, à leur demande, mes étudiants. Et l’un d’entre eux, auteur de ce canular, est venu me voir, pour de longs échanges, trois ou quatre fois à mon domicile. Il doit s’en souvenir. Je n’ai jamais refusé le débat d’idées. Bien au contraire, je crois l’avoir souvent suscité. Les rencontres, colloques, conférences que j’ai organisés, le furent, toujours, en public, et j’ai mis mon point d’honneur à en informer, largement, le milieu sociologique.La revue Sociétés, elle-même, est très ouverte au débat. Ceux qui prendront la peine de le vérifier pourront se faire une opinion en connaissance de cause. Le canular dont elle a été victime va nous inciter à plus de prudence et d’exigence dans le choix des relecteurs. Mais cela n’entamera en rien la politique pluraliste qui est la nôtre.Pour élargir la réflexion, c’est l’enfermement en chapelles étroites et sectaires qui interdit, ou à tout le moins rend difficile, le « conflit de méthodes » inhérent à toutes les disciplines académiques.Le canular est, dans son outrance même, légitime. Son côté « potache » témoigne d’une vitalité juvénile qu’il faut encourager. En la matière, et certainement sans que les protagonistes eux-mêmes en aient conscience, il est instrumentalisé par quelques vieux caciques de la sociologie réglant, par personnes interposées, des comptes.Benoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Yohan Blavignat Le « bâton de la parole » passe de main en main. Assis en rond face au mot « grandir » écrit en rouge sur le tableau, une douzaine d’enfants échangent autour de ce verbe. Dans cette classe du collège parisien Lucie-et-Raymond-Aubrac, réservée aux enfants peu scolarisés dans leur pays d’origine et arrivés en France il y a moins de deux ans, les élèves s’expriment dans un français encore approximatif.« On n’est pas né ici alors on doit travailler et se respecter, c’est ça grandir », dit Sandji, originaire du Sri Lanka. Alors que le « bâton » continue sa ronde, Moumouni Malle, lui, passe son tour. Réservé, ce jeune Ivoirien ne prendra pas la parole lors de cet exercice. Du haut de ses 16 ans, il n’est déjà plus un enfant.Arrivé à Paris le 17 novembre 2014 – son extrait de naissance dit qu’il est né le 1er janvier 1999 à Aboisso – Moumouni est rapidement scolarisé par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) dans cet établissement du 11e arrondissement. En tant que mineur, il est pris en charge par l’ASE qui lui fournit une chambre d’hôtel meublée et un solde de 400 euros par mois. Deux mois plus tard tout s’arrête. Pour le tribunal pour enfants de Paris, ses documents ont été « falsifiés ». La justice demande alors au jeune Ivoirien de se soumettre à un test osseux, pour déterminer son âge.Le couperet tombe. Moumouni est déclaré majeur lors d’un jugement où personne ne lui a dit de se rendre. « Il n’est pas normal que ce soit à lui de prouver sa minorité alors qu’il a un document officiel de son pays d’origine. Or, la justice est incapable de prouver sa majorité avec des tests osseux qui ne sont pas fiables », s’emporte Brigitte Wieser, membre du Réseau éducation sans frontières (RESF). Ni considéré comme majeur ni comme mineur, scolarisé mais sans logement depuis le 10 mars, Moumouni se retrouve dans l’impasse.Interdisons les tests d’âge osseux sur les jeunes immigrésLa mobilisation s’organise. Très impliquée dans le dossier, Alice Méry, une de ses professeurs, assure que Moumouni est « un très bon élève » qui « veut s’en sortir par les études ». « Avec ce qu’il a vécu, il est très courageux. Il est déjà en voie d’alphabétisation », confie la jeune femme.Périple de trois mois« Mes parents n’avaient pas les moyens de payer mes études alors je suis parti. Il fallait que je sorte de Côte d’Ivoire. Alors j’ai travaillé un peu pour avoir de l’argent et j’ai pris le bus pour rejoindre la France », se souvient le jeune garçon parti en août 2014 d’Aboisso, à cent kilomètres d’Abidjan. Le jeune Ivoirien entame son voyage seul. Un périple qui durera trois mois à travers le Mali, la Mauritanie et le Maroc avant de rejoindre l’Espagne. Mais pénétrer en Europe n’est pas simple. « Une fois au Maroc j’ai rencontré un passeur qui nous a fait traverser la Méditerranée pour 310 dinars (30 euros). J’ai travaillé un peu et j’ai pris la mer dans un zodiac avec 17 personnes. C’est Dieu qui nous a sauvés », poursuit Moumouni.Le voyage se poursuit en Espagne, jusqu’à Bilbao « grâce à l’aide de l’église ». Mais la barrière de la langue le pousse à rejoindre Paris pour réaliser son rêve : devenir mécanicien. Moumouni compte désormais sur l’aide de son collège. « Le fonds social éducatif de l’établissement lui a payé quelques nuits dans une auberge de jeunesse et moi je lui donne à manger le matin et le soir », indique Joëlle Billaud, l’agent d’accueil du collège.Contre toute attente, l’espoir renaît. Depuis lundi 16 mars, Moumouni est hébergé chez un particulier pour trois semaines. « Il serait resté avec moi sinon. Je ne l’aurais pas laissé dehors », ajoute la gardienne du collège. Elle a déjà aidé d’autres jeunes dans le passé. L’Accompagnement des jeunes isolés étrangers (Adjie) va déposer un recours au juge des enfants dès que la famille du collégien, restée en Côte d’Ivoire, lui aura envoyé un autre document attestant sa minorité. Le combat n’est donc pas fini même si les délais se comptent en mois. « Comment va-t-il faire d’ici au jugement ? », s’interroge Alice Méry.« J’aime la France »Le cas de Moumouni Malle n’est pas un cas isolé. Soixante-quatorze mineurs isolés sont recensés actuellement à Paris, dont 20 ont obtenu un hébergement pérenne. Les autres se débrouillent comme ils peuvent. « Seulement 6 % des jeunes pris en charge par l’ASE sont des étrangers. Pourquoi ce sont eux qui sont en trop ? », tonne Brigitte Wieser de RESF. Au total, ce sont trois collèges et quatorze lycées qui sont concernés par les mineurs isolés à Paris, surtout dans l’est de la capitale où sont concentrés les établissements professionnels.Mobilisation pour les lycéens sans papiersLors d’un rassemblement organisé lundi 16 mars devant l’hôtel de ville de Paris, une centaine de lycéens, professeurs et membres des associations des droits des mineurs isolés ont tenu à rappeler le cas d’Alaa Bekhir. Scolarisé au lycée professionnel La Tournelle, à la Garenne-Colombes (92), le jeune algérien a été placé en centre de rétention suite à un contrôle d’identité alors que toute sa famille vit désormais à Asnières (Hauts-de-Seine).Au-delà de ce cas spécifique, une délégation a été reçue par la municipalité afin de réclamer qu’aucun lycéen ne soit remis à la rue. A l’issue de l’entretien, la Mairie de Paris a rappelé qu’elle présentera un nouveau dispositif de prise en charge des mineurs étrangers à la fin du mois de mars. De plus, les élus ont assuré que les six lycéens qui occupent un gymnase du 10e arrondissement avec d’autres sans abris ne seront pas mis à la rue après l’arrêt du Plan grand froid. Pour autant, on ne sait pas où ils seront relogés.Même s’il admet avoir été « découragé » après l’annonce de sa majorité présumée, Moumouni ne « regrette rien ». « J’aime la France », affirme-t-il. Ses yeux grands ouverts ne permettent pourtant pas de dire s’il perçoit la mobilisation qui s’organise autour de lui. Quoiqu’il arrive, il assure ne pas vouloir « rentrer au pays ».Yohan Blavignat 18.03.2015 à 10h34 • Mis à jour le18.03.2015 à 12h14 | Anne Michel et Audrey Tonnelier La décision est tombée. Mercredi 18 mars, le Conseil constitutionnel a jugé non conforme le cumul de poursuites pénales et administratives en matière boursière, rendant impossible la tenue du procès EADS.Ce procès, ouvert le 3 octobre 2014, n’avait duré qu’une journée. Il aurait dû porter sur la possible culpabilité de sept dirigeants et ex-dirigeants de l’avionneur (rebaptisé depuis Airbus Group), dont l’ancien coprésident d’EADS, Noël Forgeard, son ancien numéro deux, Jean-Paul Gut. Etaient également visés deux actionnaires de référence de l’époque, les groupes Daimler et Lagardère.La justice les soupçonnait de s’être enrichis indûment en vendant leurs stock-options, principalement en novembre 2005 et mars 2006, alors qu’ils auraient eu connaissance d’informations privilégiées quant aux difficultés des programmes A350 et A380 du groupe.Mais une question prioritaire de constitutionnalité (QPC), posée par les avocats des prévenus le 3 octobre, avait tout remis en cause. Ces derniers avaient demandé aux sages de se prononcer sur la validité d’une procédure consistant à poursuivre une seconde fois les mêmes personnes pour des faits identiques - le principe du non bis in idem (pas deux fois pour la même chose).En effet, les prévenus avaient déjà été jugés par l’Autorité des marchés financiers (AMF) en 2009. Qui plus est, le gendarme de la Bourse les avait, à l’époque, blanchis. Lire aussi notre décryptage : Le « procès EADS » en cinq questionsLe 28 janvier, la Cour de cassation avait transmis la QPC au Conseil constitutionnel. Le tribunal correctionnel de Paris, chargé du dossier EADS, n’a donc désormais d’autre choix que de constater l’extinction de l’action publique.« Choisir entre AMF et justice pénale »« Le Conseil constitutionnel suit les arguments que j’avais développés dans les affaires EADS et Altran [affaire de fausse information financière passée au tribunal correctionnel en 2014] », a réagi Frédéric Peltier, l’avocat d’Alain Flourens, l’un des cadres mis en cause. « Pour l’avenir, en matière de droit boursier, il faudra choisir entre l’Autorité des marchés financiers (AMF) et la justice pénale. » Cette situation pose de nouvelles questions en matière de délits financiers. La première option (AMF) est de loin la plus rapide, mais elle n’offre pas le même pouvoir d’investigation que la justice et ne permet pas de prononcer des peines de prison.Quant à la seconde, via le nouveau Parquet national financier créé en 2014, elle est plus lente et perd ainsi de son efficacité pédagogique et dissuasive. Un véritable débat sur la répression des délits financiers va donc devoir s’ouvrir.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteAnne MichelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Hélène Bekmezian Une seule demande aura suffi. Alors que les juges avaient dû s’y reprendre à trois fois pour faire lever l’immunité parlementaire du sénateur UMP Serge Dassault, de nouveau épinglé par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique pour une irrégularité patrimoniale, celle du député UMP Patrick Balkany n’aura pas résisté longtemps. Mercredi 18 mars au matin, le bureau de l’Assemblée nationale a décidé de lever son immunité parlementaire à l’unanimité, sur la base du rapport de la vice-présidente UMP, Catherine Vautrin (Marne).Lire : Pourquoi les juges demandent la levée de l’immunité parlementaire de Patrick BalkanyMis en examen pour corruption passive, blanchiment de corruption et blanchiment de fraude fiscale, le maire de Levallois-Perret est dans le viseur des magistrats du pôle financier. Ceux-ci aimeraient notamment lui retirer son passeport pour qu’il ne puisse pas quitter le territoire français, « afin d’éviter qu’il ne soustraie des éléments de preuve ou fasse pression sur des témoins », comme ils le formulent dans leur demande adressée au parquet financier. Une mesure coercitive qui ne peut être effectuée sans la levée de l’immunité de l’élu.C’est la première fois, depuis 2012, que l’Assemblée accède à une telle demande des juges contre l’avis de l’intéressé – Patrick Balkany avait même écrit, mardi, au président de l’Assemblée, Claude Bartolone, pour plaider sa cause. En avril 2014, la levée de l’immunité de l’UMP Bernard Brochant avait été refusée à 12 voix contre 8 tout comme celle de son collègue Lionnel Luca, refusée à l’unanimité en mai de la même année. Seule celle du député UMP Philippe Briand avait été levée, en janvier dernier, mais à la demande de l'intéressé.Lire le décryptage : Qu'est-ce que l'immunité parlementaire ?« Jeté aux chiens »Patrick Balkany n'a pas tardé à réagir : dans un texte publié sur sa page Facebook, il dit sa douleur d'être ainsi « jeté aux chiens », dénonçant « une sorte de justice en place publique qui rappelle les plus sombres périodes de notre histoire ». Le député use de sous-entendus, s'interrogeant sur « ce qui a conduit les magistrats à solliciter la levée de [son] immunité précisément dans la semaine précédant le 1er tour des élections départementales », oubliant au passage de mentionner que la requête des juges est datée du 11 février.Lire : Tout comprendre à l’affaire Balkanybody { background:white!important; }.globalo{ width:100%!important; margin:0!important; max-width:534px; border:2px solid #42bda8!important; padding-top:15px;}.globalo img{border:none!important;} a:hover{ text-decoration: none!important; }.tt4{ height:50px; margin:0!important;}.illustr{ margin-top: 20px;}.clear { clear:both;}.volet_droite{ height: 580px;}.sidebar .tt4_capital{ margin-top:0;}.decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0;}.decodeurs a{ border-bottom:0!important;}.central{ width:100%; float:left;}.illustr img{ width:100%; padding-top:10px;}.conteneur{ position: relative;}.fleche{ font-size:70pt; cursor: pointer; width:10%; position:absolute!important; top:5px; height: 60px; margin: 0!important;}.fleche p{ margin:0!important;}.fleche:hover{ color:#42bda8;}.fleche.alpha{ left:2px; text-align: left;}.fleche.omega{ right:16px; text-align: right;}.tt2_capital{ line-height:3.2rem; padding: 0 20px;}.detail p{ margin:5px 0!important;}.affaire .tt2_capital{ text-align: center;}.affaire{ padding:0 16px!important;}h1.tt4{ margin:0 10%!important; width:90%;}@media handheld { .article p{ line-height:120%; }}Résumé de l'affaire Le député UMP des Hauts-de-Seine et maire de Levallois-Perret, Patrick Balkany, a été mis en examen le 21 octobre pour « blanchiment de fraude fiscale », « corruption » et « blanchiment de corruption ». Officiellement, lui et sa femme Isabelle, première adjointe au maire de Levallois, déclarent des revenus d'environ 145 000 euros. Problème : les enquêteurs mettent en lumière un train de vie beaucoup plus important qu'annoncé. La seule déclaration de rémunération des employés à domicile pour l'année 2012 s'élève ainsi à… 127 000 euros. L'enquête du pôle financier cible ainsi le patrimoine supposé important des Balkany (comprenant notamment trois propriétés, dont une au Maroc et une à Saint-Martin, île des Antilles), qui aurait été acquis par « un schéma sophistiqué de fraude » par le biais de sociétés écrans et de comptes offshore. L'étude des comptes du couple montre également un train de vie faramineux (voyages, dépenses diverses). Lire : Tout comprendre à l'affaire Balkany Au Sénat, le bureau a également levé l'immunité de l’UDI Aymeri de Montesquiou, visé par une enquête sur des soupçons de commissions perçues en marge de contrats conclus avec le Kazakhstan sous la présidence de Nicolas Sarkozy, pour un montant total de 2 milliards d'euros.Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.03.2015 à 20h21 • Mis à jour le17.03.2015 à 20h30 Les personnes qui ont guéri d'un cancer seront bientôt dispensées de mentionner leur ancienne maladie lorsqu'elles souhaiteront contracter un emprunt. Tel est l'engagement pris mardi 17 mars par le président de la Fédération française des sociétés d'assurance (FFSA), qui évoque une « révolution copernicienne » sur le sujet.Jusqu'à présent, la convention Areas (pour « s'assurer et emprunter avec un risque aggravé de santé »), signée en 2007, permettait à d'anciens malades d'obtenir une assurance, dans des conditions parfois moins favorables que pour le reste de la population. Ce dispositif, connu sous le nom de droit à l'oubli, est une des mesures emblématiques du troisième plan cancer lancé par le président François Hollande en 2014.Lire aussi : L'état des lieux du cancer en FranceUne inscription dans la loi ?A l'avenir, toute personne ayant guéri d'un cancer n'aura plus besoin de déclarer qu'elle a souffert de cette maladie, passé un certain nombre d'années après la fin du protocole thérapeutique, un délais qui reste à préciser.Les détails du dispositif sont discutés lors d'une réunion rassemblant les acteurs de la convention Aeras. Bernard Spitz, le président de la FFSA, a déjà souligné que les nouvelles pratiques allaient reposer sur trois piliers :Le droit à l'oubli concernera d'abord tous les cancers des enfants, comme l'avait souhaité François Hollande. Les adultes seront également concernés, selon des modalités distinctes.Le dispositif prévoit d'intégrer les progrès de la science, au fil des avancées médicales, à partir des éléments statistiques relatifs au traitement des cancers.Le nombre d'années après lesquelles il ne sera plus nécessaire de mentionner la maladie devrait varier :  « Nous allons partir d'un délai maximal. Ensuite, nous pourrons affiner les délais en fonction des cancers, grâce aux données que nous aurons à notre disposition », a expliqué M.  Spitz à l'Agence France-Presse.Interrogée sur RTL, la ministre de la santé, Marisol Touraine, a indiqué que ce droit à l'oubli pourrait figurer dans le projet de loi santé actuellement examiné en commission à l'Assemblée nationale. Mais, l'inscription dans le texte pourrait ne pas être nécessaire, a-t-elle ajouté :« Les discussions avancent avec la fédération des assureurs. Elles ont l'air de progresser à grands pas et si une convention peut être signée, ce qui semble être le cas, dans les prochains jours, on n'aura même pas besoin de passer par la loi. Mais si ça n'était pas le cas évidemment un amendement serait déposé... »Le gouvernement avait également confié une mission sur le sujet à l'Inspection générale des affaires sociales, dont les conclusions sont attendues avant la fin mars. 17.03.2015 à 17h41 • Mis à jour le18.03.2015 à 14h17 | Aurélie Collas « La refonte de la carte scolaire sera notre fil conducteur. » Depuis les attentats de janvier et la « grande mobilisation de l’école pour les valeurs de la République » qui en a découlé, Najat Vallaud-Belkacem n’omet jamais dans ses discours d’affirmer son ambition de revoir la politique d’affectation des élèves dans les établissements scolaires.Evaluation des élèves : la ministre à l’heure du choixC’est la nouvelle « priorité » de la ministre de l’éducation nationale. Son levier majeur pour favoriser la mixité et lutter contre ce que le premier ministre, Manuel Valls, a appelé « l’apartheid territorial, social, ethnique » à l’œuvre dans les quartiers populaires. Alors que, jusqu’à présent, la gauche s’est montrée frileuse sur ce thème, assiste-t-on à une prise de conscience, une volonté réelle de rouvrir le dossier, aussi sensible soit-il ?Derrière la rhétorique, force est de constater que la prudence reste de mise. Et rien ne dit que d’ici à la fin du quinquennat, le stade des bonnes intentions ne sera dépassé. Deux mesures sont mises sur la table depuis le 6 mars, jour du comité interministériel sur l’égalité et la citoyenneté. La première concerne le lycée : il s’agit d’éviter que les familles ne contournent la carte scolaire en utilisant le jeu des options. La seconde vise à redéfinir les secteurs de recrutement des collèges, afin de garantir plus de mixité.Education prioritaire : le plan à hauts risques de Najat Vallaud-BelkacemLe constat de départ est le suivant : tous les lycées ne proposent pas les mêmes options, qu’il s’agisse des enseignements d’exploration en seconde, des langues vivantes ou des options (latin, grec, arts, sports…). En développant ces enseignements en ligne, la ministre souhaite en donner l’accès à tous les élèves, et éviter que certains ne demandent un établissement plus attractif au prétexte de vouloir suivre une option qui n’existerait pas dans le lycée dont ils dépendent. « Le ministère a décidé, avec le CNED [Centre national d’enseignement à distance] de développer les enseignements optionnels accessibles en ligne pour mettre fin au contournement de la carte scolaire », avait déjà annoncé Najat Vallaud-Belkacem, le 6 mars. Cette mesure sera « préfigurée dans trois académies à la rentrée 2015, avant d’être généralisée », précise-t-on Rue de Grenelle.« Le ministère a décidé, avec le CNED [centre national d’enseignement à distance] de développer les enseignements optionnels accessibles en ligne pour mettre fin au contournement de la carte scolaire » (Najat Vallaud-Belkacem, le 6 mars)En réalité, voilà déjà plusieurs années qu’on ne peut plus, dans la majorité des cas, déroger au système au motif d’une initiation au chinois ou de l’étude du russe en langue vivante 3. « Dans beaucoup d’académies, les options ne sont pas prises en compte dans Affelnet », le système d’affectation des élèves au lycée, confirme Philippe Tournier, secrétaire général du SNPDEN, le principal syndicat des chefs d’établissement. Affelnet prend en compte d’autres critères – le domicile, les résultats scolaires, le statut de boursier… –, qui varient d’une académie à l’autre et auxquels correspond un certain nombre de points.Seul moyen, souvent, de déroger à ces critères : les sections spéciales – européennes, internationales, sport, musique… On y entre souvent sur dossier et à partir d’une audition ou d’un test. « Ces sections introduisent une sélection et contribuent à la ségrégation des lycées », souligne Julien Grenet, chercheur à l’école d’économie de Paris et auteur d’une étude sur Affelnet. Or, le ministère n’entend pas les supprimer, en tout cas pas au lycée. La réforme annoncée « donnerait aux élèves la même possibilité de faire une option sur tout le territoire, mais jouerait de façon marginale sur la mixité sociale des lycées », conclut le chercheur.Un secteur, un collègeAu collège, les élèves sont affectés en fonction des secteurs de recrutement des établissements. Des dérogations sont possibles, dans la limite des places disponibles. Moins de 10 % des demandes obtiennent satisfaction, en dépit de l’assouplissement de la carte scolaire lancée en 2007.Aujourd’hui, la règle du « un secteur, un collège » prévaut. L’objectif de secteurs élargis à plusieurs collèges est double : donner aux familles une certaine liberté de choix (elles pourront choisir entre deux ou trois collèges) ; et rendre les secteurs plus mixtes, puisque englobant des quartiers aux caractéristiques sociales variées (périurbains, pavillonnaires, d’habitat social, etc.). Après une phase de diagnostic, les nouveaux secteurs devraient voir le jour à la rentrée 2016, en même temps que la réforme du collège.Mais pour l’affectation des élèves au sein d’un secteur élargi, le ministère renvoie la balle aux acteurs locaux. A eux de déterminer qui ira où et sur quels critères. Or, rien ne dit que ceux-ci oseront s’aventurer sur ce terrain glissant et que les élus prendront le risque de se mettre à dos une partie de leur électorat. D’ailleurs, l’incitation à élargir les secteurs existe dans la loi depuis 2013, et personne, jusqu’à présent, ne s’en est emparé. Françoise Cartron, sénatrice (PS) de Gironde à l’origine de cette idée, veut croire que le redécoupage des secteurs sera « l’un des chantiers des futurs conseils généraux, une fois les élections départementales passées ».Reste aussi la question des collèges privés. « Seront-ils intégrés dans la réflexion ? Se verront-ils imposer des contraintes de mixité ?, s’interroge Philippe Tournier, du SNPDEN. Si tel n’est pas le cas, les familles qui ne sont pas d’accord avec l’affectation de leur enfant pourront toujours quitter le public et se tourner vers le privé, et la mesure risque d’être un coup d’épée dans l’eau. »Des ZEP aux « REP », la future carte de l’éducation prioritaire inquièteAurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 20.03.2015 à 13h27 • Mis à jour le20.03.2015 à 16h40 François Hollande prend les choses en main. Le chef de l’Etat a annoncé vendredi 20 mars que des décisions concernant la circulation alternée à Paris seraient prises « dès la fin de l’après-midi ».Le président répond ainsi à la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui, plus tôt dans la journée, avait réitéré sa demande de mise en place de la circulation alternée pour samedi, en raison de la persistance du pic de pollution aux particules fines PM10. Ses requêtes ont jusqu’ici été refusées.Je demande à l’État de prendre les mesures d’urgence prévues par la réglementation, avec la mise en place samedi de la circulation alternée— Anne_Hidalgo (@Anne Hidalgo)require(["twitter/widgets"]);La maire de Paris a aussi demandé à l’Etat de mettre en place le contournement de l’Ile-de-France par les poids lourds en transit, déclarant que « la santé des Parisiens ne se négocie pas ».« Pas respectueux et pas raisonnable » pour RoyalLes déclarations du chef de l’Etat interviennent alors que le ton est monté entre Mme Hidalgo et les élus franciliens d’une part et la ministre de l’écologie Ségolène Royal d’autre part.Mme Royal a tenté de justifier le refus de mettre en place la circulation alternée, estimant sur LCP qu’« il ne faut pas prendre de décision intempestive ». Elle a également défendu sur Twitter le bien-fondé de cette décision, en commentant des articles de presse consacrés à se sujet. La ministre a notamment estimé qu’« imposer du jour au lendemain à la banlieue la circulation alternée » n’était « pas respectueux » et « pas raisonnable ».@libe imposer du jour au lendemain à la banlieue la circul alternée : pas respectueux. Demander d'abord aux parisiens de prendre transports.— RoyalSegolene (@Ségolène Royal)require(["twitter/widgets"]);Mme Royal a toutefois précisé, sur son compte Twitter, vendredi en début d’après-midi, que « si le pic de pollution continue », la circulation alternée sera organisée lundi.Si le pic de pollution continue la circulation alternée sera préparée et organisée en respect des conditions d'organisation pour lundi.— RoyalSegolene (@Ségolène Royal)require(["twitter/widgets"]);Ces déclarations, loin d’éteindre les critiques, n’ont fait qu’en susciter de nouvelles de la part des élus parisiens, écologistes et socialistes.Vendredi, des membres du Front de gauche et d’Europe écologie-Les Verts (EELV), dont sa secrétaire nationale, Emmanuelle Cosse, se sont ainsi rassemblés devant le ministère de l’écologie pour « demander des mesures d’urgence contre le pic de pollution ». L'adjoint aux transports de la mairie de Paris Christophe Najdovski, le député Denis Baupin et Mme Cosse – tous écologistes – ont été reçus par Ségolène Royal.Rassemblés devant le ministère de l'écologie pour demander des mesures d'urgence contre le pic de pollution http://t.co/oxR47DJ68P— emmacosse (@Emmanuelle Cosse)require(["twitter/widgets"]);Lire aussi : Lutte contre la pollution : pas de circulation alternée à Paris vendredi« Inconscience écologique »L’ancienne ministre Cécile Duflot a déclaré sur Europe 1 vendredi matin que ce refus de l’Etat d’accepter la demande de la mairie de Paris est « une erreur, incompréhensible et consternante ». Pour la députée EELV de Paris, « c’est de l’inconscience écologique ». Elle s’est également dite « surprise » par les dernières décisions de Ségolène Royal. « Il y a ceux qui ont compris et ceux qui n’ont pas compris la gravité de la situation », a-t-elle ajouté.Une critique que n’a pas laissé passer Ségolène Royal, qui lui a répondu sur Twitter.@CecileDuflot @Europe1 qu'est ce qui a été fait de concret dans la circonscription où elle est élue pour le transport propre tous les jours?— RoyalSegolene (@Ségolène Royal)require(["twitter/widgets"]);@leLab_E1 ce qu'il faut à Paris et grandes villes c'est 1 vraie politique du transport propre pour ts les jours.Pas des décisions punitives.— RoyalSegolene (@Ségolène Royal)require(["twitter/widgets"]);Plusieurs élus parisiens de gauche avaient également fustigé la décision de ne pas mettre en place la circulation alternée et l’attitude de Mme Royal. « On étouffe et la ministre regarde ailleurs… », a ainsi réagi Christophe Najdovski, maire adjoint EELV de Paris chargé des transports, des déplacements et de l’espace public, sur Twitter.Comme ça le gvt refuse application réglementation & mise en place circulation alternée demain. On étouffe et la ministre regarde ailleurs...— C_Najdovski (@Christophe Najdovski)require(["twitter/widgets"]);L’adjoint au maire chargé des sports et du tourisme, Jean-François Martins (groupe radical de gauche, centre et indépendants), ainsi que le maire PS du 10e arrondissement de Paris, Rémi Féraud, ont également interpellé directement la ministre."Hey madame la Ministre y'a un pic de pollution à Paris" - "On verra plus tard là je m'occupe de faire jouer au tennis au Parc des Princes"— jfmartins (@J-Francois Martins)require(["twitter/widgets"]); 20.03.2015 à 13h07 • Mis à jour le20.03.2015 à 14h40 Coup de théâtre à l'Assemblée jeudi 19 mars lors de l'examen du projet de loi sur la biodiversité, examiné en première lecture. Contre l'avis de la rapporteure et du gouvernement, les députés ont adopté en fin de journée un amendement écologiste abrogeant un article du code du patrimoine qui prévoyait que l'autorité administrative chargée des monuments historiques pouvait autoriser l'installation de bâches publicitaires.L'article disposait aussi que les recettes perçues par le propriétaire du monument pour cet affichage étaient affectées au financement des travaux.La députée Laurence Abeille a dit sa volonté de voir interdites ces « bâches publicitaires géantes qui fleurissent sur les échafaudages ». La rapporteure Geneviève Gaillard (PS) lui a rétorqué que ces bâches étaient temporaires et lui a demandé, en vain, de ne pas « vouloir avancer au pas de charge ».Création d'une Agence nationale de la biodiversitéAu total, quelque 1 400 amendements avaient été déposés sur les 72 articles du projet de loi sur la biodiversité porté par la ministre de l'écologie, Ségolène Royal, et examiné depuis lundi. Plus de 200 ont été adoptés.Ce texte, très attendu par les ONG environnementales, doit notamment permettre la création d'ici à la fin de l'année d'une Agence nationale de la biodiversité, promise par François Hollande lors de la première conférence environnementale en 2012. Il fera l'objet d'un vote solennel mardi avant d'être renvoyé au Sénat.Lire : Quand les bâches publicitaires envahissent les monuments historiques Martine Valo (Noirmoutier, envoyée spéciale) Il règne à Noirmoutier une agitation presque digne de celle de juillet et août, quand 1,2 million de véhicules franchissent le pont dans l’insouciance des vacances. Depuis le début de la semaine, les camping-cars affluent dans les quatre communes de l’île vendéenne pour assister à la très grande marée attendue les 21 mars avec un coefficient de 119. Le spectacle avec la promesse d’une pêche à pied exceptionnelle ne devrait pas se reproduire avant dix-huit ans.Comment la « marée du siècle » s’explique-t-elle ?Mais pour les 10 000 résidents permanents, cette marée est synonyme d’une autre bataille. L’hiver a été comme chaque année la saison des chantiers, lorsque les 70 % de résidences secondaires qui couvrent le territoire ont clos leurs volets. Durant des mois, il a fallu rehausser et renforcer les digues de protection qui encerclent l’île, conforter les murs de soutènement en haut de plage et des centaines de tonnes d’enrochements à la base. On a encore ajouté des brise-lames en épis de plus en plus larges, perpendiculaires à la côte, et d’innombrables pieux sur les plages, tout ce qui peut préserver cette langue de terre plate de 20 km de long, dont près des trois quarts se trouvent sous le niveau de la mer. Contre l’océan, la lutte est sans fin.« Culture du risque »« Voilà trente-cinq ans que les élus locaux commandent des travaux de protection, souligne Noël Faucher, président de la communauté de communes et maire (UMP) de Noirmoutier. Cela représente 60 millions d’euros ; le montant de la tranche 2012-2018 s’élève à 14,6 millions d’euros, dont 30 % à notre charge et 40 % à celle de l’Etat. Aujourd’hui, le système est achevé avec 26 km de digues, plus différents ouvrages pour maintenir le trait de côte, il suffit de continuer à le conforter. C’est considérable, mais sinon, l’île n’existerait plus. » Plus que les risques de submersion, Noirmoutier se bat contre l’érosion qui grignote ses plages et ses dunes.Pourtant, l’élu juge le territoire « bien protégé, d’autant qu’on a la culture du risque. Les maisons sont majoritairement hors d’atteinte et les prévisions météo permettent de plus en plus d’anticiper », assure-t-il. Serait-il prêt à organiser des exercices d’évacuation de nuit pour montrer que la situation est parfaitement sous contrôle ? « Beaucoup d’habitants sont âgés, ça peut générer beaucoup d’effroi. Il n’y a pas d’intérêt à surgénérer du stress. »Le dernier vrai coup de « stress » ressenti ici, comme dans toute la Vendée, remonte à la tempête Xynthia de 2010. A La Faute-sur-Mer, l’eau était montée très vite derrière les digues, en pleine nuit, causant la mort de 59 personnes. L’Etat avait alors décidé de doter les communes du département d’un plan de prévention des risques littoraux (PPRL), celles de Noirmoutier en priorité. Le préfet a présenté ses études et ses préconisations une première fois en 2012. Il ne proposait pas d’expropriation, mais des zones rouges où il deviendra impossible de construire, des zones bleues où il faudra élever les planchers des habitations, voire construire un étage pouvant servir d’abri en cas d’inondation. La levée de boucliers a été immédiate chez les acteurs économiques et les élus locaux ont alors commandé leurs propres contre-expertises et exigé que le préfet revoit sa copie. Ce qu’il a fait.Lire : Derrière la tempête, la menace de l'érosion du littoral« L’Etat part du principe que tout ouvrage, toute digue, est faillible. Peut-être, mais nous lui demandons, nous, de ne pas vitrifier le territoire », lâche M.Faucher. Le deuxième PPRL s’avère bien moins alarmant que le précédent, il ne fait même plus référence à la montée du niveau de la mer attendue d’ici à la fin du siècle. Ces parcelles inondables qui sont finalement redevenues constructibles n’ont cependant fait qu’augmenter les doutes chez les îliens.« Injustices »Une concertation publique est en cours jusqu’au 29 mars. Sur le registre ouvert à la mairie de La Guérinière, certains habitants ne comprennent pas pourquoi leur terrain se situe en zone bleue quand celui du lotissement voisin n’y figure pas. « Il faut comprendre ces réactions très individuelles, tempère Marie-France Léculée, la maire (divers droite). Certaines personnes ont transmis des terrains à leurs enfants dont l’un pourra construire et pas l’autre… »« Il y avait tellement d’injustice dans le premier PPRL qu’on a créé illico le Collectif de défense des intérêts des particuliers, professionnels et propriétaires de l’île de Noirmoutier, rapporte Eric Nauleau, promoteur immobilier et président de l’association. Et le deuxième plan se présente aussi très mal. Nous sommes prêts à aller au contentieux. » La modélisation des probabilités d’aléas, les erreurs de calcul : tout est passé au crible par ce collectif qui annonce 600 adhérents, dont nombre d’artisans et d’avocats. Les freins à la poursuite de l’urbanisation ne constituent-ils pas leur motivation profonde ? « Pas du tout, il y a encore une réserve foncière qui permet de voir venir, rétorque Eric Nauleau. Le problème, c’est que l’Etat n’est que dans la subjectivité, nous, on veut des faits ! »Aux deux extrémités de l’île, Marie-Thérèse Beauchêne, à la tête de l’association Vivre l’île 12 sur 12, montre l’érosion des dunes, les enrochements qui s’effritent et un drôle d’escalier qui s’arrête à un bon mètre au-dessus de la plage en train de s’évaporer. Elle qui a déjà mené moult combats contre des projets de construction dans l’île, s’efforce d’ouvrir les yeux « aux élus qui s’enferment dans le déni ». Elle veut alerter du danger, sans détenir pour autant de solution miracle. A ses côtés, Yves Le Quellec, président de la fédération Vendée nature environnement, rapporte que dans le département, cinq ans après Xynthia, sur les neuf PPRL lancés, un seul est prêt à entrer en action.Martine Valo (Noirmoutier, envoyée spéciale)journaliste PlanèteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.03.2015 à 06h30 • Mis à jour le20.03.2015 à 07h26 L'ex-électricien Pierre Le Guennec et son épouse, soupçonnés du « recel » de 271 œuvres de Picasso entreposées pendant 40 ans dans leur garage du sud de la France, apprendront leur condamnation ou leur relaxe, vendredi 20 mars dans la matinée, épilogue d'une rocambolesque histoire qui a fait le tour du monde.Lire aussi : Picasso, l'ancien électricien et la justiceCinq ans de prison avec sursis avaient été requis le 12 février à l'encontre du couple de septuagénaires, lors d'un procès de trois jours devant le tribunal correctionnel de Grasse, dans les Alpes-Maritimes, en présence de trois héritiers de Pablo Picasso. La décision, mise en délibéré, sera rendue vendredi à 10 heures.Un cadeau informelLes retraités soutiennent que les 271 œuvres empilées dans un carton sont un cadeau informel de Jacqueline Picasso, dernière épouse de l'artiste, fait en 1971 ou 1972 dans un couloir de son mas de Mougins. « Elle m'a dit “ça c'est pour vous” », relate seulement Pierre Le Guennec, qui a répondu « merci, Madame » à Jacqueline. Peu impressionné en rentrant chez lui, il découvre « en vrac » dans la boîte « des dessins, des esquisses, du papier froissé », avant de reléguer le tout dans son garage durant quatre décennies.En septembre 2010, le couple avait fait le voyage à Paris pour présenter son trésor à Claude Ruiz-Picasso, portrait craché de son père, en charge de l'authentification et du droit moral des œuvres. Les six héritiers de l'artiste avaient porté plainte. Durant le procès, les témoignages de proches et d'experts de Picasso ont tous convergé pour détruire la thèse d'un don. Et les trois avocats défendant le couple Le Guennec, semblant peu préparés, n'ont produit aucun témoin défendant la bonne foi de leurs clients.Les 271 œuvres – qui s'échelonnent entre 1900 et 1932 – avaient été projetées sur un écran du tribunal. Aucune n'est signée ni dédicacée, une façon pour l'artiste de se protéger des vols dans ses ateliers, ont indiqué des témoins, comme Gérard Sassier, fils d'Inès, femme de chambre de l'artiste durant 34 ans.« Picasso avait une confiance absolue en moi »Les héritiers de Picasso, désireux de récupérer les œuvres, n'ont pas mâché leurs mots. « Je n'ai jamais pu comprendre qu'on puisse faire avaler ça. C'est comme si vous allez chez le boulanger pour une baguette et qu'il vous en donne 271 ! », a réagi avec gouaille Maya Widmaier-Picasso, fille du peintre. « Un rassemblement d'objets de cet ordre, c'est tout à fait renversant », a commenté Claude Ruiz-Picasso, qui n'a pas chiffré leur valeur.Lire aussi : Procès Picasso : l'ex-électricien face au clan familialCatherine Hutin-Blay, fille de Jacqueline Picasso et seule héritière à avoir connu personnellement l'électricien, admet néanmoins qu'il avait une position privilégiée au mas Notre-Dame-de-Vie à Mougins, dernière demeure de l'artiste mort en 1973. « On lui faisait vraiment confiance. C'était quelqu'un qui était très familier dans la maison », décrit-elle. Confirmant ainsi les dires de Pierre Le Guennec : « Picasso avait une confiance absolue en moi », « Monsieur et Madame m'appelaient “petit cousin” ».Détail troublant de l'affaire, qui laisse planer un parfum de mystère, l'artisan, qui s'exprime maladroitement et n'est pas un spécialiste d'art, affirme avoir rédigé lui-même les descriptifs des œuvres. Il identifie, par exemple, une petite étude abstraite au crayon comme ayant des similitudes avec une peinture de 1915 d'un Arlequin exposé au Musée d'art moderne de New York (MoMA). Mais Pierre Le Guennec ne semble pas connaître l'existence du MoMA. 20.03.2015 à 00h00 • Mis à jour le20.03.2015 à 14h33 Les corps de cinq bébés ont été retrouvés dans une maison à Louchats, en Gironde, a indiqué, dans la soirée du jeudi 19 mars,une source proche du dossier, confirmant une information d'iTELE et de BFMTV.Les gendarmes ont « découvert au cours des perquisitions quatre autres corps de bébés en plus du nouveau-né retrouvé en début de matinée », dans un sac isotherme par le père. C'est ce dernier qui avait averti la police dans la matinée.La mère hospitalisée, le père entenduLa mère, âgé de 35 ans, qui « a vraisemblablement accouché seule à son domicile, a été hospitalisée au CHU de Pellegrin (à Bordeaux), pour subir des examens gynécologiques et psychiatriques », a précisé une source proche de l'enquête à l'AFP. Elle « ne semble pas à ce stade avoir eu d'antécédents de troubles psychologiques ». Son état n'est pas compatible avec une garde à vue, précise BFMTV.Le père, un agriculteur âgé de 40 ans, a été placé en garde à vue, selon France 3 Aquitaine, qui ajoute que l'enfant découvert ce matin serait né d'une grossesse dissimulée. Le couple a deux filles âgées de 13 et 15 ans. La commune de Louchats est située à une cinquantaine de kilomètres au sud de Bordeaux, dans la forêt des Landes. L'enquête a été confiée à la brigade de recherches de Langon.Le précédent CourjaultL'infanticide le plus grave survenu en France remonte à 2010 avec la mort de huit bébés tués à Villers-au-Tertre, dans le Nord, par leur mère, Dominique Cottrez, une aide-soignante qui attend, en liberté, de comparaître devant les  Assises en juillet. Pour sa défense, elle affirme avoir agi parce qu'elle était persuadée que ses enfants étaient nés d'un inceste dont elle avait été victime.L'affaire de bébés congelés la plus médiatisée avait éclaté en 2006, quand Jean-Louis Courjault, ingénieur expatrié à Séoul, en Corée du Sud, avait découvert les corps de deux nouveaux-nés dans son congélateur. Sa femme, Véronique, écrouée à Tours quelques mois plus tard, avait alors avoué un autre infanticide, en 1999, en Charente-Maritime. Elle a été condamnée à huit ans d'emprisonnement en juin 2009 et libérée en mai 2010. L'affaire avait mis en lumière un phénomène jusqu'alors peu connu du grand public : le déni de grossesse. 19.03.2015 à 20h25 • Mis à jour le20.03.2015 à 11h23 | Luc Leroux (Marseille, correspondant) Un mandat d'arrêt a été décerné, jeudi 19 mars par le tribunal correctionnel de Marseille, contre le rappeur Lacrim, condamné à trois ans de prison pour l'usage d'une kalachnikov. De son vrai nom Karim Zenoud, Lacrim, 29 ans, ne s'est pas présenté lundi à l'ouverture du procès d'une dizaine de prévenus jugés à la suite de la découverte d'un dépôt d'armes, en janvier 2013, dans un appartement des quartiers nord dans le 14e arrondissement où était également installé un laboratoire de conditionnement de cocaïne.Sans aucun lien avec les prévenus – caïds du néobanditisme de cités et jeunes membres du banditisme corse, selon l'accusation –, Lacrim avait laissé ses empreintes papillaires sur deux chargeurs de kalachnikov retrouvés dans le stock d'armes saisi : cinq fusils d'assaut, deux fusils à pompe, une carabine semi automatique et 19 kilos de munitions diverses.Interrogé en septembre 2013 alors qu'il se trouvait en détention à la maison d'arrêt d'Aix-en-Provence, où il purgeait une condamnation à deux ans de prison pour violences en réunion et extorsion de fonds, le rappeur reconnaissait avoir utilisé une kalachnikov pour le tournage de son clip Viens je t'emmène. Dans un terrain vague de l'Estaque, il avait tiré plusieurs rafales avouant avoir été surpris par le recul.L'arme lui avait été fournie par un certain Zino, un jeune de la cité Air Bel, ensuite assassiné dans un règlement de comptes. Au juge d'instruction, Lacrim assurait que c'est l'unique fois où il avait eu un fusil d'assaut entre le mains. « Quand j'ai tourné le clip, expliquait-il, j'avais peu de moyens, je n'avais pas encore de grande maison de disques. Je vais vous dire la vérité, c'était plus facile pour moi de trouver une vraie kalachnikov que d'en trouver une fausse, de trouver une société qui en loue, de trouver le budget... »« Beau petit passé judiciaire »Ce sont ces explications que Lacrim s'apprêtait à renouveler au tribunal. Ayant eu connaissance de la tenue de son procès, il avait repris contact, mercredi, avec son avocat Me Bruno Rebstock et comptait se présenter devant la 7e chambre correctionnelle mais les débats se sont achevés avant son arrivée. Il doit désormais se constituer faute d'être interpellé afin de faire appel de cette condamnation.« C'est regrettable, estime Me Rebstock. Il avait la volonté d'expliquer pourquoi il avait cette arme entre les mains. La réponse pénale choisie par le tribunal est totalement inappropriée. » Depuis cette affaire, Lacrim a connu un réel succès sur la scène rap, consacré par un disque d'or. « Je suis artiste, disait-il au juge fin 2013. Ca marche bien pour moi depuis un an et demi. J'ai signé dans la plus grande maison de disques au monde, Universal. D'ailleurs je fais déjà des concerts à l'étranger. »Durant son réquisitoire, au-delà de « son beau petit passé judiciaire », le procureur adjoint Jean-Jacques Fagni a relevé que Lacrim s'est maintenu dans le tournage de clips mettant en scène la violence. Il dit qu'il a tiré un trait sur tout cela, il semblait faire amende honorable et on le retrouve à tourner un clip avec des jeunes de la cité de La Castellane armée jusqu'aux dents. »Pure stratégie commercialeLe titre de cet album : « Mon Glock te mettra à genoux »... Pure stratégie commerciale, selon Lacrim, rejoint dans cette analyse par d'autres rappeurs marseillais. « Les minots, ça les fait plus délirer, la kalach', que celui qui dit de bien travailler à l'école », regrette Mesrime, un rappeur de 37 ans, issu du quartier sans histoires d'Endoume et qui a fait le choix de chanter un Marseille plus carte postale. « C'est la loi de l'offre et de la demande, estime-t-il. L'industrie du disque pousse à cette mise en scène de la violence que vivent les habitants des quartiers Nord. »L'imagerie de la kalachnikov se retrouve ainsi dans le dernier titre d'Alonzo, Règlement de comptes, illustré par une photo du rappeur en la basilique Notre-Dame-de-la-Garde, un fusil d'assaut et un enfant à ses pieds, des balles lui tombant des mains. « Moi j'y vois surtout le message qu'à Marseille, les balles finissent par tomber sur les enfants, analyse Kofs, 23 ans, chanteur du groupe Onze 43. Un rappeur est un acteur. A 15 ans, c'est vrai, je chantais Sortez les Kalachs. Aujourd'hui, je chante Rangez les Kalachs. »Le jeune homme reconnaît « avoir perdu [son] temps sur les bancs de la cité ». A l'image des paroles de son prochain album : « J'étais sur les bancs de la cité, moi j'étais scotché. J'ai ramené la police à la maison, oui, j'ai déconné. » Il voudrait « ouvrir les yeux des jeunes avec la musique » mais fataliste, il sait déjà que « ça marchera moins que quand tu parles de la kalachnikov ».Lire aussi : A Marseille, jeunes loups et vieux briscards du milieu se retrouvent sur le banc des prévenusLuc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde 25.03.2015 à 15h35 • Mis à jour le25.03.2015 à 17h36 | Elisa Perrigueur Le parquet de Nice, saisi par la municipalité, a suspendu par décision de justice la célébration d'un mariage civil qui devait se tenir lundi 23 mars entre une femme de 21 ans et un homme de 27 ans, tous deux de confession musulmane. Le maire UMP de la ville des Alpes-Maritimes, Christian Estrosi, dit avoir eu un « doute légitime sur la sincérité de l'union à célébrer ».Quels motifs une mairie peut-elle invoquer pour demander la suspension d'une union ? Les maires de France ont la possibilité de surseoir à une union dans certains cas. En l'occurrence, la mairie s'appuie sur l'article 175-2 du code civil. Selon ce texte : « Lorsqu'il existe des indices sérieux laissant présumer (...) que le mariage envisagé est susceptible d'être annulé (...), l'officier de l'état civil peut saisir sans délai le procureur de la République. Il en informe les intéressés ».Me Laurence Mayer, spécialiste en droit des familles, détaille : « Selon cet article, une suspension peut-être prononcée lorsque le mariage est susceptible d'être annulé en raison d'un manque de consentement de l'une des deux parties. Mais il peut également être utilisé lorsque la sincérité du mariage est mise en doute, par exemple lorsqu'il y a un soupçon de faux mariage, ou de mariage blanc ».A Nice, Christian Estrosi a saisi le parquet pour l'informer de sa volonté de suspendre l'union émettant des « doutes sur la sincérité », sans toutefois évoquer la question du consentement.Lundi, le procureur a répondu favorablement à la demande de l'édile, en mettant le mariage en sursis et en procédant à une enquête. Cette investigation doit en somme permettre de vérifier la « réelle intention matrimoniale » des futurs époux, « c'est-à-dire leur volonté de vivre en couple, de fonder un foyer... etc », précise Me Mayer.Lire : La mairie de Nice s'est opposée au mariage civil d'un couple musulmanQuels « indices » mettent en doute cette union selon la mairie ?Le « doute sur la sincérité » de l'union a été mis en avant pour l'invocation de cet article 175-2. Christian Estrosi évoque des soupçons de radicalisme pour motiver cette suspension. L'adjoint de territoire délégué à l'Etat civil, Auguste Vérola, détaillait mardi sur France Bleu : « Il y avait des soupçons de djihadisme. On pense que l'un ou l'autre des époux souhaite partir faire le djihad à l'étranger, en Syrie ou ailleurs ». La mairie de Nice met en avant deux éléments :Le jeune homme avait été condamné le 21 janvier 2015 par le tribunal correctionnel de Nice à six mois de prison avec sursis pour l'agression d'un boulanger qu'il accusait de pas être un « bon musulman », ce dernier vendant du porc dans son commerce. Il avait agi avec deux autres hommes et faisait l'objet d'une fiche d'individu à surveiller à la Direction générale de la sécurité intérieure, susceptible d'être candidat au djihad.La cellule locale « de lutte, d'écoute et d'action contre les dérives fondamentalistes », mise en place par la ville en octobre 2014, avait, ces derniers mois, constaté que la jeune femme était « impliquée dans un phénomène de radicalisation ».Toutefois, de tels arguments n'avaient jamais été utilisés pour un sursis, dont les contours d'application restent relativement flous. Selon Me Laurence Mayer, avocate spécialisée, « les faits justifient ce sursis, il faut vérifier que l'institution matrimoniale ne soit pas détournée à d'autres fins que l'union. Le procureur, qui aurait pu s'y opposer, a lui-même accepté le sursis». Quelle est la suite de la procédure ?D'après l'article 175-2, « la durée du sursis décidé par le procureur de la République ne peut excéder un mois renouvelable une fois par décision spécialement motivée », l'enquête de la justice devra donc être menée dans ces délais. Le couple peut contester ce sursis devant le tribunal de grande instance. A l'issue de l'investigation, le procureur doit faire savoir s'il s'oppose ou non à la célébration du mariage.Lire aussi : Non, on ne peut pas priver de nationalité « toute personne qui part faire le djihad »Elisa PerrigueurJournaliste au Monde Aurélie Collas Interpellé et placé en garde à vue lundi 23 mars, le directeur de l’école du Mas-de-la-Raz, à Villefontaine (Isère) a été mis en examen mercredi pour « viols aggravés, agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans et acquisition et détention d'images pédopornographiques ».Mardi, il avait reconnu lors de sa garde à vue avoir obligé plusieurs de ses élèves à des fellations, avoir organisé en classe des « ateliers du goût » dans le but d’abuser des enfants, avoir pris des clichés de ses agressions avant de les effacer. Il a aussi dit détenir des images pédopornographiques. Durant la garde à vue, neuf plaintes, correspondant à neuf élèves de la classe – sept filles et deux garçons –, ont été enregistrées.Ce n’est pas la première fois que cet enseignant de 45 ans a affaire avec la justice. En 2008, il avait été condamné à six mois de prison avec sursis pour détention d’images pédopornographiques. Mardi, une question lancinante était donc sur toutes les lèvres : comment un directeur d’école, condamné pour de tels faits, a-t-il pu continuer à exercer son métier ?« Cette information n’était pas dans son dossier », affirme Dominique Fis, la directrice académique de l’Isère. Si « l’information » y avait figuré, il est fort probable que le directeur d’école aurait été révoqué. Le code de l’éducation interdit aux personnes ayant « subi une condamnation judiciaire pour crime ou délit contraire à la probité et aux mœurs » d’exercer dans un établissement scolaire ou de le diriger.« Dysfonctionnement scandaleux »Pourquoi le dossier était-il vide ? « Cette affaire révèle un dysfonctionnement scandaleux, soit du côté de la justice, soit du côté de l’éducation nationale, observe Bernard Toulemonde, juriste et inspecteur général honoraire de l’éducation nationale. En tout état de cause, il est gravissime d’avoir laissé faire des choses pareilles. »Embarrassées, la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, et son homologue à la justice, Christiane Taubira, ont diligenté une enquête administrative afin de « faire toute la lumière sur les circonstances dans lesquelles l’autorité judiciaire et l’éducation nationale ont pu partager des informations relatives » à la condamnation du directeur d’école en 2008.C’est bien de partage des informations qu’il s’agit. En 2008, le directeur habite dans le Rhône. Il est alors enseignant, dans sa septième année de carrière (il sera nommé directeur en 2011). Sa condamnation pour détention d’images pédopornographiques est assortie d’une obligation de soins, mais pas d’une interdiction d’exercer un travail auprès d’enfants. Le procureur de Vienne, qui n’était pas chargé du dossier à l’époque, dit ignorer les raisons pour lesquelles cette mesure n’avait pas été prise. Reste, dit-il, qu’elle aurait « nécessairement conduit à la transmission de l’information » à l’éducation nationale et à la déchéance de l’enseignant.Zones d’ombreEst-ce pour cela que le système d’alerte n’a pas fonctionné entre les deux administrations ? Pas seulement, car « l’éducation nationale a l’obligation de vérifier le casier judiciaire de ses agents, au moment du recrutement et pendant la carrière, afin de s’assurer qu’il est compatible avec l’exercice des fonctions », souligne Valérie Piau, avocate en droit de l’éducation. En outre, toute inscription dans le casier est en principe signalée par la justice à l’éducation nationale.L’éducation nationale pouvait aussi consulter le fichier des délinquants sexuels. Mais ce contrôle n’est pas « systématique » en cours de carrière, selon la directrice académique de l’Isère, « c’est un contrôle pour les premières embauches et les stagiaires ».Au-delà des fichiers et autres bulletins, difficile de croire que la condamnation d’un enseignant en 2008 pour ces faits soit passée inaperçue, tant ce genre d’affaire est généralement très médiatisée. D’autres questions restent en suspens : pourquoi l’enseignant a changé d’académie la même année, en septembre, pour rejoindre l’Isère ? Pourquoi, après une période d’inactivité de 2008 à 2011, a-t-il demandé tous les ans à changer d’école, jusqu’à atterrir à Villefontaine à la rentrée 2014 ? Autant de questions auxquelles l’enquête administrative devra répondre.Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Guy Dutheil Le crash de l’A320 de Germanwings est le premier accident d’avion de la filiale à bas coûts de l’allemand Lufthansa ; c’est aussi le premier accident d’avion d’une compagnie low cost européenne. En revanche, pour Lufthansa, compagnie réputée très sûre, il s’agit du troisième drame – le dernier en date étant un Airbus A320 qui s’était écrasé en Pologne en 1993.C’est en 2002 que Lufthansa s’est décidée à lancer Germanwings. A l’époque, la compagnie à bas coûts a pour vocation de contrer les Ryanair et autre easyJet qui taillent des croupières aux compagnies régulières. Air France attendra encore cinq années avant de réagir à son tour, en 2007, avec le lancement de Transavia France. Avec sa filiale à bas coût, la compagnie allemande voulait faire pièce à l’expansion des compagnies low cost. Au fur et à mesure des années, ces dernières sont parvenues à capter un peu plus de 40 % du trafic court et moyen-courrier en Europe, au détriment des compagnies régulières. Sauf en France, où les compagnies à bas coûts ne détiennent qu’environ 25 % de part de marché.Lire aussi :Germanwings : le « choc » et la « tristesse » en AllemagneEn conséquence, les « legacy » (maisons mères) Air France-KLM et Lufthansa sont dans le rouge et perdent de l’argent. Aujourd’hui, toutes les grandes compagnies sont flanquées d’une filiale à bas coûts, un passage obligé pour espérer retrouver la rentabilité. Air France-KLM travaille sur Transavia et le groupe IAG, maison mère de British Airways, détient Vueling.Cet accident est évidemment catastrophique pour Lufthansa. Il y a deux ans, la compagnie allemande avait décidé de pousser le développement de sa filiale à bas coûts en lui confiant quasiment tous ses vols court et moyen-courrier, un modèle déjà utilisé avec succès par British Airways : la britannique est quasiment la seule en Europe, parmi les compagnies régulières, à avoir renoué avec les bénéfices. Pour couvrir de nouvelles destinations, Lufthansa a ainsi étoffé la flotte de Germanwings qui opère désormais 76 appareils. Tous des Airbus de la famille A320 (A319, A320 et A321), comme toutes les compagnies à bas coûts, Germanwings ne fait en effet voler qu’un seul type d’appareil. Un choix dicté par des considérations économiques : avec un modèle unique d’avion, les compagnies économisent à la fois sur la maintenance et la formation des pilotes.Avec un modèle unique d’avion, les compagnies économisent sur la maintenance et la formation des pilotesComme ses rivales low cost, la flotte de Germanwings est plutôt récente avec une moyenne d’âge d’un peu moins de quatorze ans. Un appareil bien entretenu peut voler en toute sécurité deux fois plus longtemps. Toutefois, l’appareil qui s’est écrasé, mardi 24 mars, était plus ancien : il avait 24 ans. L’Airbus était entré en service au début de 1991 dans la flotte de la Lufthansa, qui l’avait ensuite cédé à sa filiale pour relier les nouvelles destinations qu’elle lui avait confiées. S’il n’était pas de première jeunesse, l’appareil semblait bien entretenu. Selon Lufthansa, l’avion avait fait l’objet d’une « inspection de routine » la veille du drame et il avait bénéficié d’une grande visite, une inspection de type C, la deuxième dans l’ordre d’importance de la maintenance d’un avion, « à l’été 2013 ». En matière de maintenance, la compagnie allemande présente des gages de sérieux, puisqu’elle est le numéro un mondial de cette activité très rentable devant sa rivale Air France-KLM.Avec moins d’une centaine d’avions, Germanwings est encore très loin de rivaliser avec Ryanair ou easyJet. La compagnie low cost irlandaise possède une flotte d’environ 400 Boeing 737, tandis que la britannique compte 201 Airbus A320. Transavia France est à la traîne, avec moins d’une quinzaine d’avions aujourd’hui. Elle prévoit d’augmenter sa flotte à 37 avions d’ici 2019.Lire aussi :Après le crash, l’Espagne décrète trois jours de deuil nationalPour partir à l’assaut de ses concurrentes à bas coûts, Germanwings a fait de l’aéroport de Cologne sa base principale. Lufthansa, la maison mère qui organise principalement des vols long-courriers, a choisi Francfort comme plate-forme aéroportuaire, vers laquelle convergent les vols court et moyen-courrier et d’où partent la majorité des vols longue distance. A l’image d’Air France, qui s’est installée à Roissy - Charles-de-Gaulle, tandis que KLM opère depuis l’aéroport d’Amsterdam.L’accident de l’A320 de la Germanwings pourrait remettre en cause la stratégie de développement dans le low cost choisie par Lufthansa. Après Germanwings, spécialisée dans les vols court et moyen-courrier, la compagnie allemande avait créé une autre filiale, Eurowings, qui devait, elle, être intégralement consacrée aux destinations long-courriers à bas coûts. Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) Le choc et la tristesse. A quelques minutes d’intervalle, deux femmes politiques ont employé les mêmes mots, mardi 24 mars, pour décrire le sentiment des Allemands à l’annonce de la catastrophe aérienne survenue quelques heures plus tôt : « La chute de l’avion, avec plus de 140 personnes à bord, est un choc qui nous plonge, nous, ainsi que les Français et les Espagnols dans une profonde tristesse », a déclaré la chancelière Angela Merkel en début d’après-midi.Au même moment, à plusieurs centaines de kilomètres de là, Hannelore Kraft, la ministre-présidente (Parti social-démocrate, SPD) de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, se disait « choquée » par la nouvelle. « La tristesse est grande », déclarait-elle, très émue. C’est dans la capitale de ce Land, à Düsseldorf, qu’aurait dû atterrir l’Airbus A320 de la compagnie Germanwings. C’est surtout là que vivaient les premières victimes connues : seize lycéens et deux enseignantes du lycée Joseph-König d’Haltern-am-See, une ville de 37 000 habitants située au nord de la Ruhr.Lire aussi :Après le crash, l’Espagne décrète trois jours de deuil nationalCes élèves revenaient d’un séjour linguistique en Espagne. Au fur et à mesure de la journée, cette petite commune – avec son maire, un solide gaillard, en pleurs, ses élèves murés dans le silence et les centaines de bougies déposées devant l’établissement scolaire – a incarné le malheur qui s’est abattu sur des dizaines de familles allemandes. Selon les estimations de Germanwings, il y avait soixante-sept passagers allemands à bord de l’appareil. A Düsseldorf, une cellule d’aide psychologique a été mise en place pour aider les proches des victimes. Plus tard, on a appris que le baryton basse Oleg Bryjak et la contralto Maria Radner de l’opéra de Düsseldorf figuraient aussi parmi les victimes ; cette dernière était accompagnée de son mari et de leur bébé. Hannelore Kraft qui, comme la chancelière, s’était entretenue avec le président François Hollande devait se rendre sur le site de la catastrophe, mercredi, aux côtés du chef de l’Etat, d’Angela Merkel et du premier ministre espagnol, Mariano Rajoy. Sur ordre du ministère de l’intérieur du Land, les drapeaux ont été mis en berne, mardi et mercredi, dans ce grand Etat-région du nord-ouest de l’Allemagne.Au niveau national, le crash de l’Airbus a provoqué de nombreuses réactions dans les milieux politiques, mais aussi, Allemagne oblige, sportifs et religieux. Le premier à réagir dans la matinée fut Frank-Walter Steinmeier, le ministre des affaires étrangères. En contact quasi quotidien depuis des mois avec son homologue français, Laurent Fabius, pour gérer notamment la crise ukrainienne, il a immédiatement mis en place une cellule de crise au sein de son ministère avant de se rendre, dans l’après-midi, sur les lieux du drame en compagnie de son collègue des transports, Alexander Dobrindt. Dans la soirée, il a décrit « l’horreur » de la situation sur place.CondoléancesDe son côté, le président de la République, Joachim Gauck, en voyage officiel en Amérique latine, a décidé de rentrer immédiatement à Berlin. Au Bundestag, le groupe CDU/CSU, qui se réunissait, a organisé une minute de silence. Les équipages de Germanwings et de sa maison mère, Lufthansa, eux aussi choqués ont spontanément décidé de ne pas prendre leur poste. Une centaine de salariés, notamment des navigants, se sont rendus devant le siège de la compagnie à Cologne pour déposer des fleurs et des bougies.Ce 24 mars devrait marquer les esprits en Allemagne, à l’instar de trois autres catastrophes : celle du vol AF 447 d’Air France, le Rio-Paris du 1er juin 2009 qui a causé la mort de 228 personnes dont vingt-six Allemands, celle du Concorde du 25 juillet 2000 (113 morts dont 96 Allemands) et surtout le déraillement, à Eschede de l’ICE Munich-Hambourg où 101 personnes avait trouvé la mort, le 3 juin 1998.La catastrophe de l’Airbus a fait passer au second plan le reste de l’actualité, notamment la visite, à Berlin, du premier ministre grec, Alexis Tsipras. Après avoir rencontré Mme Merkel, lundi soir, le premier ministre, apparemment détendu, a, à la surprise générale, passé son mardi à recevoir, dans son palace berlinois (payé par le ministère des affaires étrangères allemand), les dirigeants de Die Linke, le parti de la gauche radicale, des Verts, mais aussi deux membres du gouvernement : les sociaux-démocrates Frank-Walter Steinmeier et Sigmar Gabriel, vice-chancelier et ministre de l’économie. En milieu de journée, apprenant le drame, il a adressé ses condoléances à Mme Merkel.Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste Sandrine Morel (Madrid, correspondance) Le premier voyage d’Etat du roi d’Espagne, depuis sa proclamation en juin 2014, n’aura duré que quelques heures. Felipe VI entamait tout juste, mardi 24 mars, une visite à Paris qui aurait dû se prolonger jusqu’à jeudi, lorsque est tombée la nouvelle du crash de l’avion de Germanwings.Préparé de longue date, ce voyage devait notamment donner de l’ampleur à Felipe VI, après neuf mois de règne durant lesquels il est apparu davantage soucieux d’éviter les faux pas que de s’affirmer comme chef d’Etat.A Paris, le roi d’Espagne devait notamment prononcer un discours en français devant l’Assemblée nationale ou encore inaugurer l’exposition événement de Vélasquez au Grand Palais et un jardin en l’honneur des combattants de « la Nueve », la brigade composée de républicains espagnols qui avait participé à la libération de Paris. La tragédie s’est immiscée dans ce programme officiel.« Nous voulons présenter nos sincères condoléances aux familles qui ont perdu un être cher (…) et témoigner aux autorités françaises toute notre gratitude pour les mesures qui sont prises pour être à la hauteur de la catastrophe », a déclaré Felipe VI mardi, dans la cour de l’Elysée, où il venait d’être reçu par François Hollande, avant d’annoncer son retour précipité en Espagne.« 45 passagers avec un nom espagnol »L’Espagne a été touchée de plein fouet par le drame. Sous le choc, le Congrès des députés a respecté une minute de silence et suspendu les sessions parlementaires de la semaine. Trois jours de deuil national ont été décrétés. Dans l’avion de Germanwings en provenance de Barcelone et à destination de Düsseldorf voyageaient « 45 passagers avec un nom espagnol », a rapidement annoncé la vice-présidente du gouvernement, Soraya Saenz de Santamaria.La numéro deux de l’exécutif conservateur a pris la tête d’une cellule de crise avant que Mariano Rajoy, qui se trouvait au Pays basque où il inaugurait les travaux d’un mémorial des victimes du terrorisme, ne revienne. « Je déplore cet accident très triste et dramatique, et nous allons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour aider les familles », a t-il déclaré lors d’une conférence de presse. Le gouvernement espagnol a offert des moyens matériels et humains à la France pour participer à l’enquête sur les causes de la tragédie.A l’aéroport du Prat, à Barcelone, les familles des passagers, bouleversées, étaient dirigées vers une cellule d’aide composée de médecins et de psychologues. Parmi les victimes espagnoles recensées par les médias se trouvaient plusieurs salariés d’entreprises de la région qui se rendaient à un salon de l’industrie alimentaire à Cologne, une mère qui rendait visite à ses enfants partis en Erasmus en Allemagne, deux salariés de la marque Desigual, ou encore l’épouse du chef de cabinet du chef de file de la Gauche indépendantiste.M. Rajoy devait se rendre sur la zone de l’accident en compagnie du président du gouvernement catalan, Artur Mas, mercredi 25. En froid depuis l’organisation d’un simulacre de référendum d’indépendance en Catalogne en novembre dernier, les deux hommes seront réunis dans l’adversité.Sandrine Morel (Madrid, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 25.03.2015 à 10h09 • Mis à jour le25.03.2015 à 10h30 | Isabelle Rey-Lefebvre   L’association Consommation, logement et cadre de vie (CLCV) sort le carton rouge contre les agents immobiliers : « Si trois-quarts d’entre eux affichent leurs honoraires, 42 % ne respectent pas les nouveaux tarifs applicables aux locataires », affirme-t-elle dans une enquête, publiée mercredi 25 mars, portant sur les 938 agences qu’elle a visitées.Depuis le 15 septembre 2014, les honoraires qu’un agent immobilier est autorisé à facturer au locataire lors de la conclusion d’un bail dont il a assuré la visite du logement, la constitution du dossier et la rédaction du contrat, sont plafonnés en fonction de la surface dudit logement : 12 euros par mètre carré dans les zones dites très tendues (Paris et la première couronne), 10 euros dans les zones tendues (le reste de l’agglomération parisienne et 26 autres, comme celles de Lyon, Bordeaux, Toulouse, Nice, Thonon, Annemasse, Aix-Marseille…) et 8 euros partout ailleurs. À ce tarif, le professionnel peut ajouter 3 euros par mètre carré s’il dresse l’état des lieux.Ce décret est une très bonne nouvelle pour le 1,3 million de locataires qui emménagent chaque année, notamment les 64 000 qui le font dans la capitale. Il rompt avec l’habitude des agents immobiliers de réclamer l’équivalent d’un mois de loyer à chaque partie, consentant d’ailleurs très souvent des remises commerciales au propriétaire, leur seul vrai client.Ce mode de rémunération était jugé, par les associations de consommateurs, non seulement injuste mais surtout inflationniste, dans un contexte de très forte hausse des loyers (+ 50 % entre 2003 et 2013), et sans rapport avec le travail accompli. La loi pour l’Accès au logement et un urbanisme rénové (Alur), du 24 mars 2014, y a mis fin et ce plafonnement est l’une de ses premières mesures mise en œuvre.Lire aussi :Logement : la loi Alur tarde à être mise en applicationDes professionnels indisciplinésL’économie est importante à Paris : pour un deux pièces de 40 mètres carrés au loyer de 972 euros, le locataire se serait vu réclamer cette somme dans l’ancien système. Il ne doit plus que 480 euros avec la nouvelle règle. La réduction reste appréciable dans une ville comme Nice, où le même deux pièces se loue 596 euros et où le tarif de l’agence ne devrait pas dépasser 400 euros. À Bordeaux, le gain n’est plus que de 96 euros et il est nul, par exemple, à Cahors, où le loyer moyen est de 8 euros le mètre carré.« Le taux moyen de 58 % d’affichage des prix conforme à la réglementation, même s’il est un peu meilleur (66 %) pour les grands réseaux comme Foncia, Century21, Cytia, Oralia, que pour les indépendants (54 %), est tout de même inquiétant, souligne David Rodrigues, juriste de la CLCV. Beaucoup de professionnels en sont restés à l’ancien système, ignorant délibérément la nouvelle règle. » Heureusement, quelques agents immobiliers, en particulier dans les secteurs où le marché est fluide et détendu, affichent des honoraires inférieurs au plafond désormais réglementaire.C’est, selon la CLCV, dans le Sud-Ouest et le Sud-Est que ces professionnels se montrent le plus indisciplinés, à respectivement 63 % et 51 % de non-conformité. Dans le bassin parisien Ouest (la Normandie, l’Eure) et l’Est, ce taux tombe à 15 %. En région parisienne, ils sont 31 % à ignorer la loi.La CLCV appelle la Direction de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes à contrôler et sanctionner les contrevenants. Peu de locataires se sont néanmoins plaint de ces intermédiaires, « sans doute parce que la loi n’est pas encore très connue », suggère M. Rodrigues. À titre de comparaison, cette mesure, qui semble contrarier de nombreux agents immobiliers, est encore plus rigide en Allemagne, où l’on s’apprête, le 1er juin, à faire porter les honoraires de location à la seule charge des propriétaires, puisque ce sont bien eux qui mandatent ces professionnels et sont donc en position de négocier leurs honoraires.Lire aussi :En Allemagne, un projet de loi pour encadrer les loyersIsabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Rey-Lefebvre La crise s’éternise pour le secteur du bâtiment qui s’apprête, en 2015, à vivre sa huitième année consécutive de déprime. Les prévisions de la Fédération française du bâtiment (FFB), annoncées mercredi 25 mars, sont, en effet, moroses. Après un recul de l’activité de 5,1 % en 2014, soit de 20 % depuis 2008, elle s’attend à un nouveau repli de 1,5 % et redoute la disparition de 30 000 emplois, qui s’ajoutent aux 28 700 perdus en 2014, sur un effectif global de 1,1 million de salariés.Des faillites en sérieLa profession souffre, avec des marges au plus bas, de 1,5 % au mieux, et la baisse des prix de quelques matières premières ou du pétrole ne se fait pas encore vraiment sentir dans le prix de revient des travaux. « Parmi les sociétés en faillite, en France, 30 % sont des entreprises de bâtiment, mais ce qui est nouveau, c’est qu’elles arrivent devant le tribunal sans fonds propres ni trésorerie et sont mises immédiatement en liquidation, sans passer par la phase du redressement », constate-t-il. La FFB appelle, par ailleurs, les pouvoirs publics à lutter contre la fraude, la concurrence déloyale des travailleurs détachés : « Tout le monde y a recours, les grands groupes comme les particuliers », se désole Jacques Chanut.Les artisans, réunis au sein de la Confédération des artisans et petites entreprises du bâtiment (Capeb), tirent aussi la sonnette d’alarme et ont rencontré, mardi 24 mars, le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert, pour demander, entre autres, la prolongation du CITE (Crédit d’impôt pour la Transition énergétique) jusqu’en 2017. « L’artisanat du bâtiment a perdu des emplois, au rythme de 30 par jour, en 2014. Nos carnets de commandes sont vides. En ce moment difficile, nous avons besoin d’un engagement fort de l’Etat, notamment de contrôles contre la concurrence déloyale », plaide Patrick Liébus, son président.Les travaux publics en plein « marasme »Dans les travaux publics, « c’est carrément le marasme… ou la catastrophe, je ne sais plus quel terme employer », soupire Bruno Cavagné, président de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP). La profession a réalisé en 2014, en France, un chiffre d’affaires de 42,5 milliards d’euros, en retrait de 5 % par rapport à 2013, avec 8 000 emplois perdus, et s’attend à une accélération de la baisse en 2015, soit un nouveau recul de 8 % et 16 000 postes en moins, sur un effectif de 280 000 salariés. Elle est bien loin du pic de 49,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires de 2007 : « Nous retrouvons le niveau d’activité de 1984. Seules les activités à l’export progressent légèrement et sauvent les grands groupes », commente M. Cavagné.Tout se conjugue pour faire plonger ce secteur des travaux publics, soutenu à 75 % par les commandes des collectivités locales qui, elles, s’effondrent, dans le contexte de baisse annoncée de la dotation de l’Etat de 12 milliards d’euros. La situation est telle que la FNTP, après avoir alerté les ministres de tutelle et le premier d’entre eux, en a appelé au président de la République lui-même, qui a longuement reçu ses représentants, le 3 mars, une première pour ces professionnels.Le logement neuf épargnéLa FFB pronostique 360 000 logements mis en chantier, autant qu’en 2014 (356 000). Les promoteurs ont engrangé beaucoup de réservations, mais les travaux ne devraient commencer qu’en fin d’année. Les constructeurs de maisons sentent aussi un léger frémissement (+ 2 %) des ventes. « Nous sommes, en revanche, inquiets sur le secteur du bureau, le non-résidentiel, qui devrait accuser un fort recul de 9,4 % : le marché ne redémarre pas », craint Jacques Chanut, président de la FFB.Le vivier de la réhabilitationLes professionnels reportent tous leurs espoirs sur la réhabilitation, notamment la rénovation énergétique que le gouvernement encourage avec des mesures sans précédent : l’éco-prêt à taux zéro, la TVA à 5,5 % et le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE), de 30 % des dépenses (plafonnées à 16 000 euros pour un couple), programmé pour la seule année 2015. « Nous avons mené une campagne d’information, du 9 au 22 mars, pour faire connaître ces dispositifs et nous allons chercher les clients mais, même si nous observons un certain intérêt et recevons des appels sur nos plateformes, les commandes ne sont pas encore signées », déplore M. Chanut.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 25.03.2015 à 08h38 • Mis à jour le 25.03.2015 à 15h16Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/03/25/l-universite-aide-peu-ses-etudiants-stagiaires_4600572_4401467.html"data-title="L’université aide peu ses étudiants stagiaires"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/03/25/400x300/4600570_7_a36f_2015-03-25-e2907ff-30482-130vnbn_dd08a33fc966dda42b910f55587a0d2a.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/03/25/l-universite-aide-peu-ses-etudiants-stagiaires_4600572_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Clara est contente de son stage d’archéologie. « Un chantier de fouilles, c’est toujours intéressant », reconnaît la jeune femme, étudiante à Paris-I-Panthéon Sorbonne. Et « c’est très facile d’en trouver, précise-t-elle. Ils sont toujours contents de disposer de plein de petits bras pour porter plein de grosses pierres… » Clara (qui a préféré garder l’anonymat) plaisante. Mais, pour ses copains de fac, cela ne prête pas toujours à rire. « Certains, regrette-t-elle, passent la moitié du temps à porter des seaux de terre… Cela ne permet pas d’acquérir des compétences. » Le « stage photocopies » a donc sa version champêtre. « Au moins, on est en plein air », sourit Clara.« Tout stage n’est pas un bon stage », rappelle Dominique Glaymann. Le sociologue, enseignant à l’université Paris-Est-Créteil, publie une étude sur cette question dans la revue Formation emploi (janvier-mars 2015). Depuis quelques années, le nombre de stages explose dans l’enseignement supérieur. Et le dispositif est souvent présenté comme « la panacée ». Sauf que les établissements succombent un peu trop à ce que M. Glaymann appelle « le mythe de l’immersion » sur le mode « souris verte : trempez-la dans l’eau, ça fera un escargot tout chaud ».Manque de suiviOr, il ne suffit pas de « tremper » un étudiant dans le bain de l’entreprise pour faire de lui un salarié. « Il est à la fois excessif et réducteur d’attendre des stages qui permettent aux jeunes diplômés d’accéder rapidement à des emplois durables et de qualité », écrit M. Glaymann. Le sociologue évoque « un recours souvent peu rationalisé à ce dispositif » : « l’imprécision des objectifs fixés aux stages et la faiblesse des dispositifs d’évaluation font système. »L’université de Clara est-elle intervenue pour arrêter la ronde des porteurs de seaux ? « Il n’y a pas de suivi de l’université pendant qu’on est sur le chantier, explique la jeune femme. On a bien un référent, mais c’est le directeur de l’UFR et il est le référent de tout le monde, alors… » A Panthéon-Sorbonne, l’anecdote surprend. « Je pense que, lorsqu’il y a ce type de dérives, l’étudiant en parle avec son professeur, avance Nadia Jacoby, vice-présidente en charge du numérique et de la communication de Paris-I. Ou alors il l’a forcément mentionné dans son rapport de stage et cela fait partie des informations qui remontent. »D’autres récits, cependant, montrent que la situation décrite par Clara n’est pas isolée ni propre à Paris-I. Cécilia Kosh, étudiante en première année de droit à l’université Paris-Est-Créteil, fait un stage dans un cabinet d’avocat. Elle en est satisfaite. Mais elle jongle avec l’emploi du temps : « La possibilité de faire un stage n’existe qu’à partir de la troisième année, explique-t-elle. Il existe alors une “option stage”, mais ce n’est vraiment pas l’option à choisir ! Les cours ne sont pas aménagés. Chacun doit donc se débrouiller pour les horaires, alors que les étudiants salariés, eux, bénéficient d’aménagements. Le stage devrait être une plus-value et ça devient un handicap… Par ailleurs, il n’y a pas de suivi. » L’université n’a pas répondu à notre demande d’entretien.« Ce n’est pas encore dans la culture des universités d’organiser et d’accompagner l’insertion professionnelle, constate Patrick au nom du collectif Génération précaire. La convention de stage est une tâche administrative parmi d’autres qu’elles assument avec les moyens dont elles disposent. »Surtout, le dispositif n’est pas accompagné d’une réflexion globale sur la professionnalisation, et il n’est pas assez évalué, regrette Dominique Glaymann. Les rapports de stage ne peuvent suffire. « Les retours sont informels », reconnaît Laetitia Faudière, de Sorbonne-Nouvelle Paris-III . « Il faudrait un suivi sur critères qualitatifs, admet-on à Paris-I. On ne l’a pas encore fait. Mais nous savons que, dans l’interaction avec les recruteurs, le stage est un critère de sélection. » Pour le reste, les deux universités soulignent que « tout est assez bien normé, avec un process bien identifié ». Paris-I, assure Mme Jacoby, aide les étudiants à rédiger un CV, à trouver une entreprise, en les encadrant tout au long du stage.Certes, « la structuration du process » est récente, reconnaît Paris-I. Elle date de la loi du 11 juillet 2014. Le texte encadre précisément les stages : leur définition est renouvelée ; une convention type est définie, dans laquelle doivent figurer « la définition des compétences à acquérir et la manière dont le stage s’inscrit dans le cursus » ; l’appui et l’accompagnement sont obligatoires à raison de seize étudiants par professeur.Problèmes de pilotage« Aujourd’hui, dans certains cas, le ratio est de 100, 200 étudiants par professeur, rappelle Génération précaire. Chaque université se débrouille comme elle veut dans une situation de flou. Le législateur a voulu clarifier les choses. C’est une avancée. »Floue, la situation actuelle est également hétérogène. « Ce qui pose problème dans les universités, c’est le pilotage, note Dominique Glaymann. Mais dans les écoles d’ingénieurs, par exemple, cela se passe bien. » Ainsi, à Chimie ParisTech, le processus est rodé et balisé. Les étudiants doivent faire trois stages pour une durée totale de douze mois en trois ans. « Nous sommes tout le temps en contact avec l’entreprise ou le labo, explique Maria Malheiro, responsable des relations avec les entreprises. Et l’employeur participe à l’évaluation. »La loi de 2014 peut-elle changer la donne dans les universités ? Celle-ci pâtit, ici comme ailleurs, d’un manque de moyens. En tout cas, prévient M. Glaymann, c’est un « enjeu très important », car « l’inflation actuelle des stages » n’est pas sans risque : « essaimage de stages inutiles », substitution à des emplois salariés et précarisation des jeunes diplômés si les emplois de débutants sont occupés par des stagiaires. Exactement l’inverse du résultat recherché.Benoît Floc'h width="314" height="157" alt="" src="http://s2.lemde.fr/image/2015/03/25/314x157/4601251_3_d3b1_2015-02-24-8fe9978-9a38ffe73383439e8d0e86d8c5b7e_2edf8a3000e2f878f5ab9b1637fee36d.jpg" Pôle emploi lance la formation « massive » en ligne contre le chômage de masse Nouvelle étape sur la plate-forme admission post-bac : envoyer les dossiers aux établissement et valider les candidatures. Pense-bête à l'usage des lycéens sur ce qu'il ne faut pas oublier de faire avant le 2 avril. width="314" height="157" alt="Atelier diktée" src="http://s2.lemde.fr/image/2015/03/25/314x157/4601175_3_c12c_atelier-diktee_d2e591bd068243d85992f14f9503fe3b.jpg" L'atelier diktée : haut en couleur Le nombre de stages effectués par des étudiants dans l'enseignement supérieur a explosé. L'université contrôle peu ces expériences professionnelles des jeunes diplômés en entreprise. Racontez votre expérience, le rôle de votre référent à l'université et le type de stage que vous avez réalisé. width="314" height="157" alt="Le doctorat menacé par la création de nouveaux diplômes" src="http://s2.lemde.fr/image/2015/03/25/314x157/4601040_3_abad_le-doctorat-menace-par-la-creation-de-n_3867ee2c3ad2b61fd90b35f19eff7484.jpg" Le doctorat menacé par la création de nouveaux diplômes 24.03.2015 à 19h34 • Mis à jour le24.03.2015 à 19h59 Le procureur Gérard Aldigé a requis mardi 24 mars à Bordeaux la relaxe pour l'ex-ministre Eric Woerth et le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, jugés pour trafic d'influence.Patrice de Maistre, financier de l'héritière de L'Oréal, et le député UMP Eric Woerth sont accusés d'avoir échangé un emploi pour l'épouse d'Eric Woerth contre une Légion d'honneur attribuée à Patrice de Maistre. Les prévenus encourent chacun jusqu'à dix ans d'emprisonnement et 150 000 euros d'amende, éventuellement assortis d'interdiction des droits civiques ou de fonction publique.« Construction intellectuelle »Or, selon le procureur, « les éléments à charge » contre les deux hommes ne sont « pas suffisants ». Le représentant du ministère public a même qualifié les poursuites à leur encontre de « construction intellectuelle » des juges d'instruction.Lire aussi (édition abonnés) : Affaire Bettencourt : MM. Woerth et de Maistre de retour au tribunalDans cette affaire, qualifiée de « procès Bettencourt bis », le ministère public avait déjà demandé un non-lieu à l'issue de l'instruction. Mais les juges avaient estimé « parfaitement établi par la chronologie des faits révélés » qu'un pacte avait été passé entre les deux hommes et les avait renvoyés devant le tribunal correctionnel. Lettre adressée à Nicolas SarkozyInterrogé au premier jour des audiences, Eric Woerth qui fut trésorier de l'UMP et trésorier de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy a nié avoir appuyé la décoration de Patrice de Maistre en échange d'un contrat pour son épouse, Florence, au sein de la société Clymène. Il a cependant reconnu l'avoir soutenue par une lettre adressée au président de la République.M. de Maistre s'était ensuite longuement expliqué sur la procédure qui l'a emmené à recommander Florence Woerth à Liliane Bettencourt et à son époux, André, encore vivant à cette époque.Dans le premier volet, portant sur les faits d'abus de faiblesse, jugé en février, le ministère public avait requis un non-lieu pour M. Woerth, et trois ans de prison, dont dix-huit mois avec sursis, et 375 000 euros d'amende à l'encontre de M. de Maistre. Le jugement est attendu le 28 mai.Lire aussi sur ce premier volet : Ce qu'il faut retenir du procès Bettencourt Eric Nunès Les propos de Nicolas Sarkozy réaffirmant, mardi 24 mars sur RTL, sa position en faveur de l'interdiction des menus de substitution dans les cantines solaires, sont loin de faire l'unanimité parmi les élus UMP ou UDI. Plusieurs présidents de conseils généraux de droite se disent « abasourdis ». Chargés de la restauration scolaire dans les collèges, aucun patron des exécutifs départementaux interrogés par Lemonde.fr n'envisage de suivre la recommandation de l'ancien président de la République. Selon le chef de l'UMP, la mesure viserait à répondre aux « tensions entre les communautés ».>> Lire aussi : Laïcité à l’école : du vivre-ensemble à l’exclusion« La question ne se pose même pas », tranche François Goulard, le président UMP du conseil général du Morbihan. « Servir un repas a un enfant, quelle que soit son origine, c'est juste de l'humanité et du bon sens », poursuit-il.Idem dans la Haute-Marne, où le FN a dépassé les 35 % lors du premier tour des départementales, dimanche 22 mars. « La polémique n'a pas lieu d'être et elle ne ramènera pas les électeurs frontistes vers l'UMP », estime Bruno Sido, le président UMP du conseil général et candidat à sa succession. « Ici, les gens votent Marine Le Pen sans croire à ses promesses de campagne. Les candidats frontistes tutoient les 40 % sans faire campagne. Personne ne les connaît, ils ont juste un tract et une affiche et remportent des sièges. Doit-on proposer un repas sans porc dans les cantines ? Mais personne ne pose cette question ! Nous respectons tout le monde et nous proposerons des repas pour que chacun puisse manger. Il n'y a pas de débat. »La corde de l'exclusionSelon M. Sido, le président de l'UMP ferait fausse route en jouant sur la corde de l'exclusion pour attirer les électeurs du FN : « Le vote Front national est un vote de protestation, il ne s'agit pas d'un vote raciste. Ici, les gens me parlent de chômage pour les uns, de la peur de perdre leur emploi pour les autres. » « Lancer ce sujet en pleine campagne départementale est une connerie », s'exaspère Christian Namy, le président UDI du conseil général de la Meuse. Hors de question pour lui de revoir la politique de son exécutif et de ne pas proposer aux collégiens juifs ou musulmans une alternative au porc. « Le tutoiement de Nicolas Sarkozy avec Patrick Buisson [ex-conseiller d'extrême droite de l'ancien président] a déjà été un désastre, déplore-t-il. Il n'est pas possible de vouloir profiter de tout pour en tirer un avantage politique. »Pour François Goulard, observateur expérimenté des stratégies politiciennes, Nicolas Sarkozy s'applique à « nationaliser » un scrutin local pour que la victoire « le replace comme leader de l'UMP ». Au-delà de la posture, la suppression des repas différenciés dans les départements UMP à l'issue des élections départementales est « impensable », estime-t-il.Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.03.2015 à 15h33 • Mis à jour le24.03.2015 à 16h29 Un protocole d'accord mettant en place un « droit à l'oubli » pour les anciens malades du cancer a été signé, mardi 24 mars, au siège de la Ligue contre le cancer, à Paris, en présence du président de la République François Hollande. Aujourd'hui confrontés à des refus ou à des tarifs moins favorables lorsqu'ils souhaitent contracter un prêt bancaire, les ex-malades pourront ne pas déclarer leur ancienne maladie une fois un délai de quinze ans écoulé.Droit a l'oubli il y aura un avant et un après a partir d'aujourd'hui #DirectPR La Ligue sera vigilante et engagée.— la Ligue vs. cancer (@laliguecancer) 24 Mars 2015Cette mesure passera par une « amélioration », selon l'Elysée, de la convention Aeras, qui encadre l’accès à l’assurance et au crédit pour les personnes présentant un « risque aggravé de santé ». L'accord prévoit que ce droit à l'oubli s'applique à partir de quinze ans après l'arrêt des soins liés au cancer. Une durée ramenée à cinq ans pour les enfants et adolescents chez qui le cancer serait survenu avant qu'ils aient atteint l'âge de 15 ans. Avant le terme du délai de quinze ans, une « grille de référence » permettra d'assurer au tarif normal des personnes atteintes de « certains cancers », selon l'Elysée.Des internautes du Monde.fr témoignent de cette « double peine ».« Etre exclue pendant et après la maladie, c'est la double peine », Marie-Christine, 46 ans, Digne-les-Bains« Le conseiller de notre mutuelle posait un regard apitoyé sur mon cancer et s'adressait à moi comme s'il ne me donnait pas trop de temps à vivre. Aujourd'hui, nous avons renégocié notre prêt initial. J'ai 46 ans. Les assureurs sont impitoyables – conditions, exclusion, rejet du dossier. C'est la double peine, être exclue pendant et après la maladie, même si elle est loin. Le regard posé sur la maladie a changé, mais ceux qui détiennent les cordons d'une bourse vous jaugent comme un cheval, vieux, blessé, donc potentiellement faillible. Je suis vivante, mais nos projets sont freinés, et les assurances décès sont mon seul recours et ne couvrent pas la totalité de notre investissement. »« Le pire aura été de me faire désespérer de mon état de santé », Aude, professeure« J'ai été confrontée à un refus de prêt bancaire à un âge où ne peut pas vivre sans projet, avec des enfants jeunes. Les médecins étaient très positifs avec moi mais dubitatifs quant à l'utilisation des données qu'ils transmettaient à ma demande. Ils n'avaient pas confiance dans le respect du secret médical au-delà du médecin de la banque. Le refus de la banque a été absolument destructeur car j'étais en rémission, cela m'a presque fait croire que l'on me mentait sur mon état de santé. Je suis devenue une toute petite chose malgré mon salaire, j'ai commencé à m'autocensurer pour tout et je n'étais plus rien sans mon mari. Le pire aura été de me faire désespérer de mon état de santé. »« L'impression d'être marquée au fer rouge », Sylvaine, 49 ans, Grenoble« En 2006, j'ai eu un cancer du sein ; j'avais 40 ans. Ce cancer n'a pas eu de conséquence sanitaire sur le long terme grâce à ses caractéristiques et aux soins reçus. Je suis guérie, mais dès que j'entame une démarche assurantielle, qu'elle soit liée à un projet de financement ou à une prévoyance liée à mon activité professionnelle, je coche la case "prise en charge à 100 % au cours des quinze dernières années", et ensuite tous les compléments utiles jusqu'au questionnaire "tumeur" à faire remplir par mon médecin… Ce qui est difficile, c'est l'impression d'être marquée au fer rouge, d'avoir vécu un épisode douloureux qui vous jette au visage votre vulnérabilité mais que vous avez pu surmonter, qui reprend une matérialité clinique au gré des projets, le sentiment d'avoir des comptes à rendre, l'incertitude liée à la période d'examen du dossier. En 2009, notre projet a pu aboutir malgré des réserves de l'assurance à mon endroit. Cette année, un autre projet aboutit… Hier, j'ai appris que l'assurance couvre tous les risques sans réserve. Peut-être un signe en lien avec les discussions en cours sur le droit à l'oubli. »« Je peux emprunter... avec une majoration de 75 % », Thomas, 29 ans, Lyon« J'ai eu de grandes difficultés à faire un emprunt pour l'achat de ma résidence principale après une rémission complète de ma maladie de Hodgkins. La difficulté provenait du fait qu'aucune assurance ne souhaitait m'assurer, ce qui bloquait le prêt. Aujourd'hui, je peux emprunter deux ans et demi après la rémission totale, avec une majoration de 75 % et des prix exorbitants. Il existe la convention Aeras qui en pratique n'est pas très utile, même si tous les assureurs la citent. Il faudrait qu'à chaque refus je fasse appel, ce qui serait trop chronophage. Et une fois qu'un refus a été essuyé, je dois attendre six mois avant la réouverture du dossier. Je me suis rapproché de la Ligue contre le cancer, qui ne m'a pas répondu. Je soutiens donc fortement une autre alternative ! »« La fidélité à ma banque n'a servi à rien », Jean, 55 ans, haut fonctionnaire, Paris« Client depuis trente ans de ma banque, une grande enseigne nationale, après des emprunts immobiliers (trois appartements) sans aucun incident de remboursement, après des milliers d'euros versés sur mes différents comptes, je me suis vu refuser l'assurance pour un emprunt – le dernier de ma vie – en avril 2012, pour l'achat d'un appartement, alors même que j'en remboursais plus de la moitié un mois après l'avoir contracté. Motifs ? Mon âge, 52 ans, et le cancer que j'avais eu en 2005 alors qu'il était considéré par la médecine comme guéri. Au vu de ce refus, la banque ne m'a pas accordé l'emprunt. J'avais signé la promesse de vente de l'appartement et cela m'a mis dans une situation délicate au regard du vendeur. La fidélité à ma banque n'a servi à rien et j'ai été très mal traité. Finalement, j'ai trouvé une autre banque en province qui a accepté de me prêter la somme dont j'avais besoin. »« Le prêt a été accepté quand c'est ma femme qui a emprunté », Eric, 50 ans, pâtissier dans le Gard« J'ai eu un cancer des testicules il y a quinze ans avec deux chimiothérapies et deux opérations. J'ai été guéri au bout de quatre mois. Il a fallu que j'emprunte pour mon affaire, cela m'a été refusé, puis accepté quand c'est ma femme qui a emprunté. Chose stupide car c'est moi qui fabrique et sans moi, pas de gâteaux ! Quelques années après, j'ai voulu emprunter pour un investissement, cela m'a été refusé pour les mêmes raisons. J'ai dû attendre dix ans pour pouvoir emprunter. »« Un parcours du combattant humiliant et absurde », Samuela, 39 ans, chercheuse en physique, Antony (Hauts-de-Seine)« Opérée du mélanome en 2005, en récession depuis, mon conjoint et moi n'avons pas pu emprunter en France en 2010 pour acheter notre maison en région parisienne. Après avoir passé des examens monstres pour les assurances, toutes m'ont refusée ou nous on fait des propositions absurdes : pas d'assurance invalidité et assurance décès pour plusieurs centaines d'euros par mois. Etant Italienne, j'ai pu emprunter en Italie, en impliquant mon père dans le prêt, car il fallait une personne résidant dans le pays, et avec une hypothèque sur l’appartement des mes parents dans le centre-ville de Milan. Nous sommes tous les deux fonctionnaires, avec un bon salaire. J'étais propriétaire d'un appartement en Italie. On a pu s'en sortir uniquement grâce ma famille qui assume les "risques". C’était un parcours du combattant humiliant et absurde, que je ne souhaite à personne. » Yohan Blavignat Selon les dernières informations de Météo France, les conditions météo étaient « particulièrement calmes au moment du crash » de l’airbus A320 de la compagnie allemande Germanwings, mardi 24 mars aux alentours de 11 heures. L’avion s’est écrasé dans le massif des Trois-Evêchés, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Les hélicoptères de la gendarmerie ont repéré l’appareil au sud de la commune de Méolans-Revel, à 12 kilomètres de Barcelonnette.Lire aussi : Crash de l’Airbus A320 de Germanwings : ce que l’on saitLe temps était alors sec et le ciel totalement dégagé durant toute la matinée avec un vent faible, voire nul. Météo France ajoute que « des nuages dangereux comme des cumulonimbus n’étaient pas présents ».Des crêtes de plus de 2 500 mètres d’altitudePourtant, sur la commune de Méolans-Revel, la pluie a fait son apparition ce matin avec un vent à 7 km/h, selon le site de Météo France. Les seules zones concernées par des pluies et des orages étaient le golfe du Lion et la Méditerranée que l’avion avait survolés en début de matinée.Non loin de cette commune se trouve le plus haut sommet du massif, la tête de l’Estrop, à 2 961 mètres d’altitude, situé à l’extrémité sud-ouest des Trois-Evêchés, entre Digne-les-Bains, Gap et Barcelonnette. En bordure de la zone des Alpes, l’altitude des crêtes est supérieure à 2 500 mètres. A l’inverse, les montagnes au sud et à l’ouest de ce sommet dépassent rarement les 2 000 mètres. Ce massif est prisé des amateurs de sports d’hiver avec trois stations – Val d’Allos, Pra Loup et Saint-Jean Montclar – et de canyonisme avec deux descentes exceptionnelles et de haut niveau, Male Vesse et Bussing.lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2kix6p"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2kix6p", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });}); Yohan Blavignat 15.03.2015 à 08h54 • Mis à jour le15.03.2015 à 13h55 L'Hyper Cacher de la porte de Vincennes, à Paris, théâtre d'une prise d'otages meurtrière le 9 janvier, a rouvert dimanche 15 mars pour prouver que « les Français de confession juive ont plus que jamais leur place dans leur pays », a déclaré la direction du magasin. Le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, était sur place en début de matinée :« J'ai souhaité, au moment où cette épicerie rouvre courageusement avec la volonté aussi d'envoyer le signal que la vie est plus forte, être au côté des représentants de la communauté, de ceux qui tiennent ce commerce, des élus, pour dire que nous sommes debout et déterminés à continuer à vivre librement dans notre pays. »Les employés traumatisésLe supermarché de la porte de Vincennes rouvre avec une nouvelle équipe recrutée « sur la base du volontariat ». Tous les salariés présents le jour de l'acte terroriste sont actuellement en arrêt de longue durée, en raison du traumatisme subi, y compris Lassana Bathily, le jeune Malien naturalisé français pour son courage. Le 9 janvier, à la veille du shabbat, Amedy Coulibaly avait pris une vingtaine de personne en otage dans ce magasin casher de l'Est parisien, tuant quatre hommes de confession juive : Yohan Cohen, 20 ans ; Yoav Hattab, 21 ans ; François-Michel Saada, 63 ans ; et Philippe Braham, 45 ans. Le preneur d'otages avait lui-même ensuite été abattu dans l'assaut de la police.Le récit (édition abonnés) : Dans le huis clos de l’Hyper Cacher de la porte de VincennesEn tout, pendant trois jours, les attentats parisiens ont fait 17 morts, en plus des trois tueurs, Amedy Coulibaly et les frères Kouachi, assaillants de Charlie Hebdo eux aussi tués par les forces de l'ordre. Ces attaques visant les valeurs de la République, la liberté d'expression et la communauté juive avaient suscité une forte émotion en France et dans le monde.Lire l'analyse (édition abonnés) : Après « Charlie », le couvre-feu émotionnel 14.03.2015 à 11h37 • Mis à jour le15.03.2015 à 12h21 | Hélène Bekmezian Aux élections départementales des 22 et 29 mars prochains, attendez-vous à voir prendre le chemin des urnes des personnes plutôt âgées, au niveau d’éducation élevé ou issues de zones rurales. Les autres, pour beaucoup, resteront chez elles lors de ce scrutin qui s’annonce très peu mobilisateur.Voir l’infographie : Les territoires de l’abstentionOn le sait, à part la présidentielle, toutes les élections suscitent, en France, une participation qui s’érode d’année en année. Alors que 80 % des inscrits étaient allés voter pour le premier tour de la présidentielle en 2012, 64 % se sont déplacés pour les municipales de 2014 et 42 % pour les européennes. En 2011, ils étaient 44 % à aller voter aux cantonales. Pourquoi ? « Nous avons souvent tendance à surestimer les motifs politiques de l’abstention, alors que la composante sociologique est également très forte », répond Vincent Pons, chercheur en sciences politiques et cofondateur de la société de conseil électoral Liegey Muller Pons, qui a essayé de décrypter les raisons de cette abstention.Pour mieux les expliquer, il s’est penché sur le département des Pyrénées-Orientales et sur son chef-lieu, Perpignan, ainsi que sur l’élection présidentielle et les élections européennes, ces dernières étant les plus semblables, en termes de participation, aux départementales. Le territoire choisi n’a, lui, rien de particulier. Mais il apporte des enseignements qui se vérifient à l’échelle de la France.Prisme sociologiqueLe premier couple de cartes, représentant l’évolution de la participation entre 2012 et 2014 à l’échelle du département, permet tout d’abord de constater que plus la participation est faible, plus elle est disparate au sein du territoire. Sur la carte de 2012, les couleurs sont uniformes, ce qui témoigne de faibles variations de participation : à l’échelle nationale, celle-ci va de 64 % à 94 %, soit un écart maximal de 30 points entre les endroits où on vote le moins et ceux où on vote le plus. Aux européennes de 2014, en revanche, la participation varie de 34 % à 82 %, soit un écart de 50 points, ce qui se traduit par une plus grande mosaïque de couleurs sur la seconde carte.Pour Vincent Pons, ces chutes de participation sont à analyser à travers un prisme politique mais aussi sociologique : « L’âge, les revenus ou le niveau d’éducation sont déterminants et ces facteurs jouent d’autant plus que l’intensité de l’élection et l’intérêt qu’elle suscite sont faibles et peu relayés médiatiquement. » D’après les données publiques qu’il a collectées, lorsque la participation est très faible, elle repose surtout sur les personnes âgées : « La participation augmente linéairement avec l’âge jusqu’à 70-75 ans, et cette corrélation se voit nettement pour les européennes, mais pas pour la présidentielle », note le chercheur, qui constate le même schéma avec le niveau d’éducation.Marée haute et marée basseAutre biais d’analyse : la typologie du territoire, selon qu’il s’agisse d’une ville, d’une banlieue ou d’une zone rurale. Là encore, les disparités sont d’autant plus grandes que l’abstention est forte, et ce sont les zones rurales qui résistent le mieux quand la participation s’effondre. « Au niveau national, lors de la présidentielle, il y avait une différence de seulement 4 points entre les zones rurales et urbaines. Aux européennes, la différence était de 9 points », précise M. Pons.Viennent ensuite les explications politiques aux aléas de la participation, examinées avec un plus grand zoom, à l’échelle des bureaux de vote dans la commune de Perpignan. Les cartes exposant ces données sont assez claires : les zones foncées représentant les fortes chutes de participation sur l’une correspondent aux zones foncées représentant un fort recul de la gauche sur l’autre. C’est la « théorie de la marée haute/marée basse », pour reprendre l’expression de Vincent Pons. « A la présidentielle, celui qui gagne est celui qui a réussi à mobiliser plus d’électeurs dans son camp : c’est la marée haute. Puis, lors des élections intermédiaires suivantes, le parti arrivé au pouvoir subit un reflux, d’une part parce que les électeurs qu’il avait réussi à mobiliser exceptionnellement ne votent pas habituellement, et d’autre part parce que certains électeurs de son camp sont déçus : c’est la marée basse. »Ce phénomène avait frappé Nicolas Sarkozy et l’UMP dès les municipales de 2008. Il a frappé François Hollande et le PS aux municipales et aux européennes de 2014. Une preuve de plus, s’il en fallait, que l’enjeu des départementales portera sur la mobilisation plus que sur la nécessité de convaincre.Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.03.2015 à 11h13 • Mis à jour le15.03.2015 à 18h03 | Matthieu Goar (Bas-Rhin, envoyé spécial) Serpentant entre les champs, au pied d’une prison construite dans une ancienne caserne de la ligne Maginot, le cours d’eau fait à peine cinq mètres de large. Une petite rivière comme il en existe des milliers en France. L’Eichel est pourtant une double frontière. D’un côté, le département du Bas-Rhin, de l’autre celui de la Moselle. Sur une rive, l’Alsace ; sur l’autre, la Lorraine, deux régions qui fusionneront prochainement dans l’entité « ALCA », diminutif d’Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne.Voilà le genre de frontière qui intéresse peu de monde. A part les préfets, les élus et la famille Schmitz. Coincée dans ce millefeuille territorial, la maison des Schmitz est à un jet de pierre du village d’Oermingen, mais elle est rattachée à la commune de Kalhausen, située « de l’autre côté de la colline ». Géographiquement dans le Bas-Rhin, administrativement en Moselle. « Dès que l’on voulait faire quelque chose, on se heurtait à des blocages, à des tracas. Le tiers provisionnel qui n’arrive pas car le facteur ne vient pas jusque-là, mes enfants qui doivent payer le car parce qu’ils n’habitent pas le même département… », raconte Théo Schmitz. Après avoir fait remonter son affaire compliquée jusqu’au Conseil d’Etat, il a laissé tomber. « A quoi bon… », balaie-t-il sous les yeux de Denis Lieb, figure du mouvement autonomiste alsacien.Identité « diluée »Ce genre d’histoires dans lesquelles une famille se trouve empêtrée dans les méandres de l’administration, « victime » des méfaits de Paris et des collectivités, irrite M. Lieb. Ancien conseiller général RPR, il a, depuis, rejoint Unser Land. Fondé en 2009, ce mouvement autonomiste, fédéraliste, écologiste et centriste joue sur les peurs liées à la réforme territoriale. A l’occasion des départementales des 22 et 29 mars, il a réussi à présenter vingt binômes sur les quarante cantons que comptent les deux départements alsaciens. Presque autant que le PS. « Comme disait Napoléon, on doit faire la politique de sa géographie. Plus nous aurons des compétences locales, plus nous serons flexibles. Sinon, en France, on se heurte toujours à un préfet », explique M. Lieb.Favorables à une fusion des deux départements alsaciens et éventuellement de la Moselle, ses militants sont opposés à la création d’une grande région dans laquelle leur identité serait « diluée » et leur économie « plombée » par les départements plus pauvres. Et ils agitent l’idée que les spécificités alsaciennes conservées après le rattachement du « Reichsland » à la France (concordat, jours fériés, bilinguisme, etc.), au lendemain de la Grande Guerre, pourraient disparaître dans cette nouvelle entité décidée par la « vieille France », selon les mots d’Andrée Munchenbach, présidente du mouvement. « L’Alsace a été lâchée par les partis nationaux et il faut renouveler le personnel politique pour peser. Nous sommes une alternative à l’abstention et au vote de rejet FN », veut-elle croire.L’opposition à la réforme territoriale est toujours intense en Alsace. Après des mois de mobilisation, une nouvelle manifestation devait avoir lieu samedi 14 mars. Une pétition est toujours en cours pour contraindre le conseil régional à organiser un référendum. Et les deux partis forts de la région, l’UMP et le FN, sont obligés de composer avec cette angoisse identitaire, tout en ménageant la suite. A l’automne 2014, le président UMP de la région Alsace, Philippe Richert, avait ainsi été accusé d’avoir mis en place des tarifs de TER à cinq euros pour permettre aux opposants de la réforme de se rendre au grand rassemblement qui avait réuni le 11 octobre 7 000 personnes selon la police (20 000 selon les organisateurs). Marché électoral de l’exaspérationVenu en meeting à Mulhouse (Haut-Rhin) le 6 novembre, Nicolas Sarkozy avait promis qu’en cas de retour au pouvoir il reviendrait sur la réforme territoriale. Cette promesse, réitérée par le président de l’UMP, mercredi 11 mars, devant le comité des maires de son parti, est relativisée par ses propres lieutenants alsaciens. « De toute façon, nous mettrions un quinquennat à défaire cette loi, explique M. Richert au Monde. Oui, cette réforme a été faite en dépit du bon sens. Mais maintenant, il faut s’organiser pour gagner cette région. Vous croyez que je vais laisser Florian Philippot conquérir l’Est sans combattre ? », poursuit le président de la région, qui estimait encore en décembre que cette fusion était « l’événement le plus grave, pour l’Alsace, depuis la fin de la guerre ». Les barons locaux ont l’appétit aiguisé par cette région mastodonte et ils ne veulent plus insulter l’avenir en accompagnant les jusqu’au-boutistes, très actifs sur les réseaux sociaux.« Ils auraient quand même pu mettre quelques drapeaux alsaciens »Le FN, qui sera au second tour face à l’UMP dans la majorité des cantons, le 29 mars, surveille du coin de l’œil la campagne d’Unser Land. Le FN, qui sera au second tour face à l’UMP dans la majorité des cantons, le 29 mars, surveille du coin de l’œil la campagne d’Unser Land. Il espère que ce mouvement ne lui grappillera pas des parts sur le marché électoral de l’exaspération. Sauf que les frontistes sont coincés par la doctrine de leur parti, hostile aux régions et attaché aux trois autres échelons (communes, département, Etat). Cela entraîne parfois l’incompréhension. « Ils auraient quand même pu mettre quelques drapeaux alsaciens », s’étonnait ainsi un sympathisant frontiste, venu assister à une réunion dans la commune de Kintzheim, mardi 10 mars. « Le problème de l’identité régionale est corrélé à celui de l’immigration et nos thématiques nationales répondent à ces questionnements », veut croire Laurent Gnaedig, candidat FN dans le canton de Reichshoffen.Noyé dans cette guerre des droites, le PS a concentré ses forces sur les six cantons strasbourgeois. Porte après porte, Jean-Baptiste Mathieu, candidat socialiste, vante la rénovation urbaine, tout en estimant que « la question sur l’identité nationale et locale monte en puissance, même chez des gens de gauche ». « Il est toujours dangereux de jouer avec la peur », prévient Anne-Pernelle Richardot, conseillère régionale socialiste, qui a porté plainte en janvier après avoir reçu des menaces de mort sur les forums d’opposants à la fusion. Départementales : à Merdrignac, les thèmes FN imprègnent les espritsLe gouvernement fait campagne aux champsMatthieu Goar (Bas-Rhin, envoyé spécial)Journaliste au Monde Laetitia Clavreul et François Béguin Après des mois de « guérilla », l’heure de la grande confrontation a enfin sonné pour les opposants au projet de loi santé. Médecins, chirurgiens, pharmaciens, infirmiers, dentistes, étudiants en médecine, internes… Plusieurs dizaines de syndicats professionnels et d’organisations étudiantes médicales ont appelé à une manifestation, dimanche 15 mars, à Paris, pour exprimer leur refus du texte de loi porté par la ministre de la santé, Marisol Touraine, deux jours avant son examen en commission des affaires sociales, à l’Assemblée nationale.Suivez la manifestation sur le compte Twitter de notre envoyé spécial :Tweets de @FrancoisBeguin!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs");Pour les organisateurs, qui espèrent dépasser la barre des 20 000 participants et ainsi obtenir une réécriture du texte, ce défilé s’annonce d’ores et déjà « historique », et la mobilisation « sans précédent ». Il faut remonter à 1991 pour trouver trace d’une telle mobilisation commune des professionnels de santé libéraux. « Le gouvernement a la pétoche de cette manifestation, assure un responsable syndical. Quand vous mettez les jeunes dans la rue, vous ne savez jamais comment cela va évoluer… »   Les organisateurs espèrent dépasser la barre des 20 000 participants et ainsi obtenir une réécriture du texteJusqu’à présent, les syndicats de médecins, généralistes notamment, avaient été les seuls à mener le combat contre le texte et sa mesure phare, la généralisation du tiers payant. Mais ni la fermeture de leurs cabinets, fin décembre 2014, ni la grève larvée de la télétransmission des feuilles de soins électroniques depuis le 5 janvier ne sont parvenues à faire plier Mme Touraine.Celle-ci a même réaffirmé le maintien de la généralisation du tiers-payant pour 2017, avant d’annoncer une baisse des tarifs des cliniques privées de 2,5 % pour 2015. « La ministre a fait beaucoup d’efforts pour que cette manifestation soit un succès, ironise Jean-Paul Hamon, le président de la Fédération des médecins de France (FMF). Mais ce qu’elle ne mesure pas, c’est le degré de révolte de la profession médicale. Les médecins n’ont plus rien à perdre. »Dimanche, les praticiens seront rejoints par d’autres professions libérales de santé. Le milieu ressemble à « une bouilloire en ébullition », selon un acteur historique du secteur. Si les représentants syndicaux se sont mis d’accord sur un slogan commun (« Non au projet de loi de santé – Tous unis pour la santé de demain »), le cortège va rassembler des attentes très diverses, et faire cohabiter des syndicats et des professions peu ou pas habitués à défiler côte à côte.Le casse-tête des franchises médicales« Agglomération de craintes »Certains demandent le retrait pur et simple du texte ; d’autres, sa réécriture totale ou partielle. Certains s’inquiètent d’une étatisation du système de santé, quand d’autres voient les risques de privatisation. « Il y a là une agglomération de craintes qui n’ont rien à voir les unes avec les autres, analyse Didier Tabuteau, titulaire de la chaire santé de Sciences Po. Ce double mot d’ordre montre une inquiétude très forte sur l’évolution du système de santé. » Pour Jean-Paul Ortiz, le leader de la CSMF, le principal syndicat chez les médecins libéraux, « Mme Touraine a réussi le tour de force de mettre tout le monde d’accord contre sa loi ».Tous les acteurs le reconnaissent : si la mobilisation s’annonce si forte dimanche, c’est en raison du « malaise » de la médecine libérale. « En 2004, la précédente loi de santé publique n’avait pas mis tout le monde dans la rue, rappelle Michel Chassang, qui a longtemps présidé la CSMF. Mais le monde de 2015 n’est pas celui d’il y a dix ans : la pression économique est plus forte, et la mise en place des agences régionales de santé est passée par là. Ces agences gagnent aujourd’hui du terrain sur l’Assurance-maladie et la politique de négociations conventionnelles. » Dans ce contexte, le tiers payant généralisé est devenu « un point de cristallisation qui masque des enjeux plus larges et plus structurels », souligne Patrick Hassenteufel, professeur de science politique à l’université de Versailles-Saint-Quentin.Marisol Touraine : « Le tiers payant s’imposera »Dimanche, chacun aura en tête ce qui est considéré comme la préférence de la ministre pour le secteur public et son choix de rétablir dans la loi la notion de « service public hospitalier ». La Fédération de l’hospitalisation privée (FHP), qui représente les cliniques, a annoncé qu’elle participerait au défilé pour « dénoncer la mise à mort de l’hospitalisation privée et de la médecine libérale ».Ce climat électrique a aussi une autre explication : les élections professionnelles à la fin de l’année. « Ceux qui les gagnent sont toujours ceux qui sont contre, pas ceux qui sont pour », rappelle un syndicaliste sous couvert d’anonymat, qui ajoute : « Et quand un gouvernement socialiste est au pouvoir, c’est toujours motivant ».« Le dialogue s’est résumé à de l’explication de texte. On continue de nous dire qu’on n’a pas compris le projet de loi »Mais cette échéance n’explique cependant pas tout. Le manque d’écoute de la ministre est régulièrement mis en avant. « On est arrivé à un stade important de crispation et d’exaspération avec elle, constate Mélanie Marquet, la présidente de l’Intersyndicat national des internes. Le dialogue s’est jusqu’à maintenant résumé à de l’explication de texte. On continue de nous dire qu’on n’a pas compris le projet de loi. » « Grande conférence santé »Chez les pharmaciens, les dentistes et les infirmiers, on regrette que seuls les médecins aient été invités à participer aux quatre groupes de travail mis en place le 20 janvier. « Quand on est sur une loi santé, on ne doit pas parler qu’aux médecins, on doit parler à tout le monde », fait valoir Gilles Bonnefond, le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). De nombreux syndicalistes font état d’une ministre qui connaît bien ses dossiers, mais n’a pas le contact facile, certains la jugeant même rigide.Face au conflit qui s’éternise, Manuel Valls a annoncé, mardi, « une grande conférence santé pour tracer des pistes sur l’avenir à moyen terme de notre système de santé ». De quoi faire sourire, alors qu’avant la rédaction du projet de loi, un grand chantier de réflexion avait été lancé par le gouvernement, en février 2013. Le président de l’UMP, Nicolas Sarkozy, s’en est de nouveau pris au projet de loi, vendredi, à un peu plus d’une semaine des élections départementales. Sur France Info, il a dénoncé la « vision administrative de l’organisation de la santé » portée par la ministre de la santé, jugeant « très curieux cette volonté de fonctionnariser tous les médecins ».Pour Claude Pigement, ex-responsable de la santé au PS, cette politisation du dossier peut paradoxalement servir sa cause. « On est progressivement passé d’une loi technique, qui parlait peu à la population, à une loi politique qui, parce qu’elle est clivante, revient dans le schéma classique gauche-droite, explique-t-il. Et sur ce texte, Mme Touraine a toute la gauche derrière elle, dont les Verts et les communistes. Un soutien qui est une denrée rare dans les circonstances actuelles. »Laetitia ClavreulJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterFrançois BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.03.2015 à 21h08 • Mis à jour le 13.03.2015 à 21h08Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/03/13/apb-2015-le-casse-tete-des-aspirants-kines_4593330_4401467.html"data-title="APB 2015, le casse-tête des aspirants kinés"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2013/11/28/400x300/3521452_7_1623_une-kinesitherapeute-enseigne-des-techniques-l_a8d5e399c3a2eaa3cea390c210a06d66.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/03/13/apb-2015-le-casse-tete-des-aspirants-kines_4593330_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Alors qu'il ne reste qu'une semaine aux lycéens pour s'inscrire sur la plate-forme Admission post bac (APB), les candidats à une carrière de kinésithérapeute demeurent dans le flou quant à la filière qu'ils peuvent choisir pour suivre leurs études. En effet, le gouvernement a engagé, en février 2013, une réforme de la formation des masseurs-kinésithérapeutes, mais les modalités d'admission dans les instituts de formation ne sont pas encore définitivement arrêtées. Où s'inscrire pour entreprendre une formation de kiné à la rentrée 2015 ?Limité pas un numerus claususPour devenir masseur-kinésithérapeute, il faut intégrer un institut de formation en masso-kinésithérapie (IFMK). Chaque année, un numerus clausus limite le nombre de places dans ces écoles. Ces places étaient au nombre de 2 564 pour l'année scolaire 2014-2015. Plusieurs voies peuvent aujourd'hui y mener :Le concours physique-chimie-biologie (PCB), théoriquement accessible dès l'année du bac, est généralement préparé dans un établissement privé. Environ un tiers des places ouvertes en kinésithérapie leur est réservé. Tous les « aspirants kiné » ne peuvent suivre cette voie, pour le moins onéreuse : « jusqu'à 7 000 euros » la classe prépa, estime Cyrille Pernot, délégué général de la Fédération française des masseurs-kinésithérapeutes-rééducateurs.L'université. La majorité des étudiants kinés suivent la première année commune aux études de santé (Paces). Ils y côtoieront ceux qui intégreront médecine, dentaire, pharmacie ou maïeutique et pourront même tenter ces concours. Environ 1 700 places sont disponibles en IFMK et les étudiants n'ont à payer que leurs droits d'inscription.Deux autres voies universitaires sont également envisageables : la filière sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS) et la filière biologie, qui peuvent permettre de candidater au concours d'une IFMK.Mais ces règles d'admission devraient être notablement modifiées. « La lettre de cadrage du projet de réforme gouvernemental de la formation des masseurs-kinésithérapeutes est claire, elle prévoit de mettre fin à l'accès aux IFMK via les concours physique-chimie-biologie dès 2016 », souligne Cyrille Pernot.Logiquement, les étudiants qui souhaitent s'inscrire dans une prépa kiné pour la rentrée 2015 s'inquiètent de leur possibilité à intégrer un institut après une année d'études et un gros chèque versé.« Le gouvernement n'a pas statué »Interrogé par Le Monde.fr sur l' option à choisir pour éviter une erreur d'aiguillage, Richard Audebrand, chef du département de l'orientation sur APB, confirme que, à seulement quelques jours de la clôture des inscriptions, « le gouvernement n'a pas statué ». En attendant que l'exécutif tranche, « les candidats peuvent postuler soit à une prépa, soit à une licence STAPS qui propose une préparation kiné, couplée à une Paces qui offre une prépa kiné », assure le cadre du ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche.Du côté des étudiants, la fin des concours PCB pour intégrer kiné ne fait aucun doute. « Nous conseillons à ceux qui nous appellent de choisir la voie universitaire. Une prépa kiné, c'est une année d'étude, souvent deux. S'engager dans une filière qui pourrait fermer dans 12 mois est un risque à éviter. »>>  Lire aussi : Mal orientés dans leurs études, ils ont rebondi sans perdre une année Toutefois, les prépas kinés ne sont peut-être pas à la veille de fermer leurs portes. Interrogé au Sénat sur les mesures que le gouvernement compte prendre pour réformer la formation des masseurs-kinésithérapeutes, Laurence Rossignol, secrétaire d'Etat auprès de la ministre des affaires sociales, répondait le 4 février que « de nouvelles modalités d'admission devaient être définies », et que ces dernières entreront « en vigueur au mieux en 2016 ».En clair, le message gouvernemental signifie que la suppression du concours PCB pourrait être repoussée. Ce que confirme un connaisseur du dossier, qui estime que « le gouvernement a besoin d'une année supplémentaire ». La réforme des modalités d'admission ne devrait donc pas être effective avant 2017. Au mieux. Plus d'informations sur les admissions post-bac dans notre rubrique spéciale APB : www.lemonde.fr/apbEric Nunès width="314" height="157" alt="L'Ecole normale supérieure fait une entrée timorée au classement de réputation du « Times Higher Education »." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/03/13/314x157/4593406_3_5482_l-ecole-normale-superieure-fait-une-entree-t_c9bec3791637221a7e4eccfad661b5c9.jpg" Classement international : les universités françaises en manque de prestige Dans ce lycée parisien, quatre classes de 2de et de 1re n’ont pas eu cours de français depuis cinq mois. width="314" height="157" alt="Jeux vidéo à l'école" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/03/13/314x157/4592851_3_6085_jeux-video-a-l-ecole_faaf4228e60537990a184670c3289c4c.jpg" Les jeux vidéo peuvent aider à l’apprentissage A l'occasion de la semaine de la presse à l'école, qui se déroulera du 23 au 28 mars, voici une série d'articles, vidéos et diaporamas sur l'histoire du « Monde », la liberté d'expression et les médias collégiens et lycéens. width="314" height="157" alt=" Des étudiants marseillais poursuivent leurs cours en plein air." src="http://s1.lemde.fr/image/2015/03/12/314x157/4592621_3_5087_des-etudiants-marseillais-poursuivent-leurs_b789d3fa420f8ca7c63c2298e1cdc06f.jpg" Orientation post bac : « Le déterminisme n'existe pas, on peut vivre heureux sans prépa » 13.03.2015 à 17h21 • Mis à jour le14.03.2015 à 10h28 | Yohan Blavignat, François Béguin et Laetitia Clavreul Médecins, internes, dentistes, sages-femmes… Un large appel à la mobilisation dimanche 15 mars a été lancé contre le projet de loi santé de Marisol Touraine. Les professionnels de santé libéraux défileront à Paris, de la place Denfert-Rochereau au ministère de la santé. Dès vendredi 13 mars, certains se sont mis en grève.Le pari risqué de Marisol Touraine face à la colère des médecinsQui fait grève dès vendredi ?Le « Mouvement pour la santé de tous », qui réunit une quarantaine de syndicats et d’organisations étudiantes du monde de la santé, a appelé, jeudi 12 mars, lors d’une conférence de presse à « durcir le mouvement » face à « la surdité » de la ministre de la santé, Marisol Touraine. Outre la manifestation de dimanche, ce collectif, créé en février afin de réclamer le retrait du projet de loi, a invité les médecins libéraux à observer une grève des gardes et des urgences à partir de vendredi 13 mars à 8 heures jusqu’à lundi 16 mars à 8 heures.Ainsi, les chirurgiens libéraux ont été appelés à ne pas aller au bloc, les dentistes et les infirmières à fermer leurs cabinets. A titre d’exemple, vendredi, SOS Médecins et SOS Mains étaient aux abonnés absents.Dans un communiqué, le ministère de la santé a indiqué qu'« aucune difficulté particulière dans la prise en charge des malades n'a été signalée sur l'ensemble du territoire à ce stade et [que] la prise en charge les samedi 14 et dimanche 15 mars est organisée ».Le but de la manœuvre est simple : reporter toutes les urgences vers les hôpitaux publics qui risquent la surchauffe. D’autant que les internes et les chefs de cliniques dans les hôpitaux publics ont également annoncé qu’ils ne géreraient plus les urgences pendant ce week-end agité.Le mouvement a également appelé l’ensemble des libéraux de la santé (kinésithérapeutes, infirmières, médecins, dentistes, orthophonistes, orthoptistes, biologistes, podologues, audioprothésistes et opticiens) à fermer leurs portes le samedi 14 mars. Ces deux jours seront « un week-end santé morte », a prévenu le collectif.Qui manifestera dimanche et pourquoi ?La plupart des syndicats de professionnels de santé libéraux se sont ralliés à l’appel à manifester qui avait été lancé par les internes (ISNI) et les chefs de cliniques (ISNCA). Les étudiants en médecine sont aussi appelés à se joindre au cortège. « Ce qui est historique, c’est la réunion de toutes les générations et de tous les syndicats senior », souligne Jean-Paul Ortiz, le président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), la principale organisation syndicale chez les médecins libéraux. Les organisateurs espèrent dépasser la barre des 20 000 participants.Le Conseil national de l’ordre des médecins a fait part de son soutien à la manifestation. Pour la première fois de son histoire, l’Ordre des dentistes appelle lui aussi à défiler. « Le secteur dentaire est à bout de souffle, explique Christian Couzinou, son président. On manifeste pour tout remettre à plat parce que cette loi ne traite pas de nos problèmes. »Si les organisateurs se sont entendus sur un slogan commun – « Non au projet de loi de santé, tous unis pour la santé de demain » –, leurs revendications ne sont pas toutes les mêmes. Certains, regroupés sous la bannière du « Mouvement pour la santé de tous » et l’Union française pour une médecine libre, exigent le retrait pur et simple du texte. D’autres, comme MG France, le principal syndicat chez les médecins généralistes, ou l’Association nationale des étudiants en médecine demandent sa réécriture.Touraine : « Le tiers payant sera étendu à tous les Français de manière progressive »Une mobilisation sans précédent ?Il faut remonter au début des années 1990 pour retrouver un mouvement similaire. A l’époque, le monde de la santé s’offusquait contre « un mécanisme contraignant les dépenses d’assurance maladie », se souvient Patrick Hassenteufel, professeur de science politique à l’université Versailles-Saint-Quentin. Le 11 juin 1991, une grande manifestation avait rassemblé 50 000 médecins des cliniques privées, kinésithérapeutes, biologistes face à un gouvernement accusé de vouloir rationner les soins et étatiser la médecine.Aujourd’hui, le discours des syndicats de médecins rappelle aussi quelques anciennes mobilisations. « Quand le président du Syndicat des médecins libéraux affirme que Marisol Touraine est restée droite dans ses bottes et n’a pas bougé d’un iota, cela renvoie clairement au plan Juppé », explique-t-il. A l’époque, la mobilisation des médecins contre les mesures visant à réduire le déficit de la Sécurité sociale était noyé dans la masse des grandes grèves contre la réforme des retraites dans la fonction publique, mais elle a clairement marqué les esprits dans la profession.Aussi, la critique de la CSMF contre l’augmentation du pouvoir des agences régionales de santé, et le risque de mise sous tutelle de la médecine libérale, rappelle les slogans des médecins libéraux contre la loi Bachelot en 2009, même si alors c’est surtout la mobilisation du monde hospitalier que l’on avait retenue.En revanche, en 2004, quand deux lois avaient été votées dans la foulée, la loi de santé publique dite Mattei (du nom du ministre de la santé de 2002 à 2004), et celle de réforme de l’assurance maladie, qui pourtant faisait une réelle place aux complémentaires dans le système de santé, « les médecins n’étaient pas descendus dans la rue », se rappelle Didier Tabuteau, responsable de la chaire santé à Sciences Po. Pourtant, elle réformait bien plus le système de santé que le projet de loi actuel.Yohan BlavignatLaetitia ClavreulJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterFrançois BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.03.2015 à 13h55 • Mis à jour le14.03.2015 à 12h33 | Soren Seelow L'essentielVendredi 9 janvier, Amedy Coulibaly prend d'assaut le magasin Hyper Cacher de la porte de Vincennes, à Paris, et tue quatre otages. Il est tué à son tour dans l'assaut des forces de l'ordre.Quatre proches du djihadiste sont mis en examen à la fin de janvier.Lundi 9 mars, quatre autres personnes de son entourage ont été placées en garde à vue, deux d'entre elles ont été mises en examen vendredi et écrouées samedi. Deux mois après les attentats en région parisienne, qui ont fait dix-sept morts, l'enquête se poursuit. Deux connaissances d'Amedy Coulibaly, le tueur de l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes, ont été mis en examen, vendredi 13 mars, pour « participation à une association de malfaiteurs terroriste en vue de commettre des crimes contre les personnes », a annoncé le parquet de Paris. Ils ont été placés en détention. Voir notre visuel interactif : Attentats de Paris : récit détaillé des trois jours qui ont changé la FranceAmar R., 33 ans, et Saïd M., 25 ans, qui étaient en contact régulier avec Amedy Coulibaly, se sont tous deux rencontrés le 9 janvier, jour où est mort le terroriste lors de l'assaut des forces de l'ordre, pour détruire la puce de leur téléphone portable.Mais à partir du numéro de ces puces et grâce au concours des opérateurs, les enquêteurs ont pu établir que les trois hommes avaient correspondu de façon intense au cours des mois qui ont précédé les attentats.Lire aussi : Amedy Coulibaly et ses « sous-traitants »Entre le mois de septembre et le 6 janvier, veille de l'attaque de Charlie Hebdo par les frères Kouachi, Amar R. a ainsi échangé plus de 600 SMS avec Amedy Coulibaly, qu'il a rencontré une dizaine de fois en région parisienne, notamment les 5 et 6 janvier. Amar R. et Saïd M. se sont aussi régulièrement rencontrés durant cette même période. L'ADN de Saïd M. a par ailleurs été découvert sur la lanière d'un Taser retrouvé dans l'Hyper Cacher, un élément dont il a été incapable de s'expliquer pendant sa garde à vue.Une rencontre en détention« En l'état actuel des investigations, rien ne permet d'affirmer qu'ils étaient au courant des projets de Coulibaly. Mais l'intensification de leurs échanges sur cette période, qui peut correspondre à la préparation des attentats, pose question. Le travail sur la téléphonie et l'ADN se poursuit », explique une source proche de l'enquête. Les enquêteurs s'intéressent également à plusieurs trajets effectués par les trois hommes dans les semaines qui ont précédé les attaques.Les deux suspects ont nié durant leur garde à vue avoir été au courant des projets d'Amedy Coulibaly ou même lui avoir fourni des armes. Ils affirment avoir détruit leur puce par « peur » d'être associés au preneur d'otages de l'Hyper Cacher. Amar R. a expliqué l'intensité de ses échanges téléphoniques par son « amitié » pour Coulibaly. Quant à Saïd M., il affirme avoir simplement été « en affaire » avec le tueur.Les deux hommes ont déjà été condamnés à plusieurs reprises pour des faits de droit commun. Amar R. a d'ailleurs rencontré Amedy Coulibaly à la maison d'arrêt de Villepinte où il était incarcéré entre février 2010 et juillet 2013. C'est également durant ce séjour en prison qu'il a fait la connaissance de Mickaël A., un proche de Coulibaly, lui aussi mis en examen dans ce dossier pour « détention et transport d'armes » et « participation à une association de malfaiteurs terroriste ».Condamné à cinq reprises pour des faits de vol et de séquestration, Amar R. est actuellement détenu dans le cadre d'une demande d'extradition émanant des autorités judiciaires espagnoles pour « trafic de stupéfiants » et « détention d'armes ». Saïd M. a, lui, été condamné à quatre reprises pour des faits de violences en réunion, tentative de vol aggravé ou vol.La piste des soutiens logistiques dont a pu bénéficier Amedy Coulibaly avait déjà permis aux enquêteurs d'interpeller quatre de ses relations fin janvier. Ce sont les seules personnes mises en examen jusqu'à présent dans l'enquête sur ces attentats, dont les trois auteurs sont morts. Lire : Préparation, traque, mise en scène : les révélations du « Monde » sur les attentats en région parisienneSoren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gérard Davet et Fabrice Lhomme Il devrait donc y avoir un procès HSBC en France. Le parquet national financier a pris, mardi 10 mars, des réquisitions renvoyant la banque HSBC Private Bank devant le tribunal correctionnel de Paris pour « blanchiment aggravé de fraude fiscale » et « démarchage illicite ». La filiale suisse du groupe bancaire britannique avait été mise en examen par les juges Guillaume Daïeff et Charlotte Bilger, le 18 novembre 2014. « Ceci est une étape normale de la procédure judiciaire et l’issue du dossier n’est aujourd’hui pas encore déterminée », a réagi la banque à l’annonce de cette réquisition.HSBC mise en examen pour « démarchage illicite et blanchiment »Tentée, dans un premier temps, par le plaider-coupable à la française, qui lui aurait évité les affres d’un procès public, la banque semble désormais réservée quant à la pertinence d’un tel recours, effrayée par le montant de l’amende record qu’elle aurait été amenée à débourser, dans le cadre d’une condamnation négociée : pas moins de 1,4 milliard d’euros, montant avancé par les autorités françaises. Les avocats de la banque vont pouvoir désormais contester ces réquisitions, les juges d’instruction ayant, in fine, le dernier mot. Mais ils devraient suivre les réquisitions du parquet.Contactée par Le Monde, la banque a cependant fait savoir qu’elle disposait encore de deux mois avant de renoncer à la procédure du plaider-coupable.Une véritable industrie illiciteEn cinq années d’investigations, les enquêteurs ont peaufiné leur affaire. Comme l’a montrée l’opération SwissLeaks, initiée et révélée par Le Monde, c’est désormais une coalition internationale qui cerne donc HSBC Private Bank et ses 106 682 clients et 20 129 sociétés offshore (sur la période novembre 2006-mars 2007). Selon les enquêteurs, pas moins de 180,6 milliards d’euros dormaient dans les coffres de la banque, en ces années-là.« SwissLeaks » : le dossier d’instruction vertigineux contre HSBCCe sont les données volées par l’informaticien Hervé Falciani qui ont permis de lever le voile sur les pratiques de la banque. Il apparaît que tout a été mis en place, à Genève, Lugano et Zurich, durant ces années 2006-2007, pour accueillir les fraudeurs du monde entier. Dont 8 936 Français, couvés par au moins 24 gestionnaires de comptes. Ces derniers rendaient visite à leurs clients, rencontrés dans des lieux aussi luxueux que discrets. Le seul montant des avoirs de clients français, cachés derrière des sociétés offshore fournies par HSBC Private Bank, s’élève à 5,1 milliards d’euros.C’est une véritable industrie illicite qui a été mise au jour comme le révélait, le 31 octobre 2014, dans un rapport, la commissaire Christine Dufau. Ce document, qui synthétise cinq années d’investigations, dénonce notamment le contournement par HSBC Private Bank de la directive ESD, une taxe européenne applicable en Suisse à partir du 1er juillet 2005. Pour éviter ses effets désastreux à ses clients, le directoire de la banque va leur conseiller de créer des structures opaques, en l’occurrence des sociétés offshore basées au Panama ou aux Iles vierges britanniques.Affaire HSBC : les dessous d’une vaste évasion fiscaleUn courrier, saisi en perquisition, atteste de cette volonté. Signé en février 2005 par Colin Wyss, alors membre du comité exécutif, et Denis Soussi, membre de la direction, il évoque « de nombreux instruments et structures » mis à disposition des titulaires de comptes. En réalité, des sociétés écrans. « La HSBC PB va très activement démarcher [ses clients] afin de leur proposer de transformer leurs comptes personnels en comptes de société, au moyen d’une société offshore interposée pour contourner cette taxation », relève Mme Dufau.« Une sorte de paquet »Les gestionnaires sont mis à contribution, comme l’attestent les rapports de visite qu’ils dressent à chaque contact avec leurs clients. A en croire le rapport 7 421, rédigé le 20 mai 2005, le gestionnaire, après un bon déjeuner parisien, a consigné la « création de deux sociétés offshore pour remplacer les comptes privés Crillon et Vedra ». Ou encore : « Avons complété une ouverture de compte société domicilié à Dubaï. Le client est très prudent actuellement car il subit la pression du fisc belge qui enquête sur ses activités dans le domaine du diamant fraude fiscale ».C’est HSBC Private Bank qui se charge de tout : moyennant rétribution supplémentaire, la banque fournit « une sorte de paquet », note la commissaire Dufau. Qui enterre définitivement les doutes émis par les autorités suisses sur l’authenticité des fichiers établis par les services français, de 2009 à 2010, grâce à l’ex-informaticien Hervé Falciani. « La quasi-totalité des informations sur les clients ont à ce jour été validées par les enquêtes judiciaires », assure l’enquêtrice.HSBC Private Bank et ses avocats contestent toujours la validité des méthodes d’extraction des données utilisées par les enquêteurs français. Ils pourraient avoir tout le temps d’un procès correctionnel pour exposer leurs doutes.Fabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.03.2015 à 18h35 • Mis à jour le 13.03.2015 à 13h54Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/bac-lycee/article/2015/03/12/orientation-post-bac-le-determinisme-n-existe-pas-on-peut-vivre-heureux-sans-prepa_4592490_4401467.html"data-title="Orientation post bac : « Le déterminisme n'existe pas, on peut vivre heureux sans prépa »"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/03/12/400x300/4592621_7_f545_des-etudiants-marseillais-poursuivent-leurs_e126a9da4cdbb7371d10d7dc4d74548a.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/bac-lycee/article/2015/03/12/orientation-post-bac-le-determinisme-n-existe-pas-on-peut-vivre-heureux-sans-prepa_4592490_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" A l'heure de faire le choix de son orientation post-bac, malheur à ces originaux qui, baccalauréat en poche, osent se détourner des avis éclairés des parents, professeurs ou conseillers d'orientation. Nombreux pourtant sont les jeunes qui, bravant préjugés et idées reçues, ont choisi leur propre voie, et ont répondu à notre appel à témoignages sur Le Monde.fr.  Scolarité prédéterminée« Tu feras un bac S et tu iras en fac de sciences » : dès la 4e, le destin d'Elodie, étudiante picarde, semblait scellé par ses proches. Si la première ligne du CV de la jeune femme commence bien par un bac S, la suite a pris un autre cours. Après une année perdue à « s'ennuyer » dans la fac dont rêvait ses aînés, elle colle au sien : elle intègre un master de psychologie sociale. « Tu n'as pas fait un bac S pour faire psycho », assène sa mère. Et pourquoi pas ?Comme Elodie, Emilie, tourangelle, collectionne les bonnes notes en mathématiques lors de son année de terminale S. Pour son professeur principal, il n'y a pas de doute, c'est une prépa maths qui lui ouvrira le boulevard la conduisant vers les grandes écoles. Mais la jeune femme se voit orthophoniste. Contre l'avis professoral, elle fait le choix du concours au métier qui la passionne. La sentence de son professeur principal est sans appel : « C'est du gâchis. » Ce n'est pas l'avis de l'intéressée : « Les stages et les cours me confirment tous les jours que j'ai fait le bon choix. »Lire : APB 2015 : faut-il nécessairement faire une prépa pour intégrer une grande école ?Le choix des réfractaires aux « voies royales » est très souvent vilipendé, témoigne également Pierre-Olivier. En deuxième année de prépa d'école d'ingénieur, l'ex-étudiant bifurque pour l'université. Un changement d'orientation qui est vu comme un dérapage. « Cela me navre que vous vous mettiez sur une voie de garage», lui lance son professeur de mathématiques. Le garage est aujourd'hui un lycée où Pierre-Olivier est professeur agrégé... de mathématiques.Lire : Orientation : chaque étudiant a le droit à l’erreur« Gâcher ses capacités » à la facChoisir l'université, ce n'est pas « gâcher ses capacités », martèle également Cyrielle. Avec une mention très bien au bac, on lui promet un bel avenir commençant par une « grande prépa parisienne ». « Mais je voulais étudier ce qui me plaisait », raconte la jeune femme, qui intègre la faculté, au sein d'une double licence langues étrangères appliquées et lettres modernes. « Je ne regretterai jamais d'avoir maintenu mes décisions contre l'avis de mes professeurs », assure-t-elle.« L'université est souvent vue comme le dernier vœu de notre orientation, observe Baptiste. Pourtant, nous sommes nombreux à avoir inscrit une filière universitaire en premier choix. La fac nous procure un espace de travail différent, très autonome. Je suis en sciences politiques, mais notre formation n'est pas un déchet des IEP ! »Lire : Ils ont choisi d'étudier à l'universitéPieds de nez aux tenants du parcours idéalAncienne lycéenne en série S, Camille enchaîne les pieds de nez aux tenants du parcours idéal et de « l'excellence ». Bac en poche, elle se distingue de la majorité de sa classe, qui se dirige vers une prépa scientifique pour intégrer une prépa littéraire, hypokhâgne. Quelques mois plus tard, l'étudiante ose encore s'éloigner du chemin balisé et décide de « partir à la fac ».Les avertissements bienveillants sont multiples : « Tu te rends compte qu'en quittant ce système tu es en train de rater ta vie ? », ou encore, « à la fac, y a que des tocards ! » « Il m'aura fallu bien du courage pour faire face au chant des sirènes, se souvient-elle. Mais une fois la décision prise, j'étais enfin actrice de mon parcours, de mon cursus, et j'ai pu le façonner à ma façon. J'ai appris le chinois, participé à des échanges universitaires à Singapour puis en Suède. J'ai voyagé sac au dos dans plus de vingt pays et j'en suis sortie grandie. Cela m'a ouvert les yeux et l'esprit sur le monde, sa richesse et son infini univers de possibilités. Aujourd'hui je suis en thèse à l'université de Cambridge en Angleterre, et comble de l'élève que l'on avait dégoûtée des maths : je suis devenue physicienne. Comme le raconte la mécanique quantique, le déterminisme n'existe pas, et l'on peut vivre heureux sans prépa... »>> Lire également : APB 2015 : que faire après le bac ? Eric Nunès width="314" height="157" alt="L'Ecole normale supérieure fait une entrée timorée au classement de réputation du « Times Higher Education »." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/03/13/314x157/4593406_3_5482_l-ecole-normale-superieure-fait-une-entree-t_c9bec3791637221a7e4eccfad661b5c9.jpg" Classement international : les universités françaises en manque de prestige Université ou classe prépa, les candidats à une carrière de kinésithérapeute demeurent incertains sur la pérénité des modalités d'admission dans les instituts de formation. width="314" height="157" alt=" " src="http://s2.lemde.fr/image/2015/03/13/314x157/4593108_3_1da2_2014-10-09-3f554c3-10349-j7g7k0_8f8cf8e314016664f4392fd256355687.jpg" Le français, langue morte au lycée Colbert Des jeux vidéo en classe ? Une belle initiative. Mais même lorsque les profs innovent, les élèves ne s'en satisfont pas. width="314" height="157" alt="La semaine de la presse à l'école sera l'occasion d'aborder la question de la liberté d'expression." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/03/12/314x157/4592698_3_9d63_la-semaine-de-la-presse-a-l-ecole-sera-l_42dd9a51b61e4a27c1a58f5a02c419bd.jpg" Une histoire du « Monde » pour la Semaine de la presse à l'école 13.03.2015 à 22h03 • Mis à jour le 13.03.2015 à 22h03Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/palmares/article/2015/03/13/classement-international-les-universites-francaises-en-manque-de-prestige_4593287_4401467.html"data-title="Les universités françaises peinent à soigner leur réputation internationale"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/03/13/400x300/4593406_7_b9e2_l-ecole-normale-superieure-fait-une-entree-t_f1102b7f536bbae1491cefb43d233861.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/palmares/article/2015/03/13/classement-international-les-universites-francaises-en-manque-de-prestige_4593287_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" En matière de prestige académique, Harvard règne sans partage depuis plusieurs année sur le paysage universitaire international. Dans son cinquième classement annuel qui hiérarchise les établissements de l'enseignement supérieur selon leur réputation, le mensuel britannique Times Higher Education (THE) a encore une fois souligné le succès d'estime que recueille auprès de ses pairs cette fameuse institution de l'Ivy League. Une réussite que viennent appuyer ses congénères nord-américains, plaçant 43 établissements du supérieur dans le top 100, dont 26 dans le top 50 et 8 dans le top 10. En deuxième place, le Royaume-Uni voit 12 des ses universités figurer au palmarès, 6 pour l'Allemagne et 5 pour la France qui fait égalité avec l'Australie et les Pays-Bas.Lire : Les universités occidentales en perte de vitesse, selon le classement du « Times Higher Education »Réalisé à partir d'un sondage d'opinion auprès de 10 507 universitaires à travers le monde, ce classement n'a pas pour objet une appréciation qualitative des établissements mis en compétition, mais le prestige symbolique qu'ils suscitent auprès des professeurs et des chercheurs. Une approche subjective entièrement assumée par Phil Baty, rédacteur en chef des classements au Times Higher Education, qui estime que « la perception qu'a la communauté académique de la réputation des universités est hautement significative (…) dans une compétition académique mondiale ».Les écoles françaises en progressionCent quarante deux pays ont répondu à l'invitation du mensuel entre novembre 2014 et janvier 2015. Ce dernier a soumis son questionnaire en quinze langues, six de plus que l'année précédente, afin de toucher un public académique « le plus divers possible ». Malgré ces efforts d'ouverture, 15,8 % des réponses ont été fournies par des universitaires américains, le taux le plus élevé, suivi de la Chine avec 10,6 % des réponses. Une donnée qui pose la question de la domination anglo-saxonne au classement quand sur les vingt premières places 13 sont américaines, 4 anglaises et 1 canadienne.Cinquième nation au palmarès, la France progresse néanmoinse de trois établissements par rapport à 2014, où seul l'université Pierre-et-Marie-Curie (Paris-VI) et Paris-IV-Sorbonne étaient représentées. Pas de quoi redorer son prestige international non plus, puisque les nouveaux arrivants, Paris-I-Panthéon-Sorbonne, l'Ecole normale supérieure (ENS) et l'Ecole polytechnique, ne figurent même pas au top 50. Elles stagnent dans les franges non hiérarchisées du palmarès, de la 51e à la 60e place pour Paris-I et Paris-IV qui, pour celle-ci, quitte la frange 71-80 qu'elle occupait depuis trois ans. Entre 61 et 70, on retrouve l'ENS qui fait une entrée timorée, mais moins sombre que Polytechnique qui se perd dans les limbes du classement, de 91 à 100.Matteo Maillard width="314" height="157" alt="Une kinésithérapeute enseigne des techniques lors de séances de relaxation collective." src="http://s1.lemde.fr/image/2013/11/28/314x157/3521452_3_a226_une-kinesitherapeute-enseigne-des-techniques-l_4c5cbe82b333d0a098392a5d281015c3.jpg" APB 2015, le casse-tête des aspirants kinés Dans ce lycée parisien, quatre classes de 2de et de 1re n’ont pas eu cours de français depuis cinq mois. width="314" height="157" alt="Jeux vidéo à l'école" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/03/13/314x157/4592851_3_6085_jeux-video-a-l-ecole_faaf4228e60537990a184670c3289c4c.jpg" Les jeux vidéo peuvent aider à l’apprentissage A l'occasion de la semaine de la presse à l'école, qui se déroulera du 23 au 28 mars, voici une série d'articles, vidéos et diaporamas sur l'histoire du « Monde », la liberté d'expression et les médias collégiens et lycéens. width="314" height="157" alt=" Des étudiants marseillais poursuivent leurs cours en plein air." src="http://s1.lemde.fr/image/2015/03/12/314x157/4592621_3_5087_des-etudiants-marseillais-poursuivent-leurs_b789d3fa420f8ca7c63c2298e1cdc06f.jpg" Orientation post bac : « Le déterminisme n'existe pas, on peut vivre heureux sans prépa » 13.03.2015 à 18h35 • Mis à jour le13.03.2015 à 22h30 Le nombre de migrants entrés illégalement dans l'Union européenne (UE) a plus que triplé en ce début d'année 2015, a rapporté vendredi 13 mars le nouveau patron de l'Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des Etats membres de l'Union européenne (Frontex), Fabrice Leggeri, ajoutant que le mouvement risquait de se poursuivre au printemps.« L'année 2015 a commencé, toute UE confondue, avec une hausse de 250 % des franchissements irréguliers de la frontière extérieure [en janvier et février par rapport à la même période de 2014] », a exposé M. Leggeri.Cette poussée s'explique notamment par l'« afflux très important en provenance des Balkans », via la Hongrie, a-t-il ajouté, soulignant que « 10 000 Kosovars [étaie]nt venus en janvier dans l'UE pour demander l'asile ».Au début du mois de mars, Frontex avait déjà fait état d'un quasi-triplement des arrivées en 2014 par rapport à 2103. Renfort aux frontières de la HongrieL'UE a le plus grand mal à gérer le phénomène, faute d'une vraie solidarité entre les Etats dans l'accueil des migrants et des demandeurs d'asile. Cela fait le jeu des mouvements extrémistes xénophobes, désormais en mesure d'influencer les politiques.Lire aussi (édition abonnés) : L’UE impuissante face aux drames de l’immigrationFace à l'afflux du début de l'année, la Hongrie a demandé en février une intervention de Frontex, qui a déployé en mars, et « pour au moins deux mois », une opération de renfort aux frontières, avec l'appui de cinq pays, dont la France.Mais la hausse s'explique aussi par la forte augmentation des traversées de la Méditerranée centrale, de la Libye vers le sud de l'Italie, où les arrivées irrégulières « ont augmenté de 42 % » en janvier-février par rapport à la même période en 2014.M. Leggeri a dit « redouter » que le mouvement se poursuive au printemps, « qui, malheureusement, marque le pic de l'immigration irrégulière ». Il s'est toutefois félicité d'une prise de conscience des responsables européens, qui devrait lui permettre de tabler en 2016 « au moins sur le même budget qu'en 2015 », soit 115 millions d'euros. Yohan Blavignat, François Béguin et Laetitia Clavreul Médecins, internes, dentistes, sages-femmes… Un large appel à la mobilisation dimanche 15 mars a été lancé contre le projet de loi santé de Marisol Touraine. Les professionnels de santé libéraux défileront à Paris, de la place Denfert-Rochereau au ministère de la santé. Dès vendredi 13 mars, certains se sont mis en grève.Le pari risqué de Marisol Touraine face à la colère des médecinsQui fait grève dès vendredi ?Le « Mouvement pour la santé de tous », qui réunit une quarantaine de syndicats et d’organisations étudiantes du monde de la santé, a appelé, jeudi 12 mars, lors d’une conférence de presse à « durcir le mouvement » face à « la surdité » de la ministre de la santé, Marisol Touraine. Outre la manifestation de dimanche, ce collectif, créé en février afin de réclamer le retrait du projet de loi, a invité les médecins libéraux à observer une grève des gardes et des urgences à partir de vendredi 13 mars à 8 heures jusqu’à lundi 16 mars à 8 heures.Ainsi, les chirurgiens libéraux ont été appelés à ne pas aller au bloc, les dentistes et les infirmières à fermer leurs cabinets. A titre d’exemple, vendredi, SOS Médecins et SOS Mains étaient aux abonnés absents.Dans un communiqué, le ministère de la santé a indiqué qu'« aucune difficulté particulière dans la prise en charge des malades n'a été signalée sur l'ensemble du territoire à ce stade et [que] la prise en charge les samedi 14 et dimanche 15 mars est organisée ».Le but de la manœuvre est simple : reporter toutes les urgences vers les hôpitaux publics qui risquent la surchauffe. D’autant que les internes et les chefs de cliniques dans les hôpitaux publics ont également annoncé qu’ils ne géreraient plus les urgences pendant ce week-end agité.Le mouvement a également appelé l’ensemble des libéraux de la santé (kinésithérapeutes, infirmières, médecins, dentistes, orthophonistes, orthoptistes, biologistes, podologues, audioprothésistes et opticiens) à fermer leurs portes le samedi 14 mars. Ces deux jours seront « un week-end santé morte », a prévenu le collectif.Qui manifestera dimanche et pourquoi ?La plupart des syndicats de professionnels de santé libéraux se sont ralliés à l’appel à manifester qui avait été lancé par les internes (ISNI) et les chefs de cliniques (ISNCA). Les étudiants en médecine sont aussi appelés à se joindre au cortège. « Ce qui est historique, c’est la réunion de toutes les générations et de tous les syndicats senior », souligne Jean-Paul Ortiz, le président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), la principale organisation syndicale chez les médecins libéraux. Les organisateurs espèrent dépasser la barre des 20 000 participants.Le Conseil national de l’ordre des médecins a fait part de son soutien à la manifestation. Pour la première fois de son histoire, l’Ordre des dentistes appelle lui aussi à défiler. « Le secteur dentaire est à bout de souffle, explique Christian Couzinou, son président. On manifeste pour tout remettre à plat parce que cette loi ne traite pas de nos problèmes. »Si les organisateurs se sont entendus sur un slogan commun – « Non au projet de loi de santé, tous unis pour la santé de demain » –, leurs revendications ne sont pas toutes les mêmes. Certains, regroupés sous la bannière du « Mouvement pour la santé de tous » et l’Union française pour une médecine libre, exigent le retrait pur et simple du texte. D’autres, comme MG France, le principal syndicat chez les médecins généralistes, ou l’Association nationale des étudiants en médecine demandent sa réécriture.Touraine : « Le tiers payant sera étendu à tous les Français de manière progressive »Une mobilisation sans précédent ?Il faut remonter au début des années 1990 pour retrouver un mouvement similaire. A l’époque, le monde de la santé s’offusquait contre « un mécanisme contraignant les dépenses d’assurance maladie », se souvient Patrick Hassenteufel, professeur de science politique à l’université Versailles-Saint-Quentin. Le 11 juin 1991, une grande manifestation avait rassemblé 50 000 médecins des cliniques privées, kinésithérapeutes, biologistes face à un gouvernement accusé de vouloir rationner les soins et étatiser la médecine.Aujourd’hui, le discours des syndicats de médecins rappelle aussi quelques anciennes mobilisations. « Quand le président du Syndicat des médecins libéraux affirme que Marisol Touraine est restée droite dans ses bottes et n’a pas bougé d’un iota, cela renvoie clairement au plan Juppé », explique-t-il. A l’époque, la mobilisation des médecins contre les mesures visant à réduire le déficit de la Sécurité sociale était noyé dans la masse des grandes grèves contre la réforme des retraites dans la fonction publique, mais elle a clairement marqué les esprits dans la profession.Aussi, la critique de la CSMF contre l’augmentation du pouvoir des agences régionales de santé, et le risque de mise sous tutelle de la médecine libérale, rappelle les slogans des médecins libéraux contre la loi Bachelot en 2009, même si alors c’est surtout la mobilisation du monde hospitalier que l’on avait retenue.En revanche, en 2004, quand deux lois avaient été votées dans la foulée, la loi de santé publique dite Mattei (du nom du ministre de la santé de 2002 à 2004), et celle de réforme de l’assurance maladie, qui pourtant faisait une réelle place aux complémentaires dans le système de santé, « les médecins n’étaient pas descendus dans la rue », se rappelle Didier Tabuteau, responsable de la chaire santé à Sciences Po. Pourtant, elle réformait bien plus le système de santé que le projet de loi actuel.Yohan BlavignatLaetitia ClavreulJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterFrançois BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.03.2015 à 13h55 • Mis à jour le14.03.2015 à 12h33 | Soren Seelow L'essentielVendredi 9 janvier, Amedy Coulibaly prend d'assaut le magasin Hyper Cacher de la porte de Vincennes, à Paris, et tue quatre otages. Il est tué à son tour dans l'assaut des forces de l'ordre.Quatre proches du djihadiste sont mis en examen à la fin de janvier.Lundi 9 mars, quatre autres personnes de son entourage ont été placées en garde à vue, deux d'entre elles ont été mises en examen vendredi et écrouées samedi. Deux mois après les attentats en région parisienne, qui ont fait dix-sept morts, l'enquête se poursuit. Deux connaissances d'Amedy Coulibaly, le tueur de l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes, ont été mis en examen, vendredi 13 mars, pour « participation à une association de malfaiteurs terroriste en vue de commettre des crimes contre les personnes », a annoncé le parquet de Paris. Ils ont été placés en détention. Voir notre visuel interactif : Attentats de Paris : récit détaillé des trois jours qui ont changé la FranceAmar R., 33 ans, et Saïd M., 25 ans, qui étaient en contact régulier avec Amedy Coulibaly, se sont tous deux rencontrés le 9 janvier, jour où est mort le terroriste lors de l'assaut des forces de l'ordre, pour détruire la puce de leur téléphone portable.Mais à partir du numéro de ces puces et grâce au concours des opérateurs, les enquêteurs ont pu établir que les trois hommes avaient correspondu de façon intense au cours des mois qui ont précédé les attentats.Lire aussi : Amedy Coulibaly et ses « sous-traitants »Entre le mois de septembre et le 6 janvier, veille de l'attaque de Charlie Hebdo par les frères Kouachi, Amar R. a ainsi échangé plus de 600 SMS avec Amedy Coulibaly, qu'il a rencontré une dizaine de fois en région parisienne, notamment les 5 et 6 janvier. Amar R. et Saïd M. se sont aussi régulièrement rencontrés durant cette même période. L'ADN de Saïd M. a par ailleurs été découvert sur la lanière d'un Taser retrouvé dans l'Hyper Cacher, un élément dont il a été incapable de s'expliquer pendant sa garde à vue.Une rencontre en détention« En l'état actuel des investigations, rien ne permet d'affirmer qu'ils étaient au courant des projets de Coulibaly. Mais l'intensification de leurs échanges sur cette période, qui peut correspondre à la préparation des attentats, pose question. Le travail sur la téléphonie et l'ADN se poursuit », explique une source proche de l'enquête. Les enquêteurs s'intéressent également à plusieurs trajets effectués par les trois hommes dans les semaines qui ont précédé les attaques.Les deux suspects ont nié durant leur garde à vue avoir été au courant des projets d'Amedy Coulibaly ou même lui avoir fourni des armes. Ils affirment avoir détruit leur puce par « peur » d'être associés au preneur d'otages de l'Hyper Cacher. Amar R. a expliqué l'intensité de ses échanges téléphoniques par son « amitié » pour Coulibaly. Quant à Saïd M., il affirme avoir simplement été « en affaire » avec le tueur.Les deux hommes ont déjà été condamnés à plusieurs reprises pour des faits de droit commun. Amar R. a d'ailleurs rencontré Amedy Coulibaly à la maison d'arrêt de Villepinte où il était incarcéré entre février 2010 et juillet 2013. C'est également durant ce séjour en prison qu'il a fait la connaissance de Mickaël A., un proche de Coulibaly, lui aussi mis en examen dans ce dossier pour « détention et transport d'armes » et « participation à une association de malfaiteurs terroriste ».Condamné à cinq reprises pour des faits de vol et de séquestration, Amar R. est actuellement détenu dans le cadre d'une demande d'extradition émanant des autorités judiciaires espagnoles pour « trafic de stupéfiants » et « détention d'armes ». Saïd M. a, lui, été condamné à quatre reprises pour des faits de violences en réunion, tentative de vol aggravé ou vol.La piste des soutiens logistiques dont a pu bénéficier Amedy Coulibaly avait déjà permis aux enquêteurs d'interpeller quatre de ses relations fin janvier. Ce sont les seules personnes mises en examen jusqu'à présent dans l'enquête sur ces attentats, dont les trois auteurs sont morts. Lire : Préparation, traque, mise en scène : les révélations du « Monde » sur les attentats en région parisienneSoren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gérard Davet et Fabrice Lhomme Il devrait donc y avoir un procès HSBC en France. Le parquet national financier a pris, mardi 10 mars, des réquisitions renvoyant la banque HSBC Private Bank devant le tribunal correctionnel de Paris pour « blanchiment aggravé de fraude fiscale » et « démarchage illicite ». La filiale suisse du groupe bancaire britannique avait été mise en examen par les juges Guillaume Daïeff et Charlotte Bilger, le 18 novembre 2014. « Ceci est une étape normale de la procédure judiciaire et l’issue du dossier n’est aujourd’hui pas encore déterminée », a réagi la banque à l’annonce de cette réquisition.HSBC mise en examen pour « démarchage illicite et blanchiment »Tentée, dans un premier temps, par le plaider-coupable à la française, qui lui aurait évité les affres d’un procès public, la banque semble désormais réservée quant à la pertinence d’un tel recours, effrayée par le montant de l’amende record qu’elle aurait été amenée à débourser, dans le cadre d’une condamnation négociée : pas moins de 1,4 milliard d’euros, montant avancé par les autorités françaises. Les avocats de la banque vont pouvoir désormais contester ces réquisitions, les juges d’instruction ayant, in fine, le dernier mot. Mais ils devraient suivre les réquisitions du parquet.Contactée par Le Monde, la banque a cependant fait savoir qu’elle disposait encore de deux mois avant de renoncer à la procédure du plaider-coupable.Une véritable industrie illiciteEn cinq années d’investigations, les enquêteurs ont peaufiné leur affaire. Comme l’a montrée l’opération SwissLeaks, initiée et révélée par Le Monde, c’est désormais une coalition internationale qui cerne donc HSBC Private Bank et ses 106 682 clients et 20 129 sociétés offshore (sur la période novembre 2006-mars 2007). Selon les enquêteurs, pas moins de 180,6 milliards d’euros dormaient dans les coffres de la banque, en ces années-là.« SwissLeaks » : le dossier d’instruction vertigineux contre HSBCCe sont les données volées par l’informaticien Hervé Falciani qui ont permis de lever le voile sur les pratiques de la banque. Il apparaît que tout a été mis en place, à Genève, Lugano et Zurich, durant ces années 2006-2007, pour accueillir les fraudeurs du monde entier. Dont 8 936 Français, couvés par au moins 24 gestionnaires de comptes. Ces derniers rendaient visite à leurs clients, rencontrés dans des lieux aussi luxueux que discrets. Le seul montant des avoirs de clients français, cachés derrière des sociétés offshore fournies par HSBC Private Bank, s’élève à 5,1 milliards d’euros.C’est une véritable industrie illicite qui a été mise au jour comme le révélait, le 31 octobre 2014, dans un rapport, la commissaire Christine Dufau. Ce document, qui synthétise cinq années d’investigations, dénonce notamment le contournement par HSBC Private Bank de la directive ESD, une taxe européenne applicable en Suisse à partir du 1er juillet 2005. Pour éviter ses effets désastreux à ses clients, le directoire de la banque va leur conseiller de créer des structures opaques, en l’occurrence des sociétés offshore basées au Panama ou aux Iles vierges britanniques.Affaire HSBC : les dessous d’une vaste évasion fiscaleUn courrier, saisi en perquisition, atteste de cette volonté. Signé en février 2005 par Colin Wyss, alors membre du comité exécutif, et Denis Soussi, membre de la direction, il évoque « de nombreux instruments et structures » mis à disposition des titulaires de comptes. En réalité, des sociétés écrans. « La HSBC PB va très activement démarcher [ses clients] afin de leur proposer de transformer leurs comptes personnels en comptes de société, au moyen d’une société offshore interposée pour contourner cette taxation », relève Mme Dufau.« Une sorte de paquet »Les gestionnaires sont mis à contribution, comme l’attestent les rapports de visite qu’ils dressent à chaque contact avec leurs clients. A en croire le rapport 7 421, rédigé le 20 mai 2005, le gestionnaire, après un bon déjeuner parisien, a consigné la « création de deux sociétés offshore pour remplacer les comptes privés Crillon et Vedra ». Ou encore : « Avons complété une ouverture de compte société domicilié à Dubaï. Le client est très prudent actuellement car il subit la pression du fisc belge qui enquête sur ses activités dans le domaine du diamant fraude fiscale ».C’est HSBC Private Bank qui se charge de tout : moyennant rétribution supplémentaire, la banque fournit « une sorte de paquet », note la commissaire Dufau. Qui enterre définitivement les doutes émis par les autorités suisses sur l’authenticité des fichiers établis par les services français, de 2009 à 2010, grâce à l’ex-informaticien Hervé Falciani. « La quasi-totalité des informations sur les clients ont à ce jour été validées par les enquêtes judiciaires », assure l’enquêtrice.HSBC Private Bank et ses avocats contestent toujours la validité des méthodes d’extraction des données utilisées par les enquêteurs français. Ils pourraient avoir tout le temps d’un procès correctionnel pour exposer leurs doutes.Fabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.03.2015 à 18h35 • Mis à jour le 13.03.2015 à 13h54Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/bac-lycee/article/2015/03/12/orientation-post-bac-le-determinisme-n-existe-pas-on-peut-vivre-heureux-sans-prepa_4592490_4401467.html"data-title="Orientation post bac : « Le déterminisme n'existe pas, on peut vivre heureux sans prépa »"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/03/12/400x300/4592621_7_f545_des-etudiants-marseillais-poursuivent-leurs_e126a9da4cdbb7371d10d7dc4d74548a.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/bac-lycee/article/2015/03/12/orientation-post-bac-le-determinisme-n-existe-pas-on-peut-vivre-heureux-sans-prepa_4592490_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" A l'heure de faire le choix de son orientation post-bac, malheur à ces originaux qui, baccalauréat en poche, osent se détourner des avis éclairés des parents, professeurs ou conseillers d'orientation. Nombreux pourtant sont les jeunes qui, bravant préjugés et idées reçues, ont choisi leur propre voie, et ont répondu à notre appel à témoignages sur Le Monde.fr.  Scolarité prédéterminée« Tu feras un bac S et tu iras en fac de sciences » : dès la 4e, le destin d'Elodie, étudiante picarde, semblait scellé par ses proches. Si la première ligne du CV de la jeune femme commence bien par un bac S, la suite a pris un autre cours. Après une année perdue à « s'ennuyer » dans la fac dont rêvait ses aînés, elle colle au sien : elle intègre un master de psychologie sociale. « Tu n'as pas fait un bac S pour faire psycho », assène sa mère. Et pourquoi pas ?Comme Elodie, Emilie, tourangelle, collectionne les bonnes notes en mathématiques lors de son année de terminale S. Pour son professeur principal, il n'y a pas de doute, c'est une prépa maths qui lui ouvrira le boulevard la conduisant vers les grandes écoles. Mais la jeune femme se voit orthophoniste. Contre l'avis professoral, elle fait le choix du concours au métier qui la passionne. La sentence de son professeur principal est sans appel : « C'est du gâchis. » Ce n'est pas l'avis de l'intéressée : « Les stages et les cours me confirment tous les jours que j'ai fait le bon choix. »Lire : APB 2015 : faut-il nécessairement faire une prépa pour intégrer une grande école ?Le choix des réfractaires aux « voies royales » est très souvent vilipendé, témoigne également Pierre-Olivier. En deuxième année de prépa d'école d'ingénieur, l'ex-étudiant bifurque pour l'université. Un changement d'orientation qui est vu comme un dérapage. « Cela me navre que vous vous mettiez sur une voie de garage», lui lance son professeur de mathématiques. Le garage est aujourd'hui un lycée où Pierre-Olivier est professeur agrégé... de mathématiques.Lire : Orientation : chaque étudiant a le droit à l’erreur« Gâcher ses capacités » à la facChoisir l'université, ce n'est pas « gâcher ses capacités », martèle également Cyrielle. Avec une mention très bien au bac, on lui promet un bel avenir commençant par une « grande prépa parisienne ». « Mais je voulais étudier ce qui me plaisait », raconte la jeune femme, qui intègre la faculté, au sein d'une double licence langues étrangères appliquées et lettres modernes. « Je ne regretterai jamais d'avoir maintenu mes décisions contre l'avis de mes professeurs », assure-t-elle.« L'université est souvent vue comme le dernier vœu de notre orientation, observe Baptiste. Pourtant, nous sommes nombreux à avoir inscrit une filière universitaire en premier choix. La fac nous procure un espace de travail différent, très autonome. Je suis en sciences politiques, mais notre formation n'est pas un déchet des IEP ! »Lire : Ils ont choisi d'étudier à l'universitéPieds de nez aux tenants du parcours idéalAncienne lycéenne en série S, Camille enchaîne les pieds de nez aux tenants du parcours idéal et de « l'excellence ». Bac en poche, elle se distingue de la majorité de sa classe, qui se dirige vers une prépa scientifique pour intégrer une prépa littéraire, hypokhâgne. Quelques mois plus tard, l'étudiante ose encore s'éloigner du chemin balisé et décide de « partir à la fac ».Les avertissements bienveillants sont multiples : « Tu te rends compte qu'en quittant ce système tu es en train de rater ta vie ? », ou encore, « à la fac, y a que des tocards ! » « Il m'aura fallu bien du courage pour faire face au chant des sirènes, se souvient-elle. Mais une fois la décision prise, j'étais enfin actrice de mon parcours, de mon cursus, et j'ai pu le façonner à ma façon. J'ai appris le chinois, participé à des échanges universitaires à Singapour puis en Suède. J'ai voyagé sac au dos dans plus de vingt pays et j'en suis sortie grandie. Cela m'a ouvert les yeux et l'esprit sur le monde, sa richesse et son infini univers de possibilités. Aujourd'hui je suis en thèse à l'université de Cambridge en Angleterre, et comble de l'élève que l'on avait dégoûtée des maths : je suis devenue physicienne. Comme le raconte la mécanique quantique, le déterminisme n'existe pas, et l'on peut vivre heureux sans prépa... »>> Lire également : APB 2015 : que faire après le bac ? Eric Nunès width="314" height="157" alt="L'Ecole normale supérieure fait une entrée timorée au classement de réputation du « Times Higher Education »." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/03/13/314x157/4593406_3_5482_l-ecole-normale-superieure-fait-une-entree-t_c9bec3791637221a7e4eccfad661b5c9.jpg" Classement international : les universités françaises en manque de prestige Université ou classe prépa, les candidats à une carrière de kinésithérapeute demeurent incertains sur la pérénité des modalités d'admission dans les instituts de formation. width="314" height="157" alt=" " src="http://s2.lemde.fr/image/2015/03/13/314x157/4593108_3_1da2_2014-10-09-3f554c3-10349-j7g7k0_8f8cf8e314016664f4392fd256355687.jpg" Le français, langue morte au lycée Colbert Des jeux vidéo en classe ? Une belle initiative. Mais même lorsque les profs innovent, les élèves ne s'en satisfont pas. width="314" height="157" alt="La semaine de la presse à l'école sera l'occasion d'aborder la question de la liberté d'expression." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/03/12/314x157/4592698_3_9d63_la-semaine-de-la-presse-a-l-ecole-sera-l_42dd9a51b61e4a27c1a58f5a02c419bd.jpg" Une histoire du « Monde » pour la Semaine de la presse à l'école 12.03.2015 à 17h59 • Mis à jour le12.03.2015 à 18h02 | Yohan Blavignat Les chômeurs souffrent plus de la solitude que les personnes âgées. Tel est le résultat d’une enquête de la Société Saint-Vincent-de-Paul, avec le soutien des Petits Frères des pauvres, de Caritas-France et de la Croix-Rouge, rendue publique mercredi 12 mars. Menée à Strasbourg depuis un an et demi et dirigée par le sociologue du CNRS Serge Paugam, cette étude met en lumière que les personnes sans diplômes, les ouvriers et les précaires sont les plus touchés par la solitude et la dépression.« On ne s’est pas contenté d’un sondage, mais nous avons réalisé une véritable enquête afin de mieux comprendre le phénomène de solitude », affirme le sociologue. Ainsi, à Strasbourg, les retraités sont trois fois plus nombreux à vivre seuls que les chômeurs (32 % contre 6,7 %) ; mais 45 % des personnes sans emploi déclarent souffrir de la solitude, contre seulement 12 % des retraités.Chômage : une bonne nouvelle à relativiser« Les personnes au chômage se sentent en décalage avec la norme de la société qui incite les gens à travailler. Ainsi, ils rompent progressivement le lien social avec leurs proches, avec les institutions et finissent par en souffrir », explique le chercheur. Les personnes les moins qualifiées, premières victimes du chômage, sont donc les premières touchées : près de 23 % d’entre elles disent se sentir seules. Cette étude, qui sera étendue à Bordeaux, Lille et Caen en septembre, a pour objectif d’apporter des réponses. Si on y ajoute Paris, où une enquête similaire avait été menée, l’échantillon total sera constitué de plus de 2 000 personnes. Grâce à ce travail, Bertrand Ousset, président de la Société Saint-Vincent-de-Paul, entend créer un « observatoire des liens sociaux ». Il serait financé par le gouvernement et aurait pour but « d’éclairer les politiques publiques » et de mettre à disposition des bénévoles « des moyens de compréhension de ce phénomène pour les aider à mieux cibler leurs actions et leur public ».Mais au-delà des individus, Serge Paugam espère que ce travail permettra aux collectivités territoriales « d’avoir une meilleure représentation des quartiers les plus touchés afin de les rapprocher et de créer du lien social entre ces différentes entités ». Tout un programme.Croissance, emploi : François Rebsamen pense que 2015 marquera « le tournant »Yohan Blavignat Luc Leroux (Marseille, correspondant) La construction et la gestion de l’incinérateur qui brûle les 410 000 tonnes annuelles de déchets ménagers de Marseille et de dix-sept autres communes de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM) sont bel et bien irrégulières. La cour administrative d’appel de Marseille a annulé, jeudi 12 mars, la délibération de MPM qui approuvait le montage mis en place en 2005, à savoir la délégation au groupement espagnol Urbaser-Valorga du service public de l’élimination des déchets par la construction et l’exploitation pour vingt-cinq ans d’un incinérateur doublé d’une ligne de méthanisation.Malgré de très vives oppositions et un long combat mené par la municipalité de Fos-sur-Mer et des associations de défense de l’environnement, cette usine a, en 2010, pris le relais de la décharge d’Entressen sur la plaine de la Crau. Longtemps considérée comme « la poubelle la plus vaste d’Europe », cette décharge a été fermée sous la pression des autorités européennes.C’est Jean-Claude Gaudin, maire (UMP) de Marseille, à l’époque président de MPM, qui avait fait le choix du site : un terrain appartenant au Port autonome de Marseille sur le territoire de Fos-sur-Mer, une commune de l’étang de Berre. Afin d’empêcher la mairie de Fos d’user de son droit de préemption en cas de cession du terrain entre le port et MPM, le choix était fait d’un bail à construction cédé ensuite à l’exploitant, la société Evéré, filiale d’Urbaser.La joie du maire de FosL’argumentaire est technique, mais l’effet est ravageur. Les juges estiment qu’en affectant un terrain appartenant au domaine privé du port – qui est un établissement public – au service public du traitement des déchets ménagers, le site tombe juridiquement dans le domaine public. Du coup, la cession du bail à construction à l’exploitant, l’hypothèque prise au profit du groupe de financeurs sont « incompatibles avec le principe d’inaliénabilité du domaine public », écrit la cour administrative d’appel.Cette décision provoque la joie du maire de Fos et des opposants à l’incinérateur qui avaient ferraillé contre les élus marseillais, en manifestant à de multiples reprises et en engageant pas moins d’une vingtaine de procès. « C’est la reconnaissance d’une honte, d’un déni de démocratie qui consistait à construire chez le voisin un incinérateur que les élus marseillais n’avaient pas le courage de construire chez eux », se félicite René Raimondi, maire (PS) de Fos-sur-Mer.Le président (UMP) de Marseille Provence Métropole, Guy Teissier va devoir trouver une solution à ce pataquès juridique. Depuis un jugement du tribunal administratif de Marseille rendu le 4 juillet 2014, dont le sens vient d’être confirmé par la cour d’appel, le trésorier-payeur général refuse, en l’absence de fondement juridique, de régler à Evéré la redevance d’exploitation (1,3 million d’euros par mois) et aux organismes prêteurs la redevance financière (2 millions d’euros par mois). Guy Teissier doit régulièrement soumettre au vote des conseillers un protocole transactionnel afin de payer les factures d’Evéré.SurcoûtsInitialement prévu à 283 millions d’euros, le coût de l’incinérateur de Fos risque par ailleurs de flamber. De très discrètes négociations sont conduites entre MPM et Evéré qui réclame, en raison de divers retards, de travaux non prévisibles et de surcoûts d’exploitation, une rallonge de 273 millions d’euros. Dans une expertise conduite à la demande d’un juge d’instruction marseillais qui s’était intéressé à l’environnement de ce marché public, un expert judiciaire disait « ne pas comprendre comment une société comme Evéré, filiale d’un grand groupe industriel a pu réaliser un tel montant de travaux supplémentaires sans avoir auparavant obtenu un accord formel de Marseille Provence Métropole ». Evéré n’a pas souhaité répondre à nos questions.La collectivité, qui avait demandé l’arbitrage du tribunal administratif sur ces éventuels surcoûts, s’apprêterait à passer un accord transactionnel avec l’exploitant et à en soumettre l’homologation au juge administratif. Un avenant au contrat de délégation de service public serait dans les tuyaux afin de remédier au déficit structurel d’exploitation. Le prédécesseur de Guy Teissier, le socialiste Eugène Caselli, avait indiqué que MPM ne paierait pas un euro de plus que la somme qu’arrêterait le tribunal.Fort de la décision de la cour administrative d’appel, le maire de Fos-sur-Mer propose la fermeture de l’incinérateur. « Cette usine qui a en partie été détruite par un incendie en novembre 2013 réclame de l’argent pour compenser ses surcoûts et veut voir sa redevance d’exploitation augmenter. Est-ce que ce n’est pas l’occasion d’en finir avec une erreur du passé ? », demande-t-il. En attendant une solution, l’incinérateur continuera néanmoins de fonctionner.Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) La France n'a pas encore gagné la partie sur sa demande d'instauration de contrôles « systématiques et coordonnés » aux frontières extérieures de l'espace Schengen afin de lutter contre la menace terroriste et le possible retour de combattants de Syrie ou d'Irak.Bernard Cazeneuve, le ministre de l'intérieur a plaidé avec insistance en ce sens auprès de ses collègues européens, jeudi 12 mars, à Bruxelles. Il a jugé une telle mesure « indispensable », compte tenu du fait que la menace reste, a-t-il affirmé, à « un niveau extrêmement élevé », en France et ailleurs. « Il ne faut pas laisser la vigilance s'altérer, il faut rester totalement mobilisé », a poursuivi le ministre.A ceux qui objectent qu'une telle mesure suppose une réforme du code régissant le fonctionnement de l'espace sans frontières, M. Cazeneuve objecte que ce n'est pas nécessaire. Sauf s'il s'agit de réintroduire des contrôles obligatoires. Une mesure qui, selon le ministre, serait « plus efficace ». Il reste que l'on pourrait, sans modifier le code, aller déjà vers des contrôles « systématiques », juge-t-il.Ne pas donner « d'arguments aux populistes »Une décision en ce sens avait été adoptée le 10 février, mais elle n'est pas encore mise en œuvre. « L'Union a tous les outils, elle doit simplement les utiliser. En hésitant, elle donne des arguments aux populistes », souligne encore le ministre de l'intérieur.Le commissaire aux affaires intérieures, Dimitris Avramopoulos, et la présidence lettonne de l'Union ne disent pas non mais s'en tiennent aux débats toujours en cours sur le cadre légal de Schengen et « la détermination d'indicateurs de risque commun ». En clair : la manière d'opérer ces contrôles et, le cas échéant, sur quels voyageurs.« Les polices des airs et des frontières pourraient aisément définir ensemble les modalités », rétorque la France. Son autre exigence, la création d'un PNR européen, un fichier des données des passagers aériens quittant l'Union et y entrant, dépend, elle, du parlement européen. Les discussions s'y poursuivent, sur la base d'un nouveau rapport de la commission des libertés civiles.Pression sur les géants américains de l'InternetParis s'efforce de rester optimiste et de croire qu'un compromis est possible, préservant les libertés, limitant la durée de rétention des données et fixant des règles déontologiques précises pour les personnels qui auraient accès à ce fichier. La Commission promet, sans guère d'autres détails, de coopérer pour faciliter l'adoption d'un texte avant la fin de l'année.Enfin, le gouvernement français veut poursuivre la pression sur les grands opérateurs américains de l'Internet afin qu'ils contribuent davantage à la lutte contre la propagande radicale et participent à la diffusion d'un « contre-discours » auprès des jeunes menacés par la radicalisation.La Commission promet un « Forum » sur le sujet. La France a convoqué une nouvelle réunion à Paris, le 20 avril. On ignore si les projets sont complémentaires ou concurrents.Lire le reportage (édition abonnés) : L'armée parmi nousJean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Mathilde Damgé et Alice Fabre "Le salon de la femme, tout l'univers féminin en un seul salon". Mais c'est quoi un "univers féminin" au juste ?? http://t.co/hKYBWPk4aq— Balle de sexisme (@balledesexisme)require(["twitter/widgets"]);Le « Salon de la femme », qui ouvre ses portes ce week-end à Paris, fait scandale sur les réseaux sociaux mais, en réalité, il n'est pas nouveau : le Salon national de la femme a ouvert la voie en 2012 dans le Sud (Marseille et Avignon).Le Salon Madame, qui se tiendra à Strasbourg au même moment que le Salon de la femme, existe, lui, depuis deux ans (il a eu lieu à Vannes, à Metz, à Brest, à Quimper...).Le créneau est tellement pris d'assaut que les doublons sont déjà d'actualité : le Salon au féminin, qui investira l'hippodrome de Chantilly en juin, a un homonyme... musulman. Organisée pour la première fois cette année, cette variante de salon féminin défraye la chronique depuis deux mois. Elle a été repoussée au mois de septembre.Certains cherchent justement à se différencier, tout en profitant du même créneau : ainsi Happy Happening, qui veut « révéler l'héroïne qui est en vous », n'est « ni un salon ni un séminaire », mais un peu des deux.Le Salon de l'homme s'est lui tenu sans que son côté marketing provoque l'ombre d'un scandale, au prestigieux palais de Tokyo en décembre dernier. Plus de 10 millions de visiteursSi les organisateurs se spécialisent autant, c'est que les salons sont un marché gigantesque, gagnant aux deux bouts de la chaîne : du côté des exposants, et du côté des visiteurs.Les cinquante principaux sites d'exposition en France ont été passés au crible par l'Union nationale des métiers de l'événement (Unimev). Hors salons réservés aux professionnels, ces événements ont accueilli 10 766 044 visiteurs en 2013.2/3de la surface des sites d'exposition en France sont consacrés à une foire ou à un salon (le reste étant dévolu aux concerts, manifestations sportives, congrès d'entreprises, examens scolaires, etc.).Les événements à portée culturelle, axés sur un pays, une religion ou une spécificité régionale se multiplient : on trouve, pêle-mêle, un Salon de l'immobilier portugais (mais aussi espagnol, marocain, etc.), un salon des professionnels de la restauration italienne (« Parizza »), un Salon du mariage oriental et même un salon dédié à tout un continent, la Foire africaine.De la maison de poupée à la voyance Parmi toutes ces manifestations, les intérêts et les curiosités les plus originales se révèlent. Ainsi, de la mode du scrapbooking, loisir créatif consistant à coller des morceaux de photographies dans des décors dessinés, des maisons de poupée, des reptiles, des poissons d'aquarium ou encore de la voyance.Certains salons sont même entièrement dédiés à des marques, comme le Salon de la brick à Saint-Martin-des-Champs, en Bretagne, ou encore, non loin de là, le Salon du Playmobil à Morlaix.Dans ces nouvelles appétences, la nourriture reste reine : ainsi des gâteaux et autres gourmandises jusqu'au Rapid et Resto Show, « salon de la vente à emporter et de la restauration urbaine nomade », en passant par le Rhum Fest Paris.  Offre et demandeCertains salons jouent clairement la carte de l'offre professionnalisée, plus que festive, comme la Journées sur l'assistance médicale à la procréation, le Salon de l'éclairage public, ou le Salon de l'hygiène et de la buanderie).Même les absents ont leur salon : Funexpo, salon international des arts, techniques et équipements funéraires. Ces événements sont la plupart du temps réservés aux professionnels des secteurs concernés. 5,8 milliards d'eurosCe serait le montant des retombées économiques de ces manifestations en 2010, selon une étude de l'Office de justification des statistiques, organisme dévolu à l'évaluation du poids de ce marché des salons et des foires.La France se situerait au quatrième rang mondial pour l'accueil des entreprises exposantes dans les salons internationaux, derrière la Chine, les Etats-Unis et l'Allemagne.Alice FabreJournaliste au MondeMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.03.2015 à 16h48 • Mis à jour le 19.03.2015 à 16h48Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/03/19/concours-des-ecoles-de-commerce-bien-se-preparer-au-test-de-logique_4597437_4401467.html"data-title="Concours des écoles de commerce : bien se préparer au test de logique"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/03/19/400x300/4597435_7_d6d5_2015-03-03-e8b5eb8-3869-eaa9bj_4a5456d210c9b0e0868a3113d00df762.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/03/19/concours-des-ecoles-de-commerce-bien-se-preparer-au-test-de-logique_4597437_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Le test de logique figure parmi les épreuves de concours post-bac des écoles de commerce (comme les banques d’épreuve Sésame, Pass ou Accès), mais aussi de concours à bac + 2 ou plus (Tremplin et Passerelle, par exemple), avec un coefficient important.«  On a pensé que la meilleure façon d’être égalitaire et de ne pas favoriser certaines filières était un test de logique, dont le niveau est axé sur les programmes de collège », explique Franck Attelan, directeur de la prépa privée Aurlom.Cette épreuve recouvre des tests de mathématique (calcul mental, problèmes), de français (synonymes, figures de style, grammaire) et de raisonnement (séries à poursuivre ou intrus). Certains candidats estiment qu’elle ne se révise pas. A tort.«  L’épreuve est facile si l’on est bien entraîné, à partir d’annales par exemple », souligne Rémi Legrand, étudiant à l’Ecole de management de Normandie qui a obtenu 15 sur 20 au test de logique.« Travailler sans calculatrice »« Le facteur temps est clé dans cette épreuve, ajoute Clément Lecluze, qui a obtenu 18 sur 20 au test de logique du concours Sésame, lequel comporte, cette année encore, 50 questions à compléter en… une heure. Les systèmes de raisonnement sont souvent les mêmes, mais encore faut-il les avoir compris et pratiqués avant le jour J pour ne pas perdre de temps. »Autre conseil : « S’habituer à travailler sans calculatrice, interdite pendant l’épreuve », indique Pascale Moreau, directrice des concours d’entrée à l’Ecole supérieure des sciences commerciales d’Angers.Certains réflexes sont essentiels au moment de l’épreuve. D’abord, repérer les questions que l’on maîtrise et celles que l’on veut traiter en dernier, si on a le temps. Et bien lire les consignes car il y a souvent de petits pièges.Pour vous entraîner aux tests de logique, consultez notre rubrique http://testez-vous.campus.lemonde.fr/Erwin Canard width="314" height="157" alt="Les élèves de Madame Chataigner lisent les fiches d'identité de juifs déportés." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/03/19/314x157/4596477_3_a505_les-eleves-de-madame-chataigner-lisent-les-f_e6b0c9c30221a3bda8b7f12a3424bce4.jpg" Au musée du judaïsme, les collégiens apprennent à « partager les souvenirs » L’Association des professeurs des classes préparatoires économiques et commerciales (APHEC) regroupe des enseignants issus de tous les établissements publics ou privés sous contrat ayant des CPGE économiques et commerciales. Son président, Philippe Heudron, revient sur leur actualité et leur force. width="314" height="157" alt=" Le 20 mars, la formulation des vœux d'orientation post bac par les candidats est close. Il est possible de changer leur ordre jusqu'à la fin mai" src="http://s1.lemde.fr/image/2014/06/17/314x157/4439915_3_c314_le-20-mars-la-formulation-des-v-ux_e096583a6d40e8e6fe97a60e5d594ada.jpg" Cinq préjugés sur les études supérieures passés au crible Travail, transport, culture, amour, amitié... Des étudiants parlent des applis qu'ils utilisent le plus, et de la place qu'elles prennent désormais dans leur vie. width="314" height="157" alt="Les stagiaires vont obtenir des droits étendus, des indemnisations revalorisées et des prérogatives semblables à celles de leurs collègues salariés." src="http://s1.lemde.fr/image/2014/02/18/314x157/4368663_3_b845_les-stagiaires-vont-obtenir-des-droits_d55975ce43490587c33615585bcb01be.jpg" Stagiaires, la fausse bonne idée du gouvernement pour vos retraites 19.03.2015 à 15h04 • Mis à jour le19.03.2015 à 17h31 Déclarations équivoques sur le journaliste Patrick Cohen, « neutralité » ambiguë entre juifs et nazis, ritournelle sur la Shoah… Le tribunal correctionnel de Paris a condamné, jeudi 19 mars, Dieudonné M'Bala M'Bala pour provocation à la haine raciale. Ce dernier, de même que son avocat, était absent lors de la décision de la justice.Les déclarations mises en cause ont été tenues par Dieudonné dans son spectacle Le Mur. Le parquet avait requis deux peines de cent cinquante jours-amende à 100 euros, soit au total 30 000 euros, contre l'ex-humoriste, jugé dans deux affaires distinctes. S'il n'en paye pas l'intégralité pour chaque condamnation, il ira en prison. Lire : Dans son spectacle, Dieudonné repousse les limites de la provocationDieudonné a été condamné à 22 500 euros d'amende pour avoir déclaré dans son spectacle : « Moi, quand je l'entends parler, Patrick Cohen [journaliste à France Inter, qui n'était pas partie civile], j'me dis, tu vois, les chambres à gaz… Dommage. » Pour le tribunal, ces propos sont loin de s'inscrire dans une querelle entre les deux hommes, contrairement  à l'argumentation de Dieudonné, et se fondent sur le fait que M. Cohen est juif. Une formulation insidieuseDieudonné M'Bala M'Bala devra, par ailleurs, verser 8 000 euros de dommages et intérêts et 1 500 euros au titre des frais de justice à la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme et au Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme, les deux associations qui s'étaient constituées partie civile. Dans Le Mur, Dieudonné déclarait « ne pas avoir à choisir entre les juifs et les nazis » : « Je suis neutre dans cette affaire. Je n'étais pas né. Qu'est-ce qui s'est passé ? Qui a provoqué qui ? J'ai ma petite idée, mais… » Une formulation insidieuse, « proche du révisionnisme » pour le tribunal.La justice a par ailleurs dénoncé la chanson Shoah nanas, rengaine des fans de Dieudonné, sur un air emprunté à la chanteuse Annie Cordy. Les paroles – « Tu me tiens par la Shoah, je te tiens par l'ananas » – ont été, elles aussi, considérées comme une insulte à caractère racial, les magistrats estimant qu'elles tournent l'Holocauste en dérision et portent atteinte à la dignité de la communauté juive.Sept condamnations Lors de sa comparution, le 28 janvier, l'accusé avait affirmé ne pas être antisémite, « parce que ça n'est pas drôle » de l'être. « La question n'est pas de savoir si [Dieudonné M'Bala M'Bala] est antisémite ou pas, avait répliqué le procureur. Ce n'est pas la pensée antisémite qui pose problème, c'est l'attaque. »Son spectacle Le Mur a été annulé dans plusieurs villes de France au début de 2014 sur impulsion de Manuel Valls, alors ministre de l'intérieur. Le DVD a été interdit de commercialisation le 4 mars, une décision dont le polémiste a fait appel.Mercredi, Dieudonné a été condamné à deux mois de prison avec sursis pour apologie d'actes de terrorisme en raison d'un message posté sur Facebook après les attentats djihadistes au début de janvier en France, qui avaient fait dix-sept morts. Un autre jugement l'attend dans une affaire où il est poursuivi pour avoir qualifié Manuel Valls à la fin d'août 2013 de « Mussolini moitié trisomique ». Dieudonné a déjà été condamné à sept reprises pour injure ou provocation antisémites. Lire aussi : Dieudonné : les principaux procès perdus depuis 2007 19.03.2015 à 10h55 • Mis à jour le19.03.2015 à 15h15 | Isabelle Rey Lefebvre et Les Décodeurs Un an après la loi de mobilisation foncière qui voulait pousser à la construction de logements sociaux et à la mixité, le bilan est mitigé. Et, selon les informations du Monde, de nombreuses communes ont choisi de ne pas respecter leurs obligations.20 % Chaque commune membre d'une agglomération urbaine doit se doter d'ici à 2020 de 20 % de logements sociaux au regard du nombre de résidences principales en vertu de la loi du 13 décembre 2000 dite loi SRU, solidarité et renouvellement urbains. Cette loi vise à susciter la création d'HLM là où ils sont peu nombreux, afin qu'ils soient mieux répartis sur le territoire. Cécile Duflot alors ministre du logement a, avec la loi de mobilisation foncière du 18 janvier 2013, renforcé cette obligation et porté ce seuil à 25 % en repoussant l'échéance à 2025.369 Le fichier que nous nous sommes procuré, et que le ministère du logement s'est bien gardé de diffuser, indique que sur les 1 021 villes déficitaires (en dessous des 20 % de logements sociaux), 369 n'ont pas respecté leur objectif de création de logements assignés pour la période 2011-2013.La plupart des très grandes villes, comme Paris, Lyon, Marseille, Toulouse ou Bordeaux, n'apparaissent pas dans ce fichier car elles ont déjà atteint, parfois largement, leur objectif de construction HLM.Voici la liste complète des communes concernées :Les banlieues résidentielles traînent des piedsTous les trois ans, la loi fixe à chaque commune des objectifs avec un nombre de logements sociaux à créer. Les préfets dressent alors le bilan pour la période écoulée. Le bilan 2011-2013 montre que toutes les villes principales (centres d'une agglomération), sauf Montauban ou Menton, ont atteint leurs objectifs et souvent au-delà.En revanche, ce sont surtout les banlieues résidentielles souvent très peu dotées en HLM qui se montrent les plus rétives. Elles sont particulièrement nombreuses dans les trois départements de Provence-Alpes-Côte-d'Azur (Menton, Cassis, Les Pennes-Mirabeau, le Canet….) mais aussi dans le Languedoc-Roussillon, le Morbihan, et en Ile-de-France, les Yvelines (Le Vésinet , Chevreuse), les Hauts-de-Seine (Neuilly-sur Seine, La Garenne-Colombes ou Ville-d'Avray) et le Val-de-Marne (Saint-Mandé, Saint-Maur-Des-Fossés, Ormesson, Nogent-sur-Marne).Seules quelques dizaines de sanctionsLes préfets sont chargés d'examiner la situation de chaque commune et, eventuellement, de dresser un constat de carence. C'est le cas pour 215 communes. Il impose des pénalités proportionnelles au nombre de logements sociaux manquants par rapport aux 20 ou 25 %. En cas de mauvaise volonté, ces sanctions peuvent être quintuplées dans la limite de 7,5 % du budget municipal. Ce n'est le cas que pour une dizaine de communes.Les préfets peuvent aussi épargner les communes qui se heurtent à de réels obstacles, comme Grasse et Vallauris, (Alpes-Maritimes) deux villes fortement endettées. En cas de carence avérée, le droit de préemption urbain revient au préfet, alors habilité à délivrer des permis de construire. De fait, ce droit a été très peu exercé.Isabelle Rey LefebvreLes DécodeursJournaliste au Monde Matthieu Goar et Alexandre Lemarié Place au travail sur le programme. L’UMP a organisé, mercredi 18 mars, sa première convention thématique depuis le retour à la présidence du parti de Nicolas Sarkozy. Conviés au siège parisien du parti, les principaux dirigeants ont présenté leurs propositions pour relancer la politique du logement après avoir fustigé l’action du pouvoir actuel.« Les politiques publiques n’ont pas enrayé la crise du secteur malgré 41 milliards d’euros de dépenses publiques dans ce secteur, soit 2,1 % de PIB, faisant de la France la championne d’Europe des dépenses dans ce secteur », a déclaré Nicolas Sarkozy, accusant François Hollande de « ne pas avoir tenu ses promesses » dans ce domaine. « Le système est à bout de souffle », a dénoncé le président de l’UMP, en fustigeant la « responsabilité » de son successeur dans cet « échec ». « La politique du logement du gouvernement socialiste s’est caractérisée par une vision hémiplégique et idéologique », s’est-il indigné, en reprochant au pouvoir de « ne promouvoir que la construction de logements sociaux » et d’être allé « trop loin dans la protection du locataire ».M. Sarkozy a fustigé la loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (ALUR), instaurée par l’ancienne ministre écologiste, Cécile Duflot, en jugeant que cette réforme avait « cassé la confiance » des acteurs du logement. Jugeant « urgent » d’abroger cette mesure votée en mars 2014, qui prévoyait notamment l’instauration de l’encadrement des loyers en « zones tendues », le numéro un de l’UMP a estimé que « seule une relance de la production de logements, à hauteur de plus de 500 000 logements neufs annuels, permettra une baisse durable des prix immobiliers ». « Il faut redonner de la liberté aux acteurs du logement, en passant d’une logique de défiance à une logique de confiance », a-t-il résumé.Le ministère a retrouvé plus de 58 000 logements neufs construits en 2014Nicolas Sarkozy a notamment proposé de réduire le taux de TVA de 20 % à 5,5 % dans la construction neuve pour les primo-accédants, afin de faciliter l’accès à la propriété pour ces derniers. Le patron de l’UMP a aussi prôné « une refonte totale de la politique du logement social », en proposant de développer « l’offre de nouveaux logements libres et intermédiaires ». Il a enfin proposé de « donner au ministre du logement le poids d’un ministère régalien, en rassemblant toutes les compétences “habitat” dans un seul ministère pour éviter la dilution des responsabilités ».Le Medef veut réformer Action LogementDurant cette convention, l’ancien ministre du logement, Marc-Philippe Daubresse, a présenté une vingtaine de mesures pour résoudre « la crise du logement » et enclencher un « choc de confiance » dans le secteur. Parmi les principales idées figure la mise en place d’un plan « Orsec » pour simplifier les démarches des maires lorsqu’ils veulent rendre un terrain constructible mais aussi la redéfinition complète de la loi SRU.Des villes toujours rétives aux logements sociauxTous les dirigeants ont critiqué la loi ALUR de Cécile Duflot. « Elle n’aura fait qu’aggraver la politique du logement. C’est sans précédent : depuis 2012, les locataires voient leurs loyers augmenter sans cesse », a dénoncé Nathalie Kosciusko-Morizet, en introduction. Cécile Duflot ? « Un ovni de la vie politique, qui a mené une loi ubuesque », a abondé Marc-Philippe Daubresse, selon lequel il est possible de « créer près de 400 000 emplois dans le secteur du logement, en créant un choc de confiance ».« Le logement est le symbole de l’échec du gouvernement », a tranché Eric Woerth, reprochant au pouvoir d’avoir « opposé propriétaires et locataires ». « Cet échec pèse sur les plus démunis et les primo-accédants, qui n’arrivent plus à accéder à un logement », s’est indigné l’ex-ministre du budget.Cécile Duflot ? « Un ovni de la vie politique, qui a mené une loi ubuesque », selon l’ancien ministre du logement Marc-Philippe Daubresse« La loi ALUR restera comme l’une des lois parmi les plus néfastes du quinquennat », a dénoncé à son tour François Fillon, en estimant nécessaire d’abroger cette loi qui a, selon lui, « paralysé le secteur ». L’ex-premier ministre propose « une politique de l’offre » pour relancer le secteur du logement, en préconisant la suppression de l’encadrement des loyers, la simplification des normes, la baisse du plafond de ressources donnant accès au logement social ou la mise en place d’une prestation sociale unique dans laquelle seront intégrées les aides au logement.Nicolas Sarkozy, Nathalie Kosciusko-Morizet, Eric Woerth et Marc-Philippe Daubresse avaient préparé cette convention en rencontrant les 3 et 4 mars des professionnels du secteur (le président de la confédération de l’artisanat et des petites entreprises, le président de l’Union des constructeurs Immobiliers, les présidents de Century 21, de la Fnaim et de Nexity). Certains ont participé aux quatre tables rondes organisées devant les militants.Le lobby des agents immobiliers torpille l’encadrement des loyersCette réunion est la première d’une série de conventions thématiques programmées jusqu’à la fin de l’année. Les conclusions de ces travaux thématiques serviront de base au programme du nouveau parti qui doit être finalisé au début de l’année 2016, comme le souhaite M. Sarkozy. Lors de la campagne pour la présidence interne de l’UMP, l’ancien président de la République avait promis que les militants voteraient sur les conclusions de chacune de ces conventions. Cela ne sera pas le cas pour la thématique du logement, car le système informatique n’est pas encore prêt, selon une source interne du parti.  La convention logement de l'UMPMatthieu GoarJournaliste au MondeAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter François Béguin Il aura fallu attendre 3 h 30 du matin, dans la nuit de mercredi à jeudi 19 mars, pour que l’article le plus controversé du projet de loi santé soit adopté par quinze députés en commission des affaires sociales. Le tiers payant généralisé a été voté quelques heures avant que le premier ministre, Manuel Valls, ne reçoive à Matignon les responsables des principaux syndicats de médecins libéraux et des internes, avec qui il doit parler de la future « grande conférence de la santé » annoncée le 10 mars, mais dont le contenu est pour l’instant encore flou. Une première étape importante pour la ministre de la santé, Marisol Touraine, qui a connu dimanche une importante manifestation de milliers de professionnels de santé libéraux hostiles à la mesure phare son projet de loi.Forte mobilisation contre le projet de loi santéDans la soirée, Mme Touraine a présenté un amendement rectificatif dans lequel elle détaille toutes les conditions de mise en place de cette dispense d’avance de frais. Pour la première fois, il est écrit noir sur blanc que « l’Assurance maladie assume la mission générale de pilotage du déploiement et de l’application du tiers payant ». Très concrètement, c’est la CNAM qui devrait s’occuper du « flux unique » par lequel le médecin libéral sera payé pour ses consultations. Sa « responsabilité de premier rang » et sa part « prépondérante », selon l’expression de la ministre, sont désormais affirmées dans la conduite de cette réforme. Un rapport définissant toutes les « modalités opérationnelles » et précisant la « solution technique commune » entre la CNAM et les complémentaires devra être remis avant le 31 octobre.Dans les couloirs de l’Assemblée, mercredi soir, il se murmurait que la ministre avait obtenu grâce à ce mécanisme le soutien des internes et du syndicat MG France, majoritaire chez les médecins généralistes. Claude Leicher, son président, a toujours assuré qu’il serait favorable au tiers payant généralisé si celui-ci était pris en charge par la CNAM, qu’il était non obligatoire et le paiement simple et garanti. L’article prévoit qu’une pénalité soit versée au professionnel si le paiement excède un certain délai. Mme Touraine avait annoncé sept jours. La ministre a par ailleurs toujours refusé de dire clairement si les médecins qui n’appliqueraient pas ce tiers payant généralisé seraient sanctionnés ou non. Mais, dès jeudi, MG France publiait un communiqué pour refuser « le dispositif du tiers-payant proposé par le gouvernement » au motif que celui-ci est « inacceptable et inapplicable ». Et d’expliquer : « MG France refuse que le professionnel de santé soit pénalisé par une décision politique qui manque de courage en n’obligeant pas les régimes d’assurance à mettre en place un dispositif acceptable par les professionnels. »Marisol Touraine : « Le tiers payant s’imposera »L’UMP dénonce une « folie »La décision annoncée mercredi soir pourrait ne pas satisfaire non plus La Mutualité française, qui représente la quasi-totalité des mutuelles et complémentaires santé et avait certifié qu’elle pourrait proposer son propre dispositif pour 2017. « La mise en place du tiers payant généralisé ne se traduira par aucune main mise des complémentaires sur les conditions d’exercice ou de prescription des médecins », a répété Mme Touraine, pour tenter de rassurer les médecins inquiets.Les franchises médicales et forfaits, dont le montant est d’environ 800 millions, seront payées directement par l’assuré à l’Assurance maladie, par le biais d’un prélèvement sur le compte bancaire de l’assuré après qu’il a donné son autorisation ou encore récupérée « par l’organisme d’assurance maladie sur les prestations de toute nature à venir », indique l’amendement.Le casse-tête des franchises médicalesLes députés de l’opposition ont sévèrement critiqué la mesure, qui était une promesse de campagne de François Hollande. « C’est juste une décision politique, un marqueur », a dénoncé le député UMP Bernard Accoyer, avant d’ajouter : « Nous vous disons : “c’est de la folie. Cette mesure est insupportable pour les médecins, la décision du gouvernement est irresponsable.” » « Ce tiers payant pose de nombreuses questions techniques et vous le savez », a lancé Jean-Pierre Door (UMP). « Est-ce que cette mesure n’est pas l’assurance-vie de Mme Touraine au sein du gouvernement ? », a demandé le député UDI Arnaud Richard avant de concéder que le texte proposé était « bien meilleur que le texte initial ». Le projet de loi doit être discuté dans l’hémicycle à partir du 31 mars.Le casse-tête des franchises médicales François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 18.03.2015 à 19h53 • Mis à jour le19.03.2015 à 08h26 La commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale a rejeté, mercredi 18 mars, un amendement au projet de loi santé interdisant sur les podiums et les pages de papier glacé, les mannequins dont l'indice de masse corporelle (IMC) est inférieur à 18. De nombreux députés, à gauche comme à droite, ont considéré qu'une telle interdiction, proposée par le rapporteur du projet de loi pour combattre la course à la minceur extrême et l'anorexie, le député PS Olivier Véran, introduirait une discrimination à l'embauche.Mais le sujet pourra être de nouveau abordé, éventuellement sous une autre forme, lorsque les députés débattront en séance du projet de loi à compter de la fin mars, selon la députée PS Catherine Coutelle, qui l'avait co-signé.Impact social de la modeNeurologue au CHU de Grenoble, M. Véran proposait de modifier le code du travail afin de contraindre les agences à attester pour chaque mannequin d'un certificat médical prouvant que son IMC est supérieur à une valeur donnée. Tout contrevenant se serait exposé à une peine de six mois d'emprisonnement et à 75 000 euros d'amende. Mais plusieurs députés, par ailleurs médecins de profession, comme Bernard Accoyer (UMP, Haute-Savoie) et Gérard Bapt (PS, Haute-Garonne), ont fait part de leur désapprobation. Un amendement de Catherine Coutelle, créant un délit d'incitation à l'anorexie, visant notamment les sites Internet, forums ou blogs « pro-ana » (raccourci de pro-anorexia) faisant la promotion de l'extrême maigreur et donnant des conseils pour y parvenir, a par ailleurs été retiré. « Nous allons le retravailler et le présenter dans l'hémicycle », a indiqué l'élue, présidente de la délégation aux droits des femmes de l'Assemblée.En revanche, une autre disposition d'Olivier Véran et de Catherine Coutelle a été adoptée. Celle-ci stipule que « la politique de santé contribue à la prévention et au diagnostic précoce de l'anorexie mentale et des troubles des conduites alimentaires, notamment en luttant contre la valorisation de la minceur excessive ».Entre 30 000 et 40 000 personnes, des adolescentes dans 90 % des cas, souffrent d'anorexie mentale, soulignent les auteurs de ces amendements. « L'impact social de cette image que véhicule la mode, où des femmes doivent être maigres à un niveau pathologique pour être belles et défiler, est très fort », estime le député de l'Isère.La ministre de la santé, Marisol Touraine, avait apporté son soutien à leur initiative.Lire aussi : Les députés s’attaquent aux mannequins trop maigres 18.03.2015 à 16h44 • Mis à jour le18.03.2015 à 16h56 | Alexandre Pouchard Le bureau de l'Assemblée nationale a levé, mercredi 18 mars, l'immunité parlementaire du député UMP des Hauts-de-Seine Patrick Balkany. Celui qui est également maire de Levallois-Perret, mis en examen en octobre pour « blanchiment de fraude fiscale » et « corruption », a aussitôt répondu à cette décision dans un communiqué.Assurant ne s'être « jamais prévalu de [son] immunité parlementaire pour [s'opposer] à des démarches engagées au cours des enquêtes », avoir « toujours répondu aux questions qui [lui] ont été posées » et ne s'être « jamais opposé aux différentes perquisitions », il s'est interrogé sur le bien-fondé de la requête des juges.Lire : Tout comprendre à l’affaire BalkanyCe qu'il a dit :Prenant « acte » de la décision du bureau de l'Assemblée nationale, Patrick Balkany suggère des motivations politiques de la part des juges.« L'instruction n'ayant jamais été entravée de quelle que [sic] manière que ce soit par mon statut de parlementaire, force est donc de se demander ce qui a conduit les magistrats à solliciter la levée de mon immunité, précisément dans la semaine précédant le premier tour des élections départementales. »Pourquoi c'est trompeurUne demande déposée le 11 févrierAncien conseiller général mais non candidat aux élections départementales dans le canton de Levallois-Perret, Patrick Balkany feint de découvrir la démarche des juges et fait le lien avec le contexte électoral. Pourtant, la demande de levée d'immunité parlementaire par les juges Renaud Van Ruymbeke et Patricia Simon ne date pas d'aujourd'hui. Comme l'avait révélé Le Monde le 3 mars, elle a été déposée dès le 11 février.La date de la décision a ensuite été fixée par le bureau de l'Assemblée nationale, composé de parlementaires de tous bords politiques. Quelques jours avant, une commission présidée par la vice-présidente Catherine Vautrin (UMP) a auditionné M. Balkany. Sur la base de son rapport, les députés ont décidé mercredi à l'unanimité de lever son immunité.Une demande argumentéePatrick Balkany met en avant sa bonne foi, rappelle qu'il a déjà répondu aux convocations des juges et accepté la perquisition de son bureau de maire. Il aurait effectivement pu s'y opposer en mettant en avant son immunité parlementaire, comme d'autres l'ont fait avant lui (Serge Dassault, Jean-Noël Guérini...). Cette immunité permet notamment au législateur d'être protégé de pressions de la part du pouvoir politique, judiciaire ou venant d'intérêts privés et d'assurer ainsi son indépendance face au vote.Lire : Qu'est-ce que l'immunité parlementaire, levée pour Balkany ?Pour autant, les magistrats ont bien motivé leur demande sur le fond et la levée de l'immunité a un but précis. Suspectant les époux Balkany d'être les bénéficiaires d'un « schéma sophistiqué de fraude » qui lui aurait notamment permis d'acquérir deux somptueuses villas à Saint-Martin et au Maroc, ils ont rédigé un argumentaire de neuf pages dont Le Monde a pris connaissance. Ils y expliquent notamment vouloir retirer à Patrick Balkany son passeport pour qu'il ne puisse pas quitter le territoire français, « afin d'éviter qu'il ne soustraie des éléments de preuve ou fasse pression sur des témoins ». L'enquête est en effet en cours à l'étranger, comme au Maroc, en Suisse, à Singapour ou encore au Liechtenstein. Contrairement à une convocation, à laquelle le parlementaire peut choisir de se rendre ou non, ces démarches coercitives, de même qu'une garde à vue par exemple, ne sont possibles qu'avec l'accord de l'Assemblée nationale et donc avec la levée de l'immunité parlementaire.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 18.03.2015 à 13h05 Les perquisitions qui ont visé lundi 16 mars le service de taxis amateurs Uber France, dont son siège parisien, ont eu lieu dans le cadre d'une enquête ouverte depuis la fin de novembre, a appris l'Agence France-presse mercredi de source judiciaire. Lors des perquisitions, qui ont été autorisées par un magistrat et ont duré toute la journée, de la documentation, des téléphones portables et des ordinateurs ont été saisis.Ouverte depuis le 27 novembre 2014, l'enquête du parquet de Paris vise des faits présumés d'« organisation illégale » de « système de mise en relation de clients avec des personnes qui se livrent au transport routier (d'autres personnes) à titre onéreux ».C'est l'application pour smartphone UberPop qui est visée par ce volet de l'enquête. Ce service met en relation des particuliers et des conducteurs non professionnels, ce qui est interdit depuis le 1er janvier.Lire : Pourquoi UberPop va continuer sur sa lancée après le 1er janvierL'enquête vise aussi des faits présumés de « conservation illégale de données à caractère personnel au-delà de la durée prévue préalablement à la mise en œuvre du traitement », a précisé la source judiciaire, et de possibles infractions à la loi informatique et libertés de 1978.Pour Uber, une « tentative d'intimidation »Plusieurs dizaines des conducteurs non professionnels d'UberPop ont été verbalisés depuis le début de l'année, et l'entreprise considère cet épisode comme une nouvelle « tentative d'intimidation », a commenté mardi un responsable de l'entreprise. « Nous voyons dans cette perquisition une action disproportionnée, menée sur des bases légales fragiles », avait réagi le patron d'Uber France, Thibaud Simphal, interrogé par L'Obs.Uber conteste depuis plusieurs mois la loi Thévenoud du 1er octobre 2014 qui encadre l'activité des voitures de transport avec chauffeur (VTC). La filiale française a ainsi déposé deux questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) sur l'usage de la géolocalisation et la fixation des tarifs, qui ont été transmises vendredi par la Cour de cassation au Conseil constitutionnel.Lire aussi notre éclairage : Uber bouscule la loi ThévenoudPar ailleurs, la maison-mère américaine a déposé deux plaintes contre la France auprès de la Commission européenne afin d'obtenir l'annulation de la loi Thévenoud.Lire aussi l'entretien avec Travis Kalanick, le PDG du groupe : « Les batailles juridiques seront sans fin » 28.03.2015 à 19h46 • Mis à jour le28.03.2015 à 20h37 Un homme de 29 ans a été mis en examen pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » dans l'enquête sur les attentats survenus en janvier à Paris, a rapporté samedi 28 mars une source judiciaire à l'Agence France-Presse. Il s'agit de la septième personne poursuivie par la justice dans l'entourage d'Amedy Coulibaly, le tueur de Montrouge (Hauts-de-Seine) et de l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes.Le suspect a été placé en détention provisoire. Il doit rencontrer prochainement un juge des libertés et de la détention. Les enquêteurs considèrent que cet homme, arrêté mardi, avait servi d'intermédiaire entre le tueur et un homme résidant à Charleroi (Belgique), Neetin Karasular, pour la vente d'une Mini Cooper immatriculée au nom d'Hayat Boumedienne, la compagne d'Amedy Coulibaly.Lire aussi : Amedy Coulibaly et ses « sous-traitants »Contact avec CoulibalySelon des éléments de l'enquête, l'homme mis en examen est originaire de Grigny (Essonne) comme Amedy Coulibaly. Il a par ailleurs été en contact téléphonique avec ce dernier jusqu'au 7 janvier, jour de la première attaque, perpétrée par les frères Kouachi dans les locaux de Charlie Hebdo à Paris, faisant douze morts.Le lendemain, Amedy Coulibaly passait à l'action à son tour, tuant une policière municipale à Montrouge, avant la prise d'otage sanglante du 9 janvier à l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes, où il a tué quatre personnes, avant de trouver la mort durant l'assaut donné par les forces de l'ordre.Voir notre visuel interactif : Attentats de Paris : récit détaillé des trois jours qui ont changé la FranceLes six autres individus mis en examen sont soupçonnés d'avoir apporté de l'aide au tireur, pour certains en armes. Tous réfutent avoir été au courant de ses projets terroristes. Ils sont poursuivis pour « association de malfaiteurs terroriste », mais pas pour complicité dans les assassinats. 27.03.2015 à 21h19 • Mis à jour le27.03.2015 à 21h21 | Isabelle Rey-Lefebvre L’approche du 31 mars fait monter l’angoisse des 8 000 personnes hébergées dans les centres d’accueil d’hiver, dont les fermetures s’échelonneront du 1er avril au 30 juin. La ministre du logement, Sylvia Pinel, a assuré, le 24 mars, que 2 000 de ces places seront pérennisées à l’année, qu’il y aura des solutions pour les autres. « Personne ne sera à la rue », a-t-elle promis.Mais pour Florent Gueguen, directeur général de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion (Fnars), qui gère des centres d’hébergement, « le compte n’y est pas : beaucoup de personnes restent dehors car le 115, numéro d’urgence départemental pour les sans-abri, ne trouve pas de solution dans un cas sur deux ». M. Gueguen égrène la liste des centres qui vont fermer : « 780 places à Paris, 130 au fort de Nogent, à Fontenay-sous-Bois, où l’Armée du salut, qui le gère, a été prévenue à la dernière minute, 340 en Seine-Saint-Denis, 75 dans le Val-d’Oise, 108 à Troyes, 135 à Montpellier… » Mme Pinel a aussi annoncé un plan sur trois ans pour réduire le recours aux hôtels, qui, en 2014, a représenté 40 000 nuitées pour un coût de 170 millions d’euros. Pour cela, le gouvernement ouvrira, en trois ans, 9 000 logements loués dans le parc privé. Des associations joueront les intermédiaires : ce sont elles qui sous-loueront les logements aux bénéficiaires en garantissant leur accompagnement social et le paiement des loyers aux propriétaires.Seront aussi créées, dans ce but, 1 500 places en résidences sociales et 2 500 en centres d’hébergement, notamment pour les familles. « Il faut vraiment changer de logique, arrêter le gaspillage financier et surtout humain, plaide Sylvain Mathieu, chargé par le ministère du logement de piloter ce chantier. Il s’agit de réduire les nuitées hôtelières de 40 000 à 30 000. La ville de Londres a réussi à le faire », argumente-t-il. Un Etat « passif »Le directeur de la Fnars se montre sceptique sur les solutions alternatives de la ministre, car une majorité des personnes accueillies en centres d’hébergement sont des migrants sans papiers ni ressources, qui n’ont pas accès aux logements du parc privé sous-loués par les associations ni au parc social. « Nous prenons acte de la volonté de sortir de la gestion au thermomètre et de l’urgence et nous jugerons aux résultats », souligne Christophe Robert, le délégué de la fondation Abbé-Pierre.Le 31 mars est un jour noir pour les ménages sous le coup d’une expulsion puisqu’il marque la fin de la trêve hivernale, jusqu’ici rompue le 15 mars mais désormais repoussée de quinze jours. Peu de procédures aboutissent à expulsion par huissier : 13 000 des 126 000 jugements d’expulsion prononcés en 2013 – dont 120 000 pour impayés de loyers (chiffres de la Fondation Abbé-Pierre) – ont abouti à une exécution forcée avec le concours de la force publique.Le préfet et, dans chaque département, les commissions de coordination des actions de prévention des expulsions locatives sont informés par les juges d’instance des décisions d’expulsion et sont chargés de leur trouver une solution de relogement. « Ces dispositifs préventifs fonctionnent bien avec les bailleurs sociaux qui ont acquis un savoir-faire pour intervenir très tôt et ne pas laisser s’accumuler des dettes, mais pas avec les bailleurs privés. Il faudrait agir dès le premier commandement de payer et c’est ce que nous allons améliorer », promet Sylvain Mathieu, également chargé par la ministre du logement de créer un pôle interministériel de prévention des expulsions.Lire aussi :La Fondation Abbé-Pierre dénonce l’échec des politiques contre le mal-logementPour Christophe Robert, l’Etat se montre trop « passif » et peu capable d’anticiper ces expulsions. « Ce n’est clairement pas une priorité des pouvoirs publics », renchérit Jean-Baptiste Eyraud, de l’association Droit au logement (Dal), qui constate qu’« entre 1998 et 2013, le nombre de décisions d’expulsion a doublé ». Avec une trentaine d’organisations, le Dal appelait à manifester contre les expulsions, les coupures d’énergie et pour la baisse des loyers, samedi 28 mars, à Paris et dans douze villes de France.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.03.2015 à 18h48 | Yohan Blavignat Filmé de nuit dans le skatepark de Gond-Pontouvre, près d’Angoulême, le clip de deux rappeurs, Poposte et Remy, a provoqué l’ire de la police nationale. Chapka vissée sur la tête pour l’un, capuche relevée pour l’autre, les deux cousins s’en prennent ouvertement aux forces de l’ordre dans leur chanson Première dinguerie. Tourné le 2 janvier et mis en ligne sur Youtube le 21 mars, le morceau a déjà été visionné plus de 8 000 fois – il n’en était qu’à 4 000 vues jeudi 26 mars.Dans cette chanson, les rappeurs ne mâchent pas leurs mots : « toujours le sourire quand un flic crève », « je vais les voir qui tapinent tous ces pédés de la BAC », ou « j’aime quand un flic va à l’enterrement d’un de ses collègues ». Même si le duo, qui n’a pas souhaité s’exprimer, invoque le second degré pour sa défense, ses paroles sont prises très au sérieux par Alliance, le premier syndicat de la police nationale. Patrice Renet, le secrétaire départemental d’Alliance en Charente et policier de la brigade anticriminalité (BAC), dénonce un « clip ordurier et haineux ». « C’est notre quotidien de se faire insulter, mais un appel au meurtre des policiers après les attentats de janvier, cela ne passe pas du tout », affirme le gardien de la paix.« Un climat de tension inhabituel »Le syndicat a annoncé, jeudi 26 mars, son intention de porter plainte au civil afin de demander des dommages et intérêts aux deux rappeurs pour les familles des policiers tués par les frères Kouachi. « Après en avoir avisé ma hiérarchie syndicale au bureau national à Paris, nous étudions comment porter plainte avec nos avocats », affirme Patrice Renet. Le syndicat veut également que la vidéo soit supprimée de Youtube, mais « cela ne sera pas facile », poursuit le policier.Sur ordre du ministère de l’intérieur, le préfet de la Charente, Salvador Pérez, a demandé au commissaire de police d’Angoulême, William Besse, de porter plainte au pénal. Une enquête a donc été ouverte à la demande du parquet. Le procureur de la République d’Angoulême, Jean-David Cavaillé, ne souhaite quant à lui communiquer aucun élément avant lundi 30 mars. Il étudie encore les possibles suites judiciaires qui se baseraient, selon nos informations, sur la loi de 1881 sur la presse, et notamment son article 24 consacré aux « provocations aux crimes et délits ». Dans ce cas, les rappeurs risqueraient une peine de 5 ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.Patrice Renet, qui souligne qu’un policier angoumoisin a reçu une bouteille remplie d’urine sur la tête en début de semaine, dénonce « un climat de tension inhabituel à Angoulême. Ce clip est loin d’arranger les choses ». Poposte et Remy affirmaient sur leur compte Facebook, vendredi 27 mars : « On persiste et on lâche pas prise ». Depuis, ils se sont rétractés et ont annoncé, toujours sur le réseau social, la suppression du clip sur Youtube.(function(d, s, id) { var js, fjs = d.getElementsByTagName(s)[0]; if (d.getElementById(id)) return; js = d.createElement(s); js.id = id; js.src = "//connect.facebook.net/fr_FR/sdk.js#xfbml=1&version=v2.3"; fjs.parentNode.insertBefore(js, fjs);}(document, 'script', 'facebook-jssdk'));Pour pas mal de raison , on va supprimer le clip de youyube ainsi que le son "sms remix" , on vous laisse les sons d'avant , n'hésitez pas a les partagez . Peace !Posted by LAMIF - Poposte x REMY on vendredi 27 mars 2015En 1996, Joey Starr, le rappeur du groupe NTM, avait été condamné à six mois de prison avec sursis dont trois fermes, peine commuée en appel à deux mois avec sursis et une amende de 50 000 francs, pour avoir hurlé sur scène « nique la police » ou encore « nos ennemis, c’est les hommes en bleu ». Plus récemment, en 2012, le rappeur Cortex est relaxé suite à une plainte déposée en 2010 par Brice Hortefeux, le ministre de l’intérieur de l’époque, pour des chansons fustigeant la police ou disant « si y’a pas l’choix, j’irais tirer sur les keufs, gros ». Le tribunal correctionnel de Paris estime alors que les propos « ne dépassent pas les limites autorisées de la liberté d’expression dans un genre musical connu pour une certaine forme d’outrance ».Yohan Blavignat 27.03.2015 à 12h20 • Mis à jour le28.03.2015 à 00h46 | Guy Dutheil La compagnie aérienne Germanwings, dont un avion s'est écrasé mardi avec 150 personnes à son bord, a annoncé vendredi 27 mars aux proches des victimes « jusqu'à 50 000 euros par passager » pour faire face aux dépenses immédiates. Cette première aide, indépendante des indemnités qui devraient être versées par ailleurs au titre de la responsabilité de la compagnie, ne devra en aucun cas être remboursée, a précisé le porte-parole à l'AFP, confirmant une information du quotidien berlinois Tagesspiegel.Selon Holger Hopperdietzel, un avocat spécialisé dans le transport aérien, Lufthansa pourrait avoir à verser entre plusieurs dizaines de milliers et plusieurs centaines de milliers d'euros par victime, une fois que les proches auront exercé leurs demandes d'indemnisation.La facture du crash de l’Airbus risque au final d’être lourde pour la Lufthansa, maison mère de la Germanwings. Enfin surtout pour le pool d’assureurs de la compagnie allemande. Même si la Convention de Montréal de mai 1999 plafonne l’indemnisation des victimes à environ 145 000 euros par personne, Allianz et les autres assureurs devront s’acquitter d’un total de près de 21 millions d’euros pour la mort des 144 passagers, mardi dans les Alpes-de-Haute-Provence.Allianz, chef de file du pool des assureurs de la Lufthansa, a déjà versé à la compagnie, mercredi 25 mars, tout juste vingt-quatre heures après le drame, six millions d’euros d’indemnités pour la perte de l’Airbus A320, un appareil sorti des chaînes de Toulouse en 1991.Un risqueMais, estiment certains avocats, Germanwings et Lufthansa pourraient avoir à débourser des sommes bien supérieures aux indemnités de base. Notamment s’il est prouvé que les compagnies allemandes, la maison mère et sa filiale, ont failli dans l’exécution de leur mission. Des familles de victimes pourraient s’adresser à la justice pour comprendre pourquoi le copilote Andreas Lubitz a pu rester seul dans le cockpit. Toutefois, selon la réglementation aérienne allemande en vigueur, les pilotes ont l’autorisation de s’absenter à certains moments, notamment pour aller satisfaire des besoins naturels.Lire aussi :Crash de l’A320 : l’hypothèse de l’acte volontairePour d’autres experts en revanche, les assureurs de la Lufthansa n’auront rien de plus à payer que les indemnités prévues. Sauf, ajoutent-ils, si des familles de victimes, par exemple, réussissent à prouver que la compagnie savait que son copilote pouvait représenter un risque. Une accusation potentiellement plus coûteuse pour la Lufthansa notamment après que la presse allemande a révélé, jeudi 26 mars, qu’Andreas Lubitz aurait traversé, il y a quelques années un épisode dépressif lourd. Le copilote aurait, à l’époque, arrêté alors sa formation de pilote pour ne la reprendre que plusieurs années après. M. Lubitz a été recruté par la Germanwings en septembre 2013.Lire aussi :Le copilote de la Germanwings aurait subi une grave dépressionGuy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.03.2015 à 11h48 • Mis à jour le 27.03.2015 à 22h08Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/vie-etudiante/article/2015/03/27/les-etudiants-ne-dorment-pas-assez_4602202_4401467.html"data-title="Les mauvaises habitudes ruinent le sommeil des étudiants"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/03/26/400x300/4602214_7_dcad_91-des-etudiants-francais-declarent-dormir-mo_4e887cd6bab549005a627e9400a2b3fa.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/vie-etudiante/article/2015/03/27/les-etudiants-ne-dorment-pas-assez_4602202_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Les étudiants français ne sont pas épargnés par la phobie du réveil. A l'occasion de la 15e Journée mondiale du sommeil, ce vendredi 27 mars, le point sur leurs habitudes et les façons d'améliorer la situation.Si l'on reprend une étude Harris Interactive pour la mutuelle étudiante Smerep, plus de neuf étudiants sur dix déclarent dormir moins de huit heures par nuit, temps de sommeil conseillé chez l'adulte. Pire : 18 % expliquent être en-deça de six heures quotidiennes. « Ils suivent leur rythme de vie, plutôt que leur rythme biologique », explique Pierre Faivre, responsable de prévention pour la Smerep. Plus les étudiants avancent dans leurs études, plus ils courent après la montre : le travail personnel est plus important et demande donc plus de temps, et un bon nombre exercent un petit boulot à côté. « Contrairement aux adultes qui se permettent un temps de loisir à la fin de leur journée, les jeunes enchaînent différentes phases de travail. » Sans oublier que vie étudiante rime avec sorties et amis...Mauvaises habitudes nocturnesL'heure à laquelle les étudiants vont se coucher est donc repoussée à plus tard, contrairement à l'heure de réveil. Résultat : les heures de sommeil sont amoindries. Une mauvaise habitude qui risque de miner les années à venir des étudiants. L'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes) rappelle que c'est durant l'enfance et l'adolescence que se forgent les bonnes habitudes, dont celle concernant l'hygiène du sommeil. Là-dessus, les étudiants français sont de vrais mauvais élèves.Réseaux sociaux, chats, jeux vidéos, en plus de se coucher tard, les étudiants multiplient les activités connectées qui nécessitent un niveau de concentration assez important avant d'aller dormir. Une mauvaise idée puisqu'elles sont autant d'excitants, qui envoient de mauvais signaux au corps : «L'organisme a besoin d'un moment de calme et de relaxation pour comprendre qu'il est temps de dormir », assure Pierre Faivre.La lumière des écrans affecte également le corps humain. L'alternance du jour et de la nuit apporte des informations à notre cerveau sur le temps qui passe. Les téléphones portables, tablettes, télévision ou ordinateurs suppriment ce qu'on appelle la sécrétation de mélatonine, qui s'opère seulement dans l'obscurité et sert à mesurer le temps. Par ailleurs, ces activités ne sont pas structurées. Lorsqu'elles commencent, leur heure de fin n'est jamais réellement définie.DécrocherDécrocher des réseaux sociaux, d'Internet et des cours est nécessaire pour la phase d'endormissement. Le corps a besoin d'une activité relaxante d'une trentaine de minutes pour comprendre qu'il est l'heure d'aller dormir et se diriger vers un sommeil apaisé. Si ce temps n'est pas respecté, attendez-vous à vous retourner longtemps dans votre lit et à compter les moutons pendant un moment.Lire aussi : Comment bien dormir la veille d'un examenLes médecins conseillent de se changer les idées avec une lecture qui n'a rien à voir avec les études ou en regardant la télévision de manière raisonnable. Se libérer des pensées négatives est aussi important que le temps de relaxation physique. Potasser ses cours, penser à toutes les choses, à ne surtout pas oublier demain, se souvenir des angoisses du lendemain, tout ceci n'aide sûrement pas à s'endormir dans le calme. Déconnecter des pensées angoissantes permet également de se coucher dans de bonnes prédispositions.L'importance du régime alimentaireL'Inpes propose différentes astuces pour s'endormir plus facilement, comme bouger suffisamment pendant la journée ou éviter les aliments excitants (café, thé, vitamine C, coca, alcool, tabac…) en fin de journée. L'alimentation a également une incidence sur la qualité du sommeil. Les repas trop copieux sont notamment déconseillés pour le dîner, pour éviter la digestion en position allongée.Par ailleurs, si certains aliments empêchent de dormir, d'autres favorisent le sommeil. Les aliments sucrés permettent ainsi l'endormissement, à condition d'être consommés pendant une période de repos. Durant un exercice physique, les effets seraient inverses. Les protéines alimentaires (contenues par exemple dans la viande, les produits laitiers, l'œuf...) permettent, elles, la fabrication de la sérotonine dans le cerveau. Elle apaise les humeurs et prépare au sommeil.Sacraliser le temps de sommeilLe sommeil n'est pas une perte de temps, mais un moment de repos à prendre très au sérieux. Si le besoin naturel et quotidien du corps de se regénérer n'est pas optimal, les effets peuvent devenir rapidemment visibles : performances scolaires diminuées, inattention, limitation de la croissance du corps, risques de prise de poids, dépression…Force est de constater que l'importance des temps de repos est de plus en plus minorée dans la communauté étudiante. Contrairement au collège, où les parents sacralisent le temps de sommeil, les étudiants font passer leurs activités en priorité, quitte à rattraper les heures de repos perdues plus tard.« Croire que l'on peut rattrapper la fatigue de la semaine pendant le week-end est une erreur », tranche Pierre Faivre. Mieux vaut se prendre en main et respecter les heures de sommeil conseillées pour permettre au corps de se regénérer correctement. Astuce miracle pour éviter la panne d'oreiller et la fatigue généralisée. Lire aussi : Rêver de son échec à un examen aiderait à sa réussiteLire aussi : Classes prépa : « Le plus dur, c'est l'équilibre entre travail et vie saine »Inès Belgacem width="314" height="157" alt="Vue de la cour d'un collège près de Rennes. " src="http://s2.lemde.fr/image/2012/06/22/314x157/1723516_3_2eac_vue-de-la-cour-d-un-college-pres-de-rennes_bc812cab7855a374cecccd6855ad3a01.jpg" « Les médias devraient parler plus souvent des problèmes des jeunes » Un prof en forfait Premium avec sms illimités et garanti trois ans ? C'est ce que vous propose aujourd'hui Fabrice Erre dans une vente flash exceptionnelle. width="314" height="157" alt="L'inscription sur le site d'Admission post-bac (APB) est une étape cruciale pour l'orientation." src="http://s1.lemde.fr/image/2014/05/22/314x157/4423720_3_9c72_l-inscription-sur-le-site-d-admission-post-bac_d1407abaf53dff5e49ded74f5886a5bd.jpg" 48,5 % des lycéens comptent étudier à l'université Le magazine pour l'entrée sur le marché du travail des jeunes diplômés.Les deux dossiers de ce numéro:Les jeunes entrepreneurs des start-up aux coopératives introduisent de nouveaux codes pour réinventer le modèle économique.Candidats/Recruteurs: le new deal. width="314" height="157" alt="" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/03/25/314x157/4601251_3_d3b1_2015-02-24-8fe9978-9a38ffe73383439e8d0e86d8c5b7e_2edf8a3000e2f878f5ab9b1637fee36d.jpg" Pôle emploi lance la formation « massive » en ligne contre le chômage de masse Guy Dutheil Les conditions du crash de l’A320 de la Germanwings n’ont pas vraiment surpris les pilotes. Quand, en 2001, après les attentats du 11-Septembre, les autorités américaines ont imposé à toutes les compagnies aériennes de nouvelles mesures de sécurité pour restreindre l’accès au cockpit des avions, notamment des portes blindées dotées de codes de sécurité, « c’est même la première chose à laquelle ils avaient pensé », affirme Patrick Magisson, commandant de bord sur A320 chez Air France et également pilote instructeur.Ces dispositions ont « inversé » la logique qui prévalait « depuis les débuts de l’aviation », déplore-t-il. Avant le 11 septembre 2001, « la sécurité » des passagers primait sur « la sûreté » de l’avion. Selon M. Magisson, « les portes et leurs systèmes de sécurité, tels qu’ils ont été conçus, ont inversé cette priorité ». Depuis 2001, c’est « la sûreté » de l’avion qui l’emporterait. Un retournement qui avait été « dénoncé à l’époque par la fédération internationale des syndicats de pilotes de ligne », se souvient M. Magisson.Après le drame de la Germanwings, les pilotes pourraient donc obtenir gain de cause. Très souvent, « les accidents majeurs d’avion ont donné lieu par le passé à des évolutions réglementaires, rappelle la Direction générale de l’aviation civile. Mais tout dépendra des résultats de l’enquête menée par le Bureau d’enquêtes et d’analyses [BEA] ».« Changement de procédures »Sans attendre les conclusions du BEA, de nombreuses compagnies aériennes et des fédérations et syndicats de pilotes exigent déjà la présence en permanence de deux personnes dans le cockpit des avions pendant les vols. En pratique, lorsque l’un des deux pilotes sortira du cockpit, il devra être remplacé, pendant son absence, par un stewart ou une hôtesse. Jeudi 26 mars, la fédération allemande du secteur aérien (BDL) a fait savoir qu’elle réclamerait la mise en œuvre de la « règle des deux personnes dans le cockpit ». Certaines compagnies ont même décidé de passer immédiatement à l’acte.Comme souvent, ce sont les transporteurs à bas coûts qui sont les plus rapides à réagir. Norwegian Airlines et easyJet ont ainsi annoncé, dès jeudi 26 mars, « un changement de procédures ». A partir de vendredi 27, ces deux concurrentes de la Germanwings ont décidé que « deux membres de l’équipage seront présents en permanence dans le cockpit » des avions pendant les vols. Elles ont été imitées par la compagnie régulière islandaise Icelandair.Lire aussi :A320 : des failles dans le suivi psychologique des pilotes ?Au Canada, c’est le gouvernement fédéral qui a décidé, jeudi, d’imposer, avec effet immédiat pour toutes les compagnies aériennes du pays, la présence de deux personnes en permanence dans le cockpit. Aux Etats-Unis, en revanche, le maintien de deux personnes dans la cabine de pilotage « n’est pas systématique », explique M. Magisson. Il n’est obligatoire que dans les avions qui ne disposent pas de porte de cockpit blindée.De son côté, Air France signale qu’elle exploite ses avions « conformément aux règlements de l’Agence européenne de la sécurité aérienne en vigueur ». Toutefois, si la réglementation venait à changer, notamment avec l’obligation de faire venir un personnel navigant commercial dans le cockpit à chaque sortie d’un pilote, la compagnie s’adaptera. Si bien sûr les nouvelles dispositions ne fragilisent pas, par ailleurs, la sécurité du vol.lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2kn0ph"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2kn0ph", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gaëlle Dupont Cela devait être une victoire, un pas supplémentaire dans le parcours législatif compliqué de la proposition de loi « renforçant la lutte contre le système prostitutionnel », qui vise au départ à instaurer notamment la pénalisation des clients de prostituées d’une amende de 1 500 euros, votée en première lecture à l’Assemblée nationale, le 4 décembre 2013. Le doute a en effet longtemps plané sur l’avenir du texte, qui divise à gauche et au sein du gouvernement. Ses partisans l’ont cru enterré, ses opposants aussi. L’inscription à l’ordre du jour du Sénat en séance publique, les 30 et 31 mars, a donc dans un premier temps été accueillie par les premiers comme une bonne nouvelle.Ils comptaient même sur l’occasion pour réintroduire dans le texte la pénalisation des clients de prostituées, supprimée lors de son passage en commission spéciale au Sénat, le 8 juillet 2014. Le président PS de la commission, Jean-Pierre Godefroy, hostile à la mesure, avait mis en avant les risques d’effets délétères pour les personnes prostituées (exercice dans des lieux plus éloignés, hausse des exigences de clients encouragés par la baisse de la demande, hausse du recours aux intermédiaires, etc.).Lire aussi : Pas encore votée, la pénalisation des clients de prostituées produit déjà des effetsLes partisans de la pénalisation des clients comptaient sur un effet « DSK » pour faire basculer les sénateurs en séance. « Le procès du Carlton a permis de voir la réalité de l’escorting, qui est présentée comme une prostitution choisie, affirmait début mars la députée (PS, Essonne) Maud Olivier, auteur de la proposition de loi. Il n’y a pas de choix, la violence est toujours présente. Or, sans la demande du client, il n’y a pas de prostitution. »Mais l’examen menace de ne pas tourner comme prévu. Les sénateurs semblent en effet avoir l’intention de modifier profondément le texte, non seulement en n’y réintroduisant pas la pénalisation des clients, mais en rétablissant le délit de racolage pour les personnes prostituées, que la proposition de loi entendait supprimer. « Je suis atterrée, résume la sénatrice (PS, Loire-Atlantique) Michelle Meunier, rapporteure du texte. Ce serait un recul considérable. »« On se trompe de cible »L’abrogation du délit de racolage est en effet l’un des rares points à faire l’unanimité dans le monde associatif, puisque aussi bien le Syndicat du travail sexuel que les organisations de soutien aux prostituées (de Médecins du monde au Mouvement abolitionniste du Nid) y sont favorables. Les effets délétères de la pénalisation des prostituées sur leur sécurité et leur santé ont en effet été démontrés. « On se trompe de cible », argumente Michelle Meunier. Pour les abolitionnistes, la prostituée est une victime, et le client l’auteur d’une infraction.En revanche, les policiers et le ministère de l’intérieur ont toujours plaidé pour le maintien de ce délit qui, selon eux, les aide à identifier proxénètes et filières.Comment en est-on arrivé là ? En septembre 2014, le Sénat est passé à droite. La commission spéciale sur la prostitution a été renouvelée de moitié. De plus, son président, Jean-Pierre Godefroy, a démissionné mardi 17 mars. Il refuse de s’exprimer, mais son désaccord avec le gouvernement, notamment avec la secrétaire d’Etat chargée des droits des femmes, Pascale Boistard, partisane de la pénalisation des clients, semble motiver sa décision.C’est le nouveau président de la commission spéciale, l’UMP Jean-Pierre Vial, qui a déposé un amendement rétablissant le délit de racolage. La nouvelle commission, réunie mercredi 25 mars préalablement à l’examen en séance, a émis un avis favorable. Elle a en revanche émis un avis défavorable au rétablissement de la pénalisation des clients.Le débat en séance publique n’a pas encore eu lieu et le vote final n’est pas acquis. « Je me battrai jusqu’au bout pour que le sens de la proposition de loi soit respecté, affirme Mme Meunier. Mais je crains que cela ne soit très politicien, bloc contre bloc. » Une fois que le Sénat se sera prononcé, le texte devra retourner à l’Assemblée nationale pour un nouvel examen. Les députés devront alors rétablir la version initiale, avant d’entamer un bras de fer avec le Sénat pour obtenir gain de cause.Selon une enquête, la pénalisation est considérée comme « une augmentation de leur vulnérabilité à la violence et à la pauvreté »98 % de personnes prostituées sont hostiles à la pénalisation des clients, selon une étude de l’université d’Aix-Marseille diffusée mercredi 25 mars et menée auprès de 500 prostituées, dont une minorité se dit victime de la traite. L’étude a été menée à Paris, Lyon et Marseille, auprès de prostituées de rue mais aussi sur Internet. Selon l’enquête, la pénalisation est considérée comme « une augmentation de leur vulnérabilité à la violence et à la pauvreté » en poussant les prostituées « dans la clandestinité » et en « décourageant les clients les plus sûrs ». 39 % des personnes interrogées sont françaises, les autres sont originaires d’une dizaine de pays (Algérie, Brésil, Cameroun, Chine, Colombie, Ghana, Maroc, Nigeria, Pérou et Roumanie).Gaëlle Dupontjournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.03.2015 à 08h08 • Mis à jour le27.03.2015 à 15h41 C'est dans une ambiance tendue, et devant une salle comble encadrée par un important dispositif policier, que la cour d'assises de Seine-Saint-Denis a reconnu coupables, jeudi 26 mars, Dan S., Michaël L., Lucien D. et Dan L. d'avoir exercé des violences, avec arme et en réunion, qui ont entraîné la mort de Saïd Bourarach, le long du canal de l'Ourcq, à Bobigny. La mort par noyade de ce père de famille marocain de 35 ans en 2010 avait suscité une vive émotion. La justice a condamné ces hommes, âgés de 24 à 30 ans, respectivement à quatre, cinq, six et neuf ans de prison, au terme d'un procès qui avait débuté le 17 mars.Le 30 mars 2010, ce vigile d'un magasin de bricolage à Bobigny avait été pris à partie par Dan L. qui voulait acheter un pot de peinture alors que le magasin allait fermer. Il avait ensuite été agressé par cet homme, armé d'une manivelle de cric, ainsi que son frère, un cousin et un ami appelés en renfort et avait riposté avec sa bombe lacrymogène. Poursuivi par ses assaillants le long du canal, il avait sauté dans l'eau sous la « pression » et s'était noyé.Lire : La justice n’a pas oublié Saïd Bourarach, le vigile noyé dans le canal de l’OurcqLa justice écarte le mobile du crime racialSon agression avait été abondamment commentée, certains arguant de son « caractère raciste », les accusés étant juifs. Son sort a été plusieurs fois évoqué par le polémiste Dieudonné, qui a fait une brève apparition lors du procès. Mais l'enquête a rapidement écarté le mobile racial, retenant le motif « futile » du pot de peinture.« Si la victime n'était pas musulmane, si les accusés n'étaient pas juifs, cela aurait pu rester un tragique fait divers et ne pas attirer l'attention médiatique. Mais ce dossier n'est pas celui du racisme ou de l'antisémitisme, nous n'en avons que le fantasme », avait insisté mercredi la représentante du ministère public. « On ne reproche pas aux accusés un mobile raciste, on ne leur reproche pas non plus d'avoir voulu la mort de ce vigile, on leur reproche des violences physiques et psychologiques qui ont causé cette mort », avait poursuivi Anne Haller, requérant des peines de cinq à douze ans d'emprisonnement.Minimisant les faits, se contredisant, niant avoir porté des coups, hormis un coup de poing reconnu, les accusés avaient soutenu que le vigile nageait vers l'autre rive lorsqu'ils quittaient les lieux et que jamais ils n'auraient imaginé cette issue « tragique ».Lire (édition abonnés) : « Tout se passait bien jusqu’au jour où il y a eu le petit incident »Absence du principal accusé« Satisfaite » des sanctions « normales au regard du dossier », Dominique Cochain, avocate de la nièce et du frère de M. Bourarach, a néanmoins déploré « l'absence de deux accusés, notamment le principal mis en cause qui n'a pas assumé ». La veuve de Saïd Bourarach s'est dite « dégoûtée » en constatant cette absence. Son conseil, François Danglehant, a regretté qu'un mandat de dépôt n'ait pas été délivré à son encontre avant la tenue du procès. Les accusés ont dix jours pour faire appel.A l'origine de l'altercation, Dan L., 24 ans, a comparu libre aux côtés de son frère Michaël et d'un ami, Dan S., tout au long du procès mais ne s'est pas présenté jeudi. La cour a délivré un mandat d'arrêt à son encontre. Selon son avocat, Paul Le Fèvre, ce jeune homme, qui est apparu très pâle à d'autres occasions, est « terrorisé » à l'idée de retourner en prison. « Il a subi des menaces. Depuis quelques jours, des médias “à la con” publient ses photos sur Internet », a dénoncé l'avocat, mettant en cause « les gens qui gravitent autour de cette affaire et l'instrumentalisent ». Lucien D., absent depuis le premier jour, est également visé par un mandat d'arrêt.A l'énoncé du verdict, les deux accusés présents et leurs familles se sont effondrés. Tout en applaudissant, des personnes rapidement contenues par les policiers leur ont crié : « Justice ! » François Béguin et Laetitia Clavreul Dimanche 15 mars, les personnels de santé défilaient contre le projet de loi santé porté par Marisol Touraine. A la veille du début de l'examen du texte en commission des affaires sociales, à l'Assemblée nationale, François Béguin et Laetitia Clavreul, journalistes au service société du Monde, ont répondu à vos questions. Lire notre entretien avec Marisol Touraine : « Le tiers payant sera étendu à tous les Français de manière progressive »AS : Pourquoi les médecins seraient-ils à la merci des mutuelles ?Le tiers payant, qui devrait être généralisé d'ici la fin 2017, repose sur une dispense d'avance de frais. Le médecin ne percevra plus directement les honoraires de la part de ses patients mais de la part de la sécurité sociale et des complémentaires de santé. Les médecins craignent donc que cela ne donne à terme le pouvoir aux mutuelles d'influencer leurs prescriptions. Carlos P. : Est-ce que la solution ne serait pas de combiner la carte vitale avec la carte bancaire, et de créer des contrats entre les banques et l'Etat sur le remboursement des soins ?La carte à débit différé est la seule solution de dispense d'avance de frais proposée par plusieurs syndicats de médecins libéraux, dont la CSMF, qui est majoritaire. Le système fait appel aux banques, qui ne préleveraient le compte du montant de la consultation qu'une fois le remboursement de la Sécu et des complémentaires effectué.Cela fait des mois que les syndicats font cette proposition, mais jusque-là le ministère n'a pas donné suite à cette idée, qui ne fait pas appel à la solidarité nationale mais à des acteurs privés.Nanou_golf : Pour quelles raisons ne parle-t-on pas des pharmaciens, chez qui le remboursement par la sécurité sociale et les mutuelles semble bien fonctionner ?Les pharmaciens ont mis en place un système pour recouvrir le montant qu'ils avancent avant que la Sécurité sociale et les complémentaires ne les remboursent. Mais tout cela prend du temps et des moyens. C'est d'ailleurs ce que redoutent les médecins, qui bien souvent, n'ont pas de personnel.Il faut par ailleurs savoir que traditionnellement, les pouvoir publics ont plus de facilité à faire passer leurs réformes chez les autres professions que les médecins. Par exemple, en ce qui concerne la liberté d'installation, des restrictions ont été apportées pour les pharmaciens et plus récemment pour les infirmières, alors qu'il n'en est pas question pour les médecins.Visiteur : Les médecins vont continuer leur grève ? Jean-Paul Ortiz, le président de la CSMF, a d'ores et déjà annoncé que les médecins restaient « mobilisés » pour « continuer la bataille au niveau parlementaire » (le texte arrive en commission à l'assemblée mardi 17 mars et sera débattu dans l'hémicycle à partir du 31 mars).Par ailleurs, plusieurs syndicats continuent d'appeler leurs adhérents à faire la grève des télétransmissions des feuilles de soins électroniques. Une grève commencée le 5 janvier, sans que le mouvement ait un impact décisif sur l'assurance-maladie.Pierre : Les personnels hospitaliers défendent-ils le projet alors que les libéraux sont contre ?Grosso modo, il y a effectivement un mécontentement face au projet de loi chez les professions de santé libérales, et de la satisfaction du côté du monde hospitalier public. D'ailleurs, deux jours avant la manifestation, les principales intersyndicales de médecins hospitaliers ont soutenu le projet de loi. « Les intersyndicales de praticiens hospitaliers sont favorables à une loi de santé nécessaire pour l'hôpital et la santé publique », ont-elles indiqué dans un communiqué commun diffusé vendredi 13 mars.Moz : Y'a-t-il selon vous un lien entre rejet du tiers payant et pratique des dépassements d'honoraires ?Il n'y a pas de lien direct, mais selon la Mutualité française, qui défend le tiers payant généralisé, si les patients sont dispensés d'avancer le montant de leur consultation, cela rendra visible davantage ce qui est facturé en dépassements d'honoraires.Pierre: En dehors de la généralisation du tiers payant, quels sont les autres changements prévus par cette loi ? Le tiers payant fait partie du volet du texte qui consiste à faciliter l'accès aux soins des Français. Une autre partie importante de la loi porte sur la prévention. Il y a là toute une série de mesures comme la mise en place du paquet neutre de cigarettes, des sanctions (amendes et peines de prison) pour incitation à l'ivresse des mineurs, un logo sur les aliments pour lutter contre l'obésité, etc.Le texte prévoit aussi la mise en place du testing, qui permettra à des structures de s'assurer qu'aucune discrimination de soins n'est pratiquée (par exemple à l'encontre des patients bénéficiaires de la CMU), grâce à des appels anonymes. Les médecins sont de longue date opposés à de telles enquêtes. Est aussi prévue dans le projet de loi l'autorisation des actions de groupe dans le domaine de la santé. Les class-actions permettraient à des patients, comme les victimes du Mediator par exemple, de se regrouper pour aller en justice, par le biais d'une association d'usagers.Il y enfin aussi plusieurs mesures pour améliorer le parcours de soins des patients ou reconnaître les missions de service public hospitalier. En bref, c'est une loi un peu fourre-tout, qui mêle les questions de prévention et celles d'organisation des soins.Pierre : Y aura t-il des lits supprimés à l'hôpital?La loi n'aborde pas ce point. En revanche, la question est posée dans le cadre du plan d'économies de 10 milliards d'euros, dont 3 milliards à l'hôpital, imposé au secteur de la santé d'ici 2017. Marisol Touraine a assuré, dimanche 8 mars, que le gouvernement n'envisageait pas de supprimer des postes à l'hôpital.Moz : L'opposition de la droite parlementaire n'est pas très vive sur le projet de loi. Doit-on vraiment s'attendre à une bataille d'amendements ?L'opposition s'est montrée hostile à la loi, et particulièrement à la généralisation du tiers payant. Le président de l'UMP, Nicolas Sarkozy, ainsi que Bruno Le Maire, ont ainsi dénoncé le risque de « fonctionnarisation » des médecins que fait selon eux courir la loi.Selon le rapporteur Olivier Véran, 1 300 amendements, de gauche comme de droite, ont été déposés avant le début de la commission des affaires sociales.On sait d'ores et déjà que l'UMP a déposé des amendements visant à limiter l'impact du paquet de cigarettes neutre, qui selon Marisol Touraine doit faire son apparition chez les buralistes « sans doute » à la mi-2016.Bortolotti : Le gouvernement a-t-il pris en compte la perte de près de 10.000 médecins généralistes libéraux dans les cinq ans qui viennent, et comment va-t-il y remédier ?La ministre annonce vouloir mettre le médecin généraliste au cœur du système de santé avec sa loi, mais le principal syndicat de généralistes, MG France, estime que concrètement ce n'est pas le cas. Pour rassurer, Marisol Touraine assure qu'après le vote de la loi sera organisée une concertation sur « les conditions d'exercice et l'avenir de la profession de médecin ».Laetitia ClavreulJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterFrançois BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gaëlle Dupont Les mannequins trop maigres seront-ils bientôt interdits de podiums et bannis des magazines ? C’est ce que souhaite le rapporteur (PS, Isère) du projet de loi sur la santé, Olivier Véran, qui a déposé deux amendements destinés à combattre la course à la minceur extrême chez les jeunes filles en particulier. La ministre de la santé, Marisol Touraine, a d’ores et déjà annoncé son soutien à cette initiative. Les amendements ont donc de bonnes chances d’être adoptés lors du débat en commission des affaires sociales, qui a lieu du mardi 17 au jeudi 19 mars. La ministre ne s’est cependant pas prononcée sur le détail des dispositions, qui sont donc susceptibles d’évoluer.« Il faut donner un coup d’arrêt à l’idée que pour être belle une femme doit quasiment disparaître », explique M. Véran. Première proposition : interdire aux agences de mannequinat de recourir à des jeunes femmes dont l’indice de masse corporelle (IMC) est inférieur à 18 (par exemple 55 kg pour 1,75 m), ce qui signale un état de dénutrition. « L’Espagne ou l’Italie, qui ont un rôle important dans la mode, l’ont fait », précise M. Véran. La sanction pourrait aller jusqu’à six mois de prison et 75 000 euros d’amende. Mais qui empêchera les candidates de se faire établir des certificats médicaux de complaisance ? « Comme toute loi, celle-ci pourrait être contournée, cela ne doit pas empêcher de légiférer », répond le député, lui-même médecin.Des gages de bonne volontéLes magazines féminins sont régulièrement accusés de donner une image irréaliste des corps féminins en choisissant des mannequins très maigres. Certains donnent des gages de bonne volonté, en consacrant quelques numéros sporadiques à la mode « spécial rondes ». Mais un rapide feuilletage de quelques titres sur papier glacé permet de mesurer une domination persistante des mannequins filiformes. Ceci alors que l’IMC moyen des Françaises est de 23 et les tailles commerciales les plus fréquentes le 40 et le 42. Mais elles sont nombreuses à se juger en surpoids : l’IMC « idéal » pour les femmes est estimé à 19,5 selon une étude de l’Institut national d’études démographiques publiée en 2009.De plus, les magazines féminins suscitent et entretiennent ce désir de minceur en amaigrissant leurs mannequins grâce aux logiciels de retouches photographiques. La délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale, qui a inspiré les amendements de M. Véran, souhaitait également que ce point soit traité par la loi, soit en imposant la mention « silhouette retouchée » sur les photos, soit en punissant ces retouches d’amendes. « On voit trop de jeunes filles qui s’affament pour ressembler à des images qui ne sont que des images, pas des femmes réelles, justifie la députée (PS) de l’Essonne Maud Olivier. C’est une atteinte au psychisme. » M. Véran n’a cependant pas repris cette idée. L’amendement sera néanmoins présenté par la députée.L’éternelle retouche des photos du corps fémininDeuxième proposition du rapporteur : créer un délit « d’apologie de l’anorexie », qui vise notamment les sites Internet, forums, ou blogs « pro ana » (raccourci de pro anorexia) faisant la promotion de l’extrême maigreur et donnant des conseils pour y parvenir. Mme Olivier cite l’exemple du « thigh gap » (espace entre les cuisses), un critère de beauté populaire qui ne peut être atteint qu’en s’amaigrissant fortement. « Il faut arrêter cette promotion de normes qui ne sont pas des normes de santé », affirme la députée.Faut-il pour cela interdire de nouveaux sites, au mépris des libertés sur Internet ? « J’entends cette objection, répond M. Véran. Mais 30 000 à 40 000 personnes souffrent d’anorexie en France, en majorité des adolescentes. L’enjeu est important et je suis prêt à défendre ma position. » Gaëlle Dupontjournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.03.2015 à 11h52 • Mis à jour le16.03.2015 à 14h42 Des tracts contre l'immigration et le « multiculturalisme » ont été collés sur la façade du Musée de l'histoire de l'immigration, a-t-on appris dimanche 15 mars de sources concordantes.Le président du conseil d'orientation du musée parisien, l'historien Benjamin Stora, a parlé de deux incidents : des graffitis et des tracts signés du mouvement La Dissidence française. Il a évoqué une plainte déposée pour « vandalisme » sur Europe 1 dimanche soir, tout en faisant part de ses inquiétudes : « Ce qui se passe en ce moment en France, cela ne va pas pour moi. Il y a une montée des extrêmes, une montée du Front national. Le musée a été vandalisé deux fois cette semaine. Un commando d'extrême droite a tagué les façades du musée avec des mots comme “dehors les étrangers”, “re-migrations”, “en finir avec tout ça”. »« OPÉRATION ÉCLAIR »De source policière, on confirme seulement un « signalement » fait par une employée du musée « qui a découvert des affiches format A4 collées à l'entrée » clamant « une solution : re-migration », « le multiculturalisme est un échec et mène la France à la guerre civile », « l'immigration de masse met en péril notre civilisation et l'avenir de notre peuple », « la re-migration est la seule solution pour éviter un embrasement général ».Sur son site, le mouvement La Dissidence française, aux thèses proches de l'extrême droite, vante, photos des tracts à l'appui, une « opération éclair » menée dans la nuit de jeudi à vendredi contre le Musée de l'histoire de l'immigration, décrit comme un « lieu dédié à la propagande cosmopolite et à la réécriture mondialiste de l'Histoire, récemment inauguré par Hollande ». Le président François Hollande a prononcé le 15 décembre son premier grand discours sur l'immigration dans ce musée, qu'il a officiellement inauguré sept ans après son ouverture. Il y a fustigé ceux qui agitent la peur d'une « dislocation » de la France pour vanter au contraire l'apport des immigrés à la République. Sylvia Zappi L’un et l’autre ont la voix cassée par la tristesse. Siyakha Traoré et Adel Benna savent qu’ils vont revivre, à partir de lundi 16 mars et durant une semaine, ce tunnel de douleur et de colère qu’ils ont traversé avec leur famille au lendemain de la mort de leurs deux petits frères. Lundi, la cour d’appel de Rennes tentera de comprendre comment deux policiers ont pu les laisser dans une zone de danger sans intervenir ou appeler les secours. Les deux grands frères seront là, représentant les familles, comme ils l’ont toujours fait depuis ce soir d’octobre 2005.Depuis dix ans, ils patientent et se battent pour « obtenir la vérité ». Siyakha Traoré et Adel Benna ont fait office de pilier, tenant vaille que vaille quand leur famille – la première mauritanienne, la seconde tunisienne – pleurait leur fils. Ils étaient jeunes, Siyakha Traoré, 24 ans, Adel Benna, 29 ans. Ce sont eux qui ont représenté les familles lors du dépôt de plainte, des premières audiences, fait face lorsque la cour d’appel de Paris prononce en 2011 un non-lieu.Lire aussi : Deux policiers devant la justice après dix ans de bataille judiciaireSiyakha Traoré est le plus engagé. Salarié du secteur jeunesse à Bondy, président de l’association Respect et citoyenneté, il avait bataillé, malgré sa propre colère, lors des émeutes pour ramener le calme aux côtés de Claude Dilain, ancien maire de Clichy-sous-Bois, mort le 3 mars.Faire le videLe frère a continué à jouer ce rôle de médiateur tout terrain à chaque « embrouille ». « Il était là dès que ça chauffait à Clichy », assure Olivier Klein, maire PS. Quand il a fallu faire face aux caméras, c’est Siyakha Traoré qui prenait la parole au nom des familles. Depuis quelques mois, le grand gaillard s’est replié. « Je suis KO », souffle-t-il. « J’ai peu de forces. Je veux essayer de les garder pour le procès », ajoute le trentenaire. Il sait bien que les audiences vont faire remonter l’absence de Bouna. Il veut faire le vide avant de les affronter.Adel Benna, lui, veut bien encore parler. Répéter ce qu’il attend de la justice. « Je veux entendre les policiers s’expliquer », explique-t-il. Quelques jours avant le début du procès, ce technicien du bâtiment a donné rendez-vous à Rungis, à deux pas de son chantier.Assis sur un banc près d’un square, il raconte les premières heures après l’accident : l’appartement des parents rempli de voisins, de cousins, le hall de l’immeuble plein de jeunes en colère, la reconnaissance du corps carbonisé à la morgue, l’enterrement à Djerba, en Tunisie, et le retour après quatre jours de deuil au village. Lui aussi a dû tout assumer. Il repassait un bac professionnel ; il a lâché les cours durant trois semaines pour entourer ses parents. « C’était mon petit frère, le seul que j’avais. J’entendais des mensonges à la télévision, des accusations de cambriolage », lâche-t-il.Lire notre enquête : Le dernier jour de Bouna Traoré et Zyed BennaLa fratrie était arrivée de Djerba, en ordre dispersé pour rejoindre les parents. Le père, éboueur à la Ville de Paris, avait immigré le premier, rejoint en 1999 par sa femme. Zyed et sa sœur les ont rejoints en 2001, après la mort de la grand-mère chez qui leur mère les avait laissés ses enfants, Adel en 2004, une fois son bac pro en poche.« Une torture »Les trois enfants ont grandi ensemble, le grand veillant sur le petit dernier. « Loin de notre mère, c’était dur. Zyed traînait souvent avec moi à la plage, me suivant à la pêche sur le bateau des cousins », se souvient-il.Installés dans une tour du Chêne-Pointu à Clichy-sous-Bois, ils s’étaient enfin retrouvés avant que la mort de Zyed ne vienne tout briser. « Après, on n’a pas pu rester, c’était une torture. » Le père, las d’attendre le procès, a fini par céder à sa femme : ils ont pris leur retraite et sont rentrés en Tunisie. « Elle comptait les jours », sourit Adel Benna. La sœur ne s’est jamais remise. Lui a déménagé et continué à faire face.Lundi, les deux grands frères seront à l’audience. Adel Benna a pris une semaine de congés. Il veut y croire. Il ne cherche pas la condamnation et n’en veut à personne, jure-t-il. En 2013, il a demandé et obtenu la nationalité française. Comme Siyakha Traoré, il veut simplement entendre que Zyed et Bouna sont des victimes, pas des délinquants. « Pour pouvoir passer à autre chose. »Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Béatrice Jérôme Pour Anne Hidalgo, les quartiers populaires doivent devenir des « we go zones  », en référence aux fameuses « no-go zones », les soi-disant « zones interdites » évoquées par la chaîne américaine Fox News après les attentats de janvier. La maire de Paris veut rendre ces quartiers plus « attractifs », en investissant de nouveaux moyens pour lutter contre le chômage, l’échec scolaire et la marginalisation des jeunes qui y vivent.Face à « la menace de radicalisation communautaire », il faut « davantage d’écoute, de soutien et d’entraide », devait-elle affirmer, en soumettant, lundi 16 mars, au conseil de Paris, un plan de trente mesures à mettre en œuvre avec l’Etat à travers un « contrat de ville » prévu pour la période 2015 à 2020.Anne Hidalgo appelle les Parisiens à agir dans les « quartiers populaires »Les maux des banlieues existent aussi à Paris. Dans le cadre de ce nouveau contrat de ville signé avec la mairie, le gouvernement injectera des moyens spécifiques dans vingt quartiers dont les 150 460 habitants ont un revenu médian inférieur à 12 800 euros par an.La loi Lamy de février 2014 a divisé par deux la population parisienne éligible à cette politique, en modifiant les critères de pauvreté. Jusqu’en 2014, Paris comptait 339 221 habitants dans la géographie prioritaire. Mais le gouvernement a prévu la même enveloppe budgétaire que par le passé, soit 26 millions d’euros par an pour les vingt quartiers. « Au moins en 2015 », souffle-t-on à la mairie de Paris.De son côté, la ville maintiendra son effort à 26 millions d’euros par an jusqu’en 2020. Elle les consacrera y compris aux quartiers exclus du nouveau zonage. « Nous voulons éviter un effet de couperet sur des projets engagés », explique Colombe Brossel, adjointe à la politique de la ville.Le contrat de ville vise à favoriser l’insertion des populations les plus fragiles. Il poursuit le même objectif que l’ancien « contrat urbain de cohésion sociale » (2007-2014). Mais les recettes ont changé : la ville sort de son tête-à-tête avec l’Etat pour impliquer d’autres acteurs publics et privés. Pôle emploi s’engage ainsi à ouvrir « un point de contact physique » dans les vingt quartiers. Les entreprises seront incitées à recruter davantage de jeunes de ces quartiers et à s’y implanter. Pour les exclus du système scolaire, des bénévoles seront enrôlés pour offrir du soutien dans les écoles le samedi.Des points d’accueil fermésMme Hidalgo entend surtout trouver la parade pour qu’une frange des jeunes n’échappe plus à l’accompagnement social au risque d’être tentée par une « radicalisation ». « Plus que jamais depuis les attentats, nous avons le devoir d’aller vers les jeunes dans la rue », confie Bruno Julliard, premier adjoint de la maire de Paris. Il faut, dit-il, leur proposer des activités « hors les murs », organiser « des expositions ou spectacles à l’extérieur des musées ou des théâtres, dans les espaces publics ».Malgré les mesures annoncées par la mairie, les responsables des structures de prévention observent que trois antennes jeunes sur treize vont fermer, sur décision de la ville. Et que quatre points d’accueil écoute jeunes (PAEJ) ont été supprimés depuis 2001. « La ville pense que certaines de ces structures sont dépassées, alors qu’elles ont une pratique éprouvée de l’accompagnement des jeunes passés par la prison ou des circuits d’économie parallèle dont personne d’autre ne veut s’occuper », regrette Elisabeth Monnerat, ancienne directrice du PAEJ du 18e arrondissement, fermé en décembre 2014 faute de moyens.Dans le 19e arrondissement, l’antenne jeunes de l’avenue de Flandre accueille « de plus en plus de mineurs étrangers isolés, de jeunes sans papiers, explique sa directrice, Sophie Pétru. Ils sont rejetés par les associations dont la mission est normalement de faire face à l’urgence sociale mais qui sont elles aussi démunies ».« Nous cherchons à adapter le travail des animateurs et des éducateurs aux nouvelles problématiques des jeunes, en aucun cas à faire des économies », répond Pauline Véron, adjointe chargée de la jeunesse. Cet été, la ville prévoit de présenter une réforme des missions de l’ensemble des lieux d’accueil des jeunes de la capitale.Le plan du gouvernement contre l’apartheid, sans mesures chocs ni gros moyensBéatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.03.2015 à 06h03 • Mis à jour le16.03.2015 à 15h15 | Pascale Robert-Diard L'essentielLe 27 octobre 2005, deux adolescents meurent électrocutés à l'issue d'une course-poursuite avec la police à Clichy-sous-Bois. Le drame embrase les banlieues françaises.Ce procès pour « non-assistance à personne en danger » est l'aboutissement d'une longue saga judiciaire qui a vu le dépaysement du procès, de Bobigny, à Rennes. Entre le drame humain – la mort de deux gamins de 15 et 17 ans, Bouna Traoré et Zyed Benna, électrocutés dans un transformateur EDF à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), en octobre 2005 –, l'ampleur de ses conséquences sociales et politiques – l'embrasement des banlieues pendant trois semaines, le retour de l'état d'urgence dans le pays pour la première fois depuis les événements de Nouvelle-Calédonie en décembre 1984 – et sa traduction judiciaire, dix ans après les faits, le décalage est vertigineux.Il risque de peser sur le procès qui s'ouvre, lundi 16 mars, devant le tribunal correctionnel de Rennes. Une fois passée au tamis du droit et de la procédure, l'affaire de Clichy-sous-Bois et tout ce qu'elle a révélé des fractures françaises se résument en effet à une seule question : les deux policiers, Sébastien Gaillemin, chef de bord de l'équipage 833 de la brigade anticriminalité (BAC) qui patrouillait le 27 octobre 2005 dans les rues de Clichy-sous-Bois, et Stéphanie Klein, qui assurait ce jour-là le standard du commissariat de Livry-Gargan, sont-ils ou non coupables de non-assistance à personne en danger ?Tweets de @robert_diard!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs");Tout s'est joué en moins d'une heure ce 27 octobre 2005, jour de vacances scolaires. Huit adolescents originaires de la cité du Chêne-Pointu à Clichy-sous-Bois rentrent à pied du stade de Livry-Gargan où ils sont allés disputer un tournoi de football. Ils traversent le parc, font un crochet par un chantier de construction de logements sociaux. De sa fenêtre, l'employé du funérarium voisin les voit s'approcher d'un cabanon, il a l'impression qu'un des jeunes fait le guet, soupçonne une tentative de vol et alerte la police. Le signalement est aussitôt transmis à la BAC 833 qui reçoit l'ordre d'aller sur place. Il est 17 h 25 min 43 s.Lire l'enquête : Le dernier jour de Bouna Traoré et Zyed Benna« Ils vont bien ressortir »Bouna Traoré est le premier à repérer la police. « Courez ! », crie-t-il au groupe, qui se disperse aussitôt. La BAC en interpelle un, en poursuit deux autres dans le cimetière, repère encore deux silhouettes dans le terrain vague et demande du renfort par radio. Il est 17 h 35 min 7 s. Une minute plus tard, l'un des policiers, Sébastien Gaillemin annonce à la radio : « Les deux individus sont localisés. Ils sont en train d'enjamber pour aller sur le site EDF. » Il répète : « J'pense qu'ils sont en train de s'introduire sur le site EDF, faudrait ramener du monde, qu'on puisse cerner un peu le quartier, ils vont bien ressortir. » Et il ajoute : « En même temps, s'ils rentrent sur le site, je donne pas cher de leur peau. »La nuit est tombée. Personne ne voit Bouna Traoré, Zyed Benna et leur copain kurde, Muhittin Altun escalader le mur de parpaings de quatre mètres de hauteur qui entoure le transformateur et qui, à cet endroit-là, n'est pas hérissé de barbelés, puis sauter à l'intérieur. Une demi-heure plus tard, à 18 h 12 min exactement, un arc électrique se forme entre Bouna et Zyed, les deux gamins reçoivent une décharge de 20 000 volts et meurent sur le coup.Brûlé sur tout le corps, Muhittin Altun parvient à se hisser au dehors et à rejoindre les grands de la cité au centre commercial pour donner l'alerte. Il racontera plus tard que la dernière chose dont il se souvient, c'est Zyed lui disant, apeuré : « Si les civils m'attrapent, mon père, il m'envoie au bled en Tunisie… » Quinze minutes après l'annonce officielle de la mort de Bouna Traoré et Zyed Benna, un premier véhicule s'enflamme à Sevran.Long tunnelDans un climat politique tendu, l'instruction de l'affaire ouverte pour « non-assistance à personne en danger » et « mise en danger délibérée de la vie d'autrui » est confiée à deux juges de Bobigny. Tous les policiers de la BAC sont entendus, seuls deux d'entre eux, Sébastien Gaillemin et Stéphanie Klein, sont mis en examen. Les juges reprochent au premier de n'avoir rien fait pour avertir les jeunes gens sur le danger « grave et imminent » qu'ils couraient en s'approchant du transformateur, puis de ne pas avoir alerté EDF alors qu'il avait acquis la conviction qu'au moins deux des fuyards étaient à l'intérieur.« Sa priorité n'était pas de conjurer le danger mais de rattraper les deux individus qu'il avait vu franchir le grillage », soulignent les juges, tout en relevant, pour sa décharge, que « tout s'était passé dans un laps de temps très court et alors qu'il était engagé dans la poursuite d'un groupe de jeunes suspectés d'avoir commis une infraction ». Le même reproche de manquement au devoir de secours est retenu contre Stéphanie Klein, qui n'a pas réagi à l'écoute des messages de Sébastien Gaillemin avertissant que les adolescents étaient « en train d'enjamber pour aller sur le site EDF ».La suite est un long tunnel judiciaire. Le parquet requiert le non-lieu en faveur des deux policiers, les juges passent outre et signent en octobre 2010 l'ordonnance de renvoi des deux policiers devant le tribunal correctionnel. Ils écartent toutefois le délit de « mise en danger » et ne retiennent que la qualification de « non-assistance à personne en danger ». Le parquet de Bobigny fait appel, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris est saisie. En avril 2011, elle infirme l'ordonnance des juges et prononce un non-lieu.Lire aussi l'entretien : Les policiers sont-ils des justiciables comme les autres ?Cet arrêt est cassé en octobre 2012 par la Cour de cassation qui renvoie le dossier devant la cour d'appel de Rennes. Là encore, le parquet général soutient le non-lieu en considérant, comme la défense des deux policiers, que ceux-ci n'ont jamais eu la certitude de la présence des trois jeunes gens dans le transformateur. La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes fait au contraire la même analyse du dossier que les premiers juges de Bobigny et décide de renvoyer Sébastien Gaillemin et Stéphanie Klein devant le tribunal correctionnel. Dix années ont passé, le droit s'est pleinement exercé. Le sens du procès, lui, s'y est sans doute un peu perdu.Pascale Robert-DiardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Annick Cojean Peur ? Les clients, cet après-midi du dimanche 15 mars, se récrient avec une belle énergie : « Sûrement pas ! ». Et en en dévalisant fièvreusement les étalages de l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes qui a tout juste rouvert ses portes le matin même, soit deux mois après la tragique prise d'otages, ils affirment, solennels, que « la vie est plus forte », qu'il faut « redresser la tête », « se serrer les coudes », « afficher une détermination et une solidarité sans faille ». Et surtout « ne renoncer à aucun rite, aucune tradition, aucune habitude du mode de vie juif », le passage à l'épicerie cacher, surtout quelques jours avant Pessah, la Pâques juive, étant incontournable.Peur ? Allons donc ! « Le magasin est désormais protégé, affirme Eddy, un jeune père de famille qui ne souhaite pas donner son nom. Aucune raison de trembler ! Vous voyez bien : les habitués sont revenus comme un seul homme, mais aussi des voisins, des amis, même des gens hors de la communauté venus parfois de lointaine banlieue juste pour dire : Coulibaly le barbare a échoué. » D'ailleurs vous verrez bien, annonce un client venu de Beauvais : « Comme Charlie et ses 7 millions d'exemplaires, l'Hyper Cacher va exploser son chiffre d'affaire. Tout le monde viendra le soutenir ! »Lire le récit (édition abonnés) : Dans le huis clos de l’Hyper Cacher de la porte de VincennesPeur ? « On est en France depuis des générations ! insiste Olga Seban, parente de l'ancien propriétaire de la chaîne Hyper Cacher. Deux oncles ont été tués à la guerre de 14, mon père a lui-même tenu les armes. Je me sens Française avant même de me sentir juive. Très Française ! Valls a eu des mots forts, la France est avec nous. Alors s'il y a place pour l'émotion en pensant aux victimes, il n'y en a pas pour la peur. »Profonde angoisseEt pourtant... Que l'on insiste un peu et l'inquiétude émerge. Que l'on s'enquiert des débats dans la communauté et tous admettent un malaise et des doutes, des questions sur l'avenir et une profonde angoisse sur la sécurité de leurs proches. « Des gens de ma famille songent à partir en Israël, admet Mme Seban. D'autres pensent aux Etats-Unis où j'ai déjà deux petits-fils. Alors que nous sommes si Français ! » Des insultes de plus en plus fréquentes dans la rue ou sur les réseaux sociaux, les militaires devant les synagogues et les écoles... « La vérité, avoue Edith Sebbag, vice-présidente de la communauté de Villejuif, c'est que la question du départ est désormais abordée dans toutes les familles ! » >> Lire (édtion abonnés) : Chez les juifs de France, la tentation de l’alya« Absolument ! » approuve une cliente en évoquant l'affluence record des salons de l'Alyah organisés par l'agence juive, et le succès des cours d'hébreu. « La situation n'a cessé de se dégrader, estime Mme Sebbag. Je ne reconnais plus la France de mon enfance. Beaucoup renoncent à porter des signes distinctifs. La kippa, l'étoile de David sont devenus dangereux dans le métro. Où allons-nous ? Et puis, dit-elle, approuvée par plusieurs personnes du magasin, s'il n'y avait pas eu Charlie, les Français ne seraient pas descendus dans la rue. On aurait été bien seuls ! »Pas d'indignation nationale après l'affaire Halimi. Pas de sursaut républicain après l'affaire Merah... « Comment s'étonner qu' Israel soit un recours, d'autant que le pays offre de vraies opportunités de travail... »L'imam de Drancy, Hassen Chalghoumi, venu faire quelques courses dans les rayons du magasin, sort alors sous les photos et signes affectueux de nombreux clients. « C'est un devoir, pour moi, de venir ici. Des criminels ont tué au nom de l'islam. Ils ont vendu leur âme et pris notre religion en otage. Ils ont accompli l'horreur. Mais il faut penser à l'avenir, se tourner vers la vie, songer à nos enfants. Et être solidaires. Juifs français et musulmans français ont leur avenir ici, ensemble, en France. » Autour de lui, plusieurs femmes, artistes et intellectuelles, se sont donné rendez-vous. « Militantes de la paix ». Juives et musulmanes. « Soeurs, proclament-elles. Et unies à jamais. »Annick CojeanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste François Béguin et Yohan Blavignat Médecins en tête, plusieurs milliers de professionnels de santé libéraux – 19 000 selon la police, 40 000 à 50 000 selon les organisateurs – ont manifesté, dimanche 15 mars, à Paris. Objectif du défilé : dire leur inquiétude sur l'avenir du système libéral et s'opposer au projet de loi santé porté par la ministre Marisol Touraine, deux jours avant le début de son examen en commission des affaires sociales, à l'Assemblée. Un « jour de colère et de révolte » contre « un projet de loi qui menace les fondements de la médecine libérale », ont lancé les organisateurs au micro en fin de parcours, aux abords du ministère de la santé.« Les Français attendent que le système de santé soit transformé pour mieux répondre à leurs attentes. Bien sûr, cette transformation ne se fera pas sans les médecins, elle se fera avec eux », a déclaré Marisol Touraine, selon l'AFP, à l'issue d'une rencontre avec une délégation de médecins.Lire la synthèse : Forte mobilisation contre le projet de loi santé« Je n'ai jamais vu un rassemblement d'une telle ampleur », se réjouit Jean-Jacques Richardot, un ancien médecin libéral qui travaille aujourd'hui dans un hôpital. Monté spécialement de Guéret, dans la Creuse, pour participer à la manifestation, il est persuadé que « si le projet de loi est adopté, d'autres manifestations auront lieu ». Une affichette « MST = danger » scotchée sur le dos, Emmanuelle Guarnieri, dentiste à Reims (Marne), explique que si, à 42 ans, elle participe à sa première manifestation, c'est pour s'opposer à « une privatisation de la santé » et à l'obligation de devoir un jour « soigner en fonction du diktat des mutuelles ».« L'équivalent du bagne »D'un manifestant à l'autre, on assure craindre « la fin de la médecine libérale ». Vêtu d'un uniforme rayé blanc et noir, François-Charles Cuisigniez, médecin généraliste dans les Yvelines, affirme sans détour que le projet de loi est « l'équivalent du bagne ». « C'est notre avenir qui se joue. On n'a pas envie que la médecine soit sous la tutelle des mutuelles, de l'Etat, et des ARS », considère Chloé (qui n'a pas souhaité donner son patronyme), 20 ans, en troisième année de médecine à Lyon, qui a fait le déplacement pour soutenir les internes.La plupart des manifestants disent craindre les conséquences de la généralisation du tiers payant, la mesure phare du projet de loi de Marisol Touraine. « Dans mon cabinet, 5 % de mes patients bénéficient déjà du tiers payant, explique Jean-Marc Belfort, dentiste à Toulouse. Et pour récupérer ce que l'on me doit, je dois payer une secrétaire une journée par semaine afin de remplir les obligations administratives. Si ce taux passe à 100 %, je mets la clé sous la porte car je ne pourrai pas embaucher deux personnes supplémentaires. » « Nous connaissons nos patients et nous essayons de les arranger au mieux. Généraliser le tiers payant est une absurdité. Nous souhaitons conserver ce lien que nous avons avec le patient », renchérit Jean-Pierre Gaitz, dermatologue en région parisienne.Sur les panneaux et banderoles, on peut lire « Un tiers payant + deux tiers pas l'temps = trois tiers perdant » ou encore « un tiers payant, deux tiers méfiant ». Les manifestants redoutent à la fois une privatisation et une étatisation du système de santé du fait du poids plus important que seront amenées à prendre des mutuelles et des complémentaires. « A terme, les patients ne pourront plus choisir ni leur médecin ni leur spécialité, ce sera comme en Angleterre, avec une médecine de riches et une médecine de pauvres », redoute Ségolène Clément, psychothérapeuthe à Metz. « C'est la mort du système de santé français, abonde Romain Rozier, interne à Nice. On se dirige vers un modèle anglo-saxon où seuls les plus riches pourront se soigner. »« Ecran de fumée »« On terminera comme les carrossiers qui sont dépendants des assurances auto, affirme Frédéric Nectoux, 53 ans, rhumatologue à Sainte-Maxime, dans le Var. Les gens ne paieront plus mais ne choisiront plus non plus. » Frédéric Chicheportiche, ophtalmologiste dans l'Essonne, en est convaincu : si la loi est adoptée, « on nous dira un jour que notre quota d'examens pour l'année est atteint et on nous dira qu'il faut arrêter. C'est ce qui se passe en Allemagne à partir du 15 novembre ».« Le tiers payant est un écran de fumée », juge Génévieve Blondel, 62 ans, pédiatre de maternité à Valence. Si elle est venue manifester à Paris, c'est pour dénoncer une loi qui « prévoit de supprimer les pédiatres à long terme car ce sont les médecins généralistes qui vont devenir les médecins traitant pour les enfants ».D'autres inquiétudes se font jour dans les rangs des manifestants. Des internes évoquent la mise en place d'un « statut bâtard » les concernant. « Avec cette loi, nous aurons un statut de sénior, avec plus de responsabilités, mais nous resterons payé comme des juniors », déplore Florence Babany, jeune interne depuis un an et demi à Paris. « L'innovation sera réservée aux hôpitaux publics. On est en train de tuer les cliniques privées à petit feu, or nous savons tous que les urgences de ces mêmes établissements sont déjà largement embouteillées », analyse Jean-Michel Walch, cardiologue dans la région parisienne.Lire l'entretien : Marisol Touraine : « Le tiers payant s’imposera »« La ministre a confirmé la généralisation du tiers payant par étapes comme prévu, elle a confirmé l'expérimentation pour la vaccination chez le pharmacien alors que nous la refusons, a regretté Jean-Paul Ortiz, le président de la CSMF, syndicat majoritaire chez les médecins libéraux, à l'issue de sa rencontre avec Mme Touraine. Aujourd'hui n'était qu'une étape. Il est indispensable que les médecins restent mobilisés » pour notamment « continuer la bataille au niveau parlementaire ».Yohan BlavignatFrançois BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.03.2015 à 15h46 • Mis à jour le14.03.2015 à 16h05 François Hollande a rendu hommage, samedi 14 mars, à une jeune femme sapeur-pompier de Paris morte dans la matinée après une intervention en Seine-Saint-Denis, saluant son « courage » et sa « bravoure ».Le président de la République, qui a dit dans un communiqué son « émotion » et sa « tristesse », a souhaité un « rapide rétablissement » à son équipier, « toujours hospitalisé dans un état grave ».Le caporal-chef Aurélie Salel est la première femme sapeur-pompier de Paris morte en intervention. Avec son équipier, elle tentait d'éteindre un feu de pavillon à Livry-Gargan lorsque tous deux ont été très grièvement blessés.Un « engagement courageux »Secourues par leurs collègues, les deux victimes ont été évacuées par hélicoptères et hospitalisées, mais « l'état de santé de la jeune femme, en dépit des soins prodigués, s'est malheureusement dégradé pendant la nuit. Elle est décédée ce matin à 5 heures », ont expliqué Bernard Boucault, préfet de police, et le général Gaëtan Poncelin de Raucourt, commandant de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris dans un communiqué commun.Ils ont décrit une jeune femme qui « a toujours fait preuve d'un engagement courageux ». Elle avait rejoint les pompiers de Paris en décembre 2009 et était également sapeur-pompier volontaire dans l'Aude. Hélène Bekmezian Aux élections départementales des 22 et 29 mars prochains, attendez-vous à voir prendre le chemin des urnes des personnes plutôt âgées, au niveau d’éducation élevé ou issues de zones rurales. Les autres, pour beaucoup, resteront chez elles lors de ce scrutin qui s’annonce très peu mobilisateur.Voir l’infographie : Les territoires de l’abstentionOn le sait, à part la présidentielle, toutes les élections suscitent, en France, une participation qui s’érode d’année en année. Alors que 80 % des inscrits étaient allés voter pour le premier tour de la présidentielle en 2012, 64 % se sont déplacés pour les municipales de 2014 et 42 % pour les européennes. En 2011, ils étaient 44 % à aller voter aux cantonales. Pourquoi ? « Nous avons souvent tendance à surestimer les motifs politiques de l’abstention, alors que la composante sociologique est également très forte », répond Vincent Pons, chercheur en sciences politiques et cofondateur de la société de conseil électoral Liegey Muller Pons, qui a essayé de décrypter les raisons de cette abstention.Pour mieux les expliquer, il s’est penché sur le département des Pyrénées-Orientales et sur son chef-lieu, Perpignan, ainsi que sur l’élection présidentielle et les élections européennes, ces dernières étant les plus semblables, en termes de participation, aux départementales. Le territoire choisi n’a, lui, rien de particulier. Mais il apporte des enseignements qui se vérifient à l’échelle de la France.Prisme sociologiqueLe premier couple de cartes, représentant l’évolution de la participation entre 2012 et 2014 à l’échelle du département, permet tout d’abord de constater que plus la participation est faible, plus elle est disparate au sein du territoire. Sur la carte de 2012, les couleurs sont uniformes, ce qui témoigne de faibles variations de participation : à l’échelle nationale, celle-ci va de 64 % à 94 %, soit un écart maximal de 30 points entre les endroits où on vote le moins et ceux où on vote le plus. Aux européennes de 2014, en revanche, la participation varie de 34 % à 82 %, soit un écart de 50 points, ce qui se traduit par une plus grande mosaïque de couleurs sur la seconde carte.Pour Vincent Pons, ces chutes de participation sont à analyser à travers un prisme politique mais aussi sociologique : « L’âge, les revenus ou le niveau d’éducation sont déterminants et ces facteurs jouent d’autant plus que l’intensité de l’élection et l’intérêt qu’elle suscite sont faibles et peu relayés médiatiquement. » D’après les données publiques qu’il a collectées, lorsque la participation est très faible, elle repose surtout sur les personnes âgées : « La participation augmente linéairement avec l’âge jusqu’à 70-75 ans, et cette corrélation se voit nettement pour les européennes, mais pas pour la présidentielle », note le chercheur, qui constate le même schéma avec le niveau d’éducation.Marée haute et marée basseAutre biais d’analyse : la typologie du territoire, selon qu’il s’agisse d’une ville, d’une banlieue ou d’une zone rurale. Là encore, les disparités sont d’autant plus grandes que l’abstention est forte, et ce sont les zones rurales qui résistent le mieux quand la participation s’effondre. « Au niveau national, lors de la présidentielle, il y avait une différence de seulement 4 points entre les zones rurales et urbaines. Aux européennes, la différence était de 9 points », précise M. Pons.Viennent ensuite les explications politiques aux aléas de la participation, examinées avec un plus grand zoom, à l’échelle des bureaux de vote dans la commune de Perpignan. Les cartes exposant ces données sont assez claires : les zones foncées représentant les fortes chutes de participation sur l’une correspondent aux zones foncées représentant un fort recul de la gauche sur l’autre. C’est la « théorie de la marée haute/marée basse », pour reprendre l’expression de Vincent Pons. « A la présidentielle, celui qui gagne est celui qui a réussi à mobiliser plus d’électeurs dans son camp : c’est la marée haute. Puis, lors des élections intermédiaires suivantes, le parti arrivé au pouvoir subit un reflux, d’une part parce que les électeurs qu’il avait réussi à mobiliser exceptionnellement ne votent pas habituellement, et d’autre part parce que certains électeurs de son camp sont déçus : c’est la marée basse. »Ce phénomène avait frappé Nicolas Sarkozy et l’UMP dès les municipales de 2008. Il a frappé François Hollande et le PS aux municipales et aux européennes de 2014. Une preuve de plus, s’il en fallait, que l’enjeu des départementales portera sur la mobilisation plus que sur la nécessité de convaincre.Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Margherita Nasi (Propos recueillis par) Liberté, autonomie, fierté, quels sont les leviers qui motivent ces dirigeants ? Durant plusieurs semaines, Le Monde leur donne la parole, pour qu’ils dévoilent leur quotidien en décrivant quelques-unes de leurs journées, leur engagement, leurs contraintes, leur moyen d’agir sur leur activité, sur l’emploi… Deza Nguembock raconte sa quatrième journée.Lundi 9 février 2015. Un week-end ? Quel week-end ? Je ne l’ai pas vu passer car plongée dans les dossiers tout le temps… Quelle frustration lorsque j’ai dû arrêter mon ordinateur vers 3 heures du matin ! Mon objectif en termes de bouclage de dossiers n’est pas atteint. Vivement que je puisse recruter très prochainement pour alléger ma charge de travail. Avant d’éteindre l’ordinateur, j’envoie un message à mon contact chez France Télévisions avec qui j’ai rendez-vous ce lundi matin à 11 heures pour poursuivre les échanges sur le prolongement du partenariat sur la campagne « Piétinons les Préjugés ».La vie au travail, à la tête d’une petite entreprise, jour après jour : Vive l’entrepreneuriat ! (3/5)Nous avons besoin d’un bon soutien médiatique pour pouvoir toucher un maximum de personnes. Mon message concerne l’envoi de ma plaque d’immatriculation pour réserver une place de parking. En consultant mes emails vers 8 h 30, un message de mon contact m’informe qu’il lui est « impossible de réserver une place de parking pour le jour même ; Vigipirate oblige ». Rendez-vous reporté en fin de semaine. À 9 heures, je m’installe donc devant mon ordinateur à la maison et commence à travailler un dossier client.Soigner la collaboration avec la banqueA 10 heures, je m’arrête pour passer un coup de fil au Crédit coopératif qui est ma nouvelle banque ; celle qui a « sauvé » mon activité car aucune autre banque n’a été à l’écoute de mes besoins au moment où mon entreprise essayait de résister à la crise. Alors, je tiens à soigner cette collaboration avec des points réguliers pour dire où j’en suis. L’entretien dure une trentaine de minutes. François, un de mes collaborateurs free-lance, me rejoint chez moi. Nous devions initialement aller ensemble au rendez-vous à France Télévisions. Changement de cap et direction La Ruche, l’espace de travail collaboratif dédié aux entrepreneurs sociaux où se trouve notre siège, pour notre point hebdomadaire.Le point démarre avec la situation des dossiers clients puis prospects. Dassault Système, Transdev, Galeries Lafayette, Gustave Roussy… Je distribue les missions. Je décide des dossiers à poursuivre ou à archiver et de la stratégie à adopter.À 13 heures Rémi, l’un de nos graphistes free-lance, nous rejoint pour la deuxième partie du point de la semaine. Nous décidons de faire une pause déjeuner à 13 h 30 et je les invite au Comptoir général qui est juste collé à La Ruche ; un lieu atypique et très cosy, idéal pour s’aérer l’esprit avant de s’attaquer à des sujets de fond. Mes collaborateurs choisissent le poulet aux noix d’acajou accompagné de riz, tandis que je prends une salade créole.Présenter la stratégieIls parlent de tout et de rien et moi, je suis dans mes pensées, j’écoute sans trop intervenir. A 14 h 30, nous retournons à notre fief et là, je leur présente la stratégie que je pense la plus pertinente et efficace pour la campagne de crowdfunding. Chacun donne son avis et pose ses idées sur la table. Nous abordons les supports de communication à créer, les contreparties à proposer à nos contributeurs, les partenaires à toucher et le démarrage de la campagne.François nous quitte à 16 h 30 car il doit récupérer ses filles. Nous décidons d’approfondir sur la question des supports avec Rémi car mon rendez-vous téléphonique avec la plate-forme de prêts participatifs KissKissBankBank vient lui aussi d’être reporté : mon interlocuteur est au fond de son lit avec la fièvre.Deux exemples qui piétinent les préjugésPendant que nous travaillons avec Rémi, nous sommes interrompus par Gwen, une collègue de La Ruche qui travaille sur l’accessibilité et à qui j’avais demandé un audit sur nos sites que je souhaite rendre accessibles à tous les handicaps. Nous accueillons donc cette jeune femme qui nous présente les projets de sa boîte en nous disant que la « démo » serait disponible sous 48 heures.Elle est restée une quinzaine de minutes avant de prendre congé. À 17 h 45, Rémi part lui aussi récupérer son bébé pour le ramener à la maison. Deux exemples de pères responsables qui piétinent les préjugés sur l’implication des pères dans le soin apporté à leurs enfants ; soin très souvent perçu comme incombant aux mères.Je suis seule à tenir la « boutique ». J’ai l’impression de n’avoir pas beaucoup avancé dans mes dossiers, alors je reste à La Ruche jusqu’à 21 h 30. Une fois à la maison, je dîne, passe quelques coups de fil, puis je me remets au travail pour préparer mon intervention à la rencontre organisée par la Fédération des associations pour adultes et jeunes handicapés (Apajh) au Grand Palais, à Lille, le mardi 10 février. Une intervention comme grand témoin sur la Charte de Paris sur l’Accessibilité universelle, vaste sujet à la veille des dix ans de la loi de février 2005 encore appelée loi handicap.Malgré mon envie d’aller me coucher au plus tard à minuit et demi, je travaille jusqu’à 2 heures car je dois aussi organiser le travail de mes collaborateurs et préparer les briefs de création.Suite de ce témoignage : à lire lundi 9 mars sur lemonde.fr/emploiMargherita Nasi (Propos recueillis par)Journaliste au Monde Alice Fabre La loi sur la transition énergétique, adoptée en octobre à l'Assemblée nationale, a été votée mardi 3 mars par le Sénat. Entre autres changements (réduction de la part du nucléaire repoussée, rénovation énergétique des bâtiments accélérée…), le sénateur UMP Christian Cambon a introduit un amendement qui rétablirait la légalité des coupures d'eau en cas d'impayés, mesure qui avait été interdite en 2013.Lire : Transition énergétique : comment le Sénat a changé la loiQue dit la loi actuelle ?En France, la loi Brottes votée en avril 2013 interdit aux distributeurs de couper l'eau aux consommateurs qui ne paient pas leurs factures. La loi précise :« En cas de non-paiement des factures, la fourniture d'énergie, d'eau ainsi que d'un service téléphonique restreint est maintenue jusqu'à ce qu'il ait été statué sur la demande d'aide. »L'objectif du texte est de protéger les personnes qui connaissent des difficultés financières et de privilégier d'autres moyens de recours en cas d'impayés.La reconnaissance de l'accès à l'eau courante comme droit fondamental remonte aux années quatre-vingt-dix en France. En juillet 1992, la loi réformant le revenu minimum d'insertion (RMI) assurait à « toute personne ou famille éprouvant des difficultés particulières du fait d'une situation de précarité » le « droit à une aide de la collectivité pour accéder ou préserver son accès à une fourniture d'eau et d'énergie ».Puis, en novembre 1996, est signée la charte solidarité-eau, qui met en place des commissions pour aider les particuliers à s'acquitter de leurs factures d'eau. Le droit à l'eau potable est définitivement inscrit dans la loi française en décembre 2006. A leur tour, les Nations unies reconnaissent ce droit fondamental en juillet 2010.De plus, la loi Brottes prévoit la mise en place d'un tarif social de l'eau. Un dispositif expérimental que les collectivités locales volontaires peuvent instaurer pendant cinq ans. Il s'agit d'aides sociales au paiement de la facture d'eau ainsi qu'une tarification progressive selon les revenus ou le nombre de personnes composant le foyer.Lire en édition abonnés : Les coupures d'eau en cas d'impayés devraient désormais être évitéesL'amendement polémiquePourtant, le Sénat souhaite faire machine arrière. Lors de l'examen de la loi sur la transition énergétique en février, un amendement remettant en cause cette interdiction a été adopté.« Le présent amendement corrige une erreur résultant des dispositions adoptées dans le cadre de la loi n° 2013312 du 15 avril 2013 visant à préparer la transition vers un système énergétique sobre et portant diverses dispositions sur la tarification de l'eau et sur les éoliennes, et qui contrevient à l'intention du législateur. »L'amendement a été déposé par le sénateur UMP Christian Cambon, qui est aussi vice-président du Syndicat des eaux d'Ile-de-France (le Sedif), un important distributeur d'eau.Il considère que la loi de 2013, qui interdit les coupures d'eau pour toutes les résidences principales, sans distinction de revenus, inciterait les consommateurs à ne pas payer leurs factures.Christian Cambon assure ainsi qu'au Royaume-Uni, où les coupures d'eau sont aussi interdites, les impayés ont été multipliés par cinq, ce qui aurait conduit à une hausse de 3 % des tarifs pour l'ensemble des usagers.Pour faire la différence entre les personnes en situation précaire et les mauvais payeurs volontaires, l'amendement prévoit toutefois de maintenir l'interdiction des coupures d'eau pour « les familles en difficulté tout au long de l'année ». Mais le texte ne dit pas quels sont les critères pour être qualifié de « famille en difficulté ».En revanche, l'amendement ne remet pas en cause l'expérimentation du tarif social de l'eau, et souhaite au contraire effectuer un bilan avant de « dégager des solutions généralisables ».Le revirement de Ségolène RoyalLa ministre de l'écologie Ségolène Royal a soutenu le texte déposé par le sénateur Cambon, affirmant « qu'on ne pouvait pas laisser appliquer un système qui privilégie le non-paiement systématique ».L'association de défense des consommateurs CLCV est montée au créneau. Dans une lettre datée du 27 février et adressée à la ministre, sa présidente Reine-Claude Mader demande le retrait de l'amendement Cambon qui constitue, avertit-elle, « un réel retour en arrière ». L'association note qu'aujourd'hui seul 1 % des factures d'eau restent impayées.Mardi matin, Ségolène Royal a effectué un revirement sur la question en annonçant sur Twitter qu'il n'y aurait « aucun recul » sur la question de l'accès à l'eau et que le texte serait « rétabli ».Je tiens à rassurer sur la question de l'accès à l'eau. Après expertise, j'annonce qu'il n'y aura aucun recul et que le texte sera rétabli.— Ségolène Royal (@RoyalSegolene)require(["twitter/widgets"]);Et maintenant ?Après avoir été adoptée au Sénat, la loi sur la transition énergétique va repartir à l'Assemblée nationale. Une commission mixte paritaire (CMP) va alors être mise en place pour aboutir à une version commune du texte entre sénateurs et députés. Car outre la partie sur les coupures d'eau, le Sénat a modifié le texte initial sur d'autres sujets (baisse de la consommation énergétique, conditions d'implantation des éoliennes…).En cas d'échec en commission, c'est l'Assemblée nationale qui aura le dernier mot, et l'amendement sur les coupures d'eau ne sera donc pas retenu.Que se passe-t-il en cas de non-paiement ?Les factures d’eau doivent être réglées dans un délai de quatorze jours. Si le particulier bénéficie d’une aide du fonds solidarité logement, le délai est rallongé de 15 à 30 jours. En cas de non-paiement de la facture, le fournisseur doit informer le client par courrier qu’il peut saisir à tout moment le fonds de solidarité pour le logement. Si la facture reste impayée, le fournisseur peut envoyer une mise en demeure au client, puis saisir la justice pour demander au juge une injonction de payer. Le particulier peut alors soit s’acquitter du paiement, soit contester cette injonction devant la justice. Ce sera alors au juge de trancher.Alice FabreJournaliste au Monde 03.03.2015 à 14h56 • Mis à jour le03.03.2015 à 15h36 La Cour de cassation a rejeté, mardi 3 mars, le pourvoi de Jean et Xavière Tiberi, condamnés en 2013 à de la prison avec sursis et à une peine d'inéligibilité pour l'ancien maire de Paris, dans l'affaire des faux électeurs du 5e arrondissement.La plus haute instance judiciaire française ne rejugeait pas l'affaire, mais vérifiait seulement le respect des règles de procédure et la correcte application du droit par les juges du fond. Jean Tiberi, 79 ans, avait été condamné en appel en mars 2013 à dix mois de prison avec sursis, une amende de 10 000 euros et trois ans d'inéligibilité, comme en première instance. Son épouse Xavière avait été condamnée, comme en 2009, à neuf mois de prison avec sursis et 5 000 euros d'amende, la cour d'appel de Paris ayant ajouté deux ans de privation des droits de vote. La cour d'appel avait reconnu les deux époux coupables de « manœuvre frauduleuse ayant porté atteinte à la sincérité du scrutin ».Les époux Tiberi ont indiqué immédiatement après l'annonce du rejet qu'ils allaient déposer un recours devant la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH). M. Tibéri réaffirmait dans un communiqué n'avoir « jamais, de quelque manière que ce soit, participé à l'affaire dite des listes électorales des élections du 5e arrondissement de Paris de 1997 ».La cour a également rejeté le pourvoi formé par Anne-Marie Affret, ancienne première adjointe de M. Tiberi à la mairie du 5e, également condamnée dans cette affaire.Lire le résumé : "Faux électeurs" : 16 ans d'affaire pour le couple Tiberi« Principal bénéficiaire »Cette affaire concerne les élections municipales des 11 et 18 juin 1995, ainsi que les élections législatives des 25 mai et 1er juin 1997. Dans son arrêt, la cour d'appel estimait que Jean Tiberi « était le principal bénéficiaire » du système de fraude et que celui-ci lui assurait « une élection aisée de nature à favoriser ses ambitions politiques au niveau de la ville ».Ce pourvoi en Cassation avait permis à Jean Tibéri de conserver son mandat à la mairie du 5e arrondissement jusqu'en 2014, puisqu'il suspendait le jugement d'appel jusqu'à ce que la Cour de cassation se prononce.Aux dernières municipales, les Tibéri avaient poussé la candidature de leur fils, Dominique, et avaient pour cela affronté la candidate de droite à la mairie de Paris, Nathalie Kosciusko-Morizet. Dominique Tibéri siège aujourd'hui au conseil municipal du 5e arrondissement. Il est chargé des conseils de quartier, de la caisse des écoles, de la sécurité et de la prévention. Lire le récit (édition abonnés) : Les Tiberi se rêvent en dynastie Mattea Battaglia L’historien Claude Lelièvre est professeur honoraire d’histoire de l’éducation à l’université Paris-5, et spécialiste des politiques scolaires. Pour lui, « pour vraiment améliorer nos rythmes, il faut aujourd’hui s’atteler aux congés d’été ».La France semble se passionner pour le pont de l’Ascension et la journée de prérentrée des enseignants… Qu’est ce que cette préoccupation dit de l’état de la société ? Du moral des enseignants ?Concernant leur prérentrée, la crispation des enseignants est manifeste. Compréhensible, aussi, puisqu’on a assisté, ces cinquante dernières années, non pas à une réduction de la durée des congés d’été mais à un avancement de la rentrée scolaire. Sous la IIIe République, celle-ci se faisait le 1er octobre, avant d’être anticipée au 15 septembre, puis plus tôt encore… Pas question aujourd’hui, pour de nombreux enseignants, de franchir le Rubicon du 1er septembre.Quant au pont de l’Ascension, le débat n’est pas nouveau non plus : en mars 1994, déjà, l’ancien ministre de l’éducation François Bayrou, qui s’était targué devant les parents de la PEEP d’être « du parti des enfants », modifiait le calendrier scolaire en réduisant la durée des vacances de la Toussaint et en créant un congé de quelques jours à l’Ascension. Un crime aux yeux des chronobiologistes, ces spécialistes des rythmes de l’enfant. Le rétablissement de deux semaines de vacances à l’automne est tout récent – deux ans.Je pense que les enseignants – et les Français en général – ont aujourd’hui le sentiment de ne pas avoir beaucoup de prise sur les grandes questions économiques et sociales. Dès lors, ils tiennent à ce que leurs emplois du temps qu’ils espèrent, eux, maîtriser, ne soient pas trop bouleversés. Si la question du calendrier scolaire et des congés a un tel retentissement politico-médiatique, c’est aussi qu’elle concerne 12 millions d’élèves et, potentiellement, autant voire le double d’adultes. Sans oublier que nous sommes un grand pays centralisé, et donc que le « zonage » est, chez nous, débattu – et décidé – centralement, alors qu’ailleurs, ces mêmes problématiques sont traitées au niveau local.En quoi le calendrier scolaire est-il une question éminemment politique ? Et quels ministres de l’éducation ont osé y toucher ?Pendant un temps, au fond, ces questions n’étaient pas véritablement problématisées. La donne change dans les années 1970 et au début des années 1980, avec les travaux des chronobiologistes et des pédiatres sur les rythmes de l’enfant. Deux locataires de la rue de Grenelle veulent en tenir compte. D’abord Jean-Pierre Chevènement, qui, en 1985, met en place une scansion « sept semaines d’école, deux semaines de congés » en sus des congés d’été. Un calendrier dont certains ont dit qu’il était « idéal » .. mais qui ne dure qu’un an, le temps de l’année scolaire 1986-1987. Son successeur René Monory, très sensible au lobby touristique, rétablit le zonage l’année suivante – celui en trois zones tel qu’instauré en 1972, après un zonage en deux zones en 1968.L’arrivée de Lionel Jospin, lui aussi sensible aux travaux des chronobiologistes, marque une nouvelle étape. La loi d’orientation du 14 juillet 1989 fixe pour objectif le rééquilibrage de la journée, de la semaine et de l’année. En juin 1989, le Conseil supérieur de l’éducation adopte à la quasi-unanimité un calendrier triennal fondé sur cette fameuse alternance « 7/2 ». Une fois encore, le progrès ne dure guère : en février 1991, après des bouchons terribles au retour des congés d’hiver, le premier ministre de l’époque, Michel Rocard, se prononce publiquement pour un retour aux trois zones, allant jusqu’à suggérer qu’on pourrait de nouveau étaler les congés d’été (comme en 1980, avec des départs échelonnés en juin-juillet). Les lobbys touristiques s’engouffrent dans la brèche. Le 28 mars 1991, la France en revient aux trois zones, même si 56 des 62 membres du Conseil supérieur de l’éducation quittent la salle au moment du vote. Depuis, nous sommes restés dans des variations plus ou moins artistiques.La gauche – par la voix de l’ancien ministre de l’éducation, Vincent Peillon –, s’était engagée à ouvrir les discussions sur le calendrier de l’année scolaire en 2015. On y est. Najat Vallaud-Belkacem est-elle selon vous en position de force ?L’ancien ministre Vincent Peillon, interpellé à la rentrée 2013 par un certain nombre de voix du tourisme – industrie, hôtellerie, agents de voyage, automobile, domaines skiables… –, avait effectivement promis d’ouvrir le débat sur le zonage et les vacances d’été en 2015. A l’époque, M. Peillon était empêtré dans la réforme de la semaine et de la journée d’école. Pour Najat Vallaud-Belkacem, le retour à la semaine de 4,5 jours d’école est chose faite – ou presque –, mais la ministre est face à une difficulté nouvelle : Laurent Fabius est un ministre des affaires étrangères très actif sur ces questions, prompt à défendre les intérêts de l’industrie du tourisme – notamment l’avancement d’une semaine des congés de printemps, pour rentabiliser la fin de la saison de ski. Mais contrairement à ce qu’on peut entendre, les lobbys du tourisme ne dictent pas la loi en la matière. On peut s’attendre à des négociations âpres, à géométrie variable, et rien ne me semble joué d’avance.Avec le passage à treize régions, il est question de faire évoluer le périmètre de certaines académies. Peut-on en mesurer l’incidence sur le zonage ?Ce n’est pas la même négociation. On ne sait pas, pour le moment, si on aura une académie par région, ou s’il y aura toujours, comme c’est déjà le cas actuellement, quelques régions avec plusieurs académies. Plus on va dans le sens d’une décentralisation, plus il serait logique d’avoir une académie par région, sauf à rendre très difficile le copilotage. La vraie question qui se pose, c’est celle des pouvoirs des régions par rapport à l’Etat central. Tant que la réponse n’est pas claire, difficile d’anticiper l’évolution du zonage.La France, qui vient de revenir, douloureusement, à la semaine de 4,5 jours d’école, est-elle toujours le mauvais élève en matière de rythmes scolaires ?Une comparaison internationale a été faite en 2010 dans le cadre de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), et je n’en connais pas de plus récente. La France, parmi les 32 pays examinés, faisait partie du quart des pays pour lesquels la durée de l’année scolaire n’excède pas 36 semaines ; nous sommes donc dans le quart de ceux qui ont le plus de vacances, avec une médiane de 38 semaines travaillées. Il n’y a pas à s’enorgueillir de cela. Reste que la France bénéficie d’une meilleure répartition des vacances dites « intermédiaires » aux yeux des chronobiologistes : avec quatre périodes de deux semaines, elle fait mieux que la plupart de ses voisins qui marquent une pause une semaine seulement. Pour vraiment améliorer nos rythmes, il faut aujourd’hui s’atteler aux congés d’été… un chantier pas facile à inaugurer.Mattea BattagliaJournaliste au Monde Gaëlle Dupont Le Conseil de l’Europe, l’organisme européen de défense des droits de l’homme, estime que la législation française « ne prévoit pas d’interdiction suffisamment claire, contraignante et précise des châtiments corporels ». La condamnation, attendue mercredi 4 mars, est seulement symbolique : elle n’a pas de force contraignante. Et le gouvernement a déjà exclu toute évolution de la loi. Mais elle relance un débat très vif en France : gifles et fessées sont-elles utiles pour éduquer les enfants, ou au contraire dangereuses ? De nombreux spécialistes de l’enfance se sont déjà exprimés sur ce sujet. Rares sont ceux qui préconisent leur utilisation.Ce qu’en disent les partisans d’une interdictionPour eux, les partisans d’une interdiction symbolique dans le code civil aucune violence n’est éducative. « Quand les parents se mettent à utiliser la violence, l’enfant s’endurcit, selon Olivier Maurel, un ancien professeur qui est l’une des chevilles ouvrières de la campagne anti-fessée française. Le corps ne comprend pas si l’intention est éducative ou pas. L’enfant acquiert le geste. Il apprend la violence par l’exemple. » 50 % des coups sont donnés à des enfants de moins de 2 ans, qui n’ont aucun moyen de comprendre leur signification. Seules les punitions légères sont généralement considérées comme acceptable par la population. Mais tout ne monde n’a pas la même appréciation de la légèreté : une petite claque paraîtra grande à une autre personne, et inversement. Les corrections sont souvent données en fonction de l’humeur du parent plus que des actes des enfants, et peuvent, de ce fait, servir davantage de défouloir aux adultes que d’outil d’apprentissage. La claque peut permettre d’obtenir de l’enfant qu’il obéisse dans l’immédiat, mais pas à long terme, ce qui entraînera une répétition du geste.La plupart des pédopsychiatres sont hostiles aux fessées Les pédopsychiatres ne veulent pas dramatiser. Les parents qui ont donné quelques fessées ou gifles ne sont pas maltraitants. Mais ils ne recommandent pas leur utilisation. « Les parents actuels le font moins, parce qu’ils ont beaucoup progressé, pour le pédopsychiatre Marcel Rufo. La fessée apparaît comme une perte de maîtrise. Si tu tapes, c’est que tu ne comprends plus. » Pour la psychanalyste Claude Halmos, « le but de l’éducation est que l’enfant se soumette aux règles parce qu’il en a compris le sens. La fessée ne lui apprend rien. Au contraire, elle lui donne l’exemple de la loi du plus fort ! Donner une fessée, c’est user et abuser d’un rapport de force inégal entre l’adulte et l’enfant. »Même le pédiatre Aldo Naouri, favorable au « rétablissement de l’autorité parentale », s’est dit « formellement opposé aux châtiments corporels ». « Je réprouve même la tape sur la main. Je considère que ces gestes signent la faillite des parents et sont, et c’est là le plus grave, attentatoires à la dignité de l’enfant. » « Je ne suis pas opposée aux punitions, estime la psychanalyste Caroline Eliacheff. Mais l’atteinte corporelle est humiliante. Elle blesse. Il faut exercer une autorité qui ne soit pas un dressage. » Certains sont plus nuancés Le pédopsychiatre Maurice Berger est l’un des rares à préconiser la fessée (mais pas la gifle qu’il juge « humiliante »). Avec cependant des conditions très précises et complexes à réunir : elle doit être rare, non impulsive, ni trop douce ni trop forte et prendre place sur fond « d’habitudes relationnelles chaleureuses ».La psychanalyste et thérapeute familiale Caroline Thompson ne défend pas les châtiments corporels mais tempère. « Recevoir une tape sur les fessées, est-ce d’une grande violence par rapport à beaucoup d’autres choses que vivent les enfants ?, interroge-t-elle. Dans ma pratique, ce n’est pas le problème principal évoqué par les enfants ou les adultes quand ils parlent de leur enfance. Les violences psychologiques, sur lesquelles il est impossible de légiférer, viennent loin devant. » Ce qu’en disent les chercheursEn 2002, une « méta analyse » (nouvelle analyse des données) de 88 études, publiée dans la revue américaine Psychological Bulletin, a mis en évidence une corrélation entre le fait d’avoir reçu des coups (en excluant les cas de maltraitance) et une plus grande agressivité ultérieure, la dégradation du lien parents enfants, une hausse des comportements délinquants ou encore une propension supérieure à maltraiter ses enfants.« Il est certain que plus les coups sont fréquents, plus le risque de voir ces situations apparaître est grand, selon Elizabeth Gershoff, professeure de psychologie à l’université d’Austin, au Texas, auteure de l’étude. Mais nous n’avons pas déterminé de seuil en deçà duquel la violence serait inoffensive. Ainsi mieux vaut s’en abstenir complètement. »D’autres travaux ont mis en évidence un risque de glissement vers la maltraitance. Au Canada, trois études majeures ont montré que 75 % des cas de maltraitance graves avaient lieu pendant des épisodes de punition physique.Par quoi remplacer les coups ? Les pédopsychiatres sont unanimes : l’autorité et les coups peuvent être dissociés. Ne pas frapper un enfant ne doit pas empêcher de lui donner un cadre. « Quand c’est non, c’est non, il ne s’agit pas d’expliquer ou de négocier à perte de vue, estime Gilles Lazimi, médecin, coordonnateur de la campagne anti-fessée de la Fondation pour l’enfance. Ne pas fixer de limite, c’est aussi de la maltraitance. »« L’autorité doit être exercée, mais par d’autres moyens, en étant un guide et pas un petit chef, selon Edwige Antier, pédiatre favorable à l’interdiction de la fessée. Un enfant roi peut être frappé. On lui passe tout et après on le tape. » Les alternatives sont la parole dans tous les cas, la diversion (pour les plus petits que l’on veut empêcher de faire certains gestes), l’éloignement du parent énervé et l’isolement de l’enfant en pleine de crise (pour les plus grands)…Faut-il légiférer ? Si les avis sont relativement unanimes sur l’absence de valeur éducative de la fessée, ils le sont beaucoup moins sur l’opportunité de légiférer. Dans les pays qui l’ont fait, le recours aux châtiments corporels a baissé. En France, ils ont été interdits à l’école. Mais un texte, même symbolique et sans sanction, serait perçu comme une intrusion insupportable dans les foyers, dans un pays qui reste imprégné de la culture du pater familias.Les enfants ne sont pas perçus, en France, comme des sujets de droits, mais comme la propriété de leurs parents. « On ne peut pas frapper son voisin, sa femme, un animal, mais son enfant oui », observe M. Lazimi. Il pourrait être également perçu comme un moyen de saper l’autorité parentale, au moment où celle-ci est déjà considérée comme en crise.La secrétaire d’Etat à la famille plaide pour l’accompagnement des parents par le soutien à la parentalité. La demande des parents est forte. Les familles sont de plus en plus éclatées, les rapports intrafamiliaux ont changé, les recettes éducatives se transmettent moins entre générations. Mais cette politique de soutien est encore balbutiante.Gaëlle Dupontjournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.03.2015 à 12h07 • Mis à jour le 03.03.2015 à 17h00Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/03/03/concours-quelle-strategie-pour-reussir_4586514_4401467.html"data-title="Concours : quelle stratégie pour réussir ?"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/03/03/400x300/4586512_7_d3a2_2015-03-02-8760bba-23888-il7k0f_2887be45be0864bd558cd043fe9cce5e.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/03/03/concours-quelle-strategie-pour-reussir_4586514_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Bonne nouvelle : le concours, cette spécialité française en matière de sélection imaginée par Vauban et restée insensible à presque toutes les révolutions, mue à tous les niveaux, lentement mais sûrement, et disparaît même dans certains cas.Les grandes écoles, qu’elles forment au commerce, à la gestion, à la fonction publique ou aux arts, ont toutes, à des degrés divers, diversifié leurs processus d’admission, afin de ne plus être accusées de recruter principalement au sein de l’élite, française voire parisienne. Sciences Po a ouvert la voie en 2001 en instaurant un accès spécifique à l’intention des lycéens des zones d’éducation prioritaires. Cette année, seulement la moitié de ses admis ont passé le concours d’entrée « classique », lui-même réformé en 2013, dans une perspective de « diversification accrue ».Ces initiatives ont été imitées ou en ont inspiré d’autres. Des classes préparatoires dites « égalité des chances » ont été créées sur critères sociaux, y compris par l’Ecole nationale de la magistrature, en 2014. Des prépas ont vu le jour en ligne ainsi que dans les universités. Et un nombre croissant d’écoles de commerce ou d’ingénieurs ont passé outre l’obligation d’intégrer lesdites prépas : grâce aux admissions parallèles, un BTS, un DUT ou deux années de fac validées peuvent permettre d’y accéder.L’ENA introduira l’anglais dans son concours en… 2018Mondialisation oblige, beaucoup de grandes écoles ont plus largement ouvert leurs portes aux étudiants étrangers (36 % des admis de Science Po), avec des conditions d’accès particulières. Celles qui ne l’avaient pas fait ont introduit l’anglais dans leur concours, avec une exception notable, celle de l’ENA qui ne le fera qu’en… 2018.D’une manière générale, l’esprit des concours commence à changer. La terrible épreuve de culture générale est soit supprimée, soit circonscrite. On continue certes à rechercher des « têtes bien pleines » mais on exige d’elles davantage de polyvalence. A l’oral, la grande préoccupation des jurys, et pas seulement ceux des écoles de commerce, est d’évaluer au plus près les capacités des candidats à travailler en équipe et à s’adapter à l’inattendu.La démocratisation progresseSignes des temps, l’ENA a instauré cette année une épreuve collective visant à sonder « les qualités relationnelles » des candidats. Ailleurs, les entretiens de motivation sont généralisés, qui cherchent aussi à cerner la personnalité des candidats. Avis aux parents tentés de surinvestir financièrement dans la préparation de leur enfant : les jurys sont las de se trouver face à des élèves trop préparés, qui contrôlent jusqu’au degré d’émotion à mettre dans leur voix.Selon qu’ils sont issus de milieux riches ou pauvres, les candidats aux grandes écoles ne sont pas encore tous égaux devant le sacro-saint concours. Mais la démocratisation, de même que les aides et bourses offertes par les écoles, progresse.A lire également, notre supplément « Universités et grandes écoles» dédié aux concours, à paraître dans Le Monde daté du jeudi 6 mars 2015, puis sur le site www.lemonde.fr/campusMartine Jacot width="314" height="157" alt="Les finalistes 2014 de "1job2boss". Chazène Aoura, candidate recrutée, pose à côté du président d'Adecco France, Alain Dehaze." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/03/03/314x157/4586707_3_8127_les-finalistes-2014-de-1job2boss-chazene_34630621087df0a81b799cf685c8376c.jpg" 7 000 euros pour un mois de CDD comme apprenti PDG Les étudiants de l'Académie de BD Brassard-Delcourt reviennent en force sur leur blog dessiné, « Cases départ », forts de leur adhésion au PLF, parti très actif l'hiver et aux effets notoires, à découvrir ici... width="314" height="157" alt="Le lycée professionnel Paul-Bert à Bayonne, le 8 janvier." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/03/03/314x157/4586729_3_99e9_le-lycee-professionnel-paul-bert-a-bayonne-l_ca4942b6c0909fbbd6100ae157562ea6.jpg" Combien coûte un étudiant en France ? Des milliers d’étudiants en BTS, licence ou master intègrent chaque année des écoles de commerce ou d’ingénieurs sans passer par la case prépa. width="314" height="157" alt="Histoire-géo, la discipline préférée des Français ?" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/03/03/314x157/4586429_3_1e95_histoire-geo-la-discipline-preferee-des-fra_4e32d9923aa0697c57786c0a2c2d5f3b.jpg" L’histoire-géo, discipline préférée des Français à l’école, vraiment ? Anne-Aël Durand Une sanction pour ne pas avoir interdit la fessée aux enfants. C'est ce qui devrait arriver à la France mercredi, au motif qu'elle « ne prévoit pas d'interdiction suffisamment claire, contraignante et précise des châtiments corporels » selon le Conseil de l'Europe.Lire : La France condamnée pour ne pas avoir interdit gifles et fesséesEn effet, le droit français autorise un « droit de correction » des enfants au sein des familles, alors même que les punitions corporelles sont interdites à l'école et dans l'armée. La France a pourtant signé la Charte européenne des droits sociaux, qui précise, dans son article 17 que les Etats doivent « protéger les enfants et les adolescents contre la négligence, la violence ou l'exploitation ».En mai 2014, un amendement interdisant les châtiments corporels déposé par un député écologiste a été retiré de la loi sur la famille, après l'engagement du gouvernement de « reprendre la discussion lors d'une prochaine proposition de loi ».L'enquête : En France, la fessée bientôt punie ?En 2014, 27 des 47 pays membres du Conseil de l'Europe interdisent tout châtiment corporel à l'encontre des enfants et ils sont au total 44 à travers le monde, selon le recensement de l'association End corporal punishment of Children, qui note une progression rapide ces dernières années. La Suède pionnièreLe premier pays à faire entrer dans la loi l'éducation non-violente est la Suède, qui a légiféré dès 1979, suivie rapidement par ses voisins finlandais (1983) et norvégien (1987). Des législations similaires ont ensuite été adoptées dans le nord de l'Europe (l'Autriche en 1989, le Danemark en 1997, l'Allemagne en 2000 ...) et parmi les anciens Etats du bloc de l'Est (la Lettonie en 1998, la Croatie 1999, la Bulgarie en 2000...).Une carte du monde des Etats interdisant les châtiments corporels montre que la question émerge également hors d'Europe, notamment en Amérique latine (en Uruguay et au Venezuela en 2007, suivis du Costa Rica, du Honduras, du Brésil et de l'Argentine) et dans plusieurs pays d'Afrique (Togo, Kenya, République du Congo, Soudan du Sud...).La Nouvelle-Zélande est le premier pays anglophone à interdire les châtiments corporels, alors que les Etats-Unis ou le Royaume-Uni s'y refusent. Parmi les Etats américains, 19 autorisent encore les punitions physiques dans les écoles.L'Observatoire de la violence éducative ordinaire (Oveo), qui recense les pays « abolitionnistes » note toutefois que la législation « n'est qu'un premier pas » et n'est pas toujours assortie de mesures permettant son application :« La loi peut ne pas être suivie d'effet, voire être remise en cause un jour. Cette question se pose particulièrement pour des pays où les châtiments corporels étaient traditionnellement très violents, bien que ces lois constituent une avancée importante par rapport à la situation antérieure. »Anne-Aël DurandJournaliste au Monde Jean-Baptiste Chastand S’il ne recule pas encore officiellement, le gouvernement se ménage en tout cas de plus en plus ouvertement la possibilité de le faire. Dispenser les patients d’avancer le prix de leur consultation chez le médecin est une des principales promesses électorales de François Hollande. L’abandonner face à l’opposition des syndicats de médecins signifierait un nouveau renoncement sur une mesure symbolique pour la gauche.Marisol Touraine, la ministre de la santé, est montée au créneau lundi pour démentir cette information publiée lundi 2 mars par Les Echos. Selon la ministre, il n’y aurait « ni recul ni renoncement ». Toutefois, selon d’autres sources proches de ce dossier, face à la complexité de la mise en œuvre de cette mesure, toutes les pistes de réflexion seraient bel et bien désormais sur la table. Pour preuve, la ministre s’est bien gardée de répéter que cette généralisation interviendrait quoi qu’il arrive en 2017, comme s’y était engagé M. Hollande. Lequel avait déjà prévenu, lors de sa conférence de presse du 6 février : « Le tiers payant ne sera mis en place que si un mécanisme simple est trouvé pour les professionnels de santé. »Les syndicats de médecins jugent la mesure inapplicable pour les petits cabinets. Ils comptent manifester le 15 marsPour trouver une solution, un groupe de concertation a été lancé en janvier, et doit se conclure juste après le début de l’examen du projet de loi santé à l’Assemblée, prévue le 17 mars. Les syndicats de médecins sont ressortis de la dernière réunion de ce groupe, jeudi 26 février, renforcés dans leur conviction que la mesure est inapplicable pour les petits cabinets et déterminés à appeler à manifester le 15 mars. « Rien que sur la Sécurité sociale de base, il y a beaucoup de problèmes de continuité des droits entre régimes, de passage d’une caisse à l’autre, de carte Vitale à refaire ou d’erreurs des caisses. Et on n’a pas encore parlé des complémentaires », assure Jean-Paul Ortiz, le président de la CSMF, principal syndicat de médecins et opposé par principe à la mesure.« Les politiques nous accusent d’avoir pris une position idéologique, mais ils n’avaient pas conscience que le dossier est aussi fragile », abonde Claude Leicher, président du syndicat de médecins généralistes MG France, qui dit ne pas être contre le tiers payant. « Mais pour faire un tiers payant qui marche, il faudrait faire un régime universel et unifié d’assurance-maladie, selon lui. Or on n’a pas entendu parler du début d’une telle réforme. » Problème : si les médecins sont souvent accusés de corporatisme, on admet – même au sein de la majorité – que certains de leurs arguments ne sont pas totalement dénués de bon sens. « Le tiers payant est très complexe à mettre en œuvre », convient notamment Olivier Véran, futur rapporteur PS du projet de loi santé à l’Assemblée.Un « groupement unifié » ?Le principal souci est notamment l’articulation des remboursements entre régime de base et régimes complémentaires. Les médecins s’inquiètent d’avoir à faire des démarches auprès d’un trop grand nombre d’acteurs pour être certains d’être payés. Selon eux, ces procédures coûtent cher en temps et en argent aux pharmaciens, qui assurent déjà le tiers payant. Un peu moins de 2 % des actes ne seraient jamais payés. Pour les rassurer, la Mutualité française promet qu’elle est en mesure de mettre en place d’ici à 2017 un groupement unifié qui garantirait automatiquement les droits des patients et le remboursement de leurs médecins.Mais, même au sein de l’assurance-maladie, on doute de la constitutionnalité et de l’agenda d’un tel groupement. De quoi justifier un éventuel repoussement de la généralisation de la mesure après 2017, en passant d’abord par une application pour les étudiants par exemple. « Si c’est remis à 2018, c’est-à-dire après la présidentielle, tout le monde éclaterait de rire, s’inquiète toutefois un proche de Mme Touraine. Et politiquement, Hollande sait bien que la loi santé va être votée par les frondeurs et rassemblera toute la gauche. C’est une denrée rare actuellement. »François Hollande fixe ses conditions sur le tiers payantJean-Baptiste ChastandJournaliste en charge du social et de l'emploiSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Elise Vincent La polémique enfle depuis le 1er mars, après la mise en ligne d’une vidéo de rap aux paroles ultraviolentes et sexistes, où une dizaine de jeunes mineurs de Sarcelles (Val-d’Oise), dont certains âgés de 10 ou 13 ans, apparaissent des armes et des billets de banque à la main. Le parquet de Pontoise a annoncé, lundi 2 mars, avoir ouvert une enquête préliminaire.La vidéo a été publiée le 2 janvier par le groupe Sarcelleslite sur Treize K, une chaîne de YouTube qui regroupe plusieurs producteurs et réalisateurs de films. Intitulée Premier pocheton – en référence au petit sachet plastique contenant de la drogue –, elle a été visionnée plus de 200 000 fois depuis le début de l’année.« C’est de la comédie »La mise en scène est basique. Les adolescents sont filmés en groupe devant un mur tagué d’une cité du quartier des Lochères. Deux d’entre eux portent des masques. On les voit par moments exécuter des cascades à scooter. L’essentiel du clip consiste à les montrer agitant des liasses de billets de 10 à 50 euros et un pistolet.« On te canarde, y’a pas de pitié, on vise pas les ieps [pieds], on vise la teuté [tête] », chantent notamment les jeunes garçons. « Dans le peura, je laisse des cetras, comme sur le c… à ta reseu » (« Dans le rap, je laisse des traces, comme sur le c… de ta sœur »), clament-ils aussi sur certains couplets. Ou encore : « Hé ouais, faut se faire son seille-o [oseille], (…) ramène les tasses-pé [pétasses], sors pas un tard-pé [pétard, arme], si t’as pas les couilles de tirer. »Interrogé par RMC, lundi 2 mars, le producteur du clip, qui se fait appeler « le Manouche », dit avoir utilisé de fausses armes. « Je n’aurais jamais laissé des mineurs prendre une vraie arme, a-t-il déclaré. Il n’y a rien de méchant, c’est juste pour copier les vrais rappeurs. Certes il y a des sujets, des phrases un peu vulgaires, mais il y a aussi du mensonge (…). Il y a des personnages inexistants des fois, c’est de la comédie. »« C’est irresponsable »Pour sa défense, « le Manouche » a aussi expliqué qu’il avait tout payé – « le clip, le studio » – et qu’il ne voulait pas « gagner de l’argent avec tout ça », juste faire le « buzz ». Chaque jeune rappeur aurait lui-même rédigé son texte, et c’est l’assemblage du tout qui aurait donné naissance à la chanson. « Ils sont tous à l’école, ils ne dealent pas ! », a-t-il précisé.« C’est irresponsable ! », juge pour sa part François Pupponi, le maire PS de Sarcelles. L’élu socialiste estime notamment que les intentions du jeune producteur – connu de ses services – ne sont pas si claires. M. Pupponi estime possible que cette vidéo ait été faite à dessein, comme un moyen de se faire repérer par de plus grosses maisons de production.Plus grave, le maire dit avoir déjà été confronté il y a « quelques mois » à un fait divers similaire. Une vidéo de rap violente avec des mineurs avait alors circulé sur les réseaux sociaux. « Des jeunes de Pierreffite se moquaient de jeunes de Sarcelles. Le problème, c’est que cette vidéo avait exalté les conflits entre bandes, et que cela s’était terminé avec plusieurs blessés graves, dont un avec une balle dans la mâchoire », raconte M. Pupponi.« Un petit délire, quoi »Sur le plan légal, les investigations sont aujourd’hui menées à la sûreté départementale du Val-d’Oise. Elles pourraient conduire à l’ouverture prochaine d’une information judiciaire pour « diffusion d’un message à caractère violent » et « provocation à la commission d’une infraction à la législation sur les stupéfiants », selon le parquet de Pontoise.L’autre point que devront éclaircir les enquêteurs est de savoir si le producteur a bien demandé l’autorisation aux parents des adolescents pour qu’ils tournent dans son film. Pour un enfant mineur, cette autorisation doit obligatoirement être obtenue par écrit. Il n’y a pas d’exceptions possibles, même pour l’intranet ou le journal d’une école par exemple. Si ce n’est pas le cas, « le Manouche » risque au minimum un an d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.Interrogé anonymement par RMC, un des jeunes adolescents du clip a de son côté indiqué avoir juste voulu faire « un petit délire, quoi. Un petit truc comme ça pour rigoler, un petit loisir ». « On n’est pas ce que l’on dit dans le clip », a-t-il ajouté. Le maire de Sarcelles, lui, indique qu’il va entrer en contact avec les parents et les enseignants des jeunes rappeurs, afin d’entamer une médiation pour leur faire prendre conscience de leurs actes.Elise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sylvia Zappi Il était la figure de l'élu de banlieue, le visage de Clichy-sous-Bois. Claude Dilain est mort d'un arrêt cardiaque dans la nuit de lundi 2 au mardi 3 mars. Il avait 66 ans. L'ancien maire socialiste s'était fait connaître du grand public lors des émeutes urbaines déclenchées au lendemain de la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré, deux adolescents morts électrocutés dans un transformateur après une course-poursuite avec des policiers.Il était devenu un infatigable et intransigeant défenseur de sa ville, et des banlieues populaires délaissées. « Ce sont 5 à 6 millions de personnes qui vivent dans des conditions indignes de la République et de sa devise », avait-il coutume de répéter de sa voix douce mais déterminée.Lire : "Moi, Claude Dilain, maire de Clichy-sous-Bois, j'ai honte"De ces nuits de violence de l'automne 2005, qu'il préfèrera appeler « révolte sociale », il avait gardé un souvenir intact. Comme d'un coup dans le ventre dont on se remet en relevant la tête. La coupure d'électricité, le coup de fil de son adjointe d'astreinte cette nuit du 27 octobre, l'arrivée des pompiers, les corps des deux adolescents, la version divergente d'un jeune rescapé, l'arrogance de la police, les heures passées dehors à calmer les jeunes et, à nouveau, les voitures qui flambent après l'attaque de la mosquée… Sa mémoire avait tout enregistré.Durant plusieurs jours, il avait alors arpenté nuit et jour les cités aux côtés des associatifs, pour être là avec les habitants. Meurtri par cette flambée de violences mais autant par les réactions conservatrices de ses collègues sur les populations reléguées, tant à droite qu'au PS, il avait plaidé pour que « la République ne verse pas de larmes de crocodiles » mais ouvre les yeux sur la réalité sociale de ces territoires relégués. Il attendait encore le procès des policiers mis en cause dans la mort Zyed et Bouna qui doit avoir lieu en mars.Félicité par l'agence Moody'sNé en août 1948 au Franc-Moisin à Saint-Denis, grandi dans la cité d'à côté, à Joliot Curie, ce fils d'employé d'EDF fait sa médecine et atterrit à Clichy où il ouvre son cabinet de pédiatre. Il y exercera jusqu'en 2013, foncièrement attaché à cette commune de Seine-Saint-Denis, connaissant de nombreuses familles sur lesquelles il détecte les maux de la misère. Il s'engage dans le monde associatif, d'abord contre une usine d'incinération puis en s'opposant à une voie routière qui devait couper la ville en deux. C'est là qu'il fait connaissance d'Olivier Klein.Lui est socialiste, tendance Rocard, le jeune Klein est communiste mais tous deux se retrouvent pour batailler contre les dérives racistes du maire PCF André Deschamps. Ensemble, ils vont montrer une liste d'union de la gauche qui emportera la mairie en juin 1995 avec 150 voix d'avance dans une triangulaire contre le FN et la droite.La ville est endettée, ses Sociétés d'économies mixtes en faillite, et l'équipe de Dilain, - Olivier Klein est devenu son premier adjoint -, va assainir avec des coupes drastiques et redresser l'image de sa commune. Jusqu'à obtenir en 2006 le classement de sa ville par l'agence de notation Moody's pour sa santé financière.Claude Dilain en tirait une grande fierté, répétant qu'on peut bien gérer une ville pauvre. Mais sans jamais renoncer à batailler pour obtenir une intervention de l'Etat pour les copropriétés dégradées, la construction d'un commissariat et d'une ligne de tram, ou encore, son « pari fou », l'ouverture d'une Villa Médicis sur la commune. Militant sans relâche pour une meilleure répartition des richesses fiscales entre villes riches et banlieues pauvres de la région parisienne, il avait réussi à séduire jusqu'aux militants des quartiers emmenés par Mohamed Mechmache : en 2008, trois d'entre eux sont devenus ses adjoints.Contre le cumul des mandatsAvec ses manières polies mais un langage direct, il va aussi conquérir la considération d'un PS où il n'exerce aucune fonction nationale. Il devient vice-président du Conseil national des villes puis réélu en 2008, président de l'association Villes et banlieues. C'est avec cette charge qu'il va mener inlassablement son combat contre les copropriétés dégradées, dénonçant le scandale lucratif des marchands de sommeil.Élu sénateur en 2011, il passe la main à Olivier Klein, convaincu que le cumul des mandats est une plaie de la politique. Tous comme les renoncements de la gauche, se désolait ce fidèle de Martine Aubry. Son franc-parler a agacé plus d'un socialiste. Ce n'est qu'avec le retour au pouvoir de la gauche en 2012, qu'il obtiendra un peu de reconnaissance, devenant le rapporteur de la loi sur la ville de François Lamy, puis remettant un rapport à Cécile Duflot, ministre du logement sur les copropriétés dégradées. En 2014, il a été nommé président de l'Agence nationale d'amélioration de l'habitat. « Il n'était pas à Clichy par hasard, souligne Olivier Klein. Il est resté là où il se sentait utile ». François Hollande a rendu hommage à Claude Dilain, saluant en lui « un acteur passionné de la politique de la ville », selon un communiqué de l'Elysée. Le premier ministre Manuel Valls a, de son côté, salué un « élu exemplaire, qui aura marqué sa ville de Clichy-sous-Bois, la Seine-Saint-Denis et la République ». Sur leurs comptes Twitter respectifs, le président de l'Assemblée nationale, le socialiste Claude Bartolone, a exprimé sa « profonde tristesse » et l'ex-premier ministre Jean-Marc Ayrault parle de « son combat exemplaire ». Un « hommage républicain » à Claude Dilain sera rendu à Clichy-sous-Bois dans les jours à venir.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.03.2015 à 06h09 • Mis à jour le03.03.2015 à 18h03 L'essentielEn 2004, le chalutier Bugaled-Breizh coulait dans la Manche, causant la mort de cinq marins-pêcheurs.Les familles estiment qu'un sous-marin a coulé le chalutier breton et voudraient au minimum que l'Etat reconnaisse sa responsabilité dans ce drame. L'année dernière, une ordonnance de non-lieu avait été prononcée dans cette affaire. Les familles contestaient mardi cette décision auprès de cour d'appel de Rennes.   C'est un coup porté aux espoirs des familles des marins-pêcheurs du Bugaled-Breizh. L'avocat général a demandé, mardi 3 mars, la confirmation du non-lieu dans l'affaire du nauffrage de ce chalutier breton, au terme de six heures d'audience, sans interruption et à huis clos, devant la cour d'appel de Rennes. La décision a été mise en délibéré au 13 mai.Les familles des cinq marins morts lors de ce naufrage dans la Manche en 2004 contestaient l'ordonnance de non-lieu prononcée par la justice l'an dernier. Selon eux, le bateau a été envoyé par le fond par un sous-marin qui se serait pris dans ses filets.Lire aussi : L'affaire du « Bugaled-Breizh » se conclut par un non-lieu« Déni de justice »A l'issue de l'audience, Dominique Tricaud, l'un des avocats des familles, a dénoncé un « déni de justice ». Dénonçant devant la cour un dossier placé depuis le début « sous le signe du mensonge par action et par omission », le magistrat avait appelé la justice à reconnaître la responsabilité d'un sous-marin dans le drame, « parce que toute autre hypothèse » équivaudrait, selon lui, « à la reconnaissance d'un secret d'Etat ». L'engagement de l'EtatLe Bugaled-Breizh, immatriculé au Guilvinec (Finistère), avait sombré au sud-ouest de l'Angleterre le 15 janvier 2004. Pour les proches des victimes, confortés par une première instruction en 2008 selon laquelle l'hypothèse du sous-marin était « la plus sérieuse », le navire a été accidentellement happé par un sous-marin alors que se déroulaient dans la zone où il pêchait des manœuvres de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord.Lire la sélection d'archives (édition abonnés) : 15 janvier 2004 : Le naufrage du « Bugaled-Breizh »Les familles des victimes voudraient au minimum que l'Etat reconnaisse sa responsabilité dans ce drame. Close le 3 juillet 2013, l'instruction du dossier, qui s'est, à plusieurs reprises, heurtée au secret-défense, n'a pas validé la thèse du sous-marin, qu'il soit américain ou britannique.Voir aussi l'infographie (édition abonnés) : « Bugaled-Breizh » : les positions des bâtiments militairesAprès avoir écrit au président de la République pour lui demander une audience, l'armateur du chalutier, Michel Douce, a reçu ces dernières semaines un courrier dans lequel le chef de l'Etat exprime sa compassion, mais renvoie vers la garde des sceaux, Christiane Taubira. Quant au ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, il a répondu à l'armateur :« La justice n'a pas établi de lien entre ces manœuvres et le naufrage, et aucun engagement de l'Etat dans cet accident n'a pu être démontré. » Rémi Barroux A quatre jours de la décision finale du conseil général du Tarn sur l’avenir du projet de barrage à Sivens, la tension est très forte autour de la zone humide du Testet, occupée en partie par des militants hostiles au chantier. Lundi 2 mars, une centaine d’agriculteurs, à l’appel notamment des structures départementales de la FNSEA, bloquaient les deux routes permettant l’accès à cette zone boisée et vallonnée, encerclant de fait la « zone à défendre » (ZAD) tenue depuis quinze mois par des militants écologistes et « antisystème ».280 gendarmes séparent les deux camps Entre les deux camps, très remontés, deux cents gendarmes mobiles ont été déployés. Quatre-vingt gendarmes supplémentaires étaient attendus dans l’après-midi de lundi et d’autres renforts pourraient arriver dans les prochains jours, selon le lieutenant-colonel Sylvain Renier. « Malgré quelques noms d’oiseaux prononcés par les deux camps et un contact visuel entre eux, la situation est restée calme, a-t-il expliqué au Monde. Nous avons empêché les agriculteurs d’accéder à la ZAD. Ils restent sur leurs barrages. »L’objectif de ces agriculteurs est de peser sur le choix du conseil général. Ils espèrent encore que le projet de barrage se réalisera, apportant ainsi une irrigation abondante pour leurs cultures, du maïs notamment. Les militants des fédérations départementales de la FNSEA voisines ont annoncé vouloir rester « jour et nuit », jusqu’à vendredi, et attendent le départ des occupants qui seraient actuellement, selon des militants de la ZAD, une cinquantaine sur la zone.Deux solutions au choixLe conseil général va devoir choisir entre deux solutions proposées par les experts mandatés par la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, Nicolas Forray et Pierre-Alain Roche. Deux scénarios restent en balance. La première alternative serait une réduction du barrage, initialement prévu pour stocker 1,5 million de mètres cubes d’eau. La capacité du nouvel ouvrage serait de 750 000 m³ dont 560 000 pour les exploitants, le reste étant destiné à soutenir le débit d’eau en période sèche. Cette solution épargnerait 7 hectares de zones humides, soit un peu plus de la moitié de la surface visée initialement. Ce barrage réduit serait construit à quelques centaines de mètres en amont sur le cours d’eau.L’autre proposition consiste en un ensemble d’ouvrages qui éviterait la construction d’un barrage sur la rivière : une retenue latérale de 300 000 m³ serait complétée par des réserves collinaires, nombreuses dans la zone et alimentées principalement par la pluie et les eaux de ruissellement.Intervention des forces de l’ordre délicateQuelle que soit la solution choisie par le conseil général, il est probable qu’aucun des deux camps, écologistes ou agriculteurs, ne s’en satisfasse. Et la tension, déjà ancienne, risque de demeurer vive dans les prochains jours, d’autant que les pro-barrages – élus, agriculteurs – ne désirent dorénavant qu’une seule chose : l’évacuation de la zone par les occupants. Ségolène Royal a aussi annoncé son souhait de voir, dès la communication de la décision du conseil général, les zadistes quitter les lieux. Mais la mort d’un jeune militant écologiste, Rémi Fraisse, tué par une grenade lancée par les forces de l’ordre, le 26 octobre 2014, complique la donne. Et rend toute intervention des forces de l’ordre délicate.D’ici à vendredi, les camps s’organisent donc. A Sivens, des militants solidaires des antibarrages commencent à rejoindre la zone. Lundi soir, un rassemblement de soutien à la ZAD du Testet était organisé devant le siège de la FNSEA à Paris, notamment par des militants du collectif francilien de soutien à Notre-Dame-des-Landes.Des dizaines de manifestants devant siège FNSEA à Paris, soutien à la ZAD de Sivens encerclée par des agriculteurs pic.twitter.com/ypJXs3FEBU— Rémi Barroux (@remibx) 2 Mars 2015Mercredi, en début d’après-midi, c’est un convoi « alimentaire », destiné à ravitailler les zadistes encerclés, qui doit quitter Gaillac pour rejoindre le Testet. Rémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gaëlle Dupont La sanction est tombée. Le Conseil de l’Europe – l’organisme européen de défense des droits de l’homme – estime, dans une décision qui doit être rendue publique mercredi 4 mars, que le droit français « ne prévoit pas d’interdiction suffisamment claire, contraignante et précise des châtiments corporels ». De ce fait, elle viole l’article 17 de la Charte européenne des droits sociaux dont elle est signataire, qui précise que les Etats parties doivent « protéger les enfants et les adolescents contre la négligence, la violence ou l’exploitation ».Aucune amende n’est prévue, mais le symbole est important. Le Conseil de l’Europe attend que les Etats condamnés mettent leur législation en conformité. Cette décision ouvrirait par ailleurs la voie à une condamnation par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), selon les associations qui mènent campagne pour l’interdiction de la fessée. « Des plaintes seront déposées », prévient Gilles Lazimi, médecin et coordonnateur de la campagne contre les violences éducatives de la Fondation pour l’enfance.La convention sur les droits de l’enfant toujours mal appliquée en FranceCette condamnation, obtenue par une organisation non gouvernementale anglaise, l’Association pour la protection des enfants (Approach), va relancer un débat très sensible en France. Des associations, des médecins ou des élus plaident de longue date pour une interdiction symbolique des châtiments corporels, donc de la gifle et de la fessée, dans le code civil. Leurs arguments : ces coups ne sont pas efficaces et ne font qu’enseigner l’usage de la violence aux enfants.Faire de la pédagogie Des études ont mis en évidence un lien entre les coups reçus dans l’enfance et l’agressivité à l’âge adulte. Ces châtiments ne sont pas non plus éthiquement défendables, selon leurs auteurs. « En France, on n’a pas le droit de frapper des animaux mais on peut frapper des enfants », ironise M. Lazimi. Rares sont les pédopsychiatres qui les défendent. L’autorité, estiment-ils, doit passer par d’autres biais, comme la parole. Pour ses partisans, une interdiction serait donc avant tout un moyen de faire de la pédagogie auprès des parents.Cependant, la plupart des Français ont reçu des corrections de leurs parents, en ont donné, et la très grande majorité (80 % selon les derniers baromètres), sont hostiles à une interdiction. Certains observateurs craignent qu’une loi bannissant les châtiments corporels ne sape l’autorité des parents à un moment où celle-ci est déjà mise à mal.Une loi poserait en outre des problèmes concrets d’application. Et ne prendrait pas en compte les violences psychologiques, sur lesquelles il est impossible de légiférer. Jusqu’à présent, le gouvernement s’est toujours gardé d’aller sur le terrain de la loi. Quand des amendements législatifs ont été déposés, l’exécutif a appelé de ses vœux une « prise de conscience » des dégâts causés par les violences éducatives, mais a rejeté toute évolution du droit.Gaëlle Dupontjournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.03.2015 à 12h54 • Mis à jour le02.03.2015 à 18h52 | Maryline Baumard Au pays de l’égalité républicaine, la discrimination finit par se voir. En tout cas, l’organisme France Stratégie, officiant auprès du premier ministre, l’a repérée dans son dernier travail intitulé « Jeunes issus de l’immigration : quels obstacles à leur insertion économique ? » « Une fois les effets de l’origine sociale des parents, du niveau de diplôme et du lieu de résidence neutralisés, le risque de chômage persiste pour les descendants d’immigrés », conclut l’étude. Le message est clair : à diplôme égal et même s’il habite en centre-ville, un enfant d’immigré connaît davantage de difficultés à trouver un emploi que ses camarades qui ont des parents nés en France.L’étude a été réalisée en vue du comité interministériel sur la citoyenneté et l’égalité réuni le 6 mars à Matignon (France Stratégie avancera ses propositions la veille). Elle analyse plus finement cette discrimination et montre que « la probabilité pour les jeunes descendant d’immigrés africains d’avoir un emploi stable, cinq ans après la fin de leurs études, est un tiers plus faible que pour les natifs ou les enfants aux ascendants d’Europe du Sud ».« La langue de l’école »Cette discrimination à l’embauche ne s’explique pas seulement par du racisme, mais aussi par le fait que ces jeunes dont les parents ne sont pas nés en France sont moins souvent diplômés – ou titulaires de diplômes moins prisés – que les autres. L’étude rappelle ainsi qu’« être descendant d’immigré africain – hors Maghreb – réduit d’un quart la chance d’être salarié de la fonction publique d’Etat ». Or ces recrutements procèdent d’un concours anonyme (hors les oraux) ; la couleur de la peau ne joue donc aucun rôle dans la principale phase de sélection.Ainsi, au cœur du sujet, il y a plutôt l’école française, qui n’offre pas les conditions optimales à des enfants dont la langue parlée à la maison n’est pas forcément le français. « Les inégalités se creusent dès la maternelle et compromettent l’accès aux filières les plus favorables à la poursuite d’études supérieures », précise l’étude, qui ne part pas de données nouvelles mais compile une importante masse de résultats sur le sujet.Les jeunes issus de l’immigration sont donc d’emblée dans une situation plus compliquée que ceux qui manient la « langue de l’école » le jour, les soirées, les week-ends et les vacances. Le rapport ne le note pas, mais toutes les études sur l’entrée dans la lecture montrent que si un enfant ne possède pas un vocabulaire suffisant, il sera handicapé en termes de compréhension ; que s’il n’a pas fréquenté assez souvent les mots et la littérature jeunesse, joué avec les mots, il n’aura pas la conscience phonologique nécessaire pour comprendre le principe de la lecture qui ne va pas de soi.Délicate remédiationDe plus, l’école française est ainsi faite qu’un retard durant le cycle des apprentissages fondamentaux est très difficile à rattraper, comme le montrent les études de Bruno Suchaut pour l’Institut de recherche sur l’éducation (Iredu). France Stratégie rappelle aussi la forte concentration dans certaines écoles des enfants d’immigrés, ce qui rend le travail de remédiation des enseignants quasi impossible.Ces conditions initiales conduisent à une différence de niveau manifeste à 15 ans, c’est-à-dire à l’approche de la fin de la scolarité obligatoire. « D’après les tests PISA, rappelle France Stratégie, ces jeunes sont deux fois plus susceptibles de figurer parmi les élèves en difficulté. » A partir de là, les conséquences s’enchaînent mécaniquement au point que 40 % d’entre eux sortent sans diplôme ou avec un niveau inférieur au bac, alors qu’ils représentent un cinquième d’une classe d’âge.Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.03.2015 à 11h24 • Mis à jour le07.03.2015 à 16h51 A l’approche de la journée internationale du droit des femmes, dimanche 8 mars, l’association SOS homophobie publie une enquête sur la visibilité des homosexuelles et sur les victimes de lesbophobie. Le constat est amer : 59 % des quelque 7 000 femmes ayant répondu au questionnaire, majoritairement âgées de moins de 30 ans, avouent avoir subi au moins un acte lesbophobe au cours des deux dernières années.Parmi elles, 8 % disent même en vivre régulièrement. Le rapport montre que la lesbophobie, qui se manifeste le plus souvent dans l’espace public (47 %) et en famille (14 %), prend des formes diverses : refus de promotion, insultes, moqueries, agressions dans la rue, rejet des proches, expulsions d’une équipe sportive, etc.Par peur de ces « réactions hostiles », les lesbiennes tendent donc à se rendre « invisibles » dans la société, quitte à ne pas dénoncer les violences, physiques ou psychologiques, qu’elles subissent. La préface de l’enquête précise qu’en 2013, « l’association a reçu 3 517 témoignages dont seulement 329 relatant des faits lesbophobes ». Lancée en avril 2013, l’enquête a dû se diffuser sur les médias LGBT, sur Internet ou lors d’événements communautaires comme l’Eurolesbopride pour recueillir plus de témoignages.La loi du silence prévautL’étude mentionne que 18 % des répondantes disent « ne jamais manifester d’affection à leur partenaire en public ». Vanessa et Ingrid sont dans cette retenue au quotidien. En couple depuis quatre ans, les deux jeunes femmes ne parlent de leur homosexualité qu’à de très rares amis. Au travail ou dans leurs familles, la loi du silence prévaut. « On n’ose pas se montrer en public à cause du regard des gens. Nous habitons dans une petite ville et beaucoup n’aiment pas voir deux filles se tenir la main ou s’embrasser. Parfois, j’aurais préféré ne pas aimer les filles », assure Vanessa. Et Ingrid d’ajouter, dépitée : « On préfère se cacher plutôt que d’attirer l’attention sur nous. C’est bête mais c’est comme ça. »L’enquête de l’association SOS homophobie a également pour but de savoir si les femmes sont victimes parce qu’elles sont visibles ou, au contraire, si elles se cachent en raison du rejet dont elles font l’objet. Le résultat est sans appel selon l’association : « Les enquêtées les moins visibles vivent moins de lesbophobie. »Malgré l’adoption, certes dans la douleur, du mariage pour tous en mai 2013, la société française ne semble toujours pas prête à accepter les différences. « Face à ces constats, SOS homophobie ne conseillera pas de vivre cachées pour être heureuses », conclut l’étude. L’association appelle donc les pouvoirs publics à renforcer « les moyens financiers, judiciaires et humains pour lutter contre les discriminations et les violences dont souffrent les femmes ». Mais Vanessa n’en voit pas l’utilité. « Nous ne voulons pas être une catégorie à part dans la société en bénéficiant de mesures spéciales. A l’avenir, nous n’aurons peut-être plus besoin d’être cachées pour vivre heureuses », conclut-elle avec conviction.Yohan Blavignat Sylvia Zappi Ce devait être le troisième temps de réponse aux attentats de janvier et à la forte mobilisation citoyenne qui s’en était suivie. Après le volet police-justice et les mesures de renforcement des moyens de sécurité intérieure et de renseignement, le volet éducation avec les mesures pour la citoyenneté à l’école, Manuel Valls avait annoncé un ensemble de mesures fortes pour la politique de la ville lors d’un comité interministériel.Le premier ministre avait lui-même souligné le 20 janvier l’urgence d’agir en faveur des banlieues en stigmatisant « l’apartheid territorial, social, ethnique qui s’est imposé à notre pays », dénonçant « la relégation périurbaine, les ghettos ».Vendredi 6 mars, le M. Valls a réuni pas moins de 16 ministres et secrétaires d’Etat pour l’exercice. Mais le comité interministériel des villes annoncé s’est transformé en opération de communication sur « l’égalité et la citoyenneté ». Sans grands moyens financiers – 1 milliard d’euros sur trois ans – ni mesures chocs en direction des quartiers populaires.Manuel Valls, l’apartheid et les banlieuesA quinze jours des élections départementales, avec la menace de scores records du Front national, le gouvernement n’a pas voulu afficher de politique spécifique en faveur des banlieues. C’est une « réponse globale » pour répondre au « profond malaise social et démocratique » exprimé lors des rassemblements du 11 janvier que le chef du gouvernement a voulu apporter. « Il ne s’agit pas d’un “plan banlieues”, ce serait un contresens, mais un plan d’ensemble, un projet de société répondant aux exigences des Français exprimées le 11 janvier », a martelé M. Valls. Les mesures présentées – qui reprennent pour beaucoup des annonces déjà faites depuis quelques semaines par les différents ministères – doivent affirmer la volonté du gouvernement de montrer « une République ferme mais bienveillante, forte et généreuse », selon ses termes.Au milieu d’un long catalogue de mesures qui vont du service civique à l’affirmation de la laïcité dans les services publics, du renforcement de la maîtrise de la langue française en maternelle et primaire à la diversification de l’accès à la fonction publique, de la création d’un label de « grande école du numérique » au lancement d’une Agence de développement économique des territoires ou au prolongement du dispositif des zones de sécurité prioritaires (ZSP), le gouvernement a voulu innover en matière de « politique du peuplement », selon les mots utilisés par le premier ministre le 22 janvier. C’était la grande affaire qui bruissait dans les cabinets ministériels depuis ce discours à Matignon sur la nécessité de « casser les ghettos ». Mais là encore, il semble que le gouvernement soit resté au milieu du gué.Les plus pauvres n’iront plus dans les quartiers les plus pauvresPremière annonce, le « renforcement de la loi SRU » : pour pallier la construction déficitaire de logements sociaux dans certaines communes qui ne remplissent pas leurs obligations légales, les préfets sont appelés à prendre des arrêtés de carence, et à prendre la main en délivrant eux-mêmes des permis de construire et en préemptant le foncier ou des immeubles existants. La possibilité existait déjà dans la loi ALUR. Un délégué interministériel, Thierry Repentin, sera nommé pour les épauler dans leur tâche avec un objectif de 30 % fixé pour le prochain plan triennal. Dans le même temps, les communes des quartiers prioritaires seront incitées à produire une « offre diversifiée » de logements. Ce qu’elles font déjà autant que leurs moyens le permettent.Pour tenter de parvenir à une meilleure mixité sociale sur les territoires, les attributions sont réorganisées à l’échelle intercommunale : jusqu’à présent, les contingents étaient gérés de manière séparée par les mairies, préfectures ou bailleurs. Ces acteurs devront s’entendre pour adopter une « stratégie commune » de peuplement et répartir les familles sur l’ensemble d’un territoire. L’application de cette mesure apparaît compliquée en région parisienne où certains départements – comme la Seine-Saint-Denis – concentrent déjà, sur l’ensemble de leur territoire, logements sociaux en nombre et populations démunies.Pour appuyer cette volonté de meilleure répartition, les opérateurs et bailleurs sociaux sont appelés à revoir leur politique de loyers : les loyers des logements qui se libèrent seront fixés en fonction des revenus des personnes à loger et non plus en fonction de leur financement initial. Cela permettra, espère le gouvernement, de minorer le loyer d’un logement dans les zones favorisées pour l’attribuer à des familles modestes.Trouver des solutions alternativesEnfin, les familles les plus pauvres éligibles au droit au logement opposable (DALO) ne pourront plus être envoyées systématiquement dans les communes les plus pauvres. C’était la demande pressante des élus de banlieues : François Pupponi, maire PS de Sarcelles (Val-d’Oise) et président de l’ANRU, s’était fait leur porte-parole en réclamant un « moratoire » sur plusieurs années, afin de laisser le temps au rééquilibrage territorial. Les banlieues populaires sont, en effet, les communes qui disposent de l’essentiel du parc HLM avec les logements les moins chers et attirent donc les populations les plus modestes.Le gouvernement réforme le droit au logement opposableLes élus de banlieue n’ont pas été complètement entendus ; le ministère du logement, appuyé par les associations, s’y est opposé, faisant valoir que cette interdiction contreviendrait au droit au logement. Le gouvernement a coupé la poire en deux : toutes les personnes dont le revenu est au-dessous du seuil de pauvreté (987 euros par mois) ne pourront plus être envoyées dans une commune faisant partie des 1 300 quartiers prioritaires de la politique de la ville.Des solutions alternatives devront être « prioritairement trouvées » hors de ces quartiers. Mais tant que les communes plus riches n’auront pas construit de HLM pouvant héberger ces familles les plus pauvres – soit 51 % des DALO –, la mesure risque de rester un vœu pieux. Et les bénéficiaires du DALO d’avoir encore plus de mal à trouver un logement. « Où va-t-on loger les plus pauvres ? », s’est alarmée ainsi l’association Droit au logement.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.03.2015 à 16h43 • Mis à jour le 06.03.2015 à 17h52Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/vie-etudiante/article/2015/03/06/contre-la-lente-asphyxie-de-l-universite-une-mobilisation-clairsemee_4588866_4401467.html"data-title="Contre la lente asphyxie de l'université, une mobilisation clairsemée"data-picture="http://s1.lemde.fr/image/2015/03/06/400x300/4589019_7_88d8_les-manifestants-etaient-300-ans-devant-le_cf69aacc2a3a8d037e3cbd6f5d1eb3ea.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/vie-etudiante/article/2015/03/06/contre-la-lente-asphyxie-de-l-universite-une-mobilisation-clairsemee_4588866_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" « Service public on t'aime et on veut te sauver ! » A la sortie du métro Place-Monge, des grappes d'étudiants, banderoles enroulées sur les épaules, entonnent déjà les slogans du rassemblement contre l'austérité budgétaire à l'université. Ils filent le pas léger jusque au pied des grilles du ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche, 21 rue Descartes à Paris, où 300 personnes engorgent le carrefour fermé à la circulation, ce jeudi 5 mars.>> Lire : A Paris-Sud, les enseignants protestent contre la pénurie budgétaireLes bannières des syndicats de l'enseignement supérieur flottent au-dessus des têtes. Sous celle de l'UNEF, William Martinet, son président, est appuyé sur une barrière. Ses camarades viennent de remettre au cabinet de Geneviève Fioraso une pétition de 5 000 signatures contre l'austérité budgétaire à la fac. La ministre est absente. Elle se repose à Grenoble après avoir annoncé le même jour sa démission du gouvernement pour raisons de santé. « La situation des universités est catastrophique, assène-t-il. C'est la première fois qu'elles sont confrontées à un budget d'austérité aussi dur : 200 millions manquent pour assurer leur bon fonctionnement et s'ils ne sont pas compensés, les universités devront effectuer des coupes pour équilibrer leur budget, comme c'est le cas déjà à la fac d'Orsay où des cours ont été supprimés et à Lyon-II où les vacataires ne sont plus payés depuis six mois. »>> Lire : Sans salaire depuis six mois, les étudiants vacataires de Lyon-II en grèveLes étudiants comme les professeurs reprenant à tue-tête les slogans clamés dans le mégaphone du speaker. Les participants sont peu nombreux mais soulignent que la plupart des facs parisiennes sont représentées : Paris-I, Paris-III, Paris-VIII, Paris-XI, Paris-XII, Paris-XIII. Une majorité d'entre eux viennent des filières scientifiques du campus d'Orsay de l'université Paris-Sud, épicentre de cette mobilisation. Depuis janvier, leurs professeurs de biologie refusent de rendre les notes des partiels à cause du gel de tous les postes d'attachés d'enseignement et de recherche (ATER) et la dégradation des conditions de travail.Des formations supprimées« On s'en fiche de la rétention des notes, coupe Anaelle, étudiante en licence 3 dans ce département, un autocollant “Plus de chercheurs moins de traders” plaqué sur la poitrine. Nous soutenons complètement leur mobilisation. Ce qui nous atteint ce sont les options supprimées pour raisons budgétaires, les travaux dirigés [TD] bondés, où à plus de 50, certains sont réduits à s'asseoir par terre pour étudier ; le manque de matériel aussi. Nous devons faire la queue lors des travaux dirigés [TP] pour accéder à la centrifugeuse. » A ses côtés, Andrea, une camarade, bondit : « Lors d'un cours sur la dissection d'une pomme, on nous a demandé de venir avec notre propre fruit car il n'y avait pas assez d'argent pour acheter un cageot. La situation devient absurde. »Lire : Les enseignants font la grève des notes à Paris-SudUne dizaine de mètres plus loin, au milieu de la foule dense, leurs professeures discutent entre elles. « C'est pour nos futurs étudiants que nous sommes ici aujourd'hui, glisse Sophie Nadot, enseignante-chercheuse en biologie depuis 1996 à Paris-Sud. Avec les coupes budgétaires, il manquera 13 postes ATER dans notre département l'année prochaine. » Dès la rentrée de septembre, elles devront alors consacrer des heures de recherche à l'enseignement afin de compenser cette absence. « Mais nous ne pourrons pas tout assurer, poursuit-elle. Certaines formations devront être alors supprimées. » Avant le choc de ces coupes, il y a eu des dégradations progressives, « depuis plusieurs années », avancent ses collègues. « C'est le cas depuis 2007, date de la loi relative aux libertés et responsabilités des université [LRU] », précise Alexandre Neto, étudiant en licence 2 d'histoire à l'université de Versailles–Saint-Quentin-en-Yvelines. « Auparavant, l'université recevait la dotation de l'Etat et le budget était fléché, ce qui veut dire qu'une certaine somme d'argent devait être allouée aux filières, soutient ce président de la section locale de l'UNEF. Depuis cette loi, le président de l'université reçoit l'argent et il agit comme un gestionnaire. Il en fait ce qu'il veut. Ce qui donne lieu à des financements très élitistes. Certaines filières sont favorisées, comme la médecine, dont le président est un ancien professeur, quand d'autres disparaissent. »Diplômes dévalués sur le marché du travailDans le rôle des victimes, il évoque les sciences humaines ou la fac de droit dans laquelle l'impression des polycopiés est désormais assumée par les étudiants. Ils doivent débourser 40 euros par mois pour en assurer les frais. « Pendant ce temps, nos locaux tombent en ruines, les toilettes sont défoncés, tonne-t-il. Un bout de plafond est même tombé sur une étudiante. Ce qui nous accorde une bonne place sur le blog “Ruines d'université”. »Lire : « Ruines d'université », un blog qui témoigne de l'insalubrité à la facPlus grave est la « dévaluation de nos diplômes sur le marché de l'emploi, accuse Samer Abboud, doctorant en bio-informatique à Paris-Sud. Avec des TP et des TD supprimés, il y a des carences dans la formation, et à diplôme égal, un recruteur préférera un étudiant issu d'une université dont les budgets n'ont pas été coupés ».« En France, sur 80 universités, 23 sont en déficit, rappelle Alexandre Neto. Chaque année, elles doivent faire face à plus de dépenses. » La population augmente, le nombre de bacheliers aussi, et les futurs étudiants se pressent aux portes des établissements. « La Cour des comptes a dénoncé le mauvais financement du glissement vieillesse technicité (GVT), sorte de prime d'ancienneté, dans les universités. Depuis qu'il n'est plus pris en charge par le gouvernement, l'université doit puiser dans ses fonds propres pour payer le personnel. C'est une des raisons de sa lente asphyxie depuis 2007. »Bataille à long termeCe jeudi 5 mars, « journée nationale contre l'austérité à l'université », d'autres rassemblements sont venus faire écho à celui de Paris : Lyon, Grenoble, Clermont-Ferrand, Toulouse, Besançon, Metz et Angers. « C'est une bataille à long terme que les étudiants et l'UNEF engagent aujourd'hui, affirme William Martinet. L'Etat nous dit qu'il n'a pas les moyens pour répondre au problème budgétaire mais Bercy veut récupérer 100 millions d'euros dans la trésorerie de nos universités. Chaque année, il dépense 6 milliards dans le crédit impôt recherche, qui est majoritairement une subvention aux grandes entreprises. » Les universités « dos au mur », il demande que le gouvernement « fasse un choix politique : entre financer Sanofi, L'Oréal, Dassault ou la recherche et le service public ». Le rassemblement s'étiole. Les banderoles s'enroulent. Sur le dos d'un étudiant, une feuille de papier : « Il faut encore lutter pour gagner le droit d'étudier. »Matteo Maillard width="314" height="157" alt="Un amphithéâtre de l'université Bordeaux-III, en 2007." src="http://s2.lemde.fr/image/2014/01/30/314x157/4357518_3_b8de_un-amphitheatre-de-l-universite-bo_8028e867ebfd79a408cce1893920a9fd.jpg" Coût des études : les écarts se creusent et menacent le système Plus de 11 000 personnes se sont portées candidates au concours exceptionnel organisé par l'académie de Créteil afin de pourvoir 500 postes en Seine-Saint-Denis. width="314" height="157" alt="ECO Ecole 42 1/1" src="http://s2.lemde.fr/image/2013/09/25/314x157/3484264_3_12d6_eco-ecole-42-1-1_d066e2d8bdfe04fcd370217e5150d4d1.jpg" Malgré la demande, le secteur de l'informatique est pénalisé par le manque de formations Les étudiants de la grande école qui a vu passer le président François Hollande se sentent peu concernés par le scrutin à venir. width="314" height="157" alt="Une étude de l'OCDE auprès d'élèves de 15 ans estime qu'une pratique modérée des jeux vidéo a des effets positifs sur la scolarité. " src="http://s1.lemde.fr/image/2015/03/06/314x157/4588847_3_17f7_une-etude-de-l-ocde-aupres-d-eleves-de-15-ans_5358a9fd40649a8324ce2f9660beb0c9.jpg" Jouer (avec modération) aux jeux vidéo ne nuit pas à la scolarité Bertrand Bissuel Le parquet de Paris a requis un non-lieu dans une affaire de harcèlement moral au Conseil économique, social et environnemental (CESE). Elle avait vu le jour, il y a un an et demi, après une plainte déposée par un ex-cadre, Jean-Pierre Ferron, qui s’estimait malmené par sa hiérarchie. Passée inaperçue jusqu’à présent, la décision du ministère public a été prise le 20 janvier, après l’audition de plusieurs personnes demandée par la victime des faits.Le dossier n’est pas clos pour autant. Courant février, la juge d’instruction Marie-Christine Fritsch-Garnier a été désignée à la suite d’une plainte avec constitution de partie civile déposée en 2014 par M. Ferron. La magistrate a deux options : soit elle prend l’initiative de poursuivre les investigations en ouvrant une information judiciaire ; soit elle suit l’avis du parquet et rend une « ordonnance de non-informer » si elle considère que les éléments recueillis durant l’enquête préliminaire ne sont pas probants.Un contexte de profond malaiseIntégré au CESE en 1986, M. Ferron était chef du service de la logistique et responsable des travaux. Il a déposé une première plainte durant l’été 2013, considérant avoir été injustement traité par la secrétaire générale du CESE, Annie Podeur. Il a également prétendu avoir été soumis à des pressions constantes pour prendre sa retraite. Ce qu’il s’est d’ailleurs résigné à faire, en août 2013, sa santé physique et psychologique se dégradant.L’action en justice de M. Ferron est intervenue dans un contexte de profond malaise au CESE. La part des agents déclarant « être en souffrance au travail » avait augmenté entre 2011 et 2012, d’après un constat du médecin de prévention. Un mal-être pour partie imputable aux changements orchestrés par la direction du CESE : remise à plat de la politique sociale, réorganisation des services, redéfinition de la gestion des ressources humaines…La Cour des comptes épingle le temps de travail des agents du Conseil économique et socialPour résoudre la crise, le CESE a confié au cabinet Technologia, spécialisé dans les risques psycho-sociaux, une mission afin d’analyser les tensions et de proposer des solutions. La diffusion des résultats de son audit a créé de gros remous au sein du CESE. A l’origine de cette polémique, un document d’une centaine de pages produit par Technologia dont le contenu a été exposé, en mars 2014, à la direction du CESE et à des représentants du personnel. Le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) du CESE – instance au sein de laquelle siègent des syndicalistes – a finalement décidé de ne communiquer qu’une « synthèse » du diagnostic – et non pas l’étude in extenso. Un choix extrêmement controversé.Certains agents reprochent au CHSCT d’avoir cédé aux pressions de la direction qui aurait fait part de son opposition au déballage de l’intégralité des constats dressés par Technologia. Des conseillers du CESE, de leur côté, se demandent s’il n’y a pas eu un « marchandage » entre la direction et les syndicats, la décision du CHSCT intervenant après la signature d’un accord social qui a modifié le régime indemnitaire des agents du CESE et amélioré leur rémunération, en particulier de ceux les moins bien payés.« Nous sommes dans une maison de rumeurs, où tout le monde soupçonne tout le monde », déplore le président du CESE.Ces allégations invérifiables et formulées sous le sceau de l’anonymat témoignent d’un climat exécrable. Elles ont prospéré pendant les mois précédant les élections professionnelles de décembre 2014, au CESE et dans le reste de la fonction publique. La bataille entre syndicats était alors vive. « Nous sommes dans une maison de rumeurs, où tout le monde soupçonne tout le monde », déplore Jean-Paul Delevoye. Le président du CESE réfute l’idée selon laquelle il aurait influencé les syndicats. « Manipulations », dit-il.Sollicités par Lemonde.fr, les syndicalistes pointés du doigt n’ont pas souhaité réagir publiquement. Selon nos informations, l’une d’elle, pendant une réunion du CHSCT, a expliqué que si le document d’une centaine de pages réalisé par Technologia fuitait dans la presse, l’effet serait désastreux pour l’image du CESE, mais aussi pour certains de ses collègues, car ceux-ci seraient identifiables. Elle a aussi indiqué qu’il était inutile de relancer une polémique stérile, les relations sociales au CESE étant en train de s’améliorer même s’il y a encore des progrès à accomplir.La « confiance mutuelle » est « altérée »Une chose est sûre : la synthèse de l’audit de Technologia, que Lemonde.fr a pu consulter, dresse un tableau préoccupant. Rappelant que plusieurs « chantiers » avaient été lancés par l’équipe de direction afin d’améliorer l’« efficience » du CESE, Technologia observe que « la méthode employée [a] été mal perçue en interne ». « Le changement a ainsi été ressenti comme brutal (…) et déployé sans une écoute suffisante, en méconnaissant les pratiques et les savoir-faire », relève l’audit. La « confiance mutuelle » est « altérée », ce qui contribue « à une diminution de la fierté d’appartenance ».Bon nombre d’agents trouvent que l’activité de l’institution « n’est pas assez mise en valeur ». Le « discours » de la direction générale sur le CESE « est perçu comme fortement démobilisateur, parfois dévalorisant ». Les personnels « sont en demande de sens dans leur travail et aussi d’entraide, de partage (…). Ils considèrent que “l’esprit de corps” a disparu ». Au total, c’est « un sentiment de gâchis qui prédomine, (…) la politique de gestion et de pilotage [ayant] conduit à développer un environnement professionnel très anxiogène ».M. Delevoye ne nie pas les difficultés mais il entend regarder vers l’avenir. Il souligne être très attentif à la mise en œuvre d’un plan d’actions pour réduire les risques psycho-sociaux au CESE. Pour sa part, M. Ferron a demandé que l’intégralité des constats établis par Technologia soit transmise à la justice. A l’heure actuelle, ce ne serait toujours pas le cas.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.03.2015 à 14h03 • Mis à jour le07.03.2015 à 16h48 L'ex-bras droit de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant, va être présenté samedi 7 mars en début d'après-midi à un juge d'instruction en vue d'une éventuelle mise en examen dans l'enquête sur les soupçons de financement de la campagne présidentielle de 2007 par la Libye de Mouammar Kadhafi, a annoncé une source judiciaire à l'Agence France-Presse.L'ancien bras droit de Nicolas Sarkozy est interrogé depuis vendredi matin par les policiers. Son audition en garde-à-vue avait repris ce samedi à 7 h 30.« CELA N'A RIEN À VOIR AVEC LA LIBYE »L'ancien ministre de l'intérieur est notamment questionné sur l'origine d'une somme de plus de 500 000 euros versée sur son compte en mars 2008 et en provenance d'un compte à l'étranger. Quand cette affaire avait été révélée en 2013, M. Guéant avait avancé que ces « 500 000 euros [provenaient] de la vente en 2008 de deux tableaux du peintre hollandais Andries van Eertvelt à un confrère avocat. Cela n'a rien à voir avec la Libye. »Lire notre enquête : Interrogations sur les modalités de la vente des tableaux de M. GuéantLes accusations d'un financement libyen de la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy avaient vu le jour entre les deux tours de la campagne présidentielle de 2012, lorsque Mediapart avait publié un document évoquant un accord de la Libye de Mouammar Kadhafi pour financer M. Sarkozy, dont ce dernier assure qu'il s'agit d'un faux. Une information judiciaire avait été ouverte en avril 2013, notamment pour « corruption active et passive » et « trafic d'influence » sur ces accusations, et confiée aux juges Serge Tournaire et René Grouman.MOUVEMENTS DE FONDS SUSPECTSLes enquêteurs se demandent si le cabinet d'avocat ne serait pas une simple boîte à lettres dans la transaction et si cette vente de tableaux ne cache pas des mouvements de fonds suspects.Comme l'ont assuré plusieurs spécialistes, les œuvres d'Andries van Eertvelt n'ont jamais atteint une telle cote, d'autant que l'ancien ministre parle de tableaux de taille réduite, qui sont évalués autour de 15 000 euros. Par ailleurs, M. Guéant aurait dû obtenir un certificat du ministère de la culture pour vendre, au tarif qu'il a indiqué, des œuvres à l'étranger. Or il n'en a jamais fait la demande ; ce qui constitue un délit.C'est la troisième fois que M. Guéant est placé en garde à vue. Il l'avait été une première fois, à la fin de 2013, après la découverte de paiements en liquide suspects pour un total de 20 000 à 25 000 euros lorsqu'il était au ministère de l'intérieur. Dans ce dossier, le parquet national financier doit prochainement se prononcer sur un éventuel renvoi en correctionnelle, sur l'ouverture d'une information judiciaire ou sur le classement de l'affaire.M. Guéant avait également été placé en garde à vue en mai 2014 dans l'affaire de l'arbitrage Tapie-Crédit lyonnais. Il n'avait pas été présenté aux magistrats instructeurs.Lire notre décryptage : Les sept affaires qui menacent Claude Guéant 06.03.2015 à 12h33 • Mis à jour le06.03.2015 à 13h38 | Sylvia Zappi Quel est le budget décent pour un célibataire ou un couple avec deux enfants permettant une participation à la vie sociale dans la France de 2015 ? C’est à cette question de fond que s’est attelé pour la première fois l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES). Dans une étude qui doit être rendue publique vendredi 6 mars, l’organisme indépendant s’est penché sur les besoins incontournables au quotidien, et la distance avec le réel du quotidien des Français. Il faut ainsi entre 1 424 euros et 3 515 euros selon la composition du ménage et son type de logement (social ou privé). Bien loin des minima sociaux. La méthode est nouvelle : des chercheurs français ont réuni 200 ménages vivant dans deux villes moyennes (Tours et Dijon), de tous niveaux sociaux, pour leur demander pour chaque situation sociale quel serait le budget en deçà duquel on ne vit pas décemment. Ils ont ainsi évalué le « panier de biens et de services » nécessaire dans tous les domaines : logement, transports, alimentation, vie sociale, habillement, équipement, hygiène, santé, garde d’enfants… Faut-il disposer d’une chambre pour les enfants de sexe différents, d’une voiture ? Quels soins sont incontournables pour participer à la vie sociale ? Partir en vacances une semaine par an, inviter des amis, prendre un repas à l’extérieur, est-ce indispensable ?L’ONPES évalue ainsi le budget de référence d’un couple avec deux enfants logeant dans le parc social à 3 284 euros, celui d’une famille monoparentale logée dans le privé à 2 830 euros. Un retraité devra disposer d’au moins 1 816 euros s’il habite le privé, plus qu’un célibataire dans le même cas (1 571). Les résultats surprenants de l’étude qualitative sont corroborés par les études plus classiques de l’Insee ou celle du ministère des affaires sociales. Mais au lieu de dessiner la France des pauvres, elle met en lumière celle qui a peur de tomber dans la pauvreté. Qui, sans dans le besoin, s’astreint à des restrictions dues à la crise. Logiquement, ce sont les familles monoparentales - des femmes seules avec enfants - et les retraités qui sont le plus touchés par ces économies forcées : les premières sont à 55 % en situation de pauvreté et à 40 % avec des moyens insuffisants pour vivre décemment. Les personnes retraitées vivant seules sont dans une situation également inquiétante, avec des taux de 14 % et 45 %. Les autres catégories ne sont cependant pas florissantes. « Ceux qui se serrent la ceinture représentent près de 40 % de la population », précise Didier Gelot, secrétaire général de l’organisme C’est dans le détail des tableaux de l’étude que se nichent les enseignements les plus précieux sur les économies forcées réalisées par les différents ménages. Si on savait que ce sont les budgets loisir, santé, et vie sociale qui sont les premiers amputés, les résultats diffèrent selon la composition de la famille. Les familles monoparentales rognent pour moitié sur leurs besoins en matière de soins, et dépensent près de trois fois moins que ce dont elles auraient besoin en frais de garde d’enfants et de cantine scolaire. Les retraités, eux, font aussi des économies sur le poste santé, plus encore quand ils sont en couple ; ils dépensent proportionnellement plus en habillement. Les couples actifs avec ou sans enfant ont des dépenses en transports deux fois supérieures aux budgets de référence.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.03.2015 à 11h21 • Mis à jour le06.03.2015 à 18h34 | Aurélie Collas   Des filles plus littéraires et studieuses, des garçons plus scientifiques et moins scolaires… Le rapport annuel « Filles et garçons sur le chemin de l’égalité », publié par le ministère de l’éducation nationale vendredi 6 mars − deux jours avant la Journée internationale des droits des femmes −, montre que ce ne sont pas là que des poncifs.Si les inégalités de réussite, de niveau d’études et d’orientation entre les sexes se sont réduites au cours des dernières décennies, de forts écarts persistent. D’abord, les garçons réussissent moins bien que les filles. Le rapport du service statistique du ministère est formel : globalement, les filles obtiennent de meilleurs résultats. 87 % d’entre elles réussissent le brevet, contre 82 % des garçons. Elles sont 89 % à décrocher le baccalauréat, contre 85 % des garçons, et même 23 % à obtenir une mention « bien » ou « très bien » (contre 19 %).Outre les résultats aux examens, d’autres chiffres viennent attester de l’avantage des filles tout au long de la scolarité : elles redoublent moins, décrochent moins, sont scolarisées plus longtemps et finissent par être plus diplômées : 31 % d’entre elles obtiennent un diplôme allant de la licence au doctorat, contre 24 % des garçons. À l’inverse, les garçons sont plus nombreux à sortir du système scolaire sans diplôme ou seulement le brevet : 18 %, contre 12 % chez les filles.Mêmes résultats ailleurs dans l’OCDEDe ce point de vue, la France ne se distingue pas des autres pays de l’OCDE. L’organisation de coopération et de développement économique a également publié un rapport sur le sujet le 5 mars. Se basant sur son enquête PISA, réalisée tous les trois ans auprès des élèves de 15 ans, l’institution internationale pointe globalement une « insuffisance de la performance des garçons ». Ainsi, en 2012, 14 % des garçons et 9 % des filles n’avaient pas atteint le « seuil de compétence PISA » dans les trois domaines évalués : mathématiques, sciences, compréhension de l’écrit.Un écart que l’OCDE tente d’expliquer par des différences de comportements, d’engagement vis-à-vis de l’école, d’activités privilégiées par les uns et les autres en dehors du temps scolaire. Par exemple, les garçons de 15 ans consacrent en moyenne une heure de moins par semaine que les filles aux devoirs (5,5 heures, contre 4,5). Ils passent en revanche plus de temps devant Internet, les ordinateurs et les jeux vidéos ; ils lisent moins. Il leur arrive plus souvent de sécher les cours et d’arriver en retard.Faisant référence à plusieurs études, l’OCDE met en avant le poids des stéréotypes sociaux. « Pour de nombreux garçons, il n’est pas socialement acceptable de montrer leur intérêt pour le travail scolaire, peut-on lire dans le rapport. Ils s’approprient un modèle masculin véhiculant le non-respect de l’autorité, du travail scolaire et de la réussite dans le cadre institutionnel. Pour ces garçons, il n’est tout simplement pas "cool " de réussir à l’école. »À regarder de plus près les résultats selon les disciplines, il apparaît que le gros point fort des filles est la lecture. En France, l’écart de réussite en leur faveur en compréhension de l’écrit est considérable, selon l’enquête PISA : il est de 44 points (contre 38 points en moyenne dans l’OCDE). C’est plus que l’équivalent d’une année de scolarité d’avance.Pour le chercheur québécois Egide Royer, spécialiste de la question et auteur de Pour la réussite des garçons à l’école (Ecole et comportement, 2010), l’apprentissage de la lecture est pourtant le « facteur le plus important d’échec scolaire ». « Or, souligne-t-il, c’est en lecture que la différence est la plus marquée entre les deux sexes. Les garçons consacrent moins de temps à lire que les filles ; ils disent préférer regarder la télévision et considèrent souvent la lecture comme une activité féminine. »Toutefois, rien n’est inéluctable. En entrant dans l’âge adulte, les garçons peuvent compenser leur retard « dans le cadre professionnel et par leur expérience personnelle », souligne l’OCDE. Ses enquêtes sur le niveau de compétences des adultes en compréhension de l’écrit ne montrent aucune différence significative entre les hommes et les femmes.Une parité jamais atteintePar ailleurs, durant leur scolarité, les garçons conservent un léger avantage en mathématiques. En France, leur score au test PISA est de 9 points supérieur à celui des filles (11 points en moyenne OCDE). L’organisation internationale n’y voit rien d’inné. Elle met plutôt en avant une moindre confiance des filles en leurs capacités dans cette matière et leur forte anxiété.D’ailleurs, dans certains pays comme la Chine ou Singapour, « les filles font jeu égal avec les garçons en mathématiques, et obtiennent de meilleurs scores dans cette matière que tous les garçons de la plupart des autres pays et économies du monde ».Cause ou conséquence ? Le fait est que la parité n’est jamais atteinte dans les filières du lycée comme dans celles du supérieur. En France, dès la seconde, 42 % des filles font le choix d’un enseignement d’exploration aux profils lettres, langues et arts, contre 22 % des garçons. Ces derniers sont en revanche plus nombreux (72 %) à choisir des options scientifiques ou technologiques (contre 52 % des filles).En 1re, 28 % des filles font le choix de la série scientifique, contre 38 % des garçons. 14 % se dirigent vers la série littéraire (contre seulement 4 % des garçons). Enfin, à l’université, plus de 70 % des étudiants en lettres et en langues sont des femmes ; elles sont en revanche moins de 30 % en sciences fondamentales et en sciences et techniques des activités physiques et sportives.Egalité filles-garçons : l’élan brisé Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.03.2015 à 10h23 • Mis à jour le06.03.2015 à 10h44 Un policier a été condamné vendredi 6 mars à cinq ans de prison dont trois ferme pour avoir violemment frappé un marginal à Chambéry en 2010, ont annoncé des sources judiciaires, confirmant une information de RTL.Le fonctionnaire de la brigade anticriminalité (BAC) était poursuivi pour « violences avec arme par personne dépositaire de l'ordre public ». Le parquet avait requis une peine de deux ans de prison ferme lors du procès, le 4 février. Le policier avait fait l'objet en outre d'une interdiction d'exercer le métier de policier, qui a été confirmée définitivement vendredi par le tribunal correctionnel de Chambéry. « C'est une bavure »Les faits qui étaient reprochés au policier remontent à avril 2010, « lors d'une intervention policière nocturne pour calmer un groupe d'individus alcoolisés », rappelle RTL. Un jeune homme avait été violemment frappé « à plusieurs reprises » lors de l'opération, selon une source judiciaire. L'homme avait ensuite été plongé dans le coma, avant de se réveiller hémiplégique du côté droit.« Il a fait son boulot n'importe comment ! J'étais allongé par terre. Le sang coulait », a expliqué la victime à la radio, avant de conclure : « Je respecte la police, mais là, c'est une bavure. » « Le tribunal a indiqué que mon client était clairement une victime. Or cela était loin d'être évident. Cela faisait cinq ans que l'on se bagarrait pour le faire reconnaître », s'est félicité l'avocat du jeune homme. 06.03.2015 à 06h19 • Mis à jour le06.03.2015 à 10h37 | Hélène Bekmezian Il y a plus d’un mois, suite aux attentats de Paris, Manuel Valls, avait jeté cette expression controversée dans l’espace public : un « apartheid territorial, social, ethnique » qui se serait « imposé à notre pays » dans les banlieues et quartiers populaires. Vendredi 6 mars, alors que le premier ministre doit présider un comité interministériel à la citoyenneté et à l’égalité et faire des annonces sur la politique de la ville, le député socialiste du Val-d’Oise, Philippe Doucet, a décidé de rendre publiques de son côté ses « 24 propositions pour lutter vraiment contre l’apartheid ».Maire d’Argenteuil de 2008 à 2014, ce dernier a voulu s’« engouffrer dans la brèche ouverte par Manuel Valls » et coucher sur le papier son « vécu d’élu local depuis des années ». A Matignon, si l’on assure que le premier ministre a bien pris connaissance de la « lettre ouverte » du député et que « son expérience d’élu local et son imagination de responsable politique l’intéressent », on se garde bien d’avaliser l’intégralité de ses propositions, dont certaines ne font pas l’unanimité à gauche. La dernière d’entre elle, également prônée par Malek Boutih (PS, Essonne), a d’ailleurs déjà suscité son lot de polémiques : il s’agit de « permettre, dans les quartiers en situation d’urgence sécuritaire et/ou sociale, la mise sous tutelle temporaire par l’État ».Autoriser les statistiques ethniquesD’autres sont plus consensuelles à gauche comme la mise en place d’un « service civique obligatoire d’une durée de 6 mois » pour tous les jeunes de 16 à 18 ans ou l’« ouverture de la naturalisation pour les personnes âgées de plus de 65 ans qui ont vécu 25 ans en France et qui ont un enfant français ». Mais le député va plus loin en suggérant également de rendre le vote obligatoire et l’inscription sur les listes électorales automatique.Pour lutter contre l’« apartheid ethnique » et « rompre avec la ghettoïsation des populations d’origine immigrée », Philippe Doucet propose en outre, d’autoriser, « sous le contrôle de la CNIL, le recours aux statistiques ethniques, notamment dans les attributions de logements par les bailleurs sociaux ». Dans la même thématique, il suggère de « tripler en cinq ans le nombre de fonctionnaires de police issus de l’immigration ».Ancien membre du courant de la Gauche populaire et désormais rattaché au pôle des « réformateurs » du PS, l’élu veut rompre avec « trois décennies de ghettoïsation rampante » en relevant les seuils de logements sociaux prévus par la loi SRU à 30 % dès 2020 (contre 25 % en 2025 à l’heure actuelle) tout en les plafonnant à 50 %.Permettre le « testing » en entretien d’embaucheConcernant l’école, il suggère de « généraliser les expérimentations de “busing” à la française », dont le but est d’emmener les écoliers des quartiers défavorisés dans les établissements voisins et ainsi « forcer la mixité sociale ». Pour davantage associer les parents d’élèves, une « école des parents » pourrait être créée et les rencontres parent-professeur rendues obligatoire sur un rythme trimestriel. « Il faut accepter qu’il y ait plusieurs éducations nationales », explique par ailleurs l’élu qui plaide pour un système d’incitation financière pour les professeurs qui, en retour, devront s’engager dans une certaine durée pour enseigner dans ces quartiers.Enfin, afin de garantir un égal accès à l’emploi de tous, Philippe Doucet propose, entre autres, d’ouvrir la possibilité aux associations de lutte contre le racisme de « procéder à de vastes campagnes de “testing” en entretien d’embauche, comme cela existe depuis longtemps pour les entrées en boîte de nuit ». « Il suffit d’un cas par an et d’un peu de médiatisation pour faire bouger les choses, les entreprises font attention à leur image de marque », veut-il croire. Des propositions pour lutter contre l'apartheid4propositions Apartheid Philippe DoucetHélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.06.2015 à 10h32 | Julia Pascual Il y aura un char lesbien à la Marche des fiertés, samedi 27 juin. Un seul. Et il s’en est fallu de peu pour qu’il n’y en ait aucun. A chaque édition de la Gay Pride pourtant, une quarantaine d’engins défilent à Paris, véritables porte-étendards d’associations, de bars ou de discothèques.Lire aussi :Gay pride : deux ans après le mariage pour tous, les militants peinent à se remobiliser« Ça faisait trois ans que le collectif Gouines comme un camion défilait avec un char mais, cette année, elles ont annoncé qu’elles faisaient une pause, raconte Amandine Miguel, porte-parole de l’inter-LGBT (lesbiennes, gays, trans et bisexuels), qui organise la Gay Pride. On a donc monté un char réunissant des associations lesbiennes, le lesbotruck ». « C’est important, explique-elle. C’est un tremplin revendicatif pour la PMA [procréation médicalement assistée], la reconnaissance de la filiation pour la mère qui n’a pas porté l’enfant, la lutte contre la lesbophobie… »« On est un peu la dernière roue du carrosse »Autant de causes qui émergent difficilement : « Le fait que le président de la République n’ait pas tenu sa promesse sur l’ouverture de la PMA aux couples de femmes, ça dit beaucoup sur l’invisibilité des lesbiennes », regrette la responsable, qui est justement chargée de la « visibilité lesbienne », une délégation créée il y a deux ans au sein de l’inter-LGBT. Signe que le sujet a été pris en compte. Mais tardivement. « On est des femmes et on est des lesbiennes, on est un peu la dernière roue du carrosse », analyse durement Rag Lafon. Celle qui a lancé le site d’information culturelle Barbi(e) turix et organise Wet for me, « l’une des plus grandes soirées lesbiennes en Europe », essaye de faire bouger les lignes à travers « des événements festifs et grand public ».Lire aussi :Enterrée par la gauche, la PMA est de retourRien d’évident à cela. Car aujourd’hui, les lieux de sortie estampillés « filles » sont beaucoup plus rares que leurs équivalents gays. On ne décompte qu’une petite poignée d’établissements à Paris. « Quand on se découvre lesbienne, c’est un peu troublant de ne pas savoir où aller. Il y a beaucoup de jeunes qui se sentent seules », remarque Clémence, Parisienne de 30 ans. Même si, pour sa part, elle « n’aime pas traîner dans le milieu lesbien ». « Je ne veux pas que ma sexualité soit forcément mon point d’accroche dans la vie », explique-t-elle.Aurélie, trentenaire aussi, abonde dans ce sens. Si ce soir elle est installée à la terrasse du Bar’ouf, bar lesbien du 3e arrondissement ouvert il y a moins d’un an, c’est parce qu’elle traverse un épisode houleux dans son couple et que « ça permet de rencontrer des gens ». Autrement, assure t-elle, « j’aimerais être invisible ».« Un effacement des relations amoureuses entre les femmes »Cette discrétion dans l’espace public s’expliquerait beaucoup « par peur des réactions d’hostilité », analyse Stéphanie Arc dans son ouvrage Identités lesbiennes, en finir avec les idées reçues (éditions Le Cavalier Bleu, février 2015). Une crainte qui pousserait les lesbiennes à échanger « moins de gestes de tendresse que les hommes » gays en public.Les propriétaires du Bar’ouf, Anne et Marie, ont conscience de ces réticences : « On a voulu faire un lieu ouvert, sans rideaux, avec des portes-fenêtres et une terrasse, expliquent les deux quinquagénaires. Parce qu’on a passé l’âge de se cacher. Bien sûr, on s’est demandé si les filles oseraient s’installer à la terrasse. Mais ça a marché. Il y a quelques années, ça n’aurait pas été possible ».Si les bars lesbiens ne se multiplient pas, c’est aussi pour une raison très banale. Les femmes ont toujours moins occupé l’espace public que les hommes : « Elles sortent moins, elles boivent moins, elles sont moins rentables pour le commerce », poursuivent Anne et Marie. Une observation que corrobore la sociologue Natacha Chetcuti-Osorovitz : « On recoupe ici les inégalités économiques entre les hommes et les femmes. S’y ajoute une logique de territoire : la sociabilité lesbienne s’est beaucoup moins développée dans les lieux commerciaux que dans le militantisme et de façon informelle », au sein d’associations, de réseaux d’amitiés, sur les blogs…Leur invisibilité est en outre accentuée par ce que Stéphanie Arc nomme « un effacement des relations amoureuses entre les femmes ». Au cours de l’histoire, « la loi comme la religion se sont toujours montrées beaucoup plus virulentes à l’égard de l’homosexualité masculine ». Mais les lesbiennes ont davantage fait l’objet d’une occultation : « À travers la condescendance ou la dénégation, en considérant que l’amour lesbien était une amitié amoureuse et quelque chose de pas sérieux ».Une visibilité en progressionPour toutes ces raisons, d’aucuns ont pu considérer qu’il y avait moins de lesbiennes que de gays. Or, rien n’est moins sûr. D’après la dernière enquête disponible sur le sujet (Contexte de la sexualité en France, Ined/Inserm, 2006), 4 % de femmes déclaraient avoir eu des rapports homosexuels au cours de l’année, contre 4,1 % des hommes. « La part des femmes a augmenté dans le temps, c’est le signe d’une libération, analyse Stéphanie Arc. Avant, elles déclaraient davantage avoir eu des attirances pour quelqu’un du même sexe ».Les lignes bougent inéluctablement. « La visibilité des lesbiennes progresse, reprend Stéphanie Arc. Elles sont représentées aujourd’hui dans des séries françaises comme ’Plus belle la vie’ ou ’Fais pas ci, fais pas ça’, mais aussi dans des séries anglaises ou américaines comme ’Orange is the new black’. On le voit également à travers des films, le succès de la romancière britannique Sarah Waters ou le coming-out de célébrités, surtout aux États-Unis ».En France, rares encore sont les personnalités publiques à oser le coming out. Océane Rosemarie en a tiré parti, à travers son one-woman show « La lesbienne invisible ». « Quand j’ai écrit mon spectacle, plusieurs producteurs m’ont dissuadée de mettre le mot lesbienne dans le titre. En fait, ça a attiré du public parce que, justement, personne n’ose en parler. J’ai eu des salles pleines pendant plus de quatre ans ». La comédienne s’interroge cependant : « Je pense que j’ai été médiatisée parce que j’ai un personnage doux, souriant, en creux. Je n’aurais pas eu la même presse si j’avais eu de la moustache et les cheveux courts. Ça révèle une ambivalence. On est prêt à donner la parole aux lesbiennes, mais il faut qu’elles soient dans une norme hétéro ».Julia PascualJournaliste au Monde Soren Seelow Marié depuis dix ans, père de trois enfants, Yassin Salhi, le principal suspect de l’attentat contre une usine Seveso de l’Isère et de la décapitation de son employeur, vendredi 26 juin, était connu des services de renseignement depuis 2004. Dix ans d’une surveillance en pointillé, finalement abandonnée, qui souligne la difficulté pour l’antiterrorisme de jauger la dangerosité de certains individus fréquentant les milieux salafistes.Né le 25 mars 1980 à Pontarlier (Doubs) d’un père d’origine algérienne qui décédera pendant de son adolescence et d’une mère d’origine marocaine, Yassin Salhi passe une partie de sa jeunesse dans cette bourgade nichée sur les hauteurs du Jura. Le président de la mosquée de la ville se souvient de lui comme d’un « gamin calme et agréable ».Lire aussi :Suspect, victimes, motivations : ce que l’on sait sur l’attentat en IsèreMais, au milieu des années 2000, le jeune homme fait la connaissance d’un Pontissalien bien moins calme : Frédéric Jean Salvi, surnommé « Ali », un converti radicalisé lors d’un séjour à la prison de Besançon, connu des services pour ses prêches virulents et son prosélytisme agressif. « Yassin était seul, c’était probablement la cible idéale pour les radicaux, qui choisissent leurs proies », explique le responsable de la mosquée.Surveillance discrèteAujourd’hui âgé de 36 ans, Frédéric Jean Salvi est soupçonné par les autorités indonésiennes d’avoir préparé avec des militants d’Al-Qaida des attentats à Djakarta. En 2010, la police indonésienne avait interpellé cinq personnes sur l’île de Java et mis la main sur une voiture remplie d’explosifs lui appartenant. Le Français était parvenu à échapper au coup de filet et est toujours recherché par Interpol.C’est à son contact que Yassin Salhi semble s’être radicalisé dans la région de Pontarlier. C’est également en raison de ses relations avec cet individu – identifié dès le milieu des années 2000 par les autorités françaises comme un « militant intégriste » – que le jeune homme est repéré à partir de 2004 par les services de renseignement. Il fera l’objet en 2006 d’une fiche « S », pour « Sûreté de l’Etat », qui implique une surveillance discrète.Faute d’éléments permettant d’établir sa dangerosité, sa fiche avait été désactivée en 2008. Cette même année, la création par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur, de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), issue de la fusion des RG et de la DST, avait engendré un couac mémorable sur fond de guerre des polices : la fiche « S » de Mohamed Merah s’était tout bonnement volatilisée.Forsane AlizzaCe loupé ne semble pas être à l’origine de la désactivation de la fiche de Yassin Salhi. Selon le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, le jeune homme « faisait l’objet d’une attention » en raison de ses liens avec la mouvance salafiste, mais sa surveillance s’était interrompue, car il « n’était pas connu pour être en lien avec des acteurs terroristes ». Yassin Salhi réapparaît pourtant avec insistance sur les radars. Trois ans plus tard, en 2011, il est signalé en raison de ses relations « avec un individu qui apparaît de façon périphérique dans l’entourage du groupe Forsane Alizza », explique une source proche des services de renseignement. Ce groupuscule salafiste, dont quatorze membres ont été jugés du 8 au 23 juin 2015, avait tissé un réseau de « lieutenants » régionaux, particulièrement actif dans la région lyonnaise, et était soupçonné de préparer des attentats avant sa dissolution en 2012. Mais le rapport entre Yassin Salhi et Forsane Alizza semble alors lointain. La surveillance du jeune homme n’est pas réactivée.Lire aussi :« La France est le pays le plus visé par le djihadisme »En 2013, les renseignements territoriaux du Doubs le signalent de nouveau comme fréquentant assidûment un groupe de salafistes aux abords de la mosquée de Besançon. Le jeune homme porte alors la djellaba et la barbe. Le salafisme, qui prône une lecture fondamentaliste de l’islam mais n’appelle pas dans sa version quiétiste à la violence, est autorisé en France, au même titre que les lectures rigoristes de toutes les religions. Cette information fait l’objet d’une simple note. Son profil paraît d’autant moins inquiétant que Yassin Salhi est inconnu des services de police.« Réunions de barbus hebdomadaires »L’année suivante, un voisin d’immeuble du jeune homme, qui a emménagé avec femme et enfants dans le quartier de Planoise, à Besançon, appelle la gendarmerie pour signaler un comportement suspect. Yassin Salhi organiserait des « réunions de barbus hebdomadaires » dans son appartement, où il serait parfois question de « djihad ». Il disparaîtrait en outre régulièrement pour des périodes de plusieurs mois, sans qu’on sache où. Le jeune homme se serait par ailleurs rasé la barbe du jour au lendemain. Un changement soudain, en apparence anodin, qui rappelle la Taqiya, une technique de dissimulation encouragée par les islamistes.Le Service central du renseignement territorial (SCRT) rédige une note au printemps 2014 reproduisant les déclarations du voisin et projette de le rencontrer. Selon une source proche des services de renseignement, ce dernier aurait refusé de répondre à l’invitation des policiers, qui n’ont semble-t-il pas jugé utile d’insister. Faute d’informations complémentaires, le dossier est transmis à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), qui dispose d’outils d’investigation plus intrusifs. Cette dernière aurait adressé au printemps 2015 une réquisition aux opérateurs pour récupérer sa ligne téléphonique, sans succès. « Il n’avait aucun abonnement à son nom », affirme la même source.Cette curiosité aurait pu alerter les services. Les candidats au djihad sont réputés prudents dans leur usage des télécoms. Il semble au contraire que l’absence d’éléments d’information probants les ait incités à relâcher leur attention. « Soit il a floué tout le monde pendant dix ans, soit c’est le climat actuel qui l’a incité à passer soudainement à l’acte, s’interroge une source proche de l’enquête. C’est toute la difficulté qu’il y a à distinguer un simple salafiste d’un terroriste en puissance. »Logistique rudimentaireL’enquête qui vient de débuter permettra d’en savoir davantage sur le processus qui a débouché sur un attentat suicide contre une usine Seveso et la décapitation barbare d’un chef d’entreprise de la région lyonnaise. Plusieurs éléments plaident en faveur d’une opération artisanale. En l’état actuel des investigations, la logistique employée par le suspect paraît rudimentaire : un véhicule de travail et un couteau. Aucune arme à feu n’a été employée, à la différence des derniers attentats commis en France. Les cibles - son employeur et l’usine qu’il avait l’habitude de livrer - semblent également étayer la piste d’une attaque peu préparée.Mais la concomittence d’un attentat de grande ampleur en Tunisie, qui a fait au moins 38 morts sur une plage près de Sousse vendredi, et les relations nourries depuis une décennies par Yassin Salhi avec la mouvance salafiste ne permettent pas d’écarter la piste d’un attentat conçu avec l’aide de complices. La question qui obsède les enquêteurs est désormais de comprendre comment ils ont pu passer à côté du processus qui a fait basculer un fondamentaliste vaguement surveillé depuis dix ans dans la barbarie.En emménageant à Saint-Priest, dans un petit immeuble social de la banlieue lyonnaise, fin 2014, ce père de famille, employé d’une société de transport, s’est certes éloigné des cercles fondamentalistes du Doubs. Mais les services de renseignement s’interrogent a posteriori sur l’incidence des liens qu’il avait pu nouer préalablement avec la mouvance radicale lyonnaise.Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gaïdz Minassian Yves Trotignon est spécialiste de la lutte contre le djihadisme en France et dans le monde. Ancien agent de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), il est analyste et chargé de l’évaluation de la menace terroriste chez Risk & Co, une société militaire privée française. Pourquoi la France est-elle spécialement visée par les attaques djihadistes alors que d’autres Etats luttent aussi contre l’islamisme radical ?Dans la lutte contre le djihadisme, la France est très active sur le plan international et militaire. C’est un facteur de surexposition à la menace. Nous sommes vus comme une puissance post-coloniale et le pays de la laïcité connu pour ses débats sur le voile et l’affaire des caricatures. En Europe, la France est donc la principale cible des djihadistes. Ce n’est ni l’Allemagne – qui a pourtant enregistré des arrestations d’islamistes radicaux ces derniers temps – ni le Royaume-Uni, qui se sent aussi très menacé. Depuis un an, la France est avec les Etats-Unis le pays le plus visé au monde par le djihadisme.Peut-on établir un lien entre les attentats qui ont eu lieu vendredi en Isère, en Tunisie et au Koweït, au moment où le « califat » célèbre son premier anniversaire ?Il y a quelques jours, le porte-parole de l’Etat islamique (EI) a appelé dans un communiqué les « combattants » et sympathisants djihadistes à commettre des attentats. Depuis, trois opérations ont été commises : en Tunisie, Koweït et France. Dans les deux premiers cas, leurs auteurs sont liés à l’EI. On n’en a pas la preuve en ce qui concerne l’attentat en Isère. Il n’y a certes pas de lien opérationnel entre les trois attentats, ni de coordination. Mais il existe une idée générale selon laquelle commettre des actes terroristes revient à travailler pour la cause, selon les indications mises à disposition dans les médias et Internet par les chefs de l’EI. On obtient ainsi un effet multiplicateur. L’EI donne l’impulsion sans avoir besoin de dicter un ordre.Lire aussi :Saint-Quentin-Fallavier, Sousse, Kobané, Koweït, Somalie : vague d’attaques djihadistesQue vous inspire ce mode opératoire, contre une entreprise de gaz ?Il y a un an, les djihadistes au Yémen avaient conseillé d’organiser des attentats aux Etats-Unis à l’aide de bouteilles de gaz en jouant sur la dangerosité du matériel. Toutes les revues djihadistes diffusées sur Internet répandent ce type d’idées. Ce n’est pas tant la dissémination des techniques terroristes que les idées de cibles qui sont à retenir. Dans le cas de l’attentat en France, le plus intéressant, c’est la nature de la cible – une usine – et le lieu – la province.Les terroristes avaient-ils pour objectif de faire sauter l’entreprise de gaz et de produits chimiques ?Il est trop tôt pour le dire. Il faudra que l’enquête puisse trouver chez le suspect interpellé des éléments sur les préparatifs, ce qui relève du raisonnement tactique. Dans la lutte antiterroriste, nous travaillons sur des attaques de sites sensibles. Le scénario le plus envisageable n’est pas celui d’un attentat réalisé par de hauts techniciens mais par des individus qui vont utiliser la dangerosité d’un site pour réaliser un acte de grande ampleur. On peut imaginer l’hypothèse suivante : les terroristes voulaient commettre un acte spectaculaire. Si vous voulez y parvenir, il faut un juste milieu : une cible potentiellement dangereuse, dotée d’une protection efficace contre un accident industriel mais peut-être moins opérante contre une infiltration violente de la part de criminels.Yassin Salhi est un salafiste fiché en 2006 pour « radicalisation ». Or, son signalement n’a pas été renouvelé en 2008, au moment de la réforme du renseignement intérieur. Comment l’expliquez-vous ?2008, c’était avant le « printemps arabe » et les interventions en Libye et au Sahel. Sept ans en termes de djihad, c’est une éternité ! Il faudra regarder les différents argumentaires qui ont poussé les services à ficher cet individu puis finalement à le retirer des registres. En France, aucun attentat n’est commis par des individus totalement inconnus des services. Il y a toujours eu un moment où un individu a été repéré sur un écran radar des services. Certains en sortent pour de bons motifs car tous ceux qui sont détectés ne sont pas des terroristes. Et il y a ceux qui disparaissent des écrans radars pour deux raisons : soit ils sont très bons et échappent à tout contrôle, soit les services commettent des erreurs. Là, il est bien trop tôt pour dire qu’il y a eu des défaillances.Peut-on détecter des individus qui font attention à leur comportement, à leur usage d’Internet, à ne pas tenir de propos radicaux en public, alors que logiquement les moyens mobilisés concernent la prévention et la détection de personnes prévisibles ? En France, on parle beaucoup de saturation des services : il faut 20 à 25 policiers pour traiter un cas très dangereux en termes de surveillance, d’analyse et de suivi. Si tous les moyens sont utilisés pour la surveillance des menaces détectées, vous reste-t-il des ressources pour travailler sur la détection fine, la lecture des signaux faibles, voire la prévention, comme le faisaient les Renseignements généraux (RG) il y a quinze ans en se rendant sur des sites religieux ?Lire aussi :Yassin Salhi, la surveillance en pointillés d’un salafiste trop discretPour la première fois en France, il y a eu une décapitation. Comment interprétez-vous ce symbole ?Cette décapitation est révélatrice de l’évolution du mode opératoire des terroristes. Avant, ils commettaient leur attentat à l’explosif. Cela durait le temps de l’explosion. Puis on entrait dans le temps de la gestion – secours, revendication, enquête. Ce que l’on observe depuis l’attentat de Beslan, en Ossétie du Nord, en 2004, c’est que les terroristes font désormais durer le plus longtemps possible leur attentat afin d’obtenir un effet politique permanent. C’est ce qui s’est passé à Paris en janvier. C’est la fin de l’attentat-suicide immédiat.Depuis un an, la tendance lourde qui frappe nos esprits en Occident, c’est la décapitation. Lorsque les terroristes de l’EI décapitent des prisonniers, ils commettent un attentat par procuration contre nous en nous choquant. Ils nous disent qu’ils n’ont aucune limite dans leur volonté de violence. Ils nous défient et projettent de la terreur. Souvenez-vous de la mort du soldat britannique le 22 mai 2013 à Londres. L’auteur de cet attentat a assumé son acte sans chercher à se suicider après l’avoir commis. Ces individus sont capables d’assurer un service après-vente de leur action, qui de surcroît n’est pas compliquée à accomplir. Enfin, il y a une vraie symbolique religieuse de la décapitation comme lors des exécutions de condamnés à mort en Arabie saoudite.Lire aussi :La décapitation, arme de terreur des djihadistesLa loi sur le renseignement qui vient d’être adoptée par le Parlement constitue-t-elle un instrument susceptible d’éviter à l’avenir ce type d’attentat ?D’abord, il faudra que l’on sache comment l’attentat a été organisé. Si les enquêteurs parviennent à trouver des éléments sur les communications du ou des terroristes, ils vont peut-être se rendre compte que ces individus faisaient extrêmement attention, qu’ils étaient très attentifs à leur sécurité personnelle et ne laissaient pas de traces derrière eux. La loi qui vient d’être votée permet de donner des moyens supplémentaires aux services. Plus les services auront de moyens, plus ils seront satisfaits. Mais est-ce que ces moyens supplémentaires permettront de rectifier les erreurs commises dans le passé ? On a élargi leur périmètre d’action. Nul doute que cela va leur permettre de récupérer des informations précieuses mais est-ce que cela va les aider à mieux gérer la menace ? J’en doute.Gaïdz MinassianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.06.2015 à 21h32 • Mis à jour le26.06.2015 à 23h05 | William Audureau (envoyé spécial) « On est sous le choc, on condamne l’acte. Mais est-ce vraiment lui ? On en est sûr ? », demande Majd, un habitant du quartier. Comme lui, ils sont une petite trentaine à regarder abasourdis le rez-de-chaussée sous scellé de ce petit immeuble résidentiel à portée de tram, dans l’un des coins tranquilles de Saint-Priest, en banlieue lyonnaise. Ici, pas de grandes barres d’HLM, mais des rangées de bâtiments de quatre ou cinq étages, agréables et bien entretenus. « Quand il est arrivé, il a demandé si le coin était tranquille pour ses enfants. C’était un bon voisin, sans histoires, on est surpris. Il était très discret, s’est-il fait embrigader ? », continue Majd d’un air méfiant. « Ils venaient d’arriver, il y a moins de six mois, personne ne les connaît vraiment », explique un habitant de l’immeuble contigu.« C’était du bonjour au revoir, surtout avec la femme, lui, on ne le voyait pas, il partait au boulot et rentrait tard », rebondit une voisine. « C’était une famille comme une autre », continue-t-elle, exprimant son incompréhension d’un tel meurtre, « en plein mois sacré ». Les voisins rappellent d’ailleurs que le couple Salhi avait reçu de la famille le week-end dernier à l’occasion du ramadan.  « Ces gens-là, on les appelle des “chiens de l’enfer” »A la mosquée de Saint-Priest, la stupeur est également de mise. « C’est complètement fou », s’étonne Frank, 35 ans, chrétien converti au salafisme. « On ne sait pas qui c’est, il était là depuis six mois, on ne sait même pas s’il venait à la mosquée. » En l’absence du président et faute d’imam attitré, aucun officiel n’ose prendre la parole publiquement devant les médias. « Mais on condamne, évidemment », s’agace le trésorier de l’association.Sur le terre-plein menant à l’entrée, les commentaires hésitent entre stupéfaction et colère vis-à-vis des médias, que l’on suspecte de vouloir entretenir l’amalgame entre meurtriers se revendiquant de l’islam et musulmans dans leur ensemble. « Le salafisme c’est le contraire du terrorisme, c’est prôner la paix, vivre ensemble, respecter l’autre. La France, c’est un melting-pot », martèle Frank. « Il ne faut pas confondre. Pour nous, c’est pas des salafistes ces gens-là, ce sont ce que les savants appellent des “chiens de l’enfer” », s’énerve Belgacem, 60 ans. « Nous, on est salafistes, on ne fait pas ça. L’islam, on ne tue pas. Un salafiste ça ne tue pas. Ça me révolte. »Personne ne semble connaître Yassin Salhi, même si dans une mosquée de treize cents fidèles, « on ne peut pas recevoir que des saints », commente un habitué, qui décrit le lieu de culte comme calme et ouvert à toutes les mouvances de l’islam. Jusqu’à présent, celui-ci avait surtout souffert de tags nazis sur les murs de la propriété.Attentat dans l’Isère : le point sur l’enquêteLe procureur de la République de Paris, François Molins, a fait un premier point, vendredi 26 juin en fin d’après-midi, sur l’enquête ouverte par le parquet antiterroriste à la suite de l’attentat de Saint-Quentin-Fallavier, dans l’Isère.Trois personnes sont actuellement en garde à vue: Yassin Salhi, 35 ans, le principal suspect de cette attaque, sa femme, sa sœur. Un quatrième individu, aperçu en train de circuler aux abords immédiats de l’usine au moment de l’attaque, a été brièvement placé en garde à vue avant d’être libéré, aucune charge n’ayant été retenue contre lui.L’enquête a été ouverte par la section antiterroriste du parquet de Paris pour, notamment, « assassinat, tentative d’assassinat en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste, destruction et dégradation en bande organisée, association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». L’enquête a été confiée à la sous-direction antiterroriste (SDAT) et à la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Les perquisitions au domicile du principal suspect sont encore en cours.L’enquête devra éclaircir plusieurs points, notamment le déroulé des faits, le mobile de l’auteur ou d’éventuelles complicités. « A ce stade, aucun élément ne permet d’affirmer que le mis en cause était accompagné d’un complice » a expliqué M. Molins.William Audureau (envoyé spécial)Journaliste au Monde 26.06.2015 à 19h29 • Mis à jour le26.06.2015 à 19h36 | Isabelle Rey-Lefebvre Le 1er août, les candidats parisiens à la location vivront une petite révolution. Les propriétaires ne pourront plus exiger un loyer supérieur à un « loyer de référence majoré », qui équivaut au loyer médian – calculé quartier par quartier – augmenté de 20 %. C’est l’une des mesure phare de la loi ALUR (pour l’Accès au logement et un urbanisme rénové) votée en 2014. Le dispositif réglementaire pour plafonner les loyers est désormais complet, avec la publication de l’arrêté signé vendredi 26 juin par le préfet d’Ile-de-France Jean-François Carenco, qui reprend les dispositions du décret du 10 juin.Comment sont calculés les loyers de référence ? C’est l’Observatoire des loyers parisiens (OLAP) qui a calculé pour 2015 les loyers de référence pour les 80 quartiers de Paris, regroupés en 14 zones, et pour 16 types de biens, selon le nombre de pièces (studio, deux, trois, quatre pièces et plus) et quatre époques de construction. Ainsi, pour un studio, le prix médian oscille entre 22 euros et 31 euros le m2 par mois, selon les quartiers. Soit, pour une surface de 20 m2, une quittance de 440 à 620 euros.Si la location est meublée, le loyer de référence est augmenté de 10 %. Pour connaître ce loyer de référence, il faut consulter les sites de l’OLAP, de l’Association d’information sur le logement (ADIL) ou celui de la Direction interdépartementale de l’hébergement et du logement (Drihl Ile-de-France).Quels logements sont concernés ?Le plafonnement s’applique aux logements loués nus ou meublés, qu’il s’agisse d’un nouveau bail (avec un nouveau locataire) ou d’un contrat renouvelé (avec le même locataire mais avec loyer nouveau revu à la hausse ou à la baisse).Lire aussi :A Paris, 15 % des studios affichent des loyers abusifsComment s’applique le plafonnement ?Le propriétaire ne peut pas réclamer un loyer supérieur au loyer de référence majoré de 20 %. Mais s’ajoute une autre limite introduite aussi par la loi ALUR, et qui s’applique depuis le 1er août 2014 : celle-ci interdit au bailleur d’augmenter le loyer entre deux locataires successifs au-delà de l’actualisation par l’indice de révision des loyers. « On observe depuis un an un réel effet modérateur de cette limitation », a assuré Geneviève Prandi, la directrice de l’OLAP, lors d’une conférence de presse vendredi 26 juin.Autrement dit, la double limite du loyer de référence majoré et de l’ancien loyer indexé s’applique. Si l’ancien locataire payait plus que le loyer de référence majoré, le bailleur devra baisser son prix pour son nouveau locataire, le bail devant mentionner le loyer acquitté par l’ancien locataire.Y a-t-il des exceptions ?Oui. Les logements neufs ou ceux reloués après dix-huit mois de vacance échappent à l’interdiction d’augmenter le loyer entre deux locataires, mais pas au plafonnement des loyers. C’est dans ces cas que les prix peuvent augmenter au-delà de l’indice de révision des loyers… mais dans la limite du loyer de référence majoré.Y a-t-il moyen pour un propriétaire de fixer un loyer supérieur au plafond ?La loi prévoit que le bailleur peut réclamer un complément au-delà du loyer de référence majoré si l’appartement présente des caractéristiques particulières. Ces éléments doivent être déterminants pour la fixation du loyer et ne doivent pas être déjà pris en compte dans le loyer de référence (quartier, nombre de pièces, époque de construction, meublé ou non) ni dans les charges, comme un ascenseur ou la présence d’un gardien. Il peut s’agir d’une terrasse, d’un jardin, d’une vue exceptionnelle.A priori, l’étage élevé ne peut pas justifier ce supplément, car les statistiques montrent que les loyers sont peu sensibles à ce paramètre. Seuls les rez-de-chaussée sont décotés d’environ 6 %. Mais le flou de la définition du complément de loyer risque d’alimenter un abondant contentieux.Lire aussi :Encadrement des loyers : Lille fin 2015, Grenoble en 2016Comment contester les montants demandés par les propriétaires ? Un nouveau locataire qui s’apercevra que son loyer est supérieur au loyer médian majoré pourra le contester dans les trois ans à compter de la signature du bail auprès de la commission de conciliation des loyers.Si la négociation du prix semble impossible au moment de la signature, un candidat qui tiendra à louer un appartement aura intérêt à accepter les conditions du propriétaire, et à les contester par la suite auprès de la commission.Cette instance paritaire, gratuite, donnera un avis dans les deux mois de sa saisine. Faute d’accord, le tribunal d’instance sera compétent. « Si les contentieux sont nombreux, nous renforcerons les effectifs de cette commission », promet le directeur interdépartemental de l’hébergement et du logement, Jean-Martin Delorme.Pour discuter un complément de loyer, le locataire pourra saisir cette même commission dans les trois mois suivant la signature du bail. C’est au bailleur qu’incombera d’apporter les éléments justificatifs qui doivent être inscrits au bail.Si le locataire obtient une réduction de loyer, celle-ci sera rétroactive et pourra remonter au début du contrat de location.Le locataire peut-il réclamer une baisse de son loyer lors du renouvellement ? C’est une autre disposition introduite par la loi ALUR qui entrera en vigueur à Paris le 1er août : un locataire déjà dans les lieux pourra agir pour voir diminuer son loyer si ce dernier dépasse le loyer médian majoré. Il faudra réclamer cette révision cinq mois avant l’échéance du bail. Théoriquement, le bailleur ne peut, en rétorsion, donner congé à son locataire car celui-ci doit être signifié six mois avant la fin du bail.Le bailleur peut-il augmenter son loyer ?Si le loyer est manifestement sous-évalué, c’est-à-dire situé 30 % (ou plus) en dessous du loyer de référence, le propriétaire peut, lors du renouvellement du bail, en respectant un préavis de six mois, réaligner le prix de son loyer à la hausse.Pour plus d’informations, un numéro de téléphone est mis à la disposition des Parisiens, 01 42 79 50 49, et une adresse mail dédiée : loyers.paris@adil75.orgIsabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Julia Pascual Dix-huit mois de navette parlementaire plus loin, la loi renforçant la lutte contre la prostitution a été adoptée, vendredi 12 juin, en seconde lecture à l’Assemblée nationale. La pénalisation du client, qui prévoit la mise en place d’une contravention de 5e classe (1 500 euros d’amende), a été entérinée, de même que la suppression du délit de racollage, contestée par quelques élus Républicains présents. L’examen n’a pas trainé dans un hémyclique vide comme un vendredi, où le député PS Pascal Cherki comptabilisait sur Twitter seulement trois hommes socialistes.Un troisième homme socialiste nous rejoint dans l'hémicycle c'est @BrunoLeRoux— pascalcherki (@Pascal Cherki)require(["twitter/widgets"]);Pour faire taire les critiques qui continuent de s’exprimer, notamment dans certains milieux associatifs (Aides, Médecins du monde, Strass...), les élues socialistes Catherine Coutelle et Maud Olivier se sont défendues d’appuyer une « loi moralisatrice », rappelant en même temps la position « abolitionniste » de la France. Le président de la commission spéciale chargée de l’examen du texte, Guy Geoffroy (LR), s’est joint à elles pour « dénoncer le dogme inacceptable du besoin irrépressible de l’homme » et promettre de ne jamais cesser « la lutte contre l’abominable ».Le député UDI Charles de Courson a cité à cette occasion le Nouveau Testament lorsque Jésus s’adresse à une prostituée : « Je ne te condamne pas, va et ne pèche plus. » « Un temps ridiculement court »Durant cet examen d’un peu moins de quatre heures, c’est surtout Sergio Coronado (EELV) qui a apporté la contradiction aux auteurs de la loi. Le député des Français de l'étranger (Amérique Latine et Caraïbes) a fait adopter un amendement, avec le soutien du gouvernement, qui supprime la possibilité de blocage administratif des sites proposant un accès à la prostitution.La discussion s’est enfin attardée sur l’article de la loi qui prévoit la mise en place d’un « parcours de sortie » de la prostitution grâce, notamment, à la possibilité d’obtenir – sur décision du préfet – un titre provisoire de séjour. La durée de ce titre a été ramenée d’un an à six mois pour ne pas encourager les réseaux à exploiter les titres de séjour. Marie-Georges Buffet (PCF) a regretté « un temps ridiculement court. (...) On met les personnes en état d’insécurité ». M. Coronado a appuyé : « C’est une méconnaissance du parcours de sortie de la prostitution. »Au terme des débats, les députés socialistes et le Front de gauche ont voté pour la proposition de loi, les écologistes contre et Les Républicains se sont abstenus. « L’adage “le client est roi” n’est plus », s’est félicitée Maud Olivier. La loi n’est pas encore définitivement adoptée puisqu’elle doit encore passer devant une commission mixte paritaire où députés et sénateurs tenteront de s’accorder sur un texte commun. A terme, les députés auront le dernier mot. Les auteurs du texte tablent sur une adoption avant la fin de l’année.Lire aussi (abonnés) :« Délit de racolage ou pénalisation du client, c’est bonnet blanc et blanc bonnet  »Julia PascualJournaliste au Monde Mattea Battaglia Alors que prend fin, vendredi 12 juin, la phase de consultation des enseignants sur les nouveaux programmes – dont les résultats ne seront pas connus avant l’été –, l’historien Claude Lelièvre revient sur le « roman national », l’une des notions qui a marqué les polémiques, souvent virulentes, sur les projets de programmes de cycle dont on attend la version finale en septembre. Pour ce spécialiste du système éducatif, les conséquences d’une « histoire édifiante », qui a pu exister à l’école communale mais jamais au collège, ne peuvent être que très discutables.Lire aussi :Les programmes d’histoire réveillent la guerre scolaireLa refonte des programmes d’histoire a fait naître des polémiques bien au-delà des cercles d’enseignants et de spécialistes de la discipline. Comme si, du jour au lendemain, la France entière se passionnait pour des programmes que, d’ordinaire, seuls les enseignants s’approprient. Etes-­vous surpris par l’ampleur de ces controverses ? Non, car l’histoire est bien, selon la formule un peu galvaudée, une « passion française ». La France est même le seul pays non­ totalitaire où il arrive que le chef de l’Etat se mêle de cet enseignement. Avant François Hollande, on a eu l’intervention de François Mitterrand, qui a abouti à la convocation d’un colloque important en 1984. Celle, aussi, de Nicolas Sarkozy en 2008 à propos de l’enseignement de la Shoah. Mais rares sont les politiques qui ont regardé de près les programmes, actuels ou anciens. D’où des approximations – voire des contre-vérités fâcheuses – dans les débats, et des focalisations unilatérales sur certains points. La passion l’a souvent emporté sur l’esprit d’examen.« L’imagination des élèves, charmée par des peintures et des récits, rendra leur raison enfantine plus attentive et plus docile »Les débats se sont cristallisés autour du « roman national », que les détracteurs des nouveaux programmes estiment fragilisé, voire bouté hors de l’école. Est-­ce selon vous le cas ? Le « roman national » s’est installé dans l’enseignement primaire dès les débuts de la IIIe République, à l’initiative – entre autres – d’Ernest Lavisse [1842-1922], l’auteur des célèbres manuels « petits Lavisse ». « A l’enseignement historique incombe le glorieux devoir de faire aimer et comprendre la patrie française […], écrivait-il. Faisons aimer [aux élèves] nos ancêtres les Gaulois et les forêts des druides, Charles Martel à Poitiers, Roland à Roncevaux, Jeanne d’Arc, Bayard, tous nos héros du passé, même enveloppés de légendes […]. L’imagination des élèves, charmée par des peintures et des récits, rendra leur raison enfantine plus attentive et plus docile. » Mais cette histoire foncièrement idéologique voire légendaire, et revendiquée comme telle par ceux qui la promeuvent, est restée limitée à l’école des enfants du peuple, autrement dit à l’école communale. Elle n’a jamais été celle des élites, de l’enseignement secondaire. Ce serait une nouveauté radicale que d’installer le roman national dans le secondaire.Ce roman national doit-­il être central, selon vous, dans les enseignements que délivre l’école ? Autrement dit, les élèves en ont-­ils davantage besoin aujourd’hui ? Sûrement pas. Et cela d’autant plus que les conséquences d’une « histoire édifiante » ne peuvent être que très discutables : aussi bien l’histoire édifiante, qui aurait pour finalité de faire des enfants des dévots d’une « religion civile nationale », en occultant les aspects sombres de l’histoire réelle. Que celle, en sens inverse, qui peut former des « pénitents » accablés sous le poids des responsabilités anciennes et des culpabilisations actuelles. Nous n’avons pas besoin de cela, bien au contraire, pour nous situer avec lucidité et équité, et nous projeter vers l’avenir.François Hollande et Najat Vallaud­-Belkacem ont repris à leur compte la notion de « récit national », et non de « roman national ». Un distinguo d’initiés ?La ministre de l’éducation a clairement distingué le « récit » du « roman », en déclarant lors du Forum sur les nouveaux programmes organisés le 3 juin en Sorbonne « qu’il ne s’agit pas de fiction ». Reste l’adjectif « national ». S’il s’agit, comme on peut le penser, qu’il y ait une attention particulière portée à la France dans l’enseignement de l’histoire, cela paraît tout à fait légitime. Nous ne vivons pas n’importe où dans le vaste monde ! Ce serait nettement plus problématique s’il s’agissait de faire de la défense et illustration de la France le centre de l’histoire enseignée – ce qui n’a jamais eu lieu jusqu’alors dans les programmes d’histoire pour le collège. Là comme ailleurs, le nombrilisme fait peser des risques…Nous ne sommes pas dans la situation qui avait suivi la guerre perdue de 1870. Elle avait conduit certains dirigeants républicains à promouvoir une véritable « religion civile » : la « religion de la Patrie, qui n’admet pas de dissidents », selon les propres termes de Jules Ferry – qui avait pourtant adhéré auparavant au positivisme et à son ambition d’une unification de l’Europe occidentale.Lire aussi :« L’idée de vouloir faire de l’histoire un “roman national” est dérangeante »Mattea BattagliaJournaliste au Monde Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant) La Cour constitutionnelle belge a adopté, jeudi 11 juin, un arrêt qualifié d’« historique », qui annule une loi de juillet 2013 sur la conservation des données liées à des communications électroniques et téléphoniques. Pour les juges belges, ces dispositions, discriminatoires et contraires aux principes d’égalité, violent la vie privée des citoyens et le secret de certaines professions.La loi, adoptée par le gouvernement belge et entrée en vigueur depuis l’automne dernier, obligeait les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) et les opérateurs de téléphonie – mobile et fixe – à conserver durant douze mois toutes les métadonnées (origine et destination des courriels, date et identité des sites visités, localisation et identification des appareils, etc.). L’obligation ne s’appliquait pas, en revanche, au contenu des communications.Les opérateurs avaient dû constituer des services spéciaux, chargés de répondre aux demandes de la police, des parquets ou des juges d’instruction. La sûreté de l’Etat et les services de renseignement militaires pouvaient également réclamer des informations.Directive européenne trop largeLe texte transposait en fait – en étendant son champ d’action – une directive européenne de 2006, cassée par la Cour de justice de Luxembourg, qui avait estimé que ces dispositions axées sur la lutte antiterroriste bafouaient les droits à la protection de la vie privée et à la protection des données, « sans limitation au strict nécessaire ». Les juges de Luxembourg avaient surtout mis en évidence le manque de garanties quant à l’encadrement de l’accès aux données.C’est en se fondant notamment sur cet arrêt de la Cour européenne que la Ligue des droits de l’homme belge et l’Ordre des barreaux francophones et germanophone de Belgique ont introduit un recours. Les avocats insistaient sur la mise en cause de leur secret professionnel, à la base de leurs relations avec leurs clients.Les juges constitutionnels ont donné raison aux plaignants, en relevant notamment que le texte du gouvernement ne liait pas la conservation des donnés à une quelconque menace pour la sécurité publique.Comparaison avec la loi sur le renseignement françaiseLe président de la Ligue des droits de l’homme, Me Alexis Deswaef, a dit espérer que cet arrêt aura l’effet d’un « électrochoc » pour le gouvernement. Son confrère Jean-François Henrotte, représentant des barreaux, souligne, dans le quotidien Le Soir, que « la plupart des Etats européens ont abandonné la mise en place de législations de ce type ». Toutefois, « on observe l’effet inverse en France, avec l’adoption d’une loi sur le renseignement, mais il faut replacer tout cela dans le contexte des récents attentats », nuance l’avocat.Lire aussi :Après un débat focalisé sur le terrorisme, le Sénat vote largement la loi sur le renseignementDu côté de la police et de la justice, les réactions de dépit sont nombreuses. Les spécialistes prédisent des enquêtes plus longues et plus complexes. Philippe Van Linthout, coprésident de l’Association des juges d’instruction, estime que les garanties offertes par la loi pour éviter les abus étaient suffisantes et pouvaient entraîner des sanctions.L’arrêt a visiblement eu l’effet d’une douche froide pour le gouvernement du libéral Charles Michel. Les ministres de la justice, de l’agenda numérique et de la vie privée promettaient d’examiner attentivement la décision de la Cour avant de proposer, le cas échéant, un nouveau texte, négocié dans le cadre du Parlement du Benelux.Lire aussi :Le Conseil constitutionnel se prononcera sur l’accès administratif aux données de connexionJean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elise Vincent La nouvelle de l’interpellation, le 3 juin, d’une avocate prometteuse du barreau de Paris, s’est répandue comme une traînée de poudre dans le petit milieu des pénalistes parisiens. Qui aurait cru que la jeune femme de 31 ans, bosseuse passionnée, collaboratrice impliquée, se retrouve ainsi incarcérée à la maison d’arrêt de Versailles, parce que soupçonnée d’avoir joué un rôle dans l’évasion ratée d’une prison belge de son client, un gros caïd ?Le placement en détention de la jeune avocate et son extradition programmée vers la Belgique sont une situation relativement exceptionnelle. Une extradition confirmée, jeudi 11 juin, par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Versailles. Le cas est tellement rare que le bâtonnier de Paris, Pierre-Olivier Sur, très ennuyé, envoie sa position par SMS aux journalistes qui en font la demande : « J’ai demandé des informations complètes sur les conditions de la mise en cause de cette avocate pour réagir immédiatement, afin de la soutenir si elle était abusivement poursuivie, ou de prendre toutes les mesures disciplinaires qui s’imposeraient si elle n’avait pas respecté les exigences de ses obligations déontologiques. »Le club des femmes pénalistes a, lui, glissé un message de soutien plus direct sur sa page Facebook : « Nos pensées vont vers notre jeune consœur, présumée innocente, incarcérée sur mandat d’arrêt européen. Sans connaître le fond du dossier, on ne peut malgré tout que s’interroger sur le bien-fondé du choix d’une procédure si violente à l’égard de quelqu’un présentant toutes les garanties de représentation. » Une opinion partagée, en privé, par bon nombre des confrères de sa génération qui débutent et courent également les prisons pour se faire leur clientèle : « Ça pourrait nous arriver à tous », glisse l’un d’eux.Un rendez-vous tardif au parloirC’est pourtant bien la jeune avocate que les policiers de l’Office central de lutte contre le crime organisé (Oclco) ont arrêtée, le 3 juin, ainsi que trois autres personnes – l’une d’elles a été remise en liberté depuis –, dans le cadre d’un mandat d’arrêt européen émis par un juge belge. On lui reproche d’avoir eu rendez-vous, un dimanche d’avril 2014, à une heure tardive (vers 20 heures), au parloir de la prison de Saint-Gilles, en Belgique, trois jours avant l’extradition prévue vers la France de son client : Mohamed Benabdelhak, dit le « Bombé ». Un délinquant aguerri originaire d’une cité du plateau de Creil (Oise), passé à la postérité pour une spectaculaire évasion, en 2008. Un commando armé de kalachnikovs avait attaqué le fourgon de gendarmerie qui le conduisait devant un juge d’instruction de Beauvais. S’en étaient suivis six ans de cavale.Or ce dimanche 13 avril 2014, à l’heure du rendez-vous de la jeune avocate dans l’enceinte de Saint-Gilles, quatre individus équipés de brassards « police » sont installés au volant d’une camionnette et d’un véhicule avec gyrophare. Ils se présentent à l’entrée de la prison belge en espérant obtenir l’ouverture des portes. En vain. Les véhicules font alors une violente marche arrière pour fracturer l’entrée. Armés de fusils d’assaut, les visages dissimulés, les quatre hommes s’introduisent jusque dans la salle des visiteurs avant d’être bloqués par un sas et le déclenchement de l’alarme.La fuite du véhicule est tout aussi spectaculaire. Une course-poursuite s’engage avec les forces de l’ordre sur le périphérique bruxellois. Les malfaiteurs tirent sur la police, plusieurs balles touchent les voitures d’autres automobilistes, mais la fusillade ne fait aucune victime. Autant dire que les autorités belges avaient à cœur de mettre la main sur d’éventuels complices. Un an de coopération entre l’Oclco et les policiers belges aura été nécessaire.« Elle a été piégée »La jeune femme était-elle au courant de ce qui se tramait ? S’est-elle rendue à dessein au parloir, dans une zone d’où il est plus facile de s’échapper ? Ou son envie de montrer son implication à un gros client potentiel a-elle endormi sa méfiance ? A-t-elle été manipulée par son « apporteur d’affaires », un voyou français dont elle a été très proche, ami revendiqué du « Bombé », et interpellé en même temps qu’elle ? Me David Marais, son avocat, répète à l’envi : « Ma consœur est innocente, le dossier le démontrera. Elle a été piégée. Je veux qu’elle puisse revenir la tête haute, sans avoir à baisser les yeux devant les confrères au palais. » L’un des avocats de longue date de Mohamed Benabdelhak, Hugues Vigier, lui, rappelle que son client a toujours farouchement nié que la tentative d’évasion le visait, même si les enquêteurs sont persuadés du contraire. Peu de temps après les faits, les policiers avaient retrouvé un téléphone caché dans sa cellule. Le contenu des SMS échangés « ne laissait aucun doute », selon eux, sur son envie de retrouver l’air libre. Me Vigier se dit par ailleurs sceptique sur les mauvaises intentions prêtées à sa consœur par la justice belge : « Si elle avait vraiment su que quelque chose se préparait en se rendant au parloir, cela signifie qu’elle avait la certitude d’avoir des ennuis ! »La jeune avocate parisienne a accepté, jeudi 11 juin, d’être extradée vers la Belgique. Seul son « apporteur d’affaires » a réclamé pour l’instant l’annulation de l’extradition. Selon son avocat, Me Hervé Denis, il « nie toute implication » dans la tentative d’évasion et doit encore être jugé, en octobre, dans une autre affaire par la cour d’appel de Paris. Une stratégie inverse à celle de la jeune femme qui espère, elle, être entendue le plus vite possible par la justice belge afin de « lever tous les malentendus ».Elise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gaëlle Picut Les déplacements qu’un travailleur salarié itinérant effectue en début et en fin de journée entre son domicile et le premier ou le dernier client doivent-ils être comptés comme temps de travail ? La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a été saisie de cette question par une juridiction espagnole. Dans ses conclusions rendues jeudi 11 juin, l’avocat général a proposé à la Cour de répondre par l’affirmative. En règle générale, ses avis sont suivis.L’affaire a été portée devant la Cour de justice de l’Union européenne par Tyco Integrated. Cette entreprise espagnole installe et entretient des systèmes de sécurité chez des clients situés sur tout le territoire espagnol. Mais depuis 2011, les employés ont été rattachés au bureau central de Madrid, après la fermeture de bureaux régionaux. De ce fait, ils se déplacent chaque jour depuis leur domicile vers les lieux où ils doivent effectuer les interventions, au moyen d’un véhicule de fonction.La journée de travail des employés a été calculée en fonction du temps écoulé entre leur arrivée chez le premier client de la journée et leur départ du site du dernier client. Or, la distance entre le domicile des employés et les lieux d’intervention peut varier considérablement et parfois excéder 100 kilomètres. En outre, dans certains cas, le trajet du domicile jusqu’au lieu de travail peut durer trois heures, en raison de l’intensité de la circulation.La juridiction espagnole saisie de ce litige a elle-même saisi la Cour de justice pour savoir si les déplacements en début et en fin de journée devaient être considérés comme temps de travail.Dans ses conclusions, l’avocat général Yves Bot a rappelé tout d’abord que la définition du « temps de travail » au sens de la directive du Parlement européen et du Conseil du 4 novembre 2003 sur l’aménagement du temps de travail, est fondée sur trois critères cumulatifs. Le premier un critère spatial : le salarié doit être sur le lieu de travail ; le deuxième, un critère d’autorité : être à la disposition de l’employeur ; et enfin un critère professionnel : le collaborateur doit être dans l’exercice de son activité ou de ses fonctions.La définition du « temps de travail » est respectéeM. Bot considère que ces trois critères sont remplis. En effet, les travailleurs itinérants doivent nécessairement se déplacer pour effectuer leur activité, si bien que les déplacements de ces travailleurs sont l’instrument nécessaire à l’exécution de leurs prestations chez les clients (critère professionnel).S’agissant du critère d’autorité, l’avocat général a considéré que les travailleurs itinérants ne sont pas soustraits au pouvoir de direction de leur employeur lors de leurs déplacements, puisque ceux-ci sont effectués dans le cadre de la relation hiérarchique qui les lie à leur employeur (les trajets et les distances à parcourir dépendant exclusivement de la volonté de ce dernier).Enfin, le critère spatial est également respecté, puisque le lieu de travail ne peut pas être réduit à la présence physique des techniciens chez les clients : ainsi, les travailleurs itinérants doivent être considérés comme étant « au travail » lorsqu’ils empruntent un moyen de transport pour se rendre chez un client à quelque moment que ce soit de leur journée de travail.L’avocat général a précisé enfin que qualifier de « temps de repos » les déplacements quotidiens que les travailleurs effectuent pour se rendre chez les clients et dont ils n’ont ni la maîtrise ni la connaissance jusqu’à la veille de leur journée de travail leur imposerait une charge disproportionnée et serait contraire à l’objectif de protection de la sécurité et de la santé des travailleurs visé par la directive.Impact concret en France« Ces conclusions pourraient avoir potentiellement un impact concret assez important pour les salariés itinérants français », estime Etienne Pujol, avocat d’entreprises en droit social. « Mais cela soulève plusieurs difficultés notamment liées à la question de la preuve : d’une part la preuve de la comptabilisation du temps mis entre le domicile et le premier ou dernier client d’une part, et d’autre part la preuve du caractère professionnel de l’ensemble du trajet, le salarié pouvant faire un long détour pour déposer son enfant à l’école avant de se rendre sur le lieu de sa mission ou encore aller à la piscine le soir avant de rentrer chez lui », explique-t-il.À l’heure actuelle, en France, selon l’article L 3121-4 du code du travail, le temps de déplacement professionnel pour se rendre sur le lieu d’exécution du contrat de travail n’est pas un temps de travail effectif. Toutefois, s’il est inhabituel, c’est-à-dire qu’il dépasse le temps normal de trajet entre le domicile et le lieu habituel de travail, il doit faire l’objet d’une contrepartie soit sous forme de repos, soit financière.Cette contrepartie est déterminée par convention ou accord collectif de travail ou, à défaut, par décision unilatérale de l’employeur prise après consultation du comité d’entreprise ou des délégués du personnel, s’il en existe.En revanche, le code du travail français n’envisage pas le cas du salarié itinérant ne disposant pas de lieu habituel de travail et dont le lieu de travail varie au gré des missions. Toutefois, la jurisprudence a considéré s’agissant d’un formateur ayant différents lieux de travail, qu’il revenait aux juges du fond de rechercher si le trajet entre le domicile du salarié et les différents lieux où il dispensait ses formations dérogeait au temps normal du trajet d’un travailleur se rendant de son domicile à son lieu de travail habituel (Cass.soc. 31 mai 2006, n° 04-45.217).La Cour de justice de l’Union européenne  devrait rendre un arrêt dans les prochaines semaines.Gaëlle PicutJournaliste au Monde 12.06.2015 à 13h24 | Martin Untersinger Il avait été prévu initialement dans le texte par les députés socialistes, puis avait été écarté, sur proposition du gouvernement, avant d’être réintroduit dans le texte par les sénateurs. Les députés viennent finalement de rejeter le blocage administratif des sites de prostitution.Les députés, qui examinaient en seconde lecture à l’Assemblée nationale la proposition de loi sur la prostitution, ont adopté en ce sens un amendement du député écologiste Sergio Coronado (Français de l’étranger). Cet amendement a également supprimé de l’article 1 la possibilité de faire retirer de tels sites des moteurs de recherche.Initialement limité aux sites pédopornographiques depuis la loi Loppsi 2 de 2011, le blocage administratif des sites Web, c’est-à-dire sans l’intervention d’un juge, avait été élargi à ceux qui provoquent ou font l’apologie d’actes de terrorisme par la loi contre le terrorisme, en novembre 2014. Les premiers sites ont été bloqués à la mi-mars.Lire : Premiers cas de sites bloqués en France pour apologie du terrorismeLe blocage administratif est régulièrement critiqué. Pour son inefficacité, d’abord, puisqu’il est facilement contournable. Pour ses effets techniques collatéraux, ensuite, qui peuvent conduire à bloquer des sites tiers. Et pour l’absence de juge dans la procédure, que l’association de défense des libertés numériques la Quadrature du Net considère comme une « censure extrajudiciaire », dans un communiqué du 12 juin.Lire : L'impossible et controversé blocage des sites Internet djihadistesMartin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent Revoilà les chiffres de la délinquance. Comme chaque mois, l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) a fourni son bulletin, qui rend compte de l’activité des services de police et de gendarmerie. Et à chaque fois, c’est l’occasion pour l’opposition d’utiliser ces chiffres comme argument contre le gouvernement, et précisément contre l’une de ses cibles préférées, la garde des sceaux, Christiane Taubira.Cette fois, c’est le maire Les Républicains d’Aulnay-sous-Bois, Bruno Beschizza, ancien patron du syndicat policier Synergie, qui s’y colle, à l’aide d’une petite infographie :Notre pays ne doit plus faire les frais de l’idéologie du désarmement pénal. @lesRepublicains http://t.co/an319mtqR1 http://t.co/237rBfzKsZ— brunobeschizza (@Bruno Beschizza)require(["twitter/widgets"]); Pourquoi c’est partial ? 1. Un indicateur à prendre avec précautionDisons-le d’emblée : les chiffres cités par M. Beschizza sont exacts. Ils correspondent, pour être précis, à une moyenne entre ceux donnés pour les zones couvertes par la police et pour celles sous l’autorité de la gendarmerie. Ils rendent bien compte de la hausse, sur 12 mois glissants, de trois items : vols simples, violences non crapuleuses et violences sexuelles.Rappelons ensuite ce que nous avons expliqué à de très nombreuses reprises : l’ONDRP ne mesure pas la délinquance, mais bien l’activité policière contre la délinquance. N’y sont recensés que les faits qui ont donné lieu à une plainte, ou les flagrants délits. Un vol ou un viol non signalés n’y apparaîtront pas.Autre rappel nécessaire : l’ONDRP ne cesse, mois après mois, de mettre en garde contre l’exploitation abusive des chiffres qu’elle collecte. Elle a notamment constaté des ruptures statistiques sérieuses, au fil des ans, qui rendent l’interprétation desdits chiffres sinon impossible, du moins très limitée.Dernier point : rien ne permet d’attribuer au « désarmement pénal » supposément pratiqué par Mme Taubira la hausse de vols ou des violences physiques non crapuleuses. Un voleur consulte rarement le Journal officiel pour mesurer les risques et les conséquences avant de commettre son forfait.Quant aux violences sexuelles, M. Beschizza semble ignorer qu’autant sont commises au sein d’un ménage qu’en dehors, là encore, le plus souvent sans que l’auteur ait en tête la dernière réforme pénale.2. « Tous les voyants » ne sont pas « au rouge »M. Beschizza assure en effet que « tous les voyants sont au rouge », et cite à l’appui trois chiffres en hausse. Or il suffit d’ouvrir le bulletin d’avril de l’ONDRP pour constater qu’on trouve également de nombreux autres indicateurs… en baisse.Nous en avons retenu trois : cambriolages, vols avec violences et violences physiques crapuleuses. En appliquant la même méthode que M. Beschizza, nous parvenons à des baisses, parfois importantes (-12,9 %). Nous avons donc « corrigé » l’infographie de M. Beschizza. Cela ne signifie pas pour autant que la délinquance baisse. Simplement que les choses sont moins simples que des chiffres et des flèches, que la délinquance a de multiples facettes. Il n’est pas rigoureux, pour décrire ce phénomène complexe, de prendre trois mauvais chiffres pour en faire une généralité.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Madjid Zerrouky S’exprimant suite à l’arrestation de deux nouveaux suspects dans l’affaire Sid-Ahmed Ghlam – du nom de celui qui projetait un attentat à Villejuif en avril –, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a une nouvelle fois fait état, le 9 juin, d’une hausse sensible du nombre de personnes impliquées en France dans des filières djihadistes en lien avec l’Irak et la Syrie.« A ce jour, 1 750 individus sont recensés pour leur implication à un titre ou à un autre dans des filières djihadistes », a-t-il dit à la presse. En janvier 2014, leur nombre était de 555. #container_14326344913{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14326344913{ height:450px; } #container_14326344913 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14326344913 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14326344913 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14326344913 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre de Français impliqués dans des filières djihadistesSource : ministère de l'intérieur(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14326344913", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%d/%m/%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1359759600000, 85 ], [ 1388617200000, 555 ], [ 1406930400000, 883 ], [ 1433973600000, 1750 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " djihadistes", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "%B %Y", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Pour autant, ce chiffre recouvre des réalités fort différentes. Il n’y a pas 1 750 Français combattant au sein de groupes djihadistes, loin de là. Les derniers chiffres détaillés en mai par le ministère de l’intérieur recensaient 457 personnes effectivement présentes en Irak et en Syrie, contre 320 en transit entre la France et la Syrie et 278 ayant quitté la zone. A ce total, l’intérieur ajoutait les individus ayant « un projet de départ » : 521.Plus significatif, le nombre de morts : 113 Français ou résidents français ont été tués dans des pays où ils avaient rejoint une organisation terroriste, a détaillé Bernard Cazeneuve.Un nombre sans précédent d’étrangersFin mai, les Nations unies tiraient la sonnette d’alarme. Alors qu’au mois de septembre, l’ONU estimait à 15 000 le nombre des combattants étrangers présents ou ayant transité en Irak et en Syrie, le dernier rapport, rédigé par le comité des sanctions contre Al-Qaida et qui se base sur des données fournies par 27 services de renseignement dans le monde, avançait le chiffre de 25 000 personnes à la fin mai 2015. Une augmentation de 71 % depuis le mois de mars 2014.Lire aussi :L’ONU s’alarme du nombre de djihadistes étrangers présents en Syrie et en IrakLa carte ci-dessous répertorie le nombre de personnes par pays impliquées dans le djihad en Syrie et en Irak. Toutes ne sont pas sur les lignes de front : les Nations unies admettent elles-mêmes qu’il est impossible d’aboutir à un nombre global précis du nombre de combattants « réguliers » dans ces deux pays.Les chiffres, fournis par les Etats membres ou basés sur des estimations, englobent parfois les combattants réguliers, ceux qui sont en transit vers ces deux pays, ceux qui les ont quittés pour des pays tiers, ceux qui tentent de rentrer chez eux ou ceux qui ont été arrêtés. Au Royaume-Uni par exemple, sur les 700 Britanniques qui se sont rendus en Syrie, près de la moitié d’entre-eux sont rentrés.Six Etats membres de l’ONU, dont la France, comptent plus de 1 000 personnes impliquées, la France et la Russie (et ses combattants tchétchènes, notamment ) étant les deux pays « non musulmans » à avoir franchi la barre des « 1 000 ».Une quarantaine d’autres pays comptent plus de 100 personnes impliquées. Enfin, une quarantaine d’autres comptent entre 1 et 100 cas répertoriés. Nous avons choisi d’attribuer sur la carte 10 combattants à ceux comptant 10 cas ou moins ; ou des individus repérés en Irak ou en Syrie, mais dont le nombre exact – faible – est impossible à recouper.Mais si l’on rapporte le nombre de djihadistes au nombre d’habitants, les 10 premiers pays « fournisseurs » de djihadistes sont tous musulmans ou à majorité musulmane, répartis entre Afrique du Nord (Tunisie et Maroc), Moyen-Orient (Jordanie, Liban, Arabie saoudite), Asie centrale (Kazakhstan et Turkménistan) et Balkans (Kosovo, Bosnie et Albanie).Avec 26 djihadistes présumés identifiés pour un million d’habitants, la France arrive en 13e position et est devancée par la Belgique (40) et le Danemark (27) en Occident. #container_14314267148{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14314267148{ height:500px; } #container_14314267148 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14314267148 .titre:before{ font-size:13px; 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Ils ont pour la seconde fois voté pour la pénalisation des clients de prostitués, vendredi 12 juin, en adoptant la proposition de loi renforçant la lutte contre la prostitution qui était examinée en secondre lecture à l’Assemblée nationale. Une pénalisation contre laquelle les sénateurs avaient voté en mars dernier.Que contient le texte ?La navette parlementaire est parfois faite de détricotage et de remaillage. Ainsi en décembre 2013, l’Assemblée nationale avait déjà adopté en première lecture la proposition de loi de « lutte contre le système prostitutionnel ». Le texte introduisait alors deux mesures phare : la pénalisation des clients de prostitués par une amende de 1 500 euros et la suppression du délit de racolage, institué en 2003 par Nicolas Sarkozy et décrié par l’ensemble des associations présentes sur le terrain.Mais en mars 2015 les sénateurs, majoritairement à droite, vidaient le texte de sa substance, supprimant l’amende aux clients et rétablissant le délit de racolage passif. Soit un texte de statut quo, conforme à la législation actuelle.Ce qui était mal connaître les députés, qui ont rétabli ce que les sénateurs avaient défait, en commission, mercredi 3 juin.A l’Assemblée nationale, ils ont été une majorité à suivre cette commission, en votant, vendredi 12 juin, en deuxième lecture un texte visant à pénaliser les clients d’actes sexuels et à supprimer le délit de racolage, très semblable celui qu’ils avaient adopté en première lecture.La balle est désormais, à nouveau, dans le camp du Sénat. En cas de désaccord persistant entre les deux chambres, l’Assemblée nationale aura le dernier mot.Lire aussi :Prostitution : l’Assemblée refait ce que le Sénat avait défaitOutre l’interdiction d’achat d’actes sexuels et la dépénalisation des personnes prostituées, le texte prévoit le renforcement de la lutte contre le proxénétisme et une politique de prévention auprès des jeunes.Pourquoi la pénalisation des clients fait-elle débat ?La pénalisation des clients de prostitués cristallise le débat entre les deux chambres et au sein de la société.Les pour. La mesure a le soutien des associations prônant l’abolition de la prostitution, et du gouvernement. Le Mouvement du Nid, spécialisé dans la défense des prostitués, appelle notamment par la voix de son secrétaire général, Grégoire Théry, à « mettre définitivement fin à (…) à l’impunité des clients ».La ministre des affaires sociales, Marisol Touraine, a quant à elle appelé jeudi les députés à rétablir les amendes pour les clients avant d’ajouter :« Ce sont aussi aux hommes de réfléchir à ce qu’ils font, à la manière dont ils se comportent. »Les contre. Les associations de prostitués qui défendent la prostitution comme une activité volontaire, et d’autres qui leur viennent en aide, comme Act Up ou Médecins du monde, combattent l’adoption de cette mesure. Ces associations, qui ont manifesté vendredi dernier à Paris, craignent en effet de voir les prostitués poussés vers davantage de clandestinité et de précarité, et encore plus à la merci des clients. Des craintes qui ont convaincu les députés écologistes, en majorité opposés au texte.Combien de prostitués en France ?Si la difficulté à établir un chiffre est soulignée par toutes les études, un rapport publié par Mouvement du Nid en mai 2015 estime entre 30 000 et 44 000 le nombre de personnes qui se prostituent en France. L’organisme précise qu’environ 37 000 d’entre elles exercent à « temps plein », soulignant une autre difficulté : chiffrer la prostitution occasionnelle.Parmi les prostitués de l’étude menée par le Nid, 85 % sont des femmes, 10 % des hommes et 5 % des personnes transgenres. Désormais, seulement 30 % de la prostitution s’exerce dans la rue, ajoute le rapport, contre 62 % sur Internet et 8 % dans des bars à « hotesses » ou des salons de massages.Lire aussi :Peut-on évaluer le coût réel de la prostitution ? 12.06.2015 à 05h55 • Mis à jour le12.06.2015 à 15h46 Plus de trois ans après le début de l’affaire dite « du Carlton de Lille », Dominique Strauss-Kahn a été relaxé, vendredi 12 juin, par le tribunal correctionnel de Lille du chef de proxénétisme aggravé pour lequel il était poursuivi.« Il a eu un comportement de client non répréhensible au regard de la loi pénale », a souligné le président Bernard Lemaire, insistant sur le fait qu’« on ne [pouvait] pas lui imputer un rôle d'instigateur. »#Carlton: l'instruction ne retenait que les témoignages à charge des prostituées, le jugement s'appuie sur les témoignages à décharge— robert_diard (@pascale robert-diard)require(["twitter/widgets"]);Après l’audience, l’ancien directeur général du FMI a quitté la salle par une porte dérobée, laissant à son avocat, M. Henri Leclerc, le soin de s’exprimer devant la presse. « Le jugement vient de mettre à néant l’ordonnance idéologique » des juges d’instruction, a lancé le conseil aux journalistes.Dominique Alderweireld, dit « Dodo la Saumure », a aussi été relaxé, tout comme sa compagne, Béatrice Legrain. Ce gérant de bars à hôtesses dans la Belgique voisine était le seul prévenu contre qui de la prison ferme avait été requise, compte tenu de ses antécédents judiciaires.Les entrepreneurs Fabrice Paszkowski et David Roquet, l’avocat Emmanuel Riglaire, le commissaire Jean-Christophe Lagarde, les ex-responsables du Carlton Hervé Franchois et Francis Henrion ont tous également été relaxés.En revanche, reconnu coupable de proxénétisme, mais pas aggravé, René Kojfer, l’ancien chargé des relations extérieures du Carlton a, lui, été condamné à un an de prison avec sursis.Lire aussi : Le procès de l'affaire du Carlton en 6 questionsLes dénégations de DSKAu terme des trois semaines de procès en février, le parquet, trouvant les charges retenues par l’instruction non étayées, avait requis la relaxe « pure et simple » de Dominique Strauss-Kahn. Contre toute attente, deux des parties civiles elles-mêmes avaient renoncé aux poursuites contre lui.Combatif à la barre du tribunal, DSK a farouchement nié être l’instigateur des soirées libertines auxquelles il participait et avoir été au courant que les femmes qu’il fréquentait étaient payées.L’ancien favori socialiste de la présidentielle 2012 avait vu ses espoirs anéantis dès mai 2011 lorsque avait éclaté sous les yeux du monde entier une affaire d’agression sexuelle, celle du Sofitel de New York. Tout au long du procès, le tribunal a tenté de démêler l’écheveau des différents cercles évoluant dans cette affaire : des anciens dirigeants de l’Hôtel Carlton, d’où l’affaire est partie, aux amis du Nord de DSK, comme Fabrice Paszkowski et David Roquet, deux entrepreneurs qui organisaient les soirées.Débat autour de la prostitutionAu-delà de l’évocation des charges, alors que l’instruction du dossier a été vivement critiquée par la défense, le procès s’est parfois transformé en débat autour de la prostitution et de la législation qui l’entoure. « Dépassée », selon les avocats de la défense. « A compléter », pour les parties civiles.« On peut au moins se féliciter de l’écho de ce procès dit “du Carlton” puisqu’en deuxième lecture on a réintroduit la pénalisation des clients sur le projet de loi » destiné à renforcer la lutte contre la prostitution, en cours de discussion à l’Assemblée, note aujourd’hui Me Emmanuel Daoud, avocat du Mouvement du Nid, organisme spécialisé dans la défense des prostituées. Coïncidence, la proposition de loi renforçant la lutte contre la prostitution revient justement ce vendredi en seconde lecture à l'Assemblée. Ses partisans espérent une adoption avant la fin de l'année. 11.06.2015 à 22h56 • Mis à jour le11.06.2015 à 23h23 | Denis Cosnard Il n’y aura pas de casinos à Paris. Du moins pas à un horizon rapproché. Devant les réticences des élus parisiens, le ministère de l’intérieur a finalement choisi une autre solution pour canaliser à court terme la demande de jeu vers une offre légale. Plutôt que des casinos, Bernard Cazeneuve souhaite que soient ouverts des « clubs », appelés à remplacer les vieux cercles de jeu en bout de course.« Le nouveau dispositif pourrait être opérationnel début 2016 », précise le ministère de l’Intérieur, décidé à aller vite. Place Beauvau, les spécialistes des jeux travaillent déjà sur les nouveaux textes législatifs nécessaires.Cette décision marque un virage complet par rapport à l’idée initiale du gouvernement, qui consistait à fermer les derniers cercles pour ouvrir à la place un ou plusieurs casinos.Grand banditismeTout est parti de la dérive des cercles de jeu, de leurs liens troubles avec le grand banditisme, notamment corse, et de l’argent sale qui y transitait. Au fil des affaires, tous ont fermé, ou presque, notamment le Cercle Cadet et l’Aviation Club de France en 2014. Il n’en reste plus que trois en France. Mais pour le ministère de l’intérieur, leur sort est scellé. Afin de « mieux contrôler la provenance des fonds », et de « réduire le risque de blanchiment ou de fraude fiscale », M. Cazeneuve a décidé de tous les supprimer. A Paris, le Club Anglais et le Cercle Clichy-Montmartre sont donc condamnés, de même que le César Billard Palace de Reims.Pas question pour autant de laisser un vide, propice à l’essor de tripots. Depuis que le nombre de cercles s’est réduit comme peau de chagrin, le Clichy-Montmartre, le seul à proposer des tables de poker, n’arrive déjà plus à répondre à la demande. Les clients doivent souvent faire la queue deux heures, et certains se retrouvent aiguillés vers des salles clandestines qui semblent proliférer. Une douzaine de procédures visant à fermer des cercles illégaux a été menée rien qu’en 2014.Pour le ministère, l’issue évidente consistait à ouvrir enfin à Paris un ou plusieurs casinos afin que les joueurs puissent s’adonner à leur passion dans un cadre légal. En février, M. Cazeneuve a donc confié une « mission de préfiguration de l’implantation de casinos à Paris » à un ancien préfet, Jean-Pierre Duport.Lire aussi :Rien ne va plus pour l’ouverture de casinos à ParisSon rapport, remis officiellement au ministre ces derniers jours, confirme l’intérêt de créer des établissements de ce type à Paris. Selon ses calculs, la demande de jeu non satisfaite en Ile-de-France atteint aujourd’hui pas moins de 464 millions d’euros par an. Un marché considérable, sans même compter les touristes étrangers qui pourraient être attirés. « Paris est la seule capitale européenne à ne pas avoir de casino, avec Rome », souligne M. Duport.Dans son document, il préconise donc de supprimer l’article de la loi de 1920 qui interdit les casinos à Paris. « Cette règle vieille de près d’un siècle n’a plus de sens, estime-t-il. On a autorisé des casinos à Lille, Lyon, Toulouse, Bordeaux, bientôt Marseille. Pourquoi pas à Paris ? »Un « manque d’enthousiasme » politique à ParisPour éviter que les établissements les plus proches, ceux d’Enghien-les-Bains (Val-d’Oise) et de Forges-les-Eaux (Seine-Maritime), ne soient trop déstabilisés, le rapport suggère de créer dans la capitale plusieurs casinos de taille moyenne plutôt qu’un seul énorme. Il propose en outre des compensations financières pour les communes qui perdraient des recettes.Ce scénario, sur lequel avait misé le gouvernement, s’est cependant heurté à ce que M. Duport nomme pudiquement un « manque d’enthousiasme » politique à Paris. Honnis par la morale chrétienne qui y voit le mirage d’un enrichissement facile, les jeux d’argent traînent une odeur de soufre. Plusieurs élus ont donc pris fait et cause contre l’ouverture éventuelle de casinos, notamment Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP), les communistes et les écologistes. Devant cette hostilité, la maire Anne Hidalgo a jugé impossible de réunir une majorité au conseil municipal et n’a pas voulu s’engager dans un combat douteux.Place Beauvau, M. Cazeneuve a alors dû changer son fusil d’épaule. Fermer les cercles ? Oui. Supprimer le texte de 1920, afin de permettre l’ouverture de casinos si Paris le souhaite un jour ? Oui, cela reste au programme. Mais puisque la ville n’est pas prête à se lancer dans l’aventure, le ministre a mis à l’étude en mai une deuxième option, qui n’implique aucune intervention de la municipalité : une modernisation du statut des cercles.Pas de machines à sousA titre expérimental, pour cinq ans, l’Etat entend mettre en place à Paris et Reims un nouveau système, celui des clubs. Comme les cercles, ils n’accueilleraient pas de machines à sous, seulement des jeux classiques tels le poker, la roulette ou le baccara. En revanche, ils ne seraient pas gérés sous forme d’associations à but non lucratif, mais de sociétés commerciales. Leur régime fiscal serait revu. En outre, c’est la société qui supporterait le risque, au lieu du traditionnel banquier.Grâce à ces mesures, l’Etat juge possible de recréer l’ambiance plus ou moins feutrée des anciens cercles tout en moralisant le métier. Reste à mettre au point la nouvelle législation, à obtenir le feu vert du parlement, et à trouver des candidats pour ouvrir les premiers clubs – pas forcément uniquement les gérants des anciens cercles. De premiers détails devraient être annoncés par le ministère dans quelques semaines.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Bonnefous (Mayotte, envoyé spécial) Le folklore parfois peut être très politique. Manuel Valls en a fait l'expérience à son arrivée, samedi 13 juin, à Mayotte, dans la foulée de son déplacement de deux jours à La Réunion. Le premier ministre, accompagné par la ministre de l'éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, et la ministre des outremer, George Pau-Langevin, a été accueilli au conseil départemental de Mamoudzou par des chants et des danses traditionnels mahorais : le « déba » qui exprime des louanges religieuses au prophète – Mayotte est un territoire à 95 % de confession musulmane – et le « chigoma », habituellement réservé aux cérémonies de mariage.Mais derrière l'ambiance festive, les tenues d'apparat colorées, les colliers de fleurs de jasmin et les sourires, les habitants ont glissé quelques messages politiques dans leurs paroles. « Ça suffit (Passi Ivo) les clandestins, ça suffit la vie chère », ont-ils notamment chanté en mahorais, faisant référence à la fois au niveau de vie très bas mais aussi à l'immigration clandestine importante sur l'île. Même si aucun chiffre officiel n'existe, les pouvoirs publics considèrent qu'environ 70 000 personnes y sont actuellement en situation irrégulière, pour l'essentiel des ressortissants voisins des Comores.Maîtrisant peu la langue locale, Manuel Valls n'a pas directement répondu à ces injonctions. Paradoxalement, le premier ministre n'a pas souhaité vraiment mettre l'accent durant sa visite sur la lutte contre l'immigration clandestine. Seule la toute fin de son programme de la journée a été consacrée à ce sujet, avec la visite éclair du poste de commandement de l'action de l'Etat en mer chargé d'intercepter les bateaux de clandestins. En 2014 pourtant, près de 20 000 étrangers en situation irrégulière ont été expulsés de Mayotte, soit plus que le nombre d'éloignements forcés sur l'ensemble de la métropole pour la même année.« La France a une grande ambition pour Mayotte »Devant le conseil départemental, M. Valls a préféré mettre en avant « l'avenir » de l'île, en détaillant l'investissement de l'Etat auprès de ce territoire devenu en 2011 le 101e département français, avec la signature du plan stratégique « Mayotte 2025 ». Ce pacte, lancé par François Hollande lors de sa venue sur l'île en août 2014, dote le territoire mahorais de 320 millions d'euros, auxquels s'ajoutent les 378 millions du contrat de plan Etat-région signé également samedi matin. « Mayotte 2025 n'est ni un slogan, ni un mot magique, mais une feuille de route pour les années qui viennent. C'est la preuve que la France a une grande ambition pour Mayotte », a déclaré M. Valls.Formidable accueil de nos compatriotes mahorais. Mayotte, comme toutes nos outre-mer, fait rayonner la France. http://t.co/BiuSMxY3jT— manuelvalls (@Manuel Valls)require(["twitter/widgets"]);C'est surtout un minimum financier pour ce territoire confronté à des défis majeurs. Avec un taux de chômage de 17,6 % et un PIB par habitant de 6 575 euros – près de cinq fois moins élevé que dans l'Hexagone – Mayotte est un des départements d'outremer les plus pauvres, malgré une croissance annuelle de 11 %. La moitié de ses 219 000 habitants a moins de 20 ans et l'âge moyen sur l'île est de 17 ans. Les Mahorais ont donc des besoins considérables en matière d'éducation et de développement.« Mayotte doit faire face à deux défis fondamentaux, a expliqué Soibahadine Ibrahim Ramadani, le président du conseil départemental. Il faut mettre en place l'égalité réelle des droits par rapport à la métropole, et il faut lutter contre l'insécurité qui est un poison pour la société. » La multiplication des violences et des cambriolages, principalement dans les villes, est autant un problème que le décalage entre le niveau des minima sociaux (salaire minimum, allocations sociales et familiales) nettement inférieur au niveau en métropole ou même chez le voisin réunionnais.Lagon et arrivée de la « course de pneu »Pour tenter de répondre à ces différents enjeux, Manuel Valls a annoncé « le relèvement et l'alignement de plusieurs allocations » sur le niveau hexagonal. Il a également promis l'arrivée d'un peloton de gendarmerie supplémentaire (16 gendarmes) dès le mois d'août et l'affectation de 44 agents de la police de l'air et des frontières en septembre. En revanche, il a fermé la porte à la création d'une zone de sécurité prioritaire (ZSP) à Mayotte, malgré la demande de M. Ibrahim Ramadani. Pour favoriser le tourisme, il a annoncé la mise en place à partir de juin 2016 de liaisons directes de la compagnie aérienne Air Austral – trois par semaine – entre Paris et Mayotte, et a apporté son soutien aux autorités locales pour que le lagon mahorais soit classé au patrimoine mondial de l'Unesco.Au fil des heures, le premier ministre est apparu de plus en plus détendu, plaisantant à plusieurs reprises sur la chaleur écrasante et profitant des comités d'accueil très expansifs de la population à chaque étape de sa visite. A Mamoudzou, il a assisté à l'arrivée de la « course de pneu », une attraction très populaire sur l'île où les participants courent en poussant devant eux un pneu avec deux baguettes en bois. S'offrant une traversée personnelle du lagon, il a vanté « des moments inoubliables » durant lesquels « on ressent des choses ».Comme à La Réunion les deux jours auparavant, Manuel Valls a multiplié les inaugurations officielles, comme un futur hôpital à Petite-Terre et un internat au lycée agricole de la ville de Coconi, dans le centre de l'île. Il a également visité la nouvelle cantine scolaire d'une école élémentaire à Chirongui, dans le sud. « Merci pour votre accueil très chaleureux, c'est très émouvant », a déclaré à plusieurs reprises le premier ministre devant les Mahorais. Un accueil toutefois très préparé par les autorités insulaires, puisque par exemple, la route qui mène à l'école de Chirongui avait été goudronnée à la hâte vendredi.Bastien Bonnefous (Mayotte, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Maryline Baumard Bhan n’y comprend rien. Le jeune Soudanais a débarqué vendredi 12 juin au soir à Paris avec comme adresse le camp de La Chapelle. « Un ami, passé là il y a quelques semaines m’avait donné les indications. En y arrivant, j’ai vu qu’il n’y avait rien, personne qui campait. Ça ne ressemblait pas à ce dont il m’avait parlé. Heureusement, quelqu’un m’a accompagné ici », explique-t-il en montrant le jardin d’Eole, un espace vert aménagé juste derrière le métro Chapelle dans le 19e arrondissement.Bhan, 21 ans, anglais parfait, est assis à deux mètres d’un assemblage de bâches dépareillées. Sous cet abri collectif, juste à côté du Grand Parquet (un espace pour les petits spectacles) rue d’Aubervilliers, dorment une dizaine de ses compagnons d’infortune. « J’ai trouvé un matelas, un morceau de couverture et j’ai pu dormir », confie-t-il d’une voix encore mal réveillée, mal assurée dans ce lieu nouveau pour lui.Il est tôt, mais le petit-déjeuner est servi. « Des riverains ont apporté des pains, du café, du thé », commente Yann, un jeune homme le cheveu et le teint clair, venu les soutenir. Arrivé là à 5 heures du matin, il observe et aide. Il dit être juste là de « façon citoyenne », hors de toute appartenance à un parti politique. Yann a vécu avec eux l’épisode de la nuit de jeudi à vendredi, lorsqu’une caserne de pompier désaffectée a été investie quelques heures. Il rêve de pouvoir créer un squat afin que les migrants s’y installent.Une centaine, essentiellement issus du Soudan et d’ErythréeComme tous les samedis matins, le quartier s’éveille doucement. Rien à voir avec l’agitation populaire du lieu en plein après-midi. Là, on part faire les courses et sur l’esplanade investie par les campeurs, des joggeurs passent, qui vont prolonger leurs foulées dans le jardin conçu par le paysagiste multiprimé Michel Corajoud. Un espace ouvert en 2007, beau pour les yeux et pensé pour la vie collective du quartier. « Ici on est au calme. Pourvu que ça dure », insiste Ahmed, Soudanais aussi, qui dit avoir été brièvement hébergé par la mairie de Paris avant de revenir là, « avec les autres ». En parlant, Ahmed jette un œil un peu plus loin, au camion de police qui veille ; histoire de s’assurer que rien ne bouge. Ils sont une centaine, essentiellement des jeunes hommes originaires du Soudan et d’Erythrée, à se lever doucement. Les capuches sont rabattues sur les crânes, le regard est interrogatif. Des poches de jeans, dépasse souvent une brosse à dent. Ahmed et Dean terminent d’ailleurs leur toilette succincte, pieds nus devant une des petites fontaines du lieu.En face, une école occupée par les parents espère bien profiter du passage des journalistes pour faire valoir ses demandes. « Urgent, classes pour nos enfants », indique l’affiche qui barre le mur de façade. Pour l’heure, chacun reste sur son combat.Blocages à la frontière entre l’Italie et la FranceBhan, lui, est songeur. Peu bavard. L’Angleterre, la France, ou ailleurs ? La question est là, bien présente pour lui à cette étape de son voyage entamé il y a un an. « Je viens de passer un an en Libye. Là je m’étais dit que j’allais aller en Grande-Bretagne parce que mon copain y est déjà. Maintenant j’hésite. Je ne sais plus trop. Qui donne le plus l’asile aux gens comme moi victimes de la guerre ?, interroge-t-il. Je ne parle pas le français mais bien l’anglais, c’était une des raisons de mon choix initial. Mais je ne suis plus sûr de rien. »Le garçon n’arrive pas à se projeter ; à s’imaginer un avenir. « Là je viens d’arriver en Europe. Il y a cinq jours mon bateau était escorté dans le port de Catane. Après, ça s’est précipité. Ça va vite l’Europe », commente cet ex-étudiant en management. « On a d’abord été emmenés dans un camp dont j’ignore l’emplacement. On y a été transportés en bus depuis Catane. J’avais fait la traversée seul, mais là, je me suis rapproché de plusieurs autres Soudanais. On a quitté le camp, de peur qu’ils nous prennent les empreintes et qu’on soit obligés de rester en Italie. Après, on a repris un bateau pour remonter. Du sud de l’Italie, j’ai pris le train jusqu’à Rome. Puis de Rome à Vintimille. Là, ça a été un peu compliqué », ajoute-t-il. Depuis quelques semaines, en effet, des renforts de police ont été envoyés à la frontière entre l’Italie et la France pour empêcher les passages. Ces premiers renforts ont même été enrichis d’un escadron supplémentaire en milieu de semaine. Depuis cette date, des policiers empêchent par ailleurs les Africains arrivés jusqu’à Nice de monter dans des trains pour Paris. Qu’ils soient ou non munis de billets. « Moi j’ai réussi à passer en France. Je ne vous dirai pas comment car je ne veux pas que ceux qui viennent après moi et qui feront comme moi soient pris. Mais on est malins, nous les Africains ! » sourit Bhan. À Nice, il est passé avant les interdictions de monter dans le train. En revanche il a été arrêté dans une ville qu’il croit être Toulon. « Là, les policiers m’ont dit de quitter la France sous deux jours », rapporte-t-il.Depuis qu’il est à Paris, Bhan a réussi à appeler sa famille. « Tout le monde chez moi est resté au Sud-Soudan, à Juba. Il fallait que je leur dise que ça allait et que j’étais en France », rappelle-t-il. Entre le Soudan et ici, il y a eu la Libye. « J’ai travaillé dur là-bas. J’ai fait plein de petits jobs différents. Notamment beaucoup de vente, c’est parce que je parle anglais que j’ai fait du management à l’université. Mais ces derniers mois, à Tripoli, c’est vraiment devenu impossible à cause de l’insécurité. Je me suis fait tout voler plusieurs fois. Surtout mon téléphone », regrette le jeune homme venu sans bagages. Ce séjour en terre libyenne lui a tout de même permis d’économiser les 1 200 dinars nécessaires pour la Méditerranée. La traversée, avec la faim, la soif, la peur et l’entassement « à 500 sur le bateau » n’est pas son sujet du jour… Sa vraie question désormais c’est « Où aller ? Où est-ce que je m’installerai le plus facilement pour refaire ma vie », répète-t-il. Réponse pour lui sous quelques mois.Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.06.2015 à 09h10 • Mis à jour le13.06.2015 à 09h12 Dix-huit armes de poing ont été dérobées dans une annexe du commissariat de police de Cayenne dans la nuit de mercredi à jeudi, et trois suspects étaient en garde à vue vendredi, ont indiqué le procureur de la République et la police en Guyane.Tous les trois mineurs, les suspects, placés en garde à vue dès jeudi, sont connus des services de police. Ils nient être les auteurs du vol, ou même de simples recéleurs, a précisé le procureur, Ivan Auriel.Les armes de service de policiers dérobées se trouvaient dans leurs casiers personnels. « Elles ont toutes été volées avec leur chargeur. Sept gilets pare-balles avaient été dérobés mais ils ont été retrouvés », a indiqué M. Auriel. L'une des armes a également été retrouvée jeudi.Selon Olivier Le Cardinal, n°1 de la police en Guyane, des policiers de l'antenne de l'IGPN – l'Inspection générale de la police nationale – en Martinique étaient attendus vendredi soir à Cayenne pour enquêter sur d'éventuelles responsabilités policières. Les armes de service doivent en effet être laissées à l'armurerie du commissariat, dans le centre de Cayenne, a-t-il précisé. L'IGPN doit aussi tenter de savoir pourquoi l'alarme de l'annexe ne s'est pas déclenchée.Le bâtiment en question abrite notamment des vestiaires des policiers de la BDAR (Brigade des accidents et des délits routiers). Il est doté, selon le procureur, d'« un système de surveillance vidéo et d'une alarme identique à celle des domiciles de particuliers ». Il n'y aurait « pas de surveillance humaine », selon le magistrat du parquet.Les trois suspects ont été interpellés jeudi en milieu de journée. L'un d'eux était en possession de l'un des gilets pare-balles volés. Il affirme l'avoir trouvé « par terre », a précisé le procureur. A la suite d'une information fournie aux enquêteurs, les six autres gilets dérobés ont été retrouvés dans un squat. 13.06.2015 à 04h52 Une cinquantaine d'artisans-taxis ont mené une opération contre les chauffeurs UberPOP, de simples particuliers proposant leurs services à prix cassés, dans la nuit de vendredi au samedi 13 juin à Paris pour dénoncer une concurrence « déloyale ». Les artisans-taxis ont arrêté les véhicules de conducteurs UberPOP, et demandé à leurs passagers d'en descendre.Place Denfert-Rochereau, un artisan taxi expliquait à un client gêné que cette populaire application sur téléphone signifiait pour lui la « précarisation » de son métier, sous le regard de policiers discrets. « Ca fait plus d'un an qu'on patiente et rien ne se passe », s'agace Mohamed Habib, chauffeur de taxi depuis vingt ans. « UberPOP c'est du travail au noir, du travail clandestin ».Lire (en édition abonnés) :Ils sont devenus chauffeurs pour UberPopAgression d’un chauffeur de taxi à Roissy« On en a ras-le-bol de la concurrence déloyale, ras-le-bol d'Uber qui est au-dessus des lois », a renchéri une de ses collègues, Maryline Richaudeau, « de jour en jour on a une chute d'activité flagrante, ils se mettent dans nos stations, sur nos voies, il y a constamment des tensions », a-t-elle décrit, évoquant l'agression d'un chauffeur de taxi à l'aéroport de Roissy vendredi.UberPOP a valu au groupe américain Uber, numéro un mondial de la mise en relation avec des voitures de transport avec chauffeur, de nombreux litiges avec les tribunaux. Le groupe - valorisé à 50 milliards de dollars selon la presse américaine - a ainsi été condamné à 100 000 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Paris fin 2014 à cause d'UberPOP. La société a fait appel.Des préfets ont interdit ces dernières semaines le service pour « concurrence déloyale » vis-à-vis des VTC (voitures de transport avec chauffeur) et taxis, deux professions ulcérées par le développement de cette activité, illégale selon le gouvernement. La Cour de cassation examine une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) sur ce sujet, mais ne l'a pas encore transmise au Conseil constitutionnel.UberPOP arrive à Nantes, Strasbourg et MarseilleParallèlement, Uber a continué à développer UberPOP, annonçant lundi son introduction à Strasbourg, Nantes et Marseille. Jeudi, un chauffeur UberPOP poursuivi pour exercice illégal de l'activité d'exploitant de taxi, a été relaxé à Paris, une première qui a suscité la « très grande satisfaction » de la société Uber mais a scandalisé les taxis.Le tribunal correctionnel a notamment estimé que « le transport onéreux d'une personne est insuffisant à caractériser le délit d'exploitant de taxi sans autorisation de stationnement, qui suppose que soit caractérisé un stationnement ou une circulation sur la voie publique en quête de clientèle ». En mai, quelque 150 dossiers de chauffeurs UberPOP étaient en cours à Paris. Certains ont d'ores et déjà donné lieu à des amendes de plusieurs centaines d'euros.Lire aussi :La justice juge non coupable un chauffeur UberPop Bastien Bonnefous (Saint-Denis (La Réunion), envoyé spécial) « Je ne suis pas le Père Noël, je ne viens pas avec des annonces gadgets, ni avec des cadeaux. » Manuel Valls annonce la couleur. Le premier ministre est en effet arrivé à La Réunion avec peu de nouvelles mesures en poche, pour sa visite de deux jours sur l’île avant de s’envoler pour Mayotte. « Je suis toujours étonné qu’on attende du premier ministre qu’il vienne à chaque fois avec des annonces et qu’il ouvre son portefeuille. Ce qui compte, c’est avoir la bonne analyse », a-t-il déclaré, rappelant que « l’Etat consacre 4,4 milliards d’euros pour le développement de La Réunion ».Seule véritable nouveauté de son déplacement : la création de 4 400 emplois aidés supplémentaires pour le département ultramarin lourdement frappé par le chômage. A la fin de l’année, l’ensemble de ce type de contrats subventionnés devrait concerner 40 000 emplois pour La Réunion et ses 849 000 habitants. « C’est la preuve que l’Etat est là », a affirmé M. Valls à Saint-Joseph, fief du député PS et maire Patrick Lebreton, dans le sud de l’île, où il a signé une charte pour l’emploi local avec neuf entreprises privées et s’est offert un de ses rares et rapides bains de foule avec une population largement constituée pour l’occasion de militants socialistes.« Sans formations, ça ne sert pas à grand chose »Mais le coup de pouce supplémentaire du gouvernement est loin de répondre aux attentes des Réunionnais. « Les contrats aidés, c’est très bien, mais s’ils ne sont pas accompagnés de formations, ça ne sert pas à grand chose », estime un habitant qui manifestait, vendredi 12 juin au matin, devant la mairie de Saint-Denis pour protester contre le manque de formations professionnelles sur l’île. « Du coup, quand on est en contrat aidé, on est encore plus souvent précarisé car on ne coûte pas cher au patron et il en profite », ajoute son voisin.Pour tenter d’endiguer le chômage chronique à La Réunion, près de trois fois plus élevé qu’en métropole (30 %, dont 60 % chez les jeunes), Manuel Valls a également annoncé la signature d’une ordonnance d’ici à la fin de l’année pour inscrire dans les appels d’offres de marchés publics une clause favorisant les entreprises qui emploient des Réunionnais, ainsi que la mise en place à partir du 1er janvier 2016 d’une expérimentation permettant au préfet de moduler les différents dispositifs d’aide à l’emploi en fonction des besoins sur le territoire.L’essentiel de la visite de M. Valls a consisté en des inaugurations officielles dans les domaines économiques ou sociaux : une centrale de production d’électricité par des panneaux photovoltaïques, la visite d’un centre d’encadrement militaire de jeunes en difficulté qui se flatte d’un taux d’insertion de plus 70 %, un abattoir de volailles flambant neuf d’un coût de 73 millions d’euros dont 28 millions d’aides publiques via la défiscalisation, ou l’extension de l’aérogare de l’aéroport de Saint-Denis…Le premier ministre a également visité dans l’est de l’île, à Saint-Benoît, une école primaire en compagnie de la ministre de l’éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem. Le duo a assisté, dans une classe de CM2, à une leçon sur « les valeurs de la République » au cours de laquelle M. Valls a pu constater, avec le sourire, qu’il était le « modèle » de Mathis, un des élèves.Maigre récolteMais il n’a pratiquement pas évoqué durant son séjour les dossiers sécuritaires, alors qu’un coup de filet antiterroriste, le 2 juin à Saint-Denis, a conduit à l’arrestation de deux hommes, frères jumeaux âgés de 18 ans, convertis à l’islam et radicalisés, qui sont soupçonnés d’avoir préparé un départ en Syrie pour faire le djihad. Mis à part l’octroi d’une prime pour les planteurs de canne à sucre frappés par la chute des prix et la libéralisation des marchés, déjà promise en août dernier par François Hollande lors de sa venue sur l’île, la récolte réunionnaise du chef du gouvernement est assez maigre.M. Valls a surtout fait sur place le service après-vente des réformes de son gouvernement – le plan PME-TPE, la réforme du collège, le pacte de responsabilité ou le CICE – ou répondu favorablement aux demandes de certains grands groupes réunionnais, comme l’augmentation de la flotte de la compagnie aérienne Air Austral. Il a également pris fait et cause pour les entrepreneurs qui réclament la construction d’une nouvelle route longeant le littoral à Saint-Denis. Un chantier polémique, d’un montant de plus d’1,6 milliard d’euros, combattu par les écologistes locaux et qui est devenu un enjeu politique à l’approche des élections régionales de décembre. « C’est un chantier spectaculaire qui doit aller au bout tout en étant exemplaire sur le plan environnemental », s’est contenté de répondre Manuel Valls.Bastien Bonnefous (Saint-Denis (La Réunion), envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Rey-Lefebvre La trêve hivernale à peine achevée (le 31 mars), les associations membres du Comité de suivi de la loi dite « Dalo » (Droit au logement opposable) tirent déjà la sonnette d’alarme. Elles ont en effet enregistré 74 cas de ménages, pourtant reconnus prioritaires, menacés d’une exécution d’expulsion ordonnée par la justice. C’est 39 % de plus qu’en 2014 à la même époque. « Et ce ne sont que les dossiers dont nous avons connaissance, s’inquiète René Dutrey, délégué général du comité. Il y en a sans doute beaucoup plus. Et la circulaire Valls-Duflot, d’octobre 2012, qui recommandait aux préfets de reloger un ménage avant de faire intervenir la force publique, reste lettre morte. Nous nous attendons à une importante vague d’expulsions en juillet, les autorités attendant généralement la fin de l’année scolaire pour les familles avec enfants », se désole-t-il.L’empressement des préfets s’explique par au moins deux raisons. Le nombre de ménages reconnus bénéficiaires du Dalo mais non relogés ne cesse de croître : en mars, ils étaient 59 502, dont 44 013 en Ile-de-France – preuve que ce droit, instauré en 2007, n’existe pas vraiment. Une autre raison, plus prosaïque cette fois, motive également les préfets : économiser l’argent de l’Etat qui, faute d’exécuter des décisions de justice, se voit régulièrement condamné à verser des indemnités aux bailleurs lésés.Epargner les deniers publicsPour ce motif, l’Etat a déboursé, en 2012, 38 millions d’euros. En 2010, la somme s’élevait à 55 millions. La raison ? Les préfets ont largement refusé le concours de la force publique, suivant en cela les orientations de la loi sur le Droit au logement opposable mais faisant mécaniquement grimper les indemnités versées aux propriétaires. La loi de finances pour 2015 n’a prévu que 40 millions d’euros, incitant donc les pouvoirs publics à prêter main-forte aux expulsions pour épargner les deniers publics : un objectif parfaitement contradictoire avec la circulaire d’octobre 2012 cosignée par Manuel Valls et Cécile DuflotLa France, pays plutôt réticent à expulser, serait-elle en train d’adopter la culture anglo-saxonne plus brutale avec les locataires défaillants ? Les statistiques démentent cette tendance. Le nombre d’expulsions menées par la police, qui représente moins de 10 % des décisions des tribunaux a, certes, progressé. Celles-ci sont passées de 10 637 en 2007 à 11 508 en 2012. Mais cette hausse est en ligne avec le nombre de décisions des tribunaux ordonnant une expulsion : de 110 000 en 2007 à 119 000 en 2012. L’Union sociale de l’habitat, fédération des bailleurs sociaux, qui détient 50 % du parc locatif, annonce 5 000 expulsions par an. Un chiffre stable, et un peu moins élevé que le parc privé.Le « maintien illicite dans le domicile d’autrui » devient un délitLes députés ont achevé, jeudi 11 juin, la discussion d’une proposition de loi sur « l’infraction de violation de domicile » portée par Natacha Bouchart, la sénatrice (Les Républicains) du Nord et maire de Calais, ville confrontée à un développement du squat. Le texte vise à sanctionner plus sévèrement les squatters. La récente affaire de Rennes, où une propriétaire de 83 ans s’est trouvée face à des squatters qui occupaient sa maison abandonnée depuis des années, a plané sur les débats. Les parlementaires ont créé, à côté de l’infraction du domicile déjà réprimée par l’article 226-4 du code pénal, un nouveau délit de « maintien illicite dans le domicile d’autrui », qui peut donc être constaté à tout moment facilitant l’évacuation par la police des intrus. « Les parlementaires ont voulu montrer aux Français avant leur départ en vacances qu’ils travaillent à protéger leur domicile », a commenté Jean Baptiste Ayrault, porte-parole de Droit au logement.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Julia Pascual Dix-huit mois de navette parlementaire plus loin, la loi renforçant la lutte contre la prostitution a été adoptée, vendredi 12 juin, en seconde lecture à l’Assemblée nationale. La pénalisation du client, qui prévoit la mise en place d’une contravention de 5e classe (1 500 euros d’amende), a été entérinée, de même que la suppression du délit de racollage, contestée par quelques élus Républicains présents. L’examen n’a pas trainé dans un hémyclique vide comme un vendredi, où le député PS Pascal Cherki comptabilisait sur Twitter seulement trois hommes socialistes.Un troisième homme socialiste nous rejoint dans l'hémicycle c'est @BrunoLeRoux— pascalcherki (@Pascal Cherki)require(["twitter/widgets"]);Pour faire taire les critiques qui continuent de s’exprimer, notamment dans certains milieux associatifs (Aides, Médecins du monde, Strass...), les élues socialistes Catherine Coutelle et Maud Olivier se sont défendues d’appuyer une « loi moralisatrice », rappelant en même temps la position « abolitionniste » de la France. Le président de la commission spéciale chargée de l’examen du texte, Guy Geoffroy (LR), s’est joint à elles pour « dénoncer le dogme inacceptable du besoin irrépressible de l’homme » et promettre de ne jamais cesser « la lutte contre l’abominable ».Le député UDI Charles de Courson a cité à cette occasion le Nouveau Testament lorsque Jésus s’adresse à une prostituée : « Je ne te condamne pas, va et ne pèche plus. » « Un temps ridiculement court »Durant cet examen d’un peu moins de quatre heures, c’est surtout Sergio Coronado (EELV) qui a apporté la contradiction aux auteurs de la loi. Le député des Français de l'étranger (Amérique Latine et Caraïbes) a fait adopter un amendement, avec le soutien du gouvernement, qui supprime la possibilité de blocage administratif des sites proposant un accès à la prostitution.La discussion s’est enfin attardée sur l’article de la loi qui prévoit la mise en place d’un « parcours de sortie » de la prostitution grâce, notamment, à la possibilité d’obtenir – sur décision du préfet – un titre provisoire de séjour. La durée de ce titre a été ramenée d’un an à six mois pour ne pas encourager les réseaux à exploiter les titres de séjour. Marie-Georges Buffet (PCF) a regretté « un temps ridiculement court. (...) On met les personnes en état d’insécurité ». M. Coronado a appuyé : « C’est une méconnaissance du parcours de sortie de la prostitution. »Au terme des débats, les députés socialistes et le Front de gauche ont voté pour la proposition de loi, les écologistes contre et Les Républicains se sont abstenus. « L’adage “le client est roi” n’est plus », s’est félicitée Maud Olivier. La loi n’est pas encore définitivement adoptée puisqu’elle doit encore passer devant une commission mixte paritaire où députés et sénateurs tenteront de s’accorder sur un texte commun. A terme, les députés auront le dernier mot. Les auteurs du texte tablent sur une adoption avant la fin de l’année.Lire aussi (abonnés) :« Délit de racolage ou pénalisation du client, c’est bonnet blanc et blanc bonnet  »Julia PascualJournaliste au Monde Mattea Battaglia Alors que prend fin, vendredi 12 juin, la phase de consultation des enseignants sur les nouveaux programmes – dont les résultats ne seront pas connus avant l’été –, l’historien Claude Lelièvre revient sur le « roman national », l’une des notions qui a marqué les polémiques, souvent virulentes, sur les projets de programmes de cycle dont on attend la version finale en septembre. Pour ce spécialiste du système éducatif, les conséquences d’une « histoire édifiante », qui a pu exister à l’école communale mais jamais au collège, ne peuvent être que très discutables.Lire aussi :Les programmes d’histoire réveillent la guerre scolaireLa refonte des programmes d’histoire a fait naître des polémiques bien au-delà des cercles d’enseignants et de spécialistes de la discipline. Comme si, du jour au lendemain, la France entière se passionnait pour des programmes que, d’ordinaire, seuls les enseignants s’approprient. Etes-­vous surpris par l’ampleur de ces controverses ? Non, car l’histoire est bien, selon la formule un peu galvaudée, une « passion française ». La France est même le seul pays non­ totalitaire où il arrive que le chef de l’Etat se mêle de cet enseignement. Avant François Hollande, on a eu l’intervention de François Mitterrand, qui a abouti à la convocation d’un colloque important en 1984. Celle, aussi, de Nicolas Sarkozy en 2008 à propos de l’enseignement de la Shoah. Mais rares sont les politiques qui ont regardé de près les programmes, actuels ou anciens. D’où des approximations – voire des contre-vérités fâcheuses – dans les débats, et des focalisations unilatérales sur certains points. La passion l’a souvent emporté sur l’esprit d’examen.« L’imagination des élèves, charmée par des peintures et des récits, rendra leur raison enfantine plus attentive et plus docile »Les débats se sont cristallisés autour du « roman national », que les détracteurs des nouveaux programmes estiment fragilisé, voire bouté hors de l’école. Est-­ce selon vous le cas ? Le « roman national » s’est installé dans l’enseignement primaire dès les débuts de la IIIe République, à l’initiative – entre autres – d’Ernest Lavisse [1842-1922], l’auteur des célèbres manuels « petits Lavisse ». « A l’enseignement historique incombe le glorieux devoir de faire aimer et comprendre la patrie française […], écrivait-il. Faisons aimer [aux élèves] nos ancêtres les Gaulois et les forêts des druides, Charles Martel à Poitiers, Roland à Roncevaux, Jeanne d’Arc, Bayard, tous nos héros du passé, même enveloppés de légendes […]. L’imagination des élèves, charmée par des peintures et des récits, rendra leur raison enfantine plus attentive et plus docile. » Mais cette histoire foncièrement idéologique voire légendaire, et revendiquée comme telle par ceux qui la promeuvent, est restée limitée à l’école des enfants du peuple, autrement dit à l’école communale. Elle n’a jamais été celle des élites, de l’enseignement secondaire. Ce serait une nouveauté radicale que d’installer le roman national dans le secondaire.Ce roman national doit-­il être central, selon vous, dans les enseignements que délivre l’école ? Autrement dit, les élèves en ont-­ils davantage besoin aujourd’hui ? Sûrement pas. Et cela d’autant plus que les conséquences d’une « histoire édifiante » ne peuvent être que très discutables : aussi bien l’histoire édifiante, qui aurait pour finalité de faire des enfants des dévots d’une « religion civile nationale », en occultant les aspects sombres de l’histoire réelle. Que celle, en sens inverse, qui peut former des « pénitents » accablés sous le poids des responsabilités anciennes et des culpabilisations actuelles. Nous n’avons pas besoin de cela, bien au contraire, pour nous situer avec lucidité et équité, et nous projeter vers l’avenir.François Hollande et Najat Vallaud­-Belkacem ont repris à leur compte la notion de « récit national », et non de « roman national ». Un distinguo d’initiés ?La ministre de l’éducation a clairement distingué le « récit » du « roman », en déclarant lors du Forum sur les nouveaux programmes organisés le 3 juin en Sorbonne « qu’il ne s’agit pas de fiction ». Reste l’adjectif « national ». S’il s’agit, comme on peut le penser, qu’il y ait une attention particulière portée à la France dans l’enseignement de l’histoire, cela paraît tout à fait légitime. Nous ne vivons pas n’importe où dans le vaste monde ! Ce serait nettement plus problématique s’il s’agissait de faire de la défense et illustration de la France le centre de l’histoire enseignée – ce qui n’a jamais eu lieu jusqu’alors dans les programmes d’histoire pour le collège. Là comme ailleurs, le nombrilisme fait peser des risques…Nous ne sommes pas dans la situation qui avait suivi la guerre perdue de 1870. Elle avait conduit certains dirigeants républicains à promouvoir une véritable « religion civile » : la « religion de la Patrie, qui n’admet pas de dissidents », selon les propres termes de Jules Ferry – qui avait pourtant adhéré auparavant au positivisme et à son ambition d’une unification de l’Europe occidentale.Lire aussi :« L’idée de vouloir faire de l’histoire un “roman national” est dérangeante »Mattea BattagliaJournaliste au Monde Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant) La Cour constitutionnelle belge a adopté, jeudi 11 juin, un arrêt qualifié d’« historique », qui annule une loi de juillet 2013 sur la conservation des données liées à des communications électroniques et téléphoniques. Pour les juges belges, ces dispositions, discriminatoires et contraires aux principes d’égalité, violent la vie privée des citoyens et le secret de certaines professions.La loi, adoptée par le gouvernement belge et entrée en vigueur depuis l’automne dernier, obligeait les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) et les opérateurs de téléphonie – mobile et fixe – à conserver durant douze mois toutes les métadonnées (origine et destination des courriels, date et identité des sites visités, localisation et identification des appareils, etc.). L’obligation ne s’appliquait pas, en revanche, au contenu des communications.Les opérateurs avaient dû constituer des services spéciaux, chargés de répondre aux demandes de la police, des parquets ou des juges d’instruction. La sûreté de l’Etat et les services de renseignement militaires pouvaient également réclamer des informations.Directive européenne trop largeLe texte transposait en fait – en étendant son champ d’action – une directive européenne de 2006, cassée par la Cour de justice de Luxembourg, qui avait estimé que ces dispositions axées sur la lutte antiterroriste bafouaient les droits à la protection de la vie privée et à la protection des données, « sans limitation au strict nécessaire ». Les juges de Luxembourg avaient surtout mis en évidence le manque de garanties quant à l’encadrement de l’accès aux données.C’est en se fondant notamment sur cet arrêt de la Cour européenne que la Ligue des droits de l’homme belge et l’Ordre des barreaux francophones et germanophone de Belgique ont introduit un recours. Les avocats insistaient sur la mise en cause de leur secret professionnel, à la base de leurs relations avec leurs clients.Les juges constitutionnels ont donné raison aux plaignants, en relevant notamment que le texte du gouvernement ne liait pas la conservation des donnés à une quelconque menace pour la sécurité publique.Comparaison avec la loi sur le renseignement françaiseLe président de la Ligue des droits de l’homme, Me Alexis Deswaef, a dit espérer que cet arrêt aura l’effet d’un « électrochoc » pour le gouvernement. Son confrère Jean-François Henrotte, représentant des barreaux, souligne, dans le quotidien Le Soir, que « la plupart des Etats européens ont abandonné la mise en place de législations de ce type ». Toutefois, « on observe l’effet inverse en France, avec l’adoption d’une loi sur le renseignement, mais il faut replacer tout cela dans le contexte des récents attentats », nuance l’avocat.Lire aussi :Après un débat focalisé sur le terrorisme, le Sénat vote largement la loi sur le renseignementDu côté de la police et de la justice, les réactions de dépit sont nombreuses. Les spécialistes prédisent des enquêtes plus longues et plus complexes. Philippe Van Linthout, coprésident de l’Association des juges d’instruction, estime que les garanties offertes par la loi pour éviter les abus étaient suffisantes et pouvaient entraîner des sanctions.L’arrêt a visiblement eu l’effet d’une douche froide pour le gouvernement du libéral Charles Michel. Les ministres de la justice, de l’agenda numérique et de la vie privée promettaient d’examiner attentivement la décision de la Cour avant de proposer, le cas échéant, un nouveau texte, négocié dans le cadre du Parlement du Benelux.Lire aussi :Le Conseil constitutionnel se prononcera sur l’accès administratif aux données de connexionJean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elise Vincent La nouvelle de l’interpellation, le 3 juin, d’une avocate prometteuse du barreau de Paris, s’est répandue comme une traînée de poudre dans le petit milieu des pénalistes parisiens. Qui aurait cru que la jeune femme de 31 ans, bosseuse passionnée, collaboratrice impliquée, se retrouve ainsi incarcérée à la maison d’arrêt de Versailles, parce que soupçonnée d’avoir joué un rôle dans l’évasion ratée d’une prison belge de son client, un gros caïd ?Le placement en détention de la jeune avocate et son extradition programmée vers la Belgique sont une situation relativement exceptionnelle. Une extradition confirmée, jeudi 11 juin, par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Versailles. Le cas est tellement rare que le bâtonnier de Paris, Pierre-Olivier Sur, très ennuyé, envoie sa position par SMS aux journalistes qui en font la demande : « J’ai demandé des informations complètes sur les conditions de la mise en cause de cette avocate pour réagir immédiatement, afin de la soutenir si elle était abusivement poursuivie, ou de prendre toutes les mesures disciplinaires qui s’imposeraient si elle n’avait pas respecté les exigences de ses obligations déontologiques. »Le club des femmes pénalistes a, lui, glissé un message de soutien plus direct sur sa page Facebook : « Nos pensées vont vers notre jeune consœur, présumée innocente, incarcérée sur mandat d’arrêt européen. Sans connaître le fond du dossier, on ne peut malgré tout que s’interroger sur le bien-fondé du choix d’une procédure si violente à l’égard de quelqu’un présentant toutes les garanties de représentation. » Une opinion partagée, en privé, par bon nombre des confrères de sa génération qui débutent et courent également les prisons pour se faire leur clientèle : « Ça pourrait nous arriver à tous », glisse l’un d’eux.Un rendez-vous tardif au parloirC’est pourtant bien la jeune avocate que les policiers de l’Office central de lutte contre le crime organisé (Oclco) ont arrêtée, le 3 juin, ainsi que trois autres personnes – l’une d’elles a été remise en liberté depuis –, dans le cadre d’un mandat d’arrêt européen émis par un juge belge. On lui reproche d’avoir eu rendez-vous, un dimanche d’avril 2014, à une heure tardive (vers 20 heures), au parloir de la prison de Saint-Gilles, en Belgique, trois jours avant l’extradition prévue vers la France de son client : Mohamed Benabdelhak, dit le « Bombé ». Un délinquant aguerri originaire d’une cité du plateau de Creil (Oise), passé à la postérité pour une spectaculaire évasion, en 2008. Un commando armé de kalachnikovs avait attaqué le fourgon de gendarmerie qui le conduisait devant un juge d’instruction de Beauvais. S’en étaient suivis six ans de cavale.Or ce dimanche 13 avril 2014, à l’heure du rendez-vous de la jeune avocate dans l’enceinte de Saint-Gilles, quatre individus équipés de brassards « police » sont installés au volant d’une camionnette et d’un véhicule avec gyrophare. Ils se présentent à l’entrée de la prison belge en espérant obtenir l’ouverture des portes. En vain. Les véhicules font alors une violente marche arrière pour fracturer l’entrée. Armés de fusils d’assaut, les visages dissimulés, les quatre hommes s’introduisent jusque dans la salle des visiteurs avant d’être bloqués par un sas et le déclenchement de l’alarme.La fuite du véhicule est tout aussi spectaculaire. Une course-poursuite s’engage avec les forces de l’ordre sur le périphérique bruxellois. Les malfaiteurs tirent sur la police, plusieurs balles touchent les voitures d’autres automobilistes, mais la fusillade ne fait aucune victime. Autant dire que les autorités belges avaient à cœur de mettre la main sur d’éventuels complices. Un an de coopération entre l’Oclco et les policiers belges aura été nécessaire.« Elle a été piégée »La jeune femme était-elle au courant de ce qui se tramait ? S’est-elle rendue à dessein au parloir, dans une zone d’où il est plus facile de s’échapper ? Ou son envie de montrer son implication à un gros client potentiel a-elle endormi sa méfiance ? A-t-elle été manipulée par son « apporteur d’affaires », un voyou français dont elle a été très proche, ami revendiqué du « Bombé », et interpellé en même temps qu’elle ? Me David Marais, son avocat, répète à l’envi : « Ma consœur est innocente, le dossier le démontrera. Elle a été piégée. Je veux qu’elle puisse revenir la tête haute, sans avoir à baisser les yeux devant les confrères au palais. » L’un des avocats de longue date de Mohamed Benabdelhak, Hugues Vigier, lui, rappelle que son client a toujours farouchement nié que la tentative d’évasion le visait, même si les enquêteurs sont persuadés du contraire. Peu de temps après les faits, les policiers avaient retrouvé un téléphone caché dans sa cellule. Le contenu des SMS échangés « ne laissait aucun doute », selon eux, sur son envie de retrouver l’air libre. Me Vigier se dit par ailleurs sceptique sur les mauvaises intentions prêtées à sa consœur par la justice belge : « Si elle avait vraiment su que quelque chose se préparait en se rendant au parloir, cela signifie qu’elle avait la certitude d’avoir des ennuis ! »La jeune avocate parisienne a accepté, jeudi 11 juin, d’être extradée vers la Belgique. Seul son « apporteur d’affaires » a réclamé pour l’instant l’annulation de l’extradition. Selon son avocat, Me Hervé Denis, il « nie toute implication » dans la tentative d’évasion et doit encore être jugé, en octobre, dans une autre affaire par la cour d’appel de Paris. Une stratégie inverse à celle de la jeune femme qui espère, elle, être entendue le plus vite possible par la justice belge afin de « lever tous les malentendus ».Elise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gaëlle Picut Les déplacements qu’un travailleur salarié itinérant effectue en début et en fin de journée entre son domicile et le premier ou le dernier client doivent-ils être comptés comme temps de travail ? La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a été saisie de cette question par une juridiction espagnole. Dans ses conclusions rendues jeudi 11 juin, l’avocat général a proposé à la Cour de répondre par l’affirmative. En règle générale, ses avis sont suivis.L’affaire a été portée devant la Cour de justice de l’Union européenne par Tyco Integrated. Cette entreprise espagnole installe et entretient des systèmes de sécurité chez des clients situés sur tout le territoire espagnol. Mais depuis 2011, les employés ont été rattachés au bureau central de Madrid, après la fermeture de bureaux régionaux. De ce fait, ils se déplacent chaque jour depuis leur domicile vers les lieux où ils doivent effectuer les interventions, au moyen d’un véhicule de fonction.La journée de travail des employés a été calculée en fonction du temps écoulé entre leur arrivée chez le premier client de la journée et leur départ du site du dernier client. Or, la distance entre le domicile des employés et les lieux d’intervention peut varier considérablement et parfois excéder 100 kilomètres. En outre, dans certains cas, le trajet du domicile jusqu’au lieu de travail peut durer trois heures, en raison de l’intensité de la circulation.La juridiction espagnole saisie de ce litige a elle-même saisi la Cour de justice pour savoir si les déplacements en début et en fin de journée devaient être considérés comme temps de travail.Dans ses conclusions, l’avocat général Yves Bot a rappelé tout d’abord que la définition du « temps de travail » au sens de la directive du Parlement européen et du Conseil du 4 novembre 2003 sur l’aménagement du temps de travail, est fondée sur trois critères cumulatifs. Le premier un critère spatial : le salarié doit être sur le lieu de travail ; le deuxième, un critère d’autorité : être à la disposition de l’employeur ; et enfin un critère professionnel : le collaborateur doit être dans l’exercice de son activité ou de ses fonctions.La définition du « temps de travail » est respectéeM. Bot considère que ces trois critères sont remplis. En effet, les travailleurs itinérants doivent nécessairement se déplacer pour effectuer leur activité, si bien que les déplacements de ces travailleurs sont l’instrument nécessaire à l’exécution de leurs prestations chez les clients (critère professionnel).S’agissant du critère d’autorité, l’avocat général a considéré que les travailleurs itinérants ne sont pas soustraits au pouvoir de direction de leur employeur lors de leurs déplacements, puisque ceux-ci sont effectués dans le cadre de la relation hiérarchique qui les lie à leur employeur (les trajets et les distances à parcourir dépendant exclusivement de la volonté de ce dernier).Enfin, le critère spatial est également respecté, puisque le lieu de travail ne peut pas être réduit à la présence physique des techniciens chez les clients : ainsi, les travailleurs itinérants doivent être considérés comme étant « au travail » lorsqu’ils empruntent un moyen de transport pour se rendre chez un client à quelque moment que ce soit de leur journée de travail.L’avocat général a précisé enfin que qualifier de « temps de repos » les déplacements quotidiens que les travailleurs effectuent pour se rendre chez les clients et dont ils n’ont ni la maîtrise ni la connaissance jusqu’à la veille de leur journée de travail leur imposerait une charge disproportionnée et serait contraire à l’objectif de protection de la sécurité et de la santé des travailleurs visé par la directive.Impact concret en France« Ces conclusions pourraient avoir potentiellement un impact concret assez important pour les salariés itinérants français », estime Etienne Pujol, avocat d’entreprises en droit social. « Mais cela soulève plusieurs difficultés notamment liées à la question de la preuve : d’une part la preuve de la comptabilisation du temps mis entre le domicile et le premier ou dernier client d’une part, et d’autre part la preuve du caractère professionnel de l’ensemble du trajet, le salarié pouvant faire un long détour pour déposer son enfant à l’école avant de se rendre sur le lieu de sa mission ou encore aller à la piscine le soir avant de rentrer chez lui », explique-t-il.À l’heure actuelle, en France, selon l’article L 3121-4 du code du travail, le temps de déplacement professionnel pour se rendre sur le lieu d’exécution du contrat de travail n’est pas un temps de travail effectif. Toutefois, s’il est inhabituel, c’est-à-dire qu’il dépasse le temps normal de trajet entre le domicile et le lieu habituel de travail, il doit faire l’objet d’une contrepartie soit sous forme de repos, soit financière.Cette contrepartie est déterminée par convention ou accord collectif de travail ou, à défaut, par décision unilatérale de l’employeur prise après consultation du comité d’entreprise ou des délégués du personnel, s’il en existe.En revanche, le code du travail français n’envisage pas le cas du salarié itinérant ne disposant pas de lieu habituel de travail et dont le lieu de travail varie au gré des missions. Toutefois, la jurisprudence a considéré s’agissant d’un formateur ayant différents lieux de travail, qu’il revenait aux juges du fond de rechercher si le trajet entre le domicile du salarié et les différents lieux où il dispensait ses formations dérogeait au temps normal du trajet d’un travailleur se rendant de son domicile à son lieu de travail habituel (Cass.soc. 31 mai 2006, n° 04-45.217).La Cour de justice de l’Union européenne  devrait rendre un arrêt dans les prochaines semaines.Gaëlle PicutJournaliste au Monde 12.06.2015 à 13h24 | Martin Untersinger Il avait été prévu initialement dans le texte par les députés socialistes, puis avait été écarté, sur proposition du gouvernement, avant d’être réintroduit dans le texte par les sénateurs. Les députés viennent finalement de rejeter le blocage administratif des sites de prostitution.Les députés, qui examinaient en seconde lecture à l’Assemblée nationale la proposition de loi sur la prostitution, ont adopté en ce sens un amendement du député écologiste Sergio Coronado (Français de l’étranger). Cet amendement a également supprimé de l’article 1 la possibilité de faire retirer de tels sites des moteurs de recherche.Initialement limité aux sites pédopornographiques depuis la loi Loppsi 2 de 2011, le blocage administratif des sites Web, c’est-à-dire sans l’intervention d’un juge, avait été élargi à ceux qui provoquent ou font l’apologie d’actes de terrorisme par la loi contre le terrorisme, en novembre 2014. Les premiers sites ont été bloqués à la mi-mars.Lire : Premiers cas de sites bloqués en France pour apologie du terrorismeLe blocage administratif est régulièrement critiqué. Pour son inefficacité, d’abord, puisqu’il est facilement contournable. Pour ses effets techniques collatéraux, ensuite, qui peuvent conduire à bloquer des sites tiers. Et pour l’absence de juge dans la procédure, que l’association de défense des libertés numériques la Quadrature du Net considère comme une « censure extrajudiciaire », dans un communiqué du 12 juin.Lire : L'impossible et controversé blocage des sites Internet djihadistesMartin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter François Béguin Le Sénat déjugeant lors d'un vote solennel un texte qu’il a lui-même modifié une semaine plus tôt… L'épisode est exceptionnel. C’est pourtant ce qui vient d’arriver à la proposition de loi sur la fin de vie portée par les députés Alain Claeys (PS) et Jean Leonetti (Les Républicains), que les sénateurs ont finalement rejetée, mardi 23 juin, par 196 voix contre et 87 pour. La ministre de la santé, Marisol Touraine, a aussitôt signifié son « soulagement » tout en faisant part de ses « infinis regrets » que le texte initial n'ait pas su trouver au Sénat une majorité transpartisane comme à l'Assemblée nationale le 17 mars.Droit à une sédation profonde et continue jusqu’au décès, obligation pour les médecins de respecter les directives anticipées des patients... Lors de l'examen du texte, mardi 16 et mercredi 17 juin, une partie de la droite sénatoriale s'était fortement mobilisée pour contrer les principales nouveautés, dont elle craignait les « dérives euthanasiques ». Des modifications substantielles qui avaient rassuré les associations pro-vie comme Alliance Vita.« Coquille vide »Non anticipée par les sénateurs socialistes et le reste de la droite, l’offensive n’avait pu être contrée dans l’hémicycle, mais la nouvelle version du texte a été bloquée lors du vote solennel. Pour expliquer pourquoi il appelait à rejeter le texte, le sénateur François Gatel (UDI) a regretté que celui-ci soit devenu une « coquille vide » lors de son examen en séance. Georges Labazé (PS) a qualifié de « sabotage » les modifications introduites, déplorant un « étrange retour en arrière ». Les sénateurs socialistes, écologistes, communistes et UDI ont voté contre. Le groupe Les Républicains avait pour sa part laissé la liberté de vote à ses membres.En séance, c’est la mesure-phare du texte qui avait par exemple été dénaturée : l’instauration d’un droit à une sédation « profonde et continue jusqu’au décès » pour les patients atteints « d’une affection grave et incurable » avait ainsi été amputée de l’expression « et continue jusqu’au décès ». Une formulation que Dominique de Legge (Les Républicains), l’auteur de l’amendement, jugeait « dangereuse », dans la mesure où « la mention du décès prouve que l’intention est bien de précipiter la mort ».Les sénateurs étaient également revenus sur le caractère contraignant des directives anticipées. Pour eux, elles devaient être « prises en compte » par le médecin, mais « ne sauraient contrevenir à sa liberté de prescription ». Ils avaient enfin instauré la possibilité, lors de la mise en place d’une sédation en phase terminale, de maintenir jusqu’à la mort l’hydratation artificielle, car celle-ci « constitue un soin ». Une réponse directe au Conseil d’Etat et à la Cour européenne des droits de l’homme, qui, dans l’affaire Vincent Lambert, avaient confirmé que la nutrition et l’hydratation artificielles constituaient bien des « traitements » qu’il était possible d’arrêter dans le cadre d’une procédure de fin de vie.Les députés seront amenés dans les prochains mois à se prononcer sur un texte identique à celui qu'ils avaient voté le 17 mars.François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.06.2015 à 15h35 • Mis à jour le23.06.2015 à 17h12 L’Etat ne versera pas d’indemnités à Nadine A., cette mère dont le fils de 16 ans a quitté la France pour faire le djihad en Syrie, en décembre 2013. Elle avait déposé plainte contre l’Etat, qu’elle accusait de ne pas avoir empêché son enfant, mineur, de quitter le territoire.Contrôlé à l’aéroport de Nice avec sa pièce d’identité par la police de l’air et des frontières, l’adolescent, « mineur, a quitté le territoire français pour la Turquie, notoirement connue pour être la porte d’entrée vers la Syrie, sans que la police s’en inquiète », déplorait Samia Maktouf, avocate de la mère pour justifier la plainte. « La police a commis une faute grave et un manque de discernement s’agissant d’un mineur, non accompagné, qui se rendait avec un aller simple en Turquie sans bagage », estimait-elle encore l’avocate. Elle demandait à l’Etat de lui verser 11 000 euros d’indemnités au titre du préjudice subi.Pas d’autorisation de sortie du territoire obligatoireDans son jugement, le tribunal a au contraire estimé que les services de police qui avaient contrôlé le jeune homme à l’aéroport de Nice, avant qu’il n’embarque pour la Turquie, « [n’avaient] pas commis de faute de nature à engager la responsabilité de l’Etat », car le jeune homme « ne faisait pas l’objet d’une interdiction de quitter le territoire » et ne figurait pas au fichier des personnes recherchées. En effet, depuis novembre 2012, les mineurs n’ont plus besoin d’être en possession d’une autorisation parentale s’ils veulent quitter le territoire. Une faille du dispositif gouvernemental pour empêcher les départs de djihadistes français, selon Mme Maktouf.Le ministère de l’intérieur lui a rétorqué que tout parent inquiet peut néanmoins faire une demande d’« opposition de sortie de territoire de ses enfants ». C’est également ce sur quoi s’était appuyé le rapporteur public pour demander le rejet de la requête lors de l’examen du dossier, le 9 juin.Lire (édition abonnés) :Le désarroi d’une mère de djihadiste devant la justice 23.06.2015 à 13h31 • Mis à jour le23.06.2015 à 15h38 « Je ne reconnaissais pas mon fils. Il a trois fractures : [une] à la mâchoire, [il a] le nez cassé, [n’a] plus de sinus et [a] la pommette défoncée. » Le père d’Alexandre, 26 ans, a raconté mardi 23 juin sur Europe 1 la violente agression dont a été victime son fils, samedi soir à Lyon, alors qu’il montait dans une voiture UberPop.Selon les informations d’Europe 1, confirmées par Le Monde, le jeune Parisien sortait d’une discothèque et s’apprêtait à prendre un taxi. Le chauffeur lui a répondu qu’il était en grève et ne pouvait pas le prendre en charge. Agacé, le client réplique qu’il va donc faire appel à un véhicule UberPop, service concurrent des taxis traditionnels. Une altercation s’est alors produite, et un individu a très violemment frappé le jeune homme au visage. Ce dernier a publié sur Facebook la photo de son visage après l’agression. Son état a nécessité une interruption totale de travail (ITT) de vingt et un jours, suivie d’une deuxième de trente jours. Une enquête a été ouverte par la sûreté départementale.(function(d, s, id) { var js, fjs = d.getElementsByTagName(s)[0]; if (d.getElementById(id)) return; js = d.createElement(s); js.id = id; js.src = "//connect.facebook.net/fr_FR/sdk.js#xfbml=1&version=v2.3"; fjs.parentNode.insertBefore(js, fjs);}(document, 'script', 'facebook-jssdk'));Les Amis,Vous savez que je deteste le pathos. Néanmoins, l affreuse histoire racontée par cet article est la mienne....Posted by Alexande Berlin on lundi 22 juin 2015« Faux clients » mais vrais taxisLa sûreté départementale a indiqué au Monde que d’autres incidents étaient survenus dans la nuit de samedi à dimanche. Un accrochage a notamment été signalé au niveau du quai Rambaud (Lyon 2e). Un chauffeur UberPop a aussi été agressé après avoir pris deux clients en charge à la gare de la Part-Dieu. Les déposant devant leur hôtel, il a été pris à partie par un groupe d’individus qui a collé des autocollants sur sa voiture, jeté des cigarettes dans l’habitacle et dégonflé ses pneus. L’enquête de la sûreté a démontré que les deux clients étaient eux-mêmes des chauffeurs de taxi qui auraient tendu un piège.Le parquet a demandé des enquêtes de fond avec auditions multiples, images vidéo, avant de décider des suites judiciaires. Les « faux clients » ont été entendus. Le chauffeur agressé pourrait lui aussi être poursuivi pour exercice illégal de la profession de taxi.Lire aussi :Le gouvernement à l’assaut du « travail illégal » d’UberPOPEn effet, après de multiples incidents et altercations entre taxis et conducteurs de voiture de transport avec chauffeur (VTC), un arrêté préfectoral a interdit jeudi 18 juin UberPop dans le département du Rhône pour éviter des « troubles à l’ordre public ». Des arrêtés similaires ont été pris dans les villes où le service a été lancé (Nantes, Strasbourg, Marseille, Lille).L’aéroport de Nice bloqué après des gardes à vue de taxisA Nice, cinq chauffeurs de taxi ont été placés mardi matin en garde à vue pour l’agression présumée d’un conducteur UberPop dans la nuit du 15 au 16 juin. Une enquête a été confiée à la sûreté départementale après le dépôt d’une plainte.A la suite de ces gardes à vue, les taxis niçois ont appelé mardi midi à un rassemblement à l'aéroport international de Nice. « Une grève sauvage a éclaté. Le mouvement a été lancé par la base, et à l'heure actuelle tous les accès à l'aéroport sont bloqués », précise Patrice Trapani, président du syndicat des taxis de Nice. Depuis le début de la semaine, les taxis niçois organisaient des opérations de sensibilisation contre UberPop.Blocage de l'@AeroportNice par des #taxis suite garde à vue de 5 chauffeurs http://t.co/DVPMIGzwgd #Nice06 #UberPop http://t.co/cU3MPmliBG— F3cotedazur (@France 3 Côte d'Azur)require(["twitter/widgets"]); Jérôme Porier Encore un (petit) signe de dégel du marché immobilier : il ne faut plus que 4,4 mois entre le début de la recherche de son bien et la signature du compromis de vente (contre 7 mois en 2014). C’est l’une des conclusions d’une étude consacrée au parcours d’acquisition de la résidence réalisée par le Crédit foncier. Cette enquête, pour laquelle 3 800 ménages ont été interrogés, a été publiée le 23 juin.« Cette diminution importante s’observe dans toute la France, signe d’une fluidité accrue du marché immobilier résidentiel, écrivent les auteurs de l’étude. Pour conclure l’achat de leur résidence principale les ménages visitent en moyenne 6 biens, contre 7 en 2014. »Lire aussi :Immobilier : le retour timide des acheteursNégociationDans deux cas sur trois (63 %), la transaction s’est faite après avoir obtenu une baisse de prix. Un ratio qui monte à 73 % pour les ménages disposant d’un revenu mensuel supérieur à 4 000 euros. En moyenne, cette baisse équivaut à une diminution de 7 % du prix de vente initialement réclamé par le vendeur.À noter : 42 % des sondés déclarent avoir fait des concessions pour devenir propriétaires, en optant pour un logement plus petit, ou en s’éloignant de la zone recherchée. Pour concrétiser leur rêve, 23 % des acquéreurs ont dû dépasser leur budget initial (de 10 % en moyenne), contre 29 % en 2014.Lire aussi :Crédit immobilier : la baisse des taux s’achèveDans le choix de leur logement, les acheteurs mettent systématiquement en avant 4 critères : le nombre de pièces, la présence d’un balcon, d’une terrasse ou d’un jardin, la superficie du logement et l’emplacement. Une précision : la proximité des transports en commun constitue un facteur décisif en Ile-de-France, alors que l’exposition du logement est primordiale pour les habitants de la moitié sud de la France.Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 23.06.2015 à 10h34 • Mis à jour le23.06.2015 à 18h27 | Eric Nunès « Un extraterrestre ! C’est comme cela que les autres me voient quand je dis que je passe le bac en état de jeûne », témoigne Bana H. C’est la première fois depuis trente ans que le ramadan se déroule à la même période que l’examen, ce qui ne l’a pas conduit à y renoncer. Comme lui, plusieurs candidats au bac 2015 ont répondu à l’appel à témoignages du Monde.fr, pour raconter cette période particulière.« Concilier le bac et le ramadan est plutôt compliqué, surtout à cette période de l’année où les journées sont longues, résume Jihane S. Le manque de sommeil est permanent. Manger à 22 heures puis se coucher à 23 heures et se réveiller à 4 heures du matin fait que nous n’avons pas de nuit complète. » Des repas qu’il faut prendre de nuit et des miettes de sommeil donc. « Pourtant, il faut récupérer après 18 heures de jeûne imposé », poursuit-elle.Gérer ses efforts au plus justeComment être efficace les jours d’examens malgré les privations ? Les candidats ont plusieurs stratégies. « Il faut habituer son organisme », explique Esma. Après quelques jours, « tu ne redoutes plus la sensation de faim et tu te sens même serein. Pour avoir suffisamment d’énergie, je compte sur le repas du matin. Ensuite, je m’applique à gérer mes efforts au plus juste. Ne pas trop parler, ne pas puiser dans mes réserves pour être concentrée sur l’examen. »Les épreuves de la journée terminées, il faut attendre la tombée de la nuit, après 22 heures en ce début d’été, pour enfin rompre le jeûne. « C’est à ce moment que cela devient plus compliqué, rend compte Kara H. Mais on peut alors réviser pour passer le temps en attendant le repas du soir ».« Cette fois, ce n’est pas simple »Le repas du matin est jugé essentiel. Lycéen en première littéraire, Haider M. s’est levé, vendredi 19 juin, à 3 heures pour manger, s’est recouché l’estomac plein pour finalement mettre son réveil à 6 heures. Résultat, il a commencé sa journée d’épreuves anticipées de français déjà « très fatigué ». « Je suis arrivé au lycée le ventre vide. Les sujets distribués je me suis dit que je n’y arriverai pas, j’ai même regretté d’avoir jeûné. J’ai prié pour que mon ventre ne gargouille pas et j’ai attaqué le sujet… Finalement, tout s’est bien passé. »Les épreuves du matin sont les moins difficiles à surmonter, racontent les jeûneurs. L’après-midi, alors que le dernier repas date déjà de douze heures, « la situation se durcit », reconnaît Kara. Aux privations s’ajoute l’inquiétude liée à l’enjeu que représente l’obtention du baccalauréat. « J’ai l’habitude de faire le jeûne chaque année, explique Amina M., mais cette fois, ce n’est pas simple. » Sous pression, la jeune femme a été prise de malaise, avec « vomissement ». « Je ne romprai pas le jeûne pour autant », assure-t-elle.Dépassement de soiLes difficultés ne découragent pas les jeûneurs, qui y voient parfois l’occasion d’un dépassement de soi : « La présence du ramadan pendant les épreuves du bac nous donne une “force spirituelle” en plus ! », s’enthousiasme Bana F. En faisant le ramadan durant le bac, « j’aurai accompli ce qui est la meilleure preuve de foi qu’il soit », avance encore Jihane S.Nous n’avons pas reçu de témoignage de candidat au bac qui ait renoncé au ramadan en raison de l’examen. « A l’impossible nul n’est tenu », avait rappelé Anouar Kbibech, prochain président du Conseil français du culte musulman (CFCM), juste avant le début des épreuves. Il avait cité un passage du Coran, selon lequel « Dieu veut pour vous la facilité et non la difficulté. »Lire également : Les « dé-jeûneurs », ces musulmans qui renoncent au ramadanEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Patrick Roger D’année en année, les dispositifs de lutte contre la fraude – fiscale et sociale – se renforcent et se perfectionnent. Les résultats suivent, ce qui, en période de disette budgétaire, n’est pas pour déplaire aux ministres chargés des comptes publics. Rendant compte, mardi 23 juin, en compagnie de plusieurs de leurs collègues du gouvernement, du bilan de la lutte contre la fraude en 2014, le ministre des finances, Michel Sapin, et le secrétaire d’Etat chargé du budget, Christian Eckert, ont certes réaffirmé que celle-ci est « un enjeu de justice et d’égalité devant les charges publiques ». Ils ne sous-estiment pas, cependant, le rôle de « levier pour le redressement des finances publiques » qu’elle constitue : un utile complément de ressources quand il s’agit de présenter à Bruxelles une copie révisée.Ainsi, en 2014, les opérations de contrôle fiscal ont permis de rectifier 15,3 milliards d’euros de droits et d’appliquer près de 4 milliards d’euros de pénalités, soit un total de 19,3 milliards d’euros, en progression de 7 % par rapport à celui de 2013 (18 milliards d’euros). Sur ce montant, toutefois, seuls 10,4 milliards d’euros sont effectivement rentrés dans les caisses de l’Etat, du fait des délais d’encaissement, des recours juridiques ou des difficultés matérielles auxquels se heurte l’administration fiscale pour récupérer les sommes dues.Ce total inclut les sommes récupérées par le service de traitement des déclarations rectificatives (STDR), créé en juin 2013, qui accueille les demandes de régularisation des avoirs non déclarés détenus à l’étranger. Plus de 40 000 demandes ont déjà été reçues et, en 2014, le STDR a permis de récupérer plus de 1,9 milliard d’euros de recettes fiscales supplémentaires. Sur l’objectif de rendement fixé à 2,7 milliards d’euros en 2015, 1,6 milliard d’euros avaient déjà été recouvrés à la date du 1er juin.Le travail illégal, cible prioritaireLa lutte contre la fraude à la TVA revêt désormais une importance particulière, compte tenu de son ampleur, que l’administration fiscale évalue autour de 10 milliards d’euros. De nouvelles dispositions législatives ont été adoptées dans le cadre de la loi de finances rectificative du 29 décembre 2014. L’arsenal de sanctions va encore être renforcé.La fraude redressée par les organismes de Sécurité sociale en 2014 atteint quant à elle 852,6 millions d’euros, soit une progression de 34 % par rapport à 2013 (636,1 millions) : la fraude portant sur les cotisations et le travail illégal s’élève à 427,6 millions d’euros, en hausse de 38,5 % par rapport à 2013, celle aux prestations à 425 millions d’euros (+ 29,9 %).« Ces chiffres sont positifs, estime M. Sapin. Cela prouve que la mobilisation fonctionne : les échanges d’information entre services se multiplient, le ciblage des contrôles se généralise. » Le Comité national de lutte contre la fraude, réuni mardi, entend ainsi développer au cours de l’année à venir un plan de lutte contre le financement du terrorisme, en renforçant la transparence et la traçabilité des mouvements financiers, et faire de la lutte contre le travail illégal, en particulier la fraude au détachement, un axe prioritaire.Le développement du travail détaché devient en effet un enjeu majeur, tant politique qu’économique. En 2013, selon l’inspection du travail, 210 000 salariés détachés étaient dénombrés, contre 100 000 en 2009 : un chiffre qui laisse présager de l’ampleur de la sous-déclaration. Selon la Cour des comptes, la fraude au détachement représenterait un manque à gagner de 380 millions d’euros. Le ministre du travail, François Rebsamen, a annoncé à ce sujet devant le Comité national de lutte contre les fraudes (CNLF) que les préfets devront mener chaque mois à partir de fin septembre 1 000 opérations de sensibilisation et de contrôle contre la fraude au travail détaché.Plusieurs mesures ont déjà été adoptées dans le cadre de la loi contre la concurrence sociale déloyale du 10 juillet 2014. De nouvelles dispositions, plus contraignantes, annoncées le 9 juin par Manuel Valls, ont été introduites dans le projet de loi « Macron » en cours de discussion au Parlement. Les contrôles vont être mieux ciblés et les sanctions administratives renforcées. Le défaut de présentation des documents requis pourra entraîner une amende de 2 000 euros par salarié détaché, la suspension de l’activité pourra être prononcée et, surtout, les donneurs d’ordre seront tenus solidairement responsables des infractions commises par leurs sous-traitants.« D’année en année, la lutte contre la fraude s’étend à tous les domaines », se félicite M. Sapin. Les résultats de la mobilisation engagée contre la fraude révèlent aussi, hélas, l’ampleur de son développement.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 23.06.2015 à 04h22 • Mis à jour le23.06.2015 à 09h53 Un migrant a été tué et un autre blessé quand leur bateau en partance pour l’Italie a essuyé des coups de feu, lundi 22 juin au large de la Libye.Au total, 15 embarcations surchargées ont appelé au secours dans la journée, toutes à environ 50 milles des côtes libyennes, ont précisé les gardes-côtes italiens, sans fournir aucune information sur les tirs dont les circonstances restent indéterminées. Au total, 2 518 personnes ont été sauvées dans ces opérations de secours.Un migrant tuéSelon la presse italienne, un canot pneumatique a essuyé des tirs au moment de son départ, en provenance d’une vedette libyenne. Ses passagers ont ensuite été secourus par un navire de la marine italienne, qui faisait route dans la nuit pour Pozzalo, en Sicile, avec à son bord 298 migrants.Le migrant blessé par balle, de nationalité gambienne, a été transporté par hélicoptère vers Lampedusa, l’île italienne la plus proche des côtes africaines, puis vers un hôpital de Sicile. Le corps du migrant tué n’a cependant pas été retrouvé : les autres passagers du canot ont expliqué qu’il était tombé à l’eau. Une enquête pour homicide a été ouverte en Sicile. Selon la presse italienne, un responsable des gardes-côtes libyens a démenti toute implication dans les tirs.Lancement de l’opération européenneL’incident est intervenu alors que l’Union européenne a lancé officiellement lundi une mission navale de lutte contre le trafic de migrants en Méditerranée, qui sera limitée dans un premier temps à une surveillance accrue des réseaux de passeurs.Lire :Libye : l’UE lance l’opération européenne Eunavfor Med contre les réseaux de passeursDes navires italiens, des navires militaires étrangers engagés dans l’opération européenne « Triton » mais aussi des cargos commerciaux ont participé aux opérations de lundi. Les migrants secourus devraient arriver dans les prochains jours dans les ports de Sicile et du sud de l’Italie, qui ont vu débarquer dans la journée plus de 1 650 autres migrants secourus les jours précédents. 22.06.2015 à 19h17 • Mis à jour le22.06.2015 à 20h00 Le Mouvement du nid, une association d’aide aux personnes prostituées, qui s’était portée partie civile dans l’affaire du Carlton de Lille, a fait appel du jugement lillois, a annoncé lundi 22 juin sur Twitter l’un des avocats de l’organisation, Emmanuel Daoud.Bonjour,je vous informe que le Mouvement du Nid a interjeté appel jugement rendu par Tribunal correctionnel de Lille dans affaire #Carlton— EmmanuelDaoud (@Emmanuel Daoud)require(["twitter/widgets"]);Au terme de trois semaines de procès, le tribunal correctionnel de Lille avait prononcé la relaxe, vendredi 12 juin, de treize des quatorze prévenus – dont Dominique Strauss-Kahn –, qui étaient poursuivis pour proxénétisme aggravé.A l’issue de deux ans et demi d’instruction, seul René Kojfer, ancien responsable des relations publiques de l’hôtel Carlton et qualifié de « sergent recruteur de la prostitution lilloise » par le procureur, avait été condamné à une peine symbolique d’un an de prison avec sursis. L’ancien directeur du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn, Dominique Alderweireld, alias « Dodo la Saumure », tenancier de maisons closes, et sa compagne, Béatrice Legrain, avaient été relaxés. Le tribunal avait en effet considéré que la plupart des prévenus n’étaient que de simples « clients ».Lire aussi :L’affaire du Carlton et les vertus du procèsAprès l’énoncé du verdict, Lorraine Questiaux, également avocate du Mouvement du nid, avait contesté cette décision de justice. « Les prostituées ont un sentiment d’incompréhension, avait-elle déclaré sur la chaîne télévisée BFM. Leurs vies sont concrètement gâchées. Les séquelles qu’elles doivent supporter sont sévères. Il y a énormément de relaxe et une peine dérisoire. Les faits de proxénétisme sont extrêmement graves. »Sur son blog, Emmanuel Daoud a lui expliqué, au lendemain du verdict, que le Mouvement du nid était « peut-être déçu de certaines relaxes », mais que « l’essentiel n’était pas là ». « Il y aura un avant et un après procès du Carlton, écrivait-il. Procès hors norme par son casting, terriblement ordinaire par son sujet. Nous ne ricanerons plus à l’évocation des “parties fines”. »En matière correctionnelle, lorsque seule la partie civile fait appel d’un jugement, la cour d’appel ne rejuge que les dispositions civiles portant sur les dommages et intérêts demandés par les victimes. Il faut que le parquet fasse appel pour que soient rejugées les dispositions pénales du jugement, telles que la relaxe ou la condamnation à une peine d'emprisonnement.Lire aussi :Carlton de Lille : DSK relaxé, l’instruction condamnée 22.06.2015 à 17h10 • Mis à jour le22.06.2015 à 17h27 | Samuel Laurent Face à la crise européenne provoquée par l’afflux de migrants, le gouvernement Valls a promis des mesures rapides. Il a proposé un plan en plusieurs points destiné à gérer l’arrivée de migrants en France : renforcement des contrôles, créations de « pôles éloignement » interservices, promotion de l’aide au retour…Lire : Un plan pour améliorer la prise en charge des migrantsMais il a également voulu répondre à l’engorgement des centres d’accueil pour demandeurs d’asile, en promettant un total de 10 500 places supplémentaires. Un chiffre qui ne suffira sans doute pas à pallier le manque de places dans les centres d’hébergement pour les demandeurs d’asile.1 - Quel accueil pour les demandeurs d’asile ?Un migrant peut demander l’asile en France si sa vie est menacée dans son pays d’origine pour des motifs politiques ou religieux, par exemple. Il dépose une demande qui doit être étudiée. Le temps de cet examen, le demandeur d’asile est, dans la mesure du possible, accueilli et hébergé.On comptait, en 2014, 25 410 places en centre d’accueil de demandeurs d’asile (CADA), qui sont gérées par l’Office français pour la protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). Le gouvernement avait déjà lancé la construction de 5 000 places supplémentaires, chiffre qu’il a doublé, promettant désormais 10 500 places en plus à fin 2015. Mais l’afflux de demandeurs s’élève largement au-delà : en 2014, selon les chiffres du ministère, ce sont 64 811 demandes qui ont été formulées, dont 13 859 mineurs. Les places supplémentaires n’empêcheront donc pas certains demandeurs de dormir dehors.Lire notre reportage : A la frontière franco-italienne, l’incessant va-et-vient des migrants refoulés2 - Des délais de traitement de plusieurs annéesA son arrivée sur le territoire, un migrant dispose d’un délai de 21 jours pour constituer un dossier de demande d’asile, qu’il doit ensuite remettre à l’Ofpra. En 2014, les demandes d’asile mettaient en moyenne 205 jours à être traitées par l’Ofpra, qui faisait état d’un « stock » de près de 30 000 dossiers en souffrance.Voir notre grand format : A Paris, le parcours du combattant des demandeurs d’asile se poursuitEn attendant cette réponse, un migrant reçoit une autorisation de séjour provisoire (APS) et peut demander des aides : logement dans un CADA ou auprès d’une association, et, s’il n’a aucune ressource ni autre aide, une allocation temporaire d’attente (ATA) : 11,45 euros par jour (343,5 euros par mois). #container_14346165980{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14346165980{ height:500px; } #container_14346165980 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14346165980 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14346165980 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14346165980 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Délais moyen de traitement des dossiers par l'OFPRASource : Rapport parlementaire(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Traitement des dossiers par l'OFPRAEt "stock" de dossiers en souffrance(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14346169995", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2009","2010","2011","2012","2013","1er semestre 2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "*Stock global*", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 15000 ], [ "", 19000 ], [ "", 22500 ], [ "", 24500 ], [ "", 29900 ], [ "", 29800 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Nombre de dossier traités", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 35331 ], [ "", 37667 ], [ "", 42249 ], [ "", 46020 ], [ "", 46684 ], [ "", 25080 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; 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Or, la CNDA est encore plus engorgée que l’Ofpra : les délais peuvent s’étaler sur deux ans, voire plus.Si la CNDA refuse elle aussi la demande, le migrant reçoit une OQTF : obligation de quitter le territoire français, sous peine d’être expulsé par la force publique. Une OQTF peut également être l’objet d’un recours devant le tribunal administratif, qui peut suspendre la procédure.Le gouvernement a lancé, depuis 2013, une réforme de l’asile, qui prévoit une série d’améliorations destinées à accélérer les procédures. La loi, votée en première lecture fin 2014 par l’Assemblée, puis le Sénat, est en cours de réexamen par les députés.4 - Combiens de demandes acceptées ?La France, contrairement à certains clichés, n’est pas très généreuse dans l’octroi de l’asile. En 2014, sur 52 053 décisions rendues par l’Ofpra, seules 8 763 étaient positives, soit 16 % environ.La CNDA n’est pas plus généreuse : en 2014, elle a traité 37 345 recours, et prononcé 5 826 annulations de la décision de l’Ofpra, soit 15 % de réponses favorables.Au total, en cumulant les données de ces deux instances de décision, chaque année, ce sont 20 à 25 % des demandes qui sont acceptées, via l’Ofpra ou la CNDA. Un taux en hausse ces dernières années, mais dont la croissance reste inférieure à celle des demandes d’asile. #container_14349674380{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14349674380{ height:500px; } #container_14349674380 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14349674380 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14349674380 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14349674380 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Demandes d'asile acceptées depuis 2008La hausse des demandes est plus rapide que la hausse des acceptationsSource : Ministère de l'intérieur(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Les hommes politiques et les journalistes qui critiquent le plus sont eux-mêmes des habitués des carrés VIP.- Le premier ministre doit s’excuser publiquement, par le politologue Thomas Guénolé. Après son voyage controversé à Berlin, Manuel Valls doit reconnaître son erreur auprès des contribuables. Le temps est venu d’instaurer une transparence totale des dépenses publiques.- Voyage à Berlin : Valls remboursera la part de ses enfants, par Bastien Bonnefous.- Poitiers-Berlin : la faute du premier ministre (éditorial).- L'escapade berlinoise de Manuel Valls est-elle une « faute politique » ?, par Jérémie Baruch, Samuel Laurent et Maxime Vaudano. Manon Rescan Pour Jean-Pierre Garnier, sociologue et urbaniste, la gentrification en France est intimement liée aux processus de métropolisation des grandes villes.Lire le reportage :A Marseille, le centre-ville résiste toujours à la gentrificationQu’est-ce que la gentrification ?C’est un phénomène de colonisation des quartiers populaires par des populations d’un rang supérieur : une petite bourgeoisie intellectuelle, avec du capital scolaire, culturel et intellectuel. Son arrivée a pour effet d’en repousser la population vivant initialement dans ces quartiers à mesure que le logement devient plus cher.Au départ, il s’agit d’un phénomène spontané : cette petite bourgeoisie intellectuelle, d’artistes, de journalistes ou d’universitaires, ne peut pas se payer le luxe des logements des beaux quartiers et commence à s’installer là où l’habitat est moins cher. Les promoteurs y ont ensuite vu une occasion de faire monter les prix de l’habitat à mesure que les logements se libéraient.On l’a d’abord observé dès les années 1950-1960 dans l’est de Londres ou à New York dans le quartier de Brooklyn et dans le Lower East Side. D’où le terme anglais dont il est issu : « gentry » signifie « petite propriété », mais c’est aussi un terme ironique pour parler des « bourges ». Cela a aussi marqué la transformation de Berlin-Est, où l’installation de squats d’artistes a joué un rôle important, transformant certains quartiers désaffectés en lieux « branchés ».Aujourd’hui, le terme de gentrification domine en sciences sociales, même si personnellement, je lui préfère celui de « dépeuplement » : on vire le peuple des quartiers populaires.Quel est le rôle du politique dans la métamorphose de ces quartiers ?Les élus locaux ont pris le train de la gentrification en marche en mettant en œuvre des politiques souvent appelées de « renouvellement urbain », qui prennent la forme de programmes de rénovation et de réhabilitation. On restaure l’existant mais en l’adaptant pour en faire un cadre de vie adapté pour de nouveaux habitants, en réaménageant l’intérieur des logements par exemple. C’est à ce moment-là que le processus de gentrification opère : à l’extérieur, on voit petit à petit apparaître de nouveaux types de commerce « branchés », des galeries d’art, des cafés. L’espace public est lui aussi aménagé, on décide de la piétonnisation de certains espaces, on ajoute des pistes cyclables…Même si on parle de politiques de « renouvellement urbain », c’est aussi selon moi une politique de renouvellement du peuple car cela s’est par exemple accompagné de politiques ambiguës en matière de logement social. Les mairies, celles de Paris en particulier, se sont mises à installer des catégories de logements sociaux accessibles à une très large portion de la population française, ce qui a pour effet d’en exclure ceux qui en ont le plus besoin.Quels sont les lieux emblématiques de la gentrification en France ?Le Marais, à Paris, ancien quartier populaire et pouilleux, aujourd’hui habité par des ménages très aisés, a été l’un des premiers concernés par le phénomène. Aujourd’hui, c’est très présent dans le 18e arrondissement de Paris. A Château-Rouge, par exemple, quartier où l’immigration sub-saharienne est importante, encore marqué par la présence de populations défavorisées. En ce moment, les opérations policières pour enrayer la délinquance sont régulières, tandis que la mairie commence à racheter des immeubles qu’elle va reconstruire ou rénover.Lire : La nouvelle brasserie Barbès, tête de pont de la gentrificationC’est également fort autour du bassin de la Villette dans le 19e arrondissement, où vivaient de nombreux ouvriers des carrières de plâtre ou des abattoirs. On y a vu deux cinémas MK2 s’installer, on peut bruncher sur des péniches le dimanche matin… un peu plus loin, l’ancien entrepôt des pompes funèbres de Paris est devenu le Centquatre, nouveau haut-lieu culturel, la ZAC Pajol abrite un écoquartier… Il faut associer ce phénomène à la tertiarisation de Paris, ville à forte histoire ouvrière. Cela a provoqué un exode des classes populaires qui ont été relogées dans des grands ensembles de la première couronne de la banlieue parisienne. Aujourd’hui, la gentrification a commencé dans cette zone, en particulier au sein des banlieues « rouges », comme dans le bas de la ville de Montreuil ou encore à Ivry-sur-Seine.Le phénomène est-il spécifique à Paris en France ?Non, il est le fait de toutes les villes métropolisées : Lille, Rennes, Nantes, Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Lyon, Grenoble, Strasbourg… A Toulouse, par exemple, c’est le cas du quartier Arnaud-Bernard, à dominante maghrébine, où la ville a mené de nombreuses opérations de rénovation, qui ont provoqué une hausse des loyers. La municipalité a aussi installé des caméras de surveillance dans ce qui demeure un haut lieu du trafic de drogue toulousain. Progressivement c’est devenu un lieu branché, prisé par des enseignants, des architectes, des urbanistes…Y-a-t-il des villes où ce phénomène ne prend pas ?J’associe la gentrification à la métropolisation des grandes villes, c’est-à-dire à la concentration progressive d’activités décisionnelles comme la finance, l’assurance, les hautes technologies, les pôles de recherche dans le contexte de la mondialisation qui draine une nouvelle population qui cherche à se loger. Toutes les petites villes qui ne sont pas des zones stratégiques d’implantation de ces nouvelles activités ne connaissent pas le même développement et donc pas de processus de gentrification. Parfois, elles souffrent de la concurrence de villes voisines, c’est le cas de Mulhouse, pénalisée par le développement de Bâle, ou de Grenoble avec Lyon.Et Marseille ?Marseille est la seule ville de France dont le centre est encore massivement peuplé par des classes populaires, c’est rare ! Comme elle souffre de la réputation des quartiers nord, les investisseurs hésitent à venir s’y installer tout comme certaines populations de retraités par exemple. Ensuite, la population populaire est encore si importante que c’en est dissuasif ! Il y existe d’importantes solidarités entre habitants qui font que des tentatives massives pour exclure des habitants pourraient provoquer des émeutes !Il ne faut pas non plus oublier le contexte marseillais et l’importance du clientélisme : si on vire une population massivement, des élus sont menacés de perdre une part importante de leur électorat où ils ont leurs réseaux. Enfin, Marseille est aussi dirigée par une droite centriste et ringarde, très traditionnelle, rien à voir avec des maires comme Juppé à Bordeaux qui se lancent dans de grands projets comme la rénovation des berges de la Garonne et d’y amener le tramway. Attirer les investissements, les centres de recherche, des laboratoires, ça n’était pas leur truc. Aujourd’hui, pour ça, la population qui veut s’installer dans le sud se tourne vers Toulouse ou Sophia Antipolis [Alpes-Maritimes]. Aujourd’hui, les logements réhabilités du centre de Marseille ont du mal à trouver preneur, comment l’expliquez-vous ?Personne ne veut y aller ! Même les gens d’autres quartiers populaires comme Noailles ou La Plaine ne veulent pas aller vivre rue de la République, dans ces alignements haussmanniens. Ils cherchent des quartiers avec des petites places et des cafés par exemple.Le cas de cette rue me fait penser à la rénovation de l’avenue d’Italie dans le 13e arrondissement de Paris. C’est un quartier ouvrier où on a détruit à tour de bras et fait de nouveaux logements en accession à la propriété pour attirer des classes moyennes. Jacques Toubon, alors maire de l’arrondissement, voulait en faire les « Champs-Elysées du 13e arrondissement ».Or les classes moyennes n’ont jamais acheté là car, à cette époque, ce qu’elles cherchaient, c’étaient de petits pavillons de banlieue. Résultat, ce ne sont pas ces populations qui se sont installées, mais l’immigration asiatique qui peuple aujourd’hui ce qui est devenu le « Chinatown » parisien.Manon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Manon Rescan Depuis quelques mois, de nouveaux habitants ont élu domicile rue de la République à Marseille. Leurs sourires s’affichent sur les vitrines des locaux commerciaux de cet axe clé de la cité phocéenne, situé entre le Vieux-Port et le nouveau quartier d’affaires de la Joliette. Ne cherchez pas à les arrêter, ils sont déjà immobiles, figés sur des posters en trompe-l’œil installés sur les façades de commerces vides qui attendent désespérément preneurs.« Des commerces Potemkine », sourit David Mateos Escobar, urbaniste marseillais, en faisant référence aux villages de carton-pâte construits à des fins de propagande dans la Russie du XVIIIe siècle. A Marseille, le subterfuge illustre à lui seul le bilan mitigé de la tentative de métamorphose aux forceps du centre-ville impulsée par la mairie depuis une quinzaine d’années.Haussmann dans la ZUSEn 2002, une Opération programmée d’amélioration de l’habitat (OPAH) menée dans le cadre d’Euroméditerranée, projet d’aménagement et de développement économique, avait ainsi pour mission de donner un coup de neuf à ce qui est la seule rue construite par le baron Haussmann dans Marseille, au cœur de l’unique centre-ville français classé zone urbaine sensible (ZUS). En plus d’améliorer son image d’artère sale aux logements insalubres, la mairie ne cachait alors pas son souhait de modifier les visages de la population qui y résidait jusque-là : des migrants âgés paupérisés. En d’autres termes : provoquer la gentrification du quartier que le sociologue Jean-Pierre Garnier, définit comme « un phénomène de colonisation des quartiers populaires par des populations d’un rang supérieur ».Lire aussi :« Les élus locaux ont pris le train de la gentrification en marche »« La ville est obsédée par l’idée de faire venir des cadres qui paient des impôts », explique Elisabeth Dorier, géographe marseillaise, alors qu’en 2012, moins de 60 % des ménages marseillais étaient imposés sur le revenu selon l’Insee. Laure-Agnès Caradec, actuelle adjointe chargée de l’urbanisme, parle, elle, plus pudiquement d’une volonté de « reconquête d’espaces délaissés » de la ville, dont cette avenue où l’on a rêvé de voir s’installer des boutiques haut de gamme et la population qui viendrait y faire ses courses.Peinture qui s’écaille contre apparts climatisésPlus de dix ans après, derrière les façades haussmanniennes opportunément remises à neuf et désormais desservies par le tramway, le bilan est en demi-teinte. Antoine Richard et Maïten Bel arpentent, pochettes cartonnées et plan du quartier en main, cette rue qu’ils connaissent par cœur. Tous deux font partie de l’association « Un centre ville pour tous » qui avait, à l’époque, organisé une mobilisation contre les méthodes illicites des bailleurs pour déloger les habitants de la rue. D’immeuble en immeuble, ils achèvent en cette toute fin de mois de mai une enquête sur la décennie de réhabilitation écoulée. Objectif : évaluer l’état des rénovations et mesurer le taux d’occupation des logements et commerces. Au 4e étage du numéro 62, Rachida Jullien, est contente : les squatteurs ont enfin quitté l’immeuble qu’elle habite depuis 2006. Sur son palier, cette petite retraitée aux yeux rieurs et aux cheveux fauve désigne de la main les deux portes blindées qui barricadent l’entrée des appartements voisins. Des portes « anti-squat » qui ont montré leur efficacité : personne ne s’y est installé depuis des années, pas même des locataires. « Les appartements n’ont jamais été habités depuis que je vis ici », affirme Rachida Jullien, qui compte sur les doigts de deux mains le nombre d’habitants de l’immeuble qui abrite pourtant une quinzaine de logements. On ne s’en étonne guère : le 62 attend toujours ses rénovations. Dans le salon du 4e étage, la peinture du plafond s’écaille et menace de tomber à côté des moulures haussmanniennes. Sur la façade d’en face, une banderole vend pourtant des « appartements neufs climatisés ». Une autre annonce la livraison de la « Villa Eugénie », un immeuble intégralement rénové où le parquet a remplacé au sol la tomette traditionnelle marseillaise. Selon le site meilleursagents.com, le mètre carré y est évalué autour de 2 800 euros, dans la moitié haute des prix de la ville.La publicité est presque trop ostensible pour cacher la difficulté à y installer des habitants. La société Atemi, propriétaire de l’immeuble et de nombreux logements et commerces dans la rue n’a pas donné suite à nos sollicitations pour connaître l’état de la demande. L’association Un centre-ville pour tous livrera bientôt le bilan de son enquête, mais selon une première estimation, 30 % des logements de la rue seraient aujourd’hui inoccupés. La mairie de Marseille a-t-elle voulu aller plus vite que ses habitants dans sa volonté d’embourgeoiser son centre ? Certes, le processus a été considérablement ralenti par la crise de l’immobilier, vécu de plein fouet par la rue de la République dont une partie du foncier a été racheté en 2007 par une filiale de la banque américaine Lehman Brothers. Mais la crise des subprimes n’est pas la seule raison de la lenteur de l’opération, qui a déjà contraint plusieurs centaines de personnes à quitter leur logement.Le Panier, terre gentrifiable ?« La gentrification a toujours mieux fonctionné quand elle passait par des logiques de marché, avec l’arrivée de “pionniers” appartenant aux nouvelles classes moyennes, tels des artistes, suivis d’acteurs de l’immobilier. A Marseille, au contraire, cela a toujours été piloté par l’action publique », analyse David Mateos Escobar. Le processus a pris dans d’autres quartiers de Marseille, comme le Cours Julien, connu pour ses artistes et son marché bio, mais peine à s’installer dans le centre-ville.A quelques pas de la rue de la République, le quartier du Panier fait pourtant figure de candidat idéal à ce processus d’embourgeoisement. Populaire et pittoresque, il est une terre d’accueil traditionnelle pour les néo-marseillais, Corses, Italiens, puis Comoriens. Aujourd’hui, on y redoute l’arrivée des « Parisiens » ou des « bobos », dont on parle en dessinant des guillemets avec ses doigts en l’air, comme pour s’en exclure. Dans l’une de ses ruelles pavées et étroites, une jeune femme brune, une partie des cheveux rasés, l’autre ramassée en chignon sur le haut du crâne, installe une petite table contre un mur de la rue exposé en plein soleil. Il est midi et demi, un jeune homme, tee-shirt et casquette de hip-hop, la rejoint, une casserole de riz et de « fonds de frigo » à la main. En quelques minutes c’est une dizaine d’habitants du quartier qui viendra piquer une fourchette de ce repas improvisé, se félicitant de l’esprit de « convivial et familial » de ce « petit village ».Une ambiance séduisante en pleine ville, qu’Eve Botella-Reboul connaissait avant de venir y installer son atelier créatif associatif il y a trois ans. Elle s’extirpe de derrière sa machine à coudre, une tresse brune, gagnée par des racines blanches, sur l’épaule, pour à son tour, picorer une cuillerée de riz dans la ruelle. Ancien agent immobilier, elle mesure la valeur d’un quartier en pleine transformation où elle peut encore vivre modestement. « On espère que ça durera », souffle-t-elle, pas dupe de la spéculation en cours. Dans la rue voisine de L’Evêché, Alexandra Denis, créatrice d’accessoires de mode, est bien consciente du paradoxe de son installation dans le Panier. Elle a, avec une autre artiste, choisi son local « parce qu’il avait un bon rapport prix/surface ». Leur « concept store », où elles vendent diverses créations en tissu « un peu rétro », est voisin d’une boutique du même type, spécialisée dans le street art. « Mais on ne veut pas que le quartier se boboïse, assure-t-elle, ni que la population ne se sente plus chez elle parce que tout le monde vient acheter des apparts ici ; » La jeune trentenaire s’arrête et sourit. « Je dis ça, mais je viens d’acheter juste à côté ; » Un deux pièces de 55 m² qu’elle « adore », avec une vue « de ouf », acheté 120 000 euros en début d’année. Un grand succès sur Airbnb. Les loyers grimpent, pas la qualité de vieDans le Panier, le foncier est aussi devenu convoité sous l’effet de l’essor touristique du quartier lié au succès de la série « Plus belle la vie » dont il est le décor, mais aussi la proximité du MuCEM, le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée ouvert en 2013. La fréquentation s’en est accélérée au point que Maude Buinoud a déménagé il y a peu de ce qui, selon elle, « est devenu un quartier musée ». Comédienne de 33 ans, elle était pourtant tombée sous le charme du Panier où elle a vécu près de huit ans, avant de s’épuiser de la déferlante de cars de touristes. Elle a vu ses amis déserter les environs, lassés, par ailleurs, de la multiplication des cambriolages ou du harcèlement de rue. Maude Buinoud évoque aussi des « prix de location trop élevés pour la surface », assurant avoir « trouvé trois fois plus grand pour moins cher » dans le quartier de Longchamp. Les propriétaires « pensent être assis sur des sacs d’or et louent très cher pour l’état », confirme Eve Botella-Reboul. Et d’évoquer des appartements petits et vétustes, dont les rénovations faites à la va-vite ne cachent pas très longtemps la misère de logements humides, des canalisations qui craquent régulièrement et dont l’isolation laisser à désirer.Ce turn-over caractérise également la rue de la République. Dans les halls qui sentent fort la peinture, « on n’a vu personne s’installer récemment et rester plus de six à huit mois », tempête un commerçant établit de longue date dans la rue. « Les non-Marseillais arrivent ici et une fois qu’ils connaissent la ville ils comprennent qu’ils peuvent trouver mieux ailleurs », ajoute-t-il. Une autre commerçante qui vient d’ouvrir une petite enseigne de restauration dans le haut de la rue confirme. En tant que Marseillaise, pas question de s’installer dans un quartier « où c’est compliqué de se garer » et où « le soir c’est mort ».Un centre boudé par les nantis« Il faut qu’on améliore notre offre de service », concède Laure-Agnès Caradec, adjointe à l’urbanisme qui veut croire que la dynamisation de certains pôles de la ville, comme récemment la porte d’Aix, aura des effets par capillarité sur le reste du quartier. « Il y a de nouveaux commerces de proximité, il faut qu’on en fasse venir d’autres. » Et de prendre en exemple l’installation de magasins franchisés, un Monoprix, un Picard et un magasin bio Naturalia dans la rue. « Tout ce qu’il faut pour les bobos », sourit la géographe Elisabeth Dorier. « Il manque aussi des écoles », ajoute Mme Caradec, « et pas uniquement des établissements publics », sous-entendu des établissements scolaires privés, qui vont, selon elle, « faire venir une population nouvelle et répondre à ses attentes ». « La mairie n’arrive pas à se défaire du mythe du néo-marseillais qui viendrait sauver la ville de la crise en s’installant en centre-ville, mais elle refuse de voir la réalité sociale de Marseille », s’indigne David Mateos Escobar. Dans son livre Sociologie de Marseille (La Découverte), Michel Peraldi évoque une « gentrification ratée » liée avant tout à « l’absence de tradition et de toute attractivité du centre portuaire chez les “nantis” marseillais » qui s’installent dans d’autres quartiers, ailleurs dans la métropole ou sur le littoral. Au point que dans certaines zones avec vue sur mer dans les quartiers nord, populaires, sont apparues des résidences fermées, qu’Elisabeth Dorier analyse comme une « forme de gentrification liée au cadre de vie » qui devient un « atout pour la promotion immobilière ». Pourtant, Marseille a changé. Le long des docks aménagés, les cadres se pressent en début de soirée pour boire un verre sur des terrasses chic. Le nouveau quartier de la Joliette, son centre d’affaires et ses terrasses du port, vaste centre commercial ouvert il y a un an, ont bien drainé une population nouvelle, le jour. Mais, selon Michel Peraldi, ceux-ci peinent à attirer de nouveaux résidents, la nuit. Au Panier, les touristes de l’été désertent en hiver des rues où se multiplient les résidences secondaires.Cette dévitalisation fait monter au créneau certains habitants qui y voient une menace pour le Marseille populaire. Mais à l’intérieur des immeubles, où les fenêtres éclairées sont rares le soir, le nombre de logements sociaux est encore important. 9 % au Panier « chose assez rare dans un quartier de l’hypercentre », rappelle Michel Peraldi. Au point que, selon lui, « les pauvres que l’on sort par la porte (par les opérations de rénovation urbaine) reviennent par la fenêtre ». Rue de la République, le rachat récent d’une partie du parc locatif a ainsi réveillé des rumeurs de création de nouveaux logements sociaux dans cette rue que la mairie voulait tant embourgeoiser. « Tout est ouvert », esquive Mme Caradec qui assure qu’elle n’y est pas opposée.Manon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.06.2015 à 10h30 • Mis à jour le11.06.2015 à 15h09 Quelques couvertures de survie, des draps qui font office de lit et, parfois, un matelas jonchent la terre. Des piles de vêtements s’entassent, en attendant d’être lavés. D’autres sèchent sur les branches des arbres du bois Dormoy. C’est dans ce jardin associatif du 18e arrondissement de Paris que les migrants de la station de métro La Chapelle ont trouvé refuge depuis lundi 8 juin, après s’être fait expulser de la rue Pajol, située dans le même arrondissement. L’herbe y est peut-être plus verte, mais la précarité toujours aussi présente. Mercredi, ils étaient presque cent cinquante à occuper ce terrain. D’autres y étaient encore attendus.Peut-être pas pour longtemps. Mercredi soir, l’association du Bois-Dormoy, qui gère ce jardin partagé, annonçait par un communiqué qu’elle ne pourrait « pas prolonger son accueil au-delà de jeudi 11 juin, 15 heures », précisant qu’elle n’avait pas « la capacité de se substituer aux pouvoirs publics dans le traitement des questions humanitaires, sanitaires et administratives liées à la situation des migrants ».A l’ombre du soleil, caché par les arbres, mercredi, des migrants discutent, se reposent ou répondent aux questions des journalistes. Cinq d’entre eux échangent quelques passes avec un ballon en mousse, qu’ils délaissent lorsqu’ils aperçoivent un petit attroupement se former autour d’un homme. Portable à la main, Fathi montre à la petite assemblée son passage la veille au « Grand Journal », sur Canal +. Lui qui a quitté depuis peu le Soudan, « où l’on ne peut rien dire ou se faire assassiner sans raison par la police », se dit étonné de la façon dont ont été traités les migrants depuis le début de juin. « Nous sommes conscients qu’il y a de plus en plus de migrants qui gagnent la France et qui s’installent à Paris. Mais on ne s’attendait pas à se faire arrêter ou battre par la police de la sorte, déplore-t-il. Au moins ici, nous sommes bien traités. »Une organisation dans l’urgenceCe lieu, c’est l’association du Bois-Dormoy qui l’a fourni. « Ils s’étaient fait expulser l’après-midi et se retrouvaient en pleine nuit sans aucun endroit où dormir », explique le président de l’association, Thomas Augais. Après avoir reçu un appel lui demandant son aide vers 1 heure du matin, il décide d’ouvrir les portes. Rapidement, la solidarité s’organise. Riverains, militants, pour la plupart d’extrême gauche ou écologistes, et des membres associatifs viennent apporter leur aide ou faire des dons de nourriture, de vêtements, de couvertures… Alors qu’il se trouvait encore quelques jours plus tôt sous le métro dans le quartier de La Chapelle, Djamel apprécie l’endroit. « On se sent mieux ici, confie ce jeune Algérien. On se sent à l’abri car c’est un peu caché. Et puis la police ne vient pas ici. »Mercredi, devant l’entrée du bois, des bénévoles confectionnent des sandwichs au poulet ou au thon pour le déjeuner. Biko croque dans l’un d’eux, affichant un large sourire. Presque un réconfort pour ce jeune homme de 22 ans, dont le corps témoigne des sévices subis au Soudan, son pays d’origine. De deux doigts, il baisse le col de sa chemise, laissant entrevoir une large balafre dans le cou. Une fois le sandwich avalé, le contentement laisse place à l’amertume. « En arrivant en France, je n’étais pas seulement à la recherche d’un toit, mais de paix et de liberté. Aujourd’hui, je me rends compte, que même ici, nous ne sommes pas considérés. »« Inaction des pouvoirs publics » et des associationsLes migrants ne sont pas les seuls à ne pas se sentir considérés. L’association, les bénévoles, les riverains, les militants et responsables politiques regrettent « l’inaction des pouvoirs publics ». « Les bénévoles et les riverains sont en train de faire un travail qui n’est pas le leur. Il faut que la ville fournisse une structure temporaire qui soit plus adaptée, comme un gymnase ou une école, assène la conseillère (PCF) de Paris Emmanuelle Becker. En plus d’être brutale et inhumaine, l’intervention de lundi était inutile. Au final, les migrants sont simplement passés d’une situation précaire à une autre. »La secrétaire générale de l’association du Bois-Dormoy, Agathe Ferin-Mercury, admet être dépassée par les événements. « Nous ne sommes pas des professionnels de l’humanitaire. D’habitude, nous faisons ici un jardin partagé, concède-t-elle, l’air fatigué. Au lieu de compter sur la solidarité des autres, il faudrait que la mairie fasse quelque chose très rapidement. »Avec une toilette sèche pour près de cent cinquante personnes, environ cinquante cas de gales répertoriés, une infirmière à mi-temps et son stock de médicaments de base « fournis par la pharmacie du coin », la question sanitaire commence à devenir préoccupante. D’autant plus que l’ONG Médecins du monde ne s’est toujours pas manifestée sur place. Une situation qui agace passablement une bénévole. « On a dû contacter nous-mêmes les associations, qui ne viennent pas d’elles-mêmes. Hier soir, on cherchait encore des couvertures pour les migrants. Ce sont des conditions indignes. » Image précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-557988f17a4d6'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 12\r\n \r\n \r\nPlusieurs habitants du quartier ont propos\u00e9 des couvertures ou des b\u00e2ches aux occupants du campement. \u00ab On a r\u00e9cup\u00e9r\u00e9 des conserves, des sandwichs. Les riverains ont apport\u00e9 pas mal de brioches pour le petit d\u00e9jeuner, mais il va nous falloir d\u2019autres sacs de couchage, et je ne parle m\u00eame pas des matelas \u00bb, raconte un militant.\r\nCr\u00e9dits : Rafael Yaghobzadeh \/ Hans Lucas\/Le Monde\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Plusieurs habitants du quartier ont propos\u00e9 des couvertures ou des b\u00e2ches aux occupants du campement. \u00ab On a r\u00e9cup\u00e9r\u00e9 des conserves, des sandwichs. 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Une petite pharmacie a \u00e9t\u00e9 mise \u00e0 disposition par un militant. \u00ab La situation est tr\u00e8s inqui\u00e9tante, aucun m\u00e9decin n'est venu les voir alors que plusieurs d'entre eux ont la gale \u00bb, s'indigne Pauline Mercury, qui recueille v\u00eatements, nourriture et produits d'hygi\u00e8ne apport\u00e9s par des riverains.\r\nCr\u00e9dits : Rafael Yaghobzadeh \/ Hans Lucas pour "Le Monde"\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"S\u00e9ance de soins. 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A la Ville de Paris, on explique qu\u2019Anne Hidalgo \u00e9tudie la faisabilit\u00e9 d'un projet qui int\u00e9grerait un espace d\u2019information \u00e0 destination des populations \u00e9trang\u00e8res et proposerait des h\u00e9bergements pour les personnes en transit.\r\nCr\u00e9dits : Rafael Yaghobzadeh \/ Hans Lucas pour "Le Monde"\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Un point pour recharger les t\u00e9l\u00e9phones portables. 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Ce changement, qui survient dans le cadre de l’examen en commission du projet de loi Macron, a immédiatement suscité la « colère » de la ministre de la santé, Marisol Touraine. Sollicitée par Le Monde, elle a dénoncé jeudi matin « un coup dur porté à la santé publique » et a regretté que « la loi Macron serve à détricoter la loi Evin ».Le gouvernement était pourtant monté au front dès le début de la semaine pour défendre cette loi. Marisol Touraine, puis Stéphane Le Foll, le ministre de l’agriculture et porte-parole du gouvernement, s’étaient tour à tour exprimés pour demander le statu quo. Le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, s’était même engagé, lundi soir, à déposer un amendement de suppression pour maintenir l’équilibre. Renonçant finalement à le faire, il s’est contenté d’appeler les députés à voter contre la proposition introduite par le sénateur (Les Républicains) de Gironde Gérard César.Une consigne qui n’a pas été suivie par les élus. Et pour cause. Le lobby du vin a une très large emprise locale et dépasse tous les clivages politiques. Un amendement similaire avait été débattu – et finalement repoussé – au mois d’avril lors de l’examen de l’article 4 du projet de loi santé qui visait à lutter contre l’alcoolisation excessive des jeunes. La ministre de la santé avait alors donné son accord pour la mise en place d’un « groupe de travail » sur « les éventuelles difficultés d’interprétation » de la loi Evin.Claude Evin « très inquiet »Du côté du lobby du vin, on assure qu’il est difficile d’évoquer le vin et l’« œnotourisme » dans la presse. La loi Evin serait, selon lui, source d’instabilité juridique. Depuis 1991, trois articles de presse – deux en 2007 et un en 2013 – ont fait l’objet de poursuites judiciaires par l’Association de prévention de l’alcoologie et d’addictologie (Anpaa), qui regroupe les associations de santé publiques. Un chiffre qui doit être relativisé lorsqu’on le ramène aux nombres d’articles consacrés régulièrement aux vins et à l’œnotourisme dans les médias.« Cet amendement rend plus compliqué le fait de contrer un certain nombre de campagnes publicitaire, s’inquiète pour sa part Jean-Pierre Couteron, le président de la Fédération Addiction. Avec un bon avocat, les alcooliers pourraient faire passer ce qu’ils veulent. » Claude Evin, père de la loi de 1991, s’était déclaré « très inquiet » dans Le Parisien. Sous son apparence technique, l’amendement en cause libérera de facto la possibilité de faire de la publicité pour l’alcool « et ce, quasiment sans limite », expliquait-il.François Hollande au salon VinexpoSi les députés devaient finalement retenir cet amendement lors de la prochaine discussion en séance, cette adoption aurait d’abord une portée symbolique. Au-delà de sa rédaction technique, il s’agit de donner des gages à un assouplissement dans l’application de la loi Evin. Le vote de jeudi permettra par ailleurs à François Hollande d’arriver en terrain conquis, dimanche 14 juin, à Bordeaux, où il doit inaugurer le salon Vinexpo qui regroupe, tous les deux ans, le monde des vins et des spiritueux.Reste une question, la filière viticole sortira-t-elle vraiment gagnante de cette bataille ? Il y a un grand absent dans ces débats. Les grands noms des spiritueux sont étonnamment silencieux sur le sujet. Or, en termes publicitaires, ce sont les grandes marques d’alcool qui ont les moyens publicitaires. Pas les viticulteurs. Il y a bien sûr des marques de champagne, mais aussi de vodka, de whisky, de rhum ou de bière. D’ailleurs dans le cas le plus récent contesté par l’Anpaa devant les tribunaux, Paris Match avait publié la photo de Scarlett Johansson en tant qu’égérie d’une marque de champagne.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteFrançois BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.06.2015 à 06h43 Le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone (PS) estime que « la multiplication des barrières n'a jamais empêché ni réduit les flux migratoires » et que la France doit être « en mesure de proposer des accueils d'urgence » aux migrants sur tout le territoire et notamment en Ile-de-France.Alors que l’évacuation d’un campement de migrants, lundi 8 juin à Paris, a suscité de vives critiques de la part des associations et d’une partie de la gauche, M. Bartolone écrit, dans un billet publié mercredi 10 juin sur son blog : « Ce n'est pas parce nous disposerions de lieux d'accueil, humanitaires, tout simplement humains devrais-je dire, que nous créerons un appel d'air. Imaginer un Erythréen fuir son pays en laissant sa famille, traverser le Sahara, se mettre dans les mains des marchands d'hommes en Libye pour rejoindre l'Europe uniquement parce qu'à Paris il trouverait pendant quelques jours un simple toit au lieu de dormir sous les ponts du métro aérien ? C'est un mensonge démagogique dangereux dans notre société ! », écrit le président de l'Assemblée nationale. Depuis mardi, plusieurs dizaines de nouveaux clandestins ont installé leurs couvertures et matelas au Bois Dormoy, un jardin associatif du 18e arrondissement de Paris.« Regardons la réalité telle qu'elle s'exprime depuis plus d'une décennie à Sangatte, poursuit M. Bartolone. La destruction du centre d'accueil n'a absolument rien réglé. Au contraire : ont ressurgi des lieux indignes qui existent du simple fait de notre déni de la réalité », ajoute-t-il. « Il ne s'agit pas d'élargir les conditions d'accès à l'asile. Mais chaque homme a le droit d'être traité en tant qu'homme », insiste-t-il.Le député de Seine-Saint-Denis et candidat à la présidence de la région Ile-de-France demande « une mise en oeuvre urgente, dès la loi adoptée » d'une disposition du texte sur l'asile actuellement en débat au Parlement : « Celle d'une meilleure répartition nationale de l'accueil car il n'est plus aujourd'hui soutenable de voir cet effort concentré sur quelques territoires. Rien ne peut justifier que la Seine-Saint-Denis accueille massivement des personnes en attente de procédure d'asile alors que l'hébergement d'urgence, en places et en budget, est déjà dans une situation très tendue dans ce département. Je salue l'appel d'Anne Hidalgo à la création d'un centre de premier accueil à Paris. D'autres devront voir le jour », souligne-t-il.« Bataille politique »De son côté, le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Bruno Le Roux a accusé, mercredi, une partie de la gauche d’instrumentaliser le dossier de l’accueil des migrants pour mener « une bataille politique contre le gouvernement ».Invité de l’émission « Questions d’info » sur LCP en partenariat avec Le Monde, France Info et l’AFP, le patron des députés socialistes a récusé les accusations de violence policière portées par des associations et des partis de gauche après l’opération de délogement menée lundi dans le 18e arrondissement de Paris.L’élu de Seine-Saint-Denis a également répondu à l’ancienne ministre écologiste Cécile Duflot, qui, dans une tribune parue mercredi 10 juin dans Le Monde, évoquait sur ces questions un « Waterloo moral » de la part du gouvernement. M. Le Roux a dénoncé « une petite formule » qui ne veut rien dire et jugé « indigne et faux » le parallèle fait avec l’opération de délogement des sans-papiers de l’église Saint-Bernard menée par la droite en 1996.La Matinale François Béguin En ouvrant début mai le chantier de la réorganisation du temps de travail des 75 000 salariés non-médecins de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch assurait ne vouloir déclencher ni « bataille » ni « guerre ».Le directeur général de l’AP-HP veut supprimer de 3 à 5 journées de RTT par agent et certains congés extra-légaux (journée accordée pour la fête des mères, temps de repas compté dans le temps de travail...). L’objectif de cette réforme  : économiser 20 millions d’euros par an.« Nous cherchons un équilibre, pas un affrontement », faisait alors valoir Martin Hirsch, jugeant qu’un accord permettrait de ne pas avoir à supprimer 4 000 emplois. Mais depuis un mois, cette volonté de dialogue social s’est heurtée à une fin de non-recevoir des syndicats.Appelant à une troisième journée de mobilisation jeudi 11 juin et à une marche vers l’Elysée, ces derniers ont fait du maintien de la totalité des jours de RTT – entre 20 et 23 jours – un préalable à toute discussion. « Personne n’a obligé M. Hirsch à ouvrir cette boîte de Pandore », souligne Olivier Youinou, de SUD Santé, pour qui cette « révision de la réduction du temps de travail a mis le feu dans les hôpitaux et cristallisé le mal-être des hospitaliers depuis des années ».Un dossier explosif dans lequel la ministre de la santé, Marisol Touraine, s’est bien gardée d’apporter un soutien sans faille à Martin Hirsch, estimant sans doute qu’elle avait été suffisamment exposée lors du projet de loi santé, qui a mis une partie des médecins libéraux dans la rue.Dans ce conflit où « celui qui perd est obligé de lâcher gros », comme le résume Christophe Prudhomme,de la CGT Santé, la direction de l’AP-HP assure que le dialogue, même s’il est « difficile », n’est pas rompu, et que des « discussions informelles », notamment sur la méthode, ont toujours lieu.« Personnels usés, fatigués »Dans l’entourage de Martin Hirsch, on mise sur une rupture du front syndical après les « nouvelles bases de dialogue » faites ces derniers jours. On annonce également vouloir rapidement lancer des « études de cas » dans les services « volontaires » afin de voir « comment cela se passerait sur les plannings si les personnels travaillaient 7 h 30 par jour », au lieu de 7 h 36 ou 7 h 50 actuellement.Jeudi matin, la direction de l'AP-HP annonçait un taux de mobilisation en baisse, avec 18,8 % de grévistes contre 24 % et 34 % lors des deux premières journées de grève.Même si aucun vote ni sondage ne permet de la connaître avec certitude, c’est désormais la position des 10 000 médecins (hors internes) de l’AP-HP qui va être examinée avec attention. Au contact quotidien avec les personnels non médicaux, les praticiens hospitaliers sont pour l’instant restés silencieux dans le conflit en cours.Une partie d’entre eux semble avoir délibérément choisi de rester en retrait d’une réforme où ils ne voient que des coups à prendre. « Je ne suis ni enthousiaste ni opposant de cette réorganisation », confesse prudemment le chef d’un service d’anesthésie et réanimation d’un hôpital parisien, qui espère bien tout de même au final en retirer « une petite bouffée d’oxygène » pour l’organisation de son service. Philippe Juvin, chef de service aux urgences de l’hôpital Georges-Pompidou et député européen (Les Républicains), résume l’embarras d’une partie des praticiens hospitaliers en parlant d’une « équation compliquée » à résoudre. « En cherchant des marges de manœuvre, Martin Hirsch se heurte aux habitudes », constate-il, tout en reconnaissant que « les personnels, notamment aux urgences, sont usés, fatigués… »« Retrouver du bonheur au travail »La question a agité pendant près d’une heure la Commission médicale d’établissement (CME), le « parlement » des médecins, pharmaciens, dentistes et sages-femmes des 38 hôpitaux de l’AP-HP, lors de sa réunion mardi 9 juin. Le franc soutien affiché par son président Loïc Capron à Martin Hirsch sur ce point a notamment suscité quelques remous.« A la CME, je n’ai entendu personne dire que le directeur général avait tort de vouloir réorganiser le temps de travail, assume-t-il. En grattant quelques jours de RTT, il veut sauver des emplois. Qui peut dire qu’il a tort ? Personne. » Pour le président de la CME, la seule divergence porte sur la méthode retenue par la direction. « Martin Hirsch a-t-il raison de s’y prendre comme il s’y prend ? demande-t-il tout en refusant de répondre. Le dialogue social n’est pas notre métier. On est là pour soigner les gens. »Pour Christian Guy-Coichard, praticien hospitalier à l’hôpital Saint-Antoine, membre de la CME et militant de la CGT, « une grosse part de chefs de service ou de pôle sont sans doute favorables à ce que propose Martin Hirsch, car tout ce qui peut apporter un peu d’air dans les services est le bienvenu ». Dix-sept de ses 82 membres de la CME ont signé un texte dans lequel ils affirment « qu’une réorganisation est nécessaire » mais « que les efforts demandés aux personnels » doivent être compensés « par des contreparties tangibles ».Le docteur Anne Gervais, vice-présidente de la CME et cosignataire de cette motion, aimerait pour sa part qu’un accord « prenant en compte le malaise des personnels » puisse être trouvé. « Oui à la réorganisation si elle s’accompagne d’une réforme qui leur permettrait de retrouver du bonheur au travail, lance-t-elle. Dans les années 1990, par exemple, il y avait des conseils de service, où les aides-soignantes prenaient la parole et disaient ce qui n’allait pas. Pourquoi ne pas réinventer cette discussion ? » François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.06.2015 à 20h39 • Mis à jour le10.06.2015 à 20h40 Les victimes de discriminations pourraient bientôt s’unir pour porter leurs cas respectifs en justice. Les députés ont approuvé mercredi 10 juin une proposition de loi socialiste visant à instaurer une action de groupe contre les discriminations, une mesure qui vise à encourager les victimes à porter plainte.Lire aussi :Discriminations : les recours collectifs en justice bientôt autorisés ?Le code pénal réprime déjà les comportements discriminatoires, mais les condamnations sont rares et « près d’une victime sur deux n’engage aucune action » du fait de la complexité, des coûts et surtout de son « isolement », a relevé Razzy Hammadi, député PS et rapporteur de la proposition de loi.A l’entreprise de prouver qu’elle n’a pas discriminéLe texte voté ne crée pas de délit nouveau mais instaure l’action de groupe, qui existe déjà dans le droit de la consommation par la loi Hamon de 2014, et a fait ses preuves dans une vingtaine de pays européens.Lire aussi :La class action à la française fait ses débutsConcrètement, la ou les personnes s’estimant discriminées devront saisir un syndicat ou une association créée depuis au moins trois ans, qui pourront agir en justice. Au vu de ces cas, le juge demandera à l’entreprise de prouver qu’elle n’a pas pratiqué de discrimination, faute de quoi elle sera considérée comme responsable.La procédure pourra viser les secteurs public et privé.Une fois la responsabilité reconnue, le juge définira le groupe de victimes, en déterminera les critères de rattachement et établira le montant des préjudices. Il en ordonnera la publicité et fixera un délai (de deux à six mois) pour que les personnes qui souhaitent appartenir à ce groupe y adhèrent. Une fois ce délai expiré, le juge établira la liste des personnes redevables à obtenir une réparation et fait appliquer la condamnation.Tous les groupes de gauche ont soutenu ce texte qui doit maintenant être étudié au Sénat. Le député Les Républicains Philippe Gosselin, seul membre de son groupe présent lors des débats, s’est quant à lui abstenu. S’il affirme « partager les objectifs » du texte, le député de la Manche a dit craindre une « communautarisation de la société, sur le modèle anglo-saxon ». Françoise Fressoz Le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Bruno Le Roux a accusé mercredi 10 juin une partie de la gauche d’instrumentaliser le dossier de l’accueil des migrants pour mener « une bataille politique contre le gouvernement ».Invité de l’émission « Questions d’info » sur LCP en partenariat avec Le Monde, France Info et l’AFP, le patron des députés socialistes a récusé les accusations de violence policière portées par des associations et des partis de gauche après l’opération de délogement menée lundi dans le 18e arrondissement de Paris.« Les opérations de police que l’on caricature ont permis de vérifier des statuts et de mettre sous protection des mineurs, des femmes, des personnes fragiles… Je regrette que l’on essaie de caricaturer ce que nous faisons », a-t-il déclaré avant d’ajouter : « Je mets en garde tous ceux qui aujourd’hui essaient de se servir des migrants pour leur dire : “Le traitement ne doit pas être individuel mais collectif, n’acceptez pas les propositions que l’on vous fait, restez dans la rue, n’acceptez pas les propositions de relogement, n’acceptez pas l’hébergement d’urgence.” » Selon lui « une partie de la gauche dit ça ». Il le « regrette ». Dans une tribune parue mercredi 10 juin dans Le Monde, l’ancienne ministre écologiste Cécile Duflot évoque un « Waterloo moral ».Lire aussi :Cécile Duflot : « Au nom d’une certaine idée de la France, protégeons les migrants »L’élu de Seine-Saint-Denis lui répond vertement. Il dénonce « une petite formule » qui ne veut rien dire. Il juge « indigne et faux » le parallèle fait avec l’opération de délogement des sans-papiers de l’église Saint-Bernard menée par la droite en 1996. « Nous ne sommes pas du tout dans le même contexte, dans la même situation. Nous essayons individuellement de faire en sorte que chacune des situations soit recensée », plaide-t-il.Au moment où François Hollande cherche à rassembler la gauche, Bruno Le Roux refuse cependant de proclamer la rupture avec Les Verts : « Une semaine Mme Duflot tape sur M. Mélenchon, une autre elle s’en prend au gouvernement, c’est comme cela qu’on essaie de trouver son chemin », veut-il croire en s’autorisant ce conseil : « Le chemin que nous devons trouver ensemble doit procéder de moins de formules et de plus de débats sur le fond. »Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Claire Ané « Le mercredi qui précède le bac, à J – 7 de l’épreuve de philo, il y a chaque année un pic d’angoisse, et je reçois souvent des demandes de rendez-vous à ce moment-là », raconte Brigitte Prot. Cette ancienne professeure de français devenue formatrice et psychopédagogue accompagne élèves et étudiants, dans leurs études, baccalauréat compris. La semaine dernière, elle avait longuement conseillé les candidats et leur famille pour que les révisions soient efficaces et l’atmosphère apaisée (lire l’entretien ci-dessous). Elle évoque cette fois la toute dernière ligne de droite et la période de l’examen lui-même. A vos marques…Lire aussi :J – 15 avant le bac : « Il faut raisonner en stratège »A une semaine du bac, comment faire le point sur ses révisions ? A ce moment-là, il est important de mesurer et valider le chemin déjà parcouru. Regardez tout ce qui est désormais acquis, les matières et chapitres sur lesquels vous pouvez vous faire confiance. Il est trop tard pour apprendre des choses nouvelles, alors que c’était encore possible à J – 15 : cela sera trop frais lors de l’examen. Nous sommes désormais dans la toute dernière ligne droite, il faut donc adopter une stratégie sélective, en se concentrant sur peu de matières jugées cruciales. Celles qui ont un gros coefficient et que l’on maîtrise un minimum, afin que vos révisions vous rapportent des points.Que faire face à un élève complètement perdu ou démobilisé ? Un des élèves que je suivais ne voulait même pas se rendre à l’examen. Mais il s’agit d’une phrase écran. En accompagnant et en parlant, on repère la source d’angoisse, qui permet de débloquer l’élève. Même chose pour ceux qui stressent énormément. Très souvent, cela découle d’une difficulté principale, sur une matière, un chapitre ou une compétence. Par exemple, un élève se retrouve paralysé car il ne sait pas bâtir un plan.Comment l’entourage peut-il aider dans cette dernière ligne droite ? J’ai déjà expliqué l’importance pour l’élève de ne pas se sentir mis en doute dans son travail, et pour ses parents d’éviter les remarques blessantes. Il est essentiel que dans le stress diffus des derniers jours, la famille fasse passer ce message : tu feras le mieux que tu peux. Il ne faut placer la barre ni trop haut ni trop bas.On révise jusqu’à la veille du bac ? L’idéal est d’arrêter la veille, ou au moins la dernière après-midi, et de se vider la tête, au sens figuré bien sûr, par exemple en allant nager, se défouler, se détendre. Il faut créer un sas, pour que l’énergie se reprenne, créer de la distance et se donner du recul. Les neurosciences ont montré la nécessité de cette « digestion » des connaissances qui évite l’encombrement.Y-a-t-il un accessoire à ne pas oublier le jour J ? Le même que celui que j’ai recommandé pour les révisions : une montre à aiguilles. Placée dans la trousse, elle permet de bien maîtriser le temps au cours de l’épreuve. Cela aide considérablement à réduire le stress, ainsi que la peur de ne pas pouvoir finir dans les délais impartis. Comme je l’indiquais la semaine dernière, la montre à aiguilles a un gros avantage sur un écran qui affiche des chiffres : la consultation de l’heure est plus intuitive et le cerveau se déconcentre moins.Quelles sont les bonnes pratiques à adopter dans la période du bac lui-même ? Je conseille du sport et du repos. ce qui ne signifie pas faire la sieste une fois l’épreuve de philo du mercredi matin achevée : trop de sommeil la journée nuit à celui de la nuit. Il est important de consacrer du temps à des loisirs, mais pas regarder deux films d’affilée par exemple. Il me paraît important de ne pas rester seul, à ressasser et à se refaire le film de l’épreuve en ayant des regrets. C’est bien d’être avec ses copains, sans pour autant se comparer et se dire que les autres ont forcément fait mieux que vous.S’interdit-on de réviser ? On le déconseille, en tout cas il est très important de ne pas y passer sa soirée. Rien n’empêche en revanche de remémoriser des points très précis, comme un théorème, un raisonnement de maths, une tournure ou une figure de style, et ce même un quart d’heure avant l’épreuve. On peut donc emporter quelques fiches si cela peut rassurer, et y jeter un œil sur le chemin ou lors de l’attente devant la salle.Avez-vous un dernier conseil ? Dites-vous bien que tant qu’une épreuve n’est pas passée, rien n’est perdu.Claire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.06.2015 à 14h55 • Mis à jour le30.06.2015 à 15h46 | Matthieu Suc Bernard Cazeneuve veut centraliser, sous sa coupe, les services luttant contre la menace djihadiste. Le ministère de l’intérieur doit annoncer mardi 30 juin, selon nos informations, la création d’un état-major opérationnel de prévention du terrorisme rattaché au cabinet du ministre. Cette organisation se déclinera sur plusieurs échelons – départemental et national – et comprendra des représentants de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), de la police judiciaire, de la sécurité publique, de la préfecture de police de Paris et de la gendarmerie.Originalité : les représentants des différents services devraient être pris parmi les patrons et les commissaires, mais aussi parmi les officiers afin de rester en prise directe avec le terrain. Le ministre a voulu ce dispositif pour éviter le problème de la concurrence entre les services et améliorer la circulation de l’information. « Sur les 4 000 individus suivis pour radicalisation ou terrorisme, il ne doit plus y avoir de loupé. Nous devons savoir, sur chaque suspect, ce qui a été fait à son sujet dans le passé et quel service travaille désormais sur lui », précise-t-on place Beauvau.Lire aussi :Attentat en Isère : ouverture d’une information judiciaireCette mission était jusqu’alors dévolue à l’unité de coordination de la lutte antiterroriste (Uclat), rattachée au cabinet du directeur général de la police nationale. L’Uclat devrait continuer à exister, mais le ministre de l’intérieur prend les choses en mains.À la tête du Syndicat des cadres de la sécurité intérieure (majoritaire chez les officiers), Jean-Marc Bailleul soupire : « La création de cet état-major confirme ce qu’on dit depuis sept ans maintenant. On juxtapose des services supposés lutter contre le terrorisme. Ce n’était pas la façon optimale d’obtenir des résultats. » Philippe Capon, le patron de l’UNSA-Police, se félicite de ce que le ministère cherche à « créer de la fluidité entre les services ».Les attentats qui ont frappé la France depuis le début de l’année ont mis en lumière la difficulté à faire travailler les services en commun. Un temps suivi, Saïd Kouachi, l’un des deux tueurs de Charlie Hebdo, était sorti des radars en déménageant de Paris à Reims, passant de la compétence de la Direction du renseignement de la préfecture de police de Paris (DRPP) à celle de la DGSI qui, débordée par la vague de candidats au djihad pour la Syrie, avait négligé cet individu d’apparence très calme. Yassin Salhi, l’auteur présumé de l’attentat de Saint-Quentin-Fallavier (Isère), a été fiché entre 2006 et 2008 par les Renseignements généraux (RG) comme s’étant radicalisé dans sa ville natale de Pontarlier (Doubs). Mais en 2008, après la suppression des Renseignements généraux, Salhi n’avait pas retenu l’attention de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), supposé prendre la relève des RG.Lire aussi :Le regroupement des islamistes en prison jugé « potentiellement dangereux »Partant du constat qu’à partir du moment où il a tapé du poing sur la table, dans les heures qui ont suivi la tuerie de Charlie Hebdo, les uns et les autres se sont, d’après diverses sources, mis à plutôt bien travailler ensemble, Bernard Cazeneuve a donc décidé de placer directement sous son autorité les différents services chargés de la lutte contre le terrorisme.Lors d’une ultime réunion de calage lundi après-midi, il a rappelé l’objectif de son nouvel état-major : « Je veux que tous les gens [des services] se parlent ! » Cette prise en mains est aussi un risque politique : en cas de raté ou de mauvaise circulation de l’information, le ministre de l’intérieur sera désormais en première ligne.Matthieu SucJournaliste au Monde 30.06.2015 à 14h34 | Margherita Nasi (Propos recueillis par) En 2001, Anne-Charlotte Fredenucci a rejoint le groupe Deroure, spécialisé dans le design mécanique et électrique avec sa filiale Ametra Ingénierie. En 2009, alors qu’elle reprend les rênes de l’entreprise, la crise économique frappe de plein fouet. Le groupe mise sur l’innovation, opère son passage à l’ère du numérique et développe des produits et services nouveaux en déployant une offre de « work packages », de l’étude du produit à la fabrication. Un choix qui s’est révélé gagnant. Près d’une centaine d’emplois ont été créés depuis, pour un effectif actuel de plus de 500 collaborateurs.Ce matin, je prends le premier vol pour Toulouse. Je préfère partir tôt le matin plutôt que la veille au soir, pour profiter de la soirée en famille. Dans le taxi et l’avion, je réponds à mes mails et traite des dossiers. Par exemple, je regarde le rapport annuel unique que notre direction des ressources humaines (DRH) présente au comité d’entreprise dans dix jours : j’aime bien relire ces documents majeurs de communication avec les équipes, pour garantir qu’ils soient complètement en phase avec notre stratégie et nos valeurs.Grâce au dynamisme de la région toulousaine, les vols depuis Paris sont fréquents. A 8 heures, je suis déjà installée chez un grand équipementier du domaine spatial, pour un petit-déjeuner. Mon client est un ancien d’une autre filiale du même équipementier et nous évoquons ensemble les succès de notre récente collaboration et comment les reproduire dans le cadre de son nouveau poste. Je repars avec cinq noms à contacter pour nos équipes commerciales.Lire aussi :24 heures à la tête d’une PME avec Anne-Charlotte Fredenucci: visite sur site et lean management (2/3)10 heures 30. J’arrive dans les bureaux toulousains d’Ametra Ingénierie. Nous intervenons dans divers secteurs, notamment l’aéronautique, la défense, les énergies ou le médical.Notre société, spécialisée en conception mécanique, électrique et en calculs, est implantée sur huit sites en France pour être au plus près de ses clients.Nous avons remporté un prix de l’Observer du design, dans le nautisme, pour la conception d’un winch innovant. Nos calculs ont aussi permis de réduire les bruits d’une tête d’échographie de 30 %, afin de réduire les désagréments occasionnés aux médecins et aux praticiens.Formation en interneLe DRH d’Ametra, la filiale Ingénierie du groupe, m’attend pour discuter des différentes priorités pour 2015 et 2016, en conférence call avec le directeur général, aujourd’hui présent dans notre agence d’Aix-en-Provence. Nous souhaitons renforcer nos compétences dans l’« additive manufacturing », ou l’impression 3D. Nous avons déjà identifié les écoles proposant cette formation, ce qui nous permettra de recruter les bonnes compétences. Nous abordons également le sujet des programmes internes de formation proposés par les ressources humaines.Chaque année, nous consacrons jusqu’à 5 % de la masse salariale à la formation de nos collaborateurs. Nous sommes persuadés que ceci contribue fortement, avec la variété et la richesse des missions proposées, à réduire le turnover à moins de 10 % dans un marché où il est souvent proche de 30 %. La formation en interne est propice au développement des compétences des équipes issues de cultures différentes qui, en travaillant ensemble, renforcent la technicité et le potentiel d’innovation que nous mettons au service des clients.Dans une entreprise familiale, les ressources humaines constituent un élément fondamental : non seulement, ce sont nos ressources qui font le niveau d’expertise, dans le service mais nos collaborateurs représentent aussi une raison d’être de la société et une motivation à venir travailler chaque jour. Chaque contact avec les équipes est un moment privilégié pour moi. Ensuite, nous évoquons les embauches et les intégrations à venir.Notre croissance et notre récente implantation à Bourges nous permettent de recruter une soixantaine de collaborateurs partout en France. Nous avons déjà intégré de nouveaux collaborateurs depuis janvier et la période Salon du Bourget est également décisive pour rencontrer des candidats.Des cibles en AllemagnesEnfin, nous évoquons la mise en place d’un centre de service chez un client : quelles compétences envoyer, les forces et axes d’amélioration du pilote du plateau… Le sujet est important car cette offre de service est très différenciante pour nous : contrairement à beaucoup de sociétés d’ingénierie, nous réalisons les deux tiers de nos activités au forfait, dont une partie importante dans ces centres de service, avec un front office chez nos clients et un back-office dans nos bureaux.Dans une entreprise familiale, les ressources humaines constituent un élément fondamentalRécemment, nous avons implanté ce type de plateau chez un équipementier aéronautique, permettant de réduire les coûts de développement de 15 %. Le pilote du plateau et, plus généralement, les équipes choisies, sont un facteur clé de succès, avec la qualité du processus de pilotage du projet. Il y a deux ans, nous avons recruté un expert du sujet, issu du domaine de l’automobile et la gestion serrée de nos projets permet aujourd’hui de respecter 98 % des jalons et de garantir ainsi qualité, coûts et délais.Après cette longue réunion, je reste à l’écart dans la salle de réunion afin de passer mes coups de fils auprès des autres collaborateurs ou des clients et de répondre à différents mails.Il est midi, je retrouve quelques personnes de l’agence pour déjeuner. Nous discutons de tout, de l’actualité aéronautique, des nouvelles innovations sur les programmes en cours, des vacances et des familles des uns et des autres, le tout dans la bonne humeur et la convivialité.14 heures. Débute alors une « conférence call » avec le directeur général d’Ametra et le secrétaire général du groupe Deroure, au sujet de l’implantation allemande. Ametra Ingénierie poursuit une stratégie d’expansion soutenue : depuis 2009, nous connaissons des croissances à deux chiffres, en organique, en France, lorsque le marché oscille entre 2 et 6 %.Pour aller plus loin et sortir de nos frontières, afin de répondre à la demande de nos clients internationaux de les servir dans plusieurs pays, nous négocions actuellement l’acquisition d’un bureau d’études en Allemagne. Nous avons audité près d’une dizaine de cibles autour de Munich et de Hambourg. Cette acquisition n’est que la première étape d’un développement résolument tourné vers l’international.Le groupe Deroure continue de rechercher, avec la croissance, une adaptation permanente aux besoins de ses clients et notamment à travers ce développement à l’étranger.Le point hebdomadaireAprès cet échange, le directeur général restant en ligne, nous contactons le directeur technique pour échanger sur notre dernier projet de développement d’un produit sur fonds propres. Celui-ci, encore confidentiel, s’inscrit, tout comme nos dons annuels à une association (en 2015, nous avons choisi un organisme qui favorise l’accueil des enfants hospitalisés et de leurs familles), dans le cadre de la responsabilité sociale et environnementale de notre entreprise. Quelles ressources consacrer, quel budget, quel timing ? Tous ces points doivent être creusés avant la décision finale.Chaque année, nous consacrons jusqu’à 5 % de la masse salariale à la formation de nos collaborateursA la fin de cet échange, le directeur technique nous quitte et le directeur général d’Ametra Ingénierie, arrivé en 2011 pour mener à bien notre projet de croissance, me commente les faits marquants de la semaine, agence par agence, un point que nous réalisons chaque semaine. Nous évoquons aussi divers sujets opérationnels, comme les dernières réponses de nos clients aux invitations que nous leur avons adressées pour le Salon du Bourget, ou comme le renforcement de notre présence sur les réseaux sociaux.17 heures. Il est temps de rentrer vers Paris. Le chemin est toujours l’occasion de différents mails et échanges téléphoniques. Je fais un point avec notre directeur administratif et financier sur la présentation des comptes chez Anjou Electronique à Angers, le lendemain.20 heures. J’arrive chez moi, juste à temps pour répéter le morceau que nous jouerons en famille à la fin de l’année, dans l’école de musique de nos trois fils. Mon mari, à la guitare électrique, mes fils au piano, à la batterie, à la basse. Je suis au chant : une vraie leçon d’humilité pour moi… et un intermède apprécié avant un dîner reposant avec mon mari, lui aussi entrepreneur.Nous finissons la soirée en nous racontant nos journées et en nous challengeant mutuellement nos business models et nos axes de croissance.Margherita Nasi (Propos recueillis par)Journaliste au Monde Gaëlle Picut Les réseaux d’anciens ne se contentent plus de publier l’annuaire des diplômés et de collecter les cotisations. Ils se sont modernisés et proposent désormais toute une palette d’outils et de services aux jeunes diplômés. Objectif : les aider à se constituer un capital relationnel précieux en temps de crise et à trouver un emploi.Cette modernisation passe d’abord par de nouveaux outils.« Internet a littéralement changé la donne pour les réseaux d’anciens, estime Jean-Michel Huet, président de Neoma Alumni (Neoma Business School est née de la fusion en 2011 des écoles de commerce de Rouen et de Reims). Les réseaux d’anciens ont tous leur site, avec base de données, annuaire et possibilité de régler sa cotisation en ligne, etc. C’est la colonne vertébrale de notre réseau », explique-t-il.Des « tribus » activesLes réseaux d’anciens ont également investi les réseaux sociaux : pages Facebook et LinkedIn, Twitter. Sciences Po Alumni s’enorgueillit d’être le deuxième réseau d’anciens le plus actif sur LinkedIn derrière HEC Alumni, avec 15 000 abonnés, tandis qu’il utilise Twitter pour livetweeter ses conférences et sa page Facebook pour proposer en streaming certaines conférences. « Nous sommes en train de réfléchir à une application qui permettrait de géolocaliser les anciens proches de vous », indique de son côté Assaël Adary, président de Celsa Paris-Sorbonne Alumni.Par ailleurs, ces réseaux disposent d’un maillage diversifié. Ils se déclinent en clubs professionnels, par promotion, pays, affinité, etc. Par exemple, Neoma Alumni est présent dans cent pays, dont trente « tribus » très actives. « Quand un jeune diplômé veut s’installer à Londres, nous sommes capables de le mettre en relation avec une trentaine d’anciens qui pourront le guider dans ses recherches »,détaille Assaël Adary. A Sciences Po Alumni, il existe vingt et un groupes professionnels thématiques (finance, luxe, communication, affaires publiques...), des clubs par hobby (théâtre, œnologie, art contemporain, polo...), sans oublier les sections par région ou par pays.Des événements diversifiésAu-delà d’une présence virtuelle active, les réseaux d’anciens organisent toutes sortes d’événements. « On offre à nos adhérents différents formats de rencontres pour développer leur réseau,souligne Assaël Adary. C’est du frottement que sortent les étincelles. » Au Celsa Alumni, cela passe par des afterworks dans le but de« réseauter », des rencontres thématiques pour échanger de bonnes pratiques. Chez Neoma, ce sont environ trois cent cinquante événements qui sont organisés chaque année. Sciences Po Alumni est également très dynamique avec ses « Matinales Carrières », et les événements montés par chaque groupe professionnel ou club.Tous ont bien sûr un pôle « Emploi » ou « Carrière » qui propose des ateliers aux jeunes diplômés pour les aider à constituer leur curriculum vitae, à se préparer aux entretiens d’embauche, à soigner leur personal branding, à négocier son salaire, etc. « J’ai pu participer à des ateliers animés par une coach professionnelle, témoigne Romy Denat, diplômée en 2013 de Neoma. Durant sept mois, j’ai eu la chance d’être soutenue et accompagnée pour définir mon projet professionnel, puis rechercher un poste. J’ai également pu rencontrer des membres du réseaux Neoma Alumni issus du secteur d’activité que je ciblais. » Les réseaux d’anciens cherchent à associer le plus en amont possible les étudiants aux réseaux alumni. Chez Neoma, les étudiants sont inscrits automatiquement au réseau d’anciens dès leur arrivée à l’école. A Sciences Po Alumni, d’importants efforts sont faits depuis deux ans. « Nous disons aux étudiants de ne pas attendre d’être diplômés pour se rapprocher de nous », explique Anne-Sophie Beauvais, directrice générale de Sciences Po Alumni. Par exemple, lors des conférences sur un secteur d’activité, un tiers des places sont réservées gratuitement à des étudiants.Des sessions de speed networking réunissent anciens élèves et étudiants. « Nous les invitons à oser poser toutes les questions qu’ils veulent car il existe un véritable rapport de confiance», renchérit-elle. Au Celsa, les étudiants sont les bienvenus au conseil d’administration de Celsa Alumni, auquel participent également le BDE (bureau des élèves) et la junior entreprise.InventivitéPour faire vivre leur communauté, les moyens sont très variables selon les réseaux d’anciens. Certains sont très puissants et très structurés tels que ceux de Sciences Po Paris (qui va fêter ses 140 ans cette année), d’HEC ou de Polytechnique, d’autres plus modestes, mais tous essayent d’être inventifs et de conquérir de nouveaux adhérents. Concernant les moyens humains et financiers, cela va d’un per-manent pour le Celsa (1 000 adhérents sur 5 000 diplômés) et quelques dizaines de milliers d’euros, cinq pour Neoma (8 000 adhérents sur 53 000 diplômés), à treize pour Sciences Po (8 000 adhérents pour 65 000 diplômés) et un budget de 1,7 million d’euros.« Quand on a moins de moyens, il faut avoir des idées, reconnaît Jean-Michel Huet. Nous avons mis en place sur le modèle des campus managers, des firm managers dans quelques entreprises, qui représentent le réseau d’anciens. » Par ailleurs, les réseaux d’alumni ont remarqué que si les jeunes étaient très axés réseaux sociaux, ils n’avaient pas forcément le réflexe de se tourner vers le réseau d’anciens. « Il y a cinq ans, nous avons décidé d’organiser chaque année en septembre la Rentrée des tribus où chaque club se présente. Mille cinq cents étudiants viennent ainsi découvrir nos activités », explique Jean-Michel Huet.Autre challenge : la nécessité de former les étudiants à l’utilisation des réseaux. « Les jeunes diplômés sont encore souvent trop maladroits pour solliciter le réseau d’anciens. Soit ils n’osent pas, soit ils sont dans l’excès. Nous réfléchissons à des modules de formation en dernière année d’étude », détaille Jean-Michel Huet. Du côté de Sciences Po Alumni, la problématique est un peu différente : « Nos jeunes sont à l’aise pour utiliser le réseau d’anciens. Nous cherchons plutôt à convaincre nos anciens de l’importance de l’entraide intergénérationnelle. » « On fabrique le terrain de jeu mais on n’est pas les joueurs », précise Assaël Adary.Enfin, les réseaux d’alumni sont tous confrontés à l’enjeu de l’internationalisation, soit parce que de plus en plus de jeunes diplômés vivent à l’étranger, soit parce qu’il y a de plus en plus d’étudiants étrangers par promotion (40 % à Sciences Po).Gaëlle PicutJournaliste au Monde 30.06.2015 à 11h00 • Mis à jour le30.06.2015 à 11h32 | Maryline Baumard Déjà championne d’Europe pour l’enfermement des étrangers en 2013, la France conforte son avance en 2014, après avoir placé en rétention 9 % d’étrangers supplémentaires. L’Espagne, qui arrive en deuxième position, fait cinq fois moins souvent usage de la rétention administrative, l’Allemagne dix fois moins, et la Grande-Bretagne dix-sept fois moins, selon les données du réseau européen des migrations.Pensés pour empêcher un étranger de prendre la fuite le temps de la préparation de son expulsion, les 25 centres de rétention administrative (CRA) ont vu passer 49 537 personnes en 2014, selon le bilan annuel présenté mardi 30 juin par les cinq associations qui y interviennent. Celles-ci estiment que le gouvernement « fait du chiffre » en y enfermant massivement des Européens, qui peuvent être facilement renvoyés.Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, compte bien, lui, s’appuyer davantage encore sur ce dispositif. Le plan annoncé par M. Cazeneuve, mercredi 17 juin, en réponse à la crise des migrants, veut « renforcer très significativement l’utilisation de la capacité de 1 400 places actuellement ouvertes en métropole pour permettre une augmentation du nombre de retours contraints ».Lire aussi :Bernard Cazeneuve : « De nouveaux dispositifs de retour seront expérimentés »Partant du constat qu’« actuellement seulement deux tiers des places de rétention sont occupées », il propose que soit étudiée « la transformation de places familles, sous occupées, en places pour personnes isolées ». En même temps, il souhaite optimiser le dispositif de renvoi des étrangers extracommunautaires, « notamment par la délivrance de laissez-passer consulaires ». C’est aujourd’hui le principal frein aux éloignements hors d’Europe, qui n’aboutissent que dans 30 % des cas.« Une réponse inadaptée »Si la moitié des étrangers (47,8 %) enfermés en métropole en 2014 ont été remis dans un avion, 55,1 % de ceux-ci ont atterri dans l’Union européenne. C’est le cas d’étrangers extracommunautaires dont l’administration peut prouver qu’ils sont passés par un autre pays d’Europe. Ils sont alors renvoyés, en vertu des accords de Schengen, dans le pays foulé avant la France, au risque de repasser rapidement la frontière. C’est aussi le sort réservé aux citoyens européens éloignés de France.Les Roms en rétention ont un taux d’expulsion de 83,5 %. Un record. Ce qui fait dire à David Rohi, de la Cimade, une des associations présentes dans les CRA, que « les camps de rétention servent aujourd’hui largement à apporter une réponse inadaptée à des migrations intra-européennes qu’on accepte mal ». Les Roms disposent d’une liberté de circuler dans l’espace Schengen, mais arrivent en rétention parce que la police estime qu’ils « constituent une menace pour l’ordre public » ou représentent « une charge déraisonnable pour le système d’assistance sociale français ». Une manière de traiter le démantèlement de certains camps, que dénoncent les associations.Eloigner les migrants de CalaisLucie Feutrier-Cook, directrice adjointe de l’Ordre de Malte, association elle aussi présente en rétention, note d’ailleurs que « la dispersion des squats est désormais gérée de la même façon ». A l’été 2014, 600 Afghans, Soudanais et Erythréens de Calais, expulsés de leur campement, ont ainsi été répartis dans des CRA jusqu’à Nîmes. L’usage des centres pour casser le groupe et éloigner les migrants de Calais n’a d’ailleurs pas échappé au juge administratif de Melun, qui a condamné le préfet pour « absence d’acte révélant une volonté de procéder effectivement à un éloignement du territoire français ».« Pourquoi en effet, continuer à enfermer des Erythréens, Soudanais, Afghans pour que les juges les libèrent un peu plus marqués par les conditions de leur exil ? », se demande David Rohi. Les ressortissants de ces pays ne peuvent en effet pas être renvoyés dans leur pays, au nom du respect des droits de l’homme.Lucie Feutrier-Cook et David Rohi s’inquiètent également du projet de loi sur le séjour des étrangers qui arrive en commission des lois le 1er juillet à l’Assemblée nationale. « Il est urgent d’amender ce texte proposé par le gouvernement pour y remettre du droit », estiment-ils.Lire aussi :Le Sénat dénature et durcit la loi sur l’asileLe texte reste pour l’heure muet sur plusieurs points, dont la rétention des enfants. Or, 5 692 mineurs ont connu l’enfermement en France en 2014, soit 57 % de plus qu’en 2013. La plupart ont été placés en rétention à Mayotte, 110 seulement en métropole (soit 16 % de plus qu’en 2013). En 2012, lors de sa campagne, le candidat Hollande avait pris « l’engagement » de « mettre fin dès mai 2012 à la rétention des enfants et donc des familles avec enfants ». « Des alternatives existent, avait-il alors précisé, comme l’assignation à résidence. » Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Martin (Membre du Conseil d’analyses économiques)) et Clément Carbonnier (Membre du Conseil d’analyses économiques)) Il est facile d’opposer les métropoles aux territoires déshérités, oubliés de l’activité économique. C’est une erreur. Par leur dynamisme, les métropoles sont appelées à tirer la croissance française, et donc à solvabiliser notre système de service public et de transferts sociaux. Enrayer la croissance des métropoles au motif que l’activité devrait se répartir plus harmonieusement sur tout le territoire, c’est affaiblir notre position dans la concurrence mondiale. Il ne faut pas confondre égalité entre territoires et égalité sociale.Il importe d’assurer à chaque individu une égalité des chances sur tout le territoire, mais il serait contre-productif de chercher à tout prix à disperser l’activité. C’est ce qu’expose une note du Conseil d’analyses économiques (CAE) coécrite avec Philippe Askenazy (Philippe Askenazy et Philippe Martin, « Promouvoir l’égalité des chances à travers le territoire », note n°20, février 2015). Celle-ci se concentre sur les inégalités au niveau des régions et ne traite pas des inégalités au niveau des villes ou des quartiers qui appellent d’autres analyses.Lire aussi :La « divergence des territoires » : une erreur d’analyseNous partons d’un certain nombre de constats, dont le fait que depuis le début des années 1990, la croissance de l’activité diffuse moins vers les régions moins développées. Autrement dit, l’activité productrice a arrêté de se déconcentrer. Mais dans le même temps, par le jeu principalement des transferts mais aussi de la mobilité et de la distribution géographique des revenus du patrimoine, les inégalités interrégionales de revenu disponible des ménages ont continué à diminuer. Il y a eu ainsi une dissociation croissante entre la géographie de la production et la géographie des revenus.Les chiffres relatifs à l’Ile-de-France résument bien cela : si cette région a produit 30 % du produit intérieur brut (PIB) métropolitain en 2012, ses habitants n’ont disposé que de 22,5 % du revenu disponible des ménages. Les politiques publiques devraient-elles aller contre ce phénomène d’agglomération des activités économiques et contre ces pôles de croissance que sont les grandes métropoles ?Concentration et productivitéCe qu’on apprend de la « nouvelle géographie économique », à la suite des travaux du Prix Nobel d’économie (2008) Paul Krugman, nous amène à répondre par la négative. La concentration spatiale des activités de production et de recherche d’un secteur permet d’augmenter la productivité et donc la croissance de long terme. Les études empiriques récentes montrent que la productivité des entreprises françaises augmente lorsque d’autres entreprises du même secteur s’installent à proximité.Cela permet en effet une utilisation plus efficace des infrastructures publiques, une meilleure adéquation entre emplois et travailleurs, et aussi des externalités technologiques, en particulier pour ce qui concerne les activités de recherche. Toulouse dans le secteur aéronautique, Sophia Antipolis dans celui des technologies de l’information et de la communication sont des exemples de ce type de gains d’agglomération.Enrayer la croissance des métropoles, c’est affaiblir notre position dans la concurrence mondiale. Il ne faut pas confondre égalité entre territoires et égalité socialeEn revanche, une trop grande spécialisation territoriale peut être dangereuse en augmentant la vulnérabilité à des chocs sectoriels rendus plus probables avec la mondialisation. L’histoire a montré combien certaines régions ont souffert d’avoir lié leur destin à un seul secteur industriel. C’est justement l’avantage des grandes métropoles qui bénéficient des gains d’agglomération mais aussi d’une structure économique diversifiée.Les grandes aires urbaines ont ainsi mieux résisté à la crise que les villes de petite et moyenne taille : alors que dans les premières l’emploi a augmenté, il a baissé dans les secondes depuis 2008. Nous tirons de ces constats la conclusion que les politiques publiques ne devraient pas freiner l’émergence de pôles de croissance mais au contraire s’attaquer aux effets de congestion dans les zones en tension. L’association de règles de décision d’urbanisme à un niveau très local et d’aides à la pierre non ciblées a engendré une localisation de la construction inadaptée aux besoins.Disparités d’accès aux soinsLes priorités sur le transport public doivent aussi être réorientées sur les grandes agglomérations plutôt que sur les TGV. Rappelons qu’aujourd’hui, l’Ile-de-France représente 22 % du trafic ferroviaire et ne bénéficie que de 9 % des financements du réseau. Le projet du Grand Paris Express à l’horizon 2030 est une prise de conscience bien tardive.Il est indispensable dans le même temps, d’assurer une égalité des chances et de bien être des individus à travers tout le territoire, en termes d’accès à l’éducation, à l’emploi et à la santé et en levant les freins à la mobilité des individus. Dans les zones peu denses, il ne semble pas judicieux de chercher à installer des activités économiques de manière artificielle. Il n’est pas non plus efficace de disséminer des universités de petite taille, cela ne serait pas rendre service aux étudiants. Il faudrait plutôt faciliter leur mobilité pour permettre à tous d’accéder à un enseignement supérieur de qualité.Lire aussi :Les territoires sont de plus en plus divergentsPour ce qui est de l’enseignement primaire et secondaire, en revanche, il faut concentrer l’effort public sur les territoires les plus défavorisés. Aujourd’hui, le financement de l’apprentissage est très inégalement réparti sur le territoire car est déterminé par la localisation des entreprises. Nous proposons de fixer au niveau national une dotation que chaque apprenti apporte à son centre d’apprentissage quelle que soit sa localisation.Enfin, dans le domaine de la santé, d’importantes inégalités territoriales persistent comme le confirme le récent rapport du ministère de la santé. Ceci est en partie dû à de fortes disparités d’accès aux soins sur le territoire. Il est nécessaire de renverser la logique de financement des soins : les moyens doivent suivre les besoins des populations locales au lieu de suivre l’offre médicale comme c’est le cas actuellement.Clément Carbonnier (Membre du Conseil d’analyses économiques))Philippe Martin (Membre du Conseil d’analyses économiques)) Franck Johannès Adeline Hazan, la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), est allée voir comment se passait le regroupement des islamistes en prison, à Fresnes surtout, dans le Val-de-Marne, où les radicaux sont enfermés dans une unité particulière depuis octobre 2014, une mesure que le premier ministre veut étendre à quatre autres quartiers de la région parisienne et à un dans le Nord.La contrôleuse générale, dans un avis rendu le 30 juin, n’y est pas favorable. Le regroupement est « potentiellement dangereux », ne correspond à aucun régime légal et peut glisser vers un régime d’isolement, à la discrétion de l’administration, sans les voies de recours habituelles. La garde des sceaux a répondu qu’elle partageait ces inquiétudes, qu’il n’était pas question de créer un régime de détention spécifique et qu’on travaillait à améliorer la prise en charge.Adeline Hazan relève d’abord que la prison « est loin d’être le lieu premier de la radicalisation », puisque 16 % seulement des détenus soupçonnés d’islamisme avaient déjà été incarcérés auparavant – mais « il n’est pas contestable que le phénomène de radicalisation s’amplifie en milieu carcéral ». A Fresnes, le directeur a commencé à changer de cellule les détenus qui posaient problème, c’est-à-dire 22 des 29 personnes poursuivies pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste (ils sont 190 en France) qui se signalaient par un comportement prosélyte – interdiction d’évoquer des sujets « profanes », d’être nu dans les douches communes… Cette initiative « n’ayant pas suffi à Faire revenir le calme », le directeur les a regroupés dans une « unité de prévention du prosélytisme » (U2P), sans autre prise en charge – et sans prévenir la chancellerie.Lire aussi :« En regroupant les radicaux, on renforce leurs liens »Les surveillants ne trouvent pas que le dispositif « ait eu un effet apaisant sur le reste de la détention ». Quant aux détenus regroupés, que les contrôleurs ont tous rencontrés, ils craignent « d’être étiquetés durablement comme islamistes radicaux » et de ne pouvoir eux-mêmes « se défaire de l’emprise de leurs codétenus ». Adeline Hazan juge d’ailleurs le critère de sélection « discutable » : il ne prend pas en compte les prosélytes qui ne sont pas poursuivis pour terrorisme, et le risque de stigmatisation est réel.« Sans cadre juridique »Seuls cinq détenus radicaux de Fresnes ont une cellule individuelle, mais tous vont en promenade ensemble et peuvent participer aux activités habituelles, mais pas à plus de trois à la fois. La généralisation du système à cinq autres quartiers inquiète la contrôleuse. Regrouper tous ces détenus en région parisienne, d’où qu’ils viennent, peut être contre-productif : le maintien des liens familiaux est un droit, et la famille joue un rôle pour ramener les jeunes à la raison. « Toutes les conséquences ne paraissent pas avoir été envisagées à long terme », indique le CGLPL.Lire aussi :Prison : les prédicateurs de l’ombreLe programme de déradicalisation est testé, pour les volontaires, dans les maisons d’arrêt d’Osny (Val-d’Oise) et Fleury-Mérogis (Essonne), par l’Association française des victimes de terrorisme et l’Association dialogue citoyen. Vingt personnes, en cellule individuelle, y seront incarcérées et devraient avoir accès aux services communs de la détention – mais feront promenade à part : « Le risque existe qu’une nouvelle catégorie de personnes détenues soit créée, sans cadre juridique », s’inquiètent les contrôleurs. Il est un peu tôt pour juger de l’effet de ces programmes, qui n’ont démarré qu’en mai. Il s’agit « d’investir la période de détention par des stages de citoyenneté, des groupes de parole et toute activité qui paraît utile pour briser le repli identitaire ». Et stopper la violence, sans remettre en cause l’attachement à l’islam : « Le libre exercice du culte est garanti par le principe de laïcité, à valeur constitutionnelle », bien que le nombre d’aumôniers musulmans soit très faible – à Fresnes, un imam pour 1 300 musulmans.Reste l’éternel problème de la surpopulation carcérale, qui entraîne « une promiscuité propre à favoriser des comportements radicaux ». A la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis, 4 200 détenus s’entassent dans 2 600 places ; à Osny, 928 personnes dans 580 places : la règle de l’encellulement individuel, prévu par la loi du 15 juin 2000, n’a cessé d’être reportée.Franck JohannèsFranck JohannèsSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Claire Ané Le progrès est notable : en 2015, une majorité de grandes écoles (53,2 %) comptent en leur sein plus de 30 % d’étudiants boursiers, contre un tiers de ces établissements voilà cinq ans. C’est le constat dressé par le Baromètre de l’ouverture sociale des grandes écoles, que Le Monde.fr dévoile en avant-première. Réalisée par l’association Passeport Avenir et la Conférence des grandes écoles, cette étude – à laquelle une centaine des 216 écoles membres ont répondu – montre aussi que l’objectif est mieux tenu par les écoles d’ingénieurs, qui comptent en moyenne 31 % de boursiers des Centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (Crous), que par les écoles de commerce et de management (25 % de boursiers), dont les frais de scolarité sont plus élevés.La hausse constatée demeure bien en deçà des objectifs qu’avaient fixés, début 2010, Nicolas Sarkozy et sa ministre de l’enseignement supérieur Valérie Pécresse – objectifs qu’avait endossés la Conférence des grandes écoles. L’idée était que chaque école atteigne, en trois ans, un minimum de 30 % d’étudiants boursiers, et que toutes participent aux Cordées de la réussite, un dispositif de tutorat par les élèves des grandes écoles en faveur d’élèves de lycées défavorisés. A ces chiffres, il convient d’ajouter une partie des 11 % d’étudiants en alternance, qui, parce qu’ils sont rémunérés, n’ont pas de bourse, mais sont largement issus de milieux moins favorisés que les autres étudiants.Pour Benjamin Blavier, délégué général de Passeport Avenir, « il reste beaucoup à faire, mais on n’est plus dans le déni. Et les nombreux dispositifs d’accompagnement mis en place en amont pour inciter et aider les jeunes à entrer dans les grandes écoles n’ont pas fini de porter leurs fruits ». Accentuer les admissions parallèlesSelon l’étude, 19 000 élèves de lycée bénéficient de tels programmes, dans 490 établissements situés en zones prioritaires, soit une hausse des bénéficiaires de 140 % en cinq ans. Autre enseignement : les investissements pour de tels programmes d’égalité des chances sont importants, avec une moyenne de 193 000 euros, qui se traduit par des personnels et des moyens dédiés, des programmes en amont, et également un soutien en aval. Dans chacune des écoles répondantes, 114 étudiants en moyenne ont bénéficié d’un tel accompagnement, à la fois humain et matériel, avec des bourses attribuées par l’école sur critères sociaux, contre 61 étudiants concernés lors du baromètre effectué en 2013, sur des écoles et des critères moins nombreux.Pour encore améliorer ces chiffres, Benjamin Blavier appelle à accentuer les recrutements en dehors des filières classiques que sont les classes préparatoires aux grandes écoles, notamment via les admissions parallèles, dont la progression a favorisé le renouvellement du public de ces établissements.« Notre association propose un tutorat à 1 000 élèves de classes prépas accessibles après un BTS ou un bac technologique (prépas TSI [technologies et sciences industrielles], EC [économique et commerciale] ou ATS [adaptation technicien supérieur] principalement) : 90 % d’entre eux entrent ensuite dans des grandes écoles, et témoignent ensuite devant des élèves de leurs anciennes filières, explique-t-il. Pour nous, l’exemplarité est une vraie clé. » Autre levier, selon lui : « Les entreprises désireuses d’une plus grande diversité de leurs équipes dirigeantes doivent faire de l’égalité des chances un sujet de discussion avec les écoles, et même un critère de choix dans l’attribution de la taxe professionnelle. »Claire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste Olivier Faye Un déplacement de Marine Le Pen sur un marché suscite bien souvent un engouement peu commun, surtout en cette période de défiance envers la classe politique : « selfies », compliments, bousculades pour venir toucher la présidente du Front national comme si elle était une star de la chanson… Dans le Nord - Pas-de-Calais, ce phénomène est amplifié. Quand elle se rend à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), le fief où elle est implantée depuis huit ans, Mme Le Pen n’en finit plus de serrer les mains et d’embrasser les joues qu’on lui tend. C’est dire si la candidature qu’elle a annoncée, mardi 30 juin à Arras, comme tête de liste du FN pour les élections régionales de décembre en Nord - Pas-de-Calais – Picardie – la grande région issue de la nouvelle carte des territoires promulguée en janvier –, était attendue.Lire :A la veille des régionales, Marine Le Pen mène une double campagnePour la présidente du Front national, l’enjeu est de taille. La députée européenne sait qu’une défaite dans cette bataille risque de l’affaiblir à la veille de partir à la conquête de l’Elysée en 2017, son véritable objectif. Elle sait aussi qu’une éventuelle victoire serait difficile à gérer, compte tenu de la fusion des deux régions, qui s’annonce comme un véritable calvaire administratif, et de la proximité dans le temps avec la présidentielle, une fois encore. Mais cette région est aussi la plus à même de tomber dans l’escarcelle du Front national. Aux élections européennes de 2014, puis aux élections départementales de 2015, le parti d’extrême droite a largement surclassé ses adversaires en Nord - Pas-de-Calais et en Picardie. Avec 34,2 % des voix, puis 36,2 %, il a devancé Les Républicains de plus de dix points (24 % aux européennes et 25,8 % aux départementales) et le Parti socialiste de plus de quinze points (18,03 % et 23,5 %). Enfin, un sondage OpinionWay pour LCI et Le Figaro, publié mardi 30 juin, donne Mme Le Pen en tête des intentions de vote au premier tour, avec 33 % des suffrages, contre 26 % pour Xavier Bertrand, candidat Les Républicains, et 23 % pour Pierre de Saintignon, candidat PS. Dès lors, pourquoi se priver de sa meilleure locomotive ?Télescopage d’ambitionsLa présidente du FN va devoir affronter les critiques de ses adversaires sur le télescopage de ses différentes ambitions, régionale et présidentielle. Selon son entourage, la riposte est déjà prête. « Si elle est élue, elle pourrait se mettre en retrait de sa fonction pour pouvoir mener les derniers mois de la campagne présidentielle, sans doute à partir de janvier 2017 », explique un de ses proches. Marine Le Pen pourrait désigner au cours de la campagne régionale le nom de la personne qui lui succéderait à la tête de l’exécutif le temps de sa course à l’Elysée. Et son entourage de reprendre un des arguments les plus classiques des cumulards en campagne pour l’échelon supérieur : « Si elle gagne la présidentielle, elle en fera profiter les habitants de la région. Tout le monde comprend qu’elle a un destin présidentiel. Ses adversaires vont utiliser cet angle d’attaque, mais pendant ce temps-là, elle parlera de concret. » Cette candidature représente en tout cas un nouvel épisode de l’ancrage de Mme Le Pen dans la région, qui date de près de vingt ans. Avant de prendre pied à Hénin-Beaumont, la fille de Jean-Marie Le Pen s’était déjà présentée une première fois aux élections régionales dans le Nord - Pas-de-Calais, en 1998. A l’époque, elle émargeait sur les listes du Nord, et avait été élue. En 2002, aux législatives, elle traverse la frontière départementale et se présente à Lens. Mais c’est surtout à compter de 2007 que la cadette des filles Le Pen s’impose dans la région.Immigration et sécurité ne suffisent pasCette année-là, à la suite du revers cuisant essuyé par son père lors de l’élection présidentielle, Marine Le Pen est la seule candidate du FN à se qualifier pour le second tour des élections législatives. Le binôme qu’elle forme avec son suppléant Steeve Briois ne l’emporte pas, mais la défaite est alors considérée comme un événement fondateur. Pour elle, c’est même « un signal de la direction que le FN doit prendre à l’avenir. (…) Loin de vouloir se positionner sur l’échiquier politique, le Front doit rester un parti ni droite-ni gauche capable de rassembler ». Pour la future présidente du Front, une partie de sa ligne politique, en gestation depuis quelques années, se forge définitivement. « Le FN est un parti national, populaire et social. Il a vocation à attirer les électeurs déçus par le PS et le PC, qui s’occupent davantage des sans-papiers que de la défense des travailleurs », théorise à l’époque Mme Le Pen.Avec la réforme des collectivités "il y aura des perdants, des oubliés, des sacrifiés. Ils ont besoin d’un défenseur", plaide Marine Le Pen— Olivier Faye (@olivierfaye) 30 Juin 2015Bien avant la dominante souverainiste impulsée par Florian Philippot, Marine Le Pen s’est laissé convaincre, aux côtés des Héninois Steeve Briois et Bruno Bilde, que la fermeté sur l’immigration et la sécurité ne suffisait pas à convaincre les électeurs, et qu’il fallait parler « social ». Pour l’avocate, élevée dans le confort du manoir de Montretout dans les Hauts-de-Seine, le Nord - Pas-de-Calais fait office d’apprentissage accéléré de la réalité du terrain. « Parler avec ceux qui n’arrivent pas à boucler les fins de mois, ni à boucler le début d’ailleurs, je ne l’avais pas vu avant, reconnaissait-elle pendant la campagne présidentielle de 2012. J’ai vécu à Saint-Cloud, la pauvreté comme ça, la souffrance comme ça, la précarité comme ça, non, je ne l’avais jamais vue. » Aujourd’hui, c’est un terreau sur lequel elle prospère.Olivier Faye Pascale Robert-Diard (Douai, envoyée spéciale) On savait, en venant à Douai suivre le procès d’une femme accusée d’un octuple infanticide, que l’on allait entrer dans l’obscurité. On n’imaginait pas qu’au soir de la troisième journée de débats, celle-ci serait plus dense encore. Lundi 29 juin, la vérité que l’on avait cru apercevoir s’est dérobée. Dominique Cottrez a repris la clé qu’elle avait elle-même donnée : elle n’a pas été victime d’inceste, a-t-elle affirmé après avoir déclaré l’inverse à la juge d’instruction, aux experts psychiatres qui l’ont examinée, puis aux jurés et à la cour du Nord devant laquelle elle comparaît.Lire aussi :Procès Cottrez : plongée dans la nuit d’une femmeCette question de l’inceste hante les débats comme elle a hanté l’instruction. Ce n’est qu’à la suite de l’interception d’une conversation téléphonique entre plusieurs membres de sa famille, évoquant l’hypothèse d’une relation incestueuse, que Dominique Cottrez a déclaré avoir été violée, enfant, par son père. Mais elle avait surtout insisté sur la suite, une relation « consentie », poursuivie à l’âge adulte pendant plusieurs années, avec Oscar Lempereur. « C’était comme un amant », disait-elle.Elle avait laissé aux autres, plus qu’elle ne l’avait elle-même suggéré, le soin de voir dans cette relation l’une des raisons qui auraient pu la conduire à tuer huit bébés entre 1989 et 2000, en raison du doute sur leur paternité. L’expertise génétique a écarté cette hypothèse. Les nouveau-nés découverts dans des sacs en plastique se sont tous révélés être les enfants de son mari, Pierre-Marie Cottrez.Quand la présidente Anne Segond lui a demandé de venir à la barre pour parler de ses relations avec son père, Dominique Cottrez a offert à la cour l’attitude docile, bouleversante de soumission qui est la sienne depuis le début de ce procès. Dominique Cottrez ne raconte pas. Elle dit des phrases, les plus courtes possibles, s’interrompt, attend d’être relancée. Il y a, dans son regard perdu, quelque chose d’une quête, d’une volonté de bien faire, comme si elle cherchait moins à donner une explication qu’à apporter la réponse que les autres attendent d’elle.« C’était après ma communion »La cour et les jurés retiennent leur souffle tandis que le micro renvoie l’écho du sien, de plus en plus court, de plus en plus douloureux, quand elle évoque les premières « caresses » de son père. Elle avait 8 ans, dit-elle. Elle allait « souvent chercher les œufs » avec lui, lorsqu’un jour, il l’a faite asseoir dans la paille et lui a retiré sa « petite culotte ». « Il m’a dit que c’était notre petit secret. Et il m’a offert un petit mouton. – Et après ? – Après, c’était beaucoup plus tard, à l’âge de 12 ans. – Comment vous souvenez-vous que vous aviez 12 ans ? – C’était après ma communion. » Des caresses encore, dit-elle, « une fois, c’était dans les champs ». Pendant l’instruction, elle avait daté de cet âge son premier viol par son père. Elle affirme aujourd’hui qu’il a eu lieu lorsqu’elle avait 15 ans.« Et après ? – Après j’ai rencontré Pierre-Marie [son mari]. »Les relations avec son père s’interrompent et reprennent après la naissance de sa première fille, poursuit-elle. Elle a 23 ans. « Je me sentais seule. Et puis j’ai ressenti des sentiments amoureux. J’étais, j’étais… amoureuse de lui. – Que se passe-t-il entre vous ? – Comme… » Elle hausse les épaules. « Comme une relation. – Vous êtes consentante ? – Oui. – Vous participez ? – Oui. Aux gestes. »Elle dit encore que ça se passe dans la chambre de son père, l’après-midi quand elle rentre du travail, « deux à trois fois par mois ». Elle affirme qu’à chacune de ses grossesses, son père était « au courant », qu’il savait aussi ce qu’elle faisait des nouveau-nés.« Il réagit comment ? – Il ne pose pas de questions. » Elle chancelle, son avocat est sonnéLa présidente a des doutes. Elle le lui dit avec autant de fermeté que de délicatesse. Les deux représentants de l’accusation prennent à leur tour la parole. Annelise Cau, d’abord, qui lui rappelle les versions successives et contradictoires qu’elle a livrées pendant l’instruction. « Vous comprenez bien que si vous changez de version, on a l’impression que vous mentez. Elle est où la vérité, Mme Cottrez ? » Des yeux baissés, un filet de voix : « Dans ce que je dis aujourd’hui. » Le procureur Eric Vaillant descend de son estrade, vient se placer tout près de l’accusée, qui semble s’écraser davantage sur elle-même. Il repose les mêmes questions. Quand ? Où ? Comment ? A quel âge ?« C’est lui qui a pris votre virginité ? – Oui. – Vous lui dites quelque chose ? – Non, jamais. » Eric Vaillant s’approche encore : « Madame, quand vous avez évoqué cet inceste pendant l’instruction, je me souviens que j’ai poussé un “ouf !” de soulagement. Mais peut-être que je me suis trompé. Avez-vous inventé cette histoire d’inceste ? – Non ! – S’il a fait ce que vous dites qu’il vous a fait, c’est un immense salopard. Mais si c’est un mensonge, il faut le dire. » Il ajoute : « S’il n’y a pas d’inceste, ce n’est pas grave, on va trouver la solution » et répète sa question, « Il vous a bien fait tout cela ? »Un long sanglot : « Oui. Mais ça reste mon père. » Me Franck Berton voit les regards tendus, interrogateurs, que les jurés posent sur sa cliente. « Ils ne vont pas vous croire, réveillez-vous un peu ! », lance -t-il. Dominique Cottrez n’est plus qu’une montagne de larmes. L’avocat joue son va-tout : « Vous le jurez sur la tête de vos filles que votre père vous a violée ? – Non ! – Votre père ne vous a pas violée ?– Non. » Dominique Cottrez chancelle, son avocat est sonné, l’audience est suspendue.La présidente reprend l’interrogatoire quelques minutes plus tard. « Qu’avez-vous voulu dire ? – J’ai pas été violée par mon père. – Ça veut dire quoi ? – Il m’a pas touchée. – Jamais ? Ni enfant ni adulte ? – Non. – Pourquoi avez-vous dit cela ? » Dominique Cottrez secoue la tête, se tait. La présidente insiste : « C’est important, madame. – J’y arrive pas. – Vous saviez que ces huit enfants étaient de votre mari ? – Oui. »De la femme qui, à cet instant, apparaît comme une menteuse, ou de ceux – nous tous – auxquels cet aveu d’inceste apportait une explication aussi terrifiante que rassurante, on ne sait qui est le plus perdu.Pascale Robert-Diard (Douai, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 29.06.2015 à 19h25 • Mis à jour le30.06.2015 à 10h54 | Luc Leroux (Marseille, correspondant) « J’ai toujours eu l’absolue certitude de l’innocence de mon fils. Je vous fais confiance. » L’ancien leader nationaliste corse Alain Orsoni s’est fait, lundi matin 29 juin, auprès des jurés, le troisième avocat de son fils Guy, jugé depuis le 11 mai par la cour d’assises des Bouches-du-Rhône pour deux assassinats commis en 2009 à Bastelicaccia et à Ajaccio (Corse-du-Sud). Agé de 31 ans, Guy Orsoni a clamé une dernière fois son innocence : « Je n’ai jamais tué personne. Je n’ai jamais tué Thierry Castola. Je n’ai jamais tué Sabri Brahimi. » Selon l’accusation, ces deux victimes proches de la bande criminelle ajaccienne dite du Petit Bar auraient été abattues dans un contexte de rivalités violentes avec Alain Orsoni et ses proches.Une fois les dernières paroles des onze accusés recueillies – un douzième est jugé par défaut, la cour d’assises des Bouches-du-Rhône s’est transportée dans un lieu tenu discret où elle délibérera le temps nécessaire, vraisemblablement deux à trois jours. C’est la première fois qu’une cour d’assises délibère en dehors d’un palais de justice, celui d’Aix-en-Provence n’offrant aucun confort pour une telle durée. Après sept semaines de débats, la cour d’assises doit répondre à 67 questions sur la participation présumée des accusés à deux assassinats et à la tentative commise le 22 juin 2009 sur Francis Castola, frère de la première victime, ainsi que sur leur appartenance à des associations de malfaiteurs.« L’accusation ne peut transformer du plomb en or »Dix-huit avocats ont plaidé durant cinq jours un acquittement général. Me Hervé Témime, défenseur avec son confrère Martin Reynaud, de Guy Orsoni, a conclu un puissant assaut lancé à une accusation qui a réclamé trente ans de réclusion criminelle avec une mesure de sûreté aux deux tiers contre leur client et un cumul de 166,5 années contre onze des douze accusés – un acquittement ayant été demandé. La défense n’a eu de cesse de dénoncer le « scénario », « le coup de bluff » de l’accusation. « Vous n’avez pas d’aveux, pas de témoins directs des faits qui désigne un quelconque accusé, pas de témoin indirect dans un dossier tentaculaire, a martelé Me Témime. Vous n’avez pas la moindre arme, pas la moindre munition. Vous n’avez rien d’autre, en guise de preuve qu’une analyse psychologique des rapports entre Guy Orsoni et son père. »L’avocat général Pierre Cortès a en effet soutenu qu’en réponse à un projet d’assassinat fomenté en août 2008 contre Alain Orsoni, alors président de l’Athletic Club Ajaccio, son fils avait fédéré autour de lui quelques amis en guise de garde rapprochée pour se faire le bras vengeur de son père. Un mobile qui n’a pas cessé de changer, a fait observer la défense pointant une accusation qui « se mue en contorsionniste au risque de la rupture permanente mais ne peut transformer du plomb en or ».La défense a dénoncé un dossier reposant essentiellement sur une construction policière, à l’image de Me Frédéric Monneret, avocat de David Taddéi contre lequel ont été requis 28 ans de réclusion : « On multiplie les interprétations, les thèses sans apporter la moindre preuve. On fait appel à votre imagination, Mesdames, Messieurs les jurés. Mais nous ne sommes pas au festival du roman policier de Cognac ! Dans une cour d’assises, on doit être exigeant au niveau des preuves. »Mettant les jurés en garde contre « un assassinat judiciaire » qu’on leur réclame de commettre, Me Eric Dupond-Moretti a entrevu une dimension politique de ce procès. « Si on condamne les Orsoni, a-t-il estimé, on condamne une certaine forme de nationalisme. » Me Luc Febbraro l’a relayé sur ce terrain : « La Corse est un symbole qui fait mal aux yeux de l’Etat français. Cette Corse rebelle est insupportable et Alain Orsoni est de manière emblématique ce qui a froissé l’orgueil de tout ce qui représente l’Etat. »La défense a longuement instruit le procès des méthodes de la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Marseille en charge de la majorité des dossiers criminels corses. Les avocats ont dénoncé le recours abusif à des témoins sous X, à un usage « scandaleux » de gardes à vue longues pour déstabiliser des témoins favorables à la défense ou fournissant un alibi aux accusés… Me Martin Reynaud a appelé les jurés à « ne pas porter sur [leurs] épaules une obstination qui n’est pas la [leur] ».Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde 27.06.2015 à 21h06 • Mis à jour le28.06.2015 à 18h39 L’essentielUne explosion a eu lieu vendredi 26 juin au matin dans l'usine de produits chimiques Air Products, à Saint-Quentin-Fallavier, en Isère. Un véhicule a pénétré dans l’usine puis a percuté des bouteilles de gaz.Un corps décapité a été retrouvé sur la grille de l'usine dans une « mise en scène macabre ».Un suspect, Yassin Salhi, a été interpellé. L'homme avait été fiché en 2006, mais la fiche n'a pas été renouvelée en 2008. Sa femme et sa sœur ont été interpellées vendredi et remises en liberté dimanche.Le parquet antiterroriste s’est saisi de l’enquête. Mutique depuis le début de sa garde à vue, Yassin Salhi, principal suspect de l’attaque contre une usine dans l’Isère et de la décapitation de son employeur, a commencé à s’exprimer samedi soir. Il a en effet reconnu l’assassinat ainsi que la tentative d’attentat contre l’usine, mais les auditions ne font que débuter et ses motivations sont encore peu claires. Dimanche, le suspect a quitté Lyon, où il était jusqu’ici interrogé, pour le siège de la police antiterroriste près de Paris. Les gardes à vue de son épouse et de sa sœur ont été levées.Samedi, des sources proches du dossier ont indiqué que Yassin Salhi avait pris un autoportrait avec la tête de la victime et envoyé cette photo à un correspondant.Deux photos macabres ont été retrouvées dans le portable de Yassin Salhi : une de la tête de la victime seule, et un selfie avec la tête— soren_seelow (@Soren Seelow)require(["twitter/widgets"]);Deux photos ont été retrouvées dans son téléphone, selon les informations du Monde : une de la tête de la victime seule, et une seconde de Yassin Salhi posant avec. Ces photos ont été prises avant la mise en scène macabre sur le grillage de l’entreprise.Le selfie a été envoyé par l’application de messagerie instantanée WhatsApp vers un numéro canadien, qui aurait servi de relai vers un destinataire situé en Syrie, selon une source proche du dossier citée par l’AFP.Le Canada a collaboré à l’enquête française pour tenter de retrouver le destinataire de ce selfie, avait indiqué samedi soir Jean-Christophe de Le Rue, porte-parole du ministre canadien de la sécurité publique.Lire :Yassin Salhi, la surveillance en pointillés d’un salafiste trop discretAutopsieEn France, les premiers résultats de l’autopsie, qui a eu lieu samedi, n’ont pas permis d’apporter les précisions attendues sur le déroulement des faits. L’autopsie visait notamment à vérifier que le corps avait été décapité après la mort de cet homme de 54 ans, qui était le patron de Yassin Salhi, employé dans son entreprise de transport du Rhône depuis 2015.Des traces d’asphyxie par étranglement et d’égorgement ont été observées, ce qui laisse imaginer une lutte. Mais « les constatations médico-légales ne permettent pas à ce stade, en l’état des examens pratiqués, d’affirmer quand la victime est décédée : après l’asphyxie, après l’égorgement ou du fait de la décapitation », a expliqué une source proche du dossier à l’AFP, précisant que des examens complémentaires allaient être effectués.Arme facticeSelon une source proche du dossier, les policiers ont saisi chez ce père de trois enfants, à Saint-Priest, près de Lyon, ordinateur, tablette et téléphone portable. Mais ils n’ont trouvé ni explosifs, ni matériel de propagande radicale, ni armes — en dehors de deux couteaux, dont un retrouvé à l’usine, et d’un pistolet factice, un jouet, qui laisse penser Yassin Sahli a pu enlever le chef d’entreprise sous la menace avant de le tuer.Ils n’ont pas non plus trouvé d’éléments permettant d’impliquer des complices ou d’établir jusqu’à quel point il avait préparé son acte. « On ne sait pas si c’est un fondamentaliste qui a pété les plombs ou si on est face à un véritable terroriste, confie une source proche de l’enquête. Les enquêteurs se demandent si ce n’est pas juste un processus criminel. » Ils manquent aussi d’éléments montrant que les absences de Yassin Salhi correspondent à des voyages à l’étranger. Le suspect doit être transféré dans la journée de dimanche dans les locaux de la police antiterroriste, près de Paris.Lire aussi :En Rhône-Alpes, un foyer de radicalisation islamiste depuis vingt-cinq ans 27.06.2015 à 10h59 • Mis à jour le27.06.2015 à 19h31 | Jacques Follorou Comme Mohamed Merah, Mehdi Nemmouche ou les frères Kouachi, Yassin Salhi était connu des services de renseignement avant de commettre ses actes. Selon le procureur de la République de Paris, François Molins, il a fait l’objet, de 2006 à 2008, d’une fiche « S » (sûreté de l’Etat), délivrée par la Direction de la surveillance du territoire (DST), pour « islam radical ». La DST, devenue, en 2008, la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) après sa fusion avec la Direction centrale des renseignements généraux (DCRG) puis, en 2014, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), l’a également suivi de 2011 à 2014, pour ses liens avec la « mouvance salafiste lyonnaise ».Lire aussi :Yassin Salhi, la surveillance en pointillés d’un salafiste trop discretCes éléments attestent, une nouvelle fois, une forme d’impuissance de l’Etat et des gouvernements successifs à juguler une violence dont ils connaissent pourtant déjà l’identité des auteurs. Ils montrent aussi la grande difficulté qu’ont les services de renseignement à traiter un phénomène à la fois massif et multiforme qui prend sa source en France tout en s’inspirant de lointains conflits, en Syrie et en Irak.« Le vrai problème, constate-t-on à Matignon, c’est le nombre de personnes à surveiller et l’extraordinaire diversité des profils. En avril, Sid Ahmed Ghlam, un étudiant algérien, parvient à se procurer des armes et projette des attentats contre des églises ; Yassin Salhi, lui, n’a d’autre arme qu’un fourgon qu’il jette contre des bonbonnes de gaz et un couteau pour décapiter son patron. » Les derniers attentats terroristes ont confirmé la diversité de ces profils. Yassin Salhi vivait en famille et n’avait pas de casier judiciaire. Sa dérive vers une pratique radicale de l’islam n’était pas en soi un signe préparatoire. En revanche, les frères Kouachi étaient, eux, largement connus de la justice pour leurs liens avec la mouvance terroriste internationale. « Un terrorisme en libre accès »Cette complexité explique sans doute qu’à la différence de la Belgique ou de la Grande-Bretagne, les autorités françaises maintiennent un très haut niveau d’alerte sans discontinuer, sans pour autant avoir les moyens d’appliquer les mesures afférentes.La France fait face à un risque terroriste « extrêmement élevé », a justifié, vendredi 26 juin, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, qui a évoqué « un terrorisme en libre accès », alimenté par « la fréquentation d’Internet » et « une propagande extraordinairement sophistiquée des groupes terroristes ». Selon un membre de son cabinet, près de 500 Français ou binationaux seraient actuellement en train de combattre en Syrie et en Irak, un millier auraient soit effectué un séjour dans cette région, soit, pour le plus grand nombre, manifesté le souhait de s’y rendre. Le premier ministre, Manuel Valls, avait indiqué, le 2 juin, que 110 personnes avaient été tuées dans les combats. Selon lui, la France est l’un des pays les plus touchés mais « 3 000 à 5 000 Européens sont sur place et ce chiffre pourrait bientôt atteindre 10 000 ».Ces chiffres ne sont qu’indicatifs car les spécialistes de la lutte antiterroriste parlent d’un « chiffre gris », inconnu, qui rappelle que les services de l’Etat n’ont qu’une vision partielle de ce phénomène djihadiste et de sa résonance sur le sol français.« La Syrie et son effet d’appel d’air dans cette région comme sur notre territoire est vraiment le trou noir de la lutte antiterroriste », concède-t-on à Matignon. Cette même source ajoute : « On ne peut pas mettre un policier derrière chaque suspect, c’est impossible, on ne peut pas, non plus, céder à la panique et s’affranchir du droit. » Le cœur du problème, si l’on en croit un cadre de la DGSI, porte sur la capacité à distinguer les signalements représentant une vraie menace de ceux qui ne le sont pas. « Avec l’afflux de dossiers, les priorités changent, la pression est telle qu’un dossier chasse le précédent, surtout s’il ne se passe rien pendant plusieurs mois, voire des années. »600 cas « très sérieux »Pour réduire la part d’incertitude, l’Etat a développé de manière sensible sa politique de signalements de cas suspects. Selon le cabinet de M. Cazeneuve, plus de 600 personnes sont des cas jugés « très sérieux » en termes de radicalisation. L’ensemble des ministères est mobilisé. Celui de l’éducation nationale indique que « 816 signalements de radicalisation » ont été réalisés dans les écoles du pays depuis septembre 2014. Fin avril, le gouvernement affirmait que l’ensemble des signalements effectués, notamment via le numéro vert et les démarches de parents ou proches auprès des commissariats, sur des dérives radicales, s’élevait à 3 786. Environ 40 % des personnes concernées sont des convertis, beaucoup sont mineurs et près de la moitié sont des filles.La DGSI, la Direction du renseignement de la Préfecture de police de Paris et la section antiterroriste de la police judiciaire s’appuient sur des moyens techniques et humains pour tenter de prévenir la menace. Surveillance des mosquées connues comme foyers de radicalisation, interceptions de communications, veille sur les réseaux sociaux, infiltration de milieux extrémistes, travail avec des indicateurs de police… les moyens sont classiques mais sont très consommateurs en termes d’effectifs, d’où les demandes répétées de renforts formulées depuis 2012 par le patron de la DGSI, Patrick Calvar.La section antiterroriste du parquet de Paris, qui a compétence nationale en ce domaine, est passée de 7 à 9 membres et l’instruction compte 8 juges. La réponse judiciaire se fait avant tout sous forme d’enquêtes préliminaires. Les magistrats du parquet prêtent, notamment depuis les attaques de janvier, une grande attention au tri des signalements selon leur dangerosité. Depuis 2013, le contentieux antiterroriste a été multiplié par 2,5, ce qui représente une centaine de procédures actuellement ouvertes.Plus prosaïquement, l’Etat reste néanmoins confronté à des problèmes d’intendance qui concernent l’ensemble des administrations mobilisées sur le terrorisme. Le 17 juin, lors d’un conseil restreint de défense, à l’Elysée, convoqué pour adapter les dispositifs de surveillance des sites sensibles pendant l’été, les ministres de la défense et de l’intérieur ont consacré une partie de la réunion à un seul sujet : lequel des deux devait gérer la garde des écoles juives et des synagogues et dialoguer avec les dirigeants de cette communauté. Chacun renvoyant à l’autre la responsabilité, arguant qu’il n’avait pas assez de troupes ou qu’elles étaient exténuées.Jacques FollorouJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Julia Pascual Il y aura un char lesbien à la Marche des fiertés, samedi 27 juin. Un seul. Et il s’en est fallu de peu pour qu’il n’y en ait aucun. A chaque édition de la Gay Pride pourtant, une quarantaine d’engins défilent à Paris, véritables porte-étendards d’associations, de bars ou de discothèques.Lire aussi :Gay pride : deux ans après le mariage pour tous, les militants peinent à se remobiliser« Ça faisait trois ans que le collectif Gouines comme un camion défilait avec un char mais, cette année, elles ont annoncé qu’elles faisaient une pause, raconte Amandine Miguel, porte-parole de l’inter-LGBT (lesbiennes, gays, trans et bisexuels), qui organise la Gay Pride. On a donc monté un char réunissant des associations lesbiennes, le lesbotruck ». « C’est important, explique-elle. C’est un tremplin revendicatif pour la PMA [procréation médicalement assistée], la reconnaissance de la filiation pour la mère qui n’a pas porté l’enfant, la lutte contre la lesbophobie… »« On est un peu la dernière roue du carrosse »Autant de causes qui émergent difficilement : « Le fait que le président de la République n’ait pas tenu sa promesse sur l’ouverture de la PMA aux couples de femmes, ça dit beaucoup sur l’invisibilité des lesbiennes », regrette la responsable, qui est justement chargée de la « visibilité lesbienne », une délégation créée il y a deux ans au sein de l’inter-LGBT. Signe que le sujet a été pris en compte. Mais tardivement. « On est des femmes et on est des lesbiennes, on est un peu la dernière roue du carrosse », analyse durement Rag Lafon. Celle qui a lancé le site d’information culturelle Barbi(e) turix et organise Wet for me, « l’une des plus grandes soirées lesbiennes en Europe », essaye de faire bouger les lignes à travers « des événements festifs et grand public ».Lire aussi :Enterrée par la gauche, la PMA est de retourRien d’évident à cela. Car aujourd’hui, les lieux de sortie estampillés « filles » sont beaucoup plus rares que leurs équivalents gays. On ne décompte qu’une petite poignée d’établissements à Paris. « Quand on se découvre lesbienne, c’est un peu troublant de ne pas savoir où aller. Il y a beaucoup de jeunes qui se sentent seules », remarque Clémence, Parisienne de 30 ans. Même si, pour sa part, elle « n’aime pas traîner dans le milieu lesbien ». « Je ne veux pas que ma sexualité soit forcément mon point d’accroche dans la vie », explique-t-elle.Aurélie, trentenaire aussi, abonde dans ce sens. Si ce soir elle est installée à la terrasse du Bar’ouf, bar lesbien du 3e arrondissement ouvert il y a moins d’un an, c’est parce qu’elle traverse un épisode houleux dans son couple et que « ça permet de rencontrer des gens ». Autrement, assure t-elle, « j’aimerais être invisible ».« Un effacement des relations amoureuses entre les femmes »Cette discrétion dans l’espace public s’expliquerait beaucoup « par peur des réactions d’hostilité », analyse Stéphanie Arc dans son ouvrage Identités lesbiennes, en finir avec les idées reçues (éditions Le Cavalier Bleu, février 2015). Une crainte qui pousserait les lesbiennes à échanger « moins de gestes de tendresse que les hommes » gays en public.Les propriétaires du Bar’ouf, Anne et Marie, ont conscience de ces réticences : « On a voulu faire un lieu ouvert, sans rideaux, avec des portes-fenêtres et une terrasse, expliquent les deux quinquagénaires. Parce qu’on a passé l’âge de se cacher. Bien sûr, on s’est demandé si les filles oseraient s’installer à la terrasse. Mais ça a marché. Il y a quelques années, ça n’aurait pas été possible ».Si les bars lesbiens ne se multiplient pas, c’est aussi pour une raison très banale. Les femmes ont toujours moins occupé l’espace public que les hommes : « Elles sortent moins, elles boivent moins, elles sont moins rentables pour le commerce », poursuivent Anne et Marie. Une observation que corrobore la sociologue Natacha Chetcuti-Osorovitz : « On recoupe ici les inégalités économiques entre les hommes et les femmes. S’y ajoute une logique de territoire : la sociabilité lesbienne s’est beaucoup moins développée dans les lieux commerciaux que dans le militantisme et de façon informelle », au sein d’associations, de réseaux d’amitiés, sur les blogs…Leur invisibilité est en outre accentuée par ce que Stéphanie Arc nomme « un effacement des relations amoureuses entre les femmes ». Au cours de l’histoire, « la loi comme la religion se sont toujours montrées beaucoup plus virulentes à l’égard de l’homosexualité masculine ». Mais les lesbiennes ont davantage fait l’objet d’une occultation : « À travers la condescendance ou la dénégation, en considérant que l’amour lesbien était une amitié amoureuse et quelque chose de pas sérieux ».Une visibilité en progressionPour toutes ces raisons, d’aucuns ont pu considérer qu’il y avait moins de lesbiennes que de gays. Or, rien n’est moins sûr. D’après la dernière enquête disponible sur le sujet (Contexte de la sexualité en France, Ined/Inserm, 2006), 4 % de femmes déclaraient avoir eu des rapports homosexuels au cours de l’année, contre 4,1 % des hommes. « La part des femmes a augmenté dans le temps, c’est le signe d’une libération, analyse Stéphanie Arc. Avant, elles déclaraient davantage avoir eu des attirances pour quelqu’un du même sexe ».Les lignes bougent inéluctablement. « La visibilité des lesbiennes progresse, reprend Stéphanie Arc. Elles sont représentées aujourd’hui dans des séries françaises comme ’Plus belle la vie’ ou ’Fais pas ci, fais pas ça’, mais aussi dans des séries anglaises ou américaines comme ’Orange is the new black’. On le voit également à travers des films, le succès de la romancière britannique Sarah Waters ou le coming-out de célébrités, surtout aux États-Unis ».En France, rares encore sont les personnalités publiques à oser le coming out. Océane Rosemarie en a tiré parti, à travers son one-woman show « La lesbienne invisible ». « Quand j’ai écrit mon spectacle, plusieurs producteurs m’ont dissuadée de mettre le mot lesbienne dans le titre. En fait, ça a attiré du public parce que, justement, personne n’ose en parler. J’ai eu des salles pleines pendant plus de quatre ans ». La comédienne s’interroge cependant : « Je pense que j’ai été médiatisée parce que j’ai un personnage doux, souriant, en creux. Je n’aurais pas eu la même presse si j’avais eu de la moustache et les cheveux courts. Ça révèle une ambivalence. On est prêt à donner la parole aux lesbiennes, mais il faut qu’elles soient dans une norme hétéro ».Julia PascualJournaliste au Monde Soren Seelow Marié depuis dix ans, père de trois enfants, Yassin Salhi, le principal suspect de l’attentat contre une usine Seveso de l’Isère et de la décapitation de son employeur, vendredi 26 juin, était connu des services de renseignement depuis 2004. Dix ans d’une surveillance en pointillé, finalement abandonnée, qui souligne la difficulté pour l’antiterrorisme de jauger la dangerosité de certains individus fréquentant les milieux salafistes.Né le 25 mars 1980 à Pontarlier (Doubs) d’un père d’origine algérienne qui décédera pendant de son adolescence et d’une mère d’origine marocaine, Yassin Salhi passe une partie de sa jeunesse dans cette bourgade nichée sur les hauteurs du Jura. Le président de la mosquée de la ville se souvient de lui comme d’un « gamin calme et agréable ».Lire aussi :Suspect, victimes, motivations : ce que l’on sait sur l’attentat en IsèreMais, au milieu des années 2000, le jeune homme fait la connaissance d’un Pontissalien bien moins calme : Frédéric Jean Salvi, surnommé « Ali », un converti radicalisé lors d’un séjour à la prison de Besançon, connu des services pour ses prêches virulents et son prosélytisme agressif. « Yassin était seul, c’était probablement la cible idéale pour les radicaux, qui choisissent leurs proies », explique le responsable de la mosquée.Surveillance discrèteAujourd’hui âgé de 36 ans, Frédéric Jean Salvi est soupçonné par les autorités indonésiennes d’avoir préparé avec des militants d’Al-Qaida des attentats à Djakarta. En 2010, la police indonésienne avait interpellé cinq personnes sur l’île de Java et mis la main sur une voiture remplie d’explosifs lui appartenant. Le Français était parvenu à échapper au coup de filet et est toujours recherché par Interpol.C’est à son contact que Yassin Salhi semble s’être radicalisé dans la région de Pontarlier. C’est également en raison de ses relations avec cet individu – identifié dès le milieu des années 2000 par les autorités françaises comme un « militant intégriste » – que le jeune homme est repéré à partir de 2004 par les services de renseignement. Il fera l’objet en 2006 d’une fiche « S », pour « Sûreté de l’Etat », qui implique une surveillance discrète.Faute d’éléments permettant d’établir sa dangerosité, sa fiche avait été désactivée en 2008. Cette même année, la création par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur, de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), issue de la fusion des RG et de la DST, avait engendré un couac mémorable sur fond de guerre des polices : la fiche « S » de Mohamed Merah s’était tout bonnement volatilisée.Forsane AlizzaCe loupé ne semble pas être à l’origine de la désactivation de la fiche de Yassin Salhi. Selon le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, le jeune homme « faisait l’objet d’une attention » en raison de ses liens avec la mouvance salafiste, mais sa surveillance s’était interrompue, car il « n’était pas connu pour être en lien avec des acteurs terroristes ». Yassin Salhi réapparaît pourtant avec insistance sur les radars. Trois ans plus tard, en 2011, il est signalé en raison de ses relations « avec un individu qui apparaît de façon périphérique dans l’entourage du groupe Forsane Alizza », explique une source proche des services de renseignement. Ce groupuscule salafiste, dont quatorze membres ont été jugés du 8 au 23 juin 2015, avait tissé un réseau de « lieutenants » régionaux, particulièrement actif dans la région lyonnaise, et était soupçonné de préparer des attentats avant sa dissolution en 2012. Mais le rapport entre Yassin Salhi et Forsane Alizza semble alors lointain. La surveillance du jeune homme n’est pas réactivée.Lire aussi :« La France est le pays le plus visé par le djihadisme »En 2013, les renseignements territoriaux du Doubs le signalent de nouveau comme fréquentant assidûment un groupe de salafistes aux abords de la mosquée de Besançon. Le jeune homme porte alors la djellaba et la barbe. Le salafisme, qui prône une lecture fondamentaliste de l’islam mais n’appelle pas dans sa version quiétiste à la violence, est autorisé en France, au même titre que les lectures rigoristes de toutes les religions. Cette information fait l’objet d’une simple note. Son profil paraît d’autant moins inquiétant que Yassin Salhi est inconnu des services de police.« Réunions de barbus hebdomadaires »L’année suivante, un voisin d’immeuble du jeune homme, qui a emménagé avec femme et enfants dans le quartier de Planoise, à Besançon, appelle la gendarmerie pour signaler un comportement suspect. Yassin Salhi organiserait des « réunions de barbus hebdomadaires » dans son appartement, où il serait parfois question de « djihad ». Il disparaîtrait en outre régulièrement pour des périodes de plusieurs mois, sans qu’on sache où. Le jeune homme se serait par ailleurs rasé la barbe du jour au lendemain. Un changement soudain, en apparence anodin, qui rappelle la Taqiya, une technique de dissimulation encouragée par les islamistes.Le Service central du renseignement territorial (SCRT) rédige une note au printemps 2014 reproduisant les déclarations du voisin et projette de le rencontrer. Selon une source proche des services de renseignement, ce dernier aurait refusé de répondre à l’invitation des policiers, qui n’ont semble-t-il pas jugé utile d’insister. Faute d’informations complémentaires, le dossier est transmis à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), qui dispose d’outils d’investigation plus intrusifs. Cette dernière aurait adressé au printemps 2015 une réquisition aux opérateurs pour récupérer sa ligne téléphonique, sans succès. « Il n’avait aucun abonnement à son nom », affirme la même source.Cette curiosité aurait pu alerter les services. Les candidats au djihad sont réputés prudents dans leur usage des télécoms. Il semble au contraire que l’absence d’éléments d’information probants les ait incités à relâcher leur attention. « Soit il a floué tout le monde pendant dix ans, soit c’est le climat actuel qui l’a incité à passer soudainement à l’acte, s’interroge une source proche de l’enquête. C’est toute la difficulté qu’il y a à distinguer un simple salafiste d’un terroriste en puissance. »Logistique rudimentaireL’enquête qui vient de débuter permettra d’en savoir davantage sur le processus qui a débouché sur un attentat suicide contre une usine Seveso et la décapitation barbare d’un chef d’entreprise de la région lyonnaise. Plusieurs éléments plaident en faveur d’une opération artisanale. En l’état actuel des investigations, la logistique employée par le suspect paraît rudimentaire : un véhicule de travail et un couteau. Aucune arme à feu n’a été employée, à la différence des derniers attentats commis en France. Les cibles - son employeur et l’usine qu’il avait l’habitude de livrer - semblent également étayer la piste d’une attaque peu préparée.Mais la concomittence d’un attentat de grande ampleur en Tunisie, qui a fait au moins 38 morts sur une plage près de Sousse vendredi, et les relations nourries depuis une décennies par Yassin Salhi avec la mouvance salafiste ne permettent pas d’écarter la piste d’un attentat conçu avec l’aide de complices. La question qui obsède les enquêteurs est désormais de comprendre comment ils ont pu passer à côté du processus qui a fait basculer un fondamentaliste vaguement surveillé depuis dix ans dans la barbarie.En emménageant à Saint-Priest, dans un petit immeuble social de la banlieue lyonnaise, fin 2014, ce père de famille, employé d’une société de transport, s’est certes éloigné des cercles fondamentalistes du Doubs. Mais les services de renseignement s’interrogent a posteriori sur l’incidence des liens qu’il avait pu nouer préalablement avec la mouvance radicale lyonnaise.Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gaïdz Minassian Yves Trotignon est spécialiste de la lutte contre le djihadisme en France et dans le monde. Ancien agent de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), il est analyste et chargé de l’évaluation de la menace terroriste chez Risk & Co, une société militaire privée française. Pourquoi la France est-elle spécialement visée par les attaques djihadistes alors que d’autres Etats luttent aussi contre l’islamisme radical ?Dans la lutte contre le djihadisme, la France est très active sur le plan international et militaire. C’est un facteur de surexposition à la menace. Nous sommes vus comme une puissance post-coloniale et le pays de la laïcité connu pour ses débats sur le voile et l’affaire des caricatures. En Europe, la France est donc la principale cible des djihadistes. Ce n’est ni l’Allemagne – qui a pourtant enregistré des arrestations d’islamistes radicaux ces derniers temps – ni le Royaume-Uni, qui se sent aussi très menacé. Depuis un an, la France est avec les Etats-Unis le pays le plus visé au monde par le djihadisme.Peut-on établir un lien entre les attentats qui ont eu lieu vendredi en Isère, en Tunisie et au Koweït, au moment où le « califat » célèbre son premier anniversaire ?Il y a quelques jours, le porte-parole de l’Etat islamique (EI) a appelé dans un communiqué les « combattants » et sympathisants djihadistes à commettre des attentats. Depuis, trois opérations ont été commises : en Tunisie, Koweït et France. Dans les deux premiers cas, leurs auteurs sont liés à l’EI. On n’en a pas la preuve en ce qui concerne l’attentat en Isère. Il n’y a certes pas de lien opérationnel entre les trois attentats, ni de coordination. Mais il existe une idée générale selon laquelle commettre des actes terroristes revient à travailler pour la cause, selon les indications mises à disposition dans les médias et Internet par les chefs de l’EI. On obtient ainsi un effet multiplicateur. L’EI donne l’impulsion sans avoir besoin de dicter un ordre.Lire aussi :Saint-Quentin-Fallavier, Sousse, Kobané, Koweït, Somalie : vague d’attaques djihadistesQue vous inspire ce mode opératoire, contre une entreprise de gaz ?Il y a un an, les djihadistes au Yémen avaient conseillé d’organiser des attentats aux Etats-Unis à l’aide de bouteilles de gaz en jouant sur la dangerosité du matériel. Toutes les revues djihadistes diffusées sur Internet répandent ce type d’idées. Ce n’est pas tant la dissémination des techniques terroristes que les idées de cibles qui sont à retenir. Dans le cas de l’attentat en France, le plus intéressant, c’est la nature de la cible – une usine – et le lieu – la province.Les terroristes avaient-ils pour objectif de faire sauter l’entreprise de gaz et de produits chimiques ?Il est trop tôt pour le dire. Il faudra que l’enquête puisse trouver chez le suspect interpellé des éléments sur les préparatifs, ce qui relève du raisonnement tactique. Dans la lutte antiterroriste, nous travaillons sur des attaques de sites sensibles. Le scénario le plus envisageable n’est pas celui d’un attentat réalisé par de hauts techniciens mais par des individus qui vont utiliser la dangerosité d’un site pour réaliser un acte de grande ampleur. On peut imaginer l’hypothèse suivante : les terroristes voulaient commettre un acte spectaculaire. Si vous voulez y parvenir, il faut un juste milieu : une cible potentiellement dangereuse, dotée d’une protection efficace contre un accident industriel mais peut-être moins opérante contre une infiltration violente de la part de criminels.Yassin Salhi est un salafiste fiché en 2006 pour « radicalisation ». Or, son signalement n’a pas été renouvelé en 2008, au moment de la réforme du renseignement intérieur. Comment l’expliquez-vous ?2008, c’était avant le « printemps arabe » et les interventions en Libye et au Sahel. Sept ans en termes de djihad, c’est une éternité ! Il faudra regarder les différents argumentaires qui ont poussé les services à ficher cet individu puis finalement à le retirer des registres. En France, aucun attentat n’est commis par des individus totalement inconnus des services. Il y a toujours eu un moment où un individu a été repéré sur un écran radar des services. Certains en sortent pour de bons motifs car tous ceux qui sont détectés ne sont pas des terroristes. Et il y a ceux qui disparaissent des écrans radars pour deux raisons : soit ils sont très bons et échappent à tout contrôle, soit les services commettent des erreurs. Là, il est bien trop tôt pour dire qu’il y a eu des défaillances.Peut-on détecter des individus qui font attention à leur comportement, à leur usage d’Internet, à ne pas tenir de propos radicaux en public, alors que logiquement les moyens mobilisés concernent la prévention et la détection de personnes prévisibles ? En France, on parle beaucoup de saturation des services : il faut 20 à 25 policiers pour traiter un cas très dangereux en termes de surveillance, d’analyse et de suivi. Si tous les moyens sont utilisés pour la surveillance des menaces détectées, vous reste-t-il des ressources pour travailler sur la détection fine, la lecture des signaux faibles, voire la prévention, comme le faisaient les Renseignements généraux (RG) il y a quinze ans en se rendant sur des sites religieux ?Lire aussi :Yassin Salhi, la surveillance en pointillés d’un salafiste trop discretPour la première fois en France, il y a eu une décapitation. Comment interprétez-vous ce symbole ?Cette décapitation est révélatrice de l’évolution du mode opératoire des terroristes. Avant, ils commettaient leur attentat à l’explosif. Cela durait le temps de l’explosion. Puis on entrait dans le temps de la gestion – secours, revendication, enquête. Ce que l’on observe depuis l’attentat de Beslan, en Ossétie du Nord, en 2004, c’est que les terroristes font désormais durer le plus longtemps possible leur attentat afin d’obtenir un effet politique permanent. C’est ce qui s’est passé à Paris en janvier. C’est la fin de l’attentat-suicide immédiat.Depuis un an, la tendance lourde qui frappe nos esprits en Occident, c’est la décapitation. Lorsque les terroristes de l’EI décapitent des prisonniers, ils commettent un attentat par procuration contre nous en nous choquant. Ils nous disent qu’ils n’ont aucune limite dans leur volonté de violence. Ils nous défient et projettent de la terreur. Souvenez-vous de la mort du soldat britannique le 22 mai 2013 à Londres. L’auteur de cet attentat a assumé son acte sans chercher à se suicider après l’avoir commis. Ces individus sont capables d’assurer un service après-vente de leur action, qui de surcroît n’est pas compliquée à accomplir. Enfin, il y a une vraie symbolique religieuse de la décapitation comme lors des exécutions de condamnés à mort en Arabie saoudite.Lire aussi :La décapitation, arme de terreur des djihadistesLa loi sur le renseignement qui vient d’être adoptée par le Parlement constitue-t-elle un instrument susceptible d’éviter à l’avenir ce type d’attentat ?D’abord, il faudra que l’on sache comment l’attentat a été organisé. Si les enquêteurs parviennent à trouver des éléments sur les communications du ou des terroristes, ils vont peut-être se rendre compte que ces individus faisaient extrêmement attention, qu’ils étaient très attentifs à leur sécurité personnelle et ne laissaient pas de traces derrière eux. La loi qui vient d’être votée permet de donner des moyens supplémentaires aux services. Plus les services auront de moyens, plus ils seront satisfaits. Mais est-ce que ces moyens supplémentaires permettront de rectifier les erreurs commises dans le passé ? On a élargi leur périmètre d’action. Nul doute que cela va leur permettre de récupérer des informations précieuses mais est-ce que cela va les aider à mieux gérer la menace ? J’en doute.Gaïdz MinassianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.06.2015 à 21h32 • Mis à jour le26.06.2015 à 23h05 | William Audureau (envoyé spécial) « On est sous le choc, on condamne l’acte. Mais est-ce vraiment lui ? On en est sûr ? », demande Majd, un habitant du quartier. Comme lui, ils sont une petite trentaine à regarder abasourdis le rez-de-chaussée sous scellé de ce petit immeuble résidentiel à portée de tram, dans l’un des coins tranquilles de Saint-Priest, en banlieue lyonnaise. Ici, pas de grandes barres d’HLM, mais des rangées de bâtiments de quatre ou cinq étages, agréables et bien entretenus. « Quand il est arrivé, il a demandé si le coin était tranquille pour ses enfants. C’était un bon voisin, sans histoires, on est surpris. Il était très discret, s’est-il fait embrigader ? », continue Majd d’un air méfiant. « Ils venaient d’arriver, il y a moins de six mois, personne ne les connaît vraiment », explique un habitant de l’immeuble contigu.« C’était du bonjour au revoir, surtout avec la femme, lui, on ne le voyait pas, il partait au boulot et rentrait tard », rebondit une voisine. « C’était une famille comme une autre », continue-t-elle, exprimant son incompréhension d’un tel meurtre, « en plein mois sacré ». Les voisins rappellent d’ailleurs que le couple Salhi avait reçu de la famille le week-end dernier à l’occasion du ramadan.  « Ces gens-là, on les appelle des “chiens de l’enfer” »A la mosquée de Saint-Priest, la stupeur est également de mise. « C’est complètement fou », s’étonne Frank, 35 ans, chrétien converti au salafisme. « On ne sait pas qui c’est, il était là depuis six mois, on ne sait même pas s’il venait à la mosquée. » En l’absence du président et faute d’imam attitré, aucun officiel n’ose prendre la parole publiquement devant les médias. « Mais on condamne, évidemment », s’agace le trésorier de l’association.Sur le terre-plein menant à l’entrée, les commentaires hésitent entre stupéfaction et colère vis-à-vis des médias, que l’on suspecte de vouloir entretenir l’amalgame entre meurtriers se revendiquant de l’islam et musulmans dans leur ensemble. « Le salafisme c’est le contraire du terrorisme, c’est prôner la paix, vivre ensemble, respecter l’autre. La France, c’est un melting-pot », martèle Frank. « Il ne faut pas confondre. Pour nous, c’est pas des salafistes ces gens-là, ce sont ce que les savants appellent des “chiens de l’enfer” », s’énerve Belgacem, 60 ans. « Nous, on est salafistes, on ne fait pas ça. L’islam, on ne tue pas. Un salafiste ça ne tue pas. Ça me révolte. »Personne ne semble connaître Yassin Salhi, même si dans une mosquée de treize cents fidèles, « on ne peut pas recevoir que des saints », commente un habitué, qui décrit le lieu de culte comme calme et ouvert à toutes les mouvances de l’islam. Jusqu’à présent, celui-ci avait surtout souffert de tags nazis sur les murs de la propriété.Attentat dans l’Isère : le point sur l’enquêteLe procureur de la République de Paris, François Molins, a fait un premier point, vendredi 26 juin en fin d’après-midi, sur l’enquête ouverte par le parquet antiterroriste à la suite de l’attentat de Saint-Quentin-Fallavier, dans l’Isère.Trois personnes sont actuellement en garde à vue : Yassin Salhi, 35 ans, le principal suspect de cette attaque, sa femme, sa sœur. Un quatrième individu, aperçu en train de circuler aux abords immédiats de l’usine au moment de l’attaque, a été brièvement placé en garde à vue avant d’être libéré, aucune charge n’ayant été retenue contre lui.L’enquête a été ouverte par la section antiterroriste du parquet de Paris pour, notamment, « assassinat, tentative d’assassinat en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste, destruction et dégradation en bande organisée, association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». L’enquête a été confiée à la sous-direction antiterroriste (SDAT) et à la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).Après perquisition au domicile du suspect, les policiers ont saisi ordinateur, tablette et téléphone portable. Mais ils n’ont trouvé ni explosifs, ni matériel de propagande radicale, ni armes.William Audureau (envoyé spécial)Journaliste au Monde 26.06.2015 à 19h29 • Mis à jour le26.06.2015 à 19h36 | Isabelle Rey-Lefebvre Le 1er août, les candidats parisiens à la location vivront une petite révolution. Les propriétaires ne pourront plus exiger un loyer supérieur à un « loyer de référence majoré », qui équivaut au loyer médian – calculé quartier par quartier – augmenté de 20 %. C’est l’une des mesure phare de la loi ALUR (pour l’Accès au logement et un urbanisme rénové) votée en 2014. Le dispositif réglementaire pour plafonner les loyers est désormais complet, avec la publication de l’arrêté signé vendredi 26 juin par le préfet d’Ile-de-France Jean-François Carenco, qui reprend les dispositions du décret du 10 juin.Comment sont calculés les loyers de référence ? C’est l’Observatoire des loyers parisiens (OLAP) qui a calculé pour 2015 les loyers de référence pour les 80 quartiers de Paris, regroupés en 14 zones, et pour 16 types de biens, selon le nombre de pièces (studio, deux, trois, quatre pièces et plus) et quatre époques de construction. Ainsi, pour un studio, le prix médian oscille entre 22 euros et 31 euros le m2 par mois, selon les quartiers. Soit, pour une surface de 20 m2, une quittance de 440 à 620 euros.Si la location est meublée, le loyer de référence est augmenté de 10 %. Pour connaître ce loyer de référence, il faut consulter les sites de l’OLAP, de l’Association d’information sur le logement (ADIL) ou celui de la Direction interdépartementale de l’hébergement et du logement (Drihl Ile-de-France).Quels logements sont concernés ?Le plafonnement s’applique aux logements loués nus ou meublés, qu’il s’agisse d’un nouveau bail (avec un nouveau locataire) ou d’un contrat renouvelé (avec le même locataire mais avec loyer nouveau revu à la hausse ou à la baisse).Lire aussi :A Paris, 15 % des studios affichent des loyers abusifsComment s’applique le plafonnement ?Le propriétaire ne peut pas réclamer un loyer supérieur au loyer de référence majoré de 20 %. Mais s’ajoute une autre limite introduite aussi par la loi ALUR, et qui s’applique depuis le 1er août 2014 : celle-ci interdit au bailleur d’augmenter le loyer entre deux locataires successifs au-delà de l’actualisation par l’indice de révision des loyers. « On observe depuis un an un réel effet modérateur de cette limitation », a assuré Geneviève Prandi, la directrice de l’OLAP, lors d’une conférence de presse vendredi 26 juin.Autrement dit, la double limite du loyer de référence majoré et de l’ancien loyer indexé s’applique. Si l’ancien locataire payait plus que le loyer de référence majoré, le bailleur devra baisser son prix pour son nouveau locataire, le bail devant mentionner le loyer acquitté par l’ancien locataire.Y a-t-il des exceptions ?Oui. Les logements neufs ou ceux reloués après dix-huit mois de vacance échappent à l’interdiction d’augmenter le loyer entre deux locataires, mais pas au plafonnement des loyers. C’est dans ces cas que les prix peuvent augmenter au-delà de l’indice de révision des loyers… mais dans la limite du loyer de référence majoré.Y a-t-il moyen pour un propriétaire de fixer un loyer supérieur au plafond ?La loi prévoit que le bailleur peut réclamer un complément au-delà du loyer de référence majoré si l’appartement présente des caractéristiques particulières. Ces éléments doivent être déterminants pour la fixation du loyer et ne doivent pas être déjà pris en compte dans le loyer de référence (quartier, nombre de pièces, époque de construction, meublé ou non) ni dans les charges, comme un ascenseur ou la présence d’un gardien. Il peut s’agir d’une terrasse, d’un jardin, d’une vue exceptionnelle.A priori, l’étage élevé ne peut pas justifier ce supplément, car les statistiques montrent que les loyers sont peu sensibles à ce paramètre. Seuls les rez-de-chaussée sont décotés d’environ 6 %. Mais le flou de la définition du complément de loyer risque d’alimenter un abondant contentieux.Lire aussi :Encadrement des loyers : Lille fin 2015, Grenoble en 2016Comment contester les montants demandés par les propriétaires ? Un nouveau locataire qui s’apercevra que son loyer est supérieur au loyer médian majoré pourra le contester dans les trois ans à compter de la signature du bail auprès de la commission de conciliation des loyers.Si la négociation du prix semble impossible au moment de la signature, un candidat qui tiendra à louer un appartement aura intérêt à accepter les conditions du propriétaire, et à les contester par la suite auprès de la commission.Cette instance paritaire, gratuite, donnera un avis dans les deux mois de sa saisine. Faute d’accord, le tribunal d’instance sera compétent. « Si les contentieux sont nombreux, nous renforcerons les effectifs de cette commission », promet le directeur interdépartemental de l’hébergement et du logement, Jean-Martin Delorme.Pour discuter un complément de loyer, le locataire pourra saisir cette même commission dans les trois mois suivant la signature du bail. C’est au bailleur qu’incombera d’apporter les éléments justificatifs qui doivent être inscrits au bail.Si le locataire obtient une réduction de loyer, celle-ci sera rétroactive et pourra remonter au début du contrat de location.Le locataire peut-il réclamer une baisse de son loyer lors du renouvellement ? C’est une autre disposition introduite par la loi ALUR qui entrera en vigueur à Paris le 1er août : un locataire déjà dans les lieux pourra agir pour voir diminuer son loyer si ce dernier dépasse le loyer médian majoré. Il faudra réclamer cette révision cinq mois avant l’échéance du bail. Théoriquement, le bailleur ne peut, en rétorsion, donner congé à son locataire car celui-ci doit être signifié six mois avant la fin du bail.Le bailleur peut-il augmenter son loyer ?Si le loyer est manifestement sous-évalué, c’est-à-dire situé 30 % (ou plus) en dessous du loyer de référence, le propriétaire peut, lors du renouvellement du bail, en respectant un préavis de six mois, réaligner le prix de son loyer à la hausse.Pour plus d’informations, un numéro de téléphone est mis à la disposition des Parisiens, 01 42 79 50 49, et une adresse mail dédiée : loyers.paris@adil75.orgIsabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Cazenave On pourrait croire que les micrologements ont disparu de la capitale. Selon l’annexe au projet de loi de règlement du budget et d’approbation des comptes de l’année 2014, la taxe sur les micrologements n’a rapporté que 1 354 euros à l’Etat.« C’est le même montant qu’en 2013. En tout et pour tout, une seule personne s’est déclarée… Il n’y a pas de volonté politique de faire appliquer ce texte, pourtant les services fiscaux ont toutes les données nécessaires pour le faire », déplore René Dutrey, secrétaire général du Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées.Pour mémoire, en 2012, Benoist Apparu, alors ministre du logement, avait introduit la notion de loyer abusif pour éviter les montants excessifs exigés par certains bailleurs. Au-delà de 41,61 euros par mètre carré, le propriétaire qui loue un bien d’une superficie inférieure ou égale à 14 mètres carrés doit, en théorie, s’acquitter de cette taxe.Mais voilà, le texte prévoit que c’est au propriétaire de se déclarer au fisc, chose qu’il ne fait manifestement pas. Interrogée, la Mairie de Paris renvoie également la faute sur Bercy. « C’est une responsabilité qui incombe à Bercy, explique Ian Brossat, chargé des questions de logement à la mairie. Nous avons déjà alerté le ministère des finances à ce sujet l’an dernier, nous allons recommencer. »Le Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées veut aller plus loin. Dans un rapport qui sera prochainement remis à François Hollande, il propose d’élargir cette taxe à tous les logements, en instituant un système de bonus-malus. « Les bailleurs qui sont au-dessus de ce niveau de loyer, déjà prohibitif et tellement déconnecté des revenus des ménages, paieraient cette taxe. En contrepartie, ceux qui louent au niveau du plafond de l’Anah (Agence nationale de l’habitat) et acceptent donc de baisser leur loyer, bénéficieraient de crédits d’impôts », détaille M. Dutrey.Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 09.06.2015 à 10h14 • Mis à jour le09.06.2015 à 14h15 | Franck Johannès (Bordeaux, envoyé spécial) Philippe Courroye, ancien procureur de Nanterre, aujourd’hui avocat général à Paris, a été au centre du procès d’Isabelle Prévost-Desprez, présidente de la 15e chambre correctionnelle de Nanterre et son ennemie intime, jugée à Bordeaux lundi 8 et mardi 9 juin pour « violation du secret professionnel ». Accablé de vilenies lundi, l’ancien procureur n’avait aucun moyen de répondre, n’étant pas invité.Isabelle Prévost-Desprez était chargée d’un supplément d’information dans l’affaire Bettencourt, alors même que le procureur Courroye enquêtait sur les soupçons d’abus de faiblesse au détriment de la milliardaire. Or, le 1er septembre 2010, Me Georges Kiejman, alors avocat de Liliane Bettencourt, sursaute en découvrant dans Le Monde que les policiers, sur ordre de la magistrate, sont en train de perquisitionner chez sa cliente, et qu’ils cherchent « de petits papiers » que l’entourage de la vieille dame lui préparait pour répondre aux questions.Lire aussi :Affaire Bettencourt : le procès de l’entourageL’avocat s’est ému d’une pareille violation du secret, d’autant que la perquisition était encore en cours et que l’article faisait état d’une déposition d’une femme de chambre deux jours plus tôt. Me Kiejman a porté plainte le 9 septembre, et souligné que l’article était signé de Gérard Davet et Jacques Follorou, alors que le second était justement l’auteur avec Isabelle Prévost-Desprez d’un livre, Une juge à abattre, chez Fayard.Lire aussi :La magistrate Isabelle Prévost-Desprez sur le banc des prévenus dans l’affaire des fadettes du « Monde »L’avocat, qui ne porte pas Mme Prévost-Desprez dans son cœur, notait qu’elle « prenait prétexte du prétendu abus de faiblesse » à l’encontre de Liliane Bettencourt « pour nourrir la polémique politique entretenue par les médias autour d’un financement politique imaginaire ». Philippe Courroye avait sauté sur l’occasion, fait saisir les fadettes (les facturations détaillées) des journalistes – tout ce volet a ensuite été annulé par la justice – et poursuivi sa collègue qui, cinq ans après, se retrouve donc devant le tribunal de Bordeaux.Rafales de SMSL’appartement d’Isabelle Prévost-Desprez a été perquisitionné, ses téléphones, ses mails, ses comptes bancaires épluchés. Il en ressort qu’elle était en contact avec beaucoup de journalistes, dix-huit au total, à qui elle envoyait des rafales de SMS, dont sept à Jacques Follorou la veille de la perquisition, un le jour même après le début de l’opération et cinq autres dans la journée. Envoyer des SMS n’est pas un délit, mais Philippe Darphin, le juge bordelais saisi de l’affaire, a estimé que les coïncidences étaient assez frappantes pour renvoyer sa collègue devant le tribunal.Isabelle Prévost-Desprez nie hautement avoir donné la moindre information, et encore moins un procès-verbal, a un quelconque journaliste. « Jacques est un ami de dix ans, a expliqué la magistrate. Il est très sympathique, intelligent et rigolo, nos discussions étaient toujours très intéressantes. » Quant aux autres journalistes, elle assure qu’elle ne leur tenait que des propos généraux et qu’elle n’a jamais trahi le secret professionnel. « Pourquoi ils vous appelaient, et pas le parquet ? », demande le président, Denis Roucou. « Ils l’ont peut-être fait aussi, mais on n’a pas fait les fadettes de Monsieur le procureur », répond la magistrate. Elle connaît bien Philippe Courroye. Ils ont d’ailleurs été tous les deux juges d’instruction et ont notamment instruit ensemble l’« Angolagate », une vaste affaire de vente d’armes mettant en cause plusieurs personnalités. Avant de se fâcher. « Un jour, je suis entrée dans son bureau, il était en train de donner des procès-verbaux à un journaliste. Ils ont blêmi tous les deux, j’ai claqué la porte, a raconté la magistrate au gouvernement angolais. Une autre fois, il a tenu des propos antisémites. La troisième, il a placé en garde à vue la secrétaire de Charles Pasqua, puis l’a enfermée au dépôt. Je lui ai dit : “Ce que tu fais est illégal”. »Enquête disciplinairePhilippe Courroye a été nommé en 2007 procureur à Nanterre et les retrouvailles ont été fraîches. Bruno Houssa, alors assesseur à la 15e chambre, est venu parler de l’ambiance détestable du tribunal, de « la collusion entre Me Kiejman et le parquet pour obtenir le dessaisissement d’Isabelle Prévost-Desprez ».Christophe Régnard, alors président de l’Union syndicale des magistrats, est venu expliquer à son tour que Philippe Courroye avait lancé en 2009 une enquête disciplinaire contre Isabelle Prévost-Desprez, qui s’était dégonflée très vite. Il a rappelé qu’une partie des magistrats et des avocats avait quitté l’audience solennelle de 2010 quand Philippe Courroye avait pris la parole.« Ce sentiment de haine était entretenu avec soin par le procureur Courroye »Mais c’est un troisième magistrat, Benjamin Blanchet, alors substitut au parquet de Nanterre, qui a fait basculer l’audience. Il a expliqué, grave et calme, comment il avait appris à connaître Isabelle Prévost-Desprez et comme du même coup, dans une atmosphère étouffante, il était « passé pour un traître » au parquet, où on ne lui adressait plus la parole. « Ce sentiment de haine était entretenu avec soin par le procureur et son adjointe », a expliqué le magistrat, qui ne s’étonnait même plus « de l’itinéraire procédural étonnant » de certains dossiers, « déroutés pour qu’ils n’arrivent pas à la 15e chambre ». Il n’a pas été le témoin d’un quelconque manquement de la magistrate, mais a « parfois eu peur qu’elle ne résiste pas, qu’elle soit emportée comme d’autres. J’ai admiré son courage et sa force de caractère ».Benjamin Blanchet était proche de Lionel Beauvais, un substitut de Nanterre, qui lui a dit un jour : « Tu vois ce qu’ils font à Isabelle, tu comprends ? » Lionel Beauvais s’est pendu le 6 mars 2012.Franck Johannès (Bordeaux, envoyé spécial)Franck JohannèsSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 09.06.2015 à 04h14 • Mis à jour le09.06.2015 à 13h47 L’Unicef dresse un bilan alarmant. En France, plus de 3 millions d’enfants, soit un sur cinq, vivent sous le seuil de pauvreté, 30 000 sont sans domicile, 9 000 habitent des bidonvilles et 140 000 arrêtent l’école chaque année, s’alarme le Fonds des Nations unies pour l’enfance dans un rapport rendu public mardi 9 juin.Entre 2008 et 2012, 440 000 enfants supplémentaires ont plongé, avec leurs familles, dans la pauvreté, avance encore cette étude réalisée sur les moins de 18 ans, intitulée « Chaque enfant compte. Partout, tout le temps » et qui met en lumière les zones d’ombre de l’application de la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE). La France, comme tout Etat l’ayant ratifié, est tenue de rendre compte, tous les cinq ans, de l’effectivité de ses engagements internationaux et des actions entreprises pour la mise en œuvre de la CIDE, rappelle l’Unicef.« Notre rapport [remis aux experts du Comité des droits de l’enfant] est un cri d’alarme qui doit pousser les autorités à agir d’urgence et de manière plus efficiente pour chaque enfant », insiste Michèle Barzach, présidente d’Unicef France.« Situations indignes »« En dépit d’efforts considérables (…), la France échoue en partie à l’égard de l’enfance et de la jeunesse et ce sont les plus fragilisés par la pauvreté, l’exclusion sociale, les discriminations, mais aussi par cette période si particulière qu’est l’adolescence, qui en payent le plus lourd tribut », poursuit Mme Barzach dans ce rapport, qui dénonce notamment « la situation inacceptable des enfants migrants non accompagnés et/ou vivant en bidonvilles ». Privés de leurs droits fondamentaux, victimes de discriminations, ces mineurs isolés étrangers « comptent parmi les plus vulnérables ». Cela conduit « à des situations indignes », alerte Mme Barzach, comme la traite des êtres humains.Lire : Près de la moitié des ados français en état de « souffrance psychologique », selon l'UnicefAutre sujet de « forte inquiétude et de déception », l’abandon d’une réforme d’envergure de la justice pénale pour mineurs. Le glissement de celle-ci vers celle des adultes opéré dans les années 2000 est en contradiction avec les principes de la CIDE et l’esprit de l’ordonnance de 1945, souligne le rapport. Les tribunaux correctionnels pour mineurs n’ont ainsi toujours pas été supprimés, malgré les promesses gouvernementales. L’Unicef France demande par ailleurs qu’un seuil de responsabilité pénale soit fixé, à l’âge le plus élevé possible, sans exception prévue, et assorti d’un critère complémentaire de discernement.Le rapport fustige également le système éducatif français, qui « creuse les inégalités », ainsi que les disparités territoriales « de plus en plus marquées, particulièrement criantes en France ultra-marine ». « La stratégie globale pour l’enfance n’existe toujours pas » en France, déplore Mme Barzach. Il n’y a pas de véritable politique publique de l’enfance et de l’adolescence consolidée et articulée, ni de mécanisme de suivi et d’évaluation à la hauteur. « Nous pourrions faire beaucoup mieux avec les mêmes moyens », conclut la présidente. 08.06.2015 à 20h52 • Mis à jour le09.06.2015 à 11h52 Premier jour d’audience du procès de membres du groupuscule Forsane Alizza, accusés de s’être préparés au djihad armé. Devant le tribunal correctionnel de Paris, Mohammed Achamlane, le fondateur du site Internet du groupe, s’est défendu lundi 8 juin de toute « inspiration terroriste » et a affirmé avoir juste voulu défendre un « islam décomplexé », qu’il juge en proie à de multiples « agressions ».L’homme de 37 ans, qui s’est présenté devant le tribunal vêtu de gris, avec son éternel collier de barbe mais les cheveux désormais grisonnants, est poursuivi avec treize autres membres des « cavaliers de la fierté » — dont deux n’étaient pas présents à l’audience — pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ».Lire aussi :Forsane Alizza, entre terrorisme et mégalomanieLe groupe, fondé à la fin de 2010, a été dissous au début de 2012 par le ministère de l’intérieur, qui le qualifiait de « milice privée ». Puis, à la fin de mars 2012, une opération de la police a visé ses membres, les enquêteurs estimant disposer « d’éléments laissant craindre que le groupe ne possède des armes et ne passe à l’action violente ».« On ne ressent pas ce fameux vivre-ensemble »Pour Mohammed Achamlane, Forsane Alizza avait un seul but, « l’autodéfense » face à la multiplication d’attaques islamophobes :« On va se prendre en main. On se sent en insécurité et on ne va pas laisser nos femmes et nos enfants se faire égorger. Je suis pour la légitime défense, mais je ne suis pas raciste, je ne suis pas antisémite. »Le dossier d’accusation évoque notamment un fichier informatique dénommé « cibles » et listant des commerces juifs de région parisienne. Mais cette liste, selon la défense, a été prise sur un site consacré au boycott de produits fabriqués dans les territoires palestiniens occupés.Tout au plus le leader de Forsane Alizza reconnaît-il « de la provocation » dans certaines des vidéos ou des textes mis en ligne sur le site du groupe : « On voulait faire une vidéo provoc avec un mur de kalach et ma tête de barbu, pour rééquilibrer la balance » par rapport à l’exclusion dont est, selon lui, victime la communauté musulmane :« On ne ressent pas ce fameux vivre-ensemble. On est exclu. Regardez le débat sur les repas à l’école, on vient embêter nos enfants. On nous a stigmatisés comme des voleurs de pain au chocolat. »Des armes trouvées lors d’une perquisitionEn détention provisoire depuis son interpellation, Mohammed Achamlane dit avoir toujours pensé que son activisme pourrait le conduire en prison. Mais répète que son groupe « n’avait pas d’inspiration terroriste » et avait pour seul but « d’articuler notre site pour lutter contre l’islamophobie ».Lire aussi :Filières djihadistes : les limites de la réponse sécuritaireQuant à la pratique religieuse, « il n’y a pas d’islam radical ou modéré, il y a l’islam authentique, décomplexé », explique celui qui assure que « les femmes peuvent porter ce qu’elles veulent ». Au premier rang, la seule prévenue du groupe fait face aux juges dans un hidjab gris.La présidente en vient aux armes trouvées chez lui lors d’une perquisition. « Les armes, j’aime ça depuis tout petit, j’en ai toujours eu, depuis l’âge de 14 ans », explique-t-il. En avoir est bien le moins « quand on a une famille menacée chaque jour ». Et s’il reconnaît volontiers « un revolver », il parcourt ensuite lentement la liste des « pseudo-armes », fusils d’assaut neutralisés ou diverses armes d’alarme ou électriques, saisies.Le procès doit se poursuivre jusqu’au 22 ou au 23 juin, et la décision être rendue le 10 juillet. 08.06.2015 à 17h14 • Mis à jour le08.06.2015 à 18h02 | Jérémie Lamothe En 2012, Isabelle [le prénom a été modifié à sa demande] réalise son rêve : décrocher un emploi dans une association humanitaire. Détentrice d’un master 2 en droit international des droits de l’homme et droit international humanitaire, cette « idéaliste » comme elle se définit, devient chargée de mission pour « une petite ONG sur les droits de l’homme ».Mais l’expérience tourne vite au cauchemar, heures supplémentaires non –payées, absence de RTT, surveillance de son employeur par Skype, ambiance exécrable… Trois ans après avoir décroché son premier contrat, elle ne souhaite désormais qu’une chose, s’en aller. « Je n’ai jamais bénéficié de jours de récupération à la suite des missions de terrain menées à l’étranger, sans compter les réunions, le soir, qui finissent souvent à 22 heures, précise Isabelle. Mais je ne voulais pas aller me plaindre auprès de mes collègues, pour certains tout ça, c’est normal, ça fait partie du métier. »Isabelle n’est pas un cas isolé parmi les salariés des associations humanitaires – le plus souvent jeunes, diplômés de l’enseignement supérieur, et investis dans une organisation non gouvernementale par passion, militantisme et conviction. Fin mai, la Croix-Rouge s’est vue épinglée par l’inspection du travail pour des dépassements de la durée maximale du travail chez plus de 300 salariés.A lire : La Croix-Rouge accusée de violer le code du travail« Partir du travail avant 20 heures, c’est ne pas assez s’impliquer »L’association humanitaire s’est défendue dans un communiqué en évoquant « l’identité même de la Croix Rouge et sa mission : sauver des vies ! ». Philippe Cafiero, DRH à la Croix-Rouge, le confesse : « Il faut arriver à mieux réguler notre gestion des ressources humaines, à mieux s’organiser. Mais certains salariés au siège n’ont pas compris la polémique. Ils sont rentrés chez nous pour s’investir pleinement et ils veulent organiser leur temps de travail comme ils le souhaitent. » De quoi poser la question : est-il possible de concilier la mission sociale et d’urgence avec le respect du code du travail ? Pour Thibault Laconde, ancien responsable RSE (responsabilité sociale des entreprises) à Action contre la faim, les anomalies comme celles constatées à la Croix-Rouge ne sont pas surprenantes : « Les ONG ont des travailleurs assez militants et engagés qui sont prêts à beaucoup travailler. Partir du travail avant 20 heures, c’est perçu comme ne pas assez s’impliquer, donc les associations sont tentées de laisser faire. »Pour lui, c’est à l’ONG de protéger ses salariés trop impliqués : « Ce n’est pas grave si l’employé est fatigué, la priorité est à l’urgence, au court terme. Mais c’est le rôle de la direction de dire à un moment donné à l’employé “stop” ».Une responsabilité sociale que souhaite assumer par Stéphanie Rivoal, présidente d’Action contre la faim. L’ONG ne travaille qu’avec des salariés, éparpillés dans 47 pays, et il faut parfois les freiner, selon elle : « Notre mission est de sauver des vies, d’alléger des souffrances. Les salariés ne sont pas à une heure près, mais il faut les arrêter et leur expliquer qu’ils ne seront plus efficaces sinon. »Un sujet tabouQuand ils ont conscience de leurs limites, les salariés peuvent eux-mêmes prendre cette décision. Stéphanie, qui travaille dans une ONG française depuis près de trois ans, s’est vue approcher du burn-out « au bout de deux ans à un rythme effréné ».Elle a ensuite décidé de ralentir la cadence. Mais elle ne regrette rien : « Il me semble qu’il y a un engagement, lorsqu’on travaille dans l’association, qui fait que parfois les salariés prennent eux-mêmes des libertés avec le code du travail. Je me vois mal arrêter mon boulot juste parce qu’il est l’heure de rentrer quand je suis plongée dans un dossier. »Pour ceux qui souffrent de ce rythme, il est parfois compliqué d’en parler avec ses collègues. De peur d’être pointé du doigt, d’être stigmatisé pour son manque d’engagement, le sujet est souvent tabou. Dans sa petite ONG qui agit en faveur des droits de l’homme, Isabelle a longtemps hésité avant d’évoquer sa situation : « C’était difficile d’en parler entre nous, même si chacun pensait la même chose. Il y avait de la suspicion permanente, personne n’osait évoquer ce sujet. ».« Très fatiguée par ce rythme de travail, Isabelle a finalement décidé d’aller voir sa directrice : Je l’ai prévenue que je ne ferai que mes 35 heures. Elle m’a répondu sèchement qu’elle cherchait des militants, des personnes engagées. » Depuis cette réunion, Isabelle n’a plus été envoyée à l’étranger pour une mission. « J’ai été mise de côté depuis cette entrevue », constate-t-elle, amère.Des entreprises privéesUne attitude qui peut surprendre de la part d’une association humanitaire. Mais qui s’inscrit dans un changement profond et structurel des ONG, selon Pascal Dauvin, maître de conférences à l’université de Versailles-Saint-Quentin : « Aujourd’hui, les ONG doivent être gérées comme des entreprises privées, il y a donc forcément des tensions et des débats. On assiste à une transformation du champ caritatif et humanitaire. »Une évolution que confirme Philippe Cafiero, à la Croix-Rouge : « Il faut garder nos racines sociales et humanitaires. Mais en même temps il faut être très structuré, nous devons fonctionner comme une entreprise privée. »A lire aussi : « Nous espérons que cette affaire ne ternira pas l’image de la Croix-Rouge »Au bout du compte, le risque d’une précarisation des salariés s’accentue. L’ensemble du secteur associatif est concerné, d’après le sociologue Matthieu Hély : « Dans le monde associatif, un tiers des salariés d’une association ne sont couverts par aucune convention collective de branche. C’est atypique et ça symbolise cette précarité de l’emploi. »« Pas d’avenir professionnel »C’est ce que dénonce Bruno [le prénom a été modifié à sa demande], actuellement en Contrat d’accompagnement à l’emploi (CAE) « dans une grande association humanitaire connue de tous » qui lutte contre l’exclusion : « Les ONG peinent beaucoup à recruter des bénévoles donc ils utilisent des emplois aidés. Mais ils gardent les jeunes un ou deux ans puis les laissent partir. » Bruno déconseille maintenant aux jeunes de s’engager aujourd’hui dans l’humanitaire : « Ils mettent des gens dans une impasse. Le jeune aura fait deux ans pour rien, il n’y a pas d’avenir professionnel dans l’humanitaire. »Pour Isabelle, il n’est plus question de rester dans ce milieu. La déception est trop grande : « Je cherche à partir et je n’ai pas envie d’aller dans une autre ONG, la situation est la même un peu partout. Mais grâce à toutes ces histoires, j’ai découvert le droit social, alors pourquoi ne pas me réorienter là-dedans ? »Jérémie LamotheJournaliste au Monde 08.06.2015 à 11h23 • Mis à jour le08.06.2015 à 17h23 | Isabelle Rey-Lefebvre C’est « triple peine » pour quinze familles occupant des appartements sociaux rue de Normandie, à Courbevoie (Hauts-de-Seine). Non seulement elles ont perdu des sommes conséquentes – jusqu’à 6 500 euros –, versées à l’ancien gardien Moussa N. qui, en échange, leur avait « ouvert » un logement social en toute illégalité, mais elles sont désormais toutes sous le coup d’une expulsion (trois ont déjà été exécutées) et font l’objet de poursuites judiciaires.Ces familles pour la plupart modestes, originaires d’Afrique de l’Ouest et du Maghreb, sont soupçonnées de « corruption et trafic d’influence » par un juge d’instruction du tribunal de grande instance de Nanterre. S’ajoutent, dans la procédure, quinze personnes mises en examen pour avoir soudoyé le gardien, mais sans obtenir de logements. « On a été escroqué et c’est nous que l’on traite de malfaiteurs », déclare, amer, Raymond Saint-Fleury, l’une d’entre elles.Lire aussi :Les HLM débordés par la pauvreté de leurs locatairesL’affaire débute avec la plainte déposée le 24 juin 2013 par Frédéric Glais, directeur de l’office public de l’habitat (OPH) de Courbevoie, qui, alerté par des locataires légitimes, « découvre » que vingt appartements fraîchement rénovés sont squattés. Selon le dossier des enquêteurs, dont Le Monde a pu prendre connaissance, les policiers voient défiler des victimes livrant, à quelques détails près, le même récit : ils ont, par l’entremise d’une connaissance, d’un copain de bistro, contacté Moussa N. qui prétendait pouvoir leur faire attribuer des logements sociaux grâce à ses relations. Moussa N. évoque notamment le maire de la ville, député des Hauts-de-Seine et vice-président de l’office HLM, Jacques Kossowski (Les Républicains, ex-UMP), qu’il connaît personnellement pour avoir activement participé à ses campagnes électorales, comme en attestent de nombreux témoignages et photos.Lire aussi :Touche pas à mon office HLM !Explications muscléesLes victimes racontent que Moussa N. faisait visiter des appartements, en leur laissant parfois le choix – du studio à 2 500 euros, versés en liquide, au quatre-pièces à 6 500 euros –, et faisait miroiter la « régularisation » de la situation, une fois dans les murs, avec un bail en bonne et due forme. Un conte de fées pour ces familles galérant depuis des années pour se loger ! Selon les calculs des enquêteurs, quarante « victimes » – le terme employé par les policiers – ont, entre 2011 et 2013, versé au gardien un total de 111 680 euros.A partir de 2012, deux autres intermédiaires s’imposent dans les « transactions » et la combine prend de l’ampleur. D’origine gambienne, Yassin M.,surnommée « la femme d’affaires », a accès aux clés, fait visiter les appartements, perçoit des commissions. Quant à Djeamel H., qui a grandi dans la résidence, il obtient de Moussa le droit d’exploiter pour son compte l’un des appartements. Il recrute des locataires sur le site Leboncoin.fr et, pendant onze mois, passe relever le loyer mensuel de 850 à 900 euros, en liquide.Le 2 juillet 2013, excédés par les promesses non tenues de Moussa N., certains des « faux locataires » et de ceux qui ont payé pour rien se rendent à sa loge pour des explications musclées. La police les sépare, puis une dizaine de protestataires emmènent le gardien dans le bureau du maire de Courbevoie, Jacques Kossowski, qui accepte de les recevoir sur-le-champ. « Le maire nous a demandé de laisser passer les élections [les municipales de mars 2014] et dit qu’il nous ferait ensuite signer un bail, la seule démarche étant de remplir un dossier de demande de HLM. Aujourd’hui, pour toute réponse, nous sommes expulsés », raconte, les larmes aux yeux, Bernard Koré, père de quatre enfants, logé dans un deux-pièces et seul à avoir obtenu six mois de délai pour déguerpir.Des combines « de notoriété publique »Quatre jours plus tard, le 6 juillet 2013, Moussa N. s’envole pour le Sénégal « sur les conseils du maire », a-t-il lui-même déclaré aux policiers qui l’ont joint par téléphone. M. Kossowski n’a pas souhaité répondre à nos questions mais a, à diverses reprises, contesté cette version des faits. Moussa N. n’a, jusqu’à présent, pas été mis en examen.Comment ce trafic a-t-il pu échapper à la vigilance de l’OPH jusqu’en juin 2013, alors qu’il durait depuis trois ans ? Dès 2010, des locataires s’étaient, en effet, plaint de ne pas avoir accès aux caves et aux locaux pour vélos, que le même gardien utilisait comme entrepôt. Le 24 mars 2012, une infirmière, Marie D., qui avait, en pure perte, versé 500 euros à Moussa N., avait écrit, en recommandé, au maire de Courbevoie, pour s’en plaindre. Yolande Deshayes, première adjointe au maire et présidente de l’OPH, l’avait reçue, lui promettant d’examiner sa demande de logement social, qui n’a pas abouti ; elle avait aussi proposé une confrontation avec le gardien, laquelle n’aura jamais lieu. Dès lors, les plus hautes instances de l’office étaient informées. D’ailleurs, « les combines de Moussa, c’était de notoriété publique et ça ne gênait personne », raconte une locataire en titre, arrivée en 2012.Le fonctionnement de l’office de Courbevoie est « très verrouillé et très politique »Le petit commerce de Moussa N. s’inscrit dans un contexte de gestion bien particulière de cet organisme HLM, sur lequel les enquêteurs ne se sont pas encore penchés. Le fonctionnement même de l’office de Courbevoie est « très verrouillé et très politique », selon Karim Larnaout, administrateur de l’OPH et élu d’opposition (Nouvelle Donne) : « Bien que la CNL [Confédération nationale du logement, association de locataires marquée à gauche] arrive en tête aux élections des représentants de locataires, ses représentants sont systématiquement écartés des commissions, notamment d’attribution de logements, au profit d’une autre association, l’UDLI [Union départementale des locataires indépendants] », dont tous les dirigeants nationaux sont des élus et militants Les Républicains des Hauts-de-Seine.La tutelle politique est omniprésente, la moindre circulaire adressée aux locataires par Frédéric Glais, directeur de l’office, est cosignée par la présidente (Yolande Deshayes jusqu’en mars 2014, puis l’actuelle adjointe du maire à la politique de l’habitat, Christiane Radenac). Mme Deshayes (qui n’a pas souhaité répondre à nos questions) a, entre 2009 et 2011, exercé sur Pascal Siry, directeur pendant cette période, un contrôle permanent. Jusqu’à lire son courrier avant lui et « à imposer ses orientations en matière de gestion du personnel, notamment dans le recrutement, le licenciement », détaille le jugement du 7 mai 2014 du tribunal administratif de Cergy-Pontoise, qui, saisi par M. Siry, a reconnu le harcèlement dont il a été victime.Des dysfonctionnements dénoncés dans trois rapportsLes dysfonctionnements de l’Office public de l’habitat de Courbevoie ont été pointés depuis 2008 par trois rapports de la Mission interministérielle d’inspection du logement social (Miilos). Celle-ci constate d’abord « une instabilité récurrente et une rotation inhabituelle du personnel d’encadrement », avec quatre directeurs généraux entre 2007 et 2011 et le départ de neuf cadres. L’office n’a, en outre, produit aucune offre nouvelle de logements de 1993 à 2012, et seuls 19 logements (sur un parc de 4 184), ont été créés depuis. Enfin, la Miilos observe que « la gestion des attributions [des logements] s’effectue comme si la ville était le principal réservataire du parc de l’Office », ignorant le contingent qui permet au préfet de désigner 30 % des candidats, notamment ceux bénéficiaires du droit au logement opposable.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Patrick Roger C’est reparti pour un tour. Après l’échec – prévisible – de la commission mixte paritaire, la commission spéciale de l’Assemblée nationale a repris, lundi 8 juin, l’examen du projet de loi sur la croissance et l’activité – dit « loi Macron » –, dont la discussion en séance débutera mardi 16 juin. Même si le gouvernement et les rapporteurs du texte à l’Assemblée s’appliquent à souligner « la qualité du travail du Sénat », pour l’essentiel, c’est le retour à la version issue de l’Assemblée en première lecture qui devrait prévaloir. Le gouvernement a cependant l’intention d’introduire de nouvelles dispositions en intégrant dans le texte une partie des mesures en faveur des PME et TPE, qui devraient être dévoilées mardi par le premier ministre. Tour d’horizon des principaux points en suspens.Transport par autocarLe projet de loi permet d’ouvrir des liaisons interurbaines par autocar hors du cadre du cabotage. Les autorisations seront délivrées par une autorité organisatrice de transport (AOT) qui veillera à ce que l’ouverture d’un service interurbain, sur une distance inférieure à 100 kilomètres pour l’Assemblée, à 200 kilomètres pour le Sénat, ne compromette pas l’équilibre économique d’un service public existant.Concessions autoroutièresL’autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer), créée par le projet de loi, sera associée à la négociation des contrats de concession. Son avis sera rendu public : il portera notamment sur le champ des dépenses qui ne doivent pas être couvertes par une augmentation des tarifs, sur le taux de rentabilité et sur l’impact pour les usagers. Les concessionnaires seront assujettis, pour la passation des marchés, à des règles de publicité et de concurrence.Permis de conduireL’organisation et la surveillance des épreuves du permis poids lourds pourraient être assurées par d’autres opérateurs que les inspecteurs du permis de conduire, fonctionnaires placés sous l’autorité du ministère de l’intérieur. En cas d’engorgement pour les épreuves du permis B, l’Assemblée a prévu la possibilité de recourir à des agents publics ou contractuels comme examinateurs de l’épreuve pratique. Le Sénat l’a supprimée. Subsistent en outre, sur ce point comme sur la libéralisation de voitures à double commande et les heures de formation nécessaires pour la présentation au permis, des désaccords entre le ministre de l’intérieur et celui de l’économie qui devront être arbitrés en interministériel.Professions juridiques réglementéesLe texte initial prévoyait l’instauration d’un « corridor tarifaire », sous la forme d’une fourchette comportant un maximum et un minimum pour chaque prestation, arrêtée conjointement par le ministre de la justice et le ministre de l’économie. Les députés y ont substitué une faculté de remise fortement encadrée. Ils ont imposé aux professionnels l’affichage des tarifs et prévu la création d’un fonds national de péréquation interprofessionnel. Le projet prévoit également de faciliter la création de nouveaux offices en délimitant des zones d’installation libre. Les sénateurs ont largement réécrit le texte en le vidant de sa substance. Le gouvernement, sur ce point, reste ferme et entend revenir à la version de l’Assemblée.Actionnariat salarié et épargne salariale Le projet de loi prévoit la mise en place d’un régime fiscal et social plus favorable. Les abattements pour durée de détention pourraient permettre de réduire sensiblement l’imposition au moment du gain d’acquisition. La contribution salariale spécifique serait supprimée et la contribution patronale abaissée. Le coût est estimé à 200 millions d’euros la première année et 125 millions les années suivantes. Le Sénat y a ajouté des avantages fiscaux étendus en faveur du dispositif « Madelin » d’ISF-PME, que le gouvernement juge non recevables.Tribunaux de commerce Le projet de loi prévoit la création de tribunaux de commerce spécialisés (TCS), qui auraient compétence exclusive pour les affaires importantes. Le texte initial permettait de désigner un TCS pour le ressort de plusieurs cours d’appel pour aboutir à un nombre total de huit ou neuf. Le Sénat a proposé la création d’au moins un TCS dans chaque cour d’appel, ce qui rendrait possible la désignation d’une quarantaine. Le gouvernement devrait, dans un amendement, proposer une implantation sur une base régionale, soit une quinzaine. Le seuil de salariés déterminant le renvoi à un TCS devrait être porté à 250 au niveau du groupe.Travail du dimancheLa pierre d’achoppement entre le gouvernement et une partie de sa majorité. Le texte institue des « zones touristiques internationales » (ZTI), qui bénéficient de nouvelles dérogations pour le travail du dimanche et en soirée pour les commerces qui y sont situés, sous réserve d’un accord collectif. Les « zones commerciales » se substituent aux « périmètres d’usage de consommation exceptionnel » (PUCE), créés par la loi Mallié de 2009. Le nombre de dimanches du maire, actuellement de cinq, pourrait être porté à douze. Au-delà de cinq, la décision devra être prise au niveau de l’intercommunalité. Dans tous les cas, le projet repose sur le principe « pas d’accord, pas d’ouverture ». Mais il ne fixe pas, en dehors des ZTI, de seuil de compensation salariale, ce que réclament les « frondeurs » du PS. Mardi 2 juin, devant le groupe socialiste, le ministre de l’économie s’était dit « ouvert à des propositions, à condition qu’elles restent dans l’esprit du texte et qu’elles ne pénalisent pas les petites entreprises ». Le Sénat, quant à lui, a dispensé les petits commerces de contreparties, a introduit la possibilité de passer outre l’obligation d’un accord collectif et a élargi l’ouverture dominicale aux magasins de biens culturels comme la FNAC. Ces dispositions seront expurgées à l’Assemblée.Droit d’information des salariésLe Sénat a restreint le nouveau droit pour les salariés, entré en vigueur le 1er novembre 2014 dans le cadre de la loi sur l’économie sociale et solidaire, dans les entreprises de moins de 250 salariés, d’être informés lorsque le chef d’entreprise a la volonté de vendre son entreprise. Le gouvernement devrait s’appuyer sur les conclusions du rapport de la députée (PS) de l’Hérault Fanny Dombre-Coste pour « ajuster » le dispositif législatif.Prud’hommesLe projet de loi prévoit déjà une « barémisation » des indemnités en cas de condamnation de l’employeur. Le premier ministre devrait annoncer, mardi, un dispositif de plancher et de plafonnement de ces indemnités, « afin de donner plus de lisibilité ».Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.06.2015 à 10h28 • Mis à jour le08.06.2015 à 10h44 Deux personnes ont été arrêtées à Trappes, lundi 8 juin, dans le cadre de l’enquête portant sur Sid Ahmed Ghlam, étudiant algérien soupçonné d’un projet d’attentat en avril contre au moins une église, rapporte LCI. Sid Ahmed Ghlam, arrêté le 19 avril après s’être blessé par balle à la jambe, est aussi soupçonné du meurtre d’Aurélie Châtelain, perpétré plus tôt dans la matinée du 19 avril.Dimanche, deux hommes, âgés de 35 et 39 ans, ont été interpellés à Limay et Mantes-la-Jolie, deux villes voisines des Yvelines dans la banlieue parisienne.Lire aussi :Attentat déjoué à Villejuif : deux hommes arrêtés dans les YvelinesSoupçonnés d’avoir fourni des gilets pare-ballesLundi, les deux hommes ont été arrêtés par les policiers de la sous-direction antiterroriste (SDAT) agissant sur commission rogatoire des juges d’instruction saisis de l’affaire Ghlam. Ils ont été placés en garde à vue peu après 6 heures, mesure pouvant durer jusqu’à quatre-vingt-seize heures dans le cadre d’une enquête pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », a indiqué une source judiciaire.Aucune information n’a été fournie à ce stade à propos de leur profil. Selon i-Télé, ils seraient soupçonnés d’avoir fourni des gilets pare-balles retrouvés dans la voiture de Ghlam.Les enquêteurs cherchent à identifier les complicités dont aurait pu bénéficier Sid Ahmed Ghlam. Quelques jours après l’arrestation de cet étudiant en informatique de 24 ans, un homme de 33 ans avait été mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste et criminelle, recel de vol en bande organisée et usage de fausses plaques d’immatriculation, faits en relation avec une entreprise terroriste.Lire aussi :Le suspect de l'attentat déjoué n'avait pas le profil d'un délinquant radicalisé 08.06.2015 à 08h40 • Mis à jour le08.06.2015 à 09h51 Le réseau électrique martiniquais a été entièrement paralysé à deux reprises en moins de vingt-quatre heures au cours du week-end avant d’être rétabli dimanche en fin d’après-midi.Une première coupure de courant a touché l’île samedi de 8 heures (heure locale, 14 heures à Paris) à 13 heures. Selon EDF Martinique, elle a pour origine « des coups de foudre violents localisés sur les lignes [à haute tension] situées entre Bellefontaine et Schoelcher » et « la majorité des foyers de Martinique ont été privés d’électricité ». La situation a entraîné « une mise en sécurité des installations évitant ainsi les surtensions ».« Vérifications sur tous les équipements »Moins de vingt-quatre heures après, la Martinique a subi une seconde coupure généralisée, en lien avec celle de la veille, dimanche en début d’après-midi. Et ce n’est qu’à 17 h 10 que la « totalité des clients a été rétablie ».« Les premières analyses montrent que l’incident survenu le samedi 6 juin sur le réseau électrique a entraîné des dégradations sur le poste de transformation à Fonds Laillet, lui-même à l’origine de l’incident survenu le dimanche 7 juin », indique EDF dans un communiqué.Après le second black-out, EDF Martinique a entamé « des vérifications sur tous les équipements du réseau électrique ». « Avec l’appui d’un hélicoptère de la protection civile, les équipes d’EDF ont réalisé un contrôle des lignes électriques à très haute tension de 63 000 volts », ajoute l’électricien. Simon Piel et Hélène Bekmezian Mercredi 3 juin, les juges Renaud Van Ruymbeke et Aude Buresi avaient convoqué Wallerand de Saint-Just pour le mettre en examen. A l’issue du rendez-vous, le trésorier du Front national, visé par une enquête sur le financement du parti, est reparti sous le simple statut de témoin assisté. En cause, une faille de la loi sur la transparence de la vie publique, votée après le scandale Cahuzac, qu’il a lui même soulevée devant les magistrats. « Ils étaient sidérés », raconte l’ancien avocat, pas mécontent de sa trouvaille. Le scénario est en effet inédit.Les deux juges d’instruction souhaitaient le mettre en examen pour « acceptation par un parti politique d’un financement par une personne morale », en l’occurrence la société Riwal, dirigée par Frédéric Chatillon, un proche de Marine Le Pen déjà mis en examen pour d’autres motifs dans cette affaire. Problème, si la société peut être condamnée en tant que donateur, le parti politique, lui, n’encourt plus de sanction en tant que bénéficiaire... Cette mesure de la loi de 1988 sur la transparence financière de la vie politique a été tout simplement effacée par la loi sur la transparence de la vie publique, adoptée en octobre 2013.Lire aussi :Financement du FN : le microparti Jeanne mis en examen pour « escroquerie »Personne, des parlementaires jusqu’aux administrateurs des deux Assemblées, en passant par les personnels qualifiés du gouvernement, les associations anticorruption, la presse judiciaire, le parquet de Paris et, in fine, les magistrats du pôle financier ne s’était rendu compte de l’existence de cette faille jusqu’ici. Voilà l’enquête sur le Front national fragilisée.Amendement anodinAu mois de mai, Jeanne, le microparti de Marine Le Pen, avait été mis en examen tout comme avant lui son représentant, Jean-François Jalkh, par ailleurs vice-président du FN. Ce chef de mise en examen est désormais caduc. La convocation du Front national comme personne morale en vue de sa mise en examen pour ce même chef est remise en question.Lire aussi :Mise en examen de Jean-François Jalkh, vice-président du Front nationalJuillet 2013. Le texte né des secousses de l’affaire Cahuzac arrive au Sénat en procédure accélérée et en pleine session d’été. Le sénateur socialiste Jean-Pierre Sueur, alors président de la commission des lois et rapporteur du texte, fait voter un amendement a priori anodin. Avant lui, les députés ont modifié le texte en fixant le plafond de 7 500 euros de dons annuels non plus par parti mais par personne physique. Si un particulier dépasse ce plafond en versant plusieurs petites sommes à plusieurs partis, ces derniers ne peuvent pas être comptables de son infraction. Pour M. Sueur, les partis « n’ont pas la possibilité de s’assurer du respect de la loi par leurs donateurs » et donc n’ont pas à être systématiquement condamnés.Alors que la loi de 1988 punissait ceux qui ont « versé ou accepté des dons » illégalement, la voilà modifiée pour ne punir que « ceux qui ont versé des dons », et non plus les bénéficiaires. Les sénateurs pensent bien à préciser que le bénéficiaire des dons peut quand même être sanctionné s’il reçoit plus de 7 500 euros d’une personne physique. Mais voilà qu’ils oublient de repréciser qu’il peut aussi être sanctionné s’il reçoit de l’argent d’une personne morale, pratique qui reste prohibée par la loi. C’est cet oubli qui fait qu’aujourd’hui le Front national, en tant que parti bénéficiaire d’un don de personne morale, en l’occurrence la société Riwal, n’encourt pas de sanctions, pas plus que son trésorier, Wallerand de Saint-Just.Lors de l’examen du texte en séance, personne n’a tiqué : ni les élus ni Benoît Hamon, qui représentait alors le gouvernement et qui a donné un avis favorable à l’amendement sans aucun autre commentaire.Contacté, Jean-Pierre Sueur reconnaît « une erreur, comme cela arrive dans toutes les œuvres humaines ». Il indique que les services de la commission des lois du Sénat vont réfléchir à une solution qui pourrait être celle d’un amendement dans un prochain texte. Jean-Jacques Urvoas, alors rapporteur de la loi pour l’Assemblée, a reconnu l’erreur sur son blog. Le député met en cause le rythme de travail trop soutenu du Parlement, estimant que « la qualité des lois en pâtit ». Il assure par ailleurs que « le bug (...) sera corrigé par un amendement dans un prochain texte ».Simon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterHélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.06.2015 à 21h25 • Mis à jour le06.06.2015 à 10h32 | Lucie Soullier et Florence Aubenas Les cris retentissent sur le parvis du palais de justice de Rennes. « Violeurs », « bourreaux d'enfants », « ce soir, pour vous, c'est champagne et partouzes ». Daniel Legrand, 33 ans, vient d'être acquitté, vendredi 5 juin, par la cour d'assises des mineurs dans une ambiance proche de l'hystérie. Pendant les trois semaines d'audience, un petit groupe de militants plus hétéroclite que nombreux s'est aimanté à l'affaire d'Outreau. Pêle-mêle, des conspirationnistes d'extrême droite, des associations pour enfants, des allumés du missel, des journalistes ou des déçus de la justice y rêvent bruyamment de revanche. L'inventaire ne s'arrête pas là, mais les discours se ressemblent : ouvrir à nouveau le dossier d'Outreau et ses treize acquittements, coûte que coûte.Ils ont tout fait pour qu'on les remarque, dès le début, petite troupe de jeunes gens en tee-shirts noirs et aux regards furieux, massée dans le hall pour insulter qui passe, journaliste ou avocat de la défense. Tout est filmé, enregistré, noté dans des carnets, tant ils sont persuadés d'être entourés de menteurs, entre la « presse qui désinforme » et « les magistrats qui protègent les pédophiles ». Un membre de la famille de Daniel Legrand s'effraie : « Ils se collent à nous pour nous espionner.  »Lire aussi :Outreau  : le parquet requiert l'acquittement, la défense ne plaide même pasHonneur, force et Quenel plusAu deuxième jour, le président Philippe Dary doit sortir un grand barbu qui s'agite en invectivant l'accusé dans le box. Un jeune homme à côté de lui promet de tenir ses troupes. Il se présente : chauffeur poids lourd, entraîneur de boxe et président de Wanted Pedo, association fondée en juin 2014, « par devoir, à cause de l'omerta ». Sur son site Internet, la collecte en faveur de Dimitri Delay, un des quatre frères victimes dans l'affaire d'Outreau, s'affiche comme la grosse opération du moment, un RIB à l'appui coiffé de la devise : « honneur, force et courage ». « Quelqu'un m'a dit que ça faisait extrémiste », s'étonne le président de l’association. Certaines vidéos sur le dossier sont, elles, mises en ligne via « Quenel Plus », en référence à Dieudonné.En face, Me Eric Dupond-Moretti, un des historiques du dossier, s’emporte comme au premier jour. Ce n’est pourtant pas nouveau pour lui de ferrailler avec ceux qu’il nomme « les révisionnistes » d’Outreau. La guerre a commencé il y a quelques années, souterraine d'abord, avant de se cristalliser en 2013 autour d'un film, L'Autre Vérité de Serge Garde. A l’époque, Me Dupond-Moretti dénonce « un documentaire à charge contre les acquittés ». Philippe Houillon, rapporteur de la commission parlementaire sur Outreau, relève lui aussi que Serge Garde n’a pas gardé son témoignage, « qui n’allait pas dans son sens ».« Mascarade »La manière dont le film s'est monté est en elle-même révélatrice : c'est Karl Zéro, « sceptique » des attentats du 11-Septembre, qui contacte Serge Garde, ancien journaliste à L’Humanité, pour le convaincre de se pencher sur Outreau. Bernard de la Villardière, aujourd’hui animateur sur M6, est poussé sur les plateaux avec l'étiquette de producteur, revendiquant « un parti pris : celui des enfants ». Le gros du financement est, en fait, payé par l'association Innocence en danger : 120 000 euros, soit 70 % du budget du film, annonce la présidente Homeyra Sellier, témoin aux Assises de Rennes. Le tout est prélevé sur ses fonds à elle, comme les 80 000 euros de budget annuel.Lire aussi :Procès d’Outreau : l'association Innocence en danger, seule contre presque tousC'est l'association Innocence en danger aussi qui a poussé à ce nouveau procès, en alertant le parquet de Douai en 2013 sur la chicane de procédure qui a conduit à la comparution de Daniel Legrand. Stupeur générale. A l'époque, elle redoute même de prévenir ceux qu'elle appelle « les garçons », les quatre frères Delay. Elle a raison. Ils sont très fâchés. En général, les « garçons » sont très fâchés avec la justice. Ils ont commencé par annoncer à grand battage qu'ils ne participeraient pas à cette « mascarade », pour laquelle l'association avait œuvré sans même les prévenir. Ils s'y sont ralliés depuis et trois d'entre eux ont choisi d'être partie civile. Alors qu'ils n'avaient jamais mis en cause Daniel Legrand en 15 ans de procédure, ils parlent désormais de « flash » où leur serait apparu le visage du jeune homme.Pour des raisons administratives, Innocence en danger ne pouvait se constituer directement partie civile au procès, mais trois avocats présents figurent dans son comité juridique présenté en ligne. Maîtres Yves Monneris et Patrice Reviron s'en défendent à l'audience. « C'est pourtant sur votre site Internet », s'étonne la cour. Homeyra Sellier s'excuse : « une erreur du webmaster ». Comme le journaliste Ariel Wizman, sans doute, qui apparaît en photo dans le comité de soutien. Il l'ignorait lui-même. « J'ai animé une soirée pour eux il y a 8 ans, rien de plus », dit M. Wizman. Le webmaster n'a toujours rien changé.Les excuses de la RépubliqueA quelques jours de la fin du procès, l'arrivée de Jacques Thomet a fait vibrer la petite troupe. Ancien rédacteur en chef à l’AFP, Thomet a signé Retour à Outreau, une des bibles de la mouvance, éditée par Alain Soral, extrémiste en tout. Dans une vidéo de présentation du livre, Soral dénonce « la pédocriminalité d'élite satanique », se recommandant d'ailleurs aussi de Serge Garde, avec lequel il aurait collaboré quelques années plus tôt pour un autre ouvrage.Dans l’une des rares librairies parisiennes où l’on peut se procurer Retour à Outreau, un autocollant de l’association soralienne « Egalité et réconciliation » est d'ailleurs offert contre les dix centimes manquants dans la caisse pour rendre la monnaie. A la page 291, l'auteur relate à la première personne un échange avec le juge d'instruction Fabrice Burgaud, dont l'enquête est extrêmement controversée.C'est Thomet qui parle :« — A votre place […] j'aurais envoyé le double d'adultes devant les assises après l'étude du dossier dans sa totalité .— Vous avez sûrement raison. Je ne pouvais quand même pas mettre en examen la moitié d'Outreau, m'a […] répondu Fabrice Burgaud dans un haussement de sourcil aussi déterminé que significatif. On n'a retenu que ceux qui étaient le plus concernés. »Lire aussi :Procès d’Outreau : les évidences du juge, les doutes du policierRappelons ici que treize des dix-sept mis en examen ont été acquittés et indemnisés avec les excuses de la République.#moijetecroisJacques Thomet ne se contente pas de son livre : il est également très actif sur son blog, sa page Facebook et son compte Twitter (247 abonnés) qu’il a relancé au début du troisième procès d’Outreau après deux ans d’absence. Sur la Toile, il est loin d’être seul à exprimer ses doutes.— « Vous connaissez Jacques Thomet ? », demande Eric Dupond-Moretti à Laurence Gratton, à la barre des assises de Rennes. — « Oui— Et vous connaissez Serge Garde ? »C'est oui aussi.Laurence Gratton, 51 ans, garde d'enfants, les a tous rencontrés par le Web avant de devenir elle-même une des passionarias de la production en ligne sous différents avatars, Anne Onime sur Twitter (571 abonnés) ou « caprouille » qui tient un blog confidentiel sur Mediapart. Dupond-Moretti y apparaît au côté de Landru, les acquittés s'y font massacrer régulièrement.A la barre de Rennes, Stéphane Cantero, l'avocat général, lit un procès-verbal de la police judiciaire de Coquelle, daté de février 2013. C'était le temps où Laurence Gratton hébergeait trois des frères Delay, eux aussi pêchés sur Facebook. « Elle reconnaissait avoir une relation particulière avec Chérif Delay, qu'elle croyait filiale, comme si Chérif était vraiment sorti de son ventre, avec le désir de l'adopter, sentiment qui se transformait peu à peu, écrit le gardé. Elle reconnaissait avoir quitté le domicile conjugal et vivre chez Chérif Delay, que ses sentiments avaient évolué et qu'elle avait déjà envisagé de construire un avenir avec Chérif Delay dans une relation de couple. » Ça n'a pas duré.L'avocat général se tourne vers Laurence Gratton : « Je trouve qu'il y a là quelque chose d'incestueux, particulièrement malsain dans cette affaire. » Elle ne répond pas.En ligne, ils ont été une petite dizaine à refaire les audiences du procès Outreau 3 à coups de 140 caractères. Leur message : les enfants ne mentent pas. Sur Twitter, des militants ont d’abord créé un mot-clé #moijetecrois, finalement peu suivi. La majorité s'est rabattue sur #Outreau, le même que les envoyés spéciaux au procès. Au milieu des comptes rendus d’audience, on y retrouve par exemple Karl Zéro, le 27 mai, mettant en doute l’innocence de Daniel Legrand.Ben arrête, alors. Dis, pour Legrand. https://t.co/t3elIc6KTz— karlitozero (@Karl Zero Absolu)require(["twitter/widgets"]);Le 5 juin dans l'après-midi, six policiers ont investi une salle d'audience surchauffée. Des mesures de sécurité exceptionnelles ont été prises pour le prononcé du verdict. Finalement, quand les cris se sont tus sur le parvis après le verdict, Jonathan Delay a dit : « Je ne suis pas déçu. Je me promenais avec un poids depuis 10 ans, je l'ai déposé. » Innocence en danger et Jacques Thomet ne sont même pas apparus.Lire aussi :Outreau : la justice face à la parole des enfants victimesLucie SoullierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterFlorence AubenasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.06.2015 à 19h13 • Mis à jour le05.06.2015 à 19h39 Un jeune homme de 21 ans, soupçonné d’être un prédicateur salafiste, a été écroué à Saint-Denis en attendant son transfèrement devant les magistrats du pôle antiterroriste de Paris. Il était en garde à vue depuis mardi dans le cadre de l'enquête sur une filière djihadiste présumée à La Réunion.Lire aussi :L’île de La Réunion rattrapée par le djihadismeAvant d'être transféré à Paris pour être entendu par un juge antiterroriste, le jeune homme, surnommé « l'Egyptien », a été présenté à un juge des libertés et de la détention (JLD) qui l'a placé sous mandat de dépôt.Deux autres personnes mises en examenIl est soupçonné d'être l'élément central d'une filière djihadiste et d’avoir convaincu six jeunes d'aller combattre, fin 2014, dans les rangs du groupe Etat islamique en Irak et en Syrie. L'un de ces jeunes aurait été tué au nord de Tikrit, en Irak, le 7 avril, lors d'une opération de l'armée contre les forces de l’Etat islamique.Dans la matinée, des frères jumeaux de 18 ans, également en garde à vue depuis mardi, avaient été mis en examen pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d'actes terroristes et laissés libres sous contrôle judiciaire.Selon des chiffres du ministère de l'intérieur publiés en mars dernier, 48 cas de radicalisation ont été signalés aux autorités à La Réunion depuis avril 2014, ce qui place l’île en tête des signalements dans les départements d'outremer (8 à Mayotte et en Martinique, 7 en Guadeloupe). Ce même rapport fait état d'un peu plus de 3 000 signalements sur tout le territoire français.Lire aussi :Un arsenal parlementaire contre la menace djihadiste Samuel Laurent Familier, comme son homologue niçois, Christian Estrosi, des prises de positions « musclées », Eric Ciotti se dit désormais partisan de « revenir au droit du sang ». Avec cette justification, donnée jeudi 4 juin lors d’un discours à Cannes :« La nationalité ne peut pas s’acquérir par hasard (…) ceux qui veulent devenir français doivent s’assimiler, adhérer aux valeurs de la République. »La question du droit du sol et du droit du sang revient régulièrement dans le débat à droite. Toutefois, M. Ciotti effectue un pas supplémentaire : jusqu’ici, la volonté de revenir au droit du sang était surtout un élément programmatique du Front national.La France pratique déjà le droit du sangLa législation sur la nationalité diffère selon les pays, mais on peut distinguer deux modes d’acquisition distincts :- Le « droit du sol » (jus soli, pour les latinistes) : je suis français car je suis né en France.- Le « droit du sang » (jus sanguinis) : je suis français car mes parents le sont.Contrairement à une croyance répandue, la France n’a pas choisi le seul « droit du sol ». En réalité, les deux coexistent dans notre pays : un enfant né de parents français possède, dès sa naissance et sans besoin d’aucune démarche, la nationalité française par filiation. Donc par « droit du sang ».Un enfant né sur le sol français de parents étrangers obtiendra automatiquement la citoyenneté française à sa majorité, à certaines conditions : posséder un certificat de naissance en France, résider effectivement en France, et y avoir vécu durant au moins cinq ans depuis l’âge de 11 ans. La citoyenneté peut être accordée avant la majorité de l’enfant au prix d’une démarche administrative.Enfin, la France reconnaît le « double droit du sol » : si un parent étranger, mais né en France, a un enfant en France, celui-ci bénéficie du droit du sol et donc de la nationalité française dès sa naissance.Un droit du sang datant de NapoléonM. Ciotti évoque un « retour » au droit du sang, laissant entendre que ce seul principe a été la règle à un moment de notre histoire. Ce qui n’est pas faux, mais remonte assez loin : comme le rappelait le philosophe et écrivain Yves Roucaute dans une tribune au Monde en octobre 2013, dès Clovis, le droit du sol apparaît, mais c’est en 1515 qu’il sera formalisé : naître et résider en France suffit à devenir un « sujet du roi ».La Révolution française transformera le sujet en citoyen, mais conserve le principe du droit du sol : la Nation est composée des citoyens qui y résident. C’est en réalité Napoléon qui sera le premier à remettre en cause le droit du sol, sans toutefois l’abandonner. Le code civil de 1802 précise ainsi (art.9) :« Tout individu né en France d’un étranger pourra, dans l’année qui suivra l’époque de sa majorité, réclamer la qualité de Français pourvu que dans le cas où il résiderait en France, il déclare que son intention est d’y fixer son domicile, et que, dans le cas où il résiderait en pays étranger, il fasse sa soumission de fixer en France son domicile et qu’il s’y établisse dans l’année. »Le durcissement est alors réel : il faut justifier de « grands services [rendus] à l’Etat » pour obtenir la nationalité française lorsqu’on est étranger. Néanmoins, note Thierry Lentz dans le tome 3 de sa « Nouvelle Histoire du premier empire », « pendant toute la période, on ne remit pas en cause le droit pour un étranger d’élire domicile en France, à condition qu’il présentât un passeport ou un titre prouvant qu’il n’était pas un vagabond ». Même Napoléon n’avait donc pas totalement supprimé le droit du sol au profit du droit du sang. Et la IIe, puis la IIIe République reviendront, en 1851 et 1889, sur ces restrictions, et rétabliront la situation antérieure.L’automaticité en causeQue veut, concrètement, faire M. Ciotti ? En réalité, sa proposition est plus modeste que le ronflant intitulé de « rétablir le droit du sang » : celui-ci n’a jamais été aboli.Le président du conseil départemental des Alpes-Maritimes souhaite en réalité quelque chose de plus modeste, comme il le précisait à Paris Match en mai : « Je suis favorable au rétablissement du droit du sang pour que la naturalisation ne soit plus automatique pour les personnes nées sur le territoire français de parents non ressortissants de l’UE. »On l’a vu, un enfant né en France de parents étrangers devient actuellement automatiquement français à ses 18 ans, s’il vit dans notre pays et s’il y a vécu plus de cinq ans. Cela n’a pas toujours été le cas. En 1993, le gouvernement Balladur avait supprimé le caractère automatique de l’acquisition de nationalité pour un enfant né en France de parents étrangers : il devait en faire la demande à sa majorité. La loi a été supprimée par le gouvernement Jospin en 1998. La Droite forte, courant droitier de l’ex-UMP, avait proposé de la rétablir en 2010.Une question symbolique avant toutM. Ciotti veut donc remettre en place ce principe, car, selon lui, « ceux qui veulent devenir français doivent s’assimiler, adhérer aux valeurs de la République ». Un argumentaire qui peut surprendre : on ne parle pas ici d’adultes venus de l’étranger et demandant la nationalité, mais d’enfants, nés en France, qui ont effectué leur scolarité dans notre pays avant leurs 18 ans.Mais on est ici dans un registre bien plus symbolique, semblable à l’argumentaire du FN, qui propose lui aussi de « supprimer » le droit du sol depuis longtemps. Car si l’on regarde les chiffres, on constate que le « droit du sol » n’est pas le premier pourvoyeur de nouveaux citoyens français.Le « droit du sol » ne concerne en effet que les personnes nées en France de parents étrangers. Or, si l’on regarde le détail des acquisitions de nationalité, ce sont les naturalisations (donc le fait pour des étrangers résidant en France et justifiant de certains critères d’obtenir la nationalité française par décret) qui sont largement en tête : 40 941 adultes et 16 669 enfants ont obtenu la nationalité ainsi en 2014.Les acquisitions de nationalité par déclaration anticipée, donc de mineurs nés en France de parents étrangers, représentaient seulement en 2013 un peu plus de 25 000 cas. Les acquisitions de nationalité par mariage arrivent ensuite, avec 19 725 personnes l’an dernier. #container_14335090466{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14335090466{ height:500px; } #container_14335090466 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14335090466 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14335090466 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14335090466 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les acquisitions de nationalité en 2013Les déclarations anticipées ne représentent que 25 000 personnes sur 97000(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; 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En cette chaude journée, vendredi 5 juin, les habitants s'interrogent : la pression est-elle retombée ou faut-il s'attendre à un cinquième embrasement ? « Je ne dors plus, dit cette jeune femme. Jusqu'à trois heures du matin, on entend l'hélicoptère de la police et les affrontements dans les rues. »Tout a commencé dans la nuit de dimanche à lundi : une Peugeot 106 grille plusieurs feux rouges. La police nationale tente de l'interpeller. Le conducteur refuse de s'arrêter et la voiture finit dans un arbre, au détour d'un virage. A son bord, trois jeunes. Le passager avant, Pierre-Eliot Zighem, 18 ans et demi, meurt. Le conducteur est dans le coma. Le troisième est blessé à la jambe. « Voilà tous les ingrédients pour que les jeunes montent au créneau, analyse le directeur du centre social de la Bourgogne, Harold George. Il y a d'abord le décès dramatique de leur copain, une suspicion à l'égard des forces de police et puis beaucoup d'émotion. Dès le lundi, le quartier flambe. Entre 22 heures et 1 heure, six véhicules sont incendiés, en plus des insultes et jets de pierres contre les CRS. La station de métro La Bourgogne est fermée. Des renforts policiers sont appelés. Le mardi soir, 150 policiers sont mobilisés. De leur côté, les médiateurs du centre social ne comprennent pas « la démesure dans le déploiement policier ». « C'est quoi le but des forces de l'ordre, demande ce médiateur. C'est de mettre de l'ordre ou de générer de la violence ?  » Le directeur du centre social ajoute : « il faut recréer les conditions d'un dialogue social entre la jeunesse et la police avant d'arriver à des situations comme ça. Et le rôle du centre social n'est pas d'être médiateur entre les jeunes et la police mais de promouvoir le dialogue ». Et d'en appeler à l'Etat et aux élus locaux.« Ce quartier est dans une impasse »Le député-maire (Les Républicains), Gérald Darmanin, répond sans détour : « La police est partout chez elle. Les CRS ont voulu faire respecter la loi et on leur a tendu un piège. Ils ont reçu des bouteilles d'acide. » Le protégé de Xavier Bertrand, également courtisé par Nicolas Sarkozy, dénonce les attaques contre les bus, contre les écoles Camus et Chateaubriand ou encore contre la médiathèque. « Dans ce quartier de plus de 8 000 habitants, quasiment l'intégralité des gens souhaitent simplement vivre tranquillement après trente années de renoncement de la République », estime le maire. Avec 88 % de logements sociaux, la Bourgogne est plombée par le chômage et les réseaux de drogue. « Ça fait 39 ans que je subis le racisme, la misère, crie cet éducateur d'origine tunisienne. On ne se sent pas intégrés. Il faut du travail, des aires de jeux pour les enfants. Mais non, on nous dit de rester dans nos cages, comme des animaux. »Entouré d'une dizaine de jeunes adultes, il lance à la cantonade : « combien ont un boulot ? » Personne ne lève le doigt. Mais tous évoquent ce sentiment d'abandon. « On n’a vu aucun élu cette semaine après la mort de Pierre-Eliot. On survit ici, on ne vit pas », ajoute ce jeune, en colère.« J'ai demandé l'apaisement »Le père de la victime a pourtant appelé au calme. « J'ai demandé l'apaisement, la violence ne fera pas revenir mon fils », nous confie Farid Zighem, citant tour à tour Montesquieu et Martin Luther King. Candidat aux législatives en 1997, représentant des locataires dans le quartier, ce père de famille demande que soit juste établie la vérité, « quelle qu'elle soit ». Farid Zighem explique que, oui, il avait « du mal à canaliser » Pierre-Eliot, même s'il a toujours élevé ses enfants en leur éduquant « la droiture et l'Etat régalien ». Par ailleurs, Farid Zighem ne digère pas la question posée par le maire de Tourcoing : « ton fils avait-il un casier ? » Et reproche l'attitude de « shérif » de Gérald Darmanin. « Oui mon fils avait un casier, mais il n'était pas le conducteur qui a refusé le contrôle. Il était passager de la voiture. C'est une victime. »Ce n'est pas tout à fait l'avis de Gérald Darmanin : « Tout est parti de trois délinquants qui font une infraction au code de la route, qui ont un casier et de la drogue dans le véhicule. Par ailleurs, le dialogue est rompu entre la police et les délinquants mais pas entre la police et la jeunesse. »Dans un quartier en proie aux difficultés, régulièrement stigmatisé, ce dramatique accident est l'occasion pour une partie des habitants de crier leur désespoir. « Ce quartier est dans une impasse, raconte Karim, au pied de son commerce. Si on n'est pas solidaires, on est foutus. Ce n'est plus l'abandon du quartier qu'on vit, mais son écrasement. » En cette fin d'après-midi, les orages éclataient dans la métropole lilloise. Après les 35 interpellations des nuits précédentes, les habitants espéraient passer une soirée au calme.Laurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde Cabinet d'avocats Flichy Grangé (Avocat) Le drame du vol Germanwings est encore dans tous les esprits : fin mars, un des copilotes de cette compagnie a précipité son appareil au sol entrainant dans son suicide 149 passagers. Ce salarié, qui traversait une phase de dépression, avait caché à son employeur qu'il était en arrêt maladie le jour du drame. Il n’aurait donc pas dû piloter ce jour là.Cet événement dramatique démontre qu’une situation personnelle peut interférer avec le champ professionnel, et provoquer des dommages humains, sociaux et environnementaux considérables ! L’entreprise peut-elle prévenir de tels événements en contrôlant l’état de santé de ses salariés ?Lire aussi :Peut-on modifier l’organisation du travail lorsque le salarié travaille à domicile ?L’état de santé est une notion appartenant à la sphère personnelle du salarié. A ce titre, elle est protégée tout au long de la vie du contrat de travail, et les personnes informées de la santé du salarié, en raison de leurs fonctions, sont tenues au secret professionnel.L'employeur ne peut exiger du salarié qu'il lui communique des informations sur son état de santé ou son état de grossesse, que ce soit au moment de l'embauche ou pendant l'exécution du contrat de travail.Secret médicalSelon les principes édictés par l'article L 1221-6 du code du travail, les informations demandées à un candidat ne peuvent avoir comme finalité que d'apprécier sa capacité à occuper l'emploi proposé et doivent avoir un lien direct et nécessaire avec cet emploi.Lire aussi :Crash : le copilote a dissimulé un arrêt-maladieDans ce contexte, la jurisprudence a précisé que les renseignements relatifs à l'état de santé du candidat à un emploi ne peuvent être confiés qu'au médecin du travail chargé de l'examen médical d'embauche (Cass. soc. 21 septembre 2005 n° 03-44.855 FS-PBI).L’appréciation de l'aptitude médicale d'un salarié à occuper son poste de travail relève de la seule compétence du médecin du travail. Et lorsqu’il s’agit de postuler aux fonctions de pilote de ligne, ou à un poste soumis à une surveillance médicale renforcée, les salariés bénéficient de cet examen avant leur embauche (R.4624-10 du code du travail).Toutes les informations recueillies par le médecin du travail au cours des différentes visites médicales passées par un salarié au cours de la relation contractuelle sont couvertes par le secret professionnel. Le dossier médical d'un salarié, lui-même couvert par le secret médical, ne peut en aucun cas être communiqué à son employeur (Cass. soc. 10 juillet 2002 n° 00-40.209 FS-P).Tout ce que le médecin peut dire à l’employeur, c’est si la personne est apte ou inapte à remplir l’emploi envisagé, mais il ne peut pas dire pourquoi. Il lui appartient, en conséquence, de se montrer prudent dans la rédaction des déclarations et avis qu'il est amené à élaborer à l'intention de l'employeur. Le médecin qui violerait le secret médical, commettrait un délit passible d’une peine d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende (article 226-13 du Code pénal).Que peut faire l’employeur ?En vertu du principe général posé à l’article L 1132-1 du Code du travail, l’employeur ne peut prendre en considération l’état de santé du salarié pour arrêter ses décisions en matière d’évolution de carrière, de procédure disciplinaire ou de rupture du contrat. Mais pour autant, l’employeur ne peut pas rester indifférent à l’état de santé de son salarié.D’une part, il supporte l’obligation d’adapter le travail à l’homme, d’autre part, il supporte une obligation générale de sécurité. Aussi, confronté à un état de détresse psychologique, à un état d’ébriété au travail ou à une conduite addictive, toute inaction pourrait lui être reprochée puisqu’ils sont susceptibles de constituer des facteurs de risques professionnels.Lire aussi :Crash de Germanwings : hommage et questions autour du secret médicalDans le cadre général d’une politique de prévention, l’employeur peut demander un examen par le médecin du travail indépendamment des examens périodiques (R.4624-17 du code du travail), il peut également mettre en œuvre des mesures de contrôles dans des conditions strictes, prévues au règlement intérieur, respectant le principe de proportionnalité et de nécessité, tout en permettant une contestation (en matière de contrôle d’alcoolémie Cass. soc. 31 mars 2015 n°13-25436 FS-PB).Mais, au final, l’employeur se trouve placé dans une situation d’injonction paradoxale. Il supporte une obligation générale de préservation de la santé de ses salariés, il doit tenir compte de l’état physique et mental de son salarié, lorsqu’il s’agit de rechercher un poste de reclassement ou d’adapter le poste aux capacités de l’intéressé, mais il ne doit rien savoir de l’état de santé de son salarié. Efficacité ou protection de la vie personnelle du salarié ; tel est l’éternel dilemme !Bruno Fieschi, avocat associé (www.flichygrange.com)Cabinet d'avocats Flichy Grangé (Avocat) 05.06.2015 à 13h55 Le parquet de Grenoble a demandé au juge d’instruction enquêtant sur les accusations de pédophilie contre l’ancien directeur d’école de Villefontaine, dans l’Isère, de se saisir de nouveaux faits portant sur 50 enfants, vendredi 5 juin. L’ancien instituteur, âgé de 45 ans, est déjà mis en examen pour des viols sur 11 enfants.Entendu cette semaine par les gendarmes, l’homme a refusé de s’expliquer sur ces nouveaux cas, expliquant qu’il était fatigué. « Comme il refusait de s’expliquer, nous avons saisi le juge de l’ensemble des faits », a indiqué le procureur de Grenoble, Jean-Yves Coquillat.Ces nouveaux faits ont eu lieu dans les différentes villes où l’enseignant avait été affecté, à Villefontaine et Saint-Clair-de-la-Tour en Isère, mais aussi dans le Rhône. Une plainte pour agression sexuelle, déposée en octobre 2001 par les parents d’une fille de 4 ans et classée sans suite, a notamment été jointe au dossier. La fillette avait alors accusé son instituteur de lui avoir touché les fesses ; ce que l’intéressé contestait.Pas d’interdiction d’entrer en contact avec des enfantsLa justice soupçonne l’ancien directeur d’école d’avoir imposé « par surprise » des fellations à plusieurs de ses élèves dans le cadre de ce qu’il appelait « un atelier du goût », durant lequel les enfants, les yeux bandés, devaient identifier des « choses » que l’enseignant leur faisait goûter.Lire : L’école embarrassée par des soupçons de pédophilieEn juin 2008, il avait été condamné par le tribunal correctionnel de Bourgoin-Jallieu à six mois de prison avec sursis et à une obligation de soins pendant deux ans pour avoir téléchargé des images pédopornographiques. Mais cette condamnation n’avait pas été assortie d’une interdiction d’entrer en contact avec des enfants, ni signalée à son administration, alors même qu’elle figurait sur son casier judiciaire.Au début de mai, les ministres de l’éducation nationale et de la justice ont annoncé qu’une loi obligerait prochainement les services judiciaires à signaler à l’administration les condamnations prononcées contre des fonctionnaires exerçant au contact de mineurs, notamment en matière sexuelle.Lire aussi :Pédophilie à l’école  : vers des signalements systématiques Gaëlle Picut Violette Goarant, étudiante rennaise, est dépitée. En stage depuis quelques mois dans une entreprise, elle s’attendait à une gratification de 508,20 euros par mois, comme spécifié sur sa convention de stage. En avril, le compte était bon. Mais au mois de mai, elle a eu la mauvaise surprise d’apprendre qu’elle ne toucherait que 392,70 euros. « Je ne suis pas la seule dans ce cas, mes collègues de promo sont tout aussi dépités », note-t-elle.La raison ? Le mois de mai et ses quatre jours fériés ! En effet, depuis l’entrée en vigueur des décrets d’application de la réforme des stages en entreprise (loi du 30 novembre 2014), il a été décidé que la gratification des stagiaires ne serait plus mensualisée comme auparavant, mais calculée sur la base des heures réellement effectuées. « Ce n’est absolument pas dans ma convention, mais c’est totalement légal désormais », déplore Violette Goarant.« Une hécatombe »Sachant que les jours fériés (s’ils ne sont pas travaillés) ou les absences ne rentrent pas dans le décompte des jours de travail, la gratification peut varier très sensiblement d’un mois à l’autre. Ainsi, les stagiaires auront travaillé 22 jours en mars, mais seulement 17 jours en mai. « Nous sommes tributaires des jours travaillés dans le mois. Autant vous dire que mai, c’est une hécatombe », constate amèrement Violette.Pour rappel, cette gratification est obligatoire dès que le stage dépasse deux mois, soit 44 jours (à raison de 7 heures par jour), consécutifs ou non, durant la même année d’enseignement. Elle doit être au moins égale à 3,30 euros par heure depuis le 1er janvier 2015 et passera à 3,60 euros à partir du 1er septembre 2015.Ces sommes sont minimales, l’entreprise peut décider d’accorder une gratification supérieure. Elle doit aussi vérifier que la convention collective dont elle relève n’a pas fixé un montant de la gratification supérieur au montant minimum légal. L’employeur peut aussi décider de verser chaque mois la même rémunération en opérant un lissage sur la totalité des sommes dues au stagiaire à la fin du stage.Ceci n’a visiblement pas été le choix retenu par l’entreprise de notre étudiante rennaise. Et c’est ainsi que Violette a reçu légalement un virement plus faible fin mai sur son compte. Le joli mois de mai 2015 et ses 4 jours fériés n’a pas fait le bonheur de tout le monde…Gaëlle PicutJournaliste au Monde 05.06.2015 à 12h08 • Mis à jour le05.06.2015 à 15h01 Le père de Mohamed Merah, le tueur au scooter de Toulouse et Montauban, a été expulsé vers Oran, en Algérie, vendredi 5 juin, après avoir été arrêté en Haute-Garonne pour séjour irrégulier. Selon une source proche du dossier, Mohamed Benalel Merah a été arrêté dans la matinée non loin du cimetière de Cornebarrie – où est enterré son fils –, puis entendu par la police des frontières de Toulouse dans le cadre d’une procédure de droit au séjour.Signalé depuis trois semaines environ à Toulouse, l’Algérien, était en situation irrégulière en France depuis le 9 mai, date à laquelle sa carte de résident, valide dix ans, avait expiré. Mohamed Benalel Merah avait demandé le renouvellement du document le 17 mars. Le refus lui avait été notifié le 9 avril, un mois avant la date de fin de validité de sa carte, selon la préfecture. Les autorités ont justifié ce refus par le fait qu’il était « plutôt installé en Algérie ». « Obligation exécutoire »« Lorsqu’il y a refus du renouvellement d’une carte de résident, ça vaut obligation de quitter le territoire, et cette obligation est désormais exécutoire et sera exécutée », avait déclaré mardi 2 juin le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, devant l’Assemblée nationale.Mohamed Merah avait été tué le 22 mars 2012 à Toulouse lors du siège de son domicile par les forces de l’ordre, après l’assassinat de trois militaires, trois enfants et un enseignant d’une école juive. Son père avait fait parler de lui en soutenant que son fils, retranché dans son appartement toulousain, avait été « éliminé » par les policiers du RAID, contre lesquels il avait déposé plainte pour « meurtre ». Il avait affirmé avoir reçu des vidéos réalisées par son fils avec son téléphone durant ses derniers moments, prouvant ces affirmations. L’avocate algérienne qui devait remettre les enregistrements à la justice a toutefois été dessaisie du dossier par son client.Lire aussi : Latifa Ibn Ziaten, au secours des « copains » de Mohamed Merah, le tueur de son fils 05.06.2015 à 09h40 • Mis à jour le05.06.2015 à 10h27 La tension est toujours à son comble à Tourcoing, dans le Nord. Quatorze voitures ont été incendiées et 12 personnes interpellées dans la nuit de jeudi à vendredi 5 juin, lors d’une quatrième nuit de violences.Les violences ont éclaté après l’accident qui a coûté la vie au passager d’une voiture qui avait refusé de s’arrêter à un contrôle routier et avait été poursuivi par la police. Pierre-Eliot Zighem, 19 ans, était originaire du quartier de la Bourgogne, un territoire particulièrement défavorisé de l’une des villes les plus importantes de l’agglomération lilloise, en proie à un fort chômage. Le quartier s’embrase dès lundi soir. Selon la Voix du Nord, « une cinquantaine de jeunes s’en prennent aux forces de l’ordre, tout de suite mises en cause pour l’accident. »Jeudi soir, le procureur de Lille a pourtant indiqué que les policiers n'étaient « en rien impliqués » dans l'accident mortel. Le conducteur avait fini sa course folle dans un arbre, blessant mortellement un de ses passagers. L’enquête a permis de montrer que le véhicule accidenté faisait l’objet d’une mesure d’immobilisation pour défaut d’assurance. « Le passager arrière nous l’a confirmé. Le conducteur [le] savait et ne voulait pas payer une amende s’il était pris », a rapporté le procureur de Lille, Frédéric Fèvre.Un quartier particulièrement défavoriséDepuis les premières violences, un important dispositif de sécurité a été déployé dans le quartier : près de 150 policiers et gendarmes sur le terrain appuyés par un hélicoptère. Les gendarmes, qui s’étaient concentrés jeudi soir sur la place de la Bourgogne, épicentre du quartier, ont subi quelques provocations et jets de briques peu avant 23 h 30, une fois la nuit tombée. Les auteurs de ces faits – une vingtaine de personnes semble-t-il – ont ensuite rapidement pris la fuite, sous le regard de quelques habitants du quartier venus voir ce qu’il se passait.Les pompiers ont indiqué de leur côté qu’ils étaient intervenus pour un total de 26 voitures brûlées et six feux de détritus à Tourcoing mais aussi dans les communes voisines de Roubaix et Wattrelos.Lire aussi :Troisième nuit de violences urbaines à Tourcoing 04.06.2015 à 14h54 • Mis à jour le04.06.2015 à 15h54 La ville de Tourcoing, dans le Nord, a connu une troisième nuit de violences consécutive d’une intensité accrue dans la nuit de mercredi 3 à jeudi 4 juin, entraînant le placement en garde à vue de 20 personnes, dont sept mineurs, a rapporté le parquet de Lille.Les violences avaient débuté avec la mort, lundi soir, dans cette ville importante de l’agglomération lilloise d’un automobiliste qui, en tentant d’échapper à un contrôle de police, avait percuté un arbre, blessant également les deux autres occupants du véhicule, dont un très gravement, selon une source policière.Une centaine de personnes ont participé aux violences de mercredi à jeudi, au cours desquelles 14 poubelles et 16 voitures ont été brûlées, nécessitant l’intervention des pompiers, mais sans faire de blessé.Marche silencieuseVingt personnes ont été placées en gardes à vue « pour des violences sur policiers, soit par jets de projectile, soit avec l’utilisation de véhicules pour foncer sur les policiers, et d’autres gardes à vue ont été prises pour participation à attroupement », a déclaré à l’Agence France-Presse Bruno Dieudonné, adjoint au procureur de Lille. Selon La Voix du Nord, les policiers ont notamment essuyé des jets de cocktails Molotov.La préfecture a annoncé un renforcement du dispositif en vue des prochaines nuits :« Près de 150 policiers et gendarmes sont engagés sur le terrain, un hélicoptère appuie l’intervention des forces de l’ordre. »Cette nuit de violence a eu lieu quelques heures après l’organisation, en hommage aux victimes de l’accident de voiture, d’une marche silencieuse mercredi après-midi, qui avait rassemblé une centaine de personnes exigeant la vérité sur l’accident. Une marche qui s’était déroulée sans incident, selon la police. 04.06.2015 à 13h01 • Mis à jour le04.06.2015 à 13h19 L’avocat général de la cour d'assises du Calvados a requis vingt ans de réclusion contre Sylvain Jouanneau, accusé de l’enlèvement et de la séquestration de son fils Mathis, disparu depuis 2011. Il encourt jusqu’à trente ans de prison.Au terme d'un procès de quatre jours devant les assises de Caen, l'avocat général Pascal Chaux a évoqué dans son réquisitoire « des faits odieux […] d'autant plus inexplicables que [l'accusé] venait de voir ses droits de père rétablis » progressivement par la justice. L'accusé a fait subir des « violences peut-être pas physiques, mais psychologiques, une emprise » à l'enfant, a ajouté M. Chaux.La mère de l'enfant, Nathalie Barré, ses proches ainsi que les parents de l’accusé attendaient de ce procès que M. Jouanneau, 41 ans, dise où se trouve Mathis, et s'il est toujours vivant. A en croire les quelques déclarations claires de l'accusé, noyées dans une logorrhée, Mathis « va bien », il ne l'a « pas tué ». Il aurait changé de nom et se serait converti à l'islam comme son père l'a fait en 2006. Mais où est l'enfant ? Malgré les demandes répétées des proches de l'enfant, épuisés nerveusement, et celles des magistrats, Sylvain Jouanneau ne répond pas. Pour, dit-il, « protéger » ceux à qui il a remis son fils.« Ça ne changerait rien »« C'est du vent. Il nous enfume […] J'ai peur pour la vie » de l'enfant, a plaidé jeudi Aline Lebret, l'avocate de Nathalie Barré, « s'il est vivant, il est massacré ».A la présidente Antoinette Lepeltier-Durel, qui lui demandait pourquoi il ne parlait pas, l'accusé a répondu mardi : « Ça ne changerait rien. » Sylvain Jouanneau multiplie les digressions, se mure parfois dans un silence inquiétant, perd rarement son « calme olympien », selon l'expression d'un témoin.Dès lundi, l'accusé avait donné le ton en déclarant que « [sa] position n'[avait] pas changé depuis le début ». « Je reconnais la soustraction de mineurs et la menace de mort [sur une ex-compagne] et je m'en expliquerai. Mais je nie l'enlèvement et la séquestration », a-t-il répondu à la présidente.Tickets d'achats de jouets et de livres sur l'islamLe 2 septembre 2011, M. Jouanneau était allé chercher son fils de 8 ans à l'école, conformément à son droit d'hébergement. Mais l'homme, qui a effectué plusieurs séjours en hôpital psychiatrique par le passé, ne l'a pas ramené à sa mère le dimanche, comme il aurait dû le faire.Le mercredi suivant, le camping-car de l'accusé est retrouvé à Villers-Bocage, à 35 kilomètres de Caen, avec son passeport. Le lendemain, le 10 septembre, c'est sa Peugeot 206 break qui est découverte à 5 kilomètres de Bayonne. Aucune trace de sang n'est mise en évidence dans les véhicules. Dans le break, les enquêteurs trouvent des emballages de petits jeux de voyage et des tickets d'achats de jouets et de trois livres sur l'islam effectués le 30 août à Caen. Ce maçon, dont le casier judiciaire est vierge, a été arrêté le 9 décembre 2011 près d'Avignon.« Des complices sûrs et puissants »Sylvain Jouanneau a dit, durant l'enquête, avoir confié Mathis à des personnes dont il affirme ne pas vouloir trahir la confiance en disant où se trouve l'enfant. Selon une source judiciaire, M. Jouanneau a écrit en 2011 que Mathis était « en sécurité » avec des personnes en lesquelles il disait avoir « toute confiance », et que « [ses] frères musulmans » prendraient en charge l'avenir de Mathis s'il devait arriver quelque chose à son père.Sylvain Jouanneau s'est converti à cette religion après une relation en 2006-2007 avec une jeune femme marocaine. Il affirmait aussi être soutenu « par des complices sûrs et puissants ». Le verdict est attendu dans la journée. Luc Leroux (Marseille, correspondant) Magie noire, filières de migrations clandestines et prostitution… le tribunal correctionnel de Marseille jugeait, mardi 2 et mercredi 3 juin, six Nigérians – quatre femmes et deux hommes – pour traite d’êtres humains et proxénétisme aggravé.Fin 2011, les policiers étaient alertés sur l’activité d’ex-prostituées nigérianes appelées « mamas » exploitant des compatriotes âgées de 18 à 25 ans. Originaires de Benin-City (sud du Nigeria), les jeunes femmes étaient conduites en Europe par des passeurs qu’elles devaient ensuite régler entre 30 000 et 35 000 euros, puis prises en charge par une « mama ». Avant leur départ, elles étaient « conditionnées » par des pratiques d’ensorcellement baptisé « juju ». Grâce Jecope, l’une des prévenues, a fait le récit de ce rite : « On m’a emmené chez le jujuman pour jurer. Il a posé des objets traditionnels au sol. Il m’a pris des poils pubiens pour les mélanger à du sable et d’autres choses. » La promesse est alors faite de ne jamais révéler le nom de sa « mama » ni celui de son passeur et de rembourser sa dette en se prostituant – 50 000 à 60 000 euros – faute de quoi le malheur s’abattrait sur elle.« Un retour sur investissement »Uniquement construite autour d’écoutes téléphoniques, l’enquête révèle qu’une des prostituées marseillaises, Endurance E., avait, en deux ans, réglé une somme de 55 000 euros. Une fois la « dette » acquittée, le juju prend fin. La prostituée peut alors obtenir le statut de « mama » et faire venir une ou deux jeunes femmes du Nigeria pour ce que la présidente du tribunal, Sandrine Ladegaillerie, nomme « un retour sur investissement ». Une tontine permet de faire face à la maladie ou à l’incarcération d’un des membres du réseau.A Marseille, cette caisse commune était gérée par Christopher Aiwekhoe, artisan plaquiste et président de l’association des Nigérians. Cheveux minutieusement tressés sur le crâne, les quatre prévenues, coiffeuse, femme de chambre ou commerçantes en cotonnades et extensions de cheveux naturels, invoquent « une solidarité nigériane » pour justifier l’hébergement de prostituées. « Je leur louais une chambre. C’est pas une mauvaise chose d’aider son prochain… », se défend Chidima Chukwuzemie, 30 ans, alias « Mama Ashley ».« Erreurs d’interprétation »Aidées d’interprètes en anglais, les prévenues assurent que les écoutes ont été mal traduites – d’ebo, leur langue maternelle, en anglais puis en français –, et qu’elles seraient truffées de « grosses erreurs d’interprétation ».Leur commerce ne porte, à les entendre, que sur des « mèches » de cheveux, des tissus… Difficile d’expliquer cependant les propos tenus sur les mérites d’une orpheline par rapport à une jeune femme ayant sa famille au Nigeria et sur laquelle peuvent s’exercer des pressions. Ou des comparaisons d’ordre physique sur les seins, la taille, les fesses des jeunes femmes.Autant les femmes sont vives, malines, éclatant d’un fou rire lorsque la présidente évoque le futur « bébé-parloir » de l’une d’elles alors qu’elle comme son mari sont détenus, autant les deux hommes semblent en retrait. S’ils paraissent moins actifs dans la gestion, parfois violente et humiliante, des prostituées, le procureur Eric Emmanuelidis leur prête cependant le rôle de « proxénètes de proxénètes ». A Marseille, ils collectent des fonds ; au Nigeria, ils recrutent les jeunes femmes.« Nous n’avons pas affaire à des réseaux mafieux albanais où russes avec des violences sur des filles asservies par un système de punitions et de sévices mais à un réseau avec un côté africain plutôt bon enfant », a reconnu le procureur. Il a réclamé des peines allant de six à dix ans de prison et des amendes s’échelonnant de 200 000 à 550 000 euros. Le jugement est attendu vendredi 5 juin.Lire aussi :Prostitution : l’Assemblée refait ce que le Sénat avait défaitLuc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde 04.06.2015 à 07h56 • Mis à jour le04.06.2015 à 17h19 | Lucie Soullier Cette fois, on y est. Le procès d’Outreau, troisième du nom, entre dans sa dernière ligne droite. Quinze ans après les premières révélations des enfants violés, dix après les treize acquittements du deuxième procès, la cour d’assises des mineurs d’Ille-et-Vilaine doit trancher vendredi 5 juin sur la culpabilité ou l’innocence de l’accusé Daniel Legrand, lui-même acquitté en 2005.Mais avant, elle faisait place, jeudi, aux réquisitions et aux plaidoiries des avocats. Après plus de deux semaines d’audience, l’avocat général a requis l’acquittement. « Je vous demande » d'acquitter « non parce qu'il y a des doutes mais parce que Daniel Legrand est innocent, parce qu'il n'a rien fait ! », a lancé Stéphane Cantero aux six jurés, en concluant son réquisitoire.Les avocats de la défense de Daniel Legrand ont de leur côté renoncé à plaider « après les réquisitions d'acquittement, qui a été requis non au bénéfice du doute mais parce que Daniel Legrand est innocent ». « A l'avenir, personne ne pourra plus mettre en doute son innocence (...) Il doit pouvoir enfin comme tous les autres acquittés se promener la tête haute », a ajouté Me Hubert Delarue, lisant un texte au nom de tous les avocats de la défense.Plus tôt, Me Cormier, avocat de Jonathan Delay, partie civile, avait ouvert cette journée d’audience, rappelant qu’« on ne sort pas indemne de ce dossier, qu’on le veuille ou qu’on ne le veuille pas. »Suivez en direct la journée d’audience :Tweets de @LucieSoullier!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs");Seul dans le box des accusésDepuis trois semaines, Daniel Legrand est jugé pour viols et agressions sexuelles des quatre enfants Delay, Cherif, Dimitri, Jonathan et Dylan. Les mêmes charges dont il a été lavé en 2005, au procès en appel, à Paris. Mais alors pourquoi un nouveau procès ? Pour une question de procédure.Car Daniel Legrand était mineur durant une partie des faits poursuivis. Dans de tels cas, la plupart du temps, les magistrats décident de renvoyer tous les mis en examen devant la cour d’assises des mineurs. Pas cette fois. Les faits sont disjoints et, en 2004, Daniel Legrand est jugé une première fois pour les faits postérieurs à sa majorité avec les seize autres accusés. Devant la cour d’assises du Pas-de-Calais (Saint-Omer), sept d’entre eux sont acquittés, dont son père, qui porte les mêmes nom et prénom que lui. Lui est condamné à trois ans de prison, dont deux ferme. Mais un an plus tard, il est acquitté en appel à Paris, avec cinq autres personnes.Verdict final : douze enfants sont reconnus victimes et quatre des dix-sept mis en examen sont condamnés — Myriam Badaoui et Thierry Delay, parents de quatre victimes, ainsi qu’un couple de voisins, Aurélie Grenon et David Delplanque. En face, treize personnes deviennent « les acquittés d’Outreau », symbole d’un fiasco judiciaire qui ne s’arrête pas là pour l’un d’entre eux.Car dix ans après ces deux procès, Daniel Legrand fils est toujours dans le box des accusés. Seul cette fois.Retour vers le passéEnfants violés, parents bourreaux, acquittés, experts psychiatres… Un véritable retour vers le passé se joue depuis trois semaines à Rennes. Même le juge Burgaud, dont l’instruction avait mis à mal l’institution judiciaire, est venu témoigner. Sans regret.Lire aussi :Procès d’Outreau : les évidences du juge, les doutes du policierEt si chacun répète ne pas vouloir rejouer le procès, c’est bien à une reconstitution en accéléré de l’affaire d’Outreau que l’on assiste à Rennes.Seul un détail change, et non des moindres. Daniel Legrand est cette fois mis en cause par trois des enfants Delay — Dimitri, Chérif et Jonathan —, qui ne l’avaient jamais cité auparavant. Des enfants qui avaient accusé à l’époque jusqu’à soixante-dix personnes de leur « faire des manières ». Des enfants victimes d’incestes et de viols, et qui continuent d’accuser d’autres adultes à la barre mais pas toujours les mêmes. Et d’évoquer d’autres victimes, dont leur demi-sœur, qui s’en défend, ou même une autre petite fille inconnue, qui serait morte.Les quatre condamnés se sont également succédé à la barre. Mais eux sont venus disculper Daniel Legrand, affirmant qu’ils étaient les seuls coupables. Même Myriam Badaoui, la mère des enfants dont les mensonges et les revirements avaient tant pesé sur le dossier.Lire aussi :Outreau : la justice face à la parole des enfants victimesLucie SoullierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Martin Untersinger Depuis le début de l’examen, à l’Assemblée nationale puis au Sénat, du projet de loi sur le renseignement, une disposition du texte concentre les critiques et les débats. Il s’agit d’une partie de son article 2, qui permettra aux services de renseignement d’installer des appareils analysant le trafic Internet pour détecter des comportements suspects de terrorisme. Le terme de « boîte noire », d’abord avancé par le gouvernement, est devenu leur nom officieux.Les détracteurs de la loi y voient, par son caractère systématique et indistinct, l’introduction dans la loi française de la surveillance de masse. Ses partisans refusent le terme. Au Sénat, mardi 2 juin, ils ne sont pas parvenus à trancher ce débat, qui est loin d’être seulement sémantique.Que dit le projet de loi ?Le projet de loi sur le renseignement prévoit, en l’état, dans le seul cadre de la lutte contre le terrorisme, la mise en place de « traitements automatisés » sur les réseaux des fournisseurs d’accès à Internet français. Cela signifie que des matériels seront physiquement installés chez les opérateurs, dans lesquels des logiciels – les fameux algorithmes – vont inspecter les flux de données des internautes à la recherche de signaux que les services estiment être avant-coureurs d’un acte terroriste.Pour les opposants, cela ne fait pas de doute. Si des algorithmes inspectent, automatiquement, l’intégralité des flux qui transitent chez les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) à la recherche de comportement suspects, il s’agit d’une mesure de surveillance de masse ; et ce, même s’ils ne sont destinés qu’au repérage de quelques personnes. C’est le cas du sénateur Claude Malhuret (Allier, Les Républicains), joint par Le Monde :« Ceux qui disent qu’il ne s’agit pas de surveillance de masse disent, à la phrase suivante, qu’il s’agit de chercher une aiguille dans une botte de foin. Mais la botte de foin, c’est l’Internet français ! Les boîtes noires installées chez les FAI analyseront l’intégralité du trafic Internet français. C’est comme les radars sur les principales autoroutes : au bout de quelque temps, tous les Français seront passés devant. Elles cherchent des critères précis, mais en surveillant tout le monde ! »Difficile en effet de qualifier autrement que « de masse » ce dispositif de surveillance, qui, au minimum, inspectera de très grandes quantités de données pour n’y repérer que quelques activités suspectes.Ce qualificatif est pourtant violemment récusé par les défenseurs du texte. Le premier ministre, Manuel Valls, a assuré au Sénat mardi 2 juin que le projet de loi « n’exerçait pas de surveillance de masse des Français ». « Le texte n’autorise que de la surveillance ciblée, pas de surveillance de masse » a renchéri son collègue de la défense, Jean-Yves Le Drian.Pas « d’atteinte à la vie privée »Le sénateur socialiste du Loiret Jean-Pierre Sueur est du même avis :« Il ne faut pas faire dire à la loi ce qu’elle ne dit pas. Certains disent que nous pompons les données comme le Patriot Act. C’est faux, c’est quelque chose contre lequel on a toujours été opposés. »Lorsqu’on lui fait remarquer que pour repérer les suspects dans le flot des connexions, il faudra bien passer en revue toutes les connexions des internautes français, le sénateur dément : « Il ne s’agit pas de tout l’Internet français, mais seulement ceux qui se connectent aux sites terroristes. Notre objectif n’est pas de porter atteinte à la vie privée. » Un exemple d’utilisation des « boîtes noires » qui n’est cependant pas le seul avancé par les promoteurs du dispositif.La loi ne précise pas les modalités exactes du déploiement de ces « traitements automatisés ». Elle ne limite d’ailleurs pas leur activité à la détection des visiteurs de sites terroristes (dont le blocage est par ailleurs prévu par la loi sur le terrorisme adoptée à la fin de 2014) mais, plus largement, des « connexions susceptibles de révéler une menace terroriste ».De multiples amendements de suppression des algorithmesLa délicate question des algorithmes dans la loi sur le renseignement doit être abordée mercredi soir au Sénat. Des députés issus de tous les groupes politiques, de la gauche à la droite, ont déposé des amendements de suppression du dispositif de « boîtes noires ».La commission des lois du Sénat a apporté quelques modestes retouches : la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR), l’organisme administratif de contrôle que crée la loi, pourra désormais se prononcer sur les « paramètres » des algorithmes, et non plus sur leurs « critères ». La commission a aussi précisé que l’autorisation du premier ministre, dont la validité sera ramenée de quatre à deux mois, devra préciser les paramètres des algorithmes. L’accès de la CNCTR aux algorithmes ne sera, enfin, pas seulement « permanent », mais également « direct ».Martin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Rémi Barroux C’est une petite victoire symbolique pour les opposants à Notre-Dame-des-Landes, mais qui ne compromet en rien l’avenir du futur aéroport que le gouvernement, la région et Aéroport du Grand Ouest (AGO) veulent construire. Au tribunal administratif de Nantes, mercredi 3 juin, le rapporteur public a préconisé le remboursement des intérêts des 38 millions d’aides publiques versées par l’Etat et les collectivités à AGO, concessionnaire du futur aéroport et filiale de Vinci Airports.Si le capital même des aides n’est pas susceptible d’être remboursé par Vinci, le seul montant des intérêts est estimé à quelque 450 000 euros par les opposants. Cette somme « pourrait ainsi revenir dans les caisses de l’Etat et des collectivités ; ce qui n’est pas négligeable en ces temps de restrictions budgétaires », expliquent les opposants, notamment le Cédpa (Collectif d’élus doutant de la pertinence de l’aéroport). Souvent accusés de défier la loi et l’ordre par la préfecture et le gouvernement, les militants hostiles au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes relèvent aussi que c’est l’Etat et le syndicat mixte aéroportuaire (SMA) qui sont du côté de « l’illégalité ».Lire aussi :Les opposants de Notre-Dame-des-Landes, Sivens... reçus au ministère de l’écologieL’argument invoqué par le rapporteur public, dont les avis sont souvent suivis par le tribunal, est d’ordre juridique, au regard de la réglementation européenne, et ne porte pas sur le fond du dossier. Si les subventions publiques sont autorisées par le droit européen, elles doivent être notifiées à la Commission européenne, avant le début de leur versement. Ce qui n’avait pas été le cas au moment du paiement de ces aides, entre 2011 et 2013.« Il était peu probable que le capital puisse être remboursé, à partir du moment où l’aide avait été jugée compatible par la Commission européenne, le 20 novembre 2013, après un recours des opposants au Parlement européen, explique Thomas Dubreuil, l’avocat du Cédpa. Mais le remboursement des intérêts est déjà une victoire, qui met fin à une longue série de recours perdus par les opposants. » « Chauffe la lutte, pas le climat »Dans l’hypothèse où le tribunal, qui devrait rendre son jugement d’ici à trois semaines à un mois, reprend les conclusions du rapporteur public, l’Etat sera obligé d’ordonner le remboursement de ces intérêts. Une situation piquante, puisque le gouvernement n’a eu cesse de pousser le projet et Vinci. Dans un entretien au quotidien Ouest-France, le 18 décembre 2014, le premier ministre, Manuel Valls, avait encore affirmé que après les dernières décisions du tribunal administratif, « il faudrait alors s’engager dans la construction de Notre-Dame-des-Landes ».S’agissant des ultimes recours déposés par les opposants sur les arrêtés préfectoraux « loi sur l’eau » et « espèces protégées », l’instruction a été close par le tribunal en février. Mais aucune date n’a encore été notifiée quant à une quelconque décision.En attendant, le bocage occupé par plusieurs dizaines d’opposants, à une dizaine de kilomètres au nord de Nantes, se prépare à accueillir les militants, notamment opposés aux « grands projets inutiles », les 11 et 12 juillet, pour un week-end « Chauffe la lutte, pas le climat ».Rémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Maxime Vaudano et Amandine Réaux Dans le cadre de la loi sur la transition énergétique, la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, a annoncé, mardi 2 juin, la mise en place de pastilles pour favoriser les automobiles moins polluantes. A partir de janvier 2016, les maires pourront décider d’introduire des mesures avantageuses pour les véhicules classés dans les meilleures catégories.Lire aussi :Pollution de l’air : le retour de la pastille vertePourquoi introduire ces vignettes ? Quel autocollant sera apposé à votre pare-brise et quel en sera le fonctionnement ? Réponses :Quelle pastille pour quel type de véhicule ?Les véhicules seront classés en sept catégories, et les autocollants attribués en fonction du dioxyde d’azote et des particules fines qu’ils rejettent.Suis-je obligé de me procurer une vignette ?Non, la pastille sera facultative. Le certificat, à commander sur Internet, sera gratuit dans les six mois après la mise en place de la mesure, puis sera facturé 5 euros pour un achat après cette période. Il est peu probable que les propriétaires de véhicules polluants se procurent une vignette qui ne pourra que leur restreindre l’accès à certaines zones.En revanche, les véhicules propres auront tout intérêt à arborer un macaron bleu, vert ou jaune, en l’absence duquel ils ne pourront pas bénéficier des avantages mis en place dans la commune.A quels avantages ou restrictions serai-je soumis ?Chaque maire décidera de la signification des pastilles dans sa commune. Seront probablement avantagées les trois premières catégories de véhicules (bleu, vert et jaune). Elles pourraient bénéficier d’un coût moindre des places de stationnement, voire d’une gratuité pour les véhicules électriques, et d’un accès à des voies réservées.A Paris, les véhicules propres devraient pouvoir sortir du garage librement lors des jours de circulation alternée. En revanche, l’accès aux zones de circulation restreinte pourrait être interdit aux véhicules les plus polluants.Mais toutes les villes n’adopteront pas ce type de mesures restrictives ou avantageuses. Si Grenoble a annoncé qu’elle mettrait en place le dispositif, Clermont-Ferrand ou Aix-en-Provence y sont opposées.Quel est l’objectif du gouvernement ?Améliorer la qualité de l’air en limitant la circulation de manière plus fine. En ville, la pollution atmosphérique, notamment celle liée aux particules fines, provient largement du trafic routier, comme le souligne ce rapport. Un accès restreint aux seuls véhicules propres dans certaines zones pourrait stopper l’augmentation des maladies respiratoires et cardio-vasculaires, liées à la pollution. Les vignettes ont déjà été adoptées dans plusieurs pays européens, mais avec moins de déclinaisons (trois vignettes seulement en Allemagne par exemple).Est-ce le retour de la « pastille verte » ?Le principe est semblable. Mise en place en 1998 par la ministre de l’écologie de l’époque Dominique Voynet (gouvernement Jospin), la pastille verte récompensait les véhicules dont le moteur était équipé d’un catalyseur, ainsi que les voitures électriques ou hybrides et fonctionnant au gaz naturel (GN) ou au gaz de pétrole liquéfié (GPL). Seuls ces véhicules étaient autorisés à rouler librement en cas de pic de pollution. Les autres étaient soumis à la circulation alternée, en fonction du numéro de leur plaque d’immatriculation (pair ou impair).Mais avec le renouvellement du parc automobile, 80 % à 90 % des voitures particulières ont fini par posséder l’autocollant, avec notamment la généralisation des pots catalytiques. Les préfectures ont alors cessé de le distribuer en 2003.Selon la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, le nouveau dispositif sera « plus efficace », grâce à une classification en sept catégories, avec des critères bien plus sévères que ceux de la pastille verte. Les différentes couleurs devraient permettre aux contrôles d’identifier « plus facilement » les véhicules les moins polluants.« Eliminer le diesel d’ici à cinq ans »Dans le cadre de la loi sur la transition énergétique, le gouvernement veut également encourager le renouvellement du parc automobile. L’objectif est en effet d’éliminer le diesel d’ici à cinq ans et de favoriser les véhicules électriques.En ligne de mire : les diesels datant d’avant 2005 non équipés de filtres à particules. Depuis le mois d’avril, une aide financière est accordée aux particuliers mettant à la casse un véhicule polluant de plus de treize ans en vue d’acheter un hybride rechargeable. Le bonus est de 6 500 euros pour l’acquisition d’un véhicule d’une valeur minimale de 20 000 euros et dont les émissions de CO2 sont inférieures à 60 grammes par kilomètre. Cette prime atteint 10 000 euros si le véhicule coûte au moins 23 333 euros et émet moins de 20 grammes de CO2. Autre condition : habiter dans une zone où un plan de protection de l’atmosphère a été mis en place.En parallèle, le gouvernement envisage d’installer sept millions de points de recharge électrique d’ici à 2030. Ces bornes deviendront obligatoires dans les parkings publics, les gares, les aéroports et les centres commerciaux. Les particuliers souhaitant en installer chez eux bénéficient, jusqu’au 31 décembre, d’un avantage fiscal à hauteur de 30 %.Lire aussi : Que contient la loi sur la transition énergétique ?Amandine RéauxJournaliste au MondeMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jérémie Lamothe En 2012, Isabelle [le prénom a été modifié à sa demande] réalise son rêve : décrocher un emploi dans une association humanitaire. Détentrice d’un master 2 en droit international des droits de l’homme et droit international humanitaire, cette « idéaliste » comme elle se définit, devient chargée de mission pour « une petite ONG sur les droits de l’homme ».Mais l’expérience tourne vite au cauchemar, heures supplémentaires non –payées, absence de RTT, surveillance de son employeur par Skype, ambiance exécrable… Trois ans après avoir décroché son premier contrat, elle ne souhaite désormais qu’une chose, s’en aller. « Je n’ai jamais bénéficié de jours de récupération à la suite des missions de terrain menées à l’étranger, sans compter les réunions, le soir, qui finissent souvent à 22 heures, précise Isabelle. Mais je ne voulais pas aller me plaindre auprès de mes collègues, pour certains tout ça, c’est normal, ça fait partie du métier. »Isabelle n’est pas un cas isolé parmi les salariés des associations humanitaires – le plus souvent jeunes, diplômés de l’enseignement supérieur, et investis dans une organisation non gouvernementale par passion, militantisme et conviction. Fin mai, la Croix-Rouge s’est vue épinglée par l’inspection du travail pour des dépassements de la durée maximale du travail chez plus de 300 salariés.A lire : La Croix-Rouge accusée de violer le code du travail« Partir du travail avant 20 heures, c’est ne pas assez s’impliquer »L’association humanitaire s’est défendue dans un communiqué en évoquant « l’identité même de la Croix Rouge et sa mission : sauver des vies ! ». Philippe Cafiero, DRH à la Croix-Rouge, le confesse : « Il faut arriver à mieux réguler notre gestion des ressources humaines, à mieux s’organiser. Mais certains salariés au siège n’ont pas compris la polémique. Ils sont rentrés chez nous pour s’investir pleinement et ils veulent organiser leur temps de travail comme ils le souhaitent. » De quoi poser la question : est-il possible de concilier la mission sociale et d’urgence avec le respect du code du travail ? Pour Thibault Laconde, ancien responsable RSE (responsabilité sociale des entreprises) à Action contre la faim, les anomalies comme celles constatées à la Croix-Rouge ne sont pas surprenantes : « Les ONG ont des travailleurs assez militants et engagés qui sont prêts à beaucoup travailler. Partir du travail avant 20 heures, c’est perçu comme ne pas assez s’impliquer, donc les associations sont tentées de laisser faire. »Pour lui, c’est à l’ONG de protéger ses salariés trop impliqués : « Ce n’est pas grave si l’employé est fatigué, la priorité est à l’urgence, au court terme. Mais c’est le rôle de la direction de dire à un moment donné à l’employé “stop” ».Une responsabilité sociale que souhaite assumer par Stéphanie Rivoal, présidente d’Action contre la faim. L’ONG ne travaille qu’avec des salariés, éparpillés dans 47 pays, et il faut parfois les freiner, selon elle : « Notre mission est de sauver des vies, d’alléger des souffrances. Les salariés ne sont pas à une heure près, mais il faut les arrêter et leur expliquer qu’ils ne seront plus efficaces sinon. »Un sujet tabouQuand ils ont conscience de leurs limites, les salariés peuvent eux-mêmes prendre cette décision. Stéphanie, qui travaille dans une ONG française depuis près de trois ans, s’est vue approcher du burn-out « au bout de deux ans à un rythme effréné ».Elle a ensuite décidé de ralentir la cadence. Mais elle ne regrette rien : « Il me semble qu’il y a un engagement, lorsqu’on travaille dans l’association, qui fait que parfois les salariés prennent eux-mêmes des libertés avec le code du travail. Je me vois mal arrêter mon boulot juste parce qu’il est l’heure de rentrer quand je suis plongée dans un dossier. »Pour ceux qui souffrent de ce rythme, il est parfois compliqué d’en parler avec ses collègues. De peur d’être pointé du doigt, d’être stigmatisé pour son manque d’engagement, le sujet est souvent tabou. Dans sa petite ONG qui agit en faveur des droits de l’homme, Isabelle a longtemps hésité avant d’évoquer sa situation : « C’était difficile d’en parler entre nous, même si chacun pensait la même chose. Il y avait de la suspicion permanente, personne n’osait évoquer ce sujet. ».« Très fatiguée par ce rythme de travail, Isabelle a finalement décidé d’aller voir sa directrice : Je l’ai prévenue que je ne ferai que mes 35 heures. Elle m’a répondu sèchement qu’elle cherchait des militants, des personnes engagées. » Depuis cette réunion, Isabelle n’a plus été envoyée à l’étranger pour une mission. « J’ai été mise de côté depuis cette entrevue », constate-t-elle, amère.Des entreprises privéesUne attitude qui peut surprendre de la part d’une association humanitaire. Mais qui s’inscrit dans un changement profond et structurel des ONG, selon Pascal Dauvin, maître de conférences à l’université de Versailles-Saint-Quentin : « Aujourd’hui, les ONG doivent être gérées comme des entreprises privées, il y a donc forcément des tensions et des débats. On assiste à une transformation du champ caritatif et humanitaire. »Une évolution que confirme Philippe Cafiero, à la Croix-Rouge : « Il faut garder nos racines sociales et humanitaires. Mais en même temps il faut être très structuré, nous devons fonctionner comme une entreprise privée. »A lire aussi : « Nous espérons que cette affaire ne ternira pas l’image de la Croix-Rouge »Au bout du compte, le risque d’une précarisation des salariés s’accentue. L’ensemble du secteur associatif est concerné, d’après le sociologue Matthieu Hély : « Dans le monde associatif, un tiers des salariés d’une association ne sont couverts par aucune convention collective de branche. C’est atypique et ça symbolise cette précarité de l’emploi. »« Pas d’avenir professionnel »C’est ce que dénonce Bruno [le prénom a été modifié à sa demande], actuellement en Contrat d’accompagnement à l’emploi (CAE) « dans une grande association humanitaire connue de tous » qui lutte contre l’exclusion : « Les ONG peinent beaucoup à recruter des bénévoles donc ils utilisent des emplois aidés. Mais ils gardent les jeunes un ou deux ans puis les laissent partir. » Bruno déconseille maintenant aux jeunes de s’engager aujourd’hui dans l’humanitaire : « Ils mettent des gens dans une impasse. Le jeune aura fait deux ans pour rien, il n’y a pas d’avenir professionnel dans l’humanitaire. »Pour Isabelle, il n’est plus question de rester dans ce milieu. La déception est trop grande : « Je cherche à partir et je n’ai pas envie d’aller dans une autre ONG, la situation est la même un peu partout. Mais grâce à toutes ces histoires, j’ai découvert le droit social, alors pourquoi ne pas me réorienter là-dedans ? »Jérémie LamotheJournaliste au Monde 08.06.2015 à 11h23 • Mis à jour le08.06.2015 à 17h23 | Isabelle Rey-Lefebvre C’est « triple peine » pour quinze familles occupant des appartements sociaux rue de Normandie, à Courbevoie (Hauts-de-Seine). Non seulement elles ont perdu des sommes conséquentes – jusqu’à 6 500 euros –, versées à l’ancien gardien Moussa N. qui, en échange, leur avait « ouvert » un logement social en toute illégalité, mais elles sont désormais toutes sous le coup d’une expulsion (trois ont déjà été exécutées) et font l’objet de poursuites judiciaires.Ces familles pour la plupart modestes, originaires d’Afrique de l’Ouest et du Maghreb, sont soupçonnées de « corruption et trafic d’influence » par un juge d’instruction du tribunal de grande instance de Nanterre. S’ajoutent, dans la procédure, quinze personnes mises en examen pour avoir soudoyé le gardien, mais sans obtenir de logements. « On a été escroqué et c’est nous que l’on traite de malfaiteurs », déclare, amer, Raymond Saint-Fleury, l’une d’entre elles.Lire aussi :Les HLM débordés par la pauvreté de leurs locatairesL’affaire débute avec la plainte déposée le 24 juin 2013 par Frédéric Glais, directeur de l’office public de l’habitat (OPH) de Courbevoie, qui, alerté par des locataires légitimes, « découvre » que vingt appartements fraîchement rénovés sont squattés. Selon le dossier des enquêteurs, dont Le Monde a pu prendre connaissance, les policiers voient défiler des victimes livrant, à quelques détails près, le même récit : ils ont, par l’entremise d’une connaissance, d’un copain de bistro, contacté Moussa N. qui prétendait pouvoir leur faire attribuer des logements sociaux grâce à ses relations. Moussa N. évoque notamment le maire de la ville, député des Hauts-de-Seine et vice-président de l’office HLM, Jacques Kossowski (Les Républicains, ex-UMP), qu’il connaît personnellement pour avoir activement participé à ses campagnes électorales, comme en attestent de nombreux témoignages et photos.Lire aussi :Touche pas à mon office HLM !Explications muscléesLes victimes racontent que Moussa N. faisait visiter des appartements, en leur laissant parfois le choix – du studio à 2 500 euros, versés en liquide, au quatre-pièces à 6 500 euros –, et faisait miroiter la « régularisation » de la situation, une fois dans les murs, avec un bail en bonne et due forme. Un conte de fées pour ces familles galérant depuis des années pour se loger ! Selon les calculs des enquêteurs, quarante « victimes » – le terme employé par les policiers – ont, entre 2011 et 2013, versé au gardien un total de 111 680 euros.A partir de 2012, deux autres intermédiaires s’imposent dans les « transactions » et la combine prend de l’ampleur. D’origine gambienne, Yassin M.,surnommée « la femme d’affaires », a accès aux clés, fait visiter les appartements, perçoit des commissions. Quant à Djeamel H., qui a grandi dans la résidence, il obtient de Moussa le droit d’exploiter pour son compte l’un des appartements. Il recrute des locataires sur le site Leboncoin.fr et, pendant onze mois, passe relever le loyer mensuel de 850 à 900 euros, en liquide.Le 2 juillet 2013, excédés par les promesses non tenues de Moussa N., certains des « faux locataires » et de ceux qui ont payé pour rien se rendent à sa loge pour des explications musclées. La police les sépare, puis une dizaine de protestataires emmènent le gardien dans le bureau du maire de Courbevoie, Jacques Kossowski, qui accepte de les recevoir sur-le-champ. « Le maire nous a demandé de laisser passer les élections [les municipales de mars 2014] et dit qu’il nous ferait ensuite signer un bail, la seule démarche étant de remplir un dossier de demande de HLM. Aujourd’hui, pour toute réponse, nous sommes expulsés », raconte, les larmes aux yeux, Bernard Koré, père de quatre enfants, logé dans un deux-pièces et seul à avoir obtenu six mois de délai pour déguerpir.Des combines « de notoriété publique »Quatre jours plus tard, le 6 juillet 2013, Moussa N. s’envole pour le Sénégal « sur les conseils du maire », a-t-il lui-même déclaré aux policiers qui l’ont joint par téléphone. M. Kossowski n’a pas souhaité répondre à nos questions mais a, à diverses reprises, contesté cette version des faits. Moussa N. n’a, jusqu’à présent, pas été mis en examen.Comment ce trafic a-t-il pu échapper à la vigilance de l’OPH jusqu’en juin 2013, alors qu’il durait depuis trois ans ? Dès 2010, des locataires s’étaient, en effet, plaint de ne pas avoir accès aux caves et aux locaux pour vélos, que le même gardien utilisait comme entrepôt. Le 24 mars 2012, une infirmière, Marie D., qui avait, en pure perte, versé 500 euros à Moussa N., avait écrit, en recommandé, au maire de Courbevoie, pour s’en plaindre. Yolande Deshayes, première adjointe au maire et présidente de l’OPH, l’avait reçue, lui promettant d’examiner sa demande de logement social, qui n’a pas abouti ; elle avait aussi proposé une confrontation avec le gardien, laquelle n’aura jamais lieu. Dès lors, les plus hautes instances de l’office étaient informées. D’ailleurs, « les combines de Moussa, c’était de notoriété publique et ça ne gênait personne », raconte une locataire en titre, arrivée en 2012.Le fonctionnement de l’office de Courbevoie est « très verrouillé et très politique »Le petit commerce de Moussa N. s’inscrit dans un contexte de gestion bien particulière de cet organisme HLM, sur lequel les enquêteurs ne se sont pas encore penchés. Le fonctionnement même de l’office de Courbevoie est « très verrouillé et très politique », selon Karim Larnaout, administrateur de l’OPH et élu d’opposition (Nouvelle Donne) : « Bien que la CNL [Confédération nationale du logement, association de locataires marquée à gauche] arrive en tête aux élections des représentants de locataires, ses représentants sont systématiquement écartés des commissions, notamment d’attribution de logements, au profit d’une autre association, l’UDLI [Union départementale des locataires indépendants] », dont tous les dirigeants nationaux sont des élus et militants Les Républicains des Hauts-de-Seine.La tutelle politique est omniprésente, la moindre circulaire adressée aux locataires par Frédéric Glais, directeur de l’office, est cosignée par la présidente (Yolande Deshayes jusqu’en mars 2014, puis l’actuelle adjointe du maire à la politique de l’habitat, Christiane Radenac). Mme Deshayes (qui n’a pas souhaité répondre à nos questions) a, entre 2009 et 2011, exercé sur Pascal Siry, directeur pendant cette période, un contrôle permanent. Jusqu’à lire son courrier avant lui et « à imposer ses orientations en matière de gestion du personnel, notamment dans le recrutement, le licenciement », détaille le jugement du 7 mai 2014 du tribunal administratif de Cergy-Pontoise, qui, saisi par M. Siry, a reconnu le harcèlement dont il a été victime.Des dysfonctionnements dénoncés dans trois rapportsLes dysfonctionnements de l’Office public de l’habitat de Courbevoie ont été pointés depuis 2008 par trois rapports de la Mission interministérielle d’inspection du logement social (Miilos). Celle-ci constate d’abord « une instabilité récurrente et une rotation inhabituelle du personnel d’encadrement », avec quatre directeurs généraux entre 2007 et 2011 et le départ de neuf cadres. L’office n’a, en outre, produit aucune offre nouvelle de logements de 1993 à 2012, et seuls 19 logements (sur un parc de 4 184), ont été créés depuis. Enfin, la Miilos observe que « la gestion des attributions [des logements] s’effectue comme si la ville était le principal réservataire du parc de l’Office », ignorant le contingent qui permet au préfet de désigner 30 % des candidats, notamment ceux bénéficiaires du droit au logement opposable.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Patrick Roger C’est reparti pour un tour. Après l’échec – prévisible – de la commission mixte paritaire, la commission spéciale de l’Assemblée nationale a repris, lundi 8 juin, l’examen du projet de loi sur la croissance et l’activité – dit « loi Macron » –, dont la discussion en séance débutera mardi 16 juin. Même si le gouvernement et les rapporteurs du texte à l’Assemblée s’appliquent à souligner « la qualité du travail du Sénat », pour l’essentiel, c’est le retour à la version issue de l’Assemblée en première lecture qui devrait prévaloir. Le gouvernement a cependant l’intention d’introduire de nouvelles dispositions en intégrant dans le texte une partie des mesures en faveur des PME et TPE, qui devraient être dévoilées mardi par le premier ministre. Tour d’horizon des principaux points en suspens.Transport par autocarLe projet de loi permet d’ouvrir des liaisons interurbaines par autocar hors du cadre du cabotage. Les autorisations seront délivrées par une autorité organisatrice de transport (AOT) qui veillera à ce que l’ouverture d’un service interurbain, sur une distance inférieure à 100 kilomètres pour l’Assemblée, à 200 kilomètres pour le Sénat, ne compromette pas l’équilibre économique d’un service public existant.Concessions autoroutièresL’autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer), créée par le projet de loi, sera associée à la négociation des contrats de concession. Son avis sera rendu public : il portera notamment sur le champ des dépenses qui ne doivent pas être couvertes par une augmentation des tarifs, sur le taux de rentabilité et sur l’impact pour les usagers. Les concessionnaires seront assujettis, pour la passation des marchés, à des règles de publicité et de concurrence.Permis de conduireL’organisation et la surveillance des épreuves du permis poids lourds pourraient être assurées par d’autres opérateurs que les inspecteurs du permis de conduire, fonctionnaires placés sous l’autorité du ministère de l’intérieur. En cas d’engorgement pour les épreuves du permis B, l’Assemblée a prévu la possibilité de recourir à des agents publics ou contractuels comme examinateurs de l’épreuve pratique. Le Sénat l’a supprimée. Subsistent en outre, sur ce point comme sur la libéralisation de voitures à double commande et les heures de formation nécessaires pour la présentation au permis, des désaccords entre le ministre de l’intérieur et celui de l’économie qui devront être arbitrés en interministériel.Professions juridiques réglementéesLe texte initial prévoyait l’instauration d’un « corridor tarifaire », sous la forme d’une fourchette comportant un maximum et un minimum pour chaque prestation, arrêtée conjointement par le ministre de la justice et le ministre de l’économie. Les députés y ont substitué une faculté de remise fortement encadrée. Ils ont imposé aux professionnels l’affichage des tarifs et prévu la création d’un fonds national de péréquation interprofessionnel. Le projet prévoit également de faciliter la création de nouveaux offices en délimitant des zones d’installation libre. Les sénateurs ont largement réécrit le texte en le vidant de sa substance. Le gouvernement, sur ce point, reste ferme et entend revenir à la version de l’Assemblée.Actionnariat salarié et épargne salariale Le projet de loi prévoit la mise en place d’un régime fiscal et social plus favorable. Les abattements pour durée de détention pourraient permettre de réduire sensiblement l’imposition au moment du gain d’acquisition. La contribution salariale spécifique serait supprimée et la contribution patronale abaissée. Le coût est estimé à 200 millions d’euros la première année et 125 millions les années suivantes. Le Sénat y a ajouté des avantages fiscaux étendus en faveur du dispositif « Madelin » d’ISF-PME, que le gouvernement juge non recevables.Tribunaux de commerce Le projet de loi prévoit la création de tribunaux de commerce spécialisés (TCS), qui auraient compétence exclusive pour les affaires importantes. Le texte initial permettait de désigner un TCS pour le ressort de plusieurs cours d’appel pour aboutir à un nombre total de huit ou neuf. Le Sénat a proposé la création d’au moins un TCS dans chaque cour d’appel, ce qui rendrait possible la désignation d’une quarantaine. Le gouvernement devrait, dans un amendement, proposer une implantation sur une base régionale, soit une quinzaine. Le seuil de salariés déterminant le renvoi à un TCS devrait être porté à 250 au niveau du groupe.Travail du dimancheLa pierre d’achoppement entre le gouvernement et une partie de sa majorité. Le texte institue des « zones touristiques internationales » (ZTI), qui bénéficient de nouvelles dérogations pour le travail du dimanche et en soirée pour les commerces qui y sont situés, sous réserve d’un accord collectif. Les « zones commerciales » se substituent aux « périmètres d’usage de consommation exceptionnel » (PUCE), créés par la loi Mallié de 2009. Le nombre de dimanches du maire, actuellement de cinq, pourrait être porté à douze. Au-delà de cinq, la décision devra être prise au niveau de l’intercommunalité. Dans tous les cas, le projet repose sur le principe « pas d’accord, pas d’ouverture ». Mais il ne fixe pas, en dehors des ZTI, de seuil de compensation salariale, ce que réclament les « frondeurs » du PS. Mardi 2 juin, devant le groupe socialiste, le ministre de l’économie s’était dit « ouvert à des propositions, à condition qu’elles restent dans l’esprit du texte et qu’elles ne pénalisent pas les petites entreprises ». Le Sénat, quant à lui, a dispensé les petits commerces de contreparties, a introduit la possibilité de passer outre l’obligation d’un accord collectif et a élargi l’ouverture dominicale aux magasins de biens culturels comme la FNAC. Ces dispositions seront expurgées à l’Assemblée.Droit d’information des salariésLe Sénat a restreint le nouveau droit pour les salariés, entré en vigueur le 1er novembre 2014 dans le cadre de la loi sur l’économie sociale et solidaire, dans les entreprises de moins de 250 salariés, d’être informés lorsque le chef d’entreprise a la volonté de vendre son entreprise. Le gouvernement devrait s’appuyer sur les conclusions du rapport de la députée (PS) de l’Hérault Fanny Dombre-Coste pour « ajuster » le dispositif législatif.Prud’hommesLe projet de loi prévoit déjà une « barémisation » des indemnités en cas de condamnation de l’employeur. Le premier ministre devrait annoncer, mardi, un dispositif de plancher et de plafonnement de ces indemnités, « afin de donner plus de lisibilité ».Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.06.2015 à 10h28 • Mis à jour le08.06.2015 à 10h44 Deux personnes ont été arrêtées à Trappes, lundi 8 juin, dans le cadre de l’enquête portant sur Sid Ahmed Ghlam, étudiant algérien soupçonné d’un projet d’attentat en avril contre au moins une église, rapporte LCI. Sid Ahmed Ghlam, arrêté le 19 avril après s’être blessé par balle à la jambe, est aussi soupçonné du meurtre d’Aurélie Châtelain, perpétré plus tôt dans la matinée du 19 avril.Dimanche, deux hommes, âgés de 35 et 39 ans, ont été interpellés à Limay et Mantes-la-Jolie, deux villes voisines des Yvelines dans la banlieue parisienne.Lire aussi :Attentat déjoué à Villejuif : deux hommes arrêtés dans les YvelinesSoupçonnés d’avoir fourni des gilets pare-ballesLundi, les deux hommes ont été arrêtés par les policiers de la sous-direction antiterroriste (SDAT) agissant sur commission rogatoire des juges d’instruction saisis de l’affaire Ghlam. Ils ont été placés en garde à vue peu après 6 heures, mesure pouvant durer jusqu’à quatre-vingt-seize heures dans le cadre d’une enquête pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », a indiqué une source judiciaire.Aucune information n’a été fournie à ce stade à propos de leur profil. Selon i-Télé, ils seraient soupçonnés d’avoir fourni des gilets pare-balles retrouvés dans la voiture de Ghlam.Les enquêteurs cherchent à identifier les complicités dont aurait pu bénéficier Sid Ahmed Ghlam. Quelques jours après l’arrestation de cet étudiant en informatique de 24 ans, un homme de 33 ans avait été mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste et criminelle, recel de vol en bande organisée et usage de fausses plaques d’immatriculation, faits en relation avec une entreprise terroriste.Lire aussi :Le suspect de l'attentat déjoué n'avait pas le profil d'un délinquant radicalisé 08.06.2015 à 08h40 • Mis à jour le08.06.2015 à 09h51 Le réseau électrique martiniquais a été entièrement paralysé à deux reprises en moins de vingt-quatre heures au cours du week-end avant d’être rétabli dimanche en fin d’après-midi.Une première coupure de courant a touché l’île samedi de 8 heures (heure locale, 14 heures à Paris) à 13 heures. Selon EDF Martinique, elle a pour origine « des coups de foudre violents localisés sur les lignes [à haute tension] situées entre Bellefontaine et Schoelcher » et « la majorité des foyers de Martinique ont été privés d’électricité ». La situation a entraîné « une mise en sécurité des installations évitant ainsi les surtensions ».« Vérifications sur tous les équipements »Moins de vingt-quatre heures après, la Martinique a subi une seconde coupure généralisée, en lien avec celle de la veille, dimanche en début d’après-midi. Et ce n’est qu’à 17 h 10 que la « totalité des clients a été rétablie ».« Les premières analyses montrent que l’incident survenu le samedi 6 juin sur le réseau électrique a entraîné des dégradations sur le poste de transformation à Fonds Laillet, lui-même à l’origine de l’incident survenu le dimanche 7 juin », indique EDF dans un communiqué.Après le second black-out, EDF Martinique a entamé « des vérifications sur tous les équipements du réseau électrique ». « Avec l’appui d’un hélicoptère de la protection civile, les équipes d’EDF ont réalisé un contrôle des lignes électriques à très haute tension de 63 000 volts », ajoute l’électricien. Simon Piel et Hélène Bekmezian Mercredi 3 juin, les juges Renaud Van Ruymbeke et Aude Buresi avaient convoqué Wallerand de Saint-Just pour le mettre en examen. A l’issue du rendez-vous, le trésorier du Front national, visé par une enquête sur le financement du parti, est reparti sous le simple statut de témoin assisté. En cause, une faille de la loi sur la transparence de la vie publique, votée après le scandale Cahuzac, qu’il a lui même soulevée devant les magistrats. « Ils étaient sidérés », raconte l’ancien avocat, pas mécontent de sa trouvaille. Le scénario est en effet inédit.Les deux juges d’instruction souhaitaient le mettre en examen pour « acceptation par un parti politique d’un financement par une personne morale », en l’occurrence la société Riwal, dirigée par Frédéric Chatillon, un proche de Marine Le Pen déjà mis en examen pour d’autres motifs dans cette affaire. Problème, si la société peut être condamnée en tant que donateur, le parti politique, lui, n’encourt plus de sanction en tant que bénéficiaire... Cette mesure de la loi de 1988 sur la transparence financière de la vie politique a été tout simplement effacée par la loi sur la transparence de la vie publique, adoptée en octobre 2013.Lire aussi :Financement du FN : le microparti Jeanne mis en examen pour « escroquerie »Personne, des parlementaires jusqu’aux administrateurs des deux Assemblées, en passant par les personnels qualifiés du gouvernement, les associations anticorruption, la presse judiciaire, le parquet de Paris et, in fine, les magistrats du pôle financier ne s’était rendu compte de l’existence de cette faille jusqu’ici. Voilà l’enquête sur le Front national fragilisée.Amendement anodinAu mois de mai, Jeanne, le microparti de Marine Le Pen, avait été mis en examen tout comme avant lui son représentant, Jean-François Jalkh, par ailleurs vice-président du FN. Ce chef de mise en examen est désormais caduc. La convocation du Front national comme personne morale en vue de sa mise en examen pour ce même chef est remise en question.Lire aussi :Mise en examen de Jean-François Jalkh, vice-président du Front nationalJuillet 2013. Le texte né des secousses de l’affaire Cahuzac arrive au Sénat en procédure accélérée et en pleine session d’été. Le sénateur socialiste Jean-Pierre Sueur, alors président de la commission des lois et rapporteur du texte, fait voter un amendement a priori anodin. Avant lui, les députés ont modifié le texte en fixant le plafond de 7 500 euros de dons annuels non plus par parti mais par personne physique. Si un particulier dépasse ce plafond en versant plusieurs petites sommes à plusieurs partis, ces derniers ne peuvent pas être comptables de son infraction. Pour M. Sueur, les partis « n’ont pas la possibilité de s’assurer du respect de la loi par leurs donateurs » et donc n’ont pas à être systématiquement condamnés.Alors que la loi de 1988 punissait ceux qui ont « versé ou accepté des dons » illégalement, la voilà modifiée pour ne punir que « ceux qui ont versé des dons », et non plus les bénéficiaires. Les sénateurs pensent bien à préciser que le bénéficiaire des dons peut quand même être sanctionné s’il reçoit plus de 7 500 euros d’une personne physique. Mais voilà qu’ils oublient de repréciser qu’il peut aussi être sanctionné s’il reçoit de l’argent d’une personne morale, pratique qui reste prohibée par la loi. C’est cet oubli qui fait qu’aujourd’hui le Front national, en tant que parti bénéficiaire d’un don de personne morale, en l’occurrence la société Riwal, n’encourt pas de sanctions, pas plus que son trésorier, Wallerand de Saint-Just.Lors de l’examen du texte en séance, personne n’a tiqué : ni les élus ni Benoît Hamon, qui représentait alors le gouvernement et qui a donné un avis favorable à l’amendement sans aucun autre commentaire.Contacté, Jean-Pierre Sueur, reconnaît « une erreur, comme cela arrive dans toutes les œuvres humaines ». Il indique que les services de la commission des lois du Sénat vont réfléchir à une solution qui pourrait être celle d’un amendement dans un prochain texte. Jean-Jacques Urvoas, alors rapporteur de la loi pour l’Assemblée, n’a pas donné suite à nos sollicitations.Simon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterHélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Soren Seelow Du point de vue de son fondateur, Mohamed Achamlane, le site Internet Forsane Alizza (« cavaliers de la fierté ») avait pour seule mission de « lutter contre l’islamophobie ». Pour les services d’enquête, cette plate-forme dédiée à la « défense des musulmans » était en réalité un groupuscule prônant le djihad armé. Une lecture dévoyée de l’islam, adossée à une vision paranoïaque du monde, qui conduira son leader à écrire dans une ode à Mohamed Merah que ce dernier avait tué en « état de légitime défense ».Trois ans après leur interpellation, quatorze membres de Forsane Alizza, dont l’« émir » Mohamed Achamlane, sont jugés du lundi 8 au mardi 23 juin pour « association de malfaiteurs en vue de la préparation d’actes terroristes ». Le quinzième mis en examen, mineur au moment des faits, sera renvoyé devant un tribunal pour enfants.Ce procès se tient dans un contexte particulier, cinq mois après les attentats des 7 et 9 janvier contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes. Deux cibles évoquées quelques années plus tôt, de façon plus ou moins précise, par Mohamed Achamlane.« Retrait des lois abjectes sur le voile »Créée en août 2010 dans la région nantaise par ce Franco-Tunisien, aujourd’hui âgé de 37 ans, Forsane Alizza a rapidement attiré l’attention de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, ancêtre de la DGSI). L’enquête permettra d’établir que l’« émir » avait recruté des « lieutenants » régionaux, qui devaient s’entraîner au maniement des armes à feu, voire de « l’arbalète », afin d’« apprendre à être des moudjahidin ». La « charte » du groupe imposait également des réunions hebdomadaires sur un forum Internet sécurisé où étaient légitimés le recours à la violence et la « ghanima », c’est-à-dire le vol des « mécréants ».En janvier 2012, le ministère de l’intérieur annonce la dissolution du mouvement, accusé de faire « la promotion de la lutte armée ». Forsane Alizza répond par un communiqué réclamant un pacte de non-agression envers les musulmans. Mohamed Achamlane y appelle les troupes françaises à quitter les pays musulmans, demande « le retrait des lois abjectes sur le voile » et menace, si ses « exigences » ne sont pas satisfaites, de considérer que « le gouvernement est entré en guerre contre les musulmans ».Dans un chat en mars 2012, il se félicite des assassinats commis quelques jours plus tôt par Mohamed Merah et jure que « par Allah tout-puissant, on va lui mettre des cicatrices à la France ». Dans une autre conversation, il laisse entendre qu’il pourrait être impliqué dans l’incendie criminel de Charlie Hebdo en novembre 2011. D’autres interceptions font craindre aux enquêteurs un passage à l’acte. Le 28 mars 2012, un coup de filet conduit à une vingtaine d’interpellations.Projets d’assassinatsChez Mohamed Achamlane sont trouvés trois fusils d’assaut démilitarisés, trois revolvers, des « recettes faciles » de fabrication d’explosifs, ou encore un manuel en anglais sur la fabrication d’une bombe atomique. Sur un disque dur, les enquêteurs découvrent un fichier intitulé « cible.txt » sur lequel figurent dix commerces juifs, dont cinq appartiennent à l’enseigne Hyper Cacher.Les enquêteurs s’intéressent également à une réunion qui s’est tenue à Givors (Rhône), en 2011, chez Baroudi Bouzid, considéré comme le référent religieux du groupe. Ce dernier venait de se voir retirer la garde de ses enfants par la justice lyonnaise. Plusieurs participants affirment qu’a été évoqué, lors de ce rassemblement, un projet d’enlèvement d’un des deux juges chargés de l’affaire. « Toutefois, aucune surveillance de ces cibles potentielles, aucun repérage et aucun achat de matériel lié à ce projet » n’a été constaté, reconnaissent les magistrats instructeurs.Comment démêler ce qui relève de la forfanterie d’un « émir » aussi charismatique que mégalomane d’un projet concret d’attentat ?Certains mis en examen affirment que Mohamed Achamlane avait évoqué un autre projet : une attaque au cocktail Molotov contre les locaux de Libération, selon le même mode opératoire que pour l’incendie de Charlie Hebdo. L’intéressé s’en défend. Il reconnaît en revanche avoir débattu de l’opportunité d’assassiner des responsables du Bloc identitaire, parmi lesquels le leader d’extrême droite Fabrice Robert, seule partie civile dans ce dossier. Mais il affirme que l’idée, finalement jugée « contre-productive », car elle en aurait fait des martyrs, a été abandonnée.C’est bien toute la difficulté de ce procès : de la liste de commerces juifs à l’évocation d’un attentat contre Libération, en passant par l’élimination de responsables d’extrême droite et l’enlèvement d’un juge, aucun de ces « projets » n’a donné lieu à un commencement d’exécution. Comment, dès lors, démêler ce qui relève de la forfanterie d’un « émir » aussi charismatique que mégalomane d’un projet concret d’attentat ?Lire aussi :Filières djihadistes : les limites de la réponse sécuritaireComme souvent en matière d’antiterrorisme, l’équilibre entre la prévention du passage à l’acte et la nécessaire matérialisation des faits est délicat à atteindre. Mohamed Achamlane a eu beau jeu de prétendre durant l’instruction que l’ambiance lors de certaines discussions du groupe était à la « rigolade », et que ses affidés étaient « des gamins, des bras cassés », pour la plupart « inoffensifs ». A ces « bras cassés », il a pourtant demandé de chercher des kalachnikovs – des « tak tak », selon les écoutes. Une passion pour les armes qui, au regard des projets qu’on lui prête et de la législation française, justifie son procès pour « terrorisme ». Quant à ses treize coprévenus, les magistrats instructeurs notent que le chef d’« association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » n’exige pas de leur part « une connaissance parfaite des projets mis en place, mais une connaissance que leur action ne pouvait tendre que vers cette finalité ».Ce sont finalement les anciens membres de Forsane Alizza qui permettent de mesurer la nocivité de l’émir. Plusieurs d’entre eux disent avoir quitté le mouvement « de peur que Mohamed Achamlane aille dans l’extrême et mette le groupe dans les problèmes ». Un sympathisant du groupe, Omar Diaby, s’est depuis illustré en devenant le principal recruteur de Français pour le mouvement djihadiste syrien Al-Nosra. Quant au seul mineur de la structure, Reda Bekhaled, il a été mis en examen en juillet 2014, à 19 ans seulement, pour avoir organisé avec ses frères et sœurs le départ de jeunes filles vers la Syrie.Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.06.2015 à 20h15 • Mis à jour le07.06.2015 à 22h51 | Denis Cosnard Fin de partie pour la SCOP SeaFrance. Cette société coopérative et participative qui exploite pour le compte d’Eurotunnel trois ferries faisant la navette entre Calais, en France, et Douvres, en Angleterre, s’apprête à fermer. Une audience est prévue le jeudi 11 juin pour placer l’entreprise en redressement judiciaire, indiquent des sources concordantes, confirmant la date donnée par la Lettre de l’Expansion. A terme, une liquidation judiciaire semble très probable. Près de 600 emplois directs sont menacés.Compte tenu de perspectives d’activité très assombries et de l’incroyable guerre entre ses dirigeants, l’entreprise qui exploite les ferries sous la marque MyFerryLink avait déjà obtenu le 10 avril de bénéficier d’une procédure de sauvegarde judiciaire. Les dettes avaient ainsi été temporairement gelées, et deux administrateurs judiciaires avaient été nommés, dans l’espoir de trouver une issue positive à la crise.Lire aussi :MyFerryLink lâché par EurotunnelFin du contrat EurotunnelUn espoir aujourd’hui réduit à néant. Fin mai, Eurotunnel, l’unique client de SeaFrance, a en effet décidé de mettre fin à son contrat à compter du 2 juillet. La raison ? Jacques Gounon, le PDG de l’opérateur du tunnel sous la Manche, se prépare à se désengager du secteur maritime. Il redoute que, même si elle n’y est pas parvenue jusqu’à présent, l’autorité britannique de la concurrence n’interdise un jour ou l’autre à Eurotunnel d’être présent à la fois sous l’eau et sur l’eau. Plutôt que de vivre sous cette menace, le PDG a choisi de mettre en vente les trois ferries dont il est propriétaire et de ne pas renouveler le contrat passé avec la SCOP qui les arme.Lire aussi :SeaFrance : 600 emplois menacés par la fin du contrat avec EurotunnelA ses yeux, l’existence de ce contrat tend à compliquer la vente des navires, en raison de la très violente bataille entre les ex-syndicalistes de choc qui tiennent le conseil de surveillance de la SCOP SeaFrance et ses dirigeants opérationnels. « Le bazar chez SeaFrance fait peur aux candidats, et aucun n’est prêt à reprendre les ferries s’ils restent exploités par la SCOP », confie un proche du dossier.Pour la SCOP, la fin de ce contrat clé constitue quasiment un avis de décès. C’est la raison pour laquelle les administrateurs judiciaires demandent à présent la conversion de la sauvegarde en redressement judiciaire.Une nouvelle SCOP ?Plusieurs pistes ont été étudiées ces dernières semaines pour que les 600 salariés ne perdent pas tous leur emploi. Le conseil de surveillance de SeaFrance a tenté de mettre au point un montage permettant à la SCOP de racheter les bateaux d’Eurotunnel. Visiblement sans succès. Philippe Caniot, un novice en matière maritime que le conseil de surveillance avait bombardé président du directoire en avril avec pour mission de trouver des partenaires financiers, a d’ailleurs tout récemment démissionné. Il ne sera pas resté deux mois à la barre.Des réflexions sont aussi en cours en vue de créer une nouvelle SCOP, en écartant au passage les anciens syndicalistes accusés par les commandants des ferries et l’encadrement d’être à l’origine de la crise. Mais les chances de succès paraissent minimes.A Calais, la fin annoncée de la SCOP SeaFrance a un air de déjà-vu. En janvier 2012, une première société SeaFrance, qui exploitait les mêmes ferries, avait déjà été liquidée en justice. Elle appartenait alors à la SNCF. L’entreprise ferroviaire nationale avait laissé sa filiale maritime passer en partie sous la coupe des syndicalistes locaux, et dériver mortellement.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.06.2015 à 11h43 Après quatre nuits de violences, Tourcoing a connu une accalmie samedi 5 juin. Aucune confrontation entre forces de l’ordre et jeunes de quartiers populaires n’a été signalée dans la ville. La préfecture du Nord a rapporté auprès de l’Agence France-Presse un unique feu de voiture et « aucun incident ». Les pompiers ont précisé être intervenus pour six incendies de véhicules et quatre de détritus, sur les communes de Tourcoing et Roubaix.Les affrontements qui ont secoué la localité ces derniers jours se sont soldés par une trentaine d’interpellations et trois premières condamnations – dont deux à de la prison ferme. La décision d’un juge des enfants de Lille concernant trois mineurs déférés vendredi n’était pas encore connue. Le parquet a demandé leur placement sous contrôle judiciaire.Lire aussi :Quatrième nuit de violence à Tourcoing, où le quartier de la Bourgogne s’embraseLes violences ont éclaté à la suite de l’accident qui a coûté la vie au passager d’une voiture qui avait refusé de s’arrêter à un contrôle routier et avait été poursuivi par la police, dans la nuit du dimanche 31 mai au lundi 1er juin. Pierre-Eliot Zighem, 19 ans, était originaire du quartier de la Bourgogne, un territoire particulièrement défavorisé. La préfecture a précisé avoir maintenu le dispositif de sécurité déployé dans les quartiers populaires de Tourcoing : 150 policiers et gendarmes appuyés par un hélicoptère.Lire aussi :A Tourcoing, la colère des habitants du quartier de la Bourgogne Lucie Soullier et Florence Aubenas Les cris retentissent sur le parvis du palais de justice de Rennes. « Violeurs », « bourreaux d'enfants », « ce soir, pour vous, c'est champagne et partouzes ». Daniel Legrand, 33 ans, vient d'être acquitté, vendredi 5 juin, par la cour d'assises des mineurs dans une ambiance proche de l'hystérie. Pendant les trois semaines d'audience, un petit groupe de militants plus hétéroclite que nombreux s'est aimanté à l'affaire d'Outreau. Pêle-mêle, des conspirationnistes d'extrême droite, des associations pour enfants, des allumés du missel, des journalistes ou des déçus de la justice y rêvent bruyamment de revanche. L'inventaire ne s'arrête pas là, mais les discours se ressemblent : ouvrir à nouveau le dossier d'Outreau et ses treize acquittements, coûte que coûte.Ils ont tout fait pour qu'on les remarque, dès le début, petite troupe de jeunes gens en tee-shirts noirs et aux regards furieux, massée dans le hall pour insulter qui passe, journaliste ou avocat de la défense. Tout est filmé, enregistré, noté dans des carnets, tant ils sont persuadés d'être entourés de menteurs, entre la « presse qui désinforme » et « les magistrats qui protègent les pédophiles ». Un membre de la famille de Daniel Legrand s'effraie : « Ils se collent à nous pour nous espionner.  »Lire aussi :Outreau  : le parquet requiert l'acquittement, la défense ne plaide même pasHonneur, force et Quenel plusAu deuxième jour, le président Philippe Dary doit sortir un grand barbu qui s'agite en invectivant l'accusé dans le box. Un jeune homme à côté de lui promet de tenir ses troupes. Il se présente : chauffeur poids lourd, entraîneur de boxe et président de Wanted Pedo, association fondée en juin 2014, « par devoir, à cause de l'omerta ». Sur son site Internet, la collecte en faveur de Dimitri Delay, un des quatre frères victimes dans l'affaire d'Outreau, s'affiche comme la grosse opération du moment, un RIB à l'appui coiffé de la devise : « honneur, force et courage ». « Quelqu'un m'a dit que ça faisait extrémiste », s'étonne le président de l’association. Certaines vidéos sur le dossier sont, elles, mises en ligne via « Quenel Plus », en référence à Dieudonné.En face, Me Eric Dupond-Moretti, un des historiques du dossier, s’emporte comme au premier jour. Ce n’est pourtant pas nouveau pour lui de ferrailler avec ceux qu’il nomme « les révisionnistes » d’Outreau. La guerre a commencé il y a quelques années, souterraine d'abord, avant de se cristalliser en 2013 autour d'un film, L'Autre Vérité de Serge Garde. A l’époque, Me Dupond-Moretti dénonce « un documentaire à charge contre les acquittés ». Philippe Houillon, rapporteur de la commission parlementaire sur Outreau, relève lui aussi que Serge Garde n’a pas gardé son témoignage, « qui n’allait pas dans son sens ».« Mascarade »La manière dont le film s'est monté est en elle-même révélatrice : c'est Karl Zéro, « sceptique » des attentats du 11-Septembre, qui contacte Serge Garde, ancien journaliste à L’Humanité, pour le convaincre de se pencher sur Outreau. Bernard de la Villardière, aujourd’hui animateur sur M6, est poussé sur les plateaux avec l'étiquette de producteur, revendiquant « un parti pris : celui des enfants ». Le gros du financement est, en fait, payé par l'association Innocence en danger : 120 000 euros, soit 70 % du budget du film, annonce la présidente Homeyra Sellier, témoin aux Assises de Rennes. Le tout est prélevé sur ses fonds à elle, comme les 80 000 euros de budget annuel.Lire aussi :Procès d’Outreau : l'association Innocence en danger, seule contre presque tousC'est l'association Innocence en danger aussi qui a poussé à ce nouveau procès, en alertant le parquet de Douai en 2013 sur la chicane de procédure qui a conduit à la comparution de Daniel Legrand. Stupeur générale. A l'époque, elle redoute même de prévenir ceux qu'elle appelle « les garçons », les quatre frères Delay. Elle a raison. Ils sont très fâchés. En général, les « garçons » sont très fâchés avec la justice. Ils ont commencé par annoncer à grand battage qu'ils ne participeraient pas à cette « mascarade », pour laquelle l'association avait œuvré sans même les prévenir. Ils s'y sont ralliés depuis et trois d'entre eux ont choisi d'être partie civile. Alors qu'ils n'avaient jamais mis en cause Daniel Legrand en 15 ans de procédure, ils parlent désormais de « flash » où leur serait apparu le visage du jeune homme.Pour des raisons administratives, Innocence en danger ne pouvait se constituer directement partie civile au procès, mais trois avocats présents figurent dans son comité juridique présenté en ligne. Maîtres Yves Monneris et Patrice Reviron s'en défendent à l'audience. « C'est pourtant sur votre site Internet », s'étonne la cour. Homeyra Sellier s'excuse : « une erreur du webmaster ». Comme le journaliste Ariel Wizman, sans doute, qui apparaît en photo dans le comité de soutien. Il l'ignorait lui-même. « J'ai animé une soirée pour eux il y a 8 ans, rien de plus », dit M. Wizman. Le webmaster n'a toujours rien changé.Les excuses de la RépubliqueA quelques jours de la fin du procès, l'arrivée de Jacques Thomet a fait vibrer la petite troupe. Ancien rédacteur en chef à l’AFP, Thomet a signé Retour à Outreau, une des bibles de la mouvance, éditée par Alain Soral, extrémiste en tout. Dans une vidéo de présentation du livre, Soral dénonce « la pédocriminalité d'élite satanique », se recommandant d'ailleurs aussi de Serge Garde, avec lequel il aurait collaboré quelques années plus tôt pour un autre ouvrage.Dans l’une des rares librairies parisiennes où l’on peut se procurer Retour à Outreau, un autocollant de l’association soralienne « Egalité et réconciliation » est d'ailleurs offert contre les dix centimes manquants dans la caisse pour rendre la monnaie. A la page 291, l'auteur relate à la première personne un échange avec le juge d'instruction Fabrice Burgaud, dont l'enquête est extrêmement controversée.C'est Thomet qui parle :« — A votre place […] j'aurais envoyé le double d'adultes devant les assises après l'étude du dossier dans sa totalité .— Vous avez sûrement raison. Je ne pouvais quand même pas mettre en examen la moitié d'Outreau, m'a […] répondu Fabrice Burgaud dans un haussement de sourcil aussi déterminé que significatif. On n'a retenu que ceux qui étaient le plus concernés. »Lire aussi :Procès d’Outreau : les évidences du juge, les doutes du policierRappelons ici que treize des dix-sept mis en examen ont été acquittés et indemnisés avec les excuses de la République.#moijetecroisJacques Thomet ne se contente pas de son livre : il est également très actif sur son blog, sa page Facebook et son compte Twitter (247 abonnés) qu’il a relancé au début du troisième procès d’Outreau après deux ans d’absence. Sur la Toile, il est loin d’être seul à exprimer ses doutes.— « Vous connaissez Jacques Thomet ? », demande Eric Dupond-Moretti à Laurence Gratton, à la barre des assises de Rennes. — « Oui— Et vous connaissez Serge Garde ? »C'est oui aussi.Laurence Gratton, 51 ans, garde d'enfants, les a tous rencontrés par le Web avant de devenir elle-même une des passionarias de la production en ligne sous différents avatars, Anne Onime sur Twitter (571 abonnés) ou « caprouille » qui tient un blog confidentiel sur Mediapart. Dupond-Moretti y apparaît au côté de Landru, les acquittés s'y font massacrer régulièrement.A la barre de Rennes, Stéphane Cantero, l'avocat général, lit un procès-verbal de la police judiciaire de Coquelle, daté de février 2013. C'était le temps où Laurence Gratton hébergeait trois des frères Delay, eux aussi pêchés sur Facebook. « Elle reconnaissait avoir une relation particulière avec Chérif Delay, qu'elle croyait filiale, comme si Chérif était vraiment sorti de son ventre, avec le désir de l'adopter, sentiment qui se transformait peu à peu, écrit le gardé. Elle reconnaissait avoir quitté le domicile conjugal et vivre chez Chérif Delay, que ses sentiments avaient évolué et qu'elle avait déjà envisagé de construire un avenir avec Chérif Delay dans une relation de couple. » Ça n'a pas duré.L'avocat général se tourne vers Laurence Gratton : « Je trouve qu'il y a là quelque chose d'incestueux, particulièrement malsain dans cette affaire. » Elle ne répond pas.En ligne, ils ont été une petite dizaine à refaire les audiences du procès Outreau 3 à coups de 140 caractères. Leur message : les enfants ne mentent pas. Sur Twitter, des militants ont d’abord créé un mot-clé #moijetecrois, finalement peu suivi. La majorité s'est rabattue sur #Outreau, le même que les envoyés spéciaux au procès. Au milieu des comptes rendus d’audience, on y retrouve par exemple Karl Zéro, le 27 mai, mettant en doute l’innocence de Daniel Legrand.Ben arrête, alors. Dis, pour Legrand. https://t.co/t3elIc6KTz— karlitozero (@Karl Zero Absolu)require(["twitter/widgets"]);Le 5 juin dans l'après-midi, six policiers ont investi une salle d'audience surchauffée. Des mesures de sécurité exceptionnelles ont été prises pour le prononcé du verdict. Finalement, quand les cris se sont tus sur le parvis après le verdict, Jonathan Delay a dit : « Je ne suis pas déçu. Je me promenais avec un poids depuis 10 ans, je l'ai déposé. » Innocence en danger et Jacques Thomet ne sont même pas apparus.Lire aussi :Outreau : la justice face à la parole des enfants victimesLucie SoullierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterFlorence AubenasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.06.2015 à 19h13 • Mis à jour le05.06.2015 à 19h39 Un jeune homme de 21 ans, soupçonné d’être un prédicateur salafiste, a été écroué à Saint-Denis en attendant son transfèrement devant les magistrats du pôle antiterroriste de Paris. Il était en garde à vue depuis mardi dans le cadre de l'enquête sur une filière djihadiste présumée à La Réunion.Lire aussi :L’île de La Réunion rattrapée par le djihadismeAvant d'être transféré à Paris pour être entendu par un juge antiterroriste, le jeune homme, surnommé « l'Egyptien », a été présenté à un juge des libertés et de la détention (JLD) qui l'a placé sous mandat de dépôt.Deux autres personnes mises en examenIl est soupçonné d'être l'élément central d'une filière djihadiste et d’avoir convaincu six jeunes d'aller combattre, fin 2014, dans les rangs du groupe Etat islamique en Irak et en Syrie. L'un de ces jeunes aurait été tué au nord de Tikrit, en Irak, le 7 avril, lors d'une opération de l'armée contre les forces de l’Etat islamique.Dans la matinée, des frères jumeaux de 18 ans, également en garde à vue depuis mardi, avaient été mis en examen pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d'actes terroristes et laissés libres sous contrôle judiciaire.Selon des chiffres du ministère de l'intérieur publiés en mars dernier, 48 cas de radicalisation ont été signalés aux autorités à La Réunion depuis avril 2014, ce qui place l’île en tête des signalements dans les départements d'outremer (8 à Mayotte et en Martinique, 7 en Guadeloupe). Ce même rapport fait état d'un peu plus de 3 000 signalements sur tout le territoire français.Lire aussi :Un arsenal parlementaire contre la menace djihadiste 01.06.2015 à 17h50 • Mis à jour le01.06.2015 à 17h56 | Marc Prévot (Président Emmaüs Solidarité) Michel Sapin, ministre du budget, a annoncé l’intention du gouvernement de réaliser des économies sur les aides au logement, particulièrement les aides personnelles, APL (aide personnalisée au logement) et allocation de logement.L’importance de ce budget, 17 milliards d’euros, est impressionnante. Malgré cela, le taux d’effort des locataires augmente. Alors il est facile de dire qu’il y a des économies à faire mais c’est un raisonnement de Gribouille.Lire aussi :Immobilier : le retour timide des acheteursCertes, des ajustements limités sont souhaitables, comme le proposent François Pupponi, député (PS) du Val-d’Oise, et un groupe de parlementaires : prise en compte des revenus des parents d’étudiants, prise en compte du patrimoine des allocataires par exemple. Mais les aides personnelles, d’après la Direction de la recherche du ministère des affaires sociales, réduisent le taux de pauvreté de trois points, soit 14 % au lieu de 17 %, soit une sortie de la pauvreté pour 1 800 000 personnes.Revenus indécentsLe gouvernement veut-il augmenter le taux de pauvreté ? Mais les aides personnelles sont concentrées sur les familles aux ressources les plus faibles, les 30 % des plus bas revenus. Le gouvernement veut-il s’attaquer aux familles modestes à un moment où la crise économique frappe en premier les plus pauvres ?Mais au moment où les inégalités se développent davantage en France que dans d’autres pays européens, d’après l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), et où les revenus de certains grands dirigeants deviennent de plus en plus indécents, le gouvernement veut-il contribuer à augmenter encore ces inégalités ?Lire aussi :Michel Sapin veut économiser sur les aides au logementCertains experts essaient de nous faire croire que ces aides ne servent à rien et ne font qu’augmenter les loyers. Ils n’apportent aucun élément décisif de preuve. Au contraire les aides personnelles au logement ont été sous actualisées par rapport à l’évolution des loyers depuis de longues années. Prétendre que les loyers sont à la hausse du fait d’une aide personnelle en baisse relative n’est pas raisonnable.Ces experts nous opposent aussi l’exemple anglais, où les aides personnelles ont été réduites. Le gouvernement anglais en attendait une réduction des loyers. Une étude montre que les baisses de loyer ne représentent que 10 % de la réduction d’aide mais 90 % sont supportés par les locataires et pèsent sur le budget familial. Il en résultera probablement davantage d’impayés et d’expulsions. La réforme est récente et son évaluation évoluera dans le temps.Amortisseur socialMais le gouvernement est-il prêt à prendre le risque de multiplier les expulsions alors que leur nombre a substantiellement augmenté dans les dix dernières années ? Les aides personnelles, contrairement aux idées reçues, ont bien joué leur rôle. D’abord celui d’amortisseur social pour les personnes frappées par la précarité et le chômage.Elles ont certainement contribué à ce que les logements inconfortables rattrapent le niveau de confort des logements des catégories aisées. Elles réduisent le taux d’effort financier des familles. Elles augmentent mécaniquement en période de faible croissance et elles ralentiront si l’on crée davantage d’emplois. Elles ont soutenu la consommation et de ce fait le maintien de la production nationale.Il faudrait en fait les revaloriser par rapport à l’inflation. Le vrai problème est celui de la pénurie dans les zones tendues. Il faut rétablir l’aide à la pierre dans la construction de logements sociaux et utiliser les moyens juridiques permettant de dépasser les blocages locaux.Rappelons que le logement crée des emplois et rapporte des ressources fiscales plus importantes que les dépenses d’aide publique. Ne nous trompons pas de cible et favorisons la croissance, la lutte contre les inégalités, la lutte contre la pauvreté.Marc Prévot (Président Emmaüs Solidarité) Florence Aubenas (Rennes, envoyée spéciale) C’est une histoire de cartable dans la cour de récréation, à l’école primaire de Samer (Pas-de-Calais). Le petit Dimitri a chahuté la petite Céline, et la maman, Catherine Lepers, a dû en parler au maître : ça fait plusieurs fois que sa fille se plaint du même gamin. Elle le connaît de vue : un petit blond aux yeux bleus-vert. A vrai dire, tout le monde se connaît à Samer, coquet village du côté de Boulogne-sur-Mer, où s’installent volontiers les jeunes couples à la recherche de maisons de caractère. Quelques semaines après, la police vient chercher Catherine Lepers, infirmière : Dimitri, 8 ans et son frère Chérif, 10 ans, l’accusent de les avoir violés. C’est le 5 mars 2002, à 14 heures. Pour elle, l’affaire du cartable est devenue l’affaire d’Outreau.Lire aussi :Outreau, le procès sans finTreize ans plus tard, le cartable, les deux frères et l’infirmière vont secouer la cour d’assises des mineurs à Rennes, où, depuis deux semaines, se juge le procès « Outreau 3 ». Revoilà donc Catherine Lepers, 53 ans, appelée à témoigner devant la cour ce 1er juin 2015. Tandis qu’elle est debout à la barre, deux personnes se trouvent à un mètre derrière elle sur le banc des parties civiles : Dimitri et Chérif. Ses deux petits accusateurs ont aujourd’hui 23 et 26 ans.Catherine Lepers ne les a pas reconnus. Elle a en mémoire un petit garçon qui a dénoncé ses parents pour lui avoir « fait des manières », comme à ses trois frères, depuis qu’ils ont été placés en famille d’accueil à Samer, en 2000. A l’époque, les enfants Delay continuent d’ailleurs à livrer régulièrement des noms, par listes entières, à leurs assistantes maternelles. Cela a commencé par des gens d’Outreau, leurs anciens voisins à la Tour du Renard, un quartier HLM. Il est situé à 10 km de Samer, pas plus, mais cela semble très loin, un autre monde. De mois en mois pourtant, les enfants ne s’arrêtent pas, et élargissent ce cercle de plus en plus : la presse parle de réseau pédophile international et, à Samer même, un huissier et sa femme sont arrêtés dans leur manoir. Leur fils est dans la classe de Dimitri.« Pour moi, c’est une vengeance de cet enfant »Pendant sa garde à vue, Catherine Lepers apprend qu’elle aussi est sur une des listes des enfants, celle du 5 décembre 2001, donnée par Chérif, l’aîné. L’infirmière serait venue à la Tour du Renard les violer chez eux, mais son rôle dans le réseau ne s’arrêterait pas là : elle serait aussi chargée de vérifier médicalement que « les enfants n’étaient pas trop abîmés par les sévices ».Le gamin précise dans sa déclaration que Catherine Lepers était une jeune femme blonde et frisée, alors enceinte de ses jumeaux. C’est la grande chance de l’infirmière, si on l’ose dire. A la cour d’assises de Rennes, elle explique que « ces choses-là étaient matériellement impossibles ». Au moment de sa grossesse, elle n’a pas encore déménagé à Samer, mais vit à Haubourdin (Nord), à 120 km de là, près de Lille, sans pouvoir se déplacer, pour raisons médicales. Sa coiffure aussi est différente : des cheveux bruns et lisses. La police la libère le jour même. A la barre, l’infirmière continue. « Quelques jours après ma garde à vue, Dimitri a dit à ma fille : “Tu as vu ce que j’ai fait à ta mère ?” Pour moi, c’est une vengeance de cet enfant. » C’est d’abord à Chérif Delay, le grand frère, que le président Philippe Dary demande de se lever devant les assises. « Vous avez mis en cause Madame Lepers. Qu’avez-vous à dire ? » L’infirmière ne s’y attendait pas, elle a tressailli. La réponse du jeune homme tombe dans un silence total : « C’est faux, monsieur le président. » Pour la première fois, un des quatre frères Delay revient sur l’une de leurs accusations.« Je vous demande pardon »Le magistrat continue : « Pourquoi l’avez vous fait ? Vous vous rendez compte de l’impact ? » Le garçon répond d’une voix calme : « Je ne me rappelle même plus pourquoi. Maintenant j’ai grandi, je sais le bien et le mal. » Il ne dit plus rien. Puis : « Je suis désolé, je vous demande pardon. » L’infirmière se retourne. « Ça me touche beaucoup », dit-elle.C’est maintenant au tour de Dimitri de se lever. Elle n’ose pas le regarder, les yeux fixés devant elle, se raccrochant à ceux du président. « Vous devez dire la vérité », explique le magistrat à Dimitri.« Quand je suis arrivé à Samer, c’était un choc pour moi. J’avais des souvenirs, des cauchemars, une haine »Lui : « Je ne reviendrai pas sur mes déclarations ». Le président le relance : « Vous avez entendu votre frère ? » Dimitri Delay ne bronche pas : « C’est ce qu’il dit, pas moi. » La première ligne de fracture vient de se dessiner entre les quatre frères, jusque-là soudés.Un peu plus tard, Dimitri est à nouveau auditionné à l’audience. « Quand je suis arrivé à Samer, c’était un choc pour moi. J’avais des souvenirs, des cauchemars, une haine. » Dimitri mangeait alors avec les mains, couvrait les murs de sa chambre d’excréments. Il avait peur du noir, peur des hommes, peur de tout. Le président relit les listes de noms, par dizaines, de ceux qu’il a accusés à l’époque. Dimitri Delay se souvient de certains. Pas de tous. Il dit qu’il ne sait plus.« Oui, je vois son visage »« Vous avez entendu ce que disent votre mère, votre père, les deux voisins ? Ils affirment tous aujourd’hui qu’ils n’étaient que quatre », reprend le président.Dimitri Delay : « C’est leur ressenti, leur vision. J’ai ma vérité, vous avez la vôtre. Je n’ai pas à me justifier de ce que j’ai dit et vécu. C’est n’est pas un jeu pour moi. » Il regarde à peine Daniel Legrand, 33 ans, dans le box. Acquitté comme treize autres accusés en 2005, Legrand est le seul à être jugé à nouveau dans le même dossier, pour une chicane de procédure. Il risque 20 ans de prison. « Oui, je vois son visage », lâche Dimitri.Lire aussi :Au procès d’Outreau, l’accusé Daniel Legrand « ne désire plus rien »A la suspension d’audience, une petite troupe l’entoure dans le hall. Ce sont des amis et des membres d’associations qui l’accompagnent depuis le début du procès, presque comme une garde rapprochée. Ils le félicitent et l’embrassent.Florence Aubenas (Rennes, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Rey-Lefebvre Les sénateurs s’opposent frontalement au gouvernement pour définir qui doit contrôler les offices publics de l’habitat (OPH), poussés par des maires soucieux de conserver le contrôle de leurs logements HLM. La discussion est particulièrement tendue au sujet des 49 offices publics du Grand Paris. Leur sort sera tranché par la loi « NOTRe » (pour « nouvelle organisation territoriale de la République »), qui définira les compétences des collectivités et dont la deuxième lecture s’achève au Sénat, mardi 2 juin.265 organismes, autrefois appelés offices publics HLM, détiennent 52 % du parc social français, soit 2,4 millions de logements. Ils ont, comme leur nom l’indique, un statut public (contrairement aux entreprises sociales de l’habitat) et dépendent aujourd’hui des collectivités locales – souvent la commune, plus rarement le département. Ils attribuent des logements sociaux, construisent, réhabilitent, commandent des marchés publics, embauchent du personnel, et sont donc des instruments de pouvoir dont les maires ne veulent pas se dessaisir. Certains construisent peu, comme c’est le cas de 40 % des offices franciliens, ou accueillent avec parcimonie les publics prioritaires.Echapper aux égoïsmes communauxLa loi ALUR (pour « accès au logement et à un urbanisme rénové ») du 24 mars 2014, portée par Cécile Duflot, l’ex-ministre du logement, a prévu que ces offices seraient, au 1er janvier 2017, rattachés à une intercommunalité dotée de la compétence habitat. L’idée est de favoriser une politique du logement plus cohérente et d’échapper aux égoïsmes communaux. Et aussi de fusionner les offices, qui dépendront ainsi de la même intercommunalité. Si ce principe est mis en œuvre sans difficulté dans la plupart des régions, la situation se révèle plus difficile à Aix et Marseille, éternelles rivales, et inextricable dans le périmètre du Grand Paris.Les sénateurs, de gauche comme de droite, bataillent ferme pour conserver le contrôle de leurs officesLa métropole comprenant Paris et les 124 communes des départements limitrophes, qui compte 6,2 millions d’habitants, devait, en principe, chapeauter les 49 offices de la petite couronne, dont l’énorme Paris Habitat (120 000 logements). Face à ce mastodonte qui effraie les élus, le gouvernement a accepté de placer les offices publics de l’habitat sous la tutelle d’établissements publics territoriaux (EPT) d’environ 300 000 habitants.En dépit de cette concession, les sénateurs, de gauche comme de droite, bataillent ferme pour conserver le contrôle de leurs offices. Roger Karoutchi, sénateur UMP des Hauts-de-Seine, a proposé le volontariat, laissant l’initiative aux maires de rallier ou non leur office à un EPT. Marylise Lebranchu, ministre de la décentralisation et de la fonction publique, a refusé net.S’assurer une majorité de contrôlePlus subtil, le socialiste Luc Carvounas, maire d’Alfortville et sénateur du Val-de-Marne, a déposé un amendement imposant le changement de tutelle aux offices qui détiennent moins de 5 000 logements ou, à défaut, proposant que le futur conseil d’administration des offices, bien que rattaché à l’établissement public territorial, comporte au moins 50 % des élus de la commune d’origine, autrement dit s’assurant ainsi une majorité de contrôle. « Ce sont seize gros offices qui ont besoin d’autonomie pour mener la politique voulue pour les habitants », plaide Luc Carvounas. Là aussi, refus du gouvernement.« Il faut rester proche du terrain, avec une gestion de proximité », tempête Philippe Laurent, maire UDI de Sceaux (Hauts-de-Seine), qui avertit : « Si la politique de l’office est contraire aux souhaits de la population, la municipalité ne mettra plus un sou dedans. » Le maire de Sceaux ne cache pas qu’il réfléchit à la fusion de Sceaux Habitat avec une société d’économie mixte de droit privé, afin de garder la maîtrise du patrimoine de l’OPH. C’est aussi le cas à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) ou dans le Val-de-Marne, à Joinville-le-Pont ou à Vitry, qui a mandaté un cabinet d’avocat pour étudier cette solution loin d’être facile à mettre en œuvre. Certains sénateurs ont d’ailleurs proposé de repousser de quatre ans le transfert des offices publics de l’habitat, histoire d’avoir le temps de s’organiser.Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) a, elle, sauté le pas. Son conseil municipal a décidé, en novembre 2014, de transférer à sa société d’économie mixte les 2 500 logements de l’OPH « afin d’optimiser la gestion du logement social ».Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Denis Cosnard Patrick Modiano commence à exceller dans l’exercice qui semblait le moins fait pour lui : le discours officiel. Six mois après son texte très marquant de réception du prix Nobel à Stockholm, l’écrivain a de nouveau fait surgir l’émotion, lundi 1er juin, lors de l’inauguration de la promenade Dora Bruder, dans le 18e arrondissement de Paris.Lire aussi :Modiano, jour de gloire à StockholmDevant une petite assemblée d’élus parisiens, de membres de la famille de Dora Bruder, de représentants du monde juif et d’écoliers, Modiano a trouvé les mots simples et justes pour faire revivre l’espace d’un instant cette jeune fille déportée à Auschwitz en septembre 1942.Cette fugueuse de seize ans, qu’il a arrachée à l’oubli et à l’anonymat dans le plus poignant de ses livres, intitulé sobrement Dora Bruder (Gallimard, 1997), était une fille du quartier, a-t-il rappelé. « Ses parents se sont mariés à la mairie du 18e, elle est allée à l’école dont nous pouvons voir la façade, elle a fréquenté une autre école un peu plus haut sur la butte, elle a vécu avec ses parents rue Lamarck, boulevard Ornano », a souligné le romancier. Ses grands-parents habitaient « à quelques mètres de nous ». Lire aussi :A Paris, une promenade Dora-Bruder en mémoire des victimes du nazismeDéportée parce que juiveUne adolescente comme tant d’autres, en somme. En quelques phrases, le Prix Nobel a campé le décor. « Là où nous sommes, elle jouait avec un de ses cousins, et là aussi sans doute vers quinze ans elle donnait des rendez-vous », a-t-il dit de sa voix douce.« Les soirs d’été où les jeunes gens restaient tard sous les platanes du terre-plein à prendre le frais sur les bancs, elle a écouté les airs de guitare de ceux qu’on appelait les Gitans et dont plusieurs familles vivaient ici, parmi lesquelles la famille du musicien Django Reinhardt. Pour Dora et pour les enfants du quartier, ce terre-plein était un terrain de jeux qu’ils appelaient le talus. »A Paris, devant une école du 18e, Patrick Modiano et Anne Hidalgo dévoilent la plaque "Promenade Dora Bruder" http://t.co/7iZTk3YSqR— DenisCosnard (@Denis Cosnard)require(["twitter/widgets"]);La suite de l’histoire est beaucoup moins joyeuse. A la suite d’une fugue, Dora Bruder est arrêtée, et envoyée à Auschwitz. Déportée parce que juive. Son père et sa mère connaîtront le même sort.« Elle représente la mémoire de milliers d’enfant »Aujourd’hui, « Dora Bruder devient un symbole, a déclaré Modiano. Elle représente désormais dans la mémoire de la ville les milliers d’enfants et d’adolescents qui sont partis de France pour être assassinés à Auschwitz, celles et ceux dont Serge Klarsfeld, dans son livre  Memorial [Le mémorial des enfants juifs déportés de France, FFDJF, 1994] a rassemblé inlassablement les photos pour qu’on puisse connaître leurs visages. »L’inauguration d’un lieu à son nom est une façon de faire pièce aux souhaits des nazis, qui voulaient faire disparaître Dora Bruder et ses semblables, et effacer jusqu’à leurs noms. « Je crois que c’est la première fois qu’une adolescente qui était une anonyme est inscrite pour toujours dans la géographie parisienne », a noté Patrick Modiano.Évoquant Dora Bruder, Anne Hidalgo évoque les attentats de janvier : "70 ans après, on a entendu Mort aux juifs !" http://t.co/GW5KN0RGpZ— DenisCosnard (@Denis Cosnard)require(["twitter/widgets"]);Après l’écrivain, la maire de Paris Anne Hidalgo s’est chargée de donner un sens plus politique à cette inauguration. En janvier 2015, soixante-dix ans après la fin de la seconde guerre mondiale, des juifs ont de nouveau été assassinés à Paris pour ce qu’ils étaient, a-t-elle rappelé, en évoquant la tuerie de l’Hyper-Casher.« Soixante-dix ans après, on a de nouveau entendu “Mort aux juifs !” » D’où l’importance à ses yeux de comprendre le passé et de « conjurer l’oubli », comme l’a si bien fait Modiano.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.06.2015 à 13h33 • Mis à jour le01.06.2015 à 16h25 Il y a dix ans, ils recevaient une lettre d'excuses de Jacques Chirac. Lundi 1er et mardi 2 juin, les acquittés d'Outreau se relaieront de nouveau à la barre d'une cour d'assises : celle des mineurs de Rennes, pour la troisième semaine du procès de Daniel Legrand, treizième acquitté de 2005. Mais cette fois, c'est en tant que témoins de la défense qu'ils devront revenir sur l'affaire qui a associé leurs noms à celui d'un vaste réseau de pédophilie, avant qu'ils ne deviennent « les acquittés ».Daniel Legrand, le prévenu du troisième procès d'Outreau, fait en effet face une nouvelle fois à la justice. Contrairement aux douze acquittés et aux quatre condamnés, il était mineur au moment d’une partie des faits. Et c’est sur cette période qu’il est actuellement jugé, son acquittement de 2005 ne portant que sur les faits postérieurs à sa majorité.Lire aussi : Outreau : un désastre judiciaire sans finDisculpé par les condamnésSeuls dix des acquittés seront présents pour témoigner en sa faveur. Car depuis 2005, deux d'entre eux sont morts : Christian Godard, qui avait été condamné à trois mois de détention provisoire, et Daniel Legrand, le père, homonyme de l'accusé, qui avait passé trente mois derrière les barreaux.Tous deux avaient été acquittés dès le procès de 2004, à Saint-Omer, avec Roselyne Godard, Karine Duchochois, David Brunet, l'infirmière Odile Polvèche et le chauffeur de taxi Pierre Martel. Les sept autres – Thierry Dausque, Sandrine Lavier et Franck Lavier, l'huissier Alain Marécaux, le prêtre Dominique Wiel, et Daniel Legrand fils – avaient dû attendre le procès en appel l'année suivante, à Paris. Sur les 17 personnes mises en examen par le juge Burgaud – qui n’avait concédé aucun regret lors de son audition par la cour – quatre avaient finalement été condamnés en 2004 après avoir admis les faits : Thierry Delay et Myriam Badaoui, parents de quatre enfants victimes, et David Delplanque et Aurélie Grenon. Lors de la deuxième semaine du troisième procès Outreau, tous les quatre ont disculpé Daniel Legrand, affirmant qu'il n'avait pas participé aux viols de Chérif, Dimitri et Jonathan Delay, parties civiles à son procès. Pas plus lorsqu'il était mineur qu'après sa majorité.Lire aussi (édition abonnés) : Procès d'Outreau : les évidences du juge, les doutes du policierAlors qu'ils ne l'avaient pas fait lors des deux précédents procès, Chérif et Jonathan Delay l'ont impliqué pour la première fois, à la barre, dans les sévices qu'ils avaient endurés enfants. Dimitri Delay, qui n'était « pas en état » de témoigner jusque-là, selon son avocat, a également affirmé lundi matin qu'il était présent, comme le souligne à la barre la journaliste de France Inter présente à l'audience :#Outreau Président : "Daniel Legrand a-t-il commis des abus sexuels sur vous?" — Charlotte Piret (@ChPiret)require(["twitter/widgets"]);Dimitri Delay a réitéré ses accusations contre les acquittés d'Outreau et contre d'autres personnes non mises en cause dans l'affaire :« Je connais [ceux] qui ont agressé. Après, je pense pas que c'est les seuls… Je pense pas que c'est une affaire que de région. » 01.06.2015 à 11h25 • Mis à jour le01.06.2015 à 11h25 | Annie Kahn Savoir se mettre en avant est décidément tout un art. Il est souvent reproché aux femmes d’être trop discrètes à cet égard. De souvent dire qu’elles n’ont pas toutes les qualités demandées, qu’elles manquent peut-être d’expérience. Bref, de ne pas faire étalage de leurs faits d’armes, ce qui nuirait à leur carrière professionnelle, et expliquerait, disent certains, qu’elles ne progressent pas aussi vite que leurs collègues masculins.Le reproche vaut aussi, bien sûr, pour ces derniers quand ils n’ont pas pour habitude de raconter leurs derniers succès, tels ce contrat gagné à la sueur de leur front ou cette rencontre fructueuse rendue possible par un carnet d’adresses à faire blêmir d’envie toute la profession.Assurer sa promotionLe constat semblait logique, et nous l’acceptions sans broncher. Ne faut-il pas compter essentiellement sur soi-même pour assurer sa promotion ? Et si nous n’en étions pas capables, c’était tant pis pour nous.Mais voilà qu’un travail de recherche vient détruire ce postulat. Les personnes qui mettent en avant leurs succès, leurs qualités, pour impressionner les autres et donner une bonne image d’elles-mêmes obtiennent le contraire de l’effet escompté. Elles irritent, voire insupportent leurs interlocuteurs, bien plus souvent qu’elles ne suscitent l’admiration. Les récits de leurs actions sont interprétés comme des signes de vantardise, que cette autopromotion repose sur des faits réels ou pas.Autant d’affirmations démontrées par Irene Scopelliti, professeure de marketing à la Cass Business School de l’Université de Londres, George Loewenstein, professeur d’économie et de psychologie de l’Université Carnegie-Mellon (Etats-Unis) et Joachim Vosgerau, professeur de marketing de l’Université Tilburg (Pays-Bas), dans leur article sur « les erreurs d’appréciation des réponses émotionnelles à l’autopromotion », qui vient d’être publié dans le journal de l’Association for Psychological Science.L’« empathy gap »Il en est ainsi parce que « l’on apprécie mal les conséquences de ses propos. On projette ses propres sentiments sur ses interlocuteurs », expliquent les chercheurs. Chacun pense que celui à qui il s’adresse va réagir comme lui, c’est-à-dire être fier et heureux des résultats obtenus comme il l’est lui-même.En conséquence, en racontant ses performances, on surestime les émotions positives de ses interlocuteurs tels le plaisir et la fierté, et on sous-estime au contraire leurs émotions négatives, telle l’exaspération ressentie, expliquent les chercheurs. Une attitude commune, selon les psychologues, qui vient du fait que l’on pense pouvoir « se mettre à la place de quelqu’un », comme on l’entend souvent dire, et ainsi estimer que l’autre est animé des mêmes sentiments que soi-même. Ce qui est tout à fait illusoire. En raison de ce que les psychologues appellent l’« empathy gap », l’écart empathique, inéluctable.A cette erreur d’appréciation s’ajoute le fait que, « quand on se met en avant, on a tendance à en rajouter pour impressionner favorablement son auditoire », ajoutent les économistes. « Ce qui accroît l’animosité de celui qui écoute et renforce son impression d’avoir affaire à un vantard antipathique. »Emotions négatives pour l’interlocuteurLes chercheurs ont mené trois expériences avant d’arriver à cette conclusion. Ils ont d’abord interrogé 131 personnes et ont ainsi pu confirmer leur hypothèse, à savoir que ceux qui se vantent surestiment le plaisir éprouvé par ceux à qui ils s’adressent. La seconde expérience leur a permis de spécifier la nature des sentiments ressentis par l’interlocuteur. 60 % ont cité des émotions négatives : contrariété, sentiment d’infériorité, jalousie, énervement, colère ont été le plus souvent évoqués. La troisième expérience visait à vérifier que les efforts faits pour se montrer sous un jour plus favorable (en rédigeant un curriculum vitæ) risquaient d’accentuer le rejet de l’interlocuteur. Ce qui fut le cas.Ces travaux ne suffiront sans doute pas à infléchir le comportement de ceux qui n’ont de cesse de se mettre en avant vis-à-vis de leurs collègues ou de leur hiérarchie. Un travers inhérent à leur personnalité. Mais ils devraient faire réfléchir ceux qui se laissent aller à l’étalage de leurs faits et gestes sur les réseaux sociaux. Par émulation. Parce que la pratique des autres les y incite. Alors qu’au contraire ils ne devraient en user qu’avec modération. Car, « vu qu’Internet et les réseaux sociaux établissent des communications entre personnes distantes, le décalage de perceptions y est encore plus accentué », préviennent les chercheurs.Contrairement à ce que l’on pourrait penser et à ce qui est souvent proclamé, la discrétion est un excellent faire-valoir.Mieux vaut donc être modeste, quitte à l’être faussement, que de forcer sa nature en racontant ses hauts faits par le menu.Annie KahnJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 01.06.2015 à 10h38 • Mis à jour le01.06.2015 à 12h52 | Gérard Davet et Fabrice Lhomme Thomas Thévenoud pensait sans doute l’affaire derrière lui. Mais les déboires fiscaux de l’ancien secrétaire d’Etat, contraint de quitter précipitamment le gouvernement de Manuel Valls en septembre 2014, pour avoir omis de déclarer ses revenus, devraient finalement avoir un prolongement judiciaire.Selon les informations recueillies par Le Monde, le parquet de Paris vient d’être saisi du « cas Thévenoud » par la commission des infractions fiscales (CIF), qui a déposé une plainte pour « fraude fiscale ». C’est au terme d’une réunion organisée le 19 mai que la CIF a décidé de déposer plainte contre Thomas Thévenoud et sa compagne. Autorité administrative, la commission des infractions fiscales est la seule instance habilitée, lorsqu’elle le juge nécessaire, à saisir la justice en cas de fraude fiscale manifeste. Nombre de contribuables indélicats rattrapés par l’administration fiscale échappent à des poursuites judiciaires. La plainte dont vient d’être saisi le parquet de Paris traduit donc une volonté politique forte, celle de Bercy en l’occurrence, désireux de voir M. Thévenoud s’expliquer devant la justice.Lire aussi : Thomas et Sandra Thévenoud, la chute de deux ambitieuxSaisi par la CIF, le parquet de Paris – où la plainte est à l’analyse – va donc ouvrir une procédure judiciaire (enquête préliminaire ou information judiciaire) susceptible de relancer une affaire embarrassante pour l’exécutif, au moins sur le plan symbolique. La procédure va directement viser celui qui est redevenu député (désormais non inscrit) de la première circonscription de Saône-et-Loire. A la grande colère de ses (ex) collègues du Parti socialiste et de François Hollande lui-même, qui l’avait jugé « pas digne » de rester à l’Assemblée.Examen systématiqueNommé le 26 août 2014 secrétaire d’Etat au commerce extérieur, au tourisme et aux Français de l’étranger dans le deuxième gouvernement Valls, M. Thévenoud avait été poussé à la démission neuf jours plus tard, le 4 septembre, du fait de sa situation fiscale. Le secrétaire d’Etat ne payait tout simplement pas ses impôts, et ce depuis plusieurs années. Il avait déposé avec retard ses déclarations de revenus en 2012 et en 2014 et n’avait rien déclaré en 2013.Avec neuf jours de présence seulement au gouvernement, il avait égalé le record de brièveté d’un ministre ou secrétaire d’Etat sous la Ve République, détenu depuis 1988 par Léon Schwartzenberg. Il avait reconnu, dans une déclaration envoyée à l’Agence France-Presse (AFP) le soir de sa démission, des « retards de déclaration et de paiement » de ses impôts, assurant toutefois qu’ils avaient été « intégralement régularisés avec l’ensemble des pénalités qui s’y référent, conformément à la loi ».La chute du secrétaire d’Etat avait été provoquée par la Haute autorité sur la transparence de la vie publique (HATVP), qui engage systématiquement un examen fiscal des ministres dès leur nomination. « C’est cette procédure qui a conduit à la démission de M. Thévenoud », avait confirmé le président de la HATVP, Jean-Louis Nadal.Il était ensuite apparu que M. Thévenoud cumulait les retards de paiement, qu’il s’agisse de ses loyers, de frais de kinésithérapie, procès-verbaux et autres factures… Le 10 septembre 2014, il avait assuré au Canard Enchaîné qu’il souffrait de « phobie administrative ».« Je n’ai jamais fait l’objet d’aucune information judiciaire, d’aucune mise en examen, d’aucune condamnation. Si j’ai manqué à mes obligations fiscales, je n’ai jamais commis aucune infraction pénale », avait assuré M. Thévenoud après sa démission. Lundi, après l’annonce du dépôt de plainte, le député a dénoncé « une volonté manifeste d'acharnement » alors qu'il ne « doit plus un centime à l'administration fiscale » après avoir « tout régularisé depuis septembre dernier ».Fabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Maryline Baumard C’est le paradoxe des migrants. On commence à les voir quand ils ont disparu. C’est vrai pour les morts de la Méditerranée. C’est aussi vrai au cœur de Paris. Les 380 Africains du campement de la station de métro La Chapelle dans le 18e arrondissement devraient être évacués cette semaine. Ils étaient installés là depuis huit mois dans l’indifférence générale.Leurs récits fous de vie déplacée, ces histoires à dormir debout qu’ils sont toujours prêts à raconter, on préfère les entendre à la télévision que s’arrêter à les écouter. Dans nos sociétés pressées, le migrant est transparent. D’ailleurs, les autorités s’emploient à rendre toujours plus invisibles ces nouveaux parias. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à lire l’anthropologue Michel Agier. Il a longuement théorisé cette façon de repousser ces indésirables toujours plus loin de nos regards.Lire aussi :La « jungle » de La Chapelle bientôt évacuéePrécarité silencieuse« Under the bridge », c’était le nom du campement de La Chapelle. Ce lieu était l’archétype de l’espace de relégation urbain. Un refuge improbable sous le métro aérien et sur les voies ferrées ; un lieu dantesque. Là, au fil des semaines se sont installées les toiles de tente. Jusqu’à ce que 380 personnes y vivent, dans une précarité silencieuse, aidées par des associations de riverains, par Emmaüs Solidarité ; tolérées par la Ville de Paris.Notre œil s’est habitué au campement au point de très vite l’oublier. Ces alignements de toiles de tente cachent la misère (sans masquer les odeurs). On croit voir une mer bleue…. Aujourd’hui on se réjouirait presque que les sans domicile aient leur Quechua [les tentes de la marque Décathlon]. Et pourtant, souvenons-nous en 2006 de l’arrivée des premières tentes pour SDF dans la capitale ; celles des Enfants de Don Quichotte sur les bords du canal Saint-Martin. Ça avait fait scandale. Neuf ans après, on se réjouit que les SDF en disposent, avec l’argument que « c’est mieux que rien » et nos yeux ne voient même plus les tentes. Est-ce la rétine qui s’est adaptée ou l’égoïsme qui s’est enkysté ?Image précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-556c66ebc2899'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 11\r\n \r\n \r\nDans le campement se croisent de nombreuses nationalit\u00e9s : Erythr\u00e9ens, Soudanais, Marocains, Tunisiens...\r\nCr\u00e9dits : HERVE LEQUEUX POUR LE MONDE\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Dans le campement se croisent de nombreuses nationalit\u00e9s : Erythr\u00e9ens, Soudanais, Marocains, Tunisiens...","source":"HERVE LEQUEUX POUR LE MONDE","index":0,"position":1,"total_count":11,"item_lie":null,"link":"\/immigration-et-diversite\/portfolio\/2015\/05\/29\/les-derniers-jours-de-la-jungle-des-migrants-au-metro-la-chapelle-a-paris_4643775_1654200.html","isCurrent":true},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 2 \/ 11\r\n \r\n \r\nZaccharie, un Soudanais install\u00e9 dans le campement depuis six mois.\r\nCr\u00e9dits : HERVE LEQUEUX POUR LE MONDE\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Zaccharie, un Soudanais install\u00e9 dans le campement depuis six mois.","source":"HERVE LEQUEUX POUR LE MONDE","index":1,"position":2,"total_count":11,"item_lie":null,"link":"\/immigration-et-diversite\/portfolio\/2015\/05\/29\/les-derniers-jours-de-la-jungle-des-migrants-au-metro-la-chapelle-a-paris_4643775_1654200_1.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 3 \/ 11\r\n \r\n \r\nNe pas perdre les gestes du quotidien est essentiel. Une personne offre ses services de coiffeur \u00e0 un habitant du campement.\r\nCr\u00e9dits : HERVE LEQUEUX POUR LE MONDE\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Ne pas perdre les gestes du quotidien est essentiel. Une personne offre ses services de coiffeur \u00e0 un habitant du campement.","source":"HERVE LEQUEUX POUR LE MONDE","index":2,"position":3,"total_count":11,"item_lie":null,"link":"\/immigration-et-diversite\/portfolio\/2015\/05\/29\/les-derniers-jours-de-la-jungle-des-migrants-au-metro-la-chapelle-a-paris_4643775_1654200_2.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 4 \/ 11\r\n \r\n \r\nL\u2019association Une chorba pour tous a distribu\u00e9 plus de deux cent cinquante repas dans le campement. C'est la premi\u00e8re fois que l'association prenait cette initiative.\r\nCr\u00e9dits : HERVE LEQUEUX POUR LE MONDE\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"L\u2019association Une chorba pour tous a distribu\u00e9 plus de deux cent cinquante repas dans le campement. 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Après six mois de travail, son rapporteur, le député PS des Bouches-du-Rhône, Patrick Mennucci, soumettra son rapport, que Le Monde a pu consulter, au vote de la commission mardi 2 juin.Un mois après l’adoption à une large majorité du projet de loi renseignement par l’Assemblée nationale, ces travaux parlementaires ont de nouveau fait l’objet d’un « large consensus », selon Patrick Mennucci, signe que le sentiment d’urgence face à la menace terroriste transcende les clivages politiques. Un consensus qui n’empêche pas le président de la commission, Eric Ciotti, de déplorer dans son avant-propos que la France ait « perdu trois ans en matière antiterroriste », malgré « des alertes lancées dès 2012 ».La commission d’enquête appelle le gouvernement à renforcer les moyens administratifs et judiciaires destinés à l’endiguer, tout en insistant sur la nécessité « d’apporter une réponse autre que sécuritaire à un phénomène qui a pris profondément racine dans notre corps social ».Lutter contre la radicalisation en prisonLe rôle de la prison dans le processus de radicalisation est « controversé », souligne le rapport. Plus de la moitié des personnes parties vers la zone irako-syrienne étaient inconnues des services de police, et seuls 15 % des condamnés pour terrorisme avaient déjà été incarcérés. Pour autant, « la quasi-totalité de ceux qui ont commis des actes violents au nom du djihad » avaient un passé de délinquant, de Khaled Kelkal aux frères Kouachi en passant par Mohammed Merah et Mehdi Nemmouche.La prison apparaît comme un pivot essentiel de la lutte contre le djihadisme : point de départ de nombreux parcours de radicalisation, elle en constitue également le point de chute pour la moitié des 213 Français rentrés de Syrie (105 individus sont incarcérés pour leur implication dans des filières irako-syriennes).S’il salue les expériences menées dans plusieurs prisons visant à isoler les « leaders recruteurs » et à créer des quartiers dédiés pour les autres détenus radicalisés, le rapport met en garde contre le risque de mélanger les « djihadistes endurcis », les « repentants », les « traumatisés » et ceux qui sont « en voie de radicalisation ». Le document suggère donc d’améliorer la « grille d’évaluation du degré de radicalisation » et de repenser les critères de regroupement de ces détenus. Patrick Mennucci appelle également à une réflexion « sur un régime d’isolement plus adapté aux détenus radicalisés » (il est aujourd’hui limité à deux ans), en s’inspirant de la législation italienne prévue pour les groupes mafieux ou terroristes.Le rapporteur juge que le bureau du renseignement pénitentiaire ne dispose « que de très peu de moyens pour assumer ses missions » et appelle à la création d’un véritable service de renseignement pénitentiaire. Cette disposition, qui figure dans le projet de loi renseignement, se heurte à l’opposition de la ministre de la justice, Christiane Taubira, qui avait été, contre toute attente, mise en minorité lors des débats par les députés socialistes alliés à ceux de l’UMP. La mesure devrait faire l’objet d’âpres discussions lors de la lecture devant le Sénat cette semaine.Renforcer les services d’enquêteLa Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) suit actuellement 162 enquêtes judiciaires, contre 40 au 1er janvier 2012. Or les services judiciaires spécialisés ne comptent que 300 enquêteurs : le rapporteur appelle donc de ses vœux « un doublement des effectifs de policiers enquêteurs formés à la lutte antiterroriste ».La section antiterroriste du parquet de Paris ne compte que neuf magistrats, qui dirigent 157 enquêtes, quand le pôle de l’instruction se limite à huit juges antiterroristes, chargés d’instruire 218 informations judiciaires, dont 112 concernent l’islam radical. Une conjoncture qui conduit Eric Ciotti à déplorer « une situation de tension intenable et de déficit des moyens humains et matériels ».Afin de désengorger le parquet de Paris, le rapport suggère d’assouplir la compétence centralisée de la juridiction parisienne en matière de terrorisme, en permettant à certaines juridictions interrégionales spécialisées, comme celles de Lyon et Marseille, de traiter des infractions terroristes de moindre gravité.Etendre l’accès aux fichiersLe rapport regrette par ailleurs que seuls les services « spécialisés » de renseignement, comme la DGSI, aient accès à certains fichiers tels que le système d’immatriculation des véhicules, le système de gestion des passeports ou des cartes nationales d’identité. Il déplore que les différents services « concourant » au renseignement, comme le Service central du renseignement territorial (SCRT), la DRPP et la gendarmerie « ne bénéficient pas d’un accès à ces différents fichiers ».Renforcer le contrôle aux frontières Le rapporteur propose une batterie de mesures pour mieux contrôler les entrées et sorties du territoire. Il déplore que la mise en place d’un fichier de données passagers (PNR) européen « ait pris beaucoup de retard ». Conscient qu’un PNR strictement français serait d’un intérêt limité, il appelle de ses vœux la création rapide d’un PNR européen et, « s’il doit être vidé de sa substance », suggère de l’abandonner « au profit de plusieurs PNR bilatéraux ». Les discussions autour de la création d’un PNR communautaire se heurtent pour l’instant aux fortes réticences du Parlement européen.Le document propose également de modifier l’article 7 du code Schengen pour permettre un contrôle systématique des passeports des ressortissants de l’espace Schengen venant d’un pays tiers. « Si une personne faisant l’objet d’une fiche “S” [Sûreté de l’Etat] peut revenir dans l’espace Schengen sans que l’Etat ait les moyens juridiques de le savoir – parce que l’article 7 du code Schengen lui interdit de contrôler systématiquement les passeports des ressortissants Schengen – n’est-ce pas l’intérêt même de la fiche “S” qui est remis en cause ? », s’interroge Patrick Mennucci.Il suggère enfin de rétablir l’autorisation de sortie du territoire pour les mineurs, supprimée en 2010 et remplacée en 2014 par une « opposition parentale » à la sortie du territoire. Pour être efficiente, cette mesure supposerait que les parents aient détecté la volonté de départ de leur enfant, ce qui n’est pas toujours le cas, souligne-t-il.Comment gérer les retours ?Entre « djihadistes endurcis », « djihadistes repentants » et « djihadistes traumatisés », les intentions des Français de retour de Syrie peuvent être diverses, et leur dangerosité « particulièrement difficile à évaluer ». A côté de la réponse pénale, mise en œuvre dès qu’il existe des preuves suffisantes, il conviendrait d’accompagner le retour en France des profils les moins dangereux en imaginant « une réponse autre que sécuritaire ».La commission salue donc l’annonce par le premier ministre en avril de la création d’un centre destiné à prendre en charge les jeunes de retour des zones de combat, sur le modèle danois. Cette structure « va constituer le maillon qui faisait défaut au traitement de la radicalisation : la prise en charge des individus de retour du djihad et qui ne font pas l’objet de poursuites judiciaires ». Le rapport s’interroge toutefois sur la pertinence du caractère « volontaire » de cette démarche.Patrick Mennucci suggère également de mettre en place des référents, ou « mentors », qui assureront le suivi de chaque personne radicalisée, sur le modèle danois là encore. Il appelle enfin à l’élaboration d’un véritable contre-discours à la propagande djihadiste, en développant la recherche universitaire et en donnant une plus grande publicité aux témoignages de « repentis ».La France, premier fournisseur européen de djihadistesSelon un dernier bilan, en date du 26 mai, 457 Français sont actuellement en Syrie (dont 137 femmes et 80 mineurs), 320 personnes seraient en transit vers les zones de combat, 105 individus y ont déjà perdu la vie (dont huit dans des opérations-suicides), et deux y seraient détenus. 213 personnes seraient déjà rentrées en France tandis que 521 auraient des projets de départ.En agrégeant ces données, « la France apparaît actuellement comme le principal pays européen de départ [avec 884 personnes au total], suivie par le Royaume-Uni (700 départs), l’Allemagne (600) et la Belgique (250 environ) », souligne le rapport. Rapporté à la population des Etats européens, le ratio de départs est cependant plus important en Belgique (22 départs par million d’habitants) ou au Danemark (17 départs par million d’habitants).Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Eric Nunès C’était une promesse du président François Hollande, faite le 5 février 2015 : rendre le service civique « universel » en ce lundi 1er juin. En clair, le chef de l’État s’engageait à ce qu’à compter de cette date, chaque jeune entre 16 et 25 ans souhaitant effectuer une telle mission d’intérêt général obtienne une réponse favorable d’ici la fin de l’année. Mais cette ambition s’annonce difficile à tenir.Lancé en 2010, le service civique propose des missions durant de six à douze mois auprès d’associations, de collectivités ou de services publics, indemnisées chacune 573 euros nets. L’an dernier, 34 000 missions ont été effectuées avec « quatre candidats pour chaque mission ». Devant ce succès, le gouvernement s’est engagé à porter leur nombre à 150 000 missions en 2017. Une promesse d’emblée jugée délicate par la Cour des comptes : « La question de la capacité à faire émerger 100 000 missions de qualité, chaque année, se pose », écrivait-elle en 2014. Cela n’a pas empêché François Hollande de promettre l’universalité après les attentats de janvier, ce qui représenterait quelque 150 000 missions pour la fin 2015.Lire : Cinq ans de service civique en chiffresUn objectif coûteuxA la question de la qualité des missions s’ajoute celle de leur financement. Le gouvernement se donnera-t-il les moyens de ses engagements ? Douze millions d’euros supplémentaires ont été débloqués en mars, et 61 millions de plus par un décret du 9 avril. Selon le ministère de la jeunesse et des sports, l’objectif présidentiel coûterait 680 millions d’euros. Un chiffre très largement sous-évalué selon la Cour des comptes, qui estime pour sa part à 1 milliard d’euros le plan service civique universel.Lire aussi : Ce qu'il faut savoir pour décrocher une missionLa veille du 1er juin, l’Agence du service civique, qui centralise les offres sur l’ensemble du territoire national et à l’étranger, ne proposait sur son site internet que 6 037 missions en France. Du côté de l’agence, on reconnaît que ce nombre insuffisant, mais l’on préfère souligner que « l’objectif » est fixé. Le gouvernement a été prié d’étoffer l’offre disponible : le ministère de l’écologie devrait ainsi créer 5 000 missions avant la fin de l’année, 6 000 devraient être proposées au ministère de la culture, 4 000 au ministère de l’éducation nationale et 20 000 dans les hôpitaux et services sanitaires d’ici à 2017, sous la tutelle du ministère de la santé. Enfin, du côté du ministère de la ville de la jeunesse et des sports, en charge de mener à bien ce projet de service civique universel, c’est 114 fédérations sportives qui devront inventer dans les prochains mois des missions afin de contribuer à l’effort.Lire aussi : Service militaire volontaire, adapté, civique : s'y retrouver dans les dispositifsEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 31.05.2015 à 14h22 Un homme âgé d'une vingtaine d'années, auxiliaire dans un collège de Villeneuve-d'Ascq (Nord) et entraîneur d'équipes de jeunes de football, a été mis en examen vendredi pour viols et corruption de mineurs, a indiqué le parquet de Lille dimanche 31 mai, confirmant une information de la Voix du Nord.« Il a été déféré vendredi et placé en mandat de dépôt, il doit être présenté mercredi devant le juge des libertés et de la détention », a-t-il ajouté, précisant que l'éducateur « reconnaissait les faits mais indiquait que les victimes de moins de 15 ans étaient consentantes ».Début avril, le président du club de football de l'US Ascq (division d'honneur régional) comptant 440 licenciés, alerte le procureur de la république. « Lors d'un loto, il a eu un comportement anormal vis-à-vis d'un jeune qui souhaitait venir au club, en l'embrassant sur la bouche », a expliqué Michel Hardy. « Je le surveillais depuis le mois de décembre car je trouvais qu'il avait trop de familiarité, sans avoir toutefois pu déceler d'actes répréhensibles. »« Beaucoup de parents se posent des questions »Le violeur présumé, au club depuis cinq années, entraînait l'équipe des moins de 14 ans, et intervenait occasionnellement lors d'entraînements des moins de 12 ans. « Beaucoup de parents se posent des questions, on a mis en place une communication vis-à-vis des parents dont les enfants ont été en contact avec » cet homme, a expliqué M. Hardy.Le rectorat de l'académie de Lille a souligné « que toutes les garanties ont été prises pour que tout se passe bien [au collège Rimbaud de Villeneuve d'Ascq] lundi », ajoutant que « la principale du collège sera à l'écoute des élèves, des parents d'élèves et des enseignants dans ce dossier ». Samuel Laurent Familier, comme son homologue niçois, Christian Estrosi, des prises de positions « musclées », Eric Ciotti se dit désormais partisan de « revenir au droit du sang ». Avec cette justification, donnée jeudi 4 juin lors d’un discours à Cannes :« La nationalité ne peut pas s’acquérir par hasard (…) ceux qui veulent devenir français doivent s’assimiler, adhérer aux valeurs de la République. »La question du droit du sol et du droit du sang revient régulièrement dans le débat à droite. Toutefois, M. Ciotti effectue un pas supplémentaire : jusqu’ici, la volonté de revenir au droit du sang était surtout un élément programmatique du Front national.La France pratique déjà le droit du sangLa législation sur la nationalité diffère selon les pays, mais on peut distinguer deux modes d’acquisition distincts :- Le « droit du sol » (jus soli, pour les latinistes) : je suis français car je suis né en France.- Le « droit du sang » (jus sanguinis) : je suis français car mes parents le sont.Contrairement à une croyance répandue, la France n’a pas choisi le seul « droit du sol ». En réalité, les deux coexistent dans notre pays : un enfant né de parents français possède, dès sa naissance et sans besoin d’aucune démarche, la nationalité française par filiation. Donc par « droit du sang ».Un enfant né sur le sol français de parents étrangers obtiendra automatiquement la citoyenneté française à sa majorité, à certaines conditions : posséder un certificat de naissance en France, résider effectivement en France, et y avoir vécu durant au moins cinq ans depuis l’âge de 11 ans. La citoyenneté peut être accordée avant la majorité de l’enfant au prix d’une démarche administrative.Enfin, la France reconnaît le « double droit du sol » : si un parent étranger, mais né en France, a un enfant en France, celui-ci bénéficie du droit du sol et donc de la nationalité française dès sa naissance.Un droit du sang datant de NapoléonM. Ciotti évoque un « retour » au droit du sang, laissant entendre que ce seul principe a été la règle à un moment de notre histoire. Ce qui n’est pas faux, mais remonte assez loin : comme le rappelait le philosophe et écrivain Yves Roucaute dans une tribune au Monde en octobre 2013, dès Clovis, le droit du sol apparaît, mais c’est en 1515 qu’il sera formalisé : naître et résider en France suffit à devenir un « sujet du roi ».La Révolution française transformera le sujet en citoyen, mais conserve le principe du droit du sol : la Nation est composée des citoyens qui y résident. C’est en réalité Napoléon qui sera le premier à remettre en cause le droit du sol, sans toutefois l’abandonner. Le code civil de 1802 précise ainsi (art.9) :« Tout individu né en France d’un étranger pourra, dans l’année qui suivra l’époque de sa majorité, réclamer la qualité de Français pourvu que dans le cas où il résiderait en France, il déclare que son intention est d’y fixer son domicile, et que, dans le cas où il résiderait en pays étranger, il fasse sa soumission de fixer en France son domicile et qu’il s’y établisse dans l’année. »Le durcissement est alors réel : il faut justifier de « grands services [rendus] à l’Etat » pour obtenir la nationalité française lorsqu’on est étranger. Néanmoins, note Thierry Lentz dans le tome 3 de sa « Nouvelle Histoire du premier empire », « pendant toute la période, on ne remit pas en cause le droit pour un étranger d’élire domicile en France, à condition qu’il présentât un passeport ou un titre prouvant qu’il n’était pas un vagabond ». Même Napoléon n’avait donc pas totalement supprimé le droit du sol au profit du droit du sang. Et la IIe, puis la IIIe République reviendront, en 1851 et 1889, sur ces restrictions, et rétabliront la situation antérieure.L’automaticité en causeQue veut, concrètement, faire M. Ciotti ? En réalité, sa proposition est plus modeste que le ronflant intitulé de « rétablir le droit du sang » : celui-ci n’a jamais été aboli.Le président du conseil départemental des Alpes-Maritimes souhaite en réalité quelque chose de plus modeste, comme il le précisait à Paris Match en mai : « Je suis favorable au rétablissement du droit du sang pour que la naturalisation ne soit plus automatique pour les personnes nées sur le territoire français de parents non ressortissants de l’UE. »On l’a vu, un enfant né en France de parents étrangers devient actuellement automatiquement français à ses 18 ans, s’il vit dans notre pays et s’il y a vécu plus de cinq ans. Cela n’a pas toujours été le cas. En 1993, le gouvernement Balladur avait supprimé le caractère automatique de l’acquisition de nationalité pour un enfant né en France de parents étrangers : il devait en faire la demande à sa majorité. La loi a été supprimée par le gouvernement Jospin en 1998. La Droite forte, courant droitier de l’ex-UMP, avait proposé de la rétablir en 2010.Une question symbolique avant toutM. Ciotti veut donc remettre en place ce principe, car, selon lui, « ceux qui veulent devenir français doivent s’assimiler, adhérer aux valeurs de la République ». Un argumentaire qui peut surprendre : on ne parle pas ici d’adultes venus de l’étranger et demandant la nationalité, mais d’enfants, nés en France, qui ont effectué leur scolarité dans notre pays avant leurs 18 ans.Mais on est ici dans un registre bien plus symbolique, semblable à l’argumentaire du FN, qui propose lui aussi de « supprimer » le droit du sol depuis longtemps. Car si l’on regarde les chiffres, on constate que le « droit du sol » n’est pas le premier pourvoyeur de nouveaux citoyens français.Le « droit du sol » ne concerne en effet que les personnes nées en France de parents étrangers. Or, si l’on regarde le détail des acquisitions de nationalité, ce sont les naturalisations (donc le fait pour des étrangers résidant en France et justifiant de certains critères d’obtenir la nationalité française par décret) qui sont largement en tête : 40 941 adultes et 16 669 enfants ont obtenu la nationalité ainsi en 2014.Les acquisitions de nationalité par déclaration anticipée, donc de mineurs nés en France de parents étrangers, représentaient seulement en 2013 un peu plus de 25 000 cas. Les acquisitions de nationalité par mariage arrivent ensuite, avec 19 725 personnes l’an dernier. #container_14335090466{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14335090466{ height:500px; } #container_14335090466 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14335090466 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14335090466 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14335090466 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les acquisitions de nationalité en 2013Les déclarations anticipées ne représentent que 25 000 personnes sur 97000(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; 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En cette chaude journée, vendredi 5 juin, les habitants s'interrogent : la pression est-elle retombée ou faut-il s'attendre à une cinquième nuit de violence ? « Je ne dors plus, dit cette jeune femme. Jusqu'à trois heures du matin, on entend l'hélicoptère de la police et les affrontements dans les rues. »Tout a commencé dans la nuit de dimanche à lundi : une Peugeot 106 grille plusieurs feux rouges. La police nationale tente de l'interpeller. Le conducteur refuse de s'arrêter et la voiture finit dans un arbre, au détour d'un virage. A son bord, trois jeunes. Le passager avant, Pierre-Eliot Zighem, 18 ans et demi, décède. Le conducteur est dans le coma. Le troisième est blessé à la jambe. « Voilà tous les ingrédients pour que les jeunes montent au créneau, analyse le directeur du centre social de la Bourgogne, Harold George. Il y a d'abord le décès dramatique de leur copain, puis une suspicion à l'égard des forces de police et puis beaucoup d'émotion. Dès le lundi, le quartier s'embrase. Entre 22 heures et 1 heure, six véhicules sont incendiés, en plus des insultes et jets de pierres contre les CRS. La station de métro La Bourgogne est fermée. Des renforts policiers sont appelés. Le mardi soir, 150 policiers sont mobilisés. De leur côté, les médiateurs du centre social ne comprennent pas « la démesure dans le déploiement policier ». « C'est quoi le but des forces de l'ordre, demande ce médiateur. C'est de mettre de l'ordre ou de générer de la violence ?  » Le directeur du centre social ajoute : « il faut recréer les conditions d'un dialogue social entre la jeunesse et la police avant d'arriver à des situations comme ça. Et le rôle du centre social n'est pas d'être médiateur entre les jeunes et la police mais de promouvoir le dialogue ». Et d'en appeler à l'Etat et aux élus locaux.« Ce quartier est dans une impasse »Le député-maire (Les Républicains), Gérald Darmanin, répond sans détour : « La police est partout chez elle. Les CRS ont voulu faire respecter la loi et on leur a tendu un piège. Ils ont reçu des bouteilles d'acide. » Le protégé de Xavier Bertrand, également courtisé par Nicolas Sarkozy, dénonce les attaques contre les bus, contre les écoles Camus et Chateaubriand ou encore contre la médiathèque. « Dans ce quartier de plus de 8 000 habitants, quasiment l'intégralité des gens souhaitent simplement vivre tranquillement après 30 années de renoncement de la République », estime le maire. Avec 88 % de logements sociaux, la Bourgogne est plombée par le chômage et les réseaux de drogue. « Ça fait 39 ans que je subis le racisme, la misère, crie cet éducateur d'origine tunisienne. On ne se sent pas intégrés. Il faut du travail, des aires de jeux pour les enfants. Mais non, on nous dit de rester dans nos cages, comme des animaux. »Entouré d'une dizaine de jeunes adultes, il lance à la cantonade : « combien ont un boulot ? » Personne ne lève le doigt. Mais tous évoquent ce sentiment d'abandon. « On n’a vu aucun élu cette semaine après la mort de Pierre-Eliot. On survit ici, on ne vit pas », ajoute ce jeune, en colère.Le père de la victime a pourtant appelé au calme. « J'ai demandé l'apaisement, la violence ne fera pas revenir mon fils », nous confie Farid Zighem, citant tour à tour Montesquieu et Martin Luther King. Candidat aux législatives en 1997, représentant des locataires dans le quartier, ce père de famille demande que soit juste établie la vérité, « quelle qu'elle soit ». Farid Zighem explique que, oui, il avait « du mal à canaliser » Pierre-Eliot, même s'il a toujours élevé ses enfants en leur éduquant « la droiture et l'Etat régalien ». Par ailleurs, Farid Zighem ne digère pas la question posée par le maire de Tourcoing : « ton fils avait-il un casier ? » Et reproche l'attitude de « shérif » de Gérald Darmanin. « Oui mon fils avait un casier, mais il n'était pas le conducteur qui a refusé le contrôle. Il était passager de la voiture. C'est une victime. »Ce n'est pas tout à fait l'avis de Gérald Darmanin : « Tout est parti de trois délinquants qui font une infraction au code de la route, qui ont un casier et de la drogue dans le véhicule. Par ailleurs, le dialogue est rompu entre la police et les délinquants mais pas entre la police et la jeunesse. »Dans un quartier en proie aux difficultés, régulièrement stigmatisé, ce dramatique accident est l'occasion pour une partie des habitants de crier leur désespoir. « Ce quartier est dans une impasse, raconte Karim, au pied de son commerce. Si on n'est pas solidaires, on est foutus. Ce n'est plus l'abandon du quartier qu'on vit, mais son écrasement. » En cette fin d'après-midi, les orages éclataient dans la métropole lilloise. Après les 35 interpellations des nuits précédentes, les habitants espéraient passer une soirée au calme.Laurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde Cabinet d'avocats Flichy Grangé (Avocat) Le drame du vol Germanwings est encore dans tous les esprits : fin mars, un des copilotes de cette compagnie a précipité son appareil au sol entrainant dans son suicide 149 passagers. Ce salarié, qui traversait une phase de dépression, avait caché à son employeur qu'il était en arrêt maladie le jour du drame. Il n’aurait donc pas dû piloter ce jour là.Cet événement dramatique démontre qu’une situation personnelle peut interférer avec le champ professionnel, et provoquer des dommages humains, sociaux et environnementaux considérables ! L’entreprise peut-elle prévenir de tels événements en contrôlant l’état de santé de ses salariés ?Lire aussi :Peut-on modifier l’organisation du travail lorsque le salarié travaille à domicile ?L’état de santé est une notion appartenant à la sphère personnelle du salarié. A ce titre, elle est protégée tout au long de la vie du contrat de travail, et les personnes informées de la santé du salarié, en raison de leurs fonctions, sont tenues au secret professionnel.L'employeur ne peut exiger du salarié qu'il lui communique des informations sur son état de santé ou son état de grossesse, que ce soit au moment de l'embauche ou pendant l'exécution du contrat de travail.Secret médicalSelon les principes édictés par l'article L 1221-6 du code du travail, les informations demandées à un candidat ne peuvent avoir comme finalité que d'apprécier sa capacité à occuper l'emploi proposé et doivent avoir un lien direct et nécessaire avec cet emploi.Lire aussi :Crash : le copilote a dissimulé un arrêt-maladieDans ce contexte, la jurisprudence a précisé que les renseignements relatifs à l'état de santé du candidat à un emploi ne peuvent être confiés qu'au médecin du travail chargé de l'examen médical d'embauche (Cass. soc. 21 septembre 2005 n° 03-44.855 FS-PBI).L’appréciation de l'aptitude médicale d'un salarié à occuper son poste de travail relève de la seule compétence du médecin du travail. Et lorsqu’il s’agit de postuler aux fonctions de pilote de ligne, ou à un poste soumis à une surveillance médicale renforcée, les salariés bénéficient de cet examen avant leur embauche (R.4624-10 du code du travail).Toutes les informations recueillies par le médecin du travail au cours des différentes visites médicales passées par un salarié au cours de la relation contractuelle sont couvertes par le secret professionnel. Le dossier médical d'un salarié, lui-même couvert par le secret médical, ne peut en aucun cas être communiqué à son employeur (Cass. soc. 10 juillet 2002 n° 00-40.209 FS-P).Tout ce que le médecin peut dire à l’employeur, c’est si la personne est apte ou inapte à remplir l’emploi envisagé, mais il ne peut pas dire pourquoi. Il lui appartient, en conséquence, de se montrer prudent dans la rédaction des déclarations et avis qu'il est amené à élaborer à l'intention de l'employeur. Le médecin qui violerait le secret médical, commettrait un délit passible d’une peine d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende (article 226-13 du Code pénal).Que peut faire l’employeur ?En vertu du principe général posé à l’article L 1132-1 du Code du travail, l’employeur ne peut prendre en considération l’état de santé du salarié pour arrêter ses décisions en matière d’évolution de carrière, de procédure disciplinaire ou de rupture du contrat. Mais pour autant, l’employeur ne peut pas rester indifférent à l’état de santé de son salarié.D’une part, il supporte l’obligation d’adapter le travail à l’homme, d’autre part, il supporte une obligation générale de sécurité. Aussi, confronté à un état de détresse psychologique, à un état d’ébriété au travail ou à une conduite addictive, toute inaction pourrait lui être reprochée puisqu’ils sont susceptibles de constituer des facteurs de risques professionnels.Lire aussi :Crash de Germanwings : hommage et questions autour du secret médicalDans le cadre général d’une politique de prévention, l’employeur peut demander un examen par le médecin du travail indépendamment des examens périodiques (R.4624-17 du code du travail), il peut également mettre en œuvre des mesures de contrôles dans des conditions strictes, prévues au règlement intérieur, respectant le principe de proportionnalité et de nécessité, tout en permettant une contestation (en matière de contrôle d’alcoolémie Cass. soc. 31 mars 2015 n°13-25436 FS-PB).Mais, au final, l’employeur se trouve placé dans une situation d’injonction paradoxale. Il supporte une obligation générale de préservation de la santé de ses salariés, il doit tenir compte de l’état physique et mental de son salarié, lorsqu’il s’agit de rechercher un poste de reclassement ou d’adapter le poste aux capacités de l’intéressé, mais il ne doit rien savoir de l’état de santé de son salarié. Efficacité ou protection de la vie personnelle du salarié ; tel est l’éternel dilemme !Bruno Fieschi, avocat associé (www.flichygrange.com)Cabinet d'avocats Flichy Grangé (Avocat) 05.06.2015 à 13h55 Le parquet de Grenoble a demandé au juge d’instruction enquêtant sur les accusations de pédophilie contre l’ancien directeur d’école de Villefontaine, dans l’Isère, de se saisir de nouveaux faits portant sur 50 enfants, vendredi 5 juin. L’ancien instituteur, âgé de 45 ans, est déjà mis en examen pour des viols sur 11 enfants.Entendu cette semaine par les gendarmes, l’homme a refusé de s’expliquer sur ces nouveaux cas, expliquant qu’il était fatigué. « Comme il refusait de s’expliquer, nous avons saisi le juge de l’ensemble des faits », a indiqué le procureur de Grenoble, Jean-Yves Coquillat.Ces nouveaux faits ont eu lieu dans les différentes villes où l’enseignant avait été affecté, à Villefontaine et Saint-Clair-de-la-Tour en Isère, mais aussi dans le Rhône. Une plainte pour agression sexuelle, déposée en octobre 2001 par les parents d’une fille de 4 ans et classée sans suite, a notamment été jointe au dossier. La fillette avait alors accusé son instituteur de lui avoir touché les fesses ; ce que l’intéressé contestait.Pas d’interdiction d’entrer en contact avec des enfantsLa justice soupçonne l’ancien directeur d’école d’avoir imposé « par surprise » des fellations à plusieurs de ses élèves dans le cadre de ce qu’il appelait « un atelier du goût », durant lequel les enfants, les yeux bandés, devaient identifier des « choses » que l’enseignant leur faisait goûter.Lire : L’école embarrassée par des soupçons de pédophilieEn juin 2008, il avait été condamné par le tribunal correctionnel de Bourgoin-Jallieu à six mois de prison avec sursis et à une obligation de soins pendant deux ans pour avoir téléchargé des images pédopornographiques. Mais cette condamnation n’avait pas été assortie d’une interdiction d’entrer en contact avec des enfants, ni signalée à son administration, alors même qu’elle figurait sur son casier judiciaire.Au début de mai, les ministres de l’éducation nationale et de la justice ont annoncé qu’une loi obligerait prochainement les services judiciaires à signaler à l’administration les condamnations prononcées contre des fonctionnaires exerçant au contact de mineurs, notamment en matière sexuelle.Lire aussi :Pédophilie à l’école  : vers des signalements systématiques Gaëlle Picut Violette Goarant, étudiante rennaise, est dépitée. En stage depuis quelques mois dans une entreprise, elle s’attendait à une gratification de 508,20 euros par mois, comme spécifié sur sa convention de stage. En avril, le compte était bon. Mais au mois de mai, elle a eu la mauvaise surprise d’apprendre qu’elle ne toucherait que 392,70 euros. « Je ne suis pas la seule dans ce cas, mes collègues de promo sont tout aussi dépités », note-t-elle.La raison ? Le mois de mai et ses quatre jours fériés ! En effet, depuis l’entrée en vigueur des décrets d’application de la réforme des stages en entreprise (loi du 30 novembre 2014), il a été décidé que la gratification des stagiaires ne serait plus mensualisée comme auparavant, mais calculée sur la base des heures réellement effectuées. « Ce n’est absolument pas dans ma convention, mais c’est totalement légal désormais », déplore Violette Goarant.« Une hécatombe »Sachant que les jours fériés (s’ils ne sont pas travaillés) ou les absences ne rentrent pas dans le décompte des jours de travail, la gratification peut varier très sensiblement d’un mois à l’autre. Ainsi, les stagiaires auront travaillé 22 jours en mars, mais seulement 17 jours en mai. « Nous sommes tributaires des jours travaillés dans le mois. Autant vous dire que mai, c’est une hécatombe », constate amèrement Violette.Pour rappel, cette gratification est obligatoire dès que le stage dépasse deux mois, soit 44 jours (à raison de 7 heures par jour), consécutifs ou non, durant la même année d’enseignement. Elle doit être au moins égale à 3,30 euros par heure depuis le 1er janvier 2015 et passera à 3,60 euros à partir du 1er septembre 2015.Ces sommes sont minimales, l’entreprise peut décider d’accorder une gratification supérieure. Elle doit aussi vérifier que la convention collective dont elle relève n’a pas fixé un montant de la gratification supérieur au montant minimum légal. L’employeur peut aussi décider de verser chaque mois la même rémunération en opérant un lissage sur la totalité des sommes dues au stagiaire à la fin du stage.Ceci n’a visiblement pas été le choix retenu par l’entreprise de notre étudiante rennaise. Et c’est ainsi que Violette a reçu légalement un virement plus faible fin mai sur son compte. Le joli mois de mai 2015 et ses 4 jours fériés n’a pas fait le bonheur de tout le monde…Gaëlle PicutJournaliste au Monde 05.06.2015 à 12h08 • Mis à jour le05.06.2015 à 15h01 Le père de Mohamed Merah, le tueur au scooter de Toulouse et Montauban, a été expulsé vers Oran, en Algérie, vendredi 5 juin, après avoir été arrêté en Haute-Garonne pour séjour irrégulier. Selon une source proche du dossier, Mohamed Benalel Merah a été arrêté dans la matinée non loin du cimetière de Cornebarrie – où est enterré son fils –, puis entendu par la police des frontières de Toulouse dans le cadre d’une procédure de droit au séjour.Signalé depuis trois semaines environ à Toulouse, l’Algérien, était en situation irrégulière en France depuis le 9 mai, date à laquelle sa carte de résident, valide dix ans, avait expiré. Mohamed Benalel Merah avait demandé le renouvellement du document le 17 mars. Le refus lui avait été notifié le 9 avril, un mois avant la date de fin de validité de sa carte, selon la préfecture. Les autorités ont justifié ce refus par le fait qu’il était « plutôt installé en Algérie ». « Obligation exécutoire »« Lorsqu’il y a refus du renouvellement d’une carte de résident, ça vaut obligation de quitter le territoire, et cette obligation est désormais exécutoire et sera exécutée », avait déclaré mardi 2 juin le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, devant l’Assemblée nationale.Mohamed Merah avait été tué le 22 mars 2012 à Toulouse lors du siège de son domicile par les forces de l’ordre, après l’assassinat de trois militaires, trois enfants et un enseignant d’une école juive. Son père avait fait parler de lui en soutenant que son fils, retranché dans son appartement toulousain, avait été « éliminé » par les policiers du RAID, contre lesquels il avait déposé plainte pour « meurtre ». Il avait affirmé avoir reçu des vidéos réalisées par son fils avec son téléphone durant ses derniers moments, prouvant ces affirmations. L’avocate algérienne qui devait remettre les enregistrements à la justice a toutefois été dessaisie du dossier par son client.Lire aussi : Latifa Ibn Ziaten, au secours des « copains » de Mohamed Merah, le tueur de son fils 05.06.2015 à 09h40 • Mis à jour le05.06.2015 à 10h27 La tension est toujours à son comble à Tourcoing, dans le Nord. Quatorze voitures ont été incendiées et 12 personnes interpellées dans la nuit de jeudi à vendredi 5 juin, lors d’une quatrième nuit de violences.Les violences ont éclaté après l’accident qui a coûté la vie au passager d’une voiture qui avait refusé de s’arrêter à un contrôle routier et avait été poursuivi par la police. Pierre-Eliot Zighem, 19 ans, était originaire du quartier de la Bourgogne, un territoire particulièrement défavorisé de l’une des villes les plus importantes de l’agglomération lilloise, en proie à un fort chômage. Le quartier s’embrase dès lundi soir. Selon la Voix du Nord, « une cinquantaine de jeunes s’en prennent aux forces de l’ordre, tout de suite mises en cause pour l’accident. »Jeudi soir, le procureur de Lille a pourtant indiqué que les policiers n'étaient « en rien impliqués » dans l'accident mortel. Le conducteur avait fini sa course folle dans un arbre, blessant mortellement un de ses passagers. L’enquête a permis de montrer que le véhicule accidenté faisait l’objet d’une mesure d’immobilisation pour défaut d’assurance. « Le passager arrière nous l’a confirmé. Le conducteur [le] savait et ne voulait pas payer une amende s’il était pris », a rapporté le procureur de Lille, Frédéric Fèvre.Un quartier particulièrement défavoriséDepuis les premières violences, un important dispositif de sécurité a été déployé dans le quartier : près de 150 policiers et gendarmes sur le terrain appuyés par un hélicoptère. Les gendarmes, qui s’étaient concentrés jeudi soir sur la place de la Bourgogne, épicentre du quartier, ont subi quelques provocations et jets de briques peu avant 23 h 30, une fois la nuit tombée. Les auteurs de ces faits – une vingtaine de personnes semble-t-il – ont ensuite rapidement pris la fuite, sous le regard de quelques habitants du quartier venus voir ce qu’il se passait.Les pompiers ont indiqué de leur côté qu’ils étaient intervenus pour un total de 26 voitures brûlées et six feux de détritus à Tourcoing mais aussi dans les communes voisines de Roubaix et Wattrelos.Lire aussi :Troisième nuit de violences urbaines à Tourcoing Lucie Soullier Daniel Legrand a rendez-vous avec la suite de sa vie. Vendredi matin, à 9 heures, il a dit ses derniers mots d’accusé avant que la cour ne se retire pour décider de son sort. Au micro, Daniel Legrand a été lapidaire : « Moi et mon père on est innocents. Je le dis avec force, courage et dignité. »Les jurés et la cour se sont ensuite retirés pour délibérer. Pour la troisième fois en dix ans, il devra patienter pour savoir s’il gardera son statut d’ « acquitté  d’Outreau ».Suivre l’audience en direct sur le compte Twitter de notre envoyée spéciale :Tweets de @LucieSoullier!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs");Condamné en 2004 à Saint-Omer, acquitté en 2005 en appel à Paris, il encourt à Rennes vingt ans de réclusion criminelle pour viols et agressions sexuelles contre les quatre enfants Delay, tous absents à l’audience de vendredi. La cour d’assises des mineurs d’Ille-et-Vilaine le juge depuis trois semaines pour les faits qui lui sont reprochés alors qu’il était mineur. « Le même dossier, exactement le même », épluché il y a dix ans devant la justice des majeurs, selon l’avocat général.Ecarter le douteSeulement pour la première fois, les jurés devront motiver leur décision. Du côté des enfants Delay, plusieurs avocats ont répété aux jurés qu’en cas de doute ils devaient acquitter Daniel Legrand. Pour l’avocat général, ce procès est justement l’occasion de dissiper les rumeurs qui traînent dans les couloirs du palais. Jeudi, il a donc appelé les jurés à déclarer Daniel Legrand innocent. Et de le faire non pas au bénéfice du doute, mais « parce qu’il est innocent. Totalement innocent ».Que dire après ça ? Pas grand-chose. Ses avocats n’ont d’ailleurs pas plaidé, laissant l’un d’eux lire une déclaration commune aussi forte que six plaidoiries. Eux aussi demandent de dissiper le brouillard qui pèse autour de Daniel Legrand. Par un acquittement total, sans doute. Alors, « à l’avenir, personne ne pourra mettre en doute son innocence ».Lire aussi :Outreau  : le parquet requiert l'acquittement, la défense ne plaide même pasPas si sûr. La dernière journée de ce procès s’annonce tendue. Des policiers ont été appelés en renfort pour éviter les débordements.Jonathan, l’un des enfants Delay, lui, est prêt. Contrairement au procès de Saint-Omer, « il a bien vécu celui-là », selon Me Reviron, son avocat. Victime, il l’est. Cela ne lui a jamais été dénié. « Les quatre enfants Delay sont des victimes comme nous l’avons toujours dit », ont voulu rappeler les avocats de la défense dans les quelques lignes de leur absence de plaidoirie. Lui et ses frères, dont les parents ont été condamnés pour les sévices qu’ils leur ont fait endurer. Quel qu’il soit, le verdict de vendredi n’y enlèvera rien.Lire aussi :Outreau : « On va arrêter les sous-entendus »Lucie SoullierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Séverin Graveleau Les syndicats parlent de « crise des recrutements » et d’« hémorragie ». Le ministère de l’éducation nationale d’une « amélioration ». Mais on le sait maintenant, la campagne de recrutement dans l’enseignement secondaire public ne remplira pas, une fois encore, tous ses objectifs.Mathématiques, lettres classiques et modernes, anglais, allemand ; les résultats des épreuves d’admissibilité du certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement (Capes) font craindre que de nombreux postes ne seront pas pourvus à la rentrée prochaine. De quoi relativiser, au moins dans ces disciplines, la politique volontariste du ministère. Les yeux rivés sur la promesse du candidat Hollande de créer 60 000 postes – là où la droite en avait supprimé 80 000 –, il a multiplié depuis 2012 campagnes de communication et concours « exceptionnels » de recrutement. En 2013, près de 1 000 postes étaient restés vacants, soit 16 % des postes offerts.Augmentation du nombre de postesUne discipline est d’ores et déjà déficitaire pour cette session 2015 : les lettres classiques. 114 candidats seulement se présenteront aux épreuves d’admission pour 230 postes ouverts. Un résultat encore inférieur à celui de l’année 2013 – les comparaisons avec l’année 2014 sont plus ardues car deux concours simultanés étaient organisés. L’augmentation du nombre de postes – 200 en 2013 – n’a donc pas attiré assez de candidats ayant le niveau requis. En plein débat sur la place des options latin et grec au collège, ce résultat ne laisse pas indifférente la présidente de la Société des agrégés, Blanche Lochmann. « Au lycée, si on avait une filière littéraire qui reposait vraiment sur les langues anciennes, comme la série scientifique repose sur les maths, le niveau des étudiants à la fac, et donc des candidats, en serait amélioré », estime l’enseignante de lettres classiques.Sauf que les mathématiques, bien qu’en meilleure posture qu’il y a deux ans, ne jouissent pas encore d’une situation enviable. Quelque 1 800 candidats seront présents aux épreuves d’admissions pour 1 440 postes. « Si ces candidats sont excellents, alors on pourra combler tous les postes », veut croire Caroline Lechevallier, du SNES-FSU, syndicat majoritaire dans le second degré. Rien n’est moins sûr car en 2013, malgré un ratio « admissibles/postes » positif – 1 326 candidats pour 1 210 postes – près de 400 postes avaient été « perdus », comme elle dit, faute de candidats au niveau. Autrement dit, si la politique de création de postes portée depuis quatre ans par les différents ministres de l’éducation nationale a bien créé un appel d’air parmi les étudiants en mathématiques, cela ne signifie pas que la qualité est au rendez-vous.Attractivité« Ce n’est pas suffisant, ça ne couvrira sans doute pas tous les postes cette année, mais la tendance est lancée, et elle est bonne », analyse-t-on au ministère, en précisant que le nombre de postes ouverts, « en train de se stabiliser », est de toute façon supérieur au nombre de départs à la retraite, et que la rentrée, donc, ne sera pas « mise en péril ». Combien de temps faudra-t-il attendre pour avoir suffisamment de candidats ? « Le nombre d’étudiants qui se présentent aux concours dépend souvent de la politique et des signaux envoyés cinq ans plus tôt », parie Martin Andler, professeur de mathématiques et président de l’association Animath. Il note d’ailleurs un « petit frémissement » d’intérêt dans les universités chez les étudiants scientifiques. Et s’interroge : « Est-ce que, parmi les carrières qui s’offrent aux diplômés d’études scientifiques, être professeur de maths est le plus attractif ? »« Attractivité » : le mot est dans toutes les bouches dès qu’on parle métiers de l’enseignement. Car à l’image des mathématiques, d’autres disciplines pourraient ne pas faire le plein à la rentrée malgré une amélioration du nombre d’inscrits – donc d’admissibles et d’admis. C’est le cas de l’anglais – 1 486 candidats pour 1 225 postes – ou encore de l’allemand – 386 admissibles pour 340 postes. « Augmenter le nombre de postes est primordial. Mais combien de temps encore va-t-on accepter de payer les nouveaux profs à hauteur de 1,1 smic ? », interroge Caroline Lechevallier, en guise d’explication.Du côté du ministère, on essaie d’attirer les regards vers les résultats du premier degré, jugés plus « positifs ». Plus de 70 000 inscrits au concours – contre 41 000 en 2013 –, près de 18 600 candidats admissibles pour 11 728 postes ouverts – contre seulement 8 400 en 2013. Mais là encore, une question d’« attractivité » inquiète les syndicats : celle de certaines académies. Parmi lesquelles Créteil, Reims, Amiens ou Rouen.Séverin GraveleauJournaliste au Monde François Béguin La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a validé vendredi 5 juin la décision du Conseil d'Etat français autorisant l'arrêt des soins qui maintiennent artificiellement en vie Vincent Lambert, un patient tétraplégique dans un état végétatif depuis sept ans suite à un accident de la route. Cette décision, qui ne peut pas faire l’objet d’un appel, devrait donc ouvrir la voie à une processus de fin de vie pour Vincent Lambert.Lire aussi :La CEDH valide l’arrêt des soins à Vincent LambertQui est pour et qui est contre l’arrêt des traitements ? Depuis deux ans, la famille de Vincent Lambert se déchire sur son sort. Son épouse, Rachel, un frère, trois demi-frères, une sœur, une demi-sœur et un neveu ont donné leur accord à un processus de fin de vie, arguant qu’il est incurable et que cela correspond à sa volonté. Ses parents, un demi-frère et une sœur estiment au contraire qu’il doit rester en vie, jugeant que sa situation n’entre pas dans le cadre de loi Leonetti, car il n’est pas mourant et qu’« aucune urgence ne préside à l’arrêt des soins ». Sa situation, affirment-ils, relève d’un « handicap » et non d’une « maladie cérébrale incurable ». Selon l’autre partie de la famille, ce refus est motivé par des convictions religieuses. Ils rappellent que Viviane Lambert, la mère, est proche de la Fraternité Saint-Pie X, un mouvement catholique intégriste.Comment en est-on arrivé là ? Au début de 2013, l’équipe de soins palliatifs du CHU de Reims, où Vincent Lambert est hospitalisé, note des comportements inhabituels d’opposition lors des soins, faisant « suspecter » un refus de vivre. A l’issue d’une procédure collégiale de réflexion, prévue par la loi Leonetti, l’équipe dirigée par le docteur Eric Kariger décide l’arrêt de la nutrition artificielle, son seul traitement. Son épouse, Rachel, lui donne son accord. Le 11 mai, saisi par les parents, le tribunal administratif enjoint au CHU de « rétablir l’alimentation et l’hydratation normales » de Vincent Lambert, après trente et un jours d’arrêt, au motif que les parents n’ont pas été suffisamment informés.A l’issue d’une deuxième procédure, s’appuyant cette fois sur un collège de sept médecins, une nouvelle décision d’arrêt des traitements est prise au début de 2014. Décision de nouveau bloquée le 16 janvier par le même tribunal administratif, qui juge que « la poursuite du traitement n’était ni inutile ni disproportionnée et n’avait pas pour objectif le seul maintien artificiel de la vie » et que le docteur Eric Kariger « a apprécié de manière erronée la volonté de Vincent Lambert en estimant qu’il souhaiterait opposer un refus à tout traitement le maintenant en vie ».Le 24 juin, le Conseil d’Etat, la plus haute juridiction administrative française, saisi en appel, juge au contraire légale la décision d’arrêt des traitements.Lire :Affaire Vincent Lambert devant la CEDH : l’ultime recoursPourquoi la CEDH a-t-elle été saisie ?Les parents, un frère et une sœur de Vincent Lambert ont saisi en urgence la CEDH le 24 juin 2014 pour contester la décision du Conseil d’Etat. Leurs avocats ont notamment fait valoir que cette décision, prise dans le cadre de la loi Leonetti, contrevenait à l’article 2 de la Convention européenne des droits de l’homme, qui prévoit un droit à la vie. La CEDH avait immédiatement enjoint au gouvernement français une « mesure provisoire » l’obligeant à « faire suspendre l’exécution de cet arrêt pour la durée de la procédure devant la Cour ».Que va-til se passer après la décision de la CEDH ? La mesure provisoire édictée par la Cour le 24 juin va être levée, rendant légalement possible l’interruption effective de l’alimentation et de l’hydratation artificielles de Vincent Lambert. Mais, faisant valoir que le docteur Eric Kariger, le chef de service qui avait porté le processus de fin de vie ne travaillait plus aujourd’hui au CHU de Reims, les avocats des parents ont annoncé qu’ils exigeraient une nouvelle procédure collégiale pour se prononcer sur un processus de fin de vie.Que le successeur du docteur Kariger décide d’engager une nouvelle procédure ou qu’il choisisse d’informer la famille qu’il reprend à son compte la décision d’arrêt des traitements, les avocats des parents ont d’ores et déjà annoncé qu’ils contesteraient cette décision devant la justice administrative, en s’appuyant sur une évolution de la situation médicale de Vincent Lambert, qui se serait remis, selon eux, à déglutir depuis quelques mois.Ce nouveau recours serait-il juridiquement possible ?« Un tel recours ne serait pas en soi contraire à l’arrêt rendu par la Cour européenne, assure le juriste Nicolas Hervieu, spécialiste de la CEDH. Mais pour trancher, les juridictions françaises devront obligatoirement tenir compte de la décision européenne. » François Lambert, le neveu de Vincent Lambert, considère pour sa part qu’il n’y a pas d’élément médical qui justifierait une nouvelle expertise médicale. « Les parents de Vincent disaient déjà qu’il pouvait être nourri oralement lors de l’expertise ordonnée par le Conseil d’Etat, dit-il. Les experts avaient contredit cette affirmation scientifiquement. Les risques de fausse route sont réels. »Quel impact aura l’arrêt « Lambert contre France » pour les membres du Conseil de l’Europe ?C’est la première fois que la Grande Chambre, l’instance la plus solennelle de la CEDH, se prononçait sur la fin de vie. Pour Nicolas Hervieu, cet arrêt va donc devenir « la jurisprudence de référence en matière de fin de vie » pour les quarante-sept Etats membres du Conseil de l’Europe. « Dès qu’un Etat souhaitera modifier sa législation sur ce sujet, il devra examiner les principes solennellement posés dans cet arrêt », relève-t-il.François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.06.2015 à 17h10 • Mis à jour le22.06.2015 à 17h27 | Samuel Laurent Face à la crise européenne provoquée par l’afflux de migrants, le gouvernement Valls a promis des mesures rapides. Il a proposé un plan en plusieurs points destiné à gérer l’arrivée de migrants en France : renforcement des contrôles, créations de « pôles éloignement » interservices, promotion de l’aide au retour…Lire : Un plan pour améliorer la prise en charge des migrantsMais il a également voulu répondre à l’engorgement des centres d’accueil pour demandeurs d’asile, en promettant un total de 10 500 places supplémentaires. Un chiffre qui ne suffira sans doute pas à pallier le manque de places dans les centres d’hébergement pour les demandeurs d’asile.1 - Quel accueil pour les demandeurs d’asile ?Un migrant peut demander l’asile en France si sa vie est menacée dans son pays d’origine pour des motifs politiques ou religieux, par exemple. Il dépose une demande qui doit être étudiée. Le temps de cet examen, le demandeur d’asile est, dans la mesure du possible, accueilli et hébergé.On comptait, en 2014, 25 410 places en centre d’accueil de demandeurs d’asile (CADA), qui sont gérées par l’Office français pour la protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). Le gouvernement avait déjà lancé la construction de 5 000 places supplémentaires, chiffre qu’il a doublé, promettant désormais 10 500 places en plus à fin 2015. Mais l’afflux de demandeurs s’élève largement au-delà : en 2014, selon les chiffres du ministère, ce sont 64 811 demandes qui ont été formulées, dont 13 859 mineurs. Les places supplémentaires n’empêcheront donc pas certains demandeurs de dormir dehors.Lire notre reportage : A la frontière franco-italienne, l’incessant va-et-vient des migrants refoulés2 - Des délais de traitement de plusieurs annéesA son arrivée sur le territoire, un migrant dispose d’un délai de 21 jours pour constituer un dossier de demande d’asile, qu’il doit ensuite remettre à l’Ofpra. En 2014, les demandes d’asile mettaient en moyenne 205 jours à être traitées par l’Ofpra, qui faisait état d’un « stock » de près de 30 000 dossiers en souffrance.Voir notre grand format : A Paris, le parcours du combattant des demandeurs d’asile se poursuitEn attendant cette réponse, un migrant reçoit une autorisation de séjour provisoire (APS) et peut demander des aides : logement dans un CADA ou auprès d’une association, et, s’il n’a aucune ressource ni autre aide, une allocation temporaire d’attente (ATA) : 11,45 euros par jour (343,5 euros par mois). #container_14346165980{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14346165980{ height:500px; } #container_14346165980 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14346165980 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14346165980 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; 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margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Traitement des dossiers par l'OFPRAEt "stock" de dossiers en souffrance(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14346169995", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2009","2010","2011","2012","2013","1er semestre 2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "*Stock global*", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 15000 ], [ "", 19000 ], [ "", 22500 ], [ "", 24500 ], [ "", 29900 ], [ "", 29800 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Nombre de dossier traités", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 35331 ], [ "", 37667 ], [ "", 42249 ], [ "", 46020 ], [ "", 46684 ], [ "", 25080 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}3 - Recours et appelsEn outre, si sa demande d’asile n’est pas acceptée, le migrant peut se tourner vers une instance d’appel : la CNDA (Cour nationale du droit d’asile), qui peut rejeter la décision de l’Ofpra et demander un nouvel examen. Or, la CNDA est encore plus engorgée que l’Ofpra : les délais peuvent s’étaler sur deux ans, voire plus.Si la CNDA refuse elle aussi la demande, le migrant reçoit une OQTF : obligation de quitter le territoire français, sous peine d’être expulsé par la force publique. Une OQTF peut également être l’objet d’un recours devant le tribunal administratif, qui peut suspendre la procédure.Le gouvernement a lancé, depuis 2013, une réforme de l’asile, qui prévoit une série d’améliorations destinées à accélérer les procédures. La loi, votée en première lecture fin 2014 par l’Assemblée, puis le Sénat, est en cours de réexamen par les députés.4 - Combiens de demandes acceptées ?La France, contrairement à certains clichés, n’est pas très généreuse dans l’octroi de l’asile. En 2014, sur 52 053 décisions rendues par l’Ofpra, seules 8 763 étaient positives, soit 16 % environ.La CNDA n’est pas plus généreuse : en 2014, elle a traité 37 345 recours, et prononcé 5 826 annulations de la décision de l’Ofpra, soit 15 % de réponses favorables.Au total, en cumulant les données de ces deux instances de décision, chaque année, ce sont 20 à 25 % des demandes qui sont acceptées, via l’Ofpra ou la CNDA. Un taux en hausse ces dernières années, mais dont la croissance reste inférieure à celle des demandes d’asile. #container_14349674380{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14349674380{ height:500px; } #container_14349674380 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14349674380 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14349674380 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14349674380 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Demandes d'asile acceptées depuis 2008La hausse des demandes est plus rapide que la hausse des acceptationsSource : Ministère de l'intérieur(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14349674380", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "areaspline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Demandes d'asile", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 42599 ], [ "", 47686 ], [ "", 48074 ], [ "", 52147 ], [ "", 55255 ], [ "", 60461 ], [ "", 59313 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Attributions d'asile", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 11484 ], [ "", 10401 ], [ "", 10377 ], [ "", 10755 ], [ "", 10028 ], [ "", 11428 ], [ "", 14589 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}5 - Une vague « sans précédent » ?Au-delà de l’actuel afflux de migrants, un peu de recul historique permet de voir que cette « vague », aussi exceptionnelle soit-elle, n’est pas inédite.On le constate : les demandes connaissent des « pics » réguliers : à la fin des années 1980, au début des années 2000, et depuis 2012. #container_14307466809{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14307466809{ height:500px; } #container_14307466809 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14307466809 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14307466809 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14307466809 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Le nombre de demandes d'asile enregistrées en FranceSource : HCR de l'ONU(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14307466809", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["1980","1981","1982","1983","1984","1985","1986","1987","1988","1989","1990","1991","1992","1993","1994","1995","1996","1997","1998","1999","2000","2001","2002","2003","2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Demandes d'asile enregistrées", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 19912 ], [ "", 19863 ], [ "", 22505 ], [ "", 22350 ], [ "", 21714 ], [ "", 28925 ], [ "", 26290 ], [ "", 27672 ], [ "", 34352 ], [ "", 61422 ], [ "", 54813 ], [ "", 47380 ], [ "", 28872 ], [ "", 27564 ], [ "", 25964 ], [ "", 20170 ], [ "", 17405 ], [ "", 21400 ], [ "", 22375 ], [ "", 30907 ], [ "", 38747 ], [ "", 54290 ], [ "", 58970 ], [ "", 59770 ], [ "", 58550 ], [ "", 49730 ], [ "", 30750 ], [ "", 29390 ], [ "", 35400 ], [ "", 42120 ], [ "", 48070 ], [ "", 52150 ], [ "", 55070 ], [ "", 60230 ], [ "", 59030 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.06.2015 à 16h04 • Mis à jour le22.06.2015 à 18h00 | Jean-Pierre Stroobants (Luxembourg, Envoyé spécial) Les ministres des affaires étrangères de l’Union européenne ont décidé, lundi 22 juin au matin, à Luxembourg, de lancer la première phase de l’opération Eunavfor Med, destinée à démanteler les réseaux de passeurs opérant à partir de la Libye. « Notre cible, ce ne seront pas les migrants, mais bien ceux qui gagnent de l’argent à leur détriment », a insisté la haute représentante Federica Mogherini. Les Européens veulent souligner le fait que cette opération militaire n’est qu’un volet d’une « Stratégie pour la migration » élaborée récemment par la Commission de Bruxelles. Elle vise aussi, dans un scénario idéal, à œuvrer sur les causes des migrations, dans les pays d’origine et les pays de transit, insiste Mme Mogherini. Et à répartir les demandeurs d’asile et les réfugiés entre les Vingt-Huit, ce qui doit faire l’objet d’une nouvelle discussion au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement, jeudi et vendredi, à Bruxelles.Lire aussi :En Libye, après le sud saharien, la menace djihadiste gagne le littoralLa phase 1 de l’opération européenne vise officiellement à collecter des renseignements précis sur les passeurs, leur stratégie, leurs moyens et leur « modèle économique ». « Nous savons déjà beaucoup de choses sur les réseaux, mais pas assez pour atteindre toutes nos cibles », précise un diplomate européen.Eunavfor Med sera menée en liaison avec l’OTAN – qui poursuit en Méditerranée sa mission antiterroriste Active Endeavour, lancée en 2001 – et diverses agences onusiennes, l’agence européenne Frontex, etc. Une collaboration avec l’Union africaine et divers pays arabes est également évoquée, selon les modalités qui ne sont pas précisées à ce stade.Lire (en édition abonnés) : Le concept stratégique de l'OTAN à l'épreuve du réelCommandée depuis un quartier général européen établi à Rome, l’opération impliquera, dans un premier temps, une douzaine d’Etats membres de l’Union, « du Nord et du Sud ». Une dizaine fournit des équipements pour le lancement – dans quelques jours – de l’opération. Elle comportera initialement cinq navires de guerre, trois avions de reconnaissance et de patrouille, trois hélicoptères, deux sous-marins et deux drones. Le bateau de commandement sera italien mais ne transportera pas d’avions de combat. « Du moins au début ; pour la suite, on verra », précise une source diplomatique.Deux navires ont subi des tirs récemmentLe lancement de l’opération se fera « dans un environnement complexe », commente la même source, qui indique que deux navires marchands croisant au large des côtes libyennes ont subi des tirs récemment, à partir du sol et des airs. Des trafiquants ont, d’autre part, menacé des embarcations venues au secours de migrants.Les responsables d’Eunavfor Med estiment qu’elle sera totalement opérationnelle dans un mois. La suite ? Un passage éventuel à la phase 2. A savoir des interceptions en haute mer, puis dans les eaux libyennes, en cas de résolution du Conseil de sécurité de l’ONU et d’un accord des autorités libyennes. Cela supposerait une nouvelle décision du Conseil. Comme pour un éventuel passage à la phase 3, visant à mettre hors service les embarcations des passeurs, en Libye.A ce stade, les responsables européens préfèrent éviter les questions sur ces évolutions possibles. Et ils nient farouchement vouloir s’impliquer dans une opération antiterroriste, même si une partie importante de la côte libyenne est sous le contrôle de l’Etat islamique. « Nous procéderons à une première évaluation dans un mois et nous étudierons ensuite la mise en œuvre éventuelle des étapes 2 et 3 », déclare une source militaire, qui affirme que la réflexion sur la suite de l’opération n’est pas encore engagée.Jean-Pierre Stroobants (Luxembourg, Envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.06.2015 à 13h31 • Mis à jour le22.06.2015 à 14h44 Les candidats au bac scientifique 2015 ayant terminé à midi l’épreuve de maths, voici les corrigés des sujets qui sont tombés lundi 22 juin. Elle représente un coefficient 7 dans leur filière, et même un coefficient 9 pour les élèves qui ont choisi la spécialité mathématiques au cours de l’année scolaire.En maths obligatoires, les élèves ont eu droit à un sujet composé de 4 exercices indépendants portant respectivement sur un calcul de probabilités, la géométrie dans l’espace, les nombres complexes et les fonctions.Pour les élèves ayant suivi l’enseignement de spécialité mathématiques, le troisième exercice était différent, et portait sur les équations et les matrices.Lire aussi :Bac S 2015 : l’intégralité des sujets de maths (épreuve obligatoire et de spécialité)Nous proposons ci-dessous, en PDF, la correction manuscrite du premier exercice, puis des liens pour télécharger la version intégrale des corrigés de l’épreuve (enseignement obligatoire et spécialité) : Bac S 2015 : le corrigé du premier exercice de mathsTéléchargez le corrigé complet de l’épreuve de maths du bac S 2015Téléchargez le corrigé complet de l’épreuve de spécialité de maths du bac S 2015 Séverin Graveleau « Non au travail le dimanche ». C’est sur un ton bien ironique que Le Snes-FSU, syndicat majoritaire dans le second degré, a commenté sur Twitter la « grosse fatigue » du ministère le 21 juin. Ce dernier avait publié dans la journée au Journal officiel (JO) un arrêté modifiant les horaires du lycée afin d’y intégrer le nouvel enseignement moral et civique qui entrera en vigueur à la rentrée 2015. Mais surprise : la philosophie et l’histoire-géographie ont disparu de certaines séries.Grosse fatigue au ministère qui publie des grilles horaires lycée en oubliant histoire géo et philo ... Non au travail du dimanche :-)— SNESFSU (@SNES-FSU)require(["twitter/widgets"]);Pas moins de huit heures de philosophie manquent en terminale littéraire, quatre heures en série économique et sociale et deux heures et demie d’histoire-géographie en première scientifique. À son habitude, la sphère Twitter s’est rapidement emparée de la bourde.L'Education nationale oublie la philo en section L dans ses nouveaux horaires de lycée. Décidément les socialistes n'aiment pas les Lumières— michelonfray (@Michel ONFRAY)require(["twitter/widgets"]);Vous avez publié un machin appelé #college2016 qui doit être une erreur également. À corriger (supprimer) aussi. https://t.co/Rkbajh1Xk8— lemyo (@ylm)require(["twitter/widgets"]);Le ministère de l’éducation nationale, qui a fait l’objet de nombreuses critiques sur les projets de programme présentés par le Conseil supérieur des programmes en mai, s’est empressé de préciser que ces enseignements ne disparaissent bien entendu pas. « Le texte validé par le ministère n’est pas le même que celui publié au JO », précisait-on dans l’entourage de la ministre, lundi matin, alors que l’erreur n’est toujours pas corrigée. « Une erreur matérielle lors de la recomposition du texte » serait à l’origine de la gaffe indique Florence Robine, directrice générale de l’enseignement scolaire. La direction de l’information légale et administrative (Dila), chargée de la publication du JO, évoque pour sa part une « erreur de manipulation ». Elle précise que les rectificatifs de cet arrêté seront publiés dans le JO du 23 juin.De quoi donner du grain à moudre aux organisations syndicales qui avaient demandé au début du mois le report d’un an de la mise en place de cette « morale laïque » voulue par l’ancien ministre de l’éducation Vincent Peillon.Séverin GraveleauJournaliste au Monde 22.06.2015 à 10h06 • Mis à jour le22.06.2015 à 15h36 Les parents d’Ayana, un bébé de 7 mois plongé dans le coma depuis plus de quarante jours au centre hospitalier universitaire d’Angers, s’opposaient à son extubation. Ils se sont finalement rangés dimanche 21 juin à sa mort « programmée », à l’issue d’une expertise ordonnée par la justice.« Les conclusions de l’expert sont formelles : cet enfant a un cerveau irrémédiablement détruit », a expliqué Emmanuel Ludot, l’avocat des parents, qui a assisté aux échanges de plus de deux heures entre la famille, l’expert et l’équipe médicale entourant le nourrisson.« La mort du bébé va être programmée d’ici six à huit jours », a annoncé un peu plus tard, la voix brisée par l’émotion et les larmes aux yeux la mère, Julie Pitel. Ne souhaitant pas s’exprimer davantage, elle a expliqué qu’elle et son mari allaient désormais veiller leur bébé avant son départ.Maître Ludot, qui avait introduit auprès du tribunal administratif de Caen l’action visant à obtenir un « constat d’urgence » sur l’état de santé du nourrisson, a estimé que « l’expertise a[vait] été très utile et a[vait] permis aux parents de comprendre la situation dans laquelle ils étaient ».Les parents s’étaient opposés à l’arrêt de la ventilation mécanique (intubation), initialement prévue lundi par l’équipe médicale, qui se refusait à mettre en œuvre des traitements pouvant relever d’une « obstination déraisonnable ». « Tout le monde savait depuis quarante jours que l’issue était fatale », a redit dimanche à la presse Sébastien Tréguenard, secrétaire général du CHU d’Angers.Le SAMU d’Alençon mis en causeL’avocat de la famille a annoncé qu’il allait désormais « s’atteler à démontrer la responsabilité lourde du SAMU d’Alençon dont l’attitude [lui] paraît contraire aux règles élémentaires ». « Cette enfant a eu le cerveau détruit par une hyperthermie maligne. C’est la fièvre de 42,5 °C qui est à l’origine de cette destruction. Si cette fièvre avait été traitée en temps et en heure, nous ne serions pas au chevet d’un bébé qui est sur le point de mourir », a-t-il lancé.La fillette avait été prise d’une très forte fièvre et de convulsions dans la nuit du 5 au 6 mai, après avoir reçu dans la journée l’injection de deux vaccins. Prévenu par les parents, le SAMU ne s’était pas déplacé et les parents ont déposé une plainte pour non-assistance à personne en danger à la gendarmerie de Sées (Orme), la localité où ils résident. 22.06.2015 à 09h41 • Mis à jour le22.06.2015 à 13h53 Les candidats au bac scientifique (S) 2015 ont commencé à plancher, lundi 22 juin à 8 heures, sur les sujets de maths, qu’il s’agisse de l’épreuve de l’enseignement obligatoire ou de l’enseignement de spécialité, que le ministère de l’éducation nationale a rendu publics une heure et quinze minutes après le début de l’épreuve. Vous trouverez ci-dessous la version intégrale des sujets soumis aux candidats, ainsi qu’un corrigé complet :Lire aussi :Bac S 2015 : les corrigés des épreuves de mathématiques (obligatoire et spécialité)Voici l’intégralité du sujet de l’épreuve de maths de l’enseignement obligatoire, au format PDF. Bac S 2015 : les sujets de maths (épreuve obligtoire)Voici l’intégralité du sujet de l’épreuve de maths de l’enseignement de spécialité (pour les candidats ayant choisi la « spé » maths), au format PDF. Bac S 2015 : les sujets de maths Emeline Cazi L’histoire est celle d’un homme qui jure n’avoir pas été candidat au poste qu’on lui proposait, ni même y avoir jamais pensé, mais qui, lorsque l’occasion s’est présentée de diriger le deuxième groupe bancaire français, ne s’est pas fait prier. S’il s’est lancé, c’est toutefois uniquement « par devoir », et parce qu’il y avait urgence, s’est-il toujours défendu. Il en allait de la survie du secteur bancaire français.François Pérol est devenu l’un des banquiers les plus influents du moment. Sa vie d’avant, celle où il conseillait Nicolas Sarkozy sur sa politique économique depuis son bureau logé dans les soupentes de l’Elysée, lui semblerait bien loin si ça n’était précisément pour ses deux années passées aux côtés de l’ancien chef de l’Etat qu’il se retrouve ce lundi 22 juin à comparaître devant le tribunal correctionnel de Paris pour « prise illégale d’intérêts ».L’annonce de sa nomination en février 2009 avait fait scandale. A peine son nom avait-il fuité dans la presse comme futur patron de la toute nouvelle BPCE, née de la fusion des Caisses d’Epargne et des Banques populaires, que la gauche, mais pas seulement, avait crié au fait du prince. Le sénateur centriste Jean Arthuis avait dénoncé une décision « choquante ». « Illégale », avait même renchéri, le patron du Modem François Bayrou.Lire aussi :BPCE: le procès Pérol fait monter la tensionPlus que le manque de transparence, c’est le mépris des règles sur le « pantouflage » qui heurtait. La loi en France interdit à un fonctionnaire de travailler pour une entreprise qu’il a surveillée, contrôlée ou sur laquelle il a formulé des avis, s’il ne laisse pas un délai de trois ans entre son passage du public au privé. Or François Pérol, qui encourt trois ans de prison et 200 000 euros d’amende, n’est-il pas précisément l’homme qui depuis l’Elysée a piloté la fusion des deux banques, rebaptisé projet « Sequana » ?Des sages non consultésTout en s’indignant, tout le monde se rassurait : la commission de déontologie des fonctionnaires allait de toute façon s’opposer à ce transfert. Encore eût-il fallu que l’Elysée lui demandât son avis. Ce fut l’affaire dans l’affaire : les sages n’ont jamais été consultés. Les délais sont trop longs, a justifié l’entourage de Nicolas Sarkozy. Et, en cet hiver 2009, où sévit la plus grande crise financière depuis 1929, il y a urgence. A Paris, les banques résistent mais les pertes considérables que s’apprête à annoncer l’Ecureuil, sa filiale Natixis et dans une moindre mesure les Banques populaires, peuvent provoquer l’effondrement du système. L’Etat va renflouer de 5 milliards d’euros mais les banques doivent fusionner, et le nom du futur dirigeant être annoncé dans la foulée.Le contexte est indiscutable. Mais une fois les apparences sauvées devant les marchés, François Pérol n’aurait-il pas pu saisir la commission, sa nomination effective à la tête de la BPCE ne devant intervenir qu’à l’été ? « Cela n’aurait pas plus de sens que de caractère obligatoire », a t-il répondu devant la commission des finances de l’Assemblée nationale, en mars 2009, en rappelant que « la thèse selon laquelle je serais en situation de prise illégale d’intérêt est purement politique ».François Pérol a de très grandes qualités, loue son entourage. La constance doit en être une. En six ans, sa défense n’a pas varié d’un pouce. Son rôle de conseiller économique « était d’informer le Président (…) et de l’aider à conduire la meilleure politique économique », point. Pour le reste, l’idée de fusionner l’Ecureuil et les Banques populaires est venue des entreprises. L’instruction du dossier relevait du Trésor. Le contrôle, c’était la commission des banques. La régulation du système, le rôle de Bercy. Jamais, insiste-t-il, il n’a donné un avis aux autorités compétentes, tel que l’entend le code pénal. L’Elysée n’en étant pas une, à ses yeux.Fin de non-recevoirLe juge Le Loire qui a instruit l’affaire, puis le parquet national financier qui a demandé son renvoi devant le tribunal, ont relevé un certain nombre d’éléments qui viennent affaiblir cette défense. « De manière incontestable, (…) les réunions se déroulaient selon un autre mode opératoire que celui décrit (par François Pérol) », note ainsi le juge au terme de son enquête.Les réunions qui se sont tenues à l’Elysée, et précisément dans le bureau de M.Pérol, ont été visiblement plus nombreuses que le conseiller a bien voulu s’en souvenir. La loge de la rue du faubourg Saint-Honoré et les agendas des patrons des Caisses d’Epargne et des Banques populaires ont parlé. Sous le règne d’un hyperprésident, ces visites de banquiers à l’Elysée n’ont rien d’étonnant. Encore moins en ces temps de crise financière où Nicolas Sarkozy les reçoit chaque lundi à l’Elysée. Sur le plan judiciaire, c’est peut-être plus gênant si le tribunal estime que la présidence de la République est une « autorité compétente ».Lire : Le renvoi de François Pérol devant le tribunal correctionnel illustre les années SarkozyStéphane Richard, l’ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde à Bercy, avait confirmé « l’implication des services de l’Elysée (dans l’affaire) même si le dossier BPCE avait surtout été instruit par les services du Trésor et de la Banque de France » : « Il (était) notoire que sous la présidence de Nicolas Sarkozy, le pouvoir de décision (avait) été très concentré à l’Elysée. » Quant au directeur du Trésor, Xavier Musca, il a reconnu devant les enquêteurs que l’aide de 5 milliards d’euros n’aurait jamais été accordée sans la validation de Bercy, Matignon et, de l’Elysée.Cette affaire a failli ne jamais arriver devant un tribunal. En 2010 avant l’été, lorsque le juge informe le procureur de son intention d’enquêter et d’entendre un certain nombre de personnes, dont MM. Richard, Musca, mais aussi le gouverneur de la Banque de France, on lui oppose une fin de non-recevoir. L’enquête a déjà été menée et le parquet a conclu – sur la seule base du témoignage de François Pérol – que « les faits de prise illégale d’intérêts (qui lui étaient) reprochés (…) n’ont pas été commis ».Pour la petite histoire, c’est le même parquet de Paris dirigé par Jean-Claude Marin qui s’était opposé à l’enquête sur les folles dépenses de sondages sous la présidence Sarkozy et ces contrats exorbitants confiés à des sociétés amies de la maison. Dans les deux cas, les magistrats ont dû attendre trois ans et le feu vert de la Cour de cassation avant d’instruire.Nicolas Sarkozy pourrait donner sa version des faits aux juges de la 32e chambre, puisqu’un avocat de la partie civile l’a fait citer comme témoin, mais l’ancien chef de l’Etat aurait décliné l’invitation. Son ancien secrétaire général Claude Guéant a en revanche fait savoir qu’il apporterait son témoignage à la cour.Emeline CaziJournaliste au Monde 20.06.2015 à 22h09 • Mis à jour le20.06.2015 à 22h44 A l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, Philippe Leclerc, représentant en France du Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) a appelé Paris à améliorer les conditions permettant l'accueil des réfugiés. « La France doit prendre sa part, sa juste part pour une admission digne des réfugiés, en particulier les Syriens », a-t-il ainsi déclaré lors de la présentation à Lyon du rapport annuel de l'association Forum-Réfugiés-Cosi sur l'asile en France et en Europe.M. Leclerc pour le HCR a toutefois accordé un satisfecit à la France pour son projet de réforme du droit d'asile présentée mercredi et dont le vote n'est pas attendu avant fin juillet. « Nous sommes en faveur d'une réforme qui fasse la promotion d'une procédure de droit d'asile efficace et juste », a-t-il déclaré. Il a souhaité que la France puisse « enfin rejouer son rôle de protection des populations réfugiées » en octroyant les budgets nécessaires « à la mise en oeuvre des objectifs contenus dans la loi ».Lire aussi :Le plan timide du gouvernement face au drame des migrants« Proportionnellement à sa population, la France accueille beaucoup moins que la Suède, l'Italie ou l'Allemagne (...) la France prend sa part mais pas assez », a estimé Jean-François Ploquin, directeur général de l'association humanitaire basée à Lyon. Les puissances européennes cherchent depuis plusieurs semaines à s’unir pour établir une stratégie de régulation de l’afflux migratoire qui touche l’Europe depuis le début de l’année et peinent à s’accorder sur la répartition de l’accueil des demandeurs d’asile.Lire aussi :France, Italie et Allemagne cherchent un consensus sur la répartition des migrantsExplosion des demandes des Syriens, Soudanais et UkrainiensDepuis 2012, la France a accordé 3 450 visas à des réfugiés syriens, dont près de 500 en 2014, selon des chiffres du ministère de l'intérieur. Quelles que soient les nationalités, un total de 45 454 dossiers de première demande d'asile ont été enregistrés en 2014 par les services de l'État, 2,2 % de moins qu'en 2013. « Le nombre de premières demandes est à un niveau constaté au début des années 2000 (47 291 en 2001), loin des records de certaines années (61 422 en 1989 ; 52 204 en 2003 », relève Forum-Réfugiés dans son rapport.Lire aussi :A la frontière franco-italienne, l’incessant va-et-vient des migrants refoulésEn dépit d'une baisse de 4,6 %, soit 3 782 personnes, les ressortissants de République démocratique du Congo restent les premiers demandeurs d'asile en France, suivis par les Chinois, selon les données de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) reprises dans le rapport. Les Syriens (+ 136 %, soit 2 072 personnes) et les Soudanais (+139,4 %, soit 1 793) enregistrent une très forte hausse du nombre de demandes d'asile entre 2013 et 2014, de même que les Ukrainiens dont les dossiers ont explosé en un an (de 84 à 1 009, soit une hausse de 1 101,2 %).Lire aussi : De l'Erythrée à la France, trois migrants racontent leur parcours du combattant Agnès Lambert « Dans l’ordre naturel des choses, les parents s’occupent de leurs enfants, les protègent. Lorsque la situation s’inverse, il n’est pas rare de voir les relations se tendre dans les fratries », prévient Agnès Brousse, responsable de la protection juridique à l’Union nationale des associations familiales (UNAF).Entre celui qui prend de son temps pour gérer les finances des parents et l’autre qui y trouve toujours à redire, les brouilles sont fréquentes. D’autant que la frontière est ténue entre le coup de main légitime donné par des enfants à leurs parents âgés et l’intrusion dans les affaires d’autrui. « Certains rejetons s’alarment de voir leur vieux père dépenser sans compter. Mais l’héritage n’est pas un dû : si le parent, en pleine conscience, souhaite profiter de son argent, c’est son droit le plus strict », rappelle Elisabeth Deflers, avocate associée au cabinet Péchenard & Associés.Venir en aide à ses proches pour gérer leurs affaires nécessite d’avoir procuration sur leurs comptes bancaires. Ce document se signe à la banque en présence des deux parties. « Il est essentiel de le faire lorsque tout va bien, qu’on est en bonne santé. L’idée est seulement d’anticiper », prévient Mme Deflers.ProcurationA l’inverse, si un enfant demande à son parent de lui donner procuration, alors qu’il commence à perdre son autonomie ou ses capacités intellectuelles, la suspicion risque de s’installer.Des soupçons peuvent aussi naître entre les frères et sœurs car, dans la pratique, c’est souvent un seul des enfants qui s’occupe de gérer les comptes. « Il est possible de limiter la portée d’une procuration à certaines opérations ou à certains montants. Cela rassure les autres membres de la fratrie », conseille Jérôme Barré, avocat associé chez Franklin.Toujours dans un but de transparence, l’enfant ayant procuration sur le compte devra garder la trace des dépenses et ainsi éviter, à l’ouverture de la succession, de se voir reprocher des débits injustifiés. « Lors d’une succession, l’administration fiscale peut vérifier les retraits d’espèces réalisés jusqu’à un an avant le décès. Si ceux-ci sont d’un montant inhabituel, les sommes peuvent être réintégrées à la succession », prévient Me Barré.Mesure de protection judiciaireLa procuration simplifie la gestion des dépenses courantes (factures, courses…), mais elle ne permet pas de réaliser des actes de disposition, c’est-à-dire ceux qui engagent le patrimoine de la personne, comme, par exemple, une donation ou la vente d’un bien immobilier.Il faut, dans ce cas, une procuration spécifique, réalisée par le notaire, qui s’assure que son client a toutes ses capacités pour comprendre les conséquences de l’opération. « Il est de la responsabilité du notaire de vérifier que son client n’est pas sous influence, et qu’il donne procuration en toute connaissance de cause », précise Me Arlette Darmon, notaire associée chez Monassier & Associés.Il est aussi possible de demander une mesure de protection judiciaire afin de désigner un tuteur ou un curateur, qui sera habilité à réaliser des opérations de toute nature, en accord avec le juge des tutelles. Dans son guide « Curateur ou tuteur familial, suivez le guide ! », l’UNAF estime à 800 000 le nombre de personnes (seniors, adultes handicapés, mineurs) faisant l’objet d’une telle protection.Curatelle simple ou renforcéeCette procédure est particulièrement encadrée. Ainsi, un médecin agréé (la liste est établie par le procureur de la République) doit établir un certificat médical constatant l’altération des facultés de la personne à protéger. Cette procédure coupe court aux certificats de complaisance réalisés par un médecin mal intentionné proche de la famille. Il faut ensuite déposer une requête auprès du juge des tutelles du tribunal d’instance du lieu de résidence de la personne concernée. Plusieurs niveaux de protection existent, de la curatelle simple à la curatelle renforcée, en passant par la tutelle.Anticiper avec le mandat de protection futureVous craignez de ne plus pouvoir faire face, un jour, à la gestion de vos biens ? Il est possible d’anticiper en signant un mandat de protection future.Créé en 2007, ce dispositif vous permet de désigner la personne qui sera chargée de prendre les décisions à votre place. Il doit être signé devant notaire (compter 500 euros) en présence de la ou des personne(s) mandatée(s).Lorsque la personne n’est plus capable de gérer seule, son mandataire doit demander la mise en œuvre du mandat de protection future en déposant au greffe du tribunal d’instance un certificat médical signé par un médecin agréé.Il s’agit, donc, d’une alternative à la mise sous curatelle ou tutelle. « Le mandat de protection future permet aux parents de discuter de leurs souhaits avec leurs enfants tant qu’ils sont en bonne santé : cela permet d’éviter les tensions, très fréquentes, lorsque rien n’a été dit », précise Me Arlette Darmon, notaire associée chez Monassier & Associés.La solution choisie dépend de l’état de santé du proche. En cas de curatelle simple, le curateur intervient pour les actes liés au patrimoine, mais pas pour les dépenses courantes, pour lesquelles la personne protégée conserve son autonomie. Le tuteur ou le curateur peut être le conjoint, un enfant, un frère ou toute autre personne de l’entourage. « Un curateur ou un tuteur hors de la famille, à distance d’éventuels conflits, peut apaiser les relations, dans l’intérêt de la personne protégée », conseille Agnès Brousse.Agnès LambertJournaliste au Monde Franck Johannès Le gouvernement a affirmé, samedi 20 juin, qu’il entendait supprimer une disposition contestée, relevée par Le Monde dans son édition datée du 21-22 juin, introduite in extremis dans le projet de loi sur le renseignement. Celle-ci a été glissée dans le texte le 16 juin, par Jean-Jacques Urvoas, l’habile président de la commission des lois de l’Assemblée, en commission mixte paritaire, l’instance chargée d’harmoniser les versions du Sénat et de l’Assemblée, alors qu’elle n’avait été votée par aucune des deux Chambres et que le gouvernement ne voulait pas. Les sénateurs, un peu interloqués, ont tous refusé de la voter, sauf un. Les représentants des députés ont, eux, adopté sans broncher une disposition qui faisait bien plaisir aux services spéciaux.Il s’agit en effet de laisser les services de renseignement surveiller les étrangers de passage, certes après avis du premier ministre, mais sans contrôle de la future commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR). En clair, de poser un micro dans la chambre d’un diplomate, d’un chef d’Etat ou d’un journaliste, de glisser une balise sous sa voiture, de siphonner son disque dur ou d’épier discrètement ses conversations téléphoniques sans réel contrôle.La disposition, discrètement inspirée par la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), serait passée inaperçue dans un texte très technique sans la forte colère de Jean-Marie Delarue, le très indépendant président de la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS), la commission de contrôle des écoutes, appelée à être remplacée par la CNCTR. Le conseiller d’Etat s’émeut de cette dérogation, qui malmène le principe constitutionnel d’égalité sur le sol français, aligne le droit sur les méthodes américaines et augure mal de la collaboration avec des services dont les moyens légaux sont puissamment renforcés.Six députés, six sénateursLa CMP est composée de six députés et six sénateurs et des deux rapporteurs du projet de loi, Jean-Jacques Urvoas (PS, Finistère) pour l’Assemblée, Philippe Bas (Les Républicains, Manche) pour le Sénat. Jean-Jacques Urvoas, le 16 juin, s’est dit « en quelque sorte frustré » par le texte, adopté en procédure accélérée (une seule lecture par Chambre), d’autant que les députés ont accepté nombre de garanties exigées par le Sénat.Il a proposé un alinéa dans le nouvel article L. 821-1 du code de la sécurité intérieure qui introduit une dérogation dans les conditions d’autorisation d’une surveillance : les services peuvent se passer de l’avis de la CNCTR lorsque la surveillance ne concerne ni un Français, ni un résident habituel en France. La commission n’a même pas de contrôle a posteriori, puisque la loi n’en souffle mot.Philippe Bas a haussé un sourcil, et a indiqué qu’il n’y était pas favorable, que la distinction entre Français et étrangers en France lui semblait « problématique, en particulier au regard de la Constitution ». Jean-Jacques Hyest (LR, Seine-et-Marne) est tombé d’accord, et dit préférer « que la commission s’en tienne aux dérogations déjà prévues », notamment en cas d’urgence.Lire aussi la tribune :Loi renseignement et étrangers : « Cet amendement affaiblit la commission de contrôle »Guillaume Larrivé (LR, Yonne), un député proche de Brice Hortefeux, a répondu qu’il ne voyait pas en quoi la mesure serait inconstitutionnelle, mais a jugé « floue » la différence entre étrangers et résidents habituels. Jean-Jacques Urvoas a clos le débat en assurant que l’amendement « ne soulevait aucun problème de constitutionnalité », que les jurisprudences du Conseil et de la Cour européenne s’accordaient sur la possibilité de déroger au principe d’égalité, « y compris lorsqu’il s’agit de porter atteinte à l’exercice d’une liberté individuelle, si cette atteinte n’est pas excessive ».Les sénateurs n’ont été convaincus ni sur le fond, ni sur la procédure. Glisser un amendement qui n’a pas été discuté en séance n’est pas interdit, mais c’est peu élégant. Les parlementaires voteront le texte définitif le 24 juin pour l’Assemblée, le lendemain pour le Sénat, sans possibilité d’y toucher. Seul le gouvernement peut y revenir devant les Chambres, la procédure est inhabituelle, et le premier ministre déposera donc lundi 22 juin un amendement de suppression devant l’Assemblée nationale. Le ministère de l’intérieur avait rappelé vendredi 19 juin qu’il était « totalement défavorable » à cette disposition, « parce qu’il n’y a pas de différence à faire entre Français et étrangers sur le sol national, et parce que le principe reste le contrôle de la CNCTR ».Pour Philippe Bas, d’ailleurs, « tout ce qui porte atteinte au contrôle de la commission doit être motivé par des arguments extrêmement sérieux. Cela ne me semble pas être le cas ». L’amendement a été adopté par sept voix contre six. Tous les députés, de droite comme de gauche, l’ont voté ; tous les sénateurs, de droite et de gauche, ont voté contre, notamment Jean-Pierre Sueur (PS, Loiret). Seul le sénateur Michel Boutant (PS, Charente) a rejoint les députés et fait basculer le vote. Jean-Jacques Urvoas, lui, n’a pas souhaité réagir vendredi. C’est qu’il est aussi l’auteur éclairé, chez Odile Jacob, d’un « Manuel de survie à l’Assemblée Nationale - L’art de la guérilla parlementaire » qui se passe de commentaires.Franck JohannèsFranck JohannèsSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.06.2015 à 16h23 • Mis à jour le26.06.2015 à 18h12 C’est une décision historique. La Cour suprême a légalisé, vendredi 26 juin, le mariage homosexuel dans l’ensemble des Etats-Unis. Deux ans seulement après avoir décrété que le mariage n’était pas réservé aux couples hétérosexuels, la Haute Cour a jugé, par cinq voix contre quatre, que les 14 Etats américains qui refusent aujourd’hui d’unir deux personnes de même sexe devaient non seulement les marier, mais aussi reconnaître leur mariage lorsqu’il a été célébré ailleurs.Au nom de l’égalité de tous devant la loi, « le 14e Amendement requiert d’un Etat qu’il célèbre un mariage entre deux personnes de même sexe », a écrit le juge Anthony Kennedy, s’exprimant au nom de la majorité de la Cour suprême. « Le droit au mariage est fondamental », a-t-il souligné. Il a aussi écrit, dans le dernier paragraphe de la décision rendue par la plus haute juridiction des Etats-Unis :Aucune union n’est plus profonde que le mariage, car le mariage incarne les plus hauts idéaux de l’amour, la fidélité, la dévotion, le sacrifice et la famille. En formant une union maritale, deux personnes deviennent quelque chose de plus grand que ce qu’elles étaient auparavant. Le mariage incarne un amour qui peut perdurer malgré la mort. Ce serait ne pas comprendre ces hommes et ces femmes que de dire qu’ils manquent de respect à l’idée du mariage. Leur plaidoyer consiste à dire que justement ils le respectent, le respectent si profondément qu’ils cherchent eux-mêmes s’accomplir grâce à lui. Ils demandent une dignité égale aux yeux de la loi. La Constitution leur donne ce droit.Lire aussi :La Cour suprême étudie la légalité du mariage gay aux Etats-Unis« Un grand pas vers l’égalité »Le juge conservateur a ajouté son vote à celui des quatre juges progressistes de la Haute Cour pour permettre aux gays et lesbiennes de se marier aux quatre coins des Etats-Unis. Le président de la Haute Cour, John Roberts, s’y est opposé, ainsi que les trois autres juges conservateurs. Les homosexuels avaient jusqu’ici le droit de se marier dans trente-six Etats du pays et dans le district de Columbia, où se trouve Washington.Sur son compte Twitter, le président Barack Obama a salué à l’annonce de cette décision « un grand pas vers l’égalité ».Today is a big step in our march toward equality. Gay and lesbian couples now have the right to marry, just like anyone else. #LoveWins— POTUS (@President Obama)require(["twitter/widgets"]);« C’est une victoire pour les alliés, les amis et les soutiens du mariage gay qui ont passé des années, voire des décennies, à travailler et prier pour que le changement intervienne. Et cette décision est une victoire pour l’Amérique », a déclaré plus tard le président américain depuis les jardins de la Maison Blanche.Des partisans du mariage homosexuel se sont réunis devant la Cour suprême à Washington, et dans d’autres villes du pays, pour célébrer cette décision. Sur Twitter, c’est avec le mot clé #LoveWins (L’amour l’emporte) que les internautes saluent cette avancée.love is love #LoveWins http://t.co/DwPVD2MIa8— mukesxbox (@kaitlyn)require(["twitter/widgets"]);Retweet to spread the word. #LoveWins http://t.co/JJ5iCP4ZWn— BarackObama (@Barack Obama)require(["twitter/widgets"]);  SSM Decision Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.A 28 ans, Augustin Bianchi-Boussagnol n’a pas fait de grandes études. Depuis trois ans, il travaille comme employé dans l’épicerie italienne tenue par son père à Vanves-Malakoff (Hauts-de-Seine). Et ça lui convient parfaitement, assure-t-il. Non seulement il a le loisir de tout dire à son patron mais en plus il est toujours encouragé à progresser. L’entreprise idéale, il n’a donc pas vraiment besoin de l’imaginer. Il la touche déjà du doigt.Lire aussi :Guillaume Davies : « Mon entreprise idéale concilie performance et bien-être de ses collaborateurs »Elodie Chermann (Propos recueillis par) William Audureau Quelques heures après l’attaque contre une usine de Saint-Quentin-Fallavier, en Isère, et la mort d’au moins une personne, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a donné quelques informations sur l’identité du principal suspect.Selon les enquêteurs, il s’agit de Yassin Salhi, un habitant de Saint-Priest, près de Lyon. D’après nos informations, il est né en mars 1980, et est donc âgé de 35 ans. Il n’avait pas de casier judiciaire, mais il avait fait l’objet d’une « fiche S » en 2006.Etablies par les services de renseignement, ces fiches servent à répertorier les personnes suspectées de radicalisation. La fiche n’avait pas été renouvelée en 2008, a expliqué Bernard Cazeneuve, selon qui « [M. Salhi] faisait l’objet d’une attention » pour ses liens avec la mouvance salafiste, mais « n’était pas connu pour être en lien avec des acteurs terroristes ».Yassin Sahli a fait l'objet d'une fiche S, inactive depuis 2008. Il a aussi fait l'objet d'une note des Renseignements en 2011, sans fiche— soren_seelow (@Soren Seelow)require(["twitter/widgets"]);A Saint-Priest, devant l’immeuble où vivait Yassin Salhi et sa famille, les voisins sont choqués. « Ça n’est pas l’islam ! Ça n’est pas l’islam ! », s’emporte une voisine au bord des larmes. « Ils venaient d’arriver il y a moins de six mois, personne ne les connaît vraiment », explique au Monde un habitant de l’immeuble contigu. « C’était du bonjour au revoir, surtout avec la femme, lui on ne le voyait pas, il partait au boulot et rentrait tard. Des gens discrets, on les connaît de vue. Leurs enfants jouaient avec les nôtres, des gens banals… qui aurait cru ? » dit une habitante de l’immeuble, qui souhaite rester anonyme.D’autres riverains ne peuvent croire que ce voisin « sans histoires », « très gentil », avec « des enfants très bien éduqués », puisse être l’auteur de l’attentat.Yassin Salhi, blessé à la tête, a été arrêté sur le site de l’usine, après avoir été « neutralisé » par un pompier, dont le ministre a loué le « courage » et le « sang-froid ». Yassin Salhi avait dans un premier temps refusé de donner son identité. William AudureauJournaliste au Monde Pierre Breteau et Alexandre Pouchard Une usine de gaz industriels de Saint-Quentin-Fallavier (Isère), Air Products, a été visée vendredi 26 juin par un attentat. Au moins une personne a été tuée, deux autres ont été blessées et un suspect a été arrêté peu après. Le président de la République, François Hollande, s’est exprimé depuis Bruxelles avant de rentrer à Paris pour un conseil de défense à l’Elysée, et le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, s’est rendu sur les lieux. Le point sur les informations connues et celles encore en suspens.» Suivez la situation en direct Ce que l’on sait :Que s’est-il passé ? Un homme a décapité son employeur, gérant d’une entreprise de transports, avant de mettre sa tête sur un grillage, la recouvrir d’un drapeau portant des inscriptions en arabe et de pénétrer sur le site de l’usine de la société américaine Air Products, pour lequel il disposait d’une autorisation.Les images de vidéosurveillance, dont le contenu a été dévoilé par une source proche de l’enquête à l’Agence-France Presse, montrent qu’il a précipité sa camionnette contre des bouteilles de gaz, provoquant une explosion, avant d’aller manipuler d’autres bouteilles.La carte du lieu de l’attentat en IsèreVendredi 26 juin, un attentat a eu lieu à l’usine Air Products de Saint-Quentin-Fallavier en Isère. L’explosion a fait au moins deux blessés et un corps décapité a été retrouvé à proximité du site. Qui est en garde à vue ?Vendredi soir à 18 heures, quatre personnes étaient en garde à vue : Yassin Salhi, sa femme et sa sœur interpellés au domicile du couple ainsi qu’une autre personne que les enquêteurs soupçonnent d’avoir effecté des repérages. Néanmoins la police indique que l’« on est à peu près sûr que Yassin est entré dans l'usine seul, qu'il n'y a pas de deuxième assaillant ». Comment le suspect a-t-il été interpellé? Les pompiers, arrivés rapidement, sont tombés nez-à-nez avec l’individu qui criait « Allah Akbar », mais sont parvenus à le ceinturer et le maîtriser en attendant l’arrivée des gendarmes. Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a rendu hommage au pompier « qui, avec beaucoup de courage et de sang-froid, a procédé à la mise hors d’état de nuire ». Qui est le principal suspect ? Yassin Salhi, né en mars 1980, avait fait l’objet d’une « fiche S » en 2006 à la Direction de la surveillance du territoire « pour radicalisation », fiche « qui n’a pas été renouvelée en 2008 », a rapporté Bernard Cazeneuve. Une fiche S (pour « sûreté de l’Etat ») regroupe les déplacements d’une personne susceptible de préparer des actions nuisibles contre la France.L’auteur présumé de l’attentat aurait été en lien avec la mouvance salafiste, mais il n’a pas été identifié par les services comme ayant participé à des actions terroristes. Contrairement à d’autres individus surveillés, il ne disposait pas d’un casier judiciaire, a expliqué le ministre de l’intérieur. Qui était la victime ? La victime décapitée de l'attentat de Saint-Quentin-Fallavier a été identifiée, annonce l'Agence France-Presse qui cite une source proche du dossier. Il s’agit d’un chef d'entreprise du Rhône, gérant d’une entreprise de transports qui employait le principal suspect. Ce que l’on ignore :Un ou deux assaillants ? Yassin Salhi a été interpellé, mais les auteurs étaient peut-être deux, a indiqué François Hollande. Un autre suspect a été arrêté en début d’après-midi, soupçonné d’avoir « fait des repérages sur le site » avant l’attaque — sans que l’on sache s’il y a participé. Que disent les inscriptions sur le drapeau ?Le texte qui y figure « n’a pas encore été traduit », a affirmé Bernard Cazeneuve, et est encore en cours d’analyse. Pourquoi cette entreprise a-t-elle été ciblée ?Les motivations des auteurs de l’attaque sont pour l’instant inconnues. L’usine d’Air Products, un des principaux producteurs mondiaux de gaz industriels (oxygène, hydrogène, etc.), était classée site Seveso, c’est-à-dire présentant des risques industriels, mais de « seuil bas », au danger limité.Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.06.2015 à 12h47 • Mis à jour le26.06.2015 à 17h45 Après l’attentat à Saint-Quentin-Fallavier, plusieurs personnalités politiques ont rapidement réagi, notamment sur Twitter.« Pensée et soutien à la population. Condamnation de cette acmé de violence à répétition », a écrit la députée PS de Gironde Michèle Delaunay. « Solidarité avec les victimes de l’attaque survenue ce matin en Isère. Colère et incompréhension face à ces actes atroces », a abondé Jean-Paul Huchon, président socialiste de la région Ile-de-France. « En grande solidarité avec familles des victimes de cet horrible attentat en Isère », a réagi de son côté Bruno Le Roux, chef de file des députés socialistes.Solidarité avec les victimes de l'attaque survenue ce matin en Isère. Colère et incompréhension face à ces actes atroces.— Jean-Paul Huchon (@jphuchon) 26 Juin 2015« Choquée et révoltée par ce nouvel attentat en Isère. Il est urgent d’agir contre cette barbarie. Mes pensées aux familles des victimes », a écrit l’ex-ministre de la défense, Michèle Alliot-Marie. « Toutes mes condoléances à la famille de la victime », a renchéri la députée européenne de droite, Françoise Grossetête. Le maire de Bordeaux, Alain Juppé, a également réagi.La menace terroriste est maximum. L'attentat en Isère nous le rappelle hélas! L'Etat doit tout mettre en œuvre pour protéger ses citoyens.— Alain Juppé (@alainjuppe) 26 Juin 2015D’autres ténors de droite ont également enjoint le gouvernement de renforcer les moyens des forces de sécurité. « L’horreur qui recommence » montre la « nécessité de renforcer les moyens de police et de gendarmerie. Pas d’angélisme ! », a souligné le sénateur du parti Les Républicains, Roger Karoutchi. Même tonalité chez Laurent Wauquiez, numéro deux du parti de Nicolas Sarkozy.L'Etat doit la + grde protection aux citoyens dvt la menace terroriste qui a frappé l'Isère. L'horreur ne doit pas ns faire céder à la peur— laurent wauquiez (@laurentwauquiez) 26 Juin 2015« A nouveau la barbarie a frappé sur notre sol. La réponse doit être implacable et totale ! », a insisté le chef des sénateurs LR, Bruno Retailleau.Premier responsable politique à réagir, le maire de Nice, Christian Estrosi a estimé que cet attentat « rappelle une nouvelle fois la présence d’une cinquième colonne en France ». Candidat de droite pour les élections régionales en Provence-Alpes-Côte-d’Azur, M. Estrosi s’est immédiatement vu accuser de vouloir « instrumentaliser » ce drame. Le député LR des Alpes-Maritimes a jugé quant à lui que « ce nouvel attentat confirme l’impérieuse nécessité du projet de loi renseignement », voté récemment à l’Assemblée nationale. De son côté, le premier secrétaire du Parti socialiste a appelé à ne pas faire d’amalgame.Grande émotion devant cet attentat et son mode opératoire. Restons unis. Pas d'amalgames. Ne jouons pas sur les peurs. #Isère— Jean-Chr. Cambadélis (@jccambadelis) 26 Juin 2015A l’étranger, l’ex-premier ministre belge, Elio Di Rupo, a également fait part de sa solidarité :Solidaire avec le peuple français après ce drame horrible— Elio Di Rupo (@eliodirupo) 26 Juin 2015Suivre la situation en direct 26.06.2015 à 12h16 • Mis à jour le26.06.2015 à 16h17 | Denis Cosnard L’usine en Isère visée vendredi 26 juin par un attentat appartient au groupe américain Air Products, l’un des principaux producteurs au monde de gaz industriels (oxygène, hydrogène, etc.).En France, Air Products emploie quatre cents personnes et dispose de trois usines de production de gaz, à Saint-Quentin-Fallavier près de Lyon, où a eu lieu l’attentat, mais aussi à Beauvais (Oise) et Strasbourg (Bas-Rhin). Son siège se trouve à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis.Le site de Saint-Quentin-Fallavier est classé Seveso « seuil bas ». Cela signifie que l’usine comporte des risques industriels, mais que la quantité de matières dangereuses reste limitée.Près de 1 200 installations industrielles sont classées Seveso en France : environ 540 dites « seuil bas », comme l’usine d'Air Products, et 640 dites « seuil haut », pour lesquelles le danger est plus marqué.La création de ce dispositif a fait suite au rejet accidentel de dioxine en 1976 à Seveso, en Italie. Cet accident majeur avait amené les Etats européens à se doter d’une politique commune en matière de prévention des risques industriels majeurs.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Michel Bezat Huit ans après la fin du monopole d’EDF et l’ouverture totale du marché de l’électricité à la concurrence, les Français n’y comprennent toujours goutte. Les « hommes bleus » chargés de relever les compteurs, de faire les raccordements ou de rétablir le courant après une tempête, n’appartiennent donc plus à EDF ? Plus vraiment depuis la création en 2008 d’Electricité réseau distribution France (ERDF), la filiale à 100 % d’EDF chargée de gérer les 1,3 million de kilomètres de lignes du réseau de distribution.Mais ce poids lourd de l’énergie, avec ses 36 000 salariés et ses 14 milliards d’euros de chiffre d’affaires, doit se distinguer davantage de sa maison mère EDF, insiste la Commission européenne, soucieuse que tous les fournisseurs en concurrence (EDF, Engie,EON…) aient un accès non discriminatoire aux réseaux de transport et de distribution qui, eux, restent un monopole régulé. Car toute confusion est, pour Bruxelles, préjudiciable à la concurrence.La question ne se pose plus pour le gaz, estime la Commission de régulation de l’énergie (CRE) : Engie (ex-GDF Suez), issu de l’ancien monopole Gaz de France, et son réseau de distribution GRDF sont bien distincts par leur nom et leur identité visuelle. Il n’en va pas de même pour l’électricité. ERDF doit les changer, a tranché le « gendarme » dans une délibération du 23 juin. Or ses dirigeants – soutenus par le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy – rechignent. S’ils ont accepté de modifier le logo en abandonnant la petite turbine bleue stylisée identique à la turbine orange d’EDF, ils refusent de changer le nom d’ERDF, arguant que cette marque s’est imposée chez les Français. Quant à EDF, il propose juste de « mettre à jour et préciser » certains de ses supports de communication et de « sensibiliser » ses cadres dirigeants aux obligations légales liées à l’indépendance de ses filiales ERDF et RTE (lignes à haute tension).Lire aussi : ERDF, créateur de réseaux électriques intelligentsConfusion dénoncéeLa CRE reconnaît que le projet d’ERDF comporte « des évolutions significatives », mais qu’« il ne permet pas d’écarter tout risque de confusion des marques d’ERDF et d’EDF ». Une confusion dénoncée par l’association UFC-Que choisir, qui a porté l’affaire devant le comité ad hoc de la CRE chargé de régler les différents entre gestionnaires et utilisateurs des réseaux. Et une confusion bien ancrée dans les têtes, révèle l’enquête réalisée en avril par l’institut CSA pour la CRE : 76 % des sondés pensent qu’EDF est chargé de la relève des compteurs, et 43 % attribuent à ERDF un rôle d’exploitant des centrales nucléaires !L’image d’EDF s’est dégradée au fil des ans, notamment avec la hausse des tarifs de l’électricité. Au début des années 2000, l’électricien caracolait en tête du baromètre Ifop-Claude Posternak mesurant la sympathie des Français pour leurs 30 plus grands groupes ; il n’est plus qu’en milieu de tableau. Mais ERDF est, avec la Poste, l’entreprise de service publique qu’ils préfèrent.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.06.2015 à 10h55 | Florence Evin Nice veut décrocher pour sa Promenade des Anglais le label « Patrimoine de l’humanité », décerné par l’Unesco aux sites d’une valeur universelle. Et elle s’en donne les moyens. Durant tout l’été, quatorze expositions soutiennent la candidature municipale. La Promenade, épousant sur six kilomètres la baie à partir de laquelle la cité a grandi, y est mise en scène avec les figures phares qui ont fait son succès. Trois musées exposent, chacun, cette « baie des Anges » vue par Chagall, Dufy, ou Matisse, lequel avoue : « Ce qui m’a fixé, ce sont les grands reflets colorés de janvier, la luminosité du jour. » Si « l’invention » de Nice, station balnéaire, capitale d’hiver, revient aux Anglais qui, les premiers, vers 1750, se sont entichés de la fameuse baie, c’est le dynamisme artistique de la ville et son goût du spectacle qui fidélisent les adeptes des villégiatures d’hiver, puis séduisent et retiennent, dans les années 1920, les premiers inconditionnels du soleil d’été.En 1763, les Lettres de Nice du médecin écossais Tobias Smollet, dont l’écho est considérable auprès de l’aristocratie britannique, sonnent le coup d’envoi de la fortune de Nice. Un siècle plus tard, l’Europe suit ; la Russie en tête, après la venue, en 1857, de l’impératrice Alexandra Feodorova.Grand manitou de l’opération, le commissaire général Jean-Jacques Aillagon est à son affaire. L’ancien ministre de la culture a conçu le « poisson-pilote » de l’événement, l’exposition « Promenade(s) des Anglais », au Musée Masséna, qui conte par le menu toute l’histoire. A la veille de l’inauguration, l’œil au moindre détail, l’ancien ministre de la culture avoue que cette aventure le ramène à son « premier métier, l’histoire et la géographie ».Un relevé panoramique« C’est la première fois qu’on fait un bilan complet patrimonial, architectural de la Promenade des Anglais, un état des lieux et sa transformation dans le temps », précise Jean-Jacques Aillagon. Sept cents documents – plans urbains, aquarelles, gravures, peintures, lettres, photos, cartes postales, romans, guides… – animent le parcours muséographique, enrichi par les témoignages des écrivains, musiciens, cinéastes, politiques, artistes… qui ont construit la notoriété de la cité des Anges.Un relevé panoramique, qui court le long des murs du Musée Masséna, sert de fil conducteur aux photos, écrits, peintures, gravures, films… qui accompagnent le récit. Les travellings et plans fixes des frères Lumière montrant la sortie en barques de silhouettes chapeautées sont un grand moment. Comme les photos de Charles Nègre, tirages argentiques sur papier albuminé qui font le point des constructions : l’Hôtel des Anglais, livré en 1862, compte Louis II de Bavière parmi ses premiers clients. En 1883, le casino de la Jetée-Promenade, réplique très kitsch d’une mosquée, part une première fois en fumée.En 1887, Nietzsche est à Nice. La même année, la police prévient, par une affiche, qu’il est « interdit aux baigneurs de s’avancer sur la plage en état de nudité ». En 1899, comme en témoigne la photo de Jean Gilletta, la reine Victoria assiste en calèche à une revue sur la promenade. Les années filent dans le succès. Le modeste « Camin dei Angles », agrandi une première fois en 1844, est devenu la spacieuse Promenade des Anglais à partir de laquelle la ville nouvelle s’épanouit. Le « New Borough » de Nice se réinvente à chaque époque sans faire table rase du passé. La cohabitation des folies néoclassiques et Art déco témoigne.La fête bat son pleinSur les pas de lady Penelope Rivers, marraine de la communauté anglaise – dont la villa date de 1787 –, les lords investissent les vergers prolongeant la baie pour bâtir à leur tour de somptueux hôtels particuliers au milieu des orangers. En 1902, 180 hôtels et 28 palaces sont ouverts. Les plus luxueux, comme le Negresco, occupent le devant de la scène face au rivage. La façade du Palais de la Méditerranée, pur Art déco, où descend Matisse avant de s’installer place Charles-Félix, sera sauvée de justesse, en 1989, par Jack Lang, alors ministre de la culture, qui l’a fait classer.Durant les années 1920-1930, la fête bat son plein. Dans une venelle du vieux Nice, au palais Lascaris – charmant hôtel particulier à l’italienne, où sont exposés de très rares instruments de musique –, sont reconstitués les décors des Fêtes d’art, soirées mondaines costumées, imaginées par Gisèle et Paul Tissier à l’Hôtel Ruhl.C’est au photographe britannique Martin Parr qu’il revient de livrer sa vision acérée de la fortune contemporaine de Nice, qui compte 75 % d’étrangers parmi ses visiteurs, les Anglais toujours en tête. Du 8 au 12 juillet, le fin limier des portraits de société installera son studio éphémère au Théâtre de la photographie et de l’image. La saga de la cité balnéaire inventée par ses touristes sera écrite. Et la première étape de la course au label onusien, lancée au moment où la ville de Cannes elle-même a porté sa candidature pour la Croisette et ses îles de Lérins.« Nice 2015, Promenades(s) des Anglais », 14 expositions, jusqu’au 4 octobre. 10 € ou 20 € pour 7 jours avec accès à tous les musées. nice.fr/culture.Florence EvinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin Si on avait voulu mettre en scène l’impuissance de l’Etat, on ne s’y serait pas pris autrement. Jeudi 25 juin, pendant que quelques manifestations de taxis étaient le théâtre d’incidents violents, Bernard Cazeneuve (ministre de l’intérieur) à Paris, le premier ministre, Manuel Valls, à Bogota (Colombie), et le président François Hollande depuis Bruxelles, ont à l’unisson rappelé que le service UberPop était « illégal » et qu’il « devait être fermé ». Le lendemain, la société américaine Uber organisait à Paris deux sessions d’information/recrutement pour les Franciliens qui souhaitent devenir chauffeur UberPop. Comme si de rien n’était…Près de 3 000 chauffeurs de taxi, soit un peu moins de 6 % des taxis déclarés, ont lancé jeudi des opérations dans toute la France. Mais le blocage des accès de l’aéroport Roissy - Charles-de-Gaulle, et certains blocus, comme à la porte Maillot, à Paris, ont donné lieu à des actes d’une violence incroyable. Selon le ministère de l’intérieur, dix personnes ont été interpellées, sept policiers ont été blessés et soixante-dix véhicules ont été dégradés au cours de cette journée.La principale revendication des syndicats de taxi porte sur l’interdiction d’UberPop. Ce service lancé en France, en février 2014, par la société américaine Uber a déjà conquis plus de 400 000 utilisateurs. Au moyen d’une application gratuite sur un smartphone, UberPop met en relation les clients avec des particuliers qui s’improvisent chauffeurs de taxi avec leur véhicule de tous les jours. Sans avoir besoin d’investir dans une licence... Stéphanie Delestre (PDG de Qapa.fr) 900 000 emplois non pourvus ou difficilement pourvus, 5 millions de chômeurs : cherchez l’erreur. Fluidifier le marché de l’emploi passe par l’ouverture des données détenues par Pôle Emploi à tous les acteurs du marché du travail.Le système administré et centralisé qu’est Pôle emploi est inapte à réaliser de manière parfaitement efficiente l’adéquation entre les offres et les demandes sur le marché du travail. Aujourd’hui, la qualification des demandes d’emploi par les opérateurs publics se fait par des références à des nomenclatures préexistantes et faiblement évolutives (par exemple la nomenclature ROME [répertoire opérationnel des métiers et des emplois]), peu adaptées à l’accélération des mutations économiques et technologiques ou des changements de parcours professionnels.Lire aussi :Le chômage, boulet de François HollandeLes offres présentées à un demandeur d’emploi par les institutions spécialisées sont ainsi souvent peu pertinentes. Dans ces conditions, c’est souvent la stratégie individuelle d’un demandeur d’emploi qui lui permet de trouver le bon employeur, intéressé par ses compétences et son parcours et lui proposant un emploi correspondant à sa recherche et à ses souhaits d’évolution professionnelle.De 2 heures à 30 minutes par jourOr, les stratégies individuelles sur le marché de l’emploi ne font pas encore l’objet d’une observation et d’une interprétation pertinentes pour en faire émerger une intelligence collective propice à l’efficience du marché. Par ailleurs, les demandeurs d’emploi sont confrontés à des difficultés sociales directement liées à leur situation : la passivité et la rupture progressive du lien social rendent d’autant plus difficile leur réinsertion durable sur le marché du travail.De nombreux travaux de recherche (Krueger et Mueller, Université de Princeton, 2011) montrent que l’intensité de la recherche d’emploi diminue substantiellement au long d’une période de chômage. Il est ainsi observé sur un échantillon de demandeurs d’emploi américains qu’après trois mois de chômage la durée quotidienne de recherche d’emploi chute de 2 heures à 30 minutes par jour.Lire aussi :La reprise reste trop fragile pour créer des emploisAvec plus de 5 millions de chômeurs et environ 500 000 offres d’emploi disponibles à un instant « T » sur le marché, c’est la mise en relation efficiente entre l’offre et la demande, entre les candidats et les offres d’emploi, qui doit se développer grâce au numérique (qui offre la possibilité de traiter des grandes quantités de données en temps réel) et à Internet (qui met en relation automatique et en temps réel l’offre et la demande).Écosystème de servicesLa précision et la quantité des informations sont les clés pour obtenir les meilleurs résultats de matching (appariement). Pôle emploi dispose pour cela d’une énorme quantité « matière première » (les CV des chômeurs et les offres d’emploi) sur laquelle un écosystème de services et d’applications innovants peut se nourrir et se développer rapidement pour lutter contre le chômage.Ces données sont aussi intéressantes pour les acteurs publics locaux afin de comprendre les besoins de chaque bassin d’emploi, les besoins en formation par secteur d’activité, etc. Les usages sont infinis. Alors pourquoi Pôle emploi refuse-t-il l’accès à ses données, contrairement à ce que recommande le secrétariat général à la modernisation de l’action publique ? Est-ce la peur que de nouveaux acteurs apportent un meilleur service ? Est-ce la peur que le chômage baisse vraiment, et que l’activité même de Pôle Emploi soit à réinventer ?Pour accélérer le retour des chômeurs à l’emploi, Pôle emploi doit ouvrir en open data ses fichiers d’offres d’emploi et de demandeurs d’emploi. En d’autres termes, transformer ses fichiers en données publiques, accessibles à toutes les entreprises dont l’objet est la fluidité du marché de l’emploi. La lutte contre le chômage doit être la grande cause nationale de la France. Tout demandeur d’emploi doit pouvoir réclamer que sa candidature soit accessible à tous les recruteurs potentiels !Stéphanie Delestre (PDG de Qapa.fr) Bernard Benhamou (Secrétaire général de l’Institut de la souveraineté numérique) En l’espace de quelques années, l’Internet est devenu l’épine dorsale de nos sociétés ainsi qu’un levier majeur de transformation économique, sociale et culturelle. Les révélations d’Edward Snowden et les attaques menées sur les réseaux ont mis en lumière les nouveaux défis auxquels sont confrontés les États, les acteurs économiques et les citoyens eux-mêmes, pour préserver leur souveraineté numérique.Plus récemment, les débats autour de la loi sur le renseignement ont mis en évidence la nécessaire maîtrise que devront acquérir les responsables politiques pour faire face aux enjeux issus des technologies. En effet, les architectes du réseau pourraient bientôt faire évoluer les formes mêmes de nos sociétés et à terme modifier le modèle démocratique européen.Lire aussi :Renseignement : la loi examinée en urgence au SénatAu moment où les instruments de la souveraineté sont devenus indiscernables des outils technologiques, développer auprès des citoyens une culture des choix technologiques deviendra une exigence démocratique. Une culture d’autant plus nécessaire qu’elle sera seule à même d’éviter que les mécanismes qui régissent nos sociétés ne deviennent à leur tour des « boîtes noires » pour les citoyens.L’affaire Snowden à l’origine d’une crise de confianceEn France, le débat sur le projet de la loi sur le renseignement intervient après deux ans durant lesquels ont été distillées les révélations sur les mesures de surveillance de masse mises en place par la National Security Agency (NSA). Ces révélations d’une ampleur inédite ont été à l’origine d’une remise en cause des « piliers fondamentaux » de la confiance sur Internet.Or la confiance constitue la clé de voûte du fonctionnement économique de l’Internet mais elle constitue aussi l’épine dorsale du fonctionnement des démocraties. En effet, parallèlement aux questions liées aux libertés publiques, avec la surveillance de masse, l’affaire Snowden a été à l’origine d’une remise en cause de la confiance dans les technologies de sécurité du réseau et en particulier dans la confidentialité des échanges.Ainsi, la création de failles ou de portes dérobées dans les algorithmes cryptographiques a créé de nouveaux risques pour l’ensemble des usagers de l’Internet. En effet, une fois qu’elles ont été conçues, ces failles sont « agnostiques » et sont aussi accessibles aux agences de sécurité… qu’aux cybercriminels. Comme le note Edward Snowden, les programmes de la NSA ont fragilisé les dispositifs de sécurité de l’Internet et ont rendu encore plus vulnérables nos entreprises, nos infrastructures critiques… et donc nos données.Pour établir une meilleure transparence pour les usagers ainsi qu’une meilleure protection de leurs données, il convient de développer une culture technologique qui aille au-delà de la maîtrise des usagesComme le résume la revue de la Harvard Kennedy School : « Une mauvaise crypto est mauvaise pour vous et très bonne pour les « méchants »… ». Les conséquences économiques liées à cette crise de confiance sur Internet sont devenues telles que l’agence fédérale américaine chargée d’élaborer les standards de chiffrement (NIST ou National Institute of Standards and Technology), souhaite désormais s’émanciper de la NSA.Dans le même temps, les industriels des technologies, qui ont déjà perdu d’importants contrats internationaux, en particulier en Chine, se sont adressés au gouvernement américain pour qu’il « mette fin de façon claire, nette et définitive à la surveillance de masse ».La découverte de failles introduites dans les matériels informatiques eux-mêmes pose des difficultés nouvelles. En effet, à la différence des « backdoors » [portes dérobées informatiques] présents dans les dispositifs logiciels, ces failles « hardware » nécessitent, pour être détectées, un niveau d’expertise beaucoup plus élevé et la mise en œuvre de technologies plus coûteuses.Effets de bord politiques et économiquesLa surveillance de masse a aussi pour conséquence l’établissement de nouvelles formes d’autocensures. Ainsi, comme l’ont démontré la Chine et plus récemment les États-Unis, la défiance envers les intermédiaires technologiques (comme les fournisseurs d’accès ou les fabricants de matériels informatiques) génère une autocensure diffuse et généralisée.Les conséquences de cette autocensure correspondent à un appauvrissement du débat dans les sociétés démocratiques auxquels viennent s’ajouter des effets économiques encore imprévisibles sur le développement et la diffusion des innovations. Ce que le créateur du Web, Tim Berners-Lee nomme « Les insidieux effets de refroidissement de la surveillance sur Internet… ».En plus de leurs effets de bord politiques et économiques, les mesures de surveillance de masse ne semblent pas avoir prouvé leur efficacité dans la lutte contre le terrorisme. Si l’opinion publique française a semblé être en retrait en termes de réactions aux révélations Snowden, la montée en puissance des interrogations sur ces questions pourrait intervenir avec le débat sur la discussion sur le projet de loi sur le Renseignement et ce d’autant plus que des programmes de recueil en masse des métadonnées ont été découverts en France en amont du débat parlementaire.Une autre conséquence de cette crise aura été de démontrer l’importance stratégique des structures chargées d’élaborer les normes et technologies de l’Internet. Ce constat doit désormais pousser les acteurs européens à coordonner leurs actions dans ce domaine. Ainsi, comme le rappelait Sigmar Gabriel, le ministre fédéral allemand de l’économie et de l’énergie, les acteurs européens des technologies doivent être en mesure d’élaborer les normes sur lesquelles reposeront demain les activités des entreprises européennes et ce d’autant plus que ces technologies auront progressivement un impact sur l’ensemble des secteurs économiques.Des métadonnées plus révélatrices que les donnéesL’un des points qui a soulevé le plus de controverses lors de la préparation du projet de loi sur le renseignement est lié à l’usage par les agences de sécurité des dispositifs de « boîtes noires » permettant de collecter les métadonnées. Ces métadonnées ou « données sur les données » correspondent aux informations liées à l’activité des usagers de l’Internet. Au départ associées aux informations relatives aux données des communications téléphoniques, elles ont trop longtemps été perçues comme un sous-produit « technique » d’une importance moindre que celles des contenus transmis.La particularité de ces métadonnées est que, du fait de leur structure, elles sont plus facilement intégrables dans des algorithmes informatiques que les messages écrits ou les conversations enregistrées. En raison de la montée en puissance des capacités de traitement des données en masse (big data), ces métadonnées sont devenues plus révélatrices du comportement des usagers que le contenu de leurs courriers électroniques.Le développement des algorithmes de traitement des données en masse dans la quasi-totalité des activités quotidiennes pourrait accentuer la perception d’une «société boîte noire» auprès des citoyens Ces métadonnées sont désormais au cœur des modèles économiques des acteurs de l’Internet et bientôt de l’Internet des objets. Ainsi, à partir des métadonnées comme la géolocalisation, l’adresse, l’heure et la durée de connexion, et bientôt la consommation énergétique, l’activité physique ou encore les habitudes de conduite d’un véhicule, il devient possible d’établir des profils psychologiques d’utilisateurs, mais aussi de déduire leurs convictions philosophiques, religieuses ou encore leur origine ethnique…De nouvelles générations d’algorithmes peuvent ainsi être créées pour analyser ces données et aider à prévoir le comportement des usagers. Ainsi, pour l’expert en cybersécurité Bruce Schneier, la surveillance des métadonnées a beaucoup plus d’intérêt dans le cadre de la surveillance de masse des populations que lors d’enquêtes ciblées où le contenu des messages doit être analysé. Or dans le cadre d’enquêtes criminelles, ces messages sont le plus souvent analysés in fine par des opérateurs humains.Risque de capture du pouvoirLa localisation géographique des données personnelles ainsi que leurs modalités de traitement par les entreprises, restent le plus souvent inconnues des usagers. Or cette opacité devient à la fois un facteur d’incertitude et elle représente un risque d’intrusion par des acteurs étatiques dans des pays où les législations sont différentes de celle des usagers.De plus, les mutations technologiques liées à la montée en puissance des objets connectés et le développement des algorithmes de traitement des données en masse dans la quasi-totalité des activités quotidiennes, pourraient accentuer la perception d’une « société boîte noire » auprès des citoyens. Les politiques publiques en matière de technologies doivent permettre aux citoyens d’acquérir la maîtrise des technologies de protection de la vie privée tout en permettant que les préoccupations légitimes des services de sécurité puissent coexister avec les libertés publiques sur Internet.Pour établir une meilleure transparence pour les usagers ainsi qu’une meilleure protection de leurs données, il convient de développer une culture technologique qui aille au-delà de la maîtrise des usages mais qui prenne en compte les évolutions politiques et technologiques de nos sociétés. Le risque de capture du pouvoir par une techno-élite industrielle et politique, seule à même d’établir les règles des sociétés numériques, doit aussi conduire les responsables politiques à favoriser une plus large maîtrise des enjeux de ces technologies par l’ensemble des citoyens.Il s’agit d’aider les citoyens, les entreprises ainsi que l’ensemble des acteurs publics à comprendre et maîtriser les mécanismes qui régissent l’écosystème des technologies de l’Internet. Cependant, à la différence des règles qui régissent les écosystèmes environnementaux, les éléments qui constituent l’architecture des écosystèmes technologiques sont susceptibles d’évoluer à mesure que les acteurs industriels ou les États en ressentent le besoin ou l’intérêt.Dans les pays démocratiques, la souveraineté du peuple doit ainsi s’exercer sur l’ensemble des technologies qui auront un impact sur les évolutions culturelles, sociales, économiques et politiques de nos sociétés.Bernard Benhamou (Secrétaire général de l’Institut de la souveraineté numérique) 02.06.2015 à 12h23 • Mis à jour le02.06.2015 à 17h57 | Richard Schittly (Lyon, correspondant), Isabelle Rey-Lefebvre et Luc Leroux (Marseille, correspondant) « Je ne prendrai pas le risque de parler. Adressez-vous à la communication ou à la direction. » Les révélations, dimanche 31 mai, du Parisien sur les entorses au droit du travail à la Croix-Rouge française, le non-paiement d’heures supplémentaires et le risque d’une amende de 2,8 millions d’euros, ont eu un premier effet : réduire au silence la plupart des salariés et des bénévoles, que ce soit à Paris, à Lyon ou encore à Marseille. Il est vrai que consigne avait été donnée par la direction de ne pas parler à la presse.Lire aussi :La Croix-Rouge accusée de violer le code du travail« Que la direction confonde bénévolat et salariat, ça, c’est une réalité dans cette entreprise qui manque de transparence », se hasarde un cadre marseillais de la Croix-Rouge française qui préfère conserver l’anonymat. « Les cadres ne sont pas payés pour leurs heures supplémentaires et ont du mal à les récupérer. Il n’est pas rare qu’on nous convoque pour des réunions fixées après nos horaires de travail. Comme au siège, ce serait bien que l’inspection du travail fasse un petit tour chez nous. » La réalité décrite par Marie (dont le prénom a été modifié à sa demande), employée dans le service d’aide à domicile, tranche avec le renom de l’association. « C’est beau l’image de la Croix-Rouge, mais l’envers du décor ce sont des petits salaires. Ce n’est pas qu’on soit maltraités mais il y a beaucoup de précarité, des salariés qui ont du mal à joindre les deux bouts, à trouver un logement… » Fière malgré tout de travailler à la Croix-Rouge, Marie cite le salaire d’une aide-soignante avec vingt ans d’ancienneté, 1 200 euros pour un trois quart-temps, ou celui d’un brancardier à 1 100 euros en fin de carrière. « On nous dit qu’on est là pour sauver des vies mais cela ne doit pas se faire à n’importe quel prix. »« Personne ne vous parlera ici ! »A Paris, devant le siège rue Didot (14e arrondissement), aucun salarié n’accepte de répondre aux questions si ce n’est sous le couvert de l’anonymat. Une jeune femme pressée lance : « Éloignez-vous un peu, personne ne vous parlera ici ! » « Cela fait dix ans que je vis la pression des horaires et du toujours plus, c’est bien que cela sorte au grand jour », témoigne néanmoins une secrétaire. Mais ce sentiment ne fait pas l’unanimité : « Je suis très heureuse de travailler à la Croix-Rouge française où je peux récupérer mes jours », tient à faire savoir une cadre du service juridique. « Les cadres qui se plaignent oublient qu’ils ont 23 jours de RTT par an. Ils peuvent bien faire quelques heures supp’», estiment deux employés. « Les budgets sont en baisse, les demandes en hausse. Notre modèle économique et notre organisation sont bousculés », reconnaît une cadre.Pour les salariés rhônalpins, cette affaire de défaut de comptage d’heures supplémentaires, est très parisienne. Le siège, où sont traitées les relations internationales, reste un peu à part de la réalité quotidienne de la Croix-Rouge en région. En tout cas, cette affaire ne semble pas devoir affecter les relations sociales des multiples établissements régionaux. « Pour la Croix-Rouge ça fait désordre. Mais franchement on ne se sent pas concernés. Dans les établissements régionaux, il est très peu question d’heures supplémentaires », confie Carmine Colangeli, brancardier, représentant CFDT au centre des Massues à Lyon. Pour lui, le personnel est plutôt vigilant sur la réorganisation globale engagée : « On nous présente un projet d’optimisation, on est dans une période de rigueur dans un secteur de santé ultra-concurrentiel, les partenaires sociaux discutent de ça dans les instances, c’est l’enjeu actuel. » « Depuis une dizaine d’années nous sommes lancés dans la professionnalisation à grands pas, observe Marie-Catherine Roquette, directrice régionale Rhône-Alpes. L’association est devenue une entreprise, avec ses contrôleurs de gestion, ses pilotages par métiers, qui cherchent à dépoussiérer son image. » Le choc est parfois violentDans la région Rhône-Alpes, la Croix-Rouge est devenue un acteur économique majeur avec près de 4 000 salariés. Elle gère une soixantaine d’établissements sanitaires et un institut de formation. Avec un budget de l’ordre de 150 millions d’euros, la direction Rhône-Alpes représente 12 % de l’activité de la Croix-Rouge française. « C’est une association magnifique, on est mobilisé pour améliorer la qualité de nos missions », juge Mme Roquette.Chez les bénévoles, c’est l’incompréhension qui domine. Beaucoup refusent de témoigner, renvoyant à la direction de la communication. « Oui, il faut respecter le code du travail mais nous, nous ne comptons pas nos heures », indique Paul, 60 ans, bénévole à Paris depuis longtemps. « Tout ce que nous espérons, c’est que cette affaire ne ternisse pas l’image de l’association et n’entraîne pas une baisse des dons, car leur produit revient aux unités locales », remarque t-il, témoignant du rapport assez distant qu’entretiennent une grande majorité de bénévoles avec la direction.Matisse Belusa, qui fut, jusqu’en 2012, président de l’unité locale du 6e arrondissement de Paris, explique :« La Croix-Rouge française est une énorme organisation. A Paris, nous ne manquons jamais de bras et c’est une aventure humaine incroyable. Mais le choc peut être violent entre les bénévoles, qui s’impliquent énormément, et les instances dirigeantes, qui ne mesurent pas toujours leur travail, n’écoutent pas assez le terrain. Lorsqu’un bénévole a commis une maladresse, elles prennent parfois des sanctions humainement difficiles à vivre »Un élu du bureau d’une délégation départementale confie :« Depuis l’arrivée du nouveau président [Jean-Jacques Eledjam] il y a deux ans, nous sentons une gestion assez brutale, avec des instructions que nous ne pouvons pas discuter. Le moindre désaccord est sanctionné  »« Beaucoup d’exagération »« La Croix-Rouge ne peut pas se permettre d’un côté d’aider les gens par sa vocation essentielle, et de l’autre de mal se conduire avec ses salariés », réagit Jean-Pierre Vainchtock, président de la délégation départementale du Rhône, qui gère 800 bénévoles, dont 180 secouristes de l’organisme caritatif. Pour les bénévoles, l’affaire du droit du travail écorne bien sûr l’image de l’institution. « Une association à vocation humanitaire doit plus que tout autre respecter les règles du droit du travail », reconnaît bien volontiers M. Vainchtock, tout en relativisant la polémique : « Il y a sans doute beaucoup d’exagération dans la présentation médiatique des choses. »« Cela n’entache pas l’image de la Croix-Rouge, estime Ludovic Lanzi, responsable des équipes mobiles et maraudes de nuit à Marseille. Il s’agit d’une question de gestion de salariés mais les bénévoles savent pourquoi ils font ce qu’ils font. Ils ont été plus choqués par la récupération de notre logo Samu social sur une affiche du Front national lors des dernières élections départementales. »Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au MondeRichard Schittly (Lyon, correspondant)Journaliste au MondeIsabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Lucie Soullier « Les enfants ne mentent pas. » Fabrice Burgaud, alors jeune juge d’instruction du dossier d’Outreau, en était persuadé. Quinze ans après les premières révélations des enfants Delay, aujourd’hui adultes, la justice cherche toujours à cerner le vrai du faux dans un troisième procès consacré à l’affaire de pédophilie.Lire aussi :Procès Outreau : les évidences du juge, les doutes du policierCe nouveau procès ramène sur le devant de la scène la question de la prise en compte de la parole des enfants par la justice. Car en évoquant pour la première fois en 2000 les « manières » qu’ils avaient subies, les enfants Delay ont été emportés dans un fiasco qui a bousculé la société et l’institution judiciaire sur son passage. Sans compter la protection de l’enfance, qui venait à peine de lever le tabou pesant sur l’inceste et le viol des enfants.La crainte d’un retour en arrière« Avant les années 1990, les violences sexuelles sur les enfants étaient peu repérées par les travailleurs sociaux et peu poursuivies pénalement », raconte Catherine Sultan, directrice de la protection judiciaire de la jeunesse, chargée à la fois des mineurs en danger et des mineurs délinquants. La machine judiciaire s’est mise en marche avec une première loi en 1989 sur la protection de l’enfance et une seconde en 1998 qui a notamment instauré l’obligation de filmer les auditions de mineurs.Le retentissement de l’affaire d’Outreau, à peine quelques années plus tard, a fait craindre un retour en arrière à la jeune juge des enfants qu’elle était alors. « On avait peur de passer d’une parole devenue presque évangile à un enfant forcément menteur », confie Mme Sultan. Après les acquittements de 13 des 17 mis en examen dans l’affaire de pédophilie, en 2005, elle se souvient qu’Outreau était parfois utilisé par les parents comme un argument imparable de leur innocence.Après « l’affaire », il a donc fallu rééquilibrer un balancier qui avait peut-être donné trop de poids à la parole de l’enfant, après l’avoir si longtemps oubliée ; il a aussi fallu rester vigilant pour ne pas qu’elle soit systématiquement mise en doute, tout en répétant qu’elle ne pouvait pas être la seule preuve.« C’est un élément. Mais il incombe aux adultes qui en ont la responsabilité de chercher les autres et de recouper », confirme Martine Brousse, présidente de l’association de protection de l’enfance maltraitée La Voix de l’enfant.Traduire le langage de l’enfant« L’idée s’était également répandue qu’il serait dangereux d’écouter la parole d’un enfant », poursuit Jean-Pierre Rosenczveig, ancien président du tribunal pour enfants de Bobigny. Car Outreau a aussi été une remise en cause du travail des juges, des policiers, des experts… « Mais c’est faux quand l’écoute est bien menée », insiste celui qui préside désormais le Bureau international des droits des enfants.Quelques mois après le procès d’Outreau, en 2005, s’est d’ailleurs tenu son contre-exemple. Une affaire de pédophilie à Angers, dont les 65 prévenus et les 45 victimes avaient de quoi faire frissonner n’importe quel juge d’instruction. Cinq mois de procès plus tard, 62 peines sont prononcées, 3 personnes acquittées, et aucun naufrage judiciaire n’est annoncé. « Parce que la parole des enfants a été bien recueillie », souligne Dominique Frémy, pédopsychiatre qui a assisté aux commissions post-Outreau. Responsable de l’unité du psychotraumatisme à l’hôpital de Novillars, près de Besançon (Doubs), elle rencontre depuis près de 25 ans de très jeunes victimes.« On n’écoute pas un enfant comme un adulte. C’est à nous de nous adapter », précise-t-elle en évoquant l’importance de lieux appropriés pour que l’enfant soit en mesure de raconter. Et l’adulte de l’écouter. Quant aux poupées, aux Playmobil, aux dessins qui permettent à l’enfant de montrer ce qu’il a subi lors des auditions, « il en faut, mais pas trop », concède-t-elle. C’est bien là toute la difficulté : placer le curseur au bon endroit. Ne pas poser trop de questions pour ne pas influencer le témoignage ; mais en poser assez pour libérer la parole. « Par exemple, un enfant de 8 ou 9 ans qui a subi des fellations en parle rarement spontanément, précise Mme Frémy. Et pourtant la question est d’importance, car on change de registre pénal » par rapport à des attouchements. Ces derniers sont des délits, alors que la pénétration constitue le viol, qui est un crime.Mais un professionnel est habitué à être attentif à certains détails dans la gestuelle de l’enfant, traduisant ce qu’un novice aurait pris pour un simple tic. Des signaux cruciaux à repérer lors de sa toute première audition, la plus importante.Répéter le traumatismeCar le recueil de la première parole de l’enfant est essentiel. Or elle est souvent « passée au tamis » par la multiplication des intervenants, selon Michel Dubec, expert psychiatre auprès des tribunaux. Une des nombreuses erreurs d’Outreau.Lire aussi :Outreau : un désastre judiciaire sans finBrigitte Bonnaffé, qui a expertisé les enfants Delay lors du premier procès d’Outreau, expliquait ainsi vendredi 29 mai à la barre que lorsqu’elle les a rencontrés, leur « parole était polluée ». « Plus il y a d’intervenants auprès de l’enfant, plus c’est compliqué », reconnaît Martine Brousse. D’autant que ceux-ci ne se croisent pas souvent. C’est pourquoi l’association La Voix de l’enfant, qu’elle préside, a lancé la création d’unités pédiatriques médico-judiciaires dès 1999, où médecins, enquêteurs et travailleurs sociaux collaborent. Des structures qui existent aujourd’hui dans une cinquantaine de villes en France.Et ailleurs ? La situation est très différente selon le département, selon que l’on se trouve en ville ou à la campagne, voire selon la personne qui écoutera l’enfant. Car si les professionnels de l’enfance s’accordent sur le fait que tous ceux qui peuvent être amenés à recueillir la parole d’un enfant victime doivent y être formés, c’est encore très loin d’être le cas.Outreau, l’échec des adultesMais même face à un professionnel expérimenté, les enfants peuvent-ils mentir sur de tels sujets ? Tenter de déterminer si leurs témoignages disaient vrai ou faux a été la première erreur de l’affaire d’Outreau. Comme les adultes, ils peuvent se tromper. Mais ils disent « leur » vérité, « celle de leurs parents, dont ils dépendent et qu’ils ne veulent pas trahir, mélangée à ce qu’ils ont vécu », explique Michel Dubec, expert psychiatre. Une vérité qui n’est pas forcément la vérité judiciaire.L’autre échec d’Outreau est d’avoir transformé des enfants victimes de viols en petits menteurs, qui ont grandi avec l’idée qu’ils étaient fautifs. « On ne le répétera jamais assez », insiste Jean-Pierre Rosenczveig : à Outreau, « ce sont les adultes qui ont été défaillants ». Les quatre abuseurs, évidemment. Mais aussi les experts, les policiers, les magistrats… « Tous ceux qui représentent la loi auprès des enfants. » Avec le procès dit Outreau 3 qui est en cours, une difficulté supplémentaire s’ajoute aux 37 tomes du dossier : les enfants sont désormais adultes. « Or, nous, nos souvenirs évoluent. Nous pouvons par exemple relativiser la privation de chocolat en grandissant, conclut M. Dubec. Mais avec une fixation sociale et judiciaire telle sur les enfants d’Outreau, les souvenirs deviennent figés. » La douleur, elle, reste. Mais la justice n’est pas un pansement sur la souffrance : c’est à l’autre pan de la protection de l’enfance de s’en charger. « Un procès n’est pas thérapeutique. On a laissé des victimes sur le carreau en leur faisant miroiter cela », soupire Catherine Sultan. Les frères Delay en témoignent encore.Lire aussi :Outreau : « J’ai le souvenir d’avoir été violé »Lucie SoullierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.06.2015 à 07h51 • Mis à jour le02.06.2015 à 13h42 | Antonin Sabot L’arrêté d’expulsion avait été affiché samedi 30 mai en préfecture. Depuis, les migrants qui campaient boulevard de La Chapelle à Paris, entre les stations de métro Barbès et La Chapelle, dans le 18e arrondissement, s’attendaient à être expulsés d’un jour à l’autre. Mardi 2 juin, la police a bouclé le périmètre aux alentours de 6 heures et a procédé à l’évacuation du camp, mettant en avant, comme souvent dans ce genre de cas, l’insalubrité et les risques sanitaires.Lire aussi :Dans nos sociétés pressées, le migrant est transparent« C’est une opération d’urgence et c’est dommage de devoir en arriver là », reconnaissait Pierre Henry, directeur général de France terre d’asile, présent sur place pour « garantir que ça se passe bien ». Avec Emmaüs, l’association avait aidé à établir, la semaine dernière, un « diagnostic » sur le nombre de personnes que comptait le campement, sur leur situation et sur la réponse à y apporter. Une liste de trois cent quatre-vingts personnes avait été établie. Parmi elles, la moitié relève de la demande d’asile et certaines auraient même déjà le statut de réfugié. Mais mardi matin, c’est justement cette liste qui pose problème. Alors que la police fait entrer petit à petit les migrants dans des autobus en partance pour toute l’Ile-de-France, beaucoup d’autres restent coincés derrière le cordon de sécurité. « Ils se lèvent tôt et certains partent prendre leur petit-déjeuner dans des associations, ou quittent un moment le camp », explique une bénévole de l’association Entraides citoyennes. Impossible pour eux de rejoindre leur tente et de récupérer leurs affaires. A chaque membre de France terre d’asile ou à un officiel qui s’approche ils tendent leurs papiers pour supplier de les laisser entrer. Au compte-gouttes, on laisse passer quelques femmes avec des poussettes. « On les trie sur le trottoir », proteste une militante.D’autres expliquent qu’ils n’étaient pas là au moment du recensement. Ils dormiront certainement dans la rue ce soir encore.« Tout ce qu’on cherche, c’est à les disperser, note, amer, Pascal Julien, conseiller de Paris écologiste, mais les solutions proposées ne sont que temporaires. » Une bonne moitié part en direction de La Boulangerie, un centre d’accueil de nuit pour personnes sans domicile fixe, les autres sont répartis dans toute la région. « Mais dans quinze jours ? » interrogent l’élu et des militants venus soutenir les migrants. « Vous pouvez être sûrs qu’ils vont se regrouper à nouveau », assure Pascal Julien. A chaque car qui s’en va, un petit groupe de militants tente de s’interposer un moment. Adresse quelques signes de soutien ou d’amitié aux personnes qui, dans le bus, font un petit geste de la main, un sourire un peu inquiet aux lèvres. « Je suis venu pour montrer qu’il y a un peu de solidarité, explique Christine, qui préfère ne pas donner son nom et dit habiter non loin de là. On venait souvent, le camp était sordide, ils n’avaient que trois toilettes pour quatre cents personnes et un seul point d’eau, mais des personnes dans une telle détresse ont besoin de se regrouper et d’être ensemble pour survivre. J’ai honte de ce qu’il se passe aujourd’hui », lâche-t-elle.« Risque d’épidémie »Mercredi 27 mai, le préfet de police de Paris, Bernard Boucault, avait fait état d’un « risque d’épidémie » justifiant une évacuation rapide. Des risques de dysenterie et des cas de gale avaient été rapportés par l’Agence régionale de santé dans un document à la fin du mois de mai. La ministre de la santé, Marisol Touraine, a d’ailleurs jugé mardi matin sur France Info que « le démantèlement de ce camp répond [ait] aussi à une exigence en termes sanitaires ».« Les campements sont des lieux qui en termes d’épidémie, en termes sanitaires sont toujours des risques (…), d’abord pour ceux qui y habitent », a commenté la ministre des affaires sociales. En matière de politique d’accueil de la France, Marisol Touraine a souligné que « la France accueille des migrants, [elle] n’est pas portes fermées, les yeux fermés sur la réalité du monde ». Chacun semble savoir que l’expulsion et les relogements ne sont que des solutions temporaires. Au moins deux cents personnes du camp seraient « en transit » vers d’autres pays. « Les femmes avec enfant relèvent de l’aide sociale à l’enfance de la ville », et les demandeurs d’asile des centres d’accueil, a détaillé le préfet. Pour les autres, en transit ou ne voulant pas demander l’asile, « une mise à l’abri temporaire » sera proposée.La Ville de Paris devrait également loger dans des hôtels soixante-quatorze personnes, dont les mineurs présents sur le camp. L’emplacement devait être ensuite nettoyé et une veille assurée sur le site, a-t-on indiqué de source proche de la Mairie.Aux abords du pont, place de La Chapelle, un journaliste interviewe un jeune homme qui dit appartenir au camp :- « Où allez-vous dormir ce soir ? » - « Ben ici », répond l’homme, le regard dans le vide. Le journaliste hésite un moment. - « Mais c’est évacué… »- « Oui, mais j’ai pas de famille, nulle part où aller. Alors je dois bien dormir ici… »Lire aussi :La « jungle » de La Chapelle bientôt évacuée Image précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-556d96b9622c0'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 11\r\n \r\n \r\nDans le campement se croisent de nombreuses nationalit\u00e9s : Erythr\u00e9ens, Soudanais, Marocains, Tunisiens...\r\nCr\u00e9dits : HERVE LEQUEUX POUR LE MONDE\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Dans le campement se croisent de nombreuses nationalit\u00e9s : Erythr\u00e9ens, Soudanais, Marocains, Tunisiens...","source":"HERVE LEQUEUX POUR LE MONDE","index":0,"position":1,"total_count":11,"item_lie":null,"link":"\/immigration-et-diversite\/portfolio\/2015\/05\/29\/les-derniers-jours-de-la-jungle-des-migrants-au-metro-la-chapelle-a-paris_4643775_1654200.html","isCurrent":true},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 2 \/ 11\r\n \r\n \r\nZaccharie, un Soudanais install\u00e9 dans le campement depuis six mois.\r\nCr\u00e9dits : HERVE LEQUEUX POUR LE MONDE\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Zaccharie, un Soudanais install\u00e9 dans le campement depuis six mois.","source":"HERVE LEQUEUX POUR LE MONDE","index":1,"position":2,"total_count":11,"item_lie":null,"link":"\/immigration-et-diversite\/portfolio\/2015\/05\/29\/les-derniers-jours-de-la-jungle-des-migrants-au-metro-la-chapelle-a-paris_4643775_1654200_1.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 3 \/ 11\r\n \r\n \r\nNe pas perdre les gestes du quotidien est essentiel. 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La pr\u00e9fecture \u00e9voque m\u00eame un risque \u00ab d'\u00e9pid\u00e9mie \u00bb.\r\nCr\u00e9dits : HERVE LEQUEUX POUR LE MONDE\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Les r\u00e9fugi\u00e9s vivent ici dans des conditions tr\u00e8s pr\u00e9caires. La pr\u00e9fecture \u00e9voque m\u00eame un risque \u00ab d'\u00e9pid\u00e9mie \u00bb.","source":"HERVE LEQUEUX POUR LE MONDE","index":5,"position":6,"total_count":11,"item_lie":null,"link":"\/immigration-et-diversite\/portfolio\/2015\/05\/29\/les-derniers-jours-de-la-jungle-des-migrants-au-metro-la-chapelle-a-paris_4643775_1654200_5.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 7 \/ 11\r\n \r\n \r\nUne r\u00e9fugi\u00e9e soudanaise pose avec son enfant devant le campement. Elle a d\u00e9pos\u00e9 une demande d'asile, mais n'arrive pas \u00e0 obtenir un logement.\r\nCr\u00e9dits : HERVE LEQUEUX POUR LE MONDE\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Une r\u00e9fugi\u00e9e soudanaise pose avec son enfant devant le campement. Elle a d\u00e9pos\u00e9 une demande d'asile, mais n'arrive pas \u00e0 obtenir un logement.","source":"HERVE LEQUEUX POUR LE MONDE","index":6,"position":7,"total_count":11,"item_lie":null,"link":"\/immigration-et-diversite\/portfolio\/2015\/05\/29\/les-derniers-jours-de-la-jungle-des-migrants-au-metro-la-chapelle-a-paris_4643775_1654200_6.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 8 \/ 11\r\n \r\n \r\nDes repr\u00e9sentants de la mairie de Paris et d'associations humanitaires viennent rencontrer les migrants et proc\u00e9der \u00e0 un recensement dans le campement. Ici, la directrice d\u2019Emma\u00fcs solidarit\u00e9.\r\nCr\u00e9dits : HERVE LEQUEUX POUR LE MONDE\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Des repr\u00e9sentants de la mairie de Paris et d'associations humanitaires viennent rencontrer les migrants et proc\u00e9der \u00e0 un recensement dans le campement. 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A quinze jours du coup d’envoi de la session 2015, mercredi 17 juin, voici ses conseils à ceux qui n’ont pas commencé et paniquent, comme à ceux qui veulent s’assurer des révisions productives et sans stress.Quelles sont les principales difficultés évoquées par les élèves que vous rencontrez pour la première fois à deux semaines du bac ? Ils ont l’impression qu’il est déjà trop tard. Les révisions leur apparaissent comme une montagne, ils ne savent pas par où commencer. Je leur propose de reprendre les rênes, de redevenir le pilote dans l’avion. Cela commence par avoir une vision de là où ils en sont. Matière par matière, manuel scolaire en main, nous regardons les têtes de chapitre : l’élève doit se projeter en se demandant : serais-je content de tomber là-dessus à l’épreuve du bac ? Nous faisons trois colonnes, avec les chapitres qu’il faut juste revoir (une lecture en diagonale suffit), ceux qu’ils ont besoin de véritablement réviser, et ce qu’ils ont à apprendre. Cette sorte d’état des lieux est déjà apaisant.Comment définir les matières à privilégier ?A J – 15, l’heure n’est pas à la perte de temps, il faut raisonner en stratège. Nous regardons les bulletins de note du deuxième trimestre, les devoirs sur table du troisième. On cible les matières les plus productives : par exemple, en langues, un élève que j’accompagnais avait 6 en espagnol et 13 en anglais. On a préféré miser sur le bon cheval, et chercher à optimiser sa bonne note d’anglais. Il est aussi important de faire en sorte d’obtenir une note correcte dans les matières à fort coefficient. On a décidé de ne pas ou peu accorder de temps aux matières qui sont des points forts et aux faibles coefficients. Il est très important, avec un élève noyé par l’ampleur de la tâche, de trier et hiérarchiser. On définit alors un planning, qui met d’abord l’accent sur ce qu’il y a à apprendre, puis sur les révisions et enfin sur la réactivation des savoirs les mieux maîtrisés. Et il est souhaitable d’afficher ce planning.Que conseillez-vous aux élèves qui ont du mal à se mettre au travail ? Tout d’abord, de définir un lieu de travail qui n’est pas leur chambre. Voilà une génération pour laquelle l’ennemi numéro 1 est la solitude, et pour qui la chambre est l’endroit de trop de tentations. Si l’on travaille à la maison, la cuisine ou la salle à manger sont souvent appréciées. Ils disent : « Il faut que je travaille là où il y a quelqu’un. » Ils ont un mal fou à s’y mettre seul. Beaucoup de parents mettent leur enfant en internat, la – ou les – dernières années avant le bac, avec une certaine efficacité, car ce genre de structure fixe un cadre de travail. On voit aussi des parents envoyer leur enfant chez un oncle ou une tante aux vacances de printemps qui précèdent le bac, pour qu’il y ait du monde. Voyez aussi le succès des structures d’accompagnement ou du coaching scolaire, qui montre bien cette difficulté à être seul.Il est donc bienvenu de préparer son bac hors de chez soi ? On n’a jamais vu autant de lycéens et d’étudiants silencieux et sans portables dans les bibliothèques et les médiathèques, à l’étage réservé à l’étude. Ils ont besoin d’une ambiance de travail, de voir d’autres qu’eux travailler. Avec un lycéen que j’accompagne, on a décidé qu’il se rendrait sur le lieu de travail de sa mère : il s’agit de journées cadrées, avec des horaires, une pause déjeuner. Il est important d’avoir une journée structurée, avec des rituels, des horaires fixes, y compris pour manger.Pour ne pas être seul, le travail en groupe est-il adapté ? Si, au-delà du quadrinôme, le travail en groupe fonctionne moins bien, le principe du binôme ou du trinôme est idéal. Une vraie dynamique se crée. Cela permet de se confronter à la réflexion de l’autre sur un sujet de philo par exemple. Voyez le succès des TPE (travaux personnels encadrés) : les élèves ont d’excellents résultats car cela les motive de travailler à deux ou trois. L’habitude d’être connecté à son réseau contribue à la difficulté à être seul, le groupe est une réponse.Comment organiser une journée de révisions ? On fait le maximum le matin. Après le déjeuner de midi, on a moins d’énergie, mieux vaut alors faire des exercices que d’apprendre, se concentrer sur des choses concrètes et pratiques avant de se consacrer de nouveau au réapprentissage. Après 21 heures, il ne faut plus aborder des sujets complexes. Je ne dirais pas la même chose à des étudiants du supérieur, mais à l’âge du bac, c’est préférable.On définit des plages de 1 h 30 de travail, suivies d’une pause. Le cerveau se dit qu’il peut travailler intensément car il s’agit d’un temps borné, balisé. Il est contre-productif de se dire : il est 9 heures, je commence et je verrai bien jusqu’où je vais.Pour être efficace, il faut donc s’assurer des pauses ? Au Québec, une expérience a comparé les résultats de deux groupes d’enseignants qui devaient corriger des copies. L’un des deux groupes s’est vu proposer de se retrouver pour un café quelques heures plus tard. A l’heure du café, les professeurs du groupe témoin avaient corrigé 30 % de copies en moins que celui à qui on avait fixé un rendez-vous. Cela montre l’importance de s’imposer des perspectives. Deux lycéennes me disent qu’elles ont décidé de mettre leurs portables dans une autre pièce jusqu’à 16 heures, puis de s’accorder une « pause réseaux sociaux ». Pour les aider, certains jeunes demandent à leurs parents de fixer un cadre.N’est-il pas souhaitable de se plonger dans une matière pendant tout un après-midi ?Non, mieux vaut alterner les matières que l’on révise. En revanche, il est très utile de faire des sujets-types dans le temps de l’épreuve, dans les matières les plus cruciales et dans les conditions du réel, par exemple s’accorder les quatre heures de l’épreuve de sciences économiques et sociales, qui a le plus gros coefficient du bac ES. Une étude a montré que les élèves obtenant des mentions très bien sont aussi ceux qui s’entraînent plus qu’il ne leur est demandé dans le cadre scolaire.A J-15, est-il temps de rédiger des fiches de révision ?C’est un peu tard : on peut faire des mind maps, des cartes mentales. On prend une feuille au format paysage, on écrit au centre la tête de chapitre, autour les sous-chapitres, puis des dates, des personnages ou notions. On peut consulter des cartes existantes (il y en a beaucoup sur Internet) ou, idéalement, construire la sienne. Je conseille de stabiloter ses cours, fiches et mind maps avec un même code couleur pour bien retenir ; du jaune pour les gros titres, du rose pour les choses moins importantes, du bleu pour les dates, les personnes…Sommeil, sport, relaxation…, que recommandez-vous ?A leur âge, il faut se coucher à 22 h 30 au plus tard, car c’est avant minuit qu’ils auront la meilleure qualité de sommeil, grâce au sommeil profond réparateur. Ceux qui se couchent tard sont souvent les mêmes qui demandent des compléments alimentaires et des vitamines, qui sont à proscrire : j’ai vu des candidats arriver à l’épreuve avec trop d’énergie.Faire du sport est important. La natation est idéale, car elle permet de se vider. Il est essentiel de se défouler. Dans cette phase, évacuer le stress par l’activité physique me paraît plus important que de se consacrer à la relaxation.Quelle attitude adopter vis-à-vis de l’entourage, familial et amical ? Attention à qui vous fréquentez dans les quinze derniers jours. Découragez ceux qui vous découragent ! C’est-à-dire les copains ou les membres de la famille qui vous disent : « Mais tu n’en es que là ! » N’entrez pas dans le conflit, répondez simplement : « C’est ce que tu penses, mais moi, j’avance. » Parents, veillez à ne pas lancer de petites phrases assassines : « Mais tu n’es pas en train de réviser là ? » Candidats, informez votre entourage : « J’ai quinze jours, j’ai besoin d’être zen, je propose que l’on parle de tout à table sauf de mon bac. » Prévenez-les aussi que si vous avez besoin d’eux, vous leur demanderez. Les parents peuvent prendre les devants et dire : « Je te fais confiance, si tu as besoin d’aide, c’est toi qui viens me voir. »Retrouvez nos conseils, fiches et actus du bac, sur la rubrique lemonde.fr/bac, et sur la page Campus sur Facebook et sur TwitterLire aussi :J-20 avant le bac : partez sur de bonnes basesClaire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste Grégoire Allix C’est dans les villes-centres des grands pôles urbains que se concentre la pauvreté en France, bien plus que dans les banlieues et les couronnes périurbaines. L’Insee livre, dans une étude publiée mardi 2 juin, une image détaillée et actualisée de la pauvreté, déjà esquissée dans son « Portrait social de la France » en novembre 2014. Et confirme qu’à rebours des thèses défendues par le géographe Christophe Guilluy en septembre 2014 dans son ouvrage La France périphérique (Flammarion, 18 euros), « la pauvreté est dans l’ensemble la plus forte dans les villes-centres des grandes aires urbaines ».Lire :Selon l’Insee, le périurbain plus riche que les villes et les banlieuesDans ces cœurs d’agglomération, 20 % des ménages en moyenne ont un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté. Le taux de pauvreté dans les villes-centres « atteint parfois deux à trois fois celui des banlieues et plus de quatre fois celui des couronnes périurbaines », souligne l’Insee. Plus on s’éloigne du centre, plus ce taux recule : il est de 14 % dans les proches banlieues, de 10 % environ dans les grandes couronnes.Dans les grands pôles urbains, les niveaux de vie médians « sont presque toujours plus élevés en banlieue qu’en ville-centre », souligne l’Insee. « Cela recouvre de grandes disparités : ces pôles urbains regroupent des villes hétérogènes, avec des populations aisées et de la pauvreté », précise Luc Brière, chef de la division statistiques régionales, locales et urbaines de l’Insee.« Revenu disponible »Pour établir ces statistiques basées sur les indicateurs de 2012 – les plus récents disponibles –, l’Insee a pu, pour la première fois, utiliser un fichier de données sociales et fiscales exhaustif, baptisé Filosofi. Celui-ci croise les données fiscales issues de la direction des finances publiques et les données sur les prestations sociales fournies par les principaux organismes prestataires. « Ce fichier nous permet de nous baser sur le revenu disponible, et non seulement le revenu fiscal. Pour parler correctement de la pauvreté, il faut tenir compte aussi des prestations sociales reçues et des impôts payés, explique Luc Brière. Grâce à Filosofi, nous pouvons aussi travailler au niveau communal, et non plus seulement à une échelle départementale. »Alors que Christophe Guilluy, pour souligner la fracture entre des métropoles mondialisées et des territoires périphériques laissés pour compte, assurait que la question sociale se concentrait « de l’autre côté des métropoles, dans les espaces ruraux, les petites villes, les villes moyennes, dans certains espaces périurbains », l’étude de l’Insee montre au contraire une pauvreté limitée dans les communes situées aux portes des grandes aires urbaines.Lire aussi :La France de Guilluy, une géographie politique approximativeEt si les communes isolées, rurales ou peu denses situées en dehors de l’attraction d’un pôle urbain affichent un taux de pauvreté élevé – 17 % –, elles n’hébergent malgré tout que 5 % de la population pauvre en France. « Globalement, 77 % de la population pauvre réside dans les 230 grandes aires urbaines de métropole, dont 65 % dans les grands pôles urbains et 20 % dans l’aire urbaine de Paris », résume l’Insee.De fortes inégalitésLes villes-centres sont aussi celles qui concentrent les plus fortes inégalités. « Le niveau de vie au-dessus duquel se situent les 10 % de personnes les plus aisées est en moyenne plus de 4,4 fois supérieur à celui en dessous duquel se trouvent les 10 % les moins aisés », détaille l’Insee. A Paris, ce coefficient est même de 6,7 fois… contre un rapport de 3,5 fois en moyenne sur l’ensemble de la population.Dans ces cœurs d’agglomération, la part des revenus du patrimoine représente 30 % du revenu pour les 10 % les plus riches, quand la part des prestations sociales atteint 46 % du revenu des 10 % les plus pauvres.Sans surprise, ce sont les ménages jeunes, les familles nombreuses et les familles monoparentales qui sont le plus touchés par la pauvreté. Dans les villes-centres, 27 % des ménages jeunes, 35 % des familles monoparentales et 37 % des ménages de cinq personnes et plus vivent en situation de pauvreté. A l’inverse, là aussi, c’est dans les couronnes des grands pôles urbains que ces taux sont les plus faibles.A plus grande échelle, les statistiques issues du fichier Filosofi soulignent une pauvreté très élevée en Corse, Languedoc-Roussillon et Nord - Pas-de-Calais (autour de 20 %), tandis que le taux de pauvreté reste autour de 10 % en Bretagne et Pays de la Loire. L’Ile-de-France compte à la fois les départements ayant le plus fort et le plus faible taux de pauvreté (9 % dans les Yvelines, 27 % en Seine-Saint-Denis).Grégoire AllixJournaliste, service PlanèteSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) La Cour suprême des Etats-Unis a tranché, lundi 1er juin, en faveur d’une musulmane, que le distributeur de vêtements Abercrombie & Fitch avait refusé d’embaucher comme vendeuse sous le prétexte qu’elle portait le hijab, le voile islamique. La décision a été rendue à une très forte majorité de huit voix contre une.L’affaire remonte en 2008, lorsque Samantha Elauf se présente à un entretien d’embauche à Tulsa (Oklahoma) avec un foulard noir sur la tête, sans toutefois préciser qu’elle le portait pour des raisons religieuses. Sa candidature est dans un premier temps acceptée, puis refusée par le supérieur hiérarchique du recruteur. Celui-ci considère en effet que porter le voile « viole » le code vestimentaire qu’Abercrombie & Fitch impose à ses employés. Le groupe définit le style de ses vêtements comme « décontracté », un « look bon chic bon genre », emblématique de la jeunesse universitaire de la côte est des Etats-Unis.Soutenue notamment par l’Agence fédérale pour l’égalité devant l’emploi (EEOC), Samantha Elauf, s’estimant discriminée, avait attaqué l’entreprise et avait obtenu en première instance 20 000 dollars de dommages et intérêts, avant d’être déboutée en appel. La cour avait en effet estimé que la loi fédérale de 1964 sur les droits civiques, qui interdit la discrimination en matière d’emploi fondée sur la race, la religion, la couleur, le sexe ou l’origine nationale ne s’appliquait pas en l’espèce, car la jeune femme n’avait pas fait de demande explicite d’aménagement du règlement intérieur d’Abercrombie en fonction de sa confession, qu’elle n’a invoqué à aucun moment lors de l’entretien.Application stricte de la loi sur les droits civiquesMais la Cour suprême a estimé que ne pas demander cet aménagement ne constituait pas une raison suffisante pour que la loi sur les droits civiques ne s’applique pas. Le juge Antonin Scalia affirme ainsi que l’employeur « soupçonnait au moins » que la jeune femme portait un foulard pour des raisons religieuses. « Cela suffit », a-t-il déclaré. Le 25 février, lors de l’audience, Abercrombie, soutenu par la Chambre de commerce et d’autres lobbies des entreprises, avait fait valoir qu’il serait dangereux d’obliger les employeurs à se renseigner sur la religion d’un candidat à l’embauche, dans le but d’éviter d’être taxé de discrimination. En vain.La majorité des juges ont donc conclu qu’Abercrombie s’était rendu coupable de discrimination « lorsqu’il a intentionnellement refusé d’embaucher Samantha Elauf à cause de son hijab, après avoir conclu correctement qu’Elauf portait le hijab pour des raisons religieuses ». Le juge Clarence Thomas, le seul dissident à la décision, a, au contraire, estimé que « la simple application d’une politique neutre » ne doit pas être considérée comme une discrimination.Lire aussi :Les États-Unis confrontés à leur tour à la question du port du voileStéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Leila Marchand La lutte pour l'égalité hommes-femmes au travail va-t-elle subir un retour en arrière avec la loi Rebsamen sur le dialogue social, qui doit être votée, mardi 2 juin, à l’Assemblée nationale ? C'est ce que craignent plusieurs femmes politiques, dont huit anciennes ministres de tous bords, qui ont publié le 28 mai une tribune pour dénoncer le « recul du gouvernement » sur la question.Que prévoyait la loi jusqu'ici ?Aujourd'hui, lorsqu'une entreprise dépasse les 50 salariés, elle doit mener une négociation avec les syndicats afin de se mettre d'accord sur des objectifs d'égalité professionnelle et salariale entre les femmes et les hommes dans l'entreprise, ainsi que sur les mesures permettant de les atteindre.Cette négociation s'appuie sur le « rapport de situation comparée » (RSC). Celui-ci – instauré par la loi Roudy de 1983 et renforcé par la loi Génisson du 9 mai 2001 – est en fait une auto-analyse que doit livrer chaque année l'entreprise sur les inégalités entre hommes et femmes. Il répond à des critères précis (sur la base des salaires, de l'accès à la formation, du déroulement de carrière…) et propose des actions à mener.Seules les entreprises de plus de 300 salariés sont tenues de publier ce rapport. Les entreprises qui n’en comptent que de 50 à 299 peuvent s'en passer mais doivent néanmoins recueillir des informations sur l'inégalité professionnelle en leur sein et proposer des plans d'actions.Les petites entreprises – moins de 50 salariés – ne sont pas soumises à ces exigences même si elles doivent elles aussi théoriquement « prendre en compte les objectifs en matière d'égalité professionnelle » et les mesures adéquates.Depuis un décret instauré fin 2012, les entreprises concernées qui ne sont pas parvenues à un accord à la suite des négociations et qui ne proposent pas non plus de plan d'action sont sanctionnées d’une pénalité financière pouvant aller jusqu'à 1 % de la masse salariale.Que prévoit le projet de loi Rebsamen ?Dans un souci de modernisation du dialogue social, le projet de loi « relatif au dialogue social et à l'emploi », dit loi Rebsamen, supprime le « rapport de situation comparée » ainsi que les négociations collectives dédiées à la thématique de l'inégalité hommes-femmes.Cette suppression a provoqué la colère d’associations féministes. Elles craignent notamment que la pénalité financière ne soit de fait plus appliquée. Yvette Roudy, la ministre à l'origine de la loi de 1983, a elle-même lancé une pétition exigeant le rétablissement de ces obligations. La campagne, en ligne sur la plate-forme Change.org depuis le 11 mai, a recueilli près de 45 000 signatures.Qu'apportent les amendements adoptés ?Le ministre du travail, François Rebsamen, se défend d'avoir voulu remettre en cause les avancées en termes d'égalité professionnelle et parle d'un « malentendu ». Pour autant, plusieurs amendements ont été ajoutés au projet.Les négociations consacrées à l'égalité hommes-femmes ne disparaissent pas : elles sont intégrées à une des trois grandes négociations thématiques désormais imposées aux entreprises, là où on en comptait douze auparavant. « En l'absence d'accord [à l'issue des négociations], l'obligation de l'employeur de déposer un plan d'action spécifique est maintenue, souligne Marisol Touraine, ministre des affaires sociales. Les entreprises qui ne respectent pas ces obligations encourront évidemment des pénalités. »Quant au « rapport de situation comparée », il est lui aussi fondu dans un ensemble plus large, avance le gouvernement : une base de données statistique unique, que l'employeur devra tenir à jour, et qui comprend également d'autres indicateurs chiffrés, comme sur le handicap ou la pénibilité.Le ministre du travail a tenu à rappeler que son projet de loi contenait de plus « pour la première fois l'obligation d'une représentation équilibrée lors des élections professionnelles, ce qui constitue une avancée importante en matière d'égalité entre les femmes et les hommes ».Ces arguments n'ont pas suffi à convaincre les associations féministes, qui redoutent que, noyées dans ces grands ensembles, les statistiques sur l'égalité professionnelle ne soient plus aussi complètes ni aussi prioritaires. La tribune signée par plusieurs anciennes ministres – dont Cécile Duflot (EELV), Aurélie Filippetti (PS) et Rama Yade (PR) – va d'ailleurs dans ce sens et réclame de nouveau une modification du texte.Encore 27 % d'écart de salaire entre hommes et femmesPlusieurs autres lois encadrent déjà l'égalité entre hommes et femmes au travail. L'égalité de rémunération, par exemple, est inscrite dans le Code du travail depuis 1972. Pour autant, les écarts de rémunération et les inégalités professionnelles persistent.Selon une étude de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques datant de 2009, les salaires des hommes restent en moyenne 27 % plus élevés que ceux des femmes. En équivalent temps plein, les salaires des femmes demeurent inférieurs de 20 % à ceux des hommes dans le privé et d'environ 15 % dans le public. Par ailleurs, 30 % des femmes salariées travaillent à temps partiel, contre 7 % de leurs collègues masculins.A la retraite, la situation ne s'améliore pas pour les femmes, qui perçoivent une pension d'en moyenne 1 165 euros, contre 1 749 euros pour les hommes.Quand la loi sera-t-elle adoptée ?Le projet de loi sera soumis mardi 2 juin à un vote solennel de l’Assemblée nationale. Il sera examiné au Sénat à partir du 22 juin, en vue d'une adoption définitive d'ici à la pause estivale.Leila Marchand 01.06.2015 à 17h50 • Mis à jour le01.06.2015 à 17h56 | Marc Prévot (Président Emmaüs Solidarité) Michel Sapin, ministre du budget, a annoncé l’intention du gouvernement de réaliser des économies sur les aides au logement, particulièrement les aides personnelles, APL (aide personnalisée au logement) et allocation de logement.L’importance de ce budget, 17 milliards d’euros, est impressionnante. Malgré cela, le taux d’effort des locataires augmente. Alors il est facile de dire qu’il y a des économies à faire mais c’est un raisonnement de Gribouille.Lire aussi :Immobilier : le retour timide des acheteursCertes, des ajustements limités sont souhaitables, comme le proposent François Pupponi, député (PS) du Val-d’Oise, et un groupe de parlementaires : prise en compte des revenus des parents d’étudiants, prise en compte du patrimoine des allocataires par exemple. Mais les aides personnelles, d’après la Direction de la recherche du ministère des affaires sociales, réduisent le taux de pauvreté de trois points, soit 14 % au lieu de 17 %, soit une sortie de la pauvreté pour 1 800 000 personnes.Revenus indécentsLe gouvernement veut-il augmenter le taux de pauvreté ? Mais les aides personnelles sont concentrées sur les familles aux ressources les plus faibles, les 30 % des plus bas revenus. Le gouvernement veut-il s’attaquer aux familles modestes à un moment où la crise économique frappe en premier les plus pauvres ?Mais au moment où les inégalités se développent davantage en France que dans d’autres pays européens, d’après l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), et où les revenus de certains grands dirigeants deviennent de plus en plus indécents, le gouvernement veut-il contribuer à augmenter encore ces inégalités ?Lire aussi :Michel Sapin veut économiser sur les aides au logementCertains experts essaient de nous faire croire que ces aides ne servent à rien et ne font qu’augmenter les loyers. Ils n’apportent aucun élément décisif de preuve. Au contraire les aides personnelles au logement ont été sous actualisées par rapport à l’évolution des loyers depuis de longues années. Prétendre que les loyers sont à la hausse du fait d’une aide personnelle en baisse relative n’est pas raisonnable.Ces experts nous opposent aussi l’exemple anglais, où les aides personnelles ont été réduites. Le gouvernement anglais en attendait une réduction des loyers. Une étude montre que les baisses de loyer ne représentent que 10 % de la réduction d’aide mais 90 % sont supportés par les locataires et pèsent sur le budget familial. Il en résultera probablement davantage d’impayés et d’expulsions. La réforme est récente et son évaluation évoluera dans le temps.Amortisseur socialMais le gouvernement est-il prêt à prendre le risque de multiplier les expulsions alors que leur nombre a substantiellement augmenté dans les dix dernières années ? Les aides personnelles, contrairement aux idées reçues, ont bien joué leur rôle. D’abord celui d’amortisseur social pour les personnes frappées par la précarité et le chômage.Elles ont certainement contribué à ce que les logements inconfortables rattrapent le niveau de confort des logements des catégories aisées. Elles réduisent le taux d’effort financier des familles. Elles augmentent mécaniquement en période de faible croissance et elles ralentiront si l’on crée davantage d’emplois. Elles ont soutenu la consommation et de ce fait le maintien de la production nationale.Il faudrait en fait les revaloriser par rapport à l’inflation. Le vrai problème est celui de la pénurie dans les zones tendues. Il faut rétablir l’aide à la pierre dans la construction de logements sociaux et utiliser les moyens juridiques permettant de dépasser les blocages locaux.Rappelons que le logement crée des emplois et rapporte des ressources fiscales plus importantes que les dépenses d’aide publique. Ne nous trompons pas de cible et favorisons la croissance, la lutte contre les inégalités, la lutte contre la pauvreté.Marc Prévot (Président Emmaüs Solidarité) Florence Aubenas (Rennes, envoyée spéciale) C’est une histoire de cartable dans la cour de récréation, à l’école primaire de Samer (Pas-de-Calais). Le petit Dimitri a chahuté la petite Céline, et la maman, Catherine Lepers, a dû en parler au maître : ça fait plusieurs fois que sa fille se plaint du même gamin. Elle le connaît de vue : un petit blond aux yeux bleus-vert. A vrai dire, tout le monde se connaît à Samer, coquet village du côté de Boulogne-sur-Mer, où s’installent volontiers les jeunes couples à la recherche de maisons de caractère. Quelques semaines après, la police vient chercher Catherine Lepers, infirmière : Dimitri, 8 ans et son frère Chérif, 10 ans, l’accusent de les avoir violés. C’est le 5 mars 2002, à 14 heures. Pour elle, l’affaire du cartable est devenue l’affaire d’Outreau.Lire aussi :Outreau, le procès sans finTreize ans plus tard, le cartable, les deux frères et l’infirmière vont secouer la cour d’assises des mineurs à Rennes, où, depuis deux semaines, se juge le procès « Outreau 3 ». Revoilà donc Catherine Lepers, 53 ans, appelée à témoigner devant la cour ce 1er juin 2015. Tandis qu’elle est debout à la barre, deux personnes se trouvent à un mètre derrière elle sur le banc des parties civiles : Dimitri et Chérif. Ses deux petits accusateurs ont aujourd’hui 23 et 26 ans.Catherine Lepers ne les a pas reconnus. Elle a en mémoire un petit garçon qui a dénoncé ses parents pour lui avoir « fait des manières », comme à ses trois frères, depuis qu’ils ont été placés en famille d’accueil à Samer, en 2000. A l’époque, les enfants Delay continuent d’ailleurs à livrer régulièrement des noms, par listes entières, à leurs assistantes maternelles. Cela a commencé par des gens d’Outreau, leurs anciens voisins à la Tour du Renard, un quartier HLM. Il est situé à 10 km de Samer, pas plus, mais cela semble très loin, un autre monde. De mois en mois pourtant, les enfants ne s’arrêtent pas, et élargissent ce cercle de plus en plus : la presse parle de réseau pédophile international et, à Samer même, un huissier et sa femme sont arrêtés dans leur manoir. Leur fils est dans la classe de Dimitri.« Pour moi, c’est une vengeance de cet enfant »Pendant sa garde à vue, Catherine Lepers apprend qu’elle aussi est sur une des listes des enfants, celle du 5 décembre 2001, donnée par Chérif, l’aîné. L’infirmière serait venue à la Tour du Renard les violer chez eux, mais son rôle dans le réseau ne s’arrêterait pas là : elle serait aussi chargée de vérifier médicalement que « les enfants n’étaient pas trop abîmés par les sévices ».Le gamin précise dans sa déclaration que Catherine Lepers était une jeune femme blonde et frisée, alors enceinte de ses jumeaux. C’est la grande chance de l’infirmière, si on l’ose dire. A la cour d’assises de Rennes, elle explique que « ces choses-là étaient matériellement impossibles ». Au moment de sa grossesse, elle n’a pas encore déménagé à Samer, mais vit à Haubourdin (Nord), à 120 km de là, près de Lille, sans pouvoir se déplacer, pour raisons médicales. Sa coiffure aussi est différente : des cheveux bruns et lisses. La police la libère le jour même. A la barre, l’infirmière continue. « Quelques jours après ma garde à vue, Dimitri a dit à ma fille : “Tu as vu ce que j’ai fait à ta mère ?” Pour moi, c’est une vengeance de cet enfant. » C’est d’abord à Chérif Delay, le grand frère, que le président Philippe Dary demande de se lever devant les assises. « Vous avez mis en cause Madame Lepers. Qu’avez-vous à dire ? » L’infirmière ne s’y attendait pas, elle a tressailli. La réponse du jeune homme tombe dans un silence total : « C’est faux, monsieur le président. » Pour la première fois, un des quatre frères Delay revient sur l’une de leurs accusations.« Je vous demande pardon »Le magistrat continue : « Pourquoi l’avez vous fait ? Vous vous rendez compte de l’impact ? » Le garçon répond d’une voix calme : « Je ne me rappelle même plus pourquoi. Maintenant j’ai grandi, je sais le bien et le mal. » Il ne dit plus rien. Puis : « Je suis désolé, je vous demande pardon. » L’infirmière se retourne. « Ça me touche beaucoup », dit-elle.C’est maintenant au tour de Dimitri de se lever. Elle n’ose pas le regarder, les yeux fixés devant elle, se raccrochant à ceux du président. « Vous devez dire la vérité », explique le magistrat à Dimitri.« Quand je suis arrivé à Samer, c’était un choc pour moi. J’avais des souvenirs, des cauchemars, une haine »Lui : « Je ne reviendrai pas sur mes déclarations ». Le président le relance : « Vous avez entendu votre frère ? » Dimitri Delay ne bronche pas : « C’est ce qu’il dit, pas moi. » La première ligne de fracture vient de se dessiner entre les quatre frères, jusque-là soudés.Un peu plus tard, Dimitri est à nouveau auditionné à l’audience. « Quand je suis arrivé à Samer, c’était un choc pour moi. J’avais des souvenirs, des cauchemars, une haine. » Dimitri mangeait alors avec les mains, couvrait les murs de sa chambre d’excréments. Il avait peur du noir, peur des hommes, peur de tout. Le président relit les listes de noms, par dizaines, de ceux qu’il a accusés à l’époque. Dimitri Delay se souvient de certains. Pas de tous. Il dit qu’il ne sait plus.« Oui, je vois son visage »« Vous avez entendu ce que disent votre mère, votre père, les deux voisins ? Ils affirment tous aujourd’hui qu’ils n’étaient que quatre », reprend le président.Dimitri Delay : « C’est leur ressenti, leur vision. J’ai ma vérité, vous avez la vôtre. Je n’ai pas à me justifier de ce que j’ai dit et vécu. C’est n’est pas un jeu pour moi. » Il regarde à peine Daniel Legrand, 33 ans, dans le box. Acquitté comme treize autres accusés en 2005, Legrand est le seul à être jugé à nouveau dans le même dossier, pour une chicane de procédure. Il risque 20 ans de prison. « Oui, je vois son visage », lâche Dimitri.Lire aussi :Au procès d’Outreau, l’accusé Daniel Legrand « ne désire plus rien »A la suspension d’audience, une petite troupe l’entoure dans le hall. Ce sont des amis et des membres d’associations qui l’accompagnent depuis le début du procès, presque comme une garde rapprochée. Ils le félicitent et l’embrassent.Florence Aubenas (Rennes, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Rey-Lefebvre Les sénateurs s’opposent frontalement au gouvernement pour définir qui doit contrôler les offices publics de l’habitat (OPH), poussés par des maires soucieux de conserver le contrôle de leurs logements HLM. La discussion est particulièrement tendue au sujet des 49 offices publics du Grand Paris. Leur sort sera tranché par la loi « NOTRe » (pour « nouvelle organisation territoriale de la République »), qui définira les compétences des collectivités et dont la deuxième lecture s’achève au Sénat, mardi 2 juin.265 organismes, autrefois appelés offices publics HLM, détiennent 52 % du parc social français, soit 2,4 millions de logements. Ils ont, comme leur nom l’indique, un statut public (contrairement aux entreprises sociales de l’habitat) et dépendent aujourd’hui des collectivités locales – souvent la commune, plus rarement le département. Ils attribuent des logements sociaux, construisent, réhabilitent, commandent des marchés publics, embauchent du personnel, et sont donc des instruments de pouvoir dont les maires ne veulent pas se dessaisir. Certains construisent peu, comme c’est le cas de 40 % des offices franciliens, ou accueillent avec parcimonie les publics prioritaires.Echapper aux égoïsmes communauxLa loi ALUR (pour « accès au logement et à un urbanisme rénové ») du 24 mars 2014, portée par Cécile Duflot, l’ex-ministre du logement, a prévu que ces offices seraient, au 1er janvier 2017, rattachés à une intercommunalité dotée de la compétence habitat. L’idée est de favoriser une politique du logement plus cohérente et d’échapper aux égoïsmes communaux. Et aussi de fusionner les offices, qui dépendront ainsi de la même intercommunalité. Si ce principe est mis en œuvre sans difficulté dans la plupart des régions, la situation se révèle plus difficile à Aix et Marseille, éternelles rivales, et inextricable dans le périmètre du Grand Paris.Les sénateurs, de gauche comme de droite, bataillent ferme pour conserver le contrôle de leurs officesLa métropole comprenant Paris et les 124 communes des départements limitrophes, qui compte 6,2 millions d’habitants, devait, en principe, chapeauter les 49 offices de la petite couronne, dont l’énorme Paris Habitat (120 000 logements). Face à ce mastodonte qui effraie les élus, le gouvernement a accepté de placer les offices publics de l’habitat sous la tutelle d’établissements publics territoriaux (EPT) d’environ 300 000 habitants.En dépit de cette concession, les sénateurs, de gauche comme de droite, bataillent ferme pour conserver le contrôle de leurs offices. Roger Karoutchi, sénateur UMP des Hauts-de-Seine, a proposé le volontariat, laissant l’initiative aux maires de rallier ou non leur office à un EPT. Marylise Lebranchu, ministre de la décentralisation et de la fonction publique, a refusé net.S’assurer une majorité de contrôlePlus subtil, le socialiste Luc Carvounas, maire d’Alfortville et sénateur du Val-de-Marne, a déposé un amendement imposant le changement de tutelle aux offices qui détiennent moins de 5 000 logements ou, à défaut, proposant que le futur conseil d’administration des offices, bien que rattaché à l’établissement public territorial, comporte au moins 50 % des élus de la commune d’origine, autrement dit s’assurant ainsi une majorité de contrôle. « Ce sont seize gros offices qui ont besoin d’autonomie pour mener la politique voulue pour les habitants », plaide Luc Carvounas. Là aussi, refus du gouvernement.« Il faut rester proche du terrain, avec une gestion de proximité », tempête Philippe Laurent, maire UDI de Sceaux (Hauts-de-Seine), qui avertit : « Si la politique de l’office est contraire aux souhaits de la population, la municipalité ne mettra plus un sou dedans. » Le maire de Sceaux ne cache pas qu’il réfléchit à la fusion de Sceaux Habitat avec une société d’économie mixte de droit privé, afin de garder la maîtrise du patrimoine de l’OPH. C’est aussi le cas à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) ou dans le Val-de-Marne, à Joinville-le-Pont ou à Vitry, qui a mandaté un cabinet d’avocat pour étudier cette solution loin d’être facile à mettre en œuvre. Certains sénateurs ont d’ailleurs proposé de repousser de quatre ans le transfert des offices publics de l’habitat, histoire d’avoir le temps de s’organiser.Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) a, elle, sauté le pas. Son conseil municipal a décidé, en novembre 2014, de transférer à sa société d’économie mixte les 2 500 logements de l’OPH « afin d’optimiser la gestion du logement social ».Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Denis Cosnard Patrick Modiano commence à exceller dans l’exercice qui semblait le moins fait pour lui : le discours officiel. Six mois après son texte très marquant de réception du prix Nobel à Stockholm, l’écrivain a de nouveau fait surgir l’émotion, lundi 1er juin, lors de l’inauguration de la promenade Dora Bruder, dans le 18e arrondissement de Paris.Lire aussi :Modiano, jour de gloire à StockholmDevant une petite assemblée d’élus parisiens, de membres de la famille de Dora Bruder, de représentants du monde juif et d’écoliers, Modiano a trouvé les mots simples et justes pour faire revivre l’espace d’un instant cette jeune fille déportée à Auschwitz en septembre 1942.Cette fugueuse de seize ans, qu’il a arrachée à l’oubli et à l’anonymat dans le plus poignant de ses livres, intitulé sobrement Dora Bruder (Gallimard, 1997), était une fille du quartier, a-t-il rappelé. « Ses parents se sont mariés à la mairie du 18e, elle est allée à l’école dont nous pouvons voir la façade, elle a fréquenté une autre école un peu plus haut sur la butte, elle a vécu avec ses parents rue Lamarck, boulevard Ornano », a souligné le romancier. Ses grands-parents habitaient « à quelques mètres de nous ». Lire aussi :A Paris, une promenade Dora-Bruder en mémoire des victimes du nazismeDéportée parce que juiveUne adolescente comme tant d’autres, en somme. En quelques phrases, le Prix Nobel a campé le décor. « Là où nous sommes, elle jouait avec un de ses cousins, et là aussi sans doute vers quinze ans elle donnait des rendez-vous », a-t-il dit de sa voix douce.« Les soirs d’été où les jeunes gens restaient tard sous les platanes du terre-plein à prendre le frais sur les bancs, elle a écouté les airs de guitare de ceux qu’on appelait les Gitans et dont plusieurs familles vivaient ici, parmi lesquelles la famille du musicien Django Reinhardt. Pour Dora et pour les enfants du quartier, ce terre-plein était un terrain de jeux qu’ils appelaient le talus. »A Paris, devant une école du 18e, Patrick Modiano et Anne Hidalgo dévoilent la plaque "Promenade Dora Bruder" http://t.co/7iZTk3YSqR— DenisCosnard (@Denis Cosnard)require(["twitter/widgets"]);La suite de l’histoire est beaucoup moins joyeuse. A la suite d’une fugue, Dora Bruder est arrêtée, et envoyée à Auschwitz. Déportée parce que juive. Son père et sa mère connaîtront le même sort.« Elle représente la mémoire de milliers d’enfant »Aujourd’hui, « Dora Bruder devient un symbole, a déclaré Modiano. Elle représente désormais dans la mémoire de la ville les milliers d’enfants et d’adolescents qui sont partis de France pour être assassinés à Auschwitz, celles et ceux dont Serge Klarsfeld, dans son livre  Memorial [Le mémorial des enfants juifs déportés de France, FFDJF, 1994] a rassemblé inlassablement les photos pour qu’on puisse connaître leurs visages. »L’inauguration d’un lieu à son nom est une façon de faire pièce aux souhaits des nazis, qui voulaient faire disparaître Dora Bruder et ses semblables, et effacer jusqu’à leurs noms. « Je crois que c’est la première fois qu’une adolescente qui était une anonyme est inscrite pour toujours dans la géographie parisienne », a noté Patrick Modiano.Évoquant Dora Bruder, Anne Hidalgo évoque les attentats de janvier : "70 ans après, on a entendu Mort aux juifs !" http://t.co/GW5KN0RGpZ— DenisCosnard (@Denis Cosnard)require(["twitter/widgets"]);Après l’écrivain, la maire de Paris Anne Hidalgo s’est chargée de donner un sens plus politique à cette inauguration. En janvier 2015, soixante-dix ans après la fin de la seconde guerre mondiale, des juifs ont de nouveau été assassinés à Paris pour ce qu’ils étaient, a-t-elle rappelé, en évoquant la tuerie de l’Hyper-Casher.« Soixante-dix ans après, on a de nouveau entendu “Mort aux juifs !” » D’où l’importance à ses yeux de comprendre le passé et de « conjurer l’oubli », comme l’a si bien fait Modiano.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.06.2015 à 17h36 • Mis à jour le24.06.2015 à 18h39 Les candidats au bac 2015 des trois séries générales S, ES et L, et de la série technologique STMG, passaient ou passent, ce mercredi 24 juin, leurs dernières épreuves écrites, dans des matières aussi variées que les sciences de la vie et de la terre (SVT), les sciences de l’ingénieur (SI), les maths (pour la série ES et une partie des candidats de L), ou encore les arts, le latin ou le grec.Retrouvez en un clic, ci-dessous, l’intégralité des sujets qui leur ont été soumis dans chacune de ces séries et selon la spécialité choisie, au format PDF, tels que transmis par le ministère de l’éducation nationale.Des corrigés réalisés par des professeurs seront mis en ligne en fin de journée, en partenariat avec digiSchool.Bac S 2015 – épreuves de SVT, sciences de l’ingénieur (SI) et écologie, agronomie et territoires :Lire aussi :Bac S 2015 : les sujets de biologie (SVT), sciences de l’ingénieur (SI) et d’écologie Bac ES 2015 – épreuve de mathématiques :Lire aussi :Bac ES 2015 : l’intégralité des sujets de maths Bac L 2015 – épreuves de mathématiques, latin, grec et arts :Lire aussi :Bac L 2015 : l’intégralité des sujets de spécialité (maths, latin, arts) Bac STMG 2015 – épreuve d’économie et droit :Lire aussi :Bac STMG 2015 : les corrigés des sujets d’économie et de droit David Revault d'Allonnes « Ne pas avoir d’état d’âme sur le sujet », sans pour autant calquer les méthodes et comportements de services de renseignement français sur ceux de leurs homologues américains, car ce ne sont « ni nos valeurs, ni nos méthodes » : c’est le discours qu’a tenu François Hollande, mercredi 24 juin en fin de matinée, aux parlementaires reçus à l’Elysée. Le chef de l’Etat avait décidé dans la matinée de recevoir en urgence une délégation de parlementaires, dont les présidents des deux assemblées, Gérard Larcher et Claude Bartolone, après les révélations de Mediapart et de Libération sur l’espionnage de trois présidents français, dont lui-même, par les services de renseignement américains. Et ce, le jour même du vote définitif par l’Assemblée nationale du projet de loi sur le renseignement.« Inacceptable ! » Le président a rappelé, en introduction comme en conclusion de cette réunion qui s’est tenue après un conseil de défense consacré à ce dossier et un conseil des ministres, « la nécessité de condamner ces pratiques », utilisant à nouveau les mots employés lors du communiqué de presse diffusé par l’Elysée. Le chef de l’Etat s’est félicité du consensus transpartisan qui s’est manifesté sur le sujet. Lui-même cible de l’espionnage américain, comme Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy avait depuis plusieurs semaines prôné une stratégie d’opposition frontale et radicale sur tous les sujets, y compris les moins clivants, comme la loi de programmation militaire (LPM). Mais l’ancien président, comme son entourage, se trouvait ce mercredi sur la même longueur d’ondes que son successeur.« Il faut de l’unité et du rassemblement sur ce sujet, au-delà des clivages politiques », a exhorté M. Hollande, qui a précisé qu’il évoquerait le sujet au conseil européen, jeudi à Bruxelles, mais également directement avec Barack Obama, dans les prochains jours. « Ce qu’on peut demander à un pays ami, c’est la garantie que ces pratiques ont cessé », a redit le président, qui avait déjà reçu une telle promesse de son homologue américain lors de son voyage d’Etat à Washington en février 2014. M. Hollande souhaite néanmoins éviter toute manifestation d’angélisme : « Rien n’est plus important que la protection de nos intérêts », a-t-il martelé, insistant donc sur la nécessité de « ne pas avoir d’état d’âme sur le sujet » et précisant que la coopération entre services de renseignement français et américains allait « se poursuivre ».Lire aussi :« La vie politique française est l’objet d’une attention constante des Etats-Unis »Lire aussi :Le spectaculaire retour sur scène de WikiLeaksDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.06.2015 à 15h59 • Mis à jour le24.06.2015 à 18h59 Au lendemain de « scènes de chaos totalement inacceptables », selon les mots de David Cameron, le premier ministre britannique a insisté, mercredi 24 juin, sur la nécessité de travailler de façon plus étroite avec la France sur la question des migrants qui cherchent à traverser la Manche. Mardi, des migrants ont profité d’une action des marins de MyFerryLink, filiale d’Eurotunnel, en grève, qui a provoqué une suspension du trafic dans le tunnel sous la Manche, pour tenter de monter dans des camions à l’arrêt. Ces images ont circulé en boucle sur les écrans de télévision britanniques.Devant la Chambre des communes, M. Cameron a tenté d’apaiser les tensions entre la France et la Grande-Bretagne. « Nous devons travailler de façon très étroite avec les Français, a déclaré le premier ministre. Il est vain de tenter de se rejeter la faute l’un sur l’autre. C’est un partenariat solide et nous devrions le conserver en l’état. »Lire aussi :Grève des marins de MyFerryLink : le trafic des Eurostar de nouveau normalEnviron 3 000 migrants se trouvent à Calais, en France, dans l’espoir de réussir à gagner l’Angleterre, selon le dernier décompte de la préfecture du Pas-de-Calais. Natacha Bouchart, sénatrice-maire (Les Républicains) de Calais, a jugé insuffisante la contribution de la Grande-Bretagne à la sécurité du port et prône une réforme de la politique sociale du pays, qui en fait un pôle d’attraction pour les migrants.Davantage de personnel et de clôturesM. Cameron a rappelé que Londres a déjà investi 12 millions de livres (17 millions d’euros) dans le renforcement des mesures de sécurité frontalières, et assuré qu’il était prêt à « faire davantage ». Le gouvernement britannique envisage notamment de déployer plus de personnel ainsi que des équipes cynophiles du côté français de la frontière. Une réflexion est également en cours sur la mise en place de clôtures autour du port de Calais, de l’Eurostar et de l’entrée du tunnel.En outre, M. Cameron a insisté sur la nécessité de s’attaquer aux sources de l’immigration clandestine. Pour ce faire, le gouvernement britannique a annoncé la mise en place d’un groupe de travail composé d’environ 90 fonctionnaires, issus entre autres de la police des frontières et de la magistrature, pour lutter contre les réseaux criminels de passeurs de migrants en mer Méditerranée. Ce groupe sera en partie sis en Sicile et à La Haye avec Europol, l’agence européenne de lutte contre la criminalité organisée, et des effectifs présents au Royaume-Uni pourront être déployés en fonction des besoins. Cette force aura notamment pour mission de réunir des « renseignements » pour combattre les passeurs et identifier les « flux financiers » qui nourrissent le trafic, a précisé le secrétaire d’Etat à l’immigration.Lire aussi :Un radeau de la Méduse contemporain  24.06.2015 à 15h06 • Mis à jour le24.06.2015 à 15h31 Il n’aura fallu que vingt-quatre heures pour que la Hongrie fasse marche arrière. Sous la pression de l’Union européenne (UE) et de l’Autriche, le gouvernement de Viktor Orban a annoncé, mercredi 24 juin, qu’il revenait sur la suspension unilatérale, annoncée la veille, d’un règlement européen-clé sur les migrants. Selon un communiqué de la diplomatie hongroise, le ministre des affaires étrangères, Péter Szijjarto, s’est entretenu avec son homologue autrichien, Sebastian Kurz, à propos du règlement Dublin III et l’a « informé que la Hongrie ne suspendait aucune règle de l’Union européenne ».Budapest avait officiellement annoncé mardi soir 23 juin la suspension de Dublin III. Ce document dispose qu’une demande d’asile doit être examinée par le premier Etat européen dans lequel le migrant est arrivé. Celui-ci est susceptible d’y être reconduit s’il le quitte ensuite. Concrètement, la suspension de cette convention aurait permis de refuser que soient reconduits en Hongrie des personnes venant du pays et interpellés ailleurs, notamment en Autriche ou en Allemagne. « La barque est pleine, nous avons dépassé les limites de nos capacités d’accueil des réfugiés », avait expliqué le porte-parole du gouvernement hongrois, Zoltan Kovacs.Lire aussi :Bruxelles somme la Hongrie de s’expliquer sur l’accueil des demandeurs d’asileVienne avait jugé mercredi matin la suspension « inacceptable », et menacé Budapest de « conséquences ». La Commission européenne avait, elle, demandé « une clarification immédiate sur la nature et l’étendue [du] problème technique » invoqué par la Hongrie pour justifier la suspension du règlement.Budapest demande de la « patience » à ses voisinsSelon le communiqué de Budapest, le ministre hongrois demande à présent à son voisin autrichien de la « patience » avant de reconduire de nouveaux réfugiés vers son territoire. De même source, MM. Szijjarto et Kurz seraient tombés d’accord pour demander à l’UE « une attention accrue à la route des Balkans occidentaux empruntée par les réfugiés clandestins ». Selon l’agence européenne Frontex, cet itinéraire emprunté par les personnes qui fuient la guerre en Irak, en Syrie, en Afghanistan et dans plusieurs pays africains, est celui qui connaît la plus forte augmentation de fréquentation depuis le début de l’année. Entre janvier et mai, plus de 50 000 migrants y ont été repérés, soit une hausse vertigineuse de 880 % par rapport à 2014.Au Parlement hongrois, le gouvernement a également recommandé la « patience » à ses partenaires européens : « La Hongrie respecte le règlement de Dublin, mais en même temps demande une patience technique avant de pouvoir accueillir d’autres réfugiés clandestins. Nous avons besoin d’élargir nos capacités d’accueil. »Lire aussi :Schengen : la tentation des frontièresLa décision de suspendre ce règlement européen, annoncée mardi, intervenait mardi moins d’une semaine après celle de construire sur la frontière séparant la Hongrie de la Serbie, dans le sud du pays, une clôture de sécurité de  mètres de haut et 175 kilomètres de large. Budapest espère que ce mur va diminuer drastiquement le flot de réfugiés, comme cela a été le cas à la frontière grecque et à la frontière bulgare.lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2tk8l6"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2tk8l6", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });}); 24.06.2015 à 14h29 • Mis à jour le24.06.2015 à 14h35 | Martin Untersinger Les députés s’apprêtent, mercredi 24 juin à partir de 16 heures, à voter définitivement le projet de loi sur le renseignement. Coïncidence : ce texte va élargir les pouvoirs des services de renseignement français, alors que l’indiscrétion de leurs homologues américains quant aux conversations des trois derniers présidents de la République fait la « une » de la presse.Lire aussi :Trois présidents français espionnés par les Etats-UnisLes opposants au projet de loi verront dans ce télescopage des raisons de reculer et railleront ce gouvernement qui s’offusque d’être écouté tout en élargissant les pouvoirs des grandes oreilles nationales. Les partisans du texte, eux, seront confortés dans l’idée de donner davantage d’armes aux services de renseignement, dont l’une des missions est précisément de museler la curiosité de leurs homologues étrangers.Cet aspect du travail des services, le contre-espionnage, n’a constitué que la portion congrue des débats à l’Assemblée et au Sénat, et peut-être que le moindre mérite des révélations de WikiLeaks sera de poser, brièvement sans doute, ce sujet sur la table. Et ce même si le texte à proprement parler n’aurait pas directement pu empêcher l’Agence nationale de sécurité américaine (National Security Agency, NSA) d’écouter les conversations des habitants de l’Elysée.Dans tous les cas, les événements du jour n’y changeront rien : l’Assemblée va adopter définitivement ce projet de loi controversé, au terme d’un parcours législatif mené au pas de charge. De plus, le vote de mercredi est un vote final – et, quelques aménagements mis à part, le texte est largement conforme à ce qu’entendait faire adopter le gouvernement… En trois mois, il sera passé du bureau du conseil des ministres à celui du Conseil constitutionnel. Tentant de court-circuiter les quelques députés opposés au texte, qui avaient annoncé qu’ils déposeraient un recours sur plusieurs points du texte, François Hollande avait annoncé qu’il saisirait lui-même les « sages » pour s’assurer de la conformité de la loi avec la Constitution.Amendements sournoisJusqu’au dernier moment, certains points du texte auront cependant évolué. Il y a d’abord eu cet amendement, inséré de justesse dans le texte en commission paritaire, permettant de soustraire à tout contrôle la surveillance d’étrangers de passage en France.Lire aussi :Loi renseignement : Matignon va supprimer un amendement contestéCette disposition, que Bernard Bajolet, le patron de la Direction générale de la sécurité extérieure, avait appelée de ses vœux lors de son audition devant l’Assemblée, a fortement déplu au gouvernement, qui est parvenu à l’effacer du texte définitif voté mardi au Sénat et qui va s’efforcer de le faire dans la version qu’adoptera l’Assemblée nationale.Le statut du lanceur d’alerte à la trappeAutre petit tour de passe-passe : l’insertion d’un amendement, que le gouvernement présente comme simplement rédactionnel, qui vide de toute sa substance le dispositif de protection d’éventuels lanceurs d’alerte prévu dans le texte. Ce dispositif prévoyait qu’un agent d’un service de renseignement témoin de dérives pouvait porter ces dernières à l’instance de contrôle des services, la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR). Ce dernier pouvait même lui communiquer des informations classifiées, y compris « susceptibles de porter atteinte à la sécurité des personnels ou des missions des services ».Le gouvernement, prétextant aménager le texte et protéger la sécurité des agents, a déposé un amendement de suppression de l’alinéa tout entier. L’agent désireux d’attirer l’attention sur des abus pourra toujours le faire, mais sans pouvoir communiquer d’information classifiée. La CNCTR devra donc juger de l’illégalité d’activités dont elle ne pourra avoir connaissance. L’amendement en question a été adopté au Sénat.Vers le Conseil constitutionnelUne saisine du Conseil constitutionnel par les députés est déjà prête et n’attend plus que l’adoption définitive du texte à l’Assemblée pour filer rue Cambon. Elle s’ajoutera notamment à celle, annoncée et rarissime, du président de la République. Les députés vont demander aux juges constitutionnels de se pencher sur les finalités des services de renseignement, que la loi définit et qu’ils jugent trop larges. Ils devront aussi se prononcer sur les fameuses « boîtes noires », ces dispositifs d’analyse de grande ampleur de données et sur les moyens alloués à la commission de contrôle que crée la loi.La députée (Les Républicains) Laure de La Raudière – qui est à l’initiative de la saisine – s’est félicitée, mercredi à l’Assemblée nationale d’un effort « transpartisan ». Sur la centaine de députés qui en appellent au Conseil constitutionnel, toutes les couleurs politiques, à l’exception des socialistes, sont en effet représentées. Des écologistes au Front national, en passant par Les Républicains et le centre.Martin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.06.2015 à 11h43 • Mis à jour le24.06.2015 à 13h32 | Benoît Floc'h Le nouveau secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement supérieur a tout de suite donné le ton. « Il faut repartir de la vie quotidienne des étudiants et des enseignants-chercheurs », a déclaré Thierry Mandon, le jour de son installation Rue Descartes, le 17 juin. Chargé jusqu’alors de la réforme de l’Etat et de la simplification, c’est à cette aune qu’il débute son action dans l’enseignement supérieur.Début juillet, M. Mandon annoncera une soixante de mesures, « dont une grande partie », indique une source gouvernementale, visera à simplifier la vie des étudiants. Ce plan marquera la fin de la concertation conduite sur ce thème depuis fin mai.L’idée centrale est de décliner la notion de « guichet unique » sur tous les sujets, peut-être sur le site Etudiant.gouv.fr, aujourd’hui délaissé. « L’entrée dans l’enseignement supérieur relève trop souvent du parcours du combattant », justifie cette même source. Exemple : l’harmonisation du calendrier d’admission post-bac (la procédure d’entrée dans le supérieur) et celui du dossier social étudiant (qui permet de faire une demande de bourse et/ou de logement) paraît acquise. Aujourd’hui, les deux procédures sont désynchronisées. Ainsi les étudiants attendent d’être sûrs de leur inscription pour lancer leurs démarches sociales. Donc, très tard.Un seul lieuDans la même logique, le ministère planche sur la possibilité de mettre en place « un coffre-fort numérique » : l’étudiant donne tous les documents nécessaires une seule fois, puis les administrations s’arrangent entre elles pour y accéder sans avoir besoin de les redemander. Par ailleurs, lorsqu’un étudiant demande une bourse, il doit fournir l’avis fiscal de ses parents. Dorénavant, il suffirait de déclarer leurs revenus, l’administration se débrouillant pour récupérer l’avis fiscal auprès des services compétents.Même logique de guichet unique pour les étudiants étrangers. Toutes les démarches seraient regroupées en un seul lieu aux moments les plus importants de leur parcours. De même, le gouvernement envisage de construire 30 centres de santé universitaires sur les campus d’ici à 2017 (contre 17 aujourd’hui). Là encore, l’objectif est de rassembler sur un même lieu tous les services médicaux : consultations dentaires, psychologiques ou gynécologiques…Faiblesse de la culture d’accueilIl est urgent de simplifier la vie des étudiants, avait déjà insisté Monique Sassier, médiatrice de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, dans son rapport annuel, publié en mai. Elle y dénonçait l’accueil défaillant des universités. C’est un point que défendent aussi les deux principales organisations étudiantes, l’UNEF et la FAGE. Celles-ci vont d’ailleurs plus loin et demandent que tout soit rassemblé dans un guichet unique (inscription, bourse, logement, couverture maladie, etc.).Les causes du problème sont connues : multiplicité des acteurs, faiblesse de la culture d’accueil… Les conséquences sont préoccupantes : « Enpremière et en deuxième année, l’université laisse les étudiants se débrouiller, expliquait Mme Sassier en mai, à un moment où ils sont les plus fragiles et où les risques de décrochage sont les plus élevés. Avec la démocratisation de l’enseignement supérieur, les universités doivent s’adapter à ceux dont les parents n’ont pas fait d’études supérieures. Si elles ne le font pas, elles créent elles-mêmes les conditions de l’échec, ou, à tout le moins, de la désespérance. »« Réforme globale du système des bourses »Or, « Si on arrive à simplifier au maximum, à limiter la mobilisation de personnels sur des tâches administratives, on dégage du temps pour améliorer l’accueil, l’accompagnement, le conseil des étudiants », acquiesce Gilles Roussel, président de l’université de Paris-Est Marne-la-Vallée, en pointe sur ces questions.Mais attention, met en garde Alexandre Leroy, président de la FAGE, « la simplification est le préalable à toutes les réformes, mais non le prétexte à l’arrêt du renforcement des bourses, thème absent de la concertation ». Pour le syndicaliste étudiant, « il faut une réforme globale du système des bourses si l’on veut que le contrat passé entre François Hollande et les jeunes soit respecté. Le gouvernement y a déjà consacré 458 millions d’euros. C’est très bien. Mais, maintenant, il faut passer d’un tiers à deux tiers d’étudiants aidés ». Pour la FAGE, cette mesure d’un coût de 400 millions d’euros pourrait être financée en supprimant la demi-part fiscale accordée aux parents d’étudiants, qui « ne profite qu’aux familles qui n’en ont pas besoin », selon la FAGE. Une proposition qui a peu de chances de voir le jour en fin de mandat.Benoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Claire Ané Que retenir du baccalauréat 2015, dont les dernières épreuves écrites ont lieu aujourd’hui ? Sauf surprise de dernière minute, on ne peut que constater qu’il a fait énormément parler, et ce, d’une façon inversement proportionnelle aux incidents constatés.L’examen n’avait certes pas débuté sous les meilleurs auspices : les sujets de philosophie du bac technologique ont fuité dès le premier jour. En cause, le rectorat de la Réunion, qui les a envoyés une heure avant l’épreuve aux journalistes locaux. Depuis cet impair - et la décision de soumettre aux candidats de l’île des sujets de secours -, aucun événement notable n’est venu troubler le cours des épreuves. Ce qui n’a pas empêché polémiques et réactions, sur Internet et les réseaux sociaux. Sur Twitter, plus d’un million de messages contenant le terme « bac » ou les hashtag #bac2015 et #bacfrançais ont été publiés en une semaine.Une pétition de onze mille candidatsS’y donnent à lire des myriades de commentaires, souvent écrits par les candidats au sortir des épreuves. Au twittomètre, Laurent Gaudé est l’auteur qui aura fait le plus parler de lui, avec son « tigre bleu », tombé vendredi à l’épreuve de français pour les 1re S et ES. Madame Bovary, sujet apparemment inattendu de l’épreuve de littérature des terminales L, s’est de son côté attiré des tweets déconfits, et parfois insultants. Cicéron, Spinoza et Tocqueville ont eux aussi été apostrophés pour leurs textes proposés en philosophie. Et en LV1 anglais, la question M, dans laquelle le verbe « coping » a posé tant de problèmes de compréhension, a amené onze mille candidats à signer une pétition demandant qu’elle ne soit pas notée.Lire aussi :Bac 2015 : ne pas comprendre « coping », est-ce être nul en anglais ?Dans ce concert en ligne, les associations d’enseignants ont elles aussi donné de la voix. L’une d’elle a pointé des consignes de correction trop généreuses émises par l’académie de Versailles, puis des erreurs dans les énoncés de l’épreuve d’histoire-géographie des séries ES et L. Un autre collectif d’enseignants s’est ému de fautes dans un sujet de philosophie du bac technologique.Lire aussi :Bac 2015 : la faute était dans l’énoncé d’histoire-géographieCes multiples réactions sont éclairantes. Leur nombre, leur disproportion et l’écho qu’elles ont trouvé sur le Web, révèlent l’importance que garde le bac dans l’imaginaire collectif, malgré le discours sur un diplôme sans plus de valeur. Quant à la teneur des propos publiés, libre à chacun de suivre, ou pas, Laurent Gaudé : dans un communiqué, l’écrivain a dit « comprendre très bien » les lycéens qui « se sont angoissés et défoulés sur les réseaux sociaux » avant de les rassurer sur son tigre, tout à la fois fleuve et animal. Une chose est sûre : cette année, les candidats au bac, comme les professeurs, n’ont pas attendu qu’un scandale éclate pour prendre la parole.Lire aussi :Bac 2015 : Laurent Gaudé défend son « Tigre bleu », sujet de l’épreuve de françaisClaire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste Franck Johannès Najat Vallaud-Belkacem avait jugé « insoutenable » qu’un enseignant condamné pour pédophilie puisse continuer à exercer, et elle avait observé que « ce type de dysfonctionnement est plus courant qu’on ne le pensait et [qu’il faut] y apporter une réponse ferme, pour que cela ne puisse plus se reproduire ».La ministre de l’éducation nationale s’était rendue, le 4 mai, à Grenoble, avec Christiane Taubira, la garde des sceaux, pour présenter un rapport d’étape sur deux affaires de pédophilie impliquant des enseignants déjà condamnés, mais dont l’éducation nationale ne savait rien. Le rapport définitif sera rendu le 1er juillet, mais la ministre de la justice a déposé, dès mardi 23 juin, un amendement qui devait être examiné mercredi 24 juin par l’Assemblée nationale, pour mettre fin aux problèmes de non-signalement des atteintes sexuelles sur enfants.C’est l’affaire de Villefontaine, en Isère, qui a imposé d’agir vite. Un directeur d’école de 45 ans a été mis en examen en mars pour onze viols sur enfants – le parquet a saisi le juge le 5 juin de 50 autres victimes potentielles. Il avait déjà été condamné en 2008 à six mois de prison avec sursis pour recel d’images pédopornographiques, mais l’éducation nationale n’en avait pas été prévenue. Une circulaire de la direction des affaires criminelles et des grâces du 29 novembre 2001 fait bien obligation aux procureurs « d’aviser les chefs directs de tout agent public ou fonctionnaire des poursuites engagées et des condamnations définitives prononcées contre celui-ci ». Elle faisait déjà suite aux circulaires de 1957, 1978, 1989 et 1994 « parfois perdues de vue par les parquets », reconnaissait fort civilement la chancellerie.Lire aussi :Affaire de pédophilie en Isère : le juge saisi de 50 nouveaux signalementsCirculaire inapplicableLa circulaire de 2001, comme les autres, est restée lettre morte. D’abord parce qu’aviser une administration des poursuites contre un suspect fait bon marché du secret de l’enquête et de la présomption d’innocence, et surtout parce que les agents publics sont près de 5,6 millions en France : la tâche est énorme et la circulaire inapplicable. La chancellerie a ainsi mûrement réfléchi au problème, et déposé un amendement à la loi d’adaptation de la procédure pénale au droit de l’Union européenne, déjà votée au Sénat, et qui doit être examinée mercredi 24 juin à l’Assemblée nationale, en procédure d’urgence. Cela tombe bien : une directive européenne conseillait aux pays membres d’adopter une mesure de ce type.Le texte est encore très large, puisque le signalement des parquets s’applique à « toute personne ayant des activités professionnelles ou sociales impliquant un contact habituel avec les mineurs ». C’est-à-dire le million de personnels de l’éducation nationale, dont les 800 000 enseignants, mais aussi les moniteurs sportifs, les personnels de crèche, les chauffeurs de bus… Soit plusieurs millions de personnes. Un décret, en cours de rédaction, viendra cet été égrener la liste de ces professions et les responsables hiérarchiques à alerter.Deux cas de figuresLa loi prévoit deux cas de figures : les infractions sensibles et les autres. Les infractions « sensibles » regroupent les meurtres, assassinats, viols, tortures, violences ou proxénétisme de mineurs, l’exhibition et le harcèlement sexuel et l’offre de stupéfiants à des mineurs. Pour ces crimes et ces délits, au stade de l’enquête – pendant la garde à vue ou lors d’une perquisition –, l’information de l’administration par les parquets sera « possible », et laissée à l’appréciation des procureurs. En revanche, elle sera obligatoire au stade des poursuites, c’est-à-dire lors de la mise en examen ou le renvoi devant une juridiction, et bien sûr après une condamnation. L’administration aura toute latitude pour engager, au moment où elle le souhaite, une procédure disciplinaire.Pour toutes les autres infractions, moins sensibles, au stade de l’enquête, le procureur n’aura pas le droit de prévenir le supérieur du fonctionnaire suspecté, mais il en aura la possibilité au stade des poursuites ou après la condamnation. Il ne s’agit pas, pour la chancellerie, d’accabler tous les fonctionnaires qui ont fait un faux pas s’il n’est pas d’une grande gravité. Les administrations auront par ailleurs un accès plus aisé au bulletin n° 2 du casier judiciaire (le n° 1, le plus complet, n’est accessible qu’aux magistrats, le n° 3 qu’à la personne concernée).Pierre Lellouche, avec 54 députés de l’opposition (dont Patrick Balkany et Eric Woerth), a déposé le 15 avril une proposition de loi qui vise à rendre « obligatoire, pour toute personne condamnée pour toute infraction de nature sexuelle sur mineur, une interdiction définitive d’exercer une activité professionnelle ou bénévole impliquant un contact habituel avec des mineurs ». Cette interdiction, temporaire ou définitive, peut déjà être prononcée par le tribunal. Les députés voudraient la rendre obligatoire, et créer une sorte de peine plancher pour les agressions sexuelles, tandis que la chancellerie entend laisser le juge apprécier la peine en fonction de chaque cas particulier.Franck JohannèsFranck JohannèsSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.06.2015 à 23h53 • Mis à jour le24.06.2015 à 12h50 | Collectif La politique de formation aux différents métiers du travail social déraille depuis quelques années.Le 15 décembre 2014, un rapport sur la refonte de ces métiers a été déposé par la Commission professionnelle consultative (CPC), instance consultative au sein du ministère des affaires sociales.Ce groupe, presque à huis clos, sans réelle concertation avec les intéressés, préparait depuis près de deux années un projet de réforme sans précédent remettant en question les cadres historiques du travail social salarié.Des réactions se sont fait entendre suite au dépôt de ce rapport en décembre 2014 et Mme Bourguignon, députée de la 6e circonscription du Pas-de-Calais, a été missionnée pour rencontrer un certain nombre d’acteurs. Elle remettra son propre rapport au premier ministre fin juin 2015.Disparition de diplômesTrois propositions majeures retiennent notre attention :- Une diminution de l’offre avec la disparition d’un certain nombre de diplômes et la déqualification des métiers.- Une régression dans la relation à l’autre puisque les actuels professionnels de niveau III (bac + 2) deviendraient des « coordinateurs de projets » (comme si le projet était une fin en soi et non l’outil qu’il est depuis longtemps !), la relation directe avec les publics accompagnés étant confiée à des personnels moins formés.- Une réorganisation de la formation pratique avec une diminution drastique du temps de stage, tout en maintenant le principe de d’alternance !Nous, enseignants universitaires, formateurs, chercheurs, etc., voulons dire haut et fort pourquoi la voie choisie n’est pas la bonne et pourquoi nous soutenons les professionnels, étudiants, formateurs qui aujourd’hui, au sein d’Avenir éducs, résistent à ce qui a pris le nom prétentieux et détestable de « réingénierie » ou pire encore de « refondation », de purs produits du managérialisme ambiant.Le travail social n’est pas un service comme un autre, nulle part au monde il n’est soumis aux règles du commerce. Les professionnels ne sont pas les exécutants de dispositifs ou pire d’algorithmes qui auraient été concoctés en dehors d’eux. Ils sont et doivent rester coproducteurs du modèle social français.Au contact des gens en difficultéLa noblesse de cette pratique tient à deux traits essentiels : d’une part, ce sont des professionnels aux prises avec des terrains et des situations toujours difficiles, là où les effets de la crise socio-économique sont les plus visibles, là où reculent le vivre ensemble et parfois la citoyenneté, s’agissant notamment des dits exclus, des jeunes désœuvrés ou des populations dont l’intégration est contrariée ; d’autre part, ils font ce que le citoyen ordinaire ne fait généralement pas, ils vont au contact des gens en difficulté, ils vivent parfois avec eux dans des institutions ad hoc, leur implication est remarquable, ils ont appris à « savoir s’y prendre », grâce notamment à la culture clinique qui caractérisait leur formation, jusqu’à ces dernières années.Ce tableau globalement cohérent, qui ne demandait qu’à être consolidé pour mieux répondre aux nouveaux enjeux mais aussi pour continuer d’améliorer la qualité des réponses déjà à l’œuvre, est aujourd’hui mis à mal sur plusieurs plans.Notre pays se caractérise d’abord par l’absence d’une doctrine globale pour l’action sociale depuis plus de 30 ans et, à ce titre, le rapport de la CPC témoigne d’une absence totale d’ambition politique, ne faisant que soumettre des propositions techniques face à une réalité qu’il caricature.Manifestement, les « simplifications » concernant la fusion des métiers et les réductions de la formation répondent avant tout à une rationalité organisationnelle, au service des employeurs, en évitant soigneusement de penser de façon éthique la question de l’accompagnement et de l’aide qu’il faut mettre en œuvre au profit de personnes en difficulté.Démonétisation des diplômesCette absence de doctrine n’est pas sans conséquence pour le travail social et la politique de formation. Ainsi, le travail social a été décentralisé comme une simple main-d’œuvre sans réflexion sur l’impact de cette réforme structurelle sur les métiers et les conditions de travail. Depuis la loi n° 2002-2 du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médico-sociale, on s’est largement servi des droits des usagers pour justifier l’accroissement des obligations formelles des professionnels et surtout changer discrètement la nature de leur « service ». Les équipements hier encore conçus comme des institutions vivantes deviennent progressivement, pour et par la gestion, des entreprises sociales, sur un marché donné.Incapables de résister à la conversion marchande et peu soutenus par leur tutelle, les centres de formation, majoritairement gérés par des associations, sont également devenus des négociants, au service des employeurs plus que des métiers. Les diplômes d’État si difficiles à imposer se démonétisent. Les rapports avec l’université ne sont toujours pas pensés au plus haut niveau et restent négociés localement au cas par cas (au contraire de nombreux pays en Europe et au-delà).Le nombre des professionnels dans le champ social s’est accru considérablement, ce qui est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle. Si l’emploi social y gagne en nombre, le périmètre du travail social est lui devenu beaucoup plus flou, du fait de cette absence de doctrine. Une déprofessionnalisation réelle est également visible qui profite au bénévolat et aux emplois précaires, mais aussi aux fonds d’investissement privés et aux aventuriers de toutes sortes, dans les domaines les plus solvables.Longtemps très marginal, apparaît désormais un travail social libéral qui signe la fin des références aux valeurs du service public et de la solidarité, même sous couvert associatif, les associations ayant perdu leur fonction de corps intermédiaires indispensables au fonctionnement démocratique pour devenir de simples relais gestionnaires instrumentalisés.Depuis les années 2000, enfin, la gestion de toutes ces réalisations est gagnée par un formalisme autoritaire productiviste. Ce n’est pourtant pas avec des programmes, des référentiels ou des tonnes d’indicateurs pour des « tableaux de bord de la performance » qu’on accompagne un concitoyen en difficulté ! Une division du travail, bien connue dans les secteurs productifs, s’introduit progressivement dans le domaine du travail social.Déqualification et précaritéL’axe historique de fondation des métiers de base a longtemps été le niveau III de qualification, obtenu en trois ans après le bac selon une pédagogie de l’alternance impliquant une longue période de stage. Cette façon d’opérer nourrissait l’action de terrain, armait pour la rencontre des personnes accompagnées, tout en permettant une promotion dans la carrière vers des responsabilités intégrées d’encadrement, de direction, de formation, de recherche et d’expertise.Un idéal et des savoirs de métier partagés tenaient ensemble ces deux faces de l’activité. La nouvelle norme d’efficacité gestionnaire, basée non plus sur l’exigence de solidarité mais sur l’économie de « l’argent public consentie aux questions sociales » et l’ouverture au marché de toutes les formations, y compris universitaires, induit dans le domaine du social professionnel une tout autre division du travail.Elle se caractérise par une séparation beaucoup plus nette entre les fonctions supérieures d’ingénierie, de direction, d’encadrement, de coordination, d’évaluation, etc. et les fonctions « inférieures » d’exécution qui sont pourtant le cœur des métiers. Pour les premiers, la préparation aux niveaux II et I de qualification requis bénéficie soit de diplômes promotionnels internes, soit de masters universitaires, à dominante de gestion et de management, dont l’offre est considérable et non régulée.Ce marché-là est aujourd’hui totalement ouvert et les fonctions supérieures du travail social sont maintenant investies pas des candidats en reconversion parfois très éloignés et très ignorants de la question sociale et de la culture clinique. Pour les autres, la norme d’exécution entraîne la déqualification des postes comme des personnes, elle précarise les salariés et fait courir des risques nouveaux aux « usagers » (qualité relative, substituabilité, maltraitances).Cette nouvelle donne n’est pratiquement plus contrôlée par la formation, qui se raccourcit ou disparaît, mais par la magie des recommandations de bonnes pratiques et des évaluations. Enfin, l’éthique et les pratiques cliniques, sans lesquelles tout travail social ne serait qu’administratif, sont particulièrement visées par la réingénierie annoncée. On ne le dit pas assez, dans tous ces métiers, il existe un code de déontologie et une éthique qui se soutiennent des valeurs républicaines et humanistes, et constituent les fondements d’une clinique de l’intervention.Des sujets et non des catégoriesL’Association nationale des assistants de service social (ANAS), la Fédération nationale des éducateurs de jeunes enfants (FNEJE) et l’Organisation nationale des éducateurs spécialisés (ONES) y ont largement contribué. La clinique en travail social se présente avant tout comme clinique de la rencontre humaine, où chaque usager est pris en compte (et pas seulement pris en charge) dans toute sa singularité, son histoire et ses difficultés spécifiques.Les travailleurs sociaux n’ont pas à faire à des catégories sociales ou des pathologies, mais à des sujets, un par un, pour lesquels à chaque fois il s’agit de penser un projet auquel chaque usager ou son représentant participe dans sa conception et sa mise en œuvre (comme le rappelle d’ailleurs la loi n° 2002-2).Sans cette approche éthique et clinique l’acte en travail social, dont on est en droit d’attendre un changement dans la vie de l’usager, serait réduit à une modalité technicienne. Les travailleurs sociaux seraient alors en peine de mener à bien les missions qui leur sont confiées par la puissance publique.Réduits à l’état de gardes-chiourmes d’un « parc humain » de surnuméraires dans lequel, selon ses besoins, la machine économique viendrait piocher de temps à autre pour faire baisser les prix de production, ils n’auraient plus de « travailleurs du social » que le nom. D’autant plus qu’un certain nombre d’usagers, pour des raisons de handicap ou de maladie invalidante, ne représentent aucune « valeur » sur le marché.On ne voit pas bien alors la nécessité d’une formation de qualité telle que nous l’avons connue jusque récemment. C’est sans doute ce que vise en sous-main cette réforme qui atteint autant les formations initiales que la formation continue, dont le texte de mars 2014 sonne le glas : diminution drastique des budgets prélevés sur la masse salariale ; détournement des financements vers des formations certifiantes, qualifiantes, diplômantes déjà financées.Plus de respectAlors qu’une grande majorité de travailleurs sociaux engagés dans des métiers exigeants et éprouvants, où la prise de distance est à construire en permanence, sont surtout en attente d’espaces d’élaboration et de construction du sens de leur pratique et non d’un diplôme supplémentaire. Les partisans de la réingénierie schématique des métiers se trompent donc quand ils disent vouloir défendre par ce moyen le travail social et sa part clinique, le rendre visible pour attirer de nouveaux candidats et surtout l’adapter aux enjeux contemporains, dans un contexte de réduction des moyens publics, comme si c’était inéluctable.Outre le risque évident de contre-productivité, il apparaît que l’enjeu principal est en réalité beaucoup plus politique et qualitatif que stratégique et financier. Quand c’est le sens même de l’engagement dans ces métiers difficiles et les moyens de tenir à l’épreuve quotidienne de difficultés dont la société se déleste qui déraillent, on doit d’abord réfléchir ensemble à la doctrine du travail social qu’il nous faut, aux meilleures conditions de sa préparation collective, pluridisciplinaire et indépendante, et à quel type de société ces différents choix correspondent.Les signatairesListe des 38 premiers signataires, par ordre alphabétique:Jean-Sébastien Alix (sociologue, formateur à l’IUT B, Lille 3), Nicolas Amadio (maître de conférences en sociologie, directeur du CERIS, Strasbourg), François Astolfi (ancien inspecteur des affaires sanitaires et sociales), Michel Autès (chercheur au CNRS), Romuald Avet (psychologue, formateur dans un centre de formation), Noël Ballestra (éducateur spécialisé, formateur en région PACA), Vincent Balmès (pédopsychiatre, psychanalyste), Philippe Bataille (directeur d’études, EHESS), Michèle Becquemin (maître de conférence, université Paris-Est DUT Carrières sociales et Masters/DEIS), Didier Bertrand (éducateur spécialisé, directeur d’établissement, formateur), Jacky Besson (directeur du Centre de formation de l’Essonne/CFE), Alain Bruel (magistrat honoraire, ancien président du tribunal pour enfant de Paris), Vincent Caradec (professeur à Lille 3), Jean Cartry (éducateur spécialisé en placement familial), Michel Chauvière (directeur de recherche émérite au CNRS Raymond Curie, formateur et sociologue ARFRITS, Lyon 9°), Jean-Eudes Dallou (directeur du Complexe Gernez Rieux, La Réunion), Jean-Yves Dartiguenave (professeur de sociologie, université de Rennes 2), Bruno Duriez (directeur de recherche émérite au CNRS), Richard Gaillard (maître de conférences en sociologie, université d’Angers), Jean-François Gaspar (maître-assistant à la Haute école de Louvain et à la Haute école de Namur Liège Luxembourg, membre associé du CESSP, EHESS), Vincent de Gaulejac (professeur émérite à l’université Paris Diderot, président du réseau international de sociologie clinique), Roland Gori (professeur émérite de psychopathologie, université Aix-Marseille, psychanalyste, président de l’Appel des appels), Yannick Guillaume (formateur et superviseur à l'IRTS de Champagne-Ardenne), Christiane Henry (ex-conseillère technique en travail social au bureau du cabinet du ministre des affaires sociales), Joël Henry (éducateur spécialisé, cofondateur et ancien directeur du comité européen d’action spécialisée pour l’enfant et la famille dans leur milieu de vie (Eurocef), OING près le Conseil de l’Europe), Véronique Le Goaziou (sociologue, chercheur associé au CNRS), Michel Lemay (pédopsychiatre, professeur émérite, faculté de médecine de l’université de Montréal), Éric Marlière (maître de conférences en sociologie, Lille 3), Gérard Mauger (directeur de recherche émérite au CNRS), Jacques Marpeau (formateur, chercheur, écrivain), Emmanuelle Mikanga (formatrice, Orléans), Laurent Mucchielli (directeur de recherche au CNRS, animateur du site « Délinquance, justice et autres questions de société ),» Christophe Niewiadomski (professeur des universités en sciences de l'éducation, Lille 3), Bernard Pellegrini (ancien directeur du CNFE-PJJ, Vaucresson), Bertrand Ravon (professeur de sociologie, université Louis Lumière Lyon 2, président du conseil scientifique du Préfas Rhône-Alpes), Joseph Rouzel (éducateur, psychanalyste), Noureddine Zaalouni (sociologue, directeur du Pôle famille parentalité, Maison des parents, Trappes. (pour se joindre au collectif: defendrelesmetierssociaux@gmail.comL’orientation formaliste-rationnelle couplée à la règle du mieux disant/moins coûtant qui dominent aujourd’hui les travaux de « refondation », fait craindre le pire, sous couvert hélas des meilleures intentions. C’est pourquoi nous soutenons les professionnels en formation ou opérant dans les différentes institutions du social ainsi que les formateurs qui résistent à ce type de changement par le haut et réclament plus de démocratie et plus de respect pour les métiers institués.Pour continuer de contribuer de façon essentielle au pacte républicain, pour l’avenir du travail social, il faut raisonner en termes de communauté de travail et non de marché des compétences.Collectif 23.06.2015 à 20h16 • Mis à jour le23.06.2015 à 21h01 Déjà mise en cause pour des frais de taxi anormalement élevés quand elle dirigeait l’Institut national de l’audiovisuel, Agnès Saal est l’objet d’une nouvelle enquête portant sur des faits similaires à l’époque où elle était à la tête du Centre Pompidou. La justice s’intéresse particulièrement à 38 000 euros de notes de taxi présentées entre janvier 2013 et avril 2014, a appris l'AFP mardi 23 juin de source judiciaire.Une enquête préliminaire pour des faits présumés de « détournement de fonds publics par personne chargée d'une mission de service public », confiée à la police judiciaire, avait été ouverte le 8 juin par le parquet. Cette procédure vient s'ajouter à une autre enquête préliminaire, ouverte par le parquet de Créteil, sur 40 000 euros de frais de taxi dépensés en dix mois par Agnès Saal, alors à la tête l’INA.Agnès Saal, qui a démissionné de son poste à la présidence de l’INA après la révélation de cette affaire, a réintégré depuis son ministère, la culture. Elle y occupe un poste de chargée de mission sur les questions de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences. Un titre qui n’est pas particulièrement prestigieux, sans avantage attaché à la fonction. 10.06.2015 à 17h07 • Mis à jour le10.06.2015 à 17h29 | Jean Birnbaum Quand la presse traverse une crise, elle doit se tourner vers ses lecteurs. La tradition d’un journal, son identité, bref, son avenir, ce sont eux qui en parlent le mieux, tout simplement parce qu’ils en sont les vrais dépositaires. Etre à la hauteur de cette tradition, pour un collectif de plumes, ce n’est donc pas seulement respecter des principes hérités, c’est d’abord se montrer à la hauteur des exigences, anciennes et nouvelles, que les lecteurs adressent à leur journal. Voilà pourquoi, au Monde, le courrier des lecteurs a toujours fait l’objet d’un soin particulier. Bien avant l’apparition du dialogue sur Internet et sur les réseaux sociaux, la lecture de ce courrier a imposé une évidence : la vocation d’un quotidien n’est pas figée, elle se bâtit au jour le jour dans l’échange et le partage.Après les attentats de janvier, cette évidence est devenue urgence. Les gens du Monde, toutes les femmes et les hommes qui suivent ce journal comme on s’inscrit dans une communauté, ont ressenti la ­nécessité de prendre la parole. Ils l’ont fait avec beaucoup de force et de sensibilité. On le vérifiera en lisant le volume qui paraît sous le titre Qui est vraiment Charlie ? (François Bourin-Le Monde, 176 p., 19 €). Réunies par nos collègues Pascal Galinier (médiateur du Monde) et Dominique ­Buffier, ces missives relèvent tour à tour du témoignage et de l’analyse, de l’indignation et de l’espérance. S’y déploie une diversité de points de vue et, notamment, très tôt, des doutes concernant l’unanimisme propre aux manifestations du 11 janvier. De belles confidences, aussi, de la part de Français musulmans qui se trouvent soudain sommés de prendre ­position : « C’est ce que me demande le ­regard de tous sans l’exprimer », note ainsi Walid Bekhti. Et, enfin, partout, un appel lancé au Monde, une manière de dire : mettez des mots sur ce que nous vivons, donnez du sens à cette époque débous­solée, tenez-vous bien pour nous aider à tenir bon. Essayez de « comprendre un peu plus fort, débattre un peu plus fort », comme y invite Julie Desrousseaux. ­Mobilisez-vous pour dissiper la confusion et opposer les Lumières à l’obscurantisme, « la pensée droite à la pensée tordue », ­selon la formule d’Edouard Reichenbach. Bref, travaillez à lever ce que Jean-Charles Vegliante nomme superbement un « couvre-feu mental ».Jean BirnbaumJournaliste au Monde, responsable du "Monde des Livres"SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.06.2015 à 12h19 • Mis à jour le10.06.2015 à 18h20 La vidéo est devenue incontournable sur les sites catholiques conservateurs. Tournée le 5 juin par un membre du comité de soutien de Vincent Lambert qui se présente comme un « ancien camarade de classe », la séquence montre une visite de ce dernier à son ami, tétraplégique en état végétatif depuis sept ans à la suite d’un accident de la route.On y voit Vincent Lambert dans sa chambre du CHU de Reims, à qui l’on fait écouter un message vocal de sa mère, cligner des yeux. Plus loin, on l’aperçoit les yeux ouverts, son frère penché au-dessus de lui. En voix off, son ami évoque « beaucoup d’interaction entre eux, un regard soutenu et des mimiques sur le visage ». La vidéo se termine par la condamnation des décisions de justice prises par « des gens qui ne connaissent pas l’état de Vincent », un « grand handicapé » qui n’est « pas en fin de vie ». Une vidéo « obscène »Mercredi matin, plusieurs médecins sont montés au créneau pour dénoncer une vidéo « obscène ». Interrogé par BFM-TV, Bernard Devalois, chef de l’unité de soins palliatifs de Pontoise, s’est dit « absolument scandalisé » par la diffusion de cette vidéo, dénonçant une « manipulation politico-religieuse ». Selon lui, les images « ne montrent rien d’autre que le même patient sur lequel on s’était penché il y a plusieurs mois ».Même réaction chez Eric Kariger, l’ancien chef du service de soins palliatifs qui a suivi Vincent Lambert pendant de nombreuses années. « Ces malades sont effectivement perturbants pour le commun des mortels que nous sommes. On a le sentiment qu’ils réagissent à leur environnement, puisque toutes les informations sensorielles arrivent à leurs cerveaux. Si vous faites du bruit, ils peuvent réagir, ils vont avoir un regard qui semble être capté », explique au micro d’Europe 1 le professeur, pour qui ces images ne sont pas la preuve d’une amélioration de son état.De son côté, l’épouse de Vincent Lambert a estimé que « cette vidéo [n’apportait] aucun élément nouveau, l’état de santé de Vincent n’a pas évolué depuis des années ». « Ce n’est pas en deux minutes qu’on peut comprendre l’état de mon mari », s’est insurgée auprès de l’Agence France-Presse Rachel Lambert, « consternée par la diffusion de la vidéo et certaines réactions sur les réseaux sociaux ».La diffusion des images examinée par le CSALe CSA a évoqué le sujet en session plénière dès mercredi après-midi et annoncé qu’il allait « instruire avec une particulière vigilance les séquences de ce jour diffusées à la télévision concernant M. Vincent Lambert, notamment au regard de l’application du principe de respect de la dignité humaine ».Le dossier est confié au groupe de travail « respect des droits et libertés » de l’institution. La décision – car la procédure est contradictoire et suppose un dialogue avec les chaînes concernées – devrait prendre au minimum quelques jours.Logiquement Vincent Lambert n’a pas pu donner son accord pour que soient montrées ces images. Une solution consiste alors à flouter les visages des personnes, pour qu’ils ne soient pas reconnaissables. Ce qui n’a pas été fait sur la vidéo initiale, dont l’objet est justement de montrer les réactions faciales de M. Lambert.En cas de manquement aux règles, les chaînes peuvent être sanctionnées ou rappelées à l’ordre par le CSA qui, en revanche, n’a en principe pas de compétence sur Internet (hormis sur les sites des chaînes de télévision).Le CHU de Reims, où Vincent Lambert est hospitalisé depuis six ans, a réagi à cette « diffusion d’images volées » en rappellant que « tout patient, quel que soit son état, a droit au respect de son intimité ».Contre-attaque médiatique des « pro-vie »Cette dernière contre-attaque des « pro-vie » a lieu après la décision, vendredi, de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) qui a validé l’arrêt des soins qui maintiennent artificiellement en vie Vincent Lambert, ancien infirmier psychiatrique de 38 ans.Lire le compte-rendu :Affaire Lambert : la CEDH valide l’arrêt des soinsDepuis deux ans, la famille de Vincent Lambert se déchire à propos de son sort. Le mois dernier, Viviane Lambert, sa mère, a lancé une ultime campagne de communication pour demander son maintien en vie. Dans son livre Pour la vie de mon fils (Plon, 180 p., 12,90 euros), publié au début de mai, elle compare son fils à un « nourrisson adulte qui ne peut pas s’exprimer, mais qui communique avec ses yeux ». En parallèle, des amis de jeunesse de Vincent Lambert ont mis en place un comité de soutien et lancé un appel pour obtenir son transfert dans un autre établissement spécialisé. Ils ont également diffusé une première vidéo, le montrant en gros plan sur son lit d’hôpital sur fond de piano, avec ce sous-titre : « Vincent est bien vivant ! Sauvons-le ! »Lire le récit :Affaire Lambert : les pro-vie contre-attaquentFace à cette offensive médiatique, une partie de la fratrie de Vincent Lambert, favorable à l’arrêt des soins, a créé un site Internet pour répondre point par point aux affirmations du livre de Viviane Lambert, tout en soulignant « l’avis indépendant et respectable par tous » des experts médicaux.A la fin de mai 2014, les experts avaient confirmé la « dégradation » de l’état de santé de Vincent Lambert dans un rapport définitif remis au Conseil d’Etat. Attestant du caractère irréversible et incurable des lésions cérébrales de Vincent Lambert, ils concluaient que l’interprétation de ses réactions comportementales comme « l’expression d’une intention ou d’un souhait à l’égard de l’arrêt ou de la prolongation du traitement » ne semblait « pas possible ».Lire le compte-rendu : Pas d'espoir d'amélioration pour Vincent Lambert d'après les experts« Vincent a trop ­attendu »Dans ce contexte, François Lambert, le neveu de Vincent Lambert, a regretté, dans une tribune publiée mercredi sur le Huffington Post, que le CHU n’arrête pas les soins de son oncle « dans la foulée » de l’arrêt de la CEDH. « Ça peut paraître violent, ça ne l’aurait pas été plus que ce qui se passera, j’en suis certain. (…) Nous savons tous que les traitements de Vincent seront arrêtés un jour ou l’autre. La seule question est : à quel prix ? Les enchères continuent de monter. »En début d’après-midi, Rachel et François Lambert, ainsi qu’une partie de la fratrie de Vincent Lambert, ont appelé, dans une autre tribune publiée dans Libération, à la mise en œuvre « rapide » par le CHU de Reims des « décisions du Conseil d’Etat et de la CEDH (…) pour éviter tout enlisement. Vincent a trop ­attendu, il est temps que sa volonté soit respectée, la justice ayant désormais été rendue ». 10.06.2015 à 11h07 • Mis à jour le10.06.2015 à 11h49 | Cabinet d'avocats Flichy Grangé (Avocat) Contrairement à ce qui existe en matière de congés payés, aucune disposition légale ou réglementaire ne traite du sort des jours de RTT non pris avant la fin de la période de référence, y compris en cas de rupture du contrat de travail.Il n’est pas rare que pour la gestion des jours de RTT soient reprises les pratiques de gestion des congés payés. Ce qui n’est juridiquement pas pertinent et entretient la tendance naturelle des salariés à confondre les régimes.La Cour de cassation prend pour la première fois position sur cette question, en recentrant le débat sur l’accord collectif (Cass. soc. 18 mars 2015, n°13-16.369).L’espèce concernait un salarié licencié avec dispense de préavis réclamant l’indemnisation d’une dizaine de jours de RTT, y compris ceux auxquels il aurait pu prétendre s’il avait exécuté son préavis. Il fondait sa demande sur les principes applicables en matière de congés payés, puisque comme chacun sait, sauf faute lourde, le Code du travail accorde un droit à indemnité compensatrice lorsque le contrat a été rompu avant que le salarié ait pu bénéficier de son congé annuel (art. L.3141-26 C. trav.). L’argument est retenu par la Cour d’appel de Paris. Il est censuré par la Cour de cassation.La Cour de cassation énonce pour principe qu’« à défaut d’un accord collectif prévoyant une indemnisation, l’absence de prise des jours de repos au titre de la réduction du temps de travail n’ouvre droit à une indemnité que si cette situation est imputable à l’employeur ».Elle adopte ainsi une solution autonome par rapport à celle applicable aux congés payés. Faut-il rappeler que les jours de RTT sont acquis dans le cadre d’un dispositif de réduction du temps de travail : ils ne constituent pas des congés payés (Cass. soc. 24 octobre 2008, n°07-42.799).En fonction de la convention collectiveConcrètement, en présence d’un solde positif de jours de RTT lors du départ, l’employeur est invité à se reporter aux dispositions conventionnelles. Soit l’accord collectif prévoit l’indemnisation des jours de RTT non pris, ses dispositions doivent alors être respectées.Soit l’accord collectif ne prévoit rien et le salarié aurait pu prendre ses jours de RTT, aucune indemnisation ne serait due au salarié à ce titre au moment de son départ. Soit l’accord collectif ne prévoit rien mais la non prise des jours de RTT est « imputable à l’employeur », ces derniers devraient alors être indemnisés.Cela sous-entendrait que le salarié démontre qu’il a été empêché de prendre ces jours de RTT. La preuve sera plus ou moins aisée à opérer en fonction des modalités d’organisation et de gestion de la réduction du temps de travail.Dans le cas d’une dispense de préavis, et en application du principe selon lequel cette dispense ne doit pas priver le salarié des rémunérations et avantages auxquels il aurait pu prétendre s’il avait travaillé pendant cette période, les jours de RTT non pris sont a priori indemnisés (Cass. soc. 17 avril 2013, n°11-29.010)Mais la Cour de cassation ne tranche pas dans le détail et renvoie à la Cour d’appel pour se prononcer sur l’imputabilité de l’absence de prise des jours. Affaire à suivre…Charlotte Michaud Avocat associé, Flichy Grangé Avocats (www.flichygrange.com)Cabinet d'avocats Flichy Grangé (Avocat) Eric Nunès Les épreuves du bac n’ont pas encore commencé et pourtant, ils sont déjà des centaines de lycéens, déçus, sonnés debout par un premier résultat tombé lundi 8 juin : celui de la première phase de résultats sur Admission post-bac (APB). L’algorithme qui accorde ou refuse les vœux d’orientation dans l’enseignement supérieur des lycéens a bien évidemment fait des heureux, et des déçus. Les uns comme les autres ont répondu à l’appel à témoignages lancé sur le Monde.fr.C’est un « grand bravo » qu’Aurélien A., 18 ans, lance ainsi aux concepteurs d’APB, un système « intuitif » avec des « procédures claires ». Il faut dire que le jeune Parisien a toutes les raisons d’être satisfait. Pour lui, pas de stress, d’attente et d’interrogation, son premier vœu a été exaucé : il demeurera, comme demandé, dans la capitale, où il intégrera la classe préparatoire d’un grand lycée, première étape d’un parcours estudiantin qui s’ouvre sous les meilleurs augures.Peu de mobilité interacadémieA 10 kilomètres de chez Aurélien, Fayaz J., lui, serre les dents en découvrant les choix que le système a décidés pour lui. Ce jeune de Seine-Saint-Denis a demandé à intégrer les meilleures universités parisiennes : Paris-I, Paris-II et Paris-X. Sauf qu' APB ne tient pas compte de la proximité géographique… mais du rattachement académique. A Paris, la priorité va donc aux Parisiens. Un habitant de la Seine-Saint-Denis peut tenter de quitter l’académie de Créteil pour la capitale, mais ses chances sont minces, Fayaz J., en a fait l’expérience. « Nous avons en Seine-Saint-Denis les universités les plus pourries, Villetaneuse ou Paris-VIII. C’est là qu’on m’envoie. Merci le système français, merci le système élitiste, merci le découpage des cartes », enrage-t-il.Lire : APB 2015 : cinq clés pour rebondir après des réponses d’orientation post-bac décevantesNombreux sont les déçus d’APB à critiquer le « manque de transparence » des établissements concernant leurs modes de sélection. « Les critères sont très flous, ils ne sont jamais complètement dévoilés. On ne sait pas comment les professeurs jugent et départagent les candidats », regrette Baptiste J. Parmi les critères qui fermeraient les portes, plusieurs candidats estiment qu’ils paient le prix d’avoir intégré un baccalauréat technologique ou professionnel.Il est juste que les établissements d’accueil ont chacun leurs propres règles pour sélectionner leurs futurs étudiants. Certaines écoles vont utiliser comme principal critère les épreuves anticipées du bac, celles que les candidats ont passées en fin de première. « D’autres préféreront se fonder sur les résultats en mathématiques pendant l’année de terminale… Généralement, parmi les éléments qui sont regardés en priorité figurent l’avis du chef d’établissement, les appréciations des professeurs », rappelle Carole Orsini, conseillère pédagogique à l’Ecole alsacienne.Lire aussi : « Bien hiérarchiser ses vœux d’orientation postbac est primordial »En bac Sciences de laboratoire, Sophie C. s’est vue refuser toutes ses demandes en DUT et BTS. « Lors des journées portes ouvertes des lycées, je me suis rendu compte que les bacs S étaient privilégiés au détriment des bacs technologiques, et ce, à l’encontre des préconisations de l’éducation nationale qui déclare vouloir que ces formations nous soient accessibles », témoigne-t-elle. A ce jour, la jeune femme n’a aucune affectation. Idem pour Matthieu C. ou Baptiste J., tous les deux en bac professionnel. Malgré de bonnes moyennes et des avis « très favorables » de leurs enseignants, disent-ils, ils ne sont pas acceptés en BTS.Sans affectation à quelques jours du bacAlors qu’ils entrent dans une période d’examen importante, nombre de lycéens estiment être dans « le flou » à l’issue de cette première sélection APB. A ceux qui n’ont pas eu de place dans la formation souhaitée, s’ajoutent ceux qui figurent sur une liste d’attente, dont « le classement n’est pas accessible », témoigne Marie A. Comment juger de ses chances d’être admis au prochain tour de sélection de l’APB et donc de l’opportunité ou non de maintenir sa candidature ? « Cela crée un stress inutile en plus de la confusion. Tout cela manque de clarté », juge la lycéenne.Lire : APB mode d’emploi : les questions que vous vous posezEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.06.2015 à 06h44 • Mis à jour le10.06.2015 à 13h35 | Sandrine Morel (Madrid, correspondance) Les derniers malades de diphtérie recensés en Espagne remontaient à 1987. Alors que l’on pensait la maladie éradiquée, un cas a été détecté le 1er juin, à Olot, en Catalogne. Il s’agit d’un enfant de 6 ans non vacciné, hospitalisé depuis à l’hôpital Vall d’Hebron de Barcelone, dans un état critique.Lundi 8 juin, les analyses réalisées sur cinquante-sept personnes de son entourage ont révélé que huit autres enfants avec lesquels il a été en contact portent eux aussi la bactérie de la diphtérie. Mais vaccinés convenablement, ces derniers n’ont pas développé de symptômes. Des antibiotiques leur ont été administrés, et il leur a été conseillé de rester chez eux durant quelques jours afin d’éviter de contaminer les quelque 3 % de personnes non vaccinées de la région d’Olot, selon les estimations du gouvernement catalan.Les parents du petit garçon de 6 ans qui, placé sous assistance respiratoire et cardiaque, lutte entre la vie et la mort, sont effondrés. Adeptes de la médecine alternative, ils ont délibérément décidé de ne pas le faire vacciner. Aujourd’hui, ils déclarent à la presse espagnole qu’ils se sentent « trompés » par les groupes antivaccination qui les ont convaincus du bien-fondé de leur cause sans leur expliquer les dangers encourus. En Espagne, la vaccination est inscrite au calendrier des bilans de santé pédiatriques, mais les médecins ne peuvent pas obliger les parents qui s’y refusent.Deux ou trois millions de décès par an évitésAlors que les services de santé suivent de près l’entourage des huit nouveaux cas détectés, le 8 juin, afin de contrôler tous les porteurs, sains ou non, de la bactérie, mais aussi de déterminer l’origine de la contamination, la polémique fait rage en Espagne.Dans la presse, les tribunes de médecins, épidémiologistes, représentants des sociétés de pédiatrie rappellent que la vaccination évite chaque année entre deux et trois millions de décès, selon l’Organisation mondiale de la santé et que, selon l’Unicef, 1,5 million d’enfants pourraient être sauvés par un simple vaccin dans les pays pauvres. D’autres parents opposés à la vaccination relatent des cas de complication, de maladie grave, voire de décès qu’ils attribuent aux vaccins. « Il existe un discours dangereux que propagent certaines personnes irresponsables dans notre pays, en Espagne, contre la vaccination », a alerté le ministre de la santé, Alfonso Alonso, le 3 juin.Ce mouvement n’est pas aussi développé qu’aux Etats-Unis, où plus d’une centaine de cas de rougeole se sont déclarés dans quatorze Etats en début d’année après un épisode de contagion qui a débuté dans un parc d’attractions. De plus en plus de parents y refusent de vacciner leurs enfants, par méfiance vis-à-vis de l’industrie pharmaceutique, par inquiétude concernant de possibles effets secondaires ou sous l’influence d’une étude de 1998 – dont le caractère frauduleux est apparu par la suite – qui associait la vaccination au développement de l’autisme. En France également, où la vaccination pour la rougeole est la plus faible en Europe (89 %), l’Institut de veille sanitaire vient d’alerter sur la recrudescence de la maladie.Parents radicalisés en AndalousieL’Espagne n’échappe pas à ce mouvement. Le quotidien El Pais rapporte le cas symptomatique d’une école du quartier de l’Albaicin, à Grenade, en Andalousie. En 2010, un juge avait dû émettre pour la première fois une injonction pour forcer des dizaines de parents d’élèves à vacciner leurs enfants. Sous l’influence d’un groupe de parents radicalisés, le taux de vaccination était descendu tellement bas dans l’établissement qu’il n’existait plus d’« immunité de groupe », la protection relative dont bénéficient les enfants non vaccinés grâce au fort taux de vaccination de l’ensemble. Une cinquantaine de cas de rougeole s’étaient ainsi déclarés.Mais le cas actuel est plus inquiétant. La diphtérie est une maladie respiratoire grave, qui peut provoquer des dommages au cœur et au cerveau et s’avère mortelle dans 5 % à 10 % des cas. Les premiers symptômes s’apparentent à ceux d’une angine : malaise général, maux de tête, douleur lors de la déglutition et fièvre. Des symptômes que le petit garçon d’Olot a présentés le 25 mai lors de sa première visite médicale et le 27, lors de la seconde. Ce n’est que le 30 mai que la diphtérie a été diagnostiquée.Pris au dépourvu, les pouvoirs publics espagnols ont dû chercher un traitement de toute urgence. Celui-ci a été trouvé en Russie qui a envoyé, par valise diplomatique, une antitoxine diphtérique, la maladie sévissant encore dans les pays de l’ex-Union soviétique. Les autorités espagnoles écartent tout risque d’épidémie, en rappelant que le taux de vaccination avoisine les 95 % de la population. Mais le gouvernement catalan a demandé aux centres aérés et camps de vacances de vérifier les carnets de santé des enfants.Sandrine Morel (Madrid, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Emeline Cazi A Nice, les enfants ont disparu un lendemain de Noël, le 26 décembre 2013, c’était un jeudi soir. Bryan, Frédéric, Luc, et un quatrième. Tous ont grandi à Saint-Roch ou Saint-Charles, les quartiers populaires du nord-est de la ville. Ce jour-là, Bryan et Frédéric ont demandé à leur mère s’ils pouvaient aller dormir chez un copain. Pourquoi auraient-elles refusé ? C’était les vacances. Nadine A., la mère de Bryan, 16 ans, connaissait l’autre famille, « il y avait déjà dormi deux ou trois fois ». Quant à « Fred », il venait de fêter ses 18 ans, il avait passé l’après-midi à câliner sa mère, il avait bien le droit de sortir.Les garçons ont décollé de Nice le lendemain vendredi, en début d’après-midi, par le vol de 14 heures. Ils sont partis en Syrie comme on part en week-end, avec une carte d’identité, et un aller simple pour Istanbul acheté moins de 100 euros sur Internet. Une fois en Turquie, le front syrien n’est plus qu’à quelques heures. Le trajet est tristement banal et connu de milliers d’apprentis djihadistes.Ce que ne comprend pas la mère de Bryan, une femme discrète, la quarantaine, quatre enfants et un poste d’employée de cantine, c’est comment son fils, mineur à l’époque, a pu embarquer pour la Turquie sans que personne ne vérifie qu’il avait l’accord de ses parents pour voyager. C’est précisément de ce sujet dont il fut question, mardi 9 juin, devant le tribunal administratif de Paris qui examinait la requête déposée par Nadine A., et rendra son jugement sous quinze jours.Le dossier est fragile juridiquement,... 09.06.2015 à 22h27 • Mis à jour le10.06.2015 à 14h45 | Maryline Baumard Les migrants ne sont pas venus. Trop de police, trop de bruit, trop de tout. Ils ont préféré ne pas se montrer lors du rassemblement pour les soutenir, mardi 9 juin. Durant la journée, ils étaient allés du Bois-Dormoy, un square à deux pas de l’esplanade d’où les CRS les ont délogés hier, dans le 18e arrondissement de la capitale, aux quelques pauvres repères qu’ils ont dans la capitale parisienne. Cet espace vert est devenu leur camp de base, après le métro La Chapelle, l’esplanade Saint-Bernard, et la rue Pajol.Lire aussi :Nouvelle évacuation musclée de migrants près du métro La ChapelleA 18 heures, quelque cinq cents personnes se sont massées rue Pajol, au lieu même où les CRS avaient hier chassé la centaine de migrants africains installés. Pour donner du courage à ceux qui ont passé la nuit en rétention administrative à Vincennes ou au Mesnil-Amelot et sont parfois déjà passés devant le juge. « Pour s’opposer aux violences policières, aussi », rappelle Nadia, une étudiante en master 1 d’histoire à la Sorbonne. « On ne doit pas laisser passer ce genre d’agression dans notre pays », observe la jeune femme, qui se présente comme une voisine puisqu’elle partage une colocation à Barbès.De fil en aiguille, Nadia, 21 ans, explique que ses parents aussi ont connu le difficile moment de l’arrivée en France. « Je n’aime pas le raconter. Ça fait partie de mon intimité, mais ce qui s’est passé dans mon quartier hier me renvoie à mon statut de fille d’immigrés, regrette-t-elle. Mon père est italien et m’a souvent raconté qu’il est longtemps resté “le Rital”. Là je n’ose pas imaginer le temps que ces gens mettront à s’intégrer s’ils obtiennent l’asile ici. On n’est pas un pays raciste, mais parfois, c’est pas loin. »Lire aussi :Migrants évacués à Paris : le Défenseur des droits ouvre une enquête« Ce pays qui n’assume pas sa responsabilité d’accueil »Autour d’elle, les CRS attendent impassibles et le micro passe de main en main. Elus et militants de gauche prennent tour à tour la parole. Le discours est rodé. La plupart resservent celui qu’ils répètent depuis la veille. A eux se sont joints quelques militants de collectifs de sans-papiers. Doukane Donga est l’un d’eux. Quinze ans qu’il est en France, « dans ce pays qui n’assume pas sa responsabilité d’accueil », regrette-t-il. « Les Européens ont créé de la misère en exploitant les matières premières de nos pays d’origine et aujourd’hui ils refusent de payer la facture en accueillant. C’est inadmissible  », estime-t-il, largement applaudi par un auditoire acquis à la cause.Dans l’assistance, il suffit de regarder la couleur du badge pour savoir à qui l’on parle. Le vert d’Europe Ecologie-Les Verts est autant représenté que le rouge du Nouveau Parti anticapitaliste ou du Parti communiste français ; aux côtés des autocollants Front de gauche, ils traduisent le degré de politisation du mouvement. Pourtant, ce rassemblement bon enfant a aussi laissé une large place aux riverains, les apolitiques, engagés parfois par hasard dans ce combat.Lire aussi :« On les trie sur le trottoir » : les migrants de La Chapelle évacuésDes sans-badge qui sont descendus, comme Sandrine Gianola, « parce que parfois on ne peut plus rester à regarder à sa fenêtre », observe cette femme qui habite juste au-dessus du lieu de l’évacuation, rue Pajol. « Avant l’assaut d’hier, je n’étais pas intervenue. Je ne fais pas partie du collectif de riverains qui aident beaucoup. Mais là, franchement, je ne pouvais pas continuer mes activités comme si de rien n’était », explique la jeune femme portant sa fille de 4 ans dans les bras. « J’ai participé au cordon qui protégeait les migrants et j’ai été très choquée de la brutalité de l’intervention », assure-t-elle. Son fils de 10 ans ne cesse depuis de l’interroger sur ce que signifie vraiment le triptyque « liberté-égalité-fraternité » au regard des événements de son quartier. « La maîtresse les a beaucoup fait travailler l’éducation civique cette année, et là il est très en colère d’observer que, dans la pratique, ça ne marche pas », exposee cette jeune mère de famille qui n’appartient à aucun parti.Sandwichs, conserves et briochesUne fois les discours terminés, le cortège s’est acheminé vers le square où quelques migrants étaient installés. « C’est important que les gens sachent où ils sont car ils manquent de tout », explique Pablo Livigni, un jeune homme du service d’ordre. « On a bien travaillé aujourd’hui. On a récupéré des conserves, des sandwichs. Les riverains ont apporté pas mal de brioches pour le petit déjeuner, mais il va nous falloir d’autres sacs de couchage, et je ne parle même pas des matelas », ajoute-t-il.En fait, lui et les autres militants espèrent que l’étude de faisabilité sur l’ouverture d’un centre pour migrants, par la Mairie de Paris va pouvoir devenir une réalité. Côté Ville de Paris, on explique qu’Anne Hidalgo étudie la faisabilité de ce projet qui intégrerait un espace d’information à destination des populations étrangères et proposerait des hébergements pour les personnes en transit.Lire aussi :La Chapelle : Cazeneuve estime avoir apporté la « solution la plus humaine possible »Dans ce quartier mélangé, Dheepa Raji, une femme d’origine indienne, la quarantaine, observe le défilé. « Moi, je suis là depuis dix ans. C’est dur la France. On m’a expliqué ce qui se passe là. J’avais vu beaucoup de policiers, mais je ne savais pas que les Africains étaient à Pajol, commente-t-elle. Moi, je ne donnerai pas parce que j’ai déjà perdu des heures de ménage. Et avec les enfants il faut beaucoup d’argent », explique-t-elle en s’engouffrant dans une porte à la peinture un peu plus qu’écaillée, rue Marx-Dormoy.A côté, trois jeunes femmes asiatiques au look soigné ont consciencieusement fermé la boutique Phila Nails. Curieuses, elles regardent à travers la vitre le drôle de cortège, plus fort que la circulation habituelle, puisque le flot de voitures a laissé place à ses piétons chantant. Le haut-parleur amplifie doucement un refrain assez basique limité à « So-so-solidarité avec les réfugiés »… Peu à peu, le cortège s’effiloche. Les marcheurs optent tout à coup pour un bus. Le temps a passé vite pour eux, contrairement aux migrants qui ont du mal à trouver le sommeil.Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent Trois millions d’enfants sous le seuil de pauvreté en France, soit un sur cinq, dont 440 000 ont basculé dans cette catégorie depuis 2008 : des chiffres frappants, qui se retrouvent, sans surprise, à la « une » de la plupart des médias en France, mardi 9 juin, Le Monde. fr y compris.La pauvreté, spécialement celle des enfants, dérange et indigne. Pourtant, ce phénomène, et surtout ces chiffres, ne sont pas nouveaux. Et ils sont répétés, régulièrement, par les spécialistes de ces questions, sans grand effet, sinon quelques vagues d’articles de temps à autre.1. D’où proviennent ces chiffres ?440 000Ces chiffres proviennent d’un rapport de l’Unicef, l’émanation de l’Organisation des nations unies (ONU) consacrée aux droits des enfants. Paru mardi 9 juin, ce rapport est présenté « dans le cadre de l’audition de la France par le Comité des droits de l’enfant des Nations unies ».Pourtant, ils pouvaient éveiller des échos familiers à certains. Et pour cause : l’Unicef les a déjà donnés, voilà quelques mois, en octobre 2014. En réalité, ce nouveau rapport ne fait que reprendre des données de l’enquête annuelle Innocenti de l’Unicef.Il suffit de chercher un peu pour retrouver des dizaines d’articles qui alignaient ces mêmes données au moment de la sortie du rapport Innocenti.Le chiffre de plus de 30 000 enfants SDF, souvent cité, est lui extrait d’un portrait social de la France publié en novembre 2014 par l’Insee. L’Unicef a également recours à d’autres études et enquêtes de divers organismes pour détailler la précarité et les difficultés d’accès au logement, à l’école ou aux soins.2. Des chiffres approximatifsLe chiffre de trois millions de mineurs sous le seuil de pauvreté que donne l’Unicef est sourcé Eurostat.Qu'est-ce que le seuil de pauvreté ? Le « seuil de pauvreté » se détermine en calculant la différence entre le revenu d'une personne et le revenu médian (50% gagne plus, 50% moins) de la population. On définit en général deux seuils, seuil à 50% du revenu médian, et celui à 60%. L'Insee (que reprend ici Eurostat) ne calcule pas le seuil de pauvreté sur les revenus, mais sur le niveau de vie, un indicateur prenant en compte le nombre de personnes dans le foyer et les revenus « disponibles », c'est à dire impôts déduits et éventuelles allocations incluses. Pourtant, l’Institut européen des statistiques ne donne pas tout à fait le même. Selon Eurostat, ce sont 2,45 millions d’enfants français de moins de 18 ans qui étaient exposés, en 2013, à un risque de pauvreté (moins de 60 % du revenu médian après transferts sociaux), un chiffre en hausse de 30 % entre 2005 et 2013. #container_14338527546{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14338527546{ height:500px; } #container_14338527546 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14338527546 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14338527546 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14338527546 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre d'enfants de moins de 18 ans sous le seuil de pauvretéSeuil à 60% du revenu médian après transferts sociaux, en milliers de personnesSource : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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On peut noter aussi que la France tend à revenir au niveau de la Grande-Bretagne, qu’elle avait dépassée depuis 2010.On peut observer plus précisément le phénomène en France, en regardant diverses tranches d’âge : #container_14338548545{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14338548545{ height:500px; } #container_14338548545 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14338548545 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14338548545 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14338548545 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre d'enfants sous le seuil de pauvreté par âgeSeuil à 60% du revenu médian après transferts sociaux, en milliers de personnesSource : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Une réalité déjà ancienneAutre chiffre qui frappe, celui de « un enfant sur cinq » sous le seuil de pauvreté en France. Pourtant, là encore, il s’agit d’une réalité qui n’est pas nouvelle. Ce taux était presque atteint dès 2010, avec 19,6 % des moins de 18 ans sous le taux de pauvreté. La presse s’était d’ailleurs déjà fait écho de ce phénomène, par exemple ici, en 2012.Cette pauvreté des enfants, évidemment révoltante, a-t-elle augmenté ? Oui, sans conteste, depuis 2008 et la crise financière. L’Unicef évalue cette hausse à trois points en quatre ans, ce qui classe la France parmi les mauvais élèves, moins cependant que l’Italie (+ 5,7 points), l’Espagne (+ 8,1 points) ou, pire, la Grèce (+ 17,5 points) ou encore l’Islande (+ 20,4). Mais l’intervalle examiné joue. Ainsi, si on observe les résultats de l’Insee sur une période plus longue, on comptait en 2012 19,6 % de mineurs sous le seuil à 60 %, soit autant qu’en 2010, et légèrement plus qu’en 1996 (18,9 %). #container_14338558503{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14338558503{ height:500px; } #container_14338558503 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14338558503 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14338558503 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14338558503 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Mineurs sous le seuil de pauvreté en France depuis 1996Seuil à 60%, en part des moins de 18 ans. Source : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14338558503", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "area", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["1996","1997","1998","1999","2000","2001","2002","2003","2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2010","2011","2012"], title: { text: "Années" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Taux", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 18.9 ], [ "", 18.5 ], [ "", 18.1 ], [ "", 17.9 ], [ "", 18.4 ], [ "", 18.4 ], [ "", 16.7 ], [ "", 17.7 ], [ "", 16.7 ], [ "", 17.6 ], [ "", 17.7 ], [ "", 17.9 ], [ "", 17.3 ], [ "", 17.7 ], [ "", 19.6 ], [ "", 19.3 ], [ "", 19.5 ], [ "", 19.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Au niveau de la population générale également, le taux de Français vivant sous le seuil de pauvreté a augmenté ces dernières années, spécialement depuis la crise de 2008. Néanmoins là encore, il reste inférieur à celui des années 1980, voire 1990. #container_14338426936{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14338426936{ height:500px; } #container_14338426936 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14338426936 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14338426936 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14338426936 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Personnes sous le seuil de pauvreté depuis 1970Part de la population totale située sous le seuil de pauvreté à 60%Source : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14338426936", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:true, type: "areaspline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Part de population sous le seuil de pauvreté" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Taux", "color": "#0386c3", "data": [ [ 82800000, 17.9 ], [ 631234800000, 13.8 ], [ 946767600000, 13.6 ], [ 1104620400000, 13.1 ], [ 1136156400000, 13.1 ], [ 1167692400000, 13.4 ], [ 1199228400000, 13 ], [ 1230850800000, 13.5 ], [ 1262386800000, 14 ], [ 1293922800000, 14.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}4. Au-delà des chiffres, des situationsTrois millions, un sur cinq… Un taux de pauvreté, pour frappant qu’il soit, reste un indicateur chiffré et donc à lecture limitée. Le rapport de l’Unicef le précise d’ailleurs page 2 :« La détermination du seuil de pauvreté, calculé par rapport au revenu médian, reste un indicateur peu précis qui ne fournit pas d’indication sur le degré d’éloignement du seuil de pauvreté, ni sur la durée durant laquelle les enfants se retrouvent dans cette situation, ni sur les conséquences de la pauvreté sur leur vie quotidienne. (…) Se contenter de mesurer et commenter des taux de pauvreté est une approche bien trop étriquée pour apprécier la réalité du phénomène multidimensionnel de pauvreté. L’approche de l’Etat devrait être élargie et interroger la réalité vécue par les enfants dans leur environnement familial et leur quartier, à l’école, et en matière d’accès à la santé… »En effet, être « sous le taux de pauvreté » n’est qu’un indicateur monétaire, qui ne prend pas en compte des facteurs plus qualitatifs : situation au regard du logement, vie urbaine ou rurale, isolement des parents, etc.L’étude Unicef de 2014 proposait cette approche plus complexe. Elle isolait plusieurs tendances propres à la France :- les enfants issus de ménages migrants ont connu une hausse plus forte de la pauvreté que ceux issus de familles non migrantes ;- le « dénuement matériel sévère » (absence dans le foyer d’un chauffage, d’un toit stable, d’apport régulier en viande ou protéines, de vacances pour les enfants, de télévision, de machine à laver, de voiture ou de téléphone) a peu progressé en France durant la crise, contrairement au Royaume-Uni, à l’Italie ou à la Grèce.Il s’agit donc de situations humaines et humanitaires bien plus complexes à évaluer qu’au moyen d’un simple taux. Dans son rapport 2015, l’Unicef met notamment l’accent sur les cas des mineurs isolés étrangers, qui vivent parfois en bidonville, et qui, « invisibles », échappent aux statistiques.Reste aussi un engagement un peu oublié : celui de François Hollande, qui promettait de faire de la jeunesse « la priorité » du quinquennat.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Olivier Faye Le parquet national financier a ouvert lundi 8 juin une enquête pour blanchiment de fraude fiscale sur des soupçons de compte bancaire caché à l’étranger qui pourrait appartenir à Jean-Marie Le Pen, ce qu’il nie, a appris l’Agence France-Presse mardi de source judiciaire.Lire aussi :Jean-Marie Le Pen a eu un compte caché en SuisseFin avril, Mediapart avait révélé l’existence d’un signalement de la cellule de renseignements financiers Tracfin évoquant un trust géré à Genève, dont l’ayant droit serait l’assistant personnel de Jean-Marie Le Pen, Gérald Gérin, et qui serait crédité de 2,2 millions d’euros, dont 1,7 million sous forme de lingots et de pièces d’or.Très proche de Jean-Marie Le Pen, qu’il accompagne dans tous ses déplacements, Gérald Gérin apparaît aussi comme le trésorier de son microparti, Cotelec. Au Parlement européen, il est l’assistant de l’eurodéputée Marie-Christine Arnautu, elle aussi très proche de l’ancien président du FN désormais suspendu du parti d’extrême droite.« On veut la peau d’un homme »« Il est incroyable qu’un site comme Mediapart donne des ordres ou des idées au parquet », s’émeut Me Frédéric Joachim, avocat de Jean-Marie Le Pen, qui nie les faits reprochés à son client. Pour l’avocat, qui n’est pas encore formellement saisi de l’affaire « il n’y a pas de dossier constitué pour la défense de M. Le Pen avant de savoir ce qu’on lui reproche ».Me Joachim estime que le contexte de la révélation de cette enquête n’est pas anodin, alors que le tribunal de grande instance de Nanterre doit examiner, vendredi 12 juin, une assignation déposée par Jean-Marie Le Pen pour remettre en cause sa suspension du Front national :« C’est un acharnement contre une personne dont on veut se priver dans le parti qu’il a fondé, trois jours avant que le TGI [tribunal de grande instance] ne nous entende. Qu’on ne nous dise pas que c’est innocent. On voudrait rendre la justice moins sereine que l’on ne s’y prendrait pas autrement. On veut la peau d’un homme. »Jean-Marie Le Pen avait reconnu en avril 2013 avoir détenu un compte en Suisse ouvert à l’UBS en 1981. Depuis fin 2013, une enquête judiciaire s’intéresse au patrimoine de M. Le Pen, qui se serait accru de 1,1 million d’euros entre 2004 et 2009. Une autre enquête vise le financement du FN et de ses campagnes électorales depuis l’accession de Marine Le Pen à la présidence du parti.Lire aussi :Financement du FN : le microparti Jeanne mis en examen pour « escroquerie »Olivier Faye 20.06.2015 à 22h09 • Mis à jour le20.06.2015 à 22h44 A l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, Philippe Leclerc, représentant en France du Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) a appelé Paris à améliorer les conditions permettant l'accueil des réfugiés. « La France doit prendre sa part, sa juste part pour une admission digne des réfugiés, en particulier les Syriens », a-t-il ainsi déclaré lors de la présentation à Lyon du rapport annuel de l'association Forum-Réfugiés-Cosi sur l'asile en France et en Europe.M. Leclerc pour le HCR a toutefois accordé un satisfecit à la France pour son projet de réforme du droit d'asile présentée mercredi et dont le vote n'est pas attendu avant fin juillet. « Nous sommes en faveur d'une réforme qui fasse la promotion d'une procédure de droit d'asile efficace et juste », a-t-il déclaré. Il a souhaité que la France puisse « enfin rejouer son rôle de protection des populations réfugiées » en octroyant les budgets nécessaires « à la mise en oeuvre des objectifs contenus dans la loi ».Lire aussi :Le plan timide du gouvernement face au drame des migrants« Proportionnellement à sa population, la France accueille beaucoup moins que la Suède, l'Italie ou l'Allemagne (...) la France prend sa part mais pas assez », a estimé Jean-François Ploquin, directeur général de l'association humanitaire basée à Lyon. Les puissances européennes cherchent depuis plusieurs semaines à s’unir pour établir une stratégie de régulation de l’afflux migratoire qui touche l’Europe depuis le début de l’année et peinent à s’accorder sur la répartition de l’accueil des demandeurs d’asile.Lire aussi :France, Italie et Allemagne cherchent un consensus sur la répartition des migrantsExplosion des demandes des Syriens, Soudanais et UkrainiensDepuis 2012, la France a accordé 3 450 visas à des réfugiés syriens, dont près de 500 en 2014, selon des chiffres du ministère de l'intérieur. Quelles que soient les nationalités, un total de 45 454 dossiers de première demande d'asile ont été enregistrés en 2014 par les services de l'État, 2,2 % de moins qu'en 2013. « Le nombre de premières demandes est à un niveau constaté au début des années 2000 (47 291 en 2001), loin des records de certaines années (61 422 en 1989 ; 52 204 en 2003 », relève Forum-Réfugiés dans son rapport.Lire aussi :A la frontière franco-italienne, l’incessant va-et-vient des migrants refoulésEn dépit d'une baisse de 4,6 %, soit 3 782 personnes, les ressortissants de République démocratique du Congo restent les premiers demandeurs d'asile en France, suivis par les Chinois, selon les données de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) reprises dans le rapport. Les Syriens (+ 136 %, soit 2 072 personnes) et les Soudanais (+139,4 %, soit 1 793) enregistrent une très forte hausse du nombre de demandes d'asile entre 2013 et 2014, de même que les Ukrainiens dont les dossiers ont explosé en un an (de 84 à 1 009, soit une hausse de 1 101,2 %).Lire aussi : De l'Erythrée à la France, trois migrants racontent leur parcours du combattant Franck Johannès Le gouvernement a affirmé, samedi 20 juin, qu’il entendait supprimer une disposition contestée, relevée par Le Monde dans son édition datée du 21-22 juin, introduite in extremis dans le projet de loi sur le renseignement. Celle-ci a été glissée dans le texte le 16 juin, par Jean-Jacques Urvoas, l’habile président de la commission des lois de l’Assemblée, en commission mixte paritaire, l’instance chargée d’harmoniser les versions du Sénat et de l’Assemblée, alors qu’elle n’avait été votée par aucune des deux Chambres et que le gouvernement ne voulait pas. Les sénateurs, un peu interloqués, ont tous refusé de la voter, sauf un. Les représentants des députés ont, eux, adopté sans broncher une disposition qui faisait bien plaisir aux services spéciaux.Il s’agit en effet de laisser les services de renseignement surveiller les étrangers de passage, certes après avis du premier ministre, mais sans contrôle de la future commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR). En clair, de poser un micro dans la chambre d’un diplomate, d’un chef d’Etat ou d’un journaliste, de glisser une balise sous sa voiture, de siphonner son disque dur ou d’épier discrètement ses conversations téléphoniques sans réel contrôle.La disposition, discrètement inspirée par la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), serait passée inaperçue dans un texte très technique sans la forte colère de Jean-Marie Delarue, le très indépendant président de la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS), la commission de contrôle des écoutes, appelée à être remplacée par la CNCTR. Le conseiller d’Etat s’émeut de cette dérogation, qui malmène le principe constitutionnel d’égalité sur le sol français, aligne le droit sur les méthodes américaines et augure mal de la collaboration avec des services dont les moyens légaux sont puissamment renforcés.Six députés, six sénateursLa CMP est composée de six députés et six sénateurs et des deux rapporteurs du projet de loi, Jean-Jacques Urvoas (PS, Finistère) pour l’Assemblée, Philippe Bas (Les Républicains, Manche) pour le Sénat. Jean-Jacques Urvoas, le 16 juin, s’est dit « en quelque sorte frustré » par le texte, adopté en procédure accélérée (une seule lecture par Chambre), d’autant que les députés ont accepté nombre de garanties exigées par le Sénat.Il a proposé un alinéa dans le nouvel article L. 821-1 du code de la sécurité intérieure qui introduit une dérogation dans les conditions d’autorisation d’une surveillance : les services peuvent se passer de l’avis de la CNCTR lorsque la surveillance ne concerne ni un Français, ni un résident habituel en France. La commission n’a même pas de contrôle a posteriori, puisque la loi n’en souffle mot.Philippe Bas a haussé un sourcil, et a indiqué qu’il n’y était pas favorable, que la distinction entre Français et étrangers en France lui semblait « problématique, en particulier au regard de la Constitution ». Jean-Jacques Hyest (LR, Seine-et-Marne) est tombé d’accord, et dit préférer « que la commission s’en tienne aux dérogations déjà prévues », notamment en cas d’urgence.Lire aussi la tribune :Loi renseignement et étrangers : « Cet amendement affaiblit la commission de contrôle »Guillaume Larrivé (LR, Yonne), un député proche de Brice Hortefeux, a répondu qu’il ne voyait pas en quoi la mesure serait inconstitutionnelle, mais a jugé « floue » la différence entre étrangers et résidents habituels. Jean-Jacques Urvoas a clos le débat en assurant que l’amendement « ne soulevait aucun problème de constitutionnalité », que les jurisprudences du Conseil et de la Cour européenne s’accordaient sur la possibilité de déroger au principe d’égalité, « y compris lorsqu’il s’agit de porter atteinte à l’exercice d’une liberté individuelle, si cette atteinte n’est pas excessive ».Les sénateurs n’ont été convaincus ni sur le fond, ni sur la procédure. Glisser un amendement qui n’a pas été discuté en séance n’est pas interdit, mais c’est peu élégant. Les parlementaires voteront le texte définitif le 24 juin pour l’Assemblée, le lendemain pour le Sénat, sans possibilité d’y toucher. Seul le gouvernement peut y revenir devant les Chambres, la procédure est inhabituelle, et le premier ministre déposera donc lundi 22 juin un amendement de suppression devant l’Assemblée nationale. Le ministère de l’intérieur avait rappelé vendredi 19 juin qu’il était « totalement défavorable » à cette disposition, « parce qu’il n’y a pas de différence à faire entre Français et étrangers sur le sol national, et parce que le principe reste le contrôle de la CNCTR ».Pour Philippe Bas, d’ailleurs, « tout ce qui porte atteinte au contrôle de la commission doit être motivé par des arguments extrêmement sérieux. Cela ne me semble pas être le cas ». L’amendement a été adopté par sept voix contre six. Tous les députés, de droite comme de gauche, l’ont voté ; tous les sénateurs, de droite et de gauche, ont voté contre, notamment Jean-Pierre Sueur (PS, Loiret). Seul le sénateur Michel Boutant (PS, Charente) a rejoint les députés et fait basculer le vote. Jean-Jacques Urvoas, lui, n’a pas souhaité réagir vendredi. C’est qu’il est aussi l’auteur éclairé, chez Odile Jacob, d’un « Manuel de survie à l’Assemblée Nationale - L’art de la guérilla parlementaire » qui se passe de commentaires.Franck JohannèsFranck JohannèsSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.06.2015 à 22h12 • Mis à jour le20.06.2015 à 09h59 | Philippe Euzen « C’est le comité d’accueil qui arrive », scande fièrement un CRS en entrant sur le quai de la gare Menton-Garavan. Cette petite station située entre la ville italienne de Vintimille et Menton, coincée entre les falaises et la Méditerranée, est devenue le point d’arrêt de beaucoup d’Africains, venus d’Erythrée ou du Soudan.Vendredi 19 juin, à Garavan, deux estafettes de CRS attendent de pied ferme le train de 7 h 7. Mêlés aux frontaliers italiens allant travailler en France, deux jeunes hommes sont rapidement escortés sur le quai par les forces de l’ordre. Pas un mot n’est échangé. Le groupe se dirige lentement vers un gradé qui demande aux deux hommes de vider leurs poches avant de noter quelques mots sur son calepin. « Ils arrivent avec les camions », dit-il. « Ils », ce sont les douaniers. Ils viennent chercher les deux hommes, maintenant installés dans un Renault Trafic blanc banalisé ; direction le « bureau des douanes françaises ».Derrière ce vieux bâtiment de douaniers qui surplombe la Méditerranée, deux Algéco encerclés par des barrières de chantier font office de centre provisoire de rétention. Le balai continu d’estafettes blanches y amène des migrants par 4 ou 5, hommes et femmes, tous plutôt jeunes. Certains sont maintenant assis sur les gravillons éparpillés devant leurs logements de fortune. Et ils attendent. Il n’y aura bientôt plus de place. Un policier les surveille depuis un fourgon, porte ouverte. « Ils vont être amenés au centre de coopération franco-italien [situé à quelques centaines de mètres], et les Italiens viendront les récupérer, explique-t-il. « Il y en a beaucoup en ce moment, mais c’est normal, vu le dispositif ». Qui consiste en un triste retour à l’envoyeur.A Vintimille, le va-et-vient des migrantsA quelques kilomètres de là, devant la gare de Vintimille, côté italien, plusieurs centaines de migrants attendent, eux aussi, impassibles, près des carabiniers italiens ou à l’ombre sous le car port de la gare. La Croix-Rouge italienne et des bénévoles de l’Unicef passent de groupe en groupe.Hassan est arrivé il y a deux mois. Ce Soudanais de 32 ans a quitté son pays il y a deux ans, y laissant sa femme. « Il n’y a pas de liberté là-bas (…). Je ferai tout ce que je peux pour passer en France. Je vais patienter. » Au Darfour, il a vu son père se faire tuer, dit-il. En passant par la Libye, il a été le témoin de bagarres, de kidnappings, de la mort de certains de ses compagnons de voyage.Dans le hall de la gare presque vide, un groupe d’hommes tente d’acheter des billets de train dans une borne automatique, sans succès. Sur la gauche, une trentaine de personnes sont installées sur le sol d’un large couloir. En face de celui-ci, près d’un photomaton, d’autres migrants partagent un plus petit couloir avec des SDF.A 20 h 30, le hall de la gare s’anime. Un train va partir à 20 h 52 vers la France. Au même moment, un train arrive de Rome. Ils sont plusieurs migrants à en sortir. « Il y a tous les jours entre 50 et 100 nouveaux migrants », affirme un cheminot italien qui souhaite garder l’anonymat. Dans le train provenant de Milan qui va arriver plus tard dans la soirée, « on sait qu’il y a entre 25 et 30 migrants », dit-il. « C’est tous les jours comme ça. Ils vont essayer de passer la frontière, mais la police française va les arrêter à Menton et les ramener ici en bus, ou simplement à la frontière, et c’est la police italienne qui les ramènera ici. » « Un jour, ils vont rouvrir la frontière »Le soleil se couche. C’est l’heure de rompre le jeune du ramadan. Une prière s’organise sur la route à l’endroit où certains jouaient au foot. Un autre homme s’est isolé et prie agenouillé sur un bout de carton. D’autres se sont déjà réunis pour manger.Saïd a rencontré Hassan en Libye. Il vient du Darfour lui aussi. Mais, contrairement à Hassan, la France n’est pour lui qu’une étape vers l’Angleterre. Il a déjà essayé de passer la frontière. « Je vais repasser en train. Un jour, ils vont rouvrir la frontière et je pourrai aller jusqu’à Nice, puis Paris. De là, je partirai vers l’Angleterre. » Plus tard dans la soirée, les plus déterminés tentent leur chance dans le train de 21 h 50 ou celui de 22 h 40. Hassan et Saïd n’en sont pas. Depuis lundi, la frontière entre l’Italie et la France sur la route côtière a changé d’aspect. Après le grand portique qui sert de poste frontière, se massent des estafettes de la gendarmerie française, de la douane, des carabiniers italiens, puis les véhicules de la Croix-Rouge et d’autres organisations d’aide aux réfugiés.Et entre le muret bordant le littoral et la route, des barrières de chantier. Côté français, la plage est pleine de ses habituels baigneurs et vacanciers. Côté Italien, les parasols sont remplacés par des bâches tendues entre le muret et les rochers sur lesquels se sont réfugiés les migrants, une centaine d’hommes, femmes et enfants.Mustafa est très à l’aise. Il explique qu’ils sont là depuis une semaine, pour « attirer l’attention des gouvernements sur le sort de ceux qui sont à la gare » de Ventimille. Ce Soudanais de 21 ans parle anglais et sert d’interprète à ses camarades. Il veut aller étudier l’anglais à Newquay mais ne sait pas encore quand il tentera à nouveau sa chance. « La gare de Nice est remplie de policiers… Je vais peut-être attendre 7 jours, ou 5 ou 3 », dit-il en souriant. Lui aussi explique son voyage par la violence qu’il a vue au Darfour.« La France, c’est la seule route »En contrebas, une maman plie du linge sur un rocher. Ses enfants âgés d’une dizaine d’années se préparent à dormir. Le plus jeune se brosse les dents. Son frère sort un matelas de dessous une bâche pour l’installer à un endroit plus plat.Moubara est seul, adossé à un poteau. Après quelques minutes de méfiance, il déploie son large sourire. « Le Soudan, c’est très dangereux. Si je rentre, j’aurais de très gros problèmes, affirme-t-il sans vouloir en dire plus. Il a essayé de passer la frontière à plusieurs reprises, à pied, en bus et en train. A chaque fois, la police l’a arrêté. Il va continuer, tous les jours, parce que « la France, c’est la seule route » pour lui. Une militante de la coordination Presidio Permanente No Border Ventimilia s’indigne : « Le gouvernement doit les aider et arrêter de les brutaliser.  Lundi, raconte Valeria Colombera, la police les a délogés d’un endroit ombragé près d’une fontaine, où ils avaient trouvé refuge, puis a installé les barrières. »« Les flics n’ont pas chargé trop violemment », dit, quant à lui, Philippe de Botton. « Mais même s’ils ont à manger et à boire grâce aux associations et à la population mentonaise, explique ce membre de Médecins du monde, « ils sont fatigués et souffrent pour certains de dermatoses ou de déshydratation ».De l’autre côté de la route, Youssef Alaoui sirote un verre sur la terrasse du bar-tabac. Ce Mentonais de 32 ans passe tous les jours devant le campement. « Les premiers jours étaient chauds mais depuis ça, c’est beaucoup calmé. » Youssef ne comprend pas pourquoi ils sont là. « Certains passent en France, d’autres non. Je ne sais pas pourquoi. J’en ai vu 2 ou 3 passer à pied pendant la nuit sans problème. » Youssef espère que l’Union européenne va trouver une solution pour eux. « Ça fait mal au cœur de voir des êtres humains comme ça. »Voir aussi : A Paris, le parcours du combattant des demandeurs d’asile se poursuitPhilippe EuzenJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.06.2015 à 18h08 Est-ce la fin de l’exode pour les migrants du quartier de La Chapelle à Paris ? Vendredi 19 juin, plus de 200 d’entre eux, qui campaient depuis quelques jours dans le jardin d’Eole, dans le 18e arrondissement, ont été évacués en bus vers des centres d’hébergement. En milieu de matinée, le directeur l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), Pascal Brice, s’est rendu sur place pour proposer aux migrants 226 places dans six centres, dont cinq situés à Paris et un à Pantin (Seine-Saint-Denis).Lire aussi :Onze jours après leur première expulsion, les migrants s’installent près du jardin d’EoleL’opération conjointement dirigée par l’Ofpra et la ville de Paris s’est déroulée dans le calme, selon les témoins. « Rien à voir avec les événements du 2 juin. Il y avait certes quelques policiers, mais qui se tenaient éloignés », confirme Pascal Julien, élu écologiste parisien présent sur place. Le 2 juin, l’intervention musclée des forces de l’ordre pour évacuer les 350 migrants du campement de La Chapelle avait suscité une vive émotion.Lire aussi :Dans le 18e arrondissement, riverains et militants se mobilisent contre l’évacuation de migrants« Ils n’ont pas hésité très longtemps »Vendredi, le directeur de l’Ofpra a expliqué la procédure de relogement aux migrants, pour la plupart originaires du Soudan et d’Erythrée, avant de les laisser se concerter. Selon Pascal Julien, « les migrants n’ont pas hésité très longtemps » et ont accepté la proposition qui leur été faite. « Dans les jours à venir, nous allons procéder à l’étude de leur situation afin de savoir s’ils souhaitent demander l’asile en France », indique au Monde Mathias Vicherat, directeur de cabinet de la maire (PS) de Paris, Anne Hidalgo.« A notre connaissance, personne n’est resté sur place mais une dizaine ou une vingtaine de migrants sont arrivés après », précise Mathias Vicherat. L’opération s’est terminée à la mi-journée. Selon les chiffres de la Ville de Paris, la moitié des 470 migrants issus du campement de La Chapelle et la moitié des 110 venus de Château-Landon bénéficiaient encore vendredi d’un hébergement provisoire.« Au moins, c’est du bricolage digne »Si les élus écologistes appellent toujours à la création de lieux d’hébergement dédiés à l’accueil des migrants et demandeurs d’asile, Pascal Julien reconnaît que la situation s’améliore. « On reste sur du bricolage. Mais au moins, c’est du bricolage digne. Les migrants seront abrités jour et nuit, nourris et accompagnés dans leur demande d’asile. » Cette opération dans le 18e arrondissement intervient alors que l’exode très médiatisé de plusieurs centaines de migrants dans le Nord de la capitale a contraint le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, à présenter un plan, mercredi 17 juin, pour désengorger les structures d’accueil des demandeurs d’asile et l’hébergement d’urgence.Lire aussi :Le plan timide du gouvernement face au drame des migrantsQuelque 150 migrants continuent de camper sous la Cité de la mode, située à proximité de la gare d’Austerlitz, dans le 13e arrondissement. Ce campement pourrait lui aussi faire prochainement l’objet d’une évacuation, selon plusieurs sources.Dans un communiqué, le ministre de l’intérieur et la maire de Paris se sont félicités que « cette opération humanitaire » se soit « déroulée dans d’excellentes conditions ». En milieu d’après-midi, le périmètre du jardin d’Eole était quadrillé par les forces de l’ordre afin que les services municipaux puissent nettoyer les lieux, occupés depuis une semaine par les migrants.Benjamin DerveauxImage précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-558453dbc9398'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 9\r\n \r\n \r\nVers 18 heures, les migrants accompagn\u00e9s de militants d'extr\u00eame gauche, sont rentr\u00e9s dans la cour de la caserne, situ\u00e9e pr\u00e8s de la gare de l'Est.\r\nCr\u00e9dits : Rafael Yaghobzadeh \/ Hans Lucas pour "Le Monde"\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Vers 18 heures, les migrants accompagn\u00e9s de militants d'extr\u00eame gauche, sont rentr\u00e9s 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Pour Jean-Claude Marin, cette condition évite « une reconnaissance automatique de la GPA », interdite en France.La Cour de cassation, qui a mis sa décision en délibéré au 3 juillet, se penchait sur les cas de deux enfants nés en Russie de pères français. La cour d'appel de Rennes avait refusé l'inscription dans le premier cas, le 15 avril 2014, mais l'avait accepté dans le second, le 16 décembre 2014, après une condamnation de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH).Dans deux arrêts rendus à la fin du mois de juin, la CEDH a en effet estimé que l’absence d’inscription à l’état civil français d’enfants nés de GPA à l’étranger « portait une atteinte excessive à l’intérêt supérieur de l’enfant et à son droit à la protection de sa vie privée dont l’identité est l’un des éléments ».Lire nos explications :La Cour de cassation va devoir changer de jurisprudence sur la gestation pour autruiCondamnation de la CEDHJusqu'à la décision de la CEDH, la Cour de cassation avait toujours rejeté les pourvois sur le sujet. La Cour jugeait que, la GPA étant interdite en France, la transcription à l’état civil français de l’acte de naissance de l’enfant « était l’aboutissement d’un processus frauduleux qui ne pouvait produire aucun effet ».Un argument qui justifie aujourd’hui pour M. Marin l’établissement d’un test de paternité. Selon lui, « le droit au respect de la vie privée de l’enfant justifie que son état civil mentionne le lien de filiation biologique à l’égard de son père ». Le 3 juillet, la Cour dira, si elle suit ou non, l'avis du procureur général. Mais elle devra également à terme examiner plusieurs questions, qui restent en suspens, comme la reconnaissance de la mère porteuse et du second parent du couple. Florence Evin et Jean-Jacques Larrochelle Après dix ans de fermeture pour vétusté et plus de trois ans de bagarre juridique, le chantier de rénovation des « Grands magasins de la Samaritaine », propriété du groupe de luxe LVMH, va pouvoir reprendre. Ce programme mixte de 70 000 m2 doit abriter un palace derrière la façade Art Déco, classée monument historique, donnant sur la Seine, un centre commercial, des bureaux, des logements sociaux et une crèche. Vendredi 19 juin, le Conseil d’Etat, saisi par le groupe de Bernard Arnault et par la mairie de Paris qui soutient le projet, a prononcé la cassation de l’arrêt de la Cour d’appel de Paris, du 5 janvier 2015, estimant qu’elle « s’était fondée sur une interprétation inexacte du plan local d’urbanisme (PLU)… et ce faisant [avait] commis une erreur de droit » en confirmant l’annulation du permis de construire. Cette annulation avait été décidée, le 13 mai 2014, par le tribunal administratif de Paris.Lire aussi :On arrête tout à la Samaritaine« Rideau de douche »Plusieurs associations de défense du patrimoine, SOS Paris, la Société pour la protection des paysages et de l’esthétique de la France (SPPEF) et des requérants du voisinage, avaient, en effet, déposé plusieurs recours auprès du tribunal administratif de Paris. Elles contestaient, notamment, la façade ondulée en verre sérigraphié blanc, de 73 mètres de long sur 25 mètres de haut, dessinée par Ryue Nishizawa et Kazuyo Sejima de l’agence japonaise SANAA. Selon ces associations, cette nouvelle façade ouvrant sur la rue de Rivoli ne s’intégrait pas dans le contexte urbain et historique de ce cœur du vieux Paris et dans la perspective de la rue de Rivoli. Ses détracteurs avaient d’emblée qualifié cet habillage de « rideau de douche ».Estimant, elles, que le projet LVMH méconnaissait les obligations du PLU relatif à l’insertion des constructions nouvelles dans le tissu urbain, ces associations avaient demandé l’annulation du permis de construire de « l’îlot Rivoli » délivré, le 17 décembre 2012, par la mairie de Paris.« A la manière des passages anciens de Paris »Le geste incriminé n’était pourtant pas né au hasard. Relevé détaillé à l’appui, le tracé des lignes verticales, définissant la succession des courbes de cette nouvelle peau, s’appuie strictement sur celui que créaient, de manière irrégulière, les anciennes ouvertures des façades composites du XIXe siècle aujourd’hui détruites. « Nous avons senti combien le rythme de cette façade était donné par celui de ses fenêtres, avait indiqué Ryue Nishizawa. Nous voulons donner une résonance actuelle à ce rythme. »Conscients du caractère patrimonial du site où il est implanté, les architectes, lauréats en 2010 du Pritzker Prize, le « Nobel » de l’architecture, et auteurs du Louvre-Lens, avaient défendu un parti architectural en phase avec l’histoire de la capitale. « A la manière des passages anciens de Paris, nous voulons créer un passage public qui permettra à chacun de rejoindre la Seine depuis la rue de Rivoli », décrivent-ils.Ce nouvel axe de déambulation, que SANAA a prévu de ponctuer et d’éclairer à l’aide d’amples dômes en verre insérés dans des puits de lumière, reliera directement la rue de Rivoli à la Seine. Il traversera les bâtiments « Jourdain-verrière » et « Jourdain-plateaux », construits entre 1905 et 1910 dans un style art nouveau affirmé. L’agence tenait à conserver, dit-elle, « ce témoignage de l’excellence technique de l’époque ». Un trou béant rue de RivoliLa décision définitive du Conseil d’Etat met fin à une saga à maints rebondissements juridiques. La première salve des associations du patrimoine, contre ce qu’elles estimaient être « un énorme cadeau offert à LVMH », date de janvier 2012. Accomplir, SOS Paris et Ensemble rue Baillet avaient demandé au Tribunal administratif d’annuler la révision simplifiée du Plan local d’urbanisme (PLU) décidée en juillet 2010 par le Conseil de Paris. Cette modification autorisait le Groupe LVMH à surélever le bâtiment de plusieurs mètres, côté rue de Rivoli, ce qui privait de lumière les habitants de l’étroite rue Baillet.En février 2013, deux requêtes étaient déposées par SOS Paris, la SPPEF et les riverains contre les démolitions effectuées entre la rue Baillet et la rue de Rivoli, estimant que celles-ci faisaient disparaître un témoignage du Vieux Paris. Ces requêtes avaient été rejetées par le juge des référés qui avait classé l’affaire, en juillet 2013, pour vice de forme, en raison d’un courrier « incomplet ». Une décision cassée à son tour par le Conseil d’Etat, qui a considéré que le juge avait « fait une erreur de droit manifeste ». L’affaire fut renvoyée devant le tribunal administratif et un nouveau permis déposé.On connaît la suite. Le Conseil d’Etat, qui vient à son tour de casser la décision d’annulation du permis de construire de la Cour d’Appel de Paris, rejette en bloc les arguments des associations. En décortiquant les dispositions du PLU (article UG11), le Conseil d’Etat rappelle que cet article permet « à l’autorité administrative de délivrer des autorisations pour la construction de projets d’architecture contemporaine pouvant déroger aux registres dominants de l’architecture parisienne et pouvant retenir des matériaux ou des teintes innovants ». Une décision qui fera date dans le paysage parisien.Jean-Jacques LarrochelleJournaliste au "Monde"SuivreAller sur la page de ce journalisteFlorence EvinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.06.2015 à 13h10 • Mis à jour le19.06.2015 à 15h40 « Pédagogie vulgaire », « phrases stigmatisantes », « nouveau sketch »... La gauche a vivement réagi vendredi 19 juin aux propos de Nicolas Sarkozy comparant la phénomène migratoire à une fuite d’eau.Lors d’une réunion avec des militants de son parti à L’Isle-Adam (Val-d’Oise) jeudi soir, le président du parti Les Républicains avait évoqué le plan de la Commission européenne qui prévoit une meilleure répartition des réfugiés entre les Etats membres de l’Union européenne (UE) pour soulager la Grèce et l’Italie, premiers pays concernés par l’afflux de migrants. Il avait alors comparé cet afflux à une explosion de canalisation mal gérée.« Il n’y a plus d’argent, plus d’emplois, plus de logements, mais ils ont trouvé un truc (…), ils ont considéré que la solution au problème d’immigration c’était pas de réduire, c’était de répartir », a-t-il expliqué en prenant une comparaison à titre d’exemple :« Dans une maison (…), il y a une canalisation qui explose, elle se déverse dans la cuisine. Le réparateur arrive et dit j’ai une solution : on va garder la moitié pour la cuisine, mettre un quart dans le salon, un quart dans la chambre des parents et si ça ne suffit pas il reste la chambre des enfants. »« Pédagogie vulgaire »Si la comparaison a beaucoup fait rire les militants présents dans l’assistance, elle a suscité de nombreuses réactions dans une partie de la classe politique. Depuis Bratislava, en Slovaquie, où le président de la République assistait, vendredi 19 juin, au sommet du groupe de Visegrad, François Hollande a estimé que « quand il s'agit de personnes, d'êtres humains, quand il s'agit de sujets aussi graves, il faut les aborder avec gravité et donc avec maîtrise. »Le chef de l’Etat, tout comme ses homologues hongrois, polonais, tchèque et slovaque, a réaffirmé très fermement son opposition à la solution de « quotas » proposée par la Commission européenne. « Ce n'est pas la bonne méthode, a plaidé M. Hollande. La bonne méthode, c'est une politique globale, une solidarité, un engagement des pays, pas la contrainte. »Le premier ministre, Manuel Valls, a déclaré vendredi au Bourget que « la vie politique [méritait] mieux que ces phrases stigmatisantes et qui ne sont pas au niveau ».« Si nous voulons redonner confiance à nos compatriotes dans l’action, la parole publique, nous devons être bien sûr les uns et les autres, moi le premier, exemplaires dans l’attitude, dans les mots que nous utilisons, en faisant en sorte qu’on ne divise pas ».Invité d’i-Télé vendredi matin, Jean-Marie Le Guen a pour sa part dénoncé « un manque de respect pour les personnes concernées mais aussi pour les Français ». Le secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement a ajouté qu’« il n’y [avait] pas besoin d’avoir accès à ce type de pédagogie vulgaire ».« Une fuite de cerveau »Les réactions se sont également multipliées sur Twitter. Bruno Le Roux, chef de file des députés PS, Jean-Luc Mélenchon, cofondateur du Parti de gauche, ou encore Olivier Faure, porte-parole du PS, ont tour à tour commenté les propos de l’ancien président de la République.Atterré par le nouveau sketch de #Sarkozy sur les migrants et la fuite d'eau. Quand le rire gras accompagne la xénophobie...— Bruno Le Roux (@BrunoLeRoux) 19 Juin 2015Chance : si #Sarkozy a une fuite de cerveau, il ne peut pas y en avoir partout.— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 19 Juin 2015Oser comparer un drame humanitaire qui a causé des milliers de morts à 1 fuite d'eau, c'est maintenant à ça qu'on le reconnaît... #Sarkozy— Olivier Faure (@faureolivier) 19 Juin 2015Le centre a également réagi par l’intermédiaire du député de Seine-et-Marne Yves Jégo, qui a appelé sur Sud Radio à « élever le débat » : « On ne peut pas traiter les migrants n’importe comment pour se faire applaudir en meeting. »Le 27 mai dernier, la Commission européenne avait présenté son plan global sur l’immigration et invité entre autres les Etats de l’UE à se partager la prise en charge de 40 000 demandeurs d’asile originaires de Syrie et d’Erythrée arrivés en Italie et en Grèce depuis le 15 avril. La France serait censée en accueillir 4 051 venant d’Italie et 2 701 venant de Grèce. Paris devrait également accueillir 2 375 des 20 000 réfugiés reconnus par les Nations unies, qui demandent pour eux une protection internationale.Le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement européens devrait revenir sur cette question les 25 et 26 juin.Lire aussi :La France invitée à accueillir 9 127 migrants en deux ans 19.06.2015 à 12h24 • Mis à jour le19.06.2015 à 15h42 Cela risque de devenir le procès de la transparence en politique. L’ancien ministre du budget Jérôme Cahuzac a été renvoyé en correctionnelle pour des faits de fraude fiscale et de blanchiment de fraude fiscale liés à son compte bancaire caché à l’étranger, a fait savoir vendredi 19 juin le parquet national financier. L’ancien élu socialiste encourt pour ces faits une peine allant jusqu'à sept ans de prison, deux millions d'euros d'amende et l'inéligibilité.Lire : Si vous n'avez rien suivi de l'affaire CahuzacAprès l’avoir nié pendant des mois, malgré les révélations du site d’information Mediapart, l’ex-ministre du budget avait été contraint de reconnaître devant les juges d’instruction, au début du mois d’avril 2013, avoir ouvert un compte en Suisse chez UBS en 1992, par l’entremise d’une de ses connaissances, l’avocat Philippe Peninque, proche de l’extrême droite.Le compte aurait été alimenté par ses revenus de chirurgien mais aussi en 1993 par deux virements du laboratoire Pfizer, pour un travail de consultant. En 2009, l'argent, passé d'UBS à la banque Reyl, avait été transféré à Singapour sur un compte au nom d'une société panaméenne, puis sur un compte d'une société enregistrée aux Seychelles. Lorsque le scandale a éclaté, M. Cahuzac avait rapatrié les quelque 600 000 euros qui se trouvaient sur le compte.Lire : Jérôme Cahuzac : l'accroc« Cette vérité était indicible »Le 19 mars 2013, le parquet de Paris avait ouvert une information judiciaire contre X pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale. Le jour même, le ministre du budget avait quitté le gouvernement. « J'ai toujours nié » car « cette vérité était indicible », avait lâché l’élu lors d'une audition.Une attitude qui, moins d'un an après l'élection de François Hollande, avait fait beaucoup de tort à la promesse de « République exemplaire » du président de la République. Par la suite, le gouvernement a renforcé la lutte contre la fraude fiscale, créé un parquet national financier et une nouvelle instance, la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).Patricia Cahuzac également poursuivieJérôme Cahuzac ne sera pas le seul à faire face à la justice. La banque genevoise Reyl, son patron, François Reyl, et le conseiller financier Philippe Houman comparaîtront également pour blanchiment de fraude fiscale. Le fondateur de Reyl, Dominique Reyl, et le gestionnaire de patrimoine Hervé Dreyfus ont bénéficié d'un non-lieu. La date de ce procès n'est pas encore fixée.Enfin, Patricia Cahuzac, l’ex-femme de l’ancien ministre, devra aussi répondre des accusations d’évasion fiscale. L'enquête des juges Renaud van Ruymbeke et Roger Le Loire ne s'est en effet pas limitée au seul compte en Suisse de Jérôme Cahuzac. Après avoir elle aussi nié, Patricia Cahuzac a reconnu à la fin de 2013 l'ouverture d'un compte avec son mari sur l'île de Man en 1997, puis d'autres en Suisse, à l'insu de M. Cahuzac. L'argent, plus de deux millions d'euros, avait servi à des placements immobiliers. M. Cahuzac a affirmé qu'il ne s'était pas occupé de ce compte sur l'île de Man, mais Mme Cahuzac, dont il est séparé, a assuré qu'il en avait eu connaissance.De plus, l'ancien ministre est aussi poursuivi pour avoir dissimulé des revenus, probablement issus de ses activités de chirurgien, sur des comptes de sa mère, des faits qui avaient été signalés par la cellule de renseignement financier Tracfin. Dans ses réquisitions, le parquet national financier, créé dans la foulée de l'affaire Cahuzac, avait estimé à environ 210 000 euros, entre 2003 et 2010, les revenus encaissés, à l'insu de sa mère et de l'administration fiscale, selon une source proche du dossier. 19.06.2015 à 07h31 • Mis à jour le21.06.2015 à 02h12 | Elvire Camus et Arnaud Aubry Les sociologues Anna Mueller et Seth Abrutyn détaillent au Monde.fr les mécanismes qui peuvent conduire un adolescent à envisager le suicide comme une option.En six ans, Palo Alto, ville de privilégiés située au cœur de la Silicon Valley en Californie, a perdu onze de ses lycéens dans deux vagues de suicides. Anna Mueller et Seth Abrutyn, respectivement sociologues à l’université de Chicago et de Memphis, travaillent actuellement sur le phénomène du suicide d’adolescents dans une communauté similaire à celle de Palo Alto : des environnements ultra-compétitifs où les enfants grandissent avec le poids de la réussite de leurs parents sur les épaules. Ils détaillent au Monde.fr les mécanismes qui peuvent conduire un adolescent à envisager le suicide comme une option.Lire notre enquête :Pourquoi autant d’adolescents de Palo Alto se suicidentDans vos articles publiés dans l’American Sociology Review et le Journal of Health and Social Behavior, vous enquêtez sur la dimension « contagieuse » du suicide chez l’adolescent. Cette théorie s’applique-t-elle au cas de Palo Alto ?Anna Mueller : Sans rien connaître de spécifique sur ces cas, il est difficile de l’affirmer. Mais ce que je peux dire, c’est que le nombre de suicides d’adolescents à Palo Alto se situe bien au-dessus du niveau national.D’une manière générale maintenant, nos recherches tendent à montrer que lorsqu’un enfant apprend qu’un de ses amis a fait une tentative de suicide, il a davantage d’idées suicidaires et il y a plus de risque qu’il fasse une tentative de suicide. Savoir qu’un proche en a fait une bouleverse le monde d’un adolescent.Pour autant, cette « contagion » ne touche pas uniquement les proches de la personne qui a mis fin à ses jours ?Anna Mueller : Non. Il y a de nombreux facteurs à prendre en compte pour expliquer la contagion : si la couverture médiatique est importante, si l’enterrement est très suivi, ou encore si l’enfant qui a mis fin à ses jours était très populaire.Seth Abrutyn : Durant leur adolescence, les enfants sont encore en phase de développement, aussi bien cognitivement que socialement. Ils sont tous extrêmement sensibles à l’opinion et au comportement de leurs pairs. Ils sont tous soumis au même stress à l’école, à la même pression d’être fort en sport, ou en théâtre, ils souffrent tous de l’échec de leurs relations amoureuses. Et la tragédie, c’est qu’à chaque fois qu’un d’adolescent met fin à ses jours, le suicide devient un peu plus un moyen de gérer ce stress pour ses camarades. La véritable question est donc : comment le suicide devient-il une option ?Quels sont justement les facteurs qui peuvent conduire un adolescent à se suicider dans une communauté comme celle de Palo Alto ?S. A. : Les facteurs sont nombreux. Des attentes trop importantes de la part de parents extrêmement brillants, la proximité d’une université prestigieuse, un environnement où la culture sportive est importante, le manque de sommeil, indispensable à la bonne santé mentale des jeunes…Le sociologue Emile Durkheim note dans Le Suicide [PUF, 1897] qu’avec l’arrivée du capitalisme et de la production de masse, on observe que les désirs des individus ne peuvent jamais être totalement assouvis. Dans une communauté comme celle de Palo Alto, ces adolescents sont les enfants de personnes brillantes, intelligentes et focalisées sur la réussite. A chaque fois qu’un objectif est atteint, la réaction est « quel est le suivant ? ».En plus de cela, ils se mesurent les uns aux autres. Si l’un d’entre eux est pris à Stanford, et que l’autre est pris dans une université juste un petit peu moins bonne, il aura échoué. Non seulement ces enfants ne sont donc jamais satisfaits de ce qu’ils accomplissent, mais en plus, ils ont constamment peur de l’échec.A. M. : La culture de la honte est sous-estimée dans la recherche sur le suicide. Les chercheurs se focalisent sur d’autres émotions, comme la tristesse et le désespoir. A Palo Alto, lorsqu’un enfant se retrouve en situation d’échec, cela peut lui paraître insurmontable. Il est alors possible qu’il mette fin à ses jours au lieu de gérer le problème d’une autre manière, en se rebellant par exemple.Pourquoi alors dans certains cas, et même dans la majorité des cas, ces facteurs ne conduisent-ils pas au suicide ?A. M. : C’est très difficile à dire. D’un côté, lorsque l’on observe les situations à Palo Alto ou dans des communautés similaires comme dans la banlieue de Washington DC ou bien au MIT [Massachusetts Institute of Technology de Cambridge], un schéma — le lien entre très fortes pressions scolaires et un nombre excessif de suicides — semble émerger.Cependant, il y a une très large majorité de lycées où la pression est aussi forte et où ils n’ont pas à faire face à ce problème.Arnaud AubryJournaliste au MondeElvire CamusJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matteo Maillard Intense période que le baccalauréat ! Prenant plus encore que les années précédentes le relais des cours de lycées, les réseaux sociaux ont été le lieu où les candidats extériorisaient leur colère (souvent) et leur bonheur (plus rarement). Avant et après les épreuves, ils ont trouvé en Twitter l’avatar parfait du cahier de doléances et du journal de bord. A l’issue de la session d’examen, et en attendant les résultats mardi 7 juillet, revivez la chronologie du bac 2015 à travers ses tweets particulièrement populaires, drôles ou savoureux.Juste avant les épreuves…Dans la dernière ligne droite des révisions, si certains sont très sûrs de leurs compétences et de leur réussite, nombreux sont ceux qui affichent leurs doutes…- Alors t'es prêt pour le bac ? - http://t.co/Podqam1LY4— YhannKossy (@Yhann Kossy)require(["twitter/widgets"]);"Et le bac tu le sens comment ?" #Bac2015 http://t.co/OI46QI3ARr— Maax__93 (@Maxime)require(["twitter/widgets"]);… alors que d’autres s’attendent à l’échec sans sourciller mais avec un humour qu’on leur souhaite salvateur.Moi en direction du BAC #bac2015 https://t.co/hCE6WZTxta— clmtlclg (@Clemclem)require(["twitter/widgets"]);On trouve quelques candidats prêts à en découdre…"Tu sait que tu va passer le bac dans 2 jours ?" https://t.co/ZFuaH3xGNt— UnAfghan (@Afghan With Attitude)require(["twitter/widgets"]);"Kant est-ce qu'on Blaise, Pascal?!" #BACPHILO— CharlesDwn (@Tonton D.)require(["twitter/widgets"]);… quand d’autres préfèrent passer leur tour.Vend 2 places pour le Bac (19-29 juin), salle spacieuse + ambiance sympathique. Prix à débattre.— hugozipfel7 (@H)require(["twitter/widgets"]);j'ai écrit "ça bac" au lieu de "ça va", bon, vivement que ça se termine— JaadeLissajoux (@Jade)require(["twitter/widgets"]);C’est aussi l’occasion de poser la question de cet examen qui vient sanctionner toute la scolarité.14 ans d'école pour une semaine de bac— ANISCMOI (@️)require(["twitter/widgets"]);Au USA ils ont le bal de fin d'année et nous on a le bac de fin d'année 😐— HugoRiner (@Tonna ⚡️)require(["twitter/widgets"]);Pour se rassurer, il est bon de se dire que l’on n’est pas seul face à l’adversité. Cette année, 684 734 élèves passent le bac, accompagnés, pour les plus chanceux, par des profs drôles et sympathiques, comme celui-ci, devenu célèbre par la grâce de retweets…Mon prof de français 😂— Mlvn_G (@Le Kenyan )require(["twitter/widgets"]);La veille du jour J, les institutions et les personnalités politiques envoient leurs vœux de réussite avec des clins d’oeil dont chacun jugera de la légèreté.#LeBac2015EstAnnulé? Non ! Ne rêvez pas et allez dormir pour être en forme demain #BonneChance http://t.co/wB7SWefVjZ http://t.co/wl3encKOLd— gouvernementFR (@Gouvernement)require(["twitter/widgets"]);#Bac2015 P’tite pensée pour tous les bacheliers! Souvenez-vous que pour être Flic à LA Bac il vous faut LE Bac! A bientôt dans nos rangs!— PNationale67 (@Police Nationale 67)require(["twitter/widgets"]);Le bac c’est dur avant mais c’est tellement bon quand c’est passé ! -NS #Bac2015— NicolasSarkozy (@Nicolas Sarkozy)require(["twitter/widgets"]); Durant les épreuvesMercredi 17 juin, le bac s’ouvre avec la philosophie, dont les sujets, comme ceux de l’épreuve de littérature de la série L, font beaucoup de déçus.Ma réaction après l'ouverture des sujets de Philo mercredi #bac2015 #kohlanta— EFossard (@Edouard Fossard)require(["twitter/widgets"]);Quand on a vu les sujets ce matin #BacLitterature #BacL http://t.co/7NnMwNU0Wy— persepolia (@#SAVEHANNIBAL)require(["twitter/widgets"]);L’auteur qui fait le plus parler de lui est cependant Laurent Gaudé, dont le tigre bleu – fleuve ou animal ? – sème la confusion dans l’esprit des élèves de 1re qui passent l’épreuve anticipée de français.Moi quand je suis allée sur Twitter et que j'ai vu que le tigre bleu c'était un fleuve #BacFrancais http://t.co/o7h00NPPtc— DieuFlora (@Flo)require(["twitter/widgets"]);Pensée à tout ceux qui ont cru que le mec était fou à suivre un tigre bleu alors que c'était un fleuve #BacFrancais— Wardi_Madrid (@Fenomeno)require(["twitter/widgets"]);Très rapidement, au fil des épreuves, les ambitions se décantent et l’avenir se dessine.Au Bac il y a 3 types de personnes :• ceux qui visent la mention• ceux qui visent le Bac— Thxbault_ (@insta: thxbault_)require(["twitter/widgets"]);Il y a aussi celui qui a la poisse au pire des moments…Qui est le mec qui vient de faire tomber sa calculette par terre ce qui a effacé ts les cours et programmes la veille du bac ?— VictorMeutelet (@Victor Meutelet )require(["twitter/widgets"]);Après qu’une difficile question de l’épreuve d’anglais LV1 a provoqué une polémique, ceux qui se plaignent et font des pétitions sont volontiers critiqués.C'est une blague la pétition contre le bac d'anglais ? Vous aviez qu'à réviser je rêve.— MargoWhitson (@Margo )require(["twitter/widgets"]);Dans un monde parallèle les questions du Bac font une pétition parce que les étudiants sont trop cons...— Flootoutcourt (@Flo)require(["twitter/widgets"]);wsh Ulysse il passe son bac l'année dernière il sort déjà les "à l'époque" "de mon temps" http://t.co/xyLCZU0niq— CritiqueTout (@Un Gars™ )require(["twitter/widgets"]); L’après-bacLe candidat n’est pas Sisyphe et, bien heureusement, le bac n’est pas une épreuve éternelle. Avant même d’avoir franchi la ligne d’arrivée, certains s’y voient déjà, sur la chanson Libérée, délivrée du film de Disney La Reine des neiges, ou dans un galop soudain.Moi demain a la sortie de ma dernière épreuve de bac #bac2015 https://t.co/QtEF9tCUbc— DroonaLec (@droomich)require(["twitter/widgets"]);Le 24 une fois le bac terminé https://t.co/qLG1Ka7ydG— quentinsbrt (@quentin)require(["twitter/widgets"]);Pour d’autres, c’est un autodafé qui s’annonce, pour brûler les derniers souvenirs de cette période ingrate.fin du bac jfais un barbecue avec tous mes cours en compagnie de tous mes potes— MargauxVedel (@Automne)require(["twitter/widgets"]);A la fin du bac, j'allumerai un grand feu avec tous mes cours que je garde depuis la 6e "au cas ou", et je ferai une danse de la joie autour— LeaSoutter (@Léa )require(["twitter/widgets"]);… période ingrate aussi pour d’autres raisons.Chers boutons, maintenant que le bac est terminé, je vous prierai de quitter incessamment sous peu mon visage, cordialement— mthrx_ (@M.)require(["twitter/widgets"]);Ma chambre est dans un bordel pas possible ! 😱 Vivement la fin du bac que je puisse la ranger ! Y'a des cahiers et des feuilles partout ..— Marjo23Sudano (@Marjorie Sudano)require(["twitter/widgets"]);Et bien entendu, on se prépare à le fêter d’une façon mémorable !Lire aussi :Les réseaux sociaux, caisse de résonance du bac 2015Ceux qui pensent avoir ratéAprès l’ivresse de la libération, certains craignent un dur retour à la réalité. Et préparent déjà leur reconversion.Ma note en philo au bac http://t.co/NQ5ayEikFI— IDeviza (@Gregiza)require(["twitter/widgets"]);- "Papa j'ai raté l'Bac j'me mets à la pêche"- "..." https://t.co/d3IlsWG6vk— Prodige_Betting (@#PRODiGE✌)require(["twitter/widgets"]);Et si jamais les résultats du bac, mardi 7 juillet, sont une bonne surprise, on pourra bien sûr se pavaner comme il se doit !Moi quand j'arriverais dans ma famille si j'ai le bac. https://t.co/EGqdsQbJHj— YourOnionBoy (@Shénqí de shòusī)require(["twitter/widgets"]);Matteo MaillardJournaliste au Monde Morgane Le Cam « Taxi en grève ». Jeudi 25 juin, sur la place Denfert-Rochereau, à Paris (14e), les chauffeurs de taxi mobilisés portaient tous le même brassard jaune enroulé autour du bras. Un brassard symbolisant le « ras-le-bol » d’une profession qui se sent menacée par un concurrent qu’elle considère comme un « clandestin déloyal » : Uber.Depuis quelques mois, le service de transport avec chauffeur (VTC) s’est engagé dans un bras de fer avec l’Etat, autour de son application mobile UberPop qui met en relation des passagers et des conducteurs particuliers.Pour que soit interdite l’application, une quarantaine de chauffeurs a bloqué les différentes artères permettant d’accéder à la place Denfert-Rochereau. « UberPop est en train de casser le marché et de voler notre métier. Nous sommes au bord du gouffre, c’est notre survie qui est en jeu », lance un chauffeur adossé à son taxi.Comme lui, Maamar, chauffeur de taxi indépendant depuis deux ans, craint pour son avenir : « J’ai acheté ma licence 235 000 euros, j’ai pris un crédit sur dix ans pour ça. Depuis qu’Uber est arrivé, mon chiffre d’affaires coule. Je regrette d’être entré dans ce métier », confie l’ancien conseiller de vente.Lire aussi :Taxis contre Uber : où sont les chiffres ?« Cela nous a forcés à nous moderniser »Là est l’un des principaux griefs des taxis à l’encontre d’UberPop : comme le service n’est pas composé de chauffeurs professionnels, il n’est pas soumis à la règle des licences, passe-droit indispensable à tout chauffeur de taxi pour rouler en règle. Ces derniers considèrent donc la concurrence d’UberPop comme déloyale.« Ils font du racolage alors que c’est interdit, souligne Amar. Il y a deux semaines, je me suis battu avec un chauffeur, devant le parc floral de Vincennes. Il y avait beaucoup de monde, les taxis étaient pris d’assaut, donc les VTC récupéraient les clients. Mais ils n’ont pas le droit de faire ça ! »Autour des voitures immobilisées, un passant engage la discussion avec un taxi. « Si les gens sont en colère contre vous, c’est peut-être parce qu’il y a un problème, non ? », suggère-t-il poliment. Immédiatement, le chauffeur s’empresse de défendre la qualité du service qu’il rend à ses clients. « Nous sommes 17 700 à Paris. Il y a peut-être une cinquantaine de chauffeurs qui font mal leur travail », relativise un autre.Pour mettre des images sur ces mots, quelques-uns de ses collègues entament la visite de leur taxi G7. Les voitures sont propres, munies d’un dispositif de carte bancaire et mettent à la disposition des clients des bouteilles d’eau, des confiseries et des dépliants touristiques. « La seule chose positive avec l’arrivée d’Uber est que cela nous a forcés à nous moderniser », reconnaît un chauffeur.« Nous reviendrons demain »Si l’ambiance de la Place Denfert-Rochereau était plutôt calme, à l’autre bout de Paris, les choses ont dégénéré. Dans le 16e arrondissement, alors que des centaines de taxis bloquaient la Porte Maillot, des incidents sont venus perturber la manifestation. Deux voitures ont notamment été retournées.Plus tard dans la matinée, plusieurs individus sont entrés en conflit avec les CRS présents sur place. « Il faut les encercler ! », a-t-on entendu parmi la petite troupe qui s’était formée autour de la ligne de policiers tenant en main des bombes lacrymogènes.Quelques minutes plus tard, la petite foule s’écartait, la gorge prise et les mains sur les yeux. « Cela fait plusieurs fois depuis ce matin, affirme un manifestant. Mais nous resterons là jusqu'à ce soir et nous reviendrons demain. » Morgane Le Cam Samuel Laurent Véhicules « caillassés », retournés, vandalisés, bagarres, embuscades pour « coincer » des chauffeurs UberPop… depuis quelques jours, la grogne des artisans taxis contre la montée en puissance des VTC (véhicules de tourisme avec chauffeur) et de la société américaine Uber prend de l’ampleur. Elle s’est concrétisée jeudi 25 juin lors de plusieurs mouvements de blocage dans toute la France, parfois violents.Quelles sont exactement les revendications des taxis, et que valent leurs arguments ? Explications.1. Qu’est-ce qui distingue un taxi d’un VTC ou d’un Uber ?La société américaine Uber met en relation, à travers une application sur smartphone, des clients désireux de se déplacer avec des chauffeurs… qui ne sont pas des taxis. Avec son service, elle s’est mis à dos tous les chauffeurs de taxi de la planète.Les premiers concurrents des taxis sont les VTC, une activité réglementée avec des chauffeurs qui ont suivi 250 heures de formation et ont carte professionnelle délivrée par la préfecture. Uber et de très nombreuses autres sociétés (Chauffeur privé, LeCab, AlloCab, etc.) proposent ce service. Par ailleurs, UberPop, qui cristallise aujourd’hui la colère, est un service où monsieur Toulemonde peut proposer ses services avec sa voiture pour arpenter les villes en taxi amateur.Lire : Pourquoi Uber dérange-t-il autant ?Dans les deux cas, le client, qui a trouvé son chauffeur grâce à la géolocalisation, se fait conduire sur la base d’un tarif établi en fonction de la gamme du véhicule et des heures de prise en charge, ou de l’encombrement du trafic.Autant de différence avec les taxis, dont le système de réservation est différent, qui ont une obligation légale de calculer les prix en fonction de la distance parcourue ou du temps passé, selon un barème officiel établi par arrêté préfectoral.Les taxis ont obtenu certaines concessions des autorités françaises pour limiter la concurrence des VTC. Un VTC est ainsi obligé d’être commandé à l’avance, et ne peut pas « marauder » en attendant qu’un client lui fasse signe dans la rue, ce qui reste l’apanage des taxis, comme l’a confirmé le Conseil constitutionnel en mai. Les taxis sont également les seuls à pouvoir disposer de stations dans les grandes villes.Le développement d’Uber s’explique néanmoins précisément parce que les options de l’application facilitent la prise en charge par un chauffeur VTC (commande sur son mobile, paiement par carte bancaire directement dans l’application, notation des chauffeurs, etc.).Lire :Dans le coffre des VTC, toute une économie2. Contre qui les taxis s’énervent-ils ?C’est UberPop qui a déclenché la colère des taxis, qui reprochent notamment aux chauffeurs d’être des amateurs dont les véhicules ne sont pas sûrs. Ces derniers répondent qu’ils ont une formation obligatoire assurée par Uber, et qu’ils ont bien souvent un statut, celui d’autoentrepreneur, et paient donc à ce titre des impôts et des taxes.Lire : La guerre en ligne entre taxis et chauffeurs UberPopOfficiellement, le service UberPop est pourtant interdit en France depuis le 1er janvier. En réponse aux manifestations du 25 juin, Bernard Cazeneuve a même demandé qu’un arrêté préfectoral soit pris pour interdire UberPop à Paris.Lire :Uber : « Les batailles juridiques seront sans fin »Mais Uber a déposé des recours devant le Conseil constitutionnel, qui sont toujours en cours d’examen. En attendant, les chauffeurs UberPop continuent de prendre des passagers, au grand dam des taxis et du ministère de l’intérieur, qui promet désormais de « hausser le ton » et de contrôler plus fortement cette activité, difficile toutefois à suivre à la trace, les véhicules étant totalement banalisés.Les taxis, dans leurs actions les plus violentes, et notamment des guets-apens contre les chauffeurs UberPop, disent faire le travail de la police en empêchant ce service illégal de perdurer.3. Pourquoi les taxis paient-ils leur licence aussi cher ?Parmi les arguments des taxis autour de la « concurrence déloyale » du VTC, il y a la question des licences.Les taxis sont une profession réglementée : on ne peut l’exercer sans obtenir un certificat de capacité professionnelle, délivré par les préfectures après un examen et des heures de formation. Le véhicule doit également comporter certains équipements obligatoires (taximètre, dispositif lumineux sur le toit).Mais surtout, la profession de taxi est soumise, depuis bien longtemps, à un numerus clausus : la préfecture ne délivre qu’au compte-gouttes les licences permettant d’effectuer ce métier. Si la situation a changé à force de rapports dénonçant cet état de fait – souhaité au départ par les organisations de taxis afin de limiter la concurrence et donc les baisses de tarifs – les délais restent longs pour quelqu’un qui veut faire ce métier et obtenir une autorisation par les voies normales.La pratique est donc désormais celle du rachat d’une licence existante à un autre chauffeur qui s’en sépare. Or, ces licences peuvent coûter très cher : sur ce forum de chauffeurs, en Ile-de-France, les prix oscillent entre 100 000 euros pour une ville de banlieue et 200 000 euros, voire plus, pour Paris.L’investissement de départ est donc important. D’autant plus qu’il y a eu durant des années une spéculation sur ces licences, dont les prix ont grimpé. Un VTC, pour sa part, n’a pas cet investissement de départ à réaliser pour se lancer, un véhicule suffit.4. Et le transport médical ?Les taxis profitaient depuis longtemps d’un marché intéressant, qui pouvait représenter la majeure partie de l’activité du secteur : le transport de malades assis sur prescription médicale. L’Assurance-maladie rembourse en effet dans bien des cas des déplacements de patients dont l’état le justifie.Mais depuis quelques années, cette activité – qui a parfois donné lieu à des abus – diminue, les médecins, poussés par l’Assurance-maladie à faire des économies, prescrivant moins ces transports, qui ne sont dès lors plus remboursés pour les patients. Une perte substantielle de clients pour les taxis.5. Que fait l’Etat ?L’Etat oscille entre deux positions parfois contradictoires : d’un côté, la volonté de déréglementer un peu le secteur des taxis, congestionné, et posant de ce fait de réels soucis, notamment à Paris, où il y a une réelle pénurie de taxis ; et de l’autre, le souci de ménager les chauffeurs de taxis.Lire aussi :Guerre des taxis : cow-boys contre monopoleC’est l’éphémère ministre Thomas Thévenoud qui a été chargé d’une médiation entre taxis et VTC, imposant notamment un délai minimum de 15 minutes entre réservation et prise en charge par un VTC. Mais le conseil d’Etat a annulé cette disposition, suscitant la colère des taxis.Parallèlement, le Conseil constitutionnel, lui, a mis fin au monopole de la tarification horokilométrique, que peuvent désormais adopter aussi les VTC. En revanche, les taxis ont obtenu l’interdiction pour les services de VTC d’afficher une géolocalisation des véhicules disponibles sur leurs applications mobiles.Concernant UberPop, la loi l’interdit, mais il faudra attendre la réponse du Conseil constitutionnel, saisi sur ce point, pour savoir si cette interdiction perdurera.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 25.06.2015 à 13h16 • Mis à jour le25.06.2015 à 14h35 | François Béguin La décision ne devrait pas manquer d’attiser la polémique. Patrick Bouet, le président du Conseil national de l’ordre des médecins, a annoncé, jeudi 25 juin, qu’il portait plainte devant la chambre disciplinaire de première instance de Languedoc-Roussillon contre le professeur Henri Joyeux, initiateur le 13 mai d’une pétition sur les dangers de la vaccination qui a recueilli depuis près de 680 000 signatures.C’est pour « l’ensemble de ses propos » sur les vaccins que le cancérologue et ancien président de l’association Familles de France est l’objet d’une telle procédure disciplinaire, a précisé M. Bouet. Dans cette pétition et une vidéo largement diffusée sur Internet, le professeur Joyeux dénonce la pénurie actuelle des vaccins obligatoires contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DTP), qui oblige les parents à utiliser un produit combiné, dit hexavalent, protégeant aussi contre la coqueluche, l’haemophilus, cause de méningite chez l’enfant, et l’hépatite B. Pour lui, ce vaccin (Infanrix Hexa, de GSK) contient des substances « dangereuses », voire « très dangereuses ».Lire aussi :Les vaccins face à une flambée de défiance« Convictions individuelles »« On ne peut pas dire n’importe quoi sur une action de santé publique qui a sauvé des vies », a déclaré Patrick Bouet. « Nous ne pouvons pas cautionner des dérives individuelles dans ce débat qui agite la société française, il faut apporter des faits scientifiques et pas des convictions individuelles », a-t-il ajouté, se disant prêt à faire appel auprès de la chambre disciplinaire nationale si la décision rendue en première instance, au niveau régional, ne lui convenait pas.« Avons-nous encore le droit de soulever un sujet de santé délicat sans risquer aussitôt de se voir coller des étiquettes infamantes, par des personnes qui semblent plus chercher à caricaturer, ce qui est une manière d’empêcher le débat et la réflexion, qu’à contribuer à éclairer le public sur les questions qui le concernent ? », s’était interrogé le 1er juin le professeur Joyeux, en réponse aux réactions indignées des autorités sanitaires dans les médias.François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Cazenave Le fichier positif, ce dispositif destiné à lutter contre le surendettement en répertoriant l’ensemble des crédits détenus par un particulier, ne verra pas le jour. Dans un rapport, remis jeudi 25 juin, le Comité consultatif du secteur financier (CCSF) estime que la « marge de manœuvre est très réduite, voire inexistante pour la mise en œuvre d’un fichier positif qui soit jugé conforme à la Constitution ».Cette mesure phare de la loi Hamon sur la consommation avait été retoquée par le Conseil constitutionnel en mars 2014, les sages du Palais-Royal estimant qu’un tel fichier portait « une atteinte au droit au respect de la vie privée ». Ce registre aurait contenu les données personnelles de plus de 12 millions de personnes, consultables par plusieurs dizaines de milliers d’employés d’établissements de crédit.Mais cette censure du Conseil constitutionnel n’avait pas découragé Michel Sapin. A l’été 2014, le ministre de l’économie et des finances demandait au CCSF d’examiner la faisabilité d’un tel registre en tenant compte de l’avis du Conseil constitutionnel. Las : après six mois de travaux, le verdict du groupe de travail est sans appel.Dispositif critiqué« Nous sommes allés le plus loin possible dans les réflexions, en réunissant toutes les parties prenantes, pour voir ce qu’il était encore envisageable de réaliser. Mais la décision du Conseil constitutionnel est tellement contraignante qu’elle limite à l’extrême la possibilité de créer un fichier positif, même allégé, explique Emmanuel Constans, le président du CCSF. Le fait que la prévention du surendettement ne constitue pas un objectif de valeur constitutionnelle, contrairement à la lutte contre la fraude par exemple, est un obstacle majeur. » Les partisans de ce dispositif – par ailleurs critiqué par le lobby bancaire et certaines associations de consommateurs – ne se faisaient guère d’illusion. Ce qui ne les empêche pas d’accuser le coup. « C’est un drame. Nous nous privons d’un outil qui permet de lutter efficacement contre le surendettement car il détecte les ménages à risque en amont. Aujourd’hui, ces personnes sont repérées bien trop tardivement », explique Jean-Louis Kiehl, le président de l’association Crésus (Chambre régionale du surendettement social).Durant ses travaux, le CCSF a étudié d’autres alternatives pour prévenir le surendettement, comme l’enrichissement d’un fichier qui existe déjà : celui répertoriant les incidents de remboursement des crédits des particuliers (FICP). Mais là encore le CCSF se montre circonspect, soulignant que ces pistes « lourdes et complexes à mettre en place » auraient « un impact sur le surendettement qui semble assez limité ».Ajouter de nouvelles données au FICP, comme une inscription dès le premier impayé du particulier, présenterait même « un risque d’accroissement de l’exclusion par l’augmentation sensible du nombre de personnes inscrites dans le fichier », note le CCSF dans son rapport.Lire aussi :Le chemin de croix des ménages surendettésLa piste d’un fichier « volontaire »L’association Crésus a pour sa part proposé la mise en place d’un fichier volontaire, qui ne recenserait les crédits d’un particulier qu’avec son accord. « Le consommateur donnerait l’autorisation à l’établissement financier de vérifier son dossier. En échange, on peut imaginer que les emprunteurs acceptant de jouer le jeu se voient accorder des taux bonifiés », précise M. Kiehl.« C’est une piste intéressante, qui mérite d’être expérimentée mais, comme ce n’est pas contraignant, le risque que la population concernée par le surendettement ne fasse pas la démarche est réel », commente Emmannuel Constans.En guide de conclusion, le rapport rendu le 25 juin préconise que le CCSF réalise… un nouveau rapport. L’objectif ? Dresser d’ici la fin 2015 un bilan des réformes du crédit à la consommation et du FICP au cours des cinq dernières années afin « de déterminer l’opportunité et la nature d’éventuelles mesures nouvelles pour renforcer la prévention du surendettement. » Une conclusion qui ne satisfait évidemment pas M. Kiehl : « Georges Clemenceau, avait une formule très juste pour cela : Quand on veut enterrer une décision, on crée une commission ».Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 25.06.2015 à 10h53 • Mis à jour le25.06.2015 à 14h13 | Amandine Réaux Condenser l’information, rendre les chiffres digestes. Les vertus de l’infographie n’ont pas échappé aux politiques, même s’ils n’en maîtrisent pas encore tous les codes. Valérie Pécresse, candidate Les Républicains (LR) à la présidence du conseil régional d’Ile-de-France, a pris la chose au sérieux : son site de campagne compte pas moins d’une vingtaine d’infographies multicolores dans chacune des douze rubriques (transports, logement, budget). Pourtant, certaines informations sont simplifiées, voire fausses.1. Combien coûtent les locaux du conseil régional ? Pourquoi c’est discutable ?Cette carte est trompeuse, puisque sa légende évoque les loyers, alors qu’elle localise à la fois les sites dont le conseil régional est propriétaire (huit au total) et d’autres qu’il loue (huit également).De plus, elle ne montre que les sites implantés dans le 7e arrondissement de Paris, et omet de géolocaliser les cinq sites restant : un dans le 15e, ainsi que quatre antennes territoriales à Boulogne-Billancourt et Nanterre (92), Fontenay-sous-Bois (94) et Pantin (93).Parmi les bâtiments loués par la région (au nombre de huit, en rouge sur notre carte), seulement trois sont situés dans le 7e arrondissement : deux rue du Bac (unités communication, société, affaires internationales et développement) et un rue du Général-Bertrand (unité lycées). Tous les autres locaux du 7e arrondissement appartiennent à la région (en jaune sur notre carte).Concernant les loyers, Valérie Pécresse se base sur des chiffres de 2010 (le total des loyers était alors de 26,5 millions d’euros par an). En 2014, ils représentaient une dépense de 21,8 millions d’euros à la suite de l’achat en 2012 de l’hôtel particulier rue Barbet-de-Jouy.Le 21 février, la candidate Les Républicains affirmait sur BFM Business que son chiffre comprenait également la prise en charge de logements de fonctionnaires dans le 7e arrondissement. « C’est complètement faux » , réplique le service de presse de la région : « La région ne prend en charge le loyer d’habitation d’aucun de ses fonctionnaires. »Le conseil régional est-il situé dans « le quartier le plus cher de Paris » ?Nous avons délimité les différents quartiers administratifs dans lesquels les bâtiments du conseil régional se trouvent : Invalides (en bleu sur la carte), Ecole militaire (en violet) et Saint-Thomas-d’Aquin (en gris). Selon le classement de la chambre des notaires de Paris portant sur les prix médians des ventes au 1er trimestre 2015, le quartier Saint-Thomas-d’Aquin, dans lequel la région loue les deux sites de la rue du Bac, est le deuxième quartier le plus cher de Paris (12 420 euros le mètre carré), juste derrière Odéon dans le 6e arrondissement voisin (12 810 euros le mètre carré). Invalides se place en troisième position (12 180 euros le mètre carré au 1er trimestre 2015), mais la région est propriétaire de tous les bâtiments qu’elle occupe dans ce quartier. Enfin, le troisième site en location se trouve dans le quartier Ecole militaire, le onzième quartier le plus cher (10 260 euros le mètre carré).S’ils sont situés dans des arrondissements plutôt huppés, les sites du conseil régional ne se trouvent donc pas stricto sensu dans « le quartier le plus cher de Paris ». En revanche, le 7e arrodissement s’octroie une place de choix dans le classement des arrondissements en arrivant deuxième (11 920 euros le mètre carré en moyenne) derrière le très chic 6e (12 390 euros le mètre carré), selon le classement de Challenges.Ajoutons que cinq des sept rues dans lesquelles le conseil régional est implanté font partie des rues les plus chères de Paris : rue Barbet-de-Jouy (12e position avec 13 770 €/m²), rue Vaneau (37e place, 12 546 €/m²), boulevard des Invalides (39e, 12 506 €/m²), rue du Bac (40e, 12 453 €/m²), et rue de Babylone (42e, 12 440 €/m²).Jean-Paul Huchon refuse-t-il de quitter le 7e arrondissement ?En 2012, la majorité lance le projet d’un hôtel de région qui réunirait tous les services du siège dans un lieu unique. Un projet suspendu pour deux raisons, explique le service de presse. Tout d’abord, en raison d’un manque d’informations sur les futures compétences des régions avec la réforme territoriale (loi sur la nouvelle organisation territoriale de la République — NOTRe).« L’éventualité d’une disparition des départements au profit des régions et métropoles a été évoquée. Ainsi, il n’est pas possible de se lancer dans un projet de cette envergure sans connaître le nombre d’agents qui devront exercer dans ce futur siège de région ».D’autre part, la majorité estime que « c’est un véritable projet de mandature ». Si la gauche conserve la région, elle pourrait remettre ce projet sur pied. C’est en tout cas ce que souhaite le président sortant, Jean-Paul Huchon. Mais le candidat socialiste, Claude Bartolone, ne s’est pas exprimé sur le sujet.Parmi les sites envisagés, on retient les noms d’Ivry-sur-Seine, Issy-les-Moulineaux ou Aubervilliers (en vert sur notre carte).Quelles économies dans le cas d’un déménagement en banlieue ?Valérie Pécresse suggère que la « vente des deux hôtels particuliers achetés par Jean-Paul Huchon » générerait « 40 millions d’euros de recettes exceptionnelles ». Or, la région n’a acquis qu’un seul hôtel particulier pendant le mandat de l’actuel président : les numéros 29 et 31 de la rue Barbet-de-Jouy, soit l’autre moitié de l’hôtel particulier que la région occupait déjà depuis 1963 (numéros 27 et 31). Comme le montre le procès-verbal que Le Monde s’est procuré, le montant a été fixé à 19,1 millions d’euros (dont 200 000 euros de frais de notaire). On est donc loin des 40 millions d’euros évoqués par Mme Pécresse.Sur BFM Business, la candidate LR affirmait que quitter le 7e arrondissement générerait « 26 millions d’euros d’économie par an ». Nous avons vu que les loyers ne représentaient en fait que 21,8 millions d’euros, et même 19,3 millions sans les antennes territoriales, non concernées par un déménagement. Or, dans le cas d’un déménagement, cet argent économisé devrait être réinvesti dans l’achat de nouveaux locaux. Comme l’explique la communication de la région, « les différentes offres immobilières présentées en 2013 ont montré un coût entre 315 millions d’euros [pour un site à Ivry-sur-Seine] et 837 millions d’euros [pour un site à Paris 15e] ». La valeur des sites en propriété étant estimée à 206 millions d’euros en 2013, l’amortissement s’effectuerait en six ans au minimum.2. Les charges de personnel ont-elles augmenté démesurément ? Pourquoi c’est exagéréComme le rapporte la Cour des comptes, le montant des charges de personnel a « plus que doublé », passant de 162 millions d’euros en 2007 à 402 millions en 2012 et 416 millions en 2013. Notons tout d’abord que l’augmentation de 165 % a eu lieu entre 2007 et 2013 et non 2012, donc un peu moins rapidement.Or, comme le précise le rapport et comme l’élude soigneusement Valérie Pécresse, cette hausse est due au transfert en 2008-2009, par l’Etat à la région, de la gestion des personnels techniciens, ouvriers et de service des lycées, en application de la loi sur la décentralisation (2004). Si on prend en compte les charges de personnel sans les agents de lycée, on s’aperçoit que les dépenses n’ont augmenté « que » de 27 %, un chiffre comparable à celui de l’Aquitaine.3. Le budget alloué à la sécurité est-il vraiment dérisoire ? Pourquoi c’est plutôt fauxLa région n’a pas de compétences sécuritaires à proprement parler, contrairement à ce que prétend le slogan « La sécurité, c’est aussi l’affaire de la région ». La sécurité civile s’exerce principalement au niveau national, à l’exception des sapeurs-pompiers, qui sont des fonctionnaires territoriaux. Cependant, le conseil régional s’en occupe indirectement en soutenant un programme d’actions, renforçant par exemple la sécurité des lycées et des transports (pour lesquels la région est compétente).Le budget primitif 2015 prévoit que l’Ile-de-France y consacre 14,3 millions d’euros sur un budget total de 4,949 milliards, soit 0,29 %, et non 0,003 %, comme le montre l’infographie, qui a donc oublié de passer son chiffre en pourcentage…En revanche, il est vrai que la part du budget alloué à la sécurité chute : constante entre 2012 et 2014 autour de 30 millions d’euros, soit 0,6 % du budget total, elle a diminué de moitié en 2015. #container_14347298881{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14347298881{ height:500px; } #container_14347298881 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14347298881 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14347298881 .subtitre{ display:block; 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Un taux proche de celui du budget 2014 de l’Ile de France.Amandine RéauxJournaliste au Monde 25.06.2015 à 06h46 • Mis à jour le25.06.2015 à 15h33 | Pascale Robert-Diard (Douai (Nord), envoyée spéciale) Elle aime la musique douce et les chansons des années 1980, elle fait bien la cuisine, surtout le bœuf bourguignon, mais, ce qu’elle préfère, ce sont les fleurs et, d’ailleurs, elle a obtenu le premier prix des maisons fleuries de Villers-au-Tertre (Nord). Elle aime aussi beaucoup son travail d’aide-soignante, qu’elle a exercé pendant vingt-six ans dans le même établissement hospitalier. Elle a le même mari menuisier depuis trente ans, et elle est mère de deux filles qui ont fait d’elle une grand-mère. Elle a aussi tué en les étouffant huit de ses nouveau-nés.Le procès de Dominique Cottrez, 51 ans, s’ouvre, jeudi 25 juin, devant la cour d’assises du Nord, à Douai. Elle est la première femme poursuivie pour un octuple infanticide.Au début, c’est l’une de ces histoires dans lesquelles on rechigne à entrer, comme si l’on craignait que sa noirceur ne fût contagieuse. Au XXIe siècle, en France, une femme mariée et mère de famille dissimule ses grossesses à son entourage, accouche seule dans sa maison, pose une serviette et appuie sa main sur le visage du nourrisson jusqu’à ce qu’il étouffe, glisse le petit corps dans un sac-poubelle avec du linge dessus et le range dans sa chambre, dans le grenier ou dans le garage, à côté des autres. Huit fois de suite entre 1989 et 2000.L’affaire commence en juillet 2010, lorsque le nouveau propriétaire de la maison découvre deux sacs-poubelle qui lui semblent contenir des cadavres et alerte la gendarmerie. Trois jours plus tard, Dominique Cottrez reconnaît être la seule responsable de ces infanticides et en a avoué six autres. L’enquête a permis d’établir que les huit bébés sont nés à terme et vivants, qu’ils ont tous été conçus avec son mari, lequel, assure-t-elle, a tout ignoré de ces grossesses. Comment ? Parce que Dominique Cottrez est obèse, elle mesure 1,55 m et a pesé jusqu’à 138 kg. A la question du pourquoi, elle répond simplement que, après la naissance de ses deux premières filles, elle n’a plus jamais voulu montrer son corps à un médecin.Rapports incestueuxC’est cette femme que deux collèges d’experts psychiatres – Michel Dubec et Daniel Zagury pour le premier, Serge Bornstein et Roland Coutanceau pour le second – rencontrent successivement en octobre 2010 et avril 2011 à la maison d’arrêt de Lille, puis de Sequedin, où elle a été incarcérée. Dès les premières lignes du rapport d’expertise, les quatre psychiatres expriment tous la même surprise.Celle qui leur parle fait preuve d’une « finesse d’analyse » qui les stupéfie et « qui a été probablement méconnue du fait de son apparence physique et de son obésité. Elle est capable d’une compréhension et d’une perception que l’on ne soupçonne pas », écrivent Michel Dubec et Daniel Zagury. On a rarement lu, dans une affaire criminelle, plus passionnant que leur rapport. Avec eux, on entre dans la nuit d’une femme.Dominique Cottrez est la benjamine d’une fratrie de cinq enfants. Elle a grandi et a vécu jusqu’à son mariage dans la ferme familiale tenue par ses parents, Oscar et Marie-Louise Lempereur. Dix-sept hectares de pomme de terre, de blé et de betterave, six vaches, dix cochons et quelques volailles. Elle a 8 ans quand son père, dont elle est la préférée, tente pour la première fois d’avoir une relation sexuelle avec elle. Elle en a 12 quand il la viole. Les rapports incestueux se poursuivent pendant l’adolescence, Dominique Cottrez grossit de plus en plus, elle pèse 85 kg à 15 ans. A 19 ans, elle vit sa première histoire d’amour avec un garçon du même âge qu’elle, qui devient son mari.« J’avais honte. C’était trop choquant et aussi je voulais pas que mon père aille en prison »Après la naissance de sa première fille, son père lui demande si elle veut reprendre une relation sexuelle avec lui, elle dit qu’elle lui a alors répondu : « Pourquoi pas ? » Elle confie aussi : « J’aimais bien mon père parce que c’était mon père et je ressentais quelque chose d’autre en même temps, finalement j’avais envie, j’avais envie de cet homme, pour moi c’est celui qui m’aime le mieux, je subissais mais je ne me refusais pas. » Deux ou trois fois par mois, elle rejoint son père à la ferme et a des rapports sexuels avec lui. Elle dit encore qu’elle a vécu dans la crainte que les enfants qu’elle portait soient de lui, même s’il « prenait des précautions », mais qu’elle s’est toujours tue. « J’avais honte. Je n’ai pas pensé à le dire, c’était trop choquant et aussi je voulais pas que mon père aille en prison. S’il était vivant, je l’aurais jamais dit. » Oscar Lempereur est mort en 2007.ClandestinitéDans le récit que Dominique Cottrez livre aux psychiatres qui l’examinent, surgit un autre événement déterminant, celui de son premier accouchement. Elle a 23 ans, elle a pris 30 kg pendant sa grossesse, la sage-femme qui l’accueille la rudoie et la tutoie. « Elle m’a traitée de gros boudin, je me suis sentie humiliée. Après, le médecin est arrivé, pas de bonjour, rien, sans expliquer ce qu’il faisait, il était froid, presque méprisant, j’avais l’impression qu’on me prenait pour une bête », dit-elle. Lorsque, un an plus tard, Dominique Cottrez découvre qu’elle est de nouveau enceinte, elle est terrorisée à l’idée de revoir une sage-femme, d’autant qu’elle n’a pas perdu les kilos de sa première grossesse, et décide de la dissimuler. Le mari et la famille n’apprennent la nouvelle qu’à la naissance et le lui reprochent.A compter de ce moment-là, Dominique Cottrez ne montrera plus jamais son corps à un médecin, accouchera seule et dans la clandestinité et gardera près d’elle, dans des sacs-poubelle, les cadavres de ses bébés. « Dominique Cottrez n’a pas donné la mort à ses nouveau-nés, elle ne leur a pas donné la vie », écrit Michel Dubec.Lire aussi (abonnés) :Procès de Dominique Cottrez : une bataille juridique sur la prescriptionPascale Robert-Diard (Douai (Nord), envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 25.06.2015 à 01h30 • Mis à jour le25.06.2015 à 09h01 Une amende de 5 000 euros a été requise, mercredi 24 juin, à l’encontre d’Eric Zemmour, poursuivi notamment pour incitation à la haine raciale et diffamation raciale, pour avoir évoqué, lors d’une chronique à la radio, « les bandes » d’étrangers « qui dévalisent, violentent ou dépouillent ». Le parquet a en outre requis 3 000 euros d’amende avec sursis à l’encontre de RTL, poursuivie pour avoir diffusé la chronique de M. Zemmour sur son site Internet.« Dans l’urgence »Eric Zemmour a expliqué avoir appuyé ses propos sur des témoignages, comme ceux « d’agriculteurs dépouillés par des bandes de Roms » et « des touristes chinois dévalisés à Paris » par ces mêmes « bandes ». Il a aussi souligné qu’il travaillait « dans l’urgence » et qu’il ne pouvait pas analyser toutes les statistiques sur la délinquance et se devait donc de « synthétiser ».« C’est ma liberté d’expression ; si on ne fait pas ça, on ne peut plus travailler », s’est défendu M. Zemmour, qui se dit « victime d’un procès profondément politique ». « Je ne suis pas assistante sociale, mon métier n’est pas de savoir si je vais faire de la peine à Untel ou Untel. Mon métier, c’est dire la vérité », a-t-il poursuivi.Mais pour le procureur de la République M. Zemmour tient « des propos sans nuance » qui « rejaillissent sur des groupes visés dans leur ensemble » et « stigmatisent » les populations immigrées. « Vous parlez d’acharnement, mais je ne sais pas de qui l’on parle », a ajouté la magistrate après avoir souligné que le prévenu avait déjà été condamné en 2011 pour les mêmes chefs, pour avoir déclaré à la télévision que « la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c’est comme ça, c’est un fait ». Le jugement a été mis en délibéré au 22 septembre. 24.06.2015 à 20h35 • Mis à jour le25.06.2015 à 07h53 | Laura Wojcik Après une semaine d’épreuves du bac, c’est à présent au tour de 835 000 élèves de troisième de plancher sur leurs trois épreuves du brevet des collèges jeudi 25 juin et vendredi 26 juin. Et cette année, le syndicat d’enseignants Snalc, sans étiquette mais dit de droite, a appelé les enseignants à boycotter l’examen afin de protester contre la réforme des collèges programmée pour la rentrée 2016.Vous passez le brevet et vous vous inquiétez de ne pas pouvoir plancher dans de bonnes conditions ? Voilà ce que vous devez savoir à propos de la mobilisation à venir et du dispositif mis en place par les académies.Une mobilisation incertaineFrançois Portzer, président national du Snalc, affirme que son syndicat sera rejoint par le SNES-FSU à Lille et Reims, et par SUD à Montpellier. Impossible néanmoins d’obtenir un chiffre concernant la mobilisation à venir : « On a donné la consigne aux enseignants de ne pas signaler leur désir de faire grève au préalable, donc l’ampleur de la mobilisation dépendra surtout du militantisme local » précise François Portzer. Le syndicat souhaite surtout perturber la correction du brevet, qui fait appel à des enseignants qualifiés, et ne peut pas être confiée à n’importe quel personnel non gréviste, contrairement à la surveillance des épreuves.Pas de chiffres exacts non plus du côté du ministère de l’éducation nationale. Mais la Rue de Grenelle tient à rassurer les parents inquiets et dit avoir « pris ses dispositions pour que l’examen se tienne dans de bonnes conditions ». « D’autres correcteurs seront mobilisés en cas de besoin », affirme le ministère.Des académies organiséesL’académie de Lille a déjà tout prévu en cas de mouvement très suivi : « A chaque examen, on rappelle aux centres d’examen de prévoir plus de personnes pour surveiller les épreuves. Là, on a mobilisé encore plus de remplaçants en cas de grève. » L’ampleur de la grève durant la surveillance des écrits permettra de donner un premier indice à l’académie, qui pourra mieux cibler le nombre d’enseignants remplaçants à appeler. Le rectorat s’abstient néanmoins de donner plus d’informations concernant la phase des corrections.L’académie de Reims a aussi demandé aux centres d’examen de prévoir plus de personnel de surveillance, tout en tentant d’obtenir plus d’informations quant à l’importance de la grève. « Aucune information de mobilisation d’ampleur n’est remontée », précise le rectorat, qui se veut confiant : « Pour l’instant, rien ne suggère des retards ou des perturbations. »Laura WojcikJournaliste au Monde 15.06.2015 à 15h03 Par Dominique de Legge et Bruno RetailleauPourquoi vouloir légiférer à nouveau sur ce qu’il est convenu d’appeler la fin de vie, alors que la législation en vigueur, dite loi Leonetti, votée à l’unanimité en 2005, est saluée comme un texte sage et équilibré, protecteur des malades, respectueux des familles comme de la communauté médicale ?Pour les uns, cette nouvelle proposition de loi tend à prolonger la loi Leonetti sans en dénaturer les visées ni l’esprit. D’autres font valoir qu’elle serait une étape, assumée comme telle, vers un « droit à mourir ». Cette ambiguïté quant à l’objectif nous incite à la prudence.Tous reconnaissent que la loi Leonetti, mal connue et reposant sur la mise en place de soins palliatifs a été peu appliquée, faute de véritables moyens dégagés pour leur mise en place tant sur le plan budgétaire que des formations. Légiférer pourrait avoir un sens s’il s’agissait d’apporter des réponses concrètes, au-delà des déclarations d’intention, à ces deux préalables. Or le texte proposé n’apporte rien de nouveau sur ces points.Enfin, de l’aveu même de ses auteurs, cette proposition de loi répond à une promesse du candidat à la présidence de la République. Essaie-t-on vraiment de combler des lacunes ou bien cherche-t-on à donner une réponse législative à une promesse politique ? Faute de moyens pour soulager la souffrance, le texte laisse entrevoir l’abrégement de la vie comme une alternative. La question de la pertinence d’une nouvelle loi est donc clairement posée.La mort n’est pas un sujet de droitLa mort ne soulève pas tant la question du sens de la vie en général - et il serait dangereux d’apporter une réponse juridique et officielle à cette question - que celle du sens de notre propre existence, et de nos certitudes ou incertitudes sur l’au-delà. En cela, elle est du domaine de l’intime par excellence. C’est la raison pour laquelle elle n’appartient à personne d’autre qu’à la personne qui s’apprête à passer de vie à trépas.S’agissant des directives anticipées, dont on propose de renforcer la portée, elles ne nous paraissent pas devoir peser d’un poids excessif sur nos derniers instants. En effet, le regard que l’on peut avoir sur sa propre mort alors que l’on n’est pas face à l’échéance, peut s’avérer bien différent une fois que l’on y est confronté. Une chose est de dire non aux souffrances de l’agonie lorsque l’on est en bonne santé, une autre est de dire non à ces souffrances au moment fatal. La fin de vie est un temps dont la mesure échappe à la notion même du temps. Quand commence la fin de vie ?Dans ces conditions, il ne nous parait pas possible que le législateur puisse donner un cadre juridique à la fin de vie sur la base de directives anticipées.Développer la culture palliativeLa loi est là pour protéger le faible en toutes circonstances. C’est pourquoi la loi de 2005 sortait la fin de vie d’une approche exclusivement médicale pour lui préférer une approche globale, relevant du « prendre soin » et non d’une improbable guérison. Aujourd’hui, faute de moyens nouveaux, le texte entend graver dans le marbre de la loi une prescription médicale d’un type particulier qui serait la « sédation profonde et continue ». Assortie d’analgésiques et de l’arrêt d’hydratation et de nutrition, désormais assimilées à des traitements, le tout forme un cocktail qui nous mène aux frontières de l’euthanasie…Soulager la souffrance par des protocoles médicaux susceptibles d’abréger la vie, est une chose. Mettre en œuvre un traitement dont la finalité est d’abréger la vie en raison d’une souffrance réfractaire en est une autre. L’intention n’est pas la même, et ouvre la porte à des dérives que nous refusons. S’il y a lieu de légiférer, c’est pour rééquilibrer les politiques entre le curatif et le palliatif. La relation médecin/malade s’en trouvera renforcée et enrichie, et le pacte de confiance naturel qui les lie sera restauré.Une vie digne jusqu’à la mortOn a beaucoup parlé dans ce débat d’une « mort digne ». Qu’y a-t-il d’indigne dans la mort ? L’indignité n’est-ce pas laisser le proche seul face à l’issue fatale ? En demandant à la médecine d’accélérer la fin, protège-t-on la dignité du malade ou répond-t-on à une demande sociale ?Comme le rappelait François Mitterrand : « Jamais le rapport à la mort n’a été si pauvre qu’en ces temps où les hommes, pressés d’exister, paraissent éluder le mystère ». Comme si le clan des vivants évacuait celui des mourants pour mieux chasser la certitude de les rejoindre un jour. Pour ne surtout pas voir la fin d’un proche, autant la précipiter ! Cette revendication du « bien mourir » ne traduit elle pas plutôt l’angoisse qu’ont les bien-portants de leur propre mort, et qui refusent ce miroir de leur fin tendu par les agonisants ! Nous voudrions être sûrs que ces appels à la dignité bénéficient vraiment aux personnes en fin de vie.C’est pourquoi nous préférons parler de « vie digne jusqu’à la mort », plutôt que de « fin de vie digne » notion très subjective. Qui peut dire quand on perd sa dignité et quel visage prend l’indignité ? Une présence humaine au côté du malade nous paraît davantage participer du respect de la dignité, que l’administration d’une prescription fatale.De l’inutilité de la vie… à la mort utileL’article 3 de la loi parle du prolongement inutile de la vie. Qui peut s’arroger le droit de déterminer l’utilité d’une existence ? Où placer la ligne d’une si terrible frontière ? Quel serait le temps imparti à une « mort imminente » ? Nous n’avons que des questions à poser, car, étant existentielles, il n’est pas possible de leur apporter de réponse objective. La loi ne saurait donc a fortiori prétendre y répondre.La volonté de légiférer dans ces domaines situés aux confins de la philosophie, de la morale, et du spirituel, est également manifeste avec le texte sur les dons d’organes dont la concomitance avec le débat sur la fin de vie nous laisse un sentiment de malaise, et une inquiétude sur les dérives qui pourraient en découler. Ainsi, le don d’organes automatique en cas d’absence de directives contraires - encore des directives anticipées - de la part de la personne en état de mort clinique, rejoindrait le dilemme de la vie inutile, en un paradoxe effrayant. Au moment où la vie, devenue inutile s’achève, la mort utile prendrait le relais avec l’utilisation des organes.Face à ce texte, nous choisissons une double position d’humilité et d’humanité. Humilité parce que nous ne nous sentons pas le droit de porter un jugement sur l’utilité d’une vie, et Humanité car face à la solitude de la mort, la réponse se situe dans une approche globale de l’individu, à la fois physique et psychique. La proposition de loi voulant faire bouger les lignes sur le premier point et ne donnant pas de réponse au deuxième, nous considérons qu’il n’y a pas lieu de légiférer à nouveau.Dominique de Legge et Bruno Retailleau sont respectivement sénateurs d’Ille-et-Vilaine (Bretagne) et de la Vendée (Pays de la Loire)Liste des signataires : http://www.lesrepublicains-senat.fr/Fin-de-vie-ou-la-legislation.html 15.06.2015 à 11h39 • Mis à jour le15.06.2015 à 16h48 | Nicolas Hazard (Président du comptoir de l'innovation) À l’heure où des centaines de milliers de lycéens s’apprêtent fébrilement à passer les épreuves du baccalauréat, les sempiternels débats sur son utilité et sa possible suppression reprennent de bon train. Le fameux Graal est loin d’être une assurance face au chômage de masse.En France, les diplômes revêtent en effet un caractère obligatoire pour qui souhaite entrer sur le marché du travail, ou a minima y rester. La réussite est très tôt conditionnée au diplôme obtenu, et une véritable escalade à la qualification départage les postulants. Pas étonnant alors que les personnes peu ou pas diplômées souffrent beaucoup plus du chômage que les autres.Convaincu que le parcours scolaire n’est pas la seule voie de réussite et qu’il est nécessaire de valoriser tous les types parcours, David Rivoire a créé en 2002 la société VAE Les 2 Rives.Lire aussi :Made in France social : les différentes cordes du groupe ArcherVAE signifie « Validation des acquis de l’expérience ». Ce dispositif est issu de la loi de modernisation sociale de 2002, et permet à toute personne d’obtenir un diplôme, sans retour en formation, sans examen, en valorisant son expérience acquise lors de son parcours professionnel. Il suffit de justifier d’une expérience de trois ans minimum en relation avec le contenu du diplôme ou du titre visé.Valoriser un parcours par un diplômeLe diplôme auquel le candidat prétend est le vrai diplôme d’état, et non une équivalence. Pourtant, le processus est décrit comme un parcours du combattant et 75 % des candidats abandonnent en cours de parcours ! VAE Les 2 Rives s’est donnée pour mission d’accompagner des candidats du début à la fin de leur démarche. Demandeurs d’emploi ou salariés, les consultants de la société accompagnent chaque année entre 400 et 450 VAE partout en France.VAE Les 2 Rives remet la valeur de l’expérience au niveau de la théorie. Le but est de valoriser un parcours par un diplôme, et d’offrir une chance aux personnes dont le parcours académique a pu se révéler difficile.Afin d’être accessible à tous, et notamment aux chômeurs qui cherchent à améliorer leur employabilité et aux jeunes sans diplôme, la société a développé différents programmes (formations collectives, association des anciens diplômes de la VAE qui propose du mentorat complémentaire, etc.)Taux de réussite de 90 %Et ça marche ! L’accompagnement est de grande qualité et permet d’augmenter le taux de réussite. Il est de 90 % sur les 3 400 VAE accompagnés par la société depuis sa création. VAE Les 2 Rives voit ses demandes exploser sur un marché qui ne cesse de grandir.La société a déjà su se constituer un beau portefeuille client, avec des noms tels Air France, Coca Cola, Mars, Kraft Food, Reebok, UBS, KPMG, Manpower, Deloitte, SFR, etc. Preuve en est qu’investir dans la formation des personnes les moins qualifiées peut être un pari gagnant.Nicolas Hazard (Président du comptoir de l'innovation) Collectif Les premiers signatairesBruno Amable (Paris 1), Jérôme Bourdieu (INRA), Laurent Cordonnier (Lille-1), Thomas Dallery (Littoral côte d’opale), Christine Erhel (Paris-1), Baptiste Françon (Lorraine), Anne Fretel (Lille-1), Jérôme Gautié (Paris-1), Mathilde Guergoat-Larivière (CNAM), Stéphane Gonzalez (Paris-1), Florence Jany-Catrice (Lille-1), Dominique Méda (Paris-Dauphine), Michel Lallement (CNAM), Stefano Palombarini (Paris-8), Bénédicte Reynaud (CNRS), Damien Sauze (Université de Bourgogne), Evelyne Serverin (CNRS), Elvire Szlapczynski (Paris-1), Julie Valentin (Paris-1), Hélène Zajdela (Paris-Nord), Michaël Zemmour (Université Lille-1)…Pour accéder à la liste complète, rendez-vous sur le site dédié à l’abandon du plafonnement des indemnités pour licenciement abusif: https://abandonmesuremacron.wordpress.com/La loi « Croissance, activité et égalité des chances économiques », dite loi Macron, dont la discussion s’achève au Parlement, contient de nombreuses dispositions tout à fait contestables et largement contestées.Parmi les motifs d’inquiétude, on retiendra l’introduction, par amendement gouvernemental, d’un plafonnement des indemnités dues en cas de licenciement reconnu dénué de cause et réelle et sérieuse. Cette mesure, déjà envisagée par les signataires de l’accord national interprofessionnel du 11 janvier 2008, est lourde de menaces pour la relation salariale comme pour l’emploi.En effet, ce plafonnement est de nature à encourager les comportements abusifs, en délivrant aux employeurs peu scrupuleux une forme d’autorisation de licencier sans motif. D’un point de vue juridique, la mesure revient à supprimer le droit des salariés victimes des agissements abusifs de leur employeur à obtenir réparation de l’ensemble de leurs préjudices. L’intérêt pour l’employeur n’est pas tant de « lever l’incertitude » (les tribunaux ne sont pas moins prévisibles que le marché), que de ne pas assumer le coût complet du dommage qu’il cause.Les seniors particulièrement pénalisésEn pratique, la mesure pénalisera tout particulièrement les salariés qui subissent les préjudices les plus lourds, comme les seniors, notamment les cadres, dont le licenciement peut être à l’origine d’une coûteuse reconversion, d’une longue période de chômage ou d’une baisse durable de revenu. De ce point de vue cette mesure fonctionnera comme une incitation perverse, puisqu’elle permettra aux employeurs fautifs de faire supporter les conséquences de leurs pratiques par l’ensemble des entreprises par le biais de l’assurance chômage.Lire aussi :Indemnisation des licenciements abusifs : de la flexi-sécurité à la flexi-impunitéParadoxalement, cette mesure est soutenue au nom de l’emploi, par des arguments économiques qui ne résistent pas à l’examen : dire que l’abaissement du coût du licenciement abusif encouragerait l’embauche et réduirait le chômage est tout simplement faux.Rappelons d’abord que le chômage persistant s’explique essentiellement par le manque d’activité économique, renforcé par les politiques d’austérité françaises et européennes, non par le droit du travail. Les comparaisons internationales n’établissent d’ailleurs aucun lien univoque entre niveau d’emploi et protection des salariés ; dans bien des cas, au contraire, la protection de l’emploi a permis de freiner l’augmentation du chômage en période de crise, notamment en France.Un prix maximal non dissuasifEnsuite, cette mesure n’a aucune incidence sur les ruptures justifiées. De très nombreuses dispositions existent déjà pour les entreprises qui souhaitent licencier pour des motifs économiques réels, avec un risque contentieux qui ne dépasse pas 2,5 % des cas. L’employeur peut également licencier un salarié qui commet une faute ou n’est pas apte à remplir sa fonction. Enfin, la rupture conventionnelle, largement utilisée, permet d’ores et déjà d’encadrer le coût des ruptures acceptées par le salarié. Pourquoi alors faciliter les licenciements abusifs ?D’un point de vue économique, la mesure revient à fixer un prix maximal, non dissuasif, à n’importe quel licenciement. Un tel changement bouleversera la relation d’emploi, en plaçant le salarié dans une situation d’incertitude permanente : comment envisager, par exemple, dans ces conditions de refuser des heures supplémentaires ou de travailler le dimanche ? Comment ne pas accepter des tâches qui ne relèvent pas du poste ? Alors que les signes de souffrance au travail de tous ordres ne cessent d’augmenter, est-il vraiment urgent de diminuer les droits qui permettent encore aux salariés de discuter leurs conditions de travail ?Si le gain pour l’emploi est purement hypothétique, le risque de favoriser les abus et de dégrader encore la qualité de l’emploi et les relations sociales est bien réel. Il est urgent d’abandonner cette mesure.Collectif Vanessa Schneider Lors des attaques de janvier, Serge Moati a filmé les coulisses du ministère de l’intérieur (lundi 15 juin sur France 3 à 22 h 25)Lorsqu’il s’est installé en salle de montage pour finaliser son film sur le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve, le réalisateur Serge Moati était d’humeur chagrine. Certes, il avait eu accès à la place Beauvau, aux réunions de cabinet et au bureau du ministre. L’actualité n’avait pas été morne pendant toute la durée de son tournage : projet de loi antiterroriste à l’Assemblée nationale, drame de Sivens où Rémi Fraisse a trouvé la mort… Mais Serge Moati sentait qu’il lui « manquait quelque chose ». Et là, ce que les autorités françaises redoutaient depuis de longs mois arriva : un attentat terroriste de grande ampleur sur le sol français, la tuerie de Charlie Hebdo.Le 9 janvier, alors que son film était terminé, le journaliste reprend donc sa caméra et retourne camper à Beauvau pour une plongée 24 heures sur 24 pendant ces quelques jours qui ont traumatisé la France. C’est évidemment la partie la plus intense et la plus intéressante du documentaire. La caméra de Moati s’installe alors dans les sous-sols du ministère, là où hauts gradés de la police et de la gendarmerie sont confinés dans un huis clos sous haute tension pour mener, en liaison avec des milliers de fonctionnaires sur le terrain, la traque des terroristes.Ce qui frappe d’emblée, c’est le calme de ces agents malgré la gravité des événements, le travail de fourmi opéré minute par minute, la vérification de la moindre information, de la plus petite rumeur, la coordination des différents services, les prises de décision. On y découvre aussi un Bernard Cazeneuve, inconnu du grand public avant 2012, dont la nomination au ministère de l’intérieur avait créé la surprise, qui gagne ses galons de premier flic de France à l’épreuve du feu. Sous l’œil toujours bienveillant de Serge Moati, on observe le sang-froid de Cazeneuve en liaison permanente avec François Hollande et Manuel Valls. Visage impassible et physique passe-partout, il ne décrochera un sourire que lorsqu’il saluera les agents du RAID à la fin de la prise d’otage sanglante de l’Hyper Cacher. Puis un deuxième, lorsqu’il viendra saluer ses troupes et les remercier après les manifestations monstres du 11 janvier.L’Intérieur au cœur de la crise, de Serge Moati (Fr., 2015, 70 min). Lundi 15 sur France 3 à 22 h 25.Vanessa SchneiderJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.06.2015 à 09h25 • Mis à jour le15.06.2015 à 15h42 Une trentaine de personnes ont été interpellées dans le quartier marseillais de la Castellane, lundi 15 juin, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour trafic de drogue. L’opération était destinée à démanteler l’un des points de deal de cette cité de 7 000 habitants, carrefour de la revente de produits stupéfiants, dans les quartiers nord de la ville.Lundi matin, la police judiciaire de Marseille visait précisément le réseau dit de « la place du Mérou » située entre le chemin de Bernex, l’avenue Henri-Roure et la rue de l’Esquinade. Au total, quelque 400 policiers, dont des hommes du RAID, du GIPN, de la BRI et des CRS, ont participé à l’« opération de démantèlement de filière » de trafic de drogue, comme l’a qualifiée le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, sur BFM-TV. « Le trafic de drogue, c'est le début de tous les trafics, ce sont ces trafics qui gangrènent les quartiers », a-t-il ajouté.« Ce sont ces trafics d'ailleurs qui alimentent les filières qui alimentent d'autres activités de nature à porter gravement atteinte à l'ordre public, je pense notamment aux activités terroristes. »Lire (édition abonnés) :Radiographie du plus grand « supermarché de la drogue » de Marseille, à la CastellaneDrogue et armes saisiesLes deux têtes de réseau présumées, âgées respectivement de 33 et 35 ans, ont été interpellées, a indiqué une source policière. Des interpellations ont également eu lieu dans des cités voisines. Des armes de poing, des armes longues et « plusieurs kilos » de cannabis ont été saisis, selon une source proche du dossier.Parmi les personnes arrêtées figurent le chauffeur de la sénatrice PS Samia Ghali, maire des 15e et 16e arrondissements de Marseille. « Je suis évidement abasourdie. C'est quelqu'un qui, à ma connaissance, n'a jamais eu de problème, a-t-elle réagi dans un communiqué. Il est clair que si toutefois son implication devait être confirmée à quelque niveau que ce soit je serais intransigeante et sans aucune concession. »« Les perquisitions de police se poursuivent », a ajouté le commandant de police Yves Robert, interviewé par i-Télé. Début février, des coups de feu avaient été tirés à la Castellane en direction d’un véhicule de police juste avant l’arrivée du premier ministre, Manuel Valls, venu y saluer une baisse de la délinquance.Lire aussi :Manuel Valls, sous tension, à Marseille Georges Chatain (Limoges, correspondant) Le collectif « Convergence Services Publics » accueillait ce week-end à Guéret (Creuse) les associations et comités de défense qui, dans tout l’hexagone, militent pour le maintien du service public en zones rurales. A l’ordre du jour notamment : la couverture hospitalière du territoire et la désertification médicale, les services postaux, les dessertes ferroviaires. Ces trois dossiers sont ceux qui suscitent actuellement le plus de mobilisations de terrain dans les territoires. L’initiative bénéficiait de l’appui de la CGT, de la FSU, des partis et organisations du Front de Gauche – avec, en guest stars, Jean-Luc Mélenchon et Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF-, de diverses organisations écologistes et tiers-mondistes, et de la mouvance récemment émergente des « Socialistes affligés ».AnniversaireL’initiative était en quelque sorte la réédition anniversaire d’une manifestation sur le même thème : le 5 mars 2005, quelque six à sept mille participants s’étaient donné rendez-vous à Guéret, pour une initiative que « Le Monde » avait alors qualifié de « Mini Porto Alegre », suite à la démission collective de 263 élus creusois qui entendaient ainsi protester contre la disparition de plusieurs services publics. Pour cette réédition, les organisateurs espéraient dix-mille participants. Ils n’en ont eu que la moitié. C’est qu’ en 2005, le Parti socialiste, dans l’opposition, était de la mobilisation. François Hollande y était présent en personne. Dans les rangs de la manifestation qui avait alors investi les rues de la ville, il avait d’ailleurs reçu, en cet hiver rigoureux, quelques boules de neige gauchistes.La CFDT, présente elle aussi voici dix ans, n’en était pas cette fois. En plus petit nombre, les participants n’en sont pas moins venus de tout le territoire, avec des délégations syndicales arrivées par cars de Lille, de Nice, de Brest, de la région parisienne, et au-delà, de Grèce et d’Espagne. Au programme : forums et tables rondes thématiques. Ici, on évoque la défense d’un bureau de poste, là, la volonté de conserver une gare, ailleurs encore la mobilisation autour d’une maternité. Et partout, pointée du doigt, la réforme territoriale qui, selon plusieurs intervenants, « redécoupe le territoire contre nature et contre la logique économique » autour de la création de douze métropoles, toutes situées en périphérie de l’hexagone et qui « laisse en blanc l’essentiel du territoire national ». Contre les « privatiseurs du monde », ces deux journées pour les services publics ont annoncé le « lancement officiel des assises du service public du XXIe siècle ». Lesquelles doivent aboutir à la mise en forme d’un « nouveau manifeste ». Rendez-vous annoncé en juin 2016 à Paris.Georges Chatain (Limoges, correspondant)Journaliste au Monde Cécile Chambraud L’instance de dialogue entre l’Etat et des représentants de l’islam, voulue par le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, après les attentats de janvier à Paris, se réunit pour la première fois lundi 15 juin. Autour du premier ministre et d’une cinquantaine de représentants des services de l’Etat, quelque 150 musulmans ont été conviés. L’objet officiel de cette réunion est de faire avancer des questions liées à l’exercice du culte en suspens depuis des années (formation des imams, marché du halal…). Mais les problèmes strictement cultuels ne sont pas les seuls enjeux de cette réunion, qui sera ouverte par un discours de Manuel Valls, ni les seuls critères qui permettront de dire si elle a atteint son but.Image dégradéeLe gouvernement a fait un constat et un pari. Le constat, c’est celui de son criant manque d’interlocuteurs représentatifs de la réalité de l’islam d’aujourd’hui. L’incapacité du Conseil français du culte musulman (CFCM) à représenter une communauté à la fois diverse et fragmentée est admise par tous. Plutôt que de tenter de le réformer, le gouvernement a choisi de l’englober dans un forum dont il espère qu’il lui permettra de s’adresser aux nouvelles générations de musulmans et aux courants aujourd’hui hors du radar des pouvoirs publics.La réussite de ce pari dépendra d’un autre enjeu de cette réunion : le gouvernement saura-t-il convaincre ses interlocuteurs potentiels que son véritable objectif n’est pas d’abord de placer l’islam sous surveillance ? Ce soupçon est venu à l’esprit de nombreux musulmans, parmi les plus militants, lorsque Bernard Cazeneuve a formulé son invitation, en février. Les services du ministère de l’intérieur disent avoir mesuré, lors de leurs consultations préparatoires, à quel point l’image dégradée de l’islam préoccupe cette partie de la population, sur fond d’une montée des actes antimusulmans. L’une des tables rondes prévues lundi portera sur ces questions. C’est un premier pas en direction de ceux qui ont parfois le sentiment d’être réduits à une question sécuritaire.chambraud@lemonde.fr@CecileChambraudCécile ChambraudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.06.2015 à 06h38 • Mis à jour le15.06.2015 à 08h21 Vingt-sept kilos de cocaïne ont été découverts vendredi à l'aéroport Félix-Eboué de Matoury, à 15 kilomètres de Cayenne, dans la valise d'un militaire qui s'apprêtait à embarquer pour Roissy - Charles-de-Gaulle, a indiqué samedi 13 juin le parquet de Cayenne.Il s'agit d'un « militaire d'une quarantaine d'années », a déclaré Isabelle Arnal, procureur adjoint à Cayenne, confirmant une information de Guyane 1re (ex-RFO). L'homme, qui a été placé en garde à vue, devait embarquer dans un avion assurant « des vols qui servent à transporter les personnels de l'armée », a précisé la magistrate. Le contenu de sa valise a été découvert lors d'un contrôle douanier.Le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, a demandé le déclenchement d'une enquête de commandement – c'est-à-dire interne à l'armée – en parallèle à l'enquête de police en cours, a-t-on indiqué samedi dans son entourage. Le militaire relève de l'armée de l'air, a-t-on ajouté de même source.Vendredi soir, Isabelle Arnal a saisi trois services d'enquêteurs dans ce dossier sensible. Parmi ces trois services d'enquêteurs figurent deux services nationaux : la section de recherches de la gendarmerie de l'air et l'Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants (OCRTIS), « un service de police qui n'a pas encore d'antenne en Guyane », a précisé le procureur adjoint.Le troisième service d'enquêteurs saisi dans ce dossier est la direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) des Antilles-Guyane, « qui peut travailler en s'appuyant sur la police judiciaire de Cayenne », a ajouté Isabelle Arnal. Selon le parquet de Cayenne, « l'avion de l'armée s'est posé ce samedi à l'aéroport Roissy - Charles-de-Gaulle ». 13.06.2015 à 17h40 • Mis à jour le13.06.2015 à 19h35 | Bastien Bonnefous (Mayotte, envoyé spécial) Le folklore parfois peut être très politique. Manuel Valls en a fait l'expérience à son arrivée, samedi 13 juin, à Mayotte, dans la foulée de son déplacement de deux jours à La Réunion. Le premier ministre, accompagné par la ministre de l'éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, et la ministre des outremer, George Pau-Langevin, a été accueilli au conseil départemental de Mamoudzou par des chants et des danses traditionnels mahorais : le « déba » qui exprime des louanges religieuses au prophète – Mayotte est un territoire à 95 % de confession musulmane – et le « chigoma », habituellement réservé aux cérémonies de mariage.Mais derrière l'ambiance festive, les tenues d'apparat colorées, les colliers de fleurs de jasmin et les sourires, les habitants ont glissé quelques messages politiques dans leurs paroles. « Ça suffit (Passi Ivo) les clandestins, ça suffit la vie chère », ont-ils notamment chanté en mahorais, faisant référence à la fois au niveau de vie très bas mais aussi à l'immigration clandestine importante sur l'île. Même si aucun chiffre officiel n'existe, les pouvoirs publics considèrent qu'environ 70 000 personnes y sont actuellement en situation irrégulière, pour l'essentiel des ressortissants voisins des Comores.Maîtrisant peu la langue locale, Manuel Valls n'a pas directement répondu à ces injonctions. Paradoxalement, le premier ministre n'a pas souhaité vraiment mettre l'accent durant sa visite sur la lutte contre l'immigration clandestine. Seule la toute fin de son programme de la journée a été consacrée à ce sujet, avec la visite éclair du poste de commandement de l'action de l'Etat en mer chargé d'intercepter les bateaux de clandestins. En 2014 pourtant, près de 20 000 étrangers en situation irrégulière ont été expulsés de Mayotte, soit plus que le nombre d'éloignements forcés sur l'ensemble de la métropole pour la même année.« La France a une grande ambition pour Mayotte »Devant le conseil départemental, M. Valls a préféré mettre en avant « l'avenir » de l'île, en détaillant l'investissement de l'Etat auprès de ce territoire devenu en 2011 le 101e département français, avec la signature du plan stratégique « Mayotte 2025 ». Ce pacte, lancé par François Hollande lors de sa venue sur l'île en août 2014, dote le territoire mahorais de 320 millions d'euros, auxquels s'ajoutent les 378 millions du contrat de plan Etat-région signé également samedi matin. « Mayotte 2025 n'est ni un slogan, ni un mot magique, mais une feuille de route pour les années qui viennent. C'est la preuve que la France a une grande ambition pour Mayotte », a déclaré M. Valls.Formidable accueil de nos compatriotes mahorais. Mayotte, comme toutes nos outre-mer, fait rayonner la France. http://t.co/BiuSMxY3jT— manuelvalls (@Manuel Valls)require(["twitter/widgets"]);C'est surtout un minimum financier pour ce territoire confronté à des défis majeurs. Avec un taux de chômage de 17,6 % et un PIB par habitant de 6 575 euros – près de cinq fois moins élevé que dans l'Hexagone – Mayotte est un des départements d'outremer les plus pauvres, malgré une croissance annuelle de 11 %. La moitié de ses 219 000 habitants a moins de 20 ans et l'âge moyen sur l'île est de 17 ans. Les Mahorais ont donc des besoins considérables en matière d'éducation et de développement.« Mayotte doit faire face à deux défis fondamentaux, a expliqué Soibahadine Ibrahim Ramadani, le président du conseil départemental. Il faut mettre en place l'égalité réelle des droits par rapport à la métropole, et il faut lutter contre l'insécurité qui est un poison pour la société. » La multiplication des violences et des cambriolages, principalement dans les villes, est autant un problème que le décalage entre le niveau des minima sociaux (salaire minimum, allocations sociales et familiales) nettement inférieur au niveau en métropole ou même chez le voisin réunionnais.Lagon et arrivée de la « course de pneu »Pour tenter de répondre à ces différents enjeux, Manuel Valls a annoncé « le relèvement et l'alignement de plusieurs allocations » sur le niveau hexagonal. Il a également promis l'arrivée d'un peloton de gendarmerie supplémentaire (16 gendarmes) dès le mois d'août et l'affectation de 44 agents de la police de l'air et des frontières en septembre. En revanche, il a fermé la porte à la création d'une zone de sécurité prioritaire (ZSP) à Mayotte, malgré la demande de M. Ibrahim Ramadani. Pour favoriser le tourisme, il a annoncé la mise en place à partir de juin 2016 de liaisons directes de la compagnie aérienne Air Austral – trois par semaine – entre Paris et Mayotte, et a apporté son soutien aux autorités locales pour que le lagon mahorais soit classé au patrimoine mondial de l'Unesco.Au fil des heures, le premier ministre est apparu de plus en plus détendu, plaisantant à plusieurs reprises sur la chaleur écrasante et profitant des comités d'accueil très expansifs de la population à chaque étape de sa visite. A Mamoudzou, il a assisté à l'arrivée de la « course de pneu », une attraction très populaire sur l'île où les participants courent en poussant devant eux un pneu avec deux baguettes en bois. S'offrant une traversée personnelle du lagon, il a vanté « des moments inoubliables » durant lesquels « on ressent des choses ».Comme à La Réunion les deux jours auparavant, Manuel Valls a multiplié les inaugurations officielles, comme un futur hôpital à Petite-Terre et un internat au lycée agricole de la ville de Coconi, dans le centre de l'île. Il a également visité la nouvelle cantine scolaire d'une école élémentaire à Chirongui, dans le sud. « Merci pour votre accueil très chaleureux, c'est très émouvant », a déclaré à plusieurs reprises le premier ministre devant les Mahorais. Un accueil toutefois très préparé par les autorités insulaires, puisque par exemple, la route qui mène à l'école de Chirongui avait été goudronnée à la hâte vendredi.Bastien Bonnefous (Mayotte, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.06.2015 à 06h38 Vingt-sept kilos de cocaïne ont été découverts vendredi à l'aéroport Félix-Éboué de Matoury, 15 km de Cayenne, dans la valise d'un militaire qui s'apprêtait à embarquer pour Roissy-Charles-de-Gaulle, a indiqué samedi 13 juin le parquet de Cayenne.Il s'agit d'un « militaire d'une quarantaine d'années », a déclaré Isabelle Arnal, procureur adjoint à Cayenne, confirmant une information de Guyane 1ère (ex-RFO). L'homme, qui a été placé en garde à vue, devait embarquer dans un avion assurant « des vols qui servent à transporter les personnels de l'armée », a précisé la magistrate. Le contenu de sa valise a été découvert lors d'un contrôle douanier.Le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, a demandé le déclenchement d'une enquête de commandement - c'est-à-dire interne à l'armée - en parallèle à l'enquête de police en cours, a-t-on indiqué samedi dans son entourage. Le militaire relève de l'armée de l'Air, a-t-on ajouté de même source.Vendredi soir, Isabelle Arnal a saisi trois services d'enquêteurs dans ce dossier sensible. Parmi ces trois services d'enquêteurs figurent deux services nationaux : la section de recherches de la gendarmerie de l'air et l'Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants (OCRTIS), « un service de police qui n'a pas encore d'antenne en Guyane », a précisé le procureur adjoint.Le troisième service d'enquêteurs saisi dans ce dossier est la Direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) des Antilles-Guyane, « qui peut travailler en s'appuyant sur la police judiciaire de Cayenne », a ajouté Isabelle Arnal. Selon le parquet de Cayenne, « l'avion de l'armée s'est posé ce samedi à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle ». 13.06.2015 à 17h40 • Mis à jour le13.06.2015 à 19h35 | Bastien Bonnefous (Mayotte, envoyé spécial) Le folklore parfois peut être très politique. Manuel Valls en a fait l'expérience à son arrivée, samedi 13 juin, à Mayotte, dans la foulée de son déplacement de deux jours à La Réunion. Le premier ministre, accompagné par la ministre de l'éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, et la ministre des outremer, George Pau-Langevin, a été accueilli au conseil départemental de Mamoudzou par des chants et des danses traditionnels mahorais : le « déba » qui exprime des louanges religieuses au prophète – Mayotte est un territoire à 95 % de confession musulmane – et le « chigoma », habituellement réservé aux cérémonies de mariage.Mais derrière l'ambiance festive, les tenues d'apparat colorées, les colliers de fleurs de jasmin et les sourires, les habitants ont glissé quelques messages politiques dans leurs paroles. « Ça suffit (Passi Ivo) les clandestins, ça suffit la vie chère », ont-ils notamment chanté en mahorais, faisant référence à la fois au niveau de vie très bas mais aussi à l'immigration clandestine importante sur l'île. Même si aucun chiffre officiel n'existe, les pouvoirs publics considèrent qu'environ 70 000 personnes y sont actuellement en situation irrégulière, pour l'essentiel des ressortissants voisins des Comores.Maîtrisant peu la langue locale, Manuel Valls n'a pas directement répondu à ces injonctions. Paradoxalement, le premier ministre n'a pas souhaité vraiment mettre l'accent durant sa visite sur la lutte contre l'immigration clandestine. Seule la toute fin de son programme de la journée a été consacrée à ce sujet, avec la visite éclair du poste de commandement de l'action de l'Etat en mer chargé d'intercepter les bateaux de clandestins. En 2014 pourtant, près de 20 000 étrangers en situation irrégulière ont été expulsés de Mayotte, soit plus que le nombre d'éloignements forcés sur l'ensemble de la métropole pour la même année.« La France a une grande ambition pour Mayotte »Devant le conseil départemental, M. Valls a préféré mettre en avant « l'avenir » de l'île, en détaillant l'investissement de l'Etat auprès de ce territoire devenu en 2011 le 101e département français, avec la signature du plan stratégique « Mayotte 2025 ». Ce pacte, lancé par François Hollande lors de sa venue sur l'île en août 2014, dote le territoire mahorais de 320 millions d'euros, auxquels s'ajoutent les 378 millions du contrat de plan Etat-région signé également samedi matin. « Mayotte 2025 n'est ni un slogan, ni un mot magique, mais une feuille de route pour les années qui viennent. C'est la preuve que la France a une grande ambition pour Mayotte », a déclaré M. Valls.Formidable accueil de nos compatriotes mahorais. Mayotte, comme toutes nos outre-mer, fait rayonner la France. http://t.co/BiuSMxY3jT— manuelvalls (@Manuel Valls)require(["twitter/widgets"]);C'est surtout un minimum financier pour ce territoire confronté à des défis majeurs. Avec un taux de chômage de 17,6 % et un PIB par habitant de 6 575 euros – près de cinq fois moins élevé que dans l'Hexagone – Mayotte est un des départements d'outremer les plus pauvres, malgré une croissance annuelle de 11 %. La moitié de ses 219 000 habitants a moins de 20 ans et l'âge moyen sur l'île est de 17 ans. Les Mahorais ont donc des besoins considérables en matière d'éducation et de développement.« Mayotte doit faire face à deux défis fondamentaux, a expliqué Soibahadine Ibrahim Ramadani, le président du conseil départemental. Il faut mettre en place l'égalité réelle des droits par rapport à la métropole, et il faut lutter contre l'insécurité qui est un poison pour la société. » La multiplication des violences et des cambriolages, principalement dans les villes, est autant un problème que le décalage entre le niveau des minima sociaux (salaire minimum, allocations sociales et familiales) nettement inférieur au niveau en métropole ou même chez le voisin réunionnais.Lagon et arrivée de la « course de pneu »Pour tenter de répondre à ces différents enjeux, Manuel Valls a annoncé « le relèvement et l'alignement de plusieurs allocations » sur le niveau hexagonal. Il a également promis l'arrivée d'un peloton de gendarmerie supplémentaire (16 gendarmes) dès le mois d'août et l'affectation de 44 agents de la police de l'air et des frontières en septembre. En revanche, il a fermé la porte à la création d'une zone de sécurité prioritaire (ZSP) à Mayotte, malgré la demande de M. Ibrahim Ramadani. Pour favoriser le tourisme, il a annoncé la mise en place à partir de juin 2016 de liaisons directes de la compagnie aérienne Air Austral – trois par semaine – entre Paris et Mayotte, et a apporté son soutien aux autorités locales pour que le lagon mahorais soit classé au patrimoine mondial de l'Unesco.Au fil des heures, le premier ministre est apparu de plus en plus détendu, plaisantant à plusieurs reprises sur la chaleur écrasante et profitant des comités d'accueil très expansifs de la population à chaque étape de sa visite. A Mamoudzou, il a assisté à l'arrivée de la « course de pneu », une attraction très populaire sur l'île où les participants courent en poussant devant eux un pneu avec deux baguettes en bois. S'offrant une traversée personnelle du lagon, il a vanté « des moments inoubliables » durant lesquels « on ressent des choses ».Comme à La Réunion les deux jours auparavant, Manuel Valls a multiplié les inaugurations officielles, comme un futur hôpital à Petite-Terre et un internat au lycée agricole de la ville de Coconi, dans le centre de l'île. Il a également visité la nouvelle cantine scolaire d'une école élémentaire à Chirongui, dans le sud. « Merci pour votre accueil très chaleureux, c'est très émouvant », a déclaré à plusieurs reprises le premier ministre devant les Mahorais. Un accueil toutefois très préparé par les autorités insulaires, puisque par exemple, la route qui mène à l'école de Chirongui avait été goudronnée à la hâte vendredi.Bastien Bonnefous (Mayotte, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Maryline Baumard Bhan n’y comprend rien. Le jeune Soudanais a débarqué vendredi 12 juin au soir à Paris avec comme adresse le camp de La Chapelle. « Un ami, passé là il y a quelques semaines m’avait donné les indications. En y arrivant, j’ai vu qu’il n’y avait rien, personne qui campait. Ça ne ressemblait pas à ce dont il m’avait parlé. Heureusement, quelqu’un m’a accompagné ici », explique-t-il en montrant le jardin d’Eole, un espace vert aménagé juste derrière le métro Chapelle dans le 19e arrondissement.Bhan, 21 ans, anglais parfait, est assis à deux mètres d’un assemblage de bâches dépareillées. Sous cet abri collectif, juste à côté du Grand Parquet (un espace pour les petits spectacles) rue d’Aubervilliers, dorment une dizaine de ses compagnons d’infortune. « J’ai trouvé un matelas, un morceau de couverture et j’ai pu dormir », confie-t-il d’une voix encore mal réveillée, mal assurée dans ce lieu nouveau pour lui.Il est tôt, mais le petit-déjeuner est servi. « Des riverains ont apporté des pains, du café, du thé », commente Yann, un jeune homme le cheveu et le teint clair, venu les soutenir. Arrivé là à 5 heures du matin, il observe et aide. Il dit être juste là de « façon citoyenne », hors de toute appartenance à un parti politique. Yann a vécu avec eux l’épisode de la nuit de jeudi à vendredi, lorsqu’une caserne de pompier désaffectée a été investie quelques heures. Il rêve de pouvoir créer un squat afin que les migrants s’y installent.Une centaine, essentiellement issus du Soudan et d’ErythréeComme tous les samedis matins, le quartier s’éveille doucement. Rien à voir avec l’agitation populaire du lieu en plein après-midi. Là, on part faire les courses et sur l’esplanade investie par les campeurs, des joggeurs passent, qui vont prolonger leurs foulées dans le jardin conçu par le paysagiste multiprimé Michel Corajoud. Un espace ouvert en 2007, beau pour les yeux et pensé pour la vie collective du quartier. « Ici on est au calme. Pourvu que ça dure », insiste Ahmed, Soudanais aussi, qui dit avoir été brièvement hébergé par la mairie de Paris avant de revenir là, « avec les autres ». En parlant, Ahmed jette un œil un peu plus loin, au camion de police qui veille ; histoire de s’assurer que rien ne bouge. Ils sont une centaine, essentiellement des jeunes hommes originaires du Soudan et d’Erythrée, à se lever doucement. Les capuches sont rabattues sur les crânes, le regard est interrogatif. Des poches de jeans, dépasse souvent une brosse à dent. Ahmed et Dean terminent d’ailleurs leur toilette succincte, pieds nus devant une des petites fontaines du lieu.En face, une école occupée par les parents espère bien profiter du passage des journalistes pour faire valoir ses demandes. « Urgent, classes pour nos enfants », indique l’affiche qui barre le mur de façade. Pour l’heure, chacun reste sur son combat.Blocages à la frontière entre l’Italie et la FranceBhan, lui, est songeur. Peu bavard. L’Angleterre, la France, ou ailleurs ? La question est là, bien présente pour lui à cette étape de son voyage entamé il y a un an. « Je viens de passer un an en Libye. Là je m’étais dit que j’allais aller en Grande-Bretagne parce que mon copain y est déjà. Maintenant j’hésite. Je ne sais plus trop. Qui donne le plus l’asile aux gens comme moi victimes de la guerre ?, interroge-t-il. Je ne parle pas le français mais bien l’anglais, c’était une des raisons de mon choix initial. Mais je ne suis plus sûr de rien. »Le garçon n’arrive pas à se projeter ; à s’imaginer un avenir. « Là je viens d’arriver en Europe. Il y a cinq jours mon bateau était escorté dans le port de Catane. Après, ça s’est précipité. Ça va vite l’Europe », commente cet ex-étudiant en management. « On a d’abord été emmenés dans un camp dont j’ignore l’emplacement. On y a été transportés en bus depuis Catane. J’avais fait la traversée seul, mais là, je me suis rapproché de plusieurs autres Soudanais. On a quitté le camp, de peur qu’ils nous prennent les empreintes et qu’on soit obligés de rester en Italie. Après, on a repris un bateau pour remonter. Du sud de l’Italie, j’ai pris le train jusqu’à Rome. Puis de Rome à Vintimille. Là, ça a été un peu compliqué », ajoute-t-il. Depuis quelques semaines, en effet, des renforts de police ont été envoyés à la frontière entre l’Italie et la France pour empêcher les passages. Ces premiers renforts ont même été enrichis d’un escadron supplémentaire en milieu de semaine. Depuis cette date, des policiers empêchent par ailleurs les Africains arrivés jusqu’à Nice de monter dans des trains pour Paris. Qu’ils soient ou non munis de billets. « Moi j’ai réussi à passer en France. Je ne vous dirai pas comment car je ne veux pas que ceux qui viennent après moi et qui feront comme moi soient pris. Mais on est malins, nous les Africains ! » sourit Bhan. À Nice, il est passé avant les interdictions de monter dans le train. En revanche il a été arrêté dans une ville qu’il croit être Toulon. « Là, les policiers m’ont dit de quitter la France sous deux jours », rapporte-t-il.Depuis qu’il est à Paris, Bhan a réussi à appeler sa famille. « Tout le monde chez moi est resté au Sud-Soudan, à Juba. Il fallait que je leur dise que ça allait et que j’étais en France », rappelle-t-il. Entre le Soudan et ici, il y a eu la Libye. « J’ai travaillé dur là-bas. J’ai fait plein de petits jobs différents. Notamment beaucoup de vente, c’est parce que je parle anglais que j’ai fait du management à l’université. Mais ces derniers mois, à Tripoli, c’est vraiment devenu impossible à cause de l’insécurité. Je me suis fait tout voler plusieurs fois. Surtout mon téléphone », regrette le jeune homme venu sans bagages. Ce séjour en terre libyenne lui a tout de même permis d’économiser les 1 200 dinars nécessaires pour la Méditerranée. La traversée, avec la faim, la soif, la peur et l’entassement « à 500 sur le bateau » n’est pas son sujet du jour… Sa vraie question désormais c’est « Où aller ? Où est-ce que je m’installerai le plus facilement pour refaire ma vie », répète-t-il. Réponse pour lui sous quelques mois.Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.06.2015 à 09h10 • Mis à jour le13.06.2015 à 09h12 Dix-huit armes de poing ont été dérobées dans une annexe du commissariat de police de Cayenne dans la nuit de mercredi à jeudi, et trois suspects étaient en garde à vue vendredi, ont indiqué le procureur de la République et la police en Guyane.Tous les trois mineurs, les suspects, placés en garde à vue dès jeudi, sont connus des services de police. Ils nient être les auteurs du vol, ou même de simples recéleurs, a précisé le procureur, Ivan Auriel.Les armes de service de policiers dérobées se trouvaient dans leurs casiers personnels. « Elles ont toutes été volées avec leur chargeur. Sept gilets pare-balles avaient été dérobés mais ils ont été retrouvés », a indiqué M. Auriel. L'une des armes a également été retrouvée jeudi.Selon Olivier Le Cardinal, n°1 de la police en Guyane, des policiers de l'antenne de l'IGPN – l'Inspection générale de la police nationale – en Martinique étaient attendus vendredi soir à Cayenne pour enquêter sur d'éventuelles responsabilités policières. Les armes de service doivent en effet être laissées à l'armurerie du commissariat, dans le centre de Cayenne, a-t-il précisé. L'IGPN doit aussi tenter de savoir pourquoi l'alarme de l'annexe ne s'est pas déclenchée.Le bâtiment en question abrite notamment des vestiaires des policiers de la BDAR (Brigade des accidents et des délits routiers). Il est doté, selon le procureur, d'« un système de surveillance vidéo et d'une alarme identique à celle des domiciles de particuliers ». Il n'y aurait « pas de surveillance humaine », selon le magistrat du parquet.Les trois suspects ont été interpellés jeudi en milieu de journée. L'un d'eux était en possession de l'un des gilets pare-balles volés. Il affirme l'avoir trouvé « par terre », a précisé le procureur. A la suite d'une information fournie aux enquêteurs, les six autres gilets dérobés ont été retrouvés dans un squat. 13.06.2015 à 04h52 Une cinquantaine d'artisans-taxis ont mené une opération contre les chauffeurs UberPOP, de simples particuliers proposant leurs services à prix cassés, dans la nuit de vendredi au samedi 13 juin à Paris pour dénoncer une concurrence « déloyale ». Les artisans-taxis ont arrêté les véhicules de conducteurs UberPOP, et demandé à leurs passagers d'en descendre.Place Denfert-Rochereau, un artisan taxi expliquait à un client gêné que cette populaire application sur téléphone signifiait pour lui la « précarisation » de son métier, sous le regard de policiers discrets. « Ca fait plus d'un an qu'on patiente et rien ne se passe », s'agace Mohamed Habib, chauffeur de taxi depuis vingt ans. « UberPOP c'est du travail au noir, du travail clandestin ».Lire (en édition abonnés) :Ils sont devenus chauffeurs pour UberPopAgression d’un chauffeur de taxi à Roissy« On en a ras-le-bol de la concurrence déloyale, ras-le-bol d'Uber qui est au-dessus des lois », a renchéri une de ses collègues, Maryline Richaudeau, « de jour en jour on a une chute d'activité flagrante, ils se mettent dans nos stations, sur nos voies, il y a constamment des tensions », a-t-elle décrit, évoquant l'agression d'un chauffeur de taxi à l'aéroport de Roissy vendredi.UberPOP a valu au groupe américain Uber, numéro un mondial de la mise en relation avec des voitures de transport avec chauffeur, de nombreux litiges avec les tribunaux. Le groupe - valorisé à 50 milliards de dollars selon la presse américaine - a ainsi été condamné à 100 000 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Paris fin 2014 à cause d'UberPOP. La société a fait appel.Des préfets ont interdit ces dernières semaines le service pour « concurrence déloyale » vis-à-vis des VTC (voitures de transport avec chauffeur) et taxis, deux professions ulcérées par le développement de cette activité, illégale selon le gouvernement. La Cour de cassation examine une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) sur ce sujet, mais ne l'a pas encore transmise au Conseil constitutionnel.UberPOP arrive à Nantes, Strasbourg et MarseilleParallèlement, Uber a continué à développer UberPOP, annonçant lundi son introduction à Strasbourg, Nantes et Marseille. Jeudi, un chauffeur UberPOP poursuivi pour exercice illégal de l'activité d'exploitant de taxi, a été relaxé à Paris, une première qui a suscité la « très grande satisfaction » de la société Uber mais a scandalisé les taxis.Le tribunal correctionnel a notamment estimé que « le transport onéreux d'une personne est insuffisant à caractériser le délit d'exploitant de taxi sans autorisation de stationnement, qui suppose que soit caractérisé un stationnement ou une circulation sur la voie publique en quête de clientèle ». En mai, quelque 150 dossiers de chauffeurs UberPOP étaient en cours à Paris. Certains ont d'ores et déjà donné lieu à des amendes de plusieurs centaines d'euros.Lire aussi :La justice juge non coupable un chauffeur UberPop Bastien Bonnefous (Saint-Denis (La Réunion), envoyé spécial) « Je ne suis pas le Père Noël, je ne viens pas avec des annonces gadgets, ni avec des cadeaux. » Manuel Valls annonce la couleur. Le premier ministre est en effet arrivé à La Réunion avec peu de nouvelles mesures en poche, pour sa visite de deux jours sur l’île avant de s’envoler pour Mayotte. « Je suis toujours étonné qu’on attende du premier ministre qu’il vienne à chaque fois avec des annonces et qu’il ouvre son portefeuille. Ce qui compte, c’est avoir la bonne analyse », a-t-il déclaré, rappelant que « l’Etat consacre 4,4 milliards d’euros pour le développement de La Réunion ».Seule véritable nouveauté de son déplacement : la création de 4 400 emplois aidés supplémentaires pour le département ultramarin lourdement frappé par le chômage. A la fin de l’année, l’ensemble de ce type de contrats subventionnés devrait concerner 40 000 emplois pour La Réunion et ses 849 000 habitants. « C’est la preuve que l’Etat est là », a affirmé M. Valls à Saint-Joseph, fief du député PS et maire Patrick Lebreton, dans le sud de l’île, où il a signé une charte pour l’emploi local avec neuf entreprises privées et s’est offert un de ses rares et rapides bains de foule avec une population largement constituée pour l’occasion de militants socialistes.« Sans formations, ça ne sert pas à grand chose »Mais le coup de pouce supplémentaire du gouvernement est loin de répondre aux attentes des Réunionnais. « Les contrats aidés, c’est très bien, mais s’ils ne sont pas accompagnés de formations, ça ne sert pas à grand chose », estime un habitant qui manifestait, vendredi 12 juin au matin, devant la mairie de Saint-Denis pour protester contre le manque de formations professionnelles sur l’île. « Du coup, quand on est en contrat aidé, on est encore plus souvent précarisé car on ne coûte pas cher au patron et il en profite », ajoute son voisin.Pour tenter d’endiguer le chômage chronique à La Réunion, près de trois fois plus élevé qu’en métropole (30 %, dont 60 % chez les jeunes), Manuel Valls a également annoncé la signature d’une ordonnance d’ici à la fin de l’année pour inscrire dans les appels d’offres de marchés publics une clause favorisant les entreprises qui emploient des Réunionnais, ainsi que la mise en place à partir du 1er janvier 2016 d’une expérimentation permettant au préfet de moduler les différents dispositifs d’aide à l’emploi en fonction des besoins sur le territoire.L’essentiel de la visite de M. Valls a consisté en des inaugurations officielles dans les domaines économiques ou sociaux : une centrale de production d’électricité par des panneaux photovoltaïques, la visite d’un centre d’encadrement militaire de jeunes en difficulté qui se flatte d’un taux d’insertion de plus 70 %, un abattoir de volailles flambant neuf d’un coût de 73 millions d’euros dont 28 millions d’aides publiques via la défiscalisation, ou l’extension de l’aérogare de l’aéroport de Saint-Denis…Le premier ministre a également visité dans l’est de l’île, à Saint-Benoît, une école primaire en compagnie de la ministre de l’éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem. Le duo a assisté, dans une classe de CM2, à une leçon sur « les valeurs de la République » au cours de laquelle M. Valls a pu constater, avec le sourire, qu’il était le « modèle » de Mathis, un des élèves.Maigre récolteMais il n’a pratiquement pas évoqué durant son séjour les dossiers sécuritaires, alors qu’un coup de filet antiterroriste, le 2 juin à Saint-Denis, a conduit à l’arrestation de deux hommes, frères jumeaux âgés de 18 ans, convertis à l’islam et radicalisés, qui sont soupçonnés d’avoir préparé un départ en Syrie pour faire le djihad. Mis à part l’octroi d’une prime pour les planteurs de canne à sucre frappés par la chute des prix et la libéralisation des marchés, déjà promise en août dernier par François Hollande lors de sa venue sur l’île, la récolte réunionnaise du chef du gouvernement est assez maigre.M. Valls a surtout fait sur place le service après-vente des réformes de son gouvernement – le plan PME-TPE, la réforme du collège, le pacte de responsabilité ou le CICE – ou répondu favorablement aux demandes de certains grands groupes réunionnais, comme l’augmentation de la flotte de la compagnie aérienne Air Austral. Il a également pris fait et cause pour les entrepreneurs qui réclament la construction d’une nouvelle route longeant le littoral à Saint-Denis. Un chantier polémique, d’un montant de plus d’1,6 milliard d’euros, combattu par les écologistes locaux et qui est devenu un enjeu politique à l’approche des élections régionales de décembre. « C’est un chantier spectaculaire qui doit aller au bout tout en étant exemplaire sur le plan environnemental », s’est contenté de répondre Manuel Valls.Bastien Bonnefous (Saint-Denis (La Réunion), envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Rey-Lefebvre La trêve hivernale à peine achevée (le 31 mars), les associations membres du Comité de suivi de la loi dite « Dalo » (Droit au logement opposable) tirent déjà la sonnette d’alarme. Elles ont en effet enregistré 74 cas de ménages, pourtant reconnus prioritaires, menacés d’une exécution d’expulsion ordonnée par la justice. C’est 39 % de plus qu’en 2014 à la même époque. « Et ce ne sont que les dossiers dont nous avons connaissance, s’inquiète René Dutrey, délégué général du comité. Il y en a sans doute beaucoup plus. Et la circulaire Valls-Duflot, d’octobre 2012, qui recommandait aux préfets de reloger un ménage avant de faire intervenir la force publique, reste lettre morte. Nous nous attendons à une importante vague d’expulsions en juillet, les autorités attendant généralement la fin de l’année scolaire pour les familles avec enfants », se désole-t-il.L’empressement des préfets s’explique par au moins deux raisons. Le nombre de ménages reconnus bénéficiaires du Dalo mais non relogés ne cesse de croître : en mars, ils étaient 59 502, dont 44 013 en Ile-de-France – preuve que ce droit, instauré en 2007, n’existe pas vraiment. Une autre raison, plus prosaïque cette fois, motive également les préfets : économiser l’argent de l’Etat qui, faute d’exécuter des décisions de justice, se voit régulièrement condamné à verser des indemnités aux bailleurs lésés.Epargner les deniers publicsPour ce motif, l’Etat a déboursé, en 2012, 38 millions d’euros. En 2010, la somme s’élevait à 55 millions. La raison ? Les préfets ont largement refusé le concours de la force publique, suivant en cela les orientations de la loi sur le Droit au logement opposable mais faisant mécaniquement grimper les indemnités versées aux propriétaires. La loi de finances pour 2015 n’a prévu que 40 millions d’euros, incitant donc les pouvoirs publics à prêter main-forte aux expulsions pour épargner les deniers publics : un objectif parfaitement contradictoire avec la circulaire d’octobre 2012 cosignée par Manuel Valls et Cécile DuflotLa France, pays plutôt réticent à expulser, serait-elle en train d’adopter la culture anglo-saxonne plus brutale avec les locataires défaillants ? Les statistiques démentent cette tendance. Le nombre d’expulsions menées par la police, qui représente moins de 10 % des décisions des tribunaux a, certes, progressé. Celles-ci sont passées de 10 637 en 2007 à 11 508 en 2012. Mais cette hausse est en ligne avec le nombre de décisions des tribunaux ordonnant une expulsion : de 110 000 en 2007 à 119 000 en 2012. L’Union sociale de l’habitat, fédération des bailleurs sociaux, qui détient 50 % du parc locatif, annonce 5 000 expulsions par an. Un chiffre stable, et un peu moins élevé que le parc privé.Le « maintien illicite dans le domicile d’autrui » devient un délitLes députés ont achevé, jeudi 11 juin, la discussion d’une proposition de loi sur « l’infraction de violation de domicile » portée par Natacha Bouchart, la sénatrice (Les Républicains) du Nord et maire de Calais, ville confrontée à un développement du squat. Le texte vise à sanctionner plus sévèrement les squatters. La récente affaire de Rennes, où une propriétaire de 83 ans s’est trouvée face à des squatters qui occupaient sa maison abandonnée depuis des années, a plané sur les débats. Les parlementaires ont créé, à côté de l’infraction du domicile déjà réprimée par l’article 226-4 du code pénal, un nouveau délit de « maintien illicite dans le domicile d’autrui », qui peut donc être constaté à tout moment facilitant l’évacuation par la police des intrus. « Les parlementaires ont voulu montrer aux Français avant leur départ en vacances qu’ils travaillent à protéger leur domicile », a commenté Jean Baptiste Ayrault, porte-parole de Droit au logement.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Julia Pascual Dix-huit mois de navette parlementaire plus loin, la loi renforçant la lutte contre la prostitution a été adoptée, vendredi 12 juin, en seconde lecture à l’Assemblée nationale. La pénalisation du client, qui prévoit la mise en place d’une contravention de 5e classe (1 500 euros d’amende), a été entérinée, de même que la suppression du délit de racollage, contestée par quelques élus Républicains présents. L’examen n’a pas trainé dans un hémyclique vide comme un vendredi, où le député PS Pascal Cherki comptabilisait sur Twitter seulement trois hommes socialistes.Un troisième homme socialiste nous rejoint dans l'hémicycle c'est @BrunoLeRoux— pascalcherki (@Pascal Cherki)require(["twitter/widgets"]);Pour faire taire les critiques qui continuent de s’exprimer, notamment dans certains milieux associatifs (Aides, Médecins du monde, Strass...), les élues socialistes Catherine Coutelle et Maud Olivier se sont défendues d’appuyer une « loi moralisatrice », rappelant en même temps la position « abolitionniste » de la France. Le président de la commission spéciale chargée de l’examen du texte, Guy Geoffroy (LR), s’est joint à elles pour « dénoncer le dogme inacceptable du besoin irrépressible de l’homme » et promettre de ne jamais cesser « la lutte contre l’abominable ».Le député UDI Charles de Courson a cité à cette occasion le Nouveau Testament lorsque Jésus s’adresse à une prostituée : « Je ne te condamne pas, va et ne pèche plus. » « Un temps ridiculement court »Durant cet examen d’un peu moins de quatre heures, c’est surtout Sergio Coronado (EELV) qui a apporté la contradiction aux auteurs de la loi. Le député des Français de l'étranger (Amérique Latine et Caraïbes) a fait adopter un amendement, avec le soutien du gouvernement, qui supprime la possibilité de blocage administratif des sites proposant un accès à la prostitution.La discussion s’est enfin attardée sur l’article de la loi qui prévoit la mise en place d’un « parcours de sortie » de la prostitution grâce, notamment, à la possibilité d’obtenir – sur décision du préfet – un titre provisoire de séjour. La durée de ce titre a été ramenée d’un an à six mois pour ne pas encourager les réseaux à exploiter les titres de séjour. Marie-Georges Buffet (PCF) a regretté « un temps ridiculement court. (...) On met les personnes en état d’insécurité ». M. Coronado a appuyé : « C’est une méconnaissance du parcours de sortie de la prostitution. »Au terme des débats, les députés socialistes et le Front de gauche ont voté pour la proposition de loi, les écologistes contre et Les Républicains se sont abstenus. « L’adage “le client est roi” n’est plus », s’est félicitée Maud Olivier. La loi n’est pas encore définitivement adoptée puisqu’elle doit encore passer devant une commission mixte paritaire où députés et sénateurs tenteront de s’accorder sur un texte commun. A terme, les députés auront le dernier mot. Les auteurs du texte tablent sur une adoption avant la fin de l’année.Lire aussi (abonnés) :« Délit de racolage ou pénalisation du client, c’est bonnet blanc et blanc bonnet  »Julia PascualJournaliste au Monde Mattea Battaglia Alors que prend fin, vendredi 12 juin, la phase de consultation des enseignants sur les nouveaux programmes – dont les résultats ne seront pas connus avant l’été –, l’historien Claude Lelièvre revient sur le « roman national », l’une des notions qui a marqué les polémiques, souvent virulentes, sur les projets de programmes de cycle dont on attend la version finale en septembre. Pour ce spécialiste du système éducatif, les conséquences d’une « histoire édifiante », qui a pu exister à l’école communale mais jamais au collège, ne peuvent être que très discutables.Lire aussi :Les programmes d’histoire réveillent la guerre scolaireLa refonte des programmes d’histoire a fait naître des polémiques bien au-delà des cercles d’enseignants et de spécialistes de la discipline. Comme si, du jour au lendemain, la France entière se passionnait pour des programmes que, d’ordinaire, seuls les enseignants s’approprient. Etes-­vous surpris par l’ampleur de ces controverses ? Non, car l’histoire est bien, selon la formule un peu galvaudée, une « passion française ». La France est même le seul pays non­ totalitaire où il arrive que le chef de l’Etat se mêle de cet enseignement. Avant François Hollande, on a eu l’intervention de François Mitterrand, qui a abouti à la convocation d’un colloque important en 1984. Celle, aussi, de Nicolas Sarkozy en 2008 à propos de l’enseignement de la Shoah. Mais rares sont les politiques qui ont regardé de près les programmes, actuels ou anciens. D’où des approximations – voire des contre-vérités fâcheuses – dans les débats, et des focalisations unilatérales sur certains points. La passion l’a souvent emporté sur l’esprit d’examen.« L’imagination des élèves, charmée par des peintures et des récits, rendra leur raison enfantine plus attentive et plus docile »Les débats se sont cristallisés autour du « roman national », que les détracteurs des nouveaux programmes estiment fragilisé, voire bouté hors de l’école. Est-­ce selon vous le cas ? Le « roman national » s’est installé dans l’enseignement primaire dès les débuts de la IIIe République, à l’initiative – entre autres – d’Ernest Lavisse [1842-1922], l’auteur des célèbres manuels « petits Lavisse ». « A l’enseignement historique incombe le glorieux devoir de faire aimer et comprendre la patrie française […], écrivait-il. Faisons aimer [aux élèves] nos ancêtres les Gaulois et les forêts des druides, Charles Martel à Poitiers, Roland à Roncevaux, Jeanne d’Arc, Bayard, tous nos héros du passé, même enveloppés de légendes […]. L’imagination des élèves, charmée par des peintures et des récits, rendra leur raison enfantine plus attentive et plus docile. » Mais cette histoire foncièrement idéologique voire légendaire, et revendiquée comme telle par ceux qui la promeuvent, est restée limitée à l’école des enfants du peuple, autrement dit à l’école communale. Elle n’a jamais été celle des élites, de l’enseignement secondaire. Ce serait une nouveauté radicale que d’installer le roman national dans le secondaire.Ce roman national doit-­il être central, selon vous, dans les enseignements que délivre l’école ? Autrement dit, les élèves en ont-­ils davantage besoin aujourd’hui ? Sûrement pas. Et cela d’autant plus que les conséquences d’une « histoire édifiante » ne peuvent être que très discutables : aussi bien l’histoire édifiante, qui aurait pour finalité de faire des enfants des dévots d’une « religion civile nationale », en occultant les aspects sombres de l’histoire réelle. Que celle, en sens inverse, qui peut former des « pénitents » accablés sous le poids des responsabilités anciennes et des culpabilisations actuelles. Nous n’avons pas besoin de cela, bien au contraire, pour nous situer avec lucidité et équité, et nous projeter vers l’avenir.François Hollande et Najat Vallaud­-Belkacem ont repris à leur compte la notion de « récit national », et non de « roman national ». Un distinguo d’initiés ?La ministre de l’éducation a clairement distingué le « récit » du « roman », en déclarant lors du Forum sur les nouveaux programmes organisés le 3 juin en Sorbonne « qu’il ne s’agit pas de fiction ». Reste l’adjectif « national ». S’il s’agit, comme on peut le penser, qu’il y ait une attention particulière portée à la France dans l’enseignement de l’histoire, cela paraît tout à fait légitime. Nous ne vivons pas n’importe où dans le vaste monde ! Ce serait nettement plus problématique s’il s’agissait de faire de la défense et illustration de la France le centre de l’histoire enseignée – ce qui n’a jamais eu lieu jusqu’alors dans les programmes d’histoire pour le collège. Là comme ailleurs, le nombrilisme fait peser des risques…Nous ne sommes pas dans la situation qui avait suivi la guerre perdue de 1870. Elle avait conduit certains dirigeants républicains à promouvoir une véritable « religion civile » : la « religion de la Patrie, qui n’admet pas de dissidents », selon les propres termes de Jules Ferry – qui avait pourtant adhéré auparavant au positivisme et à son ambition d’une unification de l’Europe occidentale.Lire aussi :« L’idée de vouloir faire de l’histoire un “roman national” est dérangeante »Mattea BattagliaJournaliste au Monde Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant) La Cour constitutionnelle belge a adopté, jeudi 11 juin, un arrêt qualifié d’« historique », qui annule une loi de juillet 2013 sur la conservation des données liées à des communications électroniques et téléphoniques. Pour les juges belges, ces dispositions, discriminatoires et contraires aux principes d’égalité, violent la vie privée des citoyens et le secret de certaines professions.La loi, adoptée par le gouvernement belge et entrée en vigueur depuis l’automne dernier, obligeait les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) et les opérateurs de téléphonie – mobile et fixe – à conserver durant douze mois toutes les métadonnées (origine et destination des courriels, date et identité des sites visités, localisation et identification des appareils, etc.). L’obligation ne s’appliquait pas, en revanche, au contenu des communications.Les opérateurs avaient dû constituer des services spéciaux, chargés de répondre aux demandes de la police, des parquets ou des juges d’instruction. La sûreté de l’Etat et les services de renseignement militaires pouvaient également réclamer des informations.Directive européenne trop largeLe texte transposait en fait – en étendant son champ d’action – une directive européenne de 2006, cassée par la Cour de justice de Luxembourg, qui avait estimé que ces dispositions axées sur la lutte antiterroriste bafouaient les droits à la protection de la vie privée et à la protection des données, « sans limitation au strict nécessaire ». Les juges de Luxembourg avaient surtout mis en évidence le manque de garanties quant à l’encadrement de l’accès aux données.C’est en se fondant notamment sur cet arrêt de la Cour européenne que la Ligue des droits de l’homme belge et l’Ordre des barreaux francophones et germanophone de Belgique ont introduit un recours. Les avocats insistaient sur la mise en cause de leur secret professionnel, à la base de leurs relations avec leurs clients.Les juges constitutionnels ont donné raison aux plaignants, en relevant notamment que le texte du gouvernement ne liait pas la conservation des donnés à une quelconque menace pour la sécurité publique.Comparaison avec la loi sur le renseignement françaiseLe président de la Ligue des droits de l’homme, Me Alexis Deswaef, a dit espérer que cet arrêt aura l’effet d’un « électrochoc » pour le gouvernement. Son confrère Jean-François Henrotte, représentant des barreaux, souligne, dans le quotidien Le Soir, que « la plupart des Etats européens ont abandonné la mise en place de législations de ce type ». Toutefois, « on observe l’effet inverse en France, avec l’adoption d’une loi sur le renseignement, mais il faut replacer tout cela dans le contexte des récents attentats », nuance l’avocat.Lire aussi :Après un débat focalisé sur le terrorisme, le Sénat vote largement la loi sur le renseignementDu côté de la police et de la justice, les réactions de dépit sont nombreuses. Les spécialistes prédisent des enquêtes plus longues et plus complexes. Philippe Van Linthout, coprésident de l’Association des juges d’instruction, estime que les garanties offertes par la loi pour éviter les abus étaient suffisantes et pouvaient entraîner des sanctions.L’arrêt a visiblement eu l’effet d’une douche froide pour le gouvernement du libéral Charles Michel. Les ministres de la justice, de l’agenda numérique et de la vie privée promettaient d’examiner attentivement la décision de la Cour avant de proposer, le cas échéant, un nouveau texte, négocié dans le cadre du Parlement du Benelux.Lire aussi :Le Conseil constitutionnel se prononcera sur l’accès administratif aux données de connexionJean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elise Vincent La nouvelle de l’interpellation, le 3 juin, d’une avocate prometteuse du barreau de Paris, s’est répandue comme une traînée de poudre dans le petit milieu des pénalistes parisiens. Qui aurait cru que la jeune femme de 31 ans, bosseuse passionnée, collaboratrice impliquée, se retrouve ainsi incarcérée à la maison d’arrêt de Versailles, parce que soupçonnée d’avoir joué un rôle dans l’évasion ratée d’une prison belge de son client, un gros caïd ?Le placement en détention de la jeune avocate et son extradition programmée vers la Belgique sont une situation relativement exceptionnelle. Une extradition confirmée, jeudi 11 juin, par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Versailles. Le cas est tellement rare que le bâtonnier de Paris, Pierre-Olivier Sur, très ennuyé, envoie sa position par SMS aux journalistes qui en font la demande : « J’ai demandé des informations complètes sur les conditions de la mise en cause de cette avocate pour réagir immédiatement, afin de la soutenir si elle était abusivement poursuivie, ou de prendre toutes les mesures disciplinaires qui s’imposeraient si elle n’avait pas respecté les exigences de ses obligations déontologiques. »Le club des femmes pénalistes a, lui, glissé un message de soutien plus direct sur sa page Facebook : « Nos pensées vont vers notre jeune consœur, présumée innocente, incarcérée sur mandat d’arrêt européen. Sans connaître le fond du dossier, on ne peut malgré tout que s’interroger sur le bien-fondé du choix d’une procédure si violente à l’égard de quelqu’un présentant toutes les garanties de représentation. » Une opinion partagée, en privé, par bon nombre des confrères de sa génération qui débutent et courent également les prisons pour se faire leur clientèle : « Ça pourrait nous arriver à tous », glisse l’un d’eux.Un rendez-vous tardif au parloirC’est pourtant bien la jeune avocate que les policiers de l’Office central de lutte contre le crime organisé (Oclco) ont arrêtée, le 3 juin, ainsi que trois autres personnes – l’une d’elles a été remise en liberté depuis –, dans le cadre d’un mandat d’arrêt européen émis par un juge belge. On lui reproche d’avoir eu rendez-vous, un dimanche d’avril 2014, à une heure tardive (vers 20 heures), au parloir de la prison de Saint-Gilles, en Belgique, trois jours avant l’extradition prévue vers la France de son client : Mohamed Benabdelhak, dit le « Bombé ». Un délinquant aguerri originaire d’une cité du plateau de Creil (Oise), passé à la postérité pour une spectaculaire évasion, en 2008. Un commando armé de kalachnikovs avait attaqué le fourgon de gendarmerie qui le conduisait devant un juge d’instruction de Beauvais. S’en étaient suivis six ans de cavale.Or ce dimanche 13 avril 2014, à l’heure du rendez-vous de la jeune avocate dans l’enceinte de Saint-Gilles, quatre individus équipés de brassards « police » sont installés au volant d’une camionnette et d’un véhicule avec gyrophare. Ils se présentent à l’entrée de la prison belge en espérant obtenir l’ouverture des portes. En vain. Les véhicules font alors une violente marche arrière pour fracturer l’entrée. Armés de fusils d’assaut, les visages dissimulés, les quatre hommes s’introduisent jusque dans la salle des visiteurs avant d’être bloqués par un sas et le déclenchement de l’alarme.La fuite du véhicule est tout aussi spectaculaire. Une course-poursuite s’engage avec les forces de l’ordre sur le périphérique bruxellois. Les malfaiteurs tirent sur la police, plusieurs balles touchent les voitures d’autres automobilistes, mais la fusillade ne fait aucune victime. Autant dire que les autorités belges avaient à cœur de mettre la main sur d’éventuels complices. Un an de coopération entre l’Oclco et les policiers belges aura été nécessaire.« Elle a été piégée »La jeune femme était-elle au courant de ce qui se tramait ? S’est-elle rendue à dessein au parloir, dans une zone d’où il est plus facile de s’échapper ? Ou son envie de montrer son implication à un gros client potentiel a-elle endormi sa méfiance ? A-t-elle été manipulée par son « apporteur d’affaires », un voyou français dont elle a été très proche, ami revendiqué du « Bombé », et interpellé en même temps qu’elle ? Me David Marais, son avocat, répète à l’envi : « Ma consœur est innocente, le dossier le démontrera. Elle a été piégée. Je veux qu’elle puisse revenir la tête haute, sans avoir à baisser les yeux devant les confrères au palais. » L’un des avocats de longue date de Mohamed Benabdelhak, Hugues Vigier, lui, rappelle que son client a toujours farouchement nié que la tentative d’évasion le visait, même si les enquêteurs sont persuadés du contraire. Peu de temps après les faits, les policiers avaient retrouvé un téléphone caché dans sa cellule. Le contenu des SMS échangés « ne laissait aucun doute », selon eux, sur son envie de retrouver l’air libre. Me Vigier se dit par ailleurs sceptique sur les mauvaises intentions prêtées à sa consœur par la justice belge : « Si elle avait vraiment su que quelque chose se préparait en se rendant au parloir, cela signifie qu’elle avait la certitude d’avoir des ennuis ! »La jeune avocate parisienne a accepté, jeudi 11 juin, d’être extradée vers la Belgique. Seul son « apporteur d’affaires » a réclamé pour l’instant l’annulation de l’extradition. Selon son avocat, Me Hervé Denis, il « nie toute implication » dans la tentative d’évasion et doit encore être jugé, en octobre, dans une autre affaire par la cour d’appel de Paris. Une stratégie inverse à celle de la jeune femme qui espère, elle, être entendue le plus vite possible par la justice belge afin de « lever tous les malentendus ».Elise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.06.2015 à 15h39 • Mis à jour le29.06.2015 à 18h10 | Morgane Tual Déferlante de drapeaux arc-en-ciel sur la Toile en ce week-end qui suivait l’annonce, vendredi 26 juin, par la Cour suprême américaine de la légalisation du mariage homosexuel dans l’ensemble des Etats-Unis. Les internautes ont massivement salué la décision et les géants du Web ont fortement participé à cette célébration, à grand renfort de gadgets multicolores, alors que de nombreuses Gay Prides se déroulaient aux quatre coins du monde. Facebook a, par exemple, mis à disposition de ses utilisateurs un filtre arc-en-ciel à apposer sur leurs photos de profil, et que Mark Zuckerberg lui-même a utilisé.(function(d, s, id) { var js, fjs = d.getElementsByTagName(s)[0]; if (d.getElementById(id)) return; js = d.createElement(s); js.id = id; js.src = "//connect.facebook.net/fr_FR/sdk.js#xfbml=1&version=v2.3"; fjs.parentNode.insertBefore(js, fjs);}(document, 'script', 'facebook-jssdk'));Created with facebook.com/celebratepridePosted by Mark Zuckerberg on vendredi 26 juin 2015Twitter a de son côté ajouté une icône de cœur arc-en-ciel aux 7 millions de tweets qui ont affiché le hashtag #LoveWins (« L’amour gagne »), lancé par le président Barack Obama.Today is a big step in our march toward equality. Gay and lesbian couples now have the right to marry, just like anyone else. #LoveWins— POTUS (@President Obama)require(["twitter/widgets"]);(« Cette journée représente un grand pas vers l’égalité. Les couples gays et lesbiens ont désormais le droit de se marier, comme tous les autres. »)Google n’était pas en reste, qui affichait un logo spécial quand les utilisateurs effectuaient des requêtes telles que « gay marriage » dans son moteur de recherche. Son service de vidéos, YouTube, a publié une vidéo compilant des coming-out pour « célébrer les nombreuses personnes et communautés qui ont inspiré le changement », peut-on lire dans le texte de présentation.D’autres services comme Uber, Snapchat ou Vimeo ont également salué la décision de la Cour suprême sur leurs sites et applications respectifs. Tout comme Tim Cook, le patron d’Apple, qui avait révélé en octobre dernier son homosexualité.Today marks a victory for equality, perseverance and love.— tim_cook (@Tim Cook)require(["twitter/widgets"]);(« Ce jour marque la victoire pour l’égalité, la persévérance et l’amour. »)Lire aussi :Mariage homosexuel : histoire du basculement américainLe mariage homosexuel, bon pour les affairesCe soutien unanime de la Silicon Valley au mariage homosexuel n’est pas nouveau. En 2008 déjà, la proposition 8, qui visait à l’interdire en Californie, avait été fortement contestée chez les géants du Web. Google avait par exemple exprimé publiquement son opposition dans un billet de blog :« Nous ne prenons généralement pas position sur les questions qui ne relèvent pas de notre domaine, notamment sur les questions sociales (…). Néanmoins (…), les effets discriminatoires et effrayants de cette proposition pour nombre de nos employés nous poussent à nous opposer publiquement à la proposition 8. (…) Nous ne devrions pas supprimer le droit fondamental de quiconque, quelle que soit sa sexualité, d’épouser la personne qu’il aime. »C’est dire si le sujet est sensible dans la Silicon Valley, quelques années plus tard, en 2014, le tout nouveau directeur général de Mozilla Brenden Eich était poussé à la démission, rattrapé par une veille histoire : un don de 1 000 dollars effectué à l’époque pour soutenir cette proposition 8.Plus largement, pas moins de 273 entreprises américaines, parmi lesquelles Apple, Google, Facebook, Amazon, Microsoft et Twitter, avaient signé ensemble en 2013 un document en faveur du mariage entre personnes de même sexe, transmis à la Cour suprême américaine. Le texte expliquait que les différences de législations à ce sujet aux Etats-Unis étaient mauvaises pour leurs affaires et « nous forcent à traiter nos salariés légalement mariés différemment des autres, alors que notre succès dépend du bien-être et du moral de tous les employés ». Les entreprises arguaient également que ces différences les poussaient à effectuer des acrobaties administratives pour assurer une égalité de traitement entre les salariés.Un positionnement qui serait, avant tout, « une question d’image de marque », selon Jane Schacter, professeure de droit à Stanford, interviewée à l’époque par le magazine américain Wired. Pour elle, ce positionnement est un bon coup de marketing à destination de leur public cible, afin de lui dire : « Nous sommes le futur, nous représentons ce qui avance, pas ce qui vient du passé. »Fausse noteQuoi qu’il en soit, les entreprises de la Silicon Valley défilent chaque année à la Gay Pride de San Francisco. En 2013, Mark Zuckerberg y avait pris part, avec 700 salariés de l’entreprise. L’édition de dimanche n’a pas dérogé à l’usage, mais une fausse note est venue ternir la journée pour le premier réseau social du monde.Voir le diaporama : la Gay Pride à travers le monde« Honte à Facebook », pouvait-on lire sur plusieurs pancartes du défilé. Dans le cortège, des membres du mouvement #MyNameIs, notamment composé de drag-queens et de personnes transgenres, sont venus protester contre la politique du « vrai nom » mise en place par Facebook, comme ils le font depuis plusieurs mois. Ils souhaitent pouvoir utiliser le nom qu’ils choisissent sur le réseau social, notamment après une transition, mais Facebook leur impose, comme à tous ses utilisateurs, d’utiliser leur patronyme à l’état civil. Plusieurs manifestations ont déjà eu lieu devant les bureaux de Facebook pour dénoncer cette situation.« Des internautes utilisent encore le signalement de comptes utilisant un faux nom pour cibler et harceler des gens qui leur sont insupportables pour une quelconque raison », affirmait au début du mois Sister Roma, l’une des leaders du mouvement, au site spécialisé Re/Code. Mauvais timing : vendredi, alors que la Cour suprême légalisait le mariage homosexuel, le compte d’une ancienne employée de Facebook transgenre a été bloqué pour avoir utilisé un pseudonyme. « Mon nom est suffisamment réel pour travailler chez Facebook, mais pas pour être utilisé sur le site », s’indigne-t-elle sur la plate-forme Medium. Le nom qu’elle a choisi sur Facebook il y a six ans, alors qu’elle commençait sa transition, est celui que tout son entourage utilise — et celui qu’elle portait sur son badge lorsqu’elle travaillait pour le réseau social. « En nous forçant à changer nos noms sur le site, Facebook change le nom qu’on nous donne dans la vraie vie — que cela nous plaise ou non », dénonce-t-elle.Enfin, certains internautes ont dénoncé l’ambivalence de l’entreprise, qui défend publiquement les droits des lesbiennes, gays, bisexuels et trans (LGBT), mais laisse prospérer des discours homophobes sur sa plate-forme.¯\_(ツ)_/¯ http://t.co/ZVGY9Zd7wd— zefede (@Fred)require(["twitter/widgets"]);Pourtant, ses « standards de communauté », les règles qui régissent les contenus publiés sur le site, sont clairs :« Facebook supprime tout discours incitant à la haine, ce qui comprend tout contenu qui attaque directement des personnes en raison de leur race, leur ethnicité, leur origine nationale, leur religion, leur orientation sexuelle, leur sexe ou leur identité sexuelle, leur infirmité ou leur état de santé. Les organisations et personnes incitant à la haine de ces groupes protégés n’ont pas le droit de présence sur Facebook. »Morgane TualJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Mattea Battaglia Une deuxième chance pour l’académie. C’est ainsi que le ministère de l’éducation nationale lit les résultats d’admissibilité au concours externe supplémentaire de professeurs des écoles organisé à Créteil — une seconde session dite « exceptionnelle » —, dont les résultats doivent être officialisés lundi 29 juin.Les chiffres dont Le Monde a pu prendre connaissance ne lui donnent pas tort : « Avec 3 394 candidats déclarés admissibles pour 500 postes ouverts, on atteint un ratio de 6 ou 7 candidats pour 1 poste ; c’est aussi bien, voire mieux, que dans les académies les plus convoitées », se réjouit-on dans l’entourage de Najat Vallaud-Belkacem, alors que l’académie de Créteil cumule les difficultés sociales et scolaires.RepêchageLa prudence reste de mise, d’abord parce que les résultats définitifs ne seront connus que dans une quinzaine de jours — après les oraux d’admission, qui s’échelonnent jusqu’au 10 juillet. Ensuite, parce que la session du concours dite « classique » n’a, elle, pas fait aussi bien : avec 18 592 candidats admissibles pour 11 728 postes ouverts, le taux de sélectivité est loin d’être aussi élevé — et d’aucuns reconnaissent déjà, y compris dans l’entourage de la ministre de l’éducation, la difficulté de pourvoir tous les emplois.Ce deuxième concours, c’est aussi une deuxième chance offerte aux aspirants enseignants, une sorte de repêchage pour les candidats qui auraient échoué dans leur académie de premier choix. L’éducation nationale leur a facilité la tâche en leur permettant de tenter leur chance « à distance ». Autrement dit, sans faire le déplacement jusqu’à Créteil pour participer aux épreuves écrites, les 19 et 20 mai.Trio de lanceurs d’alerteCette petite révolution dans le règlement du concours compte parmi les neuf volets du « plan d’action » pour la Seine-Saint-Denis, annoncé en grande pompe par Mme Vallaud-Belkacem à l’automne 2014. Une mesure exceptionnelle pour une situation exceptionnelle : dans le département le plus pauvre (et le plus jeune) de France métropolitaine, il aura fallu faire appel à plus de 500 contractuels pour mener à son terme l’année scolaire 2014-2015. Des jeunes gens qui, sans passer par la case « concours », ont été mis face aux élèves pour pallier les absences et combler les postes vacants. Au premier jour de la rentrée 2014, on comptait, rien qu’à Saint-Denis, déjà vingt classes sans professeur — une quarantaine dans tout le département. Un demi-millier d’élèves en ont fait les frais lors de ce très symbolique premier jour d’école.Lire aussi :Neuf mesures pour les écoles de Seine-Saint-DenisLa rentrée 2015 se dessine-t-elle sous de meilleurs auspices ? Sur le terrain, les inquiétudes restent fortes : il manque 1 000 postes dans le « 9-3 », aux dires des syndicats. Dans les municipalités, aussi, l’approche des congés d’été n’empêche pas la mobilisation : la ville de Saint-Denis (PCF) a inauguré, vendredi 26 juin, un dispositif de « contrôle citoyen » à l’initiative de David Proult, adjoint à l’éducation de Didier Paillard, censé être effectif le 1er septembre. L’objectif est que dans chaque école, un trio de lanceurs d’alerte — constitué d’un parent d’élève, d’un enseignant et d’un élu — puisse simplement vérifier que le droit à l’éducation des enfants est bien respecté.Mattea Battaglia (avec Geoffroy Jacqueson)Mattea BattagliaJournaliste au Monde 29.06.2015 à 04h13 • Mis à jour le29.06.2015 à 17h54 Après les attentats sanglants de vendredi, Manuel Valls a mis en garde dimanche les Français contre « une menace terroriste majeure », s’inscrivant dans « la durée », utilisant pour la première fois l’expression controversée de « guerre de civilisation » face au « terrorisme » islamiste.« Nous ne pouvons pas perdre cette guerre parce que c’est au fond une guerre de civilisation. C’est notre société, notre civilisation, nos valeurs que nous défendons », a déclaré M. Valls lors de l’émission « Le Grand Rendez-vous » d’Europe 1, Le Monde et i-Télé. Manuel Valls a toutefois pris soin de ne pas décrire cette « guerre de civilisation » comme un choc entre l’Occident et le monde musulman, ou d’une civilisation contre une autre.« Ce n’est pas une guerre entre l’Occident et l’islam »« Ce n’est pas une guerre entre l’Occident et l’islam », a-t-il insisté. Cette « bataille se situe aussi, et c’est très important de le dire, au sein de l’islam. Entre d’un côté un islam aux valeurs humanistes, universelles, et de l’autre un islamisme obscurantiste et totalitaire qui veut imposer sa vision à la société », a affirmé le premier ministre.La droite s’est, elle, empressée de voir dans ces propos un alignement sur le vocabulaire de Nicolas Sarkozy, qui s’était attiré des critiques en parlant de « guerre à la civilisation » dans la foulée des attentats djihadistes en France en janvier et au Danemark en février. « Après avoir insulté pendant des années Nicolas Sarkozy qui le disait, Valls reconnaît enfin que nous sommes dans une guerre de civilisation », a lancé le porte-parole des Républicains, Sébastien Huyghe. « En parlant de “guerre de civilisation” le premier ministre se convertit à la lucidité, il faut maintenant qu’il se convertisse à l’action », a déclaré sur Twitter le député des Républicains Eric Ciotti.Une référence « bushiste »Certains ont voulu voir dans les propos du premier ministre une référence « bushiste ». Le député socialiste Pascal Cherki a ainsi indiqué qu’il ne partageait pas « cette vision héritée de Georges W. Bush ». « Que la civilisation française dans ses grandes valeurs soit mise à mal, c’est une évidence », a de son côté déclaré le vice-président du Front national, Florian Philippot, sur France 3. Mais « si Manuel Valls parle de choc des civilisations, non ». « Ça, c’est la rhétorique qui a autorisé la guerre en Irak, celle de George Bush, une catastrophe », a-t-il ajouté. « Ce n’est pas une guerre de civilisation, c’est une guerre de la barbarie contre la civilisation », a préféré dire François Bayrou (MoDem).Les réactions, à gauche, ont également été contrastées. Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti socialiste, a défendu les propos de Manuel Valls sur Twitter : «@manuelvalls a raison : les fanatiques de l’islam veulent la guerre de civilisations. Nous voulons la coexistence pacifique des civilisations. » .@manuelvalls a raison: les fanatiques islamistes veulent la guerre de civilisations.Nous voulons la coexistence pacifique des civilisations— jccambadelis (@Jean-Chr. Cambadélis)require(["twitter/widgets"]);Julien Dray (PS) s’est lui démarqué de Manuel Valls en refusant d’adhérer à sa « guerre de civilisation » : « J’ai un doute » sur l’intérêt d’user de cette expression « parce que je ne crois pas que la civilisation arabo-musulmane est une menace par rapport à la civilisation judéo-chrétienne ». Début janvier, Manuel Valls avait parlé de « guerre contre le terrorisme ». Mais « nous ne sommes pas dans une guerre contre une religion, contre une civilisation », avait-il alors ajouté. Soren Seelow Yassin Salhi, le principal suspect du meurtre et de la décapitation de son employeur et d’une tentative d’attaque kamikaze contre une entreprise classée Seveso de l’Isère, vendredi 26 juin, était-il animé par un sentiment de vengeance personnelle mâtiné de pulsions suicidaires ou d’une véritable intention terroriste ? Après avoir gardé le silence en garde à vue pendant plus de vingt-quatre heures, ce père de famille de 35 ans a fini par avouer les faits, samedi soir, tout en jetant le trouble sur ses motivations profondes.Lire aussi :Qui est Yassin Salhi, le principal suspect de l’attentat en Isère ?Oui, il a bien assassiné Hervé Cornara, le patron de son entreprise de transports, avec lequel il avait eu une dispute deux jours plus tôt. Oui, il l’a bien décapité avant d’exposer sa tête sur un grillage de l’usine Air Products entourée de deux banderoles reprenant la profession de foi de l’islam. Oui, il a volontairement foncé à bord de son véhicule contre un hangar de l’usine rempli de bouteilles de gaz afin de tout faire exploser. Mais non, Yassin Salhi refuse d’être considéré comme un terroriste, puisqu’il affirme avoir simplement décapité son employeur avant de « jeter sa tête » contre le grillage pour « frapper les esprits ».Les déclarations du suspect sont encore très confuses. Après avoir déclaré aux enquêteurs que son passeport était chez lui, où ces derniers n’ont rien trouvé, il a fini par affirmer l’avoir « brûlé lors d’un séjour au Maroc ». Plusieurs éléments de l’enquête, dirigée par la section antiterroriste du parquet de Paris, sont cependant venus étayer la thèse du contentieux personnel. Un employé de la société de transports ACT, où Yassin Salhi travaillait depuis mars, a rapporté qu’une violente dispute avait éclaté entre le suspect et son patron deux jours avant les faits. Yassin Salhi avait laissé tomber une palette de matériel informatique, ce qui lui avait valu de vifs reproches.Certains éléments plaident en revanche pour un acte à dimension terroriste.En garde à vue, le jeune homme a par ailleurs fait état d’une scène de ménage avec sa femme la veille de son passage à l’acte, au cours de laquelle elle avait menacé de divorcer. Selon une source proche de l’enquête, Yassin Salhi reprochait à son épouse de ne pas être assez religieuse.Un « selfie » pour la SyrieD’autres éléments plaident en revanche pour un acte à dimension terroriste. Les hommes de la sous-direction antiterroriste (SDAT) de la police judiciaire et de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), cosaisis de l’enquête, ont trouvé deux photos dans le téléphone portable de Yassin Salhi. La première représente la tête de la victime. La seconde est un « selfie », un autoportrait macabre pris à côté de la tête.C’est cette dernière photo que le jeune homme a envoyée avec l’application WhatsApp à un de ses contacts, un certain Sébastien Younès V., parce que c’est son « seul ami » et pour laisser « une trace de son geste ». Originaire de Besançon — où Yassin Salhi a vécu avant son déménagement dans le Rhône en 2014 –, cet individu s’est envolé pour la Syrie à l’automne 2014 et serait en lien avec des aspirants au djihad de Vesoul, où vivent ses parents. Les enquêteurs se sont rendus dimanche à leur domicile. Cette visite, ainsi que l’exploitation des ordinateurs et téléphones du suspect permettront d’en savoir un peu plus sur le rôle de Sébastien Younès V. dans l’attaque de vendredi. Il en ressort déjà que c’est auprès de cet individu que le suspect s’était plaint du manque de religiosité de son épouse quelque temps avant la dispute conjugale.« La question est de savoir si Yassin Salhi a envoyé cette photo à la personne la plus proche des cercles djihadistes qu’il connaissait pour valoriser son acte criminel, ou s’il s’agissait d’une démarche de revendication réfléchie, voire encouragée depuis l’étranger », explique une source proche de l’enquête.Le mobile personnel évoqué par le suspect constitue-t-il une simple stratégie de défense ou les aveux d’un déséquilibré qui aurait « valorisé » son crime en lui donnant une coloration djihadiste ? Le fait qu’aucune organisation terroriste n’ait encore revendiqué l’attaque, dimanche soir, plaide en faveur d’une action non coordonnée. Tout comme sa logistique rudimentaire – un couteau, une arme à feu factice et un véhicule – et la proximité des cibles : son patron et l’usine qu’il avait coutume de livrer.« Il faisait la guerre »Le témoignage de son ancien professeur de free fight (sport de combat violent), rapporté par Le Parisien, dresse le portrait troublant d’un homme à la personnalité double, qui dégageait « une douceur incroyable » mais pouvait se montrer éruptif :« Lors des combats en face à face, il se laissait taper sans réagir, sans même protéger son visage. Et puis au bout de quelques minutes, il explosait de colère et frappait dans tous les sens avec une rage inouïe. Il était dangereux pour lui-même et pour les autres. Il ne se battait pas : il faisait la guerre. »La thèse du contentieux personnel sublimé en attentat est un cas d’école pour les services de lutte contre le terrorisme. Une décapitation « décorée » d’inscriptions religieuses suivie de la mise à feu d’une usine classée Seveso peut-elle être considérée comme une démarche personnelle, dépourvue de visées politiques ? C’est en tout cas au regard de ces éléments que le procureur de Paris avait ouvert dès vendredi une enquête en flagrance pour terrorisme.Selon le code pénal, toute « atteinte à la vie » humaine ou « dégradation » de biens ayant pour but de « troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur » constitue un acte de terrorisme. A en juger par les réactions politiques et l’emballement médiatique de vendredi, l’action de Yassin Salhi a bel et bien semé la terreur dans le pays. Tout comme le crash volontaire dans les Alpes-de-Haute-Provence d’un avion de Germanwings le 24 mars. Mais à la différence de Yassin Salhi, le copilote allemand Andreas Lubitz n’avait proposé aucune lecture politique ou religieuse de son acte.« Processus irrationnel »Yassin Salhi, lui, a mis en scène son crime en s’inspirant des méthodes de l’Etat islamique. Il est par ailleurs connu des services de renseignement depuis une dizaine d’années pour ses relations avec des éléments radicalisés, comme en atteste le profil du destinataire de son selfie. « En l’état actuel de l’enquête, cela ressemble à un individu radicalisé de longue date, chez qui une soudaine pulsion meurtrière déclenche un processus irrationnel teinté de djihadisme. Comme si l’envie de meurtre avait précédé l’intention terroriste », interprète un haut gradé de la police nationale. Le fait que le suspect se soit procuré les banderoles de sa mise en scène macabre peu de temps avant son passage à l’acte plaide cependant pour un geste prémédité.Lire aussi :Yassin Salhi, la surveillance en pointillé d’un salafiste trop discret« Il s’agit d’un profil hybride, un signal faible : radicalisé mais pas jugé dangereux, fragile psychologiquement, qui s’est peut-être activé tout seul », résume une source proche de l’enquête. Ce profil, s’il est confirmé par l’enquête, n’est pas le moins inquiétant. Les services de renseignement redoutent depuis de longs mois l’impact sur les esprits faibles des vidéos macabres de l’Etat islamique ; qu’elles n’incitent par exemple des déséquilibrés à légitimer leurs pulsions morbides sous la bannière du djihad.Lire aussi :Surprise et incompréhension à Saint-Priest, la ville d’adoption de Yassin SalhiSoren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.06.2015 à 21h06 • Mis à jour le28.06.2015 à 18h39 L’essentielUne explosion a eu lieu vendredi 26 juin au matin dans l'usine de produits chimiques Air Products, à Saint-Quentin-Fallavier, en Isère. Un véhicule a pénétré dans l’usine puis a percuté des bouteilles de gaz.Un corps décapité a été retrouvé sur la grille de l'usine dans une « mise en scène macabre ».Un suspect, Yassin Salhi, a été interpellé. L'homme avait été fiché en 2006, mais la fiche n'a pas été renouvelée en 2008. Sa femme et sa sœur ont été interpellées vendredi et remises en liberté dimanche.Le parquet antiterroriste s’est saisi de l’enquête. Mutique depuis le début de sa garde à vue, Yassin Salhi, principal suspect de l’attaque contre une usine dans l’Isère et de la décapitation de son employeur, a commencé à s’exprimer samedi soir. Il a en effet reconnu l’assassinat ainsi que la tentative d’attentat contre l’usine, mais les auditions ne font que débuter et ses motivations sont encore peu claires. Dimanche, le suspect a quitté Lyon, où il était jusqu’ici interrogé, pour le siège de la police antiterroriste près de Paris. Les gardes à vue de son épouse et de sa sœur ont été levées.Samedi, des sources proches du dossier ont indiqué que Yassin Salhi avait pris un autoportrait avec la tête de la victime et envoyé cette photo à un correspondant.Deux photos macabres ont été retrouvées dans le portable de Yassin Salhi : une de la tête de la victime seule, et un selfie avec la tête— soren_seelow (@Soren Seelow)require(["twitter/widgets"]);Deux photos ont été retrouvées dans son téléphone, selon les informations du Monde : une de la tête de la victime seule, et une seconde de Yassin Salhi posant avec. Ces photos ont été prises avant la mise en scène macabre sur le grillage de l’entreprise.Le selfie a été envoyé par l’application de messagerie instantanée WhatsApp vers un numéro canadien, qui aurait servi de relai vers un destinataire situé en Syrie, selon une source proche du dossier citée par l’AFP.Le Canada a collaboré à l’enquête française pour tenter de retrouver le destinataire de ce selfie, avait indiqué samedi soir Jean-Christophe de Le Rue, porte-parole du ministre canadien de la sécurité publique.Lire :Yassin Salhi, la surveillance en pointillé d’un salafiste trop discretAutopsieEn France, les premiers résultats de l’autopsie, qui a eu lieu samedi, n’ont pas permis d’apporter les précisions attendues sur le déroulement des faits. L’autopsie visait notamment à vérifier que le corps avait été décapité après la mort de cet homme de 54 ans, qui était le patron de Yassin Salhi, employé dans son entreprise de transport du Rhône depuis 2015.Des traces d’asphyxie par étranglement et d’égorgement ont été observées, ce qui laisse imaginer une lutte. Mais « les constatations médico-légales ne permettent pas à ce stade, en l’état des examens pratiqués, d’affirmer quand la victime est décédée : après l’asphyxie, après l’égorgement ou du fait de la décapitation », a expliqué une source proche du dossier à l’AFP, précisant que des examens complémentaires allaient être effectués.Arme facticeSelon une source proche du dossier, les policiers ont saisi chez ce père de trois enfants, à Saint-Priest, près de Lyon, ordinateur, tablette et téléphone portable. Mais ils n’ont trouvé ni explosifs, ni matériel de propagande radicale, ni armes — en dehors de deux couteaux, dont un retrouvé à l’usine, et d’un pistolet factice, un jouet, qui laisse penser Yassin Sahli a pu enlever le chef d’entreprise sous la menace avant de le tuer.Ils n’ont pas non plus trouvé d’éléments permettant d’impliquer des complices ou d’établir jusqu’à quel point il avait préparé son acte. « On ne sait pas si c’est un fondamentaliste qui a pété les plombs ou si on est face à un véritable terroriste, confie une source proche de l’enquête. Les enquêteurs se demandent si ce n’est pas juste un processus criminel. » Ils manquent aussi d’éléments montrant que les absences de Yassin Salhi correspondent à des voyages à l’étranger. Le suspect doit être transféré dans la journée de dimanche dans les locaux de la police antiterroriste, près de Paris.Lire aussi :En Rhône-Alpes, un foyer de radicalisation islamiste depuis vingt-cinq ans 27.06.2015 à 10h59 • Mis à jour le27.06.2015 à 19h31 | Jacques Follorou Comme Mohamed Merah, Mehdi Nemmouche ou les frères Kouachi, Yassin Salhi était connu des services de renseignement avant de commettre ses actes. Selon le procureur de la République de Paris, François Molins, il a fait l’objet, de 2006 à 2008, d’une fiche « S » (sûreté de l’Etat), délivrée par la Direction de la surveillance du territoire (DST), pour « islam radical ». La DST, devenue, en 2008, la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) après sa fusion avec la Direction centrale des renseignements généraux (DCRG) puis, en 2014, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), l’a également suivi de 2011 à 2014, pour ses liens avec la « mouvance salafiste lyonnaise ».Lire aussi :Yassin Salhi, la surveillance en pointillé d’un salafiste trop discretCes éléments attestent, une nouvelle fois, une forme d’impuissance de l’Etat et des gouvernements successifs à juguler une violence dont ils connaissent pourtant déjà l’identité des auteurs. Ils montrent aussi la grande difficulté qu’ont les services de renseignement à traiter un phénomène à la fois massif et multiforme qui prend sa source en France tout en s’inspirant de lointains conflits, en Syrie et en Irak.« Le vrai problème, constate-t-on à Matignon, c’est le nombre de personnes à surveiller et l’extraordinaire diversité des profils. En avril, Sid Ahmed Ghlam, un étudiant algérien, parvient à se procurer des armes et projette des attentats contre des églises ; Yassin Salhi, lui, n’a d’autre arme qu’un fourgon qu’il jette contre des bonbonnes de gaz et un couteau pour décapiter son patron. » Les derniers attentats terroristes ont confirmé la diversité de ces profils. Yassin Salhi vivait en famille et n’avait pas de casier judiciaire. Sa dérive vers une pratique radicale de l’islam n’était pas en soi un signe préparatoire. En revanche, les frères Kouachi étaient, eux, largement connus de la justice pour leurs liens avec la mouvance terroriste internationale. « Un terrorisme en libre accès »Cette complexité explique sans doute qu’à la différence de la Belgique ou de la Grande-Bretagne, les autorités françaises maintiennent un très haut niveau d’alerte sans discontinuer, sans pour autant avoir les moyens d’appliquer les mesures afférentes.La France fait face à un risque terroriste « extrêmement élevé », a justifié, vendredi 26 juin, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, qui a évoqué « un terrorisme en libre accès », alimenté par « la fréquentation d’Internet » et « une propagande extraordinairement sophistiquée des groupes terroristes ». Selon un membre de son cabinet, près de 500 Français ou binationaux seraient actuellement en train de combattre en Syrie et en Irak, un millier auraient soit effectué un séjour dans cette région, soit, pour le plus grand nombre, manifesté le souhait de s’y rendre. Le premier ministre, Manuel Valls, avait indiqué, le 2 juin, que 110 personnes avaient été tuées dans les combats. Selon lui, la France est l’un des pays les plus touchés mais « 3 000 à 5 000 Européens sont sur place et ce chiffre pourrait bientôt atteindre 10 000 ».Ces chiffres ne sont qu’indicatifs car les spécialistes de la lutte antiterroriste parlent d’un « chiffre gris », inconnu, qui rappelle que les services de l’Etat n’ont qu’une vision partielle de ce phénomène djihadiste et de sa résonance sur le sol français.« La Syrie et son effet d’appel d’air dans cette région comme sur notre territoire est vraiment le trou noir de la lutte antiterroriste », concède-t-on à Matignon. Cette même source ajoute : « On ne peut pas mettre un policier derrière chaque suspect, c’est impossible, on ne peut pas, non plus, céder à la panique et s’affranchir du droit. » Le cœur du problème, si l’on en croit un cadre de la DGSI, porte sur la capacité à distinguer les signalements représentant une vraie menace de ceux qui ne le sont pas. « Avec l’afflux de dossiers, les priorités changent, la pression est telle qu’un dossier chasse le précédent, surtout s’il ne se passe rien pendant plusieurs mois, voire des années. »600 cas « très sérieux »Pour réduire la part d’incertitude, l’Etat a développé de manière sensible sa politique de signalements de cas suspects. Selon le cabinet de M. Cazeneuve, plus de 600 personnes sont des cas jugés « très sérieux » en termes de radicalisation. L’ensemble des ministères est mobilisé. Celui de l’éducation nationale indique que « 816 signalements de radicalisation » ont été réalisés dans les écoles du pays depuis septembre 2014. Fin avril, le gouvernement affirmait que l’ensemble des signalements effectués, notamment via le numéro vert et les démarches de parents ou proches auprès des commissariats, sur des dérives radicales, s’élevait à 3 786. Environ 40 % des personnes concernées sont des convertis, beaucoup sont mineurs et près de la moitié sont des filles.La DGSI, la Direction du renseignement de la Préfecture de police de Paris et la section antiterroriste de la police judiciaire s’appuient sur des moyens techniques et humains pour tenter de prévenir la menace. Surveillance des mosquées connues comme foyers de radicalisation, interceptions de communications, veille sur les réseaux sociaux, infiltration de milieux extrémistes, travail avec des indicateurs de police… les moyens sont classiques mais sont très consommateurs en termes d’effectifs, d’où les demandes répétées de renforts formulées depuis 2012 par le patron de la DGSI, Patrick Calvar.La section antiterroriste du parquet de Paris, qui a compétence nationale en ce domaine, est passée de 7 à 9 membres et l’instruction compte 8 juges. La réponse judiciaire se fait avant tout sous forme d’enquêtes préliminaires. Les magistrats du parquet prêtent, notamment depuis les attaques de janvier, une grande attention au tri des signalements selon leur dangerosité. Depuis 2013, le contentieux antiterroriste a été multiplié par 2,5, ce qui représente une centaine de procédures actuellement ouvertes.Plus prosaïquement, l’Etat reste néanmoins confronté à des problèmes d’intendance qui concernent l’ensemble des administrations mobilisées sur le terrorisme. Le 17 juin, lors d’un conseil restreint de défense, à l’Elysée, convoqué pour adapter les dispositifs de surveillance des sites sensibles pendant l’été, les ministres de la défense et de l’intérieur ont consacré une partie de la réunion à un seul sujet : lequel des deux devait gérer la garde des écoles juives et des synagogues et dialoguer avec les dirigeants de cette communauté. Chacun renvoyant à l’autre la responsabilité, arguant qu’il n’avait pas assez de troupes ou qu’elles étaient exténuées.Jacques FollorouJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jérôme Porier La maison de vacances continue d’être un objet de fantasme pour beaucoup de Français. Selon un énième sondage sur le sujet, publié en mai, 70 % des personnes interrogées rêvent de posséder une résidence secondaire. Mais passer du rêve à la réalité est rarement chose facile. Beaucoup d’acquéreurs déchantent au bout de quelques années, lorsqu’ils découvrent le coût d’un second domicile.« Pour apprécier ce que coûte réellement une maison de campagne, il faut prendre en compte la taxe d’habitation, la taxe foncière, les charges d’entretien et les multiples frais fixes », explique Fabrice Abraham, directeur général du réseau Guy Hoquet. A taille comparable, l’entretien d’une résidence secondaire revient souvent plus cher que celui d’une résidence principale. « Lorsqu’une maison est occupée et chauffée seulement quelques semaines par an, elle se dégrade plus vite », poursuit M. Abraham.Les professionnels estiment qu’il faut prévoir, chaque année, un budget correspondant à 1 % de la valeur du logement pour les frais d’entretien, et plutôt 2 % lorsqu’elle est exposée au vent marin ou à la neige. « Ce coût peut aller jusqu’à 4 % par an si la propriété comprend une piscine et un grand jardin », précise Laetitia Caron, directrice générale de Particulier à particulier.Louer dix semainesLes risques de cambriolages font aussi monter la prime de l’assurance habitation. Et la hausse, depuis une décennie, des impôts locaux complique encore un peu plus l’équation financière.Pour éviter qu’une résidence secondaire devienne un gouffre financier, la solution consiste à la louer quelques semaines par an, notamment par le biais des sites spécialisés dans la location saisonnière. « De plus en plus de particuliers, même parmi les familles aisées, n’hésitent plus à intégrer ce complément de revenu dans leur plan de financement au moment de l’achat », souligne Mme Caron.D’après ses calculs, il faut louer un bien au moins une dizaine de semaines par an pour rentrer dans ses frais. Jouable, car « un propriétaire qui propose sa maison sur notre site la loue en moyenne dix semaines par an et touche 10 500 euros de loyers », affirme Vincent Wermus, directeur général du site Abritel.Le handicap de l’éloignementSeulement voilà, vous n’êtes pas le seul à avoir eu cette idée. Vous devrez, donc, mettre en place une stratégie pour « coller » à la demande. D’abord, sachez que la maison de campagne traditionnelle, qui faisait rêver dans les années 1970, n’a plus la cote. « Si votre maison est située au fin fond de la Nièvre, du Perche ou du Limousin, elle sera beaucoup plus difficile à louer qu’en Provence-Alpes-Côte d’Azur ou en Languedoc-Roussillon », constate M. Wermus.L’éloignement des commerces et des transports constitue un sérieux handicap. Pour rentabiliser votre résidence secondaire, mieux vaut acheter sur le littoral, à proximité immédiate d’une station balnéaire. « Les biens les plus recherchés sont ceux disposant d’une vue sur mer, d’une piscine, et situés à proximité de la plage. Ils peuvent se louer jusqu’à douze semaines par an », déclare Jacques Magliolo, directeur associé de Barnes en Corse.Une fiscalité à la carteAucune exonération n’est prévue pour la location d’une résidence secondaire. Jusqu’à 32 600 euros de loyers, le contribuable peut cependant opter pour le régime de la micro-entreprise : après un abattement de 50 %, les sommes perçues s’ajoutent à ses revenus annuels pour être soumises au barème progressif de l’impôt sur le revenu.Si les charges (par exemple, les intérêts d’emprunt liés à l’acquisition du logement) dépassent 50 % du montant des recettes annuelles hors taxes, le contribuable a plutôt intérêt à opter pour le régime réel, qui seul permet de déduire les charges des loyers perçus.En outre, il existe un régime fiscal privilégié pour les gîtes ruraux, les meublés de tourisme et les chambres d’hôtes. Si les recettes qu’il retire de ces activités n’excèdent pas 81 500 euros, le contribuable bénéficie d’un abattement forfaitaire de 71 % et n’est, donc, imposé que sur 29 % des loyers perçus.Depuis quelques années, la façade atlantique suscite un regain d’intérêt, mais les prix affichés n’ont rien à voir avec ceux de la Côte d’Azur. Sur Abritel, une maison pour 4 à 6 personnes se loue en moyenne 800 euros par semaine dans le Morbihan, contre 1 300 euros dans les Pyrénées-Atlantiques et 1 400 euros dans le Var. Les maisons familiales (pour 6 personnes au moins) concentrent l’essentiel de la demande. Autre tendance, la montagne a de plus en plus d’adeptes. « Un appartement à la montagne, qui peut être loué l’hiver et l’été, est relativement facile à rentabiliser », explique Mme Caron.Coût de 15 % à 25 % du montant des loyersPour trouver preneur, le logement doit être en bon état, avec des sanitaires et une literie impeccables. Une télévision récente, des serviettes à disposition et une connexion Internet constituent des plus appréciables. « Avec les commentaires laissés par les internautes sur les sites, un logement en mauvais état est rapidement repéré », dit Mme Caron.« Le marché est devenu très compétitif et les standards exigés se rapprochent de plus en plus de ceux de l’hôtellerie classique », confirme Jean-François Buet, président de la Fédération nationale de l’immobilier, qui insiste sur le caractère chronophage de cette activité. « Pour chaque nouveau locataire, il faut être présent pour le ménage, la remise des clés et l’état des lieux, dit M. Buet. C’est d’autant plus contraignant que plus personne ne loue pour un mois entier de nos jours… » Faire appel à une agence immobilière, qui prendra en charge toutes ces tâches, est tentant, mais cette solution coûte de 15 % à 25 % du montant des loyers encaissés.Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Julia Pascual Il y aura un char lesbien à la Marche des fiertés, samedi 27 juin. Un seul. Et il s’en est fallu de peu pour qu’il n’y en ait aucun. A chaque édition de la Gay Pride pourtant, une quarantaine d’engins défilent à Paris, véritables porte-étendards d’associations, de bars ou de discothèques.Lire aussi :Gay pride : deux ans après le mariage pour tous, les militants peinent à se remobiliser« Ça faisait trois ans que le collectif Gouines comme un camion défilait avec un char mais, cette année, elles ont annoncé qu’elles faisaient une pause, raconte Amandine Miguel, porte-parole de l’inter-LGBT (lesbiennes, gays, trans et bisexuels), qui organise la Gay Pride. On a donc monté un char réunissant des associations lesbiennes, le lesbotruck ». « C’est important, explique-elle. C’est un tremplin revendicatif pour la PMA [procréation médicalement assistée], la reconnaissance de la filiation pour la mère qui n’a pas porté l’enfant, la lutte contre la lesbophobie… »« On est un peu la dernière roue du carrosse »Autant de causes qui émergent difficilement : « Le fait que le président de la République n’ait pas tenu sa promesse sur l’ouverture de la PMA aux couples de femmes, ça dit beaucoup sur l’invisibilité des lesbiennes », regrette la responsable, qui est justement chargée de la « visibilité lesbienne », une délégation créée il y a deux ans au sein de l’inter-LGBT. Signe que le sujet a été pris en compte. Mais tardivement. « On est des femmes et on est des lesbiennes, on est un peu la dernière roue du carrosse », analyse durement Rag Lafon. Celle qui a lancé le site d’information culturelle Barbi(e) turix et organise Wet for me, « l’une des plus grandes soirées lesbiennes en Europe », essaye de faire bouger les lignes à travers « des événements festifs et grand public ».Lire aussi :Enterrée par la gauche, la PMA est de retourRien d’évident à cela. Car aujourd’hui, les lieux de sortie estampillés « filles » sont beaucoup plus rares que leurs équivalents gays. On ne décompte qu’une petite poignée d’établissements à Paris. « Quand on se découvre lesbienne, c’est un peu troublant de ne pas savoir où aller. Il y a beaucoup de jeunes qui se sentent seules », remarque Clémence, Parisienne de 30 ans. Même si, pour sa part, elle « n’aime pas traîner dans le milieu lesbien ». « Je ne veux pas que ma sexualité soit forcément mon point d’accroche dans la vie », explique-t-elle.Aurélie, trentenaire aussi, abonde dans ce sens. Si ce soir elle est installée à la terrasse du Bar’ouf, bar lesbien du 3e arrondissement ouvert il y a moins d’un an, c’est parce qu’elle traverse un épisode houleux dans son couple et que « ça permet de rencontrer des gens ». Autrement, assure t-elle, « j’aimerais être invisible ».« Un effacement des relations amoureuses entre les femmes »Cette discrétion dans l’espace public s’expliquerait beaucoup « par peur des réactions d’hostilité », analyse Stéphanie Arc dans son ouvrage Identités lesbiennes, en finir avec les idées reçues (éditions Le Cavalier Bleu, février 2015). Une crainte qui pousserait les lesbiennes à échanger « moins de gestes de tendresse que les hommes » gays en public.Les propriétaires du Bar’ouf, Anne et Marie, ont conscience de ces réticences : « On a voulu faire un lieu ouvert, sans rideaux, avec des portes-fenêtres et une terrasse, expliquent les deux quinquagénaires. Parce qu’on a passé l’âge de se cacher. Bien sûr, on s’est demandé si les filles oseraient s’installer à la terrasse. Mais ça a marché. Il y a quelques années, ça n’aurait pas été possible ».Si les bars lesbiens ne se multiplient pas, c’est aussi pour une raison très banale. Les femmes ont toujours moins occupé l’espace public que les hommes : « Elles sortent moins, elles boivent moins, elles sont moins rentables pour le commerce », poursuivent Anne et Marie. Une observation que corrobore la sociologue Natacha Chetcuti-Osorovitz : « On recoupe ici les inégalités économiques entre les hommes et les femmes. S’y ajoute une logique de territoire : la sociabilité lesbienne s’est beaucoup moins développée dans les lieux commerciaux que dans le militantisme et de façon informelle », au sein d’associations, de réseaux d’amitiés, sur les blogs…Leur invisibilité est en outre accentuée par ce que Stéphanie Arc nomme « un effacement des relations amoureuses entre les femmes ». Au cours de l’histoire, « la loi comme la religion se sont toujours montrées beaucoup plus virulentes à l’égard de l’homosexualité masculine ». Mais les lesbiennes ont davantage fait l’objet d’une occultation : « À travers la condescendance ou la dénégation, en considérant que l’amour lesbien était une amitié amoureuse et quelque chose de pas sérieux ».Une visibilité en progressionPour toutes ces raisons, d’aucuns ont pu considérer qu’il y avait moins de lesbiennes que de gays. Or, rien n’est moins sûr. D’après la dernière enquête disponible sur le sujet (Contexte de la sexualité en France, Ined/Inserm, 2006), 4 % de femmes déclaraient avoir eu des rapports homosexuels au cours de l’année, contre 4,1 % des hommes. « La part des femmes a augmenté dans le temps, c’est le signe d’une libération, analyse Stéphanie Arc. Avant, elles déclaraient davantage avoir eu des attirances pour quelqu’un du même sexe ».Les lignes bougent inéluctablement. « La visibilité des lesbiennes progresse, reprend Stéphanie Arc. Elles sont représentées aujourd’hui dans des séries françaises comme ’Plus belle la vie’ ou ’Fais pas ci, fais pas ça’, mais aussi dans des séries anglaises ou américaines comme ’Orange is the new black’. On le voit également à travers des films, le succès de la romancière britannique Sarah Waters ou le coming-out de célébrités, surtout aux États-Unis ».En France, rares encore sont les personnalités publiques à oser le coming out. Océane Rosemarie en a tiré parti, à travers son one-woman show « La lesbienne invisible ». « Quand j’ai écrit mon spectacle, plusieurs producteurs m’ont dissuadée de mettre le mot lesbienne dans le titre. En fait, ça a attiré du public parce que, justement, personne n’ose en parler. J’ai eu des salles pleines pendant plus de quatre ans ». La comédienne s’interroge cependant : « Je pense que j’ai été médiatisée parce que j’ai un personnage doux, souriant, en creux. Je n’aurais pas eu la même presse si j’avais eu de la moustache et les cheveux courts. Ça révèle une ambivalence. On est prêt à donner la parole aux lesbiennes, mais il faut qu’elles soient dans une norme hétéro ».Julia PascualJournaliste au Monde Soren Seelow Marié depuis dix ans, père de trois enfants, Yassin Salhi, le principal suspect de l’attentat contre une usine Seveso de l’Isère et de la décapitation de son employeur, vendredi 26 juin, était connu des services de renseignement depuis 2004. Dix ans d’une surveillance en pointillé, finalement abandonnée, qui souligne la difficulté pour l’antiterrorisme de jauger la dangerosité de certains individus fréquentant les milieux salafistes.Né le 25 mars 1980 à Pontarlier (Doubs) d’un père d’origine algérienne qui décédera pendant de son adolescence et d’une mère d’origine marocaine, Yassin Salhi passe une partie de sa jeunesse dans cette bourgade nichée sur les hauteurs du Jura. Le président de la mosquée de la ville se souvient de lui comme d’un « gamin calme et agréable ».Lire aussi :Suspect, victimes, motivations : ce que l’on sait sur l’attentat en IsèreMais, au milieu des années 2000, le jeune homme fait la connaissance d’un Pontissalien bien moins calme : Frédéric Jean Salvi, surnommé « Ali », un converti radicalisé lors d’un séjour à la prison de Besançon, connu des services pour ses prêches virulents et son prosélytisme agressif. « Yassin était seul, c’était probablement la cible idéale pour les radicaux, qui choisissent leurs proies », explique le responsable de la mosquée.Surveillance discrèteAujourd’hui âgé de 36 ans, Frédéric Jean Salvi est soupçonné par les autorités indonésiennes d’avoir préparé avec des militants d’Al-Qaida des attentats à Djakarta. En 2010, la police indonésienne avait interpellé cinq personnes sur l’île de Java et mis la main sur une voiture remplie d’explosifs lui appartenant. Le Français était parvenu à échapper au coup de filet et est toujours recherché par Interpol.C’est à son contact que Yassin Salhi semble s’être radicalisé dans la région de Pontarlier. C’est également en raison de ses relations avec cet individu – identifié dès le milieu des années 2000 par les autorités françaises comme un « militant intégriste » – que le jeune homme est repéré à partir de 2004 par les services de renseignement. Il fera l’objet en 2006 d’une fiche « S », pour « Sûreté de l’Etat », qui implique une surveillance discrète.Faute d’éléments permettant d’établir sa dangerosité, sa fiche avait été désactivée en 2008. Cette même année, la création par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur, de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), issue de la fusion des RG et de la DST, avait engendré un couac mémorable sur fond de guerre des polices : la fiche « S » de Mohamed Merah s’était tout bonnement volatilisée.Forsane AlizzaCe loupé ne semble pas être à l’origine de la désactivation de la fiche de Yassin Salhi. Selon le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, le jeune homme « faisait l’objet d’une attention » en raison de ses liens avec la mouvance salafiste, mais sa surveillance s’était interrompue, car il « n’était pas connu pour être en lien avec des acteurs terroristes ». Yassin Salhi réapparaît pourtant avec insistance sur les radars. Trois ans plus tard, en 2011, il est signalé en raison de ses relations « avec un individu qui apparaît de façon périphérique dans l’entourage du groupe Forsane Alizza », explique une source proche des services de renseignement. Ce groupuscule salafiste, dont quatorze membres ont été jugés du 8 au 23 juin 2015, avait tissé un réseau de « lieutenants » régionaux, particulièrement actif dans la région lyonnaise, et était soupçonné de préparer des attentats avant sa dissolution en 2012. Mais le rapport entre Yassin Salhi et Forsane Alizza semble alors lointain. La surveillance du jeune homme n’est pas réactivée.Lire aussi :« La France est le pays le plus visé par le djihadisme »En 2013, les renseignements territoriaux du Doubs le signalent de nouveau comme fréquentant assidûment un groupe de salafistes aux abords de la mosquée de Besançon. Le jeune homme porte alors la djellaba et la barbe. Le salafisme, qui prône une lecture fondamentaliste de l’islam mais n’appelle pas dans sa version quiétiste à la violence, est autorisé en France, au même titre que les lectures rigoristes de toutes les religions. Cette information fait l’objet d’une simple note. Son profil paraît d’autant moins inquiétant que Yassin Salhi est inconnu des services de police.« Réunions de barbus hebdomadaires »L’année suivante, un voisin d’immeuble du jeune homme, qui a emménagé avec femme et enfants dans le quartier de Planoise, à Besançon, appelle la gendarmerie pour signaler un comportement suspect. Yassin Salhi organiserait des « réunions de barbus hebdomadaires » dans son appartement, où il serait parfois question de « djihad ». Il disparaîtrait en outre régulièrement pour des périodes de plusieurs mois, sans qu’on sache où. Le jeune homme se serait par ailleurs rasé la barbe du jour au lendemain. Un changement soudain, en apparence anodin, qui rappelle la Taqiya, une technique de dissimulation encouragée par les islamistes.Le Service central du renseignement territorial (SCRT) rédige une note au printemps 2014 reproduisant les déclarations du voisin et projette de le rencontrer. Selon une source proche des services de renseignement, ce dernier aurait refusé de répondre à l’invitation des policiers, qui n’ont semble-t-il pas jugé utile d’insister. Faute d’informations complémentaires, le dossier est transmis à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), qui dispose d’outils d’investigation plus intrusifs. Cette dernière aurait adressé au printemps 2015 une réquisition aux opérateurs pour récupérer sa ligne téléphonique, sans succès. « Il n’avait aucun abonnement à son nom », affirme la même source.Cette curiosité aurait pu alerter les services. Les candidats au djihad sont réputés prudents dans leur usage des télécoms. Il semble au contraire que l’absence d’éléments d’information probants les ait incités à relâcher leur attention. « Soit il a floué tout le monde pendant dix ans, soit c’est le climat actuel qui l’a incité à passer soudainement à l’acte, s’interroge une source proche de l’enquête. C’est toute la difficulté qu’il y a à distinguer un simple salafiste d’un terroriste en puissance. »Logistique rudimentaireL’enquête qui vient de débuter permettra d’en savoir davantage sur le processus qui a débouché sur un attentat suicide contre une usine Seveso et la décapitation barbare d’un chef d’entreprise de la région lyonnaise. Plusieurs éléments plaident en faveur d’une opération artisanale. En l’état actuel des investigations, la logistique employée par le suspect paraît rudimentaire : un véhicule de travail et un couteau. Aucune arme à feu n’a été employée, à la différence des derniers attentats commis en France. Les cibles - son employeur et l’usine qu’il avait l’habitude de livrer - semblent également étayer la piste d’une attaque peu préparée.Mais la concomittence d’un attentat de grande ampleur en Tunisie, qui a fait au moins 38 morts sur une plage près de Sousse vendredi, et les relations nourries depuis une décennies par Yassin Salhi avec la mouvance salafiste ne permettent pas d’écarter la piste d’un attentat conçu avec l’aide de complices. La question qui obsède les enquêteurs est désormais de comprendre comment ils ont pu passer à côté du processus qui a fait basculer un fondamentaliste vaguement surveillé depuis dix ans dans la barbarie.En emménageant à Saint-Priest, dans un petit immeuble social de la banlieue lyonnaise, fin 2014, ce père de famille, employé d’une société de transport, s’est certes éloigné des cercles fondamentalistes du Doubs. Mais les services de renseignement s’interrogent a posteriori sur l’incidence des liens qu’il avait pu nouer préalablement avec la mouvance radicale lyonnaise.Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.06.2015 à 16h36 • Mis à jour le16.06.2015 à 17h22 Les chauffeurs de taxi parisiens poursuivent leur fronde contre Uber. Trois jours après l’opération d’une cinquantaine d’entre eux contre des chauffeurs UberPOP — de simples particuliers proposant leurs services à prix cassés —, plus d’une centaine de taxis ont convergé vers la capitale, mardi 16 juin, venus des aéroports parisiens en opération escargot. Ils entendaient dénoncer la concurrence de l’application UberPOP et des voitures de transport avec chauffeur (VTC).Le syndicat SUD-Taxis, à l’origine de ce rassemblement, a dénombré « deux cents à trois cents » véhicules au départ de Roissy – Charles-de-Gaulle, contre une centaine selon des observateurs. A Orly, une trentaine de chauffeurs ont empêché la prise en charge de passagers par leurs confrères. Enfin, d’autres taxis se sont réunis porte Maillot et ont pris le périphérique en direction de l’est de Paris, pour converger avec leurs collègues vers Bastille.Lire (édition abonnés) :Saint-Uber et Saint-Fiacre« On demande à l’Etat que les lois soient appliquées pour les VTC, notamment sur le retour à la base et la géolocalisation », a confié le secrétaire général de SUD-Taxis, Mahecor Diouf. Demandant à être reçu par le premier ministre, il s’est insurgé contre les VTC attendant dans les aéroports sans réservation, une pratique réservée aux chauffeurs de taxi.« Pas dans un cadre légal »Les chauffeurs de taxi dénoncent la concurrence des VTC depuis des mois, mais leur colère a encore grandi avec le lancement en France d’UberPOP, un service permettant à des particuliers de proposer leurs services à prix cassés. Les taxis ont lancé une bataille sociale, médiatique et judiciaire contre ce service, que le gouvernement lui-même considère comme illégal. « Plus de 420 procédures (…) ont été engagées depuis le 1er janvier par le gouvernement » à l’encontre des VTC qui utilisent l’application UberPOP, a rapporté Alain Vidalies, secrétaire d’Etat chargé des transports, mardi à l’Assemblée nationale.Lire aussi :La stratégie de hors-la-loi de UberFace à la colère des taxis, le président de la fédération des VTC, Benjamin Cardoso, a rappelé que « ce ne sont pas les VTC qui doivent être ciblées aujourd’hui, mais véritablement UberPOP, qui est à l’origine du problème des taxis ». Jugeant « inacceptable que les VTC soient de nouveau visées par des manifestations » à cause d’un service — UberPOP — qui « ternit leur image », il a martelé « qu’UberPOP n’est pas dans un cadre légal ».De son côté, le géant américain Uber compte bien faire reconnaître la légalité d’UberPOP et a soulevé à ce propos une question prioritaire de constitutionnalité (QPC).Lire le reportage :Ils sont devenus chauffeurs pour UberPop 16.06.2015 à 15h03 • Mis à jour le16.06.2015 à 16h15 | Amandine Réaux Sortir de Schengen était l’un des thèmes de campagne du Front national lors des élections européennes de mai 2014. Il n’est pas le seul : alors que l’accord de libre circulation des personnes vient de fêter ses 30 ans, les critiques se font aussi entendre dans le reste de la classe politique française, notamment à droite.Marine Le Pen revendique une sortie pure et simple, arguant que l’absence de contrôle aux frontières internes favorise l’immigration clandestine. Une proposition qui s’accompagne d’une volonté de sortir de la zone euro et d’une critique généralisée de l’Union européenne.Les Républicains, quant à eux, n’affichent pas de ligne claire, même si les raisons sont identiques : l’afflux de migrants en Méditerranée. Christian Estrosi veut « réformer Schengen, quitte à en sortir », alors que Nicolas Sarkozy appelle à un Schengen II, avec la possibilité de suspendre le traité pour une durée indéterminée dans le cas où les contrôles aux frontières d’un des pays membres sont « défaillants ».« Il faut suspendre immédiatement Schengen I et le remplacer par un Schengen II auquel les pays membres ne pourraient adhérer qu’après avoir préalablement adopté une même politique d’immigration. »François Fillon, quant à lui, est opposé à une sortie, dont la France n’aurait pas les moyens (cf. encadré).D’où vient cet accord ?Signé le 14 juin 1985 par cinq membres fondateurs de la Communauté économique européenne (Allemagne de l’Ouest, France, Belgique, Pays-Bas et Luxembourg), l’accord, qui supprime les barrières douanières et permet une circulation facilitée entre les frontières, prend le nom d’une petite commune du Luxembourg, à proximité de la frontière avec la France et l’Allemagne. La suppression des contrôles aux frontières communes doit s’accompagner d’un renforcement de la surveillance des frontières extérieures. La mesure entre en vigueur dix ans plus tard, le 26 mars 1995.L’espace Schengen est présenté comme le processus logique de l’intégration européenne, après la mise en place d’un marché commun dans le cadre de la Communauté économique européenne (CEE) en 1957, puis la réalisation de l’Union douanière en 1968.Lorsqu’en 2011, le Danemark a voulu rétablir le contrôle à ses frontières, le président du Parlement européen de l’époque, le Polonais Jerzy Buzek, a déclaré :« Nous ne devons pas détruire l’espace Schengen (…), la liberté de circulation est probablement l’aspect de l’UE le plus apprécié des Européens. »L’agence Frontex est chargée de la sécurité et des frontières extérieures de l’Union européenne. Depuis 2008, la mission de cet organisme est d’aider les Etats à contrôler leurs frontières, mais son budget est limité (85 millions d’euros par an).L’agence opère surtout dans le cadre de ses différentes missions, comme EPN-Hermès et Extension 2011 après les révolutions en Tunisie et en Libye. Mais chaque Etat membre reste responsable de la partie de frontière qui se trouve sur son territoire.Qui est concerné par l’accord ?En trente ans, Schengen concerne désormais près de 420 millions d’habitants dans 26 pays membres. Tous les Etats de l’Union européenne ont adhéré à l’espace Schengen, à l’exception du Royaume-Uni et de l’Irlande, qui n’ont pas signé la convention, et de la Roumanie, la Bulgarie, la Croatie et Chypre, qui ont signé la convention, mais où les accords ne sont pas encore appliqués. En outre, quatre pays non-membres de l’Union européenne appartiennent à cet espace : la Suisse, le Lichtenstein, la Norvège et l’Islande.Dans cette zone, on compte 1,25 milliard de trajets annuels. Au total, onze millions de personnes ont profité des accords de Schengen depuis leur signature pour vivre ou travailler dans un autre pays.Mais l’accord ne concerne pas que les pays membres. Une personne d’un pays tiers peut, sous certaines conditions, circuler dans l’espace Schengen pendant une période maximale de trois mois. Pour certains pays, il est nécessaire de se procurer un visa Schengen, une vignette unique, d’un coût de 60 euros (35 pour un enfant de moins de 12 ans, gratuit avant 6 ans), qui permet de voyager dans toute la zone comme touriste ou pour des raisons professionnelles. En 2014, plus de 16 millions de visas Schengen ont été délivrés.Comment fonctionne-t-il ?La suppression des contrôles et de l’attente aux frontières a rendu l’espace Schengen populaire. Bénéfique pour le tourisme et les affaires, il « favorise le dynamisme économique régional et culturel en Europe, et plus particulièrement dans les zones frontalières », selon un document publié sur le site de l’Union européenne. Par exemple, on estime que les exportations de la France vers l’Espagne ont augmenté de 4,8 milliards d’euros annuels.Le traité permet également un renforcement de la coopération entre les forces de police des Etats membres pour rechercher des suspects, lutter contre le terrorisme, la criminalité organisée, le trafic d’êtres humains et l’immigration clandestine.En cas de situation exceptionnelle, le contrôle aux frontières peut être rétabli, si le pays estime que l’ordre public, la sécurité ou la santé publique sont menacés. C’est le cas de l’Allemagne actuellement, qui suspend depuis mardi 26 mai et jusqu’au lundi 15 juin la libre circulation en raison du sommet du G7 en Bavière, afin d’empêcher d’éventuels manifestants violents de se rendre sur les lieux.Le rétablissement des contrôles aux frontières peut être maintenu pendant six mois et prolongé de six mois supplémentaires.Quel est le problème aujourd’hui ?Selon les détracteurs de Schengen aujourd’hui, au Front national comme chez Les Républicains, le problème n’est pas la zone de libre circulation en elle-même, mais les frontières extérieures. La pression des demandeurs d’asile est forte, et certains pays, comme la Grèce, n’ont pas les moyens d’assurer le contrôle des frontières. Les arrivées de migrants ont bondi : + 870 % entre avril 2014 et avril 2015.Le FN veut donc rétablir les frontières, avec des postes douaniers et des contrôles accrus. Les Républicains, eux, proposent plutôt de renégocier l’accord afin d’avoir des garanties plus importantes de la part des pays signataires quant aux contrôles dans leur propre espace.La gauche, officiellement, n’a pas pour projet de réformer ou de sortir de Schengen. Néanmoins, la gestion de migrants aboutit de facto à parfois s’arranger avec l’accord. Ainsi, bien que Paris se défende d’avoir suspendu l’application du traité (ce qu’un Etat signataire peut faire dans certaines circonstances), depuis quelques jours, des douaniers français refoulent les migrants à la frontière avec l’Italie.Lire aussi :Méditerranée : plus de 5 000 migrants secourus depuis vendrediEst-ce possible de sortir de Schengen ?Les Républicains et le Front national évoquent une sortie de Schengen, mais aucun des deux partis n’a communiqué sur son financement si un tel scénario se produisait.Légalement tout d’abord, les traités ne prévoient ni qu’un Etat membre soit exclu ni qu’il sorte de lui-même. Réformer ou sortir de Schengen nécessiterait un accord à l’unanimité de ses 26 membres.Economiquement, il est impossible de chiffrer une sortie de l’espace Schengen. Mais il faudrait rétablir les contrôles à la personne, et donc augmenter les effectifs de la police aux frontières. Par ailleurs, le tourisme pourrait être affecté. Les personnes originaires d’un pays tiers seraient dans l’obligation de se procurer un visa spécifique pour la France, en plus du Visa Schengen.D’ailleurs, les Français eux-mêmes seraient pénalisés ; ils devraient se procurer un passeport pour circuler à l’étranger. Ajoutons que, selon une enquête Eurobaromètre de novembre 2012, 62 % des participants considèrent que la libre circulation est le résultat le plus positif des quelque 60 ans d’intégration européenne.Amandine RéauxJournaliste au Monde Eric Nunès Le ministère de l’éducation est formel. La scolarisation des quelque 5,5 millions de lycéens et collégiens est assurée jusqu’au premier jour des vacances d’été, soit samedi 4 juillet. Sur le terrain pourtant, parents d’élèves, professeurs, proviseurs décrivent une situation bien différente.Etablissements fermés ou en partie réservés, professeurs devenant examinateurs, livres rendus dès le début du mois de juin… Ce raccourcissement du calendrier scolaire serait dû à l’inflation du nombre d’épreuves du bac, justifient les principaux syndicats d’enseignants. « Le nombre d’heures de cours ne cesse de s’effriter et ce, dès le mois de mai », témoigne Philippe Tournier, secrétaire général du Syndicat national des personnels de direction de l'éducation nationale (SNPDEN).« Les salles sont réquisitionnées, des professeurs doivent quitter leur classe pour faire passer des épreuves, et des élèves sont convoqués pour passer les leurs », décrit Alice Eissen, professeur de Sciences de la vie et de la terre et secrétaire nationale du Syndicat national des lycées et de collèges (SNALC). Dès mai, les candidats de la filière S amorcent en effet le cycle des épreuves avec des travaux pratiques en sciences auxquels s’ajoutent des oraux en langues vivantes. « C’est perturbant », corrobore, dans une litote, Valérie Sipahimalani, enseignante et secrétaire générale adjointe du Syndicat national des enseignements du second degré (SNES).Sortir les élèves du désœuvrementJuin se révèle également d’une durée express. Les conseils de classe ont généralement lieu avant le 10 du mois. « Les élèves de seconde, qui ne passent pas d’examen, terminent leur scolarité trois semaines avant la fin théorique de l’année, tandis que pour les collégiens, la fin des cours sonne dès la mi-juin », affirme Valérie Marty, présidente de la Fédération des parents d’élèves de l’enseignement public (PEEP). Professeurs et représentants des parents d’élèves s’accordent pour affirmer qu’il sera difficile de concentrer davantage le nombre d’examens existants. Des pistes pourraient néanmoins être explorées pour proposer des activités pédagogiques qui sortiraient les adolescents du désœuvrement, comme « des stages en entreprises, des travaux collectifs, de l’éducation en ligne », suggère Valérie Marty.Selon le proviseur Philippe Tournier, c’est l’existence même de l’examen du bac qui mérite d’être « interrogée ». L’année de terminale est surtout rythmée par le processus de l’Admission post-bac (APB). « Dans la pratique, ce sont les bulletins scolaires du premier et deuxième trimestre qui serviront à décider de l’orientation du lycéen. Pas son baccalauréat, qu’il peut décrocher à l’arraché. Il faut mener une réflexion sur la taille de l’examen et son contenu. » L’ancien ministre de l’éducation Xavier Darcos voulait, en matière de temps scolaire, partir à « la reconquête du mois de juin ». Peine perdue : nous sommes plutôt « aujourd’hui sur la défense du mois de mai », conclut M. Tournier.Lire aussi :Le bac, ce verrou dont l’éducation ne peut se passerEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Franck Johannès La contrainte pénale, cette nouvelle peine purgée en dehors de la prison – pour les délits, jamais pour les crimes –, progresse doucement : 610 contraintes pénales avaient été prononcées au 1er mai depuis le 1er octobre 2014, date de la mise en application de la mesure, dans 100 tribunaux (sur 164). Soit moins d’une centaine par mois. C’est peu, au regard de l’étude d’impact de la loi du 15 août 2014, qui tablait sur 8 000 à 20 000 mesures annuelles – à ce rythme, les contraintes pénales ne devraient pas dépasser de beaucoup le millier en octobre 2015, et sont bien loin de vider les prisons comme le craignait l’opposition.La chancellerie ne s’en inquiète pas. D’abord parce qu’il faut le temps que les magistrats s’approprient cette nouvelle peine, très proche, et peut-être trop proche, du vieux sursis mise à l’épreuve (SME), créé en 1958. Ensuite parce que la contrainte pénale exige, à la différence du SME, un suivi intense des condamnés, et que les premiers renforts en conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation ne sont pas encore formés – 362 stagiaires devraient arriver en juridiction en septembre. Enfin le travail d’intérêt général (TIG), si commun aujourd’hui, avait eu lui aussi un peu de peine à s’installer.Le TIG consiste pour un condamné à travailler pour une association ou une collectivité territoriale sans rémunération ; il est prononcé à titre de peine principale, alternative à l’emprisonnement, ou en complément d’une peine avec sursis, pour 20 heures au moins et 210 heures au plus pour les délits. Robert Badinter a créé la mesure en 1983, 944 TIG ont été ordonnés dans les sept premiers mois de 1984 – contre 610 contraintes pénales pour une période comparable. En 1984, 2 700 TIG étaient exécutés, 6 700 en 1985, 17 000 en 2013. Pour l’heure, 85 % des contraintes pénales ont été prononcées lors d’un jugement devant un tribunal correctionnel, surtout après une convocation, sur ordre d’un magistrat, par un officier de police judiciaire (49 %), soit après une comparution immédiate (24 %), soit après un plaider-coupable, une négociation avec le parquet avec l’accord de la personne condamnée (15 %). Il était prévu à l’origine une « césure » du procès pénal : le tribunal tranche d’abord sur la culpabilité, puis après un examen poussé de la personnalité, du profil, du milieu du condamné par un conseiller d’insertion, fixe lors d’une seconde audience la peine. Procédure lourde, qui pour l’heure ne semble pas avoir été utilisée.Lire le reportage :A Créteil, des conseillers d’insertion « imaginatifs » et débordés inaugurent la peine de probationUn tiers des contraintes relève d’atteintes à la personne – la plupart du temps des violences –, un autre tiers du contentieux routier, le reste s’éparpille sur les atteintes aux biens (19 %), les vols surtout, ou les infractions aux stupéfiants (7 %). La durée de ces contraintes pénales, cinq ans au maximum, est la plupart du temps de deux ans (47 %), voire de trois (23 %). Le condamné qui ne respecte pas les contraintes de cette nouvelle peine risque la prison. Au bout de quatre mois, le juge d’application des peines évalue les résultats du suivi, en cas d’échec le condamné peut être incarcéré, pour une durée fixée par le tribunal : d’un à trois mois pour 26 % des condamnés pour contrainte pénale, de quatre à six mois pour 48 % d’entre-eux, de sept mois à un an pour 21 %. La peine est récente, il est trop tôt pour évaluer le nombre de rechutes.L’autre mesure emblématique de la loi du 15 août 2014 est la libération sous contrainte : le juge d’application des peines a désormais l’obligation d’examiner la situation d’un condamné aux deux tiers de la peine, et peut, s’il le juge utile, le remettre en liberté sous contrôle : le taux de récidive est en effet moindre lorsque la fin de la peine d’emprisonnement est aménagée. Le nombre de libertés sous contrainte, applicable depuis janvier, est très modeste : si au 1er mai, 13 647 condamnés bénéficiaient d’un aménagement de peine (22 % des condamnés), 474 seulement (3,5 %) étaient libérés dans le cadre d’une libération sous contrainte, en grande majorité sous bracelet électronique, mais aussi, et c’est nouveau, en semi-liberté, où il s’agit, avec des horaires stricts, de rentrer le soir en détention.13 647 aménagements de peine66 967 personnes étaient détenues au 1er mai (contre 68 643 au 1er mai 2014, l’un des niveaux le plus hauts depuis la Libération), 11 741 étaient écrouées mais non détenus (placées sous bracelet électronique ou à l’extérieur), soit 78 708 personnes sous écrou.L’administration pénitentiaire comptait au 1er mai 57 826 places opérationnelles. 7 établissements ou quartiers ont une densité supérieure à 200 %, 31 entre 150 % et 200 %. 1 090 détenus vivaient au 1er avril sur des matelas par terre.13 647 condamnés bénéficiaient au 1er mai d’un aménagement de peine, dont moins de 500 dans le cadre d’une libération sous contrainte.Près de 172 000 autres personnes sont suivies en milieu ouvert, l’administration pénitentiaire a donc la charge de 249 298 personnes. Les conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation (CPIP) sont 4 538, les surveillants 26 734.Vient de paraître : Naissance de la contrainte pénale, sanctionner sans emprisonner, par Pierre-Victor Tournier, L’Harmattan – volume 1, Genèse, 228 pages, 24,50 euros ; volume 2, Archives, 221 pages, 23,50 euros.Franck JohannèsFranck JohannèsSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.06.2015 à 10h26 • Mis à jour le16.06.2015 à 18h19 | Bertrand Bissuel Cette fois-ci, le coup de pouce est général. Mardi 16 juin, la ministre de la fonction publique, Marylise Lebranchu, a présenté aux syndicats des propositions pour augmenter la paie de près de 5 millions d’agents titulaires, du haut cadre d’administration centrale au cantonnier employé par une petite commune.Fin 2013, des mesures allant dans ce sens avaient déjà été annoncées, mais uniquement au profit des plus bas salaires. Aujourd’hui, le gouvernement prend une initiative dont la mise en œuvre devrait débuter en 2016 et durer jusqu’en 2020. Il ne relève pas la valeur du point d’indice, ce paramètre – bloqué depuis la mi-2010 – qui sert à calculer le traitement des fonctionnaires et dont le « dégel » est réclamé par l’ensemble des organisations syndicales. La revalorisation des rémunérations passera par toute une série d’ajustements techniques, qui diffèrent suivant le niveau de recrutement.« Maintenir l’attractivité »Pour les agents de catégorie C, situés en bas de l’échelle des revenus, bon nombre d’entre eux atteignent un plafond au bout d’une quinzaine d’années, en particulier ceux qui sont embauchés sans concours (agents d’entretien, aides maternelles…). Mme Lebranchu propose de résorber ces blocages dans les déroulements de carrière en réduisant le nombre de grades, qui peuvent constituer autant de barrières infranchissables.S’agissant des agents de catégorie B, l’offre de l’exécutif consiste à mieux tenir compte de leurs qualifications au commencement de leur parcours professionnel : ainsi, un nombre plus important de points sera attribué en début de carrière aux titulaires d’un bac + 2, par rapport aux personnes qui ont des diplômes d’un niveau inférieur. Le but est aussi de « maintenir l’attractivité de la fonction publique », complète-t-on dans l’entourage de Mme Lebranchu.Les agents de la filière sociale, qui relèvent à l’heure actuelle de la catégorie B, vont graduellement basculer dans la catégorie A (à l’image des infirmières, il y a plusieurs années). Environ 200 000 personnes sont concernées par cette mesure de reclassement, qui va se traduire par une reconnaissance financière accrue. Quant aux fonctionnaires de catégorie A, leur traitement sera amélioré en début et en fin de carrière.Une partie des primes accordées aux personnels sera réintégrée dans leur traitement de base, la valeur de référence pour calculer les retraites : un tel tour de passe-passe permet de peser en faveur des pensions. Un surcroît de pouvoir d’achat différé dans le temps, en quelque sorte.Quel est le montant de l’enveloppe pour toutes ces douceurs, qui vont commencer à produire leurs premiers effets quelques mois avant le scrutin présidentiel de 2017 ? Le ministère de la fonction publique ne le précise pas, mais donne des chiffres relatifs à plusieurs cas types. Ainsi, un enseignant certifié de collège, qui perçoit aujourd’hui 1 690 euros brut par mois en début de carrière, verra son traitement mensuel amélioré de 74 euros brut début 2017. Pour un agent de propreté, l’accroissement sera de 31 euros et pour un assistant social, de 40 euros.« Rendez-vous salarial »Reste à savoir comment les syndicats vont réagir. Ils ont jusqu’à la mi-septembre pour dire s’ils acceptent l’offre du gouvernement. Pour que celle-ci soit entérinée, un accord doit être signé avec des organisations représentant au moins 50 % des suffrages exprimés lors des dernières élections professionnelles, à l’automne 2014. Les syndicats dits « réformistes » (CFDT, UNSA, etc.) ne suffisent pas, à eux seuls : l’imprimatur d’une des fédérations réputées plus revêches (CGT, FO…) est nécessaire.Un « rendez-vous salarial » est par ailleurs prévu au printemps 2016, entre l’exécutif et les représentants des fonctionnaires. Si la situation économique le permet, l’hypothèse d’un dégel du point d’indice sera examinée.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.06.2015 à 21h59 • Mis à jour le16.06.2015 à 07h35 | Julia Pascual et Cécile Chambraud Pour la première fois, les représentants de nombreuses composantes de l’islam se sont réunis Place Beauvau, lundi 15 juin, pour discuter des difficultés rencontrées par le deuxième culte en France en nombre de fidèles. « Vous êtes des Français à part entière, vous êtes des républicains ! », leur a lancé Bernard Cazeneuve, très applaudi.Le ministre de l’intérieur était à l’origine de la réunion de cette nouvelle « instance de dialogue ». L’invitation avait été lancée au lendemain des attentats de janvier, à Paris.Les participants, sélectionnés sur la base de propositions des préfets, étaient, outre les représentants liés au Conseil français du culte musulman (CFCM), des imams, des théologiens, des membres d’associations cultuelles ou encore des associatifs. De l’avis de beaucoup, l’assemblée était « plutôt assez représentative », selon la formule de Samy Debah, président du Comité contre l’islamophobie en France (CCIF).Lire aussi :L’Etat pose les bases du dialogue avec l’islamLes différents courants salafistes n’étaient cependant pas représentés. Moins de vingt femmes participaient à la réunion. « On avait dit qu’on mettrait en place une instance plus représentative, mais, dans ma table ronde, j’étais la seule femme », a ainsi commenté Khadija Gamraoui, maire adjointe de Carrières-sous-Poissy (Yvelines).Les actes antimusulmans « sous-estimés »Dans quatre ateliers, les participants ont pu interroger les pouvoirs publics sur les obstacles qu’ils rencontrent, qu’il s’agisse de questions purement rituelles ou encore de construction de mosquées ou d’islamophobie. A l’issue de la journée, Bernard Cazeneuve a longuement plaidé pour que les actes antimusulmans soient mieux pris en compte. « La réalité du phénomène est sous-estimée car beaucoup de victimes renoncent à porter plainte », a-t-il affirmé.Le ministre de l’intérieur a annoncé que l’Office national de la délinquance et des réponses pénales serait chargé de faire chaque année une « enquête de victimation » et il a souhaité que soit « précisément évaluée la réponse judiciaire qui est apportée aux actes antimusulmans ». Une « unité spécifiquement dédiée à la lutte contre la haine sur Internet » sera créée au sein du ministère. Une « mission de préfiguration » préparera une Fondation de l’islam de France, chargée de « faciliter l’accès du grand public à une meilleure connaissance de l’islam et de la civilisation arabo-musulmane ».Bernard Cazeneuve a confirmé que l’obtention d’un diplôme universitaire de formation civique et civile serait obligatoire pour les imams détachés par leurs pays d’origine et pour les nouveaux aumôniers. Les rémunérations des aumôniers pénitentiaires devraient être revalorisées. Afin de favoriser la construction de mosquées, un groupe de travail évaluera les règles en vigueur. D’autres groupes se pencheront sur la protection sociale des imams, sur l’abattage religieux et sur la certification halal.Lire aussi :Face à un panel de musulmans, Bernard Cazeneuve promeut une « République inclusive »Le matin, Manuel Valls avait donné une certaine solennité à l’ouverture de la réunion. « L’islam est en France pour y rester », a lancé le premier ministre devant les quelque 150 participants. « Il faut donc mener le combat des consciences » pour qu’il trouve sa place. « A chacun de prendre ses responsabilités », a-t-il ajouté.« L’islam est récent en France. Il suscite de la curiosité et de l’intérêt. (…) Mais dans le même mouvement il suscite aussi une inquiétude. » Manuel VallsToute l’intervention du chef du gouvernement était un appel aux participants à enraciner un « islam de France », formule répétée à de multiples reprises, appelé à « se réformer et à s’adapter aux grands défis ». « Nous sommes à un tournant », a répété M. Valls, car « le pays aujourd’hui s’interroge sur l’islam. Le nier sera une erreur. (…) L’islam est récent en France. Il suscite de la curiosité et de l’intérêt. (…) Mais dans le même mouvement il suscite aussi une inquiétude. » Parmi les raisons de cette « incompréhension, du rejet, des amalgames », il a cité le « contexte mondial », les « inquiétudes » autour de courants, tels « les frères musulmans et les salafistes », la « tentation du repli et de l’entre-soi ». « Plus de 1 500 » personnes sont aujourd’hui liées au djihadisme, et 110 à 112 sont mortes. Tout cela n’est pas l’islam. Il faut le dire », a-t-il lancé à ses auditeurs. « Gagner ce combat, c’est d’abord et avant tout nommer l’ennemi. »Des participants plutôt satisfaitsLe premier ministre a critiqué « ceux qui utilisent la laïcité pour exclure, pour stigmatiser, pour mépriser. Ils n’ont rien compris à la République ». D’autre part il a relevé que depuis le début de l’année, « les atteintes aux lieux de culte musulmans ont été multipliées par trois ». Dénonçant à la fois « les propos et les actes antimusulmans, antisémites, antichrétiens, homophobes, sexistes et racistes », il a rejeté l’idée, exprimée par de nombreux musulmans, qu’il y ait en leur défaveur « deux poids, deux mesures ».Les participants étaient plutôt satisfaits de la teneur de cette première réunion mais s’interrogeaient sur ses prolongements. « C’est une démarche qui va dans le bon sens. On était dans une impasse avec le CFCM », a observé Nabil Ennasri, militant proche de Tarik Ramadan. « C’était une belle journée de travail. Mais pour la suite, on ne sait pas trop ce que ça va donner », convient Samy Debah, président du CCIF. « Le temps imparti était trop court, mais cela nous a permis de poser les problèmes qu’on rencontre sur le terrain, il y a un climat de collaboration favorable », observait Azeddine Bahi, de la grande mosquée de Lyon.Julia PascualJournaliste au MondeCécile ChambraudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.06.2015 à 17h06 • Mis à jour le16.06.2015 à 11h06 L’Italie hausse le ton face à la France, lundi 15 juin, qui nie catégoriquement avoir bloqué sa frontière à Vintimille, où près de deux cents migrants campent sur des rochers dans l’espoir de gagner le nord de l’Europe, dernier épisode d’une crise européenne sans solution apparente.Samedi soir, des migrants venus majoritairement d’Afrique avaient été repoussés par la police italienne vers Vintimille, à 5 km du poste-frontière. Refoulés aux frontières, ces personnes, dont des femmes et des enfants, demandent à passer en France pour « aller dans d’autres pays », a expliqué l’un d’eux, Brahim, 20 ans, originaire du Darfour.Lire aussi :Les migrants s’imposent à l’agenda français et européenGuerre de motsCes migrants sont « un coup de poing dans la figure » de l’Europe, a commenté le ministre de l’intérieur italien, Angelino Alfano, insistant sur la nécessité d’une réponse de l’Union européenne à cette crise, la veille d’une réunion avec ses homologues européens au Luxembourg. Pour le premier ministre italien, Matteo Renzi, « les réponses de l’Europe n’ont pas été suffisamment bonnes jusqu’à maintenant ».Côté français, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a répondu que la frontière franco-italienne n’était pas « bloquée » à Vintimille, mais que la France faisait respecter les règles européennes prévoyant que soient « réadmis » en Italie les migrants enregistrés dans ce pays :« Que se passe-t-il à Vintimille ? Il y a la nécessité de faire respecter les règles de Schengen et de Dublin. Quelles sont ces règles ? Lorsque des migrants arrivent en France, qu’ils sont passés par l’Italie et qu’ils ont été enregistrés en Italie, le droit européen implique qu’ils soient réadmis en Italie. »Afin d’apaiser les tensions, le Commissaire européen chargés des migrations, le Grec Dimitris Avramopoulos, a prévu de rencontrer mardi, en amont du conseil, les ministres français, allemand et italien de l’intérieur. Le président du conseil italien abordera aussi le problème avec ses homologues britannique et français cette semaine à Milan. Il a également expliqué qu’il s’entretiendrait avec le chef de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et la chancelière allemande, Angela Merkel. 15.06.2015 à 12h32 • Mis à jour le15.06.2015 à 15h44 « L'islam suscite encore des incompréhensions, des a priori, du rejet chez une partie de nos concitoyens, des amalgames dont vous êtes victimes. » En ouverture de la première réunion de l’instance de dialogue avec l’islam de France, lundi 15 juin, le premier ministre, Manuel Valls, a appelé à un sursaut.« L'islam est en France pour y rester. C'est la deuxième religion de notre pays. Il faut donc mener le combat des consciences, et faire jaillir au grand jour ce qu'est la réalité de l'islam de France. Et pour gagner ce combat, c'est à chacun de prendre ses responsabilités », a-t-il martelé devant les quelque cent vingt représentants musulmans et la cinquantaine de représentants des pouvoirs publics réunis Place Beauvau. L’objet de cette rencontre est de travailler sur des thématiques comme les pratiques rituelles, la construction et la gestion des lieux de culte ou encore la lutte contre les actes antimusulmans.Lire aussi :L’Etat pose les bases du dialogue avec l’islam« Nommer l’ennemi »M. Valls a également appelé son auditoire à « nommer l’ennemi », évoquant les djihadistes et l’extrémisme, « les imams autoproclamés qui, dans nos quartiers, nos prisons, font l’apologie de la violence, du terrorisme, qui participent de cette entreprise criminelle, qui font partir des centaines de jeunes au djihad ». « Il faut le dire, tout cela n’est pas l’islam », a-t-il déclaré. En conclusion, le premier ministre a appelé à « faire la démonstration pour le monde entier que la France et l’islam sont pleinement compatibles » et a souhaité que « l’islam s’épanouisse dans notre pays ». Enfin, il a pris la défense des musulmans de France victimes d’« amalgames » après les attentats du mois de janvier à Paris et en région parisienne. « Je ne veux plus qu’on se sente accusé d’être complice d’actes qu’on n’a jamais voulus ni soutenus, bien sûr ! »C’est le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, qui prononcera le discours de clôture de cette journée de concertation. L’instance de dialogue avec l’islam de France doit se réunir une ou deux fois par an.Lire aussi :Face à un panel de musulmans, Bernard Cazeneuve promeut une « République inclusive » Nicolas Hazard (Président du comptoir de l'innovation) À l’heure où des centaines de milliers de lycéens s’apprêtent fébrilement à passer les épreuves du baccalauréat, les sempiternels débats sur son utilité et sa possible suppression reprennent de bon train. Le fameux Graal est loin d’être une assurance face au chômage de masse.En France, les diplômes revêtent en effet un caractère obligatoire pour qui souhaite entrer sur le marché du travail, ou a minima y rester. La réussite est très tôt conditionnée au diplôme obtenu, et une véritable escalade à la qualification départage les postulants. Pas étonnant alors que les personnes peu ou pas diplômées souffrent beaucoup plus du chômage que les autres.Convaincu que le parcours scolaire n’est pas la seule voie de réussite et qu’il est nécessaire de valoriser tous les types parcours, David Rivoire a créé en 2002 la société VAE Les 2 Rives.Lire aussi :Made in France social : les différentes cordes du groupe ArcherVAE signifie « Validation des acquis de l’expérience ». Ce dispositif est issu de la loi de modernisation sociale de 2002, et permet à toute personne d’obtenir un diplôme, sans retour en formation, sans examen, en valorisant son expérience acquise lors de son parcours professionnel. Il suffit de justifier d’une expérience de trois ans minimum en relation avec le contenu du diplôme ou du titre visé.Valoriser un parcours par un diplômeLe diplôme auquel le candidat prétend est le vrai diplôme d’état, et non une équivalence. Pourtant, le processus est décrit comme un parcours du combattant et 75 % des candidats abandonnent en cours de parcours ! VAE Les 2 Rives s’est donnée pour mission d’accompagner des candidats du début à la fin de leur démarche. Demandeurs d’emploi ou salariés, les consultants de la société accompagnent chaque année entre 400 et 450 VAE partout en France.VAE Les 2 Rives remet la valeur de l’expérience au niveau de la théorie. Le but est de valoriser un parcours par un diplôme, et d’offrir une chance aux personnes dont le parcours académique a pu se révéler difficile.Afin d’être accessible à tous, et notamment aux chômeurs qui cherchent à améliorer leur employabilité et aux jeunes sans diplôme, la société a développé différents programmes (formations collectives, association des anciens diplômes de la VAE qui propose du mentorat complémentaire, etc.)Taux de réussite de 90 %Et ça marche ! L’accompagnement est de grande qualité et permet d’augmenter le taux de réussite. Il est de 90 % sur les 3 400 VAE accompagnés par la société depuis sa création. VAE Les 2 Rives voit ses demandes exploser sur un marché qui ne cesse de grandir.La société a déjà su se constituer un beau portefeuille client, avec des noms tels Air France, Coca Cola, Mars, Kraft Food, Reebok, UBS, KPMG, Manpower, Deloitte, SFR, etc. Preuve en est qu’investir dans la formation des personnes les moins qualifiées peut être un pari gagnant.Nicolas Hazard (Président du comptoir de l'innovation) Rémi Barroux C’est une petite victoire symbolique pour les opposants à Notre-Dame-des-Landes, mais qui ne compromet en rien l’avenir du futur aéroport que le gouvernement, la région et Aéroport du Grand Ouest (AGO) veulent construire. Au tribunal administratif de Nantes, mercredi 3 juin, le rapporteur public a préconisé le remboursement des intérêts des 38 millions d’aides publiques versées par l’Etat et les collectivités à AGO, concessionnaire du futur aéroport et filiale de Vinci Airports.Si le capital même des aides n’est pas susceptible d’être remboursé par Vinci, le seul montant des intérêts est estimé à quelque 450 000 euros par les opposants. Cette somme « pourrait ainsi revenir dans les caisses de l’Etat et des collectivités ; ce qui n’est pas négligeable en ces temps de restrictions budgétaires », expliquent les opposants, notamment le Cédpa (Collectif d’élus doutant de la pertinence de l’aéroport). Souvent accusés de défier la loi et l’ordre par la préfecture et le gouvernement, les militants hostiles au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes relèvent aussi que c’est l’Etat et le syndicat mixte aéroportuaire (SMA) qui sont du côté de « l’illégalité ».Lire aussi :Les opposants de Notre-Dame-des-Landes, Sivens... reçus au ministère de l’écologieL’argument invoqué par le rapporteur public, dont les avis sont souvent suivis par le tribunal, est d’ordre juridique, au regard de la réglementation européenne, et ne porte pas sur le fond du dossier. Si les subventions publiques sont autorisées par le droit européen, elles doivent être notifiées à la Commission européenne, avant le début de leur versement. Ce qui n’avait pas été le cas au moment du paiement de ces aides, entre 2011 et 2013.« Il était peu probable que le capital puisse être remboursé, à partir du moment où l’aide avait été jugée compatible par la Commission européenne, le 20 novembre 2013, après un recours des opposants au Parlement européen, explique Thomas Dubreuil, l’avocat du Cédpa. Mais le remboursement des intérêts est déjà une victoire, qui met fin à une longue série de recours perdus par les opposants. » « Chauffe la lutte, pas le climat »Dans l’hypothèse où le tribunal, qui devrait rendre son jugement d’ici à trois semaines à un mois, reprend les conclusions du rapporteur public, l’Etat sera obligé d’ordonner le remboursement de ces intérêts. Une situation piquante, puisque le gouvernement n’a eu cesse de pousser le projet et Vinci. Dans un entretien au quotidien Ouest-France, le 18 décembre 2014, le premier ministre, Manuel Valls, avait encore affirmé que après les dernières décisions du tribunal administratif, « il faudrait alors s’engager dans la construction de Notre-Dame-des-Landes ».S’agissant des ultimes recours déposés par les opposants sur les arrêtés préfectoraux « loi sur l’eau » et « espèces protégées », l’instruction a été close par le tribunal en février. Mais aucune date n’a encore été notifiée quant à une quelconque décision.En attendant, le bocage occupé par plusieurs dizaines d’opposants, à une dizaine de kilomètres au nord de Nantes, se prépare à accueillir les militants, notamment opposés aux « grands projets inutiles », les 11 et 12 juillet, pour un week-end « Chauffe la lutte, pas le climat ».Rémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Maxime Vaudano et Amandine Réaux Dans le cadre de la loi sur la transition énergétique, la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, a annoncé, mardi 2 juin, la mise en place de pastilles pour favoriser les automobiles moins polluantes. A partir de janvier 2016, les maires pourront décider d’introduire des mesures avantageuses pour les véhicules classés dans les meilleures catégories.Lire aussi :Pollution de l’air : le retour de la pastille vertePourquoi introduire ces vignettes ? Quel autocollant sera apposé à votre pare-brise et quel en sera le fonctionnement ? Réponses :Quelle pastille pour quel type de véhicule ?Les véhicules seront classés en sept catégories, et les autocollants attribués en fonction du dioxyde d’azote et des particules fines qu’ils rejettent.Suis-je obligé de me procurer une vignette ?Non, la pastille sera facultative. Le certificat, à commander sur Internet, sera gratuit dans les six mois après la mise en place de la mesure, puis sera facturé 5 euros pour un achat après cette période. Il est peu probable que les propriétaires de véhicules polluants se procurent une vignette qui ne pourra que leur restreindre l’accès à certaines zones.En revanche, les véhicules propres auront tout intérêt à arborer un macaron bleu, vert ou jaune, en l’absence duquel ils ne pourront pas bénéficier des avantages mis en place dans la commune.A quels avantages ou restrictions serai-je soumis ?Chaque maire décidera de la signification des pastilles dans sa commune. Seront probablement avantagées les trois premières catégories de véhicules (bleu, vert et jaune). Elles pourraient bénéficier d’un coût moindre des places de stationnement, voire d’une gratuité pour les véhicules électriques, et d’un accès à des voies réservées.A Paris, les véhicules propres devraient pouvoir sortir du garage librement lors des jours de circulation alternée. En revanche, l’accès aux zones de circulation restreinte pourrait être interdit aux véhicules les plus polluants.Mais toutes les villes n’adopteront pas ce type de mesures restrictives ou avantageuses. Si Grenoble a annoncé qu’elle mettrait en place le dispositif, Clermont-Ferrand ou Aix-en-Provence y sont opposées.Quel est l’objectif du gouvernement ?Améliorer la qualité de l’air en limitant la circulation de manière plus fine. En ville, la pollution atmosphérique, notamment celle liée aux particules fines, provient largement du trafic routier, comme le souligne ce rapport. Un accès restreint aux seuls véhicules propres dans certaines zones pourrait stopper l’augmentation des maladies respiratoires et cardio-vasculaires, liées à la pollution. Les vignettes ont déjà été adoptées dans plusieurs pays européens, mais avec moins de déclinaisons (trois vignettes seulement en Allemagne par exemple).Est-ce le retour de la « pastille verte » ?Le principe est semblable. Mise en place en 1998 par la ministre de l’écologie de l’époque Dominique Voynet (gouvernement Jospin), la pastille verte récompensait les véhicules dont le moteur était équipé d’un catalyseur, ainsi que les voitures électriques ou hybrides et fonctionnant au gaz naturel (GN) ou au gaz de pétrole liquéfié (GPL). Seuls ces véhicules étaient autorisés à rouler librement en cas de pic de pollution. Les autres étaient soumis à la circulation alternée, en fonction du numéro de leur plaque d’immatriculation (pair ou impair).Mais avec le renouvellement du parc automobile, 80 % à 90 % des voitures particulières ont fini par posséder l’autocollant, avec notamment la généralisation des pots catalytiques. Les préfectures ont alors cessé de le distribuer en 2003.Selon la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, le nouveau dispositif sera « plus efficace », grâce à une classification en sept catégories, avec des critères bien plus sévères que ceux de la pastille verte. Les différentes couleurs devraient permettre aux contrôles d’identifier « plus facilement » les véhicules les moins polluants.Amandine RéauxJournaliste au MondeMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.06.2015 à 10h30 • Mis à jour le03.06.2015 à 10h52 | Florence Aubenas Ils sont venus, tous, les treize acquittés de l’affaire d’Outreau, prêts à défiler l’un après l’autre à la barre des témoins devant la cour d’assises de Rennes. Mais sitôt ce chiffre écrit, il faut le rectifier. En fait, ils sont deux de moins. L’un a été fauché par une crise cardiaque en 2009, l’autre par un cancer en 2012. On s’apprêterait à en compter onze. On aurait encore tort. Dix viennent donner leur témoignage le temps d’une journée, tandis que le onzième comparaît, lui, dans le box depuis deux semaines déjà. Mardi 2 juin, l’incroyable loterie judiciaire de l’affaire d’Outreau joue son va-tout : d’un côté, les acquittés-témoins qui repartiront en train le soir même ; de l’autre, l’acquitté-accusé qui risque vingt ans de prison. Ni preuve ni élément nouveau n’ont pourtant été découverts : c’est un coup de procédure, comme on dirait un coup de dés, qui a séparé l’un d’eux de tous les autres, quinze ans après le début de l’affaire. « C’est tombé sur Daniel Legrand : ça aurait pu être moi », raconte un des dix autres.Aux portes de la cour d’assises, les gens qui se bousculent ont renoncé à comprendre – pour la plupart – les raisons de ce nouveau procès. Trop compliqué. « Aucune importance, Outreau c’est la folie depuis des années, non ? », lance un retraité. Il est venu « pour les têtes d’affiche, les fameux acquittés », égrenant sur ses doigts « l’huissier, le curé, le taxi, la boulangère ». Derrière lui, une enseignante applaudit déjà à la parade des innocents triomphants « qui ont tous été indemnisés avec les excuses de la République ». C’est l’inverse qui va se produire.« La première fois que j’ai vu les autres ? » Alain Marécaux répète la question du président Philippe Dary. « Aux assises de Saint-Omer. » C’était en 2004, la grande époque d’Outreau, si l’on ose dire : 17 accusés dans le box, 17 enfants à la partie civile (tous mineurs), un réseau pédophile international avec un berger allemand dressé pour les sévices, une ferme en Belgique et des petits enfants de pauvres livrés à des notables. Marécaux appartient à cette catégorie, un huissier possédant manoir, gros 4×4 et un enfant dans la même classe que Dimitri Delay. Comme ses trois frères, Dimitri a dénoncé ses parents, Myriam Badaoui et Thierry Delay, puis s’est mis à accuser des gens, jusqu’à plus de 70 de leur « faire des manières ». L’huissier et sa femme sont sur une de ses listes.« Les faits, vous en avez trouvé alors ?Marécaux, 51 ans, n’était sûr que d’une chose en s’asseyant dans le box à Saint-Omer : « Mon innocence et celle de ma femme. » Et les autres accusés ? A l’époque, il préfère ne pas leur adresser la parole. Comment imaginer un juge d’instruction assez fou pour arrêter autant de monde sans une enquête solide ? Le réseau existe et eux doivent en faire partie, Marécaux en est sûr. Il mettra plusieurs semaines à l’audience pour se rendre compte qu’il n’y a ni berger allemand ni Belgique et que chacun d’entre eux vit, en réalité, la même chose. C’est toujours le cas aujourd’hui. L’huissier parle de ses deux fils, placés en foyer après son arrestation. L’aîné habite dans un camion, touchant le RSA, aucun n’a voulu faire des études. L’huissier va pleurer. L’huissier pleure. On n’en est qu’au début.A voir passer les acquittés l’un après l’autre, c’est le dossier en accéléré qui commence par défiler. « Nous allons parler des faits », annonce le président à Dominique Wiel, prêtre-ouvrier à la retraite. Et lui lève son sourcil de vieil emmerdeur : « Les faits, Monsieur le Président ? Vous en avez finalement trouvé alors ? »Karine Duchochois est passée chez le coiffeur, tenue particulièrement soignée. « Je suis venue en me disant je suis superforte, ça ne me fait rien. » Elle a voulu montrer à tous qu’on peut sortir d’Outreau par le haut, faire d’un malheur sa chance, devenir chroniqueuse judiciaire elle, cette mère de 18 ans qui avait 20 kilos de trop et passait ses journées à la Tour du Renard, dans le même HLM que Myriam Badaoui. « On était les pions du juge Fabrice Burgaud, il n’écoutait rien. Et puis… » Et puis, elle craque, brusquement secouée de sanglots.« Je tremble devant vous »C’est le moment où la saga judiciaire se noie dans les larmes. Roselyne Godard, apparaît, la boulangère. Elle raconte l’euphorie des premières années après son acquittement, les études de droit pour devenir avocate, comme Eric Dupont-Moretti, son défenseur. Il allait la prendre en stage, elle le lui avait fait jurer. Elle donnait des conférences sur les erreurs judiciaires. Elle a tout arrêté, sans même pouvoir se l’expliquer vraiment, parlant juste « des regards insistants » quand elle disait « Outreau » et de sa brusque envie de « disparaître ». Aujourd’hui, « je vis recluse, aucune vie sociale. L’idée de ce témoignage à la barre a déjà été un cauchemar ».Et puis, arrive une autre acquittée qui doit se raccrocher au micro pour ne pas tomber. Tout de suite, elle crie : « Je tremble devant vous, regardez-moi, j’avais tant de choses à vous dire, je ne le peux plus. On vit avec Outreau jusqu’à la mort. Sans mon traitement, je ne serais pas là. Ce qui se passe est une horreur : Daniel, ils t’ont mis dans le box, c’est dégueulasse. »D’un coup, l’acquitté Daniel Legrand, 33 ans, sursaute sur le banc des accusés, tiré de son propre brouillard de médicaments. Les faits qu’on lui reproche remontent à plus de quinze ans, déjà débattus par deux cours d’assises, trois commissions d’enquête et sont pour partie couverts par un non-lieu. Quelques heures plus tôt, après un interrogatoire, un avocat de la partie civile rappelait qu’un journal avait annoncé à l’époque la saisie de cassettes vidéo avec des scènes de viols. « Pourquoi ne pas avoir dit au juge d’instruction “visionnez-les, vous verrez que je ne suis pas dessus” ? » Et l’acquitté Legrand avait répondu, sérieux comme un accusé : « C’était une bonne solution, mais je n’y ai pas pensé. J’avais 19 ans, j’étais perdu. » La situation prêterait à rire si elle ne faisait pas si peur : aucune cassette de ce type n’a jamais été découverte, pas plus que le sex-shop ou la maison en Belgique que l’acquitté Daniel Legrand et son père, également acquitté, étaient censés posséder.« Ici, il n’y a pas de peut-être »Pierre Martel, chauffeur de taxi, 56 ans, s’avance à la barre, le dernier à témoigner, grand sourire, confiant. Dans toute l’affaire, il est le seul à qui une date précise a été reprochée. Le dimanche 28 mai 2000, il aurait convoyé en Belgique une voiture pleine d’enfants. Ce jour-là, il disputait un tournoi au Golfe d’Hardelot. Martel vient de prendre sa retraite. Heureux. « Vous avez reconnu Daniel Legrand lors d’une confrontation en garde à vue pour l’avoir chargé en taxi avec Myriam Badaoui à la Tour du Renard », lui demande Léon-Lef Forster, un des avocats de la partie civile. Pierre Martel : « Je n’en étais pas sûr, mais les enquêteurs m’ont dit : “il faut dire oui ou non. Ici, il n’y a pas de peut-être”. » Le golfeur sourit toujours, paisible. Mais l’avocat tempête. « Vous voulez dire que les policiers ont changé vos propos ? Je demande à ce qu’ils soient convoqués pour vous être opposés. »Martel ne comprend pas, ses mêmes déclarations ont déjà été faites et débattues pendant des heures à Saint-Omer, puis à Paris. « Je l’avais confondu avec un autre, mais je m’en suis rendu compte qu’une fois revenu à la geôle. » Comme un funambule sur le vide du dossier, Me Forster continue : « Ils ont menti donc ? » Alors, Pierre Martel se met à pleurer.Florence AubenasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.06.2015 à 18h33 « C'est pas normal qu'on t'ait mis là, c'est dégueulasse ! » Comme les autres acquittés d'Outreau, l'ex-femme d'Alain Marécaux est venue témoigner au procès de Daniel Legrand, le treizième acquitté de 2005. Lire aussi : Outreau : les acquittés ouvrent la troisième semaine du procès« C'est une honte de le faire venir ici ! Vous ne vous rendez pas compte de ce qu'on a vécu », a-t-elle ajouté mardi 2 juin en désignant le prévenu, qui comparaît pour des accusations de pédophilie lorsqu'il était mineur, des faits disjoints de ceux qui lui étaient reprochés comme majeur et pour lesquels il a été acquitté.« Je pense que ces enfants, c'est une horreur ce qu'ils ont vécu, mais nous, on n'y est pour rien ! »« j'aimerais bien qu'on me dise pourquoi »Depuis lundi, dix des acquittés d'Outreau se relaient à la barre de la cour d'assises des mineurs de Rennes, où ils ont été appelés à témoigner par la défense. Dix seulement, car deux sont morts depuis 2005 : Christian Godard, qui avait été condamné à trois mois de détention provisoire, et Daniel Legrand, le père, homonyme de l'accusé, qui avait passé trente mois derrière les barreaux.Lire aussi la chronique de notre envoyée spéciale : Outreau : une première ligne de fracture entre les quatre frères DelayEn larmes, Sandrine Lavier, aujourd'hui âgée de 38 ans, a comparé lundi son implication dans l'affaire qui lui avait valu trois ans de détention provisoire à « une descente aux enfers. » « J'ai jamais rien compris, j'aimerais bien qu'on me dise pourquoi on m'a accusé d'une telle chose », a quant à lui expliqué David Brunet par vidéoconférence. Devant le refus de Jonathan Delay de répondre au président sur les accusations de viols qu'il avait proférées contre M. Brunet quand il était enfant, ce dernier lui a témoigné sa compassion : « Jonathan, je comprends ce que tu as vécu avec tes parents... La vie pour toi a été dure, je me mets à ta place, quand je vois cette affaire qui repasse à la télé. »Alors qu'ils ne l'avaient pas fait lors des deux précédents procès, Dimitri, Chérif et Jonathan Delay ont impliqué pour la première fois Daniel Legrand, à la barre, dans les sévices qu'ils avaient endurés enfants.Lire aussi : Outreau : la justice face à la parole des enfants victimes Stéphanie Delestre (PDG de Qapa.fr) 900 000 emplois non pourvus ou difficilement pourvus, 5 millions de chômeurs : cherchez l’erreur. Fluidifier le marché de l’emploi passe par l’ouverture des données détenues par Pôle Emploi à tous les acteurs du marché du travail.Le système administré et centralisé qu’est Pôle emploi est inapte à réaliser de manière parfaitement efficiente l’adéquation entre les offres et les demandes sur le marché du travail. Aujourd’hui, la qualification des demandes d’emploi par les opérateurs publics se fait par des références à des nomenclatures préexistantes et faiblement évolutives (par exemple la nomenclature ROME [répertoire opérationnel des métiers et des emplois]), peu adaptées à l’accélération des mutations économiques et technologiques ou des changements de parcours professionnels.Lire aussi :Le chômage, boulet de François HollandeLes offres présentées à un demandeur d’emploi par les institutions spécialisées sont ainsi souvent peu pertinentes. Dans ces conditions, c’est souvent la stratégie individuelle d’un demandeur d’emploi qui lui permet de trouver le bon employeur, intéressé par ses compétences et son parcours et lui proposant un emploi correspondant à sa recherche et à ses souhaits d’évolution professionnelle.De 2 heures à 30 minutes par jourOr, les stratégies individuelles sur le marché de l’emploi ne font pas encore l’objet d’une observation et d’une interprétation pertinentes pour en faire émerger une intelligence collective propice à l’efficience du marché. Par ailleurs, les demandeurs d’emploi sont confrontés à des difficultés sociales directement liées à leur situation : la passivité et la rupture progressive du lien social rendent d’autant plus difficile leur réinsertion durable sur le marché du travail.De nombreux travaux de recherche (Krueger et Mueller, Université de Princeton, 2011) montrent que l’intensité de la recherche d’emploi diminue substantiellement au long d’une période de chômage. Il est ainsi observé sur un échantillon de demandeurs d’emploi américains qu’après trois mois de chômage la durée quotidienne de recherche d’emploi chute de 2 heures à 30 minutes par jour.Lire aussi :La reprise reste trop fragile pour créer des emploisAvec plus de 5 millions de chômeurs et environ 500 000 offres d’emploi disponibles à un instant « T » sur le marché, c’est la mise en relation efficiente entre l’offre et la demande, entre les candidats et les offres d’emploi, qui doit se développer grâce au numérique (qui offre la possibilité de traiter des grandes quantités de données en temps réel) et à Internet (qui met en relation automatique et en temps réel l’offre et la demande).Écosystème de servicesLa précision et la quantité des informations sont les clés pour obtenir les meilleurs résultats de matching (appariement). Pôle emploi dispose pour cela d’une énorme quantité « matière première » (les CV des chômeurs et les offres d’emploi) sur laquelle un écosystème de services et d’applications innovants peut se nourrir et se développer rapidement pour lutter contre le chômage.Ces données sont aussi intéressantes pour les acteurs publics locaux afin de comprendre les besoins de chaque bassin d’emploi, les besoins en formation par secteur d’activité, etc. Les usages sont infinis. Alors pourquoi Pôle emploi refuse-t-il l’accès à ses données, contrairement à ce que recommande le secrétariat général à la modernisation de l’action publique ? Est-ce la peur que de nouveaux acteurs apportent un meilleur service ? Est-ce la peur que le chômage baisse vraiment, et que l’activité même de Pôle Emploi soit à réinventer ?Pour accélérer le retour des chômeurs à l’emploi, Pôle emploi doit ouvrir en open data ses fichiers d’offres d’emploi et de demandeurs d’emploi. En d’autres termes, transformer ses fichiers en données publiques, accessibles à toutes les entreprises dont l’objet est la fluidité du marché de l’emploi. La lutte contre le chômage doit être la grande cause nationale de la France. Tout demandeur d’emploi doit pouvoir réclamer que sa candidature soit accessible à tous les recruteurs potentiels !Stéphanie Delestre (PDG de Qapa.fr) Bernard Benhamou (Secrétaire général de l’Institut de la souveraineté numérique) En l’espace de quelques années, l’Internet est devenu l’épine dorsale de nos sociétés ainsi qu’un levier majeur de transformation économique, sociale et culturelle. Les révélations d’Edward Snowden et les attaques menées sur les réseaux ont mis en lumière les nouveaux défis auxquels sont confrontés les États, les acteurs économiques et les citoyens eux-mêmes, pour préserver leur souveraineté numérique.Plus récemment, les débats autour de la loi sur le renseignement ont mis en évidence la nécessaire maîtrise que devront acquérir les responsables politiques pour faire face aux enjeux issus des technologies. En effet, les architectes du réseau pourraient bientôt faire évoluer les formes mêmes de nos sociétés et à terme modifier le modèle démocratique européen.Lire aussi :Renseignement : la loi examinée en urgence au SénatAu moment où les instruments de la souveraineté sont devenus indiscernables des outils technologiques, développer auprès des citoyens une culture des choix technologiques deviendra une exigence démocratique. Une culture d’autant plus nécessaire qu’elle sera seule à même d’éviter que les mécanismes qui régissent nos sociétés ne deviennent à leur tour des « boîtes noires » pour les citoyens.L’affaire Snowden à l’origine d’une crise de confianceEn France, le débat sur le projet de la loi sur le renseignement intervient après deux ans durant lesquels ont été distillées les révélations sur les mesures de surveillance de masse mises en place par la National Security Agency (NSA). Ces révélations d’une ampleur inédite ont été à l’origine d’une remise en cause des « piliers fondamentaux » de la confiance sur Internet.Or la confiance constitue la clé de voûte du fonctionnement économique de l’Internet mais elle constitue aussi l’épine dorsale du fonctionnement des démocraties. En effet, parallèlement aux questions liées aux libertés publiques, avec la surveillance de masse, l’affaire Snowden a été à l’origine d’une remise en cause de la confiance dans les technologies de sécurité du réseau et en particulier dans la confidentialité des échanges.Ainsi, la création de failles ou de portes dérobées dans les algorithmes cryptographiques a créé de nouveaux risques pour l’ensemble des usagers de l’Internet. En effet, une fois qu’elles ont été conçues, ces failles sont « agnostiques » et sont aussi accessibles aux agences de sécurité… qu’aux cybercriminels. Comme le note Edward Snowden, les programmes de la NSA ont fragilisé les dispositifs de sécurité de l’Internet et ont rendu encore plus vulnérables nos entreprises, nos infrastructures critiques… et donc nos données.Pour établir une meilleure transparence pour les usagers ainsi qu’une meilleure protection de leurs données, il convient de développer une culture technologique qui aille au-delà de la maîtrise des usagesComme le résume la revue de la Harvard Kennedy School : « Une mauvaise crypto est mauvaise pour vous et très bonne pour les « méchants »… ». Les conséquences économiques liées à cette crise de confiance sur Internet sont devenues telles que l’agence fédérale américaine chargée d’élaborer les standards de chiffrement (NIST ou National Institute of Standards and Technology), souhaite désormais s’émanciper de la NSA.Dans le même temps, les industriels des technologies, qui ont déjà perdu d’importants contrats internationaux, en particulier en Chine, se sont adressés au gouvernement américain pour qu’il « mette fin de façon claire, nette et définitive à la surveillance de masse ».La découverte de failles introduites dans les matériels informatiques eux-mêmes pose des difficultés nouvelles. En effet, à la différence des « backdoors » [portes dérobées informatiques] présents dans les dispositifs logiciels, ces failles « hardware » nécessitent, pour être détectées, un niveau d’expertise beaucoup plus élevé et la mise en œuvre de technologies plus coûteuses.Effets de bord politiques et économiquesLa surveillance de masse a aussi pour conséquence l’établissement de nouvelles formes d’autocensures. Ainsi, comme l’ont démontré la Chine et plus récemment les États-Unis, la défiance envers les intermédiaires technologiques (comme les fournisseurs d’accès ou les fabricants de matériels informatiques) génère une autocensure diffuse et généralisée.Les conséquences de cette autocensure correspondent à un appauvrissement du débat dans les sociétés démocratiques auxquels viennent s’ajouter des effets économiques encore imprévisibles sur le développement et la diffusion des innovations. Ce que le créateur du Web, Tim Berners-Lee nomme « Les insidieux effets de refroidissement de la surveillance sur Internet… ».En plus de leurs effets de bord politiques et économiques, les mesures de surveillance de masse ne semblent pas avoir prouvé leur efficacité dans la lutte contre le terrorisme. Si l’opinion publique française a semblé être en retrait en termes de réactions aux révélations Snowden, la montée en puissance des interrogations sur ces questions pourrait intervenir avec le débat sur la discussion sur le projet de loi sur le Renseignement et ce d’autant plus que des programmes de recueil en masse des métadonnées ont été découverts en France en amont du débat parlementaire.Une autre conséquence de cette crise aura été de démontrer l’importance stratégique des structures chargées d’élaborer les normes et technologies de l’Internet. Ce constat doit désormais pousser les acteurs européens à coordonner leurs actions dans ce domaine. Ainsi, comme le rappelait Sigmar Gabriel, le ministre fédéral allemand de l’économie et de l’énergie, les acteurs européens des technologies doivent être en mesure d’élaborer les normes sur lesquelles reposeront demain les activités des entreprises européennes et ce d’autant plus que ces technologies auront progressivement un impact sur l’ensemble des secteurs économiques.Des métadonnées plus révélatrices que les donnéesL’un des points qui a soulevé le plus de controverses lors de la préparation du projet de loi sur le renseignement est lié à l’usage par les agences de sécurité des dispositifs de « boîtes noires » permettant de collecter les métadonnées. Ces métadonnées ou « données sur les données » correspondent aux informations liées à l’activité des usagers de l’Internet. Au départ associées aux informations relatives aux données des communications téléphoniques, elles ont trop longtemps été perçues comme un sous-produit « technique » d’une importance moindre que celles des contenus transmis.La particularité de ces métadonnées est que, du fait de leur structure, elles sont plus facilement intégrables dans des algorithmes informatiques que les messages écrits ou les conversations enregistrées. En raison de la montée en puissance des capacités de traitement des données en masse (big data), ces métadonnées sont devenues plus révélatrices du comportement des usagers que le contenu de leurs courriers électroniques.Le développement des algorithmes de traitement des données en masse dans la quasi-totalité des activités quotidiennes pourrait accentuer la perception d’une «société boîte noire» auprès des citoyens Ces métadonnées sont désormais au cœur des modèles économiques des acteurs de l’Internet et bientôt de l’Internet des objets. Ainsi, à partir des métadonnées comme la géolocalisation, l’adresse, l’heure et la durée de connexion, et bientôt la consommation énergétique, l’activité physique ou encore les habitudes de conduite d’un véhicule, il devient possible d’établir des profils psychologiques d’utilisateurs, mais aussi de déduire leurs convictions philosophiques, religieuses ou encore leur origine ethnique…De nouvelles générations d’algorithmes peuvent ainsi être créées pour analyser ces données et aider à prévoir le comportement des usagers. Ainsi, pour l’expert en cybersécurité Bruce Schneier, la surveillance des métadonnées a beaucoup plus d’intérêt dans le cadre de la surveillance de masse des populations que lors d’enquêtes ciblées où le contenu des messages doit être analysé. Or dans le cadre d’enquêtes criminelles, ces messages sont le plus souvent analysés in fine par des opérateurs humains.Risque de capture du pouvoirLa localisation géographique des données personnelles ainsi que leurs modalités de traitement par les entreprises, restent le plus souvent inconnues des usagers. Or cette opacité devient à la fois un facteur d’incertitude et elle représente un risque d’intrusion par des acteurs étatiques dans des pays où les législations sont différentes de celle des usagers.De plus, les mutations technologiques liées à la montée en puissance des objets connectés et le développement des algorithmes de traitement des données en masse dans la quasi-totalité des activités quotidiennes, pourraient accentuer la perception d’une « société boîte noire » auprès des citoyens. Les politiques publiques en matière de technologies doivent permettre aux citoyens d’acquérir la maîtrise des technologies de protection de la vie privée tout en permettant que les préoccupations légitimes des services de sécurité puissent coexister avec les libertés publiques sur Internet.Pour établir une meilleure transparence pour les usagers ainsi qu’une meilleure protection de leurs données, il convient de développer une culture technologique qui aille au-delà de la maîtrise des usages mais qui prenne en compte les évolutions politiques et technologiques de nos sociétés. Le risque de capture du pouvoir par une techno-élite industrielle et politique, seule à même d’établir les règles des sociétés numériques, doit aussi conduire les responsables politiques à favoriser une plus large maîtrise des enjeux de ces technologies par l’ensemble des citoyens.Il s’agit d’aider les citoyens, les entreprises ainsi que l’ensemble des acteurs publics à comprendre et maîtriser les mécanismes qui régissent l’écosystème des technologies de l’Internet. Cependant, à la différence des règles qui régissent les écosystèmes environnementaux, les éléments qui constituent l’architecture des écosystèmes technologiques sont susceptibles d’évoluer à mesure que les acteurs industriels ou les États en ressentent le besoin ou l’intérêt.Dans les pays démocratiques, la souveraineté du peuple doit ainsi s’exercer sur l’ensemble des technologies qui auront un impact sur les évolutions culturelles, sociales, économiques et politiques de nos sociétés.Bernard Benhamou (Secrétaire général de l’Institut de la souveraineté numérique) 02.06.2015 à 12h23 • Mis à jour le02.06.2015 à 21h45 | Richard Schittly (Lyon, correspondant), Isabelle Rey-Lefebvre et Luc Leroux (Marseille, correspondant) « Je ne prendrai pas le risque de parler. Adressez-vous à la communication ou à la direction. » Les révélations, dimanche 31 mai, du Parisien sur les entorses au droit du travail à la Croix-Rouge française, le non-paiement d’heures supplémentaires et le risque d’une amende de 2,8 millions d’euros, ont eu un premier effet : réduire au silence la plupart des salariés et des bénévoles, que ce soit à Paris, à Lyon ou encore à Marseille. Il est vrai que consigne avait été donnée par la direction de ne pas parler à la presse.Lire aussi :La Croix-Rouge accusée de violer le code du travail« Que la direction confonde bénévolat et salariat, ça, c’est une réalité dans cette entreprise qui manque de transparence », se hasarde un cadre marseillais de la Croix-Rouge française qui préfère conserver l’anonymat. « Les cadres ne sont pas payés pour leurs heures supplémentaires et ont du mal à les récupérer. Il n’est pas rare qu’on nous convoque pour des réunions fixées après nos horaires de travail. Comme au siège, ce serait bien que l’inspection du travail fasse un petit tour chez nous. » La réalité décrite par Marie (dont le prénom a été modifié à sa demande), employée dans le service d’aide à domicile, tranche avec le renom de l’association. « C’est beau l’image de la Croix-Rouge, mais l’envers du décor ce sont des petits salaires. Ce n’est pas qu’on soit maltraités mais il y a beaucoup de précarité, des salariés qui ont du mal à joindre les deux bouts, à trouver un logement… » Fière malgré tout de travailler à la Croix-Rouge, Marie cite le salaire d’une aide-soignante avec vingt ans d’ancienneté, 1 200 euros pour un trois quart-temps, ou celui d’un brancardier à 1 100 euros en fin de carrière. « On nous dit qu’on est là pour sauver des vies mais cela ne doit pas se faire à n’importe quel prix. »« Personne ne vous parlera ici ! »A Paris, devant le siège rue Didot (14e arrondissement), aucun salarié n’accepte de répondre aux questions si ce n’est sous le couvert de l’anonymat. Une jeune femme pressée lance : « Éloignez-vous un peu, personne ne vous parlera ici ! » « Cela fait dix ans que je vis la pression des horaires et du toujours plus, c’est bien que cela sorte au grand jour », témoigne néanmoins une secrétaire. Mais ce sentiment ne fait pas l’unanimité : « Je suis très heureuse de travailler à la Croix-Rouge française où je peux récupérer mes jours », tient à faire savoir une cadre du service juridique. « Les cadres qui se plaignent oublient qu’ils ont 23 jours de RTT par an. Ils peuvent bien faire quelques heures supp’», estiment deux employés. « Les budgets sont en baisse, les demandes en hausse. Notre modèle économique et notre organisation sont bousculés », reconnaît une cadre.Pour les salariés rhônalpins, cette affaire de défaut de comptage d’heures supplémentaires, est très parisienne. Le siège, où sont traitées les relations internationales, reste un peu à part de la réalité quotidienne de la Croix-Rouge en région. En tout cas, cette affaire ne semble pas devoir affecter les relations sociales des multiples établissements régionaux. « Pour la Croix-Rouge ça fait désordre. Mais franchement on ne se sent pas concernés. Dans les établissements régionaux, il est très peu question d’heures supplémentaires », confie Carmine Colangeli, brancardier, représentant CFDT au centre des Massues à Lyon. Pour lui, le personnel est plutôt vigilant sur la réorganisation globale engagée : « On nous présente un projet d’optimisation, on est dans une période de rigueur dans un secteur de santé ultra-concurrentiel, les partenaires sociaux discutent de ça dans les instances, c’est l’enjeu actuel. » « Depuis une dizaine d’années nous sommes lancés dans la professionnalisation à grands pas, observe Marie-Catherine Roquette, directrice régionale Rhône-Alpes. L’association est devenue une entreprise, avec ses contrôleurs de gestion, ses pilotages par métiers, qui cherchent à dépoussiérer son image. » Le choc est parfois violentDans la région Rhône-Alpes, la Croix-Rouge est devenue un acteur économique majeur avec près de 4 000 salariés. Elle gère une soixantaine d’établissements sanitaires et un institut de formation. Avec un budget de l’ordre de 150 millions d’euros, la direction Rhône-Alpes représente 12 % de l’activité de la Croix-Rouge française. « C’est une association magnifique, on est mobilisé pour améliorer la qualité de nos missions », juge Mme Roquette.Chez les bénévoles, c’est l’incompréhension qui domine. Beaucoup refusent de témoigner, renvoyant à la direction de la communication. « Oui, il faut respecter le code du travail mais nous, nous ne comptons pas nos heures », indique Paul, 60 ans, bénévole à Paris depuis longtemps. « Tout ce que nous espérons, c’est que cette affaire ne ternisse pas l’image de l’association et n’entraîne pas une baisse des dons, car leur produit revient aux unités locales », remarque t-il, témoignant du rapport assez distant qu’entretiennent une grande majorité de bénévoles avec la direction.Matisse Belusa, qui fut, jusqu’en 2012, président de l’unité locale du 6e arrondissement de Paris, explique :« La Croix-Rouge française est une énorme organisation. A Paris, nous ne manquons jamais de bras et c’est une aventure humaine incroyable. Mais le choc peut être violent entre les bénévoles, qui s’impliquent énormément, et les instances dirigeantes, qui ne mesurent pas toujours leur travail, n’écoutent pas assez le terrain. Lorsqu’un bénévole a commis une maladresse, elles prennent parfois des sanctions humainement difficiles à vivre »Un élu du bureau d’une délégation départementale confie :« Depuis l’arrivée du nouveau président [Jean-Jacques Eledjam] il y a deux ans, nous sentons une gestion assez brutale, avec des instructions que nous ne pouvons pas discuter. Le moindre désaccord est sanctionné  »« Beaucoup d’exagération »« La Croix-Rouge ne peut pas se permettre d’un côté d’aider les gens par sa vocation essentielle, et de l’autre de mal se conduire avec ses salariés », réagit Jean-Pierre Vainchtock, président de la délégation départementale du Rhône, qui gère 800 bénévoles, dont 180 secouristes de l’organisme caritatif. Pour les bénévoles, l’affaire du droit du travail écorne bien sûr l’image de l’institution. « Une association à vocation humanitaire doit plus que tout autre respecter les règles du droit du travail », reconnaît bien volontiers M. Vainchtock, tout en relativisant la polémique : « Il y a sans doute beaucoup d’exagération dans la présentation médiatique des choses. »« Cela n’entache pas l’image de la Croix-Rouge, estime Ludovic Lanzi, responsable des équipes mobiles et maraudes de nuit à Marseille. Il s’agit d’une question de gestion de salariés mais les bénévoles savent pourquoi ils font ce qu’ils font. Ils ont été plus choqués par la récupération de notre logo Samu social sur une affiche du Front national lors des dernières élections départementales. »Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au MondeRichard Schittly (Lyon, correspondant)Journaliste au MondeIsabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Lucie Soullier « Les enfants ne mentent pas. » Fabrice Burgaud, alors jeune juge d’instruction du dossier d’Outreau, en était persuadé. Quinze ans après les premières révélations des enfants Delay, aujourd’hui adultes, la justice cherche toujours à cerner le vrai du faux dans un troisième procès consacré à l’affaire de pédophilie.Lire aussi :Procès Outreau : les évidences du juge, les doutes du policierCe nouveau procès ramène sur le devant de la scène la question de la prise en compte de la parole des enfants par la justice. Car en évoquant pour la première fois en 2000 les « manières » qu’ils avaient subies, les enfants Delay ont été emportés dans un fiasco qui a bousculé la société et l’institution judiciaire sur son passage. Sans compter la protection de l’enfance, qui venait à peine de lever le tabou pesant sur l’inceste et le viol des enfants.La crainte d’un retour en arrière« Avant les années 1990, les violences sexuelles sur les enfants étaient peu repérées par les travailleurs sociaux et peu poursuivies pénalement », raconte Catherine Sultan, directrice de la protection judiciaire de la jeunesse, chargée à la fois des mineurs en danger et des mineurs délinquants. La machine judiciaire s’est mise en marche avec une première loi en 1989 sur la protection de l’enfance et une seconde en 1998 qui a notamment instauré l’obligation de filmer les auditions de mineurs.Le retentissement de l’affaire d’Outreau, à peine quelques années plus tard, a fait craindre un retour en arrière à la jeune juge des enfants qu’elle était alors. « On avait peur de passer d’une parole devenue presque évangile à un enfant forcément menteur », confie Mme Sultan. Après les acquittements de 13 des 17 mis en examen dans l’affaire de pédophilie, en 2005, elle se souvient qu’Outreau était parfois utilisé par les parents comme un argument imparable de leur innocence.Après « l’affaire », il a donc fallu rééquilibrer un balancier qui avait peut-être donné trop de poids à la parole de l’enfant, après l’avoir si longtemps oubliée ; il a aussi fallu rester vigilant pour ne pas qu’elle soit systématiquement mise en doute, tout en répétant qu’elle ne pouvait pas être la seule preuve.« C’est un élément. Mais il incombe aux adultes qui en ont la responsabilité de chercher les autres et de recouper », confirme Martine Brousse, présidente de l’association de protection de l’enfance maltraitée La Voix de l’enfant.Traduire le langage de l’enfant« L’idée s’était également répandue qu’il serait dangereux d’écouter la parole d’un enfant », poursuit Jean-Pierre Rosenczveig, ancien président du tribunal pour enfants de Bobigny. Car Outreau a aussi été une remise en cause du travail des juges, des policiers, des experts… « Mais c’est faux quand l’écoute est bien menée », insiste celui qui préside désormais le Bureau international des droits des enfants.Quelques mois après le procès d’Outreau, en 2005, s’est d’ailleurs tenu son contre-exemple. Une affaire de pédophilie à Angers, dont les 65 prévenus et les 45 victimes avaient de quoi faire frissonner n’importe quel juge d’instruction. Cinq mois de procès plus tard, 62 peines sont prononcées, 3 personnes acquittées, et aucun naufrage judiciaire n’est annoncé. « Parce que la parole des enfants a été bien recueillie », souligne Dominique Frémy, pédopsychiatre qui a assisté aux commissions post-Outreau. Responsable de l’unité du psychotraumatisme à l’hôpital de Novillars, près de Besançon (Doubs), elle rencontre depuis près de 25 ans de très jeunes victimes.« On n’écoute pas un enfant comme un adulte. C’est à nous de nous adapter », précise-t-elle en évoquant l’importance de lieux appropriés pour que l’enfant soit en mesure de raconter. Et l’adulte de l’écouter. Quant aux poupées, aux Playmobil, aux dessins qui permettent à l’enfant de montrer ce qu’il a subi lors des auditions, « il en faut, mais pas trop », concède-t-elle. C’est bien là toute la difficulté : placer le curseur au bon endroit. Ne pas poser trop de questions pour ne pas influencer le témoignage ; mais en poser assez pour libérer la parole. « Par exemple, un enfant de 8 ou 9 ans qui a subi des fellations en parle rarement spontanément, précise Mme Frémy. Et pourtant la question est d’importance, car on change de registre pénal » par rapport à des attouchements. Ces derniers sont des délits, alors que la pénétration constitue le viol, qui est un crime.Mais un professionnel est habitué à être attentif à certains détails dans la gestuelle de l’enfant, traduisant ce qu’un novice aurait pris pour un simple tic. Des signaux cruciaux à repérer lors de sa toute première audition, la plus importante.Répéter le traumatismeCar le recueil de la première parole de l’enfant est essentiel. Or elle est souvent « passée au tamis » par la multiplication des intervenants, selon Michel Dubec, expert psychiatre auprès des tribunaux. Une des nombreuses erreurs d’Outreau.Lire aussi :Outreau : un désastre judiciaire sans finBrigitte Bonnaffé, qui a expertisé les enfants Delay lors du premier procès d’Outreau, expliquait ainsi vendredi 29 mai à la barre que lorsqu’elle les a rencontrés, leur « parole était polluée ». « Plus il y a d’intervenants auprès de l’enfant, plus c’est compliqué », reconnaît Martine Brousse. D’autant que ceux-ci ne se croisent pas souvent. C’est pourquoi l’association La Voix de l’enfant, qu’elle préside, a lancé la création d’unités pédiatriques médico-judiciaires dès 1999, où médecins, enquêteurs et travailleurs sociaux collaborent. Des structures qui existent aujourd’hui dans une cinquantaine de villes en France.Et ailleurs ? La situation est très différente selon le département, selon que l’on se trouve en ville ou à la campagne, voire selon la personne qui écoutera l’enfant. Car si les professionnels de l’enfance s’accordent sur le fait que tous ceux qui peuvent être amenés à recueillir la parole d’un enfant victime doivent y être formés, c’est encore très loin d’être le cas.Outreau, l’échec des adultesMais même face à un professionnel expérimenté, les enfants peuvent-ils mentir sur de tels sujets ? Tenter de déterminer si leurs témoignages disaient vrai ou faux a été la première erreur de l’affaire d’Outreau. Comme les adultes, ils peuvent se tromper. Mais ils disent « leur » vérité, « celle de leurs parents, dont ils dépendent et qu’ils ne veulent pas trahir, mélangée à ce qu’ils ont vécu », explique Michel Dubec, expert psychiatre. Une vérité qui n’est pas forcément la vérité judiciaire.L’autre échec d’Outreau est d’avoir transformé des enfants victimes de viols en petits menteurs, qui ont grandi avec l’idée qu’ils étaient fautifs. « On ne le répétera jamais assez », insiste Jean-Pierre Rosenczveig : à Outreau, « ce sont les adultes qui ont été défaillants ». Les quatre abuseurs, évidemment. Mais aussi les experts, les policiers, les magistrats… « Tous ceux qui représentent la loi auprès des enfants. » Avec le procès dit Outreau 3 qui est en cours, une difficulté supplémentaire s’ajoute aux 37 tomes du dossier : les enfants sont désormais adultes. « Or, nous, nos souvenirs évoluent. Nous pouvons par exemple relativiser la privation de chocolat en grandissant, conclut M. Dubec. Mais avec une fixation sociale et judiciaire telle sur les enfants d’Outreau, les souvenirs deviennent figés. » La douleur, elle, reste. Mais la justice n’est pas un pansement sur la souffrance : c’est à l’autre pan de la protection de l’enfance de s’en charger. « Un procès n’est pas thérapeutique. On a laissé des victimes sur le carreau en leur faisant miroiter cela », soupire Catherine Sultan. Les frères Delay en témoignent encore.Lire aussi :Outreau : « J’ai le souvenir d’avoir été violé »Lucie SoullierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.06.2015 à 07h51 • Mis à jour le02.06.2015 à 13h42 | Antonin Sabot L’arrêté d’expulsion avait été affiché samedi 30 mai en préfecture. Depuis, les migrants qui campaient boulevard de La Chapelle à Paris, entre les stations de métro Barbès et La Chapelle, dans le 18e arrondissement, s’attendaient à être expulsés d’un jour à l’autre. Mardi 2 juin, la police a bouclé le périmètre aux alentours de 6 heures et a procédé à l’évacuation du camp, mettant en avant, comme souvent dans ce genre de cas, l’insalubrité et les risques sanitaires.Lire aussi :Dans nos sociétés pressées, le migrant est transparent« C’est une opération d’urgence et c’est dommage de devoir en arriver là », reconnaissait Pierre Henry, directeur général de France terre d’asile, présent sur place pour « garantir que ça se passe bien ». Avec Emmaüs, l’association avait aidé à établir, la semaine dernière, un « diagnostic » sur le nombre de personnes que comptait le campement, sur leur situation et sur la réponse à y apporter. Une liste de trois cent quatre-vingts personnes avait été établie. Parmi elles, la moitié relève de la demande d’asile et certaines auraient même déjà le statut de réfugié. Mais mardi matin, c’est justement cette liste qui pose problème. Alors que la police fait entrer petit à petit les migrants dans des autobus en partance pour toute l’Ile-de-France, beaucoup d’autres restent coincés derrière le cordon de sécurité. « Ils se lèvent tôt et certains partent prendre leur petit-déjeuner dans des associations, ou quittent un moment le camp », explique une bénévole de l’association Entraides citoyennes. Impossible pour eux de rejoindre leur tente et de récupérer leurs affaires. A chaque membre de France terre d’asile ou à un officiel qui s’approche ils tendent leurs papiers pour supplier de les laisser entrer. Au compte-gouttes, on laisse passer quelques femmes avec des poussettes. « On les trie sur le trottoir », proteste une militante.D’autres expliquent qu’ils n’étaient pas là au moment du recensement. Ils dormiront certainement dans la rue ce soir encore.« Tout ce qu’on cherche, c’est à les disperser, note, amer, Pascal Julien, conseiller de Paris écologiste, mais les solutions proposées ne sont que temporaires. » Une bonne moitié part en direction de La Boulangerie, un centre d’accueil de nuit pour personnes sans domicile fixe, les autres sont répartis dans toute la région. « Mais dans quinze jours ? » interrogent l’élu et des militants venus soutenir les migrants. « Vous pouvez être sûrs qu’ils vont se regrouper à nouveau », assure Pascal Julien. A chaque car qui s’en va, un petit groupe de militants tente de s’interposer un moment. Adresse quelques signes de soutien ou d’amitié aux personnes qui, dans le bus, font un petit geste de la main, un sourire un peu inquiet aux lèvres. « Je suis venu pour montrer qu’il y a un peu de solidarité, explique Christine, qui préfère ne pas donner son nom et dit habiter non loin de là. On venait souvent, le camp était sordide, ils n’avaient que trois toilettes pour quatre cents personnes et un seul point d’eau, mais des personnes dans une telle détresse ont besoin de se regrouper et d’être ensemble pour survivre. J’ai honte de ce qu’il se passe aujourd’hui », lâche-t-elle.« Risque d’épidémie »Mercredi 27 mai, le préfet de police de Paris, Bernard Boucault, avait fait état d’un « risque d’épidémie » justifiant une évacuation rapide. Des risques de dysenterie et des cas de gale avaient été rapportés par l’Agence régionale de santé dans un document à la fin du mois de mai. La ministre de la santé, Marisol Touraine, a d’ailleurs jugé mardi matin sur France Info que « le démantèlement de ce camp répond [ait] aussi à une exigence en termes sanitaires ».« Les campements sont des lieux qui en termes d’épidémie, en termes sanitaires sont toujours des risques (…), d’abord pour ceux qui y habitent », a commenté la ministre des affaires sociales. En matière de politique d’accueil de la France, Marisol Touraine a souligné que « la France accueille des migrants, [elle] n’est pas portes fermées, les yeux fermés sur la réalité du monde ». Chacun semble savoir que l’expulsion et les relogements ne sont que des solutions temporaires. Au moins deux cents personnes du camp seraient « en transit » vers d’autres pays. « Les femmes avec enfant relèvent de l’aide sociale à l’enfance de la ville », et les demandeurs d’asile des centres d’accueil, a détaillé le préfet. Pour les autres, en transit ou ne voulant pas demander l’asile, « une mise à l’abri temporaire » sera proposée.La Ville de Paris devrait également loger dans des hôtels soixante-quatorze personnes, dont les mineurs présents sur le camp. L’emplacement devait être ensuite nettoyé et une veille assurée sur le site, a-t-on indiqué de source proche de la Mairie.Aux abords du pont, place de La Chapelle, un journaliste interviewe un jeune homme qui dit appartenir au camp :- « Où allez-vous dormir ce soir ? » - « Ben ici », répond l’homme, le regard dans le vide. Le journaliste hésite un moment. - « Mais c’est évacué… »- « Oui, mais j’ai pas de famille, nulle part où aller. Alors je dois bien dormir ici… »Lire aussi :La « jungle » de La Chapelle bientôt évacuée Image précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-556f2ba8416e9'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 11\r\n \r\n \r\nDans le campement se croisent de nombreuses nationalit\u00e9s : Erythr\u00e9ens, Soudanais, Marocains, Tunisiens...\r\nCr\u00e9dits : HERVE LEQUEUX POUR LE MONDE\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Dans le campement se croisent de nombreuses nationalit\u00e9s : Erythr\u00e9ens, Soudanais, Marocains, Tunisiens...","source":"HERVE LEQUEUX POUR LE MONDE","index":0,"position":1,"total_count":11,"item_lie":null,"link":"\/immigration-et-diversite\/portfolio\/2015\/05\/29\/les-derniers-jours-de-la-jungle-des-migrants-au-metro-la-chapelle-a-paris_4643775_1654200.html","isCurrent":true},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 2 \/ 11\r\n \r\n \r\nZaccharie, un Soudanais install\u00e9 dans le campement depuis six mois.\r\nCr\u00e9dits : HERVE LEQUEUX POUR LE MONDE\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Zaccharie, un Soudanais install\u00e9 dans le campement depuis six mois.","source":"HERVE LEQUEUX POUR LE MONDE","index":1,"position":2,"total_count":11,"item_lie":null,"link":"\/immigration-et-diversite\/portfolio\/2015\/05\/29\/les-derniers-jours-de-la-jungle-des-migrants-au-metro-la-chapelle-a-paris_4643775_1654200_1.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 3 \/ 11\r\n \r\n \r\nNe pas perdre les gestes du quotidien est essentiel. 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A quinze jours du coup d’envoi de la session 2015, mercredi 17 juin, voici ses conseils à ceux qui n’ont pas commencé et paniquent, comme à ceux qui veulent s’assurer des révisions productives et sans stress.Quelles sont les principales difficultés évoquées par les élèves que vous rencontrez pour la première fois à deux semaines du bac ? Ils ont l’impression qu’il est déjà trop tard. Les révisions leur apparaissent comme une montagne, ils ne savent pas par où commencer. Je leur propose de reprendre les rênes, de redevenir le pilote dans l’avion. Cela commence par avoir une vision de là où ils en sont. Matière par matière, manuel scolaire en main, nous regardons les têtes de chapitre : l’élève doit se projeter en se demandant : serais-je content de tomber là-dessus à l’épreuve du bac ? Nous faisons trois colonnes, avec les chapitres qu’il faut juste revoir (une lecture en diagonale suffit), ceux qu’ils ont besoin de véritablement réviser, et ce qu’ils ont à apprendre. Cette sorte d’état des lieux est déjà apaisant.Comment définir les matières à privilégier ?A J – 15, l’heure n’est pas à la perte de temps, il faut raisonner en stratège. Nous regardons les bulletins de note du deuxième trimestre, les devoirs sur table du troisième. On cible les matières les plus productives : par exemple, en langues, un élève que j’accompagnais avait 6 en espagnol et 13 en anglais. On a préféré miser sur le bon cheval, et chercher à optimiser sa bonne note d’anglais. Il est aussi important de faire en sorte d’obtenir une note correcte dans les matières à fort coefficient. On a décidé de ne pas ou peu accorder de temps aux matières qui sont des points forts et aux faibles coefficients. Il est très important, avec un élève noyé par l’ampleur de la tâche, de trier et hiérarchiser. On définit alors un planning, qui met d’abord l’accent sur ce qu’il y a à apprendre, puis sur les révisions et enfin sur la réactivation des savoirs les mieux maîtrisés. Et il est souhaitable d’afficher ce planning.Que conseillez-vous aux élèves qui ont du mal à se mettre au travail ? Tout d’abord, de définir un lieu de travail qui n’est pas leur chambre. Voilà une génération pour laquelle l’ennemi numéro 1 est la solitude, et pour qui la chambre est l’endroit de trop de tentations. Si l’on travaille à la maison, la cuisine ou la salle à manger sont souvent appréciées. Ils disent : « Il faut que je travaille là où il y a quelqu’un. » Ils ont un mal fou à s’y mettre seul. Beaucoup de parents mettent leur enfant en internat, la – ou les – dernières années avant le bac, avec une certaine efficacité, car ce genre de structure fixe un cadre de travail. On voit aussi des parents envoyer leur enfant chez un oncle ou une tante aux vacances de printemps qui précèdent le bac, pour qu’il y ait du monde. Voyez aussi le succès des structures d’accompagnement ou du coaching scolaire, qui montre bien cette difficulté à être seul.Il est donc bienvenu de préparer son bac hors de chez soi ? On n’a jamais vu autant de lycéens et d’étudiants silencieux et sans portables dans les bibliothèques et les médiathèques, à l’étage réservé à l’étude. Ils ont besoin d’une ambiance de travail, de voir d’autres qu’eux travailler. Avec un lycéen que j’accompagne, on a décidé qu’il se rendrait sur le lieu de travail de sa mère : il s’agit de journées cadrées, avec des horaires, une pause déjeuner. Il est important d’avoir une journée structurée, avec des rituels, des horaires fixes, y compris pour manger.Pour ne pas être seul, le travail en groupe est-il adapté ? Si, au-delà du quadrinôme, le travail en groupe fonctionne moins bien, le principe du binôme ou du trinôme est idéal. Une vraie dynamique se crée. Cela permet de se confronter à la réflexion de l’autre sur un sujet de philo par exemple. Voyez le succès des TPE (travaux personnels encadrés) : les élèves ont d’excellents résultats car cela les motive de travailler à deux ou trois. L’habitude d’être connecté à son réseau contribue à la difficulté à être seul, le groupe est une réponse.Comment organiser une journée de révisions ? On fait le maximum le matin. Après le déjeuner de midi, on a moins d’énergie, mieux vaut alors faire des exercices que d’apprendre, se concentrer sur des choses concrètes et pratiques avant de se consacrer de nouveau au réapprentissage. Après 21 heures, il ne faut plus aborder des sujets complexes. Je ne dirais pas la même chose à des étudiants du supérieur, mais à l’âge du bac, c’est préférable.On définit des plages de 1 h 30 de travail, suivies d’une pause. Le cerveau se dit qu’il peut travailler intensément car il s’agit d’un temps borné, balisé. Il est contre-productif de se dire : il est 9 heures, je commence et je verrai bien jusqu’où je vais.Pour être efficace, il faut donc s’assurer des pauses ? Au Québec, une expérience a comparé les résultats de deux groupes d’enseignants qui devaient corriger des copies. L’un des deux groupes s’est vu proposer de se retrouver pour un café quelques heures plus tard. A l’heure du café, les professeurs du groupe témoin avaient corrigé 30 % de copies en moins que celui à qui on avait fixé un rendez-vous. Cela montre l’importance de s’imposer des perspectives. Deux lycéennes me disent qu’elles ont décidé de mettre leurs portables dans une autre pièce jusqu’à 16 heures, puis de s’accorder une « pause réseaux sociaux ». Pour les aider, certains jeunes demandent à leurs parents de fixer un cadre.N’est-il pas souhaitable de se plonger dans une matière pendant tout un après-midi ?Non, mieux vaut alterner les matières que l’on révise. En revanche, il est très utile de faire des sujets-types dans le temps de l’épreuve, dans les matières les plus cruciales et dans les conditions du réel, par exemple s’accorder les quatre heures de l’épreuve de sciences économiques et sociales, qui a le plus gros coefficient du bac ES. Une étude a montré que les élèves obtenant des mentions très bien sont aussi ceux qui s’entraînent plus qu’il ne leur est demandé dans le cadre scolaire.A J-15, est-il temps de rédiger des fiches de révision ?C’est un peu tard : on peut faire des mind maps, des cartes mentales. On prend une feuille au format paysage, on écrit au centre la tête de chapitre, autour les sous-chapitres, puis des dates, des personnages ou notions. On peut consulter des cartes existantes (il y en a beaucoup sur Internet) ou, idéalement, construire la sienne. Je conseille de stabiloter ses cours, fiches et mind maps avec un même code couleur pour bien retenir ; du jaune pour les gros titres, du rose pour les choses moins importantes, du bleu pour les dates, les personnes…Sommeil, sport, relaxation…, que recommandez-vous ?A leur âge, il faut se coucher à 22 h 30 au plus tard, car c’est avant minuit qu’ils auront la meilleure qualité de sommeil, grâce au sommeil profond réparateur. Ceux qui se couchent tard sont souvent les mêmes qui demandent des compléments alimentaires et des vitamines, qui sont à proscrire : j’ai vu des candidats arriver à l’épreuve avec trop d’énergie.Faire du sport est important. La natation est idéale, car elle permet de se vider. Il est essentiel de se défouler. Dans cette phase, évacuer le stress par l’activité physique me paraît plus important que de se consacrer à la relaxation.Quelle attitude adopter vis-à-vis de l’entourage, familial et amical ? Attention à qui vous fréquentez dans les quinze derniers jours. Découragez ceux qui vous découragent ! C’est-à-dire les copains ou les membres de la famille qui vous disent : « Mais tu n’en es que là ! » N’entrez pas dans le conflit, répondez simplement : « C’est ce que tu penses, mais moi, j’avance. » Parents, veillez à ne pas lancer de petites phrases assassines : « Mais tu n’es pas en train de réviser là ? » Candidats, informez votre entourage : « J’ai quinze jours, j’ai besoin d’être zen, je propose que l’on parle de tout à table sauf de mon bac. » Prévenez-les aussi que si vous avez besoin d’eux, vous leur demanderez. Les parents peuvent prendre les devants et dire : « Je te fais confiance, si tu as besoin d’aide, c’est toi qui viens me voir. »Retrouvez nos conseils, fiches et actus du bac, sur la rubrique lemonde.fr/bac, et sur la page Campus sur Facebook et sur TwitterLire aussi :J-20 avant le bac : partez sur de bonnes basesClaire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste Grégoire Allix C’est dans les villes-centres des grands pôles urbains que se concentre la pauvreté en France, bien plus que dans les banlieues et les couronnes périurbaines. L’Insee livre, dans une étude publiée mardi 2 juin, une image détaillée et actualisée de la pauvreté, déjà esquissée dans son « Portrait social de la France » en novembre 2014. Et confirme qu’à rebours des thèses défendues par le géographe Christophe Guilluy en septembre 2014 dans son ouvrage La France périphérique (Flammarion, 18 euros), « la pauvreté est dans l’ensemble la plus forte dans les villes-centres des grandes aires urbaines ».Lire :Selon l’Insee, le périurbain plus riche que les villes et les banlieuesDans ces cœurs d’agglomération, 20 % des ménages en moyenne ont un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté. Le taux de pauvreté dans les villes-centres « atteint parfois deux à trois fois celui des banlieues et plus de quatre fois celui des couronnes périurbaines », souligne l’Insee. Plus on s’éloigne du centre, plus ce taux recule : il est de 14 % dans les proches banlieues, de 10 % environ dans les grandes couronnes.Dans les grands pôles urbains, les niveaux de vie médians « sont presque toujours plus élevés en banlieue qu’en ville-centre », souligne l’Insee. « Cela recouvre de grandes disparités : ces pôles urbains regroupent des villes hétérogènes, avec des populations aisées et de la pauvreté », précise Luc Brière, chef de la division statistiques régionales, locales et urbaines de l’Insee.« Revenu disponible »Pour établir ces statistiques basées sur les indicateurs de 2012 – les plus récents disponibles –, l’Insee a pu, pour la première fois, utiliser un fichier de données sociales et fiscales exhaustif, baptisé Filosofi. Celui-ci croise les données fiscales issues de la direction des finances publiques et les données sur les prestations sociales fournies par les principaux organismes prestataires. « Ce fichier nous permet de nous baser sur le revenu disponible, et non seulement le revenu fiscal. Pour parler correctement de la pauvreté, il faut tenir compte aussi des prestations sociales reçues et des impôts payés, explique Luc Brière. Grâce à Filosofi, nous pouvons aussi travailler au niveau communal, et non plus seulement à une échelle départementale. »Alors que Christophe Guilluy, pour souligner la fracture entre des métropoles mondialisées et des territoires périphériques laissés pour compte, assurait que la question sociale se concentrait « de l’autre côté des métropoles, dans les espaces ruraux, les petites villes, les villes moyennes, dans certains espaces périurbains », l’étude de l’Insee montre au contraire une pauvreté limitée dans les communes situées aux portes des grandes aires urbaines.Lire aussi :La France de Guilluy, une géographie politique approximativeEt si les communes isolées, rurales ou peu denses situées en dehors de l’attraction d’un pôle urbain affichent un taux de pauvreté élevé – 17 % –, elles n’hébergent malgré tout que 5 % de la population pauvre en France. « Globalement, 77 % de la population pauvre réside dans les 230 grandes aires urbaines de métropole, dont 65 % dans les grands pôles urbains et 20 % dans l’aire urbaine de Paris », résume l’Insee.De fortes inégalitésLes villes-centres sont aussi celles qui concentrent les plus fortes inégalités. « Le niveau de vie au-dessus duquel se situent les 10 % de personnes les plus aisées est en moyenne plus de 4,4 fois supérieur à celui en dessous duquel se trouvent les 10 % les moins aisés », détaille l’Insee. A Paris, ce coefficient est même de 6,7 fois… contre un rapport de 3,5 fois en moyenne sur l’ensemble de la population.Dans ces cœurs d’agglomération, la part des revenus du patrimoine représente 30 % du revenu pour les 10 % les plus riches, quand la part des prestations sociales atteint 46 % du revenu des 10 % les plus pauvres.Sans surprise, ce sont les ménages jeunes, les familles nombreuses et les familles monoparentales qui sont le plus touchés par la pauvreté. Dans les villes-centres, 27 % des ménages jeunes, 35 % des familles monoparentales et 37 % des ménages de cinq personnes et plus vivent en situation de pauvreté. A l’inverse, là aussi, c’est dans les couronnes des grands pôles urbains que ces taux sont les plus faibles.A plus grande échelle, les statistiques issues du fichier Filosofi soulignent une pauvreté très élevée en Corse, Languedoc-Roussillon et Nord - Pas-de-Calais (autour de 20 %), tandis que le taux de pauvreté reste autour de 10 % en Bretagne et Pays de la Loire. L’Ile-de-France compte à la fois les départements ayant le plus fort et le plus faible taux de pauvreté (9 % dans les Yvelines, 27 % en Seine-Saint-Denis).Grégoire AllixJournaliste, service SociétéSuivreAller sur la page de ce journaliste Denis Cosnard Fin de partie pour la SCOP SeaFrance. Cette société coopérative et participative qui exploite pour le compte d’Eurotunnel trois ferries faisant la navette entre Calais, en France, et Douvres, en Angleterre, s’apprête à fermer. Une audience est prévue le jeudi 11 juin pour placer l’entreprise en redressement judiciaire, indiquent des sources concordantes, confirmant la date donnée par la Lettre de l’Expansion. A terme, une liquidation judiciaire semble très probable. Près de 600 emplois directs sont menacés.Compte tenu de perspectives d’activité très assombries et de l’incroyable guerre entre ses dirigeants, l’entreprise qui exploite les ferries sous la marque MyFerryLink avait déjà obtenu le 10 avril de bénéficier d’une procédure de sauvegarde judiciaire. Les dettes avaient ainsi été temporairement gelées, et deux administrateurs judiciaires avaient été nommés, dans l’espoir de trouver une issue positive à la crise.Lire aussi :MyFerryLink lâché par EurotunnelFin du contrat EurotunnelUn espoir aujourd’hui réduit à néant. Fin mai, Eurotunnel, l’unique client de SeaFrance, a en effet décidé de mettre fin à son contrat à compter du 2 juillet. La raison ? Jacques Gounon, le PDG de l’opérateur du tunnel sous la Manche, se prépare à se désengager du secteur maritime. Il redoute que, même si elle n’y est pas parvenue jusqu’à présent, l’autorité britannique de la concurrence n’interdise un jour ou l’autre à Eurotunnel d’être présent à la fois sous l’eau et sur l’eau. Plutôt que de vivre sous cette menace, le PDG a choisi de mettre en vente les trois ferries dont il est propriétaire et de ne pas renouveler le contrat passé avec la SCOP qui les arme.Lire aussi :SeaFrance : 600 emplois menacés par la fin du contrat avec EurotunnelA ses yeux, l’existence de ce contrat tend à compliquer la vente des navires, en raison de la très violente bataille entre les ex-syndicalistes de choc qui tiennent le conseil de surveillance de la SCOP SeaFrance et ses dirigeants opérationnels. « Le bazar chez SeaFrance fait peur aux candidats, et aucun n’est prêt à reprendre les ferries s’ils restent exploités par avec la SCOP », confie un proche du dossier.Pour la SCOP, la fin de ce contrat clé constitue quasiment un avis de décès. C’est la raison pour laquelle les administrateurs judiciaires demandent à présent la conversion de la sauvegarde en redressement judiciaire.Une nouvelle SCOP ?Plusieurs pistes ont été étudiées ces dernières semaines pour que les 600 salariés ne perdent pas tous leur emploi. Le conseil de surveillance de SeaFrance a tenté de mettre au point un montage permettant à la SCOP de racheter les bateaux d’Eurotunnel. Visiblement sans succès. Philippe Caniot, un novice en matière maritime que le conseil de surveillance avait bombardé président du directoire en avril avec pour mission de trouver des partenaires financiers, a d’ailleurs tout récemment démissionné. Il ne sera pas resté deux mois à la barre.Des réflexions sont aussi en cours en vue de créer une nouvelle SCOP, en écartant au passage les anciens syndicalistes accusés par les commandants des ferries et l’encadrement d’être à l’origine de la crise. Mais les chances de succès paraissent minimes.A Calais, la fin annoncée de la SCOP SeaFrance a un air de déjà-vu. En janvier 2012, une première société SeaFrance, qui exploitait les mêmes ferries, avait déjà été liquidée en justice. Elle appartenait alors à la SNCF. L’entreprise ferroviaire nationale avait laissé sa filiale maritime passer en partie sous la coupe des syndicalistes locaux, et dériver mortellement.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.06.2015 à 11h43 Après quatre nuits de violences, Tourcoing a connu une accalmie samedi 5 juin. Aucune confrontation entre forces de l’ordre et jeunes de quartiers populaires n’a été signalée dans la ville. La préfecture du Nord a rapporté auprès de l’Agence France-Presse un unique feu de voiture et « aucun incident ». Les pompiers ont précisé être intervenus pour six incendies de véhicules et quatre de détritus, sur les communes de Tourcoing et Roubaix.Les affrontements qui ont secoué la localité ces derniers jours se sont soldés par une trentaine d’interpellations et trois premières condamnations – dont deux à de la prison ferme. La décision d’un juge des enfants de Lille concernant trois mineurs déférés vendredi n’était pas encore connue. Le parquet a demandé leur placement sous contrôle judiciaire.Lire aussi :Quatrième nuit de violence à Tourcoing, où le quartier de la Bourgogne s’embraseLes violences ont éclaté à la suite de l’accident qui a coûté la vie au passager d’une voiture qui avait refusé de s’arrêter à un contrôle routier et avait été poursuivi par la police, dans la nuit du dimanche 31 mai au lundi 1er juin. Pierre-Eliot Zighem, 19 ans, était originaire du quartier de la Bourgogne, un territoire particulièrement défavorisé. La préfecture a précisé avoir maintenu le dispositif de sécurité déployé dans les quartiers populaires de Tourcoing : 150 policiers et gendarmes appuyés par un hélicoptère.Lire aussi :A Tourcoing, la colère des habitants du quartier de la Bourgogne Lucie Soullier et Florence Aubenas Les cris retentissent sur le parvis du palais de justice de Rennes. « Violeurs », « bourreaux d'enfants », « ce soir, pour vous, c'est champagne et partouzes ». Daniel Legrand, 33 ans, vient d'être acquitté, vendredi 5 juin, par la cour d'assises des mineurs dans une ambiance proche de l'hystérie. Pendant les trois semaines d'audience, un petit groupe de militants plus hétéroclite que nombreux s'est aimanté à l'affaire d'Outreau. Pêle-mêle, des conspirationnistes d'extrême droite, des associations pour enfants, des allumés du missel, des journalistes ou des déçus de la justice y rêvent bruyamment de revanche. L'inventaire ne s'arrête pas là, mais les discours se ressemblent : ouvrir à nouveau le dossier d'Outreau et ses treize acquittements, coûte que coûte.Ils ont tout fait pour qu'on les remarque, dès le début, petite troupe de jeunes gens en tee-shirts noirs et aux regards furieux, massée dans le hall pour insulter qui passe, journaliste ou avocat de la défense. Tout est filmé, enregistré, noté dans des carnets, tant ils sont persuadés d'être entourés de menteurs, entre la « presse qui désinforme » et « les magistrats qui protègent les pédophiles ». Un membre de la famille de Daniel Legrand s'effraie : « Ils se collent à nous pour nous espionner.  »Lire aussi :Outreau  : le parquet requiert l'acquittement, la défense ne plaide même pasHonneur, force et Quenel plusAu deuxième jour, le président Philippe Dary doit sortir un grand barbu qui s'agite en invectivant l'accusé dans le box. Un jeune homme à côté de lui promet de tenir ses troupes. Il se présente : chauffeur poids lourd, entraîneur de boxe et président de Wanted Pedo, association fondée en juin 2014, « par devoir, à cause de l'omerta ». Sur son site Internet, la collecte en faveur de Dimitri Delay, un des quatre frères victimes dans l'affaire d'Outreau, s'affiche comme la grosse opération du moment, un RIB à l'appui coiffé de la devise : « honneur, force et courage ». « Quelqu'un m'a dit que ça faisait extrémiste », s'étonne le président de l’association. Certaines vidéos sur le dossier sont, elles, mises en ligne via « Quenel Plus », en référence à Dieudonné.En face, Me Eric Dupond-Moretti, un des historiques du dossier, s’emporte comme au premier jour. Ce n’est pourtant pas nouveau pour lui de ferrailler avec ceux qu’il nomme « les révisionnistes » d’Outreau. La guerre a commencé il y a quelques années, souterraine d'abord, avant de se cristalliser en 2013 autour d'un film, L'Autre Vérité de Serge Garde. A l’époque, Me Dupond-Moretti dénonce « un documentaire à charge contre les acquittés ». Philippe Houillon, rapporteur de la commission parlementaire sur Outreau, relève lui aussi que Serge Garde n’a pas gardé son témoignage, « qui n’allait pas dans son sens ».« Mascarade »La manière dont le film s'est monté est en elle-même révélatrice : c'est Karl Zéro, « sceptique » des attentats du 11-Septembre, qui contacte Serge Garde, ancien journaliste à L’Humanité, pour le convaincre de se pencher sur Outreau. Bernard de la Villardière, aujourd’hui animateur sur M6, est poussé sur les plateaux avec l'étiquette de producteur, revendiquant « un parti pris : celui des enfants ». Le gros du financement est, en fait, payé par l'association Innocence en danger : 120 000 euros, soit 70 % du budget du film, annonce la présidente Homeyra Sellier, témoin aux Assises de Rennes. Le tout est prélevé sur ses fonds à elle, comme les 80 000 euros de budget annuel.Lire aussi :Procès d’Outreau : l'association Innocence en danger, seule contre presque tousC'est l'association Innocence en danger aussi qui a poussé à ce nouveau procès, en alertant le parquet de Douai en 2013 sur la chicane de procédure qui a conduit à la comparution de Daniel Legrand. Stupeur générale. A l'époque, elle redoute même de prévenir ceux qu'elle appelle « les garçons », les quatre frères Delay. Elle a raison. Ils sont très fâchés. En général, les « garçons » sont très fâchés avec la justice. Ils ont commencé par annoncer à grand battage qu'ils ne participeraient pas à cette « mascarade », pour laquelle l'association avait œuvré sans même les prévenir. Ils s'y sont ralliés depuis et trois d'entre eux ont choisi d'être partie civile. Alors qu'ils n'avaient jamais mis en cause Daniel Legrand en 15 ans de procédure, ils parlent désormais de « flash » où leur serait apparu le visage du jeune homme.Pour des raisons administratives, Innocence en danger ne pouvait se constituer directement partie civile au procès, mais trois avocats présents figurent dans son comité juridique présenté en ligne. Maîtres Yves Monneris et Patrice Reviron s'en défendent à l'audience. « C'est pourtant sur votre site Internet », s'étonne la cour. Homeyra Sellier s'excuse : « une erreur du webmaster ». Comme le journaliste Ariel Wizman, sans doute, qui apparaît en photo dans le comité de soutien. Il l'ignorait lui-même. « J'ai animé une soirée pour eux il y a 8 ans, rien de plus », dit M. Wizman. Le webmaster n'a toujours rien changé.Les excuses de la RépubliqueA quelques jours de la fin du procès, l'arrivée de Jacques Thomet a fait vibrer la petite troupe. Ancien rédacteur en chef à l’AFP, Thomet a signé Retour à Outreau, une des bibles de la mouvance, éditée par Alain Soral, extrémiste en tout. Dans une vidéo de présentation du livre, Soral dénonce « la pédocriminalité d'élite satanique », se recommandant d'ailleurs aussi de Serge Garde, avec lequel il aurait collaboré quelques années plus tôt pour un autre ouvrage.Dans l’une des rares librairies parisiennes où l’on peut se procurer Retour à Outreau, un autocollant de l’association soralienne « Egalité et réconciliation » est d'ailleurs offert contre les dix centimes manquants dans la caisse pour rendre la monnaie. A la page 291, l'auteur relate à la première personne un échange avec le juge d'instruction Fabrice Burgaud, dont l'enquête est extrêmement controversée.C'est Thomet qui parle :« — A votre place […] j'aurais envoyé le double d'adultes devant les assises après l'étude du dossier dans sa totalité .— Vous avez sûrement raison. Je ne pouvais quand même pas mettre en examen la moitié d'Outreau, m'a […] répondu Fabrice Burgaud dans un haussement de sourcil aussi déterminé que significatif. On n'a retenu que ceux qui étaient le plus concernés. »Lire aussi :Procès d’Outreau : les évidences du juge, les doutes du policierRappelons ici que treize des dix-sept mis en examen ont été acquittés et indemnisés avec les excuses de la République.#moijetecroisJacques Thomet ne se contente pas de son livre : il est également très actif sur son blog, sa page Facebook et son compte Twitter (247 abonnés) qu’il a relancé au début du troisième procès d’Outreau après deux ans d’absence. Sur la Toile, il est loin d’être seul à exprimer ses doutes.— « Vous connaissez Jacques Thomet ? », demande Eric Dupond-Moretti à Laurence Gratton, à la barre des assises de Rennes. — « Oui— Et vous connaissez Serge Garde ? »C'est oui aussi.Laurence Gratton, 51 ans, garde d'enfants, les a tous rencontrés par le Web avant de devenir elle-même une des passionarias de la production en ligne sous différents avatars, Anne Onime sur Twitter (571 abonnés) ou « caprouille » qui tient un blog confidentiel sur Mediapart. Dupond-Moretti y apparaît au côté de Landru, les acquittés s'y font massacrer régulièrement.A la barre de Rennes, Stéphane Cantero, l'avocat général, lit un procès-verbal de la police judiciaire de Coquelle, daté de février 2013. C'était le temps où Laurence Gratton hébergeait trois des frères Delay, eux aussi pêchés sur Facebook. « Elle reconnaissait avoir une relation particulière avec Chérif Delay, qu'elle croyait filiale, comme si Chérif était vraiment sorti de son ventre, avec le désir de l'adopter, sentiment qui se transformait peu à peu, écrit le gardé. Elle reconnaissait avoir quitté le domicile conjugal et vivre chez Chérif Delay, que ses sentiments avaient évolué et qu'elle avait déjà envisagé de construire un avenir avec Chérif Delay dans une relation de couple. » Ça n'a pas duré.L'avocat général se tourne vers Laurence Gratton : « Je trouve qu'il y a là quelque chose d'incestueux, particulièrement malsain dans cette affaire. » Elle ne répond pas.En ligne, ils ont été une petite dizaine à refaire les audiences du procès Outreau 3 à coups de 140 caractères. Leur message : les enfants ne mentent pas. Sur Twitter, des militants ont d’abord créé un mot-clé #moijetecrois, finalement peu suivi. La majorité s'est rabattue sur #Outreau, le même que les envoyés spéciaux au procès. Au milieu des comptes rendus d’audience, on y retrouve par exemple Karl Zéro, le 27 mai, mettant en doute l’innocence de Daniel Legrand.Ben arrête, alors. Dis, pour Legrand. https://t.co/t3elIc6KTz— karlitozero (@Karl Zero Absolu)require(["twitter/widgets"]);Le 5 juin dans l'après-midi, six policiers ont investi une salle d'audience surchauffée. Des mesures de sécurité exceptionnelles ont été prises pour le prononcé du verdict. Finalement, quand les cris se sont tus sur le parvis après le verdict, Jonathan Delay a dit : « Je ne suis pas déçu. Je me promenais avec un poids depuis 10 ans, je l'ai déposé. » Innocence en danger et Jacques Thomet ne sont même pas apparus.Lire aussi :Outreau : la justice face à la parole des enfants victimesLucie SoullierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterFlorence AubenasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.06.2015 à 19h13 • Mis à jour le05.06.2015 à 19h39 Un jeune homme de 21 ans, soupçonné d’être un prédicateur salafiste, a été écroué à Saint-Denis en attendant son transfèrement devant les magistrats du pôle antiterroriste de Paris. Il était en garde à vue depuis mardi dans le cadre de l'enquête sur une filière djihadiste présumée à La Réunion.Lire aussi :L’île de La Réunion rattrapée par le djihadismeAvant d'être transféré à Paris pour être entendu par un juge antiterroriste, le jeune homme, surnommé « l'Egyptien », a été présenté à un juge des libertés et de la détention (JLD) qui l'a placé sous mandat de dépôt.Deux autres personnes mises en examenIl est soupçonné d'être l'élément central d'une filière djihadiste et d’avoir convaincu six jeunes d'aller combattre, fin 2014, dans les rangs du groupe Etat islamique en Irak et en Syrie. L'un de ces jeunes aurait été tué au nord de Tikrit, en Irak, le 7 avril, lors d'une opération de l'armée contre les forces de l’Etat islamique.Dans la matinée, des frères jumeaux de 18 ans, également en garde à vue depuis mardi, avaient été mis en examen pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d'actes terroristes et laissés libres sous contrôle judiciaire.Selon des chiffres du ministère de l'intérieur publiés en mars dernier, 48 cas de radicalisation ont été signalés aux autorités à La Réunion depuis avril 2014, ce qui place l’île en tête des signalements dans les départements d'outremer (8 à Mayotte et en Martinique, 7 en Guadeloupe). Ce même rapport fait état d'un peu plus de 3 000 signalements sur tout le territoire français.Lire aussi :Un arsenal parlementaire contre la menace djihadiste Samuel Laurent Familier, comme son homologue niçois, Christian Estrosi, des prises de positions « musclées », Eric Ciotti se dit désormais partisan de « revenir au droit du sang ». Avec cette justification, donnée jeudi 4 juin lors d’un discours à Cannes :« La nationalité ne peut pas s’acquérir par hasard (…) ceux qui veulent devenir français doivent s’assimiler, adhérer aux valeurs de la République. »La question du droit du sol et du droit du sang revient régulièrement dans le débat à droite. Toutefois, M. Ciotti effectue un pas supplémentaire : jusqu’ici, la volonté de revenir au droit du sang était surtout un élément programmatique du Front national.La France pratique déjà le droit du sangLa législation sur la nationalité diffère selon les pays, mais on peut distinguer deux modes d’acquisition distincts :- Le « droit du sol » (jus soli, pour les latinistes) : je suis français car je suis né en France.- Le « droit du sang » (jus sanguinis) : je suis français car mes parents le sont.Contrairement à une croyance répandue, la France n’a pas choisi le seul « droit du sol ». En réalité, les deux coexistent dans notre pays : un enfant né de parents français possède, dès sa naissance et sans besoin d’aucune démarche, la nationalité française par filiation. Donc par « droit du sang ».Un enfant né sur le sol français de parents étrangers obtiendra automatiquement la citoyenneté française à sa majorité, à certaines conditions : posséder un certificat de naissance en France, résider effectivement en France, et y avoir vécu durant au moins cinq ans depuis l’âge de 11 ans. La citoyenneté peut être accordée avant la majorité de l’enfant au prix d’une démarche administrative.Enfin, la France reconnaît le « double droit du sol » : si un parent étranger, mais né en France, a un enfant en France, celui-ci bénéficie du droit du sol et donc de la nationalité française dès sa naissance.Un droit du sang datant de NapoléonM. Ciotti évoque un « retour » au droit du sang, laissant entendre que ce seul principe a été la règle à un moment de notre histoire. Ce qui n’est pas faux, mais remonte assez loin : comme le rappelait le philosophe et écrivain Yves Roucaute dans une tribune au Monde en octobre 2013, dès Clovis, le droit du sol apparaît, mais c’est en 1515 qu’il sera formalisé : naître et résider en France suffit à devenir un « sujet du roi ».La Révolution française transformera le sujet en citoyen, mais conserve le principe du droit du sol : la Nation est composée des citoyens qui y résident. C’est en réalité Napoléon qui sera le premier à remettre en cause le droit du sol, sans toutefois l’abandonner. Le code civil de 1802 précise ainsi (art.9) :« Tout individu né en France d’un étranger pourra, dans l’année qui suivra l’époque de sa majorité, réclamer la qualité de Français pourvu que dans le cas où il résiderait en France, il déclare que son intention est d’y fixer son domicile, et que, dans le cas où il résiderait en pays étranger, il fasse sa soumission de fixer en France son domicile et qu’il s’y établisse dans l’année. »Le durcissement est alors réel : il faut justifier de « grands services [rendus] à l’Etat » pour obtenir la nationalité française lorsqu’on est étranger. Néanmoins, note Thierry Lentz dans le tome 3 de sa « Nouvelle Histoire du premier empire », « pendant toute la période, on ne remit pas en cause le droit pour un étranger d’élire domicile en France, à condition qu’il présentât un passeport ou un titre prouvant qu’il n’était pas un vagabond ». Même Napoléon n’avait donc pas totalement supprimé le droit du sol au profit du droit du sang. Et la IIe, puis la IIIe République reviendront, en 1851 et 1889, sur ces restrictions, et rétabliront la situation antérieure.L’automaticité en causeQue veut, concrètement, faire M. Ciotti ? En réalité, sa proposition est plus modeste que le ronflant intitulé de « rétablir le droit du sang » : celui-ci n’a jamais été aboli.Le président du conseil départemental des Alpes-Maritimes souhaite en réalité quelque chose de plus modeste, comme il le précisait à Paris Match en mai : « Je suis favorable au rétablissement du droit du sang pour que la naturalisation ne soit plus automatique pour les personnes nées sur le territoire français de parents non ressortissants de l’UE. »On l’a vu, un enfant né en France de parents étrangers devient actuellement automatiquement français à ses 18 ans, s’il vit dans notre pays et s’il y a vécu plus de cinq ans. Cela n’a pas toujours été le cas. En 1993, le gouvernement Balladur avait supprimé le caractère automatique de l’acquisition de nationalité pour un enfant né en France de parents étrangers : il devait en faire la demande à sa majorité. La loi a été supprimée par le gouvernement Jospin en 1998. La Droite forte, courant droitier de l’ex-UMP, avait proposé de la rétablir en 2010.Une question symbolique avant toutM. Ciotti veut donc remettre en place ce principe, car, selon lui, « ceux qui veulent devenir français doivent s’assimiler, adhérer aux valeurs de la République ». Un argumentaire qui peut surprendre : on ne parle pas ici d’adultes venus de l’étranger et demandant la nationalité, mais d’enfants, nés en France, qui ont effectué leur scolarité dans notre pays avant leurs 18 ans.Mais on est ici dans un registre bien plus symbolique, semblable à l’argumentaire du FN, qui propose lui aussi de « supprimer » le droit du sol depuis longtemps. Car si l’on regarde les chiffres, on constate que le « droit du sol » n’est pas le premier pourvoyeur de nouveaux citoyens français.Le « droit du sol » ne concerne en effet que les personnes nées en France de parents étrangers. Or, si l’on regarde le détail des acquisitions de nationalité, ce sont les naturalisations (donc le fait pour des étrangers résidant en France et justifiant de certains critères d’obtenir la nationalité française par décret) qui sont largement en tête : 40 941 adultes et 16 669 enfants ont obtenu la nationalité ainsi en 2014.Les acquisitions de nationalité par déclaration anticipée, donc de mineurs nés en France de parents étrangers, représentaient seulement en 2013 un peu plus de 25 000 cas. Les acquisitions de nationalité par mariage arrivent ensuite, avec 19 725 personnes l’an dernier. #container_14335090466{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14335090466{ height:500px; } #container_14335090466 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14335090466 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14335090466 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14335090466 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les acquisitions de nationalité en 2013Les déclarations anticipées ne représentent que 25 000 personnes sur 97000(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; 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En cette chaude journée, vendredi 5 juin, les habitants s'interrogent : la pression est-elle retombée ou faut-il s'attendre à un cinquième embrasement ? « Je ne dors plus, dit cette jeune femme. Jusqu'à trois heures du matin, on entend l'hélicoptère de la police et les affrontements dans les rues. »Tout a commencé dans la nuit de dimanche à lundi : une Peugeot 106 grille plusieurs feux rouges. La police nationale tente de l'interpeller. Le conducteur refuse de s'arrêter et la voiture finit dans un arbre, au détour d'un virage. A son bord, trois jeunes. Le passager avant, Pierre-Eliot Zighem, 18 ans et demi, meurt. Le conducteur est dans le coma. Le troisième est blessé à la jambe. « Voilà tous les ingrédients pour que les jeunes montent au créneau, analyse le directeur du centre social de la Bourgogne, Harold George. Il y a d'abord le décès dramatique de leur copain, une suspicion à l'égard des forces de police et puis beaucoup d'émotion. Dès le lundi, le quartier flambe. Entre 22 heures et 1 heure, six véhicules sont incendiés, en plus des insultes et jets de pierres contre les CRS. La station de métro La Bourgogne est fermée. Des renforts policiers sont appelés. Le mardi soir, 150 policiers sont mobilisés. De leur côté, les médiateurs du centre social ne comprennent pas « la démesure dans le déploiement policier ». « C'est quoi le but des forces de l'ordre, demande ce médiateur. C'est de mettre de l'ordre ou de générer de la violence ?  » Le directeur du centre social ajoute : « il faut recréer les conditions d'un dialogue social entre la jeunesse et la police avant d'arriver à des situations comme ça. Et le rôle du centre social n'est pas d'être médiateur entre les jeunes et la police mais de promouvoir le dialogue ». Et d'en appeler à l'Etat et aux élus locaux.« Ce quartier est dans une impasse »Le député-maire (Les Républicains), Gérald Darmanin, répond sans détour : « La police est partout chez elle. Les CRS ont voulu faire respecter la loi et on leur a tendu un piège. Ils ont reçu des bouteilles d'acide. » Le protégé de Xavier Bertrand, également courtisé par Nicolas Sarkozy, dénonce les attaques contre les bus, contre les écoles Camus et Chateaubriand ou encore contre la médiathèque. « Dans ce quartier de plus de 8 000 habitants, quasiment l'intégralité des gens souhaitent simplement vivre tranquillement après trente années de renoncement de la République », estime le maire. Avec 88 % de logements sociaux, la Bourgogne est plombée par le chômage et les réseaux de drogue. « Ça fait 39 ans que je subis le racisme, la misère, crie cet éducateur d'origine tunisienne. On ne se sent pas intégrés. Il faut du travail, des aires de jeux pour les enfants. Mais non, on nous dit de rester dans nos cages, comme des animaux. »Entouré d'une dizaine de jeunes adultes, il lance à la cantonade : « combien ont un boulot ? » Personne ne lève le doigt. Mais tous évoquent ce sentiment d'abandon. « On n’a vu aucun élu cette semaine après la mort de Pierre-Eliot. On survit ici, on ne vit pas », ajoute ce jeune, en colère.« J'ai demandé l'apaisement »Le père de la victime a pourtant appelé au calme. « J'ai demandé l'apaisement, la violence ne fera pas revenir mon fils », nous confie Farid Zighem, citant tour à tour Montesquieu et Martin Luther King. Candidat aux législatives en 1997, représentant des locataires dans le quartier, ce père de famille demande que soit juste établie la vérité, « quelle qu'elle soit ». Farid Zighem explique que, oui, il avait « du mal à canaliser » Pierre-Eliot, même s'il a toujours élevé ses enfants en leur éduquant « la droiture et l'Etat régalien ». Par ailleurs, Farid Zighem ne digère pas la question posée par le maire de Tourcoing : « ton fils avait-il un casier ? » Et reproche l'attitude de « shérif » de Gérald Darmanin. « Oui mon fils avait un casier, mais il n'était pas le conducteur qui a refusé le contrôle. Il était passager de la voiture. C'est une victime. »Ce n'est pas tout à fait l'avis de Gérald Darmanin : « Tout est parti de trois délinquants qui font une infraction au code de la route, qui ont un casier et de la drogue dans le véhicule. Par ailleurs, le dialogue est rompu entre la police et les délinquants mais pas entre la police et la jeunesse. »Dans un quartier en proie aux difficultés, régulièrement stigmatisé, ce dramatique accident est l'occasion pour une partie des habitants de crier leur désespoir. « Ce quartier est dans une impasse, raconte Karim, au pied de son commerce. Si on n'est pas solidaires, on est foutus. Ce n'est plus l'abandon du quartier qu'on vit, mais son écrasement. » En cette fin d'après-midi, les orages éclataient dans la métropole lilloise. Après les 35 interpellations des nuits précédentes, les habitants espéraient passer une soirée au calme.Laurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde Cabinet d'avocats Flichy Grangé (Avocat) Le drame du vol Germanwings est encore dans tous les esprits : fin mars, un des copilotes de cette compagnie a précipité son appareil au sol entrainant dans son suicide 149 passagers. Ce salarié, qui traversait une phase de dépression, avait caché à son employeur qu'il était en arrêt maladie le jour du drame. Il n’aurait donc pas dû piloter ce jour là.Cet événement dramatique démontre qu’une situation personnelle peut interférer avec le champ professionnel, et provoquer des dommages humains, sociaux et environnementaux considérables ! L’entreprise peut-elle prévenir de tels événements en contrôlant l’état de santé de ses salariés ?Lire aussi :Peut-on modifier l’organisation du travail lorsque le salarié travaille à domicile ?L’état de santé est une notion appartenant à la sphère personnelle du salarié. A ce titre, elle est protégée tout au long de la vie du contrat de travail, et les personnes informées de la santé du salarié, en raison de leurs fonctions, sont tenues au secret professionnel.L'employeur ne peut exiger du salarié qu'il lui communique des informations sur son état de santé ou son état de grossesse, que ce soit au moment de l'embauche ou pendant l'exécution du contrat de travail.Secret médicalSelon les principes édictés par l'article L 1221-6 du code du travail, les informations demandées à un candidat ne peuvent avoir comme finalité que d'apprécier sa capacité à occuper l'emploi proposé et doivent avoir un lien direct et nécessaire avec cet emploi.Lire aussi :Crash : le copilote a dissimulé un arrêt-maladieDans ce contexte, la jurisprudence a précisé que les renseignements relatifs à l'état de santé du candidat à un emploi ne peuvent être confiés qu'au médecin du travail chargé de l'examen médical d'embauche (Cass. soc. 21 septembre 2005 n° 03-44.855 FS-PBI).L’appréciation de l'aptitude médicale d'un salarié à occuper son poste de travail relève de la seule compétence du médecin du travail. Et lorsqu’il s’agit de postuler aux fonctions de pilote de ligne, ou à un poste soumis à une surveillance médicale renforcée, les salariés bénéficient de cet examen avant leur embauche (R.4624-10 du code du travail).Toutes les informations recueillies par le médecin du travail au cours des différentes visites médicales passées par un salarié au cours de la relation contractuelle sont couvertes par le secret professionnel. Le dossier médical d'un salarié, lui-même couvert par le secret médical, ne peut en aucun cas être communiqué à son employeur (Cass. soc. 10 juillet 2002 n° 00-40.209 FS-P).Tout ce que le médecin peut dire à l’employeur, c’est si la personne est apte ou inapte à remplir l’emploi envisagé, mais il ne peut pas dire pourquoi. Il lui appartient, en conséquence, de se montrer prudent dans la rédaction des déclarations et avis qu'il est amené à élaborer à l'intention de l'employeur. Le médecin qui violerait le secret médical, commettrait un délit passible d’une peine d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende (article 226-13 du Code pénal).Que peut faire l’employeur ?En vertu du principe général posé à l’article L 1132-1 du Code du travail, l’employeur ne peut prendre en considération l’état de santé du salarié pour arrêter ses décisions en matière d’évolution de carrière, de procédure disciplinaire ou de rupture du contrat. Mais pour autant, l’employeur ne peut pas rester indifférent à l’état de santé de son salarié.D’une part, il supporte l’obligation d’adapter le travail à l’homme, d’autre part, il supporte une obligation générale de sécurité. Aussi, confronté à un état de détresse psychologique, à un état d’ébriété au travail ou à une conduite addictive, toute inaction pourrait lui être reprochée puisqu’ils sont susceptibles de constituer des facteurs de risques professionnels.Lire aussi :Crash de Germanwings : hommage et questions autour du secret médicalDans le cadre général d’une politique de prévention, l’employeur peut demander un examen par le médecin du travail indépendamment des examens périodiques (R.4624-17 du code du travail), il peut également mettre en œuvre des mesures de contrôles dans des conditions strictes, prévues au règlement intérieur, respectant le principe de proportionnalité et de nécessité, tout en permettant une contestation (en matière de contrôle d’alcoolémie Cass. soc. 31 mars 2015 n°13-25436 FS-PB).Mais, au final, l’employeur se trouve placé dans une situation d’injonction paradoxale. Il supporte une obligation générale de préservation de la santé de ses salariés, il doit tenir compte de l’état physique et mental de son salarié, lorsqu’il s’agit de rechercher un poste de reclassement ou d’adapter le poste aux capacités de l’intéressé, mais il ne doit rien savoir de l’état de santé de son salarié. Efficacité ou protection de la vie personnelle du salarié ; tel est l’éternel dilemme !Bruno Fieschi, avocat associé (www.flichygrange.com)Cabinet d'avocats Flichy Grangé (Avocat) 05.06.2015 à 13h55 Le parquet de Grenoble a demandé au juge d’instruction enquêtant sur les accusations de pédophilie contre l’ancien directeur d’école de Villefontaine, dans l’Isère, de se saisir de nouveaux faits portant sur 50 enfants, vendredi 5 juin. L’ancien instituteur, âgé de 45 ans, est déjà mis en examen pour des viols sur 11 enfants.Entendu cette semaine par les gendarmes, l’homme a refusé de s’expliquer sur ces nouveaux cas, expliquant qu’il était fatigué. « Comme il refusait de s’expliquer, nous avons saisi le juge de l’ensemble des faits », a indiqué le procureur de Grenoble, Jean-Yves Coquillat.Ces nouveaux faits ont eu lieu dans les différentes villes où l’enseignant avait été affecté, à Villefontaine et Saint-Clair-de-la-Tour en Isère, mais aussi dans le Rhône. Une plainte pour agression sexuelle, déposée en octobre 2001 par les parents d’une fille de 4 ans et classée sans suite, a notamment été jointe au dossier. La fillette avait alors accusé son instituteur de lui avoir touché les fesses ; ce que l’intéressé contestait.Pas d’interdiction d’entrer en contact avec des enfantsLa justice soupçonne l’ancien directeur d’école d’avoir imposé « par surprise » des fellations à plusieurs de ses élèves dans le cadre de ce qu’il appelait « un atelier du goût », durant lequel les enfants, les yeux bandés, devaient identifier des « choses » que l’enseignant leur faisait goûter.Lire : L’école embarrassée par des soupçons de pédophilieEn juin 2008, il avait été condamné par le tribunal correctionnel de Bourgoin-Jallieu à six mois de prison avec sursis et à une obligation de soins pendant deux ans pour avoir téléchargé des images pédopornographiques. Mais cette condamnation n’avait pas été assortie d’une interdiction d’entrer en contact avec des enfants, ni signalée à son administration, alors même qu’elle figurait sur son casier judiciaire.Au début de mai, les ministres de l’éducation nationale et de la justice ont annoncé qu’une loi obligerait prochainement les services judiciaires à signaler à l’administration les condamnations prononcées contre des fonctionnaires exerçant au contact de mineurs, notamment en matière sexuelle.Lire aussi :Pédophilie à l’école  : vers des signalements systématiques Gaëlle Picut Violette Goarant, étudiante rennaise, est dépitée. En stage depuis quelques mois dans une entreprise, elle s’attendait à une gratification de 508,20 euros par mois, comme spécifié sur sa convention de stage. En avril, le compte était bon. Mais au mois de mai, elle a eu la mauvaise surprise d’apprendre qu’elle ne toucherait que 392,70 euros. « Je ne suis pas la seule dans ce cas, mes collègues de promo sont tout aussi dépités », note-t-elle.La raison ? Le mois de mai et ses quatre jours fériés ! En effet, depuis l’entrée en vigueur des décrets d’application de la réforme des stages en entreprise (loi du 30 novembre 2014), il a été décidé que la gratification des stagiaires ne serait plus mensualisée comme auparavant, mais calculée sur la base des heures réellement effectuées. « Ce n’est absolument pas dans ma convention, mais c’est totalement légal désormais », déplore Violette Goarant.« Une hécatombe »Sachant que les jours fériés (s’ils ne sont pas travaillés) ou les absences ne rentrent pas dans le décompte des jours de travail, la gratification peut varier très sensiblement d’un mois à l’autre. Ainsi, les stagiaires auront travaillé 22 jours en mars, mais seulement 17 jours en mai. « Nous sommes tributaires des jours travaillés dans le mois. Autant vous dire que mai, c’est une hécatombe », constate amèrement Violette.Pour rappel, cette gratification est obligatoire dès que le stage dépasse deux mois, soit 44 jours (à raison de 7 heures par jour), consécutifs ou non, durant la même année d’enseignement. Elle doit être au moins égale à 3,30 euros par heure depuis le 1er janvier 2015 et passera à 3,60 euros à partir du 1er septembre 2015.Ces sommes sont minimales, l’entreprise peut décider d’accorder une gratification supérieure. Elle doit aussi vérifier que la convention collective dont elle relève n’a pas fixé un montant de la gratification supérieur au montant minimum légal. L’employeur peut aussi décider de verser chaque mois la même rémunération en opérant un lissage sur la totalité des sommes dues au stagiaire à la fin du stage.Ceci n’a visiblement pas été le choix retenu par l’entreprise de notre étudiante rennaise. Et c’est ainsi que Violette a reçu légalement un virement plus faible fin mai sur son compte. Le joli mois de mai 2015 et ses 4 jours fériés n’a pas fait le bonheur de tout le monde…Gaëlle PicutJournaliste au Monde 05.06.2015 à 12h08 • Mis à jour le05.06.2015 à 15h01 Le père de Mohamed Merah, le tueur au scooter de Toulouse et Montauban, a été expulsé vers Oran, en Algérie, vendredi 5 juin, après avoir été arrêté en Haute-Garonne pour séjour irrégulier. Selon une source proche du dossier, Mohamed Benalel Merah a été arrêté dans la matinée non loin du cimetière de Cornebarrie – où est enterré son fils –, puis entendu par la police des frontières de Toulouse dans le cadre d’une procédure de droit au séjour.Signalé depuis trois semaines environ à Toulouse, l’Algérien, était en situation irrégulière en France depuis le 9 mai, date à laquelle sa carte de résident, valide dix ans, avait expiré. Mohamed Benalel Merah avait demandé le renouvellement du document le 17 mars. Le refus lui avait été notifié le 9 avril, un mois avant la date de fin de validité de sa carte, selon la préfecture. Les autorités ont justifié ce refus par le fait qu’il était « plutôt installé en Algérie ». « Obligation exécutoire »« Lorsqu’il y a refus du renouvellement d’une carte de résident, ça vaut obligation de quitter le territoire, et cette obligation est désormais exécutoire et sera exécutée », avait déclaré mardi 2 juin le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, devant l’Assemblée nationale.Mohamed Merah avait été tué le 22 mars 2012 à Toulouse lors du siège de son domicile par les forces de l’ordre, après l’assassinat de trois militaires, trois enfants et un enseignant d’une école juive. Son père avait fait parler de lui en soutenant que son fils, retranché dans son appartement toulousain, avait été « éliminé » par les policiers du RAID, contre lesquels il avait déposé plainte pour « meurtre ». Il avait affirmé avoir reçu des vidéos réalisées par son fils avec son téléphone durant ses derniers moments, prouvant ces affirmations. L’avocate algérienne qui devait remettre les enregistrements à la justice a toutefois été dessaisie du dossier par son client.Lire aussi : Latifa Ibn Ziaten, au secours des « copains » de Mohamed Merah, le tueur de son fils 27.12.2015 à 12h45 • Mis à jour le27.12.2015 à 12h47 Christian Jacob juge "inacceptables" les... par Europe1frLe patron des députés Les Républicains, Christian Jacob, a demandé dimanche 27 décembre au ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, de « faire la transparence sur la hiérarchie des ordres qui ont été donnés » lors des incidents de ces derniers jours à Ajaccio. « Qui a donné des instructions au préfet ? A quel moment ? De quelle façon se sont passées les choses ? », a-t-il poursuivi lors du « Grand Rendez-vous » Europe 1 - Le Monde - i-Télé.« Les actes de violence, d’où qu’elle vienne, sont inacceptables sur le sol de la République ! L’attaque contre les pompiers a fait réagir beaucoup de Français. C’est le respect de l’uniforme, des gens qui sont là pour sauver des vies et qui se font tabasser, caillasser. C’est inacceptable ! »Lire aussi :Les responsables musulmans condamnent des « actes inqualifiables et intolérables »Jacob d’accord « sur le principe » de la déchéance de nationalitéM. Jacob a ensuite refusé de dire s’il voterait ou non la réforme constitutionnelle, même s’il est d’accord « sur le principe » avec la possibilité de déchoir de leur nationalité française les binationaux condamnés pour des actes de terroriste.« Regardons comment elle se mettra en application, et ça, ça ne se décide pas sur un coin de table entre Noël et le 1er janvier. Au début de l’année, nous allons faire le point avec nos deux groupes de travail, à l’Assemblée nationale et au Sénat, regarder de près cette réforme constitutionnelle et regarder comment les débats vont évoluer, compte tenu de la division profonde de la majorité, et même du gouvernement. »La réforme constitutionnelle visant à introduire cette mesure controversée, annoncée mercredi à l’issue du conseil des ministres, doit être présentée le 3 février à l’Assemblée nationale. Pour être inscrite dans la Constitution, elle doit être adoptée par les deux chambres séparément, puis par une majorité des trois cinquièmes au Parlement réuni en congrès à Versailles.Lire aussi :Déchéance de nationalité : pour Valls, une partie de la gauche « s’égare au nom de grandes valeurs » 27.12.2015 à 11h13 • Mis à jour le27.12.2015 à 13h23 C’était attendu depuis le mois de mars, mais l’Etat n’a officialisé, en toute discrétion, que jeudi 24 décembre, la suppression du projet initial du barrage de Sivens. L’arrêté a été signé en ce sens par les préfectures du Tarn et du Tarn-et-Garonne. Le sénateur divers-droite du Tarn et Garonne, François Bonhomme, a regretté que « l’Etat signe un arrêté d’abandon de la retenue de Sivens en catimini ». L’arrêté est susceptible d’un recours devant le tribunal administratif.L’Etat a accepté de donner au département du Tarn 3,4 millions d’euros en compensation, 2,1 millions pour les dépenses en pure perte et 1,3 million pour réhabiliter la zone humide.Le projet initial était d’une capacité d’1,5 million de mètres cubes, d’une longueur de 1,5 kilomètres et de 230 mètres de large. Il devait s’étendre sur une quarantaine d’hectares et 4 mètres de profondeur. Au total, 13 hectares de zone humide, riche en biodiversité, étaient menacés de destruction.Le nouveau projet est deux fois plus petit, capable de retenir 750 000 m³, situé 300 m en amont du site du projet initial. Ce « projet transactionnel » a été adopté le 11 décembre par le conseil départemental du Tarn.Pour comprendre l'évolution du projet :La construction du barrage de Sivens est toujours en suspensPour les opposants, le second projet n’est qu’un « Sivens light » En contrepartie de l’abandon du premier chantier, le Tarn s’est engagé à « compenser les atteintes environnementales » résultant de la destruction de la zone humide : la vallée de la petite rivière Tescou a en effet été totalement arasée. Près d’une centaine d’espèces protégées y vivaient. Les opposants ne veulent toujours pas entendre parler de ce nouveau projet qui doit être lancé dans les plus brefs délais et qu’ils estiment n’être qu’un « Sivens light ».Après 16 mois de présence et d’affrontements avec les autorités, les occupants de la zone à défendre (ZAD) de Sivens ont été évacués le 6 mars. C’est sur ce chantier que Rémi Fraisse, un jeune opposant, avait été tué après avoir été atteint par une grenade offensive lancée par les gendarmes.Lire notre synthèse :D’une ZAD à l’autre, tour d’horizon des conflits environnementauxRegarder notre infographie interactive : De Notre-Dame-des-Landes à Sivens, la carte de France des projets contestés Nicolas Weill et Nicolas Truong Les dieux semblaient s’être retirés de notre Occident désenchanté. Les divinités, s’être sagement éclipsées de notre planète mondialisée. Or voici qu’en 2015 le meurtre de masse au nom de Dieu vient frapper au cœur l’Europe. Les attentats de janvier puis les tueries du 13 novembre en plein Paris, le déchaînement spectaculaire des affrontements sanglants au Proche-Orient ont remis la question du lien entre terreur et croyance au cœur de l’actualité. « Toute religion est fondée sur un bouc émissaire », écrivait le philosophe René Girard (1923-2015) récemment disparu, qui avait mis la question de la violence et du sacré au cœur de sa pensée (Le Monde du 5 novembre 2015).Les grandes religions monothéistes, celles qui adhèrent à un Dieu unique et universel, se retrouvent désormais sur le banc des accusés. Au-delà des configurations historiques et politiques du moment, ne serait-il pas envisageable que l’idée même d’une puissance supérieure « une » soit à la source des atrocités qui jalonnent souvent l’histoire de la foi. Conquête de Canaan par Josué guidé par le « Dieu des armées », croisades et inquisitions, djihad et terrorisme sont-ils autant de maladies génétiques des confessions révélées ou bien des déviances par rapport à une doctrine monothéiste qui serait en son foyer pacifique et désarmée ?Pour réfléchir à cette question, en cette période de fêtes endeuillée par l’après-Bataclan, nous nous sommes tournés, non vers les représentants officiels des religions, mais vers des experts, des critiques littéraires, des ethnologues et des sociologues qui scrutent les textes, et notamment les textes sacrés, afin qu’ils nous disent ce qui est fauteur de violence dans le monothéisme.Vraie et fausse religionEst-ce la distinction entre vraie et fausse religion que Moïse établit dans le Pentateuque sur le mont Sinaï qui a introduit l’intolérance dans un monde jusque-là foisonnant de divinités non exclusives les unes des autres, s’interroge l’égyptologue allemand Jan Assmann ? Le bibliste Thomas Römer estime plutôt qu’une tradition oubliée de monothéisme ouvert à la pluralité et pacifique est bien présente dans la Bible, parallèlement à une version « ségrégationniste ».Les écrits sont une chose, leur lecture une autre chose. Ainsi la sociologue Mahnaz Shirali insiste-t-elle sur les dangers d’un « savoir canonisé » qui menace l’islam contemporain, alors que le critique William Marx s’agace de son côté de voir les musulmans « stigmatisés » et enfermés dans une « essence fondamentaliste ». Face à cette guerre des dieux, ne faudrait-il pas, à l’instar de l’ethnologue Marc Augé, chanter le « génie du paganisme », réfractaire au prosélytisme ?Bible, Coran ou Torah : aucun texte sacré des grandes religions monothéistes n’est exempt de violence. C’est pourquoi le risque réside aujourd’hui dans « la tentation de la lettre brute », insiste l’historien du judaïsme Jean-Christophe Attias, qui en appelle à une « démilitarisation » de l’exégèse. L’adversaire, ce n’est pas le monothéisme, mais le fondamentalisme sous toutes ses formes, résume Jan Assmann. Autant d’invitations à vivre des croyances ouvertes à la pluralité des mondes.Nicolas Truong et Nicolas WeilA lire sur le sujet:- Entretien avec Jan Assmann : « La non-violence absolue est la seule possibilité pour la religion dans notre monde moderne », propos recueillis par Nicolas Weill. Il ne faut pas renoncer aux religions monothéistes sous prétexte qu’elles engendrent du fanatisme mais plutôt les relativiser et les subordonner à un vivre-ensemble civique, selon l’égyptologue allemand. Les travaux de Jan Assmann portent non seulement sur l’Antiquité, mais aussi sur la mémoire de l’Egypte, sur l’invention du monothéisme et les rapports de celui-ci avec la violence. Il s’interroge sur les relations entre l’une et l’autre.- Retrouvons la variante pacifique de la foi, par Thomas Römer, philosophe et bibliste allemand, professeur au Collège de France. La Bible contient deux versions du monothéisme, l’une ségrégationniste et guerrière l’autre inclusive. A nous de choisir.- Contre le dogmatisme, faisons l’éloge de la résistance païenne, par Marc Augé, ethnologue, président de l’Ecole des hautes études en sciences sociales de 1985 à 1995. Le monothéisme a une logique de conquête. Le paganisme, lui, ne connaît pas l’idée d’hérésie. S’il peut être violent, il ne guerroie jamais au nom du prosélytisme.- Démilitarisons notre lecture des textes sacrés, par Jean-Christophe Attias, historien. La Bible est violente, mais ce sont à ses lecteurs de l’humaniser, comme le montre l’exemple des divers usages que les juifs en ont fait à travers leur histoire.- Les fondamentalistes ne sont pas les vrais détenteurs du message coranique, par Mahnaz Shirali, sociologue à Sciences Po. Il faudrait que le Coran fasse enfin l’objet de la critique historique.- L’islam n’est pas terroriste par essence, par William Marx, essayiste, critique et professeur de littératures comparées. Les textes sont une chose, la religion une autre. Le Coran n’a pas le privilège des pages assassines ou sanglantes par rapport à la Bible ou au Nouveau Testament.Nicolas TruongResponsable des pages Idées-DébatsSuivreAller sur la page de ce journalisteNicolas WeillJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.12.2015 à 05h38 • Mis à jour le27.12.2015 à 11h45 La décision de maintenir la déchéance de nationalité dans le projet de loi constitutionnelle voulu par François Hollande risque de laisser des traces durables à gauche.De nombreux responsables politiques, à commencer par la ministre de la justice Christiane Taubira, ont été surpris de découvrir que cette mesure - l’extension de la déchéance de nationalité aux binationaux nés en France - avait été sauvée à la dernière minute.Dans un entretien au Journal du dimanche, le premier ministre Manuel Valls justifie à nouveau cette décision et s’en prend à ceux, dans son propre camp, qui l’ont ouvertement critiquée. « La détermination est totale, nous irons jusqu’au bout », dit-il. « Que ceux qui critiquent cette décision se rendent compte », ajoute-t-il, en référence à la menace de nouveaux attentats qui se manifeste « quotidiennement » :« Une partie de la gauche s’égare au nom de grandes valeurs en oubliant le contexte, notre état de guerre, et le discours du président devant le Congrès. »Lire l'éditorial du "Monde" :Déchéance de nationalité, la double faute de François HollandeHamon : « Une transhumance politique et intellectuelle qui déboussole » Parmi ceux qui ont critiqué cette mesure, Anne Hidalgo, la maire de Paris, Cécile Duflot, pour qui « l’impudicité » de la formule du premier ministre « dit tout de la gravité de ce qui se passe », ou Martine Aubry, la maire de Lille, pour qui elle représente « une rupture d’égalité » et sera « totalement inefficace, car les terroristes n’en ont rien à faire ».« C’est tout simplement inacceptable comme réforme », confiait au Monde Olivier Faure, député de Seine-et-Marne et porte-parole du PS. « C’est une mesure inefficace contre le terrorisme, ça n’a donc qu’une valeur symbolique et le symbole qui est derrière, c’est la remise en cause du droit du sol », ajoutait François Lamy, député de l’Essonne et conseiller de Martine Aubry, qui votera contre. L’ancien leader écologiste Daniel Cohn-Bendit n’a pas hésité à parler d’« une erreur morale, une faute terrible ».Dimanche, deux nouveaux opposants ont fait entendre leurs voix dans le JDD :L’ex-ministre Benoît Hamon, qui évoque une « transhumance politique et intellectuelle qui déboussole ».L’ex-député socialiste Julien Dray qui « ne [s]’explique pas la décision du président » tout en estimant que « cette mesure [lui] semble ouvrir une polémique et des divisions inutiles dans le moment actuel ».« On va avoir tous les indignés habituels… »Le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis est resté plutôt silencieux lors de ce vigoureux débat interne. C’est Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement, qui a été dépêché pour faire le service après-vente sur les plateaux. Il se voulait « confiant » sur le vote de la mesure, balayant les hésitations : « On va avoir tous les indignés habituels… »Le Lab a diffusé un document, envoyé par le groupe PS à l’Assemblée nationale, présenté comme un argumentaire pour « resituer le contexte et la portée des mesures » contestées. On peut notamment y lire, à propos de l’extension de la déchéance de nationalité :« La communauté nationale est ouverte à ceux qui adhèrent à ses valeurs. Ceux qui les rejettent violemment s’en excluent d’eux-mêmes »[…] Par ailleurs, dans tous les cas, la déchéance n’est pas dépourvue d’effets concrets en privant l’intéressé des droits qui s’attachent à la qualité de Français : notamment droits politiques et accès à certaines fonctions. »La réforme constitutionnelle sera examinée début février à l’Assemblée. Pour qu’elle soit votée par une majorité des trois cinquièmes du Parlement, M. Hollande va devoir faire les comptes et espérer que la droite collabore. Car le chef de l’Etat risque de perdre le soutien d’une bonne partie de sa majorité et il n’a pas grand-chose à attendre de ses partenaires de gauche.Lire aussi :La déchéance de nationalité heurte la gauche 26.12.2015 à 18h54 • Mis à jour le27.12.2015 à 10h49 Fin novembre, mon marchand de fruits et légumes se faisait gentiment, mais publiquement, sermonner par une cliente bien intentionnée. C’est qu’il portait une longue barbe : la belle affaire ! Et son collègue, glabre, lui, mais également d’origine tunisienne, de m’expliquer à part, d’un air contrit et résigné, combien la vie devient difficile pour eux depuis quelques jours, avec tout ce qui se raconte dans les médias et dans la rue. Voilà des mois, en effet, qu’on entend partout, à la télévision, à la radio, qu’on lit partout, dans les journaux et les livres, des politiques, des philosophes, des écrivains patentés nous expliquer doctement que l’islam est, par nature, une religion de haine et que les musulmans seraient irrécupérables.Lire aussi :« Les fondamentalistes ne sont pas les vrais détenteurs du message coranique »Après les attentats du 13 novembre, la parole s’est encore davantage libérée, livrant à la vindicte publique islam et musulmans, boucs émissaires tout trouvés, alors même que les terroristes, nous le savons bien, ne représentent qu’une puissance étrangère et une secte particulière et s’attaquent, en premier lieu, au Proche-Orient, aux musulmans eux-mêmes. Les pires des sermonneurs sont ces spécialistes auto-assermentés, qui se permettent de donner des leçons de morale républicaine, et brandissent triomphalement telle sourate menaçante du Coran, dès qu’un imam libéral se propose de donner de sa religion une version compatible avec la modernité.Or il y en a assez d’enfermer les musulmans dans une essence fondamentaliste de violence et de haine dont, malgré la meilleure volonté du monde, ils seraient prétendument dans l’incapacité de sortir. Qu’il y ait dans le Coran des sourates odieuses par leur intolérance et leur agressivité, c’est indéniable. Mais, est-ce si différent dans les textes fondateurs des autres religions ? Quid de la Bible, et en particulier du Pentateuque, des commandements cruels qui s’y proclament, des femmes à lapider, des enfants dont on fracasse le crâne, de ce Dieu pervers et monstrueux qui endurcit délibérément le cœur des infidèles, afin que leur chute soit plus certaine ?Aucune religion n’est réductible à ses textes fondateursLire aussi :Musulmans, procédons à un examen critique de notre compréhension de la foiLe Nouveau Testament paraît plus acceptable peut-être, mais Jésus lui-même, le doux Jésus des Evangiles, promet partout « des pleurs et des grincements de dents », et les apôtres remercient le Seigneur d’avoir fait périr sous leurs yeux un couple de mauvais chrétiens. Tels sont les textes sacrés du judaïsme et du christianisme. Pourtant, juifs et chrétiens, dans notre France contemporaine, sont, en général, des gens tout à fait respectables, et personne ne s’aviserait de les exclure d’office du pacte républicain. Car les textes sont une chose, les religions, une autre. Au nom de la douceur évangélique, les chrétiens ont, sans doute, commis plus de crimes que les juifs avec leur féroce Torah, tant il y a peu de connexion entre la réalité d’une religion et les textes qui la fondent.Aucune religion n’est réductible à ses textes fondateurs : ils ne sont ni leur essence ni leur ADN, soumis qu’ils sont, par nature, à l’interprétation, à la tradition et à l’oubli, c’est-à-dire à ce qu’on appelle culture. Aucun texte, si sacré soit-il, n’a de sens par lui-même : il n’a que celui que veulent bien lui donner les hommes à tel moment, dans tel lieu, dans telle situation, selon tel régime herméneutique.Toutes les religions finissent par refléter, qu’elles le veuillent ou non, les valeurs de la société où elles sont pratiquées. Dans nos démocraties modernes, les églises et les synagogues sont porteuses, malgré elles, à des degrés divers, des valeurs républicaines issues des Lumières : rationalité, respect de l’autre, liberté de conscience.Lire aussi :« La non-violence absolue est la seule possibilité pour la religion dans notre monde moderne »Voilà pourquoi j’ai du mal à voir dans mon épicier ou mon voisin musulman un sanguinaire en puissance : ce n’est pas manquer de lucidité, mais considérer simplement la réalité comme elle est. Les musulmans ne sont pas le problème, ils font partie de la solution. Il leur revient, comme ils le font déjà, de pratiquer et développer un islam moderne, un islam de France, un islam de paix, compatible avec nos manières de vivre.On les a déjà suffisamment stigmatisés par des discours excessifs contre des coutumes anodines, tel le port du foulard. Voir les musulmans de France raser les murs et faire profil bas me met mal à l’aise. Ne les enfermons pas dans des cases toutes faites, ce serait faire le jeu de la haine et du terrorisme. Ne nous faisons pas aussi fondamentalistes que les fondamentalistes.William Marx est essayiste et critique. Il est professeur de littératures comparées à l’université Paris Ouest Nanterre la Défense (Paris-X). Dernier ouvrage paru : La Haine de la littérature (éditions de Minuit, 224 p., 19 €). 26.12.2015 à 16h45 • Mis à jour le27.12.2015 à 10h52 Belles âmes laïques, pieux « a-théologiens », vous pouvez toujours ­rêver. Ce n’est pas demain que l’on expurgera la Bible ni qu’on la mettra au ­pilon. Il va falloir faire avec elle et avec ceux qui croient que Dieu y parle. Or la ­Bible, oui, est le grand livre des massacres. La ­Bible est violente. Ni plus ni moins que la vie. Bien sûr, décrire la violence est une chose. La prescrire et l’exalter en est une autre. C’est précisément là que le bât blesse. Le Dieu de la Bible est une brute. Il aime le sang des batailles. Il aime le sang des sacrifices  : celui des animaux, celui d’Isaac aussi (épargné quand même in ­extremis).Le Dieu de la Bible est un Dieu obscur. Il n’a pas de pitié pour les rebelles. Pour les justes non plus, d’ailleurs. Songez à Job. Et il exhorte joyeusement à l’extermination des idolâtres. Mais surtout pas de mauvais exemples, on les élimine. C’est plus sûr. La Bible, c’est cela, et tout le contraire. Car le Dieu de la Bible est aussi celui qui protège la veuve et l’orphelin, a le souci du pauvre et de l’étranger, appelle à aimer son prochain, sait se montrer lent à la colère, pardonne, console et sauve. La Bible, surtout, n’est pas la parole de Dieu, mais la trace du dialogue difficile, contradictoire, entre ce Dieu et les hommes qui ont affaire à lui. Et dans ce dialogue, au fil du temps, Dieu a heureusement perdu un peu de terrain.Lorsque Dieu décrète le Déluge parce que ses créatures l’ont déçu, Noé ne dit mot. Lorsque Dieu décide de détruire ­Sodome, Abraham, lui, renâcle et négocie : et s’il s’y trouvait trente, vingt ou même dix justes, la ville pécheresse ne mériterait donc pas d’être sauvée ? Abraham n’est pas allé plus loin. Un seul juste n’aurait donc pas suffi ? Et les enfants, il n’y a pas songé ? Dommage. Moïse, plus tard, osera parfois davantage. Il résistera, usera du chantage à la démission, s’offrira même en sacrifice, pour arracher à ce Dieu impatient sinon l’annulation de la peine prononcée contre son peuple, au moins sa réduction ou son étalement.Un Dieu qui se repentCe n’est pas Dieu qui change l’homme. Mais l’homme qui change Dieu, l’humanise, le moralise, et le pousse obstinément sur le chemin du repentir, car Dieu, oui, se repent. Le « premier-né » de Dieu, Israël, lui fait la leçon, et le contraint, s’il est possible, à la clémence. Et ce que certains prophètes ont commencé, dans la Bible elle-même, les sages du judaïsme le poursuivent. Dieu a parlé ? Oui. Eh bien, c’est nous qui allons lui expliquer ce qu’il a voulu dire. Le judaïsme que nous connaissons est né d’une défaite mythifiée : destruction du Temple (et donc disparition de tout culte sacrificiel), exil, dispersion. Cela change tout, évidemment. Défaite du judaïsme rendue plus éclatante, si j’ose dire, par le triomphe insolent du christianisme d’abord, de l’islam plus tard.Le Tout-Puissant ne l’est donc pas tant que ça. Et le Dieu un est un Dieu divisé : il châtie, oui, mais pleure aussi sur le malheur qu’il provoque, et suit en exil ceux-là mêmes qu’il a exilés. Ce Dieu-là est fragile, faible même, comme ceux qui le vénèrent. Deux ou trois mesures sont alors prises. La première  : ce Dieu-là, le faire taire. Déclarer que le temps de la prophétie est clos. Rappeler que la Loi, la ­Torah, tout entière, a bel et bien été révélée, qu’elle n’est plus dans le Ciel pour qu’on aille l’y chercher, que Dieu lui-même n’a plus à se mêler de son interprétation, et que toute question peut fort bien être tranchée ici-bas, à la majorité. Dieu défait, donc, et d’abord par ses fidèles. Selon une ancienne tradition rabbinique, il n’aurait pas trop mal pris la chose, et se serait écrié, riant : « Mes enfants m’ont vaincu ! »Seconde mesure  : rappeler que la Bible – la Torah écrite – n’est pas toute la Loi, juste l’une de ses deux faces, que son sens ne se dévoile qu’à ceux qui se munissent des clés aptes à le déverrouiller, et que ces clés, c’est la Torah orale qui les donne  : cet enseignement vivant, sans cesse renouvelé, et en constant débat, de ces générations de sages censées s’être succédé sans interruption de Moïse jusqu’à nous. Ce qui semblait inaltérable et résistant au compromis se révèle soudain étonnamment souple.Troisième mesure  : confirmer que les portes de l’allégorie sont ouvertes, et que ce qui, dans la Bible, paraît avoir une odeur de cadavre exhale en fait un parfum moins sinistre.Accès de fièvre messianiquePlus d’un médiéval trouvera, derrière les flots de sang répandus dans l’Ecriture, autre chose qu’un appel à verser à nouveau le sang. Pour Rashi de Troyes (1040-1105), le « glaive » qui, en Psaumes 45,4, fait la « parure » et l’« honneur » du « héros », n’était bien sûr pas un glaive de métal, mais la Torah elle-même, justement. Quant aux chrétiens et aux musulmans, loin d’être de vulgaires idolâtres, n’étaient-ils pas, à leur façon, certes imparfaite, sur le chemin de la vérité et de la connaissance du vrai seul Dieu ? Allait-on leur faire la guerre ? En avait-on d’ailleurs les moyens ?… Démilitarisation du judaïsme ? En un sens.Celle-ci ne fut jamais absolue. Des juifs surent prendre les armes pour défendre leurs vies. D’autres eurent aussi le goût du martyre, se sacrifiant et sacrifiant les leurs pour échapper au baptême que des croisés en furie voulaient leur imposer, dans l’idée que tout ce sang juif versé obligerait peut-être Dieu à agir enfin. Les accès de fièvre messianique ne manquèrent pas. Les espoirs de revanche ne furent jamais éteints. Mais au fond, cela pouvait attendre un peu.Le sionisme a rompu avec ces siècles de relatif quiétisme. On peut y voir un juste retour à la normale ou une trahison. Peu importe. Reste qu’assumer la force, la vraie, et ceindre le glaive, le vrai, a ouvert une brèche dans la muraille de l’antique sagesse. La tentation de la lettre brute, à nouveau, menace. Josué, le sanguinaire conquérant de la terre, peut redevenir une référence. Et Pinhas, ce prêtre qui d’un seul coup de lance transperça le couple scandaleux d’un Hébreu et de sa maîtresse idolâtre (Nombres 25), peut redevenir un modèle. La Bible n’est rien. Ses lecteurs – et désormais ses lectrices – sont tout. A nous de tuer la lettre, avant qu’elle ne nous tue.Jean-Christophe Attias, historien, est titulaire de la chaire de pensée juive médiévale à l’École pratique des hautes études (Sorbonne). Il a récemment publié Moïse fragile,Alma, 276 p., 22 € et dirigé, avec Esther Benbassa, Juifs et musulmans. Retissons les liens !, CNRS Editions, 80 p., 4 €. Antoine Albertini (Bastia, correspondant) Le préfet de Corse, Christophe Mirmand, a demandé que cessent les manifestations après un nouveau rassemblement, samedi 26 décembre à Ajaccio, et le saccage d’une salle de prière musulmane vendredi soir. Après deux jours de manifestations marquées par des slogans et des actes racistes, notamment dans le quartier populaire des Jardins de l’Empereur à Ajaccio, il a annoncé avoir pris « un arrêté d’interdiction de manifester dans ce quartier » jusqu’au 4 janvier.« J’ai reçu une délégation [de manifestants] pour leur demander de cesser ces mouvements et cette démonstration qui donne une image désastreuse de la Corse. »Dimanche, les forces de l’ordre se sont mises en place pour « sanctuariser » l’accès au quartier des Jardins de l’Empereur, dans l’hypohtèse d’une nouvelle manifestation. Un dispositif composé d’« une demi-compagnie de CRS et deux escadrons de gendarmerie », soit 150 hommes, a été déployé, a précisé Patrice Vaiente, directeur départemental de la sécurité publique.Entre 100 et 300 personnes fortement encadrées par la police s’étaient rassemblées à nouveau, samedi après-midi dans le quartier des Jardins de l’Empereur, avant de se diriger vers différents quartiers, puis de se disperser. Ils entendaient toujours protester contre l’agression de deux pompiers et d’un policier dans la nuit de jeudi, scandant « on est toujours là ! » et agitant des drapeaux corses.Vendredi, des manifestants issus d’un rassemblement similaire avaient détruit partiellement une salle de prière musulmane et tenté de brûler des exemplaires du Coran en marge des manifestations. Ces deux actes de violence ont été vivement condamnés par les autorités. Un quartier populaire dans les hauteurs d’AjaccioLes Jardins de l’Empereur, un quartier populaire situé dans les hauteurs d’Ajaccio, n’entretiennent que de très lointains rapports avec les cités du Continent, mais ils défraient régulièrement la chronique des faits divers et de l’incivilité dans la ville et nourrissent d’abondants fantasmes sur la présence de prêcheurs musulmans radicalisés – dont les travailleurs sociaux, les services de police spécialisés et les observateurs en général n’ont jamais trouvé le moindre signe d’activité.« En réalité, le niveau de délinquance y est largement inférieur à celui constaté ailleurs en France, souligne un policier ajaccien de la direction départementale de la sécurité publique. Mais il reste inacceptable au regard des standards locaux. » Des « standards locaux » marqués par un net paradoxe : alors que la criminalité organisée est très présente en Corse, la délinquance de voie publique y demeure extrêmement faible.A Ajaccio, c’est d’ailleurs le mode opératoire mis en œuvre par les agresseurs des pompiers qui a suscité indignation, consternation et flambée de colère : à l’instar de pratiques solidement établies dans plusieurs cités en France, un appel téléphonique a attiré un véhicule de sapeurs-pompiers sous un faux prétexte dans le quartier des Jardins de l’Empereur avant que plusieurs individus ne prennent pour cible l’équipe dépêchée sur les lieux en l’attaquant par des jets de pierre, des clubs de golf et des battes de base-ball.Les pompiers, un corps très apprécié en Corse« Une grande première ici », a assuré un officier du service départemental d’incendie et de secours de la Corse-du-Sud. En Corse, les sapeurs-pompiers forment un corps très apprécié, notamment en raison de leur implication dans la lutte contre les incendies l’été. Plus encore, ils rassemblent des centaines de volontaires à travers l’île et nombre de familles comptent plusieurs de leurs membres portant l’uniforme bleu marine des soldats du feu ; raison pour laquelle, dès vendredi, au lendemain de l’embuscade des Jardins de l’Empereur, une vague de condamnations sans équivoque a gagné la classe politique locale.Vendredi 25 décembre, alors que certaines informations diffusées par la presse faisaient état de l’implication de « plusieurs milliers de personnes », ce sont en réalité deux à trois cents individus « inorganisés », selon les services de police, qui ont pris la direction des Jardins de l’Empereur afin de se livrer à une expédition punitive contre les « fauteurs de troubles », déclenchant, outre l’intervention des forces de police, une nouvelle condamnation unanime de la classe politique. Jean-Guy Talamoni, le président indépendantiste de la nouvelle assemblée de Corse, a notamment affirmé :« Nous répétons que ce genre de comportement est totalement étranger à ce que nous portons en tant que nationalistes corses. Nous entretenons depuis des années des relations régulières et fraternelles avec la communauté musulmane, qui nous a d’ailleurs appelés pour nous féliciter après notre élection. »De son côté, Gilles Simeoni, le président du conseil exécutif de l’assemblée de Corse, a dénoncé « des actes racistes complètement contraires à la Corse que nous voulons ».Alors que des informations faisaient état de l’implication de plusieurs mouvements de jeunesse liés aux nationalistes, le plus important d’entre eux, la Ghjuventù indipendentista, s’est déclarée totalement étrangère à ces faits dans un communiqué rendu public au lendemain des débordements d’Ajaccio, dénonçant « une nouvelle fois l’agression dont ont été victimes les pompiers (…), tout comme nous dénonçons le saccage d’un lieu de culte hier à Aiacciu [Ajaccio]. »Lire aussi :Les responsables musulmans condamnent des « actes inqualifiables et intolérables » Antoine Albertini (Bastia, correspondant)Journaliste au Monde 26.12.2015 à 12h10 • Mis à jour le26.12.2015 à 12h41 Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a annoncé, samedi 26 décembre, qu’il demandera aux responsables des mosquées de France d’ouvrir leurs portes au grand public les 9 et 10 janvier. Anouar Kbibech, président du CFCM, a expliqué le but de cette initiative :« Les personnes qui viendront pourront poser toutes les questions qu’elles souhaitent, même les plus taboues, sur notre religion, la manière de faire la prière, autour d’un thé et de pâtisseries. Le but est d’initier un dialogue pour mieux de se connaître et casser la méfiance. »Pour M. Kbibech, « l’objectif est de commémorer l’esprit du 11 janvier, un an après les attentats [en région parisienne] de janvier dernier ».« A l’époque, des mosquées avaient déjà ouvert leurs portes en Rhône-Alpes, et cette initiative avait été beaucoup appréciée. Mais, cette fois, nous souhaitons étendre ces rencontres à l’ensemble du territoire français. »Cette annonce a eu lieu au lendemain de la destruction partielle d’une salle de prière musulmane à Ajaccio, qui a fait suite à l’agression de deux pompiers et d’un policier dans une cité du quartier des Jardins de l’Empereur. Deux actes condamnés par l’ensemble des responsables politiques. L’Observatoire national contre l’islamophobie du CFCM a dénoncé une agression « qui se déroule en un jour de prière pour les musulmans et pour les chrétiens ». Pour Anouar Kbibech :« Les événements d’Ajaccio donnent encore plus de relief à notre initiative car le lien qui a été fait par certains entre l’agression des pompiers et l’islam, avec à la clé une salle de prière saccagée et des Corans brûlés, est insupportable. » 26.12.2015 à 11h23 • Mis à jour le26.12.2015 à 13h45 Les religions monothéistes ont plutôt mauvaise presse. On leur reproche d’engendrer l’intolérance, la violence et les fanatismes. L’actualité semble confirmer une telle appréciation. De nombreux conflits du monde actuel et les attentats terroristes à Paris et ailleurs ont des composantes idéologiques. Au nom du Dieu unique, on tue, on exclut, on prêche la haine et l’intolérance.Pendant plusieurs siècles, l’avènement du monothéisme a pourtant été considéré comme un progrès intellectuel et philosophique dans l’histoire de l’humanité. Grâce au monothéisme mosaïque, à l’origine du judaïsme et sans lequel ni le christianisme ni l’islam n’auraient vu le jour, l’humanité aurait abandonné la divinisation de la nature et se serait libérée d’une soumission superstitieuse aux éléments cosmiques. Le monothéisme aurait ainsi favorisé l’autonomie de l’homme et sa capacité à contrôler les forces naturelles et cosmiques.Ce n’est pas un hasard si le premier chapitre de la Bible affirme que l’homme (en tant que mâle et femelle) est créé à l’image de Dieu et qu’il lui incombe de dominer le monde et ce qu’il contient. Le monothéisme serait-il alors le premier pas vers la sortie de la pensée religieuse, comme l’affirment certains philosophes, Marcel Gauchet et d’autres, ou serait-il responsable des catastrophes écologiques que l’humanité n’a cessé de commettre depuis le début de la révolution industrielle et des « guerres de religion » qui perdurent jusqu’à aujourd’hui ?Un terme tardifRappelons d’abord que le mot « monothéisme » n’est entré dans nos langues que... Nicolas Weill (Propos recueillis par) Les travaux de l’égyptologue allemand Jan Assmann portent non seulement sur l’Antiquité, mais aussi sur la mémoire de l’Egypte, sur l’invention du monothéisme et les rapports de celui-ci avec la violence. ? Il s’interroge sur les relations entre l’une et l’autre.Vous avez dit que nous vivions à une époque où la violence du religieux atteignait des proportions extrêmes. Pensez-vous que celle-ci est intrinsèque au monothéisme ?Jan Assmann.- La violence religieuse est une violence au nom de Dieu. Toutefois, au moins sur le plan théorique, il faut ici distinguer entre motivation et légitimation, même si elles se confondent souvent dans la pratique. Les atrocités de l’organisation Etat islamique (EI), par exemple, sont-elles motivées par la religion, ou obéissent-elles à des motivations tout autres – cupidité, pulsions sanguinaires, soif de vengeance ou de pouvoir –, le prétexte religieux d’un combat pour la foi n’étant invoqué que pour gagner de nouveaux adeptes, ou pour d’autres raisons encore ?La violence religieuse n’est pas inhérente au monothéisme au sens où elle découlerait nécessairement de la croyance en un Dieu ou en une vérité uniques, mais elle est inscrite en tant que possibilité dans des religions qui – monothéistes ou pas – se réclament de vérités absolues, révélées, pour nier, voir souvent détruire des traditions plus anciennes et bien établies.Dans le judaïsme, cela ne concernerait que la période où le peuple élu dut s’imposer contre les Cananéens qui habitaient la Terre promise, en recourant... 26.12.2015 à 06h40 • Mis à jour le26.12.2015 à 11h56 Plusieurs centaines de migrants ont tenté de s’introduire sur le site d’Eurotunnel, près de Calais, vendredi 25 décembre dans l’après-midi. Les autorités ont brièvement fermé l’autoroute A16 dans les deux sens par mesure de sécurité.« Vers 16 heures, quelques centaines de migrants, par petits groupes, ont tenté de s’introduire sur le site », a indiqué la préfecture du Pas-de-Calais, précisant que les forces de police avaient repoussé les migrants qui se sont « repliés » vers le camp où survivent au moins 4 500 candidats à l’exil.Par précaution et « étant donné que le trafic routier était faible en ce jour », les autorités ont décidé de couper pendant trente minutes le trafic sur l’A16 dans les deux sens à hauteur des sorties qui mènent vers le tunnel sous la Manche en mettant en place des déviations. La circulation a repris vers 17 heures.Une sécurité renforcéeCes tentatives désespérées d’intrusion sur le site de 650 hectares d’Eurotunnel de centaines de migrants souhaitant rejoindre la Grande-Bretagne restent régulières malgré une très forte présence policière et une sécurisation accrue des abords de l’enceinte.Il y a une semaine, un millier de migrants avaient déjà tenté de forcer le passage vers l’Angleterre, donnant lieu à des scènes rappelant « une guérilla urbaine », selon les termes du procureur de la République de Boulogne-sur-Mer.A la fin d’octobre, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, avait affirmé que « depuis le 25 octobre, il n’y a[vait] plus un migrant qui passe en Grande-Bretagne » en provenance de Calais.La dernière perturbation importante du trafic des trains de marchandises et des navettes de ferroutage avait eu lieu dans la nuit du 21 au 22 octobre. Le trafic avait été inexistant à la suite de quelque 600 intrusions de migrants sur le site. Un pic à 1 700 intrusions avait été atteint le 3 août.Depuis le début de juin, 18 migrants sont morts dans la région en essayant de rallier l’Angleterre.Lire aussi :Comprendre la crise des migrants en Europe en cartes, graphiques et vidéos Simon Piel Georges Holleaux a été l’avocat de la majorité des victimes des attentats de 1995 à Paris ainsi que celui des victimes des attentats commis par le commando Algara de l’organisation séparatiste basque ETA entre 1978 et 1992. Plus récemment, il a défendu les familles de victimes de l’attentat commis au Caire en 2009, dont le dossier est toujours à l’instruction, ainsi que certaines de l’attaque avortée contre le Thalys reliant Amsterdam à Paris, le 21 août.Le terrorisme islamiste a-t-il changé depuis 1995 ? En quoi ?C’est l’organisation de ces mouvements et surtout le profil des auteurs qui ont évolué le plus. En 1995, on avait une structure à caractère plus ou moins pyramidal qui revendiquait des liens hiérarchiques sur un modèle d’organisation clandestine classique. On déposait une bombe, et on disparaissait. Puis on en déposait une autre etc. Aujourd’hui, les auteurs sont dispersés, agissent séparément ou, comme le 13 novembre, sont une seule et dernière fois rassemblés pour frapper et mourir. En revanche, le profil est désormais commun : ce sont des démarches suicidaires que l’on ne connaissait pas en 1995 et qui ne caractérisaient même pas encore les attentats de janvier. Tous procèdent de ruptures brutales, de passages à l’acte nihilistes et suicidaires, qui ne viennent parfois coller à une allégeance ou à une revendication islamiste qu’en fin de parcours, voire au tout dernier moment.Beaucoup pensent que l’état d’urgence est un état de panique. Partagez-vous ce sentiment ?Nul ne conteste que l’état d’urgence est justifié, pour le temps défini. Nous avons pour la première fois été agressés par une série d’attentats suicides, faisant un nombre considérable de victimes. Il nous faut y réagir et réfléchir pour nous adapter, vite. Mais si l’état d’urgence venait à s’inscrire dans la durée, il serait alors contradictoire, une sorte d’oxymore. C’est que nous ne saurions pas adapter nos réponses. L’état d’urgence n’est pas une réponse en lui-même.Quelle peut-être la réponse judiciaire à une organisation basée à l’étranger qui envoie des hommes mourir sur le sol français comme l’Etat islamique ?La réponse est judiciaire et doit être judiciaire. Sur notre sol, les actes sont criminels, et le traitement des crimes relève de la loi et d’elle seule. Il ne peut y avoir de traitement d’exception sinon, par répercussion, la réponse et la démocratie perdront de la légitimité. Les Etats-Unis se remettront lentement de Guantanamo et des tortures.La loi suffit à répondre aux crimes ; c’est sa fonction, sa raison d’être. Elle a déjà suffi, car cet envoi d’assassins par une organisation étrangère, ce n’est pas nouveau : le GIA [groupe islamique armé] algérien l’a fait en 1994-1995. Ou, inversement, l’ETA [mouvement séparatiste basque] qui, entre 1978 et 1992, a fait commettre 25 attentats en Espagne, faisant plus de 300 victimes, par le commando Argala, composé exclusivement de Français.Les dispositifs policiers et judiciaires vous paraissent-ils adaptés à cette nouvelle forme de tuerie de masse ?Ce qui est frappant, c’est la quantité considérable d’informations, de renseignements, de fiches par milliers, etc. Mais il ne faut pas que le retentissement énorme, justifié, de ces attentats nous empêche de voir le caractère étroit de l’effectif criminel. Par ailleurs, un passage à l’acte suicidaire ne peut pas ne pas procéder d’un parcours particulier. La solution n’est donc pas de mettre des équipes de policiers à surveiller chaque personne fichée, ce qui est d’ailleurs inaccessible. En revanche, la définition avec des professionnels spécialisés de paramètres ou grilles d’analyses permettant de déceler des histoires personnelles et des situations à risque de passage à l’acte nihiliste et suicidaire ne peut plus être différée.Quelles pourraient être les pistes pour améliorer l’efficacité de la lutte antiterroriste ?L’enjeu est de trier la masse des informations sur des critères effectivement pertinents. Le politologue Olivier Roy, ou encore les psychanalystes Paul-Laurent Assoun et Patrick Amoyel, ouvrent déjà des pistes. Si le travail sur les faits criminels est toujours indispensable, une analyse systématique de la biographie des auteurs, de leur histoire familiale, de celle de leurs parents, de la structure familiale et de la fratrie, des événements marquant de l’enfance, des parcours ou des échecs scolaires, des basculements dans la délinquance – lorsqu’il y en a (ce qui n’est pas forcément le cas) – devraient donner des indications majeures d’analyse. Ensuite le partage de cette information pertinente entre les Etats concernés est aujourd’hui gravement déficient. Pour le bassin linguistique français, un dispositif spécifique franco-belge est une urgence.Des connexions entre les djihadistes francophones apparaissaient déjà dans l’affaire de l’attentat du Caire de 2009 dans laquelle vous intervenez, et pourtant....Ce n’est pourtant pas faute d’avoir fait des demandes d’actes, des demandes d’investigations. Les victimes et leurs conseils font souvent un travail utile et approfondi d’analyse des enquêtes et des instructions. On gagnerait alors bien du temps à les écouter et à en tenir compte. J’observe juste que dans cette affaire, il y est maintenant, peu à peu, fait droit.Simon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.12.2015 à 20h55 • Mis à jour le11.12.2015 à 21h27 Le Conseil d’Etat a validé, vendredi 11 décembre, les assignations à résidence de sept militants écologistes, qui avaient formé un recours contre cette mesure qui les vise depuis le 24 ou le 25 novembre.Assignations à résidence : le Conseil d’État renvoie une QPC, considère que les 7 assignations ne sont pas manifestement illégales 1/2— Conseil_Etat (@Conseil d'État)require(["twitter/widgets"]);Le Conseil d’Etat a cependant demandé au Conseil constitutionnel de se prononcer sur le régime des assignations à résidence dans le cadre de l’état d’urgence. En attendant que cette « question prioritaire de constitutionnalité » (QPC) soit examinée, le Conseil d’Etat a aussi demandé aux tribunaux administratifs d’exercer un contrôle plus étroit, via les procédures de « référé », c’est-à-dire d’urgence.Fait rare, le Conseil constitutionnel a décidé d'examiner dès la semaine prochaine la QPC sur #etatdurgence transmise par le Conseil d'état— JBJacquin (@JB Jacquin)require(["twitter/widgets"]);Pour le reste, la plus haute juridiction administrative a relevé que les sept militants concernés « avaient déjà participé à des actions revendicatives violentes et qu’ils avaient préparé des actions de contestation » et des « actions violentes » en marge de la COP21.« On a certes des militants, potentiellement des activistes, mais ce ne sont pas des terroristes », et « ils n’ont en aucune façon présenté un quelconque danger », a protesté Patrice Spinosi, avocat de la Ligue des droits de l’homme (LDH) qui soutient la démarche des sept militants, en réaction à la décision. Il a ajouté qu’il était « malgré tout heureux » que l’affaire soit portée au niveau constitutionnel, et précisé que la LDH sollicitait de son côté l’avis du juge constitutionnel sur d’autres mesures de l’état d’urgence, notamment le durcissement du régime des perquisitions.« Menace pour l’ordre public »Les sept militants sont assignés à résidence en raison de « la gravité de la menace qu’[ils représentent] pour l’ordre public », du fait qu’ils envisageaient de participer à des manifestations interdites pendant la conférence de Paris sur le climat. Jusqu’à samedi, ils doivent se présenter trois fois par jour à la police, ne peuvent quitter leur commune de résidence (cinq habitent à Rennes, deux au sud de Paris), sauf s’ils obtiennent un sauf-conduit, ni quitter leur domicile entre 20 h et 6 h.Lire aussi :Les militants de la COP21, cibles de l’état d’urgenceIls ont immédiatement saisi les tribunaux administratifs, comme la loi les y autorise, pour contester ces mesures privatives de liberté. Dans six cas, les juridictions de droit public ont balayé ces référés-liberté, sans même entendre les plaignants ni leurs avocats, considérant qu’il n’y avait pas d’urgence à statuer. Leur laissant tout le loisir de contester par une voie classique qui leur permettrait de savoir dans plusieurs mois si les dix-huit jours d’enfermement chez eux (de 20 heures à 6 heures du matin) qu’ils viennent de vivre, avec obligation de pointer trois fois par jour au commissariat, sont annulés ou pas.Dans un seul cas, le dossier a été examiné au fond. Le tribunal administratif de Melun a rejeté le 3 décembre le recours de ce militant d’Ivry, estimant avéré le risque qu’il représentait « du fait de son rôle actif dans l’organisation de manifestations interdites » et en tant qu’« un des leaders de la mouvance contestataire radicale ». Ce sont donc six pourvois en cassation et un appel qui ont été examinés par le Conseil d’Etat vendredi après-midi. 11.12.2015 à 16h42 Deuxième journée sous tension à Genève, où le dispositif d’alerte est maintenu au niveau trois – sur une échelle maximale de cinq – vendredi 11 décembre. La police recherche depuis jeudi au moins quatre personnes liées à la mouvance djihadiste à la suite du signalement d’un pays étranger, a indiqué la présidente de la confédération helvétique, Simonetta Sommaruga.« Le gouvernement suisse a reçu des informations d’une puissance étrangère relatives à une possible cellule de l’EI dans la région de Genève. Les autorités fédérales ont examiné cette information et l’ont transmise à la police locale. »Malgré la présence accrue de policiers dans cette ville où se trouvent les sièges de nombreuses organisations internationales, Mme Sommaruga a assuré que « rien n’indique actuellement qu’une attaque concrète a été planifiée ». Les policiers suisses ont démenti, jeudi, tout lien direct avec les attentats de Paris.Pierre Maudet, le chef du département de sécurité de Genève, a tenu à faire la comparaison avec la situation à Bruxelles, fin novembre, pour dédramatiser :« Nous ne sommes pas dans le cas de figure de Bruxelles et on ne peut pas dire qu’un attentat a été déjoué ici jeudi. »Le cliché des suspects a été diffusé dans la presse suisse, qui rapportait, comme La Tribune de Genève, que certains d’entre eux seraient arrivés en Suisse à bord d’un véhicule utilitaire, immatriculé en Belgique.Les Nations unies sous surveillanceDepuis jeudi, le siège européen des Nations unies – où le Palais des nations a été fouillé et évacué dans la nuit de mercredi – bénéficie d’une protection particulière. Le dispositif incluant de nombreux gardes de l’ONU armés de fusils automatiques a malgré tout été un peu allégé.La réunion sur la Syrie entre émissaire de l’ONU, vice-ministres américain et russe, prévue le 11 décembre, ne se tiendra pas au siège de l’organisation mais dans un lieu secret. Par mesure de sécurité, aucune couverture médiatique n’aura lieu.Le ministère public genevois a ouvert une procédure pénale pour « actes préparatoires délictueux ». Peu de temps après, le parquet fédéral a indiqué avoir déjà ouvert, la veille, une « enquête pénale sur la base d’une menace terroriste dans la région de Genève ».L'Ambassade US en Suisse communique sur la situation à Genève. https://t.co/KzzKDpqz2I— PhilippeRevaz (@Philippe Revaz)require(["twitter/widgets"]); 11.12.2015 à 13h08 • Mis à jour le11.12.2015 à 15h03 L’Assemblée nationale a voté, vendredi 11 décembre, la réduction à 5,5 %, contre 20 % actuellement, du taux de TVA appliqué aux protections hygiéniques féminines, dit « taxe tampon », dans le cadre de l’examen en nouvelle lecture du projet de budget 2016.Sur ce sujet qui « intéresse au moins la moitié de l’humanité », le ministre des finances, Michel Sapin, s’en est remis au vote des députés. Cet amendement est porté par la rapporteure générale du budget, Valérie Rabault (PS), alors que le gouvernement avait à l’origine un avis défavorable. « Il faudra que ça se répercute sur les prix » par une baisse, « sinon c’est simplement une augmentation de la marge bénéficiaire » des vendeurs, a-t-il averti.« Le Parlement souhaite baisser ce taux, le gouvernement ne s’y opposera pas », avait déclaré le premier ministre, Manuel Valls, à France Inter dans la matinée, évoquant « une mesure de bon sens ». « Nous avons trouvé l’argent pour financer cette mesure », a-t-il ajouté.Lire aussi :TVA sur les tampons : qu’est-ce qu’un « produit de première nécessité » ?55 millions d’euros par anLe coût pour le budget de l’État a été estimé à environ 55 millions d’euros annuels. Une baisse similaire a déjà été mise en œuvre dans d’autres Etats membres de l’Union européenne (Royaume-Uni, Irlande, Espagne et Pays-Bas), a fait valoir Mme Rabault dans son exposé des motifs.Le niveau de TVA appliquée aux protections hygiéniques féminines, parfois qualifié de « taxe tampon », même s’il ne s’agit pas d’une taxe à proprement parler, a donné lieu à de vifs échanges durant l’automne entre Bercy et des associations féministes.Aussitôt après le vote des parlementaires, le collectif Georgette Sand s’est dit « fier » d’avoir été entendu pour réparer cette « injustice ». « Il faudra que les industriels et les distributeurs le répercutent sur le prix des protections périodiques », a souligné le collectif, qui avait lancé une pétition sur Change.org et organisé un rassemblement à Paris le 11 novembre.Nécessité « d’aller faire du contrôle »Dans l’hémicycle, la députée socialiste Monique Rabin a jugé qu’il était de la « responsabilité » des parlementaires « d’aller faire du contrôle ». D’autant que « nous avons de vieux souvenirs de TVA dans la restauration », a-t-elle relevé, alors que le bilan de la baisse de la TVA dans ce secteur-là, en 2009, a été difficile à établir.Au passage, cette élue de Loire-Atlantique a glissé que sur la « taxe tampon », « la polémique qui avait été engagée, y compris dans les médias, était complètement injuste », notamment vis-à-vis du secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert, qui avait donné un avis défavorable car il est « garant de l’équilibre budgétaire », a défendu Mme Rabin.Les sénateurs avaient déjà adopté fin novembre, contre l’avis du gouvernement, cette réduction du taux de TVA appliqué aux protections hygiéniques féminines.Mais les députés ont réduit l’ampleur du dispositif voté par le Sénat, qui prévoyait une baisse étendue aux produits hygiéniques destinés aux personnes âgées. « Rien n’est fait » pour elles, a déploré Marie-Christine Dalloz (Les Républicains).Lire : Avec la "coupe menstruelle", l'hygiène féminine se met au vert Nathalie Brafman Etudiants, allez voter ! Mais pas pour le Front national… Dans un communiqué, les présidents des cinq universités du Grand Est – Christine Gangloff-Ziegler (Haute-Alsace), Pierre Mutzenhardt (Lorraine), Gilles Baillat (Reims-Champagne-Ardenne), Pierre Koch (Troyes) et Alain Beretz (Strasbourg) – exhortent les étudiants à voter massivement au second tour des élections régionales pour « défendre les valeurs humanistes de l’université ». Et en creux à faire barrage au FN.Lire aussi :Voyage à l’intérieur du peuple FNMardi 8 décembre, lors d’une réunion programmée de longue date, ils ont ressenti comme une impérieuse nécessité le fait de réagir aux résultats du premier tour dimanche qui ont placé l’eurodéputé Florian Philippot (FN) en tête (36, 07 % des voix). « On s’est dit, il faut marquer notre position », explique Alain Beretz, le président de l’université de Strasbourg.Dans leur tribune, les cinq universités, qui rassemblent 180 000 étudiants, 11 000 enseignants-chercheurs et plus de 1 000 doctorants formés chaque année, rappellent que les valeurs qui fondent l’université et qu’elles transmettent sont celles de la République : liberté, égalité, fraternité. « Elles sont aussi celles de la tolérance, de l’ouverture à l’étranger, du respect des différences », ajoutent-ils.« Pour nous, les frontières n’existent pas »Certes, les auteurs se gardent bien de citer le FN mais les allusions sont plus qu’explicites. Les présidents disent ne pas ignorer les graves difficultés sociales auxquelles des citoyens de la région sont quotidiennement confrontés, « ni la fermeture, ni l’exclusion, ni le repli sur soi n’ont résolu ou ne résoudront ces problèmes ». Un peu plus loin dans le texte, ils évoquent les étudiants étrangers, nombreux à être accueillis, ou bien l’engagement des établissements à ouvrir leurs portes à des étudiants réfugiés de tous pays et de toutes confessions.« Pour nous, les frontières n’existent pas », écrivent-ils, rappelant que l’Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine est la seule région de France qui a une frontière avec quatre pays. Et d’ajouter : « Le FN n’a pas démontré qu’il s’alignait sur ces valeurs d’ouverture, de foi en l’Europe ; or, dans cette région, on l’a chevillée au corps. »Aucune consigne de vote n’a été donnée. « Nous aurions pu dire : “Votez machin, ne votez pas truc”, mais nous ne sommes pas un parti. En revanche, nous avons été élus sur des convictions et des valeurs, explique Alain Beretz. Alors, on dit : “Quand vous prendrez votre décision, regardez si la personne pour laquelle vous allez voter adhère à ces valeurs.” »Nathalie BrafmanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Collectif Nous avons été interpellées à l’occasion de la manifestation du dimanche 29 novembre et placées 24 heures en garde à vue, au seul motif d’avoir participé à une mobilisation pour le climat. Nous ne sommes qu’une toute petite partie des 341 personnes arrêtées ce dimanche-là, place de la République. La manifestation du dimanche 29 novembre faisait partie d’une série de marches pour le climat prévues au niveau mondial depuis plus d’un an. Nous étions entre 4 000 et 5 000 pour dénoncer l’état d’urgence climatique et l’immobilisme des gouvernements.L’ambiance, d’abord festive, a rapidement dégénéré lorsque les CRS ont commencé à bloquer les artères et à lancer des lacrymogènes. La police aurait soi-disant sommé les manifestant­e­s de se disperser : mais personne n’a entendu de sommation, et tout départ était rendu impossible par des barrages policiers tout autour de la place. Nous sommes ainsi entassées alors que nous tentions de partir, et traîné­e­s un- e à un­e vers des bus. Le nombre d’interpellations relève du jamais vu, et la police est débordée : pour certain­e­s d’entre nous, l’interpellation prendra en tout sept heures – ce qui est bien loin du délai légal de quatre heures.Comme pour justifier ces interpellations arbitraire et massive, la police relayée par la presse, n’a pas hésité à instrumentaliser la mémoire des victimes du 13 novembre : les personnes interpellées se seraient servies des bougies du mémorial comme de projectiles. Ce dont les médias ont très peu parlé, en revanche, ce sont des photos et des vidéos où l’on voit des CRS qui, en chargeant, saccagent le monument…Loin d’être une zone de droits dans un état de droit, la garde à vue est une zone grise, où nos droits sont appliqués a minima : privation de nourriture, de soins, d’interprète ; pressions exercées sur nous pour nous faire renoncer à notre droit à voir un­e­ avocat­e… La liste des vices de procédure serait trop longue à énumérer ici. Cette privation de droits est venue s’ajouter à la série des humiliations qui sont le lot de toute garde­ à ­vue : refus de donner des protections hygiéniques, surveillance jusque dans les toilettes, surpopulation des cellules, privation de sommeil, agressions verbales constantes (« connards de gauchistes », « terroristes » ..).SolidaritésNous n’oublierons pas non plus toutes les solidarités qui se sont nouées entre nous, venues de personnes parfois inconnues, et qui nous ont apporté un soutien incomparable. Celles et ceux avec qui nous avons chanté pour résister à la puanteur et à la promiscuité, qui nous ont applaudis quand nous avons été emmené­e­s menottes au poing pour être transféré­e­s. Aux passant­e­s qui dans la rue nous manifestaient leur soutien, ou qui sont venu­e­s se rassembler devant les commissariats au cri de « libérez nos camarades ! ».Ce qui frappe avec les arrestations du 29 novembre, c’est leur nombre exceptionnel : 341 interpellations, 316 gardes à vue, dont 9 ont duré 48 heures. Le contexte est celui d’une répression particulièrement sévère des mouvements sociaux, comme l’atteste le fait que 24 personnes aient été assignées à résidence pendant les trois semaines de la COP21, et ce sans aucun motif solide : les prétextes avancés ne se basent que sur l’engagement politique réel ou supposé des personnes. Quid d’une justice qui se passe des faits pour condamner et qui considère comme un crime la simple participation, avérée ou pas, à des mouvements politiques ?Nous ne perdons pas de vue non plus que celles et ceux qui souffrent le plus de l’état d’urgence ne sont pas forcément les militant­e­s d’extrême ­gauche, mais plutôt les habitant­e­s des banlieues et les musulman­e­s : ils et elles sont déjà, en temps normal, la cible privilégiée des violences policières et des abus. La plupart des 2 000 perquisitions (dont seulement 3 % ont donné lieu à des mises en examen) ont d’ailleurs eu lieu chez elles et eux. La criminalisation des mouvements sociaux ne doit pas nous faire oublier la dimension avant tout raciste et classiste de la répression policière qui s’opère au nom de la lutte contre le terrorisme.C’est l’état d’urgence qui permet les perquisitions et les assignations à domicile et justifie dans l’opinion publique les arrestations arbitraires. Nous ne croyons pas à l’efficacité de ce dispositif pour nous protéger contre le terrorisme. Ces mesures servent de prétextes à l’interdiction de toutes les manifestations, alors même que les événements sportifs et commerciaux sont autorisés. Pourtant, la population court tout autant de risques et s’expose tout autant à de potentiels attentats en allant manger des marrons chauds au marché de Noël des Champs Élysées qu’en allant manifester pour le climat. Ce que cela démontre, c’est que les dispositifs répressifs prétendument destinés à nous protéger sont en réalité largement utilisés par le gouvernement pour faire taire toute contestation sociale.Nous n’en sommes que plus déterminé­e­s à manifester contre cet État, pour réclamer plus de justice climatique et sociale. Nous sommes écœuré­e­s par l’opportunisme de ce gouvernement qui instrumentalise la mort des victimes du 13 novembre pour nous faire taire. Nous n’en sommes que plus déterminé­e­s à manifester contre cet État, pour réclamer plus de justice climatique et sociale.Des interpellé­e­s du 29 novembre : Chloé Calame, Léa Védie, Manue Carinos, Marta Zamorano, Samuël Zouari, étudiants et étudiant­e­s à l’ENS de Paris ; Électre Mauche, doctorante à l’université Toulouse 1 Capitole ; Marie Védie, militante pour le droit au logement. Mais aussi : Alice, Alexandre, Anaïs, Andréas, Armand, Arthur, David, Delphine, Hamza, Jonathan, Julien, Mathieu, Olympe, Paul, Renaud, Yaël, Yohann, étudiant­e­s et doctorant­e­s à l’ENS de Paris, à l’université Paris Diderot, à l’université Paris 1 ; Vicky, retraitée.Collectif Simon Piel Georges Holleaux a été l’avocat de la majorité des victimes des attentats de 1995 à Paris ainsi que celui des victimes des attentats commis par le commando Algara de l’organisation séparatiste basque ETA entre 1978 et 1992. Plus récemment, il a défendu les familles de victimes de l’attentat commis au Caire en 2009, dont le dossier est toujours à l’instruction, ainsi que certaines de l’attaque avortée contre le Thalys reliant Amsterdam à Paris, le 21 août.Le terrorisme islamiste a-t-il changé depuis 1995 ? En quoi ?C’est l’organisation de ces mouvements et surtout le profil des auteurs qui ont évolué le plus. En 1995, on avait une structure à caractère plus ou moins pyramidal qui revendiquait des liens hiérarchiques sur un modèle d’organisation clandestine classique. On déposait une bombe, et on disparaissait. Puis on en déposait une autre etc. Aujourd’hui, les auteurs sont dispersés, agissent séparément ou, comme le 13 novembre, sont une seule et dernière fois rassemblés pour frapper et mourir. En revanche, le profil est désormais commun : ce sont des démarches suicidaires que l’on ne connaissait pas en 1995 et qui ne caractérisaient même pas encore les attentats de janvier. Tous procèdent de ruptures brutales, de passages à l’acte nihilistes et suicidaires, qui ne viennent parfois coller à une allégeance ou à une revendication islamiste qu’en fin de parcours, voire au tout dernier moment.Beaucoup pensent que l’état d’urgence est un état de panique. Partagez-vous ce sentiment ?Nul ne conteste que l’état d’urgence est justifié, pour le temps défini. Nous avons pour la première fois été agressés par une série d’attentats suicides, faisant un nombre considérable de victimes. Il nous faut y réagir et réfléchir pour nous adapter, vite. Mais si l’état d’urgence venait à s’inscrire dans la durée, il serait alors contradictoire, une sorte d’oxymore. C’est que nous ne saurions pas adapter nos réponses. L’état d’urgence n’est pas une réponse en lui-même.Quelle peut-être la réponse judiciaire à une organisation basée à l’étranger qui envoie des hommes mourir sur le sol français comme l’Etat islamique ?La réponse est judiciaire et doit être judiciaire. Sur notre sol, les actes sont criminels, et le traitement des crimes relève de la loi et d’elle seule. Il ne peut y avoir de traitement d’exception sinon, par répercussion, la réponse et la démocratie perdront de la légitimité. Les Etats-Unis se remettront lentement de Guantanamo et des tortures.La loi suffit à répondre aux crimes ; c’est sa fonction, sa raison d’être. Elle a déjà suffi, car cet envoi d’assassins par une organisation étrangère, ce n’est pas nouveau : le GIA [groupe islamique armé] algérien l’a fait en 1994-1995. Ou, inversement, l’ETA [mouvement séparatiste basque] qui, entre 1978 et 1992, a fait commettre 25 attentats en Espagne, faisant plus de 300 victimes, par le commando Argala, composé exclusivement de Français.Les dispositifs policiers et judiciaires vous paraissent-ils adaptés à cette nouvelle forme de tuerie de masse ?Ce qui est frappant, c’est la quantité considérable d’informations, de renseignements, de fiches par milliers, etc. Mais il ne faut pas que le retentissement énorme, justifié, de ces attentats nous empêche de voir le caractère étroit de l’effectif criminel. Par ailleurs, un passage à l’acte suicidaire ne peut pas ne pas procéder d’un parcours particulier. La solution n’est donc pas de mettre des équipes de policiers à surveiller chaque personne fichée, ce qui est d’ailleurs inaccessible. En revanche, la définition avec des professionnels spécialisés de paramètres ou grilles d’analyses permettant de déceler des histoires personnelles et des situations à risque de passage à l’acte nihiliste et suicidaire ne peut plus être différée.Quelles pourraient être les pistes pour améliorer l’efficacité de la lutte antiterroriste ?L’enjeu est de trier la masse des informations sur des critères effectivement pertinents. Le politologue Olivier Roy, ou encore les psychanalystes Paul-Laurent Assoun et Patrick Amoyel, ouvrent déjà des pistes. Si le travail sur les faits criminels est toujours indispensable, une analyse systématique de la biographie des auteurs, de leur histoire familiale, de celle de leurs parents, de la structure familiale et de la fratrie, des événements marquant de l’enfance, des parcours ou des échecs scolaires, des basculements dans la délinquance – lorsqu’il y en a (ce qui n’est pas forcément le cas) – devraient donner des indications majeures d’analyse. Ensuite le partage de cette information pertinente entre les Etats concernés est aujourd’hui gravement déficient. Pour le bassin linguistique français, un dispositif spécifique franco-belge est une urgence.Des connexions entre les djihadistes francophones apparaissaient déjà dans l’affaire de l’attentat du Caire de 2009 dans laquelle vous intervenez, et pourtant....Ce n’est pourtant pas faute d’avoir fait des demandes d’actes, des demandes d’investigations. Les victimes et leurs conseils font souvent un travail utile et approfondi d’analyse des enquêtes et des instructions. On gagnerait alors bien du temps à les écouter et à en tenir compte. J’observe juste que dans cette affaire, il y est maintenant, peu à peu, fait droit.Simon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.12.2015 à 20h55 • Mis à jour le11.12.2015 à 21h27 Le Conseil d’Etat a validé, vendredi 11 décembre, les assignations à résidence de sept militants écologistes, qui avaient formé un recours contre cette mesure qui les vise depuis le 24 ou le 25 novembre.Assignations à résidence : le Conseil d’État renvoie une QPC, considère que les 7 assignations ne sont pas manifestement illégales 1/2— Conseil_Etat (@Conseil d'État)require(["twitter/widgets"]);Le Conseil d’Etat a cependant demandé au Conseil constitutionnel de se prononcer sur le régime des assignations à résidence dans le cadre de l’état d’urgence. En attendant que cette « question prioritaire de constitutionnalité » (QPC) soit examinée, le Conseil d’Etat a aussi demandé aux tribunaux administratifs d’exercer un contrôle plus étroit, via les procédures de « référé », c’est-à-dire d’urgence.Fait rare, le Conseil constitutionnel a décidé d'examiner dès la semaine prochaine la QPC sur #etatdurgence transmise par le Conseil d'état— JBJacquin (@JB Jacquin)require(["twitter/widgets"]);Pour le reste, la plus haute juridiction administrative a relevé que les sept militants concernés « avaient déjà participé à des actions revendicatives violentes et qu’ils avaient préparé des actions de contestation » et des « actions violentes » en marge de la COP21.« On a certes des militants, potentiellement des activistes, mais ce ne sont pas des terroristes », et « ils n’ont en aucune façon présenté un quelconque danger », a protesté Patrice Spinosi, avocat de la Ligue des droits de l’homme (LDH) qui soutient la démarche des sept militants, en réaction à la décision. Il a ajouté qu’il était « malgré tout heureux » que l’affaire soit portée au niveau constitutionnel, et précisé que la LDH sollicitait de son côté l’avis du juge constitutionnel sur d’autres mesures de l’état d’urgence, notamment le durcissement du régime des perquisitions.« Menace pour l’ordre public »Les sept militants sont assignés à résidence en raison de « la gravité de la menace qu’[ils représentent] pour l’ordre public », du fait qu’ils envisageaient de participer à des manifestations interdites pendant la conférence de Paris sur le climat. Jusqu’à samedi, ils doivent se présenter trois fois par jour à la police, ne peuvent quitter leur commune de résidence (cinq habitent à Rennes, deux au sud de Paris), sauf s’ils obtiennent un sauf-conduit, ni quitter leur domicile entre 20 h et 6 h.Lire aussi :Les militants de la COP21, cibles de l’état d’urgenceIls ont immédiatement saisi les tribunaux administratifs, comme la loi les y autorise, pour contester ces mesures privatives de liberté. Dans six cas, les juridictions de droit public ont balayé ces référés-liberté, sans même entendre les plaignants ni leurs avocats, considérant qu’il n’y avait pas d’urgence à statuer. Leur laissant tout le loisir de contester par une voie classique qui leur permettrait de savoir dans plusieurs mois si les dix-huit jours d’enfermement chez eux (de 20 heures à 6 heures du matin) qu’ils viennent de vivre, avec obligation de pointer trois fois par jour au commissariat, sont annulés ou pas.Dans un seul cas, le dossier a été examiné au fond. Le tribunal administratif de Melun a rejeté le 3 décembre le recours de ce militant d’Ivry, estimant avéré le risque qu’il représentait « du fait de son rôle actif dans l’organisation de manifestations interdites » et en tant qu’« un des leaders de la mouvance contestataire radicale ». Ce sont donc six pourvois en cassation et un appel qui ont été examinés par le Conseil d’Etat vendredi après-midi. 11.12.2015 à 16h42 Deuxième journée sous tension à Genève, où le dispositif d’alerte est maintenu au niveau trois – sur une échelle maximale de cinq – vendredi 11 décembre. La police recherche depuis jeudi au moins quatre personnes liées à la mouvance djihadiste à la suite du signalement d’un pays étranger, a indiqué la présidente de la confédération helvétique, Simonetta Sommaruga.« Le gouvernement suisse a reçu des informations d’une puissance étrangère relatives à une possible cellule de l’EI dans la région de Genève. Les autorités fédérales ont examiné cette information et l’ont transmise à la police locale. »Malgré la présence accrue de policiers dans cette ville où se trouvent les sièges de nombreuses organisations internationales, Mme Sommaruga a assuré que « rien n’indique actuellement qu’une attaque concrète a été planifiée ». Les policiers suisses ont démenti, jeudi, tout lien direct avec les attentats de Paris.Pierre Maudet, le chef du département de sécurité de Genève, a tenu à faire la comparaison avec la situation à Bruxelles, fin novembre, pour dédramatiser :« Nous ne sommes pas dans le cas de figure de Bruxelles et on ne peut pas dire qu’un attentat a été déjoué ici jeudi. »Le cliché des suspects a été diffusé dans la presse suisse, qui rapportait, comme La Tribune de Genève, que certains d’entre eux seraient arrivés en Suisse à bord d’un véhicule utilitaire, immatriculé en Belgique.Les Nations unies sous surveillanceDepuis jeudi, le siège européen des Nations unies – où le Palais des nations a été fouillé et évacué dans la nuit de mercredi – bénéficie d’une protection particulière. Le dispositif incluant de nombreux gardes de l’ONU armés de fusils automatiques a malgré tout été un peu allégé.La réunion sur la Syrie entre émissaire de l’ONU, vice-ministres américain et russe, prévue le 11 décembre, ne se tiendra pas au siège de l’organisation mais dans un lieu secret. Par mesure de sécurité, aucune couverture médiatique n’aura lieu.Le ministère public genevois a ouvert une procédure pénale pour « actes préparatoires délictueux ». Peu de temps après, le parquet fédéral a indiqué avoir déjà ouvert, la veille, une « enquête pénale sur la base d’une menace terroriste dans la région de Genève ».L'Ambassade US en Suisse communique sur la situation à Genève. https://t.co/KzzKDpqz2I— PhilippeRevaz (@Philippe Revaz)require(["twitter/widgets"]); 11.12.2015 à 13h08 • Mis à jour le11.12.2015 à 15h03 L’Assemblée nationale a voté, vendredi 11 décembre, la réduction à 5,5 %, contre 20 % actuellement, du taux de TVA appliqué aux protections hygiéniques féminines, dit « taxe tampon », dans le cadre de l’examen en nouvelle lecture du projet de budget 2016.Sur ce sujet qui « intéresse au moins la moitié de l’humanité », le ministre des finances, Michel Sapin, s’en est remis au vote des députés. Cet amendement est porté par la rapporteure générale du budget, Valérie Rabault (PS), alors que le gouvernement avait à l’origine un avis défavorable. « Il faudra que ça se répercute sur les prix » par une baisse, « sinon c’est simplement une augmentation de la marge bénéficiaire » des vendeurs, a-t-il averti.« Le Parlement souhaite baisser ce taux, le gouvernement ne s’y opposera pas », avait déclaré le premier ministre, Manuel Valls, à France Inter dans la matinée, évoquant « une mesure de bon sens ». « Nous avons trouvé l’argent pour financer cette mesure », a-t-il ajouté.Lire aussi :TVA sur les tampons : qu’est-ce qu’un « produit de première nécessité » ?55 millions d’euros par anLe coût pour le budget de l’État a été estimé à environ 55 millions d’euros annuels. Une baisse similaire a déjà été mise en œuvre dans d’autres Etats membres de l’Union européenne (Royaume-Uni, Irlande, Espagne et Pays-Bas), a fait valoir Mme Rabault dans son exposé des motifs.Le niveau de TVA appliquée aux protections hygiéniques féminines, parfois qualifié de « taxe tampon », même s’il ne s’agit pas d’une taxe à proprement parler, a donné lieu à de vifs échanges durant l’automne entre Bercy et des associations féministes.Aussitôt après le vote des parlementaires, le collectif Georgette Sand s’est dit « fier » d’avoir été entendu pour réparer cette « injustice ». « Il faudra que les industriels et les distributeurs le répercutent sur le prix des protections périodiques », a souligné le collectif, qui avait lancé une pétition sur Change.org et organisé un rassemblement à Paris le 11 novembre.Nécessité « d’aller faire du contrôle »Dans l’hémicycle, la députée socialiste Monique Rabin a jugé qu’il était de la « responsabilité » des parlementaires « d’aller faire du contrôle ». D’autant que « nous avons de vieux souvenirs de TVA dans la restauration », a-t-elle relevé, alors que le bilan de la baisse de la TVA dans ce secteur-là, en 2009, a été difficile à établir.Au passage, cette élue de Loire-Atlantique a glissé que sur la « taxe tampon », « la polémique qui avait été engagée, y compris dans les médias, était complètement injuste », notamment vis-à-vis du secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert, qui avait donné un avis défavorable car il est « garant de l’équilibre budgétaire », a défendu Mme Rabin.Les sénateurs avaient déjà adopté fin novembre, contre l’avis du gouvernement, cette réduction du taux de TVA appliqué aux protections hygiéniques féminines.Mais les députés ont réduit l’ampleur du dispositif voté par le Sénat, qui prévoyait une baisse étendue aux produits hygiéniques destinés aux personnes âgées. « Rien n’est fait » pour elles, a déploré Marie-Christine Dalloz (Les Républicains).Lire : Avec la "coupe menstruelle", l'hygiène féminine se met au vert Nathalie Brafman Etudiants, allez voter ! Mais pas pour le Front national… Dans un communiqué, les présidents des cinq universités du Grand Est – Christine Gangloff-Ziegler (Haute-Alsace), Pierre Mutzenhardt (Lorraine), Gilles Baillat (Reims-Champagne-Ardenne), Pierre Koch (Troyes) et Alain Beretz (Strasbourg) – exhortent les étudiants à voter massivement au second tour des élections régionales pour « défendre les valeurs humanistes de l’université ». Et en creux à faire barrage au FN.Lire aussi :Voyage à l’intérieur du peuple FNMardi 8 décembre, lors d’une réunion programmée de longue date, ils ont ressenti comme une impérieuse nécessité le fait de réagir aux résultats du premier tour dimanche qui ont placé l’eurodéputé Florian Philippot (FN) en tête (36, 07 % des voix). « On s’est dit, il faut marquer notre position », explique Alain Beretz, le président de l’université de Strasbourg.Dans leur tribune, les cinq universités, qui rassemblent 180 000 étudiants, 11 000 enseignants-chercheurs et plus de 1 000 doctorants formés chaque année, rappellent que les valeurs qui fondent l’université et qu’elles transmettent sont celles de la République : liberté, égalité, fraternité. « Elles sont aussi celles de la tolérance, de l’ouverture à l’étranger, du respect des différences », ajoutent-ils.« Pour nous, les frontières n’existent pas »Certes, les auteurs se gardent bien de citer le FN mais les allusions sont plus qu’explicites. Les présidents disent ne pas ignorer les graves difficultés sociales auxquelles des citoyens de la région sont quotidiennement confrontés, « ni la fermeture, ni l’exclusion, ni le repli sur soi n’ont résolu ou ne résoudront ces problèmes ». Un peu plus loin dans le texte, ils évoquent les étudiants étrangers, nombreux à être accueillis, ou bien l’engagement des établissements à ouvrir leurs portes à des étudiants réfugiés de tous pays et de toutes confessions.« Pour nous, les frontières n’existent pas », écrivent-ils, rappelant que l’Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine est la seule région de France qui a une frontière avec quatre pays. Et d’ajouter : « Le FN n’a pas démontré qu’il s’alignait sur ces valeurs d’ouverture, de foi en l’Europe ; or, dans cette région, on l’a chevillée au corps. »Aucune consigne de vote n’a été donnée. « Nous aurions pu dire : “Votez machin, ne votez pas truc”, mais nous ne sommes pas un parti. En revanche, nous avons été élus sur des convictions et des valeurs, explique Alain Beretz. Alors, on dit : “Quand vous prendrez votre décision, regardez si la personne pour laquelle vous allez voter adhère à ces valeurs.” »Nathalie BrafmanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphanie Marteau, Soren Seelow et Simon Piel Les circonstances de l’assaut mené le 18 novembre à Saint-Denis par le RAID contre le coordinateur présumé des attentats de Paris, Abdelhamid Abaaoud, et ses complices se précisent. Si beaucoup de questions demeurent, de nombreux documents auxquels Le Monde a eu accès affinent le scénario d’une opération qui s’est déroulée avec une rare violence et dans une extrême confusion.Les scènes décrites par les enquêteurs de la police judiciaire venus opérer les premières constatations en témoignent. La chaussée est jonchée de débris. Du verre et du bois provenant des fenêtres de l’immeuble de Saint-Denis où a eu lieu l’assaut. De nombreux écrous, probablement contenus dans une ceinture d’explosifs actionnée par l’un des hommes retranchés. Mais aussi plusieurs bouts de corps. Ici, « une tête humaine à laquelle demeure attaché un morceau de colonne vertébrale ». Là, « une partie de visage » sur la peau duquel apparaît une barbe naissante. Plus loin, une dent humaine, un trousseau de clés, un livre en langue arabe et un clavier d’ordinateur brisé.Aucune arme de guerre ne sera retrouvée, contrairement à ce qu’avait pu laisser penser le récit du patron du RAID. Le tir « nourri » évoqué par le RAID se heurte à une constatation imparable : seul un Browning semi-automatique a été retrouvé dans les décombres le 20 novembre, sans chargeur mais avec une munition. Sur le pistolet, la police retrouve une empreinte d’Abdelhamid Abaaoud. C’est à ce jour la seule arme des terroristes découverte.L’essentiel des munitions ont en réalité été tirées par les policiers d’élite. Dès le lendemain de l’assaut, la police judiciaire fait un premier décompte des munitions saisies. Ils recensent plus de 1 500 étuis percutés et 4 étuis percutés de grenade, provenant « vraisemblablement, selon les techniciens du laboratoire central de la préfecture de Paris, des tirs effectués par les effectifs de la police du RAID ».Compte-rendu très succinctAutant de précisions qui ne figurent pas dans le compte-rendu très succinct fait par le patron du RAID aux magistrats antiterroristes et dont Le Monde a pu prendre connaissance. A sa lecture, aucune réponse n’est apportée aux questions soulevées sur la stratégie d’opérer des « tirs de saturation » pour empêcher un éventuel kamikaze d’approcher.Aucune mention non plus des raisons pour lesquelles les explosifs disposés par le RAID sur la porte de l’appartement n’ont pas fonctionné. Aucune précision sur les échanges que des hommes du RAID ont eus avec Hasna Aït Boulahcen lorsqu’elle a demandé à deux reprises de pouvoir sortir.Rien sur le moment où l’un des terroristes a déclenché sa ceinture d’explosifs. Rien enfin sur le fait qu’un seul pistolet automatique ait pu à lui seul donner le sentiment aux équipes du RAID d’être visées par « un feu nourri ». Ni la direction du RAID ni la direction générale de la police nationale n’ont souhaité répondre à nos questions.Les précisions apportées par un témoignage ainsi que plusieurs éléments de téléphonie avaient laissé entendre que des personnes – dont Abdelhamid Abaoud – armées de kalachnikov et d’explosifs s’étaient réfugiées dans un appartement à Saint-Denis. Hasna Aït Boulahcen avait ainsi confié que « des voisins voulaient sympathiser mais (qu’) ils n’ont pas voulu car ils préparaient leurs bombes, ils ne voulaient pas être dérangés ». Elle-même aurait dit avoir « joué avec la kalach ».« C’est dans cet état d’esprit qu’arrive le RAID sur place », explique-t-on au ministère de l’intérieur pour justifier ce déluge de feu. « D’un point de vue opérationnel, l’intervention est une réussite » ajoute-t-on. Un projet d’attentat à la Défense a en effet été empêché.Stéphanie MarteauSimon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSoren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.12.2015 à 14h00 • Mis à jour le23.12.2015 à 14h02 | Violaine Morin Une grande partie des migrants afghans qui occupaient, depuis des mois, la place Raoul-Follereau, le long du canal Saint-Marin dans le 10e arrondissement de Paris et, depuis le 19 décembre, pour certains d’entre eux, la place de la République, ont été évacués, mercredi 23 décembre dans la matinée, vers des centres d’hébergement d’urgence. En tout, 350 d’entre eux vont être répartis dans 59 lieux, à Paris et en Ile-de-France.Mercredi à 8 h 15, place Raoul-Follereau, les services de propreté de la mairie passent un jet d’eau sous les arcades. D’habitude à cette heure, les quelque 150 Afghans qui dormaient là sortaient à peine de leurs sacs de couchage posés sur le sol. « Ils ont été pris en charge pour être logés », répondent les policiers lorsqu’on leur demande où sont passées ces personnes.Place de la République, la même opération est en cours. Vers 8 h 30, un dernier bus quitte la place : « C’est au moins le sixième », font remarquer deux jeunes femmes, qui se présentent comme « investies dans la cause des réfugiés du quartier ». Depuis le 19 décembre, une petite centaine d’Afghans avaient posé leurs couvertures sur la place, pour que les Parisiens et leurs élus les voient : demandeurs d’asile pour la plupart, ils ont théoriquement le droit d’être hébergés.Lire aussi :Les migrants afghans s’installent à République pour être plus visiblesEnviron 50 personnes non prises en charge Par les vitres, les hommes font des signes à ceux qui n’ont pas pu monter. Il reste environ 50 migrants, la mine fatiguée, plutôt calmes, entourés de quelques dizaines de gendarmes. Selon une source de la préfecture de police présente sur place, ce dernier groupe est arrivé « plus tard », vers 8 h 15. Il n’y a plus de place pour eux dans les hébergements prévus par la préfecture d’Ile-de-France, qui dirige l’opération. Un autre policier confirme que la région a pris en charge plus de monde que ceux qui dormaient sur la place, qui n’étaient qu’une centaine.Izad, demandeur d’asile qui vit en France depuis quinze mois, explique en français que ceux qui sont encore là « ont entendu parler » de l’opération et sont venus au petit matin, dans l’espoir d’être, eux aussi, logés. A quelques mètres de là, les agents de propreté de la ville de Paris nettoient le campement : cartons, couvertures et matelas sont entassés pour être jetés.Si l’opération s’est déroulée dans le calme, avec la présence de traducteurs de la ville de Paris et de l’association Emmaüs pour expliquer aux migrants son déroulement, certains Afghans encore présents refusent de se disperser. Les gendarmes les encerclent autour de la sortie du métro, au centre de la place. Une fois à l’intérieur, la situation se tend légèrement. « Ils ne veulent pas partir, ils veulent être logés ! », explique une habitante. La vingtaine d’hommes restants finira par monter dans la ligne 5, « vers la gare de l’Est », selon les quelques habitants qui les entourent. Logement pendant « maximum un mois »Plus tard dans la matinée, la mairie de Paris confirme que la prise en charge des 350 Afghans est « l’aboutissement d’un long processus », sans lien direct avec leur démarche d’aller dormir sur la place de la République. Selon la préfecture d’Ile-de-France, ils seront logés « temporairement », pendant « maximum un mois ».Tout dépendra ensuite de leur situation : ceux qui demandent l’asile en France devraient être logés par les centres d’accueil des demandeurs d’asile (CADA). « Une solution pour ceux qui, en attente du statut de réfugié, ont droit à un logement », selon la mairie. Ceux qui sont « en transit » vers une autre destination, devront reprendre leur route ou trouver d’autres solutions. La mairie affirme vouloir leur permettre de « se poser un peu ». data-ui="carousel" data-module="portfolio" data-wrapper=".gallery" data-interval="false" data-is-atom tabindex="10"> data-slide-title="" data-slide-description="Chaque nuit, depuis des mois, 150 réfugiés afghans dorment sous les arcades du square Raoul Follereau, dans le 10e arrondissement." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Ce campement a longtemps été toléré par les résidents, peu enclins à « chasser des migrants ». Mais, devant l'ampleur pris par le problème, le ton est monté récemment." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="La très grande majorité des 150 Afghans ont demandé refuge, ou sont en attente de l’enregistrement de leur dossier. Dehors, au vent et à la pluie. Oubliés." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Sur les smartphones, les photos circulent : les réfugiés regardent en silence des images de leurs familles restées en Afghanistan ." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Un des migrants travaille ses cours de français à la nuit tombée." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Chaque matin, les migrants portent leur baluchon après une nuit difficile. Les journées se succèdent et n’en finissent pas. « On va à la mosquée faire nos cinq prières, puis à la distribution de repas gare de l’Est, et ensuite on revient là. »" data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Les migrants confectionnent une banderole pour prendre part à la manifestation du 19 décembre." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Les migrants savent que le pays auquel il ont choisi de demander protection s’est engagé à héberger les demandeurs d’asile. La mort d’un des leurs, dans la rue, une semaine auparavant, les a motivés à se faire entendre." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="La manifestation de soutien aux migrants a réuni un millier de personnes dans les rues de la capitale. Une partie des 150 Afghans ont décidé de jouer la visibilité." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Arrivés place de la République, les migrants se sont installés pour la nuit, dans l'espoir de faire réagir les autorités pour obtenir hébergement et statut légal." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Place de la République, les CRS sont venus poser des conditions : dormir « oui », monter une tente « non », ignorant que cette centaine d’homme dort sans toit depuis des mois." data-slide-item-lie="" Précedent1/11SuivantChaque nuit, depuis des mois, 150 réfugiés afghans dorment sous les arcades du square Raoul Follereau, dans le 10e arrondissement.Ferdi Limani pour Le Monde› Accéder au portfoliorequire(['lmd/ui/carousel', 'lmd/module/portfolio']);Violaine Morin 23.12.2015 à 12h26 • Mis à jour le23.12.2015 à 13h09 Après le conseil des ministres lors duquel a été présenté le projet de révision constitutionnel proposé par François Hollande, le premier ministre Manuel Valls a justifié l’ensemble de ces mesures, qui seront débattues à partir du 3 février à l’Assemblée nationale. Un débat dans lequel M. Valls aura « confiance » en la majorité, comme en l’opposition.Dans l’actuelle « guerre contre le terrorisme », il a maintenu qu’il ne fallait « rien céder sur notre état de droit, car c’est avec la force du droit que se battent les démocraties ». Il fallait « inscrire dans la loi des mesures qui n’ont pu l’être jusqu’ici en raison du défaut de base constitutionnelle ».« Pas un régime d’opacité »M. Valls a assuré que l’état d’urgence tel qu’il était envisagé par l’exécutif « n’est pas un régime d’opacité » et que son inscription dans la Constitution permettra d’éviter « toute dérive partisane ».Quant à la déchéance de nationalité, dont on pensait qu’elle ne figurerait pas dans la version finale, c’est « une mesure hautement symbolique » que M. Hollande s’est engagé à prendre devant le Parlement, et dont « l’efficacité n’est pas l’enjeu premier ».« En aucun cas cette déchéance ne permettra d’échapper à la justice, ils seront poursuivis et condamnés en France. À l’expiration de leur peine, ils pourront faire l’objet d’une expulsion ».Il a également présenté les grands principes d’un futur « projet de loi renforçant la lutte contre la criminalité organisée, son financement, l’efficacité et les garanties de la procédure pénale ». Pas encore finalisé, celui-ci va être soumis au Conseil d’Etat, pour être adopté en conseil des ministres en février.Quels sont les moyens de l'antiterrorisme en France ? https://t.co/I0DP6LPEPd https://t.co/M94gG0s5Im— decodeurs (@Les Décodeurs)require(["twitter/widgets"]); 23.12.2015 à 11h50 • Mis à jour le23.12.2015 à 13h44 | Service politique Christiane Taubira peut-elle encore rester au gouvernement ? La ministre de la justice a dû une nouvelle fois avaler son chapeau, mercredi 23 décembre, en apprenant que François Hollande entendait malgré tout maintenir l’extension de la déchéance de nationalité dans la Constitution.Lors d’une conférence de presse à l’issue du conseil des ministres, le premier ministre, Manuel Valls, a pourtant assuré que Mme Taubira défendra ce texte devant les élus :« C’est son rôle au sein du gouvernement comme garde des sceaux, nous défendrons ensemble ce texte devant le Parlement. »Mme Taubira, elle-même présente à cette conférence de presse, a déclaré :« La parole première est celle du président de la République. Elle a été prononcée au congrès à Versailles. La parole dernière est celle du président de la République, elle a été prononcée ce matin en conseil des ministres et c’est le point final. »« La seule fois où je me suis exprimée sur la déchéance de nationalité (…), je n’ai pas hésité à dire que ceux qui retournent leurs armes contre leurs compatriotes s’excluent eux-mêmes de la communauté nationale. »Lire aussi :Réforme constitutionnelle  : Hollande maintient la déchéance de nationalitéUne déclaration désavouéeEn voyage officiel en Algérie, dimanche 20 et lundi 21 décembre, Mme Taubira avait pourtant cru la disposition définitivement écartée. Elle l’avait indiqué à la radio algérienne Chaîne 3, qui a diffusé son intervention mardi 22 décembre. La garde des sceaux évoquait « un sujet qui va s’éteindre » : « Je vous indique par exemple que le projet de révision constitutionnelle qui sera présenté en conseil des ministres mercredi ne retient pas cette disposition », avait déclaré la ministre. Elle avait d’ailleurs estimé, à titre personnel, que cette réforme « posait un problème de fond sur le principe fondamental qu’est le droit du sol », auquel elle est « profondément attachée ».Elle a appris en revenant à Paris que la question n’était pas définitivement tranchée, et que les derniers arbitrages devaient avoir lieu mardi dans la nuit – des arbitrages auxquels elle n’était pas conviée. Ce nouveau désaveu est aujourd’hui un casus belli.Depuis des mois, Christiane Taubira s’inquiète de la dérive du gouvernement auquel elle appartient ; elle a failli une première fois claquer la porte quand sa réforme du droit des mineurs a été reportée sine die. Elle a obtenu qu’elle soit inscrite au calendrier parlementaire en 2016 – et n’est plus bien certaine aujourd’hui que ce soit encore le cas.Les limites de son influenceLa position de la ministre était ainsi devenue très inconfortable : devenue une sorte d’alibi au gouvernement pour rassurer un électorat de gauche décontenancé par le virage sécuritaire du chef de l’Etat, elle avait pour consigne de se taire – elle n’avait le droit que de s’exprimer sur les victimes des attentats. Elle espérait en coulisse se faire entendre pour contenir ce qui lui apparaissait comme des excès des ministres de la défense et de l’intérieur. Le maintien de la déchéance de nationalité signe clairement les limites de son influence.Christiane Taubira est devenue une sorte d’alibi au gouvernement pour rassurer un électorat de gauche décontenancé par le virage sécuritaire du chef de l’Etat.La crise remonte au discours du président de la République, le 16 novembre, devant le Congrès réuni à Versailles. La plupart des ministres ont appris en même temps que les Français que le chef de l’Etat entendait inscrire l’état d’urgence et la déchéance de nationalité dans la Constitution : aucune réunion interministérielle n’avait évoqué la question auparavant. Marisol Touraine, la ministre des affaires sociales, et Laurence Rossignol, secrétaire d’Etat à la famille, ont demandé à Christiane Taubira si elle était au courant, elle a bien dû avouer que non.Le mardi suivant, le 1er décembre, les ministres rencontrent le groupe socialiste, qui ne réagit pas réellement. Pascal Cherki, le député de Paris d’ordinaire très vif, fait part de ses réserves, mais les parlementaires sont encore sous le choc des attentats. François Hollande convoque alors quelques-uns de ses ministres, samedi 28 novembre, à une réunion consacrée à la révision de la Constitution. Il y a là Marc Guillaume, le secrétaire général du gouvernement, Manuel Valls, Bernard Cazeneuve, le ministre de l’intérieur, Christiane Taubira et le président.Marc Guillaume, conseiller d’Etat et ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel, explique qu’il a discrètement sondé ces deux institutions et qu’il existe un risque sérieux que la déchéance de nationalité ne soit pas constitutionnelle : il est donc impérieux de réviser la loi suprême. Cazeneuve, Valls et Hollande tombent tous les trois d’accord, et se félicitent sans fard de couper l’herbe sous le pied de la droite, qui va s’enferrer dans le piège tendu par le gouvernement.Fort mal à l’aiseChristiane Taubira est fort mal à l’aise. Elle estimait déjà que soumettre au Conseil d’Etat la proposition de Laurent Wauquiez (Les Républicains), qui visait à créer des camps d’internement pour les suspects, était déjà une façon de la légitimer, et essaie ce samedi de convaincre le président, en quatre points.Elle a dit à François Hollande qu’elle avait relu son discours du Congrès, et qu’il n’avait en réalité pas annoncé formellement qu’il allait inscrire la déchéance dans la Constitution : il était donc encore temps de s’abstenir. Elle a ensuite rappelé que la déchéance de nationalité n’avait aucune efficacité ni contre des kamikazes ni contre des jeunes qui brûlent leur passeport avant de partir en Syrie.La ministre a rappelé que la déchéance de nationalité n’avait aucune efficacité ni contre des kamikazes ni contre des jeunes qui brûlent leur passeport avant de partir en Syrie.En revanche, et c’était son troisième point, la ministre a rappelé que la déchéance avait une charge symbolique très lourde. La gauche a toujours été contre, et même tout récemment, le 4 décembre 2014, lors de la discussion à l’Assemblée de la proposition de loi de Philippe Meunier (Les Républicains), qui visait à déchoir les individus portant les armes contre la police ou l’armée. « Dans quelle situation tu vas placer les députés de la majorité ? », a demandé Mme Taubira, avant de souligner que la déchéance de nationalité portait atteinte au droit du sol, une vraie valeur pour la gauche.La ministre a été la dernière à parler, Bernard Cazeneuve a échangé une plaisanterie avec elle en partant, il a été cependant décidé d’envoyer le projet de révision au Conseil d’Etat, qui a donné un avis favorable. Paradoxalement, les jours suivants, tant le premier ministre que le ministre de l’intérieur ont semblé avoir des doutes, et Christiane Taubira est partie en Algérie avec le sentiment que l’affaire était enterrée. La ministre doit partir une petite semaine en vacances en Guyane. Et ne manquera de réfléchir à son très proche avenir, si le gouvernement lui en laisse le choix.Lire aussi :Faut-il constitutionnaliser l’état d’urgence ? 10 tribunes pour y réfléchirService politiqueJournaliste au Monde David Revault d'Allonnes L’extension de la déchéance de nationalité pour les binationaux nés Français reconnus coupables de faits de terrorisme figure bien dans le « projet de loi constitutionnelle de protection de la Nation », présenté, mercredi 23 décembre au conseil des ministres.Plusieurs rumeurs et informations de presse, voire déclarations de ministre, avaient pourtant laissé entendre que le gouvernement se préparait à reculer sur cette disposition symbolique et controversée, annoncée par François Hollande dans son discours de « guerre », prononcé devant le Congrès réuni à Versailles le 16 novembre.Après le conseil des ministres, le premier ministre Manuel Valls a justifié ces mesures, promettant que l’état d’urgence tel qu’il est envisagé par l’exécutif « n’est pas un régime d’opacité » et que son inscription dans la Constitution permettra d’éviter « toute dérive partisane ». Quant à la déchéance de nationalité, c’est « une mesure hautement symbolique » que M. Hollande s’est engagé à prendre devant le Parlement, et dont « l’efficacité n’est pas l’enjeu premier ». L’ensemble de ces mesures seront débattues devant l’Assemblée à partir du 3 février.Que dit le projet de loi sur le déclenchement de l’État d’urgence ?C’est l’article 1 du projet de réforme constitutionnelle qui porte sur l’état d’urgence. Il suit l’avis du Conseil d’Etat d’adapter ce régime datant de 1955 et de le constitutionnaliser afin d’éviter toute mise en défaut, notamment par le biais d’une QPC.« Quand on a un régime dérogatoire et d’exception, dans une démocratie, on respecte la hiérarchie des normes. Les régimes d’exception doivent donc être inscrits dans la Constitution », indique-t-on à Matignon.Le gouvernement propose de constitutionnaliser ces conditions de déclenchement de l’État d’urgence, qui doivent rester exceptionnelles et bien encadrées. « Il ne s’agit absolument pas de dériver vers l’état d’urgence permanent », poursuit la même source. Il suit l’avis du Conseil d’Etat, peu favorable à un dispositif de sortie progressive de l’état d’urgence.Lire aussi :Réforme constitutionnelle  : Hollande maintient la déchéance de nationalitéQuand la déchéance pour les binationaux nés Français s’appliquera-t-elle ?L’article 2 inscrit la déchéance de nationalité pour les binationaux nés Français dans la révision de la Constitution. Celle-ci ne sera possible qu’en cas de « crime terroriste », et non de délit, après une « décision de justice exécutoire ».Là encore, l’exécutif suit l’avis du Conseil d’Etat, qui ne s’était pas opposé à une mesure avant tout symbolique. « Mais les symboles, dans la République, ça compte, explique Matignon. C’est une sanction lourde que la nation a légitimement le droit d’infliger à des gens qui commettent des actes terroristes, qui ont trahi et renié la nation. Celle-ci a le droit de se défendre. »Et ce conseiller, par avance, de contester l’argument d’une citoyenneté de seconde zone :« Il ne s’agit pas de créer deux catégories de Français. La rupture d’égalité existe déjà entre les binationaux, ceux nés étrangers qui peuvent être déchus, et ceux nés Français qui ne pouvaient l’être. »Lire aussi :Fiche S, déchéance de nationalité, expulsions : 11 propositions « sécuritaires » passées au criblePourquoi Hollande a-t-il choisi de maintenir la mesure sur la déchéance, très critiquée ? « Le président et le premier ministre étaient fermement décidés à tenir bon par rapport à l’engagement fixé dans son discours au Congrès », explique-t-on à l’Elysée. « L’enjeu était le respect de la parole politique du président », confirme-t-on à Matignon.C’est ce paramètre qui, dans la délicate équation politique posée par cette question, a primé. Bien davantage que les remous qu’elle ne manquera pas, à gauche, de susciter.L’objectif politique de la manœuvre est bien sûr d’offrir l’image, via cette proposition mais également celle de la constitutionnalisation de l’état d’urgence, d’un incontestable durcissement sécuritaire après les 130 morts du 13 novembre. Et, aussi, celle d’un exécutif ouvert à toutes propositions et prêt à réellement appliquer le principe de l’union sacrée post attentats.Lire aussi :Christiane Taubira plus fragilisée que jamaisDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Patrick Roger Le Conseil constitutionnel a jugé, mardi 22 décembre, que le régime d’assignation à résidence fixé par l’état d’urgence après les attentats du 13 novembre était conforme à la Constitution. La haute juridiction avait été saisie le 11 décembre à la suite du recours déposé par un des sept militants écologistes visés préventivement, avant la tenue de la COP21, par l’article 6 de la loi du 3 avril 1955 relative à l’état d’urgence dans sa rédaction résultant de la loi du 20 novembre 2015 adoptée après les attentats.Celui-ci autorise le ministre de l’intérieur à « prononcer l’assignation à résidence, dans le lieu qu’il fixe, de toute personne (…) à l’égard de laquelle il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics ». Le Conseil constitutionnel a estimé que la législation répondait à un motif d’intérêt général et ne contrevenait pas aux droits et libertés garantis par la Constitution, notamment au droit de manifester, car l’assignation à résidence ne pouvait être confondue avec un confinement domiciliaire.Ce que contestaient les avocats des requérants lors de l’audience qui s’est tenue le 17 décembre. Les militants assignés à résidence étaient en effet tenus de pointer trois fois par jour au commissariat et de rester chez eux de 20 heures à 8 heures. Pour leurs défenseurs, ce régime était clairement destiné à les empêcher d’exercer leur droit de manifester et constituait une mesure privative de liberté. Ils soulignaient que ces décisions d’assignation à résidence avaient été prises sur la seule base de « notes blanches » des services de renseignement, non datées et non signées, faisant état de leur « appartenance à une mouvance radicale » et de leur possible participation aux manifestations prévues contre la COP21.« Une zone grise »Pour Me Alexandre Faro, un des défenseurs des militants écologistes, « la loi confère des pouvoirs exorbitants à l’administration ». « L’état d’urgence est une zone grise dans l’état du droit », avait plaidé Me Patrice Spinosi, avocat de la Ligue des droits de l’homme (LDH), mettant en garde contre des « interprétations extensives » et des « dérives sécuritaires ». Le Conseil constitutionnel ne les a pas suivis.La haute juridiction fonde toutefois sa décision sur des considérants qui sont autant de bornes à l’usage des assignations à résidence dans le cadre de l’état d’urgence. En premier lieu, précise le Conseil, « la plage horaire maximale de l’astreinte à domicile dans le cadre de l’assignation à résidence, fixée à douze heures par jour, ne saurait être allongée sans que l’assignation à résidence soit alors regardée comme une mesure privative de liberté ».En outre, il revient au juge administratif de s’assurer que cette mesure est « adaptée, nécessaire et proportionnée à la finalité qu’elle poursuit ». Enfin, le Conseil constitutionnel prévient que, « si le législateur prolonge l’état d’urgence par une nouvelle loi, les mesures d’assignation à résidence prises antérieurement ne peuvent être prolongées sans être renouvelées ». Une précision qui signifie que les mesures d’assignation à résidence ne peuvent excéder la durée de l’état d’urgence et exclut de fait une prolongation transitoire des mesures coercitives, comme cela avait été évoqué. Le gouvernement, dans son projet de loi, a écarté cette option.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Soren Seelow et Emeline Cazi Son apparition saugrenue, mercredi 18 novembre au petit matin, sur les écrans de télévision avait offert à un pays en état de choc un premier moment de catharsis. L’assaut mené par le RAID contre la planque d’Abdelhamid Abaaoud – le coordinateur présumé des attentats du 13 novembre – dans un immeuble délabré de Saint-Denis est retransmis en direct lorsque Jawad Bendaoud, propriétaire autoproclamé de l’appartement, apparaît spontanément devant les caméras de BFM-TV à 7 h 20 :« J’étais pas au courant que c’était des terroristes, moi. (…) On m’a demandé de rendre service, j’ai rendu service, Monsieur. On m’a demandé d’héberger deux personnes pendant trois jours, j’ai rendu service tout simplement. Je ne sais pas d’où ils viennent, on est au courant de rien, Monsieur. Si je savais, vous croyez que je les aurais hébergés ? »L’homme n’a pas le temps de finir sa plaidoirie qu’un policier l’embarque. Son interpellation en direct et l’incongruité de son témoignage en font immédiatement une star sur les réseaux sociaux. Un compte Twitter parodique, Logeur du Daesh, compte plus de 70 000 abonnés, une soirée pyjama fictive organisée chez lui rassemble 200 000 participants et d’innombrables vidéos pullulent sur la Toile.Les Français avaient besoin de se défouler après cinq jours d’angoisse et de deuil ; avec Jawad Bendaoud, ils tiennent leur bouffon.Lire notre enquête exclusive :Les liens de sang entre djihadistes français et belgesMélange de bêtise, d’appât du gain et d’idéologieA l’issue de sa garde à vue, l’homme de 29 ans est mis en examen pour association de malfaiteurs criminelle en relation avec une entreprise terroriste. Mohamed S., une de ses relations de quartier, 25 ans, soupçonné d’avoir servi d’intermédiaire entre Hasna Aït Boulahcen – en quête d’une planque pour son cousin Abdelhamid Abaaoud – et Jawad Bendaoud, est mis en examen du même chef.Malgré les dénégations des deux hommes, la justice dispose d’éléments suffisamment troublants pour les suspecter d’avoir « sciemment hébergé des personnes en cavale », selon des pièces du dossier que Le Monde a pu consulter. Ces documents permettent surtout de mieux cerner leur degré de complicité avec les auteurs des attentats du 13 novembre, fruit d’un obscur mélange de bêtise, d’appât du gain, d’amitiés de quartier et de sympathie idéologique.Rien ne permet d’affirmer que Jawad Bendaoud avait reconnu Abdelhamid Abaaoud, l’homme le plus recherché de France, au moment de lui louer l’appartement. Le logeur admet pourtant avoir regardé des vidéos du djihadiste belge durant l’un de ses séjours en prison. Sur la plus célèbre, Abdelhamid Abaaoud, hilare, traîne des cadavres de soldats syriens à bord d’un pick-up. « Tout le monde regardait des vidéos de lui en prison, se défend-il. Vous croyez que je lui aurais loué mon appartement si je l’avais reconnu ? » Des échanges de SMS permettent cependant de comprendre qu’il avait pu faire le lien entre ces fugitifs et les attentats de Paris et Saint-Denis. Le 17 novembre vers 22 h 30, ce marchand de sommeil, qui loge des gens de passage – migrants, proxénètes ou dealers – moyennant 50 euros, accueille en personne Abdelhamid Abaaoud, sa cousine Hasna Aït Boulahcen et un troisième terroriste non identifié dans le petit appartement sans eau courante de la rue du Corbillon. Le lendemain à l’aube, l’assaut du RAID réveille le quartier en sursaut. Jawad Bendaoud reçoit deux textos de sa petite amie : « Je m’en doutais putain », « Je te l’avais dit en plus, c’est chelou ».Jawad Bendaoud répond :« Tous les mecs de ma rue, hier, ils rigolaient, ils m’ont dit t’es un OUF, tu ramènes des mecs de Belgique, deux frères MUS. (…) Sur le coran de La Mecque c’est des terroristes, nous on rigolait, bah on s’en bat les couilles, moi je les héberge. (…) Les mecs ils viennent de Belgique, ils me demandent de quel côté on fait la prière, ils me disent on est fatigué, on veut dormir, on a passé trois jours de fils de pute, 150 euros pour trois jours, pourquoi ils ont pas été à l’hôtel ? (…) Vazy même moi j’ai trouvé ça suspect les mecs… »Lire aussi :Un mois après les attentats du 13 novembre, où en est l’enquête ?Des éléments téléphoniques intrigantsAprès avoir farouchement nié, Jawad Bendaoud finit par admettre devant les enquêteurs avoir fait le lien avec les terroristes en cavale. « J’ai douté, il y avait un truc pas clair, mais je ne vais pas prendre vingt ans pour ça, (…) je m’en doutais, mais je voulais l’argent. » A l’en croire, l’appât du gain semble avoir été son unique mobile.Deux éléments intriguent pourtant les policiers. Le 3 novembre, Jawad Bendaoud reçoit un appel d’un numéro belge. Or ce numéro a appelé le 14 novembre un autre numéro belge, à ce jour non attribué, qui avait borné la veille – soir des attentats – au Stade de France, dans le 11e arrondissement de Paris, et dans le 18e arrondissement, à des heures correspondant au parcours funeste des terroristes.Autre détail troublant : le téléphone de Mohamed S. a borné dans la nuit du 13 au 14 novembre allée Vauban, à Châtillon, au même moment que celui de Salah Abdeslam, un des terroristes en cavale. Il affirme ne pas le connaître. Les enquêteurs n’ont encore tiré aucune conclusion de ces recoupements.Plusieurs échanges de SMS entre Hasna Aït Boulahcen et Mohamed S. conduisent en revanche les juges à suspecter Mohamed S. d’être, des deux hommes, celui qui était le plus susceptible de connaître le pedigree des fugitifs. Le 17 novembre, la cousine d’Abaaoud lui écrit pour le remercier d’avoir trouvé un logement : « Toute la cité m’a appelé. (…) Ils ont vu à la télé, ils m’ont appelé tous (…) Aujourd’hui, ce que tu as fait, la vie de ma mère, tu es un bon. »Quelques heures plus tard, Hasna Aït Boulahcen évoque avec Mohamed S. le « taxi » qui doit les conduire tous les « trois » – elle, Abaaoud et le terroriste non identifié – jusqu’à l’appartement de la rue du Corbillon. « Je peux pas dormir avec toi, t’es malade. (…) Y m’a dit tu restes avec moi, j’ai pas confiance moi. (…) Tu sais très bien ce qui se passe. » Elle ajoute ensuite avoir regardé « Les Feux de l’amour ». « T’as compris quand je te dis Les Feux de l’amour ? » Mohamed S. affirme n’avoir pas décrypté ce message codé.A les entendre, Jawad Bendaoud et Mohamed S. ont été poussés par leur seule vénalité et leur absence de sens moral et civique. Leur parcours, entre délinquance multirécidiviste et tentation radicale, en dit un peu plus sur leur personnalité. Les deux hommes, vendeurs de drogue à Saint-Denis, se sont rencontrés lors d’un séjour en prison en 2011. Mohamed S., surnommé « Gros yeux » par ses amis et « Mouss » par ses clients, purgeait une de ses quinze condamnations pour vol avec arme et violences volontaires.Jawad Bendaoud, lui, a été condamné en 2008 à huit ans de prison pour avoir malencontreusement tué un de ses meilleurs amis avec un couteau de boucher. La scène s’est déroulée rue du Corbillon, là même où ce petit dealer a hébergé les terroristes. Résolu à régler à sa façon le vol du téléphone portable de sa mère, il avait menacé un certain Fouad à l’aide d’un hachoir volé à l’étal d’un magasin exotique. Son ami David avait tenté de s’interposer. Jawad B. s’était débattu. David était mort d’un coup de lame dans la poitrine.« Je ne peux pas dire que c’est un ennemi »Décrit par un ancien codétenu comme « radicalisé », Jawad Bendaoud se dit non pratiquant, attestant d’une consommation régulière d’alcool, de cannabis et de cocaïne, et d’une vie sexuelle trépidante. Il reconnaît cependant avoir un jour laissé entendre qu’il pourrait s’inspirer des meurtres de Mohamed Merah. « J’y ai peut-être pensé en prison, mais une fois sorti, tout est sorti de ma tête », assure-t-il aujourd’hui.« Mouss » résume d’une formule le lien qui l’unit à Jawad Bendaoud : « Je ne peux pas dire que c’est un ennemi, mais je lui ai déjà fait du mal. » Une sombre histoire de dette non remboursée derrière les barreaux a scellé leur association. A leur sortie concomitante de prison, en septembre 2015, Mohamed S. réclame son argent. Jawad parle mal de sa mère. « Mouss » lui assène un coup de crosse de revolver.« Finalement, résume une note judiciaire, ils se réconciliaient et trouvaient un arrangement : Mohamed S. livrait Jawad Bendaoud en cocaïne que ce dernier transformait en crack avant de lui restituer la moitié de ses gains. »Cette petite entreprise narcotique a servi de modèle à l’arrangement qui a conduit les deux hommes à héberger des terroristes rue du Corbillon, un des principaux points de deal de Saint-Denis. Selon leurs dires, Mohamed S., l’intermédiaire, aurait empoché 100 euros pour dépanner les terroristes, Jawad Bendaoud, le logeur, se contentant de 50 euros. A peine le prix de trois grammes de coke à eux deux.Emeline CaziJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSoren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Mattea Battaglia et François Béguin La promesse de campagne de la nouvelle présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse (Les Républicains), qui prévoit le financement dans les lycées franciliens de « tests salivaires de dépistage de consommation de drogue », est sur les rails. Dans la ligne de mire de l’élue, l’usage de cannabis, un « phénomène massif qui se développe et résiste aux stratégies classiques de prévention », selon Annie Genevard, chargée de l’éducation au sein du parti Les Républicains.Mardi 22 décembre, Frédéric Péchenard, vice-président du conseil régional d’Ile-de-France, a promis sur France Info une mise en place « dès que possible » – en 2016 – du dispositif, assurant qu’il se ferait « dans le respect absolu » des élèves et de leurs familles. Concrètement, la région s’engage à proposer aux 470 lycées franciliens de financer ces tests – entre 10 et 12 euros l’unité – « à partir du moment où le conseil d’administration de l’établissement a voté en sa faveur », précise-t-on dans l’entourage de Mme Pécresse.« Problèmes juridiques »Des associations agréées ou la médecine scolaire seraient chargées de les faire passer à des « classes ou des cohortes » et non à des lycéens individuellement. Les élèves dépistés positifs et leurs parents seraient avertis. Le proviseur n’aurait accès qu’à des résultats statistiques globaux et anonymisés.Ce plan n’est pas sans rappeler la proposition de loi déposée en janvier 2014 par le député (LR) des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, et qui prévoyait un dépistage au moins une fois par an de tous les lycéens. Mme Pécresse peut-elle aujourd’hui s’affranchir d’un texte de loi pour concrétiser son plan ? Non, assurent aussi bien le ministère de l’éducation que des juristes.« Rien dans la loi ne permet ce type de dépistage en dehors d’une procédure judiciaire », affirme-t-on au cabinet de Najat Vallaud-Belkacem. « Ces tests appliqués dans le cadre scolaire posent plusieurs problèmes juridiques, précise l’avocate Valérie Piau. En droit, c’est aux officiers de police de les faire passer. Sans compter qu’ils touchent à la liberté individuelle et à l’intégrité physique d’élèves, qui plus est mineurs… Il faudrait l’accord des parents. »A la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca), on est moins catégorique. Si ces tests respectent un certain nombre de conditions (anonymat, décision du chef d’établissement), ils peuvent être pratiqués, y fait-on valoir. Mais « il y a peu de chances qu’un chef d’établissement y ait recours », précise-t-on, car « cela ne s’inscrit en aucun cas dans les orientations générales de lutte contre les conduites addictives ». Interrogés, les chefs d’établissement n’estiment d’ailleurs pas avoir ce pouvoir. « Les seuls qui l’ont, ce sont les autorités judiciaires et policières », soutient Philippe Tournier, du SNPDEN-UNSA, le principal syndicat de proviseurs.Efficacité contestéeAlors que du côté des Républicains, on assure que « ce dispositif, s’il est convaincant, pourrait être repris par d’autres régions », les membres de la communauté éducative ne cachent pas leurs réserves. « On part de l’idée que la jeunesse est coupable par avance et que si un lycéen refuse de se soumettre au test, il sera d’office considéré comme positif, regrette Christian Chevalier, du syndicat d’enseignants SE-UNSA (réformiste). Contrôler la jeunesse : on est bien là dans les vieilles rengaines de la droite… »L’opposition ne porte pas que sur les principes et les valeurs : la méthode et l’efficacité d’une telle mesure sont aussi contestées, comme le pointent les infirmières scolaires. « Se concentrer sur le dépistage, c’est se situer en bout de chaîne, c’est vouloir prendre l’élève sur le fait », réagit Béatrice Martinez, du syndicat Snies-UNSA, qui revendique une démarche de prévention. « Que fait-on du résultat, c’est la question cruciale, souligne Olivier Phan, addictologue à la consultation jeune consommateur de la Croix-Rouge. Le kit salivaire permet de détecter une prise récente de cannabis, jusqu’à vingt heures, sans faire la différence entre le consommateur occasionnel ou régulier. » Jean-Pierre Couteron, le président de la Fédération Addiction se dit lui aussi « sceptique » et « inquiet » que l’on puisse faire comme si on « repartait de zéro » sur ce sujet, rappelant « l’effort fait depuis deux ou trois ans pour consolider les consultations jeunes consommateurs et développer l’intervention précoce pour aller à la rencontre des jeunes ». D’autres objections portent enfin sur le coût du dispositif, le nécessaire respect du « secret médical » même pour des mineurs… Balayant ces critiques, la nouvelle présidence de la région assure que son plan ne se résume pas aux tests et prévoit, aussi, la mise en place de « référents addiction » dans les lycées, ou la « sécurisation » de leurs abords avec les forces de police.Lire aussi :Dépénalisation, légalisation du cannabis : le débat impossible à droite comme à gaucheMattea BattagliaJournaliste au MondeFrançois BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.12.2015 à 23h59 • Mis à jour le23.12.2015 à 07h19 | Isabelle Rey-Lefebvre L’Insee révèle, dans une étude publiée mercredi 23 décembre, que le taux de pauvreté a légèrement augmenté en 2014, passant de 14 % l’année précédente, à 14,2% des ménages français qui vivent donc avec des ressources ne dépassant pas 1 002 euros (60 % du revenu médian) par mois et par unité de consommation*.La pauvreté touche donc, aujourd’hui, en France, 4 millions de ménages, familles monoparentales en tête, soit 9 millions de personnes. Elle avait beaucoup empiré, entre 2008 et 2011, passant de 13 % à 14,4 % des 28 millions de ménages, puis régressé légèrement, en 2012 (14,3 %) et 2013 (14 %). Malgré cette aggravation, la France est, des pays européens, l’un des moins touchés par la pauvreté, certes plus que la Norvège (10,1 % en 2011) mais devant l’Allemagne (16,1 %) ou le Royaume-Uni (16,2 %).Lire aussi :La progression de l’extrême pauvreté en France en trois chiffresLe chômage, principale causeCette dégradation se produit en dépit des mesures sociales et fiscales, par exemple la réduction de l’impôt sur le revenu des ménages modestes ou la revalorisation du Revenu de solidarité active (RSA) et du minimum vieillesse, prises par le gouvernement en 2014, et sans lesquelles le taux de pauvreté aurait encore enflé de 0,5 point.Elle s’explique essentiellement par le chômage, toujours en hausse, et par la multiplication des périodes d’inactivité des travailleurs en contrat à durée déterminée ou en intérim, l’économie française manquant tout bonnement de croissance. Contrairement à ses voisins italiens, allemands ou anglais, la France n’a pas, pour tenter de résorber le chômage, choisi la voie de la baisse du salaire horaire, qui n’est donc pas en cause dans ces constats.Accentuation des inégalitésTriste corollaire, les inégalités s’accentuent légèrement, selon le coefficient de GINI** : en 2014, il atteint 0,295, en hausse de 0,04 point, en un an, alors qu’il s’était stabilisé à 0,303, entre 2010 et 2012, suite à une hausse brutale en 2010.Ces chiffres sont cependant encore provisoires, l’Insee les livrant par avance sur le calendrier habituel (qui exige 21 mois de calcul) afin de donner aux gouvernements et à l’Europe les données les plus fraîches possibles pour évaluer et adapter leurs politiques. S’applique-là une nouvelle méthode, déjà testée par l’Office for National Statistics anglais, dite de micro-simulation à partir de données partielles.Lire aussi :Les enfants européens toujours plus menacés de pauvreté* UC : dans un ménage, le premier adulte compte pour une UC, toute autre personne âgée de plus de 14 ans, pour 0,5 UC et tout enfant de moins de 14 ans pour 0,3 : une famille de deux enfants dont un de moins de 14 ans compte donc pour 2,3 UC et le seuil de pauvreté se situait, pour elle, en 2014, à 2 304 euros de revenu mensuel.** Ce coefficient évolue de zéro à un. Zéro étant l’égalité parfaite, où tout le monde est au même niveau de vie, et un, l’inégalité extrême, où une personne dispose de tout le revenu, rien pour les autres.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.12.2015 à 14h48 • Mis à jour le11.12.2015 à 17h16 Une bijouterie de la rue du Faubourg-Saint-Honoré, tout près du palais de l’Elysée (8e), à Paris, a été attaquée sans violence, vendredi 11 décembre au matin, selon une source policière anonyme citée par l’Agence France-Presse.Le malfaiteur s’est présenté dans la boutique Chopard et a sorti une arme de poing — peut-être factice — pour se faire remettre des bijoux, a raconté cette source, confirmant une information d’Europe 1. « Il s’est fait remettre le contenu de plusieurs vitrines », d’après une source anonyme citée par Reuters, qui ajoute que l’homme était masqué. L’homme a réussi à prendre la fuite malgré la présence des forces de l’ordre qui quadrillent le secteur du palais présidentiel. Le butin était encore « en cours d’évaluation » en début d’après-midi. Europe 1 évoque un montant de 1 million d’euros.Selon un responsable policier cité par l’AFP, il « faut un certain aplomb et du toupet » pour « tenter et réussir un coup pareil en ce moment », alors que ce quartier est un des plus protégés de la capitale depuis les attentats du 13 novembre.Lire aussi :Doutes sur la sécurité du chef de l’EtatDepuis la mise en place de l’état d’urgence le 14 novembre, la délinquance — vols, agressions et cambriolages — a diminué, particulièrement en région parisienne, selon le bilan mensuel officiel de la délinquance, publié il y a tout juste une semaine. Une baisse similaire avait été enregistrée après les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher en janvier.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : l’écheveau des complicités 11.12.2015 à 12h01 • Mis à jour le11.12.2015 à 12h03 | Collectif Nous avons été interpellées à l’occasion de la manifestation du dimanche 29 novembre et placées 24 heures en garde à vue, au seul motif d’avoir participé à une mobilisation pour le climat. Nous ne sommes qu’une toute petite partie des 341 personnes arrêtées ce dimanche-là, place de la République. La manifestation du dimanche 29 novembre faisait partie d’une série de marches pour le climat prévues au niveau mondial depuis plus d’un an. Nous étions entre 4 000 et 5 000 pour dénoncer l’état d’urgence climatique et l’immobilisme des gouvernements.L’ambiance, d’abord festive, a rapidement dégénéré lorsque les CRS ont commencé à bloquer les artères et à lancer des lacrymogènes. La police aurait soi-disant sommé les manifestant­e­s de se disperser : mais personne n’a entendu de sommation, et tout départ était rendu impossible par des barrages policiers tout autour de la place. Nous sommes ainsi entassées alors que nous tentions de partir, et traîné­e­s un- e à un­e vers des bus. Le nombre d’interpellations relève du jamais vu, et la police est débordée : pour certain­e­s d’entre nous, l’interpellation prendra en tout sept heures – ce qui est bien loin du délai légal de quatre heures.Comme pour justifier ces interpellations arbitraire et massive, la police relayée par la presse, n’a pas hésité à instrumentaliser la mémoire des victimes du 13 novembre : les personnes interpellées se seraient servies des bougies du mémorial comme de projectiles. Ce dont les médias ont très peu parlé, en revanche, ce sont des photos et des vidéos où l’on voit des CRS qui, en chargeant, saccagent le monument…Loin d’être une zone de droits dans un état de droit, la garde à vue est une zone grise, où nos droits sont appliqués a minima : privation de nourriture, de soins, d’interprète ; pressions exercées sur nous pour nous faire renoncer à notre droit à voir un­e­ avocat­e… La liste des vices de procédure serait trop longue à énumérer ici. Cette privation de droits est venue s’ajouter à la série des humiliations qui sont le lot de toute garde­ à ­vue : refus de donner des protections hygiéniques, surveillance jusque dans les toilettes, surpopulation des cellules, privation de sommeil, agressions verbales constantes (« connards de gauchistes », « terroristes » ..).SolidaritésNous n’oublierons pas non plus toutes les solidarités qui se sont nouées entre nous, venues de personnes parfois inconnues, et qui nous ont apporté un soutien incomparable. Celles et ceux avec qui nous avons chanté pour résister à la puanteur et à la promiscuité, qui nous ont applaudis quand nous avons été emmené­e­s menottes au poing pour être transféré­e­s. Aux passant­e­s qui dans la rue nous manifestaient leur soutien, ou qui sont venu­e­s se rassembler devant les commissariats au cri de « libérez nos camarades ! ».Ce qui frappe avec les arrestations du 29 novembre, c’est leur nombre exceptionnel : 341 interpellations, 316 gardes à vue, dont 9 ont duré 48 heures. Le contexte est celui d’une répression particulièrement sévère des mouvements sociaux, comme l’atteste le fait que 24 personnes aient été assignées à résidence pendant les trois semaines de la COP21, et ce sans aucun motif solide : les prétextes avancés ne se basent que sur l’engagement politique réel ou supposé des personnes. Quid d’une justice qui se passe des faits pour condamner et qui considère comme un crime la simple participation, avérée ou pas, à des mouvements politiques ?Nous ne perdons pas de vue non plus que celles et ceux qui souffrent le plus de l’état d’urgence ne sont pas forcément les militant­e­s d’extrême ­gauche, mais plutôt les habitant­e­s des banlieues et les musulman­e­s : ils et elles sont déjà, en temps normal, la cible privilégiée des violences policières et des abus. La plupart des 2 000 perquisitions (dont seulement 3 % ont donné lieu à des mises en examen) ont d’ailleurs eu lieu chez elles et eux. La criminalisation des mouvements sociaux ne doit pas nous faire oublier la dimension avant tout raciste et classiste de la répression policière qui s’opère au nom de la lutte contre le terrorisme.C’est l’état d’urgence qui permet les perquisitions et les assignations à domicile et justifie dans l’opinion publique les arrestations arbitraires. Nous ne croyons pas à l’efficacité de ce dispositif pour nous protéger contre le terrorisme. Ces mesures servent de prétextes à l’interdiction de toutes les manifestations, alors même que les événements sportifs et commerciaux sont autorisés. Pourtant, la population court tout autant de risques et s’expose tout autant à de potentiels attentats en allant manger des marrons chauds au marché de Noël des Champs Élysées qu’en allant manifester pour le climat. Ce que cela démontre, c’est que les dispositifs répressifs prétendument destinés à nous protéger sont en réalité largement utilisés par le gouvernement pour faire taire toute contestation sociale.Nous n’en sommes que plus déterminé­e­s à manifester contre cet État, pour réclamer plus de justice climatique et sociale. Nous sommes écœuré­e­s par l’opportunisme de ce gouvernement qui instrumentalise la mort des victimes du 13 novembre pour nous faire taire. Nous n’en sommes que plus déterminé­e­s à manifester contre cet État, pour réclamer plus de justice climatique et sociale.Des interpellé­e­s du 29 novembre : Chloé Calame, Léa Védie, Manue Carinos, Marta Zamorano, Samuël Zouari, étudiants et étudiant­e­s à l’ENS de Paris ; Électre Mauche, doctorante à l’université Toulouse 1 Capitole ; Marie Védie, militante pour le droit au logement. Mais aussi : Alice, Alexandre, Anaïs, Andréas, Armand, Arthur, David, Delphine, Hamza, Jonathan, Julien, Mathieu, Olympe, Paul, Renaud, Yaël, Yohann, étudiant­e­s et doctorant­e­s à l’ENS de Paris, à l’université Paris Diderot, à l’université Paris 1 ; Vicky, retraitée.Collectif 11.12.2015 à 09h58 | Laura Buratti Passer d’une classe préparatoire à la fac, un choc ? Oui, sans hésitation, selon la quasi-totalité des nombreux étudiants qui ont répondu à notre appel à témoignages sur Le Monde. fr.Mais la nature de ce choc varie considérablement : une moitié a vécu son arrivée à l’université de façon négative, les étudiants déplorant une baisse de niveau ou d’être livrés à eux-mêmes ; mais pour de nombreux autres, la fac a constitué une grande bouffée d’air frais et l’occasion de s’épanouir intellectuellement. Des explorateurs en terres inconnues aux curieux insatiables, en passant par les nostalgiques et les déclassés, nous avons esquissé une typologie de ces « faqueux » aux origines bien particulières. Voici ce qu’ils racontent.1. Les explorateurs en terre inconnueAprès avoir été très accompagnés au lycée puis en classe prépa, beaucoup d’étudiants se sont perdus dans les couloirs de l’université, au sens propre comme au figuré. « On a cours où, en fait ? Ah, le professeur est absent ? Mais hier aussi, pourquoi on ne nous l’a pas dit ? », résume Morgane, 22 ans, « débarquée » en fac d’anglais. Amine, 21 ans, résume joliment le passage de l’univers sécurisé de la prépa au grand bain de la fac : « Comme si on passait d’un unique couloir de nage, dans lequel on a appris à aller le plus vite possible, à la piscine entière le samedi après-midi : on peut toujours nager, mais l’expérience diffère. »Pour Antoine, 23 ans, au choc du passage à la fac s’est ajouté à celui de l’expatriation : après deux ans de classe prépa à Lille, il a poursuivi ses études en école d’ingénieur au sein d’une université germanique. « Il faut apprendre à se débrouiller, se sortir des galères administratives, trouver la personne disposée à vous aider et à répondre à vos questions. Le tout en allemand… », énumère-t-il.2. Les déclassésPour d’autres anciens, c’est l’écart de niveau qui a été un vrai choc. Après avoir travaillé intensément en prépa, ils ont été déçus de devoir ralentir le rythme.Raphaël, par exemple, a été surpris d’obtenir la note de 23/20 à son premier partiel de mathématiques qu’il avait peu révisé, après une année de prépa scientifique pourtant abandonnée en cours de route. « J’avais déjà presque tout vu en prépa, s’exclame Floriane. J’ai été choquée par les cours d’anglais enseignés en troisième année de licence, c’était limite du niveau lycée ! »« Je m’attendais à découvrir la vraie vie d’un étudiant, un monde jeune, en ébullition, une société animée par les débats, une certaine solidarité et une grande convivialité. J’espérais aller au-devant d’une grande diversité, d’une année riche en rencontres », raconte Clément, étudiant en histoire, qui est tombé de haut en entrant à la fac après une prépa en internat. Il trouve les cours magistraux « superficiels », les travaux dirigés « ennuyeux ». « Et que dire des partiels, deux heures pour esquisser l’introduction et le plan bâclé d’une dissertation ? », ajoute-t-il.Lire aussi :Quel avenir pour les classes préparatoires?2. Les nostalgiquesIl y a aussi les amoureux de la prépa, ceux qui se rappelleront toujours avec mélancolie l’exigence, l’esprit de corps et l’émulation de cette formation.« Aujourd’hui encore, j’ai l’impression que 90 % de ce que je sais, je le dois à la prépa », affirme Thomas, 31 ans.« Ce que je regrette le plus du temps de la prépa, c’est l’esprit de corps, “d’en être” qui animait une classe, ainsi que cette sensation de vivre quelque chose d’exceptionnellement grisant, ces shoots d’adrénaline et de stress qui, une fois disparus, font que l’on s’ennuie profondément en cours à la fac », s’enflamme Louis, 21 ans, qui compare son passage de la prépa à l’université à celui du « jour à la nuit, dans cet ordre-là ».Certains comme Noémie, 19 ans, en viendraient même à regretter la sévérité des professeurs de prépa : « On peut arriver en retard sans risquer une remarque assassine, on peut dormir en cours et certains enseignants ne disent rien », déplore-t-elle.Lire aussi :Ils ont opté pour une classe prépaHeureusement, l’université a aussi été, pour nombre d’étudiants ayant répondu à notre enquête, synonyme de liberté retrouvée, d’épanouissement et d’ouverture intellectuelle.3. Les agréablement surprisL’arrivée à l’université a été pour certains à rebours des clichés sur la fac (niveau en berne, étudiants noyés dans la masse), parfois entretenus par les professeurs de prépa. « L’université n’a rien à voir avec la “glandouille” décrite par mes profs de prépa », défend Césaire, qui a intégré une licence d’économie et management après une prépa aux écoles de commerce.« Même certains cours sur lesquels j’étais très sceptique (cours d’informatique, cours pour apprendre à faire un CV) se sont finalement avérés utiles dans la rédaction de mon mémoire ou dans la recherche d’un stage, s’étonne Rachel, 22 ans, en master professionnel d’archiviste après trois ans de prépa littéraire. Le nombre d’heures de cours est globalement assez élevé, l’encadrement de mon master très bon, les profs exigeants et attentifs. Dans l’ensemble, les cours sont de qualité et adaptés à la formation, alors que je craignais d’être déçue sur ce point-là. » Lire aussi :Intégrer une classe prépa après le bac : mieux vaut viser juste4. Les curieux insatiablesLe volume horaire plus allégé que celui de la prépa permet aux étudiants de s’intéresser à des domaines différents de leur champ d’études, une ouverture intellectuelle qui a conquis beaucoup d’étudiants curieux et avides de connaissances.« Je trouve les sujets des cours beaucoup plus ouverts à l’université : l’histoire en prépa ne prenait pas de risques, elle était très classique et généralement réduite à la France ou à l’Europe. Cette année, j’étudie l’histoire de l’Afrique, de l’islam, des ouvriers… », raconte Fanny, 20 ans, heureuse de rejoindre l’université après deux années de prépa littéraire.Maël, 27 ans, a retrouvé en licence maths-info « le côté ludique de la recherche mathématique », après deux ans de prépa qui avaient « presque réussi à [l’en] dégoûter ». « Plutôt que de faire tout vite fait sans prendre le temps, j’avais tout un semestre d’arithmétique, de statistiques et d’algorithmique. Largement le temps de pousser la curiosité dans des recoins intéressants. », savoure-t-il.5. Les « libérés, délivrés »Le passage d’un univers très encadré à l’autonomie presque totale a même été, pour nombre d’entre eux, plus qu’une grande bouffée d’air frais : une libération.« Le pied […] Un renouveau. » Après trois ans de prépa littéraire, Marie ne manque pas de superlatifs pour parler de la fac. Elle en retient autant l’« univers très ouvert avec des générations différentes » que l’absence de « sonnerie pour marquer la fin ou le début des cours ».Lucile, 18 ans, a rejoint l’université après un mois dans une prépa où elle n’a pas trouvé sa place. Une révélation : « J’ai le temps. Il est précieux, ce temps. Le temps d’approfondir, de prendre plaisir à apprendre, temps de rencontrer, de m’engager dans des associations, de discuter avec des personnes aux profils et aux parcours très différents. Je m’y sens plus responsable, plus autonome, s’enthousiasme-t-elle. Certes, je ne connaîtrai au final pas très bien le latin et que je ne serai pas une experte de la guerre du Péloponèse. Mais qu’importe. Je m’y sens mieux. À ma place. Épanouie et heureuse d’apprendre. C’est le principal, non ? »Lire aussi :A l’université, la sélection des étudiants s’impose peu à peuLaura BurattiJournaliste au Monde Gaëlle Picut Les CV truqués, enjolivés, voire mensongers seraient devenus monnaie courante à en croire une étude réalisée par le cabinet de conseil en recrutement Florian Mantione en février 2013. Il en ressort que 75 % des CV seraient trompeurs, que 33 % des candidats s’attribuent « souvent » ou « toujours » un faux diplôme, que 64 % mentent sur la durée de précédents postes et 50 % sur leur rémunération actuelle. Que risque un candidat si ses petits arrangements avec la vérité sont découverts ?Si certaines approximations ou enjolivements sont généralement tolérées, d’autres risquent de lui faire perdre sa crédibilité et la confiance du recruteur. Mais si jamais le mensonge est plus grave, par exemple un faux diplôme ou une expérience professionnelle fictive, les dangers sont plus importants.Tout d’abord, dans le cas de profession réglementée, le risque est élevé. En effet, un médecin, un avocat, un architecte ou encore un expert-comptable est tenu de posséder un diplôme pour exercer. Si ce n’est pas le cas, il peut être poursuivi en justice (au pénal) pour « faux et usage de faux » ou « illégalité d’activité ».Trois ans de prison avec sursisLes peines peuvent aller jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. En septembre 2014, le TGI de Versailles a ainsi condamné à deux ans de prison avec sursis le « faux » architecte Philippe L., reconnu coupable d’« escroquerie » et d’« usurpation de diplôme ». Il avait bien commencé des études d’architecte mais ne les avait jamais terminées… ce qui ne l’avait pas empêché d’exercer pendant trente ans.De même, Chantal B., qui s’était prétendue psychologue alors qu’elle n’avait pas de diplôme, a été condamnée à deux ans de prison ferme, par le tribunal de Brive en mars 2013. Fin 2012, elle avait réussi à tromper la Fondation Chirac qui l’avait recrutée. La supercherie avait été découverte deux semaines après ses débuts grâce à son extrait de casier judiciaire. Celui-ci avait révélé qu’elle avait déjà été condamnée pour faux et escroqueries.En dehors de ces cas précis, les risques juridiques sont variables. « Dissimuler ou mentir sur ses compétences est à double tranchant. Attention à l’effet boomerang, prévient Etienne Pujol, avocat en droit social. Un salarié risque éventuellement un licenciement pour faute grave si son mensonge a eu une influence déterminante sur la décision d’embauche ».À noter que la notion de mensonge en tant que telle n’existe pas dans le code du travail. En revanche la loyauté et la bonne foi constituent des piliers du code civil français et des valeurs inhérentes dans l’exécution du contrat de travail. « Ainsi dès lors que la confiance entre l’employeur et l’employé a été rompue, cela peut constituer un motif de licenciement », indique l’avocat.De l’imprécision à la fraudeEn cas de mensonge indiqué sur un CV ou lors d’un entretien de recrutement, l’employeur peut licencier le salarié pour dol et manquement à son obligation de loyauté. En droit français des contrats, le dol consiste à recourir à des manœuvres frauduleuses destinées à tromper l’autre partie sans lesquelles celle-ci n’aurait pas contracté. Mais le dol n’est pas toujours retenu par la jurisprudence. « Il existe effectivement une frontière ténue entre des renseignements inexacts et un dol. Le curseur n’est pas toujours facile à établir. Les juges vont chercher à établir si l’élément mensonger a été un élément décisif dans le recrutement ou pas. L’employeur va devoir prouver que sans cette mention mensongère ou susceptible d’une interprétation erronée, il n’aurait pas recruté la personne », explique Etienne Pujol.Lire aussi :Le coût du mensonge en entrepriseEn février 1999, la Cour de cassation n’a pas retenu le dol. Rappel des faits : une salariée avait été engagée comme responsable d’un centre d’étude de langue dans un organisme de formation. Dans son CV, figurait la mention suivante : « 1993 : assistance de la responsable de formation de Renault dans le service formation linguistique ». Or, l’intéressée n’avait eu, en fait, qu’une expérience de quatre mois dans le cadre d’un stage. Selon les juges, « la mention litigieuse, si elle était imprécise et susceptible d’une interprétation erronée, n’était pas constitutive d’une manœuvre frauduleuse ».En revanche, dans son arrêt du 25 novembre 2015, les juges de la Cour de cassation ont estimé que le licenciement du salarié pour faute grave fondé sur le dol était recevable car les allégations mensongères du candidat ont joué un rôle déterminant dans son embauche. « Le salarié avait, à trois reprises, volontairement dissimulé la réalité de sa situation professionnelle en faisant croire qu’il était engagé par l’entreprise Cisco dont l’activité consistait dans la vente de produits correspondant à la spécialisation de l’employeur et qu’il était avéré que la présence alléguée du salarié dans cette entreprise avait été déterminante pour l’employeur, la cour d’appel qui a fait ressortir l’existence de manœuvres dolosives pouvant justifier un licenciement, a légalement justifié sa décision ».Protégé par la qualité du travailAutre exemple plus ancien : afin de se faire embaucher dans une école technique privée, un candidat avait prétendu avoir suivi une formation à Sup de Co Bordeaux et être titulaire d’un DESS de relations économiques extérieures à Dauphine. Ces fausses affirmations ayant joué un rôle déterminant dans le recrutement, le salarié a été valablement licencié (Cass. soc., 17 oct. 1995, no 94-41.239).Dans d’autres cas, les juges peuvent estimer que le mensonge n’est pas un élément si essentiel et que le licenciement ne se justifie que s’il apparaît que le salarié n’a pas les compétences nécessaires pour remplir ses fonctions. Les juges se placent à la fois sur le terrain de la loyauté et de la confiance, mais aussi sur celui des compétences.Si la qualité de travail est jugée satisfaisante, le licenciement du salarié pour dol peut ne pas être retenu. Dans une affaire où l’employeur s’était rendu compte trois ans plus tard que son salarié avait donné des informations inexactes sur ses diplômes au moment de son recrutement, les juges ont estimé que celui-ci avait acquis de l’ancienneté et fait ses preuves et donc que le licenciement pour manque de loyauté au moment de l’embauche n’était pas justifié (Cass. soc., 30 mars 1999, no 96-42.912).Dans ce cas, la justice a donné raison à l’employé et non à l’employeur, préférant se baser sur les compétences plutôt que sur les affirmations mensongères. « Pour que le licenciement du salarié pour dol puisse être justifié, l’employeur a intérêt à réagir vite après le recrutement » analyse l’avocat en droit social.Le recruteur n’a pas tous les droitsPour rappel, le recruteur est fondé à demander au candidat tous les éléments permettant « d’apprécier sa capacité à occuper l’emploi proposé ou ses aptitudes professionnelles ». Le Code du travail précise que « le candidat est tenu de répondre de bonne foi à ces demandes d’informations » (article L1221-6).En revanche, le recruteur n’a pas le droit de demander des informations sans lien direct avec le poste à pourvoir ou qui ne lui sont pas nécessaires. Ainsi, la justice reconnaît au candidat un certain droit au silence et même au mensonge si le recruteur lui pose des questions « hors sujet », et donc illégales (par exemple « comptez-vous avoir des enfants bientôt ? »).Par ailleurs, le recruteur est tenu d’informer le candidat des méthodes et techniques d’aide au recrutement qui vont être utilisées. Enfin, et bien qu’il s’agisse d’une pratique très répandue, « la vérification du profil d’un candidat via les réseaux sociaux personnels ou la collecte de données personnelles à son insu sont interdites », rappelle le Défenseur des droits dans son guide « Recruter avec des outils numériques sans discriminer ».Lire aussi :L’Inde championne des faux diplômésGaëlle PicutJournaliste au Monde 10.12.2015 à 17h02 | Rafaële Rivais Les mauvais résultats en matière de sécurité routière pour le mois de novembre, dévoilés jeudi 10 décembre, n’étonnent guère l’accidentologue Claude Got. Pour cet ancien expert du Conseil national de la sécurité routière, ayant démissionné de cette instance pour marquer son désaccord avec la politique du gouvernement, « ils sont la sanction d’une politique insuffisamment interministérielle. » Il déplore que le ministère de l’intérieur « dissimule des rapports qui montrent des dysfonctionnements, au lieu de remédier à ces derniers ». Il estime notamment que les sanctions, en cas d’infractions au code de la route, ne sont pas correctement appliquées.Lire aussi :Vers une deuxième année de hausse de la mortalité sur les routes françaises« Nous avons appris cet été que 46 % des infractions constatées en 2010 n’avaient pas donné lieu à une perte de points », indique-t-il, en faisant allusion au Rapport sur l’écart entre le nombre d’infractions constatées et le nombre d’infractions générant un retrait de points de permis de conduire, rédigé par deux inspecteurs généraux de l’administration (IGA), Jean Colin et Jean-Marie Le Gallou ; le rapport a été produit en 2012, mais jamais rendu public par le gouvernement. En septembre, le Journal du dimanche l’a fait « fuiter ».Pour le scientifique, rien n’aurait changé, et il le démontre sur son site. Il a refait les calculs des inspecteurs, avec les seuls points de permis retirés en cas d’infractions liées à l’alcool.Il constate qu’en 2014, si l’on en croit le bilan statistique de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière, il y a eu un total de 319 264 dépistages positifs. On a dénombré 167 067 délits (taux supérieur à 0,8 g/l de sang ou à 0,40 mg/l d’air expiré), et 92 736 contraventions (taux compris entre 0,5 et 0,8 g/l de sang ou entre 0,25 et 0,40 mg/l d’air expiré). « Cela signifie que 259 803 conducteurs auraient dû se voir retirer des points », explique M. Got.Pas de retrait de points dans 52% des casLe bilan statistique indique que pour les délits, 501 732 points ont été retirés et que pour les contraventions, 433 428 points ont été retirés, ce qui fait un total de 935 160 points retirés. Délits et contraventions entraînant un retrait de six points, il faut diviser ces 935 160 points par six, pour obtenir le nombre de personnes réellement sanctionnées : il est de 155 860, un total inférieur aux 319 264 dépistages positifs.Comment se fait-il que dans 52 % des cas, il n’y ait pas eu de retrait de points ? M. Got estime que les infractions commises par des étrangers ou des personnes conduisant sans permis sont marginales (3 % des cas).Il se demande si les classements sans suite sous condition de suivre immédiatement un stage d’éducation routière seraient une cause déterminante. Les procureurs peuvent en effet prescrire aux forces de l’ordre de proposer cette solution au contrevenant qui, ainsi, ne perd pas de points.Il rappelle que les inspecteurs de l’IGA s’étaient étonnés de cette mesure. « Il peut ainsi paraître paradoxal de constater que le contrevenant n’échappe que rarement au retrait d’un ou deux points suite à des infractions mineures à la vitesse, mais qu’en matière d’alcoolémie contraventionnelle, qui entraîne en principe un retrait de six points, il peut y échapper quasi systématiquement en cas de classement sans suite sous condition », écrivaient-ils.Une « pratique variable »Ils jugeaient la situation problématique « au regard de l’équité entre contrevenant, au regard de l’efficacité de la politique de sécurité routière alors que le quart des tués sur la route ont l’excès d’alcoolémie pour cause, et par le fait que l’absence de retrait de points ne fait pas apparaître l’infraction au système national des permis de conduire (SNPC), ce qui rend problématique le constat d’une éventuelle récidive ».M. Got croit savoir « que cette pratique est variable d’une juridiction à l’autre », mais il réclame des données chiffrées. Il se demande aussi dans quelle mesure la déperdition de points est liée aux problèmes d’interface entre système judiciaire et système administratif, mis en évidence par le rapport de 2012. « Après condamnation liée à une contravention, est-ce que l’officier de police judiciaire transfère la décision de retrait de points au SNPC ? Après condamnation suite à un délit, est ce que les greffes des tribunaux font de même ? », demande-t-il. « Les deux inspecteurs avaient demandé qu’il y ait un suivi à leur rapport. Mais qu’en a-t-il été ? », interroge-t-il.Rafaële RivaisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Rafaële Rivais La sécurité routière vient d’enregistrer un nouveau résultat négatif, avec 290 personnes tuées sur les routes de France en novembre, soit 3,6 % de plus qu’en novembre 2014. Le nombre de morts, depuis le 1er janvier, s’élève donc à 3 164, soit 2,1 % de plus que sur les onze mois de l’année 2014 (3 098). Pour qu’à la fin de l’année il ne soit pas supérieur au nombre de morts de 2014 (3 384), il faudrait qu’il n’y ait pas plus de 220 décès en décembre – un chiffre presque impossible à tenir.L’année 2014 avait été la première année de hausse depuis 2002. L’année 2015 risque d’être la seconde année consécutive de hausse de la mortalité routière. « Cela ne s’est pas vu depuis trente-cinq ans ! », s’exclame Chantal Perrichon, la présidente de la Ligue contre la violence routière, en précisant que « les deux dernières années de hausse ont eu lieu en 1979 et 1980 ».« Ces mauvais résultats montrent que les 81 mesures tous azimuts annoncées par le ministre de l’intérieur depuis le début de l’année n’ont eu aucun effet sur la mortalité routière », commente Mme Perrichon.« Lorsqu’un gouvernement fait une annonce crédible, on enregistre presque immédiatement une chute de la mortalité ; ce n’est pas le cas, manifestement », renchérit Claude Got, accidentologue et ancien expert du Conseil national de la sécurité routière (CNSR), qui a démissionné de cette instance en mars pour marquer son désaccord avec la politique du gouvernement.Baisse de la vitesse sur quelques tronçons« Nous assistons à la sanction d’un ministre [Bernard Cazeneuve] qui ne veut pas travailler avec les experts, et qui s’obstine à refuser la seule mesure qui aurait un effet sur la mortalité », indique Mme Perrichon, en faisant allusion à la généralisation de la baisse de la vitesse maximale autorisée, de 90 à 80 km/h, sur les routes à double-sens sans séparateur médian.Lire aussi :Sécurité routière : 80 km/h à l’essaiLes experts du CNSR ont démontré que cette mesure permettrait de sauver environ 400 vies par an. Le ministre de l’intérieur a seulement accepté une expérimentation de la baisse de la vitesse sur quelques tronçons.Le délégué interministériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe, explique souvent dans les médias qu’il ne serait pas sage de prendre une mesure à laquelle une majorité de Français sont opposés, et qu’ils considéreraient comme une contrainte supplémentaire. Surtout à l’approche de la présidentielle de 2017.Rafaële RivaisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Elodie Chermann Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.A lire aussi. Nathalie Garcia: « Mon entreprise idéale lutte contre l’individualisme. »Embauchée en 1998 dans une société internationale de conseil, Laurence Mayer Gillet, 43 ans, a eu la chance, au cours de sa carrière, de toucher à différents métiers. Aujourd’hui responsable de projets, elle rêve d’une entreprise où les compétences de chacun soient reconnues à leur juste valeur, indépendamment des niveaux hiérarchiques.Elodie Chermann 31.12.2015 à 15h19 • Mis à jour le31.12.2015 à 18h31 | Adrien Pécout (Poiseux, envoyé spécial) Devant le buste de Marianne, des sacs et des sacs. Dans la salle du conseil municipal, certains des 337 habitants de Poiseux (Nièvre) ont entreposé de vieilles couvertures ou des vêtements chauds pour les 22 migrants érythréens, éthiopiens, soudanais et afghans qui logent dans le village depuis la mi-novembre.Mais, dans cette commune où le Front national vient d’obtenir 49,04 % des voix au second tour des élections régionales, il faut croire que l’accueil des réfugiés fait aussi quelques mécontents : le maire (divers), Jean-Louis Fity, en est déjà à sa quatrième plainte contre X pour menaces de mort.« Des gens plus bêtes que méchants », suppose-t-il, lui reprochent d’avoir autorisé l’accueil des réfugiés. Ou plutôt : d’avoir simplement mis en application une convention passée entre la préfecture de la Nièvre et la Régie autonome des transports parisiens (RATP) pour que celle-ci mette à disposition son centre de vacances et contribue à désengorger la « jungle » de Calais (Pas-de-Calais).Lire aussi :Réfugiés : l’Europe passe à côté de l’HistoireSur la table, M. le maire vide « ses archives ». En date du 25 novembre, les menaces ont pris la forme d’une sinistre lettre anonyme : « On te donne jusqu’au 30 novembre pour renvoyer tes amis parasites hors de la ville – à défaut tu seras éliminé le premier pour haute trahison ainsi que tes vermines terroriste ». Dans cet envoi à l’orthographe incertaine, un photomontage représente vingt-trois cartouches : la première porte le nom de Jean-Louis Fity, par ailleurs qualifié de « salaud de français collabo »…En guise de signature ? Un simple « on ». « Ce que je reproche à la personne qui a écrit cette lettre, souligne l’homme de 58 ans, c’est qu’elle ne soit pas venue directement à la mairie. Au lieu de jouer à ce jeu malsain, qu’on vienne me voir, qu’on m’engueule si on a besoin de m’engueuler. Je suis ouvert à toutes les discussions, mais je pense que cette personne n’a pas assez de cran pour ça… »Croix mortuairesPeu enclin aux lamentations ou aux commentaires sur son orientation politique, M. Fity fait face. Plutôt que de réclamer une protection personnelle, ce sylviculteur arpente chaque jour la forêt domaniale des Bertranges sans se soucier de ce qu’il s’efforce de considérer comme des « bagatelles ». Au point d’avoir laissé intactes ces trois croix mortuaires retrouvées, inscrites au feutre noir, sur la roue de secours de son 4 x 4. Une grande (pour lui ?), puis une moyenne (pour Maryvonne, son épouse ?) et une petite (pour Maxime, son fils ?).A peine le temps de parcourir quelques mètres sur la route départementale, et voilà M. Fity à son domicile : là encore, huit autres croix barrent les portes et les volets rouges de la maison. « Les croix, ça voudrait dire qu’il faut réserver nos places au fond du cimetière, et moi j’ai pas trop envie, je tiens à ma vie », insiste Maxime, 11 ans, d’une voix timide. Les inscriptions datent du 17 décembre. Elles restent, à ce jour, la dernière menace dont a fait l’objet la famille du maire.Chez lui, le collégien confie « sa peur » : « Maintenant, quand je suis tout seul et que j’entends des voitures ralentir près de la maison, je téléphone à mes parents ou à mon cousin. » Maryvonne Fity, elle, a parfois des envies d’« île déserte ». Mais à la différence de son mari, cette conductrice de bus scolaires a déjà pris soin d’effacer les croix noires qui avaient été tracées à l’arrière de son véhicule professionnel : une voiture de neuf places pour convoyer les enfants du bourg jusqu’à l’école de Guérigny, le village limitrophe.« Des gens comme ça »Dans la rue principale de Poiseux, où un panneau indique Nevers à 19 kilomètres, réaction unanime parmi les villageois rencontrés : tous disent leur incompréhension. « Je trouve ça lamentable », souffle Christophe, 49 ans, devant le comptoir de l’Auberge de la poste, près de la place de l’église et de son sapin de Noël. Actuellement au chômage, « Tophe » déplore le sort réservé à ce maire qu’il estime « super sympa, serviable ». Dans une maison voisine, Michel, un retraité, met toutefois peu de temps à s’emporter contre la présence de réfugiés : « Je ne suis pas d’accord pour qu’il y ait des gens comme ça qui intègrent notre petite commune, logés, chauffés, éclairés, nourris, alors que nous on a travaillé toute notre vie pour toucher des salaires ou des retraites un petit peu de misère », lâche cet électeur frontiste. Tout en reconnaissant, lui aussi, que les migrants n’ont causé « aucun problème particulier » depuis leur arrivée.Ceux-ci se contentent pour l’heure de tours de vélo dans les environs. Tous attendent qu’aboutissent leurs demandes d’asile et que commencent leurs cours de français. Leur placement a été fixé jusqu’au 31 mars. « Ensuite j’aimerais bien rester en France pour y poursuivre mes études d’ingénierie civile », répond en anglais Gebre, un Erythréen à qui l’on semble apprendre les démêlés actuels du maire de Poiseux.Adrien Pécout (Poiseux, envoyé spécial)Journaliste au Monde Antoine Albertini (Ajaccio - envoyé spécial) La Corse n’est que paradoxe. Au terme d’une année marquée, sur le plan national, par la double série d’attaques terroristes de Paris, en janvier et novembre, 2015 aura marqué dans l’île un véritable tournant sur les fronts de la délinquance, de la criminalité et des attentats, comme en témoignent les chiffres rendus publics par le ministère de l’intérieur mercredi 30 décembre 2015, en marge de la visite-éclair de Bernard Cazeneuve à Ajaccio.Pour la première fois en trente-neuf ans – depuis la création du Front de libération nationale corse (FLNC) – le nombre des attentats s’établit ainsi sous la barre de la dizaine :Deux tentatives et cinq plasticages « seulement » ont été enregistrés en 2015, et aucun de ces faits, selon la Place Beauvau, « n’a donné lieu à revendication ni n’a revêtu de caractère terroriste ».Cette franche décrue se double d’une nette baisse du nombre d’homicides commis en Corse, au plus bas depuis 2007 :Neuf pour l’année 2015 contre treize en 2014 et, en moyenne, vingt-quatre par an depuis 1988. Affinée, la statistique montre que deux de ces assassinats peuvent être attribués à des règlements de comptes dans le milieu, contre six en 2014.Enfin, les vols à main armée se sont effondrés de 66,7 %. Douze braquages et trois tentatives ont été recensés, soit le tiers des faits de même nature commis en 2014 (48) et le niveau le plus bas enregistré depuis quinze ans dans l’île : en 2000, 111 attaques avaient été comptabilisées.Lire aussi :A Ajaccio, Cazeneuve tempère les propos de VallsDépôt des armesCes résultats, « excellents », selon Bernard Cazeneuve, ne s’expliquent pas seulement par une activité subitement redoublée des services de sécurité : avec le dépôt des armes du FLNC en juin 2014, la réorientation de la stratégie de l’Etat en matière de lutte contre le crime organisé a permis de libérer des moyens humains et matériels jusque-là souvent monopolisés par les impératifs de la lutte antiterroriste.« Notre action et celles des collègues policiers a contribué à sortir les clandestins du jeu en multipliant les interpellations, analysait, mercredi, un gendarme à Ajaccio. Mais si les plasticages ont pratiquement cessé, il ne faut pas se mentir, c’est parce que le FLNC a déposé les armes il y a un an et demi : mécaniquement, nous avons plus de temps et plus d’effectifs pour nous consacrer à la délinquance et la criminalité de droit commun. »L’effort, promet Nicolas Lerner, le coordonnateur des services de sécurité en Corse, se poursuivra « dans un certain nombre de domaines, comme la lutte contre le trafic de stupéfiants, le contrôle de la commande publique, la spéculation immobilière et le blanchiment de capitaux sales ».Certains membres des forces de l’ordre, relativisent toutefois la portée de ce bilan. « Pour les réglos [les règlements de comptes liés au grand banditisme], explique un policier, le combat s’est interrompu faute de combattants : pas mal de gros voyous ont été assassinés. Mais ça peut reprendre d’un jour à l’autre, le temps que les équipes se reconstituent ou que de nouvelles fassent leur apparition. »Lire aussi :A Ajaccio, Cazeneuve tempère les propos de VallsAntoine Albertini (Ajaccio - envoyé spécial)Journaliste au Monde Maryline Baumard (Grande-Synthe (Nord) - envoyée spéciale) data-ui="carousel" data-module="portfolio" data-wrapper=".gallery" data-interval="false" data-is-atom tabindex="10"> data-slide-title="" data-slide-description="A Grande-Synthe, près de 3 000 migrants, essentiellement kurdes, vivent les pieds dans l'eau non loin du centre-ville." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Aux portes de Dunkerque, à 30 kilomètres de la jungle de Calais, ils s'entassent dans la boue et le froid, l’humidité et le vent." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Jusqu’à cet été, ils étaient 80. Aujourd'hui, c’est « une ville dans la ville » ; une cité où la botte de caoutchouc est obligatoire." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Les enfants sont nombreux ; une bonne centaine, sans doute. Sur des cartons de récupération, ils mettent en couleur leur vie de jeune exilé." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Indispensable lien avec l'extérieur, les téléphones portables sont rechargés au seul point d'électricité du camp." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Pour la vaisselle, c'est à l'entrée du camp. A deux pas des gendarmes qui contrôlent les entrées." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Médecins sans frontières s'estime là sur « une décharge à ciel ouvert » ; un camp inorganisé de migrants qui ont déjà payé le passage vers la Grande-Bretagne." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Les tentes sont petites, basses. Chacun apporte près de lui quelques litres d'eau pour éviter les allers-retours vers le point sanitaire." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Les gendarmes ne laissent pas passer de matériaux de construction, empêchant les constructions de bois." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Le feu est un des fondamentaux de la route de l’exil. Un moyen de faire cuire et de se chauffer. Très vite les migrants renouent avec ce savoir ancestral." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Moins de 50 douches pour près de 3 000 personnes. Des douches tenues par les passeurs qui en faisaient payer l'accès jusqu'à la reconquête par les associations." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Un lavabo, quelques gouttes d'eau... La douche est un luxe rare en attendant qu'un coin spécifique pour les femmes et les enfants soit mis en place par MSF." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="« C’est le camp de la honte », reconnaît le maire. Ce président du Réseau des élus hospitaliers du Nord–Pas-de-Calais est aujourd'hui dépassé." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="La fillette a été soignée par MSF après être tombée sur le fourneau familial. Partout le danger guette les enfants en bas âge." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Le bois est un trésor. A couper soi-même pour ceux qui disposent de scies, à se procurer auprès des associations qui en apportent une camionnette de temps en temps." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Dans la cuisine collective, plusieurs familles gardent quelques conserves, des oignons et du sel. Dans ce camp sans repas fourni par l'Etat, chacun se débrouille." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Planté au bout de nulle part à l'entrée du camp, ce miroir est une étape obligatoire. On s'y regarde avant de « sortir en ville », on s'y recoiffe. Comme un rappel de l'humanité perdue par cette vie dans la boue." data-slide-item-lie="" Précedent1/17SuivantA Grande-Synthe, près de 3 000 migrants, essentiellement kurdes, vivent les pieds dans l'eau non loin du centre-ville.DIANE GRIMONET POUR LE MONDE› Accéder au portfoliorequire(['lmd/ui/carousel', 'lmd/module/portfolio']);Quand le soleil s’efface, le froid humide venu de la Manche envahit la ville côtière de Grande-Synthe (Nord), en périphérie de Dunkerque. Dans le camp de migrants, à deux pas du centre, il prend ses aises. Les 2 500 ou 3 000 réfugiés du lieu, majoritairement kurdes, savent que cet ennemi se glissera avant eux sous les couvertures de leur maison de toile. Mais le geste fataliste d’Ali rappelle qu’il en a vu d’autres depuis qu’il a quitté son Kurdistan natal. D’ailleurs, l’Irakien se plaint à peine. Il est là en transit, impatient de rejoindre la Grande-Bretagne. Et s’il n’y est pas fin janvier, en dépit de son « passage garanti », des 40 000 euros payés pour lui, ses enfants et son épouse, il rejoindra ce nouveau camp dont on parle déjà tant. « Il y aura des douches, de l’eau et des tentes chauffées », répète, incrédule, cet ex-traducteur du Royal Air Force College en Irak.Un vrai camp de réfugiés devrait en effet être ouvert en janvier par la municipalité de Grande-Synthe et Médecins sans frontières (MSF). Un camp aux normes du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) pouvant accueillir plus de 2 500 migrants, une première en France.Mais cela paraît bien loin à Ali qui espère juste, ce soir-là, une livraison de bois. Le feu est un des fondamentaux de la route de l’exil. Chaque soir « ce camp de la honte », comme l’a baptisé le maire (EELV) de la ville, Damien Carême, a pour obsession le bois de chauffage. Quelques scies sorties de nulle part attaquent les arbres. Parfois, une camionnette providentielle débarque, bourrée de sacs de combustible. C’est la bousculade garantie. Pire que pour la nourriture. Les enfants crient. Les femmes tendent désespérément les bras. La nuit se gagne là. « Une décharge à ciel ouvert »Devant les petites tentes, des feux s’allument un à un. On se chauffe les mains, les pieds. On pose une bouilloire ou une poêle noircie. Grande-Synthe est un camp misérable. Un espace boisé, destiné à construire un écoquartier, où s’entassent plus d’un millier d’abris de tissu ; où jouent plus d’une centaine d’enfants, les pieds dans l’eau, faute de bottes. « Ce n’est pas un camp, mais une décharge à ciel ouvert, observe Delphine Visentin, la responsable de MSF. Nous tentons d’en améliorer le fonctionnement mais cela reste une zone de transit inorganisée. »Les « French Doctors » ont pourtant mis en place un point pour les distributions des associations ; un espace santé cogéré avec Médecins du monde. Hormis cela et les douches qu’il faut reprendre aux passeurs – qui les faisaient payer –, c’est un champ de boue où sont plantées des tentes basses, sans la bâche qui à Calais sert de seconde peau. Sans les baraques en bois, plus chaudes. Ici les gendarmes ne laissent pas passer de matériaux de construction, ni même, certains jours, les sacs de couchage.« Grande-Synthe, c’est Calais en pire », résume Jean-François Corty, de Médecins du monde, choqué par la présence de bébés, de femmes enceintes dans la gadoue. Le maire, président du Réseau des élus hospitaliers du Nord-Pas-de-Calais, a pourtant fait ce qu’il pouvait, installé des sanitaires, les bennes à déchets. Il est aujourd’hui dépassé. Et inquiet. « On n’est pas à l’abri d’une hypothermie », prévient la responsable MSF ; « ni d’un suicide », ajoute Hafsa Sabr, une jeune bénévole présente tous les jours depuis l’été ; déjà témoins du geste désespéré d’une maman seule avec plusieurs enfants, et d’un adolescent.En dépit de ses quelques milliers de migrants, Grande-Synthe est une oubliée. La médiatique Calais a capté toute l’attention, avec sa maire qui en appelle régulièrement à l’armée, quand, à Grande-Synthe, l’élu gérait. « Ici, on accueille des migrants depuis 2006, observe M. Carême, jusqu’à cet été, ils étaient 80. Mais depuis leur nombre a été multiplié par 30 et c’est devenu une ville dans la ville. » Une cité d’ingénieurs, d’enseignants, d’artisans, « encampés » au milieu des 22 000 habitants dont 33 % vivent sous le seuil de pauvreté.La balle est dans le camp du préfetLe ministère de l’intérieur a longtemps fait la sourde oreille aux appels de Damien Carême. Le 30 septembre 2015, Bernard Cazeneuve lui avait promis son aide. « Trois mois plus tard, je n’ai rien vu ; à part des forces de l’ordre », regrette M. Carême. Excédé, il a convoqué une conférence de presse avec Médecins sans frontières pour le 23 décembre. La décision qu’il fallait pour obtenir un rendez-vous avec le ministre de l’intérieur, puisqu’il a été reçu le même jour par M. Cazeneuve.Damien Carême est un maire de gauche. Hier PS, aujourd’hui EELV. Avec MSF, il a conçu un vrai camp qui, pour 1,5 million d’euros – remboursés par l’Etat –, logera tous ses migrants. Les plans sont faits, les entreprises dans les starting-blocks, les équipes de MSF sur le pont. La balle est dans le camp du préfet, qui doit donner son accord pour le lieu choisi par la municipalité.Bien qu’alambiqué, le communiqué commun de MM. Cazeneuve et Carême promet que cela va venir. Il prend l’engagement « de renforcer les expertises en cours pour mettre en œuvre une solution très rapide qui apportera une réponse humanitaire aux besoins élémentaires des migrants, et notamment des populations vulnérables présentes sur le site, qui doivent pouvoir bénéficier d’une mise à l’abri ». Le déménagement y est aussi acté puisque « les caractéristiques marécageuses du camp actuel ne peuvent offrir de solution satisfaisante en ce sens ». Reste qu’il s’est déjà écoulé une semaine sans réponse de la préfecture et que les acteurs tiennent à un déménagement en janvier.S’il est bien conçu pour « loger tout le monde », c’est-à-dire 2 500 à 3 000 personnes, comme le veulent la Ville et les associations, ce camp sera une première en France. « Pensé par nos logisticiens, il respectera les standards humanitaires internationaux. Les sanitaires y seront en nombre suffisant et les migrants y dormiront sous des tentes chauffées l’hiver », rappelle Mme Visentin. Les associations seront installées juste à côté, dans des bâtiments en dur. Tout ce que le gouvernement s’est refusé à mettre en place à Calais en créant un camp de jour. Ces avancées ne signifient pourtant pas que le bras de fer entre les associations et le gouvernement est terminé. Tout se négociera, du nombre de places au degré de surveillance policière.En attendant, la vie continue dans la boue. Souma et Akram, les enfants d’Ali, ont tous deux le nez qui coule. Lundi, la consultation de MSF n’a pas désempli, apportant soins du corps et pansements à l’âme. Hafsa Sabr a, comme souvent, installé une femme fragile pour quelques jours dans l’hôtel voisin. Demain, elle courra les magasins en quête d’un hélicoptère téléguidé. Car Grande-Synthe aussi fêtera le passage en 2016 et quelques-uns des oubliés de Noël auront leur seconde chance.Maryline Baumard (Grande-Synthe (Nord) - envoyée spéciale)JournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 31.12.2015 à 06h40 • Mis à jour le31.12.2015 à 09h27 | Thomas Wieder Entre sept et huit minutes. C’est la durée annoncée par l’Elysée pour les vœux télévisés que prononcera François Hollande, à 20 heures, ce jeudi 31 décembre. La forme comptant autant que le fond dans ce genre d’exercice, c’est depuis le salon Napoléon III que le chef de l’Etat s’exprimera – « là où il était intervenu solennellement après les attentats de janvier et de novembre », précise son entourage.Tout l’esprit de ces vœux, les avant-derniers du quinquennat, est résumé dans ce choix de décor. On le comprend à travers les éléments de langage distillés en amont par la présidence de la République aux journalistes. « Ces vœux concluront une année marquée du sceau de la tragédie (…) Ils seront graves, solennels et tout empreints des drames que nous avons vécus », annonçait, mercredi soir, un conseiller.Sauf surprise, trois thèmes devraient être mis en avant par le chef de l’Etat. « La protection des Français contre le terrorisme », d’abord, M. Hollande entendant rappeler l’ensemble des mesures décidées au lendemain des attentats du 13 novembre, celles qui concernent « le renforcement de la sécurité intérieure » autant que « l’intensification de l’intervention de la France contre Daech [acronyme arabe de l’organisation Etat islamique] en Irak et en Syrie ».La nécessité de l’unité et du rassemblementLe deuxième axe de l’intervention devrait porter sur les « réformes ». Comme l’explique son entourage, M. Hollande souhaite convaincre les Français que « l’énergie déployée contre le terrorisme, il la faut aussi contre le chômage et pour la croissance et l’emploi ». En la matière, le chef de l’Etat devrait se contenter de « rappeler les grandes orientations » que sont « la formation professionnelle, l’apprentissage, la simplification du droit du travail et les “nouvelles opportunités économiques” » chères à son ministre de l’économie, Emmanuel Macron. Les annonces précises, elles, viendront plus tard : sans doute le 18 janvier, jour où M. Hollande a prévu de présenter ses vœux aux forces économiques et sociales devant le Conseil économique, social et environnemental (CESE).Enfin, le chef de l’Etat compte marteler une idée qui lui est chère et sur laquelle tous ses prédécesseurs ont insisté lors de leurs vœux télévisés : la nécessité de l’unité et du rassemblement, « condition pour réussir les deux premiers défis que sont la lutte contre le terrorisme et le retour de la croissance », précise l’Elysée. « Le rassemblement, c’est la réponse politique à tous ceux qui veulent diviser et opposer les Français, ceux qui veulent les emmurer », précise un conseiller.Entre les lignes et au-delà des formules convenues, chacun sera attentif, comme il est de rigueur lors de ce genre de rituels, à ces messages plus ou moins subliminaux qui en disent parfois plus longs que l’explicite du discours. Il en sera ainsi de la déchéance de nationalité : M. Hollande citera-t-elle cette mesure controversée, la justifiera-t-il et si oui avec vigueur – au risque de braquer encore plus la gauche – ou mollement – au risque d’inciter la droite à crier au reniement ?Lire aussi :Déchéance de nationalité : Hollande et Valls ont un mois pour convaincre leur majoritéUne chose est sûre : ce qu’il dira sur ce point précis déterminera largement la suite des événements, et notamment les relations à venir entre l’exécutif et sa majorité parlementaire. Car le chef de l’Etat sait qu’il joue gros : compte tenu de la tournure prise par le débat ces derniers jours, tout ce qu’il dira sur la « déchéance de nationalité » et son inclusion dans la révision constitutionnelle promise après les attentats de novembre peut lui coûter très cher politiquement. Et colorer d’une façon déterminante l’entrée dans l’année 2016, c’est-à-dire la véritable entrée dans la campagne présidentielle.@ThomasWiederThomas WiederRédacteur en chef - chef du service FranceSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.12.2015 à 20h50 • Mis à jour le31.12.2015 à 16h59 Face aux menaces terroristes qui pèsent sur les festivités de la Saint-Sylvestre, la sécurité a été renforcée dans de nombreux pays. Certaines manifestations prévues pour la nuit du 31 décembre au 1er janvier ont été annulées en Belgique, et, dans plusieurs pays, les forces de l’ordre ont été placées en état d’alerte maximal.Le feu d’artifice n’aura pas lieu à Bruxelles Yvan Mayeur, le maire de la capitale de la Belgique, a annoncé mercredi 30 décembre l’annulation du feu d’artifice dans le centre-ville. Près de 100 000 personnes s’étaient rassemblées l’an dernier place de Brouckère. « Il vaut mieux ne pas prendre le risque », a-t-il simplement justifié. « Une décision difficile, mais la bonne décision », a jugé Charles Michel, le premier ministre de la Belgique.Sept perquisitions ont encore été menées jeudi matin dans quatre communes belges, dans le cadre de l’enquête sur des menaces d’attentats à Bruxelles. Six personnes ont été interpellées et sont actuellement entendues.La veille, les forces de l’ordre ont arrêté et placé en détention provisoire deux personnes soupçonnées de préparer des attentats pour les fêtes de fin d’année. La menace, jugée « sérieuse », visait « plusieurs lieux emblématiques de Bruxelles », avait précisé le parquet fédéral.Bien plus de policiers dans Paris et ses environsPrivée elle aussi de feu d’artifice, Paris maintient cependant la traditionnelle célébration du Nouvel An sur les Champs-Elysées. Elle se déroulera néanmoins dans un contexte de sécurité renforcée. Près de 1 600 policiers et gendarmes assureront la sécurité du plus grand rassemblement autorisé en France depuis l’instauration de l’état d’urgence après les attentats du 13 novembre.Près de 11 000 hommes − policiers, membres des services de secours, dont 2 300 pompiers, 2 000 militaires et une soixantaine d’agents de la Ville de Paris ainsi qu’une centaine d’agents de la RATP et de la SNCF − seront déployés dans la capitale et sa petite couronne, contre 9 000 en 2014. « L’état de la menace terroriste est permanent », même s’« il n’y a pas d’élément nouveau spécifique à l’agglomération parisienne ou notre capitale dont nous ayons connaissance », a déclaré Michel Cadot, le préfet de police de Paris.Au total, ce seront « plus de 100 000 policiers et gendarmes » qui seront mobilisés dans toute la France, selon le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve, qui a répété qu’il n’y avait « pas de menace précise » d’attentat en France mais bien une « menace générale sur l’ensemble des capitales européennes ».Lire aussi :Une surveillance accrue autour des églises lors des cérémonies de NoëlAttentats déjoués en Turquie et en IndonésieEn Turquie, la police a arrêté, mercredi, deux membres présumés de l’organisation Etat islamique (EI) soupçonnés de préparer un double attentat-suicide dans la capitale pour les fêtes de fin d’année. La police affirme qu’ils projetaient d’attaquer un centre commercial et une rue aux abords de la place de Kizilay, lieu traditionnel des festivités du Nouvel An.La Turquie est en état d’alerte depuis l’attentat qui a fait cent trois morts et plus de cinq cents blessés devant la gare centrale d’Ankara, le 10 octobre, avant un rassemblement en faveur de la paix organisé par les mouvements prokurdes.En Indonésie, le gouvernement a également dit avoir déjoué, à la mi-décembre, des attaques en préparation par des groupes islamistes locaux. Pas moins de 150 000 membres des forces de sécurité ont été mobilisés en cette fin d’année dans la capitale Jakarta et dans le reste du pays, pour protéger les lieux publics et les lieux de culte.Vienne, Moscou, Madrid et Londres en alerte L’éventualité d’un attentat pendant la période des fêtes a également conduit la police autrichienne à relever le niveau de sécurité à Vienne.A Moscou, l’emblématique place Rouge, lieu de rassemblement traditionnel, sera pour la première fois fermée au public au moment. L’EI a revendiqué la fusillade sur un site touristique du Daghestan qui a fait un mort et 11 blessés.A Madrid, la police limitera à 25 000 le nombre de personnes autorisées à aller sur la Puerta del Sol, centre symbolique du pays où les Espagnols ont l’habitude de se réunir le 31 décembre pour manger des grains de raisin aux 12 coups de minuit. A 21 heures, la place sera ainsi totalement évacuée, puis les accès seront soigneusement filtrés à quatre entrées, où des contrôles minutieux seront effectués.Aux Etats-Unis, des mesures « plus importantes que jamais » La peur du terrorisme est aussi marquée outre-Atlantique, où les mesures de sécurité mises en place pour les célébrations du Nouvel An, notamment lors du grand rassemblement de Times Square, à New York, sont « plus importantes que jamais », a assuré Bill de Blasio, le maire de la ville.Une célébration interdite à Brunei et sur la bande de Gaza Brunei, petit sultanat sur l’île de Bornéo a déjà interdit toute célébration de Noël, tout comme le groupe islamiste palestinien Hamas, qui a décrété illégales les fêtes du Nouvel An dans les lieux publics de la bande de Gaza en invoquant leur offense aux « valeurs et traditions religieuses ».A Sydney, des feux d’artifices gigantesques Tout n’est pas revu à la baisse en ce passage à la nouvelle année : la ville de Sydney, la première à passer en 2016, prépare le plus grand feu d’artifice jamais tiré dans la mythique baie de la ville. 30.12.2015 à 17h09 • Mis à jour le30.12.2015 à 17h22 | Laura Buratti Quelques mois après la rentrée, de nombreux étudiants s’aperçoivent qu’ils se sont trompés de voie et que la réalité ne correspond pas à leurs attentes. La meilleure solution reste alors de se réorienter au plus tôt et si possible sans perdre son année, grâce aux rentrées décalées.Dédramatiser et ne pas abandonner« A 18-20 ans, on a la vie devant soi, on a le temps, rappelle Anne Strazielle, infirmière à l’université de Bordeaux qui reçoit de nombreux étudiants déboussolés en début d’année. L’échec, ce n’est pas si grave, il faut simplement prendre le temps de bien redéfinir son projet. »Après avoir pris un peu de recul, on peut commencer à se renseigner sur les autres formations. Mais attention, il faut résister à la tentation de tout laisser tomber. « Il faut continuer à aller en cours et passer tous ses examens, conseille-t-elle. Même si ce n’est pas passionnant, cela fait un meilleur effet sur le CV. Et qui sait, vous décrocherez peut-être quelques unités d’enseignement [UE] qui pourront vous servir plus tard. »Faire le point avec un conseiller d’orientationComment savoir si vos doutes ou vos difficultés sont passagers, dus à des difficultés d’adaptation par exemple ou révélateurs d’une vraie erreur d’orientation ? « Un entretien avec un conseiller permet de faire la part des choses », assure Béatrice Langlois, conseillère d’orientation-psychologue au centre d’information et d’orientation (CIO) Médiacom.Les conseillers d’orientation peuvent également vous aider à faire le tri entre vos différentes idées… ou à en trouver une, si vous en manquez. « Je demande souvent aux étudiants : “Si vous deviez passer 3 heures dans une bibliothèque, vers quel rayon auriez-vous envie d’aller ? Que liriez-vous pendant tout ce temps ?” Cela les aide à cerner leurs centres d’intérêt plus facilement qu’en se demandant “Qu’est-ce que je veux faire plus tard ?” », explique Michèle Janiszewski, chargée d’orientation et d’insertion à l’Espace avenir de l’université de Strasbourg.Il faut agir le plus tôt possible, les dossiers pour intégrer les rentrées décalées sont à rendre en général courant janvier, pour commencer les cours en février-mars. Pour avoir un rendez-vous avec un conseiller, vous pouvez vous rendre dans un service commun universitaire d’information et d’orientation (SCUIO), présent dans la plupart des universités. Des conseillers d’orientation sont également présents dans les CIO, installés dans la plupart des grandes villes ainsi qu’au CIO des enseignements supérieurs à Paris.Se renseigner sur les formationsUne fois que vous avez une idée, même vague, de ce que vous aimeriez faire et de la formation pour y parvenir, penchez-vous sérieusement sur le programme, souvent disponible sur le site Internet de l’établissement. Le sujet des cours vous intéresse-il ? Le rythme et le volume des cours vous paraissent-ils adaptés ?« De plus, pour éviter les mauvaises surprises, il faut absolument s’assurer que le diplôme en question est certifié et à quel niveau », avertit Béatrice Langlois. Les diplômes peuvent être gradés (au niveau européen), visés (par l’Etat) ou juste certifiés (par l’école). Attention à ces derniers, ils ne sont reconnus qu’au sein de l’établissement qui les délivre et peuvent vous empêcher par la suite d’obtenir une passerelle.« Cela ne veut pas dire pour autant que c’est un mauvais diplôme, nuance Béatrice Langlois. S’il y a beaucoup de stages et une bonne insertion professionnelle à la sortie par exemple, pourquoi pas ? » Dans tous les cas, mieux vaut savoir où on met les pieds. Pour y voir plus clair, consultez le dossier sur la reconnaissance des diplômes de l’Onisep (Office national d’information sur les enseignements et les professions).Les écoles ont l’obligation d’afficher le label de leurs diplômes. Si vous ne trouvez pas l’information sur le site de l’école, n’hésitez pas à les appeler directement. Sinon, des dossiers « École de commerce » et « École d’ingénieurs » sont édités et mis à jour tous les ans par l’Onisep, à consulter gratuitement dans tous les CIO ou à acheter en ligne.Intégrer une rentrée décaléeUne fois que vous avez choisi une filière et l’établissement qui vous plaît, encore faut-il savoir s’il est possible de la rejoindre en rentrée décalée. Le CIO des enseignements supérieurs a établi une liste des universités qui offrent cette possibilité, mais seulement pour l’Ile-de-France. Il n’existe pas d’annuaire pour les autres facs de France, il faut se renseigner directement auprès des établissements.Lire aussi :Erreur d’orientation à la fac : il est encore temps de changerPour se réorienter dans un IUT, l’Espace avenir de l’université de Strasbourg a édité un guide 2015-2016 accessible en ligne.En ce qui concerne les écoles de commerce ou d’ingénieur, c’est plus compliqué. Le plus sûr est d’appeler directement les écoles pour vous renseigner. Il n’existe pas de liste des écoles qui proposent des rentrées décalées pour la bonne raison qu’elles attendent souvent de connaître le nombre de demandes pour décider de compléter une promotion ou d’ouvrir une nouvelle classe. De plus, les informations sur leurs sites Internet respectifs ne sont pas toujours mises à jour et donc peu fiables. Mieux vaut donc les contacter directement.Pour ne pas perdre son annéePour ceux qui s’y sont pris trop tard ou qui ont encore besoin de temps pour réfléchir à leur réorientation, il existe des astuces pour mettre à profit l’année et rester actif. « Partir à l’étranger, au pair par exemple, faire un service civique ou un service volontaire européen sont de bons moyens de finir l’année et de faire le point », conseille Michèle Janiszewski. L’année de césure permet quant à elle de suspendre ses études pour une période de six mois à un an tout en gardant son statut d’étudiant. Un bon moyen de s’ouvrir à d’autres expériences avant d’aborder la rentrée 2016 du bon pied.Lire aussi :Ni « truc de hippie » ni « glande » : l’année de césure expliquée en BDLaura BurattiJournaliste au Monde 30.12.2015 à 15h53 • Mis à jour le31.12.2015 à 07h40 | William Audureau Ils pensaient faire reculer les idéaux féministes. Raté. Plus d’un an après la polémique du « GamerGate », la question du sexisme des gamers n’a jamais été aussi souvent posée, et les femmes jamais autant mises en avant dans la production.Le mouvement du GamerGate est né aux Etats-Unis à l’été 2014. Une développeuse indépendante, Zoe Quinn, subit alors une violente campagne de harcèlement, après que son ex-compagnon révèle sa relation avec un journaliste ayant écrit sur son jeu. La presse spécialisée, accusée de collusion, prend la défense de la développeuse et dénonce la misogynie du milieu gamer et de l’industrie des jeux vidéo. « Les gamers n’ont pas à être votre public. Les gamers sont morts », proclamait le 28 août 2014 la journaliste Leigh Alexander, suscitant une vaste levée de bouclier de joueurs vexés, réunis sous l’étiquette « GamerGate ».Castings ouverts aux héroïnesEn 2015, non seulement les idées féministes ont progressé dans le milieu geek, mais même les grosses cylindrées de l’industrie (Assassin’s Creed Syndicate, Call of Duty : Black Ops 3 et FIFA 16) se sont engagées sur la voie de la parité, fût-ce de manière encore embryonnaire. La superproduction annuelle d’Ubisoft, Assassin’s Creed, propose pour la première fois de choisir entre un héros et une héroïne. Le jeu de tir d’Activision (Call of Duty) permet également d’incarner une femme soldat, même si celle-ci n’est pas visible (vue subjective oblige), que des erreurs d’accord persistent dans les textes et que l’écriture reste stéréotypée. Interrogé par IGN, Jason Blundell, directeur du mode scénario, se justifie par une pirouette cinématographique.« Ce qui est intéressant, c’est que le film “Alien” a en fait été écrit pour un homme, mais ils ont enrôlé Sigourney Weaver et ont juste laissé le script en l’état. C’est pourquoi elle s’avère un personnage aussi fort et confiant. Donc nous avons fait de même – nous avons écrit un script de manière neutre et l’acteur y apporte sa personnalité et son sexe… mais cela ne s’y plie pas complètement non plus. »La simulation de football de référence du marché, FIFA, a également franchi le pas. Deux mois après la coupe du monde au Canada, l’épisode FIFA 16 a introduit pour la première fois des sélections féminines dans un jeu vidéo de football. « On sait que certaines personnes ne vont pas apprécier, c’est une prise de risque, mais l’innovation n’est que ça », assumait Sebastian Enrique, le producteur du jeu, interrogé en juin par Le Monde.L’influence de BiowareSi la sortie de ces trois jeux s’inscrit dans l’après-GamerGate, leur développement a en réalité débuté bien avant – vers 2012-2013 pour la plupart. « Il y a deux ans et demi, nous avons voulu raconter une histoire moderne. Dès le départ, nous savions que nous voulions avoir les jumeaux Jacob et Evie », héros masculin et féminin d’Assassin’s Creed Syndicate, explique François Pelland à GameRant.L’industrie du jeu vidéo évolue depuis le début des années 2010, influencée, notamment, par les vidéos critiques de la blogueuse féministe Anita Sarkeesian et les créations du studio Bioware. Ce dernier est notamment à l’origine de Mass Effect, saga de jeu de rôle space-opera, une des premières à proposer le choix du sexe et de l’orientation sexuelle. « C’est un monde où – en dépit des problèmes avec les Reapers [une race extraterrestre fictive] – ces différents types de relations ou de romances, qu’elles soient gays ou lesbiennes, sont juste traitées comme n’importe quelle autre relation dans cet univers », se félicitait dès 2012 son scénariste principal Mac Walters dans les colonnes du Financial Post. L’un des jeux les plus attendus de 2016, Mass Effect Andromeda, devrait confirmer cette orientation, après un troisième épisode qui avait notamment mis en scène un personnage transsexuel très travaillé.Résistants contre la paritéMais cette responsabilisation de la production n’est que partielle, et reste contestée. A l’autre bout du spectre, des opposants à la parité ont continué à se faire entendre en 2015, soit sur Internet, soit à travers des jeux vidéo.Ainsi le 1er avril, en guise de poisson, le studio Destructive Creations accusait sur les réseaux sociaux les « SJW » (« social justice warriors », terme péjoratif désignant les journalistes et militants féministes et LGBT) d’avoir porté plainte contre son fondateur pour apologie de la violence. Le studio polonais, auteur de Hatred, n’a jamais caché sa sympathie pour le GamerGate. A sa sortie en juin, son jeu, un simulateur de massacre cynique et antisocial, a été propulsé à la première place des ventes sur la plateforme Steam, essentiellement soutenu par cette même communauté, sous couvert d’une défense jusqu’au-boutiste de la liberté artistique. Quoique moins médiatisés, d’autres jeux ont tenté de surfer sur la polémique, à l’image du glauque et confus Gynophobia, jeu de tir à la Doom dans lequel le héros, pour guérir de sa peur de l’autre sexe, doit abattre dans son cauchemar femmes zombies et femmes araignées… avant de se réveiller, dans un final accablant de médiocrité, auprès d’une femme à forte poitrine pour symboliser sa guérison.« Quand j’ai décidé de faire Gynophobia, j’étais bien conscient que le thème était provocateur, mais j’aimais tellement l’idée que j’ai décidé de le réaliser quand même. […] Je suis favorable à la liberté d’expression, et j’estime que celle-ci doit inclure la liberté d’offenser », explique par courriel au Monde son auteur, le jeune Ukrainien Andrii Vintsevych, reprenant à son compte un argumentaire classique des antiféministes, tout en se défendant de toute misogynie :« La femme aux gros seins dans la première version, c’était à cause d’une limitation de budget, j’avais trouvé ce modèle tout fait. Depuis je l’ai refait avec une femme aux seins normaux. » Le titre est toutefois passé inaperçu, comme la plupart des productions attachées au GamerGate. Selon une récente étude, 49 % des Américains jouent, mais seuls 10 % se définissent comme « gamers ». Et à en croire les débats en ligne, seule une frange de ces 10 % se reconnaît dans le combat politique du mouvement.Une nouvelle génération d’héroïnesA l’inverse, l’année 2015 a été marquée par une nouvelle génération d’héroïnes. Les plus intéressantes émanent non pas des grands éditeurs, mais d’équipes de taille intermédiaire, comme Telltale Games (The Walking Dead). Le studio a cosigné Tales of the Borderlands, une série interactive à l’humour ravageur, qui n’oublie pas de respecter la parité. L’aventure est contée tour à tour du point de vue du héros et de l’héroïne, un modèle de femme indépendante et entreprenante, qui contraste par ailleurs avec la vanité du protagoniste masculin, Rhys. La question s’était déjà posée chez Gearbox à l’occasion du développement de Borderlands – The Pre-Sequels (jeu de tir). « J’avais été irrité par le déséquilibre homme-femme, et tout le monde dans l’équipe s’était accordé pour dire qu’il nous fallait une héroïne supplémentaire », expliquait-il fin 2014 au site féministe The Marysue.Battant en brèche les représentations hypersexuées de Lara Croft (Tomb Raider) ou de Samus Aran (Metroid) en petite culotte, le jeu d’aventure français Life is Strange a même créé une héroïne humaine et rêveuse, Maxine, pétrie d’interrogations communes. Une orientation scénaristique qui avait été choisie avant l’explosion du GamerGate, assure le studio parisien à son origine, Dontnod Entertainment. « On ne se pose pas la question pour un livre ou un film. J’ai trouvé ce débat vraiment déplacé. Quelle est la meilleure façon de raconter une histoire ? Pour nous, c’était Maxine », exposait Raoul Barbet, coréalisateur du jeu, interrogé par Le Monde en début d’année. Ce qui n’empêche pas le titre d’évoquer le sexisme sur les campus, et l’antiféminisme chez les jeunes – à l’image de ce numéro anonyme qui traite l’héroïne de « féminazie » durant son enquête.La réaction des éditeurs japonaisBien sûr, ces titres ne représentent qu’une partie de la production. Et le très « girlie » La Nouvelle Maison du style 2, meilleure vente de Noël sur consoles portables, s’apparente plus à un hoquet de l’histoire, huit ans après la mode de la Nintendo DS et des innombrables jeux de poneys, mode, et coiffure au marketing caricatural.Même les éditeurs japonais, pourtant peu concernés par les débats jusqu’à présent, commencent à ajuster le tir – quoique très timidement. Capcom, qui communique depuis plusieurs mois sur la sortie en 2016 Street Fighter V et ses combattantes aux formes pulpeuses et aux poses suggestives, a discrètement modifié certains cadrages trop voyeurs dans ses bandes-annonces. Les partisans du GamerGate, comme le site NicheGamer, ont aussitôt dénoncé une « censure ». Tecmo Koei, un autre éditeur japonais de jeux de combat, a quant à lui annoncé que Dead or Alive Xtreme 3, avec ses héroïnes siliconées, ne sortirait pas en Occident. Dans un message Facebook relayé par Metro (et depuis effacé), l’éditeur s’en explique de manière allusive :« Vous connaissez les nombreux problèmes actuels de l’industrie du jeu vidéo vis-à-vis du traitement des femmes ? Nous ne voulons pas en parler ici. Mais assurément nous en avons rencontrés ces deux dernières années pour en arriver à notre décision. »Dead or Alive Xtreme 3 devait permettre de participer à des jeux de plein air (beach volley, cerceau, tir à la corde au-dessus d’une piscine…) en maniant des jeunes femmes en bikini.Lire aussi :Jeux vidéo : le sexisme résisteWilliam AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laura Buratti Quelques mois après la rentrée, de nombreux étudiants s’aperçoivent qu’ils se sont trompés de voie et que la réalité ne correspond pas à leurs attentes. La meilleure solution reste alors de se réorienter au plus tôt et si possible sans perdre son année, grâce aux rentrées décalées.Dédramatiser et ne pas abandonner« A 18-20 ans, on a la vie devant soi, on a le temps, rappelle Anne Strazielle, infirmière à l’université de Bordeaux qui reçoit de nombreux étudiants déboussolés en début d’année. L’échec, ce n’est pas si grave, il faut simplement prendre le temps de bien redéfinir son projet. »Après avoir pris un peu de recul, on peut commencer à se renseigner sur les autres formations. Mais attention, il faut résister à la tentation de tout laisser tomber. « Il faut continuer à aller en cours et passer tous ses examens, conseille-t-elle. Même si ce n’est pas passionnant, cela fait un meilleur effet sur le CV. Et qui sait, vous décrocherez peut-être quelques unités d’enseignement [UE] qui pourront vous servir plus tard. »Faire le point avec un conseiller d’orientationComment savoir si vos doutes ou vos difficultés sont passagers, dus à des difficultés d’adaptation par exemple ou révélateurs d’une vraie erreur d’orientation ? « Un entretien avec un conseiller permet de faire la part des choses », assure Béatrice Langlois, conseillère d’orientation-psychologue au centre d’information et d’orientation (CIO) Médiacom.Les conseillers d’orientation peuvent également vous aider à faire le tri entre vos différentes idées… ou à en trouver une, si vous en manquez. « Je demande souvent aux étudiants : “Si vous deviez passer 3 heures dans une bibliothèque, vers quel rayon auriez-vous envie d’aller ? Que liriez-vous pendant tout ce temps ?” Cela les aide à cerner leurs centres d’intérêt plus facilement qu’en se demandant “Qu’est-ce que je veux faire plus tard ?” », explique Michèle Janiszewski, chargée d’orientation et d’insertion à l’Espace avenir de l’université de Strasbourg.Il faut agir le plus tôt possible, les dossiers pour intégrer les rentrées décalées sont à rendre en général courant janvier, pour commencer les cours en février-mars. Pour avoir un rendez-vous avec un conseiller, vous pouvez vous rendre dans un service commun universitaire d’information et d’orientation (SCUIO), présent dans la plupart des universités. Des conseillers d’orientation sont également présents dans les CIO, installés dans la plupart des grandes villes ainsi qu’au CIO des enseignements supérieurs à Paris.Se renseigner sur les formationsUne fois que vous avez une idée, même vague, de ce que vous aimeriez faire et de la formation pour y parvenir, penchez-vous sérieusement sur le programme, souvent disponible sur le site Internet de l’établissement. Le sujet des cours vous intéresse-il ? Le rythme et le volume des cours vous paraissent-ils adaptés ?« De plus, pour éviter les mauvaises surprises, il faut absolument s’assurer que le diplôme en question est certifié et à quel niveau », avertit Béatrice Langlois. Les diplômes peuvent être gradés (au niveau européen), visés (par l’Etat) ou juste certifiés (par l’école). Attention à ces derniers, ils ne sont reconnus qu’au sein de l’établissement qui les délivre et peuvent vous empêcher par la suite d’obtenir une passerelle.« Cela ne veut pas dire pour autant que c’est un mauvais diplôme, nuance Béatrice Langlois. S’il y a beaucoup de stages et une bonne insertion professionnelle à la sortie par exemple, pourquoi pas ? » Dans tous les cas, mieux vaut savoir où on met les pieds. Pour y voir plus clair, consultez le dossier sur la reconnaissance des diplômes de l’Onisep (Office national d’information sur les enseignements et les professions).Les écoles ont l’obligation d’afficher le label de leurs diplômes. Si vous ne trouvez pas l’information sur le site de l’école, n’hésitez pas à les appeler directement. Sinon, des dossiers « École de commerce » et « École d’ingénieurs » sont édités et mis à jour tous les ans par l’Onisep, à consulter gratuitement dans tous les CIO ou à acheter en ligne.Intégrer une rentrée décaléeUne fois que vous avez choisi une filière et l’établissement qui vous plaît, encore faut-il savoir s’il est possible de la rejoindre en rentrée décalée. Le CIO des enseignements supérieurs a établi une liste des universités qui offrent cette possibilité, mais seulement pour l’Ile-de-France. Il n’existe pas d’annuaire pour les autres facs de France, il faut se renseigner directement auprès des établissements.Lire aussi :Erreur d’orientation à la fac : il est encore temps de changerPour se réorienter dans un IUT, l’Espace avenir de l’université de Strasbourg a édité un guide 2015-2016 accessible en ligne.En ce qui concerne les écoles de commerce ou d’ingénieur, c’est plus compliqué. Le plus sûr est d’appeler directement les écoles pour vous renseigner. Il n’existe pas de liste des écoles qui proposent des rentrées décalées pour la bonne raison qu’elles attendent souvent de connaître le nombre de demandes pour décider de compléter une promotion ou d’ouvrir une nouvelle classe. De plus, les informations sur leurs sites Internet respectifs ne sont pas toujours mises à jour et donc peu fiables. Mieux vaut donc les contacter directement.Pour ne pas perdre son annéePour ceux qui s’y sont pris trop tard ou qui ont encore besoin de temps pour réfléchir à leur réorientation, il existe des astuces pour mettre à profit l’année et rester actif. « Partir à l’étranger, au pair par exemple, faire un service civique ou un service volontaire européen sont de bons moyens de finir l’année et de faire le point », conseille Michèle Janiszewski. L’année de césure permet quant à elle de suspendre ses études pour une période de six mois à un an tout en gardant son statut d’étudiant. Un bon moyen de s’ouvrir à d’autres expériences avant d’aborder la rentrée 2016 du bon pied.Lire aussi :Ni « truc de hippie » ni « glande » : l’année de césure expliquée en BDLaura BurattiJournaliste au Monde William Audureau Ils pensaient faire reculer les idéaux féministes. Raté. Plus d’un an après la polémique du « GamerGate », la question du sexisme des gamers n’a jamais été aussi souvent posée, et les femmes jamais autant mises en avant dans la production.Le mouvement du GamerGate est né aux Etats-Unis à l’été 2014. Une développeuse indépendante, Zoe Quinn, subit alors une violente campagne de harcèlement, après que son ex-compagnon révèle sa relation avec un journaliste ayant écrit sur son jeu. La presse spécialisée, accusée de collusion, prend la défense de la développeuse et dénonce la misogynie du milieu gamer et de l’industrie des jeux vidéo. « Les gamers n’ont pas à être votre public. Les gamers sont morts », proclamait le 28 août 2014 la journaliste Leigh Alexander, suscitant une vaste levée de bouclier de joueurs vexés, réunis sous l’étiquette « GamerGate ».Castings ouverts aux héroïnesEn 2015, non seulement les idées féministes ont progressé dans le milieu geek, mais même les grosses cylindrées de l’industrie (Assassin’s Creed Syndicate, Call of Duty : Black Ops 3 et FIFA 16) se sont engagées sur la voie de la parité, fût-ce de manière encore embryonnaire. La superproduction annuelle d’Ubisoft, Assassin’s Creed, propose pour la première fois de choisir entre un héros et une héroïne. Le jeu de tir d’Activision (Call of Duty) permet également d’incarner une femme soldat, même si celle-ci n’est pas visible (vue subjective oblige), que des erreurs d’accord persistent dans les textes et que l’écriture reste stéréotypée. Interrogé par IGN, Jason Blundell, directeur du mode scénario, se justifie par une pirouette cinématographique.« Ce qui est intéressant, c’est que le film “Alien” a en fait été écrit pour un homme, mais ils ont enrôlé Sigourney Weaver et ont juste laissé le script en l’état. C’est pourquoi elle s’avère un personnage aussi fort et confiant. Donc nous avons fait de même – nous avons écrit un script de manière neutre et l’acteur y apporte sa personnalité et son sexe… mais cela ne s’y plie pas complètement non plus. »La simulation de football de référence du marché, FIFA, a également franchi le pas. Deux mois après la coupe du monde au Canada, l’épisode FIFA 16 a introduit pour la première fois des sélections féminines dans un jeu vidéo de football. « On sait que certaines personnes ne vont pas apprécier, c’est une prise de risque, mais l’innovation n’est que ça », assumait Sebastian Enrique, le producteur du jeu, interrogé en juin par Le Monde.L’influence de BiowareSi la sortie de ces trois jeux s’inscrit dans l’après-GamerGate, leur développement a en réalité débuté bien avant – vers 2012-2013 pour la plupart. « Il y a deux ans et demi, nous avons voulu raconter une histoire moderne. Dès le départ, nous savions que nous voulions avoir les jumeaux Jacob et Evie », héros masculin et féminin d’Assassin’s Creed Syndicate, explique François Pelland à GameRant.L’industrie du jeu vidéo évolue depuis le début des années 2010, influencée, notamment, par les vidéos critiques de la blogueuse féministe Anita Sarkeesian et les créations du studio Bioware. Ce dernier est notamment à l’origine de Mass Effect, saga de jeu de rôle space-opera, une des premières à proposer le choix du sexe et de l’orientation sexuelle. « C’est un monde où – en dépit des problèmes avec les Reapers [une race extraterrestre fictive] – ces différents types de relations ou de romances, qu’elles soient gays ou lesbiennes, sont juste traitées comme n’importe quelle autre relation dans cet univers », se félicitait dès 2012 son scénariste principal Mac Walters dans les colonnes du Financial Post. L’un des jeux les plus attendus de 2016, Mass Effect Andromeda, devrait confirmer cette orientation, après un troisième épisode qui avait notamment mis en scène un personnage transsexuel très travaillé.Résistants contre la paritéMais cette responsabilisation de la production n’est que partielle, et reste contestée. A l’autre bout du spectre, des opposants à la parité ont continué à se faire entendre en 2015, soit sur Internet, soit à travers des jeux vidéo.Ainsi le 1er avril, en guise de poisson, le studio Destructive Creations accusait sur les réseaux sociaux les « SJW » (« social justice warriors », terme péjoratif désignant les journalistes et militants féministes et LGBT) d’avoir porté plainte contre son fondateur pour apologie de la violence. Le studio polonais, auteur de Hatred, n’a jamais caché sa sympathie pour le GamerGate. A sa sortie en juin, son jeu, un simulateur de massacre cynique et antisocial, a été propulsé à la première place des ventes sur la plateforme Steam, essentiellement soutenu par cette même communauté, sous couvert d’une défense jusqu’au-boutiste de la liberté artistique. Quoique moins médiatisés, d’autres jeux ont tenté de surfer sur la polémique, à l’image du glauque et confus Gynophobia, jeu de tir à la Doom dans lequel le héros, pour guérir de sa peur de l’autre sexe, doit abattre dans son cauchemar femmes zombies et femmes araignées… avant de se réveiller, dans un final accablant de médiocrité, auprès d’une femme à forte poitrine pour symboliser sa guérison.« Quand j’ai décidé de faire Gynophobia, j’étais bien conscient que le thème était provocateur, mais j’aimais tellement l’idée que j’ai décidé de le réaliser quand même. […] Je suis favorable à la liberté d’expression, et j’estime que celle-ci doit inclure la liberté d’offenser », explique par courriel au Monde son auteur, le jeune Ukrainien Andrii Vintsevych, reprenant à son compte un argumentaire classique des antiféministes, tout en se défendant de toute misogynie :« La femme aux gros seins dans la première version, c’était à cause d’une limitation de budget, j’avais trouvé ce modèle tout fait. Depuis je l’ai refait avec une femme aux seins normaux. » Le titre est toutefois passé inaperçu, comme la plupart des productions attachées au GamerGate. Selon une récente étude, 49 % des Américains jouent, mais seuls 10 % se définissent comme « gamers ». Et à en croire les débats en ligne, seule une frange de ces 10 % se reconnaît dans le combat politique du mouvement.Une nouvelle génération d’héroïnesA l’inverse, l’année 2015 a été marquée par une nouvelle génération d’héroïnes. Les plus intéressantes émanent non pas des grands éditeurs, mais d’équipes de taille intermédiaire, comme Telltale Games (The Walking Dead). Le studio a cosigné Tales of the Borderlands, une série interactive à l’humour ravageur, qui n’oublie pas de respecter la parité. L’aventure est contée tour à tour du point de vue du héros et de l’héroïne, un modèle de femme indépendante et entreprenante, qui contraste par ailleurs avec la vanité du protagoniste masculin, Rhys. La question s’était déjà posée chez Gearbox à l’occasion du développement de Borderlands – The Pre-Sequels (jeu de tir). « J’avais été irrité par le déséquilibre homme-femme, et tout le monde dans l’équipe s’était accordé pour dire qu’il nous fallait une héroïne supplémentaire », expliquait-il fin 2014 au site féministe The Marysue.Battant en brèche les représentations hypersexuées de Lara Croft (Tomb Raider) ou de Samus Aran (Metroid) en petite culotte, le jeu d’aventure français Life is Strange a même créé une héroïne humaine et rêveuse, Maxine, pétrie d’interrogations communes. Une orientation scénaristique qui avait été choisie avant l’explosion du GamerGate, assure le studio parisien à son origine, Dontnod Entertainment. « On ne se pose pas la question pour un livre ou un film. J’ai trouvé ce débat vraiment déplacé. Quelle est la meilleure façon de raconter une histoire ? Pour nous, c’était Maxine », exposait Raoul Barbet, coréalisateur du jeu, interrogé par Le Monde en début d’année. Ce qui n’empêche pas le titre d’évoquer le sexisme sur les campus, et l’antiféminisme chez les jeunes – à l’image de ce numéro anonyme qui traite l’héroïne de « féminazie » durant son enquête.La réaction des éditeurs japonaisBien sûr, ces titres ne représentent qu’une partie de la production. Et le très « girlie » La Nouvelle Maison du style 2, meilleure vente de Noël sur consoles portables, s’apparente plus à un hoquet de l’histoire, huit ans après la mode de la Nintendo DS et des innombrables jeux de poneys, mode, et coiffure au marketing caricatural.Même les éditeurs japonais, pourtant peu concernés par les débats jusqu’à présent, commencent à ajuster le tir – quoique très timidement. Capcom, qui communique depuis plusieurs mois sur la sortie en 2016 Street Fighter V et ses combattantes aux formes pulpeuses et aux poses suggestives, a discrètement modifié certains cadrages trop voyeurs dans ses bandes-annonces. Les partisans du GamerGate, comme le site NicheGamer, ont aussitôt dénoncé une « censure ». Tecmo Koei, un autre éditeur japonais de jeux de combat, a quant à lui annoncé que Dead or Alive Xtreme 3, avec ses héroïnes siliconées, ne sortirait pas en Occident. Dans un message Facebook relayé par Metro (et depuis effacé), l’éditeur s’en explique de manière allusive :« Vous connaissez les nombreux problèmes actuels de l’industrie du jeu vidéo vis-à-vis du traitement des femmes ? Nous ne voulons pas en parler ici. Mais assurément nous en avons rencontrés ces deux dernières années pour en arriver à notre décision. »Dead or Alive Xtreme 3 devait permettre de participer à des jeux de plein air (beach volley, cerceau, tir à la corde au-dessus d’une piscine…) en maniant des jeunes femmes en bikini.William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.12.2015 à 09h50 • Mis à jour le30.12.2015 à 09h52 | Audrey Tonnelier C’est à y perdre son latin. Alors que professionnels et experts se félicitaient depuis plusieurs semaines de la fin du long marasme de la construction, talon d’Achille de l’économie tricolore, les derniers chiffres publiés semblent contredire cette tendance. Les mises en chantier de logements neufs ont baissé de 1 % sur un an, à 93 900 entre septembre et novembre, a annoncé le ministère du logement, mardi 29 décembre.« Il faut perdre l’habitude de réagir trop directement sur un chiffre mensuel, toujours sujet à des aléas de saisie, car cela peut mener à des incohérences », relativise Jacques Chanut, le président de la Fédération française du bâtiment (FFB). De fait, les permis de construire accordés pour des logements neufs ont, eux, bondi de 8,7 % sur la période, par rapport à un an plus tôt (+100 800 logements). En cumul depuis le début de l’année, les mises en chantier sont stables par rapport à 2014, avec 351 200 logements.Après sept années de criseA la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), on préfère également voir le verre à moitié plein. « Les indicateurs repassent enfin au vert dans le neuf : les permis de construire sont légèrement positifs à fin novembre sur douze mois [+0,3 %] et plus nettement encore en logements collectifs [immeubles, +2 %] », se réjouit Alexandra François-Cuxac, la présidente de la FPI.Un rebond plus que bienvenu, après sept années de crise qui ont saigné à blanc le secteur. Le chiffre d’affaires de la construction est passé de 139 à 128 milliards d’euros entre 2007 et 2014. Et quelque 150 000 emplois ont été rayés de la carte, sur un total de 1,3 million avant la crise. « L’année 2015 aura marqué un point bas en matière de mises en chantier (354 000), nous en attendons 380 000 à 390 000 en 2016. Mais il faudra tout de même attendre le deuxième trimestre pour voir un réel redémarrage de l’activité », estime M. Chanut, qui compte pour cela sur « les taux d’intérêt très faibles et l’élargissement du prêt à taux zéro [PTZ, pour les primo-accédants] à partir du 1er janvier ».Lire aussi :Le secteur de la construction n’est toujours pas sorti de la criseCe dispositif verra ses critères d’application singulièrement assouplis : il pourra financer jusqu’à 40 % de l’achat d’un bien immobilier neuf, contre 18 % à 26 % du montant de l’emprunt contracté aujourd’hui. Les plafonds de revenus seront relevés, le différé de remboursement et la durée de prêt allongés. « Surtout, le PTZ ne s’appliquera plus seulement dans les zones tendues [grandes agglomérations, Côte d’Azur]. Et il concernera aussi l’ancien avec travaux, un vrai plus pour les jeunes qui ne peuvent pas acheter dans le neuf », souligne M. Chanut.La FFB applaudit également le dispositif d’investissement locatif Pinel, en vigueur depuis septembre 2014, qui, contrairement à son prédécesseur, le Duflot, permet aux particuliers d’acheter pour louer à leurs ascendants et descendants (parents âgés, enfants).« Pour 2016, nous anticipons une hausse de l’activité de 0,9 % dans le bâtiment, dont +5,5 % pour le logement neuf qui constitue, avec le marché de la rénovation, 60 % du marché de la construction », indique M. Chanut.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Simon Piel, Emeline Cazi et Soren Seelow Les quelque 6 000 procès-verbaux de l’enquête – dont Le Monde a pris connaissance – permettent de retracer avec une grande précision les préparatifs des terroristes et le déroulement des attentats. Ils permettent notamment de comprendre comment s’est passé exactement l’assaut du Bataclan.Lire aussi notre enquête :Attentats de Paris : les commandos étaient coordonnés en temps réel de Belgique21 h 45 : « Ils sont où les Ricains ? »Peu après 21 h 45, alors que deux bombes ont déjà explosé au Stade de France et que des dizaines de morts gisent sur les terrasses des 10e et 11e arrondissement de Paris, trois hommes – Samy Amimour, Foued Mohamed-Aggad et Ismaël Mostefaï – descendent d’une Polo et font feu devant la salle de spectacle. Trois personnes meurent aussitôt.Les rescapés de cette première fusillade se réfugient aussitôt à l’intérieur de la salle, ignorant le cauchemar qui les attend. Deux terroristes se dirigent vers la fosse et tirent à nouveau. Un vigile ouvre une issue de secours pour laisser sortir les spectateurs, mais un troisième homme les attend dehors et mitraille, avant de rejoindre ses deux complices dans la salle.Dans la fosse, les spectateurs pris au piège se couchent au sol, feignant d’être morts. « Celui qui bouge, je le tue, tu vas voir toi », lance un assaillant en tirant méthodiquement dans la foule : « J’avais dit de ne pas bouger ! » Certains s’amusent avec les otages : « Allez-y, levez-vous, ceux qui veulent partir, partez », lance l’un d’eux. « Bien sûr, tous ceux qui se sont levés se sont fait tirer dessus », raconte un rescapé :« Les terroristes ont recommencé, et d’autres otages se sont levés. De nouveau, ils ont tiré. Ils s’amusaient, ça les faisait rire. »Après les premières salves, les assaillants font une pause. « Il est où le chanteur ? Ils sont où les Ricains ?, demandent-ils. C’est un groupe américain, avec les Américains vous bombardez, donc on s’en prend aux Américains et à vous. » Divers propos censés justifier le massacre sont rapportés par des survivants :« Vous allez voir ce que ça fait les bombardements en Irak, on fait ce que vous faites en Syrie, écoutez les gens crier, c’est ce que les gens vivent en Syrie sous les bombes, vous tuez nos femmes, nos frères et nos enfants, on fait pareil, on est là pour vous, nous on est pas en Syrie mais on agit ici. Vous nous faites ça, on vous fait ça. »22 heures : le commissaire D. arrive au BataclanLes premiers policiers arrivés sur place, vers 22 heures, ont été alertés par radio dix minutes plus tôt qu’une fusillade était en cours au Bataclan. Ils sont deux, un commissaire divisionnaire et un brigadier, membres de la BAC de nuit parisienne, et ne sont pas équipés pour faire face à des armes de guerre. Ils pénètrent dans la salle par l’entrée principale, une simple arme de poing à la main. Leur intervention a mis fin au massacre.Le commissaire D. raconte ses premiers pas dans la salle :« Nous constations la présence de plusieurs corps sans vie et percevions distinctement des hurlements entrecoupés de détonations multiples. Dans le sas d’entrée, les portes opaques s’ouvraient soudainement par l’effet de nombreuses personnes se précipitant vers nous en hurlant (…). Vu l’urgence de porter assistance aux personnes restées à l’intérieur, nous pénétrions dans la salle illuminée, des spots de scène étant dirigés vers notre position. Plusieurs centaines de personnes étaient couchées au sol, ne nous permettant pas de déterminer si elles étaient vivantes ou mortes. »22 h 07 : « Je me suis dit qu’ils étaient vraiment débiles »A une vingtaine de mètres, sur la gauche de la scène, les deux policiers aperçoivent un des preneurs d’otages. Il s’agit de Samy Amimour. Ils font feu à six reprises. « L’individu porteur du fusil d’assaut poussait un râle avant de tomber au sol et de relever la tête légèrement, poursuit le commissaire. A cet instant, une forte explosion survenait à son niveau, nous laissant penser qu’il avait actionné un engin explosif. » Il est 22 h 07.La tête et une jambe de Samy Amimour sont projetées sur la scène. Depuis le balcon du premier étage où ils ont pris position, ses deux complices – Ismaël Mostefaï et Foued Mohamed-Aggad – tirent sur les policiers, les contraignant à battre en retraite. Une rescapée qui se trouvait à l’étage se souvient de la réaction des terroristes au moment de la mort de Samy Amimour :« J’ai reçu un bout de chair dans mes cheveux. Ça les a fait rire. Ils ont dit “tiens il s’est fait exploser”. Ça les a fait marrer, et je me suis dit qu’ils étaient vraiment débiles. »Après l’intervention des policiers de la BAC, Ismaël Mostefaï et Foued Mohamed-Aggad se réfugient dans un couloir en forme de « L », fermé par une porte, emmenant avec eux une dizaine de spectateurs. « Ils discutaient tous les deux à quelques mètres de nous », se souvient une survivante. « Je crois qu’ils parlaient de nous “on va les garder ça va être marrant”. Ils avaient l’air contents. Leur visage satisfait m’a marqué. » Un autre otage se rappelle qu’ils « demandaient aux gens ce qu’ils entendaient derrière la porte. Les gens disaient qu’ils entendaient des gémissements, ça les faisait rire ». Les otages passeront près de deux heures dans ce couloir de 12 mètres avec les terroristes.00 h 18 : l’assaut de la BRIA 22 h 15, la première équipe de la BRI arrive sur place et relève les fonctionnaires de la BAC. Les hommes d’élite de la préfecture de police « nettoient » le rez-de-chaussée en contrôlant chaque survivant, dont ils redoutent qu’ils soient « piégés ». Une demi-heure plus tard, le RAID arrive sur place. Les deux colonnes de la BRI montent à l’étage. A chaque porte de toilette ouverte, des dizaines d’otages agglutinés sortent en courant. Certains descendent des faux plafonds où ils s’étaient réfugiés.Vers 23 h 15, les policiers arrivent devant le couloir au fond duquel sont retranchés les deux terroristes. Derrière la porte, au moins une dizaine d’otages ont été disposés contre les portes et les fenêtres en guise de boucliers humains. Les terroristes font communiquer aux policiers des numéros de téléphone d’otages pour engager des négociations.Le premier contact est établi à 23 h 27. Une survivante rapporte les revendications des terroristes :« Je veux que vous enleviez vos armées, je veux un papier, et un papier signé qui le prouve, il est 23 h 32, si dans cinq minutes je n’ai rien, à 23 h 37 je tue un otage et je le balance par la fenêtre. »Un cinquième contact est établi à 0 h 18 : il s’agit en réalité d’un appel de diversion qui donne le départ de l’assaut. Il va durer cinq minutes.Protégée derrière un bouclier Ramsès, la colonne de la BRI progresse vers les assaillants, retranchés au fond du couloir derrière le coude du « L ». Les otages sont exfiltrés en rampant au sol. Aucun ne sera tué. Le Ramsès reçoit vingt-sept impacts. Touché mortellement par deux tirs, le premier terroriste, Foued Mohamed-Aggad, déclenche sa ceinture explosive, soufflant son complice, Ismaël Mostefaï, criblé de boulons. La prise d’otages du Bataclan a fait 90 victimes, et plusieurs centaines de blessés. Les trois attaques simultanées qui ont endeuillé la France cette nuit-là ont fait 130 morts.Lire le récit complet de la préparation et du déroulement des attentats :De Molenbeek à Paris, sur les traces des terroristes du 13 novembreA lire jeudi, la seconde partie de notre enquête sur les attentats du 13 novembre : la cavale et la traqueEmeline CaziJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSimon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSoren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Soren Seelow, Emeline Cazi et Simon Piel Dans le quartier Oberkampf, comme souvent le week-end, c’est soirée rock ce vendredi 13 novembre. Le concert des Eagles of Death Metal, qui affiche complet, réunit plus de 1 500 personnes au Bataclan. A 21 h 40, une Polo noire se gare devant la salle avec trois hommes à son bord. Deux minutes plus tard, un SMS est envoyé d’un téléphone Samsung, aussitôt jeté dans une poubelle : « On est parti, on commence. »Ce message, retrouvé dans la mémoire du téléphone, donne le coup d’envoi de la prise d’otages du Bataclan, le dernier acte des attentats les plus sanglants qu’ait connus la France.Il est l’une des premières preuves que les attaques du 13 novembre – les trois kamikazes de Saint-Denis, les fusillades des terrasses et la prise d’otages du Bataclan – étaient coordonnées de l’étranger. Le destinataire de ce message a été localisé en Belgique au moment des faits.On savait que les équipes du Stade de France et des terrasses de café avaient été régulièrement en contact au cours de la soirée du 13 novembre. Les quelque 6 000 procès-verbaux de l’enquête – dont Le Monde a pris connaissance et qui permettent de retracer avec une grande précision les préparatifs des terroristes et le déroulement des attentats – révèlent que les trois commandos étaient pilotés en temps réel de Belgique. Une « triple coordination », selon les mots des enquêteurs, chapeautant l’ensemble des opérations à distance.Lire aussi :Attentats de Paris : l’assaut du Bataclan, raconté heure par heure25 échanges exclusifsA 21 h 42, lorsque le SMS est envoyé, son destinataire est situé en Belgique. Sa ligne, ouverte le 12 novembre à 22 h 24, se désactivera juste après la réception du texto. Durant sa courte existence, elle a été en relation exclusive – vingt-cinq échanges – avec le Samsung retrouvé dans la poubelle non loin de la salle de spectacle.Il s’avère qu’un second numéro belge a été en contact durant toute la soirée avec Abdelhamid Abaaoud, le conducteur du commando des terrasses, considéré comme un des coordinateurs des attaques. Ce numéro a lui aussi émis en Belgique au moment des faits, à l’endroit précis où se trouvait le destinataire du texto. Les enquêteurs en déduisent qu’au moins un homme a coordonné les attaques de Belgique. Sa ligne provisoire ayant cessé d’émettre, il n’a, à ce jour, pas été identifié.La lecture des données contenues dans le téléphone Samsung retrouvé en face du Bataclan apporte, par ailleurs, des détails sur la préparation de l’attaque. Le 13 novembre, peu après 14 heures, son propriétaire a téléchargé la messagerie sécurisée Telegram. Il a ensuite passé une bonne partie de l’après-midi à effectuer des dizaines de recherches de photos et de plans détaillés de la salle, dont un très précis de la scène.Il a également récupéré le programme de la semaine, puis effectué la recherche « Eagles of Death Metal + White Miles au Bataclan ». Les ADN mêlés de deux des trois terroristes du commando seront retrouvés sur le boîtier.Lire le récit complet de la préparation et l'exécution des attentats :De Molenbeek à Paris, sur les traces des terroristes du 13 novembreLire aussi :Attentats du 13 novembre : où en est l’enquête ?A lire jeudi, la seconde partie de notre enquête sur les attentats du 13 novembre : la cavale et la traqueEmeline CaziJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSimon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSoren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 29.12.2015 à 18h32 • Mis à jour le30.12.2015 à 05h58 Six mois après avoir été placé en liquidation judiciaire, le magazine gay Têtu est réapparu, mardi soir 29 décembre, dans une version uniquement numérique. La start-up française iDyls, qui a racheté le titre en novembre, a annoncé que le site Tetu.com s’intéressera à l’information lesbienne, gay, bisexuel et transgenre (LGBT), mais abordera aussi des sujets culturels ou de développement personnel.La nouvelle équipe du site veut en faire « un média collaboratif de genre masculin et d’orientation gay qui soit en mesure d’apporter un regard neuf et curieux sur les questions LGBT », a précisé iDyls dans un communiqué.Le magazine gay francophone de référence, qui a déposé le bilan cet été après vingt ans d’existence, était déficitaire depuis sa fondation. La start-up iDyls, composée de quatre personnes, était jusqu’ici chargée de « So Têtu », une application de rencontres et de sorties lancée par le magazine.Lire aussi :« Têtu » tout proche de la liquidationNouveau lancement en kiosque ?Le nouveau site s’enrichira au début de 2016 d’une « plate-forme de services gays et gay-friendly à forte dimension locale et sociale » et pourrait déboucher sur un nouveau lancement en kiosque sous un format renouvelé si le projet était plébiscité, expliquent les repreneurs.Créé en juillet 1995 par des militants de la lutte contre le sida, Têtu avait vu sa diffusion baisser de 12,5 % depuis 2010, à 28 275 exemplaires par mois. Il avait été financé pendant dix-huit ans par son propriétaire et mécène Pierre Bergé, qui avait épongé les pertes de plusieurs dizaines de millions d’euros, avant de le revendre pour 1 euro symbolique à Jean-Jacques Augier, un proche de François Hollande.Le titre avait encore perdu 2 millions d’euros en 2013 et 1,1 million en 2014, pour un chiffre d’affaires de 2,8 millions d’euros. Jean-Jacques Augier, propriétaire d’iDyls à hauteur de 10 % à ses débuts, est sorti du capital de la start-up en octobre.Lire aussi :Opération sauvetage pour le magazine gay « Têtu » Jade Grandin de l'Eprevier En affirmant qu’il était possible de refuser l’augmentation des frais de tenue de compte décidée par la majorité des banques pour 2016, l’Association française des usagers des banques (Afub) a semé le trouble dans un débat déjà houleux. Au 1er janvier 2016, plus de 80 % des banques factureront la tenue de compte, en moyenne 16,50 euros l’année selon le comparateur Choisir ma banque, afin d’assurer la gestion quotidienne des comptes, la sécurité et la lutte contre la fraude. Les jeunes, les clients fragiles et ceux disposant de formules bénéficient toutefois d’exonérations ou de rabais.Aux clients concernés par ces frais, l’Afub a proposé une solution. Elle leur a conseillé d’envoyer à leur agence bancaire une lettre recommandée avec accusé de réception refusant la nouvelle tarification. Selon l’Afub, les établissements seraient alors tenus d’appliquer le tarif antérieur. Elle a conseillé aux usagers de citer l’article L312-1-1 du code monétaire et financier et l’article 1108 du Code civil. « Après le 1er janvier il sera trop tard ! » n’a cessé de marteler son secrétaire général, Serge Maître. Quelques milliers de clients auraient suivi ces recommandations, selon les estimations de l’Afub.Lire aussi :Polémique sur la facturation des comptes courants par les banquesMais la réponse des banques en a déstabilisé plus d’un. « La directrice de l’agence m’a répondu grosso-modo que c’était comme ça et que si je n’étais pas content, je n’avais qu’à aller ailleurs », raconte Georges de Stankiewicz, client de la Société Générale près d’Arcachon. Il paiera finalement les frais. « Si ça n’avait été que moi, j’aurais quitté la banque pour une banque sur Internet, mais j’ai un compte joint et mon épouse n’est pas très bonne en informatique », explique ce retraité de 68 ans.A la banque au logo rouge et noir, on indique plus précisément que « si le client maintient son refus de cette tarification (comme pour toute autre évolution tarifaire) et s’il ne souhaite pas par ailleurs souscrire à un produit l’exonérant de ces frais (package Jazz essentiellement), il n’a pas d’autre solution que de résilier sa convention de compte gratuitement, ce qui signifie la rupture de la relation avec la banque. »Délai de deux moisMême son de cloche chez BNP : « Si le client ne souhaite pas accepter la nouvelle tarification […] il peut résilier la convention sans frais mais il ne peut pas continuer […] en choisissant de refuser de payer les nouveaux frais ».En effet, selon le fameux article L312-1-1 du code monétaire et financier, « tout projet de modification de la convention de compte de dépôt est communiqué […] au client au plus tard deux mois avant la date d’application envisagée ». Si le client ne répond pas, « il est réputé avoir accepté la modification ». En revanche, « si le client refuse la modification proposée, il peut résilier la convention de compte de dépôt sans frais, avant la date d’entrée en vigueur proposée de la modification ».Alors que BNP Paribas et la Société Générale ont respecté le délai de deux mois, au Crédit mutuel, certains clients, notamment en Lorraine et en Bourgogne, semblent n’avoir été prévenus qu’en novembre d’une hausse de tarification datée du 1er octobre 2015. Le Crédit mutuel n’a pas souhaité répondre à nos questions à ce sujet. Mais l’Afub compte soulever la question auprès de l’Autorité de la concurrence et de l’ACPR, le gendarme du secteur bancaire, qu’elle saisira mercredi 30 décembre.De leur côté, les clients qui ont écrit à leur agence pour refuser la nouvelle tarification sont en pleine déconfiture. Une cliente de BNP Paribas préférant rester anonyme s’affole : « Est-ce qu’ils ne vont pas me sanctionner parce que mon courrier était incendiaire ? ». Cette chercheuse d’emploi de 53 ans craint que l’établissement clôture sans son accord un ancien plan d’épargne-logement (PEL) rémunéré à 3,57 %, largement au-dessus du taux actuel de 2 %.« Il ne faut pas donner suite », conseille Serge Maître de l’Afub. « La banque n’ose pas virer le client et veut lui faire croire qu’il est dans l’obligation de la quitter ». Mais ce n’est « ni une obligation ni un effet automatique ». Difficile pour les clients de s’y retrouver, lorsque chaque camp accuse l’autre de désinformation.Jade Grandin de l'Eprevier Francine Aizicovici A quelques jours de Noël, en un instant, la vie a basculé pour 19 chauffeurs-livreurs de la cuisine centrale de Sodexo Marseille, qui alimente les cantines scolaires de la ville de 53 000 repas par jour. Cet instant, c’était le mercredi 25 novembre, à 11h15 précisément, sur le parking de l’entreprise. Selon le constat d’un huissier, le directeur technique du site, Thomas Durand, leur déclare : « Ce matin, un huissier a constaté que vous ne travaillez pas. Nous considérons que vous êtes en abandon de poste. »Le dirigeant annonce également l’envoi d’une « convocation à un entretien préalable à sanction pouvant aller jusqu’au licenciement ». « Compte tenu de la gravité des faits et face à votre volonté de nuire à l’entreprise, ajoute-t-il à l’adresse de ses chauffeurs-livreurs, vous êtes mis à pied à titre conservatoire à partir de maintenant » et ce jusqu’à la fin de la procédure, qui durera trois semaines. Sans salaire, donc.Lire aussi :Des employés de Sodexo estiment avoir été licenciés pour avoir fait grèveLes chauffeurs-livreurs, qui font valoir qu’ils poursuivaient, ce matin-là, une grève entamée la veille, sont abasourdis. « Etre traité comme un paria, c’est une situation humiliante », déclare Christian Bakali, 60 ans, trente-huit années de « bons et loyaux services » payés 1 400 euros nets par mois hors prime d’ancienneté.  « Un monde s’écroule», souffle-t-il. Plus de la moitié des salariés mis à pied ont au moins treize ans d’ancienneté. « Certains sont complètement désespérés et à la limite de lâcher prise », souligne M. Bakali.Mais la machine est lancée. Après les entretiens, auxquels la plupart des 23 salariés convoqués ne se sont pas rendus, 19 ont reçu leur lettre de licenciement, datée du 14 décembre, pour « faute lourde », sans aucune indemnité. Outre un « abandon de poste », il leur est reproché d’avoir bloqué la cuisine à deux reprises en décembre.« Ils ont fait confiance au patron »Comment ce conflit salarial, qui avait démarré de manière ordinaire, a-t-il pu ainsi déraper ? Le 16 novembre, à l’initiative des chauffeurs, des revendications sont déposées auprès de la direction, portant notamment sur une augmentation de salaire de 200 euros pour tout le personnel de la cuisine centrale, soit 140 personnes. Il y avait un « ras-le-bol », dit un salarié : en 2013, les négociations salariales se sont soldées par 0 % d’augmentation générale et 0,4 % en 2014.Ce même jour, un préavis de grève est également déposé pour le 23 novembre. En l’absence de discussions fructueuses, la grève démarre finalement le 24 novembre. Le soir, une négociation aboutit à un « protocole de fin de grève », signé par 7 délégués du personnel sur 8 présents. Le délégué non signataire, qui représente les chauffeurs-livreurs, explique sa position lors de cette réunion : les salariés, qu’ils a consultés, rejettent les propositions de la direction, il ne peut donc signer le protocole.« Les livreurs ont alors signalé à la direction la continuation de leur mouvement de grève », témoigne une déléguée. Mais ces réserves, faites oralement, ne sont pas transcrites dans l’accord. Les délégués ont omis d’en faire la demande, « sans doute par manque d’expérience. Ils ont fait confiance au patron », indique Nordine Ziani, délégué syndical CGT.Pas de dialogueLe lendemain, le matin du 25 novembre, en assemblée générale, les livreurs votent comme prévu la poursuite de la grève. « La direction en est avertie », assure M. Bakali. Celle-ci dit tomber des nues. « Quand j’arrive le mercredi 25 novembre sur le site, la première chose qui me vient à l’esprit, c’est comment on va garantir la livraison des 53 000 repas, indique Eric Gardet, directeur régional de Sodexo Education en Provence-Alpes-Côte d’Azur. La veille, on avait actionné les stocks de secours des écoles. Mais après, on n’a plus de stocks. » Une explication qui surprend M. Bakali : « Il ny’ a pas de livraisons à faire ce jour-là : les cantines sont fermées le mercredi. » M. Gardet envoie l’huissier auprès de livreurs pour constater qu’ils ne travaillent pas.N’y avait-il donc pas de possibilité de dialoguer ? « Avant la venue de l’huissier, le directeur, des responsables de service, ont demandé aux livreurs s’ils reprenaient leur travail. Ils nous ont répondu non, sans nous dire pourquoi », s’offusque M. Gardet, de Sodexo. « Le minimum, de la part de l’employeur, aurait été de leur demander pourquoi ! », rétorque Steve Doudet, l’avocat des salariés licenciés. Cela n’a pas été fait, selon les chauffeurs. « A plusieurs reprises, nous avons dit à l’huissier que nous poursuivions la grève de la veille, mais il ne l’a pas consigné dans son procès-verbal, dénonce M. Bakali. Pourquoi les responsables ont-ils refusé de discuter de ce sujet avec nous, alors qu’en un quart d’heure, la crise aurait pu être désamorcée ? »La direction reste sur sa ligne : pour elle, le « protocole de fin de grève » signé la veille mettait un terme au mouvement. Mais, en droit, ce type d’accord ne peut pas mettre fin automatiquement à une grève, l’exercice du droit de grève étant individuel. M. Gardet souligne aussi qu’il n’a pas reçu « de nouvelles revendications ». « On ne pouvait pas en avoir puisqu’elles avaient déjà été déposées avec le préavis et que l’on était dans la poursuite du mouvement », réplique M. Bakali.« Stratégie de la terreur »« Nous avons eu affaire à des gens qui avaient la volonté de nuire à l’entreprise, accuse M. Gardet, de Sodexo. Ils se moquent du protocole signé, de savoir qu’on ne va pas pouvoir livrer les repas, qu’on a dû en jeter. Ils n’ont pas d’objectifs, à part obtenir des augmentations. » Steve Doudet, l’avocat des salariés licenciés, est lui scandalisé : « On n’a jamais vu, après trois heures d’absence, un employeur engager un licenciement de manière aussi brutale. » Pour l’avocat des chauffeurs-livreurs, « dans un contexte général de remise en cause du code du travail, Sodexo, premier employeur privé de France, a fait le choix d’une stratégie de la terreur pour envoyer un message aux salariés de tous ses sites : chez nous, on ne fait pas grève ». Saisi en référé par les livreurs pour exiger la poursuite de leur contrat de travail et la condamnation de Sodexo pour atteinte au droit de grève, le conseil des prud’hommes de Marseille a, le 16 décembre, renvoyé l’affaire au fond. Contestant cette décision, M. Doudet a saisi la cour d’appel d’Aix-en-Provence jeudi 24 décembre. Aux prud’hommes comme à la cour d’appel, ce sont des mois voire des années d’attente que vont devoir vivre ces chauffeurs-livreurs avant de voir leur situation éclaircie.Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Lucie Soullier De plus en plus isolé à gauche, le couple exécutif défend son projet d’étendre la déchéance de nationalité à tous les binationaux, y compris ceux « nés français ». Une mesure que les deux hommes dénonçaient pourtant il y a quelques années lorsqu’ils étaient dans l’opposition.François Hollande, de la tradition républicaine à la déchéance de nationalitéMalgré les rumeurs d’abandon, alimentées par la ministre de la justice, Christiane Taubira, elle-même, le chef de l’Etat compte bien étendre la déchéance de nationalité pour les binationaux « nés français » reconnus coupables de faits de terrorisme. Cette mesure figure dans le « projet de loi constitutionnelle de protection de la nation », présenté le 23 décembre en conseil des ministres et qui sera soumis au Parlement. Cette mesure, le chef de l’Etat l’avait annoncée le 16 novembre devant le Congrès réuni à Versailles, soit trois jours après les attentats de Paris.Lire aussi :Déchéance de nationalité, la double faute de François HollandePourtant, en 2010 sur France 5, François Hollande jugeait l’extension voulue par le chef de l’Etat d’alors « attentatoire à ce qu’est finalement la tradition républicaine et en aucune façon protecteur pour les citoyens ». Nicolas Sarkozy avait en effet proposé, dans son discours de Grenoble, prononcé en juillet 2010, de retirer la nationalité française « à toute personne d’origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte à la vie d’un policier, d’un gendarme ou de toute personne dépositaire de l’autorité publique ».Invité sur France 5, le François Hollande d’opposition posait alors une série de questions qui lui sont aujourd’hui renvoyées par son propre camp :« Est-ce que ça va améliorer en quoi que ce soit la protection et la sécurité de nos concitoyens ? Est-ce que c’est conforme à notre histoire, nos traditions, notre Constitution, quand on sait que depuis 1889 la nationalité française s’exerce par la naissance et s’acquiert par mariage au bout de quelques années après un contrôle ? »Alors député socialiste de Corrèze et maire de Tulle, il avait également cosigné une tribune dans Libération dénonçant notamment « une atteinte intolérable aux principes constitutifs de la nation ». Un appel pour « un traitement digne et égal pour tous », signé également par Charb, directeur de la publication de Charlie Hebdo assassiné lors des attentats de janvier 2015, Martine Aubry, alors première secrétaire du Parti socialiste et toujours opposée au projet, ou encore Manuel Valls.Lire aussi :Déchéance de la nationalité : la gauche se fractureManuel Valls, des principes républicains à la gauche qui s’égareLe Manuel Valls d’opposition multipliait, en 2010, les arguments contre l’extension de la déchéance de nationalité voulue par la droite au pouvoir. Il expliquait ainsi sur BFM que la possibilité de déchoir de sa nationalité une personne qui avait « porté atteinte aux intérêts de la nation » existait déjà dans la loi. « Il faut en rester là », assénait-il alors, dénonçant « un jeu politique où on essaie de faire croire qu’immigration et insécurité, c’est lié. C’est insupportable et ce n’est pas la France ».« Est-ce que c’est ça qui empêchera les meurtres ? » s’interrogeait encore Manuel Valls sur l’antenne de RMC. Une critique sur l’efficacité sécuritaire de l’extension de la déchéance de nationalité que le maire d’Evry, devenu premier ministre, balaie désormais, affirmant que l’acte n’a pour autre but que d’être « symbolique ».Pourtant, il expliquait en 2010 sur RTL ne pas y être favorable « parce que c’est contraire à nos principes républicains, à nos valeurs ». Des valeurs justement mises en avant en 2015 par les opposants de gauche au projet de révision constitutionnelle… mais désormais également écartées par Manuel Valls, qui affirmait dans Le Journal du dimanche le 27 décembre qu’« une partie de la gauche s’égare au nom de grandes valeurs en oubliant le contexte, notre état de guerre, et le discours du président devant le Congrès ».Cinq ans plus tard, Manuel Valls ne ménage pas sa peine pour défendre l’extension de la déchéance de nationalité. Après une première déclaration à la sortie du conseil des ministres le 23 décembre et un entretien au JDD, le premier ministre justifiait à nouveau cette décision dans une tribune publiée sur Facebook, lundi 28 décembre :« Priver de la nationalité française ceux qui tuent aveuglément d’autres Français au nom d’une idéologie de terreur est un acte symbolique fort qui sanctionne ceux qui se sont eux-mêmes exclus de la communauté nationale. Rien de moins, rien de plus. »#parlementaires { width: 100%; margin-bottom:10px;}#parlementaires tr { display: table-row; vertical-align: inherit; border-color: inherit;}#parlementaires .table-bordered th,.table-bordered td { border-left: 1px solid #ddd;}#parlementaires .table th,.table td { padding: 8px; line-height: 20px; text-align: left; vertical-align: top; border-top: 1px solid #ddd;}.active>a,.active>span { color: #999; cursor: default;}li>a:hover,.active>a,.active>span { background-color: #f5f5f5;}li>a,li>span { float: left; padding: 4px 12px; line-height: 20px; text-decoration: none; background-color: #fff; border: 1px solid #ddd;}#parlementaires .pagination { width: auto!important; padding-top:5px;}#parlementaires .next, #parlementaires .prev { display:none;}#parlementaires #parlementaires .dataTables_wrapper { position: relative; clear: both; zoom: 1}#parlementaires .dataTables_processing { position: absolute; top: 50%; left: 50%; width: 250px; height: 30px; margin-left: 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Assumer. Ne pas céder. Face à ceux qui, à gauche, sont de plus en plus nombreux à s’indigner contre l’inclusion dans la Constitution de la déchéance de nationalité pour les binationaux nés français et « condamné[s] pour un crime constituant une atteinte grave à la vie de la nation », François Hollande et Manuel Valls n’entendent pas fléchir. Lundi 28 décembre, le premier ministre a lancé la contre-offensive, en publiant sur sa page Facebook un vigoureux plaidoyer en faveur de cette mesure.« Je ne peux laisser tout dire sur la déchéance de la nationalité », affirme M. Valls, qui liste, pour en contester le bien-fondé, les différents arguments brandis par ses contempteurs. Non, ce n’est pas « une idée d’extrême droite » ; non, il ne s’agit pas d’une « remise en question du droit du sol » ; non, « cela n’a absolument rien à voir avec les actes discriminatoires du régime raciste et antisémite de Vichy », assure le premier ministre, pour qui la déchéance de nationalité « symbolisera l’exclusion définitive du pacte républicain de ceux qui ont commis des crimes terroristes ».Lire aussi :Déchéance de la nationalité : la gauche se fracture« A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles »A l’Elysée, la tonalité est la même. François Hollande, qui prépare ses vœux télévisés du 31 décembre, compte profiter de l’occasion pour justifier lui aussi cette mesure pourtant de plus en plus contestée dans son propre camp. Même s’il n’en dira sans doute « que quelques mots » ce soir-là, le chef de l’Etat a l’intention, dans les semaines qui viennent, de « faire un travail de conviction et de pédagogie » que l’un de ses proches conseillers résume d’une formule : « A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. »Pas question, donc, de reculer de quelque façon que ce soit. Même si son entourage assure qu’il est « attentif à ce que chacun dit », le président de la République est bel et bien résolu à tenir tête à ceux qui, jour après jour, l’accablent de critiques et prédisent une fronde d’une ampleur inédite de la part des élus de gauche quand la mesure sera débattue à l’Assemblée nationale et au Sénat, vraisemblablement début février. Car pour l’Elysée, ces craintes sont tout bonnement infondées.« Bien sûr que le débat sera musclé mais, au final, il y aura une majorité dans les deux chambres », assure un fidèle du chef de l’Etat, réputé bon connaisseur des équilibres parlementaires, pour qui le mois de janvier sera décisif : « Passé les fêtes, les députés et les sénateurs vont retourner à la rencontre de leurs électeurs. Ils se rendront compte que les Français défendent une position dure sur la question et qu’ils ne comprennent pas les finesses juridiques censées délégitimer cette proposition. »A Matignon, on se veut également confiant : « On aura la majorité », assure l’entourage de M. Valls, qui balaie d’un revers de main les critiques formulées ces jours-ci par plusieurs députés de l’aile gauche du PS, estimant que celles-ci sont contre-productives. « La grossièreté des attaques de Benoît Hamon, Guillaume Balas et Christian Paul révulse la base du groupe », dit-on à Matignon.Lire aussi :Déchéance de nationalité, la double faute de François HollandeFébrilitéPour plusieurs observateurs, cependant, la décision prise par le premier ministre de monter au front à deux reprises en deux jours pour répondre aux critiques, dans Le Journal du dimanche d’abord puis sur Facebook le lendemain, doit au contraire être interprétée comme un signe de fébrilité. « Ni François Hollande ni Manuel Valls ne pensaient que ça réagirait de cette façon », décrypte un responsable du PS, qui cite les tweets cinglants rédigés dimanche après-midi par Jean-Marc Ayrault et Martine Aubry, après la publication par Le JDD de propos de M. Valls accusant « une partie de la gauche [de] s’égare[r] au nom de grandes valeurs ». Pour ce membre de la direction du PS, « la surréaction de Valls n’est pas un indice de sérénité : si l’horizon était dégagé, il ne se sentirait pas obligé d’allumer ainsi des contre-feux ».Dans les prochaines semaines, le premier ministre entend poursuivre activement son travail de persuasion. Soucieux de « stopper » ce qu’il considère comme une « dénaturation du débat », selon un conseiller, M. Valls a prévu de multiplier les rencontres avec les parlementaires, qu’il recevra individuellement ou par petits groupes à Matignon après le Nouvel An. Au PS, ce choix soulève une inquiétude : « Valls se met au milieu du champ de tir, mais il n’est pas sûr qu’il soit le mieux à même de rassembler la majorité », pointe un pilier du groupe socialiste à l’Assemblée, pourtant considéré comme un soutien du premier ministre. « Comme d’habitude, Valls veut y aller à la schlague, mais le passage en force va se retourner contre lui », prédit un autre député, qui estime qu’environ 200 des 287 membres du groupe socialiste pourraient ne pas voter la déchéance de nationalité.Lire aussi :En Grande-Bretagne, les conservateurs ont banalisé la déchéance de nationalitéAlors que la contestation s’étend à l’intérieur du PS – lundi, une centaine de militants ont saisi sa haute autorité, estimant que les propos de M. Valls étaient contraires à la « déclaration de principes » du parti –, certains, Rue de Solférino, veulent encore croire que l’habileté politique de François Hollande lui permettra de trouver une porte de sortie susceptible d’amadouer ses détracteurs sans donner le sentiment de se dédire. C’est le cas de Julien Dray et de Jean-Pierre Mignard, deux proches du chef de l’Etat, pour qui une solution serait de troquer la déchéance de nationalité par une peine d’indignité nationale.« Si on veut faire du symbole, il faut faire en sorte de ne pas faire du contre-symbole, a déclaré le second, mardi matin, sur Europe 1. C’est pourquoi je propose la peine d’indignité nationale. C’est une mesure qui a une belle histoire. C’est celle du gouvernement issu de la Résistance, où tous les collaborateurs, Philippe Pétain en tête, ont été condamnés pour indignité nationale. Il s’agit de Français qui ont tué d’autres Français. On est dans une symbolique identique. »#parlementaires { width: 100%; margin-bottom:10px;}#parlementaires tr { display: table-row; vertical-align: inherit; border-color: inherit;}#parlementaires .table-bordered th,.table-bordered td { border-left: 1px solid #ddd;}#parlementaires .table th,.table td { padding: 8px; line-height: 20px; text-align: left; vertical-align: top; border-top: 1px solid #ddd;}.active>a,.active>span { color: #999; cursor: default;}li>a:hover,.active>a,.active>span { background-color: #f5f5f5;}li>a,li>span { float: left; padding: 4px 12px; line-height: 20px; text-decoration: none; background-color: #fff; border: 1px solid #ddd;}#parlementaires .pagination { width: auto!important; padding-top:5px;}#parlementaires .next, #parlementaires .prev { display:none;}#parlementaires #parlementaires .dataTables_wrapper { position: relative; clear: both; zoom: 1}#parlementaires .dataTables_processing { position: absolute; top: 50%; left: 50%; width: 250px; height: 30px; 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La mise en place en 1979 de la politique de l’enfant unique, trois ans après la mort de Mao et au moment où Deng Xiaoping lançait sa politique de réformes et d’ouverture, s’expliquait par des raisons économiques. Tout comme son abandon, près de quarante ans plus tard, dans une Chine grisonnante et en quête d’un nouveau modèle de développement qui donne une part plus importante à la consommation.Nous republions ici une interview réalisée fin octobre – lorsque le gouvernement chinois avait annoncé ce changement historique – avec Isabelle Attané. Démographe et sinologue à l’Institut national des études démographiques (INED), auteur de La Chine à bout de souffle (éd. Fayard, sortie en janvier), elle estime que l’autorisation accordée à tous les couples d’avoir deux enfants ne devrait pas permettre d’assister à une remontée de la fécondité.Pourquoi cette politique de l’enfant unique avait-elle été mise en place ?La Chine appliquait depuis 1971 une politique de contrôle des naissances, à la fois à la campagne (trois enfants maximum) et en ville (deux enfants maximum). Elle a été très efficace en termes de baisse de la fécondité dans les années 1970, mais elle était moins stricte. Deng Xiaoping, en arrivant au pouvoir en 1978, a lancé les réformes. Et la politique de l’enfant unique mise en place un an plus tard visait à permettre de soutenir cet objectif d’accélérer le développement du pays. L’argument était donc économique.Comment a-t-elle évolué ?Finalement, cette politique de l’enfant unique n’a concerné qu’une fraction de la population. Dans les années 2000, ce n’était plus qu’un tiers, car elle ne concernait plus que les grandes villes.Dès le début, en 1979, il était possible pour les couples composés de deux enfants uniques de faire deux enfants. A la fin de l’année 2013, après le troisième plénum, cette possibilité a été élargie aux couples dont l’un des deux conjoints seulement était enfant unique. Avec l’autorisation pour tous les couples d’avoir deux enfants, on assiste à un nouvel assouplissement du contrôle des naissances.Comment expliquer cette décision de l’abandonner ? Est-ce historique ?Oui. Il faut cependant se souvenir que, lors de sa mise en œuvre en 1979, il avait été expliqué que la politique de l’enfant unique était censée ne durer que trente ans, donc qu’elle serait provisoire. A partir des années 2000, la Chine a commencé à vieillir à un rythme soutenu. La communauté des démographes chinois et d’autres secteurs de la population ont prôné l’abandon de cette politique qui n’avait plus lieu d’être pour différentes raisons.En premier lieu, parce que la Chine va se retrouver avec une structure de population qui va commencer à devenir défavorable à son économie. Entre les années 1980 et la fin des années 2000, le pays a bénéficié d’une structure démographique extrêmement favorable : la part d’actifs, en gros les adultes – nous, les démographes, considérons que c’est la population âgée de 15 à 59 ans – était exceptionnellement élevée. Elle a atteint jusqu’à 70 % de la population totale. Mais, depuis le début des années 2008, cette part commence à diminuer. Le nombre de personnes âgées va augmenter et, en raison de la baisse de la natalité, la population adulte va diminuer.L’assouplissement de 2013 a-t-il eu un impact ?Il ne s’est pas traduit par une remontée de la natalité. Aujourd’hui, ils autorisent tous les couples à avoir deux enfants. S’ils ont pris cette décision, c’est aussi pour répondre à la contestation croissante vis-à-vis de la politique de l’enfant unique, et je ne suis pas sûr qu’elle ait un impact significatif. Il est assez peu probable que cela permette d’une part à la fécondité de remonter significativement et d’autre part de lutter contre l’élimination des petites filles. Avoir un enfant coûte cher. Il y a très peu de structures d’accueil, et quand elles existent, elles sont chères, tout comme le système de santé ou l’université… Les études supérieures coûtent très cher également. Pour les familles, c’est un budget considérable.François BougonChef adjoint au service InternationalSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.12.2015 à 13h33 • Mis à jour le28.12.2015 à 13h35 | Séverin Graveleau « On voit l’échéance se rapprocher, on se rend dans une multitude de salons d’orientation, on en parle à tout le monde. Mais rien n’y fait, on est perdu ». C’était il y a trois ans mais Antoine de Montebello se souvient du « stress d’APB » comme si c’était hier. Bon élève en terminale, il se rappelle avoir eu l’impression « d’être incapable de se repérer parmi la multitude d’offres » dans l’enseignement supérieur.Il imaginait alors vaguement « vouloir travailler dans l‘audiovisuel », une option dévalorisée dans le lycée privé catholique parisien dans lequel il terminait sa scolarité, autant que l’idée d’intégrer une école (privée) de commerce post-bac, l’Iéseg à Paris, absente du portail APB. Il y est aujourd’hui un étudiant épanoui en troisième année. « Il ne faut se fermer aucune possibilité, et tout envisager sans trop écouter les recommandations des uns et des autres. Et en cas de doute, demander l’aide de professionnels de l’orientation », conseille-t-il aujourd’hui.C’est ce qu’il a fait, en février 2013, en allant, comme le font chaque année des dizaines d’autres élèves anxieux, frapper à la porte du Centre d’orientation et d’examen psychologique (Corep) de Paris. Quelques semaines ou juste avant le 20 mars, date limite pour inscrire ses vœux dans le portail Admission Post-Bac (APB), de nombreux élèves de terminale qui avaient repoussé l’heure du choix pour moins stresser « veulent nous rencontrer, être conseillés, mais nous n’avons souvent plus de places, et c’est la panique ! », commente Sophie de Branche, la directrice du centre.Le business de l’orientation a de beaux jours devant luiCette association à but non lucratif propose, entre autres, des tests d’aptitudes, de personnalités et d’intérêts professionnels aux élèves en mal d’orientation. De quoi « les aider à se connaître », explique-t-elle, et à faire des choix « cohérents par rapport à leurs goûts, aspirations et réalités scolaires » dans le logiciel APB, ou en dehors pour les formations qui y échappent encore. « On les amène à se poser des questions très loin du traditionnel ‘quel métier t’intéresse ?’, explique-t-elle. Suis-je capable d’être assis toute la journée dans un bureau ? Ai-je plutôt besoin d’être dehors ? De rencontrer des gens ? De les aider ? Sur quoi suis-je en mesure de passer des heures et des heures sans m’ennuyer ? etc. ». Il leur en coûtera 290 euros pour 4 h 30 de soutien, un tarif tout de même inférieur à ce que proposent la majorité des centres privés d’orientation.Le business de l’angoisse APB a de l’avenir devant lui. Et pour cause, l’orientation scolaire et son cortège de questionnements existentiels pour les élèves, ainsi que le passage du « être orienté » à « s’orienter », sont relativement récents. « Avant les années 1960, la question ne se posait même pas », commente Jérôme Martin, enseignant d’histoire en Seine-Saint-Denis et historien de l’orientation. Le fils du boucher reprenait la boucherie, celui du paysan la ferme, l’enfant du notaire son étude. Mais l’objectif d’amener 80 % d’une classe d’âge au niveau du baccalauréat est passé par là. La crise économique et les évolutions technologiques aussi. Les métiers « à vie » ne sont plus d’actualité, les professions changent, évoluent, disparaissent, le numérique bouleverse tout. Et l’enseignement supérieur doit suivre.Les élèves ont l’impression « de ne pas avoir droit à l’erreur »« Ce qui est nouveau, c’est ce caractère massif, à la fois du nombre de nouveaux étudiants et de filières mises en place pour les accueillir », analyse Jérôme Martin. Le lycéen, désormais habitué depuis la classe de troisième à une « négociation continue avec ses enseignants, sa famille, et son établissement » pour déterminer son orientation, doit pour la première fois faire des choix de manière autonome, dont il devra porter la responsabilité, « sans négociation en tant que telle ». Les enseignants, « limités dans la connaissance des formations du supérieur », concède Jérôme Martin, peuvent certes « donner des conseils généraux », mais ils ne seront jamais aussi précis que ceux des conseillers d’orientation psychologues (Copsy) « trop peu nombreux » dans les établissements. Les élèves de terminale ont l’impression tenace « de ne pas avoir le droit à l’erreur, de rentrer dans un tube professionnel », décrit la sociologue Sophie Orange, chercheuse au Centre nantais de sociologie (Cens) et spécialiste des parcours d’orientation. Elle parle d’une persistance, dans les têtes, d’un « schéma ONISEP », du nom de l’éditeur public d’information sur les formations et métiers, alors que la vision de l’enseignement supérieur qu’ont les lycéens est partielle. Classe préparatoire, BTS, université, grandes écoles, etc. : qu’importent la documentation et la masse d’informations accessibles, « chaque élève se projette mécaniquement dans un espace bien précis », et ne voit pas le reste, estime la sociologue. En cause, entre autres, l’origine sociale de l’élève et les représentations de ses parents.Le pédopsychiatre et spécialiste de l’adolescence Patrice Huerre va plus loin en pointant du doigt le « paradoxe » d’une société qui vit dans le présent et n’aime pas l’incertitude, qui « invite les jeunes à dire tout de suite ce qu’ils veulent faire plus tard ». Même s’il n’est aujourd’hui plus concevable « de penser qu’un choix ponctuel va organiser toute sa vie professionnelle ». Situation anxiogène par excellence. Avec une erreur, récurrente selon lui : celle de « gaver » d’informations un jeune qui ne sait pas « ce qu’il veut faire » alors même qu’il a peut-être simplement trop d’idées en tête ou de centres d’intérêt. « Il a alors besoin qu’on l’aide à élaguer sa curiosité, et donc ses doutes, plutôt que d’en ajouter », dit Patrice Huerre.Et le plaisir d’apprendre dans tout ça ?Il faut avant tout « dé-dra-ma-ti-ser ce choix qui n’engage pas pour toute la vie ! », insiste le pédopsychiatre, comme tous les spécialistes interrogés avant lui. Et s’orienter vers une formation « suffisamment générale » qui servira de socle de connaissances pour la suite. « Les relations extérieures, la maturation, les rencontres et les univers variés, les stages, voire les multiples passerelles entre les filières », permettront « d’affiner » ses choix par la suite. La directrice du Corep, Sophie de Branche, rappelle pour sa part aux « retardataires » qu’ils ont jusqu’au mois de mai pour hiérarchiser leurs vœux APB : « qu’ils n’hésitent pas à en rentrer le maximum, aussi cohérents que possible, avant la fin des inscriptions de mars. Ils pourront toujours les organiser différemment après ».Et le plaisir d’apprendre dans tout ça ? « Les élèves occultent trop souvent cet aspect », analyse Nathalie Sutour, conseillère d’orientation psychologue (Copsy) depuis dix-huit ans à Bondy. Selon elle, « entretenus tout au long de leur scolarité sur la question de savoir quel métier ils veulent faire », c’est pourtant bien une filière d’étude que les lycéens doivent choisir en fin de compte. La première question à se poser est alors plus simple qu’on pourrait le penser : de quelles études ai-je envie l’an prochain, dans quelle discipline vais-je pouvoir prendre du plaisir à apprendre ?Séverin GraveleauJournaliste au Monde Antoine Albertini (Ajaccio, envoyé spécial) Sur les dents après quarante-huit heures de débordements, les services de police croyaient à une bombe artisanale. Mais le sac poubelle abandonné près d’un restaurant marocain à Ajaccio ne contenait que des ordures, qui se sont répandues sur le sol lorsque les démineurs du commissariat de la ville ont fait exploser le « colis suspect », dimanche 27 décembre au soir. L’épisode en dit long sur la tension, palpable, qui règne depuis l’agression de sapeurs-pompiers dans le quartier populaire des Jardins de l’Empereur à Ajaccio, dans la nuit de Noël, et les manifestations de xénophobie qui ont suivi.Dimanche, deux hommes âgés de 19 et 20 ans ont été placés en garde à vue pour des faits précédant le guet-apens organisé contre les pompiers. Connus des services de police pour des faits mineurs mais répétés, tous deux sont soupçonnés d’avoir scié un arbre dans une cour d’école puis avoir tenté de l’incendier l’après-midi du 24 décembre. « Un équipage de police-secours et un agent municipal dépêchés sur les lieux ont été caillassés à cette occasion. L’un des jeunes hommes avait déjà été déféré au parquet d’Ajaccio il y a quinze jours pour d’autres infractions et remis en liberté sous contrôle judiciaire », explique, au Monde, Eric Bouillard, procureur de la République à Ajaccio.Ces derniers faits n’ont été révélés que dimanche. C’est bien l’agression de sapeurs-pompiers dans le quartier des Jardins de l’Empereur sur les hauteurs d’Ajaccio, dans la nuit du 24 au 25 décembre, qui a tout déclenché. Appelé sur place pour un feu, un équipage du service d’incendie et de secours de la Corse-du-Sud, constitué de trois hommes et d’une jeune femme, tombe dans une embuscade soigneusement préparée par une « au moins une dizaine d’individus » : le véhicule est la cible de jets de pierre, les sapeurs-pompiers agressés à coups de battes de base-ball et, d’après les témoignages, de clubs de golf. S’ils ont rapidement réussi à regagner leur camion-incendie et à rejoindre la caserne, deux d’entre eux ont tout de même été blessés.Expédition punitiveDans une île où le corps des sapeurs-pompiers est une véritable institution et jouit d’une image extrêmement positive, l’émotion est immédiate. Dès le lendemain, environ 600 personnes se rassemblent spontanément devant les grilles de la préfecture de région, en plein cœur d’Ajaccio. Mais quelques heures plus tard, l’initiative se mue en expédition punitive lorsque 200 à 300 personnes prennent la décision de se rendre aux Jardins de l’Empereur pour « retrouver les agresseurs » des sapeurs-pompiers. En réalité, pour se livrer à un défoulement xénophobe au cri de « Arabi fora » (« Les Arabes dehors », en corse). Sur la vidéo tournée par un habitant du quartier et postée sur les réseaux sociaux, une marée humaine avance vers le quartier populaire en lançant des slogans haineux, dont le leitmotiv « On est chez nous ».Sur place, une salle de prière est mise à sac, des exemplaires du Coran sont détériorés et certains partiellement brûlés, le rideau de fer d’un snack oriental voisin est endommagé, plusieurs véhicules dégradés. Les habitants se calfeutrent par crainte de heurts plus graves, que la mise en place d’un dispositif de sécurité permet d’éviter in extremis. De fait, les seules échauffourées opposent des manifestants, entre partisans d’une présence purement symbolique au pied des immeubles du quartier et excités qui rêvent d’en découdre. Les deux camps tentent de se mettre d’accord à coups de poing. Bilan : un policier qui s’interpose a le nez fracturé.Réaction politique unanimeLa réaction des responsables politiques de l’île, elle, est unanime. Parce qu’ils savent que leur récente accession au pouvoir régional focalise sur eux toute l’attention médiatique, Jean-Guy Talamoni et Gilles Simeoni, respectivement président de l’Assemblée et du Conseil exécutif de Corse, ont fermement condamné l’attaque contre les pompiers autant que le saccage du lieu de culte musulman : « Ce genre de comportement est totalement étranger à ce que nous portons en tant que nationalistes corses », a avancé le premier, tandis que le second a dénoncé « des actes racistes complètement contraires à la Corse que nous voulons ». Dans un communiqué, le 25 décembre, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a « condamné avec la plus grande fermeté l’agression dont ont été victimes (…) des sapeurs-pompiers et policiers » autant que les « exactions intolérables, aux relents de racisme et de xénophobie », commises dans le lieu de culte musulman.Lundi 28 décembre, MM. Talamoni et Simeoni devaient se rendre à la caserne des pompiers d’Ajaccio avant de visiter un quartier désormais placé sous haute surveillance : l’accès principal y est interdit par un barre-pont, sorte de grille amovible déployée par un blindé léger de la gendarmerie nationale, derrière laquelle CRS et gardes mobiles en tenues antiémeute préviennent tout accès de violence. Au total, entre 250 et 300 membres des forces de l’ordre sont mobilisés et une interdiction de manifester dans les environs du dimanche 27 décembre et jusqu’au 4 janvier a été prise par le préfet de région, Christophe Mirmand. En dépit de cette mesure rendue possible par l’état d’urgence, certains manifestants ne désarment pas : dimanche, ils étaient encore 200 à se réunir aux abords du quartier des Jardins de l’Empereur.Si la plupart d’entre eux nient contre l’évidence le moindre penchant xénophobe, d’autres n’hésitent pas à justifier leur « action » en invoquant, pêle-mêle, d’improbables références à l’organisation Etat islamique, aux attentats du 13 novembre à Paris, à la situation des « banlieues françaises » et expriment, pour certains, un racisme décomplexé. « Les Arabes ne veulent pas s’intégrer, ils seront toujours étrangers sur notre terre chrétienne », assurait, dimanche, un quinquagénaire qui refusait de donner son nom « aux médias qui nous traitent de racistes alors que nous voulons simplement protéger notre terre de la ghettoïsation française ». Avec d’autres, il a promis de revenir sur place « le temps qu’il faudra ». Dans quel but ? « Montrer que nous existons. » Un objectif, hélas, déjà largement atteint.Lire aussi :Les responsables musulmans condamnent des « actes inqualifiables et intolérables »Antoine Albertini (Ajaccio, envoyé spécial)Journaliste au Monde 27.12.2015 à 12h45 • Mis à jour le27.12.2015 à 12h47 Christian Jacob juge "inacceptables" les... par Europe1frLe patron des députés Les Républicains, Christian Jacob, a demandé dimanche 27 décembre au ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, de « faire la transparence sur la hiérarchie des ordres qui ont été donnés » lors des incidents de ces derniers jours à Ajaccio. « Qui a donné des instructions au préfet ? A quel moment ? De quelle façon se sont passées les choses ? », a-t-il poursuivi lors du « Grand Rendez-vous » Europe 1 - Le Monde - i-Télé.« Les actes de violence, d’où qu’elle vienne, sont inacceptables sur le sol de la République ! L’attaque contre les pompiers a fait réagir beaucoup de Français. C’est le respect de l’uniforme, des gens qui sont là pour sauver des vies et qui se font tabasser, caillasser. C’est inacceptable ! »Lire aussi :Les responsables musulmans condamnent des « actes inqualifiables et intolérables »Jacob d’accord « sur le principe » de la déchéance de nationalitéM. Jacob a ensuite refusé de dire s’il voterait ou non la réforme constitutionnelle, même s’il est d’accord « sur le principe » avec la possibilité de déchoir de leur nationalité française les binationaux condamnés pour des actes de terroriste.« Regardons comment elle se mettra en application, et ça, ça ne se décide pas sur un coin de table entre Noël et le 1er janvier. Au début de l’année, nous allons faire le point avec nos deux groupes de travail, à l’Assemblée nationale et au Sénat, regarder de près cette réforme constitutionnelle et regarder comment les débats vont évoluer, compte tenu de la division profonde de la majorité, et même du gouvernement. »La réforme constitutionnelle visant à introduire cette mesure controversée, annoncée mercredi à l’issue du conseil des ministres, doit être présentée le 3 février à l’Assemblée nationale. Pour être inscrite dans la Constitution, elle doit être adoptée par les deux chambres séparément, puis par une majorité des trois cinquièmes au Parlement réuni en congrès à Versailles.Lire aussi :Le PS se déchire sur la déchéance de nationalité 27.12.2015 à 11h13 • Mis à jour le28.12.2015 à 06h53 C’était attendu depuis le mois de mars, mais l’Etat n’a officialisé, en toute discrétion, que jeudi 24 décembre, la suppression du projet initial du barrage de Sivens. L’arrêté a été signé en ce sens par les préfectures du Tarn et du Tarn-et-Garonne. Le sénateur divers droite du Tarn-et-Garonne, François Bonhomme, a regretté que « l’Etat signe un arrêté d’abandon de la retenue de Sivens en catimini ». L’arrêté est susceptible d’un recours devant le tribunal administratif.L’Etat a accepté de donner au département du Tarn 3,4 millions d’euros en compensation, 2,1 millions pour les dépenses en pure perte et 1,3 million pour réhabiliter la zone humide.Le projet initial était d’une capacité d’1,5 million de mètres cubes, d’une longueur de 1,5 kilomètre et de 230 mètres de large. Il devait s’étendre sur une quarantaine d’hectares et 4 mètres de profondeur. Au total, 13 hectares de zone humide, riche en biodiversité, étaient menacés de destruction.Le nouveau projet est deux fois plus petit, capable de retenir 750 000 m³, situé 300 mètres en amont du site du projet initial. Ce « projet transactionnel » a été adopté le 11 décembre par le conseil départemental du Tarn.Pour comprendre l'évolution du projet :La construction du barrage de Sivens est toujours en suspensPour les opposants, le second projet n’est qu’un « Sivens light » En contrepartie de l’abandon du premier chantier, le Tarn s’est engagé à « compenser les atteintes environnementales » résultant de la destruction de la zone humide : la vallée de la petite rivière Tescou a en effet été totalement arasée. Près d’une centaine d’espèces protégées y vivaient. Les opposants ne veulent toujours pas entendre parler de ce nouveau projet qui doit être lancé dans les plus brefs délais et qu’ils estiment n’être qu’un « Sivens light ».Après seize mois de présence et d’affrontements avec les autorités, les occupants de la zone à défendre (ZAD) de Sivens ont été évacués le 6 mars. C’est sur ce chantier que Rémi Fraisse, un jeune opposant, avait été tué après avoir été atteint par une grenade offensive lancée par les gendarmes.Lire notre synthèse :D’une ZAD à l’autre, tour d’horizon des conflits environnementauxRegarder notre infographie interactive : De Notre-Dame-des-Landes à Sivens, la carte de France des projets contestés Nicolas Weill et Nicolas Truong Les dieux semblaient s’être retirés de notre Occident désenchanté. Les divinités, s’être sagement éclipsées de notre planète mondialisée. Or voici qu’en 2015 le meurtre de masse au nom de Dieu vient frapper au cœur l’Europe. Les attentats de janvier puis les tueries du 13 novembre en plein Paris, le déchaînement spectaculaire des affrontements sanglants au Proche-Orient ont remis la question du lien entre terreur et croyance au cœur de l’actualité. « Toute religion est fondée sur un bouc émissaire », écrivait le philosophe René Girard (1923-2015) récemment disparu, qui avait mis la question de la violence et du sacré au cœur de sa pensée (Le Monde du 5 novembre 2015).Les grandes religions monothéistes, celles qui adhèrent à un Dieu unique et universel, se retrouvent désormais sur le banc des accusés. Au-delà des configurations historiques et politiques du moment, ne serait-il pas envisageable que l’idée même d’une puissance supérieure « une » soit à la source des atrocités qui jalonnent souvent l’histoire de la foi. Conquête de Canaan par Josué guidé par le « Dieu des armées », croisades et inquisitions, djihad et terrorisme sont-ils autant de maladies génétiques des confessions révélées ou bien des déviances par rapport à une doctrine monothéiste qui serait en son foyer pacifique et désarmée ?Pour réfléchir à cette question, en cette période de fêtes endeuillée par l’après-Bataclan, nous nous sommes tournés, non vers les représentants officiels des religions, mais vers des experts, des critiques littéraires, des ethnologues et des sociologues qui scrutent les textes, et notamment les textes sacrés, afin qu’ils nous disent ce qui est fauteur de violence dans le monothéisme.Vraie et fausse religionEst-ce la distinction entre vraie et fausse religion que Moïse établit dans le Pentateuque sur le mont Sinaï qui a introduit l’intolérance dans un monde jusque-là foisonnant de divinités non exclusives les unes des autres, s’interroge l’égyptologue allemand Jan Assmann ? Le bibliste Thomas Römer estime plutôt qu’une tradition oubliée de monothéisme ouvert à la pluralité et pacifique est bien présente dans la Bible, parallèlement à une version « ségrégationniste ».Les écrits sont une chose, leur lecture une autre chose. Ainsi la sociologue Mahnaz Shirali insiste-t-elle sur les dangers d’un « savoir canonisé » qui menace l’islam contemporain, alors que le critique William Marx s’agace de son côté de voir les musulmans « stigmatisés » et enfermés dans une « essence fondamentaliste ». Face à cette guerre des dieux, ne faudrait-il pas, à l’instar de l’ethnologue Marc Augé, chanter le « génie du paganisme », réfractaire au prosélytisme ?Bible, Coran ou Torah : aucun texte sacré des grandes religions monothéistes n’est exempt de violence. C’est pourquoi le risque réside aujourd’hui dans « la tentation de la lettre brute », insiste l’historien du judaïsme Jean-Christophe Attias, qui en appelle à une « démilitarisation » de l’exégèse. L’adversaire, ce n’est pas le monothéisme, mais le fondamentalisme sous toutes ses formes, résume Jan Assmann. Autant d’invitations à vivre des croyances ouvertes à la pluralité des mondes.Nicolas Truong et Nicolas WeilA lire sur le sujet:- Entretien avec Jan Assmann : « La non-violence absolue est la seule possibilité pour la religion dans notre monde moderne », propos recueillis par Nicolas Weill. Il ne faut pas renoncer aux religions monothéistes sous prétexte qu’elles engendrent du fanatisme mais plutôt les relativiser et les subordonner à un vivre-ensemble civique, selon l’égyptologue allemand. Les travaux de Jan Assmann portent non seulement sur l’Antiquité, mais aussi sur la mémoire de l’Egypte, sur l’invention du monothéisme et les rapports de celui-ci avec la violence. Il s’interroge sur les relations entre l’une et l’autre.- Retrouvons la variante pacifique de la foi, par Thomas Römer, philosophe et bibliste allemand, professeur au Collège de France. La Bible contient deux versions du monothéisme, l’une ségrégationniste et guerrière l’autre inclusive. A nous de choisir.- Contre le dogmatisme, faisons l’éloge de la résistance païenne, par Marc Augé, ethnologue, président de l’Ecole des hautes études en sciences sociales de 1985 à 1995. Le monothéisme a une logique de conquête. Le paganisme, lui, ne connaît pas l’idée d’hérésie. S’il peut être violent, il ne guerroie jamais au nom du prosélytisme.- Démilitarisons notre lecture des textes sacrés, par Jean-Christophe Attias, historien. La Bible est violente, mais ce sont à ses lecteurs de l’humaniser, comme le montre l’exemple des divers usages que les juifs en ont fait à travers leur histoire.- Les fondamentalistes ne sont pas les vrais détenteurs du message coranique, par Mahnaz Shirali, sociologue à Sciences Po. Il faudrait que le Coran fasse enfin l’objet de la critique historique.- L’islam n’est pas terroriste par essence, par William Marx, essayiste, critique et professeur de littératures comparées. Les textes sont une chose, la religion une autre. Le Coran n’a pas le privilège des pages assassines ou sanglantes par rapport à la Bible ou au Nouveau Testament.Nicolas TruongResponsable des pages Idées-DébatsSuivreAller sur la page de ce journalisteNicolas WeillJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.12.2015 à 05h38 • Mis à jour le28.12.2015 à 10h31 La décision de maintenir la déchéance de nationalité dans le projet de loi constitutionnelle voulu par François Hollande risque de laisser des traces durables à gauche.De nombreux responsables politiques, à commencer par la ministre de la justice, Christiane Taubira, ont été surpris de découvrir que cette mesure – l’extension de la déchéance de nationalité aux binationaux nés en France – avait été sauvée à la dernière minute.Dans un entretien au Journal du dimanche, le premier ministre, Manuel Valls, justifie à nouveau cette décision et s’en prend à ceux, dans son propre camp, qui l’ont ouvertement critiquée. « La détermination est totale, nous irons jusqu’au bout », dit-il. « Que ceux qui critiquent cette décision se rendent compte », ajoute-t-il, en référence à la menace de nouveaux attentats qui se manifeste « quotidiennement » :« Une partie de la gauche s’égare au nom de grandes valeurs en oubliant le contexte, notre état de guerre, et le discours du président devant le Congrès. »Lire l'éditorial du « Monde » :Déchéance de nationalité, la double faute de François HollandeHamon : « Une transhumance politique et intellectuelle qui déboussole » Parmi ceux qui ont critiqué cette mesure : la maire de Paris, Anne Hidalgo, Cécile Duflot, pour qui « l’impudicité » de la formule du premier ministre « dit tout de la gravité de ce qui se passe », ou la maire de Lille, Martine Aubry, qui a affirmé sur Twitter « défendre les valeurs républicaines et de gauche » : « C’est le propre de la politique et j’en suis fière ! »L’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault a également pris ses distances avec Manuel Valls, qui a montré sa détermination en reprenant dans le JDD une phrase de l’historien Pierre Nora : « La France est en péril de paix. »Si la France est "en péril de paix", alors ne la divisons pas davantage! #égalitédetouslesFrançaisdevantlaloi #decheancedenationalite— jeanmarcayrault (@Jean-Marc Ayrault)require(["twitter/widgets"]);« C’est tout simplement inacceptable comme réforme », confiait au Monde Olivier Faure, député de Seine-et-Marne et porte-parole du PS. « C’est une mesure inefficace contre le terrorisme, ça n’a donc qu’une valeur symbolique et le symbole qui est derrière, c’est la remise en cause du droit du sol », ajoutait François Lamy, député de l’Essonne et conseiller de Martine Aubry, qui votera contre. L’ancien leader écologiste Daniel Cohn-Bendit n’a pas hésité à parler d’« une erreur morale, une faute terrible ».Dimanche, deux nouveaux opposants ont fait entendre leurs voix dans le JDD :L’ancien ministre, Benoît Hamon, qui évoque une « transhumance politique et intellectuelle qui déboussole ».L’ex-député socialiste, Julien Dray, qui « ne [s]’explique pas la décision du président » tout en estimant que « cette mesure [lui] semble ouvrir une polémique et des divisions inutiles dans le moment actuel ».« On va avoir tous les indignés habituels… »Le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, est resté plutôt silencieux lors de ce vigoureux débat interne. C’est Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement, qui a été dépêché pour faire le service après-vente sur les plateaux. Il se voulait « confiant » sur le vote de la mesure, balayant les hésitations : « On va avoir tous les indignés habituels… »Le Lab a diffusé un document, envoyé par le groupe PS à l’Assemblée nationale, présenté comme un argumentaire pour « resituer le contexte et la portée des mesures » contestées. On peut notamment y lire, à propos de l’extension de la déchéance de nationalité :« La communauté nationale est ouverte à ceux qui adhèrent à ses valeurs. Ceux qui les rejettent violemment s’en excluent d’eux-mêmes […]. Par ailleurs, dans tous les cas, la déchéance n’est pas dépourvue d’effets concrets en privant l’intéressé des droits qui s’attachent à la qualité de Français : notamment droits politiques et accès à certaines fonctions. »La réforme constitutionnelle sera examinée début février à l’Assemblée. Pour qu’elle soit votée par une majorité des trois cinquièmes du Parlement, M. Hollande va devoir faire les comptes et espérer que la droite collabore. Car le chef de l’Etat risque de perdre le soutien d’une bonne partie de sa majorité et il n’a pas grand-chose à attendre de ses partenaires de gauche.Lire aussi :La déchéance de nationalité heurte la gauche 26.12.2015 à 18h54 • Mis à jour le27.12.2015 à 10h49 Fin novembre, mon marchand de fruits et légumes se faisait gentiment, mais publiquement, sermonner par une cliente bien intentionnée. C’est qu’il portait une longue barbe : la belle affaire ! Et son collègue, glabre, lui, mais également d’origine tunisienne, de m’expliquer à part, d’un air contrit et résigné, combien la vie devient difficile pour eux depuis quelques jours, avec tout ce qui se raconte dans les médias et dans la rue. Voilà des mois, en effet, qu’on entend partout, à la télévision, à la radio, qu’on lit partout, dans les journaux et les livres, des politiques, des philosophes, des écrivains patentés nous expliquer doctement que l’islam est, par nature, une religion de haine et que les musulmans seraient irrécupérables.Lire aussi :« Les fondamentalistes ne sont pas les vrais détenteurs du message coranique »Après les attentats du 13 novembre, la parole s’est encore davantage libérée, livrant à la vindicte publique islam et musulmans, boucs émissaires tout trouvés, alors même que les terroristes, nous le savons bien, ne représentent qu’une puissance étrangère et une secte particulière et s’attaquent, en premier lieu, au Proche-Orient, aux musulmans eux-mêmes. Les pires des sermonneurs sont ces spécialistes auto-assermentés, qui se permettent de donner des leçons de morale républicaine, et brandissent triomphalement telle sourate menaçante du Coran, dès qu’un imam libéral se propose de donner de sa religion une version compatible avec la modernité.Or il y en a assez d’enfermer les musulmans dans une essence fondamentaliste de violence et de haine dont, malgré la meilleure volonté du monde, ils seraient prétendument dans l’incapacité de sortir. Qu’il y ait dans le Coran des sourates odieuses par leur intolérance et leur agressivité, c’est indéniable. Mais, est-ce si différent dans les textes fondateurs des autres religions ? Quid de la Bible, et en particulier du Pentateuque, des commandements cruels qui s’y proclament, des femmes à lapider, des enfants dont on fracasse le crâne, de ce Dieu pervers et monstrueux qui endurcit délibérément le cœur des infidèles, afin que leur chute soit plus certaine ?Aucune religion n’est réductible à ses textes fondateursLire aussi :Musulmans, procédons à un examen critique de notre compréhension de la foiLe Nouveau Testament paraît plus acceptable peut-être, mais Jésus lui-même, le doux Jésus des Evangiles, promet partout « des pleurs et des grincements de dents », et les apôtres remercient le Seigneur d’avoir fait périr sous leurs yeux un couple de mauvais chrétiens. Tels sont les textes sacrés du judaïsme et du christianisme. Pourtant, juifs et chrétiens, dans notre France contemporaine, sont, en général, des gens tout à fait respectables, et personne ne s’aviserait de les exclure d’office du pacte républicain. Car les textes sont une chose, les religions, une autre. Au nom de la douceur évangélique, les chrétiens ont, sans doute, commis plus de crimes que les juifs avec leur féroce Torah, tant il y a peu de connexion entre la réalité d’une religion et les textes qui la fondent.Aucune religion n’est réductible à ses textes fondateurs : ils ne sont ni leur essence ni leur ADN, soumis qu’ils sont, par nature, à l’interprétation, à la tradition et à l’oubli, c’est-à-dire à ce qu’on appelle culture. Aucun texte, si sacré soit-il, n’a de sens par lui-même : il n’a que celui que veulent bien lui donner les hommes à tel moment, dans tel lieu, dans telle situation, selon tel régime herméneutique.Toutes les religions finissent par refléter, qu’elles le veuillent ou non, les valeurs de la société où elles sont pratiquées. Dans nos démocraties modernes, les églises et les synagogues sont porteuses, malgré elles, à des degrés divers, des valeurs républicaines issues des Lumières : rationalité, respect de l’autre, liberté de conscience.Lire aussi :« La non-violence absolue est la seule possibilité pour la religion dans notre monde moderne »Voilà pourquoi j’ai du mal à voir dans mon épicier ou mon voisin musulman un sanguinaire en puissance : ce n’est pas manquer de lucidité, mais considérer simplement la réalité comme elle est. Les musulmans ne sont pas le problème, ils font partie de la solution. Il leur revient, comme ils le font déjà, de pratiquer et développer un islam moderne, un islam de France, un islam de paix, compatible avec nos manières de vivre.On les a déjà suffisamment stigmatisés par des discours excessifs contre des coutumes anodines, tel le port du foulard. Voir les musulmans de France raser les murs et faire profil bas me met mal à l’aise. Ne les enfermons pas dans des cases toutes faites, ce serait faire le jeu de la haine et du terrorisme. Ne nous faisons pas aussi fondamentalistes que les fondamentalistes.William Marx est essayiste et critique. Il est professeur de littératures comparées à l’université Paris Ouest Nanterre la Défense (Paris-X). Dernier ouvrage paru : La Haine de la littérature (éditions de Minuit, 224 p., 19 €). 26.12.2015 à 16h45 • Mis à jour le27.12.2015 à 10h52 Belles âmes laïques, pieux « a-théologiens », vous pouvez toujours ­rêver. Ce n’est pas demain que l’on expurgera la Bible ni qu’on la mettra au ­pilon. Il va falloir faire avec elle et avec ceux qui croient que Dieu y parle. Or la ­Bible, oui, est le grand livre des massacres. La ­Bible est violente. Ni plus ni moins que la vie. Bien sûr, décrire la violence est une chose. La prescrire et l’exalter en est une autre. C’est précisément là que le bât blesse. Le Dieu de la Bible est une brute. Il aime le sang des batailles. Il aime le sang des sacrifices  : celui des animaux, celui d’Isaac aussi (épargné quand même in ­extremis).Le Dieu de la Bible est un Dieu obscur. Il n’a pas de pitié pour les rebelles. Pour les justes non plus, d’ailleurs. Songez à Job. Et il exhorte joyeusement à l’extermination des idolâtres. Mais surtout pas de mauvais exemples, on les élimine. C’est plus sûr. La Bible, c’est cela, et tout le contraire. Car le Dieu de la Bible est aussi celui qui protège la veuve et l’orphelin, a le souci du pauvre et de l’étranger, appelle à aimer son prochain, sait se montrer lent à la colère, pardonne, console et sauve. La Bible, surtout, n’est pas la parole de Dieu, mais la trace du dialogue difficile, contradictoire, entre ce Dieu et les hommes qui ont affaire à lui. Et dans ce dialogue, au fil du temps, Dieu a heureusement perdu un peu de terrain.Lorsque Dieu décrète le Déluge parce que ses créatures l’ont déçu, Noé ne dit mot. Lorsque Dieu décide de détruire ­Sodome, Abraham, lui, renâcle et négocie : et s’il s’y trouvait trente, vingt ou même dix justes, la ville pécheresse ne mériterait donc pas d’être sauvée ? Abraham n’est pas allé plus loin. Un seul juste n’aurait donc pas suffi ? Et les enfants, il n’y a pas songé ? Dommage. Moïse, plus tard, osera parfois davantage. Il résistera, usera du chantage à la démission, s’offrira même en sacrifice, pour arracher à ce Dieu impatient sinon l’annulation de la peine prononcée contre son peuple, au moins sa réduction ou son étalement.Un Dieu qui se repentCe n’est pas Dieu qui change l’homme. Mais l’homme qui change Dieu, l’humanise, le moralise, et le pousse obstinément sur le chemin du repentir, car Dieu, oui, se repent. Le « premier-né » de Dieu, Israël, lui fait la leçon, et le contraint, s’il est possible, à la clémence. Et ce que certains prophètes ont commencé, dans la Bible elle-même, les sages du judaïsme le poursuivent. Dieu a parlé ? Oui. Eh bien, c’est nous qui allons lui expliquer ce qu’il a voulu dire. Le judaïsme que nous connaissons est né d’une défaite mythifiée : destruction du Temple (et donc disparition de tout culte sacrificiel), exil, dispersion. Cela change tout, évidemment. Défaite du judaïsme rendue plus éclatante, si j’ose dire, par le triomphe insolent du christianisme d’abord, de l’islam plus tard.Le Tout-Puissant ne l’est donc pas tant que ça. Et le Dieu un est un Dieu divisé : il châtie, oui, mais pleure aussi sur le malheur qu’il provoque, et suit en exil ceux-là mêmes qu’il a exilés. Ce Dieu-là est fragile, faible même, comme ceux qui le vénèrent. Deux ou trois mesures sont alors prises. La première  : ce Dieu-là, le faire taire. Déclarer que le temps de la prophétie est clos. Rappeler que la Loi, la ­Torah, tout entière, a bel et bien été révélée, qu’elle n’est plus dans le Ciel pour qu’on aille l’y chercher, que Dieu lui-même n’a plus à se mêler de son interprétation, et que toute question peut fort bien être tranchée ici-bas, à la majorité. Dieu défait, donc, et d’abord par ses fidèles. Selon une ancienne tradition rabbinique, il n’aurait pas trop mal pris la chose, et se serait écrié, riant : « Mes enfants m’ont vaincu ! »Seconde mesure  : rappeler que la Bible – la Torah écrite – n’est pas toute la Loi, juste l’une de ses deux faces, que son sens ne se dévoile qu’à ceux qui se munissent des clés aptes à le déverrouiller, et que ces clés, c’est la Torah orale qui les donne  : cet enseignement vivant, sans cesse renouvelé, et en constant débat, de ces générations de sages censées s’être succédé sans interruption de Moïse jusqu’à nous. Ce qui semblait inaltérable et résistant au compromis se révèle soudain étonnamment souple.Troisième mesure  : confirmer que les portes de l’allégorie sont ouvertes, et que ce qui, dans la Bible, paraît avoir une odeur de cadavre exhale en fait un parfum moins sinistre.Accès de fièvre messianiquePlus d’un médiéval trouvera, derrière les flots de sang répandus dans l’Ecriture, autre chose qu’un appel à verser à nouveau le sang. Pour Rashi de Troyes (1040-1105), le « glaive » qui, en Psaumes 45,4, fait la « parure » et l’« honneur » du « héros », n’était bien sûr pas un glaive de métal, mais la Torah elle-même, justement. Quant aux chrétiens et aux musulmans, loin d’être de vulgaires idolâtres, n’étaient-ils pas, à leur façon, certes imparfaite, sur le chemin de la vérité et de la connaissance du vrai seul Dieu ? Allait-on leur faire la guerre ? En avait-on d’ailleurs les moyens ?… Démilitarisation du judaïsme ? En un sens.Celle-ci ne fut jamais absolue. Des juifs surent prendre les armes pour défendre leurs vies. D’autres eurent aussi le goût du martyre, se sacrifiant et sacrifiant les leurs pour échapper au baptême que des croisés en furie voulaient leur imposer, dans l’idée que tout ce sang juif versé obligerait peut-être Dieu à agir enfin. Les accès de fièvre messianique ne manquèrent pas. Les espoirs de revanche ne furent jamais éteints. Mais au fond, cela pouvait attendre un peu.Le sionisme a rompu avec ces siècles de relatif quiétisme. On peut y voir un juste retour à la normale ou une trahison. Peu importe. Reste qu’assumer la force, la vraie, et ceindre le glaive, le vrai, a ouvert une brèche dans la muraille de l’antique sagesse. La tentation de la lettre brute, à nouveau, menace. Josué, le sanguinaire conquérant de la terre, peut redevenir une référence. Et Pinhas, ce prêtre qui d’un seul coup de lance transperça le couple scandaleux d’un Hébreu et de sa maîtresse idolâtre (Nombres 25), peut redevenir un modèle. La Bible n’est rien. Ses lecteurs – et désormais ses lectrices – sont tout. A nous de tuer la lettre, avant qu’elle ne nous tue.Jean-Christophe Attias, historien, est titulaire de la chaire de pensée juive médiévale à l’École pratique des hautes études (Sorbonne). Il a récemment publié Moïse fragile,Alma, 276 p., 22 € et dirigé, avec Esther Benbassa, Juifs et musulmans. Retissons les liens !, CNRS Editions, 80 p., 4 €. Laurent Borredon Ils étaient dix, issus des quartiers populaires de Strasbourg : le Neuhof, la Meinau. Dix jeunes hommes, plus ou moins copains, avec des parcours différents, mais un point commun : un bar à chicha de Kehl, en Allemagne, juste de l’autre côté du Rhin. En 2013, en quelques mois, ils se sont montés la tête pour partir en Syrie. Ils ont vite déchanté, selon eux, et sont revenus en France après quelques semaines.Sauf un : Foued Mohamed-Aggad. Lui a fini par revenir, mais bien plus tard, pour participer à l’attaque du Bataclan, le 13 novembre, aux côtés de deux autres vétérans du djihad en Syrie, Samy Amimour et Omar Ismaël Mostefaï. Les policiers sont enfin parvenus à l’identifier ces derniers jours.Lire aussi :Qui était Foued Mohamed-Aggad, le dernier kamikaze du Bataclan identifié ?Le Monde a reconstitué une partie du départ et du séjour en Syrie de la «  bande des Strasbourgeois  », à partir des déclarations aux policiers et aux magistrats de deux d’entre eux, mais également de leur recruteur, Mourad Fares, interpellé en Turquie en août 2014 et remis à la France. Les sept Strasbourgeois de retour ont, eux, été mis en examen, en mai 2014, pour «  association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste  » et placés en détention provisoire. Parmi eux, le frère du kamikaze du Bataclan, Karim Mohamed-Aggad.La préparationR. et M. sont collègues, éducateurs au centre socioculturel du Neuhof. Début 2013, ils caressent un rêve, assurent-ils : devenir professeur de sport, et partir vivre à Dubaï. Mais un week-end à Lyon fait basculer leur destin. M. explique :«  C’était un week-end fin mai 2013, (…) je savais que Karim et R. devaient aller sur Lyon pour rencontrer Mourad et moi je me suis dit que cela me ferait du bien d’aller avec eux. Je voulais aller voir les bars à chicha et passer un peu de bon temps. La rencontre s’est faite chez Mourad qui était seul. »«  Mourad de Lyon  », c’est Mourad Fares, très actif sur les réseaux sociaux, et considéré aujourd’hui comme l’un des principaux recruteurs de djihadistes français en 2013-2014. «  Le déclic ça a été quand Mourad de Lyon a dit à Karim et R. que tout se passait bien en Syrie, que ceux qui voulaient venir aider humanitairement pouvaient le faire sans soucis, ils pouvaient également sortir et rentrer du pays sans problème. (…) Il disait qu’il connaissait des gens là-bas et que tout se passait bien  », a détaillé M. aux policiers.Il assure ne pas avoir été très à l’aise :«  Moi je n’ai pas beaucoup parlé avec eux, je me rappelle que Mourad me dévisageait sans cesse, il n’aimait pas beaucoup mon style. Lui et ses amis étaient habillés en kamis avec une longue barbe, genre extrémistes. Je veux vous dire que mes deux amis avaient un peu changé depuis qu’ils connaissaient Mourad dans le sens où ils avaient une autre vision au sujet de la Syrie. Par exemple, ils disaient que ce n’était pas normal ce qu’il se passait là-bas. »Devant la juge d’instruction, M. a précisé le déroulement du week-end de «  recrutement  » :« Là nous nous sommes assis dans le salon et Mourad nous a interrogés l’un après l’autre sur ce que nous faisions et sur les projets que nous avions pour notre existence. Il a fait le tour de nous cinq et chacun a répondu plus ou moins sur ce qu’il faisait dans la vie de tous les jours. Après cela il n’a plus été question de projets, chacun a vaqué à ses occupations dans l’appartement, on a mangé, on a dormi. (…) Mais les autres sont restés à discuter dans le salon jusque très tard dans la nuit. Je suis allé plusieurs fois demander de parler moins fort car devant conduire le lendemain je souhaitais me reposer. »Jusqu’à l’automne, le sujet reste en veille. M. passe son concours d’éducateur sportif. Mais entre-temps, Mourad Fares a lui-même rejoint la Syrie, et il reste en contact avec ses amis de Strasbourg, les relance. «  A partir du moment où j’ai compris qu’on pouvait partir là-bas sans problème pour pouvoir rejoindre des camps humanitaires et revenir, j’ai décidé d’aller les aider  », explique M.Le projet se noue au fur et à mesure des soirées entre copains : «  Avec mes potes, (…) on se voyait de temps en temps à Kehl dans un bar à chicha. Nous avons mis au point notre départ. R. et moi on partait en premier et on attendait les autres dans un hôtel en Turquie. On avait réservé l’hôtel avec le billet d’avion. Il me semble qu’il y avait A. et Karim qui venaient le lendemain, puis les quatre de la Meinau (…) qui devaient arriver ensuite. Et les derniers arrivaient le jour d’après entre le 13 et le 16 décembre.  » Parmi ces derniers, Foued Mohamed-Aggad. Chaque groupe choisit un aéroport différent pour rejoindre la Turquie : Francfort, Stuttgart, etc. Cela n’empêche pas l’un d’eux, compagnon de voyage de Foued, d’être rattrapé par sa famille à Francfort, et de renoncer au projet. Foued et un autre homme, H., ratent leur avion, et doivent modifier leurs plans. R. aux policiers :«  Nous avons décidé d’aller en Syrie pour voir comment cela se passait vraiment. Nous en avions marre d’écouter les dires des uns et des autres, de voir des vidéos et nous avons décidé d’aller sur place en immersion pour nous faire notre propre idée. Tout le monde était d’accord et personne n’a été forcé à quoi que ce soit. Nous étions dix à vouloir partir en Syrie. Au départ, on voulait voir ce qui se passait et surtout faire de l’humanitaire. Personnellement, je savais quand même que c’était dangereux, que c’était pas le monde des Bisounours, et qu’il faudrait sans doute prendre les armes pour se défendre contre l’armée de Bachar.  »La frontièreM. et R. atterrissent à Antalya, sur la côte méditerranéenne, comme des milliers de touristes souhaitant visiter le sud de la Turquie. Ils filent immédiatement à 130 km de là, plus à l’est, dans la petite ville d’Alanya. Pendant quatre jours, ils voient tous leurs amis les rejoindre. Manquent Foued et H. Tous prennent quand même le taxi jusqu’à Hatay, à une quarantaine de kilomètres de la Syrie.«  On a pris un hôtel dans la ville même près d’un centre commercial (…) Dès que Foued et H. sont arrivés en début de soirée, je précise que nous sommes arrivés en fin d’après-midi, R. a appelé son contact pour nous faire passer la frontière  », détaille M. aux policiers. Le «  contact  », c’est Mourad Fares. Il fournit le numéro d’un passeur.Vient la courte attente, comme le décrit M. :«  On s’est posé au bar de l’hôtel pour fumer une “chicha”. On a attendu environ une heure, une heure et demie. Il est arrivé seul dans une mini-camionnette de 9 places et on est tous monté dedans avec nos bagages. Le chauffeur était un Turc qui parlait arabe, seul H. parlait avec lui. Il nous a fait passer la frontière syrienne.  »La suite se déroule à pied :«  Il s’est arrêté devant une maison. On a marché encore cinq minutes à pied dans un champ, il faisait nuit noire. On a dû sauter une rivière. Il nous a laissés seuls pendant deux minutes, ensuite il s’est dirigé vers des soldats turcs, j’en suis sûr à cent pour cent, il parlait avec eux, puis il est revenu nous chercher, et les soldats turcs nous ont laissés passer. Tout cela s’est passé en plein champ.  »L’arrivéeLe groupe est accueilli par un francophone, probablement un Belge. Ils partent en camionnette. Au bout d’une heure, ils sont déposés dans un hangar. Là, des hommes cagoulés, selon les témoignages des mis en examen, prennent leur argent, leurs papiers, et tout le reste de leurs affaires. Puis ils sont interrogés, un à un :«  Ils veulent savoir pourquoi on est venu, quels sont nos objectifs, est-ce qu’on a un contact sur place. En fait, ils nous donnent une feuille écrite en arabe. Le Belge et H. ont traduit la feuille, les questions étaient “quel est votre groupe sanguin, nom, prénom. Est-ce que je veux combattre, est-ce que je veux me faire exploser” ?.  »R. détaille la suite :«  On est allé dans une grande villa à côté du hangar. Nous étions tous les dix ensemble. (…) Il y avait d’autres étrangers avec nous. J’ai vu des Australiens, des Indonésiens, des Ouzbeks, des Russes, des Anglais, des Kosovars, des Américains. Il y avait également d’autres Français. Il y avait vraiment de toutes les nationalités. Nous devions être environ 150 dans cette villa. Elle était grande mais sans plus. C’est surtout que nous étions nombreux à dormir dans chaque pièce. Il y avait pleins de matelas au sol.  »Quand Mourad Fares passe les voir, après quelques jours, il est lui-même «  impressionné  », dit-il au juge d’instruction : «  Il y avait près de 200 nouveaux arrivants.  » Il lui faut «  un quart d’heure de recherche  » pour trouver le «  groupe des Strasbourgeois  ». Il leur prête son téléphone pour qu’ils puissent téléphoner à leur famille.«  Nous sommes restés une semaine dans cette villa », poursuit R.« Il n’y avait pas vraiment de programme particulier. Nous faisions bien évidemment les cinq prières quotidiennes (…) Il n’y avait pas non plus de formation militaire à ce moment-là. On discutait avec les gens sur place. Au bout d’une semaine on nous a tous envoyés dans un camp d’entraînement, les 150. On nous avait parlé d’un entraînement sportif, d’ailleurs au début c’était plutôt ça. Pendant trois ou quatre jours, on a fait que des entraînements sportifs. On courait. Il y avait des parcours de santé. Puis petit à petit l’entraînement est devenu plus militaire. Ils ont commencé par des cours théoriques sur l’armement, principalement sur la kalachnikov, les RPG et les grenades à mains. Tous ces cours étaient en arabe. J’avais beaucoup de mal à comprendre. Je savais de quoi ils parlaient, c’est tout.  »Pour la suite, les versions divergent. M. assure qu’il a immédiatement été séparé du groupe, car il a refusé d’emblée de rejoindre l’organisation Etat islamique (EI), et qu’il n’a revu ses compagnons qu’occasionnellement. Les Strasbourgeois sont transbahutés des environs d’Alep à Rakka, la capitale syrienne de l’EI, puis dans une ville de l’est du pays. «  On n’était pas dans la même maison, on nous laissait nous voir à de rares occasions. On sortait en cachette, on se retrouvait en ville, jamais le groupe au complet.  » M. jure avoir été emprisonné, torturé et il a même porté plainte, à son retour en France, pour «  enlèvement, séquestration accompagnée de violences et traitements inhumains et dégradants  ».Deux frères, Mourad et Yassine Boudjellal, sont tués alors qu’ils tiennent un check-point. Les autres choisissent, au fur et à mesure, de rentrer en France. Sauf Foued. Dans le téléphone portable de son frère, les policiers découvrent une photo de lui avec le bandeau noir et blanc de l’EI. Quant à M., il se pose des questions sur le jeune homme, qui est un peu un satellite, arrivé là par le biais de son frère Karim :«  J’avais un doute par rapport à la naïveté de Foued. Au départ je pense qu’il voulait faire de l’humanitaire, mais par la suite par son discours c’était plus le même.  »«  Avez-vous vu vos amis avec des armes ?, lui demande le policier.- J’ai entendu parler qu’ils avaient pris les armes, mais je ne l’ai pas vu. Une fois, j’ai vu un groupe avec des armes, mais ils avaient des cagoules, je sais pas si c’était mes potes.- Vos amis vous ont-ils dit s’ils avaient combattu ?- Non, mais je suis sûr que certains ont combattu.- Qui ?- R., Foued, Karim, car j’avais vu un gars encagoulé qui semblait lui ressembler, il avait la même démarche. C’est plus de la déduction par rapport à ce qu’ils disaient.  »Mercredi 9 décembre, l’avocate de Karim Mohamed-Aggad a assuré à BFM-TV que Foued « avait déclaré à sa mère ou à son frère qu’il voulait être kamikaze mais qu’il se destinait à l’Irak. Donc jamais personne n’a imaginé un seul instant qu’il puisse revenir en France, ça n’était pas du tout officiel et programmé  ». Lire aussi :Attentats du 13 novembre : le point sur les identifications, les arrestations et l’enquêteLaurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 09.12.2015 à 16h41 | Laurence Girard « Aimer le vin, c’est aussi avoir un grain de raison. » Ce slogan illustre une campagne publicaire censée donner aux Français les « repères de consommation » de vin, baptisés « 2.3.4.0 ». Soit deux verres maximum par jour pour une femme, trois verres pour un homme, quatre en une seule occasion et 0 un jour par semaine. Cette campagne publicitaire lancée par Vin et société est apparue dans la presse et sur Internet dimanche 6 décembre.Lire aussi :Les alcooliers finiront-ils par avoir raison de la loi Evin ?Mardi 8 décembre, la Haute Autorité de Santé (HAS) a réagi dans un communiqué en dénonçant une « campagne publicitaire qui détourne un outil médical de lutte contre les dangers de l’alcool ». Elle précise qu’ elle a publié en novembre 2014 un outil de repérage des consommations à risque pour l’alcool, le tabac et les drogues à destination des professionnels de santé. Mais elle ajoute : « Les seuils mentionnés par la HAS sont ceux qui nécessitent de déclencher une intervention médicale. Il ne s’agit en aucune façon de dire qu’en dessous de ces seuils, la consommation serait normale, recommandée ou exempte de risque. »Soulignant que « la consommation d’alcool représente un problème de santé publique majeur », l’autorité juge que « la campagne publicitaire orchestrée par Vin et Société transforme des seuils de consommation à risque nécessitant une prise en charge médicale en “repères” pour une consommation “acceptable” d’alcool ». En outre, la HAS souligne que ces seuils ne peuvent pas s’appliquer à certaines populations : les jeunes de moins de 25 ans, les femmes enceintes, les personnes atteintes de maladies chroniques, les personnes âgées ou les personnes prenant un traitement médical. La HAS a demandé à Vin et Société de ne pas être mentionnée dans sa campagne.« L’alcool est de très loin le produit qui entraîne le plus de désordres familiaux et sociaux »La Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca), qui co-signe le communiqué de la HAS, rappelle pour sa part « que l’alcool est de très loin le produit qui entraîne le plus de désordres familiaux et sociaux. La consommation d’alcool, notamment chez les jeunes, population particulièrement vulnérable, est inquiétante. Toute action de promotion qui, d’une manière ou d’une autre, tend à légitimer la consommation d’alcool ne peut être que préjudiciable à la santé publique. »Une « main tendue aux autorités de santé »L’Association de prévention de l’alcoologie et de l’addictologie (Anpaa) a, de son côté, qualifiée cette campagne de « déraisonnable ». Ajoutant dans un communiqué publié mercredi 9 décembre : « le lobby du vin démontre sa puissance de feu publicitaire avant même le démantèlement officiel de la loi Evin qu’il a obtenu dans le cadre de la loi de modernisation du système de santé ».Vin et société, qui dit s’exprimer au nom de la viticulture française, est en effet le lobby qui a oeuvré à assouplir les règles de la publicité sur l’alcool fixées jusqu’alors par la loi Evin. Il a obtenu gain de cause lors de la deuxième lecture du projet de loi santé à l’Assemblée nationale le 24 novembre. Pour Vin et société, cette campagne publicitaire est une « main tendue aux autorités de santé auxquelles il ne souhaite pas se substituer ».Lire aussi :Les députés assouplissent la loi Evin et autorisent « l’information œnologique »Vin et société met en exergue les faibles moyens dont dispose l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) pour ces campagnes de prévention contre l’alcoolisme. Vin et société affirme disposer d’un budget de 600 000 euros pour sa campagne. Il a fait un dossier pour obtenir un financement de 50 % du montant total par Bruxelles. Il lui faut toutefois la double signature du ministère de l’agriculture et du ministère de la santé pour décrocher le pactole européen. Le lobby rappelle qu’Heineken avait déjà souhaité faire une campagne de marque avec ces repères de consommation mais son projet avait été retoqué.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Chloé Hecketsweiler Enfin une bonne nouvelle pour Sanofi. Embarrassé depuis des mois par les contre-performances de sa division diabète, le groupe pharmaceutique tricolore a annoncé, mercredi 9 décembre, avoir reçu le feu vert des autorités mexicaines pour commercialiser son vaccin contre la dengue, une maladie tropicale transmise par les moustiques.Lire aussi :En difficulté sur le diabète, Sanofi se recentreIl n’existait jusque-là aucun moyen de prévenir cette infection virale, dont les symptômes s’apparentent à ceux de la grippe (fièvre, douleurs articulaires), mais qui existe aussi sous une forme plus sévère. « C’est un jour historique. Par son impact sur la santé publique, Dengvaxia est une innovation comparable au vaccin contre la rage ou la polio », se félicite Olivier Charmeil, qui dirige Sanofi-Pasteur, la division vaccins du laboratoire.Le vaccin contre-productif chez les très jeunes enfantsDerrière l’enthousiasme pointe aussi le soulagement. Sanofi a dépensé près de 1,3 milliard d’euros dans le développement de ce vaccin, et investi 300 millions d’euros dans la construction d’une usine. Sa capacité annuelle est de 100 millions de doses, et les premiers lots sont déjà prêts pour l’expédition. En attendant les premières commandes, le site tourne maintenant au ralenti. « Nous espérons vendre quelques dizaines de millions de vaccins en 2016, avant d’atteindre en 2017 notre rythme de croisière », confie Olivier Charmeil.D’ici à la fin de l’année, le groupe aura déposé des dossiers d’enregistrement dans vingt pays, et d’autres autorisations sont attendues dans les prochaines semaines. Le prix du vaccin n’est pas encore public. « Nous sommes en train d’en discuter avec les autorités mexicaines, mais l’objectif est qu’il soit abordable », assure Guillaume Leroy, vice-président chargé du programme dengue chez Sanofi. Le programme d’immunisation – c’est-à-dire le choix des personnes qui seront vaccinées – est aussi en cours de définition. « Nous estimons qu’en vaccinant 20 % de la population, on peut réduire de 50 % le nombre de cas », indique-t-il. Dengvaxia immunise contre les quatre souches du virus, mais avec un niveau de protection variable. Son efficacité est plus importante chez les enfants de 9 ans à 16 ans (deux tiers sont immunisés) et chez les individus qui ont déjà été infectés. Le vaccin semble en revanche contre-productif chez les enfants plus jeunes sans que les chercheurs sachent pourquoi. Les résultats des essais cliniques – qui ont porté sur plus de 40 000 volontaires – n’ont donc pas levé toutes les incertitudes sur l’impact qu’aura le vaccin.Progression « spectaculaire » du virusSelon les analystes les plus optimistes, le chiffre d’affaires potentiel de Dengvaxia pourrait atteindre 1 milliard d’euros, ce qui en ferait la meilleure vente de l’histoire du vaccin. En 2014, les vaccins ont rapporté à Sanofi près de 4 milliards d’euros, soit 11 % de ses revenus.Selon l’Organisation mondiale de la santé, la progression de la dengue a été « spectaculaire » au cours des dernières décennies. Elle estime à 390 millions le nombre de cas par an. Les formes les plus sévères de la maladie touchent en particulier les pays d’Asie et d’Amérique latine, où elle est devenue « une cause majeure d’hospitalisation et de mortalité pour les enfants ».Le Mexique est le premier à adopter le vaccin de Sanofi. « Ce pays a été associé dès le début à son développement, tout comme les Philippines », explique Olivier Charmeil. Le premier grand pays à conquérir est le Brésil, où la dengue s’est propagée de façon alarmante. Au moins 693 personnes en sont mortes cette année, la plupart dans l’Etat de Sao Paulo, un record depuis 1990, quand les cas ont commencé à être recensés. Cela dépasse déjà le record de décès antérieur enregistré en 2013, avec 674 morts sur toute l’année. Au total, 1,41 million de Brésiliens ont contracté la dengue depuis le début de l’année.Chloé HecketsweilerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Manon Rescan Le 22 janvier 2015, quinze jours après la fusillade à Charlie Hebdo, et alors que la minute de silence avait été sporadiquement contestée par des élèves dans les collèges et les lycées, Najat Vallaud-Belkacem présentait la « Grande Mobilisation de l’école pour les valeurs de la République ». Une série de onze grands axes de mesures pour replacer la laïcité au centre des programmes scolaires, développer la citoyenneté et combattre les inégalités.Enseignement de la laïcité, réserve citoyenne, signalement des élèves radicalisés… les mesures se sont additionnées, recouvrant parfois des chantiers déjà en cours, mais la mise en place de certaines d’entre elles patine encore.Le plan de formation continue pour les enseignants sur les questions de laïcité Le ministère de l’éducation nationale assure que les 1 000 premiers formateurs ont été formés au printemps, lors de huit séminaires interacadémiques. Ceux-ci ont été à leur tour chargés de former des collègues de leur académie, avec l’objectif d’atteindre les 300 000 enseignants touchés d’ici à la fin de l’année 2015, soit moins d’un sur deux. « L’objectif sera atteint », assure le ministère, sans donner plus de détails. Sébastien Sihr, secrétaire général du SNUipp-FSU, principal syndicat d’enseignants des écoles primaires, est plus sceptique. « On est au milieu du gué », résume-t-il. « Les cadres intermédiaires de l’éducation nationale ont été formés, mais pour ce qui est des enseignants, si quelques-uns ont eu une courte formation sur des mercredis après-midi, la majorité n’a rien eu. »Des outils pédagogiques ont été mis à la disposition des enseignants : un module d’autoformation en ligne et des « livrets laïcité », d’une trentaine de pages, distribués à l’automne aux chefs d’établissement pour accompagner les équipes éducatives.Lire aussi :A l’école, « il faut rappeler que la laïcité est un combat qui rassemble »Mise en place d’un parcours citoyen d’enseignement moral et civique (EMC) et de cours d’éducation aux médias et à l’informationL’enseignement de la morale civique et laïque s’est installé dans les emplois du temps des élèves à la rentrée, avec un programme qui s’échelonne du CP à la Terminale, qui a pour ambition, lit-on sur le site du ministère, de :« Transmettre un socle de valeurs communes : la dignité, la liberté, l’égalité, la solidarité, la laïcité, l’esprit de justice, le respect de la personne, l’égalité entre les femmes et les hommes, la tolérance et l’absence de toute forme de discrimination. Il doit développer le sens moral et l’esprit critique et permettre à l’élève d’apprendre à adopter un comportement réfléchi. Il prépare à l’exercice de la citoyenneté et sensibilise à la responsabilité individuelle et collective. »Des enseignants ont toutefois regretté d’avoir vu les programmes d’EMC n’être diffusés que très tard en fin d’année scolaire dernière, limitant leur capacité à s’approprier ces nouveaux enseignements avant la rentrée.Lire aussi :Dans une classe de 4e : « La laïcité, ça rend libre de quoi  ? »Première journée de la laïcitéLe 9 décembre marque la première « journée de la laïcité », et fait partie des « rites républicains » que le gouvernement souhaitait voir établir après les attentats de janvier. Le choix de cette date marque le 110e anniversaire de la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat, adoptée le 9 décembre 1905.Lire aussi :Après les attentats, l’école exalte la laïcitéEvaluation des candidats aux concours de l’enseignement sur leur capacité à faire partager les valeurs de la RépubliqueLes questions de la laïcité ou encore de la transmission des valeurs de la République font partie des thèmes qui peuvent être abordés avec les candidats à l’oral dans les épreuves du premier comme du second degré. D’après des témoignages recueillis par Le Monde, la place des questions sur ce domaine varie selon les candidats, les jurys et les académies. A noter que l’ECM fait partie des domaines d’enseignement que les candidats aux concours du premier degré peuvent choisir de mettre en avant lors de leur oral.Formation renforcée des chefs d’établissement à la détection des signes précurseurs des pratiques de repli et de radicalisation« La formation des référents radicalisation se poursuit », indique le ministère, ajoutant que « chaque académie organise également des formations en direction de ses personnels ». Une fiche « prévention de la radicalisation » est également mise à disposition des enseignants.Création d’une « réserve citoyenne » de l’éducation nationaleCette initiative devait permettre à tout citoyen de s’engager bénévolement auprès des enseignants pour « transmettre et faire vivre les valeurs de la République » en intervenant en classe. Elle avait suscité un véritable engouement, le ministère de l’éducation nationale ayant recensé à la rentrée 4 660 pré-inscriptions de réservistes depuis le mois de janvier. Les enseignants devaient ensuite pouvoir puiser dans cette réserve pour des interventions en classe.Des réunions de rencontre avec les réservistes ont eu lieu dans certaines académies mais « pour le moment on ne sent pas du tout une dynamique », confie Moïse Kissous, éditeur parisien qui fait partie de cette réserve. Il a monté le « collectif de la réserve citoyenne » afin de mutualiser des outils entre réservistes mais, affirme-t-il, « parmi les gens que je connais, personne n’a encore été invité dans des classes ». Et de s’interroger sur la qualité de la communication au sujet de la réserve auprès des enseignants.De son côté, le ministère affirme avoir envoyé un courriel à l’ensemble des enseignants le 1er décembre pour « mieux faire connaître la réserve et inciter les personnels à y recourir » mais ne pas avoir de « remontées sur les interventions en classe ». Sébastien Sirh confirme le « peu d’engouement » du côté des enseignants. Il l’explique de deux manières : le « peu d’informations » adressées dans les écoles au sujet de la réserve et l’habitude, antérieure, qu’ont les enseignants de « faire appel à des grands témoins pour venir dans leurs classes », sans avoir à faire appel à ce dispositif.Lire aussi :De la Réserve citoyenne à la « garde nationale »Manon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 09.12.2015 à 15h40 • Mis à jour le09.12.2015 à 18h26 | Jean-Baptiste Jacquin et Laurent Borredon Le gouvernement continue d’explorer de nouvelles voies pour développer l’arsenal sécuritaire à sa disposition. Parallèlement à la consultation du conseil d’Etat sur son projet de réforme constitutionnelle, le gouvernement de Manuel Valls sollicite l’avis de la haute juridiction sur certaines des mesures complémentaires destinées à renforcer les moyens de la police dans la lutte antiterroriste.De façon explicite, le ministère de l’intérieur demande ainsi au Conseil d’Etat si la loi peut permettre l’internement administratif des personnes qui font l’objet d’une fiche « S » (pour prévenir des menaces à la sécurité publique ou à la sûreté de l’Etat), mais qui n’ont jamais été condamnées. Place Beauvau, on assure pourtant ne pas être à l’origine de cette proposition « formulée par un membre de l’opposition dans la foulée des attentats ».François Hollande, dans son discours au Congrès le lundi 16 novembre, avait indiqué que dans « un esprit d’unité nationale » le gouvernement saisirait le conseil d’Etat pour vérifier la conformité de propositions venues d’autres horizons. « Cet avis sera rendu public et j’en tirerai toutes les conséquences », avait affirmé le président de la République.« La loi peut-elle autoriser une privation de liberté des intéressés à titre préventif et prévoir leur rétention dans des centres prévus à cet effet ? », interroge ainsi le texte révélé par le site Lundi Matin, qui confirme les informations publiées samedi par Le Monde (« A Beauvau, certains voudraient interner les fichés S »). Une telle mesure irait ainsi plus loin que le camp des Etats-Unis à Guantanamo, qui ne concerne pas les citoyens américains.Lire aussi :Fiche S, déchéance de nationalité, expulsions : 11 propositions « sécuritaires » passées au crible20 000 fiches « S »Pour justifier une telle demande, le texte explique qu’il s’agit « d’accroître la surveillance d’individus connus des services de police pour leur radicalisation et présentant des indices de dangerosité, en particulier les personnes faisant l’objet d’une fiche S ». Quelque 20 000 personnes font en France l’objet d’une fiche S, dont 10 500 pour des raisons liées à une radicalisation islamiste.Au cas où le Conseil d’Etat rechignerait à valider une telle demande, le ministère de l’intérieur propose deux autres pistes de privation de liberté extrajudiciaire. Placer sous rétention administrative des personnes ayant déjà été condamnées à un emprisonnement pour des faits de terrorisme mais qui ont purgé leur peine.Ou à défaut, prévoir la possibilité de placer ces personnes sous surveillance avec un bracelet électronique ou de les assigner à résidence.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : qu’est-ce qu’une « fiche S » ?Jean-Baptiste JacquinJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Elise Vincent Dans les heures qui ont suivi les attentats du 13 novembre à Paris, Salah Abdeslam, soupçonné d’avoir pris la fuite après avoir pris part aux attaques, a téléphoné à un détenu de la prison de Namur, en Belgique. Selon les informations du Monde, les enquêteurs le soupçonnent d’avoir alors essayé, par l’intermédiaire de ce détenu, de joindre Abdellah C., 34 ans, l’un des huit hommes aujourd’hui interpellés et placés en détention provisoire en Belgique, dans le cadre de l’enquête sur les tueries de Paris. Employé à l’aéroport de Bruxelles, Abdellah C. a été arrêté le 23 novembre.Les enquêteurs sont remontés jusqu’à lui lors de leurs investigations téléphoniques. Ils s’interrogent notamment sur l’aide qu’il a pu fournir à Salah Abdeslam dans sa cavale pour pouvoir communiquer sous un alias, sans être repéré. En fouillant la cellule du détenu de Namur, un certain Naïm B., les enquêteurs ont en effet mis la main sur un document où était rédigé le numéro de téléphone d’Abdellah C. Une découverte que ce dernier justifie par le fait que son petit frère, au casier judiciaire bien rempli, était justement le codétenu de ce prisonnier jusque « fin octobre-début novembre ». A cette époque, les deux frères s’appelaient régulièrement, s’est défendu Abdellah C.Selon des documents que Le Monde a pu consulter, l’autre raison importante qui a conduit à l’interpellation d’Abdellah C. tient à l’amitié qu’il a longtemps eue avec Mohamed Abrini, 30 ans, suspecté d’avoir pris une part active à l’organisation des attentats de Paris. En fuite, comme Salah Abdeslam, ce belgo-marocain fait l’objet d’un mandat d’arrêt international.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : le troisième kamikaze du Bataclan identifiéUn chauffeur discretC’est Abdellah C. qui a ainsi convoyé Mohamed Abrini jusqu’à l’aéroport de Bruxelles, durant l’été, pour ses « vacances » en Turquie. Un aller-retour pour lequel le jeune homme n’aurait pas posé de questions et durant lequel il était surtout accompagné d’un autre mis en cause important de l’enquête sur les attentats de Paris : Ahmed Dahmani. Ce Belge de 26 ans a été interpellé le 21 novembre en Turquie, à Antalya. En août, il avait été repéré en Grèce avec Salah Abdeslam à bord d’un ferry à destination de l’Italie.Selon la justice belge, Abdellah C. avait de nouveau joué les chauffeurs « deux ou trois semaines plus tard », selon ses dires, en allant chercher Mohamed Abrini à son retour de vacances. Mais à Paris et seul, cette fois. Après l’arrivée de Mohamed Abrini à l’aéroport Charles-de-Gaulle, les deux hommes s’étaient retrouvés porte de Clignancourt, puis ils étaient rentrés à Bruxelles. Abdellah C. se serait contenté de se faire remercier du déplacement par un plein d’essence.Boire des verres au bowlingDes amitiés encombrantes pour Abdellah C., alors que pour les spécialistes de l’anti-terrorisme, « vacances en Turquie » signifie souvent « séjour en Syrie dans les rangs de l’État islamique ». Chez les Abrini, le djihad n’est en outre pas une chose étrangère. Un petit frère de Mohamed Abrini, Souleymane, a rejoint l’Etat islamique en janvier 2014, avant d’y mourir huit mois plus tard. Des photographies tirées d’un autre dossier judiciaire que Le Monde a pu consulter, montrent que ce petit frère a combattu dans la même « cellule » qu’Abdelhamid Abaaoud, suspecté d’être l’un des cerveaux des attentats de Paris, et tué lors de l’assaut des forces de l’ordre à Saint-Denis, le 18 novembre.Après quelques hésitations, Abdellah C. n’a toutefois pas caché son amitié pour Mohamed Abrini. Il passait souvent le voir dans le snack-boulangerie où il travaillait avec son frère Ibrahim, à Molenbeek. Ils fumaient une cigarette ensemble, discutaient cinq minutes. Parfois ils allaient au bowling, boire des verres. C’est Mohamed Abrini qui l’avait d’ailleurs aidé, fin octobre, à déménager de cette banlieue de Bruxelles, où il vivait depuis deux ans. Ils ne s’étaient pas revus depuis. Abdellah C. a reconnu de la même manière qu’il avait déjà aperçu Mohamed Abrini au snack-boulangerie en compagnie de Salah Abdeslam.Derniers soupçons qui pèsent lourdement dans la mise en cause d’Abdellah C. : son héritage familial. Il est le fils d’un imam très radical, Abdelkader C., connu partout en Belgique pour ses prêches appelant au djihad et contre qui une procédure d’expulsion est actuellement en cours. Père de neuf enfants, celui-ci a notamment exercé à Verviers, où la famille a longtemps vécu. La ville est aujourd’hui l’une des communes belges les plus touchées par le phénomène des départs en Syrie. En janvier, un important projet d’attentat y a été déjoué, quelques jours après les attaques de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : l’improbable conversation d’Ali O. avec Salah Abdeslam« Si tu parles, on te coupe la gorge »Un autre frère d’Abdellah C. a ainsi été brièvement interpellé dans le cadre de l’enquête sur les attentats du 13 novembre avant d’être relâché. La mère d’Abdellah C. et un autre de ses frères ont dans la foulée tenu à témoigner, le 27 novembre, sur la chaîne belge RTL. « De nombreux imams, des prédicateurs venus de l’étranger sont venus loger à la maison. Je devais leur faire à manger, j’étais menacée : “Si tu parles, on te coupe la gorge” », a notamment raconté la mère. « On nous a toujours manipulés, on nous a toujours bouffé le cerveau [en nous disant] : “Le djihad, c’est une obligation, on est obligé de faire le djihad” », a expliqué de son côté le frère, en se disant persuadé qu’Abdellah C. n’avait sans doute « rien fait de très grave ».« Mon client est quelqu’un de tout à fait normal, il a une famille, un travail, il est musulman mais non pratiquant, il n’est pas radicalisé, il ne va même pas à la mosquée et ne fait pas le ramadan, s’agace l’avocat d’Abdellah C., Me Guylain Mafuta Laman. Il n’a absolument rien à voir avec les attentats de Paris. Il faut absolument rappeler qu’il est présumé innocent », s’alarme-t-il.Interrogé sur l’endroit où pourrait se cacher Salah Abdeslam, Abdellah C. a confié lors de ses auditions qu’à ses yeux, celui qui est aujourd’hui traqué par toutes les polices européennes ne pouvait pas être « dans le coin » de Molenbeek. Avant les attentats, Salah Abdeslam était en effet connu par tout le monde dans ce quartier, où il semble s’être forgé une nébuleuse d’amitiés. Salah Abdeslam « buvait et fumait des joints », a-t-il détaillé. Il était en même temps « discret, poli, respectueux, jouait au foot et au mini-foot ». S’il était toujours là-bas, « les gens parleraient », a-t-il assuré.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : le point sur les identifications, les arrestations et l’enquêteElise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Simon Piel, Laurent Borredon et Elise Vincent L’enquête sur les attentats de Paris a permis finalement d’identifier le dernier kamikaze du Bataclan. Il s’agit de Foued Mohamed-Aggad, un Strasbourgeois de 23 ans. Il était le seul nom manquant des trois membres du commando qui a tué 90 personnes dans la salle de concert, le 13 novembre.Omar Ismaïl Mostefaï, un Français de 29 ans, né dans l’Essonne, et Samy Amimour, 28 ans, originaire de Seine-Saint-Denis, avaient déjà été identifiés. Les enquêteurs ont réussi à confirmer sa participation en fin de semaine dernière grâce à la comparaison de son ADN avec ceux de certains membres de sa famille.Comme les deux autres terroristes, Foued Mohamed-Aggad a effectué le djihad en Syrie. Son départ date de décembre 2013. Une période qui coincide avec les départs d’Omar Ismaël Mostefaï et Samy Amimour. Le premier a été repéré en Turquie — porte d’entrée traditionnelle vers la Syrie — à l’automne 2013, le second a quitté la France en septembre 2013.Lire :Attentats du 13 novembre : le point sur les identifications, les arrestations et l’enquêteDans un bar à chicha de KehlFoued Mohamed-Aggad faisait partie d’un groupe de dix Strasbourgeois, âgés de 23 à 26  ans, originaires du quartier de la Meinau, qui s’étaient tous volatilisés en même temps. Ces dix copains de ce quartier populaire de Strasbourg avaient leurs habitudes dans un bar à chicha de Kehl, sur l’autre rive du Rhin, en Allemagne.C’est là qu’ils ont élaboré leur voyage, en 2013. Ils reçoivent l’aide de Mourad Farès, soupçonné d’être l’un des principaux recruteurs français — il a été mis en examen et placé en détention provisoire à son retour de Syrie.Les amis planifient un départ échelonné, pour ne pas donner l’alerte à leurs familles. Ils doivent se retrouver à Hatay, en Turquie, dans un hôtel proche de l’aéroport, vers la mi-décembre. Foued Mohamed-Aggad est l’un des derniers à être arrivé au point de rendez-vous, le 17  décembre  2013, après avoir raté son avion. Il contacte alors sa mère pour lui dire qu’il est à Toulouse. Comme son frère, Karim, il avait quitté le territoire français avec environ 6 000 euros.La famille de l’un des deux amis avec qui il devait prendre le vol était venue à l’aéroport de Francfort pour tenter de le décourager — avec succès puisque le jeune homme renonce, laissant Foued Mohamed-Aggad partir avec Mohamed H., sans lui.Devant les enquêteurs et les juges d’instructions, à leur retour en France, tous ont louvoyé entre reconnaissance, à demi-mot, de leur implication dans le groupe Etat islamique (EI) et assurance qu’ils voulaient « faire de l’humanitaire ». « Nous avons décidé d’aller en Syrie pour voir comment cela se passait vraiment. Nous en avions marre d’écouter les dires des uns et des autres, de voir des vidéos et nous avons décidé d’aller sur place en immersion pour nous faire notre propre idée », explique l’un d’eux.Lire aussi :Foued Mohamed-Aggad, le dernier homme de la « bande des Strasbourgeois »« Si je rentre en France, c’est pas pour aller en prison. C’est pour tout exploser »Mais une chose est sûre  : une fois sur place, certains s’adaptent mieux que d’autres aux rigueurs du djihad. Le groupe des Strasbourgeois a suivi un entrainement de deux semaines, mêlant sport, cours théoriques sur le maniement des armes, de la Kalachnikov jusqu’à la grenade. Dans le téléphone portable de l’un d’eux, les enquêteurs découvrent une photo de Foued Mohamed-Aggad tout sourire, affublé d’un bandeau aux couleurs de l’EI.D’abord réunis près d’Alep, les Strasbourgeois sont chassés par les bombardements de la coalition américaine. Les frères Mohamed-Aggad quittent leur camp en pleine nuit à bord d’un pick-up, direction Rakka où ils passent trois jours avant de rejoindre la ville de Shadadhi. L’un des jeunes hommes a expliqué plus tard aux juges que Foued Mohamed-Aggad avait fini par partir « dans son délire et il a dit qu’il partait au combat ».Deux membres du groupe, les frères Mourad et Yassine Boudjellal, sont alors tués, à un check-point, selon les témoignages des survivants.La suite est plus floue. Certains d’entre eux assurent avoir voulu rentrer en France, et avoir été ensuite séquestrés par l’EI. En tout cas, tous tentent de revenir. Tous, sauf un  : Foued Mohamed-Aggad. C’est son épouse religieuse, actuellement en Syrie, qui a prévenu par SMS la mère de ce dernier qu’il était mort à ParisSon frère Karim retourne à Strasbourg sans lui. Les retours s’échelonnent à partir de février  2014, après seulement quelques semaines sur place. Ils avaient finalement tous été interpellés en mai  2014, mis en examen pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » et placés en détention provisoire.En avril 2014, la mère des frères Mohamed-Aggad relatait à Karim le contenu d’une conversation avec Foued, qui lui avait dit qu’il espérait mourir en martyr durant le ramadan. Les enquêteurs retrouveront dans le portable de Karim Mohamed-Aggad un message de Foued, datant de mars 2014, dans lequel il explique à une certaine Hadjira :« Si je rentre en France, c’est pas pour aller en prison. C’est pour tout exploser, alors me tenter pas trop à rentrer ».« J’avais un doute par rapport à la naïveté de Foued »Les camarades interpellés de Foued Mohamed-Aggad ont expliqué pendant l’instruction, avoir été choqués des atrocités qu’ils ont constatées en Syrie. Devant les policiers, l’un d’entre eux décrit l’évolution de l’individu, alors que tous se retrouvent, séparés, dans l’est de la Syrie  :« J’avais un doute par rapport à la naïveté de Foued. Au départ je pense qu’il voulait faire de l’humanitaire, mais par la suite, par son discours, c’était plus le même. »Le policier insiste  : «  Avez-vous vu vos amis avec des armes  ?– J’ai entendu parler qu’ils avaient pris les armes, mais je ne l’ai pas vu. Une fois, j’ai vu un groupe avec des armes, mais ils avaient des cagoules, je sais pas si c’était mes potes.– Vos amis vous ont-ils dit s’ils avaient combattu  ?– Non, mais je suis sûr que certains ont combattu.– Qui ?– R., Foued, et K., car j’avais vu un gars encagoulé qui semblait lui ressembler, il avait la même démarche. C’est plus de la déduction par rapport à ce qu’ils disaient.  »L’instruction sur cette filière dite de Strasbourg est close, et le parquet de Paris avait rendu son réquisitoire définitif début octobre.Simon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterElise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Nunès La laïcité serait-elle à géométrie variable, selon que l’on soit lycéen ou étudiant, et en fonction du lieu où l’on étudie ? Pourquoi une étudiante musulmane peut-elle porter un voile lors d’un cours à l’université de la Sorbonne, alors qu’une autre devra s’en passer si elle fait le choix de poursuivre ses études dans une classe préparatoire, au sein d’un lycée public ? Mercredi 9 décembre, à l’occasion de la Journée de la laïcité, Najat-Vallaud Belkacem, ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, devait rappeler les règles de la laïcité en milieu scolaire.Celles-ci ont été principalement édictées par la loi du 15 mars 2004, qui ne compte qu’un seul article : « Dans les écoles, les collèges et les lycées publics, le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit. Le règlement intérieur rappelle que la mise en œuvre d’une procédure disciplinaire est précédée d’un dialogue avec l’élève. » Adoptée après plusieurs « affaires » d’élèves musulmanes refusant d’ôter en classe ce qu’on appelle alors le « foulard », ce texte est suivi d’une circulaire : elle précise que les signes interdits sont « le voile islamique, quel que soit le nom qu’on lui donne, la kippa, ou une croix de taille manifestement excessive ». La charte de la laïcité à l’école, publiée à la rentrée 2013 par l’ancien ministre de l’éducation national, Vincent Peillon, complète le dispositif : elle rappelle le principe selon lequel chacun est libre de croire ou de ne pas croire en un dieu, et qu’il jouit d’une liberté d’expression « dans la limite du bon fonctionnement de l’école comme du respect des valeurs républicaines et du pluralisme des convictions ». Elle précise aussi que la laïcité doit protéger de « tout prosélytisme et de toute pression », et que les personnels ont « un devoir de stricte neutralité ».Le voile banni de l’école au lycée…« Un établissement scolaire est un espace laïc, le lieu du bien commun et de l’intérêt général », précise Jean-Louis Auduc, ancien directeur des études de l’IUFM (Institut de formation des maîtres) de Créteil (Val-de-Marne) et spécialiste du système éducatif français. Sont ainsi concernés par l’interdiction de 2004 à la fois les élèves, les enseignants et les personnels, depuis la maternelle jusqu’au lycée, pourvu qu’ils s’agissent d’établissements publics.Quant aux établissement privés, confessionnels ou non, ils sont concernés par les points 7 et 12 de la charte de la laïcité. Les élèves ont accès à une « culture commune et partagée » et ils doivent avoir accès « à la diversité des visions du monde ». Qu’elles soient catholiques, juives ou musulmanes, « les écoles confessionnelles doivent partager un programme commun et les règles laïques du vivre-ensemble », rappelle Jean-Louis Auduc. Seule exception pour les élèves d’établissements confessionnels : le droit de porter signes et tenues de leur appartenance religieuse.La règle qui prévaut jusqu’au bac change-t-elle dès lors que l’on devient étudiant dans le supérieur ? Tout est affaire de lieu. Non, si cet enseignement s’effectue au sein d’un lycée public. Les élèves des classes préparatoires aux grandes écoles ou des sections de technicien supérieur, qui préparent au BTS, sont eux aussi soumis à la loi de 2004. En revanche, leurs camarades qui auront choisi les bancs de l’université verront les règles de laïcité modifiées.Obligation de neutralité des enseignantsEn 2014, le président de l’université de Paris-I Panthéon-Sorbonne, Philippe Boutry, dut officiellement s’excuser après qu’une chargée de TD eut demandé à une étudiante voilée de quitter son cours. L’enseignante fut convoquée pour un rappel à la loi. Celle-ci stipule que le port du voile, comme celui de toutes tenues vestimentaires qui s’assimileraient à des actes de prosélytisme, est interdit… « aux enseignants du supérieur », rappelle Christian Mestre, doyen de la faculté de droit à l’université de Strasbourg (Bas-Rhin), dans son guide « Laïcité et enseignement supérieur ».En revanche, la règle ne s’applique pas aux étudiants et le port d’un voile ou autre signe religieux n’y est pas jugé « incompatible avec le principe de laïcité ». En mai, le Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche a rappelé : « l’interdiction du port du voile ou tout autre signe religieux visible par des étudiants à l’université n’a pas de base légale. » Et cet organe consultatif du ministère de l’enseignement supérieur de marquer, dans une motion, son hostilité à l’adoption d’une loi modifiant cet état de fait.Lire aussi :Le port du voile n’est pas « une menace contre l’institution universitaire »Le seul bémol tient à des raisons de sécurité ou d’hygiène : les tenues doivent être adaptées aux activités sportives ou aux travaux pratiques (en chimie ou mécanique, par exemple). Enfin, le cas des étudiants des écoles supérieures du professorat et de l’éducation (ESPE), qui dépendent des universités, est particulier : s’ils sont libres de leurs tenues vestimentaires lors de leur première année de formation, ils doivent, une fois obtenu le statut de fonctionnaire stagiaire, en seconde année, se conformer à l’obligation de neutralité des enseignants.Le halo de tolérance qui entoure les universités fait débat et brise les traditionnels clivages politiques. En début d’année, plusieurs cas d’enseignants vacataires refusant de faire cours devant une étudiante voilée ont été signalés. L’UMP a préconisé d’étendre à l’enseignement supérieur la loi de 2004. La socialiste Pascale Boistard, secrétaire d’Etat chargée des droits des femmes, s’est risquée à affirmer début mars qu’elle n’était « pas favorable » au port du voile à l’université. Manuel Valls l’a immédiatement recadrée, en affirmant qu’une telle mesure n’était pas d’actualité. En 2013, lorsqu’il était ministre de l’intérieur et non chef du gouvernement, ce même Manuel Valls avait pourtant jugé « digne d’intérêt » la proposition du Haut Conseil à l’intégration (HCI) préconisant, notamment, l’interdiction du voile à l’université.Lire aussi :Le débat sur le voile rebondit à l’universitéEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 09.12.2015 à 08h40 • Mis à jour le09.12.2015 à 10h28 | Manon Rescan Comment expliquer l’interdiction des signes religieux à l’école, la séparation de l’Eglise et de l’Etat ? Que la laïcité, parfois vécue comme un interdit, est une garantie de la liberté de culte ? Après les attentats de janvier, ces questions ont taraudé les enseignants, parfois démunis face à la profonde remise en cause de ses principes par certains de leurs élèves. Des cours d’enseignement moral et civique (EMC) ont, depuis, été ajoutés par le gouvernement dans les programmes scolaires pour aborder ces questions. A l’occasion de la première journée de la laïcité, mercredi 9 décembre, Jean Baubérot, sociologue, auteur avec Rokhaya Diallo de Comment parler de laïcité aux enfants (Le Baron perché, 2015) revient sur cette initiative.Lire aussi :Après les attentats, l’école exalte la laïcitéPourquoi la question de l’enseignement de la laïcité à l’école a-t-elle ressurgi cette année ?Après les attentats de janvier, les enseignants se sont retrouvés en difficulté face à des élèves qui s’étaient construit une mauvaise image de la laïcité, qu’ils voyaient comme un concept s’opposant à la religion. Dans les débats politico-médiatiques, on en a parlé comme d’un catalogue d’interdits, on en a fait le synonyme de la neutralité religieuse, ce qui n’est pas le cas. C’est pour cela qu’il faut renforcer la formation permanente des professeurs sur cette question. Des formations accélérées (de 1 000 enseignants avant juillet) ont eu lieu, mais il faut aller plus loin.En quoi consiste ce nouvel enseignement ?Jusqu’ici, la laïcité était abordée de manière moins formelle, en cours d’histoire en abordant les lois édictées par Jules Ferry, ou en cours d’instruction civique. Depuis la rentrée, elle est abordée dans le cadre des heures d’enseignement moral et civique, ajoutées par le gouvernement aux programmes scolaires. Celles-ci abordent la laïcité en mettant l’accent sur sa définition fondamentale : la liberté de croire ou de ne pas croire. C’est important d’insister sur cette définition car les terroristes cherchent justement à attaquer cette liberté de conscience. Aujourd’hui, les querelles sur les menus de substitution à la cantine, sous couvert de laïcité, sont contre-productifs. C’est une forme de laïcité rabougrie qui dresse les Français les uns contre les autres. La laïcité est avant tout un combat rassembleur pour la liberté et l’égalité de chacun, quelle que soit sa croyance. Ce recentrage sur les fondamentaux est selon moi la seule manière de faire en sorte que ce concept soit audible pour les élèves.Dans votre livre, vous proposez des fiches pratiques à destination des enseignants. Quels conseils leur donnez-vous ? Celui de lever les confusions : la religion est une affaire privée et personnelle, cela veut donc dire que l’Etat ne peut pas imposer une religion aux citoyens. Mais cela ne signifie pas que la religion est réduite à la sphère privée et donc qu’elle ne peut pas s’exprimer en public. Il faut la présenter comme une liberté pour tous, mais qui doit respecter la liberté de l’autre et qui a des limites, comme toute liberté.Pour l’expliquer aux enfants de 12 à 15 ans, nous comparons le rôle de l’Etat à celui d’un arbitre en sport. L’arbitre ne tape pas dans le ballon, il ne porte pas le maillot, mais il est là pour faire respecter les règles, même si chaque équipe a toujours l’impression qu’il favorise son adversaire.L’interdiction du port de certains signes religieux fait particulièrement débat chez certains élèves. Comment leur répondre ?J’étais à titre personnel très réservé sur l’interdiction du foulard à l’école, et partisan d’une solution intermédiaire en autorisant notamment le port du bandana, qui n’est pas nécessairement un signe religieux. Je regrette beaucoup de n’avoir pas été entendu par la commission Stasi [commission de réflexion sur la laïcité mise en place par Jacques Chirac en 2003] sur ce point. Reste que la loi c’est la loi.Si j’étais enseignant, j’expliquerais que la loi de 2004 a été votée peu après 2001, dans le contexte de l’après 11-Septembre : les passions religieuses étaient fortes. Elle avait vocation à calmer le jeu. Je rappellerais aussi que c’est aux enseignants de ne pas outrepasser la loi de 2004, sur les signes religieux autorisés ou non [définis par la circulaire du 18 mai 2004]. A eux, donc, de ne pas faire la chasse aux jupes longues ni au voile chez les mamans qui accompagnent les sorties scolaires, car ceux-ci ne sont pas interdits. Et j’insisterais sur le fait que même si c’est une loi qui fait débat, on n’a pas d’autres choix que de la respecter, qu’on soit d’accord ou non. Car ce qui fait le lien social et qui permet de faire société, c’est justement le respect des lois.Manon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Rey-Lefebvre Le phénomène « Tanguy », ces jeunes qui s’éternisent sous le toit parental sans jamais prendre leur indépendance, est devenu massif, estime la Fondation Abbé Pierre (FAP) dans une étude publiée le 5 décembre. Et sa réalité est bien moins amusante que la fiction d’Etienne Chatiliez qui avait popularisé l’expression.S’appuyant sur les résultats de l’enquête logement de l’Insee, menée en 2013, la FAP relève que 4,5 millions de majeurs – dont 1,3 million a plus de 25 ans – sont hébergés chez leurs parents ou des amis. Une forte proportion (1,9 million) est certes étudiante mais, fait nouveau et préoccupant, il y a aussi, désormais, 1,5 million de jeunes travailleurs que la cherté des loyers et la précarité de l’emploi bloquent dans leur projet de décohabitation. Pire, le retour au domicile parental, après des mois voire des années d’autonomie, est de plus en plus fréquent. En 2013, 338 000 personnes de plus de 25 ans, non étudiantes, ont été contraintes de revenir chez leurs parents ou grands-parents après une expérience de logement indépendant. Ils n’étaient que 282 000 en 2002, soit un bond de 20 % au cours de la décennie qui a précisément connu la flambée des prix de l’immobilier dont on mesure encore à peine l’étendue des dégâts sociaux qu’elle a causés.« Les HLM, y’en a pas pour nous »« J’en ai marre ! Cela fait cinq mois que, avec ma compagne, nous n’avons pas de logement, confie Davy Longeau, ouvrier spécialisé sur les chantiers de génie civil et maritime, à la Rochelle (Charente-Maritime). On est obligé d’aller chez mes parents, mais c’est très petit et mon père est malade… ». Le jeune couple doit, chaque soir, déplier un canapé dans une pièce minuscule, après avoir stocké ses affaires au garage. « J’ai de très bons parents mais on n’en peut plus ! On va parfois chez des amis où à l’hôtel, mais on claque beaucoup d’argent en hôtels et en essence », déplore le jeune homme de 25 ans.Sa compagne, en dépit de son BTS d’assistante manager, ne trouve que des emplois à temps très partiel d’animatrice pour enfants qui lui rapportent 45 euros par jour, et lui-même gagne 1 200 euros par mois comme coffreur bancheur, ce qui ne leur permet pas de prendre une location dans le privé. Le loyer mensuel de 600, voire 800 euros, absorberait plus de la moitié de leurs revenus. « Quand on est payé au Smic, on n’a pas le droit aux aides au logement. Quant aux HLM, y’en a pas pour nous », constate Davy Longeau avec amertume.Le jeune homme avait quitté le nid familial dès l’âge de 18 ans pour l’armée, avant de vivre en couple, pendant trois ans, à Niort (Deux-Sèvres), dans un deux-pièces de 40 mètres carrés : « Pour mon nouveau travail, nous avons dû lâcher cet appartement vraiment pas cher, 300 euros par mois, et même 100 euros, grâce aux allocations ». Ce jeune couple a dû choisir entre se loger à bon prix là où l’emploi est rare ou travailler là où le logement est hors de prix.479 000 adultes de plus de 35 ansLa situation est plus aiguë encore en Ile-de-France, comme le confirme l’Agence départementale d’information sur le logement (ADIL) qui a ausculté le parcours de décohabitation contrariée de 300 Parisiens, dans une enquête publiée mardi 8 décembre. Ils sont nombreux (70 % des personnes interrogées) à placer leur espoir dans le logement social, mais seuls 43 % y parviendront.Le 1 % Logement, qui permet d’obtenir un appartement HLM par le biais de l’employeur, est une voie d’accès possible, « mais 35 % des demandes émanent de jeunes salariés en situation professionnelle instable, CDD, apprentissage, alternance, et les bailleurs sociaux sont souvent frileux du fait de cette précarité. Nous ne pouvons alors proposer que des logements temporaires meublés, en foyer », reconnaît Véronique Schmidt, chargée du placement locatif chez Astria, un des grands organismes collecteurs du 1 %, citée dans l’étude de l’ADIL. Même sans être précaires, beaucoup de salariés, par exemple les fonctionnaires de catégorie C, ont des revenus trop modestes pour couvrir trois fois le montant d’un loyer, fût-il social.Le retour contraint au bercail parental ne touche pas que les jeunes mais également, selon la FAP, 479 000 adultes de plus de 35 ans qui ont dû se faire héberger par leur famille à la suite d’une perte d’emploi, de problèmes financiers ou de santé et, le plus souvent (55 %, selon l’ADIL), d’une séparation. « Dans les instances de divorce, nous devons statuer sur l’attribution du logement, raconte Anne Barriera, juge aux affaires familiales au tribunal de Créteil, et c’est, aujourd’hui, une décision presque aussi cruciale que la garde des enfants. Nous laissons au conjoint qui doit partir, souvent le père, des délais de plus en plus longs, jusqu’à six mois. Je vois ainsi beaucoup de couples séparés vivant sous le même toit, avec un père qui dîne en famille, prend une douche et s’éclipse pour la nuit, dans sa voiture, une caravane, chez des amis ou ses parents. » Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.12.2015 à 07h32 • Mis à jour le06.12.2015 à 11h38 | Emeline Cazi La scène se passe à deux pas de la Bastille, dans les rues branchées du 4e arrondissement de Paris, à l’heure où les jeunes mères de familles rentrent de l’épicerie bio et où les collégiens des Francs-Bourgeois sortent de cours. Eux n’ont plus classe, ou ont déserté la fac depuis longtemps. Ce mardi 1er décembre, ils sont cinq, six, huit tout au plus, à se promener dans Paris avec un vélo et une petite carriole coiffée d’un drapeau blanc siglé écolo. Les négociations de la conférence mondiale sur le climat ont débuté deux jours plus tôt. Ils rêvent d’une Terre meilleure. La veille les chefs d’Etat dînaient à deux pas.On les repère de loin à leur look de jeunes alters – godillots délacés, cheveux longs retenus d’un bandeau – mais leur dégaine n’a rien d’effrayant. Ils marchent rue Saint-Antoine, en direction de Bastille. L’un joue de l’harmonica, un second avait sorti son tambourin, lorsque sept cars de CRS sont arrivés.« Ils étaient au moins quarante, j’ai d’abord cru à une alerte à la bombe. » C’est Manon Loizeau, journaliste, qui raconte la suite. Elle habite à deux pas et rentrait chez elle à ce moment-là. « Les sirènes, les hommes en noir, on commence à avoir l’habitude dans le quartier, c’est l’état d’urgence permanent. Deux jours avant, on avait les snipers et l’hélico parce qu’Obama dînait place des Vosges. » Mais les remarques des passants – « oh là, là, c’est juste des jeunes » – la font ralentir. « Je me suis retrouvée face à quarante CRS armés, casqués, masqués pour certains, qui ordonnaient à ces jeunes de s’accroupir, les mains sur la tête. »« Parmi eux, il y a peut-être des terroristes ! Circulez ! »Quelques lycéens s’arrêtent aussi et interpellent les CRS : « Ils n’ont rien fait, ils jouaient de la musique. Plutôt que de vous en prendre à eux, vous étiez où vendredi, quand on se faisait tirer dessus ? » Le dialogue est mal engagé. « Qu’est ce que vous en savez ? Parmi eux, il y a peut-être des terroristes ! Circulez ! Vous voulez finir comme eux ? », répond un CRS. La journaliste s’en mêle : « Vous n’avez pas d’autres priorités que de vous en prendre à ces gamins ? C’est ça, l’état d’urgence, un Etat policier ? » Les forces de l’ordre expliquent avoir reçu un appel leur signalant « des éléments pouvant représenter un danger et se dirigeant vers la place de la Bastille ». Deux jours plus tôt, à République, des bougies avaient volé sur les policiers lors d’une manifestation interdite.Les vérifications d’identité durent plus d’une demi-heure. Les apprentis musiciens attendent, assis sur le trottoir, les mains sur la nuque. L’un d’eux entame le chant Om des yogis. La disproportion des moyens employés interpelle les riverains, le kiosquier, les vendeuses de vêtements. « Je ne comprends pas, mon copain jouait seulement de l’harmonica », glisse une jeune femme à la journaliste, laquelle s’interroge : « Est-ce qu’on devient déviant si on chante à cinq dans la rue ? Depuis quand n’a-t-on plus le droit de marcher contre le réchauffement climatique au bruit des tambourins ? »Manon Loizeau est prix Albert-Londres (2006). Au début des années 2000, elle vivait en Russie, travaillait en Tchétchénie. « En Russie aujourd’hui, un rassemblement c’est pas plus de trois personnes pour éviter toute manifestation de l’opposition. Va-t-on en arriver là ? On a tous dénoncé Guantanamo et les dérives de Bush. Bien sûr, on a tous peur, mais n’est-on pas en train de basculer ? »Sidérée par cette intervention, parce que « la sécurité ne doit pas passer avant la liberté », la journaliste a posté un petit texte et quatre photos sur son mur Facebook. Plus de 7 000 personnes les ont déjà partagés.etatdurgencelemonde@gmail.comEmeline CaziJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.12.2015 à 01h22 • Mis à jour le06.12.2015 à 10h28 L’homme mis en examen pour avoir abattu un couple, mercredi, en présence de ses enfants à Foulayronnes, près d’Agen, en Lot-et-Garonne, s’est suicidé, samedi 5 décembre. Le meurtrier présumé, âgé de 60 ans, s’est pendu dans sa cellule en début de soirée. Le SAMU, appelé par les services pénitentiaires, n’a pu le ranimer.Il avait avoué durant sa garde à vue être l’auteur du double homicide du 2 décembre. Activement recherché, il avait été arrêté jeudi matin peu avant neuf heures sur un parking d’un supermarché d’Agen, quelques heures après un appel à témoin lancé par la gendarmerie nationale.Il était un ancien employé de l’homme assassiné, responsable régional d’une grande entreprise du BTP que le suspect avait dû quitter pour « inaptitude » il y a quelques années. Depuis plusieurs mois, il avait multiplié les menaces à l’encontre de son ancien patron et faisait depuis avril l’objet d’une mesure d’éloignement. Il lui était interdit d’approcher du domicile et du lieu du travail de la victime. 05.12.2015 à 07h59 • Mis à jour le06.12.2015 à 18h17 | Gérard Courtois L’enjeu central des élections régionales du 6 et du 13 décembre est de désigner les équipes qui gouverneront les régions pour les six prochaines années. Mais avant de choisir entre les principales listes capables de l’emporter (gauche, droite ou Front national), encore faut-il participer au scrutin. Or, on constate depuis une bonne vingtaine d’années que la participation électorale ne cesse de baisser.Ce n’est pas le cas pour l’élection reine, la présidentielle, où le taux d’abstention excède rarement 20 %. En revanche, elle dépasse désormais régulièrement 30 % aux municipales (39 % en mars 2014), et elle atteint 40 % aux législatives. Pour les autres scrutins, vécus comme moins décisifs, de l’ordre d’un électeur sur deux ne se déplace plus. Cela a été le cas aux départementales de mars 2015 (50 % d’abstention) et aux européennes de 2014 (57 %).Qu’en sera-t-il lors du scrutin régional de dimanche ? Le record d’abstention de 2010 (53,6 %) ne devrait pas être battu. Selon la dernière enquête d’intentions de vote réalisée par l’institut Ipsos entre le 29 novembre et le 2 décembre, « l’indice de participation » est de 49 % (soit un taux d’abstention de 51 %). Cette estimation de la participation a sensiblement progressé depuis huit jours (+ 4 points) et, plus encore, depuis la fin octobre (+ 9 points).Réponse civiqueCette mobilisation croissante des électeurs à l’approche du scrutin est un phénomène classique. La campagne électorale, les débats et meetings, la couverture médiatique y contribuent logiquement. Ils renforcent la perception des enjeux du scrutin et l’intérêt des électeurs pour cette compétition. En outre, les attentats du 13 novembre ont indéniablement accentué le mouvement, sans bouleverser pour autant les tendances lourdes de l’électorat. Au-delà de la sidération initiale, ils ont « réveillé » un certain nombre d’électeurs, jusque-là indifférents et désormais désireux d’exprimer par leur vote une forme de réponse civique au terrorisme qui a frappé la France.Mais cette mobilisation est « différentielle », comme disent les spécialistes de sciences politiques. En clair, elle varie selon les sympathies politiques des uns et des autres. D’après la dernière enquête d’Ipsos, 52 % des électeurs socialistes ou du Front de gauche ont l’intention d’aller voter le 6 décembre, et 42 % des électeurs écologistes. Au total, 50 % des électeurs de gauche devraient se rendre aux urnes, alors que la mobilisation est sensiblement plus forte chez les électeurs de droite (57 %) et du Front national (58 %). En revanche, elle est beaucoup plus faible (30 %) chez les moins politisés, qui ne se déclarent proches d’aucun parti.Lire aussi :Le PS et LR redoutent l’entre-deux-toursSur ce point, les attentats terroristes ont eu un impact plus fort sur les sympathisants du Front national : entre fin octobre et début décembre, leur indice de participation a progressé de 15 points (passant de 43 % à 58 %), contre une progression de 6 points seulement pour les électeurs de gauche ou de droite. Cette mobilisation accrue explique largement la dynamique favorable au FN dont témoignent toutes les enquêtes préélectorales de ces derniers jours.Quant au très fort regain de confiance dont bénéficie le président de la République depuis les attentats (+ 10 à 20 points, selon les sondages), son effet reste faible sur les intentions de vote. Sur le plan national, les listes socialistes ont progressé de 3 points depuis la fin octobre, quand les listes FN progressaient de 3,5 points et les listes de droite baissaient de 3,5 points. Mais dans plusieurs régions, cette modeste amélioration peut, demain, faire la différence.MODE DE SCRUTINLes élections régionales ont lieu au scrutin proportionnel à deux tours avec une prime majoritaire pour la liste arrivée en tête. Les listes sont régionales, paritaires et sont constituées de sections départementales comprenant un nombre de candidats proportionnel au poids démographique de chaque département.L’élection est acquise au premier tour si une liste recueille la majorité des suffrages exprimés. Dans le cas contraire, il est procédé à un second tour. Pour qu’une liste puisse se présenter au second tour, elle doit avoir obtenu au moins 10 % des suffrages exprimés au premier. La composition des listes peut être modifiée entre les deux tours en incluant des candidats de listes ayant obtenu au moins 5 % des suffrages.La liste qui recueille la majorité se voir attribuer automatiquement un quart des sièges à pourvoir ; les autres sièges sont répartis selon la règle de la plus forte moyenne entre toutes les listes ayant obtenu au moins 5 % des suffrages exprimés.Lire aussi :Régionales : comment lire les résultats du premier tourGérard CourtoisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.12.2015 à 21h49 • Mis à jour le04.12.2015 à 21h50 | Benoît Floc'h Les doyens de médecine veulent transformer en profondeur les études qui conduisent à leur profession. Réunis pendant deux jours à la faculté de Bobigny (Seine-Saint-Denis), ils ont élaboré des propositions qui visent à réformer le parcours de formation des médecins du début jusqu’à la fin.Et, pour commencer, ils demandent la suppression du numerus clausus. L’Etat fixe le nombre d’étudiants pouvant être admis en deuxième année des cursus de médecine, d’odontologie, de pharmacie et de maïeutique (sages-femmes et maïeuticiens). « Le numerus clausus a été mis en place pour réguler la démographie médicale, rappelle Jean-Pierre Vinel, président de la Conférence des doyens des facultés de médecine. C’est un échec, car il est appliqué au début des études et 25 % des étudiants qui sortent de la fac de médecine ne s’inscrivent pas au conseil de l’ordre. La vraie question, c’est la répartition des médecins sur le territoire. Il faut donc contingenter le nombre d’étudiants en fonction des capacités de formation des universités. »Lire aussi :Le numerus clausus augmente dans les régions manquant de médecinsL’une des spécificités de la formation française est l’importance donnée à la pratique en hôpital. Or « quand il y a un lit pour dix étudiants externes, qu’est-ce que vous voulez qu’ils apprennent ? », pointe M. Vinel.Revoir le contenu de la première annéeLes doyens veulent aussi lutter contre l’échec des étudiants. La première année commune aux études de santé (Paces) s’achève en effet par le goulot d’étranglement du concours de passage en deuxième année. Résultat : 70 % à 80 % d’échec. Aujourd’hui, les facultés sont tenues de réorienter les étudiants en difficulté à la fin du premier trimestre. C’est trop tard, de l’avis de la Conférence des doyens. Selon eux, « il faut le faire dès octobre. Car un étudiant qui, à ce moment, n’est pas bien organisé dans son travail et n’a pas le niveau requis n’a aucune chance de réussir le concours », estime M. Vinel.Lire aussi :Stratégies à tous prix pour réussir ses études de médecine et santé (Paces)La forme n’est pas définie. Les étudiants pourraient être repéré via le contrôle continu et évoquer leur cas lors d’un entretien avec les professeurs.Lutter contre l’échec, c’est aussi se préoccuper de l’avenir de ceux qui ne passent pas le cap du concours. Les doyens proposent de revoir le contenu de la Paces. Car, la première année « est conçue en fonction du concours, rappelle M. Vinel. Les étudiants ne font donc pas d’études de santé. Et ce que ceux qui échouent ont appris pendant un an ne leur sert à rien ». D’où l’idée de mettre en place « un programme plus léger et une formation plus générale, afin que les étudiants en échec puissent se reconvertir dans des études de santé et scientifiques ».Passerelles avec des licences universitairesAutre préoccupation de la Conférence : diversifier le recrutement des médecins. Aujourd’hui, 80 % à 90 % des jeunes qui réussissent le concours sont titulaires d’un bac S avec une mention « bien » ou « très bien ». Or, il est plus facile d’inciter de jeunes médecins à s’installer en Seine-Saint-Denis ou à la campagne lorsqu’ils en sont issus, notent les doyens.L’idée est de mettre en place des passerelles avec les licences universitaires. Ces dispositifs existent déjà, mais ils demeurent marginaux. En outre, des expérimentations sont actuellement menées dans quelques facultés. Le principe de la plupart d’entre elles est d’intégrer en deuxième année des étudiants titulaires d’une licence qui ont suivi un module spécifique de préparation.« Ces cours complémentaires débutent en L2 et les étudiants sont recrutés à la fin de la L3, précise Jean-Luc Dumas, doyen de la faculté de Bobigny. Nous avons commencer avec des licences de biologie, mais nous comptons ouvrir le dispositif à d’autres licences, notamment de sciences humaines et sociales. En médecine, 35 à 40 places leur seront réservées, sur les 150 du numerus clausus. »Enfin, mais sur ce point le consensus n’est pas acquis au sein de la Conférence, certains doyens souhaitent réformer les « épreuves classantes nationales », lesquelles achèvent le second cycle. « C’est un corset pédagogique étouffant, regrette Jean-Pierre Vinel. Les étudiants commencent par un concours et ils terminent par un concours. Du coup, ils passent leur temps à bachoter. » Certains doyens voudraient donc « simplifier » ces épreuves et accorder davantage de place aux compétences, notamment cliniques.Reste à connaître l’accueil qui sera réservé à ces propositions. Certaines de celles formulées en 2011 et en 2013, notamment sur la place du numérique dans l’évaluation des étudiants, avaient été mises en œuvre.Benoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.12.2015 à 13h09 | Faustine Vincent Annoncée trois jours après les attentats du 13 novembre, le projet de François Hollande d’étendre la déchéance de la nationalité aux binationaux nés Français, et de l’inscrire dans la Constitution, divise aujourd’hui profondément la classe politique et la société civile. Vus de Belgique, les débats qui émergent sur les questions de sécurité, d’égalité et de liberté ont un air de déjà-vu. Et pour cause : le pays a déjà mis cette idée de déchéance sur la table au début de l’année après les attentats de janvier à Paris et une action antiterroriste à Verviers, près de Liège.Lire aussi :Déchéance de nationalité : l’idée qui passe mal à gaucheLa proposition du gouvernement de coalition, dominé par le parti nationaliste flamand NVA, était d’étendre la déchéance de la nationalité aux Belges « de deuxième, voire de troisième génération » condamnés pour terrorisme. C’était la plus sévère des options étudiées, dans le cadre d’une série de douze mesures contre le radicalisme. La loi belge permet déjà la déchéance, mais uniquement pour ceux qui ne sont pas nés Belges, ou qui ont acquis la nationalité par naturalisation.Source d’inégalités« La volonté est d’aller vers la deuxième ou la troisième génération parce que c’est là que la situation se pose », avait défendu le vice-premier ministre libéral, Didier Reynders. « C’est dangereux, car discriminatoire », avait rétorqué le président de la Ligue des droits de l’Homme, Alexis Deswaef. Le ministre de l’aide à la jeunesse de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Rachid Madrane, s’était lui aussi indigné : « On n’humilie pas les terroristes. On humilie toute une communauté qui vit paisiblement. Cela voudrait dire que les Belges ne sont plus égaux devant la loi. Pour les mêmes faits, des gens seraient condamnés différemment. »De fait, la mesure aurait produit une inégalité entre un terroriste d’origine immigrée et un terroriste belge « de souche » puisque la loi ne peut s’appliquer qu’aux binationaux, la Convention européenne des Droits de l’homme interdisant de créer des apatrides. « Cette décision reviendrait à introduire une notion de citoyenneté de « seconde classe », analyse Jean-Michel Lafleur, directeur adjoint du Centre d’Études de l’Ethnicité et des Migrations à Liège. Elle ouvrirait une boîte de Pandore dont on ne connaît pas toutes les ramifications. »Application difficileSur le plan pratique, l’application elle-même de cette disposition aurait été un casse-tête. Une fois la déchéance prononcée, l’individu n’a en effet d’autre choix que de quitter le territoire, puisque les autorités ne lui délivreront pas de permis de séjour. Mais en cas d’expulsion, d’autres considérations juridiques entrent en ligne de compte. Comme l’a expliqué Alexis Deswaef, « si l’on retire la nationalité au père d’un enfant belge, la convention des droits de l’Homme garantit à l’enfant le droit de vivre en famille et donc avec son père ». La déchéance de la nationalité se heurte ainsi à la protection familiale.Après des semaines de débats, le gouvernement belge a finalement renoncé à son projet. Mais le parti nationaliste flamand NVA continue de donner le la sur ces questions sensibles. Partisan d’une ligne dure, il le fait d’autant plus facilement qu’il occupe les postes clés du ministère de l’intérieur et du secrétariat d’Etat à l’asile et la migration. Le contexte lui est favorable : la Belgique serait proportionnellement le pays le plus gros fournisseur de djihadistes en Europe.En une quinzaine d’années, la notion de nationalité en Belgique a été bousculée par la montée des extrêmes, conjuguée au renforcement de la menace terroriste, sur fond de durcissement des politiques d’immigration et d’intégration. « En 2002, on pouvait accéder à la nationalité par naturalisation au bout de trois ans de résidence. C’était l’une des législations les plus généreuses d’Europe », rappelle Jean-Michel Lafleur. L’idée était alors de favoriser l’intégration par l’octroi de la nationalité. En 2013, cette perspective s’est renversée avec l’entrée en vigueur d’une réforme alignant la Belgique sur les standards européens, plus exigeants (durée de résidence prérequise plus longue notamment). Désormais, l’intégration est au contraire un prérequis à l’octroi de la nationalité.Efficacité contestéeReste la question de l’efficacité de la déchéance de nationalité. Comme en France, la Belgique est divisée à ce sujet. Patrick Wautelet, professeur et spécialiste reconnu de droit comparé de la nationalité à l’université de Liège, est sceptique. « Évidemment, cela ne décourage pas de commettre des actes terroristes, au contraire. Et si l’objectif est d’empêcher que des terroristes reviennent sur le territoire, je doute aussi que cela le permette. Car un individu qui veut commettre un attentat, surtout s’il transporte une kalachnikov ou de l’argent liquide, tentera plutôt de rentrer de façon illégale ». Même étendue aux binationaux de deuxième ou troisième génération, la déchéance n’aurait, en outre, pas pu s’appliquer pour les terroristes n’ayant que la nationalité belge.A ce jour, l’application de la loi reste rarissime. Seules quatre personnes ont été déchues de leur nationalité pour terrorisme. « Trois sont encore en prison, précise Patrick Wautelet. S’il y a si peu de cas, c’est parce qu’il est complexe d’avoir suffisamment d’éléments de preuve afin de condamner pour un fait terroriste. » Comme la plupart des opposants à cette mesure, il estime ainsi qu’elle est avant tout « symbolique ». « C’est une réaction à chaud, une façon de rassurer la population et de montrer que les autorités agissent », soutient-il.Dans l’entourage de François Hollande, on assure que l’extension de la déchéance de la nationalité serait « une façon de traiter cette situation des binationaux qui commettent des actes de terrorisme ». À défaut d’expliquer en quoi elle permettrait, concrètement, de le faire, on souligne, là aussi, sa dimension symbolique : « Les symboles ont de l’importance. Déchoir de la nationalité, c’est très fort, dans l’échelle des valeurs de la France. »Faustine VincentJournaliste au Monde Gaëlle Picut L’étude annuelle MutationnElles-Y Factor 2015, publiée le 30 novembre, confirme une stagnation, voire un déclin de la féminisation des formations scientifiques et techniques dans les pays occidentaux, dont la France, et une lente progression dans le monde, avec de fortes disparités régionales.Malgré toutes les opérations menées en France, ces dernières années, pour attirer les jeunes filles vers les études scientifiques et techniques (hors santé), certaines filières d’étude dans l’enseignement supérieur voient la proportion de femmes décliner. C’est le cas en informatique (-6), en agronomie (- 4 points en 10 ans), en science (- 5 points) et en ingénierie (-2).Dans cette dernière filière, les femmes ne représentent qu’à peine plus d’un quart des effectifs. « Cette situation est alarmante, au moment même où toutes les compétences, toutes les énergies sont plus que jamais nécessaires pour faire face à des défis inédits et inouïs », estime Claudine Schmuck, directrice associée de Global Contact, un cabinet d’étude et de conseils spécialisé dans l’innovation et la mixité et auteure de l’étude.Les deux étapes du déclinPourtant ces métiers offrent généralement d’excellents débouchés et des rémunérations attractives. De plus, l’étude montre un niveau de satisfaction des femmes dans les métiers scientifiques et techniques meilleur ou équivalent à celui observé en général, sur les items suivants : nature du travail exercé, conditions de travail ou encore équilibre vie professionnelle/vie privée.C’est sur la gestion de carrière, que le niveau de satisfaction reste le plus faible (55 %) chez toutes les femmes interrogées. Mais il n’est pas plus faible pour celles issues du secteur scientifique et technique. « Il existe des goulots d’étranglement à différentes étapes qui expliquent une déperdition des ressources féminines dans ces filières, rappelle Claudine Schmuck. Le premier a lieu au moment de l’orientation, en seconde puis après la terminale. Des études menées par Françoise Vouillot notamment, ont montré que les parents avaient un pouvoir de prescription plus important auprès de leurs filles que de leurs garçons. Or la perception qu’ils ont de ces métiers fait qu’ils n’incitent pas forcément leurs filles à se tourner vers les filières scientifiques ».Puis vient un second goulot d’étrangement, notamment dans les pays en voie de développement, du bassin méditerranéen et de l’Afrique subsaharienne, où les femmes pourtant nombreuses à être diplômées sont beaucoup moins recrutées que les hommes pour des raisons d’ordre sociologique et culturelle.Le rôle des entreprisesPour l’auteure de l’étude, les entreprises ont un rôle important à jouer pour inverser la tendance. « Il est de leur responsabilité d’envoyer des signaux plus forts, de mieux communiquer autour de leurs actions en faveur de la mixité, par exemple par la mise en place d’indicateurs clés dans les rapports annuels. Elles ont un devoir de démonstration de l’apport des équipes mixtes, et pas seulement de mise en avant de “role models” féminins ».La vaste enquête interne réalisée par Sodexo pour démontrer l’impact positif de la mixité sur la performance au travers différents indicateurs, ou encore la communication des constructeurs automobiles sur la réussite commerciale de leurs modèles conçus par des équipes mixtes, lui semblent des leviers intéressants.Dans l’étude, pour 90 % des personnes interrogées, les équipes mixtes améliorent la satisfaction clients, participent à une meilleure ambiance de travail et à plus d’efficacité. « Certaines entreprises ont des efforts à faire concernant l’intégration des femmes dans des équipes très masculines, où règne encore un certain machisme et où elles se sentent isolées, voire chahutées », analyse Claudine Schmuck.Par ailleurs, elle invite les pouvoirs publics à promouvoir et à mesurer l’efficacité des initiatives conduites par tous les acteurs de la société civile pour renforcer l’attractivité des métiers scientifiques et techniques auprès des jeunes filles dès le plus jeune âge. « De très nombreuses associations agissent sur le terrain, souvent de façon passionnée et investie. Mais peut-être devrait-on rationaliser les moyens, faire mieux avec moins. Il est important de mesurer celles qui sont les plus efficaces en termes d’audience et d’impact. Comment les adolescentes reçoivent-elles les messages ? Comment les restituent-elles ? ».Enfin, elle s’inquiète du poids grandissant des stéréotypes. « Les réseaux sociaux ne sont pas neutres, poursuit Claudine Schmuck. Ils ont même plutôt tendance à favoriser les comportements conformistes ». Elle rappelle qu’une étude approfondie des enquêtes Pisa montre clairement les phénomènes d’autocensure et de complexe d’infériorité des filles, alors même qu’elles ont d’aussi bons, voire de meilleurs résultats que les garçons en mathématiques.Lire aussi :Normale Sup veut inciter les filles à oser les carrières scientifiquesGaëlle PicutJournaliste au Monde Fabrice Lhomme et Gérard Davet Elle était restée jusqu’alors confinée au décor feutré du pôle financier du tribunal de Paris. Mais l’épreuve de force entre Nicolas Sarkozy et les juges, qui l’ont mis en examen en juillet 2014 dans une affaire de trafic d’influence, prend désormais un tour spectaculaire. Selon les informations du Monde, l’ancien chef de l’Etat, convoqué vendredi 20 novembre par les juges Claire Thépaut et Patricia Simon, s’est bien rendu, en toute discrétion, dans le cabinet de la juge Simon. Mais il a obstinément refusé de répondre à toutes les questions qui lui ont été posées, même les plus formelles.Poursuivi pour « corruption active », « trafic d’influence actif » et « recel de violation du secret professionnel », M. Sarkozy est mis en cause pour avoir tenté d’obtenir des informations confidentielles et une décision clémente de Gilbert Azibert, alors magistrat à la Cour de cassation, dans le dossier Bettencourt.Lire aussi :Dans la plupart des dossiers, la menace s’éloigne pour Nicolas SarkozySon avocat et ami, Thierry Herzog, poursuivi dans la même procédure, avait adopté la même attitude. Convoqué le 8 octobre, il était resté muet lors de son interrogatoire, jugeant sa convocation irrégulière du fait d’un pourvoi en cassation en suspens. Mais M. Sarkozy, qui a invoqué le même motif pour justifier son silence, ne s’est pas contenté de refuser de s’expliquer…Retirée du dossierEn effet, quelques jours avant son audition, ses conseils ont déposé une requête en récusation visant Claire Thépaut, dont ils contestent l’impartialité. Premier effet de cette démarche : à la demande de la présidence du tribunal de Paris, Mme Thépaut s’est provisoirement retirée du dossier, le temps que la requête du patron des Républicains soit examinée. De fait, seule la juge Simon était présente à l’interrogatoire – qui a tourné court – du 20 novembre. Selon l’article 668 du code de procédure pénale, « tout juge peut être récusé (…) s’il y a eu entre le juge ou son conjoint et une des parties toutes manifestations assez graves pour faire suspecter son impartialité ». En l’occurrence, M. Sarkozy estime que Claire Thépaut est de parti pris et, de ce fait, ne peut instruire sereinement et objectivement cette procédure.Dès le déclenchement de l’affaire, révélée par Le Monde en mars 2014, les sarkozystes ont violemment attaqué la magistrate du fait de son engagement syndical. Mme Thépaut a été membre du Syndicat de la magistrature (SM), classé à gauche. Cette organisation syndicale est de longue date dans le collimateur de la droite, tout particulièrement depuis l’affaire du « mur des cons ». En avril 2013, une vidéo tournée clandestinement avait révélé l’existence, dans les locaux du SM, d’un panneau sur lequel avaient été accrochés, entre 2005 et 2012, les portraits de nombreuses personnalités détestées du syndicat, parmi lesquelles Nicolas Sarkozy.Mais ce dernier reproche surtout à Claire Thépaut des déclarations publiées par Mediapart, le 8 mai 2012, au lendemain de l’élection de François Hollande. A l’époque juge d’instruction au tribunal de grande instance de Bobigny, la magistrate avait critiqué, au moins en creux, la politique du président sortant. « Etre taxés de juges rouges quand on ne fait qu’appliquer les textes de loi, ce n’est pas normal […] Certains ont voulu nous opposer aux policiers […] Il faut maintenant que la justice retrouve son rang face au ministère de l’intérieur, et que la séparation des pouvoirs soit enfin respectée », avait notamment déclaré Mme Thépaut.« Jugé par ses ennemis »Lors de son intervention sur TF1 et Europe 1 le 2 juillet 2014, juste après sa mise examen, M. Sarkozy avait vivement attaqué la juge, sur le mode interrogatif dont il est familier : « Est-il normal qu’on choisisse pour instruire une affaire, où mon nom est cité, un magistrat qui appartient au Syndicat de la magistrature, dont l’obsession politique est de détruire ? », avait-il lancé. Dans la foulée, des proches de l’ex-chef de l’Etat avaient ciblé la magistrate dans leurs interventions publiques. Nadine Morano avait dénoncé « une juge engagée, pas une juge impartiale », tandis que Nathalie Kosciusko-Morizet avait estimé que la magistrate aurait dû se « déporter elle-même », estimant « inacceptable de pouvoir être jugé par ses ennemis ». A l’époque, le Syndicat de la magistrature avait vivement réagi, accusant M. Sarkozy de « tenter de jeter le discrédit » sur les juges, et rappelant que ces derniers ont parfaitement le droit d’être syndiqués dans l’organisation de leur choix. La présidente du tribunal de grande instance de Paris, Chantal Arens, avait de son côté publié un communiqué pour rappeler « l’indépendance » des juges.Depuis quelques mois, l’affaire Azibert, qui lui avait notamment valu d’être placé sur écoute, focalise l’attention de M. Sarkozy. Il n’ignore pas que, de toutes les affaires dans lesquelles son nom est cité, celle-ci est de loin la plus dangereuse pour lui. Les investigations étant quasiment terminées, il se sait sous la menace d’un renvoi devant le tribunal correctionnel, et donc d’un procès, avant la présidentielle de 2017. Les proches de l’ancien président misent sur le calendrier, espérant un enlisement de la procédure susceptible d’éviter à leur patron un jugement avant l’échéance de 2017.body { background:white!important; }.globalo{ width:100%!important; margin:0!important; max-width:534px; border:2px solid #42bda8!important; padding-top:15px;}.globalo img{border:none!important;} a:hover{ text-decoration: none!important; }.tt4{ height:50px; margin:0!important;}.illustr{ margin-top: 20px;}.clear { clear:both;}.volet_droite{ height: 580px;}.sidebar .tt4_capital{ margin-top:0;}.decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0;}.decodeurs a{ border-bottom:0!important;}.central{ width:100%; float:left;}.illustr img{ width:100%; padding-top:10px;}.conteneur{ position: relative;}.fleche{ font-size:70pt; cursor: pointer; width:10%; position:absolute!important; top:-5px; height: 60px; margin: 0!important;}.fleche p{ margin:0!important;}.fleche:hover{ color:#42bda8;}.fleche.alpha{ left:2px; text-align: left;}.fleche.omega{ right:16px; text-align: right;}.detail p{ margin:5px 0!important;}.affaire .tt2_capital{ text-align: center;}.affaire{ padding:0 16px!important;}h1.tt4{ margin:0 10%!important; width:90%;}@media handheld { .article p{ line-height:120%; }}Naviguez dans les affaires Sarkozy« Affaire KarachiDate des faits présumés : 1995Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : Financement,justiceMotifs de l'enquête : Financement & violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel Résumé de l'affaire :A l'approche des élections de 1995, le gouvernement d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était ministre du budget, aurait accordé des commissions faramineuses lors de ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite. En échange, des intermédiaires (imposés dans la négociation de ces contrats par le premier ministre et son ministre de la défense François Léotard) auraient rétrocédé une partie des sommes perçues pour financer la campagne présidentielle de M. Balladur, dont M. Sarkozy était porte-parole. Une enquête est par ailleurs ouverte pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel" après un communiqué de l'Elysée fin 2011 assurant que le nom de M. Sarkozy "n'apparaît dans aucun des éléments du dossier". Or ni le chef de l'Etat ni la présidence ne sont censés avoir accès aux pièces figurant dans un dossier d'instruction. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Si son nom revient de nombreuses fois dans la procédure, Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas inquiété dans cette affaire. L'enquête a confirmé que M. Sarkozy avait donné son aval à la conclusion des contrats et la rémunération des intermédiaires, même s'il y était, dans un premier temps, farouchement opposé. Cela pourrait lui être reproché. Mais rien ne prouve qu'il ait eu connaissance du fait que ces contrats mirobolants généraient des rétrocommissions.Dans l'enquête ouverte pour violation du secret de l'instruction, M. Sarkozy n'est pas le signataire du communiqué incriminé. Il ne devrait donc pas être poursuivi. Où en est l'affaire :En juin 2014, six personnes ont été renvoyées en correctionnelle dans le cadre de cette affaire, principalement pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" tandis que la Cour de justice de la République (CJR) était saisie des cas d'Edouard Balladur et de François Léotard.Les juges ont estimé qu'il appartenait à la CJR, seule compétente pour juger des ministres, de choisir le statut – témoin, témoin assisté ou mis en examen – sous lequel elle souhaitera interroger Nicolas Sarkozy. Sur la base des éléments du dossier, une mise en examen – et a fortiori une condamnation – de M. Sarkozy paraît très improbable. L'enquête pour "violation du secret de l'instruction" est toujours en cours et personne n'est poursuivi pour le moment. Pour en savoir plus :Comprendre l'affaire de Karachi en trois minutes, si vous avez raté un épisode et Nicolas Sarkozy n'est pas tiré d'affaire" BettencourtDate des faits présumés : 2005-2012Nicolas Sarkozy est hors de causeType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de faiblesse, trafic d'influence et recelRésumé de l'affaire :Des enregistrements clandestins pratiqués par leur majordome révèlent notamment que les milliardaires André et Liliane Bettencourt auraient donné des enveloppes d'argent liquide à plusieurs personnalités politiques de droite. De son côté, Mme Bettencourt aurait obtenu des arrangements de l'administration fiscale, alors dirigée par Eric Woerth. Or l'épouse de M. Woerth travaille dans une société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Or, le ministre Woerth avait remis une Légion d'honneur à Patrice de Maistre, homme de confiance de Liliane Bettencourt. En marge de cette affaire principale, le procureur Philippe Courroye ordonné l'examen des communications sur téléphone mobile des journalistes du Monde qui travaillent sur ce dossier.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Quelques mois après avoir été mis en examen en mars 2013 pour "abus de faiblesse", Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d'un non-lieu en octobre de la même année. Les juges d'instruction ont estimé qu'ils ne disposaient pas d'assez d'éléments pour mettre en examen l'ancien chef de l'Etat, comme l'ont été certains de ses proches (l'ex-ministre Eric Woerth, l'homme d'affaires Stéphane Courbit, etc.).Où en est l'affaire :Eric Woerth a été mis en examen en février 2012 pour "trafic d'influence passif". Il est soupçonné d'être intervenu dans la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre en échange de l'embauche de sa femme dans la société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Il est également poursuivi pour "abus de faiblesse" envers la milliardaire de 91 ans, volet pour lequel il comparaîtra devant le tribunal correctionnel avec dix autres personnes, malgré le non-lieu requis du parquet de Bordeaux, ainsi que pour "recel" dans la partie concernant un éventuel "trafic d'influence". Pour en savoir plus :Affaire Bettencourt : pourquoi Nicolas Sarkozy n'ira pas au procèsUn non-lieu pour Nicolas Sarkozy malgré son "comportement abusif" Arbitrage Tapie Date des faits présumés : 2007-2008Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinanceMotifs de l'enquête : Soupçons de pressionRésumé de l'affaire :En 2008, Bernard Tapie a perçu 405 millions d'euros de l'Etat après qu'un arbitrage privé – et controversé – a reconnu les torts du Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas, qui appartenait à l'homme d'affaires. Ce dernier, ainsi que trois autres personnes, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", tandis que la ministre de l'économie d'alors, Christine Lagarde, a été de son côté mise en examen pour "négligence". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir fait pression sur Christine Lagarde pour obtenir un arbitrage favorable à Bernard Tapie, qu'il souhaitait remercier de son soutien lors de la campagne de 2007. Mme Lagarde a toutefois toujours soutenu qu'elle n'avait pas agi sur ordre de l'ancien président. Selon nos informations, il semble que Nicolas Sarkozy, très proche de Bernard Tapie qu'il a reçu plusieurs fois à l'Elysée, ait joué un rôle moteur dans le processus ayant abouti à la procédure d'arbitrage. Stéphane Richard, l'ancien chef de cabinet de Christine Lagarde – mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" – a indiqué aux enquêteurs que M. Tapie avait participé à une réunion à l'Elysée destinée à mettre en place la procédure d'arbitrage.Où en est l'affaire :L'enquête est toujours en cours. Pour le moment, il n'y a pas d'échéance concernant Nicolas Sarkozy. Il y a peu de chances qu'il soit inquiété car il bénéficie à partir de mai 2007 de l'immunité présidentielle.Pour en savoir plus : L'affaire Tapie-Crédit lyonnais, si vous avez manqué un épisode Les liens privilégiés entre Nicolas Sarkozy et Bernard Tapie Kazakhstan Date des faits présumés : 2010-2011Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinanceMotifs de l'enquête : Soupçons de pressionRésumé de l'affaire :Deux juges d'instruction s'intéressent aux dessous de contrats signés en 2010 entre la France et le Kazakhstan, pour près de 2 milliards d’euros. Ces marchés, qui comprennent la fabrication de 45 hélicoptères par Eurocopter, sont susceptibles d’avoir donné lieu au versement en France de rétrocommissions.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, afin d’adoucir le sort judiciaire de trois oligarques d’origine kazakhe poursuivis en Belgique, et de permettre la conclusion de ces mirifiques contrats. L'un de ses anciens conseillers à l'Elysée est également suspecté d'avoir touché des pots-de-vin.Où en est l'affaire :L'affaire n'en est qu'à ses débuts. Deux intermédiaires et une avocate niçoise, suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions, ont été mis en examen en septembre 2014. Pour en savoir plus : Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète SarkozySondages de l'ElyséeDate des faits présumés : 2007-2012Nicolas Sarkozy est hors de causeType d'affaire : PolitiqueMotifs de l'enquête : Favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délitsRésumé de l'affaire :Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'Elysée est soupçonné d'avoir passé plusieurs marchés de manière irrégulière pour la fourniture de sondages, contractés auprès des sociétés de deux conseillers du président, Patrick Buisson et Pierre Giacometti. L'affaire a connu de très nombreux rebondissements judiciaires. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle, de même que les membres de son cabinet, même si cette immunité étendue pose question.Où en est l'affaire :Une enquête est toujours en cours sur les conditions d'attribution de ces marchés. La justice a découvert également que Patrick Buisson avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas SarkozyPour en savoir plus : L'interminable saga des sondages de l'Elysée Sondages de l'Elysée : les juges sur la piste des bandesBygmalionDate des faits présumés : 2012Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de confiance et financement illégal de campagne électoraleRésumé de l'affaire :L'UMP et l'agence de communication Bygmalion sont soupçonnées d'avoir établi des fausses factures pendant la campagne présidentielle de 2012 pour cacher un dépassement de 18,5 millions d'euros du plafond légal des dépenses électorales.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Bien qu'il persiste à répéter qu'il n'a jamais eu connaissance du système de fausse facturation et qu'il n'a appris le nom de Bygmalion qu'après la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy serait désormais directement dans le collimateur des enquêteurs avec l'ajout de l'infraction de "financement illégal de campagne électorale", qui vise le candidat lui-même.Où en est l'affaire :Une information judiciaire est en cours. Trois anciens cadres de l'UMP ont été mis en examen pour "abus de confiance et "faux et usage de faux" : Eric Cesari, ex-directeur général du parti et très proche de Nicolas Sarkozy, Fabienne Liadzé, ancienne directrice financière, et Pierre Chassat, ex-directeur de la communication. Trois anciens responsables de Bygmalion sont poursuivis pour le seul motif de "faux et usage de faux" : les cofondateurs Bastien Millot et Guy Alvès ainsi que Franck Attal, ex-patron de la filiale événementielle Event & Cie.Pour en savoir plus :Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy directement menacé L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeLes protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Ecoutes/trafic d'influence Date des faits présumés : 2013-2014Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : JusticeMotifs de l'enquête : Corruption active et recel de violation du secret professionnelRésumé de l'affaire :Alors qu'il est en attente d'une décision cruciale de la justice concernant la possibilité d'utiliser ses agendas présidentiels dans plusieurs affaires (Tapie, Karachi), Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché, via son avocat Me Thierry Herzog, à influencer un juge, Gilbert Azibert, pour se renseigner sur le sens de leur décision, en échange d'une aide pour obtenir un poste à Monaco. Les juges ont placé sur écoute Nicolas Sarkozy et découvert à cette occasion qu'il utilisait un second téléphone portable, au nom de "Paul Bismuth". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy a été mis en examen début juillet pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel". Il risque jusqu'à dix ans de prison. Auparavant, son avocat, Me Thierry Herzog, et M. Azibert, avaient eux aussi été mis en examen. Où en est l'affaire :Nicolas Sarkozy a été mis en examen le 1er juillet 2014, mais cette mise en examen a été suspendue par la chambre de l'instruction, en attendant l'examen de requêtes en nullité déposées par M. Sarkozy. Ce dernier conteste les conditions de sa mise sur écoute. Pour en savoir plus :Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas SarkozyEcoutes de Sarkozy : qui sont les protagonistes de l'affaire ?, Pourquoi Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruptionAmende des comptes de campagne Date des faits présumés : 2012-2013Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de confiance, complicité et recelRésumé de l'affaire :Après le rejet de ses comptes de la campagne de 2012 par le Conseil constitutionnel, en juillet 2013, Nicolas Sarkozy aurait dû payer lui-même, en tant que candidat, l'amende de 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond des dépenses de campagne. Or, contrairement aux dispositions du code électoral, c'est l'UMP qui a payé cette amende.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est directement visé par une information judiciaire du parquet de Paris pour "abus de confiance", "complicité" et "recel".Où en est l'affaire :Nicolas Sarkozy devrait prochainement être entendu par des juges d’instruction. Reste à savoir sous quel statut : témoin, témoin assisté ou mis en examen ?Pour en savoir plus :Comptes de campagne de 2012 : Nicolas Sarkozy visé par une enquête UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosFinancement libyen Date des faits présumés : 2005-2007Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délitsRésumé de l'affaire :Le clan sarkozyste, alors à l'Elysée, est soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. L'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien très proche de plusieurs responsables de droite comme Brice Hortefeux et Jean-François Copé, aurait servi d'intermédiaire. Le site Mediapart a révélé l'affaire pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2012 et met en avant un document d'un ex-dignitaire libyen censé prouver ce financement illégal, dont la validité est contestée.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas mis en cause directement dans cette affaire, dont l'instruction est encore en cours. Il a porté plainte contre Mediapart pour « faux et usage de faux » ainsi que pour « publication de fausses nouvelles » après la révélation de la note libyenne.Où en est l'affaire :Une information judiciaire contre X a été ouverte par le parquet de Paris en avril 2013. Le juge Van Ruymbeke, qui enquête déjà sur l'affaire Karachi, a auditionné Ziad Takieddine, qui, s'estimant trahi par ses anciens amis de l'UMP, a affirmé qu'il « existe des preuves » du financement illégal.Pour en savoir plus :Sarkozy et la Libye : si vous n'avez rien suiviFinancement libyen de la campagne de Sarkozy : des accusations mais pas de preuvesAffaire Karachi : Ziad Takieddine, l'embarrassant ami des proches de Sarkozy » nombre_affaires = 9; var fiche_depart = 7; $(".omega.fleche p").click(function(){ fiche_depart ++; next() }) $(".alpha.fleche p").click(function(){ fiche_depart --; next() }) function next(){ if(fiche_depart == 1) { $(".alpha.fleche p").hide() } else { $(".alpha.fleche p").show() } if(fiche_depart == nombre_affaires) { $(".omega.fleche p").hide() } else { $(".omega.fleche p").show() } $(".affaire").hide() $("#affaire"+fiche_depart).show() } next()Fabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bertrand Bissuel Une inspectrice du travail a été condamnée, vendredi 4 décembre, à 3 500 euros d’amende avec sursis par le tribunal correctionnel d’Annecy pour avoir violé le secret professionnel et recelé des documents confidentiels appartenant à la société Tefal. La personne qui lui avait remis ces pièces, un ancien salarié de l’entreprise, s’est vue infliger la même peine. Cette décision, rarissime, intervient dans une affaire hors norme qui a mis sous tension les services du ministère du travail.Lire aussi :Affaire Tefal : acte I dans le procès d’une inspectrice du travailLes faits reprochés à Laura Pfeiffer portent sur des courriels émis ou reçus en 2013 par la direction de l’usine Tefal de Rumilly (Haute-Savoie). Ils avaient été communiqués à la fonctionnaire par Christophe M., salarié de Tefal à l’époque, qui se les étaient procurés frauduleusement et les avait donnés à Mme Pfeiffer à l’insu de son employeur.Tefal n’avait pas digéré que Laura Pfeiffer lui demande, début 2013, de renégocier un accord sur le temps de travail qu’elle jugeait illégalCes correspondances électroniques, qui auraient dû rester secrètes, avaient mis en évidence plusieurs faits troublants. Ils laissaient penser que les dirigeants de l’établissement Tefal de Rumilly avaient cherché à obtenir la mutation de l’inspectrice du travail en intervenant auprès de son supérieur hiérarchique, Philippe Dumont. Le fabricant d’articles de cuisine, qui est l’un des plus gros employeurs privés de Haute-Savoie, n’avait pas digéré que Laura Pfeiffer lui demande, début 2013, de renégocier un accord sur le temps de travail qu’elle jugeait illégal. Et il vivait très mal les interventions répétées de celle-ci à son égard, y voyant une forme d’acharnement injustifié.En avril 2013, Philippe Dumont, le « chef » de Laura Pfeiffer, avait eu une discussion avec elle au sujet de Tefal ; leur tête-à-tête, au cours duquel il lui avait demandé d’avoir une position plus modérée, s’était très mal passé et l’inspectrice du travail avait été mise en arrêt maladie.Deuxième fait troublant, révélé par ces courriels : Tefal avait accepté, en juin 2013, d’accueillir en stage un jeune, recommandé par Philippe Dumont. Un recrutement qui pouvait apparaître comme un « cadeau » fait par la société en contrepartie de la bienveillance du directeur départemental du travail.Provenance « douteuse » des documentsAyant toutes ces pièces en main, grâce à Christophe M., Laura Pfeiffer en avait conclu que sa hiérarchie relayait les pressions de Tefal pour « obtenir sa tête ». Elle avait transmis ces documents à sept syndicats. Début décembre 2013, la CNT avait dénoncé l’affaire dans un tract ; quelques jours après, le quotidien L’Humanité avait révélé le contenu des e-mails. Tefal avait porté plainte contre X pour « introduction frauduleuse dans un système de traitement automatisé de données ». La procédure avait permis de remonter à Christophe M. : aux enquêteurs, celui-ci avait expliqué avoir remis à Laura Pfeiffer les courriels. C’est ce qui leur a valu d’être jugés, le 16 octobre, devant le tribunal correctionnel d’Annecy. Et d’être condamnés.A l’appui de leur décision, les juges invoquent le fait que l’inspectrice du travail « ne pouvait ignorer » que les courriels « avaient été obtenus sans l’accord » de ceux qui les avaient reçus ou rédigés. « La connaissance de la provenance douteuse des documents et le fait qu’elle les ait utilisés suffisent à caractériser l’élément intentionnel de l’infraction de recel », considèrent-ils.Ils rappellent aussi « l’obligation de respecter le secret professionnel » à laquelle Laura Pfeiffer est assujettie, « comme tout fonctionnaire ». Une disposition qui a pour objet « de garantir la sécurité des confidences recueillies et de protéger les informations à caractère secret auxquelles [l’inspection du travail] a accès ». En l’espèce, conclut le tribunal, la prévenue a totalement méconnu cette règle : la diffusion de pièces aux syndicats « a rendu possible [leur] publication dans la presse et sur Internet (...), diffusion qui a conduit à l’identification de [Christophe M.] et à son licenciement ».Le statut de lanceur d’alerte non retenuPour les juges, Laura Pfeiffer ne peut valablement soutenir, comme elle l’a fait durant le procès, qu’elle avait agi de la sorte pour se défendre dans le conflit l’opposant à Philippe Dumont. Son comportement « atteste d’un choix délibéré de communiquer des documents secrets et internes à une entreprise, avec une volonté de large diffusion qui dépasse l’échelon individuel ».Christophe M., de son côté, avait admis s’être introduit dans le système informatique de Tefal et avoir copié des courriels, entre autres, sans en avoir parlé à son employeur. Dès lors, les infractions sont constituées. Quant au statut de lanceur d’alerte, invoqué par la défense pendant l’audience, le prévenu ne peut pas s’en prévaloir, car il est prévu dans une loi de décembre 2013 postérieure aux faits. En outre, l’origine frauduleuse des documents pose problème, aux yeux des juges : « [Christophe M.] n’en a pas eu connaissance dans l’exercice de ses fonctions. Ils ne le concernaient pas personnellement et n’étaient pas nécessaires à l’exercice de sa défense dans le cadre d’une procédure prud’homale. »Lire aussi :A quoi sert un inspecteur du travail ?Lors de l’audience, le procureur de la République, Eric Maillaud, avait requis une peine de 5 000 euros d’amende à l’encontre de Laura Pfeiffer et 5 000 euros avec sursis à l’encontre de Christophe M. Le jugement est donc moins un peu moins sévère. Les deux prévenus ont également été condamnés à verser un euro symbolique à chacune des parties civiles : la société Tefal, en tant que personne morale, et quatre cadres de l’entreprise ; ils devront aussi payer 2 500 euros au titre des frais de justice.La condamnation figurera au bulletin n° 2 du casier judiciaire, ce qui pourrait conduire au lancement d’une procédure disciplinaire à l’encontre de la prévenue. « Cela ne sera pas le cas, précise-t-on au ministère du travail. Donc il n’y aura pas de conséquences. Et les frais de justice réclamés à Laura Pfeiffer seront pris en charge dans le cadre de la protection fonctionnelle. »Plainte pour harcèlement moral« Ça me choque, a confié Laura Pfeiffer à l’AFP peu après le prononcé du jugement. J’avais toujours l’espoir qu’on sorte de l’absurde. Comme ce n’est pas le cas, j’en prends acte et je vais voir avec mon avocat pour la suite. J’ai le sentiment d’avoir juste fait mon métier, ce qui apparemment dérange. » Elle était accompagnée d’une centaine de syndicalistes venus la soutenir, d’après l’AFP.« Un procès symbole de la collusion entre le patronat et les hauts cadres de l’Etat »Dans une déclaration commune diffusée vendredi, la CGT, la CNT, FO, la FSU et Solidaires affirment que « Laura Pfeiffer et le lanceur d’alerte de Tefal ont subi un procès honteux ». « Il est le symbole de la collusion entre le patronat et les hauts cadres de l’Etat, poursuivent ces organisations. Notre mission, protéger les salariés de l’arbitraire, a été piétinée. » Elles pensent que l’audience, « à sens unique », a servi à envoyer « un signal fort à tous les travailleurs et travailleuses » : « L’inspection du travail dérange et il convient de la mettre au pas. » « Il n’est pas possible de condamner une inspectrice du travail pour n’avoir fait que son travail, insistent-elles. Il n’est pas possible de condamner un lanceur d’alerte pour avoir joué ce rôle essentiel d’aiguillon. »Sollicité par Le Monde, l’avocat de Laura Pfeiffer, Me Henri Leclerc, a indiqué que lui et sa cliente feront « vraisemblablement appel » du jugement. De son côté, le conseil de Tefal, Me Joseph Aguera, n’a pas souhaité faire de commentaire.L’affaire est loin d’être close : Laura Pfeiffer avait porté plainte pour harcèlement moral et dressé un procès-verbal pour entrave à l’exercice de ses fonctions qui avait été transmis au parquet. Les enquêtes poursuivent leur cours.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.12.2015 à 11h18 • Mis à jour le04.12.2015 à 16h08 | Benoît Floc'h Jean-Claude Casanova est condamné dans l’« affaire Sciences Po ». Le président de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP), qui gère l’Institut d’études politiques de Paris, devra s’acquitter d’une amende de 1 500 euros. Dans son arrêt rendu public vendredi 4 décembre, la cour de discipline budgétaire et financière considère que le salaire perçu par Richard Descoings, directeur de Sciences Po Paris de 1996 à 2012 – jusqu’à 537 247 euros en 2010 –, a été validé dans des circonstances irrégulières. Le conseil d’administration de la FNSP, rappelle la cour, n’exerçait pas son rôle et M. Casanova aurait dû « mettre un terme à cette irrégularité ».Sur le montant même de la rémunération, « particulièrement élevé », relève la cour, celle-ci a estimé qu’elle ne pouvait constituer, en l’état du dossier qui lui était soumis, un avantage injustifié accordé à son bénéficiaire.Lire aussi :L’ombre de Richard Descoings au procès de la gestion de Sciences PoMême problème de procédure pour la mission de concertation sur la réforme du lycée que Nicolas Sarkozy, alors président de la République, avait confiée à Richard Descoings en 2009. En effet, relève la cour de discipline budgétaire et financière, « il incombait au président du conseil d’administration de la Fondation, avisé par [Richard Descoings] de l’engagement imminent des dépenses en cause, de saisir sans délai le conseil d’administration, organe délibérant de la Fondation, de cette question, afin, non seulement de l’en informer mais aussi de lui permettre de se prononcer explicitement sur la prise en charge par le budget de la FNSP de dépenses nouvelles d’un montant élevé (plus de 600 000 euros), après en avoir apprécié le bien fondé et la conformité à l’objet de la fondation. » Or M. Casanova a omis de le faire.Circonstances atténuantesLa cour de discipline, chargée de réprimer les infractions commises en matière de finances publiques et associée à la Cour des comptes, a cependant considéré que M. Casanova pouvait bénéficier de circonstances atténuantes. D’abord parce que, quoique irrégulière, la manière dont la rémunération de Richard Descoings était fixée demeurait « collégiale ». Ensuite, concernant la « mission lycée », la Cour concède qu’« il n’était pas d’usage de saisir le conseil d’administration d’un projet de décision budgétaire modificative ».« Compte tenu des contradictions dans les motifs retenus par la Cour », M. Casanova a précisé peu de temps après que l’arrêt de la CDBF a été rendu public qu’il entendait « saisir sans délai le Conseil d’Etat d’un pourvoi en cassation ». Dans son communiqué, le président de la FNSP souligne que la cour constate « l’absence de tout préjudice subi par la Fondation pendant la période considérée », mais qu’elle « a toutefois jugé que le non-respect de règles de consultation du conseil d’administration, qui ne figurent ni dans la loi ni dans les statuts de la Fondation, constitue un manquement au sens de l’article L. 313-4 du code des juridictions financières ».L’ancien directeur des ressources humaines de l’IEP, Aure­lien Krejbich, est lui relaxé. Il était poursuivi pour répondre des multiples « irrégularités » que la Cour des comptes a déplorées en 2012 dans la gestion des enseignants-chercheurs (primes, service, heures complémentaires…). La cour de discipline budgétaire et financière a estimé qu’il n’avait ni la compétence ni les moyens de contrôler a posteriori la régularité de décisions prises hors de lui.Benoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Margherita Nasi Comment accompagner le syndrome post-traumatique de guerre et comment réadapter socialement et professionnellement un blessé de ce type ? Une question qui résonne avec l’actualité, mais qui est aussi un dossier sur lequel se penche régulièrement l’armée de terre, avec ses 502 blessés psychiques touchés par le syndrome post-traumatique de guerre.C’est au Grand Véfour, plus connu pour sa gastronomie que comme lieu de débat, qu’a eu lieu, jeudi 3 décembre, un partage d’expériences sur le sujet entre des acteurs venant de milieux apparemment éloignés. Au menu : un blessé psychique, un colonel de l’armée de terre, un chef étoilé mais aussi des acteurs venant du monde de l’entreprise, venus parler de la réinsertion professionnelle des militaires de l’armée de Terre, blessés en service.De l’armée de terre au Grand VéfourPourquoi le Grand Véfour ? C’est dans ce restaurant avec vue sur les jardins du Palais-Royal qu’Alex a initié sa réinsertion et découvert l’univers de la gastronomie. Depuis un mois et demi, Alex est en stage d’immersion dans la brigade du chef étoilé Guy Martin. Rien ne prédisposait pourtant ce jeune homme de 26 ans à se retrouver dans les cuisines d’un des fleurons gastronomiques de la chaîne Relais & Châteaux.Jusqu’à présent, son projet de vie, c’était l’armée, où il s’engage en 2009. Mais deux blessures en service, au Liban et au Mali, laisseront des séquelles profondes : il est atteint par le syndrome post-traumatique de guerre. « Le syndrome ne s’est pas déclenché tout de suite. Après la première blessure, j’ai été orienté vers un psy par ma hiérarchie, puis je suis parti au Mali, où j’ai vécu un autre événement marquant, dont les conséquences ont aggravé celles du premier. Pendant six mois je me suis isolé, seuls mes amis arrivaient à me faire sortir de temps en temps, sinon je ne sortais que pour mes rendez-vous avec le psy. J’ai mis un an et demi à voir le bout du tunnel. »Le résultat de l’opération « Omega » : une action innovante de réinsertion lancée au printemps 2015 qui a permis à la cellule d’aide aux blessés de l’armée de Terre (Cabat) d’organiser avec Renault Trucks Defense, Nexter, Michelin, Losberger et le groupe Mulliez, dix premières immersions de blessés au sein du monde de l’entreprise.« L’intérêt des entreprises »L’armée vante le succès de cette démarche qui se concrétise avec la signature de deux CDI début 2016. « Quand je vois qu’un de mes camarades signe un CDI, même si je ne le connais pas, ça me fait sourire. Il ne faut plus que la blessure psychique soit une honte. Un jour, j’ai eu un moment de faiblesse et un ami m’a dit : “t’inquiète, c’est rien”. Ces mots normalement n’ont aucun impact. Mais sur un blessé psychique, ces mots blessent. Il faut reconnaître la blessure psychique », explique Alex.Les entreprises semblent friandes de ces candidats. « Pour les entreprises, ce sont des gens formidables. On est bluffés par les compétences que ces personnes ont acquises sur le terrain sans même le savoir ! La vraie difficulté, c’est de leur faire verbaliser ces compétences, ils n’en ont pas conscience. Je suis même inquiet de l’intérêt des entreprises pour ces profils : je pensais avoir trouvé une filière d’excellence que je pouvais garder pour moi ! », s’enthousiasme Jean Jacques Chovet, DRH de Renault défense.L’implication des collaborateurs attendue par les employeurs rappelle celle exigée par l’armée. « Alex dans la cuisine, ce n’est pas un ancien militaire, c’est un apprenti. Il prépare maintenant un dossier pour intégrer une école de cuisine, on lui donne les codes, qui sont d’ailleurs les mêmes que ceux de l’armée : la rigueur, la discipline, l’amour de son métier », confirme le chef Guy Martin. Même Alex est surpris par les similitudes entre les deux milieux : « quand le chef aboie les ordres, tout le monde doit dire “oui chef !”. A mon arrivée, je n’avais aucune notion de cuisine. Le premier jour, mon tuteur m’a demandé de couper deux avocats, ça m’a pris trois heures. Aujourd’hui je le fais en vingt minutes. On progresse très rapidement. »« Cela ne coûte rien »Et puis il y a les avantages pratiques pour l’entreprise. Ces candidats représentent une valeur ajoutée en termes d’image, d’engagement citoyen, et permettent aux entreprises de remplir leurs obligations d’emploi en faveur des travailleurs handicapés. « Les blessés sont en immersion en entreprise pendant leur congé maladie, donc ça ne coûte rien aux entreprises », rappelle le colonel Maloux.Le responsable de la Cellule d’aide aux blessés de l’armée de terre est fier de ce programme qui ne risque pas de désemplir. Si dans l’armée de terre 502 personnes souffrent du syndrome post-traumatique, le chiffre va augmenter. Sur l’ensemble des trois armées, environ 1 500 personnes ont signifié une souffrance psychologique. « L’identification du syndrome post-traumatique est très complexe, il y a donc des personnes dont on ne verra le syndrome que dans quelques années », estime le colonel Maloux. Pour lui, s’il s’agit aujourd’hui de trouver un emploi à une trentaine de blessés, ils seront une centaine dès 2017.Margherita NasiJournaliste au Monde 04.12.2015 à 09h38 • Mis à jour le04.12.2015 à 10h09 Par Karima BergerJe sors de l’exposition parisienne « Moïse, figures d’un prophète », emplie de tristesse. Nulle trace de mon Moïse, ce prophète qui dans le Coran reçoit « autorité et science », celui à qui Dieu parle sans intermédiaire et qui se tient debout dans ma culture comme une vigie de la parole divine, sans images, sans veau d’or et sans associés. Moïse, nourrisson abandonné aux flots du Nil a bercé mon imaginaire d’enfant, il est celui à qui Dieu parle ainsi « Ô Moïse ! Je t’ai choisi parmi les humains grâce à Mon Message et à Ma Parole. Prends ce que je te donne et sois parmi les reconnaissants » Coran 7-144. Ce Moïse est d’une immense richesse et complexité spirituelle, un prophète puisant aux sources bibliques mais se parant aussi de traits originaux proprement coraniques, tel cet étrange page qui sera identifié par la tradition comme Khezr (Le verdoyant) et qui « au confluent des deux mers » va soumettre Moïse à une série d’énigmes destinées à lui dévoiler peu à peu le mystère divin.Dans cette exposition, nulle évocation de la figure coranique, pas l’ombre de la nuée blanche qui enveloppe son visage dans l’iconographie musulmane, pas un mot, inexistant, rayé, barré. Pourtant, le nom de Moïse « peuple » le Coran selon la belle expression de Youssef Seddik. Il y est le prophète biblique le plus cité. Les visiteurs ne sauront rien du travail des philosophes et des experts qui ont pensé la figure de Moïse, ils ne découvriront pas les récits transmis par la tradition, ne pourront admirer les miniatures de l’Histoire des Prophètes (XVe siècle) où sa face est toujours entièrement illuminée, ils ne pourront goûter l’imagerie populaire qui transforme le bâton de Moïse en redoutable dragon ou les illustrations naïves dans les livres, tapis et objets. De Sayâdna Moussa [notre maître Moïse] on ne saura pas qu’il existe, sa filiation sera mutilée, privée de l’entièreté de sa gloire et de sa postérité musulmane.Une figure, même pour les musulmans agnostiquesJe ne doute pas que les organisateurs ont eu de très bonnes raisons de ne pas traiter la figure de Moïse dans ses prolongements coraniques mais alors la déontologie aurait exigé de changer le titre de l’exposition. de préciser qu’il s’agissait du Moïse biblique. « Moïse, figures d’un prophète » n’indique pas de limite mais semble hélas indiquer en creux l’inexistence d’un possible public autre que juif ou chrétien ou agnostique, ne concevant pas que des musulmans (y compris agnostiques) visitent cette exposition et n’imaginant même pas leur dépit en plus que d’être terrassés par la surprésence médiatique d’un islam néfaste et belliqueux. Comment expliquer qu’une telle impasse ait pu être commise sur ce pan entier de la grande bibliothèque monothéiste et « oublier » le Moïse du dernier grand texte de l’Antiquité tardive ?En ces temps de violence et de confusion, je suis tentée de lire cette impasse comme un symptôme de la méconnaissance de l’islam et de ses capacités culturelle et spirituelle. Hormis les orientalistes dont les lumières ont parfois filtré des murs de leurs congrès secrets, peu d’intellectuels contemporains se sont penchés sur cette Révélation pour tenter de nouer leur pensée à celle complexe des penseurs musulmans et enrichir leur savoir nourri de la tradition judéo-chrétienne en allant boire à cette autre source, certes tarie aujourd’hui (Oh la tragédie de ma religion !).Connait-on les penseurs du renouveau, les a-t-on découverts, lus, entendus ? Seule l’antienne Où sont les intellectuels musulmans, pourquoi ne parlent-ils pas ? occupe les bouches paresseuses : « L’islam, c’est compliqué, je n’y connais rien… ». À l’heure où la chaîne Arte fait œuvre de salut public en nous proposant une lecture de la diversité spirituelle de la France avec la série Jésus et l’islam, comment expliquer une telle erreur (un lapsus ?), erreur scientifique, épistémologique même qui fait violence à l’Histoire ; l’Histoire si essentielle aujourd’hui pour contextualiser et comprendre ce qui nous arrive. A-t-on simplement manqué de clairvoyance ou peut-être n’a-t-on pas osé l’intelligence de toutes les lumières qui éclairent chacune à sa façon la figure mosaïque ? Au fond ce blanc révèle à une toute petite échelle la méconnaissance de l’islam dans notre société. C’est un vrai travail de culture qui nous attend, tous.Karima Berger est écrivain ; elle est l’auteur de Les attentives, Un dialogue avec Etty Hillesum, Albin Michel, 2014. Lucie Soullier Quelques coups de peinture sur les murs pour « effacer les stigmates de ce cauchemar » et les portes se sont rouvertes. La gestionnaire de La Bonne Bière, Audrey Bily, l’annonce avec émotion aux caméras venues nombreuses vendredi 4 décembre.Trois semaines jour pour jour après les attentats qui ont coûté la vie à cinq personnes sur sa terrasse, elle tient à adresser un mot à tous ceux qui les ont soutenus et grâce à qui « la devise de la Ville de Paris, Fluctuat nec mergitur [Il est battu par les flots mais ne sombre pas], est également devenue la nôtre. »Des remerciements aux pompiers comme aux anonymes et une pensée pour les familles des victimes ont également pris la place du menu à l’entrée. Mais désormais, il est temps d’avancer.À l'entrée de La Bonne Bière, les remerciements ont remplacé le menu. #AttentatsParis https://t.co/pMWV4MFL9b— LucieSoullier (@Lucie Soullier)require(["twitter/widgets"]);Certaines choses n’ont pas changé. Au comptoir, le café est toujours à 1 €, même s’il a un goût particulier pour Khaled. « C’était important d’être là le premier matin », sourit-il en trinquant avec le même groupe d’habitués qu’« avant ».Un guide de Paris posé sur la table, Violaine et Pascal Goetz sont venus de Strasbourg pour prendre un petit déjeuner ici. Pas spécialement pour la réouverture, évidemment. Mais pour un concert la veille, au Cirque d’hiver.Soit à quelques pas du Bataclan, où 90 personnes ont été tuées par des terroristes le 13 novembre. En attendant leur café, ils observent le tourbillon de journalistes et de clients qui s’activent autour d’eux. Pascal chuchote. « On dirait une nouvelle vie qui commence. »Lire notre reportage :Sur les lieux des attentats du 13 novembre, le délicat retour à la vie de quartierLucie SoullierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Simon Piel et Olivier Faye Selon les informations du Monde, la chambre criminelle de la Cour de cassation a rejeté, le 24 novembre, la requête en suspicion légitime déposée début octobre par le Front national visant à dessaisir la juridiction chargée de l’enquête sur son financement. Elle a considéré qu’il « n’existe pas en l’espèce de motifs de renvoi pour cause de suspicion légitime ».Dans sa requête, le parti frontiste expliquait que « l’impartialité » de la juridiction d’instruction du tribunal de grande instance de Paris, saisie de l’enquête, n’était pas garantie. Il dénonçait pêle-mêle le rôle du parquet, de la presse ou les questions des juges.Les juges reprochent notamment à la société Riwal d’avoir consenti au FN ainsi qu’à Jeanne, le microparti de la présidente du Front national, des « dons déguisés » par le biais d’achats de matériels, de prêts dépréciés sans justification, de mise à disposition de locaux et de salariés ou d’emplois présumés fictifs.Riwal a par ailleurs fourni des kits de campagne aux candidats frontistes aux élections législatives de 2012 qui auraient été surfacturés. Pour les magistrats, le but du système était d’obtenir le remboursement par l’Etat de dépenses de campagne artificiellement surévaluées.Lire nos explications : Comprendre l'affaire qui menace Marine Le Pen et le FNUn contexte particulierA ce jour plusieurs mises en examen sont intervenues, parmi lesquelles celles de Jean-François Jalkh, vice-président du Front national, Wallerand de Saint Just, trésorier du FN ou encore Frédéric Chatillon, fondateur de la société Riwal.La procédure initiée devant la Cour de cassation avait permis à la présidente du Front national, Marine Le Pen, de refuser de se rendre à deux reprises à la convocation des magistrats qui enquêtent sur les finances de son parti, le 13 octobre d’abord, puis le 9 novembre. « La moindre des choses, c’est d’avoir une réponse à cette requête », expliquait-elle au Monde. Sollicités par Le Monde, la présidente du FN et son avocat n’ont pas réagi à la décision rendue par la Cour de cassation. Cette dernière s’inscrit dans un contexte particulier, puisque le parti d’extrême droite vient d’arriver en tête du premier tour des élections régionales, dimanche 6 décembre. Le Front national pourrait emporter pour la première fois de son histoire plusieurs régions à l’issue du second tour, dimanche. Mme Le Pen va notamment affronter dans un duel Xavier Bertrand (Les Républicains) en Nord-Pas-de-Calais-Picardie.Lire aussi :Elections régionales : ce qu’il faut retenir d’un premier tour dominé par le FNOlivier FayeSimon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Eric Nunès Dossier spécial Intégrer Sciences Po. Dans le dédale des voies de recrutement des Instituts d’études politiques (IEP), il n’existe pas de fil d’Ariane pour conduire assurément un candidat à la réussite. En effet, avec dix écoles dispersées sur l’ensemble du territoire, quatre concours différents pour y accéder, et cinq niveaux d’accès, de la 1re année postbac à celle de master 2 : les chemins sont aussi nombreux qu’escarpés.Seulement pour les « très bons »Même si des admissions de traverse sont possibles en cours de cursus, tous les IEP recrutent la majorité de leurs étudiants après le bac pour cinq années d’étude. En 2015, ils sont environ 15 000 dans les starting-blocks à vouloir tenter leur chance, alors qu’ils n’ont pas encore le bac en poche. Paris accueille le plus important effectif avec 1 500 élèves. Grenoble 250, Lille 140… Avec des promotions si réduites, les écoles sont « outrageusement sélectives », avertit Marc Germanangue, enseignant à Sciences Po Paris et membre du jury de sélection. Mode d’emploi pour figurer parmi les élus.Première étape : s’inscrire aux concours. Pas d’examen unique pour les 10 établissements : seuls sept instituts se sont entendus sur un concours commun ; ceux de Bordeaux, de Grenoble et de Paris sélectionnent chacun selon leurs propres critères. Il est possible de passer les quatre. Les dates d’examen s’échelonnent de février à début juin, afin de permettre aux candidats d’enchaîner avec les épreuves du baccalauréat.Avant de se lancer dans la course, autant vérifier qu’on a le bon profil. Qui sont les admis ? « Tous les très bons lycéens sont en mesure de réussir l’examen », affirme Bénédicte Durand, doyenne du collège universitaire de Sciences Po Paris – étant entendu qu’en langage Sciences Po, « lycéen » se comprend « lycéen général » : les élèves des filières technologiques ou professionnelles n’ont quasiment aucune chance. Les « sciences-pistes » parisiens de 2014 sont, pour 7 %, titulaires d’un bac littéraire, les scientifiques occupent un tiers des sièges tandis que les bacs économique et social se taillent la part du lion, à 57 %.Lire aussi :« La sélection s’impose pour rendre nos universités plus compétitives »Comment se préparer aux examens d’admission ? Chacun des quatre concours a ses spécificités et les candidats doivent s’adapter en fonction de la culture des écoles visées. Toutefois, il existe un tronc commun de connaissances nécessaires, valable pour tous les examens. Les langues, l’actualité et l’histoire sont la colonne vertébrale des 4 examens. Pour apprécier la nature des sujets qui seront imposés, il est fortement recommandé de consulter les annales des épreuves passées pour saisir ce que les correcteurs attendent. Les IEP du concours commun et de Paris publient dans un rapport de correction des extraits des bonnes copies. Une lecture recommandée pour être en mesure d’analyser les erreurs à éviter absolument mais également ce qui peut convaincre un examinateur.Des milliers de copies vont passer dans les mains de quelques dizaines de correcteurs. Soigner la présentation, un style sobre et une orthographe irréprochable peuvent marquer la différence. Une culture générale étendue, une connaissance pointue de l’actualité et une excellente maîtrise des langues font également partie des prérequis.Les prépas superflues…Chaque candidat doit également, dans l’optique de l’épreuve orale, faire la preuve de son intérêt (voire de sa passion) pour l’école visée. Quel cursus envisage-t-il au sein de l’institution ? En quoi correspond-t-il à ses ambitions et sa personnalité ? Quelle valeur ajoutée pourra-t-il apporter aux structures associatives ? « Il est naturellement attendu des candidats un niveau académique très élevé. Mais également un parcours de vie, un engagement social à la même hauteur », insiste Marc Germanangue.Les prépas sont-elles indispensables ? Pour court-circuiter les écoles préparatoires qui proposaient une année de formation pour intégrer la grande école, Sciences Po Paris impose que son concours d’entrée en première année ne soit présenté qu’une seule fois, l’année du bac. « Les prépas sont socialement injustes, elles instaurent une distorsion sociale et une rupture de l’égalité des chances », s’enflamme Marc Germanangue. A en croire également la direction de Sciences Po Paris, ces écoles sont superflues, voire handicapantes pour les candidats : « Beaucoup de lycéens pensent qu’ils doivent passer par ces officines pour entrer à Sciences Po. Mais elles forment parfois des caricatures d’étudiants de Sciences Po, des clones formatés dotés d’une aisance orale susceptibles de parler de tout. L’antithèse de ce que nous cherchons, à savoir l’excellence académique, la diversité, l’esprit critique », assure Bénédicte Durand.… mais presque incontournablesPourtant, être un lycéen brillant et motivé ne semble pourtant pas suffire. Si la direction de Sciences Po Paris affirme ne pas être en mesure de calculer le nombre de ses recrues passées par une prépa, sous le sceau de la confidentialité, un directeur d’IEP estime à 90 % le nombre d’admis qui ont suivi les cours d’un tel établissement, public ou privé, en présentiel ou à distance.Quant aux étudiants eux-mêmes, répondant à un appel à témoignages du Monde.fr, ils reconnaissent dans une large majorité avoir cumulé révisions du baccalauréat et formation spécifique pour intégrer leur école. Comme Benjamin, Anaïs et Maria Anna, ils sont nombreux à avoir opté pour la prépa Tremplin , la seule formation en ligne labellisée par 7 des 9 instituts d’études politiques (IEP) de province. Une période de révision qui n’a rien d’une sinécure : « Je me souviens du choc quand j’ai eu ma première note en histoire : 5 sur 20 ! Ils m’ont rappelé que Sciences Po était l’objectif auquel je tenais et qu’il fallait s’accrocher », témoigne Benjamin. « J’avais des notes catastrophiques à chaque devoir rendu, se souvient également Anaïs, au final cette prépa ne m’a rien apportée si ce n’est un manque de confiance en moi avant les épreuves », estime-t elle. Mais elle a néanmoins intégré l’IEP qu’elle visait. Le Centre national d’enseignement à distance figure également parmi les prépas à distance citées par les étudiants.Claire et Benjamin ont trouvé, chacun dans leur lycée, un accompagnement de la part de leurs enseignants et de leurs pairs, en se réunissant au sein d’un groupe d’individus motivés. Au programme : « Ateliers de réflexion et de méthodologie… Travail de groupe et mise en commun de notre travail », précise Claire, qui suggère aux futurs candidats de commencer les révisions dès la fin de la 1re…Alice fait partie des rares à assumer avoir payé une prépa privée (Prépasup) pour parvenir à son objectif. Prépa privée ou publique ? Enseignement à distance ou en présentielle ? seul ou en groupe ? Quelle que soit la formule adoptée, « il faut être prêt à travailler en parallèle de son bac », résume Ambre, sciences-piste parisienne.La direction de la rue Saint-Guillaume, bien qu’elle déclare ne pas « valoriser » les prépas, soutient également une association d’élèves de l’école, SosSciencesPo. Une forme de prépa maison qui se consacre à entraîner des lycéens à son propre concours. Sauf qu’il ne s’agit pas de « prépa » selon la direction de l’IEP parisien, mais de « coaching. »Retrouvez infos et conseils sur l’entrée dans les dix IEP français, dans notre dossier spécial Intégrer Sciences-Po.Lire aussi :Bac 2015, les nouveaux horizons des « bacheliers méritants »Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance) A l’université de Séoul, une jeune femme ouvertement lesbienne a été élue présidente des étudiants avec un score écrasant. Une avancée importante pour les minorités sexuelles dans un pays où les discriminations sont encore tenaces. Cela sonne comme un affront générationnel adressé par les étudiants sud-coréens à leurs aînés. Le 1er décembre, Kim Bo-mi, homosexuelle revendiquée, est devenue présidente des étudiants de la prestigieuse université nationale de Séoul (UNS).Agée de 23 ans, étudiante en sciences de l’éducation, elle a obtenu 86,6 % des voix lors du scrutin organisé à la mi-novembre. Elle était certes l’unique candidate. Mais pour la première fois en dix-huit ans, il n’a pas été nécessaire de prolonger la durée du vote pour atteindre l’indispensable limite des 50 % de votants. Sa campagne a suscité l’intérêt, car la jeune femme a d’emblée annoncé son orientation sexuelle. « Je veux qu’à l’UNS chacun puisse avoir confiance en ce qu’il est, a-t-elle ainsi déclaré, le 4 novembre. Je souhaite un monde où chacun n’ait pas à adhérer à ce qui est considéré comme “normal”, et c’est pourquoi je vous annonce aujourd’hui que je suis lesbienne. » Avec comme slogan « Ensemble, progressons vers la diversité », Kim Bo-mi a séduit un électorat étudiant de plus en plus ouvert sur la question des minorités sexuelles. Selon un sondage réalisé par l’institut Asan, la part des personnes soutenant l’idée du mariage homosexuel est passée de 16,9 % à 28,5 % entre 2010 et 2014, et chez les jeunes dans la vingtaine, de 30,5 % à 60,2 %. Les Gay Pride, soutenues par les ambassades d’Allemagne et de France notamment, attirent de plus en plus de participants. Il y en avait une cinquantaine à la première édition en 2000, puis 20 000 en 2014.Une ouverture et de vives résistancesLes organisations de défense des droits des LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) sont de plus en plus actives dans le pays. En décembre 2014, elles ont organisé un sit-in devant l’hôtel de ville de Séoul pour protester contre le rejet par le maire d’un projet de charte qui mentionnait l’interdiction des discriminations pour des questions d’orientation sexuelle.Mais cette ouverture d’esprit se heurte à de vives résistances. Les fortes valeurs confucianistes et le conservatisme des puissantes églises protestantes étouffent souvent les aspirations de la jeunesse. « Les discriminations sont si fortes qu’elles peuvent mener au suicide », déplore l’avocate Ryu Min-hee, lesbienne et engagée dans la défense des droits des LGBT. Et le mot « amour » (sarang) est défini depuis 2014 dans l’officiel dictionnaire en ligne de la langue coréenne comme un « sentiment d’affection entre un homme et une femme ». Auparavant, il s’agissait d’un « sentiment d’affection entre deux personnes ». Cette neutralité décidée en 2012 n’avait pas plu aux organisations protestantes qui y ont vu une défense de l’homosexualité.Lire aussi : En Corée du Sud, le mariage pour tous n’est pas pour tout de suite (juin 2013)Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.12.2015 à 10h21 Le directeur de l’IUT de Saint-Denis, Samuel Mayol, n’a pas obtenu gain de cause contre la suspension de ses fonctions, décidée par l’université Paris-XIII qui l’accuse de manipulation « islamophobe ». Son recours en référé a été rejeté par le tribunal administratif de Montreuil, qui a fait notamment valoir que la « condition d’urgence » n’était pas remplie dès lors que M. Mayol restait rémunéré.La suspension a été décidée par la présidence de Paris-XIII mi-novembre, pour une durée de quatre mois renouvelable, en attendant que la section disciplinaire de l’université se prononce.Lire aussi :Suspension du directeur de l’IUT de Saint-Denis, accusé de manipulation islamophobeLe conseil de l’Institut universitaire technologique (IUT), qui se réunit ce mardi, doit se mettre d’accord sur le nom d’un candidat au poste d’administrateur provisoire, puis le proposer à la ministre de l’éducation nationale. Au sujet du grief fait à M. Mayol d’avoir introduit des tapis de prière dans le local d’une association étudiante musulmane, "il n’y a aucun élément qui me permet de contester l’explication qu’en donne Samuel Mayol lui-même", a indiqué le président du conseil de l’IUT, Patrick Vassalo, qui représente la ville de Saint-Denis au sein de cette instance depuis 2001. Quant au fait que certains agents de l’IUT auraient bénéficié de congés « indus » avec l’accord de M. Mayol, cela « mérite au mieux une remontrance, pas une suspension », a-t-il jugé.Réuni en assemblée générale, le personnel de l’IUT avait dénoncé « avec force » la décision du président de l’université Paris-XIII d’évincer Samuel Mayol, qui jouit de nombreux soutiens en interne. A la tête de l’IUT depuis trois ans, M. Mayol reprochait à sa hiérarchie de fermer les yeux sur les malversations présumées de deux enseignants de l’IUT, Rachid Zouhhad et Hamid Belakhdar, et de tolérer des pratiques relevant du prosélytisme religieux sur le campus, comme la vente de sandwichs halal et la tenue d’offices religieux dans un local associatif « détourné de son usage ».Lire aussi :La guerre s’intensifie à l’IUT de Saint-DenisM. Mayol est « désavoué par sa tutelle et la justice administrative. Il n’est pas le défenseur de la laïcité qu’il prétend, mais un pyromane qui joue avec la peur et les préjugés portant sur certains de nos concitoyens », a réagi l’avocat de Rachid Zouhhad, Me Bouziane Behillil. Adrien Pécout « Je crains pour notre société que le dossier à juger soit le premier d’une longue série. » Pour « dissuader » de nouveaux candidats français au djihad en Syrie, le procureur de la République, Arnaud Faugère, a préconisé un message de fermeté. Lundi 7 décembre se tenait le réquisitoire du procès d’une filière d’acheminement de djihadistes vers la Syrie. Les faits remontent à 2013.Devenu depuis le bourreau présumé de l’organisation Etat islamique, Salim Benghalem se détache des six autres prévenus, eux aussi originaires d’une filière du Val-de-Marne. Au tribunal correctionnel de Paris, dix-huit ans de prison ont été requis contre lui pour association de malfaiteurs en vue d’actes terroristes. Absent du procès car toujours en fuite, l’homme de 35 ans se trouve en situation de récidive : il avait déjà été condamné à onze ans de réclusion criminelle pour une vieille affaire de meurtre.Lire aussi :Le djihadiste Salim Benghalem, absent omniprésent« Dangerosité maximale »Pour justifier sa décision, le procureur souligne la « dangerosité maximale » de l’ancien petit délinquant de Cachan (Val-de-Marne). Il y a deux ans, Salim Benghalem participait déjà aux combats de l’organisation Etat islamique en Irak et au Levant, assumait l’« intégration des recrues » et jouait un rôle prépondérant dans « la recherche de financement », d’après les enquêteurs. Depuis, il s’est encore radicalisé. Dernier signal en date : en février, un mois après l’attentat de Charlie Hebdo, il avait appelé à d’autres « carnages » en France dans une vidéo enregistrée sur le sol syrien.Lire aussi :Procès de la filière djihadiste du Val-de-Marne : le discours de repentance des prévenusMoins médiatisés, les six prévenus présents au tribunal ont connu des sorts divers. Dix ans de prison, soit la peine maximale, ont été réclamés à l’endroit d’Abdelmalek T. Très refermé sur lui-même lors de l’audience, l’homme à la barbe fournie a occupé sensiblement la même fonction que Benghalem durant la période examinée. Des peines de six ans ont été préconisées contre quatre prévenus : Younes C., resté en France pour assurer l’interface téléphonique, puis Mehdi I., Paul M., Karl D., partis en Syrie dans le cadre d’aller-retour de dix jours à deux mois sous la coordination de Benghalem et d’Abdelmalek T. Un dernier homme, Karim H., encourt jusqu’à huit ans de prison pour avoir cumulé périple syrien et soutien financier à la filière (près de 10 000 euros).Au départ, tous avaient « l’intuition d’être non pas des terroristes, mais des opposants » au gouvernement de Bachar Al-Assad, a plaidé Me Noémie Coutrot-Cieslinski, avocate d’Abdelmalek T. Rendez-vous, désormais, pour le délibéré du 7 janvier.Lire aussi :En France, l’éternel retour des « pionniers » du djihadAdrien PécoutJournaliste au Monde Emmanuelle Jardonnet Depuis son installation à Toulouse (Haute-Garonne), le 30 novembre, l’exposition « Les Couples de la République » a été vandalisée à trois reprises, mais elle doit être réinstallée à l’identique dans les jours qui viennent.Cette série d’une quarantaine d’images du photographe Olivier Ciappa, qui illustre une campagne de lutte contre l’homophobie en mettant en scène des « couples imaginaires », avait été accrochée sur les grilles extérieures d’un parc du centre-ville, le Grand-Rond, pour célébrer les 10 ans de l’association LGBT (lesbienne, gay, bi et trans) L’Autre Cercle, en partenariat avec la mairie de Toulouse.« Soutien sans faille de la Mairie »Peu après l’installation de l’exposition, une photo avait été abîmée, ce qui avait constitué une « première alerte », confie au Monde Eric Raynier, le président de l’antenne toulousaine de l’association. Puis, dans la nuit du vendredi 4 au samedi 5 décembre, l’ensemble des panneaux ont été recouverts d’insultes et en partie détruits ou arrachés par un groupe de jeunes gens se réclamant « chrétiens, catholiques », au nom des « valeurs millénaires de la France », selon un témoin de la scène. Seul un panneau, montrant un couple hétérosexuel, a été épargné.Samedi soir, le maire de la ville, Jean-Luc Moudenc, réagissait publiquement sur Twitter pour condamner cet acte de vandalisme, et la mairie de Toulouse portait plainte.S'en prendre à une oeuvre photographique pour défendre des opinions est hautement condamnable. La ville de #Toulouse va donc déposer plainte— jlmoudenc (@Jean-Luc MOUDENC)require(["twitter/widgets"]);De son côté, L’Autre Cercle choisissait de remonter temporairement l’exposition avec des impressions A3 plastifiées accompagnées d’un texte d’explication. Mais dès le lendemain, dimanche, les affiches avaient disparu. La mairie a indiqué au Monde, lundi, qu’elle porterait une nouvelle fois plainte dans l’après-midi, et qu’elle avait lancé la fabrication de nouveaux panneaux (les premiers avaient été loués au photographe). Ils seront réinstallés « mardi ou mercredi », dès qu’ils seront livrés. L’association souligne le « soutien sans faille » de la mairie face à ces manifestations de violence. Elle devrait pour sa part porter plainte dans la journée de mardi.Une série de 2013La série de photos en question n’est pas nouvelle, puisqu’elle remonte au printemps 2013, en plein débat sur le « mariage pour tous ». Olivier Ciappa avait alors publié sur les réseaux sociaux une photo de famille où il apparaissait avec son compagnon et leur fille, bébé, assoupie, tête contre tête. C’est le succès de cette image pleine de tendresse qui lui a inspiré une campagne de sensibilisation décalée mettant principalement en scène de faux couples gay ou lesbiens incarnés par de vraies personnalités solidaires du combat contre l’homophobie.Parmi ces « couples imaginaires » : Audrey Pulvar et Roselyne Bachelot enlacées devant un feu de cheminée, Antoine De Caunes et François-Xavier Demaison endormis dans un même lit, Eva Longoria et Lara Fabian visage contre visage ou encore Florent Manaudou et Frédérick Bousquet sous la douche, mais aussi des familles monoparentales anonymes. « Des images d’amour et de tolérance », résume le photographe sur sa page Facebook.L’exposition a été montrée une première fois dans l’espace public à Paris en juin 2013 sur les grilles de la Mairie du IIIe arrondissement, où elle avait, déjà, été vandalisée. Elle a depuis été exposée dans plusieurs villes et adaptée dans plusieurs pays. Elle avait de nouveau été présentée à Paris, dans une version enrichie, sur la place de la République, à l’occasion du premier anniversaire du mariage pour tous. Aucune dégradation n’avait été signalée lors de ces différents affichages. La question du gardiennage des œuvres serait en discussion afin que l’exposition puisse se maintenir jusqu’à son terme, le 18 décembre.Emmanuelle JardonnetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gérard Davet et Fabrice Lhomme Bernard Tapie peut cesser de cauchemarder – au moins provisoirement – en imaginant la visite d’huissiers dans son somptueux hôtel particulier de la rue des Saints-Pères, au cœur de Paris. Car l’Etat n’est pas près de récupérer les quelque 405 millions d’euros qu’il est pourtant en droit de lui réclamer depuis jeudi 3 décembre et l’arrêt décisif de la cour d’appel de Paris, rendu dans le cadre du vieux litige entre l’homme d’affaires et le Crédit lyonnais. En effet, selon les informations du Monde, le camp Tapie a choisi de confier tous ses actifs à un administrateur judiciaire parisien, Me Frédéric Abitbol, dans le cadre d’une procédure dite de « sauvegarde ».Lire aussi :Bernard Tapie au « Monde » : « Je suis K.-O., mais ça ne va pas durer longtemps »Quelques jours avant ce jugement très sévère pour l’ancien patron de l’OM, lundi 30 novembre précisément, le tribunal de commerce de Paris a très discrètement accédé à cette demande de Bernard Tapie, qui avait donc anticipé une décision défavorable des magistrats de la cour d’appel. En ayant recours à cette parade, l’homme d’affaires aurait-il trouvé une façon d’échapper à la sanction de la justice ? « Ce n’est pas une manière de fuir ou d’organiser mon insolvabilité, se défend M. Tapie. C’est même tout le contraire, puisque le tribunal sait tout de mes actifs. J’ai tout mis sur la table », assure-t-il au Monde.« Dormir tranquille »L’article L. 620-1 du code de commerce dispose ceci : « Il est institué une procédure de sauvegarde ouverte sur demande d’un débiteur mentionné à l’article L. 620-2 qui, sans être en cessation des paiements, justifie de difficultés qu’il n’est pas en mesure de surmonter. Cette procédure est destinée à faciliter la réorganisation de l’entreprise afin de permettre la poursuite de l’activité économique, le maintien de l’emploi et l’apurement du passif. » Seules obligations requises : la société requérante ne doit pas être en cessation de paiement ni justifier de difficultés à venir. Prévoyant, Bernard Tapie avait donc décidé de recourir à cette procédure afin de parer à toute désagréable éventualité.« Ce n’est pas une manière de fuir ou d’organiser mon insolvabilité. C’est même tout le contraire, puisque le tribunal sait tout de mes actifs »Bien lui en a pris : en effet, non seulement la cour d’appel l’a totalement désavoué, mais de plus le pourvoi en cassation – formé par ses avocats dès le jugement connu – n’étant pas suspensif, l’Etat était en droit de dépêcher des huissiers afin de saisir immédiatement ses actifs. Le Consortium de réalisation, l’organisme public chargé d’apurer le passif du Crédit lyonnais, devra maintenant obligatoirement passer par le biais d’un mandataire judiciaire, Stéphane Gorrias. Ce dernier sera le seul habilité à vérifier la légitimité des sommes réclamées par les créanciers – en l’occurrence l’Etat – et à soumettre ensuite tout différend sur les créances déclarées à un juge-commissaire…Deux sociétés de M. Tapie, GBT et FIBT, ont déclaré tous leurs actifs au tribunal. « 1 500 emplois dépendent de moi, dans le cadre de ma participation de 20 millions d’euros au capital de La Provence, explique M. Tapie. Pas question qu’ils soient en péril. Tous mes actifs sont maintenant sous la surveillance de la justice, qui peut aisément vérifier que je n’ai aucun compte caché offshore. C’était la seule manière pour moi de dormir tranquille, tout comme mes créanciers, d’ailleurs. »97 millions déjà saisis par la justiceDevant le tribunal de commerce, le camp Tapie a produit une note d’un avocat fiscaliste, Me Patrick Philip, détaillant les avoirs de l’ancien ministre de la ville. Des 345 millions d’euros accordés en juillet 2008 par un tribunal arbitral, il ne reste plus, à en croire ce document, que 101,5 millions, après paiement des impôts et dettes. Dont 97 millions ont déjà été saisis par la justice pénale, l’instruction menée par le juge Serge Tournaire portant sur un éventuel trucage de l’arbitrage. Ce à quoi il faut ajouter les 45 millions perçus par les époux Tapie au titre du préjudice moral, réinvestis pour moitié dans La Provence et le reste dans diverses propriétés.Désormais, l’essentiel du capital du couple Tapie est donc placé sous la surveillance de la justice. « On ne va rien lâcher, car on est dans notre bon droit, clame Bernard Tapie. La cour d’appel n’a tenu aucun compte des éléments nouveaux que nous avons produits et veut me saisir plus que ce que j’ai jamais perçu ! » La sauvegarde est applicable jusqu’au 30 mai 2016, renouvelable au moins une fois. A défaut de l’avoir emporté devant la cour d’appel, M. Tapie a au moins gagné… du temps.Fabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Davet « Laissez-moi vous présenter des personnes dont la vie sera désormais toujours liée à Paris, annonce soudain Bono, le chanteur de U2. Il y a quelques semaines, on leur a volé leur scène, nous voulons leur offrir la nôtre. Bienvenue aux Eagles of Death Metal ». Lundi 7 décembre, à 22 h 53, les rockeurs américains sont remontés sur scène, à Paris, à l’invitation des stars irlandaises du rock, moins d’un mois après s’être produits au Bataclan, le jour des attentats du 13 novembre.Sur le plateau de l’AccorHotels Arena, le quintette californien a repris avec ses hôtes un morceau de Patti Smith, People Have the Power – que leur compatriote avait déjà chanté la veille, au même endroit, avec la bande à Bono –, avant que U2 ne s’éclipse pour laisser le dernier mot – la chanson I Love You All the Time – à ceux qui, il y a quelques jours, ont affirmé vouloir revenir jouer au Bataclan, dès que sera envisagée la réouverture de la salle martyre.Lire aussi :Les Eagles of Death Metal : « Je veux qu’on soit les premiers à jouer à nouveau au Bataclan »Devant l’arène survoltée de l’ancien Bercy, le groupe mené par le chanteur Jesse Hughes, tout de blanc vêtu, laisse éclater une énergie faite de rage de jouer et de joie de vivre, malgré tout. « Je vous aime si fort ! », s’étrangle presque le musicien de Palm Desert en agitant un drapeau bleu-blanc-rouge. « I will never stop rock’n’rolling ! »Une autre résonanceLa nouvelle de la venue des Eagles of Death Metal avait fuité ce week-end, alors que se préparaient les deux concerts de U2 reprogrammés les 6 et 7 décembre, après l’annulation de leurs spectacles parisiens prévus les 14 et 15 novembre au lendemain des attentats. Le quatuor irlandais avait déjà joué à l’AccorHotels les 11 et 12 novembre.Le samedi 14 novembre, Bono, le guitariste The Edge, le bassiste Adam Clayton et le batteur Larry Mullen Jr. avaient tenu à se recueillir devant le Bataclan, en se déclarant « dévastés par les pertes humaines » et solidaires du groupe américain. Une solidarité qui s’est donc exprimée spectaculairement en l’accueillant lors de l’ultime rappel de ce show du 7 décembre, diffusé par la chaîne américaine HBO. Avant l’apparition des « Aigles », U2 avait donné un concert similaire à ceux produits à l’occasion d’une nouvelle tournée, baptisée Innocence + Experience, qui, depuis mai 2015, met particulièrement en avant les titres de son 13e album, Songs of Innocence, sorti en septembre 2014.La configuration – une scène et une longue promenade entourées à 360 degrés par la foule –, les visuels projetés sur une sorte de longue cage surplombant la promenade et les morceaux joués ont beau être quasiment les mêmes, nombre de moments du concert prennent une autre résonance dans le contexte actuel.Un hymne à ParisDans leur récent album, les membres de U2 replongent dans les souvenirs de leur enfance et de leur adolescence. Bono y évoque sa mère, Iris, morte quand il avait 14 ans – « en me quittant, elle a fait de moi un artiste » −, ses révélations musicales − « le rock’n’roll a sauvé ma vie », répète-t-il à propos d’un genre devenu cible récente des terroristes.Il se rappelle aussi la violence du conflit nord-irlandais qui lui avait déjà inspiré un des premiers succès du groupe, Sunday Bloody Sunday. En introduction de Raised By Wolves, évoquant les attentats aux voitures piégées du 17 mai 1974, qui provoquèrent la mort de 33 civils dans les villes de Dublin et Monaghan, en République d’Irlande, le réalisme du son d’une explosion fait sursauter les 20 000 spectateurs.Puis la projection des photos des victimes de l’époque évoquera les 130 morts des fusillades parisiennes, dont tous les noms apparaîtront sur fond de drapeau français à la fin d’un hymne à Paris, City of Bright Lights, que Bono enchaîne avec une version a cappella de Ne me quitte pas. Un des grands frissons de la soirée. Des vidéos de la ville syrienne dévastée de Kobané, des colonnes armées de l’Etat islamique ou des déplacements de réfugiés accompagnaient déjà le déluge électrique de Bullet the Blue Sky avant l’état d’urgence.Capacité d’indignationEntre les chansons, Bono fait référence à l’actualité. « Cherchent-ils à nous faire peur ? A nous faire dénoncer nos voisins ? Nous ne céderons pas à la haine, nous refusons de devenir des monstres pour détruire un monstre. » Le leader de U2 célèbre « les faiseurs de paix qui ont le courage du compromis ». Il se dit solidaire des familles de victimes à Paris, Saint-Denis, San Bernardino, Istanbul, Beyrouth ou Damas. Mais aussi de celles des terroristes, également victimes d’« une idéologie qui pervertit le magnifique message de l’Islam ».Musicalement, le groupe semble galvanisé par la gravité du moment. Son lyrisme quasi messianique, la puissance de ses envolées de guitares témoignent depuis toujours de sa capacité d’indignation, comme de sa volonté de communion. A entendre l’arène parisienne reprendre en chœur le refrain de One ou de Pride (In the Name of Love), on se dit que les hymnes de U2 n’ont jamais tenu aussi chaud.Lire aussi :« The Big Lebowski », ce nid d’aigles death metalStéphane DavetJournaliste au Monde Claire Ané Comme chaque année, le 1er décembre, la plateforme admission post-bac (APB) a ouvert. Elle n’est toutefois pas aussi complète que d’habitude. On y trouve certes les informations sur les cursus et les établissements auxquels ce site Web permettra de se préinscrire à compter de janvier. Mais il y manque le « guide du candidat », qui détaille la façon de postuler et de répondre aux propositions d’admission tout au long de la procédure qui se déroulera jusqu’en juin ou septembre. Ce guide d’une dizaine de pages au format PDF « est en cours de rédaction et ne sera pas disponible avant le 10 décembre », prévient le site.Le ministère n’a en effet toujours pas annoncé les ajustements de la procédure qu’il souhaite effectuer cette année. Une conférence de presse, prévue lundi 16 novembre, a été annulée en raison des attentats survenus à Paris et Saint-Denis trois jours plus tôt, et n’a pas été reprogrammée depuis. Les annonces sont pourtant attendues, après les ratés d’APB 2015 : 7 500 bacheliers étaient toujours sans affectation à quelques semaines de la rentrée universitaire. Le 10 septembre, le ministère en comptabilisait encore 300, tandis que le syndicat étudiant UNEF en totalisait dix fois plus, non-inscrits ou mal-inscrits, c’est-à-dire orientés dans des filières qui ne les satisfaisaient pas.Lire aussi :Des centaines de bacheliers n’ont toujours pas d’université pour la rentrée« Choix d’un plan B »De source proche du dossier, on indique que les changements viseront à « améliorer l’information des élèves concernant les filières en tension, c’est-à-dire les plus demandées, en précisant le taux de réussite et l’insertion professionnelle ». Sont particulièrement concernées les premières années de licence à l’université dans quatre domaines : Staps, droit, psychologie et la première année commune aux études de santé (PACES, qui ouvre notamment l’accès à médecine). Un grand nombre d’étudiants restés sur le carreau l’été dernier avaient souhaité s’orienter dans ces cursus, dont certaines universités ont limité la capacité d’accueil.Autre volonté affichée, de source proche du dossier : « Permettre que les lycéens soient plus actifs dans leur choix de filière, et plus actifs dans leur choix d’un plan B ». L’agence de presse spécialisée AEF évoque de son côté, parmi les probables nouveautés d’APB 2016, deux changements importants : un lycéen qui n’obtiendrait pas la filière souhaitée dans l’université demandée se verrait proposer une place dans une autre fac de la région ou de la communauté d’université et d’établissements. Et chaque candidat serait obligé de formuler un minimum de six vœux, dont un ne faisant pas partie des licences en tension, alors que jusqu’à maintenant, seul un nombre maximum de vœux était fixé.Claire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste Aurélie Collas Un engagement en passe d’être tenu. C’est le message qu’a voulu faire passer Najat Vallaud-Belkacem, mardi 1er décembre, en présentant les résultats de la politique de la gauche depuis le début du quinquennat. Le nombre de jeunes décrocheurs est en baisse, s’est félicitée la ministre de l’éducation nationale, un an après le lancement de l’initiative « Tous mobilisés pour vaincre le décrochage scolaire », en novembre 2014.Pour étayer ses résultats, la ministre a utilisé deux indicateurs. Le premier mesure le nombre d’élèves qui quittent chaque année le système scolaire sans diplôme (ou seulement avec le brevet). En 2010, ils étaient 136 000 jeunes dans ce cas. En 2014, selon les derniers chiffres disponibles, ils étaient 110 000. Soit une baisse d’environ 20 %.Il reste encore du chemin à parcourir pour atteindre l’objectif que s’était fixé François Hollande lors de l’élection présidentielle de 2012. Le candidat PS s’était engagé à diviser par deux le nombre de décrocheurs, donc à parvenir à 67 500 d’ici à 2017 (quand on en comptait, en 2012, entre 135 000 et 140 000 par an). La ministre se veut optimiste : l’engagement présidentiel est « à notre portée », a-t-elle estimé dans un entretien donné mardi au journal 20 Minutes.Plutôt une stagnationAutre indicateur, européen cette fois, le nombre de jeunes de 18 à 24 ans qui sont sans diplôme et qui ne sont pas en formation. En France, ces jeunes sont aujourd’hui 494 000, contre 620 000 il y a cinq ans. « Nous venons d’atteindre l’objectif que nous avait fixé l’Europe pour 2020, de passer sous la barre des 10 % de jeunes sans diplôme puisqu’on est désormais à 9 % », s’est félicitée la ministre dans 20 Minutes.A y regarder de plus près, on constate que dès 2013, le gouvernement pouvait se prévaloir d’avoir atteint l’objectif des 10 %, fixé en 2010 par l’Union européenne dans le cadre de sa stratégie « Europe 2020 ». En 2013, la proportion de jeunes de 18 à 24 ans sans diplôme était alors de 9,7 % (soit environ 500 000 jeunes), contre 11,6 % en 2012.Comment expliquer cette baisse entre 2012 et 2013 ? Dans une note parue en mars, la DEPP, le service statistique du ministère de l’éducation nationale, invitait à lire ces chiffres avec prudence, en raison d’une « rupture de série dans l’enquête Emploi en 2013 » qui compromet la comparaison de 2013 avec les précédentes années. « Ainsi, précisait la DEPP, une partie, voire la totalité de la baisse de près de 2 points enregistrée entre 2012 et 2013 pourrait être due au changement de l’enquête, sans qu’il soit possible de l’évaluer. »Si l’on regarde une période plus longue, on s’aperçoit que les quinze dernières années ont plutôt été marquées par une stagnation du nombre de décrocheurs (13,3 % en 2000, 12,2 % en 2005, 12,6 % en 2010…), après la forte décrue observée entre 1982 (34,7 %) et 2002 (13,7 %), effet de la généralisation de l’enseignement secondaire.Des fonds supplémentairesIl n’en reste pas moins que de nombreuses actions ont été menées, ces dernières années, pour lutter plus efficacement contre le décrochage. En 2011, sous l’impulsion de Luc Chatel, ministre de l’éducation de Nicolas Sarkozy, un « système interministériel d’échanges d’informations » a été mis au point pour mieux repérer les décrocheurs à partir des données collectées par différents acteurs (éducation nationale, centres de formation des apprentis, missions locales, centres d’information et d’orientation, etc.).En 2013, un autre dispositif est lancé pour recenser les places disponibles dans les trois voies de formation – général, technologique et professionnel –, et proposer une solution à chaque décrocheur, jusqu’à l’instauration, en 2014, d’un « droit au retour en formation » pour les jeunes de 16 à 25 ans sortis du système scolaire sans diplôme.Le plan de Najat Vallaud-Belkacem lancé en novembre 2014 a permis de rajouter des fonds supplémentaires (50 millions d’euros de plus par an à partir de 2015), à la lutte contre le décrochage. Parmi les nouvelles mesures de ce plan, un numéro vert, des référents « décrochage » dans les établissements, un plan de formation pour les enseignants ou encore de nouveaux micro-lycées, structures spécifiques d’accueil des décrocheurs.Lire aussi :La réforme du collège fait déjà des remousAurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Hélène Bekmezian L’Assemblée nationale a décidé, mardi 1er décembre, de la création d’une mission d’information « portant sur les moyens dont bénéficie l’organisation terroriste Daech [Etat islamique] ». Sur proposition du président de l’Assemblée, Claude Bartolone (PS), la conférence des présidents du Palais-Bourbon a voté la création de cet organe de travail parlementaire mais n’a pas accédé à la demande de la droite qui, elle, souhaitait une commission d’enquête.Cette mission sera présidée par Jean-Frédéric Poisson (Les Républicains) et le rapporteur sera le socialiste Kader Arif. En outre, trente députés la composeront, répartis entre les groupes à la proportionnelle.« Les travaux des commissions d’enquête étant limités dans le temps, la mission d’information se révèle être le format le plus adapté pour élargir le champ d’investigation, notamment dans la durée », explique la présidence dans un communiqué. A la différence des missions d’information, les commissions d’enquête ne peuvent en effet pas durer plus de six mois.Prérogatives d’une commission d’enquêteMoins d’une semaine après les attentats, le président du groupe Les Républicains (LR), Christian Jacob, soutenu par Nicolas Sarkozy, avait évoqué l’idée d’une commission d’enquête « sur les conditions dans lesquelles ont pu se réaliser les attentats » du 13 novembre. Mais cela s’annonçait compliqué dans la mesure où une commission d’enquête ne peut couvrir le même champ qu’une enquête judiciaire. La droite s’était donc rabattue sur la demande de commission d’enquête sur le financement de Daech, faite au mois de mai par M. Poisson et soutenue par 146 députés. Malgré la création d’une mission d’information sur le même sujet, M. Jacob a fait savoir que la proposition de résolution de M. Poisson serait tout de même débattue en séance, jeudi, lors de la « niche » parlementaire réservée au groupe LR.Et ce, même si la conférence des présidents a donné son accord de principe pour que la nouvelle mission d’information ait les mêmes prérogatives qu’une commission d’enquête, à savoir : des auditions réalisées sous serment et la possibilité d’effectuer des contrôles sur pièces et sur place.Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste François Béguin Les députés ont adopté mardi 1er décembre en deuxième lecture, avec une majorité un peu plus serrée que la première lecture en avril, le projet de loi santé qui prévoit notamment la généralisation – controversée – du tiers payant pour la médecine de ville. Cet engagement de campagne de François Hollande est toujours rejeté vigoureusement par une majorité des syndicats de médecins libéraux.Qu’est-ce que cela va changer pour les patients ? A terme, il n’y aura plus à débourser d’argent pour régler sa consultation chez le médecin. Comme chez le pharmacien, il devrait suffire de présenter sa carte Vitale et le cas échéant une carte de mutuelle à jour. Seuls les dépassements d’honoraires pratiqués par certains médecins installés en secteur 2 resteront à la charge du patient.A quelle date le dispositif doit-il entrer en vigueur ?Cette dispense d’avance de frais devrait être généralisée en deux temps. Au 1er janvier 2017, les médecins seront tenus de faire bénéficier tous les patients pris en charge à 100 % par l’Assurance-maladie, c’est-à-dire les femmes enceintes et les personnes en affection de longue durée (cancer, diabète de type 1 et 2, Alzheimer…) ou en maladie professionnelle ; soit environ 15 millions de personnes.Tous les autres patients auront le droit de bénéficier de cette dispense d’avance de frais « avant la fin de l’année 2017 », a annoncé la ministre de la santé, Marisol Touraine, dans un entretien au Monde en mars. Aujourd’hui, le tiers payant s’applique principalement aux personnes bénéficiant de la couverture maladie universelle complémentaire, de l’aide médicale de l’Etat ou encore de l’aide pour une complémentaire santé.Lire aussi :Tiers payant généralisé : les raisons du blocageComment seront récupérées les franchises à la charge des patients ? Certains aspects du dispositif ne sont toujours pas connus, notamment la façon dont l’Assurance-maladie récupérera les franchises de 50 centimes par boîte de médicament et le forfait de 1 euro par consultation. Un prélèvement direct du montant de ces franchises sur le compte en banque des assurés sociaux est à l’étude.Lire aussi :Le casse-tête des franchises médicalesEt comment seront payés les médecins ?Initialement prévu pour le 30 octobre, le rapport détaillant la façon de parvenir à un guichet unique de paiement des médecins pratiquant le tiers payant n’a toujours pas été publié par l’Assurance-maladie et les complémentaires santé. Le projet de loi santé prévoit désormais que ce rapport devra être remis « au plus tard » un mois après la promulgation de la loi, soit d’ici la fin janvier 2016.Qu’est-ce que cela va changer pour les médecins ? Les syndicats de médecins libéraux redoutent que ce système soit chronophage pour eux, notamment en raison du très grand nombre de complémentaires santé auprès desquelles ils devraient se tourner en cas d’impayés.Ils craignent également de perdre leur liberté de prescription dans la mesure où l’Assurance-maladie et les complémentaires santé pourraient un jour être amenées à conditionner leurs versements au respect de certaines pratiques. D’où les craintes répétées d’une « étatisation » et d’une « privatisation » de la médecine libérale.La généralisation du tiers payant pourrait-elle être remise en cause ? La Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), majoritaire chez les médecins libéraux, a appelé ses adhérents à la « désobéissance civile » et à ne pas appliquer ce tiers payant généralisé. D’autres praticiens menacent de se déconventionner quand le projet de loi santé sera définitivement adopté. Marisol Touraine n’a pas encore précisé si les médecins qui refusent d’appliquer le tiers payant généralisé seront sanctionnés.Quant à la droite, elle reste floue sur ses intentions. Dans l’hypothèse d’une alternance en 2017, reviendrait-elle sur une mesure qui bénéficie d’un fort soutien populaire ? Un sondage Odoxa pour Les Echos indiquait le 19 novembre que sept Français sur dix approuvent désormais la généralisation du tiers payant – soit dix points de plus en six mois.François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Adrien de Tricornot « La génération de la crise ne sera pas celle de la guerre ! » : dans un manifeste lancé mardi 1er décembre, douze organisations de jeunes appellent à une autre réponse aux attentats du 13 novembre. Refusant un « état d’urgence permanent » et la rhétorique guerrière, ils entendent « renforcer la démocratie » pour lutter contre le fanatisme et la violence.« L’Etat de droit n’est pas désarmé face au terrorisme. Il est indispensable de revoir les moyens humains et les missions des services de renseignement, de police et de justice. Mais ces mesures ne nécessitent en aucune façon de remettre en cause les libertés individuelles et collectives. Elles doivent s’accompagner, au contraire, de plus de libertés, de démocratie et de solidarité. Pour lutter contre le terrorisme, la responsabilité de notre génération est de construire la paix et la justice en France et partout dans le monde », font valoir les signataires.Inquiets des risques de dérapageBien que d’horizons divers, ceux-ci sont tous marqués à gauche : le syndicat étudiant UNEF, l’organisation lycéenne UNL, les Jeunes CGT, des associations comme la Maison des potes, la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), le Mouvement rural de jeunesse chrétienne (MRJC), le DIDF-jeunes (travailleurs jeunes issus de l’immigration turque et kurde), tout comme les jeunes radicaux de gauche (JRG), les jeunes écologistes, communistes (JC), le Parti de gauche ou le mouvement Ensemble.Réunis mardi dans un café parisien, les représentants de ces mouvements s’inquiètent de la révision programmée de la Constitution, des risques de dérapages liés à la surcharge d’activité policière alors que les moyens manquent, et de l’usage non contrôlé des procédures dérogatoires que permet l’état d’urgence. Et de citer la mise en garde à vue, dimanche, de manifestants pacifiques ayant participé à la chaîne humaine place de la République pour le climat, alors qu’ils « ne feraient pas de mal à une mouche ».« Peur de la paranoïa ambiante »« Nous réfutons l’alternative fermée : soit une société sécuritaire et du repli sur soi, soit le terrorisme », martèle le président de l’UNEF, William Martinet, qui a dénoncé dans une récente tribune la logique de la « guerre contre le terrorisme ». « Beaucoup de jeunes sont morts dans ces attentats, mais les politiques n’écoutent pas la jeunesse. Nous proposons un pacte de cohésion sociale, fondé sur nos valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité », poursuit le président du premier syndicat étudiant : ne pas seulement investir dans la sécurité, mais aussi dans les services publics éducatifs, et dans la politique de l’emploi ; lutter contre les discriminations, notamment par l’instauration du « récépissé de contrôle d’identité », évitant la répétition stigmatisante de ces demandes policières.« Les jeunes n’ont pas peur du prochain attentat, mais de la paranoïa ambiante, des jugements dans la société. Il faut mener le débat avec eux pour comprendre et agir, et trouver des réponses ensemble », soutient Samya Mokhtar, présidente de l’UNL.Leur texte met aussi en garde contre une politique étrangère qui reproduirait « les interventions militaires américaines désastreuses de l’après-11-Septembre ». « Nous défendons la diplomatie et non pas les bombardements aléatoires : une action de la communauté internationale et une coalition avec tous ceux qui peuvent agir en faveur d’une solution politique et de reconstruction avec les peuples concernés », précise Nordine Idir, secrétaire général des Jeunesses communistes.Adrien de TricornotJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter William Audureau Benjamin Ducol est docteur en sciences politiques et chercheur associé de la chaire de recherche du Canada sur les conflits et le terrorisme. Il a notamment contribué à un rapport de 255 pages sur le rôle d’Internet dans le processus de radicalisation, remis en mars 2015 au gouvernement canadien, et dont Le Monde s’est procuré une copie. Le rapport étudie la trajectoire de radicalisation d’une vingtaine d’extrémistes violents, de Mohamed Merah à Anders Breivik en passant par Michael Zehaf-Bibeau.Y a-t-il des constantes dans le rôle qu’a pu jouer la consultation de sites ou de communautés en ligne extrémistes dans l’élaboration de leur projet ? Il faut nuancer tout d’abord, puisque notre étude démontre qu’Internet est loin d’avoir le rôle prépondérant qu’on lui attribue habituellement dans les trajectoires de radicalisation violente. Elle permet de mieux circonscrire le rôle du Web en l’analysant de manière contextuelle par rapport à d’autres facteurs (biographiques, cognitifs, situationnels) qui influent de manière sans doute plus grande les trajectoires de radicalisation violente. Notre étude démontre ensuite qu’il existe une multiplicité de manières dont Internet et les espaces numériques ont un impact dans les trajectoires individuelles de radicalisation violente.En France, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a affirmé à plusieurs reprises que la radicalisation s’opérait avant tout en ligne. L’ancien président Nicolas Sarkozy a dit que « quand on consulte des sites djihadistes, on est djihadiste ». Une radicalisation peut-elle se faire uniquement en ligne ?Il existe trois parcours de radicalisation différents.La première catégorie d’individus est celle que nous nommons les « pure online radicals ». Internet joue un rôle central, non seulement dans l’exposition initiale de ces individus à des discours, des croyances et des points de vue radicaux violents, mais également dans le processus graduel qui les conduit à embrasser ces points de vue et des croyances légitimant l’action violente. Dans ces trajectoires individuelles, le rôle d’Internet est central, et structure la trajectoire de radicalisation violente du début à la fin. On constate qu’il s’agit d’une catégorie où l’on retrouve des individus plutôt solitaires, pour lesquels les trajectoires de radicalisation s’opèrent de manière relativement isolée. Il ne s’agit toutefois pas des cas majoritaires dans notre échantillon.Pour une seconde catégorie, Internet est un « facteur de renforcement » de la radicalisation, dans la mesure où la consultation de sites ou de communautés en ligne extrémistes vient renforcer un processus de radicalisation déjà bien entamé par des rencontres et des interactions sociales au sein du monde réel. Dans cette configuration, Internet joue davantage un rôle de « pourvoyeur de contenus » pour les individus qui sont déjà en processus de radicalisation. Ils vont se nourrir des contenus disponibles en ligne en mesure de venir confirmer leur vision du monde et l’enracinement de leurs croyances.Finalement, pour une dernière catégorie, Internet constitue le terrain initial de la radicalisation. Autrement dit, ce sont des situations où l’individu entre initialement dans le processus de radicalisation par le biais de la consultation de sites ou de communautés en ligne extrémistes, mais qui va à un moment donné se tourner vers le monde réel afin de trouver des appuis relationnels à sa radicalisation. Dans cette dernière catégorie, si le Web constitue un point d’entrée de la radicalisation pour certains individus, la consultation et la présence au sein des espaces numériques sont très vite complétées par le besoin d’interactions avec des individus aux idées et aux croyances convergentes hors ligne.Internet est souvent présenté comme un acteur homogène par les pouvoirs publics. Dans les faits, ne faut-il pas faire la part des choses entre les multiples facettes du Web ?Effectivement, il y a non seulement un discours public qui tend à homogénéiser le médium Internet (le fameux « Imam Google »), mais aussi une homogénéisation des pratiques, comme si tous les individus avaient la même pratique d’Internet et des espaces numériques.L’un des éléments intéressants de notre étude est qu’elle démontre que dans les cas étudiés, il existe une multiplicité de raisons qui expliquent pourquoi les individus peuvent se tourner vers les espaces numériques comme espace de socialisation alternatif. Pour certains, le Web peut être un moyen de chercher de l’information sur tout un tas de sujets (religion, actualité internationale, débats sociétaux ou politiques, etc.), le basculement progressif vers des sites plus extrémistes se faisant au gré des consultations progressives.Pour d’autres, la consultation de sites Web à caractère djihadiste est le résultat d’une découverte que j’appelle « sociale », soit par l’intermédiaire de rencontres avec des individus, ou au sein d’un cercle relationnel où certains sont déjà engagés dans une trajectoire radicale.Internet est un espace de pratiques où les individus agissent et sont influencés selon les mêmes dynamiques que dans le monde réel. Ce qu’Internet permet plus facilement que le monde réel, c’est sans aucun doute l’accès à des espaces numériques où circulent des croyances qui ne sont pas grand public – cela vaut pour la militance djihadiste comme pour d’autres domaines. Si les individus sont déjà prédisposés à être attirés vers ce type d’univers, alors il leur sera d’autant plus facile de trouver ces discours, ces contenus et ces milieux en ligne.Dans la constitution d’un cercle alternatif sur Internet, quelle est l’importance respective des prédispositions personnelles et des rouages propres à Internet ?La psychologie sociale met l’emphase sur l’analyse des phénomènes sociaux au croisement des prédispositions individuelles et des milieux ou contexte d’interactions. Ce que notre étude démontre, c’est qu’effectivement on ne peut que difficilement penser le rôle d’Internet sans penser les dynamiques psychosociales au sein desquelles interagissent les individus.Ainsi, on comprend d’autant mieux l’impact du Web sur certaines trajectoires quand on sait que certains individus sont en situation d’isolement et de quête d’informations. Dans cette situation, l’attrait pour les informations trouvées en ligne est d’autant plus grand qu’Internet constitue le canal d’information social primordial pour ces individus. Alternativement, des individus possédant des centres d’intérêt déviants politiquement auront une plus grande capacité à trouver des individus comparables en ligne que hors ligne.Néanmoins, le basculement dans un cercle alternatif sur Internet n’est jamais le seul fait d’un « pull factor virtuel » (une attirance). Les « push factors » (pressions) dans le monde réel liés aux situations psychosociales personnelles expliquent pourquoi certains individus basculeront dans cette socialisation alternative, alors que d’autres non.L’organisation Etat islamique a poussé très loin l’usage des réseaux sociaux et des plateformes de vidéo. Cette maîtrise de l’appareil de propagande suffit-elle à embrigader un internaute sans prédisposition ?Malgré le raffinement extrêmement abouti dans la maîtrise des réseaux sociaux et des contenus médias de la part de l’Etat islamique (EI), il est peu réaliste de croire qu’un individu lambda peut être embrigadé par le biais d’Internet.Un article paru l’année dernière sur Rue89 intitulé « Comment Facebook m’a mis sur la voie du djihad » tentait d’en faire la démonstration, avec plusieurs limites. Si les algorithmes et certains processus de consultation en ligne favorisent un « effet de bulle », Internet ne joue jamais seul, à quelques exceptions près, dans les trajectoires de radicalisation.Le profil et les trajectoires des individus impliqués dans les incidents récents en France démontrent très bien qu’Internet n’est pas un facteur unique ou prépondérant d’embrigadement. Les réseaux et les interactions avec des agents de radicalisation dans le monde réel constituent bien davantage des facteurs de radicalisation. Encore une fois, il convient de désagréger l’influence du Web dans les trajectoires de radicalisation violente.Ce qui frappe le plus, chez les sympathisants djihadistes, c’est l’existence d’un discours commun, plutôt simpliste, mais fédérateur. Internet peut-il servir d’instrument de contre-propagande et de déradicalisation ?Effectivement, le discours djihadiste est à la fois très simpliste (peu ou prou « les musulmans sont victimisés partout dans le monde et il faut les défendre par l’engagement armé ») et en même temps extrêmement adaptable à une foule de situations (aussi bien la guerre civile syrienne que le contexte sociétal français).La perversité du discours djihadiste est qu’il fédère sur des constats qui peuvent être réels – islamophobie rampante en Europe, impérialisme occidental – qui sont mis dans une telle cohérence fédératrice pour former une grille de lecture totalisante du monde. En ce sens, les sympathisants djihadistes en ligne partagent cette adhésion commune à ce discours narratif totalisant qui explique le monde et les événements qui s’y passent.Les stratégies de contre-discours actuellement mises en œuvre et qui visent à opérer une forme de contre-propagande partent d’une croyance extrêmement naïve selon laquelle il suffirait de proposer des discours alternatifs pour que les individus abandonnent leurs croyances. Cette perspective voit les croyances en vase clos, alors qu’elles possèdent une dimension hautement sociale. En effet, si les individus croient, c’est aussi en raison de l’écosystème dans lequel ils sont insérés. Changer le message auquel ils sont exposés n’est pas suffisant, comme le démontrent les innombrables études dans le champ de la communication, du marketing politique et de la psychologie sociale.Se servir d’Internet comme d’un instrument de propagande, c’est avant tout s’assurer que les discours djihadistes puissent être délégitimés d’une manière non manichéenne. L’un des enjeux demeure néanmoins que les contre-discours en ligne ne peuvent être uniques, puisqu’ils doivent s’adresser à un ensemble d’individus ayant des usages et des pratiques extrêmement diversifiées vis-à-vis des contenus rencontrés en ligne.William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 01.12.2015 à 12h18 • Mis à jour le01.12.2015 à 16h29 | Adrien Pécout Salim Benghalem est aussi incontournable qu’introuvable. Désigné par les services de renseignement français comme « le responsable de l’accueil des Français et des francophones » en Syrie, le djihadiste fait toujours l’objet d’un mandat d’arrêt international. C’est donc en son absence que se déroule, du mardi 1er au lundi 7 décembre, au tribunal correctionnel de Paris, le procès d’une filière d’acheminement de djihadistes implantée dans de Val-de-Marne, dont il apparaît pourtant comme l’élément central.Suivez le procès sur le compte Twitter de notre journaliste :Tweets de @AWG_P!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs");Les faits remontent à 2013 et impliquent aussi six autres prévenus. Tous sont également mis en examen pour « association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme » ; sont déjà placés entre-temps en détention provisoire dans des prisons d’Ile-de -France ; et surtout, tous sont en lien avec Salim Benghalem, l’homme le plus impliqué de la filière, selon l’ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel.Né à Bourg-la-Reine (Hauts-de-Seine), Salim Benghalem, 35 ans, a grandi à Cachan (Val-de-Marne). Il s’établit en Syrie dès mars 2013. Le Francilien dit à son entourage avoir combattu d’abord aux côtés du Front Al-Nosra, un groupe affilié à Al-Qaida, puis avoir rejoint l’organisation Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL). Il est l’un des geôliers présumés de quatre journalistes français retenus en otage pendant dix mois puis libérés en avril 2014.Lire aussi :Syrie : Salim Benghalem, la cible des frappes françaises à RakkaCarte prépayéeDes écoutes téléphoniques précisent son rôle durant les premiers mois. Depuis la Syrie, Salim Benghalem et Abdelmalek T. entretiennent à l’époque à tour de rôle un contact régulier avec Younes C., le seul des sept prévenus resté en France. Celui-ci utilise alors une carte prépayée ouverte au nom de « Jean Cœurdelion ».Le 21 avril 2013, Abdelmalek T. lui transmet ainsi un message important : la femme de Salim Benghalem doit venir au plus vite en Syrie, car celui-ci figure désormais sur la liste des candidats prêts à devenir martyr. Le lendemain, nouvel échange. Cette fois, Abdelmalek T. raconte que Salim Benghalem a prévu de couper la main à un voleur pour empêcher toute récidive.Il arrive parfois que Salim Benghalem soit directement au bout du téléphone. Le 8 juin 2013, le meneur indique que deux jeunes Français, Karim H. et Mehdi I., l’ont bien rejoint au Proche-Orient. Plusieurs de ses appels s’accompagnent d’une requête précise : il y est question de son « besoin d’argent », tantôt pour acheter « deux voitures » en Syrie, tantôt pour acquérir un « Macbook ». Salim Benghalem recommande même à Younes C. de réclamer de l’argent à Karim H. lorsque celui-ci revient en France plus tôt que prévu, à peine deux semaines après son arrivée.« Opportunité de dingue »Les autres prévenus partis en Syrie y restent deux mois tout au plus. Le 7 juillet 2013, Salim Benghalem reproche à Mehdi I. d’avoir « raté une opportunité de dingue ». Manifestement moins motivé, ce dernier est rentré en France au bout de seulement trois semaines, alors qu’il faisait partie des rares hommes à avoir été sélectionnés pour commettre des attentats.Deux jours plus tard, Salim Benghalem annonce au téléphone une nouvelle défection à venir. Il rapporte les propos tenus par un apprenti djihadiste, le « Chinois », surnom supposé de Karl D. : « Si je reste là, je vais m’énerver contre les frères, j’aime pas le manque d’hygiène, j’aime pas le fait qu’on est je sais pas combien dans la chambre… »A la différence de ces prévenus indécis, la surveillance téléphonique dont a fait l’objet Salim Benghalem accrédite l’idée qu’il a participé activement à des combats. « Abou Mohamed » (son nom de combattant) aurait même été blessé par balles à la jambe. C’est sa compagne, Kahina H., qui l’affirme dans un interrogatoire.« Les tueries en série étaient préconisées »Par peur des bombardements, la mère de ses deux enfants n’est restée que trois mois en Syrie. Auditionnée à son retour, en janvier 2014, Kahina H. a assuré aux enquêteurs que l’ancien délinquant de Cachan faisait partie de la police islamique et qu’il n’avait pas l’intention de revenir en France : « S’il rentrait, ce serait pour faire un attentat, un maximum de dégâts. » Le mode opératoire ? Salim Benghalem lui aurait expliqué que « les attentats à la bombe n’étaient plus trop d’actualité » et que « c’étaient les tueries en série qui étaient préconisées ». Condamné à onze ans de réclusion, en 2007, pour une affaire de meurtre, Salim Benghalem s’est radicalisé à la maison d’arrêt de Fresnes (Val-de-Marne). Sa femme confirme aussi un court séjour d’entraînement militaire en 2011 avec Al-Qaida au Yémen, où on le soupçonne d’avoir côtoyé un certain Chérif Kouachi, l’un des auteurs des attentats de janvier.Dans une vidéo diffusée le 12 février depuis la Syrie, Salim Benghalem invitera d’ailleurs d’autres « loups solitaires » à passer à l’acte en France et à imiter l’attaque perpétrée au siège de Charlie Hebdo. Depuis, difficile de retrouver trace du propagandiste. A plus forte raison depuis la nuit du 8 au 9 octobre, date des bombardements français sur Raqqa (Syrie), son principal camp de base.Lire aussi :En France, l’éternel retour des « pionniers » du djihadAdrien PécoutJournaliste au Monde Rafaële Rivais A partir du mardi 1er décembre et jusqu’en 2021, ERDF va remplacer les 35 millions de compteurs traditionnels installés en France par des compteurs électriques communicants appelés « Linky ». Mode d’emploi de ces nouveaux appareils.Lire aussi :Avec Linky, ERDF lance le compteur électrique intelligentQui est concerné ?Tous les particuliers (dont l’installation a en général une puissance de 3, 6 ou 9 kVA) ; mais aussi les professionnels (de 18 à 36 kVA) et les collectivités locales (de 3 à 36 kVA). On ne peut pas s’opposer à la pose de ces compteurs. En effet, ils font partie des biens concédés à ERDF par les collectivités locales dans le cadre d’un contrat de comptage de l’énergie consommée. Pour la même raison, on ne peut pas garder les anciens compteurs en souvenir. Ces derniers seront d’ailleurs recyclés.Quel sera le coût de l’installation ?La fourniture du compteur et la pose ne seront pas facturées aux clients. L’investissement nécessaire – quelque 5 milliards d’euros –, financé par ERDF, sera compensé par les économies à venir sur les interventions techniques, des consommations qui n’étaient pas comptabilisées et le seront, ou le pilotage du réseau. La durée de vie du compteur Linky est d’une vingtaine d’années. Les logiciels inclus dans le compteur et les concentrateurs peuvent être mis à jour à distance.Lire aussi le blog « SOS Conso » : Linky, un bénéfice limité pour les consommateursQuand vont-ils arriver ?Le déploiement se fera de façon régulière dans toute la France jusqu’en 2021. De décembre 2015 à décembre 2016, 3 millions de compteurs seront installés. Pour connaître la date de pose du nouveau compteur Linky dans votre ville, ERDF a publié une carte interactive. Il suffit d’indiquer votre code postal ou votre nom.Un courrier vous sera envoyé par ERDF quarante-cinq jours avant la date du rendez-vous pour vous prévenir. Un technicien salarié d’ERDF ou d’une entreprise partenaire de Linky posera le compteur. Il l’installera en lieu et place du compteur actuel, sur les mêmes branchements, avec le même encombrement. L’intervention et la coupure associée dureront environ trente minutes. Après la pose, un questionnaire de satisfaction sera adressé à chaque client via une plateforme en ligne. En cas de question, vous pouvez appeler le numéro vert 0800 054 659 ou vous connecter sur le site www.erdf.fr.Rafaële RivaisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Michel Bezat Le hasard fait bien les choses : c’est mardi 1er décembre, au lendemain de l’ouverture au Bourget de la conférence mondiale sur le climat (COP21), qu’ERDF, la filiale d’EDF gestionnaire du réseau de distribution d’électricité, lance le déploiement du compteur communicant Linky.Ce programme de 5 milliards d’euros constitue une opération logistique et industrielle de grande ampleur, avec 10 000 créations d’emplois à la clé ; il doit aussi favoriser une meilleure régulation de la production et de la consommation de courant. « Ce projet est emblématique car il répond à trois grands problèmes de la France : la création d’emplois, la transition numérique et la transition écologique et énergétique », résume Philippe Monloubou, président du directoire d’ERDF.Entre 2016 et fin 2021, 35 millions de compteurs de couleur vert anis seront installés chez les particuliers et dans les entreprises (une application sur le site ERDF détaille les phases de déploiement). « Au plus fort du déploiement, les techniciens en poseront jusqu’à 40 000 par jour », précise Bernard Lassus, directeur du programme. Et 35 millions de Linky, ce sont autant de capteurs permettant d’agréger des milliards de données qui vont faire d’ERDF un acteur important du big data. Pour les collectivités locales (propriétaires du réseau de distribution) ou les bailleurs sociaux, agréger les données de consommations au niveau d’un quartier ou d’un immeuble donnera une vision de sa consommation et doit déboucher sur des économies.Mieux intégrer les énergies renouvelablesERDF affirme que les 30 millions de consommateurs seront les premiers bénéficiaires de l’opération. Fini les interventions à domicile : relevés de consommation, changement de puissance du compteur et modification du contrat se feront à distance. Les factures ne seront plus établies sur la base d’une consommation estimée et régularisées tous les six mois, mais sur la consommation réelle. En cas de déménagement, le courant sera rétabli en moins de vingt-quatre heures. « Cela permettra aussi aux fournisseurs [EDF, Engie, Direct Energie…] de proposer des offres tarifaires illimitées adaptées aux besoins de chaque consommateur », prévoit M. Monloubou.Grâce à une information quotidienne, voire infraquotidienne, accessible sur un portail Internet sécurisé, « le rapport du consommateur à l’énergie va radicalement changer », assure M. Monloubou. Linky pourrait entraîner une baisse d’au moins 1 % de la consommation, soit un gain de pouvoir d’achat de 2 milliards d’euros, selon la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Le nouveau compteur devrait aussi permettre d’améliorer l’intégration des énergies renouvelables (éolien, solaire…) au réseau de distribution et de mieux assurer en permanence l’équilibre indispensable entre production et consommation, perturbé par ces sources d’énergies dispersées et intermittentes. Linky et plus généralement la numérisation (smart grid) permettront, selon ERDF, un meilleur pilotage et un entretien plus efficace du 1,3 million de kilomètres de lignes du réseau (dépannage, délais d’intervention plus courts…).Lire aussi :EDF veut doubler sa production d’énergie renouvelable en 2030M. Lassus rappelle qu’ERDF a soumis à la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) son dispositif de protection des données collectées. Comme le profil de consommation, qui sera la propriété de chaque client et que lui seul pourra communiquer ou non à son fournisseur de courant. Quant aux critiques de certaines associations, comme Robin des toits, sur les risques sanitaires des ondes émises, le « M. Linky » répond que ce compteur ne communique ni par Wi-Fi ni par GSM et qu’il est très au-dessus des normes européennes, grâce à un système de courant porteur en ligne performant.ERDF financera l’achat et la pose des compteurs, tous « made in France ». « Le client ne paiera rien, dit M. Monloubou. Les gains compenseront largement l’investissement. » L’opérateur l’amortira par les économies réalisées (suppression de la relève des compteurs, limitation des fraudes, meilleure gestion du réseau…). Linky comme les réseaux électriques « intelligents » en aval du compteur seront aussi « générateurs de nouveaux métiers », ajoute le patron d’ERDF. Les dirigeants de la société ne cachent cependant pas qu’à moyen terme, ERDF ne comptera plus 35 000 salariés comme aujourd’hui.Dérive des coûtsTout n’est pas merveilleux dans le monde de Linky. Des fournisseurs comme Direct Energie jugent que trop de freins sont mis à la communication des profils de consommation, rendant difficile l’élaboration d’offres tarifaires à la carte. L’UFC-Que choisir craint une dérive des coûts. « Nous serons vigilants sur la maîtrise du déploiement, qui représente à lui seul 2,5 milliards d’euros », prévient Nicolas Mouchnino, chargé de mission énergie-environnement de l’association, où l’on craint que le client paie un dépassement du devis.Autre problème, plus crucial selon lui : la conception de Linky rendrait difficile son usage comme outil de maîtrise de la demande d’électricité. Et profiterait plus à ERDF qu’à ses clients. La consommation sera affichée en kilowattheures et non en euros. Et le compteur ne sera pas, selon M. Mouchnino, d’une grande aide pour le pilotage à distance des équipements domestiques, sauf à souscrire un abonnement coûteux à une « box » que certains fournisseurs proposent déjà. Jean Gaubert, Médiateur national de l’énergie, veut que la France s’inspire de l’exemple britannique : Londres a obligé les fournisseurs à installer des boîtiers affichant la consommation instantanée en kilowattheures et en livres. Un « signal prix », seul capable d’inciter les clients à faire des économies d’énergie.Lire aussi :Bouygues prend la « route du soleil » pour produire de l’électricitéJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Paul Benkimoun A l’occasion de la journée internationale de lutte contre le sida, mardi 1er décembre, le monde peut se réjouir des avancées dans beaucoup de pays du Sud. Force est de constater qu’il n’en va pas de même en France. « Malgré diverses stratégies de prévention, l’épidémie du VIH reste toujours active », et continue de se propager à un rythme qui ne fléchit pas, comme le relève une étude, publiée mardi dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire de l’Institut de veille sanitaire (InVS). Elle affecte tout particulièrement les jeunes hommes ayant des rapports homosexuels.+ 7 000C’est à peu près le nombre de nouvelles contaminations chaque année en France. En 2014, « le nombre de séropositivité à VIH est estimé à près de 6 600 ; ce nombre est stable depuis 2007 », avait indiqué l’InVS sur son site dans un point établi au 23 novembre.42 %C’est la part des « hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes » dans les découvertes de cas de séropositivité en 2014. Ils sont ainsi près de 2 800 à avoir découvert leur séropositivité en 2014. Il s’agit du groupe le plus touché, souligne l’InVS, et le nombre de nouveaux diagnostics d’infection à VIH chez les hommes ayant des relations homosexuelles continue d’augmenter.39 %C’est la part des « hétérosexuels nés à l’étranger » dans les découvertes de cas de séropositivité en 2014. Il s’agit du second groupe le plus affecté. Et « les trois quarts » des personnes concernées « sont nées dans un pays d’Afrique subsaharienne ».+ 24 %C’est le taux de progression du nombre de découvertes de cas de séropositivité chez les jeunes de 15 à 24 ans sur la période 2007 à 2013. Le nombre de cas avait diminué de 24 % entre 2003 et 2007. « En 2013, explique l’étude, 726 jeunes de 15 à 24 ans ont découvert leur séropositivité VIH, soit 11,7 % de l’ensemble des découvertes. » Une proportion comparable à celle observée dans le reste de Europe de l’Ouest.+ 157 %C’est le taux de progression, entre 2003 et 2013, des cas de séropositivité chez les jeunes hommes de 18 à 24 ans, nés en France, ayant des rapports homosexuels. « Le nombre de découvertes de séropositivité VIH dans ce groupe a fortement augmenté », souligne l’étude.« Parmi les 686 jeunes adultes (18-24 ans) diagnostiqués en 2013, les deux tiers (68 %) étaient des hommes, majoritairement contaminés lors de rapports sexuels entre hommes (pour 75 % d’entre eux) ». Soit un taux plus élevé que chez les adultes de 25 ans et plus.Chez les 524 adolescents âgés de 15 à 17 ans ayant découvert leur séropositivité entre 2003 et 2013 (les données ont été regroupées en raison d’effectifs faibles), ceux de sexe masculin représentent un tiers (35 %) et, pour 49 % d’entre eux, l’infection par le VIH s’est produite lors de relations homosexuelles.« Le fait que l’augmentation soit beaucoup plus marquée chez les jeunes hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes est un constat alarmant », estiment les auteurs de l’étude. Pour eux, « il est essentiel que les populations les plus exposées, et notamment ces jeunes hommes ayant des rapports homosexuels, aient un recours répété aux tests ».Lire aussi :Le gouvernement va autoriser un traitement préventif contre le VIHPaul BenkimounJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Anne Rodier Depuis la demande lancée par les pouvoirs publics à tous les Franciliens d’éviter de prendre leur voiture pour faciliter la circulation durant la COP21, les entreprises se sont organisées avec leurs salariés : autopartage, journées de RTT ou télétravail. Tous les moyens à disposition ont été déployés, d’autant que l’information a été tardivement transmise par la préfecture le 27 novembre.« Vu l’heure tardive de la communication de la préfecture, tous les salariés d’Ile-de-France n’avaient probablement pas été informés avant de partir vendredi soir, indique la direction d’EDF. Mais dès qu’on a eu le communiqué, un message de la DRH a été envoyé aux managers pour les inviter à prendre en compte les recommandations de la préfecture, dans la mesure du possible. »Aucun dispositif particulier n’a été déployé, en revanche « il a été demandé aux managers de faire preuve de compréhension et de souplesse auprès des agents qui empruntent habituellement les axes condamnés pour la COP21 », précise EDF.Souplesse et toléranceLes salariés les plus chanceux avaient été informés dès mercredi ou jeudi, sur les réseaux internes des entreprises. La dépêche AFP qui mercredi indiquait les fermetures de tronçon d’autoroute et de périphérique a été largement diffusée. Chez Renault, la DRH avait diffusé la carte des axes routiers pour informer les salariés de tous les établissements d’Ile-de-France dès jeudi après-midi. « Les collaborateurs ont été invités à utiliser les applications d’autopartage, à privilégier les transports en commun et à différer si possible les déplacements sur et vers Paris », indique la direction.Sur 17 000 salariés en Ile-de-France, 1 500 sont en contrat de télétravail. Si le constructeur automobile n’a pas enregistré de taux d’absence significatif, la baisse du nombre de véhicules dans les parkings était pourtant visible, notamment au Technocentre de Billancourt. « Les salariés sont venus en transport en commun ou en covoiturage », indique la direction. Par ailleurs, il y a eu 50 % de visiteurs (salariés des filiales, formation, écoles, prestataires...) en moins. Chaque jour ce sont habituellement quelques centaines de personnes qui viennent au Technocentre.A La Poste, pour les personnes dont l’activité est compatible, il est possible de faire du télétravail. Il n’y a pas eu d’incitation à prendre des RTT ou des congés, mais une facilitation pour les personnes qui le souhaitaient. « Nous avons demandé aux managers d’être particulièrement bienveillants envers les personnes qui seraient en retard ou qui auraient besoin de partir plus tôt », indique la direction du groupe. Souplesse et tolérance étaient les deux mots du jour dans les grandes entreprises.Anne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journaliste Violaine Morin La marche pour le climat du dimanche 29 novembre avait été interdite par le gouvernement, pour des raisons de sécurité après les attentats du 13 novembre. Alors que plusieurs ONG avaient opté pour d’autres types de rassemblements (chaîne humaine, installation de chaussures symbolique, manifestations virtuelles…), plusieurs groupes de manifestants ont quand même souhaité manifester place de la République, à Paris. Des groupes radicaux étaient intégrés aux manifestants, provoquant des violences, et 317 personnes ont été placées en garde à vue dimanche soir. Mais seules neuf gardes à vue ont été prolongées lundi.Qui appelait à manifester ?Plusieurs groupes de manifestants ont convergé vers la place en début d’après-midi, avec des projets différents : à l’appel d’associations pour la préservation du climat, des militants se sont rassemblés autour d’un message uniquement écologiste, tandis que plusieurs mouvements politiques de la gauche anticapitaliste qui avaient prévu de marcher pour le climat sont également venus protester contre l’état d’urgence et l’atteinte au droit de manifester.Les associations écologistes ont contourné l’interdiction avec deux initiatives : l’association Avaaz a rassemblé plusieurs tonnes de chaussures, disposées symboliquement place de la République. Les manifestants ont aussi formé une chaîne humaine boulevard Voltaire, à l’appel de plusieurs organisations dont Attac, Les Amis de la terre, Alternatiba et les syndicats Solidaires.Un collectif d’intellectuels et de militants, dans une tribune publiée par Libération le 24 novembre, appelait explicitement au rassemblement dimanche à 14 heures, place de la République. Cette tribune a été reprise sur le site du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA). L’ancien porte-parole du NPA, Olivier Besancenot, était sur la place, où il a dénoncé « un dimanche noir pour le droit de manifester. » L’organisation anarchiste Alternative libertaire (AL) et Ensemble !, membre du Front de gauche, étaient également présents.La chaîne humaine formée par les militants écologistes s’est dispersée avant l’heure du rassemblement prévu par le NPA, Ensemble ! et AL place de la République. Vers 14 heures, des militants écologistes ont donc afflué vers la place.Comment la manifestation a-t-elle dérapé ?Selon Aurélien, militant du NPA contacté par Le Monde.fr, la manifestation a dégénéré vers 14 heures, quand le cortège formé par les organisations politiques a tenté de sortir en empruntant l’avenue de la République. Repoussés par les policiers, les manifestants auraient ensuite marché autour de la place « pour ne pas stagner et éviter les heurts, car des gens cagoulés commençaient à lancer des projectiles », explique Aurélien. Plusieurs témoins notent la présence de personnes masquées ou cagoulées, portant pour certaines des lunettes noires. Des échauffourées éclatent de façon ponctuelle, avec charges des CRS sur quelques dizaines de mètres, tirs de gaz lacrymogènes et réponses de certains manifestants « cagoulés ».C’est peu après 14 heures qu’ont eu lieu les dégradations du mémorial autour de la statue de la République pour les victimes des attentats des 7 et 9 janvier et du 13 novembre. Des bougies et des vases de fleurs ont servi de projectiles. Vers 15 heures, des manifestants pacifiques forment une chaîne humaine autour de la statue pour protéger le mémorial. Selon plusieurs témoins, ils sont quelques dizaines de manifestants violents, ce que semblent confirmer les images diffusées par la préfecture de police.Sur place, notre journaliste Rémi Barroux constate que le dispositif policier, gendarmes mobiles et CRS, se resserre autour des manifestants dès 15 h 30. Ceux-ci seront progressivement repoussés vers le boulevard Magenta.Dispositif de + en + serré sur la place de la république avec plusieurs centaines policiers et gendarmes #COP21 https://t.co/tBZaOt6sRI— remibx (@Rémi Barroux)require(["twitter/widgets"]);Les premières interpellations commencent. Valérie, enseignante au collège Henri-Barbusse à Saint-Denis, faisait partie du cortège du NPA. Bien qu’elle ne soit pas militante de ce parti, elle participait à ce rassemblement avec des amis. Elle raconte au Monde.fr que des fourgons de police sont arrivés autour de 16 heures, pour emmener par petits groupes les manifestants encerclés au début de la rue du Faubourg du Temple. Elle est arrêtée et emmenée dans un commissariat de Bobigny où l’on relève son identité avant de la laisser partir.Les interpellations au compte-gouttes parmi les manifestants encerclés continuent jusqu’à 18 h 30. Aurélien voit plusieurs membres de son parti monter dans les véhicules de la police. Selon lui, il n’a pas été emmené « tout simplement parce qu’il n’y avait plus de place dans les fourgons ». Plusieurs mouvements politiques, dont le NPA, Alternative libertaire et Ensemble !, dont des militants avaient été interpellés, ont demandé au cours de la soirée « la libération immédiate des personnes arrêtées ».Qui sont les militants interpellés ?La police a procédé à 341 interpellations. 317 personnes ont été placées en garde à vue. Selon la préfecture de police, une dizaine d’entre eux sont des « casseurs » présumés, interpellés pour violences. Les autres l’ont été pour leur participation à une manifestation interdite. Neuf gardes à vue ont été prolongées lundi. La préfecture de police n’a pas fait état de blessés ou de dégâts.Depuis plusieurs semaines, la police redoute que la COP21 soit perturbée par les « black blocs », ces manifestants hostiles aux institutions qui se regroupent en marge d’événements internationaux et sont responsables de dérapages violents. La préfecture de police a toutefois précisé lundi que très peu d’étrangers figuraient parmi les interpellés. Il ne s’agit donc pas de radicaux venus d’autres pays pour perturber la COP21.Lire aussi :Les militants de la COP21, cibles de l’état d’urgenceViolaine MorinJournaliste au Monde Simon Piel L’un des assaillants du Bataclan, Samy Amimour, tué lors de l’assaut de la brigade de recherche et d’intervention (BRI) dans la nuit du 13 au 14 novembre, avait déjà eu l’occasion de manier des armes en France en toute légalité. Selon les informations du Monde, il disposait d’une licence de la Fédération française de tir pour la saison 2011-2012, numéro 82475196, ainsi qu’une carte de membre de l’Association nationale de tir de la police (ANTP), l’un des principaux clubs de tirs de la région parisienne qui revendique aujourd’hui 2 350 membres.Les enquêteurs de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI devenue depuis DGSI) avaient fait cette découverte après que Samy Amimour avait été interpellé en octobre 2012. Il cherchait alors à se rendre au Yémen ou dans la zone pakistano-afghane pour faire le djihad. A l’époque, il avait été mis en examen puis placé sous contrôle judiciaire. En 2013, il avait rompu ce contrôle et rejoint la Syrie.C’est l’un de ses coaccusés, Charaffe El M. qui avait initié les inscriptions auprès de l’ANTP. Le 29 mars 2012, ce dernier avait participé à une séance d’initiation au maniement d’un 9 mm, d’un 38 spécial et d’un 22 long rifle via le site tir-initiation.com. Le 7 avril 2012, il effectuait une nouvelle séance de tir à l’arme de poing.Lire aussi :Samy Amimour à sa petite sœur: se faire exploser , « c’est une belle mort ! »Casier judiciaire viergeSelon les enquêteurs, Samy Amimour et un autre de ses coaccusés, Samir B., ont effectué le même stage d’initiation au tir le 14 avril 2012. C’est ensuite qu’il a pu solliciter une demande d’adhésion à l’ANTP grâce au parrainage du site Tir-initiation.Lorsqu’il fait cette demande d’adhésion, Samy Amimour possède un casier judiciaire vierge et ses projets de départs ne sont connus que de lui et quelques proches. C’est tout naturellement qu’il obtient l’autorisation de s’exercer au tir. Après avoir indiqué lors de ses différentes auditions en garde à vue qu’il s’agissait pour lui d’être « en mesure de [se] défendre » s’il se « trouvait dans un pays en guerre, face à un éventuel agresseur », il avait modifié ses déclarations devant les magistrats.Entendu le 24 janvier 2013 par les juges d’instruction, il avait indiqué :« Cela fait un moment que je m’intéresse au tir sportif, d’ailleurs c’est pour cela que ma mère m’avait ramené une carte dédicacée d’une championne de tir. Depuis tout petit, je fais des jeux vidéos et, à 14 ans, j’ai eu ma première carabine en main au Sénégal avec mon oncle pour tirer les alouettes. J’aime regarder les épreuves de tir aux Jeux olympiques, ou le ball-trap par exemple. »Contactées, ni la Fédération française de tir ni l’ANTP n’étaient joignables dans l’immédiat.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : le point sur les identifications, les arrestations et l’enquêteSimon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gérard Courtois L’enjeu central des élections régionales du 6 et du 13 décembre est de désigner les équipes qui gouverneront les régions pour les six prochaines années. Mais avant de choisir entre les principales listes capables de l’emporter (gauche, droite ou Front national), encore faut-il participer au scrutin. Or, on constate depuis une bonne vingtaine d’années que la participation électorale ne cesse de baisser.Ce n’est pas le cas pour l’élection reine, la présidentielle, où le taux d’abstention excède rarement 20 %. En revanche, elle dépasse désormais régulièrement 30 % aux municipales (39 % en mars 2014), et elle atteint 40 % aux législatives. Pour les autres scrutins, vécus comme moins décisifs, de l’ordre d’un électeur sur deux ne se déplace plus. Cela a été le cas aux départementales de mars 2015 (50 % d’abstention) et aux européennes de 2014 (57 %).Qu’en sera-t-il lors du scrutin régional de dimanche ? Le record d’abstention de 2010 (53,6 %) ne devrait pas être battu. Selon la dernière enquête d’intentions de vote réalisée par l’institut Ipsos entre le 29 novembre et le 2 décembre, « l’indice de participation » est de 49 % (soit un taux d’abstention de 51 %). Cette estimation de la participation a sensiblement progressé depuis huit jours (+ 4 points) et, plus encore, depuis la fin octobre (+ 9 points).Réponse civiqueCette mobilisation croissante des électeurs à l’approche du scrutin est un phénomène classique. La campagne électorale, les débats et meetings, la couverture médiatique y contribuent logiquement. Ils renforcent la perception des enjeux du scrutin et l’intérêt des électeurs pour cette compétition. En outre, les attentats du 13 novembre ont indéniablement accentué le mouvement, sans bouleverser pour autant les tendances lourdes de l’électorat. Au-delà de la sidération initiale, ils ont « réveillé » un certain nombre d’électeurs, jusque-là indifférents et désormais désireux d’exprimer par leur vote une forme de réponse civique au terrorisme qui a frappé la France.Mais cette mobilisation est « différentielle », comme disent les spécialistes de sciences politiques. En clair, elle varie selon les sympathies politiques des uns et des autres. D’après la dernière enquête d’Ipsos, 52 % des électeurs socialistes ou du Front de gauche ont l’intention d’aller voter le 6 décembre, et 42 % des électeurs écologistes. Au total, 50 % des électeurs de gauche devraient se rendre aux urnes, alors que la mobilisation est sensiblement plus forte chez les électeurs de droite (57 %) et du Front national (58 %). En revanche, elle est beaucoup plus faible (30 %) chez les moins politisés, qui ne se déclarent proches d’aucun parti.Lire aussi :Le PS et LR redoutent l’entre-deux-toursSur ce point, les attentats terroristes ont eu un impact plus fort sur les sympathisants du Front national : entre fin octobre et début décembre, leur indice de participation a progressé de 15 points (passant de 43 % à 58 %), contre une progression de 6 points seulement pour les électeurs de gauche ou de droite. Cette mobilisation accrue explique largement la dynamique favorable au FN dont témoignent toutes les enquêtes préélectorales de ces derniers jours.Quant au très fort regain de confiance dont bénéficie le président de la République depuis les attentats (+ 10 à 20 points, selon les sondages), son effet reste faible sur les intentions de vote. Sur le plan national, les listes socialistes ont progressé de 3 points depuis la fin octobre, quand les listes FN progressaient de 3,5 points et les listes de droite baissaient de 3,5 points. Mais dans plusieurs régions, cette modeste amélioration peut, demain, faire la différence.MODE DE SCRUTINLes élections régionales ont lieu au scrutin proportionnel à deux tours avec une prime majoritaire pour la liste arrivée en tête. Les listes sont régionales, paritaires et sont constituées de sections départementales comprenant un nombre de candidats proportionnel au poids démographique de chaque département.L’élection est acquise au premier tour si une liste recueille la majorité des suffrages exprimés. Dans le cas contraire, il est procédé à un second tour. Pour qu’une liste puisse se présenter au second tour, elle doit avoir obtenu au moins 10 % des suffrages exprimés au premier. La composition des listes peut être modifiée entre les deux tours en incluant des candidats de listes ayant obtenu au moins 5 % des suffrages.La liste qui recueille la majorité se voir attribuer automatiquement un quart des sièges à pourvoir ; les autres sièges sont répartis selon la règle de la plus forte moyenne entre toutes les listes ayant obtenu au moins 5 % des suffrages exprimés.Lire aussi :Régionales : comment lire les résultats du premier tourGérard CourtoisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.12.2015 à 21h49 • Mis à jour le04.12.2015 à 21h50 | Benoît Floc'h Les doyens de médecine veulent transformer en profondeur les études qui conduisent à leur profession. Réunis pendant deux jours à la faculté de Bobigny (Seine-Saint-Denis), ils ont élaboré des propositions qui visent à réformer le parcours de formation des médecins du début jusqu’à la fin.Et, pour commencer, ils demandent la suppression du numerus clausus. L’Etat fixe le nombre d’étudiants pouvant être admis en deuxième année des cursus de médecine, d’odontologie, de pharmacie et de maïeutique (sages-femmes et maïeuticiens). « Le numerus clausus a été mis en place pour réguler la démographie médicale, rappelle Jean-Pierre Vinel, président de la Conférence des doyens des facultés de médecine. C’est un échec, car il est appliqué au début des études et 25 % des étudiants qui sortent de la fac de médecine ne s’inscrivent pas au conseil de l’ordre. La vraie question, c’est la répartition des médecins sur le territoire. Il faut donc contingenter le nombre d’étudiants en fonction des capacités de formation des universités. »Lire aussi :Le numerus clausus augmente dans les régions manquant de médecinsL’une des spécificités de la formation française est l’importance donnée à la pratique en hôpital. Or « quand il y a un lit pour dix étudiants externes, qu’est-ce que vous voulez qu’ils apprennent ? », pointe M. Vinel.Revoir le contenu de la première annéeLes doyens veulent aussi lutter contre l’échec des étudiants. La première année commune aux études de santé (Paces) s’achève en effet par le goulot d’étranglement du concours de passage en deuxième année. Résultat : 70 % à 80 % d’échec. Aujourd’hui, les facultés sont tenues de réorienter les étudiants en difficulté à la fin du premier trimestre. C’est trop tard, de l’avis de la Conférence des doyens. Selon eux, « il faut le faire dès octobre. Car un étudiant qui, à ce moment, n’est pas bien organisé dans son travail et n’a pas le niveau requis n’a aucune chance de réussir le concours », estime M. Vinel.Lire aussi :Stratégies à tous prix pour réussir ses études de médecine et santé (Paces)La forme n’est pas définie. Les étudiants pourraient être repéré via le contrôle continu et évoquer leur cas lors d’un entretien avec les professeurs.Lutter contre l’échec, c’est aussi se préoccuper de l’avenir de ceux qui ne passent pas le cap du concours. Les doyens proposent de revoir le contenu de la Paces. Car, la première année « est conçue en fonction du concours, rappelle M. Vinel. Les étudiants ne font donc pas d’études de santé. Et ce que ceux qui échouent ont appris pendant un an ne leur sert à rien ». D’où l’idée de mettre en place « un programme plus léger et une formation plus générale, afin que les étudiants en échec puissent se reconvertir dans des études de santé et scientifiques ».Passerelles avec des licences universitairesAutre préoccupation de la Conférence : diversifier le recrutement des médecins. Aujourd’hui, 80 % à 90 % des jeunes qui réussissent le concours sont titulaires d’un bac S avec une mention « bien » ou « très bien ». Or, il est plus facile d’inciter de jeunes médecins à s’installer en Seine-Saint-Denis ou à la campagne lorsqu’ils en sont issus, notent les doyens.L’idée est de mettre en place des passerelles avec les licences universitaires. Ces dispositifs existent déjà, mais ils demeurent marginaux. En outre, des expérimentations sont actuellement menées dans quelques facultés. Le principe de la plupart d’entre elles est d’intégrer en deuxième année des étudiants titulaires d’une licence qui ont suivi un module spécifique de préparation.« Ces cours complémentaires débutent en L2 et les étudiants sont recrutés à la fin de la L3, précise Jean-Luc Dumas, doyen de la faculté de Bobigny. Nous avons commencer avec des licences de biologie, mais nous comptons ouvrir le dispositif à d’autres licences, notamment de sciences humaines et sociales. En médecine, 35 à 40 places leur seront réservées, sur les 150 du numerus clausus. »Enfin, mais sur ce point le consensus n’est pas acquis au sein de la Conférence, certains doyens souhaitent réformer les « épreuves classantes nationales », lesquelles achèvent le second cycle. « C’est un corset pédagogique étouffant, regrette Jean-Pierre Vinel. Les étudiants commencent par un concours et ils terminent par un concours. Du coup, ils passent leur temps à bachoter. » Certains doyens voudraient donc « simplifier » ces épreuves et accorder davantage de place aux compétences, notamment cliniques.Reste à connaître l’accueil qui sera réservé à ces propositions. Certaines de celles formulées en 2011 et en 2013, notamment sur la place du numérique dans l’évaluation des étudiants, avaient été mises en œuvre.Benoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.12.2015 à 13h09 | Faustine Vincent Annoncée trois jours après les attentats du 13 novembre, le projet de François Hollande d’étendre la déchéance de la nationalité aux binationaux nés Français, et de l’inscrire dans la Constitution, divise aujourd’hui profondément la classe politique et la société civile. Vus de Belgique, les débats qui émergent sur les questions de sécurité, d’égalité et de liberté ont un air de déjà-vu. Et pour cause : le pays a déjà mis cette idée de déchéance sur la table au début de l’année après les attentats de janvier à Paris et une action antiterroriste à Verviers, près de Liège.Lire aussi :Déchéance de nationalité : l’idée qui passe mal à gaucheLa proposition du gouvernement de coalition, dominé par le parti nationaliste flamand NVA, était d’étendre la déchéance de la nationalité aux Belges « de deuxième, voire de troisième génération » condamnés pour terrorisme. C’était la plus sévère des options étudiées, dans le cadre d’une série de douze mesures contre le radicalisme. La loi belge permet déjà la déchéance, mais uniquement pour ceux qui ne sont pas nés Belges, ou qui ont acquis la nationalité par naturalisation.Source d’inégalités« La volonté est d’aller vers la deuxième ou la troisième génération parce que c’est là que la situation se pose », avait défendu le vice-premier ministre libéral, Didier Reynders. « C’est dangereux, car discriminatoire », avait rétorqué le président de la Ligue des droits de l’Homme, Alexis Deswaef. Le ministre de l’aide à la jeunesse de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Rachid Madrane, s’était lui aussi indigné : « On n’humilie pas les terroristes. On humilie toute une communauté qui vit paisiblement. Cela voudrait dire que les Belges ne sont plus égaux devant la loi. Pour les mêmes faits, des gens seraient condamnés différemment. »De fait, la mesure aurait produit une inégalité entre un terroriste d’origine immigrée et un terroriste belge « de souche » puisque la loi ne peut s’appliquer qu’aux binationaux, la Convention européenne des Droits de l’homme interdisant de créer des apatrides. « Cette décision reviendrait à introduire une notion de citoyenneté de « seconde classe », analyse Jean-Michel Lafleur, directeur adjoint du Centre d’Études de l’Ethnicité et des Migrations à Liège. Elle ouvrirait une boîte de Pandore dont on ne connaît pas toutes les ramifications. »Application difficileSur le plan pratique, l’application elle-même de cette disposition aurait été un casse-tête. Une fois la déchéance prononcée, l’individu n’a en effet d’autre choix que de quitter le territoire, puisque les autorités ne lui délivreront pas de permis de séjour. Mais en cas d’expulsion, d’autres considérations juridiques entrent en ligne de compte. Comme l’a expliqué Alexis Deswaef, « si l’on retire la nationalité au père d’un enfant belge, la convention des droits de l’Homme garantit à l’enfant le droit de vivre en famille et donc avec son père ». La déchéance de la nationalité se heurte ainsi à la protection familiale.Après des semaines de débats, le gouvernement belge a finalement renoncé à son projet. Mais le parti nationaliste flamand NVA continue de donner le la sur ces questions sensibles. Partisan d’une ligne dure, il le fait d’autant plus facilement qu’il occupe les postes clés du ministère de l’intérieur et du secrétariat d’Etat à l’asile et la migration. Le contexte lui est favorable : la Belgique serait proportionnellement le pays le plus gros fournisseur de djihadistes en Europe.En une quinzaine d’années, la notion de nationalité en Belgique a été bousculée par la montée des extrêmes, conjuguée au renforcement de la menace terroriste, sur fond de durcissement des politiques d’immigration et d’intégration. « En 2002, on pouvait accéder à la nationalité par naturalisation au bout de trois ans de résidence. C’était l’une des législations les plus généreuses d’Europe », rappelle Jean-Michel Lafleur. L’idée était alors de favoriser l’intégration par l’octroi de la nationalité. En 2013, cette perspective s’est renversée avec l’entrée en vigueur d’une réforme alignant la Belgique sur les standards européens, plus exigeants (durée de résidence prérequise plus longue notamment). Désormais, l’intégration est au contraire un prérequis à l’octroi de la nationalité.Efficacité contestéeReste la question de l’efficacité de la déchéance de nationalité. Comme en France, la Belgique est divisée à ce sujet. Patrick Wautelet, professeur et spécialiste reconnu de droit comparé de la nationalité à l’université de Liège, est sceptique. « Évidemment, cela ne décourage pas de commettre des actes terroristes, au contraire. Et si l’objectif est d’empêcher que des terroristes reviennent sur le territoire, je doute aussi que cela le permette. Car un individu qui veut commettre un attentat, surtout s’il transporte une kalachnikov ou de l’argent liquide, tentera plutôt de rentrer de façon illégale ». Même étendue aux binationaux de deuxième ou troisième génération, la déchéance n’aurait, en outre, pas pu s’appliquer pour les terroristes n’ayant que la nationalité belge.A ce jour, l’application de la loi reste rarissime. Seules quatre personnes ont été déchues de leur nationalité pour terrorisme. « Trois sont encore en prison, précise Patrick Wautelet. S’il y a si peu de cas, c’est parce qu’il est complexe d’avoir suffisamment d’éléments de preuve afin de condamner pour un fait terroriste. » Comme la plupart des opposants à cette mesure, il estime ainsi qu’elle est avant tout « symbolique ». « C’est une réaction à chaud, une façon de rassurer la population et de montrer que les autorités agissent », soutient-il.Dans l’entourage de François Hollande, on assure que l’extension de la déchéance de la nationalité serait « une façon de traiter cette situation des binationaux qui commettent des actes de terrorisme ». À défaut d’expliquer en quoi elle permettrait, concrètement, de le faire, on souligne, là aussi, sa dimension symbolique : « Les symboles ont de l’importance. Déchoir de la nationalité, c’est très fort, dans l’échelle des valeurs de la France. »Faustine VincentJournaliste au Monde Gaëlle Picut L’étude annuelle MutationnElles-Y Factor 2015, publiée le 30 novembre, confirme une stagnation, voire un déclin de la féminisation des formations scientifiques et techniques dans les pays occidentaux, dont la France, et une lente progression dans le monde, avec de fortes disparités régionales.Malgré toutes les opérations menées en France, ces dernières années, pour attirer les jeunes filles vers les études scientifiques et techniques (hors santé), certaines filières d’étude dans l’enseignement supérieur voient la proportion de femmes décliner. C’est le cas en informatique (-6), en agronomie (- 4 points en 10 ans), en science (- 5 points) et en ingénierie (-2).Dans cette dernière filière, les femmes ne représentent qu’à peine plus d’un quart des effectifs. « Cette situation est alarmante, au moment même où toutes les compétences, toutes les énergies sont plus que jamais nécessaires pour faire face à des défis inédits et inouïs », estime Claudine Schmuck, directrice associée de Global Contact, un cabinet d’étude et de conseils spécialisé dans l’innovation et la mixité et auteure de l’étude.Les deux étapes du déclinPourtant ces métiers offrent généralement d’excellents débouchés et des rémunérations attractives. De plus, l’étude montre un niveau de satisfaction des femmes dans les métiers scientifiques et techniques meilleur ou équivalent à celui observé en général, sur les items suivants : nature du travail exercé, conditions de travail ou encore équilibre vie professionnelle/vie privée.C’est sur la gestion de carrière, que le niveau de satisfaction reste le plus faible (55 %) chez toutes les femmes interrogées. Mais il n’est pas plus faible pour celles issues du secteur scientifique et technique. « Il existe des goulots d’étranglement à différentes étapes qui expliquent une déperdition des ressources féminines dans ces filières, rappelle Claudine Schmuck. Le premier a lieu au moment de l’orientation, en seconde puis après la terminale. Des études menées par Françoise Vouillot notamment, ont montré que les parents avaient un pouvoir de prescription plus important auprès de leurs filles que de leurs garçons. Or la perception qu’ils ont de ces métiers fait qu’ils n’incitent pas forcément leurs filles à se tourner vers les filières scientifiques ».Puis vient un second goulot d’étrangement, notamment dans les pays en voie de développement, du bassin méditerranéen et de l’Afrique subsaharienne, où les femmes pourtant nombreuses à être diplômées sont beaucoup moins recrutées que les hommes pour des raisons d’ordre sociologique et culturelle.Le rôle des entreprisesPour l’auteure de l’étude, les entreprises ont un rôle important à jouer pour inverser la tendance. « Il est de leur responsabilité d’envoyer des signaux plus forts, de mieux communiquer autour de leurs actions en faveur de la mixité, par exemple par la mise en place d’indicateurs clés dans les rapports annuels. Elles ont un devoir de démonstration de l’apport des équipes mixtes, et pas seulement de mise en avant de “role models” féminins ».La vaste enquête interne réalisée par Sodexo pour démontrer l’impact positif de la mixité sur la performance au travers différents indicateurs, ou encore la communication des constructeurs automobiles sur la réussite commerciale de leurs modèles conçus par des équipes mixtes, lui semblent des leviers intéressants.Dans l’étude, pour 90 % des personnes interrogées, les équipes mixtes améliorent la satisfaction clients, participent à une meilleure ambiance de travail et à plus d’efficacité. « Certaines entreprises ont des efforts à faire concernant l’intégration des femmes dans des équipes très masculines, où règne encore un certain machisme et où elles se sentent isolées, voire chahutées », analyse Claudine Schmuck.Par ailleurs, elle invite les pouvoirs publics à promouvoir et à mesurer l’efficacité des initiatives conduites par tous les acteurs de la société civile pour renforcer l’attractivité des métiers scientifiques et techniques auprès des jeunes filles dès le plus jeune âge. « De très nombreuses associations agissent sur le terrain, souvent de façon passionnée et investie. Mais peut-être devrait-on rationaliser les moyens, faire mieux avec moins. Il est important de mesurer celles qui sont les plus efficaces en termes d’audience et d’impact. Comment les adolescentes reçoivent-elles les messages ? Comment les restituent-elles ? ».Enfin, elle s’inquiète du poids grandissant des stéréotypes. « Les réseaux sociaux ne sont pas neutres, poursuit Claudine Schmuck. Ils ont même plutôt tendance à favoriser les comportements conformistes ». Elle rappelle qu’une étude approfondie des enquêtes Pisa montre clairement les phénomènes d’autocensure et de complexe d’infériorité des filles, alors même qu’elles ont d’aussi bons, voire de meilleurs résultats que les garçons en mathématiques.Lire aussi :Normale Sup veut inciter les filles à oser les carrières scientifiquesGaëlle PicutJournaliste au Monde Fabrice Lhomme et Gérard Davet Elle était restée jusqu’alors confinée au décor feutré du pôle financier du tribunal de Paris. Mais l’épreuve de force entre Nicolas Sarkozy et les juges, qui l’ont mis en examen en juillet 2014 dans une affaire de trafic d’influence, prend désormais un tour spectaculaire. Selon les informations du Monde, l’ancien chef de l’Etat, convoqué vendredi 20 novembre par les juges Claire Thépaut et Patricia Simon, s’est bien rendu, en toute discrétion, dans le cabinet de la juge Simon. Mais il a obstinément refusé de répondre à toutes les questions qui lui ont été posées, même les plus formelles.Poursuivi pour « corruption active », « trafic d’influence actif » et « recel de violation du secret professionnel », M. Sarkozy est mis en cause pour avoir tenté d’obtenir des informations confidentielles et une décision clémente de Gilbert Azibert, alors magistrat à la Cour de cassation, dans le dossier Bettencourt.Lire aussi :Dans la plupart des dossiers, la menace s’éloigne pour Nicolas SarkozySon avocat et ami, Thierry Herzog, poursuivi dans la même procédure, avait adopté la même attitude. Convoqué le 8 octobre, il était resté muet lors de son interrogatoire, jugeant sa convocation irrégulière du fait d’un pourvoi en cassation en suspens. Mais M. Sarkozy, qui a invoqué le même motif pour justifier son silence, ne s’est pas contenté de refuser de s’expliquer…Retirée du dossierEn effet, quelques jours avant son audition, ses conseils ont déposé une requête en récusation visant Claire Thépaut, dont ils contestent l’impartialité. Premier effet de cette démarche : à la demande de la présidence du tribunal de Paris, Mme Thépaut s’est provisoirement retirée du dossier, le temps que la requête du patron des Républicains soit examinée. De fait, seule la juge Simon était présente à l’interrogatoire – qui a tourné court – du 20 novembre. Selon l’article 668 du code de procédure pénale, « tout juge peut être récusé (…) s’il y a eu entre le juge ou son conjoint et une des parties toutes manifestations assez graves pour faire suspecter son impartialité ». En l’occurrence, M. Sarkozy estime que Claire Thépaut est de parti pris et, de ce fait, ne peut instruire sereinement et objectivement cette procédure.Dès le déclenchement de l’affaire, révélée par Le Monde en mars 2014, les sarkozystes ont violemment attaqué la magistrate du fait de son engagement syndical. Mme Thépaut a été membre du Syndicat de la magistrature (SM), classé à gauche. Cette organisation syndicale est de longue date dans le collimateur de la droite, tout particulièrement depuis l’affaire du « mur des cons ». En avril 2013, une vidéo tournée clandestinement avait révélé l’existence, dans les locaux du SM, d’un panneau sur lequel avaient été accrochés, entre 2005 et 2012, les portraits de nombreuses personnalités détestées du syndicat, parmi lesquelles Nicolas Sarkozy.Mais ce dernier reproche surtout à Claire Thépaut des déclarations publiées par Mediapart, le 8 mai 2012, au lendemain de l’élection de François Hollande. A l’époque juge d’instruction au tribunal de grande instance de Bobigny, la magistrate avait critiqué, au moins en creux, la politique du président sortant. « Etre taxés de juges rouges quand on ne fait qu’appliquer les textes de loi, ce n’est pas normal […] Certains ont voulu nous opposer aux policiers […] Il faut maintenant que la justice retrouve son rang face au ministère de l’intérieur, et que la séparation des pouvoirs soit enfin respectée », avait notamment déclaré Mme Thépaut.« Jugé par ses ennemis »Lors de son intervention sur TF1 et Europe 1 le 2 juillet 2014, juste après sa mise examen, M. Sarkozy avait vivement attaqué la juge, sur le mode interrogatif dont il est familier : « Est-il normal qu’on choisisse pour instruire une affaire, où mon nom est cité, un magistrat qui appartient au Syndicat de la magistrature, dont l’obsession politique est de détruire ? », avait-il lancé. Dans la foulée, des proches de l’ex-chef de l’Etat avaient ciblé la magistrate dans leurs interventions publiques. Nadine Morano avait dénoncé « une juge engagée, pas une juge impartiale », tandis que Nathalie Kosciusko-Morizet avait estimé que la magistrate aurait dû se « déporter elle-même », estimant « inacceptable de pouvoir être jugé par ses ennemis ». A l’époque, le Syndicat de la magistrature avait vivement réagi, accusant M. Sarkozy de « tenter de jeter le discrédit » sur les juges, et rappelant que ces derniers ont parfaitement le droit d’être syndiqués dans l’organisation de leur choix. La présidente du tribunal de grande instance de Paris, Chantal Arens, avait de son côté publié un communiqué pour rappeler « l’indépendance » des juges.Depuis quelques mois, l’affaire Azibert, qui lui avait notamment valu d’être placé sur écoute, focalise l’attention de M. Sarkozy. Il n’ignore pas que, de toutes les affaires dans lesquelles son nom est cité, celle-ci est de loin la plus dangereuse pour lui. Les investigations étant quasiment terminées, il se sait sous la menace d’un renvoi devant le tribunal correctionnel, et donc d’un procès, avant la présidentielle de 2017. Les proches de l’ancien président misent sur le calendrier, espérant un enlisement de la procédure susceptible d’éviter à leur patron un jugement avant l’échéance de 2017.body { background:white!important; }.globalo{ width:100%!important; margin:0!important; max-width:534px; border:2px solid #42bda8!important; padding-top:15px;}.globalo img{border:none!important;} a:hover{ text-decoration: none!important; }.tt4{ height:50px; margin:0!important;}.illustr{ margin-top: 20px;}.clear { clear:both;}.volet_droite{ height: 580px;}.sidebar .tt4_capital{ margin-top:0;}.decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0;}.decodeurs a{ border-bottom:0!important;}.central{ width:100%; float:left;}.illustr img{ width:100%; padding-top:10px;}.conteneur{ position: relative;}.fleche{ font-size:70pt; cursor: pointer; width:10%; position:absolute!important; top:-5px; height: 60px; margin: 0!important;}.fleche p{ margin:0!important;}.fleche:hover{ color:#42bda8;}.fleche.alpha{ left:2px; text-align: left;}.fleche.omega{ right:16px; text-align: right;}.detail p{ margin:5px 0!important;}.affaire .tt2_capital{ text-align: center;}.affaire{ padding:0 16px!important;}h1.tt4{ margin:0 10%!important; width:90%;}@media handheld { .article p{ line-height:120%; }}Naviguez dans les affaires Sarkozy« Affaire KarachiDate des faits présumés : 1995Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : Financement,justiceMotifs de l'enquête : Financement & violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel Résumé de l'affaire :A l'approche des élections de 1995, le gouvernement d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était ministre du budget, aurait accordé des commissions faramineuses lors de ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite. En échange, des intermédiaires (imposés dans la négociation de ces contrats par le premier ministre et son ministre de la défense François Léotard) auraient rétrocédé une partie des sommes perçues pour financer la campagne présidentielle de M. Balladur, dont M. Sarkozy était porte-parole. Une enquête est par ailleurs ouverte pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel" après un communiqué de l'Elysée fin 2011 assurant que le nom de M. Sarkozy "n'apparaît dans aucun des éléments du dossier". Or ni le chef de l'Etat ni la présidence ne sont censés avoir accès aux pièces figurant dans un dossier d'instruction. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Si son nom revient de nombreuses fois dans la procédure, Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas inquiété dans cette affaire. L'enquête a confirmé que M. Sarkozy avait donné son aval à la conclusion des contrats et la rémunération des intermédiaires, même s'il y était, dans un premier temps, farouchement opposé. Cela pourrait lui être reproché. Mais rien ne prouve qu'il ait eu connaissance du fait que ces contrats mirobolants généraient des rétrocommissions.Dans l'enquête ouverte pour violation du secret de l'instruction, M. Sarkozy n'est pas le signataire du communiqué incriminé. Il ne devrait donc pas être poursuivi. Où en est l'affaire :En juin 2014, six personnes ont été renvoyées en correctionnelle dans le cadre de cette affaire, principalement pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" tandis que la Cour de justice de la République (CJR) était saisie des cas d'Edouard Balladur et de François Léotard.Les juges ont estimé qu'il appartenait à la CJR, seule compétente pour juger des ministres, de choisir le statut – témoin, témoin assisté ou mis en examen – sous lequel elle souhaitera interroger Nicolas Sarkozy. Sur la base des éléments du dossier, une mise en examen – et a fortiori une condamnation – de M. Sarkozy paraît très improbable. L'enquête pour "violation du secret de l'instruction" est toujours en cours et personne n'est poursuivi pour le moment. Pour en savoir plus :Comprendre l'affaire de Karachi en trois minutes, si vous avez raté un épisode et Nicolas Sarkozy n'est pas tiré d'affaire" BettencourtDate des faits présumés : 2005-2012Nicolas Sarkozy est hors de causeType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de faiblesse, trafic d'influence et recelRésumé de l'affaire :Des enregistrements clandestins pratiqués par leur majordome révèlent notamment que les milliardaires André et Liliane Bettencourt auraient donné des enveloppes d'argent liquide à plusieurs personnalités politiques de droite. De son côté, Mme Bettencourt aurait obtenu des arrangements de l'administration fiscale, alors dirigée par Eric Woerth. Or l'épouse de M. Woerth travaille dans une société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Or, le ministre Woerth avait remis une Légion d'honneur à Patrice de Maistre, homme de confiance de Liliane Bettencourt. En marge de cette affaire principale, le procureur Philippe Courroye ordonné l'examen des communications sur téléphone mobile des journalistes du Monde qui travaillent sur ce dossier.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Quelques mois après avoir été mis en examen en mars 2013 pour "abus de faiblesse", Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d'un non-lieu en octobre de la même année. Les juges d'instruction ont estimé qu'ils ne disposaient pas d'assez d'éléments pour mettre en examen l'ancien chef de l'Etat, comme l'ont été certains de ses proches (l'ex-ministre Eric Woerth, l'homme d'affaires Stéphane Courbit, etc.).Où en est l'affaire :Eric Woerth a été mis en examen en février 2012 pour "trafic d'influence passif". Il est soupçonné d'être intervenu dans la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre en échange de l'embauche de sa femme dans la société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Il est également poursuivi pour "abus de faiblesse" envers la milliardaire de 91 ans, volet pour lequel il comparaîtra devant le tribunal correctionnel avec dix autres personnes, malgré le non-lieu requis du parquet de Bordeaux, ainsi que pour "recel" dans la partie concernant un éventuel "trafic d'influence". Pour en savoir plus :Affaire Bettencourt : pourquoi Nicolas Sarkozy n'ira pas au procèsUn non-lieu pour Nicolas Sarkozy malgré son "comportement abusif" Arbitrage Tapie Date des faits présumés : 2007-2008Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinanceMotifs de l'enquête : Soupçons de pressionRésumé de l'affaire :En 2008, Bernard Tapie a perçu 405 millions d'euros de l'Etat après qu'un arbitrage privé – et controversé – a reconnu les torts du Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas, qui appartenait à l'homme d'affaires. Ce dernier, ainsi que trois autres personnes, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", tandis que la ministre de l'économie d'alors, Christine Lagarde, a été de son côté mise en examen pour "négligence". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir fait pression sur Christine Lagarde pour obtenir un arbitrage favorable à Bernard Tapie, qu'il souhaitait remercier de son soutien lors de la campagne de 2007. Mme Lagarde a toutefois toujours soutenu qu'elle n'avait pas agi sur ordre de l'ancien président. Selon nos informations, il semble que Nicolas Sarkozy, très proche de Bernard Tapie qu'il a reçu plusieurs fois à l'Elysée, ait joué un rôle moteur dans le processus ayant abouti à la procédure d'arbitrage. Stéphane Richard, l'ancien chef de cabinet de Christine Lagarde – mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" – a indiqué aux enquêteurs que M. Tapie avait participé à une réunion à l'Elysée destinée à mettre en place la procédure d'arbitrage.Où en est l'affaire :L'enquête est toujours en cours. Pour le moment, il n'y a pas d'échéance concernant Nicolas Sarkozy. Il y a peu de chances qu'il soit inquiété car il bénéficie à partir de mai 2007 de l'immunité présidentielle.Pour en savoir plus : L'affaire Tapie-Crédit lyonnais, si vous avez manqué un épisode Les liens privilégiés entre Nicolas Sarkozy et Bernard Tapie Kazakhstan Date des faits présumés : 2010-2011Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinanceMotifs de l'enquête : Soupçons de pressionRésumé de l'affaire :Deux juges d'instruction s'intéressent aux dessous de contrats signés en 2010 entre la France et le Kazakhstan, pour près de 2 milliards d’euros. Ces marchés, qui comprennent la fabrication de 45 hélicoptères par Eurocopter, sont susceptibles d’avoir donné lieu au versement en France de rétrocommissions.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, afin d’adoucir le sort judiciaire de trois oligarques d’origine kazakhe poursuivis en Belgique, et de permettre la conclusion de ces mirifiques contrats. L'un de ses anciens conseillers à l'Elysée est également suspecté d'avoir touché des pots-de-vin.Où en est l'affaire :L'affaire n'en est qu'à ses débuts. Deux intermédiaires et une avocate niçoise, suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions, ont été mis en examen en septembre 2014. Pour en savoir plus : Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète SarkozySondages de l'ElyséeDate des faits présumés : 2007-2012Nicolas Sarkozy est hors de causeType d'affaire : PolitiqueMotifs de l'enquête : Favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délitsRésumé de l'affaire :Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'Elysée est soupçonné d'avoir passé plusieurs marchés de manière irrégulière pour la fourniture de sondages, contractés auprès des sociétés de deux conseillers du président, Patrick Buisson et Pierre Giacometti. L'affaire a connu de très nombreux rebondissements judiciaires. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle, de même que les membres de son cabinet, même si cette immunité étendue pose question.Où en est l'affaire :Une enquête est toujours en cours sur les conditions d'attribution de ces marchés. La justice a découvert également que Patrick Buisson avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas SarkozyPour en savoir plus : L'interminable saga des sondages de l'Elysée Sondages de l'Elysée : les juges sur la piste des bandesBygmalionDate des faits présumés : 2012Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de confiance et financement illégal de campagne électoraleRésumé de l'affaire :L'UMP et l'agence de communication Bygmalion sont soupçonnées d'avoir établi des fausses factures pendant la campagne présidentielle de 2012 pour cacher un dépassement de 18,5 millions d'euros du plafond légal des dépenses électorales.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Bien qu'il persiste à répéter qu'il n'a jamais eu connaissance du système de fausse facturation et qu'il n'a appris le nom de Bygmalion qu'après la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy serait désormais directement dans le collimateur des enquêteurs avec l'ajout de l'infraction de "financement illégal de campagne électorale", qui vise le candidat lui-même.Où en est l'affaire :Une information judiciaire est en cours. Trois anciens cadres de l'UMP ont été mis en examen pour "abus de confiance et "faux et usage de faux" : Eric Cesari, ex-directeur général du parti et très proche de Nicolas Sarkozy, Fabienne Liadzé, ancienne directrice financière, et Pierre Chassat, ex-directeur de la communication. Trois anciens responsables de Bygmalion sont poursuivis pour le seul motif de "faux et usage de faux" : les cofondateurs Bastien Millot et Guy Alvès ainsi que Franck Attal, ex-patron de la filiale événementielle Event & Cie.Pour en savoir plus :Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy directement menacé L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeLes protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Ecoutes/trafic d'influence Date des faits présumés : 2013-2014Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : JusticeMotifs de l'enquête : Corruption active et recel de violation du secret professionnelRésumé de l'affaire :Alors qu'il est en attente d'une décision cruciale de la justice concernant la possibilité d'utiliser ses agendas présidentiels dans plusieurs affaires (Tapie, Karachi), Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché, via son avocat Me Thierry Herzog, à influencer un juge, Gilbert Azibert, pour se renseigner sur le sens de leur décision, en échange d'une aide pour obtenir un poste à Monaco. Les juges ont placé sur écoute Nicolas Sarkozy et découvert à cette occasion qu'il utilisait un second téléphone portable, au nom de "Paul Bismuth". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy a été mis en examen début juillet pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel". Il risque jusqu'à dix ans de prison. Auparavant, son avocat, Me Thierry Herzog, et M. Azibert, avaient eux aussi été mis en examen. Où en est l'affaire :Nicolas Sarkozy a été mis en examen le 1er juillet 2014, mais cette mise en examen a été suspendue par la chambre de l'instruction, en attendant l'examen de requêtes en nullité déposées par M. Sarkozy. Ce dernier conteste les conditions de sa mise sur écoute. Pour en savoir plus :Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas SarkozyEcoutes de Sarkozy : qui sont les protagonistes de l'affaire ?, Pourquoi Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruptionAmende des comptes de campagne Date des faits présumés : 2012-2013Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de confiance, complicité et recelRésumé de l'affaire :Après le rejet de ses comptes de la campagne de 2012 par le Conseil constitutionnel, en juillet 2013, Nicolas Sarkozy aurait dû payer lui-même, en tant que candidat, l'amende de 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond des dépenses de campagne. Or, contrairement aux dispositions du code électoral, c'est l'UMP qui a payé cette amende.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est directement visé par une information judiciaire du parquet de Paris pour "abus de confiance", "complicité" et "recel".Où en est l'affaire :Nicolas Sarkozy devrait prochainement être entendu par des juges d’instruction. Reste à savoir sous quel statut : témoin, témoin assisté ou mis en examen ?Pour en savoir plus :Comptes de campagne de 2012 : Nicolas Sarkozy visé par une enquête UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosFinancement libyen Date des faits présumés : 2005-2007Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délitsRésumé de l'affaire :Le clan sarkozyste, alors à l'Elysée, est soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. L'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien très proche de plusieurs responsables de droite comme Brice Hortefeux et Jean-François Copé, aurait servi d'intermédiaire. Le site Mediapart a révélé l'affaire pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2012 et met en avant un document d'un ex-dignitaire libyen censé prouver ce financement illégal, dont la validité est contestée.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas mis en cause directement dans cette affaire, dont l'instruction est encore en cours. Il a porté plainte contre Mediapart pour « faux et usage de faux » ainsi que pour « publication de fausses nouvelles » après la révélation de la note libyenne.Où en est l'affaire :Une information judiciaire contre X a été ouverte par le parquet de Paris en avril 2013. Le juge Van Ruymbeke, qui enquête déjà sur l'affaire Karachi, a auditionné Ziad Takieddine, qui, s'estimant trahi par ses anciens amis de l'UMP, a affirmé qu'il « existe des preuves » du financement illégal.Pour en savoir plus :Sarkozy et la Libye : si vous n'avez rien suiviFinancement libyen de la campagne de Sarkozy : des accusations mais pas de preuvesAffaire Karachi : Ziad Takieddine, l'embarrassant ami des proches de Sarkozy » nombre_affaires = 9; var fiche_depart = 7; $(".omega.fleche p").click(function(){ fiche_depart ++; next() }) $(".alpha.fleche p").click(function(){ fiche_depart --; next() }) function next(){ if(fiche_depart == 1) { $(".alpha.fleche p").hide() } else { $(".alpha.fleche p").show() } if(fiche_depart == nombre_affaires) { $(".omega.fleche p").hide() } else { $(".omega.fleche p").show() } $(".affaire").hide() $("#affaire"+fiche_depart).show() } next()Fabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin Le Conseil constitutionnel a examiné dans la matinée du jeudi 17 décembre la constitutionnalité des assignations à résidence dans le cadre de l’état d’urgence. Il rendra sa décision le mardi 22 décembre, à la veille du conseil des ministres auquel sera soumis le projet de réforme constitutionnelle annoncé par François Hollande après les attentats du 13 novembre. Le secrétariat général du gouvernement n’aura alors que quelques heures pour éventuellement ajuster le projet de réforme à la lumière de la décision des gardiens de la Constitution.Les Sages étaient saisis d’une question prioritaire de constitutionnalité posée par l’un des activistes écologistes qui ont été assignés à résidence pendant la durée de la COP21. Cette procédure permet à un citoyen de demander au Conseil constitutionnel si la loi, sur la base de laquelle il est poursuivi, est conforme à la Constitution.Lire aussi :Le Conseil d’Etat rejette la requête de militants écologistes assignés à résidenceEn l’occurrence, c’est l’article 6 de la loi de 1955, dont la rédaction a été modifiée par la loi de prorogation de l’état d’urgence du 20 novembre, qui fait débat. Selon ce texte, le ministre de l’intérieur peut prononcer l’assignation à résidence de toute personne « à l’égard de laquelle il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics ». Et ceci en dehors de tout contrôle judiciaire. Seul le juge administratif, peut, a posteriori, exercer un contrôle de ces décisions administratives.« Insuffisance de droit »Denis Garreau, avocat des écologistes assignés, a mis en garde le Conseil constitutionnel afin qu’il borne la loi. Afin que « de l’état d’insuffisance de droit et l’insuffisance de juge » qu’est l’état d’urgence ne naisse pas « l’arbitraire et l’injustice ». Ainsi a-t-il souligné que la rédaction de l’article 6 évoque pour motif d’assignation à résidence « des raisons sérieuses de penser que… ». « Nous sommes dans le procès d’intention », a-t-il affirmé lors de cette audience publique. Et de souligner que les « raisons sérieuses » se fondent sur des « propos tenus par les intéressés, des relations qu’ils ont avec des tiers » ou sur « des actes passés pour justifier d’une menace future ». Bref, l’assignation à résidence peut se décider en fonction « d’intentions prêtées à la personne mise en cause », s’inquiète M. Garreau.Surtout, aux yeux des défenseurs des écologistes, le niveau de contrôle exercé par le juge administratif est très léger. « La note blanche est érigée en reine des preuves », s’est insurgé Alexandre Faro. Ces militants écologistes ont été assignés à résidence et ont vu leurs recours rejetés par les tribunaux administratifs puis le Conseil d’Etat sans avoir eu, à aucun moment de la procédure, la possibilité de s’exprimer devant un juge pour contester les motifs invoqués par le ministère de l’intérieur.Pour Patrice Spinosi, avocat intervenant au nom de la Ligue des droits de l’homme, les gardiens de la Constitution doivent s’assurer que la loi respecte le principe constitutionnel de la proportionnalité. « Vous êtes la dernière digue du glissement qui est en train de s’opérer, d’un abandon du pouvoir législatif vers le pouvoir exécutif, d’un risque considérable d’une police administrative qui peut être demain une police politique ! », a-t-il conclu.Restrictive et non privativeSans surprise, Thierry-Xavier Girardot, intervenant au nom du premier ministre, a balayé tous ces arguments. Directeur adjoint du secrétariat général du gouvernement, il est resté sur un terrain extrêmement juridique, invoquant de nombreuses décisions passées du Conseil constitutionnel, pour juger « inopérant le grief selon lequel l’article 6 de la loi sur l’état d’urgence méconnaît l’article 66 de la Constitution ». Selon cet article : « Nul ne peut être arbitrairement détenu. L’autorité judiciaire, gardienne de la liberté individuelle, assure le respect de ce principe dans les conditions prévues par la loi. » Pour M. Girardot, l’assignation à résidence n’est qu’une mesure « restrictive de libertés » et non « privative de libertés ».Quant à l’utilisation des « notes blanches » des services de renseignement, ces documents non signés, non datés et sans en-tête de service, sur lesquels se base une partie des décisions d’assignation à résidence, le représentant du gouvernement renvoie la balle au juge administratif. Il lui « appartient de contrôler l’exactitude des motifs donnés par l’administration comme étant ceux de sa décision et de prononcer l’annulation de celle-ci lorsque le motif invoqué repose sur des faits matériellement inexacts ». Le problème est qu’il n’est pas certain que ce contrôle ait été opéré jusqu’à présent par les tribunaux administratifs.Lire aussi :Etat d’urgence : Valls défend les assignations à résidence au nom de « l’ordre public et de l’intérêt général »Jean-Baptiste JacquinJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 17.12.2015 à 15h47 • Mis à jour le17.12.2015 à 17h50 Près de 2 700 demandes de surveillance ont été examinées par la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR) depuis l’entrée en vigueur, au début d’octobre, de la loi controversée sur le renseignement, a annoncé jeudi 17 décembre la CNCTR.Lire aussi :La loi renseignement attaquée par l’ordre des avocats de ParisSur ces 2 700 demandes, 400 concernaient la mise en œuvre des nouvelles techniques de renseignement introduites par cette loi, notamment l’utilisation d’IMSI-catchers (International Mobile Subscriber Identity), permettant d’intercepter toute communication téléphonique dans un périmètre donné, a détaillé la CNCTR, qui estime que « ce nombre est appelé à augmenter dans les mois à venir ».Après les attentats du 13 novembre à Paris et Saint-Denis, il y a eu une « augmentation très nette de demandes » liées à la prévention du terrorisme, représentant dans les jours qui ont suivi environ 40 % des demandes des services. Avant les attaques, la proportion était de 30 % pour le terrorisme, 30 % pour la délinquance et la criminalité organisées, environ 10 % pour la « prévention des violences collectives », motif créé par la loi Renseignement pour surveiller les militants se situant aux marges de la gauche et de la droite. Le reste des demandes concerne notamment le contre-espionnage.1 % des demandes rejetéesEn deux mois d’activité, la CNCTR a rendu moins de 1 % d’avis défavorables, « qui ont tous été suivis par le premier ministre, à qui il revient d’autoriser ou non les demandes des services » pour une période de quatre mois renouvelable, a affirmé la CNCTR. En cas de désaccord avec Matignon, la CNCTR peut saisir le Conseil d’Etat. Les rejets ont été motivés par des problèmes de proportionnalité entre la technique demandée et la nature de la cible, un mauvais choix du motif invoqué ou encore un risque de conflit avec une procédure judiciaire.Présidée par le conseiller d’Etat Francis Delon, la CNCTR contrôle les surveillances réclamées par les services, notamment dans les affaires de terrorisme. Elle donne un avis préalable à chaque mise en œuvre des techniques de renseignement prévues par la loi, sauf en cas d’« urgence liée à une menace imminente ou à un risque très élevé de ne pouvoir effectuer l’opération ultérieurement », une mesure jusqu’ici jamais employée par le premier ministre. La commission est alors informée « sans délai ».La commission peut également mener des visites de contrôle. Elle s’est déjà déplacée dans trois centres du GIC (groupement interministériel de contrôle, chargé de la mise en œuvre technique des écoutes) en province, mais également au sein d’un service de renseignement.Jusqu’ici, l’une des mesures les plus controversées de la loi, la mise en place d’algorithmes qui permettent l’analyse de communications au sein du réseau d’un opérateur, n’a pas été demandée par les services de renseignement. Selon nos informations, le dispositif technique ne serait pas prêt.Par ailleurs, le Conseil d’Etat se prononcera à la fin de janvier sur une proposition de décret concernant les données de connexion, l’un des derniers décrets d’application de la loi sur le renseignement.Lire aussi :L’essentiel de la loi sur le renseignement jugé conforme à la Constitution Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant) Salah Abdeslam, complice en fuite des attentats du 13 novembre à Paris, a sans doute échappé à la police belge trois jours après les faits en raison d’une application trop sourcilleuse des dispositions légales sur les perquisitions, interdites entre 21 heures et 5 heures dans le royaume.Plus étonnant – et plus grave – encore : le suspect en fuite a peut-être pu échapper à la surveillance policière exercée sur un immeuble de Molenbeek grâce à la complicité d’un de ses amis, Lazez Abraimi. Ce brocanteur, appréhendé le 19 novembre à Jette, aurait caché Abdeslam dans sa fourgonnette, ou dans un meuble, en simulant un déménagement dans le quartier. L’intéressé, actuellement en détention préventive, dément toute implication.« On nage en plein surréalisme ! », s’est exclamé, mercredi 16 décembre, le présentateur du journal télévisé de la RTBF après les révélations d’une journaliste de la chaîne. Selon elle, les forces spéciales de la police fédérale avaient bien localisé le suspect, sur la foi de renseignements obtenus par la Sûreté de l’Etat. Et elles ont, après coup, détecté des traces de son passage dans la maison située au 47 de la rue Delaunoy, dans cette zone dite « sensible » de la capitale belge, d’où plusieurs habitants sont partis vers la Syrie. Parmi eux, deux des occupants de la maison où aurait séjourné Abdeslam.Lire aussi :Un mois après les attentats du 13 novembre, où en est l’enquête ?« Extrapolation »C’est, étrangement, le ministre de la justice, Koen Geens, qui a fait les premières révélations sur ce qui semble être une bévue de grande taille. Interrogé par la chaîne VTM pour un reportage diffusé mercredi soir, M. Geens a évoqué le « gros handicap » qu’avait représenté, pour la police, l’interdiction d’effectuer une perquisition durant la nuit. « Je pense que le bureau du parquet fédéral voulait intervenir pendant la nuit ; 5 heures du matin, c’était trop tard », a commenté le ministre, qui a proposé une révision de la loi.Ces propos ont semé la confusion. Dans la journée de mercredi, le parquet fédéral a qualifié d’« extrapolation », le fait d’affirmer que le suspect aurait pu fuir en raison de l’interdiction des perquisitions nocturnes. Le ministre, lui, confirmait ses propos à la RTBF en indiquant que « les heures à respecter ne nous ont pas aidés à retrouver Abdeslam à ce moment ».Dans la soirée, des sources gouvernementales tentaient de minimiser en indiquant que M. Geens ne faisait, en réalité, que confirmer une information connue : Abdeslam était probablement parvenu à fuir après que sa trace fut perdue, samedi 14 novembre à 14 heures, alors qu’il se trouvait à Schaerbeek, une autre municipalité bruxelloise.Lire aussi :La Belgique s’interroge sur les failles du renseignementDes dérogations à la loi possibles« La Belgique encore ridicule », titraient, jeudi matin, les quotidiens de Sud Presse, évoquant « le devoir politique et moral » du premier ministre Charles Michel, contraint, selon l’éditorialiste, de fournir rapidement des informations au Parlement et de congédier son ministre de la justice. « La vraie information, c’est que la police a peut-être laissé filer Abdeslam une deuxième fois », écrivait Le Soir.Une allusion à la déclaration d’un autre ministre, Jan Jambon, dans le même reportage de VTM. Selon le responsable de la sécurité et de l’intérieur, il s’en est fallu d’« un quart d’heure » au soir du 13 novembre pour que la gendarmerie française arrête Abdeslam, à son retour de Paris : les autorités belges n’ont signalé le terroriste que 15 minutes après le dernier contrôle du suspect en France. Or, rappellent certaines sources, Salah Abdeslam devait en principe figurer dans une liste de 80 personnes fichées depuis le mois de juin.La polémique sera alimentée par d’autres éléments. Divers juristes confirment, en effet, que des dérogations à la loi sur les perquisitions existent, en cas de menaces graves pour les personnes notamment. La seule présence d’un juge d’instruction sur place aurait permis un assaut policier.Autre motif d’étonnement : l’intervention n’a pas eu lieu à 5 heures du matin, mais à 10 heures. Les policiers craignaient pour la sécurité des autres habitants, dans ce quartier qui compte notamment plusieurs écoles. Ils redoutaient une éventuelle riposte armée d’Abdeslam. La ceinture d’explosifs qu’il portait à Paris n’avait pas encore été retrouvée – elle l’a été le 23 novembre à Montrouge.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Antoine Albertini (Bastia, correspondant) et Ariane Chemin Pour la première fois, on a vu ses cheveux s’ébouriffer et ses pans de chemise sortir du pantalon. C’était dimanche 13 décembre, à Bastia. Tiré, soulevé et porté en triomphe comme après un match de foot, Jean-Guy Talamoni a laissé apercevoir un visage un brin affolé : « Je n’ai pas l’habitude de plastronner et de fanfaronner », confie-t-il.A 55 ans, collé à sa fille Serena, celui qui a été élu, jeudi 17 décembre, président de l’Assemblée de Corse, a goûté l’ivresse de la victoire, mais a vite abandonné les bars de la place du Marché pour gagner sa maison de Santa Severa, dans le Cap Corse, où il vit avec sa compagne Francesca. « Nous ne sommes pas Les Républicains ou le Parti socialiste, soupire le leader du parti indépendantiste Corsica libera. Nous, on a des morts, on a des militants derrière les barreaux. »Lire aussi :La langue corse en vedette à l’Assemblée de l’îleIl était sorti de l’anonymat au tournant des années 2000, quand Lionel Jospin négociait ses fameux « accords Matignon » : chef de file des élus nationalistes à l’Assemblée de Corse, où il siège depuis 1992, il était devenu l’un des invités des négociations parisiennes. D’un coup, l’avocat aux plaidoiries sans lyrisme ni pathos du barreau bastiais s’était retrouvé sous les feux de la rampe et celui des critiques. Celles venues de son camp, où les chefs au crâne rasé, treillis sur le dos et Meindl aux pieds, le chambraient sur sa coupe de cheveux sage et ses costumes bien mis. Mais celles aussi venues de Paris. Souverainistes de droite et de gauche, éditorialistes de tous bords, l’homme leur faisait perdre la raison. Jean-Pierre Chevènement l’avait comparé à Ben Laden : « Dans les deux cas, c’est le même déni profond de la démocratie, la même petite minorité qui (…) parle au nom d’une majorité qui se tait. »De ces réunions sans fin avait fini par sortir une loi. Votée en 2002, elle donne davantage encore de pouvoir à la région Corse et installe des réformes concrètes, comme les cours de langue corse dès le primaire : parmi les électeurs des « natios », dimanche, une génération de jeunes de « 20 ans » qui a appris à l’école la langue de ses grands-parents. De cette époque, celui que Paris n’appelait que « Monsieur Talamoni » gagne sur l’île un prénom : « Jean-Guy ». Jean-Guy, conseiller territorial et chef de parti qui laisse sa robe d’avocat au placard pour ne se consacrer qu’aux livres et à la politique.« Mon parcours politique est d’une banalité extrême »L’ex-avocat publie en 2004 un Dictionnaire commenté des expressions corses (DCL éditions), soutient en 2012 à la fac de Corte, où il enseigne désormais le droit et la littérature corse, une thèse consacrée à l’influence de la littérature dans « l’imaginaire national corse »… « Durant ces dernières années, il a fait tout ce qui lui plaisait et est devenu une référence en matière linguistique », dit l’ophtalmologue bastiais Alain Simoni, son mandataire financier pour toutes les campagnes et, sans doute, l’un de ses amis les plus influents. « C’est un homme qui aime la littérature reliée à la Corse », confirme en souriant l’académicien Jean-Marie Rouart, qui évoque avec lui Paul Valéry, dont la famille est originaire d’Erbalunga, dans le Cap Corse.Dans l’ombre, Talamoni s’attelle à une tâche nettement moins poétique : la fin des cagoules et des bras armés militaires. Un « pas en avant » qui ne va pas de soi dans une formation où le répertoire des chansons militantes entretient le mythe des ribelli en armes et d’une « LLN » – lutte de libération nationale – en résonance avec les révolutions anticolonialistes. Mais le vent de l’Histoire a tourné : le « terrorisme » renvoie désormais à un djihadisme globalisé, et rend la « lutte armée » des nationalistes dérisoire. Talamoni et ses amis devinent aussi que ce dossier empoisonné de la clandestinité obère tout rapprochement avec les « modérés » emmenés par Gilles Simeoni : en mars 2014, le jeune avocat prend au « clan » Zuccarelli la citadelle bastiaise sans s’allier avec Corsica libera. Deux mois plus tard, le Front de libération nationale corse (FLNC) dépose les armes.« Mon parcours politique est d’une banalité extrême, dit le futur président de l’Assemblée de Corse, je n’ai jamais rien connu d’autre que le nationalisme. » Sympathisants autonomistes, ses parents montaient tous les étés à Cateraggio, au congrès de l’Action pour la renaissance de la Corse (l’ARC), seule organisation régionaliste de l’époque. Les enfants jouaient entre eux, une vraie colonie de vacances. Talamoni a 16 ans lorsque retentit la première « nuit bleue », en 1976, et qu’il adhère à l’Union des lycéens corses, le syndicat nationaliste de la jeunesse. Puis à la Cuncolta, vitrine légale du FLNC canal historique. C’est dans ses rangs qu’entre 1993 et 1996, Jean-Guy Talamoni, devenu un de ses chefs chargé des institutions, traverse cette « guerre civile » qui fait une vingtaine de morts entre factions rivales. Comme les militants les plus exposés, Talamoni ne dort jamais deux fois au même endroit, sort escorté par deux ou trois malabars. « Si j’avais fait trois fois le tour de la place Saint-Nicolas, je ne l’aurais pas fait une quatrième fois. » Comme tout le monde, il perd des amis, dont Vincent Dolcerocca, un permanent avec lequel il travaillait.« Un littéraire et un intellectuel »De ces années passées au cœur d’un appareil noyauté par les clandestins du FLNC (à l’instar d’un Gerry Adams pour l’IRA, le futur patron de l’Assemblée de Corse affirme n’en avoir jamais fait partie), Talamoni garde une réserve certaine. Et quelques beaux réflexes. En février 1998, il condamne l’assassinat du préfet Claude Erignac, mais refuse de faire de même pour « ses auteurs ». Son curriculum vitae préfère s’arrêter sur la tentative d’assassinat au colis piégé dont il a été victime en 2001, à Bastia, et la légende familiale sur le grand-oncle résistant, Louis, sénateur communiste et maire de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) de 1950 à 1975, ami et visiteur des bidonvilles au bord de sa commune, et qu’une association locale a décidé de célébrer cet été en érigeant un monument financé par les descendants d’immigrés portugais.« De petites gens », dit Jean-Guy Talamoni en évoquant sa famille. Aucunement un obstacle pour s’entendre avec d’autres élus, dans une île où les classes sociales existent bien moins qu’ailleurs. Ainsi l’UDF José Rossi qui, alors qu’il préside l’Assemblée de Corse, en 1998, le propulse à la tête d’une commission des affaires européennes et lui fait découvrir Bruxelles, capitale politique que le nationaliste corse a toujours préférée à Paris. Ou le radical de gauche Paul Giacobbi, élu président du conseil exécutif en 2010. Un fils de famille patricienne où les mandats électifs se transmettent de génération en génération, mais qui partage avec Talamoni une sorte de courtoisie surannée – « vieille France », si on ose – et le goût de bibliothèques bien garnies. Talamoni est intime du philosophe Marcel Conche, ce métaphysicien-paysan tombé amoureux de la Corse. « Jean-Guy est un littéraire et un intellectuel, comme moi », dit Paul Giaccobi.Statut de résident, co-officialité de la langue corse, amnistie des prisonniers indépendantistes… Pendant cinq ans, de 2010 et 2015, l’élu nationaliste a imposé son agenda à l’hémicycle régional et fait voter les textes à une large majorité : il sait que ces totems parlent à l’ensemble de l’île, et pas seulement à sa famille politique. Talamoni s’est d’ailleurs constitué un « mini think tank » européen, Alba Nova, qui, sur la langue ou les évolutions institutionnelles, consulte des personnalités qualifiées comme Michel Rocard, venu cet été à Ajaccio – une connaissance « française » du patron de Corsica libera, avec Christiane Taubira ou Claude Bartolone. « Jean-Guy va souvent à Barcelone, raconte Jean-Paul Luciani, responsable des programmes de France Bleu RCFM à Bastia, et en Sardaigne, ou dans le Piémont. Il est incollable sur la question catalane. »Dans ces régions d’Europe, de l’Ecosse au Pays-Basque, il est reçu comme un quasi-ministre plénipotentiaire de la Corse. Avec les « Français », c’est une autre affaire. « Je veux dire à Monsieur Talamoni que la Corse c’est la France. Elle sera toujours la France », avait prévenu Manuel Valls, alors ministre de l’intérieur, dans un entretien à Corse-Matin, en août 2013. Les mêmes mots ou presque que Nicolas Sarkozy, à Ajaccio, le 10 décembre. « Monsieur Talamoni ne veut pas de la République française ? a lancé le patron du parti Les Républicains, qui tenait en Corse l’un de ses deux meetings d’entre-deux-tours. Eh bien la République française ne veut pas de Monsieur Talamoni. Ici, c’est la France. » De son village du Cap Corse, l’indépendantiste de Corsica libera a tweeté, le soir : « Il paraît que j’ai été mis en cause par un comique troupier de passage… »Ariane CheminGrand reporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAntoine Albertini (Bastia, correspondant)Journaliste au Monde Bertrand Bissuel Le niveau de vie moyen des retraités est meilleur que celui de l’ensemble de la population mais la situation pourrait bien s’inverser dans les prochaines décennies. C’est l’un des enseignements du treizième « rapport thématique » du Conseil d’orientation des retraites (COR), rendu public jeudi 17 décembre. Si ce phénomène de dégradation relative se confirmait, il constituerait une rupture de taille par rapport aux quarante-cinq dernières années.En 2013, le niveau de vie moyen des retraités (qui tient compte de leurs pensions mais aussi d’autres types de revenus, comme ceux tirés du patrimoine, et des impôts) s’élève à 2 049 euros par mois. Il est quasiment égal à celui des personnes actives (2 062 euros par mois). Et il s’avère même supérieur à celui de toute la population (1 946 euros par mois)Lire aussi :Les retraités ne veulent pas être « une variable d’ajustement » pour le gouvernementTaux de pauvreté à 7,9 %C’est le résultat de tendances de fond, qui ont prévalu de 1970 jusqu’au milieu des années 1990. Durant cette période, souligne le COR, les régimes de retraite sont montés en charge et l’activité féminine a nettement progressé, ce qui s’est traduit « par l’arrivée à la retraite de générations ayant acquis davantage de droits à la retraite que leurs aînés ».Par la suite, de 1996 jusque vers 2010, les niveaux de vie des retraités, des actifs et de l’ensemble de la population ont connu des évolutions à peu près parallèles, avant de diverger un peu, sous l’effet de la crise et d’une pression fiscale accrue. Deux facteurs qui ont moins touché les personnes ayant cessé leur vie professionnelle.D’autres indicateurs mettent en exergue l’amélioration spectaculaire du sort des retraités. Le pourcentage de ceux qui sont pauvres a fortement baissé à partir de 1970, passant « en deçà de celui de l’ensemble de la population dans les années 1980, puis en deçà de celui des actifs (en emploi ou au chômage) dans les années 1990 », constate le COR. En 2013, le taux de pauvreté des retraités atteint 7,9 % contre 14 % pour toute la population.Si le regard se tourne vers l’étranger, les comparaisons sont clairement à l’avantage des retraités français. En 2012, les ménages de plus de 65 ans vivant dans l’Hexagone ont un niveau de vie égal à 100 %, soit le taux le plus élevé parmi les onze pays de l’OCDE étudiés par le COR. En Belgique et au Royaume-Uni, ce ratio est beaucoup plus faible : respectivement 77,2 % et 82,3 %. Il atteint près de 87 % pour les seniors allemands et dépasse légèrement 92 % pour les Américains de plus de 65 ans.Des « évolutions relatives » négativesMais la donne risque de changer, à l’avenir. En 2040, le niveau de vie moyen des retraités se situerait dans une fourchette comprise entre 83 % et 96 % du niveau de vie moyen de la population, suivant les scénarios envisagés par le COR (qui retiennent des taux de chômage et de croissance des revenus plus ou moins élevés). En 2060, ces ratios seraient plus bas encore, entre 74 % et 94 % (contre 106 % à l’heure actuelle).Il s’agit là « d’évolutions relatives », insiste le COR. Quelle que soit l’hypothèse de croissance et de nombre de demandeurs d’emplois envisagée, le niveau de vie moyen des retraités s’accroîtrait. Mais moins favorablement que celui de l’ensemble des personnes vivant en France. Le phénomène serait en grande partie lié au fait que les pensions sont revalorisées en fonction des prix et non pas des salaires ; or, ces derniers devraient croître plus vite que les pensions.Lire aussi :Quand la retraite s’éloigne et se rétrécitBertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.12.2015 à 08h30 • Mis à jour le17.12.2015 à 16h32 | Claire Ané Il n’est « ni utile, ni opportun » de légiférer sur le port des signes religieux, dont le voile, par les étudiants de l’enseignement supérieur. C’est l’avis, très attendu, qu’a rendu mardi 15 décembre l’Observatoire de la laïcité, organe consultatif qui dépend du premier ministre .L’Observatoire s’est saisi de son propre chef de la question de la laïcité, « à la suite d’une importante médiatisation de désaccords ou de conflits à ce propos ». Avant de se prononcer sur le sujet, ses membres ont lancé un état des lieux inédit : en plus de diverses auditions, des questionnaires adressés aux dirigeants des 130 universités et établissements publics ont permis d’évaluer leurs éventuelles difficultés liées à la laïcité et au fait religieux.Lire aussi :Le débat sur le voile rebondit à l’université« Quelque 40 % ont répondu, et les autres ont répondu à nos relances en disant qu’ils n’avaient pas eu de difficulté », se félicite le rapporteur général de l’Observatoire, Nicolas Cadène. Il en ressort « une situation globale respectueuse de la laïcité », avec seulement 140 cas de « désaccords ou conflits ponctuels » signalés par ces établissements, qui accueillent quelque 2 millions d’étudiants.« A l’inverse de ce qu’on pouvait penser, les difficultés concernent toutes les religions, et ne se focalisent pas sur le port du voile », souligne Nicolas Cadène. Ainsi, le différends les plus fréquemment évoqués – mais qui ne dépassent pas une trentaine de cas – portent sur le calendrier des examens : « Il s’agit essentiellement de demandes d’étudiants juifs de ne pas composer le samedi, jour de shabbat », précise Nicolas Cadène.Une autre trentaine de cas concernent la contestation d’enseignements pour des motivations religieuses : « Les étudiants contestataires se réclament de diverses religions », indique le rapporteur général de l’Observatoire.Quant au port du voile, qui a focalisé l’attention médiatique, il est finalement peu source de tensions. L’Observatoire rappelle que le port de signes religieux est autorisé aux étudiants dans les établissements de l’enseignement supérieur dès lors que « leur comportement n’est pas prosélyte et ne perturbe pas le bon fonctionnement de l’établissement ». Si une dizaine de cas de prosélytisme ont été recensés via le questionnaire, aucun n’a été associé au port du voile.« Mieux faire connaître la règle »Sont par ailleurs évoqués « quelques rares cas de refus de se conformer à une tenue adaptée à un cours spécifique », et ce, pour des raisons de sécurité, ainsi qu’une quinzaine de cas lors de contrôles anti-fraude lors des examens, quand les surveillants ont besoin de s’assurer que les oreilles des candidats ne peuvent dissimuler un écouteur par exemple.Enfin, une dizaine de cas de discriminations avérée (ayant nécessité une sanction de l’établissement) ont été repertoriés. Il s’agit notamment des cas, souvent évoqués dans la presse, d’enseignants refusant, en dépit de la loi, de faire cours devant une ou des étudiantes voilées.Le faible nombre de problèmes signalés conduit l’Observatoire à se prononcer contre l’idée d’étendre à l’université la loi de 2004 interdisant le port de signes religieux ostensibles dans les établissements scolaires. Le débat en ce sens avait été relancé, à droite, à l’extrême droite, mais aussi dans une partie de la gauche, après les attentats de janvier.Des mesures plus légères sont cependant recommandées par l’observatoire, « afin de prévenir les problèmes et mieux faire connaître la règle », résume Nicolas Cadène : un « règlement intérieur rappelant avec fermeté et clarté les règles applicables » ; une « charte d’établissement »   à remettre à  chaque étudiant  et chaque nouvel enseignant « pour  informer sur les droits et obligations de chacun » ; l’instauration d’un « référent laïcité dans chaque université », qui devra « dresser un état des lieux objectif de la situation au sein de son établissement »  et  « participera à la résolution des éventuels conflits ».Lire aussi :Le port du voile n’est pas « une menace contre l’institution universitaire »Claire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste François Béguin Les manifestations d’hostilité d’une partie des professionnels de santé libéraux et la forte mobilisation des buralistes n’y auront rien changé. Au terme d’un processus démarré en octobre 2014 et d’un long parcours parlementaire, le projet de loi santé a été définitivement adopté par les députés jeudi 17 décembre. Finalement, il n’est pas fondamentalement différent de celui présenté en conseil des ministres le 15 octobre 2014.Si elle a dû renoncer à la vaccination par les pharmaciens et s’est vu imposer par les parlementaires un assouplissement substantiel de la loi Evin encadrant la promotion des boissons alcoolisées, la ministre de la santé, Marisol Touraine, n’aura cédé sur aucun autre point aux opposants à sa loi. Ni sur la généralisation du tiers payant ni sur la mise en place du paquet de cigarettes neutre.Une fois que le Conseil constitutionnel – bientôt saisi par les parlementaires de l’opposition – aura rendu son avis sur la loi, celle-ci pourra être officiellement promulguée, vraisemblablement d’ici à la fin du mois de janvier 2016. Au gré de la publication des décrets et des arrêtés, des dizaines de mesures devraient progressivement entrer en vigueur tout au long de l’année prochaine.Certaines, comme le « droit à l’oubli » pour les anciens malades du cancer souscrivant une assurance ou un emprunt, se sont révélées assez consensuelles et ne devraient pas créer de vagues. D’autres, plus contestées ou plus compliquées à appliquer, devraient en revanche continuer à faire parler d’elles ces prochains mois.Le tiers payant généralisé A droite, Nicolas Sarkozy, François Fillon et Alain Juppé, les principaux candidats à la primaire, ont annoncé qu’ils abrogeraient tout ou partie de la loi santé s’ils étaient élus à la présidence de la République. Des déclarations qui concernent d’abord le tiers payant généralisé, une disposition qui vise à supprimer l’avance de frais chez le médecin. La mesure phare du projet de loi cristallise depuis des mois la colère d’une partie des syndicats de médecins libéraux, qui y voient une source de complexité administrative et à terme une réduction de leur liberté de prescription.Lors de l’élection présidentielle, en mai 2017, la généralisation par étapes de cette dispense d’avance de frais ne sera pas achevée. Elle ne deviendra obligatoire que six mois plus tard, à partir du 30 novembre. Mais si le dispositif technique retenu avait d’ici-là fait la preuve de sa simplicité et de sa fiabilité, de nombreux élus à gauche sont convaincus qu’il sera compliqué – voire impossible – de revenir sur une mesure qui bénéficie dans les sondages d’une adhésion des patients.Lire nos explications :Le tiers payant en six questionsToutefois, à l’heure de voter la loi, le dispositif connaît encore plusieurs inconnues. La plupart des syndicats de médecins libéraux ont assuré que leurs adhérents n’appliqueront pas cette dispense d’avance de frais, appelant même à la « désobéissance civile ». La ministre de la santé, Marisol Touraine, ayant toujours refusé de parler de sanctions, que se passera-t-il pour les médecins frondeurs ?La façon dont le forfait d’un euro par consultation sera récupéré par l’Assurance-maladie n’est par ailleurs toujours pas tranchée. Un prélèvement direct du montant de cette franchise sur le compte en banque des assurés sociaux est à l’étude. Après avoir été annoncé pour la fin octobre, un rapport commun de l’Assurance-maladie et des organismes de complémentaires santé détaillant le « mode d’emploi » du futur tiers payant devrait être publié à la fin du mois de janvier 2016.Le paquet neutreAdopté de justesse en deuxième lecture, par deux voix d’écart, le paquet de cigarettes générique fera son apparition sur les présentoirs des buralistes le 20 mai 2016. Forme, taille, couleur et typographie seront uniformisées ; seul le nom de la marque continuera d’apparaître en petit sur le paquet. Les cigarettes aromatisées ainsi que les cigarettes comportant des petites capsules à activer seront également interdites au cours de l’année prochaine. Seules les cigarettes mentholées disposeront d’un sursis jusqu’en 2020. Au nom du respect des droits des marques, les cigarettiers menacent la France de poursuites devant l’Organisation mondiale du commerce ou la Cour de justice européenne.Lire aussi :Le lobby du tabac à l’assaut de la loi santéInterdictions de fumer et vapoter Dès la promulgation de la loi, il sera interdit de fumer en voiture si un mineur se trouve à bord. D’ici à la fin du mois de mars 2016, assure le ministère de la santé, il ne devrait officiellement plus être autorisé de vapoter dans les établissements scolaires ou accueillant des mineurs, dans les moyens de transport collectif fermé et plus généralement « les lieux de travail fermés et couverts à usage collectif ». Les cafés, bars et restaurants ne seront toutefois pas concernés par une telle interdiction, le Conseil d’Etat ayant explicitement exclu ces lieux du champ d’application de la loi.Lire aussi :Le plan antitabac suscite l’incompréhension des associations de vapoteurs Les « salles de shoot »Paris et Strasbourg devraient être les premières villes à expérimenter pendant six ans ces salles de consommation à moindre risque, destinées à accueillir les toxicomanes marginalisés, afin d’éviter la propagation du VIH ou de l’hépatite. Au ministère de la santé, on assure que les choses peuvent « aller très vite » une fois la loi votée. Ces salles pourraient être autorisées à ouvrir leurs portes dès la fin du mois de mars 2016. Adossées à des structures hospitalières, ces deux premières salles devraient sans doute susciter moins d’hostilité et de craintes chez les riverains.Lire aussi :Les députés approuvent les « salles de shoot »Don d’organesLes modalités exactes du don doivent être redéfinies d’ici au 1er janvier 2017 à l’issue d’une concertation entre les associations de donneurs et les autorités sanitaires. A compter de cette date, la famille d’un défunt ne sera plus consultée mais simplement informée d’un prélèvement d’organes. Le registre national de refus est appelé à devenir le principal moyen de formuler, de son vivant, le refus de donner.L’action de groupeL’instauration des actions de groupe pour les patients victimes de dommages médicaux dus à leur traitement avait été présentée comme une « avancée démocratique majeure » par Marisol Touraine. Mais le dispositif proposé reste éloigné du modèle américain et se révèle peu adapté aux affaires sanitairesLire aussi :Santé : le mirage des « class actions » à la françaiseLe droit à l’oubliCette mesure devrait donner la possibilité aux anciens malades du cancer, passé un certain délai après leur guérison, de contracter un crédit bancaire, ou plus exactement une « assurance emprunteur » permettant ce prêt, et donc l’accès à la propriété. Jusqu’à maintenant, considérés comme des emprunteurs « à risque », ils en étaient soit exclus, soit contraints de payer des surprimes d’un montant parfois exorbitant.Lire aussi :Un « droit à l’oubli » pour les anciens malades du cancerIVG : suppression du délai de réflexionLes femmes n’auront plus à patienter sept jours avant de pouvoir avorter. Le délai de réflexion obligatoire entre la première et la deuxième visite médicale pour une interruption volontaire de grossesse (IVG) est supprimé.Lire aussi :IVG : les députés suppriment le délai de réflexion de sept joursLe dossier médical partagéPlus de dix ans après sa création, la Caisse nationale d’assurance-maladie va relancer ce dossier informatique censé contenir aussi bien les comptes rendus d’hospitalisation des patients que les résultats de biologie, les radios ou les courriers de liaison entre médecins spécialistes et médecin traitant.Lire aussi :Le carnet de santé numérique va être généraliséL’étiquetage nutritionnelSi industriels, associations de consommateurs et autorités sanitaires parviennent à se mettre d’accord, des logos de différentes couleurs pourraient faire leur apparition sur les emballages industriels au cours de l’année 2016.Lire aussi :Nutrition : cinq couleurs dans le panier de coursesPrescription d’activité physiqueDix millions de Français atteints d’une des trente affections de longue durée (ALD) devraient pouvoir se voir prescrire des activités physiques adaptées. ­Celles-ci seront dispensées par des organismes labellisés, sous la ­supervision d’éducateurs sportifs qualifiés.Lire aussi :L’activité physique, nouvel outil thérapeutiqueFrançois BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Manon Rescan Jusqu’à présent, Fabrice (le prénom a été changé) n’avait pas eu envie de revenir à Paris. Reprendre le TGV en gare de Marseille-Saint-Charles, comme ce vendredi 13 novembre au soir où il avait rendez-vous au Bataclan. Monter dans le métro. Affronter ces lieux où il a vécu l’indicible. Les tirs, l’angoisse, le sang et la mort. Presque un mois après les attentats perpétrés à Paris et à Saint-Denis, il l’a finalement fait : il est venu porter plainte au 36, quai des Orfèvres. Puis il s’est rendu à la cellule d’urgence médico-psychologique de l’Hôtel-Dieu pour obtenir une évaluation du préjudice moral subi, lui qui a évité de peu la blessure : la balle n’a fait qu’effleurer son bras.Depuis, comme un certain nombre de victimes, il pensait que ça allait. Et puis finalement non, ça n’allait pas. Un contrecoup « classique après un tel traumatisme », observe Nicolas Dantchev, responsable du service de psychiatrie de l’Hôtel-Dieu, qui accueille un centre de consultation médico-psychologique d’urgence pour les victimes des attentats de Paris.Lire aussi :Attentats : quel suivi psychologique pour les victimes de janvier ?Troubles différés« Certains reprennent leur vie comme avant, retournent au travail, et puis les symptômes de traumatisme – flash-back, troubles du sommeil, scènes choquantes qui tournent en boucle – apparaissent plus tard. On parle alors de “troubles différés” ». Ces signaux peuvent apparaître jusqu’à trois mois après le choc. Pour Fabrice, cela se soldera par trente jours d’arrêt de travail.C’est ainsi que les consultations n’ont pas cessé à l’Hôtel-Dieu, depuis le 13 novembre. Elles ont diminué, bien sûr, loin des quatre-vingts rendez-vous des premiers jours. Mais, quotidiennement, les psychiatres reçoivent encore entre dix et quinze nouveaux patients. Et, chaque jour, « on en voit dont c’est la première consultation psychologique », poursuit Nicolas Dantchev. « Il y a plusieurs profils de personnes que l’on reçoit pour la première fois », explique Thierry Baubet, responsable de la cellule d’urgence médico-psychologique (CUMP) de Seine-Saint-Denis (93). Outre les témoins de scènes de fusillades, ou arrivés sur place peu après, atteints de troubles différés, « il y a des blessés, ou les proches de personnes décédées, qui ont été occupés à d’autres choses depuis les attaques… », énumère-t-il.EvitementMais il y a aussi ceux qui ne sont pas allés consulter tout de suite, non pas parce que « ça allait », mais parce qu’ils étaient déjà très atteints, sans forcément le savoir. « Ces personnes ont tout fait depuis les attentats pour éviter d’évoquer les événements traumatisants », explique le médecin.« C’est ce que l’on appelle l’évitement », détaille M. Dantchev. Les victimes désertent alors les lieux publics très fréquentés comme les transports en commun, ou les lieux qui leur rappellent les traumatismes, territoires où elles se sentent oppressées. « Pour certains, cela devient invalidant au point de ne plus pouvoir sortir de chez eux », explique le psychiatre.Pour ceux-là, une simple séance de débriefing psychologique ne suffira pas à apaiser les troubles. « Lorsque les symptômes persistent, il faut une vraie prise en charge », note M. Dantchev, qui évoque un suivi du patient dans la durée, comprenant une psychothérapie et, parfois, un traitement médicamenteux.Ces patients sont d’habitude orientés vers des services de psychiatrie spécialisés en psychotraumatologie. « Le problème, c’est que, en Ile-de-France, toutes les structures sont débordées et saturées, s’inquiète Nicolas Dantchev. En temps normal, on a déjà du mal à trouver des consultations pour les victimes de viols ou de violences, qui ont besoin de ce genre de soin. Dans le contexte actuel, c’est encore plus compliqué. »Renforcer l’aideA Paris, l’Hôtel-Dieu comme l’hôpital Tenon (spécialisé en psychotraumatologie) ne sont ainsi plus en mesure d’accueillir de nouveaux patients pour un suivi de longue durée. Ces derniers sont alors orientés vers des psychiatres moins spécialisés. « Des services ont ouvert des consultations supplémentaires, mais ça n’est pas suffisant », poursuit le médecin.Selon Thierry Baubet, qui a bâti sa consultation en psychotraumatologie à Bobigny « sans moyens publics supplémentaires », « il faut que les pouvoirs publics se posent la question de renforcer l’aide » dans ce domaine de la psychiatrie, « et pas uniquement dans Paris intra-muros », plaide-t-il. Car, d’après M. Dantchev, la demande de soins psychotraumatologiques n’est pas uniquement conjoncturelle. « On voit qu’elle augmente depuis quelques années, mais avec ces attentats, ça va exploser. »De son côté, la Direction générale de la santé précise que ces questions seront abordées dans le cadre des « retours d’expérience » sur la mise en place du dispositif de prise en charge des victimes des attentats, dont elle promet que « les résultats, attendus mi-janvier, permettront son amélioration ». Manon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.12.2015 à 17h50 • Mis à jour le17.12.2015 à 09h37 | Mathilde Damgé Un ensemble d’études de l’Insee, publiées mercredi 16 décembre, montrent que la valeur « famille » reste prégnante dans l’Hexagone, même si la conjugalité prend différentes formes. Ces études permettent de battre en brèche quatre idées reçues sur le couple et les enfants.Idée reçue n°1 : la « famille traditionnelle » a exploséLes familles « traditionnelles », définies par l’Insee comme composées d’un couple d’adultes cohabitants, mariés ou non, et d’enfants nés de leur union (ou adoptés ensemble), et partageant le même logement, représentent encore bien plus des deux tiers (70 % en 2011) des familles. #container_14502642707{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14502642707{ height:500px; } #container_14502642707 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14502642707 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14502642707 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14502642707 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }En 20 ans, le modèle de la famille "traditionnelle" n'a pas perdu sa dominanceSource : Inseerequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14502642707", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Familles traditionnelles","Familles recomposées","Familles monoparentales"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": 1990, "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 75 ], [ "", 8.7 ], [ "", 16.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": 2011, "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 70.4 ], [ "", 9.3 ], [ "", 20.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: "%", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Même si son poids a baissé (75 % en 1990), la « famille traditionnelle » demeure largement dominante par rapport aux familles monoparentales et recomposées. La part des familles recomposées a peu changé sur la dernière décennie.Idée reçue n°2 : le mariage est en déclinAutre enseignement, le mariage reste la situation conjugale la plus répandue. #container_14502618532{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14502618532{ height:500px; } #container_14502618532 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14502618532 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14502618532 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14502618532 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Même si le mariage recule et que l'union libre augmente, le modèle traditionnel reste dominant (répartition en %)Source : Inseerequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14502618532", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Marié","Pacsé","Union libre"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": 1990, "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 87 ], [ "", null ], [ "", 13 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": 2011, "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 76 ], [ "", 4 ], [ "", 20 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "%", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Bien que la tendance soit à la baisse par rapport à 1990, les unions contractualisées – englobant mariage et Pacs (Pacte civil de solidarité) – concernent 8 couples sur 10.Idée reçue n°3 : les familles nombreuses sont « traditionnelles »En chiffres bruts, il y a davantage de familles nombreuses de style « traditionnel », que de familles recomposées ou monoparentales avec plusieurs enfants.Mais, au sein de chacun de ces groupes, il y a, en proportion, plus de familles nombreuses (au moins trois enfants) dans les familles recomposées que dans les familles « traditionnelles ». #container_14502750646{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14502750646{ height:500px; } #container_14502750646 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14502750646 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14502750646 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14502750646 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les familles nombreuses sont plutôt le fait des familles recomposées en 2011 (répartition en %)Source : Inseerequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14502750646", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["1","2","3","4 ou plus"], title: { text: "Nombre d'enfants" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Famille traditionnelle", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 34 ], [ "", 45 ], [ "", 16 ], [ "", 5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Famille recomposée", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 24 ], [ "", 39 ], [ "", 25 ], [ "", 12 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Famille monoparentale", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 49 ], [ "", 35 ], [ "", 12 ], [ "", 4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "%", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});On voit par exemple qu’il y a plus souvent trois enfants ou plus dans des familles recomposées que dans des familles monoparentales ou les familles « traditionnelles ».Idée reçue n°4 : les femmes tirent profit des divorcesHommes comme femmes perdent financièrement à se séparer, avec une perte plus importante pour les femmes : la perte de niveau de vie directement imputable à la rupture est de l’ordre de 20 % pour les femmes et de 3 % pour les hommes. #container_14502776645{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14502776645{ height:500px; } #container_14502776645 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14502776645 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14502776645 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14502776645 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Avec trois enfants et plus, un homme gagne en niveau de vie une fois séparéVariation entre 2008 et 2010 du niveau de vie des femmes et des hommes ayant divorcé ou rompu un Pacs en 2009Source : Inseerequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14502776645", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Variation de niveau de vie en %" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["sans enfant","avec 1 enfant","avec 2 enfants","avec 3 enfants et plus","moyenne"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "homme", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", -10.5 ], [ "", -5 ], [ "", -1 ], [ "", 5.5 ], [ "", -3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "femme", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", -23 ], [ "", -20.5 ], [ "", -20 ], [ "", -17 ], [ "", -20 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: "%", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les femmes mettent plus de temps à retrouver un conjoint, et l’augmentation de la part des familles monoparentales a donc pour corollaire une monoparentalité toujours essentiellement maternelle (les femmes ont la charge de 85 % des familles monoparentales), laquelle est liée à une insertion moins facile sur le marché du travail. Moins diplômées, elles sont confrontées à un taux de chômage de 15 % – celui des femmes en couple est de 7 %.Lire aussi :Les femmes davantage pénalisées financièrement lors des séparationsEn reprenant les résultats de l’enquête Insee-Ined de 2005, l’institut de statistiques s’attend à ce qu’une femme sur trois soit au moins une fois dans sa vie à la tête d’une famille monoparentale. Pour les hommes, le ratio est d’un homme sur dix.Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.12.2015 à 18h00 • Mis à jour le22.12.2015 à 18h25 | Patrick Roger Le Conseil constitutionnel a jugé, mardi 22 décembre, que le régime d’assignation à résidence fixé par l’état d’urgence après les attentats du 13 novembre était conforme à la Constitution. La haute juridiction avait été saisie le 11 décembre à la suite du recours déposé par un des sept militants écologistes visés préventivement, avant la tenue de la COP21, par l’article 6 de la loi du 3 avril 1955 relative à l’état d’urgence dans sa rédaction résultant de la loi du 6 novembre 2015 adoptée après les attentats.Celui-ci autorise le ministre de l’intérieur à « prononcer l’assignation à résidence, dans le lieu qu’il fixe, de toute personne (…) à l’égard de laquelle il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics ».Le Conseil constitutionnel a estimé que la législation répondait à un motif d’intérêt général et ne contrevenait pas aux droits et libertés garantis par la Constitution, notamment au droit de manifester, car l’assignation à résidence ne pouvait être confondue avec un confinement domiciliaire.Lire aussi :Etat d’urgence : la carte des perquisitions administrativesL’Etat d’urgence, une « zone grise »Ce que contestaient les avocats des requérants lors de l’audience qui s’est tenue le 17 décembre. Les militants assignés à résidence étaient en effet tenus de pointer trois fois par jour au commissariat et de rester chez eux de 20 heures à 8 heures.Pour leurs défenseurs, ce régime était clairement destiné à les empêcher d’exercer leur droit de manifester et constituait une mesure privative de liberté. Ils soulignaient que ces décisions d’assignation à résidence avaient été prises sur la seule base de « notes blanches » des services de renseignement, non datées et non signées, faisant état de leur « appartenance à une mouvance radicale » et de leur possible participation aux manifestations prévues contre la COP21.Lire aussi :Les militants de la COP21, cibles de l’état d’urgencePour Me Alexandre Faro, un des défenseurs des militants écologistes, « la loi confère des pouvoirs exorbitants à l’administration ». « L’état d’urgence est une zone grise dans l’état du droit », avait plaidé Me Patrice Spinosi, avocat de la Ligue des droits de l’homme (LDH), mettant en garde contre des « interprétations extensives » et des« dérives sécuritaires ». Le Conseil constitutionnel ne les a pas suivis.Lire aussi :A gauche, des doutes s’expriment sur le projet de réforme de la ConstitutionPatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.12.2015 à 17h11 • Mis à jour le22.12.2015 à 18h39 Invitée lundi 22 novembre par la radio algérienne Chaîne 3, la ministre de la justice Christiane Taubira a longuement été interrogée sur le projet d’inscription de la déchéance de nationalité pour des binationaux condamnés pour terrorisme.La ministre, qui n’a jamais caché son hostilité au projet, a, semble-t-il, annoncé en exclusivité la décision de l’exécutif à renoncer à cette disposition. « Nous avons eu trois semaines de débat, le débat va se poursuivre encore quelques jours, mais je vous indique que le projet de révision constitutionnelle qui sera présenté en Conseil des ministres ne retient pas cette disposition », a-t-elle affirmé à son interlocutrice.« Pour ma part, je suis persuadé que c’est une décision qui ne peut avoir d’efficacité dans la lutte contre le terrorisme  », avait-elle expliqué au auparavant. 22.12.2015 à 16h53 • Mis à jour le22.12.2015 à 17h24 Elle voulait rendre le « vice joli ». La célèbre tenancière d’un réseau de prostitution de luxe dans les années 1960-1970 Madame Claude, Fernande Grudet de son vrai nom, est morte samedi 19 décembre à Nice, où elle vivait depuis une quinzaine d’années. Agée de 92 ans, Fernande Grudet était hospitalisée depuis environ deux ans.Madame Claude était à la tête d’un réseau de prostitution qui travaillait dans les années 1960-1970 pour des hommes politiques, des hauts fonctionnaires et des artistes.« Rendre le vice joli »Cette femme aux allures de grande bourgeoise a régné pendant une vingtaine d’années sur un réseau de 500 femmes et une poignée de garçons, qui se vendront pour 10 000 ou 15 000 francs la nuit (1 500 à 2 300 euros) en lui laissant une commission de 30 %.Son credo ? Rendre « le vice joli » avec des filles qui n’ont pas l’air de prostituées et des clients dans les plus hautes sphères – hommes politiques et chefs d’Etat français et étrangers, comme le chah d’Iran ou John F. Kennedy, célébrités du cinéma, hommes d’affaires comme le patron de Fiat, Giovanni Agnelli.En échange des confidences recueillies sur l’oreiller par les filles de Madame Claude, celle-ci s’assure les meilleures protections, celles de la brigade mondaine et du service de documentation extérieure et de contre-espionnage (Sdece, devenu DGSE).Condamnée et incarcérée plusieurs foisMais l’arrivée de Valéry Giscard d’Estaing au pouvoir et le renforcement de la lutte contre le proxénétisme au milieu des années 1970 sonnent la fin de ses protections au plus haut niveau. Madame Claude, malgré une fuite aux Etats-Unis, sera condamnée et incarcérée plusieurs fois, jusque dans les années 1990, après avoir monté un nouveau réseau.Sa mort survient à quelques semaines du nouveau passage, prévu le 27 janvier, devant l’Assemblée d’une proposition de loi socialiste destinée à renforcer la lutte contre la prostitution.Lire : Madame Claude, sexe, mensonges et secrets d'Etat 22.12.2015 à 15h57 • Mis à jour le22.12.2015 à 18h49 Inscrire la déchéance de nationalité pour les binationaux nés français condamnés pour terrorisme : tout porte à penser que la mesure annoncée le 16 novembre par François Hollande devant le Parlement réuni en Congrès ne verra jamais le jour, comme l’a confirmé au Monde une source gouvernementale. Mais, officiellement, rien n’est acté, et l’arbitrage sera rendu en conseil des ministres, mercredi. « Le conseil des ministres est un lieu suffisamment solennel, dont il faut garder l’impact et la règle », a estimé le porte-parole du gouvernement mardi matin sur BFM-TV et RMC.Si elle est juridiquement envisageable au regard de l’analyse du Conseil d’Etat, la mesure est rapidement apparue comme une impasse politique. Nombreuses ont été les voix à gauche à s’en démarquer. Déjà, le 15 décembre, le premier ministre Manuel Valls avait confié son scepticisme  : «  Est-ce que le symbole en vaut la peine ?  » A la veille du conseil des ministres plusieurs responsables de gauche se sont évertués à minimiser cette reculade ou à proposer des solutions alternatives, comme l’a fait le président du groupe socialiste à l’Assemblée, Bruno Le Roux. « Il ne faut pas en faire le débat central, je préférerais que nous travaillions sur la peine d’indignité nationale qui existe aujourd’hui. » « Je n’ai jamais pensé que cette question était essentielle à la lutte contre le terrorisme », avait-il déjà indiqué lundi.Lire aussi :Faut-il constitutionnaliser l’état d’urgence ? Neuf tribunes pour y réfléchirForte hostilité à gauche du Parti socialiste« J’ai l’impression qu’il y a quand même aujourd’hui de moins en moins de gens qui pensent qu’il est absolument fondamental d’inscrire dans la Constitution la perte de nationalité, qui existe déjà dans la loi par ailleurs », avait déclaré le secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen.Julien Dray estime lui que la proposition du président de la République a au moins eu le mérite de montrer que l’exécutif était prêt à explorer toutes les pistes pour combattre le terrorisme : Il « fallait mettre la question sur la table » ou « on nous aurait agité en permanence le fait qu’on avait pas fait ça. » « Il y a une proposition qui est faite, on la met sur la table, on montre le caractère dangereux, difficile, inefficace, à ce moment-là il y a un consensus, et on passe à autre chose », a jugé le conseiller régional socialiste.Déchéance de nationalité : Taubira annonce l’abandon du projet à une radio algérienneInvitée lundi 22 novembre par la radio algérienne Chaîne 3, la ministre de la justice Christiane Taubira a longuement été interrogée sur le projet d’inscription de la déchéance de nationalité pour des binationaux condamnés pour terrorisme.La ministre, qui n’a jamais caché son hostilité au projet, a, semble-t-il, annoncé en exclusivité la décision de l’exécutif à renoncer à cette disposition. « Nous avons eu trois semaines de débat, le débat va se poursuivre encore quelques jours, mais je vous indique que le projet de révision constitutionnelle qui sera présenté en Conseil des ministres ne retient pas cette disposition », a-t-elle affirmé à son interlocutrice.« Pour ma part, je suis persuadé que c’est une décision qui ne peut avoir d’efficacité dans la lutte contre le terrorisme  », avait-elle expliqué au auparavant.A la gauche du Parti socialiste, le probable retrait de ce dispositif ne peut que réjouir, tant l’hostilité y était forte. Cécile Duflot voit dans la proposition « plus qu’une ligne rouge », « une faute », tandis que le député européen du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, la compare à « une mesure du Front national ».Avec humour, la sénatrice Esther Benbassa (Europe Ecologie-Les Verts) se félicite que, pour une fois, le président ne tienne pas ses promesses.Hollande n'inscrira pas la #déchéance de nationalité dans la Constitution (Libé). Pour une fois, contente qu'il ne tienne pas un engagement!— EstherBenbassa (@Esther Benbassa)require(["twitter/widgets"]); Sylvie Kauffmann et Aline Leclerc Nous avons beaucoup appris de ce Mémorial. Bien plus que nous ne l’avions anticipé, lorsque nous avons lancé ce projet, la nuit des attentats, sous le choc d’un bilan qui n’était encore « que » de 40 morts, mais qui s’alourdissait d’heure en heure. L’idée, très simple, était, précisément, de ne pas limiter ces victimes à un bilan, de rendre à chacune son nom, son visage, son histoire. Pour les garder en mémoire, collectivement.Nous avons d’abord beaucoup appris sur eux, les 130 morts du 13 novembre. En nous imposant d’interroger leurs conjoints, parents, fratries ou, à défaut, amis proches pour rédiger ces portraits, nous avons appris non seulement qui ils étaient au moment où ils ont été tués, mais d’où ils venaient, quels enfants ils avaient été. Nous avons fait la connaissance de leur entourage. Nous avons découvert leurs goûts, leurs espoirs, leurs galères et leurs bonheurs. Et, progressivement, s’est révélé à nous un portrait de groupe, extraordinairement cohérent.Une sacrée bande de ParisiensOn les a appelés la « génération Bataclan » : naturellement, le rock est son marqueur. C’est aussi la génération easyJet et Erasmus. Son espace, c’est l’Europe, puis le monde. Une génération qui se balade et se cherche, prend son temps, au gré des petits boulots, des rencontres et des diplômes, avant, un beau jour, de « trouver sa voie » et d’y réussir. Des trentenaires souvent nés en province, issus de classes moyennes, venus à Paris pour y étudier ou travailler et, finalement, retenus dans cette ville par sa culture, son art de vivre, d’aimer et de se mélanger. Une ville-base. De la mondialisation, ils ont fait un atout, tout en restant ancrés dans un solide lien familial et un mode de vie français, attirés par ces cafés et ces quartiers qui intègrent la modernité sans perdre la tradition.Une génération libre, joyeuse, grégaire, généreuse à sa manière, moins engagée politiquement que la précédente et en même temps connectée et soucieuse de l’autre. Marquée, déjà, par le terrorisme de janvier, tout près. Une génération Charlie, en quelque sorte, si bien représentée par le groupe de La Belle Equipe, fauché en pleine fête d’anniversaire : chacun ou presque, dans cette bande, venait d’un endroit différent, d’une culture différente. Tous différents et pourtant une sacrée bande de Parisiens, massacrée, un verre de champagne à la main. Ce n’est ni la France des banlieues rebelles, ni la France du CAC 40, ni la France du bling-bling. C’est la France qui vit ensemble avec l’envie de réussir, dans laquelle se fondaient avec gourmandise les 23 étrangers tombés, eux aussi, sous les balles. Celle où l’on va voir un groupe de rock californien dans une salle de concerts du XIXe siècle avec sa sœur, sa mère, un couple ami.Ce portrait de groupe, finalement, c’est l’anti-Etat islamique. C’est tout ce que les terroristes ne sont pas, tout ce qu’ils haïssent : la beauté, l’esthétique, la musique, l’art, le plaisir, la science, l’éducation, la diversité, la mixité, la tolérance, la liberté, l’égalité… et la fraternité. Comme Al-Qaida, à travers le World Trade Center et le Pentagone, avait visé les symboles de la puissance américaine, l’EI a visé ces symboles français que sont la culture et l’art de vivre.Nous avons aussi appris sur nous-mêmes – et ça, nous nous y attendions encore moins.Au fil de ces cinq semaines, au fur et à mesure que nous avancions dans la rédaction et la publication des portraits des victimes, leurs familles sont devenues « nos » familles. Parce que c’était Paris, parce que c’était les 10e et 11e arrondissements, familiers à beaucoup d’entre nous. Parce que c’était le terrorisme, un objet, malheureusement, d’étude permanent au Monde. Parce qu’il y avait eu, déjà, ces terribles journées de janvier. Et parce que la plupart de ces morts ressemblaient tant à nos amis, ou aux amis de nos enfants.Journalisme d’empathieAu fil des jours, malgré nous, ce Mémorial, projet journalistique, s’est doublé d’une dimension sociale qui nous a échappé. Notre distance habituelle, ce cynisme si mal compris à l’extérieur mais qui nous sert de rempart parfois, tout s’est écroulé devant cette nouvelle proximité. Nous nous sommes surpris à pratiquer un journalisme d’empathie, nous, les spécialistes du négatif, les experts de la noirceur. Nos boîtes e-mail internes se sont remplies d’échanges d’étranges impressions (« Ça me fait vraiment mal de pénétrer ces foyers brisés, et un peu de bien d’écrire, pour une fois, des choses gentilles ;-) », « Cette douleur, tu prends ça en pleine face, ça fait pleurer… »), en même temps que nous nous sentions portés par l’adhésion des lecteurs, chaleureusement exprimée, à notre démarche, que beaucoup ont jugée nécessaire. « Un hymne à la vie », nous a écrit un lecteur. Ça non plus, nous n’avions pas l’habitude.Peu à peu, les journalistes se sont retrouvés dépositaires d’une mémoire, la mémoire du 13 novembre. Un lien de confiance s’est établi avec les familles endeuillées. « Je prends ça comme un autre métier : écrivain public », a résumé une journaliste aguerrie, l’une des nombreux auteurs de portraits. Ce récit collectif ne doit pas s’arrêter là. Nous le poursuivrons donc, avec ceux qui vont continuer à vivre sans les êtres aimés et ceux qui ont survécu à leurs blessures. Les survivants du 13 novembre.Le mémorial du « Monde » aux victimes des attentats du 13 novembreAline LeclercJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSylvie KauffmannJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 21.12.2015 à 18h10 • Mis à jour le22.12.2015 à 12h56 | Samuel Laurent Cinq semaines après son instauration en France, l’état d’urgence a abouti à une forte augmentation du nombre des perquisitions administratives, menées par la police sans avoir besoin d’en référer à la justice. Depuis le 14 novembre, l’Assemblée nationale rappelle qu’on a compté 2 764 perquisitions qui ont abouti à 339 interpellations, 294 gardes à vue, et 422 constats d’infraction. #container_14507106809{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14507106809{ height:500px; } #container_14507106809 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14507106809 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14507106809 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14507106809 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Bilan des actions menées depuis le 14 novembre 2015require(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14507106809", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Perquisitions","Infractions constatées","Interpellations","Gardes à vue","Armes découvertes"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 2764 ], [ "", 422 ], [ "", 339 ], [ "", 294 ], [ "", 435 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Dans un rapport qu’elle a publié, l’Assemblée propose également un tableau qui détaille les 2 417 perquisitions qui avaient été menées en date du 15 décembre, un bilan qui permet aussi de savoir où ont eu lieu ces opérations.La carte-ci-dessous permet de visualiser la répartition de ces perquisitions par ressort judiciaire (tribunal compétent). Evidemment, les zones les plus peuplées du pays connaissent le plus grand nombre de perqusitions, néammoins, on peut voir un certain axe Est-Ouest, l’est de la France étant plus concerné que l’Ouest par les perquisitions administratives.C’est la région parisienne qui a très largement concentré les perquisitions : 664, soit près du tiers du total. Vient ensuite le ressort d’Aix-en-Provence, qui couvre l’agglomération marseillaise, avec 255 perquisitions, puis le Nord (ressort de Douai), avec 160. #container_14506886332{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14506886332{ height:650px; } #container_14506886332 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14506886332 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14506886332 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14506886332 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre de perquisitions administrativesPar ressort de cour d'appel, au 15 décembrerequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14506886332", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["FORT-DE-FRANCE","BASSE-TERRE","ST DENIS REUNION","BASTIA","CAEN","RIOM","LIMOGES","PAU","POITIERS","METZ","BOURGES","CHAMBERY","AGEN","ANGERS","ROUEN","TOULOUSE","NANCY","REIMS","NIMES","BESANCON","DIJON","BORDEAUX","GRENOBLE","AMIENS","MONTPELLIER","LYON","COLMAR","ORLEANS","RENNES","DOUAI","AIX EN PROVENCE","VERSAILLES","PARIS"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre de perquisitions administratives", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1 ], [ "", 2 ], [ "", 7 ], [ "", 12 ], [ "", 16 ], [ "", 16 ], [ "", 17 ], [ "", 18 ], [ "", 18 ], [ "", 22 ], [ "", 26 ], [ "", 30 ], [ "", 31 ], [ "", 32 ], [ "", 36 ], [ "", 37 ], [ "", 43 ], [ "", 52 ], [ "", 59 ], [ "", 62 ], [ "", 71 ], [ "", 73 ], [ "", 76 ], [ "", 91 ], [ "", 94 ], [ "", 95 ], [ "", 96 ], [ "", 96 ], [ "", 109 ], [ "", 160 ], [ "", 255 ], [ "", 301 ], [ "", 363 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});L’immense majorité des opérations n’ont pas eu de retombées en matière de lutte antiterroriste et antidjihadiste, qui justifiait pourtant l’entrée en vigueur de l’état d’urgence. Armes, drogues, sont plutôt l’ordinaire des découvertes faites par la police durant ces perquisitions.Ainsi, 488 procédures ont été lancées sur tout le territoire, dont 9 ont été classées sans suite ; 185 ont abouti à des poursuites, et 58 peines ont déjà été prononcées, selon les chiffres de l’Assemblée.Une efficacité très relativeEn tout cas, faire du « volume » en matière de perquisitions ne conduit pas automatiquement à déclencher plus de procédures. Au contraire. Ainsi, si 255 perquisitions ont eu lieu dans le ressort judiciaire d’Aix-en-Provence, seulement 42 ont abouti à une procédure, soit 16,47 %.A Paris, ce rapport est à 23,69 %, près du quart. Il atteint le tiers à Nîmes ou Toulouse.Quant aux plus mauvais ratios nombre de perquisitions sur nombre de procédures engagées, on les trouve à Metz (22 perquisitions, aucune procédure), à Bourges (une procédure pour 26 perquisitions), à Agen ou Chambéry (deux procédures pour 31 et 30 perquisitions). #container_14507040175{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14507040175{ height:704px; } #container_14507040175 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14507040175 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14507040175 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14507040175 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Efficacité des perquisitions administativesRapport entre le nombre de procédures ouvertes et le nombre de perquisitions réaliséesrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14507040175", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:true, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#ff3232","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Nombre de perquisitions" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Part de perqusitions donnant lieu à une procédure" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: 1, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["NIMES","TOULOUSE","GRENOBLE","ST DENIS REUNION","COLMAR","ROUEN","AMIENS","CAEN","PARIS","NANCY","POITIERS","LYON","ANGERS","ORLEANS","DOUAI","BESANCON","REIMS","RIOM","LIMOGES","VERSAILLES","DIJON","BASTIA","RENNES","AIX EN PROVENCE","BORDEAUX","MONTPELLIER","PAU","CHAMBERY","AGEN","BOURGES","BASSE-TERRE","FORT-DE-FRANCE","METZ"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre de perquisitions administratives", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 59 ], [ "", 37 ], [ "", 76 ], [ "", 7 ], [ "", 96 ], [ "", 36 ], [ "", 91 ], [ "", 16 ], [ "", 363 ], [ "", 43 ], [ "", 18 ], [ "", 95 ], [ "", 32 ], [ "", 96 ], [ "", 160 ], [ "", 62 ], [ "", 52 ], [ "", 16 ], [ "", 17 ], [ "", 301 ], [ "", 71 ], [ "", 12 ], [ "", 109 ], [ "", 255 ], [ "", 73 ], [ "", 94 ], [ "", 18 ], [ "", 30 ], [ "", 31 ], [ "", 26 ], [ "", 2 ], [ "", 1 ], [ "", 22 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Taux de perquisition donnant lieu à procédure", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 35.59 ], [ "", 32.43 ], [ "", 28.95 ], [ "", 28.57 ], [ "", 28.13 ], [ "", 27.78 ], [ "", 26.37 ], [ "", 25 ], [ "", 23.69 ], [ "", 23.26 ], [ "", 22.22 ], [ "", 22.11 ], [ "", 21.88 ], [ "", 21.88 ], [ "", 19.38 ], [ "", 19.35 ], [ "", 19.23 ], [ "", 18.75 ], [ "", 17.65 ], [ "", 17.28 ], [ "", 16.9 ], [ "", 16.67 ], [ "", 16.51 ], [ "", 16.47 ], [ "", 15.07 ], [ "", 14.89 ], [ "", 11.11 ], [ "", 6.67 ], [ "", 6.45 ], [ "", 3.85 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ] ], "type": "line", "lineWidth": 0, "yAxis": 1, "stack": "B", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Quant au devenir de ces procédures, il est difficile d’en tirer un enseignement, tant les dossiers sont en général récents. On recense parfois un nombre important de peines déjà prononcées, comme à Aix-en-Provence ou à Versailles, et parfois peu ou pas de suites pour l’instant. #container_14507054517{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14507054517{ height:850px; } #container_14507054517 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14507054517 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14507054517 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14507054517 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Devenir des procédures judiciaires issues de perquisitionsrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14507054517", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#ffc832","#2e91db","#191919","#285a82","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, 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terrorisme. A la date du 15 décembre, seules deux enquêtes préliminaires avaient été confiées à la section antiterroriste du Parquet de Paris sur plus de 2700 perqusitions.Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.12.2015 à 11h42 • Mis à jour le26.12.2015 à 13h47 « Génie du paganisme » : j’avais, jadis, utilisé cette expression pour esquisser un projet inverse de celui de Chateaubriand, auteur du Génie du christianisme, en 1802. Il entendait montrer que le christianisme, dont la vérité lui paraissait hors de doute, avait de grandes beautés ; en face des œuvres de l’Antiquité païenne, il entreprenait de magnifier celles du christianisme. Mon projet, toutes proportions gardées, était de souligner les aspects de connaissance inclus dans les logiques païennes, au lieu de leurs seules dimensions artistiques (musique, danse…), et de montrer qu’il était possible de subsumer leur diversité sous un concept unique de « paganisme ».En fait, c’est à la catégorie du monothéisme en général qu’il peut être utile d’opposer celle de paganisme. Le mot « polythéisme » établit un faux parallèle puisque les dieux au pluriel n’ont rien à voir avec le Dieu unique. Ils appartiennent au monde des signes et des fonctions auquel échappe le Dieu unique qui les transcende. Les dieux païens servent à l’explication des événements de la vie et ils sont pluriels comme est pluriel l’homme qui les utilise pour les interpréter et essayer de les maîtriser. Le malheur, on le sait, est le plus courant de ces événements : la maladie, la mort demandent une explication, sont considérées comme le signe d’une mauvaise relation entre les humains en société.Les divinités païennes ont le devoir d’élucider les problèmes de relation auxquels, dans la logique païenne, correspondent les signes du malheur. Ils sont préposés aux affaires internes.... 26.12.2015 à 11h02 • Mis à jour le26.12.2015 à 13h48 | Nicolas Weill (Propos recueillis par) Les travaux de l’égyptologue allemand Jan Assmann portent non seulement sur l’Antiquité, mais aussi sur la mémoire de l’Egypte, sur l’invention du monothéisme et les rapports de celui-ci avec la violence. ? Il s’interroge sur les relations entre l’une et l’autre.Vous avez dit que nous vivions à une époque où la violence du religieux atteignait des proportions extrêmes. Pensez-vous que celle-ci est intrinsèque au monothéisme ?Jan Assmann.- La violence religieuse est une violence au nom de Dieu. Toutefois, au moins sur le plan théorique, il faut ici distinguer entre motivation et légitimation, même si elles se confondent souvent dans la pratique. Les atrocités de l’organisation Etat islamique (EI), par exemple, sont-elles motivées par la religion, ou obéissent-elles à des motivations tout autres – cupidité, pulsions sanguinaires, soif de vengeance ou de pouvoir –, le prétexte religieux d’un combat pour la foi n’étant invoqué que pour gagner de nouveaux adeptes, ou pour d’autres raisons encore ?La violence religieuse n’est pas inhérente au monothéisme au sens où elle découlerait nécessairement de la croyance en un Dieu ou en une vérité uniques, mais elle est inscrite en tant que possibilité dans des religions qui – monothéistes ou pas – se réclament de vérités absolues, révélées, pour nier, voir souvent détruire des traditions plus anciennes et bien établies.Dans le judaïsme, cela ne concernerait que la période où le peuple élu dut s’imposer contre les Cananéens qui habitaient la Terre promise, en recourant... 26.12.2015 à 06h40 • Mis à jour le26.12.2015 à 11h56 Plusieurs centaines de migrants ont tenté de s’introduire sur le site d’Eurotunnel, près de Calais, vendredi 25 décembre dans l’après-midi. Les autorités ont brièvement fermé l’autoroute A16 dans les deux sens par mesure de sécurité.« Vers 16 heures, quelques centaines de migrants, par petits groupes, ont tenté de s’introduire sur le site », a indiqué la préfecture du Pas-de-Calais, précisant que les forces de police avaient repoussé les migrants qui se sont « repliés » vers le camp où survivent au moins 4 500 candidats à l’exil.Par précaution et « étant donné que le trafic routier était faible en ce jour », les autorités ont décidé de couper pendant trente minutes le trafic sur l’A16 dans les deux sens à hauteur des sorties qui mènent vers le tunnel sous la Manche en mettant en place des déviations. La circulation a repris vers 17 heures.Une sécurité renforcéeCes tentatives désespérées d’intrusion sur le site de 650 hectares d’Eurotunnel de centaines de migrants souhaitant rejoindre la Grande-Bretagne restent régulières malgré une très forte présence policière et une sécurisation accrue des abords de l’enceinte.Il y a une semaine, un millier de migrants avaient déjà tenté de forcer le passage vers l’Angleterre, donnant lieu à des scènes rappelant « une guérilla urbaine », selon les termes du procureur de la République de Boulogne-sur-Mer.A la fin d’octobre, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, avait affirmé que « depuis le 25 octobre, il n’y a[vait] plus un migrant qui passe en Grande-Bretagne » en provenance de Calais.La dernière perturbation importante du trafic des trains de marchandises et des navettes de ferroutage avait eu lieu dans la nuit du 21 au 22 octobre. Le trafic avait été inexistant à la suite de quelque 600 intrusions de migrants sur le site. Un pic à 1 700 intrusions avait été atteint le 3 août.Depuis le début de juin, 18 migrants sont morts dans la région en essayant de rallier l’Angleterre.Lire aussi :Comprendre la crise des migrants en Europe en cartes, graphiques et vidéos 25.12.2015 à 09h10 • Mis à jour le26.12.2015 à 15h54 Le pape François a dénoncé dans son traditionnel message de Noël, vendredi 25 décembre, « les atroces actions terroristes » et « la destruction du patrimoine historique et culturel de peuples entiers ».S’exprimant de la loggia de la basilique Saint-Pierre à Rome, le pape a lancé un nouvel appel en faveur des personnes qui fuient la misère et les conflits et demandé d’« abondantes bénédictions pour tous ceux, qui, simples particuliers et Etats, s’emploient avec générosité à secourir et accueillir les nombreux migrants et réfugiés (…), les aidant à s’intégrer ». Dans ce troisième message de Noël de son pontificat, le chef de l’Eglise a soutenu les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU sur la Syrie et la Libye :« Que l’entente intervenue au sein des Nations unies parvienne le plus tôt possible à faire taire le vacarme des armes en Syrie. Il est aussi urgent que l’accord sur la Libye obtienne le soutien de tous [les protagonistes]. »Il a également abordé le conflit israélo-palestinien et demandé la reprise d’un « dialogue direct », en rappelant que leur conflit a « de graves répercussions » sur le Moyen-Orient.La veille, les catholiques ont célébré Noël dans le monde entier, sous haute sécurité dans des capitales comme Paris en raison des menaces djihadistes mais aussi au Vatican, où le pape François a lancé un appel à « la sobriété » lors de la traditionnelle messe de minuit.Le souverain pontife, dans son homélie, prononcée devant environ 10 000 personnes à la basilique Saint-Pierre, a déclaré que la célébration de la naissance de Jésus, l’une des fêtes les plus importantes de la chrétienté, devait être l’occasion de découvrir « d’une façon nouvelle qui nous sommes ».« Dans une société souvent éprise de consommation et de plaisir, d’abondance et de luxe, d’apparence et de narcissisme, Lui nous appelle à un comportement sobre, c’est-à-dire simple, équilibré, cohérent, capable de saisir et de vivre l’essentiel. »Lire aussi :Timide ouverture du pape sur le préservatifMesures de sécurité accrues à Saint-Pierre « Dans un monde qui est trop souvent dur avec le pécheur et mou avec le péché, il faut cultiver un fort sens de la justice », a ajouté le pape, âgé de 79 ans, qui célèbre le troisième Noël de son pontificat.A la fin de la cérémonie, 16 enfants de pays visités par François cette année comme le Kenya, les Philippines ou les Etats-Unis ont accompagné, bouquets dans les mains, le pape, qui portait la statuette de l’enfant Jésus afin de la déposer dans la crèche installée au fond de la basilique.Lire le reportage au Kenya :Le pape, pourfendeur des inégalités socialesCette année, les cérémonies de Noël au Vatican bénéficient de mesures de sécurité accrues, et pour accéder à la basilique Saint-Pierre jeudi les personnes devaient passer sous des détecteurs de métaux. 24.12.2015 à 17h18 • Mis à jour le24.12.2015 à 17h34 | Benoît Floc'h Le projet Paris-Saclay est remis sur les rails. L’université, dont la France veut faire l’une des vingt premières au monde, sera bien une « integrated research intensive university », une université intégrée de recherches. Cela a été réaffirmé de manière solennelle mardi 22 décembre dans le bilan d’étape que l’université Paris-Saclay (UPS) a remis au jury qui, dans le cadre des « initiatives d’excellence » du grand emprunt, avait doté le projet d’un milliard d’euros en 2012.Rassembler les 18 membres de l’UPS – dont l’université Paris-Sud, CentraleSupélec, HEC, le Centre national de recherche scientifique (CNRS), Polytechnique ou l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) – derrière cet objectif commun n’a pas été une sinécure. Depuis quelques mois, la réticence plus ou moins dédaigneuse de l’Ecole polytechnique – qui a néanmoins contribué à la création de l’université il y a un an – et les maladresses de communication du gouvernement avaient rendu l’atmosphère irrespirable sur le plateau de Saclay, là même où le « Cambridge français » doit prendre son envol.Les fondateurs de l’UPS ont fait beaucoup de chemin, cependant. Ils ont mis en commun leurs doctorats et 80 % de leurs masters, créé l’établissement en janvier et élu, en juin, un président, Gilles Bloch. Mais c’est ce qu’il reste à faire qui pose problème.Choc des titans éducatifsL’enjeu est simple : pour peser dans la compétition mondiale, chaque pays rassemble ses forces. A Singapour, Doha ou Lausanne, des universités mettent le turbo pour tailler des croupières aux éminences établies : Harvard, Cambridge ou Zurich… C’est le choc des titans, froidement départagé par les classements internationaux. Le titan français, ce sera l’université Paris-Saclay.Mais jusqu’où le projet doit-il aller dans l’intégration de ses membres ? C’est toute la question. La plupart des établissements sont d’accord pour une association étroite au sein d’une université divisée en collèges thématiques.Au début, Polytechnique a joué le jeu. Puis, elle a semblé changer de stratégie. Jacques Biot, élu président de l’établissement en 2013, n’a jamais caché son admiration pour l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne.« Certaines écoles veulent se regrouper, estime Jacques Bittoun, président de l’université Paris-Sud, lancer des bachelors [bac+3] et des masters [bac+5] pour acquérir le statut d’université. C’est une manière de transposer à l’international la vieille dichotomie française : les grandes écoles pour l’élite et les universités pour le tout-venant. Il est hors de question de faire cela. » Sollicité par Le Monde, M. Biot était injoignable jeudi 24 décembre.Période dangereuseLa tension est montée d’un cran ces derniers mois. Après la remise, en juin, du rapport de Bernard Attali sur Polytechnique, le gouvernement a précisé ses intentions le 15 décembre. Emmanuel Macron, ministre de l’économie, a demandé aux écoles d’ingénieurs de se rassembler « au sein de l’université Paris-Saclay » dans un « pôle d’excellence » dont les champs d’action seraient la formation, la recherche, l’international et l’entrepreuneriat.Les universitaires ont peu goûté l’idée. D’abord parce qu’il y ont vu une confiscation de l’excellence. L’université Paris-Sud, rappellent-ils, est 41e dans le classement de Shanghaï (établi par l’université Jiao Tong, qui fait autorité), loin devant Polytechnique, qui se se situe au-delà de la 300e place. Ensuite, parce qu’ils estiment que ce « pôle d’excellence » a de grandes chances de devenir une citadelle d’écoles d’ingénieurs désireuses de jouer leurs propres couleurs à l’international.Or, la période est dangereuse. L’université Paris-Sud a, comme les autres, confié la délivrance de ses masters et de ses doctorats à l’UPS, laquelle n’est pas encore reconnue par le classement de Shanghaï… Tout ce qui pourrait affaiblir Paris-Saclay est donc perçu avec inquiétude. « Je connais bien la mentalité des Anglo-Saxons, précise Patrick Couvreur, chercheur à Paris-Sud et membre de l’Académie des sciences. Si on commence à finasser, cela ne passera pas. »Après avoir fait durer le suspense jusqu’au bout, Polytechnique a donc indiqué qu’elle soutenait l’objectif inscrit dans le document remis le 22 décembre : créer une « integrated research intensive university ».Les questions qui fâchent renvoyées à plus tardTout n’est pas réglé pour autant. Les questions qui fâchent ont été renvoyées à plus tard. Quelle forme prendra « l’intégration » ? Gilles Bloch, qui a la victoire modeste, se veut rassurant : « Derrière ce terme, certains collègues voient la dissolution des grandes écoles dans l’université, constate Gilles Bloch, la perte de contrôle sur la sélection des étudiants ou le budget. Ce n’est pas cela ! On ne veut pas faire disparaître la visibilité de Polytechnique, d’HEC ou de l’ENS Cachan, qui sont des atouts pour Paris-Saclay. » Le président de l’UPS l’assure : les écoles pourront continuer à sélectionner leurs étudiants, diplômer leurs ingénieurs, conserver leurs moyens ou créer des formations spécifiques.Autre inconnue : quels établissements seront-ils présents dans les classements ? Là aussi, le document rendu le 22 décembre est resté flou à dessein. L’objectif est que le nom qui figure dans celui de Shanghaï soit Paris-Saclay, et ce « avant qu’on ait perdu Paris-Sud et Polytechnique », précise M. Bloch. Mais cela n’exclut pas la présence d’entités de l’UPS dans des classements thématiques, comme celle d’HEC dans le palmarès du Financial Times des écoles de gestion, par exemple.La suite de la saga Paris-Saclay sera suivie à la loupe. Par ses concurrents, par le jury des initiatives d’excellence comme par les autres établissements français. Du fait du prestige de ses membres et de son poids dans la recherche nationale (15 %), le cas Paris-Saclay fait figure de symbole. Figé depuis deux cents ans, archaïque et inégalitaire par bien des aspects, le système français d’enseignement supérieur est en train de muter en profondeur, bousculé par la violence de la compétition internationale.Benoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.12.2015 à 15h48 • Mis à jour le24.12.2015 à 15h52 | Eric Nunès Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale, serait-elle également chargée de l’exportation de la législation française ? On pourrait le croire à la lecture du courrier qu’elle a fait parvenir le 27 octobre à Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies (ONU), et que Le Monde a pu consulter.Dans cette lettre, la ministre promeut la toute nouvelle protection qu’offre aux stagiaires la législation française. En l’occurrence la loi sur l’encadrement des stages, votée le 10 juillet 2014. Et si les décrets d’application n’ont été promulgués que plus d’un an plus tard, le 26 octobre 2015, l’envoi du courrier à son excellence Ban Ki-moon a été plus diligent.Vingt-quatre heures après la publication des textes d’application, la ministre a envoyé sa missive, qui vante « une législation complète permettant de mieux définir les stages comme un dispositif de formation ».Précarité au sein même de l’institutionPourquoi l’ONU s’inspirerait-elle du droit français pour réformer leur administration ? L’institution n’a pas apprécié de se retrouver sous le feu des médias parce qu’elle ne défraie pas les membres les plus fragiles de son administration. L’histoire a été abondamment relayée par la presse durant l’été 2015.David Hyde, un Néo-Zélandais de 22 ans, stagiaire sans le sou des Nations unies, orchestre la médiatisation de sa situation : dans l’univers cossu des plus hautes administrations onusiennes, les stagiaires ne sont, en effet pas rémunérés, leurs frais de transport ne sont pas remboursés, leur logement est à leur charge. Le jeune homme pose devant une tente plantée à Genève, son seul abri avant d’aller travailler gratuitement pour l’institution. L’image fait le tour du monde.Lire aussi :Un stagiaire de l’ONU a vécu sous une tente pour protester contre son absence de rémunérationMême si David Hyde a avoué, par la suite, une mise en scène, la précarité des stagiaires des Nations unies est une réalité. L’épisode suscite un malaise au sein de l’institution. Ahmad Fawzi, l’un des porte-parole de l’institution, a dû expliquer, le 14 août, le fonctionnement interne de l’administration : « Il n’y a pas de ligne de budget pour le paiement des stagiaires. » Aux Etats membres d’accorder l’argent nécessaire pour les défrayer.Doutes du ministère des affaires étrangèresLes stagiaires onusiens pourront-ils bénéficier d’un coup de pouce ? « La question est à l’ordre du jour de la 5e commission de l’assemblée générale des Nations unies, qui gère les questions administratives et financières », affirme le ministère de l’éducation nationale. Elle devrait être examinée dans un an, fin 2016.Quant aux chances de révision du système actuel au sein des Nations unies pour le rendre plus équitable, le ministère des affaires étrangères français ne cache pas ses doutes : la France ne pourra porter seule une mesure entraînant une hausse des dépenses. L’indemnisation des stagiaires ne doit « pas entrer en contradiction avec le nécessaire contrôle de l’évolution des budgets des organisations internationales », précise le Quai d’Orsay dans une réponse à une question du député Les Républicains Bernard Accoyer.Un long chemin reste encore à parcourir avant que l’indemnisation des stagiaires de l’ONU devienne une réalité.Lire aussi :Malgré la loi « stagiaires », les abus continuentEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.12.2015 à 13h32 • Mis à jour le24.12.2015 à 16h59 A la veille de Noël, une petite note positive. Le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A, c’est-à-dire sans aucune activité, a diminué de 15 000 (- 0,4 %) en novembre, selon les chiffres publiés, jeudi 24 décembre, par Pôle emploi et le ministère du travail. Il s’établit ainsi à 3 574 800.La ministre du travail, Myriam El Khomri, y voit la confirmation d’une tendance à la stabilisation, la hausse du nombre de chômeurs de catégorie A ayant été limitée à 0,1 % sur les trois derniers mois. Le problème, c’est que depuis deux ans aucune baisse mensuelle n’a pu être enregistrée deux mois de suite. Et que, sur un an, le nombre de demandeurs d’emploi de cette seule catrégorie A est en augmentation de 2,5 %.Quelles sont les raisons de ce chômage persistant ? L’horizon va-t-il se dégager dans l’année qui s’ouvre ? Comment et sur quoi le gouvernement compte-t-il agir ? Un rapide tour d’horizon pour comprendre un peu mieux ce sujet de l’emploi en France.Pourquoi le chômage ne se résorbe-t-il pas ? Début décembre, l’Insee a annoncé un bond du taux de chômage au troisième trimestre, celui-ci atteignant 10,2 % de la population active en France métropolitaine, soit son plus haut niveau depuis 1997.Le mois de novembre marque certes une baisse, sur un mois, du nombre des demandeurs d’emploi quand on se limite à observer la catégorie A. Mais, sur un an, il est en hausse de 2,5 %. Surtout, si l’on comptabilise l’ensemble des catégories A, B et C (incluant donc ceux qui sont en activité réduite) en France métropolitaine, le chiffre des demandeurs d’emploi s’élève à 5 442 500, et il est en hausse de 0,1 % sur un mois et de 5,1 % en un an.Ces résultats témoignent d’une activité économique qui reste encore trop fragile pour laisser entrevoir un recul durable du chômage. Le – petit – retour de la croissance, qui ne devrait guère dépasser 1,1 % en 2015 selon l’Insee, est trop poussif pour relancer l’activité, et l’emploi.C’est ainsi que l’emploi salarié dans les secteurs marchands non agricoles est resté stable au troisième trimestre. Neuf cents postes ont même été détruits au cours de ce trimestre, ramenant leur total à 15 847 900. Dans la construction et l’industrie, l’emploi a continué de reculer, de respectivement 0,8 % et 0,5 %. Il faut remonter jusqu’à 2011 pour trouver une création nette d’emploi dans l’industrie.Au total, sur un an à fin septembre, le niveau de l’emploi salarié est en hausse de 0,2 % seulement : les créations d’emplois ne sont donc pas suffisantes pour absorber la hausse naturelle de la population active. En 2014, 160 000 actifs sont arrivés sur le marché du travail, selon l’Insee. A en croire les différentes prévisions, même avec une croissance à 1,8 % du produit intérieur brut (PIB), le recul ne serait que de 0,2 point, soit 200 000 emplois créés…Quelles sont les perspectives ? La France a besoin d’une croissance plus forte et plus durable pour parvenir à inverser la tendance sur le front du chômage. Or, sur ce plan, la dernière note de conjoncture de l’Insee, mi-décembre, n’est pas rassurante : au quatrième trimestre, la croissance du PIB ne devrait atteindre que 0,2 %, soit deux fois moins que ce que prévoyait l’Institut il y a encore deux mois.A ce titre, un indicateur inquiète toujours : celui de l’inflation. Les prix à la consommation ont baissé de 0,2 % en novembre. Sur un an, les prix sont stables. Mais cette inflation molle, quasiment généralisée en zone euro, est synonyme de croissance anémique et elle est risquée pour l’économie si elle s’installe.Lire aussi :Sombre tableau pour l’économie françaiseIl y a quelques bonnes nouvelles cependant dans ce tableau peu réjouissant. Tout d’abord, la production industrielle a progressé de 0,5 % en octobre par rapport au mois précédent. Sur les trois derniers mois, elle est en hausse de 2,3 % par rapport aux trois mêmes mois de 2014.Par ailleurs, après avoir baissé de − 11 000 au premier trimestre, l’emploi intérimaire a augmenté au cours du deuxième trimestre de + 20 000, puis de + 16 000 au troisième trimestre (alors qu’on s’attendait à une hausse de 4 000 emplois intérimaires). Cette dynamique devrait se prolonger : + 16 000 et + 14 000 pour les deux premiers trimestres 2016.Lire aussi :Hausse de l’intérim, un bon signal pour l’emploiOr, en général, quand la reprise arrive, les entreprises commencent par recruter des intérimaires, avant de pérenniser les embauches. La reprise, le gouvernement dit l’entrevoir en 2016 : il table sur une hausse de 1,5 % du PIB.Cette estimation est toutefois jugée ambitieuse par les économistes. Selon l’Insee, de nombreux aléas demeurent : les effets des attentats, dont la persistance, début 2016, reste difficile à évaluer, ou encore l’ampleur du ralentissement dans les pays émergents, qui a pesé sur le commerce extérieur.Cela fait dire aux experts de l’Insee que le chômage « devrait baisser légèrement pour retrouver, à la mi-2016, son niveau de 2015 » (10,4 %). De véritable inversion de la courbe, il n’est toujours pas question.Que compte faire le gouvernement ? Dès le lendemain de la défaite des élections régionales, marquées par la progression du vote Front national avec un « sujet chômage » qui reste l’une des principales préoccupations des Français, le premier ministre, Manuel Valls, a annoncé, le 14 décembre, la préparation d’« un plan massif de formation pour les chômeurs » et des mesures pour doper l’apprentissage.Selon la ministre de l’emploi, Myriam El Khomri, l’accompagnement des personnes peu qualifiées sera au cœur du plan pour l’emploi qui doit être présenté en janvier. La ministre planche aussi sur la réforme du code du travail, prévue pour mars.La formation des chômeurs a un effet immédiat : ces personnes n’étant plus comptabilisées dans les statistiques à partir du moment où elles commencent une formation, cela fait baisser rapidement les chiffres. A moyen terme, cette mesure peut toutefois avoir des effets positifs si les qualifications sont bien ciblées.Lire aussi :Le gouvernement prépare un « plan massif » de formation pour les chômeursM. Valls a aussi promis de valoriser l’apprentissage alors que ces contrats en alternance entre l’entreprise et les études ont faibli de 8 % en 2013 et de 4 % en 2014. Un geste vers les jeunes, particulièrement touchés par le chômage. Cependant, selon l’économiste Eric Heyer, directeur du département analyse et prévision à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), cette mesure repose en partie sur une erreur de diagnostic : si l’apprentissage baisse, c’est surtout, selon lui, parce que le secteur du BTP ne se porte pas bien.Lire aussi :Que faut-il attendre des mesures pour l’emploi annoncées par Manuel Valls ?Le premier ministre a également dit vouloir « encourager » les emplois de service (aide à domicile, garde d’enfants, jardinage…). De plus, un nouveau traitement contre le chômage de longue durée pourrait être testé. Une proposition de loi des députés socialistes, dite « d’expérimentation territoriale » visant à ramener à « zéro » le nombre de personnes qui cherchent un emploi depuis au moins un an, a été adoptée, à l’unanimité, par l’Assemblée nationale le 10 décembre.Ce texte prévoit d’offrir à des chômeurs de longue durée un poste en CDI dans des activités socialement utiles. Le dispositif devrait d’abord s’appliquer dans une dizaine de territoires, pendant cinq ans.Lire aussi :Un remède pour ramener à « zéro » le chômage de longue durée ?Il reste désormais quelques mois à François Hollande pour tenir sa promesse « d’inverser la courbe du chômage ». Il en a fait une condition pour se présenter à l’élection présidentielle de 2017.Lire : Le post du blog Lui Président : Inversion de la courbe du chômage 24.12.2015 à 10h59 • Mis à jour le24.12.2015 à 11h55 Un homme a été arrêté et inculpé en Belgique, jeudi 24 décembre. L’individu, « Abdoullah C., né en 1985, de nationalité belge », a échangé plusieurs appels avec Hasna Aït Boulahcen, cousine de Abdelhamid Abaaoud, l’instigateur présumé des attentats du 13 novembre, « après les attentats terroristes et avant l’assaut de Saint-Denis », selon le parquet belge.Boulahcen et Abaaoud sont morts, ainsi qu’un troisième homme jusqu’ici pas identifié, ont été tués lors d’une fusillade dans le bâtiment où ils étaient retranchés le 18 novembre.Selon la presse belge, les enquêteurs ont mis la main sur le suspect lors d’une perquisition « discrète », menée mardi dans le centre de Bruxelles et rendue publique jeudi afin de ne pas alerter d’éventuels complices. Il est notamment soupçonné d’appartenance à une organisation terroriste, précise le parquet.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : où en est l’enquête ?Plusieurs suspects encore recherchésIl s’agit du neuvième suspect inculpé en Belgique en lien direct avec les attentats, qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés à Paris et à Saint-Denis. Les huit autres personnes inculpées sont accusées d’avoir, à différents degrés, aidé Salah Abdeslam, principal suspect toujours en fuite dans cette affaire.Un peu plus d’un mois après les attentats les plus sanglants ayant jamais eu lieu sur le sol français, les parcours et les rôles des principaux protagonistes identifiés se précisent petit à petit. Les complicités ou les aides dont ils ont pu bénéficier également.A ce stade, deux hommes faisant l’objet de mandats d’arrêt internationaux sont toujours en fuite : Salah Abdeslam, et l’un de ses proches, Mohammed Abrini. Des mises en examen de complices présumés ont eu lieu, en France et en Belgique. Lire aussi :Assaut de Saint-Denis : le rapport du RAID n’éclaircit pas les zones d’ombre Adrien Pécout et Isabelle Rey-Lefebvre La piqûre de rappel est bienvenue : le ministre de l’intérieur a adressé aux préfets, le 16 décembre, un « télégramme » recensant les mesures mises en place dès le 23 avril, au lendemain de l’attentat évité contre une église de Villejuif (Val-de-Marne). Bernard Cazeneuve demande « une vigilance toute particulière à l’égard des messes et offices de Noël qui, tout à la fois, concentreront en un même lieu un public nombreux et pourraient constituer des cibles d’une exceptionnelle force symbolique », ordonnant de prendre contact avec les responsables diocésains et leurs « référents sécurité ».A Pontoise (Val-d’Oise) comme ailleurs, on adapte ces consignes aux réalités locales. La cathédrale Saint-Maclou, édifice gothique du XIIe siècle, est prête, avec crèche et bouquets de fleurs, à accueillir les messes de Noël des 24 et 25 décembre. Une trentaine de paroissiens ont été mobilisés : par groupes de quatre ou cinq, ils filtreront les entrées par une seule porte à la fois, en surveillant particulièrement les sacs d’une certaine taille. « Nous connaissons déjà bien les fidèles et les habitués, mais Noël est, bien sûr, l’occasion d’un plus large rassemblement », explique Pierre Machenaud, curé de Pontoise.« Le but est d’abord d’être accueillant en ces temps où nous ressentons plus encore le besoin de fraternité et d’attention les uns aux autres, juge Vincent Malherbe, retraité de fraîche date et paroissien très actif, qui dirigera les opérations. Il y a huit jours, à l’occasion d’une messe télévisée, nous avons déjà pris des précautions particulières et nous sommes donc rodés. »Affluence nouvelle Comme beaucoup de responsables de paroisses l’ont constaté, les attentats de novembre ont suscité une affluence nouvelle dans les églises, et ce Noël pourrait être encore plus fédérateur que d’habitude pour les familles chrétiennes dont c’est parfois la seule occasion de participer à une messe.« Les catholiques ne sont pas dans une psychologie sécuritaire », admet Mgr Olivier Ribadeau-Dumas, porte-parole de la Conférence des évêques de France, dont les membres ont été associés aux échanges au sein de la commission de sécurité des lieux de culte, coordonnée par le préfet Thierry Coudert et mise en place dès janvier, après les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher. Chaque évêché est désormais doté d’un référent sécurité, en contact permanent avec le directeur de cabinet du préfet. Ceux-ci déterminent en commun les églises nécessitant une protection renforcée en raison de leur affluence ou de leur intérêt touristique. Sur les 45 000 lieux de culte catholiques du pays, 140 à 150 relèvent de cette catégorie.La cathédrale de Strasbourg est un de ces édifices très visités, et les autorités catholiques prennent au sérieux les consignes déjà en vigueur depuis qu’a ouvert le marché de Noël, début décembre. « Nous serons très stricts et nous prendrons des mesures inédites : les paroissiens bénévoles, que nous avons formés à cela, filtreront les entrées, feront ouvrir les sacs, interdiront l’entrée aux porteurs de gros bagages ou de sacs à dos. Ils ne feront pas de palpations mais demanderont tout de même à ouvrir les gros manteaux, précise le chanoine Bernard Xibaut. Nous redoutons les files d’attente et ne tolérerons pas de gens debout. Dès que toutes les chaises seront occupées, nous fermerons les portes de la cathédrale. »Des sociétés privées de sécurité Le ministre de l’intérieur a aussi insisté sur la nécessité de veiller aux véhicules stationnés à proximité des lieux de culte, quitte à ce que les maires prennent des arrêtés temporaires d’interdiction d’y stationner. A l’extérieur, ce seront donc des patrouilles de police et de gendarmerie, « dynamiques » (en mouvement) ou « statiques », qui assureront la surveillance.A Paris et dans sa banlieue, une dizaine d’édifices sont très surveillés et pour les lieux les plus touristiques, comme le Sacré-Cœur de Montmartre, Notre-Dame de Paris et la basilique de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), il a été fait appel à des sociétés privées de sécurité. « Nous mobilisons beaucoup d’agents à Notre-Dame et Saint-Denis, confirme Arnaud Demaret, directeur de la société Elytis. Ce travail est stressant, exige de la rapidité, du sang-froid, de la courtoisie. Comme il y a beaucoup de monde, des millions de visiteurs, il faut aller très vite et nous craignons toujours de louper quelque chose. »Adrien PécoutJournaliste au MondeIsabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sylvia Zappi Inscrite dans le projet de révision de la Constitution présenté mercredi 23 décembre, la proposition sur la déchéance de nationalité sera applicable à toutes les personnes françaises nées d’un ou deux parents étrangers et ayant conservé leur nationalité étrangère. Jusqu’alors, elle pouvait être prononcée à l’encontre de personnes naturalisées, ayant conservé leur ancienne nationalité, mais pas pour les Français de naissance.Longtemps, les chiffres sur les personnes potentiellement concernées sont restés approximatifs, du fait de l’absence d’enquête nationale sur les binationaux. Le droit français autorise la double nationalité et n’exige aucune déclaration. Seule indication donnée par le recensement, plus de 40 % des immigrés vivant en France possèdent la nationalité française.Pour la première fois, dans l’enquête Trajectoires et origines, réalisée entre 2008 et 2009, les chercheurs de l’Institut national d’études démographiques (INED) ont demandé aux personnes interrogées s’ils possédaient une autre nationalité. D’après les réponses obtenues, les binationaux représentent 3,3 millions de personnes (5 % de la population de la France métropolitaine âgée de 18 à 50 ans), dont 90 % sont immigrés ou descendants d’immigrés. « C’est le seul chiffre fiable, explique Patrick Simon, sociodémographe à l’INED, car il n’existe aucun fichier ni recensement des Français à double nationalité. » Selon le chercheur, les ressortissants à double nationalité sont très fréquents chez les immigrés du Maghreb (66 %), les Turcs (55 %) et les Portugais (43 %), mais rares chez les personnes originaires d’Asie du Sud-Est.Lire aussi :Déchéance de nationalité : comment modifie-t-on la Constitution ?L’ensemble des droits français sont acquisEn France, le droit s’applique de manière pleine et entière pour une personne française qui a aussi une autre nationalité : elle a droit à un passeport français, peut exercer son droit de vote et d’éligibilité, et a accès à tous les emplois publics. « La France reconnaît la double nationalité pour ses ressortissants mais, sur son sol, elle les considère avant tout comme des ressortissants français. A l’inverse, dans l’autre pays de nationalité, le droit national de ce pays sera souvent prépondérant », explique le chercheur de l’INED. Un immigré naturalisé peut cumuler la nationalité française et celle d’origine (dans le cas où son pays permet la double nationalité), tout comme les descendants d’étrangers nés en France qui deviennent français à leur majorité ou par anticipation.La mesure de privation de la nationalité a été introduite dans le droit français au début du XIXe siècle dans le code civil. Ces dispositions visaient les émigrés français ayant fui la Révolution, considérés comme traîtres à la patrie. Mais, dès cette époque, il était possible pour un ressortissant étranger d’acquérir la nationalité sans abandonner sa nationalité d’origine. C’est le régime de Vichy qui a eu le plus recours aux mesures de déchéance, notamment contre les juifs d’origine étrangère. Depuis l’ordonnance de 1945, qui oblige le gouvernement à prendre une décision par décret en Conseil d’Etat, on ne « dénaturalise » plus guère, remarquait en 2008 Bernard Schmid, juriste du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP).Plus d’une fois, la déchéance de nationalité a été agitée par la droite et l’extrême droite. Ce fut le cas en 2001 après les sifflets qui avaient accueilli la Marseillaise lors d’un match amical France-Algérie disputé au Stade de France. Le FN avait alors brandi cette proposition pour punir ceux qui « salissaient la France ». La même polémique avait suivi des incidents identiques lors d’un autre match amical entre la France et la Tunisie en 2008.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.12.2015 à 16h36 | Aurélie Collas « Monsieur le Président (…), En tant que jeunes lycéens et futurs citoyens issus de l’immigration, nous nous sentons doublement en danger, d’une part car ce genre de choses risque de se reproduire, et d’autre part, nous avons peur de l’amalgame qui peut en être fait. »C’est ce besoin d’exprimer sa tristesse et son indignation, cette volonté de « ne pas rester passif » et de « faire barrage [aux terroristes] et aux idées extrémistes et racistes » qui a conduit les élèves de la 2nde 5 du lycée Victor-Hugo de Marseille à écrire à François Hollande, quelques jours après les attentats. La lettre, rédigée le 18 novembre en cours d’histoire-géographie, a gravi un à un les échelons de l’éducation nationale. Elle devrait arriver cette semaine au Palais de l’Elysée, sa destination.Ses jeunes auteurs, âgés de 15-16 ans, sont majoritairement issus des collèges d’éducation prioritaire des quartiers nord de Marseille, d’origine maghrébine ou comorienne, de confession musulmane pour beaucoup, et ont voulu exprimer leur peur des attaques terroristes. Contrairement aux attentats de janvier, les victimes n’ont pas été tuées pour ce qu’elles faisaient ou pour leur religion. « Ça aurait pu être nous. Ça pourrait se passer à Marseille ou n’importe où », résume Tadjidine, un élève de la 2nde 5.« C’est pas de ma faute ! »Au lycée Victor-Hugo comme ailleurs, il a fallu libérer la parole. Accueillir l’émotion, rassurer ; contextualiser, recadrer les débats. Dans un climat bien différent de celui de janvier. « Après Charlie, c’était plus compliqué, rapporte Christine Guerel, la proviseure. Les élèves étaient choqués que des gens soient tués, mais il y avait ces caricatures qui les avaient blessés et qui ne passaient pas. Ce  ’’mais’’ était difficile à entendre pour nous, éducateurs. Là, ils se sont identifiés à cette jeunesse du Bataclan. »Mais ce qui les a surtout poussés à écrire cette lettre, c’est leur volonté de faire quelque chose pour lutter contre les amalgames. « Il y a eu, dès le lundi matin après les attentats, ce besoin fort de dire qu’on n’avait rien à voir avec eux, qu’on aimerait qu’en France, les gens ne pensent pas cela », rapporte Seta Kilndjian, leur professeure d’histoire-géographie. « Même s’ils ne sont pas dupes, ils savent que des gens font cet amalgame et ils en sont eux-mêmes victimes, par des regards de travers, des propos racistes, des contrôles d’identité qu’ils vivent comme des injustices. »Imaginée dans son cours le lundi après les attentats, l’idée de la lettre est apparue comme une manière de montrer leur implication, mais aussi leur mal-être. « Ça me touche énormément que les gens confondent le terrorisme avec la religion musulmane, confie Akram, un autre élève de 2nde 5. En janvier, il y a eu énormément d’amalgames. Ça commençait à se calmer et maintenant c’est reparti », déplore-t-il.Ce fameux lundi, Akram a lâché à sa professeure, en classe : « Mais Madame, c’est pas de ma faute ! ». « Je lui ai demandé pourquoi il pensait une chose pareille. Il m’a répondu : "Je ne veux pas qu’on pense que je suis impliqué là-dedans", raconte Mme Kilndjian. Ils sont victimes, et en même temps ils ont un sentiment de culpabilité. Ils ont l’impression que la société leur renvoie cette image et en souffrent beaucoup. » En conclusion de leur lettre, les élèves demandent au président de faire « tout ce qui est en [son] pouvoir pour protéger tous les Français ». En février, Manuel Valls et Najat Vallaud-Belkacem leur avaient rendu visite, lors d’un déplacement à Marseille. Maintenant que le premier ministre et la ministre de l’éducation les connaissent, ils se disent qu’ils ont une chance d’être entendus.Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Hélène Bekmezian Au terme de bientôt trois semaines d’état d’urgence en France, et alors que la majorité socialiste présente, mercredi 2 décembre, un dispositif de contrôle parlementaire de cet état sécuritaire d’exception, des responsables politiques commencent à formuler critiques et craintes sur d’éventuelles dérives.Outre les six députés socialistes et écologistes qui ont voté contre la prolongation de l’état d’urgence jeudi 19 novembre, d’autres voix s’élèvent désormais pour mettre en garde contre le tout-sécuritaire. Le groupe des députés Front de gauche, s’il a unanimement voté la prolongation et le renforcement de l’état d’urgence, a ainsi lancé sur son site Internet et sur les réseaux sociaux un appel à la « vigilance citoyenne », afin que d’éventuels cas de « dérives » lui soient signalés.André Chassaigne, chef de file des élus Front de gauche, qui compte en présenter un « relevé » au premier ministre et demander des « éclaircissements », a dit :« Certaines perquisitions paraissent infondées, ou menées de façon trop brutale, des assignations à résidence sont sans lien avec la lutte contre le terrorisme, certaines manifestations sont interdites mais c’est à géométrie variable ».Lire aussi :Les députés veulent contrôler « en temps réel » l’état d’urgenceUn état « intermédiaire », qui doit le resterMardi 1er décembre, lors de la séance de questions au gouvernement, la communiste Jacqueline Fraysse (Hauts-de-Seine) a interpellé l’exécutif sur des « événements vécus comme des excès [qui] nous sont d’ores et déjà signalés ».« En aucun cas l’état d’urgence ne peut signifier l’interpellation brutale et les gardes à vue sans fondement de citoyens n’ayant rien à se reprocher, ce qui cultive un climat de peur, d’insécurité et de division contre lequel vous dites, à juste titre, vouloir lutter. L’entrave constatée à certaines expressions citoyennes et syndicales nous inquiète également ».Avant elle, l’écologiste Paul Molac (Morbihan) avait également interrogé le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, sur « des informations [qui] font état d’une application trop large de certaines mesures ».« Le ministre de l’intérieur a d’ailleurs éprouvé le besoin d’envoyer une circulaire à tous les préfets afin de préciser les conditions d’application des perquisitions administratives et des assignations à résidence. Nous nous interrogeons fortement sur certains cas précis qui touchent notamment des militants, sans aucun lien a priori avec le djihadisme, qui, en Dordogne comme à Rennes, ont été perquisitionnés ou assignés à résidence ».De son côté, le député PS de la Seine-Saint-Denis Daniel Goldberg aimerait aller plus loin que les mesures proposées par le président de la commission des lois, Jean-Jacques Urvoas, pour contrôler l’état d’urgence. M. Goldberg propose que des cellules départementales soient mises en place, avec des élus locaux et autour du préfet de département.Au micro de France Inter, le socialiste Julien Dray, conseiller régional d’Ile-de-France, a lui aussi fait part de ses réserves mardi matin, estimant que « l’état d’urgence conduit toujours à des dérapages ». « Ça doit rester un état intermédiaire », a prévenu ce proche de Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale.Enfin, à droite, des critiques se sont fait entendre, notamment par la voix de Dominique de Villepin. Sur le plateau de RMC, l’ancien premier ministre a mis en garde contre « la tentation d’une dérive autoritaire, sécuritaire ». « On va jusqu’à perquisitionner des fermes maraîchères, à assigner à résidence des écologistes », a-t-il regretté.Lire aussi :Olivier Beaud : « Il ne faut pas constitutionnaliser l’état d’urgence »Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.12.2015 à 12h51 • Mis à jour le02.12.2015 à 12h55 | Elvire Camus La dernière fois que David Cameron a demandé l’aval du Parlement pour bombarder la Syrie, le 30 août 2013, les députés ont répondu, à une courte majorité, « non ». Mercredi 2 décembre, le premier ministre britannique s’apprête à le consulter à nouveau sur la question. Cette fois, l’issue du vote fait peu de doute.Comme le rappelle la BBC, « David Cameron a toujours dit clairement qu’il ne porterait la question devant l’Assemblée que s’il était absolument sûr d’obtenir une majorité ». Sa décision a notamment été prise une fois qu’il a été certain que l’opposition, dont le dirigeant Jeremy Corbyn est fermement opposé à ces frappes, n’imposerait pas de consignes de vote à ses membres.Travaillistes ou pas, les députés semblent majoritairement favorables à l’extension des frappes de la Royal Air Force à la Syrie – l’engagement britannique dans la coalition contre l’organisation Etat islamique (EI) se limite pour l’heure à l’Irak. Comment expliquer ce revirement, deux ans après la première consultation ? La presse britannique apporte quelques éléments de réponse.« Notre allié blessé »Plusieurs facteurs expliquent ce changement, estime ainsi The Independent. Tout d’abord, la cible des raids n’est plus la même : « Cela aide que l’ennemi soit maintenant l’EI. Il y a deux ans, quand il s’agissait de frapper les forces loyales à Bachar Al-Assad, plusieurs députés avaient des doutes. » Surtout, « l’humeur au Parlement a changé depuis les attaques du 13 novembre à Paris. La question n’est plus seulement de savoir si les frappes vont “marcher” […], mais si nous sommes prêts à snober une demande explicite d’aide formulée par notre allié blessé, la France ». La semaine dernière, le président français avait demandé à « tous les députés britanniques d’approuver » des frappes en Syrie « en solidarité avec la France ».Lire aussi :David Cameron dans son rôle de meilleur allié de la FrancePour le Financial Times, le fait que la Russie se soit engagée militairement en Syrie il y a plus d’un mois est également un facteur contribuant à faire pencher les députés vers le « oui ».L’importance du débatMais la quasi-garantie d’une majorité ne doit pas dispenser le Parlement de débattre, estime The Guardian, pour qui frapper sans stratégie serait un désastre :« Ceux qui prônent l’usage de la force, qui va inévitablement coûter des vies à des innocents et à nos ennemis, ont la charge d’expliquer pourquoi leur proposition est nécessaire et efficace. »Selon The Irish Times, beaucoup de députés ne sont d’ailleurs pas prêts à accepter la réalité telle qu’elle est présentée par le gouvernement, surtout après 2003 et l’engagement du Royaume-Uni dans la guerre de George W. Bush en Irak. Ils entendent ainsi interroger David Cameron sur l’objectif britannique à long terme, l’impact militaire réel de la Grande-Bretagne sur le terrain et les alliés sur lesquels elle pourra s’appuyer au sol après les bombardements (David Cameron assure que la coalition anti-EI peut s’appuyer sur 70 000 combattants modérés) :« Le souvenir de précédentes évaluations des “renseignements”, des armes de destruction massive et des promesses de premier ministre, ne s’est pas estompé. »Or, pour le Telegraph, si le Parlement vote en faveur des frappes en Syrie, l’action du Royaume-Uni sera plus symbolique qu’efficace, car le pays ne pourra envoyer que « deux à quatre avions » de combats supplémentaires par rapport aux huit actuellement opérationnels en Irak :« M. Cameron serait le premier à l’admettre […], se cantonner à bombarder les positions [de l’EI] ne reviendrait qu’à contribuer de façon limitée à l’objectif global de la coalition qui est la destruction de l’EI. »Lire le compte-rendu de chat :« Une campagne aérienne seule est insuffisante pour l’emporter face à l’Etat islamique »Elvire CamusJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Julia Pascual Depuis l’entrée en vigueur de l’état d’urgence, une trentaine de lieux de culte musulman ont été perquisitionnés, deux mosquées ont fait l’objet de fermetures administratives ainsi que plusieurs salles de prières clandestines. Huit ministres du culte ont également été assignés à résidence. C’est ainsi le cas de l’imam canado-marocain Mohamed Khattabi, dont l’avocat devait déposer, mercredi 2 décembre à Paris, un référé-liberté devant le juge administratif, accompagné d’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC). L’assignation à résidence, telle que prévue par la loi du 20 novembre prorogeant l’état d’urgence, y est attaquée.Lire aussi :L’islam radical, cible des autorités depuis les attentatsMe Arié Alimi dénonce la disproportion entre l’atteinte aux libertés et l’objectif de sûreté poursuivi : « On est face à une accumulation de mesures – assignation, obligation de pointage – qui entraînent quelque chose d’équivalent au bracelet électronique voire à une mesure d’emprisonnement, si l’on tient compte du reliquat de liberté dans une journée une fois soustrait le temps de transport vers le commissariat trois ou quatre fois par jour, détaille Me Alimi. Il y a aussi la durée d’assignation, qui peut aller jusqu’à douze heures par jour. Enfin, alors que le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve avait indiqué en commission parlementaire que le recours naturel contre les assignations à résidence était soit le référé-liberté, soit le référé-suspension, on constate que tous les référés sont rejetés au motif qu’il n’y a pas d’urgence. »La condition d’urgenceLe 26 novembre, le référé-liberté de David M., un Arménien de 21 ans atteint de cécité et assigné à résidence, a en effet été rejetée par le juge administratif de Nîmes au prétexte que « Monsieur M. n’apporte pas de justifications suffisantes, de nature à établir l’existence d’une situation d’urgence ». L’urgence est la condition de recevabilité d’un référé-liberté, procédure d’exception qui permet un examen par le juge administratif sous 48 heures dans le cas d’une atteinte grave à une liberté fondamentale.Le 30 novembre, le tribunal administratif de Rennes a rejeté à son tour cinq requêtes en référé-liberté contre des assignations à résidence prises par le ministre de l’intérieur dans le cadre de la COP21. Le magistrat a aussi considéré que les requérants ne justifiaient pas suffisamment de l’urgence de leur demande, mais il ne s’est pas prononcé sur le fond.Au moins deux autres référés-liberté ont été rejetés le 27 novembre, à Paris, sans que, cette fois, la condition à l’urgence n’ait été examinée par le juge.L’imam montpelliérain Mohamed Khattabi est actuellement assigné à son domicile entre 20 heures et 6 heures. Il doit demeurer sur le territoire de sa commune et se présenter trois fois par jour au commissariat. L’arrêté d’assignation justifie la mesure en arguant que M. Khattabi « attire l’attention depuis plusieurs années en raison de ses prêches anti-occidentaux, incitant au djihad et prônant l’usage de la violence : que ses références, proches de celles prônées par l’organisation terroriste Daech, sont susceptibles de contribuer à faire basculer des fidèles dans la radicalisation ».« Règlement de compte »L’intéressé y voit une « injustice sans nom ». « C’est un règlement de compte, c’est pour me rappeler à l’ordre, assure au Monde le religieux. S’il y a bien un imam qui a condamné le terrorisme, c’est moi ». Il ajoute que les deux perquisitions, menées à son domicile et à la mosquée Aïcha, « ont été négatives ». Dans le référé-liberté déposé par son conseil, il est présenté comme un « homme de paix et de tolérance ». Loin du portrait dressé, par exemple, par la députée socialiste de l’Hérault Anne-Yvonne Le Dain, qui le qualifie d’« intégriste ».Certains prêches de M. Khattabi ont, il est vrai, suscité de vives polémiques, notamment lorsqu’il a pu évoquer « l’égoïsme » naturel des femmes. Tout juste l’intéressé conçoit-il que sa « critique de l’occident dans ses valeurs » ou ses propos sur l’homosexualité ne soient pas appréciés.« On se trompe de cible, martèle pour sa part son avocat Me Arié Alimi. La problématique de ces assignations c’est que, très souvent, le motif utilisé est totalement fallacieux ».Julia PascualJournaliste au Monde Michel Guerrin Jules Frutos et Olivier Poubelle codirigent, depuis 2004, Le Bataclan, dans le 11e arrondissement de Paris. Ils possèdent 30 % de cette salle de concert dont l’actionnaire majoritaire est Lagardère. Le 13 novembre, ils n’étaient pas présents dans la salle quand les terroristes y sont entrés, tuant 90 personnes, dont deux de leurs collaborateurs, Nathalie Jardin et Thomas Duperron, et en blessant grièvement des dizaines d’autres. Ils ne sont pas rentrés dans la salle depuis le massacre – cela leur a été déconseillé par la police –, mais ils se rendent tous les jours devant. Dans une interview exclusive au Monde, les deux programmateurs, qui jouent un rôle central dans la musique populaire (ils produisent des spectacles et possèdent plusieurs salles), s’expriment pour la première fois depuis la funeste nuit du 13 novembre. Ils évoquent le traumatisme au sein des équipes ainsi que l’avenir du Bataclan.« Aucun carnage de cette ampleur n’a eu lieu dans une autre salle de musique au monde », note Olivier Poubelle. « Si on réunit des gens dans une salle, ce n’est pas pour les faire disparaître… renchérit Jules Frutos, qui évoque son sentiment de culpabilité. C’est une question sans solution, ce qui nous arrive. Aujourd’hui, c’est très difficile de travailler, on a peu de résistance. On ne se remet pas. »Lire l'intégralité de l'interview :« Rouvrir le Bataclan sera un chemin de croix »« Il y a un désir de Bataclan et de retrouvailles » « On a tous quelqu’un qui connaît un blessé ou un mort. Quand je lis les portraits des victimes dans Le Monde, je me dis que nous, patrons de salles, nous avons parfois tendance à oublier notre public. Ce qui lie toutes ces personnes, c’est la joie d’être ensemble, ce sont des gens qui nous semblent familiers et qu’on aurait aimé connaître. Je me dis aussi que mon métier est utile pour rassembler. Mais quand j’entends ici et là qu’une “génération Bataclan” a été fauchée, ça ne correspond à rien, ajoute Olivier Poubelle. La seule chose à dire, c’est qu’une joie de vivre a été assassinée. Et puis ça fait vingt ans que je travaille dans ce quartier, qui est un des plus mélangés de France, un des plus ouverts aussi. On se bat ici pour vivre ensemble. C’est un quartier anti-Le Pen. Mais les terroristes ont choisi ce quartier, non pour tout cela, mais pour tuer le plus de gens possible. Attention aux analyses réductrices. »Interrogé sur la possible plus grande vulnérabilité de la salle du Bataclan par rapport à d’autres lieux de concert, la distance étant très courte entre la rue et la salle, Olivier Poubelle répond : « Quand trois terroristes arrivent avec une kalachnikov pour tuer le plus de monde possible et sont prêts à mourir, ce ne sont pas vingt mètres de plus qui changent les choses. Le Bataclan respectait les règles de sécurité, comme les autres salles à Paris. Ce débat n’a pas de sens. »Les deux programmateurs se prononcent pour une réouverture de la salle, avant la fin 2016. « Il ne faut pas faire [du Bataclan] un mausolée. Ni un lieu de pèlerinage. Du reste, personne ne le réclame. » « Il est nécessaire de revoir les portes ouvertes. Les équipes veulent une reconstruction, les artistes aussi. On en parle beaucoup. Il y a un désir de Bataclan et de retrouvailles. Mais ce sera un long chemin de croix », avance Jules Frutos.Michel GuerrinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste William Audureau Ils étaient restés jusqu’à présent en dehors des débats. Les jeux vidéo viennent d’être cités dans le cadre de l’après-13 novembre par l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy, au micro d’Europe 1.« C’est une bonne idée, (…) un Noël désarmé, ou alors on mélange tout ? », questionne le journaliste par rapport au retrait des armes en plastiques de certains magasins de jouets. « Si on s’attaque à l’armement du père Noël, on pourrait peut-être regarder de plus près ces jeux vidéo d’une violence inouïe qui sont dans tous les cadeaux qui sont donnés. Il y a des priorités, et la priorité ce n’est pas le désarmement du père Noël », estime le président du parti Les Républicains.Retirer les jouets "armes" ? @NicolasSarkozy s'inquiète plutôt de la violence de certains jeux vidéo #E1Sarkozy https://t.co/rzhmefmxvh— Europe1 (@Europe 1)require(["twitter/widgets"]);A ce stade de l’enquête, rien ou presque ne relie pourtant le jeu vidéo aux auteurs des attentats du 13 novembre. Seule une déclaration datant de janvier 2013 de Samy Amimour, l’un des assaillants du Bataclan, évoque une pratique du jeu, lorsqu’il tente de justifier son adhésion au club de tir de la police nationale :« Cela fait un moment que je m’intéresse au tir sportif, d’ailleurs c’est pour cela que ma mère m’avait ramené une carte dédicacée d’une championne de tir. Depuis tout petit, je fais des jeux vidéo et, à 14 ans, j’ai eu ma première carabine en main au Sénégal avec mon oncle pour tirer les alouettes. J’aime regarder les épreuves de tir aux Jeux olympiques, ou le ball-trap par exemple. »Lire aussi :L’un des terroristes du Bataclan s’était entraîné dans un stand de tir parisienBlackout temporaire des éditeursDe son côté, l’industrie du jeu vidéo a décidé, au lendemain des attentats, d’un black-out sur les jeux de tir. La campagne publicitaire d’Electronic Arts pour Star Wars Battlefront a ainsi été suspendue une semaine.Bethesda en avait fait de même pendant cinq jours avec Fallout 4, situé dans un univers postapocalyptique. « Une question de décence », expliquait le 20 novembre au Figaro.fr Julie Chalmette, directrice générale de Bethesda France, éditeur de Fallout 4. « Nous n’avons pas envie de heurter les gens, qui n’ont pas forcément la tête à ça. » La campagne avait repris avec un tweet d’un personnage sifflotant la Marseillaise.Suite aux récents événements, nous avons tenu à respecter le deuil national en cessant toute communication durant ces derniers jours. (1/2)— Bethesda_fr (@Bethesda France)require(["twitter/widgets"]);Nous reprenons la parole à partir d'aujourd'hui, et Codsworth aussi. > https://t.co/ltDf05csHc (2/2)— Bethesda_fr (@Bethesda France)require(["twitter/widgets"]);Ubisoft a de son côté annulé toute communication autour de Rainbow Six Siege, un simulateur d’intervention tactique en situation de prise d’otage, sorti en catimini le 1er décembre. Joint par Le Monde, l’éditeur s’en explique :« Suite aux événements récents et par respect pour les victimes et leurs proches, nous avons décidé d’annuler la campagne de marketing et TV autour du jeu en France. Après, il est important de se rappeler que c’est une œuvre de fiction qui date de 1998 qui inspire l’univers du jeu, qui est similaire aux films, aux séries TV… »Activision Blizzard a également suspendu toute communication autour de Call of Duty : Black Ops III, un des jeux de tir les plus violents et les plus dérangeants de l’année. Déconseillé aux moins de 18 ans, il était malgré cela le deuxième jeu le plus vendu en France après Star Wars Battlefront sur la semaine du 16 au 22 novembre. « La campagne reprend doucement », fait-on savoir du côté de l’éditeur.La page Amazon consacrée aux jeux vidéo les plus offerts montre par ailleurs un visage moins sombre des jeux vidéo de Noël : ce mercredi matin, le trio de tête est constitué de La maison du style, Just Dance 2016 et Animal Crossing : Happy Home Designer, respectivement un jeu de stylisme, de danse et de décoration d’intérieur.« Qui n’a jamais joué aux jeux vidéo ? »Le lien entre jeu vidéo et violence est un serpent de mer médiatique. Alain Bauer, enseignant en criminologie au Conservatoire national des arts et métiers, avait déjà affirmé dans un article paru dans VSD le 18 mars que le célèbre jeu vidéo de tir Call of Duty servait d’entraînement aux apprentis djihadistes.« Evidemment, tous les joueurs ne sont ni djihadistes ni criminels. […] En revanche, toute la propagande du “Califat” est basée sur les codes des jeux vidéo, » précisait-il au Monde.David Thomson, journaliste et spécialiste du djihadisme français qui a interrogé une dizaine de militants pro-EI suite aux propos d’Alain Bauer, relativisait alors ces affirmations :« C’est vrai que les gens qui partent faire le djihad ont joué aux jeux vidéo. Mais comme me l’a fait remarquer l’un de mes contacts : qui n’y a jamais joué ? C’est comme le football, tout le monde y joue, le football n’envoie pas au djihad pour autant. »Lire : Non, les jeux vidéo ne forment pas des djihadistes, mais...William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurent Borredon La commission des lois de l’Assemblée nationale doit annoncer, mercredi 2 décembre, un dispositif inédit de contrôle de l’état d’urgence. Les députés ont opté pour un suivi « en temps réel » des mesures exceptionnelles qui sont en vigueur depuis les attentats du 13 novembre, notamment les perquisitions administratives et les assignations à résidence. Des informations et des indicateurs seront publiés sur le site Internet de l’Assemblée, qui accueillera un espace consacré à ce sujet. Les deux corapporteurs de la loi du 20 novembre prorogeant l’état d’urgence, Jean-Jacques Urvoas (PS, Finistère), président de la commission, et Jean-Frédéric Poisson (LR, Yvelines), piloteront sa mise en œuvre.Les députés faisaient face à une difficulté : comment parvenir à appréhender le phénomène en direct, sur l’ensemble du territoire ? La loi du 20 novembre prévoit que « l’Assemblée nationale et le Sénat sont informés sans délai des mesures prises par le gouvernement pendant l’état d’urgence » et « peuvent requérir toute information complémentaire dans le cadre du contrôle et de l’évaluation de ces mesures ». Les méthodes traditionnelles des commissions d’enquête, avec auditions solennelles, visites de terrain et rapport final, ne peuvent cependant s’appliquer à un objet temporaire – l’état d’urgence se termine, normalement, le 26 février 2016. La commission rendrait ses conclusions alors que la mesure n’est plus en œuvre.Avec ce nouveau dispositif, l’objectif recherché par l’Assemblée est de mesurer, « au fil de l’eau, la pertinence de l’application de l’état d’urgence, en délivrant une analyse technique et statistique complète et objective des procédures mises en œuvre, en évaluant les bénéfices retirés », explique M. Urvoas.Lire aussi :Que contient la loi sur l’état d’urgence ?« Réseau de correspondants »Pour ce faire, la commission des lois disposera de trois sources : les 397 délégués territoriaux du Défenseur des droits, qui recueillent les réclamations ; les associations membres de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), qui seront sensibilisées ; et « un réseau de correspondants » mis en place dans l’administration elle-même, chez les différents acteurs concernés (inspections générales de la police et de la gendarmerie, direction générale de la sécurité intérieure, coordonnateur national du renseignement, parquet de Paris, Défenseur des droits et enfin Conseil d’Etat).Sur le site de l’Assemblée, cinq tableaux seront régulièrement mis à jour : le suivi des procédures exceptionnelles, leurs suites judiciaires, leurs suites administratives, les recours intentés et le suivi par la presse. Une synthèse sera réalisée toutes les trois semaines. Côté Sénat, la commission des lois a créé, le 25 novembre, un comité de suivi de l’état d’urgence qui procédera à des auditions. Le rapporteur spécial est l’ancien garde des sceaux Michel Mercier (UDI, Rhône).Suivre notre Observatoire de l’état d’urgence sur le blog Vu de l’intérieurLaurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Juliette Harau Le gouvernement a réaffirmé sa volonté de lutter contre l’islam radical à la suite des attentats du 13 novembre, perpétrés par et avec la complicité de Français radicalisés sur le territoire. Par la voix du Conseil français du culte musulman (CFCM), le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve a proposé, mardi 24 novembre, la mise en place d’une « habilitation » des imams, sorte de certificat qui restera facultatif. Cette annonce prolonge les mesures engagées après les attentats de janvier. Mais, du fait des règles de la laïcité, l’Etat est limité à des dispositions symboliques qui ne peuvent être portées que par les instances dites représentatives des musulmans de France.1. Qu’est-ce qu’un imam ?Un imam est littéralement un « guide » de la prière. Plusieurs tâches lui reviennent : conduire les prières quotidiennes, assurer le prêche du vendredi, répondre aux interrogations spirituelles des fidèles. Une mosquée peut accueillir plusieurs imams et un imam collaborer avec différents lieux de culte. L’imam n’est donc pas le responsable de la mosquée, ni l’équivalent d’un prêtre catholique, mais se rapproche un peu d’un pasteur protestant. Les imams sont souvent bénévoles et exercent une profession par ailleurs. Les mosquées sont généralement gérées par des associations, elles-mêmes représentées par un président.2. Comment est-il nommé ?C’est généralement le responsable de l’association des fidèles qui désigne le ou les imams. Ils sont traditionnellement choisis pour leur érudition, c’est-à-dire leur connaissance des textes saints. Il n’existe ni âge minimum ni « diplôme » requis. Une femme peut également prétendre à l’imamat mais elle ne peut guider la prière que devant une assemblée de femmes.L’absence de statut reconnu place les imams dans une situation « précaire » face au responsable des mosquées, estime le spécialiste de l’islam Bernard Godard, ancien du bureau des cultes du ministère de l’intérieur. Ce dernier invite à « créer une relation saine et normalisée entre le magistère théologique et les administrateurs de mosquées. Cela passe par la création d’un imamat, c’est-à-dire un corps reconnu des imams, comme ce qui existe pour les rabbins [réunis sous l’autorité morale du grand rabbin de France] ».3. Qu’en est-il des imams venant de l’étranger ?Certains imams sont envoyés par des pays étrangers, essentiellement la Turquie, l’Algérie et dans une moindre mesure le Maroc. On parle d’imams détachés. En juin, Bernard Cazeneuve se disait en discussion avec les pays concernés pour rendre obligatoire une formation d’un an à la laïcité pour les imams venant exercer en France. Ce projet a vu le jour pour les imams détachés algériens depuis quelques semaines, avance le ministère.4. Qui sont les aumôniers de prison et qui les gère ?Les aumôniers musulmans qui interviennent en prison sont des volontaires. C’est le CFCM qui les désigne, puis l’administration pénitentiaire doit valider ces nominations et elle s’attache à ce que les aumôniers aient un certain niveau de français.5. Quelles sont les formations existantes ?Il n’y a pas de formation dédiée ni obligatoire pour devenir imam. Et l’offre de formation est mince. En France, les mosquées ou les associations cultuelles enseignent la théologie musulmane, essentiellement à destination des enfants. Des études de théologie plus poussées sont proposées par quelques instituts privés d’études supérieures : l’institut Razali de la Grande mosquée de Paris, l’Institut européen des sciences humaines (IESH) à Saint-Denis (agréé par l’académie de Créteil) et Château-Chinon dans la Nièvre.Certains musulmans choisissent de suivre des cursus à l’étranger dans des universités réputées, comme celles d’Al-Azhar au Caire et celle de la Zitouna à Tunis. Quelques imams suivent des cursus universitaires, qui ne sont pas dédiés à l’imamat, mais apportent un éclairage sociologique, historique et culturel sur l’imbrication de la religion dans la République française.6. Quelle est la marge de manœuvre de l’Etat concernant l’islam ?La loi de 1905, qui définit la séparation de l’église et de l’Etat, empêche ce dernier d’intervenir dans toute organisation de culte ou de définir des contenus idéologiques. L’Etat agit donc par l’intermédiaire des instances représentatives.7. Quelles sont les institutions représentatives des musulmans en France ?Ce ne sont pas des autorités religieuses, mais avant tout une création politique pour faire le lien entre un gouvernement qui ne peut interférer dans les questions religieuses et une communauté qui n’a, intrinsèquement, pas de représentant puisque l’islam sunnite, majoritaire en France, ne s’organise pas autour d’un clergé comparable à celui de l’église catholique.Pierre Joxe avait fait le Corif (Conseil de réflexion sur l’islam de France) en 1990, Nicolas Sarkozy a fondé le Conseil français du culte musulman (CFCM) en 2003. Bernard Cazeneuve a lancé en mars 2015 l’idée d’une « instance de dialogue », qui s’est réunie pour la première fois le 15 juin, réunissant quelque cent cinquante représentants de fédérations et de mosquées, des théologiens ou des associatifs. Elle est définie par le ministère comme un « mécanisme de consultation régulier » des musulmans sur les affaires qui ont trait à leur culte et complète ainsi l’action du CFCM.« C’est une tentative d’élargir la représentativité à la société civile musulmane, approuve Bernard Godard. Elle part du constat tout à fait sensé que le CFCM n’a pas complètement joué son rôle. » Le ministère de l’intérieur considère en effet que le Conseil ne représente que 30 % à 40 % des mosquées françaises.Lire aussi :L’Etat pose les bases du dialogue avec l’islamEn cas de « crise » c’est cependant le CFCM, plus ancré institutionnellement, qui est appelé à la rescousse. On a encore pu le voir après les attentats du 13 novembre avec l’annonce d’une « certification » des imams et la publication d’un prêche commun, destiné à être lu dans toutes les mosquées lors de la grande prière du vendredi ayant suivi le drame.8. Qu’est-ce qui a changé depuis janvier ?Après les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Casher, tout en appelant à ne pas faire d’amalgames ou de raccourcis entre islam et islamisme, religion et terrorisme, le gouvernement avait réaffirmé l’importance de « réformer l’islam de France ». Avec deux axes : la représentation de l’islam et la formation des imams.Lire aussi :Cinq idées reçues sur l’islam et le terrorismeL’« instance de dialogue », créée en juin, est ainsi appelée à se réunir deux fois par an. Une étude sur l’islam de France a été confiée à l’Université de Strasbourg pour permettre de cerner une réalité multiple.Concernant la formation des imams, l’offre de formations universitaires à la laïcité a continué de croître. Onze universités délivrent désormais les diplômes universitaires, contre six au début de l’année. Ils sont désormais obligatoires pour les imams détachés algériens.9. Décerner des « certifications » aux imams, qu’est-ce que cela implique ? Le projet d’une « habilitation » des imams, annoncé par Anouar Kbibech le 24 novembre après une réunion avec Bernard Cazeneuve, prévoit une vérification des connaissances théologiques et de l’adhésion aux valeurs républicaines, ainsi que la signature d’une « charte de l’imam » en cours d’élaboration. Cette validation serait décernée par le CFCM qui disposerait également d’« une possibilité de retrait » de ce titre. Il ne sera cependant pas obligatoire pour recruter un imam. Mais « retirer l’habilitation permettrait de mettre les mosquées devant leurs responsabilités », considère Anouar Kbibech, le président du CFCM. Aucun calendrier n’a encore été annoncé.Lire aussi :Les imams se verront bientôt délivrer des « certifications »Bernard Godard doute que le CFCM, qui « n’est pas une autorité théologique », puisse octroyer lui-même cette habilitation. Mais « le climat est tel que les responsables [de mosquées] vont peut-être être amenés à aller chercher ces habilitations pour leurs imams », ajoute-t-il.Anouar Kbibech a également confirmé la mise en place prochaine d’un « conseil religieux », chargé d’« élaborer [un] discours alternatif » afin de « démonter sur le plan théologique tout l’argumentaire utilisé par les organisations terroristes et djihadistes pour embrigader nos jeunes ».10. Réformer le cadre de l’islam en France permettra-t-il de lutter contre la radicalisation islamiste ? Après son entretien avec Anouar Kbibech, le 24 novembre, le ministre de l’intérieur a souligné la « volonté du gouvernement de tout faire pour que les prêcheurs de haine » soient mis « hors d’état de nuire ». La multiplication des perquisitions et assignations à résidence dans les milieux salafistes ne doit pourtant pas faire oublier que le mécanisme d’endoctrinement est beaucoup plus complexe : « La mosquée de Lunel [près de Montpellier] en est emblématique, relève Bernard Godard. C’est un lieu qui a pu servir au recrutement djihadiste et pourtant ce n’est pas une mosquée salafiste et l’imam de la mosquée ne véhiculait pas un discours guerrier. »Lire aussi :L’islam radical, cible des autorités depuis les attentatsLes facteurs d’endoctrinement sont aussi à chercher au-delà de la sphère religieuse. Pour le politologue Olivier Roy, l’islam n’est qu’un prétexte « opportuniste » de la violence des djihadistes français : « Les terroristes, souligne-t-il dans une tribune parue dans Le Monde, ne sont (…) pas l’expression d’une radicalisation de la population musulmane, mais reflètent une révolte générationnelle qui touche une catégorie précise de jeunes. »Lire aussi :Olivier Roy : « Le djihadisme est une révolte générationnelle et nihiliste »Juliette HarauJournaliste au Monde Elise Vincent Est-ce l’histoire d’un service rendu de trop ? Le mauvais hasard d’un rendez-vous de fumeur de shit fixé à la va-vite ? C’est en tout cas la version qu’a livrée aux enquêteurs Ali O., 31 ans, Français né à Bruxelles, d’origine marocaine. Ali O. est l’un des quatre chauffeurs présumés à s’être relayés pour transporter Salah Abdeslam après les attentats du 13 novembre. Salah Abdeslam, le seul survivant identifié du commando des tueries. Le témoignage d’Ali O., auquel Le Monde a eu accès, est le premier à décrire les ultimes heures bruxelloises de celui qui est désormais traqué par toutes les polices européennes.Ali O. a été interpellé le 22 novembre. La justice belge lui reproche d’avoir transporté Salah Abdeslam à bord de sa Volkswagen Golf, au lendemain des attaques. Après avoir nié l’évidence, Ali O. l’a très vite avoué aux enquêteurs : il aurait dû se livrer de lui-même à la police. Mais ses amis l’en ont dissuadé. Il est marié. Il a deux enfants en bas âge. Il est soudeur le jour, livreur de restaurant le soir. Musulman peu pratiquant, il aime le football, le poker, le billard. Bref, la vie sans trop d’ennuis. Aussi a-t-il préféré rester dans son coin plutôt que d’avouer qu’il n’avait pas posé de questions, ce samedi 14 novembre, vers midi, lorsqu’il a reçu un appel de son copain Hamza A. lui demandant de le retrouver à Laeken, au nord de Bruxelles.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : le point sur les identifications, les arrestations et l’enquêteUn appel « bizarre »Ali n’a pas beaucoup dormi cette nuit-là. L’appel qu’il reçoit est un peu « bizarre », il semble provenir d’une cabine téléphonique. Mais il tombe à pic, il cherche justement de la « fumette ». C’est seulement en arrivant à Laeken qu’il s’aperçoit qu’Hamza A. est accompagné d’une deuxième personne, Salah Abdelsam, et que l’objet de la rencontre est tout autre.Ce dernier a un bonnet sur la tête, une veste grise, un jean sombre. Les deux sont très « pâles ». L’enquête a déjà établi qu’ils ont roulé toute la nuit de Paris à Bruxelles, en compagnie d’un troisième homme, Mohamed A. Salah Abdeslam les aurait appelés depuis le 18e arrondissement parisien, prétextant une panne. Quand Ali O. arrive à Laeken, Salah n’est toutefois plus qu’en compagnie d’Hamza. Les deux jeunes gens s’engouffrent dans la voiture. Hamza s’installe devant, Salah à l’arrière, et ils demandent à Ali de leur trouver un bistrot où boire un café.Très vite, Ali se demande ce qu’il est advenu de Brahim, le frère aîné de Salah. Quelques heures plus tôt, celui-ci s’est fait exploser boulevard Voltaire, à Paris. Ali O. l’ignore encore. Mais la réponse de Salah va le glacer : « Chut ! », lâche sans autre précaution le cadet de la fratrie. Avant de s’arrêter au café, Salah Abdeslam demande dans la foulée à ses camarades de route de laisser leur téléphone dans le véhicule et d’en retirer les batteries. Réflexe de voyou qui espère se prémunir de la géolocalisation.Lire aussi :Les Abdeslam, frères de sang« J’ai mis mon nom dans tout, je suis cramé »Ali O. raconte ensuite aux enquêteurs sa conversation improbable avec Salah Abdeslam, une fois au bistrot : « Je lui ai directement demandé s’il avait quelque chose à voir de près ou de loin avec ce qui s’était passé à Paris. Brahim avait vraiment des paroles très radicales, il disait parfois, un joint à la main : “Il faut le tuer celui-là parce que c’est un mécréant”. » Salah refuse de confirmer. Il s’enquiert en revanche avec insistance du nombre de morts, du nombre de kamikazes connus, ou encore de celui d’assaillants décédés. « Il semblait analyser la situation, c’est là que j’ai compris qu’il avait quelque chose à voir. »Salah Abdeslam finit cependant par lâcher : « J’ai mis mon nom dans tout, je suis cramé », « Je ne devais pas être là au moment des faits ». Ali O. insiste pour en savoir plus sur le sort de Brahim : « Il a été tué, et il était parti pour se tuer », aurait répondu son frère. Ali O. dit qu’il a alors demandé pourquoi Salah Abdeslam avait tant insisté pour le voir : « Parce que tu es le pote de Brahim », lui aurait-il rétorqué. La conversation, animée, dure une vingtaine de minutes. Puis Salah Abdeslam demande à être déposé avec Hamza A. dans une rue de Schaerbeek, commune populaire du nord de Bruxelles. Avant de disparaître, vers 14 h 30, il aurait pris une dernière fois Ali O. dans ses bras. Lui aurait confié qu’il allait « changer de tête ». Puis aurait glissé : « On ne va plus jamais se revoir. » Où a filé ensuite Salah Abdeslam ? Ali O. jure l’ignorer. Il a laissé Hamza A. sur le trottoir puis est parti travailler. « Hamza, Mohamed et moi-même nous étions tous les trois au mauvais endroit au mauvais moment », se défend-il. Ali O. est poursuivi pour deux motifs : l’équivalent en droit français de l’association de malfaiteurs en vue d’une entreprise terroriste et la qualification pénale belge d’« assassinats terroristes ». « C’est une honte de poursuivre mon client pour ce deuxième motif, tout montre qu’il n’y a eu aucune préméditation dans sa démarche, plaide son avocat Me Olivier Martins. Sa téléphonie prouve même qu’il était à son domicile toute la nuit. En temps normal, il serait dehors. »Mohamed Abrini, alias « Brioche »Au-delà du débat juridique, les auditions d’Ali O. démontrent surtout que Salah Abdeslam pouvait compter sur un fort réseau d’amitiés forgées aux Béguines, le bistrot que la fratrie Abdeslam tenait dans le quartier de Molenbeek – fermé le 4 novembre pour trafic de stupéfiants. Mohamed A. en était le « barman ». Hamza A. y officiait comme « vendeur » de cannabis. Brahim Abdeslam y était surnommé « Brahim Poulet ». Quant à Mohamed Abrini – le deuxième homme à faire l’objet d’un mandat d’arrêt international –, il y avait été affublé du sobriquet de « Brioche » parce qu’il avait travaillé dans une boulangerie, tout en se bâtissant la réputation de « voleur », grâce à un « gros coup à 200 000 euros »…D’après Ali O., qui n’a pas de casier judiciaire, la joyeuse bande flirte allègrement avec la petite délinquance et s’évapore avec la fermeture administrative du bar. Les attentats de Paris vont la réunir. Etait-ce prémédité ? A en croire le jeune père de famille, si Salah Abdeslam a téléphoné à Hamza A. au milieu de la nuit, après les tueries, c’est avant tout « parce que c’était le seul numéro qu’il connaissait par cœur… ». Ali O., pour sa part, avoue avoir entretenu une amitié forte avec Brahim Abdeslam, car ils ont « le même âge », et que leurs familles sont originaires du même village marocain.D’après le jeune homme, rien n’aurait pu toutefois laisser présager la tuerie terroriste du 13 novembre. Il avait bien remarqué la radicalisation de Brahim depuis « dix mois » : son envie de se « rapprocher de la religion » et de vendre son bar pour investir dans un « car-wash ». Interrogé par les enquêteurs sur l’endroit où celui-ci aurait pu apprendre à manier une kalachnikov, Ali dit se souvenir d’un séjour au Maroc, en août, et « en Turquie », durant vingt jours, en 2014. En même temps, le 11 novembre, trois jours avant les attentats, il s’en était encore allé acheter du « shit », avec les deux frères.Elise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Daniel Cohen La violence a-t-elle besoin de causes extérieures – la pauvreté, la géopolitique, la théologie – pour être expliquée ? L’islamisme radical est devenu le masque sous lequel elle avance, mais les forces qu’elle mobilise sont-elles d’une nature différente de celle qui s’était déjà exprimée avec l’IRA, l’ETA ou les Brigades rouges ? Si la forme spécifique que revêt la violence compte évidemment pour beaucoup dans le travail de prévention et de police, elle ne permet pas d’avancer dans l’analyse des remèdes de long terme qui pourraient la contenir.Dans la foulée du 11 septembre 2001, l’économiste Alan Krueger, professeur à l’université de Princeton (New Jersey), avait collecté une série de données sur l’origine sociale des terroristes (définis comme les auteurs d’attaques contre des populations civiles) et le rôle de la conjoncture économique dans l’explication de leurs actes. Il montrait que les auteurs d’attentats étaient plus éduqués que la moyenne. A partir d’entretiens réalisés dans la population palestinienne, il indiquait aussi que les pauvres étaient davantage favorables à la paix avec Israël que les riches.Analysant les crimes de haine aux Etats-Unis, il montrait aussi que les attaques racistes ou antisémites perpétrées par des groupes tels que le Ku Klux Klan n’étaient pas liées à la situation économique du comté où ils avaient été commis. Les Etats-Unis ont connu une forte recrudescence des homicides à partir des années 1960, période pourtant de grande prospérité. La criminalité s’effondre ensuite dans les années 1990, en dépit de la hausse des inégalités, et chute davantage encore après 2008, malgré la crise financière… L’idée selon laquelle la misère ou l’illettrisme seraient les facteurs explicatifs de la violence ne tient pas.Dans l’imaginaire de la sociétéRemontant plus haut dans l’histoire, les tendances longues font apparaître une baisse tendancielle très nette de la violence. Dans un livre à succès The Better Angels of Our Nature (Viking Books, 2011), le psychologue Steven Pinker indiquait ainsi que la criminalité était passée en Europe de 50 meurtres pour 100 000 habitants au XVIe siècle à 1 pour 100 000 aujourd’hui. L’historien Robert Muchembled dans Une histoire de la violence (Seuil, 2008), a proposé une interprétation fascinante de cette évolution. Son point de départ se situe au XVIe siècle, période au cours de laquelle l’Europe parvient au paroxysme de ses guerres de religion. La guerre de Trente Ans, de 1618 à 1648, a ensuite été un immense charnier. C’est après les atrocités commises durant cette période que l’Etat a fini par acquérir le « monopole de la violence légitime » auprès d’une population épuisée par les guerres et les meurtres. Le Léviathan fait ici son œuvre.Le problème est que la violence ne disparaît jamais. Lorsqu’elle reflue sur un front, c’est pour se déplacer sur un autre. Tout au long du XIXe siècle, à mesure que sont cadenassées les atteintes aux personnes ou aux biens, la violence migre vers l’espace privé, celui de la violence conjugale. Et les tribunaux français restent longtemps compréhensifs pour ceux qui tuent par « amour, jalousie ou désarroi ». Il faut attendre les années 1880 pour que des dénonciations croissantes visant les sévices envers les mineures soient enfin suivies d’effets. La seule violence légitime à la disposition de la société à l’aube du XXe siècle est alors celle des guerres. « Paradoxe éclatant, conclut M. Muchembled, au début du XXe siècle, la violence est devenue inacceptable pour ceux qui s’estiment civilisés, alors que se préparent les terribles boucheries humaines de 1914-1918. »« Ce qui est ainsi en jeu est la capacité de la France à rester elle-même malgré le choc psychologique qu’elle subit »Selon M. Muchembled, il existe toutefois une autre zone où la violence peut prospérer, malgré les interdits de la violence privée ou publique : celle de l’imaginaire. Alors que la délinquance se réduit, les métropoles européennes restent taraudées par la crainte des « classes dangereuses ». A mesure que la violence décroît, elle fait de plus en plus peur. La lecture des « romans noirs » devient le moyen de l’exorciser. Tout au long du XIXe siècle, assassins et voleurs composent « une armée d’ombres sauvages », celle des Fantômas et des Zigomar, qui occupent les cauchemars et les lectures d’un nouveau public citadin. Le sang fait vendre de l’encre et du papier…Comment ces évolutions nous éclairent-elles sur la manière de réagir aux attentats qui ont meurtri la France. Faut-il, tout d’abord, les qualifier comme des actes de guerre ? Il y a, certes, une guerre au Proche-Orient, mobilisant des forces qui visent à occuper un territoire et à créer un pouvoir politique nouveau. Mais, comme le montrait Alain Frachon, ce n’est pas la guerre en Syrie qui a déclenché la vague d’attentats. Le véritable théâtre des opérations est celui des peurs françaises. La violence est restée nichée dans l’imaginaire de la société, qui est aujourd’hui celui des séries télévisées et des jeux vidéo. Les attaques du 11-Septembre, les attentats du 13 novembre sont tous conçus de la même manière : comme dans un film d’horreur, ils visent à frapper l’opinion, à réveiller ses peurs, à faire sortir comme un mauvais génie de sa bouteille la violence cachée de la société…Ce qui est ainsi en jeu est la capacité de la France à rester elle-même malgré le choc psychologique qu’elle subit. Il faut, bien sûr, vaincre, par les forces idoines, les réseaux à l’origine des attentats et réaffirmer le monopole de la violence légitime de l’Etat. Mais, même vaincus, leurs auteurs auront gagné si la trace de leurs actions aura été de hisser d’un cran la violence, fût-elle symbolique, que s’autorisera la société française à l’égard des facteurs qu’elle analysera comme en étant la cause : la pauvreté et l’islam.Daniel Cohen Guy Dutheil Le tribunal correctionel de Bobigny (Seine-Saint-Denis) a décidé, mercredi 2 décembre, que les cinq salariés d’Air France seront jugés le 27 mai 2016.Accusés d’avoir pris part aux échauffourées survenues lors du Comité central d’entreprise (CCE) du 5 octobre, ils étaient convoqués, mercredi, pour une audience de fixation, une séance organisée afin de fixer la date du procès. La juge a justifié sa décision par « la complexité de l’affaire ».Tous affiliés à la CGT, les cinq salariés, dont un délégué syndical, sont poursuivis pour des violences présumées sur deux cadres d’Air France et deux vigiles. Le CCE du 5 octobre avait été brutalement interrompu par des manifestants et deux cadres de la compagnie, dont le DRH d’Air France, Xavier Broseta, avaient eu leur chemise arrachée.Lire aussi :Ce qui est reproché aux cinq salariés d’Air France mis en cause pour « violences en réunion »Appel à la grèveUne « large intersyndicale » a appelé à la « mobilisation générale ». Un grand rassemblement, autorisé par la préfecture, réunit des centaines de salariés d’Air France devant le tribunal de Bobigny. Des syndicats de toutes les catégories de personnels de la compagnie appellent à la grève pour organiser « une journée morte » à Air France.Des centaines de salariés d'Air France devant le tribunal de Bobigny #lemonde #AirFrance https://t.co/qwBnMbhkT7— GuyDutheil (@Guy Dutheil)require(["twitter/widgets"]);De son côté, le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), majoritaire chez Air France, se déclare « totalement solidaire » des cinq salariés, sans toutefois appeler à la grève. Après le long conflit de deux semaines en septembre 2014, le syndicat souhaite boucler une année sans grève en 2015.Outre le volet judiciaire, des procédures disciplinaires sont en cours chez Air France. Un salarié a déjà été licencié, trois autres ont eu leur entretien préalable, tandis qu’un cinquième, protégé par son statut de délégué syndical, est sous le coup d’une procédure de licenciement. Le SNPL dénonce « une vengeance injuste de la direction » contre des salariés choisis « au hasard, gratuitement ». Le syndicat des pilotes « déplore des décisions aussi malheureuses » de la direction. Le SNPL estime qu’il « y avait moyen de calmer le jeu en attendant que la justice passe ».Lire aussi :Air France : « On est venu là pour nos emplois, pas pour casser »Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Maryline Baumard En dix jours, c’est le deuxième désaveu officiel infligé à la politique menée par le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, à Calais. Après le Conseil d’Etat, qui le 23 novembre exigeait un aménagement rapide du campement où vivent plus de 5 000 migrants, c’est au tour de la contrôleure générale des lieux de privation de liberté de dénoncer le non-respect des droits de l’homme, par les pouvoirs publics, dans ce no man’s land de misère et de détresse qu’est la jungle calaisienne.Dans une recommandation rendue publique le 2 décembre, Adeline Hazan demande au ministre qu’il « soit mis fin » aux placements collectifs en rétention qui se succèdent à un rythme endiablé depuis plus de quarante jours. Elle dénonce l’enfermement de 779 migrants entre le 21 octobre et le 10 novembre (1 039 au 1er décembre, selon la Cimade), « dans le but de désengorger Calais ». « Il s’agit là d’une utilisation détournée de la procédure qui entraîne des atteintes graves aux droits fondamentaux des personnes ainsi privées de liberté », constate-t-elle.Aux yeux de cette haute autorité, la politique de M. Cazeneuve bafoue le droit des étrangers parce que ces migrants ne sont pas dans une situation où leur mise en rétention s’impose, mais aussi parce qu’on les prive « de l’accès à leurs droits » et que leur privation de liberté se fait « dans des conditions matérielles portant atteinte à leur dignité ».Lire aussi :« J’essaie tous les jours de passer en Angleterre »Désengorger CalaisCes violations du droit découlent du choix fait le 21 octobre par le ministre de l’intérieur. Ce jour-là, M. Cazeneuve annonce un plan pour Calais. Officiellement, il propose d’offrir un hébergement, quelque part en France, aux migrants qui acceptent de renoncer à leur projet migratoire vers la Grande-Bretagne. Il décide en même temps de renforcer largement la présence des forces de police sur le lieu afin de rendre la frontière hermétique. Pas un mot, alors, sur les places réservées jusqu’à fin décembre dans sept centres de rétention administrative (CRA) aux quatre coins du pays. Toutes les facettes de sa politique convergent vers un but unique : désengorger le site de Calais en le vidant par tous les moyens de quelques-uns des 6 500 migrants qui y résident alors.Selon les textes juridiques en vigueur, le placement en rétention n’est pas prévu pour vider un campement : il est réservé à la préparation effective du retour d’un migrant dans son pays ou un pays tiers. Or, la contrôleure, qui a fait les calculs jusqu’au 10 novembre, est arrivée à la conclusion que seules 4 % des personnes retenues avaient effectivement quitté la France. Preuve que l’enfermement n’avait pas pour but premier de leur faire quitter l’Hexagone – même si, dans sa réponse à Mme Hazan, le ministre rappelle que « tous les étrangers placés en CRA ont vocation à être éloignés et y sont placés dans ce seul but ».La contrôleure ne donne les nationalités des « déplacés » que jusqu’à mi-novembre mais la Cimade les a consignés jusqu’au 1er décembre. Sur les 1 039 personnes enfermées depuis octobre dans les sept CRA semi-réquisitionnés, figuraient notamment 147 Érythréens, 113 Irakiens et 138 Syriens – autant de migrants qu’il est impossible de renvoyer chez eux parce que cette mesure les exposerait à des risques importants. Un bilan fait par la même association montre d’ailleurs que 94 % de ceux qui ont été enfermés depuis la mi-octobre ont été libérés, soit par la préfecture elle-même, soit par un juge. Selon nos informations, la plupart d’entre eux sont retournés à Calais par le premier train.Entassement et indignité data-ui="carousel" data-module="portfolio" data-wrapper=".gallery" data-interval="false" data-is-atom tabindex="10"> data-slide-title="" data-slide-description="Officiellement ouvert au printemps pour libérer le centre-ville de ses migrants et les regrouper, la "jungle" a pris l'aspect d'un immense bidonville, structurée par une économie de survie. Les magasins affichent souvent l'origine du propriétaire." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Des cafés sont aménagés. On peut y boire un thé ou un café. "On estimait à 5 000 le nombre de migrants ici avant le week-end [samedi 10 et dimanche 11 octobre]", résume François Guennoc, de l’association l’Auberge des migrants. "On ne doit pas être loin de 6 000, alors", complète un autre. Au début du printemps, ils étaient 2 000." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Dans la jungle, un des migrants propose ses services pour réparer les vélos des autres occupants du camp. Comme pour se donner l’impression de reprendre la main, les CRS ont réinvesti le lieu. Lundi 12 octobre, avant le déjeuner, ils ont patrouillé par groupe de quatre ou cinq et tassé un peu plus le sable de la dune de leurs bottes de sécurité." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Mohajir épluche quelques pommes de terre pour le repas du soir. Dans la grande tente des Soudanais, l'accueil se veut chaleureux." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Tony et Vince sont deux bénévoles britanniques. Ils sont venus il y a quelques jours apporter leur aide dans la construction des bâtiments." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Les différents magasins improvisés dans le camp proposent souvent les mêmes produits. "Désormais, c’est le lieu de refuge de tous les damnés de la terre. On a même une tente de Bédouins du Koweït. Chez eux, ils n’ont droit à rien. Ils viennent voir ici", observe Dominique, un Calaisien qui offre l’électricité pour charger les téléphones." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Les alentours de l'église orthodoxe sont de plus en plus décorés. Ici, un portail d'accueil a été peint pour embellir l'entrée." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Deux jeunes étudiants belges sont venus deux jours aider les réfugiés. Les temps de jeu permettent d'adoucir une atmosphère parfois tendue." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Un gigantesque dôme trône au fond de la jungle. Il a été construit par des Britanniques. Il doit accueillir des représentations théâtrales." data-slide-item-lie="" Précedent1/9SuivantOfficiellement ouvert au printemps pour libérer le centre-ville de ses migrants et les regrouper, la "jungle" a pris l'aspect d'un immense bidonville, structurée par une économie de survie. Les magasins affichent souvent l'origine du propriétaire.DAVID PAUWELS POUR "LE MONDE"› Accéder au portfoliorequire(['lmd/ui/carousel', 'lmd/module/portfolio']);Afin de disposer de tous les éléments, la contrôleure des lieux de privation de liberté et six de ses collaborateurs se sont rendus à deux reprises à l’hôtel de police de Coquelles (Pas-de-Calais), qui jouxte Calais. Ils ont suivi le transfert par avion de 46 personnes vers le centre de rétention de Nîmes et assisté à l’arrivée de 32 autres à Vincennes (Val-de-Marne).Ils ont ainsi pu observer qu’une bonne partie des migrants mis en rétention avaient été enfermés suite à des contrôles d’identité aléatoires dans Calais, et non alors qu’ils tentaient de passer la frontière. La plupart avaient en outre une obligation de quitter le territoire français (OQTF) « présentant une motivation stéréotypée et un argumentaire identique ». Un élément qui témoigne d’une absence d’examen de la situation individuelle, ce qui est contraire au droit.Lire aussi :« Le camp de Calais n’est ni géré ni encadré » selon Médecins du mondeLa contrôleure a en outre pu observer que les policiers menaient les interpellations en fonction des places disponibles dans les CRA, et non en fonction des projets de renvoi. « Il reste quatre personnes à interpeller », a entendu l’un des enquêteurs de terrain, alors que 46 personnes étaient déjà gardées à vue ou retenues dans le centre de Coquelles dans des conditions d’entassement et d’indignité dénoncées par le rapport. La liste des violations des droits est tellement longue que le fait que l’« information relative à la possibilité de déposer une demande d’asile » soit « parfois omise lors de l’énumération des droits » pourrait paraître accessoire.La contrôleure des lieux de privation de liberté n’est pas la seule à critiquer l’attitude des pouvoirs publics à Calais. Mardi 1er décembre, l’Observatoire de l’enfermement des étrangers, qui regroupe seize associations, de la Ligue des droits de l’homme aux syndicats d’avocats, a publié une lettre ouverte interrogeant le premier ministre, Manuel Valls, sur le sens de ces déplacements forcés.Lire aussi :Comprendre la crise des migrants en Europe en cartes, graphiques et vidéosHeurts entre migrants et policiers dans la nuit du 1er au 2 décembreLa préfecture de police a signalé, mercredi 2 décembre, des heurts entre les migrants et la police, le long de la rocade portuaire de Calais. Les policiers sont intervenus alors que plusieurs groupes de migrants tentaient de bloquer la circulation pour monter dans des poids lourds en route vers le port. Une dizaine de policiers ont été légèrement blessés par des jets de pierre.Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.12.2015 à 02h38 • Mis à jour le02.12.2015 à 11h35 | Lucie Soullier Ils sont finalement là, les deux premiers condamnés de la place de la République. Venus manifester en marge de la COP21 alors que l’état d’urgence l’interdisait, David M. et Jorine G. ont été interpellés dimanche 29 novembre. Comme 339 autres manifestants ce jour-là sur cette place. Ils ont ensuite été placés en garde à vue. Comme 315 autres personnes.Mais seuls eux comparaissaient, mardi 1er décembre, devant la 23e chambre du tribunal correctionnel de Paris. L’un pour violences volontaires sur un agent de police et refus de se disperser malgré les sommations. L’autre pour être restée sur la place malgré les ordres, également, et avoir refusé que l’on prenne ses empreintes.A 28 ans, David M. reconnaît « une partie » des faits qui lui sont reprochés. « Le fait d’avoir été là pour la ligne humaine. » Ivre ? Oui, il l’était. Le jet de projectile ? Il l’admet aussi. Mais lui a lancé une canette en aluminium, pas une bouteille en verre dont les éclats ont occasionné une « coupure au-dessus de la lèvre » du policer, comme le décrit la présidente du tribunal. Et c’était parce que recevoir du gaz lacrymogène l’avait énervé, se justifie le prévenu. Il ne pouvait donc pas viser volontairement qui que ce soit, puisqu’il en avait « partout dans les yeux ».Lire aussi :Ce que l’on sait des débordements place de la République à Paris« Sous l’empire de l’état d’urgence »Pourquoi participer à une manifestation interdite « sous l’empire de l’état d’urgence », s’enquiert la présidente. Et surtout, pourquoi ne pas sortir de la place après les sommations ? David M. a été interpellé à 14 h 46 précises – au moment de la deuxième sommation des forces de l’ordre – au milieu des groupes décrits dans le procès-verbal des policiers comme « anarcho-autonomes libertaires ». Lesquels les provoquaient et refusaient de se disperser.« Ce n’est pas le procès de la manifestation, ni celui des black blocs. C’est le procès de monsieur », insiste son avocate. Certes, monsieur connaît des zadistes. Il a même passé une semaine avec ceux d’Agen et en a croisé « deux ou trois » à Paris au cours du week-end de la manifestation. Mais il ne faisait « pas partie de ces groupes-là », insiste-t-il, désignant ceux qui s’en sont pris aux forces de l’ordre sur la place de la République et se sont même emparés « d’éléments issus du mémorial de la statue en hommage aux victimes » des attentats, précise la présidente, ajoutant l’opprobre moral à celle de la loi.Sur les captures d’écran de la vidéosurveillance, le prévenu est facilement reconnaissable, avec son sac à dos de randonnée et ses habits clairs. « Une tâche de lumière » au milieu des manifestants les plus énervés, vêtus de noir, souligne son avocate. Il ne cherchait d’ailleurs pas à se cacher, selon lui. S’il avait un tee-shirt autour de la bouche, c’était davantage « pour les odeurs de poivre. » Les yeux rivés sur les clichés, la présidente est sceptique. « On voit tout de même que vous êtes au milieu des échauffourées. » Des clichés également « éloquents » pour le procureur. « Il n’y a que des personnes avec le visage masqué autour de vous. (…) Pourquoi vous ne reculez pas et allez au contraire au contact des CRS après l’ordre de se disperser ? »Les sommations, David M. admet les avoir entendues. Mais en regardant dans les rues alentour, les barrages de CRS étaient déjà en place. « J’ai voulu passer, mais je me suis pris un coup de gaz lacrymo. » Une explication qui ne convainc pas le procureur, qui requiert huit mois de prison dont quatre avec sursis et mandat de dépôt à la clef. Car « quand le masque tombe, ou plutôt le foulard dans le cas de monsieur, il faut rendre des comptes ». Soit finalement trois mois de prison ferme, sans mandat de dépôt, et 200 euros de dommages et intérêts. Le parquet de Paris a annoncé avoir fait appel de ce jugement.Lire aussi :Les militants de la COP21, cibles de l’état d’urgenceDes sommations dans « un piège à rat » Jorine G. prend sa place dans le box des prévenus. Entre la saison des vendanges et des olives, la jeune femme de 25 ans est venue « visiter des amis » à Paris. Et participer à la manifestation. Ne savait-elle donc pas que c’était interdit ? « Sur les réseaux sociaux, elle était maintenue », répond la militante, certes, écologiste, mais version pacifiste. « La violence, ce n’est pas quelque chose que j’apprécie », insiste-t-elle. Alors elle s’est mise en retrait quand « ça » a commencé. Pas question, en revanche, de quitter la place et « donner raison à cette violence » en s’en allant.Les sommations, elle affirme ne pas les avoir entendues depuis là où elle se trouvait. Et quand elle a voulu sortir : « Impossible. » Les barrages policiers ont été mis en place autour de la place bien avant la première sommation, selon le procès-verbal des policiers lu par la présidente du tribunal. « On fait des sommations dans un piège à rat. Pour que les gens se dispersent ? Je ne crois pas », estime l’avocate de la défense.Finalement, ce n’est pas vraiment d’être restée qui lui « vaut d’être ici », souligne le procureur. Ce qu’il lui reproche surtout, c’est d’avoir refusé que l’on relève ses empreintes. « Ça a une importance », insiste-t-il, surtout dans « ce contexte ». Il ne dira pas « état d’urgence ».« Effectivement, admet la jeune femme, droite dans ses bottes de saisonnière. J’ai considéré que je n’avais pas de raison d’être interpellée. » Alors garder le silence, c’était sa façon de montrer qu’elle n’était « pas d’accord avec la situation. » Pour son avocate, on « frise le ridicule ». Car sur les 317 gardés à vue, deux seulement ont été déférés. « Dont celle-là, lance-t-elle en désignant la glaneuse d’olives à la présidente. Et ce malgré le fait qu’elle a finalement donné son identité trois heures avant que vous ne décidiez de son déferrement pour venir encombrer votre chambre. »Deux comparutions immédiates, « pour l’instant », lui répond la présidente. Il est 23 h 30 dans la 23e chambre. Jorine G. est déclarée coupable et écope de 1 000 euros d’amende. Au moins un autre manifestant devrait passer devant le même tribunal, mercredi.Lucie SoullierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Benoît Floc'h Le projet Paris-Saclay est remis sur les rails. L’université, dont la France veut faire l’une des vingt premières au monde, sera bien une « integrated research intensive university », une université intégrée de recherches. Cela a été réaffirmé de manière solennelle mardi 22 décembre dans le bilan d’étape que l’université Paris-Saclay (UPS) a remis au jury qui, dans le cadre des « initiatives d’excellence » du grand emprunt, avait doté le projet d’un milliard d’euros en 2012.Rassembler les 18 membres de l’UPS – dont l’université Paris-Sud, CentraleSupélec, HEC, le Centre national de recherche scientifique (CNRS), Polytechnique ou l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) – derrière cet objectif commun n’a pas été une sinécure. Depuis quelques mois, la réticence plus ou moins dédaigneuse de l’Ecole polytechnique – qui a néanmoins contribué à la création de l’université il y a un an – et les maladresses de communication du gouvernement avaient rendu l’atmosphère irrespirable sur le plateau de Saclay, là même où le « Cambridge français » doit prendre son envol.Les fondateurs de l’UPS ont fait beaucoup de chemin, cependant. Ils ont mis en commun leurs doctorats et 80 % de leurs masters, créé l’établissement en janvier et élu, en juin, un président, Gilles Bloch. Mais c’est ce qu’il reste à faire qui pose problème.Choc des titans éducatifsL’enjeu est simple : pour peser dans la compétition mondiale, chaque pays rassemble ses forces. A Singapour, Doha ou Lausanne, des universités mettent le turbo pour tailler des croupières aux éminences établies : Harvard, Cambridge ou Zurich… C’est le choc des titans, froidement départagé par les classements internationaux. Le titan français, ce sera l’université Paris-Saclay.Mais jusqu’où le projet doit-il aller dans l’intégration de ses membres ? C’est toute la question. La plupart des établissements sont d’accord pour une association étroite au sein d’une université divisée en collèges thématiques.Au début, Polytechnique a joué le jeu. Puis, elle a semblé changer de stratégie. Jacques Biot, élu président de l’établissement en 2013, n’a jamais caché son admiration pour l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne.« Certaines écoles veulent se regrouper, estime Jacques Bittoun, président de l’université Paris-Sud, lancer des bachelors [bac+3] et des masters [bac+5] pour acquérir le statut d’université. C’est une manière de transposer à l’international la vieille dichotomie française : les grandes écoles pour l’élite et les universités pour le tout-venant. Il est hors de question de faire cela. » Sollicité par Le Monde, M. Biot était injoignable jeudi 24 décembre.Période dangereuseLa tension est montée d’un cran ces derniers mois. Après la remise, en juin, du rapport de Bernard Attali sur Polytechnique, le gouvernement a précisé ses intentions le 15 décembre. Emmanuel Macron, ministre de l’économie, a demandé aux écoles d’ingénieurs de se rassembler « au sein de l’université Paris-Saclay » dans un « pôle d’excellence » dont les champs d’action seraient la formation, la recherche, l’international et l’entrepreuneriat.Les universitaires ont peu goûté l’idée. D’abord parce qu’il y ont vu une confiscation de l’excellence. L’université Paris-Sud, rappellent-ils, est 41e dans le classement de Shanghaï (établi par l’université Jiao Tong, qui fait autorité), loin devant Polytechnique, qui se se situe au-delà de la 300e place. Ensuite, parce qu’ils estiment que ce « pôle d’excellence » a de grandes chances de devenir une citadelle d’écoles d’ingénieurs désireuses de jouer leurs propres couleurs à l’international.Or, la période est dangereuse. L’université Paris-Sud a, comme les autres, confié la délivrance de ses masters et de ses doctorats à l’UPS, laquelle n’est pas encore reconnue par le classement de Shanghaï… Tout ce qui pourrait affaiblir Paris-Saclay est donc perçu avec inquiétude. « Je connais bien la mentalité des Anglo-Saxons, précise Patrick Couvreur, chercheur à Paris-Sud et membre de l’Académie des sciences. Si on commence à finasser, cela ne passera pas. »Après avoir fait durer le suspense jusqu’au bout, Polytechnique a donc indiqué qu’elle soutenait l’objectif inscrit dans le document remis le 22 décembre : créer une « integrated research intensive university ».Les questions qui fâchent renvoyées à plus tardTout n’est pas réglé pour autant. Les questions qui fâchent ont été renvoyées à plus tard. Quelle forme prendra « l’intégration » ? Gilles Bloch, qui a la victoire modeste, se veut rassurant : « Derrière ce terme, certains collègues voient la dissolution des grandes écoles dans l’université, constate Gilles Bloch, la perte de contrôle sur la sélection des étudiants ou le budget. Ce n’est pas cela ! On ne veut pas faire disparaître la visibilité de Polytechnique, d’HEC ou de l’ENS Cachan, qui sont des atouts pour Paris-Saclay. » Le président de l’UPS l’assure : les écoles pourront continuer à sélectionner leurs étudiants, diplômer leurs ingénieurs, conserver leurs moyens ou créer des formations spécifiques.Autre inconnue : quels établissements seront-ils présents dans les classements ? Là aussi, le document rendu le 22 décembre est resté flou à dessein. L’objectif est que le nom qui figure dans celui de Shanghaï soit Paris-Saclay, et ce « avant qu’on ait perdu Paris-Sud et Polytechnique », précise M. Bloch. Mais cela n’exclut pas la présence d’entités de l’UPS dans des classements thématiques, comme celle d’HEC dans le palmarès du Financial Times des écoles de gestion, par exemple.La suite de la saga Paris-Saclay sera suivie à la loupe. Par ses concurrents, par le jury des initiatives d’excellence comme par les autres établissements français. Du fait du prestige de ses membres et de son poids dans la recherche nationale (15 %), le cas Paris-Saclay fait figure de symbole. Figé depuis deux cents ans, archaïque et inégalitaire par bien des aspects, le système français d’enseignement supérieur est en train de muter en profondeur, bousculé par la violence de la compétition internationale.Benoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.12.2015 à 15h48 • Mis à jour le24.12.2015 à 15h52 | Eric Nunès Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale, serait-elle également chargée de l’exportation de la législation française ? On pourrait le croire à la lecture du courrier qu’elle a fait parvenir le 27 octobre à Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies (ONU), et que Le Monde a pu consulter.Dans cette lettre, la ministre promeut la toute nouvelle protection qu’offre aux stagiaires la législation française. En l’occurrence la loi sur l’encadrement des stages, votée le 10 juillet 2014. Et si les décrets d’application n’ont été promulgués que plus d’un an plus tard, le 26 octobre 2015, l’envoi du courrier à son excellence Ban Ki-moon a été plus diligent.Vingt-quatre heures après la publication des textes d’application, la ministre a envoyé sa missive, qui vante « une législation complète permettant de mieux définir les stages comme un dispositif de formation ».Précarité au sein même de l’institutionPourquoi l’ONU s’inspirerait-elle du droit français pour réformer leur administration ? L’institution n’a pas apprécié de se retrouver sous le feu des médias parce qu’elle ne défraie pas les membres les plus fragiles de son administration. L’histoire a été abondamment relayée par la presse durant l’été 2015.David Hyde, un Néo-Zélandais de 22 ans, stagiaire sans le sou des Nations unies, orchestre la médiatisation de sa situation : dans l’univers cossu des plus hautes administrations onusiennes, les stagiaires ne sont, en effet pas rémunérés, leurs frais de transport ne sont pas remboursés, leur logement est à leur charge. Le jeune homme pose devant une tente plantée à Genève, son seul abri avant d’aller travailler gratuitement pour l’institution. L’image fait le tour du monde.Lire aussi :Un stagiaire de l’ONU a vécu sous une tente pour protester contre son absence de rémunérationMême si David Hyde a avoué, par la suite, une mise en scène, la précarité des stagiaires des Nations unies est une réalité. L’épisode suscite un malaise au sein de l’institution. Ahmad Fawzi, l’un des porte-parole de l’institution, a dû expliquer, le 14 août, le fonctionnement interne de l’administration : « Il n’y a pas de ligne de budget pour le paiement des stagiaires. » Aux Etats membres d’accorder l’argent nécessaire pour les défrayer.Doutes du ministère des affaires étrangèresLes stagiaires onusiens pourront-ils bénéficier d’un coup de pouce ? « La question est à l’ordre du jour de la 5e commission de l’assemblée générale des Nations unies, qui gère les questions administratives et financières », affirme le ministère de l’éducation nationale. Elle devrait être examinée dans un an, fin 2016.Quant aux chances de révision du système actuel au sein des Nations unies pour le rendre plus équitable, le ministère des affaires étrangères français ne cache pas ses doutes : la France ne pourra porter seule une mesure entraînant une hausse des dépenses. L’indemnisation des stagiaires ne doit « pas entrer en contradiction avec le nécessaire contrôle de l’évolution des budgets des organisations internationales », précise le Quai d’Orsay dans une réponse à une question du député Les Républicains Bernard Accoyer.Un long chemin reste encore à parcourir avant que l’indemnisation des stagiaires de l’ONU devienne une réalité.Lire aussi :Malgré la loi « stagiaires », les abus continuentEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.12.2015 à 13h32 • Mis à jour le24.12.2015 à 16h59 A la veille de Noël, une petite note positive. Le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A, c’est-à-dire sans aucune activité, a diminué de 15 000 (- 0,4 %) en novembre, selon les chiffres publiés, jeudi 24 décembre, par Pôle emploi et le ministère du travail. Il s’établit ainsi à 3 574 800.La ministre du travail, Myriam El Khomri, y voit la confirmation d’une tendance à la stabilisation, la hausse du nombre de chômeurs de catégorie A ayant été limitée à 0,1 % sur les trois derniers mois. Le problème, c’est que depuis deux ans aucune baisse mensuelle n’a pu être enregistrée deux mois de suite. Et que, sur un an, le nombre de demandeurs d’emploi de cette seule catrégorie A est en augmentation de 2,5 %.Quelles sont les raisons de ce chômage persistant ? L’horizon va-t-il se dégager dans l’année qui s’ouvre ? Comment et sur quoi le gouvernement compte-t-il agir ? Un rapide tour d’horizon pour comprendre un peu mieux ce sujet de l’emploi en France.Pourquoi le chômage ne se résorbe-t-il pas ? Début décembre, l’Insee a annoncé un bond du taux de chômage au troisième trimestre, celui-ci atteignant 10,2 % de la population active en France métropolitaine, soit son plus haut niveau depuis 1997.Le mois de novembre marque certes une baisse, sur un mois, du nombre des demandeurs d’emploi quand on se limite à observer la catégorie A. Mais, sur un an, il est en hausse de 2,5 %. Surtout, si l’on comptabilise l’ensemble des catégories A, B et C (incluant donc ceux qui sont en activité réduite) en France métropolitaine, le chiffre des demandeurs d’emploi s’élève à 5 442 500, et il est en hausse de 0,1 % sur un mois et de 5,1 % en un an.Ces résultats témoignent d’une activité économique qui reste encore trop fragile pour laisser entrevoir un recul durable du chômage. Le – petit – retour de la croissance, qui ne devrait guère dépasser 1,1 % en 2015 selon l’Insee, est trop poussif pour relancer l’activité, et l’emploi.C’est ainsi que l’emploi salarié dans les secteurs marchands non agricoles est resté stable au troisième trimestre. Neuf cents postes ont même été détruits au cours de ce trimestre, ramenant leur total à 15 847 900. Dans la construction et l’industrie, l’emploi a continué de reculer, de respectivement 0,8 % et 0,5 %. Il faut remonter jusqu’à 2011 pour trouver une création nette d’emploi dans l’industrie.Au total, sur un an à fin septembre, le niveau de l’emploi salarié est en hausse de 0,2 % seulement : les créations d’emplois ne sont donc pas suffisantes pour absorber la hausse naturelle de la population active. En 2014, 160 000 actifs sont arrivés sur le marché du travail, selon l’Insee. A en croire les différentes prévisions, même avec une croissance à 1,8 % du produit intérieur brut (PIB), le recul ne serait que de 0,2 point, soit 200 000 emplois créés…Quelles sont les perspectives ? La France a besoin d’une croissance plus forte et plus durable pour parvenir à inverser la tendance sur le front du chômage. Or, sur ce plan, la dernière note de conjoncture de l’Insee, mi-décembre, n’est pas rassurante : au quatrième trimestre, la croissance du PIB ne devrait atteindre que 0,2 %, soit deux fois moins que ce que prévoyait l’Institut il y a encore deux mois.A ce titre, un indicateur inquiète toujours : celui de l’inflation. Les prix à la consommation ont baissé de 0,2 % en novembre. Sur un an, les prix sont stables. Mais cette inflation molle, quasiment généralisée en zone euro, est synonyme de croissance anémique et elle est risquée pour l’économie si elle s’installe.Lire aussi :Sombre tableau pour l’économie françaiseIl y a quelques bonnes nouvelles cependant dans ce tableau peu réjouissant. Tout d’abord, la production industrielle a progressé de 0,5 % en octobre par rapport au mois précédent. Sur les trois derniers mois, elle est en hausse de 2,3 % par rapport aux trois mêmes mois de 2014.Par ailleurs, après avoir baissé de − 11 000 au premier trimestre, l’emploi intérimaire a augmenté au cours du deuxième trimestre de + 20 000, puis de + 16 000 au troisième trimestre (alors qu’on s’attendait à une hausse de 4 000 emplois intérimaires). Cette dynamique devrait se prolonger : + 16 000 et + 14 000 pour les deux premiers trimestres 2016.Lire aussi :Hausse de l’intérim, un bon signal pour l’emploiOr, en général, quand la reprise arrive, les entreprises commencent par recruter des intérimaires, avant de pérenniser les embauches. La reprise, le gouvernement dit l’entrevoir en 2016 : il table sur une hausse de 1,5 % du PIB.Cette estimation est toutefois jugée ambitieuse par les économistes. Selon l’Insee, de nombreux aléas demeurent : les effets des attentats, dont la persistance, début 2016, reste difficile à évaluer, ou encore l’ampleur du ralentissement dans les pays émergents, qui a pesé sur le commerce extérieur.Cela fait dire aux experts de l’Insee que le chômage « devrait baisser légèrement pour retrouver, à la mi-2016, son niveau de 2015 » (10,4 %). De véritable inversion de la courbe, il n’est toujours pas question.Que compte faire le gouvernement ? Dès le lendemain de la défaite des élections régionales, marquées par la progression du vote Front national avec un « sujet chômage » qui reste l’une des principales préoccupations des Français, le premier ministre, Manuel Valls, a annoncé, le 14 décembre, la préparation d’« un plan massif de formation pour les chômeurs » et des mesures pour doper l’apprentissage.Selon la ministre de l’emploi, Myriam El Khomri, l’accompagnement des personnes peu qualifiées sera au cœur du plan pour l’emploi qui doit être présenté en janvier. La ministre planche aussi sur la réforme du code du travail, prévue pour mars.La formation des chômeurs a un effet immédiat : ces personnes n’étant plus comptabilisées dans les statistiques à partir du moment où elles commencent une formation, cela fait baisser rapidement les chiffres. A moyen terme, cette mesure peut toutefois avoir des effets positifs si les qualifications sont bien ciblées.Lire aussi :Le gouvernement prépare un « plan massif » de formation pour les chômeursM. Valls a aussi promis de valoriser l’apprentissage alors que ces contrats en alternance entre l’entreprise et les études ont faibli de 8 % en 2013 et de 4 % en 2014. Un geste vers les jeunes, particulièrement touchés par le chômage. Cependant, selon l’économiste Eric Heyer, directeur du département analyse et prévision à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), cette mesure repose en partie sur une erreur de diagnostic : si l’apprentissage baisse, c’est surtout, selon lui, parce que le secteur du BTP ne se porte pas bien.Lire aussi :Que faut-il attendre des mesures pour l’emploi annoncées par Manuel Valls ?Le premier ministre a également dit vouloir « encourager » les emplois de service (aide à domicile, garde d’enfants, jardinage…). De plus, un nouveau traitement contre le chômage de longue durée pourrait être testé. Une proposition de loi des députés socialistes, dite « d’expérimentation territoriale » visant à ramener à « zéro » le nombre de personnes qui cherchent un emploi depuis au moins un an, a été adoptée, à l’unanimité, par l’Assemblée nationale le 10 décembre.Ce texte prévoit d’offrir à des chômeurs de longue durée un poste en CDI dans des activités socialement utiles. Le dispositif devrait d’abord s’appliquer dans une dizaine de territoires, pendant cinq ans.Lire aussi :Un remède pour ramener à « zéro » le chômage de longue durée ?Il reste désormais quelques mois à François Hollande pour tenir sa promesse « d’inverser la courbe du chômage ». Il en a fait une condition pour se présenter à l’élection présidentielle de 2017.Lire : Le post du blog Lui Président : Inversion de la courbe du chômage 24.12.2015 à 10h59 • Mis à jour le24.12.2015 à 11h55 Un homme a été arrêté et inculpé en Belgique, jeudi 24 décembre. L’individu, « Abdoullah C., né en 1985, de nationalité belge », a échangé plusieurs appels avec Hasna Aït Boulahcen, cousine de Abdelhamid Abaaoud, l’instigateur présumé des attentats du 13 novembre, « après les attentats terroristes et avant l’assaut de Saint-Denis », selon le parquet belge.Boulahcen et Abaaoud sont morts, ainsi qu’un troisième homme jusqu’ici pas identifié, ont été tués lors d’une fusillade dans le bâtiment où ils étaient retranchés le 18 novembre.Selon la presse belge, les enquêteurs ont mis la main sur le suspect lors d’une perquisition « discrète », menée mardi dans le centre de Bruxelles et rendue publique jeudi afin de ne pas alerter d’éventuels complices. Il est notamment soupçonné d’appartenance à une organisation terroriste, précise le parquet.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : où en est l’enquête ?Plusieurs suspects encore recherchésIl s’agit du neuvième suspect inculpé en Belgique en lien direct avec les attentats, qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés à Paris et à Saint-Denis. Les huit autres personnes inculpées sont accusées d’avoir, à différents degrés, aidé Salah Abdeslam, principal suspect toujours en fuite dans cette affaire.Un peu plus d’un mois après les attentats les plus sanglants ayant jamais eu lieu sur le sol français, les parcours et les rôles des principaux protagonistes identifiés se précisent petit à petit. Les complicités ou les aides dont ils ont pu bénéficier également.A ce stade, deux hommes faisant l’objet de mandats d’arrêt internationaux sont toujours en fuite : Salah Abdeslam, et l’un de ses proches, Mohammed Abrini. Des mises en examen de complices présumés ont eu lieu, en France et en Belgique. Lire aussi :Assaut de Saint-Denis : le rapport du RAID n’éclaircit pas les zones d’ombre Adrien Pécout et Isabelle Rey-Lefebvre La piqûre de rappel est bienvenue : le ministre de l’intérieur a adressé aux préfets, le 16 décembre, un « télégramme » recensant les mesures mises en place dès le 23 avril, au lendemain de l’attentat évité contre une église de Villejuif (Val-de-Marne). Bernard Cazeneuve demande « une vigilance toute particulière à l’égard des messes et offices de Noël qui, tout à la fois, concentreront en un même lieu un public nombreux et pourraient constituer des cibles d’une exceptionnelle force symbolique », ordonnant de prendre contact avec les responsables diocésains et leurs « référents sécurité ».A Pontoise (Val-d’Oise) comme ailleurs, on adapte ces consignes aux réalités locales. La cathédrale Saint-Maclou, édifice gothique du XIIe siècle, est prête, avec crèche et bouquets de fleurs, à accueillir les messes de Noël des 24 et 25 décembre. Une trentaine de paroissiens ont été mobilisés : par groupes de quatre ou cinq, ils filtreront les entrées par une seule porte à la fois, en surveillant particulièrement les sacs d’une certaine taille. « Nous connaissons déjà bien les fidèles et les habitués, mais Noël est, bien sûr, l’occasion d’un plus large rassemblement », explique Pierre Machenaud, curé de Pontoise.« Le but est d’abord d’être accueillant en ces temps où nous ressentons plus encore le besoin de fraternité et d’attention les uns aux autres, juge Vincent Malherbe, retraité de fraîche date et paroissien très actif, qui dirigera les opérations. Il y a huit jours, à l’occasion d’une messe télévisée, nous avons déjà pris des précautions particulières et nous sommes donc rodés. »Affluence nouvelle Comme beaucoup de responsables de paroisses l’ont constaté, les attentats de novembre ont suscité une affluence nouvelle dans les églises, et ce Noël pourrait être encore plus fédérateur que d’habitude pour les familles chrétiennes dont c’est parfois la seule occasion de participer à une messe.« Les catholiques ne sont pas dans une psychologie sécuritaire », admet Mgr Olivier Ribadeau-Dumas, porte-parole de la Conférence des évêques de France, dont les membres ont été associés aux échanges au sein de la commission de sécurité des lieux de culte, coordonnée par le préfet Thierry Coudert et mise en place dès janvier, après les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher. Chaque évêché est désormais doté d’un référent sécurité, en contact permanent avec le directeur de cabinet du préfet. Ceux-ci déterminent en commun les églises nécessitant une protection renforcée en raison de leur affluence ou de leur intérêt touristique. Sur les 45 000 lieux de culte catholiques du pays, 140 à 150 relèvent de cette catégorie.La cathédrale de Strasbourg est un de ces édifices très visités, et les autorités catholiques prennent au sérieux les consignes déjà en vigueur depuis qu’a ouvert le marché de Noël, début décembre. « Nous serons très stricts et nous prendrons des mesures inédites : les paroissiens bénévoles, que nous avons formés à cela, filtreront les entrées, feront ouvrir les sacs, interdiront l’entrée aux porteurs de gros bagages ou de sacs à dos. Ils ne feront pas de palpations mais demanderont tout de même à ouvrir les gros manteaux, précise le chanoine Bernard Xibaut. Nous redoutons les files d’attente et ne tolérerons pas de gens debout. Dès que toutes les chaises seront occupées, nous fermerons les portes de la cathédrale. »Des sociétés privées de sécurité Le ministre de l’intérieur a aussi insisté sur la nécessité de veiller aux véhicules stationnés à proximité des lieux de culte, quitte à ce que les maires prennent des arrêtés temporaires d’interdiction d’y stationner. A l’extérieur, ce seront donc des patrouilles de police et de gendarmerie, « dynamiques » (en mouvement) ou « statiques », qui assureront la surveillance.A Paris et dans sa banlieue, une dizaine d’édifices sont très surveillés et pour les lieux les plus touristiques, comme le Sacré-Cœur de Montmartre, Notre-Dame de Paris et la basilique de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), il a été fait appel à des sociétés privées de sécurité. « Nous mobilisons beaucoup d’agents à Notre-Dame et Saint-Denis, confirme Arnaud Demaret, directeur de la société Elytis. Ce travail est stressant, exige de la rapidité, du sang-froid, de la courtoisie. Comme il y a beaucoup de monde, des millions de visiteurs, il faut aller très vite et nous craignons toujours de louper quelque chose. »Adrien PécoutJournaliste au MondeIsabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sylvia Zappi Inscrite dans le projet de révision de la Constitution présenté mercredi 23 décembre, la proposition sur la déchéance de nationalité sera applicable à toutes les personnes françaises nées d’un ou deux parents étrangers et ayant conservé leur nationalité étrangère. Jusqu’alors, elle pouvait être prononcée à l’encontre de personnes naturalisées, ayant conservé leur ancienne nationalité, mais pas pour les Français de naissance.Longtemps, les chiffres sur les personnes potentiellement concernées sont restés approximatifs, du fait de l’absence d’enquête nationale sur les binationaux. Le droit français autorise la double nationalité et n’exige aucune déclaration. Seule indication donnée par le recensement, plus de 40 % des immigrés vivant en France possèdent la nationalité française.Pour la première fois, dans l’enquête Trajectoires et origines, réalisée entre 2008 et 2009, les chercheurs de l’Institut national d’études démographiques (INED) ont demandé aux personnes interrogées s’ils possédaient une autre nationalité. D’après les réponses obtenues, les binationaux représentent 3,3 millions de personnes (5 % de la population de la France métropolitaine âgée de 18 à 50 ans), dont 90 % sont immigrés ou descendants d’immigrés. « C’est le seul chiffre fiable, explique Patrick Simon, sociodémographe à l’INED, car il n’existe aucun fichier ni recensement des Français à double nationalité. » Selon le chercheur, les ressortissants à double nationalité sont très fréquents chez les immigrés du Maghreb (66 %), les Turcs (55 %) et les Portugais (43 %), mais rares chez les personnes originaires d’Asie du Sud-Est.Lire aussi :Déchéance de nationalité : comment modifie-t-on la Constitution ?L’ensemble des droits français sont acquisEn France, le droit s’applique de manière pleine et entière pour une personne française qui a aussi une autre nationalité : elle a droit à un passeport français, peut exercer son droit de vote et d’éligibilité, et a accès à tous les emplois publics. « La France reconnaît la double nationalité pour ses ressortissants mais, sur son sol, elle les considère avant tout comme des ressortissants français. A l’inverse, dans l’autre pays de nationalité, le droit national de ce pays sera souvent prépondérant », explique le chercheur de l’INED. Un immigré naturalisé peut cumuler la nationalité française et celle d’origine (dans le cas où son pays permet la double nationalité), tout comme les descendants d’étrangers nés en France qui deviennent français à leur majorité ou par anticipation.La mesure de privation de la nationalité a été introduite dans le droit français au début du XIXe siècle dans le code civil. Ces dispositions visaient les émigrés français ayant fui la Révolution, considérés comme traîtres à la patrie. Mais, dès cette époque, il était possible pour un ressortissant étranger d’acquérir la nationalité sans abandonner sa nationalité d’origine. C’est le régime de Vichy qui a eu le plus recours aux mesures de déchéance, notamment contre les juifs d’origine étrangère. Depuis l’ordonnance de 1945, qui oblige le gouvernement à prendre une décision par décret en Conseil d’Etat, on ne « dénaturalise » plus guère, remarquait en 2008 Bernard Schmid, juriste du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP).Plus d’une fois, la déchéance de nationalité a été agitée par la droite et l’extrême droite. Ce fut le cas en 2001 après les sifflets qui avaient accueilli la Marseillaise lors d’un match amical France-Algérie disputé au Stade de France. Le FN avait alors brandi cette proposition pour punir ceux qui « salissaient la France ». La même polémique avait suivi des incidents identiques lors d’un autre match amical entre la France et la Tunisie en 2008.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.12.2015 à 22h38 Le directeur général de la police nationale (DGPN) a adressé lundi une circulaire à tous les policiers détaillant la conduite à tenir face aux « tueurs de masse » après les attentats meurtriers du 13 novembre.« Les attentats du 13 novembre 2015 ont confirmé la tuerie de masse comme mode d’action terroriste en France » et « révélé un mode d’agression inédit » tel « l’usage d’une ceinture d’explosifs », a écrit le directeur, Jean-Marc Falcone, dans cette circulaire dont l’AFP a obtenu copie, mercredi 23 décembre.Lire aussi :Terrorisme : les conseils du gouvernement pour bien réagir en cas d’attaque« Il est nécessaire que les policiers primo-intervenants disposent des éléments essentiels sur la conduite à tenir en cas de confrontation à de telles situations », a-t-il ajouté. A l’issue de « travaux », la DGPN a donc établi, pour la première fois, trois « fiches de conduite à tenir dans un contexte de tuerie de masse ».Ceinture explosive, la nouvelle donneL’une présente un « schéma tactique de base pour les policiers primo-intervenants », une seconde concerne le cas d’un homme « porteur d’un engin explosif improvisé (EEI) », la dernière vise la « prévention » d’un « sur-attentat » pouvant « prendre pour cible le public, les forces de police, les secours ou les autorités ».Dans le premier cas, les policiers arrivant les premiers sur les lieux d’une « tuerie de masse » sont incités à se protéger, alerter et évacuer la population ou « intervenir pour fixer ou confiner le tireur, en focalisant celui-ci sur les forces de police plutôt que sur des victimes civiles ». Si cela échoue, il faut « neutraliser l’individu ».La seconde fiche détaille ce que peut être une ceinture explosive par exemple, avec photos et croquis, insistant sur la « grande dangerosité » d’un EEI. La fiche préconise les dispositions à prendre dans une zone à faible densité, en se mettant à couvert et en gardant « l’individu à distance et en le tenant en joue ». S’il n’obtempère pas et se dirige vers une zone « à forte densité », semblant sur le point de déclencher l’explosion, le policier devra « engager un tir de neutralisation ».En rupture avec les pratiques actuellesSuivent les consignes dans un centre commercial, par exemple. Si le terroriste « s’apprête à déclencher son engin », il faut « engager une neutralisation associée à un appel vocal simultané à évacuer la zone à l’attention du public ». Le DGPN précise que le tir de neutralisation devra alors s’effectuer « autant que possible » hors de la « zone corporelle où se situe (un) gilet » explosif, afin « d’éviter la mise à feu de la charge ».La troisième fiche détaille la « prévention », plus classique dans son déroulé, du « sur-attentat ». Elle fixe des « principes d’action » : désignation d’un commandement, zone d’intervention « pour circonscrire les risques », sécurisation et contrôle strict des zones concernées.« En rupture avec les pratiques mises en œuvre jusque-là » dans la police, « ces fiches préconisent […] une action des primo-intervenants sans attendre l’arrivée de policiers spécialistes de l’intervention », écrit encore M. Falcone. « Il s’agit de sauver des vies en déstabilisant le schéma d’action des agresseurs ». 23.12.2015 à 15h44 | Stéphanie Marteau, Soren Seelow et Simon Piel Les circonstances de l’assaut mené le 18 novembre à Saint-Denis par le RAID contre le coordinateur présumé des attentats de Paris, Abdelhamid Abaaoud, et ses complices se précisent. Si beaucoup de questions demeurent, de nombreux documents auxquels Le Monde a eu accès affinent le scénario d’une opération qui s’est déroulée avec une rare violence et dans une extrême confusion.Les scènes décrites par les enquêteurs de la police judiciaire venus opérer les premières constatations en témoignent. La chaussée est jonchée de débris. Du verre et du bois provenant des fenêtres de l’immeuble de Saint-Denis où a eu lieu l’assaut. De nombreux écrous, probablement contenus dans une ceinture d’explosifs actionnée par l’un des hommes retranchés. Mais aussi plusieurs bouts de corps. Ici, « une tête humaine à laquelle demeure attaché un morceau de colonne vertébrale ». Là, « une partie de visage » sur la peau duquel apparaît une barbe naissante. Plus loin, une dent humaine, un trousseau de clés, un livre en langue arabe et un clavier d’ordinateur brisé.Aucune arme de guerre ne sera retrouvée, contrairement à ce qu’avait pu laisser penser le récit du patron du RAID. Le tir « nourri » évoqué par le RAID se heurte à une constatation imparable : seul un Browning semi-automatique a été retrouvé dans les décombres le 20 novembre, sans chargeur mais avec une munition. Sur le pistolet, la police retrouve une empreinte d’Abdelhamid Abaaoud. C’est à ce jour la seule arme des terroristes découverte.L’essentiel des munitions ont en réalité été tirées par les policiers d’élite. Dès le lendemain de l’assaut, la police judiciaire fait un premier décompte des munitions saisies. Ils recensent plus de 1 500 étuis percutés et 4 étuis percutés de grenade, provenant « vraisemblablement, selon les techniciens du laboratoire central de la préfecture de Paris, des tirs effectués par les effectifs de la police du RAID ».Compte-rendu très succinctAutant de précisions qui ne figurent pas dans le compte-rendu très succinct fait par le patron du RAID aux magistrats antiterroristes et dont Le Monde a pu prendre connaissance. A sa lecture, aucune réponse n’est apportée aux questions soulevées sur la stratégie d’opérer des « tirs de saturation » pour empêcher un éventuel kamikaze d’approcher.Aucune mention non plus des raisons pour lesquelles les explosifs disposés par le RAID sur la porte de l’appartement n’ont pas fonctionné. Aucune précision sur les échanges que des hommes du RAID ont eus avec Hasna Aït Boulahcen lorsqu’elle a demandé à deux reprises de pouvoir sortir.Rien sur le moment où l’un des terroristes a déclenché sa ceinture d’explosifs. Rien enfin sur le fait qu’un seul pistolet automatique ait pu à lui seul donner le sentiment aux équipes du RAID d’être visées par « un feu nourri ». Ni la direction du RAID ni la direction générale de la police nationale n’ont souhaité répondre à nos questions.Les précisions apportées par un témoignage ainsi que plusieurs éléments de téléphonie avaient laissé entendre que des personnes – dont Abdelhamid Abaoud – armées de kalachnikov et d’explosifs s’étaient réfugiées dans un appartement à Saint-Denis. Hasna Aït Boulahcen avait ainsi confié que « des voisins voulaient sympathiser mais (qu’) ils n’ont pas voulu car ils préparaient leurs bombes, ils ne voulaient pas être dérangés ». Elle-même aurait dit avoir « joué avec la kalach ».« C’est dans cet état d’esprit qu’arrive le RAID sur place », explique-t-on au ministère de l’intérieur pour justifier ce déluge de feu. « D’un point de vue opérationnel, l’intervention est une réussite » ajoute-t-on. Un projet d’attentat à la Défense a en effet été empêché.Stéphanie MarteauSimon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSoren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.12.2015 à 14h00 • Mis à jour le23.12.2015 à 14h02 | Violaine Morin Une grande partie des migrants afghans qui occupaient, depuis des mois, la place Raoul-Follereau, le long du canal Saint-Marin dans le 10e arrondissement de Paris et, depuis le 19 décembre, pour certains d’entre eux, la place de la République, ont été évacués, mercredi 23 décembre dans la matinée, vers des centres d’hébergement d’urgence. En tout, 350 d’entre eux vont être répartis dans 59 lieux, à Paris et en Ile-de-France.Mercredi à 8 h 15, place Raoul-Follereau, les services de propreté de la mairie passent un jet d’eau sous les arcades. D’habitude à cette heure, les quelque 150 Afghans qui dormaient là sortaient à peine de leurs sacs de couchage posés sur le sol. « Ils ont été pris en charge pour être logés », répondent les policiers lorsqu’on leur demande où sont passées ces personnes.Place de la République, la même opération est en cours. Vers 8 h 30, un dernier bus quitte la place : « C’est au moins le sixième », font remarquer deux jeunes femmes, qui se présentent comme « investies dans la cause des réfugiés du quartier ». Depuis le 19 décembre, une petite centaine d’Afghans avaient posé leurs couvertures sur la place, pour que les Parisiens et leurs élus les voient : demandeurs d’asile pour la plupart, ils ont théoriquement le droit d’être hébergés.Lire aussi :Les migrants afghans s’installent à République pour être plus visiblesEnviron 50 personnes non prises en charge Par les vitres, les hommes font des signes à ceux qui n’ont pas pu monter. Il reste environ 50 migrants, la mine fatiguée, plutôt calmes, entourés de quelques dizaines de gendarmes. Selon une source de la préfecture de police présente sur place, ce dernier groupe est arrivé « plus tard », vers 8 h 15. Il n’y a plus de place pour eux dans les hébergements prévus par la préfecture d’Ile-de-France, qui dirige l’opération. Un autre policier confirme que la région a pris en charge plus de monde que ceux qui dormaient sur la place, qui n’étaient qu’une centaine.Izad, demandeur d’asile qui vit en France depuis quinze mois, explique en français que ceux qui sont encore là « ont entendu parler » de l’opération et sont venus au petit matin, dans l’espoir d’être, eux aussi, logés. A quelques mètres de là, les agents de propreté de la ville de Paris nettoient le campement : cartons, couvertures et matelas sont entassés pour être jetés.Si l’opération s’est déroulée dans le calme, avec la présence de traducteurs de la ville de Paris et de l’association Emmaüs pour expliquer aux migrants son déroulement, certains Afghans encore présents refusent de se disperser. Les gendarmes les encerclent autour de la sortie du métro, au centre de la place. Une fois à l’intérieur, la situation se tend légèrement. « Ils ne veulent pas partir, ils veulent être logés ! », explique une habitante. La vingtaine d’hommes restants finira par monter dans la ligne 5, « vers la gare de l’Est », selon les quelques habitants qui les entourent. Logement pendant « maximum un mois »Plus tard dans la matinée, la mairie de Paris confirme que la prise en charge des 350 Afghans est « l’aboutissement d’un long processus », sans lien direct avec leur démarche d’aller dormir sur la place de la République. Selon la préfecture d’Ile-de-France, ils seront logés « temporairement », pendant « maximum un mois ».Tout dépendra ensuite de leur situation : ceux qui demandent l’asile en France devraient être logés par les centres d’accueil des demandeurs d’asile (CADA). « Une solution pour ceux qui, en attente du statut de réfugié, ont droit à un logement », selon la mairie. Ceux qui sont « en transit » vers une autre destination, devront reprendre leur route ou trouver d’autres solutions. La mairie affirme vouloir leur permettre de « se poser un peu ». data-ui="carousel" data-module="portfolio" data-wrapper=".gallery" data-interval="false" data-is-atom tabindex="10"> data-slide-title="" data-slide-description="Chaque nuit, depuis des mois, 150 réfugiés afghans dorment sous les arcades du square Raoul Follereau, dans le 10e arrondissement." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Ce campement a longtemps été toléré par les résidents, peu enclins à « chasser des migrants ». Mais, devant l'ampleur pris par le problème, le ton est monté récemment." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="La très grande majorité des 150 Afghans ont demandé refuge, ou sont en attente de l’enregistrement de leur dossier. Dehors, au vent et à la pluie. Oubliés." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Sur les smartphones, les photos circulent : les réfugiés regardent en silence des images de leurs familles restées en Afghanistan ." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Un des migrants travaille ses cours de français à la nuit tombée." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Chaque matin, les migrants portent leur baluchon après une nuit difficile. Les journées se succèdent et n’en finissent pas. « On va à la mosquée faire nos cinq prières, puis à la distribution de repas gare de l’Est, et ensuite on revient là. »" data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Les migrants confectionnent une banderole pour prendre part à la manifestation du 19 décembre." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Les migrants savent que le pays auquel il ont choisi de demander protection s’est engagé à héberger les demandeurs d’asile. La mort d’un des leurs, dans la rue, une semaine auparavant, les a motivés à se faire entendre." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="La manifestation de soutien aux migrants a réuni un millier de personnes dans les rues de la capitale. Une partie des 150 Afghans ont décidé de jouer la visibilité." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Arrivés place de la République, les migrants se sont installés pour la nuit, dans l'espoir de faire réagir les autorités pour obtenir hébergement et statut légal." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Place de la République, les CRS sont venus poser des conditions : dormir « oui », monter une tente « non », ignorant que cette centaine d’homme dort sans toit depuis des mois." data-slide-item-lie="" Précedent1/11SuivantChaque nuit, depuis des mois, 150 réfugiés afghans dorment sous les arcades du square Raoul Follereau, dans le 10e arrondissement.Ferdi Limani pour Le Monde› Accéder au portfoliorequire(['lmd/ui/carousel', 'lmd/module/portfolio']);Violaine Morin Rafaële Rivais Les mauvais résultats en matière de sécurité routière pour le mois de novembre, dévoilés jeudi 10 décembre, n’étonnent guère l’accidentologue Claude Got. Pour cet ancien expert du Conseil national de la sécurité routière, ayant démissionné de cette instance pour marquer son désaccord avec la politique du gouvernement, « ils sont la sanction d’une politique insuffisamment interministérielle. » Il déplore que le ministère de l’intérieur « dissimule des rapports qui montrent des dysfonctionnements, au lieu de remédier à ces derniers ». Il estime notamment que les sanctions, en cas d’infractions au code de la route, ne sont pas correctement appliquées.Lire aussi :Vers une deuxième année de hausse de la mortalité sur les routes françaises« Nous avons appris cet été que 46 % des infractions constatées en 2010 n’avaient pas donné lieu à une perte de points », indique-t-il, en faisant allusion au Rapport sur l’écart entre le nombre d’infractions constatées et le nombre d’infractions générant un retrait de points de permis de conduire, rédigé par deux inspecteurs généraux de l’administration (IGA), Jean Colin et Jean-Marie Le Gallou ; le rapport a été produit en 2012, mais jamais rendu public par le gouvernement. En septembre, le Journal du dimanche l’a fait « fuiter ».Pour le scientifique, rien n’aurait changé, et il le démontre sur son site. Il a refait les calculs des inspecteurs, avec les seuls points de permis retirés en cas d’infractions liées à l’alcool.Il constate qu’en 2014, si l’on en croit le bilan statistique de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière, il y a eu un total de 319 264 dépistages positifs. On a dénombré 167 067 délits (taux supérieur à 0,8 g/l de sang ou à 0,40 mg/l d’air expiré), et 92 736 contraventions (taux compris entre 0,5 et 0,8 g/l de sang ou entre 0,25 et 0,40 mg/l d’air expiré). « Cela signifie que 259 803 conducteurs auraient dû se voir retirer des points », explique M. Got.Pas de retrait de points dans 52% des casLe bilan statistique indique que pour les délits, 501 732 points ont été retirés et que pour les contraventions, 433 428 points ont été retirés, ce qui fait un total de 935 160 points retirés. Délits et contraventions entraînant un retrait de six points, il faut diviser ces 935 160 points par six, pour obtenir le nombre de personnes réellement sanctionnées : il est de 155 860, un total inférieur aux 319 264 dépistages positifs.Comment se fait-il que dans 52 % des cas, il n’y ait pas eu de retrait de points ? M. Got estime que les infractions commises par des étrangers ou des personnes conduisant sans permis sont marginales (3 % des cas).Il se demande si les classements sans suite sous condition de suivre immédiatement un stage d’éducation routière seraient une cause déterminante. Les procureurs peuvent en effet prescrire aux forces de l’ordre de proposer cette solution au contrevenant qui, ainsi, ne perd pas de points.Il rappelle que les inspecteurs de l’IGA s’étaient étonnés de cette mesure. « Il peut ainsi paraître paradoxal de constater que le contrevenant n’échappe que rarement au retrait d’un ou deux points suite à des infractions mineures à la vitesse, mais qu’en matière d’alcoolémie contraventionnelle, qui entraîne en principe un retrait de six points, il peut y échapper quasi systématiquement en cas de classement sans suite sous condition », écrivaient-ils.Une « pratique variable »Ils jugeaient la situation problématique « au regard de l’équité entre contrevenant, au regard de l’efficacité de la politique de sécurité routière alors que le quart des tués sur la route ont l’excès d’alcoolémie pour cause, et par le fait que l’absence de retrait de points ne fait pas apparaître l’infraction au système national des permis de conduire (SNPC), ce qui rend problématique le constat d’une éventuelle récidive ».M. Got croit savoir « que cette pratique est variable d’une juridiction à l’autre », mais il réclame des données chiffrées. Il se demande aussi dans quelle mesure la déperdition de points est liée aux problèmes d’interface entre système judiciaire et système administratif, mis en évidence par le rapport de 2012. « Après condamnation liée à une contravention, est-ce que l’officier de police judiciaire transfère la décision de retrait de points au SNPC ? Après condamnation suite à un délit, est ce que les greffes des tribunaux font de même ? », demande-t-il. « Les deux inspecteurs avaient demandé qu’il y ait un suivi à leur rapport. Mais qu’en a-t-il été ? », interroge-t-il.Rafaële RivaisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Rafaële Rivais La sécurité routière vient d’enregistrer un nouveau résultat négatif, avec 290 personnes tuées sur les routes de France en novembre, soit 3,6 % de plus qu’en novembre 2014. Le nombre de morts, depuis le 1er janvier, s’élève donc à 3 164, soit 2,1 % de plus que sur les onze mois de l’année 2014 (3 098). Pour qu’à la fin de l’année il ne soit pas supérieur au nombre de morts de 2014 (3 384), il faudrait qu’il n’y ait pas plus de 220 décès en décembre – un chiffre presque impossible à tenir.L’année 2014 avait été la première année de hausse depuis 2002. L’année 2015 risque d’être la seconde année consécutive de hausse de la mortalité routière. « Cela ne s’est pas vu depuis trente-cinq ans ! », s’exclame Chantal Perrichon, la présidente de la Ligue contre la violence routière, en précisant que « les deux dernières années de hausse ont eu lieu en 1979 et 1980 ».« Ces mauvais résultats montrent que les 81 mesures tous azimuts annoncées par le ministre de l’intérieur depuis le début de l’année n’ont eu aucun effet sur la mortalité routière », commente Mme Perrichon.« Lorsqu’un gouvernement fait une annonce crédible, on enregistre presque immédiatement une chute de la mortalité ; ce n’est pas le cas, manifestement », renchérit Claude Got, accidentologue et ancien expert du Conseil national de la sécurité routière (CNSR), qui a démissionné de cette instance en mars pour marquer son désaccord avec la politique du gouvernement.Baisse de la vitesse sur quelques tronçons« Nous assistons à la sanction d’un ministre [Bernard Cazeneuve] qui ne veut pas travailler avec les experts, et qui s’obstine à refuser la seule mesure qui aurait un effet sur la mortalité », indique Mme Perrichon, en faisant allusion à la généralisation de la baisse de la vitesse maximale autorisée, de 90 à 80 km/h, sur les routes à double-sens sans séparateur médian.Lire aussi :Sécurité routière : 80 km/h à l’essaiLes experts du CNSR ont démontré que cette mesure permettrait de sauver environ 400 vies par an. Le ministre de l’intérieur a seulement accepté une expérimentation de la baisse de la vitesse sur quelques tronçons.Le délégué interministériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe, explique souvent dans les médias qu’il ne serait pas sage de prendre une mesure à laquelle une majorité de Français sont opposés, et qu’ils considéreraient comme une contrainte supplémentaire. Surtout à l’approche de la présidentielle de 2017.Rafaële RivaisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.12.2015 à 14h48 • Mis à jour le10.12.2015 à 15h00 | Laura Buratti Le stress, souvent décrit comme le « mal du siècle », n’épargne pas les étudiants, bien au contraire. Ils sont près de 40 % à avoir du mal à le gérer, d’après une enquête nationale publiée par le réseau de mutuelles Emevia, le 9 décembre. C’est encore plus que les 37,5 % de l’étude de 2013.Parmi les 8 000 étudiants interrogés, près d’un quart (22,5 %) déclarent avoir une mauvaise qualité de sommeil et plus du tiers (39,4 %) affirment avoir du mal à gérer leur stress. Deux paramètres qui semblent liés, puisque la moitié (48,1 %) des étudiants qui ont du mal à gérer le stress dorment moins de six heures par nuit, alors qu’ils ne sont qu’un tiers (29,5 %) parmi ceux qui dorment plus de 8 heures.Un sommeil trop courtUn quart des étudiants (22,5 %) dort mal ou très mal, avec un temps de sommeil qui s’est pour eux raccourci. 58,8 % dorment ainsi entre 6 et 7 heures (ils étaient 53,3% en 2013), et 13,1% dorment moins de 6 heures en moyenne (11,2% en 2013). C’est peu, selon le réseau Emevia, qui souligne que la Fondation du sommeil américaine recommande une durée de sommeil comprise entre 7 et 9 heures pour les jeunes de 18 à 25 ans.Autre élément inquiétant : 52,3 % des étudiants qui gèrent mal leur stress ne trouvent personne à qui parler en cas de problème personnel.Dans ce domaine, la parité n’est pas de mise puisqu’une jeune femme sur deux déclare avoir du mal à gérer le stress (49,4 %) contre seulement un jeune homme sur quatre (26,9 %). Les sportifs réguliers sont plus préservés : « seuls » 36,2 % d’entre eux disent en souffrir, contre 39,4 % pour l’ensemble des étudiants.Et comme quand l’appétit va, tout va : 95,2 % des étudiants interrogés ont un bon appétit, près de 95 % estiment être en bonne ou plutôt bonne santé et 85,4 % d’entre eux envisagent positivement l’avenir, un chiffre toutefois en recul par rapport à 2013 (88,3 %).Lire également : Plus d’un étudiant sur deux est stressé, déprimé ou en difficulté financièreLaura BurattiJournaliste au Monde 10.12.2015 à 13h53 • Mis à jour le10.12.2015 à 16h24 | Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) La Commission des libertés civiles (LIBE) du Parlement européen a approuvé, jeudi 10 décembre au matin, par 38 voix pour, 19 contre et 2 abstentions, le projet, largement controversé, d’un fichier européen des données des passagers aériens (Passenger name record, ou PNR). Débattu depuis sept années au total, le projet doit encore être adopté en séance publique, en janvier probablement. L’issue de ce vote ne fait toutefois plus de doute.Ceux qui pensent que le PNR peut-être un outil efficace, notamment dans la lutte contre le terrorisme, en permettant d’enregistrer les déplacements des suspects, ont remporté la partie. Il est néanmoins envisageable que d’éventuels recours auprès de la Cour de justice de Luxembourg aboutissent : l’extension du fichage à des personnes non suspectes pose visiblement problème aux juges européens, qui ont déjà manifesté leurs réticences. Le contrôleur européen de la protection des données, le magistrat italien Giovanni Buttarelli, s’interroge également sur la légitimité du projet, mais aussi sur son utilité pratique. Selon lui, le projet est coûteux, s’ajoutera à sept bases de données existantes et n’aura qu’une utilité marginale au plan des enquêtes.Le projet de directive voté jeudi prévoit que les compagnies aériennes devront collecter une vingtaine de données sur le passager de vols extra- et intra-européens. Elles concernent l’identité du passager, son numéro de téléphone, son adresse de courriel, la manière dont il a payé son billet, le numéro de celui-ci, le numéro de siège, ses bagages, son éventuel programme de fidélité ou « voyageur fréquent », etc. Le texte affirme que toute discrimination basée, entre autres, sur l’origine ethnique ou sociale, la religion, la langue ou la nationalité du passager sera évitée.Lire nos explications :Lutte contre le terrorisme : qu’est-ce que le PNR, le fichier sur les passagers aériens ?Données conservées cinq ansLes données seront conservées pendant 6 mois (le texte initial de la Commission proposait 30 jours). Elles seront masquées au bout de ce délai, et effacées après 5 années. Dans l’intervalle, elles seront accessibles sous le contrôle d’une autorité judiciaire nationale, à des conditions « très strictes et limitées ». L’accord prévoit aussi la nomination d’un responsable chargé de s’assurer que les règles fixées ont été respectées. Le groupe des élus socialistes français, notamment, insiste sur la nécessité d’un « suivi étroit » des résultats qui seront obtenus et du respect des libertés individuelles.Le débat sur le PNR déchirait les différents groupes à chaque attentat commis. Après les récents attentats de Paris et une lettre de Manuel Valls au groupe social démocrate européen (S&D), il devenait difficile, voire impossible, pour ce dernier de camper sur une position de refus intransigeant. Au cours des derniers jours, des discussions internes n’ont pas gommé les divergences ou permis de vaincre les réticences d’eurodéputés allemands et autrichiens, notamment. Hormis quelques-uns de ses élus, le groupe s’est toutefois rallié à une solution de compromis : il est prêt à accepter le PNR à condition qu’une directive sur la protection des données, dont la négociation a pris aussi du retard, soit adoptée parallèlement.Si cet autre dossier clé est enfin bouclé (la commission Libe doit se prononcer le 17 décembre, avant un vote en séance publique en 2016), le PNR sera approuvé par le groupe en séance plénière ; en janvier sans doute. Le groupe libéral et démocrate (ALDE) n’était pas plus unanime. En son sein, les élus centristes français et les libéraux belges étaient prêts à adopter le texte tandis qu’un autre groupe suivait la députée néerlandaise Sophie In’t Veld, hostile depuis le début à ce projet.Informations partagées à la carteM. Verhofstadt et son collègue social démocrate, Gianni Pittella, étaient parvenus à rallier leur collègue conservateur à cette idée: Manfred Weber, chef du groupe PPE, l’avait approuvée, du bout des lèvres, à la fin de la semaine dernière. Quelques heures plus tard, les ministres de l’intérieur, réunis en conseil vendredi 4 décembre, se mettaient toutefois d’accord sur un projet plus flou : les informations importantes issues du traitement des données seront partagées à la carte. Le PPE approuvait toutefois le projet, « coinçant » les autres groupes : ils ne voulaient pas donner l’impression de s’opposer à un projet jugé utile en période d’alerte terroriste. Ils ne voulaient pas être accusés par la droite et, simultanément, être assimilés à l’extrême droite : le Front national et ses alliés s’opposent au PNR en raison de sa dimension européenne…Il devenait, enfin, de plus en plus difficile, pour les groupes proeuropéens de continuer à bloquer le projet alors que de nombreux États mettent au point leur propre PNR, soumis à des législations différentes, voire contradictoires, et pas toujours respectueuses des droits fondamentaux. « Voter contre aurait abouti à une situation où les données des passagers seraient protégées de manière différente selon qu’ils partent de Paris ou de Francfort », soulignent des élus de l’ALDE. Dernière précision : après les attentats de 2001, les États-Unis, l’Australie et le Canada avaient déjà obtenu à tour de rôle des Européens, puis dans le cadre d’un accord UE/USA très controversé à l’époque, les données des passagers se rendant dans leur pays.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Anne Rodier Les jeunes diplômés ont retrouvé le chemin de l’optimisme et de la confiance. C’est ce que révèle le 5e baromètre de l’humeur des jeunes diplômés, publié jeudi 10 décembre par le cabinet de conseil Deloitte. Il reflète l’opinion et la situation de 1 002 jeunes, dont 45 % ont moins de 25 ans, diplômés de bac à bac + 5 et interrogés au mois de novembre.« L’embellie observée en janvier se confirme, commente, Sami Rahal, le DRH de Deloitte. 70 % d’entre eux sont en emploi, soit 10 points de plus qu’en janvier et essentiellement à plein-temps ». En janvier 2014, 60 % étaient en poste et un an plus tôt, ils n’étaient que 51 %. Ils sont très majoritairement en poste en CDI (68 %) et à plein-temps (83 %). Ils ont mis moins de temps à se faire embaucher : pour ceux qui sont en poste, la durée moyenne de recherche est de neuf semaines, soit deux de moins que l’année dernière. Et un jeune diplômé sur quatre a décroché son emploi en une à deux semaines. Pour les 30 % qui sont toujours en demande d’emploi, la recherche active dure évidemment plus longtemps : 21 semaines en moyenne. Mais 54 % d’entre eux ont confiance dans leurs chances de trouver un emploi dans les six prochains mois contre 42 % en 2013.Divergence avec les DRHLa confiance à l’égard des employeurs a bénéficié de cette amélioration sur le front de l’emploi des jeunes diplômés : pour la première fois depuis l’existence de ce baromètre, la confiance à l’égard des employeurs est supérieure au taux de méfiance, à 52 %, en hausse de trois points depuis janvier. Il faut apprécier ces indicateurs sur le long terme, commente Frédéric Micheau, directeur du département opinion de l’institut de sondage Opinion Way. Car les indicateurs de confiance sont très sensibles à l’actualité. « Déjà les mauvais chiffres de l’emploi en décembre et l’attentat du 13 novembre ont fait bouger l’indicateur » précise-t-il.Le diplôme est toujours valorisé pour faciliter l’accès à l’emploi, mais de moins en moins au fil des années et 22 % des jeunes interrogés considèrent même qu’il n’est d’aucune utilité. C’est aussi ce que pensent 17 % des diplômés des grandes écoles. Pour cette cinquième édition du baromètre de l’humeur des jeunes diplômés, le cabinet Deloitte a aussi interrogé 405 directeurs des ressources humaines sur ce qu’attendent les entreprises des jeunes. Il révèle une divergence sur l’appréciation du rôle du diplôme pour être recruté : « Les DRH ne sont que 3 % à trouver que le diplôme n’est d’aucune utilité ; en revanche, ils ne pensent pas qu’ils favorisent la qualité de l’emploi », note M. Rahal. DRH comme jeunes diplômés constatent que ce sont d’abord les compétences professionnalisantes qui répondent à la demande des entreprises : l’efficacité, l’adaptabilité et la rigueur. Le plus important étant l’efficacité, selon les jeunes diplômés, tandis que les DRH privilégient l’adaptabilité: ils « estiment qu’un jeune n’est jamais parfaitement opérationnel lors de son entrée sur le marché du travail et que c’est son adaptabilité qui lui permettra de devenir efficace », explique Géraldine Segond, DRH adjointe chez Deloitte. Le sens de l’analyse (24 %) et l’esprit de synthèse (15 %) sont aussi plus importants que ce qu’imaginent les jeunes diplômés (17 % et 8 %). Bien préparés durant leur cursus à travailler en équipe, avec de bonnes compétences comportementales et relationnelles, les acquis des jeunes diplômés ne sont pas assez pratiques. Les deux faiblesses des formations sont les compétences professionnelles et dans une moindre mesure les langues étrangères, que 40 % seulement des DRH estiment acquises par les jeunes diplômés.Pourtant l’expatriation reste un sujet d’avenir pour 22 % des jeunes, dont 35 % envisagent d’y faire toute leur carrière. « Réalistes face à la conjoncture économique, les jeunes diplômés se prennent en main et comptent désormais sur leurs propres réseaux », conclut Sami Rahal.Anne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journaliste Pascale Robert-Diard Le notaire Pascal Dufour, qui avait tenté de vendre une copie manuscrite des Mémoires d’outre-tombe de Chateaubriand déposée à l’étude de son aïeul en 1836, a été déclaré coupable d’« abus de confiance » et condamné à 25 000 euros d’amende par le tribunal correctionnel de Paris, jeudi 10 décembre.Le tribunal a estimé que Pascal Dufour s’est considéré à tort comme le propriétaire de cette copie qui avait été « laissée en dépôt » à l’étude parisienne et qu’en conséquence, il ne pouvait pas s’arroger le droit de la vendre. « Il ne peut y avoir acquisition par prescription pour le gardien d’un objet », indique le jugement. Les juges ont toutefois considéré qu’il fallait faire « une application modérée de la loi, compte tenu de la durée du dépôt et du nombre de dépositaires successifs, bien que l’infraction ait été réalisée lors de l’exercice de ses activités par un notaire, c’est-à-dire par un homme de loi qui exerce un métier qui doit inspirer la confiance ». Ils ont ordonné la confiscation des précieux scellés qui contiennent dix-huit portefeuilles, écrits de la main du secrétaire de Chateaubriand.Lire aussi :Procès d’outre-tombe pour les « Mémoires »Pascale Robert-DiardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Emmanuelle Jardonnet « Ça commence à ressembler à un gag », lâche mercredi 9 décembre Brahim Chioua, l’un des dirigeants de Wild Bunch, distributeur du film d’Abdellatif Kechiche La Vie d’Adèle. Plus tôt dans la journée, la cour administrative d’appel de Paris avait rendu publique sa décision d’annuler le visa d’exploitation du film en raison de « scènes de sexe réalistes de nature à heurter la sensibilité du jeune public ».Depuis sa sortie en salles, le 9 octobre 2013, le film, Palme d’or la même année, était interdit aux moins de 12 ans, avec un avertissement formulant mot pour mot cette référence aux scènes les plus explicites. La ministre de la culture, à qui les plaignants reprochaient une « erreur d’appréciation », a désormais deux mois pour déclassifier le film à la hausse, avec une interdiction aux moins de 16 ans ou de 18 ans.« Cette décision me paraît plutôt saine », réagit Abdellatif Kechiche, à contre-courant de son distributeur et du ministère de la culture. « Je n’ai jamais pensé que mon film pouvait être vu par des gamins de 12 ans, et je déconseille personnellement à ma fille de le voir avant qu’elle ait 14 ou 15 ans. » Aussi l’interdiction aux moins de 16 ans ne le « dérangerait pas », a-t-il déclaré au Monde. Cette histoire d’amour n’a-t-elle pas pour héroïne une lycéenne ? « Mes films touchent à l’adolescence, mais s’adressent plutôt à ceux qui ont une nostalgie de l’adolescence. Ça a plus d’intérêt pour les adultes que pour les adolescents qui n’ont pas encore vécu la douleur d’une rupture. C’est avant tout un film sur la rupture », analyse le réalisateur.Catholique traditionnalisteQuoi qu’en pense le cinéaste, cette décision est une nouvelle victoire pour Promouvoir, redoutable d’efficacité dans son combat contre « la violence et le sexe dans la culture ». Au palmarès de cette association implantée en PACA figurent notamment la classification X du film Baise-moi de Virginie Despentes et de Coralie Trinh Thi, en 2000, et l’interdiction aux moins de 18 ans pour Ken Park, de Larry Clark, en 2004. Cette année, Promouvoir a obtenu la même sanction pour le film d’horreur Saw 3D et Love, de Gaspard Noé, un film également distribué par Wild Bunch.Derrière ces succès de procédure de l’association, qui existe depuis près de vingt ans, s’active André Bonnet, son fondateur, un catholique traditionaliste père de huit enfants, ex-militant Front national, période mégrétiste, et ancien président de tribunal, aujourd’hui avocat. Promouvoir avait été déboutée en première instance, en septembre 2014, par le tribunal administratif de Paris. Pour André Bonnet, joint par Le Monde, cette décision en appel « doit alerter la ministre sur les graves dysfonctionnements qui existent au sein de la commission de classification des films. Celle-ci doit être réformée, car ça ne fonctionne plus ».L’entourage de la ministre de la culture, Fleur Pellerin, annonce de son côté qu’elle souhaite porter cette décision en cassation, devant le Conseil d’Etat, tout comme elle l’avait déjà fait pour Love. « La ministre attend par ailleurs un rapport de Jean-François Mary, qui doit remettre ses conclusions sur la classification des films dans quelques semaines », confie son cabinet au Monde.« Il y a une prise de conscience au ministère de la culture sur la nécessité de faire évoluer le texte de la commission des films afin de ne plus permettre à cette association de faire la pluie et le beau temps dans la classification », souligne Agnès Tricoire, déléguée de l’Observatoire de la liberté de création, groupe de travail de la Ligue française des droits de l’homme, qui a fait une demande en ce sens. « Un texte différent doit permettre à la commission de retrouver sa raison d’être, estime Brahim Chioua, de Wild Bunch. Ces jugements sont conformes aux textes, c’est le texte qui est trop contraignant : la part artistique, la volonté de l’auteur doivent aussi être appréciés. »L’auteur, en l’occurrence, n’est pas du même avis : selon Abdellatif Kechiche, ce pourvoi en cassation est une « démarche (qui) n’a pas d’intérêt ». Dans l’entourage de la ministre, en revanche, on précise que « c’est un principe qui dépasse les réalisateurs des films concernés ».Emmanuelle JardonnetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Les Décodeurs Le nombre de morts sur les routes françaises a augmenté de 3,6 % en novembre 2015 par rapport au même mois en 2014, avec 290 personnes tuées, soit dix de plus qu’il y a un an. C’est le mois de novembre le plus meurtrier depuis 2012 (avec 292 morts).Au total, les onze premiers mois de 2015 ont fait 66 victimes supplémentaires par rapport à la même période de l’année précédente, soit une hausse de 2,1 % de la mortalité routière, en partie due aux 43 morts de l’accident de Puisseguin, le 23 octobre 2015.#infographie_securieteroutiere { margin: 0; padding: 0; width: 100%;}#infographie_securieteroutiere text.mono { fill: #7f7f7f; text-anchor: start;}#infographie_securieteroutiere text.axis { fill: #000;}#infographie_securieteroutiere .tt5:before { font-size: 13px; content: "► "; vertical-align: middle;}.montooltip p:before { color: #a2a9ae; content: '› '; font-family: arial; display: inline-block; font-size: inherit; left: 0; position: relative; width: 9px; font-weight: normal;}.ui-widget-content { border: 2px solid #ccd0d3!important; background: #ffffff!important; color: #222222;}.ui-tooltip { border-radius: 4px; padding: 8px; position: absolute; z-index: 9999; 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{"annee":2014,"mois":12,"morts":286}, {"annee":2015,"mois":1,"morts":263}, {"annee":2015,"mois":2,"morts":240}, {"annee":2015,"mois":3,"morts":231}, {"annee":2015,"mois":4,"morts":265}, {"annee":2015,"mois":5,"morts":265}, {"annee":2015,"mois":6,"morts":294}, {"annee":2015,"mois":7,"morts":360}, {"annee":2015,"mois":8,"morts":335}, {"annee":2015,"mois":9,"morts":262}, {"annee":2015,"mois":10,"morts":372}, {"annee":2015,"mois":11,"morts":290}]; // notre petit univers de variables var margin = { top: 30, right: 0, bottom: 40, left: 40 }, width = $("#infographie_securieteroutiere").width() - margin.left - margin.right, gridSize = Math.floor((width - 60) / 12), legendElementWidth = gridSize * 2, buckets = 7, // en noir // colors = ["#d9d9d9","#bdbdbd","#969696","#737373","#525252","#252525","#000000"], // en rouge colors = ["#fed976", "#feb24c", "#fd8d3c", "#fc4e2a", "#e31a1c", "#bd0026", "#800026", "#34000f"], annees = ["2005", "2006", "2007", "2008", "2009", "2010", "2011", "2012", "2013", "2014", "2015"], periode = ["jan", "fév", "mars", "avr", "mai", "juin", "juil", "août", "sept", "oct", "nov", "déc", "total"], height = (annees.length * gridSize) + 180 - margin.top - margin.bottom, totaux = {}; var tooltip = d3.select(".rect").insert("div") .attr("class", "tooltip") .style("opacity", 1); var calendrier = ["", "Janvier", "Février", "Mars", "Avril", "Mai", "Juin", "Juillet", "Août", "Septembre", "Octobre", "Novembre", "Décembre"]; var colorScale = d3.scale.quantile() .domain([d3.min(data, function(d) { return d.morts; }), d3.max(data, function(d) { return d.morts; }) - 80]) .range(colors); var svg = d3.select("#mortssurlaroute").append("svg") .attr("width", width + margin.left + margin.right) .attr("height", height + margin.top + margin.bottom) .append("g") .attr("transform", "translate(" + margin.left + "," + margin.top + ")"); var anneeLabels = svg.selectAll(".anneeLabel") .data(annees) .enter().append("text") .text(function(d) { return d; }) .attr("x", 0) .attr("y", function(d, i) { return i * gridSize; }) .style("text-anchor", "end") .attr("transform", "translate(-6," + gridSize / 1.5 + ")") .attr("class", "anneeLabel tt6_capital axis"); // Les mois (qu'on fait tourner si l'écran est petit, sur mobile) var periodeLabels = svg.selectAll(".periodeLabel") .data(periode) .enter().append("text") .text(function(d) { return d; }) .attr("x", function(d, i) { if (width return 10; else return i * gridSize; }) .attr("y", function(d, i) { if (width return i * gridSize; else return 0; }) .style("text-anchor", "middle") .attr("transform", function(d, i) { html = "translate(" + gridSize / 2 + ", -6)"; if (width return html }) .attr("class", "timeLabel tt6_capital axis"); // Les carrés var heatMap = svg.selectAll(".mois") .data(data) .enter().append("rect") .attr("x", function(d) { return (d.mois - 1) * gridSize; }) .attr("y", function(d) { return (d.annee - 2005) * gridSize; }) .attr("title", function(d) { if (totaux[d.annee]) { totaux[d.annee] += d.morts } else { totaux[d.annee] = d.morts }" + calendrier[d.mois] + " " + d.annee + "" + d.morts + " morts"; }) .attr("rx", 0) .attr("ry", 0) .attr("class", "mois") .attr("width", gridSize) .attr("height", gridSize) .style("fill", function(d) { return colorScale(d.morts); }); totauxtablo = [] $.each(totaux, function(i, d) { totauxtablo.push(d) }) // LES TOTAUX var totauxLabels = svg.selectAll(".totauxLabel") .data(totauxtablo) .enter().append("text") .text(function(d) { var formatMilliers = d3.format(','); return formatMilliers(d).replace(",", " ") }) .attr("x", width - 25) .attr("y", function(d, i) { return i * gridSize + 20; }) .style("text-anchor", "end") .attr("class", "totauxLabel tt6_capital axis"); // Le mouseover svg.selectAll("rect") .on("mouseover", function(d, i) { d3.select(this) .style("fill", function(d){return d3.rgb(colorScale(d.morts)).darker(1);}) .style("cursor","pointer"); }) .on("mouseout", function(d, i) { d3.select(this) .style("fill", function(d){return d3.rgb(colorScale(d.morts));}); }); // La légende var legend = svg.selectAll(".legend") .data([d3.min(data, function(d) { return d.morts; })].concat(colorScale.quantiles()), function(d) { return d; }) .enter().append("g") .attr("class", "legende"); legend.append("rect") .attr("x", function(d, i) { return legendElementWidth * i / 1.3; }) .attr("y", (annees.length * gridSize + (legendElementWidth))) .attr("width", legendElementWidth / 1.3) .attr("height", gridSize / 2) .style("fill", function(d, i) { return colors[i]; }); legend.append("text") .attr("class", "txt2 mono") .text(function(d) { return "≥ " + Math.round(d); }) .attr("x", function(d, i) { return (legendElementWidth / 12) + legendElementWidth * i / 1.3; }) .attr("y", (annees.length * gridSize + (legendElementWidth*1.5))); // Le tooltip $("rect").tooltip({ show: { effect: "fade", duration: 0 }, hide: { effect: "fade", duration: 0 }, track: true, tooltipClass: "montooltip", position: { my: 'left+20 top', at: 'right+10 center' }, content: function() { return $(this).attr("title") } });});Les DécodeursJournaliste au Monde Samuel Laurent Cinq semaines après son instauration en France, l’état d’urgence a abouti à une forte augmentation du nombre des perquisitions administratives, menées par la police sans avoir besoin d’en référer à la justice. Depuis le 14 novembre, l’Assemblée nationale rappelle qu’on a compté 2 764 perquisitions qui ont abouti à 339 interpellations, 294 gardes à vue, et 422 constats d’infraction. #container_14507106809{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14507106809{ height:500px; } #container_14507106809 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14507106809 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14507106809 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14507106809 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Bilan des actions menées depuis le 14 novembre 2015require(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14507106809", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Perquisitions","Infractions constatées","Interpellations","Gardes à vue","Armes découvertes"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 2764 ], [ "", 422 ], [ "", 339 ], [ "", 294 ], [ "", 435 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Dans un rapport qu’elle a publié, l’Assemblée propose également un tableau qui détaille les 2 417 perquisitions qui avaient été menées en date du 15 décembre, un bilan qui permet aussi de savoir où ont eu lieu ces opérations.La carte-ci-dessous permet de visualiser la répartition de ces perquisitions par ressort judiciaire (tribunal compétent). Elle montre un axe Est-Ouest assez net, l’est de la France étant plus concerné que l’Ouest par les perquisitions administratives.C’est la région parisienne qui a très largement concentré les perquisitions : 664, soit près du tiers du total. Vient ensuite le ressort d’Aix-en-Provence, qui couvre l’agglomération marseillaise, avec 255 perquisitions, puis le Nord (ressort de Douai), avec 160. #container_14506886332{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14506886332{ height:650px; } #container_14506886332 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14506886332 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14506886332 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14506886332 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre de perquisitions administrativesPar ressort de cour d'appel, au 15 décembrerequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14506886332", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["FORT-DE-FRANCE","BASSE-TERRE","ST DENIS REUNION","BASTIA","CAEN","RIOM","LIMOGES","PAU","POITIERS","METZ","BOURGES","CHAMBERY","AGEN","ANGERS","ROUEN","TOULOUSE","NANCY","REIMS","NIMES","BESANCON","DIJON","BORDEAUX","GRENOBLE","AMIENS","MONTPELLIER","LYON","COLMAR","ORLEANS","RENNES","DOUAI","AIX EN PROVENCE","VERSAILLES","PARIS"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre de perquisitions administratives", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1 ], [ "", 2 ], [ "", 7 ], [ "", 12 ], [ "", 16 ], [ "", 16 ], [ "", 17 ], [ "", 18 ], [ "", 18 ], [ "", 22 ], [ "", 26 ], [ "", 30 ], [ "", 31 ], [ "", 32 ], [ "", 36 ], [ "", 37 ], [ "", 43 ], [ "", 52 ], [ "", 59 ], [ "", 62 ], [ "", 71 ], [ "", 73 ], [ "", 76 ], [ "", 91 ], [ "", 94 ], [ "", 95 ], [ "", 96 ], [ "", 96 ], [ "", 109 ], [ "", 160 ], [ "", 255 ], [ "", 301 ], [ "", 363 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});L’immense majorité des opérations n’ont pas eu de retombées en matière de lutte antiterroriste et antidjihadiste, qui justifiait pourtant l’entrée en vigueur de l’état d’urgence. Armes, drogues, sont plutôt l’ordinaire des découvertes faites par la police durant ces perquisitions.Ainsi, 488 procédures ont été lancées sur tout le territoire, dont 9 ont été classées sans suite ; 185 ont abouti à des poursuites, et 58 peines ont déjà été prononcées, selon les chiffres de l’Assemblée.Une efficacité très relativeEn tout cas, faire du « volume » en matière de perquisitions ne conduit pas automatiquement à déclencher plus de procédures. Au contraire. Ainsi, si 255 perquisitions ont eu lieu dans le ressort judiciaire d’Aix-en-Provence, seulement 42 ont abouti à une procédure, soit 16,47 %.A Paris, ce rapport est à 23,69 %, près du quart. Il atteint le tiers à Nîmes ou Toulouse.Quant aux plus mauvais ratios nombre de perquisitions sur nombre de procédures engagées, on les trouve à Metz (22 perquisitions, aucune procédure), à Bourges (une procédure pour 26 perquisitions), à Agen ou Chambéry (deux procédures pour 31 et 30 perquisitions). #container_14507040175{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14507040175{ height:704px; } #container_14507040175 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14507040175 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14507040175 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14507040175 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Efficacité des perquisitions administativesRapport entre le nombre de procédures ouvertes et le nombre de perquisitions réaliséesrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14507040175", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:true, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#ff3232","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Nombre de perquisitions" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Part de perqusitions donnant lieu à une procédure" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: 1, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["NIMES","TOULOUSE","GRENOBLE","ST DENIS REUNION","COLMAR","ROUEN","AMIENS","CAEN","PARIS","NANCY","POITIERS","LYON","ANGERS","ORLEANS","DOUAI","BESANCON","REIMS","RIOM","LIMOGES","VERSAILLES","DIJON","BASTIA","RENNES","AIX EN PROVENCE","BORDEAUX","MONTPELLIER","PAU","CHAMBERY","AGEN","BOURGES","BASSE-TERRE","FORT-DE-FRANCE","METZ"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre de perquisitions administratives", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 59 ], [ "", 37 ], [ "", 76 ], [ "", 7 ], [ "", 96 ], [ "", 36 ], [ "", 91 ], [ "", 16 ], [ "", 363 ], [ "", 43 ], [ "", 18 ], [ "", 95 ], [ "", 32 ], [ "", 96 ], [ "", 160 ], [ "", 62 ], [ "", 52 ], [ "", 16 ], [ "", 17 ], [ "", 301 ], [ "", 71 ], [ "", 12 ], [ "", 109 ], [ "", 255 ], [ "", 73 ], [ "", 94 ], [ "", 18 ], [ "", 30 ], [ "", 31 ], [ "", 26 ], [ "", 2 ], [ "", 1 ], [ "", 22 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Taux de perquisition donnant lieu à procédure", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 35.59 ], [ "", 32.43 ], [ "", 28.95 ], [ "", 28.57 ], [ "", 28.13 ], [ "", 27.78 ], [ "", 26.37 ], [ "", 25 ], [ "", 23.69 ], [ "", 23.26 ], [ "", 22.22 ], [ "", 22.11 ], [ "", 21.88 ], [ "", 21.88 ], [ "", 19.38 ], [ "", 19.35 ], [ "", 19.23 ], [ "", 18.75 ], [ "", 17.65 ], [ "", 17.28 ], [ "", 16.9 ], [ "", 16.67 ], [ "", 16.51 ], [ "", 16.47 ], [ "", 15.07 ], [ "", 14.89 ], [ "", 11.11 ], [ "", 6.67 ], [ "", 6.45 ], [ "", 3.85 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ] ], "type": "line", "lineWidth": 0, "yAxis": 1, "stack": "B", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Quant au devenir de ces procédures, il est difficile d’en tirer un enseignement, tant les dossiers sont en général récents. On recense parfois un nombre important de peines déjà prononcées, comme à Aix-en-Provence ou à Versailles, et parfois peu ou pas de suites pour l’instant. #container_14507054517{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14507054517{ height:850px; } #container_14507054517 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14507054517 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14507054517 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14507054517 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Devenir des procédures judiciaires issues de perquisitionsrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14507054517", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#ffc832","#2e91db","#191919","#285a82","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, 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données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 21.12.2015 à 13h28 • Mis à jour le21.12.2015 à 14h15 Selon une information de RTL, lundi 21 décembre, les parents d’une petite fille âgée de 2 ans viennent de déposer une question prioritaire de constitutionnalité pour connaître l’avis de la justice sur l’utilisation faite des cordons ombilicaux par les hôpitaux publics. Ils dénoncent une violation grave de la liberté des personnes et de la vie privée dans la procédure actuelle.Après un accouchement, le cordon ombilical est automatiquement prélevé par l’hôpital pour effectuer des analyses biologiques et sanguines. Les parents doivent alors signer un formulaire prérempli, sans qu’aucune rétractation soit possible.Aucun statut inscrit dans la loi de bioéthiqueAprès l’accouchement, la mère n’avait pas prêté attention au formulaire. Mais deux ans après, le couple dit avoir été abusé par l’hôpital.D’après RTL, les requérants estiment que le cordon ombilical fait partie intégrante du corps de la mère et ne peut donc être considéré en tant que « déchet opératoire », comme c’est le cas actuellement. La loi de bioéthique ne confère, pour le moment, aucun statut au cordon ombilical. 21.12.2015 à 11h36 • Mis à jour le21.12.2015 à 14h24 | Laura Buratti Pour être sûr de trouver du travail après un master de droit, faudrait-il faire ses études dans une université bretonne ? C’est ce que l’on pourrait conclure en observant les 100 % d’insertion des étudiants de l’université de Bretagne occidentale deux ans et demi après qu’ils ont obtenu un master. Basée à Brest, elle est première du classement sur ce critère d’après les chiffres du ministère de l’enseignement supérieur publiés cette année pour des jeunes ayant décroché leur diplôme en 2012.« Ce chiffre est exceptionnel, d’habitude nous avons plutôt un taux d’insertion de 95 %-97 % », nuance modestement Pascal Olivard, président de l’université de Bretagne occidentale. Celle-ci devance l’université Panthéon-Assas Paris 2 d’un petit point, avec un taux d’insertion à trente mois de 99 %, suivie de l’université de Nantes avec 98 %.« Ces taux d’insertion ne prennent pas en compte les étudiants étrangers, ceux de plus de 28 ans ni ceux en reprise d’études, avertit Pascal Olivard, également membre du comité de pilotage de l’étude. Il faut donc les prendre avec des pincettes. Plus qu’un moyen de comparaison entre universités, c’est surtout un outil d’auto évaluation pour nous. »Pour gagner plus, mieux vaut sortir d’une université francilienneQuand on compare les salaires trente mois après le diplôme, les universités d’Ile-de-France occupent largement le haut du tableau avec sept places dans le top 10, dont les six premières. En tête, l’université Panthéon-Assas Paris 2 : ses diplômés gagnent en moyenne 39 000 euros bruts par an.« Nos masters sont sélectifs, c’est essentiel pour maintenir une bonne image de nos élèves, défend Guillaume Leyte, président de l’université Panthéon-Assas Paris 2. Comme nos enseignants maintiennent des liens très étroits avec les entreprises, cela permet de placer les étudiants en stage dans de bons cabinets, pour qu’ils aient ensuite une excellente attractivité sur le marché du travail. »Juste derrière, on retrouve Paris 1 (34 900 euros bruts annuels), puis Paris 11 (34 300 euros). Il faut attendre la septième place du classement pour retrouver une université de province, celle de Lille 2 en l’occurrence, avec des salaires bruts annuels de 31 200 euros en moyenne.Lire aussi : Quel sont le taux d’emploi et le salaire des bac + 5 de votre fac ?Laura BurattiJournaliste au Monde 20.12.2015 à 17h37 • Mis à jour le20.12.2015 à 18h14 Ne pas jeter de l’huile sur le feu. C’est certainement le principe qui a guidé sur Canal+ le nationaliste Gilles Simeoni, élu le 17 décembre à la tête du conseil exécutif de la Corse. Le nouvel homme fort de l’île a estimé, dimanche 20 décembre, que la libération de son ancien client Yvan Colonna n’était « pas dans le débat ».« J’ai été son avocat, je ne vais pas vous dire qu’il doit rester en prison. Je dis qu’actuellement, il est en prison et sa libération n’est pas dans le débat, a réagi dans l’émission “Le Supplément” le maire de Bastia, qui assura la défense de M. Colonna, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’assassinat du préfet Claude Erignac le 6 février 1998 à Ajaccio. Donc dire “Attention, il y a la question d’Yvan Colonna”, ou de n’importe quel autre prisonnier, c’est, à mon avis, faire un faux procès. La question fondamentale aujourd’hui, c’est : “Est-ce que Paris accepte, oui ou non, de prendre en considération la révolution démocratique qui s’est passée dimanche dernier ?” »Lors de l’installation en grande pompe de la nouvelle majorité nationaliste, jeudi, le président (indépendantiste) de l’Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, allié avec lui pour le second tour des élections territoriales, avait pourtant déclaré :« Nous obtiendrons l’amnistie des prisonniers et des recherchés. Demain, les portes des prisons s’ouvriront et personne ne pourra s’opposer à cette volonté populaire. »Lire :En Corse, le drôle de « serment du Jeu de paume » nationalisteUne provocation accueillie avec silence par le gouvernement, qui estime que l’élection des nationalistes ne change pas grand-chose au processus en place et à la politique menée, écartant de mettre sur la table la question des « prisonniers politiques » ou la modification de la Constitution. Vendredi, le premier ministre, Manuel Valls, s’est contenté de s’engager à un « dialogue constructif et apaisé » avec le nouvel exécutif corse.Lire :Corse : la droite demande une « réaction claire » au gouvernement face aux nationalistes 20.12.2015 à 16h42 • Mis à jour le21.12.2015 à 10h58 Salah Abdeslam, soupçonné d’avoir joué un rôle clé dans les attentats de Paris et Saint-Denis, a réussi à passer trois contrôles de police en France avant de s’échapper en Belgique, selon une source proche de l’enquête en Belgique citée par l’AFP, confirmant un article du Parisien. Cette source se fonde sur le témoignage de Hamza Attou, soupçonné, avec Mohammed Amri, d’avoir exfiltré Salah Abdeslam vers Bruxelles au lendemain des attaques.Lorsque Hamza Attou et Mohammed Amri retrouvent en France Salah Abdeslam, ce dernier leur dit par texto comment aller le chercher, il est « agité… pas à l’aise… pas bien ». Puis il les menace :« Il nous a dit de le ramener à Bruxelles, sinon il ferait exploser la voiture. »Pour les persuader, Abdselam affirme que son frère Brahim s’est fait exploser. Il déclare également qu’« il a laissé la carte d’identité de son frère dans la voiture [sans préciser laquelle] pour qu’il soit connu dans le monde entier, comme Coulibaly ». D’après le récit d’Attou, Abdeslam « dit qu’il allait venger son frère et critique les juifs ».Le quotidien belge Le Soir, qui a eu accès au procès verbal des auditions d’Hamza Attou, raconte qu’Abdeslam était beaucoup plus nerveux. « Il pleurait et criait en racontant ce qui était arrivé, raconte Hamza Attou. Il nous a dit qu’il avait commis les attentats de Paris, que lui était la dixième personne à accomplir ces attentats. »Lire notre synthèse :Un mois après les attentats du 13 novembre, où en est l’enquête ?Des barrages et trois contrôlesPour éviter les contrôles policiers, Abdeslam demande à ses deux convoyeurs d’emprunter les petites routes, mais ils se perdent et se retrouvent sur l’autoroute de Belgique. Il leur dit de rouler doucement. Ils n’évitent pas les barrages et subissent trois contrôles, en France.Au premier, le policier leur demande « s’ils ont consommé ». Salah reste silencieux sur la banquette arrière. Amri et Attou répondent « oui » puisqu’ils viennent de fumer un joint. « Le policier a dit que ce n’était pas bien, mais que ce n’était pas la priorité aujourd’hui ». Il ne leur demande pas leurs papiers.Ce n’est qu’aux deuxième et au troisième contrôle que leur identité est contrôlée. Au dernier, près de Cambrai, Abdeslam donne même son adresse de Molenbeek. A cet instant, il n’est pas encore recherché, car pas encore identifié.Au troisième contrôle, quand les trois hommes prennent de l’essence, Salah Abdeslam « va aux toilettes et revient la veste ouverte ». Ses convoyeurs n’y voient aucune ceinture d’explosif ni kalachnikov.Lire aussi :Nouveaux doutes sur les conditions de la fuite de Salah Abdeslam en Belgique Enora Ollivier Après plus de dix ans de militantisme politique, Marc L., 30 ans, ne peut dresser qu’un constat amer : quand on est encarté, « on ne change pas la vie des gens ». Lui a commencé à s’investir à 16 ans, d’abord à l’Union pour un mouvement populaire (UMP), jusqu’en 2012, « avant le glissement assez certain du parti vers la droite », puis à l’Union des démocrates et indépendants (UDI), pendant quelques mois, avant de ressentir que la formation centriste « refusait le “i” , pour “indépendance”, de son nom ». Le jeune homme a depuis cessé toute implication dans des structures militantes et « prend du recul » : « Je m’affranchis de tout ce qu’on m’a appris : que voter, c’est important, que le système représentatif, c’est l’expression même de la démocratie. »De l’autre côté de l’échiquier politique, Gaëlle C. pourrait quasiment reprendre mot pour mot ce discours. Militante socialiste pendant 3 ans, jusqu’en 2009, elle s’est engagée, a distribué des tracts, fait du porte-à-porte, du collage d’affiches, jusqu’à figurer sur une liste pour les municipales de 2008, en région parisienne. Passionnée par la politique, elle voulait débattre, confronter des idées. En particulier sur l’Europe, puisque ce sont les discussions autour du traité européen, en 2004-2005, qui l’ont poussée à s’investir.Mais aujourd’hui, plus de cinq ans après sa désertion du terrain militant, elle ne peut se remémorer que des réunions de section « où le débat n’est pas permis », des listes électorales composées par la seule action de ce qu’elle appelle la « machine à rétribution » qui « récompense les militants qui ont été les plus fidèles ». « Je pensais faire de la politique en adhérant à un parti politique. Quelle naïveté ! », ironise-t-elle.« Des gens pour qui la greffe ne prend pas »Marc L. et Gaëlle C. font partie des millions d’inscrits sur les listes électorales qui n’ont pas voté aux élections régionales : 22,7 millions au premier tour, un peu moins (18,8 millions) au second. Avec ce profil un peu particulier : ces abstentionnistes ont, dans un passé récent, eu tellement foi dans le processus électoral qu’ils y ont pleinement participé. Le premier justifie son abstention nouvelle par « l’impasse » qu’est selon lui devenue la démocratie représentative, composée « d’élites qui se reproduisent et laissent, loin derrière, les citoyens ». « On nous serine que c’est irresponsable de ne pas voter », siffle la seconde, mais « moi, je trouve que c’est de voter pour les partis actuellement en place qui est d’une irresponsabilité finie ».Lire aussi :« Voter ne sert à rien » : les abstentionnistes expliquent leur choixTous deux sont ce que Frédéric Sawicki, professeur de sciences politiques à l’université Paris-I, décrit comme les « idéalistes » des partis, qui existent dans toutes les formations politiques :« Il y a toujours un nombre considérable de déçus, qui ne restent la plupart du temps que quelques mois. Ce sont des gens pour qui la greffe ne prend pas, qui ne s’adaptent pas aux règles, qui s’attendaient à ce qu’un parti politique soit un endroit où on parle politique, où on agit. Alors que les partis sont très centrés sur les élections, la compétition interne. Les personnes qui viennent dans un parti sans forcément vouloir prendre des responsabilités sont souvent très vite dégoûtées. »Ce type d’encartés se fait « de plus en plus rare », au profit de militants « plus réalistes ou cyniques » car « l’expérience aidant, les gens se font moins d’illusions sur ce que peut faire un parti confronté à la réalité du pouvoir ». Dans le cas du Parti socialiste (PS), admet toutefois le sociologue, le changement entre le discours au moment de la campagne présidentielle et la pratique du pouvoir « est tel, et n’a pas du tout été préparé – il touche non seulement à l’économie, mais aussi désormais à la sécurité – qu’on peut comprendre que beaucoup de personnes soient à ce point désarçonnées ».Lire aussi :Au PS, les militants s’en vont peu à peuC’est exactement ce sentiment de confusion que ressent Valérie C., qui a rendu sa carte du PS fin 2012, après avoir milité avec ferveur pendant des mois, au fil des élections : régionales (2010), cantonales (2011), présidentielle (2012). Quelques mois à peine après l’arrivée de François Hollande à l’Elysée, « je me rends compte que ce qu’il fait ne ressemble en rien à ce pour quoi j’avais milité », raconte-t-elle, se remémorant, gênée, les voisins qu’elle avait réussi à convaincre et qui « me demandaient ensuite “pourquoi est ce que vous nous avez fait voter pour lui ? Il fait n’importe quoi” ».« Surpris par la faiblesse de la chose publique »De l’expression « démocratie de représentation », Bernard (le prénom a été changé), lui, garde volontiers le dernier mot car « il s’agit bien de théâtre ». Cet ancien conseiller municipal socialiste d’une ville de 10 000 habitants s’est désintéressé du système actuel « après avoir été surpris par la faiblesse de la chose politique ». Il a quitté le PS dès 2007, sans y avoir trouvé « le soutien technique et intellectuel » qu’il espérait en tant qu’élu.Non-votant de fait puisqu’il n’est pas inscrit sur les listes électorales, il n’a pas pour autant laissé tomber la politique, milite désormais « pour une organisation libertaire » et loue par exemple « l’innovation que sont les ZAD [zones à défendre] et leur système de démocratie directe ». Car les anciens militants nouveaux abstentionnistes restent passionnés par la chose publique et réfléchissent à un système de meilleure prise en compte de l’avis des citoyens : reconnaissance du vote blanc parmi les suffrages exprimés, tirage au sort et formation d’habitants dans certaines assemblées, pense Marc L., voire... élection à vie de représentants « pour qu’ils ne soient pas soumis à la tambouille politique de leur parti  », souligne Gaëlle C.Difficile de dire si ces témoignages sont symptomatiques de la fuite des militants des partis politiques. Au PS, par exemple, les désillusions sur la ligne « s’accompagnent d’une perte de mairies, de sièges de conseillers », rappelle Frédéric Sawicki, et « on ne sait plus très bien ce qui est à l’origine de la chute  du nombre de militants ». Surtout, précise-t-il, « il y a un lien important entre la conjoncture politique et l’engagement des individus ». A quelques mois de la présidentielle et de la primaire des Républicains, il « sera intéressant de voir si des personnes qui avaient pris leurs distances sont à nouveau attirées par les partis », note le chercheur.Enora OllivierJournaliste au Monde 20.12.2015 à 00h57 • Mis à jour le20.12.2015 à 11h31 L’homme d’affaires Bernard Tapie a annoncé, dans une interview au Journal du dimanche (JDD) à paraître le 20 décembre, son retour en politique.Motivé par « le résultat des régionales », qu’il perçoit comme « un signal d’alarme » pour « tous ceux qui ont l’envie et la compétence d’apporter des réponses aux problèmes du pays », il veut « faire quelque chose » contre le Front national et ses bons résultats :« Personne ne peut contester mes succès passés face au FN notamment aux européennes de 1994, quand je l’avais ramené, comme je l’avais promis, à 10 % des voix. C’est toujours faisable à condition d’adopter les bonnes méthodes. »Ce dernier attaque régulièrement et depuis les années 1990 le parti et les idées frontistes : en 2014, il a jugé les électeurs du FN « stupides », 22 ans après les avoir traités de « salauds ». Il semble aujourd’hui changer de ton lorsqu’il explique, dans le JDD, que les politiques font actuellement « une erreur » en promettant « l’apocalypse si le FN arrive au pouvoir », car ceux qui votent pour ce parti ont « déjà, à tort ou à raison, le sentiment de la vivre ».Un « plan Tapie 2016 »Pour M. Tapie, la montée du chômage, surtout celui des jeunes, est la principale explication des bons scores du Front national. Il détaille ainsi dans le JDD son « plan Tapie 2016 », dont la mesure phare est justement l’« interdiction du chômage des jeunes », financée « en réinvestissant tous les fonds actuellement engloutis dans des formations et programmes inefficaces ». Une idée qu’il a déjà eue en 1994 : alors député, il avait déposé une proposition de loi en ce sens.« En capitalisant intelligemment tout ce qui est dépensé à tort et à travers, on aurait de quoi donner un travail à tous les jeunes qui le souhaitent et qui devront l’accepter », juge M. Tapie, qui évoque « des formations pour des métiers dont le marché du travail a besoin ».Il annonce « d’ici à fin janvier » la remise d’un rapport détaillant son plan qu’il remettra « aux chefs de groupe de l’Assemblée nationale, du Sénat, et aux ministères concernés ». « Chaque chose en son temps. La politique, ce n’est pas seulement être élu », répond-il pour finir lorsque le JDD lui demande s’il sera candidat à la présidentielle.Un contexte judiciaire difficileBernard Tapie, propriétaire du quotidien La Provence, s’était lancé en politique au tournant des années 1990. Il a été député des Bouches-du-Rhône entre 1989 et 1992 puis entre 1993 et 1996, et, pendant quelques mois, ministre de la ville dans le gouvernement de Pierre Bérégovoy.L’annonce de son retour intervient alors que la justice l’a tout récemment condamné à rembourser l’argent reçu à la suite d’un arbitrage privé dans le cadre de son contentieux avec le Crédit lyonnais.Lire aussi :Bernard Tapie au « Monde » : « Je suis K.-O., mais ça ne va pas durer longtemps »Christine Lagarde, l’actuelle directrice du Fonds monétaire international, a été renvoyée à ce sujet devant la Cour de justice de la République, a-t-on appris jeudi. C’était elle qui était ministre de l’économie au moment où la décision de recourir à l’arbitrage contesté a été prise.Lire aussi :Tapie-Crédit lyonnais : Christine Lagarde renvoyée devant la justice 18.12.2015 à 15h13 • Mis à jour le18.12.2015 à 15h14 | Lucile Wassermann Un rapport de l’Université George Washington, publié début décembre, atteste que 40 % des personnes inculpées depuis mars 2014 aux Etats-Unis pour des activités en lien avec l’organisation Etat islamique (EI) sont des convertis. Si ce taux reste à nuancer au regard des 23 % de convertis comptabilisés au sein de l’ensemble de la communauté musulmane américaine, il interroge sur les raisons qui poussent ces individus à rejoindre chaque année les rangs du djihad.Les chercheurs de cette université se sont penchés sur le cas de ces 71 personnes poursuivies par la justice américaine depuis mars 2014, dont 56 pour la seule année 2015. Sur la base de 7 000 pages délivrées par la FBI, le rapport livre le bilan d’un « groupe incroyablement hétérogène ». Sans grande surprise, aucun profil robot n’émerge véritablement de l’étude, si ce n’est que ces individus sont à 86 % des hommes, d’un âge moyen de 26 ans.Lire aussi :Un voisin des auteurs de la fusillade de San Bernardino inculpé pour complot terroristeUne ligne stricte de conduiteSi certains des convertis ont récité la chahada (profession de foi) à peine un an avant leur arrestation, d’autres ont connu un cheminement plus long avant de vanter les actions de l’EI ou de tenter de rejoindre les territoires contrôlés par l’organisation.Parmi ces 71 individus listés au sein du rapport, Donald Ray Morgan est revenu sur son parcours devant les caméras de la NBC au Liban, quelques mois avant son arrestation à l’aéroport Kennedy. À 44 ans, ce bodybuilder de profession dit avoir réalisé que l’islam avait cet avantage de lui indiquer une ligne stricte de conduite.Originaire de Caroline du Nord, Donald Morgan a grandi en se disant catholique, avec pour rêve d’intégrer les forces spéciales américaines. Il souhaitait servir son pays avec « devoir et honneur », dit-il. Au début des années 1990, cet Américain échoue à l’évaluation au sein d’un camp d’entraînement qui aurait dû le mener à terme au Koweït, pour l’opération « Tempête du désert ».Stades progressifsSon rêve d’enfance s’effondre alors, et avec lui son désir de servir les États-Unis. Il tombe alors dans l’alcoolisme et écope de deux ans de prison pour avoir ouvert le feu dans un bar bondé. À sa sortie de prison, il devient bodybuilder et se marie en 1999, avant de devenir père en 2001. Un an après son divorce, en 2007, Donald Morgan se convertit alors à l’islam ; une religion à laquelle il avait été initié lors d’un cours universitaire.Sa pratique religieuse suit alors des stades progressifs. Du croyant non-pratiquant, Donald Morgan devient peu à peu un musulman fidèle, puis radical. Alors même qu’il avoue ne pas avoir su prier pendant longtemps, il opère un changement radical en 2012 : « A un moment donné, tu dois prendre des engagements. » Ce converti décide alors de pratiquer entièrement la religion qu’il prêche. Peu à peu, ses amis s’étonnent de ses posts de plus en plus radicaux, notamment contre Israël et les « infidèles ».Lire aussi :Les terroristes de San Bernardino s’étaient radicalisés de longue dateL’EI lui apparaît alors très vite comme un idéal. Ses partisans « placent la loi islamique comme priorité et l’établissement d’un Etat islamique comme but » : de quoi justifier son adhésion à ce groupe considéré comme terroriste. Son rêve d’engagement d’hier pour les forces spéciales américaines se reporte alors sur les troupes du djihad d’aujourd’hui, combattues par son pays d’origine.En janvier 2014, il part pour le Liban pour approcher puis tenter de rejoindre la Syrie. Sans succès, cet Américain reste huit mois à Beyrouth. Il se définit alors comme un moudjahidine et prête très vite allégeance au calife dudit « Etat islamique », Abou Bakr Al-Baghdadi. Ses propos sur Internet deviennent de plus en plus belliqueux envers l’Occident, allant jusqu’à préconiser l’assassinat des « ennemis » de l’islam et légitimer les décapitations perpétrées par l’EI au cours de l’année 2014.Condamné à 20 ans de prisonA l’été 2014, Donald Ray Morgan décide de revenir aux Etats-Unis. Un retour qu’il explique par des problèmes financiers et l’envie de retrouver son fils laissé sur place. Il est arrêté aux portes de l’aéroport Kennedy le 2 août. Lors de son procès, le juge déclare avoir peu de doute quant à ses tentatives de rejoindre la Syrie, au regard de ses propos publiés sur Internet. Il est condamné à 20 ans de prison, pour tentative de soutien matériel à une organisation terroriste étrangère et détention d’armes par un criminel.Si le rapport de l’université George Washington indique que 73 % de ces personnes condamnées n’ont pas été impliquées dans l’élaboration d’un quelconque attentat sur le sol américain, une sur deux a essayé de rejoindre les territoires du djihad, avec succès pour certaines d’entre elles. Reste que, pour les chercheurs, « leurs motivations sont toutes aussi variées les unes que les autres et défient les analyses faciles ».Lire aussi :Antiterrorisme : « Il faut déceler les profils à risque de passage à l’acte »Lucile WassermannJournaliste au Monde 18.12.2015 à 11h17 • Mis à jour le18.12.2015 à 11h22 | Geoffroy Deffrennes (Calais, envoyé spécial) « Une impression de guérilla urbaine. » Jeudi 17 décembre dans la soirée, le procureur de la République de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), Jean-Pierre Valensi, exprimait sa stupéfaction devant les scènes auxquelles il avait assisté par hasard, en début d’après-midi : des centaines de migrants à l’assaut du tunnel sous la Manche, mais cette fois au milieu de la journée, et en bien plus grand nombre que lors d’épisodes précédents – « un millier », selon M. Valensi. « J’avais une réunion à Calais, je passais par là et me suis arrêté pour essayer de comprendre ce qui se passait. J’ai eu l’impression d’une organisation quasi militaire, par petits groupes, comme si tout était soigneusement préparé. »Le jeudi, le trafic routier est conséquent. « Plus encore en ce moment, selon Philippe Wannesson, blogueur spécialisé sur le sujet, car à l’approche de Noël les bouchons sont importants près des zones commerciales, ce qui favorise les intrusions dans les camions. »Cas de figure inéditLes groupes ont commencé à se former vers 14 heures. « J’ai senti qu’il se préparait quelque chose, raconte Bruno Deprez, directeur du magasin But, aux abords de l’autoroute A16. D’habitude, ils ne sont pas aussi nombreux en pleine journée. J’avais vu une attaque équivalente cet été, avec l’hélico, on se croyait aussi en guerre civile… » La police s’est organisée très vite mais, sur ce terrain étendu et vallonné, a été confrontée à un cas de figure inédit : des réfugiés progressant simultanément par grappes étalées sur un front mobile d’un kilomètre, le long de l’A16. L’autoroute a dû être coupée deux heures à la circulation, dans les deux sens.La veille déjà, la tension avait grimpé, cette fois à l’entrée du port, des migrants sprintant sur les voies rapides près du centre hospitalier, sous le regard des enfants de l’école maternelle Beaumarais. Jeudi, ce sont les enfants de l’école maternelle du Fort Nieulay qui ont senti fortement les effluves de gaz lacrymogènes utilisés massivement par les forces de l’ordre. De quoi faire fuir aussi les rares clients des centres commerciaux. « A l’approche de Noël, c’est une catastrophe pour nous, constatait M. Deprez. Les gens n’osent plus faire leurs courses dans ce secteur. Le moindre déplacement, qui prenait encore cinq minutes, il y a six mois, peut durer 30 à 45 minutes maintenant. J’ai un fils handicapé, je ne sais jamais à quelle heure il va pouvoir rentrer. »Spectateur impuissantLa secrétaire de M. Deprez, Delphine Bélot, montre sur son smartphone les photos de son jardin aux grillages défoncés, dévasté par les passages de réfugiés, non loin d’un café routier. « Mes enfants sont terrifiés. Ce midi, j’ai encore dû chasser de mon jardin trois migrants prêts à s’introduire chez moi. »Le procureur Valensi s’est senti simple spectateur impuissant jeudi :« Je suis resté car si des arrestations avaient eu lieu, j’aurais été concerné. Mais il n’y en a eu aucune. Impossible, car, comme vous l’avez constaté, ces groupes de migrants se déplacent vite, on ne sait pas qui lance des pierres, et surtout nous n’avons pas de preuves car les policiers ne sont pas équipés de vidéos. »Gilles Debove, du syndicat SGP Police, disait s’attendre à une nuit difficile et réclamait jeudi soir sur France 3 Nord-Pas-de-Calais des forces supplémentaires. Dans l’après-midi, un collectif de salariés du port de Calais avait réclamé l’éloignement du centre d’accueil Jules-Ferry, autour duquel survivent 4 500 migrants : selon ces salariés, ces deux dernières semaines, 2 500 camions ont été comptabilisés en moins, les transporteurs se lassant des difficultés rencontrées… Depuis début juin, dix-huit migrants ont perdu la vie en tentant de rallier l’Angleterre.Geoffroy Deffrennes (Calais, envoyé spécial)Journaliste au Monde 18.12.2015 à 10h12 • Mis à jour le18.12.2015 à 10h35 Le pape François a approuvé un second miracle attribué à Mère Teresa de Calcutta , ouvrant la voie à la canonisation de la religieuse en 2016, selon le Vatican.« Le Saint-Père a autorisé la Congrégation pour les saints à promulguer les décrets concernant le miracle attribué à l’intercession de la bienheureuse Teresa de Calcutta. »Selon l’archevêque de Calcutta, Thomas D’Souza, le miracle en question est la guérison inexpliquée, attribuée à Mère Teresa, d’un Brésilien souffrant de multiples tumeurs au cerveau en 2008. Selon Avvenire, le quotidien des évêques italiens, l’homme, dans le coma, a guéri après que sa femme ait prié pour que mère Teresa lui vienne en aide. A cette époque, elle était déjà morte depuis plus de 10 ans.Selon Avvenire, cette guérison a été reconnue lors d’une réunion d’experts, convoquée par la congrégation pour la cause des saints. Si tout se passe comme prévu, Mère Teresa devrait être canonisée le 4 septembre à Rome dans le cadre du Jubilé de la miséricorde qui s’est ouvert le 8 décembre.Morte à l’âge de 87 ans, Mère Teresa de Calcutta, de son vrai nom Agnes Gonxha Bojaxhiu, a consacré plus de quarante ans de sa vie aux pauvres, aux malades et aux mourants. Elle a obtenu le prix Nobel de la paix en 1979 avant d’être béatifiée en 2003 par Jean-Paul II, devant 300 000 fidèles à Rome. Laura Buratti Les partiels approchent et vous redoutez de passer toutes vos vacances à travailler ? Pour concilier dinde aux marrons en famille, Premier de l’an entre amis et révisions studieuses, sans se disperser ni culpabiliser, deux maîtres mots : s’organiser et… dédramatiser, vous conseillent trois experts en examens.Prendre du reculTout d’abord, faites redescendre la pression d’un cran, un stress trop important est contre-productif. « Échouer à un examen, ce n’est pas la fin du monde, relativise Marco Bertolini, formateur et animateur auprès d’étudiants d’ateliers pour « apprendre à apprendre ». Il ne faut pas considérer l’échec comme une faute, mais comme une étape normale de l’apprentissage. »Lire aussi :Manuel de survie antistress à l’usage des étudiantsPrendre du recul peut aider à reprendre le contrôle sur ses émotions : « Se rappeler ses motivations à long terme, pourquoi on travaille, redonner du sens à ce que l’on fait, aide à se sortir de la contrainte à court terme », conseille Fanny Sauvade, psychologue au sein de l’association Apsytude, dédiée aux consultations étudiants.Profiter des moments de plaisirInutile de culpabiliser lorsque vous abandonnez vos fiches pour un verre avec votre bande du lycée ou une partie de Mille Bornes, ce n’est pas du temps perdu : « Les moments en famille ou entre amis ne sont pas seulement du luxe, ces intermèdes redonnent de la motivation, rassure Fanny Sauvade. Il faut même les inscrire sur son planning de révisions. Ainsi, ils seront prévus et vous ne les considérerez pas comme des écarts. »Enseigner pour apprendreProfitez d’être en famille pour mettre tout le monde à contribution. « Expliquez votre cours à votre petite sœur de six ans, votre cousine, vos parents, de préférence à quelqu’un qui n’y connaît rien, conseille Marco Bertolini. Cela oblige à connaître son cours et à le reformuler par rapport aux questions qu’ils poseront, ce qui crée de nouvelles connexions neuronales et aide à mémoriser. »Pour comprendre comment fonctionne la création de nouvelles connexions, vous pouvez essayer Axon, un serious game – ou jeu sérieux – où vous incarnez un neurone qui tente de survivre en créant de nouvelles connexions plus vite que les autres.Faire des choix stratégiquesCombien de temps faudra-t-il pour réviser tel chapitre, telle matière, maîtriser telle notion ? Pas facile à estimer. Marco Bertolini conseille de classer ses cours en trois catégories : ceux qu’on connaît bien, ceux qu’on connaît un peu ou de manière approximative, ceux qu’on ne connaît pas du tout. « Inutile d’apprendre ce que vous connaissez déjà, avance-t-il. Dans un temps limité, mieux vaut miser sur ce que l’on ne maîtrise pas du tout ou qu’un peu. »« Il faut aussi raisonner en termes de coefficients et mettre l’accent sur les grosses épreuves », ajoute Anne Malgouyat, directrice du pôle Coordination des études de l’université de Bordeaux-Montaigne. Faire des impasses pour gagner du temps ? « En règle générale, c’est une mauvaise idée, témoigne-t-elle. Après, si vraiment on ne comprend rien de rien à une matière qui n’a pas un gros coefficient, ce n’est pas en s’y mettant quinze jours avant que cela va changer quelque chose. Autant se concentrer sur les matières dans lesquelles on peut progresser. » Mettre à profit tous les temps mortsVous avez une heure devant vous avant l’arrivée du Père Noël ? Préparez un plan de dissertation. Vous avez quelques minutes entre la poire et le dessert ? Jetez discrètement un œil sur vos fiches. Tous les temps morts peuvent être optimisés. « Quand on a du temps devant soi, on peut privilégier les matières qui demandent plus de réflexion, conseille Anne Malgouyat. Et quand on a cinq minutes, on révise pour les examens plus courts type QCM (questionnaire à choix multiple) ou questions de cours. »Mieux : travailler par petites séquences serait bien plus efficace. « De toute façon, après 30 minutes de travail, notre cerveau nous fait croire que nous assimilons toujours alors que ce n’est plus le cas, explique Marco Bertolini, qui conseille de travailler par séquences de 20-25 minutes signalées par une minuterie, entrecoupées de pauses de 5 minutes. Ce temps de pause n’est pas perdu puisque le cerveau en profite pour faire des liens entre les informations que l’on vient d’emmagasiner. »Visualiser (et montrer) le travail accompliPour ne pas perdre de temps et apprécier le chemin parcouru, affichez votre planning sur un tableau, divisé en trois colonnes : « à faire », « en cours » et « terminé ». Inscrivez les tâches à accomplir (chapitre à réviser, fiche à écrire, exercice à maîtriser) sur des post-its à déplacer entre les colonnes en fonction de l’avancement de votre travail, « en veillant à ne jamais en avoir plus de trois dans la colonne “en cours”, pour ne pas se laisser déborder », ajoute Marco Bertolini.En plus d’être gratifiant, ce tableau a un autre avantage non négligeable : tout le monde peut voir où vous en êtes. « C’est un très bon outil de négociation, plaisante Marco Bertolini. Plus sérieusement, vos parents seront rassurés de voir que votre travail avance et devraient relâcher un peu la pression. » Fanny Sauvade conseille également de prévenir sa famille des moments où l’on sera disponible ou non. « Cela vous évitera d’être sollicités en permanence et rassurera tout le monde », ajoute-t-elle.Si vous partez pour les fêtes et ne pouvez pas emmener votre tableau avec vous, l’application Trello permet de gérer son planning avec la même technique et se synchronise sur ordinateur et smartphone (gratuit, iOS et Androïd).Varier les lieux de travailVous aimeriez réviser tranquillement dans votre chambre mais vous devez voyager aux quatre coins de la France pour rendre visite à vos parents, grands-parents ou cousins éloignés ? Tant mieux, changer régulièrement de lieu de révisions est très bon pour la mémoire. « Le cerveau fonctionne de manière contextuelle. Il associe la tâche que l’on accomplit avec le lieu où l’on est. Si l’on révise toujours au même endroit, on risque d’avoir du mal à mobiliser ses connaissances dans un autre, comme dans la salle d’examen par exemple », explique Marco Bertolini.Enfin, dites-vous que vous n’êtes pas seuls, la plupart des étudiants de l’université passent leurs partiels en janvier. Un dépit bien résumé par cet étudiant sur Twitter :Vie injuste quand tu manges plus de fiches de révision que de foie gras pendant les périodes de Noël.— Thibaut (@chxthibaut) 10 Décembre 2015Laura BurattiJournaliste au Monde Emeline Cazi Dénoncer des violences policières à la justice à 15 ans est généralement impensable quand on vit dans un quartier populaire. Le juge, cet homme qui condamne et éloigne quelques mois, parfois plus, un frère, un voisin, est rarement considéré comme un allié. Dix-huit garçons et filles du XIIe arrondissement à Paris ont pourtant franchi le pas. Jeudi 17 décembre, avec le soutien de leurs éducateurs, ces lycéens ont signalé des faits de « violences volontaires aggravées », d’« agression sexuelle aggravée », de « discrimination » et d’« abus d’autorité » de la part de policiers au procureur de la République de Paris. Leur quotidien était devenu invivable. La plainte est déposée contre X mais dans toutes les têtes « X » a un nom : « les Tigres », comme se surnomment les policiers de la BSQ, la brigade de soutien de quartier.Partagez un sandwich avec ces jeunes du quartier Reuilly-Montgallet, un quartier dense mais pas franchement difficile coincé entre la gare de Lyon et la place de la Nation, ils vous expliqueront : les contrôles, c’est minimum une fois par jour. Parfois plus. Certains dérapent. Les violences dont ils parlent ont eu lieu entre l’été 2013 et l’été 2015. Seules ont été retenues pour la plainte celles pour lesquelles des témoins pouvaient confirmer leurs dires. La police n’a pour le moment pas souhaité réagir.Le premier incident, reflet de tant d’autres, remonte à l’été 2013, un soir de ramadan. Il est 20 heures, Jérémy rentre chez lui avec un copain. Deux policiers les arrêtent et procèdent à une « palpation de sécurité ».L’un, « musclé », « les cheveux noirs coiffés avec du gel » lui met « les doigts dans les fesses ». « Arrête de te contracter laisse toi faire », lui ordonne-t-on. Jérémy aurait reçu un coup dans les côtes. A son ami aussi, on a mis un doigt dans les fesses.« Atteinte à la dignité humaine »Les « vérif », c’est une fois par jour, « les doigts dans les fesses », « au moins une fois par semaine », estime Yassine. Le défenseur des droits n’a pourtant de cesse dans ses décisions de « déplorer le caractère systématique de la palpation de sécurité », une « atteinte à la dignité humaine » si rien ne laisse penser que la personne dissimule un objet. Dans tous les cas, elle « doit intervenir dans un local retiré du commissariat », rappellent Mes Slim Ben Achour et Félix de Belloy, les avocats des adolescents. Et la présence d’un médecin est « indispensable » pour toute fouille approfondie.S’opposer à un contrôle des « Tigres » expose à des représailles. Lors des vacances de Noël 2013, trois policiers contrôlent Mamadou et ses amis qui traînent sur un banc. Mamadou voudrait qu’ils laissent les filles en dehors de tout ça. « L’avocat » est jeté à terre. Le lendemain, les « Tigres » patrouillent en voiture. L’un d’eux aurait ouvert sa fenêtre et agrippé le garçon par le bras, le forçant « à marcher à l’allure du véhicule ». « L’avocat » finit par se libérer. « Rébellion ! », crient les agents qui l’auraient alors plaqué contre le mur et frappé « au niveau des hanches ». La vue de la police fait fuir les jeunes des quartiers. C’est un réflexe, qu’ils aient quelque chose à se reprocher, ou non. A Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), en 2005, Zyed et Bouna sont morts d’avoir couru. Un soir d’avril 2014, nouveau contrôle, dalle Rozanoff, dans le 12e. L’un des agents fait signe à Alassane et Mamadou d’approcher. Ils refusent, s’éloignent puis courent. Barrage. Plaquage contre le mur. « Pourquoi courez-vous ? », demandent les policiers. « La peur », répondent les garçons.Les cartes d’identité volent. « Ramassez, bande de chiens », ordonnent les « Tigres ». Les coups partent : Alassane est frappé au visage, Mamadou à l’épaule. Du gaz lacrymogène fuse. L’épicier à qui les garçons ont demandé du lait pour calmer leurs brûlures a vu les policiers repasser, hilares. « Alors les singes, la prochaine fois, vous ne courrez pas ! »Coups et brûlures« On pisse sur le ramadan », « espèce de Libanais de merde », « connards, sales noirs ». A chaque contrôle, les insultes pleuvent. Le conflit jeunes-policiers, dalle Rozanoff, dure depuis des années. Les grands frères disent avoir connu les mêmes brimades. « Mais maintenant, ils s’en prennent aux petits, dès 12 ans », déplore un presque trentenaire. De la musique écoutée sur un téléphone, en fin d’après-midi ? « Contravention pour tapage nocturne ». Une balade entre copains le long de la promenade plantée ? Une invitation ferme à rentrer chez-soi. Qu’ils osent répondre avoir l’autorisation de leurs parents, c’est une clé de bras. Les jeunes d’autres quartiers n’ont rien à faire ici. S’ils ne comprennent pas, c’est la gazeuse.Longtemps, les parents n’ont rien su. Quand le commissariat appelait, la police avait forcément raison. A force d’être contrôlé, un garçon de 13 ans a été envoyé un an au Mali, par sa famille. A présent que les langues se délient, les adultes réagissent un peu plus. Le 5 janvier 2015, une intervention au bas d’un immeuble a fait descendre une mère. « Fermez-la, où je vous embarque », s’est-elle entendue répondre quand elle a demandé leur matricule aux policiers, qui l’auraient « ensuite narguée » sans jamais le lui donner.Les violences se déroulent aussi au commissariat. La mère de Théo « constate régulièrement des traces de coups et de brûlures au gaz lacrymogène sur le visage » quand elle y récupère son fils, écrivent les avocats. Le 22 avril 2015, six jeunes s’enfuient de la dalle à la vue des policiers.L’un des six est rattrapé, jeté à terre, gazé. Au commissariat, il se retrouve, seul dans une pièce. Un agent attend qu’il se déshabille. « Alors, t’as mal ? », lui demande-t-il à la vue du visage rougi par le gaz. « Attends, je t’en mets de l’autre côté. » « Est-ce que vous allez dire ce que vous avez fait dans la salle de fouille ? », demande le garçon en sortant. « Si tu veux déposer plainte, il n’y a pas de problème, il y aura du répondant », lui a-t-on rétorqué.Contrôles au facièsUne médiation a été tentée par les éducateurs de l’association Soleil et le service de prévention de la police. La maire du XIIe a ouvert les terrains de sport, développé la danse, les ateliers d’écriture : « Il est vrai que le partage de l’espace public entre générations est l’un de mes sujets quotidiens », reconnaît Catherine Baratti-Elbaz. Mais il y a eu des représailles. « Les policiers n’aiment pas les balances », expliquent les jeunes. La situation empirant, l’ONG anglo-saxonne Open Society Justice Initiative les a encouragés à déposer plainte. Le duo d’avocats qui défend le dossier n’en est pas à son coup d’essai. En juin, ils ont obtenu, pour la première fois, la condamnation de l’Etat pour « faute lourde » après une série de contrôles d’identité au faciès, une action, là encore, soutenue par Open Society.C’est cette même ONG qui avait financé une étude menée à Paris, en 2007 et 2008, sur les contrôles discriminatoires. Les résultats confirmaient ce que les associations dénonçaient depuis des années : en France, lorsqu’on est noir ou d’origine arabe, on risque respectivement 6 et 7,8 fois plus de se faire contrôler que lorsqu’on est blanc. L’étude disait aussi que les personnes habillées « jeunes » représentaient 10 % de la population étudiée, mais étaient contrôlées dans près de la moitié des cas. Brayan, Kevin, Théo et leurs amis, qui portent des vestes de sport et ont des parents bien souvent nés à l’étranger, cumulent tous les handicaps.Emeline CaziJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Fabrice Lhomme et Gérard Davet Christine Lagarde va devoir répondre de son rôle dans la mise en place d’un arbitrage privé entre Bernard Tapie et le Crédit lyonnais. La commission d’instruction de la Cour de justice de la République (CJR) a décidé, jeudi 17 décembre, de renvoyer la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) devant la formation de jugement de la CJR, seule habilitée à décider du sort judiciaire des ministres poursuivis pour des actes commis dans l’exercice de leurs fonctions.C’est, en effet, en tant qu’ancienne ministre de l’économie de Nicolas Sarkozy, de 2007 à 2011, que Mme Lagarde, mise en examen en août 2014 par la CJR pour « négligence » dans l’utilisation des fonds publics, va devoir répondre de son rôle décisionnel dans l’affaire Tapie-Crédit lyonnais, comme l’ont indiqué i-Télé et Mediapart, jeudi 17 décembre.Poussée par l’Elysée, Mme Lagarde avait donné en 2007 son aval à la mise en place d’un arbitrage qui avait fini par accorder, en juillet 2008, 405 millions d’euros à l’homme d’affaires dans le cadre de son litige avec le Crédit lyonnais, lié à la vente d’Adidas. Cette sentence arbitrale suspecte, objet d’une enquête pénale pour escroquerie en bande organisée, a été annulée en février, la justice estimant qu’elle était entachée de fraude. Le 3 décembre, la cour d’appel de Paris a en outre condamné Bernard Tapie à rembourser les 405 millions d’euros.Mauvaise surprisePour Christine Lagarde, la décision de la commission d’instruction de la CJR est une très mauvaise surprise, d’autant que le parquet avait requis, en septembre, un non-lieu en sa faveur. Elle a immédiatement annoncé un pourvoi devant la Cour de cassation, susceptible de lui offrir un sursis alors que son premier mandat à la tête du FMI se termine le 30 juin 2016 et qu’elle s’est dite ouverte à l’idée d’en briguer un deuxième. Le FMI lui a renouvelé « sa confiance » peu après l’annonce de son renvoi en procès devant la CJR. De son côté, le ministre des finances, Michel Sapin, a rappelé depuis New York que Mme Lagarde était « présumée innocente » et pouvait rester à son poste.Dans un communiqué, Mme Lagarde a réaffirmé avoir « toujours agi dans cette affaire dans l’intérêt de l’Etat et dans le respect de la loi ». Ce n’est pas, semble-t-il, l’opinion des magistrats instructeurs de la CJR. Ils considèrent que la patronne du FMI aurait dû s’opposer à l’arbitrage, par exemple en intentant un recours contre la décision, et qu’elle a au minimum fait preuve de « négligence » dans ce dossier hautement sensible pour les finances publiques mais aussi sur le plan politique, au vu des relations privilégiées entretenues par M. Tapie et M. Sarkozy.Mme Lagarde paraît d’ailleurs avoir été pour partie tenue à l’écart de l’affaire, qui s’est jouée principalement à la présidence de la République. Pour autant, elle a rendu personnellement visite à 52 reprises à Nicolas Sarkozy à l’Elysée, de 2007 à 2011, selon les agendas de l’ex-chef de l’Etat saisis par les juges.« J’aurais dû être plus méfiante »Pouvait-elle s’éloigner à ce point d’un dossier aussi sensible, dépendant directement de ses services ? « Je maintiens que je n’ai parlé de cette affaire ni à M. Sarkozy ni à aucun de ses collaborateurs », avait-elle soutenu lors d’une audition devant la CJR. Mais l’un des services placés sous son autorité, l’Agence des participations de l’Etat (APE), s’était montré clair dès le 1er août 2007. Dans une note adressée à la ministre, l’APE disait « déconseiller au ministre la voie d’un arbitrage qui n’est justifiée ni du point de vue de l’Etat, ni du point de vue du CDR [la structure chargée de gérer le passif du Crédit lyonnais] ».Le 23 mai 2013, Mme Lagarde indiquait aux juges : « Il me semble maintenant que j’aurais dû être plus méfiante. » « La voie de l’arbitrage ne me paraissait pas inquiétante », avait-elle aussi admis le 26 août 2014. Aux magistrats qui lui reprochaient donc de ne pas avoir exercé de recours contre l’arbitrage, elle avait rétorqué : « Les consultations qui m’ont été fournies ne me donnaient aucune raison décisive de croire que le recours en annulation aurait des chances de prospérer. J’ajoute que je n’ai jamais eu le sentiment d’être mêlée à un arbitrage “truqué” ou d’avoir été instrumentalisée à cet effet. » L’instruction menée en parallèle sur l’arbitrage lui-même a pourtant abouti à plusieurs mises en examen – dont celle de Bernard Tapie – pour « escroquerie en bande organisée ». Claude Guéant, alors secrétaire général de l’Elysée, bénéficie pour l’heure du statut intermédiaire de témoin assisté. Les magistrats de la CJR ont affirmé dans leurs écrits que les décisions arbitrales avaient été « frauduleusement obtenues », faisant donc corps avec leurs collègues du pôle financier, qui qualifient cet arbitrage de « simulacre ».Fabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Lucie Soullier et Damien Leloup C’est une histoire qui commence comme beaucoup d’autres, devant la 23e chambre du tribunal de Paris. Celle qui voit défiler voleurs à l’arraché et petits trafiquants de drogue en comparution immédiate. Ivre, Mohamed S. a copieusement insulté les policiers, le 15 novembre. La faute à « un verre de vin et trois bons verres de Get ».Dans le box, deux jours plus tard, l’accusé garde les yeux baissés. Il n’ose pas répéter. Mais l’heure n’est pas à la pudeur pour la présidente, qui prend le relais pour lui rappeler les faits. Et au milieu de la longue liste de noms d’oiseaux, de son niveau d’alcoolémie et de son sexe sorti, ce « ils vous ont bien niqués hier, vive Daech », qui lui vaut de comparaître pour apologie du terrorisme, en plus de la conduite en état d’ivresse et de l’outrage.Pour son avocate, « on met tout dans le même sac » : un peu d’insultes, un peu d’apologie du terrorisme, un peu d’outrages. Secouez le tout et vous obtenez finalement un prévenu relaxé pour les faits d’apologie, et condamné à trois mois de sursis et six mois de suspension de permis pour le reste.Soirées arroséesD’autres n’ont pas eu cette chance. A Trappes, Montpellier ou Versailles, des condamnations à six mois de prison ferme sont tombées depuis le 13 novembre pour des propos tenus à l’issue de soirées bien arrosées. A Lunel (Hérault), un multirécidiviste sortant ivre de boîte de nuit a écopé d’un an ferme, le 2 décembre, pour un vol de portable, des insultes et pour avoir crié « je suis Salah Abdeslam » (le suspect des attentats de Paris encore recherché) et  « vive Daech », devant des commerçants médusés qui installaient leurs étals du marché.En janvier, après les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher, la surreprésentation de ces affaires dans les tribunaux avait posé question. Des voix s’étaient élevées pour dénoncer une justice d’exception, expéditive, et qui punirait plus sévèrement après les attentats.Cette fois-ci, pas de circulaire de la ministre de la justice Christiane Taubira incitant à « une grande fermeté de la part des parquets ». Ni de mise en garde d’Amnesty International contre le risque de violer au passage la liberté d’expression, comme en début d’année. A l’Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire), on ne note pas autant de remontées de cas depuis les attentats de novembre. « Mais ça ne veut pas dire qu’il n’y en a pas autant », tient à préciser sa secrétaire générale, Céline Parisot.Déjà-vuEn effet, avec 255 affaires pour apologie du terrorisme recensées par le ministère de la justice un mois après les attentats de novembre, les « chiffres sont finalement assez proches de ceux de janvier », note Laurence Blisson, secrétaire générale du syndicat de la magistrature (SM, gauche).Seulement, il y a bien une différence entre janvier et novembre : l’état d’urgence. Dans les allées automnales des tribunaux, les chroniqueurs judiciaires recherchent les personnes interpellées après la manifestation interdite à République. Les colonnes des journaux racontent les perquisitions administratives et les assignations à résidence abusives. « A raison », souligne Laurence Blisson. Mais en face, les apologies, c’est du déjà-vu. « Comme si on s’était habitués à cette réponse disproportionnée. »Pourtant, le problème est le même qu’après les attentats de janvier : une cohérence dans les peines difficile à comprendre, des apologies qui n’en sont pas, et des affaires expédiées en comparutions immédiates.Lire aussi :Après les attentats, une justice rapide et sévère contre l’apologie du terrorismeLe temps de l’émotionCar c’est bien cela qui est reproché à la justice, notamment par le Syndicat de la magistrature, dans son traitement des procédures pour apologie du terrorisme : juger dans l’urgence des cas qui nécessiteraient de prendre davantage de recul. Ainsi, sur les 129 suites pénales engagées au 11 décembre, seules deux informations judiciaires, qui méritent une enquête approfondie, ont été ouvertes. Pour le reste, 20 requêtes ont notamment été déposées devant le juge des enfants, 26 ont été classées et, surtout, 47 affaires ont été jugées en comparution immédiate.« Juger immédiatement après les attentats, c’est prendre le risque d’une justice rendue dans l’émotion », insiste Laurence Blisson. Elle dénonce le recours aux comparutions immédiates – possible depuis novembre 2014 dans ces affaires – où la défense n’a que quelques heures pour se préparer, et où l’audience se compte en minutes. Or, c’est justement après les attentats que grimpe le nombre d’affaires considérées comme apologies, et qui se révèlent pour beaucoup n’être qu’une insulte au milieu d’une vague embrumée.Parmi nombre de cas jugés, la frontière est en effet ténue entre l’apologie et la provocation à l’égard des forces de l’ordre. Aux abords de la gare de Lille-Flandres, le 17 novembre, un homme, ivre, menace de « tout faire péter » et dit que « François Hollande n’aurait pas dû bombarder la Syrie » lors d’un contrôle d’identité : deux mois ferme. A Béthune, un homme contrôlé sans titre de transport lance qu’« il ne faut pas s’étonner si des gens meurent avec des Kalachnikov avec des fous ». Quatre mois avec sursis.Circonstance aggravanteEn sortant l’infraction de la loi sur la presse de 1881 pour la transférer dans le code pénal, la loi du 13 novembre 2014 a permis de juger ces affaires en comparution immédiate. « A l’époque, il était nécessaire de sortir l’apologie du terrorisme du droit de la presse, car son cadre empêchait de lutter contre les sites de propagande, expliquait Virginie Duval, présidente de l’USM, en janvier. C’était ça, l’esprit de la loi : lutter contre le développement de la propagande terroriste. » D’où la circonstance aggravante lorsque ces propos sont tenus sur les réseaux sociaux, en raison de l’audience importante que peuvent avoir ces écrits. De cinq ans d’emprisonnement, on passe à sept si les faits ont été commis sur Internet, et 75 000 euros d’amende.Pourtant, seule une infime partie des dossiers jugés concerne des personnes véritablement soupçonnées de radicalisation ou de proximité avec des milieux islamistes. A Caen, le 10 décembre, un lycéen de 18 ans a ainsi écopé d’une peine de trois ans de prison, dont deux ferme, pour avoir posté plusieurs dizaines de pages de messages Twitter faisant l’apologie du terrorisme, et menacé l’imam, réputé libéral, de la mosquée de Drancy. A Beauvais, un homme de 19 ans, fiché S et sous le coup d’une interdiction de sortie du territoire, a été condamné le 9 décembre à dix-huit mois de prison dont six ferme pour avoir publié, durant six mois, de nombreuses photos à la gloire de Daech sur Facebook. A Hendaye, un Espagnol de 19 ans a été condamné à un mois de prison ferme, le 17 novembre, pour avoir écrit sur Facebook « Que la France meure, elle ne mérite que ça ! »18, 19, 20, 22 ans… Dans l’écrasante majorité des cas, les auteurs sont jeunes – plus du tiers sont même mineurs. A Marseille, début décembre, c’est pendant un débat en classe sur les attentats qu’un lycéen menace de « kalasher des juifs ». Dix mois ferme. Une sanction plus sévère que la moyenne, mais sans rapport avec une éventuelle radicalisation du jeune homme de 19 ans, note son avocat, Olivier Kuhn-Massot. Un casier déjà chargé et une société tendue par l’état d’urgence auront accru la peine, selon lui. Reste que le lycéen fera bien un tour par la case prison. « On envoie un jeune qui n’est pas du tout radicalisé aux Baumettes. Que croyez-vous qu’il va se passer à sa sortie ? »Lire aussi :Des peines très sévères pour apologie du terrorismeLucie SoullierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterDamien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adrien de Tricornot Dénoncé par les trois principales organisations étudiantes, l’Union nationale des étudiants de France (Unef), la Fédération des associations générales étudiantes (Fage) et Promotion et défense des étudiants (PDE), un projet de décret sur les aides au logement suscite une vive inquiétude. Il contredit en effet les promesses du gouvernement de sanctuariser ces aides pour les jeunes en 2016 – hormis pour les étudiants dont les parents sont assujettis à l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF), d’ores et déjà rendus non-éligibles.Le projet de décret, que Le Monde a consulté, prévoit de nouvelles règles s’appliquant au 1er janvier 2016 sur la prise en compte des ressources des bénéficiaires. Elles conduiraient, selon les syndicats étudiants, à pénaliser 150 000 à 170 000 jeunes en insertion professionnelle, qui perdraient jusqu’à 800 euros par an. L’économie serait de 100 à 140 millions d’euros pour les finances publiques.Lire aussi :Les aides au logement des étudiants resteront calculées sur leurs ressourcesLes jeunes de moins de vingt-cinq ans ne pourraient plus bénéficier de la prise en compte, pour le calcul de leurs APL, de leurs revenus de l’avant-dernière année (N-2), « correspondant à sa situation d’étudiant ou de lycéen et donc, a priori, à un revenu faible ou nul », ce qui reviendrait « à baisser mécaniquement les aides au logement de près de 150 000 jeunes en insertion ! », explique ainsi l’Unef. « Très concrètement, un jeune précaire qui bénéficiait jusqu’à présent du montant maximal d’aide au logement peut les perdre complètement s’il a le malheur d’avoir fait un mois d’intérim à temps complet juste avant de faire sa demande à la Caisse d’allocations familiales », poursuit le syndicat étudiant.Les étudiants franciliens pénalisésDe plus, « les étudiants alternants seront touchés par cette mesure, car gagnant entre 700 et 1 200 euros environ par mois. Or, ceux-ci sont souvent confrontés aux problèmes de logement, leur lieu d’apprentissage étant différent du lieu d’étude », dénonce PDE dans une lettre ouverte au premier ministre, jeudi 17 décembre.« Concrètement, ce sont près de 150 000 jeunes qui sont chacun menacés de perdre environ 750 euros par an », estime la Fage qui rappelle que « bon nombre d’étudiants et de jeunes commenceront leur vie active avec comme type d’emploi un CDD, ou d’intérim et un salaire à peine plus haut que le SMIC ».L’Unef s’inquiète d’autre part de la fixation d’un plafond à partir duquel les indemnités deviendraient dégressives : il s’appliquerait à partir de 490 euros de loyer mensuel pour un étudiant habitant en colocation, et à 800 euros de loyer pour ceux qui vivent seuls. Ce plafond serait susceptible d’affecter les étudiants franciliens, compte tenu du coût élevé du logement en Ile-de-France.Les trois mouvements demandent au premier ministre Manuel Valls de ne pas signer le décret. L’Unef a également lancé une pétition en ligne : « Pour te souhaiter un joyeux Noël, le gouvernement baisse tes APL ! » « Si ce décret passe, on aura une énorme mobilisation des étudiants. On a tous au moins quelqu’un dans notre entourage qui serait concerné par ces dispositions », explique le président de PDE, Quentin Panissod, soulignant aussi la contradiction avec la priorité donnée à la jeunesse promise par le président Hollande.Le ministère de l’Education nationale – qui s’était engagé à sanctuariser les aides personnalisées au logement lors du débat parlementaire en novembre – n’avait pas répondu, jeudi soir, aux interpellations des organisations étudiantes et aux demandes de précisions du Monde.Adrien de TricornotJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 17.12.2015 à 19h21 • Mis à jour le18.12.2015 à 13h34 | Julie Saulnier Certains affabulateurs souhaitent « attirer l’attention » d’un proche, d’un collègue, ou encore obtenir un « arrêt de travail ». D’autres ignorent ce qui les a poussés à mentir. A ce stade de l’enquête, les motifs qui ont amené un instituteur d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) à affirmer, lundi 14 décembre, avoir été victime d’une attaque au cutter au sein de son établissement scolaire par un homme ayant invoqué l’organisation Etat islamique, demeurent inconnus.Depuis les années 2000, une dizaine de cas ont été recensés, dont le plus retentissent demeure l’agression présumée antisémite du RER D. En juillet 2004, la prétendue attaque contre Marie Leblanc avait mobilisé les plus hautes autorités pendant trois jours jusqu’à la découverte de la supercherie. La jeune mère de 23 ans, dont le récit avait provoqué une vague d’indignation dans tout le pays, avait finalement justifié son geste par un désir – inassouvi – de passer plus de temps avec son compagnon. Des extraits de procès-verbal de cette jeune femme, « écrasée » par sa propre mère, avaient été publiés à l’été 2004 dans Le Monde :« Je me suis sentie mal dans ma tête. Surtout très seule. En effet, mes parents m’avaient avertie quelques jours avant qu’ils allaient partir en Bretagne. De plus, je trouvais que Christophe passait trop de temps à son travail, et très peu de temps avec moi. J’ai donc décidé de faire quelque chose pour attirer leur attention. »Comment expliquer ces passages à l’acte, au sens clinique du terme ? Si certains mis en cause n’ont jamais livré leurs motivations ou ont bénéficié d’une relaxe, les experts psychiatriques citent pêle-mêle comme terreaux propices à la fabulation : la dépression, la carence et le sentiment d’abandon. Les sujets, décrypte Carole Damiani, directrice de l’association Paris aide aux victimes (PAV) 75 et docteur en psychologie, ont tous en commun « un très grand besoin de reconnaissance ».Lire aussi :L’affabulateur, le terrorisme et l’emballement médiatiqueEn 2002, par exemple, Christophe Bentboha, un chauffeur de bus marseillais avait prétendu avoir été pris pour cible par des jeunes qui souhaitaient le brûler vif. Il avait expliqué à son procès avoir eu peur dans son travail et s’être retrouvé démuni face au sentiment d’abandon de sa hiérarchie.« Une vague de retour »« Tel un enfant, analyse un psychiatre de renom qui préfère garder l’anonymat, le sujet invente une histoire sans en mesurer les conséquences. Il est prisonnier de ce mensonge qui, sous le coup de la “surpression”, devient trop lourd à porter et s’effondre, comme des Lego. » Souvent, cette vérité éclate trop tard, c’est-à-dire une fois que toute l’attention de la société est déjà focalisée sur cette histoire extraordinaire. D’une part parce que ces agressions montées de toutes pièces sont très médiatisées, et parce qu’il leur arrive même de s’inviter dans le débat public. Il n’est pas rare qu’un ministre ou le chef de l’Etat aille sur place pour réclamer que « toute la lumière soit faite sur les circonstances du drame ». Ce fut le cas, notamment à Aubervilliers, où la ministre de l’éducation Najat Vallaud-Belkacem s’était rendue sur place le jour de l’attaque présumée.La chute n’en est que deux fois plus rude puisque l’effet de médiatisation vient s’ajouter à ce qui s’est réellement passé. Et, le coup de projecteur tant recherché, finit par se retourner contre l’auteur du boniment. Dans le jargon psychologique, on appelle ce phénomène « une vague de retour ». L’exaltation laisse alors place à la culpabilité, voire la honte. « L’individu se retrouve dans un paradoxe. De son point de vue, il devient victime de ses propos, tandis que pour le reste de la société, il est l’auteur du délit », décortique la psychiatre sous couvert d’anonymat.« Je suis passé du statut de victime à mythomane »Cet ascenseur émotionnel, le rabbin parisien Gabriel Fahri en a fait les frais. En 2003, il rapportait avoir été victime d’une agression à caractère antisémite au sein de sa synagogue. S’en sont suivies la saisine d’un juge antiterroriste, une protection policière et une entrevue au ministère de l’intérieur. « Jusqu’à ce que des rumeurs [le religieux insiste sur ce terme] circulent dans Paris », et viennent mettre en doute la véracité même de l’attaque à l’arme blanche. « Du jour au lendemain, se remémore-t-il pour Le Monde, je suis passé du statut de victime à celui de mythomane. »Treize ans et un non-lieu plus tard, Gabriel Fahri confie que seule une thérapie chez un « psychiatre de ville recommandé par une amie à raison de deux ou trois rendez-vous par semaine » lui a permis de remonter la pente. Quand la dénonciation du délit imaginaire est caractérisée, il n’est pas rare d’ailleurs que la justice préconise une injonction thérapeutique ou réclame une obligation de soins. Cette reconstruction, estiment les experts, prend a minima un an, sous réserve du respect de la continuité des soins.Julie SaulnierJournaliste au Monde 17.12.2015 à 18h39 | Simon Auffret « Nous pensons qu’il y a quelques risques en matière de compétitivité et d’échanges d’informations, on n’est pas sûr que tout cela tourne bien. » Il est presque minuit, dans la nuit du mardi 15 au mercredi 16 décembre, quand le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert, expose aux députés la position du gouvernement sur le « reporting » fiscal des grandes entreprises, dans le cadre du vote du projet de loi de finances rectificative pour 2015.Cette disposition, qui vise à lutter contre l’optimisation et la fraude fiscales en obligeant les grandes entreprises à une publicisation des chiffres d’affaires, bénéfices, impôts payés et des subventions publiques reçues, dans chaque pays où elles exercent leurs activités, vient d’être adoptée par les députés à l’occasion du vote de deux amendements.Mais un peu plus tard, après la demande d’une seconde délibération par M. Eckert et une suspension de séance d’une quarantaine de minutes – il était alors 1 h 15, mercredi –, l’Assemblée adopte un amendement gouvernemental qui « enterre » ce « reporting » fiscal, demandé par de nombreuses ONG – notamment rassemblées dans la « plateforme paradis fiscaux et judiciaires ».La mesure est-elle définitivement abandonnée ? Reviendra-t-elle à la faveur d’une législation européenne ? Décryptage.Pourquoi et par qui la proposition sur la transparence avait-elle été mise en débat ?L’application de la loi bancaire de 2013 prévoit la communication de ces chiffres à l’administration fiscale, mais ne comprend pas la publication « en ligne, en format de données ouvert, centralisées et accessibles au public » des résultats. C’est ce qu’ont proposé le député écologiste Eric Alauzet, et le socialiste Pascal Cherki, en déposant deux amendements au projet de loi de finances rectificative 2015.Les deux élus avaient cosigné – avec l’économiste Thomas Piketty et la députée européenne Eva Joly notamment – le 15 décembre une tribune dans Mediapart, appelant à « la transparence sur les activités des multinationales et leurs impôts payés » avant le vote à l’Assemblée nationale.Leur proposition reprenait en grande partie l’article 7 de la loi de 2013 portant sur la séparation et la régulation des activités bancaires. Le texte contraint les banques et les grandes entreprises à un partage de plusieurs informations : le nom des implantations et la nature de l’activité, le chiffre d’affaires, les effectifs, le bénéfice ou perte avant impôt, le montant des impôts sur les bénéfices dont les implantations sont redevables, ainsi que les subventions publiques reçues dans chaque pays. Toutes doivent être mises à disposition du public.Tard dans la soirée du mardi, les députés ont adopté les deux amendements d’Eric Alauzet et Pascal Cherki prévoyant l’accès pour le grand public à ces informations, en désaccord avec le gouvernement, opposé à la mesure.Comment le gouvernement justifie-t-il d’avoir écarté cette proposition ?Pour M. Eckert, la mise en application « par anticipation » de ces mesures de transparence par rapport aux autres pays européens représenterait « un risque » pour la compétitivité des « 8 000 entreprises » concernées par le dispositif. « Cela va bien au-delà des entreprises du CAC 40 », a déclaré le secrétaire d’état au budget.Au retour d’une interruption de séance de trois quarts d’heure, les députés, moins nombreux que lors du premier vote, ont adopté un amendement du gouvernement prévoyant la suppression des deux amendements préalablement votés. La publication de ces données n’apparaît donc pas dans la loi de finances rectificative pour 2015, adoptée dans son ensemble quelques minutes plus tard.« Le gouvernement cale alors qu’il était en pointe », a commenté sur Twitter Yann Galut, député socialiste. Pour sa collègue Fanélie Carrey-Conte, cette suppression reste une « incompréhensible nouvelle occasion manquée ». « L’Assemblée nationale a envoyé un signal extrêmement négatif dans la lutte contre l’évasion fiscale », détaillent, dans un communiqué, les organisations de la Plateforme paradis fiscaux et judiciaires.« La mesure n’est pas enterrée mais simplement reportée », explique de son côté Sébastien Denaja, député PS de l’Hérault, qui a voté pour la suppression et espère une directive au niveau européen « avant la fin 2016 ».La disposition sur la transparence peut-elle revenir à la faveur d’un texte européen ?C’est ce que laisse entendre le gouvernement. Le dispositif pourrait être réintroduit dans le projet de loi sur la transparence de la vie économique, annoncé par le ministre des finances et des comptes publics, Michel Sapin, qui pourrait passer à l’Assemblée nationale en 2016.Christian Eckert a également affirmé être « très attentif à une étude d’impact » commandée par la Commission européenne sur les conséquences d’une mise à disposition du public des informations fiscales des grandes entreprises. La publication de l’étude, selon le secrétaire d’Etat au budget, devrait intervenir au « mois de janvier 2016 ».« Dès que la Commission [européenne] aura inscrit cela dans une directive, nous serons bien évidemment favorables à l’inscription, comme tous les autres pays de l’Union, de ces dispositions dans le droit français », a terminé le secrétaire d’état chargé du budget.Simon AuffretJournaliste au Monde 20.12.2015 à 17h10 • Mis à jour le20.12.2015 à 17h11 Le conseiller régional PS d’Ile-de-France Julien Dray a jugé dimanche 20 décembre qu’il fallait mettre la question de la déchéance de nationalité « sur la table », pour se rendre compte ensuite de son « peu d’efficacité » et « passer à autre chose ».« Si on n’avait pas évoqué cette question là, on nous aurait agité en permanance le fait qu’on n’avait pas fait ca, a expliqué ce proche de François Hollande sur France 3. Il y a une proposition qui est faite, on la met sur la table, on montre le caractère dangereux, difficile, inefficace, à ce moment-là il y a un consensus, et on passe à autre chose. » 20.12.2015 à 16h28 | Enora Ollivier Après plus de dix ans de militantisme politique, Marc L., 30 ans, ne peut dresser qu’un constat amer : quand on est encarté, « on ne change pas la vie des gens ». Lui a commencé à s’investir à 16 ans, d’abord à l’Union pour un mouvement populaire (UMP), jusqu’en 2012, « avant le glissement assez certain du parti vers la droite », puis à l’Union des démocrates et indépendants (UDI), pendant quelques mois, avant de ressentir que la formation centriste « refusait le “i” , pour “indépendance”, de son nom ». Le jeune homme a depuis cessé toute implication dans des structures militantes et « prend du recul » : « Je m’affranchis de tout ce qu’on m’a appris : que voter, c’est important, que le système représentatif, c’est l’expression même de la démocratie. »De l’autre côté de l’échiquier politique, Gaëlle C. pourrait quasiment reprendre mot pour mot ce discours. Militante socialiste pendant 3 ans, jusqu’en 2009, elle s’est engagée, a distribué des tracts, fait du porte-à-porte, du collage d’affiches, jusqu’à figurer sur une liste pour les municipales de 2008, en région parisienne. Passionnée par la politique, elle voulait débattre, confronter des idées. En particulier sur l’Europe, puisque ce sont les discussions autour du traité européen, en 2004-2005, qui l’ont poussée à s’investir.Mais aujourd’hui, plus de cinq ans après sa désertion du terrain militant, elle ne peut se remémorer que des réunions de section « où le débat n’est pas permis », des listes électorales composées par la seule action de ce qu’elle appelle la « machine à rétribution » qui « récompense les militants qui ont été les plus fidèles ». « Je pensais faire de la politique en adhérant à un parti politique. Quelle naïveté ! », ironise-t-elle.« Des gens pour qui la greffe ne prend pas »Marc L. et Gaëlle C. font partie des millions d’inscrits sur les listes électorales qui n’ont pas voté aux élections régionales : 22,7 millions au premier tour, un peu moins (18,8 millions) au second. Avec ce profil un peu particulier : ces abstentionnistes ont, dans un passé récent, eu tellement foi dans le processus électoral qu’ils y ont pleinement participé. Le premier justifie son abstention nouvelle par « l’impasse » qu’est selon lui devenue la démocratie représentative, composée « d’élites qui se reproduisent et laissent, loin derrière, les citoyens ». « On nous serine que c’est irresponsable de ne pas voter », siffle la seconde, mais « moi, je trouve que c’est de voter pour les partis actuellement en place qui est d’une irresponsabilité finie ».Lire aussi :« Voter ne sert à rien » : les abstentionnistes expliquent leur choixTous deux sont ce que Frédéric Sawicki, professeur de sciences politiques à l’université Paris-I, décrit comme les « idéalistes » des partis, qui existent dans toutes les formations politiques :« Il y a toujours un nombre considérable de déçus, qui ne restent la plupart du temps que quelques mois. Ce sont des gens pour qui la greffe ne prend pas, qui ne s’adaptent pas aux règles, qui s’attendaient à ce qu’un parti politique soit un endroit où on parle politique, où on agit. Alors que les partis sont très centrés sur les élections, la compétition interne. Les personnes qui viennent dans un parti sans forcément vouloir prendre des responsabilités sont souvent très vite dégoûtées. »Ce type d’encartés se fait « de plus en plus rare », au profit de militants « plus réalistes ou cyniques » car « l’expérience aidant, les gens se font moins d’illusions sur ce que peut faire un parti confronté à la réalité du pouvoir ». Dans le cas du Parti socialiste (PS), admet toutefois le sociologue, le changement entre le discours au moment de la campagne présidentielle et la pratique du pouvoir « est tel, et n’a pas du tout été préparé – il touche non seulement à l’économie, mais aussi désormais à la sécurité – qu’on peut comprendre que beaucoup de personnes soient à ce point désarçonnées ».Lire aussi :Au PS, les militants s’en vont peu à peuC’est exactement ce sentiment de confusion que ressent Valérie C., qui a rendu sa carte du PS fin 2012, après avoir milité avec ferveur pendant des mois, au fil des élections : régionales (2010), cantonales (2011), présidentielle (2012). Quelques mois à peine après l’arrivée de François Hollande à l’Elysée, « je me rends compte que ce qu’il fait ne ressemble en rien à ce pour quoi j’avais milité », raconte-t-elle, se remémorant, gênée, les voisins qu’elle avait réussi à convaincre et qui « me demandaient ensuite “pourquoi est ce que vous nous avez fait voter pour lui ? Il fait n’importe quoi” ».« Surpris par la faiblesse de la chose publique »De l’expression « démocratie de représentation », Bernard (le prénom a été changé), lui, garde volontiers le dernier mot car « il s’agit bien de théâtre ». Cet ancien conseiller municipal socialiste d’une ville de 10 000 habitants s’est désintéressé du système actuel « après avoir été surpris par la faiblesse de la chose politique ». Il a quitté le PS dès 2007, sans y avoir trouvé « le soutien technique et intellectuel » qu’il espérait en tant qu’élu.Non-votant de fait puisqu’il n’est pas inscrit sur les listes électorales, il n’a pas pour autant laissé tomber la politique, milite désormais « pour une organisation libertaire » et loue par exemple « l’innovation que sont les ZAD [zones à défendre] et leur système de démocratie directe ». Car les anciens militants nouveaux abstentionnistes restent passionnés par la chose publique et réfléchissent à un système de meilleure prise en compte de l’avis des citoyens : reconnaissance du vote blanc parmi les suffrages exprimés, tirage au sort et formation d’habitants dans certaines assemblées, pense Marc L., voire... élection à vie de représentants « pour qu’ils ne soient pas soumis à la tambouille politique de leur parti  », souligne Gaëlle C.Difficile de dire si ces témoignages sont symptomatiques de la fuite des militants des partis politiques. Au PS, par exemple, les désillusions sur la ligne « s’accompagnent d’une perte de mairies, de sièges de conseillers », rappelle Frédéric Sawicki, et « on ne sait plus très bien ce qui est à l’origine de la chute  du nombre de militants ». Surtout, précise-t-il, « il y a un lien important entre la conjoncture politique et l’engagement des individus ». A quelques mois de la présidentielle et de la primaire des Républicains, il « sera intéressant de voir si des personnes qui avaient pris leurs distances sont à nouveau attirées par les partis », note le chercheur.Enora OllivierJournaliste au Monde 20.12.2015 à 00h57 • Mis à jour le20.12.2015 à 11h31 L’homme d’affaires Bernard Tapie a annoncé, dans une interview au Journal du dimanche (JDD) à paraître le 20 décembre, son retour en politique.Motivé par « le résultat des régionales », qu’il perçoit comme « un signal d’alarme » pour « tous ceux qui ont l’envie et la compétence d’apporter des réponses aux problèmes du pays », il veut « faire quelque chose » contre le Front national et ses bons résultats :« Personne ne peut contester mes succès passés face au FN notamment aux européennes de 1994, quand je l’avais ramené, comme je l’avais promis, à 10 % des voix. C’est toujours faisable à condition d’adopter les bonnes méthodes. »Ce dernier attaque régulièrement et depuis les années 1990 le parti et les idées frontistes : en 2014, il a jugé les électeurs du FN « stupides », 22 ans après les avoir traités de « salauds ». Il semble aujourd’hui changer de ton lorsqu’il explique, dans le JDD, que les politiques font actuellement « une erreur » en promettant « l’apocalypse si le FN arrive au pouvoir », car ceux qui votent pour ce parti ont « déjà, à tort ou à raison, le sentiment de la vivre ».Un « plan Tapie 2016 »Pour M. Tapie, la montée du chômage, surtout celui des jeunes, est la principale explication des bons scores du Front national. Il détaille ainsi dans le JDD son « plan Tapie 2016 », dont la mesure phare est justement l’« interdiction du chômage des jeunes », financée « en réinvestissant tous les fonds actuellement engloutis dans des formations et programmes inefficaces ». Une idée qu’il a déjà eue en 1994 : alors député, il avait déposé une proposition de loi en ce sens.« En capitalisant intelligemment tout ce qui est dépensé à tort et à travers, on aurait de quoi donner un travail à tous les jeunes qui le souhaitent et qui devront l’accepter », juge M. Tapie, qui évoque « des formations pour des métiers dont le marché du travail a besoin ».Il annonce « d’ici à fin janvier » la remise d’un rapport détaillant son plan qu’il remettra « aux chefs de groupe de l’Assemblée nationale, du Sénat, et aux ministères concernés ». « Chaque chose en son temps. La politique, ce n’est pas seulement être élu », répond-il pour finir lorsque le JDD lui demande s’il sera candidat à la présidentielle.Un contexte judiciaire difficileBernard Tapie, propriétaire du quotidien La Provence, s’était lancé en politique au tournant des années 1990. Il a été député des Bouches-du-Rhône entre 1989 et 1992 puis entre 1993 et 1996, et, pendant quelques mois, ministre de la ville dans le gouvernement de Pierre Bérégovoy.L’annonce de son retour intervient alors que la justice l’a tout récemment condamné à rembourser l’argent reçu à la suite d’un arbitrage privé dans le cadre de son contentieux avec le Crédit lyonnais.Lire aussi :Bernard Tapie au « Monde » : « Je suis K.-O., mais ça ne va pas durer longtemps »Christine Lagarde, l’actuelle directrice du Fonds monétaire international, a été renvoyée à ce sujet devant la Cour de justice de la République, a-t-on appris jeudi. C’était elle qui était ministre de l’économie au moment où la décision de recourir à l’arbitrage contesté a été prise.Lire aussi :Tapie-Crédit lyonnais : Christine Lagarde renvoyée devant la justice 19.12.2015 à 20h13 • Mis à jour le19.12.2015 à 20h40 Quelque 900 personnes, selon la police, ont défilé samedi 19 décembre à Paris pour soutenir migrants et travailleurs sans papiers, à l’appel de plusieurs syndicats et associations, au son des tambours africains et de slogans lancés en afghan.De nombreux Parisiens ont défilé aux côtés d’immigrés d’origine africaine ou afghane notamment. « C’est le moment où jamais pour défendre les plus faibles d’entre nous », a ainsi déclaré à l’Agence France-Presse Servane, la quarantaine, venue avec un ami, Cyril, qui estime que « nous sommes à une époque de basses eaux politiques ».De Barbès à République, dans le nord-est de Paris, le cortège, organisé au lendemain de la journée internationale des migrants et autorisé par la préfecture de police, rassemblait des associations d’aide aux étrangers et aux plus pauvres (Droits devant, le DAL, etc.), des syndicats (CGT, Union syndicale Solidaires etc.) et des mouvements politiques (Ensemble!, composante du Front de gauche).La levée de l’état d’urgence réclaméeLes banderoles proclament « On bosse ici, on vit ici, on reste ici » ou « Migrants d’hier et d’aujourd’hui, même combat pour l’égalité », et des autocollants plaqués sur des manteaux réclament la « levée immédiate » de l’état d’urgence décrété après les attentats parisiens du 13 novembre, comme lors d’une manifestation similiaire le 22 novembre.Lire :Que va changer l’état d’urgence pour les citoyens ?« On ne peut pas vouloir lutter contre Daech et ficher dehors ceux qui fuient Daech. Et en plus nous empêcher de manifester justement à cause de Daech ! », s’est exclamé Daniel, enseignant à la retraite, venu battre le pavé avec deux anciennes collègues, Geneviève, membre de Réseau éducation sans frontières (RESF), et Sylvie, « fille d’immigré italien ».Un peu plus loin, des dizaines d’Afghans ont défilé côte à côte. Zain, 26 ans, qui dort gare d’Austerlitz, a expliqué en anglais être arrivé en France il y a six mois après un périple de plusieurs mois au cours duquel il a traversé l’Iran, la Turquie, la Grèce, la Serbie, l’Autriche... En queue de cortège, des manifestants brandissaient des drapeaux palestiniens. Dans son appel à manifester, l’association Droits devant accusait « l’Etat israélien » de « tuer, coloniser et amplifier l’apartheid du peuple palestinien ».Lire :Comprendre la crise des migrants en Europe en cartes, graphiques et vidéos Mathilde Damgé Un ensemble d’études de l’Insee, publiées mercredi 16 décembre, montrent que la valeur « famille » reste prégnante dans l’Hexagone, même si la conjugalité prend différentes formes. Ces études permettent de battre en brèche quatre idées reçues sur le couple et les enfants.Idée reçue n° 1 : la « famille traditionnelle » a exploséLes familles « traditionnelles », définies par l’Insee comme composées d’un couple d’adultes cohabitants, mariés ou non, et d’enfants nés de leur union (ou adoptés ensemble), et partageant le même logement, représentent encore bien plus des deux tiers (70 % en 2011) des familles. Même si son poids a baissé (75 % en 1990), la « famille traditionnelle » demeure largement dominante par rapport aux familles monoparentales et recomposées. La part des familles recomposées a peu changé sur la dernière décennie.Idée reçue n° 2 : le mariage est en déclinAutre enseignement, le mariage reste la situation conjugale la plus répandue. Bien que la tendance soit à la baisse par rapport à 1990, les unions contractualisées – englobant mariage et Pacs (Pacte civil de solidarité) – concernent 8 couples sur 10.Idée reçue n° 3 : les familles nombreuses sont « traditionnelles »En chiffres bruts, il y a davantage de familles nombreuses de style « traditionnel », que de familles recomposées ou monoparentales avec plusieurs enfants.Mais, au sein de chacun de ces groupes, il y a, en proportion, plus de familles nombreuses (au moins trois enfants) dans les familles recomposées que dans les familles « traditionnelles ». On voit par exemple qu’il y a plus souvent trois enfants ou plus dans des familles recomposées que dans des familles monoparentales ou les familles « traditionnelles ».Idée reçue n° 4 : les femmes tirent profit des divorcesHommes comme femmes perdent financièrement à se séparer, avec une perte plus importante pour les femmes : la perte de niveau de vie directement imputable à la rupture est de l’ordre de 20 % pour les femmes et de 3 % pour les hommes. Les femmes mettent plus de temps à retrouver un conjoint, et l’augmentation de la part des familles monoparentales a donc pour corollaire une monoparentalité toujours essentiellement maternelle (les femmes ont la charge de 85 % des familles monoparentales), laquelle est liée à une insertion moins facile sur le marché du travail. Moins diplômées, elles sont confrontées à un taux de chômage de 15 % – celui des femmes en couple est de 7 %.En reprenant les résultats de l’enquête Insee-Ined de 2005, l’institut de statistiques s’attend à ce qu’une femme sur trois soit au moins une fois dans sa vie à la tête d’une famille monoparentale. Pour les hommes, le ratio est d’un homme sur dix.Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sylvia Zappi Cet animateur jeunesse d’Argenteuil, avec son association Force des mixités, fourmille d’idées pour stimuler les quartiers en difficulté. Lorsqu’on le rencontre, avec son air timide et ses épaules qui tanguent à chaque pas, on a du mal à reconnaître le beau gosse un peu frimeur qui parade sur le site de l’association Force des mixités (FDM). Car à l’écran, ce trentenaire, animateur jeunesse à Argenteuil, ne lésine pas. S’affichant en costume noir et chemise blanche, lunettes à la Malcolm X, le regard planté dans vos yeux. L’image suivante, il pose en doudoune moulante au côté de Zinédine Zidane.Ce matin de décembre, le jeune homme se contente d’un jogging noir et se fraie un chemin entre les tables de la cafétéria Carrefour de Sartrouville. Depuis que le Franprix a fermé, il n’y a plus de café ouvert le matin sur la grande dalle d’Argenteuil. Il a dû plier son mètre quatre-vingt-dix-huit dans sa Smart bleu marine pour trouver un endroit où se poser dans cette banlieue bétonnée du Val-d’Oise. A côté de turfistes chibanis, qui se serrent à la table voisine, le trentenaire raconte son histoire et celle de la Dictée des cités.Vitor Hugo ou Saint-Exupéry au pied des barres de HLMVoilà deux ans et demi qu’Abdellah Boudour réussit à faire transpirer des gamins de banlieue sur des textes de Victor Hugo ou de Saint-Exupéry lors de gigantesques dictées en plein air. Et en plus ils semblent y prendre plaisir. Les enfants et les ados écoutent, torturent leur stylo Bic, raturent et se soufflent discrètement les réponses. On y croise même des adultes – mamies bien mises, grands-pères à casquette ou mères voilées –, qui s’y amusent tout autant. Rassembler ainsi dans une compétition d’orthographe des dizaines d’habitants au pied de leurs barres d’immeubles, ça n’était pas gagné.Dans ces quartiers populaires, on a plus l’habitude de se tester lors de battles sur des rimes de rap ou de figures de street dance qu’à coups de participes passés ou de subjonctifs. Quand le jeune homme, secondé par l’auteur de polars Rachid Santaki, a lancé la première édition de la Dictée des cités, un soir d’août 2013, lui-même n’y croyait pas. Il voulait faire une action autour de la littérature dans sa cité. Pour changer du hip-hop et de la boxe. Il a distribué ses flyers, alpagué les enfants un par un, avec d’autres bénévoles de son association. « On avait emprunté 40 chaises et on s’est retrouvé avec 250 personnes assises par terre, une feuille sur les genoux », sourit-il. Il se souvient encore des visages plein d’excitation, attendant le verdict d’un « zéro faute ». Il y avait une paire de Nike Air Jordan à la clé. Depuis, il se promène de ville en ville. Des quartiers nord de Marseille à La Courneuve, Stains, Toulouse-le Mirail, Strasbourg-la Meinau… Trente-trois dictées ont été organisées. La dernière, à Saint-Denis, a réuni près de mille participants, dont Myriam El Khomri, alors secrétaire d’Etat chargée de la politique de la ville, Valérie Pécresse, le comique Booder, ou le boxeur ­Grégory Choplin.Abdellah Boudour, fils d’un chauffeur de poids lourd et d’une secrétaire, tous deux venus d’Algérie à la fin des années 1970, n’était pourtant pas porté sur les études. Comme beaucoup de ses camarades, il a décroché au lycée, préférant courir après un ballon plutôt que lire des livres. Avec ses potes de la cité la Haie-Normande, une des barres du grand ensemble HLM, il anime aussi des tournois de football pour les enfants qui ne partent pas en vacances.Un passage éclair en politique, avec Rachida DatiIl était là, le 25 octobre 2005, quand Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur et futur candidat à la présidentielle, a fait sa fameuse virée sur la Dalle à Argenteuil, lâchant son célèbre : « On va vous débarrasser de la racaille ! » Abdellah s’est alors avancé, tentant d’argumenter : il y a aussi des jeunes qui veulent réussir dans les quartiers. Lui est sans diplôme, explique-t-il, mais plein d’ambition. Le lendemain, il est convié au cabinet du ministre, Place Beauvau. Le jeune Argenteuillais va servir durant quelques mois de boîte à idées à Rachida Dati. Ce sera l’une de ses rares incursions politiques. « C’est pas fait pour moi. Je préfère rester autonome, sinon je n’aurai plus de crédibilité. J’en ai vu tellement des associations champignons », lâche-t-il.La même année, il fonde Force des mixités (FDM) avec ses amis du quartier. Ses modèles sont Jamie Hector ou Sonja Sohn, deux acteurs noirs de la série américaine « The Wire », investis dans l’aide aux quartiers déshérités de Baltimore. Mais il dit aussi son admiration pour la patronne de Fimalac et présidente de l’association Force Femmes, Véronique Morali. « Il a appris les outils de la com’ et se débrouille assez bien », s’amuse son ami d’enfance Djamel Mazi, aujourd’hui journaliste à iTélé.“Il suffit de regarder autour de soi dans le quartier pour trouver quoi faire. On voit bien qu’il y a trop de petits dehors, que les mamans ne s’en sortent pas, que les papis sont seuls.”Avec son association, Abdellah est un touche-à-tout de l’engagement. Commençant par l’aide aux devoirs et les tournois de foot, enchaînant avec la collecte de fournitures scolaires puis celle de denrées alimentaires, organisant des séances de sensibilisation sur les femmes battues, embrigadant des gamins pour porter les packs d’eau pour les retraités lors de la sécheresse… « Il suffit de regarder autour de soi dans le quartier pour trouver quoi faire. On voit bien qu’il y a trop de petits dehors, que les mamans ne s’en sortent pas, que les papis sont seuls », raconte le trentenaire de sa voix douce. Avec son sens de l’image – il associe toujours une célébrité du cru, inonde les réseaux sociaux –, le jeune homme parvient à intéresser les médias et commence à se faire un nom. Ses projets se succèdent. Au plus près du terrain, et en se tenant loin des élus. Le militant n’en démordra pas, malgré les appels du pied des maires successifs. « C’est un acteur associatif qui sort du lot parce qu’il voit grand », remarque Nabil Koskossi, directeur du service jeunesse d’Argenteuil. L’avis est partagé par le rappeur Mac Tyer, qui l’épaule lors de ses opérations caritatives : « Il vous pousse à croire que tout est possible. » En novembre, le « Bernard Pivot des cités » s’est mué en Alain Decaux, avec un nouveau concours pour parler histoire de France dans les quartiers : « La France en questions », un quiz culturel pour « mettre en avant l’histoire de France, la République, après les attentats ». Le premier prix est une PlayStation.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 18.12.2015 à 18h44 Le Conseil d’État a suspendu, vendredi 18 décembre, deux arrêtés fixant la répartition des sièges au sein de la métropole Aix-Marseille-Provence, empêchant l’entrée en fonction de la plus vaste intercommunalité de France, à la gestation laborieuse, jusqu’à une décision du Conseil constitutionnel.« En attendant la décision du Conseil constitutionnel et les suites qu’il conviendra de lui donner, le futur conseil de la métropole d’Aix-Marseille-Provence ne peut donc pas siéger et les groupements de communes qui existent aujourd’hui peuvent continuer à fonctionner », a précisé la plus haute juridiction administrative dans un communiqué. Saisi fin novembre, le Conseil constitutionnel doit rendre sa décision dans les trois mois.Lire aussi :Aix-Marseille-Provence, une métropole éclatée92 communes et 1,83 million d’habitantsLa métropole Aix-Marseille-Provence, la plus vaste de France, est censée, selon la loi, devenir une réalité le 1er janvier 2016. Elle regroupera 92 communes – dont les rivales Aix-en-Provence et Marseille – sur 3 173 km2 et comptera 1,83 million d’habitants.Elle a déjà un président, le sénateur-maire de Marseille Jean-Claude Gaudin (Les Républicains), élu début novembre président en dépit des recours déposés jusqu’au dernier moment par des élus opposés au projet, souvent du même bord politique que lui. Ils sont à l’origine du litige devant le Conseil d’État.La balle est désormais dans le camp du Conseil constitutionnel, pour lever l’incertitude juridique sur la métropole, qui a fait craindre ces derniers mois, aux syndicats notamment, des problèmes dans le versement des salaires des fonctionnaires ou dans l’exécution des marchés publics après le 1er janvier.Dans sa décision, le Conseil d’État souligne d’ailleurs qu’il faut éviter que le conseil de la métropole ne siège avant la décision constitutionnelle pour que la légalité de « ses premières décisions » – comme l’élection des vice-présidents, le vote du règlement intérieur et autres règles de fonctionnement – ne puisse être « affectée ».En revanche, la prorogation si nécessaire en 2016 des intercommunalités existantes, qui devaient disparaître au 1er janvier, permettra d’éviter « une rupture de continuité dans l’exécution des services publics auxquels ceux-ci pourvoient », relèvent les sages.Crainte de la prééminence de Marseille dans la métropoleLa question posée au Conseil constitutionnel porte sur la constitutionnalité de dispositions sur la loi « métropole » du 27 janvier 2014. Les juges constitutionnels doivent se pencher sur un système d’attribution de sièges supplémentaires à certaines communes, qui fait craindre à des maires la prééminence de Marseille dans la métropole, et pourrait poser problème au regard du principe d’égalité devant le suffrage.Voulue par le gouvernement, cette métropole s’est construite laborieusement. Elle doit permettre à ce territoire de rattraper un certain nombre de retards, pointés récemment encore par l’Insee : transports inefficaces et congestionnés, emploi et attractivité en berne, ou encore faible mixité sociale.La ministre de la décentralisation, Marylise Lebranchu, a pris « acte de la décision du Conseil d’État » et dit attendre celle du Conseil constitutionnel. Jeudi, Mme Lebranchu s’était justement déplacée à Marseille pour une « conférence métropolitaine » censée acter le passage de flambeau de l’État et des différents partenaires aux élus locaux, et le passage aux projets concrets, après plusieurs années de travail institutionnel. Elle s’était dite « sereine » quant à la décision à venir du Conseil constitutionnel. 18.12.2015 à 15h13 • Mis à jour le18.12.2015 à 15h14 | Lucile Wassermann Un rapport de l’Université George Washington, publié début décembre, atteste que 40 % des personnes inculpées depuis mars 2014 aux Etats-Unis pour des activités en lien avec l’organisation Etat islamique (EI) sont des convertis. Si ce taux reste à nuancer au regard des 23 % de convertis comptabilisés au sein de l’ensemble de la communauté musulmane américaine, il interroge sur les raisons qui poussent ces individus à rejoindre chaque année les rangs du djihad.Les chercheurs de cette université se sont penchés sur le cas de ces 71 personnes poursuivies par la justice américaine depuis mars 2014, dont 56 pour la seule année 2015. Sur la base de 7 000 pages délivrées par la FBI, le rapport livre le bilan d’un « groupe incroyablement hétérogène ». Sans grande surprise, aucun profil robot n’émerge véritablement de l’étude, si ce n’est que ces individus sont à 86 % des hommes, d’un âge moyen de 26 ans.Lire aussi :Un voisin des auteurs de la fusillade de San Bernardino inculpé pour complot terroristeUne ligne stricte de conduiteSi certains des convertis ont récité la chahada (profession de foi) à peine un an avant leur arrestation, d’autres ont connu un cheminement plus long avant de vanter les actions de l’EI ou de tenter de rejoindre les territoires contrôlés par l’organisation.Parmi ces 71 individus listés au sein du rapport, Donald Ray Morgan est revenu sur son parcours devant les caméras de la NBC au Liban, quelques mois avant son arrestation à l’aéroport Kennedy. À 44 ans, ce bodybuilder de profession dit avoir réalisé que l’islam avait cet avantage de lui indiquer une ligne stricte de conduite.Originaire de Caroline du Nord, Donald Morgan a grandi en se disant catholique, avec pour rêve d’intégrer les forces spéciales américaines. Il souhaitait servir son pays avec « devoir et honneur », dit-il. Au début des années 1990, cet Américain échoue à l’évaluation au sein d’un camp d’entraînement qui aurait dû le mener à terme au Koweït, pour l’opération « Tempête du désert ».Stades progressifsSon rêve d’enfance s’effondre alors, et avec lui son désir de servir les États-Unis. Il tombe alors dans l’alcoolisme et écope de deux ans de prison pour avoir ouvert le feu dans un bar bondé. À sa sortie de prison, il devient bodybuilder et se marie en 1999, avant de devenir père en 2001. Un an après son divorce, en 2007, Donald Morgan se convertit alors à l’islam ; une religion à laquelle il avait été initié lors d’un cours universitaire.Sa pratique religieuse suit alors des stades progressifs. Du croyant non-pratiquant, Donald Morgan devient peu à peu un musulman fidèle, puis radical. Alors même qu’il avoue ne pas avoir su prier pendant longtemps, il opère un changement radical en 2012 : « A un moment donné, tu dois prendre des engagements. » Ce converti décide alors de pratiquer entièrement la religion qu’il prêche. Peu à peu, ses amis s’étonnent de ses posts de plus en plus radicaux, notamment contre Israël et les « infidèles ».Lire aussi :Les terroristes de San Bernardino s’étaient radicalisés de longue dateL’EI lui apparaît alors très vite comme un idéal. Ses partisans « placent la loi islamique comme priorité et l’établissement d’un Etat islamique comme but » : de quoi justifier son adhésion à ce groupe considéré comme terroriste. Son rêve d’engagement d’hier pour les forces spéciales américaines se reporte alors sur les troupes du djihad d’aujourd’hui, combattues par son pays d’origine.En janvier 2014, il part pour le Liban pour approcher puis tenter de rejoindre la Syrie. Sans succès, cet Américain reste huit mois à Beyrouth. Il se définit alors comme un moudjahidine et prête très vite allégeance au calife dudit « Etat islamique », Abou Bakr Al-Baghdadi. Ses propos sur Internet deviennent de plus en plus belliqueux envers l’Occident, allant jusqu’à préconiser l’assassinat des « ennemis » de l’islam et légitimer les décapitations perpétrées par l’EI au cours de l’année 2014.Condamné à 20 ans de prisonA l’été 2014, Donald Ray Morgan décide de revenir aux Etats-Unis. Un retour qu’il explique par des problèmes financiers et l’envie de retrouver son fils laissé sur place. Il est arrêté aux portes de l’aéroport Kennedy le 2 août. Lors de son procès, le juge déclare avoir peu de doute quant à ses tentatives de rejoindre la Syrie, au regard de ses propos publiés sur Internet. Il est condamné à 20 ans de prison, pour tentative de soutien matériel à une organisation terroriste étrangère et détention d’armes par un criminel.Si le rapport de l’université George Washington indique que 73 % de ces personnes condamnées n’ont pas été impliquées dans l’élaboration d’un quelconque attentat sur le sol américain, une sur deux a essayé de rejoindre les territoires du djihad, avec succès pour certaines d’entre elles. Reste que, pour les chercheurs, « leurs motivations sont toutes aussi variées les unes que les autres et défient les analyses faciles ».Lire aussi :Antiterrorisme : « Il faut déceler les profils à risque de passage à l’acte »Lucile WassermannJournaliste au Monde 24.12.2015 à 19h45 Un couple de Montpellier mis en examen dans le cadre d’une enquête antiterroristeUne jeune Française convertie à l’islam et son compagnon, âgé de 35 ans, originaires de Montpellier, ont été mis en examen pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et financement d’une entreprise terroriste. La jeune femme, chez qui a été trouvé un faux ventre de femme enceinte pouvant servir à déjouer des contrôles, est aussi poursuivie pour entreprise individuelle terroriste en vue de préparer des crimes d’atteintes aux personnes.Les élections présidentielle et législatives ont été reportées de trois jours en Centrafrique Le premier tour du scrutin aura lieu le 30 décembre, et non dimanche 27, comme prévu initialement, en raison de problèmes logistiques. Seuls 70 % du territoire auraient été couverts si le scrutin avait été maintenu à la date initiale, assure-t-on.Le gouvernement renonce à changer le calcul des APL Au moment de calculer l’aide personnalisée au logement pour un jeune de moins de 25 ans, son montant aurait été basé sur sa situation financière à la date à laquelle il aurait constitué son dossier de demande, et non plus en considérant sa situation fiscale deux ans auparavant. Selon les syndicats d’étudiants, 150 000 à 170 000 jeunes en insertion professionnelle auraient perdu jusqu’à 800 euros par an.Et aussi : Fêtes. Dix gros débats pour animer vos soirées de fin d’annéeUniversité. Paris-Saclay, le « Cambridge français » remis sur les railsJoyeux Noël ! Benoît Floc'h Le projet Paris-Saclay est remis sur les rails. L’université, dont la France veut faire l’une des vingt premières au monde, sera bien une « integrated research intensive university », une université intégrée de recherches. Cela a été réaffirmé de manière solennelle mardi 22 décembre dans le bilan d’étape que l’université Paris-Saclay (UPS) a remis au jury qui, dans le cadre des « initiatives d’excellence » du grand emprunt, avait doté le projet d’un milliard d’euros en 2012.Rassembler les 18 membres de l’UPS – dont l’université Paris-Sud, CentraleSupélec, HEC, le Centre national de recherche scientifique (CNRS), Polytechnique ou l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) – derrière cet objectif commun n’a pas été une sinécure. Depuis quelques mois, la réticence plus ou moins dédaigneuse de l’Ecole polytechnique – qui a néanmoins contribué à la création de l’université il y a un an – et les maladresses de communication du gouvernement avaient rendu l’atmosphère irrespirable sur le plateau de Saclay, là même où le « Cambridge français » doit prendre son envol.Les fondateurs de l’UPS ont fait beaucoup de chemin, cependant. Ils ont mis en commun leurs doctorats et 80 % de leurs masters, créé l’établissement en janvier et élu, en juin, un président, Gilles Bloch. Mais c’est ce qu’il reste à faire qui pose problème.Choc des titans éducatifsL’enjeu est simple : pour peser dans la compétition mondiale, chaque pays rassemble ses forces. A Singapour, Doha ou Lausanne, des universités mettent le turbo pour tailler des croupières aux éminences établies : Harvard, Cambridge ou Zurich… C’est le choc des titans, froidement départagé par les classements internationaux. Le titan français, ce sera l’université Paris-Saclay.Mais jusqu’où le projet doit-il aller dans l’intégration de ses membres ? C’est toute la question. La plupart des établissements sont d’accord pour une association étroite au sein d’une université divisée en collèges thématiques.Au début, Polytechnique a joué le jeu. Puis, elle a semblé changer de stratégie. Jacques Biot, élu président de l’établissement en 2013, n’a jamais caché son admiration pour l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne.« Certaines écoles veulent se regrouper, estime Jacques Bittoun, président de l’université Paris-Sud, lancer des bachelors [bac+3] et des masters [bac+5] pour acquérir le statut d’université. C’est une manière de transposer à l’international la vieille dichotomie française : les grandes écoles pour l’élite et les universités pour le tout-venant. Il est hors de question de faire cela. » Sollicité par Le Monde, M. Biot était injoignable jeudi 24 décembre.Période dangereuseLa tension est montée d’un cran ces derniers mois. Après la remise, en juin, du rapport de Bernard Attali sur Polytechnique, le gouvernement a précisé ses intentions le 15 décembre. Emmanuel Macron, ministre de l’économie, a demandé aux écoles d’ingénieurs de se rassembler « au sein de l’université Paris-Saclay » dans un « pôle d’excellence » dont les champs d’action seraient la formation, la recherche, l’international et l’entrepreuneriat.Les universitaires ont peu goûté l’idée. D’abord parce qu’il y ont vu une confiscation de l’excellence. L’université Paris-Sud, rappellent-ils, est 41e dans le classement de Shanghaï (établi par l’université Jiao Tong, qui fait autorité), loin devant Polytechnique, qui se se situe au-delà de la 300e place. Ensuite, parce qu’ils estiment que ce « pôle d’excellence » a de grandes chances de devenir une citadelle d’écoles d’ingénieurs désireuses de jouer leurs propres couleurs à l’international.Or, la période est dangereuse. L’université Paris-Sud a, comme les autres, confié la délivrance de ses masters et de ses doctorats à l’UPS, laquelle n’est pas encore reconnue par le classement de Shanghaï… Tout ce qui pourrait affaiblir Paris-Saclay est donc perçu avec inquiétude. « Je connais bien la mentalité des Anglo-Saxons, précise Patrick Couvreur, chercheur à Paris-Sud et membre de l’Académie des sciences. Si on commence à finasser, cela ne passera pas. »Après avoir fait durer le suspense jusqu’au bout, Polytechnique a donc indiqué qu’elle soutenait l’objectif inscrit dans le document remis le 22 décembre : créer une « integrated research intensive university ».Les questions qui fâchent renvoyées à plus tardTout n’est pas réglé pour autant. Les questions qui fâchent ont été renvoyées à plus tard. Quelle forme prendra « l’intégration » ? Gilles Bloch, qui a la victoire modeste, se veut rassurant : « Derrière ce terme, certains collègues voient la dissolution des grandes écoles dans l’université, constate Gilles Bloch, la perte de contrôle sur la sélection des étudiants ou le budget. Ce n’est pas cela ! On ne veut pas faire disparaître la visibilité de Polytechnique, d’HEC ou de l’ENS Cachan, qui sont des atouts pour Paris-Saclay. » Le président de l’UPS l’assure : les écoles pourront continuer à sélectionner leurs étudiants, diplômer leurs ingénieurs, conserver leurs moyens ou créer des formations spécifiques.Autre inconnue : quels établissements seront-ils présents dans les classements ? Là aussi, le document rendu le 22 décembre est resté flou à dessein. L’objectif est que le nom qui figure dans celui de Shanghaï soit Paris-Saclay, et ce « avant qu’on ait perdu Paris-Sud et Polytechnique », précise M. Bloch. Mais cela n’exclut pas la présence d’entités de l’UPS dans des classements thématiques, comme celle d’HEC dans le palmarès du Financial Times des écoles de gestion, par exemple.La suite de la saga Paris-Saclay sera suivie à la loupe. Par ses concurrents, par le jury des initiatives d’excellence comme par les autres établissements français. Du fait du prestige de ses membres et de son poids dans la recherche nationale (15 %), le cas Paris-Saclay fait figure de symbole. Figé depuis deux cents ans, archaïque et inégalitaire par bien des aspects, le système français d’enseignement supérieur est en train de muter en profondeur, bousculé par la violence de la compétition internationale.Benoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.12.2015 à 15h48 • Mis à jour le24.12.2015 à 15h52 | Eric Nunès Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale, serait-elle également chargée de l’exportation de la législation française ? On pourrait le croire à la lecture du courrier qu’elle a fait parvenir le 27 octobre à Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies (ONU), et que Le Monde a pu consulter.Dans cette lettre, la ministre promeut la toute nouvelle protection qu’offre aux stagiaires la législation française. En l’occurrence la loi sur l’encadrement des stages, votée le 10 juillet 2014. Et si les décrets d’application n’ont été promulgués que plus d’un an plus tard, le 26 octobre 2015, l’envoi du courrier à son excellence Ban Ki-moon a été plus diligent.Vingt-quatre heures après la publication des textes d’application, la ministre a envoyé sa missive, qui vante « une législation complète permettant de mieux définir les stages comme un dispositif de formation ».Précarité au sein même de l’institutionPourquoi l’ONU s’inspirerait-elle du droit français pour réformer leur administration ? L’institution n’a pas apprécié de se retrouver sous le feu des médias parce qu’elle ne défraie pas les membres les plus fragiles de son administration. L’histoire a été abondamment relayée par la presse durant l’été 2015.David Hyde, un Néo-Zélandais de 22 ans, stagiaire sans le sou des Nations unies, orchestre la médiatisation de sa situation : dans l’univers cossu des plus hautes administrations onusiennes, les stagiaires ne sont, en effet pas rémunérés, leurs frais de transport ne sont pas remboursés, leur logement est à leur charge. Le jeune homme pose devant une tente plantée à Genève, son seul abri avant d’aller travailler gratuitement pour l’institution. L’image fait le tour du monde.Lire aussi :Un stagiaire de l’ONU a vécu sous une tente pour protester contre son absence de rémunérationMême si David Hyde a avoué, par la suite, une mise en scène, la précarité des stagiaires des Nations unies est une réalité. L’épisode suscite un malaise au sein de l’institution. Ahmad Fawzi, l’un des porte-parole de l’institution, a dû expliquer, le 14 août, le fonctionnement interne de l’administration : « Il n’y a pas de ligne de budget pour le paiement des stagiaires. » Aux Etats membres d’accorder l’argent nécessaire pour les défrayer.Doutes du ministère des affaires étrangèresLes stagiaires onusiens pourront-ils bénéficier d’un coup de pouce ? « La question est à l’ordre du jour de la 5e commission de l’assemblée générale des Nations unies, qui gère les questions administratives et financières », affirme le ministère de l’éducation nationale. Elle devrait être examinée dans un an, fin 2016.Quant aux chances de révision du système actuel au sein des Nations unies pour le rendre plus équitable, le ministère des affaires étrangères français ne cache pas ses doutes : la France ne pourra porter seule une mesure entraînant une hausse des dépenses. L’indemnisation des stagiaires ne doit « pas entrer en contradiction avec le nécessaire contrôle de l’évolution des budgets des organisations internationales », précise le Quai d’Orsay dans une réponse à une question du député Les Républicains Bernard Accoyer.Un long chemin reste encore à parcourir avant que l’indemnisation des stagiaires de l’ONU devienne une réalité.Lire aussi :Malgré la loi « stagiaires », les abus continuentEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.12.2015 à 13h32 • Mis à jour le24.12.2015 à 16h59 A la veille de Noël, une petite note positive. Le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A, c’est-à-dire sans aucune activité, a diminué de 15 000 (- 0,4 %) en novembre, selon les chiffres publiés, jeudi 24 décembre, par Pôle emploi et le ministère du travail. Il s’établit ainsi à 3 574 800.La ministre du travail, Myriam El Khomri, y voit la confirmation d’une tendance à la stabilisation, la hausse du nombre de chômeurs de catégorie A ayant été limitée à 0,1 % sur les trois derniers mois. Le problème, c’est que depuis deux ans aucune baisse mensuelle n’a pu être enregistrée deux mois de suite. Et que, sur un an, le nombre de demandeurs d’emploi de cette seule catrégorie A est en augmentation de 2,5 %.Quelles sont les raisons de ce chômage persistant ? L’horizon va-t-il se dégager dans l’année qui s’ouvre ? Comment et sur quoi le gouvernement compte-t-il agir ? Un rapide tour d’horizon pour comprendre un peu mieux ce sujet de l’emploi en France.Pourquoi le chômage ne se résorbe-t-il pas ? Début décembre, l’Insee a annoncé un bond du taux de chômage au troisième trimestre, celui-ci atteignant 10,2 % de la population active en France métropolitaine, soit son plus haut niveau depuis 1997.Le mois de novembre marque certes une baisse, sur un mois, du nombre des demandeurs d’emploi quand on se limite à observer la catégorie A. Mais, sur un an, il est en hausse de 2,5 %. Surtout, si l’on comptabilise l’ensemble des catégories A, B et C (incluant donc ceux qui sont en activité réduite) en France métropolitaine, le chiffre des demandeurs d’emploi s’élève à 5 442 500, et il est en hausse de 0,1 % sur un mois et de 5,1 % en un an.Ces résultats témoignent d’une activité économique qui reste encore trop fragile pour laisser entrevoir un recul durable du chômage. Le – petit – retour de la croissance, qui ne devrait guère dépasser 1,1 % en 2015 selon l’Insee, est trop poussif pour relancer l’activité, et l’emploi.C’est ainsi que l’emploi salarié dans les secteurs marchands non agricoles est resté stable au troisième trimestre. Neuf cents postes ont même été détruits au cours de ce trimestre, ramenant leur total à 15 847 900. Dans la construction et l’industrie, l’emploi a continué de reculer, de respectivement 0,8 % et 0,5 %. Il faut remonter jusqu’à 2011 pour trouver une création nette d’emploi dans l’industrie.Au total, sur un an à fin septembre, le niveau de l’emploi salarié est en hausse de 0,2 % seulement : les créations d’emplois ne sont donc pas suffisantes pour absorber la hausse naturelle de la population active. En 2014, 160 000 actifs sont arrivés sur le marché du travail, selon l’Insee. A en croire les différentes prévisions, même avec une croissance à 1,8 % du produit intérieur brut (PIB), le recul ne serait que de 0,2 point, soit 200 000 emplois créés…Quelles sont les perspectives ? La France a besoin d’une croissance plus forte et plus durable pour parvenir à inverser la tendance sur le front du chômage. Or, sur ce plan, la dernière note de conjoncture de l’Insee, mi-décembre, n’est pas rassurante : au quatrième trimestre, la croissance du PIB ne devrait atteindre que 0,2 %, soit deux fois moins que ce que prévoyait l’Institut il y a encore deux mois.A ce titre, un indicateur inquiète toujours : celui de l’inflation. Les prix à la consommation ont baissé de 0,2 % en novembre. Sur un an, les prix sont stables. Mais cette inflation molle, quasiment généralisée en zone euro, est synonyme de croissance anémique et elle est risquée pour l’économie si elle s’installe.Lire aussi :Sombre tableau pour l’économie françaiseIl y a quelques bonnes nouvelles cependant dans ce tableau peu réjouissant. Tout d’abord, la production industrielle a progressé de 0,5 % en octobre par rapport au mois précédent. Sur les trois derniers mois, elle est en hausse de 2,3 % par rapport aux trois mêmes mois de 2014.Par ailleurs, après avoir baissé de − 11 000 au premier trimestre, l’emploi intérimaire a augmenté au cours du deuxième trimestre de + 20 000, puis de + 16 000 au troisième trimestre (alors qu’on s’attendait à une hausse de 4 000 emplois intérimaires). Cette dynamique devrait se prolonger : + 16 000 et + 14 000 pour les deux premiers trimestres 2016.Lire aussi :Hausse de l’intérim, un bon signal pour l’emploiOr, en général, quand la reprise arrive, les entreprises commencent par recruter des intérimaires, avant de pérenniser les embauches. La reprise, le gouvernement dit l’entrevoir en 2016 : il table sur une hausse de 1,5 % du PIB.Cette estimation est toutefois jugée ambitieuse par les économistes. Selon l’Insee, de nombreux aléas demeurent : les effets des attentats, dont la persistance, début 2016, reste difficile à évaluer, ou encore l’ampleur du ralentissement dans les pays émergents, qui a pesé sur le commerce extérieur.Cela fait dire aux experts de l’Insee que le chômage « devrait baisser légèrement pour retrouver, à la mi-2016, son niveau de 2015 » (10,4 %). De véritable inversion de la courbe, il n’est toujours pas question.Que compte faire le gouvernement ? Dès le lendemain de la défaite des élections régionales, marquées par la progression du vote Front national avec un « sujet chômage » qui reste l’une des principales préoccupations des Français, le premier ministre, Manuel Valls, a annoncé, le 14 décembre, la préparation d’« un plan massif de formation pour les chômeurs » et des mesures pour doper l’apprentissage.Selon la ministre de l’emploi, Myriam El Khomri, l’accompagnement des personnes peu qualifiées sera au cœur du plan pour l’emploi qui doit être présenté en janvier. La ministre planche aussi sur la réforme du code du travail, prévue pour mars.La formation des chômeurs a un effet immédiat : ces personnes n’étant plus comptabilisées dans les statistiques à partir du moment où elles commencent une formation, cela fait baisser rapidement les chiffres. A moyen terme, cette mesure peut toutefois avoir des effets positifs si les qualifications sont bien ciblées.Lire aussi :Le gouvernement prépare un « plan massif » de formation pour les chômeursM. Valls a aussi promis de valoriser l’apprentissage alors que ces contrats en alternance entre l’entreprise et les études ont faibli de 8 % en 2013 et de 4 % en 2014. Un geste vers les jeunes, particulièrement touchés par le chômage. Cependant, selon l’économiste Eric Heyer, directeur du département analyse et prévision à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), cette mesure repose en partie sur une erreur de diagnostic : si l’apprentissage baisse, c’est surtout, selon lui, parce que le secteur du BTP ne se porte pas bien.Lire aussi :Que faut-il attendre des mesures pour l’emploi annoncées par Manuel Valls ?Le premier ministre a également dit vouloir « encourager » les emplois de service (aide à domicile, garde d’enfants, jardinage…). De plus, un nouveau traitement contre le chômage de longue durée pourrait être testé. Une proposition de loi des députés socialistes, dite « d’expérimentation territoriale » visant à ramener à « zéro » le nombre de personnes qui cherchent un emploi depuis au moins un an, a été adoptée, à l’unanimité, par l’Assemblée nationale le 10 décembre.Ce texte prévoit d’offrir à des chômeurs de longue durée un poste en CDI dans des activités socialement utiles. Le dispositif devrait d’abord s’appliquer dans une dizaine de territoires, pendant cinq ans.Lire aussi :Un remède pour ramener à « zéro » le chômage de longue durée ?Il reste désormais quelques mois à François Hollande pour tenir sa promesse « d’inverser la courbe du chômage ». Il en a fait une condition pour se présenter à l’élection présidentielle de 2017.Lire : Le post du blog Lui Président : Inversion de la courbe du chômage 24.12.2015 à 10h59 • Mis à jour le24.12.2015 à 11h55 Un homme a été arrêté et inculpé en Belgique, jeudi 24 décembre. L’individu, « Abdoullah C., né en 1985, de nationalité belge », a échangé plusieurs appels avec Hasna Aït Boulahcen, cousine de Abdelhamid Abaaoud, l’instigateur présumé des attentats du 13 novembre, « après les attentats terroristes et avant l’assaut de Saint-Denis », selon le parquet belge.Boulahcen et Abaaoud sont morts, ainsi qu’un troisième homme jusqu’ici pas identifié, ont été tués lors d’une fusillade dans le bâtiment où ils étaient retranchés le 18 novembre.Selon la presse belge, les enquêteurs ont mis la main sur le suspect lors d’une perquisition « discrète », menée mardi dans le centre de Bruxelles et rendue publique jeudi afin de ne pas alerter d’éventuels complices. Il est notamment soupçonné d’appartenance à une organisation terroriste, précise le parquet.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : où en est l’enquête ?Plusieurs suspects encore recherchésIl s’agit du neuvième suspect inculpé en Belgique en lien direct avec les attentats, qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés à Paris et à Saint-Denis. Les huit autres personnes inculpées sont accusées d’avoir, à différents degrés, aidé Salah Abdeslam, principal suspect toujours en fuite dans cette affaire.Un peu plus d’un mois après les attentats les plus sanglants ayant jamais eu lieu sur le sol français, les parcours et les rôles des principaux protagonistes identifiés se précisent petit à petit. Les complicités ou les aides dont ils ont pu bénéficier également.A ce stade, deux hommes faisant l’objet de mandats d’arrêt internationaux sont toujours en fuite : Salah Abdeslam, et l’un de ses proches, Mohammed Abrini. Des mises en examen de complices présumés ont eu lieu, en France et en Belgique. Lire aussi :Assaut de Saint-Denis : le rapport du RAID n’éclaircit pas les zones d’ombre Adrien Pécout et Isabelle Rey-Lefebvre La piqûre de rappel est bienvenue : le ministre de l’intérieur a adressé aux préfets, le 16 décembre, un « télégramme » recensant les mesures mises en place dès le 23 avril, au lendemain de l’attentat évité contre une église de Villejuif (Val-de-Marne). Bernard Cazeneuve demande « une vigilance toute particulière à l’égard des messes et offices de Noël qui, tout à la fois, concentreront en un même lieu un public nombreux et pourraient constituer des cibles d’une exceptionnelle force symbolique », ordonnant de prendre contact avec les responsables diocésains et leurs « référents sécurité ».A Pontoise (Val-d’Oise) comme ailleurs, on adapte ces consignes aux réalités locales. La cathédrale Saint-Maclou, édifice gothique du XIIe siècle, est prête, avec crèche et bouquets de fleurs, à accueillir les messes de Noël des 24 et 25 décembre. Une trentaine de paroissiens ont été mobilisés : par groupes de quatre ou cinq, ils filtreront les entrées par une seule porte à la fois, en surveillant particulièrement les sacs d’une certaine taille. « Nous connaissons déjà bien les fidèles et les habitués, mais Noël est, bien sûr, l’occasion d’un plus large rassemblement », explique Pierre Machenaud, curé de Pontoise.« Le but est d’abord d’être accueillant en ces temps où nous ressentons plus encore le besoin de fraternité et d’attention les uns aux autres, juge Vincent Malherbe, retraité de fraîche date et paroissien très actif, qui dirigera les opérations. Il y a huit jours, à l’occasion d’une messe télévisée, nous avons déjà pris des précautions particulières et nous sommes donc rodés. »Affluence nouvelle Comme beaucoup de responsables de paroisses l’ont constaté, les attentats de novembre ont suscité une affluence nouvelle dans les églises, et ce Noël pourrait être encore plus fédérateur que d’habitude pour les familles chrétiennes dont c’est parfois la seule occasion de participer à une messe.« Les catholiques ne sont pas dans une psychologie sécuritaire », admet Mgr Olivier Ribadeau-Dumas, porte-parole de la Conférence des évêques de France, dont les membres ont été associés aux échanges au sein de la commission de sécurité des lieux de culte, coordonnée par le préfet Thierry Coudert et mise en place dès janvier, après les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher. Chaque évêché est désormais doté d’un référent sécurité, en contact permanent avec le directeur de cabinet du préfet. Ceux-ci déterminent en commun les églises nécessitant une protection renforcée en raison de leur affluence ou de leur intérêt touristique. Sur les 45 000 lieux de culte catholiques du pays, 140 à 150 relèvent de cette catégorie.La cathédrale de Strasbourg est un de ces édifices très visités, et les autorités catholiques prennent au sérieux les consignes déjà en vigueur depuis qu’a ouvert le marché de Noël, début décembre. « Nous serons très stricts et nous prendrons des mesures inédites : les paroissiens bénévoles, que nous avons formés à cela, filtreront les entrées, feront ouvrir les sacs, interdiront l’entrée aux porteurs de gros bagages ou de sacs à dos. Ils ne feront pas de palpations mais demanderont tout de même à ouvrir les gros manteaux, précise le chanoine Bernard Xibaut. Nous redoutons les files d’attente et ne tolérerons pas de gens debout. Dès que toutes les chaises seront occupées, nous fermerons les portes de la cathédrale. »Des sociétés privées de sécurité Le ministre de l’intérieur a aussi insisté sur la nécessité de veiller aux véhicules stationnés à proximité des lieux de culte, quitte à ce que les maires prennent des arrêtés temporaires d’interdiction d’y stationner. A l’extérieur, ce seront donc des patrouilles de police et de gendarmerie, « dynamiques » (en mouvement) ou « statiques », qui assureront la surveillance.A Paris et dans sa banlieue, une dizaine d’édifices sont très surveillés et pour les lieux les plus touristiques, comme le Sacré-Cœur de Montmartre, Notre-Dame de Paris et la basilique de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), il a été fait appel à des sociétés privées de sécurité. « Nous mobilisons beaucoup d’agents à Notre-Dame et Saint-Denis, confirme Arnaud Demaret, directeur de la société Elytis. Ce travail est stressant, exige de la rapidité, du sang-froid, de la courtoisie. Comme il y a beaucoup de monde, des millions de visiteurs, il faut aller très vite et nous craignons toujours de louper quelque chose. »Adrien PécoutJournaliste au MondeIsabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sylvia Zappi Inscrite dans le projet de révision de la Constitution présenté mercredi 23 décembre, la proposition sur la déchéance de nationalité sera applicable à toutes les personnes françaises nées d’un ou deux parents étrangers et ayant conservé leur nationalité étrangère. Jusqu’alors, elle pouvait être prononcée à l’encontre de personnes naturalisées, ayant conservé leur ancienne nationalité, mais pas pour les Français de naissance.Longtemps, les chiffres sur les personnes potentiellement concernées sont restés approximatifs, du fait de l’absence d’enquête nationale sur les binationaux. Le droit français autorise la double nationalité et n’exige aucune déclaration. Seule indication donnée par le recensement, plus de 40 % des immigrés vivant en France possèdent la nationalité française.Pour la première fois, dans l’enquête Trajectoires et origines, réalisée entre 2008 et 2009, les chercheurs de l’Institut national d’études démographiques (INED) ont demandé aux personnes interrogées s’ils possédaient une autre nationalité. D’après les réponses obtenues, les binationaux représentent 3,3 millions de personnes (5 % de la population de la France métropolitaine âgée de 18 à 50 ans), dont 90 % sont immigrés ou descendants d’immigrés. « C’est le seul chiffre fiable, explique Patrick Simon, sociodémographe à l’INED, car il n’existe aucun fichier ni recensement des Français à double nationalité. » Selon le chercheur, les ressortissants à double nationalité sont très fréquents chez les immigrés du Maghreb (66 %), les Turcs (55 %) et les Portugais (43 %), mais rares chez les personnes originaires d’Asie du Sud-Est.Lire aussi :Déchéance de nationalité : comment modifie-t-on la Constitution ?L’ensemble des droits français sont acquisEn France, le droit s’applique de manière pleine et entière pour une personne française qui a aussi une autre nationalité : elle a droit à un passeport français, peut exercer son droit de vote et d’éligibilité, et a accès à tous les emplois publics. « La France reconnaît la double nationalité pour ses ressortissants mais, sur son sol, elle les considère avant tout comme des ressortissants français. A l’inverse, dans l’autre pays de nationalité, le droit national de ce pays sera souvent prépondérant », explique le chercheur de l’INED. Un immigré naturalisé peut cumuler la nationalité française et celle d’origine (dans le cas où son pays permet la double nationalité), tout comme les descendants d’étrangers nés en France qui deviennent français à leur majorité ou par anticipation.La mesure de privation de la nationalité a été introduite dans le droit français au début du XIXe siècle dans le code civil. Ces dispositions visaient les émigrés français ayant fui la Révolution, considérés comme traîtres à la patrie. Mais, dès cette époque, il était possible pour un ressortissant étranger d’acquérir la nationalité sans abandonner sa nationalité d’origine. C’est le régime de Vichy qui a eu le plus recours aux mesures de déchéance, notamment contre les juifs d’origine étrangère. Depuis l’ordonnance de 1945, qui oblige le gouvernement à prendre une décision par décret en Conseil d’Etat, on ne « dénaturalise » plus guère, remarquait en 2008 Bernard Schmid, juriste du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP).Plus d’une fois, la déchéance de nationalité a été agitée par la droite et l’extrême droite. Ce fut le cas en 2001 après les sifflets qui avaient accueilli la Marseillaise lors d’un match amical France-Algérie disputé au Stade de France. Le FN avait alors brandi cette proposition pour punir ceux qui « salissaient la France ». La même polémique avait suivi des incidents identiques lors d’un autre match amical entre la France et la Tunisie en 2008.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.12.2015 à 22h38 Le directeur général de la police nationale (DGPN) a adressé lundi une circulaire à tous les policiers détaillant la conduite à tenir face aux « tueurs de masse » après les attentats meurtriers du 13 novembre.« Les attentats du 13 novembre 2015 ont confirmé la tuerie de masse comme mode d’action terroriste en France » et « révélé un mode d’agression inédit » tel « l’usage d’une ceinture d’explosifs », a écrit le directeur, Jean-Marc Falcone, dans cette circulaire dont l’AFP a obtenu copie, mercredi 23 décembre.Lire aussi :Terrorisme : les conseils du gouvernement pour bien réagir en cas d’attaque« Il est nécessaire que les policiers primo-intervenants disposent des éléments essentiels sur la conduite à tenir en cas de confrontation à de telles situations », a-t-il ajouté. A l’issue de « travaux », la DGPN a donc établi, pour la première fois, trois « fiches de conduite à tenir dans un contexte de tuerie de masse ».Ceinture explosive, la nouvelle donneL’une présente un « schéma tactique de base pour les policiers primo-intervenants », une seconde concerne le cas d’un homme « porteur d’un engin explosif improvisé (EEI) », la dernière vise la « prévention » d’un « sur-attentat » pouvant « prendre pour cible le public, les forces de police, les secours ou les autorités ».Dans le premier cas, les policiers arrivant les premiers sur les lieux d’une « tuerie de masse » sont incités à se protéger, alerter et évacuer la population ou « intervenir pour fixer ou confiner le tireur, en focalisant celui-ci sur les forces de police plutôt que sur des victimes civiles ». Si cela échoue, il faut « neutraliser l’individu ».La seconde fiche détaille ce que peut être une ceinture explosive par exemple, avec photos et croquis, insistant sur la « grande dangerosité » d’un EEI. La fiche préconise les dispositions à prendre dans une zone à faible densité, en se mettant à couvert et en gardant « l’individu à distance et en le tenant en joue ». S’il n’obtempère pas et se dirige vers une zone « à forte densité », semblant sur le point de déclencher l’explosion, le policier devra « engager un tir de neutralisation ».En rupture avec les pratiques actuellesSuivent les consignes dans un centre commercial, par exemple. Si le terroriste « s’apprête à déclencher son engin », il faut « engager une neutralisation associée à un appel vocal simultané à évacuer la zone à l’attention du public ». Le DGPN précise que le tir de neutralisation devra alors s’effectuer « autant que possible » hors de la « zone corporelle où se situe (un) gilet » explosif, afin « d’éviter la mise à feu de la charge ».La troisième fiche détaille la « prévention », plus classique dans son déroulé, du « sur-attentat ». Elle fixe des « principes d’action » : désignation d’un commandement, zone d’intervention « pour circonscrire les risques », sécurisation et contrôle strict des zones concernées.« En rupture avec les pratiques mises en œuvre jusque-là » dans la police, « ces fiches préconisent […] une action des primo-intervenants sans attendre l’arrivée de policiers spécialistes de l’intervention », écrit encore M. Falcone. « Il s’agit de sauver des vies en déstabilisant le schéma d’action des agresseurs ». 23.12.2015 à 15h44 | Stéphanie Marteau, Soren Seelow et Simon Piel Les circonstances de l’assaut mené le 18 novembre à Saint-Denis par le RAID contre le coordinateur présumé des attentats de Paris, Abdelhamid Abaaoud, et ses complices se précisent. Si beaucoup de questions demeurent, de nombreux documents auxquels Le Monde a eu accès affinent le scénario d’une opération qui s’est déroulée avec une rare violence et dans une extrême confusion.Les scènes décrites par les enquêteurs de la police judiciaire venus opérer les premières constatations en témoignent. La chaussée est jonchée de débris. Du verre et du bois provenant des fenêtres de l’immeuble de Saint-Denis où a eu lieu l’assaut. De nombreux écrous, probablement contenus dans une ceinture d’explosifs actionnée par l’un des hommes retranchés. Mais aussi plusieurs bouts de corps. Ici, « une tête humaine à laquelle demeure attaché un morceau de colonne vertébrale ». Là, « une partie de visage » sur la peau duquel apparaît une barbe naissante. Plus loin, une dent humaine, un trousseau de clés, un livre en langue arabe et un clavier d’ordinateur brisé.Aucune arme de guerre ne sera retrouvée, contrairement à ce qu’avait pu laisser penser le récit du patron du RAID. Le tir « nourri » évoqué par le RAID se heurte à une constatation imparable : seul un Browning semi-automatique a été retrouvé dans les décombres le 20 novembre, sans chargeur mais avec une munition. Sur le pistolet, la police retrouve une empreinte d’Abdelhamid Abaaoud. C’est à ce jour la seule arme des terroristes découverte.L’essentiel des munitions ont en réalité été tirées par les policiers d’élite. Dès le lendemain de l’assaut, la police judiciaire fait un premier décompte des munitions saisies. Ils recensent plus de 1 500 étuis percutés et 4 étuis percutés de grenade, provenant « vraisemblablement, selon les techniciens du laboratoire central de la préfecture de Paris, des tirs effectués par les effectifs de la police du RAID ».Compte-rendu très succinctAutant de précisions qui ne figurent pas dans le compte-rendu très succinct fait par le patron du RAID aux magistrats antiterroristes et dont Le Monde a pu prendre connaissance. A sa lecture, aucune réponse n’est apportée aux questions soulevées sur la stratégie d’opérer des « tirs de saturation » pour empêcher un éventuel kamikaze d’approcher.Aucune mention non plus des raisons pour lesquelles les explosifs disposés par le RAID sur la porte de l’appartement n’ont pas fonctionné. Aucune précision sur les échanges que des hommes du RAID ont eus avec Hasna Aït Boulahcen lorsqu’elle a demandé à deux reprises de pouvoir sortir.Rien sur le moment où l’un des terroristes a déclenché sa ceinture d’explosifs. Rien enfin sur le fait qu’un seul pistolet automatique ait pu à lui seul donner le sentiment aux équipes du RAID d’être visées par « un feu nourri ». Ni la direction du RAID ni la direction générale de la police nationale n’ont souhaité répondre à nos questions.Les précisions apportées par un témoignage ainsi que plusieurs éléments de téléphonie avaient laissé entendre que des personnes – dont Abdelhamid Abaoud – armées de kalachnikov et d’explosifs s’étaient réfugiées dans un appartement à Saint-Denis. Hasna Aït Boulahcen avait ainsi confié que « des voisins voulaient sympathiser mais (qu’) ils n’ont pas voulu car ils préparaient leurs bombes, ils ne voulaient pas être dérangés ». Elle-même aurait dit avoir « joué avec la kalach ».« C’est dans cet état d’esprit qu’arrive le RAID sur place », explique-t-on au ministère de l’intérieur pour justifier ce déluge de feu. « D’un point de vue opérationnel, l’intervention est une réussite » ajoute-t-on. Un projet d’attentat à la Défense a en effet été empêché.Stéphanie MarteauSimon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSoren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Pauline Janicot Fin 2014, 3,5 millions de personnes étaient en situation de mal-logement, selon les chiffres du Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées (HCLPD). Le nombre de logements sociaux étant insuffisant, en particulier en Ile-de-France, plusieurs dispositifs ont été mis en place au fil des ans, afin de mobiliser le parc privé et proposer davantage de logements aux ménages modestes.Ces dispositifs proposent aux bailleurs de mettre leurs biens à disposition d’une association. En contrepartie de loyers inférieurs au marché, les propriétaires bénéficient d’avantages fiscaux et de garanties contre les risques locatifs. Encore faut-il connaître ces solutions.C’est pourquoi la Fédération des associations et des acteurs pour la promotion et l’insertion par le logement (Fapil) en Ile-de-France vient de publier son « Guide du propriétaire solidaire ». Ce document explique de façon synthétique et pédagogique tous ces outils trop souvent méconnus du grand public.Lire aussi :La location solidaire, une action rentableLouer son logement par l’intermédiaire d’un organisme social Un propriétaire peut, par exemple, donner la gestion de son bien à une agence immobilière à vocation sociale. En échange d’une baisse du loyer d’au moins 20 % par rapport au marché, il obtient des garanties contre les impayés et bénéficie d’avantages fiscaux (abattement de 30 à 60 % sur ses revenus fonciers).Autre possibilité : il peut confier son logement à une association conventionnée « Louez solidaire » (à Paris) ou « Solibail » (en Ile-de-France et dans huit autres régions), qui le sous-loue à une famille résidant à l’hôtel ou dans un centre d’hébergement. Avantages ? L’association garantit le paiement des loyers, la remise en l’état initial du logement ou le suivi administratif et social de l’occupant. De plus, les loyers perçus peuvent être défiscalisés jusqu’à 70 % (selon la convention signée).Rénover son bien pour le louer à des ménages modestesD’autres dispositifs permettent de réaliser d’importants travaux dans un logement devant être réhabilité (sécurité, salubrité, performance énergétique…). Un propriétaire peut, par exemple, obtenir des aides de l’Agence nationale de l’habitat (ANAH) ainsi qu’une déduction fiscale de ses revenus fonciers – entre 30 et 70 % selon la convention –, à condition de proposer le bien à un loyer maîtrisé (fixé selon la zone où il se trouve) pendant au minimum neuf ans. Enfin, il peut se décharger de son logement en le confiant à une association qui réalise et finance elle-même les travaux de réhabilitation, à condition de le louer à des foyers en difficulté pendant au moins douze ans.Lire aussi :Location et solidarité peuvent cohabiterPauline JanicotJournaliste au Monde Simon Auffret Plus d’un mois après les attentats ayant frappé Paris le 13 novembre, le rythme des perquisitions administratives est en baisse, mais reste soutenu. Le ministère de l’intérieur a effectué le 15 décembre un bilan des actions menées par les forces de l’ordre depuis la mise en place de l’état d’urgence, le 14 novembre. D’une moyenne de 120 perquisitions administratives quotidiennes en France pendant les dix jours ayant suivi les attentats parisiens, la fréquence semble être passée à une quarantaine par jour au début du mois de décembre.Ces résultats viennent compléter ceux annoncés par le premier ministre, Manuel Valls, invité de la matinale de France Inter, le 11 décembre.Les 2 700 perquisitions administratives qui ont été menées au total ont abouti – outre les saisies diverses et les assignations à résidence – à l’ouverture de deux enquêtes préliminaires par la section antiterroriste du parquet de Paris, une information révélée par Mediapart et confirmée par Le Monde. 354 assignations à résidenceAnnoncée par le président de la République François Hollande, dans sa première déclaration après les attentats, la mise en place de l’état d’urgence permet notamment aux préfets d’engager des perquisitions lorsqu’il existe « des raisons sérieuses de penser que ce lieu est fréquenté par une personne dont le comportement constitue une menace ».Cependant, tout lieu « affecté à l’exercice d’un mandat parlementaire ou à l’activité professionnelle des avocats, des magistrats ou des journalistes » ne peut être perquisitionné dans ce cadre – ce qui n’empêche pas une intervention au domicile des personnes concernées.Lire aussi :L’état d’urgence, un dispositif à géométrie variableDans le cadre de l’état d’urgence, 354 mesures d’assignation à résidence ont été prises depuis le 13 novembre – il s’agit d’une autre prérogative accordée aux forces de l’ordre. Ces mesures ont été contestées à sept reprises devant le Conseil d’Etat.A ce propos, lors de son intervention sur France Inter, Manuel Valls a déclaré : « Il y a eu, oui, 354 assignations à résidence parce que c’est aussi un moyen de mettre de côté des individus qui peuvent être dangereux pour l’Etat, pour l’intérêt général et l’ordre public. »Lire aussi :Que va changer l’état d’urgence pour les citoyens ?Simon AuffretJournaliste au Monde 15.12.2015 à 15h01 • Mis à jour le15.12.2015 à 15h01 | Aurélie Collas La promesse sera-t-elle tenue ? En 2012, le candidat François Hollande à l’élection présidentielle s’était engagé à donner plus de droits aux représentants des parents d’élèves – en réponse à une revendication forte des deux principales fédérations de parents, la FCPE et la PEEP. Depuis, si la loi de refondation de l’école de 2013 fait la promotion de la relation école-familles – perçue comme un gage de réussite pour les élèves –, rien de très concret n’avait été proposé pour reconnaître davantage la place et le rôle des parents délégués.Mardi 15 décembre, la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a présenté de nouvelles mesures à l’occasion d’une journée de débat sur les représentants de parents et la co-éducation au lycée Jean-Zay, dans le 16e arrondissement de Paris. « Nous avons avancé sur le statut de parents délégués, se félicite la ministre. Nous sommes en train de finaliser un projet de décret qui permettra aux parents élus aux instances départementales, académiques et nationales de pouvoir assister plus facilement aux réunions en étant indemnisés par l’Etat. » Il s’agit en réalité d’élargir et de simplifier un dispositif qui existe déjà : le « congé de représentation », prévu dans le code du travail pour tout bénévole d’une association qui siège à une instance placée auprès des pouvoirs publics. Limité à neuf jours par an, ce congé n’est pas toujours rémunéré dans le secteur privé, mais donne lieu à une indemnité de 7,10 euros par heure. Dans le public, il est sans incidence sur le salaire.Contexte budgétaire tenduLe projet de décret en question, applicable à la rentrée 2016, élargit ce droit aux personnes inactives, au chômage et indépendantes (artisans, professions libérales…). Il vise également à donner un petit « plus » en matière d’indemnité : aux 7,10 euros de l’heure viendrait s’ajouter le dédommagement du temps de préparation des réunions (« entre 10 % et 15 % du temps de la réunion », précise-t-on au ministère). Pour que ce congé soit davantage utilisé, il est aussi prévu de réduire le délai de prévenance auprès de l’employeur (de quinze à huit jours), et enfin de simplifier les démarches administratives pour se faire rembourser par l’Etat (notamment à travers une annualisation de l’indemnité).Dans un contexte budgétaire tendu, la Rue de Grenelle a opté pour l’un des scénarios les moins coûteux parmi les propositions des fédérations de parents et celles des inspections générales dans leur rapport présenté en novembre sur le « statut du parent délégué ». Pour l’Etat, l’effort ne devrait pas dépasser 500 000 euros par an.Le dispositif cible les 907 parents qui siègent dans les instances départementales, académiques, et dans l’instance nationale, le conseil supérieur de l’éducation. Les 246 834 représentants de parents d’élèves qui participent aux conseils d’école dans le primaire, et les 45 295 parents présents aux différents conseils des collèges et lycées (conseils d’administration, de classe, de discipline…), ne sont pas concernés. Pour eux, le « plan » de Najat Vallaud-Belkacem prévoit une formation accessible en ligne, et la possibilité de valider les compétences acquises lors de l’exercice de ces mandats via une « validation des acquis de l’expérience ».55 heures par an dans le secondaireCes mesures répondent à quelques-unes des demandes de la FCPE et de la PEEP. Voilà des années que les deux fédérations mettent en avant la difficulté de concilier vie professionnelle et mandat bénévole de représentant de parent d’élèves : horaires des réunions sur le temps de travail, investissement important en termes de temps, fonctionnement de ces instances souvent accessible aux seuls initiés…Selon les estimations de la FCPE, les durées consacrées au mandat de parent élu varient de 8,5 heures par an au primaire à 55 heures par an dans le secondaire – et jusqu’à 60 heures pour les élus départementaux, 70 heures pour ceux qui siègent dans l’instance nationale. « Pour les parents qui participent à plusieurs instances, les durées d’engagement peuvent aller jusqu’à 200 heures par an, soit 1/8e du temps de travail annuel », précise le rapport des inspections générales.Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.12.2015 à 12h21 • Mis à jour le15.12.2015 à 13h52 Un homme de 29 ans a été interpellé, mardi 15 décembre à Villiers-sur-Marne, dans le Val-de-Marne, et placé en garde à vue dans le cadre de l’enquête sur les attentats du 13 novembre à Paris et à Saint-Denis qui ont coûté la vie à 130 personnes, selon des sources judiciaires citées par l’AFP et Reuters. Cet individu qui apparaît « dans la périphérie de l’enquête » est actuellement interrogé par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).Jusqu’ici, deux hommes ont été mis en examen en France dans le cadre de cette enquête, soupçonnés d’avoir fourni un logement de repli à Saint-Denis à Abdelhamid Abaaoud, instigateur présumé des attaques, tué par la police à Saint-Denis.En Belgique, où habitaient et d’où sont partis plusieurs terroristes, huit hommes ont été inculpés et incarcérés, accusés d’avoir aidé, à des degrés divers, Salah Abdeslam, seul suspect encore en fuite, à s’être échappé. Lire notre synthèse :Un mois après les attentats à Paris, où en est l’enquête ?Selon le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, qui participait mardi à un colloque sur le terrorisme à l’échelle européenne, près de 2 700 perquisitions administratives ont eu lieu depuis l’instauration de l’état d’urgence, le 14 novembre. Il a indiqué que :360 personnes ont été assignées à résidence.334 personnes ont été interpellées, dont 287 ont été placées en garde à vue.431 armes ont été saisies, dont 41 armes de guerre. Pascale Krémer Ils aimeraient pouvoir s’émanciper. Mais faute de travail et de moyens, de plus en plus de jeunes squattent le nid familial… en couple. Une cohabitation qui met l’intimité de tous à rude preuve. « Pourquoi croyez-vous que les jeunes se retrouvent tout le temps au café ? » C’était une colle d’après les attentats parisiens, posée par un étudiant de 22 ans. « Soit on habite dans 10 m², soit on est encore chez les parents. »Jules Boissard, en troisième année d’histoire à la fac, loge en l’occurrence avec sa petite amie chez les parents de cette dernière. Il loue leur hospitalité, tout en rêvant, un jour, d’inviter les copains à partager un plat de pâtes sans qu’un couple de charmants quinquagénaires se joigne à la soirée. « Au début, c’était marrant. Oui. Au début… »Ce nouveau phénomène de cohabitation est encore peu évalué. Mais nourrit les conversations d’après-dîner de la génération parentale : « Tu acceptes que son copain dorme à la maison, toi ? » Quatre millions et demi de jeunes majeurs sont hébergés chez leurs parents et amis, selon une étude de la Fondation Abbé Pierre publiée le 5 décembre. Age moyen de l’envol du nid parental ? Vingt-trois ans et demi. Six mois de plus qu’en 2008. Mais la moyenne nationale occulte les records battus dans les métropoles, Paris en tête.Un jeune adulte francilien sur deux habite encore chez ses parents après 25 ans, atteste l’Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région d’Ile-de-France. Or, la propension juvénile à croire en l’intangibilité de l’amour conduit souvent le parent à héberger deux jeunes gens… pas tout à fait pour le prix d’un.Pas de bourse ni de chambre universitaire« Au départ, ma mère trouvait bizarre qu’on dorme dans le même lit sous son toit. C’était tendu au petit déjeuner… Mais quand elle a vu que notre relation était stable, ça ne l’a plus vraiment dérangée », assure Mathilde Régnier, 21 ans, étudiante en master, la dulcinée de Jules. Le pavillon de banlieue de ses parents architectes s’est donc « naturellement », dit-elle, mué en premier domicile du couple. « Comme on ne peut se voir qu’après la fac, Jules, petit à petit, s’est mis à venir tous les soirs. » Pas de bourse ni de chambre universitaire, et trop de cours pour avoir le temps de se trouver un petit job qui financerait un appart… Quelle autre solution ?Mathilde et Jules n’ont pas le profil Tanguy. S’ils nidifient en alternance dans les deux pavillons familiaux — semaines chez l’une, week-ends et vacances chez l’autre —, c’est faute de pouvoir s’envoler. Depuis la comédie d’Etienne Chatiliez, au tournant du millénaire, l’allongement de la durée des études et la crise ont rendu encore plus complexe l’émancipation d’une sphère familiale qui s’est par ailleurs assouplie, offrant davantage d’autonomie à chacun de ses membres.« Les rapports générationnels ont changé, observe la sociologue Anne Dujin. On se parle, on échange, la grande proximité affective rend possible une cohabitation heureuse. » « Nous, avec les parents de la génération de Gaulle, c’était impensable », rappelle Pascale Brette, enseignante, la cinquantaine bien avancée, qui héberge occasionnellement sa fille en couple, et quotidiennement son fils de 25 ans. « Il n’y a pas de fossé culturel entre nous. On se tutoie, on écoute les mêmes musiques, on s’habille quasiment de la même façon… »Effet boomerang ou “famille accordéon”Après les années de chômage de son mari, Pascale comprend évidemment que son fils, dont l’emploi demeure précaire et peu rémunérateur, ait réintégré la maison des Hauts-de-Seine après une grosse année à Londres.Effet boomerang ou « famille accordéon », disent les Américains : plus tardif, le processus de décohabitation est également réversible. La famille vaut désormais base de repli pour la vie. « Une valeur refuge absolue, selon Sandra Gaviria, maître de conférences à l’université du Havre. Le retour temporaire au domicile parental fait de plus en plus partie des trajectoires, dans tous les milieux… »Un coup dur professionnel, une erreur d’aiguillage dans les études, des travaux à réaliser avant d’intégrer un nouvel appartement…, et c’est retour à la case parentale, parfois en couple. Une cohabitation intergénérationnelle remettant au goût du jour l’ancestral modèle familial « complexe » (par opposition à « nucléaire ») que la prospérité des « trente glorieuses » avait enterré.La littérature s’en est suffisamment fait l’écho, l’installation du jeune couple dans l’une des deux familles est une affaire délicate. La surface et la configuration des lieux importent, évidemment, dans ce choc des usages domestiques et des intimités — d’où les ministudios salvateurs installés à la hâte dans les sous-sols, combles et fonds de jardins.Laurie Pinaud, 24 ans, bientôt éducatrice de jeunes enfants, vit avec son amoureux, de trois ans son aîné, chez la mère de ce dernier. « Je reste la plupart du temps cantonnée à la chambre. Heureusement, il y a la télé et l’ordinateur. Je me dis que même si elle est accueillante, elle a peut-être envie d’être seule. » Laurie ne remet jamais la vaisselle au lendemain, s’abstient de traîner en pyjama et prend des douches express « depuis le jour où elle a frappé à la porte parce que ça durait trop et qu’elle croyait s’adresser à son fils… »“La question de l’acceptation de la sexualité au domicile familial se pose désormais pour des jeunes de 25 ans. A cet âge, si des gages de stabilité ont été donnés, cela devient compliqué de refuser.” Cécile Van de Velde, sociologueStratégies d’évitement, respect diplomatique des horaires du dîner et de la part octroyée de tâches domestiques, retours nocturnes sur la pointe des pieds, versement éventuel d’une contribution financière… Surtout, ne pas donner l’impression de squatter, « d’être un Tanguy dans la maison des autres », comme le craint Jules, qui ne rentre jamais chez Mathilde sans l’avoir à ses côtés. « J’essaie de m’étaler le moins possible, d’aider son petit frère dans ses devoirs, je vouvoie ses parents pour ne pas devenir le quatrième enfant… »Mathilde, de son côté, cherche la bonne stratégie pour les convaincre de subventionner son départ, lassée de trop de questions sur son rythme de travail (« Tu sors encore ? »), des remontrances infantilisantes devant son compagnon, des blagues « un peu lourdes » sur leur couple, de l’absence de serrure à la porte de sa chambre. Dur, dur, pour l’intimité. « On fait attention tout le temps… Heureusement, mon petit frère écoute la musique fort avec des écouteurs. Et ma sœur est du genre bonne élève qui se couche tôt. »Côté parents, c’en est fini des soirées plateau télé en pyjama. Pas simple non plus d’être placés aux premières loges de la vie amoureuse de leur enfant. Et de ses aléas. Mais un refus s’avère d’autant plus difficile à opposer que la norme semble sur le point de basculer. « Pas deux couples sexuellement actifs sous le même toit », posaient comme principe nombre de psychologues, depuis la naissance de ce débat, dans les années 1970.Le devoir de justification a changé de camp« Mais, avec la crise, la question, très culturelle, de l’acceptation de la sexualité au domicile familial se pose désormais pour des jeunes de 25 ans. A cet âge, si des gages de stabilité ont été donnés, cela devient compliqué de refuser », note la sociologue de la jeunesse Cécile Van de Velde. Et de rappeler que la France a toujours eu une position intermédiaire en Europe, entre l’acceptation du Nord protestant et le refus du Sud catholique. « Mais aujourd’hui, face aux nécessités de la crise, même en Espagne, la donne a changé ! »On ne se gausse plus des Tanguy, on sait trop combien les temps économiques sont durs pour la jeunesse. Le devoir de justification a changé de camp, il incombe désormais aux parents qui gardent porte close à l’amoureux(se). Comme ces deux mères sous la pression de leur fils, la vingtaine. « Je sais, j’ai une position complètement rétro, se défend en préambule Anne Thomas, une Nordiste catholique et pratiquante. Mais, sous mon toit, c’est comme ça, je ne veux pas me lever et tomber sur une petite copine en peignoir. » « Je ne suis pas ringarde, je pense que l’époque du “rien avant le mariage” est révolue, mais je ne m’immiscerai pas dans leur vie privée, par respect pour eux. S’ils veulent vivre en couple, ils assument », abonde Marie Brard, qui tient des chambres d’hôte en Normandie.Spontanément, en fin de conversation, les deux quadragénaires ressentent le même besoin d’atténuer leurs propos. Leur maison, précisent-elles tour à tour, reste ouverte lorsqu’elles partent en week-end ou en vacances. Peu importe, alors, si un autre couple prend possession des lieux.Lire aussi (édition abonnés) : Enquête sur les « boomerang kids », ces adultes contraints de retourner chez leurs parentsPascale KrémerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste David Revault d'Allonnes et Bastien Bonnefous A peine les résultats du second tour des régionales connus, le dossier de l’emploi, passé au second plan dans le discours de l’exécutif depuis les attentats du 13 novembre, a instantanément ressurgi. Peu après 20 heures, dimanche 13 décembre, Manuel Valls estimait ainsi, dans son intervention, que le verdict des urnes constituait une « injonction » à « agir, sans relâche, plus vite », contre le chômage : « L’emploi, la formation des chômeurs, l’apprentissage pour nos jeunes doivent mobiliser plus que jamais toute notre énergie. »La lutte contre le terrorisme, au lendemain de ce second tour, n’est donc plus la seule boussole de l’exécutif. Au « 20 heures » de France 2, lundi soir, le premier ministre a d’ailleurs établi le parallèle : « Il y a une urgence pour lutter contre le terrorisme, il y a aussi une urgence pour lutter contre le chômage. » « Le président de la République et le gouvernement feront des annonces en janvier, car il faut aller vite », a-t-il précisé. Faire des efforts en matière de formation des chômeurs de longue durée, « mettre le paquet » sur l’apprentissage, ou « encourager » au plan fiscal les emplois de services : le chef du gouvernement n’a cependant rien annoncé de concret ni de nouveau.Lire aussi :Au PS, la rengaine du changementLa ministre du travail, Myriam El Khomri, qui devrait présenter en mars 2016 au conseil des ministres son texte sur le code du travail et le compte personnel d’activité, planche sur ces mesures concernant l’apprentissage et la formation professionnelle, que le président annoncera début janvier. « Plusieurs propositions sont à l’étude, complémentaires par rapport aux dispositifs déjà en place, notamment pour lutter contre le chômage de personnes peu ou pas qualifiées », indique l’entourage de la ministre. De même, selon Bercy, Emmanuel Macron fera des propositions « dans la semaine », dans le cadre de la loi sur les « nouvelles opportunités économiques » présentée en janvier 2016 au conseil des ministres. Celles-ci demeurent pour l’heure inconnues.« Il n’y a pas de formule magique »L’Elysée le confirme : ces deux dossiers, antiterrorisme et emploi, constitueront les deux enjeux majeurs d’ici à la présidentielle de 2017. « Les sujets régaliens identitaires, nationaux, sont bien en main, estime un collaborateur du président. De l’autre côté, il y a la conjoncture économique et sociale. » Laquelle l’est nettement moins. Un intime du président en atteste : « Hollande a quand même un problème important : l’engagement sur le chômage. Et là, je ne sais pas comment il fait. Lancer une candidature adossée à un reniement, ce n’est pas simple. C’est un argument qui fera mal, notamment face au Front national. Cela coûtera cher. »D’où ce retour en force de la lutte contre le chômage dans le discours gouvernemental. « On a deux millions de personnes difficilement employables, il faut tout mobiliser pour les remettre dans l’emploi et montrer que la volonté politique prend le pas sur l’administratif », estime un ministre influent, qui lance même l’hypothèse de « la création d’un haut-commissariat ayant autorité sur Pôle emploi et sur tous les acteurs du système ».S’agissant de la promesse numéro un du président Hollande, la palette d’actions nouvelles, à dix-sept mois de la présidentielle, demeure cependant forcément limitée. « Il n’y a pas de formule magique contre le chômage, sinon je pense que les gouvernements l’auraient appliquée depuis longtemps », rappelle un ami de François Hollande. « Tous les instruments sont déjà sur la table et programmés, confirme un autre proche du président. C’est un peu normal qu’il y ait de l’autoallumage dans les états-majors parce que le moment s’y prête, et il y aura peut-être une ou deux choses annoncées plus vite que prévu. Mais il n’y a pas une solution que l’on viendrait lâcher maintenant avec nos petits bras musclés. Il ne peut y avoir de réponse miracle à une situation bien connue par ailleurs. »Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.12.2015 à 06h47 • Mis à jour le15.12.2015 à 18h26 | Soren Seelow C’est l’attentat parfait. Celui qui, n’ayant jamais eu lieu, parvient à instiller la terreur le temps d’une journée dans un pays en état de choc. Lundi 14 décembre, les déclarations d’un instituteur de Seine-Saint-Denis affirmant avoir été victime d’une attaque terroriste « au cutter » ont déclenché un emballement médiatique et tenu l’opinion en haleine pendant près de douze heures. Jusqu’à ce que l’intéressé finisse par avouer en fin de journée avoir « tout inventé ».Lundi en début de matinée, les médias en continu, recoupant une information de TF1, rapportent qu’un instituteur d’une école maternelle d’Aubervilliers s’est fait agresser vers 7 h 30 à l’arme blanche – cutter ou ciseaux, les versions divergent – dans sa salle de classe par un homme cagoulé et vêtu d’une blouse blanche « de peintre ». Selon les premières déclarations de la « victime », l’agresseur l’aurait blessé à la gorge avant de lui frapper la tête contre un mur. Légèrement blessé – une estafilade au cou et une bosse au front –, l’enseignant est admis à l’hôpital.Durant son audition, il affirme que le mystérieux terroriste a revendiqué son attaque en quittant la salle de classe : « C’est Daech, ça ne fait que commencer, c’est un avertissement. » La chute de cette réplique fictive – « C’est l’école qui va te tuer » – ne présentant aucun sens exploitable, n’est pas reprise par les journalistes : ils ignorent alors que cet étrange lapsus est sans doute annonciateur de la supercherie et des possibles motivations de son auteur.Climat de psychoseA la lumière des déclarations de l’enseignant, le parquet de Bobigny se dessaisit de l’enquête au profit de la section antiterroriste du parquet de Paris. L’enquête, ouverte pour « tentative d’assassinat sur enseignant en relation avec une entreprise terroriste », est confiée à la section antiterroriste de la Préfecture de police de Paris. La ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, se rend bientôt sur place. Elle dénonce un « acte d’une grande gravité » et annonce dans la foulée un renforcement des mesures de sécurité dans les écoles.La grande majorité des médias, dont Le Monde.fr, omettent de sourcer le récit de l’instituteur, présenté comme un déroulement objectif des faits. Les dénonciations de crimes imaginaires ne sont pas rares dans la sphère judiciaire. Mais le climat de psychose propagé par les attentats du 13 novembre et la dernière édition du magazine de propagande francophone de l’organisation Etat islamique Dar Al-Islam (« demeure de l’islam »), menaçant explicitement l’école française et les enseignants, n’incitent pas à la précaution.Au fil de l’audition, les policiers commencent pourtant à pressentir que l’attentat n’a pas eu lieu. L’instituteur semble « fragile », rapporte une source proche de l’enquête. Sa présence dans la salle de classe de si bonne heure intrigue. Surtout, il devait subir une inspection de l’éducation nationale dans le courant de la semaine. Or, les policiers notent qu’il s’est souvent fait porter pâle en de telles occasions. Etait-ce le sens caché de la phrase – « C’est l’école qui va te tuer » – qu’il prêtait à son agresseur ? L’instituteur finit par craquer : il a tout inventé.Le parquet antiterroriste se dessaisit à son tour de l’enquête au profit du parquet de Bobigny. L’homme est placé en garde à vue pour « dénonciation de crimes et de délits imaginaires », garde à vue qui sera levée après qu’un examen psychiatrique a conclu à une abolition du discernement nécessitant une hospitalisation d’office.Les Français sont rassurés. Mais la terreur a gagné. Cette attaque aurait pu se produire, et rien ne dit qu’elle ne se produira pas. Si le terrorisme repose en partie sur son impact psychologique, cette fausse agression en est la version ultime. L’amplification médiatique du terrorisme, ici poussée jusqu’à l’absurde, a souvent été comparée à une « prise de judo ». Une métaphore développée dans l’un de ses articles par François-Bernard Huyghe, chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques : « La crainte de voir le terrorisme-spectacle combattre la société du spectacle par ses propres armes n’est pas nouvelle. La métaphore du judo est souvent employée : le terroriste retourne la force des images et les moyens de communication de l’adversaire contre lui. » Et la France en est venue à se faire peur… toute seule.Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sarah Belouezzane Louer son appartement à des touristes de passage pour financer un projet, monnayer l’usage de sa voiture pour arrondir ses fins de mois… Rien de plus facile avec les plates-formes de plus en plus populaires que sont Airbnb, Drivy ou feu UberPop. Avec la révolution numérique a, en effet, émergé toute une économie collaborative entre particuliers désireux de se passer d’intermédiaires et souhaitant améliorer leurs revenus. Seulement voilà, ces gains supplémentaires sont rarement déclarés et donc quasiment jamais imposés. Une situation à laquelle le gouvernement souhaite remédier. Vendredi 11 décembre, l’Assemblée nationale a voté un amendement en ce sens au projet de loi de finances pour 2016. Décryptage de la mesure.Lire aussi :Économie collaborative : « La solution n’est pas dans un excès de réglementation »Que dit l’amendement ?Applicable à partir du 1er juillet 2016, le texte voté par les députés vendredi institue une « obligation d’information générale par [les plates-formes collaboratives] sur la législation fiscale et relative à l’affiliation et au droit social ». En clair, cela signifie que les sites et autres applications visées vont devoir communiquer en détail à leurs utilisateurs les règles fiscales les concernant. « L’idée est de faciliter la vie et les usages des abonnés de ce type de plates-formes », explique-t-on à Bercy.Officieusement, il s’agit surtout de faire prendre conscience à ceux qui ne le savaient pas que les revenus issus de l’économie collaborative sont bel et bien imposables au titre de l’impôt sur le revenu.La mesure prévoit d’ailleurs une obligation de « remise systématique aux utilisateurs d’un récapitulatif annuel des recettes générées sur la plate-forme ». Airbnb et autres Drivy ne sont, en revanche, en aucun cas tenus de transmettre ces informations à l’administration fiscale. « Nous faisons confiance aux citoyens », clame-t-on à Bercy. Tout contrevenant pourra être puni d’une amende allant jusqu’à 10 000 euros.Exit, en revanche, la franchise de 5 000 euros de revenus avant imposition adoptée par les sénateurs en novembre. La mesure constituait, selon Bercy, une inégalité vis-à-vis des citoyens qui obtenaient des revenus similaires par des voies plus classiques.Lire aussi :Airbnb : un bon « marchand de sommeil »Le texte change-t-il quelque chose pour les particuliers ?S’il vise à leur faire prendre conscience de leurs obligations fiscales, l’amendement adopté vendredi à l’Assemblée nationale ne change concrètement rien pour les utilisateurs. Les logeurs d’un soir ou les apprentis loueurs de voiture sont déjà imposables dans la catégorie « bénéfices industriels et commerciaux ». Les revenus issus de ces activités doivent en effet théoriquement être déclarés à partir du premier euro. Las, rares sont les particuliers qui le font, estimant, pour certains, que les sommes obtenues sont dérisoires (de fait, chez Drivy, le service de location de voiture entre particuliers, le revenu annuel médian est de 282 euros). Ou plaidant, pour d’autres, un certain flou autour de la législation en vigueur.Un argument qui ne sera désormais plus recevable, chaque utilisateur étant mis directement au courant par la plate-forme sur laquelle il est inscrit.« Il faudrait que ce soit plus clair, estime Paulin Dementhon, fondateur de Drivy. L’imposition se fait normalement sur les plus-values, il faut donc déduire les charges. Or celles-ci ne sont pas les mêmes selon que l’on parle, par exemple, d’une plate-forme qui met en relation des professeurs particuliers avec des élèves, ou d’un système de location de voiture. »Quel changement pour les plates-formes ?Plus grosses entreprises concernées, Drivy et Airbnb indiquent donner déjà ce type d’informations à leurs abonnés. Ainsi, chez le premier, un relevé des revenus cumulés est téléchargeable à tout moment. Le site californien permet aussi à ses utilisateurs de vérifier la somme totale de leurs gains. Il indique enfin disposer d’une rubrique « hébergement responsable » dans laquelle il rappelle à ses inscrits qu’il leur faut se renseigner « sur la fiscalité locale en vigueur et les autorisations professionnelles nécessaires ».Pour autant, les plates-formes devront se conformer aux nouvelles obligations spécifiques adoptées dans l’amendement et devront, en outre, « faire certifier » par les autorités compétentes qu’elles respectent la loi.Lire aussi :Le « capitalisme de plate-forme » s’affranchit de toute contrainteQuelles sont les entreprises concernées ?Selon les acteurs du secteur, il est difficile de définir précisément quelles entreprises sont concernées. Pour l’Assemblée, il s’agit des « entreprises, quel que soit leur lieu d’établissement, qui mettent en relation à distance, par voie électronique, des personnes en vue de la vente d’un bien, de la fourniture d’un service ou de l’échange ou du partage d’un bien ou d’un service ». Une définition jugée nébuleuse par les premiers concernés : « C’est un fourre-tout dans lequel on peut tout mettre. C’est incroyable qu’il y ait eu tout ce travail pour finalement aboutir à zéro définition », s’insurge M. Dementhon.Autre difficulté : la distinction entre économie du partage et économie collaborative. Issus de la première catégorie, les revenus accumulés par les utilisateurs de BlaBlaCar, le système de covoiturage, ne sont pas imposables. Ils sont en effet considérés comme relevant plutôt du partage de frais que du revenu supplémentaire. Pour les acteurs du secteur, il faut clarifier tout cela au plus vite.Lire aussi :Drivy lance la location de voitures entre particuliers en libre-serviceSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laura Buratti Véritable « maladie du siècle », le stress n’épargne pas les étudiants : 40 % d’entre eux disent avoir du mal à le gérer en 2015 alors qu’ils n’étaient que 37,5 % en 2013, d’après une étude publiée début décembre. En cette période de révisions, deux psychologues qui interviennent quotidiennement auprès des étudiants vous aident à le repérer et à le combattre.Lire aussi :Stress et manque de sommeil, points noirs de la santé des étudiantsLes étudiants sont-ils particulièrement exposés au stress ?Les jeunes adultes y sont particulièrement sensibles car ils sont dans une période de leur vie marquée par de nombreux bouleversements. « Tout ce qu’ils vivent est démultiplié, ils sont à vif », décrit Sophie Bérény, psychologue au sein du service de médecine préventive universitaire (SUMPPS) de Nice.Éloignement de la famille, problèmes de la vie quotidienne, gestion de l’argent, courses, soins médicaux s’ajoutent aux « questions sur sa propre identité à l’occasion des premières histoires amoureuses et du questionnement sur son orientation sexuelle », ajoute Sophie Bérény. « Tout ce qui était sûr dans sa vie devient incertain », résume Fanny Sauvade, psychologue et cofondatrice d’Apsytude, une association lyonnaise de psychologues qui propose des consultations pour les étudiants.Quand on ajoute à l’équation la pression des études, la peur de se tromper d’orientation, de ne pas trouver de travail et les attentes de la famille, on obtient un poids qui peut être bien trop lourd à porter. « Pour les étudiants en prépa ou en médecine par exemple, il peut s’agir de leur première confrontation à l’échec, observe Sophie Bérény. Pour les plus sensibles, cela peut se transformer en grand questionnement sur le sens de la vie, du type “avant j’étais brillant et maintenant je suis nul”. Ce “tout ou rien” fait énormément souffrir et peut amener à ne plus avoir envie de vivre… »Les femmes sont-elles plus stressées que les hommes ? « Je ne pense pas, avance Sophie Bérény. C’est vrai que je vois plus de femmes que d’hommes en consultation mais c’est surtout parce que ceux-ci ont plus de mal à se tourner vers un professionnel. Ceux qui nous arrivent sont généralement dans un état de souffrance psychologique bien plus avancé. »Comment savoir si son stress est « normal » ou excessif ? Être stressé pendant ses études, c’est plutôt normal et cela peut même être une bonne motivation pour se mettre au travail. Comment faire la différence entre bon et mauvais stress ? « Le mauvais stress est paralysant, il empêche de faire ce que l’on faisait habituellement, ce que l’on doit ou aimerait faire. Et inversement, il peut vous amener à avoir de nouveaux comportements que vous n’aviez pas auparavant, indique Fanny Sauvade. Le mauvais stress entrave alors que le bon stress, à petites doses, aide à agir et à se mobiliser. » « Les symptômes du stress sont divers : perte du sommeil et de l’appétit, pleurs, maux de ventre, crises d’angoisse, repli sur soi, perte de l’estime de soi et peur de perdre l’estime des autres, trous de mémoire, confusion mentale, incapacité de s’exprimer, pensées négatives envers soi-même, souffrance psychique qui peut amener à l’envie de ne plus vivre pour ne plus souffrir… », énumère Sophie Bérény. La combinaison de plusieurs de ces symptômes est un signal d’alerte, être à l’écoute de soi-même permet de le percevoir.Votre voisin de table se ronge les ongles alors que vous trouvez l’examen plutôt facile ou, au contraire, vous trouvez que tout le monde a l’air cool à côté de vous ? C’est normal, nous ne sommes pas tous égaux face au stress. « Cela va dépendre des ressources de chacun. Comme pour un compte en banque, si vous dépensez beaucoup mais que vous avez en face les ressources nécessaires, vous allez gérer. » Dans le cas contraire, on se met dans le rouge.Pour un premier auto diagnostic plutôt ludique, vous pouvez faire le test « Es-tu stressé ? » proposé par Apsytude, qui vous permettra de vous faire une idée de votre état général ou consulter ce guide pour lutter contre le stress.Quelles sont les solutions qui permettent de lutter contre le stress au quotidien ?Maintenant que vous connaissez votre ennemi, il va falloir le combattre. Pour cela, vous avez différentes armes à votre disposition. « On peut commencer par essayer d’agir sur la cause du stress. Contre l’angoisse des examens, il faut essayer de réviser, de s’organiser, de bien dormir et de bien manger. Ce sont autant de moyens de reprendre le contrôle de la situation, conseille Fanny Sauvade. On peut également travailler sur sa respiration, qui agit physiologiquement sur le corps en activant le système parasympathique, l’antagoniste de celui qui produit le stress. La sophrologie permet par exemple d’apaiser les symptômes du stress et de réguler le trop plein d’émotions. »Lire aussi :Bac et brevet 2015 : comment bien dormir la veille d'un examen« Le soutien social, l’entourage sont cruciaux. C’est important de pouvoir en parler avec quelqu’un. Important aussi de s’accorder des pauses pour reprendre de l’énergie, poursuit-elle. En voiture, on est bien obligés de s’arrêter pour remettre de l’essence. »Et quand les symptômes du stress commencent à prendre trop de place, il ne faut pas hésiter à consulter un professionnel. « Le psy, ce n’est pas pour les fous, lance Sophie Bérény, qui anime également des ateliers de gestion du stress à l’approche des examens. Il ne faut pas attendre que la situation devienne catastrophique pour consulter. Je reçois souvent des jeunes complètement repliés sur eux-mêmes, qui ne vont plus en cours depuis des mois, ont du mal à se nourrir et à dormir… Il faut agir avant ! » Comment rencontrer un professionnel de l’écoute ? Des psychologues sont présents dans la plupart des services de médecine préventive universitaire (SUMPPS) et reçoivent gratuitement en consultation, avec ou sans rendez-vous selon les endroits. Les bureaux d’aide psychologiques universitaires (BAPU), présents surtout en Ile-de-France, reçoivent gratuitement les étudiants qui le souhaitent.Certaines associations proposent également une écoute et un suivi des étudiants en difficulté. C’est notamment le cas de l’association Apsytude, qui propose aussi des consultations à distance, via un chat sécurisé, notamment utiles pour les étudiants expatriés.Laura BurattiJournaliste au Monde 15.12.2015 à 01h17 • Mis à jour le15.12.2015 à 18h35 La présidente du Front national, Marine Le Pen, jugée pour avoir comparé les prières de rue de musulmans à l’occupation nazie en 2010, a été relaxée par le tribunal correctionnel de Lyon, mardi 15 décembre. Tout juste sortie de la campagne des régionales lors de laquelle elle a été battue dans le Nord, elle encourait un an de prison et 45 000 euros d’amende.Cinq ans de calomnies, une relaxe... Et maintenant combien de diffamateurs présenteront des excuses ? MLP— MLP_officiel (@Marine Le Pen)require(["twitter/widgets"]);Mme Le Pen a comparu le 20 octobre. Elle était jugée pour « provocation à la discrimination, à la violence ou à la haine envers un groupe de personnes à raison de leur appartenance à une religion » pour des propos tenus il y a cinq ans lors d’une réunion publique à Lyon, alors qu’elle était en campagne pour la présidence du Front national face à Bruno Gollnisch :« Je suis désolée, mais pour ceux qui aiment beaucoup parler de la seconde guerre mondiale, s’il s’agit de parler d’Occupation, on pourrait en parler, pour le coup. C’est une occupation de pans de territoire. Certes, il n’y a pas de blindés, il n’y a pas de soldats, mais elle pèse sur les habitants. »Décision conforme aux réquisitionsLors de l’audience, Marine Le Pen avait dit qu’elle s’était bornée à décrire une infraction à la loi. Le procureur avait, lui, estimé que « Mme Le Pen, en dénonçant ces prières dans l’espace public, imputables non à l’ensemble de la communauté musulmane mais à une minorité, n’a fait qu’exercer sa liberté d’expression » et avait requis la relaxe.En juillet 2013, le Parlement européen s’était prononcé pour la levée de l’immunité de la présidente du FN, ouvrant la voie à une procédure judiciaire à Lyon. La présidente du Front national, battue dimanche aux élections régionales et qui avait assisté à l’audience en octobre, n’était pas présente cette fois au palais de justice. Son avocat, David Dassa Le Deist, avait dit « attendre la décision [du tribunal] sereinement ».Quatre associations, dont la Licra, le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), le MRAP et la Ligue judiciaire de défense des musulmans, s’étaient constituées parties civiles, plus ou moins tardivement, dans cette affaire. 14.12.2015 à 14h59 • Mis à jour le14.12.2015 à 17h03 | Antoine Albertini (Bastia, correspondant) « Nous travaillerons pour et avec l’ensemble des Corses, pas seulement nos électeurs. » En accédant, dimanche 13 décembre, au pouvoir territorial, avec plus du tiers des suffrages exprimés en leur faveur, les nationalistes corses n’ont eu de cesse, au long de cette soirée de victoire électorale, de rassurer.L’entreprise est de taille, car la coalition « Pè a Corsica » (« Pour la Corse »), mêlant indépendantistes et nationalistes dits « modérés » (favorables à une large autonomie) et conduite par le maire nationaliste de Bastia, Gilles Simeoni, a suscité son lot de critiques au long d’une campagne où l’épouvantail de l’indépendance de l’île a été successivement brandi par les listes de droite comme de gauche.Une opposition diviséeCela ira-t-il jusqu’à favoriser la constitution d’un « front du refus » lors de l’élection, prévue jeudi 17 décembre, du conseil exécutif de la Corse, sorte de mini-gouvernement local ?Dans une déclaration à la presse, Paul Giacobbi, président sortant de ce conseil exécutif, a aussitôt balayé cette hypothèse. « Je félicite très chaleureusement ceux qui l’ont emporté, a déclaré le député (DVG) de la Haute-Corse. Et je les assure qu’à l’Assemblée de Corse, mes colistiers et moi-même saurons nous montrer constructifs, loin de tout esprit de revanche, dans l’intérêt de notre île. »Avec 24 élus – la majorité absolue a été frôlée de deux sièges – et la quasi-assurance de voir les présidences du conseil exécutif et de l’Assemblée de Corse leur échoir, les nationalistes ont les mains libres : outre quatre élus du Front national (les premiers depuis 1992), leur opposition se réduit à douze élus de gauche et onze élus de droite que tout ou presque oppose sur l’intégralité des dossiers en cours, depuis les transports jusqu’à l’inscription du fait corse dans la Constitution.Une collectivité uniqueLeur tâche sera cependant loin d’être aisée. D’abord parce que l’alliance entre les deux courants du « mouvement national corse » ne suffit pas à cacher les divergences qui les traversent traditionnellement, même si l’abandon de la lutte armée par le FLNC en juin 2014, ligne de fracture historique, a permis d’aplanir des relations volontiers houleuses.Ensuite parce que cette mandature, l’une des plus courtes de l’institution régionale corse, sera marquée par un chantier majeur : la mise en œuvre d’une collectivité unique à compter du 1er janvier 2018, schéma inédit de l’organisation institutionnelle française.Le tout, dans une île fragmentée en 360 communes, où le fossé entre un littoral urbanisé et des villages de l’intérieur en voie de désertification avancée laisse craindre aux seconds une disparition programmée au bénéfice d’une superstructure régionalisée.Un casse-tête social et économiqueCet enjeu se doublera de la gestion de l’épineux dossier des transports maritimes entre la Corse et le continent. La justice pense avoir résolu ce casse-tête social et économique que la justice pense avoir résolu en confiant la desserte de l’île à Patrick Rocca, super-patron local et proche de M. Giacobbi (sa compagne figurait d’ailleurs sur la liste de ce dernier).Lire aussi :Pour Patrick Rocca, la bataille de la SNCM ne fait que commencerEnfin, la mise en œuvre du Padduc (plan de développement durable de la Corse), accouché dans la douleur sous la précédente mandature et qui dessine le visage économique et social de la Corse pour les trente années à venir, suscite encore son lot d’interrogations et d’oppositions au sein de la classe politique locale.L’agenda est donc chargé pour une majorité territoriale nationaliste, certes confortable mais qui devra également faire avec le noviciat de nombre de ses élus.Antoine Albertini (Bastia, correspondant)Journaliste au Monde Laura Buratti Les écoles d’ingénieurs continuent à faire le plein d’étudiants : elles ont enregistré une hausse de 3,1 % des inscrits, selon l’état des lieux que vient de publier le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, qui compare les effectifs des rentrées 2013 et 2014. Ce « pic » d’inscriptions d’étudiants ingénieurs est loin d’être anecdotique et s’inscrit dans une tendance à long terme : ces établissements ont en effet multiplié leurs effectifs par 2,5 en vingt-cinq ans.Les universités ne sont pas en reste, puisqu’elles ont enregistré une hausse de 2,1 % des effectifs à la rentrée 2014, avec 1 531 300 d’étudiants inscrits. « Cette progression pour la deuxième année consécutive constitue une inflexion de tendance assez marquée : les effectifs universitaires sont en effet restés relativement stables (à champ constant) entre 2000 et 2012 (+ 5 %) » soulignent les auteurs des études.Le nombre d’étudiants des écoles de commerce stagne (+ 0,1 % à la rentrée 2014), ce qui pourrait n’être que « conjoncturel », selon le ministère, ces formations ayant triplé leurs effectifs ces vingt-cinq dernières années. Du côté des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE), l’augmentation du nombre d’élèves est limitée (0,8 %), dans la lignée d’une hausse mesurée des effectifs depuis cinq ans.L’université réunit 62 % des inscriptionsCes variations d’effectifs sont également à rapporter à la hausse globale du nombre d’étudiants, qui n’ont jamais été aussi nombreux : 2 470 700 inscrits dans le supérieur en 2014 (+ 1,6 %), soit 38 400 étudiants de plus qu’en 2013.Pour ce qui est de la répartition entre les types d’établissements, les universités continuent à se tailler la part du lion, en captant près de 62 % des inscrits dans le supérieur à la rentrée 2014. Environ un étudiant sur dix est inscrit en école d’ingénieur ou en école de commerce, à part à peu près égale. A noter que l’enseignement privé, qui représente un peu plus d’un étudiant sur six, reste quasi stable pour la deuxième année consécutive, alors qu’il portait auparavant l’essentiel de la croissance : la hausse des inscriptions dans le privé a ainsi atteint 58 % depuis 2000.À la rentrée 2014, les étudiants sont surtout des étudiantes, avec 55,2 % de femmes, une part relativement constante ces dernières années (+ 0,7 % depuis 2000). À noter tout de même : elles ont grignoté des places aux hommes dans les formations d’ingénieurs (+ 4,9 %) et dans les formations universitaires de santé (médecine, odontologie et pharmacie) (+ 5,8 %).Lire aussi :Normale Sup veut inciter les filles à oser les carrières scientifiquesLes bourses sur critères sociaux ont bénéficié à 655 900 étudiants en 2014-2015, dont 73,8 % étaient inscrits à l’université. Ils étaient 640 000 l’année précédente d’après un autre rapport du ministère, soit une hausse de 2,5 % du nombre de bénéficiaires.Pas de grand changement du côté des étudiants étrangers avec 298 900 inscrits à la rentrée 2014, soit 12 % des étudiants du supérieur, un chiffre relativement stable avec les années.Laura BurattiJournaliste au Monde Soren Seelow et Lucie Soullier C’est une fausse agression qui a provoqué une vraie panique, lundi 14 décembre, parmi les parents d’élèves et les professeurs d’Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis. L’instituteur de l’école maternelle Jean-Perrin qui avait déclaré avoir été victime d’une attaque dans sa classe a reconnu à la fin de son audition, en fin d’après-midi, avoir « tout inventé », a déclaré au Monde le parquet de Paris. Une seconde audition a débuté pour tenter de comprendre les raisons de cette affabulation. Le parquet antiterroriste pourrait alors se désaisir de l’enquête au profit de celui de Bobigny.Décrit comme « fragile » par une source proche de l’enquête, l’instituteur avait affirmé avoir été blessé au cou à l’arme blanche par un homme qui lui aurait ensuite cogné la tête contre le mur. Selon une source proche de l’enquête, il avait « une estafilade au cou et une bosse au front », ce qui laisse entendre qu’il se les était lui-même infligées.Cet instituteur avait déclaré avoir été attaqué dans sa classe, entre 7 h 15 et 7 h 45, par un homme ayant invoqué l’organisation Etat islamique (EI). Selon son témoignage, un homme cagoulé, ganté et vêtu d’une combinaison blanche semblable à celle d’un peintre en bâtiment, lui aurait planté un cutter ou un couteau dans le cou avec « un geste d’égorgement », avant de lui frapper la tête contre le mur. L’instituteur avait ajouté que le supposé agresseur avait lancé : « C’est Daech, ça ne fait que commencer, c’est un avertissement ».Vallaud-Belkacem : « L’école se sent menacée »Cette attaque présumée avait aussitôt mobilisé forces de l’ordre et responsables politiques. La section antiterroriste du parquet de Paris avait ouvert une enquête, confiée à la section antiterroriste (SAT), pour « tentative d’assassinat sur enseignant en relation avec une entreprise terroriste ».La ministre de l’éducation, Najat Vallaud-Belkacem, s’est elle rendue rendue sur place lundi matin et a promis que le gouvernement allait « continuer à renforcer » les mesures de sécurité dans les écoles. Selon l’entourage de la ministre, un plan sur la formation aux premiers secours pour le personnel éducatif devrait être annoncé « en fin de semaine ».Après les attentats du 13 novembre, le gouvernement avait assuré que cette menace avait été « prise en compte » par ses services, « extrêmement mobilisés pour agir en profondeur sur les filières et déjouer des projets d’attentats », sans faire plus de commentaire, « pour des raisons opérationnelles ».Lire nos informations à ce sujet :L’Etat islamique appelle à « tuer » des enseignantsLucie SoullierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSoren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Lucie Soullier data-ui="carousel" data-module="portfolio" data-wrapper=".gallery" data-interval="false" data-is-atom tabindex="10"> data-slide-title="" data-slide-description="Devant le Bataclan, jeudi 10 décembre, les équipes de la propreté et des archives de Paris trient et collectent les hommages déposés par les anonymes." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Contre les grillages du square du Bataclan, situé en face de la salle de spectacle." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Ce matin-là, les archivistes de la ville de Paris accompagnent les agents de la propreté de Paris qui sont venus nettoyer le boulevard qui fait face à la salle de spectacle, jonché de fleurs fanées." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="« Il ne s’agit pas de supprimer les lieux d’hommage », prévient Guillaume Nahon, le directeur des Archives de Paris. « Préserver », « entretenir », « conserver ». Il sait qu’il est difficile pour certains de voir emporter les messages. Alors il explique encore et encore son opération de sauvetage aux riverains et aux caméras de télévision." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Une passante, devant le mémorial situé face à la salle de spectacle." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description=""Pray for Paris"." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Aux archives de Paris, une lettre adressée à l'une des victimes est déposée sur une feuille de buvard recouverte d'une feuille d'intissé, afin de la faire sécher." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Un autre lettre, adressée à l'une des victimes." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="A gauche, une photographie d'Edith Piaf (réalisée par Raymond Depardon)." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Après avoir été séchés, les documents seront dépoussiérés et numérisés." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Les étagères ne suffiront pas à accueillir l'ensemble des hommages. Mais "la place, on la trouvera", assure le directeur des archives de Paris, Guillaume Nahon." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="La photographie de l'une des victimes a été amenée aux archives par erreur. Elle sera de nouveau installée près du Bataclan." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="" data-slide-item-lie="" Précedent1/13SuivantDevant le Bataclan, jeudi 10 décembre, les équipes de la propreté et des archives de Paris trient et collectent les hommages déposés par les anonymes.NICOLAS KRIEF POUR "LE MONDE"› Accéder au portfoliorequire(['lmd/ui/carousel', 'lmd/module/portfolio']);Une citation de Voltaire ruisselle sur un exemplaire du Petit Prince. Sur les étagères des Archives de Paris, un peu de la mémoire des attentats est en train de sécher. Une dizaine de cartons attendent encore d’être ouverts, réunis sous la même étiquette : « Sq. Bataclan. 10/12/2015. Bd R. Lenoir. » A l’intérieur, des centaines et des centaines de messages en hommage aux victimes, collectés jeudi 10 décembre devant le Bataclan.Ce matin-là, les agents de la propreté de Paris sont venus nettoyer le boulevard qui fait face à la salle de spectacle, jonché de fleurs fanées. Parmi eux, la même chasuble jaune fluo sur le dos, Audrey Ceselli ramasse une affiche « Je suis Paris ». Elle est archiviste. Elle ne jette ni ne choisit : elle « sauve » tout ce qui est mis en danger par les intempéries. Le singe en peluche restera un peu ; les lettres et dessins, eux, seront confiés à son confrère, « là-bas dans la camionnette ». Vincent Tuchais y ausculte et classe chaque pièce, « du plus au moins humide ». Emilie Legrand, la restauratrice de l’équipe, soupire devant les cartons, comme autant de patients à remettre sur pied. Car, en réalité, « tout est très mouillé ».Elle préfère ne rien lire, pour ne pas se laisser submerger. Vincent, lui, ne peut pas s’en empêcher – « Surtout les mots d’enfants. » Plus habitué à collecter des documents administratifs du siècle dernier, il a l’impression, ici, « de créer une matière qui racontera l’histoire dans cent ans ». Car l’objectif est bien là : conserver un échantillon de l’histoire de Paris, à laquelle appartient déjà cette soirée de novembre 2015, qui a coûté la vie à 130 personnes.Le boulevard Voltaire, avant/après le passage des agents de la propreté et des archives de Paris #Bataclan https://t.co/QdFG7DlVpN— LucieSoullier (@Lucie Soullier)require(["twitter/widgets"]);En tout cas, « il ne s’agit pas de supprimer les lieux d’hommage », prévient Guillaume Nahon, le directeur des Archives de Paris. « Préserver », « entretenir », « conserver ». Il sait qu’il est difficile pour certains de voir emporter les messages. Alors il explique encore et encore son opération de sauvetage aux riverains et aux caméras de télévision. En réalité, lui a commencé le travail de conservation juste après les attentats. En toute discrétion, il a pris les premières photos des mémoriaux. Lorsqu’il n’était pas encore question d’y toucher.Lire aussi :Attentats : « Comment ne pas faire de cauchemar quand on rentre chaque soir dans un cimetière ? »Suivez le camionParisienne très attachée au quartier, Séverine Coupé avait besoin de passer devant le Bataclan « avant qu’ils n’enlèvent tout ». Elle comprend le nécessaire coup de balai, mais les hommages, elle aimerait bien savoir « ce qu’ils en font ». Suivez le camion.Porte des Lilas, une course s’engage dès le premier carton déchargé. Contre la montre, contre l’humidité, contre les moisissures. Mathilde Pintault a déjà travaillé sur des archivages compliqués, comme celui de la prison de la Santé. Un chantier qui a duré deux ans. Cette fois, c’est, selon elle, théoriquement plus simple. Mais émotionnellement plus chargé. Même si elle a enclenché ses « automatismes » professionnels pour se protéger, la quantité l’impressionne.L’un propose d’annexer une salle de réunion. L’autre de congeler une partie des documents, une méthode utilisée lors des grosses inondationsIl faut dire que les messages remplissent déjà la salle de tri, transformée en salle de séchage. « Il vous reste encore combien de cartons à vider ? », lance Gérard Chaslin, le magasinier. La restauratrice, Emilie Legrand, se surprend à rire. C’est nerveux. La première boîte est à peine entamée, et il n’y a déjà plus de place sur le buvard déposé sur les tables. Quant aux étagères, elles se remplissent aussi vite qu’Eric Tandou, le second magasinier, y ajoute des planches.L’un propose d’annexer une salle de réunion. L’autre de congeler une partie des documents, une méthode utilisée lors des grosses inondations. Mais les archives de la capitale ne sont pas équipées pour une telle opération. Tant pis, « la place, on la trouvera », assure M. Nahon.Pour ses équipes, le travail ne fait que commencer. Le séchage fera ensuite place au dépoussiérage, au classement, à la numérisation. Et s’il faut aller vite, la précipitation peut coûter cher. Car le moindre choc thermique peut faire apparaître des champignons.Lire aussi :Les fleurs du mal devant les lieux des tueries du 13 novembreJe suis un hommage Une fois les messages tirés d’affaire, ils constitueront un corpus inédit en France. Car, après les attentats de janvier, rien n’avait été archivé. Pour combler le manque, la bibliothèque d’Harvard a commencé une collecte cet été. A posteriori, et depuis les Etats-Unis.La Mairie de Paris, elle, avoue s’être laissée surprendre. Quelques clichés avaient bien été pris, mais rien de très organisé. « On a regretté », admet Bruno Julliard, premier adjoint. « La première fois, on ne savait pas faire. » Cette deuxième vague d’attentats leur a malheureusement permis de se rattraper. Et de conserver la mémoire des hommages déposés sur une trentaine de lieux : ceux frappés en novembre, mais également la place de la République et les murs de Paris, où les artistes laissent eux aussi leurs traces. Une collection à l’intérêt social et scientifique.Des sociologues ont déjà commencé à s’intéresser au fond qui commence à se constituer. C’est le cas de Gérôme Truc, chercheur associé au Centre d’étude des mouvements sociaux de l’EHESS. A Paris, il a retrouvé ce qu’il avait déjà remarqué après les attentats de New York, de Madrid et de Londres : l’amour et la vie invoqués plus souvent que les « Liberté, Egalité, Fraternité » et beaucoup, beaucoup de messages à la première personne du singulier.Combien de temps faudra-t-il pour tout inventorier ? Impossible à prévoir. Personne ne se doutait que tant de messages se cachaient sous les fleurs fanées. Et nul ne sait combien seront encore déposés sur ces mémoriaux éphémères. A Madrid, après les attentats de 2004, le travail d’archivage a duré six ans.Lucie SoullierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Simon Piel Georges Holleaux a été l’avocat de la majorité des victimes des attentats de 1995 à Paris ainsi que celui des victimes des attentats commis par le commando Algara de l’organisation séparatiste basque ETA entre 1978 et 1992. Plus récemment, il a défendu les familles de victimes de l’attentat commis au Caire en 2009, dont le dossier est toujours à l’instruction, ainsi que certaines de l’attaque avortée contre le Thalys reliant Amsterdam à Paris, le 21 août.Le terrorisme islamiste a-t-il changé depuis 1995 ? En quoi ?C’est l’organisation de ces mouvements et surtout le profil des auteurs qui ont évolué le plus. En 1995, on avait une structure à caractère plus ou moins pyramidal qui revendiquait des liens hiérarchiques sur un modèle d’organisation clandestine classique. On déposait une bombe, et on disparaissait. Puis on en déposait une autre etc. Aujourd’hui, les auteurs sont dispersés, agissent séparément ou, comme le 13 novembre, sont une seule et dernière fois rassemblés pour frapper et mourir. En revanche, le profil est désormais commun : ce sont des démarches suicidaires que l’on ne connaissait pas en 1995 et qui ne caractérisaient même pas encore les attentats de janvier. Tous procèdent de ruptures brutales, de passages à l’acte nihilistes et suicidaires, qui ne viennent parfois coller à une allégeance ou à une revendication islamiste qu’en fin de parcours, voire au tout dernier moment.Beaucoup pensent que l’état d’urgence est un état de panique. Partagez-vous ce sentiment ?Nul ne conteste que l’état d’urgence est justifié, pour le temps défini. Nous avons pour la première fois été agressés par une série d’attentats suicides, faisant un nombre considérable de victimes. Il nous faut y réagir et réfléchir pour nous adapter, vite. Mais si l’état d’urgence venait à s’inscrire dans la durée, il serait alors contradictoire, une sorte d’oxymore. C’est que nous ne saurions pas adapter nos réponses. L’état d’urgence n’est pas une réponse en lui-même.Quelle peut-être la réponse judiciaire à une organisation basée à l’étranger qui envoie des hommes mourir sur le sol français comme l’Etat islamique ?La réponse est judiciaire et doit être judiciaire. Sur notre sol, les actes sont criminels, et le traitement des crimes relève de la loi et d’elle seule. Il ne peut y avoir de traitement d’exception sinon, par répercussion, la réponse et la démocratie perdront de la légitimité. Les Etats-Unis se remettront lentement de Guantanamo et des tortures.La loi suffit à répondre aux crimes ; c’est sa fonction, sa raison d’être. Elle a déjà suffi, car cet envoi d’assassins par une organisation étrangère, ce n’est pas nouveau : le GIA [groupe islamique armé] algérien l’a fait en 1994-1995. Ou, inversement, l’ETA [mouvement séparatiste basque] qui, entre 1978 et 1992, a fait commettre 25 attentats en Espagne, faisant plus de 300 victimes, par le commando Argala, composé exclusivement de Français.Les dispositifs policiers et judiciaires vous paraissent-ils adaptés à cette nouvelle forme de tuerie de masse ?Ce qui est frappant, c’est la quantité considérable d’informations, de renseignements, de fiches par milliers, etc. Mais il ne faut pas que le retentissement énorme, justifié, de ces attentats nous empêche de voir le caractère étroit de l’effectif criminel. Par ailleurs, un passage à l’acte suicidaire ne peut pas ne pas procéder d’un parcours particulier. La solution n’est donc pas de mettre des équipes de policiers à surveiller chaque personne fichée, ce qui est d’ailleurs inaccessible. En revanche, la définition avec des professionnels spécialisés de paramètres ou grilles d’analyses permettant de déceler des histoires personnelles et des situations à risque de passage à l’acte nihiliste et suicidaire ne peut plus être différée.Quelles pourraient être les pistes pour améliorer l’efficacité de la lutte antiterroriste ?L’enjeu est de trier la masse des informations sur des critères effectivement pertinents. Le politologue Olivier Roy, ou encore les psychanalystes Paul-Laurent Assoun et Patrick Amoyel, ouvrent déjà des pistes. Si le travail sur les faits criminels est toujours indispensable, une analyse systématique de la biographie des auteurs, de leur histoire familiale, de celle de leurs parents, de la structure familiale et de la fratrie, des événements marquant de l’enfance, des parcours ou des échecs scolaires, des basculements dans la délinquance – lorsqu’il y en a (ce qui n’est pas forcément le cas) – devraient donner des indications majeures d’analyse. Ensuite le partage de cette information pertinente entre les Etats concernés est aujourd’hui gravement déficient. Pour le bassin linguistique français, un dispositif spécifique franco-belge est une urgence.Des connexions entre les djihadistes francophones apparaissaient déjà dans l’affaire de l’attentat du Caire de 2009 dans laquelle vous intervenez, et pourtant....Ce n’est pourtant pas faute d’avoir fait des demandes d’actes, des demandes d’investigations. Les victimes et leurs conseils font souvent un travail utile et approfondi d’analyse des enquêtes et des instructions. On gagnerait alors bien du temps à les écouter et à en tenir compte. J’observe juste que dans cette affaire, il y est maintenant, peu à peu, fait droit.Simon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Mathilde Damgé Un ensemble d’études de l’Insee, publiées mercredi 16 décembre, montrent que la valeur « famille » reste prégnante dans l’Hexagone, même si la conjugalité prend différentes formes. Ces études permettent de battre en brèche quatre idées reçues sur le couple et les enfants.Idée reçue n° 1 : la « famille traditionnelle » a exploséLes familles « traditionnelles », définies par l’Insee comme composées d’un couple d’adultes cohabitants, mariés ou non, et d’enfants nés de leur union (ou adoptés ensemble), et partageant le même logement, représentent encore bien plus des deux tiers (70 % en 2011) des familles. Même si son poids a baissé (75 % en 1990), la « famille traditionnelle » demeure largement dominante par rapport aux familles monoparentales et recomposées. La part des familles recomposées a peu changé sur la dernière décennie.Idée reçue n° 2 : le mariage est en déclinAutre enseignement, le mariage reste la situation conjugale la plus répandue. Bien que la tendance soit à la baisse par rapport à 1990, les unions contractualisées – englobant mariage et Pacs (Pacte civil de solidarité) – concernent 8 couples sur 10.Idée reçue n° 3 : les familles nombreuses sont « traditionnelles »En chiffres bruts, il y a davantage de familles nombreuses de style « traditionnel », que de familles recomposées ou monoparentales avec plusieurs enfants.Mais, au sein de chacun de ces groupes, il y a, en proportion, plus de familles nombreuses (au moins trois enfants) dans les familles recomposées que dans les familles « traditionnelles ». On voit par exemple qu’il y a plus souvent trois enfants ou plus dans des familles recomposées que dans des familles monoparentales ou les familles « traditionnelles ».Idée reçue n° 4 : les femmes tirent profit des divorcesHommes comme femmes perdent financièrement à se séparer, avec une perte plus importante pour les femmes : la perte de niveau de vie directement imputable à la rupture est de l’ordre de 20 % pour les femmes et de 3 % pour les hommes. Les femmes mettent plus de temps à retrouver un conjoint, et l’augmentation de la part des familles monoparentales a donc pour corollaire une monoparentalité toujours essentiellement maternelle (les femmes ont la charge de 85 % des familles monoparentales), laquelle est liée à une insertion moins facile sur le marché du travail. Moins diplômées, elles sont confrontées à un taux de chômage de 15 % – celui des femmes en couple est de 7 %.En reprenant les résultats de l’enquête Insee-Ined de 2005, l’institut de statistiques s’attend à ce qu’une femme sur trois soit au moins une fois dans sa vie à la tête d’une famille monoparentale. Pour les hommes, le ratio est d’un homme sur dix.Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sylvia Zappi Cet animateur jeunesse d’Argenteuil, avec son association Force des mixités, fourmille d’idées pour stimuler les quartiers en difficulté. Lorsqu’on le rencontre, avec son air timide et ses épaules qui tanguent à chaque pas, on a du mal à reconnaître le beau gosse un peu frimeur qui parade sur le site de l’association Force des mixités (FDM). Car à l’écran, ce trentenaire, animateur jeunesse à Argenteuil, ne lésine pas. S’affichant en costume noir et chemise blanche, lunettes à la Malcolm X, le regard planté dans vos yeux. L’image suivante, il pose en doudoune moulante au côté de Zinédine Zidane.Ce matin de décembre, le jeune homme se contente d’un jogging noir et se fraie un chemin entre les tables de la cafétéria Carrefour de Sartrouville. Depuis que le Franprix a fermé, il n’y a plus de café ouvert le matin sur la grande dalle d’Argenteuil. Il a dû plier son mètre quatre-vingt-dix-huit dans sa Smart bleu marine pour trouver un endroit où se poser dans cette banlieue bétonnée du Val-d’Oise. A côté de turfistes chibanis, qui se serrent à la table voisine, le trentenaire raconte son histoire et celle de la Dictée des cités.Vitor Hugo ou Saint-Exupéry au pied des barres de HLMVoilà deux ans et demi qu’Abdellah Boudour réussit à faire transpirer des gamins de banlieue sur des textes de Victor Hugo ou de Saint-Exupéry lors de gigantesques dictées en plein air. Et en plus ils semblent y prendre plaisir. Les enfants et les ados écoutent, torturent leur stylo Bic, raturent et se soufflent discrètement les réponses. On y croise même des adultes – mamies bien mises, grands-pères à casquette ou mères voilées –, qui s’y amusent tout autant. Rassembler ainsi dans une compétition d’orthographe des dizaines d’habitants au pied de leurs barres d’immeubles, ça n’était pas gagné.Dans ces quartiers populaires, on a plus l’habitude de se tester lors de battles sur des rimes de rap ou de figures de street dance qu’à coups de participes passés ou de subjonctifs. Quand le jeune homme, secondé par l’auteur de polars Rachid Santaki, a lancé la première édition de la Dictée des cités, un soir d’août 2013, lui-même n’y croyait pas. Il voulait faire une action autour de la littérature dans sa cité. Pour changer du hip-hop et de la boxe. Il a distribué ses flyers, alpagué les enfants un par un, avec d’autres bénévoles de son association. « On avait emprunté 40 chaises et on s’est retrouvé avec 250 personnes assises par terre, une feuille sur les genoux », sourit-il. Il se souvient encore des visages plein d’excitation, attendant le verdict d’un « zéro faute ». Il y avait une paire de Nike Air Jordan à la clé. Depuis, il se promène de ville en ville. Des quartiers nord de Marseille à La Courneuve, Stains, Toulouse-le Mirail, Strasbourg-la Meinau… Trente-trois dictées ont été organisées. La dernière, à Saint-Denis, a réuni près de mille participants, dont Myriam El Khomri, alors secrétaire d’Etat chargée de la politique de la ville, Valérie Pécresse, le comique Booder, ou le boxeur ­Grégory Choplin.Abdellah Boudour, fils d’un chauffeur de poids lourd et d’une secrétaire, tous deux venus d’Algérie à la fin des années 1970, n’était pourtant pas porté sur les études. Comme beaucoup de ses camarades, il a décroché au lycée, préférant courir après un ballon plutôt que lire des livres. Avec ses potes de la cité la Haie-Normande, une des barres du grand ensemble HLM, il anime aussi des tournois de football pour les enfants qui ne partent pas en vacances.Un passage éclair en politique, avec Rachida DatiIl était là, le 25 octobre 2005, quand Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur et futur candidat à la présidentielle, a fait sa fameuse virée sur la Dalle à Argenteuil, lâchant son célèbre : « On va vous débarrasser de la racaille ! » Abdellah s’est alors avancé, tentant d’argumenter : il y a aussi des jeunes qui veulent réussir dans les quartiers. Lui est sans diplôme, explique-t-il, mais plein d’ambition. Le lendemain, il est convié au cabinet du ministre, Place Beauvau. Le jeune Argenteuillais va servir durant quelques mois de boîte à idées à Rachida Dati. Ce sera l’une de ses rares incursions politiques. « C’est pas fait pour moi. Je préfère rester autonome, sinon je n’aurai plus de crédibilité. J’en ai vu tellement des associations champignons », lâche-t-il.La même année, il fonde Force des mixités (FDM) avec ses amis du quartier. Ses modèles sont Jamie Hector ou Sonja Sohn, deux acteurs noirs de la série américaine « The Wire », investis dans l’aide aux quartiers déshérités de Baltimore. Mais il dit aussi son admiration pour la patronne de Fimalac et présidente de l’association Force Femmes, Véronique Morali. « Il a appris les outils de la com’ et se débrouille assez bien », s’amuse son ami d’enfance Djamel Mazi, aujourd’hui journaliste à iTélé.“Il suffit de regarder autour de soi dans le quartier pour trouver quoi faire. On voit bien qu’il y a trop de petits dehors, que les mamans ne s’en sortent pas, que les papis sont seuls.”Avec son association, Abdellah est un touche-à-tout de l’engagement. Commençant par l’aide aux devoirs et les tournois de foot, enchaînant avec la collecte de fournitures scolaires puis celle de denrées alimentaires, organisant des séances de sensibilisation sur les femmes battues, embrigadant des gamins pour porter les packs d’eau pour les retraités lors de la sécheresse… « Il suffit de regarder autour de soi dans le quartier pour trouver quoi faire. On voit bien qu’il y a trop de petits dehors, que les mamans ne s’en sortent pas, que les papis sont seuls », raconte le trentenaire de sa voix douce. Avec son sens de l’image – il associe toujours une célébrité du cru, inonde les réseaux sociaux –, le jeune homme parvient à intéresser les médias et commence à se faire un nom. Ses projets se succèdent. Au plus près du terrain, et en se tenant loin des élus. Le militant n’en démordra pas, malgré les appels du pied des maires successifs. « C’est un acteur associatif qui sort du lot parce qu’il voit grand », remarque Nabil Koskossi, directeur du service jeunesse d’Argenteuil. L’avis est partagé par le rappeur Mac Tyer, qui l’épaule lors de ses opérations caritatives : « Il vous pousse à croire que tout est possible. » En novembre, le « Bernard Pivot des cités » s’est mué en Alain Decaux, avec un nouveau concours pour parler histoire de France dans les quartiers : « La France en questions », un quiz culturel pour « mettre en avant l’histoire de France, la République, après les attentats ». Le premier prix est une PlayStation.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 18.12.2015 à 18h44 Le Conseil d’État a suspendu, vendredi 18 décembre, deux arrêtés fixant la répartition des sièges au sein de la métropole Aix-Marseille-Provence, empêchant l’entrée en fonction de la plus vaste intercommunalité de France, à la gestation laborieuse, jusqu’à une décision du Conseil constitutionnel.« En attendant la décision du Conseil constitutionnel et les suites qu’il conviendra de lui donner, le futur conseil de la métropole d’Aix-Marseille-Provence ne peut donc pas siéger et les groupements de communes qui existent aujourd’hui peuvent continuer à fonctionner », a précisé la plus haute juridiction administrative dans un communiqué. Saisi fin novembre, le Conseil constitutionnel doit rendre sa décision dans les trois mois.Lire aussi :Aix-Marseille-Provence, une métropole éclatée92 communes et 1,83 million d’habitantsLa métropole Aix-Marseille-Provence, la plus vaste de France, est censée, selon la loi, devenir une réalité le 1er janvier 2016. Elle regroupera 92 communes – dont les rivales Aix-en-Provence et Marseille – sur 3 173 km2 et comptera 1,83 million d’habitants.Elle a déjà un président, le sénateur-maire de Marseille Jean-Claude Gaudin (Les Républicains), élu début novembre président en dépit des recours déposés jusqu’au dernier moment par des élus opposés au projet, souvent du même bord politique que lui. Ils sont à l’origine du litige devant le Conseil d’État.La balle est désormais dans le camp du Conseil constitutionnel, pour lever l’incertitude juridique sur la métropole, qui a fait craindre ces derniers mois, aux syndicats notamment, des problèmes dans le versement des salaires des fonctionnaires ou dans l’exécution des marchés publics après le 1er janvier.Dans sa décision, le Conseil d’État souligne d’ailleurs qu’il faut éviter que le conseil de la métropole ne siège avant la décision constitutionnelle pour que la légalité de « ses premières décisions » – comme l’élection des vice-présidents, le vote du règlement intérieur et autres règles de fonctionnement – ne puisse être « affectée ».En revanche, la prorogation si nécessaire en 2016 des intercommunalités existantes, qui devaient disparaître au 1er janvier, permettra d’éviter « une rupture de continuité dans l’exécution des services publics auxquels ceux-ci pourvoient », relèvent les sages.Crainte de la prééminence de Marseille dans la métropoleLa question posée au Conseil constitutionnel porte sur la constitutionnalité de dispositions sur la loi « métropole » du 27 janvier 2014. Les juges constitutionnels doivent se pencher sur un système d’attribution de sièges supplémentaires à certaines communes, qui fait craindre à des maires la prééminence de Marseille dans la métropole, et pourrait poser problème au regard du principe d’égalité devant le suffrage.Voulue par le gouvernement, cette métropole s’est construite laborieusement. Elle doit permettre à ce territoire de rattraper un certain nombre de retards, pointés récemment encore par l’Insee : transports inefficaces et congestionnés, emploi et attractivité en berne, ou encore faible mixité sociale.La ministre de la décentralisation, Marylise Lebranchu, a pris « acte de la décision du Conseil d’État » et dit attendre celle du Conseil constitutionnel. Jeudi, Mme Lebranchu s’était justement déplacée à Marseille pour une « conférence métropolitaine » censée acter le passage de flambeau de l’État et des différents partenaires aux élus locaux, et le passage aux projets concrets, après plusieurs années de travail institutionnel. Elle s’était dite « sereine » quant à la décision à venir du Conseil constitutionnel. 18.12.2015 à 15h13 • Mis à jour le18.12.2015 à 15h14 | Lucile Wassermann Un rapport de l’Université George Washington, publié début décembre, atteste que 40 % des personnes inculpées depuis mars 2014 aux Etats-Unis pour des activités en lien avec l’organisation Etat islamique (EI) sont des convertis. Si ce taux reste à nuancer au regard des 23 % de convertis comptabilisés au sein de l’ensemble de la communauté musulmane américaine, il interroge sur les raisons qui poussent ces individus à rejoindre chaque année les rangs du djihad.Les chercheurs de cette université se sont penchés sur le cas de ces 71 personnes poursuivies par la justice américaine depuis mars 2014, dont 56 pour la seule année 2015. Sur la base de 7 000 pages délivrées par la FBI, le rapport livre le bilan d’un « groupe incroyablement hétérogène ». Sans grande surprise, aucun profil robot n’émerge véritablement de l’étude, si ce n’est que ces individus sont à 86 % des hommes, d’un âge moyen de 26 ans.Lire aussi :Un voisin des auteurs de la fusillade de San Bernardino inculpé pour complot terroristeUne ligne stricte de conduiteSi certains des convertis ont récité la chahada (profession de foi) à peine un an avant leur arrestation, d’autres ont connu un cheminement plus long avant de vanter les actions de l’EI ou de tenter de rejoindre les territoires contrôlés par l’organisation.Parmi ces 71 individus listés au sein du rapport, Donald Ray Morgan est revenu sur son parcours devant les caméras de la NBC au Liban, quelques mois avant son arrestation à l’aéroport Kennedy. À 44 ans, ce bodybuilder de profession dit avoir réalisé que l’islam avait cet avantage de lui indiquer une ligne stricte de conduite.Originaire de Caroline du Nord, Donald Morgan a grandi en se disant catholique, avec pour rêve d’intégrer les forces spéciales américaines. Il souhaitait servir son pays avec « devoir et honneur », dit-il. Au début des années 1990, cet Américain échoue à l’évaluation au sein d’un camp d’entraînement qui aurait dû le mener à terme au Koweït, pour l’opération « Tempête du désert ».Stades progressifsSon rêve d’enfance s’effondre alors, et avec lui son désir de servir les États-Unis. Il tombe alors dans l’alcoolisme et écope de deux ans de prison pour avoir ouvert le feu dans un bar bondé. À sa sortie de prison, il devient bodybuilder et se marie en 1999, avant de devenir père en 2001. Un an après son divorce, en 2007, Donald Morgan se convertit alors à l’islam ; une religion à laquelle il avait été initié lors d’un cours universitaire.Sa pratique religieuse suit alors des stades progressifs. Du croyant non-pratiquant, Donald Morgan devient peu à peu un musulman fidèle, puis radical. Alors même qu’il avoue ne pas avoir su prier pendant longtemps, il opère un changement radical en 2012 : « A un moment donné, tu dois prendre des engagements. » Ce converti décide alors de pratiquer entièrement la religion qu’il prêche. Peu à peu, ses amis s’étonnent de ses posts de plus en plus radicaux, notamment contre Israël et les « infidèles ».Lire aussi :Les terroristes de San Bernardino s’étaient radicalisés de longue dateL’EI lui apparaît alors très vite comme un idéal. Ses partisans « placent la loi islamique comme priorité et l’établissement d’un Etat islamique comme but » : de quoi justifier son adhésion à ce groupe considéré comme terroriste. Son rêve d’engagement d’hier pour les forces spéciales américaines se reporte alors sur les troupes du djihad d’aujourd’hui, combattues par son pays d’origine.En janvier 2014, il part pour le Liban pour approcher puis tenter de rejoindre la Syrie. Sans succès, cet Américain reste huit mois à Beyrouth. Il se définit alors comme un moudjahidine et prête très vite allégeance au calife dudit « Etat islamique », Abou Bakr Al-Baghdadi. Ses propos sur Internet deviennent de plus en plus belliqueux envers l’Occident, allant jusqu’à préconiser l’assassinat des « ennemis » de l’islam et légitimer les décapitations perpétrées par l’EI au cours de l’année 2014.Condamné à 20 ans de prisonA l’été 2014, Donald Ray Morgan décide de revenir aux Etats-Unis. Un retour qu’il explique par des problèmes financiers et l’envie de retrouver son fils laissé sur place. Il est arrêté aux portes de l’aéroport Kennedy le 2 août. Lors de son procès, le juge déclare avoir peu de doute quant à ses tentatives de rejoindre la Syrie, au regard de ses propos publiés sur Internet. Il est condamné à 20 ans de prison, pour tentative de soutien matériel à une organisation terroriste étrangère et détention d’armes par un criminel.Si le rapport de l’université George Washington indique que 73 % de ces personnes condamnées n’ont pas été impliquées dans l’élaboration d’un quelconque attentat sur le sol américain, une sur deux a essayé de rejoindre les territoires du djihad, avec succès pour certaines d’entre elles. Reste que, pour les chercheurs, « leurs motivations sont toutes aussi variées les unes que les autres et défient les analyses faciles ».Lire aussi :Antiterrorisme : « Il faut déceler les profils à risque de passage à l’acte »Lucile WassermannJournaliste au Monde 18.12.2015 à 11h17 • Mis à jour le18.12.2015 à 11h22 | Geoffroy Deffrennes (Calais, envoyé spécial) « Une impression de guérilla urbaine. » Jeudi 17 décembre dans la soirée, le procureur de la République de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), Jean-Pierre Valensi, exprimait sa stupéfaction devant les scènes auxquelles il avait assisté par hasard, en début d’après-midi : des centaines de migrants à l’assaut du tunnel sous la Manche, mais cette fois au milieu de la journée, et en bien plus grand nombre que lors d’épisodes précédents – « un millier », selon M. Valensi. « J’avais une réunion à Calais, je passais par là et me suis arrêté pour essayer de comprendre ce qui se passait. J’ai eu l’impression d’une organisation quasi militaire, par petits groupes, comme si tout était soigneusement préparé. »Le jeudi, le trafic routier est conséquent. « Plus encore en ce moment, selon Philippe Wannesson, blogueur spécialisé sur le sujet, car à l’approche de Noël les bouchons sont importants près des zones commerciales, ce qui favorise les intrusions dans les camions. »Cas de figure inéditLes groupes ont commencé à se former vers 14 heures. « J’ai senti qu’il se préparait quelque chose, raconte Bruno Deprez, directeur du magasin But, aux abords de l’autoroute A16. D’habitude, ils ne sont pas aussi nombreux en pleine journée. J’avais vu une attaque équivalente cet été, avec l’hélico, on se croyait aussi en guerre civile… » La police s’est organisée très vite mais, sur ce terrain étendu et vallonné, a été confrontée à un cas de figure inédit : des réfugiés progressant simultanément par grappes étalées sur un front mobile d’un kilomètre, le long de l’A16. L’autoroute a dû être coupée deux heures à la circulation, dans les deux sens.La veille déjà, la tension avait grimpé, cette fois à l’entrée du port, des migrants sprintant sur les voies rapides près du centre hospitalier, sous le regard des enfants de l’école maternelle Beaumarais. Jeudi, ce sont les enfants de l’école maternelle du Fort Nieulay qui ont senti fortement les effluves de gaz lacrymogènes utilisés massivement par les forces de l’ordre. De quoi faire fuir aussi les rares clients des centres commerciaux. « A l’approche de Noël, c’est une catastrophe pour nous, constatait M. Deprez. Les gens n’osent plus faire leurs courses dans ce secteur. Le moindre déplacement, qui prenait encore cinq minutes, il y a six mois, peut durer 30 à 45 minutes maintenant. J’ai un fils handicapé, je ne sais jamais à quelle heure il va pouvoir rentrer. »Spectateur impuissantLa secrétaire de M. Deprez, Delphine Bélot, montre sur son smartphone les photos de son jardin aux grillages défoncés, dévasté par les passages de réfugiés, non loin d’un café routier. « Mes enfants sont terrifiés. Ce midi, j’ai encore dû chasser de mon jardin trois migrants prêts à s’introduire chez moi. »Le procureur Valensi s’est senti simple spectateur impuissant jeudi :« Je suis resté car si des arrestations avaient eu lieu, j’aurais été concerné. Mais il n’y en a eu aucune. Impossible, car, comme vous l’avez constaté, ces groupes de migrants se déplacent vite, on ne sait pas qui lance des pierres, et surtout nous n’avons pas de preuves car les policiers ne sont pas équipés de vidéos. »Gilles Debove, du syndicat SGP Police, disait s’attendre à une nuit difficile et réclamait jeudi soir sur France 3 Nord-Pas-de-Calais des forces supplémentaires. Dans l’après-midi, un collectif de salariés du port de Calais avait réclamé l’éloignement du centre d’accueil Jules-Ferry, autour duquel survivent 4 500 migrants : selon ces salariés, ces deux dernières semaines, 2 500 camions ont été comptabilisés en moins, les transporteurs se lassant des difficultés rencontrées… Depuis début juin, dix-huit migrants ont perdu la vie en tentant de rallier l’Angleterre.Geoffroy Deffrennes (Calais, envoyé spécial)Journaliste au Monde 18.12.2015 à 10h12 • Mis à jour le18.12.2015 à 10h35 Le pape François a approuvé un second miracle attribué à Mère Teresa de Calcutta , ouvrant la voie à la canonisation de la religieuse en 2016, selon le Vatican.« Le Saint-Père a autorisé la Congrégation pour les saints à promulguer les décrets concernant le miracle attribué à l’intercession de la bienheureuse Teresa de Calcutta. »Selon l’archevêque de Calcutta, Thomas D’Souza, le miracle en question est la guérison inexpliquée, attribuée à Mère Teresa, d’un Brésilien souffrant de multiples tumeurs au cerveau en 2008. Selon Avvenire, le quotidien des évêques italiens, l’homme, dans le coma, a guéri après que sa femme ait prié pour que mère Teresa lui vienne en aide. A cette époque, elle était déjà morte depuis plus de 10 ans.Selon Avvenire, cette guérison a été reconnue lors d’une réunion d’experts, convoquée par la congrégation pour la cause des saints. Si tout se passe comme prévu, Mère Teresa devrait être canonisée le 4 septembre à Rome dans le cadre du Jubilé de la miséricorde qui s’est ouvert le 8 décembre.Morte à l’âge de 87 ans, Mère Teresa de Calcutta, de son vrai nom Agnes Gonxha Bojaxhiu, a consacré plus de quarante ans de sa vie aux pauvres, aux malades et aux mourants. Elle a obtenu le prix Nobel de la paix en 1979 avant d’être béatifiée en 2003 par Jean-Paul II, devant 300 000 fidèles à Rome. Laura Buratti Les partiels approchent et vous redoutez de passer toutes vos vacances à travailler ? Pour concilier dinde aux marrons en famille, Premier de l’an entre amis et révisions studieuses, sans se disperser ni culpabiliser, deux maîtres mots : s’organiser et… dédramatiser, vous conseillent trois experts en examens.Prendre du reculTout d’abord, faites redescendre la pression d’un cran, un stress trop important est contre-productif. « Échouer à un examen, ce n’est pas la fin du monde, relativise Marco Bertolini, formateur et animateur auprès d’étudiants d’ateliers pour « apprendre à apprendre ». Il ne faut pas considérer l’échec comme une faute, mais comme une étape normale de l’apprentissage. »Lire aussi :Manuel de survie antistress à l’usage des étudiantsPrendre du recul peut aider à reprendre le contrôle sur ses émotions : « Se rappeler ses motivations à long terme, pourquoi on travaille, redonner du sens à ce que l’on fait, aide à se sortir de la contrainte à court terme », conseille Fanny Sauvade, psychologue au sein de l’association Apsytude, dédiée aux consultations étudiants.Profiter des moments de plaisirInutile de culpabiliser lorsque vous abandonnez vos fiches pour un verre avec votre bande du lycée ou une partie de Mille Bornes, ce n’est pas du temps perdu : « Les moments en famille ou entre amis ne sont pas seulement du luxe, ces intermèdes redonnent de la motivation, rassure Fanny Sauvade. Il faut même les inscrire sur son planning de révisions. Ainsi, ils seront prévus et vous ne les considérerez pas comme des écarts. »Enseigner pour apprendreProfitez d’être en famille pour mettre tout le monde à contribution. « Expliquez votre cours à votre petite sœur de six ans, votre cousine, vos parents, de préférence à quelqu’un qui n’y connaît rien, conseille Marco Bertolini. Cela oblige à connaître son cours et à le reformuler par rapport aux questions qu’ils poseront, ce qui crée de nouvelles connexions neuronales et aide à mémoriser. »Pour comprendre comment fonctionne la création de nouvelles connexions, vous pouvez essayer Axon, un serious game – ou jeu sérieux – où vous incarnez un neurone qui tente de survivre en créant de nouvelles connexions plus vite que les autres.Faire des choix stratégiquesCombien de temps faudra-t-il pour réviser tel chapitre, telle matière, maîtriser telle notion ? Pas facile à estimer. Marco Bertolini conseille de classer ses cours en trois catégories : ceux qu’on connaît bien, ceux qu’on connaît un peu ou de manière approximative, ceux qu’on ne connaît pas du tout. « Inutile d’apprendre ce que vous connaissez déjà, avance-t-il. Dans un temps limité, mieux vaut miser sur ce que l’on ne maîtrise pas du tout ou qu’un peu. »« Il faut aussi raisonner en termes de coefficients et mettre l’accent sur les grosses épreuves », ajoute Anne Malgouyat, directrice du pôle Coordination des études de l’université de Bordeaux-Montaigne. Faire des impasses pour gagner du temps ? « En règle générale, c’est une mauvaise idée, témoigne-t-elle. Après, si vraiment on ne comprend rien de rien à une matière qui n’a pas un gros coefficient, ce n’est pas en s’y mettant quinze jours avant que cela va changer quelque chose. Autant se concentrer sur les matières dans lesquelles on peut progresser. » Mettre à profit tous les temps mortsVous avez une heure devant vous avant l’arrivée du Père Noël ? Préparez un plan de dissertation. Vous avez quelques minutes entre la poire et le dessert ? Jetez discrètement un œil sur vos fiches. Tous les temps morts peuvent être optimisés. « Quand on a du temps devant soi, on peut privilégier les matières qui demandent plus de réflexion, conseille Anne Malgouyat. Et quand on a cinq minutes, on révise pour les examens plus courts type QCM (questionnaire à choix multiple) ou questions de cours. »Mieux : travailler par petites séquences serait bien plus efficace. « De toute façon, après 30 minutes de travail, notre cerveau nous fait croire que nous assimilons toujours alors que ce n’est plus le cas, explique Marco Bertolini, qui conseille de travailler par séquences de 20-25 minutes signalées par une minuterie, entrecoupées de pauses de 5 minutes. Ce temps de pause n’est pas perdu puisque le cerveau en profite pour faire des liens entre les informations que l’on vient d’emmagasiner. »Visualiser (et montrer) le travail accompliPour ne pas perdre de temps et apprécier le chemin parcouru, affichez votre planning sur un tableau, divisé en trois colonnes : « à faire », « en cours » et « terminé ». Inscrivez les tâches à accomplir (chapitre à réviser, fiche à écrire, exercice à maîtriser) sur des post-its à déplacer entre les colonnes en fonction de l’avancement de votre travail, « en veillant à ne jamais en avoir plus de trois dans la colonne “en cours”, pour ne pas se laisser déborder », ajoute Marco Bertolini.En plus d’être gratifiant, ce tableau a un autre avantage non négligeable : tout le monde peut voir où vous en êtes. « C’est un très bon outil de négociation, plaisante Marco Bertolini. Plus sérieusement, vos parents seront rassurés de voir que votre travail avance et devraient relâcher un peu la pression. » Fanny Sauvade conseille également de prévenir sa famille des moments où l’on sera disponible ou non. « Cela vous évitera d’être sollicités en permanence et rassurera tout le monde », ajoute-t-elle.Si vous partez pour les fêtes et ne pouvez pas emmener votre tableau avec vous, l’application Trello permet de gérer son planning avec la même technique et se synchronise sur ordinateur et smartphone (gratuit, iOS et Androïd).Varier les lieux de travailVous aimeriez réviser tranquillement dans votre chambre mais vous devez voyager aux quatre coins de la France pour rendre visite à vos parents, grands-parents ou cousins éloignés ? Tant mieux, changer régulièrement de lieu de révisions est très bon pour la mémoire. « Le cerveau fonctionne de manière contextuelle. Il associe la tâche que l’on accomplit avec le lieu où l’on est. Si l’on révise toujours au même endroit, on risque d’avoir du mal à mobiliser ses connaissances dans un autre, comme dans la salle d’examen par exemple », explique Marco Bertolini.Enfin, dites-vous que vous n’êtes pas seuls, la plupart des étudiants de l’université passent leurs partiels en janvier. Un dépit bien résumé par cet étudiant sur Twitter :Vie injuste quand tu manges plus de fiches de révision que de foie gras pendant les périodes de Noël.— Thibaut (@chxthibaut) 10 Décembre 2015Laura BurattiJournaliste au Monde Emeline Cazi Dénoncer des violences policières à la justice à 15 ans est généralement impensable quand on vit dans un quartier populaire. Le juge, cet homme qui condamne et éloigne quelques mois, parfois plus, un frère, un voisin, est rarement considéré comme un allié. Dix-huit garçons et filles du 12e arrondissement de Paris ont pourtant franchi le pas. Jeudi 17 décembre, avec le soutien de leurs éducateurs, ces lycéens ont signalé des faits de « violences volontaires aggravées », d’« agression sexuelle aggravée », de « discrimination » et d’« abus d’autorité » de la part de policiers au procureur de la République de Paris. Leur quotidien était devenu invivable. La plainte est déposée contre X, mais dans toutes les têtes « X » a un nom : les « Tigres », comme se surnomment les policiers de la brigade de soutien de quartier (BSQ).Partagez un sandwich avec ces jeunes du quartier Reuilly-Montgallet, un quartier dense mais pas franchement difficile coincé entre la gare de Lyon et la place de la Nation, ils vous expliqueront : les contrôles, c’est au minimum une fois par jour. Parfois plus. Certains dérapent. Les violences dont ils parlent ont eu lieu entre l’été 2013 et l’été 2015. Seules ont été retenues pour la plainte celles pour lesquelles des témoins pouvaient confirmer leurs dires. Une enquête préliminaire a été confiée à l’inspection générale de la police nationale (IGPN), la police des polices. La police n’a pour le moment pas souhaité réagir.Le premier événement, reflet de tant d’autres, remonte à l’été 2013, un soir de ramadan. Il est 20 heures, Jérémy rentre chez lui avec un copain. Deux policiers les arrêtent et procèdent à une « palpation de sécurité ».L’un, « musclé », « les cheveux noirs coiffés avec du gel » lui met « les doigts dans les fesses ». « Arrête de te contracter laisse-toi faire », lui ordonne-t-on. Jérémy aurait reçu un coup dans les côtes. A son ami aussi, on a mis un doigt dans les fesses.« Atteinte à la dignité humaine »Les « vérif », c’est une fois par jour, « les doigts dans les fesses », « au moins une fois par semaine », estime Yassine. Le défenseur des droits n’a pourtant de cesse dans ses décisions de « déplorer le caractère systématique de la palpation de sécurité », une « atteinte à la dignité humaine » si rien ne laisse penser que la personne dissimule un objet. Dans tous les cas, elle « doit intervenir dans un local retiré du commissariat », rappellent Mes Slim Ben Achour et Félix de Belloy, les avocats des adolescents. Et la présence d’un médecin est « indispensable » pour toute fouille approfondie.S’opposer à un contrôle des « Tigres » expose à des représailles. Lors des vacances de Noël 2013, trois policiers contrôlent Mamadou et ses amis qui traînent sur un banc. Mamadou voudrait qu’ils laissent les filles en dehors de tout ça. « L’avocat » est jeté à terre. Le lendemain, les « Tigres » patrouillent en voiture. L’un d’eux aurait ouvert sa fenêtre et agrippé le garçon par le bras, le forçant « à marcher à l’allure du véhicule ». « L’avocat » finit par se libérer. « Rébellion ! », crient les agents, qui l’auraient alors plaqué contre le mur et frappé « au niveau des hanches ». La vue de la police fait fuir les jeunes des quartiers. C’est un réflexe, qu’ils aient quelque chose à se reprocher ou non. A Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), en 2005, Zyed et Bouna sont morts d’avoir couru. Un soir d’avril 2014, nouveau contrôle, dalle Rozanoff, dans le 12e. L’un des agents fait signe à Alassane et Mamadou d’approcher. Ils refusent, s’éloignent puis courent. Barrage. Plaquage contre le mur. « Pourquoi courez-vous ? », demandent les policiers. « La peur », répondent les garçons.Les cartes d’identité volent. « Ramassez, bande de chiens », ordonnent les « Tigres ». Les coups partent : Alassane est frappé au visage, Mamadou à l’épaule. Du gaz lacrymogène fuse. L’épicier à qui les garçons ont demandé du lait pour calmer leurs brûlures a vu les policiers repasser, hilares. « Alors, les singes, la prochaine fois, vous ne courrez pas ! »Brûlures au gaz lacrymogène« On pisse sur le ramadan », « espèce de Libanais de merde », « connards, sales Noirs ». A chaque contrôle, les insultes pleuvent. Le conflit jeunes-policiers, dalle Rozanoff, dure depuis des années. Les grands frères disent avoir connu les mêmes brimades. « Mais maintenant, ils s’en prennent aux petits, dès 12 ans », déplore un presque trentenaire. De la musique écoutée sur un téléphone, en fin d’après-midi ? « Contravention pour tapage nocturne ». Une balade entre copains le long de la promenade plantée ? Une invitation ferme à rentrer chez soi. Qu’ils osent répondre avoir l’autorisation de leurs parents, c’est une clé de bras. Les jeunes d’autres quartiers n’ont rien à faire ici. S’ils ne comprennent pas, c’est la gazeuse.Longtemps, les parents n’ont rien su. Quand le commissariat appelait, la police avait forcément raison. A force d’être contrôlé, un garçon de 13 ans a été envoyé un an au Mali par sa famille. A présent que les langues se délient, les adultes réagissent un peu plus. Le 5 janvier, une intervention au bas d’un immeuble a fait descendre une mère. « Fermez-la, ou je vous embarque », s’est-elle entendu répondre quand elle a demandé leur matricule aux policiers, qui l’auraient « ensuite narguée » sans jamais le lui donner.Les violences se déroulent aussi au commissariat. La mère de Théo « constate régulièrement des traces de coups et de brûlures au gaz lacrymogène sur le visage » de son quand elle l’y récupère, écrivent les avocats. Le 22 avril, six jeunes s’enfuient de la dalle à la vue des policiers.L’un des six est rattrapé, jeté à terre, gazé. Au commissariat, il se retrouve seul dans une pièce. Un agent attend qu’il se déshabille. « Alors, t’as mal ? », lui demande-t-il à la vue du visage rougi par le gaz. « Attends, je t’en mets de l’autre côté. » « Est-ce que vous allez dire ce que vous avez fait dans la salle de fouille ? », demande le garçon en sortant. « Si tu veux déposer plainte, il n’y a pas de problème, il y aura du répondant », lui a-t-on rétorqué.Partage de l’espace publicUne médiation a été tentée par les éducateurs de l’association Soleil et le service de prévention de la police. La maire du 12e a ouvert les terrains de sport, développé la danse, les ateliers d’écriture : « Il est vrai que le partage de l’espace public entre générations est l’un de mes sujets quotidiens », reconnaît Catherine Baratti-Elbaz. Mais il y a eu des représailles. « Les policiers n’aiment pas les balances », expliquent les jeunes. La situation empirant, l’ONG anglo-saxonne Open Society Justice Initiative les a encouragés à porter plainte. Le duo d’avocats qui défend le dossier n’en est pas à son coup d’essai. En juin, ils ont obtenu, pour la première fois, la condamnation de l’Etat pour faute lourde pour une série de contrôles d’identité au faciès ; une action, là encore, soutenue par Open Society.C’est cette même ONG qui avait financé une étude menée à Paris, en 2007 et 2008, sur les contrôles discriminatoires. Les résultats confirmaient ce que les associations dénonçaient depuis des années : en France, lorsqu’on est noir ou d’origine arabe, on risque respectivement 6 et 7,8 fois plus de se faire contrôler que lorsqu’on est blanc. L’étude disait aussi que les personnes habillées « jeunes » représentaient 10 % de la population étudiée, mais étaient contrôlées dans près de la moitié des cas. Brayan, Kevin, Théo et leurs amis, qui portent des vestes de sport et ont des parents bien souvent nés à l’étranger, cumulent tous les handicaps.Emeline CaziJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Fabrice Lhomme et Gérard Davet Christine Lagarde va devoir répondre de son rôle dans la mise en place d’un arbitrage privé entre Bernard Tapie et le Crédit lyonnais. La commission d’instruction de la Cour de justice de la République (CJR) a décidé, jeudi 17 décembre, de renvoyer la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) devant la formation de jugement de la CJR, seule habilitée à décider du sort judiciaire des ministres poursuivis pour des actes commis dans l’exercice de leurs fonctions.C’est, en effet, en tant qu’ancienne ministre de l’économie de Nicolas Sarkozy, de 2007 à 2011, que Mme Lagarde, mise en examen en août 2014 par la CJR pour « négligence » dans l’utilisation des fonds publics, va devoir répondre de son rôle décisionnel dans l’affaire Tapie-Crédit lyonnais, comme l’ont indiqué i-Télé et Mediapart, jeudi 17 décembre.Poussée par l’Elysée, Mme Lagarde avait donné en 2007 son aval à la mise en place d’un arbitrage qui avait fini par accorder, en juillet 2008, 405 millions d’euros à l’homme d’affaires dans le cadre de son litige avec le Crédit lyonnais, lié à la vente d’Adidas. Cette sentence arbitrale suspecte, objet d’une enquête pénale pour escroquerie en bande organisée, a été annulée en février, la justice estimant qu’elle était entachée de fraude. Le 3 décembre, la cour d’appel de Paris a en outre condamné Bernard Tapie à rembourser les 405 millions d’euros.Mauvaise surprisePour Christine Lagarde, la décision de la commission d’instruction de la CJR est une très mauvaise surprise, d’autant que le parquet avait requis, en septembre, un non-lieu en sa faveur. Elle a immédiatement annoncé un pourvoi devant la Cour de cassation, susceptible de lui offrir un sursis alors que son premier mandat à la tête du FMI se termine le 30 juin 2016 et qu’elle s’est dite ouverte à l’idée d’en briguer un deuxième. Le FMI lui a renouvelé « sa confiance » peu après l’annonce de son renvoi en procès devant la CJR. De son côté, le ministre des finances, Michel Sapin, a rappelé depuis New York que Mme Lagarde était « présumée innocente » et pouvait rester à son poste.Dans un communiqué, Mme Lagarde a réaffirmé avoir « toujours agi dans cette affaire dans l’intérêt de l’Etat et dans le respect de la loi ». Ce n’est pas, semble-t-il, l’opinion des magistrats instructeurs de la CJR. Ils considèrent que la patronne du FMI aurait dû s’opposer à l’arbitrage, par exemple en intentant un recours contre la décision, et qu’elle a au minimum fait preuve de « négligence » dans ce dossier hautement sensible pour les finances publiques mais aussi sur le plan politique, au vu des relations privilégiées entretenues par M. Tapie et M. Sarkozy.Mme Lagarde paraît d’ailleurs avoir été pour partie tenue à l’écart de l’affaire, qui s’est jouée principalement à la présidence de la République. Pour autant, elle a rendu personnellement visite à 52 reprises à Nicolas Sarkozy à l’Elysée, de 2007 à 2011, selon les agendas de l’ex-chef de l’Etat saisis par les juges.« J’aurais dû être plus méfiante »Pouvait-elle s’éloigner à ce point d’un dossier aussi sensible, dépendant directement de ses services ? « Je maintiens que je n’ai parlé de cette affaire ni à M. Sarkozy ni à aucun de ses collaborateurs », avait-elle soutenu lors d’une audition devant la CJR. Mais l’un des services placés sous son autorité, l’Agence des participations de l’Etat (APE), s’était montré clair dès le 1er août 2007. Dans une note adressée à la ministre, l’APE disait « déconseiller au ministre la voie d’un arbitrage qui n’est justifiée ni du point de vue de l’Etat, ni du point de vue du CDR [la structure chargée de gérer le passif du Crédit lyonnais] ».Le 23 mai 2013, Mme Lagarde indiquait aux juges : « Il me semble maintenant que j’aurais dû être plus méfiante. » « La voie de l’arbitrage ne me paraissait pas inquiétante », avait-elle aussi admis le 26 août 2014. Aux magistrats qui lui reprochaient donc de ne pas avoir exercé de recours contre l’arbitrage, elle avait rétorqué : « Les consultations qui m’ont été fournies ne me donnaient aucune raison décisive de croire que le recours en annulation aurait des chances de prospérer. J’ajoute que je n’ai jamais eu le sentiment d’être mêlée à un arbitrage “truqué” ou d’avoir été instrumentalisée à cet effet. » L’instruction menée en parallèle sur l’arbitrage lui-même a pourtant abouti à plusieurs mises en examen – dont celle de Bernard Tapie – pour « escroquerie en bande organisée ». Claude Guéant, alors secrétaire général de l’Elysée, bénéficie pour l’heure du statut intermédiaire de témoin assisté. Les magistrats de la CJR ont affirmé dans leurs écrits que les décisions arbitrales avaient été « frauduleusement obtenues », faisant donc corps avec leurs collègues du pôle financier, qui qualifient cet arbitrage de « simulacre ».Fabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Lucie Soullier et Damien Leloup C’est une histoire qui commence comme beaucoup d’autres, devant la 23e chambre du tribunal de Paris. Celle qui voit défiler voleurs à l’arraché et petits trafiquants de drogue en comparution immédiate. Ivre, Mohamed S. a copieusement insulté les policiers, le 15 novembre. La faute à « un verre de vin et trois bons verres de Get ».Dans le box, deux jours plus tard, l’accusé garde les yeux baissés. Il n’ose pas répéter. Mais l’heure n’est pas à la pudeur pour la présidente, qui prend le relais pour lui rappeler les faits. Et au milieu de la longue liste de noms d’oiseaux, de son niveau d’alcoolémie et de son sexe sorti, ce « ils vous ont bien niqués hier, vive Daech », qui lui vaut de comparaître pour apologie du terrorisme, en plus de la conduite en état d’ivresse et de l’outrage.Pour son avocate, « on met tout dans le même sac » : un peu d’insultes, un peu d’apologie du terrorisme, un peu d’outrages. Secouez le tout et vous obtenez finalement un prévenu relaxé pour les faits d’apologie, et condamné à trois mois de sursis et six mois de suspension de permis pour le reste.Soirées arroséesD’autres n’ont pas eu cette chance. A Trappes, Montpellier ou Versailles, des condamnations à six mois de prison ferme sont tombées depuis le 13 novembre pour des propos tenus à l’issue de soirées bien arrosées. A Lunel (Hérault), un multirécidiviste sortant ivre de boîte de nuit a écopé d’un an ferme, le 2 décembre, pour un vol de portable, des insultes et pour avoir crié « je suis Salah Abdeslam » (le suspect des attentats de Paris encore recherché) et  « vive Daech », devant des commerçants médusés qui installaient leurs étals du marché.En janvier, après les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher, la surreprésentation de ces affaires dans les tribunaux avait posé question. Des voix s’étaient élevées pour dénoncer une justice d’exception, expéditive, et qui punirait plus sévèrement après les attentats.Cette fois-ci, pas de circulaire de la ministre de la justice Christiane Taubira incitant à « une grande fermeté de la part des parquets ». Ni de mise en garde d’Amnesty International contre le risque de violer au passage la liberté d’expression, comme en début d’année. A l’Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire), on ne note pas autant de remontées de cas depuis les attentats de novembre. « Mais ça ne veut pas dire qu’il n’y en a pas autant », tient à préciser sa secrétaire générale, Céline Parisot.Déjà-vuEn effet, avec 255 affaires pour apologie du terrorisme recensées par le ministère de la justice un mois après les attentats de novembre, les « chiffres sont finalement assez proches de ceux de janvier », note Laurence Blisson, secrétaire générale du syndicat de la magistrature (SM, gauche).Seulement, il y a bien une différence entre janvier et novembre : l’état d’urgence. Dans les allées automnales des tribunaux, les chroniqueurs judiciaires recherchent les personnes interpellées après la manifestation interdite à République. Les colonnes des journaux racontent les perquisitions administratives et les assignations à résidence abusives. « A raison », souligne Laurence Blisson. Mais en face, les apologies, c’est du déjà-vu. « Comme si on s’était habitués à cette réponse disproportionnée. »Pourtant, le problème est le même qu’après les attentats de janvier : une cohérence dans les peines difficile à comprendre, des apologies qui n’en sont pas, et des affaires expédiées en comparutions immédiates.Lire aussi :Après les attentats, une justice rapide et sévère contre l’apologie du terrorismeLe temps de l’émotionCar c’est bien cela qui est reproché à la justice, notamment par le Syndicat de la magistrature, dans son traitement des procédures pour apologie du terrorisme : juger dans l’urgence des cas qui nécessiteraient de prendre davantage de recul. Ainsi, sur les 129 suites pénales engagées au 11 décembre, seules deux informations judiciaires, qui méritent une enquête approfondie, ont été ouvertes. Pour le reste, 20 requêtes ont notamment été déposées devant le juge des enfants, 26 ont été classées et, surtout, 47 affaires ont été jugées en comparution immédiate.« Juger immédiatement après les attentats, c’est prendre le risque d’une justice rendue dans l’émotion », insiste Laurence Blisson. Elle dénonce le recours aux comparutions immédiates – possible depuis novembre 2014 dans ces affaires – où la défense n’a que quelques heures pour se préparer, et où l’audience se compte en minutes. Or, c’est justement après les attentats que grimpe le nombre d’affaires considérées comme apologies, et qui se révèlent pour beaucoup n’être qu’une insulte au milieu d’une vague embrumée.Parmi nombre de cas jugés, la frontière est en effet ténue entre l’apologie et la provocation à l’égard des forces de l’ordre. Aux abords de la gare de Lille-Flandres, le 17 novembre, un homme, ivre, menace de « tout faire péter » et dit que « François Hollande n’aurait pas dû bombarder la Syrie » lors d’un contrôle d’identité : deux mois ferme. A Béthune, un homme contrôlé sans titre de transport lance qu’« il ne faut pas s’étonner si des gens meurent avec des Kalachnikov avec des fous ». Quatre mois avec sursis.Circonstance aggravanteEn sortant l’infraction de la loi sur la presse de 1881 pour la transférer dans le code pénal, la loi du 13 novembre 2014 a permis de juger ces affaires en comparution immédiate. « A l’époque, il était nécessaire de sortir l’apologie du terrorisme du droit de la presse, car son cadre empêchait de lutter contre les sites de propagande, expliquait Virginie Duval, présidente de l’USM, en janvier. C’était ça, l’esprit de la loi : lutter contre le développement de la propagande terroriste. » D’où la circonstance aggravante lorsque ces propos sont tenus sur les réseaux sociaux, en raison de l’audience importante que peuvent avoir ces écrits. De cinq ans d’emprisonnement, on passe à sept si les faits ont été commis sur Internet, et 75 000 euros d’amende.Pourtant, seule une infime partie des dossiers jugés concerne des personnes véritablement soupçonnées de radicalisation ou de proximité avec des milieux islamistes. A Caen, le 10 décembre, un lycéen de 18 ans a ainsi écopé d’une peine de trois ans de prison, dont deux ferme, pour avoir posté plusieurs dizaines de pages de messages Twitter faisant l’apologie du terrorisme, et menacé l’imam, réputé libéral, de la mosquée de Drancy. A Beauvais, un homme de 19 ans, fiché S et sous le coup d’une interdiction de sortie du territoire, a été condamné le 9 décembre à dix-huit mois de prison dont six ferme pour avoir publié, durant six mois, de nombreuses photos à la gloire de Daech sur Facebook. A Hendaye, un Espagnol de 19 ans a été condamné à un mois de prison ferme, le 17 novembre, pour avoir écrit sur Facebook « Que la France meure, elle ne mérite que ça ! »18, 19, 20, 22 ans… Dans l’écrasante majorité des cas, les auteurs sont jeunes – plus du tiers sont même mineurs. A Marseille, début décembre, c’est pendant un débat en classe sur les attentats qu’un lycéen menace de « kalasher des juifs ». Dix mois ferme. Une sanction plus sévère que la moyenne, mais sans rapport avec une éventuelle radicalisation du jeune homme de 19 ans, note son avocat, Olivier Kuhn-Massot. Un casier déjà chargé et une société tendue par l’état d’urgence auront accru la peine, selon lui. Reste que le lycéen fera bien un tour par la case prison. « On envoie un jeune qui n’est pas du tout radicalisé aux Baumettes. Que croyez-vous qu’il va se passer à sa sortie ? »Lire aussi :Des peines très sévères pour apologie du terrorismeLucie SoullierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterDamien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Mathilde Damgé Un ensemble d’études de l’Insee, publiées mercredi 16 décembre, montrent que la valeur « famille » reste prégnante dans l’Hexagone, même si la conjugalité prend différentes formes. Ces études permettent de battre en brèche quatre idées reçues sur le couple et les enfants.La « famille traditionnelle » a exploséLes familles « traditionnelles », définies par l’Insee comme composées d’un couple d’adultes cohabitants, mariés ou non, et d’enfants nés de leur union (ou adoptés ensemble), et partageant le même logement, représentent encore bien plus des deux tiers (70 % en 2011) des familles. #container_14502642707{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14502642707{ height:500px; } #container_14502642707 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14502642707 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14502642707 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14502642707 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }En dix ans, le modèle de la famille "traditionnelle" n'a pas perdu sa dominance (répartition en %)Source : Inseerequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14502642707", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Familles traditionnelles","Familles recomposées","Familles monoparentales"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": 1990, "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 75 ], [ "", 8.7 ], [ "", 16.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": 2011, "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 70.4 ], [ "", 9.3 ], [ "", 20.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: "%", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Même si son poids a baissé (75 % en 1990), la « famille traditionnelle » demeure largement dominante par rapport aux familles monoparentales et recomposées. La part des familles recomposées a peu changé sur la dernière décennie.Le mariage est en déclinAutre enseignement, le mariage reste la situation conjugale la plus répandue. #container_14502618532{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14502618532{ height:500px; } #container_14502618532 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14502618532 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14502618532 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14502618532 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Même si le mariage recule et que l'union libre augmente, le modèle traditionnel reste dominant (répartition en %)Source : Inseerequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14502618532", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Marié","Pacsé","Union libre"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": 1990, "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 87 ], [ "", null ], [ "", 13 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": 2011, "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 76 ], [ "", 4 ], [ "", 20 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "%", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Bien que la tendance soit à la baisse par rapport à 1990, les unions contractualisées – englobant mariage et Pacs (Pacte civil de solidarité) – concernent 8 couples sur 10.Les familles nombreuses sont les « traditionnelles »En chiffres bruts, il y a davantage de familles nombreuses de style « traditionnel », que de familles recomposées ou monoparentales avec plusieurs enfants.Mais, au sein de chacun de ces groupes, il y a, en proportion, plus de familles nombreuses (au moins trois enfants) dans les familles recomposées que dans les familles « traditionnelles ». #container_14502750646{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14502750646{ height:500px; } #container_14502750646 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14502750646 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14502750646 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14502750646 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les familles nombreuses sont plutôt le fait des familles recomposées en 2011 (répartition en %)Source : Inseerequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14502750646", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["1","2","3","4 ou plus"], title: { text: "Nombre d'enfants" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Famille traditionnelle", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 34 ], [ "", 45 ], [ "", 16 ], [ "", 5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Famille recomposée", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 24 ], [ "", 39 ], [ "", 25 ], [ "", 12 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Famille monoparentale", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 49 ], [ "", 35 ], [ "", 12 ], [ "", 4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "%", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});On voit par exemple qu’il y a plus souvent trois enfants ou plus dans des familles recomposées que dans des familles monoparentales ou les familles « traditionnelles ».Les femmes tirent profit des divorcesHommes comme femmes perdent financièrement à se séparer, avec une perte plus importante pour les femmes : la perte de niveau de vie directement imputable à la rupture est de l’ordre de 20 % pour les femmes et de 3 % pour les hommes. #container_14502776645{ padding:5px 5px 0px 10px; 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var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14502776645", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Variation de niveau de vie en %" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["sans enfant","avec 1 enfant","avec 2 enfants","avec 3 enfants et plus","moyenne"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "homme", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", -10.5 ], [ "", -5 ], [ "", -1 ], [ "", 5.5 ], [ "", -3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "femme", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", -23 ], [ "", -20.5 ], [ "", -20 ], [ "", -17 ], [ "", -20 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: "%", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les femmes mettent plus de temps à retrouver un conjoint, et l’augmentation de la part des familles monoparentales a donc pour corollaire une monoparentalité toujours essentiellement maternelle (les femmes ont la charge de 85 % des familles monoparentales), laquelle est liée à une insertion moins facile sur le marché du travail. Moins diplômées, elles sont confrontées à un taux de chômage de 15 % – celui des femmes en couple est de 7 %.Lire aussi :Les femmes davantage pénalisées financièrement lors des séparationsEn reprenant les résultats de l’enquête Insee-Ined de 2005, l’institut de statistiques s’attend à ce qu’une femme sur trois soit au moins une fois dans sa vie à la tête d’une famille monoparentale. Pour les hommes, le ratio est d’un homme sur dix.Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.12.2015 à 17h23 • Mis à jour le16.12.2015 à 18h03 | Adrien Pécout Les proches de Georges Marchais peuvent espérer que son nom restera affiché à Villejuif. Le rapporteur public du tribunal administratif de Melun (Seine-et-Marne) est allé, mercredi 16 décembre, dans le sens de la famille de l’ancien secrétaire général du Parti communiste français.Le rapporteur a préconisé d’annuler le changement de nom du parvis Georges-Marchais de Villejuif, que la nouvelle équipe municipale (Les Républicains) de cette commune du Val-de-Marne a décidé de débaptiser depuis son accession au pouvoir dans cet ancien fief communiste, il y a un an.Lire aussi :A Villejuif, la place Georges-Marchais débaptiséeEn cause : « une erreur manifestation d’appréciation » et « un défaut d’intérêt public local ». Débaptiser le parvis reviendrait, selon lui, à méconnaître « le rôle important de Georges Marchais dans l’essor de Villejuif », qui fait partie de la circonscription dont il a été le député de 1973 jusqu’à sa mort en 1997.Le parvis en question porte le nom de Georges Marchais depuis 2013 seulement, à l’initiative de Claudine Cordillot, alors maire (PCF) de la ville. A peine un an plus tard, le 17 décembre 2014, son successeur, Franck Le Bohellec (LR), fait voter une délibération pour lui retirer cette dénomination et renommer le parvis en hommage au cancérologue Georges Mathé (1922-2010).Elkabbach en soutienPour l’avocat de la famille Marchais, qui a porté l’affaire devant le tribunal, la décision de M. Le Bohellec traduit une volonté d’« attaquer Georges Marchais en niant ce qu’il avait pu apporter pour la commune » et vise « à donner une certaine coloration politique » dans cette commune de Villejuif, où la droite vient de mettre un terme à quatre-vint-neuf ans de gestion communiste.Très vite, la décision suscite l’opposition d’habitants de la ville, de proches de l’ancien député et d’hommes politiques, toutes tendances confondues. Dans une lettre ouverte, six députés, parmi lesquels le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone (PS), Bernard Debré (Les Républicains) et André Santini (UDI), avaient jugé « inconvenante » la décision.Même Jean-Pierre Elkabbach, resté célèbre pour les débats télévisés où il faisait face aux reparties de Georges Marchais, a apporté son soutien à la famille de l’ancien secrétaire général du PCF. Sur le réseau social Twitter, le journaliste a ainsi appelé le maire de Villejuif à faire machine arrière.Franck Le Bohellec: renoncez de vous-même à débaptiser le parvis GeorgesMarchais. La République n'apprécie ni les tartuffes ni les sectaires— JP_Elkabbach (@JP Elkabbach)require(["twitter/widgets"]);« Honorer les deux Georges »Sur les bancs du tribunal administratif de Melun, Me Delarue a évoqué ce soutien devant l’épouse de l’ancien dirigeant communiste, Liliane, son fils, Olivier, ainsi que ses petits-enfants. Emus mais réservés, tous préfèrent garder le silence jusqu’à la décision finale du tribunal administratif, attendue le 13 janvier 2016.En attendant, le clan Marchais a conçu un site Internet pour perpétuer la mémoire de l’ancien secrétaire général du PCF. Ses proches soulignent déjà avec satisfaction que la plaque commémorative en hommage à Georges Marchais figure toujours sur le parvis, le maire de Villejuif n’ayant toujours pas « pu passer à l’acte » et appliquer sa délibération.Toujours sur ce site, un appel est lancé pour que le cancérologue George Mathé soit également « [honoré] à Villejuif ». Manière d’affirmer que la bataille pour la mémoire de Georges Marchais peut se mener en bonne intelligence avec la famille du scientifique qui était censé donner au parvis son nouveau nom.Ancien membre des Forces françaises de l’intérieur, de sensibilité gaulliste, Georges Mathé a œuvré de longues années dans l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif. Dans une lettre adressée au maire, le 25 février, Liliane Marchais a ajouté que l’épouse du cancérologue souhaite, elle aussi, « qu’une solution soit trouvée pour honorer les deux Georges et rassembler ainsi toutes les sensibilités françaises ».Adrien PécoutJournaliste au Monde 16.12.2015 à 15h58 | Jean-Baptiste Jacquin La justice se montre particulièrement rapide et sévère depuis les attentats du 13 novembre pour réprimer tout ce qui s’apparente de près ou de loin à un encouragement du terrorisme et de la radicalisation islamiste. Les consignes passées aux parquets sont suivies, et les magistrats du siège emboîtent le pas.Lire aussi :Un contrôle a minima de la justice pour la mise en œuvre de l’état d’urgenceSelon les chiffres de la Direction des affaires criminelles et des grâces du ministère de la justice, 570 affaires ont été recensées par les parquets entre le 14 novembre et le 10 décembre, confirmant des informations du Figaro. Dans la plupart de ces affaires (sept sur dix), il s’agit de faits d’apologie du terrorisme ou de provocation au terrorisme. Les atteintes aux personnes (agression verbale ou physique) représentent 20 % de ces infractions.L’interprétation de ces données brutes est délicate car elles sont le reflet de deux phénomènes conjugués sans qu’il soit possible de mesurer leur impact respectif : d’une part une résurgence d’attitudes pro attentats après le 13 novembre, de même nature que celles qui avaient été observées après les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper cacher. D’autre part une plus grande vigilance des forces de l’ordre, de la population, des enseignants ou encore des surveillants pénitentiaires dans cette période particulière, qui conduit à davantage réprimer ces comportements.45 % de comparutions immédiatesLes suites données à ces procédures révèlent également la sévérité de la réponse. 373 personnes, sur les 395 concernées par ces affaires, ont fait l’objet de garde à vue et 77 ont même fait l’objet d’un mandat de dépôt.Toute la machine pénale s’est mobilisée puisque 45 % de ces affaires ont donné lieu à des comparutions immédiates devant les tribunaux correctionnels. Une célérité totalement inhabituelle.Surtout, sur les 93 peines déjà prononcées par les tribunaux au cours de ces quatre semaines, les deux tiers comportent (partiellement ou totalement) de la prison ferme. Le reste des peines prononcées sont essentiellement de l’emprisonnement avec sursis (dans 16 % des cas) ou avec mise à l’épreuve (9 %). Alors que 22 % des personnes concernées par ces infractions sont des mineurs, seules 3 % des peines prononcées portent sur des mesures de sanction éducative.Au ministère de la justice, on refuse de commenter ces chiffres avant d’avoir pu les analyser en détail.Jean-Baptiste JacquinJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Paulin Dementhon (Président fondateur de Drivy) L’Assemblée Nationale a adopté vendredi 11 décembre un amendement au projet de loi de finances pour 2016 obligeant les plateformes collaboratives, par exemple comme Drivy, à envoyer un récapitulatif des revenus générés à leurs membres, et à les informer de leurs obligations en matière fiscale. Elle a aussi rejeté la proposition du Sénat de mettre en place une franchise fiscale de 5 000 € pour ces revenus.Le récapitulatif de revenu, Drivy ou Airbnb le fournissent déjà depuis longtemps… parce que nos utilisateurs l’ont demandé bien avant les députés. Quant aux règles fiscales qui s’appliquent, c’est justement la question que le législateur devait clarifier ! Un an d’auditions et de rapports pour ne pas apporter la moindre solution, chers sénateurs et députés, c’est un peu léger.Ce qui pose problème, c’est de vouloir faire une loi générale pour toutes les plateformes internet ou collaboratives, sans d’ailleurs prendre la peine de les définir. Un peu comme si l’on découvrait le secteur non-numérique et que l’on s’empressait de légiférer à la fois sur les cafés, les constructeurs automobile et les banques. Cet enlisement est une illustration de l’incompréhension qu’ont parfois certains élus du numérique.Ce que nous, entrepreneurs demandons, n’est pas une nouvelle niche fiscale pour collaborer au soleil, mais de l’égalité et de la simplicité.En effet, regardons du coté de l’économie plus « classique », pour voir comment sont imposés les professionnels. Ils sont taxés sur leur bénéfices après prise en compte de leurs chiffre d’affaires et de leurs coûts, certainement pas au premier euro de revenu. Le même principe général devrait s’appliquer aux vendeurs en ligne, mais être simplifié, pour éviter qu’un commissaire aux comptes ne soit indispensable à la revente d’un micro-ondes sur leboncoin.La première étape du travail devrait être de déterminer, pour chaque type d’activité, un calcul simple des coûts déductibles des revenus. Pour le covoiturage et la location de voiture, le barème fiscal a le mérite d’exister. Si un bénéfice est dégagé par un particulier sur nos plateformes, il doit être imposé, et il faut prévoir une façon simple de le déclarer, en élargissant par exemple les conditions d’utilisation de la case BIC de la déclaration de revenus. Bien entendu, si un membre le fait clairement de façon professionnelle avec par exemple 10 véhicules sur nos plateformes, il doit avoir les mêmes obligations et la même fiscalité que tout autre professionnel.Cependant, lorsque pour les particuliers les coûts sont supérieurs aux revenus, aucune imposition ne devrait être appliquée : il s’agit de partage de frais, pas d’une activité commerciale. C’est le cas d’un propriétaire sur Drivy qui gagne le revenu moyen de 672 € par an, bien en deçà des 5 000 € que lui coûte son véhicule. Personne ne songe à taxer BlaBlaCar parce que les revenus des conducteurs sont forcément inférieurs au coût du trajet, amortissement du véhicule compris. Le même principe doit s’appliquer aux autres plateformes. Faisons d’une fiscalité simple et juste un avantage compétitif supplémentaire pour les places de marché françaises, dont plusieurs sont déjà championnes du monde sur leur marché.Paulin Dementhon (Président fondateur de Drivy) 16.12.2015 à 11h17 • Mis à jour le16.12.2015 à 11h17 | Philippe Escande On raconte qu’en 1848, période de grands troubles, pour débusquer les imposteurs les polytechniciens qui croisaient un autre bicorne avaient coutume de lui demander « la différentielle de sin x et de log y et, s’ils ne répondaient pas, on les faisait immédiatement coffrer ! » On ne plaisante pas avec l’aristocratie de la technocratie française, « le rêve de toutes les mères », comme disait Flaubert.C’est pour cela qu’ils se sont mis à trois ministres, ceux de la défense, de l’économie et de l’enseignement supérieur, pour annoncer mardi 15 décembre un nouveau train de réformes de l’école la plus célèbre de France. Désormais, un accès après le bac sera offert aux lycéens français et étrangers pour y décrocher une licence permettant de postuler soit au cycle d’ingénieur classique, soit à de nouveaux masters, en grande partie en anglais. Autrement dit, l’X devient une université sélective de sciences et technologies, au même titre que Sciences Po l’est devenu pour les sciences humaines. Il était temps.Lire aussi :A l’Ecole polytechnique, une réforme à défaut de « révolution »L’humiliation du classement de ShanghaïDepuis sa création en 1794, Polytechnique, temple de la rationalité et de l’élitisme à la française, est en proie au doute existentiel : doit-elle former les cadres techniques de l’Etat ou les grands savants de demain ? Et les deux sont-ils compatibles ?Dans cette équation difficile à résoudre, deux forces entrent en ligne de compte. Une qui tire vers le haut, celle de la mondialisation, qui plaide pour toujours plus d’ouverture sur le monde et sur les autres disciplines et qui implique d’accroître fortement les effectifs. C’est elle qui crée l’excellence scientifique en croisant les parcours et les savoirs.Une autre qui tire vers le bas et s’insurge à chaque élargissement de la base, en invoquant l’affaiblissement d’une institution supposée sortir chaque année les 400 citoyens aptes à diriger le pays. Réflexe compréhensif de beaucoup d’anciens qui ne tiennent pas à voir se dévaloriser un diplôme si chèrement acquis. Un conservatisme qui explique, par exemple, que les femmes n’aient été admises à l’école qu’en 1972.Ce débat ancien illustre la manière dont la France industrielle s’est construite, du second empire aux trente glorieuses, et les défis qui s’imposent à elle aujourd’hui. Chaque année, le classement des grandes universités mondiales réalisé par l’université de Shanghaï est une nouvelle humiliation pour l’école, ravalée dans les profondeurs du classement par sa trop petite taille et sa faible visibilité internationale en recherche.A une époque où les gloires de la Silicon Valley sont fondées par des autodidactes ou des étudiants ordinaires, la priorité n’est plus de former des dirigeants mais de retrouver le chemin des sciences. Il faut pour cela élargir les possibilités de recrutement et de parcours, à la fois en interne et dans l’écosystème universitaire qui entoure l’école. Et trouver les ressources pour le faire en attirant les élèves du monde entier. L’ouverture n’est plus une option.Lire aussi :Quelles sont les universités mondiales les plus réputées dans chaque domaine ?Philippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adrien de Tricornot Malgré une situation de l’emploi très peu porteuse, les diplômés des masters universitaires (bac +5) continuent à s’insérer de façon satisfaisante dans la vie professionnelle. Globalement, en tout cas. Selon l’enquête annuelle sur l’insertion et le devenir de ces jeunes diplômés de l’université en 2012, publiée mercredi 16 décembre par le ministère de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, le taux d’insertion professionnelle atteint 89 %, trente mois après l’obtention de leur diplôme.Cette étude se fonde sur la collecte de données concernant plus de 100 000 diplômés ayant obtenu, en 2012, leur diplôme national de master. Le taux d’insertion de ces bac +5 reste quasiment stable par rapport à celui de l’année précédente : il était de 90 % pour la promotion 2011. Mais il cache bien des disparités, notamment au détriment des femmes.Consultez les résultats, par université et par filière, de l’enquête insertion 2015 : Quel est le taux d’emploi et le salaire des bac+5 de votre fac ?Selon l’enquête 2015, les jeunes diplômés de master 2012 – qui font preuve de mobilité : 46 % ne travaillent pas dans la région où ils ont étudié – perçoivent aujourd’hui un salaire médian net mensuel de 1 900 euros. Pourtant, l’étude confirme que la rapidité d’accès à un emploi stable, au statut de cadre ou à un salaire élevé continue à différer fortement selon les disciplines dans lesquelles les étudiants se sont spécialisés. Et elle révèle, surtout, l’importance d’un autre critère discriminant : le genre.Les jeunes femmes représentent 58 % des diplômés de master de la promotion 2012. Et pourtant, deux ans et demi après l’obtention de ce titre, le salaire médian de ces jeunes diplômées ne s’élève qu’à 1 790 euros nets par mois pour un plein-temps, soit 240 euros de moins que leurs ex-camarades d’amphi masculins. Seules 54 % des femmes diplômées de master en 2012 sont aujourd’hui devenues cadres… contre 69 % des diplômés hommes de la même année. Tandis que 69 % ont obtenu un emploi stable (78 % pour les hommes)…40% des étudiants poursuivent leurs études après un masterDans sa sixième édition, l’enquête fournit en effet, pour la première fois, des données par genre, et sur l’insertion professionnelle 18 mois après l’obtention du diplôme, en plus de ceux traditionnellement données à 30 mois. Elle confirme que le début dans la vie professionnelle reste un parcours du combattant pour nombre des jeunes diplômés, bien au-delà de la durée des études initiales, même de master. Conscients des difficultés, les diplômés de 2012 ont ainsi été 40 % à poursuivre leurs études après leur master.Décrocher un contrat à durée indéterminée (CDI) à plein temps et bien payé reste souvent le résultat d’un long parcours émaillé de stages, de petits boulots, de reprises d’études et de contrats plus courts : dix-huit mois après l’obtention de leur master, 85 % des diplômés ont trouvé un emploi et sont considérés par l’étude comme insérés professionnellement. Mais ils ne sont pas pour autant tirés d’affaire. Seule une grosse moitié (55 %) a décroché un contrat à durée indéterminée (CDI), 37 % étant encore en CDD ou dans un autre contrat temporaire, 5 % fonctionnaires et 3 % indépendants.Lire aussi :La mobilité géographique ne favorise pas l’emploi pour tousLe salaire médian de ces jeunes professionnels, diplômés à bac +5, ne s’élève qu’à 1 790 euros nets mensuels pour un temps plein. Et des différences nettes de statut se dessinent entre eux. Les titulaires de masters dans les domaines des lettres, langues et arts (LLA) ne sont que 35 % à pouvoir se réjouir de travailler en CDI au bout d’un an et demi : beaucoup ne sont pas au bout de leurs peines, comme ceux de sciences humaines et sociales (SHS, 37 % de CDI). Leurs condisciples de sciences, technologies et santé (STS, 61 % de CDI) ont plus de facilité pour trouver un emploi de qualité, comme ceux de droit, d’économie et de gestion (DEG, 62 %).Au bout de trente mois, l’écart interdisciplinaire est en partie réduit, mais pas comblé. Les diplômés de masters de LLA sont encore minoritairement en CDI (41 %), comme ceux de SHS (45 %), tandis que les scientifiques, les gestionnaires ou les juristes sont majoritairement dans ce type d’emplois : 71 % en DEG et 70 % en STS. L’écart de statut se répercute sur les rémunérations : 1 640 euros nets par mois avec un master LLA, et 1 690 euros en SHS. Soit beaucoup moins que les 2 000 euros nets perçus par les titulaires des masters tant de DEG que de STS…Les femmes toujours moins bien payées que les hommesLe choix de leur discipline reste donc important pour l’avenir professionnel des diplômés à bac +5 de l’université, dont 63 % travaillent in fine dans le secteur privé, 19 % dans la fonction publique d’Etat, territoriale ou hospitalière, 9 % dans le secteur associatif, 5 % en profession libérale, indépendante ou à leur compte, et 4 % dans une entreprise publique.Mais ce choix de spécialité ne dit pas tout du fonctionnement du marché du travail. Les données de l’enquête montrent que l’écart en défaveur des femmes s’installe précocement dans quasiment tous les secteurs : dans 30 des 32 disciplines de masters – de toutes les catégories (LLA, SHS, STS, DEG) pour lesquelles le ministère dispose de données significatives –, les jeunes femmes gagnent moins que leurs homologues masculins !Lire aussi :A la sortie de Sciences Po Paris, les femmes sont moins payées que les hommesL’égalité ne prévaut que dans les arts (avec le même salaire médian : 1 500 euros nets par mois). Et seule la physique fait passer en premier la gent féminine : les diplômées y gagnent 2 170 euros nets par mois, soit 70 euros de plus que leurs condisciples masculins – qui sont quatre fois plus nombreux qu’elles dans cette matière. A l’inverse, si elles constituent 72 % des diplômées en pharmacie de 2012, leur salaire médian n’est, 30 mois plus tard, que de 2 070 euros nets… soit 440 euros mensuels en moins que leurs condisciples hommes…Stéréotypes sociaux, autocensure : ces explications souvent avancées jouent-elles ? Les jeunes diplômées sont sans doute confrontées aussi à la crainte, plus ou moins silencieuse, d’employeurs devant leurs éventuels projets de maternité, et des congés et contraintes qui y sont associés.Lire aussi :Les écarts de salaires hommes-femmes se réduisent, sauf pour les hauts revenusAdrien de TricornotJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.12.2015 à 06h50 • Mis à jour le16.12.2015 à 08h29 | Laurent Borredon La hausse est spectaculaire. Entre 2000 et 2012, le nombre de condamnations à des peines de prison ferme pour violences volontaires a augmenté de 62 %. Cela témoigne-t-il d’une explosion des violences en France ?Non, répond l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), dans une note publiée mercredi 16 décembre. L’Observatoire évoque une « évolution sociétale » : ces faits sont en fait « plus souvent reportés, et plus souvent réprimés ».La réflexion de l’ONDRP part d’un constat simple. Depuis 2000, les chiffres de la police et de la gendarmerie montrent un doublement des plaintes pour des faits de violences – ce qui a souvent provoqué des développements médiatiques et politiques sur l’« augmentation de la violence en France ».Parallèlement, le nombre de condamnations pour violences volontaires a augmenté de plus de 25 %, et le nombre de peines de prison ferme prononcées pour ces faits est même passé de 10 770 à 17 320 (+62 %, donc).Le phénomène est très français. Selon les chiffres du Conseil de l’Europe, la part des violences dans le total des condamnations à de la prison ferme a atteint 28 % en France en 2013, alors qu’elle n’est que de 13,2 % en Allemagne, ou de 5,7 % en Espagne. Et surtout, sur la même période, les enquêtes de l’Insee, puis les enquêtes de victimation menées par l’Insee et l’ONDRP, montrent au contraire une stabilité globale du nombre de personnes se déclarant victimes de violences en France.Lire aussi :Délinquance : une enquête contredit les chiffres du gouvernementViolences conjugales mieux prises en compteComment expliquer cette contradiction ? L’ONDRP s’est penché plus particulièrement sur les condamnations à de la prison ferme pour des violences volontaires sans incapacité totale de travail, c’est-à-dire les « violences légères », selon le code pénal. Pour être passibles de prison ferme, elles doivent avoir été commises avec au moins une circonstance aggravante.L’Observatoire a examiné plus spécifiquement les violences avec une seule circonstance aggravante. Elles sont de plus en plus sanctionnées par de la prison ferme : 4 637 peines prononcées en 2012, contre seulement 719 en 2000.La première explication résulte de la meilleure prise en compte des violences conjugales. De 2000 à 2012, le nombre de condamnations pour violences commises par un conjoint ou concubin – ce qui est une circonstance aggravante – est passé de 85 à 1 454. Une multiplication par 17. Les plans de sensibilisation, menés par les ministères de l’intérieur et de la justice, ont donc au moins en partie fonctionné.Deuxième explication, l’alourdissement du code pénal. Et cela n’a pas manqué, notamment sous l’ère Sarkozy. De 2000 à 2012, le nombre d’alinéas de l’article 222-13 du code pénal, qui liste les circonstances aggravantes, est passé de 11 à 20. Ainsi, en 2003, la loi de sécurité intérieure fait passer par la case prison les violences perpétrées « dans un moyen de transport collectif de voyageurs ou un lieu destiné à leurs accès » : 77 condamnations en 2012. De même, en 2007, dans la loi de prévention de la délinquance, lorsqu’elles sont commises en état d’ivresse ou sous l’emprise de stupéfiants : 407 condamnations en 2012.Enfin, toutes les autres circonstances sont à la hausse, qu’il s’agisse de celle constituant la part la plus importante des condamnations – « avec usage ou menace d’une arme » (de 411 à 1 510 condamnations à de la prison ferme) – ou de celle la moins représentée – dans ou aux abords d’un établissement scolaire (de 7 à 41).Une conclusion s’impose donc, à contre-courant de certains clichés : les magistrats sont de plus en plus sévères, et utilisent plus volontiers la prison ferme, y compris pour des violences légères. « Certains comportements violents sont maintenant pris en charge à la fois parce que les victimes portent plainte et parce que la justice les poursuit davantage », résume Cyril Rizk, responsable des statistiques à l’ONDRP et auteur de l’étude. Ces résultats vont dans le sens des travaux de sociologues tels que Laurent Mucchielli (L’Invention de la violence, 2011, Fayard), notamment sur la moindre tolérance de la société face à la violence. Ni justice laxiste, ni explosion des violences : c’est tout un pan du débat politique français que l’ONDRP balaye d’un coup.Laurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julia Pascual Les parcours de vie évoluent mais demeurent très liés aux sexes. Et à l’arrivée, ce sont les femmes qui y perdent. C’est la conclusion que l’on est tenté de tirer d’une étude inédite, « Couples et familles », publiée mercredi 16 décembre par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).Ce travail permet de se pencher plus avant sur la fragilisation des unions, un phénomène qui prend de l’ampleur et qui se traduit par une part grandissante de familles monoparentales. Celles-ci représentent 20 % des familles en 2011, contre 16 % en 1999. Une tendance que l’on observe également à l’échelle de l’Europe, même si les pays de l’Est conservent, par exemple, des taux de monoparentalité faibles, signe d’un attachement aux normes traditionnelles et d’une forte emprise de la religion.Sans surprise, en France, ce sont les femmes qui ont la charge de 85 % des familles monoparentales, une situation qui les expose à un risque de pauvreté plus important.Prééminence de la monoparentalité maternelleS’il est « de plus en plus fréquent de vivre plusieurs unions au cours de sa vie », comme le rappelle Vianney Costemalle, l’un des auteurs de l’étude de l’Insee, hommes et femmes sont inégaux face à la séparation. Les premiers se remettent plus rapidement en couple après une rupture. Et « le fait d’avoir au moins un enfant mineur est pour les femmes, contrairement aux hommes, un “frein” pour former à nouveau une union cohabitante ». Une femme ayant un enfant de moins de 5 ans a, par exemple, près de deux fois moins de chance de se remettre en couple qu’une femme sans enfant.Ce phénomène s’explique, au moins pour partie, par cette prééminence de la monoparentalité maternelle. Même si, à la lumière des décisions des juges aux affaires familiales de 2012, on note que la résidence alternée a fortement progressé, la résidence chez la mère demeure la règle dans 75 % des cas, tandis que celle chez le père reste stable à 7 %.La situation de monoparentalité s’est en outre « répandue surtout parmi les femmes moins diplômées », rapporte l’Insee. Celles-ci ont en effet leurs enfants plus tôt : par conséquent, la probabilité qu’elles aient des enfants lorsqu’elles se séparent est plus élevée. Aussi, les mères de familles monoparentales « connaissent des difficultés d’insertion sur le marché du travail » : elles sont confrontées à un taux de chômage de 15 % quand celui des femmes en couple est de 7 %. Leurs conditions de vie sont in fine « moins favorables » avec un revenu moyen des familles monoparentales établi à 1 240 euros par mois, quand celui des couples avec enfant(s) atteint 1 880 euros en moyenne. Et ce, malgré l’effet des transferts sociaux, fiscaux et du versement d’une pension alimentaire.Parce que les femmes font face à des dépenses plus importantes, notamment en matière de logement, pour assumer la garde des enfants, mais aussi parce qu’elles apportent en moyenne moins de ressources au ménage, elles ont plus à perdre dans une rupture. « La séparation entraîne une baisse de niveau de vie de 3 % en moyenne pour les hommes et de 20 % pour les femmes », rapporte Marie Reynaud, à l’Insee.70 % de familles « traditionnelles »En répercussion de cette fragilité économique, on observe que « 35 % des enfants pauvres résident en famille monoparentale, alors que ces familles accueillent moins de 20 % des enfants mineurs ». Au total, 25 % des enfants mineurs vivent dans une famille recomposée ou monoparentale, soit 3,4 millions d’enfants. Ce qui veut dire, et c’est l’autre grand enseignement de l’étude, que la plupart des enfants mineurs vivent avec leurs deux parents.N’en déplaise aux annonciateurs du démembrement de la cellule familiale, les familles « traditionnelles » – constituées d’un couple et d’enfants nés ou adoptés de leur union – demeurent majoritaires en France. Même si leur part est passée de 75 % à 70 % entre 1990 et 2011, elles continuent d’être prépondérantes par rapport aux familles monoparentales (20 %) et recomposées (10 %).De la même manière, « le mariage reste la situation conjugale la plus répandue », chez 76 % des couples qui cohabitent. Bien que la tendance soit nettement à la baisse par rapport à 1990, quand 87 % des couples installés étaient mariés, les unions contractualisées – qui englobent le mariage et le pacs (pacte civil de solidarité) – concernent 8 couples cohabitant sur 10. Les derniers chiffres connus confirment toutefois la désaffection du mariage puisque trois pacs pour quatre mariages ont été conclus en 2013. La part des unions libres grossit quant à elle pour s’établir à 20 % des couples cohabitant.« Les gens se marient moins, plus tard, il y a moins de remariage et plus de la moitié des naissances se produisent hors mariage, mais le couple reste une valeur forte », résume Magali Mazuy, de l’Institut national d’études démographiques, qui a également travaillé sur le sujet.En 2011, en effet, 66 % des adultes vivaient en couple, dont 0,6 % en union homosexuelle. « Vivre ou avoir vécu en couple n’est pas moins fréquent qu’autrefois, souligne à son tour Vianney Costemalle. En revanche, les couples se forment de plus en plus tard et se séparent davantage. »L’Insee parvient à corréler cette augmentation des séparations avec différents facteurs sans qu’il soit possible de dire s’il s’agit de liens de causalité. Le fait d’avoir des enfants, de contractualiser une union ou d’être plus âgé au moment de la cohabitation est lié à un risque de rupture moindre. A contrario, les enfants de parents séparés « ont une probabilité plus forte de rompre une union ».Julia PascualJournaliste au Monde Pauline Janicot Fin 2014, 3,5 millions de personnes étaient en situation de mal-logement, selon les chiffres du Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées (HCLPD). Le nombre de logements sociaux étant insuffisant, en particulier en Ile-de-France, plusieurs dispositifs ont été mis en place au fil des ans, afin de mobiliser le parc privé et proposer davantage de logements aux ménages modestes.Ces dispositifs proposent aux bailleurs de mettre leurs biens à disposition d’une association. En contrepartie de loyers inférieurs au marché, les propriétaires bénéficient d’avantages fiscaux et de garanties contre les risques locatifs. Encore faut-il connaître ces solutions.C’est pourquoi la Fédération des associations et des acteurs pour la promotion et l’insertion par le logement (Fapil) en Ile-de-France vient de publier son « Guide du propriétaire solidaire ». Ce document explique de façon synthétique et pédagogique tous ces outils trop souvent méconnus du grand public.Lire aussi :La location solidaire, une action rentableLouer son logement par l’intermédiaire d’un organisme social Un propriétaire peut, par exemple, donner la gestion de son bien à une agence immobilière à vocation sociale. En échange d’une baisse du loyer d’au moins 20 % par rapport au marché, il obtient des garanties contre les impayés et bénéficie d’avantages fiscaux (abattement de 30 à 60 % sur ses revenus fonciers).Autre possibilité : il peut confier son logement à une association conventionnée « Louez solidaire » (à Paris) ou « Solibail » (en Ile-de-France et dans huit autres régions), qui le sous-loue à une famille résidant à l’hôtel ou dans un centre d’hébergement. Avantages ? L’association garantit le paiement des loyers, la remise en l’état initial du logement ou le suivi administratif et social de l’occupant. De plus, les loyers perçus peuvent être défiscalisés jusqu’à 70 % (selon la convention signée).Rénover son bien pour le louer à des ménages modestesD’autres dispositifs permettent de réaliser d’importants travaux dans un logement devant être réhabilité (sécurité, salubrité, performance énergétique…). Un propriétaire peut, par exemple, obtenir des aides de l’Agence nationale de l’habitat (ANAH) ainsi qu’une déduction fiscale de ses revenus fonciers – entre 30 et 70 % selon la convention –, à condition de proposer le bien à un loyer maîtrisé (fixé selon la zone où il se trouve) pendant au minimum neuf ans. Enfin, il peut se décharger de son logement en le confiant à une association qui réalise et finance elle-même les travaux de réhabilitation, à condition de le louer à des foyers en difficulté pendant au moins douze ans.Lire aussi :Location et solidarité peuvent cohabiterPauline JanicotJournaliste au Monde Simon Auffret Plus d’un mois après les attentats ayant frappé Paris le 13 novembre, le rythme des perquisitions administratives est en baisse, mais reste soutenu. Le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve a effectué le 15 décembre un bilan des actions menées par les forces de l’ordre depuis la mise en place de l’état d’urgence, le 14 novembre. D’une moyenne de 120 perquisitions administratives quotidiennes en France pendant les dix jours ayant suivi les attentats parisiens, la fréquence est passée à une quarantaine par jour au début du mois de décembre.Ces résultats effectuent une mise à jour de ceux annoncés par le premier ministre, Manuel Valls, invité de la matinale de France Inter, le 11 décembre.Les 2 700 perquisitions administratives qui ont été menées au total ont abouti – outre les saisies diverses et les assignations à résidence – à l’ouverture de deux enquêtes préliminaires par la section antiterroriste du parquet de Paris, une information révélée par Mediapart et confirmée par Le Monde. 360 assignations à résidenceAnnoncée par le président de la République François Hollande, dans sa première déclaration après les attentats, la mise en place de l’état d’urgence permet notamment aux préfets d’engager des perquisitions lorsqu’il existe « des raisons sérieuses de penser que ce lieu est fréquenté par une personne dont le comportement constitue une menace ».Cependant, tout lieu « affecté à l’exercice d’un mandat parlementaire ou à l’activité professionnelle des avocats, des magistrats ou des journalistes » ne peut être perquisitionné dans ce cadre – ce qui n’empêche pas une intervention au domicile des personnes concernées.Lire aussi :L’état d’urgence, un dispositif à géométrie variableDans le cadre de l’état d’urgence, 360 arrêtés d’assignation à résidence ont été signés par le ministre de l’intérieur depuis le 13 novembre – il s’agit d’une autre prérogative accordée à Bernard Cazeneuve. Ces mesures ont été de nombreuses fois contestées – au 11 décembre, le site de l’assemblée nationale répertorie 33 référés-libertés et 27 recours au fond – jusque devant le Conseil d’Etat.A ce propos, lors de son intervention sur France Inter, Manuel Valls a déclaré : « il y a eu, oui, 354 assignations à résidence – au 11 décembre – parce que c’est aussi un moyen de mettre de côté des individus qui peuvent être dangereux pour l’Etat, pour l’intérêt général et l’ordre public. »Lire aussi :Que va changer l’état d’urgence pour les citoyens ?Simon AuffretJournaliste au Monde 03.12.2015 à 17h08 Le ministère de la justice a annoncé jeudi 3 décembre la suspension du directeur de la maison d’arrêt de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), après la diffusion sur son compte Facebook d’« images et propos à caractère raciste » moquant l’équipe de France de football.Gérard Brillon avait posté une photo de grands singes semblant se détendre, picorer des graines ou s’épouiller dans une clairière, avec pour légende : « l’équipe de foot de France dans son milieu naturel ». Ce photomontage a ensuite été supprimé du compte, de même que d’autres images, tournant en dérision une femme en burqa ou encore le président François Hollande.Une page Facebook ouverte au publicLa députée socialiste des Pyrénées-Atlantiques, Colette Capdevielle, a affirmé avoir « saisi la garde des sceaux » et « demandé une enquête » jeudi matin après avoir lu sur le site Mediabask « des commentaires racistes qu’aurait diffusés sur les réseaux sociaux Gérard Brillon ». Mediabask précise que la page Facebook de M. Brillon était ouverte au public jusqu’à mercredi.L’administration pénitentiaire a confirmé avoir suspendu le chef d’établissement, « pour plusieurs mois », et annoncé l’ouverture d’une enquête interne. 03.12.2015 à 16h01 • Mis à jour le03.12.2015 à 16h35 Plus de deux semaines après les attentats qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés à Paris, deux hommes font l’objet d’un mandat d’arrêt international : Salah Abdeslam, soupçonné d’avoir eu au moins un rôle logistique dans les attaques, et Mohamed Abrini, qui l’a conduit à Paris le 11 novembre. Les enquêteurs poursuivent leurs investigations en France et en Belgique, tentant de déduire le trajet des terroristes et de ceux qui ont pu les aider.Salah Abdeslam, suspect numéro 1 toujours en cavale Ce Français résidant en Belgique, soupçonné d’avoir eu au moins un rôle logistique dans les attaques, fait l’objet d’un mandat d’arrêt international. Il vivait dans le quartier de Molenbeek près de Bruxelles avec son frère Brahim, qui s’est fait exploser à Paris. Il est le seul survivant identifié du commando des tueries.Lire aussi :Ce que l’on sait de Salah Abdeslam, en fuite depuis les attentats du 13 novembreCe qui est certain, à ce stade de l’enquête, c’est qu’il a loué, en Belgique, la Polo qui a servi pour l’attaque du Bataclan et une Clio retrouvée dans le 18e arrondissement de Paris. Il a aussi réservé des chambres d’hôtel utilisées avant les attentats. Les enquêteurs tentent de déterminer s’il a pu convoyer les kamikazes du Stade de France et s’il était chargé d’une attaque dans le 18e, évoquée dans la revendication de l’organisation Etat Islamique mais qui n’a jamais eu lieu. C’est également là qu’on a retrouvé la Clio.Il a ensuite été localisé à Montrouge, au sud de Paris, où un gilet explosif similaire à ceux des kamikazes a été découvert dans une poubelle. Ce gilet aurait pu lui appartenir, puisqu’il a quitté Paris dans la nuit de vendredi à samedi après les attentats avec l’aide de deux complices venus de Belgique. Puis il a été pris en charge pas d’autres personnes. Les enquêteurs perdent sa trace dans une rue de Schaerbeek, commune populaire du nord de Bruxelles, où le dépose un certain Ali O. Il lui aurait alors dit : « On ne va plus jamais se revoir. » Des informations sur sa présence dans plusieurs pays européens à bord d’une voiture dans les semaines qui ont précédé les attentats n’ont pas été confirmées au Monde.Lire notre récit :Attentats du 13 novembre : l’improbable conversation d’Ali O. avec Salah AbdeslamMohamed Abrini, toujours recherché Ce Belgo-Marocain de 30 ans a été filmé par une caméra de vidéosurveillance en compagnie de Salah Abdeslam, deux jours avant les attentats, dans une station-service de l’Oise, où il conduisait la Clio qui allait être utilisée par les terroristes. Sa présence à Paris le jour des attentats n’est pas établie à ce jour.Originaire de Molenbeek, cet ami de Salah Abdeslam a, selon la police belge, un profil de petit délinquant ayant multiplié les séjours en prison pour vols. Il est soupçonné d’avoir séjourné en Syrie au cours de l’été 2015. Il gravitait autour des Béguines, le bistrot que la fratrie Abdeslam tenait dans le quartier de Molenbeek – fermé le 4 novembre pour trafic de stupéfiants.En France et en Belgique, la traque des complices présumés, perquisitions et inculpationsDans la région de Bruxelles, placée en alerte maximale pendant près d’une semaine à la fin du mois de novembre, plusieurs des dizaines de perquisitions ont abouti à la mise en examen et au placement en détention provisoire de huit personnes pour leur implication présumée.Quatre autres personnes ont été inculpées pour avoir véhiculé Salah Abdeslam dans les heures qui ont suivi les tueries : Hamza A., Mohammed A. Lazez A., et Ali O.Deux hommes soupçonnés d’avoir eu des liens avec Bilal Hafdi, l’un des terroristes qui s’est fait exploser près du stade de France, ont été inculpés le 3 décembre. Il s’agit d’un Français et d’un Belge, arrêtés à Molenbeek.Deux autres hommes ont été interpellés entre le 23 et le 26 novembre : Abdeilah C. et Mohamed B. Les motifs de leur mise en examen n’ont pas été communiqués par le parquet fédéral.En France, seul Jawad Bendaoud, l’homme soupçonné d’avoir fourni le logement de repli des terroristes à Saint-Denis, a été mis en examen pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, détention d’armes et d’explosifs. L’un de ses proches, Mohamed S., 25 ans, est en garde à vue, soupçonné d’avoir joué un rôle d’intermédiaire.La piste turque : Ahmad Dahmani Ce Belge de 26 ans a été arrêté le 16 novembre à Antalya (Turquie) par la police turque dans le cadre d’une enquête sur une filière de migrants. Il était arrivé d’Amsterdam le 14 novembre. Les policiers turcs étudient ses éventuels contacts avec les assaillants de Paris. Son profil est jugé « intéressant » par les enquêteurs. Toujours incarcéré en Turquie, il fait l’objet d’un mandat d’arrêt international et pourrait bientôt être expulsé vers Bruxelles.Le point sur les autres terroristes ayant participé aux attaques de ParisQuatre des kamikazes sont identifiés. Il s’agit de quatre Français : Brahim Abdeslam (31 ans), Bilal Hadfi (20 ans), Samy Amimour (28 ans) et Ismaël Omar Mostefaï (29 ans).Quatre kamikazes dont on ignore encore l’identité :Deux des trois kamikazes du Stade de France. Ils sont entrés en Europe par la Grèce en octobre. La police a diffusé leur photo après avoir retrouvé à proximité de leurs corps des passeports syriens à l’authenticité douteuse.Un kamikaze du Bataclan, le troisième homme qui a attaqué la salle de concert.Un homme qui s’est fait exploser lors de l’assaut des forces de l’ordre à Saint-Denis. Son ADN était inconnu de la police française, mais il est conforme à celui retrouvé sur une arme découverte dans la Seat abandonnée à Montreuil ; il serait le troisième membre qui a tiré sur les bars et restaurants parisiens, avec Abdelhamid Abaaoud et Brahim Abdeslam, mais aussi le complice potentiel dans le projet d’attentat d’Abaaoud à La Défense.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : quels terroristes étaient déjà repérés ?Abdelhamid Abaaoud, Belgo-Marocain de 28 ans, a été tué par les forces de l’ordre dans l’assaut de Saint-Denis. Son corps a été identifié dans un deuxième temps. Selon le procureur de la République de Paris François Molins, le probable coordinateur des attaques du 13 novembre projetait un autre attentat à La Défense le 18 ou le 19 novembre.Lire aussi :Les quatre jours d’errance d’AbaaoudHasna Aït Boulahcen, la cousine d’Abaaoud, qui lui aurait trouvé le logement de Saint-Denis, a également été tuée. Selon François Molins, elle «  était parfaitement au courant de l’implication de son cousin dans les attentats ». Juste avant le 13 novembre, selon des informations du Monde, la DGSE a intercepté un appel de Hasna Aït Boulahcen vers la Syrie.Lire aussi :Hasna Aït Boulahcen, entre vodka et niqab Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) Alors que les ministres de l’intérieur de l’Union européenne doivent discuter, vendredi 4 décembre, à Bruxelles, des mesures de lutte contre le terrorisme, le coordinateur de la lutte antiterroriste de l’Union européenne, Gilles de Kerchove, analyse les attentats du 13 novembre à Paris et leurs conséquences.Lire aussi :Les ratés de la coordination antiterroriste en EuropeQuelles sont les principales leçons que vous tirez des récents attentats de Paris ?Je dois avouer qu’ils ne m’ont pas étonné. Étant donné le nombre de jeunes partis combattre, on pouvait prévoir que certains d’entre eux reviendraient, formés militairement, commettre des attentats. C’était le cauchemar de tous les services de renseignement. Daech [l’acronyme arabe de l’organisation Etat islamique] est, quoi qu’en disent certains, l’objet d’une forte pression de la coalition internationale en Syrie. Les frappes aériennes seules n’en viendront pas à bout mais elles ont un impact. Or, le succès est la marque de fabrique de cette organisation qui gagne toujours des territoires, dont ceux détenus par des franchises d’Al-Qaida, en Libye notamment. La multiplication des attentats au cours des dernières semaines est une stratégie destinée à répondre aux actions de la coalition.Lire aussi :Attaques à Paris : les spécialistes du terrorisme s’attendaient à un nouvel attentatIl faut donc redouter d’autres attentats ?Oui, sans doute.Les échanges de renseignements entre les services ont-ils oui ou non progressé depuis les attentats de janvier ?« la sécurité nationale restant une compétence exclusive des États »Je vous rappelle que l’UE n’a, en fait, pas de compétences dans ce domaine, la sécurité nationale restant une compétence exclusive des États. Toutefois, les échanges entre services sont nombreux et ceux-ci expliquent qu’ils ont répondu à l’appel des chefs d’Etat pour davantage de coopération. Il faut plutôt se demander si, en dehors du cadre institutionnel de l’Union, ces services ne devraient pas structurer davantage leurs échanges.Nous disposons de plateformes d’échange d’informations mais elles doivent être optimisées : les alimente-t-on suffisamment, les utilise-t-on suffisamment ? Non. Il faut que le système d’information Schengen (SIS) reprenne notamment toutes les informations sur les combattants étrangers. La France a fait un effort considérable en ce sens, d’autres doivent l’imiter.On a travaillé depuis deux ans sur le renforcement des contrôles aux frontières extérieures. Mais si, à ces frontières, on travaille avec une base de données insuffisamment nourrie, ou si on ne l’utilise pas suffisamment, les contrôles seront inefficaces et des Abdeslam ou des Abaaoud pourront continuer à faire des allers-retours avec la Syrie.Lire aussi :Abaaoud, Dahmani, Mostefaï, les frères Abdeslam : des terroristes surveillés en vainJe note que le passeport retrouvé au Stade de France n’a vraisemblablement pas été confronté au fichier Interpol des passeports volés, ce qui devrait être systématique. La plateforme d’Europol, aussi, devrait être davantage alimentée.Que pensez de l’idée d’une « CIA européenne », qui refleurit ?En l’état des traités, c’est infaisable, parce que le renseignement est maintenu en dehors du cadre institutionnel de l’Union. Je ne vois donc pas, techniquement, comment faire. Je note toutefois que l’article 73 du traité sur le fonctionnement de l’Union stipule que rien n’empêche les Etats membres de créer entre eux des formes de coopération. Il faut donc que ceux qui proposent une coopération renforcée prennent l’initiative de structurer davantage, en dehors du cadre institutionnel, la coopération entre leurs services. L’enjeu immédiat est d’assurer une alimentation systématique des plateformes d’échange (SIS et Europol notamment) par tous les acteurs de la sécurité intérieure.L’éventuelle présence de djihadistes parmi les nombreux réfugiés arrivant en Grèce représente-t-elle une vraie menace ?Jusqu’ici, j’ai pensé que Daech n’avait pas besoin de recourir à cette technique. L’organisation Etat islamique peut s’appuyer sur suffisamment de citoyens européens radicalisés, capables de se fondre dans la foule et de rester « sous le radar ». Mais peut-être, alors qu’il n’en a pas besoin, l’EI songe-t-il à utiliser cyniquement les canaux de la migration pour instiller le doute et la méfiance à l’égard des demandeurs d’asile. Il nous reste à nous montrer plus systématiques et plus rigoureux dans les contrôles. Et, parallèlement, à protéger Schengen tout en évitant le lien toxique entre réfugiés et terroristes, qui serait une tragédie.Lire aussi :Craintes d’une infiltration des routes migratoires par des djihadistesLe phénomène reste, selon vous, marginal ?Oui, mais même marginal, nous ne pouvons nous le permettre. D’où une mobilisation pour faire en sorte que l’Europe reste une terre d’accueil, tout en se protégeant.On évoque toujours la nécessité d’un fichier européen des données des passagers aériens (PNR). Il semble pourtant qu’il n’aurait pas permis d’éviter les attentats récents…Abdelhamid Abaaoud [l’un des terroristes tués le 18 novembre dans l’assaut du Raid à Saint-Denis] a beaucoup voyagé et, parfois, pris l’avion. A-t-on bien identifié ces vols ? Je n’en suis pas sûr. Je reste convaincu que le PNR est un moyen pour détecter les mouvements suspects, les départs ou les retours.Lire aussi :Ce que les services belges savaient d’Abdelhamid AbaaoudJean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bertrand Bissuel et Cyril Bellivier (Annecy, correspondant) Vendredi 4 décembre, Laura Pfeiffer sera fixée sur son sort. Le tribunal correctionnel d’Annecy doit, en effet, se prononcer sur le cas de cette inspectrice du travail, poursuivie pour violation du secret professionnel et recel de documents confidentiels appartenant à la société Tefal. Une affaire hors norme, qui a mis en ébullition les services du ministère du travail. De nombreux collègues de Laura Pfeiffer sont indignés de constater qu’elle doit rendre des comptes devant une juridiction pénale alors que c’est elle, estiment-ils, la victime, car son indépendance a été mise à mal et on lui reproche de l’avoir dénoncé. Elle bénéficie du soutien des syndicats implantés dans cette administration.A l’origine du procès, il y a des courriels envoyés ou reçus en 2013 par la direction de Tefal. Un salarié de l’entreprise, Christophe M., les avait transmis, à l’insu de son employeur, à Laura Pfeiffer – ce qui vaut à cet homme d’être poursuivi dans le cadre de la même procédure judiciaire, après avoir été licencié, en avril 2014, pour « faute lourde ». Lui et la fonctionnaire ont comparu devant le tribunal d’Annecy, le 16 octobre.Ces correspondances électroniques, qui auraient dû rester secrètes, suggèrent plusieurs choses. Tout d’abord que les dirigeants de l’établissement Tefal de Rumilly (Haute-Savoie) semblent avoir cherché à obtenir la mutation de l’inspectrice du travail – ce dont ils se défendent, par la voix de leur avocat, Me Joseph Aguera. Le fabricant d’articles de cuisine, qui est l’un des plus gros employeurs privés du département, n’avait pas digéré que Laura Pfeiffer lui demande, début 2013, de renégocier un accord sur le temps de travail, qu’elle jugeait illégal. Et il vivait très mal les interventions répétées de celle-ci à son égard, y voyant une forme d’acharnement injustifié. Interpellé par Tefal, Philippe Dumont, le supérieur hiérarchique de Laura Pfeiffer, avait provoqué un tête-à-tête avec celle-ci à ce sujet, en avril 2013. La discussion avait tourné à l’orage et l’inspectrice du travail avait été mise en arrêt-maladie, à la suite de cet accrochage.Enquête fouilléeOr, certains des mails communiqués à Laura Pfeiffer révélaient un autre fait troublant : Tefal avait accepté, en juin 2013, de prendre en stage un jeune à la demande de Philippe Dumont. Dès lors, tout s’éclairait, aux yeux de Laura Pfeiffer, son supérieur hiérarchique relayait les pressions de l’entreprise contre elle.A la fin de l’automne 2013, elle avait saisi le Conseil national de l’inspection du travail (CNIT), dont le rôle est de veiller à ce que les missions des agents de contrôle soient exercées dans de bonnes conditions. Cette instance avait, en partie, donné raison à Laura Pfeiffer dans un avis rendu en juillet 2014, au terme d’une enquête extrêmement fouillée. Tefal et une organisation patronale locale « ont cherché à (…) obtenir (…) le changement d’affectation de l’inspectrice et, par là même, la cessation de l’action de contrôle à l’égard de l’entreprise », avait ainsi estimé le CNIT dans son avis, en ajoutant que « ces pressions n’ont pas été suivies d’effet ».En revanche, le CNIT s’était montré beaucoup plus nuancé sur l’attitude de Philippe Dumont : « L’intervention du responsable d’unité territoriale (…) n’avait pas pour objet et n’a pas eu pour effet de modifier les suites données par [Laura Pfeiffer] à son action de contrôle sur [Tefal] ». Mais, enchaînait le CNIT, elle « a pu effectivement donner [à l’inspectrice du travail] le sentiment qu’il était porté atteinte à son indépendance et à sa libre décision ». Pour le CNIT, la discussion mouvementée d’avril 2013 entre Philippe Dumont et Laura Pfeiffer reflétait « clairement une mauvaise relation professionnelle (…) marquée par la défiance réciproque ».Compromis ou compromissionOutre la saisine du CNIT, l’inspectrice du travail avait pris l’initiative, durant l’automne 2013, de remettre à plusieurs syndicats les documents que lui avait transmis Christophe M. Quelques jours après, la CNT avait dénoncé l’affaire dans un tract et le quotidien L’Humanité avait révélé le contenu des courriels, avec cette manchette en « une » : « Tefal veut briser une inspectrice du travail. » L’entreprise avait porté plainte, ce qui a conduit au procès en correctionnelle, le 16 octobre à Annecy.Lire aussi :Affaire Tefal : le procès d’une inspectrice du travail trop gênanteDurant l’audience, la présidente, Anne Meissirel, a réclamé des explications à Laura Pfeiffer : « Pourquoi avez-vous envoyé aux syndicats les documents que [Christophe M.] vous a transmis ? Vous saviez pourtant qu’il s’agissait d’échanges confidentiels. » Réponse de la prévenue : « Je n’en savais rien. Je n’avais aucune idée de [leur] origine éventuellement frauduleuse (…). Je reçois énormément de mails anonymes. J’ignorais comment [Christophe M.] avait obtenu ces mails. »Laura Pfeiffer a fait valoir qu’elle n’avait « aucun intérêt à ce que l’affaire sorte dans la presse » et qu’elle ne « pouvai [t] pas savoir » ce que les syndicats allaient faire de ces documents. Elle a indiqué les avoir communiqués « parce qu’ils accréditaient ma version des faits dans le conflit qui m’opposait à ma hiérarchie ». Lorsqu’ils furent portés à sa connaissance, elle est « tombée de haut », a-t-elle confié durant l’audience, « ça a été un choc pour moi ». « Mais tout s’expliquait : l’agressivité de mon supérieur hiérarchique, le conflit que j’avais avec lui. » « Votre responsable hiérarchique vous reprochait trop de rigidité dans vos contrôles », lui a fait remarquer Anne Meissirel. L’inspectrice a rétorqué qu’« il [lui] demandait effectivement, et surtout, plus de compromission ».« Le supérieur hiérarchique de Laura Pfeiffer voulait un compromis. Et on transforme cela en compromission », a soupiré Me Joseph Aguera, l’avocat de Tefal. Celui-ci a insisté sur le fait qu’« on est allé fouiller dans le secret des correspondances » de son client. Dans cette affaire, a-t-il argumenté, l’inspectrice du travail n’a pas eu le comportement approprié : « Elle aurait dû s’adresser au procureur de la République », au lieu de diffuser très largement les pièces que lui avaient données Christophe M. « Les fonctionnaires sont soumis au secret professionnel, a souligné Me Aguera. C’est écrit dans le code pénal. » Le conseil de Tefal s’est également étonné que l’établissement de Rumilly ait reçu, en cinq ans, « 106 courriers de la part de l’inspection du travail » alors que « les autres sites de l’entreprise, sur la même période, en ont reçu de zéro à cinq ». Une manière de sous-entendre que Laura Pfeiffer faisait une fixation sur cette société.« Lanceur d’alerte » et « respect de la loi »Le procureur de la République, Eric Maillaud, a considéré, lui, que la prévenue s’était affranchie des règles auxquelles elle est soumise : « Voler et utiliser des documents et les transmettre aux syndicats, vous dites que c’est l’unique moyen que vous aviez pour vous défendre ? Et [Christophe M.] serait un lanceur d’alerte ? Je veux rappeler que le respect de la loi implique des obligations pour chacun. Le respect des procédures est fondamental. » En l’espèce, Laura Pfeiffer « a violé une obligation majeure de discrétion et, plus, du secret professionnel », a martelé Eric Maillaud. Il a aussi rappelé « la place » qui revient, selon lui, à l’inspection du travail : elle « n’est pas là pour défendre les salariés », sinon elle « agirait comme un avocat, un syndicat » ; sa mission consiste à « faire respecter la législation et [à] constater les manquements ». « Quand une infraction est constatée, il appartient au procureur de poursuivre ou non », a-t-il ajouté. Chacun son rôle, autrement dit. Estimant que Laura Pfeiffer avait enfreint la loi, Eric Maillaud a requis à son encontre 5 000 euros d’amende.« Ces poursuites sont injustes et cette affaire est absurde », a contre-attaqué Me Henri Leclerc, l’avocat de l’inspectrice du travail. D’après lui, la question de fond est de savoir si sa cliente est « coupable d’avoir reçu des documents, de les avoir transmis aux syndicats de son ministère ». Non, a-t-il plaidé car elle a simplement consulté « ceux qui sont en charge de sa défense ». « Elle n’a rien publié d’elle-même, a-t-il complété. D’ailleurs, aucune poursuite n’a même été engagée contre ceux qui ont publié ces documents ! » Quant aux courriels eux-mêmes, ils « la concernent, elle » ainsi que « l’entreprise qu’elle contrôlait » et « l’intérêt collectif de la profession d’inspecteur du travail ». « Il n’y a rien de secret là-dedans », a jugé Me Leclerc, qui a demandé la relaxe de la prévenue.Quelle que soit la décision du tribunal correctionnel, l’affaire est loin d’être close. Laura Pfeiffer a porté plainte pour harcèlement moral. Et Christophe M. a engagé une action judiciaire contre la mesure de licenciement dont il a fait l’objet.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCyril Bellivier (Annecy, correspondant)Journaliste au Monde 03.12.2015 à 14h15 • Mis à jour le03.12.2015 à 17h34 C’est une affaire vieille de vingt ans. La cour d’appel de Paris a finalement estimé, jeudi 3 décembre, que Bernard Tapie n’avait pas été lésé par le Crédit lyonnais, sa banque, le 15 février 1993, lors de la vente du groupe Adidas, cédé à un groupe d’investisseurs (parmi lesquels figurait justement le Crédit lyonnais, alors banque publique).Les époux Tapie, leurs sociétés et leurs liquidateurs judiciaires sont ainsi condamnés à rembourser les 285 millions d’euros, « 404 623 082,54 euros » avec les intérêts, versés en vertu de l’arbitrage qui a soldé en 2008 leur litige avec le Crédit lyonnais sur la revente d’Adidas, a précisé la cour d’appel de Paris. Ils devront également rembourser les coûts de la procédure d’arbitrage, soit 300 000 euros, précise-t-elle dans son arrêt.La cour d’appel de Paris a rejugé le fond de l’affaire après avoir annulé le 17 février la sentence arbitrale de 2008 désormais soupçonnée d’avoir été une escroquerie. Pour l’avocat de M. Tapie, Me Emmanuel Gaillard, cette condamnation « constitue un déni de justice pur et simple ». « Nous étudions en conséquence toutes les voies de droit disponibles afin que la justice dans cette affaire, enfin, prévale », a-t-il commenté. L’homme d’affaires peut se pourvoir en cassation. Mais, selon une source judiciaire, l’arrêt rendu jeudi par la cour d’appel est exécutoire, sans attendre l’arrêt éventuel de la Cour de cassation.« Cela prouve que l’Etat avait raison de considérer que le recours à l’arbitrage n’était pas la bonne manière de défendre les intérêts de l’Etat », a réagi Michel Sapin, le ministre des finances, après la publication de l’arrêt.Tapie s’estime trahi par sa banque historiqueA l’audience au civil le 29 septembre, l’homme d’affaires de 72 ans avait réclamé entre 516 millions et 1,174 milliard d’euros en réparation du préjudice économique et moral qu’il estime avoir subi lors de la revente de l’équipementier en 1994 à l’homme d’affaires Robert Louis-Dreyfus.Lire aussi :Adidas : Tapie réclame 1 milliard d’euros à l’EtatA l’audience, ses avocats avaient eu des mots très durs pour les représentants de l’ancienne banque publique, « génies malhonnêtes de la finance », qui auraient prémédité la « captation » des avoirs de Bernard Tapie. Pour ses adversaires, l’homme d’affaires était informé du montage et aurait au contraire été sauvé de la faillite par le Lyonnais. Bernard Tapie estime avoir été trahi par le Crédit lyonnais, son banquier historique, dans la revente d’Adidas.En décembre 1992, quand il décide de cesser ses activités économiques, Bernard Tapie est au sommet, ministre de la ville de François Mitterrand, en pleine ascension politique à Marseille. C’est aussi un homme endetté, selon la partie adverse.« Un très, très bon prix »Au tout début des années 1990, il avait acquis Adidas pour 1,6 milliard de francs, appuyé sur un pool bancaire mené par une filiale du Lyonnais, la Société de banque occidentale (SdBO). Fin 1992, un accord avec la SdBO prévoit l’apurement de ses dettes, notamment par la vente de ses parts dans Adidas, soit 80 % du capital. Il donne un mandat de vente au Crédit lyonnais pour 2,085 milliards de francs, soit près de 320 millions d’euros.Au moment où Bernard Tapie prend cette décision, ces deux milliards constituaient « un très, très, très bon prix », avait plaidé l’avocat du CDR, la structure chargée de gérer le passif du Lyonnais. Selon le jugement de la cour d’appel jeudi, le « prix de vente – 2,085 milliards de francs – correspondait à la valeur réelle d’Adidas à la date de la cession ». De plus, les sociétés de Bernard Tapie « disposaient, à la date de la vente d’Adidas, des mêmes éléments d’information que la banque, notamment sur les perspectives de redressement d’Adidas ».« Et le groupe Tapie, au vu de ses résultats catastrophiques de 1992, n’était en mesure ni d’obtenir les apports en capital importants qu’exigeait le redressement d’Adidas, ni dès lors de conserver durablement les titres et d’envisager une mise en bourse d’Adidas pour son propre compte », estime la cour.Mis en examen dans le volet pénal de l’enquêteDeux mois plus tard, le 12 février 1993, les actions étaient achetées à ce prix par huit acquéreurs, dont une filiale du Lyonnais, Clinvest, des sociétés off-shore et une structure luxembourgeoise appartenant à Robert Louis-Dreyfus (« RLD »), décédé depuis. Or, le même jour, ce groupe d’acquéreurs consent une promesse de vente des titres à une autre société de « RLD » pour près de 3,5 milliards de francs, option levée fin 1994.La cour d’appel a jugé que « la SDBO et Clinvest », les deux filiales du Crédit lyonnais visées par l’homme d’affaires, « n’ont pas commis les fautes qui leur sont reprochées » par Bernard Tapie.Dans le cadre de l’enquête pénale sur l’arbitrage, Bernard Tapie est mis en examen pour escroquerie en bande organisée et détournement de fonds publics par personne privée. Cinq autres personnes, dont l’actuel patron d’Orange Stéphane Richard, sont mis en examen dans ce dossier toujours à l’instruction. 03.12.2015 à 13h17 | Cabinet d'avocats Flichy Grangé (Avocat) Deux syndicats d’Air France ont appelé à la grève mercredi 2 et jeudi 3 décembre pour protester contre les suppressions d’emploi et les poursuites disciplinaires engagées contre des grévistes de la compagnie aérienne en raison des débordements ayant eu lieu durant le précédent conflit du 5 octobre.En effet, à la suite de l’annonce d’une restructuration menaçant près de 2 900 emplois chez Air France, des débordements spectaculaires se sont produits en marge d’un comité central d’entreprise. Le DRH et le responsable de l’activité long courrier de la société ont été molestés par les grévistes et contraints de fuir en escaladant un grillage, la chemise en lambeau.Cinq salariés ont été convoqués au tribunal correctionnel pour des « violences en réunion ». Leur procès devrait avoir lieu au printemps 2016. Des procédures de licenciement sont en cours pour quatre d’entre eux et le cinquième, délégué du personnel, risque lui aussi le licenciement.Selon la législation du travail, un salarié ne peut être licencié ou faire l’objet d’une sanction moindre (tel un avertissement ou une mise à pied, par exemple) pour une faute commise à l’occasion de l’exercice normal du droit de grève, sauf si celle-ci est constitutive d’une faute lourde.Droits protégés par la ConstitutionLe droit de grève, comme le droit au travail qui peut être revendiqué par les non-grévistes, sont protégés par la Constitution.Mais le salarié qui commet une faute durant une grève est-il à l’abri de toute sanction ? Lorsqu’il exerce son droit de grève, le salarié ne bénéficie pas d’une immunité absolue. S’il adopte un comportement qui ne relève pas de l’exercice normal du droit de grève, notamment en portant atteinte à la liberté du travail, les juges peuvent décider que ce comportement est fautif.Mais cette faute doit être qualifiée de lourde, et suppose la participation personnelle du salarié aux faits reprochés. Ainsi, a été qualifié de faute lourde : le fait de séquestrer un cadre commercial dans les locaux administratifs de la société de 10 heures à 20 h 30, en s’opposant physiquement à sa sortie de l’entreprise (Cass. soc. 1er avril 1997, n° 95-42.246), mais aussi le fait d’exercer des violences sur un gardien d’une usine qui s’efforçait d’empêcher les grévistes d’avoir accès aux bureaux de la direction (Cass. soc. 13 février 1985, n° 82-43.521), ou encore de participer personnellement au blocage des accès d’un hôtel, empêchant les salariés non grévistes ainsi que les fournisseurs et les clients d’y accéder (Cass. soc. 15 mai 2001, n° 00-42.200) voire enfin, le fait de bloquer l’entrée d’un golf, empêchant pendant plusieurs heures l’entrée et la sortie du personnel y travaillant ainsi que des clients (Cass. soc. 27 novembre 2007, n° 06-41.272).Plus récemment, a été jugé valable le licenciement d’un salarié ayant personnellement participé à l’action collective ayant conduit à la séquestration du DRH dans son bureau, ce dernier n’ayant pu sortir qu’après l’évacuation par les forces de l’ordre des personnes présentes (Cass. soc. 2 juillet 2014, n° 13-12.562).Grève de solidaritéToutefois, les faits reprochés aux grévistes et motivant le licenciement doivent être prouvés : un constat d’huissier peut être nécessaire pour établir des faits d’atteinte à la liberté du travail.Or, un des motifs de la grève, revendiqué par les salariés de la compagnie aérienne française, est l’action en vue de soutenir des collègues menacés de sanction. Ce motif n’est pas le seul : l’autre revendication portant sur les suppressions d’emploi.La jurisprudence considère que l’arrêt de travail simplement destiné à soutenir un salarié licencié pour une faute personnelle, alors qu’aucun intérêt collectif ou professionnel n’est en cause, ne constitue pas une grève.Cet arrêt de travail ne relevant pas des dispositions protectrices édictées par le Code du travail au bénéfice des grévistes, peut dès lors être sanctionné par une mesure de licenciement pour faute grave (Cass. soc. 16 novembre 1993, n° 91-41.024). L’arrêt de travail est illicite, la faute lourde n’est plus nécessaire, et l’arrêt de travail fautif peut être sanctionné.En revanche, est admise la licéité des grèves de solidarité à l’égard de salariés sanctionnés ou en voie de l’être, lorsque, au-delà du cas personnel des intéressés, le mouvement apparaît fondé sur la défense de l’intérêt professionnel collectif. Tel est le cas lorsque des syndicats appellent à manifester pour soutenir les salariés menacés de sanctions disciplinaires pour des faits commis lors d’un précédent conflit, lorsque ces menaces peuvent être perçues au sein de l’entreprise comme susceptibles de porter atteinte au droit de grève (Cass. soc. 2 juillet 2014 n° 13-12.562).Marine Conche, Avocat associée (www.flichygrange.com)Cabinet d'avocats Flichy Grangé (Avocat) Adrien de Tricornot Deux ans près sa création, la plate-forme de cours en ligne FUN (France université numérique) fait peau neuve et affiche de nouvelles ambitions. Cette initiative lancée en octobre 2013 par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche compte en effet plus de 1,4 million d’inscrits depuis sa création, et 520 000 apprenants, issus de 120 pays. Elle est alimentée par 62 structures d’enseignement supérieur – universités, écoles comme Sciences Po, l’Essec ou Mines Telecom… – qui proposent 155 cours en ligne ouverts et massifs (« Massive online open courses » ou MOOC), dont 53 ont été proposés à la rentrée de septembre. « La France a rattrapé son retard et s’est replacée dans les standards européens », s’est réjoui le secrétaire d’Etat à l’enseignement supérieur, Thierry Mandon, lors d’une conférence de presse mercredi 2 décembre, en pointant le nombre de cours proposés par ses homologues allemands (70) ou anglais (196).De grandes plates-formes internationales privées, qui ont signé des accords avec des institutions de toute la planète, affichent cependant une plus grande masse critique : EdX offre 650 MOOC (dont 21 en français). De son côté, Coursera propose 1 493 MOOC du monde entier, et, pour la France, affiche des partenariats avec les grandes écoles : HEC, Centrale Supélec, ESCP Europe, ENS, Polytechnique, Mines-Télécom, Essec, Sciences Po et EM Lyon.Déclinaisons à l’internationalMais FUN reste notamment prisée de la communauté francophone : 17 % des inscrits sont africains. Le Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), notamment, y décline ses cours avec des intervenants en Côte d’Ivoire, au Maroc, en Tunisie mais aussi au Liban où ses cursus, adaptés au contexte local, sont suivis par plusieurs milliers d’auditeurs. Son ambition est de lancer bientôt des sessions privées en ligne (« Small private online courses », SPOC) avec quatre universités marocaines, une formation courte intitulée « Désir d’entreprendre », destinée à plus de 2 000 doctorants et disponible aussi en arabe classique.Alors que le gouvernement encourage les universités à développer leurs ressources propres, FUN va devenir un des vecteurs de la montée en puissance de l’activité de formation professionnelle et continue des universités et des établissements publics d’enseignement supérieur. Elle suit donc la stratégie des autres plates-formes de cours en ligne qui, après s’être lancées sur le créneau de la formation initiale, se sont réorientées dans cette direction.Les entreprises, qui mettent en place des formations en ligne pour leurs salariés, notamment des SPOC, manifestent d’ailleurs leur intérêt. Des représentants d’Orange, d’Opcalim (organisme de formation de la coopération agricole, de l’industrie et du commerce alimentaire) et de l’Union des Industries et des Métiers de la Métallurgie (IUMM) étaient présents lors de cette conférence de presse. La certification des connaissances acquises fait ainsi partie des chantiers prioritaires de FUN pour développer et valoriser les cours en ligne.Des expériences pilotes y sont déjà menées : le CNAM délivre déjà pour certains de ses cours des crédits ECTS (des modules qui permettent de valider des diplômes). Mais cette certification ne remplacera pas, à l’université, l’enseignement en groupe. Refusant l’« ubérisation » du supérieur – un enseignement low cost consistant à délivrer des diplômes en ligne sans accompagnement –, Thierry Mandon a défendu un usage pédagogique innovant du numérique : des cours hybrides (une partie en ligne, une partie devant un professeur) ou encore des « classes inversées » (apprentissage préalable en ligne, puis travaux dirigés pour le mettre en pratique). Les pédagogies devront donc être adaptées : « La transformation numérique de l’enseignement supérieur est vitale », a expliqué Thierry Mandon. Le secrétaire d’Etat a aussi annoncé le recrutement dans ses services d’un directeur d’un nouveau genre : un « Chief technology officer », « transformeur » chargé de mettre en musique cette mutation.Adrien de TricornotJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.12.2015 à 11h25 • Mis à jour le03.12.2015 à 12h20 | David Revault d'Allonnes et Jean-Baptiste Jacquin L’exécutif affine sa double réponse, politique et sécuritaire, aux attentats du 13 novembre. Révision constitutionnelle – dont le court texte a été transmis pour avis au Conseil d’Etat mardi 1er décembre –, projets de loi, quelles sont les principales dispostions envisagées ?Un état d’urgence plus long et inscrit dans la constitutionConsidérée comme juridiquement fragile, la loi du 3 avril 1955, qui prévoit l’instauration de l’état d’urgence « soit en cas de péril imminent résultant d’atteintes graves à l’ordre public, soit en cas d’événements présentant le caractère de calamité publique », présentait, en droit, un risque sérieux pour l’exécutif : celui du dépôt d’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) par un assigné à résidence, laquelle obligerait le Conseil constitutionnel à se prononcer. Il importait de « solidifier le régime juridique » de l’état d’urgence et de lui donner « un soubassement constitutionnel ».Le processus d’entrée en état d’urgence devrait demeurer le même qu’aujourd’hui : un décret présidentiel, validé ensuite pour une durée déterminée par le parlement. Celle-ci, pourtant, évolue. L’ambition initiale de la porter à un an a été abandonnée, mais l’état d’urgence pourra être prononcé pour six mois, contre trois actuellement. La question de la sortie est également abordée : afin de ne pas voir s’égayer dans la nature toutes les personnes surveillées, une forme d’état d’urgence transitoire est envisagée. Sans nouvelles perquisitions administratives, ni assignations à résidence, mais avec des pouvoirs de police qui resteront valides pendant un temps. « L’idée est d’introduire des périodes de sortie progressive selon les situations », note-t-on à Matignon.Lire aussi :Que contient la loi sur l’état d’urgence ?Etendre la déchéance de nationalitéDéjà prévue par les articles 23-7 et 25 du code civil pour les binationaux, la déchéance de nationalité, quoi qu’il en soit, pourrait être étendue aux personnes nées françaises, et non plus à celles qui ont acquis la nationalité. Le ministère de la justice n’était pas favorable à ce qui s’apparente à la fin du droit du sol. Mais l’arbitrage semble d’ores et déjà perdu.Un point reste par contre à trancher : cette disposition doit-elle être inscrite dans la constitution, ou une loi suffit-elle ? C’est l’une des questions que le gouvernement pose au Conseil d’Etat.Lire aussi :Fiche S, déchéance de nationalité, expulsions : 11 propositions « sécuritaires » passées au cribleAugmentation considérable des pouvoirs policiers Au-delà de cette modification constitutionnelle, deux textes de loi, en cours d’élaboration et qui pourraient être présentés dès janvier en conseil des ministres, devraient compléter et préciser le dispositif en donnant davantage d’opportunités aux services de police. Un premier volet de mesures organisera les pouvoirs de police et « les modalités de sortie en escalier » de l’état d’urgence, donc avec des mesures transitoires, voire certaines qui pourraient être prolongées. Un autre volet élargira les pouvoirs du parquet et de la police en temps ordinaire dans la lutte antiterroriste.Même si toutes les propositions formulées ne seront pas retenues, toutes vont dans le sens d’une augmentation considérable des pouvoirs policiers sans contrôle judiciaire a priori. Parmi elles, la possibilité de saisie par la police de tout objet ou document lors d’une perquisition administrative, sans contrôle du procureur, une mesure peu spectaculaire mais politiquement significative.Tout comme les perquisitions de nuit, la création d’un délit d’obstruction de la perquisition administrative, l’interconnexion globale de tous les fichiers, notamment ceux de la sécurité sociale, très complets, l’élargissement des possibilités de vidéosurveillance dans les lieux publics, l’assouplissement du régime de la légitime défense pour les policiers ou encore l’installation systématique de GPS sur les voitures de location, l’injonction faite aux opérateurs téléphoniques de conserver les fadettes pendant deux ans, contre un aujourd’hui, la garde à vue en matière terroriste portée de six à huit jours, l’utilisation des IMSI-Catchers, ces valisettes antenne-relais siphonnant dans un périmètre donné toutes données téléphoniques sans autorisation judiciaire.Ont également été évoquées la possibilité de poser des micros dans des domiciles dans le cadre de l’enquête préliminaire ; ou l’alignement des pouvoirs accordés en enquête de flagrance (faites par la police) sur ceux en vigueur lors des enquêtes préliminaires (sous le contrôle du procureur).Lire aussi : Un nouveau régime d’« état de crise »Quel calendrier ?L’objectif est de présenter la réforme constitutionnelle au conseil des ministres le 23 décembre, puis au Parlement dès janvier. D’abord au Sénat, pour y éprouver l’éventuelle résistance de la majorité de droite, puis à l’Assemblée nationale, avant un éventuel vote par le Congrès. A cette heure, rien n’indique, vu le climat d’inquiétude qui règne dans le pays après les attentats, que le vote par les trois cinquièmes du Congrès soit compromis, même si les critiques commencent à affleurer, notamment à gauche.Lundi 30 novembre, 58 personnalités ont appelé à défendre la liberté de manifester pendant l’état d’urgence, à l’initiative notamment du député écologiste Noël Mamère et du responsable du NPA Olivier Besancenot. Mais c’est surtout la proposition de déchéance de nationalité qui suscite les plus vives réactions. « La déchéance de nationalité est tout de même une idée de Mme Le Pen et que la gauche a combattu en décembre 2014, quand l’UMP a présenté une proposition de loi en ce sens, rappelle M. Mamère. Le président met en jeu et fragilise notre loi fondamentale pour faire un coup politique et déborder l’opposition par sa droite. »Quant à Jean-Luc Mélenchon, il est l’un des plus virulents : « Hollande est en train de passer une ligne qui était celle des grands marqueurs de l’identité républicaine des Français, indique-t-il au Monde. C’est du jamais vu à gauche. Il fabrique des suspects et des Français de souche. Quand le président fait sauter une pareille digue, ça change les mentalités. Pourquoi donner cette victoire idéologique à Marine Le Pen ? »Lire aussi :Etat d’urgence : « Plus la latitude du pouvoir est grande, plus les citoyens doivent être vigilants »« Pas d’état d’urgence permanent » promet CazeneuveLe ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a promis qu’il n’y avait « pas d’état d’urgence permanent », lors d’un déplacement à l’aéroport de Roissy.« Le ministère de l’intérieur, comme les autres ministères qui concourent à l’état d’urgence, n’a rien à cacher. Je souhaite que tous les éléments dont nous disposons puissent être mis à disposition du Parlement, en continu », a déclaré le ministre, évoquant notamment les « mesures individuelles d’assignations à résidence ou de perquisitions ». Pour Bernard Cazeneuve, « s’il y a des manquements, il faut les corriger ». « La menace aujourd’hui, c’est le terrorisme, ce n’est pas l’état d’urgence ». (AFP)David Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journalisteJean-Baptiste JacquinJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sandrine Cassini, Alexis Delcambre et Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) « Cher Facebook, merci pour le Safety Check, mais contre Daech, vous pouvez faire mieux ! » Ainsi commence une pétition lancée sur le site Change.org, le 27 novembre. Julie Guilbault, une internaute à l’origine de l’initiative, a décidé d’interpeller le réseau social, après avoir constaté que si Facebook n’avait mis que deux heures lors des attentats de Paris pour lancer son « Safety Check », un dispositif permettant à chacun de signaler qu’il était en sécurité, il avait été plus long à réagir contre les « robots de Daech », qui avaient inondé le réseau avec une revendication accompagnée d’une photo sanglante prise dans le Bataclan.Lire aussi :Attentats à Paris : les géants du Net restent en alerte« La propagande de Daech a un horizon tout ouvert et des outils de communication puissants qui s’offrent à elle », lance Julie Guilbault sur Change.org, qui a récolté 66 000 signatures en cinq jours. En parallèle, le député de l’Aisne (LR) Xavier Bertrand est parti en croisade contre les géants du Web, dénonçant « l’imam Google », responsable, à ses yeux, de l’endoctrinement des jeunes, et Twitter, qui compte selon lui « plus de comptes [radicaux qu’il n’y a] de combattants de l’Etat islamique ».Le soir des attentats, Twitter a redirigé les internautes vers le compte de la Préfecture de police de ParisCes sorties viennent rappeler les difficultés et les paradoxes de la lutte antiterroriste sur la Toile. Depuis les attentats, Facebook, Twitter et Google n’ont pas ménagé leur peine pour barrer la route aux contenus haineux et aider les internautes à s’y retrouver dans le foisonnement d’informations circulant sur les réseaux. Outre son « Safety Check », Facebook a renforcé ses équipes de surveillance des contenus. Google s’est aussi mis en alerte pour réagir à d’éventuelles vidéos pro-attentats, comme il l’avait fait en janvier, en retirant promptement la vidéo de propagande du djihadiste Amedy Coulibaly. Enfin, Twitter s’est employé à rediriger les internautes vers le compte de la préfecture de police de Paris le soir des attentats.Le gouvernement s’est félicité de cette bonne volonté. Jeudi 3 décembre, le premier ministre, Manuel Valls, accompagné de la secrétaire d’Etat chargée du numérique, Axelle Lemaire, du ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, et de la ministre de la justice, Christiane Taubira, devait recevoir Facebook, Twitter, Google, Apple et Microsoft, afin de faire un bilan des actions menées depuis le 13 novembre. Constatant que des progrès avaient été réalisés depuis les attaques de janvier, M. Valls a souhaité que la collaboration entre pouvoirs publics et plates-formes soit pérennisée et renforcée.Lire aussi :Ces photos trompeuses qui circulent après les attentats du 13 novembre à ParisCoopération avec des associationsEn parallèle, le premier ministre a évoqué son attachement à la mise en place de contre-discours sur la Toile. Le 27 mai, Google, Twitter et Facebook avaient entamé un chantier en ce sens, en réunissant les associations luttant contre la propagande, comme la Licra, les Scouts musulmans de France, e-Enfance ou Conspiracy Watch, afin de les aider à mieux maîtriser les outils technologiques.Hasard du calendrier, une réunion sur la lutte antiterroriste entre géants du Web et représentants des Etats, sous l’égide de la Commission européenne, était également prévue à Bruxelles, jeudi 3 décembre. Une précédente rencontre avait déjà eu lieu au printemps, qui, aux dires de plusieurs sources, n’avait pas abouti sur grand-chose de concret. « Ces rendez-vous sont quand même utiles, précise cependant une source diplomatique. Se rencontrer permet de sensibiliser les fournisseurs de services en ligne, afin qu’ils renforcent leurs efforts de régulation. La plupart sont américains et pour eux, la liberté d’expression est une valeur fondamentale. »Les grands groupes du Web peuvent toujours s’abriter derrière leur nationalité américaine et refuser une demande du gouvernement françaisSi les gouvernements tiennent à renforcer les relations avec les géants du Web, c’est parce qu’il leur est difficile de passer en force. En tant qu’hébergeurs de contenus, Google, Facebook et Twitter sont tenus de rendre inaccessibles les contenus illégaux. Mais ils peuvent toujours s’abriter derrière leur nationalité américaine et refuser une demande gouvernementale. Pour les obliger à obtempérer, il faut alors passer par une procédure internationale. Un parcours du combattant. « La coopération est indispensable. C’est pourquoi on est beaucoup dans la “soft law”, car la justice n’arrive pas à suivre la mondialisation », juge l’avocat Olivier Hugot, spécialiste d’Internet.Divergences de vuesD’ailleurs, les acteurs aiment rappeler qu’ils ne sont pas aux ordres. A la tête de Twitter France, Damien Viel mettait l’accent, lundi 30 novembre, lors d’un déjeuner avec l’association des journalistes médias, sur les conditions générales d’utilisation du site de mini-messages, qui bannit la pornographie et l’apologie du terrorisme. C’est sur la base de ces règles et des signalements des internautes que des équipes de modérateurs examinent et suspendent les comptes.Des divergences de vues peuvent exister entre les autorités et les géants du Web. De fait, il n’est pas simple de déterminer si un contenu est illégal. En témoigne la photo prise dans le Bataclan après la tuerie et montrant des corps ensanglantés. Le cliché a fait le tour du Web. La police a demandé son retrait « par respect des victimes ».Si la plupart des éditeurs et des hébergeurs, comme Facebook, ont joué les bons élèves, l’image continue d’apparaître en bonne place sur un site proche de l’extrême droite. Malgré les requêtes faites par les services de Mme Taubira, le site a refusé de retirer l’image. « C’est très compliqué de prouver que la photo est illicite car, même si elle est très violente, elle ne fait pas l’apologie du terrorisme. Et le site non plus. On est au cœur de la problématique existant sur la liberté d’expression », dit Me Hugot, qui rappelle que les affaires Dieudonné avaient démontré toute la complexité du débat.Les autorités elles-mêmes ne savent toujours pas sur quel texte de loi s’appuyer. Ainsi, une vidéo tournée pendant les attentats a été mise en ligne sur YouTube. Malgré un contenu violent, l’administration n’a pas demandé son retrait et s’est contentée d’alerter Google. La vidéo est toujours en ligne. La plate-forme vidéo a simplement déconseillé son visionnage aux moins de 18 ans.Sandrine CassiniJournaliste au MondeAlexis DelcambreJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.12.2015 à 15h01 • Mis à jour le07.12.2015 à 15h41 | Alexandre Pouchard Plus de 27 % au niveau national. Jamais le Front national n’avait obtenu un score aussi élevé que lors du premier tour des élections régionales, dimanche 6 décembre. Plus de six millions de Français ont apporté leur voix au parti d’extrême droite.S’il est encore trop tôt pour obtenir une étude détaillée de la sociologie de ce vote, les derniers sondages en donnent une image relativement précise. L’étude de l’institut Ipsos/Sopra Steria sur la sociologie de l’électorat, réalisée auprès de 8 000 personnes entre le 29 novembre et le 2 décembre, donnait une image qui s’est avérée plutôt fidèle aux résultats (au niveau national). #container_14494838183{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14494838183{ height:500px; } #container_14494838183 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14494838183 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14494838183 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14494838183 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'étude Ipsos publiée début décembre donnait une image fidèle des résultats.Comparaison entre les intentions de vote et les résultats (% des suffrages exprimés) lors du premier tour, le 6 décembre.Source : Ipsos et ministère de l'intérieurrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14494838183", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#ff3232","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["FN","LR-UDI-Modem","PS-PRG","EELV et alliés","Front de gauche","Debout la France","Extrême gauche"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Etude Ipsos ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 27.2 ], [ "", 27 ], [ "", 24 ], [ "", 6.6 ], [ "", 4 ], [ "", 3.9 ], [ "", 1.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Résultats ", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 27.7 ], [ "", 27.25 ], [ "", 23.43 ], [ "", 7.22 ], [ "", 4.04 ], [ "", 3.81 ], [ "", 1.54 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Cette étude analysait le comportement électoral par sexe, âge, qualification et domaine d’activité. Au premier niveau d’analyse, il apparaît que le Front national serait le parti majoritaire parmi les jeunes, qu’il s’agisse des 18-24 ans ou des 25-34 ans, avec 35 % d’intentions de vote dans la première catégorie (contre 21 % pour le PS et Les Républicains) et 28 % dans la deuxième (contre 27 % pour le PS et 21 % pour Les Républicains). #container_14494847871{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14494847871{ height:500px; } #container_14494847871 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14494847871 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14494847871 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14494847871 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Intentions de vote par âge et par partiEtude Ipsos/Sopra Steria réalisée auprès de 8 000 personnes du 29 novembre au 2 décembre.Source : Ipsos/Sopra Steriarequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14494847871", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#608a32","#f19300","#b50b11","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Front national","PS-PRG","LR-UDI-Modem","Ecologistes","Debout la France","Front de gauche","Extrême gauche"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "18-24 ans ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 35 ], [ "", 21 ], [ "", 21 ], [ "", 9 ], [ "", 5 ], [ "", 4 ], [ "", 1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "25-34 ans ", "color": "#608a32", "data": [ [ "", 28 ], [ "", 27 ], [ "", 21 ], [ "", 10 ], [ "", 3 ], [ "", 3 ], [ "", 3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "35-59 ans ", "color": "#f19300", "data": [ [ "", 32 ], [ "", 24 ], [ "", 22 ], [ "", 6 ], [ "", 4 ], [ "", 4 ], [ "", 2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "60 ans et plus ", "color": "#b50b11", "data": [ [ "", 20 ], [ "", 24 ], [ "", 35 ], [ "", 6 ], [ "", 4 ], [ "", 4 ], [ "", 1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Une gauche éclatée mais majoritaire quand elle fait blocPlusieurs éléments viennent toutefois relativiser ce constat. Tout d’abord, il ne faut pas oublier que la gauche et, dans une moindre mesure, la droite, partaient en ordre dispersé au premier tour, tandis que le Front national est ultradominant au sein de l’extrême droite. Si on prend en compte les blocs de gauche (PS, PRG, EELV, Front de gauche, extrême gauche) et de droite (LR, UDI, Modem, DLF, UPR), le FN est à égalité avec la gauche chez les 18-24 ans (35 % d’intentions de vote chacun) et derrière la gauche chez les 25-34 ans (28 % contre 44 %, la droite étant à 26 %). #container_14494867826{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14494867826{ height:500px; } #container_14494867826 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14494867826 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14494867826 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14494867826 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La gauche majoritaire chez les 18-59 ans, la droite chez les plus de 60 ans.Intentions de vote avant le premier tour des régionales, auprès de 8 000 personnes.Source : Ipsos/Sopra Steriarequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14494867826", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#608a32","#f19300","#b50b11","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Gauche","Droite","FN"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "18-24 ans ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 35 ], [ "", 27 ], [ "", 35 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "25-34 ans ", "color": "#608a32", "data": [ [ "", 44 ], [ "", 26 ], [ "", 28 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "35-59 ans ", "color": "#f19300", "data": [ [ "", 38 ], [ "", 28 ], [ "", 32 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "60 ans et plus ", "color": "#b50b11", "data": [ [ "", 37 ], [ "", 40 ], [ "", 20 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les jeunes sont d’abord abstentionnistesMais tout cela ne concerne que les personnes inscrites sur les listes électorales… et qui votent. L’abstention constitue un biais de taille quand il s’agit de comparer les comportements électoraux des différentes catégories d’âge. Elle est en effet beaucoup plus forte chez les 18-34 ans que chez les plus de 60 ans, et dans une moindre mesure que chez les 35-59 ans. Selon l’étude d’Ipsos/Sopra Steria, 65 % des 18-24 ans ne comptaient pas voter lors du premier tour. Autrement dit, les scores précédemment analysés dans cette catégorie d’âge ne concernent que 35 % d’entre eux. La part des 25-34 ans déclarant qu’ils n’iraient pas voter le 6 décembre était globalement la même (66 %), tandis que les 35-59 ans votent davantage mais restent majoritairement abstentionnistes (52 %). #container_14494873591{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14494873591{ height:500px; } #container_14494873591 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14494873591 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14494873591 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14494873591 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Deux tiers des 18-35 ans avaient annoncé qu'ils n'iraient pas voter le 6 décembre.Etude menée auprès de 8 000 personnes entre le 29 novembre et le 2 décembre 2015.Source : Ipsos/Sopra Steriarequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14494873591", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#608a32","#f19300","#b50b11","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Part d'abstentionnistes"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "18-24 ans ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 65 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "25-34 ans ", "color": "#608a32", "data": [ [ "", 66 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "35-59 ans ", "color": "#f19300", "data": [ [ "", 52 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "60 ans et plus ", "color": "#b50b11", "data": [ [ "", 33 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Cette proportion est similaire à celle rencontrée après le premier tour des élections départementales. Selon une étude de l’institut IFOP réalisée après le 23 mars 2015, 71 % des 18-24 ans ne s’étaient pas déplacés pour aller voter, de même que 66 % des 25-34 ans. #container_14494878894{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14494878894{ height:500px; } #container_14494878894 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14494878894 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14494878894 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14494878894 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les abstentionnistes largement majoritaires chez les jeunes au premier tour des départementales 2015Source : IFOPrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14494878894", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#608a32","#f19300","#ff3232","#b50b11","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Part d'abstentionnistes"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "18-24 ans ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 71 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "25-34 ans ", "color": "#608a32", "data": [ [ "", 66 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "35-49 ans ", "color": "#f19300", "data": [ [ "", 52 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "50-64 ans ", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 44 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "65 ans et plus ", "color": "#b50b11", "data": [ [ "", 31 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Cela conforte les partis et leurs responsables à lancer régulièrement des appels aux électeurs qui ne se déplacent pas aux urnes les jours d’élections. Avec plus ou moins de succès.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Lucie Soullier Louis Jehel, professeur de psychiatrie au centre hospitalier universitaire de Martinique, était de passage à Paris pour un débriefing post-attentat avec les centres médicaux psychologiques de la capitale. Le Monde l’a interrogé sur l’impact des mémoriaux sur la vie des riverains.Plus de trois semaines après les attentats, fleurs, bougies et autres hommages aux victimes sont toujours présents sur les lieux frappés par les attaques. Quel impact cela peut-il avoir sur la vie des personnes qui vivent dans ces quartiers ?En continuant à déposer des fleurs sur les lieux des attentats, on oublie ceux qui sont le plus touchés par ces gestes : les riverains, déjà terrorisés par les attaques. C’est d’autant plus difficile pour eux qu’ils n’osent pas le dire. C’est le syndrome du survivant : ils se sentent coupables de se plaindre, alors qu’ils ont survécu. Mais certains vont réussir à l’exprimer, et il faut être capable de les entendre.Or, on voit que le nettoyage a commencé et que des passants en sont gênés. Comme si toucher aux fleurs et aux bougies équivalait à toucher la mémoire des morts. Il ne faut pas sacraliser ces objets, et permettre à ceux qui vivent là de reprendre une vie normale.D’autant qu’en les maintenant en bas de chez eux, on prend le risque de creuser des cicatrices durables chez les habitants de ces quartiers. Car la durée de l’exposition conditionne celle du traumatisme, ainsi que ses conséquences sur la vie relationnelle, professionnelle, mais également sur la santé physique. Pour cesser de penser à cet événement envahissant, certains risquent par exemple de tomber dans des conduites addictives, comme l’alcool ou le cannabis.Lire l'enquête :Les fleurs du mal devant les lieux des tueries du 13 novembreAu bout de combien de temps faut-il s’inquiéter ?En une semaine, il y a déjà un risque de consolidation du traumatisme. Alors au bout de trois semaines, on peut aboutir à des cas pathologiques qui vont nécessiter la prise de médicaments.En maintenant une emprise aussi forte sur les riverains, on contribue à faire persister les symptômes et les flash-back, notamment chez les plus vulnérables : ceux qui ont déjà vécu des événements traumatisants, ou les enfants. On voit notamment des parents qui ne savent plus par où passer pour emmener leurs enfants à l’école et éviter ces mémoriaux. Car comment ne pas faire de cauchemar quand on rentre chaque soir dans un cimetière ?Quels symptômes sont entretenus par la présence de ces fleurs ?Les réminiscences, en premier lieu. C’est-à-dire que certains riverains revivent les attentats : des bruits, des images, des sons, et même des odeurs, peuvent leur revenir.L’hypervigilance aussi. Ils sont en permanence sur le qui-vive, entretiennent des troubles cognitifs, de la mémoire et de la concentration. Et, enfin, l’évitement. C’est un réflexe naturel : quand on a vécu un traumatisme, on essaie d’éviter de le revivre. Mais eux, ils ne le peuvent pas. Dès qu’ils sortent de chez eux, ils sont exposés. Ils tombent sur des fleurs, des anonymes qui viennent se recueillir ou même sur le président américain. C’est peut-être utile pour la politique, mais, à chaque fois, on rouvre la plaie.Les premiers témoignages de gens qui veulent déménager commencent d’ailleurs à nous parvenir. Et c’est justement tout ce qu’on cherche à éviter.Lire aussi :Attentats : réduire les séquelles psychiquesVous nous dites donc que les hommages n’aident pas les victimes, et sont même contre-productifs…Ce rituel est indispensable dans les premiers jours, pour jouer un rôle de soutien auprès des victimes et des riverains. Mais il faut rapidement redonner place à la vie, sinon on installe le traumatisme dans la durée. Comment voulez-vous passer à autre chose en passant tous les jours devant un mémorial ? Sauf à se dissocier de la réalité, mais cela expose à d’autres problèmes psychologiques…Ce qui est difficile dans le contexte actuel, c’est que la menace persiste. On nous dit que d’autres attentats risquent de se produire, l’état d’urgence est maintenu. Or, plus la peur dure, plus ceux qui ont été choqués risquent d’avoir des séquelles durables.Quelle solution peut-on proposer pour éviter de maintenir les riverains sous cette chape de plomb ?Prenons l’expérience d’autres pays qui sont plus « habitués » aux attentats, comme Israël, où la règle est de reprendre la vie la plus normale possible, le plus vite possible. Ils font en sorte que les larmes ne soient pas versées trop longtemps là où se sont déroulés les attentats, et identifient rapidement un autre lieu, plus neutre, qui peut servir à ce rituel.Lire aussi le reportage :Sur les lieux des attentats du 13 novembre, le délicat retour à la vie de quartierLucie SoullierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.12.2015 à 06h45 • Mis à jour le07.12.2015 à 16h29 | Eric Nunès La « grande école » ne connaît pas la crise. « Riche de sa communauté plurielle… Sciences Po attire un public toujours plus large, conjugue une forte sélectivité et la plus grande diversité possible, géographique autant que sociale », éditorialise Frédéric Mion, directeur de l’IEP de la rue Saint-Guillaume dans le dernier bilan d’admission de l’établissement (2014).A l’en croire, 2012, annus horribilis de l’Institut d’études politiques parisien, marquée par le décès de son charismatique président Richard Descoings et par la dénonciation de la Cour des comptes d’une gabegie d’argent public de la part de ses dirigeants, serait loin derrière. Même si « l’affaire Sciences Po » vient de se rappeler à son souvenir avec la condamnation, vendredi 4 décembre, de Jean-Claude Casanova, président de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP).Les chiffres sont pourtant têtus : en 2014, Sciences Po Paris a subi une baisse de 7,4 % du nombre de candidats, tandis que les admissions ont fait un bond en avant de près de 10 %. La sélectivité qui a fait de l’établissement une antichambre de la réussite est-elle toujours au rendez-vous ? La question se pose, surtout que les droits de scolarité de l’établissement, fixés en fonction des revenus du foyer, peuvent atteindre 13 820 euros par an, soit le tarif des écoles de commerce les plus recherchées.Lire aussi :L’ombre de Richard Descoings au procès de la gestion de Sciences Po« Sciences Po Paris attire toujours et encore plus de candidats », affirme un membre de la direction de l’école. Pour preuve, les chiffres d’admissions de l’année 2015 repartent à la hausse. Ils sont 8 672 à s’être présentés en 2015, soit 362 de plus que l’année précédente. En effet, les jeunes qui se pressent à la porte de l’école sont plus nombreux et ceux qui sont admis encore plus. Le taux de sélectivité s’érode lentement : seulement 17 % des candidats décrochaient une place en 2013. Ils étaient plus de 19 % en 2014 et sont plus de 20 % en 2015.Le niveau académique des recrues demeure « excellent », défend un membre du jury de sélection. Le ratio candidats/admis reste « épouvantablement sélectif », précise Marc Germanangue, enseignant. A titre de comparaison, intégrer Sciences Po est aussi ardu que réussir sa première année de médecine dont le taux de sélection était en 2015 équivalent.Une école de catégorie AUne fois dans les murs, les étudiants suivent les deux axes de développements de l’école : l’international et l’employabilité. Une année du cursus se déroule à l’étranger, près de 40 % des étudiants sont recrutés hors de l’Hexagone et les sept antennes régionales ouvertes par l’école modèlent leurs enseignements selon une sensibilité géographique. « Richard Descoings a dépoussiéré une institution franco-française, alors antichambre des institutions publiques et parapubliques, pour l’ouvrir aux entreprises et aux échanges internationaux », analyse Guillaume Pican, directeur associé de Page Executive, spécialiste du recrutement des cadres dirigeants.A la sélection de ses étudiants, Sciences Po Paris ajoute la « mastérisation » de son cycle d’étude principal, offrant une meilleure visibilité aux entreprises sur la valeur de ses formations. En créant des masters spécialisés, l’école s’est aussi mise en position de concurrencer les meilleures écoles de commerce françaises. « Sciences Po Paris est aujourd’hui classé parmi les établissements que les recruteurs nomment “une école de groupe A”, avec HEC, ESCP Europe ou l’Essec », certifie Guillaume Pican.Qu’est-ce qui fait le succès des « sciences-pistes » (étudiants à Sciences-Po) parisiens et donc de leur école ? Les recruteurs apprécient autant la qualité de leur formation que la diversité des profils qui en sortent. « Un élève de Sciences Po possède un solide bagage culturel, une bonne élocution et une qualité rédactionnelle rare que l’on ne retrouve pas toujours dans les meilleures écoles de commerce », détaille François Moret, directeur des grands comptes chez Hays France & Luxembourg, un cabinet de recrutement. Les chasseurs de tête louent l’adaptabilité des candidats. « Des cadres dirigeants tous terrains aptes à naviguer facilement dans des environnements internationaux complexes, d’être à même d’analyser rapidement une situation et de prendre les bonnes décisions », décrit le directeur de Page Executive.Fortes inégalités entre les sexes à la sortieEt cela se vérifie dans les rémunérations. En moyenne, un élève de Sciences Po Paris est recruté à 45 000 euros annuels dans l’Hexagone. Mais la culture d’ouverture vers l’international permet à ses élèves de s’exporter à l’étranger. « A Singapour ou Hongkong, les premiers salaires grimpent entre 60 000 et 70 000 euros », souligne François Moret. Des salaires moyens qui masquent néanmoins de très fortes inégalités entre les sexes. Dans le secteur des ressources humaines, une femme issue de Sciences Po sera embauchée à 35 000 euros et un homme à 48 000 en France, selon Hays France. Des chiffres qui globalement recoupent ceux publiés par l’établissement le 23 juillet 2015. Lire aussi :A la sortie de Sciences Po Paris, les femmes sont moins payées que les hommesA l’excellence académique et l’ouverture vers l’international, Sciences Po fournit à ses étudiants un réseau de connaissances nécessaire dans le monde de l’entreprise comme dans la fonction publique. « Le passage par Sciences Po constitue, d’un point de vue collectif, un moment de socialisation et d’homogénéisation de la classe dirigeante », analyse, dans une tribune, Nicolas Jounin, sociologue à l’université de Paris VIII Saint-Denis et ancien de l’école.Avec 781 étudiants étrangers en première année en 2015, jamais l’école n’avait aussi largement ouvert ses portes. Sciences Po serait ainsi devenu « un grand établissement international », assure, dans Le Monde, Michel Pébereau, ancien président de BNP Paribas et ancien président du conseil de direction. Toutefois, au regard des classements internationaux des grandes écoles et universités, l’établissement fait figure de cancre. En effet, le classement de Shanghai, qui considère en priorité la recherche sur les sciences dures, ne le mentionne même pas.Un autre classement reconnu, l’édition 2015 du QS World University Rankings place l’institut à la 223e place mondiale, très loin derrière les élites que sont le Massachusetts Institute of Technology (Etats-Unis) et Cambridge (Angleterre). Il demeure un important écart entre la volonté de l’école de rivaliser avec les meilleurs et son potentiel en matière de recherche. En effet, si la qualité de la recherche dans les domaines phares de Sciences Po est reconnue, la quantité de publications laisse à désirer, au regard des critères retenus dans les classements internationaux.La diversité sociale sans se presserEnfin, principal point noir, l’incapacité de l’école à atteindre ses objectifs en matière de diversité sociale. En 2001, alors que la direction de l’école tente de faire oublier sa réputation d’établissement fermé, elle invente la très médiatique convention d’éducation prioritaire. L’idée est d’intégrer chaque année environ 150 lycéens des réseaux d’éducation prioritaire. L’un des objectifs est alors d’atteindre les 30 % d’étudiants boursiers en 2010-2011. Sciences Po, l’école des élites, se transformerait ainsi un ascenseur social.Mais un rapport de la Cour des comptes révèle, en 2012, que l’objectif n’a jamais été atteint. Et, en 2015, ce n’est toujours pas le cas. Par ailleurs, l’analyse de l’origine socioprofessionnelle des étudiants montre que la proportion d’étudiants ayant un parent cadre ou exerçant une « profession intellectuelle supérieure » a augmenté au cours de la période récente, en passant de 58,5 % en 2005-2006 à 63,5 % en 2010-2011.Cinq années plus tard, « nous sommes à 3 % de l’objectif », assure Bénédicte Durand, doyenne du Collège universitaire de l’école. A qui revient la faute de ce retard chronique en matière de diversité sociale ? A la « faiblesse du niveau de l’enseignement secondaire », avance la doyenne. Pour elle, le problème n’est pas tant l’échec de Sciences Po à tirer les étudiants vers l’excellence que l’incapacité des lycées à s’élever au niveau d’entrée de l’IEP parisien.Cet article inaugure notre dossier spécial « Intégrer Sciences Po », qui sera complété au fil de la semaine d’un éclairage sur les spécificités de chacun des dix IEP français, et d’un zoom sur la meilleure façon d’y entrer. Lire également : La Cour des comptes dénonce la gabegie de Sciences Po ParisEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Rémi Barroux Ce fut le rendez-vous des « anti-COPitalistes ». Le village des alternatives, organisé par Alternatiba et la Coalition climat 21, à Montreuil (Seine-Saint-Denis), les samedi 5 et dimanche 6 décembre, a fait entendre une voix divergente, assez éloignée des négociations de la conférence des Nations unies pour le climat, qui se tient jusqu’au 11 décembre, à quelques kilomètres de là, au Bourget.Plusieurs milliers de personnes, de 10 000 à 30 000 selon les organisateurs, ont assisté aux nombreux ateliers, forums, débats, concerts. Les enfants se faisaient prendre en photo non pas sur les genoux du Père Noël, mais dans les bras des ours polaires, animés par des militants de Greenpeace notamment. Le marché de la Confédération paysanne vendait des minervois ou des juras sans pesticides, évidemment. Les légumes, le miel, les fromages étaient bio. Jusqu’à la fleuriste de la place qui, inquiète, assurait que ses sapins n’avaient pas été arrachés à une forêt.Samedi, le temps fort fut le procès « des peuples » contre le pétrolier américain Exxon. Condamné, bien sûr, à l’issue des débats menés par l’égérie des luttes environnementales, Naomi Klein, et Bill McKibben, autre personnalité internationale de l’écologie.Lire aussi :A Montreuil, le pétrolier Exxon condamné par les écologistesLe sommet des « 196 chaises » Dimanche, le moment attendu fut l’arrivée, à midi, des 196 chaises « réquisitionnées » dans des agences bancaires de la BNP Paribas (très bien représentées dans le lot de sièges), de HSBC, etc., portées fièrement par leurs faucheurs. Au dos des chaises, une étiquette indiquait leur provenance : Bruxelles, Paris, Chambéry, Marseille et, bien sûr, Bayonne, d’où le mouvement est parti, lieu de naissance d’Alternatiba.Se sont assis dessus 196 représentants des ONG, des syndicats, venus des cinq continents pour tenir le sommet pour le financement de la transition sociale et écologique. Suzan George (altermondialiste), Marcos Arruda (économiste brésilien), Hindou Oumarou Ibrahim (coordinatrice de l’association des femmes peules autochtones du Tchad), Yeb Saño (négociateur philippin à la COP21) et les nombreux intervenants ont tous dénoncé l’évasion fiscale. « Nous savons où est l’argent pour financer un avenir propre », proclame l’appel final du sommet.Lire aussi :Des « faucheurs de chaises » agissent pour le climatCindy Wiesner, coordinatrice nationale de la Grassroots Global Justice Alliance (Etats-Unis), n’a pas hésité à traiter les représentants des Etats, réunis au Bourget, de « criminels ». « Ce sont des menteurs, des assassins qui ne s’intéressent pas à la vie des gens », a déclaré la tonitruante leader américaine. Hindou Oumarou Ibrahim a évoqué, elle, son pays, le Tchad, et l’impossibilité de l’accès à l’eau en particulier. « Notre pays a des ressources, mais c’est aussi l’un des plus impactés par le changement climatique », a-t-elle expliqué, en précisant : « Je resterai jusqu’à la fin des négociations de Paris pour faire savoir les besoins des populations les plus vulnérables. » « Quand on dit que l’argent existe, qu’il est dans les paradis fiscaux, ce n’est pas un slogan, résumait Txetx Etcheverry (Alternatiba), 20 000 à 30 000 milliards de dollars y sont planqués. » « Du cœur à l’outrage »Le chanteur Kaddour Hadadi (HK et Les Saltimbanks) a aussi fait balancer tout le monde. L’engagement d’HK pour le climat ne date pas d’hier. « Comme beaucoup, j’ai entendu le président Chirac déclarer que “la planète brûlait”, mais, depuis, rien n’a été fait, les choses se sont aggravées, explique le Ch’ti d’origine algérienne. C’est la quête du profit, toujours gagner plus. » Eternelle casquette blanche vissée sur la tête, HK, qui met « du cœur à l’outrage », a enthousiasmé la foule en rythmant ses appels à la mobilisation, « On lâche rien », « Niquons la planète »… A 18 heures, le week-end militant a été clôturé par, notamment, Naomi Klein, Kumi Naidoo, le directeur international de Greenpeace, Anabella Rosemberg de la Confédération syndicale internationale ou encore Juliette Rousseau de la Coalition climat 21. Doudou Pierre, de l’organisation paysanne internationale Via campesina, d’Haïti, a résumé une impression partagée tout le week-end à Montreuil : « L’assemblée des chefs d’Etat et des gouvernements n’apportera aucune solution. » Sceptique aussi, Kumi Naidoo a néanmoins exprimé un espoir. « J’espère encore que les gouvernements placeront les intérêts de nos enfants avant celui des compagnies de pétrole, de charbon et de gaz », a déclaré le militant écologiste sud-africain.Lire aussi :COP21 : les négociateurs adoptent une ébauche d’accord sur le climatRémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.12.2015 à 07h32 • Mis à jour le06.12.2015 à 11h38 | Emeline Cazi La scène se passe à deux pas de la Bastille, dans les rues branchées du 4e arrondissement de Paris, à l’heure où les jeunes mères de familles rentrent de l’épicerie bio et où les collégiens des Francs-Bourgeois sortent de cours. Eux n’ont plus classe, ou ont déserté la fac depuis longtemps. Ce mardi 1er décembre, ils sont cinq, six, huit tout au plus, à se promener dans Paris avec un vélo et une petite carriole coiffée d’un drapeau blanc siglé écolo. Les négociations de la conférence mondiale sur le climat ont débuté deux jours plus tôt. Ils rêvent d’une Terre meilleure. La veille les chefs d’Etat dînaient à deux pas.On les repère de loin à leur look de jeunes alters – godillots délacés, cheveux longs retenus d’un bandeau – mais leur dégaine n’a rien d’effrayant. Ils marchent rue Saint-Antoine, en direction de Bastille. L’un joue de l’harmonica, un second avait sorti son tambourin, lorsque sept cars de CRS sont arrivés.« Ils étaient au moins quarante, j’ai d’abord cru à une alerte à la bombe. » C’est Manon Loizeau, journaliste, qui raconte la suite. Elle habite à deux pas et rentrait chez elle à ce moment-là. « Les sirènes, les hommes en noir, on commence à avoir l’habitude dans le quartier, c’est l’état d’urgence permanent. Deux jours avant, on avait les snipers et l’hélico parce qu’Obama dînait place des Vosges. » Mais les remarques des passants – « oh là, là, c’est juste des jeunes » – la font ralentir. « Je me suis retrouvée face à quarante CRS armés, casqués, masqués pour certains, qui ordonnaient à ces jeunes de s’accroupir, les mains sur la tête. »« Parmi eux, il y a peut-être des terroristes ! Circulez ! »Quelques lycéens s’arrêtent aussi et interpellent les CRS : « Ils n’ont rien fait, ils jouaient de la musique. Plutôt que de vous en prendre à eux, vous étiez où vendredi, quand on se faisait tirer dessus ? » Le dialogue est mal engagé. « Qu’est ce que vous en savez ? Parmi eux, il y a peut-être des terroristes ! Circulez ! Vous voulez finir comme eux ? », répond un CRS. La journaliste s’en mêle : « Vous n’avez pas d’autres priorités que de vous en prendre à ces gamins ? C’est ça, l’état d’urgence, un Etat policier ? » Les forces de l’ordre expliquent avoir reçu un appel leur signalant « des éléments pouvant représenter un danger et se dirigeant vers la place de la Bastille ». Deux jours plus tôt, à République, des bougies avaient volé sur les policiers lors d’une manifestation interdite.Les vérifications d’identité durent plus d’une demi-heure. Les apprentis musiciens attendent, assis sur le trottoir, les mains sur la nuque. L’un d’eux entame le chant Om des yogis. La disproportion des moyens employés interpelle les riverains, le kiosquier, les vendeuses de vêtements. « Je ne comprends pas, mon copain jouait seulement de l’harmonica », glisse une jeune femme à la journaliste, laquelle s’interroge : « Est-ce qu’on devient déviant si on chante à cinq dans la rue ? Depuis quand n’a-t-on plus le droit de marcher contre le réchauffement climatique au bruit des tambourins ? »Manon Loizeau est prix Albert-Londres (2006). Au début des années 2000, elle vivait en Russie, travaillait en Tchétchénie. « En Russie aujourd’hui, un rassemblement c’est pas plus de trois personnes pour éviter toute manifestation de l’opposition. Va-t-on en arriver là ? On a tous dénoncé Guantanamo et les dérives de Bush. Bien sûr, on a tous peur, mais n’est-on pas en train de basculer ? »Sidérée par cette intervention, parce que « la sécurité ne doit pas passer avant la liberté », la journaliste a posté un petit texte et quatre photos sur son mur Facebook. Plus de 7 000 personnes les ont déjà partagés.etatdurgencelemonde@gmail.comEmeline CaziJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.10.2015 à 16h55 • Mis à jour le27.10.2015 à 16h57 Un homme a notamment joué un rôle dans la fuite de République dominicaine des deux pilotes français, Pascal Fauret et Bruno Odos, condamnés à vingt ans de détention dans l’affaire « Air Cocaïne » : Aymeric Chauprade. Même s’il refuse de commenter son implication dans cette fuite, le député européen du Front national a bien joué un rôle de « facilitateur ». Sur Twitter, il publiait il y a 6 jours une photo depuis la République dominicaine, en compagnie des deux pilotes. L’élu a également loué un hélicoptère à son nom, qui a servi à faire diversion alors que les deux hommes quittaient l’île par les mers.Avec nos pilotes français innocents, ce lundi à #SaintDomingue. Volonté sans faille de s'en sortir. https://t.co/W48B8Qta2V— a_chauprade (@Aymeric Chauprade)require(["twitter/widgets"]);« Je me réjouis de leur libération, j’aurais fait la même chose qu’eux, et je salue le courage de l’équipe qui les a exfiltrés. Je connaissais un certain nombre de détails de l’opération, mais je ne veux pas m’exprimer dessus pour n’impliquer personne », a déclaré M. Chauprade au « Monde ».Proche de l’Action française« Il nous a apporté son soutien à titre personnel, comme des milliers de gens, rien de plus », a déclaré, mardi à Paris, Pascal Fauret à propos de ses liens avec M. Chauprade. « Il est venu nous rendre visite. C’est un homme politique, il prend souvent des photos avec les gens », a-t-il ajouté.Aymeric Chauprade est un spécialiste de géopolitique, auteur de Chronique du choc des civilisations (Ed. Chronique, 2008). Proche de l’Action française, il est devenu une célébrité à l’extrême droite en 2009 quand Hervé Morin, alors ministre de la défense, l’avait congédié du Collège interarmées de défense où il enseignait depuis une dizaine d’années. En cause : ses positions complaisantes envers les théories remettant en cause la version officielle des attentats du 11 septembre 2001.Officier de réserve dans la marine nationale, Aymeric Chauprade a également été l’un des conseillers de l’ancien président dominicain Leonel Fernandez.De Marine à Marion Maréchal-Le Pen M. Chauprade s’était rapproché, à l’automne 2013, de Marine Le Pen et du Front national. Après avoir participé à l’université du parti d’extrême droite, il en était devenu la tête de liste en Ile-de-France lors des élections européennes en mai. Elu député européen et chef de la délégation FN au Parlement européen, il avait été nommé conseiller aux questions internationales du FN par Mme Le Pen.Les relations entre M. Chauprade et Mme le pen se sont toutefois dégradées en janvier cette année. Dans une vidéo publiée au lendemain des attentats de Paris, M. Chauprade avait dénoncé l’existence d’« une cinquième colonne » islamiste en France, estimant qu’une « guerre avec des musulmans » était en cours. La présidente du FN l’avait désavoué. M. Chauprade avait été remplacé par Edouard Ferrand comme chef de la délégation du FN au Parlement européen.Lire : Les raisons de l'éviction d'Aymeric ChaupradeTrès introduit en Russie et dans les pays arabes, soutien affiché d’Israël – ce qui lui vaut quelques inimitiés dans l’entourage de la présidente du FN –, M. Chauprade est également proche de Marion Maréchal-Le Pen. Une manière pour lui de conserver de l’influence tout en se garantissant une certaine liberté d’expression. 27.10.2015 à 15h15 • Mis à jour le27.10.2015 à 16h09 Pascal Fauret et Bruno Odos, les deux pilotes français qui ont fui la République dominicaine, où ils étaient condamnés à vingt ans de prison pour trafic de drogue « ne sont pas en fuite, ils sont à la disposition de la justice ».Me Eric Dupond-Moretti, qui défend désormais Pascal Fauret, a convoqué la presse mardi 27 octobre pour livrer sa version des faits et répéter qu’« il ne sera pas nécessaire de délivrer un mandat d’amener » car son client, comme Bruno Odos, est prêt à se rendre à une convocation du juge d’instruction et du procureur de la République pour « répondre à toutes les questions ». Une enquête est en cours à Marseille pour importation de stupéfiants en bande organisée et association de malfaiteurs.Notre journaliste Enora Ollivier a assisté à la conférence de presse :#AirCocaine "on est impatients d'être entendus par le juge (...) Pas nécessaire de délivrer des mandats d'amener" https://t.co/2Pf9afiEli— enoraollivier (@Enora Ollivier)require(["twitter/widgets"]);L’évasion, une « initiative personnelle »L’avocat ne s’est pas étendu sur les circonstances de l’évasion des pilotes, qui n’étaient pas incarcérés, mais assignés à résidence en République dominicaine en attente de leur procès en appel. Des versions divergentes circulent dans les médias français sur le départ des deux hommes, dont on a appris lundi soir qu’ils se trouvaient sur le territoire français depuis samedi.Lire aussi :« Air Cocaïne » : les deux pilotes ont pris un bateau, puis l’avion pour regagner la France« Les modalités, on n’en parle pas », a prévenu Me Dupond-Moretti. L’avocat a toutefois démenti toute implication des autorités françaises dans cette affaire rocambolesque.« Ce n’est pas la peine de fantasmer. Ce n’est pas une équipe barbouzarde qui a été payée par l’Etat français. Ce sont des initiatives personnelles. »L’avocat a assuré que la fuite des deux pilotes – « départ ou évasion, vous appellerez ça comme vous voudrez », a-t-il lancé aux journalistes – « ne constitue absolument pas une infraction en France ».« On était français et pas fils de bons chrétiens »Pascal Fauret a confirmé lui-même qu’il avait pris la décision de fuir la République dominicaine « après le verdict du 14 août » qui le condamnait à une peine d’emprisonnement de vingt ans, après un an et demi d’enlisement de procédure, parce qu’ils étaient « français et pas fils de bons chrétiens ».Il avait été arrêté dans la nuit du 20 mars 2013, sur le tarmac de l’aéroport de Punta Cana, alors qu’il s’apprêtait à prendre les commandes d’un Falcon-50 qui contenant 680 kilogrammes de cocaïne. Il a détaillé mardi les conditions difficiles de son emprisonnement :« J’ai été enfermé dans un cachot pendant quinze jours, puis dans un quartier de haute sécurité, en enfermement dans une cellule de 6 mètres carrés où on était cinq. On m’a rasé la tête, on m’a laissé quinze mois avec la lie de la société dominicaine (…), puis on m’a jeté dehors sans papiers. »L’homme se dit aujourd’hui « fatigué » mais prêt à être entendu par la justice française avant de « reprendre un cours de vie tranquille, normal » :« Il y a des épreuves à venir, je sais que ça va être long (…). Je suis rentré pour ça. Cette affaire, il faut qu’elle se termine. Cette affaire a commencé par surprise, contre mon gré, elle m’a pris toute ma vie. A un moment donné, il faut que ça s’arrête. »« Ils ont eu l’opportunité de s’évader, ils ont bien fait de le faire », a estimé Me Dupond-Moretti, rejetant les accusations d’« absence de solidarité » avec les deux autres Français impliqués dans cette affaire, qui sont restés sur place en République dominicaine. « Ce n’est pas la peine de rajouter de la culpabilité à une situation humainement très difficile. » 27.10.2015 à 13h50 | Maxime François «  L’année de préparation dans la classe “égalité des chances” a été la clé de ma réussite au concours  », dit Imen Graa, auditrice de justice, étudiante à l’Ecole nationale de la magistrature (ENM). «  Je ne pouvais pas me payer une préparation privée à plusieurs milliers d’euros  », ajoute la jeune boursière, qui s’est laissé un an, après l’obtention de son master à l’université de Nanterre, pour accumuler des expériences professionnelles. Elle a alors exercé comme chargée d’enseignement puis assistante de justice au tribunal de grande instance de Bobigny (Seine-Saint-Denis).Dispositif «  égalité des chances  »Le dispositif «  égalité des chances  » a été mis en place par l’ENM pour favoriser la diversité des recrutements. La sélection s’effectue sur dossier et sur la motivation de l’étudiant. Trois classes sont ouvertes à Douai (Nord-Pas-de-Calais), Paris et Bordeaux. «  L’année est rythmée par des examens blancs et par un suivi individualisé. Chaque semaine, deux demi-journées sont consacrées à la culture  », le point faible de la jeune femme. Mais «  l’ambiance d’entraide était formidable  », dit-elle.Il s’agit «  d’intégrer des étudiants qui ne sont pas nés avec une cuillère d’argent dans la bouche  », dit Xavier Ronsin, le directeur de l’ENM. Les étudiants formés à la préparation « égalité des chances » ne représentent, pour le moment, qu’un peu plus de 2 % des auditeurs de justice issus du premier concours.Maxime François Samuel Laurent et Alexandre Pouchard Le gouvernement a évidemment sauté sur cette bonne nouvelle, lundi 26 octobre : le nombre de chômeurs sans aucune activité (catégorie A) a diminué de 0,7 % en septembre (-23 800) par rapport au mois d’août. La ministre du travail, Myriam El Khomri, a salué des chiffres « satisfaisants », assurant que « seule la tendance compte [et que] c’est la première fois depuis 2011 que nous avons une tendance à la baisse du chômage en catégorie A ». Ce satisfecit est toutefois à nuancer pour plusieurs raisons. 1. Le nombre de chômeurs sans aucune activité a augmenté sur un an3,1 %Si on observe l’évolution du chômage pour la seule catégorie A (voir encadré) et pour la seule France métropolitaine, la nouvelle est plutôt bonne : avec − 0,7 %, septembre marque le plus fort recul du chômage depuis 2012, exception faite du « bug » d’août 2013 (le chômage avait reculé du fait d’un problème de comptage). C’est la sixième fois en trente mois de présidence Hollande que le chômage recule sur un mois. #container_14459377653{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459377653{ height:500px; } #container_14459377653 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459377653 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459377653 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14459377653 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution mensuelle du chômage en catégorie AFrance métropolitaine, en % chaque mois(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if 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« stock » de chômeurs. À ce rythme mensuel, il faudrait six ans pour diminuer par deux le nombre de chômeurs en catégorie A.Sur un an, le chômage augmente d’ailleurs, toujours pour cette seule catégorie A, de 3,1 %. #container_14459393029{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459393029{ height:500px; } #container_14459393029 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459393029 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459393029 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14459393029 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du chômage en catégorie ADepuis 1996, en France métropolitaine(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = 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title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 3121 ], [ "", 3133.6 ], [ "", 3135 ], [ "", 3136 ], [ "", 3149.1 ], [ "", 3134.3 ], [ "", 3135.8 ], [ "", 3128.1 ], [ "", 3161.3 ], [ "", 3152.1 ], [ "", 3171.4 ], [ "", 3176.5 ], [ "", 3195.6 ], [ "", 3181.6 ], [ "", 3182.4 ], [ "", 3178.7 ], [ "", 3191.5 ], [ "", 3190.1 ], [ "", 3173.3 ], [ "", 3137.3 ], [ "", 3166.1 ], [ "", 3164 ], [ "", 3152.1 ], [ "", 3131.8 ], [ "", 3133.3 ], [ "", 3122.7 ], [ "", 3113 ], [ "", 3109.6 ], [ "", 3098 ], [ "", 3079.8 ], 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Toutes catégories confondues, le chômage continue d’augmenter5,4 millionsSi l’on prend aussi en compte les catégories B et C (voir encadré ci-dessous), le chômage continue bel et bien d’augmenter. Avec 5,4 millions de demandeurs d’emploi (+1 800 en septembre), il a encore atteint un niveau record. Loin des 4,4 millions de mai 2012, lors de l’élection de François Hollande, et des 3,2 millions de mai 2007, lors de celle de Nicolas Sarkozy. #container_14459361452{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459361452{ height:500px; } #container_14459361452 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459361452 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459361452 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14459361452 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du chômage depuis l'élection de François HollandeCatégories A, B, C, france entière(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14459361452", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Milliers de personnes" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 1, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["mai-12","juin-12","juil.-12","août-12","sept.-12","oct.-12","nov.-12","déc.-12","janv.-13","févr.-13","mars-13","avr.-13","mai-13","juin-13","juil.-13","août-13","sept.-13","oct.-13","nov.-13","déc.-13","janv.-14","févr.-14","mars-14","avr.-14","mai-14","juin-14","juil.-14","août-14","sept.-14","oct.-14","nov.-14","déc.-14","janv.-15","févr.-15","mars-15","avr.-15","mai-15","juin-15","juil.-15","août-15","sept.-15"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "ABC ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 4358.3 ], [ "", 4397.3 ], [ "", 4442.1 ], [ "", 4491.1 ], [ "", 4520.5 ], [ "", 4565.5 ], [ "", 4609.2 ], [ "", 4627.7 ], [ "", 4683.4 ], [ "", 4714.9 ], [ "", 4739.1 ], [ "", 4788.1 ], [ "", 4791 ], [ "", 4796.2 ], [ "", 4836.8 ], [ "", 4793 ], [ "", 4849.4 ], [ "", 4876.3 ], [ "", 4886.9 ], [ "", 4905.3 ], [ "", 4928.9 ], [ "", 4941.8 ], [ "", 4956.3 ], [ "", 4989.6 ], [ "", 5018.1 ], [ "", 5041.5 ], [ "", 5076.2 ], [ "", 5080.7 ], [ "", 5125.1 ], [ "", 5152.8 ], [ "", 5180 ], [ "", 5216 ], [ "", 5232.1 ], [ "", 5262.5 ], [ "", 5290.5 ], [ "", 5344.6 ], [ "", 5414.2 ], [ "", 5397.4 ], [ "", 5412.5 ], [ "", 5420.9 ], [ "", 5422.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " milliers de personnes", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }} Les cinq catégories de demandeurs d’emploiPôle emploi classe les chômeurs en cinq catégories depuis 2008 – il y en avait huit auparavant – selon les contrats ou le nombre d’heures travaillées :catégorie A : ceux qui n’ont pas du tout travaillé dans le mois qui a précédé ;catégorie B : les demandeurs d’emploi ayant travaillé moins de 78 heures dans le mois écoulé ;catégorie C : ceux qui ont eu une activité réduite supérieure à 78 heures ;catégorie D : les demandeurs d’emploi dispensés de recherche en raison d’un stage, d’une formation ou d’une maladie ;catégorie E : dispensés de recherche d’emploi car déjà employés (en contrat aidé, par exemple). 3. Le chômage de longue durée et des seniors toujours élevé44,8 %Au-delà de la seule catégorie A, le chômage de masse reste un fléau en France : si on observe la part des demandeurs d’emploi inscrits depuis plus d’un an, on constate une progression quasi rectiligne depuis 2010. Près d’un chômeur sur deux (44,8 %) connaît cette situation depuis plus d’une année. #container_14459391293{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459391293{ height:500px; } #container_14459391293 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459391293 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459391293 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14459391293 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Part des demandeurs d'emploi inscrits depuis plus d'un anFrance métropolitaine, toutes catégories de chômeursSource : Dares(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14459391293", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "areaspline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { 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title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Part des demandeurs d'emploi inscrits depuis plus d'un an (%)", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 34.6 ], [ "", 34.3 ], [ "", 33.9 ], [ "", 33.6 ], [ "", 33.3 ], [ "", 33.1 ], [ "", 33.2 ], [ "", 33 ], [ "", 32.7 ], [ "", 32.6 ], [ "", 32.4 ], [ "", 32.1 ], [ "", 32 ], [ "", 31.9 ], [ "", 31.8 ], [ "", 31.7 ], [ "", 31.4 ], [ "", 31.1 ], [ "", 31 ], [ "", 30.6 ], [ "", 30.3 ], [ "", 30.1 ], [ "", 29.9 ], [ "", 29.8 ], [ "", 29.9 ], [ "", 30.5 ], [ "", 30.8 ], [ "", 30.9 ], [ "", 31.5 ], [ "", 31.9 ], 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Si le chômage des jeunes connaît une légère baisse de 2,6 %, qui confirme une tendance annuelle au mieux (-2,7 % sur un an), ce n’est pas le cas des seniors : la hausse est de 0,1 % pour eux en septembre, et elle est de 8,5 % sur un an. #container_14459389459{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459389459{ height:500px; } #container_14459389459 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459389459 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459389459 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14459389459 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre de chômeurs par âgeCatégorie A, France métropolitaineSource : Dares(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14459389459", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, 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initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }} 4. Des emplois se créent… sans retrouver le niveau de 201217 847 000Le nombre d’emplois salariés en France au deuxième trimestre 2015 (hors agriculture, emploi public des secteurs non marchands et activités extraterritoriales) est en augmentation de 0,2 % par rapport au trimestre précédent. Mais, à 17,8 millions, il n’a pas encore retrouvé son niveau de 2012, quand la France comptait 18 millions d’emplois salariés. #container_14459384323{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459384323{ height:500px; } #container_14459384323 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459384323 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459384323 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14459384323 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Le nombre d'emplois salariés n'a pas retrouvé son niveau de 2012Emploi salarié par secteur et par trimestre, hors agriculture, emploi public des secteurs non marchands et activités extra-territoriales.Source : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14459384323", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: -1, max: null, startOnTick: "", endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ff3232", width: 2, value: 18002800 , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ff3232", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["T1 2012","T2 2012","T3 2012","T4 2012","T1 2013","T2 2013","T3 2013","T4 2013","T1 2014","T2 2014","T3 2014","T4 2014","T1 2015","T2 2015"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ff3232", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ff3232", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Emplois salariés ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 18002800 ], [ "", 17987400 ], [ "", 17952100 ], [ "", 17908200 ], [ "", 17875600 ], [ "", 17827300 ], [ "", 17843300 ], [ "", 17864000 ], [ "", 17835300 ], [ "", 17837300 ], [ "", 17792100 ], [ "", 17815800 ], [ "", 17815300 ], [ "", 17847300 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}La dynamique des créations d’emploi, elle, reste faible, avec +0,2 % au deuxième trimestre 2015. #container_14459382548{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459382548{ height:500px; } #container_14459382548 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459382548 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459382548 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14459382548 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution des créations d'emploi par trimestre depuis 2012Ensemble des secteurs (hors agriculture, emploi public des secteurs non marchands et activités extra-territoriales)Source : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14459382548", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2012T1","2012T2","2012T3","2012T4","2013T1","2013T2","2013T3","2013T4","2014T1","2014T2","2014T3","2014T4","2015T1","2015T2"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Ensemble des secteurs (hors agriculture, emploi public des secteurs non marchands et activités extra-territoriales", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 0.1 ], [ "", -0.1 ], [ "", -0.2 ], [ "", -0.2 ], [ "", -0.2 ], [ "", -0.3 ], [ "", 0.1 ], [ "", 0.1 ], [ "", -0.2 ], [ "", null ], [ "", -0.3 ], [ "", 0.1 ], [ "", null ], [ "", 0.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: "%", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}En outre, l’emploi intérimaire, qui augmentait depuis le début de l’année, tend à diminuer au troisième trimestre. #container_14459417916{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459417916{ height:500px; } #container_14459417916 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459417916 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459417916 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14459417916 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre d'emplois en intérim depuis 2009En France métropolitaine, par moisSource : Dares(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14459417916", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "areaspline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 1, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["décembre-2008","janvier-2009","février-2009","mars-2009","avril-2009","mai-2009","juin-2009","juillet-2009","août-2009","septembre-2009","octobre-2009","novembre-2009","décembre-2009","janvier-2010","février-2010","mars-2010","avril-2010","mai-2010","juin-2010","juillet-2010","août-2010","septembre-2010","octobre-2010","novembre-2010","décembre-2010","janvier-2011","février-2011","mars-2011","avril-2011","mai-2011","juin-2011","juillet-2011","août-2011","septembre-2011","octobre-2011","novembre-2011","décembre-2011","janvier-2012","février-2012","mars-2012","avril-2012","mai-2012","juin-2012","juillet-2012","août-2012","septembre-2012","octobre-2012","novembre-2012","décembre-2012","janvier-2013","février-2013","mars-2013","avril-2013","mai-2013","juin-2013","juillet-2013","août-2013","septembre-2013","octobre-2013","novembre-2013","décembre-2013","janvier-2014","février-2014","mars-2014","avril-2014","mai-2014","juin-2014","juillet-2014","août-2014","septembre-2014","octobre-2014","novembre-2014","décembre-2014","janvier-2015","février-2015","mars-2015","avril-2015","mai-2015","juin-2015","juillet-2015","août-2015"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Evolution", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 542100 ], [ "", 514200 ], [ "", 489500 ], [ "", 477100 ], [ "", 478100 ], [ "", 487100 ], [ "", 488300 ], [ "", 501700 ], [ "", 507900 ], [ "", 514500 ], [ "", 526300 ], [ "", 534600 ], [ "", 551300 ], [ "", 555600 ], [ "", 567300 ], [ "", 584400 ], [ "", 595900 ], [ "", 600600 ], [ "", 610300 ], [ "", 613600 ], [ "", 611700 ], [ "", 632100 ], [ "", 646500 ], [ "", 655500 ], [ "", 657500 ], [ "", 659600 ], [ "", 664600 ], [ "", 661700 ], [ "", 659400 ], [ "", 655500 ], [ "", 661700 ], [ "", 657500 ], [ "", 648500 ], [ "", 650700 ], [ "", 648900 ], [ "", 639300 ], [ "", 628600 ], [ "", 629000 ], [ "", 625700 ], [ "", 630200 ], [ "", 617100 ], [ "", 611700 ], [ "", 603500 ], [ "", 590000 ], [ "", 596900 ], [ "", 577400 ], [ "", 568900 ], [ "", 569200 ], [ "", 566900 ], [ "", 573600 ], [ "", 575100 ], [ "", 581200 ], [ "", 576300 ], [ "", 579000 ], [ "", 573400 ], [ "", 580200 ], [ "", 587500 ], [ "", 583100 ], [ "", 591100 ], [ "", 603700 ], [ "", 602500 ], [ "", 591600 ], [ "", 592400 ], [ "", 586300 ], [ "", 590000 ], [ "", 587700 ], [ "", 601000 ], [ "", 609500 ], [ "", 592800 ], [ "", 574100 ], [ "", 576800 ], [ "", 584400 ], [ "", 603100 ], [ "", 597300 ], [ "", 599300 ], [ "", 590900 ], [ "", 609900 ], [ "", 615100 ], [ "", 613400 ], [ "", 631000 ], [ "", 619800 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " intérimaires", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }} 5. L’incertitude autour des « défauts d’actualisation »212 900Parmi les motifs de fin d’inscription à Pôle emploi figurent les « cessations d’inscription pour défaut d’actualisation », autrement dit les radiations des listes de l’organisme public. Celles-ci ont représenté 212 900 sorties en septembre, soit 44 % du total.Il est impossible de savoir combien de ces personnes ont en réalité retrouvé un travail et manqué de le signaler à Pôle emploi (qui a comptabilisé 95 000 « reprises d’emploi déclarées » en septembre) et combien sont toujours sans activité, et en recherche, mais n’ont pas pointé à l’organisme comme elles doivent le faire chaque mois.À cela s’ajoutent les radiations administratives (43 000 en septembre), prononcées après de fausses déclarations ou des refus de suivre une formation, d’accepter une « offre raisonnable d’emploi » ou encore de répondre aux convocations de Pôle emploi. #container_14459410969{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459410969{ height:500px; } #container_14459410969 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459410969 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459410969 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14459410969 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Plus de 200 000 cessations d'inscription et 40 000 radiations à Pôle emploi chaque moisLe pic de cessations d'inscription constaté en août 2013 était dû à un "bug" technique.Source : Dares(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14459410969", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#ff3232","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["mai-12","juin-12","juil.-12","août-12","sept.-12","oct.-12","nov.-12","déc.-12","janv.-13","févr.-13","mars-13","avr.-13","mai-13","juin-13","juil.-13","août-13","sept.-13","oct.-13","nov.-13","déc.-13","janv.-14","févr.-14","mars-14","avr.-14","mai-14","juin-14","juil.-14","août-14","sept.-14","oct.-14","nov.-14","déc.-14","janv.-15","févr.-15","mars-15","avr.-15","mai-15","juin-15","juil.-15","août-15","sept.-15"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Cessations d'inscription pour défaut d'actualisation ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 197100 ], [ "", 201500 ], [ "", 201000 ], [ "", 191900 ], [ "", 206900 ], [ "", 204700 ], [ "", 198100 ], [ "", 208400 ], [ "", 202800 ], [ "", 205100 ], [ "", 196300 ], [ "", 188900 ], [ "", 212900 ], [ "", 208200 ], [ "", 204400 ], [ "", 260100 ], [ "", 198600 ], [ "", 194400 ], [ "", 198600 ], [ "", 202200 ], [ "", 193700 ], [ "", 207300 ], [ "", 210700 ], [ "", 202600 ], [ "", 203900 ], [ "", 204300 ], [ "", 201500 ], [ "", 219500 ], [ "", 197700 ], [ "", 204000 ], [ "", 209500 ], [ "", 203200 ], [ "", 207600 ], [ "", 197600 ], [ "", 207800 ], [ "", 199600 ], [ "", 160600 ], [ "", 223400 ], [ "", 212700 ], [ "", 221300 ], [ "", 212900 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Radiations administratives ", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 42400 ], [ "", 42100 ], [ "", 42200 ], [ "", 39600 ], [ "", 38900 ], [ "", 39500 ], [ "", 38900 ], [ "", 45800 ], [ "", 19400 ], [ "", 38100 ], [ "", 38400 ], [ "", 46300 ], [ "", 51600 ], [ "", 46000 ], [ "", 48300 ], [ "", 46000 ], [ "", 45500 ], [ "", 47600 ], [ "", 51900 ], [ "", 51600 ], [ "", 49300 ], [ "", 55300 ], [ "", 52800 ], [ "", 48200 ], [ "", 46300 ], [ "", 49100 ], [ "", 48400 ], [ "", 46900 ], [ "", 47600 ], [ "", 48200 ], [ "", 46800 ], [ "", 47400 ], [ "", 47700 ], [ "", 49000 ], [ "", 46200 ], [ "", 42900 ], [ "", 43800 ], [ "", 32900 ], [ "", 38900 ], [ "", 34400 ], [ "", 43000 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; 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SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter François Béguin Entre 20 % et 33 % des touchers vaginaux et rectaux sur des patients endormis par des étudiants en médecine dans le cadre de leur formation sont effectués sans le consentement préalable explicite de la personne. C’est ce qui ressort d’un rapport de la Conférence des doyens des facultés de médecine rendu, mardi 27 octobre, à la ministre de la santé. Jugeant « très préoccupantes » les conclusions de cette enquête, Marisol Touraine a « condamné avec une extrême fermeté ces pratiques illégales et inacceptables » et a annoncé « des mesures concrètes pour y mettre un terme ». Une enquête avait été diligentée après la publication dans la presse et sur les réseaux sociaux, début février, de documents non datés suggérant que des étudiants en médecine à l’université de Lyon-Sud apprendraient à pratiquer le toucher vaginal sur des patientes sous anesthésie générale, au bloc opératoire.Lire aussi :Le monde médical se divise à propos de la pratique des touchers pelviens sans consentementSi les médecins de l’université de Lyon avaient démenti de telles pratiques, certains responsables nationaux avaient justifié ces procédés. Jean Marty, président du Syndicat des gynécologues et obstétriciens de France avait ainsi jugé la demande de consentement superflue, car « perturbante » pour le patient, tandis que Bernard Hédon, le président du Collège national des gynécologues et obstétriciens, avait assimilé cette demande à de la « pudibonderie ».Développement de l’apprentissage par simulationCes prises de position avaient été condamnées par la Conférence des doyens, qui les juge « totalement contraire aux principes de l’éthique » qu’elle défend. « Aucun geste, examen clinique, acte de diagnostic ou de traitement, ne saurait être réalisé sans l’information ou le consentement du patient », fait-elle valoir.Elle relève que l’accord préalable du patient est « très largement majoritaire, mais pas systématique comme il devrait l’être ». Il est recueilli dans 67 % des cas pour les étudiants du diplôme de formation générale en sciences médicales, et dans 80 % pour les étudiants du diplôme de formation approfondie. Quant au recours à la simulation sur des mannequins, il se « généralise peu à peu » mais reste limité « par la multiplicité des matériels nécessaires pour couvrir l’ensemble du champ d’apprentissage utile. » La ministre de la santé a annoncé le lancement d’une nouvelle mission d’inspection au sein des établissements de santé « afin d’approfondir les résultats de l’enquête ». Une instruction va également être envoyée aux directeurs des établissements de santé qui accueillent des étudiants « pour leur rappeler leurs obligations légales, notamment en matière de droits des patients, et leur demander de veiller à leur complète application ».L’apprentissage par simulation sera par ailleurs développé avec pour objectif que l’ensemble des CHU soient équipés d’un centre de simulation en santé d’ici à 2017.François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.10.2015 à 12h02 • Mis à jour le27.10.2015 à 18h07 Une fuite rocambolesque, nouveau rebondissement dans l’affaire « Air Cocaïne ». Les deux pilotes français, Pascal Fauret et Bruno Odos, condamnés à vingt ans de détention, se sont échappés de République dominicaine et ont rejoint la France ce week-end, dans des circonstances qui restent encore à déterminer.Avec eux, deux autres Français avaient été condamnés le 14 août à la même peine par le tribunal de Saint-Domingue : le passager Nicolas Pisapia et l’apporteur d’affaires Alain Castany, restés en République dominicaine ; et quatre Dominicains à cinq à dix ans de prison.Lire :« Air Cocaïne » : quatre Français condamnés à vingt ans de prisonComment se sont-ils enfuis ?Selon une source proche du dossier contactée par Le Monde, les deux pilotes ont quitté la République dominicaine autour du week-end des 17 et 18 octobre, à bord d’une petite embarcation, avant d’être pris en charge par une plus grande embarcation. Ils ont passé plusieurs jours en mer puis ont gagné les Antilles et ont pris un vol commercial pour la métropole, munis de deux passeports à leur nom.BFM-TV a publié une image présentée comme une preuve de leur fuite en bateau, sur laquelle les deux pilotes figurent en tenue de plage, gilet de sauvetage sur les épaules. Avec eux à bord est présente une personne au visage flouté, téléphone en main.Selon la chaîne, les deux hommes ont « bénéficié du soutien de leurs amis militaires et marins », ce sont eux qui les ont emmenés en bateau vers une île française, avant qu’ils prennent l’avion pour la métropole. Selon une source proche du dossier, des commandos de marines et des agents de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) seraient impliqués dans cette opération. « Des Dominicains et des agents de l’Etat français ont participé à cette exfiltration, sans avoir reçu de feu vert officiel de leurs Etats respectifs », précise cette source au Monde.Un hélicoptère avait été réservé au nom de l’eurodéputé (Front national) Aymeric Chauprade, pour faire diversion, toujours selon une source proche du dossier. Les deux Français ne sont jamais montés à bord.Les deux pilotes vont-ils être entendus par la justice française ?Me Jean Reinhart a confirmé que ses deux clients, dont l’un réside dans le Rhône et l’autre en Isère, sont auprès de leur famille « dans la région lyonnaise et autour », et assure qu’ils vont s’en remettre à la justice.« Ils ont quitté le territoire d’un pays dont la justice n’existe pas. Ils ne cherchent pas à fuir la justice, d’ailleurs la première chose qui a été faite à leur retour a été d’écrire à la juge d’instruction » chargée de l’enquête française sur cette affaire à Marseille « pour le lui signaler ».« Leur avocat a pris contact avec la juge d’instruction », a confirmé le parquet de Marseille. « Des décisions sont en gestation, je m’exprimerai quand elles seront prises », a ajouté Brice Robin, le procureur de la République de Marseille. Cette affaire fait également l’objet d’une vaste enquête en France, où une dizaine de personnes sont mises en examen, dont les deux pilotes qui ont fui la République dominicaine.Le pilote Pascal Fauret a tenu une conférence mardi après-midi au cabinet du célèbre avocat Me Dupont-Moretti. La République dominicaine a confirmé qu’elle allait demander l’arrestation des pilotes rentrés en France.La France et la République dominicaine ont signé une convention d’extradition en 2000 et une convention de transfèrement de détenus en 2009. Toutefois, la France n’a pas pour habitude d’extrader ses ressortissants en dehors de l’Union européenne.Le Quai d’Orsay assure que la décision des pilotes « est un acte individuel dans lequel l’Etat n’est nullement impliqué ». Un porte-parole précise que les services consulaires sur place continuaient à assister les deux ressortissants qui demeurent en République dominicaine, « dans l’attente de leur procès en appel ».Quel va être le sort réservé aux deux Français encore sur place ?La fuite des pilotes suscite toutefois d’importantes inquiétudes pour l’entourage des deux autres Français arrêtés avec eux et toujours interdits de quitter le territoire dominicain. Joint par i-Télé, Nicolas Pisapia a dit avoir « appris [la fuite] comme tout le monde par la presse et la télé ». « Je me concentre sur l’appel avec mes avocats. Je reste présent en République dominicaine pour combattre. Il est à craindre que les autorités dominicaines décident de m’incarcérer à nouveau. »« Je crains qu’au vu des événements récents les obligations de mon client ne se durcissent jusqu’à un éventuel retour à l’incarcération. Il existe aujourd’hui un risque de vengeance judiciaire de la part du système judiciaire dominicain après le camouflet que lui ont infligé les deux pilotes », a renchéri l’avocat de Nicolas Pisapia. « J’attends donc un soutien diplomatique à l’égard d’un ressortissant français qui se trouve aujourd’hui dans un extrême péril », a-t-il ajouté.Selon Sergio Coronado, député Europe Ecologie-Les Verts, qui suit le dossier de près, Alain Castany a eu un grave accident il y a deux semaines et risque l’amputation. « J’avais essayé d’œuvrer pour qu’il puisse rentrer en France le temps des soins. Cela risque d’être compromis. Je ne vois pas comment, désormais, la justice dominicaine pourra faire preuve de mansuétude. »L’affaire remonte à la nuit du 19 au 20 mars 2013, quand la police dominicaine, renseignée notamment par les Etats-Unis, avait intercepté sur le tarmac de l’aéroport de Punta Cana un Falcon-50 avec vingt-six valises contenant 680 kilogrammes de cocaïne à son bord. Les quatre Français, qui ont effectué quinze mois de détention provisoire dans un quartier de haute sécurité, avaient comparu libres à leur procès. Ils avaient ensuite été remis en liberté dans l’attente de l’examen de leur appel, mais avaient toutefois interdiction de quitter la République dominicaine. 27.10.2015 à 10h00 • Mis à jour le27.10.2015 à 12h46 Le président François Hollande et le premier ministre, Manuel Valls, ont participé, mardi 27 octobre en Gironde, à la cérémonie d’hommage républicain aux 43 victimes de l’accident entre un autocar et un camion, qui a eu lieu vendredi à Puisseguin. Cet accident de la route est le plus meurtrier en France depuis trente-trois ans.Plusieurs ministres ont également fait le déplacement : Bernard Cazeneuve (intérieur), Christiane Taubira (justice), Marisol Touraine (santé), Alain Vidalies (transports), Laurence Rossignol (famille et personnes âgées). Dans la chapelle ardente installée depuis vendredi soir dans le foyer municipal de Puisseguin, François Hollande a salué dans le silence et le recueillement les familles et proches des victimes. Le président devait se faire présenter l’enquête et le déroulement de l’accident par les gendarmes, les pompiers et les secouristes.Le chef de l’Etat s’est rendu ensuite à Petit-Palais-et-Cornemps, l’une des communes des plus endeuillées par le drame, pour la cérémonie d’hommage sous un grand chapiteau blanc dressé sur la pelouse du stade de football communal.Après une minute de silence, Patricia Raichini, maire de Petit-Palais, personnellement frappée dans la catastrophe par la perte de trois belles-sœurs, a pris la parole, suivie par les maires de plusieurs villages endeuillés, Lussac, Camps-sur-l’Isle, Saint-Sauveur-de-Puynormand, Porchères, Saint-Médard-de-Guizières. Puis, François Hollande a rappelé que « c’est le pays tout entier qui s’est trouvé bouleversé par cette catastrophe ». « Sur cette route de campagne, ils ont rencontré l’enfer », a-t-il ajouté. Le président a également promis « la vérité » aux familles pour éviter les « rumeurs » et « les amertumes ».Les circonstances avancées par les enquêteursLe procureur de la République de Libourne, Christophe Auger, a détaillé, lundi, les circonstances avancées par les enquêteurs pour expliquer l’embrasement rapide du camion de transport de bois et de l’autocar. Le chauffeur du poids lourd qui circulait dans le sens de la montée « s’est déporté sur la voie de gauche alors que la route était sinueuse à cet endroit », a expliqué le procureur. « Un élément métallique a perforé et traversé la carrosserie du tracteur et éventré le réservoir additionnel de carburant de l’autocar », a-t-il ajouté. Le carburant embrasé lors de la collision aurait éclaboussé le pare-brise, qui a éclaté, et se serait ensuite propagé à l’intérieur du car.L’identification des victimes pourrait être finalisée d’ici à « une dizaine de jours », a indiqué Christophe Auger. Un « coordonnateur national » chargé de « l’accompagnement des familles » des victimes doit être rapidement nommé par le gouvernement et il devra « les réunir régulièrement pour leur dire où en est l’enquête ». Le procureur a annoncé l’ouverture d’une information judiciaire pour « homicide involontaire par conducteur de véhicule terrestre » d’ici à la fin de la semaine prochaine.Lire aussi :Accident de car : « Dans le village, c’est toute une génération qui est partie » Claire Ané La médecine générale reste la spécialité la plus largement proposée, mais aussi la moins attractive auprès des étudiants de médecine au moment de choisir leur internat, indique une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) publiée lundi 26 octobre. C’est, selon le président de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf), Sébastien Foucher, l’enseignement le plus significatif de cette étude, qui porte sur les épreuves classantes nationales (ECN) de 2014. Voici ses principaux résultats, commentés par le représentant étudiant, lui-même en 4e année de médecine à Paris.Des internes de plus en plus nombreux. En dix ans, du fait de la hausse du numerus clausus, le nombre de postes d’internes ouverts aux ECN a plus que doublé, passant d’environ 4 000 à près de 8 200. « Le problème est que les capacités de formation n’ont pas augmenté en conséquence. L’encadrement des stagiaires et des internes par les médecins seniors est moins bon qu’avant. C’est particulièrement flagrant en médecine générale, avec des conséquences sur l’âge d’installation : le délai peut atteindre cinq ou six ans, alors que les études sont déjà longues », déplore Sébastien Foucher.Lire aussi :Médecine : les stratégies des étudiants pour contourner le « numerus clausus »L’ophtalmologie, spécialité la plus prisée. L’étude établit un indicateur d’attractivité, qui s’appuie à la fois sur les demandes des étudiants et leur classement – les mieux classés ayant plus de chances d’obtenir la formation souhaitée –, ainsi que sur le nombre de postes offerts dans chacune des 30 spécialités recensées. L’ophtalmologie s’est révélée, comme en 2013, la plus prisée, devant la cardiologie et la dermatologie, qui se partagent la deuxième place, suivies par la radiologie et la néphrologie. « ll n’y a pas de corrélation directe avec la rémunération, le choix se fait surtout en fonction de l’intérêt pour la discipline, estime le président de l’Anemf. Certaines spécialités très prisées, comme la néphrologie, la médecine interne (prise en charge des polypathologies) et l’oncologie, s’exercent exclusivement à l’hôpital public, pour des gains bien moindres que ceux des radiologues par exemple. »La médecine générale, un choix « par défaut » ? Les spécialités les moins prisées, avec des postes restés vacants, changent peu par rapport à 2013 : il s’agit de la psychiatrie, la biologie médicale (en raison d’une hausse des postes et d’une forte recomposition du secteur), de la santé publique, puis de la médecine du travail, qui cède en 2014 la place de spécialité la moins attractive à la médecine générale. Avec 215 places délaissées, sur un total de 3 752 ouvertes, la médecine générale a pourvu 94 % de ses postes (95 % en 2013), contre 84 % en 2011.« C’est essentiellement parce que la réforme entrée en vigueur en 2012 a très fortement réduit les possibilités de redoublement, décrypte Sébastien Foucher. Certes, l’attractivité de la médecine générale s’améliore, et elle recrute à tous les niveaux du classement, mais beaucoup d’étudiants font encore ce choix par défaut et/ou de façon mal informée : avant les ECN, cette spécialité n’est pas enseignée aux étudiants. Et 35 % de ceux qui passent les ECN n’ont jamais fait de véritable stage de médecine générale. Il faut la rendre plus attractive, mieux la faire connaître et apprécier des étudiants, d’autant qu’avec le développement de la médecine ambulatoire (hors hopital), cette spécialité va continuer de se développer ». Hommes et femmes se distinguent. Comme en 2013, les femmes représentent 59 % des internes. Alors qu’elles se classent aussi bien que les hommes à l’issue des ECN, elles sont particulièrement nombreuses à choisir la pédiatrie, la gynécologie et la dermatologie, mais se distinguent aussi par un surcroît d’intérêt pour la médecine générale. En 2014, 14 % des femmes ayant le choix entre toutes les spécialités ont opté pour la médecine générale, contre 12 % en 2013, tandis que ce taux passait de 6 % à 5 % chez les hommes.Les mieux classés de sexe masculin vont plus volontiers en anesthésie-réanimation, chirurgie générale, radiodiagnostic et cardiologie. « Je ne m’explique pas forcément ces choix, mais le développement de l’exercice de la médecine générale en structure de groupe contribue probablement à sa féminisation : pouvoir adresser ses patients à son confrère permet d’éviter les journées trop longues et de s’autoriser des congés », indique le président de l’association étudiante.Le contrat d’engagement de service public, un pari qui fonctionne. Créé par une loi de 2009, il offre aux étudiants volontaires de percevoir une allocation mensuelle brute de 1 200 euros jusqu’à la fin de leurs études. En contrepartie, ceux-ci s’engagent à débuter leur vie professionnelle dans des « déserts médicaux ». La durée de leur engagement correspond à la durée de versement de l’allocation et ne peut être inférieure à deux ans. En 2014, 136 postes ont été ouverts sur la liste réservée aux signataires d’un CESP à l’issue des ECN, soit 53 de plus qu’en 2013. « Ce succès montre qu’il est possible d’attirer des étudiants notamment vers la médecine générale, c’est très intéressant », salue Sébastien Foucher.Claire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.10.2015 à 18h58 • Mis à jour le26.10.2015 à 20h29 | Samuel Laurent Manuel Valls était lundi 26 octobre aux Mureaux (Yvelines), pour une série d’annonces symboliques, dix ans après les émeutes de 2005 dans les banlieues françaises. Le premier ministre a ainsi fait trois promesses majeures : la possibilité pour les préfets de se substituer aux maires qui refusent de construire des logements sociaux dans 36 communes « récalcitrantes » ; la « généralisation » des « caméras piétons » des policiers, qui filment leur action ; et une campagne de « testing » anonyme dans les entreprises publiques pour voir si elles pratiquent une discrimination à l’embauche.Mais ces annonces n’en sont en réalité pas vraiment : elles ont, pour l’essentiel, déjà été faites voilà plusieurs mois.1. Le préfet qui se « substitue au maire » ? Très proche des annonces de l’an dernierLe gouvernement a publié une liste de 36 communes « récalcitrantes » : non pas uniquement celles qui n’ont pas 20 % de logement social sur leur territoire, comme l’impose la loi « solidarité et renouvellement urbain » (SRU), mais celles qui ont fait preuve d’une réelle mauvaise volonté, en construisant beaucoup, mais jamais de logement social.Pour ces communes, les préfets pourront imposer la construction de logements, préempter des terrains et délivrer des permis de construire, mais aussi imposer l’installation de demandeurs de logement social dans le parc privé, la commune devant alors régler la différence de loyer. Stade supplémentaire, le préfet pourra priver ces mêmes communes du droit d’attribuer leurs logements sociaux elles-mêmes.L’annonce est forte. Elle n’est pourtant pas tout à fait nouvelle. Le 29 août 2014, le même Manuel Valls présentait le « plan de relance du logement ». Ce plan prévoyait déjà des pénalités renforcées pour les communes qui ne respectent pas leurs obligations de construction de logements sociaux. L’Etat prévoyait alors que :« Dans les communes carencées qui ne souhaitent pas s’engager dans des contrats de mixité sociale, les préfets pourront utiliser des moyens coercitifs, car “tout le monde doit faire des efforts” : droit de préemption, reprise de l’instruction du permis de construire par les préfets, etc. »L’idée était alors que les préfets puissent imposer la construction de logements sociaux, non pas seulement dans 36 communes mais dans toutes celles qui ne respectent pas la loi SRU. L’ajout de cette liste de « récalcitrants » sujets de mesures spécifiques est donc un levier de plus, mais au champ assez limité : les 36 communes retenues sont plutôt peu peuplées, à l’exception de Fréjus.2. Les « caméras piétons » des policiers ? Annoncé en marsComme l’explique sur son blog Laurent Borredon, chargé des questions de police au Monde, l’autre annonce de M. Valls, sur les caméras « embarquées » sur les policiers en opération afin de les protéger mais aussi de lutter contre les « bavures », est également quelque peu ancienne.En réalité, elle date de mars et du dernier comité interministériel. La seule différence tient au délai de mise en application : une loi devait être votée en 2015, finalement ce sera 2016.3. Le testing ? Annoncé dès le printempsM. Valls a également annoncé la mise en place de « testing » : un échantillon d’entreprises sera testé pour vérifier la présence de possibles pratiques discriminatoires envers les habitants des « quartiers prioritaires », lors des recrutements.François Rebsamen, alors ministre du travail, avait annoncé dès mai, pour compenser l’abandon du CV anonyme, cette campagne, qui doit se terminer à la mi-2016. Et en 2014, Najat Vallaud-Belkacem, alors ministres des droits des femmes, de la ville, de la jeunesse et des sports, avait annoncé la création d’un « fonds de promotion du testing » à destination des communes.A quelques semaines des régionales, les annonces de M. Valls ressemblent donc surtout à une manière de communiquer sur l’action du gouvernement et à le montrer « sur le terrain ».Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Patrick Roger Est-ce le début de l’inversion de la courbe du chômage ? Difficile, sur un seul mois, de tirer des conclusions hâtives. Il n’empêche que les chiffres du mois de septembre publiés lundi 26 octobre constituent, en l’état, une petite embellie. Fin septembre, en France métropolitaine, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A (sans activité et tenus de rechercher un emploi) a baissé de 23 800 par rapport au mois précédent, soit une diminution de 0,7 % sur un mois. Il s’établit à 3 547 800. Cela représente toutefois une augmentation de 3,1 % sur un an.Quoi qu’il en soit, la baisse du nombre de demandeurs d’emploi est la plus importante depuis le début du quinquennat de François Hollande, exception faite de celle du mois d’août 2013 qui s’avéra ultérieurement être due à un problème de comptage qualifié de « bug de SFR ». Depuis mai 2012, les seuls quatre mois où une baisse a été enregistrée n’ont jamais été suivis d’un second mois consécutif de diminution du nombre de chômeurs de catégorie A. Aussi est-il bien hasardeux, à cette heure, d’anticiper un retournement durable.Recul chez les jeunesLa baisse est particulièrement significative pour les demandeurs d’emploi de moins de 25 ans, qui enregistrent un recul de 2,6 % en un mois, de 2,7 % sur un an. Dans la tranche d’âge des 25-49 ans, le nombre de demandeurs d’emploi diminue également de 0,5 % sur un mois mais augmente de 2,5 % sur un an. Quant aux plus de 50 ans, l’augmentation est continue même si son rythme diminue : 0,1 % en un mois, 8,5 % sur un an.En revanche, pour les autres catégories de demandeurs d’emploi, les chiffres sont en augmentation : 717 000 pour la catégorie B (ayant travaillé 78 heures ou moins au cours du mois), soit + 1,2 % sur un mois et + 6,3 % sur un an, et 1 157 900 pour la catégorie C (plus de 78 heures au cours du mois), soit + 1,5 % sur un mois et + 14,8 % sur un an, ce qui témoigne d’une nette augmentation des contrats dits « atypiques », à temps partiel.Au total, le nombre de chômeurs en France métropolitaine, toutes catégories confondues, s’élève à 5 422 700 fin septembre. Ce chiffre, stable sur un mois, est en augmentation de 5,8 % sur un an. En incluant les outre-mers, le nombre de demandeurs d’emploi s’élève, toutes catégories confondues, à 5 727 300.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Johan Theuret (Président de l’Association des DRH des grandes collectivités) Aujourd’hui, la fonction publique devrait, sur le plan social comme sur le plan de la performance, être un modèle pour l’ensemble du monde du travail. Cependant, elle rencontre des difficultés à répondre à l’évolution de la société et elle échoue à trouver des solutions dans certains domaines particulièrement sensibles.La principale raison à cette difficulté d’adaptation est la complexité dans laquelle s’enferme le statut de la fonction publique au fur et à mesure des réformes : aujourd’hui la plupart des Français ignorent tout du secteur public et considèrent que la fonction publique n’est ni compréhensible, ni accessible.Lire aussi :« L’Etat employeur » à la dériveL’opinion publique ignore les conditions de fonctionnement et les perspectives de carrière des métiers du secteur public, et soupçonne les fonctionnaires de bénéficier d’un régime extrêmement favorable.C’est pourquoi, il est légitime de se demander si le statut est encore adapté à la France et aux services publics. La réponse à cette question est oui. L’Etat, comme les hôpitaux et les collectivités locales, a besoin d’agents avec une réelle motivation pour le service public menant une grande partie de leur carrière au sein de la fonction publique en apportant ainsi une mémoire, une continuité et des réflexes d’action publique qui ne sont pas les mêmes que ceux des activités privés.Harmonisation et simplification des rémunérationsPour autant, préserver le statut ne doit pas empêcher sa véritable modernisation. Si le concours doit garantir l’accès à l’emploi public de manière égale à tous les candidats, il faut prendre en compte que le concours constitue pour de nombreuses personnes un obstacle et qu’il n’est pas source d’équité. Seule une minorité maîtrise les rouages pour le préparer et le réussir.Pour que la fonction publique paraisse ouverte à tous, il est indispensable de préserver le principe du concours mais surtout de le faire évoluer. Les candidats qui ont acquis une qualification ou une expérience professionnelle avérée pourraient être recrutés grâce à des concours sur titre (les apprentis, les titulaires d’un diplôme permettant d’exercer dans des professions réglementées…).De même, il est enfin temps d’admettre que les administrations ont aussi besoin d’agents sous contrat, notamment des jeunes, qui souhaitent s’engager dans des actions d’intérêt général pour des périodes limitées. Il faut donc donner au contrat une place spécifique et ne plus le concevoir comme un substitut.Autre besoin de modernisation, l’harmonisation et la simplification des rémunérations. Un véritable statut de la fonction publique devrait tendre vers un régime harmonisé des rémunérations à niveau égal de responsabilité et de compétences. Par ailleurs, les grilles indiciaires et les conditions d’avancements entre les catégories devraient être alignées pour supprimer les différences inéquitables de déroulement de carrière. Tout ceci obligerait enfin à créer un véritable marché de l’emploi public transparent, où chacun pourrait répondre à toutes les demandes qu’il souhaite.Le licenciement plus un tabouModerniser le statut passe aussi par une modernisation de la gestion des ressources humaines des employeurs publics, davantage accaparée, encore aujourd’hui, par la gestion administrative que par la gestion humaine des agents. Le statut est aujourd’hui complexe avec des régimes statutaires parfois illisibles et des règles de gestion trop lourdes.Il conviendrait de faciliter les reclassements et reconversions en simplifiant les procédures. L’accompagnement des carrières parait indispensable pour que les agents puissent bénéficier de réelles reconversions professionnelles.Réaliser un « bilan de carrière » au milieu de la vie professionnelle d’un agent permettrait d’examiner attentivement les possibilités d’évolution professionnelle des agents. Cela devrait concerner en premier lieu les agents qui exercent des métiers dits pénibles pour anticiper les éventuelles interruptions de carrières. Il devrait aussi être mis en place des cessations progressives d’activité qui permettraient de gérer un allégement des fins de carrière des agents touchés par des inaptitudes.Enfin, en le sortant de la compétence des conseils de discipline, le licenciement pour insuffisance professionnelle ne devrait plus être un tabou. Rendu impossible, tant par la lourdeur des procédures que par la jurisprudence administrative, il conviendrait, pour faire face aux situations exceptionnelles entachant la crédibilité du service public, plutôt de le simplifier et d’offrir de véritables garanties d’accompagnement aux personnes licenciées.Restaurer la confianceOn ne compte plus les rapports proposant les réformes nécessaires. Pourtant, loin d’être une œuvre figée dans le temps, la fonction publique ne dispose plus du cadre juridique adapté aux besoins de la gestion des personnels. Alors qu’aujourd’hui, ils sont confrontés à des idées reçues, il semble urgent de restaurer la confiance dans les fonctionnaires.Cela nécessite en effet de fournir les instruments permettant de recruter le personnel nécessaire pour mener à bien l’ensemble des missions qui lui sont confiées et de simplifier le statut pour qu’il comporte suffisamment de souplesse pour une gestion moderne des ressources humaines.En effet, à l’identique du code du travail qui doit être simplifié, une modernisation du statut doit être engagée pour répondre aux enjeux des ressources humaines de la fonction publique.Johan Theuret (Président de l’Association des DRH des grandes collectivités) Lucie Soullier (avec Adea Guillot et Elisa Perrigueur) Pour connaître l’histoire d’Asma, il aura fallu trois personnes et un téléphone. Asma a 18 ans. Son fils, Zakaria, est né en Syrie il y a à peine deux mois. Ils ont tenté de traverser la mer Egée, depuis une plage turque, mais le bateau pneumatique s’est renversé à quelques mètres de la côte. Elle raconte sa mésaventure en arabe, la bouche collée au téléphone que lui tient son compagnon. Une application installée sur l’appareil permet de traduire sa voix en turc. Ne manque plus qu’à trouver un Turc anglophone pour enfin comprendre son récit. Un exemple parmi des dizaines, témoignant de la difficulté d’accéder aux récits des femmes migrantes.Que pense de son odyssée cette jeune Afghane de 17 ans, croisée à Subotica en Serbie, mariée depuis trois mois et partie sur les routes avec son nouveau mari depuis 50 jours ? Et cette mère Somalienne, sauvée de la mère Egée par les gardes-côtes turcs ? Ou encore cette Erythréenne d’une vingtaine d’années, vivant au milieu de la jungle de Calais ? Pour les journalistes du Monde partis à la rencontre des migrants depuis quelques mois, la question reste souvent sans réponse. Parce que — moins scolarisées dans leur pays d’origine — peu d’entre elles parlent anglais, parce qu’elles ont peur de raconter, et parce que leurs récits passent par un filtre, celui d’une association, d’un mari ou d’un frère. « Les femmes sont plus difficiles à approcher, même pour moi », confie Faustine Douillard, la coordinatrice de France Terre d’asile à Calais.Derrière les blessures des enfantsPour les atteindre et connaître leur histoire, à Izmir, en Turquie, une assistante sociale a trouvé des médiateurs de choix : leurs enfants. Dans le centre de Varyant, un quartier défavorisé de la ville balnéaire turque, Mehtap Alisan organise des ateliers mère-enfant, destinés aux Turques comme aux migrantes, Syriennes la plupart du temps. Arrivée d’Alep il y a deux ans, Jumen y vient avec plaisir, pour « apprendre le turc, et moins s’ennuyer à la maison », explique-t-elle en regardant son fils fabriquer une chenille en papier. Ici, les maris trop pris par leur travail ne passent que rarement. Et l’environnement féminin délie les langues. Le lieu ne propose pas de cours de turc à proprement parler, mais un mélange des cultures qui permet de socialiser. « Comment on dit ‘regardez-moi’[en arabe] ? » Même Mme Alisan apprend quelques rudiments d’arabe au contact des souvent très jeunes mamans.Quelques rues plus loin, l’ASAM (Association de solidarité avec les demandeurs d’asile et les migrants) donne des conseils juridiques et médicaux aux réfugiés. Là encore, les enfants sont une fenêtre pour approcher les femmes. « Elles viennent souvent parce qu’elles sont inquiètes pour leurs enfants, précise la psychologue, Şule Üzümcü. Parce qu’ils crient la nuit ou qu’ils font pipi au lit alors qu’ils ont passé l’âge. » Et en creusant, la psychologue découvre les blessures des mères. La guerre, évidemment. Six mois après avoir quitté Alep, Kadriye raconte qu’elle courbe encore l’échine lorsqu’elle entend passer un avion. Mais aussi les violences subies sur la route. Mme Üzümcü a entendu « mille histoires ici. Mais après, on fait ce qu’elles veulent. Si elles veulent porter plainte, on les emmène. Sinon ça reste entre nous. » Secret professionnel.Cette approche fonctionne avec les migrantes qui s’installent quelque temps en Turquie. Pas pour les Syriennes de Basmane, le quartier d’Izmir où se regroupent les candidats à la traversée vers la Grèce. Sur ce carrefour, elles restent à peine quelques jours, le temps de trouver un passeur et de prendre la mer. Ces femmes n’ont pas de contact avec les travailleurs sociaux du quartier.Lire aussi :En Turquie, dans la petite Syrie d’Izmir, l’économie parallèle des réfugiésAccoucher sur la route« Ici, les femmes viennent surtout lorsqu’elles sont enceintes, » explique Sibel Yilmaz Sagliner, assistante sociale. Et il faut batailler pour qu’elles puissent accéder à des soins médicaux, même si la Turquie les prend mieux en charge. Il y a deux ans, les réfugiés n’avaient aucune couverture de santé, l’assistante sociale les amenait donc elle-même chez les médecins qui acceptaient de les soigner gratuitement. Elle avait dressé une liste des bons samaritains. Désormais, les réfugiés enregistrés peuvent aller à la maternité gratuitement. « Mais les médicaments sont chers », soupire Hanen, une Syrienne installée en Turquie depuis un an. Et l’accès aux hôpitaux n’est pas le même dans tous les pays traversés.Or, de la Turquie à Calais, les femmes enceintes ou serrant de très jeunes enfants, nés pendant le voyage, sont de plus en plus nombreuses sur les routes migratoires. Une impression que viennent confirmer les chiffres de Christophe Boulierac, porte-parole de l’Unicef : parmi les 3 000 migrants qui transitaient chaque jour par la Macédoine début septembre, un tiers était des femmes et des enfants. Contre 10 % en juin. « Autre détail important, mais ce n’est pas un détail, ajoute M. Boulierac, environ 12 % des femmes sont enceintes. »Une augmentation qui a également frappé Alexandra Krause de la branche de Skopje de l’UNHCR, à la frontière macédonienne. « Probablement parce qu’elles savent que la frontière est ouverte [la Macédoine a fermé puis réouvert sa frontière entre le 21 et 23 août, médiatisant ainsi son ouverture] et qu’il est possible de prendre le train assez rapidement. » Alors qu’auparavant, les hommes partaient souvent en premier, rejoints par femmes et enfants lorsqu’ils étaient installés, le voyage se fait désormais en famille. Notamment dans la communauté syrienne. A Calais, Faustine Douillard de France Terre d’Asile avoue même moins s’inquiéter pour une Syrienne arrivant seule que pour d’autres nationalités. « On sait que la communauté syrienne, plus nombreuse, va jouer un rôle protecteur. Les Erythréennes, elles, sont souvent plus isolées. »Viols et violencesPour celles qui avancent seules sur la route, tout est plus risqué. Pour assurer leur sécurité, certaines se regroupent, souvent par région d’origine. D’autres se mettent sous la protection d’un homme, plus ou moins bienveillant. A Athènes, une jeune Afghane de 19 ans racontait ainsi avoir acheté sa protection en épousant sur la route le chef du groupe afghan qui les encadrait. L’union avec cet homme de 50 ans, lui-même déjà marié deux fois, avait arrêté les tentatives de viols par ses camarades de marche, des paysans afghans ultra-conservateurs.Comme les hommes, les femmes font face à la violence des autres migrants, des passeurs… Voire des autorités. Mais, outre les coups et les humiliations, des témoins racontent ce qu’un rapport de Human Rights Watch (HRW), publié le 21 septembre, nomme des « gender specific violences », des violences spécifiques envers les femmes. Soit des agressions sexuelles, allant du harcèlement au viol.Une mère de famille syrienne rencontrée à son arrivée en France nous a ainsi confié ainsi avoir été témoin de viols de jeunes filles à l’intérieur du camp de Gazi Baba, en Macédoine. Avec force détails, elle a porté de graves accusations contre la police macédonienne qui selon elle réclamait des faveurs sexuelles contre de l’eau ou du pain. Un témoignage recoupé par une jeune femme du même groupe, qui raconte avoir été harcelée puis épargnée en prétendant être enceinte et déjà mariée.Ces témoignages sont corroborés par le rapport de Human Rights Watch, qui dénonce les violences policières envers les migrants en Macédoine :« Un ancien gardien a dit qu’au moins deux policiers du centre de détention [de Gazi Baba] s’étaient vantés d’avoir eu des relations sexuelles avec des détenues.« Ils m’ont dit ‘Si tu veux le faire, on peut arranger ça pour toi’. Ils ne se cachaient pas. Ils en étaient même fiers. »Extrait du rapport de Human Right WatchLire aussi :La Macédoine, nouveau purgatoire des migrants« Aucun moyen de les protéger »Depuis juillet, le camp-prison de Gazi Baba – aux conditions d’accueil « inhumaines et dégradantes » selon Amnesty international – a été fermé et vidé pour quelques mois, le temps d’être rénové. Quant aux accusations de violences par la police macédonienne, « aucune plainte n’a été déposée devant l’unité de contrôle interne au camp, ni devant le procureur général, la Croix rouge ou toute autre organisation internationale qui était en contact avec les personnes placées à Gazi Baba », a déclaré le porte-parole du ministère de l’intérieur, Ivo Kotevski. Dans une lettre publiée en réponse au rapport de HRW, le ministère ajoute que dans les 12 derniers mois de fonctionnement du camp, des mesures disciplinaires ont été prises à l’encontre de cinq policiers au total. L’un d’eux a été suspendu de son poste. Le ministère a également appelé HRW à lui transmettre tous les témoignages incriminant ses forces de police, afin de mener les investigations nécessaires.Reste qu’il n’est pas toujours simple pour les migrantes de raconter les violences qu’elles endurent avant de se sentir à l’abri, protégées par un toit et des papiers. A Calais, environ 200 femmes trouvent refuge chaque nuit dans le centre Jules Ferry. Mais d’autres, aussi nombreuses, sont refusées par manque de place. « L’Etat a annoncé un renforcement de la capacité d’hébergement, mais c’est long à se mettre en place », s’impatiente Vincent de Coninck, du Secours catholique calaisien.Chaque nuit – à la fermeture des portes du centre Jules Ferry, ouvert également aux hommes la journée – près de 200 migrantes doivent donc se faire une place au milieu des 4 000 hommes du bidonville. Entre les soupçons de prostitution et les violences qu’elle observe, Faustine Douillard de France Terre d’Asile se sent impuissante. « On peut leur dire de porter plainte, mais on n’a aucun moyen de les protéger ensuite. »Pour Vincent de Coninck, « ces femmes sont tout bonnement laissées en danger. » Abandonnées au milieu de la jungle. Comme cette jeune Eyrthréenne de 25 ans, dont des soignants racontaient l’histoire dans une tribune publiée le 7 octobre sur LeMonde.fr :« Elle avait passé la nuit dehors et paniquait à l’idée d’en passer une seconde, car des hommes avaient voulu l’emmener de force dans leur tente. Nous avons appelé le centre Jules-Ferry. Qui l’a inscrite en position 56 sur la liste d’attente. Nous nous sommes vus lui donner un duvet et lui trouver un petit coin dans la tente d’une autre Erythréenne. Le lendemain, on l’a trouvée en pleurs. On saura seulement que le mari de l’autre femme était revenu ivre dans la nuit. Elle gardera pour elle les détails. Et nous notre honte de ne pas l’avoir mise à l’abri. »Lire aussi :Dans la « jungle » de Calais : « Médicalement, ce que nous avons vu est inacceptable »Or, la seule solution pour les protéger, insiste Faustine Douillard, est justement là : la mise à l’abri. Et surtout, il faut « arrêter de laisser se développer des camps bidonvilles qui laissent la mainmise aux passeurs et aux trafics en tous genres ».Une option qui ne semble pas être celle prise par les autorités. La préfecture du Pas-de-Calais a en effet annoncé fin août que les femmes ne pourront désormais pas rester plus de trois mois dans le centre, sauf si elles demandent l’asile en France. Un « chantage à l’asile » que le délégué du Secours catholique juge dangereux : « On les pousse à prendre des risques pour passer en moins de trois mois, alors que traverser la frontière est de plus en plus difficile. » Et pour celles qui ne veulent pas rester en France mais ne parviennent pas à atteindre l’Angleterre en moins de trois mois ? M. de Coninck donne rendez-vous fin novembre pour connaître la réponse. « On verra s’ils les mettent dehors. »Lucie Soullier (avec Adea Guillot et Elisa Perrigueur)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Eric Leroux Lire aussi :Réforme des mutuelles : le guère payantA partir du 1er janvier 2016, toutes les entreprises proposeront une complémentaire santé et financeront au moins la moitié des cotisations. Les salariés vont devoir décrypter l’offre de leur employeur, vérifier que leurs enfants sont couverts, jongler avec de possibles options…Qui est concerné  ?Si la grande majorité des salariés des grandes entreprises sont déjà couverts, ce n’est pas le cas dans les petites structures. D’après le Haut Conseil pour l’avenir de l’Assurance-maladie, près d’un quart des salariés sont concernés, soit plus de quatre millions de personnes. Parmi elles, 90 % possèdent déjà une mutuelle individuelle et 10 % ne sont pas du tout couvertes.Qui est exclu  ?Les inactifs (sauf en cas de chôma­ge), les fonctionnaires et les non-salariés ne sont pas concernés. Les chômeurs bénéficieront gratuitement de la complémentaire santé de leur ancienne entreprise pendant 12 mois au ­maximum.Les CDD en bénéficient-ils  ?Oui, dès que la durée de leur contrat atteint au moins un mois. S’ils sont au chômage à la suite de ce contrat à durée déterminée, ils pourront conserver gratuitement la complémentaire de l’entreprise pendant une durée égale à leur contrat de travail (un an au maximum). Les intérimaires bénéficient d’un régime spécifique.Les contrats seront-ils protecteurs  ?La loi a défini un panier de soins minimal. Les contrats couvrent au moins le ticket modérateur, le forfait journalier hospitalier, les soins dentaires à hauteur de 125 % des tarifs de la Sécurité sociale et l’op­tique pour 100 à 200 euros. Soit l’équivalent d’une «  mutuelle  » ­individuelle très basique, qui couvre les plus gros risques mais ne compense guère les dépenses ­onéreu­ses mal prises en charge par l’Assurance-maladie (dépassements d’honoraires, prothèses et implants dentaires, optique ou le financement d’une chambre particulière en cas d’hospitalisation). Pour de jeunes salariés peu consommateurs de soins, ce contrat de base devrait largement suffire.La famille du salarié sera-t-elle couverte  ?Non, la loi ne l’impose pas. Conséquence  : les conjoints inactifs et leurs enfants peuvent ne pas être couverts par cette complémentaire santé. « En règle générale, les contrats couvrent toute la famille dans les grandes entreprises, mais ce n’est pas le cas dans les plus ­petites  », observe Olivier Pericchi, directeur général délégué du groupe d’assurances Henner.Faudra-t-il souscrire une surcomplémentaire  ?Dans les entreprises qui optent, a minima, pour le panier de base, il est probable que les assureurs proposent aux salariés des surcomplémentaires afin de bénéficier de remboursements plus étendus. Elles couvriront plus largement les dépassements d’honoraires, les frais dentaires… Vous serez libres de les choisir ou non.La surcomplémentaire ne sera pas cofinancée par l’entreprise et sera donc intégralement à la charge des salariés. Ces derniers pourront se tourner vers l’assureur ou la mutuelle de leur choix mais auront généralement intérêt à opter pour la surcomplémentaire que leur proposera l’assureur de l’entreprise. «  Celle-ci sera alors mieux articulée avec les garanties de base et évitera les doublons de garanties ou les trous dans la protection  », juge Françoise Louberssac, dirigeante d’April entreprise prévoyance. Mais attention aux prix de ces « options  ». Les courtiers en assurance observent que les assureurs bradent le prix du panier de soins minimal pour équiper les entreprises, car ils espèrent se rattraper ensuite sur les surcomplémentaires.Avec une surcomplémentaire, quelle sera la procédure pour être remboursé  ?Vous n’aurez rien à faire si vous avez choisi le même assureur que celui de l’entreprise. En revanche, si vous faites appel à une autre compagnie, vous devrez lui envoyer un justificatif des remboursements déjà reçus de la Sécu et de la complémentaire  : les procédures ne sont pas automatisées pour un deuxième assureur.Combien cela va-t-il coûter  ?Une couverture basique, reprenant le panier de soins minimal, sera facturée entre 15 et 30 euros par mois à l’entreprise et au sa­larié. « Pour une formule haut de gamme responsable, il faudra compter de 60 à 75 euros par mois environ  », estime M. Pericchi. La majorité des contrats se situeront entre ces deux extrêmes. Les entreprises financeront au moins la moitié des cotisations. La parti­cipation de l’employeur aux frais de la mutuelle étant assimilée à un revenu ­imposable, le salarié paiera des impôts sur cette somme. A cela s’ajouteront les frais éventuels des surcomplémentaires.Que faire de ma complémentaire individuelle actuelle  ?Vous pourrez la conserver jusqu’à son échéance. Ensuite, il faudra ­résilier votre contrat individuel, en informant l’assureur au moins deux mois avant l’échéance.Peut-on refuser l’assurance de l’entreprise  ?Oui, mais dans certains cas seulement et parfois uniquement de manière temporaire. Les cas de dispense concernent les salariés déjà en poste dans l’entreprise au moment de la mise en place du ­régime, si ce dernier procède d’une décision unilatérale de l’employeur et que la cotisation a pour conséquence de diminuer leurs ­revenus. En revanche, si le régime est mis en place par un accord ­collectif ou un référendum, cette exception ne peut être retenue.Autre cas de dispense  : lorsque le salarié bénéficie déjà d’une couverture obligatoire, par exemple par le biais du contrat collectif de son conjoint. De même, s’il est éligible aux dispositifs d’aide tels que la CMU-C (Couverture maladie universelle complémentaire) ou l’ACS (Aide au paiement d’une complémentaire santé), il peut aussi refuser la mutuelle. Enfin, l’assurance n’est pas obligatoire pour les CDD de moins de douze mois ou si la personne est rémunérée par plusieurs employeurs. Les salariés à temps très partiel pourront aussi dire non si la cotisation équivaut à 10 % ou plus de leur salaire. Enfin, les personnes déjà couvertes par un contrat individuel pourront être dispensées, mais seulement jusqu’à l’échéance de leur contrat individuel.Dans tous les cas, le salarié devra fournir à l’entreprise des preuves de la couverture existante ou du bénéfice des dispositifs d’aide.Que se passe-t-il lors du départ en retraite  ?L’assureur qui gère le contrat doit vous proposer le maintien des garanties existantes, mais il peut augmenter le tarif jusqu’à 50 %. Comme l’entreprise ne finance plus la cotisation, le coût risque de tripler pour le retraité. Le projet de loi de finances pour la Sécurité ­sociale 2016 prévoit d’intégrer une disposition imposant un délai de trois à cinq ans avant d’atteindre cette augmentation maximale. «  Le contrat d’entreprise n’est généralement plus adapté aux retraités. Il est souvent préférable d’opter pour un contrat individuel qui pourra coûter moins cher  », estime M. Pericchi.Et pour les salariés déjà couverts par leur entreprise  ?Pour eux, rien ne change… pour le moment. Parallèlement à cette réforme, les entreprises doivent en effet revoir les garanties de leurs contrats collectifs pour les adapter au cadre des contrats dits «  responsables  ». «  Au moins deux tiers des contrats devront être modifiés  », observe Bruno Chrétien, président de l’Institut de la protection sociale (IPS). Cela devrait se traduire par une diminution des remboursements de soins, notamment sur les dépassements d’honoraires, les soins dentaires et l’optique… et ainsi « tirer la couverture vers le bas  », selon M. Chrétien.LexiqueTaux de remboursement de la Sécurité sociale : le pourcentage du tarif (de convention ou de responsabilité) que rembourse la Sécurité sociale. Il varie entre 60 % et 100 %, selon les actes et soins prodigués.Ticket modérateur : le pourcentage du tarif non remboursé par la Sécurité sociale. Il atteint 30 % pour une consultation chez un médecin, 20 % sur l’hospitalisation…Tarif de convention : le tarif retenu par la Sécurité sociale pour calculer ses remboursements, appliqué par les professionnels « conventionnés » (et pour les médicaments) hors dépassement d’honoraires. En optique et pour les prothèses dentaires, les tarifs réellement pratiqués s’avèrent beaucoup plus élevés.Dépassement : toute somme facturée au-delà du tarif de convention, et donc non remboursée par la Sécurité sociale.Remboursement de 200 % : lorsque la mutuelle indique qu’elle rembourse à 200 %, cela signifie que l’assuré recevra deux fois le tarif de convention, remboursement de la Sécurité sociale compris. Exemple : pour une couronne dentaire, dont le tarif de convention est de 107,50 euros, le remboursement total (Sécurité sociale + mutuelle) s’élèvera à 215 euros. Soit entre la moitié et le tiers de la dépense consentie par le particulier.Participation forfaitaire : la somme systématiquement à la charge de l’assuré social (1 euro chez le médecin, 0,50 euro pour chaque boîte de médicaments…), qui n’est pas remboursée par les complémentaires dites « responsables ».Eric LerouxJournaliste au Monde Maryline Baumard Après des mois de tensions autour des campements insalubres regroupant des centaines de migrants dans le 18e arrondissement ou face à la gare d’Austerlitz, la Ville de Paris présente lundi 12 octobre « la mobilisation de la communauté de Paris pour l’accueil des réfugiés ». Ce programme de dix-huit engagements organise un accueil des migrants plus large que la norme édictée par le ministre de l’intérieur. Alors que Bernard Cazeneuve, à l’instar des autorités européennes, ne manque pas de rappeler régulièrement que contrairement aux demandeurs d’asile, les migrants économiques « n’ont pas vocation à rester en France », le plan parisien préconise, lui, que « chaque fois que cela est possible, ces engagements concernent, au-delà des réfugiés, l’ensemble des migrants venus chercher refuge à Paris ».La maire (PS) de Paris, Anne Hidalgo, met ainsi une nouvelle fois en avant un positionnement qui lui avait valu l’agacement du gouvernement avant l’été. Le 9 juin, Mme Hidalgo avait en effet proposé de créer à Paris des « centres de transit pour migrants ». Son idée avait été jugée politiquement dangereuse par un gouvernement inquiet de prêter le flanc aux accusations de laxisme en matière d’immigration. La maire de la capitale reprend aujourd’hui son idée, sous une forme moins ostentatoire. Le chef de l’Etat devait recevoir Mme Hidalgo lundi pour en discuter.« Canaliser les énergies »Au sortir d’un été marqué par les expulsions houleuses de campements dans le quartier de La Chapelle, la Ville de Paris a organisé, le 10 septembre, une grande réunion citoyenne réunissant 400 personnes qui avaient envie de s’investir. C’est là que la municipalité s’est emparée de la dynamique citoyenne qui a conduit à l’annonce de lundi. « Les Parisiens souhaitent vraiment s’engager. Il était de notre mission de canaliser les énergies, d’offrir nos compétences et nos infrastructures pour mieux organiser cet élan de solidarité », assume Dominique Versini, l’adjointe au maire en charge de la solidarité, de la famille et de la lutte contre l’exclusion. Depuis cette date, des rendez-vous multiples ont rythmé la vie de l’Hôtel de Ville, parce qu’« il a fallu faire le lien entre des gens qui proposaient de travailler ensemble avant que le souffle ne retombe », explique-t-elle.Le plan présenté lundi matin associe des mesures très nouvelles et des décisions déjà annoncées, mais rappelées au sein d’un manifeste qui affirme l’esprit général qui gouverne l’équipe municipale. Ainsi, l’accueil de tous les mineurs isolés (sans avoir au préalable vérifié leur âge) devient la norme dans la capitale, comme l’accès de tous aux soins. Ce n’est encore qu’un grand principe, mais 250 consultations ont pu être offertes depuis le mois de juin à ceux qui en avaient le plus besoin.Pour l’hébergement, la Ville a mobilisé huit nouveaux lieux depuis l’été. Comme ce n’est pas suffisant, la municipalité s’engage à chercher encore du bâti et du foncier pour installer plus de centres d’accueil, en respectant une solidarité entre arrondissement et en rêvant d’une répartition plus équitable avec les autres départements d’Ile-de-France.« Effort substantiel »Comme Anne Hidalgo le souhaite, une meilleure prise en charge des nouveaux arrivants, ceux qui débarquent sans repère et sans adresse dans une gare parisienne après avoir traversé toute l’Europe, sera organisée. Une équipe pluridisciplinaire est déjà mise en place pour assurer leur accueil et leur orientation vers des hébergements, afin d’éviter la recréation de campements. Un pool de traducteurs va aussi voir le jour en lien avec des étudiants de l’Institut national des langues et civilisations orientales et des associations.En parallèle, les Parisiens qui accueillent chez eux des réfugiés seront aidés ; les cours de français langue étrangère seront augmentés et rendus plus visibles, comme le dispositif d’accompagnement à la création d’entreprise qui sera ouvert à cette population arrivante. Tout cela s’inscrit dans une liste d’engagements dont le coût, « d’un effort substantiel de plusieurs millions d’euros », sera inscrit au budget 2016.Ces mesures s’appuient sur une pensée philosophique. Ainsi, le 18e et dernier engagement pris par la capitale s’intitule « Promouvoir la liberté mondiale de circulation ». Cette proposition vise à apporter un soutien à l’Organisation pour une citoyenneté universelle qui promeut un très symbolique passeport de citoyen du monde. Dans la même veine, Paris se propose d’accueillir une conférence internationale sur la liberté de circulation et d’installation des personnes, dans le cadre des travaux des Nations unies.Lire aussi :Paris : la justice donne un mois aux migrants pour quitter le lycée Jean-QuarréMaryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Pascale Robert-Diard Au lendemain de l’acquittement prononcé le 25 juin 2014 en faveur de Nicolas Bonnemaison, un débat s’est engagé au sein du parquet général de la cour d’appel de Pau. Fallait-il ou non faire appel de ce verdict ? Deux semaines d’un procès exceptionnel venaient de s’écouler devant la cour d’assises des Pyrénées-Atlantiques.Elle avait jugé un homme, ancien médecin urgentiste à l’hôpital de Bayonne, accusé d’avoir « volontairement attenté à la vie » de sept de ses patients « par l’emploi ou l’administration de substances de nature à entraîner la mort », avec la circonstance aggravante que ces faits avaient été commis sur des personnes « particulièrement vulnérables en raison de leur état physique ou mental ». Mais elle avait surtout offert son écrin solennel et contradictoire à toutes les questions que pose « la vie qui n’en finit pas de finir », selon la formule du député (LR) Jean Léonetti, cité parmi des dizaines d’autres experts à la barre des témoins.Lire aussi :Fin de vie : d’un malentendu à l’autre ?Les représentants de l’accusation devaient-ils prendre acte de la volonté exprimée par les jurés populaires et transmettre au législateur le message qu’elle contenait en faveur d’une évolution de la loi sur la fin de vie ? Ou devaient-ils s’en tenir jusqu’au bout à leur mission, qui est de requérir l’application de la loi existante, quand bien même celle-ci aurait montré ses limites et serait en cours de modification ? Ils ont retenu la deuxième solution et le procès en appel de Nicolas Bonnemaison s’ouvre lundi 12 octobre devant la cour d’assises du Maine-et-Loire, à Angers.« Microclimat » local passionnéLe choix de cette juridiction n’est pas dû au hasard. Il répond à la volonté de s’éloigner du « microclimat » local passionné dans lequel s’est tenu le premier procès. Neuf hommes et femmes tirés au sort et trois magistrats vont donc à leur tour se pencher sur cette affaire déclenchée à l’été 2011 par la transmission au parquet d’un rapport émanant d’un cadre du centre hospitalier de Bayonne, qui faisait état de témoignages d’infirmières et d’aides-soignantes selon lesquelles le docteur Bonnemaison avait procédé à des « euthanasies actives ».« Nous ne sommes pas là pour dire si la loi Léonetti est insuffisante ou imparfaite. Nous sommes dans le droit commun »Pendant l’instruction, puis à l’audience, Nicolas Bonnemaison a reconnu avoir injecté à ces sept patients en fin de vie des produits létaux – Hypnovel et Norcuron – sans toujours en informer les familles et le personnel soignant, alors que ces deux conditions sont requises par la loi Léonetti de 2005. « C’est un point de la loi avec lequel je suis en difficulté, avait-il observé devant la cour d’assises. J’ai le sentiment de transférer une responsabilité de médecin sur la famille. Décider la sédation, c’est raccourcir la vie. Ne pas la décider, c’est se dire qu’on va prolonger la souffrance. Cette décision, dans un sens comme dans l’autre, est source de culpabilité pour la famille. »Radié de l’ordre des médecinsA la vision de l’accusé, revendiquant un acte destiné à « soulager la souffrance », l’avocat général Marc Mariée en avait opposé une autre : « Nicolas Bonnemaison a donné la mort à des patients qui ne la demandaient pas. Nous ne sommes pas là pour dire si la loi Léonetti est insuffisante ou imparfaite. Nous sommes dans le droit commun. Celui qui, selon le code pénal, dit qu’il est interdit de tuer. » Estimant que l’ancien urgentiste avait « agi en médecin, mais en médecin qui s’est trompé », l’avocat général avait requis contre lui cinq ans d’emprisonnement avec sursis. Il n’avait pas demandé à la cour de prononcer contre lui une interdiction d’exercer. Ses pairs du conseil de l’ordre ont été plus sévères, qui l’ont radié en août 2014, une décision confirmée par le Conseil d’Etat. Un recours contre cette radiation a, depuis, été introduit devant la Cour européenne des droits de l’homme.Lire aussi :L’ex-docteur Bonnemaison bientôt de retour à l’hôpital de Bayonne ?A Angers comme à Pau, seules deux familles de patients se sont constituées parties civiles. Le silence ou le soutien affiché des autres renvoie l’écho de la question que les avocats de la défense, Mes Arnaud Dupin et Benoît Ducos-Ader, avaient posée aux jurés : « Est-ce un meurtre ? Est-ce un soin ? » Ils disent aussi la solitude du praticien auquel on glisse, sans en préciser le sens : « Faites en sorte, docteur, qu’il ne souffre pas. » Pascale Robert-DiardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.10.2015 à 14h55 • Mis à jour le11.10.2015 à 15h22 | Maryline Baumard Assis en terrasse, Daoud Karimi se régale d’un sandwich indien. « Il faut toujours tester ce qu’on vend… », lance dans un sourire le jeune gérant du Maharaja, entre deux bouchées de son déjeuner tardif. Il est 16 heures, ce vendredi 2 octobre : la vaisselle est terminée et il profite avant le service du soir de la douceur de vivre dans les petites rues du Montpellier historique.A la même heure, à l’autre bout de la ville, Yonès Rahimi sort des cours. Pas de pause pour cet étudiant de 28 ans qui file travailler chez un camarade de classe. Yonès vient de s’inscrire en CAP d’électricité-climatisation, après avoir fait des stages en entreprises et compris qu’il aimerait. « Pour la pratique, ça va, je suis bien. Mais en revanche, j’aime travailler les leçons à plusieurs, que je sois sûr de tout comprendre », observe ce perfectionniste.Daoud et Yonès se font doucement leur place dans la société française. Pourtant, le 23 septembre 2009, c’est inquiets et hagards que ces deux Afghans, alors âgés de 17 et 22 ans, débarquaient à Nîmes. Menottés ensemble depuis la veille, à peine nourris, ils venaient de parcourir 1 200 kilomètres depuis le nord de la France. Le 22 septembre, les policiers les avaient réveillés à l’aube. La « jungle » de Calais, où ils dormaient, avait disparu en quelques heures sous les bulldozers. Eric Besson, alors ministre de l’identité nationale de Nicolas Sarkozy, pensait supprimer le problème calaisien en détruisant leur campement. Les 276 migrants qui vivaient là avaient été poussés dans des autocars aux destinations tenues secrètes. Yonès, Daoud et 38 autres Afghans avaient pris le car partant vers le centre de rétention administrative de Nîmes.Un coup de foudre pour la FranceLire aussi :Dans la « jungle » de Calais : « Médicalement, ce que nous avons vu est inacceptable »Après cinq jours d’enfermement, le juge les fait libérer pour vice de forme. Pour Yonès, qui se retrouve une nouvelle fois à la rue, c’est le déclic. Alors qu’il souhaitait, jusque-là rejoindre la Grande-Bretagne, il a un coup de foudre pour la France. « Il était minuit et à l’extérieur du centre, une foule nous attendait pour nous aider », se souvient-il. Yonès n’arrive pas à croire à cette mobilisation. Lui qui a passé un an sur les routes avoue avoir « senti à ce moment la capacité d’accueil que pouvait avoir la France ». Pour Daoud aussi, c’est une révélation, « alors qu’à Calais, depuis la “jungle”, on se demandait toujours comment vivaient vraiment les Français ».Six ans plus tard, Daoud et Yonès enchaînent encore les cartes de séjour annuelles, mais rêvent fort de nationalité française. Les 19 migrants venus avec eux qui ont choisi de rester dans le Sud ont aujourd’hui le sentiment d’être vraiment intégrés. Ils manient avec précision la langue française, l’écrivent, gagnent leur vie et… apprécient leur terre d’accueil. « Cette intégration tient à leur volonté, à leur travail acharné mais aussi à l’aide et au soutien qu’ils ont reçus », rappelle Youssef Charifi, documentariste afghan installé à Montpellier de longue date et soutien de la première heure.« Il ne fallait pas les lâcher trop tôt »« A leur arrivée, la Cimade [association qui aide les migrants partout en France] a géré la demande d’asile et plus largement l’accompagnement juridique, avec un grand professionnalisme. La Fraternité protestante, le foyer Saint-François et la paroisse Sainte-Jeanne-d’Arc les ont logés, et l’évêché a même mis à disposition une maison deux années durant, pendant que les commerçants et les citoyens ont multiplié les dons », rappelle Salam Charar, lui aussi afghan et très impliqué dans l’accueil des migrants. « L’installation de cette aide dans le temps a été essentielle, car l’intégration est un long cheminement et s’il ne fallait pas les assister trop longtemps, il ne fallait pas non plus les lâcher trop tôt », ajoute Youssef Charifi.Salam Charar est physicien et a dirigé l’institut universitaire de technologie de Nîmes jusqu’en 2014. Youssef Charifi est producteur de documentaires. Ces deux Afghans arrivés en France en 1967 ont été des maillons primordiaux du dispositif. « En 2001, on avait monté l’ADAM, l’Association des Afghans de Montpellier, avec deux autres amis. A l’arrivée des Calaisiens, on est très logiquement devenus traducteurs et on a fait l’interface. » Leur enfance afghane a refait surface au point que, de fil en aiguille, ils sont un peu devenus des pères d’adoption. Aujourd’hui encore, ceux que Daoud et Yonès appellent leurs « oncles » gardent un œil attentif sur leurs protégés. Tous deux, élevés dans le culte du diplôme, auraient aimé que Daoud termine son CAP de peintre décorateur, entamé après une année d’apprentissage du français en lycée. Daoud a préféré le contrat de travail qu’on lui proposait dans la restauration. « Parce que je savais que je m’intégrerais par le travail. Je voulais gagner ma vie rapidement pour prendre mon appartement », s’excuse-t-il, conscient d’avoir un peu déçu ses « oncles ». Yonès refait la route inverse et revient aujourd’hui vers les études après avoir « travaillé pour mettre de l’argent de côté », explique-t-il, conscient que son CAP sera un sésame pour un emploi qualifié, dans un secteur qui l’attire et recrute.De vrais amis françaisSix ans après leur arrivée en Languedoc-Roussillon, chacun des 19 Afghans semble avoir trouvé sa voie et apprécier une facette de la France. Quand Daoud avoue aimer le poisson bien cuisiné, et Yonès les fromages, d’autres la jouent plus franchouillards encore ! Najib, un autre « Afghan de Calais », s’essaye ainsi à la pétanque dans son village des Cévennes. Autre exemple d’intégration réussie : Najib Nasary, qui aurait pu opter pour la culture des plantes aromatiques, a préféré la boulangerie et s’est installé à Soudorgues, au nord de Nîmes. Là, il pétrit et cuit chaque jour ses pains biologiques. Son CAP de boulanger en poche depuis un an, il fait déjà preuve d’une expertise suffisante du maniement des farines pour être accepté dans le club très fermé des « producteurs cévenols ». « Ils sont 13 à travailler dans les métiers de bouche ou l’hôtellerie ; deux dans le bâtiment, un dans l’agriculture, un en supermarché… Sur les 19, deux n’ont pas un emploi stable, mais vivent de petits boulots », décompte fièrement Salam Charar, qui en profite pour rappeler que l’un d’entre eux a aussi épousé une française et que tous ont de vrais amis français. Parce que Daoud s’est intégré rapidement, il fait aujourd’hui travailler quatre de ses « frères » d’exil, dans son restaurant. A ses côtés, Sourgol Ahmadzai et Mossoum Tarakhil sont ainsi devenus experts en cuisson des brochettes et fabrication des pains indiens. Bientôt, cette génération 2009 aidera à son tour les nouveaux arrivants. Lire aussi :Des réfugiés syriens relogés en France : « On est venus chercher la paix, on l’a trouvée »Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maryline Baumard (Rosans (Hautes-Alpes), envoyée spéciale) Comme à chaque automne, les troupeaux de moutons ont fait leur halte à Rosans. Une pause sur la route vers l’étable, en descendant des alpages. Quelques heures durant, en ce samedi 3 octobre, leurs clochettes sont venues troubler le silence des vieilles pierres de la cité médiévale. A mi-chemin entre Alpes et Provence, perché à plus d’une heure de Gap (la préfecture) dans le parc national des Baronnies, ce village de 520 habitants n’avait pourtant pas besoin de ce branle-bas automnal. Depuis cet été, on s’agite et on y cause beaucoup dans les cafés ou sur la place du marché. L’accueil de réfugiés syriens a réveillé de vieilles querelles de clocher et mis à nu deux visions de la ruralité.Une cafetière en fer-blanc noircie par le feu du gaz, un pot de miel ambré « fait maison » en guise de sucre, Mathieu Dubois, apiculteur de son état, a réuni le noyau dur des citoyens engagés. Ils sont six, jeudi 1er octobre, autour de sa table de bois, devant sa yourte. Educateur, autoentrepreneur, professionnels du tourisme, le petit groupe juge « impossible de rester les bras croisés quand des milliers de familles frappent aux portes de l’Europe, fuyant la guerre », résume Mathieu Dubois. S’ils affinent leur stratégie d’accueil aux premiers frimas, leur prise de conscience remonte à quelque temps déjà. Dès le début de l’été, l’apiculteur, qui n’en pouvait plus des images de souffrances diffusées en boucles à la télévision, a poussé les portes de l’ancien temple protestant du village où s’est installée la mairie avec une suggestion en forme d’interrogation : « Et si on les accueillait ? »L’accueil, gravé dans la pierreJosyane Olivier, alias madame le maire, et son adjoint, Jean-Jacques Ferrero, n’ont pas barguigné. Lors du précédent conseil municipal, les élus s’étaient eux aussi émus des naufrages successifs et de ces familles traînant leurs enfants sur les routes. « On se disait justement que la municipalité pouvait mettre à disposition deux des logements HLM inoccupés », propose alors Jean-Jacques Ferrero à Mathieu Dubois. L’affaire, en apparence, est vite conclue. Il faut dire qu’à Rosans, l’accueil reste gravé dans la pierre, comme ancré dans l’architecture sarrasine de ce village médiéval qui s’est pourtant défendu des siècles durant contre les invasions. En son temps, Raymond Hugues avait été ainsi le seul maire de France à se porter volontaire pour l’accueil de 28 familles de harkis. « Avant ça, on avait aussi reçu des réfugiés espagnols », ajoute M. Ferrero, fier de l’histoire du bourg qu’il habite depuis onze ans.Lire aussi :Des réfugiés syriens relogés en France : « On est venus chercher la paix, on l’a trouvée »Le 1er août, donc, un mois avant la diffusion de la photo d’Aylan – l’enfant syrien mort sur une plage grecque – qui a fait le tour du monde, et le branle-bas national, une première réunion est organisée au village et l’accueil de deux familles réfugiées décidé dans la foulée par le conseil municipal. « On trouvait que cela s’était bien passé, se rappelle Jean-Jacques Ferrero. On devait être une cinquantaine, un dixième de la population, pour un rendez-vous monté rapidement au cœur de l’été… En plus, on avait bien échangé. » L’affaire semblait donc entendue. Et puis… « ça nous est tombé dessus », lâche l’adjoint au maire.Quoi donc ? Une pétition signée par 170 des 520 habitants, déposée en préfecture et envoyée en mairie. Ses signataires demandent l’organisation d’un référendum, parce que « dans cette histoire, personne ne nous demande notre avis, à nous », regrette Jean-Marie Boudon, à l’origine du collectif Respectez les Rosanais. « Sur les 50 personnes présentes à la réunion du 1er août, il n’y en avait pas 10 d’ici. Et puis de toute manière, tout était décidé avant, regrette-t-il, or nous avons une voix à faire entendre. »« On va fabriquer des malheureux »Pour cet ancien cadre de la BNP, les comptes sont vite faits : avec ses 33 % de foyers assujettis à l’impôt sur le revenu – contre 46,5 % de moyenne nationale –, la commune n’a pas les moyens d’aider de nouveaux venus. « J’applaudis à l’accueil, bien sûr ! Mais Rosans n’est pas un lieu adapté, poursuit M. Boudon. D’abord parce que le village n’en a pas les moyens et ensuite parce qu’on va fabriquer des malheureux. Il faut penser à ses familles, à leur avenir en France. Ici, ils ne trouveront jamais de travail. On va en faire des assistés. Regardez autour de vous. On est loin de tout et les emplois sont rares. »A Rosans, le revenu moyen par foyer est de 14 500 euros annuels contre 20 000 en moyenne dans le département, parce que les potentiels employeurs ne sont pas légion. Il y a bien le foyer pour handicapés et ses 70 salariés, les trois campings (dont deux privés), quelques chambres d’hôtes et la municipalité. Mais c’est tout. Les cafés, eux, tournent avec leurs gérants. « Ici c’est comme partout, on ne s’en sort pas si on embauche. Parfois le midi, je refuse des clients au restaurant, parce que je ne pourrais pas les servir assez rapidement… Mais je préfère ça plutôt que crouler sous les charges », se plaint Michel Chauffour, le patron du bar-restaurant la Boule d’Or. M. Chauffour a signé la pétition et le revendique ; comme ses deux habitués, qui sirotent un verre au comptoir. Signer cette pétition, c’est leur façon d’« être raisonnables, réalistes… »Raymond Lecler, lui, a observé de loin cette frénésie estivale. « On nous téléphonait pour signer ! Vous vous rendez compte, s’étonne le retraité sexagénaire. Les gens d’ici ont l’impression que faire venir des Syriens n’est pas leur décision », ajoute même celui qui, aux municipales 2014, avait mené la liste d’opposition à l’actuelle maire, avec Jean-Marie Boudon en numéro deux. Dans leur camp, c’est un peu le désarroi. Le référendum ne verra jamais le jour…Mais l’affaire s’est politisée. Le Front national, qui tient quelques places fortes plus bas dans la plaine, a exploité la demande, la rendant difficile à gérer par l’opposition rosannaise. D’autant que M. Lecler, qui se dit « gaulliste depuis toujours », ne met pas en avant les deux années où il a travaillé comme directeur de cabinet du maire frontiste de Marignane entre 1995 et 19 7 – juste avant de s’installer à Rosans. Aux dernières municipales, M. Lecler n’a pas passé le premier tour, alors que M. Boudon obtenait, lui, 175 voix. Soit juste le nombre de signatures qu’il a au bas de sa pétition. « S’il n’y a pas de règlement de comptes politique derrière, alors je n’entends plus rien à la politique, lance un villageois… C’est l’opposition contre le pouvoir en place, voilà tout ! »« Inventons des jobs au lieu de nous lamenter »Pour Mathieu Dubois l’apiculteur et Carine Simo, autre citoyenne de Rosans, l’idée est plutôt rassurante. Car elle évite de conclure que leur ville serait une fabrique à « malheureux » ou à « assistés »… Théorie qu’ils réfutent tous deux. Jeudi 1er octobre, Carine Simo approche ses cageots de fruits du pressoir, pour « faire les jus ». Des pommes, des poires, des coings, par dizaines de kilos. « Beaucoup de fruits pourrissaient sur les arbres. En me baladant dans les champs, je les repère. Ensuite je vérifie en mairie à qui appartient le lieu et je contacte les propriétaires. S’ils sont d’accord et s’ils n’ont pas l’intention de récolter, je cueille, sachant que 10 % leur reviendront sous forme de fruits frais ou de jus et que le reste sera vendu au profit de l’association. » Glaneuse de fruits, un nouveau métier ? Cette restauratrice en vieilles pierres réfléchit à transformer son travail associatif en un nouveau métier qu’elle exercerait à la place de la maçonnerie.« La nature nous offre tellement de ressources que beaucoup de métiers nouveaux sont à inventer, insiste Mathieu Dubois, il serait peut-être temps de repenser un peu notre rapport au travail. Inventons des jobs au lieu de nous lamenter qu’il n’y en a pas. » Installé depuis quelques années dans les Hautes-Alpes, il vit de ses 250 ruches, imagine des confiseries et des miels innovants de pissenlit ou de châtaignier, qu’il vend sur Internet ou chez les commerçants de la région. « Si on fait du retour de l’industrie un préalable pour accueillir des réfugiés, ils risquent d’attendre longtemps ! Il y a tellement de possibilité de dynamiser des territoires comme le nôtre, d’y vivre heureux avec une famille… », observe le jeune homme. Ceux qu’une partie du village qualifie d’« idéalistes », d’« alternatifs » voire de « babas cool », ont aussi fait les comptes.« En cinq ans, l’école a perdu la moitié de ses effectifs, regrette Mathieu Dubois. Combien de temps gardera-t-elle ses deux classes ? » Avec la fermeture de la gendarmerie, en juin, ce sont encore cinq familles qui viennent de partir, et Rosans croise maintenant les doigts pour sa Poste. « Autrefois on avait un boucher, un boulanger… maintenant on n’a plus qu’une petite épicerie », regrette Georges Vergely, le gérant du Café du Nord, qui n’a pas connu cette époque, mais l’a « entendue dix fois raconter par les vieux d’ici ». Heureusement qu’une agricultrice vient vendre ses fromages de chèvre le matin sur la place du marché !« Douleurs bien enfouies »Dans le quartier du Suquet, où les familles de harkis ont accédé à la propriété une fois quitté le camp provisoire où elles avaient été accueillies, le silence sur le sujet ressemble à un mot d’ordre général. Les quelques femmes qui descendent chaque soir s’asseoir devant l’église pour sentir la fraîcheur du lieu et bavarder comme le faisaient leurs parents dans le village de leur enfance, restent elles aussi muettes. « L’accueil des réfugiés a réveillé des douleurs bien enfouies », analyse Olivier Richaume, violoniste et comédien, installé là depuis une dizaine d’années.« Justement, lance Mathieu Dubois, discutons ensemble de cette expérience pour ne pas reproduire les mêmes erreurs. » A Rosans, les harkis ont été accueillis, certes, mais ils sont longtemps restés dans leur camp d’accueil provisoire, en bas du village et la population les a acceptés doucement. Pour gagner du temps, Rosans prépare cette fois son accueil. Un Livre des merveilles est même en train de s’écrire. « Nous allons raconter ce qu’est le village ; le décrire avec ses atouts et ses points faibles. Dire que sa préfecture est éloignée, mais aussi qu’elle dispose d’un médecin présent et d’une école ! Nous y ajouterons tout ce que nous pouvons offrir, nous les citoyens, en termes d’hospitalité. Les cours de français langue étrangère auxquels une des enseignantes du village se forme déjà, les invitations à dîner et tout le reste », reprend Carine Simo. La liste est longue. Il ne restera plus qu’à trouver des réfugiés qui ont le goût de la terre et l’envie de tester la ruralité en version française.Maryline Baumard (Rosans (Hautes-Alpes), envoyée spéciale)JournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Séverin Graveleau Des dizaines de drapeaux allemands et de dictionnaires latin-français brandis aussi haut que possible, le mot « abrogation ! » qui résonne dans tous les haut-parleurs, la rue de Grenelle comme point d’arrivée du cortège… Comme un air de déjà-vu.Mais pour cette quatrième journée de mobilisation, samedi 10 octobre, contre la réforme du collège devant entrer en vigueur à la rentrée prochaine, l’intersyndicale – composée d’une dizaine d’organisations – avait souhaité « élargir » la contestation avec cet appel à la manifestation un week-end, lorsque les enseignants ne sont pas obligés de se mettre en grève. L’occasion aussi de mobiliser la « société civile », répétait-elle inlassablement ces derniers jours.En termes de chiffres, le pari n’est pas perdu. L’organisation syndicale majoritaire dans le second degré avance un chiffre de « 15 000 à 20 000 manifestants », contre 8 000 à 8 300, selon une source policière. Les syndicats avaient affrété pour l’occasion de nombreux bus et trains depuis la province. A titre de comparaison, le cortège parisien du 19 mai, première journée de grève, avait réuni 3 500 personnes selon la police, et « 6 000 à 7 000 », selon le SNES-FSU. Quelques parents d’élèvePour élargir la contestation, il fallait avant tout passer par la mobilisation des parents d’élèves, peu visibles depuis le début du mouvement, au printemps dernier. Sur Internet, les organisations avaient pris soin depuis plusieurs semaines de juxtaposer les mots « enseignants » et « parents » sur chaque appel à la manifestation.Lire aussi :Réforme du collège : l’intersyndicale essaie de mobiliser les parentsSamedi 10 octobre, quelques parents et familles ont répondu à l’appel et arpenté les rues de la capitale sous un grand soleil d’automne. Telle Emilie, une maman de 39 ans qui, une pancarte « Contre la casse du collège public ! » en main, estime « qu’avec cette loi, [son] fils de 3 ans n’aura pas les mêmes chances de réussir que [sa] grande sœur de 18 ans ». Elle n’est pas adhérente d’une des deux grandes fédérations de parents d’élève – FCPE et PEEP – qui soutiennent la réforme. On aperçoit pourtant quelques drapeaux qui leur appartiennent, portés par des membres des quelques sections locales ayant tout de même choisi d’aller à l’encontre de la position nationale.Comme lors de la précédente manifestation, les enseignants d’allemand et de langues anciennes sont les plus visibles dans les rangs. Entre deux « Hollande, touche pas à nos bilangues ! », Mohamed Lach-Gar, qui enseigne la langue de Goethe en Seine-Maritime, s’emporte :« Dans mon académie 80 % des élèves germanophones sont en classe bilangue, on va nous demander d’enseigner une autre discipline ? »Comme ses collègues vêtus en noir-rouge-jaune, il regrette la disparition des classes bilangues, qui ont pourtant « sauvé l’enseignement de l’allemand depuis dix ans », estime-t-il, en enrayant la chute des effectifs dont souffrait alors la discipline. Le ministère argue que cette disparition sera compensée par la généralisation de la deuxième langue vivante (LV2) dès la cinquième.Une « antic pride » pour défendre le latin et le grecPour sensibiliser le grand public – et attirer les caméras – tout a été pensé. Les membres du syndicat Snalc-FGAF, tout de noir vêtus, transportent un cercueil sur lequel est inscrit « enterrons la réforme avant qu’elle ne nous enterre ».De son côté, l’association de défense des langues anciennes Arrête ton char a choisi d’organiser son « antic pride ». Centurions romains, toges blanches et couronne de laurier sont de la partie. « C’est une manière de dire que nous sommes fiers d’être profs de latin, la troisième langue enseignée en France », explique Robert Delord. Ce n’est ni plus ni moins que « l’avenir » de sa matière qui est en jeu, selon lui, avec la modification des options de latin et de grec. Dans la réforme, les deux options sont transformées en un enseignement pratique interdisciplinaire (EPI) « langues et cultures de l’Antiquité » couplé à un « enseignement de complément » dont le programme doit être connu dans les prochains jours.Lire aussi :Réforme du collège : l’interdisciplinarité au cœur de la contestationJusqu’où doit aller cet « élargissement » de la contestation qu’ils appellent de leurs vœux ? Les responsables syndicaux évacuent rapidement la question lorsqu’on évoque la présence dans le cortège du député de l’Essonne et président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, du Front de gauche, de l’association conservatrice SOS-Education ou encore des Enseignants pour l’enfance,qui défendent des positions proches de Lla Manif pour tous. « Nous souhaitons un cortège syndical. Et portons un certain nombre de valeurs antinomiques avec l’extrême droite et l’extrême gauche », plaide Frédérique Rolet, du SNES-FSU.Dans les rangs des manifestants, on se fait peu d’illusions sur le fait que la Rue de Grenelle donne une fin de non-recevoir aux revendications du jour. D’autant plus que « même si elle inquiète beaucoup de collègues, on n’arrive pas à mobiliser massivement contre la réforme » concède David, enseignant de biologie de 43 ans qui ne souhaite pas dire à quel syndicat il appartient. « Mais on est prêt à lancer la guérilla dans les établissements », ajoute-t-il. Pour la suite du mouvement, le SNES-FSU a d’ores et déjà appelé les enseignants à boycotter les formations qui leur seront proposées pour préparer la réforme en question.Lire aussi :Najat Vallaud-Belkacem, la communicante devenue stratègeSéverin GraveleauJournaliste au Monde 10.10.2015 à 16h54 Environ 150 personnes, selon la police, ont manifesté samedi 10 octobre à Brest pour exiger la fermeture de la mosquée Sunna, un des deux lieux de culte musulman de Brest, dont l’imam fait l’objet de controverses depuis plusieurs semaines.Deux organisations appelaient au rassemblement, le mouvement nationaliste ADSAV (parti du peuple breton) et Résistance républicaine, qu’une de ses responsables décrit comme un « mouvement anti-islamisation ». Arborant des drapeaux bretons et français, ils se sont réunis aux cris de « on est chez nous » et ont chanté la Marseillaise.Ils ont été accueillis, place de la Liberté, par une centaine de manifestants antifascistes. Un face à face entre les deux groupes, séparés par un cordon de CRS, s’en est suivi, dans une ambiance tendue.Résistance républicaine et Adsav prennent la parole "contre l'islamiste radical" http://t.co/UsRcA7Qqni— AnneCeJuillet (@AnneCécileJuillet✏️)require(["twitter/widgets"]);Une polémique de plusieurs semainesL’imam de la mosquée Sunna, Rachid Abou Houdeyfa, fait l’objet depuis plusieurs semaines de polémiques et de controverses après la diffusion sur internet d’un prêche abordant la question de la musique dans le Coran. L’imam affirmait devant des enfants que « Allah n’aime pas la musique parce que c’est le diable qui l’aime », ajoutant que « ceux qui chantent, le prophète dit qu’ils seront engloutis sous la terre, transformés en singes ou en porcs ».« Nous assistons à un endoctrinement des enfants, comme dans des sectes, le préfet et le procureur doivent réagir », a affirmé lors d’une prise de parole Ronan Le Gall, porte-parole d’ADSAV, appelant à « fermer les mosquées salafistes ».Dans un tract, les contre-manifestants affirmaient « ne pas cautionner les propos de l’imam », mais se positionner « contre l’instrumentalisation raciste et islamophobe qui en est faite » .Face à de nombreuses réactions, l’imam avait publié un communiqué sur son site internet, affirmant que ses « propos concernant la transformation portaient sur une métaphore » et n’étaient « pas à prendre au premier degré ». Il ajoutait également que cette vidéo « datait d’un peu moins de deux ans, et que si j’étais amené à traiter le même sujet aujourd’hui, je ne l’aurais pas abordé de la même manière ».Interrogé le 30 septembre sur l’antenne de France Bleu Breizh Izel, Anouar Kbibech, nouveau président du Conseil français du culte musulman, avait jugé « ahurissant » le fait de tenir de tels propos devant des enfants, ajoutant que cette affaire « posait la question de l’habilitation des imams en France ».Lire aussi :Le salafisme gagne du terrain chez les musulmans Colette Sabarly Il aura fallu plus d’un an pour que le nouveau contrat de syndic de copropriétés devienne réalité. Prévu dans la loi ALUR (loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové) du 24 mars 2014, le décret en définissant le contenu a été publié le 26 mars pour une application à partir du 2 juillet. Depuis cette date, un contrat type fixe l’ensemble des prestations que doit fournir le syndic dans son forfait de gestion courante et celles qui peuvent faire l’objet d’une facturation complémentaire.Censé favoriser la transparence et mieux faire jouer la concurrence, ce nouveau document ne fait toujours pas l’unanimité. A tel point que certains syndics traînent des pieds pour l’appliquer. Selon l’Association des responsables de copropriété (ARC), 69% des contrats récemment épluchés présentent une ou plusieurs irrégularités ou non conformités.Lire aussi :Comment le consumérisme s’est imposé dans le droit de la copropriété« Ce nouveau contrat va dans le bon sens. Mais il est trop complet : les 13 pages à analyser n’aident pas pour comparer les offres des professionnels », estime Rachid Laaraj, directeur général de Syneval, un courtier en syndic. Les associations de consommateurs restent, elles aussi, mitigées. « Nous n’y avons jamais été favorables. Il risque de desservir les copropriétaires car il conserve des risques d’interprétation », note Stéphane Pavlovic, directeur de la confédération générale du logement (CGL).Forte inflationJusqu’à maintenant, le contrat conclu entre un gestionnaire et le syndicat de copropriétaires s’établissait sur la base d’un forfait annuel pour toutes les tâches accomplies au quotidien (comptabilité, appels de fonds, convocation aux assemblées, entretien de l’immeuble…). Hors forfait, le syndic facturait aussi des honoraires pour certaines prestations particulières (suivi des travaux, par exemple). Des missions qui, au fil des ans, ont eu une fâcheuse tendance à augmenter et donc à alourdir la facture pour les copropriétaires.Lire aussi :Copropriété : ce que change le nouveau contrat de syndicL’arrêté Novelli du 19 mars 2010 avait bien tenté de calmer le jeu en dressant une liste de 43 prestations obligatoirement incluses dans ce forfait de gestion courante. Mais sans grand succès. Et devant certains abus, le gouvernement a fini par légiférer. Le contrat type englobe davantage de prestations que l’arrêté Novelli (frais de photocopies, règlement des indemnisations en cas de sinistre…), précise la plage horaire dans laquelle l’assemblée générale est censée se tenir (pour éviter que ce soit facturé en plus par le syndic) ou le nombre de visites périodiques du syndic dans la « copro ».Oui, mais voilà, à force d’ajouter de nouvelles missions au forfait de base (immatriculation de la copropriété, fiche synthétique sur son état financier et technique, création d’un extranet pour les copropriétaires…), son coût enregistre une forte inflation.150 à… 800 euros pour un état daté« Le forfait de base est en hausse de 15 % à 20 % depuis juillet », lance Stéphane Pavlovic. L’ARC parvient au même constat. « On nous impose de plus en plus de normes et de réglementation et cela a un coût », rétorque de son côté François Davy, le président de Foncia, le leader européen des services immobiliers (transaction, gestion, location…).Lire aussi :Les pistes pour réduire les charges de copropriétéAvec le nouveau contrat type, le syndic peut toujours facturer, en plus, certaines prestations. Mais la liste en est beaucoup plus limitée qu’avant (assemblées générales extraordinaires, modifications du règlement de copropriété, gestion administrative des sinistres, suivi des travaux…).La bataille du compte séparéLes associations de consommateurs ont bataillé dur pour obtenir le compte séparé. Il s’agissait, pour elles, de combattre le manque de transparence du compte unique regroupant la trésorerie de différents immeubles.Les syndics de copropriété leur opposaient que cette solution évitait aux copropriétés débitrices d’être mises en difficulté, le syndic puisant alors dans le pot commun.Une première concession législative avait été faite aux associations avec la loi SRU du 13 décembre 2000, mais les copropriétés pouvaient y déroger par vote en assemblée générale. Arguant des surcoûts que ce compte séparé pouvait entraîner, de nombreux syndics ont aussi pu y échapper.La loi ALUR met fin à cette pratique puisqu’elle rend le compte séparé obligatoire, sauf pour les copropriétés de moins de 16 lots.Le décret liste aussi les honoraires que le professionnel peut désormais faire payer individuellement à chaque copropriétaire : mise en demeure ou production d’un état daté, ce récapitulatif des charges et travaux prévus qui est remis à l’acheteur d’un lot de copropriété. Ces honoraires restent libres et leurs tarifs varient du tout au tout. Selon l’ARC, une mise en demeure est facturée entre 10 et 60 euros, une relance après mise en demeure de 13 à 170 euros. Quant à l’état daté, il peut être facturé de 150 à… 800 euros, voire plus ! Un décret, toujours en attente, est censé plafonner ces tarifs.Colette SabarlyJournaliste au Monde Guy Dutheil Rien ne va plus pour Dieudonné. Après que le tribunal de grande instance de Paris a validé, mardi 29 septembre, la demande d’expulsion du polémiste du théâtre de la Main d’or, c’est au tour du tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) de le priver d’un nouveau lieu pour héberger ses spectacles. Le tribunal a donné raison, vendredi 9 octobre, au groupe Madar, spécialisé dans l’immobilier de bureaux et d’entreprises, qui a refusé de louer à Dieudonné un espace de 1 500 mètres carrés au sein des anciens ateliers Christofle, situés à Saint-Denis, en banlieue parisienne.Lire aussi :Dieudonné expulsé du Théâtre de la Main-d’Or, à ParisTout a commencé le 8 septembre, quand la société Les Productions de la Plume signe un bail, dit de courte durée, pour organiser des spectacles sur une partie du site des anciens Ateliers Christofle. Elle loue pour deux ans un local constitué principalement d’une vaste salle de réception. Idéal pour des représentations.Bail résilié en une semaineLas, une semaine plus tard, la SARL des Ateliers Christofle, une filiale du groupe Madar, découvre « avec horreur et stupéfaction » que son véritable locataire n’est autre que Dieudonné. Jusqu’alors jamais le nom du polémiste n’était apparu lors de la négociation du bail. C’est Noémie Montagne, compagne du polémiste à la ville, et gérante des Productions de la Plume, qui a signé le bail à sa place.Après avoir découvert le subterfuge, le propriétaire « était entré dans une colère noire ». Il avait alors immédiatement signalé, par mail et lettre recommandée, aux Productions de la Plume, avoir été « trompé » et qu’il considérait le bail comme nul. « Notre consentement a été vicié dans la mesure où, si nous avions su que cette société était, entre autres, la société de production de Dieudonné M’Bala M’Bala, nous n’aurions jamais donné notre accord pour la signature de bail », avait dénoncé le propriétaire. Pour appuyer la résiliation du bail, il invoquait aussi « les troubles de jouissance au voisinage et les troubles à l’ordre public qui se sont produits par le passé en d’autres lieux ».Location à titre gracieux au Mémorial de la ShoahSurtout, la SARL des Ateliers Christofle avait fait savoir « que, pour des raisons morales, ils n’auraient jamais loué à un négationniste qui a déjà été condamné à plusieurs reprises par les tribunaux ». Dieudonné a notamment été condamné en mars 2015 à 22 500 euros d’amende pour des déclarations antisémites proférées lors de son spectacle Le Mur.Lire aussi :Dieudonné : les principaux procès perdus depuis 2007Le tribunal ayant ordonné la suspension du bail, « le groupe Madar envisage de proposer, à titre gracieux, au Mémorial de la Shoah les locaux du site Christofle », indique maître Odile Cohen, l’avocate du spécialiste de l’immobilier de bureaux et d’entreprises. Le propriétaire des lieux espère ainsi contribuer à « sensibiliser les enfants et les jeunes de Seine-Saint-Denis aux crimes contre l’humanité et à toutes les formes de racisme, d’antisémitisme et négationnisme ». Plutôt que les représentations de Dieudonné, le propriétaire préfère que soient proposés aux élèves et à leurs enseignants du département, « des activités pédagogiques, au travers d’expositions, films, conférences visant à affirmer les valeurs de tolérance et de respect de l’autre ».Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Bourreau (New York, Nations unies, correspondance) « Cette résolution n’est qu’une petite partie de la solution face à un immense problème », a reconnu l’ambassadeur britannique Matthew Rycroft, qui s’exprimait à l’issue du vote de ce texte qui, à 14 voix et une abstention, autorise l’Union européenne à lancer la phase 2 de l’opération « Sophia » et à faire usage de la force pour arraisonner en haute mer des navires de migrants venus de Libye et qui cherchent à gagner l’Europe.Six bateaux de guerre européens (italiens, français, allemand, britannique et espagnol) ont désormais un cadre légal pendant un an pour inspecter, saisir et détruire les navires qu’ils soupçonneraient être utilisés par des trafiquants. Ils devront pour cela s’efforcer d’obtenir l’autorisation des pays dont les navires battent pavillon. Les passeurs seront arrêtés et jugés en Italie. Les migrants seront secourus et transportés eux aussi jusqu’à la péninsule italienne, où leurs demandes d’asile seront examinées. La résolution enjoint aux pays membres de l’Organisation des Nations unies (ONU) de traiter les migrants « avec humanité et dignité ».Lire sur Les Décodeurs :Le nombre de migrants et de réfugiés a explosé au XXIe siècle dans le mondeDébat sur le chapitre 7« Cette crise migratoire est le plus grand défi de notre génération », a résumé l’ambassadeur britannique. Cinq cent mille migrants et réfugiés ont gagné l’Europe depuis le début de l’année et 3 000 d’entre eux se sont noyés en tentant de rejoindre les côtes de la Grèce ou de l’Italie ; ce qui en fait la plus grave crise migratoire depuis la seconde guerre mondiale. « Le Conseil ne saurait rester une voix silencieuse dans le contexte dramatique que connaît actuellement la Méditerranée », a insisté François Delattre, l’ambassadeur français qui coparrainait cette résolution.Elle était en discussion depuis le mois de juin et avait été gelée à plusieurs reprises devant la réticence des Russes et des trois membres africains du conseil - Tchad, Nigeria, Angola - à autoriser une résolution sous chapitre 7 qui permet l’usage de la force. Ils invoquaient aussi le respect de la souveraineté nationale. Ces oppositions ont été levées grâce à une lettre des autorités libyennes de Tobrouk, reconnues par la communauté internationale, et qui ont assuré le conseil de sécurité de leur soutien pour cette opération en haute mer.Les Russes ont fini par accepter de voter cette résolution sous chapitre 7, car le contenu du texte définit de manière précise les circonstances dans lesquelles le recours à la force est autorisé pour faire face à la résistance des trafiquants. Seul le Venezuela a jugé que le plan antipasseur européen « était disproportionné et établissait un précédent dangereux » et a préféré s’abstenir.Lire le décryptage :« Migrant » ou « réfugié » : quelles différences ?En attente d’un accord en LibyeUne troisième phase pourrait maintenant permettre d’étendre cette opération militaire aux eaux territoriales et aux côtes libyennes avec une présence au sol, mais il faudrait pour cela l’accord d’un gouvernement libyen unifié.Dans la nuit de jeudi à vendredi, l’envoyé spécial des Nations unies en Libye, Bernardino Leon, a annoncé que la sixième mouture de son accord de paix avait été acceptée par les deux gouvernements rivaux libyens.Les noms des membres du futur gouvernement d’union nationale sont encore en discussion, mais la perspective d’une sortie de crise politique en Libye pourrait accélérer le lancement de cette phase plus opérationnelle du plan antipasseurs européen.Lire aussi :L’impossible sortie du vide politique libyenMarie Bourreau (New York, Nations unies, correspondance)Journaliste au Monde 09.10.2015 à 18h24 • Mis à jour le09.10.2015 à 18h28 | Maryline Baumard C’est officiel : depuis vendredi 9 octobre, le Kosovo est un pays sûr. Le conseil d’administration de l’Office français pour la protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra) a en effet décrété d’inscrire ce pays des Balkans comme « POS », ou pays d’origine sûr. Une liste de seize nations où le Kosovo côtoie dorénavant, entre autres, l’Albanie, la Serbie, l’Inde, la Mongolie ou le Bénin.Singulière géographie, qui décide de la vitesse à laquelle sont traités les dossiers des demandeurs d’asile. Autrement dit, les Kosovars bénéficieront désormais d’une instruction plus courte, resserrée sur quinze jours. S’ils font appel de la décision rendue, un juge unique se penchera sur leur dossier, alors qu’ils auraient bénéficié du regard de trois juges sans cette inscription.Au deuxième rang des demandeurs d’asileDemandée par le ministère de l’intérieur, cette mesure ressemble fort à un alignement sur l’Allemagne puisque cette dernière a fait savoir, courant septembre, qu’elle s’apprêtait à prendre la même mesure pour le Kosovo et l’Albanie.Le signal politique est double. D’une part, cet ajout acte la marche vers l’élaboration d’une liste des pays sûrs commune en Europe, premiers balbutiements d’une hypothétique harmonisation des approches nationales de l’asile.D’autre part, il donne un signal politique sur l’immigration économique en France, à l’heure où l’installation des réfugiés syriens domine le débat et n’est estimé « soutenable » par le gouvernement que si les migrants économiques sont plus souvent reconduits.Les Kosovars, qui s’inscrivent au deuxième rang des demandeurs d’asile en France sur les neuf premiers mois de 2015, contre le troisième rang en 2014, n’ont obtenu le statut que dans 6,6 % des cas l’an dernier. Leur classement en pays sûr risque de renforcer encore l’idée qu’ils sont en quête d’un emploi plus que d’une protection lorsqu’ils viennent en France, ou en Allemagne.Cette inscription du Kosovo avait déjà été votée par le conseil d’administration de l’Ofpra en décembre 2013. Mais Amnesty International France et plusieurs associations avaient demandé au Conseil d’Etat d’annuler cette décision et obtenu gain de cause.Lire aussi :L’Union européenne a reçu plus de 213 000 demandes d’asile d’avril à juin #container_14425702306{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14425702306{ height:500px; } #container_14425702306 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14425702306 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14425702306 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14425702306 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Demandes d'asile par pays au deuxième trimestre 2015Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14425702306", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Allemagne","Hongrie","Autriche","Italie","France","Suède","Royaume-Uni","Pays-Bas","Bulgarie","Espagne"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre de demandes d'asile", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 80935 ], [ "", 32675 ], [ "", 17395 ], [ "", 14895 ], [ "", 14685 ], [ "", 14295 ], [ "", 7470 ], [ "", 6270 ], [ "", 4050 ], [ "", 3675 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; 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Comme, par ailleurs, la Tanzanie vient d’être retirée de la liste, qui comprend désormais 16 pays.Lire aussi :Au Kosovo, la désillusion face à la tutelle européenneMaryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Aline Leclerc (Saint-Etienne, envoyée spéciale) Et enfin, ils ont posé leurs valises. Ou plutôt deux grands sacs de supermarchés et deux sacs à dos neufs bourrés d’affaires données par des associations. Il ne leur reste malheureusement rien de leur vie en Syrie. Le peu qu’ils avaient emporté a fini au fond de la Méditerranée, cet été, entre la Turquie et la Grèce. De si mauvais souvenirs. Mais pour Ali (les prénoms ont été changés, à la demande des intéressés) et ses deux fils de 19 et 23 ans, ce jeudi 8 octobre marque la fin du voyage. Et le début d’une nouvelle vie. Pour eux, elle s’écrira dans la Loire, à Saint-Etienne.Arrivés de Munich le 11 septembre, ils font partie des 526 premiers réfugiés accueillis en France dans le cadre du dispositif visant à soulager l’Allemagne, confrontée aux arrivées massives de migrants. Hébergés depuis dans un centre d’accueil à Paris, ils ont officiellement obtenu cette semaine le statut de réfugié, en moins d’un mois, un temps record. Restait à leur trouver un logement pérenne, étape fondamentale pour renouer avec l’ordinaire.Sur le dispositif d'accueil, lire aussi :A la ville ou à la campagne, les réfugiés syriens logés en France selon leur profilComme pour les autres réfugiés, les vœux et besoins d’Ali et ses fils ont été recueillis. Ali est chauffeur routier. Sofiane et Walid veulent continuer à étudier, l’agronomie pour l’un, l’informatique pour l’autre. S’appuyant sur les profils ainsi établis et sur le vivier de logements vacants mis à disposition par des maires solidaires, les services de l’Etat, ultra-mobilisés pour faciliter l’intégration de ces nouveaux réfugiés si emblématiques de la politique d’accueil lancée en septembre, leur ont proposé un F4 à Saint-Etienne. L’important pôle universitaire de la ville a emporté les suffrages des deux frères.« Merci au gouvernement, merci à la mairie, merci à Emmaüs »Voilà donc les trois hommes, maigres bagages au dos et sourires timides ce jeudi 8 octobre, accompagnés jusqu’au TGV gare de Lyon, à Paris, par la sous-préfète de la région Ile-de-France elle-même, chargée de coordonner l’accueil à Paris. Sur le quai, Ali et ses fils ne prennent la parole que pour dire et répéter encore et encore « merci ». « On dit merci au gouvernement français pour son humanité, merci à la Maire de Paris, merci à Emmaüs. On est si reconnaissant, c’est très important pour nous. »Il y a deux mois, ils tremblaient à Homs, sous les bombes. Deux semaines plus tard, ils manquaient de se noyer dans leur embarcation de fortune vers la Grèce. Puis il y eut ses horribles journées de marche en Macédoine. La Serbie, la Bulgarie, l’Autriche, l’Allemagne. Et la gare de Munich, où ils ont rencontré les représentants de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). Le lendemain, ils étaient à Paris. « On n’en revient pas de ce qui nous arrive. On est venus chercher la paix, on l’a trouvée », dit Ali, solennel. Bientôt 12 h 58, il faut monter à bord du train et quitter ceux qui les ont jusqu’ici si bien escortés. Un nouveau pas dans l’inconnu.« Il y a des oliviers par ici  ? »Ils sont désormais seuls dans le wagon, ne parlant pas un mot de français. Pendant trois heures, ils vont découvrir par la fenêtre les campagnes verdoyantes de leur terre d’accueil, cherchant quelques repères : « Il y a des oliviers par ici ? »Ils passeront aussi de longs moments dans le silence, les yeux dans le vague, comme enfouis en eux-mêmes. Tous les trois ont en effet sur le cœur une pensée qui les empêche d’être heureux. Sur son smartphone, Walid affiche la photo d’un bébé tout sourire. « C’est mon petit frère, il a un an et demi. Il est resté là-bas avec ma mère et ma sœur de 15 ans. » Quand il a fallu partir, ce 6 août, seuls les hommes ont entrepris le voyage. Depuis, ils savent que la famille a échappé de peu à un nouveau bombardement.Le train ralentit, on distingue un terril, vestige du passé minier de la région. Non, ici on dit «  crassier », nous sommes à Saint-Etienne. Des TER multicolores, de vieux entrepôts, le clocher d’une église… Ils dévorent le décor des yeux. Sur le quai, un aréopage de costumes-cravates. Représentants de la préfecture, de la mairie, associatifs… Pour tous, il y a un enjeu à ce que ces premiers parcours soient exemplaires. Car ils traceront le chemin pour les 30 000 réfugiés que la France s’est engagée à recevoir dans le cadre de la répartition européenne. « On s’est mobilisés pour offrir à ces réfugiés un accueil et un accompagnement de qualité afin de les amener à être autonomes et à s’insérer dans la société française », explique Didier Couteaud, directeur départemental de la cohésion sociale, chargé de mettre en œuvre le souhait du ministre de l’intérieur d’accueillir les nouveaux réfugiés « le plus professionnellement possible ». Grâce aux maires volontaires et aux bailleurs, il a pu proposer plusieurs logements vacants. « Nous ne sommes pas une zone en tension immobilière. » Ainsi, la Loire est dès aujourd’hui en capacité de loger plus d’une centaine de réfugiés.Lire aussi :Hébergement des réfugiés : le volontariat plutôt que les quotas« Un luxe incroyable »Ali, Walid et Sofiane seront les tout premiers. Les derniers kilomètres en voiture se déroulent en silence ou presque. « En Syrie, nous avions un si beau pays. Ils ont tout détruit, il ne reste plus rien », murmure le père pensif. On se gare près d’un square et de quelques commerces. L’immeuble HLM fait sept étages. Le hall sent la peinture. On s’arrête au premier. La porte de l’appartement n’est pas fermée. Des personnels de la mairie et de l’association Entraide Pierre-Valdo ont tout préparé. Ali, Walid et Sofiane entrent l’un après l’autre. Et posent enfin leurs bagages. Il y a une grande table en bois et de nombreuses chaises. Une cuisinière, un micro-ondes. Du pain sur la table de la cuisine, de la brioche. Le frigo est plein, les placards aussi. Trois chambres, dans chacune un lit, une lampe, une table de nuit. Des draps encore dans leur emballage. Sur un bureau, une ramette de papier et un paquet de Bic neufs. C’est à la fois simple et plein de petites attentions. Et Ali, Walid et Sofiane répètent « merci, merci, merci. C’était formidable à Paris, c’est pareil ici. C’est un luxe incroyable ». Des dizaines de milliers de migrants qui déposent chaque année une demande d’asile en France, aucun n’a sans doute jamais eu droit à traitement si remarquable.Le directeur de cabinet de la préfète fait le point avec eux : « Il y a encore des démarches à faire pour transformer votre récépissé de six mois en une carte de résident de dix ans. Vous serez accompagnés bien sûr. Il faudra aussi ouvrir vos droits à la Sécurité sociale, au RSA ». En attendant qu’ils puissent l’assumer, le bail sera au nom de l’association Entraide Pierre-Valdo, qui accompagnera désormais la famille. La préfecture, le bailleur, l’association ont un accord pour le paiement des loyers, en attendant les 1 000 euros promis aux communes par le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, pour chaque place d’hébergement trouvée.« Avez-vous besoin d’autre chose ? » « Nous n’avons qu’une seule demande  : faites venir notre famille dès que possible », supplie Ali, angoissé à l’idée que ceux qui sont toujours en Syrie subissent des représailles parce qu’eux trois sont en France. Au courant de la situation, l’Ofpra a promis de faire de son mieux. Ali ajoute  : « Et aidez mes enfants à reprendre leurs études. Tout ça, je l’ai fait pour eux. » Ce dispositif exceptionnel durera six mois. Six mois pour qu’ils soient autonomes, se débrouillent en français, que le père soit en voie d’insertion professionnelle et les fils à l’université. Le défi est énorme. Mais ce soir, une première brique est posée. Un trousseau de clés est remis à chacun. On leur expliquera plus tard comment ce badge déverrouille la porte du hall. « C’est une ville de footeux ici vous savez ? », lance quelqu’un. Walid sourit : « Alors je deviens supporteur de Saint-Etienne à partir d’aujourd’hui ! »Aline Leclerc (Saint-Etienne, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jérôme Porier Les associations spécialisées dans le mal-logement le disent  : les dispositifs de location solidaire ne sont pas assez connus. « En 2014, ils nous ont permis de mobiliser 400 nouveaux logements pour des personnes en ­situation d’exclusion, un chiffre en recul de 18,3 % sur un an », dit Sylvie Eschalier, responsable de la mobilisation de logements dans le parc privé chez Habitat et humanisme. Les besoins sont pourtant énormes : le Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées (HCLPD) estime qu’il faudrait créer 120 000 logements ­sociaux dans le parc privé en trois ans.Les dispositifs de location solidaire constituent une partie de la solution. Solibail, le plus répandu, existe dans neuf régions où les marchés immobiliers présentent des tensions. Un mécanisme dont les modalités varient dans chaque ville car certaines localités peuvent y ajouter des subventions.A Paris, son nom est « Louer solidaire ». Actuellement, ce dispositif permet de loger 2 900 per­sonnes dans 902 habitations de la capitale. « Ce sont des familles logées à l’hôtel, souvent monoparentales, et qui ont un emploi, précise Ian Brossat, adjoint à la Mairie de Paris chargé du logement. Notre objectif est de doubler le nombre de ces ­logements d’ici à 2020, en élargissant le dispositif à des populations plus précaires. »Comment fonctionne-t-il ? Le propriétaire d’un logement loue à un tarif dit « intermédiaire » à une association, en respectant des plafonds qui varient selon les régions et la surface du logement.« La plupart des propriétaires choisissent de s’engager sur six ans pour obtenir l’abattement maximal » Denis Laurent, délégué général de SNLIls sont calculés grâce à la formule suivante : loyer intermédiaire (par mètre carré) = loyer de base x (0,7 + 19/surface en m²). Avec une petite subtilité : pour les appartements de moins de 38 m2, le coefficient multiplicateur est limité à 1,2. A chaque degré de tension du marché correspond un loyer de base qui sert donc de référence. Pour 2015, il a été fixé à 16,82 euros en zone A bis (Paris et 29 communes de la petite couronne), 12,49 euros en zone A (Lyon, Lille…), 10,06 euros en zone B1 (Annecy, Bayonne, Chambéry, Saint-Malo, La Rochelle…) et 8,74 euros en zone B2 (autres communes de plus de 50 000 habitants). Pour savoir dans quelle zone est classée une ville, il suffit de se rendre sur le site du ministère du logement.Le propriétaire qui accepte de confier son logement à une association obtient plusieurs avantages. D’abord, les loyers perçus sont largement défiscalisés. Selon la durée du bail (trois ou six ans), l’abattement est de 30 % ou de 70 %. « La plupart des propriétaires choisissent de s’engager sur six ans pour obtenir l’abattement maximal », précise Denis Laurent, délégué général de Solidarités nouvelles pour le logement (SNL). Agréée par l’Etat, l’association s’occupe de tout, encaisse les loyers, paie les charges, assure le suivi du locataire… « Le propriétaire évite les périodes de vacance ; il est certain de toucher ses loyers et de retrouver son bien en parfait état à l’issue du bail », précise Mme Eschalier.Le prix de la tranquillité et de la bonne consciencePlus le propriétaire est dans une tranche d’imposition élevée, plus l’opération est rentable. Par exemple, si vous louez un T2 de 50 m2 à Paris (zone A bis), le plafond sera de 18,17 euros par mètre carré. Ce qui correspond à un loyer mensuel de 908,30 euros, contre 1 240 euros dans le secteur libre (le loyer moyen dans la capitale est estimé à 24,80 euros le m2 par l’observatoire Clameur).Au final, le bailleur solidaire, si sa tranche marginale d’impôt sur le revenu est à 30 %, et compte tenu de l’abattement de 70 %, obtiendra un revenu après impôt de 9 918,40 euros par an, contre 10 416 euros pour le bailleur « classique », soit un manque à gagner de seulement 4,8 %. En revanche, s’il est imposé à 14 %, l’écart monte à 18,4 % sur Paris : l’opération est beaucoup moins intéressante.Dans les villes où le marché est moins tendu et où il y a peu d’écart entre le plafond et les loyers libres, l’opération est, en théorie, beaucoup plus avantageuse. A Lyon, par exemple, le plafond autorisé par le dispositif est de 13,50 euros par mètre carré pour le même bien, alors que le loyer moyen est de 12,60 euros selon Clameur. Mais, dans la pratique, les associations acceptent un logement uniquement si le bien est loué à un tarif inférieur d’au moins 20 % au prix du marché. Malgré tout, dans cet exemple lyonnais, et à condition de s’engager sur six ans, le bailleur solidaire imposé à 30 % peut obtenir une rentabilité supérieure de 10 % à celle d’une location classique. S’il est imposé à 14 %, le manque à gagner se limite à seulement 4,6 %. Le prix de la tranquillité et de la bonne conscience, en quelque sorte.Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Nunès L’échec au baccalauréat crée du décrochage scolaire. C’est le constat d’une étude du ministère de l’éducation nationale publiée mardi 13 octobre. Sur les 83 500 lycéens ayant échoué au bac 2013, seulement la moitié se sont réinscrits pour se donner une nouvelle chance d’être diplômés. Plus de 40 000 jeunes sont donc sortis du système scolaire les mains vides.Les chiffres dépendent de la filière choisie : après un échec, 70 % des candidats à un baccalauréat général ou technologique le repassent l’année suivante, en 2014. Mais la proportion s’inverse pour les recalés du bac professionnel : sept sur dix ne sont pas retournés sur les bancs du lycée : « des abandons massifs », regrettent les auteurs de l’étude.L’âge des candidats, un facteur de décrochageLe taux de réinscription est extrêmement variable selon les séries. Les lycéens collés au bac en séries S sont plus de 82 % à décider de réinvestir une année supplémentaire pour décrocher le diplôme. Ils ne sont que 58 % en série ST2S du bac technologique, et le taux dégringole autour de 20 % dans certaines spécialités du bac pro : 21 % en « accueil, hôtellerie, tourisme » et moins de 18 % en « structures métalliques ».L’âge des candidats est également un facteur de décrochage. Dans les filières générales et technologiques, 84 % des lycéens qui n’ont jamais redoublé retentent leur chance. Ils ne sont plus que 66 % lorsqu’ils ont un an de retard et le pourcentage tombe à 47 % pour ceux qui ont deux ans de retard. Côté bac pro, après deux redoublements, les trois quarts des lycéens ne se réinscrivent pas.Le mode de scolarisation joue aussi dans le taux de réinscription. il est élevé parmi les candidats des bacs général et technologique, qui sont à 96,5 % issus d’un établissement scolaire. Mais elles ne dépassent pas 15,5 % parmi les jeunes qui ont échoué au bac pro à l’issue d’un apprentissage.Enfin, les réinscriptions fluctuent aussi selon les académies : 60 % pour le bac général et technologique à La Réunion, 81 % à Mayotte. En métropole, c’est dans l’académie de Limoges que ce taux est le plus faible (64 %) et dans celle de Reims qu’il est le plus élevé (76 %). Les académies franciliennes, en forte croissance démographique, ont un taux de réinscription supérieur à 70 %, « relativement fort », souligne l’étude.Lire aussi :Candidats, fraude, réussite… Le bac 2015 en chiffresLes sans diplôme au chômageLa sortie du système éducatif sans diplôme de plusieurs dizaines de milliers de jeunes chaque année est particulièrement risquée en cette période de crise. Ces jeunes sans diplôme « subissent des difficultés croissantes d’accès et de maintien à l’emploi. 40 % d’entre eux restent en dehors ou aux marges de l’emploi au cours des trois années qui suivent leur sortie du système éducatif », rappelle le Centre d’études et de recherches sur les qualifications, dans une enquête sur l’insertion professionnelle des jeunes en 2014.Dans un pays où le chômage des moins de 25 ans atteint 25 %, selon les chiffres de l’OCDE, les diplômes demeurent une défense antichômage. « Entre avoir un diplôme et ne pas en avoir du tout, la situation sur le marché du travail, c’est le jour et la nuit », a souligné, sur France Info Catherine Moisan, directrice de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance au ministère de l’éducation.Lire aussi :Sur le marché de l’emploi, le diplôme protège un peu moins qu’avantEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julia Pascual Alors que la proposition de loi sur la lutte contre la prostitution passe en deuxième lecture au Sénat – majoritairement à droite – à partir du mercredi 14 octobre, énième étape d’un processus législatif commencé il y a deux ans, les débats se concentrent à nouveau sur la mesure phare de ce texte porté par la députée socialiste Maud Olivier (Essonne) : la pénalisation des clients de prostituées. Au risque de négliger un autre aspect de la loi, ayant trait à la situation administrative des personnes étrangères se prostituant.Mardi 13 octobre, quelques militants féministes, issus du Mouvement du Nid, d’Osez le féminisme ou encore des Effrontées, ont organisé un happening devant le Sénat pour inciter les élus à rétablir dans le texte de loi l’amende de 1 500 euros pour tout achat d’actes sexuels. Cette disposition, voulue par le gouvernement et votée par l’Assemblée nationale, est systématiquement retoquée par les sénateurs. Elle a encore été supprimée mercredi 7 octobre en commission spéciale sénatoriale, celle-ci ayant considéré « qu’une telle mesure risquait de placer les personnes prostituées dans un isolement plus grand et, par conséquent, dans des conditions plus dangereuses ». La mesure sera rediscutée en séance via des amendements.Conditionné à l’arrêt de la prostitutionMais la disposition qui a le plus fait l’objet d’amendements est autre : elle concerne la délivrance de titres de séjour aux personnes prostituées de nationalité étrangère. Comme le rappelle la Cimade, une des principales associations de défense des étrangers, dans un communiqué paru mardi 13 octobre : « Près de 90 % des personnes prostituées sont de nationalité étrangère, et parmi elles, une majorité de personnes sont dépourvues de titre de séjour. Les mesures favorisant la régularisation sont donc essentielles pour protéger les victimes de proxénétisme et de traite des êtres humains à des fins d’exploitation sexuelle. »A ce sujet, le texte voté par l’Assemblée nationale prévoit qu’« une autorisation provisoire de séjour d’une durée minimale de six mois peut être délivrée » à la personne qui, « ayant cessé l’activité de prostitution, est engagé(e) dans le parcours de sortie de la prostitution et d’insertion sociale et professionnelle ».Il s’agit donc d’une disposition conditionnée à l’arrêt de la prostitution et non automatique puisque la délivrance du titre est laissée à l’appréciation du préfet. « Cela ne va servir à rien », juge sévèrement Violaine Husson, responsable des actions pour les femmes migrantes à la Cimade. « Dans la pratique, si les personnes n’ont pas de titre de séjour, elles ne peuvent pas avoir d’hébergement, ni de suivi social ou même médical et entamer une insertion professionnelle. Ça nous paraît donc incohérent de demander la cessation d’activité de prostitution pour bénéficier de ce titre. »Appel d’airPlusieurs amendements – de la sénatrice EELV Esther Benbassa, du socialiste Jean-Pierre Godefroy et de la communiste Laurence Cohen – ont été déposés et prévoient la délivrance de plein droit d’une autorisation provisoire de séjour d’un an, non conditionnée à la cessation stricte de l’activité de prostitution. Ceux qui s’y opposent considèrent qu’ils peuvent constituer un appel d’air. « Sous prétexte de ne pas vouloir faciliter la prostitution en accordant un droit au séjour, les parlementaires proposent d’encadrer strictement l’attribution des titres de séjour, considérant que ce dispositif serait détourné par les réseaux de traite », regrette la Cimade dans son communiqué.Laurence Cohen analyse ces résistances : « On est dans un climat très tendu à l’égard des personnes condamnées à l’exil. On considère l’étranger comme quelqu’un qui resquille et les prostituées comme des délinquantes. »D’après un dispositif déjà existant, une personne prostituée peut obtenir une carte de séjour si elle coopère avec la police pour démanteler un réseau de traite, à travers le dépôt d’une plainte ou d’un témoignage. Dans les faits, les préfectures y ont peu recours : « En 2014, sur les 210 000 nouveaux titres de séjour accordés, seulement 63 ont été délivrés sur ce motif, toute situation d’exploitation confondue, rappelle la Cimade. Ce chiffre est ridiculement bas quand on sait qu’entre 20 000 et 40 000 personnes se prostituent en France, principalement des personnes en situation irrégulière. »Julia PascualJournaliste au Monde Denis Cosnard Retour au tribunal de commerce de Marseille pour la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM). L’avenir de cette compagnie maritime en difficulté sera au centre d’une audience importante prévue mercredi 14 octobre à 13 h 30. Celle-ci pourrait permettre de désigner enfin un repreneur afin de relancer cette entreprise majeure pour la Corse.Pourquoi cette audience a-t-elle lieu ?La SNCM, dont les ferries font la navette entre Marseille, la Corse et le Maghreb, perd de l’argent depuis des années, malgré d’importantes subventions publiques. La société a été placée en dépôt de bilan en novembre 2014, son actionnaire majoritaire, Transdev (filiale commune de Veolia et de la Caisse des dépôts), ayant décidé d’arrêter les frais. Depuis, l’entreprise cherche un repreneur. Différentes audiences ont déjà eu lieu pour examiner les offres en lice, mais aucune n’a été conclusive. Faute de candidat assez crédible à leurs yeux, les juges marseillais ont repoussé leur choix à plusieurs reprises. L’audience de mercredi pourrait être l’occasion de trancher, enfin.Qui sont les candidats en concurrence ?Longtemps considéré comme favori, le groupe de transport et de logistique STEF a annoncé le 9 octobre qu’il se retirait du dossier, faute d’avoir obtenu toutes les garanties dont il avait besoin. Trois candidats demeurent sur les rangs : l’ancien directeur du port de Marseille Christian Garin, l’entrepreneur corse Patrick Rocca, et une centaine de grands clients de la SNCM réunis sous la bannière Corsica Maritima.Mais l’armateur franco-tunisien Daniel Berrebi (Baja Ferries), qui avait déposé une première offre en juin, puis s’était allié à STEF en septembre, souhaite présenter une nouvelle candidature. Cette fois-ci, il ne se limiterait plus à reprendre l’activité vers le Maghreb, comme le prévoyait le partage des rôles avec STEF. Il entend remettre une offre globale, et assure avoir obtenu un financement de 50 millions de dollars (environ 44 millions d’euros) auprès de « financeurs externes », qui s’ajoute à la « trésorerie conséquente » de son groupe, évaluée à 29 millions d’euros.Quand les juges vont-ils trancher ?S’il ne choisit qu’entre les trois candidats officiels, le tribunal peut aller vite et rendre sa décision en quelques jours, après délibéré. Mais le retrait du groupe STEF, un candidat auquel les juges avaient donné plusieurs coups de pouce, est susceptible de changer la donne. Il pourrait inciter le tribunal à rouvrir une procédure afin de donner la possibilité à Daniel Berrebi ou d’autres de présenter de nouvelles offres.Durant l’été, la SNCM a bénéficié de la baisse des prix du carburant et enregistré une activité soutenue, notamment avec le Maghreb, si bien que la trésorerie n’est pas à sec. Les juges peuvent donc se donner un peu de temps.Sur quels critères les juges vont-ils choisir le repreneur ?Pour trancher, le tribunal s’appuie sur un rapport des administrateurs judiciaires, ainsi que sur l’avis du procureur et celui des différentes parties prenantes, dont le comité d’entreprise. Plusieurs critères sont pris en compte simultanément : le prix offert, le nombre de salariés repris (environ la moitié des postes risquent de disparaître), la solidité du montage financier, le sérieux du plan de redressement proposé…En s’appuyant sur cette batterie de critères, les juges marseillais avaient rejeté en juin les offres de Patrick Rocca, Christian Garin et Daniel Berrebi. Mais ils peuvent estimer à présent que ces candidats ont amélioré leurs offres. Quant au consortium Corsica Maritima, c’est la première fois que son offre est soumise aux juges.Lire aussi :SNCM, des vies à l’eauDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent et Gary Dagorn   L’Insee a livré, mardi 13 octobre, une étude sur les flux migratoires entre 2006 et 2013. Et elle bat en brèche un grand nombre de clichés qui peuplent le débat, récurrent, sur l’immigration en France. En voici quelques-uns :1. Non, le solde migratoire n’a pas « explosé » depuis dix ans, il a diminué33 000C’est le solde migratoire net en 2013 en France, soit la différence entre entrées sur le territoire (immigration) et sorties. Il est trois fois moins élevé qu’en 2006 (+112 000 personnes).Si on regarde l’évolution, on constate une mobilité accrue : les deux chiffres des entrées et des sorties ont augmenté depuis 2006, le premier ralentissant sa progression quand le second l’accélère. #container_14447249279{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14447249279{ height:500px; } #container_14447249279 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14447249279 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14447249279 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14447249279 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Solde migratoire de 2006 à 2013Entrées (immigration) et sorties (expatriation) du territoire, et solde net(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Non, les immigrés ne « remplacent » pas les Français16 %C’est la contribution de l’immigration à l’augmentation de la population : entre 2006 et 2014, la France a gagné 2,6 millions d’habitants. Sur ce total, le solde migratoire contribue à hauteur de 400 000 personnes. Ramené en pourcentage, on comptait 8,13 % d’immigrés nés à l’étranger en 2006, on en compte désormais 8,92 %. Les Français nés en France représentaient 89,07 % de la population en 2006, 88,42 % l’an dernier. #container_14447294777{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14447294777{ height:500px; } #container_14447294777 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14447294777 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14447294777 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14447294777 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Composition de la population par origine, en 2006 et 2013(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); 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Oui, les retours d’expatriés représentent le quart des entrées en France77 000C’est le nombre de retours en France de Français expatriés en 2013. Sur 332 000 arrivées, 70 % (235 000) correspondent à de l’immigration, 23 % (77 000) à des retours d’expatriés, et 7 % (20 000) à des arrivées de personnes nées françaises à l’étranger. #container_14447267323{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14447267323{ height:500px; } #container_14447267323 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14447267323 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14447267323 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14447267323 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Entrées en France entre 2006 et 2013Selon l'origine des personnes.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Non, la « fuite des cerveaux » n’est pas en pleine hausse197 000C’est le nombre de personnes nées en France et ayant quitté le territoire en 2013. Un chiffre qui reste relativement stable depuis 2009. La hausse des départs s’explique donc surtout par le nombre d’immigrés qui quittent la France, 95 000 en 2013 contre 29 000 sept ans plus tôt. #container_14447259049{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14447259049{ height:500px; } #container_14447259049 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14447259049 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14447259049 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14447259049 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Sorties du territoire de 2006 à 2013Pour les personnes nées en France, immigrées et nées françaises à l'étranger(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Selon un sondage IFOP, rendu public lundi 12 octobre et réalisé pour le Groupement de pharmaciens PHR, sept Français sur dix n’envisagent pas de se faire vacciner contre la grippe. Parmi eux, 52 % invoquent l’inutilité du vaccin et 22 % le jugent risqué. Pour y remédier, l’assurance-maladie lance mardi 13 octobre une vaste campagne : « Grippe : pour éviter l’hospitalisation, passez à la vaccination ».Disponible depuis lundi 12 octobre dans les pharmacies, le vaccin devrait être beaucoup plus efficace cette année par rapport à celui de l’an dernier. En effet, il prend en compte la souche du virus H3N2 qui a sévi de façon dominante à l’hiver 2014-2015, et qui n’était pas présente dans le vaccin. L’efficacité n’avait été de l’ordre que de 30 %.Un courrier à près de 10 millions de Français dits « à risque »« Le taux de protection est connu et constant pour la plupart des vaccins, mais dans le cas de la grippe, il varie d’une année et sur l’autre », a souligné le professeur Robert Cohen (pédiatre et infectiologue) lors d’une conférence de presse organisée lundi à l’initiative du laboratoire Pfizer.Les autorités sanitaires insistent sur la gravité potentielle de la grippe – la plus sévère depuis 2010 – qui a entraîné l’hiver dernier 18 300 décès, dont 90 % chez des personnes de plus de 65 ans, selon les données de l’Institut de veille sanitaire (InVS). Au total, 2,9 millions de personnes ont consulté pour syndrome grippal.Près de 10 millions de Français dits « à risque » vont recevoir un courrier de l’Assurance-maladie qui leur permet de se faire vacciner gratuitement. Ce sont les personnes âgées de plus de 65 ans (à 80 %) et celles atteintes de certaines pathologies : insuffisance cardiaque, pulmonaire, asthme…Recul des vaccinationsLe professeur Joël Gaudelus (ancien chef du service de pédiatrie de l’hôpital Jean Verdier, Bondy) insiste aussi sur la recommandation de vacciner les femmes enceintes. « Le bénéfice est double : pour la future mère, car la grossesse augmente le risque de complications de la grippe, et pour l’enfant, qui est ainsi protégé jusqu’à six mois de vie. »Sévère l’an dernier en raison de la mutation du virus, la grippe a aussi été grave en raison de la faible couverture vaccinale, qui ne cesse de baisser depuis 2009, déplorent les autorités sanitaires : 46 % des assurés à risque ont eu recours au vaccin lors de l’hiver 2014, soit un recul de 2,8 points par rapport à 2013.« Même s’il ne constitue par le rempart absolu contre la contamination, le vaccin est le moyen le plus efficace pour réduire les risques de développer des formes graves de la grippe, pouvant entraîner une hospitalisation, voire le décès chez les sujets fragiles », indiquent les autorités sanitaires.La grippe n’est pas anodine chez les enfants en bas âge, note aussi le professeur Joël Gaudelus. « Le taux d’hospitalisation pour grippe des enfants de moins d’un an est supérieur à celui des personnes de plus de 65 ans », explique-t-il. En outre, les enfants contribuent pour beaucoup à la diffusion des virus grippaux.Il est donc nécessaire pour les pouvoirs publics d’augmenter la vaccination. Si la couverture vaccinale atteignait le taux recommandé par l’OMS (75 %), près de 3 000 décès seraient évités chaque année, indique le bulletin épidémiologique hebdomadaire publié mardi par l’InVS.Défiance généraliséeL’argument de l’inefficacité du vaccin est utilisé notamment par le controversé professeur Henri Joyeux qui estime que le vaccin antigrippe est une « arnaque des laboratoires », et dénonce le manque de transparence et les effets secondaires possibles des vaccins. Des arguments qui ont un large écho auprès du public.Face à la défiance généralisée, Marisol Touraine, ministre de la Santé, a annoncé cet été un débat national et a commandé un rapport sur la politique vaccinale à Sandrine Hurel, ancienne députée de Seine-Maritime (PS). « Les autorités de santé devront s’engager et communiquer », a insisté, lors des entretiens de Bichat, le professeur Daniel Floret, président du Comité technique des vaccinations.Lire aussi :La vaccination, ça se discuteIl y a urgence : les spécialistes de la vaccination rappellent qu’une diminution de la couverture vaccinale peut entraîner des épidémies sévères, comme par exemple celle de rougeole qui a sévi en France entre 2008 et 2011, à l’origine de plus de 1 000 pneumopathies graves, et dix décès.Sandrine CabutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalistePascale SantiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.10.2015 à 09h49 • Mis à jour le13.10.2015 à 15h53 | Laurent Borredon Ils vont manifester sous les fenêtres de Christiane Taubira, mais ce n’est ni la garde des sceaux, ni même le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, qu’ils veulent voir : leur objectif, c’est un rendez-vous avec François Hollande. L’ensemble des syndicats de policiers, tous corps confondus – gardiens de la paix et gradés, officiers, commissaires – appelle au rassemblement devant le ministère de la justice, place Vendôme, mercredi 14 octobre, et devant les palais de justice dans le reste de la France.Cette mobilisation unitaire, inédite depuis 2001, pourrait réunir au-delà de 5 000 fonctionnaires à Paris. Le chiffre serait important pour une profession contrainte de manifester sans faire grève.L’ampleur attendue de ce mouvement, mais aussi surtout le lieu de la manifestation – place Vendôme – et les souvenirs qu’il ravive – en 1983, une manifestation non autorisée avait secoué le gouvernement de gauche – devaient conduire le ministre de l’intérieur à tenter, mardi, de rassurer les forces de l’ordre. M. Cazeneuve, qui a prononcé son discours annuel devant les chefs de la police et de la gendarmerie, mardi matin, s’est dit conscient des difficultés et promettre des mesures catégorielles (salaires, renforcement des équipements…). Mais n’a pas convaincu les syndicats, qui ont fait part de leur grosse déception à la sortie.#Cazeneuve Au final, pas de gde annonce pr calmer la grogne des policiers. Le ministre attend le résultat de la mobilisation de demain...— LaurentBorredon (@Laurent Borredon)require(["twitter/widgets"]);Pourquoi cette manifestation est-elle organisée et quelles sont les demandes des policiers ?Le déclencheur est la fusillade lors de laquelle un policier de la brigade anticriminalité (BAC) âgé de 36 ans a été grièvement blessé, le 5 octobre, à l’Ile-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). L’auteur des coups de feu, Wilston B., 24 ans, était un détenu en fuite qui n’avait pas réintégré la prison du Réau (Seine-et-Marne) après une permission de sortie, le 27 mai.Lire aussi :Fusillade de L’Ile-Saint-Denis : un braqueur mis en examen pour « tentative de meurtre sur un fonctionnaire de police »Comme l’explique un haut responsable policier, « le contexte est mobilisateur : le fait en lui-même est grave, il touche les BAC [brigades anticriminalité], qui sont les plus exposées, et dans le 93, l’un des départements les plus difficiles. La charge symbolique est forte. Et tout le malaise remonte à la surface, même si ça n’a aucun rapport : les moyens, la réponse pénale, etc. C’est toujours le même discours depuis des années, bien sûr. Mais cette fois-ci, il y a toute la fatigue accumulée depuis janvier ».La réponse gouvernementale à la fusillade de l’Ile-Saint-Denis n’a fait qu’aggraver l’ire des policiers. La proposition de Christiane Taubira d’imposer une escorte pour certains détenus, c’est-à-dire de créer une charge supplémentaire pour les forces de l’ordre, est rejetée en bloc.« C’est une annonce alambiquée, infaisable, à côté de la plaque. On attendait autre chose », déplore Philippe Capon (UNSA-Police). « Le gouvernement réagit de manière parcellaire, une fois de plus, alors qu’il faut un plan global », dénonce Jean-Claude Delage (Alliance-Police nationale, premier syndicat chez les gardiens de la paix).Lire aussi :Christiane Taubira veut réformer les sorties de détenusLes responsables syndicaux doivent encore préciser leurs revendications communes dans la foulée de la manifestation. « C’est un mouvement particulier, parce que né de l’émotion. Mais il ne s’agit pas de mettre la pression une fois et puis de ne plus en parler, il faut trouver un espace de négociation », ajoute Nicolas Comte, secrétaire général adjoint d’Unité-SGP-Police (deuxième chez les gardiens de la paix).Tous reconnaissent l’effort du gouvernement sur les moyens et les effectifs depuis 2012. L’accent devrait donc porter sur la demande d’une réforme pénale. « Nous voulons une procédure pénale efficace, avec une phase policière simplifiée », explique Céline Berthon, du Syndicat des commissaires.Qui appelle à la manifestation ?Si l’ensemble des syndicats appellent à des rassemblements, c’est le syndicat Unité-SGP qui est à l’origine de la manifestation, annoncée dès le jeudi 8 octobre. L’organisation, qui a perdu sa première place aux élections professionnelles de décembre 2014 au profit d’Alliance (proche de la droite), joue ici sa renaissance.Essorée par des années de crise interne, identifiée au suivisme des politiques menées par Manuel Valls puis Bernard Cazeneuve Place Beauvau, elle s’est dotée d’une nouvelle équipe de direction début septembre.Pourquoi avoir choisi d’aller manifester place Vendôme ?Le syndicat Unité-SGP assume le choix d’un lieu symbolique, mais risqué. « Nous avons prévu un gros service d’ordre », assure M. Comte. Les organisateurs assurent qu’ils seront attentifs aux tentatives d’infiltration politique ou aux slogans déplacés.En 1983, une manifestation non autorisée place Vendôme menée par des syndicats proches de la droite et de l’extrême droite avait secoué le ministère de l’intérieur. Les fonctionnaires, qui protestaient après la mort de deux des leurs dans un affrontement avec Action directe, avaient défilé au cri de « Badinter, assassin ! »Les leaders avaient été sanctionnés, le directeur de la police remplacé, mais les occupants de la Place Beauvau, Gaston Defferre et son secrétaire d’Etat, Joseph Franceschi, ne s’en étaient jamais remis politiquement.Depuis jeudi, la préfecture de police et la direction générale de la police nationale ont tenté, en vain, de convaincre les organisateurs de changer de lieu. La marge de manœuvre des autorités est inexistante. Interdire la manifestation, c’est laisser la place aux « coordinations » et autres mouvements « spontanés » organisés grâce à des chaînes de SMS ou Facebook et souvent noyautés, dans un passé récent, par des personnalités proches de l’extrême droite.Une ultime tentative de négocier une modification du parcours contre une entrevue avec Manuel Valls à Matignon a échoué : c’est bien l’Elysée qui est dans le viseur des syndicats. Une rencontre avec François Hollande avait été promise après les attentats des 7 et 9 janvier, sans suite.Pourquoi les syndicats de policiers en appellent-ils directement à M. Hollande ? Si la défiance envers la garde des sceaux n’est pas une surprise – « nous ne voulons pas la voir, de toute façon, elle n’écoute pas », tranche Patrice Ribeiro (Synergie-officiers) –, la demande est également un désaveu pour Bernard Cazeneuve. Le ministre de l’intérieur se félicitait encore, mi-septembre, dans Le Point, de son « autorité dans la maison » et du « respect de [ses] hommes ». Aujourd’hui, il semble plutôt qu’ils doutent de sa capacité à faire avancer les dossiers : « Est-ce que le ministre de l’intérieur a la main ? Pas sûr… », s’interroge M. Capon.Dernière maladresse, M. Cazeneuve a attendu le dernier moment, lundi, pour convier les secrétaires généraux des syndicats à assister à son discours annuel devant les chefs de la police et de la gendarmerie mardi matin. Une invitation tardive, et mal reçue. Au moins deux organisations, Alliance et Synergie, devraient snober le rendez-vous. « Nous ne sommes plus dans le schéma où l’on vient écouter de bonnes paroles. On veut des actes », explique M. Delage.Lors de son discours, mardi matin, le ministre devrait assurer aux forces de l’ordre qu’il est conscient de leurs difficultés… tout en leur assignant la multitude de priorités habituelles, des vols sur les exploitations agricoles à la lutte antiterroriste. Il doit également promettre des mesures catégorielles pour améliorer la fiche de paye des policiers et un renforcement des équipements des unités anticriminalité.Les mesures évoquées par le gouvernement vont-elles suffire ? A l’automne 2001, après la mort de deux policiers et plusieurs semaines de manifestations, qui avaient rassemblé jusqu’à 15 000 personnes, le gouvernement de Lionel Jospin avait dû concéder plus de 1 milliard de francs (152 millions d’euros) de coup de pouce et une révision de la loi sur la présomption d’innocence. Mais il avait provoqué une réaction en chaîne : une grogne des gendarmes, puis de pans entiers de la fonction publique.L’autorité et la crédibilité du gouvernement en avaient pris un coup, à quelques mois de la présidentielle de 2002. Les manifestations de policiers ne sont jamais de bon augure pour la gauche au pouvoir.Laurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.10.2015 à 08h40 • Mis à jour le13.10.2015 à 12h16 C’est dans une ambiance lourde qu’a repris à Tours, mardi 13 octobre, le procès de l’affaire des « mariages chinois ». Il avait été interrompu avant son ouverture, le 7 avril, par le suicide du sénateur socialiste et ancien maire de la ville, Jean Germain, qui s’était tué d’une décharge de fusil de chasse quelques instants avant le début de l’audience. Son geste avait semé la consternation parmi les Tourangeaux et dans la classe politique française, qui lui a rendu hommage.C’est l’organisation, entre 2007 et 2011, de « Noces romantiques en Touraine », qui est à l’origine de cette affaire dite « des mariages chinois ». Ces séjours comprenaient des visites de châteaux de la Loire et de la ville de Tours. Le maire, ceint de son écharpe tricolore, posait pour la photo au côté de couples chinois qui venaient de renouveler symboliquement leurs vœux devant lui.L’organisation de ces « mariages » était pilotée par une société dont la gérante, Lise Han, qui fait figure de principale accusée, comparaît devant le tribunal correctionnel de Tours. Originaire de Taïwan, elle a été mise en examen le 25 janvier 2013 pour « escroquerie », « prise illégale d’intérêt » et « recel de fonds publics ». Embauchée en 2008 au cabinet du maire Jean Germain, puis par la société d’économie mixte (SEM) chargée du tourisme tourangeau, Mme Han continuait en sous-main de tirer les ficelles de cette société, même après avoir officiellement démissionné de ses fonctions dirigeantes, selon les magistrats instructeurs.« Je suis très très triste. Ce procès s’ouvre devant le cercueil de Jean Germain », a déclaré Lise Han lors de son arrivée mardi au palais de justice.Lire aussi : La marieuse chinoise de Tours était trop belle« Leur conscience les poursuivra »Le 30 octobre 2013, Jean Germain avait à son tour été mis en examen des chefs de « complicité de prise illégale d’intérêts et de détournement de fonds publics ». Il devait échouer ensuite aux dernières élections municipales, alors qu’il briguait un quatrième mandat. Dans la lettre d’adieu rédigée avant de se tuer, Jean Germain a jeté l’anathème sur « les actions de Mme Han et les mensonges peureux de M. [Jean-François] Lemarchand », le directeur de la SEM, qui avait recruté Mme Han après qu’elle eut été remerciée par le maire de Tours. « Leur conscience les poursuivra », a-t-il prédit.Outre Mme Han, M. Lemarchand doit aussi comparaître à partir de mardi devant le tribunal correctionnel de Tours avec M. Vien Loc Huynh, le gérant officiel de la société de Mme Han, et François Lagière, l’ancien directeur de Jean Germain.« Qu’on ne compte pas sur [ma cliente] Lise Han pour charger Jean Germain de maux dont il ne peut pas répondre », a promis avant l’ouverture de l’audience son avocat, Gérard Chautemps. « Après le suicide de Jean Germain, il y aura nécessairement des questions auxquelles il ne pourra pas y avoir de réponse, mais cela ne change rien : les marchés [pour l’organisation des mariages chinois] ont été passés de manière régulière et les prestations ont été fournies », a-t-il ajouté.Pour l’ancien avocat de Jean Germain, Me Dominique Tricaud, « ce procès va se tenir comme il le devait dès le départ : en l’absence de Jean Germain ». « Cela permettra de constater qu’il peut parfaitement se dérouler sans lui, et apporter ainsi la preuve qu’il n’avait rien à voir avec cette affaire », a-t-il déclaré.Lire aussi :L’honneur perdu de Jean Germain 12.10.2015 à 17h27 | Johan Theuret (Président de l’Association des DRH des grandes collectivités) Aujourd’hui, la fonction publique devrait, sur le plan social comme sur le plan de la performance, être un modèle pour l’ensemble du monde du travail. Cependant, elle rencontre des difficultés à répondre à l’évolution de la société et elle échoue à trouver des solutions dans certains domaines particulièrement sensibles.La principale raison à cette difficulté d’adaptation est la complexité dans laquelle s’enferme le statut de la fonction publique au fur et à mesure des réformes : aujourd’hui la plupart des Français ignorent tout du secteur public et considèrent que la fonction publique n’est ni compréhensible, ni accessible.Lire aussi :« L’Etat employeur » à la dériveL’opinion publique ignore les conditions de fonctionnement et les perspectives de carrière des métiers du secteur public, et soupçonne les fonctionnaires de bénéficier d’un régime extrêmement favorable.C’est pourquoi, il est légitime de se demander si le statut est encore adapté à la France et aux services publics. La réponse à cette question est oui. L’Etat, comme les hôpitaux et les collectivités locales, a besoin d’agents avec une réelle motivation pour le service public menant une grande partie de leur carrière au sein de la fonction publique en apportant ainsi une mémoire, une continuité et des réflexes d’action publique qui ne sont pas les mêmes que ceux des activités privés.Harmonisation et simplification des rémunérationsPour autant, préserver le statut ne doit pas empêcher sa véritable modernisation. Si le concours doit garantir l’accès à l’emploi public de manière égale à tous les candidats, il faut prendre en compte que le concours constitue pour de nombreuses personnes un obstacle et qu’il n’est pas source d’équité. Seule une minorité maîtrise les rouages pour le préparer et le réussir.Pour que la fonction publique paraisse ouverte à tous, il est indispensable de préserver le principe du concours mais surtout de le faire évoluer. Les candidats qui ont acquis une qualification ou une expérience professionnelle avérée pourraient être recrutés grâce à des concours sur titre (les apprentis, les titulaires d’un diplôme permettant d’exercer dans des professions réglementées…).De même, il est enfin temps d’admettre que les administrations ont aussi besoin d’agents sous contrat, notamment des jeunes, qui souhaitent s’engager dans des actions d’intérêt général pour des périodes limitées. Il faut donc donner au contrat une place spécifique et ne plus le concevoir comme un substitut.Autre besoin de modernisation, l’harmonisation et la simplification des rémunérations. Un véritable statut de la fonction publique devrait tendre vers un régime harmonisé des rémunérations à niveau égal de responsabilité et de compétences. Par ailleurs, les grilles indiciaires et les conditions d’avancements entre les catégories devraient être alignées pour supprimer les différences inéquitables de déroulement de carrière. Tout ceci obligerait enfin à créer un véritable marché de l’emploi public transparent, où chacun pourrait répondre à toutes les demandes qu’il souhaite.Le licenciement plus un tabouModerniser le statut passe aussi par une modernisation de la gestion des ressources humaines des employeurs publics, davantage accaparée, encore aujourd’hui, par la gestion administrative que par la gestion humaine des agents. Le statut est aujourd’hui complexe avec des régimes statutaires parfois illisibles et des règles de gestion trop lourdes.Il conviendrait de faciliter les reclassements et reconversions en simplifiant les procédures. L’accompagnement des carrières parait indispensable pour que les agents puissent bénéficier de réelles reconversions professionnelles.Réaliser un « bilan de carrière » au milieu de la vie professionnelle d’un agent permettrait d’examiner attentivement les possibilités d’évolution professionnelle des agents. Cela devrait concerner en premier lieu les agents qui exercent des métiers dits pénibles pour anticiper les éventuelles interruptions de carrières. Il devrait aussi être mis en place des cessations progressives d’activité qui permettraient de gérer un allégement des fins de carrière des agents touchés par des inaptitudes.Enfin, en le sortant de la compétence des conseils de discipline, le licenciement pour insuffisance professionnelle ne devrait plus être un tabou. Rendu impossible, tant par la lourdeur des procédures que par la jurisprudence administrative, il conviendrait, pour faire face aux situations exceptionnelles entachant la crédibilité du service public, plutôt de le simplifier et d’offrir de véritables garanties d’accompagnement aux personnes licenciées.Restaurer la confianceOn ne compte plus les rapports proposant les réformes nécessaires. Pourtant, loin d’être une œuvre figée dans le temps, la fonction publique ne dispose plus du cadre juridique adapté aux besoins de la gestion des personnels. Alors qu’aujourd’hui, ils sont confrontés à des idées reçues, il semble urgent de restaurer la confiance dans les fonctionnaires.Cela nécessite en effet de fournir les instruments permettant de recruter le personnel nécessaire pour mener à bien l’ensemble des missions qui lui sont confiées et de simplifier le statut pour qu’il comporte suffisamment de souplesse pour une gestion moderne des ressources humaines.En effet, à l’identique du code du travail qui doit être simplifié, une modernisation du statut doit être engagée pour répondre aux enjeux des ressources humaines de la fonction publique.Johan Theuret (Président de l’Association des DRH des grandes collectivités) Lucie Soullier (avec Adea Guillot et Elisa Perrigueur) Pour connaître l’histoire d’Asma, il aura fallu trois personnes et un téléphone. Asma a 18 ans. Son fils, Zakaria, est né en Syrie il y a à peine deux mois. Ils ont tenté de traverser la mer Egée, depuis une plage turque, mais le bateau pneumatique s’est renversé à quelques mètres de la côte. Elle raconte sa mésaventure en arabe, la bouche collée au téléphone que lui tient son compagnon. Une application installée sur l’appareil permet de traduire sa voix en turc. Ne manque plus qu’à trouver un Turc anglophone pour enfin comprendre son récit. Un exemple parmi des dizaines, témoignant de la difficulté d’accéder aux récits des femmes migrantes.Que pense de son odyssée cette jeune Afghane de 17 ans, croisée à Subotica en Serbie, mariée depuis trois mois et partie sur les routes avec son nouveau mari depuis 50 jours ? Et cette mère Somalienne, sauvée de la mère Egée par les gardes-côtes turcs ? Ou encore cette Erythréenne d’une vingtaine d’années, vivant au milieu de la jungle de Calais ? Pour les journalistes du Monde partis à la rencontre des migrants depuis quelques mois, la question reste souvent sans réponse. Parce que — moins scolarisées dans leur pays d’origine — peu d’entre elles parlent anglais, parce qu’elles ont peur de raconter, et parce que leurs récits passent par un filtre, celui d’une association, d’un mari ou d’un frère. « Les femmes sont plus difficiles à approcher, même pour moi », confie Faustine Douillard, la coordinatrice de France Terre d’asile à Calais.Derrière les blessures des enfantsPour les atteindre et connaître leur histoire, à Izmir, en Turquie, une assistante sociale a trouvé des médiateurs de choix : leurs enfants. Dans le centre de Varyant, un quartier défavorisé de la ville balnéaire turque, Mehtap Alisan organise des ateliers mère-enfant, destinés aux Turques comme aux migrantes, Syriennes la plupart du temps. Arrivée d’Alep il y a deux ans, Jumen y vient avec plaisir, pour « apprendre le turc, et moins s’ennuyer à la maison », explique-t-elle en regardant son fils fabriquer une chenille en papier. Ici, les maris trop pris par leur travail ne passent que rarement. Et l’environnement féminin délie les langues. Le lieu ne propose pas de cours de turc à proprement parler, mais un mélange des cultures qui permet de socialiser. « Comment on dit ‘regardez-moi’[en arabe] ? » Même Mme Alisan apprend quelques rudiments d’arabe au contact des souvent très jeunes mamans.Quelques rues plus loin, l’ASAM (Association de solidarité avec les demandeurs d’asile et les migrants) donne des conseils juridiques et médicaux aux réfugiés. Là encore, les enfants sont une fenêtre pour approcher les femmes. « Elles viennent souvent parce qu’elles sont inquiètes pour leurs enfants, précise la psychologue, Şule Üzümcü. Parce qu’ils crient la nuit ou qu’ils font pipi au lit alors qu’ils ont passé l’âge. » Et en creusant, la psychologue découvre les blessures des mères. La guerre, évidemment. Six mois après avoir quitté Alep, Kadriye raconte qu’elle courbe encore l’échine lorsqu’elle entend passer un avion. Mais aussi les violences subies sur la route. Mme Üzümcü a entendu « mille histoires ici. Mais après, on fait ce qu’elles veulent. Si elles veulent porter plainte, on les emmène. Sinon ça reste entre nous. » Secret professionnel.Cette approche fonctionne avec les migrantes qui s’installent quelque temps en Turquie. Pas pour les Syriennes de Basmane, le quartier d’Izmir où se regroupent les candidats à la traversée vers la Grèce. Sur ce carrefour, elles restent à peine quelques jours, le temps de trouver un passeur et de prendre la mer. Ces femmes n’ont pas de contact avec les travailleurs sociaux du quartier.Lire aussi :En Turquie, dans la petite Syrie d’Izmir, l’économie parallèle des réfugiésAccoucher sur la route« Ici, les femmes viennent surtout lorsqu’elles sont enceintes, » explique Sibel Yilmaz Sagliner, assistante sociale. Et il faut batailler pour qu’elles puissent accéder à des soins médicaux, même si la Turquie les prend mieux en charge. Il y a deux ans, les réfugiés n’avaient aucune couverture de santé, l’assistante sociale les amenait donc elle-même chez les médecins qui acceptaient de les soigner gratuitement. Elle avait dressé une liste des bons samaritains. Désormais, les réfugiés enregistrés peuvent aller à la maternité gratuitement. « Mais les médicaments sont chers », soupire Hanen, une Syrienne installée en Turquie depuis un an. Et l’accès aux hôpitaux n’est pas le même dans tous les pays traversés.Or, de la Turquie à Calais, les femmes enceintes ou serrant de très jeunes enfants, nés pendant le voyage, sont de plus en plus nombreuses sur les routes migratoires. Une impression que viennent confirmer les chiffres de Christophe Boulierac, porte-parole de l’Unicef : parmi les 3 000 migrants qui transitaient chaque jour par la Macédoine début septembre, un tiers était des femmes et des enfants. Contre 10 % en juin. « Autre détail important, mais ce n’est pas un détail, ajoute M. Boulierac, environ 12 % des femmes sont enceintes. »Une augmentation qui a également frappé Alexandra Krause de la branche de Skopje de l’UNHCR, à la frontière macédonienne. « Probablement parce qu’elles savent que la frontière est ouverte [la Macédoine a fermé puis réouvert sa frontière entre le 21 et 23 août, médiatisant ainsi son ouverture] et qu’il est possible de prendre le train assez rapidement. » Alors qu’auparavant, les hommes partaient souvent en premier, rejoints par femmes et enfants lorsqu’ils étaient installés, le voyage se fait désormais en famille. Notamment dans la communauté syrienne. A Calais, Faustine Douillard de France Terre d’Asile avoue même moins s’inquiéter pour une Syrienne arrivant seule que pour d’autres nationalités. « On sait que la communauté syrienne, plus nombreuse, va jouer un rôle protecteur. Les Erythréennes, elles, sont souvent plus isolées. »Viols et violencesPour celles qui avancent seules sur la route, tout est plus risqué. Pour assurer leur sécurité, certaines se regroupent, souvent par région d’origine. D’autres se mettent sous la protection d’un homme, plus ou moins bienveillant. A Athènes, une jeune Afghane de 19 ans racontait ainsi avoir acheté sa protection en épousant sur la route le chef du groupe afghan qui les encadrait. L’union avec cet homme de 50 ans, lui-même déjà marié deux fois, avait arrêté les tentatives de viols par ses camarades de marche, des paysans afghans ultra-conservateurs.Comme les hommes, les femmes font face à la violence des autres migrants, des passeurs… Voire des autorités. Mais, outre les coups et les humiliations, des témoins racontent ce qu’un rapport de Human Rights Watch (HRW), publié le 21 septembre, nomme des « gender specific violences », des violences spécifiques envers les femmes. Soit des agressions sexuelles, allant du harcèlement au viol.Une mère de famille syrienne rencontrée à son arrivée en France nous a ainsi confié avoir été témoin de viols de jeunes filles à l’intérieur du camp de Gazi Baba, en Macédoine. Avec force détails, elle a porté de graves accusations contre la police macédonienne qui selon elle réclamait des faveurs sexuelles contre de l’eau ou du pain. Un témoignage recoupé par une jeune femme du même groupe, qui raconte avoir été harcelée puis épargnée en prétendant être enceinte et déjà mariée.Ces témoignages sont corroborés par le rapport de Human Rights Watch, qui dénonce les violences policières envers les migrants en Macédoine :« Un ancien gardien a dit qu’au moins deux policiers du centre de détention [de Gazi Baba] s’étaient vantés d’avoir eu des relations sexuelles avec des détenues.« Ils m’ont dit ‘Si tu veux le faire, on peut arranger ça pour toi’. Ils ne se cachaient pas. Ils en étaient même fiers. »Extrait du rapport de Human Right WatchLire aussi :La Macédoine, nouveau purgatoire des migrants« Aucun moyen de les protéger »Depuis juillet, le camp-prison de Gazi Baba – aux conditions d’accueil « inhumaines et dégradantes » selon Amnesty international – a été fermé et vidé pour quelques mois, le temps d’être rénové. Quant aux accusations de violences par la police macédonienne, « aucune plainte n’a été déposée devant l’unité de contrôle interne au camp, ni devant le procureur général, la Croix rouge ou toute autre organisation internationale qui était en contact avec les personnes placées à Gazi Baba », a déclaré le porte-parole du ministère de l’intérieur, Ivo Kotevski. Dans une lettre publiée en réponse au rapport de HRW, le ministère ajoute que dans les 12 derniers mois de fonctionnement du camp, des mesures disciplinaires ont été prises à l’encontre de cinq policiers au total. L’un d’eux a été suspendu de son poste. Le ministère a également appelé HRW à lui transmettre tous les témoignages incriminant ses forces de police, afin de mener les investigations nécessaires.Reste qu’il n’est pas toujours simple pour les migrantes de raconter les violences qu’elles endurent avant de se sentir à l’abri, protégées par un toit et des papiers. A Calais, environ 200 femmes trouvent refuge chaque nuit dans le centre Jules Ferry. Mais d’autres, aussi nombreuses, sont refusées par manque de place. « L’Etat a annoncé un renforcement de la capacité d’hébergement, mais c’est long à se mettre en place », s’impatiente Vincent de Coninck, du Secours catholique calaisien.Chaque nuit – à la fermeture des portes du centre Jules Ferry, ouvert également aux hommes la journée – près de 200 migrantes doivent donc se faire une place au milieu des 4 000 hommes du bidonville. Entre les soupçons de prostitution et les violences qu’elle observe, Faustine Douillard de France Terre d’Asile se sent impuissante. « On peut leur dire de porter plainte, mais on n’a aucun moyen de les protéger ensuite. »Pour Vincent de Coninck, « ces femmes sont tout bonnement laissées en danger. » Abandonnées au milieu de la jungle. Comme cette jeune Eyrthréenne de 25 ans, dont des soignants racontaient l’histoire dans une tribune publiée le 7 octobre sur LeMonde.fr :« Elle avait passé la nuit dehors et paniquait à l’idée d’en passer une seconde, car des hommes avaient voulu l’emmener de force dans leur tente. Nous avons appelé le centre Jules-Ferry. Qui l’a inscrite en position 56 sur la liste d’attente. Nous nous sommes vus lui donner un duvet et lui trouver un petit coin dans la tente d’une autre Erythréenne. Le lendemain, on l’a trouvée en pleurs. On saura seulement que le mari de l’autre femme était revenu ivre dans la nuit. Elle gardera pour elle les détails. Et nous notre honte de ne pas l’avoir mise à l’abri. »Lire aussi :Dans la « jungle » de Calais : « Médicalement, ce que nous avons vu est inacceptable »Or, la seule solution pour les protéger, insiste Faustine Douillard, est justement là : la mise à l’abri. Et surtout, il faut « arrêter de laisser se développer des camps bidonvilles qui laissent la mainmise aux passeurs et aux trafics en tous genres ».Une option qui ne semble pas être celle prise par les autorités. La préfecture du Pas-de-Calais a en effet annoncé fin août que les femmes ne pourront désormais pas rester plus de trois mois dans le centre, sauf si elles demandent l’asile en France. Un « chantage à l’asile » que le délégué du Secours catholique juge dangereux : « On les pousse à prendre des risques pour passer en moins de trois mois, alors que traverser la frontière est de plus en plus difficile. » Et pour celles qui ne veulent pas rester en France mais ne parviennent pas à atteindre l’Angleterre en moins de trois mois ? M. de Coninck donne rendez-vous fin novembre pour connaître la réponse. « On verra s’ils les mettent dehors. »Lucie Soullier (avec Adea Guillot et Elisa Perrigueur)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Eric Leroux Lire aussi :Réforme des mutuelles : le guère payantA partir du 1er janvier 2016, toutes les entreprises proposeront une complémentaire santé et financeront au moins la moitié des cotisations. Les salariés vont devoir décrypter l’offre de leur employeur, vérifier que leurs enfants sont couverts, jongler avec de possibles options…Qui est concerné  ?Si la grande majorité des salariés des grandes entreprises sont déjà couverts, ce n’est pas le cas dans les petites structures. D’après le Haut Conseil pour l’avenir de l’Assurance-maladie, près d’un quart des salariés sont concernés, soit plus de quatre millions de personnes. Parmi elles, 90 % possèdent déjà une mutuelle individuelle et 10 % ne sont pas du tout couvertes.Qui est exclu  ?Les inactifs (sauf en cas de chôma­ge), les fonctionnaires et les non-salariés ne sont pas concernés. Les chômeurs bénéficieront gratuitement de la complémentaire santé de leur ancienne entreprise pendant 12 mois au ­maximum.Les CDD en bénéficient-ils  ?Oui, dès que la durée de leur contrat atteint au moins un mois. S’ils sont au chômage à la suite de ce contrat à durée déterminée, ils pourront conserver gratuitement la complémentaire de l’entreprise pendant une durée égale à leur contrat de travail (un an au maximum). Les intérimaires bénéficient d’un régime spécifique.Les contrats seront-ils protecteurs  ?La loi a défini un panier de soins minimal. Les contrats couvrent au moins le ticket modérateur, le forfait journalier hospitalier, les soins dentaires à hauteur de 125 % des tarifs de la Sécurité sociale et l’op­tique pour 100 à 200 euros. Soit l’équivalent d’une «  mutuelle  » ­individuelle très basique, qui couvre les plus gros risques mais ne compense guère les dépenses ­onéreu­ses mal prises en charge par l’Assurance-maladie (dépassements d’honoraires, prothèses et implants dentaires, optique ou le financement d’une chambre particulière en cas d’hospitalisation). Pour de jeunes salariés peu consommateurs de soins, ce contrat de base devrait largement suffire.La famille du salarié sera-t-elle couverte  ?Non, la loi ne l’impose pas. Conséquence  : les conjoints inactifs et leurs enfants peuvent ne pas être couverts par cette complémentaire santé. « En règle générale, les contrats couvrent toute la famille dans les grandes entreprises, mais ce n’est pas le cas dans les plus ­petites  », observe Olivier Pericchi, directeur général délégué du groupe d’assurances Henner.Faudra-t-il souscrire une surcomplémentaire  ?Dans les entreprises qui optent, a minima, pour le panier de base, il est probable que les assureurs proposent aux salariés des surcomplémentaires afin de bénéficier de remboursements plus étendus. Elles couvriront plus largement les dépassements d’honoraires, les frais dentaires… Vous serez libres de les choisir ou non.La surcomplémentaire ne sera pas cofinancée par l’entreprise et sera donc intégralement à la charge des salariés. Ces derniers pourront se tourner vers l’assureur ou la mutuelle de leur choix mais auront généralement intérêt à opter pour la surcomplémentaire que leur proposera l’assureur de l’entreprise. «  Celle-ci sera alors mieux articulée avec les garanties de base et évitera les doublons de garanties ou les trous dans la protection  », juge Françoise Louberssac, dirigeante d’April entreprise prévoyance. Mais attention aux prix de ces « options  ». Les courtiers en assurance observent que les assureurs bradent le prix du panier de soins minimal pour équiper les entreprises, car ils espèrent se rattraper ensuite sur les surcomplémentaires.Avec une surcomplémentaire, quelle sera la procédure pour être remboursé  ?Vous n’aurez rien à faire si vous avez choisi le même assureur que celui de l’entreprise. En revanche, si vous faites appel à une autre compagnie, vous devrez lui envoyer un justificatif des remboursements déjà reçus de la Sécu et de la complémentaire  : les procédures ne sont pas automatisées pour un deuxième assureur.Combien cela va-t-il coûter  ?Une couverture basique, reprenant le panier de soins minimal, sera facturée entre 15 et 30 euros par mois à l’entreprise et au sa­larié. « Pour une formule haut de gamme responsable, il faudra compter de 60 à 75 euros par mois environ  », estime M. Pericchi. La majorité des contrats se situeront entre ces deux extrêmes. Les entreprises financeront au moins la moitié des cotisations. La parti­cipation de l’employeur aux frais de la mutuelle étant assimilée à un revenu ­imposable, le salarié paiera des impôts sur cette somme. A cela s’ajouteront les frais éventuels des surcomplémentaires.Que faire de ma complémentaire individuelle actuelle  ?Vous pourrez la conserver jusqu’à son échéance. Ensuite, il faudra ­résilier votre contrat individuel, en informant l’assureur au moins deux mois avant l’échéance.Peut-on refuser l’assurance de l’entreprise  ?Oui, mais dans certains cas seulement et parfois uniquement de manière temporaire. Les cas de dispense concernent les salariés déjà en poste dans l’entreprise au moment de la mise en place du ­régime, si ce dernier procède d’une décision unilatérale de l’employeur et que la cotisation a pour conséquence de diminuer leurs ­revenus. En revanche, si le régime est mis en place par un accord ­collectif ou un référendum, cette exception ne peut être retenue.Autre cas de dispense  : lorsque le salarié bénéficie déjà d’une couverture obligatoire, par exemple par le biais du contrat collectif de son conjoint. De même, s’il est éligible aux dispositifs d’aide tels que la CMU-C (Couverture maladie universelle complémentaire) ou l’ACS (Aide au paiement d’une complémentaire santé), il peut aussi refuser la mutuelle. Enfin, l’assurance n’est pas obligatoire pour les CDD de moins de douze mois ou si la personne est rémunérée par plusieurs employeurs. Les salariés à temps très partiel pourront aussi dire non si la cotisation équivaut à 10 % ou plus de leur salaire. Enfin, les personnes déjà couvertes par un contrat individuel pourront être dispensées, mais seulement jusqu’à l’échéance de leur contrat individuel.Dans tous les cas, le salarié devra fournir à l’entreprise des preuves de la couverture existante ou du bénéfice des dispositifs d’aide.Que se passe-t-il lors du départ en retraite  ?L’assureur qui gère le contrat doit vous proposer le maintien des garanties existantes, mais il peut augmenter le tarif jusqu’à 50 %. Comme l’entreprise ne finance plus la cotisation, le coût risque de tripler pour le retraité. Le projet de loi de finances pour la Sécurité ­sociale 2016 prévoit d’intégrer une disposition imposant un délai de trois à cinq ans avant d’atteindre cette augmentation maximale. «  Le contrat d’entreprise n’est généralement plus adapté aux retraités. Il est souvent préférable d’opter pour un contrat individuel qui pourra coûter moins cher  », estime M. Pericchi.Et pour les salariés déjà couverts par leur entreprise  ?Pour eux, rien ne change… pour le moment. Parallèlement à cette réforme, les entreprises doivent en effet revoir les garanties de leurs contrats collectifs pour les adapter au cadre des contrats dits «  responsables  ». «  Au moins deux tiers des contrats devront être modifiés  », observe Bruno Chrétien, président de l’Institut de la protection sociale (IPS). Cela devrait se traduire par une diminution des remboursements de soins, notamment sur les dépassements d’honoraires, les soins dentaires et l’optique… et ainsi « tirer la couverture vers le bas  », selon M. Chrétien.LexiqueTaux de remboursement de la Sécurité sociale : le pourcentage du tarif (de convention ou de responsabilité) que rembourse la Sécurité sociale. Il varie entre 60 % et 100 %, selon les actes et soins prodigués.Ticket modérateur : le pourcentage du tarif non remboursé par la Sécurité sociale. Il atteint 30 % pour une consultation chez un médecin, 20 % sur l’hospitalisation…Tarif de convention : le tarif retenu par la Sécurité sociale pour calculer ses remboursements, appliqué par les professionnels « conventionnés » (et pour les médicaments) hors dépassement d’honoraires. En optique et pour les prothèses dentaires, les tarifs réellement pratiqués s’avèrent beaucoup plus élevés.Dépassement : toute somme facturée au-delà du tarif de convention, et donc non remboursée par la Sécurité sociale.Remboursement de 200 % : lorsque la mutuelle indique qu’elle rembourse à 200 %, cela signifie que l’assuré recevra deux fois le tarif de convention, remboursement de la Sécurité sociale compris. Exemple : pour une couronne dentaire, dont le tarif de convention est de 107,50 euros, le remboursement total (Sécurité sociale + mutuelle) s’élèvera à 215 euros. Soit entre la moitié et le tiers de la dépense consentie par le particulier.Participation forfaitaire : la somme systématiquement à la charge de l’assuré social (1 euro chez le médecin, 0,50 euro pour chaque boîte de médicaments…), qui n’est pas remboursée par les complémentaires dites « responsables ».Eric LerouxJournaliste au Monde Maryline Baumard Après des mois de tensions autour des campements insalubres regroupant des centaines de migrants dans le 18e arrondissement ou face à la gare d’Austerlitz, la Ville de Paris présente lundi 12 octobre « la mobilisation de la communauté de Paris pour l’accueil des réfugiés ». Ce programme de dix-huit engagements organise un accueil des migrants plus large que la norme édictée par le ministre de l’intérieur. Alors que Bernard Cazeneuve, à l’instar des autorités européennes, ne manque pas de rappeler régulièrement que contrairement aux demandeurs d’asile, les migrants économiques « n’ont pas vocation à rester en France », le plan parisien préconise, lui, que « chaque fois que cela est possible, ces engagements concernent, au-delà des réfugiés, l’ensemble des migrants venus chercher refuge à Paris ».La maire (PS) de Paris, Anne Hidalgo, met ainsi une nouvelle fois en avant un positionnement qui lui avait valu l’agacement du gouvernement avant l’été. Le 9 juin, Mme Hidalgo avait en effet proposé de créer à Paris des « centres de transit pour migrants ». Son idée avait été jugée politiquement dangereuse par un gouvernement inquiet de prêter le flanc aux accusations de laxisme en matière d’immigration. La maire de la capitale reprend aujourd’hui son idée, sous une forme moins ostentatoire. Le chef de l’Etat devait recevoir Mme Hidalgo lundi pour en discuter.« Canaliser les énergies »Au sortir d’un été marqué par les expulsions houleuses de campements dans le quartier de La Chapelle, la Ville de Paris a organisé, le 10 septembre, une grande réunion citoyenne réunissant 400 personnes qui avaient envie de s’investir. C’est là que la municipalité s’est emparée de la dynamique citoyenne qui a conduit à l’annonce de lundi. « Les Parisiens souhaitent vraiment s’engager. Il était de notre mission de canaliser les énergies, d’offrir nos compétences et nos infrastructures pour mieux organiser cet élan de solidarité », assume Dominique Versini, l’adjointe au maire en charge de la solidarité, de la famille et de la lutte contre l’exclusion. Depuis cette date, des rendez-vous multiples ont rythmé la vie de l’Hôtel de Ville, parce qu’« il a fallu faire le lien entre des gens qui proposaient de travailler ensemble avant que le souffle ne retombe », explique-t-elle.Le plan présenté lundi matin associe des mesures très nouvelles et des décisions déjà annoncées, mais rappelées au sein d’un manifeste qui affirme l’esprit général qui gouverne l’équipe municipale. Ainsi, l’accueil de tous les mineurs isolés (sans avoir au préalable vérifié leur âge) devient la norme dans la capitale, comme l’accès de tous aux soins. Ce n’est encore qu’un grand principe, mais 250 consultations ont pu être offertes depuis le mois de juin à ceux qui en avaient le plus besoin.Pour l’hébergement, la Ville a mobilisé huit nouveaux lieux depuis l’été. Comme ce n’est pas suffisant, la municipalité s’engage à chercher encore du bâti et du foncier pour installer plus de centres d’accueil, en respectant une solidarité entre arrondissement et en rêvant d’une répartition plus équitable avec les autres départements d’Ile-de-France.« Effort substantiel »Comme Anne Hidalgo le souhaite, une meilleure prise en charge des nouveaux arrivants, ceux qui débarquent sans repère et sans adresse dans une gare parisienne après avoir traversé toute l’Europe, sera organisée. Une équipe pluridisciplinaire est déjà mise en place pour assurer leur accueil et leur orientation vers des hébergements, afin d’éviter la recréation de campements. Un pool de traducteurs va aussi voir le jour en lien avec des étudiants de l’Institut national des langues et civilisations orientales et des associations.En parallèle, les Parisiens qui accueillent chez eux des réfugiés seront aidés ; les cours de français langue étrangère seront augmentés et rendus plus visibles, comme le dispositif d’accompagnement à la création d’entreprise qui sera ouvert à cette population arrivante. Tout cela s’inscrit dans une liste d’engagements dont le coût, « d’un effort substantiel de plusieurs millions d’euros », sera inscrit au budget 2016.Ces mesures s’appuient sur une pensée philosophique. Ainsi, le 18e et dernier engagement pris par la capitale s’intitule « Promouvoir la liberté mondiale de circulation ». Cette proposition vise à apporter un soutien à l’Organisation pour une citoyenneté universelle qui promeut un très symbolique passeport de citoyen du monde. Dans la même veine, Paris se propose d’accueillir une conférence internationale sur la liberté de circulation et d’installation des personnes, dans le cadre des travaux des Nations unies.Lire aussi :Paris : la justice donne un mois aux migrants pour quitter le lycée Jean-QuarréMaryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Pascale Robert-Diard Au lendemain de l’acquittement prononcé le 25 juin 2014 en faveur de Nicolas Bonnemaison, un débat s’est engagé au sein du parquet général de la cour d’appel de Pau. Fallait-il ou non faire appel de ce verdict ? Deux semaines d’un procès exceptionnel venaient de s’écouler devant la cour d’assises des Pyrénées-Atlantiques.Elle avait jugé un homme, ancien médecin urgentiste à l’hôpital de Bayonne, accusé d’avoir « volontairement attenté à la vie » de sept de ses patients « par l’emploi ou l’administration de substances de nature à entraîner la mort », avec la circonstance aggravante que ces faits avaient été commis sur des personnes « particulièrement vulnérables en raison de leur état physique ou mental ». Mais elle avait surtout offert son écrin solennel et contradictoire à toutes les questions que pose « la vie qui n’en finit pas de finir », selon la formule du député (LR) Jean Léonetti, cité parmi des dizaines d’autres experts à la barre des témoins.Lire aussi :Fin de vie : d’un malentendu à l’autre ?Les représentants de l’accusation devaient-ils prendre acte de la volonté exprimée par les jurés populaires et transmettre au législateur le message qu’elle contenait en faveur d’une évolution de la loi sur la fin de vie ? Ou devaient-ils s’en tenir jusqu’au bout à leur mission, qui est de requérir l’application de la loi existante, quand bien même celle-ci aurait montré ses limites et serait en cours de modification ? Ils ont retenu la deuxième solution et le procès en appel de Nicolas Bonnemaison s’ouvre lundi 12 octobre devant la cour d’assises du Maine-et-Loire, à Angers.« Microclimat » local passionnéLe choix de cette juridiction n’est pas dû au hasard. Il répond à la volonté de s’éloigner du « microclimat » local passionné dans lequel s’est tenu le premier procès. Neuf hommes et femmes tirés au sort et trois magistrats vont donc à leur tour se pencher sur cette affaire déclenchée à l’été 2011 par la transmission au parquet d’un rapport émanant d’un cadre du centre hospitalier de Bayonne, qui faisait état de témoignages d’infirmières et d’aides-soignantes selon lesquelles le docteur Bonnemaison avait procédé à des « euthanasies actives ».« Nous ne sommes pas là pour dire si la loi Léonetti est insuffisante ou imparfaite. Nous sommes dans le droit commun »Pendant l’instruction, puis à l’audience, Nicolas Bonnemaison a reconnu avoir injecté à ces sept patients en fin de vie des produits létaux – Hypnovel et Norcuron – sans toujours en informer les familles et le personnel soignant, alors que ces deux conditions sont requises par la loi Léonetti de 2005. « C’est un point de la loi avec lequel je suis en difficulté, avait-il observé devant la cour d’assises. J’ai le sentiment de transférer une responsabilité de médecin sur la famille. Décider la sédation, c’est raccourcir la vie. Ne pas la décider, c’est se dire qu’on va prolonger la souffrance. Cette décision, dans un sens comme dans l’autre, est source de culpabilité pour la famille. »Radié de l’ordre des médecinsA la vision de l’accusé, revendiquant un acte destiné à « soulager la souffrance », l’avocat général Marc Mariée en avait opposé une autre : « Nicolas Bonnemaison a donné la mort à des patients qui ne la demandaient pas. Nous ne sommes pas là pour dire si la loi Léonetti est insuffisante ou imparfaite. Nous sommes dans le droit commun. Celui qui, selon le code pénal, dit qu’il est interdit de tuer. » Estimant que l’ancien urgentiste avait « agi en médecin, mais en médecin qui s’est trompé », l’avocat général avait requis contre lui cinq ans d’emprisonnement avec sursis. Il n’avait pas demandé à la cour de prononcer contre lui une interdiction d’exercer. Ses pairs du conseil de l’ordre ont été plus sévères, qui l’ont radié en août 2014, une décision confirmée par le Conseil d’Etat. Un recours contre cette radiation a, depuis, été introduit devant la Cour européenne des droits de l’homme.Lire aussi :L’ex-docteur Bonnemaison bientôt de retour à l’hôpital de Bayonne ?A Angers comme à Pau, seules deux familles de patients se sont constituées parties civiles. Le silence ou le soutien affiché des autres renvoie l’écho de la question que les avocats de la défense, Mes Arnaud Dupin et Benoît Ducos-Ader, avaient posée aux jurés : « Est-ce un meurtre ? Est-ce un soin ? » Ils disent aussi la solitude du praticien auquel on glisse, sans en préciser le sens : « Faites en sorte, docteur, qu’il ne souffre pas. » Pascale Robert-DiardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.10.2015 à 15h07 Noël Mamère, député-maire (EELV) de Bègles et originaire des lieux où a eu lieu la collision mortelle entre un car et un camion vendredi 23 octobre, est allé à rebours des messages unanimes de condoléances de la classe politique. Interrogé sur le drame, il a mis en cause « les choix politiques qui sont faits en matière d’infrastructures », qui donnent la priorité aux grands axes routiers, au détriment de la sécurité sur les axes secondaires.Faisant référence au virage « accidentogène » où a eu lieu l’accident, l’élu dénonce des dépenses « inutiles » qui prennent le pas sur les « travaux dans des zones que l’on sait déjà accidentées ». Sur RTL et i-Télé, l’écologiste a critiqué la loi Macron dont l’un des volets encourage la libéralisation des transports par autocar.Ses propos ont été vivement critiqués par le sénateur socialiste Luc Carvounas, qui a parlé de « polémiques politiciennes indécentes ». François Coutant, tête de liste EELV aux régionales en Aquitaine, a aussi pris ses distances, répétant que :« Ce qui prime, c’est l’émotion (…) Dans un premier temps je crois que nous devons respecter les victimes et les familles des victimes, dans un second temps nous œuvrerons pour la rénovation des infrastructures de transport. » Chloé Hecketsweiler C’est une affaire qui relance le débat sur l’indépendance des experts chargés d’évaluer les médicaments. Elle oppose la Haute Autorité de santé (HAS) au laboratoire Genevrier, l’un de ces nombreux seconds rôles de l’industrie pharmaceutique. Créé en 1920 à Neuilly-sur-Seine et aujourd’hui installé près de Nice, Genevrier commercialise une gamme hétéroclite de médicaments, exploitant des molécules anciennes : des sirops et pastilles contre la toux (sous la célèbre marque Codotussyl), des anti-épileptiques, et même une série de traitements cosmétiques à base d’acide hyaluronique (le principe actif du Botox).Un médicament l’a bien malgré lui projeté sur le devant de la scène, le Chondrosulf, un anti-arthrosique destiné à atténuer les douleurs articulaires. Il appartient à une classe de molécules déremboursées depuis le début de l’année, et c’est lui qui au cœur d’un bras de fer avec la HAS.Genevrier conteste le secret qui entoure les débats et le vote de la Commission de la transparence – le collège de la HAS qui « note » les médicaments. Le nom des 26 membres est connu, mais on ne sait pas qui a voté quoi, puisque seul le résultat est consigné. En outre, dans les procès-verbaux des réunions, le nom des agents de la HAS qui ont travaillé sur le dossier est occulté. Le laboratoire – qui soupçonne certains intervenants d’être biaisés en sa défaveur – a contesté la légalité de cet anonymat devant le tribunal administratif de Montreuil, qui lui a donné raison vendredi 23 octobre.Face à la HAS, Genevrier avait un argument de poids : un avis de la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA) publié en septembre 2014, rappelant que « le procès-verbal doit permettre de connaître les opinions exprimées individuellement par les membres des commissions ainsi que l’identité de leurs auteurs ». Compte tenu de « l’objectif de transparence poursuivi par le législateur », la Commission ajoute que l’on doit pouvoir  « identifier le détail nominatif des votes de chacun des membres de la Haute Autorité ».La HAS, qui n’est pas tenue de se conformer à l’avis de la CADA, avait alors objecté qu’« un document comportant ces informations n’existe pas ». Le vote ayant lieu à main levée, il n’y a aucune trace écrite, et selon elle, le détail des procès-verbaux – qui attribue chaque intervention à son auteur – suffit à se faire une idée de qui pense quoi. La décision du tribunal administratif la contraindra néanmoins à dévoiler le nom de ses agents. Ce qui n’est pas sans conséquence : « Cet anonymat les préserve des pressions que les laboratoires exercent sur eux, souligne un bon connaisseur du milieu. Les coups de fil insistants des industriels qui souhaitent faire passer leur message ne sont pas rares… »La HAS acceptera-t-elle de jouer le jeu de la transparence en consignant à l’avenir le nom des membres qui ont voté pour ou contre le déremboursement d’un médicament ? Les laboratoires en profiteront-ils pour tenter d’influencer davantage ses décisions ? Ces questions sont d’autant plus d’actualité que le parquet de Paris a ouvert en avril une enquête sur de possibles conflits d’intérêts dans le monde des médicaments après les révélations de Mediapart sur des liens entre experts des autorités de santé et laboratoires pharmaceutiques.Conseils rémunérésDans une enquête titrée « Les gendarmes du médicament faisaient affaire avec les laboratoires », le site d’investigation faisait état de réunions fréquentes où des « membres éminents » de la HAS et de l’Agence du médicament (ANSM) donnaient des conseils rémunérés aux laboratoires sur la meilleure manière de monter leur dossier. « Si les faits rapportés sont exacts, ils sont inacceptables, et même d’une extrême gravité », avait réagi la ministre de la santé, Marisol Touraine, en demandant à la HAS et à l’ANSM de « faire la lumière sur ces affirmations ».Pour Genevrier, la décision du tribunal administratif ne changera in fine pas la donne. Depuis que les patients doivent le payer de leur poche, les ventes du Chondrosulf se sont effondrées. Pour 2015, la société estime qu’elles ne dépasseront pas 10 millions d’euros, contre 40 millions l’an passé. Son chiffre d’affaires devrait ainsi passer de 120 millions à 90 millions. « Et cette baisse n’est pas définitive », précise Noëlle Lenoir, qui défend les intérêts du laboratoire. Un plan de restructuration concernant un tiers du personnel est en cours. « C’était ça ou la clé sous la porte », indique l’avocate.Ce n’est cependant pas la première fois que le laboratoire croise le fer avec les autorités de santé. En 2011, l’agence du médicament avait ainsi interdit une campagne de communication vantant indûment le Chondrosulf. Elle reprochait à cette publicité destinée aux professionnels de santé (médecins, pharmaciens) de prétendre que ce médicament permet de « limiter la polymédication », c’est-à-dire de réduire la prise d’autres médicaments destinés à soulager la douleur du genou atteint d’arthose, notamment des anti-inflammatoires. Or, cet argument – que continue d’avancer le laboratoire – n’est pas étayé par des données probantes, comme l’indique clairement un avis publié par la HAS en 2008. Sa conclusion était déjà sans appel : «Chondrosulf ne présente pas d’intérêt de santé publique ».Chloé HecketsweilerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Julia Pascual C’est un télescopage intéressant : tandis que la ministre de la justice, Christiane Taubira, s’est prononcée cette semaine en faveur de l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes, une pétition d’élus est lancée vendredi 23 octobre pour demander à François Hollande d’honorer sa « promesse de candidat ».« Il faut que le milieu politique ait le courage de livrer cette bataille »Porté par l’Inter-LGBT (Interassociative lesbienne, gaie, bi et trans), le texte a d’ores et déjà été signé par une quinzaine de personnalités : les députés Cécile Duflot (EELV), Sergio Coronado (EELV), Patrick Bloche (PS) ou Christian Assaf (PS), les eurodéputés Yannick Jadot (EELV) et Jean-Luc Mélenchon (PG), la conseillère de Paris Danielle Simonnet (PG), les sénateurs communistes Laurence Cohen et Pierre Laurent ou encore les conseillers régionaux d’Ile-de-France Emmanuelle Cosse (EELV), Marie-Pierre de la Gontrie (PS) et Christine Frey (PS).Il sera remis en janvier aux présidents de la République, de l’Assemblée et du Sénat, ainsi qu’au premier ministre. « C’est la première fois que nous faisons une pétition uniquement d’élus, expose Amandine Miguel, porte-parole de l’Inter-LGBT. Car nous savons que la société est prête. Mais c’est avec les élus que nous pourrons légiférer. »23 651 enfants nés par PMA en 2013« Il faut que le milieu politique, et je m’y inclus, ait le courage de livrer cette bataille », estimait Christiane Taubira, dans un documentaire diffusé mardi sur Canal +. Avant de réitérer son propos mercredi sur France 2.La PMA n’est actuellement accessible qu’aux couples hétérosexuels. En 2013, elle a permis la naissance de 23 651 enfants. Cette technique de procréation, qui prévoit notamment le recours à un don de sperme, devait être ouverte aux femmes célibataires et en couple homosexuel. C’est en tout cas ce qu’avait promis François Hollande lors de la présidentielle, avant que les grands cortèges de La Manif pour tous ne pourfendent le projet de loi Taubira ouvrant le mariage et l’adoption aux couples de même sexe.Début 2013, soucieux de calmer les tensions de la rue, le groupe PS à l’Assemblée nationale avait dû renoncer à présenter un amendement à la loi sur le mariage pour tous. Le premier ministre Jean-Marc Ayrault promettait, à l’époque, que le sujet serait examiné dans le cadre d’une grande loi sur la famille. Mais au lendemain d’une manifestation de La Manif pour tous, en février 2014, Manuel Valls, alors ministre de l’intérieur, s’y était finalement opposé, et le projet de loi famille avait été reporté sine die.« Principe d’égalité »« On veut juste que le gouvernement fasse preuve de courage politique et mette fin à une discrimination inacceptable », martèle Amandine Miguel, qui s’appuie sur deux avis favorables rendus début juillet par le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCEFH) et le Défenseur des droits.Lire aussi :Enterrée par la gauche, la PMA est de retourAprès avoir rappelé que « l’ouverture du mariage aux couples de même sexe leur permettait de s’engager dans un projet parental en adoptant un enfant, de même que les femmes célibataires le pouvaient depuis 1966 », le défenseur des droits, Jacques Toubon, s’est en effet étonné que « ces mêmes femmes [soient] écartées de la PMA » et s’est prononcé pour une évolution de la loi à la faveur du « principe d’égalité ». Le HCEFH a également fait valoir qu’« aucun des pays européens ayant légalisé le mariage entre couples de même sexe n’interdit la PMA aux couples de femmes », à l’image du Royaume-Uni, de la Belgique, de l’Espagne, des Pays-Bas et de la Suède.Cette semaine, les propos de Christiane Taubira, qui a évoqué une « revendication légitime », ont suscité l’ire de La Manif pour tous. L’association a fait part de sa « stupeur » et de son « inquiétude » face à ce qui reviendrait à « faire délibérément des orphelins de père ».Julia PascualJournaliste au Monde Laurent Borredon L’enquête a été aussi minutieuse que le rapport final est accablant pour le gouvernement. Vendredi 23 octobre, la Ligue des droits de l’homme (LDH) a présenté les conclusions de la commission d’enquête citoyenne lancée après la mort de Rémi Fraisse, 21 ans, tué par un gendarme dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014, en marge de manifestations d’opposants à la construction d’un barrage à Sivens (Tarn). Le rapport dénonce « un régime de violences policières qu’aucun citoyen attaché aux règles démocratiques ne saurait tolérer » et « la légalité douteuse des opérations de maintien de l’ordre menées à Sivens ».Les auteurs font remonter la dégradation de la situation à la fin août : un nouveau commandant de gendarmerie, un nouveau préfet et, surtout, une déclaration du premier ministre, qui défend la poursuite du projet devant les Jeunes Agriculteurs. Les 22 et 23 août, une nouvelle parcelle est occupée par les « zadistes ». En face, la présence des forces de l’ordre devient massive. Un « climat oppressif permanent » s’installe, la brutalité devient la règle.Philippe Maffre, un agriculteur opposé au projet, est ainsi violemment interpellé :« Une manifestante que je connaissais était poussée par un [gendarme] mobile. Je lui ai dit : “Tu n’as pas honte d’agir ainsi, cette femme pourrait être ta mère !” Il y avait six gendarmes devant moi, et derrière le petit chef. Il a ordonné de m’embarquer, ils m’ont saisi et m’ont pété une épaule [une luxation] alors que je tendais les bras. » Un autre témoin raconte avoir été « chopé par l’arrière du foulard (…) sur une dizaine de mètres ».Un élu opposant est même jeté dans le fossé. « Il était clair que les forces de l’ordre n’étaient pas là pour apaiser mais pour le passage en force », conclut Roland Foissac, vice-président (PCF) du conseil général, qui a assisté à la scène.Lire aussi :Mort de Rémi Fraisse : l’enquête bâclée de la gendarmerie« Passage à tabac d’un des zadistes »Les expulsions changent également de nature. La « maison des druides », une cabane occupée à quelques dizaines de mètres du site des travaux, subit une quinzaine d’opérations des forces de l’ordre en deux mois. A chaque fois, le même scénario :« Les gendarmes mobiles lancent des grenades lacrymogènes, expulsent avec violence les zadistes présents, pénètrent dans la cabane, détruisent toutes les affaires et brûlent celles qu’ils ne peuvent pas casser. Lors du raid du 3 octobre, selon un témoin, un des zadistes présents qui essaie de filmer l’intervention est victime d’un tir de Flash-Ball. Un second raid ce même 3 octobre en soirée se termine par un passage à tabac d’un des zadistes présents. »Les téléphones et les appareils photos sont détruits ou purgés de leurs fichiers. La violence verbale est la règle. « Les termes de “salopes”, “putes”, “femelles” étaient très utilisés », assurent plusieurs témoins.Quand arrive la grande manifestation du 25 octobre, la tension est à son comble, et le rapport entre les associations d’opposants et la préfecture est très dégradé. Après de premiers incidents en fin d’après-midi, les affrontements reprennent vers 23 heures. Le niveau de violence est inédit, comme l’a constaté un médecin présent sur le poste de secours :« Nous avons reçu deux blessés par des grenades, l’un dans la jambe, l’autre dans le dos. J’ai dû retirer des éclats de plastique. (…) Un autre des huit blessés avait reçu un tir de lacrymogène dans son casque. Sous le choc, le casque a éclaté et laissé une plaie de 15 centimètres. J’ai dû faire 9 points de suture. Un autre avait été victime de tir de Flash-Ball aux genoux. Il avait une grosse contusion osseuse. Une autre avait pris des projectiles à la cheville. »« Manipulations médiatiques »La LDH conteste également la légalité des opérations de maintien de l’ordre sur le site du barrage – un terrain privé. Ou il s’agissait de disperser un attroupement ou il s’agissait de procéder à une expulsion. Mais le code pénal définit l’attroupement comme « le regroupement des personnes sur la voie publique susceptible de troubler l’ordre public », ce qui n’était pas le cas. Quant à la deuxième solution, la commission souligne « l’absence de toute décision judiciaire d’expulsion » préalable.La conclusion est sans appel. Pour la LDH, ce flou juridique et les « manipulations médiatiques » qui ont précédé et suivi la mort de Rémi Fraisse ont « très habilement permis à l’autorité civile, du préfet aux ministres, d’échapper aux responsabilités dans la survenance malheureusement prévisible de la mort de Rémi Fraisse » :« L’absence de traçabilité précise des ordres donnés est le meilleur moyen pour l’autorité politique de se défausser de ses responsabilités, de se draper d’indignation et, quand la pression est trop forte, de désigner quelques boucs émissaires, jetés en pâture à l’opinion publique pour accréditer l’idée que justice serait faite. »Laurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.10.2015 à 06h43 • Mis à jour le23.10.2015 à 16h10 | Laurent Borredon Les enquêtes sur les violences policières avancent souvent lentement. Pour celle sur la mort de Rémi Fraisse, 21 ans, tué il y a un an par un gendarme à Sivens (Tarn), c’est pire : elle recule. Le Monde a pu prendre connaissance du retour de commission rogatoire déposé en mars par l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) sur le bureau de la juge Anissa Oumohand, chargée de l’instruction ouverte pour « violences par une personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner ».Pour l’essentiel, les gendarmes n’ont pas enquêté sur les faits, mais sur le climat qui régnait sur la ZAD (zone à défendre) du projet de barrage de Sivens dans les semaines qui les ont précédés – dont la violence justifierait la réplique de la nuit du 25 au 26 octobre – et sur la personnalité de la victime – totalement et irrémédiablement pacifique.Le jeune homme est mort dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014, peu avant 2 heures du matin, après avoir été atteint par une grenade offensive lancée par un chef de groupe du 4e peloton de l’escadron de gendarmerie mobile de La Réole (Gironde), Jean-Christophe J. Depuis plusieurs heures, des gendarmes mobiles retranchés dans la « zone vie » du chantier affrontaient de petits groupes de manifestants. Dans l’après-midi du 25, un grand rassemblement avait réuni opposants et personnalités politiques à plusieurs centaines de mètres de là.Lire aussi la tribune des parents du jeune militant :A Rémi Fraisse, notre fils mort il y a un anContradictionsAprès des mois d’investigations, les gendarmes en reviennent tout simplement à la thèse officielle évoquée par Bernard Cazeneuve et Manuel Valls dans les jours qui ont suivi la mort du jeune militant écologiste. A Sivens, écrivent-ils dans leur procès-verbal de synthèse, les gendarmes ont riposté « à des violences caractérisées, croissantes et incessantes », « les avertissements réglementaires ont été effectués avant chaque usage ou lancer de grenade » et, enfin, « la précaution d’utiliser une paire de jumelles [à intensification lumineuse] pour vérifier si personne ne se trouve dans la zone où il s’apprête à jeter la grenade démontre la volonté du chef J. d’éviter de blesser un manifestant ».Ces trois affirmations sont contredites par le dossier sur lequel elles se fondent. Ainsi de l’utilisation des jumelles. Ce soir-là, les militaires du 4e peloton agissent sans projecteur – il est cassé. Le chef J. assure qu’avant de lancer sa grenade il est donc retourné à la fourgonnette de son groupe, à 8 mètres de sa position, pour vérifier avec les jumelles que la zone visée était « isolée, et dégagée de toute personne ». Un épisode dont le gendarme qui avait la garde de l’appareil n’a aucun souvenir, pas plus que son collègue affecté au véhicule. Et les sommations jugées « réglementaires » ont été réalisées sans mégaphone : il était également en panne…Reste le point central de l’argumentation des gendarmes : l’état de danger dans lequel ils se seraient trouvés, avec notamment de nombreux jets de cocktails Molotov. Mais là encore, les contradictions dominent. Au sein du 4e peloton, celui du chef J., un gendarme n’a « pas vu de cocktail Molotov », un autre est « certain » d’en avoir vu, un troisième en a vu un, mais il a éclaté « à une dizaine de mètres » devant eux. Lors de l’audition du responsable de la cellule image de l’escadron, chargé de filmer les événements, l’enquêteur s’étonne d’ailleurs : « Nous ne voyons pas de cocktails Molotov sur les vidéos. » « Terrain tenu, pas de gros soucis... »En réalité, il y a bien eu des jets de bouteilles enflammées, mais peu et loin des militaires. Les gendarmes sont bien protégés dans le carré de 30 mètres sur 30 mètres qu’ils sont chargés de garder. La « zone vie » du chantier est entourée d’un grillage de 1,80 m, et d’un fossé profond de 2 mètres et large de 1,50 m. Malgré les efforts déployés, l’IGGN ne parvient pas à documenter les effets des « violences caractérisées » des opposants : le seul blessé, côté gendarme, s’est fait mal au genou en trébuchant tout seul lors d’une sortie…A 1 heure du matin, quand le commandant de gendarmerie mobile autorise l’usage de grenades offensives, il précise étrangement au centre opérationnel : « Terrain tenu, pas de gros soucis. » Pourquoi avoir autorisé l’usage de la force, alors ? Les gendarmes ont-ils souhaité interpeller des manifestants, en contradiction avec l’objectif « défensif » affiché ?Devant les enquêteurs, le commandant a reconnu que le patron de la gendarmerie départementale lui a donné « comme consigne de procéder à des interpellations ». Ce dernier assure avoir dit le contraire : « Pas de sortie pour aller interpeller ou provoquer les opposants. » Les enquêteurs laissent filer… Mercredi 21 octobre, le site d’information Reporterre a assuré qu’un assaut des gendarmes avait précédé le lancer de grenade. Mais aucun des témoins cités n’a été entendu par les enquêteurs.Le rôle de l’autorité civileReste la responsabilité de l’autorité civile, le préfet et son directeur de cabinet, qui surplombe tout le dossier. Le commandant de gendarmerie mobile, entendu deux heures après la mort du jeune homme, avait assuré, spontanément : « Je tiens à préciser que le préfet du Tarn, par l’intermédiaire du commandant de groupement, nous avait demandé de faire preuve d’une extrême fermeté. » Entre-temps, la déclaration a été révélée par la presse, et lors d’une nouvelle audition, il est contraint de virer sur l’aile : « Je ne suis pas certain qu’il ait parlé d’extrême fermeté, mais je confirme l’idée de fermeté. Je voudrais préciser qu’il a également parlé d’apaisement vis-à-vis des opposants. »Les magistrats ont refusé aux avocats de la famille de Rémi Fraisse, Mes Claire Dujardin et Arié Alimi, les auditions du préfet et de son directeur de cabinet, pourtant responsables des opérations de maintien de l’ordre. « Pas, en I’état, utile à la manifestation de la vérité » et « que très indirectement lié aux faits », a estimé Mme Oumohand. Comme le reste de l’enquête, serait-on tenté de dire… Aucun acte d’investigation n’a été ordonné depuis mars.Laurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.10.2015 à 14h55 • Mis à jour le11.10.2015 à 15h22 | Maryline Baumard Assis en terrasse, Daoud Karimi se régale d’un sandwich indien. « Il faut toujours tester ce qu’on vend… », lance dans un sourire le jeune gérant du Maharaja, entre deux bouchées de son déjeuner tardif. Il est 16 heures, ce vendredi 2 octobre : la vaisselle est terminée et il profite avant le service du soir de la douceur de vivre dans les petites rues du Montpellier historique.A la même heure, à l’autre bout de la ville, Yonès Rahimi sort des cours. Pas de pause pour cet étudiant de 28 ans qui file travailler chez un camarade de classe. Yonès vient de s’inscrire en CAP d’électricité-climatisation, après avoir fait des stages en entreprises et compris qu’il aimerait. « Pour la pratique, ça va, je suis bien. Mais en revanche, j’aime travailler les leçons à plusieurs, que je sois sûr de tout comprendre », observe ce perfectionniste.Daoud et Yonès se font doucement leur place dans la société française. Pourtant, le 23 septembre 2009, c’est inquiets et hagards que ces deux Afghans, alors âgés de 17 et 22 ans, débarquaient à Nîmes. Menottés ensemble depuis la veille, à peine nourris, ils venaient de parcourir 1 200 kilomètres depuis le nord de la France. Le 22 septembre, les policiers les avaient réveillés à l’aube. La « jungle » de Calais, où ils dormaient, avait disparu en quelques heures sous les bulldozers. Eric Besson, alors ministre de l’identité nationale de Nicolas Sarkozy, pensait supprimer le problème calaisien en détruisant leur campement. Les 276 migrants qui vivaient là avaient été poussés dans des autocars aux destinations tenues secrètes. Yonès, Daoud et 38 autres Afghans avaient pris le car partant vers le centre de rétention administrative de Nîmes.Un coup de foudre pour la FranceLire aussi :Dans la « jungle » de Calais : « Médicalement, ce que nous avons vu est inacceptable »Après cinq jours d’enfermement, le juge les fait libérer pour vice de forme. Pour Yonès, qui se retrouve une nouvelle fois à la rue, c’est le déclic. Alors qu’il souhaitait, jusque-là rejoindre la Grande-Bretagne, il a un coup de foudre pour la France. « Il était minuit et à l’extérieur du centre, une foule nous attendait pour nous aider », se souvient-il. Yonès n’arrive pas à croire à cette mobilisation. Lui qui a passé un an sur les routes avoue avoir « senti à ce moment la capacité d’accueil que pouvait avoir la France ». Pour Daoud aussi, c’est une révélation, « alors qu’à Calais, depuis la “jungle”, on se demandait toujours comment vivaient vraiment les Français ».Six ans plus tard, Daoud et Yonès enchaînent encore les cartes de séjour annuelles, mais rêvent fort de nationalité française. Les 19 migrants venus avec eux qui ont choisi de rester dans le Sud ont aujourd’hui le sentiment d’être vraiment intégrés. Ils manient avec précision la langue française, l’écrivent, gagnent leur vie et… apprécient leur terre d’accueil. « Cette intégration tient à leur volonté, à leur travail acharné mais aussi à l’aide et au soutien qu’ils ont reçus », rappelle Youssef Charifi, documentariste afghan installé à Montpellier de longue date et soutien de la première heure.« Il ne fallait pas les lâcher trop tôt »« A leur arrivée, la Cimade [association qui aide les migrants partout en France] a géré la demande d’asile et plus largement l’accompagnement juridique, avec un grand professionnalisme. La Fraternité protestante, le foyer Saint-François et la paroisse Sainte-Jeanne-d’Arc les ont logés, et l’évêché a même mis à disposition une maison deux années durant, pendant que les commerçants et les citoyens ont multiplié les dons », rappelle Salam Charar, lui aussi afghan et très impliqué dans l’accueil des migrants. « L’installation de cette aide dans le temps a été essentielle, car l’intégration est un long cheminement et s’il ne fallait pas les assister trop longtemps, il ne fallait pas non plus les lâcher trop tôt », ajoute Youssef Charifi.Salam Charar est physicien et a dirigé l’institut universitaire de technologie de Nîmes jusqu’en 2014. Youssef Charifi est producteur de documentaires. Ces deux Afghans arrivés en France en 1967 ont été des maillons primordiaux du dispositif. « En 2001, on avait monté l’ADAM, l’Association des Afghans de Montpellier, avec deux autres amis. A l’arrivée des Calaisiens, on est très logiquement devenus traducteurs et on a fait l’interface. » Leur enfance afghane a refait surface au point que, de fil en aiguille, ils sont un peu devenus des pères d’adoption. Aujourd’hui encore, ceux que Daoud et Yonès appellent leurs « oncles » gardent un œil attentif sur leurs protégés. Tous deux, élevés dans le culte du diplôme, auraient aimé que Daoud termine son CAP de peintre décorateur, entamé après une année d’apprentissage du français en lycée. Daoud a préféré le contrat de travail qu’on lui proposait dans la restauration. « Parce que je savais que je m’intégrerais par le travail. Je voulais gagner ma vie rapidement pour prendre mon appartement », s’excuse-t-il, conscient d’avoir un peu déçu ses « oncles ». Yonès refait la route inverse et revient aujourd’hui vers les études après avoir « travaillé pour mettre de l’argent de côté », explique-t-il, conscient que son CAP sera un sésame pour un emploi qualifié, dans un secteur qui l’attire et recrute.De vrais amis françaisSix ans après leur arrivée en Languedoc-Roussillon, chacun des 19 Afghans semble avoir trouvé sa voie et apprécier une facette de la France. Quand Daoud avoue aimer le poisson bien cuisiné, et Yonès les fromages, d’autres la jouent plus franchouillards encore ! Najib, un autre « Afghan de Calais », s’essaye ainsi à la pétanque dans son village des Cévennes. Autre exemple d’intégration réussie : Najib Nasary, qui aurait pu opter pour la culture des plantes aromatiques, a préféré la boulangerie et s’est installé à Soudorgues, au nord de Nîmes. Là, il pétrit et cuit chaque jour ses pains biologiques. Son CAP de boulanger en poche depuis un an, il fait déjà preuve d’une expertise suffisante du maniement des farines pour être accepté dans le club très fermé des « producteurs cévenols ». « Ils sont 13 à travailler dans les métiers de bouche ou l’hôtellerie ; deux dans le bâtiment, un dans l’agriculture, un en supermarché… Sur les 19, deux n’ont pas un emploi stable, mais vivent de petits boulots », décompte fièrement Salam Charar, qui en profite pour rappeler que l’un d’entre eux a aussi épousé une française et que tous ont de vrais amis français. Parce que Daoud s’est intégré rapidement, il fait aujourd’hui travailler quatre de ses « frères » d’exil, dans son restaurant. A ses côtés, Sourgol Ahmadzai et Mossoum Tarakhil sont ainsi devenus experts en cuisson des brochettes et fabrication des pains indiens. Bientôt, cette génération 2009 aidera à son tour les nouveaux arrivants. Lire aussi :Des réfugiés syriens relogés en France : « On est venus chercher la paix, on l’a trouvée »Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maryline Baumard (Rosans (Hautes-Alpes), envoyée spéciale) Comme à chaque automne, les troupeaux de moutons ont fait leur halte à Rosans. Une pause sur la route vers l’étable, en descendant des alpages. Quelques heures durant, en ce samedi 3 octobre, leurs clochettes sont venues troubler le silence des vieilles pierres de la cité médiévale. A mi-chemin entre Alpes et Provence, perché à plus d’une heure de Gap (la préfecture) dans le parc national des Baronnies, ce village de 520 habitants n’avait pourtant pas besoin de ce branle-bas automnal. Depuis cet été, on s’agite et on y cause beaucoup dans les cafés ou sur la place du marché. L’accueil de réfugiés syriens a réveillé de vieilles querelles de clocher et mis à nu deux visions de la ruralité.Une cafetière en fer-blanc noircie par le feu du gaz, un pot de miel ambré « fait maison » en guise de sucre, Mathieu Dubois, apiculteur de son état, a réuni le noyau dur des citoyens engagés. Ils sont six, jeudi 1er octobre, autour de sa table de bois, devant sa yourte. Educateur, autoentrepreneur, professionnels du tourisme, le petit groupe juge « impossible de rester les bras croisés quand des milliers de familles frappent aux portes de l’Europe, fuyant la guerre », résume Mathieu Dubois. S’ils affinent leur stratégie d’accueil aux premiers frimas, leur prise de conscience remonte à quelque temps déjà. Dès le début de l’été, l’apiculteur, qui n’en pouvait plus des images de souffrances diffusées en boucles à la télévision, a poussé les portes de l’ancien temple protestant du village où s’est installée la mairie avec une suggestion en forme d’interrogation : « Et si on les accueillait ? »L’accueil, gravé dans la pierreJosyane Olivier, alias madame le maire, et son adjoint, Jean-Jacques Ferrero, n’ont pas barguigné. Lors du précédent conseil municipal, les élus s’étaient eux aussi émus des naufrages successifs et de ces familles traînant leurs enfants sur les routes. « On se disait justement que la municipalité pouvait mettre à disposition deux des logements HLM inoccupés », propose alors Jean-Jacques Ferrero à Mathieu Dubois. L’affaire, en apparence, est vite conclue. Il faut dire qu’à Rosans, l’accueil reste gravé dans la pierre, comme ancré dans l’architecture sarrasine de ce village médiéval qui s’est pourtant défendu des siècles durant contre les invasions. En son temps, Raymond Hugues avait été ainsi le seul maire de France à se porter volontaire pour l’accueil de 28 familles de harkis. « Avant ça, on avait aussi reçu des réfugiés espagnols », ajoute M. Ferrero, fier de l’histoire du bourg qu’il habite depuis onze ans.Lire aussi :Des réfugiés syriens relogés en France : « On est venus chercher la paix, on l’a trouvée »Le 1er août, donc, un mois avant la diffusion de la photo d’Aylan – l’enfant syrien mort sur une plage grecque – qui a fait le tour du monde, et le branle-bas national, une première réunion est organisée au village et l’accueil de deux familles réfugiées décidé dans la foulée par le conseil municipal. « On trouvait que cela s’était bien passé, se rappelle Jean-Jacques Ferrero. On devait être une cinquantaine, un dixième de la population, pour un rendez-vous monté rapidement au cœur de l’été… En plus, on avait bien échangé. » L’affaire semblait donc entendue. Et puis… « ça nous est tombé dessus », lâche l’adjoint au maire.Quoi donc ? Une pétition signée par 170 des 520 habitants, déposée en préfecture et envoyée en mairie. Ses signataires demandent l’organisation d’un référendum, parce que « dans cette histoire, personne ne nous demande notre avis, à nous », regrette Jean-Marie Boudon, à l’origine du collectif Respectez les Rosanais. « Sur les 50 personnes présentes à la réunion du 1er août, il n’y en avait pas 10 d’ici. Et puis de toute manière, tout était décidé avant, regrette-t-il, or nous avons une voix à faire entendre. »« On va fabriquer des malheureux »Pour cet ancien cadre de la BNP, les comptes sont vite faits : avec ses 33 % de foyers assujettis à l’impôt sur le revenu – contre 46,5 % de moyenne nationale –, la commune n’a pas les moyens d’aider de nouveaux venus. « J’applaudis à l’accueil, bien sûr ! Mais Rosans n’est pas un lieu adapté, poursuit M. Boudon. D’abord parce que le village n’en a pas les moyens et ensuite parce qu’on va fabriquer des malheureux. Il faut penser à ses familles, à leur avenir en France. Ici, ils ne trouveront jamais de travail. On va en faire des assistés. Regardez autour de vous. On est loin de tout et les emplois sont rares. »A Rosans, le revenu moyen par foyer est de 14 500 euros annuels contre 20 000 en moyenne dans le département, parce que les potentiels employeurs ne sont pas légion. Il y a bien le foyer pour handicapés et ses 70 salariés, les trois campings (dont deux privés), quelques chambres d’hôtes et la municipalité. Mais c’est tout. Les cafés, eux, tournent avec leurs gérants. « Ici c’est comme partout, on ne s’en sort pas si on embauche. Parfois le midi, je refuse des clients au restaurant, parce que je ne pourrais pas les servir assez rapidement… Mais je préfère ça plutôt que crouler sous les charges », se plaint Michel Chauffour, le patron du bar-restaurant la Boule d’Or. M. Chauffour a signé la pétition et le revendique ; comme ses deux habitués, qui sirotent un verre au comptoir. Signer cette pétition, c’est leur façon d’« être raisonnables, réalistes… »Raymond Lecler, lui, a observé de loin cette frénésie estivale. « On nous téléphonait pour signer ! Vous vous rendez compte, s’étonne le retraité sexagénaire. Les gens d’ici ont l’impression que faire venir des Syriens n’est pas leur décision », ajoute même celui qui, aux municipales 2014, avait mené la liste d’opposition à l’actuelle maire, avec Jean-Marie Boudon en numéro deux. Dans leur camp, c’est un peu le désarroi. Le référendum ne verra jamais le jour…Mais l’affaire s’est politisée. Le Front national, qui tient quelques places fortes plus bas dans la plaine, a exploité la demande, la rendant difficile à gérer par l’opposition rosannaise. D’autant que M. Lecler, qui se dit « gaulliste depuis toujours », ne met pas en avant les deux années où il a travaillé comme directeur de cabinet du maire frontiste de Marignane entre 1995 et 19 7 – juste avant de s’installer à Rosans. Aux dernières municipales, M. Lecler n’a pas passé le premier tour, alors que M. Boudon obtenait, lui, 175 voix. Soit juste le nombre de signatures qu’il a au bas de sa pétition. « S’il n’y a pas de règlement de comptes politique derrière, alors je n’entends plus rien à la politique, lance un villageois… C’est l’opposition contre le pouvoir en place, voilà tout ! »« Inventons des jobs au lieu de nous lamenter »Pour Mathieu Dubois l’apiculteur et Carine Simo, autre citoyenne de Rosans, l’idée est plutôt rassurante. Car elle évite de conclure que leur ville serait une fabrique à « malheureux » ou à « assistés »… Théorie qu’ils réfutent tous deux. Jeudi 1er octobre, Carine Simo approche ses cageots de fruits du pressoir, pour « faire les jus ». Des pommes, des poires, des coings, par dizaines de kilos. « Beaucoup de fruits pourrissaient sur les arbres. En me baladant dans les champs, je les repère. Ensuite je vérifie en mairie à qui appartient le lieu et je contacte les propriétaires. S’ils sont d’accord et s’ils n’ont pas l’intention de récolter, je cueille, sachant que 10 % leur reviendront sous forme de fruits frais ou de jus et que le reste sera vendu au profit de l’association. » Glaneuse de fruits, un nouveau métier ? Cette restauratrice en vieilles pierres réfléchit à transformer son travail associatif en un nouveau métier qu’elle exercerait à la place de la maçonnerie.« La nature nous offre tellement de ressources que beaucoup de métiers nouveaux sont à inventer, insiste Mathieu Dubois, il serait peut-être temps de repenser un peu notre rapport au travail. Inventons des jobs au lieu de nous lamenter qu’il n’y en a pas. » Installé depuis quelques années dans les Hautes-Alpes, il vit de ses 250 ruches, imagine des confiseries et des miels innovants de pissenlit ou de châtaignier, qu’il vend sur Internet ou chez les commerçants de la région. « Si on fait du retour de l’industrie un préalable pour accueillir des réfugiés, ils risquent d’attendre longtemps ! Il y a tellement de possibilité de dynamiser des territoires comme le nôtre, d’y vivre heureux avec une famille… », observe le jeune homme. Ceux qu’une partie du village qualifie d’« idéalistes », d’« alternatifs » voire de « babas cool », ont aussi fait les comptes.« En cinq ans, l’école a perdu la moitié de ses effectifs, regrette Mathieu Dubois. Combien de temps gardera-t-elle ses deux classes ? » Avec la fermeture de la gendarmerie, en juin, ce sont encore cinq familles qui viennent de partir, et Rosans croise maintenant les doigts pour sa Poste. « Autrefois on avait un boucher, un boulanger… maintenant on n’a plus qu’une petite épicerie », regrette Georges Vergely, le gérant du Café du Nord, qui n’a pas connu cette époque, mais l’a « entendue dix fois raconter par les vieux d’ici ». Heureusement qu’une agricultrice vient vendre ses fromages de chèvre le matin sur la place du marché !« Douleurs bien enfouies »Dans le quartier du Suquet, où les familles de harkis ont accédé à la propriété une fois quitté le camp provisoire où elles avaient été accueillies, le silence sur le sujet ressemble à un mot d’ordre général. Les quelques femmes qui descendent chaque soir s’asseoir devant l’église pour sentir la fraîcheur du lieu et bavarder comme le faisaient leurs parents dans le village de leur enfance, restent elles aussi muettes. « L’accueil des réfugiés a réveillé des douleurs bien enfouies », analyse Olivier Richaume, violoniste et comédien, installé là depuis une dizaine d’années.« Justement, lance Mathieu Dubois, discutons ensemble de cette expérience pour ne pas reproduire les mêmes erreurs. » A Rosans, les harkis ont été accueillis, certes, mais ils sont longtemps restés dans leur camp d’accueil provisoire, en bas du village et la population les a acceptés doucement. Pour gagner du temps, Rosans prépare cette fois son accueil. Un Livre des merveilles est même en train de s’écrire. « Nous allons raconter ce qu’est le village ; le décrire avec ses atouts et ses points faibles. Dire que sa préfecture est éloignée, mais aussi qu’elle dispose d’un médecin présent et d’une école ! Nous y ajouterons tout ce que nous pouvons offrir, nous les citoyens, en termes d’hospitalité. Les cours de français langue étrangère auxquels une des enseignantes du village se forme déjà, les invitations à dîner et tout le reste », reprend Carine Simo. La liste est longue. Il ne restera plus qu’à trouver des réfugiés qui ont le goût de la terre et l’envie de tester la ruralité en version française.Maryline Baumard (Rosans (Hautes-Alpes), envoyée spéciale)JournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Séverin Graveleau Des dizaines de drapeaux allemands et de dictionnaires latin-français brandis aussi haut que possible, le mot « abrogation » qui résonne dans tous les haut-parleurs, la rue de Grenelle comme point d’arrivée du cortège… Comme un air de déjà-vu.Mais pour cette quatrième journée de mobilisation, samedi 10 octobre, contre la réforme du collège devant entrer en vigueur à la rentrée prochaine, l’intersyndicale – composée d’une dizaine d’organisations – avait souhaité « élargir » la contestation avec cet appel à la manifestation un week-end, lorsque les enseignants ne sont pas obligés de se mettre en grève. L’occasion aussi de mobiliser la « société civile » répétait-elle inlassablement ces derniers jours.En termes de chiffres, le pari n’est pas perdu. L’organisation syndicale majoritaire dans le second degré avance un chiffre de « 15 000 à 20 000 manifestants », contre 8 000 à 8 300 selon une source policière. Les syndicats avaient affrété pour l’occasion de nombreux bus et trains depuis la province. A titre de comparaison, le cortège parisien du 19 mai, première journée de grève, avait réuni 3 500 personnes selon la police, et « 6 000 à 7 000 » selon le Snes-FSU. Quelques parents d’élèvePour élargir la contestation, il fallait avant tout passer par la mobilisation des parents d’élèves, peu visibles depuis le début du mouvement au printemps dernier. Sur Internet, les organisations avaient pris soin depuis plusieurs semaines de juxtaposer les mots « enseignants » et « parents » sur chaque appel à la manifestation.Lire aussi :Réforme du collège : l’intersyndicale essaie de mobiliser les parentsCe samedi, quelques parents et familles ont répondu à l’appel et battu le pavé sous un grand soleil d’automne. Comme Emilie, une maman de 39 ans qui, une pancarte « Contre la casse du collège public ! » en main, estime « qu’avec cette loi, [son] fils de 3 ans n’aura pas les mêmes chances de réussir que [sa] grande sœur de 18 ans ». Elle n’est pas adhérente d’une des deux grandes fédérations de parents d’élève – FCPE et PEEP – qui soutiennent la réforme. On aperçoit pourtant quelques drapeaux qui leur appartiennent, portés par des membres des quelques sections locales ayant tout de même choisi d’aller à l’encontre de la position nationale.Comme lors de la précédente manifestation, les enseignants d’allemand et de langues anciennes sont les plus visibles dans les rangs. Entre deux « Hollande, touche pas à nos bilangues », Mohamed Lach-Gar, qui enseigne la langue de Goethe en Seine-Maritime, s’emporte :« Dans mon académie 80 % des élèves germanophones sont en classe bilangue, on va nous demander d’enseigner une autre discipline ? »Comme ses collègues vêtus en noir-rouge-jaune, il regrette la disparition des classes bilangues qui ont pourtant « sauvé l’enseignement de l’allemand depuis 10 ans » estime-t-il, en enrayant la chute des effectifs dont souffrait alors la discipline. Le ministère argue que cette disparition sera compensée par la généralisation de la LV2 dès la 5e.Une « antic pride » pour défendre le latin et le grecPour sensibiliser le grand public – et attirer les caméras – tout a été pensé. Les membres du syndicat Snalc-FGAF, tout vêtus de noir, transportent un cercueil sur lequel est inscrit « enterrons la réforme avant qu’elle ne nous enterre ».De son côté, l’association de défense des langues anciennes Arrête ton char a choisi d’organiser son « antic pride ». Centurions romains, toges blanches et couronne de laurier sont de la partie. « C’est une manière de dire que nous sommes fiers d’être profs de latin, la troisième langue enseignée en France » explique Robert Delord. Ce n’est ni plus ni moins que « l’avenir » de sa matière qui est en jeu selon lui, avec la modification des options latin et grec. Dans la réforme, celles-ci sont transformées en un Enseignement pratique interdisciplinaire (EPI) « Langues et cultures de l’Antiquité » couplé à un « enseignement de complément » dont le programme doit être connu dans les prochains jours.Lire aussi :Réforme du collège : l’interdisciplinarité au cœur de la contestationJusqu’où doit aller cet « élargissement » de la contestation qu’ils appellent de leurs vœux ? Les responsables syndicaux évacuent rapidement la question lorsqu’on leur évoque la présence dans le cortège du député de l’Essonne et président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan, du Front de gauche, de l’association conservatrice SOS Education ou encore des Enseignants pour l’enfance qui défendent des positions proches de la Manif pour tous. « Nous souhaitons un cortège syndical. Et portons un certain nombre de valeurs antinomiques avec l’extrême droite et l’extrême gauche » plaide Frédérique Rolet, du Snes-FSU.Dans les rangs des manifestants, on se fait peu d’illusions sur le fait que la rue de Grenelle donne une fin de non-recevoir aux revendications du jour. D’autant plus que « même si elle inquiète beaucoup de collègues, on n’arrive pas à mobiliser massivement contre la réforme » concède David, enseignant de biologie de 43 ans qui ne souhaite pas dire à quel syndicat il appartient. « Mais on est prêt à lancer la guérilla dans les établissements » ajoute-t-il. Pour la suite du mouvement, le Snes-FSU a d’ores et déjà appelé les enseignants à boycotter les formations qui leur sont proposées pour préparer la réforme en question.Lire aussi :Najat Vallaud-Belkacem, la communicante devenue stratègeSéverin GraveleauJournaliste au Monde 10.10.2015 à 16h54 Environ 150 personnes, selon la police, ont manifesté samedi 10 octobre à Brest pour exiger la fermeture de la mosquée Sunna, un des deux lieux de culte musulman de Brest, dont l’imam fait l’objet de controverses depuis plusieurs semaines.Deux organisations appelaient au rassemblement, le mouvement nationaliste ADSAV (parti du peuple breton) et Résistance républicaine, qu’une de ses responsables décrit comme un « mouvement anti-islamisation ». Arborant des drapeaux bretons et français, ils se sont réunis aux cris de « on est chez nous » et ont chanté la Marseillaise.Ils ont été accueillis, place de la Liberté, par une centaine de manifestants antifascistes. Un face à face entre les deux groupes, séparés par un cordon de CRS, s’en est suivi, dans une ambiance tendue.Résistance républicaine et Adsav prennent la parole "contre l'islamiste radical" http://t.co/UsRcA7Qqni— AnneCeJuillet (@AnneCécileJuillet✏️)require(["twitter/widgets"]);Une polémique de plusieurs semainesL’imam de la mosquée Sunna, Rachid Abou Houdeyfa, fait l’objet depuis plusieurs semaines de polémiques et de controverses après la diffusion sur internet d’un prêche abordant la question de la musique dans le Coran. L’imam affirmait devant des enfants que « Allah n’aime pas la musique parce que c’est le diable qui l’aime », ajoutant que « ceux qui chantent, le prophète dit qu’ils seront engloutis sous la terre, transformés en singes ou en porcs ».« Nous assistons à un endoctrinement des enfants, comme dans des sectes, le préfet et le procureur doivent réagir », a affirmé lors d’une prise de parole Ronan Le Gall, porte-parole d’ADSAV, appelant à « fermer les mosquées salafistes ».Dans un tract, les contre-manifestants affirmaient « ne pas cautionner les propos de l’imam », mais se positionner « contre l’instrumentalisation raciste et islamophobe qui en est faite » .Face à de nombreuses réactions, l’imam avait publié un communiqué sur son site internet, affirmant que ses « propos concernant la transformation portaient sur une métaphore » et n’étaient « pas à prendre au premier degré ». Il ajoutait également que cette vidéo « datait d’un peu moins de deux ans, et que si j’étais amené à traiter le même sujet aujourd’hui, je ne l’aurais pas abordé de la même manière ».Interrogé le 30 septembre sur l’antenne de France Bleu Breizh Izel, Anouar Kbibech, nouveau président du Conseil français du culte musulman, avait jugé « ahurissant » le fait de tenir de tels propos devant des enfants, ajoutant que cette affaire « posait la question de l’habilitation des imams en France ».Lire aussi :Le salafisme gagne du terrain chez les musulmans Guy Dutheil Rien ne va plus pour Dieudonné. Après que le tribunal de grande instance de Paris a validé, mardi 29 septembre, la demande d’expulsion du polémiste du théâtre de la Main d’or, c’est au tour du tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) de le priver d’un nouveau lieu pour héberger ses spectacles. Le tribunal a donné raison, vendredi 9 octobre, au groupe Madar, spécialisé dans l’immobilier de bureaux et d’entreprises, qui a refusé de louer à Dieudonné un espace de 1 500 mètres carrés au sein des anciens ateliers Christofle, situés à Saint-Denis, en banlieue parisienne.Lire aussi :Dieudonné expulsé du Théâtre de la Main-d’Or, à ParisTout a commencé le 8 septembre, quand la société Les Productions de la Plume signe un bail, dit de courte durée, pour organiser des spectacles sur une partie du site des anciens Ateliers Christofle. Elle loue pour deux ans un local constitué principalement d’une vaste salle de réception. Idéal pour des représentations.Bail résilié en une semaineLas, une semaine plus tard, la SARL des Ateliers Christofle, une filiale du groupe Madar, découvre « avec horreur et stupéfaction » que son véritable locataire n’est autre que Dieudonné. Jusqu’alors jamais le nom du polémiste n’était apparu lors de la négociation du bail. C’est Noémie Montagne, compagne du polémiste à la ville, et gérante des Productions de la Plume, qui a signé le bail à sa place.Après avoir découvert le subterfuge, le propriétaire « était entré dans une colère noire ». Il avait alors immédiatement signalé, par mail et lettre recommandée, aux Productions de la Plume, avoir été « trompé » et qu’il considérait le bail comme nul. « Notre consentement a été vicié dans la mesure où, si nous avions su que cette société était, entre autres, la société de production de Dieudonné M’Bala M’Bala, nous n’aurions jamais donné notre accord pour la signature de bail », avait dénoncé le propriétaire. Pour appuyer la résiliation du bail, il invoquait aussi « les troubles de jouissance au voisinage et les troubles à l’ordre public qui se sont produits par le passé en d’autres lieux ».Location à titre gracieux au Mémorial de la ShoahSurtout, la SARL des Ateliers Christofle avait fait savoir « que, pour des raisons morales, ils n’auraient jamais loué à un négationniste qui a déjà été condamné à plusieurs reprises par les tribunaux ». Dieudonné a notamment été condamné en mars 2015 à 22 500 euros d’amende pour des déclarations antisémites proférées lors de son spectacle Le Mur.Lire aussi :Dieudonné : les principaux procès perdus depuis 2007Le tribunal ayant ordonné la suspension du bail, « le groupe Madar envisage de proposer, à titre gracieux, au Mémorial de la Shoah les locaux du site Christofle », indique maître Odile Cohen, l’avocate du spécialiste de l’immobilier de bureaux et d’entreprises. Le propriétaire des lieux espère ainsi contribuer à « sensibiliser les enfants et les jeunes de Seine-Saint-Denis aux crimes contre l’humanité et à toutes les formes de racisme, d’antisémitisme et négationnisme ». Plutôt que les représentations de Dieudonné, le propriétaire préfère que soient proposés aux élèves et à leurs enseignants du département, « des activités pédagogiques, au travers d’expositions, films, conférences visant à affirmer les valeurs de tolérance et de respect de l’autre ».Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Bourreau (New York, Nations unies, correspondance) « Cette résolution n’est qu’une petite partie de la solution face à un immense problème », a reconnu l’ambassadeur britannique Matthew Rycroft, qui s’exprimait à l’issue du vote de ce texte qui, à 14 voix et une abstention, autorise l’Union européenne à lancer la phase 2 de l’opération « Sophia » et à faire usage de la force pour arraisonner en haute mer des navires de migrants venus de Libye et qui cherchent à gagner l’Europe.Six bateaux de guerre européens (italiens, français, allemand, britannique et espagnol) ont désormais un cadre légal pendant un an pour inspecter, saisir et détruire les navires qu’ils soupçonneraient être utilisés par des trafiquants. Ils devront pour cela s’efforcer d’obtenir l’autorisation des pays dont les navires battent pavillon. Les passeurs seront arrêtés et jugés en Italie. Les migrants seront secourus et transportés eux aussi jusqu’à la péninsule italienne, où leurs demandes d’asile seront examinées. La résolution enjoint aux pays membres de l’Organisation des Nations unies (ONU) de traiter les migrants « avec humanité et dignité ».Lire sur Les Décodeurs :Le nombre de migrants et de réfugiés a explosé au XXIe siècle dans le mondeDébat sur le chapitre 7« Cette crise migratoire est le plus grand défi de notre génération », a résumé l’ambassadeur britannique. Cinq cent mille migrants et réfugiés ont gagné l’Europe depuis le début de l’année et 3 000 d’entre eux se sont noyés en tentant de rejoindre les côtes de la Grèce ou de l’Italie ; ce qui en fait la plus grave crise migratoire depuis la seconde guerre mondiale. « Le Conseil ne saurait rester une voix silencieuse dans le contexte dramatique que connaît actuellement la Méditerranée », a insisté François Delattre, l’ambassadeur français qui coparrainait cette résolution.Elle était en discussion depuis le mois de juin et avait été gelée à plusieurs reprises devant la réticence des Russes et des trois membres africains du conseil - Tchad, Nigeria, Angola - à autoriser une résolution sous chapitre 7 qui permet l’usage de la force. Ils invoquaient aussi le respect de la souveraineté nationale. Ces oppositions ont été levées grâce à une lettre des autorités libyennes de Tobrouk, reconnues par la communauté internationale, et qui ont assuré le conseil de sécurité de leur soutien pour cette opération en haute mer.Les Russes ont fini par accepter de voter cette résolution sous chapitre 7, car le contenu du texte définit de manière précise les circonstances dans lesquelles le recours à la force est autorisé pour faire face à la résistance des trafiquants. Seul le Venezuela a jugé que le plan antipasseur européen « était disproportionné et établissait un précédent dangereux » et a préféré s’abstenir.Lire le décryptage :« Migrant » ou « réfugié » : quelles différences ?En attente d’un accord en LibyeUne troisième phase pourrait maintenant permettre d’étendre cette opération militaire aux eaux territoriales et aux côtes libyennes avec une présence au sol, mais il faudrait pour cela l’accord d’un gouvernement libyen unifié.Dans la nuit de jeudi à vendredi, l’envoyé spécial des Nations unies en Libye, Bernardino Leon, a annoncé que la sixième mouture de son accord de paix avait été acceptée par les deux gouvernements rivaux libyens.Les noms des membres du futur gouvernement d’union nationale sont encore en discussion, mais la perspective d’une sortie de crise politique en Libye pourrait accélérer le lancement de cette phase plus opérationnelle du plan antipasseurs européen.Lire aussi :L’impossible sortie du vide politique libyenMarie Bourreau (New York, Nations unies, correspondance)Journaliste au Monde 09.10.2015 à 18h24 • Mis à jour le09.10.2015 à 18h28 | Maryline Baumard C’est officiel : depuis vendredi 9 octobre, le Kosovo est un pays sûr. Le conseil d’administration de l’Office français pour la protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra) a en effet décrété d’inscrire ce pays des Balkans comme « POS », ou pays d’origine sûr. Une liste de seize nations où le Kosovo côtoie dorénavant, entre autres, l’Albanie, la Serbie, l’Inde, la Mongolie ou le Bénin.Singulière géographie, qui décide de la vitesse à laquelle sont traités les dossiers des demandeurs d’asile. Autrement dit, les Kosovars bénéficieront désormais d’une instruction plus courte, resserrée sur quinze jours. S’ils font appel de la décision rendue, un juge unique se penchera sur leur dossier, alors qu’ils auraient bénéficié du regard de trois juges sans cette inscription.Au deuxième rang des demandeurs d’asileDemandée par le ministère de l’intérieur, cette mesure ressemble fort à un alignement sur l’Allemagne puisque cette dernière a fait savoir, courant septembre, qu’elle s’apprêtait à prendre la même mesure pour le Kosovo et l’Albanie.Le signal politique est double. D’une part, cet ajout acte la marche vers l’élaboration d’une liste des pays sûrs commune en Europe, premiers balbutiements d’une hypothétique harmonisation des approches nationales de l’asile.D’autre part, il donne un signal politique sur l’immigration économique en France, à l’heure où l’installation des réfugiés syriens domine le débat et n’est estimé « soutenable » par le gouvernement que si les migrants économiques sont plus souvent reconduits.Les Kosovars, qui s’inscrivent au deuxième rang des demandeurs d’asile en France sur les neuf premiers mois de 2015, contre le troisième rang en 2014, n’ont obtenu le statut que dans 6,6 % des cas l’an dernier. Leur classement en pays sûr risque de renforcer encore l’idée qu’ils sont en quête d’un emploi plus que d’une protection lorsqu’ils viennent en France, ou en Allemagne.Cette inscription du Kosovo avait déjà été votée par le conseil d’administration de l’Ofpra en décembre 2013. Mais Amnesty International France et plusieurs associations avaient demandé au Conseil d’Etat d’annuler cette décision et obtenu gain de cause.Lire aussi :L’Union européenne a reçu plus de 213 000 demandes d’asile d’avril à juin #container_14425702306{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14425702306{ height:500px; } #container_14425702306 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14425702306 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14425702306 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14425702306 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Demandes d'asile par pays au deuxième trimestre 2015Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14425702306", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Allemagne","Hongrie","Autriche","Italie","France","Suède","Royaume-Uni","Pays-Bas","Bulgarie","Espagne"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre de demandes d'asile", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 80935 ], [ "", 32675 ], [ "", 17395 ], [ "", 14895 ], [ "", 14685 ], [ "", 14295 ], [ "", 7470 ], [ "", 6270 ], [ "", 4050 ], [ "", 3675 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; 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Comme, par ailleurs, la Tanzanie vient d’être retirée de la liste, qui comprend désormais 16 pays.Lire aussi :Au Kosovo, la désillusion face à la tutelle européenneMaryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Aline Leclerc (Saint-Etienne, envoyée spéciale) Et enfin, ils ont posé leurs valises. Ou plutôt deux grands sacs de supermarchés et deux sacs à dos neufs bourrés d’affaires données par des associations. Il ne leur reste malheureusement rien de leur vie en Syrie. Le peu qu’ils avaient emporté a fini au fond de la Méditerranée, cet été, entre la Turquie et la Grèce. De si mauvais souvenirs. Mais pour Ali (les prénoms ont été changés, à la demande des intéressés) et ses deux fils de 19 et 23 ans, ce jeudi 8 octobre marque la fin du voyage. Et le début d’une nouvelle vie. Pour eux, elle s’écrira dans la Loire, à Saint-Etienne.Arrivés de Munich le 11 septembre, ils font partie des 526 premiers réfugiés accueillis en France dans le cadre du dispositif visant à soulager l’Allemagne, confrontée aux arrivées massives de migrants. Hébergés depuis dans un centre d’accueil à Paris, ils ont officiellement obtenu cette semaine le statut de réfugié, en moins d’un mois, un temps record. Restait à leur trouver un logement pérenne, étape fondamentale pour renouer avec l’ordinaire.Sur le dispositif d'accueil, lire aussi :A la ville ou à la campagne, les réfugiés syriens logés en France selon leur profilComme pour les autres réfugiés, les vœux et besoins d’Ali et ses fils ont été recueillis. Ali est chauffeur routier. Sofiane et Walid veulent continuer à étudier, l’agronomie pour l’un, l’informatique pour l’autre. S’appuyant sur les profils ainsi établis et sur le vivier de logements vacants mis à disposition par des maires solidaires, les services de l’Etat, ultra-mobilisés pour faciliter l’intégration de ces nouveaux réfugiés si emblématiques de la politique d’accueil lancée en septembre, leur ont proposé un F4 à Saint-Etienne. L’important pôle universitaire de la ville a emporté les suffrages des deux frères.« Merci au gouvernement, merci à la mairie, merci à Emmaüs »Voilà donc les trois hommes, maigres bagages au dos et sourires timides ce jeudi 8 octobre, accompagnés jusqu’au TGV gare de Lyon, à Paris, par la sous-préfète de la région Ile-de-France elle-même, chargée de coordonner l’accueil à Paris. Sur le quai, Ali et ses fils ne prennent la parole que pour dire et répéter encore et encore « merci ». « On dit merci au gouvernement français pour son humanité, merci à la Maire de Paris, merci à Emmaüs. On est si reconnaissant, c’est très important pour nous. »Il y a deux mois, ils tremblaient à Homs, sous les bombes. Deux semaines plus tard, ils manquaient de se noyer dans leur embarcation de fortune vers la Grèce. Puis il y eut ses horribles journées de marche en Macédoine. La Serbie, la Bulgarie, l’Autriche, l’Allemagne. Et la gare de Munich, où ils ont rencontré les représentants de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). Le lendemain, ils étaient à Paris. « On n’en revient pas de ce qui nous arrive. On est venus chercher la paix, on l’a trouvée », dit Ali, solennel. Bientôt 12 h 58, il faut monter à bord du train et quitter ceux qui les ont jusqu’ici si bien escortés. Un nouveau pas dans l’inconnu.« Il y a des oliviers par ici  ? »Ils sont désormais seuls dans le wagon, ne parlant pas un mot de français. Pendant trois heures, ils vont découvrir par la fenêtre les campagnes verdoyantes de leur terre d’accueil, cherchant quelques repères : « Il y a des oliviers par ici ? »Ils passeront aussi de longs moments dans le silence, les yeux dans le vague, comme enfouis en eux-mêmes. Tous les trois ont en effet sur le cœur une pensée qui les empêche d’être heureux. Sur son smartphone, Walid affiche la photo d’un bébé tout sourire. « C’est mon petit frère, il a un an et demi. Il est resté là-bas avec ma mère et ma sœur de 15 ans. » Quand il a fallu partir, ce 6 août, seuls les hommes ont entrepris le voyage. Depuis, ils savent que la famille a échappé de peu à un nouveau bombardement.Le train ralentit, on distingue un terril, vestige du passé minier de la région. Non, ici on dit «  crassier », nous sommes à Saint-Etienne. Des TER multicolores, de vieux entrepôts, le clocher d’une église… Ils dévorent le décor des yeux. Sur le quai, un aréopage de costumes-cravates. Représentants de la préfecture, de la mairie, associatifs… Pour tous, il y a un enjeu à ce que ces premiers parcours soient exemplaires. Car ils traceront le chemin pour les 30 000 réfugiés que la France s’est engagée à recevoir dans le cadre de la répartition européenne. « On s’est mobilisés pour offrir à ces réfugiés un accueil et un accompagnement de qualité afin de les amener à être autonomes et à s’insérer dans la société française », explique Didier Couteaud, directeur départemental de la cohésion sociale, chargé de mettre en œuvre le souhait du ministre de l’intérieur d’accueillir les nouveaux réfugiés « le plus professionnellement possible ». Grâce aux maires volontaires et aux bailleurs, il a pu proposer plusieurs logements vacants. « Nous ne sommes pas une zone en tension immobilière. » Ainsi, la Loire est dès aujourd’hui en capacité de loger plus d’une centaine de réfugiés.Lire aussi :Hébergement des réfugiés : le volontariat plutôt que les quotas« Un luxe incroyable »Ali, Walid et Sofiane seront les tout premiers. Les derniers kilomètres en voiture se déroulent en silence ou presque. « En Syrie, nous avions un si beau pays. Ils ont tout détruit, il ne reste plus rien », murmure le père pensif. On se gare près d’un square et de quelques commerces. L’immeuble HLM fait sept étages. Le hall sent la peinture. On s’arrête au premier. La porte de l’appartement n’est pas fermée. Des personnels de la mairie et de l’association Entraide Pierre-Valdo ont tout préparé. Ali, Walid et Sofiane entrent l’un après l’autre. Et posent enfin leurs bagages. Il y a une grande table en bois et de nombreuses chaises. Une cuisinière, un micro-ondes. Du pain sur la table de la cuisine, de la brioche. Le frigo est plein, les placards aussi. Trois chambres, dans chacune un lit, une lampe, une table de nuit. Des draps encore dans leur emballage. Sur un bureau, une ramette de papier et un paquet de Bic neufs. C’est à la fois simple et plein de petites attentions. Et Ali, Walid et Sofiane répètent « merci, merci, merci. C’était formidable à Paris, c’est pareil ici. C’est un luxe incroyable ». Des dizaines de milliers de migrants qui déposent chaque année une demande d’asile en France, aucun n’a sans doute jamais eu droit à traitement si remarquable.Le directeur de cabinet de la préfète fait le point avec eux : « Il y a encore des démarches à faire pour transformer votre récépissé de six mois en une carte de résident de dix ans. Vous serez accompagnés bien sûr. Il faudra aussi ouvrir vos droits à la Sécurité sociale, au RSA ». En attendant qu’ils puissent l’assumer, le bail sera au nom de l’association Entraide Pierre-Valdo, qui accompagnera désormais la famille. La préfecture, le bailleur, l’association ont un accord pour le paiement des loyers, en attendant les 1 000 euros promis aux communes par le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, pour chaque place d’hébergement trouvée.« Avez-vous besoin d’autre chose ? » « Nous n’avons qu’une seule demande  : faites venir notre famille dès que possible », supplie Ali, angoissé à l’idée que ceux qui sont toujours en Syrie subissent des représailles parce qu’eux trois sont en France. Au courant de la situation, l’Ofpra a promis de faire de son mieux. Ali ajoute  : « Et aidez mes enfants à reprendre leurs études. Tout ça, je l’ai fait pour eux. » Ce dispositif exceptionnel durera six mois. Six mois pour qu’ils soient autonomes, se débrouillent en français, que le père soit en voie d’insertion professionnelle et les fils à l’université. Le défi est énorme. Mais ce soir, une première brique est posée. Un trousseau de clés est remis à chacun. On leur expliquera plus tard comment ce badge déverrouille la porte du hall. « C’est une ville de footeux ici vous savez ? », lance quelqu’un. Walid sourit : « Alors je deviens supporteur de Saint-Etienne à partir d’aujourd’hui ! »Aline Leclerc (Saint-Etienne, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jérôme Porier Les associations spécialisées dans le mal-logement le disent  : les dispositifs de location solidaire ne sont pas assez connus. « En 2014, ils nous ont permis de mobiliser 400 nouveaux logements pour des personnes en ­situation d’exclusion, un chiffre en recul de 18,3 % sur un an », dit Sylvie Eschalier, responsable de la mobilisation de logements dans le parc privé chez Habitat et humanisme. Les besoins sont pourtant énormes : le Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées (HCLPD) estime qu’il faudrait créer 120 000 logements ­sociaux dans le parc privé en trois ans.Les dispositifs de location solidaire constituent une partie de la solution. Solibail, le plus répandu, existe dans neuf régions où les marchés immobiliers présentent des tensions. Un mécanisme dont les modalités varient dans chaque ville car certaines localités peuvent y ajouter des subventions.A Paris, son nom est « Louer solidaire ». Actuellement, ce dispositif permet de loger 2 900 per­sonnes dans 902 habitations de la capitale. « Ce sont des familles logées à l’hôtel, souvent monoparentales, et qui ont un emploi, précise Ian Brossat, adjoint à la Mairie de Paris chargé du logement. Notre objectif est de doubler le nombre de ces ­logements d’ici à 2020, en élargissant le dispositif à des populations plus précaires. »Comment fonctionne-t-il ? Le propriétaire d’un logement loue à un tarif dit « intermédiaire » à une association, en respectant des plafonds qui varient selon les régions et la surface du logement.« La plupart des propriétaires choisissent de s’engager sur six ans pour obtenir l’abattement maximal » Denis Laurent, délégué général de SNLIls sont calculés grâce à la formule suivante : loyer intermédiaire (par mètre carré) = loyer de base x (0,7 + 19/surface en m²). Avec une petite subtilité : pour les appartements de moins de 38 m2, le coefficient multiplicateur est limité à 1,2. A chaque degré de tension du marché correspond un loyer de base qui sert donc de référence. Pour 2015, il a été fixé à 16,82 euros en zone A bis (Paris et 29 communes de la petite couronne), 12,49 euros en zone A (Lyon, Lille…), 10,06 euros en zone B1 (Annecy, Bayonne, Chambéry, Saint-Malo, La Rochelle…) et 8,74 euros en zone B2 (autres communes de plus de 50 000 habitants). Pour savoir dans quelle zone est classée une ville, il suffit de se rendre sur le site du ministère du logement.Le propriétaire qui accepte de confier son logement à une association obtient plusieurs avantages. D’abord, les loyers perçus sont largement défiscalisés. Selon la durée du bail (trois ou six ans), l’abattement est de 30 % ou de 70 %. « La plupart des propriétaires choisissent de s’engager sur six ans pour obtenir l’abattement maximal », précise Denis Laurent, délégué général de Solidarités nouvelles pour le logement (SNL). Agréée par l’Etat, l’association s’occupe de tout, encaisse les loyers, paie les charges, assure le suivi du locataire… « Le propriétaire évite les périodes de vacance ; il est certain de toucher ses loyers et de retrouver son bien en parfait état à l’issue du bail », précise Mme Eschalier.Le prix de la tranquillité et de la bonne consciencePlus le propriétaire est dans une tranche d’imposition élevée, plus l’opération est rentable. Par exemple, si vous louez un T2 de 50 m2 à Paris (zone A bis), le plafond sera de 18,17 euros par mètre carré. Ce qui correspond à un loyer mensuel de 908,30 euros, contre 1 240 euros dans le secteur libre (le loyer moyen dans la capitale est estimé à 24,80 euros le m2 par l’observatoire Clameur).Au final, le bailleur solidaire, si sa tranche marginale d’impôt sur le revenu est à 30 %, et compte tenu de l’abattement de 70 %, obtiendra un revenu après impôt de 9 918,40 euros par an, contre 10 416 euros pour le bailleur « classique », soit un manque à gagner de seulement 4,8 %. En revanche, s’il est imposé à 14 %, l’écart monte à 18,4 % sur Paris : l’opération est beaucoup moins intéressante.Dans les villes où le marché est moins tendu et où il y a peu d’écart entre le plafond et les loyers libres, l’opération est, en théorie, beaucoup plus avantageuse. A Lyon, par exemple, le plafond autorisé par le dispositif est de 13,50 euros par mètre carré pour le même bien, alors que le loyer moyen est de 12,60 euros selon Clameur. Mais, dans la pratique, les associations acceptent un logement uniquement si le bien est loué à un tarif inférieur d’au moins 20 % au prix du marché. Malgré tout, dans cet exemple lyonnais, et à condition de s’engager sur six ans, le bailleur solidaire imposé à 30 % peut obtenir une rentabilité supérieure de 10 % à celle d’une location classique. S’il est imposé à 14 %, le manque à gagner se limite à seulement 4,6 %. Le prix de la tranquillité et de la bonne conscience, en quelque sorte.Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Claire Ané Si vous êtes étudiant boursier diplômé bac + 2 et souhaitez devenir journaliste, vous avez jusqu’au 18 octobre pour candidater auprès de La Chance aux concours (CAC). Alors que les écoles de journalisme reconnues sont très sélectives, et les prépas privées coûteuses, cette association prépare bénévolement, depuis neuf ans, aux concours d’entrée, afin de « renforcer l’équité » et favoriser l’entrée dans la profession de jeunes issus des milieux populaires.En cette rentrée 2015, la CAC étend son recrutement et ses lieux de formation : seront ainsi accompagnés une quarantaine d’étudiants à Paris, où l’association a été créée, à Clermont-Ferrand, où elle se développe depuis 2013, et désormais à Toulouse, où une antenne est créée cette année. Une nouvelle ouverture est envisagée pour janvier, dans une autre grande ville universitaire de province.Lire aussi :« La chance aux concours », la prépa gratuite qui œuvre pour plus de mixité sociale dans les médiasDeux candidats sur trois réussissentLa formation est assurée bénévolement par des journalistes en activité, de novembre à juin, quatre heures chaque samedi et certains soirs en semaine. Au programme, rédaction d’articles, de synthèses, questionnaires d’actualité et de culture générale, concours blancs, cours d’anglais… Des visites de rédactions sont également prévues. Une aide pourra être proposée aux étudiants pour financer les frais liés aux concours des différentes écoles, et, une fois admis, pour payer les droits d’inscription.Si le rythme est soutenu, le résultat est au rendez-vous : l’an dernier, 16 des 24 étudiants préparés à Paris ont intégré une école de journalisme reconnue. Parmi les 170 bénéficiaires du dispositif depuis sa création, près de deux sur trois ont réussi les concours et huit sur dix sont devenus journalistes.La sélection se fait à partir d’un CV, d’un dossier de candidature puis d’un entretien. « Les critères qui nous importent le plus, c’est l’envie de devenir journaliste. On ne prend pas forcément ceux qui ont les meilleures aptitudes scolaires, mais ceux qui sont conscients de ce qu’est le métier, et savent ce qu’ils vont lui apporter », explique Baya Bellanger, l’initiatrice et la présidente honoraire de La Chance aux concours.« C’est un plus si les étudiants ont pris la peine de se renseigner sur les différentes écoles, et peuvent expliquer celle(s) qui les intéresse (nt) particulièrement », précise Lucie Guesdon, coordinatrice de la CAC.Certains candidats jugés particulièrement autonomes pourront bénéficier d’un autre dispositif que la prépa a baptisé « Coup de pouce ».Pour postuler, il faut :- être boursier ou, pour ceux qui ne sont plus étudiants, ne pas dépasser le plafond de revenus ouvrant droit à une bourse.- être titulaire au minimum d’un diplôme bac + 2, ou de 120 crédits ECTS (Système européen de transfert et d’accumulation de crédits).- être âgé de moins de 26 ans au moment des concours (né après le 31 décembre 1990)Les informations sont disponibles sur le site internet de La Chance aux concours.Claire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste Cabinet d'avocats Flichy Grangé (Avocat) Le droit du travail combat avec entrain les agissements sous-tendus par des considérations tenant au sexe. Sont interdites les discriminations fondées sur le sexe ou sur l’orientation sexuelle. Est prohibé le harcèlement qui a une considération sexuelle, soit directement (harcèlement sexuel), soit de façon indirecte (harcèlement moral lié au sexe).La loi du 17 août 2015 relative au dialogue sociale et à l’emploi, dite « loi Rebsamen », ajoute à cet arsenal législatif un nouvel article L. 1142-2-1 du Code du travail, selon lequel « nul ne doit subir d’agissement sexiste, défini comme tout agissement lié au sexe d’une personne, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant ». Cet article résulte d’un amendement adopté contre l’avis du gouvernement, qui soutenait que ce texte pourrait ne pas être appliqué.Inefficacité des règles précédentesSur le principe, pourquoi pas, même si l’on doute qu’en ce domaine le droit puisse tout : l’accumulation de règles paraît au contraire témoigner de l’inefficacité des règles précédentes. Les actions de sensibilisation du personnel sur ces sujets sont tout aussi importante pour parvenir à l’objectif poursuivi.Également, il faudra, dans la pratique judiciaire, trouver une place à ce nouveau texte entre les discriminations et le harcèlement dont elle emprunte certains éléments de formule. Pour l’instant, elle paraît avant tout symbolique, aucune règle d’aménagement de la charge de la preuve ni sanction spécifique n’étant prévue.Par ailleurs, la loi est rédigée en des termes qui suscitent la discussion. Qu’est-ce qu’un « agissement lié au sexe » ? Quand crée-t-il un « environnement intimidant » ? Qu’est-ce d’ailleurs qu’un « environnement intimidant » ?Appréhension puritaineLa loi, d’inspiration européenne, emprunte des mots venus d’ailleurs qui perdent beaucoup de leur sens quand ils sont traduits en français. La loi ne sera pas précisée par un texte ultérieur et il reviendra aux juges d’indiquer ce que ces notions recouvrent, avec de possibles divergences d’appréciation entre le juge de Strasbourg et celui de Marseille.Une appréhension puritaine pourrait conduire à proscrire la blague de carabin. Que le collègue soit indélicat, on peut le lui reprocher, mais d’ici à lui faire un procès ou engager la responsabilité de son employeur pour une blague…Et bientôt ne tardera pas à germer l’idée d’une sanction pénale pour donner plus de force à la loi… avant qu’elle soit rangée dans le placard des fausses bonnes idées d’un législateur qui, malgré les mises en garde, croit toujours que légiférer, c’est progresser.Laurent Gamet, avocat associé chez Flichy Grangé avocats (www.flichygrange.com)Cabinet d'avocats Flichy Grangé (Avocat) Martin Untersinger C’est un rapport de plus : la commission de réflexion sur le droit et les libertés à l’âge du numérique a rendu, jeudi 8 octobre, son premier rapport au président de la République. Mais ce n’est peut-être pas un rapport de trop, tant il prend à contre-pied, sur certains points, la logique législative qui a prévalu depuis des années en France, et notamment certaines récentes initiatives gouvernementales.Les membres de cette commission à la composition inédite – à treize députés s’ajoutent autant de personnalités qualifiées issues du monde associatif, de l’entreprise ou de la fonction publique, tous bons connaisseurs de ces dossiers et pour certains très engagés dans la défense des libertés numériques – déroulent sur près de 300 pages des propositions sur des sujets consensuels, comme l’open data ou la défense des lanceurs d’alerte. Mais certaines propositions, sur la liberté d’expression ou les pouvoirs des forces de l’ordre, le sont beaucoup moins et vont même à l’encontre de plusieurs textes votés récemment par l’Assemblée.Ouverture des données publiquesSans surprise, le texte appelle à plus d’ouverture des données publiques, notamment en renforçant les compétences de la Commission d’accès aux documents administratifs. Il suggère également de relâcher les contraintes qui limiteraient la publication de données publiques contenant des données individuelles et personnelles.Une partie des recommandations – non-contraignantes – formulées dans le rapport en matière de données publiques sont déjà présentes dans la loi numérique d’Axelle Lemaire. Cette dernière, sur certains points, va même plus loin.Lire aussi :La loi numérique cible les données personnellesDéfense des lanceurs d’alerteLa Commission propose aussi d’unifier le cadre légal applicable aux lanceurs d’alerte, ces citoyens, fonctionnaires ou salariés qui décident de dénoncer les agissements de leur employeur ou de la puissance publique, qu’elle juge « épars et incomplet ». Elle suggère également la mise en place d’une autorité indépendante de protection des lanceurs d’alerte qui puisse être saisie par n’importe quel citoyen, dans des conditions de sécurité garanties.Défense de la liberté d’expression en ligneLa Commission consacre de longs développements à la question de la défense de la liberté d’expression en ligne, un sujet sur lequel le législateur s’est souvent surtout penché pour en limiter les abus.En premier lieu, la Commission étudie de près le cas de la loi de 1881 sur la liberté de la presse. Elle s’applique aujourd’hui à la plupart des citoyens, qui grâce à Internet peuvent désormais exercer effectivement et de manière constante leur liberté d’expression.La Commission veut ainsi renommer la loi de 1881 pour la baptiser « loi sur la liberté d’expression ». Un changement symbolique, mais qui montre l’attachement de la Commission à un texte dont le détricotage a déjà commencé (la loi sur le terrorisme de 2014 a fait basculer l’apologie du terrorisme dans le droit pénal classique) et devrait se poursuivre.Sur le fond, elle défend un élargissement, de la presse à n’importe quel internaute, des protections de la loin de 1881, prenant acte que « l’internaute, expert ou simple citoyen informateur, est devenu grâce aux outils mis à sa disposition un acteur privilégié de la communication ».Critique du blocage administratif des sitesPar conséquent, elle critique le blocage administratif (sans passage devant un juge) des sites Internet, une procédure qui est possible en matière de terrorisme notamment. Par ailleurs, elle « s’alarme du risque de généralisation » des blocages sans juge, qu’elle estime fort préjudiciable à la liberté d’expression, sans pour autant réclamer que l’on revienne en arrière sur les mesures qui existent déjà.La Commission refuse également que les pouvoirs publics régulent les contenus Web, comme ils le font sur les médias audiovisuels traditionnels par le biais du CSA, un vieux serpent de mer.Défense de l’anonymatElle veut également, et c’est plus inédit, sanctuariser la possibilité de l’anonymat et du pseudonymat sur Internet, « une condition indispensable à l’exercice de la liberté d’expression ». Elle rappelle en creux que cet anonymat ne peut constituer un problème pour lutter contre les abus, comme les propos injurieux ou racistes, puisque la justice et la police peuvent requérir des éléments identifiants auprès des sites pour retrouver des coupables d’infractions.Limitation de la responsabilité de l’hébergeurLa Commission entend aussi contrecarrer une tendance lourde de ces dernières années, qui consiste à faire des intermédiaires d’Internet (les moteurs de recherche, les réseaux sociaux) des auxiliaires de justice en leur confiant de nombreuses responsabilités dans la régulation du contenu qu’ils hébergent. Une forme de « censure privée » que la Commission aimerait limiter en réaffirmant la « responsabilité limitée de l’hébergeur » de contenu, « garante de la liberté d’expression et de la liberté d’innovation ».Elle propose, en miroir de la garantie de ces nouveaux droits, des aménagements quant aux pouvoirs des autorités. Elle suggère ainsi que les parquets traitent de manière prioritaire certaines infractions en ligne, comme les contenus terroristes, que soit mise en place une procédure judiciaire accélérée pour mettre hors-ligne des contenus bloqués qui réapparaîtraient sur le réseau, la possibilité, pour la police, de soumettre au juge judiciaire un ensemble de sites Internet à bloquer ou la multiplication des dispositifs permettant à des associations sélectionnées de s’attaquer à des contenus illégaux.Respect de la vie privéeMême si le respect de la vie privée est prévu par la Convention européenne des droits de l’homme, la Commission remarque que la Constitution française ne fait pas mention de ce droit, qui a été dessiné par la jurisprudence du Conseil constitutionnel. Elle propose donc, même si certains de ses membres s’y sont opposés, d’« inscrire explicitement dans la Constitution le droit au respect de la vie privée » et d’y adjoindre un complément, à savoir « l’exigence de protection des données à caractère personnel ».La Commission prend également position dans l’embryon de débat concernant le chiffrement des données. Pour elle, il convient « d’inciter le recours aux technologies de chiffrement afin de renforcer la confidentialité des communications ». Elle suggère cependant de ne pas toucher à la loi de 2004 qui pose certaines limites à l’utilisation de la cryptographie.Critique en creux de la loi renseignementUne partie des membres élus de la Commission ont beau avoir voté pour la loi sur le renseignement, adoptée cet été, leur rapport se lit comme une critique de cette loi très controversée.Même si elle reconnaît d’abord « d’incontestables progrès » permis par cette loi dans l’encadrement de la surveillance en France, elle réitère les critiques déjà formulées dans l’avis qu’elle avait rendu au sujet du texte. Elle critique ainsi le dispositif, introduit par la loi, de détection automatique d’activités terroristes sur Internet, les fameuses « boîtes noires » qui « ouvre[nt] la voie à une collecte massive et à un traitement généralisé de données personnelles » et veut donc « interdire le recours à des dispositifs algorithmiques de traitements de données » dans le cadre du renseignement.Lire aussi :La loi renseignement attaquée par des journalistes devant la Cour européenneLe rapport de la Commission ne critique pas frontalement la loi sur le renseignement. Mais il enjoint aux pouvoirs publics de « définir un régime juridique global, cohérent et protecteur des libertés fondamentales pour les activités de renseignement », c’est-à-dire de contrôler toutes les techniques utilisées par les services de renseignement, de « prévoir des garanties », de définir les motifs pouvant être invoqués pour de la surveillance, le tout sous le contrôle d’une autorité indépendante. Une manière de dire que la loi renseignement n’y est pas parvenue, alors que c’était précisément l’objectif de ses auteurs.Lire aussi :Jean-Marie Delarue se dit « préoccupé » par le contrôle du renseignementMartin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Séverin Graveleau Le syndicat majoritaire du second degré est « sûr » de remplir les bus et les trains à destination de Paris. « Les demandes d’inscription dépassent tout ce qu’on a connu depuis quinze ans », affirme Roland Hubert, cosecrétaire général du SNES-FSU, qui se veut positif et ambitieux à l’approche de la manifestation nationale de ce samedi 10 octobre.Notre journaliste sur place :Tweets de @sgraveleau!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs");Pour la première fois depuis le début de la contestation, au printemps, l’intersyndicale (qui regroupe une quinzaine d’organisations), mobilisée contre la réforme du collège devant entrer en vigueur en 2016, appelle ses adhérents et non-adhérents à battre le pavé parisien ce week-end. L’objectif : mobiliser « plus largement » que les seuls enseignants – 16 % de grévistes, selon le ministère, lors de la dernière journée de mobilisation du 17 septembre, le double selon les syndicats – et, en particulier, les parents d’élèves, afin de demander l’abrogation du décret publié en mai.Lire aussi :Réforme des collèges : les raisons de la nouvelle grève des enseignantsMobiliser « la société civile » En plus des associations de professeurs de langue ancienne ou d’allemand vent debout contre la remise en question des options latin et grec, ainsi que la suppression des classes bilangues et des sections européennes, l’intersyndicale souhaite mobiliser « la société civile ». « Nous souhaitons ainsi montrer au gouvernement que l’on n’est pas dans une simple vue de l’esprit enseignante ou dans la défense d’un pré carré professionnel », explique François Portzer, président du Snalc-FGAF. L’organisation d’une manifestation hors temps scolaire devrait aussi permettre, selon lui, « de mobiliser plus de collègues » en ne leur faisant pas porter « le coût d’une grève ». Et pour ce faire, l’intersyndicale n’a pas lésiné sur les moyens à l’approche du rendez-vous. Bus affrétés ou places de train remboursées pour les uns, covoiturage pour les autres… de quoi rassembler « plus de 10 000 personnes », espère François Portzer.De même, depuis plusieurs semaines, les sites Internet des syndicats diffusent les traditionnels kits d’affiches ou de pancartes à utiliser lors de la manifestation, mais aussi des modèles de lettres à envoyer aux parents. Sur les forums spécialisés, tel que Neoprofs, on multiplie les conseils pour sensibiliser ces mêmes parents : « comment contacter les sections locales des représentants de parents d’élèves », « remettre des tracts aux enfants », « organiser des réunions publiques d’information »… Une réforme pas toujours compriseDe fait, du côté des deux principales associations de parents d’élèves, on confirme « l’inquiétude » et les « questions » de ces derniers face à une réforme pas toujours comprise. « Le ministère n’a pas été très performant en termes d’explication de la réforme, concède Liliana Moyano, de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE), des explications d’autant plus nécessaires que la réforme a souffert de nombreuses caricatures et intox. » La fédération qu’elle préside soutient la réforme depuis le départ, tout en demandant des « moyens ambitieux pour la mettre en œuvre ». Elle ajoute : « Il ne faudra pas rejeter d’un revers de la main la mobilisation de ce samedi, et [il faudra] redoubler de pédagogie. » Un message sans doute en direction des quelques sections locales de la FCPE (Bouches-du-Rhône, Alpes-de-Haute-Provence…) ayant choisi d’aller à l’encontre de la fédération en appelant à manifester. La Fédération des parents d’élèves de l’enseignement public (PEEP), soutient aussi, mais du bout des lèvres, la réforme, car elle n’est « pas assez ambitieuse, notamment sur l’enseignement des langues », selon sa présidente, Valérie Marty, qui voit une mobilisation des parents « à la marge » ce week-end. « Quand on a des remontées très négatives des parents, on est immédiatement sollicités par nos responsables locaux, et là ce n’est pas le cas », explique-t-elle.Atteindre les parents d’élèves dans leur diversité« Hasard » du calendrier selon les membres de l’intersyndicale, cette journée de mobilisation tombe en tout cas mal pour les associations de parents d’élèves. Les élections nationales de leurs représentants ont justement lieu ces 9 et 10 octobre. 24 % des parents du second degré y avaient participé l’année dernière. Les deux principales fédérations de parents d’élèves ne représentent « pas forcément la réalité de ce que sont les parents d’élèves dans leur diversité », estime Frédérique Rolet, du SNES-FSU. Ce sont donc sur les « autres » parents que l’intersyndicale compte ce samedi.Le professeur en sciences de l’éducation et spécialiste du syndicalisme enseignant André D. Robert n’imagine pas, « dans ces conditions », une mobilisation importante des parents. « Ni baroud d’honneur ni mobilisation transcendante à faire basculer les choses », selon lui, cette manifestation pourrait pourtant « élargir la base des opposants ». Les enseignants mobilisés peuvent d’ores et déjà compter sur l’association conservatrice SOS Education, sur l’organisation étudiante de droite UNI ou encore sur le Parti de gauche, qui ont annoncé leur présence.Dans les cercles enseignants, on réfléchit déjà à la suite du mouvement. Selon André D. Robert la mobilisation pourrait ensuite « se cristalliser sur les formations préparatoires à la réforme ». Des formations, pour l’instant volontaires, qu’une partie des enseignants a déjà commencé à boycotter.Séverin GraveleauJournaliste au Monde Nicolas Truong Rien ne va plus dans la patrie d’Hugo et de Schœlcher, de Jaurès et de Clemenceau. Malaise sous les drapeaux et désordre sous les préaux : l’interventionnisme militaire français est mal compris et l’école laisse une bonne partie des élèves sur le carreau. Confusion politique et dérive idéologique. Une députée du parti Les Républicains (LR), Nadine Morano, assure sur une chaîne de télévision du service public que la France est « un pays de race blanche ». Porte-parole du groupusculaire Parti des indigènes de la République (PIR), Houria Bouteldja explique de son côté qu’afin de lutter contre l’oppression néocoloniale française dans les quartiers les minorités ethniques doivent se marier en priorité « avec une musulmane ou un musulman, un Noir ou une Noire » (revue Vacarme, n° 71, 248 p., 12 €).Lire aussi :Quelle place pour la République ?Faute d’un ciment national qui pourrait faire tenir une société en panne d’idéal, les communautés tiennent lieu de fraternité, la quête d’identité remplace le combat pour l’égalité, le libéralisme et l’individualisme préemptent à eux seuls la notion la liberté. La France a du mal à faire sens. Notre pays est à la traîne. Et la devise républicaine est à la peine. D’où l’envie d’inviter Jacques Julliard et Patrick Weil à débattre de l’état de notre cohésion nationale. Car, en dépit d’une estime réciproque, ces deux historiens de la République s’opposent presque en tout point. « La France a peur de la diversité », explique Jacques Julliard, qui comprend cette inquiétude et se pose en « partisan de la résistance contre ces affirmations identitaires » que sont le voile ou le halal. Cette diversité est « notre bien commun », rétorque Patrick Weil.Redonner du sens à une République disloquéeIl est même temps de faire une place aux anciens colonisés dans notre « histoire commune et partagée » afin d’endiguer rejet et sécession, anathème et exclusion. Alors que « nous ne prenons pas encore toute la mesure » du djihadisme qui touche une fraction de la jeunesse musulmane française, le risque de « libanisation de la France » est réel, insiste Jacques Julliard. Gare à « ne pas confondre ces tueurs avec la masse de nos compatriotes de culture musulmane » parfaitement pacifique, réplique Patrick Weil.Un souci constant, cependant, relie ces deux historiens divergents. Celui de redonner du sens à une République disloquée. En partie en enseignant une histoire de France qui ne soit ni celle de l’arrogance nationale ni celle de la repentance postcoloniale, explique Patrick Weil, dans Le Sens de la République (Grasset, 240 p., 17 €). Et en déclarant l’école « cause nationale », insiste Jacques Julliard dans L’Ecole est finie (Flammarion, 127 p., 12 €), car, dans un pays laïc, c’est elle qui doit tenir lieu de « religion civique ».La République est peut-être menacée, mais, remarquons-le, nous sommes bel et bien en France, un pays dans lequel tout débat ne se finit pas forcément par des chansons. Mais par de puissantes évocations du rôle émancipateur de l’éducation.Nicolas TruongResponsable des pages Idées-DébatsSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Jean Dalla Torre ne connaîtra jamais le résultat de l’action judiciaire qu’il a intentée pour faire juger les responsables du scandale de l’amiante. Il est décédé le 10 septembre, emporté par un mésothéliome, le cancer de l’amiante.Une victime comme tant d’autres, d’Eternit, de Valéo, de l’université Jussieu, d’Amisol, de la Normed… à ceci près que M. Della Torre a été le premier à déposer une plainte pénale contre X, en 1996. Cette procédure n’a toujours pas abouti. C’est pourquoi la manifestation nationale organisée vendredi 8 octobre, à Paris, par l’Association nationale des victimes de l’amiante (Andeva), dont il a été l’un des cofondateurs, lui est dédiée.« On va repartir pour un tour »Cette manifestation a lieu depuis une dizaine d’années à cette même période. Victimes, familles, des milliers de personnes sont attendues. Mais la colère est encore plus forte aujourd’hui. Au lieu d’avancer, l’affaire semble en effet avoir reculé avec, dans le dossier emblématique de Condé-sur-Noireau (Calvados), l’annulation, le 14 avril, par la Cour de cassation, de la mise en examen des membres de la haute administration, des pouvoirs publics et du Comité permanent amiante (CPA), cette structure de lobbying montée par des industriels contre l’interdiction de cette fibre. Le CPA prônait un « usage contrôlé » de l’amiante, qui a conduit à cette catastrophe. L’interdiction totale de l’amiante n’interviendra qu’en 1997, alors que les connaissances sur ses dangers mortels sont bien antérieures, affirme l’Andeva. « On va repartir pour un tour » dans la procédure judiciaire, déplore François Desriaux, vice-président de l’Andeva et rédacteur en chef de la revue Santé et travail.Lire aussi :Pas de protection supplémentaire pour les travailleurs de l’amianteLes scientifiques estiment que l’amiante causera au total 100 000 décès, les maladies ne se déclenchant que vingt à trente ans après l’exposition. « 100 000 morts, zéro responsable, nous ne l’acceptons pas ! » clame un slogan de l’Andeva.Une situation que connaît aussi l’Italie, avec l’annulation, en novembre 2014, par la Cour de cassation, de la condamnation à 18 ans de prison du magnat suisse Stephan Schmidheiny, ancien dirigeant d’Eternit, après trente années de combat des victimes.A la différence de l’Italie, où cette décision, constate M. Desriaux, a provoqué une « forte émotion nationale », conduisant le président du conseil, Matteo Renzi, à annoncer la révision du code pénal, « en France, ça a été l’encéphalogramme plat. L’annulation des mises en examen n’a déclenché aucune réaction du gouvernement, du Parlement, dénonce-t-il. Comme si cela était normal, alors qu’il ne s’agit pas du tout d’une catastrophe naturelle ! »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sylvia Zappi Dix ans plus tard, elles veulent encore marcher. Un collectif de femmes organise une Marche de la dignité, samedi 31 octobre, à Paris, afin de remettre la question des violences policières au cœur du débat politique. Se revendiquant petites sœurs de celles et de ceux qui ont participé à la Marche pour l’égalité et contre le racisme en 1983 – elle aussi mue par la dénonciation des crimes policiers dans les banlieues –, mais aussi héritières des révoltes urbaines de novembre 2005, elles vont tenter de faire défiler, entre Barbès et Bastille, les collectifs et les réseaux des quartiers populaires.La journaliste du Monde tweete en direct de la marche :La Brigade anti negrophobie avance en silence, tous vêtus d'un tee-shirt noir #MarcheDeLaDignite https://t.co/pHx4G3YWu3— sylviazappi (@sylvia zappi)require(["twitter/widgets"]);Tout est parti d’un appel lancé, en mai, par Amal Bentounsi, sœur d’un homme de 29 ans tué d’une balle dans le dos par un policier un soir d’avril 2012, à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis). La jeune femme entendait mobiliser contre l’« impunité » dont bénéficieraient selon elle les forces de l’ordre quand ils poursuivent des Noirs et des Arabes. Depuis quelques années, une série de collectifs militants, tels Stop contrôle au faciès ou la Brigade antinégrophobie, se sont mobilisés contre les contrôles policiers discriminants, faisant écho à un ras-le-bol de plus en plus palpable parmi la jeunesse. La relaxe, le 18 mai, des deux fonctionnaires poursuivis après la mort de Zyed et Bouna, dont le décès avait déclenché les émeutes de 2005, a ravivé un sentiment d’injustice à fleur de peau.L’initiative de Mme Bentounsi est tombée à point et a réussi à fédérer une soixantaine de femmes, militantes, sociologues, artistes ou blogueuses, qui ont à leur tour lancé un appel à manifester.« Nous voulons valoriser les femmes des quartiers, ces figures qui portent depuis des années les luttes pour l’égalité. C’est aussi une manière de prendre le contre-pied des clichés sur la femme soumise aux hommes noirs ou musulmans », explique Sihame Assbague, une des organisatrices de la marche.« Les femmes sont en première ligne quand leur frère ou leur père est victime de la police ou d’un règlement de compte », renchérit Mohamed Mechmache, coprésident de la coordination Pas sans nous.Parler au nom des « minorités racialisés »Après des mois de travail, les organisatrices sont parvenues à fédérer des associations, des collectifs des quartiers, jusqu’alors très éclatés, et à être soutenues par de nombreux chercheurs, artistes, rappeurs ou slameurs. Un concert réunissant Kery James, Médine, Disiz ou Princess Erika doit se tenir place de la Bastille à l’issue du défilé. Reste à savoir si la marche va parvenir à mobiliser les quartiers populaires. Depuis trente ans, toutes les tentatives de fédérer les réseaux militants ont échoué à constituer une voix unie des banlieues, se heurtant aux divisions politiques et aux batailles d’ego. Mettant l’accent sur la mémoire des luttes de l’immigration, la mobilisation se veut pourtant fondatrice d’un nouvel élan, à l’initiative d’une nouvelle génération. En s’inspirant du cri de ralliement « Black lives matter » (« les vies noires comptent ») des manifestations de Ferguson, les mots d’ordre ont pris des accents radicaux. Il s’agit de parler au nom de toutes les « minorités racialisés », mêlant victimes du racisme anti-Noirs, islamophobie, romophobie, comme la stigmatisation des populations des quartiers, et de revendiquer leur autonomie : « Nous allons faire une déclaration d’indépendance par rapport aux organisations de gauche et aux syndicats qui ont parlé en notre nom et confondu alliance et subordination », insiste la sociologue Nacira Guénif.Rupture avec la gauche gouvernementaleL’initiative devrait ainsi marquer une rupture avec les organisations des droits de l’homme et la gauche traditionnelles, qui avaient placé la lutte contre le racisme sur le terrain de la morale et des valeurs. De fait, en dehors de la gauche radicale et des écologistes qui défileront en queue de cortège, peu de partis soutiennent la marche.Le ton sera particulièrement critique à l’égard du gouvernement. Pour toute cette mouvance associative, l’abandon du récépissé lors des contrôles de police ou du droit de vote des étrangers, le vide des mesures en faveur des quartiers populaires depuis l’élection de François Hollande, ont signé la rupture avec la gauche gouvernementale. La décision de l’Etat, le 13 octobre, de se pourvoir en cassation contre un jugement qui le condamnait pour « faute lourde » après des contrôles d’identité au faciès, a acté définitivement le divorce. « L’heure de nous-mêmes a sonné », assure Fania Noël du collectif afro-féministe Mwasi.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.10.2015 à 18h08 Des aides au logement pour les étudiants placées sous conditions de ressources ? Deux amendements remettant en cause l’accès des étudiants aux aides personnalisées au logement (APL) ont été déposés jeudi 29 octobre sur la loi de finance 2016 par la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale. Ils seront revotés en séance plénière le 4 novembre.Lire aussi :Halte au cassage des aides au logementPour les associations étudiantes, ces amendements, s’ils sont adoptés, pénaliseraient les classes moyennes. « Mettre les APL étudiantes sous condition de ressources, comme le système de bourses du Crous, c’est priver jusqu’à 500 000 jeunes d’une aide de 100 à 200 euros par mois, indispensable pour payer leur loyer. Cela signifie que des jeunes devront retourner vivre chez leurs parents et parfois renoncer à leurs études », défend l’Unef, syndicat étudiant, dans un communiqué de presse publié le 30 octobre.« Michel Sapin, ministre des finances et des comptes publics, annonçait le 13 mai une sanctuarisation du budget et des critères de répartition des APL » rappelle la Fage, autre syndicat étudiant, dans un communiqué daté du 30 octobre.Ces amendements au projet de loi de finances 2016 s’inscrivent dans la volonté du gouvernement de faire 225 millions d’euros d’économie en 2016 sur les 15,5 milliards dédiés aux APL, selon une source parlementaire interrogée par l’AFP.Lire aussi :Le gouvernement reporte le chantier sur les aides au logement Samuel Laurent A compter du 1er novembre, comme chaque année, aucun locataire ne pourra être expulsé de son logement avant le printemps, précisément le 31 mars. Depuis deux ans, cette trêve hivernale s’applique aussi aux coupures d’électricité et de gaz.Lire aussi :Début de la trêve hivernale : les expulsions suspendues et de nouvelles places d’hébergementDepuis la crise financière de 2008, de plus en plus de locataires éprouvent des difficultés à payer leur loyer. Les associations et la fondation Abbé Pierre en font le constat : le nombre d’expulsions pour impayés a augmenté fortement ces dernières années.Plus de 126 000 décisions judiciaires d’expulsionEn 2013, près de 126 000 décisions de justice ordonnant une expulsion ont été rendues. S’il est difficile d’établir précisément le nombre de cas où l’expulsion a été réalisée in fine, on sait en revanche que dans 12 759 cas, la force publique (police ou gendarmerie) est intervenue pour expulser des personnes. #container_14462009027{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14462009027{ height:500px; } #container_14462009027 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14462009027 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14462009027 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14462009027 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les décisions d'expulsion du logement depuis 2002Source : Fondation Abbé Pierrerequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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Sur dix ans, de 2002 à 2013, les contentieux locatifs « avec demande de délivrance de titre exécutoire » (d’expulsion) ont augmenté de 28 %.Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.10.2015 à 15h04 • Mis à jour le30.10.2015 à 16h11 | Frédéric Cazenave A l’issue d’une ultime séance de négociations au siège du Medef, le patronat et trois syndicats (CFDT, CFTC, CFE-CGC) ont validé, vendredi 30 octobre, l’accord sur la réforme du régime des retraites complémentaires, destiné à renflouer les caisses de l’Agirc-Arrco.Cet accord, qui doit être formellement signé dans les jours qui viennent, comporte une mesure phare : la mise en place d’un système de bonus-malus pour inciter les salariés à décaler leur départ à la retraite.Lire aussi :Patronat et syndicats valident l’accord sur les retraites complémentairesÀ partir de 2019, les salariés qui auront atteint l’âge légal de départ à la retraite (62 ans) et la durée de cotisation requise pour obtenir une pension à taux plein, devront quand même travailler un an de plus. Sinon ? Ils subiront une décote de 10 % pendant deux ans (voire trois) sur leurs retraites complémentaires.Ceux qui travailleront deux années de plus - soit jusqu’à 64 ans - bénéficieront au contraire d’un bonus de 10 % pendant un an. Ce bonus grimpe respectivement à 20 % et 30 % pour trois et quatre années de travail supplémentaires.L’accord prévoit aussi une moindre revalorisation des pensions pendant trois ans. Celles-ci augmenteraient à un rythme inférieur à l’inflation de 1 point. Une mesure synonyme de perte de pouvoir d’achat pour les retraités. De même, décaler la revalorisation des pensions des régimes complémentaires au 1er novembre 2016, plutôt qu’en avril, entraînera un petit manque à gagner.Pour appréhender l’impact de ces mesures nous avons demandé au cabinet de conseils Optimaretraite de réaliser des simulations pour deux types de profils : un cadre gagnant 54 000 euros de salaire brut par an (salaire moyen des cadres selon l’Association pour l’emploi des cadres), et un salarié non cadre gagnant 20 544 euros annuels (salaire médian de 1 772 euros en France). Les deux ont travaillé tout au long de leur carrière et partent à la retraite à taux plein à 62 ans. 1 - Impact du bonus-malus pour un cadreMontant de la pension avec les règles actuelles :Pour un départ en retraite à 62 ans il touche chaque année 29 290 euros.Montant de la pension avec la réforme :Pour un départ à 62 ans, il subit la décote de 10 % sur les régimes complémentaires et perçoit donc 28 049 euros pendant ses trois premières années, avant de toucher à 65 ans le taux plein soit 29 290 euros. Sur cette période (de 62 à 65 ans), sa perte de pension atteint donc 3 723 euros par rapport aux règles actuelles.Pour un départ à 63 ans, il n’aura pas d’abattement sur ses régimes complémentaires. Comme il a travaillé une année de plus que le taux plein, il a généré de nouveaux droits. Il touchera donc une pension annuelle de 30 740 euros. La réforme est neutre et ne change rien par rapport aux règles actuelles.En cas de départ à 64 ans, il bénéficie d’un bonus de 10 % sur ses régimes complémentaires pendant une année. Il percevra donc 33 512 euros à 64 ans et 32 189 euros ensuite. Soit un gain de 1 323 euros par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 64 ans.En partant à 65 ans, le bonus est de 20 % sur les complémentaires. Il touche donc 36 372 euros la première année, puis 33 645 euros ensuite. Soit un gain de 2 727 euros par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 65 ans. 2 - Impact du bonus-malus pour un salarié non-cadreMontant de la retraite avec les règles actuelles :Départ en retraite à 62 ans, il touche chaque année une pension de 12 783 eurosMontant de le pension avec la réforme :Pour un départ à 62 ans, il perçoit 12 404 euros pendant ses trois premières années, avant de toucher le taux plein à 65 ans soit 12 783 euros. Sur cette période (de 62 à 65 ans), la perte de pension atteint donc 1 136 euros par rapport aux règles actuelles.Pour un départ à 63 ans, la réforme est neutre et ne change rien par rapport aux règles actuelles.En cas de départ à 64 ans, le bonus de 10 % sur ses régimes complémentaires pendant une année, permet un gain de 400 euros (pour une pension de 14 515 euros cette année là) par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 64 ans.En partant à 65 ans, le bonus de 20 % sur les complémentaires engendre un gain de 820 euros (pour une pension de 15 614 euros cette année là) par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 65 ans. 3 - Impact de la revalorisation des pensionsLa revalorisation des retraites pendant trois ans se fera donc à un rythme inférieur de 1 point à l’évolution des prix. La simulation ci-dessous se base sur une inflation de 1,5 % pendant 3 ans et intègre en 2016 le report de la revalorisation au 1er novembre.Cadre (pension annuelle de 29 290 euros)Manque à gagner en 2016 : 129 eurosManque à gagner entre 2016 et 2018 : 769 eurosNon cadre (pension annuelle de 12 783 euros)Manque à gagner en 2016 : 39 eurosManque à gagner entre 2016 et 2018 : 235 eurosFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Richard Schittly (Lyon, correspondant) « Calais, c’était l’enfer pour eux. » Interprète en langue arabe, Béchir Kalaï traduit le sentiment des migrants qui viennent de rejoindre la région lyonnaise après avoir quitté la « jungle », dans le cadre d’une opération nationale destinée à désengorger l’immense bidonville du Pas-de-Calais. Sur les 400 réfugiés extraits cette semaine du camp de Calais vers sept régions françaises, 51 sont arrivés mardi 27 octobre au centre de transit de l’association Forum réfugiés, situé à Villeurbanne.Lire aussi :Des centaines d’exilés de Calais placés en rétentionLes autorités ont soigneusement préparé leur accueil. Mercredi, cinq agents de l’office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), spécialement envoyés, ont vérifié leur situation administrative et dispensé de premiers conseils. Ces migrants sont âgés de 20 à 30 ans, originaires du Soudan pour 47 d’entre eux. Trois bénéficient déjà de l’asile, neuf ont un récépissé de demande ; les autres ont obtenu une autorisation provisoire de séjour.Les entretiens se succèdent dans des petits bureaux du rez-de-chaussée. A chaque fois, la même scène. Un homme sort une pochette en plastique fripée de son petit sac à dos. Il en tire des papiers froissés, qu’il déplie avec précaution, comme s’il s’agissait de reliques. Autorisation provisoire de séjour ou récépissé de demande d’asile, attestation d’enregistrement, passeport ou non... toute leur vie semble contenue dans ces liasses fragiles.Lire aussi :Comprendre la crise des migrants en Europe en cartes, graphiques et vidéos« Choukrane, merci, thank you »Elias B. vient d’Ethiopie par l’Italie. Il évoque brièvement la détention et ses problèmes de santé. Sacia, auditrice de l’OFII, lui explique le cheminement des procédures. Sa collègue Aziza l’informe d’une possible aide au retour. « J’espère que vous allez trouver du répit ici ; si vous éprouvez le besoin de repartir, sachez que nous organisons les choses », lui dit-elle. Blouson imperméable beige, basket noires fatiguées et bonnet aux couleurs américaines sur la tête, l’homme écoute, regard à la fois fatigué et concentré. Il dit merci en trois langues : « Choukrane, merci, thank you. » Puis il passe au bureau d’à côté, où Monia, du Forum réfugiés, lui donne 30 euros d’aide d’urgence et lui explique le rôle du centre de transit.L’arrivée d’une cinquantaine de migrants de Calais est une formalité pour ce centre qui traite une moyenne de 140 entrées par mois. « Il faut banaliser la situation : l’épisode de Calais a donné une image anormale de l’accueil des migrants, il faut passer d’un no man’s land juridique à quelque chose d’ordinaire », soutient Jean-François Ploquin, directeur de Forum réfugiés. « La situation est parfaitement gérable » dit aussi Michel Delpuech, préfet de la région Rhône-Alpes. La région Rhône-Alpes compte 6 800 places d’hébergement pour réfugiés, dont 2 000 pour la métropole de Lyon et le département du Rhône. A la date de l’arrivée du groupe de Calais, 500 places sont encore disponibles.« Les demandes d’asile sont en baisse »Le discours des autorités régionales se veut rassurant face à l’ampleur des phénomènes migratoires qui traversent actuellement l’Europe. « Les demandes d’asile sont en baisse » note le préfet Delpuech. Les demandes d’asile déposées dans la région Rhône-Alpes sont passées de 8 253 en 2004, à 5 182 dix ans plus tard. Elles devraient avoisiner les 6 000 cette année.Contrairement aux tensions rencontrées pour l’hébergement d’urgence des sans-abris en période hivernale, la capacité d’accueil des réfugiés est loin d’être débordée. Les services de la préfecture de Lyon attendent sereinement une deuxième vague venue de Calais, dans les semaines à venir, ainsi que l’arrivée possible de Syriens et d’Irakiens actuellement stationnés en Allemagne.Mercredi en fin de journée, Ibrahim Y., 25 ans, ferme la marche. Son sac serré sur le ventre, la sueur au front, le jeune tchadien attend son premier rendez-vous avec l’office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). Après des exactions commises dans son village, il a fui son pays par la Libye et l’Italie. « Il a un sacré parcours ce jeune homme », chuchote Aziza à l’oreille de sa collègue, avant de se tourner vers lui : « On vous souhaite bonne chance. »Lire aussi :A Calais, « la jungle est aujourd’hui hors contrôle » data-ui="carousel" data-module="portfolio" data-wrapper=".gallery" data-interval="false" data-is-atom tabindex="10"> data-slide-title="" data-slide-description="Officiellement ouvert au printemps pour libérer le centre-ville de ses migrants et les regrouper, la "jungle" a pris l'aspect d'un immense bidonville, structurée par une économie de survie. Les magasins affichent souvent l'origine du propriétaire." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Des cafés sont aménagés. On peut y boire un thé ou un café. "On estimait à 5 000 le nombre de migrants ici avant le week-end [samedi 10 et dimanche 11 octobre]", résume François Guennoc, de l’association l’Auberge des migrants. "On ne doit pas être loin de 6 000, alors", complète un autre. Au début du printemps, ils étaient 2 000." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Dans la jungle, un des migrants propose ses services pour réparer les vélos des autres occupants du camp. Comme pour se donner l’impression de reprendre la main, les CRS ont réinvesti le lieu. Lundi 12 octobre, avant le déjeuner, ils ont patrouillé par groupe de quatre ou cinq et tassé un peu plus le sable de la dune de leurs bottes de sécurité." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Mohajir épluche quelques pommes de terre pour le repas du soir. Dans la grande tente des Soudanais, l'accueil se veut chaleureux." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Tony et Vince sont deux bénévoles britanniques. Ils sont venus il y a quelques jours apporter leur aide dans la construction des bâtiments." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Les différents magasins improvisés dans le camp proposent souvent les mêmes produits. "Désormais, c’est le lieu de refuge de tous les damnés de la terre. On a même une tente de Bédouins du Koweït. Chez eux, ils n’ont droit à rien. Ils viennent voir ici", observe Dominique, un Calaisien qui offre l’électricité pour charger les téléphones." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Les alentours de l'église orthodoxe sont de plus en plus décorés. Ici, un portail d'accueil a été peint pour embellir l'entrée." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Deux jeunes étudiants belges sont venus deux jours aider les réfugiés. Les temps de jeu permettent d'adoucir une atmosphère parfois tendue." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Un gigantesque dôme trône au fond de la jungle. Il a été construit par des Britanniques. Il doit accueillir des représentations théâtrales." data-slide-item-lie="" Précedent1/9SuivantOfficiellement ouvert au printemps pour libérer le centre-ville de ses migrants et les regrouper, la "jungle" a pris l'aspect d'un immense bidonville, structurée par une économie de survie. Les magasins affichent souvent l'origine du propriétaire.DAVID PAUWELS POUR "LE MONDE"› Accéder au portfoliorequire(['lmd/ui/carousel', 'lmd/module/portfolio']);Richard Schittly (Lyon, correspondant)Journaliste au Monde 30.10.2015 à 11h41 • Mis à jour le30.10.2015 à 11h48 Des milliers de familles et de personnes sans domicle (SDF) attendent cette date avec impatience : à partir de samedi soir, celles et ceux qui sont menacés d’expulsion bénéficieront d’un sursis jusqu’au printemps grâce à la trêve hivernale, tandis que des places d’hébergement supplémentaires seront ouvertes pour les sans-abri.Instaurée il y a soixante ans, la trêve hivernale démarre chaque année le 1er novembre mais débute véritablement la veille au soir, les expulsions étant interdites entre 21 heures et 6 heures. Elle se termine le 31 mars, depuis une prolongation votée l’an dernier.Hausse des expulsionsLa période est peu appréciée des propriétaires, dont certains sont en difficulté du fait des impayés de loyer, mais ne peuvent récupérer leur bien, même si une décision de justice a été prononcée en leur faveur.Juste avant la trêve, les expulsions s’accentuent, dénoncent les associations, huissiers et propriétaires faisant pression sur la préfecture pour les obtenir avant les cinq mois de statu quo.« Une frénésie s’est emparée des préfectures, c’est violent », souligne Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de Droit au logement, qui y voit les conséquences du manque de moyens dont disposent les préfets pour indemniser les propriétaires s’ils décident de suspendre ou retarder une expulsion.Lire aussi :Les associations craignent un record d’expulsions locatives en 2015Il constate également une hausse des expulsions en logement social, « de familles, de personnes âgées ». « De plus en plus de gens se maintiennent jusqu’au bout dans le logement, car ils n’ont pas d’autre solution ».Selon des chiffres du ministère de la justice communiqués à l’Agence France-Presse, les assignations au tribunal pour contentieux locatifs étaient de 173 703 en 2014 (+ 8 %) et les décisions judiciaires d’expulsion, de 132 016 (+ 4,8 %).Les associations dénoncent des expulsions illégalesToutes ces décisions n’aboutissent pas à une intervention de police : selon des chiffres du ministère de l’intérieur communiqués à la Fondation Abbé-Pierre, 11 604 ménages ont été expulsés avec le concours de la force publique en 2014 (+ 15 %). Plusieurs dizaines de milliers de ménages quittent leur logement chaque année avant l’intervention policière, souvent en catimini, parfois aussi poussés dehors par certains propriétaires.Près de 85 % des expulsions du secteur privé sont menées en « totale illégalité » notamment à Paris et en Ile-de-France, affirme Benoît Filippi, économiste et porte-parole du Réseau Stop aux expulsions. Beaucoup sont « en violation de la loi Alur », qui interdit notamment de donner congé à son locataire pour « spéculer » et mieux louer ou vendre derrière.Le Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées dénonce également une « augmentation » des expulsions des familles DALO (droit au logement opposable), alors qu’une circulaire interdit depuis 2012 leur remise à la rue sans relogement.Places d’hébergement supplémentairesPour ceux qui n’ont déjà plus de logement, la trêve est également un répit, puisque l’Etat mobilise dans la même période des places supplémentaires dans des centres d’hébergement.Pendant la trêve, « en moyenne 5 000 places supplémentaires sont mobilisées, et 10 000 en fin de période », car les places s’ouvrent progressivement mais ne se referment pas avant fin mars. Elles viendront s’ajouter aux 103 800 places pérennes pour SDF déjà comptabilisées par le ministère du logement en 2014.Les associations d’aide aux sans-abri ont réclamé mi-octobre l’ouverture de ces places sans attendre, arguant que la situation était déjà « critique dans de nombreuses villes » et que le 115, le numéro d’urgence pour SDF, était saturé.Lire aussi :Le gouvernement veut en finir avec les remises à la rue à la fin de l’hiverCes ouvertures se font « en fonction de la demande, et non des températures », affirme l’entourage de la ministre Sylvia Pinel, qui a donné des instructions en ce sens aux préfets.Autre instruction : anticiper la fin de l’hiver et préparer les sorties vers d’autres dispositifs d’hébergement, pour éviter les remises à la rue sèches fin mars.« L’hiver, ceux qui demandent des places sont en général les plus exclus », invisibles le reste de l’année, explique Jean-Martin Delorme, de la direction régionale et interdépartementale de l’hébergement et du logement. « Il faut saisir cette occasion pour nouer un contact avec eux. » François Bougon La mise en place en 1979 de la politique de l’enfant unique, trois ans après la mort de Mao et au moment où Deng Xiaoping lançait sa politique de réformes et d’ouverture, s’expliquait par des raisons économiques. Tout comme son abandon, près de quarante ans plus tard, dans une Chine grisonnante et en quête d’un nouveau modèle de développement qui donne une part plus importante à la consommation. Mais, pour la démographe et sinologue Isabelle Attané, de l’Institut national des études démographiques (INED), qui publiera en janvier chez Fayard La Chine à bout de souffle, l’autorisation accordée à tous les couples d’avoir deux enfants ne devrait pas permettre d’assister à une remontée de la fécondité.Pourquoi cette politique de l’enfant unique avait-elle été mise en place ?La Chine appliquait depuis 1971 une politique de contrôle des naissances, à la fois à la campagne (trois enfants maximum) et en ville (deux enfants maximum). Elle a été très efficace en termes de baisse de la fécondité dans les années 1970, mais elle était moins stricte. Deng Xiaoping, en arrivant au pouvoir en 1978, a lancé les réformes. Et la politique de l’enfant unique mise en place un an plus tard visait à permettre de soutenir cet objectif d’accélérer le développement du pays. L’argument était donc économique.Comment a-t-elle évolué ?Finalement, cette politique de l’enfant unique n’a concerné qu’une fraction de la population. Dans les années 2000, ce n’était plus qu’un tiers, car elle ne concernait plus que les grandes villes.Dès le début, en 1979, il était possible pour les couples composés de deux enfants uniques de faire deux enfants. A la fin de l’année 2013, après le troisième plénum, cette possibilité a été élargie aux couples dont l’un des deux conjoints seulement était enfant unique. Avec l’autorisation pour tous les couples d’avoir deux enfants, on assiste à un nouvel assouplissement du contrôle des naissances.Comment expliquer cette décision de l’abandonner ? Est-ce historique ?Oui. Il faut cependant se souvenir que, lors de sa mise en œuvre en 1979, il avait été expliqué que la politique de l’enfant unique était censée ne durer que trente ans, donc qu’elle serait provisoire. A partir des années 2000, la Chine a commencé à vieillir à un rythme soutenu. La communauté des démographes chinois et d’autres secteurs de la population ont prôné l’abandon de cette politique qui n’avait plus lieu d’être pour différentes raisons.En premier lieu, parce que la Chine va se retrouver avec une structure de population qui va commencer à devenir défavorable à son économie. Entre les années 1980 et la fin des années 2000, le pays a bénéficié d’une structure démographique extrêmement favorable : la part d’actifs, en gros les adultes – nous, les démographes, considérons que c’est la population âgée de 15 à 59 ans – était exceptionnellement élevée. Elle a atteint jusqu’à 70 % de la population totale. Mais, depuis le début des années 2008, cette part commence à diminuer. Le nombre de personnes âgées va augmenter et, en raison de la baisse de la natalité, la population adulte va diminuer.L’assouplissement de 2013 a-t-il eu un impact ?Il ne s’est pas traduit par une remontée de la natalité. Aujourd’hui, ils autorisent tous les couples à avoir deux enfants. S’ils ont pris cette décision, c’est aussi pour répondre à la contestation croissante vis-à-vis de la politique de l’enfant unique, et je ne suis pas sûr qu’elle ait un impact significatif. Il est assez peu probable que cela permette d’une part à la fécondité de remonter significativement et d’autre part de lutter contre l’élimination des petites filles. Avoir un enfant coûte cher. Il y a très peu de structures d’accueil, et quand elles existent, elles sont chères, tout comme le système de santé ou l’université… Les études supérieures coûtent très cher également. Pour les familles, c’est un budget considérable.François BougonChef adjoint au service InternationalSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 29.10.2015 à 23h50 • Mis à jour le30.10.2015 à 11h28 | Antoine Albertini (Bastia, correspondant) Me Jean-Michel Mariaggi, 58 ans, avocat à Ajaccio, a été la cible d’une tentative d’homicide alors qu’il circulait en voiture près d’Ajaccio, jeudi 29 octobre au soir, peu après 19 heures. Atteint de plusieurs décharges de fusil de chasse, il a été secouru par un automobiliste tandis que le véhicule supposé de ses agresseurs, « un utilitaire de couleur blanche » d’après une source proche de l’enquête, prenait la fuite.Evacué vers le centre hospitalier d’Ajaccio, où il a été opéré en urgence, Me Mariaggi, touché au bras, était conscient et ses jours ne se trouveraient pas en danger. « C’est un miraculé, il a perdu beaucoup de sang mais devrait s’en tirer », a indiqué au Monde un de ses proches.Lire aussi :Une figure du barreau d’Ajaccio réchappe d’une tentative d’assassinatPlusieurs menaces de mort en 2013Habitué des procès médiatiques, Me Mariaggi s’y est taillé une réputation de bretteur des prétoires, pugnace et offensif, au point de s’attirer de solides inimitiés, tant parmi ses confrères – une brouille durable l’avait opposé à Antoine Sollacaro, ancien bâtonnier d’Ajaccio exécuté en octobre 2012 – qu’au sein de la magistrature et du milieu. Visé par des menaces de mort en 2013, il avait refusé toute protection policière.L’ordre des avocats d’Ajaccio doit se réunir vendredi pour un conseil extraordinaire.Lire la tribune cosignée par Jean-Michel Mariaggi :Et s’il fallait enregistrer les délibérés de Cour d’assises ?Antoine Albertini (Bastia, correspondant)Journaliste au Monde 29.10.2015 à 18h40 | Laura Buratti Que vous soyez ou non étudiant, voici cinq chiffres utiles sur l’enseignement supérieur. Ils sont extraits de la 25e édition du rapport « L’état de l’école », publié mercredi 28 octobre par le ministère de l’éducation nationale, qui regroupe des principaux indicateurs statistiques de l’année 2014. 29,2 milliards d’euros de budgetLa collectivité nationale a dépensé 29,2 milliards d’euros pour l’enseignement supérieur en 2014, soit un demi-milliard de plus que l’année précédente (+ 1,7 %). Cette augmentation du budget est évidemment à comparer à l’évolution du nombre d’étudiants : 40 000 de plus à la rentrée 2014, soit une hausse d’1,6 % des effectifs. 11 560 euros par étudiantLa dépense annuelle de l’Etat par étudiant atteint 11 560 euros en 2014, soit 39,7 % de plus qu’en 1980. Avec de fortes disparités : un étudiant à l’université coûte 10 800 euros, contre 14 980 euros pour un étudiant de prépa, des montants constants par rapport à l’année précédente. 41,3 % des bacheliers choisissent la facL’université a attiré 41,3 % des bacheliers de 2014 (dont 7,5 % se sont inscrits à l’IUT), contre 6,8 % qui lui ont préféré les classes préparatoires.Au total en 2014, ce sont 74,5 % des bacheliers qui ont poursuivi leurs études dans le supérieur, contre 77,1 % l’année précédente. Cet écart s’explique par la hausse considérable du nombre de bacheliers professionnels à la session 2014 (+ 19,8 %), qui ont été moins nombreux que ceux des voies générales et technologique à continuer leurs études. 66 % des enfants de cadres obtiennent un diplôme du supérieurLes enfants de cadres et de professions intermédiaires sont bien plus nombreux que les enfants d’ouvriers et d’employés à posséder, pour plus haut diplôme, un diplôme du supérieur : c’est le cas de 66 % des premiers, contre 33 % des seconds.Les différences d’accès aux études liées aux origines sociales se creusent dès le lycée : 85 % des enfants de cadres possèdent le baccalauréat, contre seulement 57 % des enfants d’ouvriers.  11,5 % des diplômés du supérieur au chômageEn 2014, parmi les jeunes ayant terminé leur formation depuis un à quatre ans, 11,5 % des diplômés de l’enseignement supérieur étaient au chômage, alors que ce taux atteignait 24,1 % pour ceux ayant seulement le bac (ou un CAP ou BEP) et se montait à 53 % pour les jeunes titulaires du diplôme national du brevet ou sans diplôme.Laura BurattiJournaliste au Monde Samuel Laurent Une semaine après la manifestation des personnels de l’administration pénitentiaire, leurs organisations syndicales ont été reçues par le président François Hollande, jeudi 28 octobre. Cette rencontre a permis d’évoquer des « pistes de réflexion », sans aboutir à des annonces concrètes, ont estimé les syndicats.Une concertation doit être menée sous trois mois, sur trois axes : la revalorisation des indemnités des surveillants pénitentiaires, un plan de résorption des emplois vacants (dont le nombre s’élèverait à 1 300) et la manière de prendre en charge la population pénale.Les syndicats doivent désormais discuter du maintien ou non du mouvement de grève annoncé pour le 5 novembre. Plus d’effectifs, plus d’équipements, de meilleures payes…. Les surveillants de prison dénoncent des conditions de travail devenues impossibles, faute de personnel et de moyens.1. Environ 27 000 surveillants pour 188 prisonsLa France compte 188 centres de détention, centres pénitentiaires et maisons d’arrêt, où sont incarcérées environ 65 500 personnes (chiffres de septembre 2015). En 2014, leur taux d’occupation (le nombre de détenus par rapport au nombre de places) a avoisiné les 115 %. Ces établissements emploient 36 535 agents de l’administration pénitentiaire, dont près des trois quarts (26 734) sont des surveillants.S’y retrouver dans les différentes catégories d’établissements pénitentiairesIl existe plusieurs catégories d’établissements pénitentiaires, du moins en théorie. En pratique, toutefois, la surpopulation carcérale tend à brouiller les frontières entre eux.- Maisons d’arrêt : En théorie, les maisons d’arrêt accueillent les prévenus (en attente d’un jugement) et les courtes peines (moins de deux ans) ou les détenus en attente d’être en détention dans un établissement pour peine.- Etablissements pour peine : Ils se subdivisent en maisons centrales, centres de détention, de semi-liberté et centres pénitentiaires qui comprennent plusieurs types d’accueil en un établissement.Les maisons centrales accueillent les détenus les plus dangereux (longues peines et cas à risque)Les centres de détention acceuillent les détenus condamnés à plus de deux ans mais présentant des chances de réinsertionLes centres de semi-liberté reçoivent des personnes sous des régimes aménagés (possibilité de s’absenter pour travailler, se former, etc, la journée)- Etablissements pénitentiaires pour mineurs : Ils accueillent, comme leur nom l’indique, les mineurs incarcérés.- Etablissement public de santé national : Situé à Fresnes, cet établissement prend en charge l’hospitalisation des détenus.- Service pénitentiaire d’insertion et de probation : Dans chaque département, ces services interviennent pour la réinsertion des détenus, la prévention de la récidive, le suivi et le contrôle des obligations des détenus en milieu ouvert. #container_14461113746{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14461113746{ height:500px; } #container_14461113746 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14461113746 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14461113746 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14461113746 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Répartition des établissemetns pénitentiaires(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14461113746", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Maisons d'arrêt","Maisons centrales","Centres de détention","Centre de semi-liberté","Centres pénitentiaires","Etablissements pénitentiaires pour mineurs","Etablissement public de santé national","Services pénitentiaires d'insertion et de probation (SPIP) "], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 93 ], [ "", 6 ], [ "", 25 ], [ "", 11 ], [ "", 46 ], [ "", 6 ], [ "", 1 ], [ "", 103 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}2. Une surpopulation endémiqueVétustes, surpeuplées, les prisons françaises sont régulièrement dénoncées par les instances européennes ou les ONG comme étant les pires d’Europe. La France a été épinglée en 2013 par le conseil de l’Europe pour sa surpopulation carcérale et un taux de suicide en prison deux fois supérieur à la moyenne des autres pays européen.Deux ans auparavant, en 2011, la justice administrative française avait condamné l’Etat à indemniser des détenus du fait de leurs conditions d’incarcération.Cette situation n’est pas nouvelle. La hausse ténue du nombre de places de détention n’est jamais parvenue, en dix ans, à réduire une surpopulation chronique. #container_14461133328{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14461133328{ height:500px; } #container_14461133328 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14461133328 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14461133328 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14461133328 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Détenus et places disponibles depuis 2003(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14461133328", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#ff3232","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["","2003","2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Écroués non détenus", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 966 ], [ "", 1178 ], [ "", 2001 ], [ "", 2927 ], [ "", 3926 ], [ "", 5111 ], [ "", 6431 ], [ "", 8993 ], [ "", 10226 ], [ "", 10808 ] ], "type": "column", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Écroués détenus", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", null ], [ "", 55407 ], [ "", 59246 ], [ "", 58231 ], [ "", 58344 ], [ "", 58402 ], [ "", 61076 ], [ "", 62252 ], [ "", 60978 ], [ "", 60544 ], [ "", 64787 ], [ "", 66572 ], [ "", 67075 ] ], "type": "column", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Capacité théorique", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", null ], [ "", 48476 ], [ "", 49256 ], [ "", 50717 ], [ "", 51854 ], [ "", 51076 ], [ "", 51489 ], [ "", 52843 ], [ "", 55760 ], [ "", 57383 ], [ "", 58353 ], [ "", 58225 ], [ "", 58583 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": false, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Places disponibles", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", null ], [ "", 47987 ], [ "", 48605 ], [ "", 50094 ], [ "", 51252 ], [ "", 50588 ], [ "", 50693 ], [ "", 51997 ], [ "", 54988 ], [ "", 56358 ], [ "", 57236 ], [ "", 56992 ], [ "", 57516 ] ], "type": "line", "lineWidth": 0, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Si l’on compare la taille des effectifs de l’administration pénitentiaire à celle des détenus dont ils ont la charge, la différence sur dix ans n’est pas flagrante : on passe de 2,57 détenus par surveillant en 2000 à 2,91 en 2014. Mais ces chiffres sont théoriques : les syndicats de surveillants dénoncent des postes souvent non pourvus, de 1 200 à 1 300 au total. #container_14461238319{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14461238319{ height:500px; } #container_14461238319 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14461238319 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14461238319 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14461238319 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Rapport entre détenus et surveillantsrequire(['//s1.lemde.fr/mmpub/edt/zip/20151029/115448/highcharts-4.1.9.js','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14461238319", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:true, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2000","2001","2002","2003","2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Personnel de surveillance", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 20041 ], [ "", 20516 ], [ "", 20225 ], [ "", 20902 ], [ "", 22492 ], [ "", 22615 ], [ "", 22448 ], [ "", 23300 ], [ "", 23616 ], [ "", 24341 ], [ "", 25300 ], [ "", 25873 ], [ "", 26094 ], [ "", 26329 ], [ "", 26734 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Détenus", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 51441 ], [ "", 47837 ], [ "", 48594 ], [ "", 55407 ], [ "", 59246 ], [ "", 59197 ], [ "", 59522 ], [ "", 60403 ], [ "", 64003 ], [ "", 66178 ], [ "", 66089 ], [ "", 66975 ], [ "", 73780 ], [ "", 76798 ], [ "", 77883 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Nombre de détenus par surveillant", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 2.566788084 ], [ "", 2.331692338 ], [ "", 2.402669963 ], [ "", 2.650798967 ], [ "", 2.634092122 ], [ "", 2.617598939 ], [ "", 2.651550249 ], [ "", 2.592403433 ], [ "", 2.710154133 ], [ "", 2.718787231 ], [ "", 2.612213439 ], [ "", 2.588605883 ], [ "", 2.827469916 ], [ "", 2.916859736 ], [ "", 2.913256527 ] ], "type": "line", "lineWidth": 2, "yAxis": 1, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});3. Des détenus plus violentsLe profil des détenus a également changé : parmi les motifs d’incarcération, les violences volontaires représentent désormais la catégorie majoritaire, loin devant les vols simples ou aggravés, qui constituaient le principal motif d’incarcération dans les années 1980. #container_14461174835{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14461174835{ height:500px; } #container_14461174835 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14461174835 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14461174835 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14461174835 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Principaux motifs d'incarcérationSource : Ministère de la justicerequire(['//s1.lemde.fr/mmpub/edt/zip/20151029/115448/highcharts-4.1.9.js','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14461174835", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#ff3232","#f19300","#ffc832","#f56a20","#0386c3","#285a82","#2e91db","#608a32","#f96996","#cccccc"], credits:{ enabled:false}, title: 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1992require(['//s1.lemde.fr/mmpub/edt/zip/20151029/115448/highcharts-4.1.9.js','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14461184626", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, 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.subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14461247004 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Violences commises en prisonrequire(['//s1.lemde.fr/mmpub/edt/zip/20151029/115448/highcharts-4.1.9.js','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14461247004", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#191919","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#f96996","#98abce"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, 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"data": [ [ "", 4 ], [ "", 3 ], [ "", 2 ], [ "", 1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Agressions sexuelles", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 41 ], [ "", 62 ], [ "", 66 ], [ "", 59 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Prise d'otage / Séquestration", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", null ], [ "", null ], [ "", 5 ], [ "", 4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Actes de torture ou de barbarie", "color": "#F19300", "data": [ [ "", 15 ], [ "", 22 ], [ "", 17 ], [ "", 15 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Violences avec arme ou objet", "color": "#28beaa", "data": [ [ "", 291 ], [ "", 337 ], [ "", 424 ], [ "", 448 ] ], "type": "", 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valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " cas", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Autre indicateur : le taux de suicide est deux fois plus élevé que la moyenne européenne. Une centaine de détenus se suicident chaque année, soit environ 15 pour mille. #container_14461258007{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14461258007{ height:500px; } #container_14461258007 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14461258007 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14461258007 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14461258007 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Suicides en prison de 2010 à 2013require(['//s1.lemde.fr/mmpub/edt/zip/20151029/115448/highcharts-4.1.9.js','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14461258007", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["*2010*","*2011*","*2012*","*2013*"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre de suicides en détention", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 121 ], [ "", 123 ], [ "", 106 ], [ "", 97 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "*Population moyenne écrouée hébergée*", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 67317 ], [ "", 71755 ], [ "", 66661 ], [ "", 67422 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": false, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Mortalité par suicide en détention (pour mille)", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 18 ], [ "", 17.1 ], [ "", 15.9 ], [ "", 14.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});4. Des conditions de travail peu attractivesCette violence touche également les surveillants pénitentiaires. Selon un autre rapport parlementaire, on comptait, en 2012, 778 agressions physiques contre des personnels, dont 111 ayant entraîné une interruption temporaire de travail d’au moins une journée. #container_14461271137{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14461271137{ height:500px; } #container_14461271137 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14461271137 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14461271137 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14461271137 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Agressions subies par les personnels pénitentiairesrequire(['//s1.lemde.fr/mmpub/edt/zip/20151029/115448/highcharts-4.1.9.js','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14461271137", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2010","2011","2012"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre d'agressions", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 764 ], [ "", 775 ], [ "", 778 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Ayant enrtrainé une ITT d'au moins un jour", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 109 ], [ "", 130 ], [ "", 111 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Conditions de travail dégradées, populations incarcérées violentes… la profession attire peu. D’autant moins qu’elle n’est pas très bien rémunérée : 1 468 euros net par mois pour un surveillant au 1er échelon et, au maximum, 2 100 euros net en fin de carrière.L’administration pénitentiaire, qui a relancé une nouvelle campagne de recrutement, ne cache pas ses difficultés pour trouver des personnels.Au-delà, les surveillants pointent le manque d’effectifs dans les services techniques et de maintenance, une situation qui conduit à la dégradation des installations. Cet effet en cascade est dénoncé à plusieurs niveaux : moins de personnels de surveillance signifie, selon les syndicats, plus de possibilités pour les détenus de contrecarrer la sécurité, et donc une insécurité grandissante pour les personnels sortants.Une récente étude de l’Institut national de veille sanitaire (InVS) a montré que le taux de suicide des surveillants de prison masculins était 21 % plus élevé que dans le reste de la population.Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julia Pascual « La loi ? Je dois avouer que je ne la suis pas trop ». Jennifer Oliver n’a pas la tête dans l’ordre du jour parlementaire. Psychologue, elle travaille depuis cinq ans auprès de personnes âgées pour la société ABCD 94, dans le Val-de-Marne. Les questions liées à la perte d’autonomie, à l’épuisement des aidants, aux impératifs financiers des familles… elle les aborde au quotidien. Des sujets que les sénateurs ont précisément évoqués alors qu’a été adopté mercredi 28 octobre, en seconde lecture, le projet de loi sur « l’adaptation de la société au vieillissement ». Le texte fait l’objet d’un assez large consensus bien que les professionnels du secteur regrettent des moyens insuffisants face à une thématique au périmètre grandissant. En 2050, 24 millions de Français auront 60 ans et plus.Jennifer Oliver intervient principalement auprès de personnes atteintes par la maladie d’Alzheimer, à domicile et en institution. « La spécificité de mon travail, c’est de faire valoir l’autonomie psychique de la personne, présente-t-elle. Les gens sont envisagés sous l’angle de la déficience et je dois m’efforcer de leur redonner de la parole, même si elle est abîmée ».« Je ne suis plus bonne à rien, je ne peux plus rien faire. » Martha T. (le nom a été modifié) s’exprime peu, et rarement en des termes heureux. Cette ancienne femme de ménage vit seule dans un petit studio à Villecresnes (Val-de-Marne). L’hôpital lui a diagnostiqué un début d’Alzheimer. Dans le cadre d’une équipe spécialisée, composée également de psychomotriciens et d’assistants de soin en gérontologie, Jennifer Oliver élabore un programme sur trois mois, « pour compenser la perte d’autonomie » liée à la maladie. « En réalité, s’empresse d’ajouter la psychologue, on fait ce qu’on peut, pour restaurer une qualité de vie. »« Elle ne s’occupe plus du jardin »« Je m’ennuie, reprend Martha T. assise à sa table de salon, à l’étroit entre son lit et son coin cuisine. La journée est longue, la télé est en panne. » La fille de Martha T. prolonge souvent les réponses de sa mère : « Elle reste allongée toute la journée. Depuis qu’elle s’est cassé l’épaule en tombant, elle a un manque d’équilibre. Elle ne s’occupe plus du jardin, elle ne prend plus le bus, elle a du mal à se doucher… »- Qu’est-ce qu’on pourrait faire pour vous ?- Je ne sais pas…La fille de Martha T. vient passer tous les week-ends avec sa mère, tandis qu’aides-soignants et infirmiers interviennent la semaine. Il faudrait plus : « A l’hôpital, elle n’est suivie que tous les six mois, et le patch qu’on nous a donné ne sert à rien ». La rééducation orthophonique ? « Tous les orthophonistes ont des listes d’attente ». Les séances de kinésithérapie ? « C’est trop cher, ce n’est pas pris en charge », croit la fille.En sortant de cette première consultation, Jennifer Oliver esquisse des pistes : « Il va falloir faire un travail de revalorisation. Je ne sais pas si elle a toujours été sur cette réserve ou si c’est le signe d’un émoussement mais elle n’est pas assez stimulée. » « Continuer d’écrire leur projet de vie »La psychologue insiste sur la diversité des profils qu’elle rencontre au fil de ses interventions. Et la récurrence d’une « angoisse massive », qui prend parfois les traits de l’agressivité : « J’accompagne une femme qui manifeste des troubles du comportement. Il arrive qu’elle crie dans la rue ou qu’elle se morde les doigts. C’est surtout lorsqu’elle n’est pas occupée. Elle vit chez sa fille qui est souvent absente. »Ce qui manque aux gens, pense Jennifer Oliver, « c’est la possibilité de choisir. Il faut des moyens pour que les personnes continuent d’écrire leur projet de vie même quand elles sont en fin de vie. Sans être contraintes d’aller en maison de retraite ou de rester chez elles dans de mauvaises conditions ». Les paramètres économiques sont prépondérants. Mais pas seulement. Le travail de Jennifer Oliver s’oriente souvent en direction des familles : « Ils ont parfois du mal à passer le relais parce qu’ils se retrouvent dans une situation de codépendance. »« C’est vrai que je suis fusionnelle », reconnaît d’elle-même Simone V. (le nom a été modifié), dont la mère, âgée de 91 ans, vient d’intégrer l’EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) de Bonneuil-sur-Marne. Au cours de l’entretien avec Jennifer Oliver, la culpabilité s’invite aussi : « J’avais dit que jamais je ne la mettrais dans une maison de retraite, parce qu’on les voit décliner au bout de deux mois. Mais ma mère habitait chez moi depuis deux ans. À cause de sa hanche, elle s’est petit à petit paralysée et, à la fin, elle ne sortait plus de sa chambre. Ici, elle s’intègre bien, même si elle a parfois le cafard ».« Là-bas, ils pleurent. Ça crie, c’est terrible »C’est l’époux de Simone V. qui a poussé pour la maison de retraite : « Il ne supportait plus la situation. On ne pouvait plus partir en vacances. Moi, j’étais devenue dépressive ». Aujourd’hui, ce qui « déprime » encore Simone V., ce sont « ces repas où personne ne parle et ces dames agressives » qu’il lui arrive de croiser dans la maison de retraite.C’est aussi ce qui rebute Joëlle B. (le nom a été modifié). Cette dame participe à un entretien de pré-admission avec Jennifer Oliver et la responsable de l’accueil des résidents, Annabella de Jésus. Elle sort d’une longue période d’hospitalisation et parle de son séjour comme d’un cauchemar : « Là-bas, ils pleurent. Ça crie, c’est terrible ». Joëlle B. veut savoir si, à la maison de retraite, elle pourra enfin marcher, sortir et téléphoner à ses « copines ». Elle aurait préféré retourner chez elle, mais les médecins s’y opposent : « Je n’ai pas le choix. La nuit, je fais des crises », des épisodes d’hallucination. « Je ne suis pas folle puisque je m’en souviens. Mais je ne suis pas guérie », doit-elle préciser.Au sortir de l’entretien, les deux professionnelles se demandent si un service spécifique dédié aux maladies d’Alzheimer ne serait pas plus adapté : « Elle est confuse, elle a des troubles du langage… liste la psychologue. Mais un service classique serait beaucoup plus valorisant. » Une cadre de la maison aide à trancher : « Laissons-lui la possibilité de s’adapter et de récupérer. Offrons-lui ce qui est le plus porteur. »Les principales dispositions de la loi vieillissementAprès le vote du Sénat en deuxième lecture, le projet de loi doit désormais passer devant une commission mixte paritaire. Sa mise en application sera financée par la Contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie (environ 650 millions d’euros) à travers les principales mesures suivantes :Une revalorisation de l’Allocation personnalisée d’autonomie des 600 000 personnes âgées à domicile (375 millions d’euros).Le financement d’aides techniques pour prévenir la perte d’autonomie comme la téléassistance ou la domotique (140 millions d’euros).L’instauration d’un « droit au répit » pouvant représenter jusqu’à 500 euros annuels pour les aidants familiaux des personnes les plus dépendantes (80 millions d’euros).La rénovation des 110 000 foyers-logements, rebaptisés résidences-autonomie, sorte de compromis entre le domicile et la maison de retraite (40 millions d’euros sur trois ans). Elle seront également dotées d’un forfait autonomie (40 millions par an) pour financer les actions d’animation et de prévention.Julia PascualJournaliste au Monde 30.10.2015 à 16h06 • Mis à jour le30.10.2015 à 16h19 | Samuel Laurent A compter du 1er novembre, comme chaque année, aucun locataire ne pourra être expulsé de son logement avant le printemps, précisément le 31 mars. Depuis deux ans, cette trêve hivernale s’applique aussi aux coupures d’électricité et de gaz.Lire aussi :Début de la trêve hivernale : les expulsions suspendues et de nouvelles places d’hébergementDepuis la crise financière de 2008, de plus en plus de locataires éprouvent des difficultés à payer leur loyer. Les associations et la fondation Abbé Pierre en font le constat : le nombre d’expulsions pour impayés a augmenté fortement ces dernières années.Plus de 126 000 décisions judiciaires d’expulsionEn 2013, près de 126 000 décisions de justice ordonnant une expulsion ont été rendues. S’il est difficile d’établir précisément le nombre de cas où l’expulsion a été réalisée in fine, on sait en revanche que dans 12 759 cas, la force publique (police ou gendarmerie) est intervenue pour expulser des personnes. #container_14462009027{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14462009027{ height:500px; } #container_14462009027 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14462009027 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14462009027 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14462009027 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les décisions d'expulsion du logement depuis 2002Source : Fondation Abbé Pierrerequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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Sur dix ans, de 2002 à 2013, les contentieux locatifs « avec demande de délivrance de titre exécutoire » (d’expulsion) ont augmenté de 28 %.Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.10.2015 à 15h04 • Mis à jour le30.10.2015 à 16h11 | Frédéric Cazenave A l’issue d’une ultime séance de négociations au siège du Medef, le patronat et trois syndicats (CFDT, CFTC, CFE-CGC) ont validé, vendredi 30 octobre, l’accord sur la réforme du régime des retraites complémentaires, destiné à renflouer les caisses de l’Agirc-Arrco.Cet accord, qui doit être formellement signé dans les jours qui viennent, comporte une mesure phare : la mise en place d’un système de bonus-malus pour inciter les salariés à décaler leur départ à la retraite.Lire aussi :Patronat et syndicats valident l’accord sur les retraites complémentairesÀ partir de 2019, les salariés qui auront atteint l’âge légal de départ à la retraite (62 ans) et la durée de cotisation requise pour obtenir une pension à taux plein, devront quand même travailler un an de plus. Sinon ? Ils subiront une décote de 10 % pendant deux ans (voire trois) sur leurs retraites complémentaires.Ceux qui travailleront deux années de plus - soit jusqu’à 64 ans - bénéficieront au contraire d’un bonus de 10 % pendant un an. Ce bonus grimpe respectivement à 20 % et 30 % pour trois et quatre années de travail supplémentaires.L’accord prévoit aussi une moindre revalorisation des pensions pendant trois ans. Celles-ci augmenteraient à un rythme inférieur à l’inflation de 1 point. Une mesure synonyme de perte de pouvoir d’achat pour les retraités. De même, décaler la revalorisation des pensions des régimes complémentaires au 1er novembre 2016, plutôt qu’en avril, entraînera un petit manque à gagner.Pour appréhender l’impact de ces mesures nous avons demandé au cabinet de conseils Optimaretraite de réaliser des simulations pour deux types de profils : un cadre gagnant 54 000 euros de salaire brut par an (salaire moyen des cadres selon l’Association pour l’emploi des cadres), et un salarié non cadre gagnant 20 544 euros annuels (salaire médian de 1 772 euros en France). Les deux ont travaillé tout au long de leur carrière et partent à la retraite à taux plein à 62 ans. 1 - Impact du bonus-malus pour un cadreMontant de la pension avec les règles actuelles :Pour un départ en retraite à 62 ans il touche chaque année 29 290 euros.Montant de la pension avec la réforme :Pour un départ à 62 ans, il subit la décote de 10 % sur les régimes complémentaires et perçoit donc 28 049 euros pendant ses trois premières années, avant de toucher à 65 ans le taux plein soit 29 290 euros. Sur cette période (de 62 à 65 ans), sa perte de pension atteint donc 3 723 euros par rapport aux règles actuelles.Pour un départ à 63 ans, il n’aura pas d’abattement sur ses régimes complémentaires. Comme il a travaillé une année de plus que le taux plein, il a généré de nouveaux droits. Il touchera donc une pension annuelle de 30 740 euros. La réforme est neutre et ne change rien par rapport aux règles actuelles.En cas de départ à 64 ans, il bénéficie d’un bonus de 10 % sur ses régimes complémentaires pendant une année. Il percevra donc 33 512 euros à 64 ans et 32 189 euros ensuite. Soit un gain de 1 323 euros par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 64 ans.En partant à 65 ans, le bonus est de 20 % sur les complémentaires. Il touche donc 36 372 euros la première année, puis 33 645 euros ensuite. Soit un gain de 2 727 euros par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 65 ans. 2 - Impact du bonus-malus pour un salarié non-cadreMontant de la retraite avec les règles actuelles :Départ en retraite à 62 ans, il touche chaque année une pension de 12 783 eurosMontant de le pension avec la réforme :Pour un départ à 62 ans, il perçoit 12 404 euros pendant ses trois premières années, avant de toucher le taux plein à 65 ans soit 12 783 euros. Sur cette période (de 62 à 65 ans), la perte de pension atteint donc 1 136 euros par rapport aux règles actuelles.Pour un départ à 63 ans, la réforme est neutre et ne change rien par rapport aux règles actuelles.En cas de départ à 64 ans, le bonus de 10 % sur ses régimes complémentaires pendant une année, permet un gain de 400 euros (pour une pension de 14 515 euros cette année là) par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 64 ans.En partant à 65 ans, le bonus de 20 % sur les complémentaires engendre un gain de 820 euros (pour une pension de 15 614 euros cette année là) par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 65 ans. 3 - Impact de la revalorisation des pensionsLa revalorisation des retraites pendant trois ans se fera donc à un rythme inférieur de 1 point à l’évolution des prix. La simulation ci-dessous se base sur une inflation de 1,5 % pendant 3 ans et intègre en 2016 le report de la revalorisation au 1er novembre.Cadre (pension annuelle de 29 290 euros)Manque à gagner en 2016 : 129 eurosManque à gagner entre 2016 et 2018 : 769 eurosNon cadre (pension annuelle de 12 783 euros)Manque à gagner en 2016 : 39 eurosManque à gagner entre 2016 et 2018 : 235 eurosFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Richard Schittly (Lyon, correspondant) « Calais, c’était l’enfer pour eux. » Interprète en langue arabe, Béchir Kalaï traduit le sentiment des migrants qui viennent de rejoindre la région lyonnaise après avoir quitté la « jungle », dans le cadre d’une opération nationale destinée à désengorger l’immense bidonville du Pas-de-Calais. Sur les 400 réfugiés extraits cette semaine du camp de Calais vers sept régions françaises, 51 sont arrivés mardi 27 octobre au centre de transit de l’association Forum réfugiés, situé à Villeurbanne.Lire aussi :Des centaines d’exilés de Calais placés en rétentionLes autorités ont soigneusement préparé leur accueil. Mercredi, cinq agents de l’office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), spécialement envoyés, ont vérifié leur situation administrative et dispensé de premiers conseils. Ces migrants sont âgés de 20 à 30 ans, originaires du Soudan pour 47 d’entre eux. Trois bénéficient déjà de l’asile, neuf ont un récépissé de demande ; les autres ont obtenu une autorisation provisoire de séjour.Les entretiens se succèdent dans des petits bureaux du rez-de-chaussée. A chaque fois, la même scène. Un homme sort une pochette en plastique fripée de son petit sac à dos. Il en tire des papiers froissés, qu’il déplie avec précaution, comme s’il s’agissait de reliques. Autorisation provisoire de séjour ou récépissé de demande d’asile, attestation d’enregistrement, passeport ou non... toute leur vie semble contenue dans ces liasses fragiles.Lire aussi :Comprendre la crise des migrants en Europe en cartes, graphiques et vidéos« Choukrane, merci, thank you »Elias B. vient d’Ethiopie par l’Italie. Il évoque brièvement la détention et ses problèmes de santé. Sacia, auditrice de l’OFII, lui explique le cheminement des procédures. Sa collègue Aziza l’informe d’une possible aide au retour. « J’espère que vous allez trouver du répit ici ; si vous éprouvez le besoin de repartir, sachez que nous organisons les choses », lui dit-elle. Blouson imperméable beige, basket noires fatiguées et bonnet aux couleurs américaines sur la tête, l’homme écoute, regard à la fois fatigué et concentré. Il dit merci en trois langues : « Choukrane, merci, thank you. » Puis il passe au bureau d’à côté, où Monia, du Forum réfugiés, lui donne 30 euros d’aide d’urgence et lui explique le rôle du centre de transit.L’arrivée d’une cinquantaine de migrants de Calais est une formalité pour ce centre qui traite une moyenne de 140 entrées par mois. « Il faut banaliser la situation : l’épisode de Calais a donné une image anormale de l’accueil des migrants, il faut passer d’un no man’s land juridique à quelque chose d’ordinaire », soutient Jean-François Ploquin, directeur de Forum réfugiés. « La situation est parfaitement gérable » dit aussi Michel Delpuech, préfet de la région Rhône-Alpes. La région Rhône-Alpes compte 6 800 places d’hébergement pour réfugiés, dont 2 000 pour la métropole de Lyon et le département du Rhône. A la date de l’arrivée du groupe de Calais, 500 places sont encore disponibles.« Les demandes d’asile sont en baisse »Le discours des autorités régionales se veut rassurant face à l’ampleur des phénomènes migratoires qui traversent actuellement l’Europe. « Les demandes d’asile sont en baisse » note le préfet Delpuech. Les demandes d’asile déposées dans la région Rhône-Alpes sont passées de 8 253 en 2004, à 5 182 dix ans plus tard. Elles devraient avoisiner les 6 000 cette année.Contrairement aux tensions rencontrées pour l’hébergement d’urgence des sans-abris en période hivernale, la capacité d’accueil des réfugiés est loin d’être débordée. Les services de la préfecture de Lyon attendent sereinement une deuxième vague venue de Calais, dans les semaines à venir, ainsi que l’arrivée possible de Syriens et d’Irakiens actuellement stationnés en Allemagne.Mercredi en fin de journée, Ibrahim Y., 25 ans, ferme la marche. Son sac serré sur le ventre, la sueur au front, le jeune tchadien attend son premier rendez-vous avec l’office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). Après des exactions commises dans son village, il a fui son pays par la Libye et l’Italie. « Il a un sacré parcours ce jeune homme », chuchote Aziza à l’oreille de sa collègue, avant de se tourner vers lui : « On vous souhaite bonne chance. »Lire aussi :A Calais, « la jungle est aujourd’hui hors contrôle » data-ui="carousel" data-module="portfolio" data-wrapper=".gallery" data-interval="false" data-is-atom tabindex="10"> data-slide-title="" data-slide-description="Officiellement ouvert au printemps pour libérer le centre-ville de ses migrants et les regrouper, la "jungle" a pris l'aspect d'un immense bidonville, structurée par une économie de survie. Les magasins affichent souvent l'origine du propriétaire." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Des cafés sont aménagés. On peut y boire un thé ou un café. "On estimait à 5 000 le nombre de migrants ici avant le week-end [samedi 10 et dimanche 11 octobre]", résume François Guennoc, de l’association l’Auberge des migrants. "On ne doit pas être loin de 6 000, alors", complète un autre. Au début du printemps, ils étaient 2 000." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Dans la jungle, un des migrants propose ses services pour réparer les vélos des autres occupants du camp. Comme pour se donner l’impression de reprendre la main, les CRS ont réinvesti le lieu. Lundi 12 octobre, avant le déjeuner, ils ont patrouillé par groupe de quatre ou cinq et tassé un peu plus le sable de la dune de leurs bottes de sécurité." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Mohajir épluche quelques pommes de terre pour le repas du soir. Dans la grande tente des Soudanais, l'accueil se veut chaleureux." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Tony et Vince sont deux bénévoles britanniques. Ils sont venus il y a quelques jours apporter leur aide dans la construction des bâtiments." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Les différents magasins improvisés dans le camp proposent souvent les mêmes produits. "Désormais, c’est le lieu de refuge de tous les damnés de la terre. On a même une tente de Bédouins du Koweït. Chez eux, ils n’ont droit à rien. Ils viennent voir ici", observe Dominique, un Calaisien qui offre l’électricité pour charger les téléphones." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Les alentours de l'église orthodoxe sont de plus en plus décorés. Ici, un portail d'accueil a été peint pour embellir l'entrée." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Deux jeunes étudiants belges sont venus deux jours aider les réfugiés. Les temps de jeu permettent d'adoucir une atmosphère parfois tendue." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Un gigantesque dôme trône au fond de la jungle. Il a été construit par des Britanniques. Il doit accueillir des représentations théâtrales." data-slide-item-lie="" Précedent1/9SuivantOfficiellement ouvert au printemps pour libérer le centre-ville de ses migrants et les regrouper, la "jungle" a pris l'aspect d'un immense bidonville, structurée par une économie de survie. Les magasins affichent souvent l'origine du propriétaire.DAVID PAUWELS POUR "LE MONDE"› Accéder au portfoliorequire(['lmd/ui/carousel', 'lmd/module/portfolio']);Richard Schittly (Lyon, correspondant)Journaliste au Monde 30.10.2015 à 11h41 • Mis à jour le30.10.2015 à 11h48 Des milliers de familles et de personnes sans domicle (SDF) attendent cette date avec impatience : à partir de samedi soir, celles et ceux qui sont menacés d’expulsion bénéficieront d’un sursis jusqu’au printemps grâce à la trêve hivernale, tandis que des places d’hébergement supplémentaires seront ouvertes pour les sans-abri.Instaurée il y a soixante ans, la trêve hivernale démarre chaque année le 1er novembre mais débute véritablement la veille au soir, les expulsions étant interdites entre 21 heures et 6 heures. Elle se termine le 31 mars, depuis une prolongation votée l’an dernier.Hausse des expulsionsLa période est peu appréciée des propriétaires, dont certains sont en difficulté du fait des impayés de loyer, mais ne peuvent récupérer leur bien, même si une décision de justice a été prononcée en leur faveur.Juste avant la trêve, les expulsions s’accentuent, dénoncent les associations, huissiers et propriétaires faisant pression sur la préfecture pour les obtenir avant les cinq mois de statu quo.« Une frénésie s’est emparée des préfectures, c’est violent », souligne Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de Droit au logement, qui y voit les conséquences du manque de moyens dont disposent les préfets pour indemniser les propriétaires s’ils décident de suspendre ou retarder une expulsion.Lire aussi :Les associations craignent un record d’expulsions locatives en 2015Il constate également une hausse des expulsions en logement social, « de familles, de personnes âgées ». « De plus en plus de gens se maintiennent jusqu’au bout dans le logement, car ils n’ont pas d’autre solution ».Selon des chiffres du ministère de la justice communiqués à l’Agence France-Presse, les assignations au tribunal pour contentieux locatifs étaient de 173 703 en 2014 (+ 8 %) et les décisions judiciaires d’expulsion, de 132 016 (+ 4,8 %).Les associations dénoncent des expulsions illégalesToutes ces décisions n’aboutissent pas à une intervention de police : selon des chiffres du ministère de l’intérieur communiqués à la Fondation Abbé-Pierre, 11 604 ménages ont été expulsés avec le concours de la force publique en 2014 (+ 15 %). Plusieurs dizaines de milliers de ménages quittent leur logement chaque année avant l’intervention policière, souvent en catimini, parfois aussi poussés dehors par certains propriétaires.Près de 85 % des expulsions du secteur privé sont menées en « totale illégalité » notamment à Paris et en Ile-de-France, affirme Benoît Filippi, économiste et porte-parole du Réseau Stop aux expulsions. Beaucoup sont « en violation de la loi Alur », qui interdit notamment de donner congé à son locataire pour « spéculer » et mieux louer ou vendre derrière.Le Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées dénonce également une « augmentation » des expulsions des familles DALO (droit au logement opposable), alors qu’une circulaire interdit depuis 2012 leur remise à la rue sans relogement.Places d’hébergement supplémentairesPour ceux qui n’ont déjà plus de logement, la trêve est également un répit, puisque l’Etat mobilise dans la même période des places supplémentaires dans des centres d’hébergement.Pendant la trêve, « en moyenne 5 000 places supplémentaires sont mobilisées, et 10 000 en fin de période », car les places s’ouvrent progressivement mais ne se referment pas avant fin mars. Elles viendront s’ajouter aux 103 800 places pérennes pour SDF déjà comptabilisées par le ministère du logement en 2014.Les associations d’aide aux sans-abri ont réclamé mi-octobre l’ouverture de ces places sans attendre, arguant que la situation était déjà « critique dans de nombreuses villes » et que le 115, le numéro d’urgence pour SDF, était saturé.Lire aussi :Le gouvernement veut en finir avec les remises à la rue à la fin de l’hiverCes ouvertures se font « en fonction de la demande, et non des températures », affirme l’entourage de la ministre Sylvia Pinel, qui a donné des instructions en ce sens aux préfets.Autre instruction : anticiper la fin de l’hiver et préparer les sorties vers d’autres dispositifs d’hébergement, pour éviter les remises à la rue sèches fin mars.« L’hiver, ceux qui demandent des places sont en général les plus exclus », invisibles le reste de l’année, explique Jean-Martin Delorme, de la direction régionale et interdépartementale de l’hébergement et du logement. « Il faut saisir cette occasion pour nouer un contact avec eux. » François Bougon La mise en place en 1979 de la politique de l’enfant unique, trois ans après la mort de Mao et au moment où Deng Xiaoping lançait sa politique de réformes et d’ouverture, s’expliquait par des raisons économiques. Tout comme son abandon, près de quarante ans plus tard, dans une Chine grisonnante et en quête d’un nouveau modèle de développement qui donne une part plus importante à la consommation. Mais, pour la démographe et sinologue Isabelle Attané, de l’Institut national des études démographiques (INED), qui publiera en janvier chez Fayard La Chine à bout de souffle, l’autorisation accordée à tous les couples d’avoir deux enfants ne devrait pas permettre d’assister à une remontée de la fécondité.Pourquoi cette politique de l’enfant unique avait-elle été mise en place ?La Chine appliquait depuis 1971 une politique de contrôle des naissances, à la fois à la campagne (trois enfants maximum) et en ville (deux enfants maximum). Elle a été très efficace en termes de baisse de la fécondité dans les années 1970, mais elle était moins stricte. Deng Xiaoping, en arrivant au pouvoir en 1978, a lancé les réformes. Et la politique de l’enfant unique mise en place un an plus tard visait à permettre de soutenir cet objectif d’accélérer le développement du pays. L’argument était donc économique.Comment a-t-elle évolué ?Finalement, cette politique de l’enfant unique n’a concerné qu’une fraction de la population. Dans les années 2000, ce n’était plus qu’un tiers, car elle ne concernait plus que les grandes villes.Dès le début, en 1979, il était possible pour les couples composés de deux enfants uniques de faire deux enfants. A la fin de l’année 2013, après le troisième plénum, cette possibilité a été élargie aux couples dont l’un des deux conjoints seulement était enfant unique. Avec l’autorisation pour tous les couples d’avoir deux enfants, on assiste à un nouvel assouplissement du contrôle des naissances.Comment expliquer cette décision de l’abandonner ? Est-ce historique ?Oui. Il faut cependant se souvenir que, lors de sa mise en œuvre en 1979, il avait été expliqué que la politique de l’enfant unique était censée ne durer que trente ans, donc qu’elle serait provisoire. A partir des années 2000, la Chine a commencé à vieillir à un rythme soutenu. La communauté des démographes chinois et d’autres secteurs de la population ont prôné l’abandon de cette politique qui n’avait plus lieu d’être pour différentes raisons.En premier lieu, parce que la Chine va se retrouver avec une structure de population qui va commencer à devenir défavorable à son économie. Entre les années 1980 et la fin des années 2000, le pays a bénéficié d’une structure démographique extrêmement favorable : la part d’actifs, en gros les adultes – nous, les démographes, considérons que c’est la population âgée de 15 à 59 ans – était exceptionnellement élevée. Elle a atteint jusqu’à 70 % de la population totale. Mais, depuis le début des années 2008, cette part commence à diminuer. Le nombre de personnes âgées va augmenter et, en raison de la baisse de la natalité, la population adulte va diminuer.L’assouplissement de 2013 a-t-il eu un impact ?Il ne s’est pas traduit par une remontée de la natalité. Aujourd’hui, ils autorisent tous les couples à avoir deux enfants. S’ils ont pris cette décision, c’est aussi pour répondre à la contestation croissante vis-à-vis de la politique de l’enfant unique, et je ne suis pas sûr qu’elle ait un impact significatif. Il est assez peu probable que cela permette d’une part à la fécondité de remonter significativement et d’autre part de lutter contre l’élimination des petites filles. Avoir un enfant coûte cher. Il y a très peu de structures d’accueil, et quand elles existent, elles sont chères, tout comme le système de santé ou l’université… Les études supérieures coûtent très cher également. Pour les familles, c’est un budget considérable.François BougonChef adjoint au service InternationalSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 29.10.2015 à 23h50 • Mis à jour le30.10.2015 à 11h28 | Antoine Albertini (Bastia, correspondant) Me Jean-Michel Mariaggi, 58 ans, avocat à Ajaccio, a été la cible d’une tentative d’homicide alors qu’il circulait en voiture près d’Ajaccio, jeudi 29 octobre au soir, peu après 19 heures. Atteint de plusieurs décharges de fusil de chasse, il a été secouru par un automobiliste tandis que le véhicule supposé de ses agresseurs, « un utilitaire de couleur blanche » d’après une source proche de l’enquête, prenait la fuite.Evacué vers le centre hospitalier d’Ajaccio, où il a été opéré en urgence, Me Mariaggi, touché au bras, était conscient et ses jours ne se trouveraient pas en danger. « C’est un miraculé, il a perdu beaucoup de sang mais devrait s’en tirer », a indiqué au Monde un de ses proches.Lire aussi :Une figure du barreau d’Ajaccio réchappe d’une tentative d’assassinatPlusieurs menaces de mort en 2013Habitué des procès médiatiques, Me Mariaggi s’y est taillé une réputation de bretteur des prétoires, pugnace et offensif, au point de s’attirer de solides inimitiés, tant parmi ses confrères – une brouille durable l’avait opposé à Antoine Sollacaro, ancien bâtonnier d’Ajaccio exécuté en octobre 2012 – qu’au sein de la magistrature et du milieu. Visé par des menaces de mort en 2013, il avait refusé toute protection policière.L’ordre des avocats d’Ajaccio doit se réunir vendredi pour un conseil extraordinaire.Lire la tribune cosignée par Jean-Michel Mariaggi :Et s’il fallait enregistrer les délibérés de Cour d’assises ?Antoine Albertini (Bastia, correspondant)Journaliste au Monde 29.10.2015 à 18h40 | Laura Buratti Que vous soyez ou non étudiant, voici cinq chiffres utiles sur l’enseignement supérieur. Ils sont extraits de la 25e édition du rapport « L’état de l’école », publié mercredi 28 octobre par le ministère de l’éducation nationale, qui regroupe des principaux indicateurs statistiques de l’année 2014. 29,2 milliards d’euros de budgetLa collectivité nationale a dépensé 29,2 milliards d’euros pour l’enseignement supérieur en 2014, soit un demi-milliard de plus que l’année précédente (+ 1,7 %). Cette augmentation du budget est évidemment à comparer à l’évolution du nombre d’étudiants : 40 000 de plus à la rentrée 2014, soit une hausse d’1,6 % des effectifs. 11 560 euros par étudiantLa dépense annuelle de l’Etat par étudiant atteint 11 560 euros en 2014, soit 39,7 % de plus qu’en 1980. Avec de fortes disparités : un étudiant à l’université coûte 10 800 euros, contre 14 980 euros pour un étudiant de prépa, des montants constants par rapport à l’année précédente. 41,3 % des bacheliers choisissent la facL’université a attiré 41,3 % des bacheliers de 2014 (dont 7,5 % se sont inscrits à l’IUT), contre 6,8 % qui lui ont préféré les classes préparatoires.Au total en 2014, ce sont 74,5 % des bacheliers qui ont poursuivi leurs études dans le supérieur, contre 77,1 % l’année précédente. Cet écart s’explique par la hausse considérable du nombre de bacheliers professionnels à la session 2014 (+ 19,8 %), qui ont été moins nombreux que ceux des voies générales et technologique à continuer leurs études. 66 % des enfants de cadres obtiennent un diplôme du supérieurLes enfants de cadres et de professions intermédiaires sont bien plus nombreux que les enfants d’ouvriers et d’employés à posséder, pour plus haut diplôme, un diplôme du supérieur : c’est le cas de 66 % des premiers, contre 33 % des seconds.Les différences d’accès aux études liées aux origines sociales se creusent dès le lycée : 85 % des enfants de cadres possèdent le baccalauréat, contre seulement 57 % des enfants d’ouvriers.  11,5 % des diplômés du supérieur au chômageEn 2014, parmi les jeunes ayant terminé leur formation depuis un à quatre ans, 11,5 % des diplômés de l’enseignement supérieur étaient au chômage, alors que ce taux atteignait 24,1 % pour ceux ayant seulement le bac (ou un CAP ou BEP) et se montait à 53 % pour les jeunes titulaires du diplôme national du brevet ou sans diplôme.Laura BurattiJournaliste au Monde Samuel Laurent Une semaine après la manifestation des personnels de l’administration pénitentiaire, leurs organisations syndicales ont été reçues par le président François Hollande, jeudi 28 octobre. Cette rencontre a permis d’évoquer des « pistes de réflexion », sans aboutir à des annonces concrètes, ont estimé les syndicats.Une concertation doit être menée sous trois mois, sur trois axes : la revalorisation des indemnités des surveillants pénitentiaires, un plan de résorption des emplois vacants (dont le nombre s’élèverait à 1 300) et la manière de prendre en charge la population pénale.Les syndicats doivent désormais discuter du maintien ou non du mouvement de grève annoncé pour le 5 novembre. Plus d’effectifs, plus d’équipements, de meilleures payes…. Les surveillants de prison dénoncent des conditions de travail devenues impossibles, faute de personnel et de moyens.1. Environ 27 000 surveillants pour 188 prisonsLa France compte 188 centres de détention, centres pénitentiaires et maisons d’arrêt, où sont incarcérées environ 65 500 personnes (chiffres de septembre 2015). En 2014, leur taux d’occupation (le nombre de détenus par rapport au nombre de places) a avoisiné les 115 %. Ces établissements emploient 36 535 agents de l’administration pénitentiaire, dont près des trois quarts (26 734) sont des surveillants.S’y retrouver dans les différentes catégories d’établissements pénitentiairesIl existe plusieurs catégories d’établissements pénitentiaires, du moins en théorie. En pratique, toutefois, la surpopulation carcérale tend à brouiller les frontières entre eux.- Maisons d’arrêt : En théorie, les maisons d’arrêt accueillent les prévenus (en attente d’un jugement) et les courtes peines (moins de deux ans) ou les détenus en attente d’être en détention dans un établissement pour peine.- Etablissements pour peine : Ils se subdivisent en maisons centrales, centres de détention, de semi-liberté et centres pénitentiaires qui comprennent plusieurs types d’accueil en un établissement.Les maisons centrales accueillent les détenus les plus dangereux (longues peines et cas à risque)Les centres de détention acceuillent les détenus condamnés à plus de deux ans mais présentant des chances de réinsertionLes centres de semi-liberté reçoivent des personnes sous des régimes aménagés (possibilité de s’absenter pour travailler, se former, etc, la journée)- Etablissements pénitentiaires pour mineurs : Ils accueillent, comme leur nom l’indique, les mineurs incarcérés.- Etablissement public de santé national : Situé à Fresnes, cet établissement prend en charge l’hospitalisation des détenus.- Service pénitentiaire d’insertion et de probation : Dans chaque département, ces services interviennent pour la réinsertion des détenus, la prévention de la récidive, le suivi et le contrôle des obligations des détenus en milieu ouvert. #container_14461113746{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14461113746{ height:500px; } #container_14461113746 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14461113746 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14461113746 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14461113746 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Répartition des établissemetns pénitentiaires(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}2. Une surpopulation endémiqueVétustes, surpeuplées, les prisons françaises sont régulièrement dénoncées par les instances européennes ou les ONG comme étant les pires d’Europe. La France a été épinglée en 2013 par le conseil de l’Europe pour sa surpopulation carcérale et un taux de suicide en prison deux fois supérieur à la moyenne des autres pays européen.Deux ans auparavant, en 2011, la justice administrative française avait condamné l’Etat à indemniser des détenus du fait de leurs conditions d’incarcération.Cette situation n’est pas nouvelle. La hausse ténue du nombre de places de détention n’est jamais parvenue, en dix ans, à réduire une surpopulation chronique. #container_14461133328{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14461133328{ height:500px; } #container_14461133328 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14461133328 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14461133328 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14461133328 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Détenus et places disponibles depuis 2003(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Si l’on compare la taille des effectifs de l’administration pénitentiaire à celle des détenus dont ils ont la charge, la différence sur dix ans n’est pas flagrante : on passe de 2,57 détenus par surveillant en 2000 à 2,91 en 2014. Mais ces chiffres sont théoriques : les syndicats de surveillants dénoncent des postes souvent non pourvus, de 1 200 à 1 300 au total. #container_14461238319{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14461238319{ height:500px; } #container_14461238319 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14461238319 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14461238319 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14461238319 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Rapport entre détenus et surveillantsrequire(['//s1.lemde.fr/mmpub/edt/zip/20151029/115448/highcharts-4.1.9.js','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14461238319", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:true, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2000","2001","2002","2003","2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Personnel de surveillance", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 20041 ], [ "", 20516 ], [ "", 20225 ], [ "", 20902 ], [ "", 22492 ], [ "", 22615 ], [ "", 22448 ], [ "", 23300 ], [ "", 23616 ], [ "", 24341 ], [ "", 25300 ], [ "", 25873 ], [ "", 26094 ], [ "", 26329 ], [ "", 26734 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Détenus", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 51441 ], [ "", 47837 ], [ "", 48594 ], [ "", 55407 ], [ "", 59246 ], [ "", 59197 ], [ "", 59522 ], [ "", 60403 ], [ "", 64003 ], [ "", 66178 ], [ "", 66089 ], [ "", 66975 ], [ "", 73780 ], [ "", 76798 ], [ "", 77883 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Nombre de détenus par surveillant", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 2.566788084 ], [ "", 2.331692338 ], [ "", 2.402669963 ], [ "", 2.650798967 ], [ "", 2.634092122 ], [ "", 2.617598939 ], [ "", 2.651550249 ], [ "", 2.592403433 ], [ "", 2.710154133 ], [ "", 2.718787231 ], [ "", 2.612213439 ], [ "", 2.588605883 ], [ "", 2.827469916 ], [ "", 2.916859736 ], [ "", 2.913256527 ] ], "type": "line", "lineWidth": 2, "yAxis": 1, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});3. Des détenus plus violentsLe profil des détenus a également changé : parmi les motifs d’incarcération, les violences volontaires représentent désormais la catégorie majoritaire, loin devant les vols simples ou aggravés, qui constituaient le principal motif d’incarcération dans les années 1980. #container_14461174835{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14461174835{ height:500px; } #container_14461174835 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14461174835 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14461174835 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14461174835 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Principaux motifs d'incarcérationSource : Ministère de la justicerequire(['//s1.lemde.fr/mmpub/edt/zip/20151029/115448/highcharts-4.1.9.js','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14461174835", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#ff3232","#f19300","#ffc832","#f56a20","#0386c3","#285a82","#2e91db","#608a32","#f96996","#cccccc"], credits:{ enabled:false}, title: 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document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les détenus sont en revanche plus souvent de nationalité française que dans les années 1980. #container_14461184626{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14461184626{ height:500px; } #container_14461184626 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14461184626 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14461184626 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14461184626 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Part d'étrangers dans les incarcérations depuis 1992require(['//s1.lemde.fr/mmpub/edt/zip/20151029/115448/highcharts-4.1.9.js','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14461184626", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, 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.subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14461247004 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Violences commises en prisonrequire(['//s1.lemde.fr/mmpub/edt/zip/20151029/115448/highcharts-4.1.9.js','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14461247004", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#191919","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#f96996","#98abce"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, 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"data": [ [ "", 4 ], [ "", 3 ], [ "", 2 ], [ "", 1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Agressions sexuelles", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 41 ], [ "", 62 ], [ "", 66 ], [ "", 59 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Prise d'otage / Séquestration", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", null ], [ "", null ], [ "", 5 ], [ "", 4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Actes de torture ou de barbarie", "color": "#F19300", "data": [ [ "", 15 ], [ "", 22 ], [ "", 17 ], [ "", 15 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Violences avec arme ou objet", "color": "#28beaa", "data": [ [ "", 291 ], [ "", 337 ], [ "", 424 ], [ "", 448 ] ], "type": "", 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Une centaine de détenus se suicident chaque année, soit environ 15 pour mille. #container_14461258007{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14461258007{ height:500px; } #container_14461258007 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14461258007 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14461258007 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14461258007 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Suicides en prison de 2010 à 2013require(['//s1.lemde.fr/mmpub/edt/zip/20151029/115448/highcharts-4.1.9.js','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14461258007", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["*2010*","*2011*","*2012*","*2013*"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre de suicides en détention", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 121 ], [ "", 123 ], [ "", 106 ], [ "", 97 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "*Population moyenne écrouée hébergée*", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 67317 ], [ "", 71755 ], [ "", 66661 ], [ "", 67422 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": false, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Mortalité par suicide en détention (pour mille)", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 18 ], [ "", 17.1 ], [ "", 15.9 ], [ "", 14.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});4. Des conditions de travail peu attractivesCette violence touche également les surveillants pénitentiaires. Selon un autre rapport parlementaire, on comptait, en 2012, 778 agressions physiques contre des personnels, dont 111 ayant entraîné une interruption temporaire de travail d’au moins une journée. #container_14461271137{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14461271137{ height:500px; } #container_14461271137 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14461271137 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14461271137 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14461271137 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Agressions subies par les personnels pénitentiairesrequire(['//s1.lemde.fr/mmpub/edt/zip/20151029/115448/highcharts-4.1.9.js','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14461271137", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2010","2011","2012"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre d'agressions", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 764 ], [ "", 775 ], [ "", 778 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Ayant enrtrainé une ITT d'au moins un jour", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 109 ], [ "", 130 ], [ "", 111 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Conditions de travail dégradées, populations incarcérées violentes… la profession attire peu. D’autant moins qu’elle n’est pas très bien rémunérée : 1 468 euros net par mois pour un surveillant au 1er échelon et, au maximum, 2 100 euros net en fin de carrière.L’administration pénitentiaire, qui a relancé une nouvelle campagne de recrutement, ne cache pas ses difficultés pour trouver des personnels.Au-delà, les surveillants pointent le manque d’effectifs dans les services techniques et de maintenance, une situation qui conduit à la dégradation des installations. Cet effet en cascade est dénoncé à plusieurs niveaux : moins de personnels de surveillance signifie, selon les syndicats, plus de possibilités pour les détenus de contrecarrer la sécurité, et donc une insécurité grandissante pour les personnels sortants.Une récente étude de l’Institut national de veille sanitaire (InVS) a montré que le taux de suicide des surveillants de prison masculins était 21 % plus élevé que dans le reste de la population.Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julia Pascual « La loi ? Je dois avouer que je ne la suis pas trop ». Jennifer Oliver n’a pas la tête dans l’ordre du jour parlementaire. Psychologue, elle travaille depuis cinq ans auprès de personnes âgées pour la société ABCD 94, dans le Val-de-Marne. Les questions liées à la perte d’autonomie, à l’épuisement des aidants, aux impératifs financiers des familles… elle les aborde au quotidien. Des sujets que les sénateurs ont précisément évoqués alors qu’a été adopté mercredi 28 octobre, en seconde lecture, le projet de loi sur « l’adaptation de la société au vieillissement ». Le texte fait l’objet d’un assez large consensus bien que les professionnels du secteur regrettent des moyens insuffisants face à une thématique au périmètre grandissant. En 2050, 24 millions de Français auront 60 ans et plus.Jennifer Oliver intervient principalement auprès de personnes atteintes par la maladie d’Alzheimer, à domicile et en institution. « La spécificité de mon travail, c’est de faire valoir l’autonomie psychique de la personne, présente-t-elle. Les gens sont envisagés sous l’angle de la déficience et je dois m’efforcer de leur redonner de la parole, même si elle est abîmée ».« Je ne suis plus bonne à rien, je ne peux plus rien faire. » Martha T. (le nom a été modifié) s’exprime peu, et rarement en des termes heureux. Cette ancienne femme de ménage vit seule dans un petit studio à Villecresnes (Val-de-Marne). L’hôpital lui a diagnostiqué un début d’Alzheimer. Dans le cadre d’une équipe spécialisée, composée également de psychomotriciens et d’assistants de soin en gérontologie, Jennifer Oliver élabore un programme sur trois mois, « pour compenser la perte d’autonomie » liée à la maladie. « En réalité, s’empresse d’ajouter la psychologue, on fait ce qu’on peut, pour restaurer une qualité de vie. »« Elle ne s’occupe plus du jardin »« Je m’ennuie, reprend Martha T. assise à sa table de salon, à l’étroit entre son lit et son coin cuisine. La journée est longue, la télé est en panne. » La fille de Martha T. prolonge souvent les réponses de sa mère : « Elle reste allongée toute la journée. Depuis qu’elle s’est cassé l’épaule en tombant, elle a un manque d’équilibre. Elle ne s’occupe plus du jardin, elle ne prend plus le bus, elle a du mal à se doucher… »- Qu’est-ce qu’on pourrait faire pour vous ?- Je ne sais pas…La fille de Martha T. vient passer tous les week-ends avec sa mère, tandis qu’aides-soignants et infirmiers interviennent la semaine. Il faudrait plus : « A l’hôpital, elle n’est suivie que tous les six mois, et le patch qu’on nous a donné ne sert à rien ». La rééducation orthophonique ? « Tous les orthophonistes ont des listes d’attente ». Les séances de kinésithérapie ? « C’est trop cher, ce n’est pas pris en charge », croit la fille.En sortant de cette première consultation, Jennifer Oliver esquisse des pistes : « Il va falloir faire un travail de revalorisation. Je ne sais pas si elle a toujours été sur cette réserve ou si c’est le signe d’un émoussement mais elle n’est pas assez stimulée. » « Continuer d’écrire leur projet de vie »La psychologue insiste sur la diversité des profils qu’elle rencontre au fil de ses interventions. Et la récurrence d’une « angoisse massive », qui prend parfois les traits de l’agressivité : « J’accompagne une femme qui manifeste des troubles du comportement. Il arrive qu’elle crie dans la rue ou qu’elle se morde les doigts. C’est surtout lorsqu’elle n’est pas occupée. Elle vit chez sa fille qui est souvent absente. »Ce qui manque aux gens, pense Jennifer Oliver, « c’est la possibilité de choisir. Il faut des moyens pour que les personnes continuent d’écrire leur projet de vie même quand elles sont en fin de vie. Sans être contraintes d’aller en maison de retraite ou de rester chez elles dans de mauvaises conditions ». Les paramètres économiques sont prépondérants. Mais pas seulement. Le travail de Jennifer Oliver s’oriente souvent en direction des familles : « Ils ont parfois du mal à passer le relais parce qu’ils se retrouvent dans une situation de codépendance. »« C’est vrai que je suis fusionnelle », reconnaît d’elle-même Simone V. (le nom a été modifié), dont la mère, âgée de 91 ans, vient d’intégrer l’EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) de Bonneuil-sur-Marne. Au cours de l’entretien avec Jennifer Oliver, la culpabilité s’invite aussi : « J’avais dit que jamais je ne la mettrais dans une maison de retraite, parce qu’on les voit décliner au bout de deux mois. Mais ma mère habitait chez moi depuis deux ans. À cause de sa hanche, elle s’est petit à petit paralysée et, à la fin, elle ne sortait plus de sa chambre. Ici, elle s’intègre bien, même si elle a parfois le cafard ».« Là-bas, ils pleurent. Ça crie, c’est terrible »C’est l’époux de Simone V. qui a poussé pour la maison de retraite : « Il ne supportait plus la situation. On ne pouvait plus partir en vacances. Moi, j’étais devenue dépressive ». Aujourd’hui, ce qui « déprime » encore Simone V., ce sont « ces repas où personne ne parle et ces dames agressives » qu’il lui arrive de croiser dans la maison de retraite.C’est aussi ce qui rebute Joëlle B. (le nom a été modifié). Cette dame participe à un entretien de pré-admission avec Jennifer Oliver et la responsable de l’accueil des résidents, Annabella de Jésus. Elle sort d’une longue période d’hospitalisation et parle de son séjour comme d’un cauchemar : « Là-bas, ils pleurent. Ça crie, c’est terrible ». Joëlle B. veut savoir si, à la maison de retraite, elle pourra enfin marcher, sortir et téléphoner à ses « copines ». Elle aurait préféré retourner chez elle, mais les médecins s’y opposent : « Je n’ai pas le choix. La nuit, je fais des crises », des épisodes d’hallucination. « Je ne suis pas folle puisque je m’en souviens. Mais je ne suis pas guérie », doit-elle préciser.Au sortir de l’entretien, les deux professionnelles se demandent si un service spécifique dédié aux maladies d’Alzheimer ne serait pas plus adapté : « Elle est confuse, elle a des troubles du langage… liste la psychologue. Mais un service classique serait beaucoup plus valorisant. » Une cadre de la maison aide à trancher : « Laissons-lui la possibilité de s’adapter et de récupérer. Offrons-lui ce qui est le plus porteur. »Les principales dispositions de la loi vieillissementAprès le vote du Sénat en deuxième lecture, le projet de loi doit désormais passer devant une commission mixte paritaire. Sa mise en application sera financée par la Contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie (environ 650 millions d’euros) à travers les principales mesures suivantes :Une revalorisation de l’Allocation personnalisée d’autonomie des 600 000 personnes âgées à domicile (375 millions d’euros).Le financement d’aides techniques pour prévenir la perte d’autonomie comme la téléassistance ou la domotique (140 millions d’euros).L’instauration d’un « droit au répit » pouvant représenter jusqu’à 500 euros annuels pour les aidants familiaux des personnes les plus dépendantes (80 millions d’euros).La rénovation des 110 000 foyers-logements, rebaptisés résidences-autonomie, sorte de compromis entre le domicile et la maison de retraite (40 millions d’euros sur trois ans). Elle seront également dotées d’un forfait autonomie (40 millions par an) pour financer les actions d’animation et de prévention.Julia PascualJournaliste au Monde 29.10.2015 à 16h51 Un nouveau rebondissement dans l’affaire Kerviel. Un rapport de la brigade financière, dévoilé par L’Obs jeudi 29 octobre, dément le témoignage de l’ancienne policière chargée de l’enquête sur Jérôme Kerviel, selon lequel les dirigeants de la Société générale étaient au courant des agissements de l’ex-trader.Dans une audition publiée en mai par Mediapart, Nathalie Le Roy, la commandante de police qui avait dirigé l’enquête sur les conditions de la perte de 4,9 milliards d’euros déclarée en janvier 2008 par la Société générale, citait plusieurs éléments qui, selon elle, laissaient présumer que la hiérarchie de Jérôme Kerviel connaissait les positions qu’il prenait.Lire :L’affaire Kerviel pourrait être relancée par le témoignage d’une commandante de police« Aucun élément déterminant »Ces révélations avaient amené l’avocat de M. Kerviel à demander la révision du procès pénal pour une éventuelle annulation de sa condamnation. En conclusion du rapport de la brigade financière, le commandant Yves-Marie L’Hélias, de la brigade financière, fait part de son étonnement face à la « grande contradiction » entre les propos tenus en 2015 et le long travail d’investigation mené de 2008 à 2012, raconte L’Obs jeudi.Le rapport revient notamment sur un courrier électronique d’un ancien salarié, qui affirmait avoir alerté sa hiérarchie par un message portant une tête de mort, élément mis en avant par Mme Le Roy. Le rapport indique, pièces à l’appui, que « les mails en question ont bien été étudiés par Mme Le Roy », mais « n’apportaient aucun élément déterminant ».« Ce que j’ai dit est mon intime conviction », s’est défendue dans les colonnes de L’Obs l’enquêtrice, qui ne travaille plus aujourd’hui dans un service de police. Le rapport « confirme qu’il n’y a rien de nouveau sur le fond dans le dossier Jérôme Kerviel, qui fait l’objet d’un jugement pénal définitif après plus de sept ans de procédures approfondies », a réagi la Société générale auprès de l’AFP.« Elucubrations tardives »La banque « s’était étonnée de la publication d’élucubrations tardives, contraires au déroulement de l’instruction minutieuse menée dès la découverte de la fraude et aux multiples décisions de justice unanimes sur ce dossier », et rappelle qu’elle a déposé des plaintes pour dénonciation calomnieuse en réponse à celles déposées par M. Kerviel.Si l’ancien trader a été condamné à cinq ans de prison, dont trois ferme, pour avoir dissimulé des prises de risque colossales sur les marchés, la question du degré de responsabilité de sa hiérarchie reste pour beaucoup posée.C’est en partie pour cette raison que la plus haute juridiction française, la Cour de cassation, avait validé la condamnation au pénal de M. Kerviel, mais annulé les 4,9 milliards d’euros de dommages et intérêts auxquels il avait été condamné. Ce volet civil a été renvoyé devant la cour d’appel de Versailles, qui l’examinera en janvier.Lire aussi :Affaire Kerviel : sept ans de mystères 29.10.2015 à 16h26 • Mis à jour le30.10.2015 à 11h37 | Raphaëlle Bacqué (avec Lucie Soullier) Il est à peine 9 h 30, ce jeudi 29 octobre, et Henrique Vannier attend son confrère, Me Joseph Scipilliti, dans son bureau, au deuxième étage du tribunal de Melun. Le bâtonnier, élu deux ans auparavant par ses pairs pour régler les différends entre les avocats de cette petite juridiction tranquille, a une tâche délicate à accomplir. Il doit confirmer à Me Scipilliti une « interdiction d’exercer pour trois ans », décidée au mois de mai par le conseil régional de discipline. Et il sait que la sanction sonnera forcément comme une fin professionnelle pour cet homme de 63 ans dont le cabinet a déjà été mis en liquidation judiciaire.Au cœur du bâtiment ultramoderne abritant le tribunal, les audiences ont déjà commencé. A quelques pas du bureau du bâtonnier Vannier, au bout du couloir, des justiciables attendent devant le conseil des prud’hommes. Le greffe est encore tranquille. Melun, « avec ses airs de ville de province à 30 minutes de train de Paris », comme on l’assure orgueilleusement à l’office de tourisme, ignore le plus souvent les grandes affaires qui défraient la chronique judiciaire des banlieues voisines. Au rez-de-chaussée, malgré les mesures Vigipirate, les vigiles n’ont même pas songé à fouiller ni à faire passer sous le portique de sécurité Me Scipilliti, dont ils connaissent la courtoisie, derrière son regard flou de myope.Parmi les magistrats et les avocats, presque personne n’ignore pourtant les difficultés de cet homme solitaire qu’on ne voit jamais ni au Rotary local, ni aux pots du barreau, ni même au bistrot du palais où se retrouvent les professions judiciaires. « Il avait été convoqué par le conseil de l’ordre, explique un membre du conseil, depuis qu’il ne payait plus sa cotisation professionnelle mensuelle de 300 euros, pas plus que ses cotisations retraite, ses charges à l’Urssaf et les loyers de son petit cabinet. »Les désillusions de « Joseph »D’autres, parmi les quelque cent cinquante avocats de la juridiction, traversent de semblables difficultés financières. Il est le seul, cependant, à contester régulièrement les décisions du barreau. Ces dernières années, ses pairs ont tous pu lire, sur la messagerie interne, les nombreuses lettres ouvertes, vindicatives jusqu’à l’insulte, qu’il a écrites aux bâtonniers successifs et plus particulièrement à Henrique Vannier. Il n’est pas difficile de comprendre que Joseph Scipilliti ne supporte pas l’autorité de ce confrère de 43 ans, dynamique, parfois rugueux mais respecté, qui l’a plusieurs fois rappelé à l’ordre sur ses dettes et sur ses nombreuses absences lors des permanences que chaque avocat doit pourtant accomplir.Ce matin-là, avant de se rendre au tribunal, Me Scipilliti s’est installé une nouvelle fois devant son ordinateur. Parmi ses rares clients, l’avocat compte depuis cinq ans l’association Riposte laïque, dont il partage « le combat contre l’islamisation de la France ». A plusieurs reprises, il a plaidé devant la justice la cause de Pierre Cassen et de sa compagne Christine Tasin, fondateurs de ce petit groupe d’extrême droite qui s’est illustré en organisant des apéritifs « saucisson-pinard » et en qualifiant l’islam de« saloperie ».Drôle de journalLe couple ne connaît rien de la vie personnelle de cet homme secret venu un jour leur proposer de les défendre bénévolement. Mais c’est à eux qu’il envoie, à 5 h 42, alors que l’aube se lève à peine, un mail intitulé « A partager le plus possible », accompagné en pièce jointe d’un « Journal indélicat » de 240 pages.Christine Tasin, qui découvre le document vers 7 heures du matin, parcourt en quelques minutes l’introduction de ce drôle de journal. Elle y reconnaît les désillusions de « Joseph » et ses critiques maintes fois entendues contre le « système », la justice et le bâtonnier Vannier :« Il incarnait à lui seul tout ce que je combattais depuis le début de ma carrière. On n’aurait pu me donner de meilleur interlocuteur pour que je puisse exprimer, comme j’allais le faire, ce que je préparais et retenais depuis longtemps avant de partir. Il était le candidat idéal. »Ce sont pourtant les dernières lignes de l’introduction qui l’inquiètent :« Me voilà donc sur le point de satisfaire ceux qui pour justifier leur domination ou leur soumission m’ont fait une réputation de cosaque. Pour une fois, je vais vraiment manquer de délicatesse. »Elle n’a pas encore vu les quelques phrases glissées sous un article du Parisien relatant le suicide d’un homme qui devait 26 000 euros au fisc :« Le suicide seul ne sert à rien. Cet homme n’est pas le premier à le faire, quelques jours plus tard, plus personne ne s’en souvient. Pour susciter une prise de conscience, il faut faire un grand bruit. »Elle envoie aussitôt un texto interrogatif à l’avocat : « Pourquoi veux-tu que l’on partage ce texte ? » La réponse ne tarde pas : « Aujourd’hui vont se passer des événements graves qui vont lui donner toute sa portée. Je regrette de ne pouvoir t’en dire plus à l’instant. » Puis, plus rien. Malgré ses tentatives, « Joseph » n’est plus joignable.Vers 9 h 30, le voilà qui prend l’ascenseur du tribunal, puis entre dans le bureau d’Henrique Vannier. La secrétaire, dans la pièce voisine, entend presque aussitôt trois coups de feu, puis un autre. L’avocat déchu a gravement blessé le bâtonnier au thorax, à l’épaule et à la hanche, sans toutefois le tuer, comme on l’apprendra plus tard. Avant de se tirer une balle dans la tête.Raphaëlle Bacqué (avec Lucie Soullier)grand reporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Claire Ané Le dernier volet de la loi sur les stages de 2014, et aussi le plus emblématique, est devenu effectif, mercredi 28 octobre : il plafonne la part de stagiaires dans les effectifs d’une même entreprise, et renforce les moyens d’identifier et de sanctionner les abus.Dans une entreprise de 20 salariés et plus, le nombre de stagiaires présents ne pourra pas dépasser plus de « 15 % de (l’)effectif, arrondis à l’entier supérieur », précise le décret publié au Journal officiel. Une entreprise de moins de 20 salariés ne pourra donc pas accueillir plus de trois stagiaires « pendant une même semaine ».« C’est une mesure que nous demandons depuis la création de Génération précaire, il y a dix ans », salue Patrick, fidèle à l’esprit de ce collectif de stagiaires, dont les membres se font appeler par leur prénom pour préserver leur anonymat. Nous regrettons que le seuil de 10 % que nous défendions, et que le gouvernement avait porté auprès des parlementaires lors du vote de la loi, n’ait pas été adopté, mais cela reste une avancée historique ».Les recteurs des académies sont toutefois autorisés à relever ces plafonds de 5 % au maximum pour les « périodes de formation en milieu professionnel obligatoires », c’est-à-dire afin d’assurer l’accueil des élèves du secondaire en contrat d’alternance.Lire aussi :Les entreprises bientôt limitées à 15 % de stagiaires dans leurs effectifsJusqu’à 4 000 euros d’amendeLe décret limite à trois le nombre maximum de stagiaires par tuteur. « Tout cela va dans le sens d’un meilleur suivi et d’un meilleur accompagnement des stagiaires », salue le porte-parole de Génération précaire.Pour finir, le texte fixe des modalités de contrôles et de sanctions. Les agents de contrôle de l’inspection du travail pourront demander « une copie des conventions de stage, sur demande à l’établissement d’enseignement ou à l’organisme d’accueil ».La direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) sera chargée de fixer le montant de l’amende, en prenant en compte le « caractère répété » de l’infraction, la « proportion de stagiaires » et si l’entreprise a commis « d’autres infractions ».Le code de l’éducation précise que son montant « est d’au plus de 2 000 euros par stagiaire concerné par le manquement, et d’au plus de 4 000 euros en cas de réitération ».Lire notre reportage : "Nous venons libérer les stagiaires" Génération précaire invite le gouvernement à aller plus loin : « Puisqu’il vient d’annoncer la publication d’une liste des entreprises condamnées pour travail illégal, pourquoi ne pas publier une liste des entreprises sanctionnées pour manquements à la loi sur les stages ? », suggère Patrick.Il enjoint aussi la France, qui vient de se doter « d’un dispositif assez unique en Europe », à inciter d’autres pays concernés par le problème d’un mauvais emploi des stagiaires à faire de même. « Le combat reste à mener au Royaume-Uni, en Italie, en Grèce, en Espagne, indique le représentant du collectif de stagiaires. Il en va de même aux Etats-Unis et dans les organisations internationales. Avec des collectifs d’autres pays, nous allons organiser, mardi 10 novembre, la première journée internationale des stagiaires ». Lire aussi :Un stagiaire de l’ONU a vécu sous une tente pour protester contre son absence de rémunérationClaire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste 28.10.2015 à 19h27 | Mathilde Damgé Depuis le mois d’août, la loi relative au dialogue social et à l’emploi impose, pour les élections professionnelles (qui élisent les délégués du personnel, les représentants syndicaux, les membres du CHSCT…), des listes syndicales alternant les candidats de chaque sexe. Reste que, « plus on monte dans la hiérarchie, moins les instances [représentatives] sont féminisées ». C’est la conclusion du dernier rapport du Conseil économique, social et environnemental (CESE) sur « Les forces vives au féminin » qui, reprenant la phrase de la féministe Françoise Héritier, assure : « La parité s’arrête là où le pouvoir commence. »Les femmes au secours du syndicalismeLa Confédération européenne des syndicats (CES) mesure chaque année depuis 2008 les tendances de l’affiliation féminine dans les confédérations syndicales nationales.En se basant sur les 40 confédérations pour lesquelles elle dispose de chiffres pour 2013 et 2014, l’enquête constate que l’augmentation du nombre d’affiliées permet de limiter la diminution du taux de syndicalisation général en Europe :« Parmi les 22 confédérations qui font état d’une baisse de leurs effectifs totaux, 12 ont enregistré une augmentation du nombre de leurs membres féminins. 10 autres ont enregistré une baisse, mais dans 4 d’entre elles l’affiliation féminine était plus élevée en dépit de cette baisse globale, et chez 4 autres, le pourcentage des femmes est inchangé. »Pour les sept dernières années, la CES dispose des données de 24 confédérations, données qui confirment une tendance longue à l’augmentation du nombre de membres féminins en termes bruts (487 965 personnes), contre une diminution du nombre total de membres (-496 813). Une tendance qui se vérifie dans la proportion d’hommes et de femmes au sein des syndicats. Peu de postes à responsabilités au fémininMalgré un nombre de militantes et bénévoles en augmentation, et une part de femmes syndiquées qui tend à se rapprocher de leur poids sur le marché du travail, la participation des femmes aux exécutifs syndicaux ne progresse que très lentement. Et le nombre de dirigeantes reste en retrait par rapport à celui des dirigeants. #container_14460405738{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14460405738{ height:500px; } #container_14460405738 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14460405738 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14460405738 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14460405738 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Un tiers des postes à responsabilités pour les femmesEn 2014 en Europe, on ne relève à la tête des confédérations nationales affiliées à la CES que 4 présidentes pour 35 présidents et 9 secrétaires générales pour 27 secrétaires généraux.Source : Confédération européenne des syndicats(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Par ailleurs, seules deux confédérations ont un organe de décision où les femmes sont majoritaires : l’Organisation centrale des travailleurs intellectuels de Suède (SACO), dont le conseil d’administration est composé de 55 % de femmes, et l’Association des syndicats d’Estonie (EAKL) dont le comité exécutif comporte 52 % de femmes et son comité de direction, 42 %. Dans ce dernier, néanmoins, aucun des postes les plus importants n’est occupé par une femme.Quant aux postes ayant une dimension de « leadership » politique, ils ne sont occupés qu’à 10 % par des femmes en Europe. La France à la traîneSi, sur l’ensemble des salariées européennes, le CES évalue à un peu plus de 44 % en 2014 la part des femmes syndiquées, le chiffre tombe à 7,5 % en France.En 2014, il y avait 37 % de femmes parmi les adhérents de la CGT, 47 % à la CFDT, 45 % à FO, 42 % à la CFTC, 29 % à la CFE-CGC et 52 % à l’Unsa. Mais seule Nicole Notat (CFDT) a accédé à la tête de l’une des principales centrales syndicales.La CGT est la seule des grandes confédérations syndicales à avoir mis en œuvre une Charte de l’égalité hommes-femmes qui fixe des règles précises concernant notamment la parité au sein de ses instances dirigeantes (bureau et commission exécutive).La CFDT a commencé à exiger que 30 % des membres du bureau national soient des femmes, ce qui lui a permis de passer de 13 femmes (sur 38 membres) en 2007 à 16 aujourd’hui. En parallèle, depuis le dernier congrès, les femmes représentent la moitié de la commission exécutive, composée de 10 membres.« Cependant, si le volontarisme de ces deux confédérations a permis de faire avancer rapidement l’égalité d’accès des femmes aux instances confédérales, le cumul des mandats dans le temps, qui concerne majoritairement les hommes, continue de leur donner un avantage en termes d’influence », regrette la rapporteuse de l’enquête, Claire Guichet, membre du CESE et candidate EELV aux élections régionales en Ile-de-France.Bastions masculinsEt les syndicats patronaux ne font pas mieux : en 2015, le conseil exécutif du Medef compte 17 % de femmes, le conseil national de l’Union professionnelle artisanale (UPA) 19 % et le bureau national de l’Union nationale des professions libérales (UNAPL) 16 %. En revanche, la nouvelle équipe dirigeante de la CGPME en compte 36 %.En outre, dans les organisations patronales, il y a aussi une division sexuée du travail de la représentation. Il existe plus de 70 000 mandats à pourvoir dans plus de 500 organisations différentes : les prud’hommes, les mandats sociaux, ceux liés à l’emploi ou à l’apprentissage sont les plus confiés aux femmes tandis que les mandats économiques, notamment dans les chambres consulaires, ou plus stratégiques comme le 1 % logement, sont des bastions masculins.Il s’agit d’un choix politique de la part des dirigeants actuels, insiste le CESE, puisque « l’engagement militant constitue souvent un marchepied vers la prise de responsabilités dans d’autres domaines, notamment politiques et économiques ».Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Aurélie Collas Le latin, l’option des élites ? Le choix d’étudier cette langue ancienne reste en tout cas fortement lié à l’origine sociale. Si 44 % des enfants d’enseignants et 39 % des enfants de cadres choisissent cette option en fin de 6e, ils ne sont que 20 % chez les enfants d’employés et 15 % chez les enfants d’ouvriers.En pleine période de préparation à la réforme du collège – qui suscite une opposition particulièrement forte chez les professeurs de lettres classiques et beaucoup d’inquiétudes quant au devenir de cette option –, ces chiffres ne passent pas inaperçus. Ils sont tirés d’une note d’information de la DEPP, le service statistique du ministère de l’éducation nationale, parue mardi 27 octobre, et intitulée « Le latin au collège : un choix lié à l’origine sociale et au niveau scolaire des élèves en fin de 6e ».Les données qu’elle contient viennent d’abord rappeler que le latin est un marqueur de réussite scolaire. C’est l’option des bons. « Meilleurs sont les élèves scolairement et plus la probabilité qu’ils soient latinistes est élevée », souligne la note. Parmi les 10 % des meilleurs élèves à la fin de la 6e, plus de la moitié (53 %) choisit d’étudier le latin à partir de la 5e. A l’inverse, seuls 4 % des élèves les plus faibles choisissent cette option. Des bons élèves qui le restent d’ailleurs tout au long de leur parcours : au brevet, le taux de réussite des latinistes atteint 96,3 %, contre 80 % chez les non-latinistes.Marqueur socialLe latin est aussi un marqueur social, puisque « même à résultats scolaires identiques, l’étude du latin est plus fréquente chez les catégories les plus aisées », observe la DEPP. L’option est suivie par 40 % des élèves dont la mère est diplômée du supérieur, quand ce n’est le cas que de 15 % des enfants dont la mère est peu ou pas diplômée. Autre disparité : 18 % des élèves scolarisés en zone d’éducation prioritaire (ZEP) étudient le latin, quand c’est le cas de 25 % dans les autres collèges.Ce constat est assez récurrent. En 2013, le sociologue François Baluteau publiait une étude montrant que, si 74,4 % des collèges défavorisés proposaient du latin, 53,4 % des établissements favorisés proposaient latin et grec (quand ce n’était le cas que de 18 % des collèges défavorisés). A la rentrée 2014, sur les quelque 500 000 collégiens qui ont opté pour le latin, un peu plus de 19 % étaient dans l’académie de Paris et seulement 11 % dans celle de Créteil.C’est précisément l’argument de l’élitisme – et au nom de « l’excellence pour tous » –, que la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, avait employé dans un premier temps, en mars, pour annoncer la disparition des options latin et grec (20 % des collégiens apprennent le latin, 3 % le grec), au profit d’un nouvel enseignement pratique interdisciplinaire (EPI) « Langues et cultures de l’Antiquité », destiné à tous les élèves. Face à la fronde, la ministre avait décidé d’introduire, dans le collège 2016, un « enseignement de complément » en latin, une sorte d’option allégée par rapport à l’actuelle.Promotion scolaireA cette accusation d’élitisme, les professeurs de lettres classsiques avaient opposé à la ministre un autre argument : celui de la promotion scolaire. La note de la DEPP ne leur donne pas tout à fait tort. Si les latinistes affichent de manière générale un meilleur parcours scolaire quel que soit leur milieu social d’origine, c’est d’autant plus vrai pour ceux issus de milieux défavorisés. Au brevet, l’écart de réussite entre latinistes et non-latinistes est de 5,6 points pour les élèves de milieu très favorisé, mais grimpe à 21,4 points pour ceux issus de milieux défavorisés.La note de la DEPP laisse apparaître une autre fonction à l’option latin : le latin au service de la mixité dans les établissements défavorisés. Elle montre, par exemple, qu’à milieu social et niveau scolaire identiques, il y a plus de latinistes en ZEP. « En particulier, les enfants issus de milieu favorisé font plus souvent le choix du latin lorsqu’ils sont scolarisés dans les réseaux d’éducation prioritaire. » C’est souvent la condition des familles favorisées pour scolariser leur enfant en ZEP.Lire aussi (abonnés) :Après les vacances de la Toussaint, l’intersyndicale promet une « guérilla » contre la réforme du collègeLatin et grec : report des programmesLe Conseil supérieur des programmes a pris du retard sur l’un des symboles de la fronde contre la réforme du collège : le latin et le grec. Attendus le 15 octobre, les contenus de l’« enseignement de complément » – sorte d’option allégée en sus de l’enseignement pratique interdisciplinaire « langues et cultures de l’Antiquité » – ne sont pas encore arrêtés. Du côté de la Cnarela, coordination de 28 associations œuvrant pour la promotion des langues anciennes, on évoque une échéance « en novembre ». « Mais, sans horaires dédiés, le latin et le grec resteront la dernière roue du carrosse », assure François Martin, président de la Cnarela.L’option pourra, selon l’arrêté publié le 20 mai, être suivie « dans la limite d’une heure hebdomadaire en 5e et de deux heures hebdomadaires en 4e et en 3e ».Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 28.10.2015 à 14h28 • Mis à jour le28.10.2015 à 14h45 | Claire Ané Deux bonnes nouvelles pour les lycéens qui préparent le bac 2016 ont été publiées, mardi 27 octobre, au Journal officiel. D’une part, les candidats qui ont raté l’examen l’an dernier, ou qui échoueront à l’avenir, sont autorisés à conserver leurs notes égales ou supérieures à dix. D’autre part, les recalés qui décideront de retenter l’examen auront désormais droit à une place dans leur établissement d’origine, ce qui devrait limiter le phénomène, récurrent à chaque rentrée, des « lycéens sans lycées ». Voici comment s’appliqueront ces mesures, qui avaient été annoncées, sans grandes précisions, en juillet :Droit à la conservation des notes du bacLe droit pour les candidats recalés au bac de ne pas repasser certaines matières, et de conserver les notes obtenues à une précédente session, est étendu aux candidats au bac général et technologique, alors qu’il ne concernait jusqu’ici que les candidats au bac pro.Concrètement, on peut conserver ses notes obtenues égales ou supérieures à 10 sur 20, dans la limite des cinq sessions suivantes du bac. Les candidats qui ont échoué au bac 2015 et le repassent cette année, au sein de leur lycée ou en tant que candidat libre, sont également concernés.« Lors de l’inscription au bac, jusqu’à mi-novembre, au sein de son lycée ou directement sur le site de l’académie, un écran montre les notes obtenues à la session précédente, et permet de sélectionner celles qu’on va garder, précise le ministère. Les lycéens seront aidés dans leur choix des notes à conserver lors d’une rencontre avec le proviseur ou le conseiller principal d’éducation ». A savoir : il n’est possible de conserver ses notes que si l’on se présente dans la même série du bac. Et bénéficier de cette mesure n’empêchera pas d’obtenir une mention : tout dépendra de la moyenne obtenue à partir des nouvelles notes et des notes conservées.Lire aussi :Une plate-forme d’aide pour les « lycéens sans lycée »Droit à redoubler dans son établissement d’origineC’est une nouveauté : les élèves du public et du privé sous contrat qui échoueront au bac 2016 (qu’il soit général, technologique ou professionnel), ainsi qu’à d’autres examens (brevet de technicien, BTS et CAP) seront autorisés à se réinscrire l’année suivante dans l’établissement où ils étaient scolarisés. « Ce droit ne s’exerce qu’une fois », précise le décret.Avis à ceux qui redoubleront leur terminale : la conservation de certaines notes du bac ne dispensera pas d’assister aux cours dans la ou les matières concernées. Alors que des syndicats d’enseignants s’étaient inquiétés, à l’annonce de la réforme, d’une faible assiduité des élèves dans les matières concernées, le ministère fait valoir qu’ils ont tout intérêt à s’y rendre : « le livret scolaire de l’élève, examiné à l’issue des épreuves du premier groupe et lors du rattrapage, montre l’assiduité et les notes obtenues durant l’année, et peut s’avérer déterminant, pour ceux qui sont un peu juste, dans l’obtention du diplôme ».« Nous attendions ce décret, qui est rassurant pour les lycéens, salue Maryanne Gicquel, la porte-parole de la FIDL, syndicat lycéen qui avait mis en place, cet été, une plate-forme pour aider les lycéens sans lycée. Mais il ne concerne pas les élèves restés sans lycée depuis la rentrée, ni ceux qui, à l’avenir, déménageront ou se réorienteront. Or, il ne faut pas laisser tomber ces élèves, qui risquent de renoncer à terminer leur scolarité. »Lire aussi :Les recalés au baccalauréat conserveront leurs meilleures notesLe décret, qui fait partie du plan de lutte contre le décrochage scolaire lancé par le gouvernement, est publié quelques semaines après qu’une étude a montré que seule la moitié des candidats qui ont échoué au bac 2013 ont retenté l’examen l’année suivante.Lire aussi :Seule la moitié des recalés au bac le repassentClaire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste Elise Vincent Les deux pilotes français Pascal Fauret et Bruno Odos ont choisi de fuir la justice dominicaine, ils vont toutefois devoir répondre aux questions de la justice française. En pratique, la France « n’extrade pas » ses ressortissants en dehors de l’Union européenne, comme l’a rappelé le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll, mercredi 28 octobre. Mais « il n’y aura pas d’impunité », indique-t-on à l’Elysée.Lire aussi :Le point sur l’affaire « Air Cocaïne » en cinq questionsLe trafic de cocaïne pour lequel les deux pilotes ont été condamnés à vingt ans de prison, en août, à Saint-Domingue, fait aussi l’objet d’investigations en France. Petit point sur l’état d’avancement de cette enquête.Quand et pourquoi une enquête a-t-elle été ouverte en France ?L’enquête française a été ouverte en mars 2013, dans la foulée de l’interception du Falcon 50 que les deux pilotes français s’apprêtaient à faire décoller de l’aéroport de Punta Cana avec 680 kg de cocaïne à bord. Elle a été confiée à la juridiction interrégionale spécialisée de Marseille.La juge d’instruction chargée de l’enquête travaille toutefois sur un trafic plus vaste encore que celui sur lequel s’est penchée la justice dominicaine. Il concerne une dizaine de vols transatlantiques au départ de Punta Cana ou de Quito en Equateur.Qui cette enquête vise-t-elle ?Une dizaine de personnes sont actuellement mises en examen pour importation de stupéfiants en bande organisée et association de malfaiteurs.Dans ce volet français de l’affaire dite « Air Cocaïne », on retrouve les principaux protagonistes du dossier dominicain – dont les deux pilotes – mais aussi un douanier français basé dans le Var ou encore les responsables d’une société de location d’avions, la Société nouvelle trans hélicoptère service (SNTHS).Dès leur retour en France, les deux pilotes ont fait savoir par leurs avocats qu’ils se tenaient à la disposition de la juge d’instruction Christine Saunier-Ruellan.Lire aussi :« Air Cocaïne » : un des deux pilotes explique les raisons de sa fuiteLa figure centrale de cette enquête française s’appelle Franck Colin. L’homme est soupçonné d’être l’organisateur du trafic pour le compte de trafiquants espagnols. Il est le seul de tous les mis en examen toujours en détention provisoire en France.Ces investigations ont incidemment fait apparaître le nom de Nicolas Sarkozy. La juge d’instruction a en effet découvert que la société SNTHS avait transporté l’ancien président de la République, entre décembre 2012 et février 2013.Mais ce volet du dossier a finalement été jugé sans lien avec le trafic de stupéfiant et a été confié aux magistrats du pôle financier, à Paris. Ceux-ci enquêtent sur un possible abus de bien social au préjudice de Lov Group, une société fondée par Stéphane Courbit, ami de M. Sarkozy, à qui les vols ont été facturés.Comment l’enquête française s’articule-t-elle avec l’affaire jugée en République domicaine ?Si les pilotes français étaient condamnés lors de leur procès en appel, même en leur absence, en République dominicaine, avant que l’enquête ne soit bouclée à Marseille, la situation pourrait être embarrassante pour la justice française : le droit international interdit de juger deux fois quelqu’un pour des faits identiques.Les pilotes pourraient alors échapper à des poursuites en France, sauf à identifier de nouveaux éléments à leur reprocher.La fuite des pilotes à la « une » de la presse dominicaine« La fuite » : le titre en gros caractères occupe la première page du Listin Diario, le doyen des quotidiens dominicains. En dessous, la photo de Pascal Fauret et Bruno Odos, les deux pilotes condamnés à vingt de prison à Saint-Domingue pour trafic de drogue, en gilets de sauvetage, à bord d’une embarcation. Leur équipée rocambolesque fait la « une » de tous les quotidiens de Saint-Domingue.« Des politiciens français ont incité les pilotes à fuir la justice de République dominicaine », titre en première page le quotidien gratuit El Dia. Dans son éditorial, le journal souligne que les deux pilotes « ont bénéficié depuis plusieurs mois d’étranges appuis officiels et politiques en France ». « Lorsqu’ils ont été condamnés, les autorités françaises ont qualifié la sentence d’excessive et n’ont cessé d’appuyer ces citoyens accusés de narcotrafic, une activité qui remplit de sang et de douleur nos sociétés », dénonce l’éditorialiste d’El Dia. « Le gouvernement de la France a une magnifique occasion de montrer qu’il n’appuie pas cette fuite ni les actions criminelles dont sont accusés ces citoyens français… Sa responsabilité est de les arrêter et de les renvoyer en République dominicaine pour affronter la justice », conclut El Dia, qui se demande « si les pays développés livrent réellement une lutte sincère contre le narcotrafic ».Plusieurs journaux s’intéressent au rôle de l’eurodéputé (Front national) Aymeric Chauprade, dont le quotidien Hoy rappelle qu’il a donné plusieurs conférences sur la géopolitique à Funglode, la fondation de l’ancien président dominicain Leonel Fernandez. Ils reprennent les déclarations du Quai d’Orsay affirmant que la France n’est pas impliquée dans l’exfiltration des deux pilotes.Elise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 28.10.2015 à 09h55 • Mis à jour le28.10.2015 à 14h08 Les sénateurs français ont adopté, mardi 27 octobre, en première lecture, la proposition de loi « relative aux mesures de surveillance des communications électroniques internationales ». Le texte prévoit principalement de légaliser la surveillance des communications électroniques à l’étranger par les services de renseignement français. Seuls les groupes EELV et communistes ont voté contre.Ces dispositions étaient à l’origine prévues dans le projet de loi sur le renseignement, adopté en 2014, mais avaient été rejetées par le Conseil constitutionnel, qui avait noté que les modalités de ces surveillances étaient « trop floues ». Le texte était en effet très vague sur les modalités de contrôle ou encore la durée de conservation des données collectées.Le texte, qui vise à légaliser des pratiques déjà existantes, a fait l’objet d’un large consensus à l’Assemblée. Il est en revanche vivement critiqué par plusieurs associations de défense des droits de l’homme, ainsi que par l’ancien responsable de la commissinon de contrôle des écoutes pratiquées par les services de renseignement, Jean-Michel Delarue, qui a dénoncé « une régression » en matière de contrôles. Les associations reprochent quant à elles au texte d’instaurer une surveillance de masse attentatoire aux droits de l’homme.« @laquadrature salue la constance française en matière d'atteintes graves aux droits de l'Homme » #PPLSurveillance https://t.co/P95mCMNOAq— AdrienneCharmet (@Adrienne CharmetAlix)require(["twitter/widgets"]);Lire aussi :Le projet de loi sur la surveillance des communications internationales inchangé en commission Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant) La justice belge n’en a pas fini avec le volet de l’affaire du « Kazakhgate » qui la concerne, à savoir le vote, dans des circonstances jugées inhabituelles, d’un amendement qui a permis à un milliardaire belgo-kazakh, Patokh Chodiev, d’échapper à des poursuites. Elle a interrogé à deux reprises l’avocat et ex-président du Sénat, Armand De Decker, et s’apprête à auditionner le ministre de la justice de l’époque, Stefaan De Clerck.En 2009, le président kazakh, Noursoultan Nazarbaïev, aurait conditionné la signature avec la France d’un marché de 2 milliards d’euros (l’achat de 45 appareils de la société Eurocopter) à l’abandon des poursuites intentées, en Belgique, à trois hommes d’affaires, dont M. Chodiev. Le pouvoir sarkozyste est soupçonné d’avoir fait pression sur le Parlement belge pour qu’il modifie sa législation dans un sens favorable aux trois prévenus kazakhs. Un lobbying qui se serait accompagné du versement d’importantes commissions.Lire aussi :Le Kazakhgate : une affaire d’EtatLes enquêteurs belges, apparemment pressés par leurs confrères français, poursuivent leurs investigations sur le vote de la loi litigieuse et le rôle exact de M. De Decker. Ils vont auditionner comme témoin l’ex-ministre De Clerck, aujourd’hui président du conseil d’administration de Proximus, le principal opérateur de téléphonie du royaume. Ce chrétien-démocrate flamand dirigeait le département de la justice lorsqu’a été adopté, à la surprise générale, un amendement à la loi belge sur la transaction pénale. Etendant le champ d’application du texte à la corruption, la procédure a permis à M. Chodiev d’être blanchi en échange du versement de 23 millions d’euros. M. De Clerck a signé l’ordonnance annulant l’inculpation du milliardaire.Enquête pénale contre XL’amendement avait été introduit en mars 2011 par une élue libérale flamande, Carina Van Cauter. Interrogée par Le Monde en octobre 2014, elle niait toute intervention de responsables politiques auprès d’elle. M. Decker était toutefois cité dans des documents français, émanant de l’entourage de Nicolas Sarkozy. La justice française enquête sur des rétrocommissions et le possible versement à des avocats bruxellois de 3 millions d’euros, par l’intermédiaire d’une avocate niçoise, Me Catherine Degoul. Elle a été mise en examen pour corruption d’agent public étranger. Paris a formulé une demande d’entraide judiciaire, qui a débouché sur l’ouverture, à Bruxelles, d’une enquête pénale contre X. Les policiers ont notamment fait une descente au parlement fédéral et entendu à deux reprises M. De Decker et ses conseils, l’été dernier.Lire aussi :Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète SarkozyM. De Decker a eu M. Chodiev comme client et affirme avoir travaillé comme avocat et comme « conseiller stratégique » pour celui-ci. Les enquêteurs le soupçonnent d’avoir plutôt œuvré comme lobbyiste et d’avoir usé de son influence pour faire passer une loi favorable au milliardaire.« Lobbying politico-diplomatique »Selon Le Canard enchaîné, l’ancien président du Sénat de Belgique aurait touché plus de 743 000 euros. Il s’agirait, en fait, de 500 000 euros, une somme que le barreau de Bruxelles ne juge pas démesurée. La justice a toutefois demandé à l’intéressé de fournir les preuves de son travail et, affirme le quotidien L’Echo, « il a été incapable de produire la moindre pièce ». D’où une prévention de « trafic d’influence » accolée à l’information judiciaire ouverte à Bruxelles.Le dossier français est désormais en possession de la justice belge et des pièces font explicitement référence à « la procédure de lobbying politico-diplomatique exercée en Belgique pour faire passer M. Chodiev entre les mailles du filet judiciaire », écrit encore L’Echo.Me Jonathan Biermann, un des adjoints de M. De Decker à Uccle, la municipalité dont ce dernier est le maire, a également été entendu. Il aurait aussi joué un rôle dans le Kazakhgate et touché 100 000 euros. M. De Decker continue, pour sa part de nier ce qui lui est reproché et juge « ridicules » les accusations qui le visent.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.10.2015 à 21h38 Une trentaine de tombes ont été profanées à la peinture noire dans un cimetière de la petite commune de Chambry, dans l’Aisne, a rapporté mardi 27 octobre une source judiciaire. Le parquet de Laon a précisé que les tombes avaient été dégradées avec une bombe de peinture noire, « mais pas cassées ».La plupart ont subi des dégradations « mineures avec des traits ou points » noirs. Deux tombes comportaient des inscriptions « illisibles » et une dernière avait été taguée d’un « FN », a ajouté le parquet.Une trentaine de tombes dégradées à Chambry dans l' #Aisne https://t.co/ZxSeUtbHYQ https://t.co/i0RoCa8LwW— UnionArdennais (@L'Union-L'Ardennais)require(["twitter/widgets"]);Le maire de Chambry, Olivier Josseaux, cité par le quotidien L’Union, a constaté un « ciblage », certaines tombes semblant avoir été « particulièrement visées » :« Il y a Robert Tassot, qui a été élu de Chambry de 1953 à 2000, mais aussi un ancien gendarme, des anciens combattants, et des familles qui comptent dans la commune. »Une enquête a été ouverte et confiée au commissariat de Laon. La commune de Chambry, qui jouxte Laon, compte environ 750 habitants. 27.10.2015 à 18h25 • Mis à jour le27.10.2015 à 19h30 | Lucie Soullier « Ah, vous avez un avocat. » Pierre Delattre sourit au troisième prévenu qui comparaît devant la 17e chambre du tribunal de Bobigny qu’il préside, mardi 27 octobre. Deux autres viennent de lui faire face, sans défense. La grève des avocats est entrée dans sa troisième semaine en Seine-Saint-Denis, où 60 % à 70 % de la population peut accéder à l’aide juridictionnelle, du fait de la faiblesse de ses revenus. Le magistrat chargé de juger les comparutions immédiates a donc pris l’habitude de mettre certains prévenus face à un nouveau choix : demander un renvoi ou être jugé immédiatement – comme avant la grève – mais le tout sans avocat. En cas de renvoi, le tribunal devra tout de même décider des mesures de sûreté (détention provisoire, contrôle judiciaire…) à prendre jusqu’à la prochaine audience.« Vous avez compris ? » lance le président à Ahmed B., qui acquiesce dans le box des accusés. C’est moins sûr pour le suivant, Chika S., qui ne parle pas français. Arrêté à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle en possession de méthamphétamine, son interprète tente de lui expliquer « une difficulté » de plus : « Il y a une grève des avocats en France. » Souhaite-t-il tout de même être jugé aujourd’hui ? Le Nigérian de 39 ans se tourne vers son seul soutien, en anglais. « Je ne peux pas payer ma défense. » Lire aussi :Aide juridictionnelle : troisième semaine de grève des avocatsPas sûr qu’il ait compris qu’il avait le droit de s’en passer. Le dernier mot qu’il aura pour sa propre défense sera de demander de « rencontrer au plus vite un avocat ». En attendant, il restera en prison jusqu’au 19 novembre, date à laquelle son affaire sera jugée.Interruption d’audience. Il reste encore huit affaires. « Quatre avec avocat et quatre sans, » compte l’huissière. Une journée représentative, à en croire celle devant qui se succèdent les non-grévistes. Ce mardi, deux consœurs défendent le même dossier. « C’est exceptionnel par les temps qui courent, » s’amuse le président.« Nous sommes des briseurs de grève »Dans les couloirs du palais, Me Marcel Baldo sourit : « Nous sommes des briseurs de grève. » S’il comprend les motifs du mouvement, la méthode lui semble vaine. « Cela ne gêne personne, au contraire. Les magistrats sont contents, car les audiences sont plus courtes. Les policiers aussi, car il n’y a plus d’avocats en garde à vue… » Pour lui, les avocats les plus jeunes et les plus pauvres seraient donc les seuls perdants d’une grève décidée par les ténors.Le bâtonnier de Seine-Saint-Denis, Stéphane Campana, refuse ce raccourci, chiffres à l’appui : sur les 560 avocats de son barreau, 490 assurent des permanences d’aide juridictionnelle, au civil comme au pénal. Alors, il est venu en personne aux assises de Seine-Saint-Denis, pour rappeler le mot d’ordre : « Grève totale des affaires jusqu’à vendredi. » Lire aussi :Aide juridictionnelle : pour les avocats, la réforme « pénalise les plus démunis »Le débat continue entre les avocats venus plaider malgré la grève. A ceux qui ne sont pas d’accord pour arrêter de travailler sur les dossiers où ils sont choisis par leurs clients et non commis d’office, d’autres répondent accepter de ne pas plaider « une journée, pour marquer le coup »."Banlieue sans aide juridictionnelle = banlieue sans justice" - Le tribunal de Bobigny affiche la colère des avocats https://t.co/S00uzMneus— LucieSoullier (@Lucie Soullier)require(["twitter/widgets"]);Sur le fronton du tribunal, une affiche rappelle l’enjeu du combat derrière le périphérique : « Banlieue sans aide juridictionnelle = Banlieue sans justice. » Le risque d’une inégalité de plus, ici.Lucie SoullierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maryline Baumard C’est officiel : depuis vendredi 9 octobre, le Kosovo est un pays sûr. Le conseil d’administration de l’Office français pour la protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra) a en effet décrété d’inscrire ce pays des Balkans comme « POS », ou pays d’origine sûr. Une liste de seize nations où le Kosovo côtoie dorénavant, entre autres, l’Albanie, la Serbie, l’Inde, la Mongolie ou le Bénin.Singulière géographie, qui décide de la vitesse à laquelle sont traités les dossiers des demandeurs d’asile. Autrement dit, les Kosovars bénéficieront désormais d’une instruction plus courte, resserrée sur quinze jours. S’ils font appel de la décision rendue, un juge unique se penchera sur leur dossier, alors qu’ils auraient bénéficié du regard de trois juges sans cette inscription.Au deuxième rang des demandeurs d’asileDemandée par le ministère de l’intérieur, cette mesure ressemble fort à un alignement sur l’Allemagne puisque cette dernière a fait savoir, courant septembre, qu’elle s’apprêtait à prendre la même mesure pour le Kosovo et l’Albanie.Le signal politique est double. D’une part, cet ajout acte la marche vers l’élaboration d’une liste des pays sûrs commune en Europe, premiers balbutiements d’une hypothétique harmonisation des approches nationales de l’asile.D’autre part, il donne un signal politique sur l’immigration économique en France, à l’heure où l’installation des réfugiés syriens domine le débat et n’est estimé « soutenable » par le gouvernement que si les migrants économiques sont plus souvent reconduits.Les Kosovars, qui s’inscrivent au deuxième rang des demandeurs d’asile en France sur les neuf premiers mois de 2015, contre le troisième rang en 2014, n’ont obtenu le statut que dans 6,6 % des cas l’an dernier. Leur classement en pays sûr risque de renforcer encore l’idée qu’ils sont en quête d’un emploi plus que d’une protection lorsqu’ils viennent en France, ou en Allemagne.Cette inscription du Kosovo avait déjà été votée par le conseil d’administration de l’Ofpra en décembre 2013. Mais Amnesty International France et plusieurs associations avaient demandé au Conseil d’Etat d’annuler cette décision et obtenu gain de cause.Lire aussi :L’Union européenne a reçu plus de 213 000 demandes d’asile d’avril à juin #container_14425702306{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14425702306{ height:500px; } #container_14425702306 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14425702306 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14425702306 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14425702306 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Demandes d'asile par pays au deuxième trimestre 2015Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14425702306", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Allemagne","Hongrie","Autriche","Italie","France","Suède","Royaume-Uni","Pays-Bas","Bulgarie","Espagne"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre de demandes d'asile", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 80935 ], [ "", 32675 ], [ "", 17395 ], [ "", 14895 ], [ "", 14685 ], [ "", 14295 ], [ "", 7470 ], [ "", 6270 ], [ "", 4050 ], [ "", 3675 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; 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Comme, par ailleurs, la Tanzanie vient d’être retirée de la liste, qui comprend désormais 16 pays.Lire aussi :Au Kosovo, la désillusion face à la tutelle européenneMaryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jérôme Porier Les associations spécialisées dans le mal-logement le disent  : les dispositifs de location solidaire ne sont pas assez connus. « En 2014, ils nous ont permis de mobiliser 400 nouveaux logements pour des personnes en ­situation d’exclusion, un chiffre en recul de 18,3 % sur un an », dit Sylvie Eschalier, responsable de la mobilisation de logements dans le parc privé chez Habitat et humanisme. Les besoins sont pourtant énormes : le Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées (HCLPD) estime qu’il faudrait créer 120 000 logements ­sociaux dans le parc privé en trois ans.Les dispositifs de location solidaire constituent une partie de la solution. Solibail, le plus répandu, existe dans neuf régions où les marchés immobiliers présentent des tensions. Un mécanisme dont les modalités varient dans chaque ville car certaines localités peuvent y ajouter des subventions.A Paris, son nom est « Louer solidaire ». Actuellement, ce dispositif permet de loger 2 900 per­sonnes dans 902 habitations de la capitale. « Ce sont des familles logées à l’hôtel, souvent monoparentales, et qui ont un emploi, précise Ian Brossat, adjoint à la Mairie de Paris chargé du logement. Notre objectif est de doubler le nombre de ces ­logements d’ici à 2020, en élargissant le dispositif à des populations plus précaires. »Comment fonctionne-t-il ? Le propriétaire d’un logement loue à un tarif dit « intermédiaire » à une association, en respectant des plafonds qui varient selon les régions et la surface du logement.« La plupart des propriétaires choisissent de s’engager sur six ans pour obtenir l’abattement maximal » Denis Laurent, délégué général de SNLIls sont calculés grâce à la formule suivante : loyer intermédiaire (par mètre carré) = loyer de base x (0,7 + 19/surface en m²). Avec une petite subtilité : pour les appartements de moins de 38 m2, le coefficient multiplicateur est limité à 1,2. A chaque degré de tension du marché correspond un loyer de base qui sert donc de référence. Pour 2015, il a été fixé à 16,82 euros en zone A bis (Paris et 29 communes de la petite couronne), 12,49 euros en zone A (Lyon, Lille…), 10,06 euros en zone B1 (Annecy, Bayonne, Chambéry, Saint-Malo, La Rochelle…) et 8,74 euros en zone B2 (autres communes de plus de 50 000 habitants). Pour savoir dans quelle zone est classée une ville, il suffit de se rendre sur le site du ministère du logement.Le propriétaire qui accepte de confier son logement à une association obtient plusieurs avantages. D’abord, les loyers perçus sont largement défiscalisés. Selon la durée du bail (trois ou six ans), l’abattement est de 30 % ou de 70 %. « La plupart des propriétaires choisissent de s’engager sur six ans pour obtenir l’abattement maximal », précise Denis Laurent, délégué général de Solidarités nouvelles pour le logement (SNL). Agréée par l’Etat, l’association s’occupe de tout, encaisse les loyers, paie les charges, assure le suivi du locataire… « Le propriétaire évite les périodes de vacance ; il est certain de toucher ses loyers et de retrouver son bien en parfait état à l’issue du bail », précise Mme Eschalier.Le prix de la tranquillité et de la bonne consciencePlus le propriétaire est dans une tranche d’imposition élevée, plus l’opération est rentable. Par exemple, si vous louez un T2 de 50 m2 à Paris (zone A bis), le plafond sera de 18,17 euros par mètre carré. Ce qui correspond à un loyer mensuel de 908,30 euros, contre 1 240 euros dans le secteur libre (le loyer moyen dans la capitale est estimé à 24,80 euros le m2 par l’observatoire Clameur).Au final, le bailleur solidaire, si sa tranche marginale d’impôt sur le revenu est à 30 %, et compte tenu de l’abattement de 70 %, obtiendra un revenu après impôt de 9 918,40 euros par an, contre 10 416 euros pour le bailleur « classique », soit un manque à gagner de seulement 4,8 %. En revanche, s’il est imposé à 14 %, l’écart monte à 18,4 % sur Paris : l’opération est beaucoup moins intéressante.Dans les villes où le marché est moins tendu et où il y a peu d’écart entre le plafond et les loyers libres, l’opération est, en théorie, beaucoup plus avantageuse. A Lyon, par exemple, le plafond autorisé par le dispositif est de 13,50 euros par mètre carré pour le même bien, alors que le loyer moyen est de 12,60 euros selon Clameur. Mais, dans la pratique, les associations acceptent un logement uniquement si le bien est loué à un tarif inférieur d’au moins 20 % au prix du marché. Malgré tout, dans cet exemple lyonnais, et à condition de s’engager sur six ans, le bailleur solidaire imposé à 30 % peut obtenir une rentabilité supérieure de 10 % à celle d’une location classique. S’il est imposé à 14 %, le manque à gagner se limite à seulement 4,6 %. Le prix de la tranquillité et de la bonne conscience, en quelque sorte.Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Claire Ané Si vous êtes étudiant boursier diplômé bac + 2 et souhaitez devenir journaliste, vous avez jusqu’au 18 octobre pour candidater auprès de La Chance aux concours (CAC). Alors que les écoles de journalisme reconnues sont très sélectives, et les prépas privées coûteuses, cette association prépare bénévolement, depuis neuf ans, aux concours d’entrée, afin de « renforcer l’équité » et favoriser l’entrée dans la profession de jeunes issus des milieux populaires.En cette rentrée 2015, la CAC étend son recrutement et ses lieux de formation : seront ainsi accompagnés une quarantaine d’étudiants à Paris, où l’association a été créée, à Clermont-Ferrand, où elle se développe depuis 2013, et désormais à Toulouse, où une antenne est créée cette année. Une nouvelle ouverture est envisagée pour janvier, dans une autre grande ville universitaire de province.Lire aussi :« La chance aux concours », la prépa gratuite qui œuvre pour plus de mixité sociale dans les médiasDeux candidats sur trois réussissentLa formation est assurée bénévolement par des journalistes en activité, de novembre à juin, quatre heures chaque samedi et certains soirs en semaine. Au programme, rédaction d’articles, de synthèses, questionnaires d’actualité et de culture générale, concours blancs, cours d’anglais… Des visites de rédactions sont également prévues. Une aide pourra être proposée aux étudiants pour financer les frais liés aux concours des différentes écoles, et, une fois admis, pour payer les droits d’inscription.Si le rythme est soutenu, le résultat est au rendez-vous : l’an dernier, 16 des 24 étudiants préparés à Paris ont intégré une école de journalisme reconnue. Parmi les 170 bénéficiaires du dispositif depuis sa création, près de deux sur trois ont réussi les concours et huit sur dix sont devenus journalistes.La sélection se fait à partir d’un CV, d’un dossier de candidature puis d’un entretien. « Les critères qui nous importent le plus, c’est l’envie de devenir journaliste. On ne prend pas forcément ceux qui ont les meilleures aptitudes scolaires, mais ceux qui sont conscients de ce qu’est le métier, et savent ce qu’ils vont lui apporter », explique Baya Bellanger, l’initiatrice et la présidente honoraire de La Chance aux concours.« C’est un plus si les étudiants ont pris la peine de se renseigner sur les différentes écoles, et peuvent expliquer celle(s) qui les intéresse (nt) particulièrement », précise Lucie Guesdon, coordinatrice de la CAC.Certains candidats jugés particulièrement autonomes pourront bénéficier d’un autre dispositif que la prépa a baptisé « Coup de pouce ».Pour postuler, il faut :- être boursier ou, pour ceux qui ne sont plus étudiants, ne pas dépasser le plafond de revenus ouvrant droit à une bourse.- être titulaire au minimum d’un diplôme bac + 2, ou de 120 crédits ECTS (Système européen de transfert et d’accumulation de crédits).- être âgé de moins de 26 ans au moment des concours (né après le 31 décembre 1990)Les informations sont disponibles sur le site internet de La Chance aux concours.Claire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste Cabinet d'avocats Flichy Grangé (Avocat) Le droit du travail combat avec entrain les agissements sous-tendus par des considérations tenant au sexe. Sont interdites les discriminations fondées sur le sexe ou sur l’orientation sexuelle. Est prohibé le harcèlement qui a une considération sexuelle, soit directement (harcèlement sexuel), soit de façon indirecte (harcèlement moral lié au sexe).La loi du 17 août 2015 relative au dialogue sociale et à l’emploi, dite « loi Rebsamen », ajoute à cet arsenal législatif un nouvel article L. 1142-2-1 du Code du travail, selon lequel « nul ne doit subir d’agissement sexiste, défini comme tout agissement lié au sexe d’une personne, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant ». Cet article résulte d’un amendement adopté contre l’avis du gouvernement, qui soutenait que ce texte pourrait ne pas être appliqué.Inefficacité des règles précédentesSur le principe, pourquoi pas, même si l’on doute qu’en ce domaine le droit puisse tout : l’accumulation de règles paraît au contraire témoigner de l’inefficacité des règles précédentes. Les actions de sensibilisation du personnel sur ces sujets sont tout aussi importante pour parvenir à l’objectif poursuivi.Également, il faudra, dans la pratique judiciaire, trouver une place à ce nouveau texte entre les discriminations et le harcèlement dont elle emprunte certains éléments de formule. Pour l’instant, elle paraît avant tout symbolique, aucune règle d’aménagement de la charge de la preuve ni sanction spécifique n’étant prévue.Par ailleurs, la loi est rédigée en des termes qui suscitent la discussion. Qu’est-ce qu’un « agissement lié au sexe » ? Quand crée-t-il un « environnement intimidant » ? Qu’est-ce d’ailleurs qu’un « environnement intimidant » ?Appréhension puritaineLa loi, d’inspiration européenne, emprunte des mots venus d’ailleurs qui perdent beaucoup de leur sens quand ils sont traduits en français. La loi ne sera pas précisée par un texte ultérieur et il reviendra aux juges d’indiquer ce que ces notions recouvrent, avec de possibles divergences d’appréciation entre le juge de Strasbourg et celui de Marseille.Une appréhension puritaine pourrait conduire à proscrire la blague de carabin. Que le collègue soit indélicat, on peut le lui reprocher, mais d’ici à lui faire un procès ou engager la responsabilité de son employeur pour une blague…Et bientôt ne tardera pas à germer l’idée d’une sanction pénale pour donner plus de force à la loi… avant qu’elle soit rangée dans le placard des fausses bonnes idées d’un législateur qui, malgré les mises en garde, croit toujours que légiférer, c’est progresser.Laurent Gamet, avocat associé chez Flichy Grangé avocats (www.flichygrange.com)Cabinet d'avocats Flichy Grangé (Avocat) Martin Untersinger C’est un rapport de plus : la commission de réflexion sur le droit et les libertés à l’âge du numérique a rendu, jeudi 8 octobre, son premier rapport au président de la République. Mais ce n’est peut-être pas un rapport de trop, tant il prend à contre-pied, sur certains points, la logique législative qui a prévalu depuis des années en France, et notamment certaines récentes initiatives gouvernementales.Les membres de cette commission à la composition inédite – à treize députés s’ajoutent autant de personnalités qualifiées issues du monde associatif, de l’entreprise ou de la fonction publique, tous bons connaisseurs de ces dossiers et pour certains très engagés dans la défense des libertés numériques – déroulent sur près de 300 pages des propositions sur des sujets consensuels, comme l’open data ou la défense des lanceurs d’alerte. Mais certaines propositions, sur la liberté d’expression ou les pouvoirs des forces de l’ordre, le sont beaucoup moins et vont même à l’encontre de plusieurs textes votés récemment par l’Assemblée.Ouverture des données publiquesSans surprise, le texte appelle à plus d’ouverture des données publiques, notamment en renforçant les compétences de la Commission d’accès aux documents administratifs. Il suggère également de relâcher les contraintes qui limiteraient la publication de données publiques contenant des données individuelles et personnelles.Une partie des recommandations – non-contraignantes – formulées dans le rapport en matière de données publiques sont déjà présentes dans la loi numérique d’Axelle Lemaire. Cette dernière, sur certains points, va même plus loin.Lire aussi :La loi numérique cible les données personnellesDéfense des lanceurs d’alerteLa Commission propose aussi d’unifier le cadre légal applicable aux lanceurs d’alerte, ces citoyens, fonctionnaires ou salariés qui décident de dénoncer les agissements de leur employeur ou de la puissance publique, qu’elle juge « épars et incomplet ». Elle suggère également la mise en place d’une autorité indépendante de protection des lanceurs d’alerte qui puisse être saisie par n’importe quel citoyen, dans des conditions de sécurité garanties.Défense de la liberté d’expression en ligneLa Commission consacre de longs développements à la question de la défense de la liberté d’expression en ligne, un sujet sur lequel le législateur s’est souvent surtout penché pour en limiter les abus.En premier lieu, la Commission étudie de près le cas de la loi de 1881 sur la liberté de la presse. Elle s’applique aujourd’hui à la plupart des citoyens, qui grâce à Internet peuvent désormais exercer effectivement et de manière constante leur liberté d’expression.La Commission veut ainsi renommer la loi de 1881 pour la baptiser « loi sur la liberté d’expression ». Un changement symbolique, mais qui montre l’attachement de la Commission à un texte dont le détricotage a déjà commencé (la loi sur le terrorisme de 2014 a fait basculer l’apologie du terrorisme dans le droit pénal classique) et devrait se poursuivre.Sur le fond, elle défend un élargissement, de la presse à n’importe quel internaute, des protections de la loin de 1881, prenant acte que « l’internaute, expert ou simple citoyen informateur, est devenu grâce aux outils mis à sa disposition un acteur privilégié de la communication ».Critique du blocage administratif des sitesPar conséquent, elle critique le blocage administratif (sans passage devant un juge) des sites Internet, une procédure qui est possible en matière de terrorisme notamment. Par ailleurs, elle « s’alarme du risque de généralisation » des blocages sans juge, qu’elle estime fort préjudiciable à la liberté d’expression, sans pour autant réclamer que l’on revienne en arrière sur les mesures qui existent déjà.La Commission refuse également que les pouvoirs publics régulent les contenus Web, comme ils le font sur les médias audiovisuels traditionnels par le biais du CSA, un vieux serpent de mer.Défense de l’anonymatElle veut également, et c’est plus inédit, sanctuariser la possibilité de l’anonymat et du pseudonymat sur Internet, « une condition indispensable à l’exercice de la liberté d’expression ». Elle rappelle en creux que cet anonymat ne peut constituer un problème pour lutter contre les abus, comme les propos injurieux ou racistes, puisque la justice et la police peuvent requérir des éléments identifiants auprès des sites pour retrouver des coupables d’infractions.Limitation de la responsabilité de l’hébergeurLa Commission entend aussi contrecarrer une tendance lourde de ces dernières années, qui consiste à faire des intermédiaires d’Internet (les moteurs de recherche, les réseaux sociaux) des auxiliaires de justice en leur confiant de nombreuses responsabilités dans la régulation du contenu qu’ils hébergent. Une forme de « censure privée » que la Commission aimerait limiter en réaffirmant la « responsabilité limitée de l’hébergeur » de contenu, « garante de la liberté d’expression et de la liberté d’innovation ».Elle propose, en miroir de la garantie de ces nouveaux droits, des aménagements quant aux pouvoirs des autorités. Elle suggère ainsi que les parquets traitent de manière prioritaire certaines infractions en ligne, comme les contenus terroristes, que soit mise en place une procédure judiciaire accélérée pour mettre hors-ligne des contenus bloqués qui réapparaîtraient sur le réseau, la possibilité, pour la police, de soumettre au juge judiciaire un ensemble de sites Internet à bloquer ou la multiplication des dispositifs permettant à des associations sélectionnées de s’attaquer à des contenus illégaux.Respect de la vie privéeMême si le respect de la vie privée est prévu par la Convention européenne des droits de l’homme, la Commission remarque que la Constitution française ne fait pas mention de ce droit, qui a été dessiné par la jurisprudence du Conseil constitutionnel. Elle propose donc, même si certains de ses membres s’y sont opposés, d’« inscrire explicitement dans la Constitution le droit au respect de la vie privée » et d’y adjoindre un complément, à savoir « l’exigence de protection des données à caractère personnel ».La Commission prend également position dans l’embryon de débat concernant le chiffrement des données. Pour elle, il convient « d’inciter le recours aux technologies de chiffrement afin de renforcer la confidentialité des communications ». Elle suggère cependant de ne pas toucher à la loi de 2004 qui pose certaines limites à l’utilisation de la cryptographie.Critique en creux de la loi renseignementUne partie des membres élus de la Commission ont beau avoir voté pour la loi sur le renseignement, adoptée cet été, leur rapport se lit comme une critique de cette loi très controversée.Même si elle reconnaît d’abord « d’incontestables progrès » permis par cette loi dans l’encadrement de la surveillance en France, elle réitère les critiques déjà formulées dans l’avis qu’elle avait rendu au sujet du texte. Elle critique ainsi le dispositif, introduit par la loi, de détection automatique d’activités terroristes sur Internet, les fameuses « boîtes noires » qui « ouvre[nt] la voie à une collecte massive et à un traitement généralisé de données personnelles » et veut donc « interdire le recours à des dispositifs algorithmiques de traitements de données » dans le cadre du renseignement.Lire aussi :La loi renseignement attaquée par des journalistes devant la Cour européenneLe rapport de la Commission ne critique pas frontalement la loi sur le renseignement. Mais il enjoint aux pouvoirs publics de « définir un régime juridique global, cohérent et protecteur des libertés fondamentales pour les activités de renseignement », c’est-à-dire de contrôler toutes les techniques utilisées par les services de renseignement, de « prévoir des garanties », de définir les motifs pouvant être invoqués pour de la surveillance, le tout sous le contrôle d’une autorité indépendante. Une manière de dire que la loi renseignement n’y est pas parvenue, alors que c’était précisément l’objectif de ses auteurs.Lire aussi :Jean-Marie Delarue se dit « préoccupé » par le contrôle du renseignementMartin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Truong Rien ne va plus dans la patrie d’Hugo et de Schœlcher, de Jaurès et de Clemenceau. Malaise sous les drapeaux et désordre sous les préaux : l’interventionnisme militaire français est mal compris et l’école laisse une bonne partie des élèves sur le carreau. Confusion politique et dérive idéologique. Une députée du parti Les Républicains (LR), Nadine Morano, assure sur une chaîne de télévision du service public que la France est « un pays de race blanche ». Porte-parole du groupusculaire Parti des indigènes de la République (PIR), Houria Bouteldja explique de son côté qu’afin de lutter contre l’oppression néocoloniale française dans les quartiers les minorités ethniques doivent se marier en priorité « avec une musulmane ou un musulman, un Noir ou une Noire » (revue Vacarme, n° 71, 248 p., 12 €).Lire aussi :Quelle place pour la République ?Faute d’un ciment national qui pourrait faire tenir une société en panne d’idéal, les communautés tiennent lieu de fraternité, la quête d’identité remplace le combat pour l’égalité, le libéralisme et l’individualisme préemptent à eux seuls la notion la liberté. La France a du mal à faire sens. Notre pays est à la traîne. Et la devise républicaine est à la peine. D’où l’envie d’inviter Jacques Julliard et Patrick Weil à débattre de l’état de notre cohésion nationale. Car, en dépit d’une estime réciproque, ces deux historiens de la République s’opposent presque en tout point. « La France a peur de la diversité », explique Jacques Julliard, qui comprend cette inquiétude et se pose en « partisan de la résistance contre ces affirmations identitaires » que sont le voile ou le halal. Cette diversité est « notre bien commun », rétorque Patrick Weil.Redonner du sens à une République disloquéeIl est même temps de faire une place aux anciens colonisés dans notre « histoire commune et partagée » afin d’endiguer rejet et sécession, anathème et exclusion. Alors que « nous ne prenons pas encore toute la mesure » du djihadisme qui touche une fraction de la jeunesse musulmane française, le risque de « libanisation de la France » est réel, insiste Jacques Julliard. Gare à « ne pas confondre ces tueurs avec la masse de nos compatriotes de culture musulmane » parfaitement pacifique, réplique Patrick Weil.Un souci constant, cependant, relie ces deux historiens divergents. Celui de redonner du sens à une République disloquée. En partie en enseignant une histoire de France qui ne soit ni celle de l’arrogance nationale ni celle de la repentance postcoloniale, explique Patrick Weil, dans Le Sens de la République (Grasset, 240 p., 17 €). Et en déclarant l’école « cause nationale », insiste Jacques Julliard dans L’Ecole est finie (Flammarion, 127 p., 12 €), car, dans un pays laïc, c’est elle qui doit tenir lieu de « religion civique ».La République est peut-être menacée, mais, remarquons-le, nous sommes bel et bien en France, un pays dans lequel tout débat ne se finit pas forcément par des chansons. Mais par de puissantes évocations du rôle émancipateur de l’éducation.Nicolas TruongResponsable des pages Idées-DébatsSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Jean Dalla Torre ne connaîtra jamais le résultat de l’action judiciaire qu’il a intentée pour faire juger les responsables du scandale de l’amiante. Il est décédé le 10 septembre, emporté par un mésothéliome, le cancer de l’amiante.Une victime comme tant d’autres, d’Eternit, de Valéo, de l’université Jussieu, d’Amisol, de la Normed… à ceci près que M. Della Torre a été le premier à déposer une plainte pénale contre X, en 1996. Cette procédure n’a toujours pas abouti. C’est pourquoi la manifestation nationale organisée vendredi 8 octobre, à Paris, par l’Association nationale des victimes de l’amiante (Andeva), dont il a été l’un des cofondateurs, lui est dédiée.« On va repartir pour un tour »Cette manifestation a lieu depuis une dizaine d’années à cette même période. Victimes, familles, des milliers de personnes sont attendues. Mais la colère est encore plus forte aujourd’hui. Au lieu d’avancer, l’affaire semble en effet avoir reculé avec, dans le dossier emblématique de Condé-sur-Noireau (Calvados), l’annulation, le 14 avril, par la Cour de cassation, de la mise en examen des membres de la haute administration, des pouvoirs publics et du Comité permanent amiante (CPA), cette structure de lobbying montée par des industriels contre l’interdiction de cette fibre. Le CPA prônait un « usage contrôlé » de l’amiante, qui a conduit à cette catastrophe. L’interdiction totale de l’amiante n’interviendra qu’en 1997, alors que les connaissances sur ses dangers mortels sont bien antérieures, affirme l’Andeva. « On va repartir pour un tour » dans la procédure judiciaire, déplore François Desriaux, vice-président de l’Andeva et rédacteur en chef de la revue Santé et travail.Lire aussi :Pas de protection supplémentaire pour les travailleurs de l’amianteLes scientifiques estiment que l’amiante causera au total 100 000 décès, les maladies ne se déclenchant que vingt à trente ans après l’exposition. « 100 000 morts, zéro responsable, nous ne l’acceptons pas ! » clame un slogan de l’Andeva.Une situation que connaît aussi l’Italie, avec l’annulation, en novembre 2014, par la Cour de cassation, de la condamnation à 18 ans de prison du magnat suisse Stephan Schmidheiny, ancien dirigeant d’Eternit, après trente années de combat des victimes.A la différence de l’Italie, où cette décision, constate M. Desriaux, a provoqué une « forte émotion nationale », conduisant le président du conseil, Matteo Renzi, à annoncer la révision du code pénal, « en France, ça a été l’encéphalogramme plat. L’annulation des mises en examen n’a déclenché aucune réaction du gouvernement, du Parlement, dénonce-t-il. Comme si cela était normal, alors qu’il ne s’agit pas du tout d’une catastrophe naturelle ! »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Martin Untersinger Le gouvernement veut rapprocher la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) et la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA) pour former une seule autorité compétente sur tous les sujets liés aux données, révèle Le Parisien.L’entourage d’Axelle Lemaire confirme au Monde que la secrétaire d’Etat est chargée d’amorcer ce rapprochement par un ajout dans son projet de loi sur le numérique, actuellement soumis à l’avis des internautes.Lire aussi :La loi numérique cible les données personnellesCe rapprochement était dans l’air. L’élargissement de l’obligation de publication de documents et de données publiques, prévu par la loi numérique, va donner lieu, explique-t-on à Bercy, à des problématiques liées aux données personnelles qui pourraient s’y trouver, à l’intersection des compétences des deux institutions.Martin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 08.10.2015 à 22h02 • Mis à jour le08.10.2015 à 22h04 | Béatrice Jérôme Les rues de Paris devraient progressivement se vider des poubelles pleines qui encombrent les trottoirs depuis lundi 5 octobre. La grève des éboueurs, mais également des égoutiers et des fossoyeurs, ne sera pas reconduite vendredi 9 octobre. La CGT, seul syndicat à avoir appelé à un arrêt de travail, est parvenue à un accord avec l’exécutif municipal jeudi.Il prévoit un meilleur déroulement de carrière. « Nous avons obtenu satisfaction sur la plupart des sujets et cela va se traduire par du plus-plus pour les éboueurs et les égoutiers en termes de rémunérations », se félicite Frédéric Aubisse, secrétaire général de la CGT-Egouts de Paris.« Surpris par l’accès de fièvre » des éboueursCette grève est survenue alors que la mairie mène des négociations triennales avec l’ensemble des syndicats représentatifs des personnels de la ville sur l’évolution des salaires pour la période 2016-2018. Une réunion est prévue vendredi 9 octobre, au cours de laquelle la municipalité devrait présenter des propositions plus précises sur les modalités d’avancement pour tous les personnels.L’entourage d’Anne Hidalgo se dit « surpris par l’accès de fièvre » des éboueurs, « auquel nous ne nous attendions pas. La Ville envisage un plan général d’amélioration de la propreté à Paris, qui prévoit la création de quelques dizaines de postes. Nous avions également l’intention d’augmenter le nombre d’agents promus avant que la grève ne se déclenche », insiste le cabinet de la maire de Paris.La Ville s’explique cet arrêt de travail par le contexte national. Jeudi 8 octobre, la CGT a appelé à une journée d’action interprofessionnelle « contre la loi Macron, le travail du dimanche et pour la hausse des salaires ». Des manifestations ont eu lieu à Paris et en province. De nombreux agents CGT de la Ville de Paris se sont joints au cortège dans la capitale.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.10.2015 à 19h04 | Eric Nunès « L’éducation ne payera pas la crise » : la banderole ouvre le cortège de la mobilisation interprofessionnelle anti-austérité, jeudi 8 octobre à Paris. Parmi les étudiants et lycéens qui ont répondu à l’appel de leurs principaux syndicats, l’UNEF et l’UNL, d’autres pancartes donnent le ton : « l’austérité tue l’université », « il faut sauver le soldat Budget ».Une autre journée de manifestation, consacrée à l’enseignement supérieur et à la recherche, est prévue le 16 octobre. Mais cette première marche, aux côtés de plusieurs milliers de salariés d’autres branches, mobilisés par la CGT, Snesup-FSU et Solidaires, fait figure de répétition générale. « C’est un premier coup de pression avant le débat à l’Assemblée nationale sur le budget », glisse William Martinet, président de l’UNEF.« Il existe au sein du gouvernement et dans les paroles du président de la République un vrai décalage. Ils se félicitent d’avoir 65 000 étudiants de plus en 2015 et projettent même 60 pour cent d’une classe d’âge avec un diplôme de l’enseignement supérieur. Mais la réalité est que dans les lycées les classes sont bondées. Au sein de l’université, des étudiants ne peuvent même plus choisir leur filière. Les places sont attribuées par tirage au sort », dénonce-t-il.Dans les lycées, sous la pression démographique de la génération 2000, « nous nous entassons à 35 ou 40 dans des classes », déplore Giuseppe Auiges, membre de l’UNL Île-de-France. « Il n’y a plus de place pour l’accompagnement des élèves. Le gouvernement affiche les bons résultats du baccalauréat, mais ce qui se profile, c’est le décrochage de milliers de lycéens. Notre revendication est d’avoir des classes à 25 élèves. »Ce constat, que le gouvernement ne dégagerait pas les moyens nécessaires pour tenir ses engagements, est partagé par Rachel Schneider, secrétaire départementale de la Snuipp-FSU de Seine-Saint-Denis. Alors que la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, annonçait, en novembre 2014, la création de 500 postes dans ce département avec comme ambition de faire du 93 une « terre d’excellence », l’enseignante souligne le manque de formateurs pour encadrer les nouveaux enseignants : « Alors que dans les Yvelines ou en Seine-et-Marne, chaque formateur a 6 ou 7 stagiaires à former, en Seine-Saint-Denis, c’est le double», regrette la représentante syndicale.Lire aussi :A Saint-Denis, les « bonnets d’âne » surveillent la rentrée scolaireLes fonctionnaires de l’enseignement supérieur affichent aussi leur ras-le-bol : « Nous subissons la suppression de postes après les départs à la retraite et la baisse du nombre de vacataires. Notre charge de travail ne cesse d’augmenter, mais nos salaires, eux, ne sont pas revalorisés », témoigne Myriam Pilliez, employée à la direction nationale des formations.« 30 ans de carrière et un salaire de 1 200 euros par mois », calcule de son côté Lydia Chotard, déléguée syndicale CGT et fonctionnaire dans un service de formation continue. « Ceux qui partent à la retraite sont remplacés par des CDD, des jeunes très diplômés qui sont exploités et virés après un an », déplore Catherine Arzens, employée de la CNAM. « Ce gouvernement a installé la précarité, bien au-delà de son prédécesseur. Sarkozy, c’était travailler plus pour gagner plus. Hollande, c’est travailler plus pour gagner moins. »Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 08.10.2015 à 16h35 Un ancien détenu non fumeur de la prison de Coutances, dans la Manche, a fait condamner l’Etat pour atteinte à la dignité humaine après avoir partagé des cellules avec des codétenus fumeurs.Entre décembre 2013 et avril 2014, l’homme avait occupé des cellules de 20 à 21 m2, avec quatre à six codétenus, « dont il n’est pas contesté que certains étaient fumeurs », selon les mots du jugement du tribunal administratif de Caen, rendu le 24 septembre.« Atteinte caractérisée à la dignité humaine »Le tribunal, qui a par ailleurs fait valoir qu’il est « constant » que les cellules « ne disposent que d’une fenêtre de petite dimension », souligne donc :« [Le plaignant] est fondé à soutenir qu’il a subi une promiscuité certaine et que, lui-même étant non fumeur, son incarcération ne s’est pas déroulée dans des conditions de salubrité requises. »« Les conditions de détention subies par le requérant portent une atteinte suffisamment caractérisée à la dignité humaine et révèlent l’existence d’une faute de nature à engager la responsabilité de la puissance publique », conclut le tribunal. L’Etat a été condamné à verser 1 200 euros au plaignant, qui réclamait 6 050 euros.En France, le tabac est autorisé en prison dans les cours de promenade et dans les cellules, uniquement si tous les occupants sont fumeurs. Mais au Royaume-Uni, où 80 % des détenus sont fumeurs, la cigarette sera bientôt interdite, à la suite de la requête d’un détenu qui se plaignait des conséquences pour sa santé. Une mesure déjà appliquée au Canada, en Nouvelle-Zélande et en Australie. Margherita Nasi Attention aux insultes entre collègues ! Elles peuvent désormais vous valoir un avertissement, même si c’est hors du temps et lieu de travail que volent les injures. En effet, d’après l’arrêt du 16 septembre 2015 de la Cour de cassation, proférer des insultes et menaces visant l’attitude et les compétences d’un autre salarié de l’entreprise devant plusieurs membres du personnel justifie un avertissement. Même si l’altercation se produit en dehors de l’entreprise.L’arrêt est l’aboutissement d’une querelle qui remonte au 9 février 2011. Ce jour-là, dans l’enceinte de l’Evian Resort, l’ambiance est tendue. Un salarié employé de l’hôtel de luxe, s’en prend à un collègue de travail M. Sihad, qu’il insulte devant d’autres membres du personnel : « Ne commence pas à reprendre du poil de la bête… Tu t’étais calmé et je t’ai à l’œil… Tu nous as déjà mis le bordel avec les Arabes et les Comoriens, crois bien que je ne vais pas te laisser faire. Baisse les yeux ou je t’emplâtre… Tu es un incompétent irresponsable… J’aurai ta peau ! ».Vie personnelle ?La scène se déroule devant d’autres membres du personnel, que M. Roger prend à témoin en partant : « Tu peux te plaindre à B… et prendre M. C… pour témoin, rien à foutre ». Indigné par les injures à caractère raciste et les menaces, M. Sihad est choqué.Quatre jours plus tard, le 13 février, M. Roger reçoit un avertissement de son employeur. Convaincu d’être dans son bon droit puisque l’altercation s’est produite hors du temps et du lieu de travail, M. Roger saisit la justice pour obtenir l’annulation de l’avertissement et réclame le paiement de dommages et intérêts en réparation de son préjudice moral.En principe, un motif tiré de la vie personnelle du salarié ne peut en effet pas justifier d’une sanction disciplinaire, sauf s’il constitue un manquement de l’intéressé à une obligation découlant de son contrat de travail. Mais s’agit-il là vraiment de vie personnelle ?Menaces visant les compétencesPas pour la Cour de cassation : ce comportement se rattache à la vie professionnelle de l’entreprise. La plus haute instance judiciaire française approuve donc la décision de la cour d’appel, qui déboute la demande de M. Roger. D’après l’arrêt du 16 septembre 2015, proférer des insultes et menaces visant l’attitude et les compétences d’un autre salarié de l’entreprise lors d’une altercation sur la voie publique devant plusieurs membres du personnel justifie donc un avertissement.Si « l’agression verbale litigieuse s’est déroulée sur la voie publique et en dehors des heures de travail de M. Roger…, il n’en demeure pas moins que les insultes et menaces proférées avaient un lien direct avec le travail du salarié dans la mesure où elles visaient le comportement et les compétences de M. Sihad… employé de la SA Evian Royal Resort, au sein de l’entreprise », lit-on dans la décision de la Cour de cassation.Margherita NasiJournaliste au Monde Gaëlle Picut « Durant sa campagne de 2012, François Hollande a eu une très bonne idée. Pour les TPE-PME, il avait parlé d’exonérer de charges sociales un senior en échange de l’embauche d’un jeune en contrat à durée indéterminée [CDI]. En gros, le montant de ces charges correspond au coût d’un jeune. Cela effaçait vraiment la prise de risque pour le chef d’entreprise. Et pour l’Etat, cela ne coûtait pas très cher puisque le jeune allait consommer, sortir des rangs des chômeurs, etc. C’était également une bonne chose de mettre en place une mesure à destination des TPE-PME car un important gisement d’emplois se trouve dans ces entreprises. Mais lorsque la loi est passée, la mesure a été vidée de son contenu », estime Julien Leclercq, à la tête de Com’Presse, une PME de 48 personnes et auteur de Journal d’un salaud de patron (Fayard, 2015) dans lequel il raconte son quotidien de « petit » patron et ses efforts pour développer son activité et l’emploi.Petit rappel : le contrat de génération est un dispositif lancé en 2013 par le gouvernement visant à favoriser le maintien en emploi des seniors, l’insertion durable de jeunes dans l’emploi ainsi que la transmission de compétences. Un concept en phase avec l’anticipation des départs estimés à 600 000 par an et des arrivées sur le marché de l’emploi (700 000 par an).La loi du 1er mars 2013 a instauré une aide financière de 4 000 euros par an (pendant trois ans) à destination des petites et moyennes entreprises, pour l’embauche d’un jeune de moins de 26 ans, en CDI à temps complet (ou au minimum à 80 %) à la condition de garder un salarié âgé de 57 ans ou plus.Le contrat de génération impose, en outre, aux entreprises de taille intermédiaire (entre 50 et 300 salariés) de signer des accords collectifs sur l’emploi des seniors et des jeunes ou à défaut un plan d’action, sous peine de sanction financière. Enfin, un tutorat entre le nouvel arrivant et le senior doit être mis en place (un volet plus difficile à contrôler d’ailleurs).Le taux de chômage a continué d’augmenterMais le bilan, deux ans et demi après, reste maigre. Seuls 51 000 contrats ont été signés selon les données publiées par le ministère du travail à l’occasion de la Semaine « contrat de génération » qui a eu lieu du 28 septembre au 2 octobre, alors qu’un objectif de 75 000 par an, soit 500 000 en cinq ans, avait été fixé.Par ailleurs, le taux de chômage des jeunes a continué d’augmenter (23,4 % au 2e trimestre 2015 versus 22,8 % au 2e trimestre 2012). Le gouvernement a essayé à plusieurs reprises de modifier le dispositif pour le relancer.Par exemple, depuis septembre 2014, en cas de double recrutement d’un jeune et d’un senior, l’aide est portée à 8 000 euros par an. Mais les résultats restent peu significatifs. Par ailleurs, parmi ces contrats signés, un certain nombre d’entre eux ne répond pas vraiment à la problématique initiale. En effet, selon une étude de la Dares (ministère du travail) publiée en mars, seuls 22 % des jeunes qui ont bénéficié d’un contrat de génération étaient au chômage, la majorité d’entre eux étaient déjà dans l’entreprise (en CDD, en contrat d’apprentissage ou de professionnalisation).Difficile dans ces conditions de savoir parmi ces 51 000 contrats signés ceux qui ont vraiment été déclenchés par le contrat de génération et ceux où l’aide financière a constitué une aubaine pour les entreprises en mesure de présenter dans leur dossier de demande un profil senior en regard de celui du jeune qui aurait été de toute manière gardé ou embauché. « On subventionne des emplois qui auraient été créés », a indiqué Eric Heyer, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) à l’AFP.Réflexion relancée sur la gestion des âges« Au moment où la loi est passée, j’étais moi-même en train de réfléchir à recruter un jeune. Mais ce n’est pas l’aide de 4 000 euros qui a influencé ma décision finale, confirme Julien Leclerq. En effet, un tel montant ne diminue quasiment en rien la prise de risque financier et juridique que représente une embauche en CDI d’un jeune en ces temps d’incertitude économique ».« L’échec de cette mesure était couru d’avance. Face à la problématique de création d’emplois, on se retrouve face à des mesures soit méconnues - toutes les TPE-PME n’ont pas de DRH -, soit trop faibles », explique-t-il.En revanche, un certain nombre de chefs d’entreprise reconnaissent publiquement que le dispositif a eu le mérite de (re) lancer la réflexion autour de la gestion des âges, de la transmission des compétences et des conditions de travail des seniors.Tel était notamment le message des dirigeants des deux entreprises, Convers Télémarketing et MANE, lauréates du Trophée « Contrat de génération » qui leur ont été décerné le 29 septembre. C’est également celui du gouvernement qui estime que « qualitativement, on a de bonnes retombées » grâce aux 31 accords de branches (soit 3,2 millions de salariés couverts) et aux 14 900 accords d’entreprises (8,8 millions) comptabilisés depuis le lancement du dispositif.Gaëlle PicutJournaliste au Monde 06.10.2015 à 16h53 • Mis à jour le06.10.2015 à 16h56 | Bastien Bonnefous Sans hésiter, Manuel Valls a choisi son camp dans le conflit à Air France. A peine revenu de son voyage officiel au Japon – il a atterri à Paris à 4 heures du matin mardi 6 octobre – le premier ministre s’est rendu quelques heures plus tard au siège social de la compagnie aérienne à Roissy-en-France (Val-d’Oise). Avec un seul message à faire passer : son soutien total à la direction et la condamnation absolue des violences après l’agression de deux responsables lundi en marge de la réunion d’un comité central d’entreprise. Un message identique à celui de François Hollande, en déplacement au même moment au Havre, qui a condamné des violences « inacceptables ».Mais sur la méthode comme sur les mots choisis, Manuel Valls a fait du Valls. Le chef du gouvernement, en baisse dans les sondages et dans un faux plat politique depuis quelques semaines, a retrouvé son ton direct et sans concession qui a fait sa popularité auprès des Français.« Je suis venu ici à Air France parce qu’Air France est sous le choc et quand Air France est sous le choc, c’est toute la France qui est sous le choc », a-t-il déclaré après avoir rencontré les deux dirigeants molestés. « Rien ne peut justifier de tels agissements. Ces agissements sont l’œuvre de voyous. La justice devra identifier ceux qui se sont livrés à cette violence inqualifiable. La violence est inadmissible dans notre société. Elle doit être condamnée et il faudra des sanctions lourdes à l’égard de ceux qui se sont livrés à de tels actes », a-t-il ajouté.« Cette image fait mal à notre pays »Pas un mot ce matin des 2 900 suppressions de postes envisagées par la direction, qui ont provoqué les débordements de lundi, ni pour les syndicats que le premier ministre n’a pas rencontrés. Manuel Valls a fait le choix exclusif de soutenir la direction d’Air France et les dirigeants victimes des violences à qui il a exprimé son « soutien », sa « solidarité » et son « affection ».Pour le chef du gouvernement, les difficultés sociales que connaît la compagnie aérienne ne peuvent en rien justifier les actions de lundi. « Quand on s’attaque physiquement à des hommes, qu’on cherche à les humilier, avec une foule, ça n’a rien à voir avec la difficulté que connaît une entreprise », a-t-il déclaré, alors que son directeur adjoint de cabinet à Matignon doit devenir prochainement directeur des ressources humaines d’Air France.Il faudra attendre l’après-midi et la séance de questions au gouvernement, à l’Assemblée nationale, pour que le premier ministre prenne la défense des « corps intermédiaires », alors que les images de l’agression lundi ont fait le tour du monde médiatique – « cette image fait mal à notre pays », a-t-il précisé – et que l’affaire a pris en France une dimension politique.Mardi matin, lors d’une réunion des députés Les Républicains, Nicolas Sarkozy a accusé d’inaction le gouvernement, mêlant les événements d’Air France mais également le mouvement de grève des médecins et la fusillade au cours de laquelle un policier a été grièvement blessé en Seine-Saint-Denis lundi.« C’est la chienlit, c’est le délitement de l’Etat », a déclaré l’ancien président de la République, reprenant l’expression du général de Gaulle lors des manifestations de mai 1968. « Ces mots-là sont des mots dangereux », lui a répondu Manuel Valls devant l’Assemblée nationale.Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.10.2015 à 14h46 • Mis à jour le06.10.2015 à 14h59 Victime d’un violent incendie d’une partie de ses locaux qui l’a contrainte à sept semaines de fermeture, la Cité des sciences va pouvoir rouvrir, a annoncé la direction de l’établissement mardi 6 octobre. Le public sera de nouveau admis à partir de vendredi 9 octobre. « Environ les deux tiers » de la structure seront accessibles, et ce gratuitement jusqu’à dimanche.Certains espaces, proches du lieu de l’incendie, resteront cependant fermés pour le moment : la Cité des enfants, les expositions permanentes sur le cerveau, sur les transports, sur l’énergie, ainsi que la zone destinée aux expositions temporaires. Située dans un bâtiment distinct, la Géode, avec son immense écran de cinéma hémisphérique, avait, elle, rouvert ses portes au public dès le 25 août.Des dégâts aussi provoqués par l’eauDans la nuit du 19 au 20 août, les flammes ont ravagé une des quatre travées de la Cité des sciences alors en travaux. Si les trois autres, comprenant notamment les espaces d’exposition, n’ont pas été touchées par le feu, elles ont en revanche subi des dégâts en raison de l’eau utilisée par les pompiers et les systèmes de sécurité de l’établissement. Une surtension électrique est sans doute à l’origine du feu.La partie incendiée devait accueillir à partir du 15 octobre un centre commercial baptisé « Vill’Up », dans lequel 110 millions d’euros ont été investis. Son ouverture est repoussée à une date encore indéterminée, selon l’exploitant du projet, la foncière française Apsys.Etablissement public de diffusion de la culture scientifique et technique situé à la Villette, dans le 19e arrondissement de Paris, la Cité des sciences et de l’industrie, accueille trois millions de visiteurs par an et s’étend au total sur 150 000 mètres carrés. 06.10.2015 à 12h07 • Mis à jour le06.10.2015 à 17h53 Le bilan des inondations meurtrières du week-end sur le littoral est désormais de 20 morts, deux personnes étant toujours recherchées. Mardi 6 octobre, la préfecture des Alpes-Maritimes a en effet annoncé que les deux ressortissants allemands portés disparus avaient été retrouvés sains et saufs à Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes).Deux autres personnes sont, en revanche, toujours portées disparues dans le secteur de Cannes. L’Assemblée nationale a observé mardi une minute de silence en hommage aux victimes.Lire aussi :De Mandelieu à Biot, la Côte d’Azur en deuilTrafic ferroviaire perturbéTôt mardi matin, 1 200 foyers étaient toujours privés d’électricité à Mandelieu, 570 à Cannes et 66 à Antibes, selon la préfecture qui réitère ses « consignes de grande prudence concernant les coffres électriques et les câbles à terre ».Le trafic ferroviaire reste, lui, très perturbé entre Les Arcs et Nice. Mardi matin, seul un TGV, contre une dizaine habituellement, pouvait se rendre à Nice en provenance de Paris. Tous les autres s’arrêtent à Toulon.La SNCF doit faire face à « de graves dommages » dans la gare de Cannes, de « gros dégâts sur les voies entre Saint-Raphaël [Var] et Cannes » et des « arbres tombés sur les voies entre Grasse et Cannes ». La compagnie ferrovière espère récupérer une partie de la deuxième voie dans la journée et prévoit un retour progressif à la normale d’ici à samedi au plus tôt.Lire aussi :Inondations : 6 questions et 4 cartes pour comprendre l’ampleur des dégâts Soren Seelow Un policier était entre la vie et la mort, mardi 6 octobre, à l’issue d’une course-poursuite meurtrière qui a coûté la vie à son agresseur en Seine-Saint-Denis. La violence de la fusillade et le profil de l’assaillant – un braqueur en cavale depuis une permission de sortie accordée en mai, par ailleurs visé par une fiche « S » pour conduite radicale en prison – a déclenché de vives réactions des syndicats de police.Lire sur Les Décodeurs :Terrorisme : qu’est-ce que la « fiche S » ?Alliance (syndicat majoritaire) a immédiatement demandé des comptes à la ministre de la justice, Christiane Taubira, jugeant « moralement inconcevable qu’on puisse libérer pour une permission un individu aussi dangereux pour la société ».Une permission jugée « aberrante » par Synergie-officiers, qui dénonce « l’angélisme pénal » de la chancellerie face à « l’islamo-délinquance ». « Il va falloir expliquer comment un individu avec ce profil, visiblement en voie de radicalisation, a pu bénéficier d’une permission de sortie », a déclaré SGP-FO.Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, qui avait inscrit à son agenda un déplacement à Saint-Ouen le jour même pour faire le point sur le plan de lutte contre le trafic de stupéfiants, s’est rendu au commissariat de Saint-Denis dans l’après-midi pour réagir au drame et faire face à la polémique qui montait. Il a exprimé son « indignation » et promis de « donner des moyens » humains et matériels aux policiers du département.Taubira pourrait « modifier la législation applicable aux sorties de détenus »La ministre de la justice, Christiane Taubira, n’a pas exclu, mardi, de « modifier la législation applicable aux sorties de détenus », promettant de ne se ranger « ni derrière la fatalité, ni derrière l’erreur d’autrui ».« Les interrogations sont légitimes et j’ai commandé, dès hier, un rapport précis sur ce qui s’est passé à propos de la recherche de ce détenu depuis qu’il n’a pas réintégré la détention.  »Elle a publiquement envisagé de mettre en place des escortes systématiques pour certains prisonniers en permission « y compris pour des motifs de maladie grave ou de formalité administrative suite à un décès ». Mme Taubira a précisé avoir demandé un examen des textes de loi afin de déterminer s’il y a lieu de les modifier de façon à permettre une telle mesure.Une vingtaine de coups de feu auraient été échangésIl était 8 h 50, lundi, quand deux jeunes hommes encagoulés âgés de 24 et 25 ans ont fait irruption dans un entrepôt de livraison de bijoux de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Les deux bandits ont fui avec leur butin à bord d’un véhicule utilitaire, rapidement pris en chasse par des policiers de la brigade anticriminalité (BAC) de Saint-Denis. A hauteur de L’Ile-Saint-Denis, une commune voisine, le véhicule s’est arrêté, vraisemblablement pris dans le trafic.Le parquet de Bobigny, qui n’était pas en mesure de livrer un déroulement précis des faits survenus par la suite, avait prévu de s’exprimer mardi en fin de matinée. Selon les premiers éléments de l’enquête, l’un des occupants de l’utilitaire aurait mis pied à terre et fait feu sur le véhicule de la BAC.Il a blessé grièvement un policier à la pommette et à la gorge. Le fonctionnaire, âgé de 36 ans, a ensuite été pris en charge par le SAMU. Lundi soir, il se trouvait dans un « état désespéré », selon le porte-parole du ministère de l’intérieur, Pierre-Henry Brandet. Selon les premières constatations, près d’une vingtaine de coups de feu auraient été échangés. Le véhicule d’une passante aurait été touché par un tir, sans faire de blessé.Les deux braqueurs sont « très défavorablement » connus des services de police pour une vingtaine d’affaires de droit commun, dont des vols à main armée, des faits de violence et des vols aggravés, précise une source judiciaire. L’un des deux s’est rendu à la police et a été placé en garde à vue. L’auteur présumé des tirs contre le policier a, lui, été hospitalisé à la Pitié-Salpêtrière, à Paris, où il est mort lundi des suites de ses blessures.Agé de 24 ans, il purgeait depuis 2013 une peine de six ans d’incarcération à la prison de Réau, en Seine-et-Marne, pour vols aggravés. Il avait profité d’une permission le 27 mai pour s’évader. Ce délinquant multirécidiviste faisait l’objet de deux fiches S (sûreté de l’Etat) : l’une pour s’être radicalisé en prison, l’autre pour n’avoir pas réintégré sa cellule. Aucun élément ne permettait, lundi soir, d’établir un lien entre l’issue tragique de ce braquage et le prosélytisme dont il avait fait preuve en détention.Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 05.10.2015 à 17h01 • Mis à jour le05.10.2015 à 17h56 | Samuel Laurent Alors que le bilan « provisoire » est passé à vingt morts, lundi 5 octobre, après le déluge et les coulées de boue qui ont frappé le littoral en la Côte d’Azur ce week-end, la catastrophe repose la question des constructions en zone inondable et des prévisions de Météo France.1. Pourquoi construit-on en zone inondable ?La protection des zones inondables a longtemps souffert de la pression immobilière. Depuis 1995, il existe des plans de prévention des risques d’inondation (PPR) qui distinguent trois types de zones :Rouge : risque élevé, pas de constructions possibles même par dérogation ;Bleue : risque moyen, constructions possibles selon certaines conditions ;Blanche : risque inexistant.En effet, dans une zone bleue, si on ne peut placer un camping, un hôpital ou une école, il n’est pas interdit de construire des logements, à condition d’informer les acquéreurs des risques encourus et de respecter certaines normes.Quant à la zone rouge, si elle empêche toute nouvelle construction, celles qui datent d’avant 1995 ne sont pas rasées pour autant, et continuent d’être habitées. Elles peuvent également être étendues (garage, piscine, abri…)Ces zones sont définies en fonction de la crue la plus importante constatée historiquement dans la zone. Or, les inondations de ce week-end ont dépassé ce record historique. En outre, dans un département très urbanisé, la carte se superpose avec énormément de bâti existant, on peut le voir sur la carte ci-dessous des zones de risque à Mandelieu, commune durement frappée ce week-end. Si les plans de prévention des risques d’inondation existent, ils ne suffisent pas à décourager la construction en zone à risque, notamment du fait des prix de l’immobilier, qui rendent difficile de « sanctuariser » une zone convoitée. Surtout, ces plans n’empêchent aucunement l’inondation de bâtiments déjà construits sur des zones à risque.Le bassin Nice-Cannes-Mandelieu est d’ailleurs clairement identifié comme une zone « TRI » (territoire à risque important d’inondation), caractérisé par la présence importante de bâti en zones inondables. Autre point : cette hyper-urbanisation, en détruisant les surfaces agricoles, rend d’autant plus difficile l’absorption de l’eau par les sols. En cas de crue, l’eau circulera bien plus aisément sur un sol bétonné ou goudronné que dans un champ où elle sera retenue.2. Pourquoi les bâtiments situés dans ces zones ne sont-ils pas construits en conséquence, sans sous-sol ?Là encore, il faut comprendre qu’un classement en zone inondable n’aboutit pas à la destruction des bâtiments existant sur la zone pour les remplacer par de nouveaux. Il est possible, même en zone rouge, de rénover une surface existante, ou de modifier la destination d’un bâtiment. De fait, sur la zone concernée, les « zones rouges » correspondent pour certaines à des endroits situés en plein centre-ville et déjà fortement construits.Si on peut interdire la construction de nouveaux bâtiments, il est par essence très difficile à une collectivité locale d’obliger les propriétaires de logements situés en zones rouges d’effectuer des travaux coûteux de mise aux normes de sécurité.3. Pourquoi les pouvoirs publics ne sont-ils pas plus fermes ?Les élus locaux, responsables de la prévention des risques, ont souvent le plus grand mal à freiner des mouvements d’urbanisation qui les dépassent. Ainsi, dans les Alpes Maritimes, 95 % de la population est regroupée dans des zones côtières très densément peuplées. De manière générale, sur le littoral de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, on compte plus de 700 habitants au km², et des prix au mètre carré supérieurs à 5 000, voire 7 000 euros. La demande immobilière est donc au plus haut, et il est des plus difficile pour un élu d’empêcher promoteurs comme particuliers de chercher à récupérer des terrains, même en zone inondable. En outre, les élus, qui sont pour partie décisionnaires dans l’établissement des zones à risque, font l’objet de multiples pressions.A cet égard, la question des compétences de chacun joue aussi : face à un maire et à une communauté de communes qui préférera parfois afficher des constructions nouvelles, quitte à les placer en zones à risques, il n’est pas toujours évident d’imposer la volonté de l’Etat. Comme le notait un rapport l’an dernier :«  Les élus les plus investis dans cette responsabilité [de protection civile] témoignent des difficultés qui sont les leurs à faire partager la culture du risque par leurs collègues et les populations concernées. Ils restent d’ailleurs minoritaires, et de trop nombreuses collectivités négligent l’information préventive, allant parfois jusqu’à un déni du risque ».Immobilier, intérêts électoraux... Dans bien des cas, les mairies ne sont pas incitées à faire preuve de zèle sur les risques climatiques. Si on regarde l’état de la prévention des risques en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, on constate que les plans de prévention inondation sont d’ailleurs dans bien des cas « en cours » ou non terminés. 4. Pourquoi des campings s’installent-ils toujours aussi dangereusement près des rivières ?Un camping s’installera près d’une rivière pour deux raisons : d’une part pour le cadre offert, ensuite pour le prix du terrain, souvent moindre. Depuis une série de catastrophes naturelles, cependant, les nouvelles installations sont bien plus réglementées. Le problème vient généralement des installations anciennes.Encore une fois, il faut distinguer les campings déjà installés de ceux qui souhaiteraient s’installer dans le futur dans une zone à risque. En 2011, à la suite des dégâts de la tempête Xynthia, l’Etat a lancé un « plan submersion rapide » destiné à identifier, sur tout le territoire, les zones risquant, en cas de crue, de présenter un danger immédiat.Mais ce plan à pris du retard, au point que les ministres de l’écologie et de l’intérieur, Ségolène Royal et Bernard Cazeneuve, ont soumis une instruction aux préfets, fin 2014, afin de rappeler la réglementation, notamment en matière de campings. L’instruction demandait ainsi de finir le recensement de ces lieux, toujours en cours.Elle insistait également sur la nécessaire fermeté que les préfets devaient avoir face aux maires, parfois enclins à préserver un camping déjà installé et vecteur d’emploi et de tourisme plutôt que d’imposer sa fermeture. Malheureusement ces conclusions n’auront pas suffi.5. Les municipalités ont-elles des obligations particulières selon le niveau d’alerte météo ?En cas d’alerte météo, la préfecture prévient les maires des zones concernées, en les prévenant de l’intensité de l’épisode, de ses conséquences et de l’attitude à adopter. C’est ensuite aux mairies de relayer l’information auprès des citoyens, et évidemment en priorité les plus concernés, par tous les moyens possibles.Le maire a ensuite la responsabilité d’assurer l’exécution par ses services de toutes les mesures adéquates pour protéger les populations : diffusion de consignes de sécurité, évacuation de personnes dans des zones à risque, accueil et relogement des sinistrés, renseignement auprès des familles… évidemment, selon les moyens de la commune. Celle-ci peut, à tout moment, demander à la préfecture de fournir des moyens et une aide supplémentaire.Si le maire a fait tout ce qui était en son pouvoir, et peut le prouver, sa responsabilité ne peut être engagée. A défaut, il est possible pour des sinistrés d’attaquer la commune en jugeant qu’elle n’a pas fait ce qu’il fallait.6. Quel est le degré d’erreur que se fixe Météo France et est-il respecté ?Météo France émet depuis 2005 une carte de vigilance biquotidienne montrant, département par département, les risques encourus. Cette carte est construite en couleurs matérialisant le niveau de menace, qui va du vert au jaune, puis à l’orange et enfin au rouge.Seules les deux dernières couleurs déclenchent des actions spécifiques : la préfecture doit alerter toutes les communes concernées, et Météo France émet alors des bulletins spécifiques sur l’alerte.Néanmoins, Météo France ne peut, pas plus qu’aucun autre service de météo, connaître à l’avance le détail de l’événement climatique. En clair, on peut prévoir de fortes pluies, mais pas dire à l’avance combien de centimètres d’eau vont tomber. C’est aux préfectures et aux communes qu’il appartient d’évaluer la situation et de prendre les mesures adéquates.L’un des éléments clés de cette catastrophe réside dans le fait qu’elle a battu les records précédents, notamment en matière d’intensité de précipitations. Or les modèles météorologiques se basent sur ces records pour évaluer le danger. Lire aussi :Il était « difficile de prévoir des intempéries d’une telle intensité en un temps si court »Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Eric Nunès Dossier spécial Etudes de santé. Ils sont médecins, infirmiers, kinésithérapeutes ou ambulanciers. Ils ont fait le choix, comme environ un million de personnes en France, d’exercer un métier au service de la santé. Malgré la répartition très inégale de ces professionnels sur le territoire, le vieillissement de la population assure pour les prochaines années de nombreuses embauches et une activité. Pour la plupart débutants, ils témoignent, sur Lemonde.fr, de leur enthousiasme d’être au service des autres ou des déceptions que leur apporte l’évolution de leur métier.« Je ne le recommanderai pas à ma fille » par Loïc D, 29 ans, médecin généraliste remplaçant dans le Nord :« Je suis devenu enfin médecin généraliste il y a 18 mois. L’arrivée d’un long parcours de neuf années d’études, mais pas désagréable puisque la pratique occupe une place importante dans la formation. De plus, l’internat qui suit les six premières années est rémunéré. J’exerce donc mon métier en libéral, je remplace les médecins installés pendant leur absence. Le rythme est agréable : je travaille une semaine sur deux en moyenne et gagne assez pour vivre décemment. Moins d’argent, plus de vacances ! Et je peux remplacer n’importe où en France, sans crainte du chômage. Les vieux médecins ont souvent des rythmes intenables et sont parfois au bord du burn-out.Être remplaçant, c’est un peu être « bouche-trou »… Certains patients ne manquent pas de me le faire sentir, particulièrement en milieu rural. Je suis obligé de me calquer sur les habitudes du médecin que je remplace, y compris quand il finit à 21 h 30 et prescrit des antibiotiques à tout va. La médecine générale est en pleine mutation, cela tombe bien, car je ne veux pas ressembler à certains médecins que je remplace ! En revanche, l’avenir de la profession paraît incertain. On aura toujours besoin de médecins, mais dans quelles conditions ? À titre personnel, je ne me vois pas faire ce métier toute ma vie… Et je ne le recommanderai pas à ma fille ! »Lire aussi :Médecine : les stratégies des étudiants pour contourner le « numerus clausus » « Chaque nouveau jour est une découverte d’un champ des possibles » par Romain P, 25 ans, infirmier à Paris :« Je suis infirmier depuis trois ans, j’ai exercé aux urgences et maintenant en psychiatrie. Après trois années d’études passionnantes, chaque nouveau jour est une découverte d’un champ des possibles : anesthésie, bloc opératoire, pédiatrie ou encore encadrement. Seulement, l’exercice au quotidien est parfois bien éloigné des grandes lignes de la profession que je viens d’exposer.En effet, les horaires décalés, la charge administrative, le travail en équipe sont parfois un sacré frein à l’épanouissement. La possibilité de poursuite d’études et d’évolution (en plein changement, avec l’éventuelle apparition des « infirmières de pratiques avancées » dans la loi Santé en cours de discussion au Parlement) n’est pas toujours accessible faute de financement. Mais souvent, le simple sourire d’une personne que l’on soigne suffit à effacer toutes les contraintes. »Lire aussi :Études paramédicales : faire une prépa ou pas ? « Intervenir dans n’importe quelle situation » par Andréa P, 24 ans, ambulancier à La Réunion :« J’exerce le métier d’ambulancier depuis un an. Après un baccalauréat général ES et un oral de sélection devant un jury, je suis entré en formation pour une durée de six mois. Ensuite, j’ai suivi des cours et effectué des stages pour valider huit modules et huit compétences afin d’obtenir mon Brevet d’Etat. J’ai cherché un emploi dans toute la France. C’est finalement sur l’île de la Réunion que j’ai trouvé mon premier poste. C’est une activité très physique, transporter des patients parfois lourds demande des efforts considérables.Ensuite, les horaires et la nécessité de répondre à des urgences, font qu’il est parfois difficile de concilier vie familiale et vie professionnelle. Mais c’est un métier riche en contacts humains, que ce soit avec les personnels des structures hospitalières ou avec des patients que l’on va accompagner depuis leur domicile. C’est également un métier qui offre des perspectives : je souhaite m’orienter vers le Service mobile d’urgence et de réanimation (SMUR) pour progresser et me former à être apte à intervenir dans n’importe quelle situation. »« Un métier en manque de reconnaissance » par Anne-Sophie O, 26 ans, infirmière :« Aujourd’hui, j’exerce un métier qui me plaît, pour lequel je suis heureuse de me lever le matin. Pourtant, cela n’a pas été une mince affaire : après mes études, il fut assez difficile de trouver un poste non précaire. Le métier souffre actuellement d’une inégale répartition des professionnels sur le territoire. Pour nombre de diplômés, vouloir exercer dans sa région est synonyme de chômage. J’ai donc débuté en enchaînant des petits contrats, dont la durée oscillait entre un jour et trois mois… Puis, après une période d’inactivité de six mois, j’ai pris la décision, avec mon conjoint, infirmier également, de déménager à l’autre bout de la France, vers le Nord, où le chômage ne sévit pas.Nous avons chacun trouvé facilement un poste, obtenant un CDI au bout de 6 mois. Je ne vous apprendrai pas que les conditions de travail pour un infirmier français sont globalement assez difficiles, du fait du manque de moyens, du manque de reconnaissance… Et cela ne va malheureusement pas en s’améliorant. Est-ce que j’exercerai ce métier toute ma vie ? Je pense souvent que non, mais en même temps, je ne m’imagine dans aucun autre métier. »« L’hôpital c’est aussi la joie, le partage » par Elsa M, 26 ans, interne en médecine à Montpellier :« J’ai effectué mon premier semestre aux urgences, une plongée dans le grand bain direct, quand dès la deuxième garde vous vous retrouvez seule (même si les chefs sont au bout du couloir dans leur chambre : certains n’aiment pas être dérangés). Les premières prescriptions, les premières vraies décisions, les prendre rapidement, avoir entre ses mains la confiance entière du patient, rassurer des parents inquiets au milieu de la nuit, écouter les âmes perdues, faire face à la violence de certains… L’hôpital n’est pas uniquement un endroit triste, rempli de gens malades, il y a aussi la joie, le partage, le travail en équipe indispensable et essentiel pour tenir le coup… »« Un marché de l’emploi déstabilisé » par Tristan R, 50 ans, kinésithérapeute à Digne-les-Bains :« Je suis kinésithérapeute depuis 25 ans. J’ai obtenu mon diplôme après un concours d’entrée très restrictif et trois ans d’études. Aujourd’hui, le ministère de la santé impose un numerus clausus. Cependant avec l’harmonisation des diplômes la moitié des inscriptions au conseil de l’ordre proviennent d’autres pays que la France (Espagne, Pologne), des gens prêts à travailler pour presque rien. Ce qui déstabilise totalement le marché de l’emploi.Durant mon dernier poste en thermalisme, j’étais le seul français, parmi une équipe de 10 collègues espagnols. On m’a proposé un salaire inférieur à ce que je gagnais il y a 24 ans. Cette politique est incohérente : on limite en France, mais on importe des kinés à la pelle d’ailleurs. L’avenir de la profession est désastreux. J’ai demandé ma radiation du conseil de l’ordre la semaine dernière. J’envisage une reconversion professionnelle dans un autre domaine que la santé. Pourtant j’aimais ce métier ! »« Nous avons de grosses responsabilités qui engagent des vies humaines » par Marie-Luce R, 33 ans, infirmière à Toulouse :« J’ai déjà exercé dans beaucoup d’endroits différents, clinique, hôpital, domicile, centre de rétention… Ce métier est absolument passionnant par tous ses aspects différents, par toutes les branches et les différentes façons de l’exercer, par l’alliance du côté technique et du côté relationnel. Je l’ai fait avec beaucoup d’enthousiasme ! Mais voilà, au bout de dix ans, je suis fatiguée et même dégoûtée du peu de considération que nous avons, nous avons une charge de travail énorme, nous sommes constamment en train de jongler entre 3 ou 4 tâches différentes pour pouvoir tout faire, ce qui demande beaucoup de concentration.Nous devons faire face à pas mal d’agressivité, surtout de la part des familles qui sont souvent dans l’incompréhension de notre manque de temps et nous sommes en première ligne… Nous avons de grosses responsabilités qui engagent des vies humaines, mais nos salaires sont très en dessous de notre charge de travail. »Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Eric Nunès Dossier spécial Etudes de santé. Ils sont podologues, audioprothésistes, infirmiers, orthoptistes, orthophonistes ou psychomotriciens… Ces professionnels du secteur paramédical sont un million à exercer en France, dont 80 % de femmes, selon le ministère de la santé. Des professions auxquelles on accède en quelques années d’études supérieures, pour la plupart sélectives.Lire aussi :Médecin, infirmier ou ambulancier débutants, ils racontent leur métierSi la plupart des formations sont accessibles après le baccalauréat, une minorité de candidats intègrent une école paramédicale avec le seul « bacho ». Selon les chiffres 2013 de la direction de la recherche, des études de l’évaluation et des statistiques, les écoles privées préparatoires, dont le coût varie de 2 000 à 5 000 euros, prennent une place de plus en plus importante dans le décompte des nouveaux inscrits dans les écoles paramédicales : 7 396 étudiants infirmiers, soit près de 30 % des inscrits en première année, ont choisi cette voie en 2013, c’est aussi le cas de 66 % des élèves ergothérapeutes, 74 % des futurs psychomotriciens et 87 % des pédicures podologues. Alors, faut-il faire une prépa ou pas ? Des professionnels livrent leur analyse.336 instituts de formation en soins infirmiersAvec environ 600 000 personnes en exercice en France, les infirmiers forment le plus gros contingent des métiers de la santé, selon la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees). Le cursus peut s’effectuer dans 336 instituts de formation en soins infirmiers (IFSI) publics et privés, auxquels on accède sur concours.Pour s’y présenter, il faut être titulaire du bac, de préférence un bac général S ou encore un bac technologique sciences et technologies de la santé et du social (ST2S). Le concours est composé d’une épreuve écrite et d’un test d’aptitude, puis les élèves admissibles passent un oral. Pour la préparation à ce dernier, Karim Mameri, secrétaire général de l’ordre national des infirmiers, encourage les candidats à s’informer sur l’actualité et les réalités du métier sur les sites infirmiers.com, actuSoins.com et en consultant les fiches métiers disponibles sur les pages de l’ordre des infirmiers. « Pour les bons bacheliers qui sauront faire preuve de motivation et de curiosité, la prépa n’est pas absolument nécessaire », estime M. Mameri.La plupart des autres concours post-bac du paramédical sont basés sur le programme de terminale S. « Il y a vingt ans, les écoles et les instituts de formation étaient intégrés directement après le baccalauréat », rappelle Eric Prou, président du Conseil national de l’ordre des pédicures-podologues. Depuis, « un vrai marché des écoles prépa s’est créé », poursuit Luis Godinho, président du Syndicat national des audioprothésistes.Pourtant, « suivre une année de préparation n’apportera pas de connaissances supplémentaires, l’année consistera à bachoter le programme déjà étudié en terminale », estime Laurent Milstayn, président du Syndicat national autonome des orthoptistes. Même analyse côté audioprothésiste, « Si le bac S est quasi obligatoire, observe M. Godinho, la prépa n’est pas pour autant un passage obligé. Un bon élève de terminale peut directement tenter et surtout réussir le concours. »Au candidat de mesurer son assiduité et sa force de travail. « Un élève studieux qui a travaillé régulièrement ses annales peut se préparer lui-même sans difficulté », affirme Annie Descamps, conseillère d’orientation au Centre d’information et d’orientation Médiacom.Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Chambraud A la veille de l’ouverture des débats entre les 360 participants du synode des évêques sur la famille, le pape François a rappelé les bornes dans lesquelles ils doivent se tenir. Lors de son homélie de la messe d’ouverture de cette seconde étape de la grande réflexion ouverte par l’Eglise catholique sur la question de la famille, dimanche 4 octobre, dans la basilique Saint-Pierre, Jorge Bergoglio a décrit avec insistance les caractéristiques du mariage selon la doctrine catholique : « L’unité et l’indissolubilité du lien conjugal » entre un homme et une femme. La réflexion engagée dans l’Eglise catholique ne vise pas à discuter de cela, a signifié le pontife, mais à déterminer comment l’institution peut avoir ses « portes ouvertes pour accueillir quiconque frappe pour demander aide et soutien », fût-il divorcé, concubin, homosexuel.Depuis deux ans, les controverses sur ces sujets sont brûlantes entre partisans et adversaires d’un assouplissement de la « politique » d’accueil de l’Eglise. Ce nouveau synode promettait donc d’être aussi animé que le précédent, il y a un an. La veille de la messe d’ouverture, le coming out d’un prêtre polonais est venu accentuer ce climat de tension. Krzysztof Olaf Charamsa, 43 ans, membre de la Congrégation pour la doctrine de la foi (organisme romain chargé de veiller au respect et à la cohérence de la doctrine), a révélé être homosexuel et avoir un compagnon, qu’il a d’ailleurs présenté à la presse un peu plus tard dans la journée.Lire aussi :Le pape ouvre les travaux du synode sur la famillePar cet acte spectaculaire, le père Charamsa veut pousser l’institution ecclésiale à changer son regard sur les homosexuels et à « comprendre que la solution qu’elle propose, à savoir l’abstinence totale et une vie sans amour, n’est pas humaine ». Mêlant deux questions distinctes (l’homosexualité et le célibat des prêtres), il a eu des mots très durs pour dénoncer ce qu’il a qualifié d’« homophobie institutionnalisée de l’Eglise ». « Je demande pardon pour toutes ces années où j’ai souffert en silence devant la paranoïa, l’homophobie, la haine et le refus des homosexuels, présents au sein de la Congrégation pour la doctrine de la foi, qui est le cœur de l’homophobie dans l’Eglise », a-t-il déclaré.Une démarche « offensive et irresponsable »Le Vatican n’a pas tardé à sanctionner ce collaborateur. « Une démarche aussi retentissante à la veille de l’ouverture du synode est offensive et irresponsable, a déclaré son porte-parole, le père Federico Lombardi. De fait, elle tend à opérer une pression médiatique sur l’assemblée synodale. » Le père Charamsa a aussitôt été relevé de ses fonctions auprès du Saint-Siège.L’accueil des homosexuels est l’une des questions posées aux évêques catholiques réunis pendant trois semaines à Rome. La doctrine considère les actes homosexuels comme « intrinsèquement désordonnés » et prône l’abstinence aux gays. Elle refuse a fortiori le mariage entre personnes de même sexe. « Je voudrais dire au synode que l’amour homosexuel est un amour familial, qui a besoin de la famille. Chacun, et même les gays, les lesbiennes et les transsexuels, porte dans son cœur un désir d’amour et de famille », affirme le prêtre polonais. « Le clergé, ajoute M. Charamsa dans l’édition polonaise de Newsweek, est largement homosexuel et aussi, malheureusement, homophobe jusqu’à la paranoïa car paralysé par le manque d’acceptation pour sa propre orientation sexuelle. » Dans l’avion qui le ramenait du Brésil, peu après son élection, en 2013, le pape François avait déclaré : « Si une personne est homosexuelle et cherche vraiment le Seigneur, qui suis-je pour la juger ? »Un autre sujet de désaccord entre les évêques, tel que cela était ressorti du synode d’octobre 2014, concerne les divorcés remariés civilement, aujourd’hui en principe privés de l’accès aux sacrements. Les 360 prélats ont jusqu’au 24 octobre pour en débattre, date à laquelle ils se prononceront sur le rapport qu’aura rédigé une commission de dix d’entre eux, choisis par le pape.Cécile ChambraudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.10.2015 à 11h37 • Mis à jour le03.10.2015 à 11h59 | Gérard Davet et Fabrice Lhomme Feuilleton politico-judiciaire majeur du quinquennat Sarkozy, l’affaire Bettencourt, que l’on croyait terminé, est en fait loin de son épilogue. Dans la plus grande discrétion, le parquet de Paris a ouvert, le 6 juillet, une information judiciaire pour « subornation de témoin » visant implicitement la fille de Liliane Bettencourt, Françoise Bettencourt Meyers.A la tête de la deuxième fortune française, celle-ci est désormais suspectée par un juge d’avoir fait pression afin d’obtenir, moyennant finances, le témoignage de cinq employés au service de sa mère, déjà poursuivis pour « faux témoignage ». Leurs déclarations, souvent confortées par des éléments matériels, avaient contribué à la tenue du procès pour « abus de faiblesse » qui s’est tenu en février, à Bordeaux, et permis la condamnation – prononcée le 28 mai – de sept prévenus.Lire aussi :Procès Bettencourt : Eric Woerth relaxé, François-Marie Banier condamné à trois ans de prisonParmi ceux-ci, le photographe François-Marie Banier. Condamné à trois ans de prison, dont six mois avec sursis, 350 000 euros d’amende et 158 millions d’euros de dommages et intérêts (jugement dont il a fait appel) pour avoir profité abusivement de la fortune de Liliane Bettencourt, l’artiste estime depuis le début de l’affaire avoir été victime d’une cabale.Selon lui, Françoise Bettencourt Meyers aurait été la tête pensante d’un complot destiné à faire « le ménage » dans l’entourage de sa mère. La manipulation se serait concrétisée par une série de témoignages – accablants pour M. Banier et d’autres personnages ayant gravité dans l’environnement de la vieille milliardaire – d’anciens employés de la maison Bettencourt.Lire aussi :Les anciennes employées, cibles de la vindicte de François-Marie BanierTour de passe-passe juridiquePour obtenir de la justice d’enquêter sur des faits de « subornation de témoins » dont cette dernière aurait été l’auteure, M. Banier a convaincu juge Le Loire, fin 2014, de solliciter auprès du parquet de Paris la délivrance d’un réquisitoire supplétif – c’est-à-dire l’autorisation d’étendre son enquête à cette nouvelle incrimination. Le juge a mis en avant deux versements opérés par Françoise Bettencourt Meyers au profit de Claire Thibout, la comptable de Liliane, en difficulté financière après son départ de la maison Bettencourt : un don de 400 000 euros, fin 2008, puis, fin 2012, un prêt de 300 000 euros (dont la plus grande partie doit être remboursée en 2017).Or, dans une ordonnance du 17 février, le parquet a refusé d’accorder au magistrat ce supplétif, rappelant au juge que ces faits ont déjà été examinés par la justice, qui avait de fait débouté à plusieurs reprises le photographe. M. Banier a donc redéposé plainte à Paris, en se constituant partie civile, pour contraindre le parquet à ouvrir une information judiciaire sur ces faits, chose faite depuis le 6 juillet. Ce tour de passe-passe juridique va permettre au juge Le Loire – logiquement saisi de cette nouvelle procédure, qu’il devrait joindre à celle ouverte pour faux témoignages – de lancer les poursuites pour subornation de témoin que le parquet lui refusait…Lire le récit complet :Affaire Bettencourt : information judiciaire pour « subornation de témoin »Fabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Franck Johannès La Cour européenne des droits de l’homme a été saisie, samedi 3 octobre, d’un premier recours contre la loi renseignement par des journalistes de l’Association confraternelle de la presse judiciaire (APJ). Les 180 journalistes, qui représentent la plupart des médias écrits, numériques ou audiovisuels, s’alarment des nouvelles menaces portées à la liberté d’informer – et protestent contre la surveillance de masse qu’autorise le texte pour les simples citoyens. « La question posée dépasse le simple enjeu des journalistes, indique Me Patrice Spinosi, qui a déposé la requête, toute personne est susceptible d’être écoutée et à travers la presse, il s’agit d’une critique de la possibilité d’écouter administrativement sans réel contrôle l’ensemble de la population. »Lire aussi :Comment l’Etat a étendu le renseignement au mépris de la loiEn dépit en effet des inquiétudes de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), des associations de défense des libertés numériques et des mises en garde des institutions européennes, la loi renseignement du 24 juillet a été adoptée par 80 % des parlementaires, et validée le 23 juillet par le Conseil constitutionnel, en dehors d’une réserve sur la surveillance internationale. Elle est entrée en vigueur samedi 3 octobre, après la parution au Journal officiel du décret du président de la République, qui nomme les membres de la Commission nationale de contrôle des techniques du renseignement (CNTR). Il ne reste plus guère que la Cour européenne pour examiner la conformité de la loi aux exigences démocratiques d’un Etat de droit.« Chiens de garde de la démocratie »La Cour européenne – à la différence de la France, qui n’a toujours pas voté la loi sur le secret des sources – est particulièrement vigilante sur le droit d’informer. Elle a rappelé en 1992 « le rôle éminent de la presse dans un Etat de droit », l’impératif de protection des sources, « pierre angulaire de la liberté de la presse », dont l’absence « pourrait dissuader les sources journalistiques d’aider la presse à informer le public sur des questions d’intérêt général » (1996). La protection des sources n’est pas « un simple privilège », mais bien « un véritable attribut du droit à l’information » (2003) : les journalistes ont ainsi pour mission d’être « les chiens de garde de la démocratie » (2007).Lire aussi :Informer n’est pas un délit, le livre-manifesteLa loi renseignement n’est certes opérationnelle que depuis quelques heures et n’a pas encore eu de conséquences fâcheuses. Il n’empêche : la Cour de Strasbourg a déjà jugé que la seule entrée en vigueur d’une loi suffisait à être recevable – il s’agissait alors de la loi interdisant le voile intégral dans l’espace public (décision SAS contre France, 2014). De plus, « la simple existence » d’une législation « autorisant le contrôle secret des communications crée une menace de surveillance pour tous ceux auxquels on pourrait l’appliquer », a déjà jugé la Cour de Strasbourg (Liberty contre Royaume-Uni, 2008).Or, la loi renseignement autorise bien une surveillance de masse : non seulement pour prévenir le terrorisme, « la criminalité et la délinquance organisée », « les violences collectives » qui portent « gravement atteinte à la paix publique », mais aussi pour protéger « les intérêts majeurs de la politique étrangère » ou « les intérêts économiques, industriels ou scientifiques ». Un suspect peut être espionné et localisé grâce à son téléphone et toutes ses communications numériques ; son domicile, sa voiture et son ordinateur fouillés, ses conversations (et ceux de ses voisins) enregistrées dans un café, une gare, un tribunal, par des IMSI-catchers, ces petites valisettes d’espionnage – l’ensemble, en somme, de ses activités et même, pour la première fois, celles de son « entourage ».Rencontrer un journaliste risque de devenir périlleuxRencontrer discrètement un journaliste risque ainsi de devenir périlleux – il suffit de le surveiller pour savoir qui sont ses sources et qui lui donne des informations déplaisantes pour le pouvoir en place. La loi a prévu qu’il n’était pas permis de surveiller un journaliste « à raison de l’exercice de sa profession ». C’est maigre : on peut surveiller un mail personnel, mais pas un mail professionnel ? Par ailleurs, les boîtes noires algorithmiques, qui scannent sur le Net des mots-clés, absorbent tout le flux sans en distinguer la provenance : « Il sera aisé, dans le cas d’un journaliste, d’en tirer des informations sur l’ensemble de ses sources et contacts », a souligné le Conseil national du numérique.Lire aussi :Jean-Marie Delarue se dit « préoccupé » par le contrôle du renseignementLa presse n’est évidemment pas au-dessus des lois et il est normal qu’il soit possible, en cas de force majeure, de surveiller un journaliste. Mais la Cour européenne impose que cette atteinte soit contrôlée, « avant la remise des éléments réclamés », « par un juge ou tout autre organe décisionnel indépendant et impartial », en tout cas « distinct de l’exécutif ». Et à condition qu’« il existe un impératif d’intérêt public l’emportant sur le principe de protection des sources journalistiques » (Sanoma Uitgevers BV contre Pays-Bas, 2010). Ce n’est pas le cas : c’est bien l’exécutif – le premier ministre – qui donne les autorisations de surveillance, après un avis purement consultatif d’une commission de contrôle. Elle peut faire appel au Conseil d’Etat si une surveillance lui semble illégale, mais jamais « avant la remise des éléments réclamés » par les services.Ainsi, conclut la requête, « les quelques garanties légales dédiées à la protection du secret des sources journalistiques sont radicalement contournées ». « L’Association de la presse judiciaire est la mieux à même de former un tel recours, indique son président, Pierre-Antoine Souchard, elle s’est opposée à cette loi depuis longtemps. La peur du terrorisme ne doit pas faire oublier les libertés fondamentales, en particulier la liberté d’informer. » L’association et les sept membres du bureau ont signé la requête et engagent les journalistes, les associations ou les syndicats « qui ont intérêt à agir », à les rejoindre. La cour examinera la recevabilité de la requête dans les six à douze mois, une éventuelle décision n’est pas attendue avant trois ans.Franck JohannèsFranck JohannèsSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Pascale Robert-Diard Au début, on les distingue à peine les uns des autres. Mêmes costumes sombres, mêmes chemises claires, même cheveux clairsemés. Ce sont des hommes de premier rang au sens propre, ils savent s’y tenir assis, le buste droit, bien calé, les jambes croisées, des milliers d’heures de réunions publiques et de fastidieuses cérémonies officielles sont passées par là. Debout aussi, ils se ressemblent, le micro et la parole leur sont familiers, ils posent un feuillet de notes sur le pupitre devant eux puis le plient dans la poche droite de leur veste en la lissant d’un geste machinal.Quatre d’entre eux sont sortis de l’ENA, le cinquième en a raté l’entrée. Le résumé de leurs longues carrières offre un voyage dans la France préfectorale – Montluçon, Orléans, Tours, Besançon, Chartres, Chalon, Guéret, Le Mans, Neuilly, Gertwiller – et dans le cœur battant de l’Etat, ses administrations centrales et ses ministères, qu’ils ont rejoints ou quittés au gré des alternances politiques, promus sous la droite, écartés sous la gauche. Tous portent Légion d’honneur à la boutonnière et déshonneur au front depuis qu’un procureur de la République les a renvoyés devant un tribunal correctionnel pour « détournement de fonds publics », « complicité » ou « recel » de ce délit.Depuis lundi 28 septembre, Claude Guéant, ancien directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy au ministère de l’intérieur, Michel Gaudin, ex-directeur général de la police nationale (DGPN), ainsi que trois autres anciens membres du cabinet, Daniel Canepa, Michel Camus et Gérard Moisselin, s’expliquent sur l’affaire des primes de la police versées en liquide entre 2002 et 2004. A Claude Guéant, il est reproché d’avoir donné l’ordre à Michel Gaudin de lui confier chaque mois pendant deux ans 10 000 euros en espèces prélevés sur les fonds d’enquête et de surveillance – normalement destinés à rémunérer les indicateurs de police – et de s’en être servi comme complément de rémunération pour ses collaborateurs, lui-même en prélevant la moitié pour son usage personnel.Lire aussi :Guéant : le procès de l’étrange pratique policière des primes en liquideA Michel Gaudin, considéré comme l’auteur principal du délit, il est fait grief d’avoir accepté de faire ce versement en ayant connaissance de son usage inapproprié. Les trois autres prévenus sont poursuivis comme bénéficiaires du détournement. Pour l’accusation, aucun d’entre eux ne pouvait à l’époque ignorer qu’il commettait un délit puisque, quelques mois plus tôt, le gouvernement de Lionel Jospin avait officiellement mis fin aux primes en liquide versées aux membres des cabinets ministériels (prélevées sur les fonds spéciaux de Matignon) et les avait remplacées par des « indemnités de sujétion particulière » (ISJ). L’esprit de la réforme étant de substituer à un système occulte, incontrôlable et contesté, des compléments de revenus officiels et fiscalisés.Dès les premiers interrogatoires, chacun des cinq prévenus a exprimé à sa manière l’amère conviction d’être la victime d’un « règlement de comptes politique », dont le tout nouveau parquet national financier (PNF) – qui les a renvoyés devant le tribunal au terme d’une simple enquête préliminaire – serait le bras armé. Voilà pour ce qui les réunit.Premières fissuresLes premières fissures sont apparues assez vite. Il y a Claude Guéant et les autres. C’est à cause de lui que toute l’histoire a commencé. Lors d’une perquisition à son domicile, les enquêteurs en charge d’une autre affaire le concernant, celle d’un éventuel financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, sont tombés par hasard sur une série de factures d’électroménager et d’équipements – cuisiniste, ameublement – réglées en espèces, dont l’ancien ministre de l’intérieur a dû justifier la provenance. En expliquant que ces fonds étaient des reliquats de ses primes en liquide, Claude Guéant a lui-même conduit le parquet à s’intéresser au circuit de ces fonds. Cela donne déjà aux quatre autres une bonne raison d’en vouloir à leur ancien supérieur hiérarchique.Mais il n’y a pas que cela. Par sa proximité avec Nicolas Sarkozy, par le nombre d’affaires dans lesquels son nom est cité, Claude Guéant sent aujourd’hui le soufre. Le monde politique s’est éloigné de lui par crainte de la contagion et celui des hauts fonctionnaires lui reproche sa trahison.Peut-être n’est-ce pas un hasard si, parmi ses deux avocats, figure Me Jean-Yves Dupeux, qui fut aussi celui d’un autre grand brûlé de l’époque sarkozyste, l’ancien procureur de la République Philippe Courroye. Quant à l’opinion, autant elle est prompte à absoudre ou à excuser les turpitudes de ses élus, autant elle est se montre impitoyable face aux dérives de ses clercs.Dans le prétoire aussi, on prend ses distances. Rien de tel qu’une procédure judiciaire pour faire vaciller les plus solides amitiés. Celle qui unit Claude Guéant à Michel Gaudin a plus de vingt ans, les deux hommes se tutoient, mais, face au tribunal, Michel Gaudin pense d’abord à sauver sa peau.Le DGPN est placé « sous l’autorité hiérarchique du directeur de cabinet et ne peut refuser une instruction qu’il lui donne », explique-t-il, en affirmant qu’à l’époque il ignorait l’usage que Claude Guéant faisait des fonds qu’il lui versait. Il rappelle surtout que lui, une fois arrivé dans les fonctions de DGPN, a mis un point d’honneur à faire appliquer dans son administration une note restée lettre morte et rédigée quatre ans plus tôt par… son prédécesseur, Claude Guéant. Datée de février 1998, elle indiquait que, « en aucun cas, les fonds d’enquête et d’investigation ne peuvent être considérés comme permettant d’alimenter un régime indemnitaire ». « Quand il me les a demandées, j’ai donné ces sommes à Claude Guéant. Il y avait des consignes, il y avait une note. J’imaginais qu’il appliquait les règles qu’il avait édictées lui-même », glisse Michel Gaudin, en ajoutant : « Cette manipulation d’espèces nécessite un minimum de confiance. »La présidente, Bénédicte de Perthuis, insiste : « Si vous aviez su quel était leur usage, qu’auriez-vous fait ? – J’aurais dit écoute, Claude, je ne peux pas interdire, mais je ne peux pas prendre la responsabilité. » Assis derrière lui, Claude Guéant ne cille pas.« Arrière, Satan »C’est au tour de l’un de ses anciens collaborateurs au cabinet, Gérard Moisselin, d’être pressé de questions. Lui aussi lâche son ancien patron. Il raconte : « Un soir, Claude Guéant me tend une enveloppe. J’étais très étonné, je lui ai dit que je croyais que cette pratique avait disparu. J’ai cru pouvoir me fier à la réponse qu’il m’a faite, à savoir que cela était parfaitement autorisé. Alors oui, je n’ai pas déclaré ces sommes au fisc, parce que je savais qu’aucun policier ne le faisait. Ce n’est pas glorieux mais c’est comme ça ». La présidente : « Mais vous n’entrez pas dans la police ! Vous entrez au cabinet d’un ministre, vous êtes un représentant de la fonction publique. Il y a un décalage entre votre brillante carrière et la facilité avec laquelle vous acceptez. » Le prévenu, agacé : « J’ai déjà eu le courage de lui poser la question. Mais vous auriez voulu quoi ? Que je renvoie son enveloppe à la tête de Guéant en criant : “Arrière, Satan ?”» Michel Camus lui succède à la barre. Mêmes questions, même gêne. La procureure Ulrika Weiss se lève : « Là c’est la citoyenne qui essaye d’imaginer la scène. Claude Guéant vous tend une enveloppe de 2 000 euros, c’est pas Noël, c’est pas votre anniversaire, et vous ne posez pas de questions ? La polémique sur les fonds spéciaux, ça ne fait pas tilt ? » Michel Camus : « J’ai en face de moi le directeur de cabinet du ministre de l’intérieur. C’était pour moi irrévérencieux, inimaginable, de lui demander si tout cela était conforme aux textes. – Et vous avez dit merci ? – Peut-être. »Après trois jours de débats, on est là : Michel Gaudin, qui a rameuté comme témoins de moralité tous les grands noms de la police, dont l’ancien patron de la DST Pierre de Bousquet de Florian et l’ex-patronne de la police judiciaire Martine Monteil, campe le vertueux soumis aux ordres et croit en ses chances de relaxe. Les trois prévenus anciens membres du cabinet assument leur part de lâcheté face à l’autorité de celui qui était leur directeur. Reste Claude Guéant, seul, dans la figure du méchant.Pascale Robert-DiardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Luc Leroux (Marseille, correspondant) L’ancien directeur général de l’Olympique de Marseille, Antoine Veyrat, a été mis en examen, jeudi 1er octobre, pour abus de biens sociaux au préjudice du club, association de malfaiteurs, faux et usage de faux.Enquêtant sur des malversations présumées autour de transferts de joueurs, les juges d’instruction marseillais Guillaume Cotelle et Christine Saunier-Ruellan ont placé l’ancien dirigeant sous contrôle judiciaire avec interdiction d’entrer en contact avec les autres protagonistes du dossier. M. Veyrat est le deuxième ex-dirigeant du club mis en examen après Jean-Claude Dassier, président de 2009 à 2011.Transferts et système d’abonnement frauduleuxCes soupçons d’abus de biens sociaux visent dix-huit transferts ou prolongations de contrats de joueurs, mais également le système d’abonnements concédés à prix coûtant aux clubs de supporteurs, soit 27 000 places du championnat de Ligue 1, revendues ensuite aux membres des associations. Mis en place au début des années 1990, ce système occasionne un manque à gagner de 900 000 à 1 million d’euros pour le club, selon les enquêteurs.Lire aussi :Pourquoi les dirigeants de l’OM sont soupçonnés d’abus de biens sociauxLors de sa garde à vue, Antoine Veyrat s’en était ouvert :« J’ai toujours été étonné de voir que ces associations n’ont jamais eu aucun problème et qu’on puisse par exemple légalement leur reverser une commission sur une revente de places. »Les dirigeants actuels de l’OM tentent, avec l’aide des pouvoirs publics, de remettre en question ce système que les juges d’instruction soupçonnent d’être délictuel.Lire aussi :Du banditisme corse aux agents de footballeurs de l’OMLuc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde François Béguin Oubliée la grande manifestation unitaire du 15 mars contre le projet de loi santé et le tiers payant généralisé. Oublié le médiatique mouvement de fermeture des cabinets médicaux pendant les vacances de Noël. C’est en ordre dispersé que plusieurs syndicats de médecins libéraux ont appelé leurs adhérents à fermer leurs cabinets samedi 3 et lundi 5 octobre, une semaine avant la fin des élections professionnelles dans le secteur. D’ici le 12 octobre, 120 000 médecins libéraux doivent élire pour cinq ans leurs représentants au sein des unions régionales des professionnels de santé (URPS), les interlocuteurs des agences régionales de santé (ARS) l’organisation des soins dans les régions.D’ici-là, les responsables syndicaux se livrent à une surenchère d’actions et de formules chocs pour se démarquer de leurs concurrents. Dénonçant dans la loi de santé une « tentative d’assassinat » de la médecine libérale, la Fédération des médecins de France (FMF), le syndicat des médecins libéraux (SML) et le Bloc (chirurgiens), trois organisations minoritaires particulièrement radicales dans leur rejet du texte porté par la ministre de la santé Marisol Touraine, ont appelé à une « grève des consultations et des gardes » dès le samedi 3.« Mascarades désordonnées »A partir du 5, l’appel est porté par MG France, majoritaire chez les généralistes. « Certains nous ont appelé pour dire qu’ils allaient fermer leurs cabinets deux ou trois jours, voire même toute la semaine », prévient Claude Leicher, son président, bien conscient que l’absence d’une date commune « altère la lisibilité » du mouvement. La Confédération des syndicats de médecins français (CSMF), majoritaire chez les médecins libéraux, a pour sa part refusé de se joindre à ces appels, dénonçant même des « mascarades désordonnées et électoralistes ».« La seule habileté du gouvernement, c’est d’avoir su rompre l’unité syndicale d’opposition à la loi », reconnaît Jean-Paul Hamon, le président de la FMF, au vu des dates retenues pour la tenue du scrutin. « Mais si Marisol Touraine pense que ça va se calmer après la proclamation des résultats le 16 octobre, elle se trompe lourdement », dit-il, en appelant à une nouvelle manifestation unitaire lors de l’examen du projet de loi santé en deuxième lecture à l’Assemblée nationale en novembre. Les députés devraient alors retablir le tiers payant généralisé, programmé par le gouvernement pour la fin 2017 et supprimé par les sénateurs le 18 septembre.Jean-Paul Ortiz, le président de la CSMF, a lui aussi appelé, vendredi 2 octobre, à « un grand mouvement de révolte unitaire de tous les médecins, de toutes spécialités et de toutes sensibilités » dans quelques semaines. A cette date, les résultats des élections auront toutefois peut être redessiné le paysage syndical alors même que devraient s’ouvrir les négociations conventionnelles avec l’Assurance Maladie. Réclamant pour certains une revalorisation du tarif de la consultation à 30 voire à 40 euros alors même que l’objectif national des dépenses d’assurance maladie (ONDAM) va être plafonné à un taux historiquement bas de 1,75 %, ces négociations s’annoncent d’ores et déjà houleuses.François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Emeline Cazi Le même rituel se répète tous les jours à la même heure. Un peu avant 15 heures, dans une salle borgne du rez-de-chaussée de la Cour nationale du droit d’asile à Montreuil (Seine-Saint-Denis), des agents de la Cour accrochent une à une dizaine de feuilles A4 sous de grands panneaux vitrés.A l’entrée de la salle, des gardiens bloquent l’accès aux dizaines de personnes qui attendent dans le hall, parfois depuis le matin, et scrutent sans pouvoir encore lire ces feuilles de résultats. Ibrahim dort mal depuis une semaine, « à cause du stress ». Des milliers de bacheliers vivent à peu près la même scène chaque année. A cette différence près qu’ici, à Montreuil, des vies sont en jeu.Une seule question intéresse le tribunal : ces personnes sont-elles réellement en danger ?Voilà trois semaines, le 17 septembre, plus d’une centaine d’hommes et de femmes, parfois accompagnés de leurs enfants, sont venues expliquer au juge les raisons de leur arrivée en France, leur vie devenue un enfer dans leur pays, les persécutions, la maison incendiée, les terres volées, les nuits en prison. Le viol parfois, la torture.Le tribunal s’attarde rarement sur le récit du long périple qui les a menés jusqu’ici. Une seule question l’intéresse : ces personnes sont-elles réellement en danger ? La France doit-elle leur accorder l’asile ?Ibrahim Diallo a fui la Guinée-Conakry en 2013, il n’avait pas 20 ans. Son père était mort quatre ans plus tôt alors qu’il manifestait contre la junte militaire au pouvoir. Ibrahim Diallo, était, depuis, considéré comme un opposant et ne vivait plus sereinement. Arrêté le 23 mai 2013, il a été emprisonné. Son oncle a versé plus de 4 millions de francs guinéens (environ 441 euros de l’époque) à l’un des geôliers pour le libérer.Une femme hurle de joieQuelques semaines plus tard, il a trouvé un passeur pour aider son neveu à gagner la France grâce à un passeport d’emprunt. Pas de barque donc, mais une arrivée en avion à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle à Paris, quelques vêtements et un acte de naissance pour seul bagage, et, depuis, la vie dans un foyer de demandeurs d’asile à Achères, dans les Yvelines.L’affichage est terminé. 15 h 01, une femme en gilet orange hurle de joie, lève les bras. « Madame, silence ! Calmez-vous. Comprenez que d’autres n’apprennent pas la même nouvelle que vous », explique un agent de sécurité.Quelques copains sont venus accompagner Ibrahim Diallo. Eux ne sont pas encore passés devant le juge. « Statut de réfugié », lisent-ils sur le panneau. « Ils ont donné, hein, ils ont donné ? », interroge le jeune homme, fou de joie, qui aussitôt appelle ses « assistants » (sociaux) et son avocat. « Ma famille, maintenant, c’est vous, c’est la France. Merci, merci ! »Cléance, 23 ans, a grandi en République démocratique du Congo. Il y a trois semaines quand nous l’avions rencontrée, elle racontait les journées de prison dans un container par 40 degrés, le viol qui a suivi la diffusion d’un reportage de la chaîne congolaise RTGA dans lequel elle dénonçait les agissements de hauts dignitaires du régime : ils déversaient notamment leurs déchets dans le fleuve, là où les plus pauvres de Kinshasa se baignent et lavent leur linge.En 2014, la Cour nationale du droit d’asile a examiné près de 40 000 dossiers. Seuls 15 % des demandeurs ont obtenu une protectionL’agent de l’office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), n’a pas cru à son histoire. Les magistrats, si. Ils viennent de lui accorder la protection subsidiaire, qui l’autorise à rester au moins un an en France.Sur le panneau d’en face, c’est bon pour Habibou aussi. « Réfugié ». Il arrive de Mauritanie. Lui aussi, nous l’avions rencontré début septembre. A la fin des années 1980, les ethnies arabes ont déporté les noirs au Sénégal, de l’autre côté du fleuve. Près de vingt après, Habibou a voulu rentrer récupérer les terres familiales, la maison et ses bêtes. Il n’a pas pu rester, chassé à nouveau par les Arabes. La France lui a accordé une protection de dix ans.Sur les 127 dossiers examinés jeudi 17 septembre, seuls 13 demandeurs ont obtenu le statut de réfugiés et 14 la protection subsidiaire. Une petite centaine de personnes est désormais officiellement en situation irrégulière en France. Sans ressource.Lire aussi :La France a repris les expulsions de migrants vers le SoudanLes époux Sivalingam – également rencontrés début septembre – persécutés par le gouvernement sri-lankais, parce que nés et grandis dans le nord du pays, région des Tigres de libération de l’Eelam tamoul, n’ont pas eu la chance d’Ibrahim, Cléance et Habibou. Roza, Asroudin, et leurs cinq enfants, qui avaient fui la Tchétchénie, pas davantage.Les résultats varient d’un juge à l’autreA la fin de l’audience, Roza avait fondu en larmes en s’adressant à la présidente « comprenez ma souffrance. J’ai passé ma vie dans les guerres. Je ne souhaite pas la même vie pour mes enfants. Toutes les mères me comprendront. On ne vous oblige pas à nous délivrer le statut de réfugié. Mais vous avez le pouvoir de nous aider ». Aujourd’hui, ils n’ont pas de papier, et ne peuvent officiellement plus vivre en France.En 2014, la Cour nationale du droit d’asile a examiné près de 40 000 dossiers. Seuls 15 % des demandeurs ont obtenu une protection. Les résultats varient d’un juge à l’autre. Le 17 septembre, mieux valait passer devant la 17e chambre : cinq demandeurs ont obtenu le statut de réfugié. Le tribunal de la 7e chambre a, lui, rejeté les douze dossiers qu’il a examiné ce jour-là.Les avocats dénoncent cette grande loterie. Anicet Le Pors, juge de l’asile à la Cour nationale du droit d’asile pendant quatorze ans, avait fait comparer les taux d’admission en fonction des présidents. Les taux variaient considérablement d’un juge à l’autre  : entre le plus sévère et le moins sévère, le rapport était de 1 à 30.« Si on ­retirait les 10 % de dossiers situés aux “extrêmes ”, comme c’est la règle en statistique, le rapport était de 1 à 3. Aujourd’hui, je crois que la fourchette s’est quand même un peu resserrée », explique Anicet Le Pors.Lorsqu’on l’avait rencontré il y a trois semaines, Ibrahim voulait retourner au collège. Dans ses rêves les plus fous, il aimerait suivre une formation de chauffeur-livreur. « Mais ce sont mes assistants [sociaux] qui décident. C’est eux qui savent. »Ibrahim n’a pas de famille en France. Guère plus en Guinée. Ses assistants sociaux, son avocat, et quelques connaissances du foyer sont à présent ses seuls repères.Lire aussi :A Cergy, les bénévoles face aux angoisses des migrantsEmeline CaziJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adrien de Tricornot François Hollande a déçu les organisations étudiantes lors de son discours prononcé à l’occasion des 60 ans des centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (Crous), jeudi 1er octobre à Paris. Présentant le Plan national de vie étudiante (PNVE) – 35 mesures, objectifs ou intentions pour simplifier les démarches administratives et améliorer la vie quotidienne des étudiants –, le président de la République n’a pas annoncé de moyens nouveaux pour les mettre en œuvre.« C’était une bonne chose d’avoir une parole présidentielle sur la vie étudiante et la réussite. Pour les 60 ans des Crous, on s’attendait cependant à ce qu’il vienne avec davantage dans sa musette », dit Alexandre Leroy, le président de la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE).Le PNVE prévoit la création d’un guichet unique à la rentrée 2016 : le portail etudiant.gouv.fr permettra d’effectuer les demandes de bourse, de logement en cité universitaire et en résidence Crous, d’aide au logement ou de caution locative. Il projette également la création de dix centres de santé dans les universités d’ici à 2017, les portant à trente. Le plan prévoit aussi 2 000 missions de service civique sur les campus d’ici à la mi-2017.« Crédit congé formation »Les établissements d’enseignement supérieur et les Crous sont également incités à proposer aux étudiants des emplois de qualité à temps partiel. L’objectif est de presque les doubler pour arriver à 3 000 équivalents temps plein au bénéfice de 30 000 étudiants. Un statut du responsable associatif étudiant, ainsi qu’un de l’élu étudiant, facilitant la mise en œuvre de leurs responsabilités, seront aussi créés.Mais le PNVE ne réserve pas de surprises : nombre de ses mesures avaient déjà été annoncées, ou sont déjà engagées, tel le droit à l’année de césure, le droit à un « crédit congé formation » de cinq jours pour les étudiants salariés préparant leurs examens, ou bien l’accès à la prime d’activité, à compter du 1er janvier, pour les étudiants qui travaillent et touchent environ 900 euros net par mois.Pour William Martinet, président de l’Union nationale des étudiants de France (UNEF), « ce plan et les quelques millions d’euros en plus dans le budget 2016 du supérieur ne règlent pas le problème de la précarité étudiante et des évolutions démographiques » : la hausse des effectifs. De plus, aucun effort supplémentaire n’est prévu pour le système de bourses en 2016. « Si on ne va pas au bout de la réforme promise – et il ne reste que la rentrée 2016 –, le contrat ne sera pas rempli », prévient Alexandre Leroy. La FAGE et l’UNEF préparent déjà la journée de mobilisation intersyndicale du 16 octobre.Adrien de TricornotJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Rafaële Rivais #container_14328089802{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14328089802{ height:450px; } #container_14328089802 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14328089802 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14328089802 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14328089802 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La mortalité routière pourrait encore augmenter en 2015Sur les 8 premiers mois de 2015, la mortalité routière a déjà fait 2 253 victimes – davantage que sur la même période en 2014 (2 154).Source : Sécurité routière(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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C’est l’une des principales mesures annoncées à l’issue du comité interministériel de la sécurité routière (CISR) convoqué vendredi 2 octobre, pour la première fois depuis 2011. C’est dans l’urgence, cet été, que Manuel Valls avait pris la décision d’organiser cette réunion, à la veille de la diffusion de chiffres de mortalité catastrophiques pour juillet : 360 morts, soit une hausse de 19,2 % par rapport à 2014.L’exécutif a multiplié les revers en matière de sécurité routière depuis le 31 juillet, date à laquelle la garde des sceaux a présenté en conseil des ministres un projet de loi qui entendait faire de la conduite sans permis une simple contravention et non plus un délit. Face au déluge de protestations, contre ce qui a été interprété comme un signe de laxisme, Christiane Taubira a dû renoncer.Le Journal du dimanche a profité de ce faux pas pour épingler, le 9 août, l’« absence de pilotage » de la politique de sécurité routière, vivement dénoncée depuis 2014 par l’Inspection générale de l’administration. La présidente de la Ligue contre la violence routière, Chantal Perrichon, a alors pu rappeler sur les ondes que la courbe de la mortalité routière était repartie à la hausse, en 2014, pour la première fois depuis douze ans, avec 3 384 tués, soit 3,5 % de plus qu’en 2013.Mme Perrichon a fustigé « le manque de courage politique » du ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, qui a refusé de généraliser la baisse de la vitesse, de 90 à 80 km/heure, sur les routes à double sens dépourvues de séparateur médian. Elle a rappelé que cette mesure, recommandée par le Conseil national de la sécurité routière, instance consultative, permettrait de sauver quelque 400 vies par an.Lire aussi :La hausse de la mortalité routière s’est poursuivie en août sur les routes de FranceUne meilleure utilisation des radarsM. Cazeneuve l’avait promis cet été : le CISR ne s’est pas contenté pas de faire un bilan d’étape ; il a proposé de nouvelles mesures. Pas question pourtant, pour le gouvernement, de dévier de sa stratégie de simple expérimentation de la baisse de la vitesse sur quelques tronçons, surtout à l’approche de l’élection présidentielle de 2017 : beaucoup de Français s’opposent à une baisse généralisée qu’ils considéreraient comme une contrainte supplémentaire.En revanche, le CISR a imposé un meilleur contrôle des excès de vitesse en exigeant une meilleure utilisation des radars de troisième génération. Embarqués à bord de voitures banalisées, ces appareils ne sont pas détectables par les avertisseurs de type Coyote ; chaque automobiliste peut donc craindre qu’il y en ait un derrière lui, ce qui l’incite à lever le pied. Deux cent soixante véhicules de police sont ainsi équipés.L’annonce de leur déploiement, en 2013, avait fortement contribué à la diminution de la mortalité. Or ils ne sont utilisés que deux heures par jour environ, faute de personnel disponible chez les forces de l’ordre. Le gouvernement souhaite que, d’ici à un an, des « opérateurs agréés » puissent les faire fonctionner « sous étroit contrôle de l’Etat ».Drones et vidéoverbalisationAussi, le nombre des radars fixes va augmenter – 4 700 en 2018 contre 4 200 pour l’instant –, tout comme le nombre de radars autonomes déplaçables – 205 à la fin de 2016 – et de radars-leurres dans des zones sécurisées, dont le nombre va être multiplié par quatre. Le CISR entend aussi développer la vidéoverbalisation et les radars automatisés avec envoi d’une contravention, dans le but d’étendre le nombre d’infractions pouvant être constatées sans interception en bord de route, dont le non-port du casque.Le ministère de l’intérieur utilise parfois des hélicoptères pour surveiller les infractions commises sur les routes (non-respect des distances de sécurité, dépassements dangereux, etc.). Ces derniers étant coûteux, il souhaite leur substituer des drones. Ces engins volants signaleraient les infractions à des motards, connectés, qui verbaliseraient les conducteurs.Le CISR souhaite également que soit expérimentée l’utilisation des systèmes de lecture automatisée des plaques d’immatriculation.Cartographie des vitesses autoriséesPour que les automobilistes n’aient pas le sentiment qu’on essaie de les « piéger », le gouvernement va entreprendre une cartographie des vitesses autorisées, qui, intégrée aux smartphones, permettrait de savoir à tout moment à combien on peut rouler.Il faudra toutefois deux ans pour établir cette base de données. Par ailleurs, pour que les automobilistes qui ont conduit sous l’emprise de l’alcool puissent continuer à travailler, Matignon souhaite que la loi étende les cas où les juges maintiennent leur permis de conduire, moyennant l’installation d’un éthylotest antidémarrage. Des contrôles aléatoires de stupéfiants, par test salivaire, pourront par ailleurs être effectués par les agents de police.Formation spécifique pour les grosses cylindrées Le CISR va exiger des entreprises qu’elles révèlent l’identité des employés qui commettent des infractions à bord de véhicules de service. Actuellement, elles prétendent souvent ne pas savoir qui conduisait, pour que le salarié ne perde pas de points. Elles profitent du fait que le conducteur ne peut pas être reconnu, puisque les radars flashent souvent les voitures par l’arrière. Le gouvernement va demander que cela change, sous peine de sanction financière.Pour mieux assurer la sécurité des motards, particulièrement touchés par la flambée de la mortalité en juillet, le port de gants homologués – qui les protègent en cas d’accidents – sera obligatoire, ainsi qu’un contrôle technique lors de la revente des engins. Le CISR veut également rendre obligatoire une formation spécifique avant de pouvoir conduire une moto de forte puissance (supérieure à 56 CV). Cette formation n’étant accessible qu’après deux ans de détention du permis moto. En ce qui concerne les enfants à vélo, ils devront porter un casque certifié jusqu’à l’âge de 12 ans.Rafaële RivaisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.10.2015 à 19h52 • Mis à jour le02.10.2015 à 09h00 | Claire Ané L’édition 2015-2016 du palmarès mondial des universités Times Higher Education, publiée jeudi 1er octobre, confirme la tendance des années précédentes : toujours en tête, les universités américaines perdent cependant du terrain, tandis que les européennes gagnent des places.Selon ce classement, qui fait partie des quatre scrutés chaque année, les Etats-Unis comptent 63 universités dans les 200 premières mondiales, soit onze de moins que l’an dernier. Le Royaume-Uni place de son côté 34 établissements dans ce top 200 (+5), l’Allemagne en obtient 20 (+8) et les Pays-Bas 12 (+1). Et pour la première fois en dix ans, un établissement non anglo-saxon figure parmi les dix premiers : l’école polytechnique de Zurich, (ETHZ), en Suisse.En revanche, la France est encore moins bien lotie qu’en 2014-2015, perdant une de ses deux écoles du top 100, et trois dans le top 200, où demeurent seulement cinq établissements. Si l’Ecole normale supérieure, à Paris, se hisse au 54e rang (contre 78e l’an dernier), l’école Polytechnique, qui s’était classée à la 61e place l’an dernier redescend au 101e rang. Seules 27 universités et grandes écoles tricolores figurent dans le palmarès THE, qui compte cette année un nombre record de 800 établissements.Pourtant, le léger infléchissement des critères cette année, avec « une meilleure prise en compte des publications de recherche dans d’autres langues que l’anglais, et à une meilleure répartition géographique des réponses sur la réputation académique des établissements », aurait pu permettre aux universités françaises de faire meilleure figure dans ce classement qui leur est traditionnellement moins favorable que d’autres, compte-tenu du poids accordé à l’opinion des pairs.Lire aussi :Le classement mondial QS des universités distingue cinq établissements françaisLes 10 universités les mieux classéesL’éventuel changement de rang par rapport au classement 2014 est précisé entre parenthèses.1. California Institute of technology, Etats-Unis (=)2. University of Oxford, Royaume-Uni (+ 1)3. Stanford University, Etats-Unis (+ 1)4. University of Cambridge, Royaume-Uni (+ 1)5. Massachusetts Institute of Technology, Etats-Unis (+ 1)6. Harvard University, Etats-Unis (- 4)7. Princeton University, Etats-Unis (=)8. Imperial College London, Royaume-Uni (+ 1)9. ETH Zurich – Swiss Federal Institute of Technology, Suisse10. University of Chicago, Etats-UnisLes 5 établissements français les mieux classésA part une très forte progression (de 24 rangs) de l’Ecole normale supérieure, qui passe de la 78e à la 54e place, les établissements français se classent moins bien que l’an dernier. 54. ENS Paris (+ 24)101. Ecole polytechnique (- 40)113. Université Pierre-et-Marie-Curie (- 10)188. Université Paris-Sud (- 68)160. ENS Lyon (- 4)199. Université Paris-Diderot (- 19)Claire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste Adrien de Tricornot Comment faire mieux avec peu ? C’est à cette question que tente de répondre le Plan national de vie étudiante (PNVE), détaillé par François Hollande, sans effet d’annonce, à l’occasion des 60 ans des Centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (CROUS), jeudi 1er octobre à Paris.Sont ainsi prévues 35 mesures pour simplifier les démarches administratives et améliorer la vie quotidienne des étudiants. Mais il s’agit pour certaines d’une réaffirmation de politiques déjà engagées, en cours d’application ou annoncées, tel le droit à l’année de césure qui entre en vigueur en cette rentrée, ou la simplification des démarches des étudiants étrangers, actuellement en discussion au Parlement, avec notamment la création des visas pluri-annuels.Il est par ailleurs difficile de dégager une ligne de force dans le patchwork de nouveautés de ce plan, où des déclarations d’intention un peu floues voisinent avec des mesures concrètes et utiles. Sans doute est ce aussi dû, outre le cadre budgétaire très contraint, à la genèse de ce plan, issu d’une « concertation » avec les nombreux acteurs du secteur, annoncée par la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, au Congrès du syndicat étudiant UNEF à Nantes, en avril.Lire aussi :Budget 2016 : un geste en faveur de l’éducation nationale et du supérieurGuichet uniqueEn matière de simplification, le site Internet en cours d’expérimentation « etudiant.gouv.fr » deviendra en janvier 2016 un portail d’information regroupant toutes les informations utiles aux étudiants sur les bourses, les logements, la vie quotidienne (santé, protection sociale, transports, restauration...), les activités culturelles ou sportives, les aides à la mobilité, les offres de stages ou de jobs étudiants...A partir de la rentrée prochaine, ce site deviendra un guichet unique, permettant d’effectuer les demandes de bourse, de logement en Cité-U et en résidence Crous, d’aide personnalisée au logement (APL) ou encore de caution locative étudiante (CLE). Il sera possible de demander des bourses sur critères sociaux jusqu’à la fin du processus Admission post-bac (au lieu du 30 avril actuellement).Le texte prévoit aussi pour 2016 la généralisation de la carte d’étudiant multiservices avec paiement, permettant à la fois l’accès à l’université, aux locaux réservés, aux ordinateurs en libre-service, l’emprunt de livres en bibliothèque, le règlement de tous les frais de campus (restauration, etc.), le vote aux élections...30 000 jobs via les facs et les CrousLes établissements d’enseignements supérieurs et les Crous sont aussi incités à proposer aux étudiants des emplois de qualité à temps partiel. L’objectif est de presque doubler ces emplois, pour arriver à 3 000 équivalents temps-plein au bénéfice de 30 000 étudiants. Sont aussi rappelés, entre autres mesures pour mieux concilier études et job, deux récentes nouveautés législatives : le droit à un « crédit congé formation » de 5 jours, permettant aux étudiants-salariés de préparer leurs examens, et l’accès à la prime d’activité, à compter du 1er janvier, pour les étudiants qui travaillent et touchent environ 900 euros nets par mois.Réaffirmant que l’objectif de créer 40 000 logements étudiants sera tenu sur le quinquennat, le plan prévoit d’harmoniser les critères d’accueil des étudiants chez les différents bailleurs sociaux pour faciliter l’attribution de logements.Par ailleurs, l’ambition est affirmée de porter à trente, d’ici à 2017, le nombre de centres de santé universitaires (contre vingt aujourd’hui), et de développer des actions de prévention.Bibliothèques universitaires ouvertes plus longtempsSont aussi annoncées différentes mesures de vie étudiante, dont certaines pourraient s’avérer fort utiles sur le terrain : extension en soirée et le week-end des horaires d’ouverture des bibliothèques, création d’une appli informant en direct de l’affluence au resto U de son choix, installation de quarante food trucks sur les campus, généralisation de « pass culture » ouvrant droit à des réductions... Une réflexion est aussi promise sur les rythmes, avec pour horizon que les étudiants disposent d’une pause déjeuner d’une heure.L’idée est aussi de valoriser l’engagement : 2 000 missions de service civique seront créées sur les campus d’ici à la mi-2017 (pour des étudiants ou des non-étudiants). Des crédits ECTS pourront être obtenus à partir de la rentrée prochaine, afin de reconnaître l’expérience professionnelle acquise dans le travail étudiant comme dans la pratique d’activités sportives, artistiques ou culturelles. Autres nouveautés demandées par les organisations étudiantes : des circulaires à venir créeront un statut du responsable associatif étudiant, ainsi qu’un statut de l’élu étudiant, facilitant la mis en œuvre de leurs responsabilités. Et les démarches de demandes de subventions pour les projets étudiants doivent être simplifiées.Lire aussi :François Hollande déçoit les syndicats étudiantsAdrien de TricornotJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.10.2015 à 18h45 • Mis à jour le02.10.2015 à 11h30 | Luc Leroux (Marseille, correspondant) Achats de joueurs à un prix surévalué, reventes à perte, durées de contrats et prolongations abusives, salaires disproportionnés et primes indues… L’Olympique de Marseille est à nouveau dans le viseur de la justice. La mise en examen, le 16 septembre, de Jean-Claude Dassier, président du directoire de l’OM de 2009 à 2011, pour abus de biens sociaux, association de malfaiteurs, faux et usage de faux au préjudice du club, révèle la nouvelle orientation de cette enquête conduite par les juges Guillaume Cotelle et Christine Saunier- Ruellan.Jeudi 1er octobre, Antoine Veyrat, l’ancien directeur général, était auditionné, à son tour, par les magistrats. Ouvert le 20 juillet 2011 sur des soupçons de racket d’agents de joueurs par des membres du grand banditisme corso-marseillais, le dossier s’apparente de plus en plus à une affaire de malversations financières présumées.Placés en garde à vue en novembre 2014, plusieurs dirigeants de l’OM ont clairement démenti être victimes d’extorsions. Quatre années d’investigations discrètes laissent aujourd’hui supposer que l’OM ne serait pas l’oie blanche victime de voyous mais une nouvelle fois rattrapé par ses vieux démons. Au palais de justice, on parle même d’une affaire OM saison 3, référence faite aux dossiers similaires ayant conduit à la condamnation de dirigeants du club en 1998 sous l’ère Tapie et en 2007 alors que l’OM était dirigé par Robert Louis-Dreyfus (RLD).150 gigaoctets de données informatiquesLors d’une perquisition le 16 janvier 2013 dans les locaux du club, 80 dossiers papier et 150 gigaoctets de données informatiques ont été saisis. Leur analyse laisserait supposer des « liens ambigus entre des membres du milieu, fédérés autour de Jean-Luc Barresi [sulfureux agent de joueurs], et les institutionnels du club eux-mêmes, ayant pour conséquences des prises de décisions contraires à l’intérêt du club », lit-on dans un rapport d’enquête.Les policiers ont analysé l’environnement fiscal, social, bancaire et téléphonique d’une soixantaine de personnes et de 110 sociétés. Ils ont décortiqué 740 comptes bancaires sur une période allant de janvier 2007 à mai 2014. Pour dix-huit transferts ou prolongations de contrats suspects, l’OM aurait inutilement déboursé 55 millions d’euros.Les transferts de Mamadou Niang, Loïc Rémy, André-Pierre Gignac, Lucho Gonzalez, Stéphane Mbia, Alou Diarra, Charles Kaboré, Fabrice Abriel ou encore Vittorino Hilton da Silva ont été disséqués. Les enquêteurs en concluent qu’ils ont été « achetés à des prix trop élevés et souvent revendus à perte ». Ainsi, l’attaquant Loïc Rémy a coûté 13 millions d’euros au club en 2010. Lors du mercato 2012, Tottenham faisait une offre à 25 millions, les dirigeants marseillais estimant sa valeur marchande à 20 millions. Il était pourtant cédé en janvier 2013 pour 9,975 millions au club de Queens Park Rangers.« La blessure du joueur en mai 2012 et ses moins bonnes performances au début de la saison 2012-2013 ne semblent pas justifier totalement la chute brutale de sa valeur commerciale », estiment les enquêteurs. Ces derniers déduisent une série de surévaluations à l’achat et de sous-évaluations à la revente, en se basant sur deux outils pour fixer la valeur marchande des joueurs, le site allemand Transfertmarkt et le Centre international d’étude du sport.Achats surévaluésCharles Kaboré a été vendu au club russe FC Kouban Krasnodar 900 000 euros alors que sa valeur marchande était estimée à 5,08 millions et qu’en 2012, le club l’évaluait entre deux et trois millions. A l’occasion de l’achat d’André-Pierre Gignac – 18 millions en août 2010 – le président du FC Toulouse s’était étonné que la négociation avec le directeur général de l’OM ne dure pas plus de quinze minutes au téléphone pour un tel montant.Achats surévalués mais reventes à perte aussi… « Les dirigeants de l’OM ont fait preuve d’une particulière générosité avec les clubs qui leur ont vendu leurs joueurs, avec les joueurs, les agents de joueurs. A l’inverse, ils apparaissent comme de piètres négociateurs avec les clubs auxquels ils ont cédé des joueurs », écrivent les enquêteurs.Sont aussi visées « des durées de contrats et des prolongations abusives ». C’est le cas de Cyril Rool, dont le contrat avait été signé pour deux ans alors qu’il était âgé de 34 ans. Antoine Veyrat, alors directeur général, a reconnu une erreur expliquant que tout s’était passé très vite et qu’il n’avait pas cherché « à ergoter plus que ça » avec Jean-Luc Barresi, l’agent du joueur, « au vu de sa réputation, pour ne pas avoir affaire avec lui trop longtemps ». Le joueur n’avait joué que deux matchs en un an et, ont calculé les enquêteurs, « il a donc coûté 1 409 000 euros par match joué, en prenant en compte ses salaires, primes et le montant de l’indemnité versée au départ à l’OGC Nice ».Néfaste à la santé financière du club, cette gestion soupçonnée d’être ruineuse aurait eu « pour principale finalité le souci de combler les exigences financières des agents de joueurs, véritables bénéficiaires » de la fraude présumée. « C’est comme ça dans le foot, c’est comme ça à l’OM », se serait défendu Jean-Claude Dassier qui, à l’issue de sa mise en examen confiait à l’AFP : « Au fond, on nous reproche d’être complices d’agents de joueurs qui se comportent mal. Mais il est difficile de se sentir responsable de ce que les agents font de leur argent. »Les enquêteurs estiment que des rémunérations d’agents officieux ont transité par les joueurs ; d’autres sommes ont été versées à des agents de joueurs sans aucune contrepartie. Ce serait le cas lors du transfert de Loïc Rémy en janvier 2012 ou de la négociation de la prolongation du contrat de Benoît Cheyrou. Même si l’Olympique de Marseille s’est constitué partie civile dans ce nouveau dossier, la « vraie victime » pourrait être en réalité l’actionnaire principal Eric Soccer, la société de feu RLD, contraint à consentir un prêt de 4 millions d’euros en septembre 2010 et deux autres prêts d’un montant global de 20 millions en juillet 2011 pour combler les pertes du club.L’enquête porte aussi sur « les libéralités de l’OM aux associations de supporteurs ». Depuis les années 1980-1990, le club leur délègue la vente d’abonnements, un système qui représenterait un manque à gagner annuel pour le club de 900 000 à un million d’euros. Dans le sillage des récents incidents en marge du match OM-OL, le club procède actuellement à la renégociation de ce système.Lire aussi :Du banditisme corse aux agents de footballeurs de l’OMLuc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde 01.10.2015 à 18h13 Pour la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), priver des parents étrangers d’allocations pour leurs enfants venus en France en dehors de la procédure de regroupement familial n’est pas discriminatoire. C’est le sens d’un arrêt rendu par la CEDH mardi 29 septembre, douchant les espoirs des milliers de familles concernées.Dans cette affaire, des familles congolaises se battent depuis des années pour que la Caisse d’allocations familiales (CAF) prenne en compte tous leurs enfants dans le calcul de leurs prestations. Elles accusaient la France de discrimination et d’atteinte à la vie familiale. D’après les juges européens, les requérants ont certes subi une différence de traitement par rapport à des familles françaises. Cependant cette différence « n’est pas exclusivement fondée sur la nationalité, les requérants s’étant vu refuser les allocations familiales en raison du caractère irrégulier de l’entrée en France de leurs enfants, conséquence d’un comportement volontaire contraire à la loi », ont-ils tranché, dans une décision définitive.Le fait de réserver les allocations familiales aux enfants nés en France ou venus sur le territoire par le biais du regroupement familial repose sur une « justification objective et raisonnable », a encore estimé la Cour, qui a déclaré à l’unanimité les requêtes irrecevables.Cette situation concernerait 9 000 enfants étrangers en FranceL’avocate de l’une des familles déboutées, Me Hélène Gacon, a déploré une « décision très sévère et très inquiétante ». Ses clients, un couple de Congolais résidant dans la banlieue de Rennes, ont quatre enfants, mais seuls les deux plus jeunes, nés en France, sont « reconnus » par la CAF. Les deux aînés, nés en République démocratique du Congo et arrivés en France en 2002, ne sont pas pris en considération car ils n’ont pas rejoint leurs parents selon la procédure de regroupement familial.Saisie de cas similaires, la Cour de cassation avait donné raison en 2004 aux familles étrangères avant d’opérer un changement de jurisprudence en 2011. C’est ce revirement que les familles concernées contestaient devant la CEDH.Selon l’économiste Antoine Math, de l’Institut de recherches économiques et sociales (IRES), ce problème concernerait au maximum 9 000 enfants étrangers en France. Les ressortissants de pays liés à l’Union européenne par un accord d’association (notamment les Algériens, Marocains, Tunisiens et Turcs) ne sont pas concernés par ces restrictions, la Cour de cassation ayant jugé en 2013 qu’en vertu de ces accords ils devaient bénéficier des mêmes prestations familiales que les Français.Les autres nationalités – par exemple des Chinois, Haïtiens, Colombiens, Vietnamiens, Comoriens… – ne bénéficient pas d’un tel accord et peuvent donc tomber dans le cas où leurs enfants sont ignorés par les CAF. Il s’agit souvent de familles entrées de manière irrégulière sur le territoire et qui ont ensuite été régularisées. 08.10.2015 à 16h35 Un ancien détenu non fumeur de la prison de Coutances, dans la Manche, a fait condamner l’Etat pour atteinte à la dignité humaine après avoir partagé des cellules avec des codétenus fumeurs.Entre décembre 2013 et avril 2014, l’homme avait occupé des cellules de 20 à 21 m2, avec quatre à six codétenus, « dont il n’est pas contesté que certains étaient fumeurs », selon les mots du jugement du tribunal administratif de Caen, rendu le 24 septembre.« Atteinte caractérisée à la dignité humaine »Le tribunal, qui a par ailleurs fait valoir qu’il est « constant » que les cellules « ne disposent que d’une fenêtre de petite dimension », souligne donc :« [Le plaignant] est fondé à soutenir qu’il a subi une promiscuité certaine et que, lui-même étant non fumeur, son incarcération ne s’est pas déroulée dans des conditions de salubrité requises. »« Les conditions de détention subies par le requérant portent une atteinte suffisamment caractérisée à la dignité humaine et révèlent l’existence d’une faute de nature à engager la responsabilité de la puissance publique », conclut le tribunal. L’Etat a été condamné à verser 1 200 euros au plaignant, qui réclamait 6 050 euros.En France, le tabac est autorisé en prison dans les cours de promenade et dans les cellules, uniquement si tous les occupants sont fumeurs. Mais au Royaume-Uni, où 80 % des détenus sont fumeurs, la cigarette sera bientôt interdite, à la suite de la requête d’un détenu qui se plaignait des conséquences pour sa santé. Une mesure déjà appliquée au Canada, en Nouvelle-Zélande et en Australie. Margherita Nasi Attention aux insultes entre collègues ! Elles peuvent désormais vous valoir un avertissement, même si c’est hors du temps et lieu de travail que volent les injures. En effet, d’après l’arrêt du 16 septembre 2015 de la Cour de cassation, proférer des insultes et menaces visant l’attitude et les compétences d’un autre salarié de l’entreprise devant plusieurs membres du personnel justifie un avertissement. Même si l’altercation se produit en dehors de l’entreprise.L’arrêt est l’aboutissement d’une querelle qui remonte au 9 février 2011. Ce jour-là, dans l’enceinte de l’Evian Resort, l’ambiance est tendue. Un salarié employé de l’hôtel de luxe, s’en prend à un collègue de travail M. Sihad, qu’il insulte devant d’autres membres du personnel : « Ne commence pas à reprendre du poil de la bête… Tu t’étais calmé et je t’ai à l’œil… Tu nous as déjà mis le bordel avec les Arabes et les Comoriens, crois bien que je ne vais pas te laisser faire. Baisse les yeux ou je t’emplâtre… Tu es un incompétent irresponsable… J’aurai ta peau ! ».Vie personnelle ?La scène se déroule devant d’autres membres du personnel, que M. Roger prend à témoin en partant : « Tu peux te plaindre à B… et prendre M. C… pour témoin, rien à foutre ». Indigné par les injures à caractère raciste et les menaces, M. Sihad est choqué.Quatre jours plus tard, le 13 février, M. Roger reçoit un avertissement de son employeur. Convaincu d’être dans son bon droit puisque l’altercation s’est produite hors du temps et du lieu de travail, M. Roger saisit la justice pour obtenir l’annulation de l’avertissement et réclame le paiement de dommages et intérêts en réparation de son préjudice moral.En principe, un motif tiré de la vie personnelle du salarié ne peut en effet pas justifier d’une sanction disciplinaire, sauf s’il constitue un manquement de l’intéressé à une obligation découlant de son contrat de travail. Mais s’agit-il là vraiment de vie personnelle ?Menaces visant les compétencesPas pour la Cour de cassation : ce comportement se rattache à la vie professionnelle de l’entreprise. La plus haute instance judiciaire française approuve donc la décision de la cour d’appel, qui déboute la demande de M. Roger. D’après l’arrêt du 16 septembre 2015, proférer des insultes et menaces visant l’attitude et les compétences d’un autre salarié de l’entreprise lors d’une altercation sur la voie publique devant plusieurs membres du personnel justifie donc un avertissement.Si « l’agression verbale litigieuse s’est déroulée sur la voie publique et en dehors des heures de travail de M. Roger…, il n’en demeure pas moins que les insultes et menaces proférées avaient un lien direct avec le travail du salarié dans la mesure où elles visaient le comportement et les compétences de M. Sihad… employé de la SA Evian Royal Resort, au sein de l’entreprise », lit-on dans la décision de la Cour de cassation.Margherita NasiJournaliste au Monde Gaëlle Picut « Durant sa campagne de 2012, François Hollande a eu une très bonne idée. Pour les TPE-PME, il avait parlé d’exonérer de charges sociales un senior en échange de l’embauche d’un jeune en contrat à durée indéterminée [CDI]. En gros, le montant de ces charges correspond au coût d’un jeune. Cela effaçait vraiment la prise de risque pour le chef d’entreprise. Et pour l’Etat, cela ne coûtait pas très cher puisque le jeune allait consommer, sortir des rangs des chômeurs, etc. C’était également une bonne chose de mettre en place une mesure à destination des TPE-PME car un important gisement d’emplois se trouve dans ces entreprises. Mais lorsque la loi est passée, la mesure a été vidée de son contenu », estime Julien Leclercq, à la tête de Com’Presse, une PME de 48 personnes et auteur de Journal d’un salaud de patron (Fayard, 2015) dans lequel il raconte son quotidien de « petit » patron et ses efforts pour développer son activité et l’emploi.Petit rappel : le contrat de génération est un dispositif lancé en 2013 par le gouvernement visant à favoriser le maintien en emploi des seniors, l’insertion durable de jeunes dans l’emploi ainsi que la transmission de compétences. Un concept en phase avec l’anticipation des départs estimés à 600 000 par an et des arrivées sur le marché de l’emploi (700 000 par an).La loi du 1er mars 2013 a instauré une aide financière de 4 000 euros par an (pendant trois ans) à destination des petites et moyennes entreprises, pour l’embauche d’un jeune de moins de 26 ans, en CDI à temps complet (ou au minimum à 80 %) à la condition de garder un salarié âgé de 57 ans ou plus.Le contrat de génération impose, en outre, aux entreprises de taille intermédiaire (entre 50 et 300 salariés) de signer des accords collectifs sur l’emploi des seniors et des jeunes ou à défaut un plan d’action, sous peine de sanction financière. Enfin, un tutorat entre le nouvel arrivant et le senior doit être mis en place (un volet plus difficile à contrôler d’ailleurs).Le taux de chômage a continué d’augmenterMais le bilan, deux ans et demi après, reste maigre. Seuls 51 000 contrats ont été signés selon les données publiées par le ministère du travail à l’occasion de la Semaine « contrat de génération » qui a eu lieu du 28 septembre au 2 octobre, alors qu’un objectif de 75 000 par an, soit 500 000 en cinq ans, avait été fixé.Par ailleurs, le taux de chômage des jeunes a continué d’augmenter (23,4 % au 2e trimestre 2015 versus 22,8 % au 2e trimestre 2012). Le gouvernement a essayé à plusieurs reprises de modifier le dispositif pour le relancer.Par exemple, depuis septembre 2014, en cas de double recrutement d’un jeune et d’un senior, l’aide est portée à 8 000 euros par an. Mais les résultats restent peu significatifs. Par ailleurs, parmi ces contrats signés, un certain nombre d’entre eux ne répond pas vraiment à la problématique initiale. En effet, selon une étude de la Dares (ministère du travail) publiée en mars, seuls 22 % des jeunes qui ont bénéficié d’un contrat de génération étaient au chômage, la majorité d’entre eux étaient déjà dans l’entreprise (en CDD, en contrat d’apprentissage ou de professionnalisation).Difficile dans ces conditions de savoir parmi ces 51 000 contrats signés ceux qui ont vraiment été déclenchés par le contrat de génération et ceux où l’aide financière a constitué une aubaine pour les entreprises en mesure de présenter dans leur dossier de demande un profil senior en regard de celui du jeune qui aurait été de toute manière gardé ou embauché. « On subventionne des emplois qui auraient été créés », a indiqué Eric Heyer, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) à l’AFP.Réflexion relancée sur la gestion des âges« Au moment où la loi est passée, j’étais moi-même en train de réfléchir à recruter un jeune. Mais ce n’est pas l’aide de 4 000 euros qui a influencé ma décision finale, confirme Julien Leclerq. En effet, un tel montant ne diminue quasiment en rien la prise de risque financier et juridique que représente une embauche en CDI d’un jeune en ces temps d’incertitude économique ».« L’échec de cette mesure était couru d’avance. Face à la problématique de création d’emplois, on se retrouve face à des mesures soit méconnues - toutes les TPE-PME n’ont pas de DRH -, soit trop faibles », explique-t-il.En revanche, un certain nombre de chefs d’entreprise reconnaissent publiquement que le dispositif a eu le mérite de (re) lancer la réflexion autour de la gestion des âges, de la transmission des compétences et des conditions de travail des seniors.Tel était notamment le message des dirigeants des deux entreprises, Convers Télémarketing et MANE, lauréates du Trophée « Contrat de génération » qui leur ont été décerné le 29 septembre. C’est également celui du gouvernement qui estime que « qualitativement, on a de bonnes retombées » grâce aux 31 accords de branches (soit 3,2 millions de salariés couverts) et aux 14 900 accords d’entreprises (8,8 millions) comptabilisés depuis le lancement du dispositif.Gaëlle PicutJournaliste au Monde 08.10.2015 à 12h08 « Les retours sont toujours durs, c’est comme ça », mais « ceux qui n’ont pas besoin de protection doivent quitter l’Europe », a insisté le ministre allemand de l’intérieur, Thomas de Maizière, jeudi 8 octobre. Une manière de mettre une nouvelle fois dos à dos migrants économiques et réfugiés politiques. Lors d’une réunion avec leurs homologues de l’Union européenne à Luxembourg, plusieurs ministres ont ainsi exprimé leur souhait de voir l’UE muscler sa politique de retours des migrants en situation illégale.La Commission européenne a présenté un plan d’action aux États membres sur la façon d’améliorer les politiques de retour, et les ministres de l’intérieur devraient adopter un texte promettant « d’en faire plus ». « Des taux de retour plus élevés devraient dissuader l’immigration clandestine », estiment-ils dans ce texte.« Nous pouvons accepter et soutenir les gens qui ont besoin d’une protection, seulement si ceux qui n’en ont pas besoin ne viennent pas ou sont renvoyés rapidement », a expliqué Thomas de Maizière. Même son de cloche côté britannique : « Il faut casser le lien entre le fait de faire ce voyage dangereux vers l’Europe et pouvoir rester en Europe », a plaidé la ministre de l’intérieur, Theresa May. « C’est la raison pour laquelle la Grande-Bretagne a toujours argué qu’il faut renvoyer les migrants dans leur pays d’origine, c’est la raison pour laquelle il faut réprimer ceux qui abusent de notre système d’asile », a-t-elle martelé.Coopération avec les pays d’origineAlors que Berlin devrait accueillir au moins 800 000 demandeurs d’asile cette année, le gouvernement britannique conservateur a toujours adopté une ligne très dure sur l’immigration, et ne participe pas à la répartition au sein de l’UE de réfugiés arrivés en Grèce et en Italie. Londres a en revanche promis d’accueillir dans les années à venir 20 000 réfugiés syriens provenant directement des camps de l’ONU dans des pays voisins de la Syrie.Le ministre luxembourgeois de l’intérieur, Jean Asselborn, a estimé qu’il fallait « tout faire dans les prochaines semaines et prochains mois (…) pour qu’on puisse concrétiser les retours », alors qu’aujourd’hui, seuls 40 % des ordres de quitter le territoire intimés à des clandestins en Europe sont effectivement suivis d’effet.Il a rappelé que les 28 chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE tenteraient d’améliorer la coopération sur ce sujet avec les pays africains d’où les migrants économiques sont en grande partie originaires, lors d’un sommet à Malte en novembre.Lire aussi :Hollande et Merkel appellent à « plus d’Europe » face à la crise des migrants 08.10.2015 à 09h02 • Mis à jour le08.10.2015 à 10h24 | Adrien de Tricornot Une manifestation place de la République à Paris et des rassemblements en province doivent marquer le coup d’envoi, jeudi 8 octobre, de la mobilisation du monde de l’enseignement supérieur et de la recherche contre le manque de moyens. Une mobilisation interprofessionnelle, au mot d’ordre de : « Contre les politiques d’austérité du gouvernement, manifestons-nous ! » est portée par les syndicats CGT, Snesup-FSU, Solidaires et Unef, ainsi que par l’organisation lycéenne UNL. Vendredi 16 octobre, l’ensemble des syndicats appellent à une manifestation parisienne, de l’université de Jussieu au ministère de l’économie et des finances, à Bercy, avec le collectif « Sciences en Marche ».Le projet de budget 2016 prévoit une hausse de 165 millions d’euros des crédits à l’enseignement supérieur et à la recherche, après une baisse de 100 millions d’euros l’an dernier. Un millier de nouveaux emplois sont inscrits au budget, comme les années précédentes. De 2013 à 2015, 3 000 postes ont déjà été créés. Mais les universités, faute de moyens, en ont aussi supprimés. Si bien qu’au total seuls 1 500 à 2 000 emplois nouveaux sont réellement apparus. Or, en trois ans, 125 000 nouveaux étudiants se sont inscrits à l’université. La rentrée est donc très tendue comme le montre, en images, le blog Ma salle de cours va craquer.Lire aussi :« Ma salle de cours va craquer », le Tumblr qui dénonce la surpopulation à l’universitéLe geste budgétaire du gouvernement pour 2016 est perçu comme très insuffisant par les syndicats des enseignants, des personnels et des étudiants. Ces derniers demandaient entre 300 millions et 500 millions d’euros de plus dans le budget 2016 juste pour assurer un fonctionnement correct de l’enseignement supérieur l’an prochain, sans compter de nouveaux investissements ou un effort en faveur de la recherche publique, dont le budget va rester stable selon le projet de loi de finances 2016.« La hausse dans le budget 2016, je la prends comme un apéritif »Thierry Mandon, secrétaire d’Etat à l’enseignement supérieur et à la recherche, ne cache pas non plus que ce budget n’est pas encore à la hauteur de ses ambitions et des nécessités pour le supérieur. « La hausse de 165 millions d’euros dans le budget 2016, je la prends comme un apéritif », a-t-il déclaré lors du colloque « Quel enseignement supérieur pour la France en 2020 ? », mardi 6 octobre à l’université Paris Dauphine. « Consacrer un milliard d’euros en plus au supérieur est un choix politique mais la France en a les moyens », a-t-il ajouté.Politiquement, la discussion se poursuivra au Parlement à l’automne, lors du débat sur la Stratégie nationale pour l’enseignement supérieur (StraNES), qui prévoit une hausse des effectifs étudiants de 2,5 à 3 millions d’ici à cinq ans et l’obtention d’un diplôme du supérieur par 60 % d’une classe d’âge en 2025 (44 % actuellement).Lire aussi :Quarante propositions pour démocratiser l’accès à l’enseignement supérieurLes syndicats étudiants Unef et la Fage ont également été déçus que François Hollande, venu jeudi 1er octobre célébrer les 60 ans des Centres régionaux des œuvres universitaires (CROUS) à Paris, ait présenté un plan pour la vie étudiante en 35 points sans annoncer de moyens supplémentaires, notamment pour les bourses. Celles-ci ont été revalorisées et étendues en 2013. Mais les organisations étudiantes demandent au gouvernement d’aller plus loin.Lire aussi :Un Plan pour la vie étudiante destiné à améliorer le quotidien, mais sans grands moyensAdrien de TricornotJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Simon Auffret La réaction de Christiane Taubira aura été immédiate. Le mardi 6 octobre, lendemain de la fusillade au cours de laquelle un policier de 36 ans a été grièvement blessé à l’Ile-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) par un détenu qui n’avait pas réintégré sa prison à l’issue d’une permission, la garde des sceaux a annoncé aux députés sa volonté « d’améliorer » les textes de loi sur les permissions de sortir de prison, « notamment en imposant une escorte à certains détenus ».Lire aussi :Christiane Taubira veut réformer les sorties de détenusLe tireur impliqué dans la fusillade, tué lors de l’échange de coups de feu, n’avait pas réintégré la prison de Réau (Seine-et-Marne) à la suite d’une permission de sortir accordée le 27 mai. Il devait, lors de cette sortie de quelques heures, se rendre à la mairie pour obtenir des documents nécessaires à une succession, peu après le décès de son père. Multirécidiviste, le jeune homme de 24 ans venait, au moment de la fusillade, de braquer un entrepôt de bijoux, situé à Saint-Ouen.Le député (Les Républicains) Eric Ciotti s’est « indigné », dans un communiqué, de la permission accordée au détenu en se demandant comment il était possible d’« envisager, de manière consciente et responsable d’accorder une mise en liberté temporaire à un multirécidiviste ». Le secrétaire général adjoint du syndicat Unité SGP Police-FO, Nicolas Comte, a, lui aussi, posé cette question sur le plateau d’RMC, le mardi 6 octobre.Tous deux remettent en cause la procédure d’autorisation de la permission de sortir. Le premier ministre, Manuel Valls, a reconnu la nécessité de « revoir la législation » sur la question, donnant ainsi son aval à la réflexion engagée par la garde des sceaux.Qu’est ce qu’une permission de sortir ?Il s’agit la possibilité, pour une personne condamnée et purgeant une peine de prison ferme, de « s’absenter d’un établissement pénitentiaire pendant une période de temps déterminée ». Les motifs de cette sortie sont multiples : présentation à un employeur ou à un examen dans un objectif de réinsertion, membre de la famille proche gravement malade ou décédé…De nombreux détenus ne sont cependant pas autorisés à formuler une telle demande de permission de sortir. C’est le cas des personnes condamnées à la réclusion criminelle à perpétuité n’étant pas impliquées dans une procédure de libération conditionnelle. De plus, une expertise psychiatrique est demandée avant tout accord de sortie pour les auteurs de crimes, d’atteintes volontaires à la vie, ou de délits d’agressions sexuelles par exemple.Le temps de sortie accordé (la période passée en dehors de la prison est déduite de la peine attribuée) n’est pas encadré par le code de procédure pénale, et peut varier de quelques heures – comme pour le tireur de l’Ile-Saint-Denis – à plusieurs jours, lors, par exemple, d’un dispositif de maintien des liens familiaux.Qui décide d’accorder une permission ?Eric Ciotti a dénoncé, à la suite de la fusillade de lundi, les décisions prises « dans le secret d’un cabinet de juge d’application des peines ». C’est bien le magistrat du tribunal de grande instance qui décide de l’attribution des permissions, mais il ne le fait jamais seul. Il est accompagné dans cette mission par la commission de l’application des peines (CAP), qu’il préside, constituée d’un représentant du procureur de la république, ainsi que du directeur de l’établissement pénitentiaire, de travailleurs sociaux et de surveillants pénitentiaires.Le SPIP (Service pénitentiaire d’insertion et de probation) donne également son avis à travers cette commission. Son directeur peut, dans certaines situations, prendre la décision d’une autorisation de permission. Le temps de sortie accordé est défini par le juge d’application des peines (JAP).Quelle est l’évolution du nombre de permissions ?Régulièrement taxée de laxisme quant à sa politique pénale, notamment concernant la baisse de la population carcérale en France, l’orientation choisie par Christiane Taubira n’a pas changé en profondeur les statistiques des permissions de sortir.Leur nombre est même en baisse : en 2014, 48 481 permissions ont été accordées, soit près de 14 000 de moins qu’en 2009, sous la tutelle de Michèle Alliot-Marie, alors garde des sceaux.Parallèlement, le taux d’évasion lors d’une sortie reste faible – 0,5 % en moyenne depuis 2007 – et est resté sous la barre des 300 évasions en 2013. #container_14442948318{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14442948318{ height:500px; } #container_14442948318 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14442948318 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; 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margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre d'évasions suite à une permission de sortirSource : Statistiques des permissions de sortir (DAP-PMJ5)(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14442953512", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:true, type: "areaspline", spacingBottom: 10 }, colors:["#ffc832","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2007","2008","2013","2011","2012","2009","2010"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre d'évasions", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 248 ], [ "", 217 ], [ "", 295 ], [ "", 339 ], [ "", 363 ], [ "", 226 ], [ "", 343 ] ], "type": "column", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: -1, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; 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margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Taux d'évasion suite à une permission de sortir Source : Statistiques des permissions de sortir (DAP-PMJ5)(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14442956714", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: 10, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2007","2008","2013","2011","2012","2009","2010"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "taux", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 0.4669465836 ], [ "", 0.4078870698 ], [ "", 0.5334345955 ], [ "", 0.6010531728 ], [ "", 0.6157969736 ], [ "", 0.3734734685 ], [ "", 0.5508624289 ] ], "type": "column", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; 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Un passage de témoin que les parlementaires jugent « plus difficile que prévu ». Selon le SCSI-CFDT, « policiers et gendarmes assurent toujours la majorité des transferts de détenus ».Que se passerait-il si les escortes – aujourd’hui peu fréquentes – des détenus en permission devenaient obligatoires ? « Les policiers devront jouer les nounous », répond le syndicat. Le projet ne semble « absolument pas réalisable en l’état des effectifs », selon Béatrice Brugère, secrétaire générale de FO-Magistrats, interrogée par BFMTV.Malgré un nombre de permissions en baisse, et la nécessité pour de nombreux prévenus de sortir ponctuellement de prison – notamment pour envisager une réinsertion – l’escorte systématique est loin de faire l’unanimité dans le monde judiciaire.Le député (PS) et ancien directeur de prison Joaquim Pueyo propose une solution soulevée par de nombreux magistrats et membres de l’administration pénitentiaire : « le développement de la vidéoconférence », qui pourrait éviter les sorties les plus brèves, souvent justifiées par des démarches administratives. Dans ce cas, les escortes ne seraient plus nécessaires : l’administration elle-même se déplacerait en prison.Simon AuffretJournaliste au Monde Pascale Robert-Diard « Morale civique », « éthique », « vertu », « courage ». Ils sont beaux, ils sonnent haut, ils font du bien au public et au-delà d’eux, à l’opinion tout entière, ces mots prononcés par les procureurs de la République Patrice Amar et Ulrika Weiss dans leur réquisitoire au procès de Claude Guéant et de ses co-prévenus. Mais ils font mal – et c’est leur but – aux cinq anciens préfets de la République, jugés pour « détournement de fonds publics », « complicité » et « recel » de ce délit devant le tribunal correctionnel de Paris.La morale, l’éthique, la vertu et le courage sont justement ce qui, selon l’accusation, a fait défaut à ces hauts fonctionnaires dans l’affaire dite des primes en liquide de la police. Un manquement qui s’est traduit, mercredi 7 octobre, par de sévères réquisitions. Une peine de trente mois d’emprisonnement avec sursis, 75 000 euros d’amende et cinq ans d’interdiction des droits civiques et civils, a été demandée contre l’ex-directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy au ministère de l’intérieur. Claude Guéant a eu, selon le parquet, « le rôle premier, moteur » dans ce détournement d’argent public en puisant 10 000 euros chaque mois entre 2002 et 2004, dans les fonds d’enquête et de surveillance (FES) de la police pour les répartir entre certains membres de son cabinet comme compléments de rémunération non déclarés, lui-même en gardant la plus grande part pour son usage personnel.Lire aussi :Procès des primes de la police : Claude Guéant, seul, dans la figure du méchantDix mois avec sursis ont été requis contre l’ancien directeur général de la police nationale (DGPN), Michel Gaudin, auquel il est reproché d’avoir accepté l’ordre que lui donnait Claude Guéant, alors qu’il avait conscience de l’usage inapproprié qui serait fait de ces fonds, normalement destinés à rémunérer des informateurs de la police. Si le procureur a nuancé la sévérité de son appréciation à l’encontre de l’ancien préfet de police – l’audience, a-t-il dit, lui a apporté la conviction que Michel Gaudin « n’est en rien à l’origine de cette initiative et qu’il la désapprouve » – il retient toutefois une « culpabilité par faiblesse ». « Le motif de son action, ce n’est pas l’obéissance, c’est la crainte. La vertu, c’est de savoir dire “non” aux ordres », a observé Patrice Amar en citant la phrase fameuse du héros de Melville, Bartleby : « Je préfère ne pas » (« I would prefer not to »). À l’adresse du tribunal, il a conclu : « Je vous demande de remettre la vertu au goût du jour. »« C’est surréaliste ! »Sa collègue du parquet, Ulrika Weiss, s’est montrée tout aussi tranchante à l’encontre des trois autres anciens membres du cabinet, Daniel Canepa, Michel Camus et Gérard Moisselin. Par leurs fonctions et leurs carrières, a-t-elle affirmé, ils ne pouvaient ignorer que depuis la réforme engagée à la fin 2001 par le gouvernement de Lionel Jospin, les versements de primes en liquide étaient prohibés et remplacés par des indemnités de sujétion particulière, dûment déclarées et fiscalisées. Elle a requis contre chacun d’entre eux des jours-amendes de 18 000 à 42 000 euros, à proportion des sommes perçues.Mais c’est à Claude Guéant que la procureure a réservé, elle aussi, la partie la plus dure de son réquisitoire. Reprenant l’un des arguments de sa défense, selon lequel une partie de ces fonds a bien été consacrée à des missions de renseignement policier, notamment dans la traque d’Yvan Colonna après l’assassinat du préfet Claude Erignac à Ajaccio en février 1998, Ulrika Weiss a ironisé : « On voudrait nous faire croire que le directeur de cabinet du ministre de l’intérieur rencontrait des informateurs dans des églises et qu’il a eu besoin de payer en espèces un billet d’avion pour le Venezuela, afin de vérifier si Yvan Colonna y était réfugié, alors que tous les services de police étaient mobilisés pour le retrouver ? Et pour y faire quoi ? Le suivre ? L’arrêter ? Peut-on un instant imaginer la scène ? C’est surréaliste ! Yvan Colonna n’a pas été arrêté au Venezuela, mais en Corse. Et pas par le directeur de cabinet du ministre, mais par les forces spéciales de la police ! » « Démagogie »Toute à sa volonté d’accabler les prévenus, la procureure a ensuite dressé un parallèle entre le montant des sommes qu’ils ont perçues et la modestie des salaires des gardiens de la paix. L’effet recherché était trop facile pour être pleinement convaincant. Il a permis aux avocats de la défense de dénoncer dans leurs plaidoiries la « démagogie » de ce réquisitoire à deux voix. « Vous n’êtes pas là pour porter une appréciation morale mais pour dire le droit » a lancé Me Philippe Dehapiot, le conseil de Michel Gaudin, en pointant le « flou » du décret qui depuis 1926, régit les FES.« Pourquoi a-t-on choisi de ne poursuivre que les membres du cabinet Sarkozy ? » s’est interrogé Me Philippe Bouchez El Ghozi, qui assure avec Me Jean-Yves Dupeux, la défense de Claude Guéant. Reprenant à son compte la thèse de son client selon laquelle cette affaire est un règlement de comptes politique, il a observé que les fonds d’enquête de la police avaient été utilisés jusqu’en 2001 comme complément de rémunération pour les collaborateurs du cabinet du ministre socialiste de l’intérieur, Daniel Vaillant.De tous les prévenus appelés à s’exprimer à la fin des débats, seul Claude Guéant s’est levé. « J’ai été ulcéré, profondément blessé de l’appréciation selon laquelle je me serais servi au lieu de servir. C’est l’exact contraire de ce qu’a été ma vie », a -t-il déclaré. Il y avait dans sa voix autant d’émotion que de rage face à des magistrats du parquet, dont la dureté résonnait comme une revanche tardive à l’égard de ceux qui ont perdu le pouvoir de les dominer.Le jugement a été mis en délibéré au vendredi 13 novembre.Pascale Robert-DiardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.10.2015 à 20h49 Un détenu de Fresnes, qui s’était évadé il y a un mois à son arrivée au CHU du Kremlin-Bicêtre, dans le Val-de-Marne, a été interpellé à Marseille, a-t-on appris mercredi 7 octobre. Deux autres suspects, « soupçonnés de l’avoir aidé à s’échapper », ont également été arrêtés et placés en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire marseillaise.Le prisonnier, « un jeune majeur », purgeait deux peines de trois et six mois pour « vols aggravés ». Il faisait également l’objet d’une détention provisoire pour « tentative de meurtre », avait indiqué le parquet de Créteil.Transféré à Fresnes pour bénéficier de soins psychiatriques, il s’était « auto-mutilé », selon le directeur de la prison, Stéphane Scotto. Après examen médical, il avait été jugé nécessaire de le conduire aux urgences, le 11 septembre.Les surveillants pris à partieAlors qu’ils s’apprêtaient à descendre le détenu du véhicule, trois surveillants pénitentiaires avaient été pris à partie par deux agresseurs, l’un armé, l’autre muni d’une bombe lacrymogène. Profitant des émanations de gaz, le détenu était alors parvenu à prendre la fuite à pied avec ses deux complices. Un agent pénitentiaire avait été légèrement blessé à la cheville, un autre avait été la cible d’un tir mais n’avait pas été touché.Le jeune homme avait déjà tenté de s’évader lors d’un examen à l’unité hospitalière de Villejuif en essayant d’escalader un mur, avait précisé M. Scotto. Jade Grandin de l'Eprevier Dans un silence religieux, une centaine de collaborateurs de BNP Paribas ont écouté, mardi 6 octobre, des représentants du catholicisme, de l’islam, du protestantisme et du judaïsme échanger sur la place du fait religieux dans l’entreprise, à l’occasion de la « semaine de la diversité » organisée par la banque. « Dans une période où le fait religieux s’affirme, l’attitude réservée et prudente qui caractérise généralement le banquier risque de mener au déni » sur la place de ces questions dans le monde professionnel, a signalé en guise d’introduction Michel Konczaty, directeur général adjoint. Comme l’a laissé échapper la directrice de la diversité Barbara Levéel, le pardon ou plutôt le droit à l’erreur, « on y a beaucoup réfléchi chez BNP », en référence aux mésaventures américaines de la banque.Lire aussi :BNP Paribas, première banque française à s’engager contre l’homophobieD’après les chiffres de l’Institut Randstad et de l’Observatoire du fait religieux en entreprise (OFRE), 50 % des managers ont été confrontés au fait religieux en France en 2015. Le premier motif concerne les demandes d’absence pour fêtes religieuses (19 %), puis le port ostentatoire de signes religieux (17 % contre 10 % l’an dernier). Marie-Hélène Zorn, responsable des pratiques sociales et réglementaires France chez BNP, a récemment vu poindre des questions plus compliquées autour des rapports homme-femme, avec « certains hommes qui refusent de serrer la main à une femme ».« Aberrant », pour Anouar Kbibech, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM). Les intervenants se sont accordés sur un point : le leadership religieux doit être un meilleur relais pour expliquer les signes religieux. Interpellé par une collaboratrice de la banque sur « le voile comme soumission au sexe opposé », Anouar Kbibech a rappelé qu’il s’agissait d’une « soumission à dieu » et d’un « cheminement spirituel personnel à ne pas interpréter comme une agression par rapport à soi ». Il a également précisé que le CFCM déconseillait aux femmes de porter le voile si cela menaçait leur emploi et leur insertion dans l’entreprise. « Religion la moins complexée, avec les signes les plus visibles […], l’islam se retrouve souvent dans l’œil du cyclone […], mais peut aussi aider les autres religions à adopter la même attitude décomplexée », a-t-il souligné.Rappeler le cadre législatif« Avant, on s’autocensurait sur les propos d’appartenance religieuse », a expliqué Thierry-Marie Courau, doyen de la faculté de théologie de l’Institut catholique de Paris. La fin de cette époque laisse beaucoup de managers dans l’embarras. Parmi les cadres interrogés par Randstad et l’OFRE, plus de 80 % trouvent légitime une autorisation d’absence mais 78 % trouvent non admissible le refus d’une tâche pour motif religieux (90 % en 2014).En écho à la multiplication des demandes de managers à ce sujet, Marie-Hélène Zorn a rappelé le cadre législatif : c’est la République, et non la société, qui est laïque. « Sont tenus à la laïcité les fonctionnaires et les agents du service public. » Pour les entreprises privées, le principe est celui de la liberté de religion : « Croire, ne pas croire, dévoiler ses croyances, extérioriser les signes religieux. » Toutefois, « il peut y avoir des subtilités lorsqu’elles gèrent une mission d’intérêt général, avec une déontologie très forte… comme les banques ». Il est alors possible « d’apporter des restrictions au cas par cas, justifiées, proportionnées et légitimées par un impératif professionnel ».Bref, pour les managers, pas de solutions mais des pistes à explorer pour « aborder le dialogue avec plus de sérénité » : écouter l’autre pour lui offrir de la reconnaissance même si l’on n’est pas d’accord. Laisser la place aux jeunes aussi. « La société française est obligée de bouger sinon elle se déchirera. L’extrême droite instrumentalise la laïcité pour faire exploser l’islam », a mis en garde Delphine Horvilleur, rabbin et journaliste.Jade Grandin de l'Eprevier 07.10.2015 à 15h16 • Mis à jour le07.10.2015 à 18h25 | Luc Leroux (Marseille, correspondant) Nordine Achouri, un Marseillais de 33 ans soupçonné de diriger le trafic de stupéfiants de la Tour K, l’un des plus juteux de la cité de La Castellane, à Marseille, a été condamné, mercredi 7 octobre, à huit ans de prison. Sur les 28 prévenus impliqués dans le trafic de cannabis qui existe dans cette cité, 27 ont été condamnés et une personne, une « nourrice » présumée – personne qui conserve drogues, armes ou argent – a été relaxée.Dans ce dossier emblématique du néobandistime de cité, vingt-cinq coprévenus se sont vus infliger des peines allant de dix mois de prison avec sursis jusqu’à six ans pour le « lieutenant » de Nordine Achouri et pour deux des « contremaîtres » de ce réseau présenté par l’accusation comme une « véritable entreprise de l’économie souterraine ».Dans son réquisitoire, la procureure Isabelle Candau avait brossé le tableau de La Castellane, « une cité gangrenée par le trafic de stupéfiants, un gâteau qui attire la convoitise », rappelant que « les règlements de comptes s’y succèdent ».Entre 50 000 et 80 000 euros par jourSur la base des sommes saisies lors du démantèlement de ce trafic en juin 2013 – 1,3 million d’euros retrouvés chez plusieurs « nourrices » –, les enquêteurs avaient estimé le chiffre d’affaires quotidien du trafic de la Tour K entre 50 000 et 80 000 euros par jour, soit 23 millions sur un an. « On est là sur la mise en place de quelque chose qui remplace l’économie réelle », avait estimé la procureure selon laquelle les sociétés de l’économie réelle en capacité de faire un tel chiffre d’affaires sont très peu nombreuses. « Alors arrêtons d’expliquer que les prévenus n’ont pas la carrure du milieu du banditisme traditionnel, que c’est un petit trafic local. »Nordine Achouri s’est toujours défendu d’être le dirigeant de cette PME dont la résine et l’herbe de cannabis seraient l’or noir. « Il n’a jamais eu de produit, d’argent entre les mains. Son nom ne figurait pas sur les comptabilités saisies », a commenté Me Philippe Vouland, l’un de ses défenseurs, à l’issue du jugement. Se disant victime de sa réputation, Nordine Achouri s’est décrit comme « un affairiste, l’actionnaire imaginaire d’une société de conseil en immobilier » et « un poly addict au cannabis, à l’alcool, au tabac, au jeu et au sexe ».Propriétaire d’un terrain, d’un snack, d’un cabaret, d’un cheval, celui qui assure qu’une blessure a mis un terme à une carrière prometteuse de footballeur, flambait dans les casinos, descendait dans les hôtels, souvent des cinq étoiles. L’enquête a chiffré à 27 000 euros ses pertes au grand casino de Monaco en seulement six mois. « La seule entreprise dans laquelle Nordine Achouri s’implique et en tire bénéfice, avait expliqué la procureure, c’est la cité de La Castellane qui rapporte beaucoup d’argent. Le chef n’est pas celui qui met les mains dans le cambouis. Tout est fait pour qu’il disparaisse des radars. »« Une poule aux œufs d’or »Toujours vêtu d’une chemise blanche impeccablement repassée – ce qui tranche avec les tenues de sport de ses coprévenus – Nordine Achouri s’est voulu l’avocat des cités marseillaises. « Ce qui importe c’est la jeunesse et d’éradiquer ce fléau » de la drogue, a-t-il lancé au tribunal. A la Castellane, a-t-il prétendu, « tous les jeunes sont discriminés à l’emploi et pour les plus vieux au logement ». Le jeune homme avait fait l’objet d’une tentative de meurtre en avril 2013, vraisemblablement commise par les membres d’un réseau concurrent de La Castellane.Lire le reportage :« Tu dis que t’es de La Castellane, t’es cramé »Guetteurs, revendeurs, nourrices gardant à leur domicile argent, armes et stupéfiants, personnels assurant la sécurité des transactions… le procès a passé en revue l’ensemble des « métiers » de cette entreprise comparée par l’accusation à « une poule aux œufs d’or ». Dans le box des prévenus, la peur a empêché les uns et les autres de s’expliquer en détail comme ils l’avaient fait durant leur garde à vue. Si le tribunal sanctionne sévèrement les rôles principaux de ce réseau, il s’est montré, à l’égard de ses petites mains, plus clément que ne l’avait réclamé la procureure. Trois prévenus libres devront retourner en détention. « Les sanctions sont somme toute classiques pour un trafic de stupéfiants de cette ampleur, a estimé Me Hakim Ikhlef, avocat du lieutenant de Nordine Achouri. Le tribunal n’a pas fait un exemple et c’est tant mieux qu’il n’ait pas cédé à la pression. »En juin, une vingtaine de personnes soupçonnées d’appartenir à un autre réseau de La Castellane ont été mises en examen. Le 9 février, deux bandes rivales, celle de la Tour K et celle de La Jougarelle, du nom d’une rue de la cité, s’apprêtaient à s’affronter à l’aide de Kalachnikovs. Les policiers arrivés sur les lieux étaient la cible de tirs, sans qu’aucun ne soit blessé.Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde 01.10.2015 à 15h12 • Mis à jour le01.10.2015 à 16h28 | Séverin Graveleau Ceux qui réclamaient sa suppression pure et simple en seront pour leur frais : le brevet des collèges restera le « premier examen national de la scolarité des élèves français ». La ministre de l’éducation nationale Najat Vallaud Belkacem a fortement insisté sur ce point mercredi 30 septembre, à l’occasion de la présentation de sa réforme de l’évaluation, « dernière pierre de l’édifice de la refondation de l’école » initiée en 2012 selon elle. Dès 2017, les élèves de 3e seront confrontés à un nouveau brevet, remanié tant sur la forme que sur le fond.Quatre épreuves écrites et une épreuve oralePas de révolution du côté des épreuves écrites. Celles-ci passent de 7 heures aujourd’hui à 8 heures dans la nouvelle version, réparties sur deux jours. L’entourage de la ministre évoquait il y a encore quelques jours deux nouvelles épreuves faisant la part belle à l’interdisciplinarité, dans le sillage de la réforme du collège : l’une « à dominante scientifique » regroupant les mathématiques, la biologie, etc. L’autre « à dominante littéraire » mélangeant français, histoire-géographie, enseignement moral et civique (EMC).Il n’en sera rien. Souhaitant éviter la critique d’un nouveau brevet « contre » les disciplines auxquelles les enseignants du second degré sont si attachés, le ministère a préféré garder des épreuves bien distinctes. Le premier jour, les élèves auront droit à une épreuve de français de 3 heures et une autre de 2 heures regroupant histoire-géographie et enseignement moral et civique. L’honneur de l’interdisciplinarité est sauf, estime-t-on rue de Grenelle, dans la mesure où ces deux épreuves se feront autour d’un même thème dit « fil rouge ».Le deuxième jour, les élèves plancheront pendant 2 heures sur les mathématiques, puis sur une nouvelle épreuve (1 heure) de « science expérimentales et technologie » regroupant la physique-chimie, la biologie et la technologie. Un exercice de programmation informatique y sera présent, « en lien avec les nouveaux programmes de mathématiques et de technologie ».La nouvelle épreuve orale de 15 minutes – 10 minutes d’exposé et 5 minutes d’entretien – doit permettre d’évaluer, entre autres, la qualité de l’expression orale de l’élève, sa conduite de projet, son travail en équipe et son autonomie. Ce dernier devra présenter un projet qu’il a conduit dans le cadre des nouveaux enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI), ou des parcours « d’éducation artistique et culturelle » ou encore « avenir et citoyen ».Les « compétences » plus que les « disciplines »C’est sur le nouveau système d’évaluation que le brevet des collèges version 2017 est le plus ambitieux. Le contrôle terminal compte quasiment autant qu’avant dans le calcul de la note finale de l’élève (42 %, contre 44 % aujourd’hui) : soit 300 points – 100 pour les épreuves du premier jour, 100 pour celles du second, 100 pour l’oral – sur un total de 700 points.Le contrôle continu représente donc 400 points, soit 58 % de la note finale. Mais de quel contrôle continu parle-t-on ? Celui, et là est la nouveauté, des huit champs d’apprentissage du socle commun – ce bagage que tout élève est censé posséder à la fin de sa scolarité obligatoire. Ce ne sont donc plus les disciplines en tant que telles qui sont évaluées mais bien les compétences transversales de l’élève dans ces huit champs à l’issu de la classe de 3e : « Langue française à l’oral et à l’écrit », « Langages mathématiques, scientifiques et informatiques », « Formation de la personne et du citoyen », etc.Pour ce faire, les enseignants n’utiliseront pas les bulletins trimestriels et leurs notes sur 20, mais le nouveau bilan de « maîtrise des composantes du socle » de fin de cycle – la « fiche jaune » qui apparaîtra dès la rentrée 2016 dans le livret scolaire des élèves. Chacun des huit champs d’apprentissage apportera un certain nombre de points à l’élève en fonction du niveau de maîtrise qui correspond : « insuffisante » (10 points), « fragile » (20 points), « satisfaisante » (35 points), « très bonne » (50 points).L’élève sera reçu s’il cumule 350 points sur les 700. À partir de 420 points il aura une mention « assez bien », 490 pour « bien » et 560 pour « très bien ».Une cérémonie républicaine de remise des brevetsDernière « gentillesse » pour les partisans d’un diplôme de brevet « fort » qui sanctionne la fin de la scolarité obligatoire, et vraie surprise pour les observateurs de l’école : la mise en place d’une « cérémonie républicaine de remise des brevets » pour les diplômés. Elle devrait avoir lieu en septembre, « le premier mercredi de l’année scolaire », dans le collège qu’ils auront quitté deux mois auparavant. De quoi renforcer un peu plus le rite de passage que constitue le diplôme national du brevet, et que le ministère entend, de fait, renforcer. Un examen réussi par près de 85 % des élèves aujourd’hui.Séverin GraveleauJournaliste au Monde Gaëlle Picut Le droit du travail français indique que l’indemnité de fin de contrat n’est pas due pour les jeunes effectuant des CDD (contrat à durée déterminée) pendant leurs vacances scolaires ou universitaires.Un étudiant français a récemment saisi les prud’hommes de Paris estimant qu’il s’agissait de discrimination en raison de son âge. Mais interrogée sur cette affaire, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) vient de confirmer ce jeudi 1er octobre la validité de la législation française, au nom de la différence de situation.Le Conseil constitutionnel avait déjà été saisi, en juin 2014, pour savoir si cette différence de traitement était conforme à la constitution. Dans l’affaire soumise à l’examen des Sages, un salarié avait contesté la constitutionnalité de l’article L1243-10 du code du travail, qui selon lui méconnaîtrait le principe d’égalité de traitement (entre les salariés en CDD qui poursuivent leurs études et les autres salariés). Mais le Conseil constitutionnel avait jugé cette différence de traitement fondée.Différence de situationSon raisonnement avait été le suivant : l’indemnité de fin de CDD est destinée à compenser la situation précaire dans laquelle le salarié est placé du fait de son CDD lorsqu’à l’issue de celui-ci les relations contractuelles de travail ne se poursuivent pas par un contrat à durée indéterminée.Or les Sages avaient estimé que les jeunes, à l’issue de leurs vacances, reprennent leur scolarité ou leurs études et ne sont donc pas dans la même situation que les autres salariés puisqu’ils ne sont pas des travailleurs précaires. La différence de situation justifiait donc une différence de traitement. Les limites posées concernant la prime de précarité pouvaient continuer à s’appliquer.L’arrêt de la CJUE rendu ce jeudi 1er octobre va exactement dans le même sens. Le Conseil des prud’hommes de Paris avait été saisi par un étudiant embauché par une société pendant une durée de quatre jours au cours des vacances universitaires de fin d’année 2010. À l’issue de son contrat, l’indemnité de fin de contrat (qui se serait élevée dans son cas à 23,21 euros) ne lui a pas été versée, conformément à ce que prévoit le droit français.Due pour un cumul études-emploiL’étudiant estimait qu’en lui refusant le bénéfice de l’indemnité de fin de contrat, la réglementation française le discriminait en raison de son âge. La Cour de justice européenne, interrogée sur cette affaire, a rendu son arrêt ce matin. Comme le Conseil constitutionnel, la Cour a estimé que « la situation des jeunes n’étant pas comparable à celle des travailleurs en CDD éligibles à l’indemnité de fin de contrat, le législateur français peut traiter de manière différente ces deux catégories de travailleurs sans violer le principe de non-discrimination fondée sur l’âge ».Pour information, l’indemnité de fin de contrat est en revanche due lorsque le jeune vient d’achever sa scolarité ou ses études universitaires ou lorsque l’étudiant cumule son emploi avec ses études. Cette indemnité est alors égale à 10 % de la rémunération totale brute versée au salarié (article L.1243-8 du code du travail). Son taux peut être réduit à 6 % sous certaines conditions par un accord collectif.Gaëlle PicutJournaliste au Monde Simon Piel et Elise Vincent Quatre nouveaux ressortissants français ont été ajoutés, mardi 29 septembre, sur la liste noire des Etats-Unis des « combattants terroristes étrangers ». Leur identité a été dévoilée par le département d’Etat américain, en même temps que celle de cinq autres étrangers : deux Anglais, un Russe et deux djihadistes originaires du Caucase.Aucun de ces Français n’est inconnu des services de renseignement, mais le fait qu’ils soient inscrits sur la liste américaine témoigne de l’importance qu’ils ont prise au sein de la mouvance terroriste.Avant eux, en septembre 2014, Salim Benghalem, 34 ans, l’un des geôliers présumés des journalistes français – Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres – retenus en otage entre juin 2013 et avril 2014, avait, lui aussi, été placé sur cette liste. Même chose pour Chérif et Saïd Kouachi, les deux frères auteurs de la tuerie de Charlie Hebdo.Lire aussi :Sept Français sont tués chaque mois en SyrieEmilie Konig, la moins connueParmi les nouveaux inscrits, la moins connue du grand public est une femme : Emilie Konig, originaire de Lorient. En septembre 2014, elle avait déjà été inscrite sur une autre liste, celle des personnes « ayant des liens avec Al-Qaida en Irak ». L’apparition de son nom sur la liste, plus large, des « combattants terroristes étrangers » marque un nouveau palier. La jeune femme, aujourd’hui âgée de 31 ans, fait partie des premiers Français à avoir rejoint, dès 2012, les rangs de l’Etat islamique (EI).Fille de gendarme, elle n’a pratiquement pas connu son père. Elevée au sein d’une fratrie de quatre enfants, elle a arrêté ses études après un CAP de vendeuse. Après sa conversion à l’islam, sa radicalisation va se faire progressivement. Elle va aller jusqu’à adopter le voile intégral, soutenir la cause du groupe islamiste nantais Forsane Alizza (dissous depuis) et appeler ouvertement au djihad sur Internet.La bascule se fait lorsqu’elle part une première fois en Syrie, laissant ses deux enfants en France, pour rejoindre son époux, un converti, déjà engagé dans les rangs de Daech (acronyme arabe de l’EI). On est en 2012, elle est très active sur les réseaux sociaux et va participer au recrutement d’autres volontaires. En août 2013, elle revient pour quelques mois, avant de repartir pour la région d’Alep. Cette fois, elle va appeler à des attentats en France et sera vue, cette année-là, dans une vidéo, en train de s’entraîner au maniement des armes.Maxime Hauchard, le plus jeuneUn autre converti fait partie des quatre Français visés par les Etats-Unis : Maxime Hauchard, 23 ans. Relativement jeune comparé aux autres, tous trentenaires, il a la particularité d’être originaire d’un quartier pavillonnaire d’un bourg de l’Eure de 3 000 habitants. Il s’est converti dans son coin, sur Internet, en 2009, mais semble avoir franchi un cap, en 2012, à la suite d’un séjour en Mauritanie, dans une école coranique. Il rejoint les rangs de l’EI en 2013.Maxime Hauchard n’a jamais caché son engagement. Il a longtemps communiqué abondamment sur Facebook avec son nom de djihadiste – Tariq Abdallah Al-Faransî – mais aussi en son nom propre. En juillet 2014, il a même accordé une interview par Skype, à visage découvert, à BFM-TV. Il y décrivait son quotidien, l’entraînement, et son souhait de mourir en martyr. Il doit toutefois surtout son inscription sur la liste noire des Etats-Unis au fait d’avoir été reconnu, en novembre 2014, dans une vidéo de l’EI, parmi les bourreaux de dix-huit pilotes syriens et de l’otage américain Peter Kassig, tous décapités en même temps.Boubaker Al-Hakim, le plus ancienDes quatre Français, le combattant du djihad le plus ancien est Boubaker Al-Hakim. Agé de 32 ans, il est le premier de la filière dite des « Buttes-Chaumont » à être parti faire le djihad. Ce Franco-Tunisien fera plusieurs allers-retours en Irak entre 2002 et 2003. Les récits exaltés qu’il fera des combats contre les forces américaines auprès de ses camarades du 19e arrondissement de Paris – dont Chérif Kouachi – se révéleront déterminants dans la radicalisation du groupe.Si Boubaker Al-Hakim est inscrit aujourd’hui sur la liste noire des Etats-Unis, c’est surtout pour sa revendication, dans une vidéo, de l’assassinat de deux opposants politiques tunisiens : Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi. Les Etats-Unis lui reprochent d’avoir eu des liens étroits avec le mouvement Ansar Al-Charia, basé en Tunisie. Selon eux, il aurait également sérieusement étudié la possibilité de « viser des diplomates européens en poste en Afrique du Nord ».Peter Cherif, en fuite au YémenReste Peter Cherif, 33 ans. Lui aussi appartient à la filière des Buttes-Chaumont. Avant de se radicaliser, ce converti avait déjà derrière lui un casier judiciaire bien rempli pour des faits de vol avec arme ou de trafic de stupéfiants. Comme Boubaker Al-Hakim, il a d’abord combattu en Irak, en 2004. Mais il va y être capturé et condamné à quinze ans de prison. Il réussira à s’échapper en 2007, avant d’être arrêté en Syrie, puis extradé vers la France. Remis en liberté avant d’être jugé, il s’échappe une nouvelle fois, le dernier jour de son procès, et fuit cette fois vers le Yémen où il serait désormais engagé dans les rangs d’Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA).Lire aussi :Les nouveaux visages du djihad françaisSimon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterElise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Anne Rodier « Il n’y a pas d’amélioration de la situation des jeunes diplômés en 2015 ! Ni pour ceux qui ont un emploi ni pour ceux qui n’en ont plus », a déclaré, mercredi 30 septembre, Jean-Marie Marx, le directeur général de l’APEC en présentant les conclusions de l’étude « Jeunes diplômés 2015 » de l’Association pour l’emploi des cadres, portant sur l’insertion professionnelle des Bac + 5 et plus de la promotion 2014, âgés de 20 à 30 ans.Taux d’emploi au plus bas depuis cinq ansL’association constate une fragile stabilité du taux d’emploi. Un an après l’acquisition de leur diplôme, 62 % des jeunes diplômés de niveau bac + 5 ont un emploi, contre 61 % pour la promotion précédente. C’est le taux le plus bas observé depuis cinq ans. Il était de 72 % en 2010.Les jeunes diplômés rejoignent le marché de l’emploi relativement vite, car « le taux d’emploi s’améliore tout au long des mois qui suivent la période d’observation réalisée moins d’un an après l’obtention du diplôme ». Mais la proportion de diplômés recherchant un nouvel emploi augmente (de 8 % à 10 %), traduisant un recul de l’emploi stable.« La situation est assez proche de celle de 2009 », commente Jean-Marie Marx. À la différence près que le marché des cadres s’est légèrement amélioré depuis cinq ans. Il y a eu quelque 15 000 recrutements de cadres de plus en 2015 qu’en 2014. Mais « les jeunes diplômés ne profitent pas de ce léger mieux, note-t-il.Le directeur général de l’APEC avance trois raisons pour expliquer cette situation défavorable aux jeunes diplômés : « La première est qu’une entreprise sur trois seulement souhaite recruter des débutants car elles préfèrent minimiser les risques en se reportant sur des profils plus rapidement opérationnels ; la deuxième raison est que le nombre de diplômés sortants augmente chaque année, particulièrement en Master 2 ; et enfin la troisième explication est l’effet cumulatif : les non-recrutés de la promotion précédente leur sont prioritaires. »Inégalités à l’embaucheLe deuxième enseignement de l’année 2015, est que les conditions d’emploi des jeunes diplômés se sont fortement dégradées, signale l’APEC, avec un accroissement des inégalités à l’embauche. Sur la rémunération, comme sur la durée de recherche d’emploi.Celle-ci augmente un peu pour tous et beaucoup pour certains. Les jeunes diplômés mettent en moyenne 2,7 mois pour décrocher un contrat contre 2,3 mois pour leurs aînés, tandis que la durée médiane est de 2 mois.Ils sont de moins en moins recrutés avec le statut cadre (57 % contre 62 % l’année précédente) et les salaires diminuent : un peu pour tous et beaucoup pour certains. Les jeunes diplômés sont rémunérés autour d’un smic et demi avec un salaire annuel brut moyen de 26 500 euros (contre 28 700 en 2014), mais un salaire médian de 25 700 (contre 29 400). « Le salaire est en baisse nette d’une promotion à l’autre, mais les employeurs ne jouent plus à faire du yoyo sur les niveaux de salaire en fonction de la conjoncture, comme par le passé, les inégalités sont liées au fait que l’on n’est pas sur le même type de contrat », explique Pierre Lamblin, directeur du département études et recherches de l’APEC. A l’image de l’ensemble du marché du travail, les jeunes diplômés sont en effet un peu moins embauchés en contrat à durée indéterminée (CDI) et davantage en contrat à durée déterminée (CDD). Le CDI reste toutefois majoritaire, mais tout juste : il représente 50 % des embauches, en chute de 9 points sur un an, tandis que dans le même temps les recrutements de jeunes diplômés en CDD augmentent de 9 points et passent de 34 % à 43 %. Les diplômés universitaires moins bien lotisL’inégalité sur la nature du contrat est liée à la formation initiale. Les ingénieurs diplômés et les titulaires d’un diplôme d’école de commerce sont embauchés en CDI à plus de 70 %, alors que les universitaires (master ou docteurs), sont majoritairement en poste sur des contrats non pérennes.Lire aussi :Près de huit ingénieurs sur dix trouvent un emploi une année après leur diplôme« Certains diplômés semblent bénéficier d’avantages cumulatifs (CDI, statut de cadre, rémunération plus élevée), alors qu’à l’inverse d’autres vivent une situation moins favorable. Se dessine alors une sorte de fracture entre les jeunes diplômés : l’opposition CDI-CDD se prolonge par des conséquences en termes de statut dans l’emploi, de salaire et, pour certains, une sous-qualification perçue des emplois », conclut l’APEC.Enfin « 44 % des Bac + 5 et plus déclarent être prêts à reprendre des études », remarque Pierre Lamblin. Serait-ce une preuve de plus de leur lucidité sur l’état du marché du travail ?Lire aussi :Sur le marché de l’emploi, le diplôme protège un peu moins qu’avantAnne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journaliste Matteo Maillard C’est « une bande de potes » du lycée Suger de Saint-Denis. Ils s’appellent David, Myriam, Thomas, Yannis, Neerashaa et Ali. Devenus étudiants modèles, ils ont intégré des grandes écoles, tissé un réseau solide et souhaitent désormais le partager avec des jeunes lycéens en proie aux difficultés scolaires. Un filet de secours qui prend la forme d’une association d’anciens élèves. Créée au mois d’août, leur jeune structure veut pallier le manque d’orientation en aidant les lycéens à trouver leur voie dans l’enseignement supérieur.« C’est seulement en arrivant dans le monde post-bac, que j’ai découvert ce qu’était une grande école, explique David Cheean, 23 ans, président de l’association et étudiant en master à l’école de management de Grenoble. Personne ne m’en avait parlé avant dans mon lycée et c’était pareil pour mes camarades bacheliers. Nous nous sommes dit alors qu’il y avait quelque part une faille dans l’orientation et qu’il fallait y remédier à notre manière. »La faute incombait-elle aux professeurs ? « Pas du tout, répond Thomas Vuibert, 21 ans, en troisième année de licence en sciences du vivant. Ils étaient débordés et faisaient déjà de leur mieux pour nous faire passer le bac. » David embraie : « Le problème c’est que dans de nombreux lycées de banlieue, le bac est un horizon indépassable. Les élèves s’estiment incapables de faire des études supérieures. A ce fatalisme, nous voulons opposer une prise de conscience. Montrer que l’horizon est ouvert, que chacun a un potentiel et qu’il suffit parfois d’un déclic pour réussir. »« En banlieue, la première difficulté c’est l’autocensure »Si les six compères endossent un rôle de modèle, traçant des parcours d’étude divergents mais semblables en qualité, ils n’aiment pas pour autant s’attarder sur leur réussite. « Nous ne sommes pas là pour faire la leçon aux jeunes, soutient Yannis Mindjou, qui avec ses 25 ans et son master d’éco-gestion, se présente lui-même comme le doyen de la bande. Nous voulons juste rendre la pareille. Offrir notre expertise d’ancien élève passé par les mêmes classes, les mêmes profs et les mêmes difficultés que ceux d’aujourd’hui. »A Saint-Denis, la première difficulté à combattre « c’est l’autocensure », s’exclame David. « En venant de Suger quand je suis arrivé dans une grande école, je pensais que j’avais moins de capacités que les autres, ce qui s’est révélé faux. » A ses côtés, Myriam Cahouch, 23 ans, en master 2 à l’ENS de Cachan, renchérit :« Notre environnement social a développé des complexes chez nous. Il y a sans doute plein de gens qui auraient pu s’accomplir dans de grandes études mais n’ont pas osé. Chaque année des talents sont ainsi précocement gâchés. »Programme de parrainagePourtant, loin de se laisser intimider, ces « Sugériens », comme ils aiment à s’appeler, ont trouvé la parade à l’échec. « Notre réussite personnelle tient moins de notre environnement que de la pugnacité acquise à Suger, à force de combattre cette autocensure, défend David. C’est ce qui est le plus difficile à développer. Cette combativité nous permet de réussir partout. Mais encore faut-il savoir comment battre ce sentiment d’infériorité. » Concrètement, l’association souhaite en premier lieu développer un programme de parrainage et de soutien scolaire afin d’aider une dizaine d’élèves du lycée à intégrer des formations sélectives. « A notre échelle, nous ne pouvons pas apporter un soutien sur la totalité de l’établissement, explique Thomas. Nous comptons donc sur les professeurs, la direction et surtout les anciens de Suger pour lever des fonds ou venir nous donner un coup de main en encadrant et conseillant les jeunes qui feront appel à nous. »La direction de Suger, intéressée par cette nouvelle association, accueillera ses membres courant octobre. Ils présenteront notamment leur projet de collecte de livres et manuels scolaires, comme celui de bourse, dont les financements pourront être assurés par des fondations, les anciens du lycée et peut-être même l’établissement. « Nous avons bon espoir, s’enthousiasme David, car nous avons gardé de bons contacts avec les profs du lycée. »Une « bonne blessure »Les associations d’anciens élèves dans les lycées de Saint-Denis sont plutôt rares. Si Paul-Eluard, l’un des meilleurs lycées de la ville en possède une, la démarche des Sugériens est suffisamment novatrice pour attirer l’attention. Elle témoigne d’un véritable attachement à la vie lycéenne et « aux souvenirs mémorables » que les membres de l’association ont partagés. Si Myriam se rappelle surtout de son prof d’histoire-géo en terminale, « un homme formidable » qui lui « a permis de développer une pensée critique », Yannis, lui, a été touché avant tout par la proximité et le soutien entre enseignants et élèves qui perdure parfois bien après le baccalauréat.Quant à David, il se rappelle d’« une bonne blessure ». Un professeur de mathématiques, quel que peu sévère, qui lui avait annoncé qu’il n’entrerait jamais dans une grande école. « Aujourd’hui, je reviens pour montrer que, oui, c’est possible d’y arriver malgré la difficulté et l’autocensure dont sont aussi victimes les lycéens comme les professeurs qui nous conseillent uniquement des formations peu sélectives, soutient-il. Avec notre association, nous voulons convaincre enseignants et élèves que venir de Saint-Denis, comme d’ailleurs, n’est pas une fatalité et qu’avec de la détermination et du soutien, on peut réussir partout. »Matteo MaillardJournaliste au Monde Jean-Baptiste Jacquin Le procès d’UberPop et des dirigeants de la société Uber est renvoyé aux 11 et 12 février 2016. Mercredi 30 septembre, à l’issue d’une longue audience essentiellement consacrée aux questions de procédures, la 31e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris a ordonné deux expertises judiciaires sur les disques durs et ordinateurs saisis au siège d’Uber France lors d’une perquisition au printemps. La communication de ces pièces à conviction n’avait pas été faite intégralement auprès des accusés.La société Uber France en tant que personne morale et ses dirigeants pour la France – Thibaud Simphal – et pour l’Europe – Pierre-Dimitri Gore-Coty – devaient répondre devant la justice de six accusations pénales et encouraient jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 1,5 million d’euros d’amende. C’est à l’issue d’une garde à vue, intervenue quelques jours après la manifestation nationale des taxis contre UberPop le 25 juin, que le procureur les avait renvoyés en correctionnel.Ce que la justice leur reproche principalement : avoir organisé la mise en relation, via la plateforme UberPop, de clients avec des particuliers s’improvisant taxis sans être chauffeurs ni de taxi, ni de voiture de transport avec chauffeur (VTC). L’Américain Uber affirmait que cette plateforme était « non illégale », jusqu’à la décision du Conseil constitutionnel du 22 septembre confirmant la loi Thévenoud instaurant ce délit. Plusieurs chauffeurs UberPop ont déjà été jugés en correctionnelle (certains ont été condamnés et d’autres relaxés), mais c’est la première fois que la société Uber et ses dirigeants devaient l’être.Ils sont également poursuivis pour pratique commerciale trompeuse, en particulier pour des publicités diffusées sur Radio Nova « incitant les particuliers à participer au service UberPop en donnant l’impression qu’il était licite ». Enfin, le procureur les poursuit pour complicité d’exercice illégal de la profession de taxi par 66 chauffeurs UberPop qui ont été interpellés à Paris, Lyon et Bordeaux. Il est notamment reproché à la société Uber et ses dirigeants français d’avoir facilité la réalisation de ces délits par les chauffeurs « en leur indiquant comment éviter les contrôles » et en « les assistant par SMS et courriels en cas d’interpellation ».Loi informatique et libertéUne seconde série de délits a rapport à la loi informatique et liberté. C’est sur ces trois chefs d’accusation que le renvoi était sollicité. Le parquet accuse Uber d’avoir « traité des données à caractère personnel sans déclaration préalable à la CNIL » (Commission nationale de l’informatique et des libertés), d’avoir conservé des données personnelles au-delà du délai prévu et d’avoir constitué un fichier comportant des informations sur des décisions judiciaires ou des mesures de sûreté concernant leurs chauffeurs.Ces fichiers, collectés lors de la perquisition, n’ont été que partiellement exploités par la police judiciaire et partiellement communiqués aux parties. Les droits de la défense n’avaient donc pas été garantis. Le tribunal présidé par Cécile Louis-Loyant a donc ordonné une première expertise pour qu’une copie intégrale des deux disques durs saisis, et présentés à l’audience sous scellés fermés, soit transmise aux prévenus le 1er novembre. Une seconde expertise devra déterminer la date de la création et/ou de l’importation des fichiers présents sur les trois ordinateurs saisis et exploités par la police judiciaire dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte fin 2014 contre Uber.En revanche, le tribunal a rejeté la question prioritaire de constitutionnalité sur la légitimité de créer des fichiers de données à caractère personnel posée par Eric Dezeuze, l’avocat d’Uber France. Cette QPC est « dépourvue de sérieux », a tranché Mme Louis-Loyant.La substitut du procureur, Brigitte Pesquié, ne s’est pas étonnée de ces nombreux recours pour retarder le procès. Elle a cité l’interview de Travis Kalanick, le fondateur d’Uber, en janvier dans Le Monde, dans laquelle il affirmait : « Les procédures judiciaires seront sans fin. »Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Richard Schittly (Lyon, correspondant) C’est une expérience de cohabitation unique en France. D’ici à quelques jours, 21 patients rejoindront les 45 étudiants déjà installés dans l’immeuble flambant neuf situé près de la gare de Perrache, dans le 2e arrondissement de Lyon. Dans cette résidence construite par Habitat et humanisme, les étudiants bénéficient d’un appartement de type T4 (4 pièces) en colocation, à des tarifs très modérés (30 % à 40 % moins chers que les prix moyens du marché), en échange de deux heures par semaine consacrées à un patient en convalescence.La résidence de neuf étages a été baptisée Emmanuel-Mounier, du nom du philosophe grenoblois (1905-1950), chantre du personnalisme. A la différence d’autres cohabitations créées par Habitat et humanisme – qui loue 1 500 logements dans l’agglomération lyonnaise – et qui concernent des personnes âgées ou en difficultés sociales, cette formule s’adresse à des personnes sortant de l’hôpital ou suivant un long traitement et ne peuvent pas regagner leur domicile, parce qu’elles vivent seules ou qu’elles manquent de moyens. Elles seront logées dans des studios T1 aménagés, situés aux mêmes étages que ceux des étudiants. 80 autres jeunes, logés dans les T1 de l’immeuble, donneront leurs deux heures hebdomadaires à d’autres associations liées à Habitat et humanisme.Les étudiants concernés par cette expérimentation, qui ont emménagé au 13 bis de la rue Delandine début septembre, ne sont pas impressionnés. « Il y a l’avantage du prix, d’être ensemble et d’aider quelqu’un dans la difficulté. On a un peu trop l’habitude de nous occuper que de nous-mêmes à la faculté », témoigne Olivier-Jean Rapp, 22 ans, originaire d’Alsace, à Lyon depuis deux ans pour suivre des études de biologie. « C’est une expérience pour nous, un contact humain », ajoute sobrement Vincent Parizot, 20 ans, venu de Provence. Les deux colocataires ont fait leur calcul. L’an dernier, ils payaient 380 euros chacun pour une chambre de 10 m2. Là, 750 euros à trois, meubles, kitchenette et wifi compris.« Nous ne sommes pas dans la contrainte »D’autres affichent un enthousiasme plus marqué, comme Aymeric Denis, 18 ans, qui a déjà contacté ses amis scouts pour proposer des activités sur place. « Pour l’instant, c’est encore un peu flou, mais je n’ai aucune inquiétude : un loyer pas cher pour aider des personnes, c’est un bon compromis », souligne Amélie Viel, 18 ans. Parfois, les parents sont plus emballés que leurs enfants. « Ces gens vont avoir besoin de compagnie, c’est une idée magnifique d’inciter des étudiants à s’ouvrir aux autres en rendant service à ceux qui en ont besoin », dit Nathalie Martel, venue d’Ardèche avec sa fille Julie, 19 ans, pour faire l’état des lieux.L’intervention des étudiants sera soigneusement encadrée par une équipe de bénévoles, constitués d’anciens professionnels de la santé. « Nous ne les lâchons pas dans la nature. Nous ne sommes pas dans la contrainte non plus : si un étudiant a besoin de temps à un moment donné, on le retire », explique Jean-Pierre Moissinac, 61 ans, responsable du projet. Selon cet ancien directeur d’hôpital, le profil des patients sera étudié pour s’adapter à la cohabitation avec les étudiants. Une commission d’admission se réunira une fois par semaine. Tous les soins seront pris en charge de manière classique, par des intervenants extérieurs. Les étudiants seront là pour une présence, une activité, des courses ou de l’écoute. Les patients ne devront pas rester plus d’un an dans la résidence. Ce qui supposera une préparation à leur sortie.« Agir différemment » Selon les concepteurs de l’expérience, le lien entre étudiants et patients permet de répondre à de profonds enjeux sociétaux contemporains. La durée de séjour à l’hôpital ne cesse de se réduire pour des raisons budgétaires, et le vieillissement de la population engendre la solitude. « On va vers une médecine à deux vitesses, l’évolution de la société fait se cumuler les problèmes médicaux et sociaux », remarque M. Moissinac, pour lequel il s’agit d’« un prototype qui a vocation à se développer partout en France ». « Cette forme d’habitat, c’est une passerelle entre le soin et la solidarité », résume Bernard Devers, 68 ans, fondateur d’Habitat et humanisme. Cet agent immobilier devenu prêtre a eu l’idée de cette résidence après la création d’une maison pour malades en difficulté, alors qu’il était aumônier au centre de lutte contre le cancer Léon-Bérard. Pour lui, « les défis de la société nous imposent de l’imagination, les jeunes nous accompagnent dans cette démarche. L’avenir c’est apprendre à voir, c’est agir différemment. »Symbole supplémentaire, la résidence Mounier est implantée dans le vaste espace des anciennes prisons de Lyon. L’architecture de type phalanstère a été préservée sur ce site en voie d’achèvement, ouvert au public grâce à des passages et des jardins. Il abrite l’Université catholique de Lyon, des bureaux et des logements. « Passer de l’enfermement à l’ouverture, on voulait marquer cette empreinte », dit Bernard Devers.Richard Schittly (Lyon, correspondant)Journaliste au Monde Béatrice Jérôme Au terme d’un débat houleux, en conseil de Paris, mardi 29 septembre, Anne Hidalgo a obtenu le feu vert des élus parisiens (PS, EELV, PRG) à la création d’un groupe de travail réunissant les groupes politiques et les maires d’arrondissement, chargé d’émettre des propositions « d’ici à la fin de l’année 2015 » sur la réforme du statut de Paris. Le Front de gauche s’est abstenu. Le groupe Les Républicains a voté contre, tout comme l’UDI-MoDem.Mme Hidalgo souhaite fusionner le département et la commune de Paris en une seule collectivité, « redessiner les arrondissements » et mettre fin à la tutelle de l’Etat « obsolète » qui l’empêche de combattre de manière plus « efficace » en particulier les « incivilités » en matière de propreté, les infractions au stationnement et lutter contre la pollution.Lire aussi :Anne Hidalgo veut redessiner les arrondissements de ParisPour Nathalie Kosciusko-Morizet, chef de file de la droite parisienne, le projet de Mme Hidalgo est une arme de protection face à la métropole du Grand Paris qui devrait échapper à la gauche, lors de sa création en janvier 2016. Mme Hidalgo veut « rajouter un étage aux murailles de Paris, et bunkeriser définitivement l’hôtel de ville, contre la banlieue, et contre les arrondissements », a attaqué la chef de file du parti Les Républicains.Alors que Mme Hidalgo espère que ce « chantier » donnera lieu à une loi en 2016, Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’Etat chargé des relations avec le gouvernement a indiqué, le 25 septembre, que « pour l’instant, il n’y a pas de projet de loi » à l’agenda parlementaire.Elu PS de Paris, M. Le Guen a toutefois ostensiblement voté, mardi, la création du groupe de travail sur la réforme du statut. « Même le ministre est là ! », s’est félicitée Mme Hidalgo en l’apercevant debout dans les travées du conseil.« Le dossier est piloté par Matignon »A ce stade, le gouvernement a donné son accord à la mise en place d’un groupe de travail associant la ville, la préfecture de région, la préfecture de police et les ministres concernés pour établir « le calendrier » et les « modalités pratiques » de la réforme.Du côté du ministère de l’intérieur, on se dit « totalement ouvert à la discussion ». Mais « Il faudra mesurer les implications » d’un transfert des pouvoirs de circulation du préfet au maire de Paris, insiste l’entourage de Bernard Cazeneuve. Et « le dossier est piloté par Matignon », rappelle-t-on place Beauvau.Ministre de l’intérieur en 2013, Manuel Valls s’était opposé à l’autorité totale donnée au maire de Paris sur la circulation. Lors de l’examen du projet de loi de modernisation de l’action publique, des députés écologistes avaient introduit un amendement donnant cette compétence au maire sur tous les axes parisiens. M. Valls a obtenu qu’elle soit assortie d’un « avis conforme » du préfet sur un certain nombre d’artères. Mme Hidalgo souhaite faire sauter ce veto du préfet.Lire aussi :Anne Hidalgo, la frondeuse qui ne dit pas son nomAutre sujet délicat à trancher pour M. Valls : la maire de Paris estime que les quelque 1 700 agents de surveillance de Paris (ASP) – que les Parisiens appellent « les Pervenches » – assureraient avec davantage de zèle leur mission de verbalisation des infractions au stationnement si elles étaient sous la tutelle de la ville et non plus du préfet.Les ASP pourraient être également chargées d’appliquer des amendes en cas d’incivilité constatées en matière de propreté ou de jet de mégot. « La police nationale est très occupée par la lutte pour le maintien de l’ordre et contre le terrorisme et n’est pas toujours la plus à même d’intervenir sur les incivilités, les nuisances à la propreté de nos rues », plaide Mme Hidalgo.Le tranfert des ASP pourrait être assez rapide. Mais cela supposerait que le premier ministre interroge le Conseil constitutionnel pour savoir si cette réforme relève du domaine de la loi, comme c’est le cas aujourd’hui, ou peut être de nature réglementaire.Pour l’instant, Manuel Valls se garde de donner publiquement son point de vue. L’occasion pourrait lui en être fournie lors du conseil interministériel sur le Grand Paris, mi-octobre.A l’Elysée, on considère que les propositions de Mme Hidalgo ont vocation « à être mises sur la table ». Mais, on se veut prudent. « Le statut de Paris est très important dans l’organisation de notre République. il ne faudrait pas qu’il devienne un sujet de polémique entre Parisiens. Il faut prendre le temps nécessaire pour le faire évoluer », insiste l’entourage de François Hollande. Lequel souhaite un consensus sur ce dossier.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adrien de Tricornot Priorité affichée, les budgets de l’éducation et de l’enseignement supérieur sont préservés des coupes budgétaires en 2016. Les années de vaches grasses ne sont pas revenues mais le gouvernement veut envoyer un signal, notamment à l’enseignement supérieur qui a subi en 2015 une ponction de 100 millions d’euros.Lire aussi :Justice, culture... qui sont les gagnants et les perdants du projet de budget 2016 ?Pour l’éducation nationale, « les discussions budgétaires ont été arides cet été », admettait la ministre Najat Vallaud-Belkacem dans un entretien donné le 31 août, veille de la rentrée des classes, au site Café pédagogique. C’est à cette occasion qu’elle avait déjà annoncé « 500 millions d’euros de plus sur le budget 2016 », ce que confirme le projet de loi de finances. Ces moyens seront consacrés à la création des 10 000 nouveaux emplois promis, dont des postes d’assistants de vie scolaire pour les élèves handicapés, ainsi qu’à la formation continue des enseignants liée à la réforme du collège et des programmes, ou encore à l’amélioration de l’indemnité de suivi et d’accompagnement des élèves, une revendication des professeurs des écoles.Plus de ponction dans les fonds de roulement des universitésLe budget du supérieur bénéficie de son côté d’une inflexion, même modeste : 100 millions d’euros avaient été prélevés en 2015 sur les fonds de roulement d’universités et d’écoles d’ingénieurs jugés excédentaires, l’Etat réduisant d’autant son engagement. Le premier ministre Manuel Valls a indiqué, lundi 28 septembre, que cette opération ne serait finalement pas reconduite : un amendement gouvernemental devrait la supprimer au cours de la discussion budgétaire.Outre ces 100 millions qui réapparaissent, ce sont 65 millions d’euros de plus qui sont prévus pour le supérieur, afin de financer la création de quelque 1 000 postes d’enseignants. La hausse des effectifs universitaires s’accélérant (+ 65 000 étudiants à cette rentrée), le gouvernement veut diriger ces nouveaux postes vers les premiers cycles universitaires les plus démunis. De 2013 à 2015, 3 000 postes avaient déjà été créés… mais les universités, faute de moyens, en ont aussi supprimé. Si bien qu’au total seuls 1 500 à 2 000 emplois nouveaux sont apparus.Aucune nouvelle mesure pour les boursesEn 2016, par ailleurs, aucune nouvelle mesure n’est prévue pour les bourses. Et les œuvres universitaires pourront engager 40 millions d’euros en plus en 2016, mais l’Etat décaissera 10 millions d’euros de moins qu’en 2015. Au total, l’inflexion budgétaire ne sera sans doute pas suffisante, en elle-même, pour rassurer un secteur soumis à une forte pression : les différents acteurs du supérieur demandaient 300 à 500 millions d’euros pour fonctionner. La discussion se poursuivra au Parlement à l’automne, lors du débat sur la stratégie nationale pour l’enseignement supérieur, qui prévoit une hausse des effectifs étudiants de 2,5 à 3 millions d’ici cinq ans et l’obtention d’un diplôme du supérieur par 60 % d’une classe d’âge en 2025 (44 % actuellement).Parallèlement, le budget de la recherche publique va rester stable en 2016 (+ 6 millions d’euros), l’enveloppe de l’Agence nationale de la recherche stagnant à 565 millions d’euros. Malgré l’objectif affiché de préserver les embauches, notamment des docteurs, la déception des scientifiques devrait être au rendez-vous.Adrien de TricornotJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Rey-Lefebvre Pour les acteurs de l’habitat, le pire a été évité avec le budget de l’Etat présenté mercredi 30 septembre par le gouvernement : l’enveloppe consacrée au logement pour 2016 s’élève à 17,7 milliards d’euros, soit à peine moins qu’en 2015 (17,9 milliards d’euros, à périmètre constant).Les principales économies concernent les trois types d’allocations logement (APL, ALF et ALS). Après moult réflexions et rapports – de la Cour des comptes, de l’Inspection des finances –, ce sont finalement les propositions d’un groupe de parlementaires, piloté par François Pupponi, député PS du Val-d’Oise et maire de Sarcelles, qui ont été retenues.Lire aussi :Justice, culture... qui sont les gagnants et les perdants du projet de budget 2016 ?Les économies se montent à 225 millions d’euros en 2016, et à 317 millions d’euros en 2017, quand les nouvelles mesures auront pris leur plein effet. Des sommes modestes, comparées à l’énorme poste des aides au logement : celles-ci pèsent 18 milliards d’euros, dont 15,5 milliards d’euros à la charge du ministère du logement, et sont versées à 6,5 millions de bénéficiaires, dont 95 % de locataires. L’objectif est bien de maîtriser cette dépense, qui s’alourdit de près de 400 millions d’euros chaque année.Quatre nouvelles mesures vont concerner les locataires, notamment dans les modalités plus restrictives du calcul des aides au logement. Les accédants à la propriété et les étudiants sont épargnés.Le patrimoine des allocataires pris en compteLa première de ces mesures, assez symbolique, est d’intégrer aux ressources des bénéficiaires, donc dans le calcul de leur aide, un revenu théorique de leur patrimoine (résidence secondaire, assurance vie, dépôt sur un livret A, etc.). Le rapport Pupponi, remis en mai à Bercy, avait suggéré un taux : 3 % de la valeur de ces biens. Selon l’étude d’impact préparatoire, 10 % des allocataires détiennent en effet un patrimoine de plus de 30 000 euros, et 2 % un patrimoine de plus de 150 000 euros. Pour un célibataire percevant plus d’un demi-smic, tout euro de revenu théorique supplémentaire se traduit par 33 centimes de baisse de l’allocation.L’économie attendue pour l’Etat, en année pleine, est de 133 millions d’euros, mais cette disposition étant difficile à mettre en œuvre puisqu’elle oblige les caisses d’allocations familiales chargées de calculer et verser l’aide à modifier leurs logiciels, elle n’entrera en vigueur qu’au 1er octobre 2016, réduisant l’économie attendue à 33 millions d’euros sur cet exercice.Réduction de l’aide pour les loyers très élevésLa deuxième mesure concerne les locataires qui paient un loyer très élevé, soit deux fois supérieur au loyer plafond pris en compte dans le calcul de l’aide personnalisée au logement. Par exemple, le loyer plafond est d’environ 400 euros par mois pour un couple en Ile-de-France : le seuil qui déclenchera la baisse s’élevera donc à 800 euros.Au-delà du seuil, l’allocation serait diminuée, dans l’idée de ne pas encourager les ménages à louer des appartements trop chers et d’alimenter ainsi l’inflation des loyers. Les ménages réglant des loyers supérieurs aux plafonds sont 475 000. L’économie attendue est, en année pleine, de 123 millions d’euros, mais le nouveau mode de calcul ne prendra effet qu’au 1er juillet 2016, réduisant ce gain de moitié cette année-là.Les locataires de moins de 25 ans mis à contributionLes salariés de moins de 25 ans qui bénéficient, l’année de leur embauche, d’un calcul favorable, verront leur régime désormais aligné sur le droit commun. Cette simplification procure immédiatement 109 millions d’euros à l’Etat.Des allocations arrondies à la baisseLes petits ruisseaux font les grandes rivières : la règle d’arrondir les allocations logement à l’euro, en oubliant les centimes, permet 20 millions d’euros d’économies supplémentaires.Lire aussi :Comment obtenir une aide au logement quand on est étudiant ?Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Mattea Battaglia et Séverin Graveleau Difficile d’y voir « l’usine à gaz » dénoncée par certaines organisations syndicales, à commencer par le SNES-FSU, majoritaire dans les collèges et lycées. Les nouveaux bulletins scolaires qui seront communiqués aux familles à compter de la rentrée 2016, et que devait dévoiler Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l’éducation nationale, mercredi 30 septembre, ne constituent pas le chamboulement redouté par certains, ni tout à fait la révolution souhaitée par d’autres.Au recto de l’unique page de ce document, les moyennes de notes de l’élève et de la classe pour chaque discipline demeurent, du moins pour les collégiens, contrairement à ce qu’avaient pu laisser penser des versions antérieures divulguées par voie syndicale. Seules les « moyennes générales » de l’élève et de la classe, qui ne sont déjà plus systématiquement utilisées aujourd’hui, n’ont plus leur case consacrée. En ce qui concerne le primaire, l’échelle de progrès de quatre niveaux – « non atteints », « partiellement atteints », « atteints » et « dépassés » – déjà utilisée dans deux tiers des écoles, se trouve généralisée.La nouveauté, dont se satisfont les syndicats réformistes SGEN-CFDT et SE-UNSA, se cache en fait au verso du document. D’abord dans l’accompagnement personnalisé et les « enseignements pratiques interdisciplinaires » (EPI) instaurés par la réforme du collège, qui y seront maintenant évalués. Une manière de leur donner toute leur place, aux côtés des mathématiques ou du français, alors qu’ils continuent d’être contestés.Lire aussi :La fin des notes n’est pas vraiment pour demainPrudenceMais le vrai changement apparaît surtout dans un cadre vert, juste en dessous : du CP à la 3e, les enseignants devront dorénavant remplir un « bilan de l’acquisition des connaissances et des compétences ». Plus de chiffres ni de croix dans des cases pour valider ces compétences, mais un texte de quelques lignes qu’ils soumettront aux parents tous les trois mois. Sur une même feuille, deux logiques se croisent : l’évaluation traditionnelle par discipline et l’évaluation par compétences découlant du « socle commun » – ce bagage que tout élève doit avoir acquis à l’issue de sa scolarité obligatoire, à 16 ans.D’aucuns auraient sans doute préféré qu’une logique prime sur l’autre. Ce n’est pas la stratégie adoptée par Najat Vallaud-Belkacem qui, sur ce dossier sensible inauguré par ses prédécesseurs mais qu’elle doit mener à terme, a joué la prudence. En tout cas en ce qui concerne le bulletin trimestriel.Car un deuxième bulletin voit le jour, distribué aux familles tous les trois ans – en fin de CE2, de 6e et de 3e. Or dans ce livret dit « de fin de cycle », l’évaluation ne sera réalisée que par compétences, en s’appuyant sur une échelle de quatre niveaux : « maîtrise insuffisante », « fragile », « satisfaisante » ou « très bonne ». Sur ces fiches jaunes – les seules qui, en réalité, seront conservées par l’éducation nationale tout au long de la scolarité –, pas de référence aux disciplines mais huit domaines différents à renseigner : langue française ou étrangère, langage des arts et du corps, formation de la personne et du citoyen, etc. A qui en reviendra la responsabilité ? Cela se passera en conseil de classe et/ou sous la responsabilité du professeur principal, selon les pistes envisagées. Une indemnité pour ce dernier n’est pas exclue.Le virage de l’évaluation par compétences est bien là, mais l’institution entend l’amorcer en douceur. En dépassant, et en déminant, la question « notes ou pas notes » qui phagocyte le débat.Nouveau Livret scolaire publié par LeMondefrSéverin GraveleauJournaliste au MondeMattea BattagliaJournaliste au Monde 30.09.2015 à 09h36 • Mis à jour le30.09.2015 à 10h24 Un homme est mort, dans la nuit de mardi à mercredi 30 septembre, percuté « par une navette fret » aux abords du tunnel sous la Manche près de Calais, rapporte la préfecture. La victime est un « homme âgé d’une vingtaine d’années d’origine érythréenne ».Il s’agit du treizième migrant mort depuis le 26 juin en tentant de rallier l’Angleterre, et du quatrième en deux semaines. Il y a six jours, un mineur avait déjà été percuté par une navette fret aux abords du tunnel sous la Manche.Il n’y a « pas [eu] d’incidence sur le flux d’exploitation du tunnel », précise dans un communiqué Eurotunnel, qui « déplore cet accident qui ne fait malheureusement que confirmer que toute tentative de traverser la Manche illégalement comporte des risques considérables ».Selon le décompte de la préfecture, entre 3 000 et 3 500 migrants, venus principalement d’Afrique de l’Est, d’Afghanistan et de Syrie, se trouvent dans la région du port de Calais dans l’espoir de rejoindre l’Angleterre, qu’ils considèrent comme un eldorado. En comptant les clandestins présents dans un camp de Grande-Synthe, à une quarantaine de kilomètres de Calais, environ 4 000 migrants sont présents dans la région.Lire le reportage :« J’essaie tous les jours de passer en Angleterre » Laetitia Van Eeckhout Alors que les révélations sur la tricherie du constructeur allemand Volkswagen pour truquer les tests antipollution de ses voitures diesel relancent les questions sur la dangerosité de ce carburant, les annonces de la ministre de l’écologie sur la qualité de l’air étaient attendues. Ségolène Royal a bien présenté, mercredi 30 septembre en conseil des ministres, un plan d’action pour améliorer la qualité de l’air, mais rien cependant pour réduire l’écart entre la fiscalité du diesel et celle de l’essence.Une « exonération progressive de la TVA sur les véhicules essence est en discussion », assure-t-on dans l’entourage de la ministre. Mais, comme avec toute la fiscalité de l’énergie, une telle mesure est à nouveau reportée, cette fois à la loi de finances qui sera adoptée en décembre.Réforme de la circulation alternéeMercredi, Ségolène Royal a surtout annoncé une réforme du processus de décision en cas de pics de pollution. La circulation alternée pourra désormais être mise en place dès l’annonce d’un épisode de pollution et non plus une fois que ce dernier est constaté, comme c’est le cas actuellement. Quand les organismes de mesure de la qualité de l’air détecteront un pic de pollution, le préfet, saisi par les élus locaux, pourra décider de l’application de la circulation alternée ou encore de limitations de vitesse sur le périphérique. Et si le pic perdure, la mesure pourra être maintenue sur plusieurs jours, sans qu’il faille chaque jour réenclencher le processus de décision. Si le préfet refuse d’appliquer la mesure demandée, il devra justifier sa position.La circulation alternée a été mise en place à Paris en 1997, 2014 et 2015, en raison de pics de pollution aux particules. Selon Airparif, l’agence de surveillance de l’air en Ile-de-France, la mesure mise en place en 2014 avait permis de réduire la concentration de particules de 6 %.Mais le sujet est source de tensions entre la Mairie de Paris, favorable à une automatisation de la mesure dès lors que le seuil d’alerte est atteint, et le gouvernement, plus réservé. En mars, Mme Royal considérait qu’« empêcher quelqu’un de prendre sa voiture, c’est une mesure privative de liberté », qui doit être « justifiée ».Zones à circulation restreinteSégolène Royal s’est aussi attachée à préciser le dispositif des « certificats sur la qualité de l’air », ces fameuses pastilles de couleur qui classeront les véhicules en fonction de leur niveau de pollution. Sept classes sont créées, les voitures électriques bénéficiant du classement le plus favorable. Mais seules les quatre premières catégories auront une vignette. « Nous n’allons pas imposer aux personnes qui ont un véhicule très ancien et polluant d’apposer un certificat sur leur pare-brise. Il ne s’agit pas de stigmatiser. Et en milieu rural cela n’aurait aucun sens », a expliqué Ségolène Royal le matin sur France 2. Et la ministre d’insister une nouvelle fois : « Je veux une écologie uniquement positive. Pas de stigmatisation, pas d’écologie punitive. » L’obtention de ces vignettes se fera sur demande. Un site Internet va être mis en place dès les prochains jours pour permettre aux propriétaires de savoir dans quelle catégorie est classée leur voiture. Mais dans un premier temps, seuls les Grenoblois et les Strasbourgeois pourront en faire la demande. Une phase d’expérimentation est en effet prévue pour ce dispositif, qui doit venir faciliter la mise en place dans les grandes villes de « zones à circulation restreinte », où seuls les véhicules les plus propres sont autorisés à circuler. Les certificats de qualité de l’air ne seront opérationnels dans toute la France qu’en janvier 2016.Lire aussi :A Paris, les véhicules polluants interdits seront désormais sanctionnésIndemnité kilométrique véloLa ministre a en outre confirmé mercredi la création d’une indemnité kilométrique vélo, prévue par la loi de transition énergétique. Celle-ci s’élèvera finalement à 25 centimes par kilomètre. Exonérée de cotisation et d’imposition, elle sera versée par les entreprises volontaires aux salariés effectuant en vélo leur trajet domicile-travail afin d’encourager ce type de déplacement.Lire aussi : Indemnité kilométrique vélo : 25 centimes par kilomètre mais facultativeLe plan d’action présenté par Ségolène Royal comprend aussi la création d’une aide de 1 000 euros aux ménages qui remplaceront leur vieil appareil de chauffage au bois, vieux poêle ou foyer ouvert, pour un insert plus performant. Ce dispositif est inspiré de l’expérimentation menée dans la vallée de l’Arve, territoire de Haute-Savoie fortement soumis à la pollution, où le chauffage au bois est prépondérant.Les épandages agricoles sont aussi visés. Dans le fonds de financement de la transition énergétique sera débloquée une enveloppe de 10 millions d’euros pour faciliter les techniques d’épandages plus vertueuses et l’usage de pesticides moins polluants.Lire nos explications :Pourquoi la circulation alternée ne suffit pas contre la pollution de l’airLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.09.2015 à 19h29 • Mis à jour le29.09.2015 à 19h50 Hébergée dans les locaux de Libération depuis les attentats de janvier, l’équipe de Charlie Hebdo s’installe dans de nouveaux locaux, indique BFMTV. Elle a quitté les bureaux du quotidien, dans le troisième arrondissement de Paris, mardi.Après l’attaque terroriste dont il a été victime, qui a décimé une partie de la rédaction, l’hebdomadaire satirique avait annoncé qu’il déménagerait dans de nouveaux locaux ultra-sécurisés, sans préciser leur emplacement.Cette annonce intervient peu après les départs successifs de deux figures de l’hebdomadaire satirique, le dessinateur Luz et le médecin-urgentiste Patrick Pelloux.Lire : « Charlie Hebdo » : le casse-tête de la reconstruction Samuel Laurent Alors que le bilan « provisoire » est passé à vingt morts, lundi 5 octobre, après le déluge et les coulées de boue qui ont frappé le littoral en la Côte d’Azur ce week-end, la catastrophe repose la question des constructions en zone inondable et des prévisions de Météo France.1. Pourquoi construit-on en zone inondable ?La protection des zones inondables a longtemps souffert de la pression immobilière. Depuis 1995, il existe des plans de prévention des risques d’inondation (PPR) qui distinguent trois types de zones :Rouge : risque élevé, pas de constructions possibles même par dérogation ;Bleue : risque moyen, constructions possibles selon certaines conditions ;Blanche : risque inexistant.En effet, dans une zone bleue, si on ne peut placer un camping, un hôpital ou une école, il n’est pas interdit de construire des logements, à condition d’informer les acquéreurs des risques encourus et de respecter certaines normes.Quant à la zone rouge, si elle empêche toute nouvelle construction, celles qui datent d’avant 1995 ne sont pas rasées pour autant, et continuent d’être habitées. Elles peuvent également être étendues (garage, piscine, abri…)Ces zones sont définies en fonction de la crue la plus importante constatée historiquement dans la zone. Or, les inondations de ce week-end ont dépassé ce record historique. En outre, dans un département très urbanisé, la carte se superpose avec énormément de bâti existant, on peut le voir sur la carte ci-dessous des zones de risque à Mandelieu, commune durement frappée ce week-end. Si les plans de prévention des risques d’inondation existent, ils ne suffisent pas à décourager la construction en zone à risque, notamment du fait des prix de l’immobilier, qui rendent difficile de « sanctuariser » une zone convoitée. Surtout, ces plans n’empêchent aucunement l’inondation de bâtiments déjà construits sur des zones à risque.Le bassin Nice-Cannes-Mandelieu est d’ailleurs clairement identifié comme une zone « TRI » (territoire à risque important d’inondation), caractérisé par la présence importante de bâti en zones inondables. Autre point : cette hyper-urbanisation, en détruisant les surfaces agricoles, rend d’autant plus difficile l’absorption de l’eau par les sols. En cas de crue, l’eau circulera bien plus aisément sur un sol bétonné ou goudronné que dans un champ où elle sera retenue.2. Pourquoi les bâtiments situés dans ces zones ne sont-ils pas construits en conséquence, sans sous-sol ?Là encore, il faut comprendre qu’un classement en zone inondable n’aboutit pas à la destruction des bâtiments existant sur la zone pour les remplacer par de nouveaux. Il est possible, même en zone rouge, de rénover une surface existante, ou de modifier la destination d’un bâtiment. De fait, sur la zone concernée, les « zones rouges » correspondent pour certaines à des endroits situés en plein centre-ville et déjà fortement construits.Si on peut interdire la construction de nouveaux bâtiments, il est par essence très difficile à une collectivité locale d’obliger les propriétaires de logements situés en zones rouges d’effectuer des travaux coûteux de mise aux normes de sécurité.3. Pourquoi les pouvoirs publics ne sont-ils pas plus fermes ?Les élus locaux, responsables de la prévention des risques, ont souvent le plus grand mal à freiner des mouvements d’urbanisation qui les dépassent. Ainsi, dans les Alpes Maritimes, 95 % de la population est regroupée dans des zones côtières très densément peuplées. De manière générale, sur le littoral de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, on compte plus de 700 habitants au km², et des prix au mètre carré supérieurs à 5 000, voire 7 000 euros. La demande immobilière est donc au plus haut, et il est des plus difficile pour un élu d’empêcher promoteurs comme particuliers de chercher à récupérer des terrains, même en zone inondable. En outre, les élus, qui sont pour partie décisionnaires dans l’établissement des zones à risque, font l’objet de multiples pressions.A cet égard, la question des compétences de chacun joue aussi : face à un maire et à une communauté de communes qui préférera parfois afficher des constructions nouvelles, quitte à les placer en zones à risques, il n’est pas toujours évident d’imposer la volonté de l’Etat. Comme le notait un rapport l’an dernier :«  Les élus les plus investis dans cette responsabilité [de protection civile] témoignent des difficultés qui sont les leurs à faire partager la culture du risque par leurs collègues et les populations concernées. Ils restent d’ailleurs minoritaires, et de trop nombreuses collectivités négligent l’information préventive, allant parfois jusqu’à un déni du risque ».Immobilier, intérêts électoraux... Dans bien des cas, les mairies ne sont pas incitées à faire preuve de zèle sur les risques climatiques. Si on regarde l’état de la prévention des risques en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, on constate que les plans de prévention inondation sont d’ailleurs dans bien des cas « en cours » ou non terminés. 4. Pourquoi des campings s’installent-ils toujours aussi dangereusement près des rivières ?Un camping s’installera près d’une rivière pour deux raisons : d’une part pour le cadre offert, ensuite pour le prix du terrain, souvent moindre. Depuis une série de catastrophes naturelles, cependant, les nouvelles installations sont bien plus réglementées. Le problème vient généralement des installations anciennes.Encore une fois, il faut distinguer les campings déjà installés de ceux qui souhaiteraient s’installer dans le futur dans une zone à risque. En 2011, à la suite des dégâts de la tempête Xynthia, l’Etat a lancé un « plan submersion rapide » destiné à identifier, sur tout le territoire, les zones risquant, en cas de crue, de présenter un danger immédiat.Mais ce plan à pris du retard, au point que les ministres de l’écologie et de l’intérieur, Ségolène Royal et Bernard Cazeneuve, ont soumis une instruction aux préfets, fin 2014, afin de rappeler la réglementation, notamment en matière de campings. L’instruction demandait ainsi de finir le recensement de ces lieux, toujours en cours.Elle insistait également sur la nécessaire fermeté que les préfets devaient avoir face aux maires, parfois enclins à préserver un camping déjà installé et vecteur d’emploi et de tourisme plutôt que d’imposer sa fermeture. Malheureusement ces conclusions n’auront pas suffi.5. Les municipalités ont-elles des obligations particulières selon le niveau d’alerte météo ?En cas d’alerte météo, la préfecture prévient les maires des zones concernées, en les prévenant de l’intensité de l’épisode, de ses conséquences et de l’attitude à adopter. C’est ensuite aux mairies de relayer l’information auprès des citoyens, et évidemment en priorité les plus concernés, par tous les moyens possibles.Le maire a ensuite la responsabilité d’assurer l’exécution par ses services de toutes les mesures adéquates pour protéger les populations : diffusion de consignes de sécurité, évacuation de personnes dans des zones à risque, accueil et relogement des sinistrés, renseignement auprès des familles… évidemment, selon les moyens de la commune. Celle-ci peut, à tout moment, demander à la préfecture de fournir des moyens et une aide supplémentaire.Si le maire a fait tout ce qui était en son pouvoir, et peut le prouver, sa responsabilité ne peut être engagée. A défaut, il est possible pour des sinistrés d’attaquer la commune en jugeant qu’elle n’a pas fait ce qu’il fallait.6. Quel est le degré d’erreur que se fixe Météo France et est-il respecté ?Météo France émet depuis 2005 une carte de vigilance biquotidienne montrant, département par département, les risques encourus. Cette carte est construite en couleurs matérialisant le niveau de menace, qui va du vert au jaune, puis à l’orange et enfin au rouge.Seules les deux dernières couleurs déclenchent des actions spécifiques : la préfecture doit alerter toutes les communes concernées, et Météo France émet alors des bulletins spécifiques sur l’alerte.Néanmoins, Météo France ne peut, pas plus qu’aucun autre service de météo, connaître à l’avance le détail de l’événement climatique. En clair, on peut prévoir de fortes pluies, mais pas dire à l’avance combien de centimètres d’eau vont tomber. C’est aux préfectures et aux communes qu’il appartient d’évaluer la situation et de prendre les mesures adéquates.L’un des éléments clés de cette catastrophe réside dans le fait qu’elle a battu les records précédents, notamment en matière d’intensité de précipitations. Or les modèles météorologiques se basent sur ces records pour évaluer le danger. Lire aussi :Il était « difficile de prévoir des intempéries d’une telle intensité en un temps si court »Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Eric Nunès Dossier spécial Etudes de santé. Ils sont médecins, infirmiers, kinésithérapeutes ou ambulanciers. Ils ont fait le choix, comme environ un million de personnes en France, d’exercer un métier au service de la santé. Malgré la répartition très inégale de ces professionnels sur le territoire, le vieillissement de la population assure pour les prochaines années de nombreuses embauches et une activité. Pour la plupart débutants, ils témoignent, sur Lemonde.fr, de leur enthousiasme d’être au service des autres ou des déceptions que leur apporte l’évolution de leur métier.« Je ne le recommanderai pas à ma fille » par Loïc D, 29 ans, médecin généraliste remplaçant dans le Nord :« Je suis devenu enfin médecin généraliste il y a 18 mois. L’arrivée d’un long parcours de neuf années d’études, mais pas désagréable puisque la pratique occupe une place importante dans la formation. De plus, l’internat qui suit les six premières années est rémunéré. J’exerce donc mon métier en libéral, je remplace les médecins installés pendant leur absence. Le rythme est agréable : je travaille une semaine sur deux en moyenne et gagne assez pour vivre décemment. Moins d’argent, plus de vacances ! Et je peux remplacer n’importe où en France, sans crainte du chômage. Les vieux médecins ont souvent des rythmes intenables et sont parfois au bord du burn-out.Être remplaçant, c’est un peu être « bouche-trou »… Certains patients ne manquent pas de me le faire sentir, particulièrement en milieu rural. Je suis obligé de me calquer sur les habitudes du médecin que je remplace, y compris quand il finit à 21 h 30 et prescrit des antibiotiques à tout va. La médecine générale est en pleine mutation, cela tombe bien, car je ne veux pas ressembler à certains médecins que je remplace ! En revanche, l’avenir de la profession paraît incertain. On aura toujours besoin de médecins, mais dans quelles conditions ? À titre personnel, je ne me vois pas faire ce métier toute ma vie… Et je ne le recommanderai pas à ma fille ! »Lire aussi :Médecine : les stratégies des étudiants pour contourner le « numerus clausus » « Chaque nouveau jour est une découverte d’un champ des possibles » par Romain P, 25 ans, infirmier à Paris :« Je suis infirmier depuis trois ans, j’ai exercé aux urgences et maintenant en psychiatrie. Après trois années d’études passionnantes, chaque nouveau jour est une découverte d’un champ des possibles : anesthésie, bloc opératoire, pédiatrie ou encore encadrement. Seulement, l’exercice au quotidien est parfois bien éloigné des grandes lignes de la profession que je viens d’exposer.En effet, les horaires décalés, la charge administrative, le travail en équipe sont parfois un sacré frein à l’épanouissement. La possibilité de poursuite d’études et d’évolution (en plein changement, avec l’éventuelle apparition des « infirmières de pratiques avancées » dans la loi Santé en cours de discussion au Parlement) n’est pas toujours accessible faute de financement. Mais souvent, le simple sourire d’une personne que l’on soigne suffit à effacer toutes les contraintes. »Lire aussi :Études paramédicales : faire une prépa ou pas ? « Intervenir dans n’importe quelle situation » par Andréa P, 24 ans, ambulancier à La Réunion :« J’exerce le métier d’ambulancier depuis un an. Après un baccalauréat général ES et un oral de sélection devant un jury, je suis entré en formation pour une durée de six mois. Ensuite, j’ai suivi des cours et effectué des stages pour valider huit modules et huit compétences afin d’obtenir mon Brevet d’Etat. J’ai cherché un emploi dans toute la France. C’est finalement sur l’île de la Réunion que j’ai trouvé mon premier poste. C’est une activité très physique, transporter des patients parfois lourds demande des efforts considérables.Ensuite, les horaires et la nécessité de répondre à des urgences, font qu’il est parfois difficile de concilier vie familiale et vie professionnelle. Mais c’est un métier riche en contacts humains, que ce soit avec les personnels des structures hospitalières ou avec des patients que l’on va accompagner depuis leur domicile. C’est également un métier qui offre des perspectives : je souhaite m’orienter vers le Service mobile d’urgence et de réanimation (SMUR) pour progresser et me former à être apte à intervenir dans n’importe quelle situation. »« Un métier en manque de reconnaissance » par Anne-Sophie O, 26 ans, infirmière :« Aujourd’hui, j’exerce un métier qui me plaît, pour lequel je suis heureuse de me lever le matin. Pourtant, cela n’a pas été une mince affaire : après mes études, il fut assez difficile de trouver un poste non précaire. Le métier souffre actuellement d’une inégale répartition des professionnels sur le territoire. Pour nombre de diplômés, vouloir exercer dans sa région est synonyme de chômage. J’ai donc débuté en enchaînant des petits contrats, dont la durée oscillait entre un jour et trois mois… Puis, après une période d’inactivité de six mois, j’ai pris la décision, avec mon conjoint, infirmier également, de déménager à l’autre bout de la France, vers le Nord, où le chômage ne sévit pas.Nous avons chacun trouvé facilement un poste, obtenant un CDI au bout de 6 mois. Je ne vous apprendrai pas que les conditions de travail pour un infirmier français sont globalement assez difficiles, du fait du manque de moyens, du manque de reconnaissance… Et cela ne va malheureusement pas en s’améliorant. Est-ce que j’exercerai ce métier toute ma vie ? Je pense souvent que non, mais en même temps, je ne m’imagine dans aucun autre métier. »« L’hôpital c’est aussi la joie, le partage » par Elsa M, 26 ans, interne en médecine à Montpellier :« J’ai effectué mon premier semestre aux urgences, une plongée dans le grand bain direct, quand dès la deuxième garde vous vous retrouvez seule (même si les chefs sont au bout du couloir dans leur chambre : certains n’aiment pas être dérangés). Les premières prescriptions, les premières vraies décisions, les prendre rapidement, avoir entre ses mains la confiance entière du patient, rassurer des parents inquiets au milieu de la nuit, écouter les âmes perdues, faire face à la violence de certains… L’hôpital n’est pas uniquement un endroit triste, rempli de gens malades, il y a aussi la joie, le partage, le travail en équipe indispensable et essentiel pour tenir le coup… »« Un marché de l’emploi déstabilisé » par Tristan R, 50 ans, kinésithérapeute à Digne-les-Bains :« Je suis kinésithérapeute depuis 25 ans. J’ai obtenu mon diplôme après un concours d’entrée très restrictif et trois ans d’études. Aujourd’hui, le ministère de la santé impose un numerus clausus. Cependant avec l’harmonisation des diplômes la moitié des inscriptions au conseil de l’ordre proviennent d’autres pays que la France (Espagne, Pologne), des gens prêts à travailler pour presque rien. Ce qui déstabilise totalement le marché de l’emploi.Durant mon dernier poste en thermalisme, j’étais le seul français, parmi une équipe de 10 collègues espagnols. On m’a proposé un salaire inférieur à ce que je gagnais il y a 24 ans. Cette politique est incohérente : on limite en France, mais on importe des kinés à la pelle d’ailleurs. L’avenir de la profession est désastreux. J’ai demandé ma radiation du conseil de l’ordre la semaine dernière. J’envisage une reconversion professionnelle dans un autre domaine que la santé. Pourtant j’aimais ce métier ! »« Nous avons de grosses responsabilités qui engagent des vies humaines » par Marie-Luce R, 33 ans, infirmière à Toulouse :« J’ai déjà exercé dans beaucoup d’endroits différents, clinique, hôpital, domicile, centre de rétention… Ce métier est absolument passionnant par tous ses aspects différents, par toutes les branches et les différentes façons de l’exercer, par l’alliance du côté technique et du côté relationnel. Je l’ai fait avec beaucoup d’enthousiasme ! Mais voilà, au bout de dix ans, je suis fatiguée et même dégoûtée du peu de considération que nous avons, nous avons une charge de travail énorme, nous sommes constamment en train de jongler entre 3 ou 4 tâches différentes pour pouvoir tout faire, ce qui demande beaucoup de concentration.Nous devons faire face à pas mal d’agressivité, surtout de la part des familles qui sont souvent dans l’incompréhension de notre manque de temps et nous sommes en première ligne… Nous avons de grosses responsabilités qui engagent des vies humaines, mais nos salaires sont très en dessous de notre charge de travail. »Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Eric Nunès Dossier spécial Etudes de santé. Ils sont podologues, audioprothésistes, infirmiers, orthoptistes, orthophonistes ou psychomotriciens… Ces professionnels du secteur paramédical sont un million à exercer en France, dont 80 % de femmes, selon le ministère de la santé. Des professions auxquelles on accède en quelques années d’études supérieures, pour la plupart sélectives.Lire aussi :Médecin, infirmier ou ambulancier débutants, ils racontent leur métierSi la plupart des formations sont accessibles après le baccalauréat, une minorité de candidats intègrent une école paramédicale avec le seul « bacho ». Selon les chiffres 2013 de la direction de la recherche, des études de l’évaluation et des statistiques, les écoles privées préparatoires, dont le coût varie de 2 000 à 5 000 euros, prennent une place de plus en plus importante dans le décompte des nouveaux inscrits dans les écoles paramédicales : 7 396 étudiants infirmiers, soit près de 30 % des inscrits en première année, ont choisi cette voie en 2013, c’est aussi le cas de 66 % des élèves ergothérapeutes, 74 % des futurs psychomotriciens et 87 % des pédicures podologues. Alors, faut-il faire une prépa ou pas ? Des professionnels livrent leur analyse.336 instituts de formation en soins infirmiersAvec environ 600 000 personnes en exercice en France, les infirmiers forment le plus gros contingent des métiers de la santé, selon la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees). Le cursus peut s’effectuer dans 336 instituts de formation en soins infirmiers (IFSI) publics et privés, auxquels on accède sur concours.Pour s’y présenter, il faut être titulaire du bac, de préférence un bac général S ou encore un bac technologique sciences et technologies de la santé et du social (ST2S). Le concours est composé d’une épreuve écrite et d’un test d’aptitude, puis les élèves admissibles passent un oral. Pour la préparation à ce dernier, Karim Mameri, secrétaire général de l’ordre national des infirmiers, encourage les candidats à s’informer sur l’actualité et les réalités du métier sur les sites infirmiers.com, actuSoins.com et en consultant les fiches métiers disponibles sur les pages de l’ordre des infirmiers. « Pour les bons bacheliers qui sauront faire preuve de motivation et de curiosité, la prépa n’est pas absolument nécessaire », estime M. Mameri.La plupart des autres concours post-bac du paramédical sont basés sur le programme de terminale S. « Il y a vingt ans, les écoles et les instituts de formation étaient intégrés directement après le baccalauréat », rappelle Eric Prou, président du Conseil national de l’ordre des pédicures-podologues. Depuis, « un vrai marché des écoles prépa s’est créé », poursuit Luis Godinho, président du Syndicat national des audioprothésistes.Pourtant, « suivre une année de préparation n’apportera pas de connaissances supplémentaires, l’année consistera à bachoter le programme déjà étudié en terminale », estime Laurent Milstayn, président du Syndicat national autonome des orthoptistes. Même analyse côté audioprothésiste, « Si le bac S est quasi obligatoire, observe M. Godinho, la prépa n’est pas pour autant un passage obligé. Un bon élève de terminale peut directement tenter et surtout réussir le concours. »Au candidat de mesurer son assiduité et sa force de travail. « Un élève studieux qui a travaillé régulièrement ses annales peut se préparer lui-même sans difficulté », affirme Annie Descamps, conseillère d’orientation au Centre d’information et d’orientation Médiacom.Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Chambraud A la veille de l’ouverture des débats entre les 360 participants du synode des évêques sur la famille, le pape François a rappelé les bornes dans lesquelles ils doivent se tenir. Lors de son homélie de la messe d’ouverture de cette seconde étape de la grande réflexion ouverte par l’Eglise catholique sur la question de la famille, dimanche 4 octobre, dans la basilique Saint-Pierre, Jorge Bergoglio a décrit avec insistance les caractéristiques du mariage selon la doctrine catholique : « L’unité et l’indissolubilité du lien conjugal » entre un homme et une femme. La réflexion engagée dans l’Eglise catholique ne vise pas à discuter de cela, a signifié le pontife, mais à déterminer comment l’institution peut avoir ses « portes ouvertes pour accueillir quiconque frappe pour demander aide et soutien », fût-il divorcé, concubin, homosexuel.Depuis deux ans, les controverses sur ces sujets sont brûlantes entre partisans et adversaires d’un assouplissement de la « politique » d’accueil de l’Eglise. Ce nouveau synode promettait donc d’être aussi animé que le précédent, il y a un an. La veille de la messe d’ouverture, le coming out d’un prêtre polonais est venu accentuer ce climat de tension. Krzysztof Olaf Charamsa, 43 ans, membre de la Congrégation pour la doctrine de la foi (organisme romain chargé de veiller au respect et à la cohérence de la doctrine), a révélé être homosexuel et avoir un compagnon, qu’il a d’ailleurs présenté à la presse un peu plus tard dans la journée.Lire aussi :Le pape ouvre les travaux du synode sur la famillePar cet acte spectaculaire, le père Charamsa veut pousser l’institution ecclésiale à changer son regard sur les homosexuels et à « comprendre que la solution qu’elle propose, à savoir l’abstinence totale et une vie sans amour, n’est pas humaine ». Mêlant deux questions distinctes (l’homosexualité et le célibat des prêtres), il a eu des mots très durs pour dénoncer ce qu’il a qualifié d’« homophobie institutionnalisée de l’Eglise ». « Je demande pardon pour toutes ces années où j’ai souffert en silence devant la paranoïa, l’homophobie, la haine et le refus des homosexuels, présents au sein de la Congrégation pour la doctrine de la foi, qui est le cœur de l’homophobie dans l’Eglise », a-t-il déclaré.Une démarche « offensive et irresponsable »Le Vatican n’a pas tardé à sanctionner ce collaborateur. « Une démarche aussi retentissante à la veille de l’ouverture du synode est offensive et irresponsable, a déclaré son porte-parole, le père Federico Lombardi. De fait, elle tend à opérer une pression médiatique sur l’assemblée synodale. » Le père Charamsa a aussitôt été relevé de ses fonctions auprès du Saint-Siège.L’accueil des homosexuels est l’une des questions posées aux évêques catholiques réunis pendant trois semaines à Rome. La doctrine considère les actes homosexuels comme « intrinsèquement désordonnés » et prône l’abstinence aux gays. Elle refuse a fortiori le mariage entre personnes de même sexe. « Je voudrais dire au synode que l’amour homosexuel est un amour familial, qui a besoin de la famille. Chacun, et même les gays, les lesbiennes et les transsexuels, porte dans son cœur un désir d’amour et de famille », affirme le prêtre polonais. « Le clergé, ajoute M. Charamsa dans l’édition polonaise de Newsweek, est largement homosexuel et aussi, malheureusement, homophobe jusqu’à la paranoïa car paralysé par le manque d’acceptation pour sa propre orientation sexuelle. » Dans l’avion qui le ramenait du Brésil, peu après son élection, en 2013, le pape François avait déclaré : « Si une personne est homosexuelle et cherche vraiment le Seigneur, qui suis-je pour la juger ? »Un autre sujet de désaccord entre les évêques, tel que cela était ressorti du synode d’octobre 2014, concerne les divorcés remariés civilement, aujourd’hui en principe privés de l’accès aux sacrements. Les 360 prélats ont jusqu’au 24 octobre pour en débattre, date à laquelle ils se prononceront sur le rapport qu’aura rédigé une commission de dix d’entre eux, choisis par le pape.Cécile ChambraudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.10.2015 à 07h29 • Mis à jour le05.10.2015 à 08h28 Au moins dix-sept personnes ont trouvé la mort dans les violentes intempéries qui ont sévi en début de soirée, samedi 3 octobre dans les Alpes-Maritimes. Les fortes précipitations ont atteint des cumuls impressionnants, dépassant par exemple les 150 mm en deux heures dans le secteur de Cannes. Les eaux se sont engouffrées dans les rues, emportant parfois des voitures et provoquant de nombreux dégâts.Voici quelques photos et vidéos publiées sur les réseaux sociaux dans la nuit de samedi à dimanche.A Nice, l’eau déferlait samedi soir notamment sur la célèbre promenade des Anglais ou sur la place du Port.Place du port à Nice #inondations #intemperies http://t.co/WB7arFZjGS— Stephane_SNCF (@Stephane)require(["twitter/widgets"]);Éboulement au 156 avenue de la clua à Nice !! @Nice_Matin #intempéries #Nice http://t.co/c8aAtLdKU4— RaingeardE (@Raingeard Edouard)require(["twitter/widgets"]);Plus anecdotique, les spectateurs d’un concert de Johnny Hallyday à Nice ont eu le plus grand mal à sortir de la salle et certains ont dormi sur place. Les pluies diluviennes ont aussi surpris joueurs et spectateurs du match Nice-Nantes. La rencontre, comptant pour la 9e journée de Ligue 1, a été interrompue à la 46e minute, le terrain étant devenu injouable à cause des très fortes pluies.Certaines voies de chemin de fer, notamment autour de Cannes, ont été submergées. La gare a été évacuée et la circulation totalement interrompue depuis samedi soir.@SNCF @MGAGLIOTI l'interieur du gare. line d'eau visible. http://t.co/ciSRqmoXRV— RobynCor (@Robyn Corbett)require(["twitter/widgets"]);Cannes, ici Cannes. #Cannes #GareScnf #Intemperies #Inondations #Nice06 http://t.co/ikHrWO4mBY— JuliaaHuber (@Julia )require(["twitter/widgets"]); Mon TER prend l'eau je crois... 😨 http://t.co/pqG9dp3QlY— Conducteur_RER (@Conducteur de train)require(["twitter/widgets"]);A Cannes, des rues ont été totalement submergées. L’avenue du Camp-Long s’est transformée en torrent.Look... https://t.co/9ntK9GhZzJ— stuartdredge (@Stuart Dredge)require(["twitter/widgets"]);Plusieurs centaines de spectateurs qui assistaient au concert de Johnny Halliday au Nikaia de Nice étaient encore bloquées ce dimanche matin.Montage des lits de camps à 05h49 !!!! #intempéries http://t.co/1nXSgalql1— parisman83440 (@Parisien du Sud)require(["twitter/widgets"]); Gérard Davet et Fabrice Lhomme Feuilleton politico-judiciaire majeur du quinquennat Sarkozy, l’affaire Bettencourt, que l’on croyait terminé, est en fait loin de son épilogue. Dans la plus grande discrétion, le parquet de Paris a ouvert, le 6 juillet, une information judiciaire pour « subornation de témoin » visant implicitement la fille de Liliane Bettencourt, Françoise Bettencourt Meyers.A la tête de la deuxième fortune française, celle-ci est désormais suspectée par un juge d’avoir fait pression afin d’obtenir, moyennant finances, le témoignage de cinq employés au service de sa mère, déjà poursuivis pour « faux témoignage ». Leurs déclarations, souvent confortées par des éléments matériels, avaient contribué à la tenue du procès pour « abus de faiblesse » qui s’est tenu en février, à Bordeaux, et permis la condamnation – prononcée le 28 mai – de sept prévenus.Lire aussi :Procès Bettencourt : Eric Woerth relaxé, François-Marie Banier condamné à trois ans de prisonParmi ceux-ci, le photographe François-Marie Banier. Condamné à trois ans de prison, dont six mois avec sursis, 350 000 euros d’amende et 158 millions d’euros de dommages et intérêts (jugement dont il a fait appel) pour avoir profité abusivement de la fortune de Liliane Bettencourt, l’artiste estime depuis le début de l’affaire avoir été victime d’une cabale.Selon lui, Françoise Bettencourt Meyers aurait été la tête pensante d’un complot destiné à faire « le ménage » dans l’entourage de sa mère. La manipulation se serait concrétisée par une série de témoignages – accablants pour M. Banier et d’autres personnages ayant gravité dans l’environnement de la vieille milliardaire – d’anciens employés de la maison Bettencourt.Lire aussi :Les anciennes employées, cibles de la vindicte de François-Marie BanierTour de passe-passe juridiquePour obtenir de la justice d’enquêter sur des faits de « subornation de témoins » dont cette dernière aurait été l’auteure, M. Banier a convaincu juge Le Loire, fin 2014, de solliciter auprès du parquet de Paris la délivrance d’un réquisitoire supplétif – c’est-à-dire l’autorisation d’étendre son enquête à cette nouvelle incrimination. Le juge a mis en avant deux versements opérés par Françoise Bettencourt Meyers au profit de Claire Thibout, la comptable de Liliane, en difficulté financière après son départ de la maison Bettencourt : un don de 400 000 euros, fin 2008, puis, fin 2012, un prêt de 300 000 euros (dont la plus grande partie doit être remboursée en 2017).Or, dans une ordonnance du 17 février, le parquet a refusé d’accorder au magistrat ce supplétif, rappelant au juge que ces faits ont déjà été examinés par la justice, qui avait de fait débouté à plusieurs reprises le photographe. M. Banier a donc redéposé plainte à Paris, en se constituant partie civile, pour contraindre le parquet à ouvrir une information judiciaire sur ces faits, chose faite depuis le 6 juillet. Ce tour de passe-passe juridique va permettre au juge Le Loire – logiquement saisi de cette nouvelle procédure, qu’il devrait joindre à celle ouverte pour faux témoignages – de lancer les poursuites pour subornation de témoin que le parquet lui refusait…Lire le récit complet :Affaire Bettencourt : information judiciaire pour « subornation de témoin »Fabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Franck Johannès La Cour européenne des droits de l’homme a été saisie, samedi 3 octobre, d’un premier recours contre la loi renseignement par des journalistes de l’Association confraternelle de la presse judiciaire (APJ). Les 180 journalistes, qui représentent la plupart des médias écrits, numériques ou audiovisuels, s’alarment des nouvelles menaces portées à la liberté d’informer – et protestent contre la surveillance de masse qu’autorise le texte pour les simples citoyens. « La question posée dépasse le simple enjeu des journalistes, indique Me Patrice Spinosi, qui a déposé la requête, toute personne est susceptible d’être écoutée et à travers la presse, il s’agit d’une critique de la possibilité d’écouter administrativement sans réel contrôle l’ensemble de la population. »Lire aussi :Comment l’Etat a étendu le renseignement au mépris de la loiEn dépit en effet des inquiétudes de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), des associations de défense des libertés numériques et des mises en garde des institutions européennes, la loi renseignement du 24 juillet a été adoptée par 80 % des parlementaires, et validée le 23 juillet par le Conseil constitutionnel, en dehors d’une réserve sur la surveillance internationale. Elle est entrée en vigueur samedi 3 octobre, après la parution au Journal officiel du décret du président de la République, qui nomme les membres de la Commission nationale de contrôle des techniques du renseignement (CNTR). Il ne reste plus guère que la Cour européenne pour examiner la conformité de la loi aux exigences démocratiques d’un Etat de droit.« Chiens de garde de la démocratie »La Cour européenne – à la différence de la France, qui n’a toujours pas voté la loi sur le secret des sources – est particulièrement vigilante sur le droit d’informer. Elle a rappelé en 1992 « le rôle éminent de la presse dans un Etat de droit », l’impératif de protection des sources, « pierre angulaire de la liberté de la presse », dont l’absence « pourrait dissuader les sources journalistiques d’aider la presse à informer le public sur des questions d’intérêt général » (1996). La protection des sources n’est pas « un simple privilège », mais bien « un véritable attribut du droit à l’information » (2003) : les journalistes ont ainsi pour mission d’être « les chiens de garde de la démocratie » (2007).Lire aussi :Informer n’est pas un délit, le livre-manifesteLa loi renseignement n’est certes opérationnelle que depuis quelques heures et n’a pas encore eu de conséquences fâcheuses. Il n’empêche : la Cour de Strasbourg a déjà jugé que la seule entrée en vigueur d’une loi suffisait à être recevable – il s’agissait alors de la loi interdisant le voile intégral dans l’espace public (décision SAS contre France, 2014). De plus, « la simple existence » d’une législation « autorisant le contrôle secret des communications crée une menace de surveillance pour tous ceux auxquels on pourrait l’appliquer », a déjà jugé la Cour de Strasbourg (Liberty contre Royaume-Uni, 2008).Or, la loi renseignement autorise bien une surveillance de masse : non seulement pour prévenir le terrorisme, « la criminalité et la délinquance organisée », « les violences collectives » qui portent « gravement atteinte à la paix publique », mais aussi pour protéger « les intérêts majeurs de la politique étrangère » ou « les intérêts économiques, industriels ou scientifiques ». Un suspect peut être espionné et localisé grâce à son téléphone et toutes ses communications numériques ; son domicile, sa voiture et son ordinateur fouillés, ses conversations (et ceux de ses voisins) enregistrées dans un café, une gare, un tribunal, par des IMSI-catchers, ces petites valisettes d’espionnage – l’ensemble, en somme, de ses activités et même, pour la première fois, celles de son « entourage ».Rencontrer un journaliste risque de devenir périlleuxRencontrer discrètement un journaliste risque ainsi de devenir périlleux – il suffit de le surveiller pour savoir qui sont ses sources et qui lui donne des informations déplaisantes pour le pouvoir en place. La loi a prévu qu’il n’était pas permis de surveiller un journaliste « à raison de l’exercice de sa profession ». C’est maigre : on peut surveiller un mail personnel, mais pas un mail professionnel ? Par ailleurs, les boîtes noires algorithmiques, qui scannent sur le Net des mots-clés, absorbent tout le flux sans en distinguer la provenance : « Il sera aisé, dans le cas d’un journaliste, d’en tirer des informations sur l’ensemble de ses sources et contacts », a souligné le Conseil national du numérique.Lire aussi :Jean-Marie Delarue se dit « préoccupé » par le contrôle du renseignementLa presse n’est évidemment pas au-dessus des lois et il est normal qu’il soit possible, en cas de force majeure, de surveiller un journaliste. Mais la Cour européenne impose que cette atteinte soit contrôlée, « avant la remise des éléments réclamés », « par un juge ou tout autre organe décisionnel indépendant et impartial », en tout cas « distinct de l’exécutif ». Et à condition qu’« il existe un impératif d’intérêt public l’emportant sur le principe de protection des sources journalistiques » (Sanoma Uitgevers BV contre Pays-Bas, 2010). Ce n’est pas le cas : c’est bien l’exécutif – le premier ministre – qui donne les autorisations de surveillance, après un avis purement consultatif d’une commission de contrôle. Elle peut faire appel au Conseil d’Etat si une surveillance lui semble illégale, mais jamais « avant la remise des éléments réclamés » par les services.Ainsi, conclut la requête, « les quelques garanties légales dédiées à la protection du secret des sources journalistiques sont radicalement contournées ». « L’Association de la presse judiciaire est la mieux à même de former un tel recours, indique son président, Pierre-Antoine Souchard, elle s’est opposée à cette loi depuis longtemps. La peur du terrorisme ne doit pas faire oublier les libertés fondamentales, en particulier la liberté d’informer. » L’association et les sept membres du bureau ont signé la requête et engagent les journalistes, les associations ou les syndicats « qui ont intérêt à agir », à les rejoindre. La cour examinera la recevabilité de la requête dans les six à douze mois, une éventuelle décision n’est pas attendue avant trois ans.Franck JohannèsFranck JohannèsSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Pascale Robert-Diard Au début, on les distingue à peine les uns des autres. Mêmes costumes sombres, mêmes chemises claires, même cheveux clairsemés. Ce sont des hommes de premier rang au sens propre, ils savent s’y tenir assis, le buste droit, bien calé, les jambes croisées, des milliers d’heures de réunions publiques et de fastidieuses cérémonies officielles sont passées par là. Debout aussi, ils se ressemblent, le micro et la parole leur sont familiers, ils posent un feuillet de notes sur le pupitre devant eux puis le plient dans la poche droite de leur veste en la lissant d’un geste machinal.Quatre d’entre eux sont sortis de l’ENA, le cinquième en a raté l’entrée. Le résumé de leurs longues carrières offre un voyage dans la France préfectorale – Montluçon, Orléans, Tours, Besançon, Chartres, Chalon, Guéret, Le Mans, Neuilly, Gertwiller – et dans le cœur battant de l’Etat, ses administrations centrales et ses ministères, qu’ils ont rejoints ou quittés au gré des alternances politiques, promus sous la droite, écartés sous la gauche. Tous portent Légion d’honneur à la boutonnière et déshonneur au front depuis qu’un procureur de la République les a renvoyés devant un tribunal correctionnel pour « détournement de fonds publics », « complicité » ou « recel » de ce délit.Depuis lundi 28 septembre, Claude Guéant, ancien directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy au ministère de l’intérieur, Michel Gaudin, ex-directeur général de la police nationale (DGPN), ainsi que trois autres anciens membres du cabinet, Daniel Canepa, Michel Camus et Gérard Moisselin, s’expliquent sur l’affaire des primes de la police versées en liquide entre 2002 et 2004. A Claude Guéant, il est reproché d’avoir donné l’ordre à Michel Gaudin de lui confier chaque mois pendant deux ans 10 000 euros en espèces prélevés sur les fonds d’enquête et de surveillance – normalement destinés à rémunérer les indicateurs de police – et de s’en être servi comme complément de rémunération pour ses collaborateurs, lui-même en prélevant la moitié pour son usage personnel.Lire aussi :Guéant : le procès de l’étrange pratique policière des primes en liquideA Michel Gaudin, considéré comme l’auteur principal du délit, il est fait grief d’avoir accepté de faire ce versement en ayant connaissance de son usage inapproprié. Les trois autres prévenus sont poursuivis comme bénéficiaires du détournement. Pour l’accusation, aucun d’entre eux ne pouvait à l’époque ignorer qu’il commettait un délit puisque, quelques mois plus tôt, le gouvernement de Lionel Jospin avait officiellement mis fin aux primes en liquide versées aux membres des cabinets ministériels (prélevées sur les fonds spéciaux de Matignon) et les avait remplacées par des « indemnités de sujétion particulière » (ISJ). L’esprit de la réforme étant de substituer à un système occulte, incontrôlable et contesté, des compléments de revenus officiels et fiscalisés.Dès les premiers interrogatoires, chacun des cinq prévenus a exprimé à sa manière l’amère conviction d’être la victime d’un « règlement de comptes politique », dont le tout nouveau parquet national financier (PNF) – qui les a renvoyés devant le tribunal au terme d’une simple enquête préliminaire – serait le bras armé. Voilà pour ce qui les réunit.Premières fissuresLes premières fissures sont apparues assez vite. Il y a Claude Guéant et les autres. C’est à cause de lui que toute l’histoire a commencé. Lors d’une perquisition à son domicile, les enquêteurs en charge d’une autre affaire le concernant, celle d’un éventuel financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, sont tombés par hasard sur une série de factures d’électroménager et d’équipements – cuisiniste, ameublement – réglées en espèces, dont l’ancien ministre de l’intérieur a dû justifier la provenance. En expliquant que ces fonds étaient des reliquats de ses primes en liquide, Claude Guéant a lui-même conduit le parquet à s’intéresser au circuit de ces fonds. Cela donne déjà aux quatre autres une bonne raison d’en vouloir à leur ancien supérieur hiérarchique.Mais il n’y a pas que cela. Par sa proximité avec Nicolas Sarkozy, par le nombre d’affaires dans lesquels son nom est cité, Claude Guéant sent aujourd’hui le soufre. Le monde politique s’est éloigné de lui par crainte de la contagion et celui des hauts fonctionnaires lui reproche sa trahison.Peut-être n’est-ce pas un hasard si, parmi ses deux avocats, figure Me Jean-Yves Dupeux, qui fut aussi celui d’un autre grand brûlé de l’époque sarkozyste, l’ancien procureur de la République Philippe Courroye. Quant à l’opinion, autant elle est prompte à absoudre ou à excuser les turpitudes de ses élus, autant elle est se montre impitoyable face aux dérives de ses clercs.Dans le prétoire aussi, on prend ses distances. Rien de tel qu’une procédure judiciaire pour faire vaciller les plus solides amitiés. Celle qui unit Claude Guéant à Michel Gaudin a plus de vingt ans, les deux hommes se tutoient, mais, face au tribunal, Michel Gaudin pense d’abord à sauver sa peau.Le DGPN est placé « sous l’autorité hiérarchique du directeur de cabinet et ne peut refuser une instruction qu’il lui donne », explique-t-il, en affirmant qu’à l’époque il ignorait l’usage que Claude Guéant faisait des fonds qu’il lui versait. Il rappelle surtout que lui, une fois arrivé dans les fonctions de DGPN, a mis un point d’honneur à faire appliquer dans son administration une note restée lettre morte et rédigée quatre ans plus tôt par… son prédécesseur, Claude Guéant. Datée de février 1998, elle indiquait que, « en aucun cas, les fonds d’enquête et d’investigation ne peuvent être considérés comme permettant d’alimenter un régime indemnitaire ». « Quand il me les a demandées, j’ai donné ces sommes à Claude Guéant. Il y avait des consignes, il y avait une note. J’imaginais qu’il appliquait les règles qu’il avait édictées lui-même », glisse Michel Gaudin, en ajoutant : « Cette manipulation d’espèces nécessite un minimum de confiance. »La présidente, Bénédicte de Perthuis, insiste : « Si vous aviez su quel était leur usage, qu’auriez-vous fait ? – J’aurais dit écoute, Claude, je ne peux pas interdire, mais je ne peux pas prendre la responsabilité. » Assis derrière lui, Claude Guéant ne cille pas.« Arrière, Satan »C’est au tour de l’un de ses anciens collaborateurs au cabinet, Gérard Moisselin, d’être pressé de questions. Lui aussi lâche son ancien patron. Il raconte : « Un soir, Claude Guéant me tend une enveloppe. J’étais très étonné, je lui ai dit que je croyais que cette pratique avait disparu. J’ai cru pouvoir me fier à la réponse qu’il m’a faite, à savoir que cela était parfaitement autorisé. Alors oui, je n’ai pas déclaré ces sommes au fisc, parce que je savais qu’aucun policier ne le faisait. Ce n’est pas glorieux mais c’est comme ça ». La présidente : « Mais vous n’entrez pas dans la police ! Vous entrez au cabinet d’un ministre, vous êtes un représentant de la fonction publique. Il y a un décalage entre votre brillante carrière et la facilité avec laquelle vous acceptez. » Le prévenu, agacé : « J’ai déjà eu le courage de lui poser la question. Mais vous auriez voulu quoi ? Que je renvoie son enveloppe à la tête de Guéant en criant : “Arrière, Satan ?”» Michel Camus lui succède à la barre. Mêmes questions, même gêne. La procureure Ulrika Weiss se lève : « Là c’est la citoyenne qui essaye d’imaginer la scène. Claude Guéant vous tend une enveloppe de 2 000 euros, c’est pas Noël, c’est pas votre anniversaire, et vous ne posez pas de questions ? La polémique sur les fonds spéciaux, ça ne fait pas tilt ? » Michel Camus : « J’ai en face de moi le directeur de cabinet du ministre de l’intérieur. C’était pour moi irrévérencieux, inimaginable, de lui demander si tout cela était conforme aux textes. – Et vous avez dit merci ? – Peut-être. »Après trois jours de débats, on est là : Michel Gaudin, qui a rameuté comme témoins de moralité tous les grands noms de la police, dont l’ancien patron de la DST Pierre de Bousquet de Florian et l’ex-patronne de la police judiciaire Martine Monteil, campe le vertueux soumis aux ordres et croit en ses chances de relaxe. Les trois prévenus anciens membres du cabinet assument leur part de lâcheté face à l’autorité de celui qui était leur directeur. Reste Claude Guéant, seul, dans la figure du méchant.Pascale Robert-DiardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Luc Leroux (Marseille, correspondant) L’ancien directeur général de l’Olympique de Marseille, Antoine Veyrat, a été mis en examen, jeudi 1er octobre, pour abus de biens sociaux au préjudice du club, association de malfaiteurs, faux et usage de faux.Enquêtant sur des malversations présumées autour de transferts de joueurs, les juges d’instruction marseillais Guillaume Cotelle et Christine Saunier-Ruellan ont placé l’ancien dirigeant sous contrôle judiciaire avec interdiction d’entrer en contact avec les autres protagonistes du dossier. M. Veyrat est le deuxième ex-dirigeant du club mis en examen après Jean-Claude Dassier, président de 2009 à 2011.Transferts et système d’abonnement frauduleuxCes soupçons d’abus de biens sociaux visent dix-huit transferts ou prolongations de contrats de joueurs, mais également le système d’abonnements concédés à prix coûtant aux clubs de supporteurs, soit 27 000 places du championnat de Ligue 1, revendues ensuite aux membres des associations. Mis en place au début des années 1990, ce système occasionne un manque à gagner de 900 000 à 1 million d’euros pour le club, selon les enquêteurs.Lire aussi :Pourquoi les dirigeants de l’OM sont soupçonnés d’abus de biens sociauxLors de sa garde à vue, Antoine Veyrat s’en était ouvert :« J’ai toujours été étonné de voir que ces associations n’ont jamais eu aucun problème et qu’on puisse par exemple légalement leur reverser une commission sur une revente de places. »Les dirigeants actuels de l’OM tentent, avec l’aide des pouvoirs publics, de remettre en question ce système que les juges d’instruction soupçonnent d’être délictuel.Lire aussi :Du banditisme corse aux agents de footballeurs de l’OMLuc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde François Béguin Oubliée la grande manifestation unitaire du 15 mars contre le projet de loi santé et le tiers payant généralisé. Oublié le médiatique appel à la fermeture des cabinets médicaux pendant les vacances de Noël. C’est en ordre dispersé que plusieurs syndicats de médecins libéraux ont appelé à la fermeture des cabinets médicaux lundi 5 octobre, à la veille du vote solennel du projet de loi santé au Sénat et une semaine avant la fin des élections professionnelles dans le secteur.D’ici le 12 octobre, 120 000 médecins libéraux doivent en effet élire pour cinq ans leurs représentants au sein des unions régionales des professionnels de santé (URPS), les interlocuteurs des agences régionales de santé (ARS) pour définir l’organisation des soins dans les régions. Une échéance qui pousse les responsables syndicaux à une surenchère d’actions et de formules chocs pour se démarquer de leurs concurrents.Dénonçant dans la loi de santé une « tentative d’assassinat » de la médecine libérale, la Fédération des médecins de France (FMF), le syndicat des médecins libéraux (SML) et le Bloc (chirurgiens), trois organisations minoritaires particulièrement radicales dans leur rejet du texte porté par la ministre de la santé Marisol Touraine, ont lancé le mouvement en appelant à une « grève des consultations et des gardes » dès le samedi 3 octobre. Difficile cependant de mesurer si cet appel a été fortement suivi en ce premier jour de week-end, où tous les cabinets médicaux ne sont pas ouverts.« Mascarades désordonnées »A partir du lundi 5, la FMF, le SML et le Bloc rejoignent l’appel à la fermeture lancé par MG France, syndicat majoritaire chez les généralistes. « Certains médecins nous ont appelé pour dire qu’ils allaient fermer leurs cabinets deux ou trois jours, voire même toute la semaine », prévient Claude Leicher, son président. La prise en charge des patients devrait cependant être assurée, éventuellement via des réquisitions de médecins par les agences régionales de santé qui assurent toutes, sur leurs sites Internet, avoir « pris les mesures nécessaires pour assurer la continuité de l’accès aux soins pendant cette période ».Si les appels à la fermeture pourraient être bien suivis dans certaines zones (la totalité des médecins est par exemple annoncée en grève à Orthez, dans les Pyrénées-Atlantiques), le choix de la Confédération des syndicats de médecins français (CSMF), majoritaire chez les médecins libéraux, de ne pas se joindre au mouvement devrait toutefois en limiter la portée. Son président, Jean-Paul Ortiz, a dénoncé des « mascarades désordonnées et électoralistes ».« La seule habileté du gouvernement, c’est d’avoir su rompre l’unité syndicale d’opposition à la loi », reconnaît Jean-Paul Hamon, le président de la FMF, au vu des dates retenues pour la tenue du scrutin. « Mais si Marisol Touraine pense que ça va se calmer après la proclamation des résultats le 16 octobre, elle se trompe lourdement », dit-il, en appelant à une nouvelle manifestation unitaire lors de l’examen du projet de loi santé en deuxième lecture à l’Assemblée nationale en novembre. Les députés devraient alors rétablir le tiers payant généralisé, programmé par le gouvernement pour la fin 2017 et supprimé par les sénateurs le 18 septembre.A la CSMF, Jean-Paul Ortiz a lui aussi appelé, vendredi 2 octobre, à « un grand mouvement de révolte unitaire de tous les médecins, de toutes spécialités et de toutes sensibilités » dans quelques semaines. A cette date, les résultats des élections auront alors peut être redessiné le paysage syndical. C’est le moment où devraient s’ouvrir les négociations conventionnelles avec l’Assurance-maladie. Face à des demandes de revalorisation du tarif de la consultation à 30, voire à 40 euros, alors même que l’objectif national des dépenses d’assurance-maladie (ONDAM) va être plafonné à un taux historiquement bas de 1,75 %, ces négociations s’annoncent d’ores et déjà houleuses.François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Emeline Cazi Le même rituel se répète tous les jours à la même heure. Un peu avant 15 heures, dans une salle borgne du rez-de-chaussée de la Cour nationale du droit d’asile à Montreuil (Seine-Saint-Denis), des agents de la Cour accrochent une à une dizaine de feuilles A4 sous de grands panneaux vitrés.A l’entrée de la salle, des gardiens bloquent l’accès aux dizaines de personnes qui attendent dans le hall, parfois depuis le matin, et scrutent sans pouvoir encore lire ces feuilles de résultats. Ibrahim dort mal depuis une semaine, « à cause du stress ». Des milliers de bacheliers vivent à peu près la même scène chaque année. A cette différence près qu’ici, à Montreuil, des vies sont en jeu.Une seule question intéresse le tribunal : ces personnes sont-elles réellement en danger ?Voilà trois semaines, le 17 septembre, plus d’une centaine d’hommes et de femmes, parfois accompagnés de leurs enfants, sont venues expliquer au juge les raisons de leur arrivée en France, leur vie devenue un enfer dans leur pays, les persécutions, la maison incendiée, les terres volées, les nuits en prison. Le viol parfois, la torture.Le tribunal s’attarde rarement sur le récit du long périple qui les a menés jusqu’ici. Une seule question l’intéresse : ces personnes sont-elles réellement en danger ? La France doit-elle leur accorder l’asile ?Ibrahim Diallo a fui la Guinée-Conakry en 2013, il n’avait pas 20 ans. Son père était mort quatre ans plus tôt alors qu’il manifestait contre la junte militaire au pouvoir. Ibrahim Diallo, était, depuis, considéré comme un opposant et ne vivait plus sereinement. Arrêté le 23 mai 2013, il a été emprisonné. Son oncle a versé plus de 4 millions de francs guinéens (environ 441 euros de l’époque) à l’un des geôliers pour le libérer.Une femme hurle de joieQuelques semaines plus tard, il a trouvé un passeur pour aider son neveu à gagner la France grâce à un passeport d’emprunt. Pas de barque donc, mais une arrivée en avion à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle à Paris, quelques vêtements et un acte de naissance pour seul bagage, et, depuis, la vie dans un foyer de demandeurs d’asile à Achères, dans les Yvelines.L’affichage est terminé. 15 h 01, une femme en gilet orange hurle de joie, lève les bras. « Madame, silence ! Calmez-vous. Comprenez que d’autres n’apprennent pas la même nouvelle que vous », explique un agent de sécurité.Quelques copains sont venus accompagner Ibrahim Diallo. Eux ne sont pas encore passés devant le juge. « Statut de réfugié », lisent-ils sur le panneau. « Ils ont donné, hein, ils ont donné ? », interroge le jeune homme, fou de joie, qui aussitôt appelle ses « assistants » (sociaux) et son avocat. « Ma famille, maintenant, c’est vous, c’est la France. Merci, merci ! »Cléance, 23 ans, a grandi en République démocratique du Congo. Il y a trois semaines quand nous l’avions rencontrée, elle racontait les journées de prison dans un container par 40 degrés, le viol qui a suivi la diffusion d’un reportage de la chaîne congolaise RTGA dans lequel elle dénonçait les agissements de hauts dignitaires du régime : ils déversaient notamment leurs déchets dans le fleuve, là où les plus pauvres de Kinshasa se baignent et lavent leur linge.En 2014, la Cour nationale du droit d’asile a examiné près de 40 000 dossiers. Seuls 15 % des demandeurs ont obtenu une protectionL’agent de l’office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), n’a pas cru à son histoire. Les magistrats, si. Ils viennent de lui accorder la protection subsidiaire, qui l’autorise à rester au moins un an en France.Sur le panneau d’en face, c’est bon pour Habibou aussi. « Réfugié ». Il arrive de Mauritanie. Lui aussi, nous l’avions rencontré début septembre. A la fin des années 1980, les ethnies arabes ont déporté les noirs au Sénégal, de l’autre côté du fleuve. Près de vingt après, Habibou a voulu rentrer récupérer les terres familiales, la maison et ses bêtes. Il n’a pas pu rester, chassé à nouveau par les Arabes. La France lui a accordé une protection de dix ans.Sur les 127 dossiers examinés jeudi 17 septembre, seuls 13 demandeurs ont obtenu le statut de réfugiés et 14 la protection subsidiaire. Une petite centaine de personnes est désormais officiellement en situation irrégulière en France. Sans ressource.Lire aussi :La France a repris les expulsions de migrants vers le SoudanLes époux Sivalingam – également rencontrés début septembre – persécutés par le gouvernement sri-lankais, parce que nés et grandis dans le nord du pays, région des Tigres de libération de l’Eelam tamoul, n’ont pas eu la chance d’Ibrahim, Cléance et Habibou. Roza, Asroudin, et leurs cinq enfants, qui avaient fui la Tchétchénie, pas davantage.Les résultats varient d’un juge à l’autreA la fin de l’audience, Roza avait fondu en larmes en s’adressant à la présidente « comprenez ma souffrance. J’ai passé ma vie dans les guerres. Je ne souhaite pas la même vie pour mes enfants. Toutes les mères me comprendront. On ne vous oblige pas à nous délivrer le statut de réfugié. Mais vous avez le pouvoir de nous aider ». Aujourd’hui, ils n’ont pas de papier, et ne peuvent officiellement plus vivre en France.En 2014, la Cour nationale du droit d’asile a examiné près de 40 000 dossiers. Seuls 15 % des demandeurs ont obtenu une protection. Les résultats varient d’un juge à l’autre. Le 17 septembre, mieux valait passer devant la 17e chambre : cinq demandeurs ont obtenu le statut de réfugié. Le tribunal de la 7e chambre a, lui, rejeté les douze dossiers qu’il a examiné ce jour-là.Les avocats dénoncent cette grande loterie. Anicet Le Pors, juge de l’asile à la Cour nationale du droit d’asile pendant quatorze ans, avait fait comparer les taux d’admission en fonction des présidents. Les taux variaient considérablement d’un juge à l’autre  : entre le plus sévère et le moins sévère, le rapport était de 1 à 30.« Si on ­retirait les 10 % de dossiers situés aux “extrêmes ”, comme c’est la règle en statistique, le rapport était de 1 à 3. Aujourd’hui, je crois que la fourchette s’est quand même un peu resserrée », explique Anicet Le Pors.Lorsqu’on l’avait rencontré il y a trois semaines, Ibrahim voulait retourner au collège. Dans ses rêves les plus fous, il aimerait suivre une formation de chauffeur-livreur. « Mais ce sont mes assistants [sociaux] qui décident. C’est eux qui savent. »Ibrahim n’a pas de famille en France. Guère plus en Guinée. Ses assistants sociaux, son avocat, et quelques connaissances du foyer sont à présent ses seuls repères.Lire aussi :A Cergy, les bénévoles face aux angoisses des migrantsEmeline CaziJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adrien de Tricornot François Hollande a déçu les organisations étudiantes lors de son discours prononcé à l’occasion des 60 ans des centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (Crous), jeudi 1er octobre à Paris. Présentant le Plan national de vie étudiante (PNVE) – 35 mesures, objectifs ou intentions pour simplifier les démarches administratives et améliorer la vie quotidienne des étudiants –, le président de la République n’a pas annoncé de moyens nouveaux pour les mettre en œuvre.« C’était une bonne chose d’avoir une parole présidentielle sur la vie étudiante et la réussite. Pour les 60 ans des Crous, on s’attendait cependant à ce qu’il vienne avec davantage dans sa musette », dit Alexandre Leroy, le président de la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE).Le PNVE prévoit la création d’un guichet unique à la rentrée 2016 : le portail etudiant.gouv.fr permettra d’effectuer les demandes de bourse, de logement en cité universitaire et en résidence Crous, d’aide au logement ou de caution locative. Il projette également la création de dix centres de santé dans les universités d’ici à 2017, les portant à trente. Le plan prévoit aussi 2 000 missions de service civique sur les campus d’ici à la mi-2017.« Crédit congé formation »Les établissements d’enseignement supérieur et les Crous sont également incités à proposer aux étudiants des emplois de qualité à temps partiel. L’objectif est de presque les doubler pour arriver à 3 000 équivalents temps plein au bénéfice de 30 000 étudiants. Un statut du responsable associatif étudiant, ainsi qu’un de l’élu étudiant, facilitant la mise en œuvre de leurs responsabilités, seront aussi créés.Mais le PNVE ne réserve pas de surprises : nombre de ses mesures avaient déjà été annoncées, ou sont déjà engagées, tel le droit à l’année de césure, le droit à un « crédit congé formation » de cinq jours pour les étudiants salariés préparant leurs examens, ou bien l’accès à la prime d’activité, à compter du 1er janvier, pour les étudiants qui travaillent et touchent environ 900 euros net par mois.Pour William Martinet, président de l’Union nationale des étudiants de France (UNEF), « ce plan et les quelques millions d’euros en plus dans le budget 2016 du supérieur ne règlent pas le problème de la précarité étudiante et des évolutions démographiques » : la hausse des effectifs. De plus, aucun effort supplémentaire n’est prévu pour le système de bourses en 2016. « Si on ne va pas au bout de la réforme promise – et il ne reste que la rentrée 2016 –, le contrat ne sera pas rempli », prévient Alexandre Leroy. La FAGE et l’UNEF préparent déjà la journée de mobilisation intersyndicale du 16 octobre.Adrien de TricornotJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Rafaële Rivais #container_14328089802{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14328089802{ height:450px; } #container_14328089802 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14328089802 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14328089802 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14328089802 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La mortalité routière pourrait encore augmenter en 2015Sur les 8 premiers mois de 2015, la mortalité routière a déjà fait 2 253 victimes – davantage que sur la même période en 2014 (2 154).Source : Sécurité routière(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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C’est l’une des principales mesures annoncées à l’issue du comité interministériel de la sécurité routière (CISR) convoqué vendredi 2 octobre, pour la première fois depuis 2011. C’est dans l’urgence, cet été, que Manuel Valls avait pris la décision d’organiser cette réunion, à la veille de la diffusion de chiffres de mortalité catastrophiques pour juillet : 360 morts, soit une hausse de 19,2 % par rapport à 2014.L’exécutif a multiplié les revers en matière de sécurité routière depuis le 31 juillet, date à laquelle la garde des sceaux a présenté en conseil des ministres un projet de loi qui entendait faire de la conduite sans permis une simple contravention et non plus un délit. Face au déluge de protestations, contre ce qui a été interprété comme un signe de laxisme, Christiane Taubira a dû renoncer.Le Journal du dimanche a profité de ce faux pas pour épingler, le 9 août, l’« absence de pilotage » de la politique de sécurité routière, vivement dénoncée depuis 2014 par l’Inspection générale de l’administration. La présidente de la Ligue contre la violence routière, Chantal Perrichon, a alors pu rappeler sur les ondes que la courbe de la mortalité routière était repartie à la hausse, en 2014, pour la première fois depuis douze ans, avec 3 384 tués, soit 3,5 % de plus qu’en 2013.Mme Perrichon a fustigé « le manque de courage politique » du ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, qui a refusé de généraliser la baisse de la vitesse, de 90 à 80 km/heure, sur les routes à double sens dépourvues de séparateur médian. Elle a rappelé que cette mesure, recommandée par le Conseil national de la sécurité routière, instance consultative, permettrait de sauver quelque 400 vies par an.Lire aussi :La hausse de la mortalité routière s’est poursuivie en août sur les routes de FranceUne meilleure utilisation des radarsM. Cazeneuve l’avait promis cet été : le CISR ne s’est pas contenté pas de faire un bilan d’étape ; il a proposé de nouvelles mesures. Pas question pourtant, pour le gouvernement, de dévier de sa stratégie de simple expérimentation de la baisse de la vitesse sur quelques tronçons, surtout à l’approche de l’élection présidentielle de 2017 : beaucoup de Français s’opposent à une baisse généralisée qu’ils considéreraient comme une contrainte supplémentaire.En revanche, le CISR a imposé un meilleur contrôle des excès de vitesse en exigeant une meilleure utilisation des radars de troisième génération. Embarqués à bord de voitures banalisées, ces appareils ne sont pas détectables par les avertisseurs de type Coyote ; chaque automobiliste peut donc craindre qu’il y en ait un derrière lui, ce qui l’incite à lever le pied. Deux cent soixante véhicules de police sont ainsi équipés.L’annonce de leur déploiement, en 2013, avait fortement contribué à la diminution de la mortalité. Or ils ne sont utilisés que deux heures par jour environ, faute de personnel disponible chez les forces de l’ordre. Le gouvernement souhaite que, d’ici à un an, des « opérateurs agréés » puissent les faire fonctionner « sous étroit contrôle de l’Etat ».Drones et vidéoverbalisationAussi, le nombre des radars fixes va augmenter – 4 700 en 2018 contre 4 200 pour l’instant –, tout comme le nombre de radars autonomes déplaçables – 205 à la fin de 2016 – et de radars-leurres dans des zones sécurisées, dont le nombre va être multiplié par quatre. Le CISR entend aussi développer la vidéoverbalisation et les radars automatisés avec envoi d’une contravention, dans le but d’étendre le nombre d’infractions pouvant être constatées sans interception en bord de route, dont le non-port du casque.Le ministère de l’intérieur utilise parfois des hélicoptères pour surveiller les infractions commises sur les routes (non-respect des distances de sécurité, dépassements dangereux, etc.). Ces derniers étant coûteux, il souhaite leur substituer des drones. Ces engins volants signaleraient les infractions à des motards, connectés, qui verbaliseraient les conducteurs.Le CISR souhaite également que soit expérimentée l’utilisation des systèmes de lecture automatisée des plaques d’immatriculation.Cartographie des vitesses autoriséesPour que les automobilistes n’aient pas le sentiment qu’on essaie de les « piéger », le gouvernement va entreprendre une cartographie des vitesses autorisées, qui, intégrée aux smartphones, permettrait de savoir à tout moment à combien on peut rouler.Il faudra toutefois deux ans pour établir cette base de données. Par ailleurs, pour que les automobilistes qui ont conduit sous l’emprise de l’alcool puissent continuer à travailler, Matignon souhaite que la loi étende les cas où les juges maintiennent leur permis de conduire, moyennant l’installation d’un éthylotest antidémarrage. Des contrôles aléatoires de stupéfiants, par test salivaire, pourront par ailleurs être effectués par les agents de police.Formation spécifique pour les grosses cylindrées Le CISR va exiger des entreprises qu’elles révèlent l’identité des employés qui commettent des infractions à bord de véhicules de service. Actuellement, elles prétendent souvent ne pas savoir qui conduisait, pour que le salarié ne perde pas de points. Elles profitent du fait que le conducteur ne peut pas être reconnu, puisque les radars flashent souvent les voitures par l’arrière. Le gouvernement va demander que cela change, sous peine de sanction financière.Pour mieux assurer la sécurité des motards, particulièrement touchés par la flambée de la mortalité en juillet, le port de gants homologués – qui les protègent en cas d’accidents – sera obligatoire, ainsi qu’un contrôle technique lors de la revente des engins. Le CISR veut également rendre obligatoire une formation spécifique avant de pouvoir conduire une moto de forte puissance (supérieure à 56 CV). Cette formation n’étant accessible qu’après deux ans de détention du permis moto. En ce qui concerne les enfants à vélo, ils devront porter un casque certifié jusqu’à l’âge de 12 ans.Rafaële RivaisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Rey-Lefebvre Il y a de la colère, à la résidence Gagarine de Romainville (Seine-Saint-Denis). Malgré le froid précoce et la nuit tombée, jeudi 15 octobre, une centaine d’habitants s’étaient réunis au pied du Spoutnik, la sculpture à l’entrée de la cité. Ils étaient venus soutenir la famille Diassiguy, d’origine sénégalaise, violemment expulsée trois jours avant, et qui se retrouve à la rue avec neuf de ses quatorze enfants. A 9 heures, mardi 13 octobre, policiers et gardes mobiles cernaient le bâtiment J mais se heurtaient à des voisins accourus pour empêcher l’expulsion. « Une famille qui est là depuis vingt-cinq ans… On se connaît tous dans cette cité où il fait bon vivre. Mais les expulsions se succèdent, alors on essaie de les empêcher », raconte Mohamed Boughanmi, vice-président de l’association de quartier Spoutnik, affiliée à Droit au logement et qui a grandi là.A l’approche de la trêve hivernale, qui débute le 1er novembre et interdit toute exécution d’expulsion jusqu’au 31 mars, le bailleur multiplie les évacuations manu militari. M. Boughanmi a d’ailleurs, en s’interposant mardi, pris un coup de matraque sur la main ce qui lui vaut une fracture à deux doigts et quinze jours d’incapacité de travail, très gênante pour cet autoentrepreneur en réparation de matériel de restauration. Accusé d’avoir blessé un policier, ce qui s’est révélé inexact par la suite, il avait été menotté et placé en garde à vue une dizaine d’heures, puis relâché sans aucune poursuite.Romainville Habitat, le bailleur, avait engagé la procédure à l’encontre de la famille Diassiguy dès juillet 2013, avec un premier commandement de payer. A l’époque, la dette locative de 4 853 euros paraissait encore remboursable par la famille mais la Caisse d’allocations familiales (CAF), en suspendant le versement des aides au logement du fait des impayés, l’a fait rapidement enfler, le reste à charge mensuel pour la famille étant passé de 40 à 650 euros par mois. Le 27 novembre 2014, le tribunal d’instance de Bobigny prononçait la résiliation du bail, condamnait les parents à payer 6 285 euros et à quitter les lieux. Alertée, toute la famille s’est mobilisée et a tenté de combler le retard de paiement.« Cette solidarité fait chaud au cœur »Si un des enfants n’a pas suivi le droit chemin, quatre autres, devenus adultes, ont pris leur autonomie, travaillent et réussissent : Aissatou, 22 ans, est vendeuse dans un commerce à Créteil, Mama, technicienne à la CAF, Mariama en quatrième année de droit à Nanterre, se dirige vers une carrière d’avocate en droit social, et Moktar travaille dans la finance. En mars, ils obtiennent de la justice un sursis pour quitter les lieux au 30 septembre, mais l’office HLM se montre intraitable et refuse tout protocole d’accord qui aurait permis la reprise du versement des aides au logement. Pourtant, en cumulant les efforts de remboursement des impayés de la famille avec les arriérés d’allocations qu’aurait versé la CAF, la dette aurait facilement était éteinte. « Depuis dix ans, la famille Diassiguy paie très irrégulièrement sa quittance malgré de multiples plans d’apurement et un accompagnement social, se défend la présidente de l’office, Asma Gasri, ajointe de Corinne Valls, maire (PS) de Romainville. Il y a une question d’équité vis-à-vis des autres locataires qui font des efforts : 1 000 de nos 35 000 locataires ont des retards et nous accordons habituellement des délais. Mais là ce n’est plus possible », estime- t-elle. Le bailleur argue aussi de troubles de voisinage qui sont pourtant loin d’être démontrés. L’appartement est en mauvais état et surpeuplé, mais la dizaine de locataires interrogés par un huissier dépêché par l’office témoigne de l’absence de nuisance de la famille à l’exception des enfants qui courent dans les étages.Jeudi, la mobilisation du quartier était impressionnante : des professeurs et le principal du collège voisin ont manifesté leur soutien, des voisins ont recueilli les enfants, une pétition de 60 signataires réclame leur réintégration. « Cette solidarité fait chaud au cœur », souriait Mariama, la future avocate, suspendue à son portable pour appeler le 115 et trouver une solution : peut-être des nuits d’hôtel... payées au prix fort par l’Etat.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.10.2015 à 10h56 • Mis à jour le17.10.2015 à 11h33 | François Béguin Chez les médecins libéraux, les élections des représentants au sein des unions régionales des professionnels de santé étaient attendues comme un moment de vérité. Quelle organisation allait tirer les bénéfices de son opposition au tiers payant généralisé, la mesure phare du projet de loi santé ? Sur fond de participation en baisse (39,92 % contre 44,6 % en 2010), ce sont les syndicats les plus radicaux dans leur rejet du texte qui ont connu des poussées significatives, selon les résultats publiés samedi 17 octobre par le ministère de la santé.Au sein du collège des généralistes, la Fédération des médecins de France (FMF) a ainsi réalisé un bond de 9,17 points par rapport à 2010, en recueillant 27,62 % des voix et en arrivant en tête dans plusieurs régions comme l’Ile-de-France ou la Bretagne. Le syndicat a tenu ces derniers mois un discours particulièrement virulent et mis en place une alliance avec l’Union française pour une médecine libre, issue du mouvement des « médecins pigeons ». « Le paysage syndical bouge, les rapports de force vont être modifiés dans pas mal de régions », s’est félicité Jean-Paul Hamon, le président de la FMF.Le choix de MG France, classé à gauche, de s’opposer frontalement à certaines dispositions du projet de loi santé de Marisol Touraine s’est lui aussi révélé payant. Le syndicat consolide sa place de numéro un chez les généralistes, avec 31,29 % des voix contre 29,73 % en 2010.« Poussée du poujadisme »La Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), sortie en tête des élections en 2010, est la grande perdante. Avec 12,37 %, elle abandonne sa deuxième place au sein du collège des chirurgiens, anesthésistes et gynécologues-obstétriciens au profit du Syndicat des médecins libéraux, à 12, 95 %, et loin derrière Le Bloc (66,79 %). Elle demeure cependant en tête chez les autres spécialistes avec 40,65 % des voix, tout en perdant 10 points. Jean-Paul Ortiz, son président, a vu dans ces mauvais résultats « une poussée du poujadisme et des replis identitaires » et a assuré que la CSMF restait « le premier syndicat médical, tant en voix qu’en nombre d’élus ». C’est dans ce paysage morcelé que vont s’ouvrir en février 2016 les négociations conventionnelles avec l’Assurance-maladie visant à revaloriser les tarifs des consultations. « La montée en force des ultras va rendre les négociations plus dures, prédit Claude Pigement, ex-responsable santé au PS. Mais la Caisse nationale de l’assurance-maladie des travailleurs salariés pourra aussi jouer des divisions entre les syndicats. Cela s’annonce compliqué pour tout le monde. » François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jacques Follorou Une semaine après l’annonce par le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, du bombardement, dans la nuit du 8 au 9 octobre, d’un camp de l’Etat islamique près de Rakka, en Syrie, la version officielle livrée par les autorités françaises résiste de moins en moins à l’examen de certains faits nouveaux.D’après le ministère de la défense, ce centre d’entraînement constituait une menace pour la France et l’Europe et hébergeait des « combattants étrangers, dont probablement des Français et des francophones ». Il assurait cependant ne pas connaître l’identité des personnes visées. Selon nos informations, l’ensemble de l’opération a pourtant été, en grande partie, pensée autour d’un Français, Salim Benghalem, 35 ans, originaire de Cachan (Val-de-Marne), présenté par les services de renseignements comme « le responsable de l’accueil des Français et des francophones au sein de l’Etat islamique ».Connu de la justice française, qui le recherche pour des activités terroristes, sa localisation et son identification doivent beaucoup au travail préalable des agences de renseignements américaines, qui ont transmis leurs éléments à l’armée française. Au mois de septembre 2014, le département d’Etat américain avait même inscrit son nom sur la liste noire des organisations et individus considérés comme les plus dangereux en matière de terrorisme. Pour les Américains, ses fonctions de « bourreau » de l’Etat islamique en faisaient une figure montante.De fait, Salim Benghalem était en passe de prendre, pour le compte de l’Etat islamique, une dimension similaire à celle occupée chez Al-Qaida par Moez Garsallaoui, un belgo-tunisien, tué, en octobre 2012, par une frappe de drone américain au Pakistan. Selon le parquet antiterroriste, à Paris, Garsalloui coordonnait depuis 2008 les filières djihadistes européennes, puis il avait eu pour fonction d’accueillir les prétendants francophones au djihad.Lire aussi le portrait :Salim Benghalem serait chargé de la gestion des recrues francophonesLe sort de Benghalem incertainPlusieurs lieux ont été identifiés dans la zone de Rakka pour pouvoir atteindre Salim Benghalem. Celui qui a été touché le 8 octobre était un bâtiment dans lequel transitaient ou résidaient les combattants francophones à Rakka. Selon les détails recueillis par Le Monde, cette habitation était entourée d’un espace de terrain réduit clos par un mur. Etait-ce suffisant pour abriter un camp d’entraînement comme l’affirment les autorités françaises pour justifier leur décision de bombarder ce lieu ? Le premier ministre, Manuel Valls, s’est refusé, comme son ministre de la défense, à fournir des détails.L’armée française aurait également disposé de l’identité de deux autres citoyens français, proches de Benghalem. Un grand nombre d’étrangers transitant dans le bâtiment ciblé demeurent inconnus des services de renseignement. Beaucoup de ces francophones, notamment des Belges, des Français et des bi-nationaux originaires d’Afrique du ord, ont en effet échappé à la vigilance des services de police de leur pays avant de rejoindre la Syrie.Lundi 12 octobre, le ministère de la défense assurait n’avoir « aucun élément précis relatif à ce bombardement ». Vendredi soir, aucune source n’avait permis de connaître le sort de Salim Benghalem et de ses deux proches visés dans cette frappe. Pourtant, les autorités disposeraient, selon nos informations, d’une connaissance beaucoup plus précise qu’elles ne l’admettent des résultats de cette frappe, tant pour le nombre de morts que pour l’identité des victimes.Cette affaire crée un précédent dans le droit français. La France savait qui elle allait tuer dans cette frappe. Salim Benghalem, mis en cause dans plusieurs procédures judiciaires à Paris, et faisant l’objet d’un mandat d’arrêt international, pourrait, si sa mort est confirmée, avoir été victime, selon certaines ONG comme Human Rights Watch, d’une forme « d’exécution extrajudiciaire ».« Exécution extrajudiciaire »La France a justifié son intervention par la « légitime défense collective » prévue à l’article 51 de la Charte des Nations unies. L’assistance demandée à Paris émane des seules autorités irakiennes pour combattre l’Etat islamique. Il y a un an, le ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius, s’opposait, avec succès, à l’extension des frappes en Syrie souhaitée par le ministère de la défense, estimant qu’elles « n’avaient pas de bases légales ». Les conditions auraient-elles désormais changé ?Le Royaume-Uni, qui a revendiqué, début septembre, la mort de deux ressortissants britanniques dans une frappe en Syrie, a également argué de l’article 51 pour justifier ces frappes mais en précisant, dans son cas, qu’il s’agissait de « légitime défense individuelle ». David Cameron a assuré que le procureur général avait reconnu la légalité de cette action, puis il a fait soumettre au Conseil de sécurité de l’ONU les détails des attentats planifiés par ces deux hommes.La France, elle, s’est contentée d’indiquer que les personnes visées étaient entraînées pour frapper le sol français et européen, sans plus de précision. Pour alléguer d’une « légitime défense individuelle », elle devrait fournir la preuve d’une agression imminente, ce qu’elle n’a pas fait. Salim Benghalem accueillait et formait les nouveaux venus francophones. Constituaient-ils une « menace imminente » ?Interrogé vendredi, le directeur du Comité contre le terrorisme à l’ONU, Jean-Paul Laborde, a indiqué au Monde que « si cette frappe a vraiment touché un camp d’entraînement, cela aura sauvé des vies ». Questionné sur l’utilisation de l’article 51, il ajoute : « S’abriter derrière cet article pour mener cette frappe pose un problème juridique qui n’est pas réglé ; ce sont des Etats qui peuvent arguer de cet article au titre de la légitime défense collective quand un autre Etat les attaque. Or, la frappe a visé une organisation terroriste, pas un Etat. »Lire aussi :Salim Benghalem, le petit bandit français devenu geôlier de l’Etat islamiqueJacques FollorouJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.10.2015 à 20h36 Sid Ahmed Ghlam, étudiant algérien radicalisé de 23 ans, a-t-il bénéficié d’un soutien dans son projet d’attentat en avril contre des églises à Villejuif ? Un homme soupçonné de lui avoir apporté une aide matérielle, notamment en lui procurant un gilet pare-balles, ou en l’y aidant, a été mis en examen vendredi 16 octobre.Mis en examen pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste de nature criminelle, cet homme de 35 ans, arrêté mercredi avec un autre homme, a demandé un débat différé sur son placement en détention provisoire. Il a été écroué dans l’attente de ce débat. Trois complices présumés avaient déjà été mis en examen dans cette affaire.Lire aussi :Le suspect de l'attentat déjoué n'avait pas le profil d'un délinquant radicaliséArrêté le 19 avril alors qu’il venait d’appeler le SAMU pour des blessures par balle, Sid Ahmed Ghlam est soupçonné d’avoir tué une professeure de fitness de 32 ans, Aurélie Châtelain, et d’avoir voulu attaquer une église à Villejuif.Les policiers avaient mis la main sur un arsenal dans sa voiture et sa chambre d’étudiant à Paris, dont quatre kalachnikovs. Son ADN avait été retrouvé dans la voiture d’Aurélie Châtelain et du sang appartenant à la victime avait été retrouvé sur la parka qu’il portait. Il a été mis en examen pour assassinat et tentatives d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste et écroué.Lire aussi :Attentat manqué de Villejuif : sur la piste des commanditaires Jean-Baptiste Jacquin et Laurent Borredon La transaction pénale est née dans un certain cafouillage. Contrairement à ce que nous avons écrit vendredi 16 octobre sur LeMonde.fr et dans le journal datée du samedi 17 octobre, les délits de conduite sans permis ou sans assurance ne sont pas concernés par cette nouvelle disposition. Censée réprimer plus efficacement, en les sortant des tribunaux, les petits délits comme la simple consommation de cannabis ou les vols de moins 300 euros, cette transaction pénale est entrée en vigueur vendredi.Lire aussi :Consommation de cannabis et conduite sans permis seront désormais réprimées par de simples amendesLe décret d’application publié jeudi au Journal officiel semble avoir pris tout le monde de court. Au point que le ministère de la justice s’est même trompé en affirmant que les délits routiers étaient concernés. Faux ! Ces délits sont bien passibles de peines d’un an d’emprisonnement au plus – la limite retenue pour entrer dans le champ de cette transaction pénale – mais ils dépendent du code de la route et non du code pénal ni du code de la santé, spécialement invoqué pour l’usage des stupéfiants.Même le député Dominique Raimbourg (PS, Loire-Atlantique) semble tomber des nues. Rapporteur du projet de loi sur la réforme pénale de 2014, auteur de l’amendement parlementaire à l’origine de l’extension de cette pratique de la transaction jusqu’ici réservée aux douaniers, et président du comité de suivi de la mise en œuvre de la réforme pénale, il n’avait pas été informé de la parution de ce décret. Un texte pourtant signé de Manuel Valls et de quatre de ses ministres, Christiane Taubira (justice), Michel Sapin (finances), Bernard Cazeneuve (intérieur), et George Pau-Langevin (outre-mer). Mais publié sans la moindre publicité compte tenu de la peur des politiques dès que l’on aborde la question du cannabis.Le but de cette réforme est de désengorger les tribunaux des petits délits qui, le plus souvent, sont sanctionnés par des amendes de quelques centaines d’euros, quand ils sont poursuivis. Compte tenu des délais de la justice, les mis en cause ne sont pas toujours présents aux audiences et les amendes sont mal recouvrées. La transaction pénale permet de proposer une amende qui, si elle est réglée sur-le-champ, éteint l’action pénale. Elle n’est pas inscrite au casier judiciaire.« Aucune instruction »Le parti de Nicolas Sarkozy n’a d’ailleurs pas tardé à réagir. Un communiqué des Républicains a dénoncé un « projet caché du gouvernement » : « la consommation de cannabis est donc aujourd’hui de fait contraventionnalisée ». Ce qui est à la fois faux et cocasse alors que M. Sarkozy plaidait en 2003, en tant que ministre de l’intérieur, pour une telle réforme afin d’améliorer l’efficacité répressive.Du côté des magistrats ou de la Place Beauvau, l’information sur la mise en œuvre de la transaction pénale ne semble pas avoir été beaucoup plus claire. « Nous n’avons eu aucune instruction du directeur général de la police nationale dans les services », explique Jean-Marc Bailleul, du Syndicat des cadres de la sécurité intérieure, un syndicat de policiers.Chez les procureurs, appelés à autoriser ces transactions que les officiers de police judiciaire proposeront aux personnes plutôt que de les envoyer au tribunal, on se montre prudent tant qu’une circulaire de la chancellerie ne vient pas donner d’orientations générales sur la pratique de ce nouvel instrument. Mais, au ministère de la justice, on préfère attendre de voir comment les parquets et la police s’emparent de la transaction pénale avant de songer à établir une circulaire. Le brouillard n’est pas près de se dissiper.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent Il n’y aura pas de baisse des prix pour les protections hygiéniques féminines en France, actuellement taxées à 20 %, taux qu’un amendement, porté par la délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale, voulait ramener à 5,5 %. Les députés ont rejeté ce texte, pourtant accepté en commission. Le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert, a expliqué que le gouvernement ne souhaite aucun mouvement sur les taux pour l’instant, en faisant valoir que la TVA à 20 % est également « appliquée aux mousses à raser pour les hommes ».Lire aussi :La « taxe tampon » ne va pas disparaître1. Les trois taux de TVALa taxe sur la valeur ajoutée (TVA) frappe tout produit ou service acheté en France. C’est la principale source de revenus de l’Etat, auquel elle devrait rapporter une manne de 193 milliards d’euros d’après le projet de loi de finances pour 2016.Le taux de TVA « normal » s’élève, en France, à 20 %. Mais il existe en fait trois taux : 5,5 % (réduit), 10 % (intermédiaire) et 20 %, plus un taux particulier à 2,1 %. La différence tient au bien ou service vendu.- Le taux normal de 20 % s’applique par défaut- Le taux à 10 % touche divers domaines :produits agricoles non transformés,alimentation animale et produits à usage agricole,transports de voyageurs,travaux d’amélioration des logements,musées, zoo, etc.certains médicaments non rembourséscertains restaurants- Le taux à 5,5 %, dit « réduit », concerne, en théorie, les produits de première nécessité :eau et boissons sans alcool, produits alimentaires (avec quatre exceptions : caviar, margarine, graisses végétales, chocolat…)appareillages spécialisés pour les handicapés ou les personnes souffrant de maladies chroniques (diabète par exemple)les livresles abonnements énergétiquesles maisons de retraite et les prestations de santé pour les handicapés et personnes âgées dépendantesles cantines scolairescertains spectacles vivantsle cinémales œuvres d’artcertaines constructions et équipementsles préservatifs masculins et fémininscertains restaurants- Le taux à 2,1 % s’applique à quelques éléments seulement :médicaments remboursés et produits sanguinsrestauration en Corse, Guadeloupe, Martinique, Réunionpublications de pressevente d’animaux vivants de boucherieune série de produits et services vendus en Corse, Guadeloupe, Martinique, Réunion2. L’hygiène ne bénéficie pas de taux réduitsOn le voit, la liste, qui date en bonne partie des années 1950, est pleine d’absurdités et de « trous », correspondant à autant de décisions et de pressions de divers lobbies. Par exemple, le caviar est le seul produit alimentaire taxé à 20 %, quand le foie gras ou la truffe sont à 5,5 %. De même, si le chocolat n’a pas droit au taux réduit, les bonbons, eux, sont bien à 5,5 % ! Même chose avec les sodas, taxés, comme l’eau, à 5,5 % (même s’ils subissent une surtaxe par ailleurs), etc.Les produits d’hygiène, eux, sont tous taxés au taux normal, du savon au dentifrice en passant par les tampons et serviettes hygiéniques. La parapharmacie (pansements, crèmes, etc.), est également au taux normal.En clair, la logique qui gouverne la fiscalité des « produits de première nécessité » n’a pas considéré que le savon en était un. Ce qui est évidemment discutable, qu’il s’agisse des produits d’hygiène féminine comme les tampons et les serviettes ou d’autres produits plus génériques.L’association Georgette Sand, à l’origine de la demande de baisse de TVA sur les tampons et serviettes, grâce à une pétition qui a réuni 17 000 signatures, demandait d’ailleurs qu’une série de produits d’hygiène « de première nécessité » (savon, shampooing…) bénéficient du même taux.3. La question de la « women’s tax »Derrière cette revendication d’une TVA réduite pour les produits d’hygiène féminine, dont l’achat est de facto obligatoire pour les femmes, figure aussi un autre débat, autour de l’existence d’une « women’s tax », une fiscalité spécifique aux femmes.Ces dernières seraient plus taxées que les hommes à cause d’un certain nombre de dépenses contraintes supérieures, dues à des « impératifs sociaux » différents (maquillage, produits de beauté, épilation, etc.), alors qu’elles gagnent des salaires inférieurs en moyenne à ceux des hommes.En outre, une « taxe rose » serait en vigueur dans le marketing à destination des femmes, rendant un produit plus cher que son équivalent masculin (le cas le plus typique est celui du rasoir jetable). Deux rapports sur la question doivent être rendus bientôt.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter François Béguin Ni dépénalisation ni légalisation. Au-delà de cette règle d’or portée avec constance par tous les gouvernements de gauche comme de droite depuis des décennies, la politique pénale française en matière de cannabis peut-elle évoluer ? La transaction pénale, entrée en vigueur jeudi 15 octobre, s’applique également aux poursuites pour usage de drogue, un délit aujourd’hui théoriquement passible d’un an d’emprisonnement et 3 750 euros d’amende.Cette volonté de proposer sous plusieurs conditions une amende dans le cas d’un usage simple aurait donc pu de prime abord être perçue comme une reconnaissance de l’impasse sanitaire et sécuritaire de la loi de 1970 sur les stupéfiants, impossible à appliquer. En 2014, 11 % des Français âgés entre 18 et 64 ans ont consommé du cannabis au moins une fois dans l’année, selon une étude de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé parue en avril. 700 000 Français fument chaque jour des joints.Lire aussi :Les fumeurs de cannabis pourront désormais échapper au tribunalL’arrivée de la transaction pénale est « une bonne évolution technique, mais pas une révolution pénale, car elle ne touche pas à la symbolique de la pénalisation de l’usage », estime Jean-Pierre Couteron, le président de la Fédération addiction, rappelant qu’il existe d’autres procédures similaires pour prononcer une amende en matière d’usage de stupéfiant.« C’est une mesure de simplification des procédures qui ne change rien à la politique actuelle », assure, elle aussi, Danièle Jourdain-Menninger, la présidente de la Mildeca, la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives. « L’interpréter comme une marche vers la dépénalisation serait une erreur d’analyse », ajoute-t-elle, soucieuse que la médiatisation de ce dispositif ne vienne pas interférer avec les propositions que sa structure s’apprête à remettre d’ici quelques semaines au premier ministre.« Frilosités »Dans la liste des réformes possibles pourrait figurer la contraventionnalisation pour simple usage. « On étudie plusieurs pistes pour déterminer ce qui serait le plus efficace pour faire baisser les consommations », élude pour l’instant Mme Jourdain-Menninger. Si tout débat sur la légalisation ou la dépénalisation du cannabis apparaît aujourd’hui comme impossible, tant celui qui s’y lancerait s’exposerait à des accusations de laxisme, la transformation du délit d’usage de cannabis en une contravention de troisième catégorie (d’un maximum de 450 euros) est en revanche une idée qui semble avoir fait son chemin. « Ce dispositif ne serait pas la panacée, mais représenterait un vrai pas en avant », reconnaît M. Couteron.Par pragmatisme, une partie des élus de droite ont déjà franchi le pas. Le 17 septembre, lors de l’examen du projet de loi santé au Sénat, un amendement des Républicains visant à punir d’une contravention de troisième classe un premier usage de stupéfiants a été débattu. « Une sanction proportionnée, facile à appliquer et effective », a fait valoir le sénateur LR Alain Milon. Une mesure déjà préconisée en 2003 par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur, qui avait ensuite jugé lors de la campagne présidentielle de 2007 la loi de 1970 « répressive » et n’ayant « aucun sens ».La ministre de la santé, Marisol Touraine, a justifié son opposition à la proposition des sénateurs de droite en expliquant que « la contraventionnalisation du premier usage de stupéfiants serait un mauvais signal à adresser ». Une position constante de sa part. Lorsque, en novembre, Anne-Yvonne Le Dain, députée PS de l’Hérault, et Laurent Marcangeli, député LR de Corse-du-Sud, avaient eux aussi déjà proposé la mise en place d’une amende pour les consommateurs de cannabis, Mme Touraine avait répondu qu’elle n’était « pas favorable à ce qu’on mette ce débat sur la table ». « Maintenons le droit tel qu’il est », avait-elle lancé, forte du soutien du chef de l’Etat sur ce sujet. « Le gouvernement peut avoir des frilosités sur ce sujet », avait analysé M. Marcangeli, en se disant « convaincu que l’on peut trouver une majorité, de droite comme de gauche, sur ce sujet de la contravention ».François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bertrand Bissuel Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire, jeudi 15 octobre, au sujet de nombreuses infractions au code du travail commises au siège de la Croix-Rouge, à Paris. Les faits, qui remontent à l’an passé, avaient été dénoncés par l’inspection du travail, à la suite d’un contrôle qu’elle avait effectuée sur place, le 4 mars.Le ministère public a pris cette initiative afin d’entendre les responsables de l’organisation humanitaire : « Ils n’avaient pas été interrogés par les inspecteurs du travail », précise une source judiciaire, qui tient à « relativiser la portée » de la procédure engagée par les services du procureur de la République.La Croix-Rouge se voit reprocher un nombre spectaculaire de violations à la législation : un peu plus de 3 600 dépassements de la durée maximale du travail, sur une journée et sur une semaine. S’y ajoutent « 129 privations du repos quotidien minimal » (qui doit atteindre 11 heures, théoriquement, entre deux périodes travaillées). Une large majorité des quelque 480 personnes employées au siège de l’association ont été soumis à ces horaires excessifs.Lire aussi :La Croix-Rouge accusée de violer le code du travailSur la base de ces constats, l’inspection du travail avait envoyé, fin mars, une lettre cinglante au président de la Croix-Rouge, le professeur Jean-Jacques Eledjam. Elle le sommait de prendre des dispositions « pour que ces dysfonctionnements, préjudiciables à la santé physique et mentale de vos salariés, cessent immédiatement ». « Il vous appartiendra également de réparer financièrement le préjudice causé à ces derniers par cette organisation du travail illégale, dangereuse et pathogène », avait-elle ordonné.« Nos missions demandent une grande mobilisation »Ces remontrances ont produit leurs effets. Le 30 juin, la direction de l’organisation humanitaire a signé un « accord d’établissement » avec la CFE-CGC, l’unique syndicat représentatif au sein du siège à Paris. Le texte prévoit d’accorder une « indemnisation (…) afin de compenser le préjudice subi par les salariés ».Le dédommagement prendra deux formes : soit des jours de congés crédités sur le compte épargne temps (CET) des personnes concernées, soit une somme d’argent si le calcul final donne droit à moins d’une demi-journée de congés. D’après la CFE-CGC, 289 salariés bénéficieront de ce dispositif dont la mise en œuvre s’étalera sur deux années.Quand les infractions avaient été révélées, à la fin mai, la Croix-Rouge s’était défendue en invoquant la spécificité de son action. « Nos missions demandent une grande mobilisation et disponibilité de nos salariés et bénévoles, quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit, le jour de la semaine », avait-elle plaidé dans un communiqué, en précisant qu’au niveau du siège, « ce sont les directions métiers “d’urgence” qui sont en grande majorité concernées par les dépassements d’horaires ».Lire aussi :« Nous espérons que cette affaire ne ternira pas l’image de la Croix-Rouge »Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin et Laurent Borredon La mise en œuvre de la transaction pénale, voulue par la loi d’août 2014, a fait l’objet de la publication discrète, jeudi 15 octobre, d’un décret d’application au Journal officiel. Ce dispositif permet aux officiers de police judiciaire de proposer pour les « petits » délits une amende, qui serait immédiatement payée, plutôt que de saisir la (lourde) machine judiciaire.Le terrain est miné politiquement. Car ces mesures destinées à désengorger les tribunaux pourront s’appliquer notamment à la consommation de cannabis, ou à la conduite sans permis ou sans assurance. Laisser entendre que les tribunaux n’auraient plus à juger ces délits à forte charge symbolique pour l’opinion publique, et c’est un procès en dépénalisation qui menace le gouvernement de Manuel Valls.Amendes autorisées au cas par casEn réalité, il ne s’agit aucunement de dépénalisation puisque ces amendes proposées par la police en dehors des tribunaux devront avoir été autorisées « au préalable au cas par cas par le procureur », précise-t-on à la chancellerie. Surtout, pas une virgule n’est déplacée dans les articles du code pénal fixant les peines encourues pour ces délits.Cette mesure pourrait même être utilisée pour accroître la répression contre la simple consommation de drogues, en infligeant des amendes pour des cas que la police ne se donnait plus la peine de transmettre aux tribunaux.Quant aux délits routiers, l’efficacité répressive est également invoquée. Mais le sujet est explosif, comme l’a montré il y a moins de trois mois la polémique autour de la garde des sceaux. Christiane Taubira avait été obligée de faire machine arrière sur sa proposition de transformer en contraventions automatiques le défaut de permis de conduire ou d’assurance.Lire aussi notre analyse en intégralité :Les fumeurs de cannabis pourront désormais échapper au tribunalJean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.10.2015 à 06h56 • Mis à jour le16.10.2015 à 09h41 | Eric Nunès A peine un mois après la rentrée, l’université étouffe, et les syndicats étudiants appellent à la mobilisation pour une hausse du budget de l’enseignement supérieur, le vendredi 16 octobre à Paris. « Les conditions de vie des étudiants influent sur leur réussite académique et la politique du gouvernement améliore la vie étudiante », assurait, le 20 mai, la ministre de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, Najat Vallaud-Belkacem, devant un parterre d’étudiants. Quatre mois plus tard, ils sont 38 700 de plus à étudier dans les facs. Usés, exaspérés de devoir se partager des chaises, des salles de cours, de se faire bousculer dans des couloirs trop étroits pour se rendre dans des amphithéâtres surpeuplés. Un grand nombre d’étudiants ont répondu à notre appel à témoignages sur leurs conditions d’études. Voici ce qu’ils écrivent.Lire aussi :Les universités dans la rue pour crier misèreLe temps ou seuls les amphithéâtres étaient bondés semble lointain, « ce sont de plus en plus les cours en travaux dirigés (TD) qui subissent la surpopulation », témoigne Marion C., en troisième année de licence à Nanterre. Difficile de pousser les murs, « mais les groupes censés réunir 20 élèves en comptent 45 ». Idem à Nantes, selon Caroline G., en fac d’histoire : « Nous sommes 60 à vouloir le même TD. » Il revient au professeur de désigner les heureux élus. Les autres devront se contenter des cours magistraux, mais « on a quand même le droit à un petit discours sur l’assiduité nécessaire », ironise Caroline.Premier arrivé, premier serviÀ Clermont-Ferrand, l’université Blaise-Pascal tasse 47 étudiants dans une salle de 34 places en histoire contemporaine, 96 dans une salle de 80 en histoire de l’art. « Les surnuméraires sont debout ou par terre », décrit Cyril T. Pas mieux à Strasbourg, selon Lorraine M., où 27 étudiants en master de finance se partagent « 19 chaises et 5 tables ». Même état des lieux à Nice, décrit Marie-Lou B., étudiante en histoire et science politique : « Les premiers arrivés sont les premiers assis. » Les autres partent ou tiennent sur leurs jambes. « J’ai souvent l’impression que l’administration espère que les étudiants abandonnent pour juste laisser quelques places assises. » La méthode du premier arrivé, premier servi prévaut également à l’université Jean-Moulin-Lyon-III, selon Théodore T., en première année de lettres modernes : une fois la classe pleine, « les professeurs refusent l’entrée aux derniers arrivants ».Lire aussi :« Ma salle de cours va craquer », le Tumblr qui dénonce la surpopulation à l’universitéToutefois, « toutes les universités ne sont pas pleines à craquer », nuance Cécile G., étudiante en langues à Arras. « Je parlerais même de sous-population », insiste la jeune femme qui vante les capacités des universités d’Artois et du Littoral. Même analyse d’Anne B., de Chambéry, qui rappelle que des universités disposent de places, comme l’université de Savoie-Mont-Blanc, soulignant les « conditions idéales » de son cursus en géographie. Aux nouveaux étudiants de faire le bon choix, et d’éviter les territoires et les filières déjà bouchés.Lorsque les salles de cours et les amphithéâtres débordent, l’intendance a également du mal suivre. À Nanterre, le restaurant universitaire est « totalement insuffisant », juge Marion C. Il faut jouer des coudes pour un repas, « promiscuité, bousculade, manque de sécurité », sont le lot quotidien pour pouvoir manger. À Bordeaux-Montaigne, c’est « sandwich » rapporte Clara G., faute d’avoir un accès raisonnable au restau U. Lire aussi :Amphis bondés, stades éloignés, douches insuffisantes : le quotidien des étudiants en sport« La situation laisse sur le carreau les plus faibles »Après avoir bataillé pour suivre un cours ou obtenir un repas, de nombreux étudiants rappellent qu’ils doivent aussi gérer des contraintes administratives, voire financières, lorsque les bourses d’études tardent alors que les charges sont, elles, régulières. « Dans un pays où l’éducation est censée être accessible à tous, pourquoi le système se bat-il contre nous ? », interroge Marie-Lou B.Face à ce constat, les déclarations d’intention du gouvernement agacent : « Pour l’égalité des chances à l’entrée de l’université, la lutte proclamée contre l’échec en première année et la sécurisation des parcours pédagogiques, on repassera », s’indigne Cyril T.Pour beaucoup, la dégradation des conditions d’études est une stratégie visant à afficher l’accès le plus large possible à l’enseignement supérieur, mais sans donner aux étudiants les moyens d’y réussir. « Au fil des semaines, les rangs se vident… », témoigne la bordelaise Clara G. « Pas d’inquiétude, avance dans un sarcasme Theodore T., la moitié des étudiants échoueront au premier trimestre », laissant autant de places aux plus endurants. « Les tenants de l’absence de sélection au nom de l’égalité ont tort, estime Vanessa M., la situation actuelle laisse sur le carreau ceux qui ont le plus besoin de conseils, d’encadrement. Les plus faibles. »Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Chambraud Cette fois, ils se sont organisés. Les évêques africains sont arrivés à Rome munis d’un vade-mecum et d’une stratégie de groupe. Pas question pour eux de sortir du synode, organisé par l’Eglise catholique pour réévaluer son discours sur la famille, du 5 au 25 octobre, avec le sentiment d’avoir reçu un camouflet, comme il y a un an. En octobre 2014, à l’issue d’une première réunion, leurs représentants avaient dénoncé des débats entièrement centrés sur les problématiques « occidentales » que seraient les divorcés-remariés, les couples non mariés et l’homosexualité. Il n’en serait pas de même, s’étaient-ils promis, lors de la session finale.Ils accusent les pays occidentaux de vouloir imposer aux sociétés africaines leurs conceptions sur le contrôle des naissances et l’homosexualité à travers les conditions posées à l’octroi de programmes d’aide au développement.« Colonialisme idéologique »Ils ont résumé cela par le concept de « nouvelle colonisation idéologique » qui menacerait de « détruire la famille africaine ». « Quand on oblige les uns et les autres à adopter des lois abortives, le gender, l’homosexualité, l’euthanasie comme condition pour accéder à des fonds de développement… Nous essayons de respecter la vision des autres. Alors, qu’on nous respecte ! », a ainsi plaidé, mercredi 14 octobre, le cardinal Philippe Ouedraogo, archevêque de Ouagadougou (Burkina Faso).Leur refus de faire évoluer l’attitude de l’Eglise catholique sur ces sujets les classe dans le camp du statu quo, dont ils sont devenus une composante essentielle. Lors de l’ouverture du synode en 2014, le pape François avait mesuré à quel point ce discours était ancré chez les évêques africains et devait être pris en compte à Rome. Par la suite, il a repris dans ses discours une partie de leur vocabulaire. « Il y a un colonialisme idéologique qui cherche à détruire la famille », avait-il ainsi affirmé lors de son voyage aux Philippines, en janvier. Depuis, la formule est souvent revenue dans sa bouche.Dans les réunions de travail du synode, certains propos font parfois tiquer. Le cardinal guinéen Robert Sarah, l’un des principaux membres de la curie romaine en tant que préfet de la congrégation pour le culte divin, a mis sur le même plan « l’idéologie du genre et l’Etat islamique », tous deux partageant « la même origine démoniaque ». « Ce que le nazisme et le communisme étaient au XXe siècle, l’homosexualité occidentale et les idéologies abortives et le fanatisme islamique le sont aujourd’hui », a-t-il ajouté, dénonçant « deux bêtes de l’Apocalypse : d’une part, l’idolâtrie de la liberté occidentale ; de l’autre, le fondamentalisme islamique ». Tous les évêques africains n’ont pas cette virulence.Compter avec l’AfriqueLors des travaux du synode, les Africains sont dispersés dans les groupes constitués par langue de travail. Mais ils se retrouvent de manière informelle tous les deux ou trois jours. Ils sont munis chacun d’un volume du livre publié en septembre par le Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (Sceam), après plusieurs mois de concertation, et qui récapitule leurs points d’accord. Onze d’entre eux, dont le cardinal Sarah, ont publié par ailleurs un ouvrage collectif intitulé L’Afrique, nouvelle patrie du Christ. Contribution de pasteurs africains au synode consacré à la famille. Le cardinal Sarah avait déjà refusé toute ouverture en direction des familles « irrégulières » dans un précédent livre d’entretiens intitulé Dieu ou rien.Aujourd’hui, le cardinal Wilfried Fox Napier, archevêque de Durban (Afrique du Sud), est l’un des présidents délégués du synode. Dans les débats, les représentants des églises africaines poussent leurs préoccupations. Charles Palmer-Buckle, archevêque d’Accra (Ghana), a ainsi relevé que le rapport introductif au synode, « semblait avoir été rédigé par quelqu’un à qui il semblait manquer la perspective africaine ». Les prélats africains s’efforcent donc d’y remédier. La famille étendue, le « mariage par étapes » (coutumier, civil puis religieux), ou encore les problèmes posés par la polygamie – peut-on par exemple baptiser un polygame ? – sont mis en avant. Pour autant, les représentants africains sont très méfiants à l’égard d’une piste envisagée par plusieurs « pères synodaux », consistant à confier à des conférences régionales ou nationales le soin de répondre à certaines questions pastorales. « L’Eglise est la même partout. Tout ce qui concerne l’Eglise en Europe la concerne aussi en Afrique, et inversement », a mis en garde Mgr Palmer-Buckle.Le pape François n’est pas un familier de l’Afrique. Il s’y rendra pour la première fois en novembre (Kenya, Ouganda, Centrafrique). Mais, pendant cette réunion à Rome, les prélats de ce continent auront tout fait pour convaincre le pontife d’origine sud-américaine qu’il faudra à l’avenir compter avec l’Afrique, « le continent qui croît le plus vite dans l’Eglise catholique », selon l’archevêque d’Accra.Cécile ChambraudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.10.2015 à 12h27 | Aurélie Collas C’est un nouveau geste en faveur de la Seine-Saint-Denis. La ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a annoncé jeudi 22 octobre la reconduction, en 2016, du concours exceptionnel pour recruter des professeurs des écoles dans le département, qui avait été mis en place pour la première fois en 2015.Habituellement, les candidats à ce concours ne peuvent passer les épreuves que dans une seule académie. En 2016, pour la deuxième année consécutive, ils pourront passer le concours de l’académie de Créteil, en plus de celui de leur académie. En 2015, 11 000 candidats s’étaient présentés à ce concours. Les 500 postes proposés ont tous été pourvus et occupés à la rentrée, selon le ministère de l’éducation nationale.Recours massif aux contractuelsEn desserrant les règles du concours, le ministère tente de résorber la pénurie chronique d’enseignants que connaît la Seine-Saint-Denis en raison de la hausse démographique et du manque d’attrait que ce département suscite auprès des enseignants. En 2013 et 2014, le concours de recrutement n’avait pas permis de pourvoir tous les postes (70 postes étaient restés vacants en 2014, 175 en 2013).Sur le terrain, la pénurie de professeurs s’est traduite par des difficultés de remplacement, des classes sans professeur, par un recours massif aux contractuels – des enseignants non-titulaires, qui n’ont pas passé le concours et qui sont recrutés pour combler les postes vacants. La situation était telle que le défenseur des droits, Jacques Toubon, saisi à l’automne 2014 par des parents d’élèves de Saint-Denis, a estimé, dans un rapport d’étape paru cet été, que les élèves de cette ville ont été placés « dans une situation défavorable aboutissant à une rupture du principe d’égalité des usagers devant le service public ».Lire aussi :Les élèves de Saint-Denis subissent « une situation défavorable » selon le Défenseur des droitsLe concours exceptionnel est l’une des neuf mesures du « plan d’action » en faveur de la Seine-Saint-Denis annoncé par Najat Vallaud-Belkacem à l’automne 2014. La session de 2015 a-t-elle permis d’améliorer les choses ? Si la rentrée semble s’être déroulée sous de meilleurs auspices, sur le terrain, les inquiétudes demeurent et la situation reste tendue. Selon les syndicats, il manquerait toujours 1 000 postes dans le département.Lire aussi :A Saint-Denis, les « bonnets d’âne » surveillent la rentrée scolaireAurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.10.2015 à 05h35 • Mis à jour le22.10.2015 à 07h51 Un couple et ses trois enfants ont été retrouvés morts à leur domicile d’Haubourdin, dans la banlieue de Lille, dans la soirée du mercredi 21 octobre, un probable drame familial ayant pour origine des problèmes financiers.Les pompiers ont retrouvé à l’intérieur de la maison le père, âgé de 42 ans, pendu, sa femme de 40 ans et trois enfants de 10 ans, 4 ans et quelques mois. La femme et les enfants ont été retrouvés sur leur lit.SurendettementSelon la procureure de Lille, le père a « laissé un écrit, daté du 16 octobre, expliquant son geste. Il a évoqué le surendettement et de grosses difficultés financières ».C’est la tante et la nounou des enfants qui, sans nouvelles de la famille, ont donné l’alerte mercredi. Les deux femmes ont été prises en charge par une cellule de soutien psychologique du SAMU.Les services de l’identité judiciaire étaient à l’œuvre dans la soirée, dans cette maison de briques de deux étages donnant sur une placette, située dans un quartier résidentiel d’Haubourdin, petite ville de 15 000 habitants à 7 km à l’ouest de Lille. 21.10.2015 à 19h35 • Mis à jour le22.10.2015 à 10h50 | Maryline Baumard (envoyée spéciale à Calais) Des places supplémentaires pour héberger les femmes et les enfants migrants, un effort pour susciter des demandes d’asile et même un hébergement temporaire d’un mois pour « tous ceux qui le souhaitent »… pourvu qu’ils quittent la région de Calais. Le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve est venu dans le Pas-de-Calais, mercredi 21 octobre, pour rencontrer les associations, les élus, la procureure, et donner un coup d’accélérateur à la politique qu’il a mise en place.Lors d’une conférence de presse, il a annoncé deux volets de directives qui doivent à la fois « humaniser » l’accueil des migrants qui vivent dans la lande calaisienne dans une extrême précarité, en attente d’un passage pour la Grande-Bretagne ; et renvoyer vers leur pays « ceux qui n’ont pas vocation à s’installer en France », grâce à un renfort des forces de l’ordre.La stratégie du ministre, que certaines associations jugent irréaliste, a le mérite de la clarté. Bernard Cazeneuve veut verrouiller la frontière pour réduire l’attractivité du campement calaisien. Il fait le pari qu’en renforçant les forces de l’ordre sur les lieux, il empêchera les migrants de passer par le tunnel sous la Manche ou par le port. « C’est le seul moyen de gérer la situation de Calais », a-t-il répété dans la mairie de Calais, face à la presse.Prévenir les arrivées à Calais La partie sécuritaire est un élément clé de sa stratégie. Chaque fois qu’il parle immigration, le ministre rappelle qu’il faut renvoyer « ceux qui n’ont pas vocation à rester sur le territoire ». M. Cazeneuve propose aussi de prévenir les arrivées à Calais : les contrôles seront augmentés sur les routes qui conduisent à cette ville. Ces dernières semaines, nombre de nouveaux venus sont arrivés là après avoir traversé la frontière belge. Le ministre a aussi précisé hier que « 1 500 migrants de Calais ont été renvoyés sur les neuf premiers mois de 2015, alors qu’ils n’avaient été que 1 784 sur toute l’année 2014 ».Au-delà des moyens policiers, le ministre veut mettre l’emphase sur la proposition d’asile. Pour susciter l’envie de rester en France, Bernard Cazeneuve a annoncé que des maraudes seraient réalisées par le personnel de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), accompagnés de policiers. Leur mission sera de convaincre un plus grand nombre de réfugiés que la France est une terre d’accueil. Pour rendre ses propos convaincants, il a annoncé que 2 000 places en centre d’accueil de demandeurs d’asile (CADA) seront spécialement attribuées aux demandeurs calaisiens. Un effort considérable compte tenu du faible nombre de ces structures d’accueil dans l’ensemble du pays.200 places pour les femmes et les enfants Aujourd’hui, dans le Calaisis, plus de 6 000 personnes vivent dans des conditions déplorables, dans des tentes protégées par des bâches ou dans des abris de fortune. Le premier ministre Manuel Valls avait annoncé le 31 août que 1 500 migrants pourraient bénéficier d’une mise à l’abri sur place avant décembre. Le ministre de l’intérieur a aujourd’hui décidé de créer 200 nouvelles places dans des tentes chauffées pour les femmes et les enfants. Il propose, d’autre part, d’offrir une halte d’un mois ailleurs en France à tous ceux qui le souhaiteront. Les discussions sont en cours avec les préfectures et déjà, selon son cabinet, trois lieux pourraient être ouverts dès la semaine prochaine.La maire (LR) de Calais, Natacha Bouchart, a annoncé son soutien au plan de Bernard Cazeneuve, se félicitant de « l’engagement personnel du ministre sur le sujet ». Reste à savoir si les associations que le ministre a appelées à la coopération répondront à cette demande. Christian Salomé, de l’Auberge des migrants, se demande s’il « est bien judicieux de tenter d’envoyer à l’autre bout de la France, fût-ce pour qu’ils s’y reposent, des gens qui sont à 30 kilomètres de leur destination, puisqu’ils veulent passer en Grande-Bretagne où les attend une partie de leur famille. Ils ont fait des milliers des kilomètres pour arriver là ». Jean-Claude Lenoir, de Salam, s’inquiète lui que « les camps du Dunkerquois ne grossissent largement si les passages vers la Grande-Bretagne deviennent plus difficiles ». Celui de Grande-Synthe, dans la banlieue de Dunkerque (Nord) a dépassé les 1 000 migrants. Ils étaient 80 en juin.Il y a une dizaine de jours, le Défenseur des droits, Jacques Toubon, rendait un rapport critiquant l’état d’insalubrité des lieux. Hier, une pétition lancée par des grands noms de la culture et signée par 800 personnes dénonçait l’indécence de cet accueil. Une mobilisation à laquelle M. Cazeneuve souhaitait répondre grâce à ces annonces.Lire aussi :Dans la « jungle » de Calais : « Médicalement, ce que nous avons vu est inacceptable »11 millions d’euros pour les demandeurs d’asile de CalaisLes 1 500 places de mise à l’abri, annoncées par Manuel Valls en août, nécessiteront 18 millions d’euros, tandis que le centre d’accueil de jour Jules-Ferry a coûté 13 millions d’euros. Les 2 000 places fléchées pour les demandeurs d’asile de Calais sont elles évaluées à 11 millions d’euros.Maryline Baumard (envoyée spéciale à Calais)JournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 21.10.2015 à 13h56 • Mis à jour le22.10.2015 à 11h09 | Jean-Baptiste Jacquin La rencontre sous les ors de la Place Vendôme entre Christiane Taubira et les représentants des avocats, mercredi 21 octobre, était très attendue, une semaine après le début de la grève de l’aide juridictionnelle. A son issue, la ministre de la justice a annoncé qu’elle renonçait à ponctionner les produits financiers des fonds gérés par les avocats dans leurs Caisse des règlements pécuniaires des avocats (Carpa).Cette mesure était l’un des deux points de blocage mis en avant par les avocats, qui dénonçaient un schéma qui serait revenu à leur demander de financer eux-mêmes un système censé les indemniser dans le cadre de l’aide juridictionnelle.Les avocats restent prudentsPascal Eydoux, le président du Conseil national des barreaux (CNB), s’est dit satisfait de cette annonce. Mais le CNB a décidé de maintenir la grève et surtout de garder la possibilité de voter son extension pour la semaine prochaine si, d’ici à vendredi, la chancellerie n’a pas formalisé par écrit certains engagements pris lors de cette réunion.Dans son projet initial, la chancellerie prévoyait :une augmentation du budget de l’aide juridictionnelle à 405 millions d’euros en 2016, contre 375 millions en 2015 et 345 millions en 2014.de financer cette hausse en ponctionnant de façon transitoire 5 millions d’euros en 2016 et 10 millions en 2017 sur les intérêts générés par les Carpa, sur lesquels est consigné l’argent des clients.Devant le refus opposé par les avocats, le cabinet de Mme Taubira avait déjà proposé d’abandonner cette idée pour négocier un financement indirect. Au début d’octobre, les avocats ont rompu les négociations sur ce financement indirect, qui leur apparaît par trop bancal.Pendant ce bras de fer, l’Assemblée nationale a néanmoins voté cette ponction décriée de 5 millions d’euros, le 15 octobre, dans le cadre du projet de budget 2016. Mme Taubira a donc annoncé qu’un amendement gouvernemental serait déposé lors de la discussion du budget au Sénat pour retirer cette disposition. Une annonce qui ne figure pas dans le communiqué diffusé un peu plus tard par la chancellerie mercredi. D’où la prudence des avocats.Pour comprendre ce dispositif :Comment fonctionne l’aide juridictionnelle ?D’autres négociations difficiles en vue Le second point de blocage portait sur la réforme du barème de l’aide juridictionnelle. Cette grille tarifaire prévoit l’indemnisation des avocats en fonction des prestations fournies aux personnes dont les faibles revenus donnent droit à ce service gratuit. C’est d’ailleurs ce sujet ultrasensible qui a été le principal vecteur de la forte mobilisation des avocats contre cette réforme.Le ministère de la justice ajoute dans son communiqué que la reprise des discussions avec les représentants de la profession portera également sur les modalités de rétribution des avocats. Un sujet qui s’annonce délicat tant il est contraint par l’absence de marge de manœuvre budgétaire. Le budget 2016 est déjà rogné de 5 millions à la suite du recul du ministère.D’autres négociations difficiles vont s’engager sur la participation des avocats à la modernisation de la justice. Ils s’y disent prêts. Cela promet de nouvelles discussions de marchands de tapis sur le partage du financement de certains investissements dans le numérique. Le ministère ayant derrière la tête l’idée de retrouver d’une façon ou d’une autre les 5 millions qu’il a lâchés.Lire le reportage :A Bobigny, « on n’a pas le même combat que les avocats parisiens »Jean-Baptiste JacquinJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Clarisse Fabre De la boue, à perte de vue : c’est la première image qui a marqué le documentariste Nicolas Philibert, quand il est arrivé dans la « jungle » de Calais, lundi 19 octobre, pour « témoigner » avec trois autres cinéastes, Ariane Doublet, Catherine Corsini et Christophe Ruggia, accompagnés d’un traducteur arabe.« Dans la “jungle” – quel mot horrible ! –, j’ai d’abord été frappé par la boue. Il pleuvait, il y avait toutes ces tentes, posées dans la boue. Tous ces hommes, ces femmes et ces enfants qui ont les pieds dans l’eau et l’humidité. Certaines installations ont pu être surélevées avec des bouts de bois. Les matelas pour dormir sont mouillés, quand les migrants ont la chance d’en avoir un… », explique le réalisateur des documentaires Etre et avoir (2012) et La Maison de la Radio (2012). Il est l’un des signataires de l’Appel de Calais, publié sur le site de Libération, mardi 20 octobre, qui réunit des artistes, des intellectuels et diverses personnalités, de Jean-Luc Godard à Judith Butler.Lire aussi :Quand les artistes se mobilisent pour les réfugiésUne situation intenableIl faut mettre les pieds dans le plat, et le texte n’y va pas par quatre chemins, décrivant une situation intenable et pointant clairement les responsabilités : « Cinq à six mille femmes, hommes et enfants, épuisés par un terrible voyage, laissés à eux-mêmes dans des bidonvilles, avec un maigre repas par jour, un accès quasi impossible à une douche ou à des toilettes, une épidémie de gale dévastatrice, des blessures douloureuses, des abcès dentaires non soignés. Et les viols des femmes. Les enfants laissés à eux-mêmes dans les détritus. Les violences policières presque routinières. Les ratonnades organisées par des militants d’extrême droite. Jusqu’à quand allons-nous nous taire ? », lit-on dans le texte de cet Appel.Ils dénoncent « le gouvernement de notre pays qui “a décidé de se défausser sur les associations et les bonnes volontés” ». « Ce désengagement de la puissance publique est une honte », poursuivent les auteurs du texte. Les initiateurs de cet appel sont un petit groupe de réalisateurs : Laurent Cantet, Catherine Corsini, Arnaud Desplechin, Pascale Ferran, Romain Goupil, Nicolas Philibert, Christophe Ruggia, Céline Sciamma. Entre samedi 17 et dimanche 18 octobre à minuit, ils ont réuni autour d’eux plus de huit cents personnalités. D’autres signatures continuent « d’arriver ». « Une vie sans horizon »Sur place, à Calais, Nicolas Philibert avait des sentiments mêlés, saisi à la fois par le doute et la détermination : « On a toujours une appréhension. On se dit : “Qu’est-ce qu’on fait là ? Ce n’est pas un zoo. Quelle est ma légitimité ?” Je redoutais que les migrants refusent de nous parler ou de nous laisser les filmer… ». C’est tout le contraire qui s’est produit, raconte-t-il : « Les gens nous disaient “Welcome”, “Hello”, ils étaient souriants. Certains ont refusé d’être pris en photo ou filmés car ils redoutent des représailles pour leur famille restée dans leur pays », poursuit-il. Il a vu beaucoup de Soudanais, des Tchadiens, des Erythréens, des Irakiens…Entre autres, il a rencontré ce couple d’Iraniens « dont la femme va accoucher dans quelques jours. Ils nous ont fait comprendre qu’ils avaient fait une bonne partie du trajet à pied ». « Ce qui est affreux, c’est qu’ils ont une vie sans horizon », dit-il encore. Mardi 20 octobre, en fin de journée, Nicolas Philibert était en train de monter « les images de Calais », qu’il comptait montrer lors de la conférence de presse organisée au cinéma Le Louxor, à Paris, dans le quartier de Barbès, mercredi 21.Ariane Doublet faisait la même chose, mardi soir, depuis la région Haute-Normandie où elle réside. « Toute la journée de lundi, à Calais, nous avons été accompagnés par le son du marteau. On a rencontré des bénévoles de Jersey qui construisent des maisons », raconte la cinéaste. Elle a filmé, aussi, cette compagnie de théâtre anglaise qui « est arrivée il y a trois semaines », et mène un travail avec les migrants, sous « un petit chapiteau en forme d’igloo ». Une petite vie, ou plutôt survie, s’est organisée, avec des échoppes « comme celles que l’on voit dans des bidonvilles », une église, une mosquée, etc. « Les migrants nous ont parlé aussi de la dernière douche qu’ils ont prise, qui remonte à je ne sais quel jour… On a vu des gens désespérés, et calmes, même si la colère est là », conclut-elle.« Chaque jour, il se passera quelque chose »Pour Christophe Ruggia, mobilisé depuis plus de vingt ans auprès des personnes sans-papiers, Calais raconte « tout le reste », c’est-à-dire l’évolution inquiétante de la situation du pays, qui va au-delà de la politique migratoire et embrasse le débat sur l’intégration. « On est dix ans après les émeutes de l’automne 2005. Avant 2005, les émeutes émanaient de jeunes qui manifestaient leur envie d’appartenir à la République. “On est là, on existe !”, nous disaient-ils en substance. Depuis 2005, c’est un autre langage qui apparaît, chez les plus radicaux : “La République ne veut plus de nous ? Alors on va la détruire…” », souligne Christophe Ruggia, dans un café parisien, encore très éprouvé par ce qu’il a vu à Calais.Celui qui se mobilisait encore, il y a quelques jours, pour les familles syriennes qui campaient à la porte de Saint-Ouen, poursuit son analyse : « On a eu le 7 janvier. Et depuis l’attaque de Charlie Hebdo, on se réunit régulièrement, avec des cinéastes. On parle, on s’interroge. Puis il y a eu la prise de conscience sur la situation des migrants et des réfugiés. Mais on n’entend que la droite raciste s’exprimer. Le climat est délétère, pourri. On n’accepte pas qu’il n’y ait qu’une seule parole. A partir de maintenant, on va ne plus lâcher. Chaque jour, il se passera quelque chose. »L’appel de Calais, de Godard à Butler« Nous demandons solennellement au gouvernement un large plan d’urgence pour sortir la jungle de Calais de l’indignité dans laquelle elle se trouve ». L’Appel de Calais, publié sur le site de Libération, mardi 20 octobre, réunit plus de huit cents artistes et intellectuels : beaucoup de cinéastes, de Matthieu Amalric à Rebecca Zlotowski, en passant par Catherine Corsini, Claire Denis, Jean-Luc Godard, Nicolas Philibert ; des comédiens (Jeanne Moreau, Reda Kateb, Mélanie Laurent) ; des metteurs en scène (Thomas Ostermeier, Marie-José Malis) ; des auteurs de BD (Blutch) ; des philosophes (Judith Butler, Jean-Luc Nancy, Toni Negri)… « Calais raconte tout le reste. Le gouvernement a annoncé la création d’un camp de 1 500 places mais aujourd’hui 6 000 personnes y survivent, et demain ? », résume le cinéaste Christophe Ruggia, l’un des initiateurs de l’Appel, qui était à Calais, lundi 19 octobre, avant une conférence de presse, le 21 octobre, au cinéma Le Louxor, à Paris.Clarisse FabreReporter culture et cinémaSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Patrick Roger Est-ce le début de l’inversion de la courbe du chômage ? Difficile, sur un seul mois, de tirer des conclusions hâtives. Il n’empêche que les chiffres du mois de septembre publiés lundi 26 octobre constituent, en l’état, une petite embellie. Fin septembre, en France métropolitaine, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A (sans activité et tenus de rechercher un emploi) a baissé de 23 800 par rapport au mois précédent, soit une diminution de 0,7 % sur un mois. Il s’établit à 3 547 800. Cela représente toutefois une augmentation de 3,1 % sur un an.Quoi qu’il en soit, la baisse du nombre de demandeurs d’emploi est la plus importante depuis le début du quinquennat de François Hollande, exception faite de celle du mois d’août 2013 qui s’avéra ultérieurement être due à un problème de comptage qualifié de « bug de SFR ». Depuis mai 2012, les seuls quatre mois où une baisse a été enregistrée n’ont jamais été suivis d’un second mois consécutif de diminution du nombre de chômeurs de catégorie A. Aussi est-il bien hasardeux, à cette heure, d’anticiper un retournement durable.Recul chez les jeunesLa baisse est particulièrement significative pour les demandeurs d’emploi de moins de 25 ans, qui enregistrent un recul de 2,6 % en un mois, de 2,7 % sur un an. Dans la tranche d’âge des 25-49 ans, le nombre de demandeurs d’emploi diminue également de 0,5 % sur un mois mais augmente de 2,5 % sur un an. Quant aux plus de 50 ans, l’augmentation est continue même si son rythme diminue : 0,1 % en un mois, 8,5 % sur un an.En revanche, pour les autres catégories de demandeurs d’emploi, les chiffres sont en augmentation : 717 000 pour la catégorie B (ayant travaillé 78 heures ou moins au cours du mois), soit + 1,2 % sur un mois et + 6,3 % sur un an, et 1 157 900 pour la catégorie C (plus de 78 heures au cours du mois), soit + 1,5 % sur un mois et + 14,8 % sur un an, ce qui témoigne d’une nette augmentation des contrats dits « atypiques », à temps partiel.Au total, le nombre de chômeurs en France métropolitaine, toutes catégories confondues, s’élève à 5 422 700 fin septembre. Ce chiffre, stable sur un mois, est en augmentation de 5,8 % sur un an. En incluant les outre-mers, le nombre de demandeurs d’emploi s’élève, toutes catégories confondues, à 5 727 300.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Luc Leroux (Marseille, correspondant) L’appartement est spacieux, lumineux, à deux pas des collines de calcaire de Val Sec qui enserrent le nord de Marseille. Pour Nadia, ce 5-pièces dans une résidence de La Gavotte, un quartier des Pennes-Mirabeau, c’est le jour et la nuit avec le 3-pièces que, trois ans durant, elle a loué contre 900 euros par mois. Divorcée en 2010, cette femme de ménage de 43 ans a emménagé en avril dans le parc social, avec ses trois filles, « après des années de galère et de découragements ». « J’avais honte d’aller toquer à toutes les portes, celle du maire, du préfet, à la Logirem [le bailleur] simplement pour réclamer mes droits. »Avec seulement 6,21 % de logements sociaux, les Pennes-Mirabeau, commune de 20 000 habitants qui s’étire entre les quartiers Nord de Marseille et les zones d’activités tertiaires d’Aix-en-Provence, est le bonnet d’âne des Bouches-du-Rhône. Le département est une classe de mauvais élèves, puisque 42 communes sur 119 sont frappées d’un arrêté préfectoral de constat de carence au titre du bilan de la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU) 2011-2013. Les résultats sont négatifs : 10 logements sociaux en moins sur cette période sur un objectif de 172 nouveaux, soit un taux de réalisation de – 6 %.Lire aussi :Construction de HLM : les 36 villes que le gouvernement montre du doigt42 % de voix au FN aux européennesAux Pennes-Mirabeau, on aime valoriser le côté provençal de la commune, avec son moulin à la Daudet et ses pinèdes. Une image doublée d’une prospérité due à la présence sur son territoire de Plan de Campagne, l’un plus grands centres commerciaux de France, ou encore de l’usine d’embouteillage Coca-Cola. Cette banlieue de Marseille a toujours joué la carte de la résidence individuelle pour loger les cadres du port de Marseille et les fonctionnaires des administrations de la capitale régionale. « Les Pennes, c’est un environnement pavillonnaire, explique Roger Lambert, cadre local du PS, avec une population qui refuse tout logement social. »« Au conseil municipal, à chaque fois que je parlais de logement social, je ne pouvais pas finir mes phrases »La commune est mitoyenne avec les 15e et 16e arrondissements de Marseille et leurs grandes cités (La Castellane, La Bricarde, le Plan d’Aou). Selon M. Lambert, « le slogan ici c’est : on ne veut pas être le 17e arrondissement de Marseille ». Lourds sous-entendus qu’on retrouve dans les 42 % de voix accordées au FN aux élections européennes de 2014, même si la commune est historiquement à gauche (Victor Mellan, maire de 1977 à 2001, était un proche collaborateur de Gaston Defferre, maire PS de Marseille pendant trente ans).350 000 à 400 000 euros de pénalités annuellesLe sujet des logements sociaux a longtemps été tabou, comme en témoigne Serge Baroni, conseiller municipal PCF et l’un des rares défenseurs d’un rattrapage rapide. « Au conseil municipal, à chaque fois que je parlais de logement social, je ne pouvais pas finir mes phrases alors que 50 % de la population y est éligible. » Pour ne pas respecter les engagements triennaux devant conduire à 25 % de logement social d’ici 2025, la commune débourse bon an mal 350 000 à 400 000 euros de pénalités.« C’est énorme, reconnaît Michel Amiel, maire des Pennes-Mirabeau depuis 1995. Certaines communes disent : on veut rester résidentielle et on paiera les amendes quoi qu’il arrive. Ce n’est pas notre cas et pas de mal de projets sont dans les tiroirs mais sont longs à sortir. » Ce médecin a rendu sa carte du PS pour protester contre la création de la métropole Aix-Marseille-Provence et c’est sur les listes de Jean-Nöel Guérini, l’ancien président (ex-PS) du conseil général, qu’il a été élu sénateur en 2014.« Il faut une mixité sociale de quartier, pas une mixité de palier »Frappée d’un arrêté de carence pour la quatrième période triennale successive, Les Pennes-Mirabeau pourraient bien connaître un scénario catastrophe : la multiplication jusqu’à 5 des « amendes de carence », qui ne sont jusqu’alors que doublées. Afin d’éviter cela, le préfet a proposé aux 42 communes carencées des Bouches-du-Rhône de signer avant le 31 mars 2016 un contrat de mixité sociale.Les Pennes-Mirabeau le signeront même si, précise Michel Amiel, « malgré nos efforts, on ne sera jamais dans les clous, on ne rattrapera pas le temps perdu. Sauf à changer la sociologie de la commune – et ça, je ne le veux pas car mon rôle est de défendre le cadre et la qualité de vie. » Le projet immobilier phare, c’est Pallières 2 avec 900 logements dont 30 % de logements sociaux – un minimum imposé aux communes carencées. « Si, à Pallières 2, je faisais 900 logements sociaux, cela donnerait un quartier comme ceux des années 1970, et l’on connaît la suite. Oui, il faut une mixité sociale. Mais une mixité de quartier, pas une mixité de palier. »Et Michel Amiel de pointer les contradictions de ses administrés : « Lors d’une réunion publique sur un projet de logements sociaux, j’ai affronté un fort mécontentement des riverains. A la fin de la réunion, la personne la plus virulente est venue me demander si son fils pourrait avoir un logement dans le projet contesté. »Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde 26.10.2015 à 15h31 • Mis à jour le26.10.2015 à 17h50 | Luc Cédelle Pédagogue, penseur de l’éducation, Louis Legrand, mort le 20 octobre à Arpajon (Essonne) à l’âge de 94 ans, exerça à tous les niveaux du système éducatif. Il fut surtout concepteur, au début des années 1980, d’une ambitieuse réforme du collège, bloquée par l’alliance des conservateurs et du syndicat majoritaire. Autant dire que, dans les débats actuels sur l’éducation, il est resté une référence pour un camp – celui des pédagogues qu’il laisse « orphelins », selon le mot de Philippe Meirieu – et un anti-héros pour l’autre. Sa disparition fait ressurgir avec acuité un épisode-clé des controverses liées aux réformes dans l’éducation nationale.Né le 12 mars 1921 à Belfort, Louis Legrand entre aux Jeunesses socialistes à 14 ans. Il obtient son bac en 1939, puis commence sa carrière d’enseignant dès les années suivantes en milieu rural et entreprend des études de philosophie à Besançon. D’abord maître auxiliaire à l’école d’horlogerie de la préfecture du Doubs, il passe sa licence à la fin de la seconde guerre mondiale et devient professeur de philosophie au lycée de Vesoul, en Haute-Saône. Reçu en 1949 au concours d’inspecteur du primaire, il occupe pendant cinq ans un premier poste en Alsace, enseigne ensuite un an la pyschopédagogie à l’Ecole normale de Grenoble (Isère), puis redevient inspecteur, à Colmar (Haut-Rhin) jusqu’en 1962.En parallèle, il entame un parcours universitaire et soutient en 1958, sous la direction de Paul Ricœur, sa thèse : « Principes philosophiques d’une pédagogie de l’explication ». En 1960, il publie Pour une pédagogie de l’étonnement (Delachaux et Niestlé), premier d’une dizaine d’ouvrages, parmi lesquels Les Différenciations de la pédagogie (PUF, 1995) et Les Politiques de l’éducation (PUF Que sais-je ? 1988). Inspecteur d’Académie à Belfort à partir de 1962, Louis Legrand devient en 1966 directeur de recherches à l’Institut pédagogique national (IPN), futur Institut national de recherche pédagogique (INRP). A ce poste, il lance une opération « collèges expérimentaux », qui va se déployer en deux phases (1967-1975 et 1977-1980). Ses observations le conduisent à affirmer ses conceptions sur la « pédagogie différenciée », comme réponse à l’hétérogénéité nouvelle des publics scolaires, et sur la « pédagogie fonctionnelle », dont le principe consiste à créer des situations où l’élève éprouve le besoin d’apprendre.« Pédagogie de projet »En 1980, Louis Legrand devient professeur à l’université de Strasbourg en sciences de l’éducation. En 1981, après l’arrivée de la gauche au pouvoir, le ministre de l’éducation Alain Savary le place à la tête d’un « groupe de pilotage » chargé d’élaborer une réforme du collège, dont chacun constate déjà l’impuissance à conjurer les déterminismes sociaux. Intitulé « Pour un collège démocratique », le « rapport Legrand » est rendu en décembre 1982. Il prône la constitution au sein des établissements d’ensembles autonomes d’une centaine d’élèves sous la responsabilité d’une équipe pédagogique. Celle-ci aurait la latitude d’organiser son enseignement, notamment en formant des groupes temporaires d’élèves en fonction des besoins, ainsi qu’en « adaptant » les programmes.Le rapport préconise un large recours à la « pédagogie de projet », impliquant simultanément plusieurs disciplines, et prévoit l’instauration d’un système de tutorat, où un adulte prend en charge un groupe de 12 à 15 élèves pour les soutenir dans leurs études. Il défend la reconnaissance des enseignements artistiques, technologiques et sportifs à égale dignité avec les autres matières. Il propose enfin une redéfinition du service hebdomadaire des enseignants dans le sens d’une présence accrue dans l’établissement : seize heures de cours pour tous (agrégés compris), trois heures de tutorat et trois heures de concertation.A part la faculté d’aménager les programmes, que personne n’assumerait aujourd’hui en fonction des risques de renoncement que cela comporte, ces dispositions sont encore, trente-trois ans plus tard, celles qu’appliquent les quelques collèges expérimentaux français. Elles ont également un air de familiarité avec l’actuelle réforme du collège, même si celle-ci est beaucoup plus modérée et limitée.Intense campagne contre la réformeEn 1982, l’affaire tourne vite au vinaigre. Avant même la finalisation du rapport, une courte note manuscrite réclamée à Louis Legrand par le cabinet du ministre « fuite » et se trouve publiée dans la revue du SNES, principal syndicat du second degré. Celui-ci lance une intense campagne contre la réforme, refusant notamment tout changement dans les obligations des enseignants et dénonçant dans le tutorat une distorsion du métier dans le sens de « l’animation ». Parallèlement, le camp traditionaliste se mobilise dans le champ politique et dans les médias sur le thème, promis à un grand avenir, de la « destruction de l’école ». La première conséquence est de bloquer la nomination prévue de Louis Legrand comme directeur des collèges.Alain Savary abandonne la redéfinition du service hebdomadaire des enseignants et le tutorat. Le ministre ne retient sous une forme amoindrie que certaines des mesures préconisées et décide que la rénovation se fera à partir de la rentrée 1984 sur la base du volontariat des établissements, par tranches de 10 % chaque année.Louis Legrand, qui se sent trahi, redevient professeur à l’université de Strasbourg. Nommé ministre de l’éducation en juillet 1984, Jean-Pierre Chevènement, réticent envers les réformes de son prédécesseur, n’annule pas officiellement la rénovation engagée, mais celle-ci s’enlisera lentement mais sûrement.Jusqu’au milieu des années 2000, Louis Legrand continuera, par des articles et des livres, à prendre part au débat sur l’éducation. Dans un texte lu à ses obsèques, Philippe Meirieu a salué l’homme qui fut « attaqué, grossièrement et injustement » et « aussi, parfois, marginalisé par ceux qui manquaient du courage nécessaire pour mettre en œuvre ce qu’il préconisait ».Luc CédelleJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Rémi Barroux Un an après la mort du jeune militant écologiste Rémi Fraisse à Sivens, dans le Tarn, tué lors d’une manifestation contre le projet de barrage par une grenade lancée par les forces de l’ordre dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014, la question reste entière : comment éviter qu’un nouveau drame ne survienne à l’occasion des grands projets d’infrastructure ? De l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, au Center Parcs à Roybon en Isère, en passant par les lignes à grande vitesse dans le Sud-Ouest, les oppositions sont nombreuses.Les réformes du débat public et le renforcement de la démocratie environnementale promises après le drame de Sivens tardent à venir. Et les débats publics autour de certains projets restent grippés.Bon ou mauvais projet« Un mauvais projet doit être arrêté rapidement […] et un bon projet doit être mené à bien rapidement », avait assuré le chef de l’Etat lors de la conférence environnementale, le 27 novembre 2014.Mais qu’est-ce qu’un bon ou un mauvais projet ? Des procédures existent déjà pour évaluer les impacts environnementaux, sociaux et économiques. L’enquête d’utilité publique, lancée par le préfet, d’une durée minimum d’un mois, permet en principe d’informer et de consulter le public à partir d’une étude d’impact. Elle débouche généralement sur une déclaration d’utilité publique, la DUP.De nombreux dossiers font aussi l’objet d’une saisine de la Commission nationale du débat public (CNDP), créée par la loi Barnier du 2 février 1995, sur la protection de l’environnement. Cette autorité administrative indépendante a pour mission « d’informer les citoyens et de faire en sorte que leur point de vue soit pris en compte dans le processus de décision ». Quand le coût de ces équipements (création d’autoroutes, de lignes ferroviaires, de voies navigables, d’installations nucléaires, d’aéroports, de gazoducs, de barrages hydroélectriques, d’équipements industriels, sportifs, culturels, scientifiques ou touristiques) dépasse les 300 millions d’euros, la saisine du CNDP est automatique.Enquête défavorableMais ces outils de la démocratie environnementale sont en panne. Les projets de ligne à grande vitesse, dans le cadre du Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO), par exemple, ont fait l’objet d’avis défavorables des commissions d’enquête, en mars 2015, doutant notamment de leur « utilité publique ». De son côté, la Cour des comptes avait émis des doutes sur la rentabilité financière de l’ensemble, dès l’automne 2014. Résultat : le 26 septembre, le ministre des transports, Alain Vidalies, a annoncé la validation de ce projet de lignes à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse.Le sénateur socialiste (Val-d’Oise) Alain Richard, animateur de la Commission sur la modernisation du droit de l’environnement et chargé, en février 2015 par la ministre de l’environnement, Ségolène Royal, de conduire les travaux d’une « commission spécialisée sur la démocratisation du dialogue environnemental », n’est, lui, pas choqué par ce scénario. « L’opportunité d’une ligne TGV n’est pas régie par des textes réglementaires, cela reste à l’appréciation des pouvoirs publics, y compris en surmontant des objections, explique-t-il. Nous ne travaillons pas sur une réforme de la Constitution : c’est le gouvernement qui gouverne et prend ses responsabilités. »Lire aussi :Les opposants de Notre-Dame-des-Landes, Sivens... reçus au ministère de l’écologieCette commission sur la démocratisation du dialogue a présenté ses conclusions en juin. Alain Richard propose notamment d’organiser des procédures de « concertation en amont » sur des préprojets, avant que tout ne soit décidé.Le président de la CNDP, Christian Leyrit, ingénieur général des Ponts, des eaux et forêts, n’est pas le dernier à déplorer l’inefficacité du dispositif actuel. A l’occasion de plusieurs débats menés par cette autorité, il a constaté l’impossibilité de faire évoluer les projets, y compris quand ceux-ci étaient contestés. « Impératifs de confidentialité »Le cas du parc éolien en mer de Dieppe-Le Tréport (Seine-Maritime), dont les conclusions du débat ont été présentées au public le 1er octobre, est emblématique. La zone maritime retenue pour ce parc de soixante-deux éoliennes est identique à celle qui avait fait l’objet d’une forte opposition des pêcheurs lors d’un précédent débat public en 2010. « C’est d’autant plus incompréhensible que des concertations approfondies avec les pêcheurs ont permis de trouver des solutions acceptables par tous », écrit M. Leyrit dans ses conclusions.Dans le cadre de ce débat, la préfecture maritime n’a pas été en mesure, écrit le président de la CNDP, d’indiquer les modalités de la pêche ou son interdiction à l’intérieur du parc. En outre, le maître d’ouvrage n’a pas apporté les éléments économiques et financiers relatifs à son offre, invoquant des « impératifs de confidentialité liés au contexte concurrentiel ». Christian Leyrit prévient donc pour sa part qu’il ne « fera plus de débat dans de telles conditions, où l’on ne peut rien changer, où tout est décidé ».Autre dossier : les conclusions de deux débats publics sur des projets de Center Parcs, au Rousset (Saône-et-Loire) et à Poligny (Jura), vont être présentées le 3 novembre. Là aussi, les oppositions ont été virulentes. Là aussi, l’information et la confrontation entre les protagonistes ont montré leurs limites. « Un débat public doit porter sur l’opportunité du projet, or un projet de Center Parcs est peu malléable : il correspond à un modèle clés en main peu susceptible d’intégrer les demandes de modifications des citoyens », conclut la CNDP. L’impression de « passage en force » prévaut encore.Lire aussi :Grands projets : après le drame de Sivens, un rapport dessine les contours de la « démocratie environnementale »Les associations de défense de l’environnement n’apprécient guère ces contradictions entre la volonté affichée de dialogue du gouvernement et la réalité. France Nature Environnement (FNE) a ainsi boycotté la dernière réunion de la commission Richard, le 14 octobre, qui devait discuter des projets d’ordonnance sur la réforme du droit environnemental. « Pendant que l’on discute dans cette commission, des décisions contraires à l’esprit du dialogue sont prises par le gouvernement, par exemple sur les lignes TGV dans le Sud-Ouest. Manuel Valls sait-il seulement ce que veut dire dialogue ? », s’insurge Denez Lhostis, président de FNE.« Ce processus peut paraître assez long, mais le fait est que le ministère de l’écologie veut faire évoluer le dialogue environnemental, justifie Laurence Monnoyer-Smith, commissaire générale au développement durable. C’est un travail de fond et complexe. »Conflit entre l’intérieur et l’écologieUn projet de décret de réforme de l’autorité environnementale en région est toujours en phase de rédaction. Il prévoit de transférer celle-ci à une autorité indépendante, alors que le préfet l’exerçait jusqu’alors. Mais ce dernier, dans nombre de dossiers, est aussi maître d’ouvrage, d’où de possibles conflits d’intérêts ou l’impossibilité de réaliser des médiations entre deux positions opposées. Pour se mettre en conformité avec la réglementation européenne, la France doit réformer ce système.Mais, explique-t-on au ministère de l’écologie, les préfets et le ministère de l’intérieur ne voient guère d’un bon œil la perspective d’être dessaisis de cette prérogative. « L’indépendance de cette future autorité ne peut pas être discutée, et le préfet reste une autorité déconcentrée de l’Etat », explique Mme Monnoyer-Smith.Les ordonnances et le décret devraient être publiés au début de l’année 2016. Ces nouveaux textes ne changeront donc rien s’agissant des dossiers déjà en cours. « L’effet modérateur qu’apportera cette réforme de la démocratie environnementale profitera aux projets qui sortiront dans les prochaines années », précise le sénateur Alain Richard.Lire aussi :Le durcissement des conflits environnementauxRémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.10.2015 à 12h01 | Manon Rescan (Lampaul-Guimiliau, envoyée spéciale) « En sommeil », « au placard », « un volcan au repos »… Dans le Finistère, chacun a sa métaphore pour décrire la situation des « bonnets rouges ». Le soulèvement breton, qui a fédéré ouvriers dont l’emploi était menacé, agriculteurs, petits et grands patrons contre l’écotaxe en Bretagne fête ce mois-ci ses deux ans. Le 26 octobre 2013 exactement, les couvre-chefs fournis par la société Armor-Lux apparaissaient pour la première fois sur les têtes présentes au pied du portique écotaxe de Pont-de-Buis-lès-Quimerch dans le Finistère, pour en réclamer le démontage. Les arches blanches et leurs caméras de surveillances étaient alors devenues l’épouvantail d’une Bretagne agricole et agroalimentaire en crise, pour qui la nouvelle taxe avait été « la goutte d’eau » qui faisant déborder leur colère.Pour la famille Cueff de Lampaul-Guimiliau (Finistère), cela fera aussi deux ans, le 26 octobre, que « le malheur » est arrivé. Ce jour-là, le benjamin de la famille, Mickaël, 35 ans, perd sa main droite en ramassant une grenade lacrymogène lancée par les CRS pour disperser les manifestants. Le drame secoue un village déjà dévasté par la fermeture de l’abattoir Gad, annoncée le 11 octobre, privant de leur emploi près de 900 personnes. « Si demain le mouvement repart, j’y vais », assure aujourd’hui, sans hésiter, dans le hangar de sa petite entreprise de vente de matériel agricole, Sébastien, le cadet des Cueff. Dans son camion, il transporte toujours son bonnet rouge d’époque, « prêt à le remettre quand il faudra ». En 2013 c’est « l’injustice » de voir la filière agroalimentaire pénalisée par l’arrivée de la nouvelle taxe sur le transport, qui le pousse à rejoindre les rangs des manifestants.« La guerre n’est pas finie, car la France ne va pas bien », observe-t-il mesurant au quotidien, au contact des éleveurs porcins, les conséquences de la crise agricole. De la cour de son entreprise, Sébastien Cueff voit les bâtiments vides de Gad. « Combien ont retrouvé du travail parmi les salariés ? », lâche-t-il.La question est évidemment rhétorique. A Lampaul on parle de moins de 200 reclassements. Les chiffres définitifs seront bientôt publiés, au moment où, pour les anciens salariés de Gad, l’anniversaire des deux ans du conflit signifiera aussi la fin de leurs droits au chômage. Lire : Le dernier combat des salariés finistériens de Gad« Les ouvriers se sont sentis trahis »Comme beaucoup, Olivier Le Bras a tout récemment terminé une formation en vue de sa reconversion. Ancien découpeur de carcasses à l’abattoir, il aspire aujourd’hui à devenir agent de sûreté dans les aéroports. Mais le marché de l’emploi n’est pas florissant et l’ancien délégué syndical FO s’interroge sur ce qu’il doit, dans ses difficultés à être recruté, à la conjoncture ou à son passé de leader du conflit et de figure des « bonnets rouges ». L’ex-Gad a aujourd’hui pris ses distances avec le mouvement. « Au bout d’un moment, je ne me reconnaissais plus dans les discussions. On se mettait à parler de Bretagne à cinq départements, de langue bretonne… On ne parlait plus d’emploi », raconte-t-il dans sa commune de Saint-Thégonnec (Finistère) où il est devenu, en 2014, adjoint au conseil municipal. Il est aujourd’hui candidat aux élections régionales, sur la liste socialiste emmenée par Jean-Yves Le Drian.A la lutte contre l’écotaxe se sont en effet greffés aux Bonnets rouges des régionalistes, y voyant l’occasion de plaider pour une plus grande autonomie de la Bretagne. « Je voyais bien que ça n’allait rien changer pour nous ; l’abattoir n’allait pas rouvrir », raconte-t-il, le sourire amer.De fait, aujourd’hui, les comités locaux de « bonnet rouges », à l’activité disparate, regroupent surtout un réseau d’individus qui tendent à mettre sur pied des projets bretons (un syndicat, une mutuelle territoriale, une monnaie complémentaire) ou cherchent à peser sur des débats comme la réunification de la Bretagne avec la Loire-Atlantique. Au sein des acteurs historiques du mouvement, l’union ouvriers-agriculeurs a vécu. « Les ouvriers se sont sentis trahis par les agriculteurs », poursuit M. Le Bras, qui fut, dans son combat, accompagné de délégués syndicaux de Doux, Marine Harvest et Tilly-Sabco, qui voyaient aussi leurs emplois menacés.« Nous, on a été avec eux contre l’écotaxe, mais on ne les a jamais vus à la sortie des usines », poursuit-il. L’ex-leader syndical continue toutefois à croire en la sincérité de certains leaders agricoles dans le mouvement, « pas suivis par leurs adhérents ».« Rattrapés par la patrouille »« Certains ont été rattrapés par la patrouille », plaisante Thierry Merret, président de la Fédération départementales des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) du Finistère, qui fédéra agriculteurs et ouvriers et fût l’un des tout premiers à porter le « bonnet rouge ». Dans sa bouche, « la patrouille » ce sont les corporatismes syndicaux ou politiques mis de côté au plus fort du mouvement.Dans ses propres troupes, l’alliance des patrons, que sont les agriculteurs, avec les ouvriers n’a pas toujours convaincu. « Des gens du monde paysan ont commencé à trouver que le mouvement devenait trop politisé », explique-t-il encore.En ligne de mire ? La personnalité clivante de Christian Troadec, maire de Carhaix (Finistère) qui s’est imposé comme l’un des figures centrales du mouvement, et a été régulièrement taxé de récupération politique. Il est aujourd’hui candidat (sous l’étiquette « centre gauche » avance-t-il) aux régionales en reprenant le mot d’ordre des « bonnets rouges », « Vivre, décider et travailler en Bretagne ».Lire aussi :Régionales : des bonnets rouges incontournables en BretagneThierry Merret le confie sans fard, c’est ce risque de récupération politique qui l’a conduit à ne pas tenter de rappeler les « bonnets rouges » à la mobilisation au moment où les Jeunes agriculteurs du Finistère montaient sur leurs tracteurs en direction de Paris en pleine crise agricole. « Pour moi le mouvement va renaître », assure-t-il malgré tout. Il en tient pour preuve le « grand moment » qu’a été la manifestation du 2 novembre 2013 à Quimper. « C’était quelque chose », abonde, dans son hangar à Lampaul-Guimiliau, Sébastien Cueff. « Cette solidarité entre les patrons et les ouvriers, ça a marqué les gens. »Jean-Pierre Le Mat, actuel porte-parole du collectif des « bonnets rouges », y croit aussi. « Le mouvement a montré que l’idée d’insurrection est possible en Bretagne. » Débarrassée des unions de circonstance qui l’ont embrasée, difficile de prédire si elle pourra fédérer à nouveau le ras-le-bol qui couve.Manon Rescan (Lampaul-Guimiliau, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sylvia Zappi et Isabelle Rey-Lefebvre « Casser les logiques de ségrégation et d’apartheid » et « lutter contre les discriminations ». Réuni lundi 26 octobre aux Mureaux (Yvelines), le deuxième comité interministériel « égalité et citoyenneté » s’est fixé deux objectifs dans les quartiers prioritaires. Reprenant les termes de Manuel Valls utilisés le 20 janvier après les attentats des 7 et 9 janvier, le gouvernement veut faire de la lutte contre la ségrégation territoriale une priorité.M. Valls entend la mettre en œuvre avec un outil principal : la coercition vis-à-vis des communes refusant la construction de HLM sur leur territoire. Le premier ministre publie ainsi une liste de 36 villes qui se sont toujours montrées rétives à la création des logements sociaux que leur imposait la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU) du 13 décembre 2000. Voir notre infographie en grand formatL’objectif est de répartir les HLM avec équité entre toutes les communes d’une même agglomération. L’idée est populaire : selon une enquête du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie publiée en septembre, 80 % des Français interrogés sont favorables à la présence de logements sociaux dans les villes riches, souhait partagé par 70 % des habitants de ces mêmes villes. « Actionner tous les leviers possibles »« Nous avons fait une analyse fine des communes en expansion démographique et qui ont beaucoup construit, mais pas de logements sociaux, explique Thierry Repentin, délégué interministériel à la mixité sociale dans l’habitat. Les préfets devront actionner tous les leviers possibles, préemption, délivrance de permis de construire mais aussi mobilisation des logements vacants du parc privé, pour aider ces communes à atteindre leurs objectifs. »Les quatre bilans dressés, par périodes de trois ans, permettent d’établir la carte précise des communes urbaines obstinément réfractaires à la perspective de se doter, d’ici à 2020, de logements sociaux à hauteur de 20 % du nombre de résidences principales, voire 25 % d’ici à 2025 dans les zones dites tendues.Selon le bilan publié au printemps, sur 1 022 communes assujetties à la loi SRU, un tiers d’entre elles n’ont pas atteint leur objectif et 221 ont fait l’objet d’un arrêté de carence, ce qui ouvre au préfet la possibilité d’infliger des amendes, de préempter et de délivrer les permis de construire en lieu et place du maire. Une seconde liste de communes parmi celles déclarées en carence sera publiée d’ici quelques mois.Lire aussi :Patrick Kanner en « visite coup de poing » pour défendre les logements sociauxAmendes multipliées par trois, voire quatre ou cinqJusqu’en 2014, les sanctions étaient peu dissuasives. Le temps de l’indulgence est révolu. Désormais, les préfets feront preuve de fermeté. Des villes ont vu leurs amendes multipliées par trois, voire quatre ou cinq, comme cela est possible depuis 2013, pouvant atteindre 7,5 % du budget communal (contre 5 % auparavant). Dans le Val-de-Marne, Saint-Maur-des-Fossés va devoir acquitter une pénalité triplée de 3,5 millions d’euros, comme Ormesson-sur-Marne (900 000 euros) et Saint-Mandé (450 000 euros).Agde, dans l’Hérault, ville de 25 000 habitants avec 7 % de logements sociaux, doit payer 450 000 euros de pénalité. « L’objectif assigné de 2 900 logements sociaux est matériellement impossible à atteindre étant donné que je délivre des permis pour 100 à 120 logements par an, se défend Gilles d’Ettore, maire (LR) d’Agde. Mais la préemption de l’Etat va nous aider pour rattraper une partie du retard », admet-il.Car l’Etat est passé à l’offensive en préemptant des bâtiments et des terrains, comme il l’a fait à Barberaz, dans l’agglomération de Chambéry, où l’établissement public foncier a capté une villa et deux terrains. « J’ai pris le taureau par les cornes et inscrit dans le nouveau plan local d’urbanisme l’obligation de construire 30 % de logements sociaux. Mais les effets sont longs à se faire sentir », plaide David Dubonnet, maire (divers droite) de Barberaz, commune de 4 500 habitants avec 11 % de logements sociaux. « Ces prochaines années, nous en construirons 300 à 400 et rattraperons notre retard », promet-il.Lire aussi :Logements sociaux : l’Etat préempte des terrains dans une commune du Val-de-MarneLes préfets pourront imposer du logement dans le parc privéL’Etat, pour démontrer que le foncier disponible existe, quoi qu’en disent les maires, a également préempté des terrains à Vence (Alpes-Maritimes), Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), Saint-Maur-des-Fossés, Périgny-sur-Yerres et Ormesson-sur-Marne (Val-de-Marne). Les 36 communes carencées seront, en outre, les sites d’expérimentation de la future loi « pour une égalité d’accès au logement », qui sera présentée en conseil des ministres en février 2016.Le texte prévoit que les préfets pourront, faute de logements sociaux, imposer de loger des demandeurs dans le parc privé, à charge pour la commune de payer l’écart de loyer. Les attributions de logements sociaux seront réformées, moins cloisonnées, et devront partout, sauf dans les quartiers sensibles, accueillir un pourcentage encore indéterminé des ménages les plus pauvres (vraisemblablement autour de 30 %).Les communes carencées pourront se voir privées du droit d’attribuer leur contingent de logements sociaux, qui reviendra au préfet : une mesure dissuasive, les maires étant très attachés à leur pouvoir d’attribution.Campagne nationale de « testing »Si le logement reste le gros des annonces du comité interministériel, le premier ministre devrait aussi dessiner une série de mesures de lutte contre les discriminations. Ainsi, une campagne nationale de « testing » sera lancée au premier semestre 2016 sur un échantillon d’entreprises de plus de 1 000 salariés, afin de vérifier que leurs offres d’emploi ne sont pas discriminatoires. Un programme de renouvellement des origines sociales des élèves des écoles administratives sera également lancé à partir de la rentrée 2016, car, selon le premier ministre : « Il n’y a pas assez de hauts fonctionnaires issus des milieux populaires, et ce n’est pas normal ».Le gouvernement entend aussi répondre à l’attente forte concernant les relations entre la police et les habitants des quartiers populaires. Il devrait annoncer l’équipement des policiers de « caméras piétons » qui enregistreront leurs actions en situation d’interpellation et de contrôle d’identité. La mesure avait été expérimentée et Manuel Valls avait déjà annoncé sa généralisation en mars. Si le bilan de l’expérimentation est jugé positif, reste à savoir quand et comment elle sera mise en pratique partout sur le territoire.Lire le post de blog : Les caméras piétons n’en finissent plus d’être généralisées dans la policePar ailleurs, Manuel Valls a annoncé qu’il allait nommer dix délégués du gouvernement dans dix villes ayant des quartiers considérés comme difficiles. Trois communes ont déjà été retenues : Trappes (Yvelines), avec le quartier des Merisiers-Plaine de Neauphle, Mulhouse-Illzach (Haut-Rhin), avec le quartier intercommunal Drouot-Jonquilles, et Avignon (Vaucluse), avec le quartier Monclar-Rocade Sud. Ces délégués, qui agiront « en lien avec le maire », auront pour mission de redonner « force et cohérence à l’action publique locale » a indiqué le premier ministre.Lire sur Les Décodeurs : Logements sociaux, comment votre commune s’en sort-elle ?HLM : la liste des 36 communes pointées du doigt en logements sociauxHLM : la liste des 36 communes pointées du doigt en logements sociauxAquitaine • Le Pian-Médoc (33)Île-de-France • Gournay-sur-Marne (93) • Maisons-Laffitte (78) • Montlignon (95) • Neuilly-sur-Seine (92) • Ormesson-sur-Marne (94) • Périgny-sur-Yerres (94) • Saint-Maur-des-Fossés (94) • Yerres (91)Languedoc-Roussillon • Canet-en-Roussillon (66) • Les Angles (66) • Saint-Georges-d’Orques (34) • Saint-Privat-des-Vieux (30) • Villeneuve-lès-Béziers (34)Provence-Alpes-Côte d’Azur • Carqueiranne (83) • Carry-le-Rouet (13) • Contes (06) • Eguilles (13) • Fréjus (83) • Gémenos (13) • La Crau (83) • Le Cannet (06) • Le Castellet (83) • Les Pennes-Mirabeau (13) • Lorgues (83) • Mimet (13) • Pégomas (06) • Pernes-les-Fontaines (84) • Plan-de-Cuques (13) • Saint-Saturnin-lès-Avignon (84) • Solliès-Toucas (83)Rhône-Alpes • Charbonnières-les-Bains (69) • Chazay-d’Azergues (69) • Collonges-sous-Salève (74) • Reyrieux (01) • Saint-Jorioz (74)Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterIsabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.10.2015 à 06h53 • Mis à jour le26.10.2015 à 09h28 | Julia Pascual Mettre le gouvernement face à ses responsabilités, face au droit… et au pied du mur. Le Secours catholique, Médecins du monde et plusieurs demandeurs d’asile déposent, lundi 26 octobre, un référé-liberté devant le tribunal administratif de Lille, dans le but de contraindre l’Etat à prendre des mesures urgentes sur le bidonville de Calais (Pas-de-Calais), où tentent de survivre 6 000 migrants.La démarche est inédite pour les deux ONG françaises, qui basculent ainsi dans le registre contentieux avec le gouvernement. Comme le prévoit cette procédure accélérée, le juge des référés a 48 heures pour fixer une audience et, s’il constate des atteintes graves et manifestement illégales aux libertés fondamentales, enjoindre à l’Etat d’agir. En 2012, une requête similaire avait contraint l’administration à prendre des mesures immédiates visant les conditions de détention à la prison des Baumettes de Marseille.« Ce que nous demandons, c’est évidemment que le camp soit démantelé et que l’ensemble des personnes soient hébergées, développe Me Patrice Spinosi, dont le cabinet SCP Spinosi & Sureau dépose la requête. En l’attente de sa disparition, des mesures urgentes doivent être prises pour garantir la sécurité minimale des personnes présentes. »Lire aussi :A Calais, des renforts sécuritaires et des moyens pour « humaniser » l’accueil des migrantsContre « la violation des libertés fondamentales » Le mémoire dont est saisi le juge administratif de Lille est épais de plus d’une centaine de pages qui documentent « la violation permanente des libertés fondamentales » et plus précisément du « droit au respect de la vie », du « droit de ne pas subir des traitements inhumains et dégradants » ainsi que du « droit à l’asile ».Tout y passe : le risque d’inondation du bidonville, celui d’incendie et d’explosion compte tenu de la proximité d’usines classées Seveso, les agressions sexuelles et la prostitution contrainte pour les femmes et les enfants, les cas de gale et de « dénutrition grave ». Sont également visées les « multiples atteintes au droit d’asile » qui se traduisent pour les migrants par « l’absence d’accès à l’information », « l’impossibilité d’enregistrer leur demande » et le fait de ne pas bénéficier d’un hébergement.La situation des requérants en témoigne : « Il y a un Soudanais du Darfour qui vit dans le bidonville malgré sa demande d’asile, un père et sa fille de 8 ans originaires du Kurdistan irakien qui n’ont pas réussi à présenter de demande d’asile, une Erythréenne et sa fille de 3 ans dans une situation similaire, un couple afghan et leurs deux garçons, un jeune Syrien de 22 ans », liste Me Lou-Salomé Sorlin, qui plaidera devant le tribunal de Lille.De nombreux rapports d’ONG, de médecins, des articles de presse français ou anglais viennent étayer cet « abandon organisé » par l’Etat, mais c’est le rapport du Défenseur des droits, rendu public le 6 octobre, qui a été « l’élément déclencheur » de la requête. Pour Me Spinosi, il « s’impose à l’administration comme une parole de vérité ». Le ministre de l’intérieur a vigoureusement contesté son contenu avant d’être à nouveau tancé, le 20 octobre, par « l’appel des 800 », une pétition d’artistes et d’intellectuels publiée par Libération. Dans l’urgence, Bernard Cazeneuve s’est déplacé à Calais le lendemain. Il y a annoncé, en plus des 1 500 places en tentes prévues pour début 2016, 200 places pour les femmes et les enfants ainsi que l’ouverture de « centres d’accueil », sans que leur localisation ni leur calibrage ne soient précisés.Réquisition de bâtiments inoccupés data-ui="carousel" data-module="portfolio" data-wrapper=".gallery" data-interval="false" data-is-atom tabindex="10"> data-slide-title="" data-slide-description="Officiellement ouvert au printemps pour libérer le centre-ville de ses migrants et les regrouper, la "jungle" a pris l'aspect d'un immense bidonville, structurée par une économie de survie. Les magasins affichent souvent l'origine du propriétaire." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Des cafés sont aménagés. On peut y boire un thé ou un café. "On estimait à 5 000 le nombre de migrants ici avant le week-end [samedi 10 et dimanche 11 octobre]", résume François Guennoc, de l’association l’Auberge des migrants. "On ne doit pas être loin de 6 000, alors", complète un autre. Au début du printemps, ils étaient 2 000." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Dans la jungle, un des migrants propose ses services pour réparer les vélos des autres occupants du camp. Comme pour se donner l’impression de reprendre la main, les CRS ont réinvesti le lieu. Lundi 12 octobre, avant le déjeuner, ils ont patrouillé par groupe de quatre ou cinq et tassé un peu plus le sable de la dune de leurs bottes de sécurité." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Mohajir épluche quelques pommes de terre pour le repas du soir. Dans la grande tente des Soudanais, l'accueil se veut chaleureux." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Tony et Vince sont deux bénévoles britanniques. Ils sont venus il y a quelques jours apporter leur aide dans la construction des bâtiments." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Les différents magasins improvisés dans le camp proposent souvent les mêmes produits. "Désormais, c’est le lieu de refuge de tous les damnés de la terre. On a même une tente de Bédouins du Koweït. Chez eux, ils n’ont droit à rien. Ils viennent voir ici", observe Dominique, un Calaisien qui offre l’électricité pour charger les téléphones." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Les alentours de l'église orthodoxe sont de plus en plus décorés. Ici, un portail d'accueil a été peint pour embellir l'entrée." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Deux jeunes étudiants belges sont venus deux jours aider les réfugiés. Les temps de jeu permettent d'adoucir une atmosphère parfois tendue." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Un gigantesque dôme trône au fond de la jungle. Il a été construit par des Britanniques. Il doit accueillir des représentations théâtrales." data-slide-item-lie="" Précedent1/9SuivantOfficiellement ouvert au printemps pour libérer le centre-ville de ses migrants et les regrouper, la "jungle" a pris l'aspect d'un immense bidonville, structurée par une économie de survie. Les magasins affichent souvent l'origine du propriétaire.DAVID PAUWELS POUR "LE MONDE"› Accéder au portfoliorequire(['lmd/ui/carousel', 'lmd/module/portfolio']);« Il faut arrêter cette improvisation permanente, s’impatiente Laurent Giovannoni, du Secours catholique. Des choses sont faites mais elles sont insuffisantes et trop tardives. » Sur le plan sanitaire, Jean-François Corty, de Médecins du monde, ne pointe pas autre chose, que des annonces « sous-calibrées » et à la « temporalité floue », malgré une urgence, elle, très concrète.Le recours dont est saisie la juridiction de Lille est également soutenu par des associations telles que la Cimade, la Ligue des doits de l’homme ou Amnesty International. Des mesures prioritaires sont demandées à la préfecture, mais aussi à la mairie de Calais et à l’Agence régionale de santé. Elles consistent, notamment, à réquisitionner des bâtiments inoccupés pour que le « droit d’hébergement d’urgence soit garanti », à distribuer suffisamment de repas (il n’y a actuellement qu’un service de 2 500 repas par jour), à installer 24 points d’eau (en plus des trois existants), cinquante toilettes et douches, quinze bennes à ordures, à « faire procéder au déblaiement immédiat » des déchets, à enregistrer « sans délai » les demandes d’asile ou encore à augmenter l’accès aux soins à l’hôpital de Calais et sur le camp. « L’Etat a une obligation de réagir, mais il ne va rien se passer si on reste dans la sollicitation », estime Me Spinosi.Lire le reportage :« J’essaie tous les jours de passer en Angleterre » Julia PascualJournaliste au Monde Philippe Gagnebet (Toulouse, correspondance) « Apaisé, responsable et pacifique. » A l’appel de la famille de Rémi Fraisse, tué par une grenade offensive tirée par un gendarme sur le site du barrage de Sivens dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014, un moment de recueillement a été observé dimanche au bord d’un lac de la commune où résidait le jeune botaniste et militant écologiste, à Plaisance-du-Touch, en banlieue toulousaine. Près de 300 personnes sont venues écouter les prises de parole, à l’issue d’un pique-nique organisé par le collectif Testet, la Confédération paysanne et Attac.Lire aussi :La construction du barrage de Sivens est toujours en suspens« Malheureusement, on ne peut pas être à Sivens, a tout d’abord regretté Pascal Barbier, membre du collectif et habitant de Plaisance-du-Touch. Si beaucoup d’émotions remontent aujourd’hui, nous voulons surtout souligner la mémoire de Rémi qui était un non-violent assumé. »Portant à sa veste le badge floqué d’une renoncule, la plante aux couleurs vives étudiée par son fils, Jean-Pierre Fraisse a lu un poème écrit après le drame : « J’ai fait un rêve, Rémi. » Il y souhaite « une France qui ne se mutilera plus avec des grenades offensives ». « Si je ne rêve plus aujourd’hui, j’espère toujours », a conclu le père, très ému.Enquête à relancerMe Claire Dujardin, une des deux avocats de la famille, a fait le point sur les enquêtes et instructions en cours. « Nous craignons que cela débouche sur un non-lieu, a-t-elle déclaré, après avoir eu accès au retour de commission rogatoire déposé en mars par l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN). L’instruction est en cours, mais il nous paraît totalement anormal que l’enquête soit menée par des gendarmes. Nous réclamons l’audition de nouveaux témoins, directement par la juge d’instruction. » Jean-François Mignard, secrétaire général de la Ligue des droits de l’homme (LDH) a ensuite présenté le « rapport citoyen » rendu la semaine passée par son organisation. Un texte de 80 pages, dans lequel les témoins des affrontements de la nuit du 25 octobre évoquent « une violence démesurée, quasiment martiale » de la part des forces de l’ordre.Lire aussi :La LDH dénonce « un régime de violences policières » à SivensCécile Duflot, comme plusieurs personnalités politiques, était « venue en amie de la famille », mais ne s’est pas exprimée publiquement. Après plusieurs lectures de poèmes, un appel a été lancé pour se rendre à Sivens, où Rémi Fraisse avait trouvé la mort il y a tout juste un an.En milieu d’après-midi, la situation était calme à Sivens. Environ 200 personnes, militants, proches, et membres de la famille ont pu se recueillir sur le lieu du drame, après une marche partie de Gaillac (Tarn), « tolérée » par la préfecture du Tarn et encadrée par un discret dispositif policier. La maire de Lisle-sur-Tarn avait pourtant interdit en fin de semaine tout rassemblement par crainte d’affrontements avec des « pro-barrage ».D’anciens membres de la ZAD (« zone à défendre ») avaient déposé dans la semaine une stèle de 1,8 tonne en hommage au jeune militant. La sculpture représente une main ouverte sur laquelle sont soudés quatre anciens cerclages en fer de roue, représentant le globe terrestre. Pour Jean-Pierre Fraisse, « elle pourrait être la main qui a lancé la grenade, mais portant un monde enfin apaisé ».Lire aussi :D’une ZAD à l’autre, tour d’horizon des conflits environnementauxPhilippe Gagnebet (Toulouse, correspondance)Journaliste au Monde 24.10.2015 à 22h46 • Mis à jour le25.10.2015 à 14h33 | Jean-Baptiste Chastand (Kljuc Brdovecki, Croatie, envoyé spécial) En distribuant des verres d’eau aux migrants qui traversent son village, Alan (qui n’a pas voulu donner son nom de famille) rigole : « Il y a deux jours j’ai dit aux gens du village voisin que Kljuc Brdovecki était devenu le centre du monde. » Qui aurait cru que ce petit village croate situé juste avant la frontière slovène allait voir subitement passer des milliers de migrants par jour ? Personne, pas même le doyen du village, qui se glisse dans la discussion pour rappeler qu’il a en pourtant vu d’autres : « Ici, les partisans ont assassiné des Oustachis dans les champs en 1945. Et dans les années 90 tout le village a accueilli des réfugiés de Bosnie. »Kluj Brdovecki et sa jumelle slovène, Rigonce, sont devenus le nouvel abcès de la route des Balkans, dérivée ici depuis que Viktor Orban, le premier ministre hongrois, a décidé de fermer totalement sa clôture anti-migrants avec la Croatie, samedi 17 octobre. Un mois après avoir bloqué la section à la frontière serbe. Dès lundi, les premiers migrants sont amenés en Slovénie dans la plus grande confusion par les autorités croates qui comptent désormais sur ce petit pays alpin de 2 millions d’habitants, pour les emmener en Autriche. Plus de 60 000 migrants sont entrés dans le pays en une semaine. Alors que cette arrivée était prévisible, le chaos s’installe à la frontière et la tension monte entre les deux pays.A la frontière slovène-croate, les migrants arrivent toujours par milliers https://t.co/GGymr1vF20— jbchastand (@JB Chastand)require(["twitter/widgets"]);De vieux conflits autour du tracé frontalierMercredi, sous la pluie, des migrants traversent à la nage la petite rivière glaciale qui marque la frontière. Ces images font le tour du monde. La Slovénie accuse depuis les policiers croates de les avoir délibérément envoyés dans l’eau. Des accusations retournées par le gouvernement croate, qui a reproché aux Slovènes de manquer d’humanité en annonçant le déploiement de l’armée. Même si le soleil est revenu et la tension a baissé, cet épisode reste dans les têtes des deux côtés de la frontière, où les vieux conflits autour d’un tracé toujours contesté ne sont pas difficiles à ranimer. « Les Slovènes racontent n’importe quoi, ce sont eux qui n’ont pas empêché les migrants d’aller dans le fleuve », peste Alan. « Les Croates nous envoient les migrants pour se venger », grogne en face un Slovène venu voir de ses propres yeux le flot d’arrivées des réfugiés.Lire aussi :Dépassée par l’afflux de migrants, la Slovénie demande l’aide de l’UELes migrants continuent d’être conduits par train entier, jour et nuit, depuis la Serbie. Huit mille devaient encore passer ici pour la seule journée de samedi. Mais, sur le terrain, les polices des deux pays semblent désormais se coordonner pour réguler les arrivées. Les migrants doivent descendre du train côté croate, marcher 2 kilomètres jusqu’en Slovénie, attendre, puis marcher à nouveau vers plusieurs camps successifs, qui sont autant de moyens de réguler le flux, avant d’être enregistrés officiellement, puis d’embarquer dans des trains ou dans des bus pour l’Autriche. Samedi soir, près de 40 000 migrants avaient ainsi quitté la Slovénie pour l’Allemagne.« Les policiers nous interdisent de monter dans les voitures »Même s’il fait très froid la nuit, les réfugiés semblent par ailleurs désormais disposer de nourriture et de couvertures en quantité suffisante. « Maintenant, c’est beaucoup mieux organisé, la situation est sous contrôle et le travail entre les ONG mieux coordonné. Les réfugiés peuvent voir des médecins s’ils le souhaitent », témoigne Mario Belovic, journaliste pour le quotidien Delo, qui a décidé de poser des congés toute la semaine pour venir distribuer de la nourriture et de l’eau aux migrants. Un camp avec des tentes chauffées et des matelas est même en cours de construction et devrait être terminé dans les tout prochains jours.les enregistrements se font dans cette ancienne fabrique de vêtements, mais un centre chauffé est en construction https://t.co/uoZf16kmQ2— jbchastand (@JB Chastand)require(["twitter/widgets"]);Malgré cette organisation, il faut toujours plusieurs heures pour passer toutes ces étapes, les autorités slovènes enregistrant tous les migrants. En pleine campagne, les migrants marchent d’un camp à l’autre encadrés par des CRS et des policiers à cheval. Les femmes, les enfants et les personnes âgées ont souvent du mal à suivre. Mustafa, un Irakien de 35 ans qui avance très lentement avec sa mère, âgée de 58 ans, qui éprouve le plus grand mal à marcher, assure qu’il ne regrette rien. « Elle a beaucoup de palpitations cardiaques et c’est difficile, mais la situation est tellement plus dure en Irak », explique cet orthopédiste qui compte sur ces économies pour lui payer dès que possible un taxi. « Le problème est que les policiers nous interdisent de monter dans les voitures. »Des matchs de foot ont dû être suspendus ce week-end faute de forces de l’ordre disponiblesAutour d’eux, des dizaines de villageois viennent observer la situation et se demandent combien de temps cela peut-il bien durer. « Au moins des mois », pense Anka, qui habite la première maison côté slovène et qui vient chaque soir apporter des vêtements en famille. Même si elle les aide volontiers, cette assistante sociale de 42 ans ne sait pas trop encore quoi penser de tous ces migrants. « L’autre jour, je n’ai même pas pu aller au travail car ils étaient trop nombreux et je suis un peu inquiète pour mes trois enfants », observe-t-elle. D’autres ne cachent pas leur hostilité envers ces réfugiés très majoritairement musulmans. Tous se demandent si l’hiver et la neige vont ralentir les arrivées.Pour rassurer la population, des centaines de militaires et de policiers ont été déployés. Mais le gouvernement slovène assure ne pas avoir les moyens de continuer comme ça longtemps. Des matchs de foot ont dû être suspendus ce week-end faute de forces de l’ordre disponibles, et la Slovénie assure dépenser 770 000 euros par jour. Le gouvernement espère bien obtenir de l’aide de l’Europe dimanche 25 octobre, lors du sommet extraordinaire sur les migrants organisé à Bruxelles. Pour autant, personne ne croit que le pays serait prêt à fermer la frontière avec une clôture, comme l’a pourtant laissé entendre le premier ministre slovène. « Ce serait impossible, il y a 600 kilomètres de frontière, dont des parties en montagne, on aura jamais assez de policiers pour la surveiller », explique Mario Belovic.Jean-Baptiste Chastand (Kljuc Brdovecki, Croatie, envoyé spécial)Journaliste au desk EuropeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter François Béguin Oubliée la grande manifestation unitaire du 15 mars contre le projet de loi santé et le tiers payant généralisé. Oublié le médiatique mouvement de fermeture des cabinets médicaux pendant les vacances de Noël. C’est en ordre dispersé que plusieurs syndicats de médecins libéraux ont appelé leurs adhérents à fermer leurs cabinets samedi 3 et lundi 5 octobre, une semaine avant la fin des élections professionnelles dans le secteur. D’ici le 12 octobre, 120 000 médecins libéraux doivent élire pour cinq ans leurs représentants au sein des unions régionales des professionnels de santé (URPS), les interlocuteurs des agences régionales de santé (ARS) l’organisation des soins dans les régions.D’ici-là, les responsables syndicaux se livrent à une surenchère d’actions et de formules chocs pour se démarquer de leurs concurrents. Dénonçant dans la loi de santé une « tentative d’assassinat » de la médecine libérale, la Fédération des médecins de France (FMF), le syndicat des médecins libéraux (SML) et le Bloc (chirurgiens), trois organisations minoritaires particulièrement radicales dans leur rejet du texte porté par la ministre de la santé Marisol Touraine, ont appelé à une « grève des consultations et des gardes » dès le samedi 3.« Mascarades désordonnées »A partir du 5, l’appel est porté par MG France, majoritaire chez les généralistes. « Certains nous ont appelé pour dire qu’ils allaient fermer leurs cabinets deux ou trois jours, voire même toute la semaine », prévient Claude Leicher, son président, bien conscient que l’absence d’une date commune « altère la lisibilité » du mouvement. La Confédération des syndicats de médecins français (CSMF), majoritaire chez les médecins libéraux, a pour sa part refusé de se joindre à ces appels, dénonçant même des « mascarades désordonnées et électoralistes ».« La seule habileté du gouvernement, c’est d’avoir su rompre l’unité syndicale d’opposition à la loi », reconnaît Jean-Paul Hamon, le président de la FMF, au vu des dates retenues pour la tenue du scrutin. « Mais si Marisol Touraine pense que ça va se calmer après la proclamation des résultats le 16 octobre, elle se trompe lourdement », dit-il, en appelant à une nouvelle manifestation unitaire lors de l’examen du projet de loi santé en deuxième lecture à l’Assemblée nationale en novembre. Les députés devraient alors retablir le tiers payant généralisé, programmé par le gouvernement pour la fin 2017 et supprimé par les sénateurs le 18 septembre.Jean-Paul Ortiz, le président de la CSMF, a lui aussi appelé, vendredi 2 octobre, à « un grand mouvement de révolte unitaire de tous les médecins, de toutes spécialités et de toutes sensibilités » dans quelques semaines. A cette date, les résultats des élections auront toutefois peut être redessiné le paysage syndical alors même que devraient s’ouvrir les négociations conventionnelles avec l’Assurance Maladie. Réclamant pour certains une revalorisation du tarif de la consultation à 30 voire à 40 euros alors même que l’objectif national des dépenses d’assurance maladie (ONDAM) va être plafonné à un taux historiquement bas de 1,75 %, ces négociations s’annoncent d’ores et déjà houleuses.François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Emeline Cazi Le même rituel se répète tous les jours à la même heure. Un peu avant 15 heures, dans une salle borgne du rez-de-chaussée de la Cour nationale du droit d’asile à Montreuil (Seine-Saint-Denis), des agents de la Cour accrochent une à une dizaine de feuilles A4 sous de grands panneaux vitrés.A l’entrée de la salle, des gardiens bloquent l’accès aux dizaines de personnes qui attendent dans le hall, parfois depuis le matin, et scrutent sans pouvoir encore lire ces feuilles de résultats. Ibrahim dort mal depuis une semaine, « à cause du stress ». Des milliers de bacheliers vivent à peu près la même scène chaque année. A cette différence près qu’ici, à Montreuil, des vies sont en jeu.Une seule question intéresse le tribunal : ces personnes sont-elles réellement en danger ?Voilà trois semaines, le 17 septembre, plus d’une centaine d’hommes et de femmes, parfois accompagnés de leurs enfants, sont venues expliquer au juge les raisons de leur arrivée en France, leur vie devenue un enfer dans leur pays, les persécutions, la maison incendiée, les terres volées, les nuits en prison. Le viol parfois, la torture.Le tribunal s’attarde rarement sur le récit du long périple qui les a menés jusqu’ici. Une seule question l’intéresse : ces personnes sont-elles réellement en danger ? La France doit-elle leur accorder l’asile ?Ibrahim Diallo a fui la Guinée-Conakry en 2013, il n’avait pas 20 ans. Son père était mort quatre ans plus tôt alors qu’il manifestait contre la junte militaire au pouvoir. Ibrahim Diallo, était, depuis, considéré comme un opposant et ne vivait plus sereinement. Arrêté le 23 mai 2013, il a été emprisonné. Son oncle a versé plus de 4 millions de francs guinéens (environ 441 euros de l’époque) à l’un des geôliers pour le libérer.Une femme hurle de joieQuelques semaines plus tard, il a trouvé un passeur pour aider son neveu à gagner la France grâce à un passeport d’emprunt. Pas de barque donc, mais une arrivée en avion à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle à Paris, quelques vêtements et un acte de naissance pour seul bagage, et, depuis, la vie dans un foyer de demandeurs d’asile à Achères, dans les Yvelines.L’affichage est terminé. 15 h 01, une femme en gilet orange hurle de joie, lève les bras. « Madame, silence ! Calmez-vous. Comprenez que d’autres n’apprennent pas la même nouvelle que vous », explique un agent de sécurité.Quelques copains sont venus accompagner Ibrahim Diallo. Eux ne sont pas encore passés devant le juge. « Statut de réfugié », lisent-ils sur le panneau. « Ils ont donné, hein, ils ont donné ? », interroge le jeune homme, fou de joie, qui aussitôt appelle ses « assistants » (sociaux) et son avocat. « Ma famille, maintenant, c’est vous, c’est la France. Merci, merci ! »Cléance, 23 ans, a grandi en République démocratique du Congo. Il y a trois semaines quand nous l’avions rencontrée, elle racontait les journées de prison dans un container par 40 degrés, le viol qui a suivi la diffusion d’un reportage de la chaîne congolaise RTGA dans lequel elle dénonçait les agissements de hauts dignitaires du régime : ils déversaient notamment leurs déchets dans le fleuve, là où les plus pauvres de Kinshasa se baignent et lavent leur linge.En 2014, la Cour nationale du droit d’asile a examiné près de 40 000 dossiers. Seuls 15 % des demandeurs ont obtenu une protectionL’agent de l’office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), n’a pas cru à son histoire. Les magistrats, si. Ils viennent de lui accorder la protection subsidiaire, qui l’autorise à rester au moins un an en France.Sur le panneau d’en face, c’est bon pour Habibou aussi. « Réfugié ». Il arrive de Mauritanie. Lui aussi, nous l’avions rencontré début septembre. A la fin des années 1980, les ethnies arabes ont déporté les noirs au Sénégal, de l’autre côté du fleuve. Près de vingt après, Habibou a voulu rentrer récupérer les terres familiales, la maison et ses bêtes. Il n’a pas pu rester, chassé à nouveau par les Arabes. La France lui a accordé une protection de dix ans.Sur les 127 dossiers examinés jeudi 17 septembre, seuls 13 demandeurs ont obtenu le statut de réfugiés et 14 la protection subsidiaire. Une petite centaine de personnes est désormais officiellement en situation irrégulière en France. Sans ressource.Lire aussi :La France a repris les expulsions de migrants vers le SoudanLes époux Sivalingam – également rencontrés début septembre – persécutés par le gouvernement sri-lankais, parce que nés et grandis dans le nord du pays, région des Tigres de libération de l’Eelam tamoul, n’ont pas eu la chance d’Ibrahim, Cléance et Habibou. Roza, Asroudin, et leurs cinq enfants, qui avaient fui la Tchétchénie, pas davantage.Les résultats varient d’un juge à l’autreA la fin de l’audience, Roza avait fondu en larmes en s’adressant à la présidente « comprenez ma souffrance. J’ai passé ma vie dans les guerres. Je ne souhaite pas la même vie pour mes enfants. Toutes les mères me comprendront. On ne vous oblige pas à nous délivrer le statut de réfugié. Mais vous avez le pouvoir de nous aider ». Aujourd’hui, ils n’ont pas de papier, et ne peuvent officiellement plus vivre en France.En 2014, la Cour nationale du droit d’asile a examiné près de 40 000 dossiers. Seuls 15 % des demandeurs ont obtenu une protection. Les résultats varient d’un juge à l’autre. Le 17 septembre, mieux valait passer devant la 17e chambre : cinq demandeurs ont obtenu le statut de réfugié. Le tribunal de la 7e chambre a, lui, rejeté les douze dossiers qu’il a examiné ce jour-là.Les avocats dénoncent cette grande loterie. Anicet Le Pors, juge de l’asile à la Cour nationale du droit d’asile pendant quatorze ans, avait fait comparer les taux d’admission en fonction des présidents. Les taux variaient considérablement d’un juge à l’autre  : entre le plus sévère et le moins sévère, le rapport était de 1 à 30.« Si on ­retirait les 10 % de dossiers situés aux “extrêmes ”, comme c’est la règle en statistique, le rapport était de 1 à 3. Aujourd’hui, je crois que la fourchette s’est quand même un peu resserrée », explique Anicet Le Pors.Lorsqu’on l’avait rencontré il y a trois semaines, Ibrahim voulait retourner au collège. Dans ses rêves les plus fous, il aimerait suivre une formation de chauffeur-livreur. « Mais ce sont mes assistants [sociaux] qui décident. C’est eux qui savent. »Ibrahim n’a pas de famille en France. Guère plus en Guinée. Ses assistants sociaux, son avocat, et quelques connaissances du foyer sont à présent ses seuls repères.Lire aussi :A Cergy, les bénévoles face aux angoisses des migrantsEmeline CaziJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adrien de Tricornot François Hollande a déçu les organisations étudiantes lors de son discours prononcé à l’occasion des 60 ans des centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (Crous), jeudi 1er octobre à Paris. Présentant le Plan national de vie étudiante (PNVE) – 35 mesures, objectifs ou intentions pour simplifier les démarches administratives et améliorer la vie quotidienne des étudiants –, le président de la République n’a pas annoncé de moyens nouveaux pour les mettre en œuvre.« C’était une bonne chose d’avoir une parole présidentielle sur la vie étudiante et la réussite. Pour les 60 ans des Crous, on s’attendait cependant à ce qu’il vienne avec davantage dans sa musette », dit Alexandre Leroy, le président de la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE).Le PNVE prévoit la création d’un guichet unique à la rentrée 2016 : le portail etudiant.gouv.fr permettra d’effectuer les demandes de bourse, de logement en cité universitaire et en résidence Crous, d’aide au logement ou de caution locative. Il projette également la création de dix centres de santé dans les universités d’ici à 2017, les portant à trente. Le plan prévoit aussi 2 000 missions de service civique sur les campus d’ici à la mi-2017.« Crédit congé formation »Les établissements d’enseignement supérieur et les Crous sont également incités à proposer aux étudiants des emplois de qualité à temps partiel. L’objectif est de presque les doubler pour arriver à 3 000 équivalents temps plein au bénéfice de 30 000 étudiants. Un statut du responsable associatif étudiant, ainsi qu’un de l’élu étudiant, facilitant la mise en œuvre de leurs responsabilités, seront aussi créés.Mais le PNVE ne réserve pas de surprises : nombre de ses mesures avaient déjà été annoncées, ou sont déjà engagées, tel le droit à l’année de césure, le droit à un « crédit congé formation » de cinq jours pour les étudiants salariés préparant leurs examens, ou bien l’accès à la prime d’activité, à compter du 1er janvier, pour les étudiants qui travaillent et touchent environ 900 euros net par mois.Pour William Martinet, président de l’Union nationale des étudiants de France (UNEF), « ce plan et les quelques millions d’euros en plus dans le budget 2016 du supérieur ne règlent pas le problème de la précarité étudiante et des évolutions démographiques » : la hausse des effectifs. De plus, aucun effort supplémentaire n’est prévu pour le système de bourses en 2016. « Si on ne va pas au bout de la réforme promise – et il ne reste que la rentrée 2016 –, le contrat ne sera pas rempli », prévient Alexandre Leroy. La FAGE et l’UNEF préparent déjà la journée de mobilisation intersyndicale du 16 octobre.Adrien de TricornotJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Rafaële Rivais #container_14328089802{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14328089802{ height:450px; } #container_14328089802 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14328089802 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14328089802 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14328089802 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La mortalité routière pourrait encore augmenter en 2015Sur les 8 premiers mois de 2015, la mortalité routière a déjà fait 2 253 victimes – davantage que sur la même période en 2014 (2 154).Source : Sécurité routière(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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C’est l’une des principales mesures annoncées à l’issue du comité interministériel de la sécurité routière (CISR) convoqué vendredi 2 octobre, pour la première fois depuis 2011. C’est dans l’urgence, cet été, que Manuel Valls avait pris la décision d’organiser cette réunion, à la veille de la diffusion de chiffres de mortalité catastrophiques pour juillet : 360 morts, soit une hausse de 19,2 % par rapport à 2014.L’exécutif a multiplié les revers en matière de sécurité routière depuis le 31 juillet, date à laquelle la garde des sceaux a présenté en conseil des ministres un projet de loi qui entendait faire de la conduite sans permis une simple contravention et non plus un délit. Face au déluge de protestations, contre ce qui a été interprété comme un signe de laxisme, Christiane Taubira a dû renoncer.Le Journal du dimanche a profité de ce faux pas pour épingler, le 9 août, l’« absence de pilotage » de la politique de sécurité routière, vivement dénoncée depuis 2014 par l’Inspection générale de l’administration. La présidente de la Ligue contre la violence routière, Chantal Perrichon, a alors pu rappeler sur les ondes que la courbe de la mortalité routière était repartie à la hausse, en 2014, pour la première fois depuis douze ans, avec 3 384 tués, soit 3,5 % de plus qu’en 2013.Mme Perrichon a fustigé « le manque de courage politique » du ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, qui a refusé de généraliser la baisse de la vitesse, de 90 à 80 km/heure, sur les routes à double sens dépourvues de séparateur médian. Elle a rappelé que cette mesure, recommandée par le Conseil national de la sécurité routière, instance consultative, permettrait de sauver quelque 400 vies par an.Lire aussi :La hausse de la mortalité routière s’est poursuivie en août sur les routes de FranceUne meilleure utilisation des radarsM. Cazeneuve l’avait promis cet été : le CISR ne s’est pas contenté pas de faire un bilan d’étape ; il a proposé de nouvelles mesures. Pas question pourtant, pour le gouvernement, de dévier de sa stratégie de simple expérimentation de la baisse de la vitesse sur quelques tronçons, surtout à l’approche de l’élection présidentielle de 2017 : beaucoup de Français s’opposent à une baisse généralisée qu’ils considéreraient comme une contrainte supplémentaire.En revanche, le CISR a imposé un meilleur contrôle des excès de vitesse en exigeant une meilleure utilisation des radars de troisième génération. Embarqués à bord de voitures banalisées, ces appareils ne sont pas détectables par les avertisseurs de type Coyote ; chaque automobiliste peut donc craindre qu’il y en ait un derrière lui, ce qui l’incite à lever le pied. Deux cent soixante véhicules de police sont ainsi équipés.L’annonce de leur déploiement, en 2013, avait fortement contribué à la diminution de la mortalité. Or ils ne sont utilisés que deux heures par jour environ, faute de personnel disponible chez les forces de l’ordre. Le gouvernement souhaite que, d’ici à un an, des « opérateurs agréés » puissent les faire fonctionner « sous étroit contrôle de l’Etat ».Drones et vidéoverbalisationAussi, le nombre des radars fixes va augmenter – 4 700 en 2018 contre 4 200 pour l’instant –, tout comme le nombre de radars autonomes déplaçables – 205 à la fin de 2016 – et de radars-leurres dans des zones sécurisées, dont le nombre va être multiplié par quatre. Le CISR entend aussi développer la vidéoverbalisation et les radars automatisés avec envoi d’une contravention, dans le but d’étendre le nombre d’infractions pouvant être constatées sans interception en bord de route, dont le non-port du casque.Le ministère de l’intérieur utilise parfois des hélicoptères pour surveiller les infractions commises sur les routes (non-respect des distances de sécurité, dépassements dangereux, etc.). Ces derniers étant coûteux, il souhaite leur substituer des drones. Ces engins volants signaleraient les infractions à des motards, connectés, qui verbaliseraient les conducteurs.Le CISR souhaite également que soit expérimentée l’utilisation des systèmes de lecture automatisée des plaques d’immatriculation.Cartographie des vitesses autoriséesPour que les automobilistes n’aient pas le sentiment qu’on essaie de les « piéger », le gouvernement va entreprendre une cartographie des vitesses autorisées, qui, intégrée aux smartphones, permettrait de savoir à tout moment à combien on peut rouler.Il faudra toutefois deux ans pour établir cette base de données. Par ailleurs, pour que les automobilistes qui ont conduit sous l’emprise de l’alcool puissent continuer à travailler, Matignon souhaite que la loi étende les cas où les juges maintiennent leur permis de conduire, moyennant l’installation d’un éthylotest antidémarrage. Des contrôles aléatoires de stupéfiants, par test salivaire, pourront par ailleurs être effectués par les agents de police.Formation spécifique pour les grosses cylindrées Le CISR va exiger des entreprises qu’elles révèlent l’identité des employés qui commettent des infractions à bord de véhicules de service. Actuellement, elles prétendent souvent ne pas savoir qui conduisait, pour que le salarié ne perde pas de points. Elles profitent du fait que le conducteur ne peut pas être reconnu, puisque les radars flashent souvent les voitures par l’arrière. Le gouvernement va demander que cela change, sous peine de sanction financière.Pour mieux assurer la sécurité des motards, particulièrement touchés par la flambée de la mortalité en juillet, le port de gants homologués – qui les protègent en cas d’accidents – sera obligatoire, ainsi qu’un contrôle technique lors de la revente des engins. Le CISR veut également rendre obligatoire une formation spécifique avant de pouvoir conduire une moto de forte puissance (supérieure à 56 CV). Cette formation n’étant accessible qu’après deux ans de détention du permis moto. En ce qui concerne les enfants à vélo, ils devront porter un casque certifié jusqu’à l’âge de 12 ans.Rafaële RivaisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.10.2015 à 19h52 • Mis à jour le02.10.2015 à 09h00 | Claire Ané L’édition 2015-2016 du palmarès mondial des universités Times Higher Education, publiée jeudi 1er octobre, confirme la tendance des années précédentes : toujours en tête, les universités américaines perdent cependant du terrain, tandis que les européennes gagnent des places.Selon ce classement, qui fait partie des quatre scrutés chaque année, les Etats-Unis comptent 63 universités dans les 200 premières mondiales, soit onze de moins que l’an dernier. Le Royaume-Uni place de son côté 34 établissements dans ce top 200 (+5), l’Allemagne en obtient 20 (+8) et les Pays-Bas 12 (+1). Et pour la première fois en dix ans, un établissement non anglo-saxon figure parmi les dix premiers : l’école polytechnique de Zurich, (ETHZ), en Suisse.En revanche, la France est encore moins bien lotie qu’en 2014-2015, perdant une de ses deux écoles du top 100, et trois dans le top 200, où demeurent seulement cinq établissements. Si l’Ecole normale supérieure, à Paris, se hisse au 54e rang (contre 78e l’an dernier), l’école Polytechnique, qui s’était classée à la 61e place l’an dernier redescend au 101e rang. Seules 27 universités et grandes écoles tricolores figurent dans le palmarès THE, qui compte cette année un nombre record de 800 établissements.Pourtant, le léger infléchissement des critères cette année, avec « une meilleure prise en compte des publications de recherche dans d’autres langues que l’anglais, et à une meilleure répartition géographique des réponses sur la réputation académique des établissements », aurait pu permettre aux universités françaises de faire meilleure figure dans ce classement qui leur est traditionnellement moins favorable que d’autres, compte-tenu du poids accordé à l’opinion des pairs.Lire aussi :Le classement mondial QS des universités distingue cinq établissements françaisLes 10 universités les mieux classéesL’éventuel changement de rang par rapport au classement 2014 est précisé entre parenthèses.1. California Institute of technology, Etats-Unis (=)2. University of Oxford, Royaume-Uni (+ 1)3. Stanford University, Etats-Unis (+ 1)4. University of Cambridge, Royaume-Uni (+ 1)5. Massachusetts Institute of Technology, Etats-Unis (+ 1)6. Harvard University, Etats-Unis (- 4)7. Princeton University, Etats-Unis (=)8. Imperial College London, Royaume-Uni (+ 1)9. ETH Zurich – Swiss Federal Institute of Technology, Suisse10. University of Chicago, Etats-UnisLes 5 établissements français les mieux classésA part une très forte progression (de 24 rangs) de l’Ecole normale supérieure, qui passe de la 78e à la 54e place, les établissements français se classent moins bien que l’an dernier. 54. ENS Paris (+ 24)101. Ecole polytechnique (- 40)113. Université Pierre-et-Marie-Curie (- 10)188. Université Paris-Sud (- 68)160. ENS Lyon (- 4)199. Université Paris-Diderot (- 19)Claire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste Adrien de Tricornot Comment faire mieux avec peu ? C’est à cette question que tente de répondre le Plan national de vie étudiante (PNVE), détaillé par François Hollande, sans effet d’annonce, à l’occasion des 60 ans des Centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (CROUS), jeudi 1er octobre à Paris.Sont ainsi prévues 35 mesures pour simplifier les démarches administratives et améliorer la vie quotidienne des étudiants. Mais il s’agit pour certaines d’une réaffirmation de politiques déjà engagées, en cours d’application ou annoncées, tel le droit à l’année de césure qui entre en vigueur en cette rentrée, ou la simplification des démarches des étudiants étrangers, actuellement en discussion au Parlement, avec notamment la création des visas pluri-annuels.Il est par ailleurs difficile de dégager une ligne de force dans le patchwork de nouveautés de ce plan, où des déclarations d’intention un peu floues voisinent avec des mesures concrètes et utiles. Sans doute est ce aussi dû, outre le cadre budgétaire très contraint, à la genèse de ce plan, issu d’une « concertation » avec les nombreux acteurs du secteur, annoncée par la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, au Congrès du syndicat étudiant UNEF à Nantes, en avril.Lire aussi :Budget 2016 : un geste en faveur de l’éducation nationale et du supérieurGuichet uniqueEn matière de simplification, le site Internet en cours d’expérimentation « etudiant.gouv.fr » deviendra en janvier 2016 un portail d’information regroupant toutes les informations utiles aux étudiants sur les bourses, les logements, la vie quotidienne (santé, protection sociale, transports, restauration...), les activités culturelles ou sportives, les aides à la mobilité, les offres de stages ou de jobs étudiants...A partir de la rentrée prochaine, ce site deviendra un guichet unique, permettant d’effectuer les demandes de bourse, de logement en Cité-U et en résidence Crous, d’aide personnalisée au logement (APL) ou encore de caution locative étudiante (CLE). Il sera possible de demander des bourses sur critères sociaux jusqu’à la fin du processus Admission post-bac (au lieu du 30 avril actuellement).Le texte prévoit aussi pour 2016 la généralisation de la carte d’étudiant multiservices avec paiement, permettant à la fois l’accès à l’université, aux locaux réservés, aux ordinateurs en libre-service, l’emprunt de livres en bibliothèque, le règlement de tous les frais de campus (restauration, etc.), le vote aux élections...30 000 jobs via les facs et les CrousLes établissements d’enseignements supérieurs et les Crous sont aussi incités à proposer aux étudiants des emplois de qualité à temps partiel. L’objectif est de presque doubler ces emplois, pour arriver à 3 000 équivalents temps-plein au bénéfice de 30 000 étudiants. Sont aussi rappelés, entre autres mesures pour mieux concilier études et job, deux récentes nouveautés législatives : le droit à un « crédit congé formation » de 5 jours, permettant aux étudiants-salariés de préparer leurs examens, et l’accès à la prime d’activité, à compter du 1er janvier, pour les étudiants qui travaillent et touchent environ 900 euros nets par mois.Réaffirmant que l’objectif de créer 40 000 logements étudiants sera tenu sur le quinquennat, le plan prévoit d’harmoniser les critères d’accueil des étudiants chez les différents bailleurs sociaux pour faciliter l’attribution de logements.Par ailleurs, l’ambition est affirmée de porter à trente, d’ici à 2017, le nombre de centres de santé universitaires (contre vingt aujourd’hui), et de développer des actions de prévention.Bibliothèques universitaires ouvertes plus longtempsSont aussi annoncées différentes mesures de vie étudiante, dont certaines pourraient s’avérer fort utiles sur le terrain : extension en soirée et le week-end des horaires d’ouverture des bibliothèques, création d’une appli informant en direct de l’affluence au resto U de son choix, installation de quarante food trucks sur les campus, généralisation de « pass culture » ouvrant droit à des réductions... Une réflexion est aussi promise sur les rythmes, avec pour horizon que les étudiants disposent d’une pause déjeuner d’une heure.L’idée est aussi de valoriser l’engagement : 2 000 missions de service civique seront créées sur les campus d’ici à la mi-2017 (pour des étudiants ou des non-étudiants). Des crédits ECTS pourront être obtenus à partir de la rentrée prochaine, afin de reconnaître l’expérience professionnelle acquise dans le travail étudiant comme dans la pratique d’activités sportives, artistiques ou culturelles. Autres nouveautés demandées par les organisations étudiantes : des circulaires à venir créeront un statut du responsable associatif étudiant, ainsi qu’un statut de l’élu étudiant, facilitant la mis en œuvre de leurs responsabilités. Et les démarches de demandes de subventions pour les projets étudiants doivent être simplifiées.Lire aussi :François Hollande déçoit les syndicats étudiantsAdrien de TricornotJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.10.2015 à 18h45 • Mis à jour le02.10.2015 à 11h30 | Luc Leroux (Marseille, correspondant) Achats de joueurs à un prix surévalué, reventes à perte, durées de contrats et prolongations abusives, salaires disproportionnés et primes indues… L’Olympique de Marseille est à nouveau dans le viseur de la justice. La mise en examen, le 16 septembre, de Jean-Claude Dassier, président du directoire de l’OM de 2009 à 2011, pour abus de biens sociaux, association de malfaiteurs, faux et usage de faux au préjudice du club, révèle la nouvelle orientation de cette enquête conduite par les juges Guillaume Cotelle et Christine Saunier- Ruellan.Jeudi 1er octobre, Antoine Veyrat, l’ancien directeur général, était auditionné, à son tour, par les magistrats. Ouvert le 20 juillet 2011 sur des soupçons de racket d’agents de joueurs par des membres du grand banditisme corso-marseillais, le dossier s’apparente de plus en plus à une affaire de malversations financières présumées.Placés en garde à vue en novembre 2014, plusieurs dirigeants de l’OM ont clairement démenti être victimes d’extorsions. Quatre années d’investigations discrètes laissent aujourd’hui supposer que l’OM ne serait pas l’oie blanche victime de voyous mais une nouvelle fois rattrapé par ses vieux démons. Au palais de justice, on parle même d’une affaire OM saison 3, référence faite aux dossiers similaires ayant conduit à la condamnation de dirigeants du club en 1998 sous l’ère Tapie et en 2007 alors que l’OM était dirigé par Robert Louis-Dreyfus (RLD).150 gigaoctets de données informatiquesLors d’une perquisition le 16 janvier 2013 dans les locaux du club, 80 dossiers papier et 150 gigaoctets de données informatiques ont été saisis. Leur analyse laisserait supposer des « liens ambigus entre des membres du milieu, fédérés autour de Jean-Luc Barresi [sulfureux agent de joueurs], et les institutionnels du club eux-mêmes, ayant pour conséquences des prises de décisions contraires à l’intérêt du club », lit-on dans un rapport d’enquête.Les policiers ont analysé l’environnement fiscal, social, bancaire et téléphonique d’une soixantaine de personnes et de 110 sociétés. Ils ont décortiqué 740 comptes bancaires sur une période allant de janvier 2007 à mai 2014. Pour dix-huit transferts ou prolongations de contrats suspects, l’OM aurait inutilement déboursé 55 millions d’euros.Les transferts de Mamadou Niang, Loïc Rémy, André-Pierre Gignac, Lucho Gonzalez, Stéphane Mbia, Alou Diarra, Charles Kaboré, Fabrice Abriel ou encore Vittorino Hilton da Silva ont été disséqués. Les enquêteurs en concluent qu’ils ont été « achetés à des prix trop élevés et souvent revendus à perte ». Ainsi, l’attaquant Loïc Rémy a coûté 13 millions d’euros au club en 2010. Lors du mercato 2012, Tottenham faisait une offre à 25 millions, les dirigeants marseillais estimant sa valeur marchande à 20 millions. Il était pourtant cédé en janvier 2013 pour 9,975 millions au club de Queens Park Rangers.« La blessure du joueur en mai 2012 et ses moins bonnes performances au début de la saison 2012-2013 ne semblent pas justifier totalement la chute brutale de sa valeur commerciale », estiment les enquêteurs. Ces derniers déduisent une série de surévaluations à l’achat et de sous-évaluations à la revente, en se basant sur deux outils pour fixer la valeur marchande des joueurs, le site allemand Transfertmarkt et le Centre international d’étude du sport.Achats surévaluésCharles Kaboré a été vendu au club russe FC Kouban Krasnodar 900 000 euros alors que sa valeur marchande était estimée à 5,08 millions et qu’en 2012, le club l’évaluait entre deux et trois millions. A l’occasion de l’achat d’André-Pierre Gignac – 18 millions en août 2010 – le président du FC Toulouse s’était étonné que la négociation avec le directeur général de l’OM ne dure pas plus de quinze minutes au téléphone pour un tel montant.Achats surévalués mais reventes à perte aussi… « Les dirigeants de l’OM ont fait preuve d’une particulière générosité avec les clubs qui leur ont vendu leurs joueurs, avec les joueurs, les agents de joueurs. A l’inverse, ils apparaissent comme de piètres négociateurs avec les clubs auxquels ils ont cédé des joueurs », écrivent les enquêteurs.Sont aussi visées « des durées de contrats et des prolongations abusives ». C’est le cas de Cyril Rool, dont le contrat avait été signé pour deux ans alors qu’il était âgé de 34 ans. Antoine Veyrat, alors directeur général, a reconnu une erreur expliquant que tout s’était passé très vite et qu’il n’avait pas cherché « à ergoter plus que ça » avec Jean-Luc Barresi, l’agent du joueur, « au vu de sa réputation, pour ne pas avoir affaire avec lui trop longtemps ». Le joueur n’avait joué que deux matchs en un an et, ont calculé les enquêteurs, « il a donc coûté 1 409 000 euros par match joué, en prenant en compte ses salaires, primes et le montant de l’indemnité versée au départ à l’OGC Nice ».Néfaste à la santé financière du club, cette gestion soupçonnée d’être ruineuse aurait eu « pour principale finalité le souci de combler les exigences financières des agents de joueurs, véritables bénéficiaires » de la fraude présumée. « C’est comme ça dans le foot, c’est comme ça à l’OM », se serait défendu Jean-Claude Dassier qui, à l’issue de sa mise en examen confiait à l’AFP : « Au fond, on nous reproche d’être complices d’agents de joueurs qui se comportent mal. Mais il est difficile de se sentir responsable de ce que les agents font de leur argent. »Les enquêteurs estiment que des rémunérations d’agents officieux ont transité par les joueurs ; d’autres sommes ont été versées à des agents de joueurs sans aucune contrepartie. Ce serait le cas lors du transfert de Loïc Rémy en janvier 2012 ou de la négociation de la prolongation du contrat de Benoît Cheyrou. Même si l’Olympique de Marseille s’est constitué partie civile dans ce nouveau dossier, la « vraie victime » pourrait être en réalité l’actionnaire principal Eric Soccer, la société de feu RLD, contraint à consentir un prêt de 4 millions d’euros en septembre 2010 et deux autres prêts d’un montant global de 20 millions en juillet 2011 pour combler les pertes du club.L’enquête porte aussi sur « les libéralités de l’OM aux associations de supporteurs ». Depuis les années 1980-1990, le club leur délègue la vente d’abonnements, un système qui représenterait un manque à gagner annuel pour le club de 900 000 à un million d’euros. Dans le sillage des récents incidents en marge du match OM-OL, le club procède actuellement à la renégociation de ce système.Lire aussi :Du banditisme corse aux agents de footballeurs de l’OMLuc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde 01.10.2015 à 18h13 Pour la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), priver des parents étrangers d’allocations pour leurs enfants venus en France en dehors de la procédure de regroupement familial n’est pas discriminatoire. C’est le sens d’un arrêt rendu par la CEDH mardi 29 septembre, douchant les espoirs des milliers de familles concernées.Dans cette affaire, des familles congolaises se battent depuis des années pour que la Caisse d’allocations familiales (CAF) prenne en compte tous leurs enfants dans le calcul de leurs prestations. Elles accusaient la France de discrimination et d’atteinte à la vie familiale. D’après les juges européens, les requérants ont certes subi une différence de traitement par rapport à des familles françaises. Cependant cette différence « n’est pas exclusivement fondée sur la nationalité, les requérants s’étant vu refuser les allocations familiales en raison du caractère irrégulier de l’entrée en France de leurs enfants, conséquence d’un comportement volontaire contraire à la loi », ont-ils tranché, dans une décision définitive.Le fait de réserver les allocations familiales aux enfants nés en France ou venus sur le territoire par le biais du regroupement familial repose sur une « justification objective et raisonnable », a encore estimé la Cour, qui a déclaré à l’unanimité les requêtes irrecevables.Cette situation concernerait 9 000 enfants étrangers en FranceL’avocate de l’une des familles déboutées, Me Hélène Gacon, a déploré une « décision très sévère et très inquiétante ». Ses clients, un couple de Congolais résidant dans la banlieue de Rennes, ont quatre enfants, mais seuls les deux plus jeunes, nés en France, sont « reconnus » par la CAF. Les deux aînés, nés en République démocratique du Congo et arrivés en France en 2002, ne sont pas pris en considération car ils n’ont pas rejoint leurs parents selon la procédure de regroupement familial.Saisie de cas similaires, la Cour de cassation avait donné raison en 2004 aux familles étrangères avant d’opérer un changement de jurisprudence en 2011. C’est ce revirement que les familles concernées contestaient devant la CEDH.Selon l’économiste Antoine Math, de l’Institut de recherches économiques et sociales (IRES), ce problème concernerait au maximum 9 000 enfants étrangers en France. Les ressortissants de pays liés à l’Union européenne par un accord d’association (notamment les Algériens, Marocains, Tunisiens et Turcs) ne sont pas concernés par ces restrictions, la Cour de cassation ayant jugé en 2013 qu’en vertu de ces accords ils devaient bénéficier des mêmes prestations familiales que les Français.Les autres nationalités – par exemple des Chinois, Haïtiens, Colombiens, Vietnamiens, Comoriens… – ne bénéficient pas d’un tel accord et peuvent donc tomber dans le cas où leurs enfants sont ignorés par les CAF. Il s’agit souvent de familles entrées de manière irrégulière sur le territoire et qui ont ensuite été régularisées. Séverin Graveleau Ceux qui réclamaient sa suppression pure et simple en seront pour leur frais : le brevet des collèges restera le « premier examen national de la scolarité des élèves français ». La ministre de l’éducation nationale Najat Vallaud Belkacem a fortement insisté sur ce point mercredi 30 septembre, à l’occasion de la présentation de sa réforme de l’évaluation, « dernière pierre de l’édifice de la refondation de l’école » initiée en 2012 selon elle. Dès 2017, les élèves de 3e seront confrontés à un nouveau brevet, remanié tant sur la forme que sur le fond.Quatre épreuves écrites et une épreuve oralePas de révolution du côté des épreuves écrites. Celles-ci passent de 7 heures aujourd’hui à 8 heures dans la nouvelle version, réparties sur deux jours. L’entourage de la ministre évoquait il y a encore quelques jours deux nouvelles épreuves faisant la part belle à l’interdisciplinarité, dans le sillage de la réforme du collège : l’une « à dominante scientifique » regroupant les mathématiques, la biologie, etc. L’autre « à dominante littéraire » mélangeant français, histoire-géographie, enseignement moral et civique (EMC).Il n’en sera rien. Souhaitant éviter la critique d’un nouveau brevet « contre » les disciplines auxquelles les enseignants du second degré sont si attachés, le ministère a préféré garder des épreuves bien distinctes. Le premier jour, les élèves auront droit à une épreuve de français de 3 heures et une autre de 2 heures regroupant histoire-géographie et enseignement moral et civique. L’honneur de l’interdisciplinarité est sauf, estime-t-on rue de Grenelle, dans la mesure où ces deux épreuves se feront autour d’un même thème dit « fil rouge ».Le deuxième jour, les élèves plancheront pendant 2 heures sur les mathématiques, puis sur une nouvelle épreuve (1 heure) de « science expérimentales et technologie » regroupant la physique-chimie, la biologie et la technologie. Un exercice de programmation informatique y sera présent, « en lien avec les nouveaux programmes de mathématiques et de technologie ».La nouvelle épreuve orale de 15 minutes – 10 minutes d’exposé et 5 minutes d’entretien – doit permettre d’évaluer, entre autres, la qualité de l’expression orale de l’élève, sa conduite de projet, son travail en équipe et son autonomie. Ce dernier devra présenter un projet qu’il a conduit dans le cadre des nouveaux enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI), ou des parcours « d’éducation artistique et culturelle » ou encore « avenir et citoyen ».Les « compétences » plus que les « disciplines »C’est sur le nouveau système d’évaluation que le brevet des collèges version 2017 est le plus ambitieux. Le contrôle terminal compte quasiment autant qu’avant dans le calcul de la note finale de l’élève (42 %, contre 44 % aujourd’hui) : soit 300 points – 100 pour les épreuves du premier jour, 100 pour celles du second, 100 pour l’oral – sur un total de 700 points.Le contrôle continu représente donc 400 points, soit 58 % de la note finale. Mais de quel contrôle continu parle-t-on ? Celui, et là est la nouveauté, des huit champs d’apprentissage du socle commun – ce bagage que tout élève est censé posséder à la fin de sa scolarité obligatoire. Ce ne sont donc plus les disciplines en tant que telles qui sont évaluées mais bien les compétences transversales de l’élève dans ces huit champs à l’issu de la classe de 3e : « Langue française à l’oral et à l’écrit », « Langages mathématiques, scientifiques et informatiques », « Formation de la personne et du citoyen », etc.Pour ce faire, les enseignants n’utiliseront pas les bulletins trimestriels et leurs notes sur 20, mais le nouveau bilan de « maîtrise des composantes du socle » de fin de cycle – la « fiche jaune » qui apparaîtra dès la rentrée 2016 dans le livret scolaire des élèves. Chacun des huit champs d’apprentissage apportera un certain nombre de points à l’élève en fonction du niveau de maîtrise qui correspond : « insuffisante » (10 points), « fragile » (20 points), « satisfaisante » (35 points), « très bonne » (50 points).L’élève sera reçu s’il cumule 350 points sur les 700. À partir de 420 points il aura une mention « assez bien », 490 pour « bien » et 560 pour « très bien ».Une cérémonie républicaine de remise des brevetsDernière « gentillesse » pour les partisans d’un diplôme de brevet « fort » qui sanctionne la fin de la scolarité obligatoire, et vraie surprise pour les observateurs de l’école : la mise en place d’une « cérémonie républicaine de remise des brevets » pour les diplômés. Elle devrait avoir lieu en septembre, « le premier mercredi de l’année scolaire », dans le collège qu’ils auront quitté deux mois auparavant. De quoi renforcer un peu plus le rite de passage que constitue le diplôme national du brevet, et que le ministère entend, de fait, renforcer. Un examen réussi par près de 85 % des élèves aujourd’hui.Séverin GraveleauJournaliste au Monde Gaëlle Picut Le droit du travail français indique que l’indemnité de fin de contrat n’est pas due pour les jeunes effectuant des CDD (contrat à durée déterminée) pendant leurs vacances scolaires ou universitaires.Un étudiant français a récemment saisi les prud’hommes de Paris estimant qu’il s’agissait de discrimination en raison de son âge. Mais interrogée sur cette affaire, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) vient de confirmer ce jeudi 1er octobre la validité de la législation française, au nom de la différence de situation.Le Conseil constitutionnel avait déjà été saisi, en juin 2014, pour savoir si cette différence de traitement était conforme à la constitution. Dans l’affaire soumise à l’examen des Sages, un salarié avait contesté la constitutionnalité de l’article L1243-10 du code du travail, qui selon lui méconnaîtrait le principe d’égalité de traitement (entre les salariés en CDD qui poursuivent leurs études et les autres salariés). Mais le Conseil constitutionnel avait jugé cette différence de traitement fondée.Différence de situationSon raisonnement avait été le suivant : l’indemnité de fin de CDD est destinée à compenser la situation précaire dans laquelle le salarié est placé du fait de son CDD lorsqu’à l’issue de celui-ci les relations contractuelles de travail ne se poursuivent pas par un contrat à durée indéterminée.Or les Sages avaient estimé que les jeunes, à l’issue de leurs vacances, reprennent leur scolarité ou leurs études et ne sont donc pas dans la même situation que les autres salariés puisqu’ils ne sont pas des travailleurs précaires. La différence de situation justifiait donc une différence de traitement. Les limites posées concernant la prime de précarité pouvaient continuer à s’appliquer.L’arrêt de la CJUE rendu ce jeudi 1er octobre va exactement dans le même sens. Le Conseil des prud’hommes de Paris avait été saisi par un étudiant embauché par une société pendant une durée de quatre jours au cours des vacances universitaires de fin d’année 2010. À l’issue de son contrat, l’indemnité de fin de contrat (qui se serait élevée dans son cas à 23,21 euros) ne lui a pas été versée, conformément à ce que prévoit le droit français.Due pour un cumul études-emploiL’étudiant estimait qu’en lui refusant le bénéfice de l’indemnité de fin de contrat, la réglementation française le discriminait en raison de son âge. La Cour de justice européenne, interrogée sur cette affaire, a rendu son arrêt ce matin. Comme le Conseil constitutionnel, la Cour a estimé que « la situation des jeunes n’étant pas comparable à celle des travailleurs en CDD éligibles à l’indemnité de fin de contrat, le législateur français peut traiter de manière différente ces deux catégories de travailleurs sans violer le principe de non-discrimination fondée sur l’âge ».Pour information, l’indemnité de fin de contrat est en revanche due lorsque le jeune vient d’achever sa scolarité ou ses études universitaires ou lorsque l’étudiant cumule son emploi avec ses études. Cette indemnité est alors égale à 10 % de la rémunération totale brute versée au salarié (article L.1243-8 du code du travail). Son taux peut être réduit à 6 % sous certaines conditions par un accord collectif.Gaëlle PicutJournaliste au Monde Maryline Baumard Jean-Jacques Rousseau y avait trouvé refuge six années durant ; les réfugiés, eux, seront priés de refaire leurs valises au bout de deux mois. A Montmorency, dans le Val-d’Oise, où sont arrivés le 15 septembre une cinquantaine de réfugiés syriens et irakiens que la France est allée chercher en Allemagne, la maire (LR) de la ville a tenu à rappeler à ses administrés que sa ville « ne fait pas partie des volontaires pour accueillir durablement les réfugiés ».Michèle Berthy l’a précisé dans un courrier déposé dans les boîtes aux lettres, où elle rappelle que « le préfet s’est engagé (…) à ce que le site de Montmorency soit mobilisé pour une durée qui ne saurait aller au-delà de deux mois ». Entre-temps, l’élue promet d’être « particulièrement attentive à ce que la tranquillité de tous soit garantie ».« Mme le maire a observé l’inquiétude des Montmorencéens, retranscrite sur la page Facebook de la ville », justifie Michel Le Gay, son directeur de cabinet, avant d’ajouter : « C’est un sujet clivant, sur lequel il était important de rappeler la position de la ville. »Lire aussi :A Cergy, les bénévoles face aux angoisses des migrants« Manque manifeste d’humanité »Un cabas à commissions en main, Louis Gratacap, 89 ans, ne trouve rien à redire à cette clarification. « Moi je comprends notre maire. Je vis ici depuis 1951, je connais bien la population. » Cet ancien ingénieur estime qu’il ne fallait pas envoyer de migrants à Montmorency. Même pour le premier accueil, juste le temps de délivrer des papiers et des statuts de réfugiés à ces victimes de l’exode. A ses yeux, l’entre-soi du lieu limitera la nécessaire intégration.« Etre à droite ne signifie pas être sans cœur » assure une bénévole du Secours catholique en réglant le café d’un jeune IrakienPourtant, dans certains milieux, la lettre de Mme Berthy a heurté. Si le maire précédent, l’apparenté socialiste François Detton, préfère le silence, le centriste Philippe Borderie (UDI) relève, lui, le « manque manifeste d’humanité du courrier ». « On sent bien que la maire a pris ses ordres auprès de son parti, ajoute l’élu municipal. Pourtant, je ne suis pas sûr qu’il fallait l’écrire en ces termes, même si dans la ville les gens sont assez d’accord avec la position de Mme Berthy. Il ne faut pas oublier que la ville est très endettée, victime des emprunts toxiques. Il n’y a plus d’argent dans les caisses. »Pour les fortunes individuelles, c’est différent : Montmorency est, parmi les villes de plus de 20 000 habitants, la 47e pour le pourcentage de sa population assujettie à l’ISF… Ce qui fait dire à certains qu’il est bon que l’aide relève de l’initiative privée. Et en la matière les Montmorencéens répondent à l’appel. « Etre à droite ne signifie pas être sans cœur », assure Céline Taybi, en insistant pour régler le café d’Ahmed, un jeune Irakien. Pour travailler l’intégration, elle opte pour les petits groupes et l’immersion en ville. « Il faut qu’ils sachent acheter une baguette, commander un café, insiste-t-elle. Alors nous allons dans les commerces avec ceux qui le souhaitent. »« La maire a raison »Quand les Syriens sont arrivés, elle s’est précipitée. Avec Sarah Dupuis, elles font partie des nombreux bénévoles de la ville qui offrent leurs services aux côtés du Secours catholique. Toutes deux arabophones, elles apportent une aide précieuse et quotidienne aux réfugiés. Ce qui ne les empêche pas d’applaudir à la lettre de la maire.« Ce serait un comble : la maire a supprimé le minibus, elle ne va pas aider des gens d’ailleurs »Maryvonne, Ginette et Rose, trois copines qui partagent régulièrement l’expresso du matin, en lisant l’édition locale du Parisien, sont elles aussi à l’unisson avec leur édile, mais pour d’autres raisons. « Ici, c’est bourgeois. Pour être convenable, il ne faut jamais dire ce qu’on pense en public, c’est mal vu. Mais moi je trouve que la maire a raison de nous préciser que la ville ne paiera pas cet accueil. Ce serait un comble : elle a supprimé le minibus qu’elle mettait à disposition des vieux, elle ne va pas aider des gens d’ailleurs », observe Ginette, retraitée. Avant que Maryvonne n’acquiesce. Et que Rose rappelle que lorsque ses parents sont arrivés du Portugal, « ils n’ont pas été aidés, eux ».Aider ces gens venus d’ailleurs, c’est pourtant bien ce que les paroisses catholique et protestante ont décidé de faire. L’Eglise catholique prête son presbytère pour les cours d’alphabétisation. Le pasteur Marc-Henri Vidal va plus loin : la communauté protestante a décidé de prendre en charge une ou deux familles pour six mois ou un an. « Par-delà les préoccupations politiques, économiques ou sociales, nous sommes face à une question d’humanité… La paroisse va louer un appartement et prendre en charge leur nourriture », précise-t-il, après avoir discuté du sujet avec ses paroissiens.Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Simon Piel et Elise Vincent Quatre nouveaux ressortissants français ont été ajoutés, mardi 29 septembre, sur la liste noire des Etats-Unis des « combattants terroristes étrangers ». Leur identité a été dévoilée par le département d’Etat américain, en même temps que celle de cinq autres étrangers : deux Anglais, un Russe et deux djihadistes originaires du Caucase.Aucun de ces Français n’est inconnu des services de renseignement, mais le fait qu’ils soient inscrits sur la liste américaine témoigne de l’importance qu’ils ont prise au sein de la mouvance terroriste.Avant eux, en septembre 2014, Salim Benghalem, 34 ans, l’un des geôliers présumés des journalistes français – Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres – retenus en otage entre juin 2013 et avril 2014, avait, lui aussi, été placé sur cette liste. Même chose pour Chérif et Saïd Kouachi, les deux frères auteurs de la tuerie de Charlie Hebdo.Lire aussi :Sept Français sont tués chaque mois en SyrieEmilie Konig, la moins connueParmi les nouveaux inscrits, la moins connue du grand public est une femme : Emilie Konig, originaire de Lorient. En septembre 2014, elle avait déjà été inscrite sur une autre liste, celle des personnes « ayant des liens avec Al-Qaida en Irak ». L’apparition de son nom sur la liste, plus large, des « combattants terroristes étrangers » marque un nouveau palier. La jeune femme, aujourd’hui âgée de 31 ans, fait partie des premiers Français à avoir rejoint, dès 2012, les rangs de l’Etat islamique (EI).Fille de gendarme, elle n’a pratiquement pas connu son père. Elevée au sein d’une fratrie de quatre enfants, elle a arrêté ses études après un CAP de vendeuse. Après sa conversion à l’islam, sa radicalisation va se faire progressivement. Elle va aller jusqu’à adopter le voile intégral, soutenir la cause du groupe islamiste nantais Forsane Alizza (dissous depuis) et appeler ouvertement au djihad sur Internet.La bascule se fait lorsqu’elle part une première fois en Syrie, laissant ses deux enfants en France, pour rejoindre son époux, un converti, déjà engagé dans les rangs de Daech (acronyme arabe de l’EI). On est en 2012, elle est très active sur les réseaux sociaux et va participer au recrutement d’autres volontaires. En août 2013, elle revient pour quelques mois, avant de repartir pour la région d’Alep. Cette fois, elle va appeler à des attentats en France et sera vue, cette année-là, dans une vidéo, en train de s’entraîner au maniement des armes.Maxime Hauchard, le plus jeuneUn autre converti fait partie des quatre Français visés par les Etats-Unis : Maxime Hauchard, 23 ans. Relativement jeune comparé aux autres, tous trentenaires, il a la particularité d’être originaire d’un quartier pavillonnaire d’un bourg de l’Eure de 3 000 habitants. Il s’est converti dans son coin, sur Internet, en 2009, mais semble avoir franchi un cap, en 2012, à la suite d’un séjour en Mauritanie, dans une école coranique. Il rejoint les rangs de l’EI en 2013.Maxime Hauchard n’a jamais caché son engagement. Il a longtemps communiqué abondamment sur Facebook avec son nom de djihadiste – Tariq Abdallah Al-Faransî – mais aussi en son nom propre. En juillet 2014, il a même accordé une interview par Skype, à visage découvert, à BFM-TV. Il y décrivait son quotidien, l’entraînement, et son souhait de mourir en martyr. Il doit toutefois surtout son inscription sur la liste noire des Etats-Unis au fait d’avoir été reconnu, en novembre 2014, dans une vidéo de l’EI, parmi les bourreaux de dix-huit pilotes syriens et de l’otage américain Peter Kassig, tous décapités en même temps.Boubaker Al-Hakim, le plus ancienDes quatre Français, le combattant du djihad le plus ancien est Boubaker Al-Hakim. Agé de 32 ans, il est le premier de la filière dite des « Buttes-Chaumont » à être parti faire le djihad. Ce Franco-Tunisien fera plusieurs allers-retours en Irak entre 2002 et 2003. Les récits exaltés qu’il fera des combats contre les forces américaines auprès de ses camarades du 19e arrondissement de Paris – dont Chérif Kouachi – se révéleront déterminants dans la radicalisation du groupe.Si Boubaker Al-Hakim est inscrit aujourd’hui sur la liste noire des Etats-Unis, c’est surtout pour sa revendication, dans une vidéo, de l’assassinat de deux opposants politiques tunisiens : Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi. Les Etats-Unis lui reprochent d’avoir eu des liens étroits avec le mouvement Ansar Al-Charia, basé en Tunisie. Selon eux, il aurait également sérieusement étudié la possibilité de « viser des diplomates européens en poste en Afrique du Nord ».Peter Cherif, en fuite au YémenReste Peter Cherif, 33 ans. Lui aussi appartient à la filière des Buttes-Chaumont. Avant de se radicaliser, ce converti avait déjà derrière lui un casier judiciaire bien rempli pour des faits de vol avec arme ou de trafic de stupéfiants. Comme Boubaker Al-Hakim, il a d’abord combattu en Irak, en 2004. Mais il va y être capturé et condamné à quinze ans de prison. Il réussira à s’échapper en 2007, avant d’être arrêté en Syrie, puis extradé vers la France. Remis en liberté avant d’être jugé, il s’échappe une nouvelle fois, le dernier jour de son procès, et fuit cette fois vers le Yémen où il serait désormais engagé dans les rangs d’Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA).Lire aussi :Les nouveaux visages du djihad françaisSimon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterElise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Anne Rodier « Il n’y a pas d’amélioration de la situation des jeunes diplômés en 2015 ! Ni pour ceux qui ont un emploi ni pour ceux qui n’en ont plus », a déclaré, mercredi 30 septembre, Jean-Marie Marx, le directeur général de l’APEC en présentant les conclusions de l’étude « Jeunes diplômés 2015 » de l’Association pour l’emploi des cadres, portant sur l’insertion professionnelle des Bac + 5 et plus de la promotion 2014, âgés de 20 à 30 ans.Taux d’emploi au plus bas depuis cinq ansL’association constate une fragile stabilité du taux d’emploi. Un an après l’acquisition de leur diplôme, 62 % des jeunes diplômés de niveau bac + 5 ont un emploi, contre 61 % pour la promotion précédente. C’est le taux le plus bas observé depuis cinq ans. Il était de 72 % en 2010.Les jeunes diplômés rejoignent le marché de l’emploi relativement vite, car « le taux d’emploi s’améliore tout au long des mois qui suivent la période d’observation réalisée moins d’un an après l’obtention du diplôme ». Mais la proportion de diplômés recherchant un nouvel emploi augmente (de 8 % à 10 %), traduisant un recul de l’emploi stable.« La situation est assez proche de celle de 2009 », commente Jean-Marie Marx. À la différence près que le marché des cadres s’est légèrement amélioré depuis cinq ans. Il y a eu quelque 15 000 recrutements de cadres de plus en 2015 qu’en 2014. Mais « les jeunes diplômés ne profitent pas de ce léger mieux, note-t-il.Le directeur général de l’APEC avance trois raisons pour expliquer cette situation défavorable aux jeunes diplômés : « La première est qu’une entreprise sur trois seulement souhaite recruter des débutants car elles préfèrent minimiser les risques en se reportant sur des profils plus rapidement opérationnels ; la deuxième raison est que le nombre de diplômés sortants augmente chaque année, particulièrement en Master 2 ; et enfin la troisième explication est l’effet cumulatif : les non-recrutés de la promotion précédente leur sont prioritaires. »Inégalités à l’embaucheLe deuxième enseignement de l’année 2015, est que les conditions d’emploi des jeunes diplômés se sont fortement dégradées, signale l’APEC, avec un accroissement des inégalités à l’embauche. Sur la rémunération, comme sur la durée de recherche d’emploi.Celle-ci augmente un peu pour tous et beaucoup pour certains. Les jeunes diplômés mettent en moyenne 2,7 mois pour décrocher un contrat contre 2,3 mois pour leurs aînés, tandis que la durée médiane est de 2 mois.Ils sont de moins en moins recrutés avec le statut cadre (57 % contre 62 % l’année précédente) et les salaires diminuent : un peu pour tous et beaucoup pour certains. Les jeunes diplômés sont rémunérés autour d’un smic et demi avec un salaire annuel brut moyen de 26 500 euros (contre 28 700 en 2014), mais un salaire médian de 25 700 (contre 29 400). « Le salaire est en baisse nette d’une promotion à l’autre, mais les employeurs ne jouent plus à faire du yoyo sur les niveaux de salaire en fonction de la conjoncture, comme par le passé, les inégalités sont liées au fait que l’on n’est pas sur le même type de contrat », explique Pierre Lamblin, directeur du département études et recherches de l’APEC. A l’image de l’ensemble du marché du travail, les jeunes diplômés sont en effet un peu moins embauchés en contrat à durée indéterminée (CDI) et davantage en contrat à durée déterminée (CDD). Le CDI reste toutefois majoritaire, mais tout juste : il représente 50 % des embauches, en chute de 9 points sur un an, tandis que dans le même temps les recrutements de jeunes diplômés en CDD augmentent de 9 points et passent de 34 % à 43 %. Les diplômés universitaires moins bien lotisL’inégalité sur la nature du contrat est liée à la formation initiale. Les ingénieurs diplômés et les titulaires d’un diplôme d’école de commerce sont embauchés en CDI à plus de 70 %, alors que les universitaires (master ou docteurs), sont majoritairement en poste sur des contrats non pérennes.Lire aussi :Près de huit ingénieurs sur dix trouvent un emploi une année après leur diplôme« Certains diplômés semblent bénéficier d’avantages cumulatifs (CDI, statut de cadre, rémunération plus élevée), alors qu’à l’inverse d’autres vivent une situation moins favorable. Se dessine alors une sorte de fracture entre les jeunes diplômés : l’opposition CDI-CDD se prolonge par des conséquences en termes de statut dans l’emploi, de salaire et, pour certains, une sous-qualification perçue des emplois », conclut l’APEC.Enfin « 44 % des Bac + 5 et plus déclarent être prêts à reprendre des études », remarque Pierre Lamblin. Serait-ce une preuve de plus de leur lucidité sur l’état du marché du travail ?Lire aussi :Sur le marché de l’emploi, le diplôme protège un peu moins qu’avantAnne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journaliste Matteo Maillard C’est « une bande de potes » du lycée Suger de Saint-Denis. Ils s’appellent David, Myriam, Thomas, Yannis, Neerashaa et Ali. Devenus étudiants modèles, ils ont intégré des grandes écoles, tissé un réseau solide et souhaitent désormais le partager avec des jeunes lycéens en proie aux difficultés scolaires. Un filet de secours qui prend la forme d’une association d’anciens élèves. Créée au mois d’août, leur jeune structure veut pallier le manque d’orientation en aidant les lycéens à trouver leur voie dans l’enseignement supérieur.« C’est seulement en arrivant dans le monde post-bac, que j’ai découvert ce qu’était une grande école, explique David Cheean, 23 ans, président de l’association et étudiant en master à l’école de management de Grenoble. Personne ne m’en avait parlé avant dans mon lycée et c’était pareil pour mes camarades bacheliers. Nous nous sommes dit alors qu’il y avait quelque part une faille dans l’orientation et qu’il fallait y remédier à notre manière. »La faute incombait-elle aux professeurs ? « Pas du tout, répond Thomas Vuibert, 21 ans, en troisième année de licence en sciences du vivant. Ils étaient débordés et faisaient déjà de leur mieux pour nous faire passer le bac. » David embraie : « Le problème c’est que dans de nombreux lycées de banlieue, le bac est un horizon indépassable. Les élèves s’estiment incapables de faire des études supérieures. A ce fatalisme, nous voulons opposer une prise de conscience. Montrer que l’horizon est ouvert, que chacun a un potentiel et qu’il suffit parfois d’un déclic pour réussir. »« En banlieue, la première difficulté c’est l’autocensure »Si les six compères endossent un rôle de modèle, traçant des parcours d’étude divergents mais semblables en qualité, ils n’aiment pas pour autant s’attarder sur leur réussite. « Nous ne sommes pas là pour faire la leçon aux jeunes, soutient Yannis Mindjou, qui avec ses 25 ans et son master d’éco-gestion, se présente lui-même comme le doyen de la bande. Nous voulons juste rendre la pareille. Offrir notre expertise d’ancien élève passé par les mêmes classes, les mêmes profs et les mêmes difficultés que ceux d’aujourd’hui. »A Saint-Denis, la première difficulté à combattre « c’est l’autocensure », s’exclame David. « En venant de Suger quand je suis arrivé dans une grande école, je pensais que j’avais moins de capacités que les autres, ce qui s’est révélé faux. » A ses côtés, Myriam Cahouch, 23 ans, en master 2 à l’ENS de Cachan, renchérit :« Notre environnement social a développé des complexes chez nous. Il y a sans doute plein de gens qui auraient pu s’accomplir dans de grandes études mais n’ont pas osé. Chaque année des talents sont ainsi précocement gâchés. »Programme de parrainagePourtant, loin de se laisser intimider, ces « Sugériens », comme ils aiment à s’appeler, ont trouvé la parade à l’échec. « Notre réussite personnelle tient moins de notre environnement que de la pugnacité acquise à Suger, à force de combattre cette autocensure, défend David. C’est ce qui est le plus difficile à développer. Cette combativité nous permet de réussir partout. Mais encore faut-il savoir comment battre ce sentiment d’infériorité. » Concrètement, l’association souhaite en premier lieu développer un programme de parrainage et de soutien scolaire afin d’aider une dizaine d’élèves du lycée à intégrer des formations sélectives. « A notre échelle, nous ne pouvons pas apporter un soutien sur la totalité de l’établissement, explique Thomas. Nous comptons donc sur les professeurs, la direction et surtout les anciens de Suger pour lever des fonds ou venir nous donner un coup de main en encadrant et conseillant les jeunes qui feront appel à nous. »La direction de Suger, intéressée par cette nouvelle association, accueillera ses membres courant octobre. Ils présenteront notamment leur projet de collecte de livres et manuels scolaires, comme celui de bourse, dont les financements pourront être assurés par des fondations, les anciens du lycée et peut-être même l’établissement. « Nous avons bon espoir, s’enthousiasme David, car nous avons gardé de bons contacts avec les profs du lycée. »Une « bonne blessure »Les associations d’anciens élèves dans les lycées de Saint-Denis sont plutôt rares. Si Paul-Eluard, l’un des meilleurs lycées de la ville en possède une, la démarche des Sugériens est suffisamment novatrice pour attirer l’attention. Elle témoigne d’un véritable attachement à la vie lycéenne et « aux souvenirs mémorables » que les membres de l’association ont partagés. Si Myriam se rappelle surtout de son prof d’histoire-géo en terminale, « un homme formidable » qui lui « a permis de développer une pensée critique », Yannis, lui, a été touché avant tout par la proximité et le soutien entre enseignants et élèves qui perdure parfois bien après le baccalauréat.Quant à David, il se rappelle d’« une bonne blessure ». Un professeur de mathématiques, quel que peu sévère, qui lui avait annoncé qu’il n’entrerait jamais dans une grande école. « Aujourd’hui, je reviens pour montrer que, oui, c’est possible d’y arriver malgré la difficulté et l’autocensure dont sont aussi victimes les lycéens comme les professeurs qui nous conseillent uniquement des formations peu sélectives, soutient-il. Avec notre association, nous voulons convaincre enseignants et élèves que venir de Saint-Denis, comme d’ailleurs, n’est pas une fatalité et qu’avec de la détermination et du soutien, on peut réussir partout. »Matteo MaillardJournaliste au Monde 24.10.2015 à 11h07 • Mis à jour le24.10.2015 à 16h19 A Puisseguin (Gironde), l’enquête entre dans sa phase active, samedi 24 octobre, au lendemain de la collision entre un camion et un car, qui a fait au moins 43 morts et quatre blessés graves. Les enquêteurs s’attellent désormais à l’identification des victimes. Samedi, un doute subsistait toujours sur le nombre — 41 ou 42 — de personnes mortes à bord de l’autocar. Il s’agit de l’accident routier le plus meurtrier en France depuis celui de Beaune, en Côte-d’Or, en 1982, qui avait coûté la vie à 53 personnes, dont 44 enfants.Lire aussi :Accident routier en Gironde : les précédents à Puisseguin, Beaune ou DardillyL’enquête commence à Puisseguin Samedi matin, les enquêteurs ont commencé le processus d’identification des victimes, comme lors d’un accident d’avion. Ils vont également procéder à l’examen du chronotachygraphe (le « mouchard ») du camion, qui enregistre les paramètres du véhicule tels que la vitesse et le temps de parcours. Mais son analyse risque d’être compliquée, car il est dans un « état très dégradé », selon la gendarmerie, et « il est trop tôt pour dire s’il sera exploitable ».Dans la nuit de vendredi à samedi, l’unité de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) spécialisée dans l’identification de victimes a installé ses tentes et ses tables d’autopsie sur le lieu de l’accident, pour déterminer corps par corps l’ADN et les relevés dentaires.Samedi après-midi, treize corps calcinés — deux dans le camion, le chauffeur et son fils de trois ans, et les autres dans l’autocar — ont été extraits et transférés à l’institut médico-légal de Bordeaux. L’identification formelle des victimes pourrait prendre jusqu’à « trois semaines », selon un responsable de l’IRCGN.Une cérémonie d’hommage mardiUne cérémonie d’hommage aux victimes sera rendue mardi à Petit-Palais (Gironde), village d’où était parti le car. François Hollande fera le déplacement à cette occasion. Le président de la République, qui était en Grèce au moment de l’accident, s’est entretenu samedi avec le maire de Petit-Palais « pour lui faire part de sa solidarité face à cette épreuve. »Combien de victimes ?Le colonel Réty, commandant du groupement de gendarmerie de Gironde, a rappelé que les enquêteurs ne disposaient toujours pas d’une « liste officielle » des passagers du car. « La seule liste était dans le bus, elle a brûlé », a-t-il ajouté. Le chauffeur du camion et son fils âgé de 3 ans ont également trouvé la mort dans l’accident, portant le bilan provisoire à au moins 43 morts.Le car était parti très tôt vendredi de la commune de Petit-Palais-et-Cornemps (756 habitants), en Gironde, à une dizaine de minutes de route de Puisseguin. Il transportait principalement des personnes âgées, membres du club du troisième âge du Petit-Palais, qui partaient en voyage à Arzacq (Pyrénées-Atlantiques).Lire aussi :Accident de car : « Dans le village, c’est toute une génération qui est partie »Quelles sont les circonstances de la collision ? Parallèlement à l’examen des corps des victimes, des « experts automobiles » vont procéder à l’examen des « restes des véhicules », « étudier les différentes traces de freinage », pour établir les circonstances de l’accident, a expliqué le colonel Réty. Des experts en pyrotechnie se pencheront également sur les circonstances de l’embrasement des deux véhicules.Selon de premiers éléments, le car se serait retrouvé en face du camion, dont la remorque s’est repliée « en portefeuille » en travers de la route. Il s’agissait d’un camion de transport de bois, vide au moment de l’accident. « Il est trop prématuré d’envisager une quelconque responsabilité pénale », a indiqué, vendredi, le procureur.Plusieurs témoins ont évoqué la dangerosité du lieu de l’accident, notamment Gérard Dupuy, deuxième adjoint au maire de Puisseguin, cité par France Info. Au cours des cinq dernières années, aucun accident n’y a cependant été constaté, selon le conseil général : « Il est réglementairement signalé par des balises de virage et des panneaux de virage et la vitesse y est limitée à 90 km/h ». Le secrétaire d’Etat aux transports, Alain Vidalies, a assuré qu’il s’agissait d’une « bonne route », « refaite en 2011 » et ne présentant « pas de dangerosité particulière ». 24.10.2015 à 10h15 • Mis à jour le24.10.2015 à 12h24 | Hubert Prolongeau (Petit-Palais (Gironde), correspondance) C’est l’une des premières belles maisons de Petit-Palais. Sur la véranda, deux hommes en entourent un autre. Ils bredouillent, se coupent la parole. On parle d’accident, de destin, d’horreur. Un des hommes s’avance. Il est vêtu de vert, chauve, la soixantaine, des lunettes embuées. « Nous ne savons pas grand-chose. Là-bas, on nous refoule ». C’est Rino, le mari de la maire, Patricia Raichini. Trois de ses sœurs étaient dans le car, vendredi 23 octobre. Sont-elles mortes ? Il n’a pas encore de certitude, mais déjà plus vraiment de doutes.Lire aussi :Au moins 43 morts dans l’accident de car en GirondeLe reste du village attend devant la mairie. Plus loin, l’église Saint-Pierre, merveille du XIIe siècle, et autour les vignes, déjà roussies par l’automne, raison d’être de cette région du Saint-Emilionnais. Sur la place, un homme regarde l’Opel Corsa dans laquelle sont venues sa femme et deux amies, comme pour se convaincre qu’elles sont vraiment parties. De nombreuses voitures sont garées. Ce sont celles des excursionnistes. Ce soir, ils auraient dû venir les reprendre. Mais ils ne seront pas là. A 7 h 30, le car qui les conduisait a heurté un camion près de Puisseguin, à sept kilomètres de là. 41 ou 42 personnes âgées – le chiffre exact n’avait toujours pas été communiqué samedi matin –, venues de douze communes voisines, ont été brûlées vives dans l’incendie qui a immédiatement embrasé les véhicules.Devant la porte de la salle des fêtes, un homme est debout, l’air hébété. Gérard aurait dû partir avec ses amis. Au dernier moment, il a renoncé. Pourquoi ? Il ne sait plus. Il était là mardi pour préparer cette journée. Et puis, au dernier moment… « Les jours raccourcissent », répète-t-il, sous le choc, s’excusant de ne plus bien se souvenir. Il connaissait tous ceux qui sont partis : pendant vingt-sept ans, il a été conseiller municipal à Petit-Palais.Une excursion du club de troisième âgeLa balade ne devait durer qu’une journée. Deux fois par an, le club du troisième âge de Petit-Palais-et-Cornemps, 676 habitants, organise ainsi des excursions en autocar. Une institution que ce club du troisième âge. A Petit-Palais, la vie associative est importante : randonnées, diffusion de matches sur écran géant… Cette fois, ils partaient pour Arzacq (Pyrénées-Atlantiques), dans le Bearn. Il y avait au programme un repas au restaurant, au « Café des sports », avec de la garbure et une animation du conteur René Casenave.Les gens arrivent petit à petit. La plupart ont appris la nouvelle par la radio ou la télé. « J’ai entendu qu’on parlait d’un accident. Puis j’ai entendu Puisseguin et que c’était des petits vieux. Alors je me suis dit, oh merde, c’est eux… » On s’embrasse, on s’enlace, bras serrés, larmes silencieuses. Toute la matinée, les rumeurs parcourent la place. Une dame blonde vêtue d’un manteau vert attend des nouvelles de sa sœur : « On ne sait pas si elle est vivante ou non. » Pascaline Lassus est sûre que sa belle-mère était dans le car. Son mari est debout à ses côtés, blême. « Elle était là à chaque sortie, raconte-t-elle. Elle prenait des jours pour partir en vacances et pour s’occuper de son petit-fils. Pour l’emmener à la crèche à 7 heures, elle se levait à six. Et quand elle n’avait pas d’occasion de le voir, elle en créait. »« Ils se sont sentis mourir »Ils se sourient, sachant déjà que le plus dur est à venir. Et une nouvelle inquiétude parcourt les groupes : et les enfants ? Est-ce qu’il y en avait qui avaient amené leurs petits-enfants ? René revient de Puisseguin. Il n’a pas pu passer, et en sait peu. Soulevant sa manche, il montre une vieille brûlure. Chacun un instant regarde l’horreur en face. « Ils se sont sentis mourir. C’est pire que tout », murmure une femme.Lire aussi :Accident routier en Gironde : les précédents à Puisseguin, Beaune ou DardillyMohamed Alilou passe de groupe en groupe. Il est venu avec son père. Enfant, il a passé énormément de temps avec Jean-Claude et Josette Léonardet, un couple qui était dans le car. Par quelqu’un qui est allé à Puisseguin, il sait qu’ils ont survécu. Mais ils sont gravement brûlés : Jean-Claude a été transféré à Bordeaux à l’hôpital Pellegrin, et son épouse, Josette, à Libourne. Mohamed est soulagé, mais reste pour les autres.Jérémie Bessard, le plus jeune des conseillers municipaux, passe parmi les gens. Sa mère est venue aussi : Sylvie possède un domaine viticole à côté, le Château Vieux-Mougnac. « Je suis née ici et j’y ai toujours vécu. » Son oncle, Michel Rogerie, était dans le car. Il a été maire de Petit-Palais. Il était aussi président du club du troisième âge, qui compte sa trésorière et sa secrétaire parmi les victimes. Sont-ils vivants ? On a entendu le président de la République, on a entendu dire que Manuel Valls allait venir. Mais qui va dire qui est mort ? « C’est notre patrimoine qui est parti »A 12 h 55, enfin, des informations arrivent. Ils s’enferment dans la salle municipale pour les entendre, « entre nous, entre intimes ». Ce qu’ils entendent, c’est la liste des survivants. Huit, dont quatre grièvement blessés. Une femme sort en larmes de la salle, et va s’accroupir derrière une voiture pour pleurer. Rino n’a plus de doutes : ses trois sœurs sont mortes.Jérémie Bessard sort à son tour. « On ne nous a pas formés à ça, déplore-t-il. La cellule psychologique, ici, on l’a pas vue. On fait comme on peut. » « À côté de moi, une dame s’est effondrée. Je ne savais pas quoi faire, moi. Alors, je lui ai caressé la tête », enchaîne Sylvie, sa mère.Lire aussi :Accident routier en Gironde : comment fonctionne le dispositif Orsec ?La maire, Patricia Raichini, est là. Brune, dans un costume beige, les lunettes sur le front. Digne malgré son deuil. Que va devenir la communauté ? « Je n’en sais rien. Pour l’instant, c’est l’heure de la tristesse. »Et de la colère. Une heure plus tard, le premier adjoint dira que, contrairement à ce qu’on avait annoncé, Manuel Valls ne poussera pas jusqu’à Petit-Palais. Pas le temps. Alors la rage éclate, dépasse le chagrin : « Ici, on n’existe pas. Petit-Palais, on est trop petits. Les psys, les ministres, on ne les voit pas, nous. » Patrick Bardesol, imposant, vêtu d’un tee-shirt rose pâle, serre les poings. « C’est nos morts qui sont là, c’est notre… » Il cherche un mot, ne trouve que « patrimoine ». « C’est notre patrimoine qui est parti aujourd’hui. Toute une génération. » Et Sylvie de soupirer : « Le troisième âge, maintenant, ici, c’est nous ».Hubert Prolongeau (Petit-Palais (Gironde), correspondance) Julia Pascual « Allons, allons, un peu de courage », « Ne tournons pas en rond », « Soyons subtils ! », « Chacun est libre de tenir les propos qu’il veut mais chacun a le devoir de les assumer ! » En maniant souvent l’ironie et plus encore l’insistance, le président de la 17e chambre correctionnelle du palais de justice de Paris, Alain Bourla, aura voulu pousser Christine Boutin dans ses retranchements.L’ancienne présidente du Parti chrétien-démocrate et ex-ministre était poursuivie vendredi pour incitation et provocation à la haine et à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes en raison de leur orientation sexuelle. Les propos visés avaient été tenus dans une interview accordée à la revue Charles, parue le 2 avril 2014, et dans laquelle la pourfendeuse du pacte civil de solidarité (pacs) puis du mariage pour tous juge que « l’homosexualité est une abomination ». A la barre, Christine Boutin a expliqué ne pas avoir « changé d’avis ». « Mais ceci ne veut absolument pas dire que je condamne les personnes homosexuelles », a t-elle voulu défendre. « Je ne pensais pas blesser avec ce mot. Depuis, je ne l’ai pas redit. »« Nous ne sommes pas dans la simple expression d’une opinion, c’est une stigmatisation publique »Christine Boutin est rapidement apparue faible en arguments, se retranchant tantôt derrière l’esquive (« je ne sais pas » ; « je ne répondrai pas à cette question » ; « je peux peut-être m’arrêter ? » ; « je vois bien que vous voulez me mettre en difficulté »), tantôt derrière une rhétorique biblique (ses propos ayant été repris du Lévitique). A contrario, le tribunal a exhumé une liste d’autres déclarations tendancieuses sur le sujet.Devant une salle d’audience pleine et qui leur était acquise, les avocats des associations parties civiles, l’Inter-LGBT, le Refuge et Mousse, ont pu dérouler leurs plaidoiries. Avant que le parquet ne requière, sans hésiter, la condamnation : « Nous ne sommes pas dans la simple expression d’une opinion, c’est une stigmatisation publique. » Le procureur a rappelé que la loi qui condamne l’incitation à la haine en raison de l’orientation sexuelle ne date que de 2004. « Il n’y a pratiquement pas de jurisprudence, c’est la raison pour laquelle votre décision est attendue », a t-il rappelé aux juges, qui rendront leur décision le 18 décembre.Julia PascualJournaliste au Monde 23.10.2015 à 18h07 • Mis à jour le23.10.2015 à 18h16 Un journaliste de BuzzFeed France a été agressé, jeudi 22 octobre, lors d’une manifestation d’organisations juives contre le traitement du conflit israélo-palestinien par les médias français, qu’ils jugent biaisé.Une centaine de personnes se sont rassemblées devant le siège de l’Agence France Presse (AFP) place de la Bourse à Paris à l’appel notamment de la Ligue de défense juive (LDJ) pour « demander des comptes aux médias coupables de désinformation sur Israël ». Ce groupe d’ultra-droite nationaliste juive s’est fait connaître pour ses méthodes musclées.« Les journalistes travaillant pour des organisations comme l’AFP soutiennent les terroristes islamistes et c’est pourquoi nous devons nous battre », a déclaré un manifestant présent cité par le journaliste Peter Allen présent pour le quotidien britannique The Guardian.Lire aussi : La LDJ, une ligue qui prône l’autodéfense juive« On va venir vous chercher »Dès la tombée de la nuit, le ton est monté. Des pétards et un projectile sont lancés sur le bâtiment devant lequel des CRS doivent former un cordon de sécurité. Le journaliste de BuzzFeed France, David Perrotin, témoigne sur Twitter des insultes qui fusent alors de certains manifestants cagoulés : « AFP collabo » ou « On va venir vous chercher »."On va venir vous chercher" crie un militant aux journalistes de l'AFP #LDJ https://t.co/FWIYlK3RMd— davidperrotin (@David Perrotin)require(["twitter/widgets"]);Un projectile vient d'être lancé sur la façade de l'AFP #LDJ https://t.co/2BLaBlblPz— davidperrotin (@David Perrotin)require(["twitter/widgets"]);Peu avant 20 heures, une femme a reconnu le journaliste, auteur par le passé d’articles sur l’organisation : « Attendez, je préviens la LDJ que vous êtes là. » Alors qu’il tentait de rejoindre le cordon de CRS, « une dizaine de jeunes, manifestement membres ou sympathisants de la LDJ, se sont approchés visage cagoulé ou tête casquée », relate la rédactrice en chef de BuzzFeed France, Cécile Dehesdin. « La dizaine de jeunes l’a insulté avant de le pourchasser puis de le frapper. Il a reçu plusieurs coups dans le dos qui n’ont heureusement pas laissé de marques, et un coup à la tête, qui selon un policier était un coup de casque d’un manifestant. »« Exfiltré » par les CRSLe journaliste Peter Allen témoigne aussi de l’emploi de gaz lacrymogènes par les CRS pour disperser les quelques dizaines de personnes pressées d’en découdre – parmi lesquelles certains militants portant des drapeaux de la LDJ.Paris riot police just started tear gassing pro-Israel supporters outside AFP HQ https://t.co/VHb7ABfeSr— peterallenparis (@Peter Allen)require(["twitter/widgets"]);David Perrotin a pu se réfugier dans les locaux de l’AFP avant d’être « exfiltré » par les CRS. Il devait porter plainte contre X vendredi. « Ces violences contre un journaliste en train de faire son travail sont inacceptables, et portent atteinte à la liberté de la presse », a poursuivi Cécile Dehesdin. La Ligue de défense juive dément tout débordement et toute implication dans l’agression, qu’elle attribue aux CRS.L’organisation qui se revendique de la Jewish Defence League, interdite aux Etats-Unis, assume pourtant l’action violente au point que sa dissolution revient régulièrement dans le débat. En juin 2014, deux membres de la LDJ ont été condamnés à six et dix mois de prison ferme pour avoir posé une bombe sous la voiture d’un jeune juif qui avait tenu des propos antisionistes sur son blog. Malgré la réputation du groupe, le rassemblement de jeudi était autorisé par la préfecture de police. 23.10.2015 à 15h07 Noël Mamère, député-maire (EELV) de Bègles et originaire des lieux où a eu lieu la collision mortelle entre un car et un camion vendredi 23 octobre, est allé à rebours des messages unanimes de condoléances de la classe politique. Interrogé sur le drame, il a mis en cause « les choix politiques qui sont faits en matière d’infrastructures », qui donnent la priorité aux grands axes routiers, au détriment de la sécurité sur les axes secondaires.Faisant référence au virage « accidentogène » où a eu lieu l’accident, l’élu dénonce des dépenses « inutiles » qui prennent le pas sur les « travaux dans des zones que l’on sait déjà accidentées ». Sur RTL et i-Télé, l’écologiste a critiqué la loi Macron dont l’un des volets encourage la libéralisation des transports par autocar.Ses propos ont été vivement critiqués par le sénateur socialiste Luc Carvounas, qui a parlé de « polémiques politiciennes indécentes ». François Coutant, tête de liste EELV aux régionales en Aquitaine, a aussi pris ses distances, répétant que :« Ce qui prime, c’est l’émotion (…) Dans un premier temps je crois que nous devons respecter les victimes et les familles des victimes, dans un second temps nous œuvrerons pour la rénovation des infrastructures de transport. » Chloé Hecketsweiler C’est une affaire qui relance le débat sur l’indépendance des experts chargés d’évaluer les médicaments. Elle oppose la Haute Autorité de santé (HAS) au laboratoire Genevrier, l’un de ces nombreux seconds rôles de l’industrie pharmaceutique. Créé en 1920 à Neuilly-sur-Seine et aujourd’hui installé près de Nice, Genevrier commercialise une gamme hétéroclite de médicaments, exploitant des molécules anciennes : des sirops et pastilles contre la toux (sous la célèbre marque Codotussyl), des anti-épileptiques, et même une série de traitements cosmétiques à base d’acide hyaluronique (le principe actif du Botox).Un médicament l’a bien malgré lui projeté sur le devant de la scène : le Chondrosulf, un anti-arthrosique destiné à atténuer les douleurs articulaires. Il appartient à une classe de molécules déremboursées depuis le début de l’année, et se retrouve au cœur d’un bras de fer avec la HAS.Argument de poidsGenevrier conteste le secret qui entoure les débats et le vote de la commission de la transparence – le collège de la HAS qui « note » les médicaments. Le nom des 26 membres est connu, mais on ne sait pas qui a voté quoi, puisque seul le résultat est consigné. En outre, dans les procès-verbaux des réunions, le nom des agents de la HAS qui ont travaillé sur le dossier est occulté. Le laboratoire, qui soupçonne certains intervenants d’être biaisés en sa défaveur, a contesté la légalité de cet anonymat devant le tribunal administratif de Montreuil, qui lui a donné raison vendredi 23 octobre.Face à la HAS, Genevrier avait un argument de poids : un avis de la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA) publié en septembre 2014, rappelant que « le procès-verbal doit permettre de connaître les opinions exprimées individuellement par les membres des commissions ainsi que l’identité de leurs auteurs ». Compte tenu de « l’objectif de transparence poursuivi par le législateur », la Commission ajoute que l’on doit pouvoir « identifier le détail nominatif des votes de chacun des membres de la Haute Autorité ».La HAS, qui n’est pas tenue de se conformer à l’avis de la CADA, avait alors objecté qu’« un document comportant ces informations n’existe pas ». Le vote ayant lieu à main levée, il n’y a aucune trace écrite et, selon elle, le détail des procès-verbaux – qui attribuent chaque intervention à son auteur – suffit à se faire une idée de qui pense quoi. La décision du tribunal administratif la contraindra néanmoins à dévoiler le nom de ses agents. Ce qui n’est pas sans conséquence : « Cet anonymat les préserve des pressions que les laboratoires exercent sur eux, souligne un bon connaisseur du milieu. Les coups de fil insistants des industriels qui souhaitent faire passer leur message ne sont pas rares… »Conseils rémunérésLa HAS acceptera-t-elle de jouer le jeu de la transparence en consignant à l’avenir le nom des membres qui ont voté pour ou contre le déremboursement d’un médicament ? Les laboratoires en profiteront-ils pour tenter d’influencer davantage ses décisions ? Ces questions sont d’autant plus d’actualité que le parquet de Paris a ouvert en avril une enquête sur de possibles conflits d’intérêts dans le monde des médicaments après les révélations de Mediapart sur des liens entre experts des autorités de santé et laboratoires.Dans une enquête titrée « Les gendarmes du médicament faisaient affaire avec les laboratoires », le site d’investigation faisait état de réunions fréquentes où des « membres éminents » de la HAS et de l’Agence nationale de sécurité du médicament donnaient des conseils rémunérés aux laboratoires sur la meilleure manière de monter leur dossier. « Si les faits rapportés sont exacts, ils sont inacceptables, et même d’une extrême gravité », avait réagi la ministre de la santé, Marisol Touraine, en demandant aux deux organismes visés de « faire la lumière sur ces affirmations ».Pour Genevrier, la décision du tribunal administratif ne changera in fine pas la donne. Depuis que les patients doivent le payer de leur poche, les ventes du Chondrosulf se sont effondrées. Pour 2015, la société estime qu’elles ne dépasseront pas 10 millions d’euros, contre 40 millions l’an passé. Son chiffre d’affaires devrait ainsi passer de 120 millions à 90 millions. « Et cette baisse n’est pas définitive », précise Noëlle Lenoir, qui défend les intérêts du laboratoire. Un plan de restructuration concernant un tiers du personnel est en cours. « C’était ça ou la clé sous la porte », indique l’avocate.Ce n’est cependant pas la première fois que le laboratoire croise le fer avec les autorités de santé. En 2011, l’Agence nationale de sécurité du médicament avait ainsi interdit une campagne de communication vantant indûment le Chondrosulf. Elle reprochait à cette publicité destinée aux professionnels de santé de prétendre que ce médicament permettait de « limiter la polymédication », c’est-à-dire de réduire la prise d’autres médicaments destinés aux douleur du genou atteint d’arthose, notamment des anti-inflammatoires. Or, cet argument, que continue d’avancer le laboratoire, n’est pas étayé par des données probantes, comme l’indique clairement un avis publié par la HAS en 2008. Sa conclusion était déjà sans appel : « Chondrosulf ne présente pas d’intérêt de santé publique. »Chloé HecketsweilerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.10.2015 à 16h54 Environ 150 personnes, selon la police, ont manifesté samedi 10 octobre à Brest pour exiger la fermeture de la mosquée Sunna, un des deux lieux de culte musulman de Brest, dont l’imam fait l’objet de controverses depuis plusieurs semaines.Deux organisations appelaient au rassemblement, le mouvement nationaliste ADSAV (parti du peuple breton) et Résistance républicaine, qu’une de ses responsables décrit comme un « mouvement anti-islamisation ». Arborant des drapeaux bretons et français, ils se sont réunis aux cris de « on est chez nous » et ont chanté la Marseillaise.Ils ont été accueillis, place de la Liberté, par une centaine de manifestants antifascistes. Un face à face entre les deux groupes, séparés par un cordon de CRS, s’en est suivi, dans une ambiance tendue.Résistance républicaine et Adsav prennent la parole "contre l'islamiste radical" http://t.co/UsRcA7Qqni— AnneCeJuillet (@AnneCécileJuillet✏️)require(["twitter/widgets"]);Une polémique de plusieurs semainesL’imam de la mosquée Sunna, Rachid Abou Houdeyfa, fait l’objet depuis plusieurs semaines de polémiques et de controverses après la diffusion sur internet d’un prêche abordant la question de la musique dans le Coran. L’imam affirmait devant des enfants que « Allah n’aime pas la musique parce que c’est le diable qui l’aime », ajoutant que « ceux qui chantent, le prophète dit qu’ils seront engloutis sous la terre, transformés en singes ou en porcs ».« Nous assistons à un endoctrinement des enfants, comme dans des sectes, le préfet et le procureur doivent réagir », a affirmé lors d’une prise de parole Ronan Le Gall, porte-parole d’ADSAV, appelant à « fermer les mosquées salafistes ».Dans un tract, les contre-manifestants affirmaient « ne pas cautionner les propos de l’imam », mais se positionner « contre l’instrumentalisation raciste et islamophobe qui en est faite » .Face à de nombreuses réactions, l’imam avait publié un communiqué sur son site internet, affirmant que ses « propos concernant la transformation portaient sur une métaphore » et n’étaient « pas à prendre au premier degré ». Il ajoutait également que cette vidéo « datait d’un peu moins de deux ans, et que si j’étais amené à traiter le même sujet aujourd’hui, je ne l’aurais pas abordé de la même manière ».Interrogé le 30 septembre sur l’antenne de France Bleu Breizh Izel, Anouar Kbibech, nouveau président du Conseil français du culte musulman, avait jugé « ahurissant » le fait de tenir de tels propos devant des enfants, ajoutant que cette affaire « posait la question de l’habilitation des imams en France ».Lire aussi :Le salafisme gagne du terrain chez les musulmans Guy Dutheil Rien ne va plus pour Dieudonné. Après que le tribunal de grande instance de Paris a validé, mardi 29 septembre, la demande d’expulsion du polémiste du théâtre de la Main d’or, c’est au tour du tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) de le priver d’un nouveau lieu pour héberger ses spectacles. Le tribunal a donné raison, vendredi 9 octobre, au groupe Madar, spécialisé dans l’immobilier de bureaux et d’entreprises, qui a refusé de louer à Dieudonné un espace de 1 500 mètres carrés au sein des anciens ateliers Christofle, situés à Saint-Denis, en banlieue parisienne.Lire aussi :Dieudonné expulsé du Théâtre de la Main-d’Or, à ParisTout a commencé le 8 septembre, quand la société Les Productions de la Plume signe un bail, dit de courte durée, pour organiser des spectacles sur une partie du site des anciens Ateliers Christofle. Elle loue pour deux ans un local constitué principalement d’une vaste salle de réception. Idéal pour des représentations.Bail résilié en une semaineLas, une semaine plus tard, la SARL des Ateliers Christofle, une filiale du groupe Madar, découvre « avec horreur et stupéfaction » que son véritable locataire n’est autre que Dieudonné. Jusqu’alors jamais le nom du polémiste n’était apparu lors de la négociation du bail. C’est Noémie Montagne, compagne du polémiste à la ville, et gérante des Productions de la Plume, qui a signé le bail à sa place.Après avoir découvert le subterfuge, le propriétaire « était entré dans une colère noire ». Il avait alors immédiatement signalé, par mail et lettre recommandée, aux Productions de la Plume, avoir été « trompé » et qu’il considérait le bail comme nul. « Notre consentement a été vicié dans la mesure où, si nous avions su que cette société était, entre autres, la société de production de Dieudonné M’Bala M’Bala, nous n’aurions jamais donné notre accord pour la signature de bail », avait dénoncé le propriétaire. Pour appuyer la résiliation du bail, il invoquait aussi « les troubles de jouissance au voisinage et les troubles à l’ordre public qui se sont produits par le passé en d’autres lieux ».Location à titre gracieux au Mémorial de la ShoahSurtout, la SARL des Ateliers Christofle avait fait savoir « que, pour des raisons morales, ils n’auraient jamais loué à un négationniste qui a déjà été condamné à plusieurs reprises par les tribunaux ». Dieudonné a notamment été condamné en mars 2015 à 22 500 euros d’amende pour des déclarations antisémites proférées lors de son spectacle Le Mur.Lire aussi :Dieudonné : les principaux procès perdus depuis 2007Le tribunal ayant ordonné la suspension du bail, « le groupe Madar envisage de proposer, à titre gracieux, au Mémorial de la Shoah les locaux du site Christofle », indique maître Odile Cohen, l’avocate du spécialiste de l’immobilier de bureaux et d’entreprises. Le propriétaire des lieux espère ainsi contribuer à « sensibiliser les enfants et les jeunes de Seine-Saint-Denis aux crimes contre l’humanité et à toutes les formes de racisme, d’antisémitisme et négationnisme ». Plutôt que les représentations de Dieudonné, le propriétaire préfère que soient proposés aux élèves et à leurs enseignants du département, « des activités pédagogiques, au travers d’expositions, films, conférences visant à affirmer les valeurs de tolérance et de respect de l’autre ».Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Bourreau (New York, Nations unies, correspondance) « Cette résolution n’est qu’une petite partie de la solution face à un immense problème », a reconnu l’ambassadeur britannique Matthew Rycroft, qui s’exprimait à l’issue du vote de ce texte qui, à 14 voix et une abstention, autorise l’Union européenne à lancer la phase 2 de l’opération « Sophia » et à faire usage de la force pour arraisonner en haute mer des navires de migrants venus de Libye et qui cherchent à gagner l’Europe.Six bateaux de guerre européens (italiens, français, allemand, britannique et espagnol) ont désormais un cadre légal pendant un an pour inspecter, saisir et détruire les navires qu’ils soupçonneraient être utilisés par des trafiquants. Ils devront pour cela s’efforcer d’obtenir l’autorisation des pays dont les navires battent pavillon. Les passeurs seront arrêtés et jugés en Italie. Les migrants seront secourus et transportés eux aussi jusqu’à la péninsule italienne, où leurs demandes d’asile seront examinées. La résolution enjoint aux pays membres de l’Organisation des Nations unies (ONU) de traiter les migrants « avec humanité et dignité ».Lire sur Les Décodeurs :Le nombre de migrants et de réfugiés a explosé au XXIe siècle dans le mondeDébat sur le chapitre 7« Cette crise migratoire est le plus grand défi de notre génération », a résumé l’ambassadeur britannique. Cinq cent mille migrants et réfugiés ont gagné l’Europe depuis le début de l’année et 3 000 d’entre eux se sont noyés en tentant de rejoindre les côtes de la Grèce ou de l’Italie ; ce qui en fait la plus grave crise migratoire depuis la seconde guerre mondiale. « Le Conseil ne saurait rester une voix silencieuse dans le contexte dramatique que connaît actuellement la Méditerranée », a insisté François Delattre, l’ambassadeur français qui coparrainait cette résolution.Elle était en discussion depuis le mois de juin et avait été gelée à plusieurs reprises devant la réticence des Russes et des trois membres africains du conseil - Tchad, Nigeria, Angola - à autoriser une résolution sous chapitre 7 qui permet l’usage de la force. Ils invoquaient aussi le respect de la souveraineté nationale. Ces oppositions ont été levées grâce à une lettre des autorités libyennes de Tobrouk, reconnues par la communauté internationale, et qui ont assuré le conseil de sécurité de leur soutien pour cette opération en haute mer.Les Russes ont fini par accepter de voter cette résolution sous chapitre 7, car le contenu du texte définit de manière précise les circonstances dans lesquelles le recours à la force est autorisé pour faire face à la résistance des trafiquants. Seul le Venezuela a jugé que le plan antipasseur européen « était disproportionné et établissait un précédent dangereux » et a préféré s’abstenir.Lire le décryptage :« Migrant » ou « réfugié » : quelles différences ?En attente d’un accord en LibyeUne troisième phase pourrait maintenant permettre d’étendre cette opération militaire aux eaux territoriales et aux côtes libyennes avec une présence au sol, mais il faudrait pour cela l’accord d’un gouvernement libyen unifié.Dans la nuit de jeudi à vendredi, l’envoyé spécial des Nations unies en Libye, Bernardino Leon, a annoncé que la sixième mouture de son accord de paix avait été acceptée par les deux gouvernements rivaux libyens.Les noms des membres du futur gouvernement d’union nationale sont encore en discussion, mais la perspective d’une sortie de crise politique en Libye pourrait accélérer le lancement de cette phase plus opérationnelle du plan antipasseurs européen.Lire aussi :L’impossible sortie du vide politique libyenMarie Bourreau (New York, Nations unies, correspondance)Journaliste au Monde 09.10.2015 à 18h24 • Mis à jour le09.10.2015 à 18h28 | Maryline Baumard C’est officiel : depuis vendredi 9 octobre, le Kosovo est un pays sûr. Le conseil d’administration de l’Office français pour la protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra) a en effet décrété d’inscrire ce pays des Balkans comme « POS », ou pays d’origine sûr. Une liste de seize nations où le Kosovo côtoie dorénavant, entre autres, l’Albanie, la Serbie, l’Inde, la Mongolie ou le Bénin.Singulière géographie, qui décide de la vitesse à laquelle sont traités les dossiers des demandeurs d’asile. Autrement dit, les Kosovars bénéficieront désormais d’une instruction plus courte, resserrée sur quinze jours. S’ils font appel de la décision rendue, un juge unique se penchera sur leur dossier, alors qu’ils auraient bénéficié du regard de trois juges sans cette inscription.Au deuxième rang des demandeurs d’asileDemandée par le ministère de l’intérieur, cette mesure ressemble fort à un alignement sur l’Allemagne puisque cette dernière a fait savoir, courant septembre, qu’elle s’apprêtait à prendre la même mesure pour le Kosovo et l’Albanie.Le signal politique est double. D’une part, cet ajout acte la marche vers l’élaboration d’une liste des pays sûrs commune en Europe, premiers balbutiements d’une hypothétique harmonisation des approches nationales de l’asile.D’autre part, il donne un signal politique sur l’immigration économique en France, à l’heure où l’installation des réfugiés syriens domine le débat et n’est estimé « soutenable » par le gouvernement que si les migrants économiques sont plus souvent reconduits.Les Kosovars, qui s’inscrivent au deuxième rang des demandeurs d’asile en France sur les neuf premiers mois de 2015, contre le troisième rang en 2014, n’ont obtenu le statut que dans 6,6 % des cas l’an dernier. Leur classement en pays sûr risque de renforcer encore l’idée qu’ils sont en quête d’un emploi plus que d’une protection lorsqu’ils viennent en France, ou en Allemagne.Cette inscription du Kosovo avait déjà été votée par le conseil d’administration de l’Ofpra en décembre 2013. Mais Amnesty International France et plusieurs associations avaient demandé au Conseil d’Etat d’annuler cette décision et obtenu gain de cause.Lire aussi :L’Union européenne a reçu plus de 213 000 demandes d’asile d’avril à juin #container_14425702306{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14425702306{ height:500px; } #container_14425702306 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14425702306 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14425702306 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14425702306 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Demandes d'asile par pays au deuxième trimestre 2015Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14425702306", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Allemagne","Hongrie","Autriche","Italie","France","Suède","Royaume-Uni","Pays-Bas","Bulgarie","Espagne"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre de demandes d'asile", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 80935 ], [ "", 32675 ], [ "", 17395 ], [ "", 14895 ], [ "", 14685 ], [ "", 14295 ], [ "", 7470 ], [ "", 6270 ], [ "", 4050 ], [ "", 3675 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; 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Comme, par ailleurs, la Tanzanie vient d’être retirée de la liste, qui comprend désormais 16 pays.Lire aussi :Au Kosovo, la désillusion face à la tutelle européenneMaryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Aline Leclerc (Saint-Etienne, envoyée spéciale) Et enfin, ils ont posé leurs valises. Ou plutôt deux grands sacs de supermarchés et deux sacs à dos neufs bourrés d’affaires données par des associations. Il ne leur reste malheureusement rien de leur vie en Syrie. Le peu qu’ils avaient emporté a fini au fond de la Méditerranée, cet été, entre la Turquie et la Grèce. De si mauvais souvenirs. Mais pour Ali (les prénoms ont été changés, à la demande des intéressés) et ses deux fils de 19 et 23 ans, ce jeudi 8 octobre marque la fin du voyage. Et le début d’une nouvelle vie. Pour eux, elle s’écrira dans la Loire, à Saint-Etienne.Arrivés de Munich le 11 septembre, ils font partie des 526 premiers réfugiés accueillis en France dans le cadre du dispositif visant à soulager l’Allemagne, confrontée aux arrivées massives de migrants. Hébergés depuis dans un centre d’accueil à Paris, ils ont officiellement obtenu cette semaine le statut de réfugié, en moins d’un mois, un temps record. Restait à leur trouver un logement pérenne, étape fondamentale pour renouer avec l’ordinaire.Sur le dispositif d'accueil, lire aussi :A la ville ou à la campagne, les réfugiés syriens logés en France selon leur profilComme pour les autres réfugiés, les vœux et besoins d’Ali et ses fils ont été recueillis. Ali est chauffeur routier. Sofiane et Walid veulent continuer à étudier, l’agronomie pour l’un, l’informatique pour l’autre. S’appuyant sur les profils ainsi établis et sur le vivier de logements vacants mis à disposition par des maires solidaires, les services de l’Etat, ultra-mobilisés pour faciliter l’intégration de ces nouveaux réfugiés si emblématiques de la politique d’accueil lancée en septembre, leur ont proposé un F4 à Saint-Etienne. L’important pôle universitaire de la ville a emporté les suffrages des deux frères.« Merci au gouvernement, merci à la mairie, merci à Emmaüs »Voilà donc les trois hommes, maigres bagages au dos et sourires timides ce jeudi 8 octobre, accompagnés jusqu’au TGV gare de Lyon, à Paris, par la sous-préfète de la région Ile-de-France elle-même, chargée de coordonner l’accueil à Paris. Sur le quai, Ali et ses fils ne prennent la parole que pour dire et répéter encore et encore « merci ». « On dit merci au gouvernement français pour son humanité, merci à la Maire de Paris, merci à Emmaüs. On est si reconnaissant, c’est très important pour nous. »Il y a deux mois, ils tremblaient à Homs, sous les bombes. Deux semaines plus tard, ils manquaient de se noyer dans leur embarcation de fortune vers la Grèce. Puis il y eut ses horribles journées de marche en Macédoine. La Serbie, la Bulgarie, l’Autriche, l’Allemagne. Et la gare de Munich, où ils ont rencontré les représentants de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). Le lendemain, ils étaient à Paris. « On n’en revient pas de ce qui nous arrive. On est venus chercher la paix, on l’a trouvée », dit Ali, solennel. Bientôt 12 h 58, il faut monter à bord du train et quitter ceux qui les ont jusqu’ici si bien escortés. Un nouveau pas dans l’inconnu.« Il y a des oliviers par ici  ? »Ils sont désormais seuls dans le wagon, ne parlant pas un mot de français. Pendant trois heures, ils vont découvrir par la fenêtre les campagnes verdoyantes de leur terre d’accueil, cherchant quelques repères : « Il y a des oliviers par ici ? »Ils passeront aussi de longs moments dans le silence, les yeux dans le vague, comme enfouis en eux-mêmes. Tous les trois ont en effet sur le cœur une pensée qui les empêche d’être heureux. Sur son smartphone, Walid affiche la photo d’un bébé tout sourire. « C’est mon petit frère, il a un an et demi. Il est resté là-bas avec ma mère et ma sœur de 15 ans. » Quand il a fallu partir, ce 6 août, seuls les hommes ont entrepris le voyage. Depuis, ils savent que la famille a échappé de peu à un nouveau bombardement.Le train ralentit, on distingue un terril, vestige du passé minier de la région. Non, ici on dit «  crassier », nous sommes à Saint-Etienne. Des TER multicolores, de vieux entrepôts, le clocher d’une église… Ils dévorent le décor des yeux. Sur le quai, un aréopage de costumes-cravates. Représentants de la préfecture, de la mairie, associatifs… Pour tous, il y a un enjeu à ce que ces premiers parcours soient exemplaires. Car ils traceront le chemin pour les 30 000 réfugiés que la France s’est engagée à recevoir dans le cadre de la répartition européenne. « On s’est mobilisés pour offrir à ces réfugiés un accueil et un accompagnement de qualité afin de les amener à être autonomes et à s’insérer dans la société française », explique Didier Couteaud, directeur départemental de la cohésion sociale, chargé de mettre en œuvre le souhait du ministre de l’intérieur d’accueillir les nouveaux réfugiés « le plus professionnellement possible ». Grâce aux maires volontaires et aux bailleurs, il a pu proposer plusieurs logements vacants. « Nous ne sommes pas une zone en tension immobilière. » Ainsi, la Loire est dès aujourd’hui en capacité de loger plus d’une centaine de réfugiés.Lire aussi :Hébergement des réfugiés : le volontariat plutôt que les quotas« Un luxe incroyable »Ali, Walid et Sofiane seront les tout premiers. Les derniers kilomètres en voiture se déroulent en silence ou presque. « En Syrie, nous avions un si beau pays. Ils ont tout détruit, il ne reste plus rien », murmure le père pensif. On se gare près d’un square et de quelques commerces. L’immeuble HLM fait sept étages. Le hall sent la peinture. On s’arrête au premier. La porte de l’appartement n’est pas fermée. Des personnels de la mairie et de l’association Entraide Pierre-Valdo ont tout préparé. Ali, Walid et Sofiane entrent l’un après l’autre. Et posent enfin leurs bagages. Il y a une grande table en bois et de nombreuses chaises. Une cuisinière, un micro-ondes. Du pain sur la table de la cuisine, de la brioche. Le frigo est plein, les placards aussi. Trois chambres, dans chacune un lit, une lampe, une table de nuit. Des draps encore dans leur emballage. Sur un bureau, une ramette de papier et un paquet de Bic neufs. C’est à la fois simple et plein de petites attentions. Et Ali, Walid et Sofiane répètent « merci, merci, merci. C’était formidable à Paris, c’est pareil ici. C’est un luxe incroyable ». Des dizaines de milliers de migrants qui déposent chaque année une demande d’asile en France, aucun n’a sans doute jamais eu droit à traitement si remarquable.Le directeur de cabinet de la préfète fait le point avec eux : « Il y a encore des démarches à faire pour transformer votre récépissé de six mois en une carte de résident de dix ans. Vous serez accompagnés bien sûr. Il faudra aussi ouvrir vos droits à la Sécurité sociale, au RSA ». En attendant qu’ils puissent l’assumer, le bail sera au nom de l’association Entraide Pierre-Valdo, qui accompagnera désormais la famille. La préfecture, le bailleur, l’association ont un accord pour le paiement des loyers, en attendant les 1 000 euros promis aux communes par le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, pour chaque place d’hébergement trouvée.« Avez-vous besoin d’autre chose ? » « Nous n’avons qu’une seule demande  : faites venir notre famille dès que possible », supplie Ali, angoissé à l’idée que ceux qui sont toujours en Syrie subissent des représailles parce qu’eux trois sont en France. Au courant de la situation, l’Ofpra a promis de faire de son mieux. Ali ajoute  : « Et aidez mes enfants à reprendre leurs études. Tout ça, je l’ai fait pour eux. » Ce dispositif exceptionnel durera six mois. Six mois pour qu’ils soient autonomes, se débrouillent en français, que le père soit en voie d’insertion professionnelle et les fils à l’université. Le défi est énorme. Mais ce soir, une première brique est posée. Un trousseau de clés est remis à chacun. On leur expliquera plus tard comment ce badge déverrouille la porte du hall. « C’est une ville de footeux ici vous savez ? », lance quelqu’un. Walid sourit : « Alors je deviens supporteur de Saint-Etienne à partir d’aujourd’hui ! »Aline Leclerc (Saint-Etienne, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jérôme Porier Les associations spécialisées dans le mal-logement le disent  : les dispositifs de location solidaire ne sont pas assez connus. « En 2014, ils nous ont permis de mobiliser 400 nouveaux logements pour des personnes en ­situation d’exclusion, un chiffre en recul de 18,3 % sur un an », dit Sylvie Eschalier, responsable de la mobilisation de logements dans le parc privé chez Habitat et humanisme. Les besoins sont pourtant énormes : le Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées (HCLPD) estime qu’il faudrait créer 120 000 logements ­sociaux dans le parc privé en trois ans.Les dispositifs de location solidaire constituent une partie de la solution. Solibail, le plus répandu, existe dans neuf régions où les marchés immobiliers présentent des tensions. Un mécanisme dont les modalités varient dans chaque ville car certaines localités peuvent y ajouter des subventions.A Paris, son nom est « Louer solidaire ». Actuellement, ce dispositif permet de loger 2 900 per­sonnes dans 902 habitations de la capitale. « Ce sont des familles logées à l’hôtel, souvent monoparentales, et qui ont un emploi, précise Ian Brossat, adjoint à la Mairie de Paris chargé du logement. Notre objectif est de doubler le nombre de ces ­logements d’ici à 2020, en élargissant le dispositif à des populations plus précaires. »Comment fonctionne-t-il ? Le propriétaire d’un logement loue à un tarif dit « intermédiaire » à une association, en respectant des plafonds qui varient selon les régions et la surface du logement.« La plupart des propriétaires choisissent de s’engager sur six ans pour obtenir l’abattement maximal » Denis Laurent, délégué général de SNLIls sont calculés grâce à la formule suivante : loyer intermédiaire (par mètre carré) = loyer de base x (0,7 + 19/surface en m²). Avec une petite subtilité : pour les appartements de moins de 38 m2, le coefficient multiplicateur est limité à 1,2. A chaque degré de tension du marché correspond un loyer de base qui sert donc de référence. Pour 2015, il a été fixé à 16,82 euros en zone A bis (Paris et 29 communes de la petite couronne), 12,49 euros en zone A (Lyon, Lille…), 10,06 euros en zone B1 (Annecy, Bayonne, Chambéry, Saint-Malo, La Rochelle…) et 8,74 euros en zone B2 (autres communes de plus de 50 000 habitants). Pour savoir dans quelle zone est classée une ville, il suffit de se rendre sur le site du ministère du logement.Le propriétaire qui accepte de confier son logement à une association obtient plusieurs avantages. D’abord, les loyers perçus sont largement défiscalisés. Selon la durée du bail (trois ou six ans), l’abattement est de 30 % ou de 70 %. « La plupart des propriétaires choisissent de s’engager sur six ans pour obtenir l’abattement maximal », précise Denis Laurent, délégué général de Solidarités nouvelles pour le logement (SNL). Agréée par l’Etat, l’association s’occupe de tout, encaisse les loyers, paie les charges, assure le suivi du locataire… « Le propriétaire évite les périodes de vacance ; il est certain de toucher ses loyers et de retrouver son bien en parfait état à l’issue du bail », précise Mme Eschalier.Le prix de la tranquillité et de la bonne consciencePlus le propriétaire est dans une tranche d’imposition élevée, plus l’opération est rentable. Par exemple, si vous louez un T2 de 50 m2 à Paris (zone A bis), le plafond sera de 18,17 euros par mètre carré. Ce qui correspond à un loyer mensuel de 908,30 euros, contre 1 240 euros dans le secteur libre (le loyer moyen dans la capitale est estimé à 24,80 euros le m2 par l’observatoire Clameur).Au final, le bailleur solidaire, si sa tranche marginale d’impôt sur le revenu est à 30 %, et compte tenu de l’abattement de 70 %, obtiendra un revenu après impôt de 9 918,40 euros par an, contre 10 416 euros pour le bailleur « classique », soit un manque à gagner de seulement 4,8 %. En revanche, s’il est imposé à 14 %, l’écart monte à 18,4 % sur Paris : l’opération est beaucoup moins intéressante.Dans les villes où le marché est moins tendu et où il y a peu d’écart entre le plafond et les loyers libres, l’opération est, en théorie, beaucoup plus avantageuse. A Lyon, par exemple, le plafond autorisé par le dispositif est de 13,50 euros par mètre carré pour le même bien, alors que le loyer moyen est de 12,60 euros selon Clameur. Mais, dans la pratique, les associations acceptent un logement uniquement si le bien est loué à un tarif inférieur d’au moins 20 % au prix du marché. Malgré tout, dans cet exemple lyonnais, et à condition de s’engager sur six ans, le bailleur solidaire imposé à 30 % peut obtenir une rentabilité supérieure de 10 % à celle d’une location classique. S’il est imposé à 14 %, le manque à gagner se limite à seulement 4,6 %. Le prix de la tranquillité et de la bonne conscience, en quelque sorte.Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Claire Ané Si vous êtes étudiant boursier diplômé bac + 2 et souhaitez devenir journaliste, vous avez jusqu’au 18 octobre pour candidater auprès de La Chance aux concours (CAC). Alors que les écoles de journalisme reconnues sont très sélectives, et les prépas privées coûteuses, cette association prépare bénévolement, depuis neuf ans, aux concours d’entrée, afin de « renforcer l’équité » et favoriser l’entrée dans la profession de jeunes issus des milieux populaires.En cette rentrée 2015, la CAC étend son recrutement et ses lieux de formation : seront ainsi accompagnés une quarantaine d’étudiants à Paris, où l’association a été créée, à Clermont-Ferrand, où elle se développe depuis 2013, et désormais à Toulouse, où une antenne est créée cette année. Une nouvelle ouverture est envisagée pour janvier, dans une autre grande ville universitaire de province.Lire aussi :« La chance aux concours », la prépa gratuite qui œuvre pour plus de mixité sociale dans les médiasDeux candidats sur trois réussissentLa formation est assurée bénévolement par des journalistes en activité, de novembre à juin, quatre heures chaque samedi et certains soirs en semaine. Au programme, rédaction d’articles, de synthèses, questionnaires d’actualité et de culture générale, concours blancs, cours d’anglais… Des visites de rédactions sont également prévues. Une aide pourra être proposée aux étudiants pour financer les frais liés aux concours des différentes écoles, et, une fois admis, pour payer les droits d’inscription.Si le rythme est soutenu, le résultat est au rendez-vous : l’an dernier, 16 des 24 étudiants préparés à Paris ont intégré une école de journalisme reconnue. Parmi les 170 bénéficiaires du dispositif depuis sa création, près de deux sur trois ont réussi les concours et huit sur dix sont devenus journalistes.La sélection se fait à partir d’un CV, d’un dossier de candidature puis d’un entretien. « Les critères qui nous importent le plus, c’est l’envie de devenir journaliste. On ne prend pas forcément ceux qui ont les meilleures aptitudes scolaires, mais ceux qui sont conscients de ce qu’est le métier, et savent ce qu’ils vont lui apporter », explique Baya Bellanger, l’initiatrice et la présidente honoraire de La Chance aux concours.« C’est un plus si les étudiants ont pris la peine de se renseigner sur les différentes écoles, et peuvent expliquer celle(s) qui les intéresse (nt) particulièrement », précise Lucie Guesdon, coordinatrice de la CAC.Certains candidats jugés particulièrement autonomes pourront bénéficier d’un autre dispositif que la prépa a baptisé « Coup de pouce ».Pour postuler, il faut :- être boursier ou, pour ceux qui ne sont plus étudiants, ne pas dépasser le plafond de revenus ouvrant droit à une bourse.- être titulaire au minimum d’un diplôme bac + 2, ou de 120 crédits ECTS (Système européen de transfert et d’accumulation de crédits).- être âgé de moins de 26 ans au moment des concours (né après le 31 décembre 1990)Les informations sont disponibles sur le site internet de La Chance aux concours.Claire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste Cabinet d'avocats Flichy Grangé (Avocat) Le droit du travail combat avec entrain les agissements sous-tendus par des considérations tenant au sexe. Sont interdites les discriminations fondées sur le sexe ou sur l’orientation sexuelle. Est prohibé le harcèlement qui a une considération sexuelle, soit directement (harcèlement sexuel), soit de façon indirecte (harcèlement moral lié au sexe).La loi du 17 août 2015 relative au dialogue sociale et à l’emploi, dite « loi Rebsamen », ajoute à cet arsenal législatif un nouvel article L. 1142-2-1 du Code du travail, selon lequel « nul ne doit subir d’agissement sexiste, défini comme tout agissement lié au sexe d’une personne, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant ». Cet article résulte d’un amendement adopté contre l’avis du gouvernement, qui soutenait que ce texte pourrait ne pas être appliqué.Inefficacité des règles précédentesSur le principe, pourquoi pas, même si l’on doute qu’en ce domaine le droit puisse tout : l’accumulation de règles paraît au contraire témoigner de l’inefficacité des règles précédentes. Les actions de sensibilisation du personnel sur ces sujets sont tout aussi importante pour parvenir à l’objectif poursuivi.Également, il faudra, dans la pratique judiciaire, trouver une place à ce nouveau texte entre les discriminations et le harcèlement dont elle emprunte certains éléments de formule. Pour l’instant, elle paraît avant tout symbolique, aucune règle d’aménagement de la charge de la preuve ni sanction spécifique n’étant prévue.Par ailleurs, la loi est rédigée en des termes qui suscitent la discussion. Qu’est-ce qu’un « agissement lié au sexe » ? Quand crée-t-il un « environnement intimidant » ? Qu’est-ce d’ailleurs qu’un « environnement intimidant » ?Appréhension puritaineLa loi, d’inspiration européenne, emprunte des mots venus d’ailleurs qui perdent beaucoup de leur sens quand ils sont traduits en français. La loi ne sera pas précisée par un texte ultérieur et il reviendra aux juges d’indiquer ce que ces notions recouvrent, avec de possibles divergences d’appréciation entre le juge de Strasbourg et celui de Marseille.Une appréhension puritaine pourrait conduire à proscrire la blague de carabin. Que le collègue soit indélicat, on peut le lui reprocher, mais d’ici à lui faire un procès ou engager la responsabilité de son employeur pour une blague…Et bientôt ne tardera pas à germer l’idée d’une sanction pénale pour donner plus de force à la loi… avant qu’elle soit rangée dans le placard des fausses bonnes idées d’un législateur qui, malgré les mises en garde, croit toujours que légiférer, c’est progresser.Laurent Gamet, avocat associé chez Flichy Grangé avocats (www.flichygrange.com)Cabinet d'avocats Flichy Grangé (Avocat) Martin Untersinger C’est un rapport de plus : la commission de réflexion sur le droit et les libertés à l’âge du numérique a rendu, jeudi 8 octobre, son premier rapport au président de la République. Mais ce n’est peut-être pas un rapport de trop, tant il prend à contre-pied, sur certains points, la logique législative qui a prévalu depuis des années en France, et notamment certaines récentes initiatives gouvernementales.Les membres de cette commission à la composition inédite – à treize députés s’ajoutent autant de personnalités qualifiées issues du monde associatif, de l’entreprise ou de la fonction publique, tous bons connaisseurs de ces dossiers et pour certains très engagés dans la défense des libertés numériques – déroulent sur près de 300 pages des propositions sur des sujets consensuels, comme l’open data ou la défense des lanceurs d’alerte. Mais certaines propositions, sur la liberté d’expression ou les pouvoirs des forces de l’ordre, le sont beaucoup moins et vont même à l’encontre de plusieurs textes votés récemment par l’Assemblée.Ouverture des données publiquesSans surprise, le texte appelle à plus d’ouverture des données publiques, notamment en renforçant les compétences de la Commission d’accès aux documents administratifs. Il suggère également de relâcher les contraintes qui limiteraient la publication de données publiques contenant des données individuelles et personnelles.Une partie des recommandations – non-contraignantes – formulées dans le rapport en matière de données publiques sont déjà présentes dans la loi numérique d’Axelle Lemaire. Cette dernière, sur certains points, va même plus loin.Lire aussi :La loi numérique cible les données personnellesDéfense des lanceurs d’alerteLa Commission propose aussi d’unifier le cadre légal applicable aux lanceurs d’alerte, ces citoyens, fonctionnaires ou salariés qui décident de dénoncer les agissements de leur employeur ou de la puissance publique, qu’elle juge « épars et incomplet ». Elle suggère également la mise en place d’une autorité indépendante de protection des lanceurs d’alerte qui puisse être saisie par n’importe quel citoyen, dans des conditions de sécurité garanties.Défense de la liberté d’expression en ligneLa Commission consacre de longs développements à la question de la défense de la liberté d’expression en ligne, un sujet sur lequel le législateur s’est souvent surtout penché pour en limiter les abus.En premier lieu, la Commission étudie de près le cas de la loi de 1881 sur la liberté de la presse. Elle s’applique aujourd’hui à la plupart des citoyens, qui grâce à Internet peuvent désormais exercer effectivement et de manière constante leur liberté d’expression.La Commission veut ainsi renommer la loi de 1881 pour la baptiser « loi sur la liberté d’expression ». Un changement symbolique, mais qui montre l’attachement de la Commission à un texte dont le détricotage a déjà commencé (la loi sur le terrorisme de 2014 a fait basculer l’apologie du terrorisme dans le droit pénal classique) et devrait se poursuivre.Sur le fond, elle défend un élargissement, de la presse à n’importe quel internaute, des protections de la loin de 1881, prenant acte que « l’internaute, expert ou simple citoyen informateur, est devenu grâce aux outils mis à sa disposition un acteur privilégié de la communication ».Critique du blocage administratif des sitesPar conséquent, elle critique le blocage administratif (sans passage devant un juge) des sites Internet, une procédure qui est possible en matière de terrorisme notamment. Par ailleurs, elle « s’alarme du risque de généralisation » des blocages sans juge, qu’elle estime fort préjudiciable à la liberté d’expression, sans pour autant réclamer que l’on revienne en arrière sur les mesures qui existent déjà.La Commission refuse également que les pouvoirs publics régulent les contenus Web, comme ils le font sur les médias audiovisuels traditionnels par le biais du CSA, un vieux serpent de mer.Défense de l’anonymatElle veut également, et c’est plus inédit, sanctuariser la possibilité de l’anonymat et du pseudonymat sur Internet, « une condition indispensable à l’exercice de la liberté d’expression ». Elle rappelle en creux que cet anonymat ne peut constituer un problème pour lutter contre les abus, comme les propos injurieux ou racistes, puisque la justice et la police peuvent requérir des éléments identifiants auprès des sites pour retrouver des coupables d’infractions.Limitation de la responsabilité de l’hébergeurLa Commission entend aussi contrecarrer une tendance lourde de ces dernières années, qui consiste à faire des intermédiaires d’Internet (les moteurs de recherche, les réseaux sociaux) des auxiliaires de justice en leur confiant de nombreuses responsabilités dans la régulation du contenu qu’ils hébergent. Une forme de « censure privée » que la Commission aimerait limiter en réaffirmant la « responsabilité limitée de l’hébergeur » de contenu, « garante de la liberté d’expression et de la liberté d’innovation ».Elle propose, en miroir de la garantie de ces nouveaux droits, des aménagements quant aux pouvoirs des autorités. Elle suggère ainsi que les parquets traitent de manière prioritaire certaines infractions en ligne, comme les contenus terroristes, que soit mise en place une procédure judiciaire accélérée pour mettre hors-ligne des contenus bloqués qui réapparaîtraient sur le réseau, la possibilité, pour la police, de soumettre au juge judiciaire un ensemble de sites Internet à bloquer ou la multiplication des dispositifs permettant à des associations sélectionnées de s’attaquer à des contenus illégaux.Respect de la vie privéeMême si le respect de la vie privée est prévu par la Convention européenne des droits de l’homme, la Commission remarque que la Constitution française ne fait pas mention de ce droit, qui a été dessiné par la jurisprudence du Conseil constitutionnel. Elle propose donc, même si certains de ses membres s’y sont opposés, d’« inscrire explicitement dans la Constitution le droit au respect de la vie privée » et d’y adjoindre un complément, à savoir « l’exigence de protection des données à caractère personnel ».La Commission prend également position dans l’embryon de débat concernant le chiffrement des données. Pour elle, il convient « d’inciter le recours aux technologies de chiffrement afin de renforcer la confidentialité des communications ». Elle suggère cependant de ne pas toucher à la loi de 2004 qui pose certaines limites à l’utilisation de la cryptographie.Critique en creux de la loi renseignementUne partie des membres élus de la Commission ont beau avoir voté pour la loi sur le renseignement, adoptée cet été, leur rapport se lit comme une critique de cette loi très controversée.Même si elle reconnaît d’abord « d’incontestables progrès » permis par cette loi dans l’encadrement de la surveillance en France, elle réitère les critiques déjà formulées dans l’avis qu’elle avait rendu au sujet du texte. Elle critique ainsi le dispositif, introduit par la loi, de détection automatique d’activités terroristes sur Internet, les fameuses « boîtes noires » qui « ouvre[nt] la voie à une collecte massive et à un traitement généralisé de données personnelles » et veut donc « interdire le recours à des dispositifs algorithmiques de traitements de données » dans le cadre du renseignement.Lire aussi :La loi renseignement attaquée par des journalistes devant la Cour européenneLe rapport de la Commission ne critique pas frontalement la loi sur le renseignement. Mais il enjoint aux pouvoirs publics de « définir un régime juridique global, cohérent et protecteur des libertés fondamentales pour les activités de renseignement », c’est-à-dire de contrôler toutes les techniques utilisées par les services de renseignement, de « prévoir des garanties », de définir les motifs pouvant être invoqués pour de la surveillance, le tout sous le contrôle d’une autorité indépendante. Une manière de dire que la loi renseignement n’y est pas parvenue, alors que c’était précisément l’objectif de ses auteurs.Lire aussi :Jean-Marie Delarue se dit « préoccupé » par le contrôle du renseignementMartin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Séverin Graveleau Le syndicat majoritaire du second degré est « sûr » de remplir les bus et les trains à destination de Paris. « Les demandes d’inscription dépassent tout ce qu’on a connu depuis quinze ans », affirme Roland Hubert, cosecrétaire général du SNES-FSU, qui se veut positif et ambitieux à l’approche de la manifestation nationale de ce samedi 10 octobre.Notre journaliste sur place :Tweets de @sgraveleau!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs");Pour la première fois depuis le début de la contestation, au printemps, l’intersyndicale (qui regroupe une quinzaine d’organisations), mobilisée contre la réforme du collège devant entrer en vigueur en 2016, appelle ses adhérents et non-adhérents à battre le pavé parisien ce week-end. L’objectif : mobiliser « plus largement » que les seuls enseignants – 16 % de grévistes, selon le ministère, lors de la dernière journée de mobilisation du 17 septembre, le double selon les syndicats – et, en particulier, les parents d’élèves, afin de demander l’abrogation du décret publié en mai.Lire aussi :Réforme des collèges : les raisons de la nouvelle grève des enseignantsMobiliser « la société civile » En plus des associations de professeurs de langue ancienne ou d’allemand vent debout contre la remise en question des options latin et grec, ainsi que la suppression des classes bilangues et des sections européennes, l’intersyndicale souhaite mobiliser « la société civile ». « Nous souhaitons ainsi montrer au gouvernement que l’on n’est pas dans une simple vue de l’esprit enseignante ou dans la défense d’un pré carré professionnel », explique François Portzer, président du Snalc-FGAF. L’organisation d’une manifestation hors temps scolaire devrait aussi permettre, selon lui, « de mobiliser plus de collègues » en ne leur faisant pas porter « le coût d’une grève ». Et pour ce faire, l’intersyndicale n’a pas lésiné sur les moyens à l’approche du rendez-vous. Bus affrétés ou places de train remboursées pour les uns, covoiturage pour les autres… de quoi rassembler « plus de 10 000 personnes », espère François Portzer.De même, depuis plusieurs semaines, les sites Internet des syndicats diffusent les traditionnels kits d’affiches ou de pancartes à utiliser lors de la manifestation, mais aussi des modèles de lettres à envoyer aux parents. Sur les forums spécialisés, tel que Neoprofs, on multiplie les conseils pour sensibiliser ces mêmes parents : « comment contacter les sections locales des représentants de parents d’élèves », « remettre des tracts aux enfants », « organiser des réunions publiques d’information »… Une réforme pas toujours compriseDe fait, du côté des deux principales associations de parents d’élèves, on confirme « l’inquiétude » et les « questions » de ces derniers face à une réforme pas toujours comprise. « Le ministère n’a pas été très performant en termes d’explication de la réforme, concède Liliana Moyano, de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE), des explications d’autant plus nécessaires que la réforme a souffert de nombreuses caricatures et intox. » La fédération qu’elle préside soutient la réforme depuis le départ, tout en demandant des « moyens ambitieux pour la mettre en œuvre ». Elle ajoute : « Il ne faudra pas rejeter d’un revers de la main la mobilisation de ce samedi, et [il faudra] redoubler de pédagogie. » Un message sans doute en direction des quelques sections locales de la FCPE (Bouches-du-Rhône, Alpes-de-Haute-Provence…) ayant choisi d’aller à l’encontre de la fédération en appelant à manifester. La Fédération des parents d’élèves de l’enseignement public (PEEP), soutient aussi, mais du bout des lèvres, la réforme, car elle n’est « pas assez ambitieuse, notamment sur l’enseignement des langues », selon sa présidente, Valérie Marty, qui voit une mobilisation des parents « à la marge » ce week-end. « Quand on a des remontées très négatives des parents, on est immédiatement sollicités par nos responsables locaux, et là ce n’est pas le cas », explique-t-elle.Atteindre les parents d’élèves dans leur diversité« Hasard » du calendrier selon les membres de l’intersyndicale, cette journée de mobilisation tombe en tout cas mal pour les associations de parents d’élèves. Les élections nationales de leurs représentants ont justement lieu ces 9 et 10 octobre. 24 % des parents du second degré y avaient participé l’année dernière. Les deux principales fédérations de parents d’élèves ne représentent « pas forcément la réalité de ce que sont les parents d’élèves dans leur diversité », estime Frédérique Rolet, du SNES-FSU. Ce sont donc sur les « autres » parents que l’intersyndicale compte ce samedi.Le professeur en sciences de l’éducation et spécialiste du syndicalisme enseignant André D. Robert n’imagine pas, « dans ces conditions », une mobilisation importante des parents. « Ni baroud d’honneur ni mobilisation transcendante à faire basculer les choses », selon lui, cette manifestation pourrait pourtant « élargir la base des opposants ». Les enseignants mobilisés peuvent d’ores et déjà compter sur l’association conservatrice SOS Education, sur l’organisation étudiante de droite UNI ou encore sur le Parti de gauche, qui ont annoncé leur présence.Dans les cercles enseignants, on réfléchit déjà à la suite du mouvement. Selon André D. Robert la mobilisation pourrait ensuite « se cristalliser sur les formations préparatoires à la réforme ». Des formations, pour l’instant volontaires, qu’une partie des enseignants a déjà commencé à boycotter.Séverin GraveleauJournaliste au Monde Nicolas Truong Rien ne va plus dans la patrie d’Hugo et de Schœlcher, de Jaurès et de Clemenceau. Malaise sous les drapeaux et désordre sous les préaux : l’interventionnisme militaire français est mal compris et l’école laisse une bonne partie des élèves sur le carreau. Confusion politique et dérive idéologique. Une députée du parti Les Républicains (LR), Nadine Morano, assure sur une chaîne de télévision du service public que la France est « un pays de race blanche ». Porte-parole du groupusculaire Parti des indigènes de la République (PIR), Houria Bouteldja explique de son côté qu’afin de lutter contre l’oppression néocoloniale française dans les quartiers les minorités ethniques doivent se marier en priorité « avec une musulmane ou un musulman, un Noir ou une Noire » (revue Vacarme, n° 71, 248 p., 12 €).Lire aussi :Quelle place pour la République ?Faute d’un ciment national qui pourrait faire tenir une société en panne d’idéal, les communautés tiennent lieu de fraternité, la quête d’identité remplace le combat pour l’égalité, le libéralisme et l’individualisme préemptent à eux seuls la notion la liberté. La France a du mal à faire sens. Notre pays est à la traîne. Et la devise républicaine est à la peine. D’où l’envie d’inviter Jacques Julliard et Patrick Weil à débattre de l’état de notre cohésion nationale. Car, en dépit d’une estime réciproque, ces deux historiens de la République s’opposent presque en tout point. « La France a peur de la diversité », explique Jacques Julliard, qui comprend cette inquiétude et se pose en « partisan de la résistance contre ces affirmations identitaires » que sont le voile ou le halal. Cette diversité est « notre bien commun », rétorque Patrick Weil.Redonner du sens à une République disloquéeIl est même temps de faire une place aux anciens colonisés dans notre « histoire commune et partagée » afin d’endiguer rejet et sécession, anathème et exclusion. Alors que « nous ne prenons pas encore toute la mesure » du djihadisme qui touche une fraction de la jeunesse musulmane française, le risque de « libanisation de la France » est réel, insiste Jacques Julliard. Gare à « ne pas confondre ces tueurs avec la masse de nos compatriotes de culture musulmane » parfaitement pacifique, réplique Patrick Weil.Un souci constant, cependant, relie ces deux historiens divergents. Celui de redonner du sens à une République disloquée. En partie en enseignant une histoire de France qui ne soit ni celle de l’arrogance nationale ni celle de la repentance postcoloniale, explique Patrick Weil, dans Le Sens de la République (Grasset, 240 p., 17 €). Et en déclarant l’école « cause nationale », insiste Jacques Julliard dans L’Ecole est finie (Flammarion, 127 p., 12 €), car, dans un pays laïc, c’est elle qui doit tenir lieu de « religion civique ».La République est peut-être menacée, mais, remarquons-le, nous sommes bel et bien en France, un pays dans lequel tout débat ne se finit pas forcément par des chansons. Mais par de puissantes évocations du rôle émancipateur de l’éducation.Nicolas TruongResponsable des pages Idées-DébatsSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Jean Dalla Torre ne connaîtra jamais le résultat de l’action judiciaire qu’il a intentée pour faire juger les responsables du scandale de l’amiante. Il est décédé le 10 septembre, emporté par un mésothéliome, le cancer de l’amiante.Une victime comme tant d’autres, d’Eternit, de Valéo, de l’université Jussieu, d’Amisol, de la Normed… à ceci près que M. Della Torre a été le premier à déposer une plainte pénale contre X, en 1996. Cette procédure n’a toujours pas abouti. C’est pourquoi la manifestation nationale organisée vendredi 8 octobre, à Paris, par l’Association nationale des victimes de l’amiante (Andeva), dont il a été l’un des cofondateurs, lui est dédiée.« On va repartir pour un tour »Cette manifestation a lieu depuis une dizaine d’années à cette même période. Victimes, familles, des milliers de personnes sont attendues. Mais la colère est encore plus forte aujourd’hui. Au lieu d’avancer, l’affaire semble en effet avoir reculé avec, dans le dossier emblématique de Condé-sur-Noireau (Calvados), l’annulation, le 14 avril, par la Cour de cassation, de la mise en examen des membres de la haute administration, des pouvoirs publics et du Comité permanent amiante (CPA), cette structure de lobbying montée par des industriels contre l’interdiction de cette fibre. Le CPA prônait un « usage contrôlé » de l’amiante, qui a conduit à cette catastrophe. L’interdiction totale de l’amiante n’interviendra qu’en 1997, alors que les connaissances sur ses dangers mortels sont bien antérieures, affirme l’Andeva. « On va repartir pour un tour » dans la procédure judiciaire, déplore François Desriaux, vice-président de l’Andeva et rédacteur en chef de la revue Santé et travail.Lire aussi :Pas de protection supplémentaire pour les travailleurs de l’amianteLes scientifiques estiment que l’amiante causera au total 100 000 décès, les maladies ne se déclenchant que vingt à trente ans après l’exposition. « 100 000 morts, zéro responsable, nous ne l’acceptons pas ! » clame un slogan de l’Andeva.Une situation que connaît aussi l’Italie, avec l’annulation, en novembre 2014, par la Cour de cassation, de la condamnation à 18 ans de prison du magnat suisse Stephan Schmidheiny, ancien dirigeant d’Eternit, après trente années de combat des victimes.A la différence de l’Italie, où cette décision, constate M. Desriaux, a provoqué une « forte émotion nationale », conduisant le président du conseil, Matteo Renzi, à annoncer la révision du code pénal, « en France, ça a été l’encéphalogramme plat. L’annulation des mises en examen n’a déclenché aucune réaction du gouvernement, du Parlement, dénonce-t-il. Comme si cela était normal, alors qu’il ne s’agit pas du tout d’une catastrophe naturelle ! »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Martin Untersinger Le gouvernement veut rapprocher la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) et la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA) pour former une seule autorité compétente sur tous les sujets liés aux données, révèle Le Parisien.L’entourage d’Axelle Lemaire confirme au Monde que la secrétaire d’Etat est chargée d’amorcer ce rapprochement par un ajout dans son projet de loi sur le numérique, actuellement soumis à l’avis des internautes.Lire aussi :La loi numérique cible les données personnellesCe rapprochement était dans l’air. L’élargissement de l’obligation de publication de documents et de données publiques, prévu par la loi numérique, va donner lieu, explique-t-on à Bercy, à des problématiques liées aux données personnelles qui pourraient s’y trouver, à l’intersection des compétences des deux institutions.Martin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 08.10.2015 à 22h02 • Mis à jour le08.10.2015 à 22h04 | Béatrice Jérôme Les rues de Paris devraient progressivement se vider des poubelles pleines qui encombrent les trottoirs depuis lundi 5 octobre. La grève des éboueurs, mais également des égoutiers et des fossoyeurs, ne sera pas reconduite vendredi 9 octobre. La CGT, seul syndicat à avoir appelé à un arrêt de travail, est parvenue à un accord avec l’exécutif municipal jeudi.Il prévoit un meilleur déroulement de carrière. « Nous avons obtenu satisfaction sur la plupart des sujets et cela va se traduire par du plus-plus pour les éboueurs et les égoutiers en termes de rémunérations », se félicite Frédéric Aubisse, secrétaire général de la CGT-Egouts de Paris.« Surpris par l’accès de fièvre » des éboueursCette grève est survenue alors que la mairie mène des négociations triennales avec l’ensemble des syndicats représentatifs des personnels de la ville sur l’évolution des salaires pour la période 2016-2018. Une réunion est prévue vendredi 9 octobre, au cours de laquelle la municipalité devrait présenter des propositions plus précises sur les modalités d’avancement pour tous les personnels.L’entourage d’Anne Hidalgo se dit « surpris par l’accès de fièvre » des éboueurs, « auquel nous ne nous attendions pas. La Ville envisage un plan général d’amélioration de la propreté à Paris, qui prévoit la création de quelques dizaines de postes. Nous avions également l’intention d’augmenter le nombre d’agents promus avant que la grève ne se déclenche », insiste le cabinet de la maire de Paris.La Ville s’explique cet arrêt de travail par le contexte national. Jeudi 8 octobre, la CGT a appelé à une journée d’action interprofessionnelle « contre la loi Macron, le travail du dimanche et pour la hausse des salaires ». Des manifestations ont eu lieu à Paris et en province. De nombreux agents CGT de la Ville de Paris se sont joints au cortège dans la capitale.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 21.10.2015 à 12h07 • Mis à jour le21.10.2015 à 15h39 | Clarisse Fabre De la boue, à perte de vue : c’est la première image qui a marqué le documentariste Nicolas Philibert, quand il est arrivé dans la « jungle » de Calais, lundi 19 octobre, pour « témoigner » avec trois autres cinéastes, Ariane Doublet, Catherine Corsini et Christophe Ruggia, accompagnés d’un traducteur arabe.« Dans la “jungle” – quel mot horrible ! –, j’ai d’abord été frappé par la boue. Il pleuvait, il y avait toutes ces tentes, posées dans la boue. Tous ces hommes, ces femmes et ces enfants qui ont les pieds dans l’eau et l’humidité. Certaines installations ont pu être surélevées avec des bouts de bois. Les matelas pour dormir sont mouillés, quand les migrants ont la chance d’en avoir un… », explique le réalisateur des documentaires Etre et avoir (2012) et La Maison de la Radio (2012). Il est l’un des signataires de l’Appel de Calais, publié sur le site de Libération, mardi 20 octobre, qui réunit des artistes, des intellectuels et diverses personnalités, de Jean-Luc Godard à Judith Butler.Lire aussi :Quand les artistes se mobilisent pour les réfugiésUne situation intenableIl faut mettre les pieds dans le plat, et le texte n’y va pas par quatre chemins, décrivant une situation intenable et pointant clairement les responsabilités : « Cinq à six mille femmes, hommes et enfants, épuisés par un terrible voyage, laissés à eux-mêmes dans des bidonvilles, avec un maigre repas par jour, un accès quasi impossible à une douche ou à des toilettes, une épidémie de gale dévastatrice, des blessures douloureuses, des abcès dentaires non soignés. Et les viols des femmes. Les enfants laissés à eux-mêmes dans les détritus. Les violences policières presque routinières. Les ratonnades organisées par des militants d’extrême droite. Jusqu’à quand allons-nous nous taire ? », lit-on dans le texte de cet Appel.Ils dénoncent « le gouvernement de notre pays qui “a décidé de se défausser sur les associations et les bonnes volontés” ». « Ce désengagement de la puissance publique est une honte », poursuivent les auteurs du texte. Les initiateurs de cet appel sont un petit groupe de réalisateurs : Laurent Cantet, Catherine Corsini, Arnaud Desplechin, Pascale Ferran, Romain Goupil, Nicolas Philibert, Christophe Ruggia, Céline Sciamma. Entre samedi 17 et dimanche 18 octobre à minuit, ils ont réuni autour d’eux plus de huit cents personnalités. D’autres signatures continuent « d’arriver ». « Une vie sans horizon »Sur place, à Calais, Nicolas Philibert avait des sentiments mêlés, saisi à la fois par le doute et la détermination : « On a toujours une appréhension. On se dit : “Qu’est-ce qu’on fait là ? Ce n’est pas un zoo. Quelle est ma légitimité ?” Je redoutais que les migrants refusent de nous parler ou de nous laisser les filmer… ». C’est tout le contraire qui s’est produit, raconte-t-il : « Les gens nous disaient “Welcome”, “Hello”, ils étaient souriants. Certains ont refusé d’être pris en photo ou filmés car ils redoutent des représailles pour leur famille restée dans leur pays », poursuit-il. Il a vu beaucoup de Soudanais, des Tchadiens, des Erythréens, des Irakiens…Entre autres, il a rencontré ce couple d’Iraniens « dont la femme va accoucher dans quelques jours. Ils nous ont fait comprendre qu’ils avaient fait une bonne partie du trajet à pied ». « Ce qui est affreux, c’est qu’ils ont une vie sans horizon », dit-il encore. Mardi 20 octobre, en fin de journée, Nicolas Philibert était en train de monter « les images de Calais », qu’il comptait montrer lors de la conférence de presse organisée au cinéma Le Louxor, à Paris, dans le quartier de Barbès, mercredi 21.Ariane Doublet faisait la même chose, mardi soir, depuis la région Haute-Normandie où elle réside. « Toute la journée de lundi, à Calais, nous avons été accompagnés par le son du marteau. On a rencontré des bénévoles de Jersey qui construisent des maisons », raconte la cinéaste. Elle a filmé, aussi, cette compagnie de théâtre anglaise qui « est arrivée il y a trois semaines », et mène un travail avec les migrants, sous « un petit chapiteau en forme d’igloo ». Une petite vie, ou plutôt survie, s’est organisée, avec des échoppes « comme celles que l’on voit dans des bidonvilles », une église, une mosquée, etc. « Les migrants nous ont parlé aussi de la dernière douche qu’ils ont prise, qui remonte à je ne sais quel jour… On a vu des gens désespérés, et calmes, même si la colère est là », conclut-elle.« Chaque jour, il se passera quelque chose »Pour Christophe Ruggia, mobilisé depuis plus de vingt ans auprès des personnes sans-papiers, Calais raconte « tout le reste », c’est-à-dire l’évolution inquiétante de la situation du pays, qui va au-delà de la politique migratoire et embrasse le débat sur l’intégration. « On est dix ans après les émeutes de l’automne 2005. Avant 2005, les émeutes émanaient de jeunes qui manifestaient leur envie d’appartenir à la République. “On est là, on existe !”, nous disaient-ils en substance. Depuis 2005, c’est un autre langage qui apparaît, chez les plus radicaux : “La République ne veut plus de nous ? Alors on va la détruire…” », souligne Christophe Ruggia, dans un café parisien, encore très éprouvé par ce qu’il a vu à Calais.Celui qui se mobilisait encore, il y a quelques jours, pour les familles syriennes qui campaient à la porte de Saint-Ouen, poursuit son analyse : « On a eu le 7 janvier. Et depuis l’attaque de Charlie Hebdo, on se réunit régulièrement, avec des cinéastes. On parle, on s’interroge. Puis il y a eu la prise de conscience sur la situation des migrants et des réfugiés. Mais on n’entend que la droite raciste s’exprimer. Le climat est délétère, pourri. On n’accepte pas qu’il n’y ait qu’une seule parole. A partir de maintenant, on va ne plus lâcher. Chaque jour, il se passera quelque chose. »L’appel de Calais, de Godard à Butler« Nous demandons solennellement au gouvernement un large plan d’urgence pour sortir la jungle de Calais de l’indignité dans laquelle elle se trouve ». L’Appel de Calais, publié sur le site de Libération, mardi 20 octobre, réunit plus de huit cents artistes et intellectuels : beaucoup de cinéastes, de Matthieu Amalric à Rebecca Zlotowski, en passant par Catherine Corsini, Claire Denis, Jean-Luc Godard, Nicolas Philibert ; des comédiens (Jeanne Moreau, Reda Kateb, Mélanie Laurent) ; des metteurs en scène (Thomas Ostermeier, Marie-José Malis) ; des auteurs de BD (Blutch) ; des philosophes (Judith Butler, Jean-Luc Nancy, Toni Negri)… « Calais raconte tout le reste. Le gouvernement a annoncé la création d’un camp de 1 500 places mais aujourd’hui 6 000 personnes y survivent, et demain ? », résume le cinéaste Christophe Ruggia, l’un des initiateurs de l’Appel, qui était à Calais, lundi 19 octobre, avant une conférence de presse, le 21 octobre, au cinéma Le Louxor, à Paris.Clarisse FabreReporter culture et cinémaSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 21.10.2015 à 06h36 | Laura Buratti Vous regrettez la filière que vous avez choisie, vous êtes déçu, découragé, vous n’arrivez plus à suivre… Avant de tout laisser tomber et de perdre une année, suivez le guide : il existe sûrement une solution.Analyser le problème« Tout d’abord, il faut se donner le temps de réfléchir, d’analyser les causes de son découragement et de comprendre pourquoi on s’est trompé, conseille Annick Soubai, directrice du CIO (Centre d’information et d’orientation) des enseignements supérieurs à Paris. Parfois, en en parlant, en s’appuyant sur le tutorat, par exemple, et en persévérant un peu, on dépasse les difficultés du début d’année. »Se renseigner et en parlerPour amorcer sa réflexion, la rencontre avec un conseiller d’orientation est incontournable. Le plus simple consiste à se rendre dans son SCUIO (Service commun universitaire d’information et d’orientation), présent dans chaque université, afin de rencontrer un conseiller, avec ou sans rendez-vous, pour faire un bilan. Est-ce un problème de rythme ? De contenu ? Les cours sont-ils trop théoriques ? Trop difficiles ? Une fois les choses posées clairement, vous serez mieux à même de prendre la bonne décision.Les étudiants parisiens disposent d’une ressource supplémentaire : le CIO des enseignements supérieurs, au sein de la Sorbonne, qui reçoit notamment sans rendez-vous pendant les vacances. En province aussi, des CIO sont présents un peu partout mais ils sont généralement moins spécialisés. Partir, oui, mais pour aller où ?Changer de filière« Il faut bien mûrir son choix et ne pas changer de formation comme de chemise, insiste Annick Soubai. Ce n’est bon ni pour l’étudiant ni pour les établissements. »Si malgré tout, après mûre réflexion, vous souhaitez toujours changer de filière, vous pouvez envisager de vous réorienter pour le deuxième semestre et ainsi éviter de perdre une année. Les universités conservent généralement quelques places pour ces étudiants en transit, sauf dans les filières extrêmement demandées, comme les STAPS, saturées chaque année d’étudiants se préparant aux métiers du sport.Chaque université fait ses propres propositions de passerelles et toutes les formations ne sont pas ouvertes à la réorientation. Vous devrez vous renseigner directement auprès de votre université actuelle ou de son SCUIO.Changer d’établissementS’il est théoriquement possible de changer d’université en cours d’année, « il est tout de même plus facile de se réorienter au sein de sa propre fac, car les établissements réservent leurs passerelles en priorité aux étudiants déjà inscrits, pour favoriser la mobilité interne », prévient Annick Soubai.Si c’est le rythme de l’université en lui-même qui pose problème, la plupart des formations courtes et sélectives comme les DUT, les BTS et même les classes de CFA (centre de formation des apprentis) peuvent accueillir quelques étudiants qui regrettent leur premier choix. Il est même possible de rejoindre une filière en alternance, la difficulté restant de trouver une entreprise d’accueil.Déposer un dossierLes candidats à la réorientation doivent constituer un dossier qui sera examiné par une commission pédagogique de la formation d’accueil. Les éléments demandés peuvent varier selon les départements concernés mais certaines pièces sont récurrentes : les notes au contrôle continu, une attestation de présence aux TD (travaux dirigés) et une lettre de motivation.Ne pas rater la dateLe dossier est à déposer, en général, au mois de novembre et sera étudié en décembre ou janvier. Attention : chaque université possède son propre calendrier de dépôt des dossiers et d’examen en commission. Veillez à vous renseigner à l’avance auprès de votre établissement et à bien anticiper les dates.Soigner sa lettre de motivation« Hors de question de pomper sa lettre de motivation sur Internet ou de réutiliser des phrases toutes faites, cela se voit tout de suite », avertit Annick Soubai. Le plus efficace reste donc de se mettre à la place des membres de la commission et d’être honnête. Il s’agit d’expliquer les raisons profondes de ce changement de voie et de démontrer que l’on est prêt à s’engager à 100 % dans une nouvelle formation. « Il n’y a pas de mystère, le choix porte surtout sur l’assiduité aux TD et la motivation, poursuit Annick Soubai. Si vous avez été sérieux, il n’y a pas de raison que ça ne passe pas. »Et après ?Si votre réorientation est acceptée, vous pourrez rejoindre votre nouvelle formation au second semestre. Mais il vous faudra tout de même récupérer les cours que vous avez manqués. Certaines (rares) universités permettent aux étudiants de passer leurs examens un peu plus tard pour leur laisser le temps de rattraper le niveau. Pour les autres, il faudra travailler deux fois plus pour prendre le train en marche.Pas d’inquiétude toutefois quant aux traces que laissera ce changement de voie sur votre CV : « De nos jours, la plupart des étudiants n’ont pas un parcours linéaire, rassure Annick Soubai. Cela prouve leur agilité et leur capacité à rebondir. A posteriori, ils retrouvent toujours une cohérence dans leur parcours. »Lire aussi Rentrée décalée 2015 : comment se réorienter sans perdre une annéeLaura BurattiJournaliste au Monde Jean-Baptiste Jacquin Christiane Taubira souhaitait porter une réforme ambitieuse de l’aide juridictionnelle, notamment en ouvrant à quelque 100 000 personnes supplémentaires l’accès aux services gratuits d’un avocat. Mais faute de marges de manœuvre budgétaires, le financement de la réforme semble avoir été bouclé avec des bouts de chandelle. Résultat, la ministre de la justice affronte une rébellion des avocats qui se durcit de jour en jour et agglomère bien des rancœurs.Il n’est pas sûr que la rencontre qui doit se tenir, mercredi 21 octobre, entre la garde des sceaux et les représentants du Conseil national des barreaux (CNB), de la Conférence des bâtonniers et de l’Ordre des avocats de Paris, suffise à enrayer le mouvement. Les images des avocats lillois vertement refoulés par la police mardi, alors qu’ils bloquaient les entrées du palais de justice, ont choqué une profession qui se dit mal aimée. Certains ont ainsi tenté de convaincre leurs représentants de boycotter le rendez-vous avec la ministre. « Je suis préoccupé, tout le monde se crispe », reconnaît Pascal Eydoux, le président du CNB, pourtant la dernière organisation à avoir quitté la table des négociations avec la chancellerie, début octobre.Le mouvement de grève, qui a gagné les quatre cinquièmes des 164 barreaux, ne porte que sur une activité marginale des avocats. Ce qui fait que la justice suit son cours, comme si de rien n’était. Au pénal comme au civil, la plupart des audiences se tiennent comme prévu, seules quelques-unes sont renvoyées à plus tard. Au tribunal correctionnel de Paris, sur la trentaine de dossiers en comparution immédiate prévus lundi, cinq ont fait l’objet d’un renvoi. Les autres ont été jugés, avec ou sans avocats !Mardi, au tribunal de Bobigny, sans doute celui de France qui recourt le plus à l’aide juridictionnelle, compte tenu du faible niveau de vie en Seine-Saint-Denis, aucun avocat commis d’office ne s’est présenté à l’audience des comparutions immédiates. La présidente de la 17e chambre correctionnelle explique aux personnes déférées en cet après-midi grisâtre qu’elles peuvent choisir entre un report de leur procès ou un jugement le jour même, mais sans avocat. La plupart demanderont à être jugées sans attendre.« Je suis désolé, je ne veux pas retourner en prison », seront les seuls mots de la plaidoirie de Lassen D., tout juste majeur, poursuivi pour vol avec son frère de 33 ans, qui a déjà vingt condamnations à son casier. Après le réquisitoire du parquet, la présidente venait de lui donner la parole pour être son « propre avocat ». Le tribunal le condamne à deux mois de prison avec sursis. Sunday Tony O., un Nigérian vivant en Espagne et arrêté à Roissy le 17 octobre avec 2,24 kg de cocaïne dans la doublure de sa valise, a « choisi » d’être jugé sans avocat. Ses explications alambiquées et contradictoires ne font que l’enfoncer. Il est condamné à deux ans de prison ferme, avec un mandat de dépôt à l’audience.A Bobigny, la grève est « obligatoire »Un avocat est pourtant présent à l’audience. Dalila Djidjelli, coordinatrice pour le barreau de Bobigny pour la permanence pénale, n’intervient pas. Elle s’assure juste que tous sont bien informés qu’en raison de la grève des commis d’office ils ont le droit d’être jugés un autre jour. « Il faut maintenir la grève tant que le projet de réforme n’est pas retiré », lance-t-elle, un peu dépitée de voir toutes ces personnes se faire juger sans avocat.A Bobigny comme ailleurs, la grève des permanences pénales (pour les comparutions immédiates, les gardes à vue, interrogatoires de première comparution devant un juge d’instruction, etc.) est « obligatoire » pour les avocats, puisqu’il a suffi au bâtonnier de cesser depuis huit jours de désigner des permanenciers. Pour le reste de l’aide juridictionnelle, qui représente en réalité l’essentiel, le mouvement de grève est plus diversement suivi. Car ces dossiers (divorce, expulsion de locataire, droit des étrangers, prud’hommes, etc.) éligibles à l’aide juridictionnelle sont généralement suivis sur plusieurs mois par les avocats qui seront payés de la même manière, grève ou pas, une fois la procédure terminée.Delphine Casadei, pour qui l’aide juridictionnelle représente environ 20 % des revenus, ne se voit pas demander le renvoi du procès dans lequel elle assiste une mineure violée par son père. Mais sur le fond, elle est choquée, elle aussi, par le projet de Mme Taubira de baisser la rémunération de l’aide juridictionnelle. « Il ne faudrait pas que cela devienne une activité à perte », s’inquiète Mme Casadei.Si la bronca vient de la base, c’est que la révision du barème de ces prestations payées par l’Etat, envisagée par la chancellerie, se traduit dans de nombreux cas par une baisse de rémunération. « Le but est de dégager des moyens pour financer de nouvelles activités comme la médiation », s’offusque Florian Borg, président du Syndicat des avocats de France. « On n’a pas le même combat que les avocats parisiens, qui se battent davantage sur le thème de la taxation », explique ce jeune avocat, installé depuis quatre ans à Bobigny et pour qui l’aide juridictionnelle représente les deux tiers des revenus.« Je trouve que le barreau de Paris s’exprime de façon trop partisane », s’offusque François Piras-Marcet, qui a prêté serment en 2010. Sollicité trois ou quatre fois par an seulement pour assurer un dossier à l’aide juridictionnelle, il n’est « pas opposé à l’idée d’un financement partiel de la réforme via les intérêts des Carpa [des fonds placés des clients des avocats] ». Une piste violemment rejetée par le bâtonnier de Paris. C’est le second point dur des négociations avec le ministère de la justice, qui comptait prélever 5 millions d’euros en 2016 et 10 millions en 2017 pour boucler son projet.Pour David Apelbaum, gréviste du barreau de Paris, la baisse du barème « a réveillé le vieux sentiment selon lequel l’aide juridictionnelle n’est pas bien traitée, alors que tout le monde admet qu’elle fonctionne mal ». Souvent, les jeunes avocats postulent à ce service d’une justice pour tous afin « de se dégourdir et de se faire une clientèle ». Ils le délaissent ensuite.Sur ce sujet hautement symbolique, la profession semble décidée à faire reculer la chancellerie. Le CNB maintient comme une épée de Damoclès la menace du vote vendredi d’une grève générale, pour « abandonner les palais de justice ».Jean-Baptiste JacquinJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sylvia Zappi La mise en scène de la « séquence banlieues » était rodée pour la venue du président de la République à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), mardi 20 octobre. Emploi et innovations dans les quartiers, lutte contre les discriminations et égalité pour tous, les thèmes avaient été soigneusement préparés pour marquer une visite résolument optimiste.Elle a été quelque peu perturbée par des habitants, des syndicalistes et des jeunes massés en comité d’accueil sur l’esplanade de la Tour, en centre-ville. Des pancartes de salariés d’Air France, siglés CGT, accusaient le gouvernement d’« abandon des ouvriers ». On entendait des huées, des cris, quelques applaudissements aussi.Plus loin, une centaine de jeunes, contenus par un cordon de gendarmes, criaient « Hollande, on ne veut pas de toi ! ». « Le changement, c’est pour quand ? Nous, on vit dans la misère à La Courneuve », a lancé un homme au président de la République.« On parle souvent de cette France qui ne va pas, moi je veux parler de cette France invisible mais qui réussit », a répondu le chef de l’Etat, avant de s’engouffrer dans les locaux fortement protégés.Visite dans une « entreprise magnifique » La visite avait pourtant commencé dans un décor idéal pour le chef de l’Etat. Il s’était rendu en début d’après midi, entouré du ministre de l’économie, Emmanuel Macron, de la ministre du travail, Myriam El Khomri, et du ministre de la ville, Patrick Kanner, chez Praprec, entreprise de recyclage « exemplaire ».Créée en 1994 avec quarante employés, elle a multiplié par cent ses effectifs, et compte quelque trois cents employés à La Courneuve. Avec une politique de recrutement à l’image du territoire, « multiculturelle et familiale », selon les mots de son directeur général.Photos avec les ouvriers, saluts aux cadres, témoignages que Paprec est une « entreprise magnifique » délivrée par des salariés bien sages. « Un exemple de ce que l’entreprise peut faire dans une ville comme La Courneuve ! », s’est exclamé M. Hollande.« Il n’y a pas de quartiers perdus de la République » L’ambiance était tout autre à la Maison de l’initiative économique locale (MIEL), association abritant une pépinière d’entreprises au cœur de cette banlieue pauvre du 93. Entouré de jeunes entrepreneurs et élus du département, une fois à l’abri, le président a pu dérouler son discours, première étape d’une semaine marquée par des annonces en direction des quartiers populaires.A quelques jours du comité interministériel des villes, prévu pour le 26 octobre aux Mureaux, il s’agissait d’envoyer un message à cet électorat populaire qui avait massivement voté pour lui et s’est depuis détourné des urnes. Le catalogue était copieux même si la majeure partie des crédits avait déjà été annoncée. Et les applaudissements polis.Lancement de l’agence nationale pour le développement économique, appelée Agence France Entrepreneur, qui doit multiplier par quatre le nombre d’entreprises créées dans les quartiers.Crédit formation de quatre cents heures pour les jeunes sortis du système scolaire.Financement des locaux des TPE des quartiers.Affectation prioritaire des nouveaux contrats starter (contrats d’insertion).Nouveaux crédits pour les associations.Le président de la République a conclu :« Il n’y a pas de quartiers perdus de la République, pas une France périphérique à côté d’une France tranquille. Est-ce qu’on veut vivre ensemble ou être séparés, être suspect pour les uns et pour les autres parce qu’on ne serait pas du bon quartier, de la bonne couleur ? »Avant d’annoncer que pour lutter contre les discriminations, les actions de groupes seront introduites dans la loi par la garde des sceaux. Là encore, une annonce déjà faite en mars lors du comité interministériel égalité citoyenneté. Mais il fallait le rappeler : dans la « séquence banlieue », le couplet est désormais obligatoire. #container_14453449546{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14453449546{ height:500px; } #container_14453449546 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14453449546 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14453449546 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14453449546 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Taux de chômage dans les ZUS et en FrancePour trois groupes d'âge.Source : Observatoire des inégalités, 2013(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Lire aussi :10 graphiques sur les zones urbaines sensibles, réservoirs de chômage et de pauvretéSylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent François Hollande retourne en banlieue. Le chef de l’Etat s’est rendu à La Courneuve (Seine-Saint-Denis) mardi 20 octobre, pour évoquer l’emploi dans les quartiers populaires. Un sujet qu’il avait quelque peu abandonné malgré de nombreuses promesses, et qui figure au cœur des problèmes que connaissent ces quartiers.Des zones qui rassemblent 7,5 % des Français et 11 % des FranciliensOn comptait, en 2006, 4,4 millions de personnes qui vivaient dans l’une des 751 ex-zones urbaines sensibles (ZUS, devenues depuis janvier des « quartiers prioritaires de la politique de la ville » ou QPV), selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), soit environ 7,5 % de la population française. La seule région Ile-de-France rassemble un quart du total, avec 1,3 million de personnes vivant dans l’une des 157 ZUS de la région, soit 11 % de la population régionale. Qui sont ces habitants ? Une étude Insee de 2010 évoque une population plus jeune, avec une classe d’âge des moins de six ans plus nombreuse d’un tiers que dans le reste de la France.Les différences sont nombreuses : on ne compte que 20 % de propriétaires dans les ZUS contre 47 % dans les « unités urbaines englobantes » (c’est-à-dire les agglomérations dans lesquelles se trouvent les ZUS) ; seuls 16,9 % des habitants de ZUS disposent de cinq pièces ou plus, quand c’est le cas d’un quart (26,2 %) de ceux des aires urbaines englobantes.On trouve par ailleurs dans les ZUS un quart de familles monoparentales (25,7 %), soit dix points de plus qu’ailleurs. Enfin, les étrangers et les « Français par acquisition » (personnes ayant obtenu la nationalité française au cours de leur vie, mais nées étrangères) sont environ deux fois plus nombreux dans les ZUS qu’ailleurs. #container_14453474539{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14453474539{ height:500px; } #container_14453474539 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14453474539 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14453474539 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14453474539 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Comparaison entre ZUS et "unités urbaines englobantes"Une "unité urbaine englobante" désigne l'aire urbaine dans laquelle se situe la ZUS.Source : Insee, 2006(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14453474539", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#ffc832","#0386c3","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 20 ans","60 ans et plus","Etrangers","Français par acquisition","Familles monoparentales","Cinq personnes et plus"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "ZUS", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 31.6 ], [ "", 14.8 ], [ "", 17.5 ], [ "", 10.2 ], [ "", 25.7 ], [ "", 12.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Unités urbaines englobantes", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 24.9 ], [ "", 19.8 ], [ "", 8.2 ], [ "", 5.9 ], [ "", 15.8 ], [ "", 6.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: "%", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Des zones où le niveau de pauvreté est trois fois supérieur à la moyenne nationaleL’Observatoire national des zones urbaines sensibles (ONZUS) publie chaque année un rapport sur les difficultés de ces territoires, où se concentre la pauvreté. En 2012, on comptait ainsi plus de 38 % des habitants des ZUS sous le seuil de pauvreté, c’est-à-dire dont les revenus sont inférieurs à 60 % du revenu médian. Cette proportion est presque trois plus importante que celle qui prévaut au niveau national (13,9 %). #container_14453338275{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14453338275{ height:500px; } #container_14453338275 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14453338275 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14453338275 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14453338275 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Taux de pauvreté comparé dans les ZUS et en France.Le seuil de pauvreté est fixé à 60 % du revenu médian.Source : ONZUS, 2012(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14453338275", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#ffc832","#0386c3","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Population générale","Moins de 18 ans","18-24 ans","65 ans et plus"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Zones urbaines sensibles", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 38.4 ], [ "", 51.4 ], [ "", 48 ], [ "", 14.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "France métropolitaine", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 13.9 ], [ "", 19.6 ], [ "", 23.3 ], [ "", 8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: "%", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}La pauvreté frappe encore plus durement les mineurs : plus de la moitié des moins de 18 ans des ZUS vivent sous le seuil de pauvreté. Chez les 18-24 ans, la proportion atteint 48 % Corollaire de cette pauvreté : les ZUS concentrent les allocataires de minima sociaux. Cela se constate parmi les allocataires des caisses d’allocation familiale, qu’il s’agisse du revenu de solidarité active (RSA)… … ou des aides au logement. Parmi la population générale, 21 % des habitants de ZUS sont couverts par la couverture médicale universelle (CMU-C). Déjà structurellement plus pauvres que le reste de la France, les zones urbaines sensibles ont été durement frappées par la crise. Comme on le voit avec le graphique ci-dessous, le revenu moyen des habitants des ZUS a stagné, voire baissé, depuis 2007. Des zones où le chômage des jeunes exploseC’est le chômage, et particulièrement celui des jeunes, qui distingue les ZUS. Celui des 15-24 ans atteint 45 % ! Il est plus fort chez les jeunes hommes (43 % des actifs, contre 29,6 % pour les femmes), mais frappe tous les habitants, avec un taux qui est supérieur de 6,5 points à la moyenne nationale. #container_14453449546{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14453449546{ height:500px; } #container_14453449546 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14453449546 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14453449546 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14453449546 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Taux de chômage dans les ZUS et en FrancePour trois groupes d'âge.Source : Observatoire des inégalités, 2013(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14453449546", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#ffc832","#0386c3","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["15-24 ans","25-49 ans","50-64 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Zus", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 45 ], [ "", 22.7 ], [ "", 16.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Hors Zus ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 23.1 ], [ "", 9.1 ], [ "", 6.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Déjà économiquement fragiles avant la crise financière, les ZUS ont subi celle-ci de plein fouet, avec une hausse importante du chômage, de 2008 à 2012. #container_14453466066{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14453466066{ height:500px; } #container_14453466066 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14453466066 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14453466066 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14453466066 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Taux de chômage en ZUS et hors ZUSPour les 15-64 ans. Les taux 2013 et 2014 sont une moyenne annuelle des résultats trimestriels.Source : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14453466066", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", spacingBottom: 10 }, colors:["#ffc832","#0386c3","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: 1, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "ZUS", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 19.3 ], [ "", 17.7 ], [ "", 16.7 ], [ "", 18.5 ], [ "", 21.9 ], [ "", 22.7 ], [ "", 24.2 ], [ "", 23.45 ], [ "", 22.25 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Hors ZUS", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 9.3 ], [ "", 8.6 ], [ "", 7.6 ], [ "", 9.5 ], [ "", 9.4 ], [ "", 9.4 ], [ "", 9.9 ], [ "", 9.85 ], [ "", 9.825 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: "%", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Une étude de l’Insee de 2009 pointait, pour l’année 2006, l’une des causes de ce chômage élevé : l’important différentiel de niveau d’études entre les ZUS et le reste des unités urbaines dans lesquelles se situent ces zones. Ainsi, plus de la moitié de la population des zones urbaines sensibles est sans diplôme, contre un tiers des habitants des unités urbaines englobantes. #container_14453452163{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14453452163{ height:500px; } #container_14453452163 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14453452163 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14453452163 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14453452163 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Comparaison des niveaux d'études en 2006En moyenne, entre les zones urbaines sensibles et les unités urbaines comprenant lesdites ZUS.Source : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14453452163", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#ffc832","#0386c3","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Aucun diplôme, CEP, BEPC","CAP ou BEP","BAC, BP","Diplôme de 1er cycle universitaire","Diplôme de 2e ou 3e cycle universitaire"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "ZUS", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 52.2 ], [ "", 22.4 ], [ "", 12.5 ], [ "", 6.6 ], [ "", 6.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Unités urbaines englobantes", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 35.8 ], [ "", 21.1 ], [ "", 15.7 ], [ "", 11.6 ], [ "", 15.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.10.2015 à 11h09 • Mis à jour le20.10.2015 à 17h18 | Sylvia Zappi Renouer avec les quartiers populaires ou du moins tenter. En se rendant à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), mardi 20 octobre, c’est une nouvelle « séquence banlieues » qu’entend ouvrir François Hollande. Le président de la République a visité l’entreprise de recyclage Paprec puis une pépinière d’entreprises de l’association La Miel pour parler développement économique et innovations dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville.Suivez le déroulé de la visite avec notre journaliste sur place :Tweets de @sylviazappi!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs");Accompagné des ministres du travail, Myriam El Khomri, de l’économie, Emmanuel Macron, de la ville, Patrick Kanner, et de la secrétaire d’Etat chargée de l’économie sociale et solidaire, Martine Pinville, il a lancé à cette occasion l’agence nationale pour le développement économique qui attend dans les cartons ministériels depuis février.« On doit mettre de l’apaisement. On doit mettre aussi de la cohérence et de la solidarité », a-t-il déclaré à son arrivée après un accueil mouvementé par une foule agitée. Pas de moyens réels« Le président de la République sait parfaitement que les gens des quartiers attendent beaucoup de lui, peut-être plus que de ses prédécesseurs. Ils veulent avancer et s’en sortir », souligne l’entourage de M. Hollande. « Il s’agit d’insister sur le potentiel économique des quartiers, leur capacité d’innovation et les parcours de réussite qui y fleurissent », renchérit le cabinet de M. Kanner. Un petit tour résolument teinté d’optimisme donc, où le chef de l’Etat répétera qu’il est convaincu que c’est là que « se joue l’avenir de la France ». A quelques jours du dixième anniversaire des révoltes des banlieues d’octobre 2005 et d’un nouveau comité interministériel des villes, M. Hollande veut adresser un signe aux habitants des quartiers. Et montrer qu’il n’a pas oublié cet électorat populaire qui avait massivement voté pour lui en 2012 et, depuis, s’est détourné des urnes. Une opération de charme de plus mais, cette fois encore, sans moyens réels.Coup de pouceL’agence nationale – qui pourrait s’appeler « Agence France entrepreneur » et dont l’architecture n’est pas encore totalement arrêtée – apparaît en effet comme une structure de plus pour l’emploi dans les quartiers. Elle est censée coordonner des dispositifs déjà existants pour accompagner et favoriser la création d’entreprises, et fédérer des moyens déployés par la Caisse des dépôts, la Banque publique d’investissement, les pépinières d’entreprises et les associations. L’agence, déclinée en comités régionaux, devrait aussi associer les organisations patronales et les conseils régionaux.Rien de bien nouveau cependant. Le lancement de cette structure avait déjà été annoncé par M. Hollande lors de sa conférence de presse du 5 février, un mois après les attentats de janvier. Manuel Valls l’avait à nouveau incluse dans son catalogue anti-apartheid lors du comité interministériel des villes en mars. En s’empressant de préciser que cette agence serait compétente sur tous les territoires fragiles, ruraux compris. Pour bien faire passer le message qu’il faudrait, pour que ces territoires décollent, un coup de pouce à la libre entreprise, le président recevra dans la foulée à l’Elysée les animateurs de l’association Nos quartiers ont du talent, qui met en contact jeunes diplômés du 93 et entreprises.En 2013, il avait par deux fois invité une douzaine de représentants des quartiers populaires – responsables d’associations, de réseaux d’éducation populaire, acteurs culturels ou de médias – à venir discuter de la situation des banlieues. L’opération de séduction avait fait long feu tant les attentes vis-à-vis de la gauche ont été déçues : depuis l’abandon du droit de vote aux étrangers, en passant par celui du récépissé lors des contrôles policiers ou l’absence de toute politique contre les discriminations raciales, le bilan est lourd. La renouveler aurait été risqué à deux mois d’élections régionales à haut risque pour la gauche. C’est donc aux « entrepreneurs », aux « gagnants » que François Hollande veut s’adresser pour tenter de réveiller cet électorat de gauche.Lire aussi :François Hollande, la peur du videSylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Rey-Lefebvre Il y a de la colère, à la résidence Gagarine de Romainville (Seine-Saint-Denis). Malgré le froid précoce et la nuit tombée, jeudi 15 octobre, une centaine d’habitants s’étaient réunis au pied du Spoutnik, la sculpture à l’entrée de la cité. Ils étaient venus soutenir la famille Diassiguy, d’origine sénégalaise, violemment expulsée trois jours avant, et qui se retrouve à la rue avec neuf de ses quatorze enfants. A 9 heures, mardi 13 octobre, policiers et gardes mobiles cernaient le bâtiment J mais se heurtaient à des voisins accourus pour empêcher l’expulsion. « Une famille qui est là depuis vingt-cinq ans… On se connaît tous dans cette cité où il fait bon vivre. Mais les expulsions se succèdent, alors on essaie de les empêcher », raconte Mohamed Boughanmi, vice-président de l’association de quartier Spoutnik, affiliée à Droit au logement et qui a grandi là.A l’approche de la trêve hivernale, qui débute le 1er novembre et interdit toute exécution d’expulsion jusqu’au 31 mars, le bailleur multiplie les évacuations manu militari. M. Boughanmi a d’ailleurs, en s’interposant mardi, pris un coup de matraque sur la main ce qui lui vaut une fracture à deux doigts et quinze jours d’incapacité de travail, très gênante pour cet autoentrepreneur en réparation de matériel de restauration. Accusé d’avoir blessé un policier, ce qui s’est révélé inexact par la suite, il avait été menotté et placé en garde à vue une dizaine d’heures, puis relâché sans aucune poursuite.Romainville Habitat, le bailleur, avait engagé la procédure à l’encontre de la famille Diassiguy dès juillet 2013, avec un premier commandement de payer. A l’époque, la dette locative de 4 853 euros paraissait encore remboursable par la famille, mais la Caisse d’allocations familiales (CAF), en suspendant le versement des aides au logement du fait des impayés, l’a fait rapidement enfler, le reste à charge mensuel pour la famille étant passé de 40 à 650 euros par mois. Le 27 novembre 2014, le tribunal d’instance de Bobigny prononçait la résiliation du bail, condamnait les parents à payer 6 285 euros et à quitter les lieux. Alertée, toute la famille s’est mobilisée et a tenté de combler le retard de paiement.« Cette solidarité fait chaud au cœur »Si un des enfants n’a pas suivi le droit chemin, quatre autres, devenus adultes, ont pris leur autonomie, travaillent et réussissent : Aissatou, 22 ans, est vendeuse dans un commerce à Créteil, Mama, technicienne à la CAF, Mariama en quatrième année de droit à Nanterre, se dirige vers une carrière d’avocate en droit social, et Moktar travaille dans la finance. En mars, ils obtiennent de la justice un sursis pour quitter les lieux au 30 septembre, mais l’office HLM se montre intraitable et refuse tout protocole d’accord qui aurait permis la reprise du versement des aides au logement. Pourtant, en cumulant les efforts de remboursement des impayés de la famille avec les arriérés d’allocations qu’aurait versé la CAF, la dette aurait facilement été éteinte.« Depuis dix ans, la famille Diassiguy paie très irrégulièrement sa quittance malgré de multiples plans d’apurement et un accompagnement social, se défend la présidente de l’office, Asma Gasri, ajointe de Corinne Valls, maire (PS) de Romainville. Il y a une question d’équité vis-à-vis des autres locataires qui font des efforts : 1 000 de nos 35 000 locataires ont des retards et nous accordons habituellement des délais. Mais là, ce n’est plus possible », estime- t-elle. Le bailleur argue aussi de troubles de voisinage qui sont pourtant loin d’être démontrés. L’appartement est en mauvais état et surpeuplé, mais la dizaine de locataires interrogés par un huissier dépêché par l’office témoigne de l’absence de nuisance de la famille à l’exception des enfants qui courent dans les étages.Jeudi, la mobilisation du quartier était impressionnante : des professeurs et le principal du collège voisin ont manifesté leur soutien, des voisins ont recueilli les enfants, une pétition de 60 signataires réclame leur réintégration. « Cette solidarité fait chaud au cœur », souriait Mariama, la future avocate, suspendue à son portable pour appeler le 115 et trouver une solution : peut-être, des nuits d’hôtel… payées au prix fort par l’Etat.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.10.2015 à 10h56 • Mis à jour le17.10.2015 à 11h33 | François Béguin Chez les médecins libéraux, les élections des représentants au sein des unions régionales des professionnels de santé étaient attendues comme un moment de vérité. Quelle organisation allait tirer les bénéfices de son opposition au tiers payant généralisé, la mesure phare du projet de loi santé ? Sur fond de participation en baisse (39,92 % contre 44,6 % en 2010), ce sont les syndicats les plus radicaux dans leur rejet du texte qui ont connu des poussées significatives, selon les résultats publiés samedi 17 octobre par le ministère de la santé.Au sein du collège des généralistes, la Fédération des médecins de France (FMF) a ainsi réalisé un bond de 9,17 points par rapport à 2010, en recueillant 27,62 % des voix et en arrivant en tête dans plusieurs régions comme l’Ile-de-France ou la Bretagne. Le syndicat a tenu ces derniers mois un discours particulièrement virulent et mis en place une alliance avec l’Union française pour une médecine libre, issue du mouvement des « médecins pigeons ». « Le paysage syndical bouge, les rapports de force vont être modifiés dans pas mal de régions », s’est félicité Jean-Paul Hamon, le président de la FMF.Le choix de MG France, classé à gauche, de s’opposer frontalement à certaines dispositions du projet de loi santé de Marisol Touraine s’est lui aussi révélé payant. Le syndicat consolide sa place de numéro un chez les généralistes, avec 31,29 % des voix contre 29,73 % en 2010.« Poussée du poujadisme »La Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), sortie en tête des élections en 2010, est la grande perdante. Avec 12,37 %, elle abandonne sa deuxième place au sein du collège des chirurgiens, anesthésistes et gynécologues-obstétriciens au profit du Syndicat des médecins libéraux, à 12, 95 %, et loin derrière Le Bloc (66,79 %). Elle demeure cependant en tête chez les autres spécialistes avec 40,65 % des voix, tout en perdant 10 points. Jean-Paul Ortiz, son président, a vu dans ces mauvais résultats « une poussée du poujadisme et des replis identitaires » et a assuré que la CSMF restait « le premier syndicat médical, tant en voix qu’en nombre d’élus ». C’est dans ce paysage morcelé que vont s’ouvrir en février 2016 les négociations conventionnelles avec l’Assurance-maladie visant à revaloriser les tarifs des consultations. « La montée en force des ultras va rendre les négociations plus dures, prédit Claude Pigement, ex-responsable santé au PS. Mais la Caisse nationale de l’assurance-maladie des travailleurs salariés pourra aussi jouer des divisions entre les syndicats. Cela s’annonce compliqué pour tout le monde. » François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jacques Follorou Une semaine après l’annonce par le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, du bombardement, dans la nuit du 8 au 9 octobre, d’un camp de l’Etat islamique près de Rakka, en Syrie, la version officielle livrée par les autorités françaises résiste de moins en moins à l’examen de certains faits nouveaux.D’après le ministère de la défense, ce centre d’entraînement constituait une menace pour la France et l’Europe et hébergeait des « combattants étrangers, dont probablement des Français et des francophones ». Il assurait cependant ne pas connaître l’identité des personnes visées. Selon nos informations, l’ensemble de l’opération a pourtant été, en grande partie, pensé autour d’un Français, Salim Benghalem, 35 ans, originaire de Cachan (Val-de-Marne), présenté par les services de renseignement comme « le responsable de l’accueil des Français et des francophones au sein de l’Etat islamique ».Connu de la justice française, qui le recherche pour des activités terroristes, sa localisation et son identification doivent beaucoup au travail préalable des agences de renseignement américaines, qui ont transmis leurs éléments à l’armée française. Au mois de septembre 2014, le département d’Etat américain avait même inscrit son nom sur la liste noire des organisations et individus considérés comme les plus dangereux en matière de terrorisme. Pour les Américains, ses fonctions de « bourreau » de l’Etat islamique en faisaient une figure montante.De fait, Salim Benghalem était en passe de prendre, pour le compte de l’Etat islamique, une dimension similaire à celle occupée chez Al-Qaida par Moez Garsallaoui, un belgo-tunisien, tué, en octobre 2012, par une frappe de drone américain au Pakistan. Selon le parquet antiterroriste, à Paris, Garsalloui coordonnait depuis 2008 les filières djihadistes européennes, puis il avait eu pour fonction d’accueillir les prétendants francophones au djihad.Lire aussi le portrait :Salim Benghalem serait chargé de la gestion des recrues francophonesLe sort de Benghalem incertainPlusieurs lieux ont été identifiés dans la zone de Rakka pour pouvoir atteindre Salim Benghalem. Celui qui a été touché le 8 octobre était un bâtiment dans lequel transitaient ou résidaient les combattants francophones à Rakka. Selon les détails recueillis par Le Monde, cette habitation était entourée d’un espace de terrain réduit, clos par un mur. Etait-ce suffisant pour abriter un camp d’entraînement comme l’affirment les autorités françaises pour justifier leur décision de bombarder ce lieu ? Le premier ministre, Manuel Valls, s’est refusé, comme son ministre de la défense, à fournir des détails.L’armée française aurait également disposé de l’identité de deux autres citoyens français, proches de Benghalem. Un grand nombre d’étrangers transitant dans le bâtiment ciblé demeurent inconnus des services de renseignement. Beaucoup de ces francophones, notamment des Belges, des Français et des binationaux originaires d’Afrique du Nord, ont, en effet, échappé à la vigilance des services de police de leur pays avant de rejoindre la Syrie.Lundi 12 octobre, le ministère de la défense assurait n’avoir « aucun élément précis relatif à ce bombardement ». Vendredi soir, aucune source n’avait permis de connaître le sort de Salim Benghalem et de ses deux proches visés dans cette frappe. Pourtant, les autorités disposeraient, selon nos informations, d’une connaissance beaucoup plus précise qu’elles ne l’admettent des résultats de cette frappe, tant pour le nombre de morts que pour l’identité des victimes.Cette affaire crée un précédent dans le droit français. La France savait qui elle allait tuer dans cette frappe. Salim Benghalem, mis en cause dans plusieurs procédures judiciaires à Paris, et faisant l’objet d’un mandat d’arrêt international, pourrait, si sa mort est confirmée, avoir été victime, selon certaines ONG comme Human Rights Watch, d’une forme d’« exécution extrajudiciaire ».« Exécution extrajudiciaire »La France a justifié son intervention par la « légitime défense collective » prévue à l’article 51 de la Charte des Nations unies. L’assistance demandée à Paris émane des seules autorités irakiennes pour combattre l’Etat islamique. Il y a un an, le ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius, s’opposait, avec succès, à l’extension des frappes en Syrie souhaitée par le ministère de la défense, estimant qu’elles « n’avaient pas de bases légales ». Les conditions auraient-elles désormais changé ?Le Royaume-Uni, qui a revendiqué, au début de septembre, la mort de deux ressortissants britanniques dans une frappe en Syrie, a également argué de l’article 51 pour justifier ces frappes, mais en précisant, dans son cas, qu’il s’agissait de « légitime défense individuelle ». David Cameron a assuré que le procureur général avait reconnu la légalité de cette action, puis il a fait soumettre au Conseil de sécurité de l’ONU les détails des attentats planifiés par ces deux hommes.La France, elle, s’est contentée d’indiquer que les personnes visées étaient entraînées pour frapper le sol français et européen, sans plus de précision. Pour alléguer d’une « légitime défense individuelle », elle devrait fournir la preuve d’une agression imminente, ce qu’elle n’a pas fait. Salim Benghalem accueillait et formait les nouveaux venus francophones. Constituaient-ils une « menace imminente » ?Interrogé vendredi, le directeur du Comité contre le terrorisme à l’ONU, Jean-Paul Laborde, a indiqué au Monde que « si cette frappe a vraiment touché un camp d’entraînement, cela aura sauvé des vies ». Questionné sur l’utilisation de l’article 51, il ajoute : « S’abriter derrière cet article pour mener cette frappe pose un problème juridique qui n’est pas réglé ; ce sont des Etats qui peuvent arguer de cet article au titre de la légitime défense collective quand un autre Etat les attaque. Or, la frappe a visé une organisation terroriste, pas un Etat. »Lire aussi :Salim Benghalem, le petit bandit français devenu geôlier de l’Etat islamiqueJacques FollorouJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.10.2015 à 20h36 Sid Ahmed Ghlam, étudiant algérien radicalisé de 23 ans, a-t-il bénéficié d’un soutien dans son projet d’attentat en avril contre des églises à Villejuif ? Un homme soupçonné de lui avoir apporté une aide matérielle, notamment en lui procurant un gilet pare-balles, ou en l’y aidant, a été mis en examen vendredi 16 octobre.Mis en examen pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste de nature criminelle, cet homme de 35 ans, arrêté mercredi avec un autre homme, a demandé un débat différé sur son placement en détention provisoire. Il a été écroué dans l’attente de ce débat. Trois complices présumés avaient déjà été mis en examen dans cette affaire.Lire aussi :Le suspect de l'attentat déjoué n'avait pas le profil d'un délinquant radicaliséArrêté le 19 avril alors qu’il venait d’appeler le SAMU pour des blessures par balle, Sid Ahmed Ghlam est soupçonné d’avoir tué une professeure de fitness de 32 ans, Aurélie Châtelain, et d’avoir voulu attaquer une église à Villejuif.Les policiers avaient mis la main sur un arsenal dans sa voiture et sa chambre d’étudiant à Paris, dont quatre kalachnikovs. Son ADN avait été retrouvé dans la voiture d’Aurélie Châtelain et du sang appartenant à la victime avait été retrouvé sur la parka qu’il portait. Il a été mis en examen pour assassinat et tentatives d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste et écroué.Lire aussi :Attentat manqué de Villejuif : sur la piste des commanditaires Jean-Baptiste Jacquin et Laurent Borredon La transaction pénale est née dans un certain cafouillage. Contrairement à ce que nous avons écrit vendredi 16 octobre sur LeMonde.fr et dans le journal datée du samedi 17 octobre, les délits de conduite sans permis ou sans assurance ne sont pas concernés par cette nouvelle disposition. Censée réprimer plus efficacement, en les sortant des tribunaux, les petits délits comme la simple consommation de cannabis ou les vols de moins 300 euros, cette transaction pénale est entrée en vigueur vendredi.Lire aussi :Consommation de cannabis et conduite sans permis seront désormais réprimées par de simples amendesLe décret d’application publié jeudi au Journal officiel semble avoir pris tout le monde de court. Au point que le ministère de la justice s’est même trompé en affirmant que les délits routiers étaient concernés. Faux ! Ces délits sont bien passibles de peines d’un an d’emprisonnement au plus – la limite retenue pour entrer dans le champ de cette transaction pénale – mais ils dépendent du code de la route et non du code pénal ni du code de la santé, spécialement invoqué pour l’usage des stupéfiants.Même le député Dominique Raimbourg (PS, Loire-Atlantique) semble tomber des nues. Rapporteur du projet de loi sur la réforme pénale de 2014, auteur de l’amendement parlementaire à l’origine de l’extension de cette pratique de la transaction jusqu’ici réservée aux douaniers, et président du comité de suivi de la mise en œuvre de la réforme pénale, il n’avait pas été informé de la parution de ce décret. Un texte pourtant signé de Manuel Valls et de quatre de ses ministres, Christiane Taubira (justice), Michel Sapin (finances), Bernard Cazeneuve (intérieur), et George Pau-Langevin (outre-mer). Mais publié sans la moindre publicité compte tenu de la peur des politiques dès que l’on aborde la question du cannabis.Le but de cette réforme est de désengorger les tribunaux des petits délits qui, le plus souvent, sont sanctionnés par des amendes de quelques centaines d’euros, quand ils sont poursuivis. Compte tenu des délais de la justice, les mis en cause ne sont pas toujours présents aux audiences et les amendes sont mal recouvrées. La transaction pénale permet de proposer une amende qui, si elle est réglée sur-le-champ, éteint l’action pénale. Elle n’est pas inscrite au casier judiciaire.« Aucune instruction »Le parti de Nicolas Sarkozy n’a d’ailleurs pas tardé à réagir. Un communiqué des Républicains a dénoncé un « projet caché du gouvernement » : « la consommation de cannabis est donc aujourd’hui de fait contraventionnalisée ». Ce qui est à la fois faux et cocasse alors que M. Sarkozy plaidait en 2003, en tant que ministre de l’intérieur, pour une telle réforme afin d’améliorer l’efficacité répressive.Du côté des magistrats ou de la Place Beauvau, l’information sur la mise en œuvre de la transaction pénale ne semble pas avoir été beaucoup plus claire. « Nous n’avons eu aucune instruction du directeur général de la police nationale dans les services », explique Jean-Marc Bailleul, du Syndicat des cadres de la sécurité intérieure, un syndicat de policiers.Chez les procureurs, appelés à autoriser ces transactions que les officiers de police judiciaire proposeront aux personnes plutôt que de les envoyer au tribunal, on se montre prudent tant qu’une circulaire de la chancellerie ne vient pas donner d’orientations générales sur la pratique de ce nouvel instrument. Mais, au ministère de la justice, on préfère attendre de voir comment les parquets et la police s’emparent de la transaction pénale avant de songer à établir une circulaire. Le brouillard n’est pas près de se dissiper.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent Il n’y aura pas de baisse des prix pour les protections hygiéniques féminines en France, actuellement taxées à 20 %, taux qu’un amendement, porté par la délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale, voulait ramener à 5,5 %. Les députés ont rejeté ce texte, pourtant accepté en commission. Le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert, a expliqué que le gouvernement ne souhaite aucun mouvement sur les taux pour l’instant, en faisant valoir que la TVA à 20 % est également « appliquée aux mousses à raser pour les hommes ».Lire aussi :La « taxe tampon » ne va pas disparaître1. Les trois taux de TVALa taxe sur la valeur ajoutée (TVA) frappe tout produit ou service acheté en France. C’est la principale source de revenus de l’Etat, auquel elle devrait rapporter une manne de 193 milliards d’euros d’après le projet de loi de finances pour 2016.Le taux de TVA « normal » s’élève, en France, à 20 %. Mais il existe en fait trois taux : 5,5 % (réduit), 10 % (intermédiaire) et 20 %, plus un taux particulier à 2,1 %. La différence tient au bien ou service vendu.- Le taux normal de 20 % s’applique par défaut- Le taux à 10 % touche divers domaines :produits agricoles non transformés,alimentation animale et produits à usage agricole,transports de voyageurs,travaux d’amélioration des logements,musées, zoo, etc.certains médicaments non rembourséscertains restaurants- Le taux à 5,5 %, dit « réduit », concerne, en théorie, les produits de première nécessité :eau et boissons sans alcool, produits alimentaires (avec quatre exceptions : caviar, margarine, graisses végétales, chocolat…)appareillages spécialisés pour les handicapés ou les personnes souffrant de maladies chroniques (diabète par exemple)les livresles abonnements énergétiquesles maisons de retraite et les prestations de santé pour les handicapés et personnes âgées dépendantesles cantines scolairescertains spectacles vivantsle cinémales œuvres d’artcertaines constructions et équipementsles préservatifs masculins et fémininscertains restaurants- Le taux à 2,1 % s’applique à quelques éléments seulement :médicaments remboursés et produits sanguinsrestauration en Corse, Guadeloupe, Martinique, Réunionpublications de pressevente d’animaux vivants de boucherieune série de produits et services vendus en Corse, Guadeloupe, Martinique, Réunion2. L’hygiène ne bénéficie pas de taux réduitsOn le voit, la liste, qui date en bonne partie des années 1950, est pleine d’absurdités et de « trous », correspondant à autant de décisions et de pressions de divers lobbies. Par exemple, le caviar est le seul produit alimentaire taxé à 20 %, quand le foie gras ou la truffe sont à 5,5 %. De même, si le chocolat n’a pas droit au taux réduit, les bonbons, eux, sont bien à 5,5 % ! Même chose avec les sodas, taxés, comme l’eau, à 5,5 % (même s’ils subissent une surtaxe par ailleurs), etc.Les produits d’hygiène, eux, sont tous taxés au taux normal, du savon au dentifrice en passant par les tampons et serviettes hygiéniques. La parapharmacie (pansements, crèmes, etc.), est également au taux normal.En clair, la logique qui gouverne la fiscalité des « produits de première nécessité » n’a pas considéré que le savon en était un. Ce qui est évidemment discutable, qu’il s’agisse des produits d’hygiène féminine comme les tampons et les serviettes ou d’autres produits plus génériques.L’association Georgette Sand, à l’origine de la demande de baisse de TVA sur les tampons et serviettes, grâce à une pétition qui a réuni 17 000 signatures, demandait d’ailleurs qu’une série de produits d’hygiène « de première nécessité » (savon, shampooing…) bénéficient du même taux.3. La question de la « women’s tax »Derrière cette revendication d’une TVA réduite pour les produits d’hygiène féminine, dont l’achat est de facto obligatoire pour les femmes, figure aussi un autre débat, autour de l’existence d’une « women’s tax », une fiscalité spécifique aux femmes.Ces dernières seraient plus taxées que les hommes à cause d’un certain nombre de dépenses contraintes supérieures, dues à des « impératifs sociaux » différents (maquillage, produits de beauté, épilation, etc.), alors qu’elles gagnent des salaires inférieurs en moyenne à ceux des hommes.En outre, une « taxe rose » serait en vigueur dans le marketing à destination des femmes, rendant un produit plus cher que son équivalent masculin (le cas le plus typique est celui du rasoir jetable). Deux rapports sur la question doivent être rendus bientôt.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter François Béguin Ni dépénalisation ni légalisation. Au-delà de cette règle d’or portée avec constance par tous les gouvernements de gauche comme de droite depuis des décennies, la politique pénale française en matière de cannabis peut-elle évoluer ? La transaction pénale, entrée en vigueur jeudi 15 octobre, s’applique également aux poursuites pour usage de drogue, un délit aujourd’hui théoriquement passible d’un an d’emprisonnement et 3 750 euros d’amende.Cette volonté de proposer sous plusieurs conditions une amende dans le cas d’un usage simple aurait donc pu de prime abord être perçue comme une reconnaissance de l’impasse sanitaire et sécuritaire de la loi de 1970 sur les stupéfiants, impossible à appliquer. En 2014, 11 % des Français âgés entre 18 et 64 ans ont consommé du cannabis au moins une fois dans l’année, selon une étude de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé parue en avril. 700 000 Français fument chaque jour des joints.Lire aussi :Les fumeurs de cannabis pourront désormais échapper au tribunalL’arrivée de la transaction pénale est « une bonne évolution technique, mais pas une révolution pénale, car elle ne touche pas à la symbolique de la pénalisation de l’usage », estime Jean-Pierre Couteron, le président de la Fédération addiction, rappelant qu’il existe d’autres procédures similaires pour prononcer une amende en matière d’usage de stupéfiant.« C’est une mesure de simplification des procédures qui ne change rien à la politique actuelle », assure, elle aussi, Danièle Jourdain-Menninger, la présidente de la Mildeca, la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives. « L’interpréter comme une marche vers la dépénalisation serait une erreur d’analyse », ajoute-t-elle, soucieuse que la médiatisation de ce dispositif ne vienne pas interférer avec les propositions que sa structure s’apprête à remettre d’ici quelques semaines au premier ministre.« Frilosités »Dans la liste des réformes possibles pourrait figurer la contraventionnalisation pour simple usage. « On étudie plusieurs pistes pour déterminer ce qui serait le plus efficace pour faire baisser les consommations », élude pour l’instant Mme Jourdain-Menninger. Si tout débat sur la légalisation ou la dépénalisation du cannabis apparaît aujourd’hui comme impossible, tant celui qui s’y lancerait s’exposerait à des accusations de laxisme, la transformation du délit d’usage de cannabis en une contravention de troisième catégorie (d’un maximum de 450 euros) est en revanche une idée qui semble avoir fait son chemin. « Ce dispositif ne serait pas la panacée, mais représenterait un vrai pas en avant », reconnaît M. Couteron.Par pragmatisme, une partie des élus de droite ont déjà franchi le pas. Le 17 septembre, lors de l’examen du projet de loi santé au Sénat, un amendement des Républicains visant à punir d’une contravention de troisième classe un premier usage de stupéfiants a été débattu. « Une sanction proportionnée, facile à appliquer et effective », a fait valoir le sénateur LR Alain Milon. Une mesure déjà préconisée en 2003 par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur, qui avait ensuite jugé lors de la campagne présidentielle de 2007 la loi de 1970 « répressive » et n’ayant « aucun sens ».La ministre de la santé, Marisol Touraine, a justifié son opposition à la proposition des sénateurs de droite en expliquant que « la contraventionnalisation du premier usage de stupéfiants serait un mauvais signal à adresser ». Une position constante de sa part. Lorsque, en novembre, Anne-Yvonne Le Dain, députée PS de l’Hérault, et Laurent Marcangeli, député LR de Corse-du-Sud, avaient eux aussi déjà proposé la mise en place d’une amende pour les consommateurs de cannabis, Mme Touraine avait répondu qu’elle n’était « pas favorable à ce qu’on mette ce débat sur la table ». « Maintenons le droit tel qu’il est », avait-elle lancé, forte du soutien du chef de l’Etat sur ce sujet. « Le gouvernement peut avoir des frilosités sur ce sujet », avait analysé M. Marcangeli, en se disant « convaincu que l’on peut trouver une majorité, de droite comme de gauche, sur ce sujet de la contravention ».François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bertrand Bissuel Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire, jeudi 15 octobre, au sujet de nombreuses infractions au code du travail commises au siège de la Croix-Rouge, à Paris. Les faits, qui remontent à l’an passé, avaient été dénoncés par l’inspection du travail, à la suite d’un contrôle qu’elle avait effectuée sur place, le 4 mars.Le ministère public a pris cette initiative afin d’entendre les responsables de l’organisation humanitaire : « Ils n’avaient pas été interrogés par les inspecteurs du travail », précise une source judiciaire, qui tient à « relativiser la portée » de la procédure engagée par les services du procureur de la République.La Croix-Rouge se voit reprocher un nombre spectaculaire de violations à la législation : un peu plus de 3 600 dépassements de la durée maximale du travail, sur une journée et sur une semaine. S’y ajoutent « 129 privations du repos quotidien minimal » (qui doit atteindre 11 heures, théoriquement, entre deux périodes travaillées). Une large majorité des quelque 480 personnes employées au siège de l’association ont été soumis à ces horaires excessifs.Lire aussi :La Croix-Rouge accusée de violer le code du travailSur la base de ces constats, l’inspection du travail avait envoyé, fin mars, une lettre cinglante au président de la Croix-Rouge, le professeur Jean-Jacques Eledjam. Elle le sommait de prendre des dispositions « pour que ces dysfonctionnements, préjudiciables à la santé physique et mentale de vos salariés, cessent immédiatement ». « Il vous appartiendra également de réparer financièrement le préjudice causé à ces derniers par cette organisation du travail illégale, dangereuse et pathogène », avait-elle ordonné.« Nos missions demandent une grande mobilisation »Ces remontrances ont produit leurs effets. Le 30 juin, la direction de l’organisation humanitaire a signé un « accord d’établissement » avec la CFE-CGC, l’unique syndicat représentatif au sein du siège à Paris. Le texte prévoit d’accorder une « indemnisation (…) afin de compenser le préjudice subi par les salariés ».Le dédommagement prendra deux formes : soit des jours de congés crédités sur le compte épargne temps (CET) des personnes concernées, soit une somme d’argent si le calcul final donne droit à moins d’une demi-journée de congés. D’après la CFE-CGC, 289 salariés bénéficieront de ce dispositif dont la mise en œuvre s’étalera sur deux années.Quand les infractions avaient été révélées, à la fin mai, la Croix-Rouge s’était défendue en invoquant la spécificité de son action. « Nos missions demandent une grande mobilisation et disponibilité de nos salariés et bénévoles, quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit, le jour de la semaine », avait-elle plaidé dans un communiqué, en précisant qu’au niveau du siège, « ce sont les directions métiers “d’urgence” qui sont en grande majorité concernées par les dépassements d’horaires ».Lire aussi :« Nous espérons que cette affaire ne ternira pas l’image de la Croix-Rouge »Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin et Laurent Borredon La mise en œuvre de la transaction pénale, voulue par la loi d’août 2014, a fait l’objet de la publication discrète, jeudi 15 octobre, d’un décret d’application au Journal officiel. Ce dispositif permet aux officiers de police judiciaire de proposer pour les « petits » délits une amende, qui serait immédiatement payée, plutôt que de saisir la (lourde) machine judiciaire.Le terrain est miné politiquement. Car ces mesures destinées à désengorger les tribunaux pourront s’appliquer notamment à la consommation de cannabis, ou à la conduite sans permis ou sans assurance. Laisser entendre que les tribunaux n’auraient plus à juger ces délits à forte charge symbolique pour l’opinion publique, et c’est un procès en dépénalisation qui menace le gouvernement de Manuel Valls.Amendes autorisées au cas par casEn réalité, il ne s’agit aucunement de dépénalisation puisque ces amendes proposées par la police en dehors des tribunaux devront avoir été autorisées « au préalable au cas par cas par le procureur », précise-t-on à la chancellerie. Surtout, pas une virgule n’est déplacée dans les articles du code pénal fixant les peines encourues pour ces délits.Cette mesure pourrait même être utilisée pour accroître la répression contre la simple consommation de drogues, en infligeant des amendes pour des cas que la police ne se donnait plus la peine de transmettre aux tribunaux.Quant aux délits routiers, l’efficacité répressive est également invoquée. Mais le sujet est explosif, comme l’a montré il y a moins de trois mois la polémique autour de la garde des sceaux. Christiane Taubira avait été obligée de faire machine arrière sur sa proposition de transformer en contraventions automatiques le défaut de permis de conduire ou d’assurance.Lire aussi notre analyse en intégralité :Les fumeurs de cannabis pourront désormais échapper au tribunalJean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.10.2015 à 06h56 • Mis à jour le16.10.2015 à 09h41 | Eric Nunès A peine un mois après la rentrée, l’université étouffe, et les syndicats étudiants appellent à la mobilisation pour une hausse du budget de l’enseignement supérieur, le vendredi 16 octobre à Paris. « Les conditions de vie des étudiants influent sur leur réussite académique et la politique du gouvernement améliore la vie étudiante », assurait, le 20 mai, la ministre de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, Najat Vallaud-Belkacem, devant un parterre d’étudiants. Quatre mois plus tard, ils sont 38 700 de plus à étudier dans les facs. Usés, exaspérés de devoir se partager des chaises, des salles de cours, de se faire bousculer dans des couloirs trop étroits pour se rendre dans des amphithéâtres surpeuplés. Un grand nombre d’étudiants ont répondu à notre appel à témoignages sur leurs conditions d’études. Voici ce qu’ils écrivent.Lire aussi :Les universités dans la rue pour crier misèreLe temps ou seuls les amphithéâtres étaient bondés semble lointain, « ce sont de plus en plus les cours en travaux dirigés (TD) qui subissent la surpopulation », témoigne Marion C., en troisième année de licence à Nanterre. Difficile de pousser les murs, « mais les groupes censés réunir 20 élèves en comptent 45 ». Idem à Nantes, selon Caroline G., en fac d’histoire : « Nous sommes 60 à vouloir le même TD. » Il revient au professeur de désigner les heureux élus. Les autres devront se contenter des cours magistraux, mais « on a quand même le droit à un petit discours sur l’assiduité nécessaire », ironise Caroline.Premier arrivé, premier serviÀ Clermont-Ferrand, l’université Blaise-Pascal tasse 47 étudiants dans une salle de 34 places en histoire contemporaine, 96 dans une salle de 80 en histoire de l’art. « Les surnuméraires sont debout ou par terre », décrit Cyril T. Pas mieux à Strasbourg, selon Lorraine M., où 27 étudiants en master de finance se partagent « 19 chaises et 5 tables ». Même état des lieux à Nice, décrit Marie-Lou B., étudiante en histoire et science politique : « Les premiers arrivés sont les premiers assis. » Les autres partent ou tiennent sur leurs jambes. « J’ai souvent l’impression que l’administration espère que les étudiants abandonnent pour juste laisser quelques places assises. » La méthode du premier arrivé, premier servi prévaut également à l’université Jean-Moulin-Lyon-III, selon Théodore T., en première année de lettres modernes : une fois la classe pleine, « les professeurs refusent l’entrée aux derniers arrivants ».Lire aussi :« Ma salle de cours va craquer », le Tumblr qui dénonce la surpopulation à l’universitéToutefois, « toutes les universités ne sont pas pleines à craquer », nuance Cécile G., étudiante en langues à Arras. « Je parlerais même de sous-population », insiste la jeune femme qui vante les capacités des universités d’Artois et du Littoral. Même analyse d’Anne B., de Chambéry, qui rappelle que des universités disposent de places, comme l’université de Savoie-Mont-Blanc, soulignant les « conditions idéales » de son cursus en géographie. Aux nouveaux étudiants de faire le bon choix, et d’éviter les territoires et les filières déjà bouchés.Lorsque les salles de cours et les amphithéâtres débordent, l’intendance a également du mal suivre. À Nanterre, le restaurant universitaire est « totalement insuffisant », juge Marion C. Il faut jouer des coudes pour un repas, « promiscuité, bousculade, manque de sécurité », sont le lot quotidien pour pouvoir manger. À Bordeaux-Montaigne, c’est « sandwich » rapporte Clara G., faute d’avoir un accès raisonnable au restau U. Lire aussi :Amphis bondés, stades éloignés, douches insuffisantes : le quotidien des étudiants en sport« La situation laisse sur le carreau les plus faibles »Après avoir bataillé pour suivre un cours ou obtenir un repas, de nombreux étudiants rappellent qu’ils doivent aussi gérer des contraintes administratives, voire financières, lorsque les bourses d’études tardent alors que les charges sont, elles, régulières. « Dans un pays où l’éducation est censée être accessible à tous, pourquoi le système se bat-il contre nous ? », interroge Marie-Lou B.Face à ce constat, les déclarations d’intention du gouvernement agacent : « Pour l’égalité des chances à l’entrée de l’université, la lutte proclamée contre l’échec en première année et la sécurisation des parcours pédagogiques, on repassera », s’indigne Cyril T.Pour beaucoup, la dégradation des conditions d’études est une stratégie visant à afficher l’accès le plus large possible à l’enseignement supérieur, mais sans donner aux étudiants les moyens d’y réussir. « Au fil des semaines, les rangs se vident… », témoigne la bordelaise Clara G. « Pas d’inquiétude, avance dans un sarcasme Theodore T., la moitié des étudiants échoueront au premier trimestre », laissant autant de places aux plus endurants. « Les tenants de l’absence de sélection au nom de l’égalité ont tort, estime Vanessa M., la situation actuelle laisse sur le carreau ceux qui ont le plus besoin de conseils, d’encadrement. Les plus faibles. »Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Chambraud Cette fois, ils se sont organisés. Les évêques africains sont arrivés à Rome munis d’un vade-mecum et d’une stratégie de groupe. Pas question pour eux de sortir du synode, organisé par l’Eglise catholique pour réévaluer son discours sur la famille, du 5 au 25 octobre, avec le sentiment d’avoir reçu un camouflet, comme il y a un an. En octobre 2014, à l’issue d’une première réunion, leurs représentants avaient dénoncé des débats entièrement centrés sur les problématiques « occidentales » que seraient les divorcés-remariés, les couples non mariés et l’homosexualité. Il n’en serait pas de même, s’étaient-ils promis, lors de la session finale.Ils accusent les pays occidentaux de vouloir imposer aux sociétés africaines leurs conceptions sur le contrôle des naissances et l’homosexualité à travers les conditions posées à l’octroi de programmes d’aide au développement.« Colonialisme idéologique »Ils ont résumé cela par le concept de « nouvelle colonisation idéologique » qui menacerait de « détruire la famille africaine ». « Quand on oblige les uns et les autres à adopter des lois abortives, le gender, l’homosexualité, l’euthanasie comme condition pour accéder à des fonds de développement… Nous essayons de respecter la vision des autres. Alors, qu’on nous respecte ! », a ainsi plaidé, mercredi 14 octobre, le cardinal Philippe Ouedraogo, archevêque de Ouagadougou (Burkina Faso).Leur refus de faire évoluer l’attitude de l’Eglise catholique sur ces sujets les classe dans le camp du statu quo, dont ils sont devenus une composante essentielle. Lors de l’ouverture du synode en 2014, le pape François avait mesuré à quel point ce discours était ancré chez les évêques africains et devait être pris en compte à Rome. Par la suite, il a repris dans ses discours une partie de leur vocabulaire. « Il y a un colonialisme idéologique qui cherche à détruire la famille », avait-il ainsi affirmé lors de son voyage aux Philippines, en janvier. Depuis, la formule est souvent revenue dans sa bouche.Dans les réunions de travail du synode, certains propos font parfois tiquer. Le cardinal guinéen Robert Sarah, l’un des principaux membres de la curie romaine en tant que préfet de la congrégation pour le culte divin, a mis sur le même plan « l’idéologie du genre et l’Etat islamique », tous deux partageant « la même origine démoniaque ». « Ce que le nazisme et le communisme étaient au XXe siècle, l’homosexualité occidentale et les idéologies abortives et le fanatisme islamique le sont aujourd’hui », a-t-il ajouté, dénonçant « deux bêtes de l’Apocalypse : d’une part, l’idolâtrie de la liberté occidentale ; de l’autre, le fondamentalisme islamique ». Tous les évêques africains n’ont pas cette virulence.Compter avec l’AfriqueLors des travaux du synode, les Africains sont dispersés dans les groupes constitués par langue de travail. Mais ils se retrouvent de manière informelle tous les deux ou trois jours. Ils sont munis chacun d’un volume du livre publié en septembre par le Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (Sceam), après plusieurs mois de concertation, et qui récapitule leurs points d’accord. Onze d’entre eux, dont le cardinal Sarah, ont publié par ailleurs un ouvrage collectif intitulé L’Afrique, nouvelle patrie du Christ. Contribution de pasteurs africains au synode consacré à la famille. Le cardinal Sarah avait déjà refusé toute ouverture en direction des familles « irrégulières » dans un précédent livre d’entretiens intitulé Dieu ou rien.Aujourd’hui, le cardinal Wilfried Fox Napier, archevêque de Durban (Afrique du Sud), est l’un des présidents délégués du synode. Dans les débats, les représentants des églises africaines poussent leurs préoccupations. Charles Palmer-Buckle, archevêque d’Accra (Ghana), a ainsi relevé que le rapport introductif au synode, « semblait avoir été rédigé par quelqu’un à qui il semblait manquer la perspective africaine ». Les prélats africains s’efforcent donc d’y remédier. La famille étendue, le « mariage par étapes » (coutumier, civil puis religieux), ou encore les problèmes posés par la polygamie – peut-on par exemple baptiser un polygame ? – sont mis en avant. Pour autant, les représentants africains sont très méfiants à l’égard d’une piste envisagée par plusieurs « pères synodaux », consistant à confier à des conférences régionales ou nationales le soin de répondre à certaines questions pastorales. « L’Eglise est la même partout. Tout ce qui concerne l’Eglise en Europe la concerne aussi en Afrique, et inversement », a mis en garde Mgr Palmer-Buckle.Le pape François n’est pas un familier de l’Afrique. Il s’y rendra pour la première fois en novembre (Kenya, Ouganda, Centrafrique). Mais, pendant cette réunion à Rome, les prélats de ce continent auront tout fait pour convaincre le pontife d’origine sud-américaine qu’il faudra à l’avenir compter avec l’Afrique, « le continent qui croît le plus vite dans l’Eglise catholique », selon l’archevêque d’Accra.Cécile ChambraudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent François Hollande retourne en banlieue. Le chef de l’Etat s’est rendu à La Courneuve (Seine-Saint-Denis) mardi 20 octobre, pour évoquer l’emploi dans les quartiers populaires. Un sujet qu’il avait quelque peu abandonné malgré de nombreuses promesses, et qui figure au cœur des problèmes que connaissent ces quartiers.Des zones qui rassemblent 7,5 % des Français et 11 % des FranciliensOn comptait, en 2006, 4,4 millions de personnes qui vivaient dans l’une des 751 ex-zones urbaines sensibles (ZUS, devenues depuis janvier des « quartiers prioritaires de la politique de la ville » ou QPV), selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), soit environ 7,5 % de la population française. La seule région Ile-de-France rassemble un quart du total, avec 1,3 million de personnes vivant dans l’une des 157 ZUS de la région, soit 11 % de la population régionale. Qui sont ces habitants ? Une étude Insee de 2010 évoque une population plus jeune, avec une classe d’âge des moins de six ans plus nombreuse d’un tiers que dans le reste de la France.Les différences sont nombreuses : on ne compte que 20 % de propriétaires dans les ZUS contre 47 % dans les « unités urbaines englobantes » (c’est-à-dire les agglomérations dans lesquelles se trouvent les ZUS) ; seuls 16,9 % des habitants de ZUS disposent de cinq pièces ou plus, quand c’est le cas d’un quart (26,2 %) de ceux des aires urbaines englobantes.On trouve par ailleurs dans les ZUS un quart de familles monoparentales (25,7 %), soit dix points de plus qu’ailleurs. Enfin, les étrangers et les « Français par acquisition » (personnes ayant obtenu la nationalité française au cours de leur vie, mais nées étrangères) sont environ deux fois plus nombreux dans les ZUS qu’ailleurs. #container_14453474539{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14453474539{ height:500px; } #container_14453474539 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14453474539 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14453474539 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14453474539 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Comparaison entre ZUS et "unités urbaines englobantes"Une "unité urbaine englobante" désigne l'aire urbaine dans laquelle se situe la ZUS.Source : Insee, 2006(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14453474539", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#ffc832","#0386c3","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 20 ans","60 ans et plus","Etrangers","Français par acquisition","Familles monoparentales","Cinq personnes et plus"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "ZUS", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 31.6 ], [ "", 14.8 ], [ "", 17.5 ], [ "", 10.2 ], [ "", 25.7 ], [ "", 12.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Unités urbaines englobantes", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 24.9 ], [ "", 19.8 ], [ "", 8.2 ], [ "", 5.9 ], [ "", 15.8 ], [ "", 6.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: "%", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Des zones où le niveau de pauvreté est trois fois supérieur à la moyenne nationaleL’Observatoire national des zones urbaines sensibles (ONZUS) publie chaque année un rapport sur les difficultés de ces territoires, où se concentre la pauvreté. En 2012, on comptait ainsi plus de 38 % des habitants des ZUS sous le seuil de pauvreté, c’est-à-dire dont les revenus sont inférieurs à 60 % du revenu médian. Cette proportion est presque trois plus importante que celle qui prévaut au niveau national (13,9 %). #container_14453338275{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14453338275{ height:500px; } #container_14453338275 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14453338275 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14453338275 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14453338275 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Taux de pauvreté comparé dans les ZUS et en France.Le seuil de pauvreté est fixé à 60 % du revenu médian.Source : ONZUS, 2012(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}La pauvreté frappe encore plus durement les mineurs : plus de la moitié des moins de 18 ans des ZUS vivent sous le seuil de pauvreté. Chez les 18-24 ans, la proportion atteint 48 % Corollaire de cette pauvreté : les ZUS concentrent les allocataires de minima sociaux. Cela se constate parmi les allocataires des caisses d’allocation familiale, qu’il s’agisse du revenu de solidarité active (RSA)… … ou des aides au logement. Parmi la population générale, 21 % des habitants de ZUS sont couverts par la couverture médicale universelle (CMU-C). Déjà structurellement plus pauvres que le reste de la France, les zones urbaines sensibles ont été durement frappées par la crise. Comme on le voit avec le graphique ci-dessous, le revenu moyen des habitants des ZUS a stagné, voire baissé, depuis 2007. Des zones où le chômage des jeunes exploseC’est le chômage, et particulièrement celui des jeunes, qui distingue les ZUS. Celui des 15-24 ans atteint 45 % ! Il est plus fort chez les jeunes hommes (43 % des actifs, contre 29,6 % pour les femmes), mais frappe tous les habitants, avec un taux qui est supérieur de 6,5 points à la moyenne nationale. #container_14453449546{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14453449546{ height:500px; } #container_14453449546 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14453449546 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14453449546 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14453449546 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Taux de chômage dans les ZUS et en FrancePour trois groupes d'âge.Source : Observatoire des inégalités, 2013(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14453449546", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#ffc832","#0386c3","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["15-24 ans","25-49 ans","50-64 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Zus", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 45 ], [ "", 22.7 ], [ "", 16.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Hors Zus ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 23.1 ], [ "", 9.1 ], [ "", 6.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Déjà économiquement fragiles avant la crise financière, les ZUS ont subi celle-ci de plein fouet, avec une hausse importante du chômage, de 2008 à 2012. #container_14453466066{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14453466066{ height:500px; } #container_14453466066 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14453466066 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14453466066 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14453466066 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Taux de chômage en ZUS et hors ZUSPour les 15-64 ans. Les taux 2013 et 2014 sont une moyenne annuelle des résultats trimestriels.Source : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14453466066", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", spacingBottom: 10 }, colors:["#ffc832","#0386c3","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: 1, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "ZUS", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 19.3 ], [ "", 17.7 ], [ "", 16.7 ], [ "", 18.5 ], [ "", 21.9 ], [ "", 22.7 ], [ "", 24.2 ], [ "", 23.45 ], [ "", 22.25 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Hors ZUS", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 9.3 ], [ "", 8.6 ], [ "", 7.6 ], [ "", 9.5 ], [ "", 9.4 ], [ "", 9.4 ], [ "", 9.9 ], [ "", 9.85 ], [ "", 9.825 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: "%", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Une étude de l’Insee de 2009 pointait, pour l’année 2006, l’une des causes de ce chômage élevé : l’important différentiel de niveau d’études entre les ZUS et le reste des unités urbaines dans lesquelles se situent ces zones. Ainsi, plus de la moitié de la population des zones urbaines sensibles est sans diplôme, contre un tiers des habitants des unités urbaines englobantes. #container_14453452163{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14453452163{ height:500px; } #container_14453452163 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14453452163 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14453452163 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14453452163 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Comparaison des niveaux d'études en 2006En moyenne, entre les zones urbaines sensibles et les unités urbaines comprenant lesdites ZUS.Source : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14453452163", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#ffc832","#0386c3","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Aucun diplôme, CEP, BEPC","CAP ou BEP","BAC, BP","Diplôme de 1er cycle universitaire","Diplôme de 2e ou 3e cycle universitaire"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "ZUS", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 52.2 ], [ "", 22.4 ], [ "", 12.5 ], [ "", 6.6 ], [ "", 6.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Unités urbaines englobantes", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 35.8 ], [ "", 21.1 ], [ "", 15.7 ], [ "", 11.6 ], [ "", 15.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.10.2015 à 11h09 • Mis à jour le20.10.2015 à 17h18 | Sylvia Zappi Renouer avec les quartiers populaires ou du moins tenter. En se rendant à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), mardi 20 octobre, c’est une nouvelle « séquence banlieues » qu’entend ouvrir François Hollande. Le président de la République a visité l’entreprise de recyclage Paprec puis une pépinière d’entreprises de l’association La Miel pour parler développement économique et innovations dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville.Suivez le déroulé de la visite avec notre journaliste sur place :Tweets de @sylviazappi!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs");Accompagné des ministres du travail, Myriam El Khomri, de l’économie, Emmanuel Macron, de la ville, Patrick Kanner, et de la secrétaire d’Etat chargée de l’économie sociale et solidaire, Martine Pinville, il a lancé à cette occasion l’agence nationale pour le développement économique qui attend dans les cartons ministériels depuis février.« On doit mettre de l’apaisement. On doit mettre aussi de la cohérence et de la solidarité », a-t-il déclaré à son arrivée après un accueil mouvementé par une foule agitée. Pas de moyens réels« Le président de la République sait parfaitement que les gens des quartiers attendent beaucoup de lui, peut-être plus que de ses prédécesseurs. Ils veulent avancer et s’en sortir », souligne l’entourage de M. Hollande. « Il s’agit d’insister sur le potentiel économique des quartiers, leur capacité d’innovation et les parcours de réussite qui y fleurissent », renchérit le cabinet de M. Kanner. Un petit tour résolument teinté d’optimisme donc, où le chef de l’Etat répétera qu’il est convaincu que c’est là que « se joue l’avenir de la France ». A quelques jours du dixième anniversaire des révoltes des banlieues d’octobre 2005 et d’un nouveau comité interministériel des villes, M. Hollande veut adresser un signe aux habitants des quartiers. Et montrer qu’il n’a pas oublié cet électorat populaire qui avait massivement voté pour lui en 2012 et, depuis, s’est détourné des urnes. Une opération de charme de plus mais, cette fois encore, sans moyens réels.Coup de pouceL’agence nationale – qui pourrait s’appeler « Agence France entrepreneur » et dont l’architecture n’est pas encore totalement arrêtée – apparaît en effet comme une structure de plus pour l’emploi dans les quartiers. Elle est censée coordonner des dispositifs déjà existants pour accompagner et favoriser la création d’entreprises, et fédérer des moyens déployés par la Caisse des dépôts, la Banque publique d’investissement, les pépinières d’entreprises et les associations. L’agence, déclinée en comités régionaux, devrait aussi associer les organisations patronales et les conseils régionaux.Rien de bien nouveau cependant. Le lancement de cette structure avait déjà été annoncé par M. Hollande lors de sa conférence de presse du 5 février, un mois après les attentats de janvier. Manuel Valls l’avait à nouveau incluse dans son catalogue anti-apartheid lors du comité interministériel des villes en mars. En s’empressant de préciser que cette agence serait compétente sur tous les territoires fragiles, ruraux compris. Pour bien faire passer le message qu’il faudrait, pour que ces territoires décollent, un coup de pouce à la libre entreprise, le président recevra dans la foulée à l’Elysée les animateurs de l’association Nos quartiers ont du talent, qui met en contact jeunes diplômés du 93 et entreprises.En 2013, il avait par deux fois invité une douzaine de représentants des quartiers populaires – responsables d’associations, de réseaux d’éducation populaire, acteurs culturels ou de médias – à venir discuter de la situation des banlieues. L’opération de séduction avait fait long feu tant les attentes vis-à-vis de la gauche ont été déçues : depuis l’abandon du droit de vote aux étrangers, en passant par celui du récépissé lors des contrôles policiers ou l’absence de toute politique contre les discriminations raciales, le bilan est lourd. La renouveler aurait été risqué à deux mois d’élections régionales à haut risque pour la gauche. C’est donc aux « entrepreneurs », aux « gagnants » que François Hollande veut s’adresser pour tenter de réveiller cet électorat de gauche.Lire aussi :François Hollande, la peur du videSylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maryline Baumard La Cour des comptes a rendu public, mardi 20 octobre, le référé sur la politique de l’asile adressé à Manuel Valls par son premier président, Didier Migaud. Ce référé, qui contient sept recommandations, est d’autant plus important qu’un document de la Cour sur le sujet avait fait polémique en avril. A la veille de la discussion de la loi asile au Sénat, un relevé d’observations provisoires, intitulé « L’accueil et l’hébergement des demandeurs d’asile », avait été divulgué par Le Figaro. Ce pré-rapport estimait la politique française en la matière « pas soutenable à court terme » et critiquait le fait que l’allocation versée aux demandeurs, interdits de travailler, serve « à financer des dépenses diverses personnelles ».La Cour des comptes établit des référés lorsqu’elle observe des irrégularités ou des fautes de gestion commises par des services de l’Etat.2 ansC’est, en moyenne, le délai de traitement des dossiers des demandeurs d’asile. Trop long ! Raccourcir ce délai est considéré par la Cour comme l’« enjeu prioritaire ». La nouvelle loi, votée en juillet, veut le ramener à neuf mois. Si la Cour des comptes s’en félicite, elle rappelle que cet objectif « avait été annoncé dès 2010 sans jamais être atteint ». Or, la soutenabilité du système se joue aussi sur ce point, car la réduction de la procédure d’un mois « permettrait d’économiser 10 à 15 millions d’euros ».6,8 %C’est le taux d’exécution des obligations de quitter le territoire notifiées aux personnes déboutées du droit d’asile, « à comparer avec une moyenne de 16,8 % pour l’ensemble des étrangers en situation irrégulière ». Cependant, seule une personne déboutée sur deux reçoit réellement une obligation de quitter le territoire. La publication du pré-rapport avait ouvert la polémique sur ce taux de renvoi. Le document avançait que seul 1 % des déboutés étaient effectivement éloignés. Selon la Cour, le faible taux de renvoi provient d’un manque de traçabilité des séjours en France.690 millions d’eurosC’est le coût en 2013 « de l’ensemble des dépenses directes de la politique de l’asile, auxquelles il convient d’ajouter les dépenses de santé et les frais de scolarisation des enfants, qu’il est difficile d’évaluer avec précision». La Cour a révisé ce chiffre. Elle avait laissé entendre dans son relevé d’observations provisoires que ce coût était de 2 milliards par an. Au passage, la Cour aimerait que l’exécutif cesse de sous-dimensionner les crédits octroyés à l’asile. Elle note que l’écart entre le budget voté et sa réalisation correspond à un surcoût de 582 millions d’euros entre 2009 et 2013.Moins de la moitiéC’est le pourcentage des demandeurs d’asile hébergés dans les centres d’accueil (CADA), ou les hébergements d’urgence (HUDA, qui comportent de nombreuses places en hôtels). Si elle se félicite des efforts du gouvernement pour loger les demandeurs d’asile dans des structures spécifiques (le nombre de places disponibles passerait de 48 900 en 2014 à 52 900 en 2015, avant de diminuer à 51 700 en 2017), la Cour plaide pour une programmation pluriannuelle des ouvertures d’hébergement, plutôt qu’une succession d’annonces médiatiques.Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.10.2015 à 20h07 Le petit garçon de 7 ans poignardé la semaine dernière par un déséquilibré à Joeuf (Meurthe-et-Moselle) est mort de ses blessures, lundi 19 octobre, a annoncé le procureur de Nancy.La victime a été poignardée à 7 reprises au thorax et à l’abdomen alors qu’elle rentrait de l’école. Son agresseur présumé, né en 1985, souffre de « troubles psychiatriques » qui ont altéré son jugement, sans toutefois l’abolir, a conclu l’expert qui l’a examiné. Il a été mis en examen pour « tentative d’homicide aggravé par la circonstance que les faits ont été commis sur mineur de 15 ans » .L’homme, mis en fuite au moment des faits par un policier qui n’était pas en service, s’était ensuite rendu au commissariat de police de Briey. Il s’est depuis muré dans le silence devant les enquêteurs sans pouvoir expliquer son geste.Dimanche, près de 1 700 personnes ont marché en silence à Joeuf en soutien à la famille du jeune garçon. Samuel Laurent La quatrième conférence sociale qu’a ouvert, lundi 19 octobre, François Hollande, commence dans un climat tendu : si les partenaires sociaux ont réussi à trouver un accord à l’arraché sur les retraites complémentaires vendredi, les tensions nées des mobilisations du personnel d’Air France peinent à retomber. Mais au-delà de cette conjoncture, le marché français du travail continue de changer de visage du fait de la crise.1. Un chômage endémiqueEn septembre 2015, plus de 3,5 millions de personnes sont inscrites dans la seule catégorie « A », qui rassemble ceux qui n’ont pas du tout travaillé durant le mois précédent. En agrégeant ces derniers avec les catégories B (les inscrits qui ont travaillé moins de 78 heures dans le mois précédent) et C (activité réduite supérieure à 78 heures sur la même période), ils sont 5,4 millions. Une situation qui ne s’améliore pas, malgré les promesses de l’exécutif. #container_14452507468{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452507468{ height:500px; } #container_14452507468 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452507468 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452507468 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452507468 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre de chômeurs depuis 1991Pour la catégorie A et les catégories A,B et C.Source : Dares(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', 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En premier lieu des jeunes. Le taux de chômage des 15-24 ans était, en 2013, de 23,9 %, deux fois et demi supérieur au taux général. Les catégories populaires (employés, ouvriers) connaissent davantage le chômage, de même que les non-diplômés. #container_14452493453{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452493453{ height:500px; } #container_14452493453 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452493453 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452493453 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452493453 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Taux de chômage selon diverses catégories de populationEn 2013, selon l'Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452493453", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, 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(el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Les fins de contrats (c’est-à-dire les fins de CDD, à la différence des fins de mission qui désignent les fins d’intérims) sont – de loin – le premier motif d’inscription au chômage, devant les licenciements économiques. #container_14452570784{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452570784{ height:500px; } #container_14452570784 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452570784 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452570784 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452570784 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Motifs d'inscription à Pôle emploi depuis 1996Les fins de contrat sont et restent, de loin, le premier motif d'inscription(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452570784", 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La crise s’enkysteCorollaire d’une crise qui ne se résorbe pas, la situation des personnes hors de l’emploi tend à se fixer. Sur le graphique ci-dessous, on peut constater la hausse spectaculaire du nombre de chômeurs inscrits depuis plus de trois ans, dont la courbe rejoint désormais celle des inscrits depuis 3 à 6 mois. #container_14452557467{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452557467{ height:500px; } #container_14452557467 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452557467 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452557467 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452557467 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Chômeurs par durée d'inscription à Pôle EmploiDepuis 1996, en milliers(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = 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function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Le fait d’avoir retrouvé du travail ne représente plus, depuis longtemps, la voie de sortie principale du chômage. A peine 40,3 % des sortants avaient retrouvé un emploi en mars 2015, quand 13,2 % suivaient une formation, et 20 % n’avaient pas actualisé leur situation auprès de Pôle emploi. #container_14452561510{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452561510{ height:500px; } #container_14452561510 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452561510 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452561510 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452561510 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Motifs de sortie de Pôle emploi depuis 2002Sur les quatre motif principaux, en % des sorties(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452561510", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", spacingBottom: 10 }, 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données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452554551", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "areaspline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 1, max: null, startOnTick: true, 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L’emploi se précariseSi, depuis 2012, on constate un léger mieux dans les offres collectées par Pôle emploi, avec des postes durables en hausse et des emplois temporaires et occasionnels en baisse, la tendance lourde est celle d’un travail moins stable. #container_14452549468{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452549468{ height:500px; } #container_14452549468 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452549468 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452549468 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452549468 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Offres collectées par Pôle emploi depuis 1996En France métropolitaine Source : DARES(function(window){ 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population active (hors secteur public) par statut : si le CDI reste la norme (76,8 % pour 8,4 % de CDD), il s’agit là d’un effet de stock. Si l’on compare la situation de la population active globale et celle des 15-24 ans, on voit que cette forme est loin d’être la norme chez les plus jeunes. #container_14452485402{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452485402{ height:500px; } #container_14452485402 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452485402 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452485402 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452485402 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Population active par type de contratPour la population active totale et pour les 15-24 ans.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452485402", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Non-salariés","Intérimaires"," Apprentis"," Contrats à durée déterminée"," Contrats à durée indéterminée"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Ensemble", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 11.2 ], [ "", 2 ], [ "", 1.6 ], [ "", 8.4 ], [ "", 76.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "15-24 ans", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 2.5 ], [ "", 5.9 ], [ "", 18.1 ], [ "", 28.3 ], [ "", 45.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}La part de CDD dans les embauches a par ailleurs atteint un record en 2015, avec plus de 85 % des recrutements qui se font sous cette forme.Lire aussi :Travail : changer les règles du jeu #container_14452619750{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452619750{ height:500px; } #container_14452619750 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452619750 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452619750 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452619750 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Part des CDD dans les embauches en FranceEvolution depuis 2007, tous établissements(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452619750", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "areaspline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%d/%m/%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Part des CDD dans les embauches", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1167692400000, 70.8 ], [ 1175464800000, 71 ], [ 1183327200000, 71.5 ], [ 1191276000000, 70.9 ], [ 1199228400000, 70.1 ], [ 1207087200000, 71.4 ], [ 1214949600000, 71.5 ], [ 1222898400000, 72.9 ], [ 1230850800000, 75.3 ], [ 1238623200000, 76.9 ], [ 1246485600000, 77.3 ], [ 1254434400000, 77.3 ], [ 1262386800000, 76.5 ], [ 1270159200000, 76.5 ], [ 1278021600000, 77.1 ], [ 1285970400000, 76.2 ], [ 1293922800000, 77.7 ], [ 1301695200000, 77.4 ], [ 1309557600000, 78.3 ], [ 1317506400000, 79.3 ], [ 1325458800000, 80 ], [ 1333317600000, 80.7 ], [ 1341180000000, 81.8 ], [ 1349128800000, 82.3 ], [ 1357081200000, 83.1 ], [ 1364853600000, 83.4 ], [ 1372716000000, 83.6 ], [ 1380664800000, 84 ], [ 1388617200000, 84.4 ], [ 1396389600000, 84.8 ], [ 1404252000000, 84.2 ], [ 1412200800000, 85.9 ], [ 1420153200000, 85.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }} 4. Des comptes sociaux dans le rougeConséquence du chômage endémique : les comptes sociaux demeurent dans le rouge, notamment ceux de l’assurance chômage, qui creuse son déficit chaque année depuis 2009. #container_14452581973{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452581973{ height:500px; } #container_14452581973 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452581973 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452581973 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452581973 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Recettes et dépenses de l'assurance chômageDepuis 2009Source : UNEDIC, comptes annuels(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Le chômage de masse pèse également sur les comptes sociaux en général, puisque moins de travailleurs signifie moins de cotisations sociales pour alimenter le régime. Si celui-ci a subi nombre de réformes, notamment concernant les retraites, et si sa situation s’améliore lentement depuis 2010, il reste mal en point. #container_14430863468{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14430863468{ height:500px; } #container_14430863468 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14430863468 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14430863468 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14430863468 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Solde du régime général (RG) de la sécurité sociale depuis 2001Il tient compte également du solde du Fonds de solidarité vieillesse (FSV)(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14430863468", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} Mds", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Milliards d'euros" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} Mds", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Solde RG+FSV", "color": "#0386c3", "data": [ [ 978390000000, 1 ], [ 1009926000000, -4.8 ], [ 1041462000000, -11.2 ], [ 1072998000000, -12.5 ], [ 1104620400000, -13.6 ], [ 1136156400000, -10.1 ], [ 1167692400000, -9.3 ], [ 1199228400000, -9.3 ], [ 1230850800000, -23.7 ], [ 1262386800000, -27.3 ], [ 1293922800000, -20.9 ], [ 1325458800000, -17.5 ], [ 1357081200000, -15.4 ], [ 1388617200000, -13.2 ], [ 1420153200000, -12.8 ], [ 1451689200000, -9.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " milliards d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }} Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.10.2015 à 16h18 • Mis à jour le19.10.2015 à 16h20 | Laura Buratti Le nombre d’inscrits aux concours externes de recrutement des enseignants, des conseillers d’orientation-psychologues et des conseillers d’éducation est en « nette augmentation », a annoncé Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l’éducation nationale, lundi 19 octobre.Le nombre d’inscrits dans le premier degré pour la session 2016 a progressé de plus de 14,03 % avec 81 140 inscriptions contre 71 155 en 2015, soit près de 10 000 inscrits de plus que l’année dernière.Dans le second degré, les inscriptions ont progressé de 9,89 % avec 99 169 inscrits, soit près de 10 000 inscrits de plus que l’année dernière. Une augmentation du nombre de candidats bien au-delà donc des 4,5 % de postes ouverts en plus cette année. Les académies les moins attractives rattrapent leur retardLe ministère de l’éducation se félicite tout particulièrement de la progression des inscriptions dans le primaire au sein des académies habituellement boudées par les futurs candidats : Reims (+ 34 %), la Guyane (+ 26 %), Créteil (+ 17 %), Amiens (+ 15 %).Dans le secondaire, même les disciplines habituellement en déficit ont profité d’un supplément de candidats : les mathématiques (+ 16,3 %), les lettres modernes (+ 8,2 %), l’anglais (+7,8 %).Indéniablement, l’augmentation du nombre de postes aux concours a créé un appel d’air chez les étudiants. C’est d’ailleurs une constante : les candidats sont plus nombreux à se présenter aux concours lorsque de nombreux postes sont ouverts.A l’inverse, on se souvient qu’en 2010, la baisse de 56 % du nombre de postes de professeurs des écoles (de 6 577 postes ouverts en 2010 à 2 914 postes en 2011) avait entraîné la diminution de 46 % du nombre d’inscrits (de 66 461 inscrits en 2010 contre 35 646 inscrits en 2011), les candidats potentiels ayant été passablement refroidis par le manque de débouchés.Lire aussi :Concours des professeurs des écoles : le grand écart de la sélectionLaura BurattiJournaliste au Monde Aurélie Collas La gauche va-t-elle tenir ses engagements en matière de mixité sociale dans les établissements scolaires ? Depuis le début du quinquennat, la mixité est affichée comme l’une des priorités gouvernementales. Après les attentats de janvier, cet engagement a été réaffirmé plus vigoureusement encore, afin, selon les mots du premier ministre, Manuel Valls, de lutter contre « l’apartheid territorial, social, ethnique » à l’œuvre dans les quartiers populaires.Au ministère de l’éducation nationale, il s’agit donc de montrer que les choses avancent. Début novembre, la ministre, Najat Vallaud-Belkacem, doit faire un point sur les premières mesures concrètes visant à lutter contre la ségrégation scolaire, comme le révèle Libération dans son édition du lundi 19 octobre. L’une d’entre elles consistera à redéfinir les secteurs de recrutement des collèges. Elle sera expérimentée dans un certain nombre de départements volontaires la rentrée 2016.Lire aussi : A l’école, le hasard ne crée jamais de mixitéLire aussi :Quand la ségrégation scolaire est aussi sociale et ethniqueUn sujet impopulaire par natureSur le papier, cette mesure existe déjà. Elle est inscrite dans la loi de refondation de l’école de 2013 ; elle fait l’objet d’un décret et d’une circulaire. Pourtant, aucun élu ne s’en était jusqu’alors emparé. Il faut dire que le sujet est politiquement sensible, impopulaire par nature. Quiconque ose s’y aventurer prend le risque de susciter l’opposition des parents et de se mettre à dos une partie de l’électorat.« L’idée est d’avoir des collèges avec la même proportion d’élèves issus de milieux favorisés et défavorisés »De quoi s’agit-il précisément ? Aujourd’hui, les élèves sont affectés dans les collèges selon leur secteur d’habitation. A un collège est rattaché un secteur. Des dérogations sont possibles, mais dans la limite des places disponibles, et moins de 10 % des demandes obtiennent satisfaction.L’idée est d’inciter les conseils départementaux – chargés de tracer les contours de la sectorisation – à élargir les secteurs à deux collèges, voire plus. Le ministère considère qu’un secteur élargi a toutes les chances d’être plus mixte socialement, puisqu’englobant des quartiers aux caractéristiques sociales variées (pavillonnaire, habitat social, centre-ville, etc.).Prudence des élusEnsuite, c’est à l’Etat d’affecter les élèves dans tel ou tel collège du secteur en tenant compte de leurs origines sociales. « L’idée est d’avoir des collèges avec globalement les mêmes proportions d’élèves issus de milieux favorisés et défavorisés », explique la sénatrice (PS) de Gironde Françoise Cartron, qui avait proposé cette mesure dès 2012 dans un rapport. « Les parents fuient les collèges ghettos. Si les collèges d’un même secteur ont le même indice social, les parents n’auront plus raison de fuir. »Mais l’Etat a beau leur promettre un accompagnement, mettre sur pied un comité scientifique pour les aider, rien ne dit que les élus vont oser s’aventurer sur ce terrain glissant. D’ailleurs, seule une « petite dizaine de départements », selon Libération – sur 101 – seraient prêts à s’engager pour la rentrée 2016. On aurait pu s’attendre à davantage, alors que les élections départementales sont désormais passées.Reste que si leur affectation ne leur plaît pas, les parents auront toujours la possibilité de déserter le public et de mettre leurs enfants dans le collège privé du quartier.Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Gagnebet (Toulouse, correspondance) « Apaisé, responsable et pacifique. » A l’appel de la famille de Rémi Fraisse, tué par une grenade offensive tirée par un gendarme sur le site du barrage de Sivens dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014, un moment de recueillement a été observé dimanche au bord d’un lac de la commune où résidait le jeune botaniste et militant écologiste, à Plaisance-du-Touch, en banlieue toulousaine. Près de 300 personnes sont venues écouter les prises de parole, à l’issue d’un pique-nique organisé par le collectif Testet, la Confédération paysanne et Attac.Lire aussi :La construction du barrage de Sivens est toujours en suspens« Malheureusement, on ne peut pas être à Sivens, a tout d’abord regretté Pascal Barbier, membre du collectif et habitant de Plaisance-du-Touch. Si beaucoup d’émotions remontent aujourd’hui, nous voulons surtout souligner la mémoire de Rémi qui était un non-violent assumé. »Portant à sa veste le badge floqué d’une renoncule, la plante aux couleurs vives étudiée par son fils, Jean-Pierre Fraisse a lu un poème écrit après le drame : « J’ai fait un rêve, Rémi. » Il y souhaite « une France qui ne se mutilera plus avec des grenades offensives ». « Si je ne rêve plus aujourd’hui, j’espère toujours », a conclu le père, très ému.Enquête à relancerMe Claire Dujardin, une des deux avocats de la famille, a fait le point sur les enquêtes et instructions en cours. « Nous craignons que cela débouche sur un non-lieu, a-t-elle déclaré, après avoir eu accès au retour de commission rogatoire déposé en mars par l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN). L’instruction est en cours, mais il nous paraît totalement anormal que l’enquête soit menée par des gendarmes. Nous réclamons l’audition de nouveaux témoins, directement par la juge d’instruction. » Jean-François Mignard, secrétaire général de la Ligue des droits de l’homme (LDH) a ensuite présenté le « rapport citoyen » rendu la semaine passée par son organisation. Un texte de 80 pages, dans lequel les témoins des affrontements de la nuit du 25 octobre évoquent « une violence démesurée, quasiment martiale » de la part des forces de l’ordre.Lire aussi :La LDH dénonce « un régime de violences policières » à SivensCécile Duflot, comme plusieurs personnalités politiques, était « venue en amie de la famille », mais ne s’est pas exprimée publiquement. Après plusieurs lectures de poèmes, un appel a été lancé pour se rendre à Sivens, où Rémi Fraisse avait trouvé la mort il y a tout juste un an.En milieu d’après-midi, la situation était calme à Sivens. Environ 200 personnes, militants, proches, et membres de la famille ont pu se recueillir sur le lieu du drame, après une marche partie de Gaillac (Tarn), « tolérée » par la préfecture du Tarn et encadrée par un discret dispositif policier. La maire de Lisle-sur-Tarn avait pourtant interdit en fin de semaine tout rassemblement par crainte d’affrontements avec des « pro-barrage ».D’anciens membres de la ZAD (« zone à défendre ») avaient déposé dans la semaine une stèle de 1,8 tonne en hommage au jeune militant. La sculpture représente une main ouverte sur laquelle sont soudés quatre anciens cerclages en fer de roue, représentant le globe terrestre. Pour Jean-Pierre Fraisse, « elle pourrait être la main qui a lancé la grenade, mais portant un monde enfin apaisé ».Lire aussi :D’une ZAD à l’autre, tour d’horizon des conflits environnementauxPhilippe Gagnebet (Toulouse, correspondance)Journaliste au Monde 24.10.2015 à 22h46 • Mis à jour le25.10.2015 à 14h33 | Jean-Baptiste Chastand (Kljuc Brdovecki, Croatie, envoyé spécial) En distribuant des verres d’eau aux migrants qui traversent son village, Alan (qui n’a pas voulu donner son nom de famille) rigole : « Il y a deux jours j’ai dit aux gens du village voisin que Kljuc Brdovecki était devenu le centre du monde. » Qui aurait cru que ce petit village croate situé juste avant la frontière slovène allait voir subitement passer des milliers de migrants par jour ? Personne, pas même le doyen du village, qui se glisse dans la discussion pour rappeler qu’il a en pourtant vu d’autres : « Ici, les partisans ont assassiné des Oustachis dans les champs en 1945. Et dans les années 90 tout le village a accueilli des réfugiés de Bosnie. »Kluj Brdovecki et sa jumelle slovène, Rigonce, sont devenus le nouvel abcès de la route des Balkans, dérivée ici depuis que Viktor Orban, le premier ministre hongrois, a décidé de fermer totalement sa clôture anti-migrants avec la Croatie, samedi 17 octobre. Un mois après avoir bloqué la section à la frontière serbe. Dès lundi, les premiers migrants sont amenés en Slovénie dans la plus grande confusion par les autorités croates qui comptent désormais sur ce petit pays alpin de 2 millions d’habitants, pour les emmener en Autriche. Plus de 60 000 migrants sont entrés dans le pays en une semaine. Alors que cette arrivée était prévisible, le chaos s’installe à la frontière et la tension monte entre les deux pays.A la frontière slovène-croate, les migrants arrivent toujours par milliers https://t.co/GGymr1vF20— jbchastand (@JB Chastand)require(["twitter/widgets"]);De vieux conflits autour du tracé frontalierMercredi, sous la pluie, des migrants traversent à la nage la petite rivière glaciale qui marque la frontière. Ces images font le tour du monde. La Slovénie accuse depuis les policiers croates de les avoir délibérément envoyés dans l’eau. Des accusations retournées par le gouvernement croate, qui a reproché aux Slovènes de manquer d’humanité en annonçant le déploiement de l’armée. Même si le soleil est revenu et la tension a baissé, cet épisode reste dans les têtes des deux côtés de la frontière, où les vieux conflits autour d’un tracé toujours contesté ne sont pas difficiles à ranimer. « Les Slovènes racontent n’importe quoi, ce sont eux qui n’ont pas empêché les migrants d’aller dans le fleuve », peste Alan. « Les Croates nous envoient les migrants pour se venger », grogne en face un Slovène venu voir de ses propres yeux le flot d’arrivées des réfugiés.Lire aussi :Dépassée par l’afflux de migrants, la Slovénie demande l’aide de l’UELes migrants continuent d’être conduits par train entier, jour et nuit, depuis la Serbie. Huit mille devaient encore passer ici pour la seule journée de samedi. Mais, sur le terrain, les polices des deux pays semblent désormais se coordonner pour réguler les arrivées. Les migrants doivent descendre du train côté croate, marcher 2 kilomètres jusqu’en Slovénie, attendre, puis marcher à nouveau vers plusieurs camps successifs, qui sont autant de moyens de réguler le flux, avant d’être enregistrés officiellement, puis d’embarquer dans des trains ou dans des bus pour l’Autriche. Samedi soir, près de 40 000 migrants avaient ainsi quitté la Slovénie pour l’Allemagne.« Les policiers nous interdisent de monter dans les voitures »Même s’il fait très froid la nuit, les réfugiés semblent par ailleurs désormais disposer de nourriture et de couvertures en quantité suffisante. « Maintenant, c’est beaucoup mieux organisé, la situation est sous contrôle et le travail entre les ONG mieux coordonné. Les réfugiés peuvent voir des médecins s’ils le souhaitent », témoigne Mario Belovic, journaliste pour le quotidien Delo, qui a décidé de poser des congés toute la semaine pour venir distribuer de la nourriture et de l’eau aux migrants. Un camp avec des tentes chauffées et des matelas est même en cours de construction et devrait être terminé dans les tout prochains jours.les enregistrements se font dans cette ancienne fabrique de vêtements, mais un centre chauffé est en construction https://t.co/uoZf16kmQ2— jbchastand (@JB Chastand)require(["twitter/widgets"]);Malgré cette organisation, il faut toujours plusieurs heures pour passer toutes ces étapes, les autorités slovènes enregistrant tous les migrants. En pleine campagne, les migrants marchent d’un camp à l’autre encadrés par des CRS et des policiers à cheval. Les femmes, les enfants et les personnes âgées ont souvent du mal à suivre. Mustafa, un Irakien de 35 ans qui avance très lentement avec sa mère, âgée de 58 ans, qui éprouve le plus grand mal à marcher, assure qu’il ne regrette rien. « Elle a beaucoup de palpitations cardiaques et c’est difficile, mais la situation est tellement plus dure en Irak », explique cet orthopédiste qui compte sur ces économies pour lui payer dès que possible un taxi. « Le problème est que les policiers nous interdisent de monter dans les voitures. »Des matchs de foot ont dû être suspendus ce week-end faute de forces de l’ordre disponiblesAutour d’eux, des dizaines de villageois viennent observer la situation et se demandent combien de temps cela peut-il bien durer. « Au moins des mois », pense Anka, qui habite la première maison côté slovène et qui vient chaque soir apporter des vêtements en famille. Même si elle les aide volontiers, cette assistante sociale de 42 ans ne sait pas trop encore quoi penser de tous ces migrants. « L’autre jour, je n’ai même pas pu aller au travail car ils étaient trop nombreux et je suis un peu inquiète pour mes trois enfants », observe-t-elle. D’autres ne cachent pas leur hostilité envers ces réfugiés très majoritairement musulmans. Tous se demandent si l’hiver et la neige vont ralentir les arrivées.Pour rassurer la population, des centaines de militaires et de policiers ont été déployés. Mais le gouvernement slovène assure ne pas avoir les moyens de continuer comme ça longtemps. Des matchs de foot ont dû être suspendus ce week-end faute de forces de l’ordre disponibles, et la Slovénie assure dépenser 770 000 euros par jour. Le gouvernement espère bien obtenir de l’aide de l’Europe dimanche 25 octobre, lors du sommet extraordinaire sur les migrants organisé à Bruxelles. Pour autant, personne ne croit que le pays serait prêt à fermer la frontière avec une clôture, comme l’a pourtant laissé entendre le premier ministre slovène. « Ce serait impossible, il y a 600 kilomètres de frontière, dont des parties en montagne, on aura jamais assez de policiers pour la surveiller », explique Mario Belovic.Jean-Baptiste Chastand (Kljuc Brdovecki, Croatie, envoyé spécial)Journaliste au desk EuropeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.10.2015 à 11h07 • Mis à jour le24.10.2015 à 16h19 A Puisseguin (Gironde), l’enquête entre dans sa phase active, samedi 24 octobre, au lendemain de la collision entre un camion et un car, qui a fait au moins 43 morts et quatre blessés graves. Les enquêteurs s’attellent désormais à l’identification des victimes. Samedi, un doute subsistait toujours sur le nombre — 41 ou 42 — de personnes mortes à bord de l’autocar. Il s’agit de l’accident routier le plus meurtrier en France depuis celui de Beaune, en Côte-d’Or, en 1982, qui avait coûté la vie à 53 personnes, dont 44 enfants.Lire aussi :Accident routier en Gironde : les précédents à Puisseguin, Beaune ou DardillyL’enquête commence à Puisseguin Samedi matin, les enquêteurs ont commencé le processus d’identification des victimes, comme lors d’un accident d’avion. Ils vont également procéder à l’examen du chronotachygraphe (le « mouchard ») du camion, qui enregistre les paramètres du véhicule tels que la vitesse et le temps de parcours. Mais son analyse risque d’être compliquée, car il est dans un « état très dégradé », selon la gendarmerie, et « il est trop tôt pour dire s’il sera exploitable ».Dans la nuit de vendredi à samedi, l’unité de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) spécialisée dans l’identification de victimes a installé ses tentes et ses tables d’autopsie sur le lieu de l’accident, pour déterminer corps par corps l’ADN et les relevés dentaires.Samedi après-midi, treize corps calcinés — deux dans le camion, le chauffeur et son fils de trois ans, et les autres dans l’autocar — ont été extraits et transférés à l’institut médico-légal de Bordeaux. L’identification formelle des victimes pourrait prendre jusqu’à « trois semaines », selon un responsable de l’IRCGN.Une cérémonie d’hommage mardiUne cérémonie d’hommage aux victimes sera rendue mardi à Petit-Palais (Gironde), village d’où était parti le car. François Hollande fera le déplacement à cette occasion. Le président de la République, qui était en Grèce au moment de l’accident, s’est entretenu samedi avec le maire de Petit-Palais « pour lui faire part de sa solidarité face à cette épreuve. »Combien de victimes ?Le colonel Réty, commandant du groupement de gendarmerie de Gironde, a rappelé que les enquêteurs ne disposaient toujours pas d’une « liste officielle » des passagers du car. « La seule liste était dans le bus, elle a brûlé », a-t-il ajouté. Le chauffeur du camion et son fils âgé de 3 ans ont également trouvé la mort dans l’accident, portant le bilan provisoire à au moins 43 morts.Le car était parti très tôt vendredi de la commune de Petit-Palais-et-Cornemps (756 habitants), en Gironde, à une dizaine de minutes de route de Puisseguin. Il transportait principalement des personnes âgées, membres du club du troisième âge du Petit-Palais, qui partaient en voyage à Arzacq (Pyrénées-Atlantiques).Lire aussi :Accident de car : « Dans le village, c’est toute une génération qui est partie »Quelles sont les circonstances de la collision ? Parallèlement à l’examen des corps des victimes, des « experts automobiles » vont procéder à l’examen des « restes des véhicules », « étudier les différentes traces de freinage », pour établir les circonstances de l’accident, a expliqué le colonel Réty. Des experts en pyrotechnie se pencheront également sur les circonstances de l’embrasement des deux véhicules.Selon de premiers éléments, le car se serait retrouvé en face du camion, dont la remorque s’est repliée « en portefeuille » en travers de la route. Il s’agissait d’un camion de transport de bois, vide au moment de l’accident. « Il est trop prématuré d’envisager une quelconque responsabilité pénale », a indiqué, vendredi, le procureur.Plusieurs témoins ont évoqué la dangerosité du lieu de l’accident, notamment Gérard Dupuy, deuxième adjoint au maire de Puisseguin, cité par France Info. Au cours des cinq dernières années, aucun accident n’y a cependant été constaté, selon le conseil général : « Il est réglementairement signalé par des balises de virage et des panneaux de virage et la vitesse y est limitée à 90 km/h ». Le secrétaire d’Etat aux transports, Alain Vidalies, a assuré qu’il s’agissait d’une « bonne route », « refaite en 2011 » et ne présentant « pas de dangerosité particulière ». 24.10.2015 à 10h15 • Mis à jour le24.10.2015 à 12h24 | Hubert Prolongeau (Petit-Palais (Gironde), correspondance) C’est l’une des premières belles maisons de Petit-Palais. Sur la véranda, deux hommes en entourent un autre. Ils bredouillent, se coupent la parole. On parle d’accident, de destin, d’horreur. Un des hommes s’avance. Il est vêtu de vert, chauve, la soixantaine, des lunettes embuées. « Nous ne savons pas grand-chose. Là-bas, on nous refoule ». C’est Rino, le mari de la maire, Patricia Raichini. Trois de ses sœurs étaient dans le car, vendredi 23 octobre. Sont-elles mortes ? Il n’a pas encore de certitude, mais déjà plus vraiment de doutes.Lire aussi :Au moins 43 morts dans l’accident de car en GirondeLe reste du village attend devant la mairie. Plus loin, l’église Saint-Pierre, merveille du XIIe siècle, et autour les vignes, déjà roussies par l’automne, raison d’être de cette région du Saint-Emilionnais. Sur la place, un homme regarde l’Opel Corsa dans laquelle sont venues sa femme et deux amies, comme pour se convaincre qu’elles sont vraiment parties. De nombreuses voitures sont garées. Ce sont celles des excursionnistes. Ce soir, ils auraient dû venir les reprendre. Mais ils ne seront pas là. A 7 h 30, le car qui les conduisait a heurté un camion près de Puisseguin, à sept kilomètres de là. 41 ou 42 personnes âgées – le chiffre exact n’avait toujours pas été communiqué samedi matin –, venues de douze communes voisines, ont été brûlées vives dans l’incendie qui a immédiatement embrasé les véhicules.Devant la porte de la salle des fêtes, un homme est debout, l’air hébété. Gérard aurait dû partir avec ses amis. Au dernier moment, il a renoncé. Pourquoi ? Il ne sait plus. Il était là mardi pour préparer cette journée. Et puis, au dernier moment… « Les jours raccourcissent », répète-t-il, sous le choc, s’excusant de ne plus bien se souvenir. Il connaissait tous ceux qui sont partis : pendant vingt-sept ans, il a été conseiller municipal à Petit-Palais.Une excursion du club de troisième âgeLa balade ne devait durer qu’une journée. Deux fois par an, le club du troisième âge de Petit-Palais-et-Cornemps, 676 habitants, organise ainsi des excursions en autocar. Une institution que ce club du troisième âge. A Petit-Palais, la vie associative est importante : randonnées, diffusion de matches sur écran géant… Cette fois, ils partaient pour Arzacq (Pyrénées-Atlantiques), dans le Bearn. Il y avait au programme un repas au restaurant, au « Café des sports », avec de la garbure et une animation du conteur René Casenave.Les gens arrivent petit à petit. La plupart ont appris la nouvelle par la radio ou la télé. « J’ai entendu qu’on parlait d’un accident. Puis j’ai entendu Puisseguin et que c’était des petits vieux. Alors je me suis dit, oh merde, c’est eux… » On s’embrasse, on s’enlace, bras serrés, larmes silencieuses. Toute la matinée, les rumeurs parcourent la place. Une dame blonde vêtue d’un manteau vert attend des nouvelles de sa sœur : « On ne sait pas si elle est vivante ou non. » Pascaline Lassus est sûre que sa belle-mère était dans le car. Son mari est debout à ses côtés, blême. « Elle était là à chaque sortie, raconte-t-elle. Elle prenait des jours pour partir en vacances et pour s’occuper de son petit-fils. Pour l’emmener à la crèche à 7 heures, elle se levait à six. Et quand elle n’avait pas d’occasion de le voir, elle en créait. »« Ils se sont sentis mourir »Ils se sourient, sachant déjà que le plus dur est à venir. Et une nouvelle inquiétude parcourt les groupes : et les enfants ? Est-ce qu’il y en avait qui avaient amené leurs petits-enfants ? René revient de Puisseguin. Il n’a pas pu passer, et en sait peu. Soulevant sa manche, il montre une vieille brûlure. Chacun un instant regarde l’horreur en face. « Ils se sont sentis mourir. C’est pire que tout », murmure une femme.Lire aussi :Accident routier en Gironde : les précédents à Puisseguin, Beaune ou DardillyMohamed Alilou passe de groupe en groupe. Il est venu avec son père. Enfant, il a passé énormément de temps avec Jean-Claude et Josette Léonardet, un couple qui était dans le car. Par quelqu’un qui est allé à Puisseguin, il sait qu’ils ont survécu. Mais ils sont gravement brûlés : Jean-Claude a été transféré à Bordeaux à l’hôpital Pellegrin, et son épouse, Josette, à Libourne. Mohamed est soulagé, mais reste pour les autres.Jérémie Bessard, le plus jeune des conseillers municipaux, passe parmi les gens. Sa mère est venue aussi : Sylvie possède un domaine viticole à côté, le Château Vieux-Mougnac. « Je suis née ici et j’y ai toujours vécu. » Son oncle, Michel Rogerie, était dans le car. Il a été maire de Petit-Palais. Il était aussi président du club du troisième âge, qui compte sa trésorière et sa secrétaire parmi les victimes. Sont-ils vivants ? On a entendu le président de la République, on a entendu dire que Manuel Valls allait venir. Mais qui va dire qui est mort ? « C’est notre patrimoine qui est parti »A 12 h 55, enfin, des informations arrivent. Ils s’enferment dans la salle municipale pour les entendre, « entre nous, entre intimes ». Ce qu’ils entendent, c’est la liste des survivants. Huit, dont quatre grièvement blessés. Une femme sort en larmes de la salle, et va s’accroupir derrière une voiture pour pleurer. Rino n’a plus de doutes : ses trois sœurs sont mortes.Jérémie Bessard sort à son tour. « On ne nous a pas formés à ça, déplore-t-il. La cellule psychologique, ici, on l’a pas vue. On fait comme on peut. » « À côté de moi, une dame s’est effondrée. Je ne savais pas quoi faire, moi. Alors, je lui ai caressé la tête », enchaîne Sylvie, sa mère.Lire aussi :Accident routier en Gironde : comment fonctionne le dispositif Orsec ?La maire, Patricia Raichini, est là. Brune, dans un costume beige, les lunettes sur le front. Digne malgré son deuil. Que va devenir la communauté ? « Je n’en sais rien. Pour l’instant, c’est l’heure de la tristesse. »Et de la colère. Une heure plus tard, le premier adjoint dira que, contrairement à ce qu’on avait annoncé, Manuel Valls ne poussera pas jusqu’à Petit-Palais. Pas le temps. Alors la rage éclate, dépasse le chagrin : « Ici, on n’existe pas. Petit-Palais, on est trop petits. Les psys, les ministres, on ne les voit pas, nous. » Patrick Bardesol, imposant, vêtu d’un tee-shirt rose pâle, serre les poings. « C’est nos morts qui sont là, c’est notre… » Il cherche un mot, ne trouve que « patrimoine ». « C’est notre patrimoine qui est parti aujourd’hui. Toute une génération. » Et Sylvie de soupirer : « Le troisième âge, maintenant, ici, c’est nous ».Hubert Prolongeau (Petit-Palais (Gironde), correspondance) Julia Pascual « Allons, allons, un peu de courage », « Ne tournons pas en rond », « Soyons subtils ! », « Chacun est libre de tenir les propos qu’il veut mais chacun a le devoir de les assumer ! » En maniant souvent l’ironie et plus encore l’insistance, le président de la 17e chambre correctionnelle du palais de justice de Paris, Alain Bourla, aura voulu pousser Christine Boutin dans ses retranchements.L’ancienne présidente du Parti chrétien-démocrate et ex-ministre était poursuivie vendredi pour incitation et provocation à la haine et à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes en raison de leur orientation sexuelle. Les propos visés avaient été tenus dans une interview accordée à la revue Charles, parue le 2 avril 2014, et dans laquelle la pourfendeuse du pacte civil de solidarité (pacs) puis du mariage pour tous juge que « l’homosexualité est une abomination ». A la barre, Christine Boutin a expliqué ne pas avoir « changé d’avis ». « Mais ceci ne veut absolument pas dire que je condamne les personnes homosexuelles », a t-elle voulu défendre. « Je ne pensais pas blesser avec ce mot. Depuis, je ne l’ai pas redit. »« Nous ne sommes pas dans la simple expression d’une opinion, c’est une stigmatisation publique »Christine Boutin est rapidement apparue faible en arguments, se retranchant tantôt derrière l’esquive (« je ne sais pas » ; « je ne répondrai pas à cette question » ; « je peux peut-être m’arrêter ? » ; « je vois bien que vous voulez me mettre en difficulté »), tantôt derrière une rhétorique biblique (ses propos ayant été repris du Lévitique). A contrario, le tribunal a exhumé une liste d’autres déclarations tendancieuses sur le sujet.Devant une salle d’audience pleine et qui leur était acquise, les avocats des associations parties civiles, l’Inter-LGBT, le Refuge et Mousse, ont pu dérouler leurs plaidoiries. Avant que le parquet ne requière, sans hésiter, la condamnation : « Nous ne sommes pas dans la simple expression d’une opinion, c’est une stigmatisation publique. » Le procureur a rappelé que la loi qui condamne l’incitation à la haine en raison de l’orientation sexuelle ne date que de 2004. « Il n’y a pratiquement pas de jurisprudence, c’est la raison pour laquelle votre décision est attendue », a t-il rappelé aux juges, qui rendront leur décision le 18 décembre.Julia PascualJournaliste au Monde 23.10.2015 à 18h07 • Mis à jour le23.10.2015 à 18h16 Un journaliste de BuzzFeed France a été agressé, jeudi 22 octobre, lors d’une manifestation d’organisations juives contre le traitement du conflit israélo-palestinien par les médias français, qu’ils jugent biaisé.Une centaine de personnes se sont rassemblées devant le siège de l’Agence France Presse (AFP) place de la Bourse à Paris à l’appel notamment de la Ligue de défense juive (LDJ) pour « demander des comptes aux médias coupables de désinformation sur Israël ». Ce groupe d’ultra-droite nationaliste juive s’est fait connaître pour ses méthodes musclées.« Les journalistes travaillant pour des organisations comme l’AFP soutiennent les terroristes islamistes et c’est pourquoi nous devons nous battre », a déclaré un manifestant présent cité par le journaliste Peter Allen présent pour le quotidien britannique The Guardian.Lire aussi : La LDJ, une ligue qui prône l’autodéfense juive« On va venir vous chercher »Dès la tombée de la nuit, le ton est monté. Des pétards et un projectile sont lancés sur le bâtiment devant lequel des CRS doivent former un cordon de sécurité. Le journaliste de BuzzFeed France, David Perrotin, témoigne sur Twitter des insultes qui fusent alors de certains manifestants cagoulés : « AFP collabo » ou « On va venir vous chercher »."On va venir vous chercher" crie un militant aux journalistes de l'AFP #LDJ https://t.co/FWIYlK3RMd— davidperrotin (@David Perrotin)require(["twitter/widgets"]);Un projectile vient d'être lancé sur la façade de l'AFP #LDJ https://t.co/2BLaBlblPz— davidperrotin (@David Perrotin)require(["twitter/widgets"]);Peu avant 20 heures, une femme a reconnu le journaliste, auteur par le passé d’articles sur l’organisation : « Attendez, je préviens la LDJ que vous êtes là. » Alors qu’il tentait de rejoindre le cordon de CRS, « une dizaine de jeunes, manifestement membres ou sympathisants de la LDJ, se sont approchés visage cagoulé ou tête casquée », relate la rédactrice en chef de BuzzFeed France, Cécile Dehesdin. « La dizaine de jeunes l’a insulté avant de le pourchasser puis de le frapper. Il a reçu plusieurs coups dans le dos qui n’ont heureusement pas laissé de marques, et un coup à la tête, qui selon un policier était un coup de casque d’un manifestant. »« Exfiltré » par les CRSLe journaliste Peter Allen témoigne aussi de l’emploi de gaz lacrymogènes par les CRS pour disperser les quelques dizaines de personnes pressées d’en découdre – parmi lesquelles certains militants portant des drapeaux de la LDJ.Paris riot police just started tear gassing pro-Israel supporters outside AFP HQ https://t.co/VHb7ABfeSr— peterallenparis (@Peter Allen)require(["twitter/widgets"]);David Perrotin a pu se réfugier dans les locaux de l’AFP avant d’être « exfiltré » par les CRS. Il devait porter plainte contre X vendredi. « Ces violences contre un journaliste en train de faire son travail sont inacceptables, et portent atteinte à la liberté de la presse », a poursuivi Cécile Dehesdin. La Ligue de défense juive dément tout débordement et toute implication dans l’agression, qu’elle attribue aux CRS.L’organisation qui se revendique de la Jewish Defence League, interdite aux Etats-Unis, assume pourtant l’action violente au point que sa dissolution revient régulièrement dans le débat. En juin 2014, deux membres de la LDJ ont été condamnés à six et dix mois de prison ferme pour avoir posé une bombe sous la voiture d’un jeune juif qui avait tenu des propos antisionistes sur son blog. Malgré la réputation du groupe, le rassemblement de jeudi était autorisé par la préfecture de police. 23.10.2015 à 15h07 Noël Mamère, député-maire (EELV) de Bègles et originaire des lieux où a eu lieu la collision mortelle entre un car et un camion vendredi 23 octobre, est allé à rebours des messages unanimes de condoléances de la classe politique. Interrogé sur le drame, il a mis en cause « les choix politiques qui sont faits en matière d’infrastructures », qui donnent la priorité aux grands axes routiers, au détriment de la sécurité sur les axes secondaires.Faisant référence au virage « accidentogène » où a eu lieu l’accident, l’élu dénonce des dépenses « inutiles » qui prennent le pas sur les « travaux dans des zones que l’on sait déjà accidentées ». Sur RTL et i-Télé, l’écologiste a critiqué la loi Macron dont l’un des volets encourage la libéralisation des transports par autocar.Ses propos ont été vivement critiqués par le sénateur socialiste Luc Carvounas, qui a parlé de « polémiques politiciennes indécentes ». François Coutant, tête de liste EELV aux régionales en Aquitaine, a aussi pris ses distances, répétant que :« Ce qui prime, c’est l’émotion (…) Dans un premier temps je crois que nous devons respecter les victimes et les familles des victimes, dans un second temps nous œuvrerons pour la rénovation des infrastructures de transport. » Chloé Hecketsweiler C’est une affaire qui relance le débat sur l’indépendance des experts chargés d’évaluer les médicaments. Elle oppose la Haute Autorité de santé (HAS) au laboratoire Genevrier, l’un de ces nombreux seconds rôles de l’industrie pharmaceutique. Créé en 1920 à Neuilly-sur-Seine et aujourd’hui installé près de Nice, Genevrier commercialise une gamme hétéroclite de médicaments, exploitant des molécules anciennes : des sirops et pastilles contre la toux (sous la célèbre marque Codotussyl), des anti-épileptiques, et même une série de traitements cosmétiques à base d’acide hyaluronique (le principe actif du Botox).Un médicament l’a bien malgré lui projeté sur le devant de la scène : le Chondrosulf, un anti-arthrosique destiné à atténuer les douleurs articulaires. Il appartient à une classe de molécules déremboursées depuis le début de l’année, et se retrouve au cœur d’un bras de fer avec la HAS.Argument de poidsGenevrier conteste le secret qui entoure les débats et le vote de la commission de la transparence – le collège de la HAS qui « note » les médicaments. Le nom des 26 membres est connu, mais on ne sait pas qui a voté quoi, puisque seul le résultat est consigné. En outre, dans les procès-verbaux des réunions, le nom des agents de la HAS qui ont travaillé sur le dossier est occulté. Le laboratoire, qui soupçonne certains intervenants d’être biaisés en sa défaveur, a contesté la légalité de cet anonymat devant le tribunal administratif de Montreuil, qui lui a donné raison vendredi 23 octobre.Face à la HAS, Genevrier avait un argument de poids : un avis de la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA) publié en septembre 2014, rappelant que « le procès-verbal doit permettre de connaître les opinions exprimées individuellement par les membres des commissions ainsi que l’identité de leurs auteurs ». Compte tenu de « l’objectif de transparence poursuivi par le législateur », la Commission ajoute que l’on doit pouvoir « identifier le détail nominatif des votes de chacun des membres de la Haute Autorité ».La HAS, qui n’est pas tenue de se conformer à l’avis de la CADA, avait alors objecté qu’« un document comportant ces informations n’existe pas ». Le vote ayant lieu à main levée, il n’y a aucune trace écrite et, selon elle, le détail des procès-verbaux – qui attribuent chaque intervention à son auteur – suffit à se faire une idée de qui pense quoi. La décision du tribunal administratif la contraindra néanmoins à dévoiler le nom de ses agents. Ce qui n’est pas sans conséquence : « Cet anonymat les préserve des pressions que les laboratoires exercent sur eux, souligne un bon connaisseur du milieu. Les coups de fil insistants des industriels qui souhaitent faire passer leur message ne sont pas rares… »Conseils rémunérésLa HAS acceptera-t-elle de jouer le jeu de la transparence en consignant à l’avenir le nom des membres qui ont voté pour ou contre le déremboursement d’un médicament ? Les laboratoires en profiteront-ils pour tenter d’influencer davantage ses décisions ? Ces questions sont d’autant plus d’actualité que le parquet de Paris a ouvert en avril une enquête sur de possibles conflits d’intérêts dans le monde des médicaments après les révélations de Mediapart sur des liens entre experts des autorités de santé et laboratoires.Dans une enquête titrée « Les gendarmes du médicament faisaient affaire avec les laboratoires », le site d’investigation faisait état de réunions fréquentes où des « membres éminents » de la HAS et de l’Agence nationale de sécurité du médicament donnaient des conseils rémunérés aux laboratoires sur la meilleure manière de monter leur dossier. « Si les faits rapportés sont exacts, ils sont inacceptables, et même d’une extrême gravité », avait réagi la ministre de la santé, Marisol Touraine, en demandant aux deux organismes visés de « faire la lumière sur ces affirmations ».Pour Genevrier, la décision du tribunal administratif ne changera in fine pas la donne. Depuis que les patients doivent le payer de leur poche, les ventes du Chondrosulf se sont effondrées. Pour 2015, la société estime qu’elles ne dépasseront pas 10 millions d’euros, contre 40 millions l’an passé. Son chiffre d’affaires devrait ainsi passer de 120 millions à 90 millions. « Et cette baisse n’est pas définitive », précise Noëlle Lenoir, qui défend les intérêts du laboratoire. Un plan de restructuration concernant un tiers du personnel est en cours. « C’était ça ou la clé sous la porte », indique l’avocate.Ce n’est cependant pas la première fois que le laboratoire croise le fer avec les autorités de santé. En 2011, l’Agence nationale de sécurité du médicament avait ainsi interdit une campagne de communication vantant indûment le Chondrosulf. Elle reprochait à cette publicité destinée aux professionnels de santé de prétendre que ce médicament permettait de « limiter la polymédication », c’est-à-dire de réduire la prise d’autres médicaments destinés aux douleur du genou atteint d’arthose, notamment des anti-inflammatoires. Or, cet argument, que continue d’avancer le laboratoire, n’est pas étayé par des données probantes, comme l’indique clairement un avis publié par la HAS en 2008. Sa conclusion était déjà sans appel : « Chondrosulf ne présente pas d’intérêt de santé publique. »Chloé HecketsweilerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste de Montvalon Le Congrès que François Hollande envisage de convoquer en 2016 a du plomb dans l’aile. La commission des lois du Sénat vient de tirer une première rafale en déposant, jeudi 15 octobre, une question préalable à l’encontre du projet de loi constitutionnelle autorisant la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, l’un des textes susceptibles d’être inscrits à l’ordre du jour de cet éventuel Congrès.La « question préalable » est une motion de procédure signifiant qu’il n’y a pas lieu à délibérer sur un texte. Si elle est adoptée en séance, le texte est rejeté avant même d’être examiné.On n’en est pas là. Mais ce coup de semonce signifie qu’il sera particulièrement difficile pour l’exécutif de remplir les deux conditions requises : l’adoption du texte dans les mêmes termes par les deux Assemblées, puis un vote à la majorité des trois cinquièmes lors du Congrès. Un objectif qui semble quasiment hors de portée.Près d’un quart de siècle de discussionsDeux raisons à cela. La première est purement politique : on voit mal les parlementaires de droite accepter sans barguigner de donner un coup de pouce à M. Hollande un an avant l’élection présidentielle. Cet obstacle-là se dressera également sur la route des autres textes que le chef de l’Etat serait tenté d’inscrire à l’ordre du jour de cet éventuel Congrès.La seconde raison tient au sujet lui-même – la charte européenne sur les langues régionales –, qui passionne et divise dès qu’il en est question. Et il en est question à intervalle régulier, puisque, depuis près d’un quart de siècle, la France se montre incapable de décider quoi que ce soit en la matière.La Charte européenne des langues régionales et minoritaires a été adoptée sous les auspices du Conseil de l’Europe en 1992. La France a mis sept ans à la signer. C’était le 16 mai 1999, à Budapest. Seize ans plus tard, ce texte n’a toujours pas été ratifié.La ligne de fracture – qui traverse les principaux partis – est juridico-politique. Elle sépare grossièrement les jacobins-républicains « purs » d’une part, farouches défenseurs de l’indivisibilité de la République et de l’unicité du peuple français, les girondins ou partisans d’une reconnaissance explicite de la diversité d’autre part.Trouver un chemin juridiquement praticablePour trouver un chemin médian et juridiquement praticable, la France avait accompagné sa signature, en 1999, d’une « déclaration interprétative » rappelant que, pour la France, le « groupe » – notion utilisée dans la charte – « renvoie aux individus qui le composent et ne peut en aucun cas former une entité qui en serait distincte, titulaires de droits qui lui seraient propres ».La charte et la déclaration interprétative sont deux textes « difficilement compatibles entre eux », a jugé le Conseil d’Etat dans l’avis défavorable (mais non contraignant) qu’il a rendu au gouvernement, le 30 juillet. Insérer dans notre Constitution cette double référence, estime la plus haute juridiction administrative, « introduirait une contradiction interne génératrice d’insécurité juridique ».Lire aussi :Nouvel obstacle à la ratification de la Charte des langues régionalesPrésident de la commission des lois du Sénat – et rapporteur du texte –, Philippe Bas (Les Républicains), l’a clairement indiqué, jeudi, sur son compte Twitter : « Le Sénat veut enterrer une révision constitutionnelle inutile car ne permettant de respecter ni la Constitution ni la charte ! »Ce message était une réponse à son homologue de l’Assemblée nationale, Jean-Jacques Urvoas (PS), élu du Finistère qui, sur le même canal, avait déploré en ces termes la décision prise au Palais du Luxembourg : « Le Sénat cherche à enterrer la ratification de la Charte… » @JJUrvoas non: le senat veut enterrer une révision constitutionnelle inutile car ne permettant de respecter ni la constitution ni la charte!— BasPhilippe (@Philippe Bas)require(["twitter/widgets"]);Ce bref échange entre les présidents des commissions des lois des deux Assemblées montre que le consensus n’est pas vraiment à l’ordre du jour.Jean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.10.2015 à 15h41 • Mis à jour le15.10.2015 à 16h28 Les règles des femmes seront toujours taxées à hauteur de 20 %. L’Assemblée nationale a rejeté, dans la nuit du mercredi 14 au jeudi 15 octobre, la demande de députés socialistes d’appliquer un taux de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) à 5,5 % aux produits de protection hygiénique féminins, à la place des 20 % actuels.Cet amendement contre la « taxe tampon », qui avait pourtant été accepté mardi en commission, était porté par la présidente de la délégation aux droits des femmes de l’Assemblée, Catherine Coutelle, qui considère ces produits comme « de première nécessité ». Elle relayait la demande du collectif Georgette Sand, qui a lancé une pétition ayant recueilli plus de 17 000 signatures au mois de février.Mais le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert, a indiqué que « le gouvernement ne souhaite pas bouger sur les taux de TVA » dans le cadre du projet de budget pour 2016. Il a relevé qu’un taux de 20 % était appliqué aux mousses à raser pour hommes et que « le débat est passionné » mais « pas simple ».Chiffrée à 55 millions d’eurosLa mesure pour les tampons, serviettes et autres coupes menstruelles était évaluée à 55 millions d’euros. En France, Georgette Sand a calculé que cette dépense représenterait quelque 1 500 euros dans la vie de chaque femme.Lire : Avec la "coupe menstruelle", l'hygiène féminine se met au vertLe collectif féministe avait déjà dénoncé en novembre 2014 l’existence d’une « taxe rose », une surtaxe appliquée aux biens de consommation destinés à un public féminin, établissant que pour un même produit ou service, comme des rasoirs ou le pressing, les femmes payent plus cher que les hommes. Le ministère de l’économie avait alors annoncé lancer une enquête, dont les résultats ne sont pas encore connus. Laurence Girard Après la fermeture à titre conservatoire de l’abattoir municipal d’Alès, à la suite de la diffusion sur Internet de vidéos tournées par l’association de défense des animaux L214, et montrant des animaux encore vivants au moment de la découpe, de nombreuses questions se posent sur la réglementation en vigueur dans ces entreprises.Au niveau européen, le bien-être animal est une composante prise en compte. Pour preuve, le règlement communautaire publié en septembre 2009, intitulé « protection des animaux au moment de leur mise à mort ». Ce texte qui a remplacé une directive datant de 1993, a renforcé les règles en vigueur et a souhaité mieux harmoniser les pratiques entre les 28 Etats membres.Lire aussi :L’abattoir municipal d’Alès fermé après la diffusion d’images choquantesLe texte reconnaît en préambule que la mise à mort « provoque douleur, peur, détresse et autres formes de souffrance » et qu’il faut prendre toutes les mesures possibles pour tenter de les atténuer. « C’est une question d’intérêt public qui influe sur les consommateurs vis-à-vis des produits agricoles », ajoute le règlement.Le texte est entré en vigueur dans chaque Etat membre en janvier 2013. Avec la liberté laissée à chacun de durcir encore les règles s’il le souhaitait. Il fixe un cadre avec quelques grands chapitres.Les prescriptions sur l’installation et l’environnement de la mise à mortL’installation doit être prévue pour que les animaux soient propres, ne soient pas blessés, ne glissent pas, ne souffrent pas de faim ou de soif, de froid ou de chaud, et ne présentent pas de signe de peur.Les méthodes d’étourdissementLes animaux ne doivent être mis à mort qu’après étourdissement. L’animal doit être maintenu en état d’inconscience et d’insensibilité jusqu’à sa mort. Et si la méthode d’étourdissement n’entraîne pas la mort, le procédé de mise à mort doit s’appliquer le plus tôt possible.Les méthodes d’étourdissement ou de mise à mort peuvent évoluer techniquement à condition qu’elles apportent un plus pour le bien-être de l’animal. Toutefois, en cas d’abattage rituel, le texte européen souligne que le principe d’étourdissement peut ne pas être appliqué.Contrôle de l’étourdissementLa personne chargée de l’étourdissement ou une autre personne désignée dans l’entreprise doit régulièrement contrôler l’état des animaux pour vérifier que les méthodes d’étourdissement fonctionnent. Les abattoirs doivent mettre en place des procédures de contrôle avec des critères et des indicateurs.Certificat de compétenceLa mise à mort et les opérations annexes sont effectuées uniquement par des personnels possédant le niveau de compétences approprié. Chaque Etat membre doit désigner une autorité compétente qui délivrera un certificat de compétence accordé après une formation et un examen.Matériel d’étourdissementLes appareils d’étourdissement doivent aussi être contrôlés et entretenus. Toutes les opérations doivent être notées sur un registre. De plus, un matériel de rechange doit être disponible en cas de problème.Guide de bonnes pratiquesChaque Etat membre doit élaborer et diffuser un guide des bonnes pratiques.Interdiction de méthodes d’immobilisation des bovinsDes méthodes comme suspendre ou hisser des animaux conscients, endommager la moelle épinière ou utiliser des courants électriques pour immobiliser sans étourdir sont interdites.Nomination d’un responsable du bien-être animalChaque abattoir doit nommer un responsable du bien-être animal qui doit veiller à l’application de ce règlement européen. Il est sous l’autorité directe de l’exploitant et est en mesure d’exiger du personnel de modifier ses pratiques. Il doit tenir un registre des améliorations apportées. Il doit posséder le certificat de compétence.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jade Grandin de l'Eprevier Un cadeau fiscal que certains ont encore en travers de la gorge. Jeudi 15 octobre, le tribunal administratif de Paris a ajouté sa pierre à la polémique des 2 milliards d’euros de deniers publics reçus par la Société générale dans l’affaire Kerviel. Une somme qui a compensé presque la moitié de ses pertes.En 2008, la banque déclare 4,9 milliards d’euros de pertes dues à la fraude commise par l’ex-trader Jérôme Kerviel. La loi veut que dans ce cas, une entreprise bénéficie d’une créance d’impôt sur les montants perdus. Aussi l’Etat verse-t-il à la Société générale d’abord 1,7 milliard d’euros en 2009, puis 500 millions d’euros en 2010, pour un total de 2,197 milliards d’euros.Lire aussi :Affaire Kerviel : sept ans de mystèresDemandes sans réponseDepuis, le flou sur la responsabilité de la banque remet en question la légitimité de cette déduction fiscale. En effet, il faut que la fraude ait été commise à l’insu des dirigeants, et que ces derniers n’aient pas été, directement ou indirectement, à l’origine de la perte. Or, si en octobre 2010, Jérôme Kerviel est reconnu seul coupable au pénal et condamné à cinq ans de prison pour « abus de confiance, introduction frauduleuse de données dans un système automatisé et de faux et usage de faux », de leur côté le Trésor et la Commission bancaire (devenue Autorité de contrôle prudentiel) pointent chez la banque de graves défaillances du système de contrôle et de hiérarchie.Résultat, en mars 2014, la Cour de cassation casse le volet civil du jugement, renvoyé à janvier 2016. Elle annule ainsi les dommages et intérêts de 4,9 milliards d’euros dus par Jérôme Kerviel et rappelle « l’existence de fautes commises par la Société Générale [qui ont] concouru au développement de la fraude et à ses conséquences financières ». Enfin, en mai 2015, Nathalie Le Roy, qui était commandante de police à la brigade financière chargée des investigations sur l’affaire Kerviel assure avoir « la certitude que la hiérarchie de Jérôme Kerviel ne pouvait ignorer les positions prises par ce dernier », dans des déclarations relayées par le site Mediapart.Conseiller EELV d'Île-de-France, @julienbayou demande à Bercy de publier son rapport sur le "cadeau fiscal" à la SG http://t.co/Fox2BvffIW— jadegrandin (@Jade Grandin)require(["twitter/widgets"]);L’administration fiscale a-t-elle mal ou trop vite agi ? La réponse pourrait se trouver dans un rapport interne réalisé en 2012, à Bercy, par la direction des Vérifications nationales et internationales (DVNI). Depuis deux ans, le conseiller régional EELV d’Ile-de-France Julien Bayou réclame sa publication. « Si ce rapport disculpe l’administration, très bien. Si, au contraire, il dit “on n’aurait pas dû payer”… » explique ce jeune élu qui a saisi le juge administratif après des demandes restées sans réponse auprès de Bercy et de la Commission d’accès aux documents administratifs (Cada). Cité par l’AFP, Michel Sapin a estimé mercredi que ce n’était « pas à l’administration fiscale de reconsidérer elle-même sa position ». Le ministre des finances a invité à attendre le procès civil en appel de Jérôme Kerviel, qui doit se dérouler du 20 au 22 janvier 2016, expliquant qu’on pouvait « reconsidérer [ce crédit d’impôt] mais dans le cadre d’une décision de justice ». Lire aussi :L’affaire Kerviel pourrait être relancée par le témoignage d’une commandante de police« Poil à gratter » De son côté, la Société générale se refuse pour l’instant à tout commentaire. La banque « était en droit de prétendre [à ce crédit d’impôt], mais c’était à l’administration de refuser », estime l’empathique M. Bayou. « Si j’ai une fuite d’eau dont je suis responsable, je tente quand même auprès de mon assureur… » Pour lui, « si quelqu’un a fauté, c’est Christine Lagarde », à l’époque ministre de l’économie et des finances.Celui qui se définit comme un « poil à gratter » n’est pas le premier à dénoncer le cadeau de « 30 euros par Français » fait à l’établissement financier. François Hollande et Nicolas Dupont-Aignan l’ont déploré en 2010. En 2013, la sénatrice socialiste Marie-Noëlle Lienemann et quatre députés UMP, dont Benoist Apparu, en ont appelé au ministre de l’économie et des finances de l’époque, Pierre Moscovici, qui a donc « demandé aux services compétents de [son] département de faire le point sur le dossier ».Aujourd’hui, c’est au tour de Julien Bayou de se demander « pourquoi chez M. Sapin on ne s’obstine pas à récupérer ces sommes, alors que de l’autre côté on privatise des aéroports ». Prochaine étape, le Conseil d’EtatJeudi, le rapporteur public a conseillé de rejeter les requêtes de M. Bayou. Le juge a indiqué qu’il rendrait sa décision d’ici deux semaines. « Dans deux semaines et un jour, je saisirai le Conseil d’Etat », a répliqué Julien Bayou à la sortie de l’audience, refusant de croire que sa démarche soit « vouée à l’échec ». Le conseiller régional, campé sur ses deux jambes parfois parcourues de trépidations nerveuses, a déploré l’absence du ministère de l’Economie.Acerbe, l’avocat de Jérôme Kerviel, M. David Koubbi, a déclaré qu’ « au lieu de payer bêtement leurs impôts les citoyens feraient mieux d’écrire au Fisc ».Durant toute la matinée, l’ancien trader se tenait légèrement en retrait du jeune conseiller régional, fumant plusieurs cigarettes dans la cour du tribunal tandis que son avocat préférait vapoter. En manteau noir, jean et bottines pointues, il a indiqué d’une voix basse et la tête inclinée qu’il ne « lâchait rien » sur son propre dossier.Jérôme Kerviel attend l'audience du juge administratif sur le crédit d'impôt de la SG. Lui fume, son avocat vapote http://t.co/yHBLbeUHos— jadegrandin (@Jade Grandin)require(["twitter/widgets"]);Le rapporteur public conseille de rejeter la requête de @julienbayou, "rdv ds 15 jours pr saisir le conseil d'Etat" http://t.co/77XgNP1nIO— jadegrandin (@Jade Grandin)require(["twitter/widgets"]);Lire aussi (édition abonnés) :Etat actionnaire cherche argent désespérémentJade Grandin de l'Eprevier Nicolas Scelles (Maître de conférences en économie du sport à l’Université de Stirling, Ecosse) Les droits télévisés nationaux de la Premier League anglaise de football vont atteindre un record de 5,136 milliards de livres sterling (près de 7 milliards d’euros) pour les trois saisons de 2016-2017 à 2018-2019.Cela signifie que les droits TV globaux de la première division du championnat britannique de football pourraient monter à environ 8,4 milliards de livres sterling (près de 11,4 milliards d’euros) pour ces trois saisons une fois la vente des droits internationaux complétée.Ces 3,8 milliards d’euros annuels potentiels sont à comparer aux 2,35 pour la saison 2015-2016 ou encore avec les 748,5 millions d’euros annuels pour les droits TV du football professionnel français sur la période 2016-2020, droits qui ne reviennent pas intégralement aux clubs de Ligue 1. L’avantage des clubs anglais par rapport aux clubs français est indéniable. Quelles sont les variables explicatives et les conséquences de l’explosion des droits TV de la Premier League anglaise ?La 8e édition des Jéco de Lyon Les Journées de l’économie (Jéco) ont lieu cette année du 13 au 15 octobre, à Lyon.Au programme : environ 40 conférences et plus de 200 personnalités réunies pour échanger et partager leurs analyses autour du thème « Qu’attendons-nous… pour agir ? ».L’objectif de ces journées est de rendre accessible l’analyse économique au plus grand nombre.Elles sont organisées chaque année depuis 2008 par la Fondation pour l’université de Lyon sous la direction de Pascal Le Merrer, professeur d’économie internationale à l’Ecole normale supérieure (ENS) de Lyon, avec le soutien de l’ensemble des universités, des grandes écoles lyonnaises, des collectivités et organisations professionnelles locales et de plusieurs entreprises.Au fil des ans, les JECO sont devenues le lieu et le moment où se croisent les différentes institutions et associations qui animent l’enseignement, la recherche et le débat économique en France.Entrée libre. Inscriptions obligatoires sur www.journeeseconomie.org.Il existe deux points clés, aussi bien pour une chaîne TV nationale (côté demande) que pour une ligue (côté offre) : pour une chaîne TV nationale, il s’agit de proposer suffisamment d’argent non seulement pour obtenir les droits (battre la concurrence nationale) mais aussi pour permettre aux clubs nationaux de pouvoir attirer/retenir/payer les meilleurs joueurs mondiaux.Vente à l’internationalPar conséquent, même sans concurrence nationale, une chaîne TV est incitée à dépenser plus que les chaînes étrangères pour leurs championnats domestiques (concurrence indirecte entre chaînes étrangères). Pour une ligue, les deux points clés sont d’avoir un bon produit et de pouvoir le vendre à l’international. Reste à identifier quelles sont les variables explicatives - les caractéristiques - d’un bon produit pouvant être vendu à l’international.Nous en avons relevé six :- Au moins un club fort économiquement et sportivement (locomotive).- Au moins un rival crédible sur le territoire national (incertitude pour le titre).- Compétitivité continentale (garante de la qualité du produit et facteur d’attractivité en soi, sans oublier que les chaînes TV nationales cherchent aussi à acheter les droits TV des Coupes d’Europe).- Capacité, taux de remplissage et qualité des stades (potentiel télégénique).- Travailleurs internationaux (meilleurs joueurs dans le monde et marchés à l’international).- Capacité à attirer des investisseurs et générer des revenus au-delà des droits TV (chaînes TV pas seules à assurer la compétitivité économique et donc sportive).Plus de 36 000 spectateurs par matchDans quelle mesure la Premier League anglaise respecte-t-elle ces six conditions ?Depuis sa création en 1992, sa locomotive (souvent sportivement et toujours économiquement) a été le club de Manchester United.La lutte pour le titre est incertaine avec la concurrence d’Arsenal, Chelsea et Manchester City.L’Angleterre est 2e au classement UEFA des clubs, après avoir été 1re de 2008 à 2012.Le potentiel télégénique de la Premier League anglaise est largement assuré par un taux de remplissage des stades supérieur à 90 % (plus de 36 000 spectateurs par match en moyenne).Elle compte entre 65 % et 70 % de joueurs étrangers et parvenait à 78 % d’audiences cumulées hors Royaume-Uni en 2008-2009.Elle génère des investissements et revenus au-delà des droits TV, particulièrement grâce à de riches investisseurs internationaux (propriétaires, sponsors).A ces variables côté offre doit être ajoutée la concurrence entre Sky et son rival BT côté demande nationale.Quelles sont les conséquences ? Le tableau ci-dessous retrace l’évolution récente et à venir des droits TV/recettes distribuées aux clubs (en millions d’euros) en Premier League anglaise, Ligue des champions de l’Union des associations européennes de football (UEFA) et Ligue 1 française. Il montre que la Premier League est non seulement loin devant la Ligue 1 française, mais également devant la Ligue des champions. Dès lors, la perspective d’une Premier League s’ouvrant aux meilleurs clubs européens non anglais (FC Barcelone, Real Madrid, Bayern Munich, Juventus Turin, Paris-Saint-Germain) – évoquée par Jean-Pascal Gayant, le coordinateur de la session « L’économie du sport – mondialisation et football », lors d’échanges préalables aux Jéco 2015 – pourrait recevoir un écho favorable auprès des principaux intéressés.Une Super Ligue européenneIl existe néanmoins une interrogation quant à la capacité de Sky – principal diffuseur national de la Premier League – à assumer le très lourd investissement consenti lors du dernier appel d’offres (4,176 milliards de livres sterling, soit plus de 5,6 milliards d’euros).Cet investissement doit peut-être être appréhendé du point de vue de la stratégie globale du groupe Sky plc et pas seulement Sky au Royaume-Uni, avec l’internationalisation du groupe britannique de télévision par satellite qui détient depuis 2014 Sky Italia et depuis 2015 Sky Deutschland, diffuseurs respectifs des championnats italien et allemand.Lire aussi :L’inflation sans fin des droits du football anglaisÀ la lumière de ces éléments, une option autre qu’une Premier League plus seulement anglaise peut être envisagée à terme, où Sky plc aurait l’initiative d’une Super Ligue européenne en convainquant les meilleurs clubs continentaux de se partager entre eux l’argent qu’il distribue aux championnats anglais, italien et allemand mais aussi espagnol (Sky est le diffuseur de la Liga espagnole au Royaume-Uni).Cela lui donnerait un fort degré de contrôle sur le football européen alors qu’il n’est plus le diffuseur de la Ligue des champions au Royaume-Uni depuis cette saison, BT ayant remporté l’exclusivité des droits 2015-2018 fin 2013 auprès de l’UEFA. Avec la possibilité de dicter les règles du jeu pour les années à venir et ainsi « prendre sa revanche » sur BT et l’UEFA ?Nicolas Scelles (Maître de conférences en économie du sport à l’Université de Stirling, Ecosse) 15.10.2015 à 07h38 • Mis à jour le15.10.2015 à 12h18 Une femme d’origine syrienne est morte, dans la nuit de mercredi 14 à jeudi 15 octobre, percutée par une voiture sur l’autoroute A16 aux abords du Tunnel sous la Manche à Calais. L’accident s’est produit vers 02h30, la victime, qui serait âgée d’une trentaine d’années, a été « percutée par une voiture sur l’autoroute A16 à Calais », à proximité du site Eutotunnel, a dit le Centre opérationnel départemental d’incendie et de secours (Codis). Ce décès porte à 15 le nombre de clandestins tués depuis le 26 juin dans le Calaisis en essayant de rallier l’Angleterre.Lire le reportage :A Calais, « la jungle est aujourd’hui hors contrôle »Image précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-561f7e0d58da6'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 9\r\n \r\n \r\nOfficiellement ouvert au printemps pour lib\u00e9rer le centre-ville de ses migrants et les regrouper, la \"jungle\" a pris l'aspect d'un immense bidonville, structur\u00e9e par une \u00e9conomie de survie. Les magasins affichent souvent l'origine du propri\u00e9taire.\r\nCr\u00e9dits : DAVID PAUWELS POUR "LE MONDE"\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Officiellement ouvert au printemps pour lib\u00e9rer le centre-ville de ses migrants et les regrouper, la \"jungle\" a pris l'aspect d'un immense bidonville, structur\u00e9e par une \u00e9conomie de survie. Les magasins affichent souvent l'origine du propri\u00e9taire.","source":"DAVID PAUWELS POUR \"LE MONDE\"","index":0,"position":1,"total_count":9,"item_lie":null,"link":"\/immigration-et-diversite\/portfolio\/2015\/10\/14\/dans-la-new-jungle-de-calais_4789354_1654200.html","isCurrent":true},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 2 \/ 9\r\n \r\n \r\nDes caf\u00e9s sont am\u00e9nag\u00e9s. On peut y boire un th\u00e9 ou un caf\u00e9. \"On estimait \u00e0 5 000 le nombre de migrants ici avant le week-end [samedi 10 et dimanche 11 octobre]\", r\u00e9sume Fran\u00e7ois Guennoc, de l\u2019association l\u2019Auberge des migrants. \"On ne doit pas \u00eatre loin de 6 000, alors\", compl\u00e8te un autre. Au d\u00e9but du printemps, ils \u00e9taient 2 000.\r\nCr\u00e9dits : DAVID PAUWELS POUR "LE MONDE"\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Des caf\u00e9s sont am\u00e9nag\u00e9s. On peut y boire un th\u00e9 ou un caf\u00e9. \"On estimait \u00e0 5 000 le nombre de migrants ici avant le week-end [samedi 10 et dimanche 11 octobre]\", r\u00e9sume Fran\u00e7ois Guennoc, de l\u2019association l\u2019Auberge des migrants. \"On ne doit pas \u00eatre loin de 6 000, alors\", compl\u00e8te un autre. 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Lundi 12 octobre, avant le d\u00e9jeuner, ils ont patrouill\u00e9 par groupe de quatre ou cinq et tass\u00e9 un peu plus le sable de la dune de leurs bottes de s\u00e9curit\u00e9.\r\nCr\u00e9dits : DAVID PAUWELS POUR "LE MONDE"\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Dans la jungle, un des migrants propose ses services pour r\u00e9parer les v\u00e9los des autres occupants du camp. Comme pour se donner l\u2019impression de reprendre la main, les CRS ont r\u00e9investi le lieu. 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Ils viennent voir ici\", observe Dominique, un Calaisien qui offre l\u2019\u00e9lectricit\u00e9 pour charger les t\u00e9l\u00e9phones.\r\nCr\u00e9dits : DAVID PAUWELS POUR "LE MONDE"\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Les diff\u00e9rents magasins improvis\u00e9s dans le camp proposent souvent les m\u00eames produits. \"D\u00e9sormais, c\u2019est le lieu de refuge de tous les damn\u00e9s de la terre. On a m\u00eame une tente de B\u00e9douins du Kowe\u00eft. Chez eux, ils n\u2019ont droit \u00e0 rien. 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Quatre propositions sont encore en lice :celle de l’armateur franco-tunisien Daniel Berrebi, avec Baja Ferries (préalablement associé au favori, le groupe Stef, qui s’est retiré) ;celle de l’ex-directeur du port de Marseille Christian Garinle ;celle du groupe corse RoccaCorsica Maritima ;celle d’un consortium d’entrepreneurs insulaires.Le tribunal a fixé au 21 octobre à midi le délai pour le dépôt de l’ensemble des offres. Faute de candidat assez crédible à leurs yeux, les juges marseillais ont repoussé leur choix à plusieurs reprises.Deux raisons justifieraient cette fois le délai supplémentaire. Rocca aurait déposé une requête demandant l’autorisation du tribunal d’embaucher d’anciens dirigeants de la SNCM en cas de reprise. La nouvelle échéance donnerait également à Baja Ferries le temps d’étayer son offre en solitaire, déposée par courrier le 9 octobre et jugée recevable.Lire aussi :SNCM : une audience-clé mercredi à MarseilleLe groupe de transport et de logistique Stef avait renoncé à son offre de reprise des activités « Corse » de la SNCM faute d’avoir obtenu notamment la garantie des autorités de la concurrence européennes qu’il n’aurait pas à rembourser à l’Etat plus de 400 millions d’euros d’aides publiques considérées comme illégales par Bruxelles. Baja Ferries a alors proposé de reprendre seul toutes les activités de la compagnie. Il assure avoir obtenu « un financement de 50 millions de dollars [environ 44 millions d’euros] auprès de financeurs externes » et prévoit de conserver 750 employés en CDI, sur un peu plus de 1 400.700 emplois seraient en jeuMarcel Faure, secrétaire CGT du comité d’entreprise de la SNCM, n’y croit pas : « Les marins ne vont pas se faire imposer Baja Ferries, qui fait croire qu’il a 15 millions et peut reprendre toutes les lignes », a-t-il affirmé. Daniel Berrebi a estimé quant à lui que « la raison avait parlé. Nous espérons présenter une meilleure offre pour la prochaine séance, et sommes les seuls à avoir des moyens financiers ».Les conseils de Corsica Maritima ont réagi, se disant « choqués par cette demande de report ». « Cette nouvelle démarche du procureur de la République est inexplicable en droit et nous attendons d’en connaître les véritables motifs d’opportunité ».Pour la CGT, Frédéric Alpozzo a prévenu : « Dans tous les cas, quel que soit le candidat, M. Berrebi ou un autre, le personnel n’acceptera pas une reprise qui conduise à 700 à 800 licenciements et à la découpe de l’entreprise sans garantie pour le futur ». Maryline Baumard Les migrants voyagent-ils gratuitement dans les trains français ? Comme tous les usagers de la SNCF, ils doivent s’acquitter du prix du billet pour voyager. Mais une note interne de la SNCF a semé le doute, savamment entretenu par l’extrême droite et une partie de la droite. La réalité est que les migrants ne bénéficient pas de la gratuité, mais certains ont été exonérés du prix de la réservation (entre 3 et 10 euros par voyage), afin d’éviter « tout risque de conflit entre voyageurs si jamais [les migrants] allaient occuper des places réservées par d’autres ». Une procédure qui n’a été utilisée que quatre fois, assure la SNCF.Une note interne de la SNCF Tout commence par une note de la SNCF. Une directive interne de la direction régionale de Boulogne qui précise qu’une réservation TGV peut être effectuée gratuitement dans le cadre d’une « procédure exceptionnelle », à la suite de la crise migratoire. Très vite la photographie de la note se retrouve sur les réseaux sociaux et le sujet s’emballe.Des réactions outrées à droite et à l’extrême droiteLa présidente du Front nationale, Marine Le Pen, s’est insurgée contre ce texte qui « appelle sous certaines conditions les responsables des gares à émettre des billets de train à zéro euro pour des groupes de clandestins qui se trouveraient dans leurs gares ». Elle estime « irresponsable de laisser voyager en toute tranquillité des groupes entiers de personnes qui viendront s’ajouter à tous ceux qui s’entassent déjà dans des campements insalubres, livrés aux trafics et aux mafias ». Marion Maréchal Le Pen remercie, elle, la SNCF et conclut dans un message retwitté 430 fois : « les autres avant les nôtres : pour les #migrants, le train c’est gratuit ! ».De son côté Xavier Bertrand, candidat LR (Les Républicains) à la présidence de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, s’insurge sur le même média que « les migrants pourraient voyager sans payer ». Il écrit même au président de la SNCF Guillaume Pépy, qualifiant la situation de « non seulement incompréhensible mais aussi inacceptable ».Les explications de la SNCFDepuis, la SNCF s’est expliquée. Christophe Piednoël, le directeur de l’information a précisé à l’AFP qu’« il n’y a pas de billets gratuits » pour les migrants. « Ces personnes sont contrôlées comme les autres, doivent être munies d’un billet comme les autres, peuvent faire l’objet d’un PV comme les autres », a-t-il insisté.En revanche, « ce qu’on a mis en place est une possible gratuité de la réservation, pour attribuer des places numérotées à ces populations afin qu’elles restent groupées et qu’on évite tout risque de conflit entre voyageurs si jamais elles allaient occuper des places réservées par d’autres », a ajouté ce responsable. Il reconnaît au passage que les « équipes, soit en gare, soit à bord des trains, ont été appelées au discernement ».Un étranger a parfois du mal à comprendre qu’en plus de son billet il doit disposer d’une réservation dont le prix varie d’un train à l’autre… Il peine souvent à utiliser les automates de réservation, faute d’un maniement précis de la langue ou de possession d’une carte de crédit. « Pour nous, ce ne sont pas des fraudeurs qui cherchent à profiter du système. Ce sont des gens qui sont dans une situation exceptionnelle très souvent de détresse et de fatigue, il est normal de les gérer avec humanité », a encore ajouté le porte-parole de l’entreprise. D’ailleurs, « les migrants voyagent en quasi-totalité avec des titres de transport, parce qu’ils sont souvent munis d’argent pour assurer leur voyage, ou soutenus par des associations qui prennent en charge le montant des billets.La crainte de compromettre leur épopée migratoire par une irrégularité de titre de transport n’est pas rare et fait que « ce ne sont pas des personnes qui souhaitent se mettre dans l’illégalité », selon le directeur de l’information.D’ailleurs, mise en place depuis le 26 septembre, la procédure n’aurait été utilisée que quatre fois.Manuel Valls : « Tout le monde est soumis à la même procédure de contrôle »Lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, le premier ministre, Manuel Valls, a été interpellé par le député Gérald Darmanin (LR, Nord) qui évoque « la gratuité en première classe » pour les migrants. « Aucune instruction n’a été donnée à la SNCF de relâcher ses contrôles. Tout voyageur doit être muni d’un titre de transport et tout le monde est soumis à la même procédure de contrôle », a rétorqué le premier ministreLire aussi :« L’extrême droite fonde son succès sur la peur »Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurent Borredon « Rien. » La réponse est définitive, accompagnée d’un sourire ironique. « Je n’attends rien de ce rassemblement, comme d’habitude », assure le fonctionnaire présent place Vendôme, devant le ministère de la justice, mercredi 14 octobre, pour protester contre la « rupture police justice ». « On est quand même là pour être solidaires, et parce qu’il y a une intersyndicale, tout le monde va dans le même sens », ajoute-t-il.Une chose est sûre, l’objectif fixé par l’intersyndicale, qui rassemble tous les personnels, des agents administratifs aux commissaires, est atteint. La préfecture de police est probablement un peu généreuse en annonçant 7 500 personnes. La place Vendôme, dont la moitié est en travaux, n’a pas fait le plein, même s’il y avait certainement plusieurs milliers de participants. En 2001, lors du dernier mouvement d’une telle ampleur, les manifestations avaient rassemblé jusqu’à 15 000 personnes. Un maximum, sachant que les policiers ne peuvent pas faire grève et qu’ils protestent donc sur leur temps de repos ou de congé — en passant donc sous les fourches caudines de la hiérarchie.Lire :Le gouvernement face à la colère des policiersL’élément déclencheur de cette mobilisation a été la fusillade lors de laquelle un policier de la brigade anticriminalité (BAC) de 36 ans a été grièvement blessé, le 5 octobre, à l’Ile-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). L’auteur des coups de feu, Wilston B., 24 ans, était un détenu en fuite qui n’avait pas réintégré la prison de Réau (Seine-et-Marne) après une permission de sortie, le 27 mai.« Décisions incompréhensibles »Les autorités s’inquiétaient de dérapages contre la garde des sceaux, Christiane Taubira, et avaient contesté le choix du lieu, qui pouvait laisser présager des slogans ciblant la ministre. Mardi, encore, après le discours de Bernard Cazeneuve aux grands patrons de la police et de la gendarmerie, les conseillers du premier ministre présents avaient fait le tour des responsables syndicaux pour demander de la modération. Ils ont été — presque — entendus.De manière étonnante — après tout, les syndicats avaient quand même, effectivement, choisi la place Vendôme —, les discours ont esquivé les critiques ciblées. Seul Philippe Capon, secrétaire général de l’UNSA-Police (troisième syndicat chez les gardiens de la paix), a directement critiqué la garde des sceaux, provoquant une vague de « Taubira, démission », qui s’est vite éteinte. Même Alliance-Police nationale (premier syndicat de gardiens de la paix) ou Synergie-Officiers, classés à droite et régulièrement critiques envers Mme Taubira, ont retenu leurs coups. « On n’est pas là pour cibler tel ou tel politique, mais le manque de cohésion entre les ministères », explique un policier d’Ile-de-France. Les slogans sont donc restés traditionnels : « Policiers asphyxiés, société en danger », ou « Sans protection, pas d’interpellations ». De quoi refléter les revendications, protéiformes : le manque de moyens, l’abondance de missions, la procédure pénale trop complexe, etc. « Les policiers en ont marre de voir leur travail anéanti par des décisions de justice incompréhensibles », s’est indigné Yves Lefebvre, patron d’Unité-SGP-Police (deuxième syndicat de gardiens de la paix), à l’origine de la manifestation.Face à la colère des policiers, le premier ministre, Manuel Valls, a annoncé mercredi une série de mesures censées « corriger » des « dysfonctionnements ». François Hollande a, par ailleurs, annoncé mercredi en conseil des ministres qu’il recevrait « la semaine prochaine » les syndicats de la police et de la justice. Le chef de l’Etat a souligné « le travail difficile, courageux et efficace des policiers et des gendarmes, de l’ensemble des forces de l’ordre », a également transmis le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll.Lire aussi :Colère des policiers : les annonces de Manuel VallsLaurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.10.2015 à 11h51 • Mis à jour le14.10.2015 à 17h30 | Julia Pascual « Il » est né avec une « ambiguïté sexuelle ». Son corps présente à la fois des attributs du féminin et du masculin : il ne produit pas d’hormone sexuelle, il n’a pas d’ovaires ni de testicules mais un « vagin rudimentaire » et un « micro-pénis ». Le certificat médical fourni au tribunal évoque une « intersexualité ». En raison de son « droit à la vie privé », le TGI de Tours a donc décidé, dans un jugement du 20 août révélé par le journal 20 minutes mercredi 14 octobre, que l’état civil de M. X, qui lui attribuait depuis 65 ans un sexe masculin, devait être rectifié et désormais comporter une « mention neutre ». Le parquet a fait appel de la décision, estimant qu’il s’agirait là de la reconnaissance inédite en France d’un « troisième genre » qui n’est pas prévue par les textes.Il en va effectivement ainsi : à la naissance, l’établissement de l’état civil prévoit l’assignation d’un sexe. Or, s’il apparaît que la détermination de ce sexe n’est pas évidente – et c’est le cas des personnes intersexuées –, une circulaire de 2011 autorise à ce que l’acte de naissance ne mentionne pas le sexe, mais seulement de façon provisoire :« Si, dans certains cas exceptionnels, le médecin estime ne pouvoir immédiatement donner aucune indication sur le sexe probable d’un nouveau-né, mais si ce sexe peut être déterminé définitivement, dans un délai d’un ou deux ans, à la suite de traitements appropriés, il pourrait être admis, avec l’accord du procureur de la République, qu’aucune mention sur le sexe de l’enfant ne soit initialement inscrite dans l’acte de naissance. Dans une telle hypothèse, il convient de prendre toutes mesures utiles pour que, par la suite, l’acte de naissance puisse être effectivement complété par décision judiciaire. »Dans son jugement, le tribunal de Tours a considéré que « le sexe qui a été assigné à M. X à sa naissance apparaît comme une pure fiction, qui lui aura été imposée pendant toute son existence sans que jamais il ait pu exprimer son sentiment profond ». Il se défend par ailleurs de soutenir l’idée d’un « troisième sexe » ou de remettre en cause « la notion ancestrale de binarité des sexes », eu égard au faible nombre de personnes naissant en France et qui présentent une intersexualité. De fait, les études évoquent 1,7 % de la population ou encore environ 200 nouveau-nés par an en France.« Au Népal, un troisième genre a été reconnu »« Les intersexes sont le plus souvent opérés à la naissance pour les conformer à un sexe, rappelle Me Mila Petkova, avocate de M. X, qui pour sa part n’a pas subi d’opération. On peut leur enlever des organes génitaux fonctionnels, des ovaires ou un vagin, juste parce qu’on considère qu’un homme ne peut pas porter d’enfant. Dans presque aucun des cas il n’y a de nécessité médicale. »En mai, le commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Nils Muiznieks, appelait de ses vœux la reconnaissance légale des personnes intersexes et à la fin des mutilations génitales, effectuées sans le consentement pleinement éclairé des parents et sans le consentement des personnes intersexes elles-mêmes :« Les Européen(ne)s sont encore très peu sensibilisé(e)s au vécu douloureux des personnes intersexes et aux violations des droits de l’homme auxquelles ces personnes doivent faire face. En raison des préjugés et des normes qui reposent sur la classification binaire féminin-masculin, des nourrissons intersexes subissent des interventions chirurgicales et des traitements médicaux non nécessaires, et il règne dans la société un climat d’incompréhension. Il est temps de s’atteler à résoudre cette situation inacceptable. »L’avocate de M. X attend aujourd’hui une date de renvoi devant la cour d’appel d’Orléans : « Il y a deux précédents dans le monde, précise Mila Petkova. En Australie, une personne a obtenu la mention de sexe non spécifique et au Népal, un troisième genre a été reconnu. En Europe, l’Allemagne prévoit [depuis 2013] la possibilité de ne pas inscrire de mention de manière provisoire, comme la France. »La situation des personnes intersexes est différente des transsexuels pour qui le droit français permet de faire reconnaître un changement de sexe sur l’état civil. Il est cependant nécessaire d’attester du « caractère irréversible de la transition », c’est-à-dire d’une ablation ou d’un traitement hormonal visant la stérilisation.Julia PascualJournaliste au Monde Maryline Baumard Les migrants voyagent-ils gratuitement dans les trains français ? Comme tous les usagers de la SNCF, ils doivent s’acquitter du prix du billet pour voyager. Mais une note interne de la SNCF a semé le doute, savamment entretenu par l’extrême droite et une partie de la droite. La réalité est que les migrants ne bénéficient pas de la gratuité, mais certains ont été exonérés du prix de la réservation (entre 3 et 10 euros par voyage), afin d’éviter « tout risque de conflit entre voyageurs si jamais [les migrants] allaient occuper des places réservées par d’autres ». Une procédure qui n’a été utilisée que quatre fois, assure la SNCF.Une note interne de la SNCF Tout commence par une note de la SNCF. Une directive interne de la direction régionale de Boulogne qui précise qu’une réservation TGV peut être effectuée gratuitement dans le cadre d’une « procédure exceptionnelle », à la suite de la crise migratoire. Très vite la photographie de la note se retrouve sur les réseaux sociaux et le sujet s’emballe.Des réactions outrées à droite et à l’extrême droiteLa présidente du Front nationale, Marine Le Pen, s’est insurgée contre ce texte qui « appelle sous certaines conditions les responsables des gares à émettre des billets de train à zéro euro pour des groupes de clandestins qui se trouveraient dans leurs gares ». Elle estime « irresponsable de laisser voyager en toute tranquillité des groupes entiers de personnes qui viendront s’ajouter à tous ceux qui s’entassent déjà dans des campements insalubres, livrés aux trafics et aux mafias ». Marion Maréchal Le Pen remercie, elle, la SNCF et conclut dans un message retwitté 430 fois : « les autres avant les nôtres : pour les #migrants, le train c’est gratuit ! ».De son côté Xavier Bertrand, candidat LR (Les Républicains) à la présidence de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, s’insurge sur le même média que « les migrants pourraient voyager sans payer ». Il écrit même au président de la SNCF Guillaume Pépy, qualifiant la situation de « non seulement incompréhensible mais aussi inacceptable ».Les explications de la SNCFDepuis, la SNCF s’est expliquée. Christophe Piednoël, le directeur de l’information a précisé à l’AFP qu’« il n’y a pas de billets gratuits » pour les migrants. « Ces personnes sont contrôlées comme les autres, doivent être munies d’un billet comme les autres, peuvent faire l’objet d’un PV comme les autres », a-t-il insisté.En revanche, « ce qu’on a mis en place est une possible gratuité de la réservation, pour attribuer des places numérotées à ces populations afin qu’elles restent groupées et qu’on évite tout risque de conflit entre voyageurs si jamais elles allaient occuper des places réservées par d’autres », a ajouté ce responsable. Il reconnaît au passage que les « équipes, soit en gare, soit à bord des trains, ont été appelées au discernement ».Un étranger a parfois du mal à comprendre qu’en plus de son billet il doit disposer d’une réservation dont le prix varie d’un train à l’autre… Il peine souvent à utiliser les automates de réservation, faute d’un maniement précis de la langue ou de possession d’une carte de crédit. « Pour nous, ce ne sont pas des fraudeurs qui cherchent à profiter du système. Ce sont des gens qui sont dans une situation exceptionnelle très souvent de détresse et de fatigue, il est normal de les gérer avec humanité », a encore ajouté le porte-parole de l’entreprise. D’ailleurs, « les migrants voyagent en quasi-totalité avec des titres de transport, parce qu’ils sont souvent munis d’argent pour assurer leur voyage, ou soutenus par des associations qui prennent en charge le montant des billets.La crainte de compromettre leur épopée migratoire par une irrégularité de titre de transport n’est pas rare et fait que « ce ne sont pas des personnes qui souhaitent se mettre dans l’illégalité », selon le directeur de l’information.D’ailleurs, mise en place depuis le 26 septembre, la procédure n’aurait été utilisée que quatre fois.Manuel Valls : « Tout le monde est soumis à la même procédure de contrôle »Lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, le premier ministre, Manuel Valls, a été interpellé par le député Gérald Darmanin (LR, Nord) qui évoque « la gratuité en première classe » pour les migrants. « Aucune instruction n’a été donnée à la SNCF de relâcher ses contrôles. Tout voyageur doit être muni d’un titre de transport et tout le monde est soumis à la même procédure de contrôle », a rétorqué le premier ministreLire aussi :« L’extrême droite fonde son succès sur la peur »Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurent Borredon « Rien, la réponse est définitive, accompagnée d’un sourire ironique. Je n’attends rien de ce rassemblement, comme d’habitude », assure le fonctionnaire présent place Vendôme, devant le ministère de la justice, mercredi 14 octobre, pour protester contre la « rupture police justice ». « On est quand même là pour être solidaires, et parce qu’il y a une intersyndicale, tout le monde va dans le même sens », ajoute-t-il.Une chose est sûre, l’objectif fixé par l’intersyndicale, qui rassemble tous les personnels, des agents administratifs aux commissaires, est atteint. La préfecture de police est probablement un peu généreuse en annonçant 7 500 personnes. La place Vendôme, dont la moitié est en travaux, n’a pas fait le plein, même s’il y avait certainement plusieurs milliers de participants. En 2001, lors du dernier mouvement d’une telle ampleur, les manifestations avaient rassemblé jusqu’à 15 000 personnes. Un maximum, sachant que les policiers ne peuvent pas faire grève et qu’ils protestent donc sur leur temps de repos ou de congé — en passant donc sous les fourches caudines de la hiérarchie.Lire :Le gouvernement face à la colère des policiersL’élément déclencheur de cette mobilisation a été la fusillade lors de laquelle un policier de la brigade anticriminalité (BAC) de 36 ans a été grièvement blessé, le 5 octobre, à l’Ile-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). L’auteur des coups de feu, Wilston B., 24 ans, était un détenu en fuite qui n’avait pas réintégré la prison de Réau (Seine-et-Marne) après une permission de sortie, le 27 mai.« Décisions incompréhensibles »Les autorités s’inquiétaient de dérapages contre la garde des sceaux, Christiane Taubira, et avaient contesté le choix du lieu, qui pouvait laisser présager des slogans ciblant la ministre. Mardi, encore, après le discours de Bernard Cazeneuve aux grands patrons de la police et de la gendarmerie, les conseillers du premier ministre présents avaient fait le tour des responsables syndicaux pour demander de la modération. Ils ont été — presque — entendus.De manière étonnante — après tout, les syndicats avaient quand même, effectivement, choisi la place Vendôme —, les discours ont esquivé les critiques ciblées. Seul Philippe Capon, secrétaire général de l’UNSA-Police (troisième chez les gardiens de la paix), a directement critiqué la garde des sceaux, provoquant une vague de « Taubira, démission », qui s’est vite éteinte. Même Alliance-Police nationale (premier chez les gardiens) ou Synergie-Officiers, classées à droite et régulièrement critiques envers Mme Taubira, ont retenu leurs coups. « On n’est pas là pour cibler tel ou tel politique, mais le manque de cohésion entre les ministères », explique un policier d’Ile-de-France. Les slogans sont donc restés traditionnels : « Policiers asphyxiés, société en danger », ou « Sans protection, pas d’interpellations ». De quoi refléter les revendications, protéiformes : le manque de moyens, l’abondance de missions, la procédure pénale trop complexe, etc. « Les policiers en ont marre de voir leur travail anéanti par des décisions de justice incompréhensibles », s’est indigné Yves Lefebvre, patron d’Unité-SGP-Police (deuxième), à l’origine de la manifestation.Face à la colère des policiers, le premier ministre, Manuel Valls, a annoncé mercredi une série de mesures censées « corriger » des « dysfonctionnements ». François Hollande a, par ailleurs, annoncé mercredi en conseil des ministres qu’il recevrait « la semaine prochaine » les syndicats de la police et de la justice. Le chef de l’Etat a souligné « le travail difficile, courageux et efficace des policiers et des gendarmes, de l’ensemble des forces de l’ordre », a également transmis le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll.Lire aussi :Colère des policiers : les annonces de Manuel VallsLaurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julia Pascual « Il » est né avec une « ambiguïté sexuelle ». Son corps présente à la fois des attributs du féminin et du masculin : il ne produit pas d’hormone sexuelle, il n’a pas d’ovaires ni de testicules mais un « vagin rudimentaire » et un « micro-pénis ». Le certificat médical fourni au tribunal évoque une « intersexualité ». En raison de son « droit à la vie privé », le TGI de Tours a donc décidé, dans un jugement du 20 août révélé par le journal 20 minutes mercredi 14 octobre, que l’état civil de M. X, qui lui attribuait depuis 65 ans un sexe masculin, devait être rectifié et désormais comporter une « mention neutre ». Le parquet a fait appel de la décision, estimant qu’il s’agirait là de la reconnaissance inédite en France d’un « troisième genre » qui n’est pas prévue par les textes.Il en va effectivement ainsi : à la naissance, l’établissement de l’état civil prévoit l’assignation d’un sexe. Or, s’il apparaît que la détermination de ce sexe n’est pas évidente – et c’est le cas des personnes intersexuées –, une circulaire de 2011 autorise à ce que l’acte de naissance ne mentionne pas le sexe, mais seulement de façon provisoire :« Si, dans certains cas exceptionnels, le médecin estime ne pouvoir immédiatement donner aucune indication sur le sexe probable d’un nouveau-né, mais si ce sexe peut être déterminé définitivement, dans un délai d’un ou deux ans, à la suite de traitements appropriés, il pourrait être admis, avec l’accord du procureur de la République, qu’aucune mention sur le sexe de l’enfant ne soit initialement inscrite dans l’acte de naissance. Dans une telle hypothèse, il convient de prendre toutes mesures utiles pour que, par la suite, l’acte de naissance puisse être effectivement complété par décision judiciaire. »Dans son jugement, le tribunal de Tours a considéré que « le sexe qui a été assigné à M. X à sa naissance apparaît comme une pure fiction, qui lui aura été imposée pendant toute son existence sans que jamais il ait pu exprimer son sentiment profond ». Il se défend par ailleurs de soutenir l’idée d’un « troisième sexe » ou de remettre en cause « la notion ancestrale de binarité des sexes », eu égard au faible nombre de personnes naissant en France et qui présentent une intersexualité. De fait, les études évoquent 1,7 % de la population ou encore environ 200 nouveau-nés par an en France.« Au Népal, un troisième genre a été reconnu »« Les intersexes sont le plus souvent opérés à la naissance pour les conformer à un sexe, rappelle Me Mila Petkova, avocate de M. X, qui pour sa part n’a pas subi d’opération. On peut leur enlever des organes génitaux fonctionnels, des ovaires ou un vagin, juste parce qu’on considère qu’un homme ne peut pas porter d’enfant. Dans presque aucun des cas il n’y a de nécessité médicale. »En mai, le commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Nils Muiznieks, appelait de ses vœux la reconnaissance légale des personnes intersexes et à la fin des mutilations génitales, effectuées sans le consentement pleinement éclairé des parents et sans le consentement des personnes intersexes elles-mêmes :« Les Européen(ne)s sont encore très peu sensibilisé(e)s au vécu douloureux des personnes intersexes et aux violations des droits de l’homme auxquelles ces personnes doivent faire face. En raison des préjugés et des normes qui reposent sur la classification binaire féminin-masculin, des nourrissons intersexes subissent des interventions chirurgicales et des traitements médicaux non nécessaires, et il règne dans la société un climat d’incompréhension. Il est temps de s’atteler à résoudre cette situation inacceptable. »L’avocate de M. X attend aujourd’hui une date de renvoi devant la cour d’appel d’Orléans : « Il y a deux précédents dans le monde, précise Mila Petkova. En Australie, une personne a obtenu la mention de sexe non spécifique et au Népal, un troisième genre a été reconnu. En Europe, l’Allemagne prévoit [depuis 2013] la possibilité de ne pas inscrire de mention de manière provisoire, comme la France. »La situation des personnes intersexes est différente des transsexuels pour qui le droit français permet de faire reconnaître un changement de sexe sur l’état civil. Il est cependant nécessaire d’attester du « caractère irréversible de la transition », c’est-à-dire d’une ablation ou d’un traitement hormonal visant la stérilisation.Julia PascualJournaliste au Monde Adrien de Tricornot Depuis qu’il est entré en fonction au mois de juin, Thierry Mandon, le secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche, a dit et réitéré sa volonté de promouvoir le diplôme de doctorat, une intention qui rejoint celle exprimée par la précédente titulaire du poste, Geneviève Fioraso. Ce diplôme sera-t-il un jour aussi reconnu en France que dans les autres pays européens ou aux Etats-Unis ? Le système dual grandes écoles-universités y fait en grande partie obstacle.Le dernier étage du dispositif européen « LMD » (licence-master-doctorat) n’occupe pas, dans notre pays, la place de choix que ses voisins lui réservent. « Le doctorat donne toutes les clés pour innover dans tous les domaines, et c’est ce qui fait sa reconnaissance en Europe, alors qu’il souffre en France d’une méconnaissance culturelle », observe Monique Martinez, directrice de l’école des docteurs de l’université fédérale de Toulouse Midi-Pyrénées, soit 4 500 doctorants, à qui elle propose un accompagnement professionnel personnalisé : vers l’enseignement, la création d’entreprise ou l’emploi privé. Mais le système des grandes écoles reste prédominant en France, et son auto-recrutement bien rodé. Quelques institutions – l’X, l’ENA, HEC… –, leurs grands corps ou leurs réseaux d’anciens, sont aux commandes des grandes entreprises et des ministères.Un plan « jeunes docteurs »Les élites issues des grandes écoles se confrontent pourtant au marché international de l’emploi, celui des grandes institutions internationales et des multinationales européennes, où le PhD (doctorat), distinction universitaire suprême à bac + 8, est le diplôme le plus admiré. Et beaucoup voudraient obtenir ce titre. Ils poussent pour que l’accès du doctorat soit facilité par la formation continue.Pris entre ces deux feux, le gouvernement affiche sa double volonté de valoriser le diplôme, et d’en élargir l’accès à un plus grand nombre. M. Mandon a notamment indiqué son souhait, dès sa nomination, d’ouvrir des places spécifiques aux docteurs dans les concours de la haute fonction publique. Cette perspective, aussi modeste soit-elle, n’enchante guère les hauts fonctionnaires. Dans le privé, M. Mandon a annoncé dans L’Express du 29 septembre, la mise en œuvre d’un plan « jeunes docteurs »dans le but de « doubler le nombre de docteurs embauchés par le secteur privé d’ici deux ans ». Une cinquantaine de « parrains-ambassadeurs », chefs d’entreprise à la retraite, vont être chargés de « vendre » les docteurs dans le privé. Et le nombre de doctorants dont le contrat est cofinancé par les entreprises, par le biais des conventions industrielles de formation par la recherche (Cifre), doit augmenter de 4 200 cette année à 5 000 en 2016.Modestes, ces mesures montrent combien le sujet est sensible. La refonte du doctorat, qui devait entrer en vigueur en 2015, a été reportée à 2016. Un arrêté devait actualiser les textes réglementaires mais la fuite du projet, en avril, a provoqué son retrait : beaucoup d’acteurs du supérieur redoutaient la délivrance d’un diplôme au rabais. La validation des acquis de l’expérience (VAE) y était envisagée sans beaucoup de précaution, négligeant de préciser la nécessité de réaliser des travaux de recherche originaux… La refonte de l’arrêté est donc repoussée, sans doute à la fin du premier trimestre 2016. Comme l’actualisation du décret qui régit le contrat doctoral, notamment pour ouvrir la possibilité de ­concilier recherche doctorale et activité.« Il faut valoriser le doctorat comme un diplôme professionnel mais sans porter atteinte à sa plus-value scientifique : les recherches doivent être dirigées et évaluées par des professeurs habilités », plaide Olivier Nay, président de la section science politique du Conseil national des universités et vice-président de sa commission permanente. Se voulant néanmoins « réaliste », M. Nay juge à terme « inévitable » de consentir à des aménagements : « L’université peut retrouver sa splendeur passée qui a été détruite par les grandes écoles, et fournir des contingents de personnes de haut niveau reconnues : il n’y a pas que l’ENA et l’X qui sont aptes à former des élites. » Pour distinguer les titulaires de doctorat, M. Nay suggère de décerner des mentions spéciales avec le diplôme, comme l’aptitude à devenir enseignant-chercheur, ou à présenter son travail à un prix de recherche. Le débat – sensible – reste ouvert.Adrien de TricornotJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Benoît Floc'h Il y a celles qui ne répondent pas, celles qui ne savent pas et celles qui y croient. Le Monde a demandé aux entreprises du CAC 40 si elles employaient des docteurs. Onze d’entre elles n’ont pas répondu ; quatorze ont dit ignorer combien elles en salarient ; six indiquent qu’elles en ont très peu. Enfin, neuf en comptent un nombre significatif et affirment croire en ces diplômés. Ils sont par exemple 600 chez EDF, 150 chez Orange, 1 136 chez Saint-Gobain ou encore 530 chez Renault. Un paysage extrêmement contrasté où les entreprises les plus enthousiastes envers les titulaires d’un doctorat (bac + 8) demeurent minoritaires.Certains groupes le disent franchement : ils n’ont pas besoin de ces profils. « LVMH n’est pas le meilleur terreau pour faire pousser les docteurs, admet Hugues Schmitt, chargé de la communication du groupe de luxe. Aucune de nos soixante-dix maisons n’a d’équipe de recherche structurée, les parfums Christian Dior mis à part. » Chez Unibail, on explique  : « La nature des activités est telle que nous recherchons avant tout des profils opérationnels, aux compétences multidisciplinaires, et donc moins de ceux tournés vers la recherche dans un domaine spécialisé. »Lire aussi :Le doctorat, un sujet politiquement minéAu-delà de ces cas, le sort réservé par le CAC 40 aux docteurs en dit long sur la manière dont la France reconnaît ses élites. Partout dans le monde, le doctorat est la référence la plus prestigieuse de l’enseignement supérieur. La France, elle, privilégie les grandes écoles. Certains recruteurs considèrent que les docteurs « ne pourront pas s’adapter à l’entreprise », s’insurge Emeline Assémat, vice-présidente de l’Association nationale des docteurs (ANDès). « Les entreprises connaissent mal le doctorat, regrette Sandrine Javelaud, directrice de la mission « formation initiale » au Medef. Et les stéréotypes ont la vie dure : les docteurs sont parfois perçus comme des “rats de laboratoire” ou des chercheurs trop spécialisés. Quand elles veulent recruter des collaborateurs opérationnels, les entreprises ont tendance à se tourner vers les écoles d’ingénieurs, qu’elles connaissent déjà. »Méconnaissance « mutuelle »Mais la méconnaissance est « mutuelle », reconnaît Juliette Guérin, porte-parole de la Confédération des jeunes chercheurs. Les docteurs, dont les deux tiers souhaitent travailler dans la recherche publique, selon une étude ANDès-Association pour l’emploi des cadres (APEC), n’ont pas toujours une image positive de l’entreprise. Ils appréhendent souvent un manque de liberté de recherche ou la pression subie de la part de la hiérarchie, par exemple. Au demeurant, souligne Juliette Guérin, ils ne savent pas toujours s’y prendre pour chercher du travail dans le privé. Un sur dix arrive sur le marché du travail sans avoir réalisé de stage dans le privé. « Ils n’ont pas les codes, les repères pour s’insérer rapidement », note Pierre Lamblin de l’APEC.Les écoles doctorales essaient de mieux les préparer. C’est aussi le cas de l’Association Bernard Gregory (ABG), qui œuvre au rapprochement des docteurs et des entreprises depuis trente-cinq ans. « Nous les aidons à comprendre le recrutement dans le privé, explique Vincent Mignotte, président de l’ABG. Le discours, le vocabulaire, la présentation sont différents. Dans l’univers académique, le CV donne une longue liste de publications. Dans le privé, il est resserré et centré sur les résultats. »Rien d’étonnant, donc, dans un contexte d’emploi public morose, que 14 % des docteurs soient encore sans emploi quatre à six ans après la soutenance de leur thèse. C’est ce qu’indique l’étude ANDès-APEC, réalisée à partir de 892 réponses à un questionnaire mis en ligne. « Le marché de l’emploi n’est pas reparti, constate M. Lamblin. Il manque 12 000 à 15 000 recrutements de jeunes diplômés sur des postes de cadre. Nous sommes loin des 50 000 de 2000. Depuis la crise, les entreprises privilégient les cadres expérimentés et immédiatement opérationnels. Cela se fait au détriment des jeunes diplômés. »Le tableau est sombre. Mais « la situation a beaucoup évolué depuis quelques années, se réjouit M. Mignotte. Les grands groupes manifestent de plus en plus d’appétence pour les docteurs. Dans leurs annonces, certains disent aujourd’hui clairement qu’ils veulent des docteurs et rien d’autre. Et les PME s’y mettent. »Un cercle vertueux s’enclenche, pensent certains. La mutation de l’université n’y est pas étrangère. Surtout, la pression économique d’une société de la connaissance mondialisée pousse les entreprises à miser fortement sur l’innovation. « Les docteurs savent résoudre des problèmes complexes et mal posés, notamment quand la solution n’est pas connue », souligne Juliette Guérin. Une thèse, cela consiste à construire des connaissances, abonde M. Mignotte : « Contrairement à l’ingénieur, il sait donc repousser les frontières. »Des profils complémentairesFabien Imbault, ingénieur et directeur général de la start-up Evolution Energie, recrute des docteurs. « Ils savent élaborer un protocole scientifique pour aborder des problèmes complexes et trouver des solutions innovantes, ce que les ingénieurs ne savent pas faire, justifie le chef d’entreprise. Ce sont deux profils complémentaires. » Dans un grand groupe comme Safran, on assure également avoir accru le recrutement de docteurs depuis deux ans. « Nous développons une politique très active de recherche en développement et en technologie, indique Catherine Buche-Andrieux, responsable de la politique de recrutement. Nous avons besoin de leurs compétences. »Spécialisé dans l’insertion des docteurs, le cabinet Adoc tourne à plein régime. « Notre activité ne s’est jamais aussi bien portée, reconnaît Marc Joos, chargé d’études dans ce cabinet. Les compétences des docteurs intéressent de plus en plus les entreprises. » Le chemin sera peut-être long, cependant. Le Medef, qui incite les recruteurs à choisir des docteurs, est dubitatif. Y en a-t-il davantage dans les entreprises ? « Je ne sais pas, répond Sandrine Javelaud. La France est encore à la ramasse par rapport aux autres pays de l’OCDE. »Benoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.10.2015 à 07h00 • Mis à jour le14.10.2015 à 07h27 Quelque 250 forains, qui avaient bloqué la ville de Rouen mardi pour protester contre l’éloignement du centre-ville de la traditionnelle foire Saint-Romain, ont levé le camp après l’échec de négociations à la préfecture, par crainte de heurts avec la police. Les forains ont toutefois fait savoir qu’ils entendaient manifester sous une autre forme mercredi.« Les forains ont compris que la confrontation risquait d’être sévère et qu’il y avait des risques de dommages pour leur outil de travail », a commenté la préfecture.Ponts sur la Seine bloqués, des pneus et une caravane brûlés, automobilistes excédés, trafic des transports en commun fortement perturbé avec des passagers du métro-tram contraints de se rendre à pied vers des stations non fermées : la cité normande avait été fortement bousculée dans la matinée. Des dizaines de forains venus d’autres régions, et même de Belgique, s’étaient joints au mouvement de colère contre la préfecture, qui avait décidé de déplacer le lieu de la deuxième foire de France par mesure de sécurité. Le nouveau site, aménagé à grands frais (2 millions d’euros), qui a été proposé par la ville et la métropole, est situé un peu hors du centre, toujours en bord de Seine, à environ deux kilomètres du site précédent. Julia Pascual C’est une photographie de la France et de ses flux migratoires qui va à l’encontre des fantasmes d’invasion rebattus par la droite nationaliste et identitaire. Mardi 13 octobre, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publié deux études qui rendent compte d’un pays où les mobilités sont de plus en plus importantes mais ne concernent que partiellement les immigrés. La part de la population immigrée augmente par ailleurs, mais de façon modérée. Une mobilité de plus en plus importanteL’Insee révèle tout d’abord que le solde migratoire de la France est en forte baisse. Il s’établit à + 33 000 personnes en 2013, contre + 112 000 en 2006. « Bien qu’il paraisse faible, ce solde migratoire recouvre des flux beaucoup plus importants », souligne Marie Reynaud, responsable des études démographiques et sociales à l’Insee. En outre, il renvoie aux déplacements de deux catégories de personnes : celles qui sont nées en France et celles qui sont immigrées (minime, le solde des personnes nées françaises à l’étranger s’établit à + 13 000 en 2013).Concernant les personnes immigrées, leur solde migratoire s’élève à + 140 000 en 2013. Il est largement positif même ce chiffre accuse un léger recul puisqu’il était de + 164 000 en 2006. C’est-à-dire que « le nombre d’entrées d’immigrés a progressé, mais à un rythme plus faible que leurs sorties du territoire », souligne l’Insee. Un fait qui mérite d’être mis en exergue, d’après Marie Reynaud : « L’augmentation des sorties des personnes immigrées est nouvelle. Elle passe de 29 000 personnes en 2006 à 95 000 personnes en 2013. On relie ça à de la mobilité professionnelle de courte durée. »Davantage de Français partent à l’étrangerA côté de ces personnes immigrées, les déplacements des personnes nées en France connaissent une évolution similaire puisque leurs « départs vers l’étranger (…) se sont amplifiés depuis 2006, alors que leurs retours, moins nombreux, ont peu varié sur la période », analyse l’Insee. Si l’on regarde dans le détail, on note qu’« en 2013, près de 197 000 personnes nées en France ont quitté le territoire, soit 59 000 de plus qu’au cours de l’année 2006. Parallèlement, les retours des personnes nées en France sont stables, autour de 78 000 personnes. »A l’arrivée, le solde migratoire de cette catégorie est négatif, estimé à – 120 000 personnes en 2013 contre – 60 000 en 2006. Un constat qui ne saurait traduire une fuite massive des cerveaux à l’étranger, autre chiffon rouge régulièrement agité par les déclinistes : « Davantage de Français partent à l’étranger mais ce n’est pas très massif, rapporté aux 58,2 millions de personnes nées en France et vivant en France », relativise Marie Reynaud. Si l’on s’attarde sur le profil de ces personnes, on constate que, pour l’année 2013, « 80 % des départs à l’étranger de personnes nées en France surviennent entre 18 et 29 ans, âges d’études ou de début d’activité », précise l’Insee. Fin 2013, la présence française à l’étranger était estimée à un peu moins de 3 millions et demi de personnes.Cette « augmentation des flux migratoires n’est pas spécifique à la France », souligne enfin l’Insee, qui rappelle que le solde migratoire de l’ensemble de l’Union européenne s’élève en 2013 à 575 000 personnes (3,4 millions d’entrées et 2,8 millions de sorties), soit 594 000 de moins qu’en 2006. « La situation diffère selon les pays : par exemple, le solde migratoire de l’Allemagne augmente fortement ; à l’inverse, celui de l’Espagne devient négatif. »Une augmentation modérée de la population immigréeEn dehors de l’analyse de ces déplacements, qui donne à voir une mobilité accrue des personnes, l’Insee dessine un portrait à grands traits de la population française. Et nous apprend que la France comptait, au 1er janvier 2014, 65,8 millions d’habitants hors Mayotte, soit 2,6 millions de personnes de plus par rapport à 2006, c’est-à-dire « un accroissement de 0,5 % par an en moyenne ».Parmi ces résidents, la France compte 8,9 % de population immigrée, soit 0,8 point de plus qu’en 2006. Ce qui renvoie à une augmentation « modérée », jauge Marie Reynaud, équivalant à « 700 000 personnes en plus » en l’espace de huit ans. En détaillant ce chiffre, l’Insee nous apprend qu’« 1,6 million d’immigrés sont arrivés en France, 500 000 en sont repartis et 400 000 sont décédés en France ».L’institut entend par immigrée toute « personne née de nationalité étrangère à l’étranger et résidant en France ». Sachant que « certains immigrés ont pu devenir français par acquisition, les autres restant étrangers ».6,4 % de la population résidant en France est de nationalité étrangèreSi l’on s’en tient aux étrangers (personnes qui résident en France et ne possèdent pas la nationalité française), la France compte 500 000 étrangers en plus entre 2006 et 2014. Au passage, l’Insee relève que le nombre d’acquisitions de nationalité française s’est réduit sur la période, « passant de 147 000 en 2006 à 97 000 en 2013 ». Au total, au sein de la population résidant en France, 61,6 millions de personnes ont la nationalité française et 4,2 millions ont une nationalité étrangère, soit 6,4 % de la population. Parmi ces dernières, 0,6 million sont nées en France et 3,6 millions sont nées à l’étranger.Contrairement à certaines idées reçues, la progression de la population résidant en France est donc « essentiellement portée par le solde naturel », nous renseigne l’Insee. Ce solde s’élève à + 2,2 millions de personnes sur les huit dernières années, c’est-à-dire qu’il y a eu 6,5 millions de naissances pour 4,3 millions de décès. Le solde migratoire est moindre, qui s’établit à + 400 000 personnes sur huit ans. Il ne contribue qu’à hauteur de 16 % de l’augmentation de la population. Si l’on regarde dans le détail, on observe qu’entre début 2006 et début 2014, pour 2,5 millions d’entrées sur le territoire (qui peuvent être des retours), il y a eu 2,1 millions de sorties du territoire.Lire aussi :Quatre graphiques qui démentent des idées reçues sur l’immigrationJulia PascualJournaliste au Monde Eric Nunès L’échec au baccalauréat crée du décrochage scolaire. C’est le constat d’une étude du ministère de l’éducation nationale publiée mardi 13 octobre. Sur les 83 500 lycéens ayant échoué au bac 2013, seulement la moitié se sont réinscrits pour se donner une nouvelle chance d’être diplômés. Plus de 40 000 jeunes sont donc sortis du système scolaire les mains vides.Les chiffres dépendent de la filière choisie : après un échec, 70 % des candidats à un baccalauréat général ou technologique le repassent l’année suivante, en 2014. Mais la proportion s’inverse pour les recalés du bac professionnel : sept sur dix ne sont pas retournés sur les bancs du lycée : « des abandons massifs », regrettent les auteurs de l’étude.L’âge des candidats, un facteur de décrochageLe taux de réinscription est extrêmement variable selon les séries. Les lycéens collés au bac en séries S sont plus de 82 % à décider de réinvestir une année supplémentaire pour décrocher le diplôme. Ils ne sont que 58 % en série ST2S du bac technologique, et le taux dégringole autour de 20 % dans certaines spécialités du bac pro : 21 % en « accueil, hôtellerie, tourisme » et moins de 18 % en « structures métalliques ».L’âge des candidats est également un facteur de décrochage. Dans les filières générales et technologiques, 84 % des lycéens qui n’ont jamais redoublé retentent leur chance. Ils ne sont plus que 66 % lorsqu’ils ont un an de retard et le pourcentage tombe à 47 % pour ceux qui ont deux ans de retard. Côté bac pro, après deux redoublements, les trois quarts des lycéens ne se réinscrivent pas.Le mode de scolarisation joue aussi dans le taux de réinscription. il est élevé parmi les candidats des bacs général et technologique, qui sont à 96,5 % issus d’un établissement scolaire. Mais elles ne dépassent pas 15,5 % parmi les jeunes qui ont échoué au bac pro à l’issue d’un apprentissage.Enfin, les réinscriptions fluctuent aussi selon les académies : 60 % pour le bac général et technologique à La Réunion, 81 % à Mayotte. En métropole, c’est dans l’académie de Limoges que ce taux est le plus faible (64 %) et dans celle de Reims qu’il est le plus élevé (76 %). Les académies franciliennes, en forte croissance démographique, ont un taux de réinscription supérieur à 70 %, « relativement fort », souligne l’étude.Lire aussi :Candidats, fraude, réussite… Le bac 2015 en chiffresLes sans diplôme au chômageLa sortie du système éducatif sans diplôme de plusieurs dizaines de milliers de jeunes chaque année est particulièrement risquée en cette période de crise. Ces jeunes sans diplôme « subissent des difficultés croissantes d’accès et de maintien à l’emploi. 40 % d’entre eux restent en dehors ou aux marges de l’emploi au cours des trois années qui suivent leur sortie du système éducatif », rappelle le Centre d’études et de recherches sur les qualifications, dans une enquête sur l’insertion professionnelle des jeunes en 2014.Dans un pays où le chômage des moins de 25 ans atteint 25 %, selon les chiffres de l’OCDE, les diplômes demeurent une défense antichômage. « Entre avoir un diplôme et ne pas en avoir du tout, la situation sur le marché du travail, c’est le jour et la nuit », a souligné, sur France Info Catherine Moisan, directrice de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance au ministère de l’éducation.Lire aussi :Sur le marché de l’emploi, le diplôme protège un peu moins qu’avantEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julia Pascual Alors que la proposition de loi sur la lutte contre la prostitution passe en deuxième lecture au Sénat – majoritairement à droite – à partir du mercredi 14 octobre, énième étape d’un processus législatif commencé il y a deux ans, les débats se concentrent à nouveau sur la mesure phare de ce texte porté par la députée socialiste Maud Olivier (Essonne) : la pénalisation des clients de prostituées. Au risque de négliger un autre aspect de la loi, ayant trait à la situation administrative des personnes étrangères se prostituant.Mardi 13 octobre, quelques militants féministes, issus du Mouvement du Nid, d’Osez le féminisme ou encore des Effrontées, ont organisé un happening devant le Sénat pour inciter les élus à rétablir dans le texte de loi l’amende de 1 500 euros pour tout achat d’actes sexuels. Cette disposition, voulue par le gouvernement et votée par l’Assemblée nationale, est systématiquement retoquée par les sénateurs. Elle a encore été supprimée mercredi 7 octobre en commission spéciale sénatoriale, celle-ci ayant considéré « qu’une telle mesure risquait de placer les personnes prostituées dans un isolement plus grand et, par conséquent, dans des conditions plus dangereuses ». La mesure sera rediscutée en séance via des amendements.Conditionné à l’arrêt de la prostitutionMais la disposition qui a le plus fait l’objet d’amendements est autre : elle concerne la délivrance de titres de séjour aux personnes prostituées de nationalité étrangère. Comme le rappelle la Cimade, une des principales associations de défense des étrangers, dans un communiqué paru mardi 13 octobre : « Près de 90 % des personnes prostituées sont de nationalité étrangère, et parmi elles, une majorité de personnes sont dépourvues de titre de séjour. Les mesures favorisant la régularisation sont donc essentielles pour protéger les victimes de proxénétisme et de traite des êtres humains à des fins d’exploitation sexuelle. »A ce sujet, le texte voté par l’Assemblée nationale prévoit qu’« une autorisation provisoire de séjour d’une durée minimale de six mois peut être délivrée » à la personne qui, « ayant cessé l’activité de prostitution, est engagé(e) dans le parcours de sortie de la prostitution et d’insertion sociale et professionnelle ».Il s’agit donc d’une disposition conditionnée à l’arrêt de la prostitution et non automatique puisque la délivrance du titre est laissée à l’appréciation du préfet. « Cela ne va servir à rien », juge sévèrement Violaine Husson, responsable des actions pour les femmes migrantes à la Cimade. « Dans la pratique, si les personnes n’ont pas de titre de séjour, elles ne peuvent pas avoir d’hébergement, ni de suivi social ou même médical et entamer une insertion professionnelle. Ça nous paraît donc incohérent de demander la cessation d’activité de prostitution pour bénéficier de ce titre. »Appel d’airPlusieurs amendements – de la sénatrice EELV Esther Benbassa, du socialiste Jean-Pierre Godefroy et de la communiste Laurence Cohen – ont été déposés et prévoient la délivrance de plein droit d’une autorisation provisoire de séjour d’un an, non conditionnée à la cessation stricte de l’activité de prostitution. Ceux qui s’y opposent considèrent qu’ils peuvent constituer un appel d’air. « Sous prétexte de ne pas vouloir faciliter la prostitution en accordant un droit au séjour, les parlementaires proposent d’encadrer strictement l’attribution des titres de séjour, considérant que ce dispositif serait détourné par les réseaux de traite », regrette la Cimade dans son communiqué.Laurence Cohen analyse ces résistances : « On est dans un climat très tendu à l’égard des personnes condamnées à l’exil. On considère l’étranger comme quelqu’un qui resquille et les prostituées comme des délinquantes. »D’après un dispositif déjà existant, une personne prostituée peut obtenir une carte de séjour si elle coopère avec la police pour démanteler un réseau de traite, à travers le dépôt d’une plainte ou d’un témoignage. Dans les faits, les préfectures y ont peu recours : « En 2014, sur les 210 000 nouveaux titres de séjour accordés, seulement 63 ont été délivrés sur ce motif, toute situation d’exploitation confondue, rappelle la Cimade. Ce chiffre est ridiculement bas quand on sait qu’entre 20 000 et 40 000 personnes se prostituent en France, principalement des personnes en situation irrégulière. »Julia PascualJournaliste au Monde Denis Cosnard Retour au tribunal de commerce de Marseille pour la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM). L’avenir de cette compagnie maritime en difficulté sera au centre d’une audience importante prévue mercredi 14 octobre à 13 h 30. Celle-ci pourrait permettre de désigner enfin un repreneur afin de relancer cette entreprise majeure pour la Corse.Pourquoi cette audience a-t-elle lieu ?La SNCM, dont les ferries font la navette entre Marseille, la Corse et le Maghreb, perd de l’argent depuis des années, malgré d’importantes subventions publiques. La société a été placée en dépôt de bilan en novembre 2014, son actionnaire majoritaire, Transdev (filiale commune de Veolia et de la Caisse des dépôts), ayant décidé d’arrêter les frais. Depuis, l’entreprise cherche un repreneur. Différentes audiences ont déjà eu lieu pour examiner les offres en lice, mais aucune n’a été conclusive. Faute de candidat assez crédible à leurs yeux, les juges marseillais ont repoussé leur choix à plusieurs reprises. L’audience de mercredi pourrait être l’occasion de trancher, enfin.Qui sont les candidats en concurrence ?Longtemps considéré comme favori, le groupe de transport et de logistique STEF a annoncé le 9 octobre qu’il se retirait du dossier, faute d’avoir obtenu toutes les garanties dont il avait besoin. Trois candidats demeurent sur les rangs : l’ancien directeur du port de Marseille Christian Garin, l’entrepreneur corse Patrick Rocca, et une centaine de grands clients de la SNCM réunis sous la bannière Corsica Maritima.Mais l’armateur franco-tunisien Daniel Berrebi (Baja Ferries), qui avait déposé une première offre en juin, puis s’était allié à STEF en septembre, souhaite présenter une nouvelle candidature. Cette fois-ci, il ne se limiterait plus à reprendre l’activité vers le Maghreb, comme le prévoyait le partage des rôles avec STEF. Il entend remettre une offre globale, et assure avoir obtenu un financement de 50 millions de dollars (environ 44 millions d’euros) auprès de « financeurs externes », qui s’ajoute à la « trésorerie conséquente » de son groupe, évaluée à 29 millions d’euros.Quand les juges vont-ils trancher ?S’il ne choisit qu’entre les trois candidats officiels, le tribunal peut aller vite et rendre sa décision en quelques jours, après délibéré. Mais le retrait du groupe STEF, un candidat auquel les juges avaient donné plusieurs coups de pouce, est susceptible de changer la donne. Il pourrait inciter le tribunal à rouvrir une procédure afin de donner la possibilité à Daniel Berrebi ou d’autres de présenter de nouvelles offres.Durant l’été, la SNCM a bénéficié de la baisse des prix du carburant et enregistré une activité soutenue, notamment avec le Maghreb, si bien que la trésorerie n’est pas à sec. Les juges peuvent donc se donner un peu de temps.Sur quels critères les juges vont-ils choisir le repreneur ?Pour trancher, le tribunal s’appuie sur un rapport des administrateurs judiciaires, ainsi que sur l’avis du procureur et celui des différentes parties prenantes, dont le comité d’entreprise. Plusieurs critères sont pris en compte simultanément : le prix offert, le nombre de salariés repris (environ la moitié des postes risquent de disparaître), la solidité du montage financier, le sérieux du plan de redressement proposé…En s’appuyant sur cette batterie de critères, les juges marseillais avaient rejeté en juin les offres de Patrick Rocca, Christian Garin et Daniel Berrebi. Mais ils peuvent estimer à présent que ces candidats ont amélioré leurs offres. Quant au consortium Corsica Maritima, c’est la première fois que son offre est soumise aux juges.Lire aussi :SNCM, des vies à l’eauDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent et Gary Dagorn   L’Insee a livré, mardi 13 octobre, une étude sur les flux migratoires entre 2006 et 2013. Et elle bat en brèche un grand nombre de clichés qui peuplent le débat, récurrent, sur l’immigration en France. En voici quelques-uns :1. Non, le solde migratoire n’a pas « explosé » depuis dix ans, il a diminué33 000C’est le solde migratoire net en 2013 en France, soit la différence entre entrées sur le territoire (immigration) et sorties. Il est trois fois moins élevé qu’en 2006 (+112 000 personnes).Si on regarde l’évolution, on constate une mobilité accrue : les deux chiffres des entrées et des sorties ont augmenté depuis 2006, le premier ralentissant sa progression quand le second l’accélère. #container_14447249279{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14447249279{ height:500px; } #container_14447249279 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14447249279 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14447249279 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14447249279 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Solde migratoire de 2006 à 2013Entrées (immigration) et sorties (expatriation) du territoire, et solde net(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Non, les immigrés ne « remplacent » pas les Français16 %C’est la contribution de l’immigration à l’augmentation de la population : entre 2006 et 2014, la France a gagné 2,6 millions d’habitants. Sur ce total, le solde migratoire contribue à hauteur de 400 000 personnes. Ramené en pourcentage, on comptait 8,13 % d’immigrés nés à l’étranger en 2006, on en compte désormais 8,92 %. Les Français nés en France représentaient 89,07 % de la population en 2006, 88,42 % l’an dernier. #container_14447294777{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14447294777{ height:500px; } #container_14447294777 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14447294777 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14447294777 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14447294777 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Composition de la population par origine, en 2006 et 2013(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); 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Oui, les retours d’expatriés représentent le quart des entrées en France77 000C’est le nombre de retours en France de Français expatriés en 2013. Sur 332 000 arrivées, 70 % (235 000) correspondent à de l’immigration, 23 % (77 000) à des retours d’expatriés, et 7 % (20 000) à des arrivées de personnes nées françaises à l’étranger. #container_14447267323{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14447267323{ height:500px; } #container_14447267323 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14447267323 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14447267323 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14447267323 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Entrées en France entre 2006 et 2013Selon l'origine des personnes.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14447267323", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"milliers de personnes" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Entrées d'immigrés", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 193 ], [ "", 192 ], [ "", 195 ], [ "", 195 ], [ "", 211 ], [ "", 217 ], [ "", 230 ], [ "", 235 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Entrées de personnes nées en France", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 78 ], [ "", 78 ], [ "", 78 ], [ "", 78 ], [ "", 78 ], [ "", 81 ], [ "", 77 ], [ "", 77 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Entrées de personnes nées françaises à l'étranger", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 30 ], [ "", 23 ], [ "", 23 ], [ "", 24 ], [ "", 19 ], [ "", 22 ], [ "", 21 ], [ "", 20 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "000 personnes", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; 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Non, la « fuite des cerveaux » n’est pas en pleine hausse197 000C’est le nombre de personnes nées en France et ayant quitté le territoire en 2013. Un chiffre qui reste relativement stable depuis 2009. La hausse des départs s’explique donc surtout par le nombre d’immigrés qui quittent la France, 95 000 en 2013 contre 29 000 sept ans plus tôt. #container_14447259049{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14447259049{ height:500px; } #container_14447259049 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14447259049 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14447259049 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14447259049 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Sorties du territoire de 2006 à 2013Pour les personnes nées en France, immigrées et nées françaises à l'étranger(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14447259049", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"milliers de personnes" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Sorties d'immigrés", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 29 ], [ "", 49 ], [ "", 53 ], [ "", 63 ], [ "", 67 ], [ "", 73 ], [ "", 90 ], [ "", 95 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Sorties de personnes nées en France", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 138 ], [ "", 164 ], [ "", 177 ], [ "", 199 ], [ "", 193 ], [ "", 205 ], [ "", 197 ], [ "", 197 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Sorties de personnes nées françaises à l'étranger", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 22 ], [ "", 11 ], [ "", 10 ], [ "", 3 ], [ "", 8 ], [ "", 12 ], [ "", 8 ], [ "", 7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "000 personnes", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Gary DagornJournaliste au MondeSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.10.2015 à 11h02 • Mis à jour le13.10.2015 à 11h14 | Sandrine Cabut et Pascale Santi Le ministère de la santé s’inquiète de la trop faible vaccination contre la grippe. Selon un sondage IFOP, rendu public lundi 12 octobre et réalisé pour le Groupement de pharmaciens PHR, sept Français sur dix n’envisagent pas de se faire vacciner contre la grippe. Parmi eux, 52 % invoquent l’inutilité du vaccin et 22 % le jugent risqué. Pour y remédier, l’assurance-maladie lance mardi 13 octobre une vaste campagne : « Grippe : pour éviter l’hospitalisation, passez à la vaccination ».Disponible depuis lundi 12 octobre dans les pharmacies, le vaccin devrait être beaucoup plus efficace cette année par rapport à celui de l’an dernier. En effet, il prend en compte la souche du virus H3N2 qui a sévi de façon dominante à l’hiver 2014-2015, et qui n’était pas présente dans le vaccin. L’efficacité n’avait été de l’ordre que de 30 %.Un courrier à près de 10 millions de Français dits « à risque »« Le taux de protection est connu et constant pour la plupart des vaccins, mais dans le cas de la grippe, il varie d’une année et sur l’autre », a souligné le professeur Robert Cohen (pédiatre et infectiologue) lors d’une conférence de presse organisée lundi à l’initiative du laboratoire Pfizer.Les autorités sanitaires insistent sur la gravité potentielle de la grippe – la plus sévère depuis 2010 – qui a entraîné l’hiver dernier 18 300 décès, dont 90 % chez des personnes de plus de 65 ans, selon les données de l’Institut de veille sanitaire (InVS). Au total, 2,9 millions de personnes ont consulté pour syndrome grippal.Près de 10 millions de Français dits « à risque » vont recevoir un courrier de l’Assurance-maladie qui leur permet de se faire vacciner gratuitement. Ce sont les personnes âgées de plus de 65 ans (à 80 %) et celles atteintes de certaines pathologies : insuffisance cardiaque, pulmonaire, asthme…Recul des vaccinationsLe professeur Joël Gaudelus (ancien chef du service de pédiatrie de l’hôpital Jean Verdier, Bondy) insiste aussi sur la recommandation de vacciner les femmes enceintes. « Le bénéfice est double : pour la future mère, car la grossesse augmente le risque de complications de la grippe, et pour l’enfant, qui est ainsi protégé jusqu’à six mois de vie. »Sévère l’an dernier en raison de la mutation du virus, la grippe a aussi été grave en raison de la faible couverture vaccinale, qui ne cesse de baisser depuis 2009, déplorent les autorités sanitaires : 46 % des assurés à risque ont eu recours au vaccin lors de l’hiver 2014, soit un recul de 2,8 points par rapport à 2013.« Même s’il ne constitue par le rempart absolu contre la contamination, le vaccin est le moyen le plus efficace pour réduire les risques de développer des formes graves de la grippe, pouvant entraîner une hospitalisation, voire le décès chez les sujets fragiles », indiquent les autorités sanitaires.La grippe n’est pas anodine chez les enfants en bas âge, note aussi le professeur Joël Gaudelus. « Le taux d’hospitalisation pour grippe des enfants de moins d’un an est supérieur à celui des personnes de plus de 65 ans », explique-t-il. En outre, les enfants contribuent pour beaucoup à la diffusion des virus grippaux.Il est donc nécessaire pour les pouvoirs publics d’augmenter la vaccination. Si la couverture vaccinale atteignait le taux recommandé par l’OMS (75 %), près de 3 000 décès seraient évités chaque année, indique le bulletin épidémiologique hebdomadaire publié mardi par l’InVS.Défiance généraliséeL’argument de l’inefficacité du vaccin est utilisé notamment par le controversé professeur Henri Joyeux qui estime que le vaccin antigrippe est une « arnaque des laboratoires », et dénonce le manque de transparence et les effets secondaires possibles des vaccins. Des arguments qui ont un large écho auprès du public.Face à la défiance généralisée, Marisol Touraine, ministre de la Santé, a annoncé cet été un débat national et a commandé un rapport sur la politique vaccinale à Sandrine Hurel, ancienne députée de Seine-Maritime (PS). « Les autorités de santé devront s’engager et communiquer », a insisté, lors des entretiens de Bichat, le professeur Daniel Floret, président du Comité technique des vaccinations.Lire aussi :La vaccination, ça se discuteIl y a urgence : les spécialistes de la vaccination rappellent qu’une diminution de la couverture vaccinale peut entraîner des épidémies sévères, comme par exemple celle de rougeole qui a sévi en France entre 2008 et 2011, à l’origine de plus de 1 000 pneumopathies graves, et dix décès.Sandrine CabutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalistePascale SantiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent La quatrième conférence sociale qu’a ouvert, lundi 19 octobre, François Hollande, commence dans un climat tendu : si les partenaires sociaux ont réussi à trouver un accord à l’arraché sur les retraites complémentaires vendredi, les tensions nées des mobilisations du personnel d’Air France peinent à retomber. Mais au-delà de cette conjoncture, le marché français du travail continue de changer de visage du fait de la crise.1. Un chômage endémiqueEn septembre 2015, plus de 3,5 millions de personnes sont inscrites dans la seule catégorie « A », qui rassemble ceux qui n’ont pas du tout travaillé durant le mois précédent. En agrégeant ces derniers avec les catégories B (les inscrits qui ont travaillé moins de 78 heures dans le mois précédent) et C (activité réduite supérieure à 78 heures sur la même période), ils sont 5,4 millions. Une situation qui ne s’améliore pas, malgré les promesses de l’exécutif. #container_14452507468{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452507468{ height:500px; } #container_14452507468 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452507468 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452507468 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452507468 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre de chômeurs depuis 1991Pour la catégorie A et les catégories A,B et C.Source : Dares(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', 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En premier lieu des jeunes. Le taux de chômage des 15-24 ans était, en 2013, de 23,9 %, deux fois et demi supérieur au taux général. Les catégories populaires (employés, ouvriers) connaissent davantage le chômage, de même que les non-diplômés. #container_14452493453{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452493453{ height:500px; } #container_14452493453 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452493453 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452493453 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452493453 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Taux de chômage selon diverses catégories de populationEn 2013, selon l'Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if 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(el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Les fins de contrats (c’est-à-dire les fins de CDD, à la différence des fins de mission qui désignent les fins d’intérims) sont – de loin – le premier motif d’inscription au chômage, devant les licenciements économiques. #container_14452570784{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452570784{ height:500px; } #container_14452570784 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452570784 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452570784 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452570784 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Motifs d'inscription à Pôle emploi depuis 1996Les fins de contrat sont et restent, de loin, le premier motif d'inscription(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452570784", 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La crise s’enkysteCorollaire d’une crise qui ne se résorbe pas, la situation des personnes hors de l’emploi tend à se fixer. Sur le graphique ci-dessous, on peut constater la hausse spectaculaire du nombre de chômeurs inscrits depuis plus de trois ans, dont la courbe rejoint désormais celle des inscrits depuis 3 à 6 mois. #container_14452557467{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452557467{ height:500px; } #container_14452557467 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452557467 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452557467 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452557467 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Chômeurs par durée d'inscription à Pôle EmploiDepuis 1996, en milliers(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = 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function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Le fait d’avoir retrouvé du travail ne représente plus, depuis longtemps, la voie de sortie principale du chômage. A peine 40,3 % des sortants avaient retrouvé un emploi en mars 2015, quand 13,2 % suivaient une formation, et 20 % n’avaient pas actualisé leur situation auprès de Pôle emploi. #container_14452561510{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452561510{ height:500px; } #container_14452561510 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452561510 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452561510 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452561510 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Motifs de sortie de Pôle emploi depuis 2002Sur les quatre motif principaux, en % des sorties(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452561510", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", spacingBottom: 10 }, 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données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452554551", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "areaspline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 1, max: null, startOnTick: true, 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L’emploi se précariseSi, depuis 2012, on constate un léger mieux dans les offres collectées par Pôle emploi, avec des postes durables en hausse et des emplois temporaires et occasionnels en baisse, la tendance lourde est celle d’un travail moins stable. #container_14452549468{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452549468{ height:500px; } #container_14452549468 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452549468 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452549468 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452549468 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Offres collectées par Pôle emploi depuis 1996En France métropolitaine Source : DARES(function(window){ 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population active (hors secteur public) par statut : si le CDI reste la norme (76,8 % pour 8,4 % de CDD), il s’agit là d’un effet de stock. Si l’on compare la situation de la population active globale et celle des 15-24 ans, on voit que cette forme est loin d’être la norme chez les plus jeunes. #container_14452485402{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452485402{ height:500px; } #container_14452485402 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452485402 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452485402 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452485402 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Population active par type de contratPour la population active totale et pour les 15-24 ans.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452485402", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Non-salariés","Intérimaires"," Apprentis"," Contrats à durée déterminée"," Contrats à durée indéterminée"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Ensemble", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 11.2 ], [ "", 2 ], [ "", 1.6 ], [ "", 8.4 ], [ "", 76.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "15-24 ans", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 2.5 ], [ "", 5.9 ], [ "", 18.1 ], [ "", 28.3 ], [ "", 45.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}La part de CDD dans les embauches a par ailleurs atteint un record en 2015, avec plus de 85 % des recrutements qui se font sous cette forme.Lire aussi :Travail : changer les règles du jeu #container_14452619750{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452619750{ height:500px; } #container_14452619750 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452619750 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452619750 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452619750 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Part des CDD dans les embauches en FranceEvolution depuis 2007, tous établissements(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452619750", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "areaspline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%d/%m/%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Part des CDD dans les embauches", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1167692400000, 70.8 ], [ 1175464800000, 71 ], [ 1183327200000, 71.5 ], [ 1191276000000, 70.9 ], [ 1199228400000, 70.1 ], [ 1207087200000, 71.4 ], [ 1214949600000, 71.5 ], [ 1222898400000, 72.9 ], [ 1230850800000, 75.3 ], [ 1238623200000, 76.9 ], [ 1246485600000, 77.3 ], [ 1254434400000, 77.3 ], [ 1262386800000, 76.5 ], [ 1270159200000, 76.5 ], [ 1278021600000, 77.1 ], [ 1285970400000, 76.2 ], [ 1293922800000, 77.7 ], [ 1301695200000, 77.4 ], [ 1309557600000, 78.3 ], [ 1317506400000, 79.3 ], [ 1325458800000, 80 ], [ 1333317600000, 80.7 ], [ 1341180000000, 81.8 ], [ 1349128800000, 82.3 ], [ 1357081200000, 83.1 ], [ 1364853600000, 83.4 ], [ 1372716000000, 83.6 ], [ 1380664800000, 84 ], [ 1388617200000, 84.4 ], [ 1396389600000, 84.8 ], [ 1404252000000, 84.2 ], [ 1412200800000, 85.9 ], [ 1420153200000, 85.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }} 4. Des comptes sociaux dans le rougeConséquence du chômage endémique : les comptes sociaux demeurent dans le rouge, notamment ceux de l’assurance maladie, qui creuse son déficit chaque année depuis 2009. #container_14452581973{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452581973{ height:500px; } #container_14452581973 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452581973 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452581973 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452581973 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Recettes et dépenses de l'assurance chômageDepuis 2009Source : UNEDIC, comptes annuels(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452581973", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2009","2010","2011","2012","2013","2014","2015"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Recettes", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 30310 ], [ "", 31188 ], [ "", 31855 ], [ "", 32466 ], [ "", 33233 ], [ "", 33936 ], [ "", 34674 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Dépenses", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 31482 ], [ "", 34158 ], [ "", 33419 ], [ "", 35193 ], [ "", 37230 ], [ "", 37746 ], [ "", 38350 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Déficit courant", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", -1172 ], [ "", -2970 ], [ "", -1564 ], [ "", -2727 ], [ "", -3997 ], [ "", -3810 ], [ "", -3676 ] ], "type": "line", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Le chômage de masse pèse également sur les comptes sociaux en général, puisque moins de travailleurs signifie moins de cotisations sociales pour alimenter le régime. Si celui-ci a subi nombre de réformes, notamment concernant les retraites, et si sa situation s’améliore lentement depuis 2010, il reste mal en point. #container_14430863468{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14430863468{ height:500px; } #container_14430863468 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14430863468 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14430863468 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14430863468 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Solde du régime général (RG) de la sécurité sociale depuis 2001Il tient compte également du solde du Fonds de solidarité vieillesse (FSV)(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14430863468", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} Mds", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Milliards d'euros" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} Mds", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Solde RG+FSV", "color": "#0386c3", "data": [ [ 978390000000, 1 ], [ 1009926000000, -4.8 ], [ 1041462000000, -11.2 ], [ 1072998000000, -12.5 ], [ 1104620400000, -13.6 ], [ 1136156400000, -10.1 ], [ 1167692400000, -9.3 ], [ 1199228400000, -9.3 ], [ 1230850800000, -23.7 ], [ 1262386800000, -27.3 ], [ 1293922800000, -20.9 ], [ 1325458800000, -17.5 ], [ 1357081200000, -15.4 ], [ 1388617200000, -13.2 ], [ 1420153200000, -12.8 ], [ 1451689200000, -9.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " milliards d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }} Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.10.2015 à 16h18 • Mis à jour le19.10.2015 à 16h20 | Laura Buratti Le nombre d’inscrits aux concours externes de recrutement des enseignants, des conseillers d’orientation-psychologues et des conseillers d’éducation est en « nette augmentation », a annoncé Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l’éducation nationale, lundi 19 octobre.Le nombre d’inscrits dans le premier degré pour la session 2016 a progressé de plus de 14,03 % avec 81 140 inscriptions contre 71 155 en 2015, soit près de 10 000 inscrits de plus que l’année dernière.Dans le second degré, les inscriptions ont progressé de 9,89 % avec 99 169 inscrits, soit près de 10 000 inscrits de plus que l’année dernière. Une augmentation du nombre de candidats bien au-delà donc des 4,5 % de postes ouverts en plus cette année. Les académies les moins attractives rattrapent leur retardLe ministère de l’éducation se félicite tout particulièrement de la progression des inscriptions dans le primaire au sein des académies habituellement boudées par les futurs candidats : Reims (+ 34 %), la Guyane (+ 26 %), Créteil (+ 17 %), Amiens (+ 15 %).Dans le secondaire, même les disciplines habituellement en déficit ont profité d’un supplément de candidats : les mathématiques (+ 16,3 %), les lettres modernes (+ 8,2 %), l’anglais (+7,8 %).Indéniablement, l’augmentation du nombre de postes aux concours a créé un appel d’air chez les étudiants. C’est d’ailleurs une constante : les candidats sont plus nombreux à se présenter aux concours lorsque de nombreux postes sont ouverts.A l’inverse, on se souvient qu’en 2010, la baisse de 56 % du nombre de postes de professeurs des écoles (de 6 577 postes ouverts en 2010 à 2 914 postes en 2011) avait entraîné la diminution de 46 % du nombre d’inscrits (de 66 461 inscrits en 2010 contre 35 646 inscrits en 2011), les candidats potentiels ayant été passablement refroidis par le manque de débouchés.Lire aussi :Concours des professeurs des écoles : le grand écart de la sélectionLaura BurattiJournaliste au Monde Aurélie Collas La gauche va-t-elle tenir ses engagements en matière de mixité sociale dans les établissements scolaires ? Depuis le début du quinquennat, la mixité est affichée comme l’une des priorités gouvernementales. Après les attentats de janvier, cet engagement a été réaffirmé plus vigoureusement encore, afin, selon les mots du premier ministre, Manuel Valls, de lutter contre « l’apartheid territorial, social, ethnique » à l’œuvre dans les quartiers populaires.Au ministère de l’éducation nationale, il s’agit donc de montrer que les choses avancent. Début novembre, la ministre, Najat Vallaud-Belkacem, doit faire un point sur les premières mesures concrètes visant à lutter contre la ségrégation scolaire, comme le révèle Libération dans son édition du lundi 19 octobre. L’une d’entre elles consistera à redéfinir les secteurs de recrutement des collèges. Elle sera expérimentée dans un certain nombre de départements volontaires la rentrée 2016.Lire aussi : A l’école, le hasard ne crée jamais de mixitéLire aussi :Quand la ségrégation scolaire est aussi sociale et ethniqueUn sujet impopulaire par natureSur le papier, cette mesure existe déjà. Elle est inscrite dans la loi de refondation de l’école de 2013 ; elle fait l’objet d’un décret et d’une circulaire. Pourtant, aucun élu ne s’en était jusqu’alors emparé. Il faut dire que le sujet est politiquement sensible, impopulaire par nature. Quiconque ose s’y aventurer prend le risque de susciter l’opposition des parents et de se mettre à dos une partie de l’électorat.« L’idée est d’avoir des collèges avec la même proportion d’élèves issus de milieux favorisés et défavorisés »De quoi s’agit-il précisément ? Aujourd’hui, les élèves sont affectés dans les collèges selon leur secteur d’habitation. A un collège est rattaché un secteur. Des dérogations sont possibles, mais dans la limite des places disponibles, et moins de 10 % des demandes obtiennent satisfaction.L’idée est d’inciter les conseils départementaux – chargés de tracer les contours de la sectorisation – à élargir les secteurs à deux collèges, voire plus. Le ministère considère qu’un secteur élargi a toutes les chances d’être plus mixte socialement, puisqu’englobant des quartiers aux caractéristiques sociales variées (pavillonnaire, habitat social, centre-ville, etc.).Prudence des élusEnsuite, c’est à l’Etat d’affecter les élèves dans tel ou tel collège du secteur en tenant compte de leurs origines sociales. « L’idée est d’avoir des collèges avec globalement les mêmes proportions d’élèves issus de milieux favorisés et défavorisés », explique la sénatrice (PS) de Gironde Françoise Cartron, qui avait proposé cette mesure dès 2012 dans un rapport. « Les parents fuient les collèges ghettos. Si les collèges d’un même secteur ont le même indice social, les parents n’auront plus raison de fuir. »Mais l’Etat a beau leur promettre un accompagnement, mettre sur pied un comité scientifique pour les aider, rien ne dit que les élus vont oser s’aventurer sur ce terrain glissant. D’ailleurs, seule une « petite dizaine de départements », selon Libération – sur 101 – seraient prêts à s’engager pour la rentrée 2016. On aurait pu s’attendre à davantage, alors que les élections départementales sont désormais passées.Reste que si leur affectation ne leur plaît pas, les parents auront toujours la possibilité de déserter le public et de mettre leurs enfants dans le collège privé du quartier.Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.10.2015 à 13h49 • Mis à jour le19.10.2015 à 17h35 | Gaëlle Picut « Pendant ces trois jours, oubliez tout : mari, enfants, business. Oubliez la culpabilité, profitez d’être ici pour échanger avec les autres participantes, vous ressourcer et trouver de l’énergie à ramener dans vos entreprises », a exhorté Clara Gaymard, présidente et CEO de GE France, en ouvrant la 11e édition du Women’s Forum qui s’est tenu à Deauville du 14 au 16 octobre et qu’elle présidait pour la première fois, prenant la succession de Véronique Morali.1 500 personnes de 70 pays, dont plus de 80 % de femmes, ont participé à ce « Davos des femmes », autour du thème « Dynamiser le monde » (« Energizing the World »). Au programme, de nombreuses conférences et ateliers pour mettre en lumière la voix des femmes sur les principaux enjeux économiques et sociaux : le climat, l’environnement, la santé, l’éducation, les dernières avancées technologiques et scientifiques, le big data, la robotisation, mais aussi les réflexions autour d’une économie alternative, collaborative ou frugale, les nouveaux modes de travail à l’heure du numérique.Ces temps forts ont été l’occasion d’écouter des personnes inspirantes et emblématiques, telles que Anousheh Ansari, ingénieure irano-américaine, première femme musulmane à avoir évolué dans la Station spatiale internationale ; la navigatrice Isabelle Autissier, première femme à avoir accompli une course autour du monde en compétition et présidente de la branche française du World Wide Fund for Nature (WWF) ; Anmeenah Gurib-Fakim, biologiste de renom et première femme présidente de l’île Maurice depuis juin 2015 ; Apollonia Poilâne, qui a repris à 18 ans l’entreprise familiale suite au décès brutal de ses parents en 2002, tout en poursuivant ses études à Harvard ; ou encore Barbara Hendricks, la cantatrice d’origine américaine très engagée dans le domaine humanitaire auprès du Haut-Commissariat aux réfugiés rattaché aux Nations unies (UNHCR). Des « rôles modèles » féminins précieux pour toutes les participantes.L’Europe de l’Ouest pourrait gagner 9 % de PIBMais le Women’s Forum est aussi l’opportunité de rappeler la place des femmes dans le monde, l’importance de la mixité dans les sphères de pouvoir (économique ou politique) et des combats en faveur de l’égalité hommes/femmes. Si dans les pays occidentaux, des progrès notables ont été réalisés, dans d’autres régions du monde, beaucoup reste à faire. L’étude Mc Kinsey & Company « The Power of parity : how advancing women’s equality can add $ 12 trillion to global growth » présentée, publiée en septembre, montre qu’une plus grande mixité constituerait un formidable gisement de croissance et de compétitivité dans le monde.A l’heure actuelle, les femmes ne contribuent qu’à 37 % du produit intérieur brut (PIB) mondial, alors qu’elles représentent 50 % de la population en âge de travailler. L’Inde, l’Amérique latine, la Chine et l’Afrique subsaharienne seraient les zones où une meilleure intégration des femmes se traduirait par les hausses les plus importantes de PIB (entre 12 % et 16 %). L’Europe de l’Ouest pourrait gagner 9 % de PIB, estime Mc Kinsey.Pour montrer que les femmes font avancer le monde, le Women’s Forum récompense chaque année des femmes du monde entier pour leur création d’entreprises innovantes et socialement utiles à travers les Cartier Awards, mais aussi des femmes africaines et du pourtour méditerranéen pour leurs actions en faveur des droits des femmes à travers le prix Women for change décerné par la Fondation Orange.De son côté, le réseau Rising Talent a pour but de distinguer chaque année en une quinzaine de femmes âgées de 26 à 40 ans du monde entier et destinées à devenir influentes sur les plans économique et social.Deux Françaises en font partie : Julia Maris, directrice générale adjointe de DCI (Défense Conseil International), ancienne conseillère pour les affaires européennes de Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense et Laetitia Puyfaucher, fondatrice et CEO du groupe Pelham Media (communication éditoriale et digitale). Elles bénéficieront d’un mentor pendant une année et seront mises en relation avec les femmes sélectionnées les années passées.Un réseau professionnel mondialMais le Women’s Forum c’est aussi (et avant tout ?) un réseau professionnel à l’échelle mondiale - avec l’occasion de rencontrer des femmes des cinq continents avec, cette année, des délégations venues de Singapour, d’Afrique du sud, de Dubaï et de Tunisie - et de poursuivre les échanges une fois la parenthèse Deauville refermée. L’importance d’appartenir à des réseaux (féminins ou mixtes) est d’ailleurs régulièrement rappelée et le mentoring largement encouragé. « Le Women’s Forum permet de mieux comprendre les transformations en cours et de s’inspirer de bonnes pratiques pour les intégrer dans notre business model ou dans notre façon de manager », analyse Nathalie Le Brun, directrice générale de San Marina.« À mon retour, je vais faire un débriefing avec les femmes de mon entreprise. Toutes ces conférences et ces échanges sont très stimulants, estime Julia Maris. J’ai eu la chance d’en profiter, j’ai envie de rendre la pareille aux femmes de mon entourage professionnel ». Marion Borot, directrice des ventes province au sein du groupe Accor et membre du réseau WAAG (Women at Accor Generation) se sent « privilégiée » d’assister au Women’s Forum. « C’est très inspirant. Cela me fait reconsidérer certaines de mes pratiques de management, notamment à l’égard de mes jeunes collaborateurs et imaginer d’autres façons de travailler. Je repars motivée et nourrie de toutes ces rencontres », indique-t-elle avec enthousiasme.Et bien sûr pour les entreprises partenaires, cet événement est une excellente tribune pour présenter ce qu’elles font en faveur des femmes. Michel Landel, directeur général, administrateur et président du comité exécutif de Sodexo (420 000 salariés dans le monde) a indiqué que « les premières années de notre participation au Women’s Forum ont été l’occasion pour nous d’écouter et de prendre des idées, par exemple créer un groupe de femmes au sein de l’entreprise pour qu’elles fassent davantage entendre leur voix ».L’impact positif de la mixitéMaintenant il peut annoncer que dans son entreprise les femmes représentent 38,5 % des membres du conseil d’administration et 43 % du comité exécutif du groupe. Il a également évoqué l’étude interne que Sodexo a menée et qui démontre l’impact positif de la mixité, à tout niveau hiérarchique, sur la performance au travers de différents indicateurs (la croissance interne, le résultat opérationnel, les liquidités générées, mais aussi sur l’engagement des collaborateurs et la fidélisation des clients).« Si on y met les moyens et que l’on est déterminé, la mixité progresse, » assure Michel Landel, qui reconnaît l’influence de son séjour américain dans sa prise de conscience en faveur d’une meilleure mixité. Le leader mondial des services est d’ailleurs arrivé, pour la deuxième année consécutive, en tête du palmarès des grandes entreprises les plus vertueuses en termes de féminisation de leurs instances dirigeantes (suivi par Korian et Engie) réalisé par Ethics & Board et présenté le 8 octobre.Quant à Mouna Sepehri, directrice déléguée à la présidence du groupe Renault, elle a rappelé que « la diversité de genre est une bonne chose à la fois pour la société et pour le business ». Elle a indiqué que 60 % de leurs clients étaient des femmes et qu’une voiture comme la Renault Captur représentait « un bel exemple de parité » puisqu’elle était issue d’équipes mixtes. « Les femmes ont représenté 47 % des décideurs impliqués dans l’ingénierie, le design, le marketing et le commercial de ce modèle ».Prochains forums à Dubaï puis en TunisieDes avancées qui ne peuvent que réjouir Jacqueline Franjou, directrice générale du Women’s Forum depuis 2010 et qui lors de la conférence de presse de présentation de cette édition à Paris rappelait que « les discussions menées à Deauville ont contribué au vote de la loi Copé-Zimmerman en 2011 qui avait fixé pour 2014 un objectif de 20 % de femmes dans les conseils d’administration et de surveillance des entreprises et de 40 % d’ici à 2017 ».Le Women’s Forum 2015 s’est achevé avec l’intervention de la Tunisienne Wided Bouchamaoui, présidente de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (l’UTICA, l’équivalent du Medef) et qui vient de remporter le prix Nobel de la paix 2015 (conjointement avec le syndicat UGTT, l’ordre national des avocats et la Ligue tunisienne des droits de l’homme). Son intervention s’est faite à distance, par écran interposé, car elle avait été retenue à Paris, invitée par le président François Hollande. « Tunisien n’est pas seulement une nationalité, mais c’est une voix sur le monde », a-t-elle dit. Elle a aussi lancé un appel à soutenir le processus démocratique en cours et à participer à la relance de l’économie tunisienne.Il a d’ailleurs été décidé qu’un prochain Women’s Forum se tiendrait en Tunisie, en septembre 2016 sur le thème « Nous devons réussir » (en plus d’un Forum à Dubaï en février 2016 et à Mexico en avril 2016). « La volonté du Women’s Forum est de se développer dans des pays où de tels événements n’avaient jamais eu lieu auparavant, comme nous l’avons fait en Birmanie ou au Brésil », a indiqué Jacqueline Franjou. La prochaine édition à Deauville aura lieu du 30 novembre au 2 décembre 2016.Gaëlle PicutJournaliste au Monde Collectif La conférence sociale doit discuter de la mise en œuvre d’un compte personnel d’activité (CPA) prévue au 1er janvier 2017, présenté comme un outil de sécurisation des parcours professionnels. La présentation habituelle de la logique de la sécurisation des parcours consiste à dire que dans un contexte marqué par une discontinuité grandissante des parcours, les droits ne doivent plus être attachés au poste de travail, mais à la personne. Comme nous l’avons développé dans une note pour France Stratégie, nous partageons l’objectif mais contestons l’effectivité de l’attachement à la personne dans les scenarii proposés.Le support des droits des personnes n’est certes plus le poste de travail mais il reste le parcours sur le marché du travail. Si la nuance est de taille, les droits sociaux demeurent dans les deux cas dépendants de la situation présente ou passée des personnes par rapport à l’emploi. En somme, le support des droits n’est plus un emploi, mais des emplois, ce qui est loin de modifier en profondeur les implications sur la nature des droits sociaux. Prenons le cas du futur compte personnel d’activité (CPA). Il doit permettre de rassembler en un seul compte un certain nombre de comptes sociaux existants (compte personnel de formation, compte pénibilité, droits rechargeables à l’assurance-chômage, etc.).Si cela permet effectivement de faciliter les transitions professionnelles en faisant du parcours d’emplois plutôt que d’un poste le support des droits, le CPA continue de lier les droits des personnes à leurs emplois passés ou présents. De ce point de vue, le modèle du compte par points des droits sociaux n’est pas neutre. Cette logique contributive reproduit nécessairement les inégalités face à l’emploi, à tel point que ses promoteurs en viennent à imaginer des systèmes de discrimination positive pour que ceux qui ont le plus besoin de sécurisation n’en soient pas exclus.Ne pas prêter qu’aux richesS’il ne fallait que corriger cette logique selon laquelle « on ne prête qu’aux riches », on pourrait peut- être se contenter de correctifs. Mais la dépendance des droits au passage par l’emploi, et donc à la subordination aux employeurs et à leurs relais, parait aussi en deçà des objectifs affichés de liberté des travailleurs à construire leurs parcours de vie et a fortiori de reconnaissance des temps hors- emploi que le CPA serait censé permettre (bénévolat, temps familiaux, congé sabbatique, etc.).Tant que l’ouverture des droits sera conçue sur le modèle de l’épargne, l’emploi restera l’origine mais aussi l’objectif du droit. Et ce dernier restera soumis à la subordination aux employeurs, relayés par les intermédiaires du marché du travail et les représentants patronaux dans les instances de gestion des dispositifs de sécurisation des parcours professionnels. Dans ce cadre, difficile d’imaginer que les usages du CPA autres que ceux visant à répondre aux besoins des employeurs (amélioration de l’employabilité par la formation, reconversion, etc.) puissent être mobilisés sans conséquence sur les carrières des personnes.Il n’est qu’à voir les effets des congés parentaux ou même simplement du congé maternité sur les carrières professionnelles et la rémunération des personnes pour savoir qu’il ne suffit pas de créer de nouveaux droits pour qu’ils soient effectifs et pleinement émancipateurs. Il ne s’agit pas pour nous de défendre un retour de l’attachement des droits au poste de travail. Nous plaidons au contraire pour une véritable attribution des droits à la personne, qui soit fonction de sa situation et non d’un capital de droits constitué par ses passages par l’emploi.Nous pouvons pour cela nous appuyer sur l’expérience de la Sécurité sociale dont nous fêtons le 70e anniversaire. Ce que fait la « Sécu » en 1945 c’est précisément attribuer des droits sociaux à la personne déconnectés de l’emploi, ce que les réformes remettent en cause en liant toujours plus cotisations passées et niveau de prestation. À rebours de cette logique contributive, c’est la situation des personnes (âge, maladie, enfants, etc.) qui dans la « Sécu », ouvre droit à un salaire de remplacement, à une prestation forfaitaire ou un remboursement.Tirons une leçon de cette histoire et étendons ses réussites : la condition pour offrir un droit à la carrière véritablement attaché à la personne c’est, à l’inverse du CPA, de déconnecter les droits sociaux de l’emploi. La version la plus aboutie d’un tel projet serait l’attribution d’un salaire à vie comme un droit civique. Mais il est possible d’imaginer des modalités intermédiaires : attribution d’un nombre de jours de formation par an sur le modèle des congés payés ; bilan sur les besoins en formation avec un tiers indépendant (dans le cadre d’un service public de l’emploi renouvelé dans ses missions) ; salaire étudiant pendant la durée des études en remplacement des aides et bourses existantes, etc. - qui au lieu de nous soumettre aux exigences des employeurs, permettraient de nous en émanciper.Aurélien Casta, Maël Dif-Pradalier, Bernard Friot, Jean-Pascal Higelé, Claire Vivés chercheurs, membres de l’Institut Européen du SalariatCollectif 19.10.2015 à 11h01 • Mis à jour le19.10.2015 à 11h30 François Hurel, fondateur de l’Union des AutoentrepreneursAvant la conférence sociale du 19 octobre, think tanks et politiques se sont fait entendre sur la nécessité de réformer notre droit du travail. Mais, depuis peu, d’autre voix ouvrent le débat sur une question plus fondamentale encore : celle de la refondation de notre relation à l’activité. Car celle-ci ne se trouve pas limitée au salariat, seul statut couvert par le droit du travail. Elle est bien plus large puisqu’elle recouvre aujourd’hui le vaste champ du travail indépendant. À côté de nombreuses interrogations voire d’une certaine forme de délitement du travail salarié, aggravée par le chômage et la précarisation de certains statuts, le travail indépendant, fondé sur le risque économique et non plus sur la relation de subordination hiérarchique, connaît aujourd’hui une véritable vigueur, comme en témoignent le développement des auto entrepreneurs et les bons chiffres de la création d’activités.Ces formes de travail nouvellement alternatives au salariat appellent à reposer les bases du « travailler ensemble », alors que le salariat a accumulé les complexités et les lourdeurs pendant des décennies, au point de se voir parfois accusé de freiner le développement des entreprises et que notre droit du travail, de protecteur, est devenu aujourd’hui illisible et parfois anxiogène. Que proposons-nous pour accompagner ce développement ? Non pas de réformer le code du travail pour l’adapter au travail indépendant, mais plutôt de réfléchir à un nouveau droit de l’activité. Ce droit aura tout d’abord vocation à assurer l’égalité entre le statut de salarié et celui d’indépendant. Car cette égalité est loin d’être de mise, entre un CDI surprotecteur et un statut d’indépendant qui, en plus de supporter le risque économique, n’offre pas de garanties sociales équivalentes au salariat.Le CDI n’est pas la seule planche de salutLe discriminant est trop important et les Français continuent à courir après le CDI, qui fait encore figure de seule planche de salut. Alors que la crise économique leur a pourtant montré que sécurité du contrat ne signifiait pas sécurité de l’activité économique, le salariat -le CDI en tête reste à leurs yeux le seul contrat à leur garantir un avenir. Aujourd’hui, les Français n’ont pas un choix équitable entre ces deux statuts, faute d’une protection sociale équivalente. De ses trois piliers que sont l’assurance maladie, la retraite et le chômage, deux sont encore à construire dans le statut d’indépendant.La retraite tout d’abord, pour laquelle il faut reprendre le travail sur le taux de cotisation et le périmètre pour offrir aux indépendants une retraite de même ordre que celle des salariés. Le risque de perte subite d’activité surtout, contre lequel l’indépendant ne dispose aujourd’hui d’aucune couverture si ce n’est par l’assurance volontaire individuelle. Il est donc urgent de protéger le travailleur indépendant contre la « perte d’emploi » pour lui assurer un droit de l’activité équivalent au salarié, ce qui suppose que son donneur d’ordre c’est-à-dire son client employeur accepte de contribuer à ce risque. Aux côtés de l’assurance chômage prise en charge par l’entreprise et son salarié, j’appelle de mes vœux une véritable réflexion en faveur de la création d’un droit à l’indemnité en cas de perte subite d’activité financé paritairement par les donneurs d’ordre et par les travailleurs indépendants et fiscalement déductible.Proposer une vraie équité permettra de donner aux deux statuts une même attractivité, d’éviter les débats sur la subordination et les risques de requalification du travail indépendant en salariat qui paralysent aujourd’hui nombre d’initiatives d’auto entrepreneurs. Nous devons urgemment construire un droit de l’activité qui considère sur un pied d’égalité actifs salariés et actifs indépendants comme nous devons aussi réfléchir aux possibilités nouvelles d’association des indépendants en réseaux ou en coopératives professionnelles pour faire croître leurs initiatives. Ne bridons pas le formidable appel d’air et le formidable espoir placé dans ces nouvelles formes de travail qui se créent tous les jours en France grâce à l’innovation et à l’initiative individuelle. C’est à ce prix que notre chômage de masse, aujourd’hui structurel, pourra être efficacement combattu. 19.10.2015 à 10h45 • Mis à jour le19.10.2015 à 11h31 | Collectif CollectifJusqu’à la publication du rapport de France Stratégie, le compte personnel d’activité ne restait qu’un nouvel avatar d’une idée jamais aboutie d’évolution de notre société. Aujourd’hui, nous savons qu’il peut avoir une portée considérable en créant une nouvelle génération de droits sociaux face au chômage de masse et aux parcours professionnels discontinus qui ne protègent plus de la pauvreté.Plus de 5 millions de personnes sont privées d’emploi, plus de 14 % des travailleurs sont en contrat précaire – un phénomène croissant puisque 86 % des nouveaux contrats signés en 2014 étaient des CDD, d’une durée très souvent inférieure à un mois – et près de 20 % travaillent à temps partiel. 150 000 jeunes sortent chaque année du système scolaire sans qualification alors qu’un actif sans diplôme sur deux est au chômage. Lier les droits sociaux à l’exercice d’un emploi à temps plein revient dès lors, malgré l’accès aux minima sociaux, à priver toutes ces personnes des droits dont elles ont besoin pour sortir de la précarité.Associations de solidarité, nous savons que les minima sociaux, dont nous rappelons que les montants sont trop faibles, permettent rarement de conserver son logement, de se soigner ou d’éduquer ses enfants. Quant à la formation, elle est aussi capitale pour ces personnes qu’inaccessible, faute de financements fléchés, de lisibilité et de pédagogie adaptée. Nous le savons : la perte d’emploi et la précarité de l’emploi font courir un risque d’exclusion. Les personnes à faible revenu connaissent elles-mêmes la peur du déclassement et de l’exclusion. En créant une nouvelle forme de sécurité sociale professionnelle, l’Etat et les partenaires sociaux ont une occasion unique de dédramatiser le changement d’emploi, redonner espoir aux précaires et lutter contre le sentiment de déclassement des classes moyennes.Compte personnel d’activitéLa Conférence Sociale doit permettre d’abonder, dès 2016, le compte personnel d’activité pour doter les plus fragiles des droits à la formation et à l’accompagnement qu’ils ne peuvent acquérir par leur travail. L’abondement du compte personnel de formation de 100 heures par demandeur d’emploi du plan Nouvelles solutions contre le chômage de longue durée doit être doublé pour les jeunes sans qualification, les chômeurs de longue durée et les personnes en parcours d’insertion. Le compte personnel d’activité doit aussi donner des droits aux personnes pour réduire leurs freins à l’emploi comme leur mobilité, ou la garde de leurs enfants.À terme, nous demandons la création d’un véritable droit à l’éducation/formation tout au long de la vie, avec un capital initial de 20 années couvrant la scolarité obligatoire et un socle d’études ou de formation continue pour répondre à la situation des 2 millions de jeunes sans travail ni qualification. Organisons également l’accompagnement pour permettre à tous d’accéder réellement à ce compte. Rien ne serait pire qu’un dispositif que l’on ne saurait pas utiliser. N’en doutons pas : la complexité de nos systèmes de protection sociale et de formation rend ce risque bien réel.Construisons donc avec les personnes en situation de précarité un outil complet mais simple et élaborons avec elles une offre de conseil à l’utilisation du compte avec le service public et les associations de solidarité, d’insertion et de défense des chômeurs. Répondre à ces objectifs, et à d’autres permettant la valorisation du temps familial et associatif, éviter les pièges que pointe le rapport demanderont du temps et des moyens considérables. Car il s’agit de donner à chacun la possibilité de réaliser ses projets professionnels et personnels sans risquer de tomber dans la précarité. Cette idée peut redonner de la confiance et de l’espoir à notre société ; il ne faut pas reculer. L’Etat et les partenaires sociaux doivent s’engager lors de la Conférence Sociale pour un compte personnel d’activité ambitieux et courageux.Les 2 millions de personnes très éloignées de l’emploi ne peuvent cependant pas attendre la fin de ce chantier et rester plus longtemps en marge d’un marché du travail toujours plus dual. Outre la réorientation des crédits de la formation et des moyens d’accompagnement en faveur des plus précaires que nous demandons dès 2016, des emplois aidés, des postes d’insertion par l’activité économique ou des contrats d’alternance supplémentaires doivent être créés rapidement. Ces engagements sont essentiels pour les personnes et participeront, à travers la mise en œuvre progressive du compte personnel d’activité, à la refondation nécessaire de notre protection sociale.Louis Gallois, président de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS) ; Thierry Kuhn, président d’Emmaüs ; France Pierre Langlade, président de Coorace ; François Soulage, président du Collectif ALERTE ; Véronique Fayet, présidente du Secours Catholique ; Chantale Gauthier, présidente du Mouvement national des chômeurs et précairesCollectif 19.10.2015 à 06h44 • Mis à jour le19.10.2015 à 07h29 La grande « conférence sociale pour l’emploi » instaurée par François Hollande réunissant gouvernement, patronat et syndicats, se tient lundi 19 octobre dans un contexte peu amène, avec le boycott de la CGT, le conflit à Air France et des interrogations sur l’état du dialogue social en France.Juste avant de rencontrer les partenaires sociaux à huis clos, le président devait s’exprimer sur RTL pendant une heure à partir de 7 h 30. Il interviendra en fin de matinée devant l’ensemble des participants réunis au Conseil économique, social et environnemental (CESE). Nonobstant l’intitulé de la rencontre, la quatrième du genre, l’emploi ne figure pas au menu, malgré un chômage record. Pas plus que le Code du travail, sujet sensible évité à quelques mois de la présentation d’un projet de loi de réforme.Lire aussi :Avant la conférence sociale, les syndicats pointés du doigtLa CGT, premier syndicat français, a créé la surprise en annonçant qu’elle ne viendrait pas. Son secrétaire général, Philippe Martinez, a fustigé dans le Journal du dimanche une « grand-messe d’experts patronaux » destinée « uniquement » à servir « la communication » du gouvernement. Taclant au passage le président de la République qui est, selon lui, « dans la continuité de son prédécesseur [Nicolas Sarkozy] sur le plan social ». La centrale dénonce également l’attitude du premier ministre, qui « s’entête à ignorer les salariés » dans le conflit à Air France.Lire l'entretien :Philippe Martinez : « Le syndicalisme est par essence réformiste »La CGT encourage « ceux qui ne croient plus aux syndicats »En réaction, Manuel Valls a estimé que « quand on ne participe pas à la conférence sociale, quand on ne serre pas la main du président de la République, on fait croire que le dialogue social est mort », en allusion au syndicaliste CGT de STX qui a refusé de serrer la main de François Hollande la semaine dernière. Dans Le Parisien de lundi, la ministre du travail, Myriam El Khomry, déplore « qu’avec cette attitude, la CGT [fasse] le jeu de ceux qui ne croient plus aux syndicats dans notre pays ». Pour le gouvernement, l’accord sur l’avenir des retraites complémentaires, vendredi, est arrivé à point nommé. Cet accord entre le patronat et trois syndicats (CFDT, CFTC, CFE-CGC) « apporte la preuve de la capacité du dialogue social dans notre pays », s’est réjoui Manuel Valls. Solidaires sera aussi absent « en raison du lynchage des salariés d’Air France » et du passage en force du gouvernement sur la rémunération des fonctionnaires, fin septembre. En juillet 2014, la troisième conférence avait été plombée par l’absence de la CGT, FO, la FSU et Solidaires.Après l’intervention de François Hollande, se tiendront trois tables rondes thématiques plutôt consensuelles, dont l’une sur la création du compte personnel d’activité (CPA). Ce dernier, considéré par François Hollande comme la grande réforme de son quinquennat, doit faire l’objet d’une loi au premier semestre 2016. Il prévoit de rattacher tous les droits sociaux (formation, pénibilité, assurance chômage) à la personne et non plus au contrat de travail. Les syndicats y sont globalement favorables, quand la CGPME agite le risque d’une « usine à gaz » et le Medef exige un dispositif « neutre » en terme de coût.Lire aussi :Hollande entend défendre un modèle social « du XXIe siècle » 29.10.2015 à 16h51 Un nouveau rebondissement dans l’affaire Kerviel. Un rapport de la brigade financière, dévoilé par L’Obs jeudi 29 octobre, dément le témoignage de l’ancienne policière chargée de l’enquête sur Jérôme Kerviel, selon lequel les dirigeants de la Société générale étaient au courant des agissements de l’ex-trader.Dans une audition publiée en mai par Mediapart, Nathalie Le Roy, la commandante de police qui avait dirigé l’enquête sur les conditions de la perte de 4,9 milliards d’euros déclarée en janvier 2008 par la Société générale, citait plusieurs éléments qui, selon elle, laissaient présumer que la hiérarchie de Jérôme Kerviel connaissait les positions qu’il prenait.Lire :L’affaire Kerviel pourrait être relancée par le témoignage d’une commandante de police« Aucun élément déterminant »Ces révélations avaient amené l’avocat de M. Kerviel à demander la révision du procès pénal pour une éventuelle annulation de sa condamnation. En conclusion du rapport de la brigade financière, le commandant Yves-Marie L’Hélias, de la brigade financière, fait part de son étonnement face à la « grande contradiction » entre les propos tenus en 2015 et le long travail d’investigation mené de 2008 à 2012, raconte L’Obs jeudi.Le rapport revient notamment sur un courrier électronique d’un ancien salarié, qui affirmait avoir alerté sa hiérarchie par un message portant une tête de mort, élément mis en avant par Mme Le Roy. Le rapport indique, pièces à l’appui, que « les mails en question ont bien été étudiés par Mme Le Roy », mais « n’apportaient aucun élément déterminant ».« Ce que j’ai dit est mon intime conviction », s’est défendue dans les colonnes de L’Obs l’enquêtrice, qui ne travaille plus aujourd’hui dans un service de police. Le rapport « confirme qu’il n’y a rien de nouveau sur le fond dans le dossier Jérôme Kerviel, qui fait l’objet d’un jugement pénal définitif après plus de sept ans de procédures approfondies », a réagi la Société générale auprès de l’AFP.« Elucubrations tardives »La banque « s’était étonnée de la publication d’élucubrations tardives, contraires au déroulement de l’instruction minutieuse menée dès la découverte de la fraude et aux multiples décisions de justice unanimes sur ce dossier », et rappelle qu’elle a déposé des plaintes pour dénonciation calomnieuse en réponse à celles déposées par M. Kerviel.Si l’ancien trader a été condamné à cinq ans de prison, dont trois ferme, pour avoir dissimulé des prises de risque colossales sur les marchés, la question du degré de responsabilité de sa hiérarchie reste pour beaucoup posée.C’est en partie pour cette raison que la plus haute juridiction française, la Cour de cassation, avait validé la condamnation au pénal de M. Kerviel, mais annulé les 4,9 milliards d’euros de dommages et intérêts auxquels il avait été condamné. Ce volet civil a été renvoyé devant la cour d’appel de Versailles, qui l’examinera en janvier.Lire aussi :Affaire Kerviel : sept ans de mystères 29.10.2015 à 13h31 | Laura Buratti Un étudiant en médecine de 18 ans a été retrouvé mort dans un étang à Wavrechain-sous-Faulx (Nord), mardi 27 octobre. Il avait disparu dix jours auparavant, pendant une soirée étudiante très arrosée. L’hypothèse d’une noyade accidentelle est privilégiée par l’autopsie, a indiqué, mercredi, le parquet de Valenciennes au quotidien régional La Voix du Nord.Le jeune homme, qui venait d’entrer en 2e année de faculté de médecine à l’université de Lille II, avait disparu dans la nuit de samedi 17 à dimanche 18 octobre. Il participait à une soirée dans un camping, qui réunissait 150 étudiants en médecine de 2e et 3e année. Tous ne s’accordent pas à parler de « soirée d’intégration » à proprement parler. Mais une boîte de nuit avait été privatisée, le camping réservé, et l’alcool était de la partie.Des amis auraient raccompagné le jeune homme ivre à sa tente avant de repartir s’amuser. « Ses deux copains devaient dormir dans la voiture plutôt que sous une tente, parce qu’il y faisait moins froid. Ils ne se sont pas inquiétés plus que ça. Mais c’est eux qui ont lancé l’alerte le dimanche quand toutes les tentes avaient été repliées et qu’ils ne le trouvaient pas », a expliqué le père du jeune homme.« Mises en garde »Les recherches, immédiatement lancées, y compris via de nombreuses affiches d’avis de recherches, ont été compliquées par le fait que le camping est entouré d’un parc de plusieurs hectares, composé de bosquets d’arbres et d’étangs.Toute soirée avec alcool ou d’intégration est interdite depuis plusieurs années en médecine à Lille. Celle-là était organisée en privé, avec la présence d’« alcool en abondance », « malgré des très nombreuses mises en garde sur ce sujet », a indiqué le doyen de la faculté, Didier Gosset, cité par Nord Eclair.Ce fait divers résonne étrangement avec la fiction interactive Wei or die, dans l’enfer d’un week-end d’intégration, diffusée mercredi sur le site de France Télévisions, qui évoque également la noyade d’un étudiant.Ce n’est pas la première fois qu’une soirée étudiante ou un week-end d’intégration finit de façon tragique. En 2010, un étudiant d’une école de commerce parisienne, l’ISC, était mort électrocuté sur les voies du métro après une nuit très alcoolisée organisée par une association d’étudiants, qui avait dégénéré en bizutage et jeux d’alcool. En 2009, un étudiant de la fac de droit de Nancy s’était noyé pendant un week-end d’intégration.Lire aussi :Bizutage : « Certains chefs d’établissement ferment les yeux »Laura BurattiJournaliste au Monde Claire Ané et Adrien de Tricornot La scolarité d’une étudiante koweïtienne de Sciences Po Paris a été suspendue « à titre conservatoire », a fait savoir l’administration de l’école, mercredi 28 octobre. Cette étudiante a été renvoyée de son stage au sein des services culturels de l’ambassade de France aux Etats-Unis, après la découverte d’insultes et propos antisémites postés sur Facebook.L’alerte a été donnée par un collectif baptisé « The Inglorious Basterds », qui se présente comme un « groupe de lutte (non violente) contre les antisémites du Web ». Il donne à voir des captures d’écran de commentaires que la jeune femme aurait postés sur Facebook, sur lesquelles on peut lire : « Vous [les juifs] n’êtes à votre place nulle part dans ce monde - c’est pour ça que vous êtes des raclures, des rats et que vous êtes l’objet de discrimination où que vous soyez ».Son interlocuteur l’ayant taxée de racisme, elle aurait répondu : « D’abord, espèce de rat dispersé, je ne suis pas une immigrée venue de France. Je viens du Koweït et mon pays peut vous acheter, vous et vos parents, et vous mettre dans des fours ». La page Facebook a été fermée depuis.« Consternation » du Quai d’OrsayConvoquée par sa responsable de stage, l’étudiante a confirmé avoir écrit certains des commentaires, mais a notamment nié être à l’origine du passage sur les « fours », a précisé l’ambassade de France à l’AFP. La jeune fille a également dit avoir présenté ses excuses à l’internaute avec lequel elle avait échangé, avant que les Inglorious Basterds ne signalent ses propos.« Le ministère des affaires étrangères et du développement international a appris avec consternation les propos antisémites tenus » par la jeune femme et il « a immédiatement été mis fin à son stage », selon un communiqué posté sur la page Facebook du service culturel de l’ambassade. L’ambassadeur Gérard Artaud a lui aussi commenté l’affaire, sur le réseau social Twitter.La stagiaire étrangère en stage de Sciences Po aux services culturels de France à NY, responsable d'un tweet antisémite, a été renvoyée.— GerardAraud (@Gérard Araud)require(["twitter/widgets"]);L’étudiante sera convoquée dans les prochaines semaines devant la section disciplinaire de Sciences Po Paris, composée de cinq étudiants et cinq enseignants, une fois qu’une commission d’instruction aura étudié le dossier. « Il n’existe aucun cas précédent de cette nature », assure l’administration de Sciences Po Paris, selon laquelle « on peut imaginer que l’exclusion est l’une des sanctions envisageables ».Claire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteAdrien de TricornotJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Aurélie Collas C’est en en parlant le plus possible qu’on luttera le plus efficacement contre le harcèlement à l’école. Forte de cette conviction, la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a annoncé, jeudi 29 octobre, le lancement d’une nouvelle campagne de communication sur le harcèlement scolaire à partir du 5 novembre. La troisième en quatre ans.Sa particularité par rapport aux précédentes ? Elle s’adresse principalement aux élèves de l’école primaire. Ce sont eux les plus touchés par cette violence répétée faite de rumeurs, de brimades, de moqueries, de mises à l’écart et parfois aussi de violences physiques. Selon les enquêtes de climat scolaire et de victimation, le harcèlement toucherait 12 % des écoliers (dont 5 % de manière « sévère » ou « très sévère »), 10 % des collégiens et 3,4 % des lycéens.Lire également : Un collégien sur cinq a été victime de cyber-violenceCette campagne de communication cible aussi les témoins : « La recherche et les expériences de terrain ont prouvé que c’est en les rendant acteurs de la prévention, en les faisant changer de regard et de position dans le groupe que le harcèlement diminuait », a déclaré la ministre lors de la présentation de la campagne.Journée nationale et formation d’« ambassadeurs »Parmi les nouveautés 2015-2016, figure l’instauration d’une journée nationale « Non au harcèlement ». Celle-ci aura lieu chaque année le jeudi suivant les vacances de la Toussaint. Pour marquer la première édition, jeudi 5 novembre, un clip sera diffusé sur plusieurs chaînes de télévision, ciblant les 7-11 ans.Le ministère lance également un numéro vert à quatre chiffres, le 30 20, et un site Internet qui concentre l’essentiel des ressources. La formation des personnels et des élèves sera renforcée. Le ministère veut notamment généraliser les formations d’« ambassadeurs lycéens » : il s’agit d’élèves qui acceptent de se former pour conduire des actions dans leur lycée ou dans les écoles et collèges environnants.Lire l'entretien :« On ne s’étripe pas dans les cours de récréation ! »Ces dernières années, le thème de la violence scolaire – du harcèlement en particulier – a été un enjeu politique majeur des différents locataires de la rue de Grenelle. Des « états généraux de la sécurité à l’école » ont eu lieu en 2010. Puis, un an plus tard, des « assises nationales sur le harcèlement à l’école ».En 2012, Vincent Peillon installe la délégation ministérielle chargée de la prévention et de la lutte contre les violences en milieu scolaire. Les actions de sensibilisation se multiplient : création d’un réseau de 250 « référents » dans les académies pour prendre en charge les situations de harcèlement, formation des personnels, publication de guides pédagogiques, vidéos, dessins animés, site Internet et page Facebook…Cette priorité s’est traduite dans la loi. Celle de refondation de l’école de 2013 prévoit que chaque établissement scolaire fasse de la lutte contre le harcèlement une priorité et élabore un programme d’actions.Lire aussi : Comment combattre la cyber-violence à l’école ?Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent « Des pervers, des psychopathes, des militants aveuglés par leur idéologie, des gens auxquels l’ivresse de leur toute puissance fait perdre tout discernement ! »La dernière description en date de certains juges (il accorde à d’autres « d’honorer leur fonction ») faite par Henri Guaino, lors des questions au gouvernement mardi 28 octobre, s’inscrit dans la droite ligne de ses autres interventions sur le sujet. L’ancienne « plume » de Nicolas Sarkozy, devenu député en 2012, s’est fait une spécialité de se livrer, dès qu’il en a l’occasion, à des charges enflammées contre la justice et les magistrats.Ces diatribes ont toutes, ou presque, la même origine : M. Guaino avait accusé, en mars 2013, le juge Gentil, qui a mis en examen Nicolas Sarkozy dans l’affaire Bettencourt, d’avoir « déshonoré la justice ». Ces propos lui ont valu une condamnation en appel à 2 000 euros d’amende, le 22 octobre 2015, après plusieurs rebondissements qui ont été autant d’occasions pour lui d’utiliser l’Assemblée ou les médias comme une tribune pour sa défense.Le député (Les Républicains) des Yvelines est intervenu, en comptant la séance du 28 octobre, six fois lors des questions au gouvernement. Quatre de ses questions étaient consacrées à la justice. Voire à l’exercice de la justice contre sa personne. Il a également fait une proposition de résolution, toujours sur son cas personnel. Retour sur un long feuilleton.1. Avril 2013 : Zola, le « viol des consciences » et le conseil supérieur de la magistratureMars 2013, le feuilleton du juge Gentil démarre. Lorsque ce dernier porte plainte, après s’être vu accusé par M. Guaino d’avoir « déshonoré la justice » en mettant en examen Nicolas Sarkozy, la garde des Sceaux, Christiane Taubira, saisit le conseil supérieur de la magistrature (CSM), afin qu’il décide si ces propos portent atteinte à la justice et sont donc susceptibles d’être poursuivis.Quelques jours plus tard, M. Guaino profite des questions au gouvernement pour s’en plaindre : il cite « Zola, accusé ici même, par un chef de Gouvernement de la IIIe République, d’avoir déshonoré l’armée ». Et la saisine du CSM, qu’il assimile à une « instrumentalisation », constitue selon lui un « passage en force » susceptible de « violer des millions de consciences ». Or, estime M. Guaino :« La France et l’Europe vivent une crise d’une violence inouïe qui génère beaucoup de souffrance et d’angoisse et met à l’épreuve la démocratie. Dans ce contexte, tout abus de pouvoir, même le plus infime, est plus insupportable et plus dangereux que jamais pour notre cohésion nationale. »2. Mars 2014 : « Tout marche sur la tête. On est chez les fous »M. Guaino ne réserve pas toutes ses diatribes à ses collègues parlementaires. Ainsi, le 9 mars, il assure à France 24, France Inter et Le Parisien, à propos de l’affaire des écoutes de Nicolas Sarkozy :« Est-ce que les juges sont au-dessus de la constitution ? Non. Tout marche sur la tête. On est chez les fous. La justice est devenue folle. On ouvre la voie au chaos constitutionnel […] Il y a juste l’envie de certains de trouver quelque chose de scandaleux. Certains juges font passer leurs convictions politiques avant l’éthique de leur fonction. »3. Mai 2014 : La résolution Guaino pour suspendre les poursuites contre… GuainoLe 16 mai 2014, M. Guaino envoie à la présidence de l’Assemblée une proposition de résolution « tendant à la suspension des poursuites engagées par le Parquet de Paris contre M. Henri Guaino, député, pour outrage à magistrat ». La résolution, un long mémoire justifiant du droit à critiquer la justice, mais qui fait totalement fi du principe de séparation des pouvoirs, ne sera évidemment jamais adoptée.4. Novembre 2014 : « Odeurs d’égouts »Le 13 novembre, M. Guaino intervient en séance pour évoquer les « odeurs d’égouts » qu’il dit sentir depuis « le bureau du secrétaire général de l’Elysée ». En cause : l’affaire Jouyet-Fillon : Le Monde révèle que M. Fillon aurait demandé à M. Jouyet, alors secrétaire général de l’Elysée de François Hollande, de « taper plus vite » sur M. Sarkozy.Et M. Guaino d’interroger : « Que penser de ces connivences avec des journalistes qui violent à tout bout de champ le secret de l’instruction, qui passent leur vie à l’Élysée, au ministère de la justice et avec certains magistrats ? »5. Décembre 2014 : le « climat malsain et revanchard »Restons à l’Assemblée. Le 3 décembre, M. Guaino prend prétexte de sa relaxe en première instance, par le tribunal correctionnel de Paris, de l’accusation d’outrage à magistrat, pour interpeller le gouvernement. Il dénonce… l’appel du parquet de cette relaxe, estimant qu’il s’agit là d’une illustration « de corporatisme (…) de pressions syndicales », et d’un « climat malsain et revanchard ». 6. Mai 2015 : « L’ivresse de surpuissance » des jugesLe combat de M. Guaino continue en mai 2015, lorsque la justice valide l’utilisation des écoutes téléphoniques de Nicolas Sarkozy. Sur RTL, M. Guaino promet de « ne pas reprendre la longue litanie des critiques » qu’il a contre la justice, mais ne peut pas s’empêcher de dénoncer « une ivresse de la surpuissance, une forme d’irresponsabilité de la part de certains juges ». Il réclame une réforme de la justice, qui en supprimerait le syndicalisme, et qui instaurerait un « principe de responsabilité ». 7. Octobre 2015 : « La démocratie otage du corporatisme judiciaire »Vient le procès en appel. M. Guaino, et sa condamnation à 2 000 euros d’amende pour l’outrage à l’encontre du juge Gentil. Même s’il a été relaxé du chef de discrédit d’une décision de justice, le député est mécontent et le fait savoir : « Nous savons maintenant que la République et la démocratie sont otages du corporatisme judiciaire et du syndicalisme judiciaire », annonce celui qui promet de se porter en cassation.8. Octobre 2015 : « Des pervers et des psychopathes »On en arrive à la charge de M. Guaino ce mardi, soit une semaine après sa condamnation, en appel. M. Guaino prend une nouvelle fois la parole lors des questions au gouvernement. « Rassurez-vous, je ne vais pas vous parler de mon cas personnel », attaque-t-il, avant… de parler de son cas personnel. « Après tout, des juges infâmes qui rendent un jugement inique, cela n’est pas la première fois dans l’histoire judiciaire. »Et le député de dérouler : « Ecoutes incontrôlées, perquisitions sans raison, violations du secret de l’instruction, du secret professionnel des avocats, instrumentalisation de la presse, instructions à charge, mises en examen injustifiables, mépris de la Constitution, mépris de la loi, mépris des victimes, abus de pouvoir ». Avant de conclure : « Dans la magistrature, il y a des gens qui honorent leur fonction. Il y a aussi des pervers et des psychopathes. »Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 29.10.2015 à 10h01 • Mis à jour le29.10.2015 à 14h07 Spécialiste de la sécurité aérienne, Christophe Naudin, a raconté en détail le plan minutieusement échafaudé par ses soins pour faire s’évader de République dominicaine les deux pilotes français emprisonnés à Saint-Domingue pour trafic de drogue.Mercredi soir au micro de RTL, il a dit avoir organisé la « partie opérationnelle » de l’exfiltration de Pascal Fauret et Bruno Odos, qui clament leur innocence dans cette affaire dite d’« Air Cocaïne ». « C’est d’autres personnes qui se sont chargées des problèmes de financement (…), mais c’est moi qui ai établi le budget », a-t-il précisé.Il a dit avoir été sollicité par le député européen du Front national Aymeric Chauprade, qui avait rencontré les deux pilotes sur leur lieu de détention :« Il a recueilli la demande des familles concernant cette exfiltration. (…) C’est lui qui m’a contacté, je le connais bien. » « Il m’a dit : “qu’est-ce qu’on peut faire et comment on peut le faire ?” J’avais posé une seule condition, c’était d’avoir l’accord des deux intéressés avant de mettre en place l’opération. »L’accord obtenu, il a fallu trouver quelque 100 000 euros puis recruter une équipe d’une dizaine de personnes.Lire aussi :Le point sur l’affaire « Air Cocaïne » en cinq questionsQuatre scénarios élaborésQuatre scénarios avaient été élaborés, en partie pour brouiller les pistes, a encore raconté l’expert, selon qui le commando qui a participé à l’évasion comprenait d’anciens marins et des militaires. L’un impliquait un transbordement par hélicoptère, un autre des jet-skis, un autre encore une vedette rapide. « Au dernier moment, j’ai choisi l’option la moins risquée », a indiqué l’expert, qui était présent sur le bateau pour recueillir les deux pilotes. L’équipage a, selon lui, connu quelques déboires, manqué d’eau, d’essence, mais est finalement arrivé à bon port. Il a, en revanche, assuré ne pas être au courant de la participation éventuelle de membres des services secrets français.Selon lui, les personnes qui ont aidé les pilotes français à s’échapper sont « beaucoup d’anciens marins » et « quelques autres militaires qui viennent plutôt du corps de l’aéronautique ».M. Naudin se serait notamment appuyé, selon une source proche du ministre de la défense, sur une ex-hôtesse de l’air. C’est elle qui aurait permis de recruter une skipper pour mener le bateau sur lequel les pilotes ont été transbordés. Pour le vol retour vers la métropole, l’équipe de M. Naudin aurait selon nos informations utilisé des billets réservés au personnel (des « GP » dans le jargon, pour « gratuité partielle ») de la compagnie Air Caraïbe grâce à la complicité d’un commandant de bord, qui les aurait fait monter à bord sans passeport. « Il n’y a pas eu de fraude documentaire », a seulement détaillé de son côté M. Naudin. Les autorités dominicaines, elles, « ne se sont doutées de rien », a-t-il ajouté.Pas d’extraditionLe gouvernement français a déclaré n’avoir joué aucun rôle dans cette évasion mais précisé qu’il n’entendait pas extrader les deux pilotes. Ces deux hommes devaient être jugés en appel en République dominicaine et le procureur général de ce petit Etat insulaire a annoncé l’émission d’un mandat d’arrêt international.Lire aussi :« Air Cocaïne » : où en est l’enquête ouverte en France ?Christophe Naudin a déploré que des informations aient « fuité » avant leur retour en France et laissé entendre que des membres du commando avaient été à l’origine de ces fuites. Thomas Wieder Halte aux publicités sexistes ! La secrétaire d’Etat chargée des droits des femmes, Pascale Boistard, souhaite faire de la lutte contre les contenus publicitaires véhiculant des messages dégradants pour l’image de celles-ci son « combat » de l’année 2016. « Il n’est pas question de tomber dans le puritanisme, mais on ne peut pas dire qu’il n’y a pas un problème. La question qui est posée est : comment on fait pour respecter la dimension créatrice de la publicité sans que celle-ci puisse être porteuse de messages sexistes ? »Jusque-là, Mme Boistard s’était contentée de dénoncer des campagnes qu’elle jugeait sexistes : une affiche des Galeries Lafayette, un spot promotionnel de France 3. Elle entend désormais aller plus loin, et prévoit pour cela de rencontrer prochainement « l’ensemble des acteurs du monde publicitaire ». Cette phase de concertation, espère-t-elle, permettra de préciser « la définition du sexisme » et de lister une série de propositions, notamment en direction des étudiants qui suivent des formations aux métiers de la publicité.« Quelques dispositions » dans un projet de loiPassée cette première phase, Mme Boistard envisage de légiférer sur le sujet. Une loi à part entière ? « Vu l’encombrement du calendrier parlementaire, ce sera peut-être compliqué de faire une loi en tant que telle », reconnaît la secrétaire d’Etat. « Mais cela n’empêche pas d’imaginer un véhicule législatif », ajoute-t-elle. Autrement dit d’inscrire quelques dispositions dans un projet de loi plus vaste.Pour Mme Boistard, le recours à la loi est nécessaire car « nous sommes actuellement en situation de vide juridique », assure-t-elle. « Il y a certes l’ARPP [Autorité de régulation professionnelle de la publicité], mais c’est un organisme d’autorégulation qui se saisit de peu d’affaires et qui hésite, aujourd’hui encore plus qu’avant, à monter au créneau. C’est pourquoi il faut renforcer les outils juridiques, en particulier dans les domaines qui échappent au CSA, qui ne peut intervenir que sur les publicités diffusées à la télévision et à la radio. C’est le cas, par exemple, des affiches dans la rue ou dans les transports en commun. »Thomas WiederRédacteur en chef - chef du service FranceSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 29.10.2015 à 00h02 • Mis à jour le29.10.2015 à 11h11 | Julia Pascual Si les emplois du temps des femmes et des hommes ont convergé ces trente-cinq dernières années, les premières continuent d’assumer les deux tiers du travail domestique. Plus inquiétant : le rapprochement des emplois du temps a tendance à se ralentir, ce qui pourrait annoncer qu’un palier est en voie d’être atteint.C’est une longue plongée dans le quotidien des Français et les inégalités de genre que publie, jeudi 29 octobre, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), dans un numéro spécial de sa revue Economie et Statistique. Regroupant et analysant quatre enquêtes réalisées entre 1974 et 2010, des chercheurs portent un regard sur la façon dont les hommes et les femmes se répartissent les tâches domestiques. Et le constat pourrait se résumer à un tiède « peut mieux faire ».« L’essentiel du mouvement de convergence se fait dans les années 1970 et 1980 »,confirme Cécile Brousse, l’une des auteurs de l’étude. Dans le détail, on remarque que cette convergence est liée à la baisse du temps consacré au travail rémunéré chez les hommes (montée du chômage, part croissante des retraités) et au fait que les femmes passent de leur côté moins de temps à s’occuper du foyer.Oubliés le tricot et la coutureEn d’autres termes, « ce sont les femmes qui font la plus grande partie du chemin », résume Cécile Brousse. Sur l’ensemble de la période, « les citadines consacrent dix heures de moins par semaine » aux tâches domestiques, établit l’Insee. Phénomène à la fois imputable à des éléments sociodémographiques (hausse du niveau d’étude, du taux d’activité, de la part de femmes vivant seules et diminution du nombre d’enfants par femme), mais aussi, et pour moitié, à d’autres facteurs tels que « la très forte diminution du temps consacré à l’entretien des vêtements » (moins deux heures par semaine en moyenne). Oubliés le tricot et la couture : le rapiéçage a perdu de son attrait face aux vêtements bon marché. De même, la lessive à la main est de plus en plus rare et le repassage est devenu facultatif sur des vêtements fonctionnels comme le jean.Autres tâches qui prennent l’eau : la vaisselle (moins trois heures par semaine) et la cuisine (moins deux heures par semaine). L’exception française semble finalement céder : comme les autres pays occidentaux, les Français mangent davantage à l’extérieur, se font livrer ou optent pour les plats préparés.Externalisation des tâchesCe n’est donc pas tant que les hommes en font plus (même si, de fait, ils consacrent trois heures et demie supplémentaires par semaine aux tâches domestiques) mais qu’une part croissante des tâches s’est déplacée à l’extérieur des ménages, « ce qui a permis aux femmes de se détacher de la sphère familiale et de vivre de manière plus indépendante », dit l’Insee.Mais, et ce n’est pas le moindre des paradoxes, ce sont aussi les femmes qui ont assumé cette externalisation : « Une part importante de la population féminine, en partie libérée des tâches ménagères, a occupé les postes créés » dans le secteur du ménage, de l’aide à la personne, de l’accueil des jeunes enfants, des activités récréatives ou encore de la restauration.Dans ses travaux, Cécile Brousse évoque à ce titre un « régime libéral » dans lequel les femmes les plus aisées se déchargent (notamment vers une main-d’œuvre féminine étrangère), tandis que les hommes continuent de limiter leur implication dans les tâches les moins gratifiantes.Les mères continuent d’assumer 65 % des tâches parentalesC’est d’ailleurs une autre observation majeure que fait l’Insee sur ces trente-cinq dernières années : si les hommes, pris dans leur globalité, demeurent réfractaires à la vaisselle et à l’entretien du linge, ils consacrent en revanche cinquante minutes de plus par semaine aux enfants, « l’essentiel de cette évolution s’étant produite au cours de la dernière décennie », précise l’étude. Sans surprise, ce sont surtout les activités de jeux, de conversation et d’aide à l’apprentissage que les pères privilégient, c’est-à-dire celles qui procurent le plus de satisfaction.Au bout du compte, les mères continuent d’assumer 65 % des tâches parentales. Ce qui, rappelle l’Insee, pèse sur leur activité professionnelle, et se traduit par des interruptions de carrière et des journées de travail plus courtes. Avec, à la clé, des inégalités de salaire et la persistance d’un « plafond de verre ».Lire aussi :Le mentorat contre le plafond de verre« Pourquoi les hommes et les femmes effectuent-ils des choix aussi conformes à la tradition ? », s’interrogent les chercheurs. En effet, même lorsque les femmes investissent fortement le marché du travail, voire lorsqu’elles gagnent plus d’argent que leur conjoint, « on n’observe pas le renversement des rôles qu’impliquerait une répartition des tâches efficiente ». Il existe bien un quart des couples dans lesquels l’homme fait davantage de travail domestique et « ce sont plutôt des couples où l’homme est au chômage ou des couples où les deux conjoints travaillent et où il y a des contraintes horaires », analyse la démographe Ariane Pailhé.Les normes de genre restent donc prédominantes, même chez les jeunes générations, puisque l’Insee observe une implication précoce des filles dans les tâches tournées vers l’entretien des membres de la famille. Or, ce sont bien ces normes qui recèlent les futures marges de progression, une fois épuisées celles issues de l’automatisation des tâches ménagères et de la progression du taux d’activité des femmes.Lire aussi :Les enfants, premiers de corvéeLa télé, loisir privilégié… par défautDans son décryptage des emplois du temps des Français, l’Insee relève que la télévision est l’une des activités de temps libre qui procurent le moins de satisfaction. Pourtant, « le temps qui lui est alloué est considérable au regard des autres divertissements ». Celui-ci varie selon la catégorie sociale : si les salariés non qualifiés regardent la télévision dix-huit heures et vingt minutes par semaine, les cadres du public y consacrent onze heures vingt. « Elle est souvent regardée par défaut, suppose l’Insee. Autrement dit, si les téléspectateurs disposaient de moyens financiers supplémentaires et/ou d’un accès plus facile aux loisirs sportifs et culturels, sans doute privilégieraient-ils ces distractions, qui sont plus appréciées. »Julia PascualJournaliste au Monde Claire Ané Le dernier volet de la loi sur les stages de 2014, et aussi le plus emblématique, est devenu effectif, mercredi 28 octobre : il plafonne la part de stagiaires dans les effectifs d’une même entreprise, et renforce les moyens d’identifier et de sanctionner les abus.Dans une entreprise de 20 salariés et plus, le nombre de stagiaires présents ne pourra pas dépasser plus de « 15 % de (l’)effectif, arrondis à l’entier supérieur », précise le décret publié au Journal officiel. Quant aux entreprises de moins de 20 salariés, elles ne pourront pas accueillir plus de trois stagiaires en même temps.Pour comprendre :Plus d'argent, plus de droits, et des tickets de métro... ce qui change pour les stagiaires« C’est une mesure que nous demandons depuis la création de Génération précaire, il y a dix ans, salue Patrick, fidèle à l’esprit de ce collectif de stagiaires, dont les membres se font appeler par leur prénom pour préserver leur anonymat. Nous regrettons que le seuil de 10 % que nous défendions, et que le gouvernement avait porté auprès des parlementaires lors du vote de la loi, n’ait pas été adopté, mais cela reste une avancée historique ».Jusqu’à 4 000 euros d’amendeLes recteurs des académies sont toutefois autorisés à relever ces plafonds de 5 % au maximum pour les « périodes de formation en milieu professionnel obligatoires », c’est-à-dire afin d’assurer l’accueil des élèves du secondaire en contrat d’alternance.Le décret limite à trois le nombre maximum de stagiaires par tuteur. « Tout cela va dans le sens d’un meilleur suivi et d’un meilleur accompagnement des stagiaires », salue le porte-parole de Génération précaire.Pour finir, le texte fixe des modalités de contrôles et de sanctions. Les agents de contrôle de l’inspection du travail pourront demander « une copie des conventions de stage, sur demande à l’établissement d’enseignement ou à l’organisme d’accueil ».La direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi sera chargée de fixer le montant de l’amende, en prenant en compte le « caractère répété » de l’infraction, la « proportion de stagiaires » et si l’entreprise a commis « d’autres infractions ».Le code de l’éducation précise que son montant « est d’au plus de 2 000 euros par stagiaire concerné par le manquement, et d’au plus de 4 000 euros en cas de réitération ».Lire notre reportage : "Nous venons libérer les stagiaires" Inciter d’autres paysGénération précaire invite le gouvernement à aller plus loin : « Puisqu’il vient d’annoncer la publication d’une liste des entreprises condamnées pour travail illégal, pourquoi ne pas publier une liste des entreprises sanctionnées pour manquements à la loi sur les stages ? », suggère Patrick.Il enjoint aussi la France, qui vient de se doter « d’un dispositif assez unique en Europe », à inciter d’autres pays concernés par le problème d’un mauvais emploi des stagiaires à faire de même. « Le combat reste à mener au Royaume-Uni, en Italie, en Grèce, en Espagne, indique le représentant du collectif de stagiaires. Il en va de même aux Etats-Unis et dans les organisations internationales. Avec des collectifs d’autres pays, nous allons organiser, mardi 10 novembre, la première journée internationale des stagiaires ». Claire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste 28.10.2015 à 19h27 • Mis à jour le29.10.2015 à 15h10 | Mathilde Damgé Depuis le mois d’août, la loi relative au dialogue social et à l’emploi impose, pour les élections professionnelles (qui élisent les délégués du personnel, les représentants syndicaux, les membres du CHSCT…), des listes syndicales alternant les candidats de chaque sexe. Reste que, « plus on monte dans la hiérarchie, moins les instances [représentatives] sont féminisées ». C’est la conclusion du dernier rapport du Conseil économique, social et environnemental (CESE) sur « Les forces vives au féminin » qui, reprenant la phrase de la féministe Françoise Héritier, assure : « La parité s’arrête là où le pouvoir commence. »Les femmes au secours du syndicalismeLa Confédération européenne des syndicats (CES) mesure chaque année depuis 2008 les tendances de l’affiliation féminine dans les confédérations syndicales nationales.En se basant sur les 40 confédérations pour lesquelles elle dispose de chiffres pour 2013 et 2014, l’enquête constate que l’augmentation du nombre d’affiliées permet de limiter la diminution du taux de syndicalisation général en Europe :« Parmi les 22 confédérations qui font état d’une baisse de leurs effectifs totaux, 12 ont enregistré une augmentation du nombre de leurs membres féminins. 10 autres ont enregistré une baisse, mais dans 4 d’entre elles l’affiliation féminine était plus élevée en dépit de cette baisse globale, et chez 4 autres, le pourcentage des femmes est inchangé. »Pour les sept dernières années, la CES dispose des données de 24 confédérations, données qui confirment une tendance longue à l’augmentation du nombre de membres féminins en termes bruts (487 965 personnes), contre une diminution du nombre total de membres (-496 813). Une tendance qui se vérifie dans la proportion d’hommes et de femmes au sein des syndicats. Peu de postes à responsabilités au fémininMalgré un nombre de militantes et bénévoles en augmentation, et une part de femmes syndiquées qui tend à se rapprocher de leur poids sur le marché du travail, la participation des femmes aux exécutifs syndicaux ne progresse que très lentement. Et le nombre de dirigeantes reste en retrait par rapport à celui des dirigeants. #container_14460405738{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14460405738{ height:500px; } #container_14460405738 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14460405738 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14460405738 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14460405738 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Un tiers des postes à responsabilités pour les femmesEn 2014 en Europe, on ne relève à la tête des confédérations nationales affiliées à la CES que 4 présidentes pour 35 présidents et 9 secrétaires générales pour 27 secrétaires généraux.Source : Confédération européenne des syndicats(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Par ailleurs, seules deux confédérations ont un organe de décision où les femmes sont majoritaires : l’Organisation centrale des travailleurs intellectuels de Suède (SACO), dont le conseil d’administration est composé de 55 % de femmes, et l’Association des syndicats d’Estonie (EAKL) dont le comité exécutif comporte 52 % de femmes et son comité de direction, 42 %. Dans ce dernier, néanmoins, aucun des postes les plus importants n’est occupé par une femme.Quant aux postes ayant une dimension de « leadership » politique, c’est-à-dire de rôle de négociation avec les politiques, ils ne sont occupés qu’à 10 % par des femmes en Europe. La France à la traîneSi, sur l’ensemble des salariées européennes, le CES évalue à un peu plus de 44 % en 2014 la part des femmes syndiquées, le chiffre tombe à 7,5 % en France.En 2014, il y avait 37 % de femmes parmi les adhérents de la CGT, 47 % à la CFDT, 45 % à FO, 42 % à la CFTC, 29 % à la CFE-CGC et 52 % à l’Unsa. Mais seules Nicole Notat (CFDT) et Carole Couvert (CFE-CGC) ont accédé à la tête de l’une des principales centrales syndicales.La CGT est la seule des grandes confédérations syndicales à avoir mis en œuvre une Charte de l’égalité hommes-femmes qui fixe des règles précises concernant notamment la parité au sein de ses instances dirigeantes (bureau et commission exécutive).La CFDT a commencé à exiger que 30 % des membres du bureau national soient des femmes, ce qui lui a permis de passer de 13 femmes (sur 38 membres) en 2007 à 16 aujourd’hui. En parallèle, depuis le dernier congrès, les femmes représentent la moitié de la commission exécutive, composée de 10 membres.« Cependant, si le volontarisme de ces deux confédérations a permis de faire avancer rapidement l’égalité d’accès des femmes aux instances confédérales, le cumul des mandats dans le temps, qui concerne majoritairement les hommes, continue de leur donner un avantage en termes d’influence », regrette la rapporteuse de l’enquête, Claire Guichet, membre du CESE et candidate EELV aux élections régionales en Ile-de-France.Bastions masculinsEt les syndicats patronaux ne font pas mieux : en 2015, le conseil exécutif du Medef compte 17 % de femmes, le conseil national de l’Union professionnelle artisanale (UPA) 19 % et le bureau national de l’Union nationale des professions libérales (UNAPL) 16 %. En revanche, la nouvelle équipe dirigeante de la CGPME en compte 36 %.En outre, dans les organisations patronales, il y a aussi une division sexuée du travail de la représentation. Il existe plus de 70 000 mandats à pourvoir dans plus de 500 organisations différentes : les prud’hommes, les mandats sociaux, ceux liés à l’emploi ou à l’apprentissage sont les plus confiés aux femmes tandis que les mandats économiques, notamment dans les chambres consulaires, ou plus stratégiques comme le 1 % logement, sont des bastions masculins.Il s’agit d’un choix politique de la part des dirigeants actuels, insiste le CESE, puisque « l’engagement militant constitue souvent un marchepied vers la prise de responsabilités dans d’autres domaines, notamment politiques et économiques ».Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste Jacquin et Laurent Borredon La transaction pénale est née dans un certain cafouillage. Contrairement à ce que nous avons écrit vendredi 16 octobre sur notre site et dans l’édition du journal datée du samedi 17 octobre, les délits de conduite sans permis ou sans assurance ne sont pas concernés par cette nouvelle disposition. Censée réprimer plus efficacement en les sortant des tribunaux les petits délits, comme la simple consommation de cannabis ou les vols de moins de 300 euros, cette transaction pénale est entrée en vigueur vendredi 16 octobre.Lire aussi :Consommation de cannabis et conduite sans permis seront désormais réprimées par de simples amendesLe décret d’application publié la veille au Journal officiel semble avoir pris tout le monde de court. Au point que le ministère de la justice s’est même trompé en affirmant que les délits routiers étaient concernés. Faux ! Ces délits sont bien passibles de peines d’un an d’emprisonnement au plus – la limite retenue pour entrer dans le champ de cette transaction pénale – mais ils dépendent du code de la route et non du code pénal ni du code la santé (ce dernier est spécialement invoqué pour l’usage des stupéfiants). Certains magistrats laissent alors entendre que les délits routiers auraient été tout simplement oubliés en route lors du débat parlementaire.Publié sans publicitéMême le député socialiste Dominique Raimbourg semble tomber des nues. Rapporteur du projet de loi sur la réforme pénale de 2014, auteur de l’amendement parlementaire à l’origine de l’extension de cette pratique de la transaction jusqu’ici réservée aux douaniers, et président du comité de suivi de la mise en œuvre de la réforme pénale, il n’avait pas été informé de la parution de ce décret. Un texte pourtant signé par le premier ministre Manuel Valls et par quatre des membres du gouvernement (la garde des sceaux Christiane Taubira, le ministre du budget Michel Sapin, le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve et la ministre des Outre-mer George Pau-Langevin), mais publié sans la moindre publicité compte tenu de la peur des politiques dès qu’on aborde la question de la répression de l’usage de cannabis.Du côté des magistrats ou de la place Beauvau, l’information ne semble pas avoir été beaucoup plus claire. « Nous n’avons eu aucune instruction du directeur général de la police nationale dans les services », explique Jean-Marc Bailleul, du Syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI), un syndicat de policiers.Chez les procureurs, appelés à autoriser ces transactions pénales que les officiers de police judiciaire proposeront aux personnes plutôt que de les renvoyer au tribunal, on se montre prudent tant qu’une circulaire de la chancellerie ne vient pas donner d’orientations générales sur la pratique de ce nouvel instrument. Mais au ministère de la justice, on préfère attendre de voir comment les parquets et la police s’emparent de la transaction pénale avant de songer à établir une circulaire. Bref, le brouillard n’est pas prêt de se dissiper.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent Il n’y aura pas de baisse des prix pour les protections hygiéniques féminines en France, actuellement taxées à 20 %, taux qu’un amendement, porté par la délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale, voulait ramener à 5,5 %. Les députés ont rejeté ce texte, pourtant accepté en commission. Le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert, a expliqué que le gouvernement ne souhaite aucun mouvement sur les taux pour l’instant, en faisant valoir que la TVA à 20 % est également « appliquée aux mousses à raser pour les hommes ».Lire aussi :La « taxe tampon » ne va pas disparaître1. Les trois taux de TVALa taxe sur la valeur ajoutée (TVA) frappe tout produit ou service acheté en France. C’est la principale source de revenus de l’Etat, auquel elle devrait rapporter une manne de 193 milliards d’euros d’après le projet de loi de finances pour 2016.Le taux de TVA « normal » s’élève, en France, à 20 %. Mais il existe en fait trois taux : 5,5 % (réduit), 10 % (intermédiaire) et 20 %, plus un taux particulier à 2,1 %. La différence tient au bien ou service vendu.- Le taux normal de 20 % s’applique par défaut- Le taux à 10 % touche divers domaines :produits agricoles non transformés,alimentation animale et produits à usage agricole,transports de voyageurs,travaux d’amélioration des logements,musées, zoo, etc.certains médicaments non rembourséscertains restaurants- Le taux à 5,5 %, dit « réduit », concerne, en théorie, les produits de première nécessité :eau et boissons sans alcool, produits alimentaires (avec quatre exceptions : caviar, margarine, graisses végétales, chocolat…)appareillages spécialisés pour les handicapés ou les personnes souffrant de maladies chroniques (diabète par exemple)les livresles abonnements énergétiquesles maisons de retraite et les prestations de santé pour les handicapés et personnes âgées dépendantesles cantines scolairescertains spectacles vivantsle cinémales œuvres d’artcertaines constructions et équipementsles préservatifs masculins et fémininscertains restaurants- Le taux à 2,1 % s’applique à quelques éléments seulement :médicaments remboursés et produits sanguinsrestauration en Corse, Guadeloupe, Martinique, Réunionpublications de pressevente d’animaux vivants de boucherieune série de produits et services vendus en Corse, Guadeloupe, Martinique, Réunion2. L’hygiène ne bénéficie pas de taux réduitsOn le voit, la liste, qui date en bonne partie des années 1950, est pleine d’absurdités et de « trous », correspondant à autant de décisions et de pressions de divers lobbies. Par exemple, le caviar est le seul produit alimentaire taxé à 20 %, quand le foie gras ou la truffe sont à 5,5 %. De même, si le chocolat n’a pas droit au taux réduit, les bonbons, eux, sont bien à 5,5 % ! Même chose avec les sodas, taxés, comme l’eau, à 5,5 % (même s’ils subissent une surtaxe par ailleurs), etc.Les produits d’hygiène, eux, sont tous taxés au taux normal, du savon au dentifrice en passant par les tampons et serviettes hygiéniques. La parapharmacie (pansements, crèmes, etc.), est également au taux normal.En clair, la logique qui gouverne la fiscalité des « produits de première nécessité » n’a pas considéré que le savon en était un. Ce qui est évidemment discutable, qu’il s’agisse des produits d’hygiène féminine comme les tampons et les serviettes ou d’autres produits plus génériques.L’association Georgette Sand, à l’origine de la demande de baisse de TVA sur les tampons et serviettes, grâce à une pétition qui a réuni 17 000 signatures, demandait d’ailleurs qu’une série de produits d’hygiène « de première nécessité » (savon, shampooing…) bénéficient du même taux.3. La question de la « women’s tax »Derrière cette revendication d’une TVA réduite pour les produits d’hygiène féminine, dont l’achat est de facto obligatoire pour les femmes, figure aussi un autre débat, autour de l’existence d’une « women’s tax », une fiscalité spécifique aux femmes.Ces dernières seraient plus taxées que les hommes à cause d’un certain nombre de dépenses contraintes supérieures, dues à des « impératifs sociaux » différents (maquillage, produits de beauté, épilation, etc.), alors qu’elles gagnent des salaires inférieurs en moyenne à ceux des hommes.En outre, une « taxe rose » serait en vigueur dans le marketing à destination des femmes, rendant un produit plus cher que son équivalent masculin (le cas le plus typique est celui du rasoir jetable). Deux rapports sur la question doivent être rendus bientôt.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter François Béguin Ni dépénalisation ni légalisation. Au-delà de cette règle d’or portée avec constance par tous les gouvernements de gauche comme de droite depuis des décennies, la politique pénale française en matière de cannabis peut-elle évoluer ? La transaction pénale, entrée en vigueur jeudi 15 octobre, s’applique également aux poursuites pour usage de drogue, un délit aujourd’hui théoriquement passible d’un an d’emprisonnement et 3 750 euros d’amende.Cette volonté de proposer sous plusieurs conditions une amende dans le cas d’un usage simple aurait donc pu de prime abord être perçue comme une reconnaissance de l’impasse sanitaire et sécuritaire de la loi de 1970 sur les stupéfiants, impossible à appliquer. En 2014, 11 % des Français âgés entre 18 et 64 ans ont consommé du cannabis au moins une fois dans l’année, selon une étude de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé parue en avril. 700 000 Français fument chaque jour des joints.Lire aussi :Les fumeurs de cannabis pourront désormais échapper au tribunalL’arrivée de la transaction pénale est « une bonne évolution technique, mais pas une révolution pénale, car elle ne touche pas à la symbolique de la pénalisation de l’usage », estime Jean-Pierre Couteron, le président de la Fédération addiction, rappelant qu’il existe d’autres procédures similaires pour prononcer une amende en matière d’usage de stupéfiant.« C’est une mesure de simplification des procédures qui ne change rien à la politique actuelle », assure, elle aussi, Danièle Jourdain-Menninger, la présidente de la Mildeca, la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives. « L’interpréter comme une marche vers la dépénalisation serait une erreur d’analyse », ajoute-t-elle, soucieuse que la médiatisation de ce dispositif ne vienne pas interférer avec les propositions que sa structure s’apprête à remettre d’ici quelques semaines au premier ministre.« Frilosités »Dans la liste des réformes possibles pourrait figurer la contraventionnalisation pour simple usage. « On étudie plusieurs pistes pour déterminer ce qui serait le plus efficace pour faire baisser les consommations », élude pour l’instant Mme Jourdain-Menninger. Si tout débat sur la légalisation ou la dépénalisation du cannabis apparaît aujourd’hui comme impossible, tant celui qui s’y lancerait s’exposerait à des accusations de laxisme, la transformation du délit d’usage de cannabis en une contravention de troisième catégorie (d’un maximum de 450 euros) est en revanche une idée qui semble avoir fait son chemin. « Ce dispositif ne serait pas la panacée, mais représenterait un vrai pas en avant », reconnaît M. Couteron.Par pragmatisme, une partie des élus de droite ont déjà franchi le pas. Le 17 septembre, lors de l’examen du projet de loi santé au Sénat, un amendement des Républicains visant à punir d’une contravention de troisième classe un premier usage de stupéfiants a été débattu. « Une sanction proportionnée, facile à appliquer et effective », a fait valoir le sénateur LR Alain Milon. Une mesure déjà préconisée en 2003 par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur, qui avait ensuite jugé lors de la campagne présidentielle de 2007 la loi de 1970 « répressive » et n’ayant « aucun sens ».La ministre de la santé, Marisol Touraine, a justifié son opposition à la proposition des sénateurs de droite en expliquant que « la contraventionnalisation du premier usage de stupéfiants serait un mauvais signal à adresser ». Une position constante de sa part. Lorsque, en novembre, Anne-Yvonne Le Dain, députée PS de l’Hérault, et Laurent Marcangeli, député LR de Corse-du-Sud, avaient eux aussi déjà proposé la mise en place d’une amende pour les consommateurs de cannabis, Mme Touraine avait répondu qu’elle n’était « pas favorable à ce qu’on mette ce débat sur la table ». « Maintenons le droit tel qu’il est », avait-elle lancé, forte du soutien du chef de l’Etat sur ce sujet. « Le gouvernement peut avoir des frilosités sur ce sujet », avait analysé M. Marcangeli, en se disant « convaincu que l’on peut trouver une majorité, de droite comme de gauche, sur ce sujet de la contravention ».François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bertrand Bissuel Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire, jeudi 15 octobre, au sujet de nombreuses infractions au code du travail commises au siège de la Croix-Rouge, à Paris. Les faits, qui remontent à l’an passé, avaient été dénoncés par l’inspection du travail, à la suite d’un contrôle qu’elle avait effectuée sur place, le 4 mars.Le ministère public a pris cette initiative afin d’entendre les responsables de l’organisation humanitaire : « Ils n’avaient pas été interrogés par les inspecteurs du travail », précise une source judiciaire, qui tient à « relativiser la portée » de la procédure engagée par les services du procureur de la République.La Croix-Rouge se voit reprocher un nombre spectaculaire de violations à la législation : un peu plus de 3 600 dépassements de la durée maximale du travail, sur une journée et sur une semaine. S’y ajoutent « 129 privations du repos quotidien minimal » (qui doit atteindre 11 heures, théoriquement, entre deux périodes travaillées). Une large majorité des quelque 480 personnes employées au siège de l’association ont été soumis à ces horaires excessifs.Lire aussi :La Croix-Rouge accusée de violer le code du travailSur la base de ces constats, l’inspection du travail avait envoyé, fin mars, une lettre cinglante au président de la Croix-Rouge, le professeur Jean-Jacques Eledjam. Elle le sommait de prendre des dispositions « pour que ces dysfonctionnements, préjudiciables à la santé physique et mentale de vos salariés, cessent immédiatement ». « Il vous appartiendra également de réparer financièrement le préjudice causé à ces derniers par cette organisation du travail illégale, dangereuse et pathogène », avait-elle ordonné.« Nos missions demandent une grande mobilisation »Ces remontrances ont produit leurs effets. Le 30 juin, la direction de l’organisation humanitaire a signé un « accord d’établissement » avec la CFE-CGC, l’unique syndicat représentatif au sein du siège à Paris. Le texte prévoit d’accorder une « indemnisation (…) afin de compenser le préjudice subi par les salariés ».Le dédommagement prendra deux formes : soit des jours de congés crédités sur le compte épargne temps (CET) des personnes concernées, soit une somme d’argent si le calcul final donne droit à moins d’une demi-journée de congés. D’après la CFE-CGC, 289 salariés bénéficieront de ce dispositif dont la mise en œuvre s’étalera sur deux années.Quand les infractions avaient été révélées, à la fin mai, la Croix-Rouge s’était défendue en invoquant la spécificité de son action. « Nos missions demandent une grande mobilisation et disponibilité de nos salariés et bénévoles, quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit, le jour de la semaine », avait-elle plaidé dans un communiqué, en précisant qu’au niveau du siège, « ce sont les directions métiers “d’urgence” qui sont en grande majorité concernées par les dépassements d’horaires ».Lire aussi :« Nous espérons que cette affaire ne ternira pas l’image de la Croix-Rouge »Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin et Laurent Borredon La mise en œuvre de la transaction pénale, voulue par la loi d’août 2014, a fait l’objet de la publication discrète, jeudi 15 octobre, d’un décret d’application au Journal officiel. Ce dispositif permet aux officiers de police judiciaire de proposer pour les « petits » délits une amende, qui serait immédiatement payée, plutôt que de saisir la (lourde) machine judiciaire.Le terrain est miné politiquement. Car ces mesures destinées à désengorger les tribunaux pourront s’appliquer notamment à la consommation de cannabis, ou à la conduite sans permis ou sans assurance. Laisser entendre que les tribunaux n’auraient plus à juger ces délits à forte charge symbolique pour l’opinion publique, et c’est un procès en dépénalisation qui menace le gouvernement de Manuel Valls.Amendes autorisées au cas par casEn réalité, il ne s’agit aucunement de dépénalisation puisque ces amendes proposées par la police en dehors des tribunaux devront avoir été autorisées « au préalable au cas par cas par le procureur », précise-t-on à la chancellerie. Surtout, pas une virgule n’est déplacée dans les articles du code pénal fixant les peines encourues pour ces délits.Cette mesure pourrait même être utilisée pour accroître la répression contre la simple consommation de drogues, en infligeant des amendes pour des cas que la police ne se donnait plus la peine de transmettre aux tribunaux.Quant aux délits routiers, l’efficacité répressive est également invoquée. Mais le sujet est explosif, comme l’a montré il y a moins de trois mois la polémique autour de la garde des sceaux. Christiane Taubira avait été obligée de faire machine arrière sur sa proposition de transformer en contraventions automatiques le défaut de permis de conduire ou d’assurance.Lire aussi notre analyse en intégralité :Les fumeurs de cannabis pourront désormais échapper au tribunalJean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.10.2015 à 06h56 • Mis à jour le16.10.2015 à 09h41 | Eric Nunès A peine un mois après la rentrée, l’université étouffe, et les syndicats étudiants appellent à la mobilisation pour une hausse du budget de l’enseignement supérieur, le vendredi 16 octobre à Paris. « Les conditions de vie des étudiants influent sur leur réussite académique et la politique du gouvernement améliore la vie étudiante », assurait, le 20 mai, la ministre de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, Najat Vallaud-Belkacem, devant un parterre d’étudiants. Quatre mois plus tard, ils sont 38 700 de plus à étudier dans les facs. Usés, exaspérés de devoir se partager des chaises, des salles de cours, de se faire bousculer dans des couloirs trop étroits pour se rendre dans des amphithéâtres surpeuplés. Un grand nombre d’étudiants ont répondu à notre appel à témoignages sur leurs conditions d’études. Voici ce qu’ils écrivent.Lire aussi :Les universités dans la rue pour crier misèreLe temps ou seuls les amphithéâtres étaient bondés semble lointain, « ce sont de plus en plus les cours en travaux dirigés (TD) qui subissent la surpopulation », témoigne Marion C., en troisième année de licence à Nanterre. Difficile de pousser les murs, « mais les groupes censés réunir 20 élèves en comptent 45 ». Idem à Nantes, selon Caroline G., en fac d’histoire : « Nous sommes 60 à vouloir le même TD. » Il revient au professeur de désigner les heureux élus. Les autres devront se contenter des cours magistraux, mais « on a quand même le droit à un petit discours sur l’assiduité nécessaire », ironise Caroline.Premier arrivé, premier serviÀ Clermont-Ferrand, l’université Blaise-Pascal tasse 47 étudiants dans une salle de 34 places en histoire contemporaine, 96 dans une salle de 80 en histoire de l’art. « Les surnuméraires sont debout ou par terre », décrit Cyril T. Pas mieux à Strasbourg, selon Lorraine M., où 27 étudiants en master de finance se partagent « 19 chaises et 5 tables ». Même état des lieux à Nice, décrit Marie-Lou B., étudiante en histoire et science politique : « Les premiers arrivés sont les premiers assis. » Les autres partent ou tiennent sur leurs jambes. « J’ai souvent l’impression que l’administration espère que les étudiants abandonnent pour juste laisser quelques places assises. » La méthode du premier arrivé, premier servi prévaut également à l’université Jean-Moulin-Lyon-III, selon Théodore T., en première année de lettres modernes : une fois la classe pleine, « les professeurs refusent l’entrée aux derniers arrivants ».Lire aussi :« Ma salle de cours va craquer », le Tumblr qui dénonce la surpopulation à l’universitéToutefois, « toutes les universités ne sont pas pleines à craquer », nuance Cécile G., étudiante en langues à Arras. « Je parlerais même de sous-population », insiste la jeune femme qui vante les capacités des universités d’Artois et du Littoral. Même analyse d’Anne B., de Chambéry, qui rappelle que des universités disposent de places, comme l’université de Savoie-Mont-Blanc, soulignant les « conditions idéales » de son cursus en géographie. Aux nouveaux étudiants de faire le bon choix, et d’éviter les territoires et les filières déjà bouchés.Lorsque les salles de cours et les amphithéâtres débordent, l’intendance a également du mal suivre. À Nanterre, le restaurant universitaire est « totalement insuffisant », juge Marion C. Il faut jouer des coudes pour un repas, « promiscuité, bousculade, manque de sécurité », sont le lot quotidien pour pouvoir manger. À Bordeaux-Montaigne, c’est « sandwich » rapporte Clara G., faute d’avoir un accès raisonnable au restau U. Lire aussi :Amphis bondés, stades éloignés, douches insuffisantes : le quotidien des étudiants en sport« La situation laisse sur le carreau les plus faibles »Après avoir bataillé pour suivre un cours ou obtenir un repas, de nombreux étudiants rappellent qu’ils doivent aussi gérer des contraintes administratives, voire financières, lorsque les bourses d’études tardent alors que les charges sont, elles, régulières. « Dans un pays où l’éducation est censée être accessible à tous, pourquoi le système se bat-il contre nous ? », interroge Marie-Lou B.Face à ce constat, les déclarations d’intention du gouvernement agacent : « Pour l’égalité des chances à l’entrée de l’université, la lutte proclamée contre l’échec en première année et la sécurisation des parcours pédagogiques, on repassera », s’indigne Cyril T.Pour beaucoup, la dégradation des conditions d’études est une stratégie visant à afficher l’accès le plus large possible à l’enseignement supérieur, mais sans donner aux étudiants les moyens d’y réussir. « Au fil des semaines, les rangs se vident… », témoigne la bordelaise Clara G. « Pas d’inquiétude, avance dans un sarcasme Theodore T., la moitié des étudiants échoueront au premier trimestre », laissant autant de places aux plus endurants. « Les tenants de l’absence de sélection au nom de l’égalité ont tort, estime Vanessa M., la situation actuelle laisse sur le carreau ceux qui ont le plus besoin de conseils, d’encadrement. Les plus faibles. »Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Chambraud Cette fois, ils se sont organisés. Les évêques africains sont arrivés à Rome munis d’un vade-mecum et d’une stratégie de groupe. Pas question pour eux de sortir du synode, organisé par l’Eglise catholique pour réévaluer son discours sur la famille, du 5 au 25 octobre, avec le sentiment d’avoir reçu un camouflet, comme il y a un an. En octobre 2014, à l’issue d’une première réunion, leurs représentants avaient dénoncé des débats entièrement centrés sur les problématiques « occidentales » que seraient les divorcés-remariés, les couples non mariés et l’homosexualité. Il n’en serait pas de même, s’étaient-ils promis, lors de la session finale.Ils accusent les pays occidentaux de vouloir imposer aux sociétés africaines leurs conceptions sur le contrôle des naissances et l’homosexualité à travers les conditions posées à l’octroi de programmes d’aide au développement.« Colonialisme idéologique »Ils ont résumé cela par le concept de « nouvelle colonisation idéologique » qui menacerait de « détruire la famille africaine ». « Quand on oblige les uns et les autres à adopter des lois abortives, le gender, l’homosexualité, l’euthanasie comme condition pour accéder à des fonds de développement… Nous essayons de respecter la vision des autres. Alors, qu’on nous respecte ! », a ainsi plaidé, mercredi 14 octobre, le cardinal Philippe Ouedraogo, archevêque de Ouagadougou (Burkina Faso).Leur refus de faire évoluer l’attitude de l’Eglise catholique sur ces sujets les classe dans le camp du statu quo, dont ils sont devenus une composante essentielle. Lors de l’ouverture du synode en 2014, le pape François avait mesuré à quel point ce discours était ancré chez les évêques africains et devait être pris en compte à Rome. Par la suite, il a repris dans ses discours une partie de leur vocabulaire. « Il y a un colonialisme idéologique qui cherche à détruire la famille », avait-il ainsi affirmé lors de son voyage aux Philippines, en janvier. Depuis, la formule est souvent revenue dans sa bouche.Dans les réunions de travail du synode, certains propos font parfois tiquer. Le cardinal guinéen Robert Sarah, l’un des principaux membres de la curie romaine en tant que préfet de la congrégation pour le culte divin, a mis sur le même plan « l’idéologie du genre et l’Etat islamique », tous deux partageant « la même origine démoniaque ». « Ce que le nazisme et le communisme étaient au XXe siècle, l’homosexualité occidentale et les idéologies abortives et le fanatisme islamique le sont aujourd’hui », a-t-il ajouté, dénonçant « deux bêtes de l’Apocalypse : d’une part, l’idolâtrie de la liberté occidentale ; de l’autre, le fondamentalisme islamique ». Tous les évêques africains n’ont pas cette virulence.Compter avec l’AfriqueLors des travaux du synode, les Africains sont dispersés dans les groupes constitués par langue de travail. Mais ils se retrouvent de manière informelle tous les deux ou trois jours. Ils sont munis chacun d’un volume du livre publié en septembre par le Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (Sceam), après plusieurs mois de concertation, et qui récapitule leurs points d’accord. Onze d’entre eux, dont le cardinal Sarah, ont publié par ailleurs un ouvrage collectif intitulé L’Afrique, nouvelle patrie du Christ. Contribution de pasteurs africains au synode consacré à la famille. Le cardinal Sarah avait déjà refusé toute ouverture en direction des familles « irrégulières » dans un précédent livre d’entretiens intitulé Dieu ou rien.Aujourd’hui, le cardinal Wilfried Fox Napier, archevêque de Durban (Afrique du Sud), est l’un des présidents délégués du synode. Dans les débats, les représentants des églises africaines poussent leurs préoccupations. Charles Palmer-Buckle, archevêque d’Accra (Ghana), a ainsi relevé que le rapport introductif au synode, « semblait avoir été rédigé par quelqu’un à qui il semblait manquer la perspective africaine ». Les prélats africains s’efforcent donc d’y remédier. La famille étendue, le « mariage par étapes » (coutumier, civil puis religieux), ou encore les problèmes posés par la polygamie – peut-on par exemple baptiser un polygame ? – sont mis en avant. Pour autant, les représentants africains sont très méfiants à l’égard d’une piste envisagée par plusieurs « pères synodaux », consistant à confier à des conférences régionales ou nationales le soin de répondre à certaines questions pastorales. « L’Eglise est la même partout. Tout ce qui concerne l’Eglise en Europe la concerne aussi en Afrique, et inversement », a mis en garde Mgr Palmer-Buckle.Le pape François n’est pas un familier de l’Afrique. Il s’y rendra pour la première fois en novembre (Kenya, Ouganda, Centrafrique). Mais, pendant cette réunion à Rome, les prélats de ce continent auront tout fait pour convaincre le pontife d’origine sud-américaine qu’il faudra à l’avenir compter avec l’Afrique, « le continent qui croît le plus vite dans l’Eglise catholique », selon l’archevêque d’Accra.Cécile ChambraudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.10.2015 à 18h31 En France, le dialogue social est-il possible ? Les images du DRH d’Air France, chemise en lambeaux, escaladant un grillage sous la protection d’agents de sécurité de la compagnie pour échapper à des syndicalistes en colère, en disent long sur l’incapacité des partenaires sociaux à bâtir des compromis dans notre pays.Certes, les relations sociales houleuses inscrites dans l’histoire de la compagnie aérienne et les violences commises sous l’œil des caméras sont des épiphénomènes que ne vivent pas la majorité des entreprises. Mais Air France est aussi le reflet d’un dialogue social hexagonal malade. Et que dire du référendum sur un retour aux 39 heures (payées 37 heures) organisé chez Smart pour contourner les organisations syndicales, ou du tirage au sort envisagé par La Redoute pour dénicher des « volontaires », trop peu nombreux pour travailler jusqu’à 21 heures 20 ?Lire aussi :De la colère à la violenceLe chemin à parcourir pour que la négociation collective puisse effectivement être une source de droit, comme le prône le rapport Combrexelle (« La négociation collective, le travail et l’emploi », rapport de Jean-Denis Combrexelle, président de la section sociale du Conseil d’Etat, remis au premier ministre le 9 septembre), reste sans doute très long. D’ailleurs, ce rapport, rédigé par le président de la section sociale du Conseil d’Etat, entouré d’une brochette des meilleurs experts du social et du droit, dresse un panorama sans concession de l’état des relations sociales en France.Un changement de culture sur des annéesPeu d’accords sont porteurs d’innovation sociale. Et ceci est particulièrement vrai pour le domaine des conditions de travail ou encore de la pénibilité. Les raisons de ce phénomène sont nombreuses : une faible représentativité des organisations syndicales et patronales et des négociateurs, des deux camps, insuffisamment formés à la négociation.Ce changement de culture devrait s’étaler sur des années, concède la commission Combrexelle. Sans compter qu’on ne discerne pas encore précisément quelle forme cette évolution des mentalités pourrait prendre. Mais au-delà de ces lieux communs souvent dénoncés, deux autres causes mériteraient d’être travaillées pour sortir de l’impasse sociale.Tout d’abord, n’est-ce pas commettre un abus de langage que de parler de « dialogue » social à propos des échanges entre patronat et syndicats dans les entreprises ou les branches professionnelles ? Dans bien des cas, il s’agit davantage d’un dialogue de sourds. Les directions d’entreprises ou de branches n’abandonnent que très rarement leurs prérogatives, manient la langue de bois avec les instances représentatives du personnel et élaborent minutieusement leurs positions, en amont et en comité restreint…Ensuite, le dialogue social peut se résumer selon la formule suivante : « Je veux bien discuter avec vous, mais à la fin, on fera comme j’ai décidé ! » On est donc très loin de la Mitbestimmung, la co-construction à l’allemande.Confiance : un gros mot absent du vocabulaire socialDans l’Hexagone, depuis la loi sur la sécurisation de l’emploi de 2013, des représentants de salariés doivent siéger dans les conseils d’administration des entreprises. L’avancée est réelle mais trop timide. Ces élus ne sont que très rarement associés au processus d’élaboration des décisions, voire tout simplement informés des enjeux économiques.Exiger des sacrifices salariaux en cas de réelles difficultés, aboutir à des compromis, par essence imparfaits, demande de la confiance. Un gros mot absent du vocabulaire social. Les directions des ressources humaines lui préfèrent de plus en plus le « marketing social », avec des éléments de langage soigneusement élaborés, de véritables stratégies de communication en direction des salariés… Qui ne s’y trompent pas.Geeks, makers : le retour inattendu des... par lemondefrLes images de ce cadre d’Air France face aux dirigeants de la compagnie, réclamant de la considération, leur rappelant tous les sacrifices déjà consentis, leurs promesses d’un avenir meilleur témoignent tout autant d’une violence psychologique et du sentiment d’avoir été trompés. Impossible, ensuite, de faire l’économie d’une réflexion sur le travail lui-même.L’intensification des tâches enregistrée ces vingt dernières années dans toutes les enquêtes, qui provoque perte de sens et épuisement physique et psychique, constitue une réalité incontournable. Dans ce contexte, demander des efforts supplémentaires aux salariés passe de plus en plus mal. D’autant que l’encadrement de proximité – débordé par les réunions de coordination de projet en tous genres, ou par les tâches de reporting pour alimenter la machine de gestion - a perdu le contact avec le travail réel des opérateurs.Des managers qui ne connaissent plus le travailLe travail est devenu invisible aux yeux de ceux qui décident pourtant de son contenu, comme l’explique très bien Pierre-Yves Gomez (Le travail invisible. Enquête sur une disparition. François Bourin éditeur, 2013). Dans ces conditions, toute nouvelle réorganisation ou plan conçu par des managers qui ne connaissent plus le travail est forcément mal accueilli.Il ne s’agit donc pas simplement d’en appeler à la responsabilité des acteurs sociaux et de réclamer davantage de dialogue social comme l’a fait le président de la République, interpellé par des syndicalistes ce mardi 13 octobre, à Saint-Nazaire. On ne fera pas grandir les rapports sociaux sans changer le travail, sans ouvrir la gouvernance des entreprises à une représentation du travail, sans remettre les managers au contact du travail réel, sans leur redonner des marges de manœuvre.Tout un programme dont la conférence sociale du lundi 19 octobre ferait bien de s’inspirer.François Desriaux (Rédacteur en chef de Santé & Travail) et Sandrine Foulon (Rédactrice en chef adjointe d’Alternatives économiques) Julia Pascual La loi a été votée en 2011 mais quatre années se sont écoulées avant que le décret d’application ne paraisse. Il a été publié jeudi 15 octobre, « porté par Marisol Touraine », tient à souligner le ministère de la santé, à qui il aura tout de même fallu trois ans et demi pour apposer une signature.Il faut dire que c’est une petite révolution qui est potentiellement à l’œuvre dans le domaine de la procréation médicalement assistée (PMA) : pour pallier la pénurie chronique de dons de gamètes en France, qui permettent à certains couples infertiles de procréer, les personnes majeures n’ayant pas encore eu d’enfants pourront désormais faire montre de générosité en matière de sperme et d’ovocytes. Jusque-là, ce don était réservé aux personnes ayant déjà eu au moins un enfant.Pour mieux inciter les femmes à donner leurs ovules, la loi bioéthique de 2011 prévoit qu’elles pourront en conserver une partie pour leur propre bénéfice ultérieur, c’est-à-dire si d’aventure et avant l’âge de 43 ans, leur fertilité (production d’ovocytes) ne leur permet pas de concrétiser un projet de grossesse sans avoir recours à la PMA. Cette disposition laisse entrevoir le début de ce qui est communément appelé la conservation d’ovocytes dite « de convenance » ou « sociétale », c’est-à-dire non justifiée par des motifs strictement médicaux, comme c’est le cas par exemple avant certains soins en cancérologie. Ceux qui défendent cette pratique préfèrent parler de « prévention médicale ».Sociétale ou préventive, elle est jusque-là totalement interdite en France, ce qui n’est pas le cas dans des pays tels que la Belgique, l’Italie, la Grande-Bretagne ou encore l’Espagne. Il est d’ailleurs de plus en plus fréquent que des Françaises se rendent à l’étranger pour congeler leurs ovules :« Nous faisons de la vitrification sociétale depuis 2011, et actuellement une moyenne de 280 traitements par an, rappelle Valérie Vernaeve, directrice médicale du groupe Eugin, qui dispose de deux cliniques à Barcelone. À peu près 50 % de nos patientes sont françaises. La courbe des demandes est exponentielle. »Lire aussi :Bébé à volonté : elles ont décidé de congeler leurs ovocytes à l’étrangerDans l’entourage de la ministre, on essaye de minimiser la portée du décret sur ce point : « Aux États-Unis, de grands groupes incitent les jeunes femmes à conserver leurs ovocytes pour repousser leur projet de grossesse, nous ne souhaitons pas voir cette dérive s’installer. » Et d’insister sur le fait qu’« au moins la moitié des ovocytes mâtures d’un même prélèvement seront orientés vers le don ». Une formulation floue qui soulève des questions : quelle part maximale peut être réservée au don ? Et sur quels critères ? Il faudra encore attendre qu’un arrêté précise « les règles de bonne pratique », explique t-on au ministère.Philippe Granet, gynécologue spécialiste de la reproduction, s’inquiète de voir la logique de don « dénaturée ». « Aujourd’hui, 95 % des donneuses le font parce qu’elles connaissent des gens dans leur entourage qui ont des difficultés. C’est une démarche lourde. » Elle nécessite plusieurs consultations, 8 à 10 jours de stimulation hormonale et une ponction des ovocytes réalisée souvent sous anesthésie générale.« Ça va ouvrir des portes »Demain, une nouvelle motivation entrera en ligne de compte. Le Dr Karine Morcel, gynécologue-obstétricienne au CHU de Rennes, qui dispose d’un des 23 centres en France d’études et de conservation des œufs et du sperme (CECOS), craint que cela fasse miroiter aux femmes « une fausse assurance procréative. On se retrouve un peu marchands de tapis, ça va compliquer les choses ». Sa consœur Marie-Claude Melin-Blocquaux, responsable du CECOS de Reims, abonde : « Personne n’est devin et on ne peut pas garantir à une donneuse qu’elle aura des enfants. Ce qui m’interpelle aussi c’est de savoir comment celles qui n’auront pas pu avoir d’enfant vivront la situation, sachant qu’elles auront potentiellement permis des naissances par ailleurs » (une donneuse n’est pas informée du devenir des ovocytes).Quid des femmes célibataires ou en couple homosexuel qui voudront utiliser leurs ovocytes conservés ? Jusqu’à présent, la loi française l’interdit catégoriquement et, depuis les cortèges de La Manif pour tous, le gouvernement ne souhaite pas rouvrir le débat, en dépit des récents avis favorables du Défenseur des droits et du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes. Les nouvelles règles de don risquent de générer des frustrations. « Ça va ouvrir des portes », veut croire Virginie Rio, du collectif BAMP, une association qui réunit des patients et des ex-patients de PMA, et qui est favorable à l’ouverture de la PMA à toutes les femmes.Lire aussi :Enterrée par la gauche, la PMA est de retourL’ouverture du don aux nullipares (femmes n’ayant jamais accouché) permettra d’élargir le spectre des donneuses et d’espérer des fécondations in vitro (FIV) avec un meilleur taux de réussite, puisque des donneuses plus jeunes produisent davantage d’ovules. En 2013, en France, 797 tentatives de FIV à partir de dons d’ovocytes ont permis la naissance de 198 enfants.Lire aussi :Gestation pour autrui : une pratique légitime si elle repose sur le don consentiJulia PascualJournaliste au Monde Jean-Baptiste de Montvalon Le Congrès que François Hollande envisage de convoquer en 2016 a du plomb dans l’aile. La commission des lois du Sénat vient de tirer une première rafale en déposant, jeudi 15 octobre, une question préalable à l’encontre du projet de loi constitutionnelle autorisant la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, l’un des textes susceptibles d’être inscrits à l’ordre du jour de cet éventuel Congrès.La « question préalable » est une motion de procédure signifiant qu’il n’y a pas lieu à délibérer sur un texte. Si elle est adoptée en séance, le texte est rejeté avant même d’être examiné.On n’en est pas là. Mais ce coup de semonce signifie qu’il sera particulièrement difficile pour l’exécutif de remplir les deux conditions requises : l’adoption du texte dans les mêmes termes par les deux Assemblées, puis un vote à la majorité des trois cinquièmes lors du Congrès. Un objectif qui semble quasiment hors de portée.Près d’un quart de siècle de discussionsDeux raisons à cela. La première est purement politique : on voit mal les parlementaires de droite accepter sans barguigner de donner un coup de pouce à M. Hollande un an avant l’élection présidentielle. Cet obstacle-là se dressera également sur la route des autres textes que le chef de l’Etat serait tenté d’inscrire à l’ordre du jour de cet éventuel Congrès.La seconde raison tient au sujet lui-même – la charte européenne sur les langues régionales –, qui passionne et divise dès qu’il en est question. Et il en est question à intervalle régulier, puisque, depuis près d’un quart de siècle, la France se montre incapable de décider quoi que ce soit en la matière.La Charte européenne des langues régionales et minoritaires a été adoptée sous les auspices du Conseil de l’Europe en 1992. La France a mis sept ans à la signer. C’était le 16 mai 1999, à Budapest. Seize ans plus tard, ce texte n’a toujours pas été ratifié.La ligne de fracture – qui traverse les principaux partis – est juridico-politique. Elle sépare grossièrement les jacobins-républicains « purs » d’une part, farouches défenseurs de l’indivisibilité de la République et de l’unicité du peuple français, les girondins ou partisans d’une reconnaissance explicite de la diversité d’autre part.Trouver un chemin juridiquement praticablePour trouver un chemin médian et juridiquement praticable, la France avait accompagné sa signature, en 1999, d’une « déclaration interprétative » rappelant que, pour la France, le « groupe » – notion utilisée dans la charte – « renvoie aux individus qui le composent et ne peut en aucun cas former une entité qui en serait distincte, titulaires de droits qui lui seraient propres ».La charte et la déclaration interprétative sont deux textes « difficilement compatibles entre eux », a jugé le Conseil d’Etat dans l’avis défavorable (mais non contraignant) qu’il a rendu au gouvernement, le 30 juillet. Insérer dans notre Constitution cette double référence, estime la plus haute juridiction administrative, « introduirait une contradiction interne génératrice d’insécurité juridique ».Lire aussi :Nouvel obstacle à la ratification de la Charte des langues régionalesPrésident de la commission des lois du Sénat – et rapporteur du texte –, Philippe Bas (Les Républicains), l’a clairement indiqué, jeudi, sur son compte Twitter : « Le Sénat veut enterrer une révision constitutionnelle inutile car ne permettant de respecter ni la Constitution ni la charte ! »Ce message était une réponse à son homologue de l’Assemblée nationale, Jean-Jacques Urvoas (PS), élu du Finistère qui, sur le même canal, avait déploré en ces termes la décision prise au Palais du Luxembourg : « Le Sénat cherche à enterrer la ratification de la Charte… » @JJUrvoas non: le senat veut enterrer une révision constitutionnelle inutile car ne permettant de respecter ni la constitution ni la charte!— BasPhilippe (@Philippe Bas)require(["twitter/widgets"]);Ce bref échange entre les présidents des commissions des lois des deux Assemblées montre que le consensus n’est pas vraiment à l’ordre du jour.Jean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.10.2015 à 15h41 • Mis à jour le15.10.2015 à 16h28 Les règles des femmes seront toujours taxées à hauteur de 20 %. L’Assemblée nationale a rejeté, dans la nuit du mercredi 14 au jeudi 15 octobre, la demande de députés socialistes d’appliquer un taux de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) à 5,5 % aux produits de protection hygiénique féminins, à la place des 20 % actuels.Cet amendement contre la « taxe tampon », qui avait pourtant été accepté mardi en commission, était porté par la présidente de la délégation aux droits des femmes de l’Assemblée, Catherine Coutelle, qui considère ces produits comme « de première nécessité ». Elle relayait la demande du collectif Georgette Sand, qui a lancé une pétition ayant recueilli plus de 17 000 signatures au mois de février.Mais le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert, a indiqué que « le gouvernement ne souhaite pas bouger sur les taux de TVA » dans le cadre du projet de budget pour 2016. Il a relevé qu’un taux de 20 % était appliqué aux mousses à raser pour hommes et que « le débat est passionné » mais « pas simple ».Chiffrée à 55 millions d’eurosLa mesure pour les tampons, serviettes et autres coupes menstruelles était évaluée à 55 millions d’euros. En France, Georgette Sand a calculé que cette dépense représenterait quelque 1 500 euros dans la vie de chaque femme.Lire : Avec la "coupe menstruelle", l'hygiène féminine se met au vertLe collectif féministe avait déjà dénoncé en novembre 2014 l’existence d’une « taxe rose », une surtaxe appliquée aux biens de consommation destinés à un public féminin, établissant que pour un même produit ou service, comme des rasoirs ou le pressing, les femmes payent plus cher que les hommes. Le ministère de l’économie avait alors annoncé lancer une enquête, dont les résultats ne sont pas encore connus. Laurence Girard Après la fermeture à titre conservatoire de l’abattoir municipal d’Alès, à la suite de la diffusion sur Internet de vidéos tournées par l’association de défense des animaux L214, et montrant des animaux encore vivants au moment de la découpe, de nombreuses questions se posent sur la réglementation en vigueur dans ces entreprises.Au niveau européen, le bien-être animal est une composante prise en compte. Pour preuve, le règlement communautaire publié en septembre 2009, intitulé « protection des animaux au moment de leur mise à mort ». Ce texte qui a remplacé une directive datant de 1993, a renforcé les règles en vigueur et a souhaité mieux harmoniser les pratiques entre les 28 Etats membres.Lire aussi :L’abattoir municipal d’Alès fermé après la diffusion d’images choquantesLe texte reconnaît en préambule que la mise à mort « provoque douleur, peur, détresse et autres formes de souffrance » et qu’il faut prendre toutes les mesures possibles pour tenter de les atténuer. « C’est une question d’intérêt public qui influe sur les consommateurs vis-à-vis des produits agricoles », ajoute le règlement.Le texte est entré en vigueur dans chaque Etat membre en janvier 2013. Avec la liberté laissée à chacun de durcir encore les règles s’il le souhaitait. Il fixe un cadre avec quelques grands chapitres.Les prescriptions sur l’installation et l’environnement de la mise à mortL’installation doit être prévue pour que les animaux soient propres, ne soient pas blessés, ne glissent pas, ne souffrent pas de faim ou de soif, de froid ou de chaud, et ne présentent pas de signe de peur.Les méthodes d’étourdissementLes animaux ne doivent être mis à mort qu’après étourdissement. L’animal doit être maintenu en état d’inconscience et d’insensibilité jusqu’à sa mort. Et si la méthode d’étourdissement n’entraîne pas la mort, le procédé de mise à mort doit s’appliquer le plus tôt possible.Les méthodes d’étourdissement ou de mise à mort peuvent évoluer techniquement à condition qu’elles apportent un plus pour le bien-être de l’animal. Toutefois, en cas d’abattage rituel, le texte européen souligne que le principe d’étourdissement peut ne pas être appliqué.Contrôle de l’étourdissementLa personne chargée de l’étourdissement ou une autre personne désignée dans l’entreprise doit régulièrement contrôler l’état des animaux pour vérifier que les méthodes d’étourdissement fonctionnent. Les abattoirs doivent mettre en place des procédures de contrôle avec des critères et des indicateurs.Certificat de compétenceLa mise à mort et les opérations annexes sont effectuées uniquement par des personnels possédant le niveau de compétences approprié. Chaque Etat membre doit désigner une autorité compétente qui délivrera un certificat de compétence accordé après une formation et un examen.Matériel d’étourdissementLes appareils d’étourdissement doivent aussi être contrôlés et entretenus. Toutes les opérations doivent être notées sur un registre. De plus, un matériel de rechange doit être disponible en cas de problème.Guide de bonnes pratiquesChaque Etat membre doit élaborer et diffuser un guide des bonnes pratiques.Interdiction de méthodes d’immobilisation des bovinsDes méthodes comme suspendre ou hisser des animaux conscients, endommager la moelle épinière ou utiliser des courants électriques pour immobiliser sans étourdir sont interdites.Nomination d’un responsable du bien-être animalChaque abattoir doit nommer un responsable du bien-être animal qui doit veiller à l’application de ce règlement européen. Il est sous l’autorité directe de l’exploitant et est en mesure d’exiger du personnel de modifier ses pratiques. Il doit tenir un registre des améliorations apportées. Il doit posséder le certificat de compétence.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gérard Davet et Fabrice Lhomme Feuilleton politico-judiciaire majeur du quinquennat Sarkozy, l’affaire Bettencourt, que l’on croyait terminé, est en fait loin de son épilogue. Dans la plus grande discrétion, le parquet de Paris a ouvert, le 6 juillet, une information judiciaire pour « subornation de témoin » visant implicitement la fille de Liliane Bettencourt, Françoise Bettencourt Meyers.A la tête de la deuxième fortune française, celle-ci est désormais suspectée par un juge d’avoir fait pression afin d’obtenir, moyennant finances, le témoignage de cinq employés au service de sa mère, déjà poursuivis pour « faux témoignage ». Leurs déclarations, souvent confortées par des éléments matériels, avaient contribué à la tenue du procès pour « abus de faiblesse » qui s’est tenu en février, à Bordeaux, et permis la condamnation – prononcée le 28 mai – de sept prévenus.Lire aussi :Procès Bettencourt : Eric Woerth relaxé, François-Marie Banier condamné à trois ans de prisonParmi ceux-ci, le photographe François-Marie Banier. Condamné à trois ans de prison, dont six mois avec sursis, 350 000 euros d’amende et 158 millions d’euros de dommages et intérêts (jugement dont il a fait appel) pour avoir profité abusivement de la fortune de Liliane Bettencourt, l’artiste estime depuis le début de l’affaire avoir été victime d’une cabale.Selon lui, Françoise Bettencourt Meyers aurait été la tête pensante d’un complot destiné à faire « le ménage » dans l’entourage de sa mère. La manipulation se serait concrétisée par une série de témoignages – accablants pour M. Banier et d’autres personnages ayant gravité dans l’environnement de la vieille milliardaire – d’anciens employés de la maison Bettencourt.Lire aussi :Les anciennes employées, cibles de la vindicte de François-Marie BanierTour de passe-passe juridiquePour obtenir de la justice d’enquêter sur des faits de « subornation de témoins » dont cette dernière aurait été l’auteure, M. Banier a convaincu juge Le Loire, fin 2014, de solliciter auprès du parquet de Paris la délivrance d’un réquisitoire supplétif – c’est-à-dire l’autorisation d’étendre son enquête à cette nouvelle incrimination. Le juge a mis en avant deux versements opérés par Françoise Bettencourt Meyers au profit de Claire Thibout, la comptable de Liliane, en difficulté financière après son départ de la maison Bettencourt : un don de 400 000 euros, fin 2008, puis, fin 2012, un prêt de 300 000 euros (dont la plus grande partie doit être remboursée en 2017).Or, dans une ordonnance du 17 février, le parquet a refusé d’accorder au magistrat ce supplétif, rappelant au juge que ces faits ont déjà été examinés par la justice, qui avait de fait débouté à plusieurs reprises le photographe. M. Banier a donc redéposé plainte à Paris, en se constituant partie civile, pour contraindre le parquet à ouvrir une information judiciaire sur ces faits, chose faite depuis le 6 juillet. Ce tour de passe-passe juridique va permettre au juge Le Loire – logiquement saisi de cette nouvelle procédure, qu’il devrait joindre à celle ouverte pour faux témoignages – de lancer les poursuites pour subornation de témoin que le parquet lui refusait…Lire le récit complet :Affaire Bettencourt : information judiciaire pour « subornation de témoin »Fabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Franck Johannès La Cour européenne des droits de l’homme a été saisie, samedi 3 octobre, d’un premier recours contre la loi renseignement par des journalistes de l’Association confraternelle de la presse judiciaire (APJ). Les 180 journalistes, qui représentent la plupart des médias écrits, numériques ou audiovisuels, s’alarment des nouvelles menaces portées à la liberté d’informer – et protestent contre la surveillance de masse qu’autorise le texte pour les simples citoyens. « La question posée dépasse le simple enjeu des journalistes, indique Me Patrice Spinosi, qui a déposé la requête, toute personne est susceptible d’être écoutée et à travers la presse, il s’agit d’une critique de la possibilité d’écouter administrativement sans réel contrôle l’ensemble de la population. »Lire aussi :Comment l’Etat a étendu le renseignement au mépris de la loiEn dépit en effet des inquiétudes de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), des associations de défense des libertés numériques et des mises en garde des institutions européennes, la loi renseignement du 24 juillet a été adoptée par 80 % des parlementaires, et validée le 23 juillet par le Conseil constitutionnel, en dehors d’une réserve sur la surveillance internationale. Elle est entrée en vigueur samedi 3 octobre, après la parution au Journal officiel du décret du président de la République qui nomme les membres de la Commission nationale de contrôle des techniques du renseignement (CNTR). Il ne reste plus guère que la Cour européenne pour examiner la conformité de la loi aux exigences démocratiques d’un Etat de droit.« Chiens de garde de la démocratie »La Cour européenne – à la différence de la France, qui n’a toujours pas voté la loi sur le secret des sources – est particulièrement vigilante sur le droit d’informer. Elle a rappelé en 1992 « le rôle éminent de la presse dans un Etat de droit », l’impératif de protection des sources, « pierre angulaire de la liberté de la presse », dont l’absence « pourrait dissuader les sources journalistiques d’aider la presse à informer le public sur des questions d’intérêt général » (1996). La protection des sources n’est pas « un simple privilège » mais bien « un véritable attribut du droit à l’information » (2003) : les journalistes ont ainsi pour mission d’être « les chiens de garde de la démocratie » (2007).Lire aussi :Informer n’est pas un délit, le livre-manifesteLa loi renseignement n’est certes opérationnelle que depuis quelques heures et n’a pas encore eu de conséquences fâcheuses. Il n’empêche : la Cour de Strasbourg a déjà jugé que la seule entrée en vigueur d’une loi suffisait à être recevable – il s’agissait alors de la loi interdisant le voile intégral dans l’espace public (décision SAS contre France, 2014). De plus, « la simple existence » d’une législation « autorisant le contrôle secret des communications crée une menace de surveillance pour tous ceux auxquels on pourrait l’appliquer », a déjà jugé la Cour de Strasbourg (Liberty contre Royaume-Uni, 2008).Or, la loi renseignement autorise bien une surveillance de masse : non seulement pour prévenir le terrorisme, « la criminalité et la délinquance organisée », « les violences collectives » qui portent « gravement atteinte à la paix publique », mais aussi pour protéger « les intérêts majeurs de la politique étrangère » ou « les intérêts économiques, industriels ou scientifiques ». Un suspect peut être espionné et localisé grâce à son téléphone et toutes ses communications numériques ; son domicile, sa voiture et son ordinateur fouillés, ses conversations (et ceux de ses voisins) enregistrées dans un café, une gare, un tribunal, par des IMSI-catchers, ces petites valisettes d’espionnage – l’ensemble, en somme, de ses activités et même, pour la première fois, celles de son « entourage ».Rencontrer un journaliste risque de devenir périlleuxRencontrer discrètement un journaliste risque ainsi de devenir périlleux – il suffit de le surveiller pour savoir qui sont ses sources et qui lui donne des informations déplaisantes pour le pouvoir en place. La loi a prévu qu’il n’était pas permis de surveiller un journaliste « à raison de l’exercice de sa profession ». C’est maigre : on peut surveiller un mail personnel mais pas un mail professionnel ? Par ailleurs, les boîtes noires algorithmiques, qui scannent sur le Net des mots-clés, absorbent tout le flux sans en distinguer la provenance : « Il sera aisé, dans le cas d’un journaliste, d’en tirer des informations sur l’ensemble de ses sources et contacts », a souligné le Conseil national du numérique.Lire aussi :Jean-Marie Delarue se dit « préoccupé » par le contrôle du renseignementLa presse n’est évidemment pas au-dessus des lois et il est normal qu’il soit possible, en cas de force majeure, de surveiller un journaliste. Mais la Cour européenne impose que cette atteinte soit contrôlée, « avant la remise des éléments réclamés », « par un juge ou tout autre organe décisionnel indépendant et impartial », en tout cas « distinct de l’exécutif ». Et à condition qu’« il existe un impératif d’intérêt public l’emportant sur le principe de protection des sources journalistiques » (Sanoma Uitgevers BV contre Pays-Bas, 2010). Ce n’est pas le cas : c’est bien l’exécutif – le premier ministre – qui donne les autorisations de surveillance, après un avis purement consultatif d’une commission de contrôle. Elle peut faire appel au Conseil d’Etat si une surveillance lui semble illégale, mais jamais « avant la remise des éléments réclamés » par les services.Ainsi, conclut la requête, « les quelques garanties légales dédiées à la protection du secret des sources journalistiques sont radicalement contournées ». « L’Association de la presse judiciaire est la mieux à même de former un tel recours, indique son président, Pierre-Antoine Souchard, elle s’est opposée à cette loi depuis longtemps. La peur du terrorisme ne doit pas faire oublier les libertés fondamentales, en particulier la liberté d’informer. » L’association et les sept membres du bureau ont signé la requête et engagent les journalistes, les associations ou les syndicats « qui ont intérêt à agir », à les rejoindre. La cour examinera la recevabilité de la requête dans les six à douze mois, une éventuelle décision n’est pas attendue avant trois ans.Franck JohannèsFranck JohannèsSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Pascale Robert-Diard Au début, on les distingue à peine les uns des autres. Mêmes costumes sombres, mêmes chemises claires, même cheveux clairsemés. Ce sont des hommes de premier rang au sens propre, ils savent s’y tenir assis, le buste droit, bien calé, les jambes croisées, des milliers d’heures de réunions publiques et de fastidieuses cérémonies officielles sont passées par là. Debout aussi, ils se ressemblent, le micro et la parole leur sont familiers, ils posent un feuillet de notes sur le pupitre devant eux puis le plient dans la poche droite de leur veste en la lissant d’un geste machinal.Quatre d’entre eux sont sortis de l’ENA, le cinquième en a raté l’entrée. Le résumé de leurs longues carrières offre un voyage dans la France préfectorale – Montluçon, Orléans, Tours, Besançon, Chartres, Chalon, Guéret, Le Mans, Neuilly, Gertwiller – et dans le cœur battant de l’Etat, ses administrations centrales et ses ministères, qu’ils ont rejoints ou quittés au gré des alternances politiques, promus sous la droite, écartés sous la gauche. Tous portent Légion d’honneur à la boutonnière et déshonneur au front depuis qu’un procureur de la République les a renvoyés devant un tribunal correctionnel pour « détournement de fonds publics », « complicité » ou « recel » de ce délit.Depuis lundi 28 septembre, Claude Guéant, ancien directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy au ministère de l’intérieur, Michel Gaudin, ex-directeur général de la police nationale (DGPN), ainsi que trois autres anciens membres du cabinet, Daniel Canepa, Michel Camus et Gérard Moisselin, s’expliquent sur l’affaire des primes de la police versées en liquide entre 2002 et 2004. A Claude Guéant, il est reproché d’avoir donné l’ordre à Michel Gaudin de lui confier chaque mois pendant deux ans 10 000 euros en espèces prélevés sur les fonds d’enquête et de surveillance – normalement destinés à rémunérer les indicateurs de police – et de s’en être servi comme complément de rémunération pour ses collaborateurs, lui-même en prélevant la moitié pour son usage personnel.Lire aussi :Guéant : le procès de l’étrange pratique policière des primes en liquideA Michel Gaudin, considéré comme l’auteur principal du délit, il est fait grief d’avoir accepté de faire ce versement en ayant connaissance de son usage inapproprié. Les trois autres prévenus sont poursuivis comme bénéficiaires du détournement. Pour l’accusation, aucun d’entre eux ne pouvait à l’époque ignorer qu’il commettait un délit puisque, quelques mois plus tôt, le gouvernement de Lionel Jospin avait officiellement mis fin aux primes en liquide versées aux membres des cabinets ministériels (prélevées sur les fonds spéciaux de Matignon) et les avait remplacées par des « indemnités de sujétion particulière » (ISJ). L’esprit de la réforme étant de substituer à un système occulte, incontrôlable et contesté, des compléments de revenus officiels et fiscalisés.Dès les premiers interrogatoires, chacun des cinq prévenus a exprimé à sa manière l’amère conviction d’être la victime d’un « règlement de comptes politique », dont le tout nouveau parquet national financier (PNF) – qui les a renvoyés devant le tribunal au terme d’une simple enquête préliminaire – serait le bras armé. Voilà pour ce qui les réunit.Premières fissuresLes premières fissures sont apparues assez vite. Il y a Claude Guéant et les autres. C’est à cause de lui que toute l’histoire a commencé. Lors d’une perquisition à son domicile, les enquêteurs en charge d’une autre affaire le concernant, celle d’un éventuel financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, sont tombés par hasard sur une série de factures d’électroménager et d’équipements – cuisiniste, ameublement – réglées en espèces, dont l’ancien ministre de l’intérieur a dû justifier la provenance. En expliquant que ces fonds étaient des reliquats de ses primes en liquide, Claude Guéant a lui-même conduit le parquet à s’intéresser au circuit de ces fonds. Cela donne déjà aux quatre autres une bonne raison d’en vouloir à leur ancien supérieur hiérarchique.Mais il n’y a pas que cela. Par sa proximité avec Nicolas Sarkozy, par le nombre d’affaires dans lesquels son nom est cité, Claude Guéant sent aujourd’hui le soufre. Le monde politique s’est éloigné de lui par crainte de la contagion et celui des hauts fonctionnaires lui reproche sa trahison.Peut-être n’est-ce pas un hasard si, parmi ses deux avocats, figure Me Jean-Yves Dupeux, qui fut aussi celui d’un autre grand brûlé de l’époque sarkozyste, l’ancien procureur de la République Philippe Courroye. Quant à l’opinion, autant elle est prompte à absoudre ou à excuser les turpitudes de ses élus, autant elle est se montre impitoyable face aux dérives de ses clercs.Dans le prétoire aussi, on prend ses distances. Rien de tel qu’une procédure judiciaire pour faire vaciller les plus solides amitiés. Celle qui unit Claude Guéant à Michel Gaudin a plus de vingt ans, les deux hommes se tutoient, mais, face au tribunal, Michel Gaudin pense d’abord à sauver sa peau.Le DGPN est placé « sous l’autorité hiérarchique du directeur de cabinet et ne peut refuser une instruction qu’il lui donne », explique-t-il, en affirmant qu’à l’époque il ignorait l’usage que Claude Guéant faisait des fonds qu’il lui versait. Il rappelle surtout que lui, une fois arrivé dans les fonctions de DGPN, a mis un point d’honneur à faire appliquer dans son administration une note restée lettre morte et rédigée quatre ans plus tôt par… son prédécesseur, Claude Guéant. Datée de février 1998, elle indiquait que, « en aucun cas, les fonds d’enquête et d’investigation ne peuvent être considérés comme permettant d’alimenter un régime indemnitaire ». « Quand il me les a demandées, j’ai donné ces sommes à Claude Guéant. Il y avait des consignes, il y avait une note. J’imaginais qu’il appliquait les règles qu’il avait édictées lui-même », glisse Michel Gaudin, en ajoutant : « Cette manipulation d’espèces nécessite un minimum de confiance. »La présidente, Bénédicte de Perthuis, insiste : « Si vous aviez su quel était leur usage, qu’auriez-vous fait ? – J’aurais dit écoute, Claude, je ne peux pas interdire, mais je ne peux pas prendre la responsabilité. » Assis derrière lui, Claude Guéant ne cille pas.« Arrière, Satan »C’est au tour de l’un de ses anciens collaborateurs au cabinet, Gérard Moisselin, d’être pressé de questions. Lui aussi lâche son ancien patron. Il raconte : « Un soir, Claude Guéant me tend une enveloppe. J’étais très étonné, je lui ai dit que je croyais que cette pratique avait disparu. J’ai cru pouvoir me fier à la réponse qu’il m’a faite, à savoir que cela était parfaitement autorisé. Alors oui, je n’ai pas déclaré ces sommes au fisc, parce que je savais qu’aucun policier ne le faisait. Ce n’est pas glorieux mais c’est comme ça ». La présidente : « Mais vous n’entrez pas dans la police ! Vous entrez au cabinet d’un ministre, vous êtes un représentant de la fonction publique. Il y a un décalage entre votre brillante carrière et la facilité avec laquelle vous acceptez. » Le prévenu, agacé : « J’ai déjà eu le courage de lui poser la question. Mais vous auriez voulu quoi ? Que je renvoie son enveloppe à la tête de Guéant en criant : “Arrière, Satan ?”» Michel Camus lui succède à la barre. Mêmes questions, même gêne. La procureure Ulrika Weiss se lève : « Là c’est la citoyenne qui essaye d’imaginer la scène. Claude Guéant vous tend une enveloppe de 2 000 euros, c’est pas Noël, c’est pas votre anniversaire, et vous ne posez pas de questions ? La polémique sur les fonds spéciaux, ça ne fait pas tilt ? » Michel Camus : « J’ai en face de moi le directeur de cabinet du ministre de l’intérieur. C’était pour moi irrévérencieux, inimaginable, de lui demander si tout cela était conforme aux textes. – Et vous avez dit merci ? – Peut-être. »Après trois jours de débats, on est là : Michel Gaudin, qui a rameuté comme témoins de moralité tous les grands noms de la police, dont l’ancien patron de la DST Pierre de Bousquet de Florian et l’ex-patronne de la police judiciaire Martine Monteil, campe le vertueux soumis aux ordres et croit en ses chances de relaxe. Les trois prévenus anciens membres du cabinet assument leur part de lâcheté face à l’autorité de celui qui était leur directeur. Reste Claude Guéant, seul, dans la figure du méchant.Pascale Robert-DiardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Luc Leroux (Marseille, correspondant) L’ancien directeur général de l’Olympique de Marseille, Antoine Veyrat, a été mis en examen, jeudi 1er octobre, pour abus de biens sociaux au préjudice du club, association de malfaiteurs, faux et usage de faux.Enquêtant sur des malversations présumées autour de transferts de joueurs, les juges d’instruction marseillais Guillaume Cotelle et Christine Saunier-Ruellan ont placé l’ancien dirigeant sous contrôle judiciaire avec interdiction d’entrer en contact avec les autres protagonistes du dossier. M. Veyrat est le deuxième ex-dirigeant du club mis en examen après Jean-Claude Dassier, président de 2009 à 2011.Transferts et système d’abonnement frauduleuxCes soupçons d’abus de biens sociaux visent dix-huit transferts ou prolongations de contrats de joueurs, mais également le système d’abonnements concédés à prix coûtant aux clubs de supporteurs, soit 27 000 places du championnat de Ligue 1, revendues ensuite aux membres des associations. Mis en place au début des années 1990, ce système occasionne un manque à gagner de 900 000 à 1 million d’euros pour le club, selon les enquêteurs.Lire aussi :Pourquoi les dirigeants de l’OM sont soupçonnés d’abus de biens sociauxLors de sa garde à vue, Antoine Veyrat s’en était ouvert :« J’ai toujours été étonné de voir que ces associations n’ont jamais eu aucun problème et qu’on puisse par exemple légalement leur reverser une commission sur une revente de places. »Les dirigeants actuels de l’OM tentent, avec l’aide des pouvoirs publics, de remettre en question ce système que les juges d’instruction soupçonnent d’être délictuel.Lire aussi :Du banditisme corse aux agents de footballeurs de l’OMLuc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde François Béguin Oubliée la grande manifestation unitaire du 15 mars contre le projet de loi santé et le tiers payant généralisé. Oublié le médiatique mouvement de fermeture des cabinets médicaux pendant les vacances de Noël. C’est en ordre dispersé que plusieurs syndicats de médecins libéraux ont appelé leurs adhérents à fermer leurs cabinets samedi 3 et lundi 5 octobre, une semaine avant la fin des élections professionnelles dans le secteur. D’ici le 12 octobre, 120 000 médecins libéraux doivent élire pour cinq ans leurs représentants au sein des unions régionales des professionnels de santé (URPS), les interlocuteurs des agences régionales de santé (ARS) l’organisation des soins dans les régions.D’ici-là, les responsables syndicaux se livrent à une surenchère d’actions et de formules chocs pour se démarquer de leurs concurrents. Dénonçant dans la loi de santé une « tentative d’assassinat » de la médecine libérale, la Fédération des médecins de France (FMF), le syndicat des médecins libéraux (SML) et le Bloc (chirurgiens), trois organisations minoritaires particulièrement radicales dans leur rejet du texte porté par la ministre de la santé Marisol Touraine, ont appelé à une « grève des consultations et des gardes » dès le samedi 3.« Mascarades désordonnées »A partir du 5, l’appel est porté par MG France, majoritaire chez les généralistes. « Certains nous ont appelé pour dire qu’ils allaient fermer leurs cabinets deux ou trois jours, voire même toute la semaine », prévient Claude Leicher, son président, bien conscient que l’absence d’une date commune « altère la lisibilité » du mouvement. La Confédération des syndicats de médecins français (CSMF), majoritaire chez les médecins libéraux, a pour sa part refusé de se joindre à ces appels, dénonçant même des « mascarades désordonnées et électoralistes ».« La seule habileté du gouvernement, c’est d’avoir su rompre l’unité syndicale d’opposition à la loi », reconnaît Jean-Paul Hamon, le président de la FMF, au vu des dates retenues pour la tenue du scrutin. « Mais si Marisol Touraine pense que ça va se calmer après la proclamation des résultats le 16 octobre, elle se trompe lourdement », dit-il, en appelant à une nouvelle manifestation unitaire lors de l’examen du projet de loi santé en deuxième lecture à l’Assemblée nationale en novembre. Les députés devraient alors retablir le tiers payant généralisé, programmé par le gouvernement pour la fin 2017 et supprimé par les sénateurs le 18 septembre.Jean-Paul Ortiz, le président de la CSMF, a lui aussi appelé, vendredi 2 octobre, à « un grand mouvement de révolte unitaire de tous les médecins, de toutes spécialités et de toutes sensibilités » dans quelques semaines. A cette date, les résultats des élections auront toutefois peut être redessiné le paysage syndical alors même que devraient s’ouvrir les négociations conventionnelles avec l’Assurance Maladie. Réclamant pour certains une revalorisation du tarif de la consultation à 30 voire à 40 euros alors même que l’objectif national des dépenses d’assurance maladie (ONDAM) va être plafonné à un taux historiquement bas de 1,75 %, ces négociations s’annoncent d’ores et déjà houleuses.François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Emeline Cazi Le même rituel se répète tous les jours à la même heure. Un peu avant 15 heures, dans une salle borgne du rez-de-chaussée de la Cour nationale du droit d’asile à Montreuil (Seine-Saint-Denis), des agents de la Cour accrochent une à une dizaine de feuilles A4 sous de grands panneaux vitrés.A l’entrée de la salle, des gardiens bloquent l’accès aux dizaines de personnes qui attendent dans le hall, parfois depuis le matin, et scrutent sans pouvoir encore lire ces feuilles de résultats. Ibrahim dort mal depuis une semaine, « à cause du stress ». Des milliers de bacheliers vivent à peu près la même scène chaque année. A cette différence près qu’ici, à Montreuil, des vies sont en jeu.Une seule question intéresse le tribunal : ces personnes sont-elles réellement en danger ?Voilà trois semaines, le 17 septembre, plus d’une centaine d’hommes et de femmes, parfois accompagnés de leurs enfants, sont venues expliquer au juge les raisons de leur arrivée en France, leur vie devenue un enfer dans leur pays, les persécutions, la maison incendiée, les terres volées, les nuits en prison. Le viol parfois, la torture.Le tribunal s’attarde rarement sur le récit du long périple qui les a menés jusqu’ici. Une seule question l’intéresse : ces personnes sont-elles réellement en danger ? La France doit-elle leur accorder l’asile ?Ibrahim Diallo a fui la Guinée-Conakry en 2013, il n’avait pas 20 ans. Son père était mort quatre ans plus tôt alors qu’il manifestait contre la junte militaire au pouvoir. Ibrahim Diallo, était, depuis, considéré comme un opposant et ne vivait plus sereinement. Arrêté le 23 mai 2013, il a été emprisonné. Son oncle a versé plus de 4 millions de francs guinéens (environ 441 euros de l’époque) à l’un des geôliers pour le libérer.Une femme hurle de joieQuelques semaines plus tard, il a trouvé un passeur pour aider son neveu à gagner la France grâce à un passeport d’emprunt. Pas de barque donc, mais une arrivée en avion à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle à Paris, quelques vêtements et un acte de naissance pour seul bagage, et, depuis, la vie dans un foyer de demandeurs d’asile à Achères, dans les Yvelines.L’affichage est terminé. 15 h 01, une femme en gilet orange hurle de joie, lève les bras. « Madame, silence ! Calmez-vous. Comprenez que d’autres n’apprennent pas la même nouvelle que vous », explique un agent de sécurité.Quelques copains sont venus accompagner Ibrahim Diallo. Eux ne sont pas encore passés devant le juge. « Statut de réfugié », lisent-ils sur le panneau. « Ils ont donné, hein, ils ont donné ? », interroge le jeune homme, fou de joie, qui aussitôt appelle ses « assistants » (sociaux) et son avocat. « Ma famille, maintenant, c’est vous, c’est la France. Merci, merci ! »Cléance, 23 ans, a grandi en République démocratique du Congo. Il y a trois semaines quand nous l’avions rencontrée, elle racontait les journées de prison dans un container par 40 degrés, le viol qui a suivi la diffusion d’un reportage de la chaîne congolaise RTGA dans lequel elle dénonçait les agissements de hauts dignitaires du régime : ils déversaient notamment leurs déchets dans le fleuve, là où les plus pauvres de Kinshasa se baignent et lavent leur linge.En 2014, la Cour nationale du droit d’asile a examiné près de 40 000 dossiers. Seuls 15 % des demandeurs ont obtenu une protectionL’agent de l’office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), n’a pas cru à son histoire. Les magistrats, si. Ils viennent de lui accorder la protection subsidiaire, qui l’autorise à rester au moins un an en France.Sur le panneau d’en face, c’est bon pour Habibou aussi. « Réfugié ». Il arrive de Mauritanie. Lui aussi, nous l’avions rencontré début septembre. A la fin des années 1980, les ethnies arabes ont déporté les noirs au Sénégal, de l’autre côté du fleuve. Près de vingt après, Habibou a voulu rentrer récupérer les terres familiales, la maison et ses bêtes. Il n’a pas pu rester, chassé à nouveau par les Arabes. La France lui a accordé une protection de dix ans.Sur les 127 dossiers examinés jeudi 17 septembre, seuls 13 demandeurs ont obtenu le statut de réfugiés et 14 la protection subsidiaire. Une petite centaine de personnes est désormais officiellement en situation irrégulière en France. Sans ressource.Lire aussi :La France a repris les expulsions de migrants vers le SoudanLes époux Sivalingam – également rencontrés début septembre – persécutés par le gouvernement sri-lankais, parce que nés et grandis dans le nord du pays, région des Tigres de libération de l’Eelam tamoul, n’ont pas eu la chance d’Ibrahim, Cléance et Habibou. Roza, Asroudin, et leurs cinq enfants, qui avaient fui la Tchétchénie, pas davantage.Les résultats varient d’un juge à l’autreA la fin de l’audience, Roza avait fondu en larmes en s’adressant à la présidente « comprenez ma souffrance. J’ai passé ma vie dans les guerres. Je ne souhaite pas la même vie pour mes enfants. Toutes les mères me comprendront. On ne vous oblige pas à nous délivrer le statut de réfugié. Mais vous avez le pouvoir de nous aider ». Aujourd’hui, ils n’ont pas de papier, et ne peuvent officiellement plus vivre en France.En 2014, la Cour nationale du droit d’asile a examiné près de 40 000 dossiers. Seuls 15 % des demandeurs ont obtenu une protection. Les résultats varient d’un juge à l’autre. Le 17 septembre, mieux valait passer devant la 17e chambre : cinq demandeurs ont obtenu le statut de réfugié. Le tribunal de la 7e chambre a, lui, rejeté les douze dossiers qu’il a examiné ce jour-là.Les avocats dénoncent cette grande loterie. Anicet Le Pors, juge de l’asile à la Cour nationale du droit d’asile pendant quatorze ans, avait fait comparer les taux d’admission en fonction des présidents. Les taux variaient considérablement d’un juge à l’autre  : entre le plus sévère et le moins sévère, le rapport était de 1 à 30.« Si on ­retirait les 10 % de dossiers situés aux “extrêmes ”, comme c’est la règle en statistique, le rapport était de 1 à 3. Aujourd’hui, je crois que la fourchette s’est quand même un peu resserrée », explique Anicet Le Pors.Lorsqu’on l’avait rencontré il y a trois semaines, Ibrahim voulait retourner au collège. Dans ses rêves les plus fous, il aimerait suivre une formation de chauffeur-livreur. « Mais ce sont mes assistants [sociaux] qui décident. C’est eux qui savent. »Ibrahim n’a pas de famille en France. Guère plus en Guinée. Ses assistants sociaux, son avocat, et quelques connaissances du foyer sont à présent ses seuls repères.Lire aussi :A Cergy, les bénévoles face aux angoisses des migrantsEmeline CaziJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adrien de Tricornot François Hollande a déçu les organisations étudiantes lors de son discours prononcé à l’occasion des 60 ans des centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (Crous), jeudi 1er octobre à Paris. Présentant le Plan national de vie étudiante (PNVE) – 35 mesures, objectifs ou intentions pour simplifier les démarches administratives et améliorer la vie quotidienne des étudiants –, le président de la République n’a pas annoncé de moyens nouveaux pour les mettre en œuvre.« C’était une bonne chose d’avoir une parole présidentielle sur la vie étudiante et la réussite. Pour les 60 ans des Crous, on s’attendait cependant à ce qu’il vienne avec davantage dans sa musette », dit Alexandre Leroy, le président de la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE).Le PNVE prévoit la création d’un guichet unique à la rentrée 2016 : le portail etudiant.gouv.fr permettra d’effectuer les demandes de bourse, de logement en cité universitaire et en résidence Crous, d’aide au logement ou de caution locative. Il projette également la création de dix centres de santé dans les universités d’ici à 2017, les portant à trente. Le plan prévoit aussi 2 000 missions de service civique sur les campus d’ici à la mi-2017.« Crédit congé formation »Les établissements d’enseignement supérieur et les Crous sont également incités à proposer aux étudiants des emplois de qualité à temps partiel. L’objectif est de presque les doubler pour arriver à 3 000 équivalents temps plein au bénéfice de 30 000 étudiants. Un statut du responsable associatif étudiant, ainsi qu’un de l’élu étudiant, facilitant la mise en œuvre de leurs responsabilités, seront aussi créés.Mais le PNVE ne réserve pas de surprises : nombre de ses mesures avaient déjà été annoncées, ou sont déjà engagées, tel le droit à l’année de césure, le droit à un « crédit congé formation » de cinq jours pour les étudiants salariés préparant leurs examens, ou bien l’accès à la prime d’activité, à compter du 1er janvier, pour les étudiants qui travaillent et touchent environ 900 euros net par mois.Pour William Martinet, président de l’Union nationale des étudiants de France (UNEF), « ce plan et les quelques millions d’euros en plus dans le budget 2016 du supérieur ne règlent pas le problème de la précarité étudiante et des évolutions démographiques » : la hausse des effectifs. De plus, aucun effort supplémentaire n’est prévu pour le système de bourses en 2016. « Si on ne va pas au bout de la réforme promise – et il ne reste que la rentrée 2016 –, le contrat ne sera pas rempli », prévient Alexandre Leroy. La FAGE et l’UNEF préparent déjà la journée de mobilisation intersyndicale du 16 octobre.Adrien de TricornotJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Rafaële Rivais #container_14328089802{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14328089802{ height:450px; } #container_14328089802 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14328089802 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14328089802 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14328089802 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La mortalité routière pourrait encore augmenter en 2015Sur les 8 premiers mois de 2015, la mortalité routière a déjà fait 2 253 victimes – davantage que sur la même période en 2014 (2 154).Source : Sécurité routière(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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C’est l’une des principales mesures annoncées à l’issue du comité interministériel de la sécurité routière (CISR) convoqué vendredi 2 octobre, pour la première fois depuis 2011. C’est dans l’urgence, cet été, que Manuel Valls avait pris la décision d’organiser cette réunion, à la veille de la diffusion de chiffres de mortalité catastrophiques pour juillet : 360 morts, soit une hausse de 19,2 % par rapport à 2014.L’exécutif a multiplié les revers en matière de sécurité routière depuis le 31 juillet, date à laquelle la garde des sceaux a présenté en conseil des ministres un projet de loi qui entendait faire de la conduite sans permis une simple contravention et non plus un délit. Face au déluge de protestations, contre ce qui a été interprété comme un signe de laxisme, Christiane Taubira a dû renoncer.Le Journal du dimanche a profité de ce faux pas pour épingler, le 9 août, l’« absence de pilotage » de la politique de sécurité routière, vivement dénoncée depuis 2014 par l’Inspection générale de l’administration. La présidente de la Ligue contre la violence routière, Chantal Perrichon, a alors pu rappeler sur les ondes que la courbe de la mortalité routière était repartie à la hausse, en 2014, pour la première fois depuis douze ans, avec 3 384 tués, soit 3,5 % de plus qu’en 2013.Mme Perrichon a fustigé « le manque de courage politique » du ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, qui a refusé de généraliser la baisse de la vitesse, de 90 à 80 km/heure, sur les routes à double sens dépourvues de séparateur médian. Elle a rappelé que cette mesure, recommandée par le Conseil national de la sécurité routière, instance consultative, permettrait de sauver quelque 400 vies par an.Lire aussi :La hausse de la mortalité routière s’est poursuivie en août sur les routes de FranceUne meilleure utilisation des radarsM. Cazeneuve l’avait promis cet été : le CISR ne s’est pas contenté pas de faire un bilan d’étape ; il a proposé de nouvelles mesures. Pas question pourtant, pour le gouvernement, de dévier de sa stratégie de simple expérimentation de la baisse de la vitesse sur quelques tronçons, surtout à l’approche de l’élection présidentielle de 2017 : beaucoup de Français s’opposent à une baisse généralisée qu’ils considéreraient comme une contrainte supplémentaire.En revanche, le CISR a imposé un meilleur contrôle des excès de vitesse en exigeant une meilleure utilisation des radars de troisième génération. Embarqués à bord de voitures banalisées, ces appareils ne sont pas détectables par les avertisseurs de type Coyote ; chaque automobiliste peut donc craindre qu’il y en ait un derrière lui, ce qui l’incite à lever le pied. Deux cent soixante véhicules de police sont ainsi équipés.L’annonce de leur déploiement, en 2013, avait fortement contribué à la diminution de la mortalité. Or ils ne sont utilisés que deux heures par jour environ, faute de personnel disponible chez les forces de l’ordre. Le gouvernement souhaite que, d’ici à un an, des « opérateurs agréés » puissent les faire fonctionner « sous étroit contrôle de l’Etat ».Drones et vidéoverbalisationAussi, le nombre des radars fixes va augmenter – 4 700 en 2018 contre 4 200 pour l’instant –, tout comme le nombre de radars autonomes déplaçables – 205 à la fin de 2016 – et de radars-leurres dans des zones sécurisées, dont le nombre va être multiplié par quatre. Le CISR entend aussi développer la vidéoverbalisation et les radars automatisés avec envoi d’une contravention, dans le but d’étendre le nombre d’infractions pouvant être constatées sans interception en bord de route, dont le non-port du casque.Le ministère de l’intérieur utilise parfois des hélicoptères pour surveiller les infractions commises sur les routes (non-respect des distances de sécurité, dépassements dangereux, etc.). Ces derniers étant coûteux, il souhaite leur substituer des drones. Ces engins volants signaleraient les infractions à des motards, connectés, qui verbaliseraient les conducteurs.Le CISR souhaite également que soit expérimentée l’utilisation des systèmes de lecture automatisée des plaques d’immatriculation.Cartographie des vitesses autoriséesPour que les automobilistes n’aient pas le sentiment qu’on essaie de les « piéger », le gouvernement va entreprendre une cartographie des vitesses autorisées, qui, intégrée aux smartphones, permettrait de savoir à tout moment à combien on peut rouler.Il faudra toutefois deux ans pour établir cette base de données. Par ailleurs, pour que les automobilistes qui ont conduit sous l’emprise de l’alcool puissent continuer à travailler, Matignon souhaite que la loi étende les cas où les juges maintiennent leur permis de conduire, moyennant l’installation d’un éthylotest antidémarrage. Des contrôles aléatoires de stupéfiants, par test salivaire, pourront par ailleurs être effectués par les agents de police.Formation spécifique pour les grosses cylindrées Le CISR va exiger des entreprises qu’elles révèlent l’identité des employés qui commettent des infractions à bord de véhicules de service. Actuellement, elles prétendent souvent ne pas savoir qui conduisait, pour que le salarié ne perde pas de points. Elles profitent du fait que le conducteur ne peut pas être reconnu, puisque les radars flashent souvent les voitures par l’arrière. Le gouvernement va demander que cela change, sous peine de sanction financière.Pour mieux assurer la sécurité des motards, particulièrement touchés par la flambée de la mortalité en juillet, le port de gants homologués – qui les protègent en cas d’accidents – sera obligatoire, ainsi qu’un contrôle technique lors de la revente des engins. Le CISR veut également rendre obligatoire une formation spécifique avant de pouvoir conduire une moto de forte puissance (supérieure à 56 CV). Cette formation n’étant accessible qu’après deux ans de détention du permis moto. En ce qui concerne les enfants à vélo, ils devront porter un casque certifié jusqu’à l’âge de 12 ans.Rafaële RivaisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.10.2015 à 19h52 • Mis à jour le02.10.2015 à 09h00 | Claire Ané L’édition 2015-2016 du palmarès mondial des universités Times Higher Education, publiée jeudi 1er octobre, confirme la tendance des années précédentes : toujours en tête, les universités américaines perdent cependant du terrain, tandis que les européennes gagnent des places.Selon ce classement, qui fait partie des quatre scrutés chaque année, les Etats-Unis comptent 63 universités dans les 200 premières mondiales, soit onze de moins que l’an dernier. Le Royaume-Uni place de son côté 34 établissements dans ce top 200 (+5), l’Allemagne en obtient 20 (+8) et les Pays-Bas 12 (+1). Et pour la première fois en dix ans, un établissement non anglo-saxon figure parmi les dix premiers : l’école polytechnique de Zurich, (ETHZ), en Suisse.En revanche, la France est encore moins bien lotie qu’en 2014-2015, perdant une de ses deux écoles du top 100, et trois dans le top 200, où demeurent seulement cinq établissements. Si l’Ecole normale supérieure, à Paris, se hisse au 54e rang (contre 78e l’an dernier), l’école Polytechnique, qui s’était classée à la 61e place l’an dernier redescend au 101e rang. Seules 27 universités et grandes écoles tricolores figurent dans le palmarès THE, qui compte cette année un nombre record de 800 établissements.Pourtant, le léger infléchissement des critères cette année, avec « une meilleure prise en compte des publications de recherche dans d’autres langues que l’anglais, et à une meilleure répartition géographique des réponses sur la réputation académique des établissements », aurait pu permettre aux universités françaises de faire meilleure figure dans ce classement qui leur est traditionnellement moins favorable que d’autres, compte-tenu du poids accordé à l’opinion des pairs.Lire aussi :Le classement mondial QS des universités distingue cinq établissements françaisLes 10 universités les mieux classéesL’éventuel changement de rang par rapport au classement 2014 est précisé entre parenthèses.1. California Institute of technology, Etats-Unis (=)2. University of Oxford, Royaume-Uni (+ 1)3. Stanford University, Etats-Unis (+ 1)4. University of Cambridge, Royaume-Uni (+ 1)5. Massachusetts Institute of Technology, Etats-Unis (+ 1)6. Harvard University, Etats-Unis (- 4)7. Princeton University, Etats-Unis (=)8. Imperial College London, Royaume-Uni (+ 1)9. ETH Zurich – Swiss Federal Institute of Technology, Suisse10. University of Chicago, Etats-UnisLes 5 établissements français les mieux classésA part une très forte progression (de 24 rangs) de l’Ecole normale supérieure, qui passe de la 78e à la 54e place, les établissements français se classent moins bien que l’an dernier. 54. ENS Paris (+ 24)101. Ecole polytechnique (- 40)113. Université Pierre-et-Marie-Curie (- 10)188. Université Paris-Sud (- 68)160. ENS Lyon (- 4)199. Université Paris-Diderot (- 19)Claire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste Adrien de Tricornot Comment faire mieux avec peu ? C’est à cette question que tente de répondre le Plan national de vie étudiante (PNVE), détaillé par François Hollande, sans effet d’annonce, à l’occasion des 60 ans des Centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (CROUS), jeudi 1er octobre à Paris.Sont ainsi prévues 35 mesures pour simplifier les démarches administratives et améliorer la vie quotidienne des étudiants. Mais il s’agit pour certaines d’une réaffirmation de politiques déjà engagées, en cours d’application ou annoncées, tel le droit à l’année de césure qui entre en vigueur en cette rentrée, ou la simplification des démarches des étudiants étrangers, actuellement en discussion au Parlement, avec notamment la création des visas pluri-annuels.Il est par ailleurs difficile de dégager une ligne de force dans le patchwork de nouveautés de ce plan, où des déclarations d’intention un peu floues voisinent avec des mesures concrètes et utiles. Sans doute est ce aussi dû, outre le cadre budgétaire très contraint, à la genèse de ce plan, issu d’une « concertation » avec les nombreux acteurs du secteur, annoncée par la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, au Congrès du syndicat étudiant UNEF à Nantes, en avril.Lire aussi :Budget 2016 : un geste en faveur de l’éducation nationale et du supérieurGuichet uniqueEn matière de simplification, le site Internet en cours d’expérimentation « etudiant.gouv.fr » deviendra en janvier 2016 un portail d’information regroupant toutes les informations utiles aux étudiants sur les bourses, les logements, la vie quotidienne (santé, protection sociale, transports, restauration...), les activités culturelles ou sportives, les aides à la mobilité, les offres de stages ou de jobs étudiants...A partir de la rentrée prochaine, ce site deviendra un guichet unique, permettant d’effectuer les demandes de bourse, de logement en Cité-U et en résidence Crous, d’aide personnalisée au logement (APL) ou encore de caution locative étudiante (CLE). Il sera possible de demander des bourses sur critères sociaux jusqu’à la fin du processus Admission post-bac (au lieu du 30 avril actuellement).Le texte prévoit aussi pour 2016 la généralisation de la carte d’étudiant multiservices avec paiement, permettant à la fois l’accès à l’université, aux locaux réservés, aux ordinateurs en libre-service, l’emprunt de livres en bibliothèque, le règlement de tous les frais de campus (restauration, etc.), le vote aux élections...30 000 jobs via les facs et les CrousLes établissements d’enseignements supérieurs et les Crous sont aussi incités à proposer aux étudiants des emplois de qualité à temps partiel. L’objectif est de presque doubler ces emplois, pour arriver à 3 000 équivalents temps-plein au bénéfice de 30 000 étudiants. Sont aussi rappelés, entre autres mesures pour mieux concilier études et job, deux récentes nouveautés législatives : le droit à un « crédit congé formation » de 5 jours, permettant aux étudiants-salariés de préparer leurs examens, et l’accès à la prime d’activité, à compter du 1er janvier, pour les étudiants qui travaillent et touchent environ 900 euros nets par mois.Réaffirmant que l’objectif de créer 40 000 logements étudiants sera tenu sur le quinquennat, le plan prévoit d’harmoniser les critères d’accueil des étudiants chez les différents bailleurs sociaux pour faciliter l’attribution de logements.Par ailleurs, l’ambition est affirmée de porter à trente, d’ici à 2017, le nombre de centres de santé universitaires (contre vingt aujourd’hui), et de développer des actions de prévention.Bibliothèques universitaires ouvertes plus longtempsSont aussi annoncées différentes mesures de vie étudiante, dont certaines pourraient s’avérer fort utiles sur le terrain : extension en soirée et le week-end des horaires d’ouverture des bibliothèques, création d’une appli informant en direct de l’affluence au resto U de son choix, installation de quarante food trucks sur les campus, généralisation de « pass culture » ouvrant droit à des réductions... Une réflexion est aussi promise sur les rythmes, avec pour horizon que les étudiants disposent d’une pause déjeuner d’une heure.L’idée est aussi de valoriser l’engagement : 2 000 missions de service civique seront créées sur les campus d’ici à la mi-2017 (pour des étudiants ou des non-étudiants). Des crédits ECTS pourront être obtenus à partir de la rentrée prochaine, afin de reconnaître l’expérience professionnelle acquise dans le travail étudiant comme dans la pratique d’activités sportives, artistiques ou culturelles. Autres nouveautés demandées par les organisations étudiantes : des circulaires à venir créeront un statut du responsable associatif étudiant, ainsi qu’un statut de l’élu étudiant, facilitant la mis en œuvre de leurs responsabilités. Et les démarches de demandes de subventions pour les projets étudiants doivent être simplifiées.Lire aussi :François Hollande déçoit les syndicats étudiantsAdrien de TricornotJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.10.2015 à 18h45 • Mis à jour le02.10.2015 à 11h30 | Luc Leroux (Marseille, correspondant) Achats de joueurs à un prix surévalué, reventes à perte, durées de contrats et prolongations abusives, salaires disproportionnés et primes indues… L’Olympique de Marseille est à nouveau dans le viseur de la justice. La mise en examen, le 16 septembre, de Jean-Claude Dassier, président du directoire de l’OM de 2009 à 2011, pour abus de biens sociaux, association de malfaiteurs, faux et usage de faux au préjudice du club, révèle la nouvelle orientation de cette enquête conduite par les juges Guillaume Cotelle et Christine Saunier- Ruellan.Jeudi 1er octobre, Antoine Veyrat, l’ancien directeur général, était auditionné, à son tour, par les magistrats. Ouvert le 20 juillet 2011 sur des soupçons de racket d’agents de joueurs par des membres du grand banditisme corso-marseillais, le dossier s’apparente de plus en plus à une affaire de malversations financières présumées.Placés en garde à vue en novembre 2014, plusieurs dirigeants de l’OM ont clairement démenti être victimes d’extorsions. Quatre années d’investigations discrètes laissent aujourd’hui supposer que l’OM ne serait pas l’oie blanche victime de voyous mais une nouvelle fois rattrapé par ses vieux démons. Au palais de justice, on parle même d’une affaire OM saison 3, référence faite aux dossiers similaires ayant conduit à la condamnation de dirigeants du club en 1998 sous l’ère Tapie et en 2007 alors que l’OM était dirigé par Robert Louis-Dreyfus (RLD).150 gigaoctets de données informatiquesLors d’une perquisition le 16 janvier 2013 dans les locaux du club, 80 dossiers papier et 150 gigaoctets de données informatiques ont été saisis. Leur analyse laisserait supposer des « liens ambigus entre des membres du milieu, fédérés autour de Jean-Luc Barresi [sulfureux agent de joueurs], et les institutionnels du club eux-mêmes, ayant pour conséquences des prises de décisions contraires à l’intérêt du club », lit-on dans un rapport d’enquête.Les policiers ont analysé l’environnement fiscal, social, bancaire et téléphonique d’une soixantaine de personnes et de 110 sociétés. Ils ont décortiqué 740 comptes bancaires sur une période allant de janvier 2007 à mai 2014. Pour dix-huit transferts ou prolongations de contrats suspects, l’OM aurait inutilement déboursé 55 millions d’euros.Les transferts de Mamadou Niang, Loïc Rémy, André-Pierre Gignac, Lucho Gonzalez, Stéphane Mbia, Alou Diarra, Charles Kaboré, Fabrice Abriel ou encore Vittorino Hilton da Silva ont été disséqués. Les enquêteurs en concluent qu’ils ont été « achetés à des prix trop élevés et souvent revendus à perte ». Ainsi, l’attaquant Loïc Rémy a coûté 13 millions d’euros au club en 2010. Lors du mercato 2012, Tottenham faisait une offre à 25 millions, les dirigeants marseillais estimant sa valeur marchande à 20 millions. Il était pourtant cédé en janvier 2013 pour 9,975 millions au club de Queens Park Rangers.« La blessure du joueur en mai 2012 et ses moins bonnes performances au début de la saison 2012-2013 ne semblent pas justifier totalement la chute brutale de sa valeur commerciale », estiment les enquêteurs. Ces derniers déduisent une série de surévaluations à l’achat et de sous-évaluations à la revente, en se basant sur deux outils pour fixer la valeur marchande des joueurs, le site allemand Transfertmarkt et le Centre international d’étude du sport.Achats surévaluésCharles Kaboré a été vendu au club russe FC Kouban Krasnodar 900 000 euros alors que sa valeur marchande était estimée à 5,08 millions et qu’en 2012, le club l’évaluait entre deux et trois millions. A l’occasion de l’achat d’André-Pierre Gignac – 18 millions en août 2010 – le président du FC Toulouse s’était étonné que la négociation avec le directeur général de l’OM ne dure pas plus de quinze minutes au téléphone pour un tel montant.Achats surévalués mais reventes à perte aussi… « Les dirigeants de l’OM ont fait preuve d’une particulière générosité avec les clubs qui leur ont vendu leurs joueurs, avec les joueurs, les agents de joueurs. A l’inverse, ils apparaissent comme de piètres négociateurs avec les clubs auxquels ils ont cédé des joueurs », écrivent les enquêteurs.Sont aussi visées « des durées de contrats et des prolongations abusives ». C’est le cas de Cyril Rool, dont le contrat avait été signé pour deux ans alors qu’il était âgé de 34 ans. Antoine Veyrat, alors directeur général, a reconnu une erreur expliquant que tout s’était passé très vite et qu’il n’avait pas cherché « à ergoter plus que ça » avec Jean-Luc Barresi, l’agent du joueur, « au vu de sa réputation, pour ne pas avoir affaire avec lui trop longtemps ». Le joueur n’avait joué que deux matchs en un an et, ont calculé les enquêteurs, « il a donc coûté 1 409 000 euros par match joué, en prenant en compte ses salaires, primes et le montant de l’indemnité versée au départ à l’OGC Nice ».Néfaste à la santé financière du club, cette gestion soupçonnée d’être ruineuse aurait eu « pour principale finalité le souci de combler les exigences financières des agents de joueurs, véritables bénéficiaires » de la fraude présumée. « C’est comme ça dans le foot, c’est comme ça à l’OM », se serait défendu Jean-Claude Dassier qui, à l’issue de sa mise en examen confiait à l’AFP : « Au fond, on nous reproche d’être complices d’agents de joueurs qui se comportent mal. Mais il est difficile de se sentir responsable de ce que les agents font de leur argent. »Les enquêteurs estiment que des rémunérations d’agents officieux ont transité par les joueurs ; d’autres sommes ont été versées à des agents de joueurs sans aucune contrepartie. Ce serait le cas lors du transfert de Loïc Rémy en janvier 2012 ou de la négociation de la prolongation du contrat de Benoît Cheyrou. Même si l’Olympique de Marseille s’est constitué partie civile dans ce nouveau dossier, la « vraie victime » pourrait être en réalité l’actionnaire principal Eric Soccer, la société de feu RLD, contraint à consentir un prêt de 4 millions d’euros en septembre 2010 et deux autres prêts d’un montant global de 20 millions en juillet 2011 pour combler les pertes du club.L’enquête porte aussi sur « les libéralités de l’OM aux associations de supporteurs ». Depuis les années 1980-1990, le club leur délègue la vente d’abonnements, un système qui représenterait un manque à gagner annuel pour le club de 900 000 à un million d’euros. Dans le sillage des récents incidents en marge du match OM-OL, le club procède actuellement à la renégociation de ce système.Lire aussi :Du banditisme corse aux agents de footballeurs de l’OMLuc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde 01.10.2015 à 18h13 Pour la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), priver des parents étrangers d’allocations pour leurs enfants venus en France en dehors de la procédure de regroupement familial n’est pas discriminatoire. C’est le sens d’un arrêt rendu par la CEDH mardi 29 septembre, douchant les espoirs des milliers de familles concernées.Dans cette affaire, des familles congolaises se battent depuis des années pour que la Caisse d’allocations familiales (CAF) prenne en compte tous leurs enfants dans le calcul de leurs prestations. Elles accusaient la France de discrimination et d’atteinte à la vie familiale. D’après les juges européens, les requérants ont certes subi une différence de traitement par rapport à des familles françaises. Cependant cette différence « n’est pas exclusivement fondée sur la nationalité, les requérants s’étant vu refuser les allocations familiales en raison du caractère irrégulier de l’entrée en France de leurs enfants, conséquence d’un comportement volontaire contraire à la loi », ont-ils tranché, dans une décision définitive.Le fait de réserver les allocations familiales aux enfants nés en France ou venus sur le territoire par le biais du regroupement familial repose sur une « justification objective et raisonnable », a encore estimé la Cour, qui a déclaré à l’unanimité les requêtes irrecevables.Cette situation concernerait 9 000 enfants étrangers en FranceL’avocate de l’une des familles déboutées, Me Hélène Gacon, a déploré une « décision très sévère et très inquiétante ». Ses clients, un couple de Congolais résidant dans la banlieue de Rennes, ont quatre enfants, mais seuls les deux plus jeunes, nés en France, sont « reconnus » par la CAF. Les deux aînés, nés en République démocratique du Congo et arrivés en France en 2002, ne sont pas pris en considération car ils n’ont pas rejoint leurs parents selon la procédure de regroupement familial.Saisie de cas similaires, la Cour de cassation avait donné raison en 2004 aux familles étrangères avant d’opérer un changement de jurisprudence en 2011. C’est ce revirement que les familles concernées contestaient devant la CEDH.Selon l’économiste Antoine Math, de l’Institut de recherches économiques et sociales (IRES), ce problème concernerait au maximum 9 000 enfants étrangers en France. Les ressortissants de pays liés à l’Union européenne par un accord d’association (notamment les Algériens, Marocains, Tunisiens et Turcs) ne sont pas concernés par ces restrictions, la Cour de cassation ayant jugé en 2013 qu’en vertu de ces accords ils devaient bénéficier des mêmes prestations familiales que les Français.Les autres nationalités – par exemple des Chinois, Haïtiens, Colombiens, Vietnamiens, Comoriens… – ne bénéficient pas d’un tel accord et peuvent donc tomber dans le cas où leurs enfants sont ignorés par les CAF. Il s’agit souvent de familles entrées de manière irrégulière sur le territoire et qui ont ensuite été régularisées. Séverin Graveleau Ceux qui réclamaient sa suppression pure et simple en seront pour leur frais : le brevet des collèges restera le « premier examen national de la scolarité des élèves français ». La ministre de l’éducation nationale Najat Vallaud Belkacem a fortement insisté sur ce point mercredi 30 septembre, à l’occasion de la présentation de sa réforme de l’évaluation, « dernière pierre de l’édifice de la refondation de l’école » initiée en 2012 selon elle. Dès 2017, les élèves de 3e seront confrontés à un nouveau brevet, remanié tant sur la forme que sur le fond.Quatre épreuves écrites et une épreuve oralePas de révolution du côté des épreuves écrites. Celles-ci passent de 7 heures aujourd’hui à 8 heures dans la nouvelle version, réparties sur deux jours. L’entourage de la ministre évoquait il y a encore quelques jours deux nouvelles épreuves faisant la part belle à l’interdisciplinarité, dans le sillage de la réforme du collège : l’une « à dominante scientifique » regroupant les mathématiques, la biologie, etc. L’autre « à dominante littéraire » mélangeant français, histoire-géographie, enseignement moral et civique (EMC).Il n’en sera rien. Souhaitant éviter la critique d’un nouveau brevet « contre » les disciplines auxquelles les enseignants du second degré sont si attachés, le ministère a préféré garder des épreuves bien distinctes. Le premier jour, les élèves auront droit à une épreuve de français de 3 heures et une autre de 2 heures regroupant histoire-géographie et enseignement moral et civique. L’honneur de l’interdisciplinarité est sauf, estime-t-on rue de Grenelle, dans la mesure où ces deux épreuves se feront autour d’un même thème dit « fil rouge ».Le deuxième jour, les élèves plancheront pendant 2 heures sur les mathématiques, puis sur une nouvelle épreuve (1 heure) de « science expérimentales et technologie » regroupant la physique-chimie, la biologie et la technologie. Un exercice de programmation informatique y sera présent, « en lien avec les nouveaux programmes de mathématiques et de technologie ».La nouvelle épreuve orale de 15 minutes – 10 minutes d’exposé et 5 minutes d’entretien – doit permettre d’évaluer, entre autres, la qualité de l’expression orale de l’élève, sa conduite de projet, son travail en équipe et son autonomie. Ce dernier devra présenter un projet qu’il a conduit dans le cadre des nouveaux enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI), ou des parcours « d’éducation artistique et culturelle » ou encore « avenir et citoyen ».Les « compétences » plus que les « disciplines »C’est sur le nouveau système d’évaluation que le brevet des collèges version 2017 est le plus ambitieux. Le contrôle terminal compte quasiment autant qu’avant dans le calcul de la note finale de l’élève (42 %, contre 44 % aujourd’hui) : soit 300 points – 100 pour les épreuves du premier jour, 100 pour celles du second, 100 pour l’oral – sur un total de 700 points.Le contrôle continu représente donc 400 points, soit 58 % de la note finale. Mais de quel contrôle continu parle-t-on ? Celui, et là est la nouveauté, des huit champs d’apprentissage du socle commun – ce bagage que tout élève est censé posséder à la fin de sa scolarité obligatoire. Ce ne sont donc plus les disciplines en tant que telles qui sont évaluées mais bien les compétences transversales de l’élève dans ces huit champs à l’issu de la classe de 3e : « Langue française à l’oral et à l’écrit », « Langages mathématiques, scientifiques et informatiques », « Formation de la personne et du citoyen », etc.Pour ce faire, les enseignants n’utiliseront pas les bulletins trimestriels et leurs notes sur 20, mais le nouveau bilan de « maîtrise des composantes du socle » de fin de cycle – la « fiche jaune » qui apparaîtra dès la rentrée 2016 dans le livret scolaire des élèves. Chacun des huit champs d’apprentissage apportera un certain nombre de points à l’élève en fonction du niveau de maîtrise qui correspond : « insuffisante » (10 points), « fragile » (20 points), « satisfaisante » (35 points), « très bonne » (50 points).L’élève sera reçu s’il cumule 350 points sur les 700. À partir de 420 points il aura une mention « assez bien », 490 pour « bien » et 560 pour « très bien ».Une cérémonie républicaine de remise des brevetsDernière « gentillesse » pour les partisans d’un diplôme de brevet « fort » qui sanctionne la fin de la scolarité obligatoire, et vraie surprise pour les observateurs de l’école : la mise en place d’une « cérémonie républicaine de remise des brevets » pour les diplômés. Elle devrait avoir lieu en septembre, « le premier mercredi de l’année scolaire », dans le collège qu’ils auront quitté deux mois auparavant. De quoi renforcer un peu plus le rite de passage que constitue le diplôme national du brevet, et que le ministère entend, de fait, renforcer. Un examen réussi par près de 85 % des élèves aujourd’hui.Séverin GraveleauJournaliste au Monde Gaëlle Picut Le droit du travail français indique que l’indemnité de fin de contrat n’est pas due pour les jeunes effectuant des CDD (contrat à durée déterminée) pendant leurs vacances scolaires ou universitaires.Un étudiant français a récemment saisi les prud’hommes de Paris estimant qu’il s’agissait de discrimination en raison de son âge. Mais interrogée sur cette affaire, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) vient de confirmer ce jeudi 1er octobre la validité de la législation française, au nom de la différence de situation.Le Conseil constitutionnel avait déjà été saisi, en juin 2014, pour savoir si cette différence de traitement était conforme à la constitution. Dans l’affaire soumise à l’examen des Sages, un salarié avait contesté la constitutionnalité de l’article L1243-10 du code du travail, qui selon lui méconnaîtrait le principe d’égalité de traitement (entre les salariés en CDD qui poursuivent leurs études et les autres salariés). Mais le Conseil constitutionnel avait jugé cette différence de traitement fondée.Différence de situationSon raisonnement avait été le suivant : l’indemnité de fin de CDD est destinée à compenser la situation précaire dans laquelle le salarié est placé du fait de son CDD lorsqu’à l’issue de celui-ci les relations contractuelles de travail ne se poursuivent pas par un contrat à durée indéterminée.Or les Sages avaient estimé que les jeunes, à l’issue de leurs vacances, reprennent leur scolarité ou leurs études et ne sont donc pas dans la même situation que les autres salariés puisqu’ils ne sont pas des travailleurs précaires. La différence de situation justifiait donc une différence de traitement. Les limites posées concernant la prime de précarité pouvaient continuer à s’appliquer.L’arrêt de la CJUE rendu ce jeudi 1er octobre va exactement dans le même sens. Le Conseil des prud’hommes de Paris avait été saisi par un étudiant embauché par une société pendant une durée de quatre jours au cours des vacances universitaires de fin d’année 2010. À l’issue de son contrat, l’indemnité de fin de contrat (qui se serait élevée dans son cas à 23,21 euros) ne lui a pas été versée, conformément à ce que prévoit le droit français.Due pour un cumul études-emploiL’étudiant estimait qu’en lui refusant le bénéfice de l’indemnité de fin de contrat, la réglementation française le discriminait en raison de son âge. La Cour de justice européenne, interrogée sur cette affaire, a rendu son arrêt ce matin. Comme le Conseil constitutionnel, la Cour a estimé que « la situation des jeunes n’étant pas comparable à celle des travailleurs en CDD éligibles à l’indemnité de fin de contrat, le législateur français peut traiter de manière différente ces deux catégories de travailleurs sans violer le principe de non-discrimination fondée sur l’âge ».Pour information, l’indemnité de fin de contrat est en revanche due lorsque le jeune vient d’achever sa scolarité ou ses études universitaires ou lorsque l’étudiant cumule son emploi avec ses études. Cette indemnité est alors égale à 10 % de la rémunération totale brute versée au salarié (article L.1243-8 du code du travail). Son taux peut être réduit à 6 % sous certaines conditions par un accord collectif.Gaëlle PicutJournaliste au Monde Jade Grandin de l'Eprevier Dans un silence religieux, une centaine de collaborateurs de BNP Paribas a écouté, mardi 6 octobre, des représentants du catholicisme, de l’islam, du protestantisme et du judaïsme échanger sur la place du fait religieux dans l’entreprise, à l’occasion de la « semaine de la diversité » organisée par la banque. « Dans une période où le fait religieux s’affirme, l’attitude réservée et prudente qui caractérise généralement le banquier risque de mener au déni » sur la place de ces questions dans le monde professionnel, a signalé en guise d’introduction Michel Konczaty, directeur général adjoint. Comme l’a laissé échapper la directrice de la diversité Barbara Levéel, le pardon ou plutôt le droit à l’erreur, « on y a beaucoup réfléchi chez BNP », en référence aux mésaventures américaines de la banque.Lire aussi :BNP Paribas, première banque française à s’engager contre l’homophobieD’après les chiffres de l’Institut Randstad et de l’Observatoire du Fait Religieux en Entreprise (OFRE), 50 % des managers ont été confrontés au fait religieux en France en 2015. Le premier motif concerne les demandes d’absence pour fêtes religieuses (19 %), puis le port ostentatoire de signes religieux (17 % contre 10 % l’an dernier). Marie-Hélène Zorn, responsable des pratiques sociales et réglementaires France chez BNP, a récemment vu poindre des questions plus compliquées autour des rapports homme-femme, avec « certains hommes qui refusent de serrer la main à une femme ».« Aberrant », pour Anouar Kbibech, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM). Les intervenants se sont accordés sur un point : le leadership religieux doit être un meilleur relais pour expliquer les signes religieux. Interpellé par une collaboratrice de la banque sur « le voile comme soumission au sexe opposé », Anouar Kbibech a rappelé qu’il s’agissait d’une « soumission à dieu » et d’un « cheminement spirituel personnel à ne pas interpréter comme une agression par rapport à soi ». Il a également précisé que le CFCM déconseillait aux femmes de porter le voile si cela menaçait leur emploi et leur insertion dans l’entreprise. « Religion la moins complexée, avec les signes les plus visibles, […] l’islam se retrouve souvent dans l’œil du cyclone, […] mais peut aussi aider les autres religions à adopter la même attitude décomplexée », a-t-il souligné.Rappeler le cadre législatif« Avant on s’autocensurait sur les propos d’appartenance religieuse », a expliqué Thierry-Marie Courau, doyen de la faculté de théologie de l’Institut Catholique de Paris. La fin de cette époque laisse beaucoup de managers dans l’embarras. Parmi les cadres interrogés par Randstad et l’OFRE, plus de 80 % trouvent légitime une autorisation d’absence mais 78 % trouvent non admissible le refus d’une tâche pour motif religieux (90 % en 2014).En écho à la multiplication des demandes de managers à ce sujet, Marie-Hélène Zorn a rappelé le cadre législatif : c’est la République, et non la société, qui est laïque. « Sont tenus à la laïcité les fonctionnaires et les agents du service public ». Pour les entreprises privées, le principe est celui de la liberté de religion : « croire, ne pas croire, dévoiler ses croyances, extérioriser les signes religieux ». Toutefois, « il peut y avoir des subtilités lorsqu’elles gèrent une mission d’intérêt général, avec une déontologie très forte… comme les banques ». Il est alors possible « d’apporter des restrictions au cas par cas, justifiées, proportionnées et légitimées par un impératif professionnel ».Bref, pour les managers, pas de solutions mais des pistes à explorer pour « aborder le dialogue avec plus de sérénité » : écouter l’autre pour lui offrir de la reconnaissance même si l’on n’est pas d’accord. Laisser la place aux jeunes aussi. « La société française est obligée de bouger sinon elle se déchirera. L’extrême droite instrumentalise la laïcité pour faire exploser l’islam », a mis en garde Delphine Horvilleur, rabbin et journaliste.Jade Grandin de l'Eprevier 07.10.2015 à 15h16 • Mis à jour le07.10.2015 à 18h25 | Luc Leroux (Marseille, correspondant) Nordine Achouri, un Marseillais de 33 ans soupçonné de diriger le trafic de stupéfiants de la Tour K, l’un des plus juteux de la cité de La Castellane, à Marseille, a été condamné, mercredi 7 octobre, à huit ans de prison. Sur les 28 prévenus impliqués dans le trafic de cannabis qui existe dans cette cité, 27 ont été condamnés et une personne, une « nourrice » présumée – personne qui conserve drogues, armes ou argent – a été relaxée.Dans ce dossier emblématique du néobandistime de cité, vingt-cinq coprévenus se sont vus infliger des peines allant de dix mois de prison avec sursis jusqu’à six ans pour le « lieutenant » de Nordine Achouri et pour deux des « contremaîtres » de ce réseau présenté par l’accusation comme une « véritable entreprise de l’économie souterraine ».Dans son réquisitoire, la procureure Isabelle Candau avait brossé le tableau de La Castellane, « une cité gangrenée par le trafic de stupéfiants, un gâteau qui attire la convoitise », rappelant que « les règlements de comptes s’y succèdent ».Entre 50 000 et 80 000 euros par jourSur la base des sommes saisies lors du démantèlement de ce trafic en juin 2013 – 1,3 million d’euros retrouvés chez plusieurs « nourrices » –, les enquêteurs avaient estimé le chiffre d’affaires quotidien du trafic de la Tour K entre 50 000 et 80 000 euros par jour, soit 23 millions sur un an. « On est là sur la mise en place de quelque chose qui remplace l’économie réelle », avait estimé la procureure selon laquelle les sociétés de l’économie réelle en capacité de faire un tel chiffre d’affaires sont très peu nombreuses. « Alors arrêtons d’expliquer que les prévenus n’ont pas la carrure du milieu du banditisme traditionnel, que c’est un petit trafic local. »Nordine Achouri s’est toujours défendu d’être le dirigeant de cette PME dont la résine et l’herbe de cannabis seraient l’or noir. « Il n’a jamais eu de produit, d’argent entre les mains. Son nom ne figurait pas sur les comptabilités saisies », a commenté Me Philippe Vouland, l’un de ses défenseurs, à l’issue du jugement. Se disant victime de sa réputation, Nordine Achouri s’est décrit comme « un affairiste, l’actionnaire imaginaire d’une société de conseil en immobilier » et « un poly addict au cannabis, à l’alcool, au tabac, au jeu et au sexe ».Propriétaire d’un terrain, d’un snack, d’un cabaret, d’un cheval, celui qui assure qu’une blessure a mis un terme à une carrière prometteuse de footballeur, flambait dans les casinos, descendait dans les hôtels, souvent des cinq étoiles. L’enquête a chiffré à 27 000 euros ses pertes au grand casino de Monaco en seulement six mois. « La seule entreprise dans laquelle Nordine Achouri s’implique et en tire bénéfice, avait expliqué la procureure, c’est la cité de La Castellane qui rapporte beaucoup d’argent. Le chef n’est pas celui qui met les mains dans le cambouis. Tout est fait pour qu’il disparaisse des radars. »« Une poule aux œufs d’or »Toujours vêtu d’une chemise blanche impeccablement repassée – ce qui tranche avec les tenues de sport de ses coprévenus – Nordine Achouri s’est voulu l’avocat des cités marseillaises. « Ce qui importe c’est la jeunesse et d’éradiquer ce fléau » de la drogue, a-t-il lancé au tribunal. A la Castellane, a-t-il prétendu, « tous les jeunes sont discriminés à l’emploi et pour les plus vieux au logement ». Le jeune homme avait fait l’objet d’une tentative de meurtre en avril 2013, vraisemblablement commise par les membres d’un réseau concurrent de La Castellane.Lire le reportage :« Tu dis que t’es de La Castellane, t’es cramé »Guetteurs, revendeurs, nourrices gardant à leur domicile argent, armes et stupéfiants, personnels assurant la sécurité des transactions… le procès a passé en revue l’ensemble des « métiers » de cette entreprise comparée par l’accusation à « une poule aux œufs d’or ». Dans le box des prévenus, la peur a empêché les uns et les autres de s’expliquer en détail comme ils l’avaient fait durant leur garde à vue. Si le tribunal sanctionne sévèrement les rôles principaux de ce réseau, il s’est montré, à l’égard de ses petites mains, plus clément que ne l’avait réclamé la procureure. Trois prévenus libres devront retourner en détention. « Les sanctions sont somme toute classiques pour un trafic de stupéfiants de cette ampleur, a estimé Me Hakim Ikhlef, avocat du lieutenant de Nordine Achouri. Le tribunal n’a pas fait un exemple et c’est tant mieux qu’il n’ait pas cédé à la pression. »En juin, une vingtaine de personnes soupçonnées d’appartenir à un autre réseau de La Castellane ont été mises en examen. Le 9 février, deux bandes rivales, celle de la Tour K et celle de La Jougarelle, du nom d’une rue de la cité, s’apprêtaient à s’affronter à l’aide de Kalachnikovs. Les policiers arrivés sur les lieux étaient la cible de tirs, sans qu’aucun ne soit blessé.Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde Benoît Floc'h et Adrien de Tricornot A la rentrée 2016, les écoles d’ingénieurs devraient proposer un nouveau diplôme bac + 3 destiné en priorité aux bacheliers professionnels ; les titulaires d’un bac général ou d’un bac technologique bénéficient déjà de filières. Le nom de ce nouveau diplôme : assistant ingénieur. Une à trois écoles d’ingénieurs appartenant à une comue (communauté d’universités et d’établissements) l’expérimenteront.Selon une note de la conférence des directeurs d’écoles d’ingénieurs, la formation devra aussi être différente des licences professionnelles ouvertes aux titulaires d’un BTS et d’un DUT. Pas question d’entrer en concurrence avec les licences professionnelles universitaires qui offrent des formations très pointues, mais de proposer un diplôme correspondant à un poste de cadre moyen, plus généraliste.Cette formation devra aussi être basée sur une pédagogie par projet. L’étudiant devra être accompagné par un tuteur en entreprise et la formation adossée à une filière industrielle. Dès lors, l’étudiant pourra faire ses études en alternance pendant trois ans ou sur une période plus courte. La Commission des titres d’ingénieur (CTI) ne pourrait reconnaître le niveau de licence à ce diplôme qu’en y associant un établissement européen. Il faudra aussi que l’Etat accorde sa reconnaissance.L’étudiant pourra faire ses études en alternance pendant trois ans ou sur une période plus courtePour les écoles d’ingénieurs, les besoins et les débouchés sont là. En effet, la France forme chaque année 58 000 diplômés de masters de sciences et de technologie (dont 35 000 diplômés d’écoles d’ingénieurs), mais la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (Cdefi) ) note que « le poids de l’enseignement supérieur en technologie est bien supérieur » en Allemagne, en raison notamment des « nombreux diplômes liés à l’ingénierie qui sont délivrés au niveau licence » chez notre voisin. Or la Cdefi déplore « une dévalorisation dès le collège » de la technologie. Elle pointe le potentiel négligé de ces formations : « Il y a un déséquilibre patent entre le potentiel de croissance de l’activité “technologique” et sa place dans notre système de formation du collège aux établissements d’enseignement supérieur et de recherche. »C’est justement cette mauvaise articulation entre les années lycée et le premier cycle qui sera au centre du rapport que Christian Lerminiaux – ex-président de la Cdefi – doit rendre prochainement à Thierry Mandon, secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche. En décembre 2014, Geneviève Fioraso l’avait chargé de « proposer de nouveaux parcours aux dizaines de milliers de bacs pros qui souhaitent poursuivre des études et leur éviter ainsi un parcours universitaire source d’échec aujourd’hui quasiment assuré ». La lettre de mission envisageait de développer des brevets professionnels supérieurs (BPS), nouvelle forme de BTS en alternance. Le diplôme d’assistant ingénieur aurait donc toute sa place.ExpérimentationsD’autres établissements ont commencé des expérimentations. L’Ecole Vaucanson, lancée par le Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) en 2010, s’adresse aux bacheliers professionnels avec l’objectif de leur permettre d’effectuer, par apprentissage, des études supérieures. En trois ans, ils peuvent obtenir une licence « méthodes et sciences industrielles » ou une licence « management ».A la rentrée 2014, l’Ecole nationale supérieure des arts et métiers (Ensam) a ouvert un « bachelor en technologie ». L’école d’ingénieurs, qui recrutait jusque-là exclusivement à bac + 2, accueille désormais des bacs techno (section STI2D) pour une formation de trois ans. Sur deux sites, elle forme des promotions de 50 élèves à devenir des techniciens supérieurs opérationnels à bac + 3. Une espèce rare dont les entreprises se disent friandes.Pour l’école d’ingénieurs, l’objectif est aussi de « reconstruire la filière technologique », du lycée jusqu’au doctorat. Après le bachelor, les élèves pourront poursuivre dans le programme ingénieurs de l’Ensam. « Le bilan que nous faisons de la première année, explique Laurent Champaney, directeur général adjoint de l’école, est très positif. Nous avons accueilli des jeunes très motivés. Nous avons dix candidats pour un poste, ce qui implique un très gros taux de sélection. Nous refusons de sélectionner uniquement sur des critères académiques. »Adrien de TricornotJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterBenoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 07.10.2015 à 11h43 • Mis à jour le07.10.2015 à 11h45 | Adrien de Tricornot Au cœur du Quartier latin, dans un amphi de la rue Gay-Lussac, une assemblée studieuse prend en note la conférence de l’historien Johann Chapoutot, spécialiste du nazisme, en ce tout début du mois d’octobre. Il l’invite à penser ce totalitarisme et ses crimes non pas comme un accident, mais en discernant ses racines, ses complicités et ses prolongements.Le propos captive son auditoire : 73 étudiants inscrits en première année du cycle pluridisciplinaire d’études supérieures (CPES). Un cursus original entre « prépa » – du moins pour le rythme de travail – et université d’une durée de trois ans, où tous les étudiants peuvent suivre un large champ de matières (philosophie, mathématiques, histoire, sociologie, langues, arts…), lancé en 2012 comme une sorte d’ovni universitaire, grâce à un financement d’excellence (Idex) par la Communauté d’universités et d’établissements (Comue) de Paris Sciences et Lettres (PSL).Le démarrage de ce qui était au départ un simple diplôme d’établissement de PSL est un succès. A la rentrée, cette formation a obtenu le grade licence. Ce qui permet aux étudiants d’obtenir chaque année 60 crédits ECTS (système de validation européenne des diplômes). Cette reconnaissance vient consacrer une réussite déjà avérée : quatre élèves diplômés l’an dernier sont entrés à Polytechnique, d’autres ont intégré l’Ecole normale supérieure d’Ulm, de Cachan ou de Lyon, sans passer les concours. D’autres encore des masters à l’Ecole d’économie de Paris, à l’université Paris-Dauphine ou encore à Sciences Po.En première année, l’essentiel des cours se tient au lycée Henri-IV. Le CPES, s’il a recours aux professeurs de la prépa, n’est pas une préparation aux concours. Il offre un cocktail large d’enseignements, avec une spécialisation progressive. Les 73 élèves (90 sont prévus pour la rentrée 2016) sont répartis en trois filières : humanités, sciences et sciences économiques, sociales et juridiques. Ils se retrouvent tous dans un « tronc commun » comprenant le cours d’initiation aux pratiques de recherches où chercheurs et sommités du Collège de France viennent régulièrement apporter leur éclairage.Enseignement décloisonnéLes élèves y apprennent « les règles contraignantes d’un travail de recherche. Et ils soutiennent des dossiers de recherche ou, en deuxième année, des mémoires ou des travaux collectifs, selon les filières », explique David Schreiber, professeur d’histoire et coordinateur de cet enseignement. Egalement dans le tronc commun : des sessions d’histoire de l’art, des cours d’expression orale et écrite ou des cours d’anglais renforcés.Tous les enseignements sont décloisonnés : « Ce que j’adore, c’est que les matières ne sont pas segmentées : un atelier de lecture avec des textes de sociologie, un prof d’économie qui mêle sociologie et mathématiques…. », témoigne Aladji Jikine, 18 ans, ancien élève du lycée François-Villon à Paris. Les élèves se spécialisent au fil du temps – avec une matière majeure et une mineure – mais en mêlant toujours sciences dures et sciences sociales.Preuve du succès de ce nouveau cycle : pour la rentrée 2015, 834 futurs bacheliers ont tenté leur chance pour 73 placesSi elle offre une telle palette, c’est que cette formation repose sur les 25 institutions membres de PSL, dont les classes préparatoires du lycée Henri-IV, l’Ecole normale supérieure (ENS-Ulm), Mines ParisTech, l’ESPCI (Ecole supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris), l’université Paris-Dauphine ainsi que des écoles d’art. L’accent mis sur les langues a séduit Clémence Biellemaz, 17 ans, bachelière de l’institut Saint-Pierre à Brunoy (Essonne), qui a obtenu 19,6 de moyenne au bac S, de même que les activités culturelles. Depuis la rentrée, les étudiants sont allés visiter le Panthéon, passer la soirée à l’Opéra, ou participer à un atelier de dessin au Louvre.Au-delà, c’est la possibilité de pouvoir mûrir son projet qui attire les élèves. « C’est le cycle des indécis », plaisante Joséphine Raugel, 18 ans, bac S mention très bien, du lycée Claude-Monnet à Paris ; même si elle sait déjà qu’elle est passionnée par les neurosciences.« C’est une alternative à la prépa pour comprendre les choses plutôt que de se mettre en mode bête à concours. Les profs sont géniaux et nous incitent à développer notre esprit critique. Les profs de prépas nous disent eux-mêmes qu’ils nous enseignent différemment », explique-t-elle. De même que son collègue Attouman Kouassi, 19 ans, arrivé en 1re d’Abidjan au lycée Guy-de-Maupassant de Colombes, passionné lui aussi par cette matière, s’investit dans Paris Montagne. Une association qui initie les jeunes à la recherche.Privilégier la diversité socialeCette formation est accessible sur admission post-bac. Ensuite, comme toute formation sélective, il faut remplir un dossier et écrire une lettre de motivation. Preuve de son succès : pour la rentrée 2015, 834 futurs bacheliers ont tenté leur chance pour 73 places.« On ne va pas chercher d’abord des têtes de classe au profil purement scolaire dans les grands lycées parisiens », indique Isabelle Catto, directrice du CPES. Mais des bons élèves, curieux, avec de vraies personnalités et conservant une passion à côté de leurs études – musique ou sport notamment. Dans la promo 2015, on trouve à la fois des mentions très bien au bac mais aussi des mentions passable.« Au terme d’une année de médecine, j’ai décidé de me réorienter. Je n’ai pas eu de mention au bac et pourtant j’ai été sélectionnée pour cette formation, ce qui m’a d’ailleurs étonnée. Ici on donne une chance à tout le monde », dit Geanice Kamba, originaire de Bougival. Le recrutement privilégie la diversité sociale : 33,6 % des 834 candidats étaient boursiers ; à l’arrivée 45,2 % des 73 admis le sont. L’objectif est d’atteindre les 50 %. Un partenariat signé avec la Cité universitaire propose par ailleurs des logements à 56 élèves de province ou de l’étranger.Une fois la sélection de départ opérée, le taux de passage en année supérieure se situe entre 85 % et 90 %. Seuls trois étudiants de 3e année n’ont pas validé le diplôme du premier coup l’an dernier. Certains élèves choisissent néanmoins de se réorienter en cours de route – parfois en étant admis dans une école – et laissent des places ouvertes en 2e et 3e année… notamment à des élèves de prépa qui souhaitent les quitter.Au bout des trois ans, l’accès à des masters de la Comue PSL est grand ouvert : « Je suis intéressé par l’actuariat, la banque et la finance, et en 3e année, nous avons un cursus sur ces matières avec Dauphine », se réjouit d’avance Charles Jugeau, élève marseillais de 17 ans, en première année. Mais pas exclusif : les diplômés ont visiblement de larges perspectives.Une formation plébiscitée par les jeunes fillesLe profil des admis est à peu près le même depuis trois ans : environ deux tiers de filles (56 sur 73 à la rentrée 2015), près de la moitié de boursiers (45,2 %). Deux tiers des élèves viennent d’au-delà de l’Ile-de-France. La formule attire les jeunes filles, « davantage rebutées par l’esprit de compétition interne aux prépas, et plus demandeuses de l’aspect pluridisciplinaire que nous offrons », explique la directrice, Isabelle Catto.« Au départ, je pensais entrer en prépa PCSI [physique, chimie, sciences de l’ingénieur], car je m’intéresse avant tout à ces matières. Mais cette formation pluridisciplinaire est plus constructive et plus épanouissante. Nous ne sommes pas coupés du monde comme des élèves de prépa jusqu’à leur concours », témoigne Myriam Meddahi, 18 ans, élève de 1re année, une ancienne du lycée Henri-IV.Adrien de TricornotJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Hazard (Président du comptoir de l'innovation) Avec l’arrivée du numérique et des nouvelles technologies, les entrepreneurs inventent de nouveaux modèles économiques qui modifient en profondeur nos modes de production, le marché de l’emploi et notre façon de travailler. Dans cette rubrique, Nicolas Hazard décrypte les grandes tendances de ces entreprises qui changent l’économie et fait chaque mois le portrait d’une start-up qui illustre la manière dont notre société se transforme. L’application américaine Chegg surfe sur les métiers de l’éducation.La transformation digitale de notre société n’épargne aucun métier. Nous avions eu l’ubérisation des tâches quotidiennes avec TaskRabbit, l’agonie du métier de taxi avec Uber, la déferlante des métiers de l’hôtellerie avec Airbnb. Doit-on désormais craindre une disparition des professeurs de la fonction publique avec les applications mobiles de pédagogie en ligne ?L’application américaine Chegg offre plusieurs services pour aider les étudiants en difficultés : cours et exercices en ligne, service de tutorat, e-livres, informations sur les bourses et subventions, offres de stages et emplois… Une application tout en un qui fait fortement concurrence au système éducatif public, au risque – sur le long terme - de remplacer les professeurs par une école virtuelle disponible à la demande.Grâce à sa plateforme en ligne de tutorat, Chegg facilite l’enseignement pour les étudiants américains nécessitant un appui pédagogique. Sur son site (décliné en application), les élèves peuvent contacter un tuteur, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Chacun derrière son ordinateur, élèves comme professeurs, peut corriger ensemble et de manière instantanée les exercices de leur cours.Légitimité pédagogiquePour exercer, les tuteurs doivent justifier d’une légitimité pédagogique. Ainsi, Chegg leur demande d’avoir eu une première expérience dans l’enseignement ainsi qu’un diplôme de niveau bac + 4 au minimum. Les matières enseignées sont variées : de la physique à la psychologie. Rémunérés 20 dollars maximum de l’heure (soit près de 18 euros), les élèves peuvent les noter après chaque leçon, comme le ferait un client d’Uber sur l’application.Selon Dan Rosenweig, Président de Chegg, son site connaît une telle réussite aux États-Unis, qu’en août 2014, 50 % des étudiants américains au collège l’utilisaient et près de 500 000 étudiants s’en étaient servis dès les six premiers mois. À sa création en 2005, l’ex start-up de Santa Clara avait soulevé 195 millions de dollars (173,5 millions d’euros). Depuis son entrée en Bourse en 2013, elle pèse désormais presque le double et emploie aujourd’hui 709 personnes.Si le succès de Chegg s’explique par son rôle de « service après-vente » une fois l’école terminée, il s’explique également parce qu’il répond aux manques du système scolaire, dont les conseillers d’orientation font parfois cruellement défaut. Chegg diffuse des offres de stages et d’emplois, le montant des salaires en fonction des professions, et met à disposition des vidéos d’employés qui expliquent leur métier.Peu probable que cela débarque en France ? Pas si sûr. La création en France Kartable.fr (site qui propose des cours et services en lignes) montre que la pratique gagne aussi le vieux continent. De quoi sans doute aider ceux qui ont les moyens de bénéficier de ce type d’accompagnement. Pour les autres, il reste l’école publique. Reste à savoir si elle capable de soutenir de manière individualisée tous ses élèves et si elle a bien pris le virage de la révolution numérique…Nicolas Hazard (Président du comptoir de l'innovation) 06.10.2015 à 19h29 • Mis à jour le06.10.2015 à 19h30 | Cécile Chambraud (Rome, envoyée spéciale) Une mise au point du pape François s’est imposée dès le matin du deuxième jour du synode sur la famille, mardi 6 octobre. La veille, lors de la première salve d’interventions des évêques et des cardinaux réunis à Rome pour trois semaines afin de débattre du message de l’Eglise catholique sur ce sujet, des grincements s’étaient fait entendre. Un tiers de la vingtaine d’intervenants s’étaient interrogés sur la méthode de discussion retenue pour encadrer les débats ou sur le bien-fondé des réflexions ouvertes.Contrairement aux synodes précédents, le temps dévolu aux séances plénières a été cette fois réduit au minimum, au profit de discussions par groupes linguistiques d’une vingtaine de personnes chacun. Ce sont ces groupes qui, chacun de leur côté, sont chargés d’amender le rapport initial. A partir de leurs contributions, le rapport final sera rédigé sous le contrôle d’une commission de dix membres nommée par le pape, puis mis aux voix.Des prélats s’étant interrogés sur la place accordée à ces groupes et sur le choix des membres de la commission, le secrétaire général du synode des évêques, le cardinal Lorenzo Baldisseri, a dû rappeler mardi matin que ce dispositif avait été approuvé par François lui-même.Lire aussi :Le synode du Vatican sur la famille s’ouvre dans une ambiance tendue« Si on ouvre la porte, les loups risquent d’entrer dans la bergerie » Sur le fond, une partie des prélats craignent qu’en se montrant trop conciliant avec les divorcés remariés, les unions libres ou les couples de même sexe, toutes ces formules qui ne correspondent pas à sa conception de la famille, le message de l’Eglise soit en fin de compte dilué. La veille, le rapporteur général, le cardinal hongrois Peter Erdö, qui se range dans ce courant, avait ainsi semblé refermer la porter à toute réflexion sur l’accès aux sacrements des divorcés remariés, à qui l’Eglise les refuse aujourd’hui.Sans faire explicitement référence aux propos du cardinal Erdö, Jorge Bergoglio a cependant tenu à rappeler aux participants, mardi, qu’ils doivent travailler à partir du rapport issu du synode de 2014, qui laissait cette question ouverte. Elle demeure posée comme une question « pastorale », a confirmé l’archevêque Claudio Celli, président du conseil pontifical pour la communication sociale. En revanche, le pape a répété qu’il n’est pas question de « toucher à la doctrine sur le mariage ».Lundi et mardi matin, les interventions – qui ont lieu à huis clos mais dont la teneur est rapportée en substance lors d’une conférence de presse – ont démontré que la tension reste vive entre partisans du statu quo et demandeurs d’un assouplissement de la discipline, qui avait déjà marqué le synode de 2014. Ainsi, un prélat a souhaité que l’Eglise abandonne un vocabulaire « excluant » à l’égard des familles « irrégulières » et le registre de la « pitié » pour s’adresser aux homosexuels, qui doivent être reconnus « tels qu’ils sont ». Un autre, au contraire, a mis en garde contre les conséquences d’un changement : « Si on ouvre la porte, les loups risquent d’entrer dans la bergerie. »On a pu une nouvelle fois constater que les préoccupations varient d’une région à l’autre, d’un continent à l’autre. Certains sont plus concernés par les conséquences des migrations, de la pauvreté, par la polygamie ou les mutilations sexuelles que par le remariage après un divorce. Partant de ce constat, un intervenant a proposé que, s’il n’y a pas forcément de solutions universelles, des solutions « régionales » ou « continentales » puissent être discutées par les églises locales. Cette conception d’une Eglise catholique plus déconcentrée, pour ne pas dire plus décentralisée, rejoint un point de vue déjà développé par Jorge Bergoglio au début de son pontificat.Lire aussi :François, un pape iconoclaste mais prudent Cécile Chambraud (Rome, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.10.2015 à 16h53 • Mis à jour le06.10.2015 à 21h45 | Bastien Bonnefous Sans hésiter, Manuel Valls a choisi son camp dans le conflit à Air France. A peine revenu de son voyage officiel au Japon – il a atterri à Paris à 4 heures du matin mardi 6 octobre – le premier ministre s’est rendu quelques heures plus tard au siège social de la compagnie aérienne à Roissy-en-France (Val-d’Oise). Avec un seul message à faire passer : son soutien total à la direction et la condamnation absolue des violences après l’agression de deux responsables lundi en marge de la réunion d’un comité central d’entreprise. Un message identique à celui de François Hollande, en déplacement au même moment au Havre, qui a condamné des violences « inacceptables ».Mais sur la méthode comme sur les mots choisis, Manuel Valls a fait du Valls. Le chef du gouvernement, en baisse dans les sondages et dans un faux plat politique depuis quelques semaines, a retrouvé son ton direct et sans concession qui a fait sa popularité auprès des Français.« Je suis venu ici à Air France parce qu’Air France est sous le choc et quand Air France est sous le choc, c’est toute la France qui est sous le choc », a-t-il déclaré après avoir rencontré les deux dirigeants molestés. « Rien ne peut justifier de tels agissements. Ces agissements sont l’œuvre de voyous. La justice devra identifier ceux qui se sont livrés à cette violence inqualifiable. La violence est inadmissible dans notre société. Elle doit être condamnée et il faudra des sanctions lourdes à l’égard de ceux qui se sont livrés à de tels actes », a-t-il ajouté.« Cette image fait mal à notre pays »Pas un mot mardi matin des 2 900 suppressions de postes envisagées par la direction, qui ont provoqué les débordements de lundi, ni pour les syndicats que le premier ministre a pourtant rencontrés (de la CGT du comité central d’entreprise à la CGC du comité de groupe France en passant par la CFDT du comité de groupe européen). Manuel Valls a fait le choix exclusif de soutenir la direction d’Air France et les dirigeants victimes des violences à qui il a exprimé son « soutien », sa « solidarité » et son « affection ».Pour le chef du gouvernement, les difficultés sociales que connaît la compagnie aérienne ne peuvent en rien justifier les actions de lundi. « Quand on s’attaque physiquement à des hommes, qu’on cherche à les humilier, avec une foule, ça n’a rien à voir avec la difficulté que connaît une entreprise », a-t-il déclaré, alors que son directeur adjoint de cabinet à Matignon doit devenir prochainement directeur des ressources humaines d’Air France.Il faudra attendre l’après-midi et la séance de questions au gouvernement, à l’Assemblée nationale, pour que le premier ministre prenne la défense des « corps intermédiaires », alors que les images de l’agression lundi ont fait le tour du monde médiatique – « cette image fait mal à notre pays », a-t-il précisé – et que l’affaire a pris en France une dimension politique.Mardi matin, lors d’une réunion des députés Les Républicains, Nicolas Sarkozy a accusé d’inaction le gouvernement, mêlant les événements d’Air France mais également le mouvement de grève des médecins et la fusillade au cours de laquelle un policier a été grièvement blessé en Seine-Saint-Denis lundi.« C’est la chienlit, c’est le délitement de l’Etat », a déclaré l’ancien président de la République, reprenant l’expression du général de Gaulle lors des manifestations de mai 1968. « Ces mots-là sont des mots dangereux », lui a répondu Manuel Valls devant l’Assemblée nationale.Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.10.2015 à 14h46 • Mis à jour le06.10.2015 à 14h59 Victime d’un violent incendie d’une partie de ses locaux qui l’a contrainte à sept semaines de fermeture, la Cité des sciences va pouvoir rouvrir, a annoncé la direction de l’établissement mardi 6 octobre. Le public sera de nouveau admis à partir de vendredi 9 octobre. « Environ les deux tiers » de la structure seront accessibles, et ce gratuitement jusqu’à dimanche.Certains espaces, proches du lieu de l’incendie, resteront cependant fermés pour le moment : la Cité des enfants, les expositions permanentes sur le cerveau, sur les transports, sur l’énergie, ainsi que la zone destinée aux expositions temporaires. Située dans un bâtiment distinct, la Géode, avec son immense écran de cinéma hémisphérique, avait, elle, rouvert ses portes au public dès le 25 août.Des dégâts aussi provoqués par l’eauDans la nuit du 19 au 20 août, les flammes ont ravagé une des quatre travées de la Cité des sciences alors en travaux. Si les trois autres, comprenant notamment les espaces d’exposition, n’ont pas été touchées par le feu, elles ont en revanche subi des dégâts en raison de l’eau utilisée par les pompiers et les systèmes de sécurité de l’établissement. Une surtension électrique est sans doute à l’origine du feu.La partie incendiée devait accueillir à partir du 15 octobre un centre commercial baptisé « Vill’Up », dans lequel 110 millions d’euros ont été investis. Son ouverture est repoussée à une date encore indéterminée, selon l’exploitant du projet, la foncière française Apsys.Etablissement public de diffusion de la culture scientifique et technique situé à la Villette, dans le 19e arrondissement de Paris, la Cité des sciences et de l’industrie, accueille trois millions de visiteurs par an et s’étend au total sur 150 000 mètres carrés. Manon Rescan Ils se sont retrouvés encore un peu sonnés. Une semaine après les attaques à Paris et à Saint-Denis, une trentaine de bénévoles et employés des MJC d’Ile-de-France avaient rendez-vous, samedi 21 novembre, pour évoquer, ensemble, les attentats. Entre les murs rouge et prune du centre d’animation Goscinny dans le 13e arrondissement de Paris, l’heure était au constat et à la remise en question.Leur premier réflexe, comme partout ailleurs en France, a été d’assurer la sécurité des usagers. Démarche qui n’a rien d’anodin pour des structures dont l’ADN articule ouverture et lien social. À la MJC Paris-Mercœur dans le 11e arrondissement, située à 500 mètres du restaurant La Belle Equipe, où 19 personnes ont été tuées le 13 novembre, un vernissage a eu lieu jeudi 19 novembre, six jours après les attaques. La mairie avait demandé que la sécurité soit renforcée. « On n’allait quand même pas mettre un vigile ! » s’exclame Yves Ben Ayoun, vice-président de la MJC. « C’est pas dans notre esprit », renchérit un autre bénévole.Lire aussi :François Hollande : « Cette génération est devenue le visage de la France »« Doser entre dialogue, compréhension et fermeté » Maintenir ou pas un concert, une brocante, un atelier ? Derrière cette simple question se noue le dilemme de cette vie d’après-attentat. Ballottée entre ouverture et repli. « Il va falloir doser entre dialogue, compréhension et fermeté de précaution », résume Alain Morel, de l’association CRL10, qui gère plusieurs centres d’animation dans le 10e arrondissement. Un dilemme qui traverse les conversations avec les usagers. Et qui taraude animateurs et administrateurs.Dans les couloirs de leurs structures, ils sont aux avant-postes pour prendre le pouls de la France d’après les attentats. « Il y a des non-dits qui me font plus peur que ce qui est dit », lance Max Leguem, de la MJC de Limours, petite ville de 6 000 habitants dans l’Essonne où « on n’a pas peur des terroristes, on a peur de l’Autre ». « On sent une inquiétude qui monte, une forme de paranoïa dans la société », renchérit Patrick Chenu, directeur régional de la fédération régionale des MJC en Ile-de-France. « Les événements de vendredi [13 novembre] ont été un test, dans le mauvais sens, sur notre capacité à vivre ensemble, s’inquiète-t-il. Comment va-t-on éviter de tomber dans la haine et le rejet de l’autre après cela ? La crainte, aujourd’hui, c’est que notre capacité à vivre ensemble puisse lâcher. »« Des discours complotistes »Sur la « place Mercœur », à l’intérieur de la MJC du 11e arrondissement, une autre paranoïa s’exprime. Les adolescents qui « tiennent les murs », s’éternisant d’ordinaire à l’entrée de la structure, ont trouvé refuge dans son enceinte depuis les attentats. Comme d’habitude, des échanges se nouent avec les animateurs. « Au départ, ils ont unanimement condamné les attaques. Puis on a commencé à entendre des discours complotistes », raconte Noël Morel, animateur du Point information jeunesse de la MJC Paris-Mercœur. « Le mot “mercenaire” est sorti », poursuit Yves Ben Ayoun.Certains parmi les jeunes n’hésitent pas à accuser le gouvernement français d’avoir lui-même commandité les attaques qui ont fait 130 morts, avant de réaliser qu’ils n’avaient pas réfléchi au sens du mot « mercenaire ». « Qu’aurait bien pu faire d’un éventuel pactole celui qui s’est fait exploser ? » résume M. Ben Ayoun.« Garder une posture éducative »Pour certaines structures, le crédit porté aux discours antirépublicains par certains jeunes, révélé après les attentats de janvier, a été reçu avec « une très grande violence », témoignent certains participants. « Comment garder une posture éducative face à ce type de discours ? » s’interroge Patrick Chenu. Des programmes d’éducation aux médias et aux réseaux sociaux existent, certains développés après les attentats de janvier. Mais tous en réclament davantage. « Il est normal que la réponse de l’Etat ait d’abord été sécuritaire, mais il faudra aussi qu’il y ait des signaux en matière d’éducation », note Patrick Chenu.Dans ce contexte de crispations, lui croit aussi à la force des valeurs des MJC. « Il faut créer les conditions du débat et accueillir chacun tel qu’il est, plaide-t-il. Les MJC font partie des derniers lieux ouverts réellement à tout le monde : enfants, ados, adultes, anciens, riches, pauvres… C’est notre vision républicaine. On sait bien que cela ne suffit pas, mais au moins c’est un endroit où la parole est libre. » « On est des gentils, on aime bien être vecteurs de paix, renchérit Max Leguem. Mais, aujourd’hui, il va aussi falloir accueillir des discours que l’on ne veut pas entendre. Car s’il y a de la confrontation, c’est qu’il y a du lien social. Et la pire chose que l’on peut perdre, c’est ce lien. »Lire aussi :Penser le 13 novembre : les réponses à vos questions sur les débats post-attentats« On n’a pas compris les “Je ne suis pas Charlie” » Et si la fracture était déjà trop profonde ? Dans le fond de la salle, Lise Benard, 32 ans, n’a pas encore pris la parole. Ils ne sont qu’une poignée de sa génération à participer à ce temps d’échange. Le téléphone serré dans la main, excusant un léger malaise à parler en public, elle questionne ce lien social loué par tous, mais déjà perdu avec certains publics. « Ce que je vais vous dire, je n’ai pas réussi à l’exprimer après les attentats de janvier et cela ne va peut-être pas plaire à tout le monde, commence-t-elle. Je vois aussi une forme de repli sur soi quand on se retranche, comme le fait le réseau des MJC, derrière un universalisme abstrait. Je pense que cela nous empêche de saisir des choses de la jeunesse d’aujourd’hui ».« On n’a pas compris ceux qui disaient “Je ne suis pas Charlie”, ni ceux qui ne faisaient pas la minute de silence, poursuit-elle. Ils ne le faisaient pas forcément pour des raisons malveillantes par rapport aux victimes. Certains se sont sentis mal à l’aise qu’on rende hommage aux victimes des attentats et pas à d’autres dans le monde. Ma jeunesse, celle à laquelle j’appartiens, est aussi touchée par d’autres événements. »« Il faut qu’on soit à l’écoute », plaide, à ses côtés, salopette sur sweat, Mathieu Verhaverbeke, animateur dans le 13e arrondissement et à Corbeil-Essonnes (91). « Dans les discours complotistes, il y a du vrai et du faux. Certaines questions et certains problèmes qui sont posés sont justes, ce sont les réponses apportées qui sont fausses. » « Dire aux jeunes qu’ils ne sont pas nuls »Madjid Bouchema, 27 ans, n’a pas osé prendre la parole dans l’assemblée. Administrateur de la MJC de Juvisy-sur-Orge et habitant d’une petite cité de cette ville de l’Essonne, il fait aussi le constat de ce décalage. « Les gens sont surpris de ce qu’il se passe. Pas moi, malheureusement. Après les émeutes de 2005, j’ai vu les premiers prédicateurs arriver dans la cité. Ils nous parlaient avec plein de bienveillance et d’amour, se souvient-il. Quelques années plus tard, l’un d’eux a été mis en cause dans l’enquête sur l’affaire Merah. » L’équation de la radicalisation s’est déroulée sous ses yeux. « Ils ont été les premiers à avoir compris les jeunes pour les manipuler. »« Il faut que l’on continue à valoriser les gens », abonde Yves Ben Ayoun. « Ça commence par trouver un stage aux gamins qui en cherchent, c’est comme ça qu’on évitera qu’ils tombent et se sentent exclus », selon Noël Morel qui plaide pour une « réponse collective », dépassant les simples portes des MJC, pour frapper également à celles des mairies et des entreprises. « Il faut qu’on sache dire aux jeunes qu’ils ne sont pas nuls. Sinon d’autres sauront leur dire qu’ils sont bons pour faire des choses : vendre de la drogue, des armes ou faire le djihad. » Dans la torpeur de la salle, son ton est monté d’un cran. Ces « autres » regrette-t-il, ont « réussi là où on a échoué »Lire aussi :Olivier Roy : « Le djihadisme est une révolte générationnelle et nihiliste »Manon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.11.2015 à 14h50 | Aurélie Collas Comment rendre les mathématiques plus vivantes, plus ludiques et plus riches de sens ? Le Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco) et l’Institut français de l’éducation (IFE-ENS Lyon) ont tenté de trouver des solutions. Jeudi 26 novembre, à l’issue de la « conférence de consensus » sur l’apprentissage des nombres et des opérations à l’école primaire, plusieurs initiatives innovantes ont été recensées. En voici trois, qui montrent que les mathématiques peuvent être autre chose qu’une discipline austère et rébarbative comme on se l’imagine parfois.Lire aussi :Le calcul mental et les jeux pour sauver les mathsApprendre le calcul à travers l’histoire des « NuméRas »C’est l’histoire de la planète Gée, habitée par de petits personnages, les « NuméRas », qui vivent chaque jour de nouvelles aventures. Ils sont devenus familiers des élèves de Claudine Walgenwitz, enseignante en CP et CE1 à l’école Pierre-et-Marie-Curie d’Illzach, dans la banlieue de Mulhouse.Chaque jour, tout au long de l’année, ses élèves piochent dans une boîte un nouvel épisode des aventures des NuméRas, qui se termine à chaque fois par une énigme mathématique à résoudre, en lien avec les programmes. Cette méthode, écrite par Serge Petit, ancien professeur de mathématiques à l’IUFM d’Alsace, permet de « donner du sens aux mathématiques, explique Mme Walgenwitz. Contrairement à d’autres méthodes où les élèves sont amenés à appliquer des calculs sans savoir pourquoi, là ils ont un but, une mission à remplir ».Un jour, il s’agira de sauver 15 NuméRas en faisant appel à RasNeuf et RasSix, ou RasQuatre et RasOnze, ou RasDeux et RasTreize, pour acquérir la gymnastique de l’addition. Un autre jour, il faudra aider les NuméRas à se diriger d’un point à un autre, en puisant dans les concepts de la géométrie.« Cette histoire est totalement entrée dans le quotidien de mes élèves et mobilise beaucoup d’affect. Ils sont très motivés et enthousiastes, rapporte l’enseignante. Elle permet de développer chez eux un esprit scientifique, d’investigation. Et ils ont plaisir à le faire, tous autant qu’ils sont. »Faire des mathématiques en ligneDans certaines écoles du Nord, les élèves apprennent le calcul mental en ligne. Chaque jour, ils s’entraînent sur une plateforme d’entraînement, Calcul@TICE, qui regroupe des exercices ludiques, sur un modèle proche des jeux vidéos.« On s’en sert en classe entière, en diffusant l’application sur le tableau numérique. Ou bien les élèves sont deux devant un ordinateur, avec des exercices à travailler sous forme de défi : aller le plus vite possible et gagner le plus de points, explique Vincent Callens, directeur de l’école Charles-Péguy de Marcq-en-Barœul (Nord). Certains s’en servent aussi chez eux. »Développé il y a dix ans par deux inspecteurs de l’éducation nationale du Nord, dont l’un avait des compétences en mathématiques, l’autre en informatique, l’outil Calcul@TICE a progressivement évolué et fait tache d’huile. « Du département, l’usage s’est étendu à l’académie, puis au niveau national. Aujourd’hui, l’outil est présent dans une trentaine de pays », rapporte Marie-Françoise Godon, inspectrice de la circonscription.Son plus : il permet aux professeurs d’adapter les exercices à chaque élève (en se connectant, l’élève a accès à la banque d’exercices que son professeur lui a paramétrée). Il permet de développer les compétences en calcul, en même temps qu’il rend la discipline plus attractive, selon M. Callens. « Les élèves ont moins d’appréhension des maths, elles leur paraissent plus ludiques ; elles deviennent comme un jeu », souligne-t-il.Se confronter à une « battle » de calcul mentalAu collège Jean-Zay de Lens (Pas-de-Calais), le calcul mental est devenu un rituel : pratique à chaque cours de mathématiques, tests à chaque période de l’année, jusqu’à la grande compétition en juin, la « battle de calcul mental », avec les écoles primaires des alentours.Le projet remonte à 2012. « On s’est rendu compte que beaucoup d’élèves de 4e et de 3e avaient de gros soucis de calcul mental. Et ces blocages les empêchaient d’acquérir d’autres compétences, pour les calculs algébriques et la résolution de problèmes notamment », raconte Damien Coulle, professeur de mathématiques au collège. Avec ses collègues, ils décident de renforcer l’enseignement du calcul mental, en misant sur le côté « compétition ».Outre l’entraînement à chaque début d’heure, les élèves de 6e passent des tests avant chaque vacances scolaires pour mesurer leur progression. Lors de la restitution des notes, ils sont classés. A la fin de l’année scolaire, en juin, quatre élèves sont sélectionnés dans chaque classe – le meilleur et les trois plus fortes progressions – pour participer à la « battle ». Dans le grand réfectoire du collège, seize équipes en compétition, issus des classes de 6e et de CM2 du secteur, effectuent huit ateliers chronométrés à la suite, inspirés des jeux télévisés : « Koh-Lanta », « Masterchef », « Le Juste prix »… En quelques minutes, il faut savoir trouver la bonne fraction, le bon nombre décimal, le résultat d’une multiplication… La meilleure équipe se voit remettre un trophée.« Ce côté compétition, ludique et festif est très motivant pour nos élèves, assure M. Coulle. La “battle” instaure une émulation, et d’année en année, on voit des progressions aux tests. Disons que ça les remobilise sur des compétences sur lesquelles ils peuvent buter. » Ce projet a inspiré l’équipe de français du collège, qui a désormais sa « battle d’orthographe ».Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.11.2015 à 12h11 • Mis à jour le27.11.2015 à 12h37 | Simon Piel Le parquet de Paris a ouvert vendredi 27 novembre une enquête préliminaire contre l’hebdomadaire Valeurs actuelles, positionné à la droite de la droite.Lors de sa dernière conférence de presse, mardi 24 novembre, le procureur de la République de Paris, François Molins avait appelé à « la responsabilité de tous de préserver (…) l’indispensable secret de l’instruction pour garantir l’efficacité des investigations ».Deux jours plus tard, Valeurs Actuelles rendait compte dans ses colonnes de l’audition par la sous-direction antiterroriste d’un témoin clé de l’enquête sur les attentats.Un témoin que les enquêteurs cherchent à protégerDes révélations qui ont poussé le parquet de Paris à ouvrir une enquête préliminaire contre l’hebdomadaire en s’appuyant sur l’article 38 de la loi sur la liberté de la presse de 1881 selon lequel il est « interdit de publier les actes d’accusation et tous autres actes de procédure criminelle ou correctionnelle avant qu’ils aient été lus en audience publique ». L’enquête a été confiée à la brigade de répression de la délinquance contre la personne.Il ne s’agit donc pas d’une procédure classique pour violation du secret de l’instruction. Valeurs Actuelles a en effet publié trois extraits fac-similé du procès-verbal d’audition de ce témoin.Un témoin que les enquêteurs cherchent à protéger depuis lundi 16 novembre, date à laquelle il est entré en contact avec eux, et dont les informations se sont révélées précieuses pour l’enquête. C’est notamment sur cette base, ainsi que sur des éléments de téléphonie, que la police a pu remonter aux derniers points de chute d’Abdelhamid Abaaoud, l’appartement de la rue du Corbillon à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), où il a été tué par le RAID.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : le point sur les identifications, les arrestations et l’enquêteSimon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julia Pascual Deux semaines après son entrée en vigueur, l’état d’urgence dispose désormais de son « guide pratique ». Il n’a pas été édité par le ministère de l’intérieur, mais par le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), jeudi 26 novembre. Perquisitions, assignations à résidence, fermetures administratives : le document détaille les mesures d’exception et, surtout, les recours qui peuvent leur être opposés.L’initiative du CCIF intervient alors que les témoignages de musulmans ayant subi ces mesures et contestant leur bien-fondé se multiplient. Des requêtes devant le tribunal administratif ont d’ores et déjà été déposées et les images de portes défoncées et de domiciles sens dessus dessous accentuent l’impression d’un gouvernement qui emploie la manière forte. Mercredi 25 novembre, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a précisé aux préfets que « dans la mesure du possible, une ouverture volontaire de la porte » doit être privilégiée.Le rythme des interventions, lui, ne décélère pas. Le ministère de l’intérieur fait état de 1 616 perquisitions administratives. Elles ont donné lieu à 211 interpellations, 181 placements en garde à vue et 293 armes saisies. Une trentaine de ces perquisitions visaient des lieux de culte : plusieurs d’entre eux ont été fermés – à Nice, à Gennevilliers (Hauts-de-Seine) ou à Pontoise (Val-d’Oise), où la salle de prière d’un foyer social a été fermée mercredi soir. La préfecture évoque des « profils islamistes radicaux » et des « prêches extrêmement durs ». Accusations que réfute Abou Jawad, un des responsables de la mosquée de Pontoise. « Tous les prêches sont enregistrés et il n’y a jamais eu d’arrestation. Tout cela est politique. Lorsque le propriétaire d’un chien veut l’abattre, il dit qu’il a la rage. »Lire aussi :L’islam radical, cible des autorités depuis les attentats« Je suis juste barbu »Certaines opérations suscitent en tout cas des interrogations. C’est le cas de celle menée à Bordeaux, mardi 24 novembre, dans l’épicerie musulmane De l’Orient à l’Occident, dont les propriétaires avaient voulu, en juin, instaurer des tranches horaires non mixtes. La préfecture estime aujourd’hui que le lieu est peut-être « fréquenté par des personnes en lien avec le radicalisme islamique », mais l’intervention de la police n’a débouché sur aucune suite judiciaire. Pas plus que la perquisition menée, le même jour, dans une librairie musulmane d’Argenteuil (Val-d’Oise). « Je n’ai pas de casier judiciaire, je n’ai pas de problème de vie en société. Je suis juste barbu », s’étonne le gérant. « Il n’y a rien d’arbitraire », réplique le porte-parole du ministère de l’intérieur, Pierre-Henry Brandet.« Tout ça, c’est du marketing politique », dénonce Idriss Sihamedi, président de l’ONG islamique Baraka City dont les locaux, à Courcouronnes (Essonne), ont été perquisitionnés jeudi 26 novembre. Le préfet évoque « les membres musulmans fondamentalistes » de l’ONG qui « effectuent régulièrement dans le cadre de leur activité humanitaire des voyages en Syrie ». M. Sihamedi précise : « Dans les camps de réfugiés et avec le Croissant-Rouge, on distribue du pain. On a aussi fait don d’une vingtaine d’ambulances à des hôpitaux. » Les policiers sont repartis bredouilles.Mercredi, des islamologues, des enseignants et d’autres associatifs ont lancé un appel intitulé « Encadrer l’état d’urgence, c’est urgent ! ». « La question est de savoir sur quels critères un certain nombre de perquisitions et assignations ont été effectuées, explique l’une des signataires, rédactrice en chef du site Saphirnews.com, Hanan Ben Rhouma. Une partie est en tout cas sans fondement et cela rejaillit sur toute la communauté musulmane. Quand on touche aux libertés fondamentales des musulmans, on touche aux libertés fondamentales de tous les citoyens. »Lire notre blog dédié Observatoire de l’Etat d’UrgenceJulia PascualJournaliste au Monde 27.11.2015 à 10h13 Le Conseil constitutionnel a validé, jeudi 26 novembre, les principaux articles de la loi encadrant la surveillance électronique à l’étranger par les services de renseignement français. Ce texte autorise les services français à collecter très librement les métadonnées de communications à l’étranger – à l’exception de celles impliquant « un identifiant rattachable au territoire national », comme un numéro de téléphone français. Un recours avait été déposé par plusieurs députés du parti Les Républicains.Lire aussi :Le projet de loi sur la surveillance des communications internationales inchangé en commissionTrès critiqué par les défenseurs des libertés, comme la loi sur le renseignement dont il est dérivé, le cœur du texte, à savoir son premier article, a été jugé conforme à la Constitution. Il ne pourra donc pas faire l’objet de recours par des questions prioritaires de constitutionnalité (QPC). En revanche, certains articles n’ont pas été examinés par le Conseil, et pourront donc faire l’objet d’une QPC. CGV |Données personnelles |Mentions légales |Qui sommes-nous ? |Charte groupe |Publicité |Aide (FAQ) : web - abo - journal - mobile Journal d'information en ligne, Le Monde.fr offre à ses visiteurs un panorama complet de l'actualité. Découvrez chaque jour toute l'info en direct (de la politique à l'économie en passant par le sport et la require(["jquery","lib/require/plugin/domReady","lmd/ui/liens-partenaires"],function(c,a,b){a(function(){b.parse()})});En Continurequire(["jquery","lmd/module/alerte"],function(b,a){new a({$el:b("#bandeau_bas .conteneur_alerte")})});require(["jquery","lmd/module/encontinu"],function(b,a){new a({$el:b("#bandeau_bas .conteneur_en_continu")})});require(["jquery","lmd/module/lives"],function(b,a){(new a).attach("#bandeau_bas .conteneur_lives")}); //sas_manager.render(21487); ADVERT_AD(['50270/361790', 21487, '', 'dhtml', '']); lmd.context.page.advert.adblock=!0; "smartadserver" === lmd.context.page.advert.adserver && lmd.advertController && lmd.advertController.buildAll(lmd.context.page.advert.smart.page);require(["lmd/core/ux/widget-position"], function(a) { a.init(); });require(["lmd/module/marketing/leguide-adblock"], function (leguide) { leguide.fix(); } );require(["lmd/module/marketing/offre-decouverte-zen"], function(offreDecouverteZen) { offreDecouverteZen.getInstance();}); require(['lmd/core/crm', 'lib/object-path'], function (crm, path) { var browserId = path.get(crm, 'data.browserId'); if (browserId) { if (window.xtparam !== null) { window.xtparam += '&x3=' + browserId; } else { window.xtparam = '&x3=' + browserId; } } }); var blockAdBlock = (function (lmd) { 'use strict'; var blockAdBlock; var fnCallback; var status; // AT Internet x4 values : 1 and 2 are used in script, 3 for noscript and 4 not used here. var adblockStatus = { 'YES': 1, 'NO': 2, 'NOSCRIPT': 3, 'NSP': 4 }; var send = function () { require(['lmd/module/xiti/hit'], function (xiti) { if (!xiti.has_hit('Ad_Block::Actif')) { xiti.hit(this, 'C', '0', 'Ad_Block::Actif', 'A'); } }); }; var callXiti = function (adbStatus) { status = adbStatus; if (status === adblockStatus.YES) { send(); } if (lmd.requirejs !== undefined && status !== adblockStatus.YES) { lmd.requirejs.addHandler(function () { send(); }, (lmd.context.page.advert.smart.domain !== undefined ? lmd.context.page.advert.smart.domain : '') + '/call2/pubjallajax/', true); } if (fnCallback) { fnCallback(status); } }; require(['xitistatus'], function () { blockAdBlock = new BlockAdBlock({ checkOnLoad: false, resetOnEnd: true }); if (blockAdBlock === undefined) { callXiti(adblockStatus.YES); } else { blockAdBlock.onDetected(function () { callXiti(adblockStatus.YES); }); blockAdBlock.onNotDetected(function () { callXiti(adblockStatus.NO); }); blockAdBlock.check(); } }, function (err) { callXiti(adblockStatus.NSP) }); return { getStatus: function (fn) { if (status) { fn(status); } else { fnCallback = fn; } } }; }(lmd)); var xiti = (function (w, blockAdBlock) { var loadAfter = function (e, fn) { var rs = e.readyState; if (rs && rs !== 'complete' && rs !== 'loaded') { return; } try { fn.apply(this); } catch (ex) { } }, loadJs = function (src, onload) { var a = document.createElement('script'); a.type = 'text/javascript'; a.async = false; a.src = src; if (typeof onload === 'function') { if (a.addEventListener) { a.addEventListener('load', function () { loadAfter(a, onload); }); } else { a.attachEvent && a.attachEvent('onreadystatechange', function () { loadAfter(a, onload); }); } } (document.getElementsByTagName('head')[0] || document.getElementsByTagName('body')[0] || document.getElementsByTagName('script')[0].parentNode).insertBefore(a, null); }, loadCore = function () { loadJs(lmd.conf.medias.location.base_url_version + '/js/lib/xiti/4.4.007/xtcore.js', function () { require(['lmd/module/xiti/hit'], function (hit_xiti) { hit_xiti.resolve(); }); }); lmd.context.page.xiti_call = true; }; return { type: { inscrits: 'INSCRIT' }, init: function () { if (w.xtparam === undefined || w.xtparam === null) { w.xtparam = ''; } blockAdBlock.getStatus(function (status) { w.xtparam += '&ac=' + w.xt_ac + '&an=' + w.xt_an + w.xt_multc + '&x4=' + status; loadJs(lmd.conf.medias.location.base_url_version + '/js/lib/xiti/4.4.007/xtclicks.js', loadCore); }); } }; })(this, blockAdBlock); xtnv = document; xtsd = (document.location.protocol === 'http:') ? 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Mais à mes yeux, ça fait sens : les terroristes, c’est bien notre mode de vie occidental qu’ils veulent combattre, à nous de leur montrer qu’on n’y renonce pas. » Au soir des attentats, c’est de « manière virale » que des milliers d’internautes ont fait le choix de personnaliser leur compte avec le drapeau français. L’idée, lancée par Facebook, n’a pourtant séduit qu’une petite frange de ces élèves de 1re. Deux sur quinze, précisément. « J’ai suivi le mouvement pour montrer que moi aussi j’étais mobilisé, peut-être pas physiquement mais au moins virtuellement », explique Maxime. « Ça revenait, pour moi, à montrer que tout le monde était touché, que la souffrance était partagée », renchérit Titouan.Lire aussi :François Hollande aux Invalides : « Ils étaient la jeunesse de France »« Se sentir en groupe »Un regain de patriotisme ? Le mot paraît un peu fort pour ces jeunes de 15 à 18 ans, abreuvés d’informations par les médias en ligne et les réseaux sociaux, mais qui se disent méfiants à l’égard des modes, des slogans. La plupart d’entre eux, comme Baptiste, Nicholas, Alexandre, Quentin, Guillaume, Arthur ou Stanko, « ne se sont tout simplement pas sentis de détourner ce symbole qu’est le drapeau ». Pour Titouan, c’est aussi parce que ces symboles sont mal maîtrisés : « Aux Etats-Unis, le patriotisme est inscrit dans les gènes dès l’enfance, souligne-t-il, les enfants hissent le drapeau, prêtent serment… Nous, dans un moment comme celui des attentats, on a fait comme on a pu pour montrer, à notre façon, qu’on est aussi patriotes. »Une partie du petit groupe a fait le choix d’entonner, spontanément, La Marseillaise le lundi qui a suivi les attentats. « Ça s’est improvisé dans les vestiaires après un cours de sport, juste entre nous » – autrement dit, sans enseignant –, raconte Lyès. Une initiative qui, là encore, ne fait pas l’unanimité : « Ce n’est pas un chant pacifique », estiment Thomas et Sullivan. « Il ne faut pas y voir du nationalisme, leur répond Maxime, c’est juste une réaction pour se sentir en groupe. »La déferlante tricolore au lendemain des attentats n’a pas uniformément mobilisé la jeunesse lycéenne ou étudiante. Mais elle a surgi comme un cri, lundi 16 novembre, après les minutes de silence en France, où La Marseillaise a retenti par surprise dans des universités ou des lycées. Comme sur le campus de Nanterre, qui a vu naître Mai 68 : « Il y avait énormément de monde, raconte Solène Druais, étudiante en licence de sociologie. La minute de silence était longue et lourde. Ensuite, j’ai eu l’impression que La Marseillaise jaillissait, dans l’émotion, du milieu de la foule. »Au lycée Victor-Duruy, à Paris, les élèves réunis dans la cour l’ont spontanément chantée : « Je la connais par cœur, témoigne Elie, en 2de, même les couplets – y compris le cinquième ! C’est très important de la chanter, ça marque qu’on est ensemble, unis. » Inès, élève de terminale S au lycée Buffon, à Paris, confie le même engouement : « Je n’arrête pas de l’avoir en tête ! Pour moi, c’est le symbole qu’on est tous unis. Quelles que soient nos origines, notre religion, on est tous français. »« Ils cherchent à se rassurer, à affirmer une identité commune qui, cependant, ne relève pas d’un nationalisme de repli »Les grands symboles de la République leur ont servi d’abri. « C’était déjà le cas après les attentats de janvier, mais c’est aujourd’hui plus fort, analyse Anne Muxel, directrice de recherche au Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof). Car c’est une appartenance collective, un vivre-ensemble qu’ils veulent défendre. Ils cherchent à se rassurer, à affirmer une identité commune qui, cependant, ne relève pas d’un nationalisme de repli ou de fermeture. » Entre Charlie Hebdo et le 13 novembre, la « grande mobilisation pour la défense des valeurs de la République », sonnée par la ministre de l’éducation en janvier, est certes passée par là, encourageant l’élan patriotique dans les établissements scolaires. Mais parmi les jeunes, très rares sont ceux qui s’y réfèrent : c’est « leur » élan spontané qu’ils racontent.Non sans questions : « J’ai pas mal hésité à mettre le drapeau sur mon compte, dit Hugo Gimenez, 23 ans, élève de l’Institut des sciences et techniques de l’ingénieur d’Angers. J’avais peur de l’amalgame avec le Front national. Mais, oui, j’aime mon pays. » « Ce geste d’arborer le bleu-blanc-rouge, les jeunes l’ont fait pour manifester leur solidarité avec les victimes, en France… comme depuis l’étranger. Et cela n’a rien à voir avec une attitude vindicative ou va-t-en guerre », analyse Fabrice d’Almeida, professeur d’histoire à l’université Panthéon-Assas (Paris-II).L’accaparement du symbole du drapeau tricolore par le Front national, qui a nommé sa fête celle des « bleu-blanc-rouge », « a entraîné dans la société une prise de distance à l’égard du drapeau, entretenue par une méconnaissance – voire des contresens – historiques. Voilà où on était le 13 novembre. En l’espace d’une nuit, on est revenu à une interprétation plutôt pacifiste et proliberté de l’emblème tricolore », conclut Fabrice d’Almeida.« Les étudiants ont parfaitement conscience que l’objectif de Daech [l’organisation Etat islamique] est de diviser notre société. C’est justement ce qu’ils ne veulent pas, et les valeurs de la République le permettent », analyse Didier Boisson, directeur de la faculté des lettres, langues et sciences humaines d’Angers, qui a organisé une prise de parole des étudiants, lundi 23 novembre. « Cette réaction patriotique me paraît tout à fait saine. La réappropriation du drapeau par l’ensemble de la société est une bonne nouvelle. Jusqu’à présent on ne le voyait que dans les manifestations d’extrême droite ». Plutôt « Peace and Love »Et « cette Marseillaise, ce n’était pas une musique officielle de l’Etat français, comme elle est jouée aux Jeux olympiques, par exemple. C’était l’élan du peuple français, et pour lui rendre hommage », explique Aymen Nouibet, étudiant en Paces (première année commune aux études de santé) à l’université Lille-II, où les étudiants ont entonné l’hymne dans les amphis à la fin des cours du lundi, après s’être donné le mot sur Facebook. Né à Alger et arrivé en seconde en France, Aymen a appris les paroles pour l’occasion. Et il a vu dans ce mouvement « le refus d’un amalgame » : « Je pense que les Français sont plus forts qu’avant, car sur tout le territoire, les musulmans, les juifs, les chrétiens, les bouddhistes et les athées se sont regroupés autour du drapeau et de leur appartenance à la nation. »« Tous unis, oui, mais j’ai l’impression que c’est plutôt unis entre “Franco-Français” »Mais la jeunesse ne renonce pas à ses questionnements : « Oui, j’ai utilisé les trois couleurs pour mon compte Facebook, mais je me demande si on n’en a pas trop fait dans la célébration. Parce qu’il y a aussi du terrorisme en Afrique, pire que chez nous, et ça, on n’en parle pas », explique Léonard Bailleul, 19 ans, élève à l’Ecole supérieure des sciences commerciales d’Angers. Certains gardent aussi en tête le débat sur les paroles guerrières de La Marseillaise, comme Benoît, élève en 1re ES au lycée Buffon : « Le “Peace and Love” me parle plus, parce que la France n’est pas le seul pays menacé », explique-t-il. Dans cet établissement du 15e arrondissement de Paris, des élèves ont dessiné sur le sol de la cour le symbole « Peace and Love »… en bleu-blanc-rouge, avec la devise de Paris, « Fluctuat nec mergitur ».Les fractures de la société française n’en sont pas réglées pour autant : « Le peuple français est divisé – il y a du sexisme, du racisme, un rejet des étrangers… Ce n’est pas vrai de dire qu’il est uni », explique Clarisse, élève en terminale au lycée Victor-Duruy à Paris. Ramzi, lycéen à Buffon, voudrait bien y croire : « Depuis les attentats, j’ai le sentiment que les gens changent. Ils deviennent gentils, solidaires. En même temps, ils ont peur. Ça se manifeste par des regards, des petites phrases envers ceux qui ne sont pas blancs. Tous unis, oui, mais j’ai l’impression que c’est plutôt unis entre “Franco-Français”. » Pour Anne Muxel, « il n’y aura pas de “génération Bataclan”, peut-être “des” générations Bataclan », car les attentats risquent de redoubler la motivation de la partie de la jeunesse qui vote pour le Front national et adhère à une vision « nationalo-centrée » des symboles républicains.Lire aussi :« Il n’y aura pas de “génération Bataclan”, peut-être des générations Bataclan »Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteMattea BattagliaJournaliste au MondeAdrien de TricornotJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterBenoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Emeline Cazi et David Revault d'Allonnes C’est à 10 h 30 dans la cour d’honneur des Invalides, le plus haut niveau protocolaire d’hommage à la nation, qu’a été rendu, vendredi 27 novembre, celui aux cent trente morts dans les attentats du 13 novembre. Jean-Yves Le Drian, le ministre de la défense, avait initialement proposé une cérémonie à l’Ecole militaire ; le président François Hollande a tranché en faveur de l’hôtel des Invalides. Le chef des armées y a déjà présidé plusieurs cérémonies d’hommage aux militaires morts en opération, celles engagées avant son élection, mais aussi celles qu’il a décidées.« C’est extrêmement rare [d’y honorer des civils], explique le ministère de la défense. Quand des honneurs sont rendus à un civil, c’est parce qu’il avait un passé de résistant ou un haut grade dans la Légion d’honneur. Mais le président a voulu cette cérémonie aux Invalides du fait du caractère très solennel de cette cour carrée et de ce qu’elle représente dans la mémoire collective. » « La Marseillaise » pour commencer et pour conclureLa cérémonie a duré près d’une heure. Sa scénographie définitive a fait l’objet d’ultimes ajustements. La Marseillaise a été jouée par l’orchestre de la garde républicaine une fois pour ouvrir la cérémonie et une fois pour la conclure. Entre les deux, les honneurs militaires rendus au chef de l’Etat, la revue des troupes et plusieurs morceaux de musique. Quand on n’a que l’amour, de Jacques Brel, a été interprété par Camélia Jordana, Yael Naim et Nolwenn Leroy pendant qu’étaient diffusés les portraits des personnes tuées, du moins celles dont les familles ont accepté de fournir les photos. Perlimpinpin, de Barbara, chanté par Natalie Dessay, accompagnée par Alexandre Tharaud, a précédé la lecture des prénom, nom et âge des assassinés, qui ont été égrenés, à l’exception d’un, les proches s’y étant opposés. L’hypothèse d’une sonnerie aux morts a été écartée, considérée comme non pertinente s’agissant de victimes civiles. En plus de la succession de portraits photographiques des morts sur grand écran, des portraits des morts ont été posés dans la cour, mais il a fallu trouver le moyen qui permettrait à l’assemblée de les voir alors que certaines familles refusaient que les portraits de leurs proches soient filmés. Le président de la République a rendu hommage aux victimes dans un discours : « Ces hommes, ces femmes incarnaient le bonheur de vivre. C’est parce qu’ils étaient là qu’ils ont été tués. (…) Ces hommes, ces femmes étaient la jeunesse de France, la jeunesse d’un peuple libre qui chérit la culture. (…) L’attaque du 13 novembre restera dans la mémoire de la jeunesse d’aujourd’hui comme une initiation terrible à la dureté du monde, mais aussi comme une invitation à l’affronter. (…) La France mettra tout en œuvre pour détruire l’armée des fanatiques qui ont commis ces crimes odieux (…), mais la France restera elle-même, telle que les disparus l’avaient aimée. » En comptant les officiels, les membres de l’exécutif, les ambassadeurs (trente et un pays sont concernés par des morts ou des blessés), les parlementaires, près de deux mille personnes étaient présentes dans la cour d’honneur des Invalides. Plus de la moitié sont des proches des personnes tuées, des blessés, mais aussi des personnes qui se trouvaient en terrasse ou dans la salle de concert du Bataclan le soir des attentats et qui ont été choquées.Lire aussi :Hommage national : tous les Français ne sortiront pas un drapeau« Votre main tendue, nous n’en voulons pas »Trois familles ont fait savoir publiquement qu’elles n’assisteraient pas à cette messe républicaine et qu’elles se désolidarisaient de cet hommage. « Monsieur le président, Messieurs les politiciens (…), votre main tendue, votre hommage, nous n’en voulons pas », a écrit sur son mur Facebook Emmanuelle Prévost, la sœur de François-Xavier Prévost, tué au Bataclan. La jeune femme tient le gouvernement « comme en partie responsable de ce qui [lui] arrive ».« En France, les attentats perpétrés du 7 au 9 janvier de cette année ont fait dix-sept victimes. Depuis, rien n’a été fait. Si des textes ont été votés, aucun décret d’application n’a encore été publié. Dix mois plus tard, les mêmes hommes sont en mesure de recommencer. » Elle ne comprend pas « qu’en France, il [soit] possible d’être en lien avec un réseau terroriste, de voyager en Syrie, et de revenir, librement ».Proche de la famille, Marc-Philippe Daubresse, le maire de Lambersart, ministre du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, s’associe à ce message : « On ne peut s’empêcher de se demander combien de vies auraient pu être sauvées si les pouvoirs publics avaient agi plus tôt. » Actes symboliques nécessairesLa décision des proches d’Aurélie de Peretti est plus personnelle, du moins n’appelle-t-elle pas les autres familles au boycottage de la cérémonie officielle. La sœur de la jeune femme se demande « comment un pays en état d’alerte depuis les événements du 7 janvier, avec un plan Vigipirate au maximum, n’a pu déceler la préparation du drame du 13 novembre ? » Delphyne de Peretti vit à Londres depuis des années. Combien de fois a-t-elle pesté contre « la politique Big Brother de cette capitale », la vidéosurveillance, « les mesures de sécurité excessives dans les musées, les salles de concert, les bars » ? Aujourd’hui, elle en « comprend la nécessité », dit-elle. Le père de Lola Ouzounian, cette jeune femme de 17 ans tuée au Bataclan, déplore, dans un texte publié sur Le Huffington Post, « la politique désastreuse menée par la France au Moyen-Orient depuis plusieurs années », mais aussi le fait que, « depuis plusieurs décennies, la République a laissé se développer des zones de désespoir (…) ». “Cités dortoirs”, “quartiers sensibles”, les termes ont évolué, mais le problème demeure et le personnel politique l’a toujours traité avec indifférence ». Le procès en récupération politique était inévitable. Mais « c’était compliqué, voire impensable, d’organiser un hommage aux Invalides sans que le président parle, estime un conseiller ministériel. Est-ce que chacun s’est retrouvé là-dedans ? Ce n’est pas certain. Avec un président qui a pris dix points, à dix jours d’un scrutin, avec un discours très clivant tenu par la gauche, tout cela n’allait pas de soi ».« Des actes symboliques étaient nécessaires », complète un autre conseiller, qui précise que « le président, à ce moment-là, n’est plus François Hollande, mais le représentant élu de toute la nation ». « Il est normal que certaines familles le refusent », comprend-il malgré tout. Les proches des personnes tuées ont toutefois majoritairement fait le déplacement. Par besoin de se rassembler, de partager un destin commun. Si tragique soit-il.Emeline CaziJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Violaine Morin Jour de marché à Aubervilliers, jeudi 26 novembre. Ahmed, la trentaine, profite du soleil en terrasse. Il préférerait siroter son expresso plutôt que de discuter du symbole bleu-blanc-rouge. D’ailleurs, ça tombe sous le sens : « Bien sûr, je mettrai un drapeau à la fenêtre. Pour penser à eux. » Pas de problème logistique en vue, il a déjà le sien à la maison.Comme François, originaire de RDC, et dont les vêtements frappés aux couleurs du PSG laissent deviner une grande affection pour le foot : « Des drapeaux, j’en ai déjà trois ! À cause des matchs, évidemment. » Les Français ont été invités par François Hollande à « pavoiser » leur « lieu d’habitation avec drapeau bleu blanc rouge, les couleurs de la France », pour participer, vendredi 27 novembre, à la journée d’hommage national aux victimes des attentats du 13 novembre.Lire aussi :Les fabricants de drapeaux « débordés » par la demande« Ça a pris du sens »Pour ceux qui fréquentent peu les rencontres sportives, encore faut-il avoir un drapeau à portée de main. Nassima, une jeune maman souriante née en Algérie, se satisfait à l’idée d’en dessiner un sur du papier. « Cela fera une activité pour les enfants ! » Elle reprend, plus sérieuse : « Avant, on s’en fichait, ce n’était ni plus ni moins qu’un drapeau. Mais maintenant, ça a pris du sens, cela montre qu’on est solidaires de ceux qui sont morts. » Zora, originaire du Maroc, ses deux filles, Siam et Sarah, n’ont pas de drapeau chez elles, mais sinon, elles l’auraient mis à la fenêtre sans hésiter. Un vieux monsieur demande, l’air inquiet : « Vous croyez qu’on peut en trouver dans le commerce ? » Pour les démunis, le site du gouvernement propose également d’imprimer un drapeau chez soi.D’autres se méfient un peu de l’objet, « politique » et « nationaliste », mais aussi du geste « voulu par le pouvoir ». Deux consultants interceptés sur la route du déjeuner sont franchement contre. « Je ne suis pas nationaliste à ce point », s’indigne Laurence, faisant référence au débat sur le symbole bleu-blanc-rouge, qui connaît un retour en grâce après avoir été approprié par le Front National pendant un temps.Frédéric ajoute : « Je trouve que c’est une drôle d’idée. Ce n’est pas le 14 juillet ! » Philippe, agent immobilier à Aubervilliers, estime lui aussi que ce n’est pas le bon symbole, car « ce n’est pas la France qui est attaquée, mais la démocratie. » Lire aussi :Planète bleu-blanc-rouge« Le drapeau français, c’est le nôtre, point barre »Devant le Bataclan, où l’attaque terroriste du 13 novembre a fait 89 morts, les avis divergent encore, même si l’émotion est plus forte autour de ce mémorial improvisé sur le trottoir. Joëlle et Michel, venus spécialement du Val-d’Oise pour se recueillir « place de la République et sur les lieux des attentats », ont déjà acheté trois étendards. Un pour eux et deux pour les enfants.Michel ne comprend pas que l’on puisse en discuter : « Le drapeau français, c’est le nôtre, point barre. Il n’appartient pas au FN, ni à François Hollande, il est à nous. »Nombreux sont ceux qui tiennent à préciser que « ce n’est pas parce que Hollande le demande » qu’ils pavoiseront la fenêtre. Une façon de dire que, même s’ils n’aiment pas beaucoup le président, ils n’ont pas la tête à discuter politique.Violaine Morin Eric Nunès Si l’on considère que c’est la colonne vertébrale de la vie étudiante, on vient de lui enlever quelques vertèbres. Le Centre national des œuvres universitaires et scolaires (Cnous) et les vingt-huit Centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (Crous) ont perdu 8 millions d’euros sur leur budget de fonctionnement et 25 millions de fonds propres, jeudi 26 novembre, à l’issue du vote de leur budget 2016.Cette coupe budgétaire a déclenché une levée de boucliers chez les syndicats étudiants, qui craignent une détérioration de la vie quotidienne sur les campus : les Crous sont en effet chargés de financer et de gérer notamment le logement étudiant, les bourses, les restaurants universitaires.Engagements présidentiels mis à malLa FAGE et l’UNEF, tout comme des syndicats de personnels, ont ainsi refusé de voter ce budget « d’austérité ». La baisse de 25 millions des fonds des Cnous et Crous « laisse planer le doute de l’aboutissement du plan 40 000 [logements sociaux étudiants] ou encore la rénovation de cités universitaires, la création de nouvelles infrastructures », s’inquiète l’UNEF dans un communiqué. Le Cnous qui disposait de fonds pour soutenir les Crous des académies les plus fragiles, comme Créteil, « n’aura plus aucun moyen d’intervenir et d’apporter son aide aux territoires les plus démunis », regrette de son côté Alexande Leroy, président de la FAGE.Les trésoreries du Cnous et des Crous « seront mises à contribution pour compenser » la baisse du budget, explique la direction du Cnous, estimant qu’elle pourra assurer en 2016 « la réalisation du programme d’investissements. » En revanche, elle prévient qu’une telle baisse de budget ne devra pas être renouvelée : « Ces mesures d’économies étaient financièrement soutenables au titre de la seule année 2016 et ne pourraient donc être reconduites les années suivantes, sans porter gravement atteinte au fonctionnement du réseau. » L’effort demandé aux organisateurs de la vie étudiante serait sans conséquence assure-t-on au secrétariat d’Etat chargé de l’enseignement supérieur de Thierry Mandon :«  Nous ne prenons que de l’argent qui dort. Aucun des investissements programmé, notamment en matière de logement social étudiant, n’est remis en cause. »Les élus au conseil d’administration du Cnous ont de leur côté adopté une motion demandant à Thierry Mandon et à Christian Eckert, secrétaire d’Etat chargé du budget, de revoir leur copie dès cette année, et de « renégocier les moyens alloués au réseau des œuvres afin de lui accorder un budget suffisant ». L’UNEF et la FAGE rappellent à François Hollande sa parole, lorsque, à la rentrée, il avait fait sien l’objectif du comité sur la stratégie nationale de l’enseignement supérieur (StraNES) d’amener 60 % d’une classe d’âge dans l’enseignement supérieur. En diminuant les moyens consacrés à la réussite des étudiants, « ces engagements sont mis à mal ».Lire aussi :60 % d’une classe d’âge, l’ambitieux objectif pour l’enseignement supérieur de HollandeEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Manon Rescan et Enora Ollivier Dans un tchat sur le site du Monde, Pierre Rosanvallon, titulaire de la chaire d’histoire moderne et contemporaine du politique au Collège de France, a répondu aux questions sur le thème « Comment lutter contre la tentation du repli sur soi après les attentats du 13 novembre ? »Le Monde : après les attentats du 13 novembre, ce qu’on appelle désormais le « vivre-ensemble » est-il ébranlé ?Pierre Rosanvallon. Paradoxalement, le sentiment du vivre-ensemble a été renforcé par ces terribles attentats, car le sentiment d’une épreuve commune produit du lien social. Quelques faits en témoignent, comme la présence de nombreuses personnes autour des lieux de mémoire que sont devenus les lieux des attentats. On peut même parler d’un mouvement de pèlerinage.Nous voyons aussi que les marchands de drapeaux semblent actuellement débordés, chose inouïe. Nous verrons demain combien de drapeaux seront aux fenêtres [François Hollande a appelé les Français à « pavoiser » leur domicile à l’occasion de l’hommage solennel rendu aux victimes des attentats, vendredi], mais il n’y a pas de précédent.Lire aussi :Les fabricants de drapeaux « débordés » par la demandeDe même que le pourcentage très supérieur à 90 % des Français qui soutiennent l’action du gouvernement est tout à fait inédit. Nous pouvons donc parler d’une quasi-unanimité des Français pour former une communauté d’épreuve et une communauté de mémoire. Mais cette union nationale ne peut malheureusement pas être assimilée à une réparation de toutes les divisions et les déchirures qui défont ou ont défait le tissu social de notre pays.Kjr : quels sont, selon vous, les messages et les actions que le gouvernement devrait soutenir afin de créer plus de lien social interpersonnel et intercommunautaire ?Le gouvernement est surtout soucieux dans l’urgence de protéger physiquement les citoyens. Nous le voyons à Paris comme à Bruxelles, d’ailleurs. Mais cette protection, qui est aujourd’hui liée à un état d’urgence, demande à être assortie d’un renforcement de la vie démocratique et des institutions protectrices des libertés.Mais ensuite, bien sûr, le vivre-ensemble est à recomposer par une lutte contre les phénomènes de stigmatisation, les phénomènes d’écartement économique, de mise à l’écart économique, de division entre les territoires, et je crois que l’objectif numéro un de la politique aujourd’hui devrait être ce que l’on pourrait appeler la nécessité de « refaire nation ». C’est donc autant une lutte contre les inégalités économiques et la séparation des territoires qu’un souci de faire en sorte que les Français se connaissent mieux les uns les autres. C’est décisif car j’ai le sentiment que l’un des obstacles à la vie commune, c’est le poids des préjugés et des stéréotypes qui faussent les regards et créent un fossé entre les individus et les communautés.Eléonore : comment expliquer que la solidarité du moment contraste tant avec le nationalisme (et donc le repli sur soi) actuel ?Le repli sur soi est une réaction de défense, pour une part. On se replie sur soi quand on sent en partie qu’on est rejeté. Nous savons bien qu’un des facteurs qui favorise le communautarisme, c’est le rejet ou le mépris. Se mettre à part, c’est dans ces conditions retrouver une forme de dignité et d’estime de soi. Plok : ne peut-on pas interpréter la tentation de jeunes Français vers le djihad comme le résultat d’une « désacralisation » du statut de « citoyen » ?Je crois que les jeunes Français qui sont devenus des djihadistes le sont devenus pour des raisons qui sont finalement beaucoup plus existentielles que proprement sociales ou politiques. On le sait, la radicalisation qui mène au djihadisme est quelque chose qui s’opère souvent en quelques mois, faisant par exemple passer une jeune fille de la vodka à la burqa pour reprendre une image.Donc cette radicalisation est une façon de retrouver de l’importance personnelle. Un jeune délinquant va ainsi dépasser le mépris dans lequel il pouvait être tenu pour devenir quelqu’un d’important, la kalachnikov à la main et finalement la mort avec une ceinture d’explosifs.C’est beaucoup plus d’un terreau psychologique que d’un terreau social qu’il faut parler pour expliquer ce passage au terrorisme djihadiste, qui manifeste de la sorte une grande différence par rapport à toutes les formes différentes de terrorisme que nous avons pu connaître dans les dernières décennies du XXe siècle, qu’il s’agisse du terrorisme palestinien ou des terroristes d’extrême gauche en Europe (Fraction armée rouge en Allemagne ou Brigades rouges en Italie).Hannah B. : vraiment dommage d’attendre une telle tragédie pour que nous nous rapprochions… Pensez-vous qu’il est possible de mettre en place des activités, des moments de vie tous ensemble, au quotidien, pour que ce sentiment perdure ?Ce serait certainement quelque chose de tout à fait nécessaire. Prenons un exemple concernant l’école. Il est fréquent qu’une classe fasse un voyage de découverte de la nature ou bien un voyage pour découvrir des monuments, ou une ville étrangère. Je crois que nous devrions développer dans les écoles l’idée de voyage en France, pour mieux connaître les endroits où vivent ceux qui ne se ressemblent pas. Invitons les enfants de Neuilly à passer une journée dans une cité à Aulnay-sous-Bois et réciproquement. Le grand historien Michelet disait qu’il fallait surmonter « la terrible ignorance dans laquelle nous sommes les uns des autres ». c’est un programme à la fois éducatif et politique qu’il faut envisager sur cette base.Léo : on entend certaines personnalités dire que la situation aujourd’hui en France ressemble tragiquement à celle de l’Allemagne en 1933. Toutes les conditions sont réunies pour que ce fameux repli sur soi éclate en extrémisme sauvage. L’histoire finit-elle toujours par se répéter, inexorablement ?Dans l’Allemagne de 1933, le problème n’était pas tellement le repli sur soi, mais la constitution d’une vie commune centrée sur la haine de certaines catégories. Le problème était que la vie sociale n’était structurée que par le ressentiment et l’envie de former une sorte de société de revanche par rapport à l’humiliation de la première guerre mondiale. Aujourd’hui, le risque dans notre société est aussi celui de la possible naissance d’un désir d’autoritarisme comme si la difficulté de répondre aux questions qui se posaient à la société française nécessitait une réduction de la démocratie et l’avènement d’une sorte de dictature bienveillante.Quand on voit les progrès fulgurants des populismes de l’extrême droite en Europe, on peut penser que nos démocraties sont aujourd’hui fragiles. Il faut donc être très vigilant sur ce point et veiller tout particulièrement à ce que des groupes de la société ne soient pas transformés en boucs émissaires des difficultés collectives.Laurent : comment une société vit-elle dans l’incertitude ? Nous sommes acclimatés à l’instabilité économique, mais maintenant nous vivons dans une crise plus large.La définition de la démocratie moderne a été liée au projet de réduire l’incertitude et d’assurer des formes de sécurité collective. Nous avons aujourd’hui le sentiment que l’incertitude est partout. Incertitude économique sur l’emploi, incertitude plus grande même du lien amoureux, et cette nouvelle et terrible incertitude qu’est la menace invisible et donc omniprésente du terrorisme. C’est pour cela qu’il faut en quelque sorte réinventer l’Etat protecteur.C’est vrai dans l’ordre économique et social, avec des formes de protection davantage liées à la singularité de chaque individu et à son parcours personnel. Mais c’est aussi vrai dans le domaine de la sécurité physique. Il y a une demande de prévention de la part des citoyens, mais cela ira aussi de pair avec une vigilance accrue et des formes de restriction du confort quotidien, par exemple du fait des contrôles de sécurité.Nous sommes très certainement entrés pour une période assez longue dans un nouvel âge de l’insécurité. Il ne faut pas se contenter de considérer l’insécurité physique, il faut aussi avoir le souci de réinventer une sécurité sociale.Julien : que répondre à ceux qui pensent que l’ennemi est à l’intérieur et que le problème vient des Français d’origine maghrébine ?Que l’ennemi soit à l’intérieur est un fait avéré. Même si cet ennemi intérieur est instrumentalisé, voire équipé et manipulé par des bases extérieures, notamment, pour le moment, par Daech.Mais ce sont des cas individuels, des collections de cas individuels qu’il faut considérer et non pas une population. Il faut même dire qu’il n’y a souvent pas de relations entre le monde social de ces jeunes djihadistes et les mouvements musulmans traditionalistes ou même radicaux en matière religieuse. Ils ne fréquentent que très peu les mosquées, ont une culture religieuse très pauvre et ne sont que des croyants de très fraîche date, même très peu pratiquants la plupart du temps.Les circonstances actuelles me semblent même au contraire devoir se lier à l’affirmation de cette distinction très forte. Le terrorisme ne se réclame pas tant de l’islam comme religion que d’une théorie de la radicalité qui ne fait qu’instrumentaliser de façon superficielle un rapport artificiel à l’islam.Blason : l’unanimité quant à la nécessité d’un pouvoir exécutif fort dans cette période de crise ne va-t-elle pas retarder encore plus l’émergence du « bon gouvernement » que vous appelez de vos vœux ?Il me semble que l’état d’urgence se caractérise effectivement par une radicalisation du pouvoir exécutif. Mais c’est justement la raison pour laquelle ce pouvoir exécutif ne restera durablement dans un cadre démocratique que s’il y a une démocratisation de l’exercice du pouvoir.Traditionnellement, on a associé démocratie et Etat faible. Il nous faut aujourd’hui concevoir une démocratie plus forte pour rendre acceptable un pouvoir qui soit lui-même plus fort dans certaines périodes. Je pense donc que la situation actuelle ne fait que renforcer et rendre plus urgente la mise en place des formes de bon gouvernement que j’ai exposées dans mon dernier ouvrage, qui portait justement ce titre.Yves : faut-il à votre sens « revisiter » notre actuel concept de « laïcité à la française » quelquefois handicapant pour lutter contre certains prosélytismes ?Il ne faut pas se tromper sur le mot laïcité. Il définit un rapport de distance entre l’Etat et les religions. Mais la laïcité ne signifie pas que dans les formes de la vie en société, il y ait la nécessité de ne pas apparaître avec les caractéristiques propres à chaque individu. La laïcité ne doit pas être l’ennemie de la reconnaissance du fait qu’il existe des différences de croyances ou d’opinions entre les individus. Il faut singulariser les différences et non pas les agglomérer pour faire société. Il faut en quelque sorte les banaliser ; ce qui, hélas, est loin d’être toujours le cas aujourd’hui comme lorsqu’on ramène à une seule identité religieuse une partie de la population. Le fait de l’appartenance à la religion chrétienne est par exemple banalisé et personne ne songerait à traiter les chrétiens comme un groupe spécifique dont les particularités religieuses se superposeraient à tous les autres éléments de qualification sociale. Ne faisons donc pas la même chose avec le monde musulman.Paul L. : selon vous, une des solutions pour éviter le repli sur soi des Français pourrait-elle être d’insister sur l’appartenance de la France à l’Europe ?Aujourd’hui, le sentiment d’appartenance à l’Europe est culturellement très fort, mais il est dans les faits, très faible, si l’on considère ce que représente matériellement pour nous le fait d’être européens. N’oublions jamais ce chiffre fondamental : le budget européen n’a pas varié depuis la signature du traité de Rome il y a soixante ans. Il est toujours resté de l’ordre de 1 % du produit intérieur brut des pays membres de l’Union. Nous avons projeté beaucoup d’espérances sur l’idée européenne, mais la vérité est que jamais le prix à payer pour cela n’a été sérieusement envisagé. D’où le désenchantement contemporain vis-à-vis de l’Europe : elle n’a pas tenu ses promesses, parce que l’Europe réelle n’a pas été celle que nous avions en tête.Le Monde : on a beaucoup entendu les mots de « Résistance », « résister », revenir dans la rhétorique de l’après-attentats. Est-ce que cette référence historique a un sens aujourd’hui et lequel ? La résistance, telle que le mot a été forgé dans notre histoire, est celle d’une résistance à des forces extérieures. Là, il s’agit davantage d’une résistance à une intimidation, d’une résistance à tous ceux qui voudraient d’un certain point de vue nous soumettre par la peur. La résistance, c’est faire échouer les idées de déstabilisation et de terreur qu’ont dans la tête ceux qui nous menacent. C’est donc une résistance intérieure et sociale en même temps, qui invite à dire « je n’ai pas peur » au sens précis que « mes idées et mes valeurs seront toujours plus fortes que ceux qui voudraient les abattre ».Enora OllivierJournaliste au MondeManon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.11.2015 à 14h51 • Mis à jour le12.11.2015 à 14h52 | Mattea Battaglia Comment faire découvrir les nombres aux enfants ? A partir de quelle classe introduire les opérations ? Quels sont les bénéfices du calcul mental ? Que dit la recherche ? Voilà quelques unes des questions auxquelles le Conseil national de l’évaluation du système scolaire (Cnesco), organe créé par la loi de refondation de l’école de 2013, invite à réfléchir jeudi 12 et vendredi 13 novembre, au lycée Buffon (Paris).Après avoir débattu du redoublement, c’est à la numération que le Cnesco consacre cette deuxième « conférence de consensus » organisée avec l’Institut français d’éducation (IFé). Son intitulé : « Nombres et opérations : premiers apprentissages à l’école primaire ». Un enjeu, alors que près d’un élève sur deux arrive en fin de CM2 sans maîtriser les attendus en maths. Avant la remise de préconisations, le 19 novembre, à la ministre de l’éducation, Jean-François Chesné, docteur en didactique des mathématiques et directeur scientifique du Cnesco, dresse un état des lieux, assez alarmant, de la situation.Lire aussi :Un plan tous azimuts pour corriger la faiblesse des Français en mathsC’est fort d’un constat alarmant sur résultats des élèves en mathématiques que le Cnesco s’est saisi de cette problématique. Quel est ce constat ?Il est révélé depuis plusieurs années, tant au niveau national qu’international. Pour ne citer que les enquêtes les plus récentes, PISA 2012 [évaluation internationale réalisée par l’OCDE] a montré qu’un quart des élèves de 15 ans en France ont un niveau très bas en mathématiques – c’est plus qu’il y a dix ans. Au niveau national, on estime que 40 % des écoliers sont en difficulté en fin d’école primaire (enquête Cedre 2014). Parmi eux, on retrouve une proportion très importante d’enfants issus de familles défavorisées.Lire aussi :Baisse inquiétante du niveau des collégiens en mathématiquesSur quoi butent, précisément, les élèves français ?Notre système de désignation orale des nombres est sans doute une source de difficultés propres aux élèves scolarisés en France : il leur faut comprendre que « onze » désigne « dix-un », et accepter de dire « soixante-dix » au lieu de « septante » comme nos voisins belges.« l’apprentissage des décimaux est une difficulté massive pour nos écoliers »Les grands nombres entiers, auxquels les élèves ne peuvent plus associer une collection d’objets, constituent aussi une difficulté pour beaucoup en fin d’école primaire. Mais dans le domaine des nombres et du calcul, c’est très clair : l’apprentissage des décimaux est une difficulté massive pour nos écoliers, et cette difficulté se prolonge au collège.Font-ils moins bien que leurs petits camarades européens ?Les difficultés sur les décimaux ne sont pas une spécificité française, comme le montre la recherche. Apprendre est un processus semé d’embûches, et il faut accepter d’abandonner ses conceptions antérieures pour les faire évoluer. Par exemple comprendre qu’il existe des nombres entre 1 et 2 alors qu’on a appris que le nombre qui suit 1 est 2. Ou qu’on ne peut plus savoir si un nombre est petit ou grand simplement en regardant avec combien de chiffres il s’écrit : 3,56 est plus petit que 3,9. Cet apprentissage, qui commence en CM1, est ardu et loin d’être achevé en fin de CM2.La découverte par les élèves français des nombres, des quatre opérations commence tôt, pourtant. Trop tôt ?Sur cette question qui se pose à chaque refonte des programmes, le Cnesco va se pencher. Les compétences des élèves en calcul posé ont nettement baissé depuis deux décennies. De façon générale, tout ce qui concerne la multiplication et la division (tables de multiplication, opérations, résolution de problèmes) apparaît comme un obstacle sérieux pour beaucoup d’élèves.Les professeurs des écoles sont parfois tenus pour responsables de ces difficultés. Les pratiques, les méthodes d’enseignement sont-elles en cause selon vous ?C’est un peu facile… Je les trouve très investis, en dépit de la baisse de l’horaire consacré aux mathématiques, très soucieux de la réussite de leurs élèves, et j’ai envie de dire, justement, très conscients de la responsabilité que la société et l’école leur font porter.« 80 % des enseignants du primaire n’ont pas suivi un cursus scientifique »Il est vrai que la grande majorité des enseignants du primaire n’a pas suivi un cursus scientifique (environ 80 %, selon un rapport de 2006) et que seulement 2 % ont fait des études supérieures en mathématiques. En 2014, 72 % des reçus au concours sont titulaires d’un master « métiers de l’enseignement ». Cela a assurément des conséquences dans leurs façons d’aborder les mathématiques en classe. Cette question renvoie à d’autres aspects de l’enseignement que la conférence doit aborder : le degré d’explicitation des programmes, les contenus des manuels scolaires…Est-ce la formation des enseignants qui est défaillante ?On ne peut pas découper ainsi les causes des difficultés. C’est important de le souligner car cette façon de raisonner est souvent emblématique d’erreurs d’analyse sur le système scolaire. Le terme « défaillant » me semble trop fort. Ce qui est vrai, c’est qu’en formation initiale, la part des mathématiques en seconde année de master (environ 40 heures) est très insuffisante. Trois problèmes majeurs existent : la place du concours et le master, qui amènent à découper artificiellement des connaissances « académiques » et « professionnelles » ; la cohabitation de formateurs (universitaires, formateurs, enseignants) ayant a priori des habitus très différents ; et la difficulté de coordonner les formations générales et disciplinaires. Quant à la formation continue, il y a une véritable réflexion à mener sur son évolution.La recherche en mathématiques, riche de différents courants, est-elle déconnectée du « terrain », des enseignants ?Il y a actuellement un grand effort de vulgarisation. Une partie de la recherche en mathématiques – en didactique –, qui a pour ambition spécifique d’étudier les questions relatives à l’enseignement et à l’apprentissage des mathématiques, a, c’est vrai, pu apparaître déconnectée du « terrain ». Mais cela change depuis une quinzaine d’années. Par ailleurs, la part prise par les évaluations standardisées amène certains chercheurs à analyser avec de nouvelles entrées les sources de difficultés des élèves et à élaborer de nouveaux outils adaptés aux besoins des enseignants.Les nouveaux programmes scolaires font une large place aux exercices réguliers, au calcul mental… Qu’en pensez-vous ?Je suis depuis longtemps un promoteur du calcul mental, et donc ravi que les programmes lui consacrent plus de place. Cette pratique est un volet essentiel de l’apprentissage des nombres et du calcul, à condition d’en avoir une vision assez large. Le calcul mental a deux enjeux : comme fin en soi, pour l’acquisition d’automatismes, mais aussi comme moyen d’accéder à la connaissance des nombres et de leur propriétés.Prendre en compte les centres d’intérêt des élèves, comme le numérique, peut-il être une solution à cette « crise » de l’enseignement des mathématiques ?Cette question est peu étayée scientifiquement. Que le numérique agisse sur la motivation des élèves est établi. Qu’il agisse positivement sur leur réussite, notamment en mathématiques, est une autre affaire. L’enjeu est aujourd’hui de comprendre pour quels types d’apprentissages, pour quels élèves, quand et comment le numérique est un outil pertinent.Mattea BattagliaJournaliste au Monde 12.11.2015 à 12h27 • Mis à jour le12.11.2015 à 12h28 | Aurélie Blondel C’était un des décrets attendus de la loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (ALUR). Vingt mois après la promulgation du texte, le décret fixant les pièces justificatives qu’un propriétaire peut réclamer à son locataire est (enfin) paru le 7 novembre.Jusqu’alors, la loi énumérait les documents qu’il était interdit de demander à un potentiel locataire. C’est donc désormais l’inverse. Ces documents sont de quatre natures : un justificatif d’identité (un seul), un justificatif de domicile (un seul), un ou plusieurs justificatifs d’activité professionnelle, et un ou plusieurs justificatifs de ressources.Lire aussi :Les droits des locataires renforcés au compte-gouttesPour prouver son identité, le locataire pourra au choix présenter, sa carte d’identité, son passeport, son permis de conduire ou un titre de droit de séjour. Pour le justificatif de domicile, il s’agit des trois dernières quittances de loyer, ou du dernier avis de taxe foncière, ou d’une attestation sur l’honneur de l’hébergeant, ou encore d’une attestation d’élection de domicile.Solvabilité du candidatPour prouver son activité professionnelle, le futur locataire devra fournir, selon sa situation : son contrat de travail ou, à défaut, une attestation de son employeur (s’il est salarié) ; un extrait K, Kbis ou D1 (s’il est commerçant ou artisan) ; sa carte professionnelle (s’il est libéral) ; son certificat d’identification Insee (pour les indépendants) ; sa carte d’étudiant.Enfin, pour s’assurer de la solvabilité du candidat, un propriétaire a le droit de lui demander les pièces suivantes, selon la nature de ses revenus : son dernier ou avant-dernier avis d’impôt ; ses trois derniers bulletins de salaire ; ses deux derniers bilans comptables ; le titre de propriété d’un bien immobilier ou le dernier avis de taxe foncière ; un justificatif de revenus fonciers, de rentes viagères ou de revenus mobiliers ; un avis d’attribution de bourse ; une simulation d’aide au logement ; un justificatif d’indemnité de stage ; un justificatif de pensions, retraites, prestations sociales et familiales et d’allocations perçues les trois derniers mois.Plus de RIB ni de livret de familleEn pratique, cette liste exhaustive ne révolutionnera pas les relations entre propriétaires et locataires. « Elle correspond à un détail près à ce que les agences immobilières et les propriétaires demandent déjà », souligne Jean-Marc Torrollion, président délégué de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim). « Elle ne me choque pas », renchérit de son côté Frédéric Zumbiehl, juriste au sein de l’Union nationale de la propriété immobilière (UNPI).Ce dernier regrette toutefois « qu’il ne soit plus possible de demander un relevé d’identité bancaire ou la copie du livret de famille, même si l’avis d’impôt peut permettre de connaître le nombre d’enfants ». Rappelons que RIB et livret de famille ne figuraient pas sur l’ancienne liste des documents interdits, qui mentionnait 17 pièces, dont la copie de relevés de compte, le contrat de mariage et l’extrait de casier judiciaire.Une amende pour les bailleurs trop curieuxDu côté des défenseurs des droits des locataires, l’heure est à la satisfaction. « Pour chaque catégorie de locataires, il n’y a qu’un nombre restreint de pièces exigibles et rien d’attentatoire à la vie privée », note David Rodrigues, juriste à l’association de consommateurs CLCV.Il se réjouit d’autant plus des nouvelles règles qu’elles s’appliquent aux meublés, en sus des biens loués nus. Et qu’une amende administrative est maintenant expressément prévue pour ceux qui réclament des pièces non autorisées – 3 000 euros maximum pour une personne physique, 15 000 euros pour une personne morale. « C’est dissuasif, estime David Rodrigues, même si, bien sûr, on ne pourra pas empêcher certains propriétaires de continuer à exiger des documents interdits sous peine de mettre un dossier sous la pile, notamment à Paris. » Autre avancée du décret, à ses yeux : il énumère les documents exigibles aux cautions du locataire.Lire aussi :Location : préavis réduit et restitution plus rapide du dépôt de garantie s’appliquent à tous les contratsAurélie Blondel Mattea Battaglia « Monsieur le Président, la réforme du collège prévue pour la rentrée 2016, plus bureaucratique que pédagogique, ne répond pas aux besoins de formation de la jeunesse (…). Elle est de plus un affront à une profession qui se bat au quotidien pour la réussite des jeunes qui lui sont confiés. Je vous demande de renoncer à sa mise en place. »Difficile de savoir combien de lettres de ce type sont arrivées au secrétariat de l’Elysee et combien de courriels similaires saturent l’adresse électronique de la présidence de la République. Le modèle de « carte pétition » à l’attention du François Hollande circule, depuis quelques jours, sur les réseaux sociaux.L’initiative vient du SNES-FSU, syndicat majoritaire dans le second degré ; elle a été relayée par l’ensemble de l’intersyndicale – SNALC, Sud, FO, CGT Educ’action notamment –, toujours opposée à la mise en place, à la rentrée 2016, de ce « nouveau collège » promu par Najat Vallaud-Belkacem. « On a imprimé 260 000 cartes, confie Frédérique Rolet, du SNES-FSU. Les autres syndicats, je ne sais pas… Notre objectif : montrer au plus haut niveau de l’Etat qu’il n’y a pas de résignation des collègues à accepter une réforme dont ils ne veulent pas ! » Après quatre journées de mobilisation relative (les 19 mai, 11 juin, 17 septembre et 10 octobre), c’est à une résistance locale – presque à une « guérilla » – que la quinzaine d’organisations syndicales opposées à la réforme du collège appellent aujourd’hui.Lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi 12 novembre, elles doivent annoncer une semaine d’action nationale du 23 au 27 novembre – « avec des rassemblements dans les académies, des réunions publiques, des AG, des distributions de tracts », promet Frédérique Rolet. « Une nouvelle journée de grève n’est pas exclue, ajoute la syndicaliste, mais après les élections régionales, au moment où tomberont les DHG [les dotations horaires globales dévolues aux établissements]. »Lire aussi :Réforme du collège : ce qui est vrai, ce qui est faux« Une usine à gaz inapplicable »Nouveau calendrier, nouveau cheval de bataille : après les enseignements pratiques interdisciplinaires – les fameux EPI – et les 20 % d’autonomie, c’est contre les huit journées de formation promises par le gouvernement aux 170 000 enseignants de collège que l’intersyndicale fait feu de tout bois, dénonçant une « opération de formatage ». Aux appels au boycott qui ont commencé à retentir avant les congés d’automne – quand des formations rémunérées ont été proposées aux enseignants volontaires –, ont succédé des appels au sabotage. « On peut refuser d’y participer mais aussi y prendre part collectivement en y exprimant notre refus de la réforme… ou en restant passif », explique la porte-parole du SNES-FSU.Sur Twitter, où le mot-dièse #college2016 fait le lien entre les professeurs mobilisés, les critiques sont légion. Et l’ironie le dispute à l’indignation. « On me présente un EPI Lettres/SVT intitulé “Madame Bovary mangeait-elle végétarien ?”. Je me suis remis à boire », a tweeté un enseignant scandalisé. « Parole de chef en réunion : #college2016 est une usine à gaz inapplicable. On va essayer de limiter la casse… », lâche, déconfit, un autre professeur. « Plus de présents que d’inscrits » selon le ministèreDifficile de savoir si les appels au boycott sont suivis d’effets. Rue de Grenelle, on assure que non : toutes les sessions proposées durant la Toussaint (dans 17 académies sur 30) ont fait le plein, avec 6 200 enseignants volontaires pris en charge, « et parfois plus de présents que d’inscrits », assure-t-on au cabinet de la ministre. Son de cloche bien différent du côté de l’intersyndicale. « 10 % seulement des formations ont fonctionné correctement dans l’académie de Montpellier, soutient François Portzer, porte-parole du SNALC. A Lyon, c’est de l’ordre de 25 %. Et quand les formations ont lieu, c’est dans une ambiance tendue, avec des formateurs pris à partie, mis en difficulté… » « les actions [de formation] ne sont pas à la hauteur des attentes et des enjeux »C’est aussi ce qu’a confié au Monde un formateur de l’académie de Lyon, sous couvert d’anonymat : « La situation est extrêmement diverse d’une académie à l’autre, d’une formation à l’autre. On peut tomber sur un formateur ouvert au débat, et la formation se passera très bien… comme sur un inspecteur rigide, un enseignant de lycée qui n’a plus mis les pieds depuis quinze ans dans un collège, et là, ça n’aura aucun sens, explique-t-il. Mais soyons honnêtes : on forme à des EPI sans les avoir jamais testés sur des élèves ! Quelle est notre légitimité face à des collègues inquiets ? »Force est de constater que les critiques sur la formation ont dépassé, et de loin, les opposants. Même le SGEN-CFDT, un syndicat favorable au « nouveau collège », a fait part de sa désillusion. « Nos collègues constatent sur le terrain que les actions menées en la matière ne sont pas à la hauteur des attentes et des enjeux, écrivait-il à la ministre de l’éducation, fin octobre. Dans trop d’académies, les plans de formation sont encore embryonnaires (…). Dans celles où ils ont été publiés, c’est une conception verticale, voire hiérarchique, de la formation qui a été privilégiée. » Et de conclure : « En bref, Madame la ministre, parce qu’on reste prisonnier de vieux schémas et de vieilles habitudes, on se donne toutes les chances de ne pas réussir la mise en œuvre d’une réforme pourtant essentielle au projet de refondation de l’école ».Boycott de la formation : quelles sanctions ?Les enseignants risquent-ils, ou non, des sanctions en boycottant les huit journées de formation obligatoire ? Sur le plan juridique, le débat est ouvert. « Ils sont tenus d’y assister dès lors qu’ils font l’objet d’une convocation ou d’une mission particulière donnée par le chef d’établissement, affirme le juriste Bernard Toulemonde. S’ils ne s’y soumettent pas, une retenue sur salaire est possible. » Et des sanctions disciplinaires ? « Ce n’est pas exclu, répond M. Toulemonde, pour non-obéissance aux instructions données par le supérieur hiérarchique, même si dans la pratique, ça ne se fait pas. » Les syndicats sont moins formels. « Si l’on vous convoque un jour où vous n’avez pas cours, sans ordre de mission du rectorat, vous n’êtes pas tenu d’y aller », assure François Portzer, du SNALC, en rappelant que l’intersyndicale a déposé des préavis de grève tous les jours pour protéger les enseignants. Un courriel transmis aux professeurs par la section de Seine-Saint-Denis du syndicat SNES-FSU se veut, lui aussi, rassurant, en affirmant que le seul risque encouru est « d’être déclaré gréviste et de perdre une journée de salaire ».Mattea BattagliaJournaliste au Monde Jérôme Porier Après sept ans de crise, le marché du logement rebondira enfin en 2016. La Fédération des promoteurs immobiliers de France (FPI) a annoncé le 12 novembre une progression des ventes de logements neufs de 18 % en rythme annuel au troisième trimestre, avec un total de 25 247 logements réservés. Il s’agit du quatrième trimestre d’affilée de hausse de cette statistique. Elle montre cependant une décélération, puisque la progression atteignait 23,1 % au trimestre précédent.Néanmoins, les tendances observées depuis le début de l’année se confirment. Le marché du neuf est tiré par le dynamisme des ventes aux investisseurs (+ 55,5 % au troisième trimestre). Le dispositif d’incitation à l’investissement locatif Pinel, qui procure à ceux qui achètent un logement neuf une réduction d’impôt pouvant aller jusqu’à 21 % du montant investi, rencontre davantage de succès que son prédécesseur, le Duflot.Pa contre, les ventes en accession à la propriété patinent. Elles n’ont progressé que de 4,7 % au troisième trimestre. Et accusent même un recul de 4,9 % en Ile-de-France. « Pour la première fois depuis trois ans, leur part dans le total des ventes de logements neufs est inférieure à celles des ventes aux investisseurs », remarque Alexandra François-Cuxac, présidente de la FPI.Dans le neuf, le PTZ pourra représenter jusqu’à 40 % du montant de l’emprunt contracté pour financer l’acquisitionCes statistiques tombent à point nommé. Le ministère du logement a détaillé il y a trois jours la réforme du prêt à taux zéro (PTZ), annoncée le 30 octobre par François Hollande. Accordé sous conditions de ressources, ce prêt sans intérêt est réservé aux ménages qui acquièrent un premier logement. Des primo-accédants qui ne représentent plus aujourd’hui que 35 % des acquéreurs d’un bien immobilier, contre 55 % en 2010. L’assouplissement des critères d’attribution doit permettre de doubler le nombre de bénéficiaires du PTZ en 2016, pour le porter à 120 000. Les plafonds de revenus ont été relevés, les durées allongées. Les ménages pourront commencer à rembourser au bout de cinq ans, dix ans ou quinze ans, selon leurs revenus.Dans le neuf, le PTZ pourra représenter jusqu’à 40 % du montant de l’emprunt contracté pour financer l’acquisition, contre 18 à 26 % actuellement. Jusque-là réservé à 6 000 communes rurales, le PTZ « dans l’ancien » sera, lui, élargi à tout le territoire, à condition de réaliser des travaux pour au moins 25 % du prix d’achat. Le coût de ces mesures est estimé à 2 milliards d’euros sur cinq ans à compter de 2017, contre 700 millions d’euros pour le PTZ actuel. Le surcoût sera donc de 250 millions d’euros par an.Beaucoup de professionnels réclamaient depuis longtemps de nouvelles aides à l’accession à la propriété pour les ménages modestes. La plupart se disent satisfaits des mesures annoncées. Pour Michel Mouillart, professeur d’économie à l’université Paris-Ouest, il faut même aller encore plus loin. « Il y aura cette année environ 185 000 ventes en accession à la propriété dans le neuf, dit-il. Pour atteindre l’objectif gouvernemental de 500 000 nouveaux logements construits par an, il en faudrait 120 000 à 130 000 de plus. Le rôle des primo-accédants est essentiel ! » En dépit de cette réserve, il estime que la réforme du PTZ va permettre d’accélérer la reprise tant attendue dans le BTP.Lumière au bout du tunnelUne reprise qui joue l’Arlésienne, alors que les bons chiffres de vente se succèdent depuis novembre 2014. En octobre, l’Union des maisons françaises (UMF) a ainsi annoncé que les ventes de maisons individuelles devraient progresser de 6 % à 7 % en 2015. Ce qui serait la première hausse de ce marché depuis quatre ans. « Tous les signaux passent au vert les uns après les autres, affirme M. Mouillart. La reprise est déjà là, même si elle ne se manifeste pas encore dans les chiffres du bâtiment. »Lire aussi :Le secteur de la construction n’est toujours pas sorti de la criseEn effet, côté construction, les dernières statistiques n’ont montré aucune amélioration. Au contraire, selon la Fédération française du bâtiment (FFB), les demandes de permis de construire déposées entre janvier et juillet ont diminué de 7,9 % par rapport à la même période de 2014, tout comme les mises en chantier, en baisse de 5,8 %. L’année devrait se conclure sur un bilan décevant de 334 000 logements construits, contre 355 000 en 2014.Pourtant, les professionnels du BTP commencent, eux-aussi, à apercevoir la lumière au bout du tunnel. « Pour la première fois depuis 2012, il n’y a pas eu de dégradation sur le marché de la construction de maisons individuelles en octobre, révèle Jacques Chanut, président de la Fédération française du bâtiment (FFB). L’année 2016 devrait marquer la reprise de l’ensemble du secteur de la construction. » Les délais de construction étant deux fois plus longs pour les logements collectifs que pour les maisons individuelles, le véritable rebond ne devrait cependant pas avoir lieu avant le printemps prochain.Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.11.2015 à 10h10 • Mis à jour le12.11.2015 à 10h13 A Calais, la nuit de mercredi à jeudi 12 novembre a été calme aux alentours de la « jungle », sans affrontement entre migrants et policiers. « Le dispositif conséquent sera maintenu pour assurer durablement ce retour au calme », a indiqué Pierre-Henry Brandet, porte-parole du ministère de l’intérieur.Cette nuit confirme la tendance amorcée la veille. Même si quelques heurts ont eu lieu mardi soir aux abords du bidonville, le ministère a qualifié la nuit de « bien plus calme » que les deux précédentes.« Il faut prendre le résultat de la nuit écoulée avec beaucoup d’humilité. On a vu qu’avec une présence policière très forte, à des endroits stratégiques, on évitait que des incidents se reproduisent ».Des heurts depuis plusieurs nuitsDurant trois nuits, des heurts ont éclaté entre migrants et forces de l’ordre à Calais. Ceux qui attendent, parfois depuis des mois, dans la « jungle » espèrent rejoindre le Royaume-Uni.Ces affrontements sont le résultat, selon la police, de tentatives inédites par des groupes de migrants de bloquer la circulation sur la rocade portuaire en y jetant divers objets. Dans l’embouteillage créé, ils tentent de monter à bord de camions qui s’apprêtent à embarquer sur des ferries pour l’Angleterre. Selon le ministère de l’intérieur, il n’y a eu dans la nuit de mardi à mercredi aucune tentative de monter dans des camions, contrairement aux nuits précédentes.Après avoir atteint 6 000 au début d’octobre, le nombre des migrants regroupés dans la « jungle », est retombé à environ 4 500, selon les derniers chiffres du ministère de l’intérieur, lundi 9 novembre. Sollicités par les pouvoirs publics et par des associations, un millier d’entre eux ont accepté de s’éloigner de Calais, souvent de plusieurs centaines de kilomètres, pour être hébergés provisoirement dans des « camps de répit » offrant des installations en dur, au lieu de vivre sous des tentes dans le froid et l’humidité.Lire le décryptage :Migrants : la poudrière de Calais Eric Nunès Une pointe de rage perce dans sa voix : « Elle m’a fait perdre une chance d’obtenir un contrat de travail ». L’objet de la colère d’Alexandre Murer, étudiant en ingénierie urbaine de l’université de technologie de Compiègne (Oise), c’est la loi du juillet 2014 sur l’encadrement du recours aux stages par les entreprises.L’été 2015 commençait pourtant sous les meilleurs auspices pour l’apprenti ingénieur. À l’occasion d’un forum étudiants-entreprises, une société confirme l’intérêt qu’elle porte à son profil. Un stage est sur la table, antichambre du CDD. Mais la belle rencontre tourne court, les services administratifs de l’université, soucieux de suivre à la lettre la nouvelle loi, refusent de conventionner le stage qu’ils jugent hors cursus. Le projet d’Alexandre est mort.« J’encadrerai les stages pour empêcher les abus », avait promis François Hollande avant d’être élu président. Seize mois après le vote de la loi « stagiaires », la rigidité du texte exaspère des centaines d’étudiants. Première évaluation d’un engagement de campagne.Des règles strictes« Pour lutter contre les abus, il a fallu redéfinir ce qu’est un stage », souligne Chaynesse Khirouni, députée socialiste de Meurthe-et-Moselle et rapporteure de la loi sur l’encadrement des stages. Le texte, assorti de décrets d’applications dont le dernier vient d’être publié, est clair  : il fixe le nombre maximal de stagiaires, qui ne doit pas dépasser 15 % de l’effectif (3 stagiaires pour les sociétés de moins de 20 employés). La durée du stage est limitée à six mois et son intérêt pédagogique est renforcé avec l’obligation d’un référent au sein de l’établissement de formation et d’un tuteur en entreprises. Une gratification de plus de 554 euros est obligatoire ainsi que les tickets restaurant et indemnités transports. Enfin, le stage ne peut être conventionné s’il n’est pas prévu en binôme avec un cursus d’au moins 200 heures de cours, répondant aux mêmes objectifs pédagogiques.Le recours de stagiaires à répétition est rendu plus difficile et surtout rapidement réprimable : pour un étudiant dont l’activité en entreprise est requalifié en travail dissimulé, l’employeur indélicat s’expose à une amende de 2 000 euros par stagiaire, 4 000 euros en cas de récidive… Dissuasif.Lire aussi :Les entreprises ne pourront pas avoir plus de 15 % de stagiairesPression des directeurs d’écolesSi la législation a changé, sur le marché de l’emploi, des habitudes perdurent. Diplôme en poche, Lucile, qui n’a pas voulu témoigner sous son nom, traverse plusieurs mois de recherche d’emploi sans succès. Plutôt que l’inactivité, elle postule au sein d’un bureau d’étude « dans l’espoir d’être embauchée par la suite », avoue t-elle. Un stage hors cursus, une prestation qui vise seulement à convaincre son potentiel employeur de ses compétences. Une stratégie rendue obsolète par la loi, qui ne « l’autorise plus », rappelle Mme Khirouni.« Les jeunes subissent un taux de chômage de plus de 20 % (24 % selon l’Insee). Ils sont dans une telle position de faiblesse qu’ils sont prêts à faire des stages pour rien si on leur laisse seulement miroiter une possible embauche, constate la parlementaire. Le stage est une période de formation. Si une entreprise est intéressée pas le profil d’un jeune, le contrat de travail prévoit une période d’essai pour l’évaluer. S’il ne convient pas, des dispositions du droit du travail prévoient que l’entreprise se sépare du jeune sans difficulté particulière. »Les forces manquent aussi pour veiller au respect de la loi. « Nous ne disposons pas de moyens humains supplémentaires pour exercer ces nouvelles missions », regrette un inspecteur du travail, sous le sceau de l’anonymat. Mais surtout, « dans certains territoires ruraux ou périurbains où les entreprises susceptibles de proposer des stages sont si rares, alors qu’ils sont nécessaires pour valider un diplôme, les directeurs d’établissement font pression pour que nous fermions les yeux sur le maintien de pratiques clairement hors la loi », révèle-t-il.Marchands de conventionsLe décalage entre l’offre de stages et la demande des étudiants est tel que le conventionnement est devenu un business. Ont ainsi fleuri des « boîtes à stages », pointe William Martinet, président du syndicat étudiant Unef, des entreprises qui, sous couvert de formation à distance (e-learning), vendent des conventions de stages pour plusieurs centaines d’euros à des jeunes qui sont dos au mur. »Une recherche sur Google avec les mots « obtenir une convention de stage rapidement » fait apparaître plusieurs sites, ayant pignon sur web, qui ont payé pour figurer en tête de référencement sur le moteur de recherche. Paris executive Business School (PEBS) propose ainsi une convention de stage en 24 heures, il suffit de s’inscrire et débourser la somme de 500 euros. Facforpro.com avance son offre « objectif stage » pour 550 euros, une Marianne bleu-blanc rouge, logo du rectorat de Paris figure en tête du site, en signe de garantie. Quant à Bestudentagain, qui annonce des formations en ligne et une convention de stage pour 430 euros, c’est le logo du ministère de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur qu’il affiche sur sa page dédiée au paiement. Toutes assurent néanmoins de la réalité de leur programme pédagogique.« Un organisme qui propose des conventions sans lien avec des formations pédagogiques réelles s’expose à des poursuites au pénal et au civil », avertit Mme Khirouni. Au ministère de l’éducation nationale, on affirme ne rien ignorer de l’activité de marchands de convention de stages, en assurant que des « actions » seront très prochainement « engagées ».Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Solène Lhénoret Le débat autour de la « taxe tampon » n’a pas fini de faire couler de l’encre. Depuis que l’Assemblée nationale a rejeté, le 15 octobre, une proposition de la députée PS Catherine Coutelle, visant à baisser la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur les protections périodiques au taux réduit de 5,5 %, contre 20 %, les associations féministes françaises, s’inspirant d’autres pays, continuent de se mobiliser.Le collectif Georgette Sand, à l’origine d’une pétition qui avait déjà recueilli plus de 26 000 signatures, a organisé une manifestation « festive » qui a rassemblé une centaine de personnes, mercredi 11 novembre à Paris, pour une TVA réduite sur les protections périodiques (tampons, serviettes et coupes menstruelles). Un autre rassemblement était organisé le même jour à Strasbourg. Selon Gaëlle Couraud, l’un des membres du collectif Georgette Sand : « Le sujet concerne 150 millions d’Européennes et mobilise beaucoup en Europe. »Avoir ses règles n'est pas un choix: la taxation a 20% sur les produits d'hygiène est inacceptable. #EELV en soutien https://t.co/2BElC3RDF7— EELV_Paris (@EELV Paris)require(["twitter/widgets"]);Un autre collectif, Culotte Gate, avait choisi d’envoyer à des responsables politiques des sous-vêtements tachés de peinture rouge. En attendant qu’un nouvel amendement budgétaire soit examiné au Sénat à partir du 19 novembre, ce sujet continue d’embarrasser les responsables politiques.J'envoie des culottes tachées de sang aux politiques contre la taxe tampon > https://t.co/JE9If4JE3Z https://t.co/aHdvsrb6LA— LePlus (@Le Plus)require(["twitter/widgets"]);L’enjeu de santé publiqueTout produit ou service acheté en France est assujetti à la TVA. C’est la principale source de revenus de l’Etat, et elle devrait rapporter une manne de 193 milliards d’euros, d’après le projet de loi de finances pour 2016. Il existe trois taux :20 % (normal) : s’applique par défaut10 % (intermédiaire) : produits agricoles non transformés, alimentation animale, transports de voyageurs, travaux d’amélioration des logements, musées, zoo, etc.5,5 % (réduit) : eau et boissons sans alcool, produits alimentaires, appareillages spécialisés pour les handicapés, livres, maisons de retraite, cantines scolaires, etc.plus un taux particulier à 2,1 % : médicaments remboursés et produits sanguins, vente d’animaux vivants de boucherie, etc.La revendication de Georgette Sand est que le taux de la TVA appliqué aux serviettes et tampons périodiques « passe à 5,5 %, comme pour d’autres produits “de première nécessité”, tels que l’eau, les denrées alimentaires ou les préservatifs ». Le collectif souligne que, pour les femmes, ces produits relèvent bien de la première nécessité : « Avoir ses règles, ce n’est pas optionnel. »Par ailleurs, depuis le 1er janvier 2014, les préservatifs sont taxés à 5,5 %, contre 7 % auparavant.Le coût de la mesureLe coût de la baisse de la TVA pour les tampons, serviettes et autres coupes menstruelles était évaluée à 55 millions d’euros. Or, en France, le collectif féministe a calculé que cette dépense représentait 1 500 euros dans la vie de chaque femme.A part les protections périodiques, « il n’y a aucun autre produit qui crée une telle inégalité homme-femme » en termes de TVA, explique Gaëlle Couraud, du collectif Georgette Sand. Pour elle, Bercy n’est pas tant préoccupé par le manque à gagner fiscal, estimé par les féministes à 130 millions d’euros, que tétanisé par « la peur de toucher à la TVA » et de gérer tous les « dysfonctionnements » de cette taxe.Les arguments de l’AssembléeLe secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert, a expliqué que le gouvernement ne souhaite aucun mouvement sur les taux pour l’instant, en faisant valoir que la TVA à 20 % est également « appliquée aux mousses à raser pour les hommes » et que « le débat est passionné » mais « pas simple ».Le ministère des finances ne tient guère à ouvrir le débat sur ce qui relève ou non de la « première nécessité », et qui justifierait un taux réduit de TVA. « Par exemple, voir clair est une nécessité, alors il faudrait baisser le taux sur les lunettes », fait-on valoir.A Bercy, on assure tout de même ne pas être « autiste » face à ces questions, malgré le faible nombre de femmes dans les cabinets ministériels (deux sur une quinzaine de conseillers pour M. Eckert, et quatre sur une vingtaine pour le ministre des finances, Michel Sapin, dont la directrice du cabinet).Lire aussi :TVA sur les tampons : qu’est-ce qu’un « produit de première nécessité » ?Un débat qui dépasse la France« Notre tampon géant va aller jusqu’à Bruxelles, a déclaré mercredi Gaëlle Couraud, lors du rassemblement place du Châtelet. Le sujet concerne 150 millions d’Européennes et mobilise beaucoup en Europe. » Le collectif a demandé un rendez-vous au président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et au commissaire européen aux affaires économiques, Pierre Moscovici, pour réclamer « une harmonisation européenne des taxes sur les protections d’hygiène féminine ».La mobilisation autour de la « taxe tampon » est une déclinaison d’un mouvement en cours dans plusieurs pays anglo-saxons. En Grande-Bretagne, le gouvernement a promis d’alerter la Commission européenne, qui a le dernier mot en matière de TVA, sur la possibilité d’une exemption totale pour les protections périodiques. Le Canada a décidé l’été dernier de ne plus appliquer l’équivalent de la TVA aux produits d’hygiène féminine.Solène LhénoretJournaliste au Monde 11.11.2015 à 16h09 • Mis à jour le12.11.2015 à 09h16 | Perrine Mouterde Lorsque Anna Francis et son compagnon visitent leur maison pour la première fois, elle est en piteux état. Il n’y a ni cloison, ni chauffage ni électricité. Dehors, les rues sont désertes. La majorité des bâtisses de briques rouges qui se serrent les unes contre les autres sont murées. Ce quartier de Portland à Stoke-on-Trent, ville britannique des Midlands, a mauvaise réputation : prostitution, plants de cannabis et trafics y prospèrent.Mais pour ce couple d’artistes, devenir propriétaire de cette petite maison délabrée est un moment « important », qui leur donne le sentiment de devenir « une vraie famille ». « Nous louions une maison vétuste et humide, expliquent-ils. Comme nous attendions un enfant, nous voulions un environnement plus sain et plus stable. » Surtout, ce logement ne leur a coûté que 1 livre sterling (1,40 euro). Ou plutôt, ils se sont engagés, avec cette livre symbolique, à rembourser sur dix ans un prêt de 30 000 livres (42 000 euros) à un taux d’intérêt avantageux. Pas à une banque, mais à la mairie. Avec cette somme, la municipalité va prendre en charge les travaux de réhabilitation. Une maison… à 70 000 euros ?Stoke-on-Trent et Liverpool ont lancé en avril 2013 les premiers projets de maisons à 1 livre du Royaume-Uni. Des initiatives pionnières inspirées par celles menées par Detroit, aux Etats-Unis, ou Rotterdam, aux Pays-Bas. « Au départ, nous n’avions pas baptisé ce projet 'maisons à une livre’, remarque Neil Watson, en charge du programme à la mairie de Stoke. Mais le nom s’est imposé de lui-même. »La formule, trompeuse mais vendeuse, est restée. « Elle est symbolique, remarque Rowland Atkinson, professeur d’études urbaines à l’université de Sheffield. Elle suscite de l’intérêt car une maison à une livre sterling, cela paraît complètement fou [les prix de l’immobilier au Royaume-Uni sont parmi les plus élevés au monde]. Mais elle stigmatise encore davantage certains quartiers en soulignant qu’un bien aussi essentiel que le logement n’y vaut rien. »Lire aussi :A Londres, les prix de l’immobilier crèvent toujours les plafondsEn France, Roubaix (Nord) va emboîter le pas de ses homologues britanniques. Fin septembre, Milouda Ala, adjointe en charge du logement dans la ville la plus pauvre de France, s’est envolée pour le Royaume-Uni. Une visite qui a achevé de la convaincre de l’intérêt de ces programmes. « Si Liverpool a pu le faire à l’échelle de quartiers entiers, nous pouvons le faire pour quelques maisons », assure-t-elle. Une phase test concernant une dizaine de bâtisses vacantes de Roubaix, actuellement propriétés de la communauté urbaine, doit démarrer d’ici mi-2016.A la différence de Stoke-on-Trent, à Roubaix, ce seront les nouveaux propriétaires qui prendront eux-mêmes en charge la réhabilitation des maisons, dont il ne reste souvent que les murs et le toit. Des travaux dont le coût est estimé par la mairie entre 40 000 et 70 000 euros. #container_14472414963{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14472414963{ height:500px; } #container_14472414963 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14472414963 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14472414963 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14472414963 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }A Roubaix, moins de propriétaires, plus de logements vacantsSource : Insee (chiffres de 2012)require(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14472414963", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Pourcentage de logements vacants","Part de ménages propriétaires de leur résidence principale","Taux de chômage des 15-64 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Roubaix", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 11.2 ], [ "", 36.2 ], [ "", 30.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "France métropolitaine", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 7.5 ], [ "", 57.8 ], [ "", 12.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Une livre envoyée du BrésilLe choix de Roubaix a été calqué sur celui de Liverpool. Dans cette ville du nord-ouest de l’Angleterre, seuls 7 des 22 candidats sélectionnés ont emménagé dans leur maison à une livre, plus de deux ans après le début du projet pilote. Jayalal Madde, un chauffeur de taxi, est le premier à avoir posé ses cartons rue Granby, après avoir réalisé près de 45 000 euros de travaux. D’autres sont sur le point de s’installer dans les quartiers de Kensington et Picton. « Il nous a fallu plus de temps que prévu pour mettre en place ce programme mais c’est un succès, juge Anthony Mousdale, responsable de l’opération à la mairie de Liverpool. Aucun participant n’a échoué à mener à bien les travaux et nous avons maintenant un modèle satisfaisant. » Une deuxième phase a même été lancée : environ 120 maisons de Picton vont, à leur tour, être vendues pour une livre sterling.Pour ce nouvel appel à candidatures, Liverpool a reçu 2 500 réponses. A Stoke, 650 candidats s’étaient manifestés. « On nous a écrit d’Inde, d’Australie… Quelqu’un nous a même envoyé une livre du Brésil, se souvient Neil Watson. Mais seules trois personnes correspondaient aux critères d’éligibilité. » Pour être éligible, il faut avoir un emploi ; vivre, travailler ou avoir de la famille à Stoke (en France ce critère, considéré comme discriminatoire, ne sera pas retenu) ; occuper la maison au moins cinq ans. « Nous ne voulions pas offrir un logement à ceux qui ont accès au marché privé mais permettre à des familles à faibles revenus d’accéder à la propriété », précise Neil Watson.La préoccupation est la même à Roubaix. « Nous avons 5 000 demandes de logement social par an dont 40 % seulement sont satisfaites, explique Milouda Ala. L’objectif est de faire sortir par le haut des candidats à ce dispositif, tout en changeant l’image des quartiers. » Autour de la rue du Pile, les maisons ouvrières sont plus hautes que leurs homologues liverpuldiennes. Pas de quartiers fantômes ici, mais des façades murées qui défigurent les rues, stigmates du déclin industriel de la région. Rénover ou détruire ?L’histoire est la même de l’autre côté de la Manche. A Stoke, les 2 000 fours bouteilles dans lesquels étaient fabriquées des poteries exportées dans le monde entier ont quasiment disparu. Liverpool, qui comptait 825 000 habitants en 1931, n’en recense plus que 470 000. Un recul économique et démographique qui fait exploser le nombre de maisons vacantes : elles sont encore 7 500 à Liverpool, 4 200 à Stoke.En 2002, le vice-premier ministre travailliste, John Prescott, lance l’Initiative pour le renouveau du marché immobilier avec comme objectif de s’attaquer au problème des quartiers en déclin. Des fonds sont alloués aux municipalités pour acheter des milliers de maisons vides, les démolir et reconstruire du neuf. Dans certains endroits, la rénovation fonctionne. Ailleurs, c’est un échec. Pendant que les autorités acquièrent peu à peu des bâtiments, des zones entières sont laissées à l’abandon. Certains dénoncent un « nettoyage social », des expulsions forcées et la destruction du patrimoine. En 2010, lorsque le nouveau gouvernement de coalition annonce la fin de ce programme controversé, Stoke et Liverpool n’ont plus les moyens de détruire les maisons qu’elles décident donc de murer. Dans le quartier de Granby par exemple, la mairie de Liverpool est propriétaire de près de 150 maisons. « Les habitants ont commencé à partir dans les années 1990, se souvient Nagi Kassam derrière la caisse de l’épicerie familiale. Le quartier était vraiment dur. Chaque année, nous espérions que la municipalité allait faire quelque chose pour ces maisons vides. Vingt ans plus tard, rien n’avait changé. » Pendant toutes ces années, une quarantaine d’habitants continue à vivre dans ces rues désertes. « C’était lugubre. Le seul point positif, c’est que je pouvais mettre la musique à fond sans embêter personne », raconte Hazel Tilley, venue faire couper ses cheveux teints en bleu dans l’une des seules boutiques du quartier. « Je déteste aller chez le coiffeur mais il faut soutenir les commerces locaux : ils ont pris des risques en ouvrant ce salon ici plutôt que dans le centre-ville ». A côté, un restaurant a également ouvert ses portes.Car à force de lutter pour préserver le quartier de Granby, les résidents ont obtenu le soutien de la municipalité. Différents partenaires sont mobilisés pour rénover les 150 maisons devant lesquelles s’affairent des ouvriers. Cinq d’entre elles sont des maisons à une livre. « On avait proposé ce type de projet il y a vingt ans, regrette Hazel Tilley. La municipalité ne s’est intéressée à nous que lorsqu’on a commencé à attirer l’attention des médias par notre mobilisation. Elle s’est dit que les maisons à une livre seraient une bonne opération de communication. » « Un acte désespéré »Au-delà du coup médiatique, les municipalités ont surtout été contraintes d’imaginer des solutions alternatives. « Ces maisons à une livre ressemblent à un acte désespéré des autorités locales, constate Rowland Atkinson. Elles ont très peu de moyens pour agir pour ces quartiers et sur l’économie locale. Mais est-ce que cela suffira à résoudre les problèmes plus systémiques d’emploi et de développement ? » « Les maisons à une livre ne sont pas en elles-mêmes un véhicule du renouvellement urbain, acquiesce Anthony Mousdale. Il faut qu’elles accompagnent d’autres projets. »A Roubaix, les quartiers des maisons à 1 euro bénéficieront aussi du programme national de renouvellement urbain. « Il faut concentrer toutes les forces et les dispositifs au même endroit pour que ça marche, insiste Milouda Ala. Il n’y a pas que l’habitat mais aussi tout ce qui va autour : les locaux associatifs, les espaces pour les jeunes… »La municipalité de Stoke avait fait de l’engagement à s’investir dans la vie du quartier l’un des critères de sélection. « Vivre à Portland demande une implication beaucoup plus forte que lorsque l’on vit ailleurs, assure David Swan, un ingénieur de 28 ans. Il y a des réunions de résidents, nous réfléchissons à ce que nous pourrions faire de l’ancien pub… » Les 31 nouveaux propriétaires ont emménagé à quelques semaines d’intervalle, à l’été 2014. Des professeurs, un architecte, des religieuses, un collecteur des impôts… Une habitante a lancé un chœur, Anna Francis un club de jardinage. « Nos jardinières ont été vandalisées mais cela arrive de moins en moins souvent. La situation s’améliore mais il faudra encore du temps pour transformer le quartier. » Le trafic de drogues est moins visible. Des caméras de surveillance et des grillages ont été installés pour lutter contre les dépôts d’ordures dans les allées. Les incivilités sont davantage signalées. Surtout, des propriétaires dont la bâtisse était vacante ont entamé des travaux. Aux enchères, une maison du quartier s’est vendue 43 000 livres. Un record. Le début d’un cycle vertueux ?« 4 000 maisons à 1 euro »« Ce type de projet ne peut fonctionner qu’à petite échelle car le modèle économique n’est pas viable pour les municipalités », nuance toutefois Neil Watson. La mairie de Liverpool ne possède plus que 650 maisons vacantes. Pour les milliers d’autres, des solutions différentes devront être imaginées. A Roubaix, Milouda Ala voit beaucoup plus grand. « Si on pouvait vendre 4 000 maisons à 1 euro, je serais contente ! Je veux que cela devienne un projet porté par la métropole ou la région. » Et pourquoi pas au niveau national ? Des villages de Normandie et de Bretagne ont aussi proposé des terrains à 1 euro le mètre carré pour lutter contre la désertification. Une version rurale des maisons à 1 euro. En France, le nombre de logements vacants – 2,64 millions selon l’Insee – explose. « Il n’y a pas de pénurie d’habitat en France, confirme Didier Cornuel, professeur d’économie immobilière à l’université Lille-I. Détruire pour reconstruire a un coût faramineux. Alors faire le choix de vendre et de rénover n’est pas absurde. »A la mairie de Roubaix, le flot de demandes d’information sur ces maisons à 1 euro ne tarit pas. Et la mise en œuvre de ce projet pionnier ne sera pas scrutée qu’au plan local : d’autres villes en observeront les résultats avec attention.Les critères de Liverpool pour attribuer les logements à 1 livreCritères d’éligibilité :Vivre ou travailler à Liverpool.Ne pas être propriétaire d’un logement.Avoir un emploi.Eléments favorisant la sélection :Avoir un emploi depuis deux ans et gagner entre 20 000 et 30 000 livres par an (28 200 et 42 000 euros).Ne pas être endetté.Avoir des enfants à charge.Avoir des économies pour réaliser les travaux.Engagements des candidats : Vivre dans la maison pendant au moins cinq ans.Ne pas sous-louer le bien.Réhabiliter la maison pour qu’elle soit conforme aux normes de décence (si les travaux ne sont pas jugés satisfaisants, les candidats ne deviennent pas propriétaires du lieu – la vente n’est effective qu’à l’issue de la réhabilitation – et perdent les sommes investies).Respecter un calendrier pour la réalisation de ces travaux.Perrine MouterdeJournaliste au Monde Pierre Breteau et Alexandre Pouchard Si la délinquance n’a guère progressé en dix ans, la peur du terrorisme et des attentats, elle, se fait beaucoup plus sentir. Voilà ce que révèle l’enquête de  « victimation » publiée vendredi 13 novembre par l’Observatoire national de la délinquance et de la réponse pénale (ONDRP).Ce type de questionnaire, pratiqué depuis une dizaine d’années, cherche à définir le plus précisément possible la manière dont est vécue l’atteinte matérielle, corporelle ou physique, et pas simplement chez les personnes victimes mais au sein de la société au sens large.Lire aussi :Délinquance : une enquête contredit les chiffres du gouvernementContrairement aux chiffres de la délinquance, qui recensent en réalité l’activité policière plus que le nombre de victimes, l’Insee interroge un vaste échantillon pour savoir s’ils s’estiment victimes de tel ou tel acte. Cette enquête, réalisée auprès de 15 484 personnes, est un des rares instruments de mesure fiable sur l’évolution de la délinquance et des préoccupations au moment de l’enquête – qui explique largement la forte hausse de l’inquiétude à l’endroit du terrorisme en 2015.Atteintes personnelles : les injures en tête, les vols en baisseLes injures et les insultes restent les atteintes personnelles les plus nombreuses, avec 9,4 % de personnes de 14 ans et plus ayant déclaré en être victime. Ce chiffre, qui n’inclut pas les injures accompagnées de menaces ou proférées lors d’un vol, ni les insultes intervenues au sein d’un ménage, est en hausse de 0,2 point par rapport à la précédente enquête. Il est toutefois en baisse sur dix ans (10,3 % en 2006). #container_14474103662{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14474103662{ height:500px; } #container_14474103662 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14474103662 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14474103662 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14474103662 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les injures restent les atteintes personnelles les plus fréquentesSource : ONDRPrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14474103662", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#ff3232","#FFc832","#0386c3","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: "", endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Injures, insultes (hors menaces, vols et hors ménage) ", "color": "#ff3232", "data": [ [ 1136156400000, 10.3 ], [ 1167692400000, 10.6 ], [ 1199228400000, 10.2 ], [ 1230850800000, 9.8 ], [ 1262386800000, 9.8 ], [ 1293922800000, 8.7 ], [ 1325458800000, 10.1 ], [ 1357081200000, 9.2 ], [ 1388617200000, 9.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Vols ou tentatives sans violences ni menaces ", "color": "#FFc832", "data": [ [ 1136156400000, 2.2 ], [ 1167692400000, 1.9 ], [ 1199228400000, 1.9 ], [ 1230850800000, 2.1 ], [ 1262386800000, 1.8 ], [ 1293922800000, 1.7 ], [ 1325458800000, 1.6 ], [ 1357081200000, 1.8 ], [ 1388617200000, 1.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Violences physiques (hors vols et hors ménage) ", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1136156400000, 1.5 ], [ 1167692400000, 1.6 ], [ 1199228400000, 1.7 ], [ 1230850800000, 1.7 ], [ 1262386800000, 1.3 ], [ 1293922800000, 1.3 ], [ 1325458800000, 1.4 ], [ 1357081200000, 1.3 ], [ 1388617200000, 1.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Vols ou tentatives avec violences ou menaces ", "color": "#F19300", "data": [ [ 1136156400000, 0.7 ], [ 1167692400000, 0.6 ], [ 1199228400000, 0.4 ], [ 1230850800000, 0.5 ], [ 1262386800000, 0.6 ], [ 1293922800000, 0.5 ], [ 1325458800000, 0.5 ], [ 1357081200000, 0.7 ], [ 1388617200000, 0.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les violences physiques ou sexuelles augmentent au sein des ménagesSi les violences physiques ou sexuelles hors ménage restent les plus souvent évoquées dans l’enquête (2,8 %), leur proportion diminue progressivement. Celles au sein d’un ménage, en revanche, progressent largement par rapport à la précédente étude (2,2 % contre 1,9 %). Les violences faites par un conjoint ou un ex-conjoint restent relativement stable. #container_14474128830{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14474128830{ height:500px; } #container_14474128830 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14474128830 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14474128830 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14474128830 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Violences physiques ou sexuelles : en augmentation au sein des ménagesSource : ONDRPrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14474128830", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: -0.1, max: null, startOnTick: "", endOnTick:"", reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2006-2007","2007-2008","2008-2009","2009-2010","2010-2011","2011-2012","2012-2013","2013-2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Hors ménage ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 3.1 ], [ "", 3.1 ], [ "", 3.2 ], [ "", 2.6 ], [ "", 2.9 ], [ "", 2.9 ], [ "", 2.9 ], [ "", 2.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Au sein d'un ménage ", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 2.1 ], [ "", 2.3 ], [ "", 2.2 ], [ "", 1.9 ], [ "", 1.9 ], [ "", 1.9 ], [ "", 1.9 ], [ "", 2.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Par conjoint ou ex-conjoint ", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 1.3 ], [ "", 1.2 ], [ "", 1.4 ], [ "", 1.2 ], [ "", 1.2 ], [ "", 1.2 ], [ "", 1.3 ], [ "", 1.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Chômage et terrorisme en haut des préoccupationsL’enquête fournie par l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales s’attarde également sur les préoccupations des Français, leur ressenti. Ainsi, parmi les personnes interrogées, ce sont bien le chômage et la précarité qui sont en tête des préoccupations des Français depuis 2007.En 2015, on voit aussi l’explosion de « l’inquiétude » liée au terrorisme, en raison des attentats de Paris du mois de janvier 2015, elle passe de 2,6 % en 2014 à 17,7 % cette année. #container_14474102999{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14474102999{ height:500px; } #container_14474102999 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14474102999 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14474102999 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 200px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 350px; } #container_14474102999 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les « problèmes préoccupants » : chômage et précarité toujours en têteSource : ONDRPrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14474102999", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#b50b11","#ff3232","#F19300","#191919","#28beaa","#608a32","#2c59a8"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, 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Les congés d’automne sont à peine terminés que les parents d’élèves manifestent déjà leur inquiétude : ils étaient rassemblés, jeudi 12 novembre, devant l’école primaire de la rue Wurtz (13e), pour réclamer un instituteur pérenne dans une classe de CP qui a vu se succéder pas moins de trois enseignants en quelques semaines… un quatrième étant d’ores et déjà annoncé par le rectorat en fin de semaine prochaine. Vendredi matin, c’est dans le 9e arrondissement qu’une mobilisation s’est tenue à l’école maternelle de la Grange Batelière.« Paris passe pour privilégiée mais les parents d’élèves, ici aussi, sont usés, confie Hervé-Jean Le Niger, vice-président de la fédération FCPE. Ce qui est inédit cet automne, c’est l’assèchement précoce du vivier de remplaçants… avant même le pic épidémique ! » A la mi-octobre, les quelque 400 enseignants titulaires de la brigade de remplacement mobilisable à Paris avaient déjà été affectés dans les classes. Et tous les recalés du concours inscrits sur liste complémentaire recontactés, affirme la FCPE.Une situation inédite, aussi, aux yeux du SNUipp-FSU-Paris, syndicat majoritaire parmi les instituteurs. Jamais depuis plus de trente ans, assure-t-il, il n’a fallu faire appel, aussi tôt dans l’année scolaire, à des contractuels (des enseignants en CDD recrutés sans concours), et ce pour palier les absences dans les 663 écoles de la capitale. Une information que le rectorat de Paris dément. Jérôme Lambert, porte-parole du SNUipp-FSU-Paris, tient à jour la comptabilité de la « pénurie » : « Les écoles parisiennes ont perdu 153 postes entre 2007 et 2012 et n’en ont récupéré que 82 depuis 2012, explique-t-il. Mais en septembre 2015, le ministère de l’éducation a décidé de mettre fin à ce rattrapage et a supprimé 29 postes. »Dix contractuels déjà recrutésDes fermetures de classes qui avaient ému la communauté éducative parisienne, mais que l’institution a justifié par la baisse, statistique, du nombre d’élèves (1 500 élèves de moins en cette rentrée). « Cette baisse réelle d’effectifs ne peut servir de base comptable pour continuer à dégrader les conditions d’enseignement », argumente Jérôme Lambert.D’autant que la dégradation pourrait se poursuivre : la réforme de l’allocation des moyens (la répartition des emplois au primaire, des heures d’enseignement dans le secondaire) annoncée par la ministre de l’éducation, Najat Vallaud-Belkacem, et qui doit désormais prendre en compte le niveau de difficulté sociale et scolaire des élèves dans le calcul des dotations, laisse craindre, selon le syndicaliste, « des retraits de moyens pour les académies que le ministère considère comme favorisées, ce qui est le cas selon lui pour Paris ». Des craintes partagées par la FCPE : « On nous a déjà fait comprendre qu’on pouvait s’attendre à 60 ou 70 suppressions de classes à la rentrée 2016 », affirme M. Le NigerC’est généralement mi-décembre que chaque rectorat se voit attribuer son enveloppe de moyens. En attendant, la question des remplacements s’annonce compliquée. Au rectorat, on confirme que 10 contractuels ont d’ores et déjà été recrutés. « Ce qu’on ne dit pas, c’est que la moitié d’entre eux ont été envoyés dans des classes pour élèves en situation de handicap », regrette Jérôme Lambert. En 2014, il avait fallu s’appuyer sur 37 contractuels… mais de mars à juin, pour finir l’année scolaire. Pas avant l’hiver.Mattea BattagliaJournaliste au Monde Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Lire aussi :Quelle est l’entreprise idéale d’un électronicien sécurité aérienne à Roissy ?Patricia Lengré exerce depuis dix ans comme professeur de tennis au sein du club de Verrières-le-Buisson (Essonne). Pour elle, les maîtres-mots d’une entreprise idéale sont sécurité de l’emploi, confiance et concertation.Elodie Chermann (Propos recueillis par) 13.11.2015 à 14h48 • Mis à jour le13.11.2015 à 16h05 | Eric Nunès Alors que les derniers décrets d’application de la loi sur l’encadrement des stages ont été publiés fin octobre 2015, la première offensive contre les sites qui ont fait du conventionnement de stages un business est lancée. Le ministère de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur a envoyé deux mises en demeure aux éditeurs des sites facforpro.com et bestudentagain.com. Ces courriers datés du 12 novembre et que le Monde s’est procuré leur enjoignent de supprimer de leurs pages les mentions affirmant qu’ils sont aptes à délivrer ou éditer une convention de stage. Ils ont deux semaines pour s’exécuter avant une action en justice.Un certain nombre de jeunes désirant effectuer un stage n’obtiennent pas de convention de leur établissement, ou n’en ont plus, alors que les entreprises exigent un tel document pour les accueillir. « Le conventionnement est devenu un business », témoigne Alexandre Leroy, président de la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE), l’un des deux principaux syndicats étudiants. Plusieurs entreprises se sont donc lancées sur le marché, proposant des conventionnements pour des sommes allant de 430 euros pour bestudentagain à 550 euros sur facforpro.Lire aussi :Malgré la loi « stagiaires », les abus continuent« Les cours en ligne ne permettent pas d’effectuer des stages »Dans les courriers adressés aux deux sociétés, le ministère rappelle la loi. Pour être en mesure de conventionner un stage, « le code de l’éducation nationale impose un volume pédagogique minimal de formation de l’établissement ». Ces deux établissements font valoir qu’ils répondent à cette exigence, en proposant un système de formation à distance (e-learning). Le ministère coupe court à cette défense dans la suite du courrier : les « cours en ligne ne permettent pas de signer une convention de stage conforme à la loi française et donc d’effectuer des stages ».Par ailleurs, les deux sites utilisent des logos officiels – celui du rectorat de Paris pour facforpro, celui du ministère pour bestudentagain – en guise de garantie de la légalité de leur activité. « Le logotype de la République française est une marque déposée », leur rappelle le ministère, et sauf autorisation, son utilisation constitue une contrefaçon réprimée par le code de la propriété intellectuelle.Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.11.2015 à 11h40 • Mis à jour le13.11.2015 à 16h25 | Benoît Floc'h et Adrien de Tricornot Thierry Mandon, secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche lance un plan pour améliorer l’insertion professionnelle des diplômés de niveau bac + 8. Pour ce faire, il souhaite mobiliser les administrations et les entreprises privées.Vous travaillez sur un plan pour favoriser l’insertion professionnelle des docteurs. Quelles en sont les principales mesures ?Toutes les mesures ne sont pas arrêtées. Mais, d’ores et déjà, nous allons organiser dès 2017 un concours d’agrégation réservé aux titulaires d’un doctorat. Cette nouvelle voie de recrutement concernera jusqu’à 15 % des postes. Le concours portera notamment sur la recherche. Ces néoagrégés pourront poursuivre leur carrière comme enseignants de lycée ou en premier cycle universitaire.D’autre part, en application de la lettre que Marylise Lebranchu [ministre de la décentralisation et de la fonction publique] vient d’envoyer aux membres du gouvernement, tous les recrutements de la fonction publique devront faire une place aux docteurs, administration par administration, pour les postes de cadre de catégorie A et plus. Trois cas de figure pourront exister : la création d’un concours spécifique, l’adaptation d’un concours existant, le recrutement direct sur des besoins spécifiques.Les modalités d’accès à l’Ecole nationale d’administration viennent d’ailleurs d’être aménagées pour mieux valoriser le doctorat.Lire aussi :Un accès privilégié à l’agrégation pour les titulaires d’un doctoratEnvisagez-vous des quotas ?Non, et pour une bonne raison : l’administration a intérêt à recruter des docteurs. Nous avons commencé un travail de sensibilisation des ministères. L’accueil réservé par Marylise Lebranchu et Emmanuel Macron [ministre de l’économie] a été très positif.Le privé sera-t-il appelé à se mobiliser ?La France investit 2,23 % de son PIB dans la recherche : 60 % dans le secteur privé, 40 % dans le secteur public. Or les docteurs sont employés à 50 % dans la recherche publique et à 25 % dans la recherche privée. Le quart restant concerne d’autres secteurs.Il existe une marge de progression considérable pour l’accueil des docteurs dans les petites entreprises, qui les connaissent peu. Une expérimentation sera lancée avec les universités qui le souhaitent : des chefs d’entreprise à la retraite mais aussi en activité vont devenir les ambassadeurs des docteurs. Leur mission sera de démarcher les entreprises, de vendre les mérites des docteurs et de mettre en valeur les expériences réussies.Enfin, nous lançons des opérations coup de poing dans certains secteurs professionnels, où un tissu très dense de PME s’est développé. Cinquante dispositions Cifre [conventions industrielles de formation par la recherche] seront signées dans le sport, d’autres dans le secteur de la santé et du bien-être.Les grandes entreprises du CAC 40 embauchent peu de diplômés d’un doctorat. Envisagez-vous des actions spécifiques ?Elles recrutent beaucoup d’ingénieurs, mais aussi des docteurs. Nous devons amplifier le mouvement en faisant mieux connaître le dispositif de bonification du crédit impôt recherche en cas d’embauche de docteurs.Instaurerez-vous un malus ?Non, les docteurs ne sont pas des gens qu’il faut caser à tout prix. Leur présence dans l’entreprise est une vraie opportunité. A l’étranger, il n’y a que des docteurs en entreprise ! Les valeurs et les méthodes des docteurs n’ont jamais été plus en phase avec ce qu’il faut faire aujourd’hui. Y compris dans les sciences humaines, d’ailleurs : l’usage de la psychologie collective, de la sociologie, sont sous-considérées au moment où la transition et l’organisation des organisations sont des questions majeures. Le temps des docteurs est arrivé. Nous allons essayer de le démontrer.Quatre à six ans après la soutenance de thèse, 14 % des docteurs sont au chômage selon l’Association pour l’emploi des cadres. N’est-ce pas préoccupant ?L’Insee donne un taux de 8 % trois ans après la thèse. C’est mieux que pour les masters, mais moins bien que pour les ingénieurs, dont le taux de chômage est de 3 % à 4 %. Cela peut s’expliquer par leur grande spécialisation, mais aussi par le déficit de notoriété dont ils pâtissent.D’une manière générale, comment jugez-vous le climat dans les universités ?C’est un climat d’attente et de préoccupations. Il nous faut définir un nouveau modèle économique qui ne soit pas seulement fondé sur le budget de l’Etat. Nous devons relever le défi du nombre, de l’hétérogénéité des étudiants et du numérique, dont tous ont conscience du potentiel transformateur.La question immobilière reste à trancher. On ne peut pas généraliser la dévolution expérimentale des locaux à toutes les universités car cela coûterait trop cher à l’Etat, 850 millions d’euros par an. Mais il faut faire évoluer le modèle actuel. Nous ferons des propositions début 2016.Enfin, il faut évaluer la performance des dispositifs dédiés à l’innovation : les instituts Carnot, les sociétés d’accélération du transfert de technologies (SATT), les instituts de recherche technologique (IRT), les pôles de compétitivité. Comment faire pour que ces structures de valorisation financent davantage les laboratoires publics ?Vous souhaitez impulser un « nouveau modèle économique » pour les universités, dont la formation continue ferait partie. Peut-on vraiment en attendre des recettes importantes ?Nous visons 20 % de marge sur ces prestations, qui devront être facturées au coût complet, ce que parviennent déjà à faire certaines universités comme Cergy-Pontoise. Cela devrait donc avoir un fort effet sur les ressources propres des établissements. En atteignant l’objectif fixé de 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2020, c’est 300 millions d’euros de ressources supplémentaires qui reviendraient aux universités.Nous les invitons à lancer des expérimentations dès janvier 2016. L’inspection générale les aidera à les mettre en place. Ce sera une méthode collaborative qui permettra de dégager des bonnes pratiques, de premiers enseignements… Outre l’aspect financier, le développement de la formation continue permettra d’instaurer de nouvelles relations avec le monde économique.Lire aussi :Les universités incitées à miser sur la formation continueCompte tenu des contraintes budgétaires et des échéances électorales en 2017, aurez-vous le temps de mener les évolutions que vous dessinez ?Ce qui m’intéresse, c’est de démontrer et d’anticiper le nouveau paysage de l’enseignement supérieur et de la recherche. La démocratisation accélérée du supérieur et la diversité des publics amènent des transformations profondes. Je ne veux pas que l’université française soit ubérisée ! Car le risque existe.Il ne reste pas beaucoup de temps mais suffisamment pour semer des graines de changement. Je crois dur comme fer à la méthode virale : orienter le changement, pas le dicter, c’est la méthode des sciences sociales. Pour faire évoluer les grandes organisations, il faut les contaminer. Le choc externe à la Clausewitz avec une stratégie et un plan d’action, c’est brutal et cela ne marche pas. Les changements internes sont d’ordre culturel et à long terme. Autant dire, comme Keynes, que nous serons tous morts… Il faut donc changer par la démonstration.Adrien de TricornotJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterBenoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.11.2015 à 09h18 Un employé d’Air France a été interpellé jeudi 12 novembre à l’aéroport de Roissy (Val-d’Oise) en possession d’une valise remplie d’une trentaine de kilogrammes de cocaïne, a-t-on appris vendredi de source policière.Ce cadre travaillant au service de réception des bagages a été arrêté en flagrant délit « alors qu’il venait de réceptionner la valise en provenance du Brésil pour le compte d’un tiers à qui il devait la remettre », a précisé cette source. Ce dernier a également été interpellé, il est soupçonné d’être « un maillon important » du trafic.Placés en garde à vueLes deux hommes faisaient l’objet de la surveillance de l’Office centrale de lutte contre le trafic illicite de stupéfiants (Octris) et des services de sûreté interne d’Air France, ils ont été placés en garde à vue dans les locaux de l’Octris à Nanterre.Deux policiers de la police aux frontières (PAF) avaient été arrêtés à Roissy dans des conditions similaires dans une autre enquête en janvier alors qu’ils avaient récupéré deux valises contenant 20 kg de cocaïne chacune, en provenance de Punta Cana, en République dominicaine. Au moins 17 personnes ont été mises en examen dans cette affaire. Soren Seelow L’enquête sur l’attentat de Karachi se heurte, depuis son commencement, à la difficulté de pénétrer la mémoire des services de renseignement. Il aura fallu attendre le 23 octobre, à la faveur d’une habile manœuvre de contournement, pour que le juge d’instruction Marc Trévidic parvienne, avec la complicité du ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, à court-circuiter le secret-défense.Lire aussi :Attentat de Karachi : le témoignage qui révèle les mensonges de la DSTLa décision du ministre de prêter main-forte à la justice ne doit rien au hasard. De 2001 à 2012, Bernard Cazeneuve a été le maire de Cherbourg, dont sont originaires les victimes de l’attentat qui tua onze employés français de la Direction des constructions navales (DCN) au Pakistan, le 8 mai 2002. Chaque 8 mai, depuis treize ans, il participe à la commémoration du drame et rappelle à ses anciens administrés son engagement pour « faciliter l’avènement de la vérité ».Après la révélation en 2008 par la presse d’un possible mobile politico-financier lié à des versements de commissions en marge d’un marché d’armement, le député de la Manche obtient la création d’une mission parlementaire, dont il sera le rapporteur entre novembre 2009 et mai 2010. Il se heurte alors à d’innombrables stratagèmes pilotés depuis Matignon pour « entraver » le travail de la commission : « Les intérêts supérieurs de la Nation pouvaient justifier tous les sacrifices, la confiscation d’un deuil, l’occultation d’une vérité », constate-t-il dans un livre consacré à l’affaire, Karachi, l’enquête impossible (Calmann-Lévy, 2011).Au pôle antiterroriste, le juge d’instruction Marc Trévidic rencontre les mêmes difficultés que le député. Les anciens responsables des services qui défilent dans son bureau se retranchent systématiquement derrière le secret-défense. Le magistrat cherche à savoir si la DST a enquêté, dans les années 1990, sur un personnage-clé de ces versements de commissions, Ali Ben Moussalem. Ses requêtes en déclassification restent vaines. La DGSI, qui a succédé à la DST, ne retrouve aucune trace de ce travail dans ses archives.Solution de la dernière chancePrenant acte de l’absence de documents écrits, l’avocate de trois parties civiles, Me Marie Dosé, dépose le 22 octobre 2014 une demande d’acte afin que la Commission consultative du secret de la défense nationale (CCSDN) procède elle-même à l’audition de cinq anciens agents de la DST. Devenu ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve a l’occasion de passer ses engagements au révélateur du pouvoir : il soutient l’initiative. Mais la CCSDN refuse.Dans un courrier du 9 mars, le ministre en informe les magistrats en précisant qu’il « ne partage pas le raisonnement de la commission ». Quelques jours plus tard, il reçoit les deux juges d’instruction : dans les bureaux feutrés de la place Beauvau, deux pouvoirs – l’exécutif et le judiciaire – s’entendent sur un stratagème pour contourner le secret-défense.Cette solution de la dernière chance est détaillée dans un courrier du 13 mars envoyé au ministre par les magistrats : « Comme nous l’avons évoqué lors de cet entretien et dans un souci commun de trouver une solution à l’impasse (…), nous allons adresser aux personnes susceptibles de détenir les informations classifiées (…) une liste de questions. (…) Les réponses vous seront transmises directement, sans que nous ayons pu les consulter, afin que vous puissiez procéder à leur classification. Ainsi, les personnes concernées n’auront aucun motif d’arguer du secret de la défense nationale pour ne pas répondre aux questions posées. »Le 6 mai, les magistrats font parvenir des questionnaires à cinq anciens agents des services de renseignement. Destinataire de leurs réponses, le ministre les classe secret-défense, avant de les déclassifier dans la foulée. Un tour de passe-passe procédural imaginé par une avocate et un juge d’instruction, et rendu possible par une volonté politique.Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laura Buratti Seulement 8 % de filles ont été admises en filière scientifique à l’Ecole normale supérieure (ENS) en 2013, alors qu’elles représentaient 45,6 % des candidats au bac S la même année, où elles avaient mieux réussi que les garçons.Pour « inciter les étudiantes à investir des filières d’avenir et s’autoriser sans crainte à tenter le concours », l’ENS lance, jeudi 12 novembre, une websérie de six épisodes. On y voit, réunis autour d’une table, des normaliens et des normaliennes – doctorantes, chercheuses et directrices de départements de recherche – discuter de la place des femmes dans la communauté scientifique. D’une durée de quatre minutes, ces vidéos pointent le plafond de verre et les différents blocages, souvent implicites, qui bloquent l’ambition et la carrière des femmes dans ce domaine.A chaque étape, la proportion diminueL’idée de cette websérie a germé après une enquête sociologique de septembre 2014, intitulée « La production d’une noblesse scientifique : enquête sur les biais de recrutement à l’ENS ». Ses auteurs, Marianne Blanchard, Sophie Orange et Arnaud Pierrel ont remarqué qu’à chaque étape de sélection, la proportion de filles diminue, qu’il s’agisse de la spécialisation en seconde, de l’orientation post-bac en prépa ou du concours d’admission. Ainsi, en 2013, alors que les filles représentaient 21 % des élèves des classes préparatoires aux grandes écoles MP (maths-physique), seulement 15 % d’entre elles ont tenté le concours de l’ENS. En filière PC (physique-chimie), où elles constituaient 34 % des effectifs, seulement 26 % se sont inscrites à ce concours, plus sélectif que ceux de la plupart des écoles d’ingénieurs. Et la proportion de celles qui ont renoncé à se présenter aux épreuves est supérieure à celle observée parmi les garçons.Autocensure, peur de l’échec, mauvaise estimation de leur niveau... de nombreux freins pèsent sur les filles. Comme le conseille Ombline Lafont, doctorante en physique, dans une des vidéos : « Il faut se faire confiance et se faire violence, il faut se forcer à avoir de l’ambition. »Laura BurattiJournaliste au Monde Laurent Borredon Au mieux une stabilité, au pire une hausse du nombre de cambriolages, un sentiment d’insécurité bloqué à un niveau élevé et une explosion de la peur du terrorisme. Les enseignements de la dernière enquête de victimation publiée, vendredi 13 novembre, par l’Observatoire national de la délinquance et de la réponse pénale (ONDRP) vont être politiquement complexes à gérer pour le gouvernement. L’enquête, réalisée auprès de 15 484 ménages, constitue la seule mesure fiable de l’évolution des phénomènes de délinquance. Les personnes sont interrogées sur les faits subis durant l’année précédente – ici, 2014 – et sur leur ressenti au moment de l’enquête – de janvier à avril 2015.Selon l’ONDRP, 568 000 ménages ont été victimes d’un cambriolage dans leur résidence principale pour l’année 2014, contre 520 000 en 2013. Une hausse tempérée par le responsable des statistiques à l’ONDRP, Cyril Rizk : « Compte tenu du degré de précision de l’enquête, de la marge d’erreur, nous préférons parler de stabilité. Depuis 2012, le chiffre varie dans un intervalle qui reste étroit. » Le nombre de cambriolages déclarés avait fortement augmenté de 2008 à 2011, pour atteindre 542 000 à la fin du mandat de Nicolas Sarkozy. Depuis, il est stable.Cette première conclusion va à l’encontre de la communication gouvernementale depuis quelques mois. Cette dernière se fonde sur les chiffres fournis par la police et la gendarmerie. Dès novembre 2014, le premier ministre, Manuel Valls, avait évoqué « pour la première fois en six ans (…) une baisse du nombre de cambriolages dans notre pays », ajoutant : « Je ne connais que trop bien le procès qui a longtemps été fait par certains à la gauche en matière de sécurité. On la disait angélique, laxiste, incapable de se saisir de cette question. Les faits ont apporté un démenti cinglant à ceux qui pourraient penser cela. » Lors de son discours aux responsables des forces de sécurité, le 13 octobre, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a également salué les « résultats » de ses services dans la lutte contre les cambriolages, qui ont « diminué ».L’exercice est jugé « pédagogique » par M. Rizk : « Non, il n’y a pas de baisse des cambriolages. Et s’il y avait eu une baisse, il était trop tôt pour l’évoquer il y a un an. Il faut être patient. » Cela montre une nouvelle fois que les chiffres bruts de la police et de la gendarmerie ne peuvent être considérés comme des indicateurs fiables des évolutions de la délinquance malgré l’utilisation politique qui continue à en être faite, à droite comme à gauche. Sur la même période, la police affichait en effet une baisse des cambriolages de résidences principales de 4,7 % et la gendarmerie, de 8,9 %.« Effet Charlie »L’ONDRP constate également une hausse des violences physiques (hors vols), et notamment subies par les femmes : 1 011 000 contre 860 000 lors de l’enquête précédente. Pour l’ensemble de la population, les violences physiques et sexuelles déclarées repassent la barre des 2 millions pour la première fois depuis 2008-2009. Mais l’Observatoire tempère : « Les données dont on dispose sont encore trop fragiles pour établir une hausse. » Cette stabilité globale de la délinquance déclarée s’accompagne d’une stabilité du sentiment d’insécurité. Un peu plus de 21 % des personnes interrogées ont déclaré ressentir de l’insécurité dans leur quartier ou dans leur village « souvent, de temps en temps ou rarement ». Ce chiffre avait augmenté sans discontinuer de 2008 à 2013, en lien avec l’explosion des cambriolages, avant de baisser en 2014. Même stabilité pour la part de personnes ayant « observé des phénomènes de consommation ou de trafic de drogues », qui reste au-dessus des 20 %.Enfin, l’ONDRP a mesuré, sans surprise, un « effet Charlie » sur les préoccupations des Français : la part des personnes qui citent le terrorisme comme problème numéro un est passée de 2,6 % à 17,7 %. Le terrorisme prend la deuxième place, derrière le chômage. Il n’avait jamais dépassé les 5 % depuis la création de l’enquête. Conséquence, tout le reste baisse, même la délinquance, désormais problème numéro un pour seulement 9,7 % des Français, contre 13,8 % en 2014.Mais la délinquance pourrait revenir sur le devant de la scène. Depuis octobre, le nouveau service statistique du ministère de l’intérieur publie mensuellement les chiffres de la police et de la gendarmerie corrigés des variations saisonnières, avec maintes précautions (le service compare notamment des périodes minimales de trois mois). Et tous les indicateurs retenus comme significatifs (cambriolages et vols) sont au rouge fin 2015.Laurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Prudhomme Le budget des dépenses de Noël des Français en 2015 devrait être à peine plus élevé que celui de 2014, à en croire l’étude du cabinet Deloitte publiée vendredi 13 novembre. Les Français ont prévu de consacrer 577 euros, soit 0,23 % de plus qu’en 2014, aux repas, cadeaux et loisirs des fêtes de fin d’année. Cela fait cinq ans que cette enveloppe prévisionnelle est supérieure à celle de la moyenne des consommateurs européens (513 euros, en repli de 0,3 %).Pour Stéphane Rimbeuf, associé responsable distribution et biens de consommation au cabinet Deloitte, cette hausse, aussi faible soit-elle, est notable, surtout si on la compare à la contraction de 4,5 % des intentions enregistrées en 2014. « Il s’agit surtout du budget d’intentions d’achats le plus élevé depuis 2011, où il avait atteint 606 euros », précise-t-il. L’étude témoigne également d’une meilleure confiance des Français dans la reprise économique. « Un espoir assez fort pour le futur pointe cette année », poursuit M. Rimbeuf. L’inquiétude des consommateurs régresse : selon l’étude, ils ne sont plus que la moitié à estimer que l’économie est en récession, contre 68 % en 2014. Il s’agit du résultat le plus faible depuis le début de la crise, en 2009. Le pourcentage de pessimistes... 13.11.2015 à 03h51 | Julia Pascual Elle se surnomme « Joy » mais de joie, il n’y avait pas l’ombre d’un soupçon sur son visage, jeudi 12 novembre, devant la 16e chambre correctionnelle du tribunal de Paris. Supornrat B. de son vrai prénom, une Thaïlandaise de 42 ans, est restée impassible tandis qu’elle était interrogée sur son rôle de gérante de trois salons de massage parisiens qui ont abrité des activités de prostitution entre 2013 et 2014.Ces avatars de maisons-closes, plus souvent tenus par des Chinois, auraient proliféré en Ile-de-France et concerneraient 300 des 575 salons de massage parisiens, d’après la préfecture de police, qui en a fait une de ses priorités.Le procès de Joy et de ses neuf co-prévenus doit s’étaler jusqu’au 18 novembre : cinq jours d’audience pour mettre en lumière les responsabilités dans cette affaire qui mêle principalement proxénétisme, traite d’êtres humains, aide au séjour irrégulier, travail dissimulé, trafic d’influence et corruption d’un officier de police. C’est le rôle de la mère maquerelle thaïlandaise qui a occupé l’audience de jeudi, cinq heures durant, mais viendra ensuite le tour de ses comparses, au premier titre desquels figure son associé et ex-amant, Dominique D., un Français au casier déjà fourni en condamnations pour banqueroute, exploitation d’appareils de jeux interdits et autres infractions fiscales.« Je pensais que ce n’était pas de la prostitution »N’a t-il fait que prêter 90 000 euros à Joy pour contribuer à l’achat des trois salons des 7e, 12e et 17e arrondissements, ou a-t-il tiré bénéfice de leur activité ? En tout état de cause, c’est lui qui était en contact avec José B., un capitaine de police qui lui fournissait des convocations au nom des masseuses. Une entourloupe pour éviter aux prostituées des suites administratives ou judiciaires en cas de contrôle d’identité. Car aucune, ou presque, parmi la quinzaine de femmes identifiées par les enquêteurs, n’avait de papiers. Pourquoi un policier se serait-il mouillé dans cette affaire ? Quelque 19 000 euros en liquide ont été retrouvés dans des enveloppes saisies à son domicile. José B. dément qu’il s’agisse là d’une rétribution.Jeudi, par l’intermédiaire d’une interprète, Supornrat B. a expliqué qu’il était intervenu seulement en échange de « renseignements concernant d’autres salons pratiquant du body-body ». Le « body-body », c’est la prestation de base des salons de Joy et de ses concurrents. « Des massages naturistes entre les mains expertes de nos très jolies et coquines masseuses », vantait la page d’accueil du site Internet de l’un des établissements poursuivis. Lorsqu’un client téléphonait, on lui traduisait : « Douche ensemble, massage tous nus, finition manuelle ». 100 euros la demi-heure. 30 euros de plus si le client veut une « spéciale », comprendre une finition buccale.« Je pensais que ce n’était pas de la prostitution, parce qu’il n’y avait pas de pénétration », a juré Joy, dans une défense assez vaine. À mesure que la présidente a fait la lecture des retranscriptions d’écoutes téléphoniques, il est apparu en outre que la règle connaissait des exceptions. Ainsi, une masseuse évoque un nouveau client : « Il a pénétré et éjaculé de suite, il ne savait même pas donner des coups de reins ». Dans le box des prévenus, Joy botte en touche : « Je ne me souviens pas de cette conversation ». Sur le reste du déroulé, en revanche, elle conteste peu les faits.Une petite filière d’immigration clandestineComme sur ses méthodes de recrutement : ses voyages réguliers en Thaïlande lui permettent d’alimenter son vivier de recrues. Elle fait aussi appel à des intermédiaires. Une véritable petite filière d’immigration clandestine se dessine à travers l’itinéraire de ces femmes arrivées souvent avec de simples visas touristes avant de tomber dans l’illégalité. Joy elle-même n’a pas d’autorisation de travail en France, c’est pourquoi elle installe des gérants de paille à la tête des salons. Dans les faits, elle mène les choses d’une main de fer. Elle tient la comptabilité de ses établissements qui génèrent autour de 90 000 euros de chiffre d’affaires par mois, et dont le tiers lui revient comme bénéfice personnel.Elle fait installer des caméras de vidéosurveillance, appelle au quotidien les salons pour connaître leur fréquentation, n’hésite pas à faire des remontrances à une fille qui n’est pas assez sexy, à une autre qui a pris du poids ou à celle qui veut terminer à 22 heures au lieu de 23 heures… Elle a encore le temps de plancher sur de futures acquisitions à Paris ou Bordeaux, et se prend même à imaginer acheter un hôtel en Thaïlande. « Je sais tout faire », reconnaît celle qui a aussi été masseuse dans ses salons.Les « filles de joie », elles, ne pouvaient sûrement pas en dire autant : « Même si elles ne sont pas prisonnières, elles sont incapables d’évoluer en dehors des salons, elles étaient cloîtrées de fait », remarque la procureure pendant l’audience. Certaines étaient d’ailleurs logées sur place, et toutes travaillaient entre six et sept jours par semaine, plus d’une dizaine d’heures par jour. Pour jusqu’à 900 clients par mois. Et quel salaire ?Au tribunal, Joy évoque des montants allant de « 3 000 à 5 000 euros ». Lors de leurs auditions par la police, des masseuses ont évoqué des sommes allant plutôt de 1 500 à 3 000 euros. Un total auquel Joy retranchait 600 euros, pour le gîte et le couvert ou, disent d’autres, obtenir les fameuses « convocations » fournies par le capitaine de police. Le reste de leur pécule, les masseuses le reversaient intégralement à leur famille. Par le biais d’un intermédiaire, il repartait vers leurs enfants en Thaïlande. Jeudi soir, Joy est, de son côté, repartie à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis.Julia PascualJournaliste au Monde Stéphane Lauer (New York, correspondant) Le phénomène Tanguy, illustré par le film d’Etienne Chatiliez, qui décrit la difficulté des jeunes adultes à quitter le domicile de leurs parents, a pris une ampleur quasi inédite aux Etats-Unis. Selon une étude publiée mercredi 11 novembre par le Pew Research Center, à partir des données du Census Bureau, 36,4 % des femmes âgées de 18 à 34 ans habitent encore chez leurs parents.« Nous devons remonter soixante-quatorze ans en arrière pour observer des modes de vie similaires chez les jeunes Américaines », souligne Richard Fry, économiste au Pew Research Center et auteur de l’enquête. La proportion de garçons de cette génération n’ayant pas encore quitté le domicile familial est encore plus impressionnante avec 42,6 %. Toutefois, ce niveau reste inférieur au record de 47,5 % atteint en 1940, date à partir de laquelle les statistiques ont commencé à être compilées.Le nombre de jeunes filles vivant chez leurs parents avait significativement baissé au cours des années 1940 et 1950 pour tomber à un plus bas de 20 %. L’augmentation du taux de mariage et la hausse de la participation féminine au marché du travail avaient contribué à ce phénomène. Mais au détour des années 1960, la courbe a commencé à s’inverser pour atteindre les sommets d’aujourd’hui avec une franche accélération à partir de 2000.Près d’un tiers des filles entre désormais à l’universitéL’évolution la plus notable par rapport à l’Amérique de l’après-guerre réside dans la capacité à poursuivre des études. Ainsi, dans les années 1960, les jeunes Américaines n’étaient que 5 % à entrer à l’université. Elles sont aujourd’hui 27 %. Or les étudiantes sont plus enclines à rester chez leurs parents, faute d’autonomie financière : en 2014, 45 % des jeunes femmes ayant suivi des études habitaient encore au domicile familial, contre 33 % pour celles qui les avaient arrêtées après le lycée. Le recul du mariage et l’augmentation de l’âge moyen auquel on se marie ont également joué en faveur du phénomène Tanguy. En 1940, 62 % des femmes de 18 à 34 ans se mariaient en moyenne à 27 ans. Aujourd’hui, elles ne sont plus que 21,5 % à convoler à un âge moyen de 27 ans.Le phénomène est encore plus spectaculaire pour les garçons. Toutefois, le record de 1940, lorsqu’un garçon de 18 à 34 ans sur deux restait chez ses parents, s’expliquait essentiellement par des facteurs économiques. Le taux de chômage de cette génération était alors de 15 %. La crise de 2008 a-t-elle joué un rôle dans la récente accélération ? M. Fry estime qu’elle peut expliquer une partie du phénomène, mais une partie seulement, dans la mesure où le marché du travail s’est significativement amélioré depuis 2009, le taux de chômage des 18-34 ans étant passé de 12,4 % à 7,7 %. Malgré la reprise économique, le nombre de jeunes Américains ayant fondé un foyer fait toutefois du surplace, alors que dans le même temps la population des 18-34 ans s’est accrue de 3 millions depuis 2007.Des frais de scolarité qui ont exploséLà encore, les études universitaires jouent un rôle significatif. D’abord, entre 1990 et 2014, le nombre d’étudiants a progressé de 52 %, selon le National Center for Education Statistics. C’est autant de Tanguy potentiels. Ensuite, dans le même temps, diplôme rime de plus en plus avec emprunt. En trente-cinq ans, les frais de scolarité du premier cycle universitaire (college) ont augmenté de 1 120 % soit deux fois plus vite que le coût de la santé ou quatre fois plus vite que les prix de l’alimentation.Aujourd’hui, les droits annuels représentent plusieurs dizaines de milliers de dollars, dont il faut s’acquitter pendant trois ou quatre ans dans le meilleur des cas (niveau licence ou master), sans compter le logement et les frais de la vie quotidienne. Résultat : la génération des 18-34 ans est une grosse contributrice à la dette étudiante américaine, qui approche désormais les 1 200 milliards de dollars.« Cela peut avoir d’importantes conséquences sur la reprise du marché immobilier, alors que les jeunes adultes n’alimentent pas la demande de logements, de meubles et d’équipements qui sont achetés traditionnellement lors d’une installation », souligne M. Fry. Ce qui n’a toutefois pas empêché de grandes métropoles comme New York ou San Francisco de connaître une flambée des loyers, qui là aussi dissuade de quitter le foyer parental.Enfin dernier élément susceptible d’inciter les jeunes à rester chez leurs parents : l’évolution du taux d’activité des femmes. Entre 1970 et 1990, la féminisation du marché de l’emploi a été un puissant moteur de l’augmentation de la population active. Mais, depuis les années 2000, il a calé.Ainsi, les Etats-Unis, qui occupaient en 1990 le sixième rang au sein des pays de l’OCDE pour son taux de participation des femmes au marché du travail, sont désormais en dix-septième place. Selon Lawrence Kahn, de l’université Cornell (New York), une partie de ce déclin est attribuable à la politique familiale, moins généreuse que dans d’autres pays, notamment en matière de congé parental. Sans travail, un certain nombre de jeunes femmes ne disposent pas de l’autonomie financière qui leur permettrait de quitter plus tôt le domicile des parents.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.11.2015 à 12h35 • Mis à jour le23.11.2015 à 12h36 | Catherine Quignon Mohammed Jamad a fait le choix des pays du Golfe il y a déjà six ans. Après un BTS en électrotechnique et une licence commerciale, le jeune homme de 25 ans se voit proposer en 2009 un poste de commercial au Moyen-Orient. Avec sa femme et sa petite fille, Mohammed décide alors de faire le grand saut.Le jeune homme enchaîne un autre contrat avant de trouver son poste actuel, conseiller en ventes aux Emirats arabes unis pour le compte d’une entreprise pétrolière américaine. « Je suis parti pour des raisons économiques, mais aussi parce que j’étais assuré de trouver au Moyen-Orient un environnement plus accommodant qu’en France en matière de religion, explique-t-il. Ici, si je m’absente lors d’un dîner d’affaires pour faire ma prière, cela ne choque personne. En France, on vous colle une étiquette, même si je comprends aussi qu’il y ait des amalgames. »Mohammed Jamad est loin d’être le seul jeune diplômé français à s’être installé dans un pays musulman pour des raisons religieuses. Le phénomène a d’ailleurs un nom dans l’islam : la hijrah, l’émigration en terre musulmane. En l’absence de chiffres officiels sur ce sujet, difficile d’estimer l’ampleur du phénomène. Mais la tendance est réelle, au vu du nombre de forums et d’associations qui y sont consacrés sur le Net.Partisans d’un islam « orthodoxe »« Dans le cadre de mon activité, je rencontre assez souvent des jeunes diplômés qui ne veulent pas faire le compromis de la religion lorsqu’ils se lancent sur le marché du travail, notamment les femmes qui portent le voile », indique Abdelillah Talbioui, coach et fondateur du site changedecarriere.com. Dans un sondage lancé en février 2015 par le site islamique Katibin, qui a recueilli plus de 3 000 réponses, 47 % des répondants déclarent envisager la hijrah.« On voit de plus en plus de jeunes musulmans français qui viennent ici trouver du travail », confirme Mohammed Jamad. Les partisans d’un islam « orthodoxe » cherchent dans les pays du Golfe et du Maghreb un environnement plus favorable à leurs pratiques religieuses. « Par rapport aux pays anglo-saxons, qui sont très ouverts sur le fait religieux, les pays musulmans offrent encore plus de facilités d’accès : il y a plus de mosquées, le week-end tombe les vendredis et samedis… », détaille Abdelillah Talbioui.Au-delà de la recherche d’un cadre de vie islamique, les motivations des candidats au départ sont souvent plurielles : trouver de meilleures opportunités d’emploi, fuir la discrimination… « Ici, la double culture est considérée comme un atout, fait valoir Mohammed Jamad. Les postes proposés sont aussi plus intéressants du point de vue des responsabilités et du salaire : on peut gagner trois à quatre fois plus qu’en France. »L’eldorado islamique pas toujours au rendez-vousQuelle que soit la pratique religieuse des jeunes exilés musulmans, un point commun les unit : le désir de se fondre dans la masse et de fuir le climat tendu en France. « Le Golfe est la destination privilégiée des plus diplômés, ceux qui n’arrivent pas forcément à vendre leurs qualifications en France du fait de la discrimination ou de l’interprétation de la laïcité à la française, détaille Abdelillah Talbioui. Le Maghreb attire tous types de profils et généralement les musulmans français qui y ont des racines familiales, ce qui facilite leur embauche ou l’entrepreneuriat. »Mais l’eldorado islamique n’est pas toujours au rendez-vous. « J’ai beaucoup de connaissances venues avec l’espoir de trouver du travail et qui sont reparties au bout de trois ou quatre mois en ayant dépensé toutes leurs économies », avertit Mohammed Jamad. Au Moyen-Orient, la vie est chère et la concurrence rude avec des travailleurs venus des pays asiatiques. « Dans les pays du Golfe, l’anglais est indispensable et les profils peu qualifiés ont peu de chances de trouver du travail, prévient Abdelillah Talbioui. Par ailleurs, quand on se retrouve sans emploi, on n’a pas d’autre choix que de retourner dans son pays d’origine. »« Ici, il n’y a pas de Sécurité sociale ou de retraite », enchérit Mohammed Jamad. Bien qu’il n’ait pas l’intention de rentrer en France, le jeune homme garde une pointe de nostalgie : « Comme je viens de Grenoble, mes montagnes me manquent. »Catherine QuignonJournaliste au Monde Laura Buratti En cette soirée de mi-novembre, une quinzaine d’étudiants, sac de courses vides à la main, ont devancé l’ouverture des portes pour la première distribution de paniers-repas de l’année à l’université de Tours. Avec le sourire, les bénévoles de l’association Les Halles de Rabelais proposent aux arrivants hésitants un café ou un jus d’orange, en même temps que le formulaire d’inscription.Chacun calcule avec l’assistante sociale son « reste-à-vivre », une fois payé le minimum vital : le loyer, les factures, le transport, les courses. Seuls sont qui ont moins de six euros de marge chaque mois peuvent devenir bénéficiaires de l’association, avec un panier gratuit tous les quinze jours, moyennant dix euros d’adhésion par semestre.Ce soir, les visiteurs qui affluent sont tous dans ce cas. En France, seuls 43 % des étudiants estiment avoir assez d’argent pour couvrir leurs besoins selon les derniers chiffres de l’Observatoire de la vie étudiante (OVE) parus en 2013.Un jeune couple de « 20 ans bientôt et 21 ans bientôt » s’avance. Valentin prend trois boîtes de raviolis et se laisse même tenter par une quatrième : « C’est facile à cuisiner », justifie-t-il. « Trop bien, du coton ! », s’exclame Mélanie, ravie de pouvoir rajouter des produits d’hygiène à son panier.Chacun peut choisir une dizaine d’articles parmi des denrées non périssables proposées : des pâtes, du riz, des boîtes de plats cuisinés, de petits pois, de thon, etc. Tous les produits sont fournis par la banque alimentaire de Touraine, qui organise des collectes tout au long de l’année et reçoit des aides de l’Etat et de l’Union européenne.« On se débrouille, on mange beaucoup de pâtes »Ces paniers représentent un « vrai coup de pouce » pour les deux jeunes gens. Valentin, qui a pour seuls revenus 250 euros de bourse sur critères sociaux et 160 euros d’aide personnalisée au logement (APL), n’a plus que 60 euros pour les factures et les courses, une fois réglé le loyer de sa chambre en cité U.« On se débrouille, on mange beaucoup de pâtes. Et quand mes parents viennent me voir, ils me font un plein de courses », explique-t-il. En France, 73 % des étudiants reçoivent régulièrement des provisions alimentaires de leurs parents d’après l’OVE. Mélanie s’en sort à peine mieux, grâce à une bourse sur critères sociaux de 100 euros, une bourse au mérite du même montant, 200 euros d’APL, et les 100 à 200 euros par mois qu’elle se résout à demander à ses parents, au coup par coup. Leurs études – fac de médecine pour elle, de pharmacie pour lui – ne leur laissent pas de temps pour un emploi à temps partiel à côté, hormis l’été.« Ça va, on vit bien, rassure Mélanie. Je préférerais me passer de ces paniers mais je ne veux pas demander plus d’argent à mes parents. C’est Valentin qui m’a convaincu que j’y avais droit, comme les autres. C’est difficile à accepter. » Ils sont les seuls à consentir à être pris en photo. Les autres étudiants rencontrés ne souhaitent pas apparaître, même de dos, même si l’on zoome sur leurs mains. Beaucoup refusent même de parler et s’esquivent, les yeux baissés.Ne compter que sur ses parentsAdel finit par accepter d’évoquer, du bout des lèvres, une situation financière « difficile ». Arrivé d’Algérie il y a trois ans pour faire ses études en France, il suit cette année un master 2 de Compétence complémentaire en informatique. Il a le statut d’« étudiant étranger » et n’a pas droit à une bourse du Crous, comme de nombreux étudiants présents aux distributions.Dès qu’il le peut, Adel fait des inventaires de nuit dans des grands magasins pour gagner un peu d’argent, 250 euros par mois en moyenne. Il faut insister pour qu’il concède que « c’est parfois dur d’aller en cours le lendemain ».Tout son salaire, ou presque, passe dans son loyer. Pour tout le reste, il ne peut compter que sur ses parents, qui lui envoient un peu d’argent de temps en temps, et sur les Halles de Rabelais. « Si je n’avais pas les paniers-repas, je serais obligé de travailler beaucoup plus », admet-il.Pour Karim, qui l’accompagne, cette première fois sera aussi la dernière. Non qu’il ait trop de revenus pour bénéficier des paniers. Mais cet habitué d’un « sandwich à la boulangerie le midi et d’un kebab le soir » explique, comme un enfant pris en faute, qu’il n’aime pas les légumes. Et que, loin de sa famille au Maroc, préparer ses repas dans la cuisine collective de sa cité U et manger seul dans sa chambre, il ne s’en sent tout simplement « pas capable ». Se nourrir n’est pas qu’une question d’argent.Affluence record pour une première distribution« Je suis désolée, il faudra revenir la prochaine fois », annonce à contrecœur une bénévole à la quinzaine d’étudiants qui attendaient de s’inscrire, alors que la distribution n’est commencée que depuis une heure à peine. Ils se lèvent et quittent la salle sans un mot. « On n’a jamais vu autant d’étudiants à la première distribution de l’année, glisse Killian Couprie, vice-président de l’association. Nous avions prévu une trentaine de bénéficiaires, nous avons déjà commencé à rationner pour servir plus d’étudiants. » Depuis sa création en 2009, l’association est habituée aux grands écarts de fréquentation : il lui arrive de recevoir plus de cent étudiants à la fois, ou « presque personne, comme pendant les partiels par exemple. Je ne sais pas comment ils font, ils ne mangent plus ? » demande Jacques, bénévole de longue date, un peu désabusé. Anissa (son prénom a été modifié) s’excuse pour son amie, qui ne veut pas parler et s’esquive en bredouillant. « Il faut la comprendre, c’est un peu honteux d’être ici. Moi ça va, je n’ai pas besoin d’aide, mon oncle m’envoie de l’argent. » 400 euros par mois dans la colonne « revenus » de son tableau Excel, qu’elle tient à jour minutieusement.Dans la colonne « dépenses », elle énumère de mémoire « 223 euros de loyer, 28 euros de bus, 20 euros de téléphone, 7 euros d’assurance habitation… » à la façon de ceux habitués à tout compter. « Pour le moment, j’essaie de m’en sortir seule, mes parents n’aimeraient pas trop que je demande de l’aide. »Surprise par nos questions, elle finit par demander : « Mais ce n’est pas beaucoup, en France, 400 euros ? » La jeune femme algérienne, étudiante en master 1 en agrosciences, ouvre des yeux ronds en apprenant que le seuil de pauvreté est d’environ 1 000 euros par mois, avant de relativiser : « Je me débrouille très bien pour l’instant, je mange trois fois par jour. Je préfère ne pas trop sortir avec mes amies parce que ce n’est pas mon argent. Quand j’aurai trouvé un job, ce sera plus facile. Je déposerai des CV après mes partiels. Je dois absolument réussir mes études, sinon, tout ça, c’est pour rien. »« On préférerait qu’il n’y ait personne »« Quand on n’a pas les parents derrière, c’est impossible de faire des études, lâche Halima Mounir, présidente de l’association. J’ai la chance que mes parents puissent m’aider, sinon je ne vois pas comment je ferais. » Sa deuxième année de licence de biologie lui laisse du temps pour « aider les étudiants comme moi et servir à quelque chose ». Ce qui ne l’empêche pas de travailler le week-end comme animatrice pour enfants, « juste pour le plaisir ». À 20 h 30, c’est l’heure du bilan : avec plus de cinquante bénéficiaires servis, il faudra revoir les commandes à la hausse pour la prochaine distribution, dans quinze jours. « On espère qu’il y aura du monde, pour pouvoir aider plein d’étudiants et en même temps… C’est paradoxal : au fond, on préférerait qu’il n’y ait personne », sourit Halima.Les bénévoles rangent rapidement les rares boîtes restées sur les étagères, poussent tables et chaises contre les murs. Dans un quart d’heure, la salle est prise par un cours de zumba.Laura BurattiJournaliste au Monde Les Décodeurs Depuis l’instauration, samedi 14 novembre, de l’état d’urgence en France, les forces de l’ordre sont dotées de larges moyens d’action, notamment de la possibilité d’opérer des perquisitions administratives, c’est-à-dire sans recours au juge.Le bilan publié lundi 23 novembre au matin par le ministère de l’intérieur montre que ces moyens d’exception ont été largement employés : en neuf jours, les forces de l’ordre ont réalisé plus d’un millier de perquisitions, qui ont abouti à la découverte de 201 armes et de 77 cas de détention de stupéfiants, mais aussi de 253 assignations à résidence. Lire aussi :Que va changer l’état d’urgence pour les citoyens ?Les DécodeursJournaliste au Monde 23.11.2015 à 07h02 • Mis à jour le23.11.2015 à 14h43 Dix jours après les attentats du 13 novembre, l’enquête se poursuit en France et en Belgique. Dimanche 22 et lundi 23 novembre, les forces de police belge ont mené une série de perquisitions dans l’agglomération bruxelloise et à Charleroi, sans annoncer de résultat significatif. Salah Abdeslam, suspecté d’avoir eu au moins un rôle logistique dans les attentats de Paris, est toujours en fuite.Suivez la situation en direct sur notre siteLire aussi :Ce que l’on sait de Salah Abdeslam, en fuite depuis les attentats du 13 novembreEn Belgique, 21 arrestationsDimanche soir, la police a mené une vingtaine de perquisitions dans l’agglomération bruxelloise, dont la commune de Molenbeek, et à Charleroi. Elle visait apparemment l’entourage de Salah Abdeslam, dont le parquet a précisé qu’il était toujours recherché. Seize personnes ont été interpellées, leur identité n’a pas été révélée. Aucune arme ou explosifs n’ont été trouvés.Cinq nouvelles interpellations ont été réalisées lundi dans la région de Bruxelles et de Liège.Trois personnes étaient déjà en garde à vue. Deux individus, Hamza Attou et Mohamed Amri, qui ont ramené Salah Abdeslam de Paris à Bruxelles, vendredi 13 novembre après les attentats, sont poursuivis depuis lundi dernier pour terrorisme. Le troisième suspect, Abraimi Lazez, un Marocain de Jette, a été mis en examen vendredi. Son rôle clé a été confirmé au Monde. Il aurait aidé Salah Abdeslam durant sa fuite. Des armes ont été retrouvées à son domicile, mais pas d’explosifs, a indiqué le parquet fédéral. Selon nos informations, le frère de cet homme se trouverait en Syrie.Six des sept kamikazes morts le 13 novembre identifiésQuatre sont Français : Brahim Abdeslam (31 ans), Bilal Hadfi (20 ans), Samy Amimour (28 ans) et Ismaël Omar Mostefaï (29 ans).Deux sont entrés en Europe par la Grèce en octobre. Il s’agit de deux des trois kamikazes du Stade de France. La police a diffusé leur photo après avoir retrouvé à proximité de leurs corps des passeports syriens à l’authenticité douteuse.Un kamikaze reste à identifier, le troisième qui était au Bataclan.Lire aussi :Craintes d’une infiltration des routes migratoires par des djihadistesA Saint-Denis, deux des trois morts identifiésL’enquête a accrédité l’hypothèse de la participation directe aux attaques d’Abdelhamid Abaaoud, instigateur présumé des attentats. Il avait manipulé une des trois kalachnikovs retrouvées dans une Seat noire, utilisée par le « commando des terrasses » et retrouvée à Montreuil. La même ville de la périphérie parisienne où il a été filmé le soir du carnage à 22 h 14 par une caméra placée dans une station de métro.Sa cousine Hasna Aït Boulahcen, qui lui aurait trouvé le logement de Saint-Denis, a également été tuée.Un homme, qui n’a pas encore été identifié, s’est fait exploser dans l’appartement de Saint-Denis. Son ADN était inconnu de la police française.Les gardes à vue de sept des huit personnes interpellées après l’assaut ont été levées. Cinq d’entre elles seraient des étrangers en situation irrégulière, sans lien avec les attentats, qui squattaient vraisemblablement l’immeuble de la rue du Corbillon. Seul Jawad B., qui s’était présenté comme le logeur du commando devant les caméras de télévision, est toujours en garde à vue.Lire aussi :Le rôle opérationnel d’Abdelhamid Abaaoud se préciseEn Turquie, un Belge interpelléLa police turque a interpellé, samedi, un Belge d’origine marocaine de 26 ans, Ahmet Dahmani, soupçonné d’avoir effectué des repérages en vue des attentats, a dit un responsable gouvernemental turc. Les enquêteurs français considèrent la piste « intéressante », car l’homme est un proche de Salah Abdeslam. Mais ils ne s’avancent pas sur son éventuel rôle dans les repérages à Paris, n’étant pas parvenus à établir s’il est, ou pas, passé par la capitale ces dernières semaines.Deux autres individus, âgés de 23 et 29 ans et de nationalité syrienne, ont aussi été interpellés en sa compagnie dans la ville d’Antalya.Lire : Qui sont les individus impliqués dans les attentats du 13 novembre Sylvia Zappi La scène ressemble à celles des lendemains de catastrophe. Dans le gymnase Maurice-Baquet de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), des lits de camp vert kaki ont été poussés contre les murs. Les couvertures de survie dorées sont roulées en boule avec quelques duvets. Sur la cage de gardien de but, des serviettes ont été accrochées pour sécher. Au milieu du terrain de basket, un grand tapis de gymnastique a été installé avec des jouets d’enfants et des feuilles de coloriage. Samedi 21 novembre, le froid est sensible malgré les deux énormes chauffages soufflants ronflant à l’extérieur de cet immense bâtiment de béton et de tôle bleue. Sur la grande table, des restes de petit déjeuner traînent encore. Un peu partout, les familles se serrent dans leurs frusques emportées en catastrophe.Il y a quelques jours encore, Michaela Stetiu habitait son deux-pièces , au 1er étage du bâtiment C du 48, rue de la République, où elle logeait avec son compagnon, sa belle-fille et son petit-fils. Elle n’a plus rien. Deux étages sous le squat qui abritait les terroristes présumés, tout est parti en poussière sous un déluge de balles lors de l’assaut des forces de l’ordre, mercredi 18 novembre. Cela fait plusieurs nuits qu’elle passe à attendre une solution de relogement. « On a pensé qu’ils allaient tous nous tuer, vous savez !, souffle-t-elle. Depuis, on dort mal. La nuit, on a l’impression d’entendre encore les balles et on a froid. Ils nous ont proposé d’aller à l’hôtel jusqu’à mardi. Mais après ? », s’interroge cette quinquagénaire roumaine, toute frêle dans son pull jacquard.Lire aussi :L’immeuble de l’assaut à Saint-Denis, concentré de misère humaineChafia Abek, logée dans le même bâtiment, se dit encore « trop stressée ». Cette mère de trois jeunes enfants doit se rendre une nouvelle fois au commissariat pour témoigner. « Je veux sortir d’ici pour un vrai logement, pas pour aller à l’hôtel », murmure-t-elle. Comme la presque totalité des occupants évacués, elle a refusé la solution transitoire proposée par la préfecture : trois nuits d’hôtel, un séjour en centre d’hébergement d’urgence et une promesse de relogement.Un appel de Manuel VallsDepuis le lendemain de l’évacuation, alors que les familles avaient été mises à l’abri dans un centre de santé par la mairie, le bras de fer est engagé entre la ville et la préfecture. Considérant que l’intervention policière était une décision de l’Etat dans le cadre d’une opération de défense nationale, la municipalité réclame que les 70 personnes, dont 28 enfants, soient entièrement prises en charge par l’Etat. Le préfet délégué pour l’égalité des chances, chargé du dossier, ne l’entendait pas ainsi : « Dans ce type de situation, comme lors d’un incendie, le relogement est de la compétence communale. La solidarité doit s’exercer à ce niveau », expliquait, vendredi, Didier Leschi, réclamant que la ville « assume ses responsabilités ».Après une réunion d’urgence à la préfecture, vendredi en début d’après-midi, devant l’absence de solution pérenne, le maire PCF Didier Paillard a écrit au premier ministre : « Les circonstances extraordinaires qui ont conduit à l’intervention policière appellent des mesures exceptionnelles pour les personnes impactées », plaidait-il.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : « une ambiance de guerre » à Saint-DenisLa demande a semblé être entendue. Quelques heures plus tard, le maire recevait un appel de Manuel Valls lui assurant que l’Etat prendrait en charge les familles. Dans la foulée, le préfet de région s’engageait, à son tour, à les reloger sur le contingent préfectoral. En début de soirée, M. Leschi s’est rendu au gymnase auprès des occupants du 48. « Les services de l’Etat font leur possible pour vous proposer des solutions de relogement dans les meilleurs délais », promettait-il dans un courrier remis aux familles.Pas suffisant, ont-elles fait savoir, en refusant de quitter le gymnase. Toutes ont trop peur d’être oubliées une fois celui-ci évacué. « On ne peut pas faire confiance aux autorités et les politiques de la mairie nous disent qu’ils se battent pour nous mais c’est du bla-bla », lance Michaela Stetiu. « On veut une preuve avec un tampon officiel », ajoute Chafia Abek.« Aucune empathie des autorités »La mairie reste elle aussi circonspecte. Une nouvelle réunion devait se tenir lundi matin à la préfecture et la ville entend exiger un engagement nominatif pour chaque famille. « Sinon, on demandera un rendez-vous à Valls », assure Stéphane Peu, adjoint à l’urbanisme. Le feuilleton laisse les élus comme les bénévoles amers. « On n’a senti aucune empathie des autorités », glisse un secouriste.« L’Etat est absent : pas une visite ministérielle ou du préfet alors que pour n’importe quelle inondation dans le Var ou l’Hérault, il y aurait eu un ministre sur place. Les Dyonisiens qui viennent apporter un peu de chaleur et de solidarité sont scandalisés par cette absence de considération », tempête M. Peu.A l’entrée, un gros tas de vêtements a été empilé. Ce sont les dons des parents d’élèves des écoles voisines du 48. Des voisins passent et regardent d’un air désolé les enfants scotchés devant une télévision. « Il ne faut pas les abandonner », lâche une mère d’élèves de la rue du Corbillon.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.11.2015 à 05h29 • Mis à jour le23.11.2015 à 08h39 La justice de la République dominicaine a annoncé dimanche 22 novembre avoir émis un mandat d’arrêt international contre trois Français dans l’affaire « Air Cocaïne » : le député européen Aymeric Chauprade, le criminologue et spécialiste de la sûreté aérienne, Christophe Naudin et l’assistant parlementaire de Jean-Marie Le Pen et de M. Chauprade à Strasbourg, Pierre Malinowski. Ces trois hommes sont recherchés pour leur participation présumée à l’évasion fin octobre de deux pilotes français, Pascal Fauret et Bruno Odos, condamnés en République dominicaine dans cette affaire.Bruno Odos a déclaré début novembre à ses juges d’instruction marseillais que M. Chauprade, qui a quitté le Front national à la suite de cette affaire, avait accompagné M. Naudin lorsque celui-ci avait proposé aux deux pilotes un plan de fuite, après quinze mois de détention puis dix-sept mois d’assignation à résidence.Lire aussi :« Air cocaïne » : qui est Aymeric Chauprade ?Les deux pilotes, anciens militaires reconvertis dans l’aviation d’affaires, ont été incarcérés à Marseille début novembre après quelques jours de liberté, à leur retour de République dominicaine. La justice française leur reproche trois vols transatlantiques destinés à acheminer de la cocaïne depuis les Caraïbes, dont le dernier, le 19 mars 2013, s’apprêtait à rapporter quelque 700 kg à l’aéroport de La Mole, à Saint-Tropez (Var).Lire aussi :« Air cocaïne » : des détails sur la fuite des deux pilotes 22.11.2015 à 19h43 • Mis à jour le22.11.2015 à 19h53 | Maryline Baumard Devant la Bastille, en fin de journée, dimanche 22 novembre, il ne restait que quelques traces de ce qui aurait dû être un rassemblement. Des autocollants aux couleurs du Nouveau Parti anticapitaliste, quelques-uns du syndicat SUD ou de l’association Droit au logement (DAL), jonchaient le sol. La foule de 500 personnes, bravant les interdits de l’état d’urgence, avait rejoint en cortège la place de la République, en dépit de l’interdiction des forces de l’ordre de quitter la colonne de Juillet.Lire aussi :Que va changer l’état d’urgence pour les citoyens ?Cette marche entre Bastille et la place de la République avait été décidée de longue date, comme l’aboutissement de la signature d’une lettre commune intitulée « Migrants bienvenus ». Quarante-six organisations, regroupant des syndicats, des associations et des partis politiques, devaient en être. Mais c’était avant les attentats du 13 novembre, et a fortiori, avant la mise en place de l’état d’urgence. Une fois que la préfecture a édicté son interdiction de « manifestations sur la voie publique » jusqu’au lundi 30 novembre à minuit, certaines organisations ont gardé leur signature au bas du texte, mais ont retiré leur appel à défiler ce dimanche. Leur liste exacte reste difficile à établir car de nombreux membres de ces organisations sont venus cet après-midi à titre personnel.« On manifeste aujourd’hui et on manifestera le 12 décembre »Dans un premier temps, quelques slogans pro-migrants ont retenti sur le parvis de l’Opéra Bastille. Une longue banderole demandant l’ouverture des frontières a été déployée. Quelques réfugiés, même, et quelques sans-papiers étaient là, heureux que leurs droits soient défendus haut et fort, sous le soleil automnal.Une trentaine de gendarmes se sont postés, à distance, comme pour intimider les manifestants. Leur positionnement était d’autant plus étrange qu’ils se sont retrouvés non pas devant les manifestants qu’ils voulaient empêcher d’avancer, mais en queue de cortège.D’emblée les forces de l’ordre ont donc eu un temps de retard sur des marcheurs bien décidés à rallier la place de la République. Elles semblaient pourtant sûres, quelques minutes avant que le cortège ne parte, que les manifestants se rallieraient à l’interdiction de la préfecture de police.Gaz lacrymogène et impossibilité des forces de stopper la. Manif https://t.co/xXH4dnJ2Ea— marylinebaumard (@maryline baumard)require(["twitter/widgets"]);« Ils ont voulu discuter avec nous, essayer de nous convaincre. Franchement, c’est oublier notre détermination », s’amuse une militante Attac, à l’arrivée. « Vous croyez qu’on va se laisser intimider après trente ans de militantisme. On manifeste aujourd’hui et on manifestera le 12 décembre », observait de son côté Irène, membre de Coalition 21 Climat.« C’est trop important qu’il y ait une mobilisation citoyenne et pas seulement des réunions officielles », ajoute-t-elle, satisfaite d’avoir gagné le premier round. Annie Pourre, militante du DAL, réclame, elle, avant le début de la marche « une manifestation pour le droit à manifester »…« Etat d’urgence, état policier ! »Si les premiers slogans scandés ont porté sur l’accueil des réfugiés, très vite, la confrontation avec la gendarmerie, et les vapeurs de gaz lacrymogène aidant, les mots d’ordre se sont durcis. La « solidarité avec les réfugiés » s’est métamorphosé en un « état d’urgence, état policier ! On ne nous enlèvera pas le droit de manifester ». Les gendarmes auraient pourtant bien aimé leur ôter ce droit, mais ils n’ont jamais rattrapé leur retard initial face à des militants bien rodés. Les forces de l’ordre ont d’abord tenté en vain de les bloquer sur le parvis du boulevard Richard-Lenoir, mais le groupe leur a échappé. Comme sur une bonne partie du boulevard Beaumarchais.Arrivés à hauteur du boulevard des Filles-du-Calvaire, les gendarmes ont alors renoncé, montant dans leurs camionnettes pour avoir au moins la consolation d’arriver à République avant le cortège.Une grande cacophonie a régné sur tout le trajet où la circulation n’a été que tardivement arrêtée, et seulement dans le sens où circulait ce défilé. Une semaine après la mise en place de l’état d’urgence, la première manifestation interdite s’est invitée dans une capitale encore meurtrie par les événements.Preuve que le sondage IFOP publié ce jour par Le Journal du Dimanche, qui montre un accord massif de la société française aux décisions de son gouvernement, ne signifie pas pour autant une totale unanimité. Place de la République, les manifestants étaient heureux d’avoir gagné la partie. Certains ont même suggéré, profitant de leur avantage, qu’ils rejoignent le lycée Jean-Quarré, ex-squat de migrants du 19e arrondissement évacué en octobre. C’est resté une blague.Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.11.2015 à 08h47 • Mis à jour le22.11.2015 à 13h43 Le ministre de l’économie Emmanuel Macron a affirmé samedi 21 novembre que la société française devait assumer une « part de responsabilité » dans le « terreau » sur lequel le djihadisme a pu prospérer, évoquant une disparition de l’idéal républicain de mobilité sociale. « Le terreau sur lequel les terroristes ont réussi à nourrir la violence, à détourner quelques individus, c’est celui de la défiance », a prévenu le ministre.« Nous sommes une société dont au cœur du pacte il y a l’égalité », a-t-il fait savoir lors d’une intervention en conclusion de l’université du groupe social-démocrate baptisé « Les Gracques », huit jours après les attentats meurtriers du 13 novembre, revendiqués par l’organisation Etat islamique (EI). Mais « nous avons progressivement abîmé cet élitisme ouvert républicain qui permettait à chacune et chacun de progresser. Nous avons arrêté la mobilité » sociale, a-t-il déploré.Suivez la situation en direct dans notre live« Des fermetures dans notre économie »Il a évoqué le fait que « quelqu’un sous prétexte qu’il a une barbe ou un nom à consonance qu’on pourrait croire musulmane, a quatre fois moins de chances d’avoir un entretien d’embauche qu’un autre ».« Je ne suis pas en train de dire que tous ces éléments sont la cause première du djihadisme. C’est la folie des hommes, et l’esprit totalitaire et manipulateur de quelques-uns. Mais il y a un terreau, ce terreau est notre responsabilité. »« Nous avons une part de responsabilité, parce que ce totalitarisme se nourrit de la défiance que nous avons laissée s’installer dans la société. Il se nourrit de cette lèpre insidieuse qui divise les esprits, et, si demain nous n’y prenons pas garde, il les divisera plus encore », a-t-il prévenu. M. Macron a lié les réformes qu’il a récemment défendues à la nécessité de « changer cette société en l’ouvrant ».« Je pense que ce sont des fermetures dans notre économie, dans notre société, les pertes d’opportunité, les plafonds de verre qui sont mis, les corporatismes qui se sont construits qui à la fois se nourrissent de la frustration sur le plan individuel et créent de l’inefficacité sur le plan économique », a-t-il plaidé.Lire aussi (édition abonnés) :Jürgen Habermas: « Le djihadisme, une forme moderne de réaction au déracinement » 11.11.2015 à 16h09 • Mis à jour le11.11.2015 à 18h53 | Perrine Mouterde Lorsque Anna Francis et son compagnon visitent leur maison pour la première fois, elle est en piteux état. Il n’y a ni cloison, ni chauffage ni électricité. Dehors, les rues sont désertes. La majorité des bâtisses de briques rouges qui se serrent les unes contre les autres sont murées. Ce quartier de Portland à Stoke-on-Trent, ville britannique des Midlands, a mauvaise réputation : prostitution, plants de cannabis et trafics y prospèrent.Mais pour ce couple d’artistes, devenir propriétaire de cette petite maison délabrée est un moment « important », qui leur donne le sentiment de devenir « une vraie famille ». « Nous louions une maison vétuste et humide, expliquent-ils. Comme nous attendions un enfant, nous voulions un environnement plus sain et plus stable. » Surtout, ce logement ne leur a coûté que 1 livre sterling (1,40 euro). Ou plutôt, ils se sont engagés, avec cette livre symbolique, à rembourser sur dix ans un prêt de 30 000 livres (42 000 euros) à un taux d’intérêt avantageux. Pas à une banque, mais à la mairie. Avec cette somme, la municipalité va prendre en charge les travaux de réhabilitation. Une maison… à 70 000 euros ?Stoke-on-Trent et Liverpool, ont lancé en avril 2013 les premiers projets de maisons à 1 livre du Royaume-Uni. Des initiatives pionnières inspirées par celles menées par Detroit, aux Etats-Unis, ou Rotterdam, aux Pays-Bas. « Au départ, nous n’avions pas baptisé ce projet 'maisons à une livre’, remarque Neil Watson, en charge du programme à la mairie de Stoke. Mais le nom s’est imposé de lui-même. »La formule, trompeuse mais vendeuse, est restée. « Elle est symbolique, remarque Rowland Atkinson, professeur d’études urbaines à l’université de Sheffield. Elle suscite de l’intérêt car une maison à une livre sterling, cela paraît complètement fou [les prix de l’immobilier au Royaume-Uni sont parmi les plus élevés au monde]. Mais elle stigmatise encore davantage certains quartiers en soulignant qu’un bien aussi essentiel que le logement n’y vaut rien. »Lire aussi :A Londres, les prix de l’immobilier crèvent toujours les plafondsEn France, Roubaix (Nord) va emboîter le pas de ses homologues britanniques. Fin septembre, Milouda Ala, adjointe en charge du logement dans la ville la plus pauvre de France, s’est envolée pour le Royaume-Uni. Une visite qui a achevé de la convaincre de l’intérêt de ces programmes. « Si Liverpool a pu le faire à l’échelle de quartiers entiers, nous pouvons le faire pour quelques maisons », assure-t-elle. Une phase test concernant une dizaine de bâtisses vacantes de Roubaix, actuellement propriétés de la communauté urbaine, doit démarrer d’ici mi-2016.A la différence de Stoke-on-Trent, à Roubaix, ce seront les nouveaux propriétaires qui prendront eux-mêmes en charge la réhabilitation des maisons, dont il ne reste souvent que les murs et le toit. Des travaux dont le coût est estimé par la mairie entre 40 000 et 70 000 euros. #container_14472414963{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14472414963{ height:500px; } #container_14472414963 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14472414963 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14472414963 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14472414963 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }A Roubaix, moins de propriétaires, plus de logements vacantsSource : Insee (chiffres de 2012)require(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14472414963", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Pourcentage de logements vacants","Part de ménages propriétaires de leur résidence principale","Taux de chômage des 15-64 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Roubaix", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 11.2 ], [ "", 36.2 ], [ "", 30.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "France métropolitaine", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 7.5 ], [ "", 57.8 ], [ "", 12.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Une livre envoyée du BrésilLe choix de Roubaix a été calqué sur celui de Liverpool. Dans cette ville du nord-ouest de l’Angleterre, seuls 7 des 22 candidats sélectionnés ont emménagé dans leur maison à une livre, plus de deux ans après le début du projet pilote. Jayalal Madde, un chauffeur de taxi, est le premier à avoir posé ses cartons rue Granby, après avoir réalisé près de 45 000 euros de travaux. D’autres sont sur le point de s’installer dans les quartiers de Kensington et Picton. « Il nous a fallu plus de temps que prévu pour mettre en place ce programme mais c’est un succès, juge Anthony Mousdale, responsable de l’opération à la mairie de Liverpool. Aucun participant n’a échoué à mener à bien les travaux et nous avons maintenant un modèle satisfaisant. » Une deuxième phase a même été lancée : environ 120 maisons de Picton vont, à leur tour, être vendues pour une livre sterling.Pour ce nouvel appel à candidatures, Liverpool a reçu 2 500 réponses. A Stoke, 650 candidats s’étaient manifestés. « On nous a écrit d’Inde, d’Australie… Quelqu’un nous a même envoyé une livre du Brésil, se souvient Neil Watson. Mais seules trois personnes correspondaient aux critères d’éligibilité. » Pour être éligible, il faut avoir un emploi ; vivre, travailler ou avoir de la famille à Stoke (en France ce critère, considéré comme discriminatoire, ne sera pas retenu) ; occuper la maison au moins cinq ans. « Nous ne voulions pas offrir un logement à ceux qui ont accès au marché privé mais permettre à des familles à faibles revenus d’accéder à la propriété », précise Neil Watson.La préoccupation est la même à Roubaix. « Nous avons 5 000 demandes de logement social par an dont 40 % seulement sont satisfaites, explique Milouda Ala. L’objectif est de faire sortir par le haut des candidats à ce dispositif, tout en changeant l’image des quartiers. » Autour de la rue du Pile, les maisons ouvrières sont plus hautes que leurs homologues liverpuldiennes. Pas de quartiers fantômes ici, mais des façades murées qui défigurent les rues, stigmates du déclin industriel de la région. Rénover ou détruire ?L’histoire est la même de l’autre côté de la Manche. A Stoke, les 2 000 fours bouteilles dans lesquels étaient fabriquées des poteries exportées dans le monde entier ont quasiment disparu. Liverpool, qui comptait 825 000 habitants en 1931, n’en recense plus que 470 000. Un recul économique et démographique qui fait exploser le nombre de maisons vacantes : elles sont encore 7 500 à Liverpool, 4 200 à Stoke.En 2002, le vice-premier ministre travailliste, John Prescott, lance l’Initiative pour le renouveau du marché immobilier avec comme objectif de s’attaquer au problème des quartiers en déclin. Des fonds sont alloués aux municipalités pour acheter des milliers de maisons vides, les démolir et reconstruire du neuf. Dans certains endroits, la rénovation fonctionne. Ailleurs, c’est un échec. Pendant que les autorités acquièrent peu à peu des bâtiments, des zones entières sont laissées à l’abandon. Certains dénoncent un « nettoyage social », des expulsions forcées et la destruction du patrimoine. En 2010, lorsque le nouveau gouvernement de coalition annonce la fin de ce programme controversé, Stoke et Liverpool n’ont plus les moyens de détruire les maisons qu’elles décident donc de murer. Dans le quartier de Granby par exemple, la mairie de Liverpool est propriétaire de près de 150 maisons. « Les habitants ont commencé à partir dans les années 1990, se souvient Nagi Kassam derrière la caisse de l’épicerie familiale. Le quartier était vraiment dur. Chaque année, nous espérions que la municipalité allait faire quelque chose pour ces maisons vides. Vingt ans plus tard, rien n’avait changé. » Pendant toutes ces années, une quarantaine d’habitants continue à vivre dans ces rues désertes. « C’était lugubre. Le seul point positif, c’est que je pouvais mettre la musique à fond sans embêter personne », raconte Hazel Tilley, venue faire couper ses cheveux teints en bleu dans l’une des seules boutiques du quartier. « Je déteste aller chez le coiffeur mais il faut soutenir les commerces locaux : ils ont pris des risques en ouvrant ce salon ici plutôt que dans le centre-ville ». A côté, un restaurant a également ouvert ses portes.Car à force de lutter pour préserver le quartier de Granby, les résidents ont obtenu le soutien de la municipalité. Différents partenaires sont mobilisés pour rénover les 150 maisons devant lesquelles s’affairent des ouvriers. Cinq d’entre elles sont des maisons à une livre. « On avait proposé ce type de projet il y a vingt ans, regrette Hazel Tilley. La municipalité ne s’est intéressée à nous que lorsqu’on a commencé à attirer l’attention des médias par notre mobilisation. Elle s’est dit que les maisons à une livre seraient une bonne opération de communication. » « Un acte désespéré »Au-delà du coup médiatique, les municipalités ont surtout été contraintes d’imaginer des solutions alternatives. « Ces maisons à une livre ressemblent à un acte désespéré des autorités locales, constate Rowland Atkinson. Elles ont très peu de moyens pour agir pour ces quartiers et sur l’économie locale. Mais est-ce que cela suffira à résoudre les problèmes plus systémiques d’emploi et de développement ? » « Les maisons à une livre ne sont pas en elles-mêmes un véhicule du renouvellement urbain, acquiesce Anthony Mousdale. Il faut qu’elles accompagnent d’autres projets. »A Roubaix, les quartiers des maisons à 1 euro bénéficieront aussi du programme national de renouvellement urbain. « Il faut concentrer toutes les forces et les dispositifs au même endroit pour que ça marche, insiste Milouda Ala. Il n’y a pas que l’habitat mais aussi tout ce qui va autour : les locaux associatifs, les espaces pour les jeunes… »La municipalité de Stoke avait fait de l’engagement à s’investir dans la vie du quartier l’un des critères de sélection. « Vivre à Portland demande une implication beaucoup plus forte que lorsque l’on vit ailleurs, assure David Swan, un ingénieur de 28 ans. Il y a des réunions de résidents, nous réfléchissons à ce que nous pourrions faire de l’ancien pub… » Les 31 nouveaux propriétaires ont emménagé à quelques semaines d’intervalle, à l’été 2014. Des professeurs, un architecte, des religieuses, un collecteur des impôts… Une habitante a lancé un chœur, Anna Francis un club de jardinage. « Nos jardinières ont été vandalisées mais cela arrive de moins en moins souvent. La situation s’améliore mais il faudra encore du temps pour transformer le quartier. » Le trafic de drogues est moins visible. Des caméras de surveillance et des grillages ont été installés pour lutter contre les dépôts d’ordures dans les allées. Les incivilités sont davantage signalées. Surtout, des propriétaires dont la bâtisse était vacante ont entamé des travaux. Aux enchères, une maison du quartier s’est vendue 43 000 livres. Un record. Le début d’un cycle vertueux ?« 4 000 maisons à 1 euro »« Ce type de projet ne peut fonctionner qu’à petite échelle car le modèle économique n’est pas viable pour les municipalités », nuance toutefois Neil Watson. La mairie de Liverpool ne possède plus que 650 maisons vacantes. Pour les milliers d’autres, des solutions différentes devront être imaginées. A Roubaix, Milouda Ala voit beaucoup plus grand. « Si on pouvait vendre 4 000 maisons à 1 euro, je serais contente ! Je veux que cela devienne un projet porté par la métropole ou la région. » Et pourquoi pas au niveau national ? Des villages de Normandie et de Bretagne ont aussi proposé des terrains à 1 euro le mètre carré pour lutter contre la désertification. Une version rurale des maisons à 1 euro. En France, le nombre de logements vacants – 2,64 millions selon l’Insee – explose. « Il n’y a pas de pénurie d’habitat en France, confirme Didier Cornuel, professeur d’économie immobilière à l’université Lille-I. Détruire pour reconstruire a un coût faramineux. Alors faire le choix de vendre et de rénover n’est pas absurde. »A la mairie de Roubaix, le flot de demandes d’information sur ces maisons à 1 euro ne tarit pas. Et la mise en œuvre de ce projet pionnier ne sera pas scrutée qu’au plan local : d’autres villes en observeront les résultats avec attention.Les critères de Liverpool pour attribuer les logements à 1 livreCritères d’éligibilité :Vivre ou travailler à Liverpool.Ne pas être propriétaire d’un logement.Avoir un emploi.Eléments favorisant la sélection :Avoir un emploi depuis deux ans et gagner entre 20 000 et 30 000 livres par an (28 200 et 42 000 euros).Ne pas être endetté.Avoir des enfants à charge.Avoir des économies pour réaliser les travaux.Engagements des candidats : Vivre dans la maison pendant au moins cinq ans.Ne pas sous-louer le bien.Réhabiliter la maison pour qu’elle soit conforme aux normes de décence (si les travaux ne sont pas jugés satisfaisants, les candidats ne deviennent pas propriétaires du lieu – la vente n’est effective qu’à l’issue de la réhabilitation – et perdent les sommes investies).Respecter un calendrier pour la réalisation de ces travaux.Perrine MouterdeJournaliste au Monde 11.11.2015 à 11h47 • Mis à jour le11.11.2015 à 15h32 | Angèle Guicharnaud Ce sont les cousins des ­écoles de gestion. Les instituts d’administration des entreprises (IAE) sont les écoles de commerce des universités. Et, comme ­elles, les IAE cherchent désespérément à arrondir leur budget. L’Etat, endetté ­au-delà du raisonnable, ne peut plus financer leur développement. Contrairement aux écoles consulaires et privées, les frais de scolarité demandés aux étudiants de ces établissements sont fixés par le ministère de l’enseignement supérieur : 189 euros l’année de licence et 261 euros celle de master (à la rentrée 2015). Pas un euro de plus. Il faut donc trouver de l’argent ailleurs.Partenariat et alternanceL’IAE de Lyon, le plus gros de France, fonctionne avec 32 millions d’euros. « Au total,80 % de ces ressources émanent de l’université : dotation annuelle, frais de fonctionnement, salaires, entretien des ­locaux, précise Jérôme Rive, son directeur, par ailleurs président du réseau IAE France, qui regroupe 32 établissements. Les derniers 20 % proviennent de fonds propres. »Lire aussi :Instituts d’administration des entreprises, une sélection plus sévèreSigner des contrats de recherche avec des entreprises et des collectivités locales est un premier moyen de gonfler ces ­revenus. L’IAE de Pau-Bayonne procède de la sorte, en nouant des partenariats avec « des collectivités et leurs partenaires comme Engie, anciennement GDF-Suez »,assure Camille Chamard, directeur de l’institut.Deux autres leviers existent : l’alternance et la formation continue. Seul le dosage varie, selon les moyens et la taille de chaque établissement – de plus de 7 200 étudiants à Lyon à 300 environ à Corte, en Corse.Un quart des élèves de l’IAE d’Aix-Marseille, par exemple, suit un cursus en ­apprentissage. « L’objectif est d’atteindre 50 % », confie Virginie de Barnier, sa directrice. Même stratégie à l’IAE de Pau-Bayonne : « Depuis cinq ans, nous avons ouvert nos formations à l’apprentissage, assure Camille Chamard. Désormais, les recettes perçues par ce biais représentent deux tiers de nos ressources propres, soit environ 600 000 euros. »Formation continueCet IAE du Sud-Ouest doit le dernier tiers de ses fonds propres à la formation continue. Un créneau que l’IAE de Caen exploite également. « Plus de la moitié de nos étudiants sont des professionnels, ­indique Patrice Georget, directeur. Cela représente en tout 1 000 personnes, dont 500 inscrites en formation en ligne. » ­Bilan de l’opération : près de 4 millions d’euros par an.L’avantage de ces cursus réservés aux professionnels est notamment que les établissements sont libres de les facturer au prix qu’ils souhaitent. Le master 2 en ­ligne « gestion des ressources humaines », le plus cher de l’IAE de Caen, coûte 7 900 euros. A Lyon, il faut compter 13 500 euros pour le MBA – acronyme ­anglais de la maîtrise en administration des affaires – destiné aux cadres dirigeants. L’Institut d’Aix-Marseille facture le sien 25 000 euros.Principal frein à cette stratégie, selon ­Jérôme Rive : « Le cadre réglementaire est plus contraint. Le processus de prise de ­décisions s’avère plus long que pour les écoles. Or les entreprises à la recherche de formations sur mesure pour leurs salariés attendent des réponses rapides. Il faut donc pouvoir mobiliser les moyens nécessaires, comme les intervenants, dans les plus brefs délais. »Dans cet institut, Virginie de Barnier aimerait également développer les formations adressées aux professionnels, même si c’est avec modération. « Pas question de marcher sur les plates-bandesdes autres IAE comme celui de Paris ou de Caen, spécialisés dans ce ­domaine »,prévient-elle.RéseauCar s’il leur arrive d’entrer en compétition sur des appels d’offres, 32 des 35 IAE de France tentent de faire front commun au sein d’un réseau, IAE France. Une ­façon d’obtenir plus de visibilité mais aussi de mutualiser certains coûts. « Le réseau paie un emplacement commun pour les Salons internationaux de l’éducation, souvent assez coûteux [jusqu’à 12 000 euros pour certains] et ­chaque IAE peut envoyer un représentant sur le stand », décrit Virginie de Barnier.Un avantage considérable, notamment pour les petits instituts qui n’ont pas toujours les moyens d’investir dans ces services. Paul Crozet, directeur de l’IAE d’Amiens, apprécie également « les ateliers organisés entre nos services, dans le domaine de la communication par exemple. Cela permet de gagner en visibilité malgré des moyens limités ». Retrouvez le supplément spécial consacré aux écoles de commerce dans « Le Monde » daté jeudi 12 novembre 2015, puis sur la page Lemonde.fr/commerce-gestion.De nombreuses écoles de commerce seront présentes au SAGE, le salon des grandes écoles du « Monde », samedi 14 et dimanche 15 novembre, aux Docks - Cité de la mode et du design, à Paris. Entrée gratuite.Angèle GuicharnaudJournaliste au Monde Simon Piel et Olivier Faye Le bras de fer engagé entre Marine Le Pen et la justice continue. Convoquée lundi 9 novembre par les juges Renaud Van Ruymbeke et Aude Buresi pour être entendue sous le statut de témoin assisté dans le cadre de l’enquête menée sur le financement du Front national, la députée européenne a de nouveau fait faux bond, selon les informations du Monde. Elle avait déjà refusé de se rendre à sa première convocation, le 13 octobre. Comme la fois précédente, la présidente du FN explique attendre que la requête en suspicion légitime qu’elle a déposée auprès de la Cour de cassation soit examinée. « La moindre des choses, c’est d’avoir une réponse à cette requête, avance-t-elle. Les juges d’instruction avaient dix jours pour donner leurs arguments, à ce que je sais, ils ne l’ont toujours pas fait. » Dans cette requête, qui ne suspend pas l’instruction en cours, le Front national argue que les garanties d’impartialité de la procédure ne seraient pas réunies.De source judiciaire, on assure que la députée européenne, qui a reçu sa lettre de convocation à la mi-octobre, a avancé un autre argument pour justifier son refus de se présenter face aux magistrats du pôle financier : celui de son calendrier. La candidate aux élections régionales des 6 et 13 décembre en Nord-Pas-de-Calais-Picardie a expliqué à la justice que sa campagne ne lui en laissait pas le temps. « On n’était pas à dix jours près. On me convoque avant les élections, c’est un acte politique. Ce calendrier a pour but de me nuire, estime la présidente du FN. Il y a des pressions du parquet, les magistrats l’ont dit eux-mêmes à un des incriminés, qui en a fait une attestation. On voit que Mme Taubira fait pression, sur ordre de Manuel Valls. »« Dons déguisés »Au Front national, les dirigeants répètent que le dossier est « vide ». « La montagne va accoucher d’une souris, deux ans d’instruction pour rien. [Frédéric] Chatillon sera peut-être emmerdé pour abus de bien social à cause de ses bagnoles, mais c’est tout », veut croire un proche de Marine Le Pen. Le dirigeant de Riwal, la société prestataire du FN pour ses campagnes électorales, aurait acheté une Peugeot 807 avec l’argent de son entreprise dont le bénéfice revient exclusivement ou presque à son ancienne compagne, Marie d’Herbais, installée dans la Sarthe.Les magistrats s’interrogent par ailleurs sur l’acquisition par Riwal de deux motos, une Harley-Davidson et une Triumph, utilisées par M. Chatillon, ainsi qu’une voiture Dacia achetée par Riwal au bénéfice de la société Stream On Fire, spécialisée dans la diffusion d’événements en direct sur Internet, dans laquelle Frédéric Chatillon est associé.Lire nos explications : Comprendre l'affaire qui menace Marine Le Pen et le FNPour le reste, les juges reprochent à Riwal d’avoir consenti au FN ainsi qu’à Jeanne, le microparti de la présidente du Front, des « dons déguisés » par le biais d’achats de matériels, de prêts dépréciés sans justification, de mise à disposition de locaux et de salariés ou d’emplois présumés fictifs. Riwal a par ailleurs fourni des kits de campagne aux candidats frontistes aux élections législatives de 2012 qui auraient été surfacturés. Pour les magistrats, le but du système était d’obtenir le remboursement des dépenses de campagne par l’Etat.Dans ce cadre, les juges avaient initialement prononcé un contrôle judiciaire interdisant à la société Riwal de travailler pour le Front national dans le cadre de ses campagnes. Les Presses de France, une société dirigée par Axel Loustau, un proche de M. Chatillon, ancien trésorier de Jeanne, a repris depuis cet été les prestations d’impression de Riwal. Un tour de passe-passe qui n’a pas échappé aux magistrats. Selon nos informations, ces derniers viennent d’assortir la mise en examen pour escroquerie de M. Loustau d’un contrôle judiciaire lui interdisant de rencontrer M. Chatillon.Olivier FayeSimon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.11.2015 à 00h53 • Mis à jour le11.11.2015 à 09h20 Une visite de la ministre des outre-mer, George Pau-Langevin, à Mayotte a été perturbée mardi 10 novembre par les syndicats (CGT-CFDT-FO-FSU-Solidaires-FAEN) de l’archipel, qui ont multiplié les actions coups de poing pour revendiquer « l’égalité des droits » par rapport au reste du territoire français.Une rencontre avec la ministre avait eu lieu dans la matinée, qu’ils ont qualifiée de « dialogue des sourds ». Les syndicalistes dénoncent la mise à niveau progressive de l’indexation des salaires, de l’application du code du travail et des prestations sociales dans ce tout jeune département, créé en 2011, par rapport au reste du territoire.Ils ont notamment bloqué la barge qui relie les deux îles de l’archipel, forçant la ministre à renoncer à une partie de ses visites. La ministre rappelle avoir « insisté sur les mesures prises lors de la réunion du 29 septembre 2015 et qui font l’objet d’un suivi dans le cadre d’un calendrier partagé de dialogue social. L’ensemble des engagements pris à ce titre par les ministères des outre-mer et de la fonction publique seront tenus, dans le calendrier fixé ».Lire aussi :A Mayotte, Manuel Valls détaille « l’avenir » de l’île Lucie Soullier « Oui, c’est le genre de propos que je peux tenir lorsque j’ai bu. » Face à la présidente de la 23e chambre du tribunal correctionnel de Paris, mardi 10 novembre, Frédéric Pauze reconnaît avoir traité Marc Grinsztajn de « sale juif », sur le trottoir en bas de chez lui. Oui, il a également crié « les goys redressent la tête ». En revanche, pas question d’accepter « les faits tels qu’ils sont présentés ».2 h 15 du matin, le 12 septembre. Marc Grinsztajn rentre chez lui, lorsqu’un homme surgit, flasque de rhum à la main et injures antisémites à la bouche. L’éditeur du livre Le Système Soral (de Robin D’Angelo et Mathieu Molard, Calmann-Lévy) lui décoche un coup de poing, son agresseur réplique en lui lançant sa bouteille. M. Grinsztajn finit la nuit avec quelques agrafes à l’arrière du crâne et deux jours d’incapacité temporaire de travail.Des faits qui valent à Frédéric Pauze de comparaître pour violences volontaires avec les circonstances aggravantes d’ivresse et d’injures à caractère antisémite. Face au tribunal, il est d’accord pour endosser les insultes antisémites, mais pas les violences volontaires, pour lesquelles il est pourtant poursuivi. Et ce, car il n’a pas porté « le premier coup », du moins physique. « N’inversez pas le dossier, prévient la procureure. Si quelqu’un est victime ici, ce n’est pas vous M. Pauze. »« Une petite fiole de 20 cl de rhum »Depuis l’obligation de soins qui lui a été imposée lors de sa première comparution en septembre, l’accusé multiplie les rendez-vous dans les centres antialcooliques pour prouver sa bonne foi. « J’arrive maintenant à me restreindre à une petite fiole 20 cl de rhum le soir. » Mais « pas tous les soirs », se reprend-il sur une question de la présidente du tribunal.L’avocat de la victime, Me Michaël Ghnassia, lui laisse le bénéfice du doute sur ce point. « En revanche, on ne l’a pas beaucoup entendu parler de soigner son antisémitisme. » A 37 ans, Frédéric Pauze n’est pourtant pas un novice en la matière. En 2008, il a déjà été interpellé ivre dans la rue, hurlant des insultes antisémites. Un stage au Mémorial de la Shoah lui avait alors évité des poursuites judiciaires. Ce qui l’a le plus marqué ? « Le témoignage d’une dame lambda qui disait vouloir tourner la page, » répond l’accusé. « Un message d’espoir » selon lui.A cela s’ajoutent le drapeau nazi, installé autrefois chez lui, et sa participation au « jour de colère », la manifestation d’extrême droite dont les slogans antisémites s’étaient fait entendre dans les rues de Paris, en janvier 2014.Lire : A Paris, une manifestation de colère attrape-tout contre François HollandeFrédéric Pauze préfère se réfugier derrière son alcoolisme, considéré comme une circonstance aggravante par la justice, comme le racisme. « Je tiens des propos incohérents lorsque je suis alcoolisé. » Pas si incohérents, note la présidente, puisqu’ils semblent toujours être dirigés contre les mêmes.Alors, « êtes-vous antisémite ? », lui demande la procureure. « Je ne pense pas, mais je fréquente des gens qui le sont. Et ça me tape sur la tête parfois. » Rien à voir, toutefois, avec Alain Soral. Certes, il a vu certaines de ses vidéos et lu un de ses ouvrages, mais il réfute toute accointance avec l’essayiste d’extrême droite. D’ailleurs, à la barre, il nie finalement avoir cité Robespierre cette nuit-là. Une référence que Marc Grinsztajn est certain d’avoir entendu, et qui n’est pas si étonnante dans le contexte quand on sait l’admiration d’Alain Soral pour le révolutionnaire.Lire aussi :Un businessman de l’antisémitisme« Prêcheurs de haine »Marc Grinsztajn est pour sa part persuadé qu’il n’a pas été agressé par hasard, mais bien parce qu’il est l’éditeur du livre Le Système Soral. Enquête sur un facho business, paru à peine dix jours avant l’agression. Son nom y apparaît dans les premières pages. « Et même s’il n’y a pas de lien direct, cela montre bien que les thèses de Soral imprègnent l’extrême droite », souligne Me Ghnassia, qui voulait que soit reconnue la préméditation.Une responsabilité balayée à l’audience par Vincent Lapierre, du site Egalité et réconciliation, fondé par Alain Soral. Mais l’affranchissement est un peu trop facile pour Me Ghnassia, qui évoque dans sa plaidoirie les « prêcheurs de haine sur Internet » et « les faux humoristes » qui poussent au crime. « Doit-on s’étonner que certains passent à l’acte ? », s’interroge-t-il.Frédéric Pauze nie fermement avoir su qui était sa victime avant de l’invectiver. Il avait simplement rendez-vous non loin de là avec un ami qui a décliné au dernier moment. Encore une fois, rien à voir avec Alain Soral. Mais, s’il ne connaissait pas Marc Grinsztajn, comment pouvait-il savoir qu’il était juif ? Il ne le savait pas, affirme-t-il. L’insulte lui est venue « par bêtise de préjugés sociaux. C’était un bel immeuble, avec une très belle porte en bois. » Alors il a associé juif et argent, résume la présidente.Savait-il, ne savait-il pas qui il agressait ? Le parquet ne le sait pas, lui non plus. « La bêtise, l’alcool, la haine : voilà ce qui a guidé M. Pauze le soir des faits », estime la procureure. Mais celle-ci ne requiert pas la préméditation, qui ferait « tomber le dossier dans la caricature ». L’ivresse et l’antisémitisme ont été retenus par le tribunal, qui a condamné Frédéric Pauze à six mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans.Lucie SoullierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.11.2015 à 16h29 • Mis à jour le10.11.2015 à 16h58 Une progression sensiblement inférieure à celle des années précédentes. La direction des études du ministère des affaires sociales (Drees) a publié, mardi 10 novembre, des données provisoires concernant les prestations sociales, qui montrent qu’elles ont connu en France une hausse de 2,5 % par rapport à 2013.Ces prestations, qui totaliseraient 688,9 milliards d’euros en France en 2014, soit l’équivalent de 32,3 % du PIB, avaient effectivement connu des évolutions annuelles comprises entre + 3 % et + 3,3 % entre 2010 et 2013. Passage en revue des différentes aides.Lire : Les prestations sociales représentent le tiers du PIB françaisMaladieLes dépenses concernant la maladie auraient augmenté de 2,8 %, soit plus qu’en 2013 (2,6 %), à 197 milliards d’euros. Cette hausse serait liée notamment aux remboursements de médicaments, eux-mêmes affectés, à hauteur d’environ 1,1 milliard, par l’arrivée de nouveaux traitements de l’hépatite C.InvaliditéElles ont bondi de 4 % (après 3,5 % en 2013) en raison de l’application de la réforme des retraites adoptée en 2010. Le recul de l’âge de départ à la retraite se traduit mécaniquement par un allongement de la durée moyenne passée en invalidité.Accident du travail et maladies professionnellesCes prestations augmentent de 1,7 % en 2014 (après 0,2 % en 2013), en lien avec la croissance des dépenses d’indemnités journalières et des prestations d’incapacité permanente (revalorisées de 0,8 % en moyenne annuelle).Vieillesse-survieLe montant, qui représente près de 46 % du total des prestations sociales, à 314,5 milliards, a progressé de 2,3 % (après 3,1 % en 2013). Outre l’effet d’un moins grand nombre de départs en retraite, son évolution a été freinée par une moindre revalorisation des pensions (0,3 % après 1,5 % en moyenne annuelle en 2013).Lire aussi :Réforme des retraites complémentaires : l’impact des propositions du Medef et de la CFDTMaternité-familleS’agissant des prestations maternité-famille, qui représentent 53 milliards en 2014, leur hausse a été limitée à 1,3 % (après 2 % en 2013). Les prestations afférentes à la maternité sont notamment tirées par la légère hausse du nombre de naissances (+ 0,2 %, après – 1,1 % en 2013). Celles versées au titre de la famille (49 milliards) sont en hausse de 1,4 % en 2014, après + 2,2 % en 2013, en lien avec la moindre évolution de la base mensuelle de calcul des allocations familiales (BMAF), qui croît de 0,7 %, après + 1,2 % en 2013.Lire aussi :En France, il y a moins de naissances, mais les femmes font toujours autant de bébésEmploiLa croissance des prestations liées à l’emploi (41,9 milliards) a ralenti à 2,4 % (3,8 % un an plus tôt) en raison d’une augmentation plus modérée du nombre de chômeurs indemnisés et de la mise en œuvre des dispositions de la nouvelle convention d’assurance-chômage.Lire aussi :Neuf graphiques qui relativisent la baisse du chômageLogementLes aides au logement (18 milliards) ont aussi vu leur croissance ralentir (+ 2 % après + 3,6 % en 2013) en raison notamment de la stagnation des loyers plafonds et des forfaits de charges (+ 0,1 % en moyenne annuelle, après + 2,1 % en 2013).Lire aussi :Réforme des aides au logement : qui va être pénalisé ?Pauvreté-exclusion socialeCes dépenses sont restées élevées, avec des prestations en hausse de 5,3 % (à 17,7 milliards en 2014) après 6,6 % un an plus tôt. Les montants versés au titre du revenu de solidarité active (RSA), qui représente près de 70 % du total des prestations de ce risque, a vu le nombre de ses bénéficiaires progresser de 5,8 % en glissement annuel (+ 7,2 % à fin 2013) et a été revalorisé de 2 % en sus de l’inflation en septembre 2014.Lire aussi :Impôts et prestations : 80 % de perdants en 2014 Benoît Hopquin C’est à la fois un devoir de mémoire et un travail de bénédictin qu’a entrepris Le Souvenir français. Dans une campagne lancée cet automne, l’association entend recenser les tombes des soldats morts en 1914-1918 et dispersés dans les cimetières des 36 000 communes françaises. Il y a urgence, alors que la France célèbre le centenaire de la première guerre mondiale   : nombre de sépultures sont menacées de disparaître, quand elles n’ont pas déjà disparu, faute d’entretien et d’héritiers pour en assurer la pérennité.Le Souvenir français, dont l’appellation désuète remonte à sa création en 1887, est méconnu mais fort de 190  000 adhérents et 1 750 comités locaux. Il s’est donné comme mission « l’entretien des sépultures et des monuments commémoratifs [qui rendent] hommage au courage et à la fidélité de tous ces hommes et ces femmes morts au champ d’honneur  ». L’association refuse ainsi la fatalité qu’annonçait l’écrivain et ancien combattant Roland Dorgelès, auteur en 1919 des Croix de bois  : «  On nous oubliera, le temps inexorable fera son œuvre, les soldats mourront une seconde fois.  »« Le droit à une sépulture perpétuelle aux frais de l’Etat »Paradoxe de la Grande Guerre. Elle reste dans l’histoire nationale comme l’un des pires moments d’inhumanité, de barbarie déguisée sous les atours d’un conflit moderne. Mais elle est aussi la première où le soldat a été considéré comme un individu, un être à part entière. Jusqu’alors, les militaires tués au combat étaient le plus souvent jetés, puis oubliés, dans des fosses communes, avec pour les plus chanceux l’aumône d’un monument collectif rappelant leur sacrifice. Il en était encore ainsi en 1914, au début des hostilités. Les «  pertes » étaient enterrées à la va-vite, au gré de la guerre de mouvement. A l’exemple de l’écrivain Alain-Fournier, mort le 22 septembre  1914 et retrouvé en 1991 dans l’anonymat d’une fosse commune avec vingt camarades.Mais, très vite, une protestation devait s’élever contre ce traitement dégradant. Sorti des rangs de l’armée, l’appel à la dignité des morts – à défaut de celle des vivants – était relayé par l’opinion publique puis les politiques. Il aboutit à deux lois en 1915. La première, du 2 juillet, créait la mention «  mort pour la France  », comme une reconnaissance de dette de la nation. La seconde, adoptée le 29 décembre 1915, accordait aux poilus «  le droit à une sépulture perpétuelle aux frais de l’Etat  ».La grande majorité du 1,4 million de morts français fut regroupée dans les 265 nécropoles nationales, qui rassemblent 740  000 corps. Ces alignements de tombes font désormais partie du paysage dans l’est et le nord de la France. Leur entretien incombe à l’Etat, au ministère de la défense, par l’intermédiaire de l’Office national des anciens combattants. Mais, à la demande de certaines familles, les corps de 240  000 soldats français leur furent restitués après la guerre. Ils furent enterrés dans les cimetières communaux. Soit regroupés dans des petits carrés militaires (il en existe 3  200 sur le territoire). Soit inhumés près des leurs.Un avertissement sur la stèleC’est pour ces tombes que Le Souvenir français s’inquiète aujourd’hui. «  Nous constatons qu’en pleine commémoration du centenaire, de nombreuses tombes d’ancien combattant disparaissent  », regrette Serge Barcellini, le président général de l’association. Souvent trois ou quatre générations se sont succédé depuis l’armistice du 11 novembre 1918. Beaucoup de ces sépultures ont été délaissées par les héritiers. Or les communes ont le droit de récupérer un emplacement s’il n’est plus entretenu. Elles posent un avertissement sur la stèle qui est mis à exécution au bout de trois ans, si aucun ayant droit ne se signale. Les restes sont alors exhumés, incinérés ou déposés sous sac plastique dans l’ossuaire du cimetière.Même les concessions accordées à perpétuité – le plus courant à l’époque – n’accordent aucune garantie d’éternité. Les communes peuvent les récupérer après trente ans pour le commun des mortels, cinquante ans pour les soldats tués au combat. A Paris, de nombreuses tombes de poilu ont ainsi disparu depuis longtemps. Dans la pratique, selon la tradition, du moins pour les petites communes qui ont moins le souci de la place que les grandes villes, les municipalités attendent souvent cent ans avant de libérer l’espace. Et c’est ainsi que les tombes des soldats de la première guerre se retrouvent actuellement menacées.« Un élément de mémoire qui rassemble »Le Souvenir français propose aux communes de prendre en charge l’entretien des tombes en déshérence. Tantôt l’association regroupe les dépouilles dans un carré militaire, comme elle l’a fait récemment dans le cimetière de Montrouge. Tantôt elle restaure les tombes individuelles   : ce fut le cas en octobre de celle de Jean-Albert Montiès, mort en juillet 1918 et inhumé au cimetière Gaillard à Agen. «  Ces tombes sont un élément de mémoire qui rassemble  », justifie Serge Barcellini.Dans le Nord, Philippe Duretête, responsable du comité Flandre-Lys du Souvenir français, fait ainsi le tour des cimetières de sa région à la recherche des stèles non entretenues. « Parfois, elles sont couvertes de lierre, les mentions sont effacées par l’humidité, explique ce bénévole, technicien de maintenance à Estaires. On engage alors le dialogue avec la mairie pour savoir quoi faire.  » Les 45 membres de Flandre-Lys découvrent régulièrement de telles tombes délaissées. L’un d’eux récupère parfois dans la poubelle du cimetière un pot de fleurs pas trop moche, jeté par une famille. Il le dispose sur l’emplacement du poilu négligé par les siens et le pays. Afin de montrer que quelqu’un pense encore au «  mort pour la France  » abandonné là.Benoît HopquinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Rey-Lefebvre Trois quarts des Français jugent la France comme un pays inégalitaire et même très inégalitaire pour 28 % d’entre eux. La fédération des PEP, qui gère une centaine de centres de vacances et 400 établissements médico-sociaux, publie lundi 30 novembre la deuxième édition de son baromètre de l’inclusion. Réalisé entre le 1er et le 11 octobre, soit plus d’un mois avant les attentats du 13 novembre, ce sondage mené par TNS Sofres auprès de 2 612 personnes montre que 76 % des personnes interrogées estiment qu’il est difficile de trouver, au sein de la société française, la place souhaitée ou méritée.Les jeunes se montrent toutefois plus optimistes : 28 % des 18-25 ans – soit 7 points de plus que la moyenne nationale – jugent qu’il est possible de trouver sa place dans la société selon ses mérites. Les différences régionales sont significatives. 82 % des habitants d’Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine perçoivent ainsi la France comme un pays inégalitaire, soit 6 points de plus que la moyenne nationale.L’emploi est jugé par 61 % des personnes interrogées comme l’inégalité la plus répandue et la plus grave, devant l’accès aux soins (58 %) puis le logement (51 %). Avec 63 % de réponses, les Franciliens sont logiquement les plus sensibles aux difficultés liées à l’habitat tandis que les Bretons et les Normands évoquent d’abord l’emploi, à 68 %. Les régions du Centre (57 %) et de Bourgogne-Franche-Comté (56 %) soulignent les difficultés d’accès aux soins.Clivage gauche-droite très prégnantLe sondage dessine une France coupée en deux à propos de la lutte contre les inégalités, considérée comme primordiale pour 71 % des habitants de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie mais par seulement 37 % de ceux de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, 35 % des Rhônalpins ou des Franciliens. Dans ces régions, une majorité considère comme acceptables les inégalités notamment fondées sur le mérite.Comment assurer l’égalité des chances ? Les Français se montrent surtout enclins à aider les personnes en situation de pauvreté – c’est le cas de 60 % des répondants. Puis leur solidarité va aux handicapés (33 %) et à ceux qui vivent dans des quartiers où l’insécurité est forte (31 %). A l’opposé, les étrangers en situation irrégulière (9 %), les immigrés (9 %), les migrants (5 %) et les gens du voyage (3 %) sont des publics qui, selon les personnes interrogées, ne nécessitent pas de déployer des efforts particuliers.Moins d’un quart des répondants (23 %) considèrent que l’immigration est une chance pour la France, les Franciliens étant un peu plus prêts à l’accueil des étrangers (29 %, soit 6 points de plus que la moyenne). Le clivage gauche-droite est ici très prégnant : 47 % des sympathisants de gauche considèrent l’arrivée des migrants comme une chance contre 10 % à droite, et 3 % des sympathisants du Front national.« Société inclusive »Les Français sont aussi partagés sur les principes de la République. Pour une courte majorité (52 %), le premier principe constitutionnel est l’égalité entre les citoyens, puis la liberté d’expression (49 %) et enfin, la laïcité (28 %).« Deux visions de la laïcité s’affrontent, commentent les auteurs de l’étude. L’une partagée par les Français de gauche qui, pour 34 % d’entre eux, y voient un principe émancipateur garant de l’égalité entre les citoyens et de la liberté de culte, voire celle de croire ou ne pas croire, contre 18 % pour ceux qui se réclament de la droite et 11 % chez les sympathisants du Front national. A l’opposé, 23 % de ceux qui se disent proches du Front national considèrent la laïcité comme un principe restrictif, voire punitif, qui est là pour interdire le port des signes religieux dans l’espace public (contre 5 % des personnes de gauche). »Enfin le concept de « société inclusive » que veut promouvoir la fédération des PEP reste méconnu de 37 % des Français et en tout cas très éloigné de la réalité pour 79 % d’entre eux. Pour lutter pour l’égalité, les Français comptent d’abord sur l’Etat (41 %), l’école (36 %) puis les collectivités locales (29 %). En revanche, les partis politiques (10 %), les médias (7 %), les syndicats (4 %) et les organisations religieuses (4 %) ne sont pas considérés comme capables de rétablir plus d’égalité et de mettre en œuvre une société inclusive.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laura Buratti Les métiers de la police et de la gendarmerie susciteront-ils le même engouement suite aux attentats du 13 novembre que ceux de la défense ? Alors que côté armée, site web et centres de recrutement ont fait état d’un triplement des candidatures, un regain d’intérêt s’esquisse du côté des forces de sécurité, qui vont bénéficier de 5 000 créations de postes.Le site de recrutement de la gendarmerie enregistre 13 500 visites par jour en moyenne depuis les attentats, contre 4 700 de moyenne auparavant. « Il est encore trop tôt pour dire si cela se concrétisera en inscriptions réelles aux différents concours », précise le service d’information et de relations publiques des armées (Sirpa gendarmerie), qui fournira de premières estimations à la clôture des inscriptions, mi-décembre.Côté police, les prochaines inscriptions aux concours de gardiens de la paix ne débuteront qu’en mai 2016. Mais le frémissement est perceptible : les jeunes ont été « deux fois plus nombreux » lors des récentes réunions d’information, indique-t-on à la délégation au recrutement et à la formation (DRF).Lire aussi :Ruée des jeunes Français vers les armées600 places de plus aux concours de gardien de la paixCe regain d’intérêt va de pair avec la hausse des recrutements annoncée le 16 novembre par François Hollande : les forces publiques de sécurité bénéficieront ainsi de 5 000 créations d’emplois supplémentaires, sur deux ans. Côté police, cela se traduira dès 2016 par une hausse de 30 % des capacités de formation : « 2 400 futurs élèves gardiens de la paix seront sélectionnés à l’issue des concours de septembre 2016 (1 200 au concours externe et 1 200 en interne), contre 1 800 reçus en 2015, indique-t-on à la DRF. A priori, ces chiffres devraient encore augmenter en 2017. »Lire aussi :Postes supplémentaires de policiers et de gendarmes : le détails des annonces de HollandeCette montée en charge aura-t-elle un impact sur le nombre d’écoles de police, dont un bon nombre avaient fermé après les suppressions de postes massives entre 2007 et 2012, pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy ? « Elles ne devraient pas rouvrir car cela coûte trop cher et prend trop de temps, sans compter que l’on n’est pas sûrs que ce volume de formation soit maintenu à long terme, explique-on à la DRF. Les écoles existantes devraient suffire à accueillir tous les candidats, elles sont loin d’être pleines. » Il en subsiste onze en métropole pour la formation de gardiens de la paix, dont les plus grandes, comme celle de Nîmes, peuvent accueillir plus de 1 000 élèves par an, d’après les services de lapolicenationalerecrute.fr.Du côté de la gendarmerie nationale, l’impact des annonces présidentielles n’est pas encore connu. « Nous allons certainement augmenter le volume de formation, même s’il est encore trop tôt pour savoir dans quelle proportion », indique le Sirpa gendarmerie. Aucune ouverture d’établissement de formation ne semble se dessiner : « La capacité d’accueil est suffisante pour absorber la hausse. » Plusieurs incertitudes doivent encore être levées. D’abord, sur la répartition des 5 000 emplois supplémentaires entre la police et la gendarmerie. Et, côté police, « on ne sait même pas s’il s’agira de postes permanents de gardiens de la paix ou de contrats courts d’adjoints de sécurité », regrette-t-on à la DRF. Les adjoints de sécurité, qui assistent les fonctionnaires de police, sont recrutés toute l’année sous forme de CDD de trois ans, renouvelables une fois. Un levier pour augmenter rapidement les effectifs de la police sans avoir à s’engager à long terme.Laura BurattiJournaliste au Monde 30.11.2015 à 12h15 • Mis à jour le30.11.2015 à 14h13 Jean-Baptiste Jacquin Jean-Paul Garraud, ancien secrétaire national de l’UMP à la justice, propose la création d’un parquet national antiterroriste sur le modèle du parquet national financier qui existe depuis près de deux ans. Une cour d’assise spéciale permanente lui serait adjointe pour juger rapidement et sans possibilité d’appel. Désormais avocat général auprès de la cour d’appel de Poitiers, l’ancien député de la Gironde qui faisait partie de la droite populaire, ne « veu(t) pas attendre 2017 » pour faire des propositions de réforme.Vous proposez une réforme du parquet antiterroriste. N’y-a-t-il pas des sujets plus urgents ?Nous sommes en guerre contre une organisation terroriste internationale [l’Etat islamique] qui a ciblé la France et qui prépare d’autres attentats. Elle y parviendra si nous ne sommes pas à la hauteur de l’enjeu. Il nous faudra de longues années de lutte. Il faut s’y préparer et agir dans le respect des règles de la démocratie, c’est bien là toute la question. La démocratie est par nature fragile. Pour se défendre elle ne dispose que d’une arme : la loi. Celle-ci est, en l’état, totalement insuffisante.En quoi la loi est-elle insuffisante ?La preuve ? Le gouvernement utilise le cadre administratif de l’état d’urgence qui a forcément ses limites, dans la durée et dans l’efficacité des mesures à long terme. C’est donc vers la loi et le judiciaire qu’il faut se tourner résolument pour gérer le temps long. Or cet aspect est absent du discours politique actuel, obnubilé par l’instant présent. Une réforme s’impose pour prendre la suite de l’état d’urgence, qui s’achèvera fin février 2016. Pas besoin d’une réforme constitutionnelle, déjà critiquée, et qui est lourde à mettre en œuvre.Que proposez-vous ?L’état permanent d’une menace d’un tel niveau implique l’organisation d’un système répressif permanent. Ce dispositif pérenne indispensable doit être placé sous le contrôle d’une autorité judiciaire spécialement désignée et organisée à cette fin. En effet, seule l’autorité judiciaire est en mesure de porter atteinte sur le long terme aux libertés car elle est justement garante de celles-ci.C’est un peu contradictoire…C’est au contraire d’une totale logique. L’autorité judiciaire, gardienne des libertés publiques et donc de la sécurité, première des libertés, est la seule habilitée en démocratie à porter atteinte aux libertés individuelles. Raison pour laquelle l’exécutif a des pouvoirs limités en ce qui concerne le répressif. Le bras armé du combat contre le terrorisme est constitué par les forces de l’ordre, le judiciaire leur donnera les moyens légaux d’agir mais, bien sûr, il ne s’agit pas du droit commun. Or le dispositif sur lequel nous fonctionnons date de 1986, alors que le terrorisme a complètement changé.Concrètement, que faut-il changer ?Malgré le travail remarquable mené par le procureur de Paris [François Molins] et sa section antiterroriste, composée seulement de neuf magistrats spécialisés [l’effectif vient d’être porté à treize magistrats permanents, auxquels s’ajoutent des volontaires temporairement détachés depuis le 13 novembre], force est de constater qu’une nouvelle organisation et des compétences élargies sont nécessaires. A l’instar de la création, par la loi du 6 décembre 2013, du procureur de la République financier, la section antiterroriste du parquet de Paris devrait être transformée en un véritable parquet national dirigé par un procureur national antiterroriste aux moyens matériels, légaux et humains renforcés.Lire aussi :Le procureur François Molins, la voix des attentatsMais, la section antiterroriste du parquet de Paris a déjà une compétence nationale…A la différence des attributions du procureur de Paris, le procureur national aurait pour unique mission la lutte contre le terrorisme. Ce serait la garantie d’un investissement total. Il disposerait d’un nombre conséquent et pérenne de magistrats spécialisés et serait doté d’un maillage territorial fort avec des antennes régionales positionnées auprès des juridictions interrégionales de lutte contre la criminalité organisée.Ses prérogatives seraient améliorées en ce qui concerne les contrôles d’identité et les fouilles de véhicules, la géolocalisation, les écoutes, les perquisitions, les assignations à résidence, les parcours et origines des étrangers en séjour irrégulier. Cette organisation, tournée vers une prévention et une répression renforcées, devrait être couplée avec une autre structure pérenne, celle du jugement de ces crimes terroristes.Il existe déjà une cour d’assise spéciale uniquement composée de magistrats professionnels pour juger des actes de terrorisme…A un acte de guerre doit répondre un acte de justice tout aussi fort. Or la procédure criminelle n’est pas du tout adaptée à cette exigence. Les faits juridiquement les plus graves ne sont pas forcément les plus complexes. Ainsi, la réponse pénale devrait pouvoir intervenir vite. La cour d’assises permanente spéciale, composée de magistrats professionnels, statuant en premier et dernier ressort, se prononcerait rapidement sur les culpabilités et fonctionnerait en parfaite complémentarité avec le parquet national antiterroriste, dans une même unité de temps, de lieu et d’action.L’absence d’appel et la proximité de cette cour avec le parquet ne sont-ils pas contraires aux principes de la Convention européenne des droits de l’homme ?D’autres pays se sont affranchis de ces règles. La réforme proposée s’inscrit dans une logique d’efficacité et de respect de nos règles démocratiques en plaçant l’autorité judiciaire au centre du dispositif. Elle crée un continuum permanent et spécialisé entre les organes d’enquête, de poursuite et de jugement, une véritable chaîne pénale dans un domaine hautement sensible, celui de la sécurité de l’Etat et de nos concitoyens. Elle ne nécessite pas de réforme constitutionnelle et devrait s’instaurer dès la fin de l’état d’urgence pour en prendre le relais.Jean-Baptiste JacquinJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Michel Noblecourt A quoi sert le Conseil économique, social et environnemental (CESE) ? Récurrente, la question va resurgir, mardi 1er décembre, lorsque les 233 membres de cette troisième assemblée de la République, créée en 1924 et maintenue par la Ve République, vont élire leur président. Qualifiée d’« obsolète » par une responsable patronale, vouée aux gémonies par une partie de la droite qui plaide pour sa disparition, la chambre de la société civile fait souvent figure de belle endormie, où on recase à bon compte les naufragés du suffrage universel. Saisie par le gouvernement pour donner un avis sur un projet de loi – la saisine étant obligatoire pour tout texte à caractère économique, social ou environnemental –, elle produit des avis (de 25 à 30 par an) parfois de grande qualité, mais où la recherche du consensus débouche souvent sur le plus petit dénominateur commun. Résultat, le palais d’Iéna est invisible.La renaissance du CESE sera donc l’enjeu de l’élection du 1er décembre. Les deux principaux candidats veulent en faire le symbole de la « démocratie participative ». Jean-Paul Delevoye, 68 ans, élu en novembre 2010, brigue un second mandat face à Patrick Bernasconi, 60 ans, vice-président du Medef. S’y ajoute une candidature de témoignage, celle de Gérard Aschieri, 63 ans, ancien secrétaire général de la FSU, soutenu par la CGT et Solidaires. A première vue, on croirait assister à un remake de l’élection de 1999. Cette année-là, Jean Mattéoli, en place depuis 1987, briguait un nouveau mandat face à un vice-président du Medef, Jacques Dermagne, et un syndicaliste, André Roulet (FO). Le jour du scrutin, M. Mattéoli avait jeté l’éponge et M. Dermagne avait été élu. Bis repetita ?M. Bernasconi, qui s’est porté candidat le 6 juillet, est largement favori. Avant même de se déclarer, il a réuni un collectif de dix-huit organisations représentées au CESE – une démarche totalement inédite dans une assemblée où tout se joue habituellement à bas bruit – qui a présenté un texte intitulé « Le CESE que nous voulons au service du renouveau démocratique ». Un « pacte de gouvernance » entre toutes les organisations patronales – l’Union professionnelle artisanale (UPA), en conflit avec le Medef sur la représentativité patronale, a depuis pris ses distances, à l’exception de la Capeb, sa branche du bâtiment –, la CFDT, la CFTC, la CFE-CGC, l’UNSA, la Mutualité française, France Nature environnement, etc.Le projet du « collectif pour le renouveau du CESE » est désormais signé par vingt organisations. M. Bernasconi, assuré sur le papier d’une majorité de suffrages, peut compter sur le renfort des deux tiers des 40 personnalités qualifiées choisies par François Hollande le 5 novembre, au point de pouvoir espérer être élu dès le premier tour. « Jamais notre pays n’a eu autant besoin de dialogue, jamais notre pays n’a eu autant besoin du concours des corps intermédiaires », écrit M. Bernasconi dans sa lettre de candidature, estimant que « le CESE représente la société civile organisée et qualifiée ». « Parmi les critiques et menaces qui pèsent depuis plusieurs années sur notre institution, ajoute-t-il, la pire est bien l’indifférence. »« Nous voulons agir, proclame-t-il, pour que le CESE prenne la place qui lui revient. Celle d’une institution en prise directe sur la société et, de ce fait, incontournable pour peu que l’on sache mesurer la compétence de ses représentants, la valeur de ses travaux et donc la qualité de ses avis. »DESCARTES OU FREUDMême s’il ne bénéficie que du soutien de FO et de quelques personnalités, M. Delevoye s’accroche. « Il y a au moins 90 voix flottantes », assure-t-il, en rappelant que le vote est secret. « Tout le monde dit que je suisun type formidable et que mon bilan est formidable, confie l’ancien ministre chiraquien. Et ils ajoutent : si les gens raisonnent comme Descartes, tu es élu, s’ils raisonnent comme Freud, tuesbattu. » M. Delevoye reconnaît « des maladresses », mais il se flatte d’avoir « recrédibilisé etmodernisé » le CESE. « J’ai introduit la transparence, a-t-il déclaré le 13 octobre à L’Opinion, revu les statuts, changé les règles concernant les droits à la retraite des membres pour rééquilibrer notrecaissede retraites, qui était déficitaire. » Une politique qui ne lui a pas fait que des amis. Le président sortant soupçonne M. Bernasconi de vouloir « planterle fanion du Medef sur le palais d’Iéna ». M. Delevoye se campe en « président indépendant », non ligoté par un « compromis entre les partenairessociaux ».« Je ne suis pas un homme de chapelle », se défend M. Bernasconi, dans un lieu où la franc-maçonnerie est très influente. Mettant en avant un « projet bâti collectivement », il récuse toute « confiscation du CESE par une organisation ». « Pierre Gattaz, martèle-t-il, ne m’a jamais demandé d’aller au CESE. » Pour apparaître « libre de tout engagement » – et dissiper le trouble qui pourrait saisir certains syndicalistes face au candidat du patronat –, M. Bernasconi a démissionné, jeudi 26 novembre, de tous ses mandats au Medef, alors qu’il ne l’envisageait qu’une fois élu. Alors que M. Delevoye veut faire du palais d’Iéna « la maison des citoyens », M. Bernasconi parle de « lieu d’une expression citoyenne organisée ». « Il faut créer le réflexe CESE, ajoute-t-il, parce que c’est une institution de déblocage. On se doit de traiter les sujets d’actualité (fin de vie, “ubérisation” de la société, migrations) et ne pas être seulement l’assemblée du temps long. »M. Bernasconi préconise un partenariat avec la Cour des comptes pour évaluer chaque année, sur ses thématiques, les politiques publiques. Une Cour qui avait pourtant dénoncé, en février, ses « dysfonctionnements ». Inédite dans ses formes, cette bataille du perchoir peut avoir pour effet de sortir le palais d’Iéna de son apparente torpeur.Michel NoblecourtJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.11.2015 à 00h48 • Mis à jour le30.11.2015 à 06h41 | Julia Pascual L’amphithéâtre de l’Institut du monde arabe était comble, dimanche 29 novembre, à l’occasion du « rassemblement citoyen des musulmans de France ». Organisé par le Conseil français du culte musulman (CFCM), deux semaines après les attentats du 13 novembre, cet événement avait pour ambition de réunir à Paris les représentants des fédérations musulmanes et des grandes mosquées pour répéter que « le terrorisme n’a pas de religion ».Près de 400 responsables musulmans de sensibilités très diverses étaient présents lors de ce rassemblement dominical qui se voulait le plus large, puisque y participaient, entre autres, l’Union des organisations islamiques de France (UOIF, proche des Frères musulmans), la fédération Tabligh al Dawa Il Allah ou la fédération Invitation et mission pour la foi et la pratique. « Le CFCM a le mérite de réunir aujourd’hui quasiment toutes les mosquées. La communauté était globalement représentée », a relevé Amar Lasfar, président de l’UOIF. L’heure n’était donc pas à la critique du CFCM qui continue pourtant de pâtir de son manque de représentativité.« Prévenir le basculement dans le radicalisme »Se succédant au micro, les participants ont évoqué des chantiers, pour la plupart déjà identifiés depuis des années, pour lutter contre « le fléau de la radicalisation ». Mohamed Iqbal Zaïdouni, du Rassemblement des musulmans de France (RMF, proche du Maroc) a ainsi plaidé pour « la formation des imams, aumôniers et éducateurs pour promouvoir les valeurs du juste milieu de l’islam » ou la mise en place de « programmes éducatifs pour convertis et reconvertis ».Tarik Abou Nour, de la Fédération nationale de musulmans de France (FNMF, proche du Maroc) a proposé de « créer un centre de théologie pluridisciplinaire » où toutes les sensibilités de l’islam seraient représentées. « En 2003, nous avions proposé (la création) d’une commission de théologie au sein du CFCM », a rappelé quant à lui Khalil Merroun, responsable du Centre culturel islamique de la grande mosquée d’Evry-Courcouronnes (Essonne). Ahmet Ogras, du Comité de coordination des musulmans turcs de France, a évoqué de son côté la nécessité de « donner la place aux jeunes », et réclamé « un plan Marshall pour la formation des imams et religieux ». Aslam Timol, représentant de la grande mosquée de Saint-Denis de la Réunion, a insisté sur le volet économique en imaginant une souscription auprès des musulmans pour aider les jeunes de banlieues.À l’issue de l’après-midi, conclue par une Marseillaise, et à laquelle ont participé le président de la Fédération protestante de France (FPF), le pasteur François Clavairoly, représentant les autres cultes français ainsi que le délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, Gilles Clavreul, un « manifeste citoyen des musulmans de France » a été présenté. Ce texte invoque un « attachement profond au pacte républicain », une condamnation des actes terroristes, un appel au dialogue interreligieux ou encore une mise en garde contre les actes islamophobes.Un manifeste que le président du CFCM, Anouar Kbibech, a qualifié d’« historique et fondateur ». « Après le temps de l’émotion, de la condamnation, de la compassion, le temps de l’action est venu, pour comprendre et prévenir le basculement d’un certain nombre de nos jeunes dans la violence et le radicalisme. »Réunion début 2016 sur la lutte contre la radicalisationÀ sa suite, le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé que la deuxième réunion de l’instance de dialogue avec l’islam de France, mise en place en juin, serait avancée « au tout début » de l’année 2016, et son thème principal serait « la lutte contre la radicalisation des jeunes ». M. Cazeneuve a par ailleurs défendu les actions mises en œuvre depuis l’entrée en vigueur de l’état d’urgence qui visent notamment « ceux qui exaltent des valeurs contraires à la République » et défendent des « discours obscurantistes ». Il a rappelé que « deux mosquées ont été fermées » ainsi que des « lieux de culte clandestins », qu’une vingtaine de perquisitions avaient été menées dans des salles de prières et que plusieurs ministres de culte étaient assignés à résidence.Un peu plus tôt, Azzedine Aïnouche, de la mosquée Al Islah de Marseille, s’était dit « mal à l’aise » face à « certaines mesures prises sans discernement ». Il évoquait ainsi avoir été pris à partie à neuf reprises par des « victimes de certaines interpellations musclées ». « On ne comprend pas très bien certaines de ces actions. Le CFCM et les fédérations doivent aussi parler au nom de ces mosquées montrées du doigt et fermées ; comme si fermer une mosquée, c’est arrêter le terrorisme. »Julia PascualJournaliste au Monde 29.11.2015 à 03h31 • Mis à jour le29.11.2015 à 11h56 Après les attentats du 13 novembre qui ont visé Paris et le Stade de France, l’interdiction de déplacement des supporteurs de football a été prolongée jusqu’au 14 décembre, par un arrêté du ministère de l’intérieur publié dimanche 29 novembre.Cette décision, qui s’applique partout en France pour les matchs français (Ligue 1, Ligue 2, Coupe de France) et européens (Europa League, Ligue des champions) est inédite. Elle s’inscrit dans le contexte de l’état d’urgence décrété en France jusqu’en février.Des armes d’ex-YougoslavieDeux semaines après les attaques qui ont endeuillé la France (130 morts et 350 blessés), l’enquête se poursuit au niveau européen.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : le point sur les identifications, les arrestations et l’enquêteOn a appris samedi qu’une partie des fusils d’assaut utilisés par les auteurs des attentats provenaient d’ex-Yougoslavie. Ces M70, copie améliorée de l’AK47 soviétique (Kalachnikov), ont été fabriqués dans les années 1980 et ont pu passer par le marché noir qui recycle les armes des guerres balkaniques, selon la direction actuelle de l’usine. « Nous avons vérifié sept, peut-être huit numéros de série reçus de la police dans notre base de données et découvert que les armes de ce lot particulier avaient été envoyées à des dépôts militaires en Slovénie, en Bosnie et en Macédoine », a déclaré à Reuters le directeur de la Zastava Arms, en Serbie. Un pistolet semi-automatique provenant de l’usine a également été identifié. « La police va maintenant trouver le premier acquéreur et suivre la piste de l’arme. »Des détonateurs achetés dans le Val d’OisePar ailleurs, selon des informations du Parisien, Salah Abdeslam, un des auteurs présumés des attentats du 13 novembre, toujours recherché, serait venu s’équiper en France au mois d’octobre en achetant une dizaine de détonateurs dans une société pyrotechnique du Val-d’Oise, à Saint-Ouen-l’Aumône.Le gérant de cette société a contacté les enquêteurs après avoir reconnu Salah Abdeslam sur l’appel à témoin diffusé par la police. Une source policière a confirmé à l’AFP qu’il y avait des « vérifications en cours » à propos de ce signalement. Claire Ané La deuxième phase du plan de lutte contre les déserts médicaux, annoncée jeudi 26 novembre par la ministre de la santé, Marisol Touraine, est largement tournée vers les étudiants en médecine, actuels et futurs. Voici les trois principales mesures qui les concernent, assorties du regard du président de l’Intersyndicat national des internes, Baptiste Boukebous.Augmenter les places en formation. Le nombre de places en 2e année de médecine, défini par le numerus clausus, va augmenter de 6,4 % à la rentrée 2016, mais en ciblant uniquement les régions déficitaires en médecins. « Augmenter le numerus clausus national ne permet pas de répartir la hausse des étudiants de façon égalitaire, a fait valoir la ministre. Entre 2004 et 2008, il a doublé, pourtant, la densité médicale a faibli dans certaines zones. » La hausse se concentrera cette fois sur dix universités : Dijon (+ 7 %), Clermont-Ferrand (+ 10 %), Tours (+ 9 %) mais également Lille, Grenoble, Rouen, Amiens, Caen, La Réunion et les Antilles-Guyane. La ministre a également promis « un soutien substantiel aux capacités de formation et un travail sur la fidélisation des étudiants dans leur région de formation ». Une précision qui ne rassure qu’à moitié Baptiste Boukebous : « Il est important de n’augmenter le nombre de places que de façon très concertée, si on est sûr d’avoir la capacité de bien former les médecins. »Lire aussi :Près de 2,5 millions de Français vivent dans un désert médicalMieux former à la médecine générale et à l’exerice en libéral. Alors que la médecine générale est la spécialité la moins attractive pour les étudiants en médecine, notamment parce qu’elle est mal connue, le gouvernement souhaite qu’à compter de 2017, 100 % des étudiants de 2e cycle puissent effectuer un stage de médecine générale. Les stages en cabinets de ville seront ouverts aux étudiants d’autres spécialités que la médecine générale, comme l’ophtalmologie ou la pédiatrie, et la rémunération des maîtres de stage revalorisée. Il est aussi prévu d’augmenter le nombre de médecins libéraux qui enseignent, et notamment de doubler le nombre de généralistes chefs de clinique, qui sont actuellement 80 sur tout le territoire. Baptiste Boukebous y voit de « bonnes mesures sur le papier. Mais cela ne marchera que si elles s’accompagnent de changements plus lourds et longs : la création de pools d’enseignements orientés vers l’ambulatoire, c’est-à-dire les soins prodigués en dehors des hôpitaux. »Lire aussi :Les aspirants médecins boudent la médecine généraleFavoriser l’installation des jeunes médecins dans les zones en tension. Le plan revoit à la hausse l’objectif de « contrats d’engagement de service public », signés avec les étudiants en médecine qui s’engagent à exercer dans une zone manquant de praticiens, en contrepartie d’une allocation versée pendant leurs études. 1 325 ont déjà été signés, il est désormais prévu de parvenir à 1 700 d’ici à 2017, soit deux cents de plus que les 1 500 précédemment fixés. Le nombre de contrats de praticien territorial de médecine générale, qui garantit un revenu pendant les premières années aux jeunes professionnels choisissant d’exercer sur des territoires « fragiles », doit lui être doublé, passant de 500 à 1 000 d’ici à 2017, et s’étendant à d’autres spécialités que la médecine générale. Des mesures renforçant son attractivité sont également annoncées. « Les mesures d’incitation financière ne suffiront pas, estime Baptiste Boukebous. Pour véritablement prendre le virage de l’ambulatoire, il faut plus mettre l’accent sur la formation que prévu par ce plan, et aussi revoir la répartition des postes ouverts par spécialité lors des épreuves classantes nationales, qui mènent à l’internat. Actuellement, on forme 50 % de spécialistes, alors qu’il faut développer la médecine de premier recours. » Claire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurent Borredon et Simon Piel Le système antiterroriste français, longtemps considéré comme excellent, est en état de mort clinique. Mais personne, ni au gouvernement ni dans l’opposition, n’a envie d’en signer l’acte de décès, faute de savoir par quoi le remplacer.Au fur et à mesure que l’enquête sur les attentats du 13 novembre à Paris et à Saint-Denis avance, les défauts de surveillance des auteurs, les mauvais choix opérationnels et la lourdeur du dispositif antiterroriste sont, une nouvelle fois, mis en exergue. Un enquêteur, encore hanté par les images des massacres du Bataclan et des terrasses parisiennes, s’indigne : « Donc, on ne fait rien ? On attend que ça recommence ? » Ce qui le scandalise, c’est avant tout l’absence totale de remise en question affichée au sein du ministère de l’intérieur et du gouvernement. « Je veux saluer encore une fois le travail exceptionnel de nos services de renseignement », a répété Manuel Valls, devant les députés, le 19 novembre, après la mort à Saint-Denis du coordonnateur probable des attentats, Abdelhamid Abaaoud – que lesdits services de renseignement croyaient pourtant en Syrie.Lire aussi :Abaaoud, Dahmani, Mostefaï, les frères Abdeslam : des terroristes surveillés en vainSentiment d’impuissanceLe système actuel est né d’une période où les attentats étaient autrement plus nombreux, les années 1980. L’année 2015 marque néanmoins un cap d’autant plus brutal que la France – hors Corse – avait été épargnée par le terrorisme pendant une longue période, de 1996 à 2012. Cent trente morts en plein Paris, trois commandos coordonnés, des attaques kamikazes, et un sentiment d’impuissance devant l’inéluctable progression d’une violence connue, documentée, médiatisée.De 2012 à 2015, il y a l’affaire Merah – sept morts, dont trois enfants assassinés de sang-froid parce que juifs, à Toulouse et Montauban –, il y a les leçons tirées des failles du renseignement que le tueur a révélées, et notamment la création de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et le renforcement du renseignement territorial, il y a deux lois antiterroristes, en 2012 et 2014. Et puis il y a le massacre de Charlie Hebdo et la prise d’otages de l’Hyper Cacher, les 7 et 9  janvier, et la loi sur le renseignement, adoptée par le Parlement en juin.Au fond, aucune de ces réformes de structure ou modifications législatives – dont certaines se sont révélées inutiles, comme la création d’une infraction d’«  entreprise individuelle terroriste  » – n’a changé les deux piliers de la lutte anti­terroriste : l’infraction d’«  association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste  » et le cumul judiciaire-renseignement au sein d’un même service. A l’origine, ce dernier devait permettre à la direction de la surveillance du territoire (DST), devenue direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) en  2008 puis direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) en  2014, de maintenir une bonne circulation de l’information en son sein.« Ces gens ont une stratégie de harcèlement »Dans le cas des attentats de Paris, la DGSI suivait ainsi un certain nombre des auteurs en judiciaire comme en renseignement. A commencer par Abdelhamid Abaaoud. Ce Belge, qui apparaissait dans cinq dossiers de projets d’attentats en France, était également impliqué, en Belgique, dans l’animation de la cellule terroriste de Verviers, démantelée en janvier. La DGSI avait déclenché dans la foulée ce que l’on appelle une «  enquête miroir  » en France. Une équipe commune franco-belge travaillait même main dans la main. En vain.Samy Amimour, l’un des kamikazes du Bataclan, était lui mis en examen depuis 2012 dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour un projet de djihad au Yémen. L’enquête était confiée à la DGSI. Placé sous contrôle judiciaire, il disparaît sans que personne ne s’émeuve, jusqu’à ce que les Turcs signalent son passage sur leur territoire. Le travail judiciaire a été effectué, notamment des perquisitions chez ses parents. Un mandat d’arrêt international a été émis. Jusqu’au massacre du 13.Dans le cadre de son rôle judiciaire, la DGSI a également été alertée sur les menaces qui visaient la France. Ainsi, Reda Hame, interpellé début août de retour de Syrie, qui assure que l’Etat islamique va viser des «  cibles faciles  », comme par exemple, «  des concerts  ». «  La DGSI a bien sûr ces éléments dans le viseur, mais comme tout le reste. Ces gens ont une stratégie de harcèlement, y compris via les menaces qu’ils laissent fuiter. Si l’on se met à raisonner en termes de cibles potentielles d’attentat et pas en termes de réseaux, on va s’épuiser  », se défend une source proche des services de renseignement.Au quotidien, certains estiment que ce volet judiciaire a participé à déborder la DGSI. Dans les services territoriaux, les agents sont polyvalents et se retrouvent happés par la judiciarisation du tout-venant syrien. Le nombre de dossiers judiciaires antiterroristes a été multiplié par cinq entre 2013 et 2015, de 34 à 188, et le nombre de mis en examen par dix, pour atteindre plus de 230 personnes. Cela signifie des dizaines d’auditions, de gardes à vue, d’actes de procédures…Lire aussi :En France, l’éternel retour des « pionniers » du djihadLe fantasme d’un suivi exhaustifTout faire, tout le temps… Depuis 2012, à chaque attentat, le même constat – Mohamed Merah était connu mais sa dangerosité mal évaluée, la surveillance des frères Kouachi avait été interrompue parce qu’ils ne paraissaient plus dignes d’intérêt – déclenche la même réaction politique à contretemps. Plutôt que d’encourager les services à cibler davantage, les ministres successifs poursuivent le fantasme d’un suivi exhaustif – tout en rappelant qu’il est impossible lorsque le pire se produit.Depuis les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher, c’est la création de l’état-major opérationnel de prévention du terrorisme, qui centralise sous l’autorité du ministre les informations des services, et la création du fichier des signalés pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste, qui rassemble plus de 11  000 noms. Trop pour être utile. «  Les agents passent des heures à remplir des kilomètres de fiches  », dénonce un policier.Pourtant, dans la discrétion, la DGSI s’est donné les moyens d’un meilleur ciblage. Depuis quelques mois, la cellule «  Allat  », du nom d’une déesse syrienne préislamique, traite des objectifs de la zone irako-syrienne. Les huit principaux services français sont réunis dans une même pièce. «  Chacun amène ces objectifs, chacun apporte ses billes et peut se connecter à ses bases de données. Le travail est extrêmement opérationnel  », explique une source.Même la DGSE, la sœur jumelle de la DGSI à l’international, met donc la main à la pâte. Elle s’était tirée à bon compte de l’affaire Merah, alors qu’elle avait raté le périple afghano-pakistanais du tueur de Toulouse. Dans le cas des attentats de Paris, la DGSE a au moins fourni un renseignement, mais trop tard pour qu’il puisse être exploitable. Lors de la surveillance d’une cible en Syrie, le service a découvert des conversations avec une femme en France. Elle est inconnue, jusqu’à début novembre, lorsque les agents se rendent compte qu’il s’agit d’une cousine d’Abdelhamid Abaaoud, Hasna Aït Boulahcen.La DGSI est alertée et découvre ainsi, bien tardivement, l’existence de la famille française de l’une de ses cibles numéro un. Nous sommes le 12  novembre, veille des attentats. Et c’est finalement un témoin, après les attentats, qui mettra la police judiciaire sur la piste d’Hasna Aït Boulahcen et d’Abdelhamid Abaaoud – tous deux morts le 18 novembre lors de l’assaut du RAID sur un appartement de Saint-Denis.« 3 000 agents pour 4 000 objectifs »C’est que ce travail de coordination, qui suit des années de dialogue heurté entre la myriade de services français, ne peut suffire quand la menace devient transnationale. «  Ils s’organisent de Syrie, finalisent le projet en Belgique, arrivent presque la veille à Paris. La DGSI reste un service intérieur, elle ne peut pas faire grand-chose seule… », explique une source au ministère de l’intérieur.Lire aussi :La Belgique dans le doute face à la menace terroristeLa coordination européenne fonctionne, mais là aussi, elle n’a pas suffi car elle se concentre sur le haut du panier. Or, les auteurs des attentats de Paris étaient connus des services belges ou français, mais pas comme des hommes de premier plan. Les frères Abdeslam – Brahim s’est fait sauter boulevard Voltaire et Salah est en fuite – étaient identifiés en Belgique mais pas comme prioritaires, Samy Amimour était considéré comme l’un des moins dangereux de sa cellule yémenite. Ismaël Omar Mostefaï, également kamikaze au Bataclan, était très secondaire pour la DGSI.«  La difficulté, résume une source proche du renseignement, c’est qu’il faut à la fois être sur Yassine Salhi, qui du jour au lendemain décide de décapiter son patron, et sur Abaaoud. On a 3 000 agents pour 4 000 objectifs. Et encore, à Paris et Saint-Denis, il y a parmi les auteurs des Belges et des hommes que nous n’avons même pas encore identifiés. Nous n’avons pas des structures qui ont été pensées pour un tel phénomène de masse.  »«  Si l’enquête permet de pointer des failles ou des manques, on s’adaptera  », explique-t-on au ministère de l’intérieur. La place Beauvau défend également les mesures poussées par la France au niveau européen. Le renforcement des contrôles aux frontières extérieures de l’espace Schengen d’abord, puisqu’un certain nombre de terroristes ont pu passer par la route des migrants sous de fausses identités. Et puis la mise en place d’un fichier des passagers aériens (PNR) européen, vieux serpent de mer dont on voit moins le lien direct avec les attentats, puisque, précisément, il semble que les auteurs des attaques aient suivi une voie terrestre.Lire aussi :Les ratés de la coordination antiterroriste en EuropeMais, à ce jour, à droite comme à gauche, personne ne souhaite poser la seule question qui vaille, dans un espace de libre circulation des personnes  : faut-il européaniser la lutte antiterroriste ? Hors de question de toucher à ce point de souveraineté nationale.Lire aussi :La France demande de l’aide aux Etats-UnisSimon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Claire Ané La deuxième phase du plan de lutte contre les déserts médicaux, annoncée jeudi 26 novembre par la ministre de la santé, Marisol Touraine, est largement tournée vers les étudiants en médecine, actuels et futurs. Voici les trois principales mesures qui les concernent, assorties du regard du président de l’Intersyndicat national des internes, Baptiste Boukebous.Augmenter les places en formation. Le nombre de places en 2e année de médecine, défini par le numerus clausus, va augmenter de 6,4 % à la rentrée 2016, mais en ciblant uniquement les régions déficitaires en médecins. « Augmenter le numerus clausus national ne permet pas de répartir la hausse des étudiants de façon égalitaire, a fait valoir la ministre. Entre 2004 et 2008, il a doublé, pourtant, la densité médicale a faibli dans certaines zones. » La hausse se concentrera cette fois sur dix universités : Dijon (+ 7 %), Clermont-Ferrand (+ 10 %), Tours (+ 9 %) mais également Lille, Grenoble, Rouen, Amiens, Caen, La Réunion et les Antilles-Guyane. La ministre a également promis « un soutien substantiel aux capacités de formation et un travail sur la fidélisation des étudiants dans leur région de formation ». Une précision qui ne rassure qu’à moitié Baptiste Boukebous : « Il est important de n’augmenter le nombre de places que de façon très concertée, si on est sûr d’avoir la capacité de bien former les médecins. »Lire aussi :Près de 2,5 millions de Français vivent dans un désert médicalMieux former à la médecine générale et à l’exerice en libéral. Alors que la médecine générale est la spécialité la moins attractive pour les étudiants en médecine, notamment parce qu’elle est mal connue, le gouvernement souhaite qu’à compter de 2017, 100 % des étudiants de 2e cycle puissent effectuer un stage de médecine générale. Les stages en cabinets de ville seront ouverts aux étudiants d’autres spécialités que la médecine générale, comme l’ophtalmologie ou la pédiatrie, et la rémunération des maîtres de stage revalorisée. Il est aussi prévu d’augmenter le nombre de médecins libéraux qui enseignent, et notamment de doubler le nombre de généralistes chefs de clinique, qui sont actuellement 80 sur tout le territoire. Baptiste Boukebous y voit de « bonnes mesures sur le papier. Mais cela ne marchera que si elles s’accompagnent de changements plus lourds et longs : la création de pools d’enseignements orientés vers l’ambulatoire, c’est-à-dire les soins prodigués en dehors des hôpitaux. »Lire aussi :Les aspirants médecins boudent la médecine généraleFavoriser l’installation des jeunes médecins dans les zones en tension. Le plan revoit à la hausse l’objectif de « contrats d’engagement de service public », signés avec les étudiants en médecine qui s’engagent à exercer dans une zone manquant de praticiens, en contrepartie d’une allocation versée pendant leurs études. 1 325 ont déjà été signés, il est désormais prévu de parvenir à 1 700 d’ici à 2017, soit deux cents de plus que les 1 500 précédemment fixés. Le nombre de contrats de praticien territorial de médecine générale, qui garantit un revenu pendant les premières années aux jeunes professionnels choisissant d’exercer sur des territoires « fragiles », doit lui être doublé, passant de 500 à 1 000 d’ici à 2017, et s’étendant à d’autres spécialités que la médecine générale. Des mesures renforçant son attractivité sont également annoncées. « Les mesures d’incitation financière ne suffiront pas, estime Baptiste Boukebous. Pour véritablement prendre le virage de l’ambulatoire, il faut plus mettre l’accent sur la formation que prévu par ce plan, et aussi revoir la répartition des postes ouverts par spécialité lors des épreuves classantes nationales, qui mènent à l’internat. Actuellement, on forme 50 % de spécialistes, alors qu’il faut développer la médecine de premier recours. » Claire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurent Borredon et Simon Piel Le système antiterroriste français, longtemps considéré comme excellent, est en état de mort clinique. Mais personne, ni au gouvernement ni dans l’opposition, n’a envie d’en signer l’acte de décès, faute de savoir par quoi le remplacer.Au fur et à mesure que l’enquête sur les attentats du 13 novembre à Paris et à Saint-Denis avance, les défauts de surveillance des auteurs, les mauvais choix opérationnels et la lourdeur du dispositif antiterroriste sont, une nouvelle fois, mis en exergue. Un enquêteur, encore hanté par les images des massacres du Bataclan et des terrasses parisiennes, s’indigne : « Donc, on ne fait rien ? On attend que ça recommence ? » Ce qui le scandalise, c’est avant tout l’absence totale de remise en question affichée au sein du ministère de l’intérieur et du gouvernement. « Je veux saluer encore une fois le travail exceptionnel de nos services de renseignement », a répété Manuel Valls, devant les députés, le 19 novembre, après la mort à Saint-Denis du coordonnateur probable des attentats, Abdelhamid Abaaoud – que lesdits services de renseignement croyaient pourtant en Syrie.Lire aussi :Abaaoud, Dahmani, Mostefaï, les frères Abdeslam : des terroristes surveillés en vainSentiment d’impuissanceLe système actuel est né d’une période où les attentats étaient autrement plus nombreux, les années 1980. L’année 2015 marque néanmoins un cap d’autant plus brutal que la France – hors Corse – avait été épargnée par le terrorisme pendant une longue période, de 1996 à 2012. Cent trente morts en plein Paris, trois commandos coordonnés, des attaques kamikazes, et un sentiment d’impuissance devant l’inéluctable progression d’une violence connue, documentée, médiatisée.De 2012 à 2015, il y a l’affaire Merah – sept morts, dont trois enfants assassinés de sang-froid parce que juifs, à Toulouse et Montauban –, il y a les leçons tirées des failles du renseignement que le tueur a révélées, et notamment la création de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et le renforcement du renseignement territorial, il y a deux lois antiterroristes, en 2012 et 2014. Et puis il y a le massacre de Charlie Hebdo et la prise d’otages de l’Hyper Cacher, les 7 et 9  janvier, et la loi sur le renseignement, adoptée par le Parlement en juin.Au fond, aucune de ces réformes de structure ou modifications législatives – dont certaines se sont révélées inutiles, comme la création d’une infraction d’« entreprise individuelle terroriste » – n’a changé les deux piliers de la lutte anti­terroriste : l’infraction d’« association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » et le cumul judiciaire-renseignement au sein d’un même service. A l’origine, ce dernier devait permettre à la direction de la surveillance du territoire (DST), devenue direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) en  2008 puis direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) en 2014, de maintenir une bonne circulation de l’information en son sein.« Ces gens ont une stratégie de harcèlement »Dans le cas des attentats de Paris, la DGSI suivait ainsi un certain nombre des auteurs en judiciaire comme en renseignement. A commencer par Abdelhamid Abaaoud. Ce Belge, qui apparaissait dans cinq dossiers de projets d’attentats en France, était également impliqué, en Belgique, dans l’animation de la cellule terroriste de Verviers, démantelée en janvier. La DGSI avait déclenché dans la foulée ce que l’on appelle une « enquête miroir » en France. Une équipe commune franco-belge travaillait même main dans la main. En vain.Samy Amimour, l’un des kamikazes du Bataclan, était lui mis en examen depuis 2012 dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour un projet de djihad au Yémen. L’enquête était confiée à la DGSI. Placé sous contrôle judiciaire, il disparaît sans que personne ne s’émeuve, jusqu’à ce que les Turcs signalent son passage sur leur territoire. Le travail judiciaire a été effectué, notamment des perquisitions chez ses parents. Un mandat d’arrêt international a été émis. Jusqu’au massacre du 13.Dans le cadre de son rôle judiciaire, la DGSI a également été alertée sur les menaces qui visaient la France. Ainsi, Reda Hame, interpellé début août de retour de Syrie, qui assure que l’Etat islamique va viser des « cibles faciles », comme par exemple, « des concerts ». « La DGSI a bien sûr ces éléments dans le viseur, mais comme tout le reste. Ces gens ont une stratégie de harcèlement, y compris via les menaces qu’ils laissent fuiter. Si l’on se met à raisonner en termes de cibles potentielles d’attentat et pas en termes de réseaux, on va s’épuiser », se défend une source proche des services de renseignement.Au quotidien, certains estiment que ce volet judiciaire a participé à déborder la DGSI. Dans les services territoriaux, les agents sont polyvalents et se retrouvent happés par la judiciarisation du tout-venant syrien. Le nombre de dossiers judiciaires antiterroristes a été multiplié par cinq entre 2013 et 2015, de 34 à 188, et le nombre de mis en examen par dix, pour atteindre plus de 230 personnes. Cela signifie des dizaines d’auditions, de gardes à vue, d’actes de procédures…Lire aussi :En France, l’éternel retour des « pionniers » du djihadLe fantasme d’un suivi exhaustifTout faire, tout le temps… Depuis 2012, à chaque attentat, le même constat – Mohamed Merah était connu mais sa dangerosité mal évaluée, la surveillance des frères Kouachi avait été interrompue parce qu’ils ne paraissaient plus dignes d’intérêt – déclenche la même réaction politique à contretemps. Plutôt que d’encourager les services à cibler davantage, les ministres successifs poursuivent le fantasme d’un suivi exhaustif – tout en rappelant qu’il est impossible lorsque le pire se produit.Depuis les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher, c’est la création de l’état-major opérationnel de prévention du terrorisme, qui centralise sous l’autorité du ministre les informations des services, et la création du fichier des signalés pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste, qui rassemble plus de 11 000 noms. Trop pour être utile. « Les agents passent des heures à remplir des kilomètres de fiches », dénonce un policier.Pourtant, dans la discrétion, la DGSI s’est donné les moyens d’un meilleur ciblage. Depuis quelques mois, la cellule « Allat », du nom d’une déesse syrienne préislamique, traite des objectifs de la zone irako-syrienne. Les huit principaux services français sont réunis dans une même pièce. « Chacun amène ces objectifs, chacun apporte ses billes et peut se connecter à ses bases de données. Le travail est extrêmement opérationnel », explique une source.Même la DGSE, la sœur jumelle de la DGSI à l’international, met donc la main à la pâte. Elle s’était tirée à bon compte de l’affaire Merah, alors qu’elle avait raté le périple afghano-pakistanais du tueur de Toulouse. Dans le cas des attentats de Paris, la DGSE a au moins fourni un renseignement, mais trop tard pour qu’il puisse être exploitable. Lors de la surveillance d’une cible en Syrie, le service a découvert des conversations avec une femme en France. Elle est inconnue, jusqu’à début novembre, lorsque les agents se rendent compte qu’il s’agit d’une cousine d’Abdelhamid Abaaoud, Hasna Aït Boulahcen.La DGSI est alertée et découvre ainsi, bien tardivement, l’existence de la famille française de l’une de ses cibles numéro un. Nous sommes le 12 novembre, veille des attentats. Et c’est finalement un témoin, après les attentats, qui mettra la police judiciaire sur la piste d’Hasna Aït Boulahcen et d’Abdelhamid Abaaoud – tous deux morts le 18 novembre lors de l’assaut du RAID sur un appartement de Saint-Denis.« 3 000 agents pour 4 000 objectifs »C’est que ce travail de coordination, qui suit des années de dialogue heurté entre la myriade de services français, ne peut suffire quand la menace devient transnationale. « Ils s’organisent de Syrie, finalisent le projet en Belgique, arrivent presque la veille à Paris. La DGSI reste un service intérieur, elle ne peut pas faire grand-chose seule… », explique une source au ministère de l’intérieur.Lire aussi :La Belgique dans le doute face à la menace terroristeLa coordination européenne fonctionne, mais là aussi, elle n’a pas suffi car elle se concentre sur le haut du panier. Or, les auteurs des attentats de Paris étaient connus des services belges ou français, mais pas comme des hommes de premier plan. Les frères Abdeslam – Brahim s’est fait sauter boulevard Voltaire et Salah est en fuite – étaient identifiés en Belgique mais pas comme prioritaires, Samy Amimour était considéré comme l’un des moins dangereux de sa cellule yémenite. Ismaël Omar Mostefaï, également kamikaze au Bataclan, était très secondaire pour la DGSI.« La difficulté, résume une source proche du renseignement, c’est qu’il faut à la fois être sur Yassine Salhi, qui du jour au lendemain décide de décapiter son patron, et sur Abaaoud. On a 3 000 agents pour 4 000 objectifs. Et encore, à Paris et Saint-Denis, il y a parmi les auteurs des Belges et des hommes que nous n’avons même pas encore identifiés. Nous n’avons pas des structures qui ont été pensées pour un tel phénomène de masse. »« Si l’enquête permet de pointer des failles ou des manques, on s’adaptera », explique-t-on au ministère de l’intérieur. La place Beauvau défend également les mesures poussées par la France au niveau européen. Le renforcement des contrôles aux frontières extérieures de l’espace Schengen d’abord, puisqu’un certain nombre de terroristes ont pu passer par la route des migrants sous de fausses identités. Et puis la mise en place d’un fichier des passagers aériens (PNR) européen, vieux serpent de mer dont on voit moins le lien direct avec les attentats, puisque, précisément, il semble que les auteurs des attaques aient suivi une voie terrestre.Lire aussi :Les ratés de la coordination antiterroriste en EuropeMais, à ce jour, à droite comme à gauche, personne ne souhaite poser la seule question qui vaille, dans un espace de libre circulation des personnes  : faut-il européaniser la lutte antiterroriste ? Hors de question de toucher à ce point de souveraineté nationale.Lire aussi :La France demande de l’aide aux Etats-UnisSimon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Pouchard Entre hommage aux victimes du 13 novembre et suites de l’enquête, à la recherche de Salah Abdeslam et de ses complices, résumé de l’actualité de la semaine écoulée.Hommage national. Deux semaines après les attentats du 13 novembre, la France a rendu vendredi un hommage national aux 130 morts, avec une cérémonie aux Invalides réunissant les autorités et les familles.La Belgique en alerte. Plus tôt dans la semaine, après la France, c’est la Belgique qui est passée à son niveau d’alerte maximal, suspectant des terroristes djihadistes d’être sur le point de passer à l’action. La capitale, Bruxelles, a été totalement bloquée de samedi à mardi, avec écoles et transports publics fermés.La traque continue. Le principal suspect encore en vie des attentats de Paris, Salah Abdeslam, est toujours en fuite. Ce qui pourrait être la ceinture d’explosifs qu’il portait le 13 novembre a été retrouvé lundi dans une poubelle à Montrouge (Hauts-de-Seine), commune où le téléphone de M. Abdeslam a été localisé le soir des attaques. Elle est elle aussi constituée d’explosifs de type TATP, mais le système de mise à feu avait été neutralisé.Avant de se rendre à Montrouge, Salah Abdeslam aurait servi de chauffeur aux trois kamikazes du Stade de France. La police a diffusé dimanche un appel à témoins pour le troisième auteur, identifié mais au nom inconnu, qui a été, comme un de ses complices, contrôlé parmi des migrants en Grèce le 3 octobre. Un autre appel à témoins a été lancé, concernant cette fois Mohamed Abrini, un Français de 30 ans qui aurait accompagné Salah Abdeslam les jours précédant les attentats. Le groupe de terroristes aurait également projeté un attentat dans le quartier d’affaires de la Défense, le 18 ou le 19 novembre, a révélé mardi François Molins, le procureur de Paris.Voir la chronologie interactive :Attentats : le déroulé des événements et de l’enquête depuis le 13 novembreObserver l’état d’urgence. Alors que les perquisitions administratives, les interpellations et les assignations à résidence se poursuivent sous l’état d’urgence (à propos duquel Le Monde a lancé lundi un observatoire expérimental pour en observer l’application dans la vie des Français), le contexte reste extrêmement tendu.La coalition contre l’EI menacée. Au Moyen-Orient, pendant que François Hollande réalisait un véritable ballet diplomatique en faveur d’une vraie coalition internationale contre l’organisation Etat islamique (EI), incluant notamment la Russie avec qui les forces occidentales ne sont actuellement qu’en coopération, un incident à la frontière syro-turque a plombé ces espoirs. La Turquie a abattu mardi un avion de chasse russe qui avait pénétré dans son espace aérien et n’avait pas répondu aux sommations.Un pilote aurait été tué et l’autre serait porté disparu. Le président russe, Vladimir Poutine, a dénoncé « un coup de poignard dans le dos porté par les complices des terroristes ». Il a toutefois rencontré François Hollande jeudi et a assuré que la France et la Russie coordonneront leurs frappes en Syrie.Lire :Le marathon diplomatique aux résultats incertains de HollandeCôté français, les avions du porte-avions Charles-de-Gaulle ont mené cette semaine leurs premières frappes contre l’Etat islamique. Ces bombardements continueront en Syrie : le Parlement a approuvé mercredi leur prolongation au-delà des quatre mois initiaux.Attentat en Tunisie.La Tunisie aussi a été frappée par l’Etat islamique. Un attentat contre un bus de la sécurité présidentielle a tué au moins 13 personnes et en a blessé 20 autres mardi dans le centre de Tunis. Les autorités ont de nouveau décrété l’état d’urgence, levé le mois dernier, et mis en place un couvre-feu la nuit.La « jungle » de Calais doit être aménagée.Le Conseil d’Etat a confirmé lundi la condamnation de l’Etat et de la commune de Calais à aménager le bidonville de la ville du Pas-de-Calais où s’entassent près de 6 000 migrants dans des conditions déplorables. Cela comprend le recensement de mineurs isolés en situation de détresse, l’installation de points d’eau, de toilettes et de collecte d’ordures, le nettoyage du site et la création d’accès pour les secours.Loi santé : la loi Evin assouplie, le paquet neutre adopté. Contre l’avis du gouvernement, les députés ont assoupli mardi la loi Evin, qui encadre notamment la publicité sur les boissons alcoolisées en France depuis 1991. La commission des affaires sociales avait changé le texte du gouvernement et prévu que les « contenus » consacrés à une « région de production ou au patrimoine culturel, gastronomique ou paysager liés à une boisson alcoolique » ne soient pas considérés comme de la publicité.Les députés ont validé mercredi, de justesse, la mise en place du paquet de cigarettes neutre à partir de mai 2016. Tous les paquets auront ainsi la même forme, la même taille, la même couleur et la même typographie, sans logo, quelle que soit la marque.En revanche, une autre disposition du projet de loi santé, qui créait le délit d’incitation à la maigreur excessive contre les sites « pro-anorexie », a été rejetée.Fusion pharmaceutique.Le groupe pharmaceutique américain Pfizer a annoncé lundi son projet de fusion avec son concurrent irlandais Allergan pour 141 milliards d’euros, la plus grosse opération du genre dans le secteur. Une fusion essentiellement motivée par l’installation du siège du nouveau groupe en Irlande pour lui permettre de bénéficier d’un taux d’imposition très avantageux (moins de 15 %, contre 35 % aux Etats-Unis).Lire :Pfizer-Allergan : les nouveaux loups du capitalismeEt aussi…Chômage. Le nombre de demandeurs d’emploi a de nouveau augmenté en octobre, avec 42 000 chômeurs sans activité (catégorie A), selon les chiffres dévoilés jeudi par Pôle emploi et par le ministère du travail. C’est le troisième plus mauvais chiffre depuis le début du quinquennat de François Hollande, après ceux de septembre 2013 (+ 50 600) et de janvier 2013 (+ 47 900).Portugal. Le chef du Parti socialiste portugais, Antonio Costa, soutenu par la gauche radicale, a été nommé premier ministre mardi et chargé par le président, Anibal Cavaco Silva, de former un gouvernement.Argentine. Le libéral Mauricio Macri, maire de Buenos Aires, a remporté dimanche le second tour de l’élection présidentielle avec plus de 52 % des voix.Climat. Les catastrophes naturelles, toujours plus fréquentes, ont tué quelque 600 000 personnes en vingt ans, a annoncé l’ONU lundi. Les inondations ont représenté 47 % d’entre elles entre 1995 et 2015 et ont affecté 2,3 milliards de personnes, dont l’immense majorité en Asie. Les tempêtes ont, elles, été les catastrophes climatiques les plus meurtrières, avec 242 000 morts.Birmanie. Un gigantesque glissement de terrain a tué au moins 104 personnes, samedi, dans une mine de jade dans le nord du pays.Israël. Une Israélienne a été tuée dimanche et un Israélien lundi dans une série d’attaques au couteau par des Palestiniens, qui ont été abattus par la police.Espace. La société Blue Origin, de Jeff Bezos, le patron d’Amazon, est parvenue à faire atterrir en douceur une fusée qui a emporté une capsule pressurisée jusqu’à 101 kilomètres d’altitude. Une prouesse – la première dans le domaine – qui ouvre la voie à des fusées réutilisables.Football. Le Paris-Saint-Germain s’est qualifié mercredi pour les huitièmes de finale après une ultime et large victoire sur le terrain de Malmö (5-0). De son côté, l’Olympique lyonnais a été piteusement éliminé de toute compétition européenne après sa nouvelle défaite à domicile, mardi, contre les Belges de La Gantoise (1-2).Squash. Le Français Grégory Gaultier est devenu champion du monde de squash dimanche à Seattle, aux Etats-Unis, après avoir battu l’Egyptien Omar Mosaad.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.11.2015 à 05h13 • Mis à jour le28.11.2015 à 10h50 Manuel Valls, qui avait peu placé le débat après les attentats du 13 novembre sur la société française, a estimé vendredi 27 novembre, lors d’un dialogue avec quelque 400 citoyens et élus dans son ancienne mairie d’Evry (Essonne), en banlieue parisienne, que ces attaques devaient engager à « reconstruire une grande partie de la République. L’école, patiemment, les quartiers, patiemment », a-t-il énuméré, et donner lieu « à un sursaut républicain majeur ».M. Valls a répondu à des critiques émises à gauche et au sein des associations de défense des droits de l’Homme, qui jugent l’action gouvernementale engagée depuis les attentats trop sécuritaire et attentatoire aux libertés. « Il n’y a pas d’un côté une réponse sécuritaire, et de l’autre une réponse sociale ou une réponse qui protégerait les libertés », a-t-il affirmé.« Nous avions apporté beaucoup de diagnostics et un début de réponse après les attentats de janvier », a souligné le premier ministre, qui avait dénoncé quelques jours après les attaques de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher de Vincennes, entre autres « maux qui rongent notre pays, (…) un apartheid territorial, social, ethnique ».Pas de mesures choc de politique de la villeCe constat, qui appelait des mesures de politique de la ville, avait été reformulé dans une série de mesures annoncées le 6 mars en comité interministériel. A 15 jours de la défaite des élections départementales, le gouvernement proposait une loi « égalité et citoyenneté » censée toucher tous les territoires fragiles, y compris les zones rurales, sans mesures chocs en direction des quartiers populaires. Annoncé sans grands moyens financiers – 1 milliard d’euros sur trois ans –, il devait être présenté en fin d’année en conseil des ministres pour un débat au parlement au printemps 2016.Lire :Le plan du gouvernement contre l’apartheid, sans mesures chocs ni gros moyensService civique, affirmation de la laïcité dans les services publics, renforcement de la maîtrise de la langue française en maternelle et primaire, diversification de l’accès à la fonction publique, création d’un label de « grande école du numérique », prolongement du dispositif des zones de sécurité prioritaires (ZSP)… Au milieu d’un vaste catalogue de mesures, le gouvernement entendait notamment réformer le système d’attribution des logements sociaux, devenu illisible et obsolète.Lire le décryptage :Logements sociaux : un système à bout de souffle et difficile à réformerEn octobre à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), François Hollande avait par la suite lancé l’agence nationale pour le développement économique, une structure prévue par les mesures annoncées le 6 mars. Encore en construction, elle doit coordonner des dispositifs déjà existants pour aider les entrepreneurs des quartiers et d’autres territoires.Lire le compte-rendu :Opération de charme à La Courneuve pour François HollandeVendredi à Evry, M. Valls a estimé que la reconstruction républicaine qu’il juge nécessaire était « l’affaire d’une génération ». Il a par ailleurs de nouveau évoqué sa volonté de ne pas chercher des « excuses » aux auteurs des attentats. « Ce n’est pas parce qu’un jeune est dans la galère, d’origine immigrée » et vivant dans un quartier confronté à l’islamisme radical, qu’il « devient un terroriste ou un voyou », a-t-il lancé. 27.11.2015 à 21h25 L’Assemblée nationale a voté, vendredi 27 novembre, en nouvelle lecture du projet de loi sur la santé, la généralisation progressive du tiers payant d’ici fin 2017.La généralisation par étapes de ce système permettra de ne plus avancer les frais d’une consultation en médecine de ville. Les patients pris en charge à 100 % par l’Assurance maladie (maladies de longue durée type diabète, femmes enceintes…) pourront prétendre au tiers payant dès juillet 2016.Le dispositif doit ensuite être mis en œuvre par les professionnels sur la base du volontariat, pour tous les assurés à partir de janvier 2017, avant sa généralisation complète.Lire aussi :Loi santé : un passage en force dénoncéAdoption du texte par le Parlement avant la fin de l’annéeLa droite, relayant les préoccupations des médecins libéraux, souhaitait supprimer cette disposition qui va, selon eux, entraîner de la « paperasserie administrative » et les faire passer « sous la coupe financière » de l’Assurance maladie et des complémentaires.Le vote sur l’ensemble du projet de loi de la ministre de la santé, Marisol Touraine, est programmé mardi après-midi. Le texte doit être adopté définitivement par le Parlement avant la trêve de fin d’année. Manon Rescan Ils se sont retrouvés encore un peu sonnés. Une semaine après les attaques à Paris et à Saint-Denis, une trentaine de bénévoles et employés des MJC d’Ile-de-France avaient rendez-vous, samedi 21 novembre, pour évoquer, ensemble, les attentats. Entre les murs rouge et prune du centre d’animation Goscinny dans le 13e arrondissement de Paris, l’heure était au constat et à la remise en question.Leur premier réflexe, comme partout ailleurs en France, a été d’assurer la sécurité des usagers. Démarche qui n’a rien d’anodin pour des structures dont l’ADN articule ouverture et lien social. À la MJC Paris-Mercœur dans le 11e arrondissement, située à 500 mètres du restaurant La Belle Equipe, où 19 personnes ont été tuées le 13 novembre, un vernissage a eu lieu jeudi 19 novembre, six jours après les attaques. La mairie avait demandé que la sécurité soit renforcée. « On n’allait quand même pas mettre un vigile ! », s’exclame Yves Ben Ayoun, vice-président de la MJC. « C’est pas dans notre esprit », renchérit un autre bénévole.« Doser entre dialogue, compréhension et fermeté » Maintenir ou pas un concert, une brocante, un atelier ? Derrière cette simple question se noue le dilemme de cette vie d’après-attentat. Ballottée entre ouverture et repli. « Il va falloir doser entre dialogue, compréhension et fermeté de précaution », résume Alain Morel, de l’association CRL10, qui gère plusieurs centres d’animation dans le 10e arrondissement. Un dilemme qui traverse les conversations avec les usagers. Et qui taraude animateurs et administrateurs.Dans les couloirs de leurs structures, ils sont aux avant-postes pour prendre le pouls de la France d’après les attentats. « Il y a des non-dits qui me font plus peur que ce qui est dit », lance Max Leguem, de la MJC de Limours, petite ville de 6 000 habitants dans l’Essonne où « on n’a pas peur des terroristes, on a peur de l’autre ». « On sent une inquiétude qui monte, une forme de paranoïa dans la société », renchérit Patrick Chenu, directeur régional de la fédération régionale des MJC en Ile-de-France. « Les événements de vendredi [13 novembre] ont été un test, dans le mauvais sens, sur notre capacité à vivre ensemble, s’inquiète-t-il. Comment va-t-on éviter de tomber dans la haine et le rejet de l’autre après cela ? La crainte, aujourd’hui, c’est que notre capacité à vivre ensemble puisse lâcher. »Lire aussi :François Hollande : « La liberté ne demande pas à être vengée mais à être servie »« Des discours complotistes »Sur la « place Mercœur », à l’intérieur de la MJC du 11e arrondissement, une autre paranoïa s’exprime. Les adolescents qui « tiennent les murs », s’éternisant d’ordinaire à l’entrée de la structure, ont trouvé refuge dans son enceinte depuis les attentats. Comme d’habitude, des échanges se nouent avec les animateurs. « Au départ, ils ont unanimement condamné les attaques. Puis on a commencé à entendre des discours complotistes », raconte Noël Morel, animateur du Point information jeunesse de la MJC Paris-Mercœur. « Le mot “mercenaire” est sorti », poursuit Yves Ben Ayoun.Certains parmi les jeunes n’hésitent pas à accuser le gouvernement français d’avoir lui-même commandité les attaques qui ont fait 130 morts, avant de réaliser qu’ils n’avaient pas réfléchi au sens du mot « mercenaire ». « Qu’aurait bien pu faire d’un éventuel pactole celui qui s’est fait exploser ? » résume M. Ben Ayoun.« Garder une posture éducative »Pour certaines structures, le crédit porté aux discours antirépublicains par certains jeunes, révélé après les attentats de janvier, a été reçu avec « une très grande violence », témoignent certains participants. « Comment garder une posture éducative face à ce type de discours ? » s’interroge Patrick Chenu. Des programmes d’éducation aux médias et aux réseaux sociaux existent, certains développés après les attentats de janvier. Mais tous en réclament davantage. « Il est normal que la réponse de l’Etat ait d’abord été sécuritaire, mais il faudra aussi qu’il y ait des signaux en matière d’éducation », note Patrick Chenu et ce dans un contexte où « la situation financière [des associations] s’est fortement dégradée ces dernières années ».Dans ce contexte de crispations, lui croit aussi à la force des valeurs des MJC. « Il faut créer les conditions du débat et accueillir chacun tel qu’il est, plaide-t-il. Les MJC font partie des derniers lieux ouverts réellement à tout le monde : enfants, ados, adultes, anciens, riches, pauvres… C’est notre vision républicaine. On sait bien que cela ne suffit pas, mais au moins c’est un endroit où la parole est libre. » « On est des gentils, on aime bien être vecteurs de paix, renchérit Max Leguem. Mais, aujourd’hui, il va aussi falloir accueillir des discours que l’on ne veut pas entendre. Car s’il y a de la confrontation, c’est qu’il y a du lien social. Et la pire chose que l’on peut perdre, c’est ce lien. »Lire aussi :Penser le 13 novembre : les réponses à vos questions sur les débats post-attentats« On n’a pas compris les “Je ne suis pas Charlie” » Et si la fracture était déjà trop profonde ? Dans le fond de la salle, Lise Benard, 32 ans, n’a pas encore pris la parole. Ils ne sont qu’une poignée de sa génération à participer à ce temps d’échange. Le téléphone serré dans la main, excusant un léger malaise à parler en public, elle questionne ce lien social loué par tous, mais déjà perdu avec certains publics. « Ce que je vais vous dire, je n’ai pas réussi à l’exprimer après les attentats de janvier et cela ne va peut-être pas plaire à tout le monde, commence-t-elle. Je vois aussi une forme de repli sur soi quand on se retranche, comme le fait le réseau des MJC, derrière un universalisme abstrait. Je pense que cela nous empêche de saisir des choses de la jeunesse d’aujourd’hui ».« On n’a pas compris ceux qui disaient “Je ne suis pas Charlie”, ni ceux qui ne faisaient pas la minute de silence, poursuit-elle. Ils ne le faisaient pas forcément pour des raisons malveillantes par rapport aux victimes. Certains se sont sentis mal à l’aise qu’on rende hommage aux victimes des attentats et pas à d’autres dans le monde. Ma jeunesse, celle à laquelle j’appartiens, est aussi touchée par d’autres événements. »« Il faut qu’on soit à l’écoute », plaide, à ses côtés, salopette sur sweat, Mathieu Verhaverbeke, intervenant culturel dans le 13e arrondissement et à Corbeil-Essonnes (91). « Dans les discours complotistes, il y a du vrai et du faux. Certaines questions et certains problèmes qui sont posés sont justes, ce sont les réponses apportées qui sont fausses. C’est sur ces réponses qu’il faut travailler dans notre travail d’éducation populaire et culturelle. » Lire aussi :Olivier Roy : « Le djihadisme est une révolte générationnelle et nihiliste »« Dire aux jeunes qu’ils ne sont pas nuls »Madjid Bouchema, 27 ans, n’a pas osé prendre la parole dans l’assemblée. Administrateur de la MJC de Juvisy-sur-Orge et habitant d’une petite cité de cette ville de l’Essonne, il fait aussi le constat de ce décalage. « Les gens sont surpris de ce qu’il se passe. Pas moi, malheureusement. Après les émeutes de 2005, j’ai vu les premiers prédicateurs arriver dans la cité. Ils nous parlaient avec plein de bienveillance et d’amour, se souvient-il. Quelques années plus tard, l’un d’eux a été mis en cause dans l’enquête sur l’affaire Merah. » L’équation de la radicalisation s’est déroulée sous ses yeux. « Ils ont été les premiers à avoir compris les jeunes pour les manipuler. »« Il faut que l’on continue à valoriser les gens », abonde Yves Ben Ayoun. « Ça commence par trouver un stage aux gamins qui en cherchent, c’est comme ça qu’on évitera qu’ils tombent et se sentent exclus », selon Noël Morel qui plaide pour une « réponse collective », dépassant les simples portes des MJC, pour frapper également à celles des mairies et des entreprises. « Il faut qu’on sache dire aux jeunes qu’ils ne sont pas nuls. Sinon d’autres sauront leur dire qu’ils sont bons pour faire des choses : vendre de la drogue, des armes ou faire le djihad. » Dans la torpeur de la salle, son ton est monté d’un cran. Ces « autres » regrette-t-il, ont « réussi là où on a échoué ».Lire tous nos articles, reportages, décryptages et point de vue sur notre séquence spécialeManon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.11.2015 à 14h50 • Mis à jour le27.11.2015 à 20h55 | Aurélie Collas Comment rendre les mathématiques plus vivantes, plus ludiques et plus riches de sens ? Le Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco) et l’Institut français de l’éducation (IFE-ENS Lyon) ont tenté de trouver des solutions. Jeudi 26 novembre, à l’issue de la « conférence de consensus » sur l’apprentissage des nombres et des opérations à l’école primaire, plusieurs initiatives innovantes ont été recensées. En voici trois, qui montrent que les mathématiques peuvent être autre chose qu’une discipline austère et rébarbative comme on se l’imagine parfois.Lire aussi :Le calcul mental et les jeux pour sauver les mathsApprendre le calcul à travers l’histoire des « NuméRas »C’est l’histoire de la planète Gée, habitée par de petits personnages, les « NuméRas », qui vivent chaque jour de nouvelles aventures. Ils sont devenus familiers des élèves de Claudine Walgenwitz, enseignante en CP et CE1 à l’école Pierre-et-Marie-Curie d’Illzach, dans la banlieue de Mulhouse.Chaque jour, tout au long de l’année, ses élèves piochent dans une boîte un nouvel épisode des aventures des NuméRas, qui se termine à chaque fois par une énigme mathématique à résoudre, en lien avec les programmes. Cette méthode, écrite par Serge Petit, ancien professeur de mathématiques à l’IUFM d’Alsace, permet de « donner du sens aux mathématiques, explique Mme Walgenwitz. Contrairement à d’autres méthodes où les élèves sont amenés à appliquer des calculs sans savoir pourquoi, là ils ont un but, une mission à remplir ».Un jour, il s’agira de sauver 15 NuméRas en faisant appel à RasNeuf et RasSix, ou RasQuatre et RasOnze, ou RasDeux et RasTreize, pour acquérir la gymnastique de l’addition. Un autre jour, il faudra aider les NuméRas à se diriger d’un point à un autre, en puisant dans les concepts de la géométrie.« Cette histoire est totalement entrée dans le quotidien de mes élèves et mobilise beaucoup d’affect. Ils sont très motivés et enthousiastes, rapporte l’enseignante. Elle permet de développer chez eux un esprit scientifique, d’investigation. Et ils ont plaisir à le faire, tous autant qu’ils sont. »Faire des mathématiques en ligneDans certaines écoles du Nord, les élèves apprennent le calcul mental en ligne. Chaque jour, ils s’entraînent sur une plateforme d’entraînement, Calcul@TICE, qui regroupe des exercices ludiques, sur un modèle proche des jeux vidéos.« On s’en sert en classe entière, en diffusant l’application sur le tableau numérique. Ou bien les élèves sont deux devant un ordinateur, avec des exercices à travailler sous forme de défi : aller le plus vite possible et gagner le plus de points, explique Vincent Callens, directeur de l’école Charles-Péguy de Marcq-en-Barœul (Nord). Certains s’en servent aussi chez eux. »Développé il y a dix ans par deux inspecteurs de l’éducation nationale du Nord, dont l’un avait des compétences en mathématiques, l’autre en informatique, l’outil Calcul@TICE a progressivement évolué et fait tache d’huile. « Du département, l’usage s’est étendu à l’académie, puis au niveau national. Aujourd’hui, l’outil est présent dans une trentaine de pays », rapporte Marie-Françoise Godon, inspectrice de la circonscription.Son plus : il permet aux professeurs d’adapter les exercices à chaque élève (en se connectant, l’élève a accès à la banque d’exercices que son professeur lui a paramétrée). Il permet de développer les compétences en calcul, en même temps qu’il rend la discipline plus attractive, selon M. Callens. « Les élèves ont moins d’appréhension des maths, elles leur paraissent plus ludiques ; elles deviennent comme un jeu », souligne-t-il.Se confronter à une « battle » de calcul mentalAu collège Jean-Zay de Lens (Pas-de-Calais), le calcul mental est devenu un rituel : pratique à chaque cours de mathématiques, tests à chaque période de l’année, jusqu’à la grande compétition en juin, la « battle de calcul mental », avec les écoles primaires des alentours.Le projet remonte à 2012. « On s’est rendu compte que beaucoup d’élèves de 4e et de 3e avaient de gros soucis de calcul mental. Et ces blocages les empêchaient d’acquérir d’autres compétences, pour les calculs algébriques et la résolution de problèmes notamment », raconte Damien Coulle, professeur de mathématiques au collège. Avec ses collègues, ils décident de renforcer l’enseignement du calcul mental, en misant sur le côté « compétition ».Outre l’entraînement à chaque début d’heure, les élèves de 6e passent des tests avant chaque vacances scolaires pour mesurer leur progression. Lors de la restitution des notes, ils sont classés. A la fin de l’année scolaire, en juin, quatre élèves sont sélectionnés dans chaque classe – le meilleur et les trois plus fortes progressions – pour participer à la « battle ». Dans le grand réfectoire du collège, seize équipes en compétition, issus des classes de 6e et de CM2 du secteur, effectuent huit ateliers chronométrés à la suite, inspirés des jeux télévisés : « Koh-Lanta », « Masterchef », « Le Juste prix »… En quelques minutes, il faut savoir trouver la bonne fraction, le bon nombre décimal, le résultat d’une multiplication… La meilleure équipe se voit remettre un trophée.« Ce côté compétition, ludique et festif est très motivant pour nos élèves, assure M. Coulle. La “battle” instaure une émulation, et d’année en année, on voit des progressions aux tests. Disons que ça les remobilise sur des compétences sur lesquelles ils peuvent buter. » Ce projet a inspiré l’équipe de français du collège, qui a désormais sa « battle d’orthographe ».Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.11.2015 à 12h11 • Mis à jour le27.11.2015 à 12h37 | Simon Piel Le parquet de Paris a ouvert vendredi 27 novembre une enquête préliminaire contre l’hebdomadaire Valeurs actuelles, positionné à la droite de la droite.Lors de sa dernière conférence de presse, mardi 24 novembre, le procureur de la République de Paris, François Molins avait appelé à « la responsabilité de tous de préserver (…) l’indispensable secret de l’instruction pour garantir l’efficacité des investigations ».Deux jours plus tard, Valeurs Actuelles rendait compte dans ses colonnes de l’audition par la sous-direction antiterroriste d’un témoin clé de l’enquête sur les attentats.Un témoin que les enquêteurs cherchent à protégerDes révélations qui ont poussé le parquet de Paris à ouvrir une enquête préliminaire contre l’hebdomadaire en s’appuyant sur l’article 38 de la loi sur la liberté de la presse de 1881 selon lequel il est « interdit de publier les actes d’accusation et tous autres actes de procédure criminelle ou correctionnelle avant qu’ils aient été lus en audience publique ». L’enquête a été confiée à la brigade de répression de la délinquance contre la personne.Il ne s’agit donc pas d’une procédure classique pour violation du secret de l’instruction. Valeurs Actuelles a en effet publié trois extraits fac-similé du procès-verbal d’audition de ce témoin.Un témoin que les enquêteurs cherchent à protéger depuis lundi 16 novembre, date à laquelle il est entré en contact avec eux, et dont les informations se sont révélées précieuses pour l’enquête. C’est notamment sur cette base, ainsi que sur des éléments de téléphonie, que la police a pu remonter aux derniers points de chute d’Abdelhamid Abaaoud, l’appartement de la rue du Corbillon à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), où il a été tué par le RAID.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : le point sur les identifications, les arrestations et l’enquêteSimon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julia Pascual Deux semaines après son entrée en vigueur, l’état d’urgence dispose désormais de son « guide pratique ». Il n’a pas été édité par le ministère de l’intérieur, mais par le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), jeudi 26 novembre. Perquisitions, assignations à résidence, fermetures administratives : le document détaille les mesures d’exception et, surtout, les recours qui peuvent leur être opposés.L’initiative du CCIF intervient alors que les témoignages de musulmans ayant subi ces mesures et contestant leur bien-fondé se multiplient. Des requêtes devant le tribunal administratif ont d’ores et déjà été déposées et les images de portes défoncées et de domiciles sens dessus dessous accentuent l’impression d’un gouvernement qui emploie la manière forte. Mercredi 25 novembre, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a précisé aux préfets que « dans la mesure du possible, une ouverture volontaire de la porte » doit être privilégiée.Le rythme des interventions, lui, ne décélère pas. Le ministère de l’intérieur fait état de 1 616 perquisitions administratives. Elles ont donné lieu à 211 interpellations, 181 placements en garde à vue et 293 armes saisies. Une trentaine de ces perquisitions visaient des lieux de culte : plusieurs d’entre eux ont été fermés – à Nice, à Gennevilliers (Hauts-de-Seine) ou à Pontoise (Val-d’Oise), où la salle de prière d’un foyer social a été fermée mercredi soir. La préfecture évoque des « profils islamistes radicaux » et des « prêches extrêmement durs ». Accusations que réfute Abou Jawad, un des responsables de la mosquée de Pontoise. « Tous les prêches sont enregistrés et il n’y a jamais eu d’arrestation. Tout cela est politique. Lorsque le propriétaire d’un chien veut l’abattre, il dit qu’il a la rage. »Lire aussi :L’islam radical, cible des autorités depuis les attentats« Je suis juste barbu »Certaines opérations suscitent en tout cas des interrogations. C’est le cas de celle menée à Bordeaux, mardi 24 novembre, dans l’épicerie musulmane De l’Orient à l’Occident, dont les propriétaires avaient voulu, en juin, instaurer des tranches horaires non mixtes. La préfecture estime aujourd’hui que le lieu est peut-être « fréquenté par des personnes en lien avec le radicalisme islamique », mais l’intervention de la police n’a débouché sur aucune suite judiciaire. Pas plus que la perquisition menée, le même jour, dans une librairie musulmane d’Argenteuil (Val-d’Oise). « Je n’ai pas de casier judiciaire, je n’ai pas de problème de vie en société. Je suis juste barbu », s’étonne le gérant. « Il n’y a rien d’arbitraire », réplique le porte-parole du ministère de l’intérieur, Pierre-Henry Brandet.« Tout ça, c’est du marketing politique », dénonce Idriss Sihamedi, président de l’ONG islamique Baraka City dont les locaux, à Courcouronnes (Essonne), ont été perquisitionnés jeudi 26 novembre. Le préfet évoque « les membres musulmans fondamentalistes » de l’ONG qui « effectuent régulièrement dans le cadre de leur activité humanitaire des voyages en Syrie ». M. Sihamedi précise : « Dans les camps de réfugiés et avec le Croissant-Rouge, on distribue du pain. On a aussi fait don d’une vingtaine d’ambulances à des hôpitaux. » Les policiers sont repartis bredouilles.Mercredi, des islamologues, des enseignants et d’autres associatifs ont lancé un appel intitulé « Encadrer l’état d’urgence, c’est urgent ! ». « La question est de savoir sur quels critères un certain nombre de perquisitions et assignations ont été effectuées, explique l’une des signataires, rédactrice en chef du site Saphirnews.com, Hanan Ben Rhouma. Une partie est en tout cas sans fondement et cela rejaillit sur toute la communauté musulmane. Quand on touche aux libertés fondamentales des musulmans, on touche aux libertés fondamentales de tous les citoyens. »Lire notre blog dédié Observatoire de l’Etat d’UrgenceJulia PascualJournaliste au Monde Samuel Laurent L’offensive est-elle concertée ? Spontanée ? Lundi 9 novembre, les socialistes franciliens et leurs soutiens font circuler sur les réseaux sociaux un article visant Valérie Pécresse, tête de liste Les Républicains en Ile-de-France : elle souhaiterait « démarier » les couples homosexuels.On trouve l’accusation portée par des dizaines de comptes Twitter de soutien à Claude Bartolone, candidat PS dans la région :Valérie Pécresse préconise le démariage pour les couples homosexuels - Le Lab Europe 1 https://t.co/AutF2ssEmW— PS_Sartrouville (@PS.Sartrouville)require(["twitter/widgets"]);Pr rappel pr électeurs de l'IDF: @vpecresse veut démarier les homos https://t.co/LZ6KAbopbJ— RomainBouth (@Romain)require(["twitter/widgets"]);Valérie Pécresse préconise le démariage pour les couples homosexuels https://t.co/1yEd3mQP5d via leLab_E1 @vpecresse #démagogie— cvoisenet (@Cédric Voisenet)require(["twitter/widgets"]);Mais aussi par des militants EELV.Chassez le naturel il revient au galop.@vpecresse veut démarier les couples de même sexe. Chacun choisit son camps. https://t.co/TuPAJWu6aZ— david_belliard (@David Belliard)require(["twitter/widgets"]);Coucou @vpecresse dites moi, le "démariage" c'est toujours d'actualité ? https://t.co/jBpeX61aH8— Thomasjaquemet (@Thomas JAQUEMET)require(["twitter/widgets"]);L’indignation culmine avec ce tweet du maire socialiste d’Alfortville et sénateur du Val-de-Marne, Luc Carvounas, qui s’est marié en juillet, et qui se place sur un terrain personnel :Non .@vpecresse vous ne réussirez pas a me démarier de l'homme que j'aime. Avec .@claudebartolone pour une île de France humaine @leLab_E1— luccarvounas (@Luc Carvounas)require(["twitter/widgets"]); Pourquoi c’est de l’amnésie ?Une déclaration… de 2012A chaque fois, un lien vers un même article du « Lab » d’Europe 1, reprenant une intervention de Valérie Pécresse à la chaîne LCI. Elle avait déclaré vouloir abroger la loi sur le mariage gay si la droite revenait au pouvoir, et proposait de transférer les unions déjà contractées sur des statuts d’union civile. Une position quelque peu critiquable juridiquement.Seul problème : comme aucun des tweets ci-dessus ne le précise, cet article et cette déclaration datent… du 5 novembre 2012. En plein débat sur le mariage homosexuel, Mme Pécresse calquait alors sa position sur celle de Nicolas Sarkozy, qui, soucieux de ne pas se couper des très actives sphères catholiques anti-mariage gay, avait agité la perspective d’une modification de la loi.La déclaration n’est donc pas récente. Elle a déjà trois ans. Mais le camp Bartolone aurait donc tout loisir de ressortir cette position… si celle-ci n’avait pas changé.« L’abrogation pas humainement réaliste »Car Valérie Pécresse a changé de position depuis. En 2013, elle expliquait, sur France Culture, qu’en tant que républicaine, elle appliquerait la loi et ne s’opposerait pas à des unions homosexuelles. Elle précisait également, en contradiction avec ses déclarations précédentes : « On ne pourra pas revenir sur le mariage et l’adoption en 2017. »En 2014, elle répète la même chose : « « L’abrogation, elle n’est pas humainement réaliste. Il y a un débat sur le juridique mais on peut toujours débattre sur le juridique, moi je crois que c’est l’humain dont il faut qu’on parle », assure-t-elle sur RTL. Et de justifier sa position : « Sur le mariage homosexuel, j’ai changé d’avis parce que tout simplement j’ai réfléchi. » Une volte-face déjà critiquéeRappeler les positions d’une candidate en pleine campagne est classique. Alors que Valérie Pécresse est en train d’opérer un rapprochement avec la « Manif pour tous » (elle se rendra à leur meeting), les socialistes ont beau jeu de rappeler ses positions.Néanmoins, il est assez peu honnête de faire comme si celles-ci étaient restées intangibles ces trois dernières années. D’autant que la gauche a également largement fustigé la volte-face et le manque de constance de l’ancienne ministre sur la question du mariage.Et si des militants ou de simples citoyens peuvent, de bonne foi, relayer un article de 2012 sans se poser de question, il paraît plus étonnant que des professionnels de la politique et élus d’Ile-de-France n’aient pas eu vent des changements de position de Mme Pécresse.Lire aussi :Régionales en Ile-de-France : la bataille des « boules puantes »Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter François Béguin Assaut après assaut, alcooliers et industrie viticole finiront-ils par avoir raison de la loi Evin ? A l’occasion de l’examen en deuxième lecture du projet de loi santé, lundi 9 novembre, les députés de la commission des affaires sociales pourraient décider d’assouplir la loi qui encadre la publicité sur les boissons alcoolisées en France depuis 1991. Le vote sonnerait comme un désaveu pour la ministre de la santé, Marisol Touraine, qui s’est fermement prononcée à plusieurs reprises pour un maintien du statu quo sur le sujet.L’amendement controversé, soutenu par des parlementaires de régions viticoles de gauche comme de droite, a déjà fait l’objet d’âpres débats ces derniers mois. Repoussé in extremis en avril lors de la première lecture de la loi santé, réintégré au projet de loi Macron avec le feu vert de Manuel Valls et de François Hollande, retoqué cet été pour des raisons de forme par le Conseil constitutionnel, il a été adopté le 15 septembre au Sénat par une écrasante majorité de 287 voix, contre 33.Lire aussi :Où en est le « détricotage » de la loi santé par les sénateurs ?« Il y a une vraie incertitude sur l’issue du vote à l’Assemblée », reconnaît Catherine Lemorton, présidente PS de la commission des affaires sociales, qui a mené la semaine dernière un travail de « persuasion » auprès de députés hésitants pour qu’ils rejettent la mesure adoptée au Sénat.Objectif de l’amendement : « clarifier » la loi Evin afin que les « contenus » consacrés à une « région de production ou au patrimoine culturel, gastronomique ou paysager liés à une boisson alcoolique » ne soient pas considérés comme de la publicité. Pour ses promoteurs, un « flou juridique » peut aujourd’hui conduire les journalistes à « s’autocensurer » lorsqu’ils parlent de la vigne et du terroir. Censure qui aurait, selon eux, de « graves conséquences sur le développement, par exemple de l’“œnotourisme” ». Promouvoir les « paysages viticoles » françaisPourtant, depuis 1991, seuls trois articles de presse – deux en 2007 et un en 2013 – ont fait l’objet de poursuites judiciaires par l’Association de prévention de l’alcoologie et d’addictologie (Anpaa). Un chiffre faible – voire dérisoire – au regard du nombre d’articles consacrés régulièrement aux vins et à l’œnotourisme dans les médias.Les parlementaires favorables à un assouplissement de la loi disent vouloir permettre à la France de promouvoir « ses paysages viticoles ». En septembre, plus de soixante parlementaires de la majorité issus de régions de vignobles, comme le député PS de Gironde Gilles Savary, le sénateur PS de Côte-d’Or et président de la région Bourgogne François Patriat ou le député PS de Gironde et président de la région Aquitaine, Alain Rousset, avaient signé un appel à François Hollande en faveur d’une modification de la loi. Ils jugeaient « la polémique médiatique largement étrangère au contenu des amendements discutés ».« Ce qui est assez diabolique dans cet amendement, c’est qu’il se présente de façon anodine, beaucoup de parlementaires un peu naïfs n’y ont pas vu malice et n’ont pas perçu les effets secondaires », estime Alain Rigaud, le président de l’Anpaa. Il y a quelques mois, Claude Evin, le père de la loi, assurait que, sous son apparence technique, l’amendement allait de facto libérer la possibilité de faire de la publicité pour l’alcool « et ce, quasiment sans limite ».« La défense de la vigne est un cache-sexe »Chez les associations de lutte contre l’alcoolisme, l’heure est à la mobilisation générale. « La loi Evin n’a cessé, depuis sa promulgation, de rétrécir comme peau de chagrin et d’être détricotée au fil des circonstances, souligne le professeur Amine Benyamina, président de la Fédération française d’addictologie. Si le champ d’exceptions devait de nouveau être ouvert, cette loi ne serait plus qu’une coquille vide, qui aurait perdu toutes ses vertus d’encadrement. » Rappelant que l’alcool tue 49 000 personnes chaque année en France, dont 15 000 par cancer, Agnès Buzyn, présidente de l’Institut national du cancer, se dit « surprise » et « très inquiète » de cette volonté de changer la législation. « La loi Evin autorise déjà la publicité sur beaucoup de supports, il serait déraisonnable de l’ouvrir davantage », juge-t-elle. Avec une équipe de juristes, l’institut a réalisé des simulations pour montrer que si la loi devait être modifiée, des marques d’alcool fort seraient par exemple autorisées à parrainer des programmes à la télévision.Lire aussi :La France paye cher ses addictionsIronie de l’histoire, les appellations viticoles françaises ne seraient sans doute pas les vrais bénéficiaires d’une modification de la loi. « Le discours de défense de la vigne est un cache-sexe évident, la logique de terroir permettra de communiquer sur le whisky écossais et sa tourbe, et la vodka russe, la tequila mexicaine… », analyse Jean-Pierre Couteron, président de la Fédération addiction. En termes de budgets publicitaires, ce sont les grands groupes alcooliers qui disposent d’importants moyens. Pas les viticulteurs.François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jade Grandin de l'Eprevier C’était la dernière grande banque de réseau à garantir la gratuité. BNP Paribas a décidé de facturer à ses clients les frais de tenue de compte, à hauteur de 2,50 euros par mois et par compte, soit 30 euros par an, largement au-dessus de la moyenne nationale à 17,99 euros par an, d’après le comparateur « Choisir-ma-banque.com » pour Le Monde. Sont néanmoins exonérés les clients ayant opté pour un forfait « esprit libre » doublé d’un relevé en ligne (soit un quart des clients), ainsi que les moins de 26 ans. Le plus original des frais, puisqu’il revient à payer pour être client, consiste chez les banques à actualiser les comptes courants d’un jour sur l’autre en fonction des montants crédités et débités. Cela couvre aussi « la surveillance des comptes et la protection des données personnelles », ajoute-t-on chez BNP.N’en déplaise aux associations de consommateurs, depuis quelques années, la pratique se généralise. Derniers convertis, le Crédit mutuel a commencé à facturer les comptes courants en octobre, et la Société générale commencera en janvier prochain. LCL pourrait suivre, selon le quotidien Les Echos. Résultat, au 1er janvier 2016, au moins 80 % des banques françaises factureront les frais de tenue de compte. Sur les 133 établissements étudiés par Choisir ma banque, 16 ont décidé de commencer à les faire payer entre 2015 et 2016. Depuis deux ans, 44 banques ont mis en place une tarification.Comme BNP, la plupart exonèrent les détenteurs de forfait ainsi que les jeunes. « En règle générale, les banques mettent en avant des formules tout compris avec des services qui seront à peine utilisés. Beaucoup de clients en ont une mais ne s’en souviennent pas », raconte Saïd Fadil, analyste chez Choisir ma banque.Lire aussi :Ces petits frais bancaires qui finissent par peser lourd...Compenser la baisse de rentabilitéLes frais bancaires tendaient pourtant à se stabiliser grâce à de nouvelles réglementations européennes. La création de l’espace unique des paiements en euros (SEPA) a contribué à limiter les frais de prélèvements. Ceux pour incidents de paiement et dépassement de découvert autorisé sont désormais plafonnés. Les banques doivent en outre envoyer à leurs clients un relevé périodique des frais prélevés. Selon le rapport annuel de l’Observatoire des tarifs bancaires du Comité consultatif du secteur financier (CCSF) publié en septembre 2015, les tarifs des services de base (retrait dans un distributeur automatique, mise en place d’un prélèvement ou d’un virement…) ont peu progressé depuis la fin 2013. Mais les banques subissent aussi le contexte de taux bas pesant sur la rentabilité des dépôts. Une rentabilité si faible que « ne pas facturer les frais de tenue de compte revient à vendre à perte », estime le dirigeant d’une grande banque.Les établissements cherchent donc des moyens de compensation en augmentant d’autres coûts. Retraits déplacés (au distributeur d’une autre banque), prix des cartes de paiement, possibilité de gérer son compte sur internet… et frais de tenue de compte. En moyenne, ces derniers auront grimpé de presque 50 % dans les banques de réseaux entre 2013 et 2016. Pour y échapper, les épargnants n’ont d’autre choix que de se convertir aux banques en ligne, qui garantissent presque toute la gratuité.Lire aussi :Les dernières heures de la banque à papaJade Grandin de l'Eprevier 07.11.2015 à 11h40 • Mis à jour le07.11.2015 à 13h25 Le trafic reprenait progressivement samedi 7 novembre en fin de matinée à l’aéroport d’Orly, au sud de Paris, après une « très forte perturbation », entre 9h30 et 10 heures, en raison d’une panne informatique affectant les outils météo, a annoncé la société Aéroports de Paris sur son compte Twitter.On ignore encore le nombre de vols impactés, mais la panne a notamment empêché Alain Juppé de « décoller de Bordeaux » pour rejoindre le Conseil national des Républicains (LR), qui se tenait à la Mutualité à Paris. Le maire de Bordeaux et candidat à la primaire de son parti pour la présidentielle de 2017 faisait déjà partie des nombreuses personnalités LR qui avaient annoncé qu’ils ne pourraient pas assister au discours de Nicolas Sarkozy ce samedi.Juppé ne fera même pas de discours aujourd'hui au CN de LR https://t.co/zuVYtcaocD— AlexLemarie (@Alexandre Lemarié)require(["twitter/widgets"]);Lire aussi :Juppé, Fillon, Le Maire et NKM n’assisteront pas au discours de Sarkozy au conseil national Aude Lasjaunias (Dunkerque, envoyée spéciale) L’annonce a créé la stupeur à Dunkerque. Un jeune marin pêcheur de la ville a été mis en examen et écroué, jeudi 5 novembre, pour « aide à l’entrée ou au séjour irrégulier d’étrangers en France en bande organisée, blanchiment de ce délit en bande organisée et association de malfaiteurs ». En clair, pour avoir fait passer des migrants en Angleterre sur son Zodiac. Agé de 24 ans, il est l’un des fils d’une figure connue du milieu halieutique local. « C’est un garçon travailleur et respectable. Il s’est fait embobiner », s’est ému Philippe Nowé, le président du comité départemental du Nord des pêches et des élevages marins.Le jeune homme est accusé d’être membre d’une filière qui organisait le passage par voie maritime de migrants en Angleterre. Un voyage facturé jusqu’à 10 000 livres sterling (près de 14 000 euros) par personne, somme sur laquelle le marin devait percevoir près de 1 000 livres (1 400 euros), selon les éléments communiqués par la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Lille, chargée de l’instruction.Six autres personnes, de nationalité albanaise et vietnamienne, sont également mises en cause dans ce dossier inédit. Au total, l’équivalent de plus de 85 000 euros en diverses devises ont été saisis. Les accusés risquent jusqu’à dix ans de prison pour une activité criminelle en bande organisée. « C’est la première fois qu’on procède à l’interpellation de personnes soupçonnées de se livrer à ce type de traversée », confie-t-on de source policière.Lire aussi :Comprendre la crise des migrants en Europe en cartes, graphiques et vidéosLa structure du réseau est aussi atypique : les Albanais en sont la « tête pensante », les Vietnamiens étaient mandatés pour recruter des candidats à la traversée parmi leurs concitoyens tandis que le Français assurait la partie logistique en embarquant ces derniers sur son Zodiac au départ d’une plage isolée à proximité de Dunkerque.Il y a environ un an, le marin dunkerquois avait déjà éveillé les soupçons après avoir demandé l’aide du centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage de Gris-Nez alors qu’il se trouvait en difficulté au large des côtes anglaises, rapporte La Voix du Nord. La zone est l’une des voies maritimes les plus empruntées au monde, car elle assure l’accès aux ports d’Anvers, en Belgique, et de Rotterdam, aux Pays-Bas. Le trafic y est très réglementé et contrôlé, rappelle la police aux frontières (PAF). Une embarcation privée, même de petite taille, y est aisément repérable.A l’époque, faute d’éléments probants, l’accusé était sorti des radars de la police. Jusqu’à il y a un peu moins de deux mois. Sur la base de renseignements et d’opérations de surveillance, sa participation à un réseau de passeurs a pu être étayée. « Son canot pneumatique, victime de plusieurs avaries, devait subir une série de réparations, explique-t-on de source proche des investigations. L’opération policière a été accélérée pour ne pas mettre en danger d’autres migrants. »Combien de ceux-ci ont bénéficié de ce système ? Les conditions de navigation ne sont pas faciles dans le détroit de la Manche, les sorties ne pouvant se faire que de nuit et dans des conditions météorologiques clémentes, rendant ardue toute tentative d’estimation chiffrée. Toutefois, une vingtaine de gilets de sauvetage ont été découverts, et les enquêteurs ont pu établir, notamment sur la base des aveux de l’accusé, que plusieurs transferts avaient été réalisés.Depuis les côtes des Flandres françaises, l’imposante silhouette blanche des falaises de Douvres, en Grande-Bretagne, est à portée de regards. Seules quelques dizaines de kilomètres du détroit de la Manche séparent de leur eldorado les milliers de migrants parvenus jusqu’à la pointe de l’Hexagone. « Nous retrouvons parfois des canots abandonnés. Indépendamment de cette affaire, ce mode de passage existe, c’est un fait », explique-t-on au sein de la PAF. Avant d’admettre que cela reste toutefois « un phénomène peu développé ». « C’est très difficile à mettre en place », insiste une source proche du dossier.« On n’avait jamais entendu une telle histoire, confie Philippe Nowé. Nos sites sont très surveillés, nos bateaux équipés de balises. Nous avons évidemment discuté de l’affaire entre collègues : jamais nous ne nous sommes fait solliciter par des passeurs. » Tous craignent les répercussions sur l’image de la filière.Du côté des bénévoles venant en aide aux migrants, l’étonnement prime aussi. Avant de céder la place au principe de réalité : « Plusieurs personnes ont déjà tenté d’embarquer à bord des ferrys, raconte un des membres de l’association Salam. Je n’avais jamais entendu parler d’embarcations privées, mais ça ne me surprend pas outre mesure, la surveillance ayant été renforcée au niveau des autres points d’accès. » Il admet cependant ne pas aborder la question de la traversée avec les migrants : « C’est presque un tabou. »Lire aussi :A Calais, « la jungle est aujourd’hui hors contrôle »La traversée par le tunnel à Calais ou par les ferries étant devenue plus compliquée, le passage par de petites embarcations deviendra-t-il plus tentant ? Pour l’heure, dans le camp de Grande-Synthe, à côté de Dunkerque, ce n’est pas à l’ordre du jour. Trois Irakiens d’une vingtaine d’années, arrivés il y a trois mois, détaillent leurs tentatives pour gagner la Grande-Bretagne : à bord d’un camion, cachés dans le coffre d’une voiture… Ont-ils songé au bateau ? « Non… », répond l’un d’eux d’un air étonné. Même réaction chez cet Iranien de 34 ans. C’est la première fois que la possibilité d’une traversée par la voie maritime est évoquée devant lui.Aude Lasjaunias (Dunkerque, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elise Vincent L’enquête colossale sur les attentats de Paris en janvier s’oriente aujourd’hui, notamment, sur la piste d’un donneur d’ordre. Une personne susceptible d’avoir coordonné à distance les attaques des frères Kouachi contre Charlie Hebdo, le 7 janvier, et d’Amedy Coulibaly à l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes, le 9 janvier. C’est la découverte de quelques-uns des échanges de ce commanditaire avec ce dernier qui ont trahi son existence. En l’état, impossible d’identifier son nom ou sa localisation exacte. Les éléments qui attestent de sa présence ne sont que des morceaux de mails et des adresses IP disparates repérés dans l’immensité du Web.Lire aussi (abonnés) :Attentats de Paris : la justice sur les traces des commanditairesMais dix mois jour pour jour après les attentats, l’étau se resserre progressivement, d’après les éléments que Le Monde a pu consulter, autour d’un individu se trouvant à l’étranger. Un homme qui, à l’évidence, avait une vision d’ensemble des tueries qui ont coûté la vie à 17 personnes et qui a piloté en partie les opérations.Rédigés dans le langage lapidaire des SMS, mais toujours précis dans leurs instructions, les messages de ce mystérieux commanditaire s’apparentent chaque fois à de véritables ordres guerriers. « Ok, fé ske ta a fair aujourdhui ms simple com ça tu rentr dormir ensuit tu plank et verifi adress 1 ts les jrs : indications bientot pr recup amis aider toi. debarasse toi puce, maintenant passe sur adress 1, fini adress 2 », écrit-il ainsi à Amedy Coulibaly le 7 janvier, à 14 heures. Soit seulement deux heures après la tuerie de Charlie Hebdo…Le renfort de plusieurs compagnons d’armesUn peu plus tôt, à 12 h 48 exactement, le coordinateur inconnu a consulté un message du futur tueur de l’Hyper Cacher contenant plusieurs fichiers intitulés « inventaires ». Un seul d’entre eux n’était pas chiffré et donne une idée du contenu des autres. « J’ai un AK74 avec 275 cartouches. Six tokarev avec 69 cartouche. Trois gillet par balle militaire trois gillet tactique deux bombe a gel et a gaz deux gros couteaux un choqueur ». Un mail à l’orthographe hasardeuse sans doute rédigé par Amedy Coulibaly lui-même.Lire aussi :L’explosion de Villejuif et les tirs de Fontenay-aux-Roses attribués à CoulibalyEn plus d’établir qu’il y avait donc bien une personne, en coulisse, tirant les ficelles du drame, ces échanges laissent entrevoir le fait que, au-delà des frères Kouachi, Amedy Coulibaly devait, semble-t-il, recevoir le renfort de plusieurs compagnons d’armes pour son épopée macabre. Un scénario dont atteste, en filigrane, un dernier mail du commanditaire présumé, dévoilé par BFM TV, le 13 octobre. Le message date cette fois du 8 janvier à 17h21. « 1) pas possible amis, travailler tt seul », écrit notamment l’insaisissable correspondant, avant d’ajouter « 2) si possible trouver et travailler avec zigotos bien. 3) si possible expliker ds video ke toi donner zigoto les outils au nom de d, préciser leskels. » Les « zigotos » désigneraient les frères Kouachi, alors en pleine cavale. « D » signifierait « Daech ».Officiellement, seuls les frères Kouachi ont revendiqué l’attaque du journal satirique au nom d’Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA). Revendication appuyée, dès le 9 janvier, par un message vidéo sur YouTube du porte-parole d’AQPA au Yémen, Nasser Ben Ali Al-Anassi. Dans une autre vidéo posthume, Amedy Coulibaly, lui, s’est réclamé de l’Etat islamique (EI). Mais en exhumant ces échanges, le travail minutieux des enquêteurs spécialisés en cybercriminalité montre que les frontières peuvent être poreuses entre les deux organisations.Les prescriptions testamentaires de CoulibalyQuel individu, francophone, a pu avoir l’expérience, le parcours et le réseau, pour se retrouver informé à la fois du projet des frères Kouachi contre Charlie Hebdo au nom d’AQPA et de celui d’Amedy Coulibaly au nom de l’EI ? Quel itinéraire derrière ce soin inattendu à ne pas laisser AQPA « bénéficier » seule des retombées médiatiques de l’attentat du journal satirique ?Sans qu’aucun lien soit fait directement avec les attentats, deux noms de djihadistes français apparaissent avec insistance dans l’instruction colossale de la juge Nathalie Poux : ceux de Peter Cherif et de Salim Benghalem. Tous les deux ont la particularité d’avoir été plus ou moins proches des frères Kouachi et d’Amedy Coulibaly, tout en étant passés par le Yémen, où se trouve AQPA.Lire aussi :Le djihadiste français Salim Benghalem aurait été le geôlier des ex-otages en SyrieA son mystérieux tuteur opérationnel, Amedy Coulibaly avait en tout cas confié jusqu’à ses prescriptions testamentaires. Dans un ultime message non daté intitulé « salam », il demande à ce que l’on prenne soin de son épouse religieuse, Hayat Boumedienne : « Je voudrais que le frère s’occupe de ma femme dans les règles de l’Islam, réclame-t-il notamment. Je voudrais pour elle qu’elle ne se retrouve pas seule qu’elle est une bonne situation financiere qu’elle ne soit pas dellaiser. Surtout qu’elle apprenne l’arabe, le Coran et la science religieuse. Veillez a se quel aye bien religieusement. Le plus important c’est le dine [la religion en arabe] et la foi et pour sa elle a besoin d’etre accompagné. Qu’Allah vous assiste. »Lire aussi :Comment Hayat Boumeddiene, la compagne de Coulibaly, a fui la FranceElise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Gagnebet (Toulouse, correspondance) Un jeune homme de 18 ans originaire de Haute-Garonne est mort des suites d’un malaise cardiaque, jeudi 5 novembre, après avoir participé à une rave-party le week-end du 1er novembre à Talairan, dans l’Aude. L’autopsie était en cours vendredi, ainsi que des analyses toxicologiques qui devront déterminer si sa mort est due à une absorption massive d’alcool et de produits stupéfiants.Deux autres personnes sont également décédées : un homme de 35 ans, sans domicile fixe et originaire du Vaucluse, trouvé mort sur le site dimanche en fin d’après-midi, ainsi qu’un Espagnol de 28 ans, décédée sur la route du retour entre Barcelone et Gérone. Selon le récit fait par les amis de la victime aux enquêteurs espagnols, le petit groupe revenait de la rave audoise.Dès le lendemain du drame, le préfet de l’Aude, Jean-Marc Sabathé, avait qualifié les organisateurs « d’irresponsables et de criminels ». Le rassemblement, non autorisé, avait fait converger de toute la France, d’Espagne, de Suisse et de Belgique, environ 6 000 « teufeurs », dont certains étaient encore présents sur le site en cette fin de semaine.Malgré la mobilisation de la gendarmerie, les jeunes avaient afflué sur un terrain situé en bordure d’une grande forêt, facilement accessible et relativement éloigné des habitations. Patrice Guillaume, le maire (sans étiquette) de la commune de Talairan et ses 380 habitants, ont été alerté dès le vendredi 30 octobre par de la musique provenant de trois « murs de son » reliés à des groupes électrogènes. « Ils sont venus sur ce site appartenant au conseil départemental sans nous avoir prévenu et sans autorisation. C’est la troisième fois depuis le mois de septembre et à chaque fois, nous ne pouvons rien faire malgré la présence des gendarmes », se désole-t-il.« Quatre urgences vitales »L’enquête a été confiée à la brigade de recherche de Carcassonne et devra déterminer des produits stupéfiants sont à l’origine de ces morts, mais aussi retrouver les organisateurs de la rave, toujours pas identifiés.Le jeune Toujousain aurait pris des cachets de LSD et de mescaline, alcaloïde puissant et hallucinogène de la classe des phényléthylamines, selon ses proches.Dimanche, la dizaine d’infirmiers et médecins de la Croix-Rouge sur place avait fait part de « quatre urgences vitales et notamment un cas grave avec pronostic vital engagé ». Les pompiers évoquaient quant à eux trois évacuations sanitaires pour une blessure au genou, une crise d’angoisse et une perte de connaissance.Le 24 mai, un Vauclusien de 17 ans qui participait à une rave-party sauvage dans le Tarn, avait également succombé après une forte consommation de drogue. La rave-party qui s’était déroulée entre les communes d’Albine (Tarn) et de Lespinassière (Aude), faisait suite à l’interdiction du Teknival prévu près de Béziers. La plupart des « teufeurs » s’étaient rassemblés à Nizas, près de Pézenas (Hérault), tandis que d’autres groupes avaient essaimé dans divers lieux, dont cette région déserte de la Montagne Noire.De plus en plus contraints de prévenir à l’avance les autorités, et se voyant souvent refuser les autorisations, les organisateurs mettent désormais en place une communication interne sophistiquée qui ne passe même plus par les réseaux sociaux. Les lieux choisis sont communiqués au dernier moment, d’où le fait que ces raves se prolongent plusieurs jours.Philippe Gagnebet (Toulouse, correspondance)Journaliste au Monde Mattea Battaglia Dans les cortèges enseignants, la petite phrase raisonne souvent, un peu comme un mantra : « Les réformes passent, mais le nombre d’élèves par classe ne baisse pas… Ce devrait être ça, pourtant, la priorité éducative du quinquennat. » Un ressenti que vient clarifier – et nuancer – une note d’information de la DEPP, le service statistique du ministère de l’éducation nationale, publiée ce mois de novembre. Le titre ne manquera pas de surprendre ceux qui parmi les enseignants voient les effectifs en hausse : « A la rentrée 2014, dans le second degré, un enseignant est face à 22 élèves en moyenne pendant une heure de cours. »Derrière cette moyenne – qui n’est pas celle des effectifs des classes mais bien celle des élèves présents en heures de cours –, des disparités existent : on compte 24 élèves en collège et lycée d’enseignement général et technologique, contre 16 en lycée professionnel – étant entendu qu’il s’agit dans ces deux cas, encore, de moyennes.Davantage d’élèves par prof dans le privéHeure de cours, heure de classe : Sophie Ruiz, l’auteure de l’étude, souligne la différence en rappelant que « toutes les heures de cours ne sont pas dispensées en classe entière ». Un tiers, chiffre-t-elle, l’est en groupes plus réduits, notamment durant les enseignements de langues vivantes, en éducation physique et sportive ou lors de l’accompagnement personnalisé.Mme Ruiz a donc opté pour l’indicateur « E/S », « nombre moyen d’élèves par structure », qui tient compte à la fois des enseignements réalisés en groupes et de ceux dispensés « en divisions » (« en classe », dans le jargon de l’école). Il en ressort notamment que, contrairement à ce qu’espèrent la plupart des parents d’élèves lorsqu’ils se tournent vers le secteur privé, celui-ci accueille davantage d’élèves par enseignant : toutes formations confondues, un professeur du privé est face à 23,2 élèves, contre 21,9 dans le public.C’est dans les classes préparatoires aux grandes écoles que l’indicateur s’emballe (27,8 élèves), alors qu’il est le plus bas dans le second cycle professionnel (15,9 élèves) et en Section d’enseignement général et professionnel adapté (12,5 élèves). Grands établissements et établissements socialement plus favorisés se caractérisent aussi par un ratio plus élevé.Réforme du baccalauréat professionnelCe qui surprendra probablement aussi la communauté éducative, c’est un tableau présenté comme « globalement stable » de la situation ces dix dernières années. « Dans le secteur public, dans les années 2000, le nombre moyen d’élèves par structure était resté relativement stable, à l’exception de la rentrée 2011 », peut-on lire en conclusion de l’étude. Une année scolaire 2011-2012 (la dernière du quinquennat de Nicolas Sarkozy) marquée par « la suppression d’emplois d’enseignants alors que les effectifs étaient en hausse », rappelle la note d’information. Une année durant laquelle, aussi, furent réformés le baccalauréat professionnel (passé de quatre à trois ans) et la classe de 1re.Autre source, autre calcul… et autre tableau : si l’on se fonde sur Repères et références statistiques, sorte de présentation chiffrée du système éducatif réactualisée à chaque rentrée par le ministère de l’éducation nationale, c’est bien un alourdissement de la charge des enseignants qui transparaît. Comme l’ont mis en avant nos confrères de la revue en ligne Café pédagogique, on est passé au collège, entre 2007 et 2014, de 22,3 élèves par classe à 24,2. Et de 27 à 28 élèves au lycée général et technologique.Mattea BattagliaJournaliste au Monde Samuel Laurent Donner aux policiers la même protection juridique en matière d’emploi de la force armée qu’aux gendarmes. L’idée est réclamée depuis longtemps par les syndicats policiers et une partie de la droite. Jusqu’ici, la gauche n’y était pas favorable. Mais le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a indiqué le 5 novembre au congrès du syndicat Alliance police qu’il pourrait revoir sa position.Précisément, M. Cazeneuve a évoqué des « cas très particuliers » où policiers comme gendarmes doivent « pouvoir assurer leur protection ». M. Cazeneuve a donné l’exemple de « quelqu’un qui commet des meurtres en série et qui va continuer à tuer », et assuré qu’on « ne peut pas attendre que des policiers soient confrontés à des drames à répétition pour réagir ».1. La notion de légitime défenseEn France, contrairement à ce qu’on pourrait croire, les policiers n’ont pas de protection juridique particulière : ils doivent se trouver en situation de légitime défense pour pouvoir faire usage de leur arme.La légitime défense, prévue à l’article 122-5 du code pénal, est le fait de ne pas être reconnu comme pénalement responsable si l’on réplique à une menace, dans certaines limites. Précisément :N’est pas pénalement responsable la personne qui, devant une atteinte injustifiée envers elle-même ou autrui, accomplit, dans le même temps, un acte commandé par la nécessité de la légitime défense d’elle-même ou d’autrui, sauf s’il y a disproportion entre les moyens de défense employés et la gravité de l’atteinte.N’est pas pénalement responsable la personne qui, pour interrompre l’exécution d’un crime ou d’un délit contre un bien, accomplit un acte de défense, autre qu’un homicide volontaire, lorsque cet acte est strictement nécessaire au but poursuivi dès lors que les moyens employés sont proportionnés à la gravité de l’infraction.En clair, un policier ne peut pas, sans qu’il y ait ensuite une enquête, tirer sur une personne qui prend la fuite, par exemple. Il n’a pas non plus, toujours sans risquer d’enquête, la possibilité d’utiliser une arme à feu pour faire face aux attaques portées par un groupe de personne non armées (car il y a disproportion de moyens).2. Le régime particulier des gendarmesLes gendarmes, eux, sont des militaires, qui bénéficient d’un autre statut et d’autres règles, prévues dans l’article L2338-3 du code de la défense, qui donne tous les cas où ils peuvent faire l’usage de la force armée :1. Lorsque des violences ou des voies de fait sont exercées contre eux ou lorsqu’ils sont menacés par des individus armés ;2. Lorsqu’ils ne peuvent défendre autrement le terrain qu’ils occupent, les postes ou les personnes qui leur sont confiés ou, enfin, si la résistance est telle qu’elle ne puisse être vaincue que par la force des armes ;3. Lorsque les personnes invitées à s’arrêter par des appels répétés de « Halte gendarmerie  » faits à haute voix cherchent à échapper à leur garde ou à leurs investigations et ne peuvent être contraintes de s’arrêter que par l’usage des armes ;4. Lorsqu’ils ne peuvent immobiliser autrement les véhicules, embarcations ou autres moyens de transport dont les conducteurs n’obtempèrent pas à l’ordre d’arrêt.En clair, un gendarme peut tirer sur un suspect qui s’enfuit ou sur un véhicule qui force un barrage sans être inquiété (même si un juge a toujours la possibilité de juger du contraire). La loi va même plus loin, puisqu’il est autorisé à tirer dès lors qu’il « ne peut défendre autrement le terrain qu’il occupe », par exemple.Qu’il s’agisse de policiers ou de gendarmes, la règle de droit reste indicative : comme le rappelait Le Monde dans une affaire remontant en 2010 à Draguignan (Var), un gendarme a été mis en examen pour homicide involontaire après avoir tiré sur un suspect en fuite. Quant aux policiers, la justice est en général plutôt compréhensive lorsqu’ils font usage de leurs armes. Mais il y a quasiment systématiquement une enquête.3. Une revendication portée par Alliance police nationale et les RépublicainsTous les policiers ne souhaitent pas cette modification de la loi, que défend, entre autres, Marine Le Pen. Elle est surtout réclamée par le syndicat Alliance police nationale, proche des Républicains. Chez ces derniers, c’est le président du conseil général des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, qui est le plus en pointe sur la question.Après les attentats des 7 et 11 janvier 2015, il a proposé de donner aux policiers une présomption de légitime défense dans plusieurs cas, notamment en cas de « danger imminent », de refus de déposer les armes au bout de deux sommations, ou lorsqu’un policier subit des « violences graves » de la part d’individus non armés. Mardi 3 novembre, lors de la présentation d’une batterie de mesures pour « renforcer la sécurité des Français », Nicolas Sarkozy s’est également montré favorable à ce que gendarmes et policiers « bénéficient de la présomption de légitime défense ».Si Bernard Cazeneuve semblent aujourd’hui opérer une inflexion sur le sujet, il continue à insister sur la nécessité de ne pas « remettre en cause les principes de droits constitutionnels et européens », qui vont plutôt dans le sens d’un usage de l’arme en ultime recours.Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Véronique Soulé En découvrant le budget 2016, les écoles d’ingénieurs ont poussé un soupir de soulagement  : l’Etat ne va pas piocher de nouveau dans leurs fonds de roulement, des réserves pour investir. Malgré cela, elles réclament aujourd’hui une remise à plat de leur modèle économique, estimant que leurs formations risquent de souffrir du désengagement de l’Etat.La recherche est, elle, relativement épargnée par cette crise de financement. Au printemps 2015, le secrétariat d’Etat chargé de l’enseignement supérieur avait ponctionné 100 millions d’euros dans les fonds de roulement d’universités et d’écoles, arguant qu’ils avaient atteint des niveaux bien trop élevés, signe d’une mauvaise gestion. Cela avait provoqué une levée de boucliers, notamment des écoles d’ingénieurs, en première ligne. Alors qu’elles ne représentent que 7 % des dotations allouées par le ministère, elles avaient contribué à hauteur de 24 % du total des prélèvements.« Nous sommes au bout d’un modèle »François Cansell, le président de la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (Cdefi), se félicite du « signal positif » renvoyé par le projet de budget. Mais il n’est pas pour autant rassuré sur l’avenir financier des écoles. « Nous sommes au bout d’un modèle, souligne-t-il. Nos effectifs augmentent ainsi que nos charges, mais les dotations de l’Etat baissent. Alors même que nous parvenons à diplômer quasiment tous nos étudiants et qu’ils s’insèrent ensuite très bien dans le monde professionnel. »Lire aussi :« L’efficience des écoles d’ingénieurs n’est plus à démontrer »Le sujet est au menu des prochaines discussions avec le secrétaire d’Etat, Thierry Mandon. La Cdefi l’a déjà dit haut et fort  : la solution passe, entre autres, par une hausse des droits de scolarité, sans sacrifier l’ouverture sociale grâce à des dispositifs renforcés de bourses. Reprenant la proposition faite par Bercy en juillet 2015, elle s’est même prononcée pour un alignement de tous les établissements sur les frais de scolarité que la nouvelle grande école fusionnée Centrale-Supélec appliquera à partir de 2017, soit 2 570 euros par an.Le risque d’un « enseignement à deux vitesses »A l’heure actuelle, la situation est contrastée. Les frais de scolarité des écoles sont fixés par leur ministère de tutelle – l’enseignement supérieur pour le plus grand nombre, l’industrie, la défense, l’écologie, l’agriculture… Or, ces dernières années, plusieurs d’entre eux ont autorisé d’importantes hausses, alors que l’enseignement supérieur s’y refusait – les écoles qui lui sont rattachées demandent 610 euros annuels aux étudiants.« Beaucoup d’établissements de ce ministère attendent un signal sur les droits de scolarité, explique Marc Renner, directeur de l’Institut national des sciences appliquées de Strasbourg, mais nous devons être vigilants. Les trois quarts des étudiants peuvent supporter une augmentation raisonnable. Mais pour le quart qui n’en a pas les moyens, il faut trouver un système leur permettant d’étudier. Sinon, nous aurons un enseignement à deux vitesses. »Marc Renner cite l’exemple de son école qui, grâce à la Fondation de l’université de Strasbourg, a trouvé des fonds pour financer des bourses permettant à des étudiants de milieux modestes d’aller étudier en Allemagne.Plusieurs ministères de tutelle ont autorisé d’importantes hausses des frais de scolarité, alors que celui de l’enseignement supérieur s’y est refuséAnne Beauval dirige l’Ecole des mines de Nantes qui, relevant de l’industrie, a été parmi les premières à augmenter ses droits de scolarité – 1 850 euros pour 2015-2016. « N’étant pas rattachés à l’enseignement supérieur, nous avons été épargnés par les ponctions sur les fonds de roulement, se félicite-t-elle. La situation de mon école est saine. Mais comme toutes les autres, nos besoins sont croissants et nos moyens contraints. »Pour sortir de l’impasse, elle propose une hausse des droits payés par les étudiants étrangers. Aux Mines de Nantes, ils s’élèvent à 3 850 euros l’année pour les non-Européens, très loin du coût réel de la formation, proche de 10 000 euros. « En Amérique du Nord ou en Australie, souligne Anne Beauval, les étrangers en acquittent l’intégralité, voire plus. »Comme d’autres, son école a développé des masters internationaux destinés à des anglophones, facturés autour de 8 000 euros. Quant au recours au mécénat, elle n’y croit guère dans l’immédiat  : « Il faudrait y consacrer des équipes dédiées sur le long terme – et donc des ressources – car, en France, il faut faire bouger les mentalités. »La piste de la formation continueConscient des tensions financières, Thierry Mandon a averti que, s’il existait bien « une marge », les droits d’inscription ne pouvaient être le principal « levier de consolidation ». Il a suggéré plusieurs pistes de financement, comme la formation continue et, dans une moindre mesure, les activités de recherche.Jean-Louis Allard est le directeur de l’école d’ingénieurs du Centre des études supérieures industrielles (EI.Cesi), un établissement privé à but non lucratif, qui forme exclusivement par apprentissage ou dans le cadre de la formation continue. « Le ministère dit aux écoles de vendre de la formation aux entreprises, explique-t-il. C’est bien sur le papier. Mais c’est un métier  : il faut savoir construire une offre commerciale, écouter les besoins des entreprises, faire un catalogue… Et pour cela, on a besoin d’une équipe spécifique. Le gâteau est en outre déjà pris par des petits et des gros opérateurs qui ont fidélisé des entreprises. »« Des situations dramatiques »Pendant longtemps, la taxe d’apprentissage a fourni des recettes non négligeables aux écoles. Mais avec la dernière réforme, elles ont chuté de 30 % à 40 %. « Certains établissements se retrouvent dans des situations dramatiques », souligne Jean-Louis Allard. Les écoles privées sous contrat, pour qui cette chute s’ajoute à une baisse sensible des subventions publiques, sont particulièrement fragilisées et viennent de lancer un cri d’alarme.Quant à miser sur la recherche comme moyen de financement, la plupart des écoles sont sceptiques. Les contrats publics sont généralement rétribués au « coût marginal », c’est-à-dire sans prendre en compte les coûts permanents tels que les salaires des personnels. Avec les contrats privés, les écoles arrivent au mieux à équilibrer leurs comptes. Mais pour dégager des bénéfices, il faudrait changer de paradigme et se muer en véritables prestataires de services. Un métier pour lequel il faudrait recruter des équipes compétentes, ce qui nécessite, là encore, des moyens.De nombreuses écoles d’ingénieurs seront présentes au SAGE, le salon des grandes écoles du « Monde », samedi 14 et dimanche 15 novembre, aux Docks - Cité de la mode et du design, à Paris. Entrée gratuite.Véronique Soulé Nathalie Cheysson-Kaplan #container_14467314135{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14467314135{ height:400px; } #container_14467314135 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14467314135 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14467314135 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14467314135 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Évolution du nombre de mariages et de pacsSource : Inseerequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14467314135", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2000","2001","2002","2003","2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Mariages", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 305234 ], [ "", 295720 ], [ "", 286169 ], [ "", 282756 ], [ "", 278439 ], [ "", 283036 ], [ "", 273914 ], [ "", 273669 ], [ "", 265404 ], [ "", 251478 ], [ "", 251654 ], [ "", 236826 ], [ "", 245930 ], [ "", 231225 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Pacs", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 22271 ], [ "", 19629 ], [ "", 25305 ], [ "", 31570 ], [ "", 40080 ], [ "", 60462 ], [ "", 77347 ], [ "", 101992 ], [ "", 145938 ], [ "", 174584 ], [ "", 205561 ], [ "", 152169 ], [ "", 160639 ], [ "", 168126 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Avec plus de 168 200 pacs conclus en 2013, selon les derniers chiffres disponibles, le nombre de couples pacsés avoisine les deux millions. Au fil du temps, leur statut a progressivement été aligné sur celui des couples mariés. Mais il subsiste encore quelques différences dont les partenaires n’ont pas toujours conscience. Petit tour des principales limites du pacs.Lire aussi :Pacs, mariage : les précautions à prendre avant de s’engagerPas de filiation automatiqueLe partenaire de pacs n’est pas présumé être le père des enfants de sa compagne et doit les reconnaître pour établir son lien de parenté à leur égard. Si cette reconnaissance est effectuée dans l’année de la naissance, les couples pacsés ont alors les mêmes droits et les mêmes devoirs à l’égard de leurs enfants que les couples mariés. Pas de prestation compensatoire En cas de séparation, le partenaire de pacs qui se retrouve dans une situation financière difficile ne peut pas prétendre au versement d’une prestation compensatoire, à l’instar de ce qui est prévu pour les couples mariés qui divorcent.Pas d’héritage sans testamentBien qu’étant exonérés de droits de succession dans les mêmes conditions que les couples mariés, les partenaires de pacs ne sont pas héritiers l’un de l’autre. S’ils souhaitent transmettre tout ou partie de leurs biens à leur décès à leur partenaire survivant, ils doivent rédiger un testament. Avec une contrainte supplémentaire s’ils ont des enfants : leur marge de manœuvre est plus réduite que celle des couples mariés. En présence d’enfants, qu’ils soient communs ou nés d’une union précédente, ils ne peuvent pas léguer à l’autre plus que la quotité disponible ordinaire de leur succession (c’est-à-dire la moitié de sa succession si la personne a un enfant, le tiers si elle en a deux et le quart si elle en a trois ou plus).Pas de pension de réversion Tous les régimes de retraite obligatoires prévoient le versement d’une partie de la pension de retraite d’un assuré décédé (ou de celle à laquelle il aurait pu prétendre) à son conjoint survivant. Ce droit n’a pas été étendu aux partenaires de pacs : ils n’ont droit à rien au décès de leur partenaire.Lire aussi :Pour partager sa retraite, l’amour ne suffit pasDes donations sous conditionsLes donations entre partenaires de pacs sont soumises aux droits de donation après un abattement de 80 724 euros, comme pour les couples mariés. Mais attention, si le pacs est rompu dans l’année de sa signature ou l’année suivante pour un motif autre que le mariage des partenaires entre eux ou le décès de l’un deux, l’abattement est remis en cause. Autrement dit, les droits de donation seront dus sur la totalité de la donation.Lire aussi :« Le piège fiscal des donations entre pacsés »Nathalie Cheysson-KaplanJournaliste au Monde Philippe Gagnebet (Toulouse, correspondance) Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, avait annoncé le 21 octobre un plan pour « vider » la « jungle » calaisienne de ses migrants. Depuis, deux populations quittent les lieux : les volontaires qui partent se reposer un mois dans des hébergements loin du Pas-de-Calais, et ceux que les policiers arrêtent puis envoient dans les centres de rétention partout en France. Toulouse accueille depuis deux semaines ces deux populations.Lire aussi :Des centaines d’exilés de Calais placés en rétentionIls seraient environ 600, selon les chiffres de la Cimade, a avoir été ainsi « déplacés » de la « jungle » et envoyés vers les centres de rétention administrative (CRA) de Toulouse, Marseille, Nîmes, Metz ou encore Vincennes. « On ne peut vraiment rien faire, si ce n’est leur dire qu’on est prêts à les accueillir », observe Michèle Crémoux, chargée de la campagne de Migreurop à Toulouse et membre du Cercle des voisins. Celle qui accompagne les migrants à la sortie du (CRA) de Cornebarrieu, en banlieue toulousaine, ne peut que constater l’afflux de migrants en provenance de Calais.A Toulouse, 95 % d’entre eux ont été libérés après les audiences devant le tribunal administratif. Depuis le 21 octobre, 85 personnes ont ainsi été placées en CRA et 75 ont été libérées. Elles seraient retournées immédiatement vers Calais retrouver leurs compagnons d’infortune pour tenter le passage vers l’Angleterre. Pour Flor Tercero, avocate toulousaine et membre d’un collectif de 35 avocats volontaires pour défendre ces exilés, « ces déplacements se font dans une improvisation totale et la justice ne peut pas être rendue en l’état ».« Panique à Calais »Pour preuve, l’audience du 3 novembre, au cours de laquelle la juge n’avait pas reçu de la part de la préfète du Pas­-de-­Calais les « décisions de placement » nécessaires à l’instruction des dossiers pour ces personnes frappées d’Obligation de quitter le territoire français. C’est grâce à un mail envoyé le soir même à la préfecture que le tribunal a pu enclencher un contentieux d’urgence et que les avocats ont ainsi pu fournir ensuite les documents pour leur défense. Les libérations ont concerné 23 % de Syriens, 17 % d’Afghans, 13 % d’Iraniens, 11 % d’Irakiens et 10 % d’Erythréens, pour lesquels aucune expulsion du territoire n’a été prononcée à ce jour.Pour Me Tercero, « ces pratiques sont extrêmement choquantes et démontrent la panique qui règne à Calais. D’autant plus que la loi impose que les migrants soient entendus par une juge des libertés après cinq jours passés en centre de rétention ». Jeudi 5 novembre, 35 nouveaux migrants en provenance de Calais sont arrivés à Cornebarrieu.Dans le même temps, la préfecture de la région Midi-Pyrénées, qui « se refuse à commenter des décisions de justice », a officialisé, le 4 novembre, l’accueil de 61 migrants en provenance de Calais. Cinquante d’entre eux ont pris la direction de Luchon (Haute-Garonne) alors que les onze restants ont trouvé refuge dans des locaux de l’Association nationale pour la formation professionnelle des adultes à Toulouse. Ce sont les premiers résultats concrets d’un processus engagé depuis le 21 octobre, avec le recensement des capacités d’hébergement dans les départements, en lien avec les mairies et le réseau des associations spécialisées dans l’accueil et l’accompagnement.« Trouver des solutions humainement dignes »Pour Frédéric Rose, directeur de cabinet du préfet de région, « il s’agit de trouver des solutions humainement dignes, dans le cadre d’un suivi et d’un dispositif exceptionnel, de recenser des hébergements nouveaux et de traiter les demandes d’asile ». Originaires du Soudan, du Pakistan ou d’Irak, ces nouveaux arrivants, tous volontaires, ont « vocation à rester dans ces lieux d’hébergement le temps que leur situation administrative soit examinée et que des solutions à plus long terme soient envisagées ». Des maires socialistes du sud toulousain s’étaient également manifestés pour accueillir des Syriens en provenance d’Allemagne, mais à ce jour une seule famille a trouvé un toit à Ramonville.Un autre cas de figure devra être traité par les services de la préfecture. Depuis le mois de mars, environ 140 Syriens se sont installés dans le quartier des Izards, au nord de la ville, dans des HLM appartenant à la ville. Un répit vient d’être accordé à une dizaine de familles menacées d’expulsion, et l’audience au tribunal d’instance a été reportée au 6 novembre. Des enfants ont été scolarisés, un suivi juridique est en cours, car beaucoup d’entre eux, ayant transité par l’Espagne, y avaient déposé des demandes d’asile. Autres parcours, autres drames à résoudre.Lire aussi :A Villeurbanne, un « répit » offert à une cinquantaine de migrants venus de CalaisPhilippe Gagnebet (Toulouse, correspondance)Journaliste au Monde 06.11.2015 à 13h27 • Mis à jour le08.11.2015 à 19h03 | Alexandre Pouchard et Maxime Vaudano Bien que membre de l’espace Schengen, la France va rétablir des contrôles à ses frontières pendant un mois. Le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé vendredi 6 novembre cette mesure exceptionnelle et temporaire, liée à la tenue de la COP21, la conférence de l’ONU sur le climat, organisée à Paris du 30 novembre au 11 décembre.Le ministère de l’intérieur a précisé à l’AFP que les contrôles seraient rétablis du 13 novembre au 13 décembre. Cette mesure, sans lien avec la crise des migrants, selon le ministre de l’intérieur, ne constitue pas une suspension des accords de Schengen, a affirmé M. Cazeneuve sur RMC et BFM-TV :« Pendant un mois, nous allons établir des contrôles aux frontières, ce qui n’est pas du tout une suspension de Schengen (…) qui prévoit, dans un de ses articles la possibilité pour des Etats de le faire dans des circonstances particulières qui correspondent à la COP21. »Les accords de Schengen permettent de fait de rétablir les contrôles aux frontières dans des cas précis.1. En quoi consistent les accords de Schengen ?Conclus en 1985 par la France, l’Allemagne de l’Ouest et le Benelux, les accords de Schengen visaient à supprimer progressivement les contrôles aux frontières communes et à instaurer un régime de libre circulation des personnes. Inauguré en 1995, l’espace Schengen regroupe aujourd’hui 22 des 28 Etats de l’Union européenne, ainsi que quatre pays extérieurs : l’Islande, la Norvège, la Suisse et le Liechtenstein. Concrètement, il supprime tout contrôle des frontières terrestres, maritimes ou aériennes entre deux pays appartenant à cet espace. 2. Les pays européens ont-ils le droit de rétablir des contrôles à leurs frontières ?Oui. Une clause de sauvegarde intégrée à l’article 2.2 de la convention de Schengen autorise les Etats à rétablir provisoirement des contrôles aux frontières dans des circonstances exceptionnelles.Le code frontières Schengen de 2006 en précise les contours : il autorise le rétablissement des contrôles en cas de « menace grave pour l’ordre public et la sécurité intérieure » (pour six mois maximum) ou pour faire face à des événements imprévus (cinq jours maximum), ce après consultation des autres Etats du groupe Schengen. Une réforme des règles réclamée par le président français de l’époque, Nicolas Sarkozy, et Silvio Berlusconi, alors président du conseil italien, a étendu en 2013 la possibilité de rétablir les frontières jusqu’à vingt-quatre mois, dans des « circonstances exceptionnelles », notamment une défaillance grave du contrôle des frontières extérieures.Par ailleurs, l’article 78 du Traité de fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) permet des « mesures provisoires » dans le cas où « un ou plusieurs Etats membres se trouvent dans une situation d’urgence caractérisée par un afflux soudain de ressortissants de pays tiers ». 3. Dans quelles circonstances des frontières nationales ont-elles été rétablies ?La clause de sauvegarde prévue par Schengen est appliquée régulièrement mais se cantonne généralement à l’accueil d’événements internationaux : des réunions de la Banque centrale européenne à Barcelone, le G20 de Cannes, l’Euro 2012 de football ou la visite du président américain Barack Obama en Estonie ont ainsi donné lieu ces dernières années à un rétablissement des contrôles pour quelques jours. Il peut aussi s’agir de menaces imminentes de terrorisme, comme la France l’a fait après les attentats de 1995.Ces derniers mois, en revanche, des pays comme l’Allemagne, l’Autriche ou la Hongrie ont invoqué le TFUE pour rétablir les contrôles à leurs frontières avec la crise des migrants. La France avait elle aussi mis en place une telle mesure en 2011 lors du « Printemps arabe », qui avait entraîné l’arrivée de milliers de migrants en Europe. 4. Comment les frontières européennes sont-elles contrôlées ?Chaque Etat ayant une frontière avec un pays non-membre de l’espace Schengen (comme la Hongrie avec la Serbie, par exemple) se doit de contrôler les entrées. L’Union européenne s’est dotée d’une base de données commune, baptisée « SIS » (pour système d’information Schengen), permettant d’identifier les individus pénétrant sur le territoire européen et de distinguer les arrivants interdits de séjour ou bien ceux recherchés. La coopération opérationnelle pour la surveillance des frontières est théoriquement assurée par l’agence européenne Frontex.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste de Montvalon Professeur de science politique à l’université Lille-II et chercheur au CNRS, Rémi Lefebvre – qui est également conseiller municipal (PS) à Hellemmes, commune associée à Lille –, travaille depuis longtemps sur le Parti socialiste. Il est l’auteur notamment de Primaires socialistes, la fin du parti militant (Raisons d’agir, 2011) et, avec Frédéric Sawicki, de La Société des socialistes. Le PS aujourd’hui (Editions du Croquant, 2006).Lire aussi :La banlieue reste un sujet à risque pour les politiquesComment le Parti socialiste a-t-il appréhendé la question des banlieues depuis les émeutes urbaines de 2005 ?Rémi Lefebvre : De ces territoires où il n’a jamais réussi à s’implanter, le PS a une vision de plus en plus électoraliste. Il ne se pose la question de son rapport aux catégories populaires que de manière intermittente, quelques mois avant chaque élection présidentielle, lorsqu’il redécouvre la sociologie du pays et qu’il construit une stratégie électorale.D’où vient cette coupure ?Les ouvriers et employés (les catégories populaires) représentent plus de 50 % de l’électorat. Mais ces catégories populaires se sont hétérogénéisées. Dans la vision des dirigeants socialistes, on a d’un côté la vieille classe populaire, ceux qu’ils peuvent appeler les « petits Blancs », qui ont migré vers le périurbain et constituent une cible politique difficile à toucher. De l’autre, des populations souvent issues de l’immigration, qui sont restées dans des quartiers relégués et stigmatisés, où le PS a un terrifiant déficit de représentation.Lire aussi :Dix ans après les émeutes, la colère des banlieues n’a pas évolué en mouvement durablePourquoi ce parti ne s’est-il pas efforcé de retisser des liens avec ces quartiers ?Jusqu’à présent, leurs habitants – qui participent très peu aux scrutins locaux – ont voté massivement pour la gauche à l’élection présidentielle. François Hollande en a largement bénéficié en 2012, Ségolène Royal encore plus en 2007. Les populations de ces quartiers sont considérées comme un des noyaux de l’électorat socialiste, comme l’avait théorisé le rapport Terra Nova de 2011, qui invitait le PS à délaisser les classes populaires traditionnelles, gagnées selon lui au FN. Les dirigeants du PS croient que l’électorat des banlieues est un « électorat captif », qui se tournera mécaniquement vers leur candidat en réaction à l’ultradroitisation et au discours islamophobe de ses adversaires. Comment comprendre autrement que la gauche au pouvoir ait à ce point délaissé les banlieues ?Lire aussi :La « séquence banlieues » de François Hollande légèrement perturbée à La CourneuveQuels sont les signes de cet abandon ?Un symptôme parmi d’autres : il n’y a plus de ministre ou de secrétaire d’Etat chargé exclusivement de la politique de la ville, ce qui informe sur la hiérarchisation des problèmes pour le gouvernement. La gauche a tendance à penser que la crise des banlieues se résume à un problème d’urbanisme ou se réduit à une dimension économique et sociale, alors qu’elle est d’abord une question démocratique et de reconnaissance symbolique. Lorsqu’il détenait la majorité à l’Assemblée nationale et au Sénat, le gouvernement aurait pu au moins essayer de défendre le droit de vote des étrangers pour les élections locales, une promesse de François Hollande et de la gauche depuis trente ans. Il ne l’a pas fait, et c’est une erreur, une occasion manquée. Même chose concernant le récépissé aux contrôles d’identité. Ces populations se sentent blessées et peu reconnues symboliquement. La gauche redouble leur disqualification.Lire aussi :A Sciences Po, Manuel Valls enterre le droit de vote des étrangersPersonne au PS n’a porté ces débats, alors que la politique économique du gouvernement a été durablement critiquée et contestée par les « frondeurs », la gauche du parti. La cause des banlieues au PS est comme « invisibilisée ». Depuis 2012, des initiatives émanant de ces quartiers ont été lancées, comme la coordination Pas sans nous, qui a essayé de jouer le jeu de la coopération avec la gauche au pouvoir en lui proposant de développer une démocratie participative, citoyenne. Renforcer le « pouvoir d’agir » des banlieues est une piste pour qu’une reconquête citoyenne s’y enclenche. Parti de notables, peu disposés à partager leur pouvoir, le PS n’y a pas répondu.S’agit-il pour le Parti socialiste d’un problème politique de fond ou d’une coupure sociologique ?C’est une défaite culturelle que traduit l’extrême frilosité du PS sur toutes les questions qui concernent la banlieue ; y compris le sujet de l’islam, qu’il appréhende de manière anxiogène. Mais combien y a-t-il de musulmans au PS ? Plus généralement, ce parti n’a ni militants ni leaders d’opinion dans les quartiers populaires. Et il s’est coupé du tissu associatif. Au mieux, il débauche quelques militants souvent peu représentatifs pour constituer les listes municipales. Les militants appartiennent aux classes moyennes qui ont quitté ces quartiers. Par un phénomène d’embourgeoisement et de notabilisation, une profonde distance sociale s’est creusée, et l’on a désormais de part et d’autre des gens qui ne se comprennent plus. Le fossé entre le PS et les banlieues est à la fois politique et culturel.Lire aussi :Partis en fuméeJean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Mattea Battaglia Dans les cortèges enseignants, la petite phrase raisonne souvent, un peu comme un mantra : « Les réformes passent, mais le nombre d’élèves par classe ne baisse pas… Ce devrait être ça, pourtant, la priorité éducative du quinquennat. » Un ressenti que vient clarifier – et nuancer – une note d’information de la DEPP, le service statistique du ministère de l’éducation nationale, publiée ce mois de novembre. Le titre ne manquera pas de surprendre ceux qui parmi les enseignants voient les effectifs en hausse : « A la rentrée 2014, dans le second degré, un enseignant est face à 22 élèves en moyenne pendant une heure de cours. »Derrière cette moyenne – qui n’est pas celle des effectifs des classes mais bien celle des élèves présents en heures de cours –, des disparités existent : on compte 24 élèves en collège et lycée d’enseignement général et technologique, contre 16 en lycée professionnel – étant entendu qu’il s’agit dans ces deux cas, encore, de moyennes.Davantage d’élèves par prof dans le privéHeure de cours, heure de classe : Sophie Ruiz, l’auteure de l’étude, souligne la différence en rappelant que « toutes les heures de cours ne sont pas dispensées en classe entière ». Un tiers, chiffre-t-elle, l’est en groupes plus réduits, notamment durant les enseignements de langues vivantes, en éducation physique et sportive ou lors de l’accompagnement personnalisé.Mme Ruiz a donc opté pour l’indicateur « E/S », « nombre moyen d’élèves par structure », qui tient compte à la fois des enseignements réalisés en groupes et de ceux dispensés « en divisions » (« en classe », dans le jargon de l’école). Il en ressort notamment que, contrairement à ce qu’espèrent la plupart des parents d’élèves lorsqu’ils se tournent vers le secteur privé, celui-ci accueille davantage d’élèves par enseignant : toutes formations confondues, un professeur du privé est face à 23,2 élèves, contre 21,9 dans le public.C’est dans les classes préparatoires aux grandes écoles que l’indicateur s’emballe (27,8 élèves), alors qu’il est le plus bas dans le second cycle professionnel (15,9 élèves) et en Section d’enseignement général et professionnel adapté (12,5 élèves). Grands établissements et établissements socialement plus favorisés se caractérisent aussi par un ratio plus élevé.Réforme du baccalauréat professionnelCe qui surprendra probablement aussi la communauté éducative, c’est un tableau présenté comme « globalement stable » de la situation ces dix dernières années. « Dans le secteur public, dans les années 2000, le nombre moyen d’élèves par structure était resté relativement stable, à l’exception de la rentrée 2011 », peut-on lire en conclusion de l’étude. Une année scolaire 2011-2012 (la dernière du quinquennat de Nicolas Sarkozy) marquée par « la suppression d’emplois d’enseignants alors que les effectifs étaient en hausse », rappelle la note d’information. Une année durant laquelle, aussi, furent réformés le baccalauréat professionnel (passé de quatre à trois ans) et la classe de 1re.Autre source, autre calcul… et autre tableau : si l’on se fonde sur Repères et références statistiques, sorte de présentation chiffrée du système éducatif réactualisée à chaque rentrée par le ministère de l’éducation nationale, c’est bien un alourdissement de la charge des enseignants qui transparaît. Comme l’ont mis en avant nos confrères de la revue en ligne Café pédagogique, on est passé au collège, entre 2007 et 2014, de 22,3 élèves par classe à 24,2. Et de 27 à 28 élèves au lycée général et technologique.Mattea BattagliaJournaliste au Monde Samuel Laurent Donner aux policiers la même protection juridique en matière d’emploi de la force armée qu’aux gendarmes. L’idée est réclamée depuis longtemps par les syndicats policiers et une partie de la droite. Jusqu’ici, la gauche n’y était pas favorable. Mais le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a indiqué le 5 novembre au congrès du syndicat Alliance police qu’il pourrait revoir sa position.Précisément, M. Cazeneuve a évoqué des « cas très particuliers » où policiers comme gendarmes doivent « pouvoir assurer leur protection ». M. Cazeneuve a donné l’exemple de « quelqu’un qui commet des meurtres en série et qui va continuer à tuer », et assuré qu’on « ne peut pas attendre que des policiers soient confrontés à des drames à répétition pour réagir ».1. La notion de légitime défenseEn France, contrairement à ce qu’on pourrait croire, les policiers n’ont pas de protection juridique particulière : ils doivent se trouver en situation de légitime défense pour pouvoir faire usage de leur arme.La légitime défense, prévue à l’article 122-5 du code pénal, est le fait de ne pas être reconnu comme pénalement responsable si l’on réplique à une menace, dans certaines limites. Précisément :N’est pas pénalement responsable la personne qui, devant une atteinte injustifiée envers elle-même ou autrui, accomplit, dans le même temps, un acte commandé par la nécessité de la légitime défense d’elle-même ou d’autrui, sauf s’il y a disproportion entre les moyens de défense employés et la gravité de l’atteinte.N’est pas pénalement responsable la personne qui, pour interrompre l’exécution d’un crime ou d’un délit contre un bien, accomplit un acte de défense, autre qu’un homicide volontaire, lorsque cet acte est strictement nécessaire au but poursuivi dès lors que les moyens employés sont proportionnés à la gravité de l’infraction.En clair, un policier ne peut pas, sans qu’il y ait ensuite une enquête, tirer sur une personne qui prend la fuite, par exemple. Il n’a pas non plus, toujours sans risquer d’enquête, la possibilité d’utiliser une arme à feu pour faire face aux attaques portées par un groupe de personne non armées (car il y a disproportion de moyens).2. Le régime particulier des gendarmesLes gendarmes, eux, sont des militaires, qui bénéficient d’un autre statut et d’autres règles, prévues dans l’article L2338-3 du code de la défense, qui donne tous les cas où ils peuvent faire l’usage de la force armée :1. Lorsque des violences ou des voies de fait sont exercées contre eux ou lorsqu’ils sont menacés par des individus armés ;2. Lorsqu’ils ne peuvent défendre autrement le terrain qu’ils occupent, les postes ou les personnes qui leur sont confiés ou, enfin, si la résistance est telle qu’elle ne puisse être vaincue que par la force des armes ;3. Lorsque les personnes invitées à s’arrêter par des appels répétés de « Halte gendarmerie  » faits à haute voix cherchent à échapper à leur garde ou à leurs investigations et ne peuvent être contraintes de s’arrêter que par l’usage des armes ;4. Lorsqu’ils ne peuvent immobiliser autrement les véhicules, embarcations ou autres moyens de transport dont les conducteurs n’obtempèrent pas à l’ordre d’arrêt.En clair, un gendarme peut tirer sur un suspect qui s’enfuit ou sur un véhicule qui force un barrage sans être inquiété (même si un juge a toujours la possibilité de juger du contraire). La loi va même plus loin, puisqu’il est autorisé à tirer dès lors qu’il « ne peut défendre autrement le terrain qu’il occupe », par exemple.Qu’il s’agisse de policiers ou de gendarmes, la règle de droit reste indicative : comme le rappelait Le Monde dans une affaire remontant en 2010 à Draguignan (Var), un gendarme a été mis en examen pour homicide involontaire après avoir tiré sur un suspect en fuite. Quant aux policiers, la justice est en général plutôt compréhensive lorsqu’ils font usage de leurs armes. Mais il y a quasiment systématiquement une enquête.3. Une revendication portée par Alliance police nationale et les RépublicainsTous les policiers ne souhaitent pas cette modification de la loi, que défend, entre autres, Marine Le Pen. Elle est surtout réclamée par le syndicat Alliance police nationale, proche des Républicains. Chez ces derniers, c’est le président du conseil général des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, qui est le plus en pointe sur la question.Après les attentats des 7 et 11 janvier 2015, il a proposé de donner aux policiers une présomption de légitime défense dans plusieurs cas, notamment en cas de « danger imminent », de refus de déposer les armes au bout de deux sommations, ou lorsqu’un policier subit des « violences graves » de la part d’individus non armés. Mardi 3 novembre, lors de la présentation d’une batterie de mesures pour « renforcer la sécurité des Français », Nicolas Sarkozy s’est également montré favorable à ce que gendarmes et policiers « bénéficient de la présomption de légitime défense ».Si Bernard Cazeneuve semblent aujourd’hui opérer une inflexion sur le sujet, il continue à insister sur la nécessité de ne pas « remettre en cause les principes de droits constitutionnels et européens », qui vont plutôt dans le sens d’un usage de l’arme en ultime recours.Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nathalie Cheysson-Kaplan #container_14467314135{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14467314135{ height:400px; } #container_14467314135 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14467314135 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14467314135 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14467314135 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Évolution du nombre de mariages et de pacsSource : Inseerequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14467314135", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2000","2001","2002","2003","2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Mariages", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 305234 ], [ "", 295720 ], [ "", 286169 ], [ "", 282756 ], [ "", 278439 ], [ "", 283036 ], [ "", 273914 ], [ "", 273669 ], [ "", 265404 ], [ "", 251478 ], [ "", 251654 ], [ "", 236826 ], [ "", 245930 ], [ "", 231225 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Pacs", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 22271 ], [ "", 19629 ], [ "", 25305 ], [ "", 31570 ], [ "", 40080 ], [ "", 60462 ], [ "", 77347 ], [ "", 101992 ], [ "", 145938 ], [ "", 174584 ], [ "", 205561 ], [ "", 152169 ], [ "", 160639 ], [ "", 168126 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Avec plus de 168 200 pacs conclus en 2013, selon les derniers chiffres disponibles, le nombre de couples pacsés avoisine les deux millions. Au fil du temps, leur statut a progressivement été aligné sur celui des couples mariés. Mais il subsiste encore quelques différences dont les partenaires n’ont pas toujours conscience. Petit tour des principales limites du pacs.Lire aussi :Pacs, mariage : les précautions à prendre avant de s’engagerPas de filiation automatiqueLe partenaire de pacs n’est pas présumé être le père des enfants de sa compagne et doit les reconnaître pour établir son lien de parenté à leur égard. Si cette reconnaissance est effectuée dans l’année de la naissance, les couples pacsés ont alors les mêmes droits et les mêmes devoirs à l’égard de leurs enfants que les couples mariés. Pas de prestation compensatoire En cas de séparation, le partenaire de pacs qui se retrouve dans une situation financière difficile ne peut pas prétendre au versement d’une prestation compensatoire, à l’instar de ce qui est prévu pour les couples mariés qui divorcent.Pas d’héritage sans testamentBien qu’étant exonérés de droits de succession dans les mêmes conditions que les couples mariés, les partenaires de pacs ne sont pas héritiers l’un de l’autre. S’ils souhaitent transmettre tout ou partie de leurs biens à leur décès à leur partenaire survivant, ils doivent rédiger un testament. Avec une contrainte supplémentaire s’ils ont des enfants : leur marge de manœuvre est plus réduite que celle des couples mariés. En présence d’enfants, qu’ils soient communs ou nés d’une union précédente, ils ne peuvent pas léguer à l’autre plus que la quotité disponible ordinaire de leur succession (c’est-à-dire la moitié de sa succession si la personne a un enfant, le tiers si elle en a deux et le quart si elle en a trois ou plus).Pas de pension de réversion Tous les régimes de retraite obligatoires prévoient le versement d’une partie de la pension de retraite d’un assuré décédé (ou de celle à laquelle il aurait pu prétendre) à son conjoint survivant. Ce droit n’a pas été étendu aux partenaires de pacs : ils n’ont droit à rien au décès de leur partenaire.Lire aussi :Pour partager sa retraite, l’amour ne suffit pasDes donations sous conditionsLes donations entre partenaires de pacs sont soumises aux droits de donation après un abattement de 80 724 euros, comme pour les couples mariés. Mais attention, si le pacs est rompu dans l’année de sa signature ou l’année suivante pour un motif autre que le mariage des partenaires entre eux ou le décès de l’un deux, l’abattement est remis en cause. Autrement dit, les droits de donation seront dus sur la totalité de la donation.Lire aussi :« Le piège fiscal des donations entre pacsés »Nathalie Cheysson-KaplanJournaliste au Monde Philippe Gagnebet (Toulouse, correspondance) Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, avait annoncé le 21 octobre un plan pour « vider » la « jungle » calaisienne de ses migrants. Depuis, deux populations quittent les lieux : les volontaires qui partent se reposer un mois dans des hébergements loin du Pas-de-Calais, et ceux que les policiers arrêtent puis envoient dans les centres de rétention partout en France. Toulouse accueille depuis deux semaines ces deux populations.Lire aussi :Des centaines d’exilés de Calais placés en rétentionIls seraient environ 600, selon les chiffres de la Cimade, a avoir été ainsi « déplacés » de la « jungle » et envoyés vers les centres de rétention administrative (CRA) de Toulouse, Marseille, Nîmes, Metz ou encore Vincennes. « On ne peut vraiment rien faire, si ce n’est leur dire qu’on est prêts à les accueillir », observe Michèle Crémoux, chargée de la campagne de Migreurop à Toulouse et membre du Cercle des voisins. Celle qui accompagne les migrants à la sortie du (CRA) de Cornebarrieu, en banlieue toulousaine, ne peut que constater l’afflux de migrants en provenance de Calais.A Toulouse, 95 % d’entre eux ont été libérés après les audiences devant le tribunal administratif. Depuis le 21 octobre, 85 personnes ont ainsi été placées en CRA et 75 ont été libérées. Elles seraient retournées immédiatement vers Calais retrouver leurs compagnons d’infortune pour tenter le passage vers l’Angleterre. Pour Flor Tercero, avocate toulousaine et membre d’un collectif de 35 avocats volontaires pour défendre ces exilés, « ces déplacements se font dans une improvisation totale et la justice ne peut pas être rendue en l’état ».« Panique à Calais »Pour preuve, l’audience du 3 novembre, au cours de laquelle la juge n’avait pas reçu de la part de la préfète du Pas­-de-­Calais les « décisions de placement » nécessaires à l’instruction des dossiers pour ces personnes frappées d’Obligation de quitter le territoire français. C’est grâce à un mail envoyé le soir même à la préfecture que le tribunal a pu enclencher un contentieux d’urgence et que les avocats ont ainsi pu fournir ensuite les documents pour leur défense. Les libérations ont concerné 23 % de Syriens, 17 % d’Afghans, 13 % d’Iraniens, 11 % d’Irakiens et 10 % d’Erythréens, pour lesquels aucune expulsion du territoire n’a été prononcée à ce jour.Pour Me Tercero, « ces pratiques sont extrêmement choquantes et démontrent la panique qui règne à Calais. D’autant plus que la loi impose que les migrants soient entendus par une juge des libertés après cinq jours passés en centre de rétention ». Jeudi 5 novembre, 35 nouveaux migrants en provenance de Calais sont arrivés à Cornebarrieu.Dans le même temps, la préfecture de la région Midi-Pyrénées, qui « se refuse à commenter des décisions de justice », a officialisé, le 4 novembre, l’accueil de 61 migrants en provenance de Calais. Cinquante d’entre eux ont pris la direction de Luchon (Haute-Garonne) alors que les onze restants ont trouvé refuge dans des locaux de l’Association nationale pour la formation professionnelle des adultes à Toulouse. Ce sont les premiers résultats concrets d’un processus engagé depuis le 21 octobre, avec le recensement des capacités d’hébergement dans les départements, en lien avec les mairies et le réseau des associations spécialisées dans l’accueil et l’accompagnement.« Trouver des solutions humainement dignes »Pour Frédéric Rose, directeur de cabinet du préfet de région, « il s’agit de trouver des solutions humainement dignes, dans le cadre d’un suivi et d’un dispositif exceptionnel, de recenser des hébergements nouveaux et de traiter les demandes d’asile ». Originaires du Soudan, du Pakistan ou d’Irak, ces nouveaux arrivants, tous volontaires, ont « vocation à rester dans ces lieux d’hébergement le temps que leur situation administrative soit examinée et que des solutions à plus long terme soient envisagées ». Des maires socialistes du sud toulousain s’étaient également manifestés pour accueillir des Syriens en provenance d’Allemagne, mais à ce jour une seule famille a trouvé un toit à Ramonville.Un autre cas de figure devra être traité par les services de la préfecture. Depuis le mois de mars, environ 140 Syriens se sont installés dans le quartier des Izards, au nord de la ville, dans des HLM appartenant à la ville. Un répit vient d’être accordé à une dizaine de familles menacées d’expulsion, et l’audience au tribunal d’instance a été reportée au 6 novembre. Des enfants ont été scolarisés, un suivi juridique est en cours, car beaucoup d’entre eux, ayant transité par l’Espagne, y avaient déposé des demandes d’asile. Autres parcours, autres drames à résoudre.Lire aussi :A Villeurbanne, un « répit » offert à une cinquantaine de migrants venus de CalaisPhilippe Gagnebet (Toulouse, correspondance)Journaliste au Monde 06.11.2015 à 13h27 • Mis à jour le06.11.2015 à 14h29 | Alexandre Pouchard et Maxime Vaudano Bien que membre de l’espace Schengen, la France va rétablir des contrôles à ses frontières pendant un mois. Le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé vendredi 6 novembre cette mesure exceptionnelle et temporaire, liée à la tenue de la COP21, la conférence de l’ONU sur le climat, organisée à Paris du 30 novembre au 11 décembre.Le ministère de l’intérieur a précisé à l’AFP que les contrôles seraient rétablis du 13 novembre au 13 décembre. Cette mesure, sans lien avec la crise des migrants, selon le ministre de l’intérieur, ne constitue pas une suspension des accords de Schengen, a affirmé M. Cazeneuve sur RMC et BFM-TV :« Pendant un mois, nous allons établir des contrôles aux frontières, ce qui n’est pas du tout une suspension de Schengen (…) qui prévoit, dans un de ses articles la possibilité pour des Etats de le faire dans des circonstances particulières qui correspondent à la COP21. »Les accords de Schengen permettent de fait de rétablir les contrôles aux frontières dans des cas précis.1. En quoi consistent les accords de Schengen ?Conclus en 1985 par la France, l’Allemagne de l’Ouest et le Benelux, les accords de Schengen visaient à supprimer progressivement les contrôles aux frontières communes et à instaurer un régime de libre circulation des personnes. Inauguré en 1995, l’espace Schengen regroupe aujourd’hui 22 des 28 Etats de l’Union européenne, ainsi que quatre pays extérieurs : l’Islande, la Norvège, la Suisse et le Liechtenstein. Concrètement, il supprime tout contrôle des frontières terrestres, maritimes ou aériennes entre deux pays appartenant à cet espace. 2. Les pays européens ont-ils le droit de rétablir des contrôles à leurs frontières ?Oui. Une clause de sauvegarde intégrée à l’article 2.2 de la convention de Schengen autorise les Etats à rétablir provisoirement des contrôles aux frontières dans des circonstances exceptionnelles.Le code frontières Schengen de 2006 en précise les contours : il autorise le rétablissement des contrôles en cas de « menace grave pour l’ordre public et la sécurité intérieure » (pour six mois maximum) ou pour faire face à des événements imprévus (cinq jours maximum), ce après consultation des autres Etats du groupe Schengen. Une réforme des règles réclamée par le président français de l’époque, Nicolas Sarkozy, et Silvio Berlusconi, alors président du conseil italien, a étendu en 2013 la possibilité de rétablir les frontières jusqu’à vingt-quatre mois, dans des « circonstances exceptionnelles », notamment une défaillance grave du contrôle des frontières extérieures.Par ailleurs, l’article 78 du Traité de fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) permet des « mesures provisoires » dans le cas où « un ou plusieurs Etats membres se trouvent dans une situation d’urgence caractérisée par un afflux soudain de ressortissants de pays tiers ». 3. Dans quelles circonstances des frontières nationales ont-elles été rétablies ?La clause de sauvegarde prévue par Schengen est appliquée régulièrement mais se cantonne généralement à l’accueil d’événements internationaux : des réunions de la Banque centrale européenne à Barcelone, le G20 de Cannes, l’Euro 2012 de football ou la visite du président américain Barack Obama en Estonie ont ainsi donné lieu ces dernières années à un rétablissement des contrôles pour quelques jours. Il peut aussi s’agir de menaces imminentes de terrorisme, comme la France l’a fait après les attentats de 1995.Ces derniers mois, en revanche, des pays comme l’Allemagne, l’Autriche ou la Hongrie ont invoqué le TFUE pour rétablir les contrôles à leurs frontières avec la crise des migrants. La France avait elle aussi mis en place une telle mesure en 2011 lors du « Printemps arabe », qui avait entraîné l’arrivée de milliers de migrants en Europe. 4. Comment les frontières européennes sont-elles contrôlées ?Chaque Etat ayant une frontière avec un pays non-membre de l’espace Schengen (comme la Hongrie avec la Serbie, par exemple) se doit de contrôler les entrées. L’Union européenne s’est dotée d’une base de données commune, baptisée « SIS » (pour système d’information Schengen), permettant d’identifier les individus pénétrant sur le territoire européen et de distinguer les arrivants interdits de séjour ou bien ceux recherchés. La coopération opérationnelle pour la surveillance des frontières est théoriquement assurée par l’agence européenne Frontex.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste de Montvalon Professeur de science politique à l’université Lille-II et chercheur au CNRS, Rémi Lefebvre – qui est également conseiller municipal (PS) à Hellemmes, commune associée à Lille –, travaille depuis longtemps sur le Parti socialiste. Il est l’auteur notamment de Primaires socialistes, la fin du parti militant (Raisons d’agir, 2011) et, avec Frédéric Sawicki, de La Société des socialistes. Le PS aujourd’hui (Editions du Croquant, 2006).Lire aussi :La banlieue reste un sujet à risque pour les politiquesComment le Parti socialiste a-t-il appréhendé la question des banlieues depuis les émeutes urbaines de 2005 ?Rémi Lefebvre : De ces territoires où il n’a jamais réussi à s’implanter, le PS a une vision de plus en plus électoraliste. Il ne se pose la question de son rapport aux catégories populaires que de manière intermittente, quelques mois avant chaque élection présidentielle, lorsqu’il redécouvre la sociologie du pays et qu’il construit une stratégie électorale.D’où vient cette coupure ?Les ouvriers et employés (les catégories populaires) représentent plus de 50 % de l’électorat. Mais ces catégories populaires se sont hétérogénéisées. Dans la vision des dirigeants socialistes, on a d’un côté la vieille classe populaire, ceux qu’ils peuvent appeler les « petits Blancs », qui ont migré vers le périurbain et constituent une cible politique difficile à toucher. De l’autre, des populations souvent issues de l’immigration, qui sont restées dans des quartiers relégués et stigmatisés, où le PS a un terrifiant déficit de représentation.Lire aussi :Dix ans après les émeutes, la colère des banlieues n’a pas évolué en mouvement durablePourquoi ce parti ne s’est-il pas efforcé de retisser des liens avec ces quartiers ?Jusqu’à présent, leurs habitants – qui participent très peu aux scrutins locaux – ont voté massivement pour la gauche à l’élection présidentielle. François Hollande en a largement bénéficié en 2012, Ségolène Royal encore plus en 2007. Les populations de ces quartiers sont considérées comme un des noyaux de l’électorat socialiste, comme l’avait théorisé le rapport Terra Nova de 2011, qui invitait le PS à délaisser les classes populaires traditionnelles, gagnées selon lui au FN. Les dirigeants du PS croient que l’électorat des banlieues est un « électorat captif », qui se tournera mécaniquement vers leur candidat en réaction à l’ultradroitisation et au discours islamophobe de ses adversaires. Comment comprendre autrement que la gauche au pouvoir ait à ce point délaissé les banlieues ?Lire aussi :La « séquence banlieues » de François Hollande légèrement perturbée à La CourneuveQuels sont les signes de cet abandon ?Un symptôme parmi d’autres : il n’y a plus de ministre ou de secrétaire d’Etat chargé exclusivement de la politique de la ville, ce qui informe sur la hiérarchisation des problèmes pour le gouvernement. La gauche a tendance à penser que la crise des banlieues se résume à un problème d’urbanisme ou se réduit à une dimension économique et sociale, alors qu’elle est d’abord une question démocratique et de reconnaissance symbolique. Lorsqu’il détenait la majorité à l’Assemblée nationale et au Sénat, le gouvernement aurait pu au moins essayer de défendre le droit de vote des étrangers pour les élections locales, une promesse de François Hollande et de la gauche depuis trente ans. Il ne l’a pas fait, et c’est une erreur, une occasion manquée. Même chose concernant le récépissé aux contrôles d’identité. Ces populations se sentent blessées et peu reconnues symboliquement. La gauche redouble leur disqualification.Lire aussi :A Sciences Po, Manuel Valls enterre le droit de vote des étrangersPersonne au PS n’a porté ces débats, alors que la politique économique du gouvernement a été durablement critiquée et contestée par les « frondeurs », la gauche du parti. La cause des banlieues au PS est comme « invisibilisée ». Depuis 2012, des initiatives émanant de ces quartiers ont été lancées, comme la coordination Pas sans nous, qui a essayé de jouer le jeu de la coopération avec la gauche au pouvoir en lui proposant de développer une démocratie participative, citoyenne. Renforcer le « pouvoir d’agir » des banlieues est une piste pour qu’une reconquête citoyenne s’y enclenche. Parti de notables, peu disposés à partager leur pouvoir, le PS n’y a pas répondu.S’agit-il pour le Parti socialiste d’un problème politique de fond ou d’une coupure sociologique ?C’est une défaite culturelle que traduit l’extrême frilosité du PS sur toutes les questions qui concernent la banlieue ; y compris le sujet de l’islam, qu’il appréhende de manière anxiogène. Mais combien y a-t-il de musulmans au PS ? Plus généralement, ce parti n’a ni militants ni leaders d’opinion dans les quartiers populaires. Et il s’est coupé du tissu associatif. Au mieux, il débauche quelques militants souvent peu représentatifs pour constituer les listes municipales. Les militants appartiennent aux classes moyennes qui ont quitté ces quartiers. Par un phénomène d’embourgeoisement et de notabilisation, une profonde distance sociale s’est creusée, et l’on a désormais de part et d’autre des gens qui ne se comprennent plus. Le fossé entre le PS et les banlieues est à la fois politique et culturel.Lire aussi :Partis en fuméeJean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laura Buratti Candidats au bac 2016, saviez-vous qu’être doué en surf, bilingue en swahili, virtuose de l’accordéon, entre autres talents, peut vous faire gagner de précieux points à l’examen ? Il est en effet possible, jusqu’au 12 novembre, de s’inscrire aux « épreuves ponctuelles terminales », dans des disciplines pour lesquelles vous n’avez pas suivi de cours au lycée. Passage en revue de ces « options facultatives » d’un genre particulier, qui peuvent, tout comme le latin ou une troisième langue, vous faire gagner des points précieux à l’examen.Chaque candidat au baccalauréat est autorisé à présenter un maximum de deux options facultatives, pour lesquelles seuls les points au-dessus de la moyenne sont pris en compte. Les points de la 1re option sont même doublés pour les candidats des filières générales. Réfléchissez toutefois avant de vous inscrire : il ne suffit pas d’avoir fait deux ans de tennis à l’école primaire ou de chanter tous les matins sous la douche pour espérer rattraper une mauvaise note en français ou maths. En sports par exemple, le niveau demandé est bien plus élevé qu’aux épreuves communes d’EPS. Et il faut savoir qu’un bon nombre d’épreuves exigent une préparation préalable, voire de préparer un morceau ou de constituer un dossier. « Attention à ne pas se laisser déborder par la surcharge de travail, met ainsi en garde Annie Descamps, conseillère d’orientation-psychologue.Il faut aussi savoir qu’elles ne sont pas miraculeuses. Selon la plus récente étude consacrée aux options facultatives (qui portait sur le bac 2013), ces dernières n’ont été décisives dans l’obtention du diplôme que pour moins de 4 % des bacheliers. Et elles n’ont valu aucun point supplémentaire à 10 % d’entre eux. Il n’empêche, à condition de viser juste, elles peuvent offrir un réel coup de pouce : les candidats ayant présenté au moins une option ont augmenté leur moyenne générale de 0,3 point.Cinéma, musique ou arts plastiques, les plus populairesCe sont les options qui attirent le plus de candidats : 28,1 % de ceux qui présentent au moins une option avaient choisi les arts en 2013. En outre, elles s’avèrent plutôt rentables, permettant à neuf candidats sur dix d’obtenir une note supérieure à la moyenne.De nombreuses disciplines artistiques peuvent être choisies en « épreuve facultative terminale » : cinéma-audiovisuel, musique, théâtre, arts plastiques, histoire des arts, cinéma et danse (il s’agit d’une épreuve différente de celle d’EPS). Si celle qui vous intéresse n’est pas proposée par votre lycée, renseignez-vous auprès de votre académie, vous pourrez peut-être la passer ailleurs.A savoir : l’épreuve d’arts plastiques comporte un dossier à défendre à l’oral, avant des questions demandant « des connaissances et une certaine culture artistique ».En musique, pas de place pour l’improvisation non plus : le candidat doit écouter deux extraits d’œuvres musicales (dont une figurant au programme) et en faire le commentaire comparé à l’oral, avant d’interpréter un morceau préparé durant l’année, choisi dans une liste d’œuvres. L’évaluation porte davantage sur la qualité artistique de l’interprétation que sur les compétences techniques.Le sport, pour ceux qui ont un bon niveauJuste après les arts, les activités physiques et sportives sont les plus demandées, par 21 % des candidats en 2013. Là encore, amateurs s’abstenir. « Il faut avoir un bon niveau régional dans sa discipline », souligne Valérie Debuchy, inspectrice générale de l’éducation nationale et doyenne du groupe EPS.Cela correspond au minimum à une ceinture marron en judo ou un classement 30 en tennis, par exemple. Pas inaccessible donc, mais les exigences restent tout de même supérieures à celles des épreuves communes d’EPS. « Chaque année, nous avons des touristes qui se présentent, ceux-là ne gagnent jamais de points », poursuit-elle. Un quart des candidats n’ont pas obtenu la moyenne aux épreuves ponctuelles d’EPS en 2013. Un autre quart a en revanche récolté plus de 17/20.Pour connaître précisément le niveau demandé, chaque académie propose des grilles d’évaluation disponibles en ligne dès la rentrée. « Il ne faut pas hésiter, si on a un doute sur son niveau, à demander conseil à son professeur d’EPS. Il saura dire si vous avez intérêt à présenter l’épreuve ou pas », complète Valérie Debuchy.Judo, natation et tennis sont proposés partout en France pour le bac 2016. De plus, chaque académie a la possibilité de proposer une à deux activités physiques supplémentaires, dont la liste est proposée ci-dessous. Sachez que vous n’êtes pas autorisé à passer une épreuve dans une autre académie que la vôtre.Les langues vivantesVous parlez couramment le malgache ou une autre langue que vous n’avez pas choisi d’étudier au lycée ? Vous avez peut-être intérêt à la passer en épreuve facultative. Renseignez-vous auprès de votre établissement, car, même s’il ne propose pas la langue qui vous intéresse, il est parfois possible de passer cette épreuve dans un autre lycée ou une autre académie. Cela peut être très rentable : 16,6 % des candidats présentant une option avaient choisi une langue vivante en 2013 et près de deux tiers d’entre eux ont obtenu plus de 15/20.De nombreuses langues vivantes, pour lesquelles il suffit d’avoir un niveau de conversation courant, sont évaluées à l’oral. L’italien, l’espagnol, le chinois, l’arabe, le portugais, l’allemand, le russe, la langue d’oc et les langues régionales d’Alsace représentent au total plus de trois quarts des épreuves de langues passées en 2013. La langue des signes française est considérée comme une langue vivante à part entière, vous pouvez donc la présenter au bac (plus de renseignements sur cette page du ministère de l’éducation nationale).Des langues moins fréquentes peuvent être également présentées, mais à l’écrit, ce qui peut poser problème aux candidats qui ne pratiquent une langue qu’à l’oral, dans un cadre familial, par exemple. Les langues proposées au bac général sont résumées dans le tableau ci-dessous, celles des autres séries sont présentées sur cette page du ministère de l’éducation nationale.Laura BurattiJournaliste au Monde Jean-Baptiste Jacquin Il n’y a plus aucun doute possible : le simple appel à boycotter des produits israéliens est totalement illégal en France. Et sévèrement puni. Deux arrêts de la Cour de cassation du 20 octobre, passés inaperçus en dehors des réseaux militants et des juristes spécialisés, font de la France l’un des rares pays du monde, et la seule démocratie, où l’appel au boycott par un mouvement associatif ou citoyen pour critiquer la politique d’un Etat tiers est interdit.Concrètement, la Cour de cassation a confirmé la condamnation par la cour d’appel de Colmar de 14 militants du mouvement Boycott, désinvestissement, sanctions (BDS) à 28 000 euros de dommages et intérêts aux parties civiles et chacun à une amende de 1 000 euros avec sursis. Il leur est reproché d’avoir, le 26 septembre  2009 pour les uns et le 22 mai  2010 pour les autres, participé à une manifestation dans un magasin Carrefour à Illzach, près de Mulhouse (Haut-Rhin), «  appelant au boycott des produits en provenance d’Israël  ». Ils portaient des tee-shirts avec le slogan «  Palestine vivra, boycott Israël  » et distribuaient des tracts aux clients sur lesquels était écrit   : «  Acheter les produits importés d’Israël, c’est légitimer les crimes à Gaza, c’est approuver la politique menée par le gouvernement israélien.  »Il n’a été relevé aucune dégradation, aucune entrave au fonctionnement du magasin (qui n’a pas porté plainte) ni aucun propos antisémite. Le mouvement BDS déploie sa stratégie dans de nombreux pays (Grande-Bretagne, Etats-Unis, Belgique, Allemagne, etc.) au moyen d’appels aux boycotts commerciaux, universitaires ou culturels pour faire pression sur Israël.Lire aussi :Le boycott d’Israël torpille la paixPour la haute juridiction française, cela est néanmoins constitutif du délit de «  provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une race, ou une religion déterminée  » (article 24 alinéa 8 de la loi sur la presse).Seuls les embargos sont légauxLa campagne BDS lancée par des militants propalestiniens en 2005 à travers le monde fait l’objet depuis 2010 de poursuites systématiques dans l’Hexagone. Une circulaire aux procureurs datant de février 2010 – Michèle Alliot-Marie était alors ministre de la justice – visait spécifiquement les «  appels au boycott de produits israéliens  » et recommandait aux parquets d’apporter «  une réponse ferme  ».Mais les tribunaux et cours d’appel ont hésité et divergé, entre annulations de poursuites, relaxes au nom de la «  liberté d’expression  » et condamnations au titre de la «  provocation à la discrimination  ». Désormais, l’interprétation de la Cour de cassation s’impose à tous. Seuls les boycotts décidés par l’Etat, à savoir les embargos, sont légaux.«  C’est une grande régression  », s’offusque Antoine Comte, l’avocat de BDS, qui se dit « déterminé à porter l’affaire devant la Cour européenne des droits de l’homme  ». Il compte invoquer l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme sur la liberté d’expression. La Cour de Strasbourg ne devrait pas trancher avant deux ou trois ans. M. Comte insiste sur le fait que la loi de 1972 introduisant ce délit de provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence «  était destinée à protéger les individus contre le racisme  ».La France est isolée sur cette voieGlenn Greenwald, le journaliste américain connu pour avoir publié les révélations d’Edward Snowden sur les programmes de surveillance des Etats-Unis, a vertement réagi sur son site (The Intercept) à la décision du 20 octobre. Il raille la «  France, autoproclamé pays de la liberté, qui fait de vous un criminel  » pour être allé dans un supermarché vêtu d’un tee-shirt appelant à boycotter d’Israël.Pour Pascal Markowicz, avocat, membre du comité directeur du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), la Cour de cassation «  se contente d’appliquer la loi  ». Si la France est isolée sur cette voie, «  c’est que beaucoup de pays n’ont pas de lois aussi poussées en matière de lutte contre les discriminations », analyse-t-il. « Le problème est que derrière BDS il n’y a pas que la volonté de critiquer un Etat ou de défendre une cause. » Certaines actions du BDS ont parfois donné lieu à des propos antisémites.Le cas français «  pose problème  » en revanche à Patricia Vendramin, coauteure d’un livre d’analyse sur les pratiques du boycott (Le Boycott, Ingrid Nyström et Patricia Vendramin, Presses de Sciences Po, 144 p., 13  euros). Directrice d’un centre de recherche en sociologie et sciences politiques à l’université de Louvain-la-Neuve, elle constate qu’en France «  tous les appels au boycott ne sont pas traités de la même manière  ». Les appels au boycott contre l’Afrique du Sud du temps de l’apartheid, contre la Birmanie du temps de la junte ou même le Mexique au moment de l’affaire Florence Cassez n’ont jamais fait l’objet de poursuites.«  Liberté de choix  »«  La décision de la Cour de cassation est totalement contraire à ce mouvement de fond de la société civile où les consommateurs se mobilisent sur des questions d’éthique  », dénonce Ghislain Poissonnier, un magistrat qui soutient le mouvement BDS. « Perçu à certains moments comme l’arme des pauvres, le boycott trouve aujourd’hui toute sa place dans l’univers des activistes contemporains », soulignent Mmes Nyström et Vendramin en conclusion de leur ouvrage. Sauf en France.Dans leur arrêt, les juges constatent que cet appel au boycott discrimine «  à raison de l’origine et de l’appartenance nationale des producteurs et des distributeurs israéliens  ». Ils concluent que la liberté d’expression peut être soumise à « des restrictions ou sanctions qui constituent (…) des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la défense de l’ordre et à la protection des droits d’autrui  ».Une interprétation que conteste Jean-Christophe Duhamel, ingénieur en recherche en droit à l’université de Lille-II. «  Le droit d’autrui est respecté puisque l’appel au boycott est un appel au consommateur à exercer sa liberté de choix. Il ne s’agit pas d’une action qui, par exemple, empêcherait la livraison de produits israéliens dans le magasin, et cela n’entrave en rien la liberté économique du producteur israélien. »Cette «  défense de l’ordre et de la protection des droits d’autrui  » invoquée par la Cour de cassation fait craindre à M. Poissonnier «  des conséquences en chaîne pour la liberté d’expression ». Et d’interroger  : «  Les droits de producteurs étrangers doivent-ils prédominer sur une liberté politique ? Où est la limite ?  »Lire aussi :Israël face à la menace montante du boycottageJean-Baptiste JacquinJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Rémi Dupré et Richard Schittly (Lyon, correspondant) Le 17 novembre 2010, Karim Benzema et Mathieu Valbuena inscrivaient les deux buts de l’équipe de France — entraînée par Laurent Blanc — lors de sa victoire (2-1) en match amical contre l’Angleterre, à Wembley. Cinq ans jour pour jour après ce succès de prestige, les deux attaquants ne fouleront pas la pelouse du « temple londonien » pour affronter les Three Lions, en match préparatoire à l’Euro 2016. Jeudi 5 novembre, le patron des Bleus, Didier Deschamps, a préféré renoncer à convoquer la star du Real Madrid et l’ailier de l’Olympique lyonnais.Lire aussi :Equipe de France : Karim Benzema pris dans la tempêteJuste avant d’annoncer la liste des 23 joueurs retenus pour les rencontres amicales contre les champions du monde allemands, le 13 novembre, au Stade de France, puis face à la Perfide Albion, le sélectionneur a appris la mise en examen de Karim Benzema pour « des chefs de complicité de tentative de chantage et participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un délit puni d’au moins cinq ans d’emprisonnement ». Durant sa garde à vue de vingt-quatre heures dans les locaux de la police judiciaire de Versailles, le meilleur buteur des Bleus en activité (27 réalisations en 81 sélections depuis 2007) a reconnu être intervenu dans la désormais fameuse affaire du chantage à la sextape – vidéo érotique ou pornographique à usage personnel – dont son partenaire Mathieu Valbuena est la victime.Pensionnaire du Real Madrid depuis 2009, le joueur de 27 ans a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d’entrer en contact « de quelque façon que ce soit avec la victime et les autres mis en examen. » S’il a refusé d’évoquer « l’affaire pour laquelle Karim est entre les mains de la justice », préférant s’attarder sur « sa blessure » aux ischio-jambiers, Didier Deschamps a assuré que Mathieu Valbuena n’était pas « dans les meilleures conditions psychologiques » pour aspirer à participer au stage des Bleus. « Karim et Mathieu étaient très potes, je tombe de l’arbre, commente une source proche de l’équipe de France. En tout cas, c’est un coup dur pour Didier et les Bleus. » « Des termes orduriers »Pour l’avocat du joueur, Me Sylvain Cormier, « Karim Benzema démontrera sa bonne foi. Il est vraiment de tout coeur avec son ami Mathieu Valbuena ». Ce n’est pas l’avis des enquêteurs, pour qui « Benzema a bien reconnu en garde à vue qu’il savait que son intervention n’était pas amicale compte tenu des propos utilisés sur les écoutes ».Karim Benzema serait intervenu à la demande d’un ami d’enfance qui servait d’intermédiaire à deux maîtres chanteurs originaires de Marseille, l’ex-club de Valbuena. Selon nos informations, il s’agirait de Karim Zenati, 32 ans, mis en examen pour « tentative de chantage et participation à une association de malfaiteurs » et placé en détention provisoire jeudi 5 novembre. Les enquêteurs s’intéressent particulièrement à une discussion entre Benzema et Valbuena, tenue le 5 octobre à Clairefontaine, lors d’un rassemblement des Tricolores. Ce jour-là, l’ancien avant-centre de Lyon aurait évoqué l’existence de ladite sextape à son coéquipier. Selon le conseil du joueur, Benzema serait intervenu pour dire à Valbuena de « ne pas se laisser faire et de ne pas payer ». Une version qui s’oppose à celle des enquêteurs pour lesquels « les écoutes téléphoniques montrent que Zenati sollicite Benzema pour faire pression sur Valbuena dans des termes assez orduriers ».L’attaquant est natif du même quartier que Karim Zenati, au Bron Terraillon, à l’est de Lyon. Les deux jeunes hommes ne se sont jamais perdus de vue malgré la trajectoire ascendante du joueur formé à l’OL et dont il portera les couleurs de 1997 à 2009. Lié par ailleurs à Gressy, le frère cadet de Karim Benzema, Zenati est bien connu de la police lyonnaise. Doté d’un « profil de délinquant de cité », selon un enquêteur qui l’a arrêté par le passé, il a été condamné en mars 2006 à huit ans de prison, dans une affaire de braquages commis en 2003 alors qu’il était tout juste majeur. En novembre 2009, la police judiciaire le retrouve cette fois dans une affaire de « go-fast », un convoi remontant d’Espagne avec plus de 200 kilos de cannabis sur l’A7. Il circulait alors à bord d’une Audi TT blanche, prenant la fuite à toute vitesse, malgré un pneu crevé. Quelques jours avant son arrestation, il avait été aperçu en compagnie de Benzema dans la tribune présidentielle du stade de Gerland à Lyon, à l’occasion d’un match entre l’OL et Olympique de Marseille.Un ami en prisonSurnommé « Karlouche » (« Black » dans les cités), le trentenaire d’origine tunisienne avait impressionné le président de la cour d’assises de Lyon, lors de son procès en mars 2006. « On vient des quartiers. On n’a pas les mêmes repères, avait-il déclaré à l’époque. La violence, on est né dedans, dans les cités, à l’école, on n’a pas pris conscience qu’en faisant des braquages c’était quelque chose de grave. » A l’occasion d’une visite en avril de Benzema dans une école primaire de son quartier d’enfance, Zenati avait été vu à ses côtés. Selon Hervé Guyenard, l’un de ses avocats, il avait été accompagné par Benzema alors qu’il était convoqué chez le juge des enfants, avant son affaire de braquages. Le footballeur a aussi rendu visite à son ami lorsqu’il était en prison et lui a même un temps trouvé un travail pour une marque de vêtements de sport.Selon un ancien avocat proche du dossier, « l’entourage de Karim Benzema donne un ensemble assez insupportable, certains profitent de sa fortune et pensent que tout s’achète ». « Benzema a quand même pris une stature internationale et il doit en tenir compte et avoir un comportement adéquat, s’agace un agent de joueurs. On défend tous nos origines mais on ne peut pas être liés à la vie, à la mort avec les amis du quartier. Il peut y avoir des pressions du type ’ tu te rappelles quand on était petits, tu ne vas pas changer ’. Benzema s’est fait avoir par des parasites. » Un autre impresario abonde dans ce sens : « Dans leur très grande majorité, les Bleus font confiance à leurs potes d’enfance. Ils se disent qu’ils ne peuvent pas se faire baiser par leurs potes. C’est un réflexe pseudo-sécurisant. Pourtant, ces derniers n’ont parfois pas évolué et vivent aux crochets des autres. »Un agent qui frappe des journalistesDepuis 2004 et l’âge de 17 ans, Benzema confie ses intérêts à un troisième Karim : Djaziri, un agent lyonnais doté d’une licence de la Fédération française de football (FFF), qui a notamment collaboré avec l’ex-attaquant de l’OL Frédéric Piquionne. « C’est un agent malin, pro, qui a beaucoup fait pour Karim, explique un fin connaisseur des Bleus. C’est quelqu’un de posé mais qui peut avoir des coups de sang. »Durant le Mondial 2014 au Brésil, Karim Djaziri a vécu plusieurs semaines à Ribeiro Preto, près du camp de base de la sélection, pour veiller sur son protégé. Après l’élimination de l’équipe de France par l’Allemagne en quarts de finale, l’agent a agressé plusieurs journalistes de l’Equipe. Furieux d’un article consacré à son poulain dans les colonnes du quotidien sportif, Djaziri était accompagné, ce jour-là, d’un ami « costaud », correspondant au profil de Karim… Zenati. « Quand on a un agent qui frappe des journalistes car il n’est pas content d’un papier publié, ça fait beaucoup », s’agace-t-on aux portes du vestiaire de la sélection. Malgré les appels du pied de Jean-Pierre Bernès, l’agent de Deschamps et Valbuena, ou d’Alain Migliaccio, ancien représentant de Zinédine Zidane, Benzema a toujours refusé de se séparer de Djaziri. « Karim n’a jamais voulu changer d’agent, confirme un proche du joueur. C’est une forme de fidélité qui correspond à l’état d’esprit du quartier. »Le soutien du patron de la FFFDos au mur, le numéro 10 et meilleur argument offensif des Tricolores a reçu le soutien du président de la Fédération, Noël Le Graët. « J’ai pour lui beaucoup d’affection. C’est un joueur énorme et un homme de grande qualité. On ne le laisse pas tomber. Il a des fréquentations à améliorer mais il n’y a pas de décision définitive. J’en ai vu d’autres, des gens en garde à vue et blanchis le lendemain. Il n’y a pas d’affaire Benzema », a estimé le patron de la FFF. Problème, ce n’est pas la première fois que Karim Benzema doit rendre des comptes à la justice. En juillet 2010, il avait été mis examen dans le cadre de la déjà très médiatique affaire Zahia pour « sollicitation de prostituée mineure », avant d’être blanchi en janvier 2014, à l’instar de son partenaire en sélection Franck Ribéry. Au printemps 2013, le fou de bolides avait été condamné à une amende de 18 000 euros par un tribunal de Madrid après avoir été flashé à 216 km/h dans la banlieue de la capitale espagnole. « J’aimerais que Benzema soit blanchi et que ces deux garcons (l’attaquant du Real Madrid et Valbuena) redeviennent amis. Je ne le condamne pas. Benzema, c’est facile comme cible. Il est condamné avant d’avoir pu discuter. A cette heure-ci, je lui fais confiance.» A sept mois de l’Euro 2016, son avenir en Bleus est désormais entre les mains de la justice.Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterRichard Schittly (Lyon, correspondant)Journaliste au Monde 05.11.2015 à 19h53 • Mis à jour le06.11.2015 à 15h11 | Gary Dagorn et Jean-Baptiste Jacquin Jeudi 5 novembre, Adeline Hazan, la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, a rendu un avis paru au Journal officiel recommandant la suppression de cette mesure. Pour elle, la rétention de sûreté est « une mesure qui est complètement contraire aux principes fondamentaux de notre droit pénal ».Qu’est-ce que la rétention de sûreté ?La rétention de sûreté est un dispositif permettant de placer en centre médico-judiciaire les prévenus ayant purgé leur peine mais dont la dangerosité est jugée importante. Comprendre par là que la probabilité d’une récidive est jugée élevée.La rétention permet donc de maintenir une privation de liberté pour des personnes ayant déjà purgé leur peine de prison. Elle ne concerne que les individus condamnés pour des crimes à des peines de quinze ans ou plus et ne s’applique que dans le cas où la cour d’assises a expressément prévu cette option de rétention dans sa décision.Pour juger de la notion de « dangerosité » introduite par la loi, une commission pluridisciplinaire examine le dossier du détenu au moins un an avant sa libération. Ce dernier est placé au minimum six semaines dans un service spécialisé chargé d’évaluer son comportement.Si la probabilité de récidive de l’individu est jugée importante, la commission rend un avis motivé à la juridiction régionale de la rétention de sûreté (composée d’un magistrat, du préfet de région, d’un psychiatre, d’un avocat et d’un représentant d’une association de victimes).Dans le cas contraire, le dossier est transmis au juge d’application des peines afin qu’il statue sur une éventuelle surveillance judiciaire.Combien de détenus concernés depuis 2008 ?Cette réforme du code de procédure pénale introduite par la loi du 27 février 2008 et voulue par Nicolas Sarkozy, alors président de la République, a pour objectif de prévenir la récidive pour les crimes les plus graves (meurtre, torture, acte de barbarie, viol, enlèvement, séquestration).Depuis son entrée en vigueur, 49 mesures de surveillance de sûreté ont été prononcées. La surveillance de sûreté consiste surtout à suivre les personnes libérées dont on estime qu’elles peuvent récidiver. Le juge peut ainsi ordonner une assignation à domicile, des injonctions de soins ou un suivi sociojudiciaire. En 2012, le ministère de la justice précisait que la plupart de ces mesures concernaient majoritairement des auteurs d’infraction à caractère sexuel.Pour ce qui est des rétentions de sûreté, seules cinq ont été prononcées depuis sept ans. Les cinq individus ont été pris en charge au centre social, médical et judiciaire de Fresnes (Val-de-Marne), adjacent au centre pénitencier du même nom. Un bilan bien maigre pour l’une des mesures phares de la politique pénale de Nicolas Sarkozy, qui peut s’expliquer notamment par l’opposition du Conseil constitutionnel au principe de rétroactivité de la loi. Puisque la loi, entrée en vigueur en 2008, exige que les cours d’assises prévoient la rétention dans leur verdict et ne s’applique qu’aux peines de 15 ans ou plus, les premières rétentions ne sont pas attendues avant 2023. Les cinq rétentions de sûreté appliquées entre 2011 et 2015 l’ont été pour des personnes mises sous surveillance de sûreté mais n’ayant pas rempli les obligations dont ils devaient s’acquitter.Pourquoi la rétention de sûreté est-elle critiquée ?La rétention de sûreté a été fortement critiquée car elle revient à priver de leur liberté des personnes pour des crimes qu’elles n’ont pas encore commis mais dont on juge qu’elles pourraient les commettre. En cela, beaucoup de détracteurs de cette mesure ont fait le rapprochement avec la fiction de Philip K. Dick, Minority Report (1956), dans laquelle les individus sont condamnés avant même d’avoir commis un crime.Un principe qu’Adeline Hazan juge « contraire » aux principes du droit pénal français. « Soit la personne a de graves troubles psychiatriques, et dans ce cas elle doit être hospitalisée, soit ce n’est pas le cas et on ne peut pas l’enfermer. »Celle qui a succédé à Jean-Marie Delarue à l’été 2014 explique par ailleurs au Monde que les personnes qui font l’objet d’une rétention de sûreté n’ont aucune prise en charge. « Ils ont moins de droits que les détenus et moins de possibilité d’activités. Et les textes permettent de renouveler indéfiniment les périodes de rétention de sûreté. »Adeline Hazan cite l’exemple d’une personne dont la rétention de sûreté a duré plus d’un an parce qu’elle refusait de se soumettre à une expertise psychiatrique. Pour la contrôleuse générale, la privation de liberté est injustifiée : « Ce n’est parce que l’on refuse une telle expertise que l’on est dangereux ! »Même si la suppression de la mesure faisait partie des promesses de campagne de François Hollande, Mme Hazan reconnaît que « le climat sécuritaire actuel pose un problème. »En mars 2014, mission a été confiée à Bruno Cotte, ancien président de la chambre criminelle de la Cour de cassation et président de chambre à la Cour pénale internationale, de réfléchir à une réforme des peines, dont les mesures de sûreté. La commission Cotte devrait rendre ses conclusions à la chancellerie à la fin de l’année 2015.Gary DagornJournaliste au MondeJean-Baptiste JacquinJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 05.11.2015 à 18h23 • Mis à jour le05.11.2015 à 18h51 Des traces d’ADN « exploitables » ont été mises en évidence dans de nouveaux prélèvements dans l’affaire Omar Raddad, jardinier marocain condamné pour le meurtre en 1991 de sa patronne, Ghislaine Marchal, qu’il a toujours nié, a annoncé jeudi 5 novembre le parquet de Nice.S’appuyant sur la loi du 20 juin 2014 visant à assouplir les critères pour obtenir la révision d’un procès, l’avocate de M. Raddad, Sylvie Noachovitch, avait demandé et obtenu de la part du parquet de Nice que soient ordonnés de nouveaux prélèvements sur deux portes et un chevron qui se trouvaient sur la scène du crime. C’est sur ces deux portes qu’avaient été écrites les inscriptions « Omar m’a tuer » et « Omar m’a t » avec le sang de la victime.Le parquet assure que ces traces n’ont pas encore été exploitées et doivent l’être « dans les mois qui viennent ». Ce dernier souligne qu’il convient de « rester extrêmement prudent quant aux identités génétiques recueillies sur ces traces », qui « peuvent provenir des protagonistes de l’affaire tout autant que de manipulations ultérieures aux faits ». Me Noachovitch espère que l’exploitation de ces ADN permettra de découvrir qui est le « véritable » meurtrier.L’espoir d’une révision du procèsCondamné pour meurtre le 2 février 1994 par la cour d’assises des Alpes-Maritimes à dix-huit ans de réclusion criminelle aux termes d’un procès controversé qui suivait lui-même une enquête et une instruction mal ficelée, M. Raddad a toujours nié avoir tué Ghislaine Marchal, riche veuve d’un équipementier automobile, assassinée le 23 juin 1991. Omar Raddad espère obtenir la révision de son procès. L’homme n’a eu de cesse de clamer son innocence.Il en veut pour preuve deux empreintes ADN retrouvées sur les lieux du crime et qui ne correspondent pas aux siennes. La justice avait cependant refusé en 2002 un nouveau procès. M. Raddad a bénéficié d’une libération conditionnelle le 4 septembre 1998, après une grâce présidentielle partielle de Jacques Chirac. Lucie Soullier Abstinence exigée. Si les homosexuels pourront bientôt donner leur sang, il faudra dans un premier temps qu’ils remplissent une exigence de taille : celle de n’avoir eu aucune relation sexuelle depuis douze mois. Une condition dont se sont émues la plupart des associations de défense des droits des homosexuels, qui saluent toutefois l’ouverture de ce droit, présenté par la ministre de la santé, Marisol Touraine, comme « la fin d’un tabou et d’une discrimination ».Lire l'entretien :Marisol Touraine : « Le don du sang sera ouvert aux homosexuels »Aurélien Beaucamp, président de l’association de lutte contre le sida Aides, évoque les exigences sanitaires qui expliquent cette ouverture par étapes.La ministre de la santé a annoncé, mercredi 4 novembre dans le Monde, l’ouverture progressive du don du sang aux homosexuels en France, à partir du printemps 2016. Considérez-vous cette annonce comme une avancée ?Evidemment, c’est une avancée. On sort une catégorie de population d’une exclusion de principe qui pouvait être vécue comme une discrimination. C’est le résultat d’une longue consultation entre le gouvernement, les associations et les scientifiques. Mais notre priorité reste la sécurité des personnes transfusées.Comprenez-vous que les conditions strictes imposées aux homosexuels, notamment l’abstinence de douze mois, font que beaucoup considèrent que la discrimination persiste ?Le don du sang n’est pas un droit, c’est un geste de solidarité qui doit d’abord assurer la sécurité des receveurs. Or, cette avancée par étapes s’explique. Déjà par la prévalence du sida chez les homosexuels qui représentent encore 40 % des nouvelles contaminations chaque année. En outre, on ne dispose pas de données scientifiques suffisantes concernant le don du sang dans cette population.Rappelons que nous avons eu, en France, l’affaire du sang contaminé. Aujourd’hui, la sécurité est renforcée et tout sang recueilli est testé deux fois. Mais le principe de précaution nécessite également cet ajournement à douze mois, qui évoluera en fonction des données recueillies. On préfère sécuriser au maximum pour avancer un peu plus d’ici quelques mois.Mais avec l’exigence d’une abstinence de 12 mois, pas sûr que les scientifiques disposent d’une cohorte suffisante pour établir des conclusions… Pourquoi ne pas se baser sur les comportements à risques plutôt que sur l’orientation sexuelle ?On ne discrimine pas sur les préférences sexuelles, mais sur les pratiques à risques justement. Or celles-ci sont plus importantes dans la population homosexuelle, c’est un fait. C’est le cas également pour les usagers de drogue ou les populations migrantes.Ajoutons que pour le don de plasma, les homosexuels devront respecter une abstinence de quatre mois ou être dans une relation stable depuis autant de temps. Comme les hétérosexuels.Et si un homosexuel se présente, en couple stable depuis dix ans, et veut donner son sang : qu’est-ce qui justifierait un refus ?Là, je n’ai pas la réponse… A part que faire des exceptions dans des catégories de population rend le questionnaire préalable au don plus difficile à mener.Mais je suis étonné que la communauté se bloque tant sur ce point. Il existe des combats plus importants à mener, notamment concernant les personnes porteuses du sida. Car 30 ans après le début de l’épidémie et près de 20 ans après les premiers traitements, elles font toujours face à de nombreuses inégalités dans l’accès à la santé, aux assurances, au travail… Le don du sang, c’est une goutte d’eau dans un océan de discriminations. Alors allez vous faire dépister, et là, on avancera.Lucie SoullierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Rémi Dupré A sept mois de l’Euro 2016, organisé dans l’Hexagone, l’affaire tombe au plus mal pour l’équipe de France. Jeudi 5 novembre, son buteur (27 réalisations en 81 sélections depuis 2007) Karim Benzema a reconnu, lors de sa garde à vue de vingt-quatre heures dans les locaux de la police judiciaire de Versailles (Yvelines), être intervenu dans le chantage à la sextape – vidéo érotique ou pornographique à usage personnel – dont son partenaire tricolore Mathieu Valbuena était victime, à la demande d’un ami d’enfance, proche de l’un de ses frères, qui servait d’intermédiaire à trois maîtres chanteurs. Il a été mis en examen « des chefs de complicité de tentative de chantage et participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un délit puni d’au moins cinq ans d’emprisonnement ».Selon le procureur, « il a été placé sous contrôle judiciaire avec l’interdiction d’entrer en contact de quelque façon que ce soit avec la victime et les autres mis en examen ». « Karim Benzema a déclaré s’être mis d’accord avec l’ami d’enfance sur ce qu’il devait dire pour que son coéquipier négocie exclusivement avec lui, a expliqué une source proche du dossier. L’attaquant de 27 ans, pensionnaire du Real Madrid depuis 2009, a affirmé qu’il avait « voulu rendre service à son ami » sans penser qu’il portait tort à Valbuena. Jeudi, le sélectionneur des Bleus, Didier Deschamps, n’a convoqué ni le milieu de l’Olympique lyonnais, « pas dans les meilleures conditions psychologiques », ni l’attaquant des « Merengue » pour les matchs amicaux contre les champions du monde allemands, vendredi 13 novembre au Stade de France, et l’Angleterre, quatre jours plus tard dans le temple londonien de Wembley.Lire aussi :Affaire de la « sextape » de Valbuena  : Benzema mis en examenLes enquêteurs se penchent notamment sur une conversation tenue, le 5 octobre à Clairefontaine, lors d’un rassemblement de la sélection française, entre Benzema et Valbuena, portant sur ladite sextape. Le « galactique » aurait ensuite fait un compte rendu de cette discussion à son « ami ». Les déboires du natif de Lyon ont fait la « une » de plusieurs quotidiens sportifs espagnols, comme Marca ou AS, et renforcent l’image sulfureuse d’un joueur pourtant loué pour son professionnalisme et ses performances.Démêlés avec la justiceIl faut dire que l’ancienne pépite de l’Olympique lyonnais (1997-2009) se distingue par ses démêlés avec la justice. Ecarté par Raymond Domenech à la veille du Mondial sud-africain, il est mis en examen, le 20 juillet 2010, pour « sollicitation de prostituée mineure » dans le cadre de l’affaire Zahia. A l’instar de son partenaire Franck Ribéry, il est relaxé le 30 janvier 2014. Au printemps 2013, il est notamment condamné par la justice espagnole à un retrait de permis de huit mois pour avoir roulé à 216 km/h au volant de son bolide (contre les 100 km/h réglementaires sur cette portion de route) et reçoit une amende 18 000 euros.Durant cette période agitée, « Benz » est constamment appelé en équipe de France, tout comme l’ailier du Bayern Munich, et conforte son statut de cadre. Prolifique sous l’ère du sélectionneur Laurent Blanc (2010-2012), qui le qualifie alors de « joueur de classe mondiale », il peine à confirmer cette belle dynamique sous la férule de Didier Deschamps. Muet durant 1 222 minutes entre juin 2012 et octobre 2013, il retrouve finalement le chemin des filets et relègue sur le banc Olivier Giroud, son concurrent à la cime de l’attaque tricolore.Le 15 juin 2014, il inscrit un doublé face au Honduras, lors du baptême du feu victorieux (3-0) des Tricolores au Mondial brésilien. Ce jour-là, élu homme du match, il arrive en conférence de presse en traînant des pieds, peu enclin à s’épancher. « Je ne m’attendais pas à connaître ce genre de débuts », glisse alors le buteur à la barbe drue, connu pour sa méfiance à l’égard des journalistes et son refus d’entrer dans une forme de connivence avec les « suiveurs » de la sélection. Il sort alors d’une saison fastueuse, ponctuée par un titre en Ligue des champions.Après l’élimination (1-0) des Bleus par l’Allemagne, en quarts de finale du Mondial, Benzema se retrouve, malgré lui, au cœur d’une nouvelle affaire. Son agent, Karim Djaziri, qui gère ses intérêts depuis son adolescence, agresse avec l’un de ses amis plusieurs journalistes du quotidien L’Equipe. Habitués des boîtes de nuit de Ribeirao Preto, où les Tricolores avaient établi leur camp de base durant la compétition, Djaziri reproche alors au journal sportif les articles consacrés à son poulain. Auteur de trois buts durant le Mondial, Benzema est alors critiqué pour n’avoir pas su faire la différence face à la Nationalmannschaft.Un lien quasi fraternel avec son agentUn lien quasi fraternel unit le joueur et l’agent, qui entasse sur son bureau les demandes d’entretien et n’hésite pas à jouer les porte-parole. En atteste le refus de l’attaquant de s’en séparer, écartant au passage l’idée de rejoindre l’écurie des tauliers de la profession Jean-Pierre Bernès et Alain Migliaccio, ancien imprésario de Zinédine Zidane. C’est notamment grâce à la bienveillance de l’ex-meneur de jeu des Bleus que Benzema a connu une progression fulgurante au Real Madrid. « Le rôle de “Zizou” est important car il prodigue à Karim des conseils techniques et lui apporte un soutien moral », murmurait au Monde, durant l’Euro 2012, l’entourage du joueur. En juillet 2011, pour éliminer des kilos superflus, le buteur a notamment effectué une cure en Italie au palace Merano, l’établissement qui a vu défiler nombre de stars du show-biz et du foot, dont Zidane à l’automne 2009.Jeudi 5 novembre, Didier Deschamps a invoqué la blessure musculaire de son attaquant, sur le flanc depuis le début d’octobre, pour expliquer sa non-convocation, se refusant d’évoquer « l’affaire pour laquelle Benzema est entre les mains de la justice ». « La garde à vue tombe la veille de l’annonce de la liste, souffle-t-on dans l’entourage de l’équipe de France. Quelle image déplorable ! Je tombe de l’arbre : Valbuena a toujours dit du bien de Karim. Il a toujours dit que les gens avaient, à tort, une mauvaise image de lui. »Alors que Didier Deschamps était parvenu jusqu’à présent à éviter les polémiques et à chasser les démons autour de son groupe, cette affaire donne du grain à moudre à ceux qui fustigent, souvent de manière déformante et excessive, les incartades des Bleus depuis la grève de Knysna, lors du Mondial 2010.Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Pouchard L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a publié mercredi 4 novembre le panorama annuel de la santé parmi ses Etats membres. Grâce à de nombreux indicateurs, elle donne ainsi un portrait évolutif de l’état de santé dans 34 pays, dont la France. Nous avons sélectionné quelques chiffres parlants. Espérance de vie : 82,3 ansC’est, en moyenne, l’espérance de vie d’un Français, la cinquième plus longue au sein des pays membres de l’OCDE après le Japon, l’Espagne, la Suisse et l’Italie. Les femmes vivent toujours plus longtemps, en moyenne, que les hommes : 85,6 ans contre 79 ans en France. Les Françaises ont ainsi la troisième plus grande longévité au sein de l’OCDE après les Japonaises et les Espagnoles.Ces chiffres sont globalement en augmentation continue. Mais pas au même rythme : peu à peu, l’espérance de vie des hommes se rapproche de celle de femmes. Ainsi, depuis 2000, les femmes ont « gagné » 2,6 ans en moyenne et les hommes, 3,7 ans. #container_14466455732{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14466455732{ height:500px; } #container_14466455732 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14466455732 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14466455732 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14466455732 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Espérance de vie : l'écart se resserre très légèrementDepuis 2000, les femmes ont "gagné" 2,6 ans en moyenne et les hommes, 3,7 ans.Source : OCDErequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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Cette part diminue progressivement : elle était de 27 % en 2000. Sur ce point, la France est mal classée au sein de l’OCDE, figurant loin derrière la moyenne des Etats membres (19,7 %) et de la Suède, première au classement (10,7 %).Les fumeurs sont majoritairement des hommes (28,7 % d’entre eux fument contre 20,2 % des femmes). La baisse de la consommation est constatée chez les hommes comme chez les femmes, mais est plus importante chez les premiers (-4,3 points depuis 2000) que chez les secondes (-0,8 point). #container_14466485607{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14466485607{ height:500px; } #container_14466485607 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14466485607 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14466485607 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14466485607 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les hommes continuent de fumer plus que les femmesPart de la population âgée de 15 ans et plus déclarant fumer quotidiennement.Source : OCDErequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14466485607", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#f96996","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: -1, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Hommes ", "color": "#0386c3", "data": [ [ 946767600000, 33 ], [ 978390000000, 32 ], [ 1009926000000, 32 ], [ 1041462000000, null ], [ 1072998000000, 28.2 ], [ 1104620400000, null ], [ 1136156400000, 31 ], [ 1167692400000, null ], [ 1199228400000, 30.6 ], [ 1230850800000, null ], [ 1262386800000, 26.4 ], [ 1293922800000, null ], [ 1325458800000, 28.7 ], [ 1357081200000, 28.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Femmes ", "color": "#f96996", "data": [ [ 946767600000, 21 ], [ 978390000000, 21 ], [ 1009926000000, 21 ], [ 1041462000000, null ], [ 1072998000000, 19.1 ], [ 1104620400000, null ], [ 1136156400000, 21.4 ], [ 1167692400000, null ], [ 1199228400000, 22.3 ], [ 1230850800000, null ], [ 1262386800000, 20.7 ], [ 1293922800000, null ], [ 1325458800000, 20.2 ], [ 1357081200000, 20.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }}); Alcool : 11,1 litres par habitantLes Français figurent parmi les plus grands buveurs au sein de l’OCDE. Avec 11,1 litres d’alcool consommés en moyenne en 2013, ils figurent en quatrième position derrière les Autrichiens (12,2 l), les Estoniens (11,8 l) et les Tchèques (11,5 l), à égalité avec les Hongrois.Ce chiffre est toutefois en diminution constante. En 2000, chaque Français consommait en moyenne 13,8 litres d’alcool par an, soit une baisse de 2,7 litres en treize ans. #container_14466505777{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14466505777{ height:500px; } #container_14466505777 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14466505777 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14466505777 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14466505777 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La consommation d'alcool diminue chez les FrançaisEntre 2000 et 2013, la consommation annuelle a diminué de 2,7 litres en moyenne par personne.Source : OCDErequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14466505777", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} L", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} L", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Consommation annuelle ", "color": "#0386c3", "data": [ [ 946767600000, 13.8 ], [ 978390000000, 14 ], [ 1009926000000, 13.7 ], [ 1041462000000, 13.2 ], [ 1072998000000, 12.9 ], [ 1104620400000, 12.5 ], [ 1136156400000, 12.7 ], [ 1167692400000, 12.5 ], [ 1199228400000, 12.2 ], [ 1230850800000, 12.2 ], [ 1262386800000, 11.8 ], [ 1293922800000, 11.8 ], [ 1325458800000, 11.7 ], [ 1357081200000, 11.1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " litres", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }}); Obésité : 1 adulte sur 7L’obésité (définie lorsque l’indice de masse corporelle est égal ou supérieur à 30) touchait un adulte sur 7 en France en 2012 (derniers chiffres disponibles à l’OCDE), soit 14,5 % de la population âgée de 15 ans et plus. Les données ne sont pas disponibles pour l’ensemble des Etats mais la France est l’un des pays les moins touchés, loin derrière la Nouvelle-Zélande (29,9 %), les Etats-Unis (28,7 %) ou encore le Royaume-Uni (24,9 %).Ce chiffre est cependant en augmentation : l’obésité concernait un adulte français sur 9 en 2000.Concernant les personnes en surpoids (IMC située entre 25 et 30), la France est également moins concernée que ses voisins (29,9 % de la population adulte contre 37,2 % au Royaume-Uni, 36,7 % en Allemagne, 36,1 % en Espagne, 35,5 % en Italie…). Mais la tendance est elle aussi en augmentation depuis 2000 (27,2 % alors). #container_14466515751{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14466515751{ height:500px; } #container_14466515751 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14466515751 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14466515751 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14466515751 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Le taux d'obésité augmente chez les FrançaisPart de la population âgée de 15 ans et plus atteinte de surpoids (IMC comprise entre 25 et 30) et d'obésité (IMC égale ou supérieure à 30).Source : OCDErequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14466515751", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: -1, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Taux d'obésité ", "color": "#0386c3", "data": [ [ 946767600000, 9 ], [ 978390000000, null ], [ 1009926000000, 9.4 ], [ 1041462000000, null ], [ 1072998000000, 9.4 ], [ 1104620400000, null ], [ 1136156400000, 10.5 ], [ 1167692400000, null ], [ 1199228400000, 11.2 ], [ 1230850800000, null ], [ 1262386800000, 12.9 ], [ 1293922800000, null ], [ 1325458800000, 14.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Taux de surpoids ", "color": "#FFc832", "data": [ [ 946767600000, 27.2 ], [ 978390000000, null ], [ 1009926000000, 28.1 ], [ 1041462000000, null ], [ 1072998000000, 25.3 ], [ 1104620400000, null ], [ 1136156400000, 26.5 ], [ 1167692400000, null ], [ 1199228400000, 27 ], [ 1230850800000, null ], [ 1262386800000, 29.9 ], [ 1293922800000, null ], [ 1325458800000, 29.9 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }}); Reste à charge des dépenses de santé : 7 %Les dépenses de santé payées par les patients eux-mêmes ont représenté environ 7 % des dépenses totales de santé en France en 2013, selon l’OCDE. C’est beaucoup moins que la moyenne de l’Organisation (20 %) grâce « à la sécurité sociale et aux dispositifs de couvertures complémentaires ».Les dépenses médicales ont ainsi représenté en moyenne 1,4 % des dépenses des ménages en 2013, quand la moyenne de l’OCDE se situe à 2,8 % et que certaines populations paient davantage, comme les Suisses (4,5 %), les Grecs (4,1 %) ou encore les Portugais (3,9 %).Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.11.2015 à 16h35 • Mis à jour le04.11.2015 à 16h46 | Pierre Breteau et Elvire Camus La ministre de la santé, Marisol Touraine, a annoncé, mercredi 4 novembre, la levée de l’interdiction pour les homosexuels de donner leur sang en France. S’il s’agit indéniablement d’une avancée, cette réforme ne met pas un terme à la discrimination, en fonction de l’orientation sexuelle, face au don du sang.A partir du printemps 2016, les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes pourront être donneurs, mais à condition de ne pas avoir eu de rapports avec un partenaire, protégé ou non, au cours des douze derniers mois précédant le don. La France s’aligne ainsi sur la régulation du Royaume-Uni, de l’Australie ou encore de la Finlande.Marisol Touraine a toutefois ouvert la porte à une évolution de ces conditions :« S’il n’y a pas de risques, les règles qui s’appliquent aux homosexuels seront rapprochées des règles générales l’année qui suit. »Certains pays, comme les Etats-Unis, continuent d’interdire le don du sang aux homosexuels en se basant sur une plus forte présence statistique du VIH dans cette population, tandis que d’autres conditionnent la possibilité de donner à un comportement sexuel à risque, peu importe l’orientation sexuelle du donneur.Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterElvire CamusJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.11.2015 à 15h15 • Mis à jour le04.11.2015 à 16h29 La procureure de la République de Bordeaux a fait ses réquisitions, mercredi 4 novembre, au cours du quatrième et dernier procès Bettencourt. Marie-Madeleine Alliot a requis des « peines de principe » d’au moins 1 500 euros d’amende contre l’ex-majordome de Liliane Bettencourt, qui avait enregistré sa patronne à son insu dans son bureau, et cinq journalistes ayant diffusé des retranscriptions de ces enregistrements.Lire aussi :Affaire Bettencourt : le majordome, le Dictaphone et les journalistesJugeant le délit d’atteinte à l’intimité de la vie privée de la milliardaire « caractérisé » pour l’ex-majordome Pascal Bonnefoy, comme pour les journalistes du Point et de Mediapart, Mme Alliot a demandé au tribunal correctionnel « une déclaration de culpabilité » pour les six prévenus, accompagnée d’une amende à la somme peu élevée. « Il ne s’agit pas de mettre en difficulté financière » des organes de presse ou M. Bonnefoy, a-t-elle ajouté.S’adressant ensuite aux journalistes Fabrice Arfi, Fabrice Lhomme et Edwy Plenel pour Mediapart, ainsi qu’à Hervé Gattegno pour Le Point (le directeur de publication de l’époque, Franz-Olivier Giesbert, était absent), elle a souligné que tous les éléments utilisés dans leurs publications respectives, relatifs notamment à l’état de santé de la milliardaire, avaient également « attenté à l’intimité de la vie privée » de Mme Bettencourt.Un procès « symbolique »La procureure a souligné la valeur « symbolique » du procès, ajoutant que « la liberté de la presse ne peut pas être absolue ». « Ces actes sont illégaux mais ces enregistrements ont été validés comme moyens de preuve. C’est un élément qui doit entrer en ligne de compte dans la peine appliquée », a-t-elle estimé.Les vingt-sept heures d’enregistrements clandestins sont clairement à l’origine de la condamnation en mai de huit des dix membres de l’entourage de la vieille dame, pour « abus de faiblesse ». On y apprend notamment comment l’héritière de L’Oréal a organisé l’évasion fiscale de ses biens ou financé sans rechigner les partis politiques.Peu avant le réquisitoire de Mme Alliot, le tuteur de Liliane Bettencourt, partie civile dans ce procès, avait demandé que Pascal Bonnefoy soit relaxé car « ce qu’il a fait était nécessaire et remarquable », et avait reconnu que les journalistes avaient « permis à un abus de faiblesse de cesser ». 04.11.2015 à 11h25 • Mis à jour le04.11.2015 à 12h02 | Rémi Barroux La ministre de l’écologie, Ségolène Royal, a des doutes sur la pertinence du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, prévu pour remplacer l’actuelle plate-forme aéroportuaire de Nantes Atlantique. A Séoul, où elle accompagne le chef de l’Etat en visite officielle, elle aurait déclaré dans une discussion avec plusieurs journalistes qu’elle « n’était pas pour Notre-Dame-des-Landes ».Ségolène Royal fait entendre sa différence alors que le premier ministre, Manuel Valls, a réaffirmé, le 20 octobre, devant les députés, la volonté de l’Etat d’engager les travaux pour construire la nouvelle aérogare et ses deux pistes, à une quinzaine de kilomètres au nord de l’agglomération nantaise. Le préfet de la région des Pays de la Loire, Henri-Michel Comet, avait indiqué, dans un communiqué le 30 octobre, que « l’Etat a demandé aux maîtres d’ouvrage de la future plate-forme et de sa desserte routière de mettre en œuvre les démarches qui permettront de démarrer les travaux. »Lire aussi :Notre-Dame-des-Landes : l’Etat relance des travauxA un mois de l’ouverture de la conférence mondiale sur le climat (COP21), à Paris-Le Bourget, Mme Royal s’inquiète des volontés gouvernementales de débuter le chantier et d’évacuer la ZAD, la zone à défendre occupée par plusieurs centaines de militants écologistes et anticapitalistes : « A 30 jours de la COP avec les régionales, juste pour montrer l’autorité, mais l’autorité sur quoi ? », aurait-elle confié. « Elle est furax », aurait ajouté un membre de la délégation française.Volonté de rouvrir le dossierL’opposition de Ségolène Royal, ou à tout le moins sa prudence, n’est pas nouvelle. En mars 2015 déjà, dans une interview à BFMTV/RMC, la ministre avait suggéré un « référendum local au niveau départemental ». « Ouvrons les choses, au lieu de toujours se figer dans des postures, dans des conflits. Décompressons, ouvrons le jeu de la société, permettons que les gens s’expriment, faisons confiance à l’intelligence humaine, au dialogue démocratique, à la démocratie participative », avait-elle alors lancé, à l’appui de sa suggestion.Cette volonté de rouvrir le dossier pour dépasser l’opposition entre les porteurs du projet que sont l’Etat, la région et Aéroport du Grand Ouest, filiale de Vinci Airports, futur concessionnaire de l’aéroport, et les nombreuses associations de défenseurs de l’environnement, d’élus ou d’agriculteurs hostiles, reste une constante chez Ségolène Royal. Sur d’autres dossiers chauds, comme le projet de barrage dans le Tarn, à Sivens, ou celui du Center Parcs, à Roybon dans l’Isère, la ministre avait proposé de relancer des études ou des consultations. En avril 2014, quelques jours après son arrivée à la tête du ministère de l’écologie, invitée de l’émission du « Grand Jury » RTL-LCI-Le Figaro, elle pensait que « dialogue devait se renouer autour d’un projet élaboré avant même que le TGV Nantes-Paris existe et qu’il fallait peut-être remettre les choses à plat ». La possibilité de rallier les aérogares franciliennes avec la ligne à grande vitesse qui dessert Nantes modifierait la donne selon elle.En décembre 2014, Ségolène Royal avait même risqué (sur France 5 dans « C à vous ») un « bon courage » à l’attention de Manuel Valls, quand celui-ci avait indiqué qu’une fois les recours juridiques épuisés, « il faudrait alors s’engager dans la construction de Notre-Dame-des-Landes ».Lire aussi :Notre-Dame-des-Landes : Valls irrite les écologistesSolutions alternativesDe fait, le tribunal administratif de Nantes a rejeté tous les recours le 17 juillet, mais d’autres procédures sont encore à l’examen, notamment en appel. L’expulsion éventuelle des derniers occupants arrivés sur la future zone d’aménagement, à la Noë verte, doit être jugée le 3 décembre.De leur côté, les opposants au projet de Notre-Dame-des-Landes préconisent d’agrandir l’actuel aéroport de Nantes-Atlantique. Ils ont travaillé à des solutions alternatives, notamment sur l’aérogare et l’orientation de la piste actuelle, solutions qu’ils doivent présenter jeudi.Enfin, mercredi, une délégation d’élus écologistes et de candidats aux élections régionales, devait, emmenée par la secrétaire générale d’Europe Ecologie-Les Verts, Emmanuelle Cosse, et la coprésidente du groupe écologiste à l’Assemblée, Cécile Duflot, se rendre sur la ZAD, pour dénoncer les velléités gouvernementales de débuter les travaux du futur aéroport. Emmanuelle Cosse avait dénoncé la veille, dans les colonnes du Monde, le « double discours » du gouvernement sur le sujet : « Le président de la République est en Chine pour expliquer la nécessité d’une trajectoire de réduction des gaz à effets de serre à 2 degrés et convaincre Pékin de rehausserses engagements. Pendant ce temps, le gouvernement annonce la reprise des travaux d’un nouvel aéroport dont on n’a pas besoin et qui va aggraver la question climatique. Où est la cohérence ? »Lire aussi :COP 21 : Emmanuelle Cosse dénonce le « double discours » de la FranceInvitée par de nombreux médias, dans le cadre de la préparation de la COP21, la ministre de l’écologie devrait avoir l’occasion, selon son entourage, de préciser sa position sur ce dossier chaud, pomme de discorde entre les écologistes et les socialistes.Lire aussi :Pays de la Loire : batailles autour d’un aéroportRémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Franck Johannès (Bordeaux, envoyé spécial) Longtemps le matin de bonne heure, Pascal Bonnefoy a frappé à la porte d’André Bettencourt. Le majordome savait bien que son patron était mort depuis des années, mais c’était par respect, « comme s’il était encore là ». D’ailleurs à chaque fois qu’il pense à « Monsieur », la voix de ce grand gaillard de 52 ans se brise ; il a perdu avec lui « un père spirituel », qu’il a accompagné jusqu’à la fin. « Je lui avais promis allégeance, a-t-il dit en pleurant , j’ai fait en sorte d’être le gardien du temple. »A la mort de l’ancien ministre, le majordome a reporté l’allégeance sur « Madame », Liliane Bettencourt, qui aimait assez ce bel homme taillé comme George Clooney et d’une absolue loyauté. Entré comme valet de chambre chez les Bettencourt en 1989, il est parti quatre ans plus tard travailler chez « son altesse l’Aga Khan », avant de revenir en 1999, parce que « pouvoir revenir dans cette famille était un très beau cadeau ». Mais Pascal Bonnefoy s’est rendu compte que Liliane perdait pied peu à peu, et que son entourage la dépouillait avec méthode et constance. C’est alors qu’il a acheté son premier Dictaphone.Les vingt-sept heures d’enregistrements clandestins, livrées en 2010 à la fille de la milliardaire, sont clairement à l’origine de la condamnation en mai de huit des dix membres de l’entourage de la vieille dame, pour « abus de faiblesse ». Et le majordome, jugé depuis mardi devant ce même tribunal de Bordeaux pour atteinte à la vie privée, n’a pas touché un sou en échange – il est vrai qu’il gagnait 5 600 euros net par mois et a touché 215 000 euros à son départ.« Il mérite plus la Légion d’honneur que d’autres »Les quatre journalistes de Mediapart et du Point, poursuivis pour avoir publié des extraits de ces conversations – le patron du Point, Franz-Olivier Giesbert, a oublié de venir à Bordeaux – n’ont pas tari d’éloges sur le majordome ; « il mérite plus la Légion d’honneur que d’autres dans ce dossier », a risqué Fabrice Arfi, de Mediapart, dans une allusion à l’ancien gestionnaire de fortune des Bettencourt, Patrice de Maistre, décoré par l’ancien ministre du budget Eric Woerth en 2008. Les deux hommes ont été relaxés en mai après un procès pour trafic d’influence dans un des volets de l’affaire Bettencourt.Lire aussi :Procès Bettencourt : relaxe pour Eric Woerth, prison pour François-Marie BanierA Bordeaux, mardi, les journalistes ont tour à tour justifié la publication d’extraits choisis, que le président du tribunal Denis Roucou, qui ne s’en lasse pas, s’est fait le plaisir de diffuser une fois encore.On y entend, par exemple, Patrice de Maistre expliquer à la vieille dame qu’il serait de bon ton de verser 7 500 euros, « le maximum légal », à Valérie Pécresse, Eric Woerth et Nicolas Sarkozy. « En ce moment, il faut qu’on ait des amis, résumait l’homme d’affaires. C’est bien, c’est pas cher, et ils apprécient. Bon, ça, c’est fait. » Ou, « le président [Sarkozy] continue de suivre cette affaire de très près ; on peut vous dire en cour d’appel, si vous perdez, on connaît très très bien le procureur ». Et encore : « l’Elysée m’a dit que le procureur Courroye allait annoncer le 7 septembre que la demande de votre fille était irrecevable. Donc classée. Mais il faut le dire à personne… »« Enregistrements pirates »Après cet aimable rappel, il n’était pas trop difficile aux journalistes de défendre que la diffusion des enregistrements était d’un intérêt public évident. Hervé Gattegno, pour le Point, l’a fait avec brio, Fabrice Lhomme pour Mediapart avec le plus grand calme, son compère Fabrice Arfi avec passion ; Edwy Plenel devait lui déposer mercredi. Tous sauf Arfi ont été enquêteurs au Monde et formés à la solide école Plenel : le président ne pouvait que leur opposer le billet de blog de Pascale Robert-Diard du 13 juillet 2010, où la chroniqueuse judiciaire du Monde expliquait qu’elle s’était refusé à écouter ces enregistrements que lui proposait un avocat, dont elle citait le nom.A quinze jours d’un premier procès à Nanterre, « voilà que les opportuns enregistrements pirates du majordome font leur apparition, écrivait la journaliste. Premier problème, ils sont pirates et constituent une violation de l’intimité de la vie privée. Il convient donc de les “laver” avant de les présenter à l’audience. Et il y a urgence. Pour cela, il faut une lessiveuse. La presse en est une. » Et Le Monde, « une lessiveuse de premier choix ».Hervé Gattegno a indiqué sobrement qu’il ne partageait pas cette appréciation et qu’il ne croyait en rien « participer à une entreprise de blanchiment ». Fabrice Lhomme a rappelé qu’il avait avec Fabrice Arfi « vérifié tout ce qui était possible de vérifier » et contacté (en vain) toutes les personnes citées. Il ne se sent « pas comptable » de la note de blog et a rappelé que Le Monde, qu’il a rejoint en 2011, jugeait aujourd’hui légitime la diffusion des enregistrements Bettencourt.Franck Johannès (Bordeaux, envoyé spécial)Franck JohannèsSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.11.2015 à 10h21 • Mis à jour le04.11.2015 à 15h19 « C’est la fin d’un tabou et d’une discrimination » : à partir du printemps 2016, les homosexuels pourront donner leur sang sous conditions, a annoncé la ministre de la santé Marisol Touraine, mercredi 4 novembre, dans un entretien accordé au Monde. Pour assurer la sécurité des transfusions, Mme Touraine veut « procéder par étapes » :« Dans un premier temps, le don du sang sera ouvert aux homosexuels n’ayant pas eu de relations sexuelles avec un autre homme depuis douze mois. Les homosexuels pourront donner leur plasma s’ils sont dans une relation stable depuis quatre mois ou s’ils n’ont pas eu de relations sexuelles sur la même période.Les premiers dons nous permettront de réaliser des études et, s’il n’y a pas de risques, les règles qui s’appliquent aux homosexuels seront rapprochées des règles générales l’année qui suit. Dans cette optique, nous allons réécrire les questionnaires à remplir lors d’un don de sang pour préciser les conditions pour les homosexuels, mais également pour les hétérosexuels ayant des pratiques à risques, par exemple avec des prostituées. »Lire l'interview de Marisol Touraine :Marisol Touraine : « Le don du sang sera ouvert aux homosexuels »Interdiction depuis 1983La levée de cette interdiction était une promesse de campagne de François Hollande et une demande de longue date des associations de défense des droits des homosexuels.L’interdiction de donner son sang pour les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes est en vigueur depuis 1983. Elle est fondée sur une plus forte présence du VIH dans cette population et sur l’existence d’une « fenêtre silencieuse » de dix jours, pendant laquelle le virus est indétectable dans le sang collecté. 04.11.2015 à 00h00 • Mis à jour le04.11.2015 à 12h13 | Julia Pascual C’est comme si la boîte noire des ménages avait été ouverte et scrutée en détail. Une étude de l’Insee, parue mercredi 4 novembre, sur le partage de revenus et du pouvoir de décision dans les couples, montre que si la mise en commun des revenus a cours de façon majoritaire en Europe, elle est loin de concerner tous les couples. Ainsi, en France, 37 % d’entre eux décident de ne pas mettre tous leurs revenus dans le même pot. L’étude relève également que si le pouvoir de décision est assez bien partagé, des déséquilibres de genre persistent suivant la nature des décisions à prendre.Une majorité de couples font donc bourse commune en Europe. En Espagne, au Portugal ou en Pologne, cette pratique concerne 9 couples sur 10. Mais en Finlande, la proportion tombe à 53 %. La France se situe plutôt dans le bas du panier avec 63 % des ménages qui mutualisent intégralement leurs revenus.Plus on est éduqué et plus on gagne, moins on partageLorsque l’on mesure le niveau de vie d’un ménage et que l’on appréhende ses revenus comme un ensemble indistinct, « ne passe-t-on pas à côté d’une inégalité à l’intérieur des ménages ?, se demande Sophie Ponthieux, économiste et auteure de l’étude. Ces résultats devraient nous inciter à nous interroger sur ce qui nous échappe ».« Lorsque les couples ne mettent pas tous les revenus en commun, l’organisation la plus fréquente est la mise en commun partielle », précise l’Insee, qui a tenté d’identifier ce qui fonde les différents choix d’organisation. Il apparaît que le mariage est le facteur le plus incident. Dans une moindre mesure, le fait d’avoir un enfant favorise la mise en commun totale des revenus. Enfin, lorsque l’un des membres du couple ne travaille pas, la mise en commun a cours, elle est même pour ainsi dire une nécessité. De la même manière qu’elle tend à le devenir lorsque les revenus du ménage sont très faibles.A contrario, l’étude montre que plus le niveau d’éducation ou de revenus est élevé, moins la mise en commun intégrale est choisie. Les conjoints « pourraient accorder plus d’importance à leur indépendance mutuelle ou à des valeurs d’égalité ou d’autonomie », suggère l’Insee.L’impact des normes culturelles et/ou sociales« Ce que l’on voit également dans l’enquête française, ajoute Sophie Ponthieux, c’est que la proportion de mise en commun totale est plus faible parmi les couples qui ont eu des expériences conjugales antérieures. » Il faut sans doute y voir le signe que la prudence est de mise ou que, dans le cas de versement de pensions ou de charges liées à un enfant, une organisation plus autonome est préférée.Lire aussi :Le couple à l’épreuve de l’argentPlus généralement, l’étude de l’Insee tend à accréditer l’idée selon laquelle ce ne sont pas tant les modèles institutionnels des pays (conservateur, social-démocrate ou libéral) qui expliquent les différences d’organisation mais « peut-être […] des normes culturelles et/ou sociales ». « On trouve les taux de mise en commun les plus élevés en Italie, Espagne, Portugal et Pologne, donc des pays plutôt catholiques, observe Sophie Ponthieux. Cela suggère un effet direct de la religion ou des normes sociales fortes comme le mariage. » Les données disponibles à ce stade ne permettent cependant que de le suggérer.Déséquilibres de genreL’étude de l’Insee s’intéresse dans une seconde partie au partage des prises de décision dans le couple. Il apparaît, ici, que « dans tous les pays, les femmes et les hommes considèrent que les décisions importantes sont en général prises de façon équilibrée ». Toutefois, on constate des inflexions mineures en faveur des hommes pour ce qui relève des décisions d’emprunts ou en faveur des femmes lorsqu’il s’agit de dépenses importantes pour les enfants.Les déséquilibres de genre sont en revanche considérables lorsque l’on s’intéresse aux décisions dites « petites », c’est-à-dire celles qui relèvent du quotidien. Elles sont « largement le “domaine” des femmes », note l’Insee, qui y décèle le signe « d’un partage des tâches domestiques qui reste largement inégal » puisque celles-ci sont toujours assumées aux deux tiers par les femmes.Lire aussi :Tâches ménagères : les inégalités ont la vie dureJulia PascualJournaliste au Monde Laura Buratti Comment favoriser l’insertion professionnelle des jeunes, la catégorie la plus touchée par le chômage ? C’est la question à laquelle tente de répondre un rapport remis le 29 octobre à la ministre de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, Najat Vallaud-Belkacem. Son auteure, Christiane Demontès, directrice de centre d’information et d’orientation et ex-sénatrice PS du Rhône, propose une quarantaine de mesures. Dans un entretien au Monde, elle détaille cinq propositions pour les lycéens et les étudiants.1. Instaurer un stage en entreprise en classe de secondeChristiane Demontès : « Après le stage de 3e, de nombreux élèves n’ont aucun contact avec le monde de l’entreprise pendant six ans, s’ils poursuivent après le lycée en licence. Je propose donc qu’il soit possible de faire un stage en entreprise en classe de seconde dans les lycées généraux et technologiques. Les modalités d’un tel stage restent à définir, mais nous avons proposé que les élèves puissent faire un stage individuel d’une semaine ou que toute une classe s’associe avec une entreprise, ou plusieurs, pour organiser des visites et des activités. »2. Créer des diplômes adaptés aux besoins des entreprisesC.D. : « Tout le monde dans l’éducation nationale et dans le monde de l’entreprise s’accorde à dire que les liens entre ces deux univers sont trop distendus. Il faut travailler en amont de la création des diplômes pour être cohérent avec la réalité en termes de métiers. Pour cela, je propose notamment de mettre en place des conseils sectoriels nationaux, constitués de professionnels d’un secteur et de représentants de l’enseignement, pour anticiper les besoins des acteurs économiques. »3. Soutenir les partenariats entre universités et acteurs au niveau localC.D. : « C’est bien au niveau local que les partenariats doivent se mettre en place, même s’ils sont pilotés au niveau national. Quand des comités locaux de professionnels se réunissent autour d’un bassin économique, il faut que des intervenants des universités de ce bassin soient aussi présents. »4. Confier des cours aux professionnels d’un secteurC.D. : « Il faut généraliser les interventions dans les universités d’enseignants-associés venus directement du monde de l’entreprise. Et les accompagner : c’est tout un métier d’enseigner, beaucoup n’osent pas se lancer faute d’outils pédagogiques. »5. Valoriser les enseignants-chercheurs qui aident leurs étudiants à trouver du travailC.D. : « Actuellement, les enseignants-chercheurs sont surtout évalués sur les recherches qu’ils mènent. Ceux qui s’investissent dans l’insertion professionnelle de leurs étudiants et y consacrent du temps, parfois au détriment de leurs travaux de recherche, sont souvent pénalisés en termes d’évolution de carrière. Je propose de sensibiliser les universités à ce problème et de rectifier le tir. »Laura BurattiJournaliste au Monde Martine Jacot A en juger par les taux d’insertion professionnelle de leurs diplômés, les écoles d’ingénieurs françaises remplissent efficacement leur mission première. Selon la dernière enquête de la Conférence des grandes écoles, 80 % des diplômés de la promotion 2014 avaient un emploi en mars 2015, en CDI dans sept cas sur dix. A des niveaux de salaires moyens de 37 000 euros bruts par an, primes incluses. Ce qui ne signifie pas que 20 % de ces diplômés sont au chômage. Une proportion croissante d’ingénieurs retardent volontairement leur entrée sur le marché du travail : 6,9 % d’entre eux s’inscrivent en thèse et 8,6 % poursuivent d’autres études.L’une des autres grandes missions des écoles d’ingénieurs est la recherche et l’innovation. D’après les récents calculs de la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (Cdefi), les 180 établissements emploient près de 15 000 enseignants-chercheurs ou chercheurs en laboratoire et ont dans leurs murs quelque 14 000 doctorants.Rudes coups financiersIl en faudrait plus. Si la France n’investit pas davantage dans la recherche, « nous allons décrocher scientifiquement puis économiquement », alerte, parmi d’autres, Alain Prochiantz, le nouvel administrateur du Collège de France. Or, les écoles d’ingénieurs viennent de subir trois rudes coups susceptibles de porter préjudice à leurs investissements en recherche et innovation. Vingt-cinq d’entre elles et onze universités ont été ponctionnées au printemps d’un total de 100 millions d’euros sur leur fonds de roulement. Une opération qui, après les protestations des intéressés, ne sera pas renouvelée en 2016, a assuré Thierry Mandon, secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche.Surtout, la nouvelle loi sur la formation professionnelle a eu pour effet, selon les calculs de la Cdefi, de priver les écoles d’ingénieurs de près de 20 millions d’euros au titre de la taxe d’apprentissage, ce qui représente un tiers de leurs ressources, soit 120 euros par étudiant. Les écoles hors du ministère de M. Mandon ont vu, elles, les dotations de l’Etat diminuer de 24 millions d’euros.« Trop nombreuses et trop petites »Comment compenser ? Dans leur rapport remis en juillet, les contrôleurs de Bercy ont préconisé que les 59 écoles publiques d’ingénieurs relèvent leurs droits d’inscription de 610 à 2 570 euros, niveau que pratique dorénavant Centrale-Supélec. Suggestion rejetée par M. Mandon. Les écoles sont donc invitées à augmenter leurs ressources propres. Ce qu’elles font déjà, de manière spectaculaire pour certaines. Le mensuel britannique Times Higher Education vient de classer Mines-ParisTech au troisième rang mondial pour la part de ses revenus tirée des entreprises et l’Ecole centrale de Lyon en cinquième position pour la part de ses publications impliquant un industriel.Dans son rapport commandé sur l’avenir de Polytechnique, Bernard Attali estime que « c’est le drame des écoles françaises d’être trop nombreuses et trop petites ». Il prédit le pire si les écoles d’ingénieurs, en particulier celles installées ou en voie de l’être au pôle scientifique et technologique Paris-Saclay, ne se regroupent pas et si leur « recherche reste à des niveaux minimaux ».François Cansell, président de la Cdefi, estime, lui, que la taille des écoles « n’est pas en cause » et que les « fusions n’ont de sens que dans le cadre d’une vision stratégique à long terme ». D’autres directeurs d’école fulminent : comment gérer sur le long terme quand l’Etat, chaque année, change les règles du jeu et ponctionne subitement leurs finances ? Mener des activités de recherche nécessite, chacun en convient, des laboratoires et des équipements lourds qui ne peuvent se programmer du jour au lendemain.De nombreuses écoles d’ingénieurs seront présentes au SAGE, le salon des grandes écoles du « Monde », samedi 14 et dimanche 15 novembre, aux Docks - Cité de la mode et du design, à Paris. Entrée gratuite.Martine JacotJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Portier (Avocat aux barreaux de Paris, New York et Luxembourg, JeantetAssociés) Les Français plébiscitent, à l’usage et par sondage, les percées de nouvelles formes organisationnelles d’une économie dopée au numérique. Les expérimentations se démultiplient dans des domaines aussi variés que le transport de personnes (le symbolique Blablacar, le polémique UberPop…) ou de colis (You2You, GoGoRunRun…), le « coavionnage » (Wingly), la finance (crowdfunding, Bitcoin…), la location de logements (AirbnB), le partage de livres (Booxup) ou de canapés (Couchsurfing)…La liste est longue et la presse se fait l’écho journalier de cette vague sociétale qui bouscule les habitudes, les acquis, les rôles, les structures et le rapport à autrui, à la croissance ou à la propriété. Blablacar a réalisé en septembre une levée de fonds record de 200 millions de dollars (183 millions d’euros). Certains mènent cette révolution à coups de hache, pour l’« uberiser », prenant le risque d’être donnés aux lions, mais gagnant d’autant en notoriété et, in fine, sans doute, en parts de marché. Cynisme ? Réalisme ? Vision ?Avant de porter sur tout cela un jugement d’ensemble sur cette révolution impulsée par la technologie, encore faut-il en définir les contours pour éviter les amalgames, et distinguer deux tendances, techniquement proches, mais économiquement différentes.L’économie collaborative stricto sensu, s’appuie sur une mutualisation des biens, des espaces et des outils (l’usage plutôt que la possession, dans la logique de l’économie du partage), l’organisation des citoyens en « réseau » ou en communautés et l’intermédiation par des plateformes internet.Économie uberiséeL’économie collaborative, dans un sens large, inclut la consommation collaborative (couchsurfing, covoiturage, etc.) mais également les modes de vie collaboratifs (coworking, colocation, habitat collectif), la finance collaborative (crowdfunding désintéressé) voire la production contributive (fabrication numérique, DIY, Fablabs…) et la culture libre (Wikipedia).L’économie uberisée (la notion d’uberisation est notamment employée par l’Observatoire de l’ubérisation récemment lancé par des entrepreneurs), qui traduit l’émergence de professionnels d’un nouveau genre, concurrençant les modèles traditionnels grâce à la combinaison d’outils technologiques, communs à l’économie collaborative (les plateformes, les outils numériques et les objets connectés) et de l’autoentrepreneuriat.Lire aussi :Les nouveaux visages de l’économie collaborativeLe premier modèle s’inscrit dans une dynamique non professionnelle, non concurrentielle et fondamentalement non lucrative, qui l’inscrit dans le périmètre non marchand de l’« économie domestique ». Les flux financiers, quand ils existent, relèvent du don (approche volontaire) ou de l’amortissement de frais (cas du covoiturage). Ils servent également à rémunérer les services de la plateforme de mise en relations de particuliers mutualisant leurs biens, leurs savoirs, leur temps : se rendant service, au sens non marchand du terme.Le second modèle est en rupture, puisqu’il décrit un nouveau modèle d’entreprise horizontalisée, dématérialisée, idéalement sans salariés ni bureaux, capable de concurrencer les acteurs traditionnels via la mobilisation (par les technologies numériques) d’un grand nombre de prestataires, sans en assumer la charge.Dans sa version extrême, l’économie uberisée s’affranchit également des monopoles : ceux des taxis, avec UberPop, des banques avec Bitcoin ou le crowdfunding en fonds propres ou encore des avocats avec Weclaim.Risque de précarisationC’est cette nouvelle forme de concurrence, semi-professionnelle, semi-régulée (voire pas), ultra-technologique, en réseau… qui inquiète le plus aujourd’hui. Le risque de précarisation sociale est souvent avancé, au risque de faire abstraction du choix des Français de diversifier leurs sources de revenus, de sortir du cadre traditionnel du rapport hiérarchique, honni semble-t-il, par les générations Y et suivantes….Du côté des entreprises, comme l’indiquait Maurice Lévy, le patron de Publicis, en décembre 2014 au Financial Times : « tout le monde commence à avoir peur de se faire uberiser. De se réveiller un matin pour s’apercevoir que son business traditionnel a disparu ». L’économie uberisée, ou « capitalisme des plateformes », qui incarne une vision néolibérale de l’économie dans un pays traditionnellement rétif au libéralisme économique, soulève en conséquence des questions de société.Il est essentiel que, tout comme pour le covoiturage de personnes, distingué du modèle UberPop, nos gouvernants continuent à distinguer uberisation et collaboratif, de manière à permettre aux particuliers de mutualiser leurs véhicules pour en amortir la charge obligéeOr, s’il convient d’aborder ces questions sans œillères, ni tabou, il ne faut pour autant pas leur amalgamer celles afférentes à l’économie collaborative, qui relève d’une philosophie différente. Qu’attendre dès lors des pouvoirs publics s’agissant de cette économie collaborative qui se développe ? Certes, les enjeux sont d’importance, et nécessitent a minima une certaine neutralité, par exemple sur le plan fiscal, pour éviter les faux-semblants de la gratuité ou les excès du partage de frais, ou sur le plan social en évitant une nouvelle forme de salariat dérégulée.Mais s’il s’agit d’éviter des effets d’aubaine, faut-il en outre dépasser cet objectif en protégeant les acteurs classiques – au nom d’une protection du citoyen-consommateur qu’il ne demande pas – grâce à un renforcement des réglementations propres aux secteurs concernés ?Tradition bien françaiseLe cas du transport est topique : objet d’une réglementation lourde, le transport public de personnes ou de biens (réservé à des professionnels déclarés) aurait pu nuire à l’émergence de Blablacar, promoteur hier de l’auto-stop universel, aujourd’hui à la conquête du marché mondial, n’eut été une position favorable de la Cour de cassation en 2013, de la DGCCRF ensuite et du législateur enfin (la loi sur la transition énergétique l’ayant enfin légalisé en août 2015, s’agissant du transport de personnes).Ce pragmatisme, inspiré par la logique écologique du concept (puisqu’une voiture doit accomplir un trajet, autant qu’elle soit remplie de personnes qui, à défaut, auraient pris un autre véhicule ou un autre moyen de transport), a été rendu possible par la finalité non lucrative de cette activité.Lire aussi :L'uberisation de la société est en marche et rien ne l'arrêteraOr, dans le même secteur, mais s’agissant du covoiturage de colis (GoGoRunRun, You2You, Expédiezentrevous, Driivoo, Toktoktok…), la réponse semble paradoxalement - la sécurité des personnes n’étant pas en jeu - moins claire. Le Syndicat national du transport léger (SNTL) tente en effet d’alerter les pouvoirs publics devant le risque consistant, « sous couvert de transport écologique », à laisser faire « de nouveaux acteurs en dehors de toute contrainte légale et administrative ». Et les pouvoirs publics d’envisager, semble-t-il, dans une tradition bien française, de réguler cette nouvelle forme de concurrence, afin de ne pas fragiliser davantage le pavillon français.Il est toutefois essentiel que, tout comme pour le covoiturage de personnes, opportunément distingué du modèle UberPop, nos gouvernants continuent en la matière à distinguer uberisation et collaboratif, de manière à permettre aux particuliers de mutualiser leurs véhicules pour en amortir la charge obligée. Et ainsi contribuer à répondre à l’équation - à ce stade non résolue - des livraisons dites « du dernier kilomètre », dont le coût prohibitif interdit le développement. Et ce, alors même qu’il s’agit, selon la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), de l’un des enjeux les plus marqués de la croissance du marché des ventes, qui pourrait engendrer une croissance de 400 millions des colis à transporter vers les clients.Ne « pas chercher à définir un secteur du numérique »Nous ne pouvons dans ce cadre qu’adhérer aux recommandations du Conseil d’analyse économique qui, dans sa note « économie numérique » d’octobre 2015, préconise de ne « pas chercher à définir un « secteur du numérique », quels qu’en soient les contours, auquel s’appliqueraient des régimes particuliers ». Et de conclure qu’à l’inverse, « c’est l’ensemble des réglementations sectorielles qu’il convient de rendre plus dynamiques et accueillantes pour l’innovation numérique, en offrant un droit à l’expérimentation de nouveaux modèles d’affaires ».Lire aussi :Vers une « uberisation » du droit ?Il est également à espérer dans ce même esprit, sur le plan fiscal, notamment, que des règles simples et efficaces permettront, comme l’a récemment suggéré la commission des finances du Sénat, à la fois d’éviter des effets d’aubaine et distinguer amortissements de charge (domaine de l’économie collaborative) et vraies recettes d’exploitation (domaine de l’autoentrepreneuriat et de l’économie uberisée).Quand le système D à la française se trouve saisi par la technologie et offre des perspectives de croissance et d’accroissement du niveau de vie des citoyens, tout en mutualisant des sources de pollution et en générant de « licornes » à vocation internationale, il est temps que les pouvoirs publics s’inspirent a minima de la devise de Jean Cocteau : « puisque ces mystères me dépassent, feignons d’en être l’organisateur ».Philippe Portier (Avocat aux barreaux de Paris, New York et Luxembourg, JeantetAssociés) Alexandre Pouchard, Elvire Camus, Madjid Zerrouky et Laurent Borredon Nicolas Sarkozy remet sa casquette de premier flic de France. L’ancien ministre de l’intérieur (2005-2007) et probable candidat à la primaire à droite pour l’élection présidentielle de 2017 a détaillé, mardi 3 novembre, ses propositions en matière de sécurité. Dans son discours, Nicolas Sarkozy a fustigé le bilan du gouvernement en matière de justice et de lutte antiterroriste, quitte à inventer des oppositions entre le PS et Les Républicains ou à recycler des propositions déjà avancées sous sa présidence, mais jamais mises en place. Nous avons examiné certaines parties de son discours.Les forces de l’ordre et la légitime défensePlus ou moins de détenus dans les prisons ?Combien de condamnés en milieu ouvert ?Les aménagements de peine, l’apanage de la gauche ?La gauche laxiste sur la lutte contre le terrorisme ?Interdire de territoire des binationauxCriminaliser la consultation des sites fondamentalistes Sur les forces de l’ordreLes forces de l’ordre et la légitime défense« Compte tenu de l’évolution de notre société et de l’usage croissant des armes à feu, pourquoi notre législation sur la légitime défense n’évoluerait-elle pas dans un sens plus protecteur des victimes potentielles, que sont les policiers et les gendarmes, face à un danger imminent. »Déjà-vu… et déjà appliquée aux gendarmesL’idée de permettre aux policiers et aux gendarmes de bénéficier d’une forme de légitime défense étendue a déjà été mise en avant par… Nicolas Sarkozy en avril 2012, au lendemain de la mise en examen d’un policier pour « homicide volontaire » en Seine-Saint-Denis. Il avait eu des propos quasi identiques à ceux avancés aujourd’hui :« Je suis du côté des fonctionnaires de la République, voilà la réalité. Que la justice dise le droit et nous nous inclinerons, mais je demande que le droit de la légitime défense évolue dans un sens plus protecteur pour les policiers et les gendarmes. Il doit y avoir une présomption de légitime défense. »A l’époque, Le Monde avait relevé que cette souplesse dans les règles d’engagement existe déjà pour les gendarmes et ce depuis 1943. Elle avait été également instaurée pour les policiers, mais supprimée à la suite de la guerre d’Algérie, en 1962.En juillet 2012, la mission sur la protection juridique des forces de l’ordre avait écarté l’idée de créer une présomption de légitime défense pour les policiers, au motif qu’un régime propre aux forces de l’ordre risquait de bouleverser l’équilibre général fixé par le Code pénal. Mais le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a rouvert le débat après l’attentat à Charlie Hebdo en créant un groupe de travail sur la question.Lire : Qu'est-ce que la « présomption de légitime défense » proposée par Nicolas Sarkozy ?Cette proposition avait par ailleurs été préalablement formulée par Marine Le Pen et figure dans le programme du Front national. Sur la justicePlus ou moins de détenus dans les prisons ?« Une seule courbe s’inverse, il faut le souligner, et il s’agit d’un engagement tenu du gouvernement avec sa réforme pénale de l’été 2014, c’est celle de la population carcérale : moins 1 500 détenus au 1er  septembre 2015 par rapport à septembre 2013. Plus de délinquance, et moins de délinquants en prison : voici un constat édifiant ! »C’est vrai mais…Le chiffre est exact : il y avait effectivement, au 1er septembre 2015, 1 544 personnes détenues en moins dans les prisons françaises par rapport au 1er septembre 2013 (65 544 contre 67 088). Le nombre de personnes écrouées mais non détenues (placées sous surveillance électronique notamment) a, lui, diminué de 762 en deux ans.Mais pourquoi, alors que Les Républicains s’emploient à beaucoup comparer l’évolution sur trois ans, prennent-ils soudainement 2013 comme référence ? Parce que le chiffre en date du 1er septembre 2012, lui, donne une réalité différente : avec 66 126 personnes écrouées à cette date, la baisse n’est plus que de 582 détenus. Une différence qui montre le côté fluctuant de ces chiffres. #container_14461238319{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14461238319{ height:500px; } #container_14461238319 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14461238319 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14461238319 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14461238319 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Rapport entre détenus et surveillantsrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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Il y avait bien 172 007 « personnes suivies en milieu ouvert » par 4 538 « personnels des SPIP » (service pénitentiaire d’insertion et de probation).Seulement, Les Républicains se gardent bien d’une comparaison avec le début du quinquennat. Selon les mêmes chiffres clés de l’administration pénitentiaire datés du 1er janvier 2012, on comptait 173 063 personnes suivies en milieu ouvert (-1 056 en trois ans) par « à peine » 4 080 personnels des SPIP (+ 503 en trois ans). Les aménagements de peine, l’apanage de la gauche ?« Il faut construire plus de 20 000 places de prison pour atteindre 80 000 places et mettre fin à cette forme d’hypocrisie qui consiste à légitimer des aménagements de peine systématiques ou à laisser les condamnés à des courtes peines en liberté pour compenser la faiblesse de nos capacités carcérales. C’est un effort budgétaire conséquent (plus de 3 milliards d’euros) en investissement, mais il s’impose à nous. »C’est fauxEn matière d’aménagement de peine, Les Républicains n’ont pas toujours été aussi inflexibles qu’ils veulent le faire croire. Avant l’arrivée de la gauche au pouvoir, la loi Dati de 2009, sous couvert de désengorger le système carcéral, a rendu automatiques les aménagements de peine pour toute personne condamnée à jusqu’à 2deux ans de prison en correctionnelle. Avant cette date, seuls les condamnés à un an de prison pouvaient voir leur peine aménagée.Dans un rapport « pour renforcer l’exécution des peines » commandé par Nicolas Sarkozy et publié en juin 2011, le député UMP Eric Ciotti proposait d’ailleurs de revenir sur les aménagements de peine prévus par la loi pénitentiaire de Rachida Dati et de limiter à nouveau les aménagements aux peines n’excédant pas une année. Le rapport était resté lettre morte.Quant au chiffre de 80 000 places de prison supplémentaires — tiré d’un rapport de l’inspection générale des services judiciaires du mois de mars 2009 — il est régulièrement brandi par la droite, qui n’a jamais rien fait pour les créer. En 2009, Nicolas Sarkozy s’insurgeait déjà : « Comment peut-on parler de justice quand il y a 82 000 peines non exécutées parce qu’il n’y a pas de places dans les prisons ? » Deux ans plus tard, dans son rapport de 2011, Eric Ciotti l’utilisait à nouveau. Sur le terrorismeLa gauche laxiste sur la lutte contre le terrorisme ?« Parmi ces gens, certains sont allés faire le djihad et sont revenus : leur place est en prison, c’est possible depuis la loi de 2012 (proposé après Merah, sans que la gauche ne vote le texte en avril 2012). »C’est fauxEn affirmant que la gauche n’a pas voté, au mois d’avril 2012, le projet de loi antiterroriste, l’opposition actuelle insinue que le Parti socialiste est laxiste en matière de lutte contre le terrorisme. Or, si le PS avait fait savoir à l’époque qu’il ne voterait pas les mesures présentées par Nicolas Sarkozy parce qu’il les jugeait élaborées dans la précipitation, la mise en œuvre de mesures antiterroristes a toujours été relativement consensuelle en France. Arrivée au pouvoir, la gauche a fait voter dès décembre 2012 une première loi antiterroriste.En 2014, c’est sous la gauche qu’une nouvelle loi, renforçant une législation déjà très fournie (quatorze lois votées depuis 1986), visant à répondre à l’évolution de la menace terroriste après les attentats de Toulouse et de Montauban (et assez proche de celle de 2012), a été adoptée.Lire : Gauche et droite à l’unisson contre les djihadistes Interdire de territoire des binationaux« Il y a ceux qui partiront ou qui sont déjà partis : ils ne doivent pas pouvoir revenir. S’ils sont français, ils seront incarcérés et poursuivis par la justice française dès lors qu’ils posent un pied sur le territoire national. S’ils sont étrangers ou binationaux, tout le monde comprend que nous ne devons pas laisser ces terroristes revenir en France, ni dans la zone Schengen. » C’est compliquéLa loi antiterroriste de 2014 permet déjà d’empêcher le retour sur le sol français de terroristes présumés étrangers avec l’« interdiction administrative du territoire », qui peut être appliquée à une personne étrangère dont la présence en France « constituerait, en raison de son comportement personnel, du point de vue de l’ordre ou de la sécurité publics, une menace réelle, actuelle et suffisamment grave pour un intérêt fondamental de la société ».Interdire de territoire, voire de l’espace Schengen, des binationaux — donc français — est juridiquement plus complexe, le Conseil constitutionnel rappelait en 2008 que « les nationaux ont un droit général et absolu à entrer, séjourner et demeurer en France » en se fondant sur la Déclaration universelle des droits de l’homme.Seule solution, les déchoir de leur nationalité au préalable. Mais, selon la loi, on ne peut priver de sa nationalité qu’une personne non française de naissance — on ne peut pas créer des apatrides — ou qui est française depuis moins de quinze ans. Et cela suppose qu’elle ait déjà été condamnée, en France ou à l’étranger. Dans son bilan pédagogique annuel pour l’année 2014, le centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam estimait, sur la base du suivi de 325 familles, que 60 % de celles demandant une aide avant ou après le départ de leur enfant pour la Syrie ou l’Irak n’étaient pas liées à une histoire d’immigration récente (grands-parents français). En mars 2015, 40 % des signalements de radicalisation au ministère de l’intérieur concernaient des convertis.Lire aussi :Les nouveaux chiffres de la radicalisationQuant à mettre en prison ceux qui « sont allés faire le djihad et sont revenus », c’est déjà le cas pour une majorité des « revenants » de Syrie, en général mis en examen pour « association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste » et placés en détention préventive. A l’exception de certaines femmes et de mineurs. Criminaliser la consultation des sites fondamentalistes« Enfin, il y a ceux qui sont dans la mouvance radicale, mais ne sont pas partis et ne partiront peut-être pas. Ils représentent une menace. Il est évident qu’ils consultent les sites Internet fondamentalistes. Cette consultation doit devenir un délit et, dans le cadre d’une procédure d’urgence judiciaire — comparution immédiate — faire l’objet d’une condamnation et donc d’une incarcération. »Pourquoi c’est inapplicableLa volonté de poursuivre des personnes consultant des « sites » djihadistes n’est pas nouvelle ; Nicolas Sarkozy le proposait déjà en 2012, après l’affaire Mohamed Merah. Outre les écueils juridiques d’une telle proposition, les sites djihadistes sont déjà censés être bloqués en France depuis la loi de 2014, la propagande djihadiste se diffuse majoritairement aujourd’hui sur des réseaux sociaux et non sur des « sites ».Comment, dès lors, repérer ceux qui « consultent » régulièrement ? Qui poursuivre ? A titre d’exemple, l’organisation Etat islamique était à l’origine de 40 000 tweets ou retweets en français par jour en juin 2015, selon des chiffres obtenus par Le Monde. Les différents comptes de l’EI (ou sympathisants) accumulaient alors… 2,8 millions de followers francophones (entre abonnés accidentels, simples curieux ou sympathisants).Madjid ZerroukyJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterElvire CamusJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.11.2015 à 11h40 • Mis à jour le07.11.2015 à 13h25 Le trafic reprenait progressivement samedi 7 novembre en fin de matinée à l’aéroport d’Orly, au sud de Paris, après une « très forte perturbation », entre 9h30 et 10 heures, en raison d’une panne informatique affectant les outils météo, a annoncé la société Aéroports de Paris sur son compte Twitter.On ignore encore le nombre de vols impactés, mais la panne a notamment empêché Alain Juppé de « décoller de Bordeaux » pour rejoindre le Conseil national des Républicains (LR), qui se tenait à la Mutualité à Paris. Le maire de Bordeaux et candidat à la primaire de son parti pour la présidentielle de 2017 faisait déjà partie des nombreuses personnalités LR qui avaient annoncé qu’ils ne pourraient pas assister au discours de Nicolas Sarkozy ce samedi.Juppé ne fera même pas de discours aujourd'hui au CN de LR https://t.co/zuVYtcaocD— AlexLemarie (@Alexandre Lemarié)require(["twitter/widgets"]);Lire aussi :Juppé, Fillon, Le Maire et NKM n’assisteront pas au discours de Sarkozy au conseil national Aude Lasjaunias (Dunkerque, envoyée spéciale) L’annonce a créé la stupeur à Dunkerque. Un jeune marin pêcheur de la ville a été mis en examen et écroué, jeudi 5 novembre, pour « aide à l’entrée ou au séjour irrégulier d’étrangers en France en bande organisée, blanchiment de ce délit en bande organisée et association de malfaiteurs ». En clair, pour avoir fait passer des migrants en Angleterre sur son Zodiac. Agé de 24 ans, il est l’un des fils d’une figure connue du milieu halieutique local. « C’est un garçon travailleur et respectable. Il s’est fait embobiner », s’est ému Philippe Nowé, le président du comité départemental du Nord des pêches et des élevages marins.Le jeune homme est accusé d’être membre d’une filière qui organisait le passage par voie maritime de migrants en Angleterre. Un voyage facturé jusqu’à 10 000 livres sterling (près de 14 000 euros) par personne, somme sur laquelle le marin devait percevoir près de 1 000 livres (1 400 euros), selon les éléments communiqués par la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Lille, chargée de l’instruction.Six autres personnes, de nationalité albanaise et vietnamienne, sont également mises en cause dans ce dossier inédit. Au total, l’équivalent de plus de 85 000 euros en diverses devises ont été saisis. Les accusés risquent jusqu’à dix ans de prison pour une activité criminelle en bande organisée. « C’est la première fois qu’on procède à l’interpellation de personnes soupçonnées de se livrer à ce type de traversée », confie-t-on de source policière.Lire aussi :Comprendre la crise des migrants en Europe en cartes, graphiques et vidéosLa structure du réseau est aussi atypique : les Albanais en sont la « tête pensante », les Vietnamiens étaient mandatés pour recruter des candidats à la traversée parmi leurs concitoyens tandis que le Français assurait la partie logistique en embarquant ces derniers sur son Zodiac au départ d’une plage isolée à proximité de Dunkerque.Il y a environ un an, le marin dunkerquois avait déjà éveillé les soupçons après avoir demandé l’aide du centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage de Gris-Nez alors qu’il se trouvait en difficulté aux larges des côtes anglaises, rapporte La Voix du Nord. La zone est l’une des voies maritimes les plus empruntées au monde, car elle assure l’accès aux ports d’Anvers, en Belgique, et de Rotterdam, aux Pays-Bas. Le trafic y est très réglementé et contrôlé, rappelle la police aux frontières (PAF). Une embarcation privée, même de petite taille, y est aisément repérable.A l’époque, faute d’éléments probants, l’accusé était sorti des radars de la police. Jusqu’à il y a un peu moins de deux mois. Sur la base de renseignements et d’opérations de surveillance, sa participation à un réseau de passeurs a pu être étayée. « Son canot pneumatique, victime de plusieurs avaries, devait subir une série de réparations, explique-t-on de source proche des investigations. L’opération policière a été accélérée pour ne pas mettre en danger d’autres migrants. »Combien de ceux-ci ont bénéficié de ce système ? Les conditions de navigation ne sont pas faciles dans le détroit de la Manche, les sorties ne pouvant se faire que de nuit et dans des conditions météorologiques clémentes, rendant ardue toute tentative d’estimation chiffrée. Toutefois, une vingtaine de gilets de sauvetage ont été découverts, et les enquêteurs ont pu établir, notamment sur la base des aveux de l’accusé, que plusieurs transferts avaient été réalisés.Depuis les côtes des Flandres françaises, l’imposante silhouette blanche des falaises de Douvres, en Grande-Bretagne, est à portée de regards. Seules quelques dizaines de kilomètres du détroit de la Manche séparent de leur eldorado les milliers de migrants parvenus jusqu’à la pointe de l’Hexagone. « Nous retrouvons parfois des canots abandonnés. Indépendamment de cette affaire, ce mode de passage existe, c’est un fait », explique-t-on au sein de la PAF. Avant d’admettre que cela reste toutefois « un phénomène peu développé ». « C’est très difficile à mettre en place », insiste une source proche du dossier.« On n’avait jamais entendu une telle histoire, confie Philippe Nowé. Nos sites sont très surveillés, nos bateaux équipés de balises. Nous avons évidemment discuté de l’affaire entre collègues : jamais nous ne nous sommes fait solliciter par des passeurs. » Tous craignent les répercussions sur l’image de la filière.Du côté des bénévoles venant en aide aux migrants, l’étonnement prime aussi. Avant de céder la place au principe de réalité : « Plusieurs personnes ont déjà tenté d’embarquer à bord des ferrys, raconte un des membres de l’association Salam. Je n’avais jamais entendu parler d’embarcations privées, mais ça ne me surprend pas outre mesure, la surveillance ayant été renforcée au niveau des autres points d’accès. » Il admet cependant ne pas aborder la question de la traversée avec les migrants : « C’est presque un tabou. »Lire aussi :A Calais, « la jungle est aujourd’hui hors contrôle »La traversée par le tunnel à Calais ou par les ferries étant devenue plus compliquée, le passage par de petites embarcations deviendra-t-il plus tentant ? Pour l’heure, dans le camp de Grande-Synthe, à côté de Dunkerque, ce n’est pas à l’ordre du jour. Trois Irakiens d’une vingtaine d’années, arrivés il y a trois mois, détaillent leurs tentatives pour gagner la Grande-Bretagne : à bord d’un camion, cachés dans le coffre d’une voiture… Ont-ils songé au bateau ? « Non… », répond l’un d’eux d’un air étonné. Même réaction chez cet Iranien de 34 ans. C’est la première fois que la possibilité d’une traversée par la voie maritime est évoquée devant lui.Aude Lasjaunias (Dunkerque, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elise Vincent L’enquête colossale sur les attentats de Paris en janvier s’oriente aujourd’hui, notamment, sur la piste d’un donneur d’ordre. Une personne susceptible d’avoir coordonné à distance les attaques des frères Kouachi contre Charlie Hebdo, le 7 janvier, et d’Amedy Coulibaly à l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes, le 9 janvier. C’est la découverte de quelques-uns des échanges de ce commanditaire avec ce dernier qui ont trahi son existence. En l’état, impossible d’identifier son nom ou sa localisation exacte. Les éléments qui attestent de sa présence ne sont que des morceaux de mails et des adresses IP disparates repérés dans l’immensité du Web.Lire aussi (abonnés) :Attentats de Paris : la justice sur les traces des commanditairesMais dix mois jour pour jour après les attentats, l’étau se resserre progressivement, d’après les éléments que Le Monde a pu consulter, autour d’un individu se trouvant à l’étranger. Un homme qui, à l’évidence, avait une vision d’ensemble des tueries qui ont coûté la vie à 17 personnes et qui a piloté en partie les opérations.Rédigés dans le langage lapidaire des SMS, mais toujours précis dans leurs instructions, les messages de ce mystérieux commanditaire s’apparentent chaque fois à de véritables ordres guerriers. « Ok, fé ske ta a fair aujourdhui ms simple com ça tu rentr dormir ensuit tu plank et verifi adress 1 ts les jrs : indications bientot pr recup amis aider toi. debarasse toi puce, maintenant passe sur adress 1, fini adress 2 », écrit-il ainsi à Amedy Coulibaly le 7 janvier, à 14 heures. Soit seulement deux heures après la tuerie de Charlie Hebdo…Le renfort de plusieurs compagnons d’armesUn peu plus tôt, à 12 h 48 exactement, le coordinateur inconnu a consulté un message du futur tueur de l’Hyper Cacher contenant plusieurs fichiers intitulés « inventaires ». Un seul d’entre eux n’était pas chiffré et donne une idée du contenu des autres. « J’ai un AK74 avec 275 cartouches. Six tokarev avec 69 cartouche. Trois gillet par balle militaire trois gillet tactique deux bombe a gel et a gaz deux gros couteaux un choqueur ». Un mail à l’orthographe hasardeuse sans doute rédigé par Amedy Coulibaly lui-même.Lire aussi :L’explosion de Villejuif et les tirs de Fontenay-aux-Roses attribués à CoulibalyEn plus d’établir qu’il y avait donc bien une personne, en coulisse, tirant les ficelles du drame, ces échanges laissent entrevoir le fait que, au-delà des frères Kouachi, Amedy Coulibaly devait, semble-t-il, recevoir le renfort de plusieurs compagnons d’armes pour son épopée macabre. Un scénario dont atteste, en filigrane, un dernier mail du commanditaire présumé, dévoilé par BFM TV, le 13 octobre. Le message date cette fois du 8 janvier à 17h21. « 1) pas possible amis, travailler tt seul », écrit notamment l’insaisissable correspondant, avant d’ajouter « 2) si possible trouver et travailler avec zigotos bien. 3) si possible expliker ds video ke toi donner zigoto les outils au nom de d, préciser leskels. » Les « zigotos » désigneraient les frères Kouachi, alors en pleine cavale. « D » signifierait « Daech ».Officiellement, seuls les frères Kouachi ont revendiqué l’attaque du journal satirique au nom d’Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA). Revendication appuyée, dès le 9 janvier, par un message vidéo sur YouTube du porte-parole d’AQPA au Yémen, Nasser Ben Ali Al-Anassi. Dans une autre vidéo posthume, Amedy Coulibaly, lui, s’est réclamé de l’Etat islamique (EI). Mais en exhumant ces échanges, le travail minutieux des enquêteurs spécialisés en cybercriminalité montre que les frontières peuvent être poreuses entre les deux organisations.Les prescriptions testamentaires de CoulibalyQuel individu, francophone, a pu avoir l’expérience, le parcours et le réseau, pour se retrouver informé à la fois du projet des frères Kouachi contre Charlie Hebdo au nom d’AQPA et de celui d’Amedy Coulibaly au nom de l’EI ? Quel itinéraire derrière ce soin inattendu à ne pas laisser AQPA « bénéficier » seule des retombées médiatiques de l’attentat du journal satirique ?Sans qu’aucun lien soit fait directement avec les attentats, deux noms de djihadistes français apparaissent avec insistance dans l’instruction colossale de la juge Nathalie Poux : ceux de Peter Cherif et de Salim Benghalem. Tous les deux ont la particularité d’avoir été plus ou moins proches des frères Kouachi et d’Amedy Coulibaly, tout en étant passés par le Yémen, où se trouve AQPA.Lire aussi :Le djihadiste français Salim Benghalem aurait été le geôlier des ex-otages en SyrieA son mystérieux tuteur opérationnel, Amedy Coulibaly avait en tout cas confié jusqu’à ses prescriptions testamentaires. Dans un ultime message non daté intitulé « salam », il demande à ce que l’on prenne soin de son épouse religieuse, Hayat Boumedienne : « Je voudrais que le frère s’occupe de ma femme dans les règles de l’Islam, réclame-t-il notamment. Je voudrais pour elle qu’elle ne se retrouve pas seule qu’elle est une bonne situation financiere qu’elle ne soit pas dellaiser. Surtout qu’elle apprenne l’arabe, le Coran et la science religieuse. Veillez a se quel aye bien religieusement. Le plus important c’est le dine [la religion en arabe] et la foi et pour sa elle a besoin d’etre accompagné. Qu’Allah vous assiste. »Lire aussi :Comment Hayat Boumeddiene, la compagne de Coulibaly, a fui la FranceElise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Gagnebet (Toulouse, correspondance) Un jeune homme de 18 ans originaire de Haute-Garonne est mort des suites d’un malaise cardiaque, jeudi 5 novembre, après avoir participé à une rave-party le week-end du 1er novembre à Talairan, dans l’Aude. L’autopsie était en cours vendredi, ainsi que des analyses toxicologiques qui devront déterminer si sa mort est due à une absorption massive d’alcool et de produits stupéfiants.Deux autres personnes sont également décédées : un homme de 35 ans, sans domicile fixe et originaire du Vaucluse, trouvé mort sur le site dimanche en fin d’après-midi, ainsi qu’un Espagnol de 28 ans, décédée sur la route du retour entre Barcelone et Gérone. Selon le récit fait par les amis de la victime aux enquêteurs espagnols, le petit groupe revenait de la rave audoise.Dès le lendemain du drame, le préfet de l’Aude, Jean-Marc Sabathé, avait qualifié les organisateurs « d’irresponsables et de criminels ». Le rassemblement, non autorisé, avait fait converger de toute la France, d’Espagne, de Suisse et de Belgique, environ 6 000 « teufeurs », dont certains étaient encore présents sur le site en cette fin de semaine.Malgré la mobilisation de la gendarmerie, les jeunes avaient afflué sur un terrain situé en bordure d’une grande forêt, facilement accessible et relativement éloigné des habitations. Patrice Guillaume, le maire (sans étiquette) de la commune de Talairan et ses 380 habitants, ont été alerté dès le vendredi 30 octobre par de la musique provenant de trois « murs de son » reliés à des groupes électrogènes. « Ils sont venus sur ce site appartenant au conseil départemental sans nous avoir prévenu et sans autorisation. C’est la troisième fois depuis le mois de septembre et à chaque fois, nous ne pouvons rien faire malgré la présence des gendarmes », se désole-t-il.« Quatre urgences vitales »L’enquête a été confiée à la brigade de recherche de Carcassonne et devra déterminer des produits stupéfiants sont à l’origine de ces morts, mais aussi retrouver les organisateurs de la rave, toujours pas identifiés.Le jeune Toujousain aurait pris des cachets de LSD et de mescaline, alcaloïde puissant et hallucinogène de la classe des phényléthylamines, selon ses proches.Dimanche, la dizaine d’infirmiers et médecins de la Croix-Rouge sur place avait fait part de « quatre urgences vitales et notamment un cas grave avec pronostic vital engagé ». Les pompiers évoquaient quant à eux trois évacuations sanitaires pour une blessure au genou, une crise d’angoisse et une perte de connaissance.Le 24 mai, un Vauclusien de 17 ans qui participait à une rave-party sauvage dans le Tarn, avait également succombé après une forte consommation de drogue. La rave-party qui s’était déroulée entre les communes d’Albine (Tarn) et de Lespinassière (Aude), faisait suite à l’interdiction du Teknival prévu près de Béziers. La plupart des « teufeurs » s’étaient rassemblés à Nizas, près de Pézenas (Hérault), tandis que d’autres groupes avaient essaimé dans divers lieux, dont cette région déserte de la Montagne Noire.De plus en plus contraints de prévenir à l’avance les autorités, et se voyant souvent refuser les autorisations, les organisateurs mettent désormais en place une communication interne sophistiquée qui ne passe même plus par les réseaux sociaux. Les lieux choisis sont communiqués au dernier moment, d’où le fait que ces raves se prolongent plusieurs jours.Philippe Gagnebet (Toulouse, correspondance)Journaliste au Monde Mattea Battaglia Dans les cortèges enseignants, la petite phrase raisonne souvent, un peu comme un mantra : « Les réformes passent, mais le nombre d’élèves par classe ne baisse pas… Ce devrait être ça, pourtant, la priorité éducative du quinquennat. » Un ressenti que vient clarifier – et nuancer – une note d’information de la DEPP, le service statistique du ministère de l’éducation nationale, publiée ce mois de novembre. Le titre ne manquera pas de surprendre ceux qui parmi les enseignants voient les effectifs en hausse : « A la rentrée 2014, dans le second degré, un enseignant est face à 22 élèves en moyenne pendant une heure de cours. »Derrière cette moyenne – qui n’est pas celle des effectifs des classes mais bien celle des élèves présents en heures de cours –, des disparités existent : on compte 24 élèves en collège et lycée d’enseignement général et technologique, contre 16 en lycée professionnel – étant entendu qu’il s’agit dans ces deux cas, encore, de moyennes.Davantage d’élèves par prof dans le privéHeure de cours, heure de classe : Sophie Ruiz, l’auteure de l’étude, souligne la différence en rappelant que « toutes les heures de cours ne sont pas dispensées en classe entière ». Un tiers, chiffre-t-elle, l’est en groupes plus réduits, notamment durant les enseignements de langues vivantes, en éducation physique et sportive ou lors de l’accompagnement personnalisé.Mme Ruiz a donc opté pour l’indicateur « E/S », « nombre moyen d’élèves par structure », qui tient compte à la fois des enseignements réalisés en groupes et de ceux dispensés « en divisions » (« en classe », dans le jargon de l’école). Il en ressort notamment que, contrairement à ce qu’espèrent la plupart des parents d’élèves lorsqu’ils se tournent vers le secteur privé, celui-ci accueille davantage d’élèves par enseignant : toutes formations confondues, un professeur du privé est face à 23,2 élèves, contre 21,9 dans le public.C’est dans les classes préparatoires aux grandes écoles que l’indicateur s’emballe (27,8 élèves), alors qu’il est le plus bas dans le second cycle professionnel (15,9 élèves) et en Section d’enseignement général et professionnel adapté (12,5 élèves). Grands établissements et établissements socialement plus favorisés se caractérisent aussi par un ratio plus élevé.Réforme du baccalauréat professionnelCe qui surprendra probablement aussi la communauté éducative, c’est un tableau présenté comme « globalement stable » de la situation ces dix dernières années. « Dans le secteur public, dans les années 2000, le nombre moyen d’élèves par structure était resté relativement stable, à l’exception de la rentrée 2011 », peut-on lire en conclusion de l’étude. Une année scolaire 2011-2012 (la dernière du quinquennat de Nicolas Sarkozy) marquée par « la suppression d’emplois d’enseignants alors que les effectifs étaient en hausse », rappelle la note d’information. Une année durant laquelle, aussi, furent réformés le baccalauréat professionnel (passé de quatre à trois ans) et la classe de 1re.Autre source, autre calcul… et autre tableau : si l’on se fonde sur Repères et références statistiques, sorte de présentation chiffrée du système éducatif réactualisée à chaque rentrée par le ministère de l’éducation nationale, c’est bien un alourdissement de la charge des enseignants qui transparaît. Comme l’ont mis en avant nos confrères de la revue en ligne Café pédagogique, on est passé au collège, entre 2007 et 2014, de 22,3 élèves par classe à 24,2. Et de 27 à 28 élèves au lycée général et technologique.Mattea BattagliaJournaliste au Monde Samuel Laurent Donner aux policiers la même protection juridique en matière d’emploi de la force armée qu’aux gendarmes. L’idée est réclamée depuis longtemps par les syndicats policiers et une partie de la droite. Jusqu’ici, la gauche n’y était pas favorable. Mais le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a indiqué le 5 novembre au congrès du syndicat Alliance police qu’il pourrait revoir sa position.Précisément, M. Cazeneuve a évoqué des « cas très particuliers » où policiers comme gendarmes doivent « pouvoir assurer leur protection ». M. Cazeneuve a donné l’exemple de « quelqu’un qui commet des meurtres en série et qui va continuer à tuer », et assuré qu’on « ne peut pas attendre que des policiers soient confrontés à des drames à répétition pour réagir ».1. La notion de légitime défenseEn France, contrairement à ce qu’on pourrait croire, les policiers n’ont pas de protection juridique particulière : ils doivent se trouver en situation de légitime défense pour pouvoir faire usage de leur arme.La légitime défense, prévue à l’article 122-5 du code pénal, est le fait de ne pas être reconnu comme pénalement responsable si l’on réplique à une menace, dans certaines limites. Précisément :N’est pas pénalement responsable la personne qui, devant une atteinte injustifiée envers elle-même ou autrui, accomplit, dans le même temps, un acte commandé par la nécessité de la légitime défense d’elle-même ou d’autrui, sauf s’il y a disproportion entre les moyens de défense employés et la gravité de l’atteinte.N’est pas pénalement responsable la personne qui, pour interrompre l’exécution d’un crime ou d’un délit contre un bien, accomplit un acte de défense, autre qu’un homicide volontaire, lorsque cet acte est strictement nécessaire au but poursuivi dès lors que les moyens employés sont proportionnés à la gravité de l’infraction.En clair, un policier ne peut pas, sans qu’il y ait ensuite une enquête, tirer sur une personne qui prend la fuite, par exemple. Il n’a pas non plus, toujours sans risquer d’enquête, la possibilité d’utiliser une arme à feu pour faire face aux attaques portées par un groupe de personne non armées (car il y a disproportion de moyens).2. Le régime particulier des gendarmesLes gendarmes, eux, sont des militaires, qui bénéficient d’un autre statut et d’autres règles, prévues dans l’article L2338-3 du code de la défense, qui donne tous les cas où ils peuvent faire l’usage de la force armée :1. Lorsque des violences ou des voies de fait sont exercées contre eux ou lorsqu’ils sont menacés par des individus armés ;2. Lorsqu’ils ne peuvent défendre autrement le terrain qu’ils occupent, les postes ou les personnes qui leur sont confiés ou, enfin, si la résistance est telle qu’elle ne puisse être vaincue que par la force des armes ;3. Lorsque les personnes invitées à s’arrêter par des appels répétés de « Halte gendarmerie  » faits à haute voix cherchent à échapper à leur garde ou à leurs investigations et ne peuvent être contraintes de s’arrêter que par l’usage des armes ;4. Lorsqu’ils ne peuvent immobiliser autrement les véhicules, embarcations ou autres moyens de transport dont les conducteurs n’obtempèrent pas à l’ordre d’arrêt.En clair, un gendarme peut tirer sur un suspect qui s’enfuit ou sur un véhicule qui force un barrage sans être inquiété (même si un juge a toujours la possibilité de juger du contraire). La loi va même plus loin, puisqu’il est autorisé à tirer dès lors qu’il « ne peut défendre autrement le terrain qu’il occupe », par exemple.Qu’il s’agisse de policiers ou de gendarmes, la règle de droit reste indicative : comme le rappelait Le Monde dans une affaire remontant en 2010 à Draguignan (Var), un gendarme a été mis en examen pour homicide involontaire après avoir tiré sur un suspect en fuite. Quant aux policiers, la justice est en général plutôt compréhensive lorsqu’ils font usage de leurs armes. Mais il y a quasiment systématiquement une enquête.3. Une revendication portée par Alliance police nationale et les RépublicainsTous les policiers ne souhaitent pas cette modification de la loi, que défend, entre autres, Marine Le Pen. Elle est surtout réclamée par le syndicat Alliance police nationale, proche des Républicains. Chez ces derniers, c’est le président du conseil général des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, qui est le plus en pointe sur la question.Après les attentats des 7 et 11 janvier 2015, il a proposé de donner aux policiers une présomption de légitime défense dans plusieurs cas, notamment en cas de « danger imminent », de refus de déposer les armes au bout de deux sommations, ou lorsqu’un policier subit des « violences graves » de la part d’individus non armés. Mardi 3 novembre, lors de la présentation d’une batterie de mesures pour « renforcer la sécurité des Français », Nicolas Sarkozy s’est également montré favorable à ce que gendarmes et policiers « bénéficient de la présomption de légitime défense ».Si Bernard Cazeneuve semblent aujourd’hui opérer une inflexion sur le sujet, il continue à insister sur la nécessité de ne pas « remettre en cause les principes de droits constitutionnels et européens », qui vont plutôt dans le sens d’un usage de l’arme en ultime recours.Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nathalie Cheysson-Kaplan #container_14467314135{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14467314135{ height:400px; } #container_14467314135 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14467314135 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14467314135 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14467314135 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Évolution du nombre de mariages et de pacsSource : Inseerequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14467314135", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2000","2001","2002","2003","2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Mariages", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 305234 ], [ "", 295720 ], [ "", 286169 ], [ "", 282756 ], [ "", 278439 ], [ "", 283036 ], [ "", 273914 ], [ "", 273669 ], [ "", 265404 ], [ "", 251478 ], [ "", 251654 ], [ "", 236826 ], [ "", 245930 ], [ "", 231225 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Pacs", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 22271 ], [ "", 19629 ], [ "", 25305 ], [ "", 31570 ], [ "", 40080 ], [ "", 60462 ], [ "", 77347 ], [ "", 101992 ], [ "", 145938 ], [ "", 174584 ], [ "", 205561 ], [ "", 152169 ], [ "", 160639 ], [ "", 168126 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Avec plus de 168 200 pacs conclus en 2013, selon les derniers chiffres disponibles, le nombre de couples pacsés avoisine les deux millions. Au fil du temps, leur statut a progressivement été aligné sur celui des couples mariés. Mais il subsiste encore quelques différences dont les partenaires n’ont pas toujours conscience. Petit tour des principales limites du pacs.Lire aussi :Pacs, mariage : les précautions à prendre avant de s’engagerPas de filiation automatiqueLe partenaire de pacs n’est pas présumé être le père des enfants de sa compagne et doit les reconnaître pour établir son lien de parenté à leur égard. Si cette reconnaissance est effectuée dans l’année de la naissance, les couples pacsés ont alors les mêmes droits et les mêmes devoirs à l’égard de leurs enfants que les couples mariés. Pas de prestation compensatoire En cas de séparation, le partenaire de pacs qui se retrouve dans une situation financière difficile ne peut pas prétendre au versement d’une prestation compensatoire, à l’instar de ce qui est prévu pour les couples mariés qui divorcent.Pas d’héritage sans testamentBien qu’étant exonérés de droits de succession dans les mêmes conditions que les couples mariés, les partenaires de pacs ne sont pas héritiers l’un de l’autre. S’ils souhaitent transmettre tout ou partie de leurs biens à leur décès à leur partenaire survivant, ils doivent rédiger un testament. Avec une contrainte supplémentaire s’ils ont des enfants : leur marge de manœuvre est plus réduite que celle des couples mariés. En présence d’enfants, qu’ils soient communs ou nés d’une union précédente, ils ne peuvent pas léguer à l’autre plus que la quotité disponible ordinaire de leur succession (c’est-à-dire la moitié de sa succession si la personne a un enfant, le tiers si elle en a deux et le quart si elle en a trois ou plus).Pas de pension de réversion Tous les régimes de retraite obligatoires prévoient le versement d’une partie de la pension de retraite d’un assuré décédé (ou de celle à laquelle il aurait pu prétendre) à son conjoint survivant. Ce droit n’a pas été étendu aux partenaires de pacs : ils n’ont droit à rien au décès de leur partenaire.Lire aussi :Pour partager sa retraite, l’amour ne suffit pasDes donations sous conditionsLes donations entre partenaires de pacs sont soumises aux droits de donation après un abattement de 80 724 euros, comme pour les couples mariés. Mais attention, si le pacs est rompu dans l’année de sa signature ou l’année suivante pour un motif autre que le mariage des partenaires entre eux ou le décès de l’un deux, l’abattement est remis en cause. Autrement dit, les droits de donation seront dus sur la totalité de la donation.Lire aussi :« Le piège fiscal des donations entre pacsés »Nathalie Cheysson-KaplanJournaliste au Monde Philippe Gagnebet (Toulouse, correspondance) Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, avait annoncé le 21 octobre un plan pour « vider » la « jungle » calaisienne de ses migrants. Depuis, deux populations quittent les lieux : les volontaires qui partent se reposer un mois dans des hébergements loin du Pas-de-Calais, et ceux que les policiers arrêtent puis envoient dans les centres de rétention partout en France. Toulouse accueille depuis deux semaines ces deux populations.Lire aussi :Des centaines d’exilés de Calais placés en rétentionIls seraient environ 600, selon les chiffres de la Cimade, a avoir été ainsi « déplacés » de la « jungle » et envoyés vers les centres de rétention administrative (CRA) de Toulouse, Marseille, Nîmes, Metz ou encore Vincennes. « On ne peut vraiment rien faire, si ce n’est leur dire qu’on est prêts à les accueillir », observe Michèle Crémoux, chargée de la campagne de Migreurop à Toulouse et membre du Cercle des voisins. Celle qui accompagne les migrants à la sortie du (CRA) de Cornebarrieu, en banlieue toulousaine, ne peut que constater l’afflux de migrants en provenance de Calais.A Toulouse, 95 % d’entre eux ont été libérés après les audiences devant le tribunal administratif. Depuis le 21 octobre, 85 personnes ont ainsi été placées en CRA et 75 ont été libérées. Elles seraient retournées immédiatement vers Calais retrouver leurs compagnons d’infortune pour tenter le passage vers l’Angleterre. Pour Flor Tercero, avocate toulousaine et membre d’un collectif de 35 avocats volontaires pour défendre ces exilés, « ces déplacements se font dans une improvisation totale et la justice ne peut pas être rendue en l’état ».« Panique à Calais »Pour preuve, l’audience du 3 novembre, au cours de laquelle la juge n’avait pas reçu de la part de la préfète du Pas­-de-­Calais les « décisions de placement » nécessaires à l’instruction des dossiers pour ces personnes frappées d’Obligation de quitter le territoire français. C’est grâce à un mail envoyé le soir même à la préfecture que le tribunal a pu enclencher un contentieux d’urgence et que les avocats ont ainsi pu fournir ensuite les documents pour leur défense. Les libérations ont concerné 23 % de Syriens, 17 % d’Afghans, 13 % d’Iraniens, 11 % d’Irakiens et 10 % d’Erythréens, pour lesquels aucune expulsion du territoire n’a été prononcée à ce jour.Pour Me Tercero, « ces pratiques sont extrêmement choquantes et démontrent la panique qui règne à Calais. D’autant plus que la loi impose que les migrants soient entendus par une juge des libertés après cinq jours passés en centre de rétention ». Jeudi 5 novembre, 35 nouveaux migrants en provenance de Calais sont arrivés à Cornebarrieu.Dans le même temps, la préfecture de la région Midi-Pyrénées, qui « se refuse à commenter des décisions de justice », a officialisé, le 4 novembre, l’accueil de 61 migrants en provenance de Calais. Cinquante d’entre eux ont pris la direction de Luchon (Haute-Garonne) alors que les onze restants ont trouvé refuge dans des locaux de l’Association nationale pour la formation professionnelle des adultes à Toulouse. Ce sont les premiers résultats concrets d’un processus engagé depuis le 21 octobre, avec le recensement des capacités d’hébergement dans les départements, en lien avec les mairies et le réseau des associations spécialisées dans l’accueil et l’accompagnement.« Trouver des solutions humainement dignes »Pour Frédéric Rose, directeur de cabinet du préfet de région, « il s’agit de trouver des solutions humainement dignes, dans le cadre d’un suivi et d’un dispositif exceptionnel, de recenser des hébergements nouveaux et de traiter les demandes d’asile ». Originaires du Soudan, du Pakistan ou d’Irak, ces nouveaux arrivants, tous volontaires, ont « vocation à rester dans ces lieux d’hébergement le temps que leur situation administrative soit examinée et que des solutions à plus long terme soient envisagées ». Des maires socialistes du sud toulousain s’étaient également manifestés pour accueillir des Syriens en provenance d’Allemagne, mais à ce jour une seule famille a trouvé un toit à Ramonville.Un autre cas de figure devra être traité par les services de la préfecture. Depuis le mois de mars, environ 140 Syriens se sont installés dans le quartier des Izards, au nord de la ville, dans des HLM appartenant à la ville. Un répit vient d’être accordé à une dizaine de familles menacées d’expulsion, et l’audience au tribunal d’instance a été reportée au 6 novembre. Des enfants ont été scolarisés, un suivi juridique est en cours, car beaucoup d’entre eux, ayant transité par l’Espagne, y avaient déposé des demandes d’asile. Autres parcours, autres drames à résoudre.Lire aussi :A Villeurbanne, un « répit » offert à une cinquantaine de migrants venus de CalaisPhilippe Gagnebet (Toulouse, correspondance)Journaliste au Monde 06.11.2015 à 13h27 • Mis à jour le06.11.2015 à 14h29 | Alexandre Pouchard et Maxime Vaudano Bien que membre de l’espace Schengen, la France va rétablir des contrôles à ses frontières pendant un mois. Le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé vendredi 6 novembre cette mesure exceptionnelle et temporaire, liée à la tenue de la COP21, la conférence de l’ONU sur le climat, organisée à Paris du 30 novembre au 11 décembre.Le ministère de l’intérieur a précisé à l’AFP que les contrôles seraient rétablis du 13 novembre au 13 décembre. Cette mesure, sans lien avec la crise des migrants, selon le ministre de l’intérieur, ne constitue pas une suspension des accords de Schengen, a affirmé M. Cazeneuve sur RMC et BFM-TV :« Pendant un mois, nous allons établir des contrôles aux frontières, ce qui n’est pas du tout une suspension de Schengen (…) qui prévoit, dans un de ses articles la possibilité pour des Etats de le faire dans des circonstances particulières qui correspondent à la COP21. »Les accords de Schengen permettent de fait de rétablir les contrôles aux frontières dans des cas précis.1. En quoi consistent les accords de Schengen ?Conclus en 1985 par la France, l’Allemagne de l’Ouest et le Benelux, les accords de Schengen visaient à supprimer progressivement les contrôles aux frontières communes et à instaurer un régime de libre circulation des personnes. Inauguré en 1995, l’espace Schengen regroupe aujourd’hui 22 des 28 Etats de l’Union européenne, ainsi que quatre pays extérieurs : l’Islande, la Norvège, la Suisse et le Liechtenstein. Concrètement, il supprime tout contrôle des frontières terrestres, maritimes ou aériennes entre deux pays appartenant à cet espace. 2. Les pays européens ont-ils le droit de rétablir des contrôles à leurs frontières ?Oui. Une clause de sauvegarde intégrée à l’article 2.2 de la convention de Schengen autorise les Etats à rétablir provisoirement des contrôles aux frontières dans des circonstances exceptionnelles.Le code frontières Schengen de 2006 en précise les contours : il autorise le rétablissement des contrôles en cas de « menace grave pour l’ordre public et la sécurité intérieure » (pour six mois maximum) ou pour faire face à des événements imprévus (cinq jours maximum), ce après consultation des autres Etats du groupe Schengen. Une réforme des règles réclamée par le président français de l’époque, Nicolas Sarkozy, et Silvio Berlusconi, alors président du conseil italien, a étendu en 2013 la possibilité de rétablir les frontières jusqu’à vingt-quatre mois, dans des « circonstances exceptionnelles », notamment une défaillance grave du contrôle des frontières extérieures.Par ailleurs, l’article 78 du Traité de fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) permet des « mesures provisoires » dans le cas où « un ou plusieurs Etats membres se trouvent dans une situation d’urgence caractérisée par un afflux soudain de ressortissants de pays tiers ». 3. Dans quelles circonstances des frontières nationales ont-elles été rétablies ?La clause de sauvegarde prévue par Schengen est appliquée régulièrement mais se cantonne généralement à l’accueil d’événements internationaux : des réunions de la Banque centrale européenne à Barcelone, le G20 de Cannes, l’Euro 2012 de football ou la visite du président américain Barack Obama en Estonie ont ainsi donné lieu ces dernières années à un rétablissement des contrôles pour quelques jours. Il peut aussi s’agir de menaces imminentes de terrorisme, comme la France l’a fait après les attentats de 1995.Ces derniers mois, en revanche, des pays comme l’Allemagne, l’Autriche ou la Hongrie ont invoqué le TFUE pour rétablir les contrôles à leurs frontières avec la crise des migrants. La France avait elle aussi mis en place une telle mesure en 2011 lors du « Printemps arabe », qui avait entraîné l’arrivée de milliers de migrants en Europe. 4. Comment les frontières européennes sont-elles contrôlées ?Chaque Etat ayant une frontière avec un pays non-membre de l’espace Schengen (comme la Hongrie avec la Serbie, par exemple) se doit de contrôler les entrées. L’Union européenne s’est dotée d’une base de données commune, baptisée « SIS » (pour système d’information Schengen), permettant d’identifier les individus pénétrant sur le territoire européen et de distinguer les arrivants interdits de séjour ou bien ceux recherchés. La coopération opérationnelle pour la surveillance des frontières est théoriquement assurée par l’agence européenne Frontex.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste de Montvalon Professeur de science politique à l’université Lille-II et chercheur au CNRS, Rémi Lefebvre – qui est également conseiller municipal (PS) à Hellemmes, commune associée à Lille –, travaille depuis longtemps sur le Parti socialiste. Il est l’auteur notamment de Primaires socialistes, la fin du parti militant (Raisons d’agir, 2011) et, avec Frédéric Sawicki, de La Société des socialistes. Le PS aujourd’hui (Editions du Croquant, 2006).Lire aussi :La banlieue reste un sujet à risque pour les politiquesComment le Parti socialiste a-t-il appréhendé la question des banlieues depuis les émeutes urbaines de 2005 ?Rémi Lefebvre : De ces territoires où il n’a jamais réussi à s’implanter, le PS a une vision de plus en plus électoraliste. Il ne se pose la question de son rapport aux catégories populaires que de manière intermittente, quelques mois avant chaque élection présidentielle, lorsqu’il redécouvre la sociologie du pays et qu’il construit une stratégie électorale.D’où vient cette coupure ?Les ouvriers et employés (les catégories populaires) représentent plus de 50 % de l’électorat. Mais ces catégories populaires se sont hétérogénéisées. Dans la vision des dirigeants socialistes, on a d’un côté la vieille classe populaire, ceux qu’ils peuvent appeler les « petits Blancs », qui ont migré vers le périurbain et constituent une cible politique difficile à toucher. De l’autre, des populations souvent issues de l’immigration, qui sont restées dans des quartiers relégués et stigmatisés, où le PS a un terrifiant déficit de représentation.Lire aussi :Dix ans après les émeutes, la colère des banlieues n’a pas évolué en mouvement durablePourquoi ce parti ne s’est-il pas efforcé de retisser des liens avec ces quartiers ?Jusqu’à présent, leurs habitants – qui participent très peu aux scrutins locaux – ont voté massivement pour la gauche à l’élection présidentielle. François Hollande en a largement bénéficié en 2012, Ségolène Royal encore plus en 2007. Les populations de ces quartiers sont considérées comme un des noyaux de l’électorat socialiste, comme l’avait théorisé le rapport Terra Nova de 2011, qui invitait le PS à délaisser les classes populaires traditionnelles, gagnées selon lui au FN. Les dirigeants du PS croient que l’électorat des banlieues est un « électorat captif », qui se tournera mécaniquement vers leur candidat en réaction à l’ultradroitisation et au discours islamophobe de ses adversaires. Comment comprendre autrement que la gauche au pouvoir ait à ce point délaissé les banlieues ?Lire aussi :La « séquence banlieues » de François Hollande légèrement perturbée à La CourneuveQuels sont les signes de cet abandon ?Un symptôme parmi d’autres : il n’y a plus de ministre ou de secrétaire d’Etat chargé exclusivement de la politique de la ville, ce qui informe sur la hiérarchisation des problèmes pour le gouvernement. La gauche a tendance à penser que la crise des banlieues se résume à un problème d’urbanisme ou se réduit à une dimension économique et sociale, alors qu’elle est d’abord une question démocratique et de reconnaissance symbolique. Lorsqu’il détenait la majorité à l’Assemblée nationale et au Sénat, le gouvernement aurait pu au moins essayer de défendre le droit de vote des étrangers pour les élections locales, une promesse de François Hollande et de la gauche depuis trente ans. Il ne l’a pas fait, et c’est une erreur, une occasion manquée. Même chose concernant le récépissé aux contrôles d’identité. Ces populations se sentent blessées et peu reconnues symboliquement. La gauche redouble leur disqualification.Lire aussi :A Sciences Po, Manuel Valls enterre le droit de vote des étrangersPersonne au PS n’a porté ces débats, alors que la politique économique du gouvernement a été durablement critiquée et contestée par les « frondeurs », la gauche du parti. La cause des banlieues au PS est comme « invisibilisée ». Depuis 2012, des initiatives émanant de ces quartiers ont été lancées, comme la coordination Pas sans nous, qui a essayé de jouer le jeu de la coopération avec la gauche au pouvoir en lui proposant de développer une démocratie participative, citoyenne. Renforcer le « pouvoir d’agir » des banlieues est une piste pour qu’une reconquête citoyenne s’y enclenche. Parti de notables, peu disposés à partager leur pouvoir, le PS n’y a pas répondu.S’agit-il pour le Parti socialiste d’un problème politique de fond ou d’une coupure sociologique ?C’est une défaite culturelle que traduit l’extrême frilosité du PS sur toutes les questions qui concernent la banlieue ; y compris le sujet de l’islam, qu’il appréhende de manière anxiogène. Mais combien y a-t-il de musulmans au PS ? Plus généralement, ce parti n’a ni militants ni leaders d’opinion dans les quartiers populaires. Et il s’est coupé du tissu associatif. Au mieux, il débauche quelques militants souvent peu représentatifs pour constituer les listes municipales. Les militants appartiennent aux classes moyennes qui ont quitté ces quartiers. Par un phénomène d’embourgeoisement et de notabilisation, une profonde distance sociale s’est creusée, et l’on a désormais de part et d’autre des gens qui ne se comprennent plus. Le fossé entre le PS et les banlieues est à la fois politique et culturel.Lire aussi :Partis en fuméeJean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste de Montvalon Rien de tel qu’un sordide fait divers ou – « mieux  », si l’on peut dire – une révolte pour inscrire les banlieues à l’agenda politique (et médiatique). Rien d’autre, surtout. Que le feu s’éteigne, que l’émotion retombe, et le sujet disparaît des écrans radars… pour resurgir à l’embrasement suivant. Il y a dix ans, les réactions ont simplement été à la mesure de l’ampleur des émeutes. En témoigne la proclamation très exceptionnelle de l’état d’urgence, par un décret publié le 8 novembre 2005.Les chercheurs savent que ces mobilisations sont trop éphémères pour être suivies d’effets. « La politique de la ville est une politique réactive, symbolique, mais structurellement faible  », constate le sociologue Renaud Epstein, maître de conférences en sciences politiques à l’université de Nantes. « Après 2005, il n’y a pas eu de vraie transformation des politiques conduites dans les quartiers populaires  », souligne Marie-Hélène Bacqué, professeure d’études urbaines à l’université Paris-Ouest-Nanterre. Le plan de rénovation urbaine lancé par Jean-Louis Borloo, dans une loi d’août 2003, fut seulement « accéléré  », précise Mme Bacqué.MartingaleLa rénovation urbaine  : une martingale pour les politiques. « Auparavant, la politique de la ville ne représentait que de l’échec  » pour ceux qui en avaient la charge, explique M. Epstein. Quant au travail mené sur le terrain par les centres sociaux, ou les associations proposant du soutien scolaire, il était « invisible  ». Tout à coup, « les tours qui tombent fournissent une actualité positive, spectaculaire et quasi continue  », relève le sociologue, qui évoque « une sorte d’ivresse, d’exaltation  » des politiques à ce sujet « de 2003 à 2012 ». Cette priorité a relégué le reste au second plan. « Dix ans après, on s’est rendu compte que la dissolution des problèmes sociaux dans la démolition et le béton avait fait long feu  », renchérit M. Epstein.Selon ces chercheurs, la liste est longue de ce qui n’a pas été fait. « On parle de discrimination positive, alors qu’on n’en est même pas à l’égalité  », rappelle Mme Bacqué, qui indique, à titre d’exemple, qu’« au terme de sa scolarité, un enfant de Seine-Saint-Denis aura suivi un an de cours en moins qu’un élève parisien  ». Inégalités vis-à-vis des services publics, déserts médicaux, progression du chômage supérieure à la moyenne… De nombreux indicateurs témoignent depuis longtemps des difficultés spécifiques des banlieues.Les responsables politiques se sont pourtant faits de plus en plus discrets sur ce sujet. « Depuis 2005, le discours de la solidarité envers ces quartiers et leurs habitants tend à s’estomper, y compris à gauche, observe le sociologue Thomas Kirszbaum, chercheur associé à l’Institut des sciences sociales du politique (ENS de Cachan/CNRS). Aucun responsable politique ne préconise de dépenses supplémentaires. Tous veillent à ne pas donner l’impression d’en faire plus pour ces quartiers, alors qu’ils sont pourtant nettement moins bien traités que le reste du territoire. »« Ressentiment »Dans un contexte d’enracinement progressif du Front national, les travaux du géographe Christophe Guilluy mettant l’accent sur les difficultés des zones périurbaines ont contribué à déplacer l’attention. « Les politiques sont massivement acquis à la thèse du ressentiment des “petits blancs” du périurbain  », note M. Kirszbaum, qui y voit la raison du « consensus “républicain” sur la politique de la ville en général, et la rénovation urbaine en particulier  ». « Pour les politiques, souligne-t-il, la meilleure façon de désamorcer le vote FN serait de rendre ces quartiers invisibles. »Partagé entre le besoin d’adresser des signaux à ces quartiers, potentiels réservoirs de voix, et la crainte de sembler les privilégier, le candidat François Hollande avait évoqué « l’égalité territoriale  » pendant sa campagne présidentielle. « Une expression qui parlait dans les quartiers, mais aussi ailleurs  », souligne M. Epstein. Le slogan était assorti de deux promesses : la délivrance d’un récépissé lors des contrôles de police, et l’instauration du droit de vote des étrangers aux élections locales. Deux promesses enterrées par la gauche au pouvoir.Lire aussi :« Le PS a une vision de plus en plus électoraliste des banlieues »Professeur de science politique à l’université Lille-II et chercheur au CNRS, Rémi Lefebvre déplore, dans un entretien publié sur Lemonde.fr, « l’extrême frilosité du PS sur toutes les questions qui concernent la banlieue ; y compris le sujet de l’islam, qu’il appréhende de manière anxiogène  ». Selon lui, cela signerait la « défaite culturelle  » d’un parti qui « n’a ni militant ni leader d’opinion dans les quartiers populaires  » et qui « s’est coupé du tissu associatif  ».« Appartenance nationale  »Pendant que le PS s’est éloigné de ces quartiers – et de leurs préoccupations –, la droite a radicalisé son discours. Ministre de l’intérieur en 2005, Nicolas Sarkozy « criminalisait des “émeutiers voyous” et développait une vision complotiste en évoquant des bandes organisées qui chercheraient à “détruire la République” », souligne M. Kirszbaum. Mais ce dernier rappelle qu’à l’époque le chef de l’Etat, Jacques Chirac, et son premier ministre, Dominique de Villepin, tenaient un autre discours, comportant « un versant compassionnel [qui] mettait plutôt l’accent sur l’inégalité des chances et les discriminations  ».Des thèmes qui – sous une pression encore accrue du FN – ne sont plus guère portés aujourd’hui. « L’assimilationnisme, qui avait marqué la campagne présidentielle de 2012 de Nicolas Sarkozy, revient en force avec Manuel Valls depuis les attentats de janvier, note l’universitaire. Le sentiment d’appartenance nationale de ces populations est à nouveau questionné. »Conclusion de M. Kirszbaum  : « Si leurs mots diffèrent, il y a une filiation Sarkozy/Valls  : la nation, c’est ce “nous” qui s’incarne dans “nos valeurs” ; “eux” viennent défier ce que l’on est. » Un discours convergeant, qui « construit ces quartiers comme un monde à part, comme le lieu central d’une menace pour la société ».Jean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laura Buratti Candidats au bac 2016, saviez-vous qu’être doué en surf, bilingue en swahili, virtuose de l’accordéon, entre autres talents, peut vous faire gagner de précieux points à l’examen ? Il est en effet possible, jusqu’au 12 novembre, de s’inscrire aux « épreuves ponctuelles terminales », dans des disciplines pour lesquelles vous n’avez pas suivi de cours au lycée. Passage en revue de ces « options facultatives » d’un genre particulier, qui peuvent, tout comme le latin ou une troisième langue, vous faire gagner des points précieux à l’examen.Chaque candidat au baccalauréat est autorisé à présenter un maximum de deux options facultatives, pour lesquelles seuls les points au-dessus de la moyenne sont pris en compte. Les points de la 1re option sont même doublés pour les candidats des filières générales. Réfléchissez toutefois avant de vous inscrire : il ne suffit pas d’avoir fait deux ans de tennis à l’école primaire ou de chanter tous les matins sous la douche pour espérer rattraper une mauvaise note en français ou maths. En sports par exemple, le niveau demandé est bien plus élevé qu’aux épreuves communes d’EPS. Et il faut savoir qu’un bon nombre d’épreuves exigent une préparation préalable, voire de préparer un morceau ou de constituer un dossier. « Attention à ne pas se laisser déborder par la surcharge de travail, met ainsi en garde Annie Descamps, conseillère d’orientation-psychologue.Il faut aussi savoir qu’elles ne sont pas miraculeuses. Selon la plus récente étude consacrée aux options facultatives (qui portait sur le bac 2013), ces dernières n’ont été décisives dans l’obtention du diplôme que pour moins de 4 % des bacheliers. Et elles n’ont valu aucun point supplémentaire à 10 % d’entre eux. Il n’empêche, à condition de viser juste, elles peuvent offrir un réel coup de pouce : les candidats ayant présenté au moins une option ont augmenté leur moyenne générale de 0,3 point.Cinéma, musique ou arts plastiques, les plus populairesCe sont les options qui attirent le plus de candidats : 28,1 % de ceux qui présentent au moins une option avaient choisi les arts en 2013. En outre, elles s’avèrent plutôt rentables, permettant à neuf candidats sur dix d’obtenir une note supérieure à la moyenne.De nombreuses disciplines artistiques peuvent être choisies en « épreuve facultative terminale » : cinéma-audiovisuel, musique, théâtre, arts plastiques, histoire des arts, cinéma et danse (il s’agit d’une épreuve différente de celle d’EPS). Si celle qui vous intéresse n’est pas proposée par votre lycée, renseignez-vous auprès de votre académie, vous pourrez peut-être la passer ailleurs.A savoir : l’épreuve d’arts plastiques comporte un dossier à défendre à l’oral, avant des questions demandant « des connaissances et une certaine culture artistique ».En musique, pas de place pour l’improvisation non plus : le candidat doit écouter deux extraits d’œuvres musicales (dont une figurant au programme) et en faire le commentaire comparé à l’oral, avant d’interpréter un morceau préparé durant l’année, choisi dans une liste d’œuvres. L’évaluation porte davantage sur la qualité artistique de l’interprétation que sur les compétences techniques.Le sport, pour ceux qui ont un bon niveauJuste après les arts, les activités physiques et sportives sont les plus demandées, par 21 % des candidats en 2013. Là encore, amateurs s’abstenir. « Il faut avoir un bon niveau régional dans sa discipline », souligne Valérie Debuchy, inspectrice générale de l’éducation nationale et doyenne du groupe EPS.Cela correspond au minimum à une ceinture marron en judo ou un classement 30 en tennis, par exemple. Pas inaccessible donc, mais les exigences restent tout de même supérieures à celles des épreuves communes d’EPS. « Chaque année, nous avons des touristes qui se présentent, ceux-là ne gagnent jamais de points », poursuit-elle. Un quart des candidats n’ont pas obtenu la moyenne aux épreuves ponctuelles d’EPS en 2013. Un autre quart a en revanche récolté plus de 17/20.Pour connaître précisément le niveau demandé, chaque académie propose des grilles d’évaluation disponibles en ligne dès la rentrée. « Il ne faut pas hésiter, si on a un doute sur son niveau, à demander conseil à son professeur d’EPS. Il saura dire si vous avez intérêt à présenter l’épreuve ou pas », complète Valérie Debuchy.Judo, natation et tennis sont proposés partout en France pour le bac 2016. De plus, chaque académie a la possibilité de proposer une à deux activités physiques supplémentaires, dont la liste est proposée ci-dessous. Sachez que vous n’êtes pas autorisé à passer une épreuve dans une autre académie que la vôtre.Les langues vivantesVous parlez couramment le malgache ou une autre langue que vous n’avez pas choisi d’étudier au lycée ? Vous avez peut-être intérêt à la passer en épreuve facultative. Renseignez-vous auprès de votre établissement, car, même s’il ne propose pas la langue qui vous intéresse, il est parfois possible de passer cette épreuve dans un autre lycée ou une autre académie. Cela peut être très rentable : 16,6 % des candidats présentant une option avaient choisi une langue vivante en 2013 et près de deux tiers d’entre eux ont obtenu plus de 15/20.De nombreuses langues vivantes, pour lesquelles il suffit d’avoir un niveau de conversation courant, sont évaluées à l’oral. L’italien, l’espagnol, le chinois, l’arabe, le portugais, l’allemand, le russe, la langue d’oc et les langues régionales d’Alsace représentent au total plus de trois quarts des épreuves de langues passées en 2013. La langue des signes française est considérée comme une langue vivante à part entière, vous pouvez donc la présenter au bac (plus de renseignements sur cette page du ministère de l’éducation nationale).Des langues moins fréquentes peuvent être également présentées, mais à l’écrit, ce qui peut poser problème aux candidats qui ne pratiquent une langue qu’à l’oral, dans un cadre familial, par exemple. Les langues proposées au bac général sont résumées dans le tableau ci-dessous, celles des autres séries sont présentées sur cette page du ministère de l’éducation nationale.Laura BurattiJournaliste au Monde Jean-Baptiste Jacquin Il n’y a plus aucun doute possible : le simple appel à boycotter des produits israéliens est totalement illégal en France. Et sévèrement puni. Deux arrêts de la Cour de cassation du 20 octobre, passés inaperçus en dehors des réseaux militants et des juristes spécialisés, font de la France l’un des rares pays du monde, et la seule démocratie, où l’appel au boycott par un mouvement associatif ou citoyen pour critiquer la politique d’un Etat tiers est interdit.Concrètement, la Cour de cassation a confirmé la condamnation par la cour d’appel de Colmar de 14 militants du mouvement Boycott, désinvestissement, sanctions (BDS) à 28 000 euros de dommages et intérêts aux parties civiles et chacun à une amende de 1 000 euros avec sursis. Il leur est reproché d’avoir, le 26 septembre  2009 pour les uns et le 22 mai  2010 pour les autres, participé à une manifestation dans un magasin Carrefour à Illzach, près de Mulhouse (Haut-Rhin), «  appelant au boycott des produits en provenance d’Israël  ». Ils portaient des tee-shirts avec le slogan «  Palestine vivra, boycott Israël  » et distribuaient des tracts aux clients sur lesquels était écrit   : «  Acheter les produits importés d’Israël, c’est légitimer les crimes à Gaza, c’est approuver la politique menée par le gouvernement israélien.  »Il n’a été relevé aucune dégradation, aucune entrave au fonctionnement du magasin (qui n’a pas porté plainte) ni aucun propos antisémite. Le mouvement BDS déploie sa stratégie dans de nombreux pays (Grande-Bretagne, Etats-Unis, Belgique, Allemagne, etc.) au moyen d’appels aux boycotts commerciaux, universitaires ou culturels pour faire pression sur Israël.Lire aussi :Le boycott d’Israël torpille la paixPour la haute juridiction française, cela est néanmoins constitutif du délit de «  provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une race, ou une religion déterminée  » (article 24 alinéa 8 de la loi sur la presse).Seuls les embargos sont légauxLa campagne BDS lancée par des militants propalestiniens en 2005 à travers le monde fait l’objet depuis 2010 de poursuites systématiques dans l’Hexagone. Une circulaire aux procureurs datant de février 2010 – Michèle Alliot-Marie était alors ministre de la justice – visait spécifiquement les «  appels au boycott de produits israéliens  » et recommandait aux parquets d’apporter «  une réponse ferme  ».Mais les tribunaux et cours d’appel ont hésité et divergé, entre annulations de poursuites, relaxes au nom de la «  liberté d’expression  » et condamnations au titre de la «  provocation à la discrimination  ». Désormais, l’interprétation de la Cour de cassation s’impose à tous. Seuls les boycotts décidés par l’Etat, à savoir les embargos, sont légaux.«  C’est une grande régression  », s’offusque Antoine Comte, l’avocat de BDS, qui se dit « déterminé à porter l’affaire devant la Cour européenne des droits de l’homme  ». Il compte invoquer l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme sur la liberté d’expression. La Cour de Strasbourg ne devrait pas trancher avant deux ou trois ans. M. Comte insiste sur le fait que la loi de 1972 introduisant ce délit de provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence «  était destinée à protéger les individus contre le racisme  ».La France est isolée sur cette voieGlenn Greenwald, le journaliste américain connu pour avoir publié les révélations d’Edward Snowden sur les programmes de surveillance des Etats-Unis, a vertement réagi sur son site (The Intercept) à la décision du 20 octobre. Il raille la «  France, autoproclamé pays de la liberté, qui fait de vous un criminel  » pour être allé dans un supermarché vêtu d’un tee-shirt appelant à boycotter d’Israël.Pour Pascal Markowicz, avocat, membre du comité directeur du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), la Cour de cassation «  se contente d’appliquer la loi  ». Si la France est isolée sur cette voie, «  c’est que beaucoup de pays n’ont pas de lois aussi poussées en matière de lutte contre les discriminations », analyse-t-il. « Le problème est que derrière BDS il n’y a pas que la volonté de critiquer un Etat ou de défendre une cause. » Certaines actions du BDS ont parfois donné lieu à des propos antisémites.Le cas français «  pose problème  » en revanche à Patricia Vendramin, coauteure d’un livre d’analyse sur les pratiques du boycott (Le Boycott, Ingrid Nyström et Patricia Vendramin, Presses de Sciences Po, 144 p., 13  euros). Directrice d’un centre de recherche en sociologie et sciences politiques à l’université de Louvain-la-Neuve, elle constate qu’en France «  tous les appels au boycott ne sont pas traités de la même manière  ». Les appels au boycott contre l’Afrique du Sud du temps de l’apartheid, contre la Birmanie du temps de la junte ou même le Mexique au moment de l’affaire Florence Cassez n’ont jamais fait l’objet de poursuites.«  Liberté de choix  »«  La décision de la Cour de cassation est totalement contraire à ce mouvement de fond de la société civile où les consommateurs se mobilisent sur des questions d’éthique  », dénonce Ghislain Poissonnier, un magistrat qui soutient le mouvement BDS. « Perçu à certains moments comme l’arme des pauvres, le boycott trouve aujourd’hui toute sa place dans l’univers des activistes contemporains », soulignent Mmes Nyström et Vendramin en conclusion de leur ouvrage. Sauf en France.Dans leur arrêt, les juges constatent que cet appel au boycott discrimine «  à raison de l’origine et de l’appartenance nationale des producteurs et des distributeurs israéliens  ». Ils concluent que la liberté d’expression peut être soumise à « des restrictions ou sanctions qui constituent (…) des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la défense de l’ordre et à la protection des droits d’autrui  ».Une interprétation que conteste Jean-Christophe Duhamel, ingénieur en recherche en droit à l’université de Lille-II. «  Le droit d’autrui est respecté puisque l’appel au boycott est un appel au consommateur à exercer sa liberté de choix. Il ne s’agit pas d’une action qui, par exemple, empêcherait la livraison de produits israéliens dans le magasin, et cela n’entrave en rien la liberté économique du producteur israélien. »Cette «  défense de l’ordre et de la protection des droits d’autrui  » invoquée par la Cour de cassation fait craindre à M. Poissonnier «  des conséquences en chaîne pour la liberté d’expression ». Et d’interroger  : «  Les droits de producteurs étrangers doivent-ils prédominer sur une liberté politique ? Où est la limite ?  »Lire aussi :Israël face à la menace montante du boycottageJean-Baptiste JacquinJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Rémi Dupré et Richard Schittly (Lyon, correspondant) Le 17 novembre 2010, Karim Benzema et Mathieu Valbuena inscrivaient les deux buts de l’équipe de France — entraînée par Laurent Blanc — lors de sa victoire (2-1) en match amical contre l’Angleterre, à Wembley. Cinq ans jour pour jour après ce succès de prestige, les deux attaquants ne fouleront pas la pelouse du « temple londonien » pour affronter les Three Lions, en match préparatoire à l’Euro 2016. Jeudi 5 novembre, le patron des Bleus, Didier Deschamps, a préféré renoncer à convoquer la star du Real Madrid et l’ailier de l’Olympique lyonnais.Lire aussi :Equipe de France : Karim Benzema pris dans la tempêteJuste avant d’annoncer la liste des 23 joueurs retenus pour les rencontres amicales contre les champions du monde allemands, le 13 novembre, au Stade de France, puis face à la Perfide Albion, le sélectionneur a appris la mise en examen de Karim Benzema pour « des chefs de complicité de tentative de chantage et participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un délit puni d’au moins cinq ans d’emprisonnement ». Durant sa garde à vue de vingt-quatre heures dans les locaux de la police judiciaire de Versailles, le meilleur buteur des Bleus en activité (27 réalisations en 81 sélections depuis 2007) a reconnu être intervenu dans la désormais fameuse affaire du chantage à la sextape – vidéo érotique ou pornographique à usage personnel – dont son partenaire Mathieu Valbuena est la victime.Pensionnaire du Real Madrid depuis 2009, le joueur de 27 ans a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d’entrer en contact « de quelque façon que ce soit avec la victime et les autres mis en examen. » S’il a refusé d’évoquer « l’affaire pour laquelle Karim est entre les mains de la justice », préférant s’attarder sur « sa blessure » aux ischio-jambiers, Didier Deschamps a assuré que Mathieu Valbuena n’était pas « dans les meilleures conditions psychologiques » pour aspirer à participer au stage des Bleus. « Karim et Mathieu étaient très potes, je tombe de l’arbre, commente une source proche de l’équipe de France. En tout cas, c’est un coup dur pour Didier et les Bleus. » « Des termes orduriers »Pour l’avocat du joueur, Me Sylvain Cormier, « Karim Benzema démontrera sa bonne foi. Il est vraiment de tout coeur avec son ami Mathieu Valbuena ». Ce n’est pas l’avis des enquêteurs, pour qui « Benzema a bien reconnu en garde à vue qu’il savait que son intervention n’était pas amicale compte tenu des propos utilisés sur les écoutes ».Karim Benzema serait intervenu à la demande d’un ami d’enfance qui servait d’intermédiaire à deux maîtres chanteurs originaires de Marseille, l’ex-club de Valbuena. Selon nos informations, il s’agirait de Karim Zenati, 32 ans, mis en examen pour « tentative de chantage et participation à une association de malfaiteurs » et placé en détention provisoire jeudi 5 novembre. Les enquêteurs s’intéressent particulièrement à une discussion entre Benzema et Valbuena, tenue le 5 octobre à Clairefontaine, lors d’un rassemblement des Tricolores. Ce jour-là, l’ancien avant-centre de Lyon aurait évoqué l’existence de ladite sextape à son coéquipier. Selon le conseil du joueur, Benzema serait intervenu pour dire à Valbuena de « ne pas se laisser faire et de ne pas payer ». Une version qui s’oppose à celle des enquêteurs pour lesquels « les écoutes téléphoniques montrent que Zenati sollicite Benzema pour faire pression sur Valbuena dans des termes assez orduriers ».L’attaquant est natif du même quartier que Karim Zenati, au Bron Terraillon, à l’est de Lyon. Les deux jeunes hommes ne se sont jamais perdus de vue malgré la trajectoire ascendante du joueur formé à l’OL et dont il portera les couleurs de 1997 à 2009. Lié par ailleurs à Gressy, le frère cadet de Karim Benzema, Zenati est bien connu de la police lyonnaise. Doté d’un « profil de délinquant de cité », selon un enquêteur qui l’a arrêté par le passé, il a été condamné en mars 2006 à huit ans de prison, dans une affaire de braquages commis en 2003 alors qu’il était tout juste majeur. En novembre 2009, la police judiciaire le retrouve cette fois dans une affaire de « go-fast », un convoi remontant d’Espagne avec plus de 200 kilos de cannabis sur l’A7. Il circulait alors à bord d’une Audi TT blanche, prenant la fuite à toute vitesse, malgré un pneu crevé. Quelques jours avant son arrestation, il avait été aperçu en compagnie de Benzema dans la tribune présidentielle du stade de Gerland à Lyon, à l’occasion d’un match entre l’OL et Olympique de Marseille.Un ami en prisonSurnommé « Karlouche » (« Black » dans les cités), le trentenaire d’origine tunisienne avait impressionné le président de la cour d’assises de Lyon, lors de son procès en mars 2006. « On vient des quartiers. On n’a pas les mêmes repères, avait-il déclaré à l’époque. La violence, on est né dedans, dans les cités, à l’école, on n’a pas pris conscience qu’en faisant des braquages c’était quelque chose de grave. » A l’occasion d’une visite en avril de Benzema dans une école primaire de son quartier d’enfance, Zenati avait été vu à ses côtés. Selon Hervé Guyenard, l’un de ses avocats, il avait été accompagné par Benzema alors qu’il était convoqué chez le juge des enfants, avant son affaire de braquages. Le footballeur a aussi rendu visite à son ami lorsqu’il était en prison et lui a même un temps trouvé un travail pour une marque de vêtements de sport.Selon un ancien avocat proche du dossier, « l’entourage de Karim Benzema donne un ensemble assez insupportable, certains profitent de sa fortune et pensent que tout s’achète ». « Benzema a quand même pris une stature internationale et il doit en tenir compte et avoir un comportement adéquat, s’agace un agent de joueurs. On défend tous nos origines mais on ne peut pas être liés à la vie, à la mort avec les amis du quartier. Il peut y avoir des pressions du type ’ tu te rappelles quand on était petits, tu ne vas pas changer ’. Benzema s’est fait avoir par des parasites. » Un autre impresario abonde dans ce sens : « Dans leur très grande majorité, les Bleus font confiance à leurs potes d’enfance. Ils se disent qu’ils ne peuvent pas se faire baiser par leurs potes. C’est un réflexe pseudo-sécurisant. Pourtant, ces derniers n’ont parfois pas évolué et vivent aux crochets des autres. »Un agent qui frappe des journalistesDepuis 2004 et l’âge de 17 ans, Benzema confie ses intérêts à un troisième Karim : Djaziri, un agent lyonnais doté d’une licence de la Fédération française de football (FFF), qui a notamment collaboré avec l’ex-attaquant de l’OL Frédéric Piquionne. « C’est un agent malin, pro, qui a beaucoup fait pour Karim, explique un fin connaisseur des Bleus. C’est quelqu’un de posé mais qui peut avoir des coups de sang. »Durant le Mondial 2014 au Brésil, Karim Djaziri a vécu plusieurs semaines à Ribeiro Preto, près du camp de base de la sélection, pour veiller sur son protégé. Après l’élimination de l’équipe de France par l’Allemagne en quarts de finale, l’agent a agressé plusieurs journalistes de l’Equipe. Furieux d’un article consacré à son poulain dans les colonnes du quotidien sportif, Djaziri était accompagné, ce jour-là, d’un ami « costaud », correspondant au profil de Karim… Zenati. « Quand on a un agent qui frappe des journalistes car il n’est pas content d’un papier publié, ça fait beaucoup », s’agace-t-on aux portes du vestiaire de la sélection. Malgré les appels du pied de Jean-Pierre Bernès, l’agent de Deschamps et Valbuena, ou d’Alain Migliaccio, ancien représentant de Zinédine Zidane, Benzema a toujours refusé de se séparer de Djaziri. « Karim n’a jamais voulu changer d’agent, confirme un proche du joueur. C’est une forme de fidélité qui correspond à l’état d’esprit du quartier. »Le soutien du patron de la FFFDos au mur, le numéro 10 et meilleur argument offensif des Tricolores a reçu le soutien du président de la Fédération, Noël Le Graët. « J’ai pour lui beaucoup d’affection. C’est un joueur énorme et un homme de grande qualité. On ne le laisse pas tomber. Il a des fréquentations à améliorer mais il n’y a pas de décision définitive. J’en ai vu d’autres, des gens en garde à vue et blanchis le lendemain. Il n’y a pas d’affaire Benzema », a estimé le patron de la FFF. Problème, ce n’est pas la première fois que Karim Benzema doit rendre des comptes à la justice. En juillet 2010, il avait été mis examen dans le cadre de la déjà très médiatique affaire Zahia pour « sollicitation de prostituée mineure », avant d’être blanchi en janvier 2014, à l’instar de son partenaire en sélection Franck Ribéry. Au printemps 2013, le fou de bolides avait été condamné à une amende de 18 000 euros par un tribunal de Madrid après avoir été flashé à 216 km/h dans la banlieue de la capitale espagnole. « J’aimerais que Benzema soit blanchi et que ces deux garcons (l’attaquant du Real Madrid et Valbuena) redeviennent amis. Je ne le condamne pas. Benzema, c’est facile comme cible. Il est condamné avant d’avoir pu discuter. A cette heure-ci, je lui fais confiance.» A sept mois de l’Euro 2016, son avenir en Bleus est désormais entre les mains de la justice.Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterRichard Schittly (Lyon, correspondant)Journaliste au Monde 05.11.2015 à 19h53 • Mis à jour le06.11.2015 à 15h11 | Gary Dagorn et Jean-Baptiste Jacquin Jeudi 5 novembre, Adeline Hazan, la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, a rendu un avis paru au Journal officiel recommandant la suppression de cette mesure. Pour elle, la rétention de sûreté est « une mesure qui est complètement contraire aux principes fondamentaux de notre droit pénal ».Qu’est-ce que la rétention de sûreté ?La rétention de sûreté est un dispositif permettant de placer en centre médico-judiciaire les prévenus ayant purgé leur peine mais dont la dangerosité est jugée importante. Comprendre par là que la probabilité d’une récidive est jugée élevée.La rétention permet donc de maintenir une privation de liberté pour des personnes ayant déjà purgé leur peine de prison. Elle ne concerne que les individus condamnés pour des crimes à des peines de quinze ans ou plus et ne s’applique que dans le cas où la cour d’assises a expressément prévu cette option de rétention dans sa décision.Pour juger de la notion de « dangerosité » introduite par la loi, une commission pluridisciplinaire examine le dossier du détenu au moins un an avant sa libération. Ce dernier est placé au minimum six semaines dans un service spécialisé chargé d’évaluer son comportement.Si la probabilité de récidive de l’individu est jugée importante, la commission rend un avis motivé à la juridiction régionale de la rétention de sûreté (composée d’un magistrat, du préfet de région, d’un psychiatre, d’un avocat et d’un représentant d’une association de victimes).Dans le cas contraire, le dossier est transmis au juge d’application des peines afin qu’il statue sur une éventuelle surveillance judiciaire.Combien de détenus concernés depuis 2008 ?Cette réforme du code de procédure pénale introduite par la loi du 27 février 2008 et voulue par Nicolas Sarkozy, alors président de la République, a pour objectif de prévenir la récidive pour les crimes les plus graves (meurtre, torture, acte de barbarie, viol, enlèvement, séquestration).Depuis son entrée en vigueur, 49 mesures de surveillance de sûreté ont été prononcées. La surveillance de sûreté consiste surtout à suivre les personnes libérées dont on estime qu’elles peuvent récidiver. Le juge peut ainsi ordonner une assignation à domicile, des injonctions de soins ou un suivi sociojudiciaire. En 2012, le ministère de la justice précisait que la plupart de ces mesures concernaient majoritairement des auteurs d’infraction à caractère sexuel.Pour ce qui est des rétentions de sûreté, seules cinq ont été prononcées depuis sept ans. Les cinq individus ont été pris en charge au centre social, médical et judiciaire de Fresnes (Val-de-Marne), adjacent au centre pénitencier du même nom. Un bilan bien maigre pour l’une des mesures phares de la politique pénale de Nicolas Sarkozy, qui peut s’expliquer notamment par l’opposition du Conseil constitutionnel au principe de rétroactivité de la loi. Puisque la loi, entrée en vigueur en 2008, exige que les cours d’assises prévoient la rétention dans leur verdict et ne s’applique qu’aux peines de 15 ans ou plus, les premières rétentions ne sont pas attendues avant 2023. Les cinq rétentions de sûreté appliquées entre 2011 et 2015 l’ont été pour des personnes mises sous surveillance de sûreté mais n’ayant pas rempli les obligations dont ils devaient s’acquitter.Pourquoi la rétention de sûreté est-elle critiquée ?La rétention de sûreté a été fortement critiquée car elle revient à priver de leur liberté des personnes pour des crimes qu’elles n’ont pas encore commis mais dont on juge qu’elles pourraient les commettre. En cela, beaucoup de détracteurs de cette mesure ont fait le rapprochement avec la fiction de Philip K. Dick, Minority Report (1956), dans laquelle les individus sont condamnés avant même d’avoir commis un crime.Un principe qu’Adeline Hazan juge « contraire » aux principes du droit pénal français. « Soit la personne a de graves troubles psychiatriques, et dans ce cas elle doit être hospitalisée, soit ce n’est pas le cas et on ne peut pas l’enfermer. »Celle qui a succédé à Jean-Marie Delarue à l’été 2014 explique par ailleurs au Monde que les personnes qui font l’objet d’une rétention de sûreté n’ont aucune prise en charge. « Ils ont moins de droits que les détenus et moins de possibilité d’activités. Et les textes permettent de renouveler indéfiniment les périodes de rétention de sûreté. »Adeline Hazan cite l’exemple d’une personne dont la rétention de sûreté a duré plus d’un an parce qu’elle refusait de se soumettre à une expertise psychiatrique. Pour la contrôleuse générale, la privation de liberté est injustifiée : « Ce n’est parce que l’on refuse une telle expertise que l’on est dangereux ! »Même si la suppression de la mesure faisait partie des promesses de campagne de François Hollande, Mme Hazan reconnaît que « le climat sécuritaire actuel pose un problème. »En mars 2014, mission a été confiée à Bruno Cotte, ancien président de la chambre criminelle de la Cour de cassation et président de chambre à la Cour pénale internationale, de réfléchir à une réforme des peines, dont les mesures de sûreté. La commission Cotte devrait rendre ses conclusions à la chancellerie à la fin de l’année 2015.Gary DagornJournaliste au MondeJean-Baptiste JacquinJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter William Audureau « Il y en avait quatre, on est toutes là ! » plaisante Sophie-Anne Bled. Ce matin-là, la cofondatrice du jeune studio lyonnais Gloomywood (2Dark) anime une table ronde composée de quelques-unes des rares femmes créatrices d’entreprises dans le secteur, à l’occasion des European Indie Game Days, qui se sont tenus lundi 26 et mardi 27 octobre dans les locaux de l’école La Générale, à Montreuil.« Bonjour, je suis une licorne »Autour d’elle, trois profils très différents. Mélanie Christin a débuté comme graphiste chez Ankama en 2009, avant de démissionner un an plus tard pour créer Atelier 801 avec un associé, et connaître le succès grâce à Transformice, un jeu en ligne désormais adapté en série animée. « Quatre-vingt-dix-neuf pour cent du jeu a été programmé par mon associé, qui adore les souris avec des nœuds roses sur les oreilles », précise-t-elle pour couper court à tout stéréotype.A sa droite, Jehanne Rousseau a commencé elle aussi comme graphiste, mais onze ans plus tôt, en 1998. « Bonjour, je suis une licorne », plaisante-t-elle sur son statut de vétérane. « Mais oui, tu es une licorne !, abonde Mélanie Christin. C’est rarissime une femme qui crée son studio et tient aussi longtemps. » Jehanne Rousseau dirige en effet depuis 2008 Spider Games, un studio spécialisé dans les jeux de rôle (Of Orcs and Men, Bound by Flame), dont elle écrit une partie des scénarios. « Je suis un dinosaure dans l’industrie », relève-t-elle d’une voix grave et nonchalante. A l’autre bout de la table, Claire Zamora a créé son premier studio spécialisé dans les jeux pour filles il y a dix ans avec son mari, Feeriz, qu’elle a revendu en début d’année. Elle a depuis remonté une entreprise à Montpellier, 1492 Studio, et supervisé le jeu de séduction Is it love ?, depuis relayé par des YouTubeuses influentes chez les adolescentes.Divisions sur les solutionsTrois profils différents, pour trois approches différentes de la question du sexisme et des inégalités dans l’industrie. « Je me suis posé la question de la légitimité parce qu’on me l’a posée », déplore Jehanne Rousseau, qui a dû « mettre ses couilles sur la table [sic] » et souhaiterait si possible sortir de ces débats. « On ne devrait pas avoir à se poser la question de la légitimité, qu’on soit homme ou femme. »Mélanie Christin reconnaît la difficulté de l’exercice. « Il ne faut pas se leurrer, il n’y a pas d’égalité dans l’industrie », admet-elle. Mais en tant que chef d’entreprise, elle se dit opposée au principe de la discrimination positive (elle a notamment refusé de faire partie des FragDolls, une équipe d’e-sport réservée aux femmes), et appelle à une parité naturelle.Lire aussi :Une coupe du monde féminine de « League of Legends », pour quoi faire ?« Chez nous, on est presque à la parité hommes femmes, mais on n’a pas fait exprès, on a juste pris les plus compétents à chaque poste. » Et de souligner que les hommes restent majoritaires à la programmation, et les femmes à la gestion de communauté et au design. Plus en retrait lors du débat, Claire Zemora est la seule à défendre un certain statu quo dans la représentation des femmes dans les jeux vidéo, elle qui cible les joueuses de jeux vidéo avec des jeux à l’esthétique shôjo (mangas pour filles). « Ce qui serait bien, ce serait que quand on fait des jeux pour filles, ils ne soient pas catalogués “jeux de merde” », épingle-t-elle avec lassitude.Une table ronde contestéePlus généralement, les quatre participantes à la table ronde n’ont pas manqué de poser la question de la pertinence… de cette table ronde, Jehanne Rousseau la première. « J’en ai marre d’être interviewée parce que je suis la gonzesse de service. Je pense pouvoir être pertinente sur plein de sujets. » Et de relever le fait que d’autres minorités, comme la population noire, sont encore moins représentées dans l’industrie française. « Personnellement je connais deux “blacks” dans l’industrie du jeu vidéo. Rien que là, nous sommes deux fois plus nombreuses qu’eux. » Alors que le nombre de productrices ne fait qu’augmenter, notamment au Québec, fallait-il organiser cette table ronde réservée aux femmes ? Les intervenantes sont divisées à la fois sur sa pertinence et son utilité.Au premier rang des spectateurs, Julien Villedieu, organisateur de ces rencontres professionnelles, « revendique la légitimité de cette table ronde (…) pour faire changer la mentalité masculine ». Son objectif à terme : rééquilibrer les effectifs et encourager la mixité dans la production. « On est tous concernés par ce sujet-là », assure le délégué général du Syndicat national du jeu vidéo (SNJV).« Le problème est la représentation, pourquoi une table ronde sur les femmes et pas de femmes dans les autres tables rondes organisées durant ces deux jours ? », s’interroge alors un professionnel dans la salle, immédiatement remercié par les quatre invitées.William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sylvia Zappi Dix ans plus tard, elles veulent encore marcher. Un collectif de femmes organise une Marche de la dignité, samedi 31 octobre, à Paris, afin de remettre la question des violences policières au cœur du débat politique. Se revendiquant petites sœurs de celles et de ceux qui ont participé à la Marche pour l’égalité et contre le racisme en 1983 – elle aussi mue par la dénonciation des crimes policiers dans les banlieues –, mais aussi héritières des révoltes urbaines de novembre 2005, elles vont tenter de faire défiler, entre Barbès et Bastille, les collectifs et les réseaux des quartiers populaires.La journaliste du Monde tweete en direct de la marche :La Brigade anti negrophobie avance en silence, tous vêtus d'un tee-shirt noir #MarcheDeLaDignite https://t.co/pHx4G3YWu3— sylviazappi (@sylvia zappi)require(["twitter/widgets"]);Tout est parti d’un appel lancé, en mai, par Amal Bentounsi, sœur d’un homme de 29 ans tué d’une balle dans le dos par un policier un soir d’avril 2012, à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis). La jeune femme entendait mobiliser contre l’« impunité » dont bénéficieraient selon elle les forces de l’ordre quand ils poursuivent des Noirs et des Arabes. Depuis quelques années, une série de collectifs militants, tels Stop contrôle au faciès ou la Brigade antinégrophobie, se sont mobilisés contre les contrôles policiers discriminants, faisant écho à un ras-le-bol de plus en plus palpable parmi la jeunesse. La relaxe, le 18 mai, des deux fonctionnaires poursuivis après la mort de Zyed et Bouna, dont le décès avait déclenché les émeutes de 2005, a ravivé un sentiment d’injustice à fleur de peau.L’initiative de Mme Bentounsi est tombée à point et a réussi à fédérer une soixantaine de femmes, militantes, sociologues, artistes ou blogueuses, qui ont à leur tour lancé un appel à manifester.« Nous voulons valoriser les femmes des quartiers, ces figures qui portent depuis des années les luttes pour l’égalité. C’est aussi une manière de prendre le contre-pied des clichés sur la femme soumise aux hommes noirs ou musulmans », explique Sihame Assbague, une des organisatrices de la marche.« Les femmes sont en première ligne quand leur frère ou leur père est victime de la police ou d’un règlement de compte », renchérit Mohamed Mechmache, coprésident de la coordination Pas sans nous.Parler au nom des « minorités racialisés »Après des mois de travail, les organisatrices sont parvenues à fédérer des associations, des collectifs des quartiers, jusqu’alors très éclatés, et à être soutenues par de nombreux chercheurs, artistes, rappeurs ou slameurs. Un concert réunissant Kery James, Médine, Disiz ou Princess Erika doit se tenir place de la Bastille à l’issue du défilé. Reste à savoir si la marche va parvenir à mobiliser les quartiers populaires. Depuis trente ans, toutes les tentatives de fédérer les réseaux militants ont échoué à constituer une voix unie des banlieues, se heurtant aux divisions politiques et aux batailles d’ego. Mettant l’accent sur la mémoire des luttes de l’immigration, la mobilisation se veut pourtant fondatrice d’un nouvel élan, à l’initiative d’une nouvelle génération. En s’inspirant du cri de ralliement « Black lives matter » (« les vies noires comptent ») des manifestations de Ferguson, les mots d’ordre ont pris des accents radicaux. Il s’agit de parler au nom de toutes les « minorités racialisés », mêlant victimes du racisme anti-Noirs, islamophobie, romophobie, comme la stigmatisation des populations des quartiers, et de revendiquer leur autonomie : « Nous allons faire une déclaration d’indépendance par rapport aux organisations de gauche et aux syndicats qui ont parlé en notre nom et confondu alliance et subordination », insiste la sociologue Nacira Guénif.Rupture avec la gauche gouvernementaleL’initiative devrait ainsi marquer une rupture avec les organisations des droits de l’homme et la gauche traditionnelles, qui avaient placé la lutte contre le racisme sur le terrain de la morale et des valeurs. De fait, en dehors de la gauche radicale et des écologistes qui défileront en queue de cortège, peu de partis soutiennent la marche.Le ton sera particulièrement critique à l’égard du gouvernement. Pour toute cette mouvance associative, l’abandon du récépissé lors des contrôles de police ou du droit de vote des étrangers, le vide des mesures en faveur des quartiers populaires depuis l’élection de François Hollande, ont signé la rupture avec la gauche gouvernementale. La décision de l’Etat, le 13 octobre, de se pourvoir en cassation contre un jugement qui le condamnait pour « faute lourde » après des contrôles d’identité au faciès, a acté définitivement le divorce. « L’heure de nous-mêmes a sonné », assure Fania Noël du collectif afro-féministe Mwasi.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.10.2015 à 18h08 Des aides au logement pour les étudiants placées sous conditions de ressources ? Deux amendements remettant en cause l’accès des étudiants aux aides personnalisées au logement (APL) ont été déposés jeudi 29 octobre sur la loi de finance 2016 par la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale. Ils seront revotés en séance plénière le 4 novembre.Lire aussi :Halte au cassage des aides au logementPour les associations étudiantes, ces amendements, s’ils sont adoptés, pénaliseraient les classes moyennes. « Mettre les APL étudiantes sous condition de ressources, comme le système de bourses du Crous, c’est priver jusqu’à 500 000 jeunes d’une aide de 100 à 200 euros par mois, indispensable pour payer leur loyer. Cela signifie que des jeunes devront retourner vivre chez leurs parents et parfois renoncer à leurs études », défend l’Unef, syndicat étudiant, dans un communiqué de presse publié le 30 octobre.« Michel Sapin, ministre des finances et des comptes publics, annonçait le 13 mai une sanctuarisation du budget et des critères de répartition des APL » rappelle la Fage, autre syndicat étudiant, dans un communiqué daté du 30 octobre.Ces amendements au projet de loi de finances 2016 s’inscrivent dans la volonté du gouvernement de faire 225 millions d’euros d’économie en 2016 sur les 15,5 milliards dédiés aux APL, selon une source parlementaire interrogée par l’AFP.Lire aussi :Le gouvernement reporte le chantier sur les aides au logement Samuel Laurent A compter du 1er novembre, comme chaque année, aucun locataire ne pourra être expulsé de son logement avant le printemps, précisément le 31 mars. Depuis deux ans, cette trêve hivernale s’applique aussi aux coupures d’électricité et de gaz.Lire aussi :Début de la trêve hivernale : les expulsions suspendues et de nouvelles places d’hébergementDepuis la crise financière de 2008, de plus en plus de locataires éprouvent des difficultés à payer leur loyer. Les associations et la fondation Abbé Pierre en font le constat : le nombre d’expulsions pour impayés a augmenté fortement ces dernières années.Plus de 126 000 décisions judiciaires d’expulsionEn 2013, près de 126 000 décisions de justice ordonnant une expulsion ont été rendues. S’il est difficile d’établir précisément le nombre de cas où l’expulsion a été réalisée in fine, on sait en revanche que dans 12 759 cas, la force publique (police ou gendarmerie) est intervenue pour expulser des personnes. #container_14462009027{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14462009027{ height:500px; } #container_14462009027 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14462009027 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14462009027 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14462009027 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les décisions d'expulsion du logement depuis 2002Source : Fondation Abbé Pierrerequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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Sur dix ans, de 2002 à 2013, les contentieux locatifs « avec demande de délivrance de titre exécutoire » (d’expulsion) ont augmenté de 28 %.Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.10.2015 à 15h04 • Mis à jour le30.10.2015 à 16h11 | Frédéric Cazenave A l’issue d’une ultime séance de négociations au siège du Medef, le patronat et trois syndicats (CFDT, CFTC, CFE-CGC) ont validé, vendredi 30 octobre, l’accord sur la réforme du régime des retraites complémentaires, destiné à renflouer les caisses de l’Agirc-Arrco.Cet accord, qui doit être formellement signé dans les jours qui viennent, comporte une mesure phare : la mise en place d’un système de bonus-malus pour inciter les salariés à décaler leur départ à la retraite.Lire aussi :Patronat et syndicats valident l’accord sur les retraites complémentairesÀ partir de 2019, les salariés qui auront atteint l’âge légal de départ à la retraite (62 ans) et la durée de cotisation requise pour obtenir une pension à taux plein, devront quand même travailler un an de plus. Sinon ? Ils subiront une décote de 10 % pendant deux ans (voire trois) sur leurs retraites complémentaires.Ceux qui travailleront deux années de plus - soit jusqu’à 64 ans - bénéficieront au contraire d’un bonus de 10 % pendant un an. Ce bonus grimpe respectivement à 20 % et 30 % pour trois et quatre années de travail supplémentaires.L’accord prévoit aussi une moindre revalorisation des pensions pendant trois ans. Celles-ci augmenteraient à un rythme inférieur à l’inflation de 1 point. Une mesure synonyme de perte de pouvoir d’achat pour les retraités. De même, décaler la revalorisation des pensions des régimes complémentaires au 1er novembre 2016, plutôt qu’en avril, entraînera un petit manque à gagner.Pour appréhender l’impact de ces mesures nous avons demandé au cabinet de conseils Optimaretraite de réaliser des simulations pour deux types de profils : un cadre gagnant 54 000 euros de salaire brut par an (salaire moyen des cadres selon l’Association pour l’emploi des cadres), et un salarié non cadre gagnant 20 544 euros annuels (salaire médian de 1 772 euros en France). Les deux ont travaillé tout au long de leur carrière et partent à la retraite à taux plein à 62 ans. 1 - Impact du bonus-malus pour un cadreMontant de la pension avec les règles actuelles :Pour un départ en retraite à 62 ans il touche chaque année 29 290 euros.Montant de la pension avec la réforme :Pour un départ à 62 ans, il subit la décote de 10 % sur les régimes complémentaires et perçoit donc 28 049 euros pendant ses trois premières années, avant de toucher à 65 ans le taux plein soit 29 290 euros. Sur cette période (de 62 à 65 ans), sa perte de pension atteint donc 3 723 euros par rapport aux règles actuelles.Pour un départ à 63 ans, il n’aura pas d’abattement sur ses régimes complémentaires. Comme il a travaillé une année de plus que le taux plein, il a généré de nouveaux droits. Il touchera donc une pension annuelle de 30 740 euros. La réforme est neutre et ne change rien par rapport aux règles actuelles.En cas de départ à 64 ans, il bénéficie d’un bonus de 10 % sur ses régimes complémentaires pendant une année. Il percevra donc 33 512 euros à 64 ans et 32 189 euros ensuite. Soit un gain de 1 323 euros par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 64 ans.En partant à 65 ans, le bonus est de 20 % sur les complémentaires. Il touche donc 36 372 euros la première année, puis 33 645 euros ensuite. Soit un gain de 2 727 euros par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 65 ans. 2 - Impact du bonus-malus pour un salarié non-cadreMontant de la retraite avec les règles actuelles :Départ en retraite à 62 ans, il touche chaque année une pension de 12 783 eurosMontant de le pension avec la réforme :Pour un départ à 62 ans, il perçoit 12 404 euros pendant ses trois premières années, avant de toucher le taux plein à 65 ans soit 12 783 euros. Sur cette période (de 62 à 65 ans), la perte de pension atteint donc 1 136 euros par rapport aux règles actuelles.Pour un départ à 63 ans, la réforme est neutre et ne change rien par rapport aux règles actuelles.En cas de départ à 64 ans, le bonus de 10 % sur ses régimes complémentaires pendant une année, permet un gain de 400 euros (pour une pension de 14 515 euros cette année là) par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 64 ans.En partant à 65 ans, le bonus de 20 % sur les complémentaires engendre un gain de 820 euros (pour une pension de 15 614 euros cette année là) par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 65 ans. 3 - Impact de la revalorisation des pensionsLa revalorisation des retraites pendant trois ans se fera donc à un rythme inférieur de 1 point à l’évolution des prix. La simulation ci-dessous se base sur une inflation de 1,5 % pendant 3 ans et intègre en 2016 le report de la revalorisation au 1er novembre.Cadre (pension annuelle de 29 290 euros)Manque à gagner en 2016 : 129 eurosManque à gagner entre 2016 et 2018 : 769 eurosNon cadre (pension annuelle de 12 783 euros)Manque à gagner en 2016 : 39 eurosManque à gagner entre 2016 et 2018 : 235 eurosFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Richard Schittly (Lyon, correspondant) « Calais, c’était l’enfer pour eux. » Interprète en langue arabe, Béchir Kalaï traduit le sentiment des migrants qui viennent de rejoindre la région lyonnaise après avoir quitté la « jungle », dans le cadre d’une opération nationale destinée à désengorger l’immense bidonville du Pas-de-Calais. Sur les 400 réfugiés extraits cette semaine du camp de Calais vers sept régions françaises, 51 sont arrivés mardi 27 octobre au centre de transit de l’association Forum réfugiés, situé à Villeurbanne.Lire aussi :Des centaines d’exilés de Calais placés en rétentionLes autorités ont soigneusement préparé leur accueil. Mercredi, cinq agents de l’office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), spécialement envoyés, ont vérifié leur situation administrative et dispensé de premiers conseils. Ces migrants sont âgés de 20 à 30 ans, originaires du Soudan pour 47 d’entre eux. Trois bénéficient déjà de l’asile, neuf ont un récépissé de demande ; les autres ont obtenu une autorisation provisoire de séjour.Les entretiens se succèdent dans des petits bureaux du rez-de-chaussée. A chaque fois, la même scène. Un homme sort une pochette en plastique fripée de son petit sac à dos. Il en tire des papiers froissés, qu’il déplie avec précaution, comme s’il s’agissait de reliques. Autorisation provisoire de séjour ou récépissé de demande d’asile, attestation d’enregistrement, passeport ou non... toute leur vie semble contenue dans ces liasses fragiles.Lire aussi :Comprendre la crise des migrants en Europe en cartes, graphiques et vidéos« Choukrane, merci, thank you »Elias B. vient d’Ethiopie par l’Italie. Il évoque brièvement la détention et ses problèmes de santé. Sacia, auditrice de l’OFII, lui explique le cheminement des procédures. Sa collègue Aziza l’informe d’une possible aide au retour. « J’espère que vous allez trouver du répit ici ; si vous éprouvez le besoin de repartir, sachez que nous organisons les choses », lui dit-elle. Blouson imperméable beige, basket noires fatiguées et bonnet aux couleurs américaines sur la tête, l’homme écoute, regard à la fois fatigué et concentré. Il dit merci en trois langues : « Choukrane, merci, thank you. » Puis il passe au bureau d’à côté, où Monia, du Forum réfugiés, lui donne 30 euros d’aide d’urgence et lui explique le rôle du centre de transit.L’arrivée d’une cinquantaine de migrants de Calais est une formalité pour ce centre qui traite une moyenne de 140 entrées par mois. « Il faut banaliser la situation : l’épisode de Calais a donné une image anormale de l’accueil des migrants, il faut passer d’un no man’s land juridique à quelque chose d’ordinaire », soutient Jean-François Ploquin, directeur de Forum réfugiés. « La situation est parfaitement gérable » dit aussi Michel Delpuech, préfet de la région Rhône-Alpes. La région Rhône-Alpes compte 6 800 places d’hébergement pour réfugiés, dont 2 000 pour la métropole de Lyon et le département du Rhône. A la date de l’arrivée du groupe de Calais, 500 places sont encore disponibles.« Les demandes d’asile sont en baisse »Le discours des autorités régionales se veut rassurant face à l’ampleur des phénomènes migratoires qui traversent actuellement l’Europe. « Les demandes d’asile sont en baisse » note le préfet Delpuech. Les demandes d’asile déposées dans la région Rhône-Alpes sont passées de 8 253 en 2004, à 5 182 dix ans plus tard. Elles devraient avoisiner les 6 000 cette année.Contrairement aux tensions rencontrées pour l’hébergement d’urgence des sans-abris en période hivernale, la capacité d’accueil des réfugiés est loin d’être débordée. Les services de la préfecture de Lyon attendent sereinement une deuxième vague venue de Calais, dans les semaines à venir, ainsi que l’arrivée possible de Syriens et d’Irakiens actuellement stationnés en Allemagne.Mercredi en fin de journée, Ibrahim Y., 25 ans, ferme la marche. Son sac serré sur le ventre, la sueur au front, le jeune tchadien attend son premier rendez-vous avec l’office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). Après des exactions commises dans son village, il a fui son pays par la Libye et l’Italie. « Il a un sacré parcours ce jeune homme », chuchote Aziza à l’oreille de sa collègue, avant de se tourner vers lui : « On vous souhaite bonne chance. »Lire aussi :A Calais, « la jungle est aujourd’hui hors contrôle » data-ui="carousel" data-module="portfolio" data-wrapper=".gallery" data-interval="false" data-is-atom tabindex="10"> data-slide-title="" data-slide-description="Officiellement ouvert au printemps pour libérer le centre-ville de ses migrants et les regrouper, la "jungle" a pris l'aspect d'un immense bidonville, structurée par une économie de survie. Les magasins affichent souvent l'origine du propriétaire." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Des cafés sont aménagés. On peut y boire un thé ou un café. "On estimait à 5 000 le nombre de migrants ici avant le week-end [samedi 10 et dimanche 11 octobre]", résume François Guennoc, de l’association l’Auberge des migrants. "On ne doit pas être loin de 6 000, alors", complète un autre. Au début du printemps, ils étaient 2 000." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Dans la jungle, un des migrants propose ses services pour réparer les vélos des autres occupants du camp. Comme pour se donner l’impression de reprendre la main, les CRS ont réinvesti le lieu. Lundi 12 octobre, avant le déjeuner, ils ont patrouillé par groupe de quatre ou cinq et tassé un peu plus le sable de la dune de leurs bottes de sécurité." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Mohajir épluche quelques pommes de terre pour le repas du soir. Dans la grande tente des Soudanais, l'accueil se veut chaleureux." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Tony et Vince sont deux bénévoles britanniques. Ils sont venus il y a quelques jours apporter leur aide dans la construction des bâtiments." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Les différents magasins improvisés dans le camp proposent souvent les mêmes produits. "Désormais, c’est le lieu de refuge de tous les damnés de la terre. On a même une tente de Bédouins du Koweït. Chez eux, ils n’ont droit à rien. Ils viennent voir ici", observe Dominique, un Calaisien qui offre l’électricité pour charger les téléphones." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Les alentours de l'église orthodoxe sont de plus en plus décorés. Ici, un portail d'accueil a été peint pour embellir l'entrée." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Deux jeunes étudiants belges sont venus deux jours aider les réfugiés. Les temps de jeu permettent d'adoucir une atmosphère parfois tendue." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Un gigantesque dôme trône au fond de la jungle. Il a été construit par des Britanniques. Il doit accueillir des représentations théâtrales." data-slide-item-lie="" Précedent1/9SuivantOfficiellement ouvert au printemps pour libérer le centre-ville de ses migrants et les regrouper, la "jungle" a pris l'aspect d'un immense bidonville, structurée par une économie de survie. Les magasins affichent souvent l'origine du propriétaire.DAVID PAUWELS POUR "LE MONDE"› Accéder au portfoliorequire(['lmd/ui/carousel', 'lmd/module/portfolio']);Richard Schittly (Lyon, correspondant)Journaliste au Monde 30.10.2015 à 11h41 • Mis à jour le30.10.2015 à 11h48 Des milliers de familles et de personnes sans domicle (SDF) attendent cette date avec impatience : à partir de samedi soir, celles et ceux qui sont menacés d’expulsion bénéficieront d’un sursis jusqu’au printemps grâce à la trêve hivernale, tandis que des places d’hébergement supplémentaires seront ouvertes pour les sans-abri.Instaurée il y a soixante ans, la trêve hivernale démarre chaque année le 1er novembre mais débute véritablement la veille au soir, les expulsions étant interdites entre 21 heures et 6 heures. Elle se termine le 31 mars, depuis une prolongation votée l’an dernier.Hausse des expulsionsLa période est peu appréciée des propriétaires, dont certains sont en difficulté du fait des impayés de loyer, mais ne peuvent récupérer leur bien, même si une décision de justice a été prononcée en leur faveur.Juste avant la trêve, les expulsions s’accentuent, dénoncent les associations, huissiers et propriétaires faisant pression sur la préfecture pour les obtenir avant les cinq mois de statu quo.« Une frénésie s’est emparée des préfectures, c’est violent », souligne Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de Droit au logement, qui y voit les conséquences du manque de moyens dont disposent les préfets pour indemniser les propriétaires s’ils décident de suspendre ou retarder une expulsion.Lire aussi :Les associations craignent un record d’expulsions locatives en 2015Il constate également une hausse des expulsions en logement social, « de familles, de personnes âgées ». « De plus en plus de gens se maintiennent jusqu’au bout dans le logement, car ils n’ont pas d’autre solution ».Selon des chiffres du ministère de la justice communiqués à l’Agence France-Presse, les assignations au tribunal pour contentieux locatifs étaient de 173 703 en 2014 (+ 8 %) et les décisions judiciaires d’expulsion, de 132 016 (+ 4,8 %).Les associations dénoncent des expulsions illégalesToutes ces décisions n’aboutissent pas à une intervention de police : selon des chiffres du ministère de l’intérieur communiqués à la Fondation Abbé-Pierre, 11 604 ménages ont été expulsés avec le concours de la force publique en 2014 (+ 15 %). Plusieurs dizaines de milliers de ménages quittent leur logement chaque année avant l’intervention policière, souvent en catimini, parfois aussi poussés dehors par certains propriétaires.Près de 85 % des expulsions du secteur privé sont menées en « totale illégalité » notamment à Paris et en Ile-de-France, affirme Benoît Filippi, économiste et porte-parole du Réseau Stop aux expulsions. Beaucoup sont « en violation de la loi Alur », qui interdit notamment de donner congé à son locataire pour « spéculer » et mieux louer ou vendre derrière.Le Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées dénonce également une « augmentation » des expulsions des familles DALO (droit au logement opposable), alors qu’une circulaire interdit depuis 2012 leur remise à la rue sans relogement.Places d’hébergement supplémentairesPour ceux qui n’ont déjà plus de logement, la trêve est également un répit, puisque l’Etat mobilise dans la même période des places supplémentaires dans des centres d’hébergement.Pendant la trêve, « en moyenne 5 000 places supplémentaires sont mobilisées, et 10 000 en fin de période », car les places s’ouvrent progressivement mais ne se referment pas avant fin mars. Elles viendront s’ajouter aux 103 800 places pérennes pour SDF déjà comptabilisées par le ministère du logement en 2014.Les associations d’aide aux sans-abri ont réclamé mi-octobre l’ouverture de ces places sans attendre, arguant que la situation était déjà « critique dans de nombreuses villes » et que le 115, le numéro d’urgence pour SDF, était saturé.Lire aussi :Le gouvernement veut en finir avec les remises à la rue à la fin de l’hiverCes ouvertures se font « en fonction de la demande, et non des températures », affirme l’entourage de la ministre Sylvia Pinel, qui a donné des instructions en ce sens aux préfets.Autre instruction : anticiper la fin de l’hiver et préparer les sorties vers d’autres dispositifs d’hébergement, pour éviter les remises à la rue sèches fin mars.« L’hiver, ceux qui demandent des places sont en général les plus exclus », invisibles le reste de l’année, explique Jean-Martin Delorme, de la direction régionale et interdépartementale de l’hébergement et du logement. « Il faut saisir cette occasion pour nouer un contact avec eux. » François Bougon La mise en place en 1979 de la politique de l’enfant unique, trois ans après la mort de Mao et au moment où Deng Xiaoping lançait sa politique de réformes et d’ouverture, s’expliquait par des raisons économiques. Tout comme son abandon, près de quarante ans plus tard, dans une Chine grisonnante et en quête d’un nouveau modèle de développement qui donne une part plus importante à la consommation. Mais, pour la démographe et sinologue Isabelle Attané, de l’Institut national des études démographiques (INED), qui publiera en janvier chez Fayard La Chine à bout de souffle, l’autorisation accordée à tous les couples d’avoir deux enfants ne devrait pas permettre d’assister à une remontée de la fécondité.Pourquoi cette politique de l’enfant unique avait-elle été mise en place ?La Chine appliquait depuis 1971 une politique de contrôle des naissances, à la fois à la campagne (trois enfants maximum) et en ville (deux enfants maximum). Elle a été très efficace en termes de baisse de la fécondité dans les années 1970, mais elle était moins stricte. Deng Xiaoping, en arrivant au pouvoir en 1978, a lancé les réformes. Et la politique de l’enfant unique mise en place un an plus tard visait à permettre de soutenir cet objectif d’accélérer le développement du pays. L’argument était donc économique.Comment a-t-elle évolué ?Finalement, cette politique de l’enfant unique n’a concerné qu’une fraction de la population. Dans les années 2000, ce n’était plus qu’un tiers, car elle ne concernait plus que les grandes villes.Dès le début, en 1979, il était possible pour les couples composés de deux enfants uniques de faire deux enfants. A la fin de l’année 2013, après le troisième plénum, cette possibilité a été élargie aux couples dont l’un des deux conjoints seulement était enfant unique. Avec l’autorisation pour tous les couples d’avoir deux enfants, on assiste à un nouvel assouplissement du contrôle des naissances.Comment expliquer cette décision de l’abandonner ? Est-ce historique ?Oui. Il faut cependant se souvenir que, lors de sa mise en œuvre en 1979, il avait été expliqué que la politique de l’enfant unique était censée ne durer que trente ans, donc qu’elle serait provisoire. A partir des années 2000, la Chine a commencé à vieillir à un rythme soutenu. La communauté des démographes chinois et d’autres secteurs de la population ont prôné l’abandon de cette politique qui n’avait plus lieu d’être pour différentes raisons.En premier lieu, parce que la Chine va se retrouver avec une structure de population qui va commencer à devenir défavorable à son économie. Entre les années 1980 et la fin des années 2000, le pays a bénéficié d’une structure démographique extrêmement favorable : la part d’actifs, en gros les adultes – nous, les démographes, considérons que c’est la population âgée de 15 à 59 ans – était exceptionnellement élevée. Elle a atteint jusqu’à 70 % de la population totale. Mais, depuis le début des années 2008, cette part commence à diminuer. Le nombre de personnes âgées va augmenter et, en raison de la baisse de la natalité, la population adulte va diminuer.L’assouplissement de 2013 a-t-il eu un impact ?Il ne s’est pas traduit par une remontée de la natalité. Aujourd’hui, ils autorisent tous les couples à avoir deux enfants. S’ils ont pris cette décision, c’est aussi pour répondre à la contestation croissante vis-à-vis de la politique de l’enfant unique, et je ne suis pas sûr qu’elle ait un impact significatif. Il est assez peu probable que cela permette d’une part à la fécondité de remonter significativement et d’autre part de lutter contre l’élimination des petites filles. Avoir un enfant coûte cher. Il y a très peu de structures d’accueil, et quand elles existent, elles sont chères, tout comme le système de santé ou l’université… Les études supérieures coûtent très cher également. Pour les familles, c’est un budget considérable.François BougonChef adjoint au service InternationalSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 29.10.2015 à 23h50 • Mis à jour le30.10.2015 à 11h28 | Antoine Albertini (Bastia, correspondant) Me Jean-Michel Mariaggi, 58 ans, avocat à Ajaccio, a été la cible d’une tentative d’homicide alors qu’il circulait en voiture près d’Ajaccio, jeudi 29 octobre au soir, peu après 19 heures. Atteint de plusieurs décharges de fusil de chasse, il a été secouru par un automobiliste tandis que le véhicule supposé de ses agresseurs, « un utilitaire de couleur blanche » d’après une source proche de l’enquête, prenait la fuite.Evacué vers le centre hospitalier d’Ajaccio, où il a été opéré en urgence, Me Mariaggi, touché au bras, était conscient et ses jours ne se trouveraient pas en danger. « C’est un miraculé, il a perdu beaucoup de sang mais devrait s’en tirer », a indiqué au Monde un de ses proches.Lire aussi :Une figure du barreau d’Ajaccio réchappe d’une tentative d’assassinatPlusieurs menaces de mort en 2013Habitué des procès médiatiques, Me Mariaggi s’y est taillé une réputation de bretteur des prétoires, pugnace et offensif, au point de s’attirer de solides inimitiés, tant parmi ses confrères – une brouille durable l’avait opposé à Antoine Sollacaro, ancien bâtonnier d’Ajaccio exécuté en octobre 2012 – qu’au sein de la magistrature et du milieu. Visé par des menaces de mort en 2013, il avait refusé toute protection policière.L’ordre des avocats d’Ajaccio doit se réunir vendredi pour un conseil extraordinaire.Lire la tribune cosignée par Jean-Michel Mariaggi :Et s’il fallait enregistrer les délibérés de Cour d’assises ?Antoine Albertini (Bastia, correspondant)Journaliste au Monde 29.10.2015 à 18h40 | Laura Buratti Que vous soyez ou non étudiant, voici cinq chiffres utiles sur l’enseignement supérieur. Ils sont extraits de la 25e édition du rapport « L’état de l’école », publié mercredi 28 octobre par le ministère de l’éducation nationale, qui regroupe des principaux indicateurs statistiques de l’année 2014. 29,2 milliards d’euros de budgetLa collectivité nationale a dépensé 29,2 milliards d’euros pour l’enseignement supérieur en 2014, soit un demi-milliard de plus que l’année précédente (+ 1,7 %). Cette augmentation du budget est évidemment à comparer à l’évolution du nombre d’étudiants : 40 000 de plus à la rentrée 2014, soit une hausse d’1,6 % des effectifs. 11 560 euros par étudiantLa dépense annuelle de l’Etat par étudiant atteint 11 560 euros en 2014, soit 39,7 % de plus qu’en 1980. Avec de fortes disparités : un étudiant à l’université coûte 10 800 euros, contre 14 980 euros pour un étudiant de prépa, des montants constants par rapport à l’année précédente. 41,3 % des bacheliers choisissent la facL’université a attiré 41,3 % des bacheliers de 2014 (dont 7,5 % se sont inscrits à l’IUT), contre 6,8 % qui lui ont préféré les classes préparatoires.Au total en 2014, ce sont 74,5 % des bacheliers qui ont poursuivi leurs études dans le supérieur, contre 77,1 % l’année précédente. Cet écart s’explique par la hausse considérable du nombre de bacheliers professionnels à la session 2014 (+ 19,8 %), qui ont été moins nombreux que ceux des voies générales et technologique à continuer leurs études. 66 % des enfants de cadres obtiennent un diplôme du supérieurLes enfants de cadres et de professions intermédiaires sont bien plus nombreux que les enfants d’ouvriers et d’employés à posséder, pour plus haut diplôme, un diplôme du supérieur : c’est le cas de 66 % des premiers, contre 33 % des seconds.Les différences d’accès aux études liées aux origines sociales se creusent dès le lycée : 85 % des enfants de cadres possèdent le baccalauréat, contre seulement 57 % des enfants d’ouvriers.  11,5 % des diplômés du supérieur au chômageEn 2014, parmi les jeunes ayant terminé leur formation depuis un à quatre ans, 11,5 % des diplômés de l’enseignement supérieur étaient au chômage, alors que ce taux atteignait 24,1 % pour ceux ayant seulement le bac (ou un CAP ou BEP) et se montait à 53 % pour les jeunes titulaires du diplôme national du brevet ou sans diplôme.Laura BurattiJournaliste au Monde Samuel Laurent Une semaine après la manifestation des personnels de l’administration pénitentiaire, leurs organisations syndicales ont été reçues par le président François Hollande, jeudi 28 octobre. Cette rencontre a permis d’évoquer des « pistes de réflexion », sans aboutir à des annonces concrètes, ont estimé les syndicats.Une concertation doit être menée sous trois mois, sur trois axes : la revalorisation des indemnités des surveillants pénitentiaires, un plan de résorption des emplois vacants (dont le nombre s’élèverait à 1 300) et la manière de prendre en charge la population pénale.Les syndicats doivent désormais discuter du maintien ou non du mouvement de grève annoncé pour le 5 novembre. Plus d’effectifs, plus d’équipements, de meilleures payes…. Les surveillants de prison dénoncent des conditions de travail devenues impossibles, faute de personnel et de moyens.1. Environ 27 000 surveillants pour 188 prisonsLa France compte 188 centres de détention, centres pénitentiaires et maisons d’arrêt, où sont incarcérées environ 65 500 personnes (chiffres de septembre 2015). En 2014, leur taux d’occupation (le nombre de détenus par rapport au nombre de places) a avoisiné les 115 %. Ces établissements emploient 36 535 agents de l’administration pénitentiaire, dont près des trois quarts (26 734) sont des surveillants.S’y retrouver dans les différentes catégories d’établissements pénitentiairesIl existe plusieurs catégories d’établissements pénitentiaires, du moins en théorie. En pratique, toutefois, la surpopulation carcérale tend à brouiller les frontières entre eux.- Maisons d’arrêt : En théorie, les maisons d’arrêt accueillent les prévenus (en attente d’un jugement) et les courtes peines (moins de deux ans) ou les détenus en attente d’être en détention dans un établissement pour peine.- Etablissements pour peine : Ils se subdivisent en maisons centrales, centres de détention, de semi-liberté et centres pénitentiaires qui comprennent plusieurs types d’accueil en un établissement.Les maisons centrales accueillent les détenus les plus dangereux (longues peines et cas à risque)Les centres de détention acceuillent les détenus condamnés à plus de deux ans mais présentant des chances de réinsertionLes centres de semi-liberté reçoivent des personnes sous des régimes aménagés (possibilité de s’absenter pour travailler, se former, etc, la journée)- Etablissements pénitentiaires pour mineurs : Ils accueillent, comme leur nom l’indique, les mineurs incarcérés.- Etablissement public de santé national : Situé à Fresnes, cet établissement prend en charge l’hospitalisation des détenus.- Service pénitentiaire d’insertion et de probation : Dans chaque département, ces services interviennent pour la réinsertion des détenus, la prévention de la récidive, le suivi et le contrôle des obligations des détenus en milieu ouvert. #container_14461113746{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14461113746{ height:500px; } #container_14461113746 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14461113746 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14461113746 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14461113746 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Répartition des établissemetns pénitentiaires(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}2. Une surpopulation endémiqueVétustes, surpeuplées, les prisons françaises sont régulièrement dénoncées par les instances européennes ou les ONG comme étant les pires d’Europe. La France a été épinglée en 2013 par le conseil de l’Europe pour sa surpopulation carcérale et un taux de suicide en prison deux fois supérieur à la moyenne des autres pays européen.Deux ans auparavant, en 2011, la justice administrative française avait condamné l’Etat à indemniser des détenus du fait de leurs conditions d’incarcération.Cette situation n’est pas nouvelle. La hausse ténue du nombre de places de détention n’est jamais parvenue, en dix ans, à réduire une surpopulation chronique. #container_14461133328{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14461133328{ height:500px; } #container_14461133328 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14461133328 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14461133328 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14461133328 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Détenus et places disponibles depuis 2003(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Si l’on compare la taille des effectifs de l’administration pénitentiaire à celle des détenus dont ils ont la charge, la différence sur dix ans n’est pas flagrante : on passe de 2,57 détenus par surveillant en 2000 à 2,91 en 2014. Mais ces chiffres sont théoriques : les syndicats de surveillants dénoncent des postes souvent non pourvus, de 1 200 à 1 300 au total. #container_14461238319{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14461238319{ height:500px; } #container_14461238319 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14461238319 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14461238319 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14461238319 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Rapport entre détenus et surveillantsrequire(['//s1.lemde.fr/mmpub/edt/zip/20151029/115448/highcharts-4.1.9.js','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14461238319", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:true, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2000","2001","2002","2003","2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Personnel de surveillance", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 20041 ], [ "", 20516 ], [ "", 20225 ], [ "", 20902 ], [ "", 22492 ], [ "", 22615 ], [ "", 22448 ], [ "", 23300 ], [ "", 23616 ], [ "", 24341 ], [ "", 25300 ], [ "", 25873 ], [ "", 26094 ], [ "", 26329 ], [ "", 26734 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Détenus", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 51441 ], [ "", 47837 ], [ "", 48594 ], [ "", 55407 ], [ "", 59246 ], [ "", 59197 ], [ "", 59522 ], [ "", 60403 ], [ "", 64003 ], [ "", 66178 ], [ "", 66089 ], [ "", 66975 ], [ "", 73780 ], [ "", 76798 ], [ "", 77883 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Nombre de détenus par surveillant", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 2.566788084 ], [ "", 2.331692338 ], [ "", 2.402669963 ], [ "", 2.650798967 ], [ "", 2.634092122 ], [ "", 2.617598939 ], [ "", 2.651550249 ], [ "", 2.592403433 ], [ "", 2.710154133 ], [ "", 2.718787231 ], [ "", 2.612213439 ], [ "", 2.588605883 ], [ "", 2.827469916 ], [ "", 2.916859736 ], [ "", 2.913256527 ] ], "type": "line", "lineWidth": 2, "yAxis": 1, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});3. Des détenus plus violentsLe profil des détenus a également changé : parmi les motifs d’incarcération, les violences volontaires représentent désormais la catégorie majoritaire, loin devant les vols simples ou aggravés, qui constituaient le principal motif d’incarcération dans les années 1980. #container_14461174835{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14461174835{ height:500px; } #container_14461174835 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14461174835 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14461174835 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14461174835 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Principaux motifs d'incarcérationSource : Ministère de la justicerequire(['//s1.lemde.fr/mmpub/edt/zip/20151029/115448/highcharts-4.1.9.js','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14461174835", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#ff3232","#f19300","#ffc832","#f56a20","#0386c3","#285a82","#2e91db","#608a32","#f96996","#cccccc"], credits:{ enabled:false}, title: 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document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les détenus sont en revanche plus souvent de nationalité française que dans les années 1980. #container_14461184626{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14461184626{ height:500px; } #container_14461184626 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14461184626 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14461184626 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14461184626 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Part d'étrangers dans les incarcérations depuis 1992require(['//s1.lemde.fr/mmpub/edt/zip/20151029/115448/highcharts-4.1.9.js','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14461184626", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"percent", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["1992","1993","1994","1995","1996","1997","1998","1999","2000","2001","2002","2003","2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Français", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 35071 ], [ "", 34835 ], [ "", 36630 ], [ "", 38573 ], [ "", 39388 ], [ "", 39149 ], [ "", 40288 ], [ "", 40436 ], [ "", 39914 ], [ "", 37603 ], [ "", 38087 ], [ "", 43489 ], [ "", 46123 ], [ "", 46455 ], [ "", 47331 ], [ "", 48498 ], [ "", 51766 ], [ "", 54146 ], [ "", 54349 ], [ "", 55023 ], [ "", 60807 ], [ "", 62977 ], [ "", 63315 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Étrangers", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 15044 ], [ "", 15507 ], [ "", 15921 ], [ "", 15362 ], [ "", 15674 ], [ "", 15120 ], [ "", 13557 ], [ "", 12525 ], [ "", 11527 ], [ "", 10234 ], [ "", 10507 ], [ "", 11918 ], [ "", 13123 ], [ "", 12742 ], [ "", 12191 ], [ "", 11905 ], [ "", 12237 ], [ "", 12032 ], [ "", 11740 ], [ "", 11943 ], [ "", 12973 ], [ "", 13821 ], [ "", 14568 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " détenus", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Et les violences tendent à augmenter dans des prisons de plus en plus bondées, comme le soulignait un avis sénatorial de 2014 : les violences avec arme ont connu une hausse de 53 % en trois ans, les agressions sexuelles ont augmenté de 43 %, les rixes de 10 %. #container_14461247004{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14461247004{ height:500px; } #container_14461247004 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14461247004 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14461247004 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14461247004 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Violences commises en prisonrequire(['//s1.lemde.fr/mmpub/edt/zip/20151029/115448/highcharts-4.1.9.js','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14461247004", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#191919","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#f96996","#98abce"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2010","2011","2012","2013"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Homicides", "color": "#191919", "data": [ [ "", 4 ], [ "", 3 ], [ "", 2 ], [ "", 1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Agressions sexuelles", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 41 ], [ "", 62 ], [ "", 66 ], [ "", 59 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Prise d'otage / Séquestration", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", null ], [ "", null ], [ "", 5 ], [ "", 4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Actes de torture ou de barbarie", "color": "#F19300", "data": [ [ "", 15 ], [ "", 22 ], [ "", 17 ], [ "", 15 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Violences avec arme ou objet", "color": "#28beaa", "data": [ [ "", 291 ], [ "", 337 ], [ "", 424 ], [ "", 448 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Humiliation", "color": "#285a82", "data": [ [ "", 81 ], [ "", 104 ], [ "", 144 ], [ "", 121 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Coups isolés", "color": "#821400", "data": [ [ "", 3793 ], [ "", 4493 ], [ "", 4463 ], [ "", 3982 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Rixes", "color": "#f96996", "data": [ [ "", 3511 ], [ "", 3245 ], [ "", 3670 ], [ "", 3840 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Racket", "color": "#98abce", "data": [ [ "", 89 ], [ "", 99 ], [ "", 70 ], [ "", 90 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " cas", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Autre indicateur : le taux de suicide est deux fois plus élevé que la moyenne européenne. Une centaine de détenus se suicident chaque année, soit environ 15 pour mille. #container_14461258007{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14461258007{ height:500px; } #container_14461258007 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14461258007 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14461258007 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14461258007 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Suicides en prison de 2010 à 2013require(['//s1.lemde.fr/mmpub/edt/zip/20151029/115448/highcharts-4.1.9.js','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14461258007", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["*2010*","*2011*","*2012*","*2013*"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre de suicides en détention", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 121 ], [ "", 123 ], [ "", 106 ], [ "", 97 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "*Population moyenne écrouée hébergée*", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 67317 ], [ "", 71755 ], [ "", 66661 ], [ "", 67422 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": false, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Mortalité par suicide en détention (pour mille)", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 18 ], [ "", 17.1 ], [ "", 15.9 ], [ "", 14.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});4. Des conditions de travail peu attractivesCette violence touche également les surveillants pénitentiaires. Selon un autre rapport parlementaire, on comptait, en 2012, 778 agressions physiques contre des personnels, dont 111 ayant entraîné une interruption temporaire de travail d’au moins une journée. #container_14461271137{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14461271137{ height:500px; } #container_14461271137 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14461271137 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14461271137 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14461271137 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Agressions subies par les personnels pénitentiairesrequire(['//s1.lemde.fr/mmpub/edt/zip/20151029/115448/highcharts-4.1.9.js','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14461271137", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2010","2011","2012"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre d'agressions", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 764 ], [ "", 775 ], [ "", 778 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Ayant enrtrainé une ITT d'au moins un jour", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 109 ], [ "", 130 ], [ "", 111 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Conditions de travail dégradées, populations incarcérées violentes… la profession attire peu. D’autant moins qu’elle n’est pas très bien rémunérée : 1 468 euros net par mois pour un surveillant au 1er échelon et, au maximum, 2 100 euros net en fin de carrière.L’administration pénitentiaire, qui a relancé une nouvelle campagne de recrutement, ne cache pas ses difficultés pour trouver des personnels.Au-delà, les surveillants pointent le manque d’effectifs dans les services techniques et de maintenance, une situation qui conduit à la dégradation des installations. Cet effet en cascade est dénoncé à plusieurs niveaux : moins de personnels de surveillance signifie, selon les syndicats, plus de possibilités pour les détenus de contrecarrer la sécurité, et donc une insécurité grandissante pour les personnels sortants.Une récente étude de l’Institut national de veille sanitaire (InVS) a montré que le taux de suicide des surveillants de prison masculins était 21 % plus élevé que dans le reste de la population.Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Lucie Soullier Abstinence exigée. Si les homosexuels pourront bientôt donner leur sang, il faudra dans un premier temps qu’ils remplissent une exigence de taille : celle de n’avoir eu aucune relation sexuelle depuis douze mois. Une condition dont se sont émues la plupart des associations de défense des droits des homosexuels, qui saluent toutefois l’ouverture de ce droit, présenté par la ministre de la santé, Marisol Touraine, comme « la fin d’un tabou et d’une discrimination ».Lire l'entretien :Marisol Touraine : « Le don du sang sera ouvert aux homosexuels »Aurélien Beaucamp, président de l’association de lutte contre le sida Aides, évoque les exigences sanitaires qui expliquent cette ouverture par étapes.La ministre de la santé a annoncé, mercredi 4 novembre dans le Monde, l’ouverture progressive du don du sang aux homosexuels en France, à partir du printemps 2016. Considérez-vous cette annonce comme une avancée ?Evidemment, c’est une avancée. On sort une catégorie de population d’une exclusion de principe qui pouvait être vécue comme une discrimination. C’est le résultat d’une longue consultation entre le gouvernement, les associations et les scientifiques. Mais notre priorité reste la sécurité des personnes transfusées.Comprenez-vous que les conditions strictes imposées aux homosexuels, notamment l’abstinence de douze mois, font que beaucoup considèrent que la discrimination persiste ?Le don du sang n’est pas un droit, c’est un geste de solidarité qui doit d’abord assurer la sécurité des receveurs. Or, cette avancée par étapes s’explique. Déjà par la prévalence du sida chez les homosexuels qui représentent encore 40 % des nouvelles contaminations chaque année. En outre, on ne dispose pas de données scientifiques suffisantes concernant le don du sang dans cette population.Rappelons que nous avons eu, en France, l’affaire du sang contaminé. Aujourd’hui, la sécurité est renforcée et tout sang recueilli est testé deux fois. Mais le principe de précaution nécessite également cet ajournement à douze mois, qui évoluera en fonction des données recueillies. On préfère sécuriser au maximum pour avancer un peu plus d’ici quelques mois.Mais avec l’exigence d’une abstinence de 12 mois, pas sûr que les scientifiques disposent d’une cohorte suffisante pour établir des conclusions… Pourquoi ne pas se baser sur les comportements à risques plutôt que sur l’orientation sexuelle ?On ne discrimine pas sur les préférences sexuelles, mais sur les pratiques à risques justement. Or celles-ci sont plus importantes dans la population homosexuelle, c’est un fait. C’est le cas également pour les usagers de drogue ou les populations migrantes.Ajoutons que pour le don de plasma, les homosexuels devront respecter une abstinence de quatre mois ou être dans une relation stable depuis autant de temps. Comme les hétérosexuels.Et si un homosexuel se présente, en couple stable depuis dix ans, et veut donner son sang : qu’est-ce qui justifierait un refus ?Là, je n’ai pas la réponse… A part que faire des exceptions dans des catégories de population rend le questionnaire préalable au don plus difficile à mener.Mais je suis étonné que la communauté se bloque tant sur ce point. Il existe des combats plus importants à mener, notamment concernant les personnes porteuses du sida. Car 30 ans après le début de l’épidémie et près de 20 ans après les premiers traitements, elles font toujours face à de nombreuses inégalités dans l’accès à la santé, aux assurances, au travail… Le don du sang, c’est une goutte d’eau dans un océan de discriminations. Alors allez vous faire dépister, et là, on avancera.Lucie SoullierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Rémi Dupré A sept mois de l’Euro 2016, organisé dans l’Hexagone, l’affaire tombe au plus mal pour l’équipe de France. Jeudi 5 novembre, son buteur (27 réalisations en 81 sélections depuis 2007) Karim Benzema a reconnu, lors de sa garde à vue de vingt-quatre heures dans les locaux de la police judiciaire de Versailles (Yvelines), être intervenu dans le chantage à la sextape – vidéo érotique ou pornographique à usage personnel – dont son partenaire tricolore Mathieu Valbuena était victime, à la demande d’un ami d’enfance, proche de l’un de ses frères, qui servait d’intermédiaire à trois maîtres chanteurs. Il a été mis en examen « des chefs de complicité de tentative de chantage et participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un délit puni d’au moins cinq ans d’emprisonnement ».Selon le procureur, « il a été placé sous contrôle judiciaire avec l’interdiction d’entrer en contact de quelque façon que ce soit avec la victime et les autres mis en examen ». « Karim Benzema a déclaré s’être mis d’accord avec l’ami d’enfance sur ce qu’il devait dire pour que son coéquipier négocie exclusivement avec lui, a expliqué une source proche du dossier. L’attaquant de 27 ans, pensionnaire du Real Madrid depuis 2009, a affirmé qu’il avait « voulu rendre service à son ami » sans penser qu’il portait tort à Valbuena. Jeudi, le sélectionneur des Bleus, Didier Deschamps, n’a convoqué ni le milieu de l’Olympique lyonnais, « pas dans les meilleures conditions psychologiques », ni l’attaquant des « Merengue » pour les matchs amicaux contre les champions du monde allemands, vendredi 13 novembre au Stade de France, et l’Angleterre, quatre jours plus tard dans le temple londonien de Wembley.Lire aussi :Affaire de la « sextape » de Valbuena  : Benzema mis en examenLes enquêteurs se penchent notamment sur une conversation tenue, le 5 octobre à Clairefontaine, lors d’un rassemblement de la sélection française, entre Benzema et Valbuena, portant sur ladite sextape. Le « galactique » aurait ensuite fait un compte rendu de cette discussion à son « ami ». Les déboires du natif de Lyon ont fait la « une » de plusieurs quotidiens sportifs espagnols, comme Marca ou AS, et renforcent l’image sulfureuse d’un joueur pourtant loué pour son professionnalisme et ses performances.Démêlés avec la justiceIl faut dire que l’ancienne pépite de l’Olympique lyonnais (1997-2009) se distingue par ses démêlés avec la justice. Ecarté par Raymond Domenech à la veille du Mondial sud-africain, il est mis en examen, le 20 juillet 2010, pour « sollicitation de prostituée mineure » dans le cadre de l’affaire Zahia. A l’instar de son partenaire Franck Ribéry, il est relaxé le 30 janvier 2014. Au printemps 2013, il est notamment condamné par la justice espagnole à un retrait de permis de huit mois pour avoir roulé à 216 km/h au volant de son bolide (contre les 100 km/h réglementaires sur cette portion de route) et reçoit une amende 18 000 euros.Durant cette période agitée, « Benz » est constamment appelé en équipe de France, tout comme l’ailier du Bayern Munich, et conforte son statut de cadre. Prolifique sous l’ère du sélectionneur Laurent Blanc (2010-2012), qui le qualifie alors de « joueur de classe mondiale », il peine à confirmer cette belle dynamique sous la férule de Didier Deschamps. Muet durant 1 222 minutes entre juin 2012 et octobre 2013, il retrouve finalement le chemin des filets et relègue sur le banc Olivier Giroud, son concurrent à la cime de l’attaque tricolore.Le 15 juin 2014, il inscrit un doublé face au Honduras, lors du baptême du feu victorieux (3-0) des Tricolores au Mondial brésilien. Ce jour-là, élu homme du match, il arrive en conférence de presse en traînant des pieds, peu enclin à s’épancher. « Je ne m’attendais pas à connaître ce genre de débuts », glisse alors le buteur à la barbe drue, connu pour sa méfiance à l’égard des journalistes et son refus d’entrer dans une forme de connivence avec les « suiveurs » de la sélection. Il sort alors d’une saison fastueuse, ponctuée par un titre en Ligue des champions.Après l’élimination (1-0) des Bleus par l’Allemagne, en quarts de finale du Mondial, Benzema se retrouve, malgré lui, au cœur d’une nouvelle affaire. Son agent, Karim Djaziri, qui gère ses intérêts depuis son adolescence, agresse avec l’un de ses amis plusieurs journalistes du quotidien L’Equipe. Habitués des boîtes de nuit de Ribeirao Preto, où les Tricolores avaient établi leur camp de base durant la compétition, Djaziri reproche alors au journal sportif les articles consacrés à son poulain. Auteur de trois buts durant le Mondial, Benzema est alors critiqué pour n’avoir pas su faire la différence face à la Nationalmannschaft.Un lien quasi fraternel avec son agentUn lien quasi fraternel unit le joueur et l’agent, qui entasse sur son bureau les demandes d’entretien et n’hésite pas à jouer les porte-parole. En atteste le refus de l’attaquant de s’en séparer, écartant au passage l’idée de rejoindre l’écurie des tauliers de la profession Jean-Pierre Bernès et Alain Migliaccio, ancien imprésario de Zinédine Zidane. C’est notamment grâce à la bienveillance de l’ex-meneur de jeu des Bleus que Benzema a connu une progression fulgurante au Real Madrid. « Le rôle de “Zizou” est important car il prodigue à Karim des conseils techniques et lui apporte un soutien moral », murmurait au Monde, durant l’Euro 2012, l’entourage du joueur. En juillet 2011, pour éliminer des kilos superflus, le buteur a notamment effectué une cure en Italie au palace Merano, l’établissement qui a vu défiler nombre de stars du show-biz et du foot, dont Zidane à l’automne 2009.Jeudi 5 novembre, Didier Deschamps a invoqué la blessure musculaire de son attaquant, sur le flanc depuis le début d’octobre, pour expliquer sa non-convocation, se refusant d’évoquer « l’affaire pour laquelle Benzema est entre les mains de la justice ». « La garde à vue tombe la veille de l’annonce de la liste, souffle-t-on dans l’entourage de l’équipe de France. Quelle image déplorable ! Je tombe de l’arbre : Valbuena a toujours dit du bien de Karim. Il a toujours dit que les gens avaient, à tort, une mauvaise image de lui. »Alors que Didier Deschamps était parvenu jusqu’à présent à éviter les polémiques et à chasser les démons autour de son groupe, cette affaire donne du grain à moudre à ceux qui fustigent, souvent de manière déformante et excessive, les incartades des Bleus depuis la grève de Knysna, lors du Mondial 2010.Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Rémi Dupré et Simon Piel Karim Benzema est ressorti libre de ses vingt-quatre heures de garde à vue dans les locaux de la police judiciaire (PJ) de Versailles, jeudi 5 novembre. Mais il a été mis en examen par la juge d’instruction de Versailles, Nathalie Boutard pour le rôle d’intermédiaire qu’il a joué auprès de Mathieu Valbuena dans l’affaire de la « sextape » pour les chefs de « complicité de tentative de chantage et participation à une association de malfaiteurs ». En garde à vue, Karim Benzema a reconnu être intervenu dans le chantage mais a assuré avoir fait cela pour rendre service à un ami.Tout commence à l’été 2014 quand une vidéo des ébats de l’attaquant lyonnais atterrit dans des circonstances qui restent à éclaircir dans les mains d’Alex A., une connaissance de Mathieu Valbuena, qui a joué pour lui le rôle d’assistant personnel, comme l’a révélé La Provence, le 20 octobre.Mis au courant de l’existence de cette vidéo, par Alex A., un deuxième homme, Mustapha Z., résidant comme lui dans une commune à l’est de Marseille, aurait ensuite pris contact avec Younes H., un Marseillais résidant à Creil (Oise), proche du joueur, pour lui demander d’engager des négociations avec lui. De l’argent contre la garantie que la vidéo ne sera jamais rendue publique et une manière pour les véritables maîtres-chanteurs de ne pas apparaître.Mais Mathieu Valbuena refuse de donner suite et décide de porter plainte en juin. Les enquêteurs de la PJ de Versailles prennent ensuite contact avec les hommes qui tentent de rançonner le footballeur. Un enquêteur de la PJ de Versailles se fait alors passer pour un proche du joueur et engage la discussion. Six conversations téléphoniques, enregistrées par la police, ont lieu entre juin et octobre.Plusieurs personnes sont placées sur écouteA mesure que les enquêteurs remontent vers les commanditaires, plusieurs personnes sont placées sur écoute. Le 4 septembre, Mathieu Valbuena marque un but contre le Portugal avec le maillot de l’équipe de France. Les maîtres-chanteurs jubilent car, pensent-ils, la vidéo dont ils assurent être en possession prend encore un peu plus de valeur.Lors des conversations avec le vrai-faux négociateur, ils assurent que si l’argent n’est pas versé, la vidéo sera rendue publique avant l’Euro qui doit s’ouvrir en juin 2016. Contrairement à ce qui a été dit, aucun montant n’a été évoqué, à un détail près. Au bout du fil, l’interlocuteur des policiers assure qu’ils ont pris 100 000 euros à Djibril Cissé lors d’une affaire similaire qui remonte à 2008. Et ajoutent qu’ils veulent plus, compte tenu de la vidéo et du statut du joueur. Mais la négociation tourne en rond.Alex A. et Mustapha Z. changent de stratégie et font appel à un nouvel intermédiaire : Karim Z., un ami d’enfance de Karim Benzema qui pourra, imaginent-ils, demander au joueur du Real Madrid de convaincre Mathieu Valbuena de payer. Karim Z. est connu des services de police pour des faits de vol à main armée et de trafic de stupéfiants. Comme l’a révélé Le Parisien, une conversation entre Karim Benzema et Mathieu Valbuena a bien lieu le 5 octobre à Clairefontaine (Yvelines) à ce sujet.La teneur de cette conversation, si elle est connue un jour, pèsera lourd sur l’issue judiciaire qui sera réservée à Karim Benzema. A-t-il simplement informé son collègue des Bleus des intentions des détenteurs de la vidéo ou s’est-il montré pressant pour que celui-ci accède à leur requête ? Selon nos informations, dans la foulée, sur une ligne écoutée par les enquêteurs, Karim Benzema a rendu compte de cet échange à son ami Karim Z.InterpellationsLa farce prend finalement fin début octobre. Alex A., Mustapha Z., et Younes H. sont interpellés, placés en garde à vue, puis mis en examen pour « chantage » et « associations de malfaiteurs ». Karim Z. a quant à lui été interpellé par la PJ de Lyon, lundi 2 novembre, et devrait être déféré devant la juge d’instruction versaillaise en vue d’une mise en examen ce jeudi.Contacté, l’avocat de Karim Benzema, Sylvain Cormier, assure que son client « n’a pas participé à une opération de chantage » et rappelle que « c’est lui qui a souhaité être entendu par les enquêteurs ». Il déplore par ailleurs « l’emballement médiatique terrible et des commentaires totalement précipités sur la carrière de Benzema alors qu’il est présumé innocent ».Benzema et Valbuena non convoqués contre l’Allemagne et l’AngleterreLe jour de la mise en examen de Benzema coïncide avec l’annonce, jeudi, par le sélectionneur de l’équipe de France, Didier Deschamps, de la liste des 23 joueurs retenus pour affronter l’Allemagne à Paris, puis l’Angleterre à Londres mi-novembre. Sans grande surprise, Karim Benzema, blessé à la cuisse depuis la semaine dernière, n’a pas été retenu. Le sélectionneur s’est refusé à commenter l’affaire judiciaire concernant le joueur de Madrid : « Je n’ai pas de connaissance du dossier. Je laisse travailler la justice. »Didier Deschamps a également fait le choix de ne pas retenir Mathieu Valbuena dans la liste des 23 :« Mathieu est moins performant avec Lyon, mais vous comprendrez surtout qu’il n’est pas dans les meilleures conditions psychologiques concernant cette affaire. Je le laisse souffler. »Le contrôle judiciaire décidé par la juge d’instruction de Versailles hypothèque l’avenir sportif de Benzema. Il a en effet pour interdiction d’entrer en contact de quelque façon que ce soit avec les autres mis en examen ainsi qu’avec Mathieu Valbuena.Simon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterRémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 05.11.2015 à 09h58 • Mis à jour le05.11.2015 à 10h02 | Aurélie Djavadi « Nous sommes une entreprise très innovante, alors je ne regarde que les profils de docteurs », assure Matthieu de Leffe, responsable produit d’Hydrocéan. Proposant des outils numériques pour simuler des phénomènes hydrodynamiques – de la course d’un navire en mer aux risques d’aquaplaning en voiture –, l’entreprise est passée de trois à trente salariés en moins de dix ans d’existence. Et elle réfléchit à de nouvelles embauches. Niveau requis : bac + 8. Matthieu de Leffe lui-même a fait sa thèse à l’Ecole centrale de Nantes, avant de décrocher un CDI dans cette jeune pousse issue d’un laboratoire de l’école.Ce profil est encore minoritaire parmi les jeunes ingénieurs, même s’ils sont de plus en plus nombreux à faire le choix du doctorat. « Ils représentaient 7 % à 9 % d’une génération en 2015, contre 4 % à 5 % en 2010 », estime Gérard Duwat, président de l’observatoire Ingénieurs et scientifiques de France. Une évolution dans laquelle les écoles « jouent un rôle prépondérant », juge-t-il. Et pour cause  : en contact permanent avec les entreprises, elles sont au fait de l’évolution de leurs besoins.« Le doctorat permet d’acquérir un réseau international », explique Bernadette Charleux, directrice adjointe de la recherche de Saint-GobainCertes, le doctorat reste encore largement méconnu des employeurs français. Mais les ingénieurs docteurs ont une carte à jouer dans des PME en pleine croissance du type d’Hydrocéan. Et les grands groupes qui font la part belle à l’innovation en connaissent la valeur. Travail de longue haleine – trois ans en général – et de grande ampleur sur un sujet inédit, une thèse suppose d’organiser ses ressources et de forger ses propres protocoles d’expérience.« Cela permet d’acquérir une autonomie, une culture scientifique et un réseau international qu’on ne pourrait pas développer en intégrant un centre de recherche industriel aussitôt après l’école », explique Bernadette Charleux, directrice adjointe de la recherche chez Saint-Gobain, le leader mondial des matériaux pour l’habitat. Selon elle, ce sont toutes ces compétences et non la seule expertise pointue dans un domaine donné qui intéressent les entreprises, d’autant, pointe-t-elle, que « les sujets évoluent ».« Un métier qui se renouvelle constamment »Chez Saint-Gobain, ces recrues traitent des questions fondamentales, mais interviennent également en usine. Alexandre Prevoteau est l’un d’eux. Depuis le lycée, il rêvait de faire de la recherche pour « aller le plus loin possible dans la connaissance d’un sujet » et exercer « un métier qui se renouvelle constamment ». A l’Ecole supérieure de physique et de chimie industrielles de la Ville de Paris, il a eu un déclic pour l’industrie en faisant un stage dans une filiale de Procter & Gamble, groupe américain de produits ménagers et d’hygiène : « J’ai vu que l’on pouvait résoudre des problèmes très concrets grâce à la science, ce qui est motivant. »Titulaire d’un doctorat en physico-chimie, il est entré chez Saint-Gobain en septembre 2014. « Je travaille sur des textiles techniques et j’aborde des domaines très différents de ce que j’ai fait en thèse. Mais je mobilise l’expérience que j’ai acquise en gestion de projet. C’est le doctorat qui m’a appris à me poser les bonnes questions. »« Des projets plus complexes »« Avec l’essor des outils numé­riques et des objets connectés, nous demandons à nos équipes de travailler sur des projets plus complexes qu’auparavant », explique ­Catherine Buche-Andrieux, responsable du recrutement du géant français de l’aéronautique Safran. D’où une forte attention portée aux docteurs, lesquels ont appris à « dialoguer avec des acteurs très différents ».Il n’y a aucune concurrence entre bac + 5 et bac + 8, assure Catherine Buche-Andrieux : « Nous avons besoin d’ingénieurs dans nos bureaux d’études pour la conception et le développement des produits industriels. Les docteurs sont, eux, majoritairement recrutés à Safran Tech », le centre de recherche et de technologie du groupe, qui intervient plus en amont dans les processus d’innovation, en élaborant une expertise interne autour de grands enjeux comme, par exemple, l’électrification de l’avion.Un atout à l’étrangerSi les premiers débouchés offerts aux jeunes chercheurs se ­situent en recherche et développement, « ceux-ci peuvent aussi évoluer vers des fonctions de management », précise Laure Collin, directrice des ressources humaines de Schneider Electric. Le bac +8, « reconnu à l’international, est un avantage pour le salarié comme pour l’entreprise ».Hors de France, en effet, la frilosité à l’égard du doctorat n’a pas cours, bien au contraire. Partie en Allemagne après une thèse au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives de Grenoble, Charlène Tonnoir peut en attester : « En Allemagne, le doctorat est un véritable atout, il n’y a presque pas besoin de le vendre auprès des recruteurs ! » La voilà aujourd’hui ingénieure en recherche et développement dans une filiale d’Osram, un groupe spécialisé dans la production d’éclairages. Et tous ses collègues sont aussi docteurs.De nombreuses écoles d’ingénieurs seront présentes au SAGE, le salon des grandes écoles du « Monde », samedi 14 et dimanche 15 novembre, aux Docks - Cité de la mode et du design, à Paris. Entrée gratuite.Aurélie DjavadiJournaliste au Monde 05.11.2015 à 07h02 • Mis à jour le05.11.2015 à 07h15 | Sylvia Zappi Le Secours catholique rend public son rapport annuel le 5 novembre. Un document qui montre, une fois de plus, l’accentuation de la très grande pauvreté en France. On savait que la misère gagnait du terrain dans la société française avec la crise. On sait désormais que le phénomène de grand dénuement touche de plus en plus de monde. Trois chiffres symbolisent cette situation.535 eurosC’est, par mois, le montant du niveau de vie médian des 600 000 personnes reçues dans les permanences du Secours catholique en 2014.Pour mener son étude, les bénévoles de l’organisation caritative ont établi une fiche recueillant de manière anonyme les situations des personnes qui viennent frapper aux portes des permanences, qui pour obtenir un petit-déjeuner, qui une douche ou un abri pour la nuit.Les trois-quarts des personnes rencontrées par l’association font partie des 4 % les plus pauvres de la population française. Elles ont un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté le plus bas – niveau fixé par l’Insee à 40 % du niveau de vie médian des Français, soit 667 euros. En 2014, ce niveau de vie concerne 2,1 millions de personnes.43 ansC’est l’âge moyen du public accueilli en 2014 par le Secours catholique. Il était de 41,7 ans en 2010. Si les adultes dans la fleur de l’âge (25-39 ans) sont toujours les plus nombreux à franchir les portes des permanences, les 50-60 ans sont en nette progression, tout comme la part des ménages sans enfants et celle des mères seules.33,6 %C’est la part, en 2014, des étrangers dans cette catégorie des plus pauvres. Et cette part a beaucoup progressé, puisqu’elle était de 20 % en 2000. Plus de la moitié de ces migrants sont sans statut (soit en attente de statut, soit sans papiers) et, depuis trois ans, leur situation s’est « très nettement dégradée » du fait de l’allongement des délais de traitement des dossiers, souligne le rapport.Lire aussi :En France, le nombre de ménages sans aucun revenu augmenteSylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.11.2015 à 20h57 Henrique Vannier, le bâtonnier de Melun qui s’est fait tirer dessus à plusieurs reprises par l’avocat Joseph Scipilliti jeudi dernier, a raconté, mercredi 4 novembre, les quelques minutes qu’il a passé avec son agresseur avant que celui-ci ne se suicide.« Je suis un miraculé. J’ai une bonne étoile, je pense », a témoigné Me Vannier sur RTL, depuis l’hôpital où il a été admis. Le bâtonnier dit avoir reçu, depuis un an et demi, plusieurs « lettres de menaces de mort » écrites par Me Joseph Scipilliti – avocat notamment de l’association d’extrême droite Riposte laïque – qu’il a prises au sérieux jusqu’à indiquer à ses proches qu’il se sentait en danger.Lire aussi :La dérive mortelle de Me Joseph ScipillitiIl détaille les évènements du 29 octobre au matin :« J’arrive au palais de justice relativement tôt, à 8 heures, et la secrétaire de bâtonnier (…) me dit : “Me Scipilliti a appelé, il veut vous rencontrer aujourd’hui.” Je lui dit : “S’il vient dans une demi-heure, dans une demi-heure je suis mort.” »Henrique Vannier consent finalement à recevoir M. Scipilliti, qui pointe alors une arme sur lui.« Il m’a dit : “Ne bouge plus.” [Mais] j’ai fait le contraire et j’ai bougé, je me suis battu comme un lion. J’ai pris tout ce que j’avais sous la main pour essayer de le désarmer. »« Je lui ai demandé de m’épargner le visage »Joseph Scipilliti tire et le blesse à quatre reprises. Puis passent « six, sept, huit minutes pendant lesquelles il prend des cachets afin de se donner le courage de retourner son arme dans la bouche », poursuit, très ému, Me Vannier. Pendant ce laps de temps, Me Scipilitti promet d’en finir avec lui et de l’achever.« Je lui ai demandé de m’épargner le visage, pour que mes enfants de 10 et 7 ans puissent me revoir une dernière fois. Et c’est à partir de ce moment-là que je vois son visage changer, j’ai dû le toucher, l’humain est revenu. »L’avocat de 63 ans se donne alors la mort en laissant la vie sauve au bâtonnier, qui précise avoir d’abord été pris pour « le forcené » par les forces de l’ordre et subi un contrôle de police « normal » à la sortie de son bureau.Touché au thorax, à une épaule et à la hanche, Henrique Vannier est admis à l’hôpital Henri-Mondor de Créteil, où il subit plusieurs interventions.« Je vais bien, j’ai huit orifices, mais aucune balle n’est restée dans le corps. Depuis hier [mardi], je suis debout, les gens sont surpris, j’ai récupéré ma voix, je suis en forme et j’ai le moral. C’est un second souffle, je le vis comme ça. » Julia Pascual Fallait-il se réjouir ou frémir ? Mercredi 4 novembre, tandis que l’Insee publiait des chiffres sur une fécondité française triomphante au sommet de l’Europe, Le Parisien tirait au même moment la sonnette d’alarme et titrait en une : « Les Français ont le bébé-blues ». Il y avait de quoi être déboussolé. En réalité, à y regarder de plus près, tandis que l’Insee parlait torchon, le journal parlait serviette. Ou l’inverse. Et, a priori, il n’y a pas de quoi soulever des inquiétudes.Si l’on s’en tient au nombre d’enfants nés depuis le début de l’année 2015, soit 569 000 bébés, ce chiffre est en effet le plus bas depuis 1999. Il y a eu 16 000 naissances en moins, sur les neuf premiers mois de l’année comparé à la même période de 2014.Mais il serait dangereux de tirer des conclusions hâtives sur une éventuelle « panne » ou « fin du miracle » français, comme le sous-entend Le Parisien. D’abord parce que les chiffres de 2015 sont provisoires et que les données définitives ne seront connues qu’en janvier 2016. Ensuite, parce qu’une baisse du nombre de naissances ne signifie pas une baisse de la fécondité, c’est-à-dire du nombre d’enfants par femme. « Les deux indicateurs peuvent évoluer de façon différente », confirme Isabelle Robert-Bobée, cheffe de la division enquêtes et études démographiques à l’Insee.Lire aussi :La France comptera plus de 70 millions d’habitants en 2050Un point haut de 802 000 naissances en 2010Le nombre de naissances réagit à trois variables principales : le nombre de femmes en âge d’avoir des enfants, qui évolue selon les générations ; l’âge auquel les femmes ont des enfants (30 ans aujourd’hui en moyenne) et le comportement des personnes qui choisissent ou pas d’avoir des enfants.Si l’on prend un peu de recul sur les années, on observe que « depuis le milieu des années 1990, on est sur une tendance à l’augmentation des naissances jusqu’en 2010 », nous renseigne Isabelle Robert-Bobée.On a donc atteint un point haut en 2010, avec 802 000 naissances. « Pourtant, il y avait moins de femmes en âge de procréer qu’en 2009, rappelle-t-elle. Ce point haut traduit donc une fécondité élevée, de deux enfants par femme, qu’on n’avait pas observée depuis la fin du baby-boom », période qui s’est étalée de l’après-guerre au début des années 1970 et pendant laquelle le taux de fécondité s’établissait au-delà de 2,65 enfants par femme.Depuis 2010, « on est plutôt sur une légère baisse ou une stabilité du nombre de naissances », poursuit la responsable des études démographiques : 793 000 enfants sont nés en 2011, puis 790 000 en 2012, 782 000 en 2013 et 781 000 en 2014. Pas de quoi s’affoler : « On reste sur des niveaux hauts de naissance par rapport au début des années 2000. »Moins de femmes en âge de procréerSurtout, cette tendance à la baisse s’explique par une baisse du nombre de femmes en âge d’avoir des enfants. C’est ce qu’on appelle un effet de génération. Ainsi, il y avait 8,9 millions de femmes entre 20 et 40 ans en 2003. Dix ans plus tard, elles n’étaient plus que 8,6 millions. « A fécondité inchangée, on peut s’attendre à une baisse du nombre de naissances », résume Isabelle Robert-Bobée.Pas de quoi crier au loup à ce stade. L’Insee le dit d’ailleurs dans une étude publiée mercredi 4 novembre et intitulée « la fécondité en France résiste à la crise ».En effet, si la fécondité recule depuis 2008 dans la plupart des pays européens, l’Hexagone « fait figure d’exception ». La France est, d’après les dernières données consolidées disponibles de 2013, « le pays européen où la fécondité est la plus élevée ». En outre, elle est stable depuis 2006. Le pays a donc « globalement mieux résisté au choc économique » que ses voisins. L’Espagne, la Grèce ou le Portugal, « les pays méditerranéens les plus durement touchés par la crise, ont connu des baisses importantes de fécondité ». En cause : la hausse du chômage et les reports de projets de maternité qui en découlent.Lire aussi :Le vieillissement démographique : un boulet pour la croissance en EuropeL’Insee rappelle enfin que les changements de politique familiale ne semblent guère amortir les effets de la crise sur la fécondité, une façon de suggérer que les réformes opérées par l’actuel gouvernement – et notamment de modulation des allocations familiales en fonction des revenus – auront un impact sur la fécondité très faible, à court terme en tout cas.Julia PascualJournaliste au Monde François Béguin « Journée santé morte », « mouvement de blocage sanitaire », « black friday »… A défaut de s’être accordés sur un nom, les syndicats de médecins libéraux se sont entendus sur une date et un mot d’ordre commun pour leur prochaine journée de mobilisation contre le projet de loi santé. Ce sera vendredi 13 novembre, soit trois jours avant l’examen en deuxième lecture à l’Assemblée nationale du texte instaurant le tiers payant généralisé. Les médecins seront de nouveau appelés à fermer leurs cabinets et à participer à des « grèves de la permanence des soins », comme ils l’avaient fait lors de la période des congés de Noël en décembre 2014.Oubliés donc les désaccords des derniers mois ? Pour lancer officiellement cet appel, les dirigeants des cinq syndicats représentatifs se sont retrouvés mercredi 4 novembre dans un grand hôtel parisien. Deux semaines après des élections professionnelles qui ont vu une poussée des organisations les plus radicales, ils ont de nouveau pu afficher un front uni contre la loi portée par la ministre de la santé. Le 15 mars, entre 20 000 et 40 000 professionnels de santé libéraux avaient défilé dans les rues de la capitale pour s’opposer au texte, sans que Marisol Touraine ne l’infléchisse. La ministre de la santé s’était cependant engagée sur des garanties de paiement et avait annoncé une mise en route par étapes.Lire aussi :Le paysage syndical bousculé chez les médecins sur fond d’opposition à la loi santé« Il faut maintenir la pression »Alors que le projet de loi santé pourrait être adopté d’ici quelques semaines, en décembre ou en janvier, les syndicats gardent toujours l’espoir que le tiers payant obligatoire ne rentrera pas en vigueur. Ils assurent d’ailleurs qu’ils ne mettront pas en œuvre ce système de dispense d’avance de frais dans lequel ils voient à la fois un risque de mainmise des mutuelles sur leur prescription, une charge de travail administrative supplémentaire, et le danger de voir augmenter les impayés.« Il faut maintenir la pression pour obtenir un moratoire », assure Jean-Paul Hamon, le président de la Fédération des médecins de France (FMF). « Dans les mois à venir, il y aura une bataille de longue haleine à mener sur les décrets d’application, il va falloir se battre pied à pied », ajoute Jean-Paul Ortiz, le président de la Confédération des syndicats médicaux français, majoritaire chez les médecins libéraux. « Notre seul objectif, c’est de bousiller cette loi en la rendant impopulaire et inapplicable », assume Eric Henry, le président du Syndicat des médecins libéraux, un syndicat minoritaire.Signe de leur volonté de présenter un front commun face au ministère de la santé mais également face à l’Assurance-maladie, alors que des discussions doivent s’ouvrir au printemps sur les conditions d’une future revalorisation tarifaire, les représentants syndicaux ont annoncé qu’ils organiseraient des assises de la médecine libérale le 11 février 2016, soit le même jour que la grande conférence de santé voulue par le premier ministre Manuel Valls.François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Pouchard L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a publié mercredi 4 novembre le panorama annuel de la santé parmi ses Etats membres. Grâce à de nombreux indicateurs, elle donne ainsi un portrait évolutif de l’état de santé dans 34 pays, dont la France. Nous avons sélectionné quelques chiffres parlants. Espérance de vie : 82,3 ansC’est, en moyenne, l’espérance de vie d’un Français, la cinquième plus longue au sein des pays membres de l’OCDE après le Japon, l’Espagne, la Suisse et l’Italie. Les femmes vivent toujours plus longtemps, en moyenne, que les hommes : 85,6 ans contre 79 ans en France. Les Françaises ont ainsi la troisième plus grande longévité au sein de l’OCDE après les Japonaises et les Espagnoles.Ces chiffres sont globalement en augmentation continue. Mais pas au même rythme : peu à peu, l’espérance de vie des hommes se rapproche de celle de femmes. Ainsi, depuis 2000, les femmes ont « gagné » 2,6 ans en moyenne et les hommes, 3,7 ans. #container_14466455732{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14466455732{ height:500px; } #container_14466455732 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14466455732 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14466455732 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14466455732 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Espérance de vie : l'écart se resserre très légèrementDepuis 2000, les femmes ont "gagné" 2,6 ans en moyenne et les hommes, 3,7 ans.Source : OCDErequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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Cette part diminue progressivement : elle était de 27 % en 2000. Sur ce point, la France est mal classée au sein de l’OCDE, figurant loin derrière la moyenne des Etats membres (19,7 %) et de la Suède, première au classement (10,7 %).Les fumeurs sont majoritairement des hommes (28,7 % d’entre eux fument contre 20,2 % des femmes). La baisse de la consommation est constatée chez les hommes comme chez les femmes, mais est plus importante chez les premiers (-4,3 points depuis 2000) que chez les secondes (-0,8 point). #container_14466485607{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14466485607{ height:500px; } #container_14466485607 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14466485607 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14466485607 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14466485607 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les hommes continuent de fumer plus que les femmesPart de la population âgée de 15 ans et plus déclarant fumer quotidiennement.Source : OCDErequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14466485607", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#f96996","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: -1, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Hommes ", "color": "#0386c3", "data": [ [ 946767600000, 33 ], [ 978390000000, 32 ], [ 1009926000000, 32 ], [ 1041462000000, null ], [ 1072998000000, 28.2 ], [ 1104620400000, null ], [ 1136156400000, 31 ], [ 1167692400000, null ], [ 1199228400000, 30.6 ], [ 1230850800000, null ], [ 1262386800000, 26.4 ], [ 1293922800000, null ], [ 1325458800000, 28.7 ], [ 1357081200000, 28.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Femmes ", "color": "#f96996", "data": [ [ 946767600000, 21 ], [ 978390000000, 21 ], [ 1009926000000, 21 ], [ 1041462000000, null ], [ 1072998000000, 19.1 ], [ 1104620400000, null ], [ 1136156400000, 21.4 ], [ 1167692400000, null ], [ 1199228400000, 22.3 ], [ 1230850800000, null ], [ 1262386800000, 20.7 ], [ 1293922800000, null ], [ 1325458800000, 20.2 ], [ 1357081200000, 20.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }}); Alcool : 11,1 litres par habitantLes Français figurent parmi les plus grands buveurs au sein de l’OCDE. Avec 11,1 litres d’alcool consommés par habitant en moyenne en 2013, ils figurent en quatrième position derrière les Autrichiens (12,2 l), les Estoniens (11,8 l) et les Tchèques (11,5 l), à égalité avec les Hongrois.Ce chiffre est toutefois en diminution constante. En 2000, chaque Français consommait en moyenne 13,8 litres d’alcool par an, soit une baisse de 2,7 litres en treize ans. #container_14466505777{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14466505777{ height:500px; } #container_14466505777 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14466505777 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14466505777 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14466505777 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La consommation d'alcool diminue chez les FrançaisEntre 2000 et 2013, la consommation annuelle a diminué de 2,7 litres en moyenne par personne.Source : OCDErequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14466505777", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} L", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} L", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Consommation annuelle ", "color": "#0386c3", "data": [ [ 946767600000, 13.8 ], [ 978390000000, 14 ], [ 1009926000000, 13.7 ], [ 1041462000000, 13.2 ], [ 1072998000000, 12.9 ], [ 1104620400000, 12.5 ], [ 1136156400000, 12.7 ], [ 1167692400000, 12.5 ], [ 1199228400000, 12.2 ], [ 1230850800000, 12.2 ], [ 1262386800000, 11.8 ], [ 1293922800000, 11.8 ], [ 1325458800000, 11.7 ], [ 1357081200000, 11.1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " litres", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }}); Obésité : 1 adulte sur 7L’obésité (définie lorsque l’indice de masse corporelle est égal ou supérieur à 30) touchait un adulte sur 7 en France en 2012 (derniers chiffres disponibles à l’OCDE), soit 14,5 % de la population âgée de 15 ans et plus. Les données ne sont pas disponibles pour l’ensemble des Etats mais la France est l’un des pays les moins touchés, loin derrière la Nouvelle-Zélande (29,9 %), les Etats-Unis (28,7 %) ou encore le Royaume-Uni (24,9 %).Ce chiffre est cependant en augmentation : l’obésité concernait un adulte français sur 9 en 2000.Concernant les personnes en surpoids (IMC située entre 25 et 30), la France est également moins concernée que ses voisins (29,9 % de la population adulte contre 37,2 % au Royaume-Uni, 36,7 % en Allemagne, 36,1 % en Espagne, 35,5 % en Italie…). Mais la tendance est elle aussi en augmentation depuis 2000 (27,2 % alors). #container_14466515751{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14466515751{ height:500px; } #container_14466515751 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14466515751 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14466515751 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14466515751 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Le taux d'obésité augmente chez les FrançaisPart de la population âgée de 15 ans et plus atteinte de surpoids (IMC comprise entre 25 et 30) et d'obésité (IMC égale ou supérieure à 30).Source : OCDErequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14466515751", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: -1, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Taux d'obésité ", "color": "#0386c3", "data": [ [ 946767600000, 9 ], [ 978390000000, null ], [ 1009926000000, 9.4 ], [ 1041462000000, null ], [ 1072998000000, 9.4 ], [ 1104620400000, null ], [ 1136156400000, 10.5 ], [ 1167692400000, null ], [ 1199228400000, 11.2 ], [ 1230850800000, null ], [ 1262386800000, 12.9 ], [ 1293922800000, null ], [ 1325458800000, 14.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Taux de surpoids ", "color": "#FFc832", "data": [ [ 946767600000, 27.2 ], [ 978390000000, null ], [ 1009926000000, 28.1 ], [ 1041462000000, null ], [ 1072998000000, 25.3 ], [ 1104620400000, null ], [ 1136156400000, 26.5 ], [ 1167692400000, null ], [ 1199228400000, 27 ], [ 1230850800000, null ], [ 1262386800000, 29.9 ], [ 1293922800000, null ], [ 1325458800000, 29.9 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }}); Reste à charge des dépenses de santé : 7 %Les dépenses de santé payées par les patients eux-mêmes ont représenté environ 7 % des dépenses totales de santé en France en 2013, selon l’OCDE. C’est beaucoup moins que la moyenne de l’Organisation (20 %) grâce « à la sécurité sociale et aux dispositifs de couvertures complémentaires ».Les dépenses médicales ont ainsi représenté en moyenne 1,4 % des dépenses des ménages en 2013, quand la moyenne de l’OCDE se situe à 2,8 % et que certaines populations paient davantage, comme les Suisses (4,5 %), les Grecs (4,1 %) ou encore les Portugais (3,9 %).Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.11.2015 à 16h35 • Mis à jour le04.11.2015 à 16h46 | Pierre Breteau et Elvire Camus La ministre de la santé, Marisol Touraine, a annoncé, mercredi 4 novembre, la levée de l’interdiction pour les homosexuels de donner leur sang en France. S’il s’agit indéniablement d’une avancée, cette réforme ne met pas un terme à la discrimination, en fonction de l’orientation sexuelle, face au don du sang.A partir du printemps 2016, les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes pourront être donneurs, mais à condition de ne pas avoir eu de rapports avec un partenaire, protégé ou non, au cours des douze derniers mois précédant le don. La France s’aligne ainsi sur la régulation du Royaume-Uni, de l’Australie ou encore de la Finlande.Marisol Touraine a toutefois ouvert la porte à une évolution de ces conditions :« S’il n’y a pas de risques, les règles qui s’appliquent aux homosexuels seront rapprochées des règles générales l’année qui suit. »Certains pays, comme les Etats-Unis, continuent d’interdire le don du sang aux homosexuels en se basant sur une plus forte présence statistique du VIH dans cette population, tandis que d’autres conditionnent la possibilité de donner à un comportement sexuel à risque, peu importe l’orientation sexuelle du donneur.Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterElvire CamusJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.11.2015 à 15h15 • Mis à jour le04.11.2015 à 16h29 La procureure de la République de Bordeaux a fait ses réquisitions, mercredi 4 novembre, au cours du quatrième et dernier procès Bettencourt. Marie-Madeleine Alliot a requis des « peines de principe » d’au moins 1 500 euros d’amende contre l’ex-majordome de Liliane Bettencourt, qui avait enregistré sa patronne à son insu dans son bureau, et cinq journalistes ayant diffusé des retranscriptions de ces enregistrements.Lire aussi :Affaire Bettencourt : le majordome, le Dictaphone et les journalistesJugeant le délit d’atteinte à l’intimité de la vie privée de la milliardaire « caractérisé » pour l’ex-majordome Pascal Bonnefoy, comme pour les journalistes du Point et de Mediapart, Mme Alliot a demandé au tribunal correctionnel « une déclaration de culpabilité » pour les six prévenus, accompagnée d’une amende à la somme peu élevée. « Il ne s’agit pas de mettre en difficulté financière » des organes de presse ou M. Bonnefoy, a-t-elle ajouté.S’adressant ensuite aux journalistes Fabrice Arfi, Fabrice Lhomme et Edwy Plenel pour Mediapart, ainsi qu’à Hervé Gattegno pour Le Point (le directeur de publication de l’époque, Franz-Olivier Giesbert, était absent), elle a souligné que tous les éléments utilisés dans leurs publications respectives, relatifs notamment à l’état de santé de la milliardaire, avaient également « attenté à l’intimité de la vie privée » de Mme Bettencourt.Un procès « symbolique »La procureure a souligné la valeur « symbolique » du procès, ajoutant que « la liberté de la presse ne peut pas être absolue ». « Ces actes sont illégaux mais ces enregistrements ont été validés comme moyens de preuve. C’est un élément qui doit entrer en ligne de compte dans la peine appliquée », a-t-elle estimé.Les vingt-sept heures d’enregistrements clandestins sont clairement à l’origine de la condamnation en mai de huit des dix membres de l’entourage de la vieille dame, pour « abus de faiblesse ». On y apprend notamment comment l’héritière de L’Oréal a organisé l’évasion fiscale de ses biens ou financé sans rechigner les partis politiques.Peu avant le réquisitoire de Mme Alliot, le tuteur de Liliane Bettencourt, partie civile dans ce procès, avait demandé que Pascal Bonnefoy soit relaxé car « ce qu’il a fait était nécessaire et remarquable », et avait reconnu que les journalistes avaient « permis à un abus de faiblesse de cesser ». Philippe Jacqué Des bouchons en forte augmentation et une baisse de fréquentation des transports en commun ? En Ile-de-France, c’est peut-être l’une des premières conséquences visibles des attentats qui ont secoué la capitale vendredi 13 novembre. Mardi au matin, le site Sytadin, qui dépend de la direction des routes d’Ile-de-France, a enregistré un pic de bouchons de 530 km dans la région, contre quelque 370 km habituellement.A 16 heures, mardi, ni la RATP ni la SNCF n’étaient encore en mesure de confirmer une baisse de fréquentation dans les métros et les RER. « Nous n’avons aucune alerte particulière à ce sujet », indique-t-on à la RATP. « De ce qui remonte du terrain, nous vivons un mardi relativement normal », juge-t-on à la SNCF.Pour lutter contre une éventuelle psychose et éviter que les usagers se détournent des transports en commun, les pouvoirs publics ont annoncé ce même jour un renforcement des dispositifs de sécurité sur le terrain. Au menu, plus de policiers, de militaires et d’agents de sécurité afin de les rendre encore plus visibles. Et rassurer.« Nous leur avons demandé une accélération des recrutements »Dès samedi, les effectifs des agents en tenue dans les transports en commun de la RATP et de la SNCF et dans les gares, sont passés « de 300 à 600 », a ainsi souligné mardi Jean-Paul Huchon, le président de la région Ile-de-France et du Syndicat des transports d’île de France (STIF).Désormais, selon Jean-Paul Huchon, la sécurité dans les transports en commun franciliens « est au niveau humain maximum », avec environ un millier d’agents de sécurité et des forces de l’ordre en permanence sur le terrain.Un millier de militaires supplémentaires ont été mobilisés en Ile-de-France. Cela porte à 4 000 leur nombre dans les réseaux et les gares où convergent bus, métros et RER à Paris et en proche banlieue. À ces personnels s’ajoutent les 1 200 agents de la Surveillance générale de la SNCF (SUGE) et les 1 100 personnels du Groupe de protection et de sécurisation des réseaux (GPSR).« Il faut que la préfecture de police autorise les nouvelles recrues à porter une arme »Dans le cadre des tout nouveaux contrats pluriannuels entre le Stif et les deux opérateurs SNCF et RATP, un renforcement de la présence humaine avait été prévu. « Nous leur avons demandé une accélération des recrutements », a dit M. Huchon.À la SNCF, Guillaume Pepy, son président, a assuré que les embauches allaient être « anticipées » pour être faites « d’ici fin 2015 ». Avec le temps de formation incompressible de « cinq à six mois », ces renforts seront opérationnels d’ici à l’été 2016. « Par ailleurs, il faut que la préfecture de police autorise les nouvelles recrues à porter une arme », précise-t-on à la RATP, ce qui peut rallonger le temps d’arriver de nouveaux personnels.En attendant, Elisabeth Borne, la PDG de la RATP, a demandé « aux équipes de différer des formations et des repos » afin de pouvoir déployer « 400 agents du GPSR de manière permanente » sur le terrain avec des « consignes de visibilité maximum pour rassurer les voyageurs ».Lire aussi :Après les attentats, la sécurité à tout prix ?« Tester un contrôle à l’entrée des gares »Parallèlement, Ségolène Royal, la ministre du développement durable, la tutelle de la SNCF, s’est déclarée favorable, mardi sur iTélé, à l’introduction de portiques de sécurité dans les gares pour contrôler l’accès aux trains, aujourd’hui réservés aux liaisons internationales. Elle a indiqué avoir demandé à la SNCF « d’examiner cette action à mettre rapidement en place, qu’il y ait le même type de contrôles que pour l’accès aux avions ». Valérie Pécresse, candidate Les Républicains aux régionales, a également proposé la mise en place de portiques. Jean-Paul Huchon a affirmé, de son côté, que de tels portiques « contreviendraient aux impératifs de sécurité parce qu’elle freinerait la circulation des voyageurs ». L’actuel président de la région a précisé « en avoir parlé avec le préfet de police ».La SNCF assure également étudier des systèmes de portiques, notamment pour les grandes lignes. « Nous allons lancer un test de faisabilité début 2016 dans une grande gare parisienne, que l’on a pas encore choisie. L’idée serait de tester un contrôle à l’entrée des gares », a expliqué un porte-parole du groupe public.« Palpations de sécurité »Après l’attaque avortée fin août dans le Thalys sur la ligne reliant Amsterdam à Paris, la SNCF a créé un groupe de travail afin d’évaluer l’efficacité des portiques de sécurité dans les gares françaises. Ses conclusions sont attendues d’ici quatre à six semaines.Cette option, si elle est retenue, risque d’être très dommageable pour la SNCF. Pour deux raisons essentielles. D’abord le coût, en sachant que les gares, largement ouvertes, n’étaient pas pensées pour la mise en place d’une telle mesure. L’installation de portiques pourrait par ailleurs réduire l’attractivité de ce mode de transport. S’il faut venir une heure avant le départ d’un train, contre quelques minutes aujourd’hui, des contrôles très lourds pourraient rendre les autres modes de transports, notamment routiers, bien plus compétitifs.Une chose est cependant sûre. L’examen à l’Assemblée nationale d’une proposition de loi sur la fraude et la sécurité dans les transports va être reporté, sur demande du président du groupe PS Bruno Le Roux, qui a souhaité mardi que la mesure soit reprise dans un projet de loi « global ».Cette proposition de loi visait notamment à autoriser les agents de la SUGE et du GPRS « à procéder à des palpations de sécurité » et à la fouille des bagages, avec l’accord des passagers, ou à autoriser les policiers, sous certaines conditions, à procéder « à l’inspection visuelle des bagages à main et à leur fouille » en vue de « prévenir une atteinte grave à la sécurité des personnes et des biens ».Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Ridet (Rome, correspondant) L’Italie a-t-elle perdu l’occasion de mettre, du moins temporairement, hors d’état de nuire l’imam fondamentaliste franco-syrien de Molenbeek (Belgique), Bassam Ayachi, soupçonné d’avoir endoctriné certains des tueurs du 13 novembre à Paris et leurs complices ? C’est ce que révèle le quotidien La Repubblica dans son édition du 17 novembre.L’homme, âgé alors de 62 ans et possédant la double nationalité française et syrienne, a été arrêté le 11 novembre 2008 à Bari, alors qu’il se trouvait à bord d’un camping-car en compagnie du Franco-algérien Raphaël Gendron, de trois Syriens et d’un Palestinien.Dans leur véhicule, les carabiniers retrouvent des textes se référant à Al-Qaïda ainsi que du matériel de propagande islamiste. M. Ayachi et M. Gendron sont accusés d’avoir mis sur pied une filière d’immigration clandestine et emprisonnés.Lire aussi :Molenbeek, la plaque tournante belge du terrorisme islamisteProjets d’attentatsLes carabiniers concentrent leur attention sur l’imam. Selon les bases de données, il serait le responsable d’un centre islamique, rue Manchester, à Molenbeek.Etabli au début des années 1990 dans ce quartier de Bruxelles, où vit une forte communauté musulmane, il y était connu pour ses prises de position radicales et était l’inspirateur du Centre islamique belge (CIB), soupçonné par les autorités belges d’avoir cherché à embrigader de jeunes musulmans.Oncle d’un Tunisien décédé dans un attentat-suicide, il avait été arrêté à Bruxelles, en 1997, pour trafic de faux papiers afin de soutenir des combattants en Bosnie.Grâce à des micro-espions cachés dans la prison de Bari, les enquêteurs découvrent également par la suite que M. Gendron et M. Ayachi évoquent des projets d’attentats en Italie, en Angleterre et à l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle. Leur inculpation s’alourdit alors d’une incrimination pour « participation à une entreprise terroriste ».Pas de preuvesLe 4 juin 2011, la cour d’assises de Bari condamne les deux hommes à huit ans de prison. Mais, un an plus tard, ils sont libres. La cour d’appel les relaxe au motif qu’il n’existait pas de preuves d’un projet d’attentat sur le territoire italien. La Cour de cassation annule ce verdict et le procès revient en appel. M. Ayachi et M. Gendron sont de nouveau relaxés en avril 2012. Mais ils sont déjà loin.Raphaël Gendron est mort en Syrie dans les rangs de l’Etat islamique en avril 2013. Bassam Ayachi a pris lui aussi la route de la Syrie, avant de revenir en Belgique un an après, et de repartir de nouveau rejoindre les soldats du Djihad malgré son âge. Il a perdu un bras dans un attentat en février 2015.Lire aussi :La Belgique au cœur des réseaux djihadistesPhilippe Ridet (Rome, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.11.2015 à 13h06 | Pauline Janicot En plus du prêt à taux zéro (PTZ), qui va être élargi dès l’an prochain, ou au prêt à l’accession sociale (PAS), il est possible de bénéficier d’un prêt à taux nul ou très faible auprès de votre ville, département ou région pour compléter votre emprunt principal.Souvent méconnues, ces aides sont destinées aux ménages modestes qui souhaitent devenir propriétaires. Chaque collectivité fixe ses propres modalités (montant, taux d’intérêt, durée de remboursement…) pour obtenir le prêt. « L’avantage de ces crédits aidés est qu’ils peuvent être cumulés avec un PTZ », explique Ludovic Huzieux, fondateur de la société Artémis Courtage. Entre 2004 et 2013, le prêt Paris logement (PPL 0 %) a par exemple permis à 20 000 ménages de réaliser leur projet immobilier.Lire aussi :Le nouveau prêt à taux zéro « comble un vide », selon les professionnelsComment peut-on en bénéficier ?D’abord, il faut être primo-accédant, donc ne pas avoir été propriétaire de votre résidence principale au cours des deux dernières années. Ensuite, vos revenus doivent être inférieurs à certains plafonds fixés par les collectivités. Par exemple, pour bénéficier du PPL 0 %, le revenu fiscal d’un couple parisien, avec un enfant à charge, ne doit pas dépasser 67 731 euros par an. Pour avoir accès au « Passeport 1er logement » à Bordeaux (il s’agit d’une subvention comprise entre 3 000 et 6 000 euros), les revenus ne doivent pas excéder 51 850 euros. En outre, à Toulouse ou à Paris vous devez habiter depuis au moins un an dans la ville au jour du dépôt de la demande.S’ajoutent parfois d’autres critères. « Les conditions pour obtenir ces aides ont été régulièrement durcies ces dernières années », remarque Ludovic Huzieux. Dans les Hauts-de-Seine, par exemple, il faut notamment répondre à l’un des cas suivants pour obtenir le prêt logement à 0 % : être locataire d’un logement social conventionné, avoir un enfant né ou à naître ou encore une personne invalide ou handicapée dans votre foyer. Il faut aussi être bénéficiaire du PTZ. Certaines collectivités imposent enfin de résider pendant un certain temps dans le logement qui sera acheté : au moins cinq ans à Bordeaux, voire toute la durée du prêt à Toulouse (aide « premier logement »).Quel est le montant de ces prêts ?Leur montant varie selon les collectivités et la composition de votre foyer. Il est le plus élevé en région parisienne. Dans la capitale, il s’élève à 24 200 euros pour une personne seule et à 39 600 euros pour les ménages de plus de deux personnes pour l’achat un bien neuf ou ancien, avec ou sans travaux. Dans les Hauts-de-Seine, il peut atteindre 33 500 euros (logement social) ou 55 200 euros (logement neuf). A Tours (« Prêt Imm0 % »), il oscille entre 15 000 et 40 000 euros. « La durée de remboursement de ces prêts peut s’échelonner sur plusieurs années, mais elle dépasse rarement quinze ans », ajoute Ludovic Huzieux.Sachez, enfin, que pour obtenir le prêt, vous devez passer par une banque qui a conclu un partenariat avec la collectivité. Si la quasi-totalité des établissements bancaires propose le PPL 0 % à Paris, ils ne sont, en revanche, qu’une petite poignée à le faire à Bordeaux ou encore à Tours.Pauline JanicotJournaliste au Monde Anne Rodier Le Monde-Campus novembre 201523 800 chômeurs de moins en septembre ! Enfin une bonne nouvelle pour l’emploi, mais pas pour tout le monde. Deux indicateurs résonnent à l’unisson cet automne : l’Association pour l’emploi des cadres et le baromètre Edhec-Cadremploi d’octobre 2015 (sur les intentions de recrutement) qui constatent la frilosité de plus en plus grande des entreprises à recruter les jeunes diplômés. La consultation, par exemple, des offres d’emploi d’ingénieurs « environnement » immédiatement disponibles sur Jobthis.fr le confirme : seule 1 sur 6 s’adresse aux jeunes diplômés débutants.« Le recrutement se décide en temps réel pour coller au plus près des besoins », commente l’Edhec. Offres instantanées, recrutements en temps réel, profils formatés pour être immédiatement productifs. La loi du court terme évince les débutants.Doivent-ils chercher à se faire recruter à tout prix ? Continuer à cumuler les stages une fois le diplôme obtenu, voire travailler gratuitement dans l’espoir de décrocher le Saint Graal : le CDI... Qu’à moins de 30 ans et bac + 5, on ne voit plus comme le Saint-Graal.Les jeunes regardent le travail autrement : créer un projet, le booster et devenir autonome. La courbe du chômage ne fléchit pas, mais celle du travail se porte bien. Alors, oui, ils travaillent gratuitement, mais pas à tout prix. « Ils veulent y gagner quelque chose, acquérir de nouvelles compétences », souligne Yoann Kassi-Vivier, cofondateur de Pro Bono Lab, spécialisé dans l’intermédiation entre entreprises et associations pour promouvoir le bénévolat.« Impacter l’entreprise tout de suite »Pour se réapproprier leur vie, les jeunes cherchent à mettre la flexibilité à leur service. L’entrée dans l’entreprise se fait à 86 % par un contrat précaire, dit le ministère du travail. Soit ! Les jeunes diplômés débutants ne s’arrêtent plus à la nature du contrat pour accepter une embauche, c’était le combat de leurs aînés. Eux regardent le contenu de la mission, la fonction, leurs marges d’autonomie et de perspectives… à court terme.48 % d’entre eux souhaitent trouver un poste au plus vite, indique l’étude Les Jeunes Diplômés et l’accès à l’emploi publiée en octobre par le cabinet de recrutement Page Personnel. Les moins de 30 ans veulent « impacter l’entreprise tout de suite », ajoute Julien Barrois, directeur exécutif senior de Page Personnel.Ils ont fait du court terme leur credo : la majorité d’entre eux prévoit d’ailleurs de ne pas rester plus de trois ans sur un même poste. Si les perspectives ne sont pas visibles en interne, ils les trouveront ailleurs, dans d’autres entreprises, d’autres secteurs, voire d’autres pays.Le green business attire beaucoup. La lutte contre le réchauffement climatique, dont parlera tout Paris à l’occasion de la COP21 qui commence le 30 novembre, a ouvert un marché qui induit l’émergence et le développement de nouveaux métiers, pas tous porteurs. Mais des spécialisations ont déjà fait des heureux, comme la « réglementation environnementale » ou l’« efficacité énergétique », qui sont de vrais succès en termes d’emploi. En pensant court terme, les candidats remettent l’emploi à sa place : au service du travail.Anne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphanie Marteau C’est au 1, place Marcel-Paul, à Drancy, qu’a grandi Samy Amimour, l’un des trois kamikazes qui a semé la mort le 13 novembre au Bataclan. Lundi matin, à 6 heures, la police a défoncé la porte de l’appartement où il vivait jusqu’en septembre 2013, lorsqu’il a rejoint la Syrie. Les enquêteurs ont emmené son père, Azzedine, 68 ans, sa mère, Z., 54 ans, et sa sœur cadette, M., 21 ans, et les ont placés en garde à vue.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : que sait-on des terroristes impliqués ?L’assaut a réveillé la petite cité de la Boule, nichée derrière la mairie. Dans ce quartier, la plupart des jeunes ont fréquenté le collège Paul-Bert, comme Samy Amimour, et n’avaient plus de nouvelles du jeune homme de 28 ans depuis son départ. A la différence d’autres Français partis faire le djihad, il ne s’affichait pas sur les réseaux sociaux et communiquait peu avec sa famille.Le dernier à l’avoir vu en vie est son père, Azzedine. En juin 2014, le sexagénaire qui fait du commerce entre la Belgique et la Seine-Saint-Denis, s’est rendu en Syrie pour convaincre son fils de quitter les rangs de l’organisation Etat islamique, et l’aider à « refaire sa vie en Algérie ».« Samy n’était pas expansif, confiait son père. Je l’ai emmené à Dubaï, en voyage, en 2006. Il venait de commencer à faire la prière presque en cachette, parce que personne ne la faisait à la maison »Sous les néons tristes du centre commercial de Bobigny, dans lequel nous l’avions rencontré après son périple, fin 2014, il avait dû admettre qu’il avait sous-estimé l’emprise de Daech sur ses recrues. Azzedine savait alors qu’il ne reverrait plus jamais Samy, ce fils qu’il n’avait pas vraiment élevé depuis qu’il s’était séparé de sa mère, mais dont il avait constaté la radicalisation au fil des ans. « Samy n’était pas expansif, confiait son père. Je l’ai emmené à Dubaï, en voyage, en 2006. Il venait de commencer à faire la prière presque en cachette, parce que personne ne la faisait à la maison. »Lire aussi :Le père d’un des kamikazes avait tenté, en vain, de le ramener de SyrieDe fait, les connaissances des Amimour dépeignent une famille « très occidentalisée » : « On sortait souvent au Palacio [à Paris] ou à l’Acropol [Chilly-Mazarin dans l’Essonne] avec sa grande sœur, avant qu’elle ne parte à Dubaï », raconte un copain d’enfance. La mère de Samy, une féministe, militait à l’association culturelle berbère et, comme sa plus jeune fille, avait été employée par la mairie de Drancy comme auxiliaire de vie scolaire. Titulaire d’un bac littéraire, le jeune homme avait quant à lui décroché un emploi de conducteur de bus à la RATP. A l’époque, son père, lettré et polyglotte, s’inquiète pourtant de voir Samy, qui ne parle pas arabe, devant Internet, happé par des vidéos de prédicateurs. Les conversations deviennent difficiles.A l’été 2012, Samy commence à porter la djellaba et le saroual, arbore un bouc. « Moi, je me suis mis à la prière pour ne pas perdre le fil, pour qu’on partage encore quelque chose. J’essayais de lui traduire certains textes arabes en français, expliquait Azzedine, démuni. Un jour du ramadan, je l’ai accompagné à la mosquée du Blanc-Mesnil qu’il fréquentait. Il donnait l’accolade aux salafistes… » Son fils, si timide, si effacé, se dit désormais « fier de Ben Laden ».« Papa, il ne faut pas être égoïste. Vous vouliez me voir avocat, ou je ne sais quoi… C’est votre fantasme. En étant ici, je fais ce qu’il me plaît »Le 15 octobre 2012, quelques mois après les attentats de Mohamed Merah, Samy, l’un de ses amis et un autre jeune, soupçonnés de vouloir partir faire le djihad en Somalie, sont interpellés par la Direction centrale du renseignement intérieur. Auditionnés pendant quatre-vingt-seize heures, ils sont finalement relâchés et placés sous contrôle judiciaire. « Samy a été choqué par cette arrestation. Il était très volubile quand il est ressorti », note Azzedine.Le jeune homme pointe chaque semaine au commissariat de Drancy jusqu’en septembre 2013, lorsqu’il « décide de descendre quelques jours dans le Sud pour des vacances », se souvient son père. Quand il a rappelé, une semaine plus tard, il était en Turquie, prêt à franchir la frontière : « Papa, il ne faut pas être égoïste. Vous vouliez me voir avocat, ou je ne sais quoi… C’est votre fantasme. En étant ici, je fais ce qu’il me plaît », leur a lâché le presque combattant, enjoignant sa mère à donner ses vêtements. Elle n’en a rien fait, sa chambre était devenue un sanctuaire.Un mandat d’arrêt international est lancé contre le jeune homme, qui déjà ne se fait plus appeler « Abou Missa » (le nom de son chat), mais Abou Hajia (la guerre), et s’est marié. Et c’est un étranger qu’Azzedine a retrouvé le 29 juin 2014 à Manbij, à une centaine de kilomètres d’Alep. Appuyé sur des béquilles, Samy venait de Rakka, un fief de l’Etat islamique. « Il était avec un autre type, qui ne nous a jamais laissés seuls. C’était des retrouvailles très froides. Il ne m’a pas dit comment il s’était blessé, ni s’il combattait. »Le soir, Azzedine a donné à son fils une lettre de sa mère. « J’avais glissé 100 euros dans l’enveloppe. Il est allé la lire dans un coin et m’a rendu les 100 euros, me disant qu’il n’avait pas besoin d’argent. » Dévasté par tant de froideur, le père a essayé de comprendre, a engagé la conversation avec les compagnons d’armes de son fils. Ils lui ont montré des vidéos des leurs, torturés par les hommes de Bachar Al-Assad. « Un collègue de mon fils m’a montré des films où eux-mêmes assassinent des mecs à bout portant. J’ai vu des images horribles. Je saturais », raconte-t-il. Dévasté, Azzedine a repris l’avion pour la Belgique, avant de repartir pour la France, sans jamais être inquiété par la police, pas plus que ne le sera son fils en cette fin d’année 2015.Lire aussi :Attentats de Paris : un commanditaire belge parti en SyrieStéphanie Marteau Laurent Borredon, Simon Piel et Benoît Vitkine Les investigations sur les attentats qui ont frappé Paris et Saint-Denis le 13 novembre se concentraient, mardi 17 novembre, sur l’organisation des attaques, le nombre précis d’auteurs et la localisation de celui ou de ceux toujours en fuite.Suivre la situation en direct sur LeMonde.frCombien de terroristes y avait-il et qui étaient-ils ? A ce jour, cinq terroristes, des Français, ont été identifiés par les enquêteurs : quatre kamikazes – Samy Amimour (28 ans), Omar Ismaïl Mostefaï (29 ans), qui participaient à l’attaque du Bataclan, Bilal Hadfi (20 ans), qui a fait sauter sa ceinture d’explosif près du stade de France, et Brahim Abdeslam (31 ans), qui en a fait de même au Comptoir Voltaire –, et Salah Abdeslam (26 ans), en fuite.Trois des membres du commando sont toujours en cours d’identification. Il s’agit de l’un des hommes ayant participé à l’attaque du Bataclan, mort lors de l’assaut de la police à l’étage de la salle de concert, et de deux des kamikazes du Stade de France dont celui qui a été retrouvé porteur d’un passeport syrien.Les enquêteurs restent confiants concernant l’identification des derniers kamikazes. Malgré l’état des corps, les visages sont reconnaissables et les services spécialisés effectuent de nombreuses comparaisons photographiques, parallèlement aux recherches ADN en cours.Toutefois, les enquêteurs s’interrogent sur la possibilité qu’un deuxième homme ayant participé aux attentats soit en fuite. Selon de nombreux témoignages recueillis par la police, la Seat qui a convoyé les auteurs des tirs sur les terrasses des cafés des 10e et 11e arrondissements comptait trois passagers. Parmi eux, les deux frères Brahim et Salah Abdeslam et donc, possiblement, un troisième homme non identifié.Le véhicule a été retrouvé à Montreuil (Seine-Saint-Denis), dimanche. Trois kalachnikovs et des chargeurs avaient été abandonnés à l’intérieur.Neuf personnes de la famille d’Omar Ismaïl Mostefaï et de Samy Amimour étaient également toujours en garde à vue dans les locaux de la sous-direction antiterroriste (SDAT) à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). La garde à vue de la sœur de Samy Amimour, 15 ans, n’avait pu être prolongée lundi en raison de son jeune âge.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : que sait-on des terroristes impliqués ?Quels ont été les lieux de séjour des terroristes ? Selon les informations du Monde, les enquêteurs ont identifié deux appartements qui ont servi de points de chute aux auteurs des attentats.Le premier, à Bobigny, perquisitionné dans la nuit de dimanche à lundi, avait été loué par Brahim Abdeslam via le site Homelidays pour une période courant du 10 au 17 novembre. Le propriétaire a expliqué aux enquêteurs avoir rencontré trois des hommes qui auraient occupé le logement, le mardi précédant les attentats. Ils se sont présentés comme des membres d’une société de sécurité belge.Des téléphones encore dans leur emballage ont été retrouvés sur place mais aucune arme. Des analyses d’empreintes relevées sur place étaient toujours en cours, mardi matin.Le deuxième appartement est connu des enquêteurs depuis dimanche et se situe dans le Val-de-Marne, à Alfortville, dans une résidence hôtelière.Salah Abdeslam était toujours en fuite, mardi matin. Il fait l’objet d’un mandat d’arrêt international, émis par la justice belge. C’est lui qui a loué la Polo noire repérée au Bataclan. Il aurait peut-être participé aux fusillades dans les 10e et 11e arrondissements. Son arrestation avait été annoncée à tort par la presse après une opération de la police belge à Molenbeek.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : un Français « très probablement » identifié dans une revendication de l’EIQue sait-on des appuis des terroristes en Belgique ? En Belgique, deux hommes interpellés samedi ont été placés sous mandat d’arrêt, lundi 16 novembre, pour « attentat terroriste ». Il s’agit des deux Belges qui sont venus chercher Salah Abdeslam à Paris, dans la nuit de vendredi à samedi, à sa demande.Hamza Attou et Mohamed Amri ont maintenu, lors de leurs auditions, qu’ils ignoraient le rôle de Salah Abdeslam dans les attentats qui venaient de toucher Paris et Saint-Denis. Ce dont les enquêteurs doutent fortement. Ils soupçonnent notamment Mohamed Amri d’avoir pu jouer un rôle dans la confection des explosifs.Les trois hommes avaient été contrôlés, peu après 9 heures, à hauteur d’un péage près de Cambrai (Nord). Mohamed Amri était au volant. Les gendarmes ont passé les trois hommes dans les fichiers français, sans résultat. Puis ils ont vérifié le Système d’information Schengen (SIS), dans lequel chaque pays européen peut inscrire des personnes recherchées ou sous surveillance. C’est le cas de Salah Abdeslam, inscrit pour la Belgique, mais uniquement pour des faits de droit commun.Les gendarmes laissent repartir les trois hommes, et indiquent aux Belges le passage de Salah Abdeslam. Quelques instants plus tard, lorsque les enquêteurs français s’aperçoivent que ce dernier a loué la Polo noire, la traque est lancée.Le troisième frère Abdeslam, Mohamed, a été relâché lundi par la police belge. Employé à la mairie de Molenbeek depuis une dizaine d’années, « charmant » selon sa cheffe de service, il avait été membre du cabinet de l’ancien maire PS, Philippe Moureaux, grande figure de la vie locale.Mohamed Abdeslam, interrogé par les médias, a assuré ignorer tout du projet de ses frères : « Non, nous ne savions pas. Ni nous, ni notre famille. Ce sont de grands garçons, ils sont majeurs. On ne va pas leur demander leur emploi du temps à chaque fois qu’ils quittent leur domicile. » avant d’ajouter : « Nous sommes touchés par ce qu’il s’est passé. Nous avons appris ça comme beaucoup d’entre vous. Et nous ne pensions à aucun moment que l’un de mes frères était lié à ces attentats. »L’enquête en France et en AllemagneAu moins sept personnes ont été arretées, mardi, aux alentours d’Aix-la-Chapelle, dans une région frontalière des Pays-Bas et de la Belgique, selon la police locale. Mais il n’y avait aucun lien avec les attentats, et elles ont donc été relâchées.En France, 286 perquisitions ont eu lieu depuis dimanche, selon le ministère de l’intérieur, dans le cadre de l’état d’urgence en vigueur. Elles ne sont pas liées à l’enquête sur les attaques meurtrières de vendredi, mais concernent la mouvance islamiste radicale en générale. La plupart des perquisitions ont eu lieu en Ile-de-France, où 16 personnes ont été interpellées et 6 armes saisies, selon la préfecture de police de Paris. La veille, 23 personnes avaient déjà été interpellées dans toute la France.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : qui est Abdelhamid Abaaoud, le commanditaire présumé ?Simon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterBenoît VitkineJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteLaurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 17.11.2015 à 06h58 • Mis à jour le17.11.2015 à 16h21 | Emeline Cazi Ils ont attendu l’évacuation des derniers blessés vers les hôpitaux, puis, couverts de leur combinaison blanche et de leurs surchaussures, ils se sont avancés dans ce que leurs collègues du Raid et de la brigade d’intervention (BRI) avaient déjà rebaptisé « l’enfer de Dante ». Il est plus d’une heure du matin, vendredi soir, au Bataclan. Dans la salle de concert, l’odeur de mort et la vue des corps sont insoutenables. Les techniciens de la police scientifique, rodés pourtant aux scènes les plus macabres, n’ont jamais rien vu de tel. Pas même les équipes parties en Thaïlande pour le tsunami, en 2004. Quelque quatre-vingts personnes ont été tuées par les terroristes. Avec un soin extrême, trente policiers scientifiques en binôme avec un officier de police judiciaire commencent leur travail de relevé. Il durera toute la nuit pour ne s’achever que le samedi, en début de soirée.Rien n’a été déplacé depuis le départ des secouristes et des troupes d’élite. Chaque cm² de la salle est susceptible de déceler un indice qui permettra de conduire aux commanditaires ou à d’éventuels complices. Les lieux sont quadrillés. Chaque fonctionnaire se voit attribuer un carré. Le travail d’identification des victimes est mené de concert. La plupart seront vite reconnues. Mais plus de trois jours après les attaques, certains corps sont toujours sans famille.Des conditions hors normesLa tâche est fastidieuse. Toute la difficulté est « d’arriver à conjuguer la grande attente des enquêteurs, avec une volumétrie hors norme, sans remettre en cause la rigueur de la procédure », explique Frédéric Dupuch, le directeur de l’Institut national de police scientifique (INPS). La rapidité de l’enquête et les conditions exceptionnelles dans lesquelles elle est menée ne doivent pas occulter le fait qu’un procès se tiendra dans quelques années. « Il ne s’agirait pas qu’un avocat ou un expert remette en cause la procédure quand tout le monde aura oublié les conditions hors normes dans lesquelles se sont déroulés les relevés. »Le même souci de précision guide les équipes envoyées rue de Charonne, au stade de France, ou devant le Petit Cambodge et le Carillon. Au total, une centaine de techniciens de police scientifique ont été rappelés en urgence. Certains arrivent de Lyon. Chaque indice prélevé est aussitôt placé sous scellé et envoyé aux laboratoires pour analyse.L’identification des kamikazes est en revanche, elle, plus difficile. Trois jours après les événements, deux d’entre eux, sont toujours d’illustres inconnus. Les terroristes n’ont bien souvent pas de papier sur eux. Leur corps n’est plus que chair dispersée. L’identification d’Ismaël Omar Mostefaï a été rendue possible grâce à un bout de doigt. Pour d’autres, une seule goutte de sang, des traces papillaires peuvent suffire à faire parler un ADN, mais pour confronter ces indices au profil des 3,5 millions de personnes enregistrées sur le fichier des empreintes digitales ou à celui des 2,5 millions de personnes listées sur celui des empreintes génétiques, encore faut-il qu’ils aient été mis en cause dans une enquête judiciaire.Près de 500 prélèvements déjà analysésLes corps des victimes ont tous été transférés à l’institut médico-légal de Paris où des médecins se relaient depuis samedi pour pratiquer des autopsies. Les techniciens qui les épaulent assistent à trois ou quatre opérations par jour quand d’ordinaire ils n’en subissent qu’une, ou deux, grand maximum, par semaine. C’est lourd, très lourd. Mais déterminer la manière dont la balle est entrée dans le corps sera un élément de plus pour aider les enquêteurs à reconstituer le fil des événements.Les légistes de l’institut reçoivent aussi les familles qui viennent reconnaître un père, une mère, un enfant, un fiancé, une amie. La plupart des victimes avaient des papiers d’identité sur elles ou étaient physiquement identifiables. Pour celles dont le visage aurait été déformé par des tirs, il peut être demandé à la famille d’apporter un peigne, une brosse pour pouvoir comparer l’ADN à celui du corps. Ce n’est qu’une fois toutes ces opérations médico-légales terminées que les corps seront rendus aux familles.Plus de trois jours après les attaques, il restait encore une poignée de personnes à identifier. Contrairement à un crash d’avion ou à un accident de car, la police n’a pas la liste des fans des Eagles of Death Metal qui devaient se rendre au concert, vendredi soir.En attendant que les dernières familles se manifestent, les enveloppes de scellés et les sacs plastiques s’amoncellent sur les paillasses des laboratoires de Paris et d’Ecully, dans le Rhône. Près de 500 prélèvements ont déjà été analysés. C’est gigantesque. A titre de comparaison, 1 900 prélèvements ont été analysés après les attentats de Charlie, mais sur plusieurs semaines. « Et ceci n’est que l’avant-garde de ce qu’on va recevoir dans les semaines à venir », prévient Frédéric Dupuch, le patron de l’INPS. Chaque nouvelle perquisition produit son nouveau lot de pièces à conviction et d’indices susceptibles de remonter la piste d’éventuels complices.Emeline CaziJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Maryline Baumard Devant la Bastille, en fin de journée, dimanche 22 novembre, il ne restait que quelques traces de ce qui aurait dû être un rassemblement. Des autocollants aux couleurs du Nouveau Parti anticapitaliste, quelques-uns du syndicat SUD ou de l’association Droit au logement (DAL), jonchaient le sol. La foule de 500 personnes, bravant les interdits de l’état d’urgence, avait rejoint en cortège la place de la République, en dépit de l’interdiction des forces de l’ordre de quitter la colonne de Juillet.Lire aussi :Que va changer l’état d’urgence pour les citoyens ?Cette marche entre Bastille et la place de la République avait été décidée de longue date, comme l’aboutissement de la signature d’une lettre commune intitulée « Migrants bienvenus ». Quarante-six organisations, regroupant des syndicats, des associations et des partis politiques, devaient en être. Mais c’était avant les attentats du 13 novembre, et a fortiori, avant la mise en place de l’état d’urgence. Une fois que la préfecture a édicté son interdiction de « manifestations sur la voie publique » jusqu’au lundi 30 novembre à minuit, certaines organisations ont gardé leur signature au bas du texte, mais ont retiré leur appel à défiler ce dimanche. Leur liste exacte reste difficile à établir car de nombreux membres de ces organisations sont venus cet après-midi à titre personnel.« On manifeste aujourd’hui et on manifestera le 12 décembre »Dans un premier temps, quelques slogans pro-migrants ont retenti sur le parvis de l’Opéra Bastille. Une longue banderole demandant l’ouverture des frontières a été déployée. Quelques réfugiés, même, et quelques sans-papiers étaient là, heureux que leurs droits soient défendus haut et fort, sous le soleil automnal.Une trentaine de gendarmes se sont postés, à distance, comme pour intimider les manifestants. Leur positionnement était d’autant plus étrange qu’ils se sont retrouvés non pas devant les manifestants qu’ils voulaient empêcher d’avancer, mais en queue de cortège.D’emblée les forces de l’ordre ont donc eu un temps de retard sur des marcheurs bien décidés à rallier la place de la République. Elles semblaient pourtant sûres, quelques minutes avant que le cortège ne parte, que les manifestants se rallieraient à l’interdiction de la préfecture de police.Gaz lacrymogène et impossibilité des forces de stopper la. Manif https://t.co/xXH4dnJ2Ea— marylinebaumard (@maryline baumard)require(["twitter/widgets"]);« Ils ont voulu discuter avec nous, essayer de nous convaincre. Franchement, c’est oublier notre détermination », s’amuse une militante Attac, à l’arrivée. « Vous croyez qu’on va se laisser intimider après trente ans de militantisme. On manifeste aujourd’hui et on manifestera le 12 décembre », observait de son côté Irène, membre de Coalition 21 Climat.« C’est trop important qu’il y ait une mobilisation citoyenne et pas seulement des réunions officielles », ajoute-t-elle, satisfaite d’avoir gagné le premier round. Annie Pourre, militante du DAL, réclame, elle, avant le début de la marche « une manifestation pour le droit à manifester »…« Etat d’urgence, état policier ! »Si les premiers slogans scandés ont porté sur l’accueil des réfugiés, très vite, la confrontation avec la gendarmerie, et les vapeurs de gaz lacrymogène aidant, les mots d’ordre se sont durcis. La « solidarité avec les réfugiés » s’est métamorphosé en un « état d’urgence, état policier ! On ne nous enlèvera pas le droit de manifester ». Les gendarmes auraient pourtant bien aimé leur ôter ce droit, mais ils n’ont jamais rattrapé leur retard initial face à des militants bien rodés. Les forces de l’ordre ont d’abord tenté en vain de les bloquer sur le parvis du boulevard Richard-Lenoir, mais le groupe leur a échappé. Comme sur une bonne partie du boulevard Beaumarchais.Arrivés à hauteur du boulevard des Filles-du-Calvaire, les gendarmes ont alors renoncé, montant dans leurs camionnettes pour avoir au moins la consolation d’arriver à République avant le cortège.Une grande cacophonie a régné sur tout le trajet où la circulation n’a été que tardivement arrêtée, et seulement dans le sens où circulait ce défilé. Une semaine après la mise en place de l’état d’urgence, la première manifestation interdite s’est invitée dans une capitale encore meurtrie par les événements.Preuve que le sondage IFOP publié ce jour par Le Journal du Dimanche, qui montre un accord massif de la société française aux décisions de son gouvernement, ne signifie pas pour autant une totale unanimité. Place de la République, les manifestants étaient heureux d’avoir gagné la partie. Certains ont même suggéré, profitant de leur avantage, qu’ils rejoignent le lycée Jean-Quarré, ex-squat de migrants du 19e arrondissement évacué en octobre. C’est resté une blague.Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.11.2015 à 08h47 • Mis à jour le22.11.2015 à 13h43 Le ministre de l’économie Emmanuel Macron a affirmé samedi 21 novembre que la société française devait assumer une « part de responsabilité » dans le « terreau » sur lequel le djihadisme a pu prospérer, évoquant une disparition de l’idéal républicain de mobilité sociale. « Le terreau sur lequel les terroristes ont réussi à nourrir la violence, à détourner quelques individus, c’est celui de la défiance », a prévenu le ministre.« Nous sommes une société dont au cœur du pacte il y a l’égalité », a-t-il fait savoir lors d’une intervention en conclusion de l’université du groupe social-démocrate baptisé « Les Gracques », huit jours après les attentats meurtriers du 13 novembre, revendiqués par l’organisation Etat islamique (EI). Mais « nous avons progressivement abîmé cet élitisme ouvert républicain qui permettait à chacune et chacun de progresser. Nous avons arrêté la mobilité » sociale, a-t-il déploré.Suivez la situation en direct dans notre live« Des fermetures dans notre économie »Il a évoqué le fait que « quelqu’un sous prétexte qu’il a une barbe ou un nom à consonance qu’on pourrait croire musulmane, a quatre fois moins de chances d’avoir un entretien d’embauche qu’un autre ».« Je ne suis pas en train de dire que tous ces éléments sont la cause première du djihadisme. C’est la folie des hommes, et l’esprit totalitaire et manipulateur de quelques-uns. Mais il y a un terreau, ce terreau est notre responsabilité. »« Nous avons une part de responsabilité, parce que ce totalitarisme se nourrit de la défiance que nous avons laissée s’installer dans la société. Il se nourrit de cette lèpre insidieuse qui divise les esprits, et, si demain nous n’y prenons pas garde, il les divisera plus encore », a-t-il prévenu. M. Macron a lié les réformes qu’il a récemment défendues à la nécessité de « changer cette société en l’ouvrant ».« Je pense que ce sont des fermetures dans notre économie, dans notre société, les pertes d’opportunité, les plafonds de verre qui sont mis, les corporatismes qui se sont construits qui à la fois se nourrissent de la frustration sur le plan individuel et créent de l’inefficacité sur le plan économique », a-t-il plaidé.Lire aussi (édition abonnés) :Jürgen Habermas: « Le djihadisme, une forme moderne de réaction au déracinement » 22.11.2015 à 06h37 • Mis à jour le22.11.2015 à 20h10 Bruxelles va maintenir, lundi, le niveau d’alerte maximal (soit 4) en vigueur depuis samedi, a annoncé dimanche 22 novembre le premier ministre belge, Charles Michel. En conséquence, les écoles et universités resteront fermées lundi dans la capitale belge, tout comme le métro, à l’arrêt depuis samedi matin.M. Michel a réuni dimanche un conseil national de sécurité. A l’issue de ce dernier, il a précisé lors d’une conférence de presse qu’une menace terroriste « considérée comme sérieuse et imminente » pesait toujours sur la capitale. « Nous craignons une attaque similaire à celle de Paris », a-t-il déclaré, évoquant comme « cibles potentielles » des lieux rassemblant du public : « Centres commerciaux, rues commerçantes, transports publics ». Le premier ministre a également souligné que les recommandations « de diminuer le nombre d’événments réunissant du monde » restaient d’actualité. Le reste de la Belgique est en alerte de niveau 3, et une nouvelle évaluation de la situation sécuritaire sera faite lundi dans la journée.Un important dispositif policier et militaire était à la recherche de « plusieurs suspects » liés aux attentats du 13 novembre, selon les autorités belges, qui n’ont pas donné davantage de détails sur l’enquête. Bernard Clerfayt, bourgmestre de Schaerbeek, l’une des communes de Bruxelles-Capitale, a parlé de « deux terroristes ». Lire aussi :Métro et commerces fermés, militaires dans les rues… Bruxelles en état d’alerteSalah Abdeslam introuvableLa présence policière est particulièrement forte à Molenbeek, commune de 100 000 habitants de Bruxelles-Capitale, et considérée comme base arrière des djihadistes. En effet, un tiers des quelque 150 djihadistes originaires de Bruxelles partis ces dernières années en Syrie en sont originaires.C’est le cas d’Abdelhamid Abaaoud, mort dans l’assaut à Saint-Denis mercredi, et de Salah Abdeslam, soupçonné d’avoir participé aux attentats de Paris.Lire aussi :Ce que l’on sait de Salah Abdeslam, en fuite depuis les attentats du 13 novembreUne traque est bel et bien en cours dans la capitale belge, mais on ne sait pas officiellement si un des suspects recherchés est bien Salah Abdeslam. L’homme de 26 ans aurait participé aux attaques terroristes avant d’être exfiltré par deux hommes à destination de la Belgique. Selon Carine Couquelet, l’avocate d’un de ces hommes, il était « extrêmement énervé » et « peut-être prêt à se faire sauter » lors du chemin du retour en voiture. Les autorités belges n’ont pas commenté ces déclarations.Son frère Mohamed, mis hors de cause après avoir été interrogé, pense qu’il « a décidé de rebrousser chemin ». Il a confié à la RTBF :« Il a peut-être vu quelque chose, entendu quelque chose qui n’était pas ce à quoi il s’attendait et a décidé de ne pas aller au bout de ce qu’il souhaitait faire. Nous ne savons pas encore si Salah a tué des gens, s’il était à des lieux précis où les attentats ont eu lieu. » 21.11.2015 à 18h59 • Mis à jour le22.11.2015 à 07h21 Contre l’avis du gouvernement, le Sénat a voté, samedi 21 novembre, la réduction à 5,5 % du taux de TVA appliqué aux protections hygiéniques féminines. Surnommé « taxe tampon », ce taux de TVA est actuellement de 20 %. Cette disposition concerne aussi les produits de protection hygiénique pour les personnes âgées. Par contre, les sénateurs n’ont pas étendu cette baisse du taux de TVA aux couches pour nourrisson, comme l’avaient réclamé plusieurs centristes.Pour entrer en vigueur, cette décision doit encore être approuvée par l’Assemblée nationale, lors de la deuxième lecture du projet de loi de finances. En première lecture, l’Assemblée avait, au grand dam des associations féministes, rejeté un amendement socialiste prévoyant cette baisse de TVA.Un débat « passionné »Le coût de la baisse de la TVA pour les tampons, serviettes et autres coupes menstruelles est évaluée à 55 millions d’euros. Le collectif Georgette Sand, à l’origine d’une pétition réclamant la baisse de cette taxe, a calculé que cette dépense représentait 1 500 euros dans la vie de chaque femme.Le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert, a expliqué que le gouvernement ne souhaitait pas changer cette taxe, faisant valoir que la TVA à 20 % est également « appliquée aux mousses à raser pour les hommes » et que « le débat est passionné » mais « pas simple ».Lire aussi :Comprendre la bataille de la « taxe tampon » Nicolas Truong Des idées pour tenter de comprendre les sombres temps dans lesquels nous sommes plongés. Des réflexions pour résister à la terreur et à la sidération. Des analyses, parfois contradictoires, destinées à déjouer la panique et le prêt-à-penser. Car si la réponse de la France aux attaques terroristes du 13 novembre est désormais policière, judiciaire et militaire, la riposte peut être aussi morale et intellectuelle.Face à ce climat mortifère, nous avons besoin de boussole et de repères. L’approche philosophique ne permet certes pas de panser les plaies, mais peut apporter quelques éléments de compréhension. Non pas pour accepter ou justifier l’horreur, mais afin, au contraire, de mieux répliquer à cette gigantesque déflagration.Pour cela, la France doit faire le deuil de l’illusion d’une Europe affranchie des frontières et de ­l’Etat-nation, explique l’universitaire américain Mark Lilla, qui connaît si bien ce Paris bohème ­ensanglanté où il séjourna, notamment lors des ­attentats contre Charlie Hebdo. Et l’Union européenne doit cesser de laisser se métastaser « le cancer de l’extrémisme islamique » qui se répand dans la porosité de l’espace Schengen, renchérit l’écrivaine néerlando-somalienne Ayaan Hirsi Ali.Une certaine jeunesse en déshérenceGare cependant à la tentation du repli, prévient le philosophe allemand Jürgen Habermas. Plutôt que de « sacrifier » les vertus démocratiques sur « l’autel de la sécurité », la France comme les autres pays européens devrait remédier à la « pathologie ­sociale » d’une certaine jeunesse en déshérence qui sombre dans le djihadisme.D’autant que la République n’est pas vide de sens ni de spiritualité, défendent, loin des idées reçues, les philosophes Pascal Engel et Claudine Tiercelin. Car, paradoxalement, explique l’historien Marcel Gauchet, la réactivation du fondamentalisme islamique est le signe d’un processus de « sortie de la religion », inséparable d’une mondialisation qui achève son expansion.Il faudra pourtant mener une « guerre idéologique » contre le fanatisme islamique, assure le philosophe américain Michael Walzer. Mais aussi un combat éthique contre notre légitime propension à céder « aux logiques de peur et de haine », indique le philosophe français Frédéric Gros. Autant d’appels à la résistance intellectuelle, autant ­d’invitations à philosopher par gros temps.A lire sur le sujet:- Entretien avec Jürgen Habermas: « Le djihadisme, une forme moderne de réaction au déracinement », propos recueillis par Nicolas Weill. Le fondamentalisme djihadiste n’est en rien une religion, souligne le philosophe allemand.- Nous devons mener une guerre idéologique, par Michael Walzer. Le philosophe américain estime que les intellectuels ont le devoir de réactiver la cause d’Etats sans dieux face au fanatisme religieux.- La fin des illusions d’une France sans frontières, par Mark Lilla (professeur en humanités à l’université Columbia, Etats-Unis). Fin connaisseur de la France, l’universitaire américain autopsie un pays qui doit faire le deuil de ses victimes comme de ses croyances politiques.- Entretien avec Marcel Gauchet : « Le fondamentalisme islamique est le signe paradoxal de la sortie du religieux », propos recueillis par Nicolas Truong. Pour l’historien, la mondialisation provoque une rupture avec l’organisation religieuse du monde. Elle touche de plein fouet les musulmans, dont une fraction résiste de façon radicale à la marche de l’histoire. Il explique que l’origine de la violence des terroristes n’est pas sociale ou économique, mais bien religieuse.- Non, les valeurs de la démocratie ne sont pas vides! Par Pascal Engel (directeur d’études à l’EHESS) et Claudine Tiercelin (professeure au Collège de France). La religion n’est pas seule à pouvoir répondre au vide de sens que l’on prête à nos sociétés. Les valeurs de la République sont pourtant des idéaux substantiels.- L’Europe doit prendre des mesures fortes pour combattre le cancer le l’islam radicalisé, par Ayaan Hirsi Ali. La fermeture des mosquées et autres lieux de propagande islamiste s’impose, tout comme le conditionnement de l’accueil des migrants au respect des valeurs européennes, afin d’endiguer la menace, estime l’écrivaine néerlando-somalienne.- Entretien avec Frédéric Gros : « Trop de sécuritaire tue la sécurité », propos recueillis par Nicolas Truong. Nous sommes bien en guerre, explique le philosophe et professeur de pensée politique, mais gare à ne pas tomber dans la surenchère sécuritaire. La résistance au climat de terreur peut être aussi bien éthique que militaire et politique, souligne-t-il, ajoutant qu’ « il faudrait refonder le concept de guerre ». Nicolas TruongResponsable des pages Idées-DébatsSuivreAller sur la page de ce journaliste Pascale Robert-Diard (Sens, envoyée spéciale) Le quartier des Champs-Plaisants à Sens (Yonne) s’est animé tranquillement, samedi 21 novembre au matin, après sa première nuit de couvre-feu. On fait ses courses au petit centre commercial, qui compte deux boulangeries, trois boucheries, une pharmacie, une supérette et deux salons de coiffure. On s’attarde au comptoir de l’un des trois cafés de la cité. Hamed Zina a ressorti ses tables sous l’auvent, les plateaux de café et de thé à la menthe circulent, les hommes discutent en lisant le journal qui parle d’eux et de leur quartier. Les caméras de télévision sont plus nombreuses que la veille. « Regarde, il y a même une télé italienne ! » lance un client.A midi, un petit cortège de voitures inhabituel attire l’attention. Le préfet de l’Yonne, Jean-Christophe Moraud, qui a pris vendredi 20 novembre l’arrêté imposant le couvre-feu de 22 heures à 6 heures du matin jusqu’à lundi 23 novembre dans le périmètre des Champs-Plaisants, et Marie-Louise Fort, la maire de Sens et députée de la troisième circonscription, viennent à la rencontre de la population.Ils s’adressent davantage aux caméras qu’aux habitants pour faire passer leur message. Le préfet évoque la perquisition qui a eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi et confirme la saisie « d’armes de poing » et de faux papiers d’identité, « en majorité européens ». Une personne a été assignée à résidence, dit-il, refusant de donner plus de précisions sur une enquête qui relève désormais de l’autorité judiciaire.Lire aussi :A Sens, le quartier des Champs-Plaisants sous couvre-feu, une première nationale« C’est de l’excès de zèle, il n’y a pas de barbus ici »A propos du couvre-feu, le préfet déclare que la « mesure, limitée à trois jours, est proportionnée. Ce quartier, on l’a déjà constaté, est assez prompt à s’échauffer quand il y a une opération de police. Il y avait un bruit de fond et un risque de trouble à la tranquillité des habitants. Trois jours, c’est un signal qui est donné pour que chacun ici prenne ses responsabilités ». Les plus anciens approuvent. Devant le centre commercial, les jeunes maugréent :« La maire, elle ne vient jamais ici ! On n’a rien, nous. Pas un baby-foot, pas une salle à nous. » La discussion avec l’élue et le préfet se poursuit autour d’une table chez Hamed Zina. Ridouane, le jeune patron de la boucherie Baraka, proteste : « Tout ça, c’est de l’excès de zèle, il y a pas de barbus ici ! Il y a trois, quatre brebis galeuses, c’est tout, comme on en connaît partout en France. Pourquoi est-ce que tout s’est focalisé sur le quartier ? » Un autre client prend à partie le commissaire. « Moi, quand j’appelle les flics pour un problème de voisinage, ils ne viennent pas. Parce que je m’appelle pas Michel, parce que je m’appelle pas Philippe ! » A ses côtés, un entrepreneur de maçonnerie lance à la maire : « A cause de tout ça, je vais perdre du boulot. Quand j’envoie un devis, avec mon adresse avenue de l’Europe [une des rues du quartier], déjà ça passe mal. Alors maintenant… Ces problèmes, c’est à la justice de les régler. Mais il ne faut pas qu’ils nous retombent dessus ! »Marie-Louise Fort rappelle que quarante postes d’apprentissage sont en attente à la mission locale pour l’emploi et ne trouvent pas preneurs. Dans le feu de la discussion, la maire lâche : « Je ne vais quand même pas mettre une toile de tente ici pour informer les jeunes et faire du tam-tam… » Ridouane souffle : « Et voilà, on a juste échappé aux chameaux… ».Lire aussi :Etat d’urgence : « une marge de manœuvre bien trop large est offerte aux autorités »Pascale Robert-Diard (Sens, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Bourcier A l’origine, la réunion était prévue pour faire suite aux attentats de janvier. Mais le remplacement du directeur du centre social a repoussé de plusieurs mois l’échéance, et c’est finalement ce 20 novembre que se tient à Courcouronnes (Essonne) un débat sur la façon de « bien vivre ensemble » dans la ville.Après les massacres survenus à Paris le 13 novembre, la réunion a été maintenue, mais a pris une toute autre signification. Ismaël Omar Mostefaï, qui faisait partie de l’équipe de terroristes du Bataclan, est né ici. Il a habité jusqu’à ses 21 ans dans le quartier du Canal, à moins de cent mètres de cette salle de réunion, avant de s’installer avec ses parents, ses frères et sœurs, à Chartres en 2007, où il a basculé dans un radicalisme islamiste mortifère.Le débat va durer trois heures, prenant par moments la forme d’une catharsis collective. Ils sont une bonne soixantaine dans la salle ce soir. Une soixantaine d’habitants de cette petite ville de la banlieue sud de Paris, coincée entre Evry et Ris-Orangis, coupée en deux par l’immense coulée d’asphalte de l’Autoroute du soleil, séparant le centre-ville pavillonnaire, apparemment sans histoire, du quartier du Canal, la zone urbaine sensible comme on dit pudiquement, où est situé le centre social.« On ne parle que de ça »Les images obsédantes des tueries n’ont pas cessé de tourner en boucle dans sa tête. D’une voix ténue mais ferme, Bintou, jeune aide soignante, glisse  : « On ne parle que de ça, j’ai peur tout le temps, je regarde partout. » Installée à Courcouronnes... 26.11.2015 à 15h46 Ma chère France, ce vendredi 13 novembre, tu as été sévèrement touchée. Mais les médecins sont formels. Même si la blessure du 7 janvier 2015 n’était pas encore complètement cicatrisée, son pronostic vital n’est pas engagé, bien au contraire. Tu survivras, comme tu as survécu à toutes les tentatives de meurtre qui se sont produites au cours de ton existence, déjà longue de près de deux millénaires.Tu es dotée d’une exceptionnelle force de résilience et tu te dresses toujours fièrement, l’allure élégante, le port altier, la tenue impeccable, malgré les vicissitudes de la vie. Tes ennemis te décrivent comme une grand-mère ratatinée, aux valeurs et à la morale décadentes. Ils pensent pouvoir t’abattre avec leurs misérables AK-47, comme on déracine un arbre mort. Mais ils se trompent.Ma chère France, tu t’es forgé un caractère unique, nourri de la Révolution qui t’a vu embrasser les idéaux que tu t’efforces désormais de transmettre à tes enfants. Fille de roi, tu as épousé Voltaire, Rousseau, Montesquieu et Diderot. Sous le pinceau du peintre Delacroix, tu es devenue la Liberté. On te désigne aussi comme étant la patrie des droits de l’Homme. C’est toi qui les as proclamés, haut et fort, le 26 août 1789. Ensuite, tu n’as eu de cesse de les défendre. Face au nazisme et à la collaboration, ton âme s’est cachée dans les maquis, dans les déserts, sur les mers, avant de regagner Paris, triomphante, le 25 août 1944. Bien sûr, tu possèdes comme chacun d’entre nous tes parts d’ombre, mais elles ne doivent pas nous empêcher d’éprouver un sentiment de fierté à ton égard.S’amuser n’est pas un crimeMa chère France, en ce funeste vendredi 13 novembre, tu as perdu 130 de tes enfants. Ces enfants, que tu as élevés et éduqués, qui t’ont sans doute aimée, mais aussi parfois remise en question, sont morts innocents. Dans le monde que tu défends, s’amuser n’est pas un crime. Aller à un concert entre amis n’est pas un délit. Boire un verre après le travail n’est pas puni d’emprisonnement. Ce monde, tu dois continuer à le revendiquer. Crier ta liberté, ton insoumission, ton refus de la violence et de l’obscurantisme.Ma chère France, ta peine est immense. Ta douleur, nous la partageons tous. Prends le temps de te recueillir. Le temps d’enterrer tes morts, de rassurer les vivants. Mais, surtout, laisse-toi consoler par la solidarité dont ont fait preuve tous ces anonymes, biberonnés à la démocratie et à la liberté. Regarde les bougies aux fenêtres, les queues devant les hôpitaux pour donner du sang et les rassemblements spontanés. Lis les messages sur les réseaux sociaux et admire les initiatives lancées en faveur des victimes.Ma chère France, lève aussi les yeux vers le monde entier. En de nombreux endroits, les peuples ont souhaité exprimer leur compassion. Laisse-toi bercer par le murmure des prières pour Paris, la ville qui symbolise le mieux ton art de vivre. Par les lumières bleu-blanc-rouge qui, de Sydney à Rio de Janeiro, ont embrasé la nuit et les ténèbres du fanatisme. Par la Marseillaise, chantée au Metropolitan Opera de New York, sur les parquets de NBA ou les terrains de football.Ma chère France, malgré ces témoignages de fraternité, tu as pu te sentir seule ces derniers temps, sur le terrain, en Syrie et en Irak. Continue tes efforts pour persuader tes alliés de venir combattre à tes côtés. Écoute les discours des gouvernements occidentaux et moyen-orientaux, mais ne te laisse pas endormir, car certains n’ont aucunement l’intention de te soutenir au-delà des mots. Tu es en guerre, ton président l’a affirmé. Mène-la, car elle est nécessaire.Ne mélange pas toutMa chère France, je sais que la colère monte en toi. Mais, je t’en supplie, ne la laisse pas te brouiller la vue et t’embrumer l’esprit. Il faut que tu saches raison garder. Ne tolère pas les discours de haine, ni les amalgames qui ne manqueront pas d’être faits. Condamne fermement le racisme car il est contraire à tes idéaux. Fais en sorte que tes responsables politiques sachent se comporter dignement et tenir leur langue. Dénonce les propos démagogiques et simplistes. Et, s’il te plaît, ne mélange pas tout : migrants, musulmans, terrorisme, guerre des civilisations…Sois responsable, ma chère France. Continue à semer, dans la tête de tes nouveau-nés, les graines de la liberté, de l’égalité et de la fraternité. C’est le plus beau don que tu puisses leur faire. Pour faire germer ces graines, l’école de ta République, avec ses valeurs, est leur plus grande chance.Ma chère France, je voudrais te témoigner aujourd’hui tout mon respect, mon admiration et ma fierté face à la dignité avec laquelle tu as réagi à ces attentats. Je sais que tu ne céderas jamais à la terreur. Tu es trop fière, têtue et libre pour cela. Et je t’en remercie.Quentin Couvreur est élève de terminale. 26.11.2015 à 15h12 • Mis à jour le26.11.2015 à 17h19 | Manon Rescan et Enora Ollivier Dans un chat sur le site du Monde, François Saint-Bonnet, professeur d’histoire du droit à l’université Paris-II-Panthéon-Assas, auteur de L’Etat d’exception (PUF, Léviathan, 2001) et spécialiste des périodes de crise, de l’histoire des libertés et des droits fondamentaux, a répondu aux questions sur le thème : « Les libertés sont-elles menacées par l’état d’urgence ? »Des élèves de seconde 3 : Quelles libertés sont menacées avec la nouvelle loi sur l’état d’urgence ? Est-ce un danger pour notre démocratie ?La question n’est pas celle de la menace, elle est de savoir si, oui ou non, des libertés sont atteintes dans le cadre de l’état d’urgence. A cette question, sans aucun doute, la réponse est oui parce qu’on peut pénétrer dans le domicile d’un citoyen, y compris de nuit, on peut l’empêcher de sortir de son domicile, et cela indépendamment de toute procédure judiciaire.Pour autant, est-ce un danger pour la démocratie ? Cette loi adoptée en 1955 l’a été de manière parfaitement démocratique, et la prorogation de l’état d’urgence les 18 et 19 novembre 2015 a été approuvée quasi à l’unanimité.Donc, tout semble indiquer que la démocratie, au sens de la volonté du peuple, est respectée. La difficulté, c’est que cette approbation s’est faite dans l’émotion et que, lorsque cette émotion sera retombée, il faudra qu’un débat reposant sur la raison démocratique retrouve ses droits.Lire aussi :Que contient la loi sur l’état d’urgence ?Aurélien : Que pensez-vous de l’annonce de changer la constitution faite en période d’état d’urgence ? Les précédents historiques en la matière et le caractère fondamentalement pérenne d’une constitution, norme fondamentale, ne devraient-ils pas freiner les ardeurs du constituant ?La première chose est qu’il n’est pas établi que l’état d’urgence sera toujours en vigueur lorsque le gouvernement proposera aux assemblées puis au Congrès de modifier la Constitution. Malgré la prorogation pour trois mois, le président de la République peut décider de mettre un terme à l’état d’urgence avant la date butoir, et, depuis une jurisprudence de 2005, le Conseil d’Etat peut l’y contraindre s’il estime que les conditions ne sont plus réunies de manière manifeste.En outre, le constituant lui-même se méfie des modifications de la Constitution en période de crise extrême, c’est pourquoi il est impossible de le faire pendant la mise en œuvre de l’article 16 de la Constitution (pouvoirs spéciaux du président de la République). Il est vrai que les précédents historiques invitent à la plus grande vigilance, et l’invocation des circonstances exceptionnelles a pu servir à transformer un régime dans lequel les pouvoirs étaient limités en régime autocratique.Cependant, dans le contexte actuel, même s’il convient d’être vigilant, les contrôles exercés par les juridictions ainsi que par la société civile (presse, associations de défense des droits, syndicats de magistrats ou d’avocats, simples citoyens) ne conduisent pas à éprouver d’inquiétudes excessives. Il n’en demeure pas moins qu’il serait éminemment heureux que la révision de la Constitution se déroule hors d’une période de l’application de l’état d’urgence.Sur le blog de Laurent Borredon, journaliste au Monde : L'observatoire de l'état d'urgence Marion : Le Conseil constitutionnel peut-il et va-t-il se pencher sur les perquisitions, arrestations et autres ?Les libertés constitutionnellement protégées fixent un cadre à l’inviolabilité du domicile. C’est pourquoi les perquisitions ne peuvent se dérouler que dans le cadre d’une procédure judiciaire et entre six heures et vingt-deux heures. En effet, on considère que la nuit est le moment de l’intime et que la protection du domicile doit être encore renforcée.C’est ce régime juridique de protection qui est clairement suspendu en période d’application de l’état d’urgence. Autrement dit, le niveau de liberté n’est pas le même pendant ces périodes qu’en période normale.Le Conseil constitutionnel peut être amené à se prononcer soit avant l’entrée en vigueur de la loi – mais ce contrôle n’existait pas en 1955 –, soit après depuis l’entrée en vigueur de la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) en 2010.C’est pourquoi rien n’exclut que, dans les semaines ou les mois qui viennent, à l’occasion d’une instance devant une juridiction, soit invoquée l’inconstitutionnalité des perquisitions liées à l’état d’urgence et il n’est pas exclu que le Conseil constitutionnel censure a posteriori le nouvel article 11 de la loi de 1955. De manière générale, le Conseil d’Etat comme le Conseil constitutionnel se montrent “compréhensifs” à l’égard de l’exécutif quand celui-ci doit faire face à des périls majeurs. Il est impossible de s’opposer physiquement à de telles perquisitions. Pour autant, toutes les voies de droit sont ouvertes à un individu qui jugerait cette perquisition manifestement illégale, en particulier devant le juge administratif.Lire aussi :Frédéric Gros : « Trop de sécuritaire tue la sécurité »Amphitrite : Qu’en est-il de l’interdiction de manifester ? N’est-ce pas un gros risque pour la démocratie ?Se réunir ou manifester sont des droits constitutionnellement protégés. En toutes circonstances, il appartient aux organisateurs de réunion ou de manifestations de s’assurer, avec l’autorité administrative (préfet), des conditions de sécurité du déroulement de ces manifestations. C’est pourquoi, même hors état d’urgence, les autorités préfectorales peuvent interdire des réunions ou des manifestations. Ce fut le cas en août 2014 à Paris.La loi de 1955 renforce ces mesures d’interdiction, mais la philosophie générale n’est pas significativement modifiée. Compte tenu du contexte actuel, et spécialement de la tenue de la conférence des Nations, il est apparu aux services du ministère de l’intérieur que les forces de l’ordre devaient être mobilisées davantage pour la sécurité des participants à cette convention plutôt qu’à la protection des manifestants souhaitant légitimement s’exprimer dans Paris. il s’agit là, comme en toutes circonstances, de proportionner l’exercice d’une liberté avec un risque. Cela se fait sous le contrôle du juge.Raymater : La liberté de la presse est-elle menacée et si oui, de quelle façon ?La loi de 1955 prévoyait naguère la possibilité d’interdire des représentations théâtrales ou des projections cinématographiques ainsi qu’un contrôle de la presse. Dans le contexte de cette époque, beaucoup d’informations et d’images n’étaient accessibles que par les actualités cinématographiques qui précédaient la diffusion du film.Aujourd’hui, les choses ont bien changé. C’est pourquoi la modification de la loi de 1955 adoptée les 19 et 20 novembre 2015 a supprimé toutes les dispositions relatives au contrôle de la presse et des spectacles. Ajoutons à cela qu’au moment des « événements d’Algérie » nombreux étaient les journaux qui voyaient une véritable guerre d’indépendance et une juste cause. Aujourd’hui, mis à part quelques sites Internet faisant l’apologie de djihad, aucun organe de presse écrite ou audiovisuelle, même extrémiste, ne s’inscrit dans cette ligne.Par conséquent, nulle inquiétude à avoir, la liberté de la presse n’est pas menacée. Elle l’est d’autant moins que l’attachement à cette liberté a été puissamment renouvelé le 11 janvier 2015, après les attentats contre Charlie Hebdo.Olivier : Y a-t-il déjà eu des élections durant un état d’urgence ?De manière générale, lorsqu’une législation d’exception est en vigueur, l’unité nationale passe par une forme d’unanimité nationale. Or, tout processus électoral consiste à insister sur les différences entre les offres politiques et, par conséquent, à altérer l’unanimisme. C’est pourquoi, par exemple, pendant la première guerre mondiale, les élections prévues ont été reportées.S’agissant de la situation actuelle, il s’agit d’élections régionales, dont l’enjeu ne porte en rien sur des questions liées à la sécurité, car cela ne relève pas de la compétence de ces collectivités territoriales. Par conséquent, on peut plus facilement disjoindre la question de la sécurité, qui relève de la politique nationale, et les autres enjeux, qui relèvent des régions. C’est la raison pour laquelle nul n’a songé à reporter les élections régionales. En outre, tout indique que la classe politique en général et les candidats aux régionales en particulier ont souhaité que cette disjonction soit pleinement réalisée.Lire aussi :Elections régionales 2015 : la sécurité écrase la campagneMilig : Sous couvert de l’état d’urgence, ne risque-t-on pas de voir fleurir des mesures préfectorales dépassant le champ de la lutte contre le terrorisme, mais servant d’alibi à leur mise en œuvre ? Par exemple l’interdiction de la vente d’alcool après 20 heures dans le Nord…En période exceptionnelle, les autorités ont parfois tendance à confondre les mesures de restauration d’un ordre qui est atteint par un péril et l’instauration d’un ordre nouveau jugé plus sain. En particulier, avant la première guerre mondiale, l’alcoolisme était jugé comme un fléau pour des raisons « d’hygiène sociale », mais les groupes de pression des alcooliers parvenaient à faire échec à toutes les mesures de restriction en la matière.Il est assez cocasse d’observer qu’ici ou là, des préfets jugent utile de lutter contre l’alcoolisme sur la voie publique à la faveur d’un état d’urgence provoqué par des individus qui s’abstiennent de boire ce type de breuvage. Pour autant, l’alcoolisation généralisée sur la voie publique peut être de nature à troubler plusieurs composantes de l’ordre public : la tranquillité évidemment, mais la sécurité également lorsque les forces de l’ordre risquent d’être détournées de leur mission principale de lutte contre le terrorisme si elles doivent intervenir dans le cadre de fêtes trop arrosées.De manière générale, il est évident que les possibilités offertes par l’état d’urgence peuvent tenter les autorités du ministère de l’intérieur qui s’en emparent pour prendre des mesures étrangères à la lutte contre le terrorisme ou dont le lien avec celui-ci est plus que ténu. C’est la raison pour laquelle plus la latitude du pouvoir est grande et plus le contrôle doit être réalisé avec sérieux : contrôle juridictionnel évidemment, mais aussi vigilance de chaque citoyen. En particulier, chacun est invité à s’interroger sur le sens de l’adjectif « imminent » qui figure à l’article 1er de la loi de 1955, si le péril n’est plus imminent, l’état d’urgence doit cesser immédiatement ou… de manière imminente.Manon Rescan : Que penser de la rapidité avec laquelle le gouvernement a pris ces décisions ?Les attentats commencent à 21 h 20, l’état d’urgence est entré en application deux heures et quarante minutes plus tard, le samedi 14 novembre à minuit. Cette célérité est absolument justifiée par la logique même de l’état d’urgence. C’est plutôt une force d’avoir la possibilité d’agir vite.Ajoutons que le gouvernement s’attendait à une attaque massive, que le décret était déjà prêt et qu’une réunion du conseil des ministres à 11 heures du soir à l’Elysée avait été anticipée par les services. Cela étant, la loi prévoit qu’après douze jours il faut obtenir une prorogation votée par les deux assemblées. Celle-ci a été demandée après seulement six jours, et le lendemain d’un épisode ultraviolent à Saint-Denis. Bref, la prorogation a été votée dans un état d’émotivité mêlé de gravité extrêmement élevé. Il n’y eut pratiquement aucune discussion et les votes ont été acquis quasi à l’unanimité.Pourquoi n’avoir pas attendu aujourd’hui et demain, alors que l’on voit plus clair sur la situation et que l’on aurait pu débattre pour proroger cette loi ? Il faut maintenant entrer dans une nouvelle phase, sortir de la sidération, et revenir à une logique de vigilance raisonnée et raisonnable.Enora OllivierJournaliste au MondeManon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.11.2015 à 15h04 • Mis à jour le26.11.2015 à 15h23 Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.SommaireDémographie, emploi, atouts économiquesUn essor démographique importantUne région riche mais fortement touchée par le chômage et les inégalitésEconomie : structure et dynamiquesUne région créatrice de richesses qui a su résister à la crisePrééminence des services, orientation sectorielle favorableLa construction à la commande publiqueUn taux de chômage élevéTerritoire et infrastructuresUn territoire entre relief et littoralUne population concentrée dans les zones urbaines et périurbainesLes dépensesDépenses de personnel en hausseRecul des dépenses d’investissementDépenses d’intervention réparties à parts égales entre transports, enseignement et formation professionnelleLes recettesUne hausse des recettes de fonctionnement interrompue en 2013Importante progression du produit de la CVAERecul des immatriculationsL’endettementUne dette élevée, diversifiée et sûreDégradation de la capacité de désendettement   Démographie, emploi, atouts économiques1. Un essor démographique importantLa région Provence-Alpes-Côte d’Azur est, avec plus de 5 millions d’habitants, l’une des régions les plus peuplées de France métropolitaine. Elle fait aussi partie de celles ayant connu la plus forte croissance démographique depuis les années 1960 : alors qu’elle s’élève à 35% sur l’ensemble du territoire, elle monte à 73% pour la région PACA.L’attrait de la région semble toutefois reculer depuis plusieurs années. Son solde migratoire reste positif mais elle se positionne derrière les autres grandes régions du sud et de l’ouest de la France. Cette réalité ne modifie pas pour autant la structure démographique de la région dans la mesure où les sortants et les entrants présentent souvent le même profil. L’idée, largement répandue, selon laquelle PACA accueillerait majoritairement des retraités et perdrait des actifs est donc erronée.2. Une région riche mais fortement touchée par le chômage et les inégalitésLa région PACA est la troisième économie régionale, avec un PIB supérieur à 150 milliards d’euros. Elle produit plus de 7% de la richesse nationale, ce qui la classe parmi les 20 régions ayant le PIB le plus élevé en Europe. Son activité est essentiellement tournée vers le tertiaire, principalement les services aux entreprises et le tourisme, l’industrie, avec l’établissement de nombreuses entreprises du secteur autour de l’étang de Berre, et enfin l’immobilier et la construction.Contrepoids de ces bonnes performances économiques, la région souffre d’un taux de chômage particulièrement élevé. En 2014, il s’établit à 11,4%, contre 9,8% en France métropolitaine. De façon concomitante, le taux de pauvreté y est plus important qu’ailleurs : plus de 15 habitants sur 100 sont en effet en situation de pauvreté. Tous les départements sont concernés à l’exception des Hautes-Alpes - le Vaucluse et les Bouches-du-Rhône étant particulièrement exposés.Le contraste entre une économie dynamique, d’une part, et des poches importantes de pauvreté, d’autre part, contribue à ce que la région PACA se singularise par de fortes inégalités territoriales. La région se situe en effet en deuxième position derrière la Corse en termes d’écarts de richesse.Economie : structure et dynamiques1. Une région créatrice de richesses qui a su résister à la criseLe PIB par habitant de la région PACA se situe à un niveau élevé, bien supérieur au niveau moyen des régions françaises hors Ile-de-France. Sa productivité est supérieure à la moyenne française : le PIB par emploi s’y élève à 76 553€, contre 71 169€ pour la France métropolitaine (hors Ile-de-France).2. Prééminence des services, orientation sectorielle favorableAu 1er janvier 2013, la région accueillait près de 10% des établissements de services du territoire national. Le tertiaire est un secteur majeur d’activité et un pourvoyeur d’emplois de première importance pour la région. Il génère 8 emplois sur 10. Le tertiaire non-marchand constitue un vecteur important d’emplois, notamment dans l’enseignement. Les services aux entreprises se sont également fortement développés. Les services opérationnels (nettoyage, sécurité, etc.) ont gagné près de 50 000 emplois salariés depuis 1990 (+110%). L’emploi a aussi fortement progressé dans le domaine du conseil et de l’assistance (+89%) et dans le secteur de la R&D (+58%).La région PACA est la 7ème en France en termes d’emploi industriel. Il y représente 9% de l’emploi total. Le tissu industriel de la région, qui est essentiellement implanté le long du littoral et dans le couloir rhodanien, est moins affecté qu’ailleurs par les mutations industrielles. L’orientation sectorielle de l’industrie en PACA (gaz, eau, déchets, pharmacie, composants électriques et électroniques, etc.) lui est en effet favorable. Elle lui permet d’être préservée des grandes restructurations intervenues dans d’autres secteurs (automobile et textile notamment). Le tissu productif reste néanmoins fragile : malgré la présence de groupes industriels de premier plan, 90% des établissements industriels comptent moins de 10 salariés.3. La construction à la commande publiqueEn PACA, le secteur de la construction représente un volume de chiffre d’affaires de 13 Md€, 100 000 emplois salariés et plus de 50 000 entreprises.Le secteur a été particulièrement affecté par la crise. Le marché du logement neuf a connu une forte décrue ces dernières années, malgré une légère amélioration fin 2014. Le niveau de la construction a également connu un net repli et le nombre des permis de construire et des mises en chantier a reculé en 2014.Les entreprises du secteur pourraient être durement touchées par l’ajustement des budgets locaux sur l’investissement dans les prochaines années. La baisse des dotations de l’État conduit en effet nombre de collectivités à revoir leurs programmes d’investissement à la baisse. Cette baisse, que l’on peut déjà observer pour le bloc communal en 2014, pourrait être prolongée par les décisions d’autres strates de collectivités. Les secteurs du bâtiment et des travaux publics anticipent déjà une baisse substantielle de la commande publique.4. Un taux de chômage élevéLe chômage en PACA est structurellement plus élevé que dans le reste de la France métropolitaine. La région peine à créer le nombre d’emplois qui permettrait d’accompagner la croissance forte de sa population active. Le taux de chômage de la région, qui s’était rapproché du niveau national entre 2005 et 2009, est toujours resté supérieur depuis cette date. Les départements du Vaucluse, des Bouches-du-Rhône et des Alpes de Haute-Provence sont les départements les plus touchés.Même si elle est l’une des régions qui a le mieux résisté à la crise dans ce domaine également, elle peine à résorber un niveau de chômage dont une part importante est structurelle. Le nombre de demandeurs d’emploi a encore augmenté entre fin 2013 et fin 2014. Le taux de chômage a augmenté de 0,5 point entre ces deux dates. Les actifs de plus de 50 ans et les demandeurs d’emplois depuis plus d’un an sont les plus touchés tandis que la population jeune résiste mieux.Territoire et infrastructures1. Un territoire entre relief et littoralLe territoire de la région Provence Alpes Côte d’Azur (PACA) s’étend sur une superficie de 31 400 km² et présente un relief très contrasté. Son patrimoine naturel conditionne son aménagement territorial et son modèle de croissance économique. La montagne occupe en effet près de la moitié de sa superficie tandis que le littoral s’étend sur 700 km. La région se caractérise ainsi par une forte concentration des populations et de l’activité sur la côte. L’emprise du relief aussi bien littoral que montagneux concentre plus des trois-quarts de la population sur 10% de la superficie régionale, essentiellement le long des côtes méditerranéennes. Deux départements sont particulièrement concernés, le Var et les Bouches-du-Rhône.2. Une population concentrée dans les zones urbaines et périurbainesCette concentration a pour conséquence la forte influence des aires urbaines sur le territoire régional, accompagnée par une poussée tout à fait remarquable des zones périurbaines. Les quatre aires urbaines les plus importantes (Marseille et Aix-en-Provence, Nice, Toulon, Avignon) concentrent 80% de la population. Les phénomènes de périurbanisation sont davantage marqués que dans les autres régions. Cette situation constitue un enjeu important pour la région en termes de transports et de lutte contre le réchauffement climatique.Les dépensesLes dépenses de la région PACA ont reculé entre 2009 et 2013, selon un schéma constaté dans de nombreuses autres régions : progression des dépenses de fonctionnement et repli des dépenses d’investissement.1. Dépenses de personnel en hausseLes dépenses de fonctionnement ont connu une progression soutenue entre 2009 et 2013, de plus de 3% en moyenne par an contre 1,85 % pour les autres régions hors Ile-de-France. Elles s’élèvent à 299€ par habitant, contre 269€ pour la moyenne des régions hors Ile-de-France.Comme les charges à caractère général, les dépenses de personnel ont augmenté de façon plus marquée qu’ailleurs : plus de 5% en moyenne annuelle depuis 2009 contre 3% pour les autres régions hors Ile-de-France. La collectivité s’est notamment engagée dans une politique de recrutement favorable (+117 agents en 2012, +44 en 2013). La masse salariale représente plus de 16% des dépenses de fonctionnement de la région.2. Recul des dépenses d’investissementLes dépenses d’investissement s’élèvent à 484 M€ en 2013, soit le plus bas niveau constaté depuis 2009. Sur la période 2009-2013, elles ont reculé de près de 15% par an en moyenne. Elles représentent 133€ par habitant, contre 150€ en moyenne pour les régions métropolitaines hors Ile-de-France.Cet ajustement peut s’expliquer par la diminution des capacités de la région à autofinancer ses investissements. En effet, la diminution de son épargne brute et la baisse de ses recettes d’investissement la conduisent à accroître la part de son investissement par emprunt.3. Dépenses d’intervention réparties à parts égales entre transports, enseignement et formation professionnelleLes trois principales dépenses d’intervention sont les transports (24,1%), l’enseignement (22,4%) et la formation professionnelle (22,4%). Sur les dernières années, ces dépenses ont connu des évolutions contrastées. L’accent a été mis sur les transports et la formation professionnelle, la culture et les sports progressant également fortement même s’ils pèsent de façon moins importante dans le budget régional.Dans le domaine des transports, la région PACA se distingue par le volume important des crédits qu’elle accorde aux autres modes de déplacement que le ferroviaire. Quand la moyenne des dépenses consacrées par les régions aux transports hors ferroviaires est légèrement supérieur à 5 M€, la région y consacre plus de 30 M€. La région est aussi celle qui consacre le plus de crédits au financement de la voirie départementale, avec le Languedoc-Roussillon.Concernant la formation professionnelle et l’apprentissage, la région PACA se situe au troisième rang des régions qui y consacrent le budget le plus important, mai seulement au septième pour le seul apprentissage, avec 96,6 M€.De même, en matière d’enseignement, la région se positionne très favorablement pour le financement de lycées publics (première région après l’Île-de-France). En revanche, malgré l’implantation de nombreuses universités et laboratoires de recherche sur son territoire, elle ne situe qu’au huitième rang pour les crédits consacrés à l’enseignement supérieur, qui ne représentent qu’un peu plus de 4% des crédits destinés à l’enseignement en PACA.Les recettes1. Une hausse des recettes de fonctionnement interrompue en 2013Les recettes de fonctionnement ont progressé à un rythme soutenu entre 2009 et 2012 (+2,3% en moyenne annuelle). Cette tendance a été stoppée en 2013. Elles reculent en 2014.Le produit de la fiscalité régionale s’est élevé à 914,8 M€ en 2013. La fiscalité régionale en PACA connaît des variations moins fortes que la moyenne des régions, ce qui s’explique notamment par la structure de la fiscalité de la région. Les recettes fiscales indirectes représentent près de 60% du total, contre 40% pour les recettes fiscales directes. Or l’évolution de ces produits a été opposée. 2. Importante progression du produit de la CVAE En 2013, le produit de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) de la région a atteint près de 260 M€, soit une hausse de plus de 7% par rapport à 2012. Cette hausse contribue largement à la croissance de la fiscalité directe. Elle mérite toutefois d’être relativisée. Si elle résulte d’une croissance de la valeur ajoutée sur le territoire, elle est liée également aux modalités et au rythme de versement de cette taxe. En 2014, le produit de la CVAE ne progresse que modérément de 1,5%.3. Recul des immatriculationsLe produit de la fiscalité indirecte a diminué de plus de 4 M€ en 2013. Ce recul est la conséquence de la baisse importante de la taxe sur les cartes grises d’une part et de la très faible augmentation du produit de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) d’autre part.Le produit de la taxe sur les cartes grises, de près de 200 M€, a diminué de 5,6 % en 2013, sous l’effet de la diminution des immatriculations. Elle n’a pu être compensée par la très faible croissance de la TICPE, pourtant première recette fiscale indirecte de la région. Cette évolution est à observer d’autant plus près que le tarif de la carte grise par cheval-vapeur est le plus élevé des régions françaises ce qui laisse peu de marge de manœuvre sur cette taxe pour le prochain exécutif.En 2014, la tendance à la diminution de la fiscalité indirecte se prolonge. Le produit de ces deux taxes additionnées diminue légèrement, de 1,6%. Cette tendance, qui accompagne la perte d’autres recettes comme la DGF, pourrait entrainer une dégradation des ratios financiers de la région si les dépenses n’étaient pas ajustées à cette baisse.4. Une baisse annoncée des dotations de l’EtatLe montant total des dotations de fonctionnement de l’État s’élève à 680 M€ en 2013. L’ajustement qu’il a connu en 2013 est minime au regard des projections sur les prochaines années. En stagnation depuis plusieurs années, la dotation forfaire de la dotation globale de fonctionnement (DGF) entame le recul annoncé dans la cadre de la contribution des collectivités à la résorption des déficits publics. Ainsi, en 2014, la DGF recule de plus de 3% pour la région PACA, mouvement qui doit se poursuivre et s’amplifier au moins sur les deux prochaines années.Le reste des autres dotations est gelé. La dotation globale de décentralisation (DGD) « formation professionnelle » s’est ainsi établi en 2012 et en 2013 à 134 M€.L’endettement1. Une dette élevée, diversifiée et sûre L’encours de dette de la région était de 1 820 M€ en 2013 et de 2 145 M€ en 2014. Il a progressé sensiblement sur les dernières années. Entre 2009 et 2014, l’augmentation de l’encours est de plus de 30 %, ce qui représente une moyenne annuelle d’évolution de plus de 5%.En 2013, l’encours de dette par habitant de la région PACA est nettement supérieur à la moyenne de sa strate (365€ contre 285€). En volume, la région figure parmi les cinq régions les plus endettées.L’encours de dette est diversifié. Il est constitué de dette bancaire, de dette obligataire, de crédit- bail et d’emprunts dits « revolving ». La diversification de l’encours de dette est une caractéristique essentielle de la gestion de sa dette par la région. Elle lui permet d’être moins dépendante à l’égard du marché bancaire et de pouvoir arbitrer en faveur des offres de financement qu’elle juge les plus compétitives. La structure de dette de la région est par ailleurs équilibrée, malgré un recours important au marché obligataire sur les dernières années. La dette de la région est par ailleurs sûre, classée en 1 A ou 2 A sur la charte Gissler.2. Dégradation de la capacité de désendettement La capacité de désendettement est le rapport de l’encours de dette à l’épargne brute. Exprimée en nombre d’années, ce ratio exprime la durée nécessaire à une collectivité pour couvrir sa dette par son épargne.En région PACA, ce ratio s’est dégradé ces dernières années, sous l’effet de la croissance de la dette. En 2014, il était de 5,4 années, soit l’un des niveaux les plus élevés en France. 26.11.2015 à 14h47 Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. SommaireDémographie, emploi, atouts économiquesUn lourd héritage industrielDégradation continue de la situation économiqueEconomie : structure et dynamiquesUne activité lourdement impactée par les restructurations industriellesHausse continue du chômage depuis 2000Territoire et infrastructures Une situation géographique favorableL’emploi frontalier : une véritable opportunité pour les travailleurs lorrainsUne région fortement intégrée à l’espace européenLes dépensesDes dépenses maitrisées, à contre-courant des tendances nationalesUn endettement élevé qui pénalise l’investissementDes coupes drastiques dans certains secteurs d’interventionLes recettesStagnation du rendement de la fiscalitéImportant relèvement de la taxe sur les cartes grisesUne capacité d’emprunt limitée, en partie compensée par la hausse des dotationsL’endettement Un endettement en très forte hausseUne dégradation de la capacité de désendettement Démographie, emploi, atouts économiques  1. Un lourd héritage industrielLa Lorraine, qui présente la particularité d’être frontalière de trois pays (Belgique, Luxembourg et Allemagne) est une région relativement peuplée, avec 2,35 millions d’habitants en 2013.Le produit intérieur brut de la Lorraine atteint plus de 56 milliards d’euros en 2013, soit 24 190€ par habitant, ce qui en fait la deuxième région la plus pauvre en métropole, derrière la Franche-Comté et devançant seulement le Limousin.Le tissu économique de la Lorraine reste encore marqué par la forte prégnance de l’industrie. Le secteur secondaire représente en 2013 17% de la valeur ajoutée, soit 3 points de plus que la moyenne nationale, en dépit de la dynamique de restructurations industrielles qui a touché la région. La Lorraine a en effet été pendant longtemps le cœur de la sidérurgie française, l’exploitation des mines de fer et de charbon dans le nord des départements de la Meurthe-et-Moselle et de la Moselle contribuant au développement d’une industrie lourde importante. L’industrie textile des Vosges accentuait encore le profil très industriel de la Lorraine.Le secteur tertiaire non marchand représente une part importante de l’activité, avec une contribution à 28% de la valeur ajoutée. Cette part importante, de cinq points supérieure à la moyenne nationale, traduit la présence importante des services administratifs en Lorraine, et en particulier des services de l’Etat, aussi bien à Metz qu’à Nancy, et des implantations de l’armée. Au même titre que les autres régions de l’Est de la France, la Lorraine était et reste encore, dans une moindre mesure, une « région de garnison ». La région a également bénéficié d’implantations nombreuses des services de l’Etat contribuant à la surreprésentation du secteur tertiaire non marchand dans l’économie locale.2. Dégradation continue de la situation économiqueLa Lorraine est, avec la Franche-Comté, la région qui s’est le plus appauvrie ces dernières années. Entre 2000 et 2013, le produit intérieur brut par habitant s’est ainsi contracté en moyenne de 0,3% par an, pour atteindre 24 190€, tandis qu’il croissait en parallèle de 0,5% chaque année sur l’ensemble du territoire. L’écart de richesse s’est donc globalement accru entre les Lorrains et le reste des Français, en forte défaveur des premiers. L’analyse du PIB par emploi confirme cette dynamique. Cet indicateur, qui porte sur la richesse produite par la seule population active et qui mesure l’efficacité du système productif, n’a progressé que de 0,2% par an sur la période considérée, contre une hausse annuelle de 0,6% à l’échelle de la France entière.C’est la détérioration de l’activité dans les services, dans le secteur de l’information et de la communication ainsi que dans les industries manufacturières qui a le plus contribué à la dégradation de la situation économique et à la baisse du PIB régional. L’écart négatif par rapport à la moyenne nationale dans le secteur des professions libérales et de l’activité scientifique témoigne également d’un déficit d’attractivité de la région Lorraine pour les emplois de conception et les emplois hautement qualifiés dans le secteur tertiaire. Economie : structure et dynamiques1. Une activité lourdement impactée par les restructurations industriellesRégion traditionnellement industrielle, en raison de la présence des bassins houillers du nord et des industries de transformation du minerai qui s’y sont installées, la Lorraine a été profondément touchée par le processus de désindustrialisation. La baisse des coûts du transport international de minerai, diminuant d’autant le coût des importations, et la concurrence de nouveaux pays dans le secteur de la métallurgie se sont traduites par une perte de compétitivité de l’industrie métallurgique lorraine et une restructuration importante de la filière. Certains pans de l’activité ont été abandonnés pour ne conserver que les parties de la chaîne de valeur présentant la plus haute valeur ajoutée et capables ainsi de s’appuyer sur la compétitivité hors prix face aux concurrents des pays émergents.Ainsi, la part de l’industrie dans la valeur ajoutée connait un repli constant en Lorraine. Alors que le secteur secondaire représentait 22% de la valeur ajoutée régionale en 2000, cette part n’atteint plus que 17% aujourd’hui. L’emploi industriel a suivi cette dynamique, contribuant à la dégradation du marché de l’emploi en Lorraine.2. Hausse continue du chômage depuis 2000Alors qu’en 2000 la région connaissait un taux de chômage de 7,3% de la population active, plus faible que dans le reste de la France métropolitaine (8,2%), la situation s’est aujourd’hui inversée. Ainsi, en 2014, le chômage s’élève à 10,5% de la population active, soit au-dessus de la moyenne métropolitaine (9,8%). Sur la période 2000-2014, la Lorraine fait partie des régions qui ont connu l’augmentation du taux de chômage la plus importante, juste derrière la Franche-Comté et l’Alsace. De fait, il s’agit de la région de France métropolitaine où les destructions d’emploi ont été les plus nombreuses, l’emploi total ayant baissé de 4,3% entre 2000 et 2013.Deux causes principales expliquent une telle dégradation de la situation sur le marché du travail. D’une part, les crises économiques des années 2000, en 2001 puis en 2008, ont fragilisé un secteur industriel dont la compétitivité était déjà mise à mal, contribuant à des destructions d’emploi dans le secteur secondaire. D’autre part, les réductions d’effectifs dans la fonction publique et le redimensionnement des armées (qui a lourdement touché les implantations de l’Est de la France) ont contracté l’emploi dans le secteur non marchand. Territoire et infrastructures 1. Une situation géographique favorableLa Lorraine bénéficie d’une situation géographique favorable et porteuse d’opportunités de développement économique importantes. La région constitue en effet un axe de communication privilégié, du Luxembourg au nord au massif des Vosges au sud, le long du sillon mosellan traversant les agglomérations de Metz, Nancy et Epinal.Les axes ouest-est font également la jonction entre le bassin parisien et Strasbourg et concentrent un trafic de marchandises important. En particulier, l’axe ferroviaire de la ligne à grande vitesse reliant Paris à Strasbourg a permis de raccourcir les temps de trajet entre l’Ile-de-France et la Lorraine. Si les retombées économiques de la ligne TGV sont difficiles à évaluer, il n’en demeure pas moins que sa construction contribue à l’aménagement du territoire et au désenclavement de certains territoires.2. L’emploi frontalier : une véritable opportunité pour les travailleurs lorrainsPar ailleurs, la situation frontalière de la Lorraine constitue un atout pour son développement économique. Jouxtant à la fois la Belgique, le Luxembourg et l’Allemagne, la Lorraine abrite un nombre important de travailleurs transfrontaliers. Près de 100 000 Lorrains passent chaque jour la frontière pour se rendre sur leur lieu de travail, principalement au Luxembourg (75 000), et dans une moindre mesure en Allemagne (20 000).Ces travailleurs bénéficient de conditions salariales plus favorables qu’en Lorraine : en moyenne, les Lorrains sont payés 11% de moins que les autres Français, 17% de moins que les Wallons de Belgique, 40% de moins que les Sarrois d’Allemagne et 70% de moins que les Luxembourgeois. Dans ce contexte, l’attractivité des pays frontaliers est forte, et permet de compenser l’accentuation du déficit d’emploi en Lorraine.3. Une région fortement intégrée à l’espace européenEnfin, la Lorraine peut valoriser sa vocation de « région européenne ». Sa position frontalière avec trois pays de l’Union européenne et sa situation géographique dans le cœur historique de l’UE sont porteuses d’opportunités. A ce titre, la Grand Région, région européenne à cheval sur la France, la Belgique (Wallonie), le Luxembourg et l’Allemagne (Sarre et Rhénanie Palatinat), est un espace bien intégré, maillé par un réseau de communication dense et dont le PIB agrégé atteint 318 Md€.La Grand Région s’est dotée d’une structure institutionnelle, composée d’un Sommet de la Grand Région et d’un Secrétariat, tous deux chargés de mettre en œuvre des actions concourant à davantage d’intégration. Les représentants de la Grande Région ont ainsi mené des initiatives dans le domaine des transports, du marché du travail ou encore dans la coopération scientifique et universitaire. La région Lorraine peut bénéficier de la coopération avec ces régions, plus riches et dans une situation économique plus favorable. Les dépenses 1. Des dépenses maitrisées, à contre-courant des tendances nationalesLes dépenses de la région Lorraine sont relativement contenues par rapport à celles des autres régions françaises. En effet, entre 2009 et 2013, elles n’ont augmenté que de 4%, pour atteindre 1,01 milliard d’euros, alors qu’en moyenne les dépenses des régions françaises augmentent dans le même temps de 5%. L’effort financier consenti pour chaque administré lorrain est lui aussi contenu, augmentant dans des proportions équivalentes à celle des dépenses totales pour s’établir à 419€ par habitant en 2013, contre 404€ en 2009.La Lorraine se distingue des autres régions françaises par une évolution inverse des dépenses de fonctionnement et des dépenses d’investissement. Alors que les dépenses de fonctionnement ont généralement tiré à la hausse les dépenses des régions, celles-ci gagnant +10% sur la période considérée, elles apparaissent beaucoup plus contenues en Lorraine où leur augmentation n’est que de +3%, se traduisant par une quasi stabilité, de 665 M€ en 2009 à 684 M€ en 2013.2. Un endettement élevé qui pénalise l’investissementA l’échelle nationale, les régions ont eu tendance à limiter leurs dépenses d’investissement face à la réduction de leurs moyens financiers, conduisant à un repli de la dépense totale d’investissement. En Lorraine, à l’inverse, les dépenses d’investissement – incluant les dépenses liées au remboursement de la dette – sont en nette hausse, de +8%, et s’élèvent à 326 M€.Les dépenses de subventions ont fortement augmenté, de +20% entre 2009 et 2013, à un niveau de 203 M€. Le remboursement du capital de la dette a crû encore plus vite, passant de 27 M€ à 45 M€ (+65%).Les dépenses d’amortissement de la dette constituant des dépenses contraintes, et récurrentes jusqu’au remboursement total, il en résulte pour la région Lorraine des marges de manœuvre très limitées en matière d’investissement dans les équipements. De fait, ceux-ci connaissent une contraction très marquée, de -57%, diminuant ainsi de 96 M€ à 41 M€.3. Des coupes drastiques dans certains secteurs d’interventionL’augmentation limitée des dépenses se traduit d’un point de vue sectoriel par des évolutions très inégales entre secteurs d’intervention, reflétant les priorités de l’exécutif lorrain. Il n’a en effet consenti à un effort important en dépenses que dans le seul secteur de la culture, du sport et des loisirs : ces dépenses ont progressé de 26% entre 2009 et 2014, pour des montants toutefois raisonnables (+7 M€, à 32M€) compte tenu de la part limitée de ces dépenses dans les dépenses totales de la région (3% du total).En revanche, certains secteurs ont subi des coupes drastiques. C’est notamment le cas de l’aménagement du territoire, dont les moyens entre 2009 et 2014 se sont contractés de -42%, passant de 70 M€ à 41 M€. De même, les dépenses du secteur de la formation professionnelle et de l’apprentissage baissent de -12%, soit une diminution de 25 M€ sur la période, pour atteindre 172 M€. Les recettesLa Lorraine est confrontée à la stagnation de ses recettes. Entre 2009 et 2013, elles n’ont augmenté que de 1%, à 974 M€, quand elles progressent en moyenne de 5% dans les autres régions françaises.1. Stagnation du rendement de la fiscalitéLes recettes fiscales sont quasiment stables en Lorraine, alors qu’elles croissent de 5% pour la moyenne des régions françaises. La réforme de la fiscalité locale, qui modifie la structure des impôts locaux et la répartition des ressources fiscales aux différents niveaux de collectivités, a pour conséquence de limiter les recettes fiscales directes des régions à la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et à l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau (IFER), auxquelles s’ajoutent les impositions indirectes de la taxe intérieure sur la consommation de produits énergétiques (TICPE) et la taxe sur les cartes grises.Dans le contexte de crise économique actuelle, qui touche particulièrement la région Lorraine, les assiettes fiscales associées sont peu dynamiques. Le rendement des impositions affectées à la collectivité s’en trouve limité. Les recettes fiscales n’ont ainsi progressé que de 441 M€ à 443 M€ sur la période.2. Important relèvement de la taxe sur les cartes grisesOn observe sur le même temps un relèvement important de la fiscalité sur laquelle l’exécutif régional conserve des marges de manœuvre. En effet, les ressources fiscales directes – désormais constituées par la CVAE et l’IFER – s’inscrivent en très forte baisse de -15% entre 2009 et 2013, soit un rendement inférieur de 28 M€ entre ces deux dates. Face à cela, pour maintenir le niveau des recettes fiscales, l’exécutif s’est trouvé contraint de relever la fiscalité sur les cartes grises, dont le rendement augmente ainsi de 17% sur la période, à 76 M€.3. Une capacité d’emprunt limitée, en partie compensée par la hausse des dotationsLes limites du levier fiscal sont pour partie compensées par certaines ressources non fiscales. Les subventions de l’Etat augmentent ainsi très nettement, de +13%, soit quatre fois plus rapidement que pour la moyenne des régions françaises. En revanche, la Lorraine voit ses capacités de recours à l’emprunt limitées. Face à la hausse de son endettement, la région s’est trouvée contrainte de réagir et de limiter la mobilisation de financements nouveaux sur les marchés afin de maintenir une trajectoire financière viable. Dès lors, le volume des emprunts a été divisé par deux, passant de 140 M€ en 2009 à 70 M€ en 2013 et réduisant donc très fortement les ressources à la disposition de l’exécutif régional. L’endettement1. Un endettement en très forte hausseLa dette de la région Lorraine a très fortement augmenté ces dernières années. Elle est ainsi passée de 621 M€ en 2009 à 908 M€ en 2013, soit une augmentation de +46%. Cette augmentation est supérieure de plus de 15 points à l’évolution moyenne de la dette des collectivités régionales en France et traduit une très forte propension de la Lorraine à se financer par l’emprunt ces dernières années.En raison de la hausse importante de l’encours de dette, l’effort de remboursement annuel du capital de dette s’est accru pour la Lorraine. Alors qu’en 2007, 27 M€ y étaient consacrés, ce sont 45 M€ qui sont mobilisés à cet effet en 2013, soit une hausse de +65%, près de 5% des dépenses de la collectivité. Ces dépenses récurrentes et contraintes représentent une charge importante pour la région Lorraine et réduisent d’autant ses marges de manœuvre dans d’autres secteurs de dépenses, notamment pour les politiques publiques régionales.L’augmentation du stock de dette s’est également traduite par des charges d’intérêts croissantes. Celles-ci ont progressé plus rapidement que le stock lui-même, de +53% entre 2009 et 2013, de 14 M€ à 21 M€. Cette hausse plus que proportionnelle des intérêts est notamment la conséquence de la dégradation du profil de risque de la Lorraine.Le contexte global de taux bas observé ces dernières années, qui permet à l’Etat d’emprunter à des planchers de taux historiques, a également profité aux autres niveaux de collectivités, améliorant leurs conditions d’emprunt et le coût de leur financement. Or, en Lorraine, en dépit de l’état des marchés, les conditions d’emprunt sont moins favorables qu’en 2009, en raison notamment de la dégradation du profil de risque qui conduit les prêteurs à exiger un taux d’intérêt plus élevé.2. Une dégradation de la capacité de désendettementLa capacité de désendettement de la région s’est dégradée. En Lorraine, elle est ainsi passée de 5,3 années en 2009 à 6,2 années en 2013, parmi les plus élevées de France. Cette évolution est toutefois contenue par une hausse de l’épargne brute de 24%, résultat de l’effort fait pour améliorer les recettes de gestion et en limiter les dépenses. A épargne brute inchangée entre 2009 et 2013, la capacité de désendettement se serait élevée à 7,4 années.   26.11.2015 à 14h16 SommaireUne région peu peupléeUne population vieillissanteUn poids partiulier pour la fonction publique et l’agricultureUne performance économique nettement inférieure à la moyenne nationaleUn chômage moins élevé mais en plus forte croissanceUne pauvreté plus marquée qu’au niveau nationalUn poids important pour les dépenses de personnelForte réduction de l’investissementPriorité aux transportsRecul des recettes fiscalesHausse des dotationsUne dette élevée mais en faible progressionUne capacité de désendettement proche de la moyenne nationale Démographie, emploi, atouts économiques1. Une région peu peupléeAvec 764 935 habitants au 1er janvier 2013, le Limousin est une région peu peuplée. Elle se situe au 21e rang des régions de France métropolitaine, devant la Corse.Région rurale (45% des habitants résident dans une commune rurale), le Limousin a connu dans la période récente une croissance démographique moins dynamique que la moyenne nationale. Entre 1999 et 2014, la population a crû d’environ 7%, contre plus de 9% pour la moyenne nationale.Deux phénomènes s’opposent : un solde naturel négatif (nombre de décès supérieur au nombre de naissances) d’une part,un solde migratoire important d’autre part, qui a permis à la population limousine de poursuivre sa croissance. Celle-ci a avant tout profité aux centres urbains, et notamment à la zone urbaine de Limoges, qui concentre la moitié de la croissance de la population.2. Une population vieillissanteLe Limousin est la région de France métropolitaine qui compte la part la plus importante de personnes de plus de 65 ans dans sa population : ceux-ci représentent en effet 23,1% de la population en 2011, niveau sensiblement supérieur à la moyenne nationale (17,2%).Ce vieillissement constitue un enjeu de politique publique important, en termes d’accès aux soins, d’hébergement, etc.3. Un poids partiulier pour la fonction publique et l’agricultureLe Limousin est marqué par une forte proportion de l’emploi dans le tertiaire non marchand (36,6% contre 31% en moyenne nationale). Ceci est notamment dû à l’importance de l’emploi public : les trois fonctions publiques représentent ainsi 25% de l’emploi limousin, contre 21% en moyenne dans la France de province. L’explique notamment le nombre élevé de structures d’accueil pour personnes handicapées et pour personnes âgées, conséquence du vieillissement de la population.La prépondérance du tertiaire non marchand se retrouve également dans la décomposition de la valeur ajoutée : il représente 32% de la valeur ajoutée régionale, contre 23% en moyenne en France.L’agriculture est également comparativement plus représentée dans le Limousin que sur l’ensemble du territoire. En 2013, ce secteur représente 5,2% de l’emploi régional, contre 2,5% au niveau national.Economie : structure et dynamiques4. Une performance économique nettement inférieure à la moyenne nationaleLe PIB régional du Limousin s’élève à 17,7 Md€, soit 0,9% du PIB national. Le Limousin est ainsi l’avant-dernière région métropolitaine, avant la Corse, en termes de PIB.Ramené à la population, le PIB s’élève à 24 061 €, niveau lui aussi nettement inférieur à celui enregistré en France métropolitaine hors région Ile-de-France (27 856 €). Cette situation résulte d’une croissance économique durablement plus faible que la moyenne française.Par ailleurs, le PIB par habitant a enregistré dans le Limousin une décrue dans les années récentes : il a ainsi baissé de 0,2 % entre 2000 et 2013 quand, dans la même période, le PIB par habitant national progressait de 0,5% (0,3% hors Île-de-France).Cette moindre performance peut s’expliquer par la structure de l’économie limousine, spécialisée sur le secteur tertiaire non marchand et sur une agriculture peu rémunératrice – selon le Ministère de l’agriculture, le revenu des exploitants limousins est inférieur de moitié à la moyenne nationale.Cet écart de croissance s’est davantage creusé dans la période récente sous l’effet de la crise économique. Le Limousin a ainsi connu un repli de son PIB de 3% entre 2008 et 2011 alors que l’évolution du PIB national a été positive sur cette même période.Cette évolution témoigne d’un certain décrochage de la région Limousin par rapport à l’évolution globale de l’économie française.5. Un chômage moins élevé mais en plus forte croissanceEn termes de taux de chômage, la situation est plus favorable dans le Limousin que dans le reste de la France : le taux de chômage s’établit ainsi à 9,0% en 2014, contre 9,8% en moyenne nationale.Néanmoins, la croissance du chômage a été plus dynamique dans le Limousin qu’au niveau national : le taux de chômage a ainsi crû de 2,6 points entre 2000 et 2014 contre 1,7% en France.6. Une pauvreté plus marquée qu’au niveau nationalLa pauvreté est plus importante dans le Limousin que dans le reste de la France. Le taux de pauvreté s’élève ainsi à 15,4% de la population fin 2012, contre 14,3% en moyenne nationale.La pauvreté touche plus sensiblement les personnes âgées : 14,8% des plus de 75 ans se situent ainsi sous le seuil de pauvreté, contre 10,2% en moyenne nationale.Les finances de la régionLes dépensesConformément à la volonté affichée de maîtriser ses dépenses, la région Limousin les a réduites de 3,7% entre 2009 et 2013. Les dépenses de fonctionnement ont augmenté (+7,1%), certes dans des proportions moindres que la moyenne nationale, mais ce sont les dépenses d’investissement qui supportent ce repli (- 20,4% sur la période, hors dette).7. Un poids important pour les dépenses de personnelLes dépenses totales de la région Limousin s’élèvent à 400 millions d’euros en 2013, soit 523€ par habitant, contre 551 en 2009. Même s’il enregistre un recul sensible (-5,1%), ce montant reste supérieur à la moyenne des régions métropolitaines françaises (420€ par habitant).Entre 2009 et 2013, les dépenses de fonctionnement ont enregistré une croissance de 7,1% dans la région Limousin, croissance inférieure à la moyenne française (+8,4%). Les frais de personnel ont, eux, connu une hausse de 9% entre 2009 et 2013, soit une progression inférieure à la moyenne nationale (+12,2% sur la période).Les dépenses de personnel de la région représentent 18,6% des dépenses de fonctionnement totales, soit un niveau supérieur à celui constaté dans les autres régions (16,9% en moyenne), et 13,9% des dépenses totales, contre 10,6% en moyenne dans les régions métropolitaines.Les charges d’intérêts de la dette ont enregistré une progression proche du niveau constaté dans les autres régions (+49% contre +45%).8. Forte réduction de l’investissementLe repli des dépenses s’explique pour la plus grande partie par le recul des dépenses d’investissement hors dette : -20% entre 2009 et 2013, niveau largement supérieur au repli constaté au niveau national (autour de 7%). Cette baisse des dépenses a concerné l’ensemble des composantes de l’investissement. L’équipement brut a ainsi reculé de 38,5% entre 2009 et 2013, les subventions versées, de 12,7%.Au total, en 2013, l’investissement hors dette représente 85,2 millions d’euros, soit 21,3% des dépenses totales, contre une moyenne nationale de 30%. Les dépenses d’investissement représentent 111,4€ par habitant, contre une moyenne nationale de 129,2€.9. Priorité aux transportsEn 2013, le transport représente le premier poste de dépenses de la région, avec 23,8% des dépenses totales. Cette part était de 18,4% en 2009, soit une augmentation de 25% sur la période.Parallèlement, d’autres domaines voient leurs crédits réduits : l’enseignement (-17,4% sur la période), l’action économique (-16,1%) et les services généraux (-4,5%).Malgré cette baisse, les services généraux représentent toujours une part des dépenses totales plus importante que dans les autres régions : 10,8% en 2013, contre 7,6% en moyenne nationale. L’action économique également, à 11,0% dans le Limousin contre 7,0% en moyenne française.Les recettes10. Recul des recettes fiscalesLes recettes de la région Limousin s’élèvent à 392,5 millions d’euros en 2013, en baisse de 4,3% par rapport à 2009. Les recettes fiscales reculent alors que les recettes non fiscales progressent.Les recettes fiscales ont baissé de 2,1% entre 2009 et 2013. Elles s’élèvent aujourd’hui à 166,9 millions d’euros et représentent 42,5% des recettes totales, niveau inférieur à la moyenne des régions métropolitaines (45,7%). Cette baisse de la fiscalité s’explique avant tout par la baisse de la fiscalité directe (CVAE et IFER), de 19,5% sur la période, causée par les performances économiques dégradées de la région.11. Hausse des dotationsLes dotations et subventions reçues par la région sont en hausse entre 2009 et 2013 : +12,4%. Elles représentent 200,7 millions d’euros.Au sein de ces transferts, la dotation globale de fonctionnement (DGF) a augmenté de 1,2% sur cette période, niveau supérieur à l’augmentation constatée pour l’ensemble des régions métropolitaines (+0,8%).D’une manière générale, la hausse des dotations de fonctionnement (de 158,6 millions en 2009 à 187,8 millions d’euros en 2013) fait plus que compenser la baisse des dotations d’investissement, et notamment la baisse du fonds de compensation de la TVA (FCTVA, fonds qui compense la TVA payées par les collectivités sur leurs investissements), dans un contexte de baisse de l’investissement régional (-20,4% sur l’investissement hors dette entre 2009 et 2013).L’endettementLa dette de la région Limousin est d’un niveau relativement élevée mais connaît une augmentation nettement moins rapide que celle des autres régions. Les charges d’intérêts sont en faible augmentation. Sa capacité de désendettement est proche de la moyenne nationale et la dette est soutenable.12. Une dette élevée mais en faible progressionLa dette de la région a peu augmenté entre 2009 et 2013, passant de 228,4 à 245 millions d’euros, soit une hausse de 7,3% sur la période. Cette hausse est très inférieure à la moyenne constatée dans les régions métropolitaines (+30% entre 2009 et 2013).Néanmoins, rapportée à la population, elle se situe à un niveau supérieur à la moyenne : 320,3€ par habitant en 2013, contre 303€ dans les régions métropolitaines, soit un écart de 17€.Cet écart tend à se réduire, puisqu’en 2009 le niveau de dette par habitant était de 303€ contre 238 € en métropole, soit un écart de 65 €.Le Limousin consacre 15,4 millions d’euros au remboursement de la dette chaque année, niveau en diminution par rapport à 2009 (28,6 millions d’euros).La faible augmentation de la dette entre 2009 et 2013 s’est accompagnée, dans la région Limousin, d’une faible augmentation de la charge d’intérêts : 9 millions d’euros en 2013, contre 6 millions en 2009, soit une augmentation comparable à celle de la moyenne nationale.13. Une capacité de désendettement proche de la moyenne nationaleLa capacité de désendettement, qui mesure le nombre d’années nécessaires au remboursement intégral de l’encours de dette si l’intégralité de l’épargne brute de la région y était consacrée, s’élève à 4,1 années pour le Limousin en 2013. Ce niveau est stable par rapport à celui constaté en 2009 (4,1 également).Il est dans la moyenne constatée en métropole (4,0 années). Là encore, l’écart s’est réduit : en 2009, il était de 1,2 année (4,1 années pour le Limousin contre 2,9 en moyenne nationale) ; il n’est plus que de 0,1 année en 2013. William Audureau Vendredi 20 novembre, Xavier Bertrand invitait « l’imam Google » et les géants du Web à « se sentir mobilisés » dans la lutte contre la propagande djihadiste en ligne. « Un certain nombre de jeunes aujourd’hui, avant même d’aller dans les mosquées, c’est sur Internet qu’ils trouvent le moyen de se radicaliser », a estimé le candidat aux régionales en Nord – Pas-de-Calais – Picardie.Le Monde a souhaité mettre à l’épreuve les propos de Xavier Bertrand : en tapant par exemple « se convertir à l’islam » sur Google, sur quel genre de site tombe-t-on ?Approche ultra-orthodoxeIls s’appellent IslamdeFrance.fr, IslamReligion.com, GuideMusulman.com, Sajidine.com ou encore IslamHouse.com. Ce sont, hors vidéos, les cinq sites les mieux référencés sur Google. Premier constat, leur nom est générique, donne une vision a priori ouverte et neutre de l’islam, ce que souligne Sadijine.com, qui sur la page « Qui sommes-nous ? » revendique :« Nous tenons à rappeler que le site Sajidine ne se prétend d’aucune tendance et n’entend favoriser aucune d’entre elles. Il appelle et se réclame d’un Islam simple, clair et net. Sans étiquette ni accessoire dans notre statut de musulman. »Guidemusulman.com se présente d’ailleurs comme un annuaire d’adresses pratiques pour les musulmans, des restaurants halal aux mosquées, mais aussi un code promo pour Conforama. « Nous ne donnons pas de “fatwas” [avis juridiques] ni d’avis religieux d’une quelconque manière que ce soit », prévient-il en dépit de sa page de conseil de conversion.Tout juste se présente-t-il comme un site tenu par « des musulmans sunnites » – soit la branche majoritaire de l’islam. Il renvoie cependant, en matière de conseils religieux, vers un autre site très conservateur. A l’exception d’IslamdeFrance.com, ces différents portails renvoient en effet à une approche dogmatique et ultra-orthodoxe de l’islam. Celle du salafisme, un courant rigoriste fondé sur une interprétation littérale du Coran, en pleine expansion en France depuis quinze ans, notamment chez la seconde génération de fils d’immigrés et les convertis.Lire aussi :L’inquiétante expansion du salafisme en FranceSur Sajidine.com, prétendument neutre, la rubrique des questions-réponses révèle ainsi une lecture ultrarigoriste de l’islam : il y est déconseillé de se marier avec une chrétienne, ni avec une musulmane s’écartant d’une approche littéraliste du Coran (« des hérésies »), ne portant pas le hijab, ou même exerçant une profession.Sur IslamReligion.com, un service de conversation en ligne permet d’échanger avec un « conseiller du site ». Interrogé par Le Monde sur la branche de l’islam de laquelle se revendique le site, notre interlocuteur botte en touche.Sur un ton prophétique et menaçant, il évoque d’abord « 73 [groupes religieux] dont 72 iront en enfer et un seul au paradis. Ce groupe rassemblera les fidèles à la sunna [le dogme et les pratiques édictées par le prophète Mahomet] ». Puis devant notre insistance : « Nous sommes des sunnites, simplement. » Lire : Quelle différence entre sunnites et chiites ?Ce n’est qu’au bout de trente minutes d’échanges que le conseiller admettra son obédience salafiste, et précisera que les autres courants « ne sont pas faux ». Un réseau tissé depuis l’Arabie saouditeSi certains noms de domaine ont été déposés à Roubaix, un coup d’œil aux mentions légales en bas de page permet toutefois d’apprendre que derrière son nom passe-partout, IslamReligion.com appartient par exemple au réseau du bureau du prêche de Riyad, en Arabie saoudite.Le royaume abrite deux des lieux cultes de l’islam, Médine et La Mecque, et est surtout le berceau du wahhabisme, une vision puritaine de l’interprétation du Coran. La monarchie en soutient la diffusion, à travers la formation d’imams et le financement de campagnes de prosélytisme en ligne, dont elle tient un décompte annuel.IslamHouse est le plus clair sur ses origines : l’article « Comment se convertir à l’Islam » est explicitement présenté comme ayant été « publié par le bureau de prêche de Ryad ». Il s’agit de l’un des rares sites à assumer sa filiation avec l’Etat saoudien. Opposition à l’idéologie djihadisteCes sites vantant un islam rigoriste condamnent fermement sa déviance djihadiste. « L’islam, qui est une religion de miséricorde, ne permet pas le terrorisme », corrobore Islam-guide. « Tuer des gens, faire s’exploser, tuer des femmes et des enfants, et dire que l’on est salafi ? Non, c’est un assassin, c’est un criminel. […] Cela n’a rien à voir avec le djihad, ce sont des ignorants et des malades », explique Sadjidine.com.Le salafiste est en effet majoritairement quiétiste et opposé à l’idéologie djihadiste, le takfirisme.Lire aussi :Pourquoi il ne faut pas confondre le salafisme et le takfirismePar ailleurs, le site apparaissant en premier dans les résultats de recherche de Google, islamdefrance.fr, est de loin le plus libéral. Aux personnes envisageant une conversion, il conseille avant tout la réflexion et la pondération : « C’est une partie de notre vie tout entière que l’on risque de changer en adhérant à l’islam. Toute précipitation dans la conversion est donc à proscrire. » William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bertrand Bissuel C’est une donnée qui retient rarement l’attention lorsque les chiffres du chômage sont publiés, à la fin de chaque mois. La ministre du travail, Myriam El Khomri, n’y a pas fait la moindre allusion dans le communiqué qu’elle a diffusé, le 26 octobre, pour commenter la dernière batterie d’indicateurs sur les demandeurs d’emploi. Une discrétion sans doute liée au fait que cette statistique continue de progresser à un rythme soutenu : elle porte sur les personnes qui recherchent un emploi tout en ayant déjà un poste.Alors que les chiffres d’octobre sont publié jeudi soir, le nombre de ces demandeurs d’emploi, considérés comme étant en « activité réduite » (catégories B et C), s’élevait à près de 1,875 million en septembre, contre un peu plus de 1,683 million un an auparavant, soit une hausse de 11,38 %. En se focalisant sur la catégorie C (les demandeurs d’emploi qui ont travaillé plus de 78 heures dans le mois), l’accroissement est encore plus fort : +14,8 % en douze mois. Des pourcentages qui font tache, comparés à l’évolution du nombre d’inscrits à Pôle emploi n’ayant pas du tout travaillé durant le mois écoulé (catégorie A) : – 0,7 % entre août et septembre ; + 3,1 % depuis un an.Dans le flot grossissant des demandeurs d’emploi en activité réduite, il y a Emeline, qui témoigne sous un prénom d’emprunt. Licenciée en 2013 de la société de composants électroniques où elle était employée depuis dix-neuf ans comme traductrice, elle n’a pas retrouvé de situation stable, depuis. Elle a décroché des missions auprès de plusieurs institutions prestigieuses : les Nations unies, Sciences Po Paris, HEC... « Cela reste trop épisodique, regrette-t-elle. Je n’ai aucune visibilité. Le côté irrégulier est inquiétant. » « Trop vieille, trop chère »Sur le plan financier, « ça devient ric-rac ». Elle touche environ 2 000 euros par mois dont une partie, variable, provient de son activité en dents de scie – le solde étant constitué d’indemnités-chômage. « C’est un tiers de moins qu’à l’époque où j’étais salariée. » Son mari, qui évolue dans le monde des services à la personne, ne gagne pas des cent et des mille. Avec trois enfants à charge, la gestion du budget se complique. Bien avant le quinze du mois, Emeline se retrouve souvent avec un compte bancaire « à découvert ».A 51 ans, elle considère que signer un CDI en qualité de traductrice tient de la gageure : « Trop vieille, trop chère. » Deux ans après avoir été remerciée, elle n’a passé, en tout et pour tout, que trois entretiens d’embauche, malgré d’innombrables démarches. Sans succès. Aujourd’hui, elle envisage une reconversion à 180 degrés dans un « secteur porteur », selon elle : « chauffeur de grande remise ». Un métier où l’on transporte une clientèle triée sur le volet et étrangère, souvent. « Il faut la maîtrise de l’anglais, de la diplomatie. » Des atouts que Emeline estime avoir entre ses mains.Privée d’emploi, en 2012, à cause du dépôt de bilan de la société où elle travaillait, Sandrine (qui s’exprime sous un prénom d’emprunt) s’est faite embaucher, après un an de chômage, dans une petite entreprise qui vend des éclairages LED. Son salaire – environ 2 900 euros bruts par mois – correspond à « trois cinquièmes » de ce qu’elle percevait auparavant ; un petit complément lui est versé sous forme d’allocation-chômage. Financièrement, elle arrive à s’en sortir mais son « rêve serait de travailler quatre jours par semaine » au lieu de trois, à l’heure actuelle. L’entreprise n’en a pas les moyens et « c’est difficile de trouver une activité supplémentaire, dehors ». Surtout quand on a, comme Sandrine, 54 ans.« Eviter de tomber dans la pauvreté »Des demandeurs d’emploi dans cette situation, l’association Solidarités nouvelles face au chômage (SNC) en prend des dizaines sous son aile. « Nos bénévoles accompagnent plutôt des personnes ayant pu retrouver un CDD de plus d’un mois », explique son président, Gilles de Labarre. Bien souvent, le poste qu’elles occupent est nettement moins bien rémunéré que celui qu’elles ont perdu : « Elles se sont remises dans le circuit de l’emploi mais au prix d’une dévalorisation monétaire d’au moins 30 %, rapporte M. de Labarre. Elles l’ont fait dans le but d’éviter de tomber dans la pauvreté et, pour certaines d’entre elles, afin de ne pas perdre leur logement. »L’accroissement du nombre de demandeurs d’emplois en activité réduite ne date pas d’hier, comme le rappelle Pierre Cavard, directeur des études à l’Unédic : « Il a débuté dans les années 1990 et s’est amplifié, en particulier après 2008 », précise-t-il. On en dénombrait un peu plus de 600 000 en 1996 (contre 1,875 million aujourd’hui), d’après les études du ministère de l’emploi. Cette tendance met en lumière deux phénomènes, pour Yannick L’Horty, professeur à l’université Paris-Est – Marne-la-Vallée : « La précarité dans laquelle est plongée une part croissante des inscrits à Pôle emploi et le fait que les personnes concernées considèrent qu’il vaut mieux occuper un poste, même si c’est à temps partiel ou pour de courtes périodes, plutôt que d’être totalement en dehors du monde du travail. »Comment expliquer cette montée des effectifs dans les catégories B et C de Pôle emploi ? Membre du Conseil d’analyse économique (CAE), Corinne Prost pense qu’elle « est, en partie, imputable aux règles inscrites dans les conventions de l’Unédic ». Celles-ci permettent, à certaines conditions, de cumuler revenus d’activités et indemnités versées par l’assurance-chômage. « Les partenaires sociaux, qui gèrent le dispositif, ont mis en place de telles dispositions pour couvrir au mieux les personnes occupant un poste à temps partiel ou pour de courtes périodes, poursuit Mme Prost. Ainsi, ceux qui travaillent une semaine sur deux gagnent presque autant que s’ils étaient employés à temps plein – grâce au complément de ressources apporté par l’Unédic. »« Coûts massifs »Ce faisant, le système a favorisé le développement de ce type de contrats, selon elle. « Les salariés comme les employeurs peuvent y trouver leur compte mais pas le régime d’assurance-chômage pour qui les coûts sont massifs. » Une analyse qu’elle et l’économiste Pierre Cahuc avaient développé dans une note publiée le 7 octobre, sous l’égide du CAE.Mais leurs conclusions ne font pas l’unanimité. « Elles relèvent plus d’une hypothèse que d’une démonstration », estime Pierre Cavard, en soulignant que « les études du ministère du travail lient la hausse du nombre des inscrits dans les catégories B et Ce à la montée des contrats courts et de l’intérim ».Fin juin, alors qu’il était encore ministre du travail, François Rebsamen avait demandé à l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) d’analyser « les causes conjoncturelles et structurelles susceptibles d’expliquer » la hausse « atypique », à ses yeux, des demandeurs d’emplois relevant de la catégorie C. Son rapport, qui était attendu pour septembre, devrait être rendu prochainement, indique-t-on dans l’entourage de Mme El Khomri.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Piquard C’est une histoire glauque. Où le malaise lié à la vente d’images d’attentats se mêle aux versions contradictoires des protagonistes. L’achat, par le Daily Mail, pour 50 000 euros, d’une vidéosurveillance filmée le soir des attentats du 13 novembre à la pizzeria Casa Nostra, située dans le 11e arrondissement de Paris, a suscité l’émotion.L’indignation s’est d’abord concentrée sur le patron de la pizzeria, accusé par un document diffusé au « Petit Journal » de Canal+ d’avoir vendu les images des fusillades. Mais, depuis, ses démentis ont créé une certaine confusion.Lire aussi :Attentats : 50 000 euros pour des images de vidéosurveillanceQui a vendu la vidéo ?Pour le journaliste Djaffer Ait Aoudia, pas de doute : c’est le patron de la pizzeria, Dmitri Mohamadi, qui a cédé les images. Il l’a expliqué au « Petit Journal », lundi 23 novembre, en diffusant une vidéo qu’il a tournée en caméra cachée dans la cave du restaurant.La vidéo de surveillance de la Casa Nostra - Le Petit Journal du 23/11En réponse, le patron du Casa Nostra a démenti avoir touché l’argent du Daily Mail, sur Nice Matin et France 2 notamment. Il a d’abord pointé du doigt le journaliste Djaffer Ait Aoudia, qui l’aurait incité à vendre les images : « Le journaliste qui a témoigné au “Petit Journal”, il est venu pour une interview et il voulait la vidéo. C’est le seul que j’ai fait entrer dans ma cave. C’est surtout lui qui m’a proposé de prendre de l’argent. »Puis à RTL, le patron a assuré qu’un proche avait empoché l’argent : « Des gens que je connais, de la famille. Un cousin éloigné qui avait les clés. J’ai porté plainte, c’est très choquant. »Que penser des démentis du patron ?L’histoire du « cousin » fait écho à la façon dont BFMTV s’est vu proposer les images : une personne se présentant comme un employé de la pizzeria, « ami d’un cousin du patron », a demandé 50 000 euros à la chaîne d’info, qui a refusé, raconte au Monde une source au sein de la chaîne.Une autre étaie le discours du patron selon lequel il ne voulait pas d’argent : il a montré les images à « tout le monde » dans le quartier, dit-il. Et il avait d’abord accepté de donner les images gratuitement à un journal algérien, qui en a finalement fait un texte le dimanche 15, a pointé Rue89.En revanche, malgré ses démentis, le propriétaire de la pizzeria reste accusé par « Le Petit Journal » : « Un proche semblait effectivement à la manœuvre mais le patron ne pouvait pas ignorer la transaction », explique « Le Petit Journal » à FTVinfo. Europe 1, qui a eu accès aux images non floutées, est aussi catégorique : « C’est le “cousin” qui parle et négocie avec les journalistes anglais. A côté, le patron hésite mais accepte finalement la transaction. Il propose même une réduction si les Anglais achètent la vidéo, de moins bonne qualité, enregistrée sur son téléphone portable. »Quel a été le rôle du journaliste ?Djaffer Ait Aoudia est journaliste pigiste. Il raconte qu’il a commencé à venir dans la pizzeria pour préparer un portrait du propriétaire après les attentats.Il est tombé sur place sur les journalistes du Daily Mail et il a pu ensuite suivre les négociations car les protagonistes étaient habitués à sa présence, a-t-il expliqué au « Petit Journal ». En désaccord, il a choisi de filmer en caméra cachée à partir du lundi 16 et de « porter le sujet à la connaissance du public », via l’émission de Canal+, contactée le jeudi 19.Le patron de la pizzeria Casa Nostra parle à France 2 Le patron de la pizzeria a une version tout autre. Il a affirmé sur France 2 que le journaliste lui a proposé 12 000 euros :« Je pense que ce qui l’a dégoûté, ce mec-là, c’est le fait de ne pas avoir les images en premier. Au début, j’allais lui donner. (…) Finalement, je ne voulais pas. Il l’a mal pris. »Par ailleurs, alors qu’il avait filmé à son insu le propriétaire pour le confondre, le journaliste a proposé au Monde un sujet-texte décrivant le contenu des images de la Casa Nostra, auxquelles il avait « eu accès ». Il disait avoir été en contact avec le Daily Mail, qui allait publier les images. Mais il n’a pas parlé d’une transaction dont il aurait été témoin. Sa proposition semblait floue, elle a été refusée.Joint par Le Monde, Djaffer Ait Aoudia assume sa démarche :« J’avais deux sujets. L’un d’actualité, dans lequel j’ai proposé de commenter les images, après leur sortie sur le site du Daily Mail, le 18 à minuit. L’autre, a posteriori, pour raconter les coulisses. » Le journaliste dément avoir voulu vendre ou acheter les images. Il reconnaît toutefois avoir cherché à les récupérer, auprès du patron, mais seulement le 19, « après leur diffusion sur le Daily Mail ». Il les voulait pour éviter d’avoir le logo du journal britannique, s’il utilisait le document pour un éventuel sujet pour la télévision, explique-t-il.Quant à l’idée de la caméra cachée, elle aurait été suggérée par sa boîte de production, dans le cadre de discussions sur un sujet sur « le marchandage des images », dit-il.Qui a payé pour les images ?Le Daily Mail a justifié le fait d’avoir acheté la vidéo, une démarche courante dans les pays anglo-saxons : « Il n’y a rien dans l’acquisition par le Daily Mail de cette vidéo qui puisse faire l’objet d’une controverse », a déclaré un porte-parole à l’AFP. « Elle a été obtenue sur fond de forte compétition entre les médias français et internationaux et fournit une perspective essentielle » sur les attentats.Selon Djaffer Ait Aoudia, « Le Petit Journal » a payé « environ 1 000 euros » pour son sujet et sa vidéo, à lui-même et à sa société de production. Une estimation fondée sur le tarif syndical des images en télévision, autour de 1 000 à 1 500 euros la minute, explique-t-il.Enfin, de nombreux médias ont diffusé les images, dont France 2 par exemple. Mais on ne sait pas s’ils les ont payées ni combien.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Les Décodeurs La guerre du faux continue sur les réseaux. Plusieurs sites et pages Facebook relaient depuis quelques heures des images et des articles affirmant que les bombardements français en Syrie auraient fait des dizaines de victimes, et notamment des enfants.Parmi les clichés les plus fréquents, ce montage de trois images, particulièrement horribles, que nous avons floutées. Mais ces clichés sont tous datés de largement avant les premières frappes françaises en Syrie : le premier apparaît par exemple sur ce tweet de février 2014. (attention, image très choquante). Le second est visible sur ce tweet de juillet (là encore, l’image est très choquante). La troisième est visible sur ce forum dans un billet daté de juin .Les DécodeursJournaliste au Monde François Béguin Meilleure rémunération, souplesse des statuts, liberté d’exercice… Face à la concurrence exercée par le secteur privé, notamment les cliniques, l’hôpital public est à la peine pour recruter suffisamment de jeunes médecins, alors même que près d’un tiers des praticiens actuellement en poste devraient partir à la retraite d’ici à 2020. Pour répondre à ces difficultés qui paralysent les activités de services entiers et coûtent très cher en intérimaires médicaux, la ministre de la santé Marisol Touraine a dévoilé, lundi 2 novembre, douze mesures qui seront progressivement mises en œuvre à partir du 1er janvier 2016.Mesure phare du plan, une « prime d’engagement » correspondant à « plusieurs mois de salaire » sera proposée aux jeunes praticiens qui s’engageront à exercer pendant cinq ans à l’hôpital public dans une zone sous-dotée ou une spécialité en tension (anesthésie, radiologie…). Le ministère espère signer 3 000 contrats de ce type d’ici à fin 2018. Les jeunes médecins qui s’engageront bénéficieront également d’un avancement de carrière accéléré de deux ans.Pour financer l’ensemble du dispositif, évalué à 250 millions d’euros d’ici à 2019, le ministère compte dégager des économies par un encadrement plus strict du marché de l’intérim médical, notamment avec l’instauration d’un plafond de rémunération. Le coût « exorbitant » de ces praticiens « mercenaires » avait été estimé en 2013 à environ 500 millions d’euros par an par l’ex-député PS Olivier Véran. L’ancien sénateur socialiste Jacky Le Menn, auteur du rapport qui a servi de base aux propositions ministérielles, cite l’exemple d’un hôpital du Languedoc-Roussillon proposant un salaire de 7 900 euros net pour une vacation de cinq jours.Un statut « modernisé »Autre enjeu pour le ministère : faire évoluer le statut des praticiens hospitaliers pour arriver à mieux prendre en compte leurs aspirations, notamment chez les plus jeunes, à « un temps de travail mieux maîtrisé ». « Il faut que ceux qui restent à l’hôpital public n’aient pas le sentiment que ceux qui ont fait d’autres choix ont une vie plus simple », a souligné Marisol Touraine lundi. Leur statut sera donc « modernisé » pour mieux prendre en compte les temps partiels, ou mieux reconnaître les activités non cliniques menées de façon parallèle (enseignement, recherche, management, implication associative…).Lire aussi :A l’hôpital, les gardes des externes mieux rémunéréesLe ministère de la santé a annoncé qu’il mettrait en place dans chaque région des équipes de praticiens remplaçants. Il proposera également une prime aux médecins s’engageant à travailler sur plusieurs sites. Objectif attendu : 15 000 praticiens participant à une « équipe médicale de territoire multisites ». « Au total, la moitié des praticiens hospitaliers sera directement “impactée” par les mesures, notamment sur le plan financier », assure Marisol Touraine.Pas question pour autant pour la ministre de s’engager sur une quelconque réduction du temps de travail ou sur une mesure de revalorisation générale des salaires, comme le réclamaient les syndicats de praticiens hospitaliers. « Ce travail ne se substitue pas aux autres travaux en cours », a prévenu la ministre.Lire aussi :AP-HP : la CFDT dit oui à la révision des accords sur les 35 heuresFrançois BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.11.2015 à 08h50 • Mis à jour le02.11.2015 à 09h14 | Eric Nunès Dossier spécial « Classes prépas ». Pour la plupart, c’est à 18 ans à peine sonnés, leur bac (avec mention) en poche, la bénédiction de leurs enseignants en sus, qu’ils sont entrés en classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE). Qu’y ont-ils appris, apprécié ou pas, et comment s’est passé la suite de leur cursus ? Une centaine d’entre eux a répondu à l’appel à témoignages lancé sur Le Monde. fr Campus.Ils sont unanimes à témoigner de plusieurs années à « bosser dur », de l’aube jusqu’au milieu de la nuit. Ils racontent leur « investissement total ». Et soulignent la qualité de l’enseignement reçu, ainsi que la pérennité de leurs acquis.Lire aussi :Intégrer une classe prépa après le bac : mieux vaut viser justeDeux années de bachotageC’est d’une métaphore ferroviaire que Thomas B, 21 ans, use pour décrire les rails que doivent emprunter les étudiants qui s’engagent en classe prépa : « En début de première année, nous courrons après un train à vapeur, en fin de sup, il faut suivre un TER et pour les concours, nous devons rattraper un TGV. » Il n’y a pas de place pour les étudiants dilettantes en prépa. Avec plus de 30 heures de cours par semaine auxquelles s’ajoutent deux heures d’interrogation orale et une matinée au moins de devoirs surveillés, sans oublier un minimum de 30 heures à plancher chez soi, « les journées de travail commencent avant 8 heures et finissent après minuit », rapportent Alexandre B, 26 ans et David M, 27 ans.Pas ou peu de pause, et un rythme de travail qui va crescendo. Après l’année de terminale S, « les exigences sont élevées, nous devons apprendre à vivre avec un stress permanent et le sentiment d’être perpétuellement en retard », décrit Thomas. Le quotidien, c’est « travailler sans cesse, témoigne encore Lina G, 21 ans, s’endormir sur ses fiches et se lever à 5 heures pour les relire, se doper aux vitamines, réviser sur les toilettes et même dans la douche ». « Deux années de bachotage », se souvient Florian B, 31 ans.Du travail donc, et à très haute dose. Mais être excellent ne suffit pas, l’objectif est de réussir un concours, de se préparer à une compétition, donc. « Il faut être le meilleur », rappelle Linda. La rivalité entre les élèves fait souvent partie de la formation. « Si l’on souhaite intégrer des écoles très sélectives, alors il ne faut pas craindre de se « frotter » aux autres », accorde Etienne V, 26 ans.« J’ai augmenté ma confiance en moi »Leurs années de prépa terminées, les « nuits blanches » et les notes « humiliantes » laissent peu d’amertume, selon les témoignages recueillis. « J’idéalise peut-être un peu. Mais je n’ai pas mal vécu mes années de prépa » lâche Léo-Paul, 30 ans. Qu’ils aient fréquenté les bancs des prépas les plus prestigieuses de la capitale ou d’une ville moyenne de province, les anciens reconnaissent quasi-unaniment la qualité de l’enseignement reçu. « Que cela soit en sciences industrielles, en mathématiques, en physique ou en chimie, nous avons acquis des bases solides tout en conservant un enseignement littéraire poussé », juge Thomas B. « J’ai appris à gérer les priorités, à m’organiser et j’ai augmenté ma confiance en moi », renchérit Thahina R.« J’ai acquis la capacité à assimiler des quantités importantes de données, à les hiérarchiser », rends compte Percy A, 41 ans, à qui les enseignements dispensés durant ces deux années « ont permis de savoir aborder les problèmes sous tous les angles, aussi bien sous celui de l’innovation que du fondement technique, afin de résoudre les problèmes industriels ou scientifiques ».« Rythme ralenti » en grande écolePour beaucoup, les efforts sont consentis en échange d’une promesse : « Tu bosses dur pendant deux ans, et après tu es tranquille en école jusqu’au diplôme », témoigne Louise R, 29 ans. Une fois la grande école intégrée, ces surentraînés de l’étude sont nombreux à partager une sensation de vide, le rythme de travail étant bien moins soutenu. Jérome D, 21 ans estime « perdre son temps » dans son école d’ingénieur parisienne : « Après tant d’efforts et de renoncements, quelle n’a pas été ma désillusion ! ». Également passé par une école d’ingénieur, Benoît M juge que durant les trois années qui suivent la prépa, « On n’apprend finalement pas grand-chose ».Presque des grandes vacances, à en croire Arthur R : « Les après-midis sont dédiés à la vie associative, qui se résume à passer du bon temps entre étudiants. » Quant aux cours, ils se passent au « rythme ralenti » et la charge de travail est qualifiée de « faible ». Même sentiment pour les élus des prépas littéraires. Dans son livre De bons élèves, sur l’École normale supérieure, Marie-Laure Delorme souligne le décalage entre les efforts consentis pour entrer à l’ENS et le peu d’exigence vis-à-vis des élèves une fois la porte passée : « On ne peut pas demander autant et puis donner si peu », y critique ainsi, dans ce livre, Bruno Le Maire, député Les Républicains de l’Eure et ancien ministre de l’agriculture.Lire aussi :A l’ENS, la routine NormalePour beaucoup, le ou les concours de fin de prépa constituent le dernier vrai test scolaire, et les années d’école qui suivent ressemblent à une balade de santé estudiantine. « Nous avons été triés sur notre capacité à apprendre, elle est donc là, et les compétences seront donc apprises lors du premier emploi », conclut Benoît M.Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurence Girard Une nouvelle fois, les buralistes devaient manifester lundi 2 novembre. Une mobilisation organisée dans cinq villes françaises pour réaffirmer leur opposition au paquet de cigarettes neutre. Une mesure que la ministre de la Santé, Marisol Touraine, pourrait réintroduire dans le projet de loi santé. L’Assemblée nationale doit bientôt entamer l’examen en deuxième lecture du texte, dont l’un des objectifs est de lutter contre le développement du tabagisme en France.L’une des mesures phares du texte était à l’origine l’instauration du paquet de cigarettes sans logo.Lire aussi :Oui, le paquet de cigarettes neutre est efficace contre la tabagieUne règle déjà appliquée en Australie et qui devrait l’être en Grande-Bretagne et en Irlande. Elle est vivement rejetée par les industriels du tabac, qui trouve auprès de la Confédération des buralistes un appui indéfectible dans leurs opérations de lobbying en France.25 235 buralistesCe puissant groupement revendique de parler au nom des 25 235 buralistes répartis sur le territoire national et qui ont vu passer dans leurs caisses 24 milliards d’euros en 2014, résultant de ventes de produits aussi divers que des tickets de jeu ou de la confiserie. Ce montant ne représente pas, à proprement parler, un chiffre d’affaires car les buralistes touchent une commission sur la vente de produits du tabac.Cette commission fixée dans le cadre d’un contrat d’avenir négocié avec le gouvernement a progressé. Elle est passée de 6,5 % en 2010 à 6,85 % en 2015 et devrait atteindre 6,9 % l’an prochain, date à laquelle le contrat devra être rediscuté. Cette revalorisation avait été accordée lorsque l’Etat avait souhaité augmenter fortement le prix des cigarettes. Les buralistes affirmaient alors qu’ils allaient perdre une partie de leur activité.17,8 milliards d’eurosRésultat, malgré une baisse de la consommation, la hausse du prix du paquet de 25 % depuis 2010 a fait progresser le marché du tabac de 7 %, à 17,8 milliards d’euros en 2014. C’est sur ce montant que s’applique la commission des buralistes. Avec un marché et une commission en hausse, le revenu lié à la vente de tabac des buralistes a donc progressé de plus de 7 % sur cette période.Lire aussi :Les chiffres chocs du coût social de l’alcool et du tabacMais ce surcroît de revenu n’est pas équitablement réparti. La Confédération des buralistes affirme que les établissements frontaliers ont vu le leur baisser de 10,6 %. La tentation des clients de passer la frontière pour acheter des cigarettes moins chères est grande. De même, elle évoque le développement du marché parallèle et brandit le chiffre d’un paquet de cigarettes sur quatre vendu hors du circuit des buralistes, que ce soit sur Internet, dans la rue ou hors des frontières.1 000 buralistes de moins chaque annéeLe président de la Confédération des buralistes, Pascal Montredon, affirme que cette tendance va se renforcer en cas d’adoption du paquet neutre et évoque même « un risque de disparition de notre réseau alors que nous perdons chaque année 1 000 buralistes ». Et de mettre en avant l’ancrage rural de certains établissements, un argument qui fait mouche auprès des élus.Mais les fermetures peuvent avoir de nombreux facteurs, liés à la diversité de situation des buralistes et à leur palette d’activités, très large. Bar, restaurant, distribution des paris du PMU et des jeux de la FDJ… Le chiffre d’affaires peut être inférieur à 160 000 euros par an comme dépasser le million. Dans leur offensive, les buralistes ont récemment marqué des points, obtenant le droit de commercialiser les timbres fiscaux ­désormais dématérialisés. Et les députés viennent de renoncer à augmenter le prix du tabac.Lire aussi :Les mesures antitabac, un sujet embarrassant pour le gouvernementLaurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurent Borredon et Matthieu Goar Un grand « ministère de la sécurité intérieure », qui réunisse police et gendarmerie, mais aussi administration pénitentiaire et douanes : c’est l’une des propositions phares portées par Nicolas Sarkozy pour son grand retour sur les questions de sécurité, mardi 3 novembre. Dans son discours, qui clora une matinée de travail organisée par Les Républicains, le président du parti proposera de renforcer le ministère qui lui a déjà servi de marchepied pour le pouvoir. Selon les documents préparatoires de la réunion, il s’agit de donner de la « profondeur d’action » à la Place Beauvau contre l’immigration clandestine et la récidive.Les Républicains proposeront également un « recentrage » des policiers et des gendarmes sur « leur cœur de métier » : ordre public, investigation, lutte contre la criminalité, renseignement. Pour compenser, le rôle des polices municipales et de la sécurité privée sera « renforcé ». Ils promettront par ailleurs la construction de 20 000 places en prison — lors de la campagne présidentielle de 2012, M. Sarkozy était allé jusqu’à 30 000.MonopoleA la tête des Républicains, et dans la perspective de la primaire, Nicolas Sarkozy garde le monopole des questions de sécurité. Reste à lui donner du contenu et de la crédibilité. « La question du terrorisme a supplanté dans l’esprit des gens la thématique de la délinquance, résume M. Péchenard. Cela ne doit pas nous empêcher de travailler dessus. »Une réunion était déjà planifiée, mais le processus s’est accéléré avec le mouvement des policiers, au début d’octobre, après que l’un des leurs eut été grièvement blessé par un détenu en fuite à L’Ile-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). « Le malaise des policiers témoigne de l’échec de la politique du gouvernement », estime Bruno Beschizza, qui a préparé la convention avec Brigitte Kuster, chargée à ses côtés des questions de sécurité au parti.Tous les syndicats de policiers ont été auditionnés. L’initiative a été appréciée, même si, pour les policiers et les gendarmes, la période Sarkozy reste attachée à la baisse des effectifs de 2007 à 2012 et à la pression du chiffre. « Il faut avoir conscience de nos difficultés, de nos erreurs, pour reconstruire un projet », reconnaît le président du conseil départemental des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, qui interviendra mardi sur la question pénale. La leçon est retenue : Les Républicains proposeront d’exclure les forces de l’ordre de l’effort de réduction de l’emploi public.Difficile de se renouvelerL’autre difficulté pour le parti consiste à innover face à un gouvernement qui n’a pas hésité, pour calmer la colère des policiers et face au terrorisme, à adopter des positions qui auraient pu être celles de l’ex-chef de l’Etat. En 2011, après la mort d’un policier, M. Sarkozy avait promis des fusils à pompe aux brigades anticriminalité (BAC) des Bouches-du-Rhône… En octobre 2015, après L’Ile-Saint-Denis, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, en promet pour toutes les BAC de France.Quant à François Hollande, en proposant aux policiers et aux gendarmes une clarification de leurs missions et un plan pluriannuel de valorisation des carrières, le 22 octobre, il a coupé l’herbe sous le pied de la droite. Même l’assouplissement des règles de la légitime défense pour les policiers n’est plus tabou. « Il y a certains aspects du discours et du diagnostic de M. Cazeneuve dans lesquels on se retrouve. En revanche, il y a un très gros écart entre le discours et les actes. La vitrine est sympathique, mais l’arrière-boutique est dans le désordre le plus total », ironise M. Ciotti.Mardi, plusieurs élus locaux seront en première ligne pour rafraîchir le discours du parti. Et M. Sarkozy caresse même l’idée de défendre un renforcement de la présence policière dans les quartiers sensibles, avec la réimplantation de postes de police — rebaptisés « postes permanents de vigie policière ». Un dispositif qu’il avait lui-même démantelé après 2002, pour aller contre l’idée de « police de proximité » mise en place par la gauche et pour faire des économies. La preuve qu’il est bien difficile, dans ce domaine, de se renouveler.Collaborateurs issus de la police et de la gendarmerieDepuis son retour à la vie politique, Nicolas Sarkozy s’était fait discret sur ces thématiques, éclipsées dans l’actualité par le terrorisme et la crise des réfugiés. Mais l’ancien ministre de l’intérieur (2002-2004, 2005-2007) garde un œil sur le sujet. Pour preuve, nombre de ses proches collaborateurs actuels occupaient les plus hauts postes dans la police et dans la gendarmerie quand il était à l’Elysée.Son directeur de cabinet, Michel Gaudin, fut préfet de police de Paris (2007-2012) et directeur général de la police nationale (DGPN) (2002-2007). Le directeur général du parti, Frédéric Péchenard, est un ancien DGPN (2007-2012). L’un des deux secrétaires nationaux chargés des questions de sécurité, Bruno Beschizza, actuel maire d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), fut secrétaire général du syndicat de police Synergie (1998-2010), nommé sous-préfet en 2010 par M. Sarkozy. Deux anciens responsables de la gendarmerie, Guy Parayre (2004-2008) et Jacques Mignaux (2010-2013) viennent de rejoindre l’entourage du président des Républicains.Si l’on ajoute son conseiller Brice Hortefeux, ancien ministre de l’intérieur, M. Sarkozy a reconstitué peu ou prou une équipe que l’on aurait pu croiser Place Beauvau avant 2012. Même l’étoile montante du parti sur ces questions, le député de l’Yonne Guillaume Larrivé, est passée par son cabinet à l’Elysée et a été directeur de cabinet adjoint de M. Hortefeux au ministère de l’intérieur. Et, lorsqu’il était élève à l’ENA, il avait effectué son stage à la préfecture du Gard, auprès du préfet d’alors… Michel Gaudin.Matthieu GoarJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteLaurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Elise Vincent Il y a d’abord eu les mots : « On va les défoncer ! », « cours, cours ! », « mets-lui une balle ! ». Puis les SMS : « S a tiré et tou sa par en couil ». Plus tard on a retrouvé les armes, à domicile ou abandonnées dans les buissons : un marteau, un tournevis, un arrache-clou, un couteau de cuisine, une bouteille, une crosse de fusil… Les regrets sont venus ensuite : « Tu as entendu ce qui s’est passé à Echirolles ? Il y a un jeune qui est mort, j’étais pas loin, j’ai vu le jeune tomber, ça m’a fait bizarre… » Ce soir de septembre 2012, deux jeunes ont en fait été tués dans cette banlieue de Grenoble : Kevin Noubissi et Sofiane Tadbirt, deux garçons sans histoires de 21 ans, laissés pour morts dans un parc d’Echirolles après une spirale de violence déclenchée par un « mauvais regard ». Peut-on tuer en meute impunément ? Est-il possible qu’en se ruant à plus de dix, de nuit, sur deux rivaux, dans un brouhaha de haine et de violence, il s’avère finalement impossible de déterminer la part des responsabilités ? C’est tout l’enjeu du procès-fleuve qui s’ouvre, lundi 2 novembre, devant la cour d’assises des mineurs de Grenoble.Pendant six semaines, les douze meurtriers présumés de Kevin et Sofiane seront jugés, vraisemblablement à huis clos : deux des accusés étaient mineurs au moment des faits.Déplacement du présidentA l’époque, la violence irrationnelle qui s’était déchaînée sur les deux jeunes hommes avait fortement ému. Ce qui avait amené le président de la République, François Hollande, et Manuel Valls, alors ministre de l’intérieur, à faire le déplacement à Echirolles.Dans cette banlieue grenobloise, il n’y avait jamais eu de guerre de territoire ou de stupéfiants entre les quartiers des Granges et de la Villeneuve. Le face-à-face se faisait depuis toujours dans l’indifférence, à l’ombre des massifs de Belledone et de la Chartreuse. Mais ce 28 septembre 2012, à 18h30, quand Wilfried Noubissi, 16 ans, le petit frère de Kevin, en vient aux mains avec Abou, 18 ans, pas très loin du lycée d’Echirolles, tout va basculer.Wilfried est des Granges, Abou de la Villeneuve. Du « mauvais regard » qui a déclenché les heurts, on ne sait toujours presque rien – certains parlent d’une histoire de fille. Mais la sociologie est plus éclairante. Les Granges dépendent de la « ville neuve » d’Echirolles, zone grise résidentielle où s’agrippent ceux qui ambitionnent le label « classe moyenne ». Le quartier de la Villeneuve, hasard de l’homonymie, est un de ces culs-de-sac paupérisés, grand ensemble de barres grevées par les trafics.Kevin et Sofiane étaient des Granges. La mère de Kevin, pédiatre d’origine camerounaise, se réjouissait que son fils intègre un institut d’administration des entreprises. Sofiane, lui, préparait le bac en candidat libre. Parmi les douze jeunes de la Villeneuve accusés de les avoir tués, aujourd’hui âgés de 20 à 24 ans, aucun n’a dépassé le niveau BEP, excepté un militaire. La plupart cumulent famille nombreuse, foyer monoparental, chômage et rancœurs scolaires.Un drame en trois actesTrois ans après les faits, l’instruction a totalement évacué la motivation raciale. Les prénoms des victimes et de leurs bourreaux présumés illustrent à eux seuls la diversité des origines. L’instruction est en revanche parvenue à la conclusion que le drame qui a opposé Kevin et Sofiane à Ulas, Antonin, Ibrahim, Denis, Mohamed, Berat, Constant, Ahmed, Ilyes, Ereba, Youssed et Naderahman, s’était déroulé en trois actes. Un engrenage improbable de furie adolescente que jamais rien n’est venu entraver.L’acte un, c’est celui du « mauvais regard », des premiers échanges de coups et d’insultes entre Wilfried et Abou. Wilfried a bien été rejoint par deux amis. Mais pas de quoi terroriser ceux de la Villeneuve. En face, une mère qui assistait à la scène depuis son balcon téléphone à un de ses fils, Ahmed, militaire. Le fils bat le rappel. Muni d’une bombe lacrymogène, il s’en va alors « gazer » avec ses camarades le jeune Wilfried.Le deuxième acte a lieu une heure et demie plus tard, quand ceux de la Villeneuve débarquent aux Granges, le quartier de Kevin et Sofiane, tels des chevaliers vengeurs, sur trois scooters. Soucieux de défendre son petit frère Wilfried, Kevin s’avance vers ceux qui le toisent pour demander qui a osé l’asperger de gaz lacrymogène. Ahmed, le militaire, prend mal cet élan inquisiteur. Il le gifle en lui demandant de s’excuser. Les coups et les insultes pleuvent. Une deuxième fois.Le troisième acte est celui qui occupera l’essentiel du procès. Il n’a duré que trois minutes, entre 21 h 07 et 21 h 10. Mais ce sont les trois minutes du drame. Ce soir-là, les quelques riverains témoins de la scène ont vu converger à pied et en scooter une dizaine de jeunes en direction du parc voisin Maurice-Thorez. Cols relevés, capuches sur la tête, plusieurs étaient armés. Avec deux amis, Kevin et Sofiane traversaient alors tranquillement le parc pour aller dîner. Mais dans la nuit noire, ceux de la Villeneuve ont surgi des buissons. Et ne leur ont laissé aucune chance.Kevin est mort pratiquement sur le coup. Aucune trace de lutte n’a été retrouvée sur son corps. L’autopsie a révélé pas moins de huit lésions par arme blanche. L’une d’entre elles a atteint le poumon. Les légistes pensent qu’il a par ailleurs été victime d’un tir de grenaille en pleine tête. Sofiane, lui, a agonisé lentement. Les médecins ont identifié sur lui plus de trente lésions par armes blanches différentes. Un des accusés a même admis lui avoir roulé dessus avec son scooter. Il est décédé à l’hôpital d’hémorragies internes.Comment démêler, dans ce contexte, la chronologie des coups mortels et des autres, les suiveurs des leaders ? Les douze accusés ont été minutieusement interrogés pendant des mois sur leurs faits et gestes. L’instruction a méthodiquement essayé d’amener de la rationalité au sein des multiples versions qu’ils ont pu livrer. Cela sera-t-il suffisant ? Les débats promettent d’être périlleux devant la cour d’assises.Les éléments de vidéosurveillance sont maigres. Les analyses de téléphonie attestent, au mieux, d’une présence sur les lieux du massacre. La moitié des accusés avaient par ailleurs un casier judiciaire : leurs auditions montrent leur connaissance aiguë du pouvoir de nuisance des versions contradictoires. La loi du silence a vicié le reste. La juge d’instruction a dû avoir recours à pas moins de trois témoignages sous X pour solidifier bon an mal an sa procédure.Les avocats sont en embuscade. « Parmi la douzaine d’accusés, on peut distinguer trois catégories : ceux qui disent “je n’y étais pas”, ceux qui disent “j’y étais, mais je n’ai rien fait”, ceux qui admettent s’être battus mais nient avoir donné des coups mortels », détaille Me Arnaud Levy-Soussan, avocat de l’un des accusés en détention provisoire. « Ce procès s’annonce inquiétant, car comme on ne sait pas qui a fait quoi, il y a le risque de vouloir condamner tout le monde », s’inquiète Me Ronald Gallo, avocat d’un autre qui comparaîtra libre.Lors d’un interrogatoire par le magistrat instructeur, l’un des assassins présumés de Kevin et Sofiane avait résumé à sa façon : « Vous me demandez quelles seraient mes réponses si on passait en revue toutes les personnes mises en examen, vous savez ce que je vais répondre. Je dirais je ne sais pas ou je ne connais pas. J’ai compris qu’il faut chercher la vérité à tout prix, mais je ne veux pas prendre ces risques-là. La vérité ne se saura jamais. »Elise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Anne Devailly (Lunel, envoyée spéciale) La mosquée de Lunel (Hérault) a un nouveau président. Après des mois de vives tensions avec un groupe de jeunes radicalisés, l’équipe dirigeante de l’Union des musulmans de Lunel − association gestionnaire de la mosquée de cette ville de 26 000 habitants − avait été contrainte de démissionner. Les hostilités avaient été attisées par le départ d’une vingtaine de jeunes Lunellois pour le djihad en Syrie, où au moins huit d’entre eux ont été tués.Le scrutin, initialement prévu dimanche 25 octobre, avait dû être interrompu, en raison de discussions qui avaient viré à la bagarre entre une poignée de jeunes intégristes et d’autres fidèles à l’intérieur même du lieu de culte.Le nouveau président, Benaissa Abdelkaoui, est un habitué de la mosquée, bien connu de toute la communauté. Il a travaillé dans le maraîchage en Petite Camargue avant de devenir chauffeur routier. Il a dit après son élection ne souhaiter qu’une chose : « Que nous puissions vivre notre religion dans la tranquillité. »« Que tout rentre dans la normale »Benaissa Abdelkaoui bénéficiait du soutien d’une figure incontournable de la communauté musulmane régionale, Driss El Moudni, président depuis 2008 du Comité régional du culte musulman (CRCM). Pour ce dernier, « le nouveau président et le nouveau bureau vont tout faire pour que tout rentre dans la normale. Nous allons faire très vite une journée portes ouvertes pour bien montrer ce qui est fait à la mosquée ». L’une des premières tâches de l’association sera de chercher un imam. « Ce n’est pas simple. Il faut trouver quelqu’un de bien formé et de bilingue. On va les aider », a assuré M. El Moudni.L’imam précédent, Elhaj Benasseur, a lui aussi démissionné en raison des tensions avec un groupe de jeunes radicalisés. La communauté musulmane est particulièrement importante à Lunel. Le chômage également. Certains jeunes de la communauté, en mal d’avenir, se sont laissés séduire par les discours des mouvances djihadistes et sont partis en Syrie, en 2014, sous la bannière de l’Etat islamique.À l’époque, l’Etat s’alarme, le préfet multiplie les déplacements dans la ville et cherche à voir s’il y a à Lunel « une filière de recrutement de djihadistes ». Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, fait le déplacement en février pour bien affirmer qu’il fait la différence entre « l’islam de tolérance » souhaitée par la très grande majorité de la communauté musulmane, à Lunel comme ailleurs, et une poignée de jeunes à la dérive et radicalisés.Lire aussi :Lunel, laboratoire miniature du djihad « made in France »A la mosquée, les tensions s’aggravent quand l’imam essaie de dissuader les jeunes de partir en déclarant dans un prêche qu’aller faire le djihad en Syrie ou en Irak n’est en rien un précepte de l’islam. Des jeunes radicaux s’en prennent à lui, et professent des menaces de mort contre lui et sa famille.L’imam porte plainte et gagne son procès en septembre 2015 : deux jeunes d’une trentaine d’années sont condamnés en correctionnelle à 18 mois avec sursis et interdiction de retourner à la mosquée. Mais ils font appel du jugement et, en attendant un nouveau procès, reviennent à la mosquée. L’imam préfère alors jeter l’éponge. Le 18 octobre, le président de l’association, Rachid Belhaj, lui emboîte le pas et démissionne à son tour, après seulement dix mois de mandat.Le nombre de fidèles a baissé de moitiéDeux semaines plus tard, c’est dans un climat apaisé que la communauté s’est retrouvée dimanche pour voter, sous le regard de quelques policiers restés de l’autre côté de la route, « au cas où ». Quatre-vingt-treize personnes ont voté (sur 800 adhérents), soit un nombre dans la norme des élections précédentes. « Notre système de vote est simple, explique un fidèle, un papier d’une couleur par candidat. Comme il n’y avait qu’un candidat, on n’avait cette fois-ci qu’un papier à mettre si on souhaitait voter ! ».La plupart des musulmans qui avaient fait le déplacement refusaient néanmoins d’échanger avec les journalistes et préféraient partir discrètement… « Je n’ai rien à dire », « Je ne parle pas français », « Je ne suis pas le responsable, je ne peux pas vous parler »… Les traces des tensions précédentes sont aussi visibles à la prière du vendredi : en un an, le nombre de fidèles a diminué de moitié, de nombreux musulmans ayant fini par déserter le lieu de culte pour prier chez eux. D’après la préfecture, aucun jeune Lunellois n’est parti pour la Syrie cette année.Lire aussi :A Lunel, embarras et déni après la mort en Syrie de cinq djihadistesAnne Devailly (Lunel, envoyée spéciale)Journaliste au Monde William Audureau « Il y en avait quatre, on est toutes là ! » plaisante Sophie-Anne Bled. Ce matin-là, la cofondatrice du jeune studio lyonnais Gloomywood (2Dark) anime une table ronde composée de quelques-unes des rares femmes créatrices d’entreprises dans le secteur, à l’occasion des European Indie Game Days, qui se sont tenus lundi 26 et mardi 27 octobre dans les locaux de l’école La Générale, à Montreuil.« Bonjour, je suis une licorne »Autour d’elle, trois profils très différents. Mélanie Christin a débuté comme graphiste chez Ankama en 2009, avant de démissionner un an plus tard pour créer Atelier 801 avec un associé, et connaître le succès grâce à Transformice, un jeu en ligne désormais adapté en série animée. « Quatre-vingt-dix-neuf pour cent du jeu a été programmé par mon associé, qui adore les souris avec des nœuds roses sur les oreilles », précise-t-elle pour couper court à tout stéréotype.A sa droite, Jehanne Rousseau a commencé elle aussi comme graphiste, mais onze ans plus tôt, en 1998. « Bonjour, je suis une licorne », plaisante-t-elle sur son statut de vétérane. « Mais oui, tu es une licorne !, abonde Mélanie Christin. C’est rarissime une femme qui crée son studio et tient aussi longtemps. » Jehanne Rousseau dirige en effet depuis 2008 Spider Games, un studio spécialisé dans les jeux de rôle (Of Orcs and Men, Bound by Flame), dont elle écrit une partie des scénarios. « Je suis un dinosaure dans l’industrie », relève-t-elle d’une voix grave et nonchalante. A l’autre bout de la table, Claire Zamora a créé son premier studio spécialisé dans les jeux pour filles il y a dix ans avec son mari, Feeriz, qu’elle a revendu en début d’année. Elle a depuis remonté une entreprise à Montpellier, 1492 Studio, et supervisé le jeu de séduction Is it love ?, depuis relayé par des YouTubeuses influentes chez les adolescentes.Divisions sur les solutionsTrois profils différents, pour trois approches différentes de la question du sexisme et des inégalités dans l’industrie. « Je me suis posé la question de la légitimité parce qu’on me l’a posée », déplore Jehanne Rousseau, qui a dû « mettre ses couilles sur la table [sic] » et souhaiterait si possible sortir de ces débats. « On ne devrait pas avoir à se poser la question de la légitimité, qu’on soit homme ou femme. »Mélanie Christin reconnaît la difficulté de l’exercice. « Il ne faut pas se leurrer, il n’y a pas d’égalité dans l’industrie », admet-elle. Mais en tant que chef d’entreprise, elle se dit opposée au principe de la discrimination positive (elle a notamment refusé de faire partie des FragDolls, une équipe d’e-sport réservée aux femmes), et appelle à une parité naturelle.Lire aussi :Une coupe du monde féminine de « League of Legends », pour quoi faire ?« Chez nous, on est presque à la parité hommes femmes, mais on n’a pas fait exprès, on a juste pris les plus compétents à chaque poste. » Et de souligner que les hommes restent majoritaires à la programmation, et les femmes à la gestion de communauté et au design. Plus en retrait lors du débat, Claire Zemora est la seule à défendre un certain statu quo dans la représentation des femmes dans les jeux vidéo, elle qui cible les joueuses de jeux vidéo avec des jeux à l’esthétique shôjo (mangas pour filles). « Ce qui serait bien, ce serait que quand on fait des jeux pour filles, ils ne soient pas catalogués “jeux de merde” », épingle-t-elle avec lassitude.Une table ronde contestéePlus généralement, les quatre participantes à la table ronde n’ont pas manqué de poser la question de la pertinence… de cette table ronde, Jehanne Rousseau la première. « J’en ai marre d’être interviewée parce que je suis la gonzesse de service. Je pense pouvoir être pertinente sur plein de sujets. » Et de relever le fait que d’autres minorités, comme la population noire, sont encore moins représentées dans l’industrie française. « Personnellement je connais deux “blacks” dans l’industrie du jeu vidéo. Rien que là, nous sommes deux fois plus nombreuses qu’eux. » Alors que le nombre de productrices ne fait qu’augmenter, notamment au Québec, fallait-il organiser cette table ronde réservée aux femmes ? Les intervenantes sont divisées à la fois sur sa pertinence et son utilité.Au premier rang des spectateurs, Julien Villedieu, organisateur de ces rencontres professionnelles, « revendique la légitimité de cette table ronde (…) pour faire changer la mentalité masculine ». Son objectif à terme : rééquilibrer les effectifs et encourager la mixité dans la production. « On est tous concernés par ce sujet-là », assure le délégué général du Syndicat national du jeu vidéo (SNJV).« Le problème est la représentation, pourquoi une table ronde sur les femmes et pas de femmes dans les autres tables rondes organisées durant ces deux jours ? », s’interroge alors un professionnel dans la salle, immédiatement remercié par les quatre invitées.William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sylvia Zappi Dix ans plus tard, elles veulent encore marcher. Un collectif de femmes organise une Marche de la dignité, samedi 31 octobre, à Paris, afin de remettre la question des violences policières au cœur du débat politique. Se revendiquant petites sœurs de celles et de ceux qui ont participé à la Marche pour l’égalité et contre le racisme en 1983 – elle aussi mue par la dénonciation des crimes policiers dans les banlieues –, mais aussi héritières des révoltes urbaines de novembre 2005, elles vont tenter de faire défiler, entre Barbès et Bastille, les collectifs et les réseaux des quartiers populaires.La journaliste du Monde tweete en direct de la marche :La Brigade anti negrophobie avance en silence, tous vêtus d'un tee-shirt noir #MarcheDeLaDignite https://t.co/pHx4G3YWu3— sylviazappi (@sylvia zappi)require(["twitter/widgets"]);Tout est parti d’un appel lancé, en mai, par Amal Bentounsi, sœur d’un homme de 29 ans tué d’une balle dans le dos par un policier un soir d’avril 2012, à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis). La jeune femme entendait mobiliser contre l’« impunité » dont bénéficieraient selon elle les forces de l’ordre quand ils poursuivent des Noirs et des Arabes. Depuis quelques années, une série de collectifs militants, tels Stop contrôle au faciès ou la Brigade antinégrophobie, se sont mobilisés contre les contrôles policiers discriminants, faisant écho à un ras-le-bol de plus en plus palpable parmi la jeunesse. La relaxe, le 18 mai, des deux fonctionnaires poursuivis après la mort de Zyed et Bouna, dont le décès avait déclenché les émeutes de 2005, a ravivé un sentiment d’injustice à fleur de peau.L’initiative de Mme Bentounsi est tombée à point et a réussi à fédérer une soixantaine de femmes, militantes, sociologues, artistes ou blogueuses, qui ont à leur tour lancé un appel à manifester.« Nous voulons valoriser les femmes des quartiers, ces figures qui portent depuis des années les luttes pour l’égalité. C’est aussi une manière de prendre le contre-pied des clichés sur la femme soumise aux hommes noirs ou musulmans », explique Sihame Assbague, une des organisatrices de la marche.« Les femmes sont en première ligne quand leur frère ou leur père est victime de la police ou d’un règlement de compte », renchérit Mohamed Mechmache, coprésident de la coordination Pas sans nous.Parler au nom des « minorités racialisés »Après des mois de travail, les organisatrices sont parvenues à fédérer des associations, des collectifs des quartiers, jusqu’alors très éclatés, et à être soutenues par de nombreux chercheurs, artistes, rappeurs ou slameurs. Un concert réunissant Kery James, Médine, Disiz ou Princess Erika doit se tenir place de la Bastille à l’issue du défilé. Reste à savoir si la marche va parvenir à mobiliser les quartiers populaires. Depuis trente ans, toutes les tentatives de fédérer les réseaux militants ont échoué à constituer une voix unie des banlieues, se heurtant aux divisions politiques et aux batailles d’ego. Mettant l’accent sur la mémoire des luttes de l’immigration, la mobilisation se veut pourtant fondatrice d’un nouvel élan, à l’initiative d’une nouvelle génération. En s’inspirant du cri de ralliement « Black lives matter » (« les vies noires comptent ») des manifestations de Ferguson, les mots d’ordre ont pris des accents radicaux. Il s’agit de parler au nom de toutes les « minorités racialisés », mêlant victimes du racisme anti-Noirs, islamophobie, romophobie, comme la stigmatisation des populations des quartiers, et de revendiquer leur autonomie : « Nous allons faire une déclaration d’indépendance par rapport aux organisations de gauche et aux syndicats qui ont parlé en notre nom et confondu alliance et subordination », insiste la sociologue Nacira Guénif.Rupture avec la gauche gouvernementaleL’initiative devrait ainsi marquer une rupture avec les organisations des droits de l’homme et la gauche traditionnelles, qui avaient placé la lutte contre le racisme sur le terrain de la morale et des valeurs. De fait, en dehors de la gauche radicale et des écologistes qui défileront en queue de cortège, peu de partis soutiennent la marche.Le ton sera particulièrement critique à l’égard du gouvernement. Pour toute cette mouvance associative, l’abandon du récépissé lors des contrôles de police ou du droit de vote des étrangers, le vide des mesures en faveur des quartiers populaires depuis l’élection de François Hollande, ont signé la rupture avec la gauche gouvernementale. La décision de l’Etat, le 13 octobre, de se pourvoir en cassation contre un jugement qui le condamnait pour « faute lourde » après des contrôles d’identité au faciès, a acté définitivement le divorce. « L’heure de nous-mêmes a sonné », assure Fania Noël du collectif afro-féministe Mwasi.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.10.2015 à 18h08 Des aides au logement pour les étudiants placées sous conditions de ressources ? Deux amendements remettant en cause l’accès des étudiants aux aides personnalisées au logement (APL) ont été déposés jeudi 29 octobre sur la loi de finance 2016 par la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale. Ils seront revotés en séance plénière le 4 novembre.Lire aussi :Halte au cassage des aides au logementPour les associations étudiantes, ces amendements, s’ils sont adoptés, pénaliseraient les classes moyennes. « Mettre les APL étudiantes sous condition de ressources, comme le système de bourses du Crous, c’est priver jusqu’à 500 000 jeunes d’une aide de 100 à 200 euros par mois, indispensable pour payer leur loyer. Cela signifie que des jeunes devront retourner vivre chez leurs parents et parfois renoncer à leurs études », défend l’Unef, syndicat étudiant, dans un communiqué de presse publié le 30 octobre.« Michel Sapin, ministre des finances et des comptes publics, annonçait le 13 mai une sanctuarisation du budget et des critères de répartition des APL » rappelle la Fage, autre syndicat étudiant, dans un communiqué daté du 30 octobre.Ces amendements au projet de loi de finances 2016 s’inscrivent dans la volonté du gouvernement de faire 225 millions d’euros d’économie en 2016 sur les 15,5 milliards dédiés aux APL, selon une source parlementaire interrogée par l’AFP.Lire aussi :Le gouvernement reporte le chantier sur les aides au logement Samuel Laurent A compter du 1er novembre, comme chaque année, aucun locataire ne pourra être expulsé de son logement avant le printemps, précisément le 31 mars. Depuis deux ans, cette trêve hivernale s’applique aussi aux coupures d’électricité et de gaz.Lire aussi :Début de la trêve hivernale : les expulsions suspendues et de nouvelles places d’hébergementDepuis la crise financière de 2008, de plus en plus de locataires éprouvent des difficultés à payer leur loyer. Les associations et la fondation Abbé Pierre en font le constat : le nombre d’expulsions pour impayés a augmenté fortement ces dernières années.Plus de 126 000 décisions judiciaires d’expulsionEn 2013, près de 126 000 décisions de justice ordonnant une expulsion ont été rendues. S’il est difficile d’établir précisément le nombre de cas où l’expulsion a été réalisée in fine, on sait en revanche que dans 12 759 cas, la force publique (police ou gendarmerie) est intervenue pour expulser des personnes. #container_14462009027{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14462009027{ height:500px; } #container_14462009027 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14462009027 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14462009027 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14462009027 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les décisions d'expulsion du logement depuis 2002Source : Fondation Abbé Pierrerequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14462009027", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2002","2003","2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Contentieux locatif avec demande de délivrance de titre exécutoire ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 127544 ], [ "", 137564 ], [ "", 145158 ], [ "", 140587 ], [ "", 143356 ], [ "", 149412 ], [ "", 147484 ], [ "", 150107 ], [ "", 155874 ], [ "", 155004 ], [ "", 155004 ], [ "", 161776 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Dont procédures pour impayés de loyers ou défaut d’assurance ", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 111395 ], [ "", 125078 ], [ "", 133305 ], [ "", 128782 ], [ "", 131674 ], [ "", 138490 ], [ "", 137047 ], [ "", 139663 ], [ "", 145384 ], [ "", 145828 ], [ "", 147627 ], [ "", 152035 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Décisions de justice prononçant l’expulsion", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 109993 ], [ "", 110434 ], [ "", 112195 ], [ "", 115205 ], [ "", 118711 ], [ "", 120363 ], [ "", 125923 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les décisions d’expulsion ont augmenté de 14,5 % entre 2007 et 2013. Sur dix ans, de 2002 à 2013, les contentieux locatifs « avec demande de délivrance de titre exécutoire » (d’expulsion) ont augmenté de 28 %.Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.10.2015 à 15h04 • Mis à jour le30.10.2015 à 16h11 | Frédéric Cazenave A l’issue d’une ultime séance de négociations au siège du Medef, le patronat et trois syndicats (CFDT, CFTC, CFE-CGC) ont validé, vendredi 30 octobre, l’accord sur la réforme du régime des retraites complémentaires, destiné à renflouer les caisses de l’Agirc-Arrco.Cet accord, qui doit être formellement signé dans les jours qui viennent, comporte une mesure phare : la mise en place d’un système de bonus-malus pour inciter les salariés à décaler leur départ à la retraite.Lire aussi :Patronat et syndicats valident l’accord sur les retraites complémentairesÀ partir de 2019, les salariés qui auront atteint l’âge légal de départ à la retraite (62 ans) et la durée de cotisation requise pour obtenir une pension à taux plein, devront quand même travailler un an de plus. Sinon ? Ils subiront une décote de 10 % pendant deux ans (voire trois) sur leurs retraites complémentaires.Ceux qui travailleront deux années de plus - soit jusqu’à 64 ans - bénéficieront au contraire d’un bonus de 10 % pendant un an. Ce bonus grimpe respectivement à 20 % et 30 % pour trois et quatre années de travail supplémentaires.L’accord prévoit aussi une moindre revalorisation des pensions pendant trois ans. Celles-ci augmenteraient à un rythme inférieur à l’inflation de 1 point. Une mesure synonyme de perte de pouvoir d’achat pour les retraités. De même, décaler la revalorisation des pensions des régimes complémentaires au 1er novembre 2016, plutôt qu’en avril, entraînera un petit manque à gagner.Pour appréhender l’impact de ces mesures nous avons demandé au cabinet de conseils Optimaretraite de réaliser des simulations pour deux types de profils : un cadre gagnant 54 000 euros de salaire brut par an (salaire moyen des cadres selon l’Association pour l’emploi des cadres), et un salarié non cadre gagnant 20 544 euros annuels (salaire médian de 1 772 euros en France). Les deux ont travaillé tout au long de leur carrière et partent à la retraite à taux plein à 62 ans. 1 - Impact du bonus-malus pour un cadreMontant de la pension avec les règles actuelles :Pour un départ en retraite à 62 ans il touche chaque année 29 290 euros.Montant de la pension avec la réforme :Pour un départ à 62 ans, il subit la décote de 10 % sur les régimes complémentaires et perçoit donc 28 049 euros pendant ses trois premières années, avant de toucher à 65 ans le taux plein soit 29 290 euros. Sur cette période (de 62 à 65 ans), sa perte de pension atteint donc 3 723 euros par rapport aux règles actuelles.Pour un départ à 63 ans, il n’aura pas d’abattement sur ses régimes complémentaires. Comme il a travaillé une année de plus que le taux plein, il a généré de nouveaux droits. Il touchera donc une pension annuelle de 30 740 euros. La réforme est neutre et ne change rien par rapport aux règles actuelles.En cas de départ à 64 ans, il bénéficie d’un bonus de 10 % sur ses régimes complémentaires pendant une année. Il percevra donc 33 512 euros à 64 ans et 32 189 euros ensuite. Soit un gain de 1 323 euros par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 64 ans.En partant à 65 ans, le bonus est de 20 % sur les complémentaires. Il touche donc 36 372 euros la première année, puis 33 645 euros ensuite. Soit un gain de 2 727 euros par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 65 ans. 2 - Impact du bonus-malus pour un salarié non-cadreMontant de la retraite avec les règles actuelles :Départ en retraite à 62 ans, il touche chaque année une pension de 12 783 eurosMontant de le pension avec la réforme :Pour un départ à 62 ans, il perçoit 12 404 euros pendant ses trois premières années, avant de toucher le taux plein à 65 ans soit 12 783 euros. Sur cette période (de 62 à 65 ans), la perte de pension atteint donc 1 136 euros par rapport aux règles actuelles.Pour un départ à 63 ans, la réforme est neutre et ne change rien par rapport aux règles actuelles.En cas de départ à 64 ans, le bonus de 10 % sur ses régimes complémentaires pendant une année, permet un gain de 400 euros (pour une pension de 14 515 euros cette année là) par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 64 ans.En partant à 65 ans, le bonus de 20 % sur les complémentaires engendre un gain de 820 euros (pour une pension de 15 614 euros cette année là) par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 65 ans. 3 - Impact de la revalorisation des pensionsLa revalorisation des retraites pendant trois ans se fera donc à un rythme inférieur de 1 point à l’évolution des prix. La simulation ci-dessous se base sur une inflation de 1,5 % pendant 3 ans et intègre en 2016 le report de la revalorisation au 1er novembre.Cadre (pension annuelle de 29 290 euros)Manque à gagner en 2016 : 129 eurosManque à gagner entre 2016 et 2018 : 769 eurosNon cadre (pension annuelle de 12 783 euros)Manque à gagner en 2016 : 39 eurosManque à gagner entre 2016 et 2018 : 235 eurosFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laura Buratti Lors d’un débat intitulé « Ouvrons le marché du travail à la jeunesse », organisé, lundi 23 novembre, par le Cercle des économistes en partenariat avec « Le Monde », douze experts ont esquissé des pistes pour répondre au chômage des jeunes, à la fois en agissant en amont, sur la formation, et concernant leur insertion sur le marché du travail. Voici cinq idées-forces. « Encourager la création d’entreprises par les jeunes » Michel Rousseau, économiste et président de la fondation Concorde, un groupe de réflexion qui traite de sujets autour de la compétitivité des entreprises et de la création d’emploi.« Le problème de l’insertion des jeunes est avant tout un problème d’emploi. Il faut alléger la fiscalité des entreprises pour rendre les entrepreneurs plus heureux et ainsi favoriser la création d’emplois. Plutôt que de laisser les jeunes aux portes des entreprises, il vaut mieux les encourager à créer leur propre emploi, même s’il est vrai que le non-salariat implique une certaine précarité. » « Favoriser la mobilité des salariés présents dans l’entreprise »Xavier Ragot, chercheur au CNRS, professeur associé à l’Ecole d’économie de Paris et président de l’Observatoire français des conjonctures économiques.« Le taux de chômage des jeunes est d’environ 20 %, contre environ 10 % pour le reste de la population active. Pendant les périodes de reprise d’activité économique, ces taux se rapprochent. Le problème de l’insertion des jeunes ne vient pas de leur âge mais du fait qu’ils soient entrants dans l’entreprise, un flux très limité à cause du manque de mobilité des salariés déjà insérés. De plus, en phase de crise économique, ce sont les profils à la marge qui sont le plus touchés. Le chômage des jeunes est le symptôme d’un ensemble de problèmes. » « Adapter le système éducatif aux évolutions de la société »Natacha Valla, directrice adjointe du Centre d’études prospectives et d’informations internationales et responsable du programme « Macroéconomie et finance internationales ».« La France a beaucoup d’atouts : sa productivité, le bien-être de ses salariés ou encore le taux d’activité des 25-50 ans sont parmi les meilleurs d’Europe. Le problème est que nous avons un niveau d’éducation très élevé mais très inégal, marqué par un déterminisme social très important. Nous sommes capables de former des élites très compétitives et très recherchées dans le monde de l’entreprise et en même temps nous laissons de nombreux jeunes sans diplôme. Il faut adapter le système éducatif aux évolutions de la société et outiller ces jeunes non-qualifiés pour qu’ils aient quelque chose à proposer sur le marché du travail. » « Mettre fin à la politique d’austérité et investir dans la formation »Anne Eydoux, chercheuse au Centre d’études de l’emploi et membre des Economistes atterrés, une association qui défend le pouvoir de la politique économique face aux exigences des marchés financiers.« La politique menée au nom de la lutte contre le chômage des jeunes ne sert qu’à légitimer des réformes du code du travail et n’a eu pour effet que de les précariser et de les marginaliser davantage. Parmi les actifs, un jeune sur trois est en contrat aidé, un chiffre qui monte à un jeune sur deux pour les non-diplômés. Il s’agit d’une “institutionnalisation du précariat juvénile”, pour reprendre l’expression du sociologue Robert Castel. Il faut mettre fin à la politique d’austérité européenne, qui ralentit la croissance et généralise le moins-disant social. Il faut aussi investir dans la formation et créer des emplois en lien avec des enjeux de société comme le vieillissement ou le développement durable, qui absorberaient la jeunesse pour en faire le moteur du changement. » « Assurer un accès au logement et à la santé pour permettre la recherche d’emploi »Jean Grosset, membre de la fondation Jean Jaurès, fondée en 1992 par Pierre Mauroy et proche du Parti socialiste.« De nombreuses études montrent l’importance de l’accompagnement des jeunes pour trouver un emploi. La “garantie jeunes” [un dispositif mis en place par le gouvernement qui octroie une allocation aux 18-26 ans s’ils recherchent activement un emploi] est un pis-aller, mais il est tout de même plus facile de trouver un emploi quand on peut se loger et se soigner. C’est la base. Ensuite, il faut inclure systématiquement un volet sur les jeunes à chaque négociation entre partenaires sociaux. Nous pouvons changer les choses sans toucher au code du travail. »Laura BurattiJournaliste au Monde Mattea Battaglia Les enseignants de maternelle ont fait profil bas ces derniers mois, eux qui sont pourtant les premiers à expérimenter, depuis septembre, de nouveaux programmes scolaires – un an plus tôt que leurs collègues de l’élémentaire et du collège. Mardi 24 novembre, leur principal syndicat, le SNUipp-FSU, leur a donné la parole lors d’un colloque intitulé « Nouveaux programmes en maternelle : un nouvel élan pour le travail enseignant ? ». L’occasion de rendre publiques deux enquêtes, l’une réalisée auprès du grand public et l’autre, précisément, auprès des enseignants, sur cette « première école » que beaucoup de nos voisins nous envient.Lire aussi :Najat Vallaud-Belkacem tente une rentrée sans polémiqueLes Français aussi la plébiscitent : 85 % d’entre eux – et 79 % des enseignants – estiment qu’elle fonctionne plutôt bien aujourd’hui et mieux que par le passé (respectivement + 8 et + 12 points par rapport à 2014). Ce niveau de satisfaction est même « le plus haut enregistré sur cette question depuis 2007 », signale Harris Interactive qui a réalisé les deux sondages d’opinion. « Le regard général des Français sur l’école maternelle et celui des enseignants est très proche, souligne le SNUipp-FSU : ils la décrivent comme une école essentielle, œuvrant pour les apprentissages mais aussi le vivre ensemble et l’épanouissement des élèves. » Une conclusion à rebours des discours déclinistes sur notre système éducatif.Autre évolution positive : l’exigence plus grande à laquelle la profession d’enseignant de maternelle est associée, puisque 58 % des Français et 86 % des instituteurs s’expriment en ce sens. Enfin, on ne peut que noter le satisfecit que suscitent les nouveaux programmes de maternelle, jugés au printemps par le SNUipp-FSU « plus équilibrés, plus lisibles et plus opérationnels », dessinant « les contours d’une école maternelle bienveillante et exigeante ». « Des marges de progression persistent »Un semestre plus tard, c’est la question de leur mise en œuvre qui se pose : selon les enquêtes divulguées mardi, 79 % des enseignants applaudissent ces programmes… mais ils sont presqu’autant (73 %) à se sentir mal préparés à les appliquer. Seul un quart des professeurs s’estime « bien préparés », la moitié seulement affirme avoir vu des documents d’accompagnement.Car à y regarder de plus près, la profession exprime, aussi, des doutes, des difficultés. Sur la taille des classes par exemple : alors qu’elles accueillent, en moyenne, près de 26 élèves en maternelle (25,8 de source ministérielle en 2014), les Français estiment qu’elles ne devraient guère s’ouvrir à plus de 20 bambins (17,5 élèves en moyenne selon les Français, 19,6 pour les enseignants). Sur les rythmes scolaires, aussi : même si leur généralisation remonte à la rentrée 2014, le passage à la semaine de 4,5 jours d’école, avec le mercredi matin travaillé dans la plupart des cas, a abouti, pour plus du tiers (38 %) des professeurs sondés, à la diminution des contacts et des échanges avec les familles. Un éloignement que constate, aussi, un quart des parents d’élèves de maternelle, quand 8 % témoignent, à l’inverse, d’un rapprochement.« Des marges de progression persistent », estime Harris Interactive, puisque seuls 18 % des Français et 6 % des enseignants de maternelle estiment que l’école, à ce niveau, fonctionne « très » bien. « Les enseignants sont prêts à transformer leurs pratiques si tant est qu’on leur en donne les moyens, observe pour sa part le SNUipp-FSU. Il est temps, pour le gouvernement, d’aller au-delà des engagements et des belles paroles pour permettre aux enseignants de mieux faire leur métier. »Parmi les revendications martelées par ce syndicat, donner du temps aux enseignants pour travailler en équipe et rencontrer les familles ; relancer la formation continue… et revaloriser le métier : 50 000 professeurs des écoles ont d’ores et déjà suivi l’appel du syndicat et écrit à la ministre de l’éducation pour lui demander un alignement immédiat de leur indemnité dite « ISAE » (400 euros par an au primaire) sur celle perçue par les professeurs du second degré (« ISOE », 1 200 euros).Mattea BattagliaJournaliste au Monde 24.11.2015 à 13h23 • Mis à jour le24.11.2015 à 17h07 | Samuel Laurent Dix jours après les attentats du 13 novembre, les réseaux sociaux comme la presse, surtout étrangère, n’ont pas toujours fait preuve de la plus grande rigueur dans les informations diffusées. Voici de nouveaux exemples d’erreurs, intox ou canulars pris au sérieux qui ont circulé ces derniers jours.1. Non, des otages n’ont pas été torturés au BataclanDe très nombreux lecteurs nous ont demandé si les personnes prises en otage par les terroristes au Bataclan avaient subi des tortures, après avoir lu des récits dans la presse britannique, en particulier dans le tabloïd Daily Mirror.Le journal se base en réalité sur le témoignage de deux Britanniques, rescapées de l’attaque qui s’étaient cachées dans les sous-sols du Bataclan. Comme ces deux femmes le disent elles-mêmes, elles n’ont rien vu mais elles ont entendu des cris. Leur explication exacte est :« Nous savions que des gens étaient torturés dans la salle car on entendait des gens crier, mais il n’y avait pas de coups de feu, et ces cris étaient particuliers. »Elles rapportent ensuite les témoignages d’autres personnes, qui évoquent des jets de grenades sur les blessés, sans préciser qui leur en a parlé.Pourquoi c’est une intox ?Les forces de l’ordre n’ont jamais confirmé, ni publiquement, ni auprès de nos journalistes, de cas de torture avérés au Bataclan. Les terroristes n’ont d’ailleurs pas fait usage de grenades et aucun autre témoignage ne vient étayer ces récits. Malgré une déferlante d’articles, notamment sur des sites situés à l’extrême droite du spectre politique, la seule source est bien cet article du Mirror qui ne cite que deux témoignages indirects.2. Non, ces images ne sont pas celles de victimes civiles des bombardements françaisUne autre manipulation a beaucoup circulé, cette fois sous forme d’images. Sur les réseaux, de nombreuses personnes ont partagé une série de clichés montrant cadavres et dévastation, en expliquant qu’il s’agissait de Rakka, fief de l’Etat islamique frappé par les bombardements français lundi 16 novembre. Par exemple via ce tweet :But its siria so no one cares, right? But everyone cared about france. Hypocrites https://t.co/BCKttylDJV— Bieberparadiset (@Grey ☁️)require(["twitter/widgets"]);Pourquoi ces images sont manipulatrices ?Aucune de ces photos ne correspond à un bombardement la semaine dernière :La première date d’août 2015.La seconde a notamment été publiée sur un site argentin en février 2015.La troisième date de 2014 et a été prise à Alep et non à Rakka.La quatrième, enfin a été prise en octobre.Des comptes de militants anti-Etat islamique et d’associations basées à Rakka ont en outre indiqué que les frappes françaises avaient visé des objectifs en dehors de la ville et n’avaient causé aucune victime civile.Des militants anti-#EI, avec des relais sur place, confirment mes informations sur l'absence de victimes civiles. https://t.co/u4OFVy7p1v— RomainCaillet (@Romain Caillet)require(["twitter/widgets"]);3. Non, cette femme n’est pas Hasna Aït BoulahcenAutre photo marquante de la semaine : une jeune femme dans un bain moussant, présentée comme Hasna Boulahcen, la jeune femme tuée lors de l’assaut à Saint-Denis mercredi 18 novembre.C’est le tabloïd britannique Daily Mail qui a publié cette image, très reprise, ainsi que d’autres clichés, dont celui d’une femme voilée, qui pourrait là encore être Hasna Boulhacen. Ces images ont servi de base à toute une série d’extrapolations sur la « première femme kamikaze en Europe ». Mais voilà : d’une part, il est désormais établi qu’elle ne s’est pas fait exploser, et d’autre part, ce n’est pas elle qu’on voit sur ces images.Pourquoi c’est faux ?En réalité, il s’agit d’une femme nommée Nabila, qui vit au Maroc, et qui affirme qu’elle s’est fait voler des photos qu’elle avait prises lors d’un séjour de quelques mois à Paris.4. Non, une photo de camions en feu ne montre pas les résultats d’un raid aérien russeLes frappes aériennes contre la Syrie suscitent beaucoup de désinformation. C’est ainsi qu’un cliché montrant une rangée de camions en feu a été beaucoup diffusé. L’incendie est présenté comme le résultat d’un audacieux raid de l’aviation russe.La #Russie détruit les camions citernes de #Daesh et le lendemain la #Turquie abat un avion #Russe > C'est CLAIR ? https://t.co/QP8LBzSqOs— Rowlfg (@Rowlf)require(["twitter/widgets"]);Pourquoi c’est faux ?Là encore, c’est tout simplement faux. La photo date de 2011… et provient du Pakistan. Il s’agit d’un incendie de camions déclenché par des militants qui protestaient contre leur passage dans le pays.Ce sont par ailleurs les forces américaines, et non russes, qui ont affirmé, lundi 23 novembre, avoir détruit des camions de pétrole en Syrie.Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Aurélie Collas Malgré la réforme des rythmes scolaires, la France continue de se distinguer par son petit nombre de jours d’école par an. Du fait de ses vacances scolaires et de ses semaines de 4,5 jours, elle reste même le pays où « le nombre moyen de jours d’école par an dans l’enseignement primaire est le plus bas de tous les pays de l’OCDE », peut-on lire dans Regards sur l’éducation 2015, une publication annuelle de l’Organisation de coopération et de développement économiques, parue mardi 24 novembre – dont l’un des thèmes, parmi les six, aborde la question du temps scolaire.A l’école primaire, les élèves français ont 162 jours d’école par an, contre 185 jours en moyenne dans les pays de l’OCDE. Avant la réforme des rythmes qui s’est généralisée à la rentrée 2014, ils en avaient seulement 144. L’écart avec nos voisins s’est donc réduit avec le passage de la semaine de 4 jours à 4,5 jours. Il n’en reste pas moins que « la France, avec ses semaines de 4,5 jours – contre 5 jours dans la plupart des pays – est toujours le pays qui a le plus petit nombre de jours d’école », souligne Eric Charbonnier, expert à l’OCDE en charge des questions éducatives. « On continue malgré tout à interroger les nouveaux rythmes, la fatigue qu’ils induisent… Manifestement, on se trompe de débat », estime-t-il.Lire aussi :Le manque de profs remplaçants alarme les parents dans les écoles parisiennesPlus globalement, la France se distingue par un temps de cours très concentré. Car si notre pays est celui qui compte le plus petit nombre de jours de classe par an, il est aussi parmi ceux qui ont le plus d’heures de cours, au primaire comme au collège. « En moyenne, dans les pays de l’OCDE, le temps total d’instruction obligatoire par an s’établit à 804 heures dans l’enseignement primaire, contre 864 heures en France, et à 916 heures au collège (contre 991 heures en France) », indique le rapport.« Rentabiliser le temps scolaire »De même, contrairement à certaines idées reçues, les élèves français passent plus de temps à étudier les « fondamentaux » que la plupart de leurs voisins. Au primaire, 37 % du temps d’instruction est consacré à « la lecture, l’expression écrite et la littéraire » (contre 22 % en moyenne dans l’OCDE), 21 % aux mathématiques (contre 15 % ailleurs), selon les indicateurs de l’OCDE. L’écart est moindre au collège : 46 % du temps d’instruction obligatoire est consacré au français, aux mathématiques et aux langues étrangères en France, contre 39 % en moyenne chez nos voisins.Autant de constats qui amènent le chercheur Eric Charbonnier à conclure que « la quantité ne suffit pas ». « En théorie, en termes de structures – notamment d’heures de cours –, la France n’est pas si mal placée et devrait avoir de meilleurs résultats, observe-t-il. Or, on voit bien qu’elle doit davantage rentabiliser le temps scolaire. » L’expert souligne notamment la nécessité de mettre en place « une façon différente d’enseigner pour permettre aux élèves de travailler davantage à leur rythme, à l’intérieur de ce grand volume horaire ».Lire aussi :Mathématiques : « 40 % des écoliers sont en difficulté en fin d’école primaire »L’OCDE insiste aussi sur la nécessité de revaloriser le métier de professeur des écoles, de renforcer la formation continue des enseignants, d’augmenter les moyens dans les zones défavorisées afin de réduire les écarts de réussite – en particulier en diminuant la taille des classes. L’organisation internationale estime que chaque élève supplémentaire dans une classe, par rapport à un effectif moyen, entraîne une diminution de 0,5 point du temps passé à l’enseignement, et à l’inverse, plus de temps passé à maintenir la discipline.Lire aussi :Un prof est face à 22 élèves en moyenne lors d’une heure de coursAurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Emeline Cazi et Adrien Pécout « Jawad, on le connaît. Un coup il ment, un coup il ne ment pas… », avertit l’un de ses anciens voisins. Les enquêteurs de la sous-direction antiterroriste (SDAT) ont eu du temps pour se faire une idée. Mardi 24 novembre au matin, Jawad Bendaoud a quitté leurs locaux de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) après six jours de garde à vue – un record. Soit deux de plus que pour une procédure standard dans une affaire de terrorisme.L’homme qui dit avoir fourni un appartement aux terroristes à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), 29 ans, a été déféré mardi matin et devait être présenté dans la journée à un juge d’instruction. Pour l’heure, selon nos informations, il semble toujours plaider l’innocence. Depuis son interpellation, mercredi 18 novembre, Jawad Bendaoud assure qu’il ignorait l’identité de ses trois récents « locataires » du 8, rue du Corbillon : Abdelhamid Abaaoud, l’instigateur présumé des attentats du 13 novembre, sa cousine, Hasna Aït Boulahcen, ainsi qu’un troisième homme à l’identité inconnue. Tous tués lors de l’assaut du RAID.Lire aussi :Assaut à Saint-Denis : ce que l’on sait, ce que l’on ignoreLa veille de l’assaut, en surveillant la jeune femme, les enquêteurs l’ont vue en pleine discussion avec un homme semblant être Jawad Bendaoud. Au petit matin, interpellé alors qu’il dormait dans un immeuble voisin, il se présentait spontanément devant les caméras de BFM-TV : « J’étais pas au courant que c’étaient des terroristes. (…) On m’a dit d’héberger deux personnes pendant trois jours, j’ai rendu service », expliquait-il. Les sept autres individus interpellés au cours de l’assaut ont tous été relâchés après quatre jours de garde à vue.« Il se prenait pour un mafieux »Entre-temps, la veste en cuir et les lunettes imposantes de Jawad Bendaoud ont déjà fait le tour d’Internet. De nombreux montages photos ou vidéos y tournent en dérision – et remettent en cause – la naïveté apparente du logeur. « Effectivement je les ai entendu parler de grenade mais j’ai d’abord pensé à ce délicieux fruit exotique », écrit ainsi, sur Twitter, le compte satirique@Un_Idiot_Dit.A Saint-Denis, l’histoire est pourtant loin de faire sourire tout le monde. Lundi 23 novembre, rue du Corbillon, les riverains pressaient le pas au contact des journalistes. Ici, difficile d’ignorer l’existence de Jawad Bendaoud. « Il était tout le temps en train de traîner dans la rue, il se prenait pour un mafieux », remarque un habitué des lieux, qui tient lui aussi à l’anonymat. Né à Epinay, le logeur vit au domicile de ses parents, boulevard Carnot, à l’angle de la rue du Corbillon. Ses quatre frères ont quitté le foyer, l’un d’eux ayant rejoint la région d’Agadir, au Maroc, d’où est originaire la famille.Déjà condamné en novembre 2008Une vieille connaissance s’arrête. « Jawad, il s’est toujours mis dans des galères… Il s’est toujours inventé une vie, il a toujours été du genre à se vanter. A la télé, il dit que les terroristes sont chez lui, alors que l’appartement n’est même pas à lui… » La mairie de Saint-Denis confirme : l’habitation appartient à des marchands de sommeil, les frères I., domiciliés au Raincy et au Blanc-Mesnil. Stéphane Peu, maire adjoint (PCF) chargé du logement, décrit Jawad Bendaoud comme un simple « homme de main » qui travaille pour eux dans le secteur : « Il arpente les rues pour proposer des logements aux gens de passage, au black. Il encaisse les loyers en liquide et vire les gens quand d’autres viennent à meilleur prix. »Lire aussi :La stupeur, le deuil, la traque : récit de la semaine de l’après-13 novembreDe là à en faire un complice potentiel de terroristes ? « Il n’est quand même pas si con, veut croire un adolescent. Il a déjà fait sept ans de prison et vous pensez qu’il accepterait de repartir en prison pour aussi longtemps ? » Jawad Bendaoud a déjà été condamné, en novembre 2008, à huit ans de prison pour « coups mortels ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Ce 26 décembre 2006, la scène se déroule dans cette même rue du Corbillon. Pour une histoire de vol de téléphone dont a été victime sa mère, Jawad Bendaoud menace un certain Fouad d’un hachoir. Son meilleur ami, David, tente de s’interposer. Il meurt d’un coup dans la poitrine. « Ce qui n’était au départ qu’une petite embrouille de rue a pris des proportions incontrôlées et tragiques », estime son avocat de l’époque, Me Charles Morel, qui le juge alors « plutôt nerveux et impulsif ». Après deux ans de détention provisoire à Villepinte et Fleury-Mérogis, Jawad Bendaoud accomplit sa peine entre les centres de détention de Val-de-Reuil (Eure) et de Laon (Aisne). Jusqu’en 2013. A un an du terme, il bénéficie alors d’une réduction de peine automatique qui lui permet de revenir plus tôt que prévu rue du Corbillon.Emeline CaziJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteAdrien PécoutJournaliste au Monde Benoît Floc'h Plus d’une semaine après les attentats qui ont endeuillé Paris et Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), Anne Muxel, directrice de recherche au Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) et auteure de l’ouvrage Avoir 20 ans en politique. Les enfants du désenchantement (Seuil, Paris, 2010), revient sur les conséquences politiques possibles de ces événements sur l’engagement politique de la jeunesse française.La jeunesse était-elle visée lors des attaques du 13 novembre ?Compte tenu des lieux où elles se sont produites et des victimes, souvent jeunes, on peut en effet se poser la question. Mais était-ce la jeunesse ou un mode de vie qui était visé ? Les lieux frappés étaient des lieux emblématiques de la vie parisienne et de la consommation culturelle de l’Occident. C’est une forme de liberté, de convivialité, d’échange qui a été attaquée. La jeunesse est par ailleurs porteuse d’espérance, elle incarne la société en devenir. En la ciblant, les terroristes ont donc doublement fait mal à la France, telle qu’elle est et telle qu’elle se projette. La charge émotionnelle n’en est que plus forte.Lire aussi :Sur les berges du canal Saint-Martin, la terreur s’invite là où Paris vivait en paixQuel regard portez-vous sur la manière dont les jeunes réagissent à ces attaques ?Leur incompréhension est grande. Ils ont grandi dans une France ouverte et pluriculturelle. Ils ont été habitués à la rencontre avec l’autre, au respect de la différence. De ce fait, ces attentats qui manifestent une haine violente de ce qu’ils représentent n’ont pas fini de les interroger… « Pourquoi nous détruire ? »Lire aussi :« L’Etat islamique cherche à déclencher une guerre civile »Ce n’est d’ailleurs peut-être pas indifférent au fait qu’ils ont manifesté davantage que les autres générations une envie de résistance : « On ne va pas arrêter de sortir », « on ne va pas changer de mode de vie ».Et ils chantent La Marseillaise, se réclament de la République et arborent ses couleurs…Ils se raccrochent à une symbolique de rassemblement. C’était déjà le cas après les attentats de janvier, mais c’est aujourd’hui plus fort. Car c’est une appartenance collective, un vivre-ensemble qu’ils veulent défendre. Ils cherchent à se rassurer, à affirmer une identité commune qui, cependant, ne relève pas d’un nationalisme de repli ou de fermeture.Pourtant, tous les symboles républicains n’ont pas toujours bonne presse auprès de cette jeunesse diplômée, festive, urbaine, qui peut les associer à l’extrême droite.Il existe en effet une jeunesse étudiante, traditionnellement à gauche, qui n’a pas l’habitude de se référer à la symbolique de la nation. Le nationalisme n’est pas sa marque de fabrique. Au contraire d’une autre jeunesse, moins diplômée, moins urbaine, salariée, qui, elle, vote plus à droite, est sensible aux sirènes du Front national et ne boude ni La Marseillaise ni les couleurs du drapeau.Aujourd’hui, ces deux jeunesses s’emparent des mêmes symboles, mais dans un sens différent. C’est positif dans la mesure où tous font l’expérience commune de référents partagés. Ces deux jeunesses se retrouvent sur les symboles de la République, mais en font une lecture opposée.Les uns risquent de se refermer autour d’une identité nationalo-centrée, de rejeter encore plus la mondialisation et l’immigration. Les autres sont désarmés, déboussolés. Ils manifestent traditionnellement une grande défiance vis-à-vis des institutions et de la politique. Il n’est donc pas sûr qu’ils perçoivent l’engagement politique comme un moyen de résoudre les questions qu’ils se posent. Cependant, ils considéreront sans doute que l’ouverture aux autres est plus que jamais nécessaire, comme peut l’être la nécessité de soutenir les autorités régaliennes dans ce moment de crise.Lire aussi :La fin des illusions d’une France sans frontièresCes attentats peuvent donc accroître les clivages qui séparent ces deux jeunesses en renforçant leur vision antagoniste de la société. En tout cas, il n’y aura pas de « génération Bataclan », peut-être des générations Bataclan.Il est clair que les attaques du 13 novembre marqueront émotionnellement ces générations. Bien davantage que les précédentes vagues d’attentats, dans les années 1980 et 1990 notamment. Car aujourd’hui contrairement à hier, il ne s’agit pas d’attentats où l’extérieur s’importe sur la scène nationale, mais d’actes qui agressent la substance nationale même, le pays en tant que tel.Par ailleurs, cette jeunesse très sécularisée se trouve confrontée à l’irruption de référents religieux qui remettent profondément en cause sa façon de vivre et ses mœurs.Quelles conséquences politiques cela peut-il avoir ?A court terme, il est possible que les jeunes se saisissent des élections régionales pour s’exprimer davantage. Nous verrons bien. Il est probable que la partie de la jeunesse qui vote Front national trouvera dans les événements une motivation redoublée.Difficile, en revanche, de savoir comment votera la jeunesse étudiante. Elle avait déjà peu soutenu François Hollande en 2012. Mais cela ne permet pas de conclure qu’elle glissera encore plus à droite. Il n’est pas évident que la dimension tragique de ces événements puisse se rabattre aisément sur une dimension électorale, et sur le seul clivage gauche-droite.Benoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.11.2015 à 06h10 • Mis à jour le24.11.2015 à 11h54 Après l’inculpation d’un quatrième suspect lié aux attentats de Paris, le gouvernement belge a annoncé dans la soirée de lundi 23 novembre qu’il maintenait l’état d’alerte maximal (niveau 4, activé en cas de « menace sérieuse et imminente ») pour une semaine à Bruxelles. « Les cibles potentielles sont les mêmes qu’énumérées » dimanche, a dit le premier ministre Charles Michel, citant notamment les zones commerciales et les transports en commun.Les dispositions en vigueur depuis samedi dernier restent donc en vigueur avec métros et écoles fermées et quadrillage des rues par la police et l’armée. Cependant les écoles et le métro devraient rouvrir progressivement à partir de mercredi.Lire notre reportage :Dans Bruxelles, une capitale au ralentiLes opérations policières menées dimanche soir n’ont pas permis d’interpeller Salah Abdeslam, soupçonné d’avoir joué au minimum un rôle de logisticien dans les attentats qui ont fait 130 morts à Paris et à Saint-Denis le 13 novembre.Suivez la situation en direct sur notre siteQuatre personnes inculpées en BelgiqueParmi les vingt et une personnes interpellées en Belgique depuis dimanche, dix-sept ont été relâchées, trois devraient rester en garde à vue au moins jusqu’à mardi matin pour des « vérifications supplémentaires » et une a été inculpée pour « participation aux activités d’un groupe terroriste et d’attentat terroriste ». Aucun détail n’a été donné par la justice sur l’identité du nouveau suspect inculpé, le quatrième sous les verrous en Belgique depuis les attaques survenues en Ile-de-France. Ni armes ni explosifs n’ont été saisis lors de ces opérations, ce qui laisse supposer que la menace terroriste « sérieuse et imminente » qui pèserait sur Bruxelles n’est pas encore écartée.Il se confirme, en tout cas, que Molenbeek a été la base des djihadistes. Une perquisition menée à la fin de la semaine dernière dans la commune a permis la découverte d’une cache d’armes chez Abraimi Lazez, un Marocain proche de Brahim et Salah Abdeslam et d’Abdelhamid Abaaoud.Mise en garde des Etats-UnisAux Etats-Unis, le ministère des affaires étrangères a mis en garde lundi soir les Américains qui prévoient de voyager, en raison d’une « menace terroriste accrue » dans le monde. Le communiqué du département d’Etat invoque « des informations actuelles laissant penser que l’EI, Al-Qaïda, Boko Haram et d’autres groupes terroristes continuent de planifier des attaques terroristes dans de multiples régions ».Plusieurs millions d’Américains prévoient de se déplacer à l’occasion du week-end de Thanksgiving, jeudi. Le département d’Etat ne déconseille pas les déplacements mais recommande de faire preuve d’une vigilance accrue dans tous les pays, notamment dans les endroits susceptibles d’accueillir du monde, comme les lieux publics ou les transports en commun.Lire aussi :Menace terroriste : les Etats-Unis lancent une alerte mondiale à ses ressortissantsLa France, pays le plus visité du monde, risque en tout cas de souffrir d’une certaine désaffection des touristes. Les réservations de vols à destination de Paris ont baissé de 27 % dans la semaine qui ont suivi les attentats du 13 novembre, selon les données de la société spécialisée ForwardKeys, comparées à la même semaine de 2014.Cette chute des réservations ne concerne cependant pratiquement que la catégorie touristes, les déplacements d’affaires ne semblant pas touchés. L’an dernier, Paris a accueilli 32,2 millions de visiteurs.Salah Abdeslam toujours en fuiteSalah Abdeslam, un Français de 26 ans résidant en Belgique, aurait fui dans ce pays quelques heures après les attentats du 13 novembre, aidé par deux hommes. Le rôle qu’il aurait joué dans les attentats est encore flou. Le mystère demeure sur l’attitude du cadet des frères Abdeslam. A-t-il reculé au dernier moment ? Devait-il commettre un attentat dans le 18e arrondissement de Paris, évoqué dans un communiqué de revendication djihadiste et où une Clio louée à son nom a été retrouvée ?La police française continue ses investigations pour identifier tous les kamikazes, déterminer les rôles, les complices et les commanditaires des tueries, qui ont aussi fait 350 blessés, dont 169 sont encore hospitalisés, et 34 en réanimation. Lundi, un objet « qui s’apparente à une ceinture d’explosif » a été retrouvé dans une poubelle à Montrouge, à côté de Paris, près d’un endroit où Salah Abdeslam avait été localisé grâce à la téléphonie. Selon nos informations, des analyses étaient encore en cours lundi soir afin de déterminer si l’objet est composé de TATP (peroxyde d’acétone), comme les ceintures utilisées par les terroristes qui ont participé aux attentats du 13 novembre.Lire le portrait :Les Abdeslam, frères de sang Mobilisation militaire contre l’EIA l’international, la journée a été marquée par l’opération aéronavale de la France contre l’EI, avec le soutien appuyé du premier ministre britannique David Cameron. Pour la première fois, des appareils basés sur le porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle ont bombardé lundi l’EI en Irak et en Syrie. Avec ce bâtiment déployé en Méditerranée orientale, l’armée française a triplé sa capacité de frappes contre le groupe djihadiste.Lire aussi :Premières frappes depuis le porte-avions « Charles-de-Gaulle » contre l’EITout juste rentré de ses entretiens avec le président français François Hollande, M. Cameron a annoncé qu’il présenterait jeudi devant son Parlement un plan de frappes aériennes contre l’EI en Syrie.« Je soutiens fermement la décision du président Hollande de frapper l’EI en Syrie. C’est également ma ferme conviction que le Royaume Uni doit faire de même », a-t-il déclaré, proposant à la France d’utiliser pour ses opérations aériennes sa base de Rafakrotiri (à Chypre).L’émissaire spécial américain pour la coalition contre l’EI, Brett McGurk, a plaidé lundi pour que, « tout en continuant d’augmenter la pression sur le cœur de l’EI (en Irak et en Syrie), nous en fassions plus pour coordonner nos efforts au sein de la coalition et que l’on mette la pression sur le réseau mondial de l’EI ».Poursuivant son marathon diplomatique, M. Hollande doit encore rencontrer mardi à Washington Barack Obama, mercredi à Paris la chancelière allemande Angela Merkel, jeudi à Moscou Vladimir Poutine.Lire aussi :François Hollande en quête d’une grande coalition contre l’EIEn France, après avoir voté pour la prolongation de l’état d’urgence, les parlementaires devraient voter à une immense majorité mercredi la prolongation des raids aériens en Syrie, décidée au début de septembre par François Hollande et qui se sont intensifiées depuis les attentats du 13 novembre. L’article 35 de la Constitution prévoit que, lorsque la durée d’une intervention militaire excède quatre mois, le gouvernement soumet sa prolongation à l’autorisation du Parlement. Cependant, deux mois et demi seulement après les premiers vols, l’exécutif a choisi d’avancer le débat dans le nouveau contexte post-attentats.Premiers enterrements des victimes des attentats En France, les obsèques de plusieurs personnes tuées le 13 novembre ont été célébrées lundi dans plusieurs villes, comme à Blois, où plus d’un millier de personnes ont rendu hommage à Anna et Marion, deux sœurs tuées alors qu’elles dînaient au restaurant Le Petit Cambodge. D’autres ont eu lieu à Lyon, Nancy, Marmande, Saint-Nazaire. Au total, 29 villes françaises ont été touchées par au moins un décès. Vingt-cinq des 130 morts sont de nationalité étrangère ou binationaux. Un hommage national aura lieu vendredi aux Invalides. Maryline Baumard Fini l’insalubrité dans tous les camps de fortune ? L’Etat, qui a été condamné lundi 23 novembre par le Conseil d’Etat à rendre les conditions de vie plus dignes dans la « jungle » de Calais (Pas-de-Calais), devra aussi rendre salubres tous les campements que compte le pays. « En tout cas si les conditions de vie y sont telles que les personnes peuvent être soumises à des traitements inhumains ou dégradants », rappelle Me Patrice Spinosi, avocat des associations et des migrants requérants.En décidant que la « jungle » de Calais doit avoir plus de points d’eau et de toilettes, qu’un dispositif de collectes d’ordures doit être mis en place et que des voies carrossables doivent être aménagées, permettant l’accès des services d’urgence, le juge des référés du Conseil d’Etat améliorera certes la vie des 4 500 à 6 000 migrants qui campent là.Mais sa décision changera aussi le quotidien de gens du voyage ou de Roms qui sont soumis à la même incurie que les réfugiés calaisiens. Le 23 novembre, les magistrats du Conseil d’Etat ont rendu définitive la condamnation de l’Etat prononcée par le tribunal administratif de Lille le 2 novembre. L’Etat, qui avait fait appel de cette décision, se voit donc définitivement condamné, et obligé de commencer les travaux dans les huit jours.Saisine d’ONG et de migrantsA l’origine, Médecins du monde et le Secours catholique, tous deux très présents sur le site, ainsi que quatre des migrants qui vivent là, avaient saisi le juge des référés du tribunal administratif de Lille d’un référé-liberté. Ils demandaient qu’il soit ordonné à l’Etat, à la commune de Calais et à l’agence régionale de santé de Nord–Pas-de-Calais de mettre en œuvre un certain nombre de mesures pour « faire cesser les atteintes graves » portées « aux libertés fondamentales des migrants se trouvant sur le site, notamment le droit au respect de la vie et le droit de ne pas être soumis à des traitements inhumains ou dégradants ».Lire aussi :Jungle de Calais : des ONG veulent contraindre l’Etat à prendre des mesures d’urgenceLe tribunal leur avait donné partiellement raison. Le Conseil d’Etat a bien relevé que « les autorités publiques font actuellement et continueront à faire dans les prochains mois de nombreux efforts pour l’hébergement ainsi que pour la prise en charge sociale, médicale et psychologique des personnes les plus vulnérables vivant sur le site ». Il a aussi estimé, que « le juge des référés du tribunal administratif avait eu raison de juger que des mesures de sauvegarde n’étaient pas nécessaires sur ce point ».Ce jugement est une première. Pour Me Patrice Spinosi, « c’est une défaite pour le ministère de l’intérieur, qui a fait appel. Pour la première fois, nous avons la condamnation de l’Etat à propos d’un camp de réfugiés. La plus haute juridiction administrative rappelle dans une ordonnance — qu’elle a choisi de rendre publique — que l’Etat ne peut manifester un désintérêt total à propos de ce qui se passe sur son territoire au point de soumettre les migrants qui vivent là à des traitements humains et dégradants », analyse l’avocat.Une condamnation qui tombe malUne approche que partage le Secours catholique, pour qui il est important que « les pouvoirs publics soient mis face à leur obligation d’assurer un accès effectif aux droits fondamentaux des gens qui vivent dans des campements », rappelle Laurent Giovannoni, le responsable du département accueil et droits des étrangers. Côté Médecins du monde, Jean-François Corty insiste, lui, sur le fait que « cette décision fera jurisprudence. En cela, c’est une décision historique », ajoute le médecin, responsable des missions en France.Si l’Etat est condamné sur les points cités, le Conseil d’Etat a confirmé, après le tribunal administratif, « qu’aucune carence caractérisée ne pouvait être reprochée aux autorités publiques en ce qui concerne la nutrition des personnes présentes sur le site : le centre Jules-Ferry distribue des repas, et de nombreux migrants pourvoient à leurs besoins alimentaires soit grâce aux associations présentes sur le site, soit par leurs propres moyens ». Il a confirmé aussi qu’« aucune carence caractérisée ne pouvait être reprochée à l’Etat en matière d’asile dans la mesure où il était déjà suffisamment fait pour la prise en charge des migrants présents sur le site au titre de l’asile (information, accompagnement des demandeurs, places en centre d’accueil) ».Lire aussi :A Calais, « la jungle est aujourd’hui hors contrôle »Pour l’heure, le ministère de l’intérieur n’a pas réagi. Mais cette condamnation tombe assez mal, alors que Bernard Cazeneuve a lancé une opération de « desserrement de Calais ». D’une part il propose aux volontaires qui veulent s’éloigner de cette frontière avec la Grande-Bretagne de bénéficier d’un hébergement ; d’autre part, il répartit dans des centres de rétention administrative à travers le pays des migrants arrêtés arbitrairement, qui sont dans 97 % des cas libérés par des juges, et qui regagnent Calais… data-ui="carousel" data-module="portfolio" data-wrapper=".gallery" data-interval="false" data-is-atom tabindex="10"> data-slide-title="" data-slide-description="Officiellement ouvert au printemps pour libérer le centre-ville de ses migrants et les regrouper, la "jungle" a pris l'aspect d'un immense bidonville, structurée par une économie de survie. Les magasins affichent souvent l'origine du propriétaire." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Des cafés sont aménagés. On peut y boire un thé ou un café. "On estimait à 5 000 le nombre de migrants ici avant le week-end [samedi 10 et dimanche 11 octobre]", résume François Guennoc, de l’association l’Auberge des migrants. "On ne doit pas être loin de 6 000, alors", complète un autre. Au début du printemps, ils étaient 2 000." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Dans la jungle, un des migrants propose ses services pour réparer les vélos des autres occupants du camp. Comme pour se donner l’impression de reprendre la main, les CRS ont réinvesti le lieu. Lundi 12 octobre, avant le déjeuner, ils ont patrouillé par groupe de quatre ou cinq et tassé un peu plus le sable de la dune de leurs bottes de sécurité." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Mohajir épluche quelques pommes de terre pour le repas du soir. Dans la grande tente des Soudanais, l'accueil se veut chaleureux." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Tony et Vince sont deux bénévoles britanniques. Ils sont venus il y a quelques jours apporter leur aide dans la construction des bâtiments." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Les différents magasins improvisés dans le camp proposent souvent les mêmes produits. "Désormais, c’est le lieu de refuge de tous les damnés de la terre. On a même une tente de Bédouins du Koweït. Chez eux, ils n’ont droit à rien. Ils viennent voir ici", observe Dominique, un Calaisien qui offre l’électricité pour charger les téléphones." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Les alentours de l'église orthodoxe sont de plus en plus décorés. Ici, un portail d'accueil a été peint pour embellir l'entrée." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Deux jeunes étudiants belges sont venus deux jours aider les réfugiés. Les temps de jeu permettent d'adoucir une atmosphère parfois tendue." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Un gigantesque dôme trône au fond de la jungle. Il a été construit par des Britanniques. Il doit accueillir des représentations théâtrales." data-slide-item-lie="" Précedent1/9SuivantOfficiellement ouvert au printemps pour libérer le centre-ville de ses migrants et les regrouper, la "jungle" a pris l'aspect d'un immense bidonville, structurée par une économie de survie. Les magasins affichent souvent l'origine du propriétaire.DAVID PAUWELS POUR "LE MONDE"› Accéder au portfoliorequire(['lmd/ui/carousel', 'lmd/module/portfolio']);Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Les médias belges, plus responsables ou plus serviles que les médias français ? Les journalistes bruxellois ont vécu, dimanche 22 novembre au soir, une expérience collective totalement inédite. Ils ont accepté de ne plus, ou presque plus, communiquer d’informations après que la police fédérale le leur eut demandé, très directement, afin, a-t-elle dit, de ne pas perturber la vaste opération qui était en cours à Bruxelles, dans sa banlieue proche et à Charleroi pour tenter d’arrêter des individus soupçonnés de vouloir commettre des attentats similaires à ceux perpétrés à Paris le 13 novembre.Comme des internautes belges, et plus spécialement bruxellois, des journalistes se sont alors mis, pendant près de deux heures, à inonder les réseaux sociaux de photos et de GIF (minividéo) de chat, dans un grand moment de défouloir collectif. « De surréalisme à la belge » ont tout de suite décrété, en substance, des internautes français, admiratifs.Lire aussi :Des photos de chats en attendant la fin des opérations antiterroristes à Bruxelles« Le Soir » joue la transparence« Vers 21 h 30, j’ai reçu deux appels, l’un du centre de crise, et l’autre du cabinet du premier ministre [Charles Michel], nous demandant de prendre de la distance, de ne pas nommer précisément les quartiers où les opérations avaient lieu pour ne pas compromettre les opérations. J’ai réuni les chefs de service et j’ai pris la décision d’accepter », raconte Christophe Berti, le rédacteur en chef du quotidien Le Soir.« Nous avons appris de ce qui s’est passé lors des attentats de janvier à Paris que des vies peuvent être mises en danger. On s’est dit que de ne pas donner le nom de la rue ni le numéro de la maison où intervenaient les forces de l’ordre dans la soirée, ce n’était pas désinformer les citoyens. On a évidemment continué à travailler, à enquêter et on a livré vingt pages le lendemain dans notre édition “print” sur le sujet. »Le principal quotidien belge, qui tenait les internautes informés en continu sur les événements de ce week-end sous très haute tension à Bruxelles, où l’alerte de niveau 4 avec risques d’attentat « imminents », selon le gouvernement, avait été décrétée, a joué dès le début la transparence, en tweetant dimanche : « Menaces terroristes sur Bruxelles : Le Soir suspend la diffusion d’informations sur les opérations en cours. »Les journalistes ont obéi au choix rédactionnel. « J’étais chez moi, j’ai reçu un message de la rédaction en chef, je venais de tweeter qu’il y avait un hélicoptère au-dessus de chez moi, j’ai arrêté », témoigne Jurek Kuczkiewicz, rédacteur chargé des questions européennes au Soir. Sophie Lejoly travaille à l’agence de presse belge Belga. Dimanche soir, elle n’était pas de permanence, mais comme la majorité de ses confrères, elle dit : « Le fait que ces événements arrivent une semaine après la tuerie de Paris compte, on est plus responsables. »« En Belgique, on ne donne pas d’ordre à la presse ! »Jean-Pierre Jacqmin, le directeur de l’information à la RTBF, a fait un choix un peu différent.« Nous avons continué à diffuser des informations sur les opérations en cours, en donnant leur nombre, le nom des communes, mais sans préciser les rues concernées. Il me semblait que ne rien dire aurait été encore plus angoissant. Après coup, les autorités ne nous ont fait aucun reproche. De toute façon, en Belgique, on ne donne pas d’ordre à la presse ! »Pour André Linard, le secrétaire général du conseil de déontologie des journalistes belges, ces derniers ont eu la bonne attitude.« Après les attentats contre “Charlie Hebdo” et l’Hyper Cacher, à Paris, en janvier, les rédactions nous avaient demandé de préciser quelle ligne de conduite adopter en cas d’urgence. Les autorités n’ont pas expressément demandé aux médias de se censurer. Mais dimanche, ils ont fait preuve de responsabilité, d’autorégulation. C’est normal, ils ont une responsabilité sociale. Mais cette suspension doit rester temporaire, et il faut qu’elle soit expliquée aux lecteurs, aux auditeurs. » Des chats déguisés en terroristes, en journalistes…Pour tromper l’angoisse — palpable à Bruxelles — et pallier le manque d’informations, et aussi pour brouiller les pistes et donner le moins possible d’informations aux journalistes, des internautes belges se sont mis à inonder la micromessagerie Twitter, entre 22 heures et minuit, dimanche, de photos et de vidéos de chaton, avec le hashtag #Brusselslockdown. Des chats déguisés en terroristes, en journalistes, en F16 belge, etc. Une sorte de catharsis collective, la plupart des Bruxellois ayant dû rester cloîtrés chez eux tout le week-end à la suite des appels à la prudence lancés par le gouvernement.Nombre de journalistes ont suivi le mouvement en ligne. En fin de soirée, Le Soir a, quelques minutes durant, affiché une grande photo d’un minou sur la page d’accueil de son site Internet. Même la police fédérale s’y est mise, avec un tweet d’anthologie, posté un peu après minuit, avec la photo d’une gamelle pleine de croquettes, accompagnée d’un encourageant : « Pour les chats qui nous ont aidés hier soir… Servez-vous ! »« Je revenais de Liège, où j’avais passé le week-end en famille, quand j’ai vu toutes ces photos de chat, cela m’a fait du bien, cela m’a permis de déstresser un peu », témoigne Elodie Lamer, journaliste pour l’Agence Europe, média d’information sur les institutions européennes.« Bon, d’un autre côté, j’ai une copine journaliste qui me faisait remarquer, à raison, qu’il y a quelques jours, on disait que les Belges étaient infréquentables à cause de Molenbeek [le quartier de Bruxelles qui a servi de base arrière à une partie des kamikazes de Paris et de Saint-Denis]. Et maintenant, d’un seul coup, grâce à l’opération “Cats”, ils sont devenus supercool… » ajoute la jeune journaliste, un peu amère.Si ce « black-out » des médias belges, librement consenti, n’a pas fait trop débat au sein des rédactions, certains émettent quand même des réserves. « On a pris des décisions à chaud dimanche, mais à un moment donné, il faudra que les politiques nous donnent une explication », avance Sophie Lejoly.Lire aussi :Bruxelles en état d’alerte face aux risques d’attentatCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.11.2015 à 16h29 • Mis à jour le10.11.2015 à 16h58 Une progression sensiblement inférieure à celle des années précédentes. La direction des études du ministère des affaires sociales (Drees) a publié, mardi 10 novembre, des données provisoires concernant les prestations sociales, qui montrent qu’elles ont connu en France une hausse de 2,5 % par rapport à 2013.Ces prestations, qui totaliseraient 688,9 milliards d’euros en France en 2014, soit l’équivalent de 32,3 % du PIB, avaient effectivement connu des évolutions annuelles comprises entre + 3 % et + 3,3 % entre 2010 et 2013. Passage en revue des différentes aides.Lire : Les prestations sociales représentent le tiers du PIB françaisMaladieLes dépenses concernant la maladie auraient augmenté de 2,8 %, soit plus qu’en 2013 (2,6 %), à 197 milliards d’euros. Cette hausse serait liée notamment aux remboursements de médicaments, eux-mêmes affectés, à hauteur d’environ 1,1 milliard, par l’arrivée de nouveaux traitements de l’hépatite C.InvaliditéElles ont bondi de 4 % (après 3,5 % en 2013) en raison de l’application de la réforme des retraites adoptée en 2010. Le recul de l’âge de départ à la retraite se traduit mécaniquement par un allongement de la durée moyenne passée en invalidité.Accident du travail et maladies professionnellesCes prestations augmentent de 1,7 % en 2014 (après 0,2 % en 2013), en lien avec la croissance des dépenses d’indemnités journalières et des prestations d’incapacité permanente (revalorisées de 0,8 % en moyenne annuelle).Vieillesse-survieLe montant, qui représente près de 46 % du total des prestations sociales, à 314,5 milliards, a progressé de 2,3 % (après 3,1 % en 2013). Outre l’effet d’un moins grand nombre de départs en retraite, son évolution a été freinée par une moindre revalorisation des pensions (0,3 % après 1,5 % en moyenne annuelle en 2013).Lire aussi :Réforme des retraites complémentaires : l’impact des propositions du Medef et de la CFDTMaternité-familleS’agissant des prestations maternité-famille, qui représentent 53 milliards en 2014, leur hausse a été limitée à 1,3 % (après 2 % en 2013). Les prestations afférentes à la maternité sont notamment tirées par la légère hausse du nombre de naissances (+ 0,2 %, après – 1,1 % en 2013). Celles versées au titre de la famille (49 milliards) sont en hausse de 1,4 % en 2014, après + 2,2 % en 2013, en lien avec la moindre évolution de la base mensuelle de calcul des allocations familiales (BMAF), qui croît de 0,7 %, après + 1,2 % en 2013.Lire aussi :En France, il y a moins de naissances, mais les femmes font toujours autant de bébésEmploiLa croissance des prestations liées à l’emploi (41,9 milliards) a ralenti à 2,4 % (3,8 % un an plus tôt) en raison d’une augmentation plus modérée du nombre de chômeurs indemnisés et de la mise en œuvre des dispositions de la nouvelle convention d’assurance-chômage.Lire aussi :Neuf graphiques qui relativisent la baisse du chômageLogementLes aides au logement (18 milliards) ont aussi vu leur croissance ralentir (+ 2 % après + 3,6 % en 2013) en raison notamment de la stagnation des loyers plafonds et des forfaits de charges (+ 0,1 % en moyenne annuelle, après + 2,1 % en 2013).Lire aussi :Réforme des aides au logement : qui va être pénalisé ?Pauvreté-exclusion socialeCes dépenses sont restées élevées, avec des prestations en hausse de 5,3 % (à 17,7 milliards en 2014) après 6,6 % un an plus tôt. Les montants versés au titre du revenu de solidarité active (RSA), qui représente près de 70 % du total des prestations de ce risque, a vu le nombre de ses bénéficiaires progresser de 5,8 % en glissement annuel (+ 7,2 % à fin 2013) et a été revalorisé de 2 % en sus de l’inflation en septembre 2014.Lire aussi :Impôts et prestations : 80 % de perdants en 2014 10.11.2015 à 11h36 • Mis à jour le10.11.2015 à 12h44 | Aurélie Collas Estelle Cantillon est chercheure qualifiée en économie au FNRS de Belgique (l’équivalent du CNRS en France), professeure à l’université libre de Bruxelles. Elle est spécialiste des systèmes d’inscription des élèves dans les établissements scolaires en Europe.Lire aussi :Carte scolaire : le gouvernement s’en remet aux acteurs locauxY a-t-il un modèle prédominant en Europe sur le choix de l’établissement scolaire (libre choix des parents ou affectation d’office dans l’école du quartier) ?En réalité, les choses ne sont pas aussi tranchées. Rares sont les pays où seules les préférences des parents sont prises en compte, et rares sont ceux avec une carte scolaire rigide, où les enfants ne peuvent être inscrits que dans l’établissement du quartier où ils habitent. La question, c’est où place-t-on le curseur entre libre choix et régulation ? Le point d’équilibre varie selon les pays.Globalement, dans la plupart des pays, les aspirations des parents dans le choix de l’établissement scolaire sont de plus en plus prises en compte. C’est une tendance sur le long terme, que l’on observe, par exemple, aux Etats-Unis, en Angleterre, en Allemagne, dans les grandes villes des Pays-Bas, en Hongrie, en Roumanie…Pour quelles raisons ?Je crois que c’est le reflet de l’évolution de nos sociétés. Des sociétés marquées par l’individualisme, où l’individu – ses besoins, ses souhaits –, devient de plus en plus important, à tous les niveaux.Cependant, vous dites que rares sont les pays qui ne pratiquent aucune régulation. Quels sont les autres critères le plus souvent utilisés ?Souvent, les systèmes d’affectation des élèves se départagent en deux : d’abord, on prend en compte les vœux des familles. Si la demande pour tel établissement est supérieure au nombre de places disponibles, alors on utilise des critères de priorité pour déterminer les élèves dont le premier choix sera satisfait.Les priorités varient d’un pays à l’autre. Ils reflètent les objectifs politiques de l’autorité compétente. Peut être pris en compte le critère géographique : sont prioritaires les enfants qui habitent le plus près de l’école ou du collège. Des critères de mixité : les élèves acceptés seront ceux qui maximisent la mixité scolaire, sociale ou ethnique de l’école. On trouve aussi des systèmes très méritocratiques, comme la Hongrie, où la priorité de l’enfant dépend de ses résultats scolaires. En fait, c’est un espace de créativité incroyable pour les politiques ; toutes les combinaisons sont possibles.Avez-vous des exemples de pays qui se sont donné un objectif de mixité dans l’affectation des élèves ?De plus en plus de pays intègrent cet objectif dans leur mécanisme d’affectation. Je pense que les études de l’OCDE, PISA en particulier, ont beaucoup contribué à pointer les inégalités engendrées par les systèmes éducatifs et l’enjeu que cela représente.L’exemple que je connais bien est celui des villes flamandes en Belgique. Les parents émettent des vœux et leurs enfants sont d’abord affectés dans les écoles de leur premier choix. Si le nombre de demandes est supérieur au nombre de places, différents critères sont utilisés, avec un ordre de priorité. Premier critère pris en compte : le rapprochement de fratrie (si un élève a un frère ou une sœur dans l’école demandée, il sera prioritaire sur les autres). Deuxième priorité : les enfants du personnel de l’école. Troisième critère : la mixité sociale. Les écoles ont chacune des « doubles quotas » : un quota de places pour lesquelles les élèves « défavorisés » (boursiers ou enfants dont la mère n’est pas diplômée de l’enseignement secondaire) ont priorité, et un quota pour les autres élèves. Le quatrième et dernier critère est géographique : la proximité du lieu de travail des parents ou du domicile avec l’école.Dans la partie francophone de la Belgique, le critère de mixité n’est pas encore utilisé, mais c’est une idée qui fait son chemin.La régulation des inscriptions a-t-elle été bien acceptée par les parents ?Pas vraiment. Il faut dire qu’en Belgique, nous venons d’un système où le libre choix des écoles est un principe inscrit dans la Constitution. Les parents avaient l’habitude de comparer différentes écoles et d’inscrire leur enfant dans l’école de leur choix s’il y avait de la place. La régulation est très récente (2003 en Flandre, 2008 dans la partie francophone du pays). Aujourd’hui, les parents soumettent leurs vœux mais ne connaissent pas tout de suite le résultat. Cette incertitude est une source de stress.Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Aurélie Collas Faut-il supprimer ou non la carte scolaire ? Donner aux familles la possibilité de choisir l’établissement de leur enfant, ou affecter les élèves d’office ? C’est l’éternel débat depuis que la carte scolaire – plus précisément l’affectation des élèves au collège selon leur secteur d’habitation – existe. Sur ce sujet, Najat Vallaud-Belkacem n’apporte pas de réponse tranchée. Si la ministre de l’éducation nationale s’est engagée à agir pour davantage de mixité à l’école – c’est l’objectif premier affiché depuis les attentats de janvier et « la grande mobilisation de l’école pour les valeurs de la République » qui en a découlé –, aucune des mesures qu’elle envisage ne laisse présager de grand soir.« Je ne vais pas engager une énième refonte de la carte scolaire », a-t-elle d’emblée déclaré, lundi 9 novembre, lors de la présentation de sa « démarche » pour accroître la mixité dans les collèges. « Finissons-en avec les postures idéologiques. L’idée est plutôt d’impulser une dynamique, de mobiliser les territoires pour les amener à trouver des solutions concrètes. » A ce jour, dix-sept départements se sont engagés à mener des expérimentations en ce sens à partir de la rentrée 2016 : le Doubs, la Haute-Loire, le Puy-de-Dôme, la Seine-Saint-Denis, la Haute-Savoie, la Loire, l’Hérault, la Meurthe-et-Moselle, le Maine-et-Loire, l’Eure-et-Loir, l’Indre-et-Loire, Paris, la Charente-Maritime, l’Ille-et-Vilaine, le Bas-Rhin, le Tarn et la Haute-Garonne. « Au total, ils seront plus d’une vingtaine », assure la ministre. La démarche, pragmatique et prudente à la fois, repose sur l’idée que la mixité ne peut s’imposer d’« en haut » : puisque les situations locales sont très variées, les solutions doivent être taillées sur mesure et imaginées par les acteurs de terrain (rectorats, élus locaux, communauté éducative, parents…). Mais cette méthode n’offre pas de garantie de réussite. D’abord, rien ne dit que les élus locaux oseront faire preuve d’audace sur un sujet si sensible politiquement, ni que les mesures prises localement seront à la hauteur des enjeux. Par ailleurs, il faudra composer avec les collèges privés, sans quoi les catégories favorisées auront toujours la possibilité de fuir les collèges publics les moins réputés.Lire aussi :Carte scolaire : le combat de collèges parisiens pour « faire la chasse aux préjugés »Depuis l’été, du chemin a malgré tout été parcouru. Equipés de nouveaux outils statistiques pensés au ministère de l’éducation, les rectorats – chargés de l’affectation des élèves –, et les conseils départementaux – qui tracent les contours des secteurs des collèges –, ont identifié des territoires « pilotes », où pourraient être menées des expérimentations. Des territoires urbains, qui recouvrent chacun un ensemble de collèges assez proches géographiquement les uns les autres et diversifiés socialement.Des secteurs « élargis »Après la « phase de diagnostic » est venue celle de la concertation autour de solutions pour accroître la mixité dans les collèges concernés. Il pourra être question, ici ou là, de redécoupage des secteurs, et notamment de dessiner des secteurs « élargis » à plusieurs collèges, quand aujourd’hui, la règle du « un secteur, un collège » prévaut. Déjà prévue dans la loi de 2013 sur la refondation de l’école, cette possibilité pourrait conduire – en tout cas en zone urbaine – à avoir des secteurs plus mixtes, car englobant des quartiers aux caractéristiques sociales variées.Une fois ces secteurs tracés, reste à savoir comment seront affectés les élèves dans ces secteurs « élargis ». Le ministère veut laisser une marge de choix aux familles qui pourront classer par ordre de préférence les collèges du secteur. Mais si le nombre de demandes pour tel collège est supérieur aux places disponibles, seront alors pris en compte des critères de priorité. « Ces critères seront définis avec la communauté éducative et les parents, assure Florence Robine, la directrice générale de l’enseignement scolaire. Une sectorisation qui se fait sans les parents n’a aucune chance de fonctionner. » Toutes les combinaisons sont possibles : critère social (priorité aux élèves boursiers), mais aussi critère géographique (priorité aux élèves habitant le plus près du collège), choix d’options ou de langues… Accompagnement scientifique des expérimentationsLe ministère prévoit un accompagnement scientifique des expérimentations, puis une évaluation d’ici à fin 2016, avec l’espoir que les bonnes pratiques fassent tache d’huile. Jusqu’à présent, les politiques de carte scolaire se sont succédé – tantôt assouplissement, tantôt resectorisation –, sans qu’aucune n’ait véritablement prouvé son efficacité en termes de mixité.La dernière réforme remonte à 2007, sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Elle a consisté à « assouplir » la carte, c’est-à-dire à élargir la liste des critères de dérogation auparavant strictement limités. Des études ont montré qu’elle avait conduit à « ghettoïser » davantage certains collèges en zone d’éducation prioritaire. Aujourd’hui, 700 collèges (soit 10 % d’entre eux) accueillent moins de 6 % de collégiens d’origine sociale très favorisée. Soixante-dix collèges accueillent plus de 80 % de collégiens d’origine sociale défavorisée.Pour la ministre, il y a « urgence à agir ». « La mixité ne fait pas de perdants, a-t-elle assuré lundi. Les élèves en difficulté sont tirés vers le haut, et les autres ne sont pas pénalisés. De plus, dans notre société où le repli sur soi progresse, il n’est pas question de reculer sur l’apprentissage de la citoyenneté et du vivre ensemble. » Il aura tout de même fallu attendre trois ans pour que la gauche, qui a affiché comme priorité la lutte contre les inégalités à l’école, s’empare du sujet « mixité ».Lire l'entretien :Carte scolaire : « Rares sont les pays où seules les préférences des parents sont prises en compte »Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent L’offensive est-elle concertée ? Spontanée ? Lundi 9 novembre, les socialistes franciliens et leurs soutiens font circuler sur les réseaux sociaux un article visant Valérie Pécresse, tête de liste Les Républicains en Ile-de-France : elle souhaiterait « démarier » les couples homosexuels.On trouve l’accusation portée par des dizaines de comptes Twitter de soutien à Claude Bartolone, candidat PS dans la région :Valérie Pécresse préconise le démariage pour les couples homosexuels - Le Lab Europe 1 https://t.co/AutF2ssEmW— PS_Sartrouville (@PS.Sartrouville)require(["twitter/widgets"]);Pr rappel pr électeurs de l'IDF: @vpecresse veut démarier les homos https://t.co/LZ6KAbopbJ— RomainBouth (@Romain)require(["twitter/widgets"]);Valérie Pécresse préconise le démariage pour les couples homosexuels https://t.co/1yEd3mQP5d via leLab_E1 @vpecresse #démagogie— cvoisenet (@Cédric Voisenet)require(["twitter/widgets"]);Mais aussi par des militants EELV.Chassez le naturel il revient au galop.@vpecresse veut démarier les couples de même sexe. Chacun choisit son camps. https://t.co/TuPAJWu6aZ— david_belliard (@David Belliard)require(["twitter/widgets"]);Coucou @vpecresse dites moi, le "démariage" c'est toujours d'actualité ? https://t.co/jBpeX61aH8— Thomasjaquemet (@Thomas JAQUEMET)require(["twitter/widgets"]);L’indignation culmine avec ce tweet du maire socialiste d’Alfortville et sénateur du Val-de-Marne, Luc Carvounas, qui s’est marié en juillet, et qui se place sur un terrain personnel :Non .@vpecresse vous ne réussirez pas a me démarier de l'homme que j'aime. Avec .@claudebartolone pour une île de France humaine @leLab_E1— luccarvounas (@Luc Carvounas)require(["twitter/widgets"]); Pourquoi est-ce de l’amnésie ?Une déclaration… de 2012A chaque fois, un lien vers un même article du « Lab » d’Europe 1, reprenant une intervention de Valérie Pécresse à la chaîne LCI. Elle avait déclaré vouloir abroger la loi sur le mariage homosexuel si la droite revenait au pouvoir, et proposait de transférer les unions déjà contractées sur des statuts d’union civile. Une position quelque peu critiquable juridiquement.Seul problème : comme aucun des tweets ci-dessus ne le précise, cet article et cette déclaration datent… du 5 novembre 2012. En plein débat sur le mariage homosexuel, Mme Pécresse calquait alors sa position sur celle de Nicolas Sarkozy, qui, soucieux de ne pas se couper des très actives sphères catholiques anti-mariage homosexuel, avait agité la perspective d’une modification de la loi.La déclaration n’est donc pas récente. Elle a déjà trois ans. Mais le camp Bartolone aurait donc tout loisir de ressortir cette position… si celle-ci n’avait pas changé.« L’abrogation pas humainement réaliste »Car Valérie Pécresse a changé de position depuis. En 2013, elle expliquait, sur France Culture, qu’en tant que républicaine, elle appliquerait la loi et ne s’opposerait pas à des unions homosexuelles. Elle précisait également, en contradiction avec ses déclarations précédentes : « On ne pourra pas revenir sur le mariage et l’adoption en 2017. »En 2014, elle répète la même chose : « « L’abrogation, elle n’est pas humainement réaliste. Il y a un débat sur le juridique, mais on peut toujours débattre sur le juridique, moi je crois que c’est l’humain dont il faut qu’on parle », assure-t-elle sur RTL. Et de justifier sa position : « Sur le mariage homosexuel, j’ai changé d’avis parce que tout simplement j’ai réfléchi. » Une volte-face déjà critiquéeRappeler les positions d’une candidate en pleine campagne est classique. Alors que Valérie Pécresse est en train d’opérer un rapprochement avec La Manif pour tous (elle se rendra à son meeting, où seront également les candidats du FN et de Debout la Franc ), les socialistes ont beau jeu de rappeler ses positions.Néanmoins, il est assez peu honnête de faire comme si celles-ci étaient restées intangibles ces trois dernières années. D’autant que la gauche a également largement fustigé la volte-face et le manque de constance de l’ancienne ministre sur la question du mariage.Et si des militants ou de simples citoyens peuvent, de bonne foi, relayer un article de 2012 sans se poser de question, il paraît plus étonnant que des professionnels de la politique et élus d’Ile-de-France n’aient pas eu vent des changements de position de Mme Pécresse. Sans même rappeler que les questions de mariage ou d’Etat-civil ne sont pas la compétence de la région.Lire aussi :Régionales en Ile-de-France : la bataille des « boules puantes »Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter François Béguin Assaut après assaut, alcooliers et industrie viticole finiront-ils par avoir raison de la loi Evin ? A l’occasion de l’examen en deuxième lecture du projet de loi santé, lundi 9 novembre, les députés de la commission des affaires sociales pourraient décider d’assouplir la loi qui encadre la publicité sur les boissons alcoolisées en France depuis 1991. Le vote sonnerait comme un désaveu pour la ministre de la santé, Marisol Touraine, qui s’est fermement prononcée à plusieurs reprises pour un maintien du statu quo sur le sujet.L’amendement controversé, soutenu par des parlementaires de régions viticoles de gauche comme de droite, a déjà fait l’objet d’âpres débats ces derniers mois. Repoussé in extremis en avril lors de la première lecture de la loi santé, réintégré au projet de loi Macron avec le feu vert de Manuel Valls et de François Hollande, retoqué cet été pour des raisons de forme par le Conseil constitutionnel, il a été adopté le 15 septembre au Sénat par une écrasante majorité de 287 voix, contre 33.Lire aussi :Où en est le « détricotage » de la loi santé par les sénateurs ?« Il y a une vraie incertitude sur l’issue du vote à l’Assemblée », reconnaît Catherine Lemorton, présidente PS de la commission des affaires sociales, qui a mené la semaine dernière un travail de « persuasion » auprès de députés hésitants pour qu’ils rejettent la mesure adoptée au Sénat.Objectif de l’amendement : « clarifier » la loi Evin afin que les « contenus » consacrés à une « région de production ou au patrimoine culturel, gastronomique ou paysager liés à une boisson alcoolique » ne soient pas considérés comme de la publicité. Pour ses promoteurs, un « flou juridique » peut aujourd’hui conduire les journalistes à « s’autocensurer » lorsqu’ils parlent de la vigne et du terroir. Censure qui aurait, selon eux, de « graves conséquences sur le développement, par exemple de l’“œnotourisme” ». Promouvoir les « paysages viticoles » françaisPourtant, depuis 1991, seuls trois articles de presse – deux en 2007 et un en 2013 – ont fait l’objet de poursuites judiciaires par l’Association de prévention de l’alcoologie et d’addictologie (Anpaa). Un chiffre faible – voire dérisoire – au regard du nombre d’articles consacrés régulièrement aux vins et à l’œnotourisme dans les médias.Les parlementaires favorables à un assouplissement de la loi disent vouloir permettre à la France de promouvoir « ses paysages viticoles ». En septembre, plus de soixante parlementaires de la majorité issus de régions de vignobles, comme le député PS de Gironde Gilles Savary, le sénateur PS de Côte-d’Or et président de la région Bourgogne François Patriat ou le député PS de Gironde et président de la région Aquitaine, Alain Rousset, avaient signé un appel à François Hollande en faveur d’une modification de la loi. Ils jugeaient « la polémique médiatique largement étrangère au contenu des amendements discutés ».« Ce qui est assez diabolique dans cet amendement, c’est qu’il se présente de façon anodine, beaucoup de parlementaires un peu naïfs n’y ont pas vu malice et n’ont pas perçu les effets secondaires », estime Alain Rigaud, le président de l’Anpaa. Il y a quelques mois, Claude Evin, le père de la loi, assurait que, sous son apparence technique, l’amendement allait de facto libérer la possibilité de faire de la publicité pour l’alcool « et ce, quasiment sans limite ».« La défense de la vigne est un cache-sexe »Chez les associations de lutte contre l’alcoolisme, l’heure est à la mobilisation générale. « La loi Evin n’a cessé, depuis sa promulgation, de rétrécir comme peau de chagrin et d’être détricotée au fil des circonstances, souligne le professeur Amine Benyamina, président de la Fédération française d’addictologie. Si le champ d’exceptions devait de nouveau être ouvert, cette loi ne serait plus qu’une coquille vide, qui aurait perdu toutes ses vertus d’encadrement. » Rappelant que l’alcool tue 49 000 personnes chaque année en France, dont 15 000 par cancer, Agnès Buzyn, présidente de l’Institut national du cancer, se dit « surprise » et « très inquiète » de cette volonté de changer la législation. « La loi Evin autorise déjà la publicité sur beaucoup de supports, il serait déraisonnable de l’ouvrir davantage », juge-t-elle. Avec une équipe de juristes, l’institut a réalisé des simulations pour montrer que si la loi devait être modifiée, des marques d’alcool fort seraient par exemple autorisées à parrainer des programmes à la télévision.Lire aussi :La France paye cher ses addictionsIronie de l’histoire, les appellations viticoles françaises ne seraient sans doute pas les vrais bénéficiaires d’une modification de la loi. « Le discours de défense de la vigne est un cache-sexe évident, la logique de terroir permettra de communiquer sur le whisky écossais et sa tourbe, et la vodka russe, la tequila mexicaine… », analyse Jean-Pierre Couteron, président de la Fédération addiction. En termes de budgets publicitaires, ce sont les grands groupes alcooliers qui disposent d’importants moyens. Pas les viticulteurs.François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jade Grandin de l'Eprevier C’était la dernière grande banque de réseau à garantir la gratuité. BNP Paribas a décidé de facturer à ses clients les frais de tenue de compte, à hauteur de 2,50 euros par mois et par compte, soit 30 euros par an, largement au-dessus de la moyenne nationale à 17,99 euros par an, d’après le comparateur « Choisir-ma-banque.com » pour Le Monde. Sont néanmoins exonérés les clients ayant opté pour un forfait « esprit libre » doublé d’un relevé en ligne (soit un quart des clients), ainsi que les moins de 26 ans. Le plus original des frais, puisqu’il revient à payer pour être client, consiste chez les banques à actualiser les comptes courants d’un jour sur l’autre en fonction des montants crédités et débités. Cela couvre aussi « la surveillance des comptes et la protection des données personnelles », ajoute-t-on chez BNP.N’en déplaise aux associations de consommateurs, depuis quelques années, la pratique se généralise. Derniers convertis, le Crédit mutuel a commencé à facturer les comptes courants en octobre, et la Société générale commencera en janvier prochain. LCL pourrait suivre, selon le quotidien Les Echos. Résultat, au 1er janvier 2016, au moins 80 % des banques françaises factureront les frais de tenue de compte. Sur les 133 établissements étudiés par Choisir ma banque, 16 ont décidé de commencer à les faire payer entre 2015 et 2016. Depuis deux ans, 44 banques ont mis en place une tarification.Comme BNP, la plupart exonèrent les détenteurs de forfait ainsi que les jeunes. « En règle générale, les banques mettent en avant des formules tout compris avec des services qui seront à peine utilisés. Beaucoup de clients en ont une mais ne s’en souviennent pas », raconte Saïd Fadil, analyste chez Choisir ma banque.Lire aussi :Ces petits frais bancaires qui finissent par peser lourd...Compenser la baisse de rentabilitéLes frais bancaires tendaient pourtant à se stabiliser grâce à de nouvelles réglementations européennes. La création de l’espace unique des paiements en euros (SEPA) a contribué à limiter les frais de prélèvements. Ceux pour incidents de paiement et dépassement de découvert autorisé sont désormais plafonnés. Les banques doivent en outre envoyer à leurs clients un relevé périodique des frais prélevés. Selon le rapport annuel de l’Observatoire des tarifs bancaires du Comité consultatif du secteur financier (CCSF) publié en septembre 2015, les tarifs des services de base (retrait dans un distributeur automatique, mise en place d’un prélèvement ou d’un virement…) ont peu progressé depuis la fin 2013. Mais les banques subissent aussi le contexte de taux bas pesant sur la rentabilité des dépôts. Une rentabilité si faible que « ne pas facturer les frais de tenue de compte revient à vendre à perte », estime le dirigeant d’une grande banque.Les établissements cherchent donc des moyens de compensation en augmentant d’autres coûts. Retraits déplacés (au distributeur d’une autre banque), prix des cartes de paiement, possibilité de gérer son compte sur internet… et frais de tenue de compte. En moyenne, ces derniers auront grimpé de presque 50 % dans les banques de réseaux entre 2013 et 2016. Pour y échapper, les épargnants n’ont d’autre choix que de se convertir aux banques en ligne, qui garantissent presque toute la gratuité.Lire aussi :Les dernières heures de la banque à papaJade Grandin de l'Eprevier 07.11.2015 à 11h40 • Mis à jour le07.11.2015 à 13h25 Le trafic reprenait progressivement samedi 7 novembre en fin de matinée à l’aéroport d’Orly, au sud de Paris, après une « très forte perturbation », entre 9h30 et 10 heures, en raison d’une panne informatique affectant les outils météo, a annoncé la société Aéroports de Paris sur son compte Twitter.On ignore encore le nombre de vols impactés, mais la panne a notamment empêché Alain Juppé de « décoller de Bordeaux » pour rejoindre le Conseil national des Républicains (LR), qui se tenait à la Mutualité à Paris. Le maire de Bordeaux et candidat à la primaire de son parti pour la présidentielle de 2017 faisait déjà partie des nombreuses personnalités LR qui avaient annoncé qu’ils ne pourraient pas assister au discours de Nicolas Sarkozy ce samedi.Juppé ne fera même pas de discours aujourd'hui au CN de LR https://t.co/zuVYtcaocD— AlexLemarie (@Alexandre Lemarié)require(["twitter/widgets"]);Lire aussi :Juppé, Fillon, Le Maire et NKM n’assisteront pas au discours de Sarkozy au conseil national Aude Lasjaunias (Dunkerque, envoyée spéciale) L’annonce a créé la stupeur à Dunkerque. Un jeune marin pêcheur de la ville a été mis en examen et écroué, jeudi 5 novembre, pour « aide à l’entrée ou au séjour irrégulier d’étrangers en France en bande organisée, blanchiment de ce délit en bande organisée et association de malfaiteurs ». En clair, pour avoir fait passer des migrants en Angleterre sur son Zodiac. Agé de 24 ans, il est l’un des fils d’une figure connue du milieu halieutique local. « C’est un garçon travailleur et respectable. Il s’est fait embobiner », s’est ému Philippe Nowé, le président du comité départemental du Nord des pêches et des élevages marins.Le jeune homme est accusé d’être membre d’une filière qui organisait le passage par voie maritime de migrants en Angleterre. Un voyage facturé jusqu’à 10 000 livres sterling (près de 14 000 euros) par personne, somme sur laquelle le marin devait percevoir près de 1 000 livres (1 400 euros), selon les éléments communiqués par la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Lille, chargée de l’instruction.Six autres personnes, de nationalité albanaise et vietnamienne, sont également mises en cause dans ce dossier inédit. Au total, l’équivalent de plus de 85 000 euros en diverses devises ont été saisis. Les accusés risquent jusqu’à dix ans de prison pour une activité criminelle en bande organisée. « C’est la première fois qu’on procède à l’interpellation de personnes soupçonnées de se livrer à ce type de traversée », confie-t-on de source policière.Lire aussi :Comprendre la crise des migrants en Europe en cartes, graphiques et vidéosLa structure du réseau est aussi atypique : les Albanais en sont la « tête pensante », les Vietnamiens étaient mandatés pour recruter des candidats à la traversée parmi leurs concitoyens tandis que le Français assurait la partie logistique en embarquant ces derniers sur son Zodiac au départ d’une plage isolée à proximité de Dunkerque.Il y a environ un an, le marin dunkerquois avait déjà éveillé les soupçons après avoir demandé l’aide du centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage de Gris-Nez alors qu’il se trouvait en difficulté au large des côtes anglaises, rapporte La Voix du Nord. La zone est l’une des voies maritimes les plus empruntées au monde, car elle assure l’accès aux ports d’Anvers, en Belgique, et de Rotterdam, aux Pays-Bas. Le trafic y est très réglementé et contrôlé, rappelle la police aux frontières (PAF). Une embarcation privée, même de petite taille, y est aisément repérable.A l’époque, faute d’éléments probants, l’accusé était sorti des radars de la police. Jusqu’à il y a un peu moins de deux mois. Sur la base de renseignements et d’opérations de surveillance, sa participation à un réseau de passeurs a pu être étayée. « Son canot pneumatique, victime de plusieurs avaries, devait subir une série de réparations, explique-t-on de source proche des investigations. L’opération policière a été accélérée pour ne pas mettre en danger d’autres migrants. »Combien de ceux-ci ont bénéficié de ce système ? Les conditions de navigation ne sont pas faciles dans le détroit de la Manche, les sorties ne pouvant se faire que de nuit et dans des conditions météorologiques clémentes, rendant ardue toute tentative d’estimation chiffrée. Toutefois, une vingtaine de gilets de sauvetage ont été découverts, et les enquêteurs ont pu établir, notamment sur la base des aveux de l’accusé, que plusieurs transferts avaient été réalisés.Depuis les côtes des Flandres françaises, l’imposante silhouette blanche des falaises de Douvres, en Grande-Bretagne, est à portée de regards. Seules quelques dizaines de kilomètres du détroit de la Manche séparent de leur eldorado les milliers de migrants parvenus jusqu’à la pointe de l’Hexagone. « Nous retrouvons parfois des canots abandonnés. Indépendamment de cette affaire, ce mode de passage existe, c’est un fait », explique-t-on au sein de la PAF. Avant d’admettre que cela reste toutefois « un phénomène peu développé ». « C’est très difficile à mettre en place », insiste une source proche du dossier.« On n’avait jamais entendu une telle histoire, confie Philippe Nowé. Nos sites sont très surveillés, nos bateaux équipés de balises. Nous avons évidemment discuté de l’affaire entre collègues : jamais nous ne nous sommes fait solliciter par des passeurs. » Tous craignent les répercussions sur l’image de la filière.Du côté des bénévoles venant en aide aux migrants, l’étonnement prime aussi. Avant de céder la place au principe de réalité : « Plusieurs personnes ont déjà tenté d’embarquer à bord des ferrys, raconte un des membres de l’association Salam. Je n’avais jamais entendu parler d’embarcations privées, mais ça ne me surprend pas outre mesure, la surveillance ayant été renforcée au niveau des autres points d’accès. » Il admet cependant ne pas aborder la question de la traversée avec les migrants : « C’est presque un tabou. »Lire aussi :A Calais, « la jungle est aujourd’hui hors contrôle »La traversée par le tunnel à Calais ou par les ferries étant devenue plus compliquée, le passage par de petites embarcations deviendra-t-il plus tentant ? Pour l’heure, dans le camp de Grande-Synthe, à côté de Dunkerque, ce n’est pas à l’ordre du jour. Trois Irakiens d’une vingtaine d’années, arrivés il y a trois mois, détaillent leurs tentatives pour gagner la Grande-Bretagne : à bord d’un camion, cachés dans le coffre d’une voiture… Ont-ils songé au bateau ? « Non… », répond l’un d’eux d’un air étonné. Même réaction chez cet Iranien de 34 ans. C’est la première fois que la possibilité d’une traversée par la voie maritime est évoquée devant lui.Aude Lasjaunias (Dunkerque, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elise Vincent L’enquête colossale sur les attentats de Paris en janvier s’oriente aujourd’hui, notamment, sur la piste d’un donneur d’ordre. Une personne susceptible d’avoir coordonné à distance les attaques des frères Kouachi contre Charlie Hebdo, le 7 janvier, et d’Amedy Coulibaly à l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes, le 9 janvier. C’est la découverte de quelques-uns des échanges de ce commanditaire avec ce dernier qui ont trahi son existence. En l’état, impossible d’identifier son nom ou sa localisation exacte. Les éléments qui attestent de sa présence ne sont que des morceaux de mails et des adresses IP disparates repérés dans l’immensité du Web.Lire aussi (abonnés) :Attentats de Paris : la justice sur les traces des commanditairesMais dix mois jour pour jour après les attentats, l’étau se resserre progressivement, d’après les éléments que Le Monde a pu consulter, autour d’un individu se trouvant à l’étranger. Un homme qui, à l’évidence, avait une vision d’ensemble des tueries qui ont coûté la vie à 17 personnes et qui a piloté en partie les opérations.Rédigés dans le langage lapidaire des SMS, mais toujours précis dans leurs instructions, les messages de ce mystérieux commanditaire s’apparentent chaque fois à de véritables ordres guerriers. « Ok, fé ske ta a fair aujourdhui ms simple com ça tu rentr dormir ensuit tu plank et verifi adress 1 ts les jrs : indications bientot pr recup amis aider toi. debarasse toi puce, maintenant passe sur adress 1, fini adress 2 », écrit-il ainsi à Amedy Coulibaly le 7 janvier, à 14 heures. Soit seulement deux heures après la tuerie de Charlie Hebdo…Le renfort de plusieurs compagnons d’armesUn peu plus tôt, à 12 h 48 exactement, le coordinateur inconnu a consulté un message du futur tueur de l’Hyper Cacher contenant plusieurs fichiers intitulés « inventaires ». Un seul d’entre eux n’était pas chiffré et donne une idée du contenu des autres. « J’ai un AK74 avec 275 cartouches. Six tokarev avec 69 cartouche. Trois gillet par balle militaire trois gillet tactique deux bombe a gel et a gaz deux gros couteaux un choqueur ». Un mail à l’orthographe hasardeuse sans doute rédigé par Amedy Coulibaly lui-même.Lire aussi :L’explosion de Villejuif et les tirs de Fontenay-aux-Roses attribués à CoulibalyEn plus d’établir qu’il y avait donc bien une personne, en coulisse, tirant les ficelles du drame, ces échanges laissent entrevoir le fait que, au-delà des frères Kouachi, Amedy Coulibaly devait, semble-t-il, recevoir le renfort de plusieurs compagnons d’armes pour son épopée macabre. Un scénario dont atteste, en filigrane, un dernier mail du commanditaire présumé, dévoilé par BFM TV, le 13 octobre. Le message date cette fois du 8 janvier à 17h21. « 1) pas possible amis, travailler tt seul », écrit notamment l’insaisissable correspondant, avant d’ajouter « 2) si possible trouver et travailler avec zigotos bien. 3) si possible expliker ds video ke toi donner zigoto les outils au nom de d, préciser leskels. » Les « zigotos » désigneraient les frères Kouachi, alors en pleine cavale. « D » signifierait « Daech ».Officiellement, seuls les frères Kouachi ont revendiqué l’attaque du journal satirique au nom d’Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA). Revendication appuyée, dès le 9 janvier, par un message vidéo sur YouTube du porte-parole d’AQPA au Yémen, Nasser Ben Ali Al-Anassi. Dans une autre vidéo posthume, Amedy Coulibaly, lui, s’est réclamé de l’Etat islamique (EI). Mais en exhumant ces échanges, le travail minutieux des enquêteurs spécialisés en cybercriminalité montre que les frontières peuvent être poreuses entre les deux organisations.Les prescriptions testamentaires de CoulibalyQuel individu, francophone, a pu avoir l’expérience, le parcours et le réseau, pour se retrouver informé à la fois du projet des frères Kouachi contre Charlie Hebdo au nom d’AQPA et de celui d’Amedy Coulibaly au nom de l’EI ? Quel itinéraire derrière ce soin inattendu à ne pas laisser AQPA « bénéficier » seule des retombées médiatiques de l’attentat du journal satirique ?Sans qu’aucun lien soit fait directement avec les attentats, deux noms de djihadistes français apparaissent avec insistance dans l’instruction colossale de la juge Nathalie Poux : ceux de Peter Cherif et de Salim Benghalem. Tous les deux ont la particularité d’avoir été plus ou moins proches des frères Kouachi et d’Amedy Coulibaly, tout en étant passés par le Yémen, où se trouve AQPA.Lire aussi :Le djihadiste français Salim Benghalem aurait été le geôlier des ex-otages en SyrieA son mystérieux tuteur opérationnel, Amedy Coulibaly avait en tout cas confié jusqu’à ses prescriptions testamentaires. Dans un ultime message non daté intitulé « salam », il demande à ce que l’on prenne soin de son épouse religieuse, Hayat Boumedienne : « Je voudrais que le frère s’occupe de ma femme dans les règles de l’Islam, réclame-t-il notamment. Je voudrais pour elle qu’elle ne se retrouve pas seule qu’elle est une bonne situation financiere qu’elle ne soit pas dellaiser. Surtout qu’elle apprenne l’arabe, le Coran et la science religieuse. Veillez a se quel aye bien religieusement. Le plus important c’est le dine [la religion en arabe] et la foi et pour sa elle a besoin d’etre accompagné. Qu’Allah vous assiste. »Lire aussi :Comment Hayat Boumeddiene, la compagne de Coulibaly, a fui la FranceElise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Gagnebet (Toulouse, correspondance) Un jeune homme de 18 ans originaire de Haute-Garonne est mort des suites d’un malaise cardiaque, jeudi 5 novembre, après avoir participé à une rave-party le week-end du 1er novembre à Talairan, dans l’Aude. L’autopsie était en cours vendredi, ainsi que des analyses toxicologiques qui devront déterminer si sa mort est due à une absorption massive d’alcool et de produits stupéfiants.Deux autres personnes sont également décédées : un homme de 35 ans, sans domicile fixe et originaire du Vaucluse, trouvé mort sur le site dimanche en fin d’après-midi, ainsi qu’un Espagnol de 28 ans, décédée sur la route du retour entre Barcelone et Gérone. Selon le récit fait par les amis de la victime aux enquêteurs espagnols, le petit groupe revenait de la rave audoise.Dès le lendemain du drame, le préfet de l’Aude, Jean-Marc Sabathé, avait qualifié les organisateurs « d’irresponsables et de criminels ». Le rassemblement, non autorisé, avait fait converger de toute la France, d’Espagne, de Suisse et de Belgique, environ 6 000 « teufeurs », dont certains étaient encore présents sur le site en cette fin de semaine.Malgré la mobilisation de la gendarmerie, les jeunes avaient afflué sur un terrain situé en bordure d’une grande forêt, facilement accessible et relativement éloigné des habitations. Patrice Guillaume, le maire (sans étiquette) de la commune de Talairan et ses 380 habitants, ont été alerté dès le vendredi 30 octobre par de la musique provenant de trois « murs de son » reliés à des groupes électrogènes. « Ils sont venus sur ce site appartenant au conseil départemental sans nous avoir prévenu et sans autorisation. C’est la troisième fois depuis le mois de septembre et à chaque fois, nous ne pouvons rien faire malgré la présence des gendarmes », se désole-t-il.« Quatre urgences vitales »L’enquête a été confiée à la brigade de recherche de Carcassonne et devra déterminer des produits stupéfiants sont à l’origine de ces morts, mais aussi retrouver les organisateurs de la rave, toujours pas identifiés.Le jeune Toujousain aurait pris des cachets de LSD et de mescaline, alcaloïde puissant et hallucinogène de la classe des phényléthylamines, selon ses proches.Dimanche, la dizaine d’infirmiers et médecins de la Croix-Rouge sur place avait fait part de « quatre urgences vitales et notamment un cas grave avec pronostic vital engagé ». Les pompiers évoquaient quant à eux trois évacuations sanitaires pour une blessure au genou, une crise d’angoisse et une perte de connaissance.Le 24 mai, un Vauclusien de 17 ans qui participait à une rave-party sauvage dans le Tarn, avait également succombé après une forte consommation de drogue. La rave-party qui s’était déroulée entre les communes d’Albine (Tarn) et de Lespinassière (Aude), faisait suite à l’interdiction du Teknival prévu près de Béziers. La plupart des « teufeurs » s’étaient rassemblés à Nizas, près de Pézenas (Hérault), tandis que d’autres groupes avaient essaimé dans divers lieux, dont cette région déserte de la Montagne Noire.De plus en plus contraints de prévenir à l’avance les autorités, et se voyant souvent refuser les autorisations, les organisateurs mettent désormais en place une communication interne sophistiquée qui ne passe même plus par les réseaux sociaux. Les lieux choisis sont communiqués au dernier moment, d’où le fait que ces raves se prolongent plusieurs jours.Philippe Gagnebet (Toulouse, correspondance)Journaliste au Monde Mattea Battaglia Dans les cortèges enseignants, la petite phrase raisonne souvent, un peu comme un mantra : « Les réformes passent, mais le nombre d’élèves par classe ne baisse pas… Ce devrait être ça, pourtant, la priorité éducative du quinquennat. » Un ressenti que vient clarifier – et nuancer – une note d’information de la DEPP, le service statistique du ministère de l’éducation nationale, publiée ce mois de novembre. Le titre ne manquera pas de surprendre ceux qui parmi les enseignants voient les effectifs en hausse : « A la rentrée 2014, dans le second degré, un enseignant est face à 22 élèves en moyenne pendant une heure de cours. »Derrière cette moyenne – qui n’est pas celle des effectifs des classes mais bien celle des élèves présents en heures de cours –, des disparités existent : on compte 24 élèves en collège et lycée d’enseignement général et technologique, contre 16 en lycée professionnel – étant entendu qu’il s’agit dans ces deux cas, encore, de moyennes.Davantage d’élèves par prof dans le privéHeure de cours, heure de classe : Sophie Ruiz, l’auteure de l’étude, souligne la différence en rappelant que « toutes les heures de cours ne sont pas dispensées en classe entière ». Un tiers, chiffre-t-elle, l’est en groupes plus réduits, notamment durant les enseignements de langues vivantes, en éducation physique et sportive ou lors de l’accompagnement personnalisé.Mme Ruiz a donc opté pour l’indicateur « E/S », « nombre moyen d’élèves par structure », qui tient compte à la fois des enseignements réalisés en groupes et de ceux dispensés « en divisions » (« en classe », dans le jargon de l’école). Il en ressort notamment que, contrairement à ce qu’espèrent la plupart des parents d’élèves lorsqu’ils se tournent vers le secteur privé, celui-ci accueille davantage d’élèves par enseignant : toutes formations confondues, un professeur du privé est face à 23,2 élèves, contre 21,9 dans le public.C’est dans les classes préparatoires aux grandes écoles que l’indicateur s’emballe (27,8 élèves), alors qu’il est le plus bas dans le second cycle professionnel (15,9 élèves) et en Section d’enseignement général et professionnel adapté (12,5 élèves). Grands établissements et établissements socialement plus favorisés se caractérisent aussi par un ratio plus élevé.Réforme du baccalauréat professionnelCe qui surprendra probablement aussi la communauté éducative, c’est un tableau présenté comme « globalement stable » de la situation ces dix dernières années. « Dans le secteur public, dans les années 2000, le nombre moyen d’élèves par structure était resté relativement stable, à l’exception de la rentrée 2011 », peut-on lire en conclusion de l’étude. Une année scolaire 2011-2012 (la dernière du quinquennat de Nicolas Sarkozy) marquée par « la suppression d’emplois d’enseignants alors que les effectifs étaient en hausse », rappelle la note d’information. Une année durant laquelle, aussi, furent réformés le baccalauréat professionnel (passé de quatre à trois ans) et la classe de 1re.Autre source, autre calcul… et autre tableau : si l’on se fonde sur Repères et références statistiques, sorte de présentation chiffrée du système éducatif réactualisée à chaque rentrée par le ministère de l’éducation nationale, c’est bien un alourdissement de la charge des enseignants qui transparaît. Comme l’ont mis en avant nos confrères de la revue en ligne Café pédagogique, on est passé au collège, entre 2007 et 2014, de 22,3 élèves par classe à 24,2. Et de 27 à 28 élèves au lycée général et technologique.Mattea BattagliaJournaliste au Monde Samuel Laurent Donner aux policiers la même protection juridique en matière d’emploi de la force armée qu’aux gendarmes. L’idée est réclamée depuis longtemps par les syndicats policiers et une partie de la droite. Jusqu’ici, la gauche n’y était pas favorable. Mais le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a indiqué le 5 novembre au congrès du syndicat Alliance police qu’il pourrait revoir sa position.Précisément, M. Cazeneuve a évoqué des « cas très particuliers » où policiers comme gendarmes doivent « pouvoir assurer leur protection ». M. Cazeneuve a donné l’exemple de « quelqu’un qui commet des meurtres en série et qui va continuer à tuer », et assuré qu’on « ne peut pas attendre que des policiers soient confrontés à des drames à répétition pour réagir ».1. La notion de légitime défenseEn France, contrairement à ce qu’on pourrait croire, les policiers n’ont pas de protection juridique particulière : ils doivent se trouver en situation de légitime défense pour pouvoir faire usage de leur arme.La légitime défense, prévue à l’article 122-5 du code pénal, est le fait de ne pas être reconnu comme pénalement responsable si l’on réplique à une menace, dans certaines limites. Précisément :N’est pas pénalement responsable la personne qui, devant une atteinte injustifiée envers elle-même ou autrui, accomplit, dans le même temps, un acte commandé par la nécessité de la légitime défense d’elle-même ou d’autrui, sauf s’il y a disproportion entre les moyens de défense employés et la gravité de l’atteinte.N’est pas pénalement responsable la personne qui, pour interrompre l’exécution d’un crime ou d’un délit contre un bien, accomplit un acte de défense, autre qu’un homicide volontaire, lorsque cet acte est strictement nécessaire au but poursuivi dès lors que les moyens employés sont proportionnés à la gravité de l’infraction.En clair, un policier ne peut pas, sans qu’il y ait ensuite une enquête, tirer sur une personne qui prend la fuite, par exemple. Il n’a pas non plus, toujours sans risquer d’enquête, la possibilité d’utiliser une arme à feu pour faire face aux attaques portées par un groupe de personne non armées (car il y a disproportion de moyens).2. Le régime particulier des gendarmesLes gendarmes, eux, sont des militaires, qui bénéficient d’un autre statut et d’autres règles, prévues dans l’article L2338-3 du code de la défense, qui donne tous les cas où ils peuvent faire l’usage de la force armée :1. Lorsque des violences ou des voies de fait sont exercées contre eux ou lorsqu’ils sont menacés par des individus armés ;2. Lorsqu’ils ne peuvent défendre autrement le terrain qu’ils occupent, les postes ou les personnes qui leur sont confiés ou, enfin, si la résistance est telle qu’elle ne puisse être vaincue que par la force des armes ;3. Lorsque les personnes invitées à s’arrêter par des appels répétés de « Halte gendarmerie  » faits à haute voix cherchent à échapper à leur garde ou à leurs investigations et ne peuvent être contraintes de s’arrêter que par l’usage des armes ;4. Lorsqu’ils ne peuvent immobiliser autrement les véhicules, embarcations ou autres moyens de transport dont les conducteurs n’obtempèrent pas à l’ordre d’arrêt.En clair, un gendarme peut tirer sur un suspect qui s’enfuit ou sur un véhicule qui force un barrage sans être inquiété (même si un juge a toujours la possibilité de juger du contraire). La loi va même plus loin, puisqu’il est autorisé à tirer dès lors qu’il « ne peut défendre autrement le terrain qu’il occupe », par exemple.Qu’il s’agisse de policiers ou de gendarmes, la règle de droit reste indicative : comme le rappelait Le Monde dans une affaire remontant en 2010 à Draguignan (Var), un gendarme a été mis en examen pour homicide involontaire après avoir tiré sur un suspect en fuite. Quant aux policiers, la justice est en général plutôt compréhensive lorsqu’ils font usage de leurs armes. Mais il y a quasiment systématiquement une enquête.3. Une revendication portée par Alliance police nationale et les RépublicainsTous les policiers ne souhaitent pas cette modification de la loi, que défend, entre autres, Marine Le Pen. Elle est surtout réclamée par le syndicat Alliance police nationale, proche des Républicains. Chez ces derniers, c’est le président du conseil général des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, qui est le plus en pointe sur la question.Après les attentats des 7 et 11 janvier 2015, il a proposé de donner aux policiers une présomption de légitime défense dans plusieurs cas, notamment en cas de « danger imminent », de refus de déposer les armes au bout de deux sommations, ou lorsqu’un policier subit des « violences graves » de la part d’individus non armés. Mardi 3 novembre, lors de la présentation d’une batterie de mesures pour « renforcer la sécurité des Français », Nicolas Sarkozy s’est également montré favorable à ce que gendarmes et policiers « bénéficient de la présomption de légitime défense ».Si Bernard Cazeneuve semblent aujourd’hui opérer une inflexion sur le sujet, il continue à insister sur la nécessité de ne pas « remettre en cause les principes de droits constitutionnels et européens », qui vont plutôt dans le sens d’un usage de l’arme en ultime recours.Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Véronique Soulé En découvrant le budget 2016, les écoles d’ingénieurs ont poussé un soupir de soulagement  : l’Etat ne va pas piocher de nouveau dans leurs fonds de roulement, des réserves pour investir. Malgré cela, elles réclament aujourd’hui une remise à plat de leur modèle économique, estimant que leurs formations risquent de souffrir du désengagement de l’Etat.La recherche est, elle, relativement épargnée par cette crise de financement. Au printemps 2015, le secrétariat d’Etat chargé de l’enseignement supérieur avait ponctionné 100 millions d’euros dans les fonds de roulement d’universités et d’écoles, arguant qu’ils avaient atteint des niveaux bien trop élevés, signe d’une mauvaise gestion. Cela avait provoqué une levée de boucliers, notamment des écoles d’ingénieurs, en première ligne. Alors qu’elles ne représentent que 7 % des dotations allouées par le ministère, elles avaient contribué à hauteur de 24 % du total des prélèvements.« Nous sommes au bout d’un modèle »François Cansell, le président de la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (Cdefi), se félicite du « signal positif » renvoyé par le projet de budget. Mais il n’est pas pour autant rassuré sur l’avenir financier des écoles. « Nous sommes au bout d’un modèle, souligne-t-il. Nos effectifs augmentent ainsi que nos charges, mais les dotations de l’Etat baissent. Alors même que nous parvenons à diplômer quasiment tous nos étudiants et qu’ils s’insèrent ensuite très bien dans le monde professionnel. »Lire aussi :« L’efficience des écoles d’ingénieurs n’est plus à démontrer »Le sujet est au menu des prochaines discussions avec le secrétaire d’Etat, Thierry Mandon. La Cdefi l’a déjà dit haut et fort  : la solution passe, entre autres, par une hausse des droits de scolarité, sans sacrifier l’ouverture sociale grâce à des dispositifs renforcés de bourses. Reprenant la proposition faite par Bercy en juillet 2015, elle s’est même prononcée pour un alignement de tous les établissements sur les frais de scolarité que la nouvelle grande école fusionnée Centrale-Supélec appliquera à partir de 2017, soit 2 570 euros par an.Le risque d’un « enseignement à deux vitesses »A l’heure actuelle, la situation est contrastée. Les frais de scolarité des écoles sont fixés par leur ministère de tutelle – l’enseignement supérieur pour le plus grand nombre, l’industrie, la défense, l’écologie, l’agriculture… Or, ces dernières années, plusieurs d’entre eux ont autorisé d’importantes hausses, alors que l’enseignement supérieur s’y refusait – les écoles qui lui sont rattachées demandent 610 euros annuels aux étudiants.« Beaucoup d’établissements de ce ministère attendent un signal sur les droits de scolarité, explique Marc Renner, directeur de l’Institut national des sciences appliquées de Strasbourg, mais nous devons être vigilants. Les trois quarts des étudiants peuvent supporter une augmentation raisonnable. Mais pour le quart qui n’en a pas les moyens, il faut trouver un système leur permettant d’étudier. Sinon, nous aurons un enseignement à deux vitesses. »Marc Renner cite l’exemple de son école qui, grâce à la Fondation de l’université de Strasbourg, a trouvé des fonds pour financer des bourses permettant à des étudiants de milieux modestes d’aller étudier en Allemagne.Plusieurs ministères de tutelle ont autorisé d’importantes hausses des frais de scolarité, alors que celui de l’enseignement supérieur s’y est refuséAnne Beauval dirige l’Ecole des mines de Nantes qui, relevant de l’industrie, a été parmi les premières à augmenter ses droits de scolarité – 1 850 euros pour 2015-2016. « N’étant pas rattachés à l’enseignement supérieur, nous avons été épargnés par les ponctions sur les fonds de roulement, se félicite-t-elle. La situation de mon école est saine. Mais comme toutes les autres, nos besoins sont croissants et nos moyens contraints. »Pour sortir de l’impasse, elle propose une hausse des droits payés par les étudiants étrangers. Aux Mines de Nantes, ils s’élèvent à 3 850 euros l’année pour les non-Européens, très loin du coût réel de la formation, proche de 10 000 euros. « En Amérique du Nord ou en Australie, souligne Anne Beauval, les étrangers en acquittent l’intégralité, voire plus. »Comme d’autres, son école a développé des masters internationaux destinés à des anglophones, facturés autour de 8 000 euros. Quant au recours au mécénat, elle n’y croit guère dans l’immédiat  : « Il faudrait y consacrer des équipes dédiées sur le long terme – et donc des ressources – car, en France, il faut faire bouger les mentalités. »La piste de la formation continueConscient des tensions financières, Thierry Mandon a averti que, s’il existait bien « une marge », les droits d’inscription ne pouvaient être le principal « levier de consolidation ». Il a suggéré plusieurs pistes de financement, comme la formation continue et, dans une moindre mesure, les activités de recherche.Jean-Louis Allard est le directeur de l’école d’ingénieurs du Centre des études supérieures industrielles (EI.Cesi), un établissement privé à but non lucratif, qui forme exclusivement par apprentissage ou dans le cadre de la formation continue. « Le ministère dit aux écoles de vendre de la formation aux entreprises, explique-t-il. C’est bien sur le papier. Mais c’est un métier  : il faut savoir construire une offre commerciale, écouter les besoins des entreprises, faire un catalogue… Et pour cela, on a besoin d’une équipe spécifique. Le gâteau est en outre déjà pris par des petits et des gros opérateurs qui ont fidélisé des entreprises. »« Des situations dramatiques »Pendant longtemps, la taxe d’apprentissage a fourni des recettes non négligeables aux écoles. Mais avec la dernière réforme, elles ont chuté de 30 % à 40 %. « Certains établissements se retrouvent dans des situations dramatiques », souligne Jean-Louis Allard. Les écoles privées sous contrat, pour qui cette chute s’ajoute à une baisse sensible des subventions publiques, sont particulièrement fragilisées et viennent de lancer un cri d’alarme.Quant à miser sur la recherche comme moyen de financement, la plupart des écoles sont sceptiques. Les contrats publics sont généralement rétribués au « coût marginal », c’est-à-dire sans prendre en compte les coûts permanents tels que les salaires des personnels. Avec les contrats privés, les écoles arrivent au mieux à équilibrer leurs comptes. Mais pour dégager des bénéfices, il faudrait changer de paradigme et se muer en véritables prestataires de services. Un métier pour lequel il faudrait recruter des équipes compétentes, ce qui nécessite, là encore, des moyens.De nombreuses écoles d’ingénieurs seront présentes au SAGE, le salon des grandes écoles du « Monde », samedi 14 et dimanche 15 novembre, aux Docks - Cité de la mode et du design, à Paris. Entrée gratuite.Véronique Soulé Nicolas Bourcier A l’origine, la réunion était prévue pour faire suite aux attentats de janvier. Mais le remplacement du directeur du centre social a repoussé de plusieurs mois l’échéance, et c’est finalement ce 20 novembre que se tient à Courcouronnes (Essonne) un débat sur la façon de « bien vivre ensemble » dans la ville.Après les massacres survenus à Paris le 13 novembre, la réunion a été maintenue, mais a pris une toute autre signification. Ismaël Omar Mostefaï, qui faisait partie de l’équipe de terroristes du Bataclan, est né ici. Il a habité jusqu’à ses 21 ans dans le quartier du Canal, à moins de cent mètres de cette salle de réunion, avant de s’installer avec ses parents, ses frères et sœurs, à Chartres en 2007, où il a basculé dans un radicalisme islamiste mortifère.Lire aussi :Ismaël Omar Mostefaï, l’un des kamikazes français du BataclanLe débat va durer trois heures, prenant par moments la forme d’une catharsis collective. Ils sont une bonne soixantaine dans la salle ce soir. Une soixantaine d’habitants de cette petite ville de la banlieue sud de Paris, coincée entre Evry et Ris-Orangis, coupée en deux par l’immense coulée d’asphalte de l’Autoroute du soleil, séparant le centre-ville pavillonnaire, apparemment sans histoire, du quartier du Canal, la zone urbaine sensible comme on dit pudiquement, où est situé le centre social.« On ne parle que de ça » Les images obsédantes des tueries n’ont pas cessé de tourner en boucle dans sa tête. D’une voix ténue mais ferme, Bintou, jeune aide soignante, glisse  : « On ne parle que de ça, j’ai peur tout le temps, je regarde partout. » Installée à Courcouronnes depuis des années, elle est originaire du Mali. « Alors, avec la prise d’otage aujourd’hui à Bamako, vous comprenez, c’est devenu une hantise. »Lire aussi :Les psy au chevet d’une France sous le chocSa voisine Suzanne opine. Plus âgée, elle raconte avoir connu les parents d’un des terroristes du 13 novembre. « Un couple très gentil », sourit-elle, presque comme pour s’excuser. Assise plus loin, Asanah se lève et prend la parole  : « Le lendemain de la tuerie, ma collègue de travail m’a reproché d’être musulmane. Je me suis rapprochée, j’ai avalé une gorgée d’eau, puis une deuxième, et je lui ai dit que j’étais Française comme elle et que je n’avais rien à voir avec un Coulibaly [auteur du meurtre d’une policière à Montrouge et de la prise d’otages à l’Hyper Cacher de la Porte de Vincennes, les 8 et 9 janvier] ou consorts. Cela m’a fait du bien, je me suis rassise. » Vifs applaudissements.Présent au centre social, le jeune maire (Les Républicains) de Courcouronnes, Stéphane Beaudet, répète devant l’auditoire ce qu’il n’a cessé de dire pendant une semaine devant les caméras et micros du monde entier  : « J’en ai marre que l’on stigmatise la banlieue comme des territoires de délinquance, des terreaux de terroristes. Ces types peuvent être partout. » Il ajoute  : « Ces moments difficiles génèrent de la colère et nous interrogent tous sur notre rôle d’habitant, notre vie commune et notre volonté de vouloir changer de paradigme. » Nouveaux applaudissements.Ismaël Omar Mostefaï, le souvenir d’un élève difficile Le premier édile n’a pas tort. Les données sur les origines des terroristes sont variables. Et Ismaël Omar Mostefaï n’est pas le produit d’un territoire perdu de la République. Courcouronnes n’a rien d’un ghetto. Bien au contraire. Les immeubles du Canal sont de taille humaine et plutôt bien entretenus. Les guerres entre gangs ont largement baissé en intensité ces dernières années. Les écoles et espaces jeunes en préfabriqué ne sont plus qu’un lointain souvenir. Les services municipaux et associations plutôt bien implantés sur le terrain. Certes, les taux de chômage atteint 25 % chez les jeunes, mais il correspond à une réalité tristement banale dans ces vastes régions périphériques. Et le petit quartier central du Canal où résidait le jeune Ismaël était considéré à l’époque comme le plus difficile de la ville. Il n’empêche. Les attaques du vendredi 13 ont ouvert un abyme de questions et mis le doigt sur les failles supposées d’un système.« Je suis sans voix, abattu, totalement abasourdi, admet Abdel Machri, 39 ans, adjoint au maire chargé des affaires sociales. Ce qui vient de se passer nous dépasse tous. Pendant des années, on fait un gros travail de terrain, on fait des choses innovantes, proche des gens, au plus près du réel. Et voilà que tout est anéanti d’un revers de main. Il faudra du temps, beaucoup du temps pour comprendre. »Abdel Machri dit « très bien » connaître la famille Mostefaï. Il les a vu grandir, partir même pour Chartres, parce que justement le père voulait sortir son fils du milieu dans lequel il gravitait, afin de lui donner un avenir meilleur. « Il avait le souci de ses enfants, vraiment, comme toutes les familles normales », précise-t-il.Au lycée Georges-Brassens de Courcouronnes, Ismaël Omar Mostefaï a laissé le souvenir d’un élève difficile, en rébellion avec les professeurs et cumulant les absences. En dehors, le jeune Mostefaï a cumulé six condamnations sur son casier judiciaire. Des délits mineurs (conduite sans permis, outrages, détention de stupéfiants) pour lesquels il n’a jamais été incarcéré. Ce n’est qu’en 2010, à Chartres, qu’il fera l’objet d’une fiche S, destinée aux personnes mettant en péril la sûreté de l’Etat.« Des musulmans en France et des immigrés au bled » Aux fêtes de fin d’année, il participe comme quasiment tous les adolescents de Courcouronnes aux tournois de football en salle. « Comparé aux caïds d’alors, il passait même pour un ange, insiste Abdel Machri. Il faut se rappeler qu’à l’époque, des gros bras se promenaient armés. Certains meurtres comme celui du jeune Willem, 27 ans, tué par balles en 2008, n’ont toujours pas été élucidés. »Et puis Ismaël Omar Mostefaï a grandi avec cette présence forte du père dans le quartier. Chauffeur routier, bon footballeur, l’homme était respecté à Courcouronnes. Le père « Mostafaï », comme on l’appelait, était aussi initié au Tabligh, un courant islamiste piétiste, souligne Abdel Machri. Membre de ce mouvement qui s’est développé en France dans les années 1980 sur les désillusions de la « marche des beurs » et de SOS racisme, Mostafaï parlait avec certains jeunes en difficulté. Il lui arrivait de leur enseigner une pratique rigoriste de l’islam. Un travail de terrain longtemps toléré, comme partout ailleurs, par les autorités, car les tablighis pacifiaient les cités. En perte de vitesse depuis une quinzaine d’années, le mouvement tabligh, qui n’a pas de projet politique, a parfois cédé sa place à la nébuleuse salafiste.« On s’est longuement interrogé sur cet échec des grands frères, dit Abdel Machri. Il y a eu la volonté de récupération des élus, la politisation et racialisation du discours. Pour nous, le résultat a été de nous retrouver le cul entre deux chaises. Nous étions des musulmans en France et des immigrés au bled. Un constat amer qui a pu être source d’un profond malaise identitaire. »« Une faillite de la République tout entière »Pour Carole Berrebi, 29 ans, directrice de la MJC de Courcouronnes, « on pourra toujours faire d’innombrables analyses sur les manquements, les failles et les absences de tel ou tel acteur. Mais ici, à Courcouronnes, nous vivons une situation normale, presque banale. Ce qui vient de se passer est une faillite de la République tout entière. Ces kamikazes sont français, nés ici sur le sol français. »Inès et Solange, croisées quelques heures avant à la sortie du lycée, ne sont pas venues à la réunion. Elèves de 1re, elles tuent le temps en écoutant de la musique. Elles aussi sont encore sonnées par les attentats de la semaine dernière. Elles disent désormais avoir peur. « Notre quotidien a changé, on regarde autrement les gens, on les juge et les surveille dans le bus, le métro, la rue », explique Inès.Solange dit avoir été très émue par la minute de silence de lundi. « Evidemment, il y a toujours un petit groupe qui n’en a rien à faire, mais c’est comme ça. Il faut apprendre à vivre avec eux. » Et puis ceci  : « Mon père vote désormais Front national, il pense qu’il faut renvoyer tous ceux qui sont venus en France ces dernières années. Je suis plus “neutre”, mais parfois je comprends sa colère. »Nicolas BourcierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 21.11.2015 à 07h46 • Mis à jour le21.11.2015 à 16h00 | Alexandre Pouchard Il y a eu l’avant et l’après-13 novembre. Ce qui nous (pré) occupait avant et dans la journée de ce vendredi funeste semble désormais loin, emporté par la tragédie des 130 vies perdues et par le tourbillon des événements de la semaine qui a suivi. Retour sur l’essentiel à retenir de l’actualité de ces derniers jours.Le recueillement.Après une journée de stupeur, samedi, de nombreux rassemblements spontanés d’hommage aux victimes ont eu lieu dimanche en France, notamment sur les lieux des attaques à Paris (où des pétards ont provoqué des mouvements de panique) mais également partout dans le monde. Lundi, une minute de silence a été observée à midi dans tout le pays et ailleurs en Europe. Il faudra plusieurs jours de travail à la police scientifique pour que toutes les personnes tuées dans les attentats soient identifiées.Lire :Milko, Marie, Salah, Elodie… les victimes des attentats du 13 novembreL’enquête progresse.Parallèlement, quatre des sept terroristes morts sur les lieux des attaques ont rapidement été identifiés. Considéré comme un suspect clé, Salah Abdeslam, le frère de l’un des kamikazes, est toujours recherché. Il a été contrôlé à la frontière franco-belge le 14 novembre mais n’a pas été arrêté car il n’avait alors été ni identifié ni fiché. Mais les enquêteurs ont aussi identifié l’instigateur présumé de ces attaques (qui aurait également joué un rôle dans des attentats déjoués cette année) : Abdelhamid Abaaoud, un djihadiste belge de 28 ans qui a rejoint les rangs de l’Etat islamique en 2013. Plusieurs informations ont mené les forces de l’ordre vers un appartement situé dans le centre de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), contre lequel elles ont mené un long et violent assaut mercredi matin, tirant plus de 5 000 munitions.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : l’assaut à Saint-Denis raconté par le patron du RAIDBilan : 3 personnes tuées, dont Abelhamid Abaaoud, révéleront plus tard les analyses, et sa cousine Hasna Aït Boulahcen. Huit personnes ont également été interpellées. La lutte s’intensifie en Syrie. Après la revendication des attentats par l’Etat islamique (EI) samedi matin (notamment par la voix d’un Français, Fabien Clain), la France a réagi en intensifiant ses bombardements sur l’organisation djihadiste à partir de dimanche, en coordination avec les Etats-Unis puis avec la Russie. Paris prône désormais la constitution d’une grande et unique coalition contre l’EI. Outre des centres de commandement et d’entraînement, des réserves de pétrole, particulièrement stratégiques pour l’Etat islamique, auraient été visées. Par ailleurs, l’organisation terroriste a annoncé cette semaine l’exécution de deux otages, un Chinois et un Norvégien.Lire aussi :Esclavage, rançons, pétrole, pillage… Comment l’Etat islamique se financeMesures sécuritaires en France.Pour donner « tous les moyens nécessaires » aux forces de l’ordre et prévenir de nouvelles attaques, l’exécutif a annoncé une série de mesures sécuritaires. Dès la soirée du 13 novembre, François Hollande a annoncé l’instauration de l’état d’urgence dans tout le pays. Le projet de loi le prolongeant de trois mois, jusqu’en février 2016, a été adopté par un vote de l’Assemblée nationale, jeudi, puis du Sénat vendredi. Concrètement, cela signifie que des perquisitions administratives (sans l’autorisation d’un juge) peuvent être menées, que des individus peuvent être assignés à résidence et que des manifestations peuvent être interdites pour des motifs plus larges (sans que cela soit systématique). Pour des raisons de sécurité, la grande marche pour le climat, prévue le 29 novembre à la veille de l’ouverture de la COP21, a été annulée, de même que la Fête des lumières, à Lyon, qui réunit plusieurs millions de personnes chaque année autour du 8 décembre.Lire aussi :Pour les juristes, l’état d’urgence est « un moindre mal »Lors des votes sur la prolongation de l’état d’urgence, le Parlement a affiché son unité, déjà manifestée lors de sa réunion en Congrès, dans l’urgence, lundi à Versailles. François Hollande, ovationné par les deux Chambres, a notamment annoncé la création de milliers de postes de sécurité – expliquant que « le pacte de sécurité l’emport [ait] sur le pacte de stabilité [budgétaire européen] » – et fait part de son souhait de modifier la Constitution, jugeant que l’article 16, qui accorde des pouvoirs d’exception au chef de l’Etat en cas de péril imminent, d’insurrection armée ou d’attaque étrangère, et l’article 36, qui organise l’état de siège, n’étaient « plus adaptés à la situation que nous rencontrons ». Le chef de l’Etat souhaite également pouvoir déchoir de la nationalité française des personnes nées en France condamnées pour terrorisme (quand elles ont une autre nationalité). Cette unité a toutefois vacillé pendant le « triste spectacle » donné par une séance de questions au gouvernement très mouvementée, mardi à l’Assemblée nationale.Lire aussi :Fiche S, déchéance de nationalité, expulsions : 11 propositions « sécuritaires » passées au cribleArrestations au Liban après le double attentat-suicide. Le 12 novembre, la veille des attentats à Paris et Saint-Denis, la capitale du Liban, Beyrouth, avait été endeuillée par un double attentat-suicide, lui aussi revendiqué par l’Etat islamique, qui a tué 44 personnes. Les services de sécurité ont annoncé 11 arrestations cette semaine en lien avec l’attaque, dont des membres d’une cellule syro-libanaise qui fomentait d’autres attentats imminents.Moscou admet que le crash au Sinaï était bien un attentat.Deux semaines auparavant, déjà, l’Etat islamique avait revendiqué l’explosion d’un avion de ligne russe dans le nord du Sinaï, le 31 octobre, causant la mort de 224 personnes. La Russie a officiellement reconnu lundi que le crash était bien un attentat. L’EI a présenté une image de ce qu’il affirme être à l’origine de l’explosion de l’appareil : une canette de soda contenant une bombe.Lire l'analyse :Sous la pression, l’Etat islamique frappe tous azimutsPrise d’otages à Bamako.Plusieurs hommes armés ont attaqué vendredi matin l’hôtel Radisson Blu de Bamako, au Mali. Les forces spéciales ont rapidement lancé un assaut. Au terme de la prise d’otages, près de 150 personnes retenues ont été libérées. Cette attaque a été revendiquée par le groupe du chef djihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar, lié à Al-Qaida. L’attaque a fait 21 morts, dont 2 terroristes, a annoncé le président malien, dans la nuit de vendredi à samedi. Dans le reste de l’actu… TGV. C’est une vitesse excessive (243 km/h) et un freinage trop tardif qui ont causé le déraillement d’un TGV d’essai samedi en Alsace, provoquant la mort de 11 personnes et en blessant 42 autres. La SNCF a annoncé qu’elle allait revoir ses procédures d’essai. Grèce. Athènes et ses créanciers ont trouvé mardi un accord pour le déblocage de 12 milliards d’euros, dans le cadre du troisième plan d’aide accordé en juillet. SNCM. L’entrepreneur Patrick Rocca a été choisi vendredi par le tribunal de commerce de Marseille pour reprendre la compagnie maritime SNCM (Société nationale Corse Méditerranée), en grave difficulté financière. Football. Quatre jours après sa victoire (2-0) face à l’Allemagne au Stade de France, l’équipe de France s’est inclinée mardi en Angleterre (1-0), après l’hommage émouvant d’un stade de Wembley qui a entonné La Marseillaise à l’unisson. Il s’agissait d’un match amical alors que les dernières places pour l’Euro 2016 en France étaient attribuées (à la Suède et à l’Ukraine). Rugby. Le rugbyman néo-zélandais Jonah Lomu, ancienne star des All Blacks, est mort mercredi à l’âge de 40 ans. Athlétisme. La Russie a été officiellement suspendue provisoirement de toute compétition d’athlétisme par la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), le 13 novembre, après une enquête accablante sur le dopage généralisé dans les équipes russes.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Pascale Robert-Diard (Sens, envoyée spéciale) Il fait froid, il pleut, les rues sont désertes et, derrière les rideaux, les écrans de télévision baignent les appartements d’une lueur bleutée. Image banale d’une petite ville, un soir de novembre. De temps à autre, une silhouette furtive apparaît aux fenêtres, semblant observer le ballet dérisoire de deux véhicules de police suivis de ceux des journalistes venus rendre compte en direct de cette première nationale : le couvre-feu décrété vendredi 20 novembre par le préfet de l’Yonne, Jean-Christophe Moraud, sur un quartier de Sens, les Champs-Plaisants, en application de l’état d’urgence.Lire aussi :L’état d’urgence prolongé pour une durée de 3 moisLa décision préfectorale a été prise dans la foulée d’une perquisition intervenue dans la nuit de jeudi à vendredi, au cours de laquelle des armes et des faux papiers ont été saisis dans un appartement de la cité, tandis qu’un couple était interpellé – il a été relâché dans la soirée. Elle prévoit l’interdiction de toute circulation de piétons et de voitures entre 22 heures et 6 heures du matin jusqu’à lundi, dans ce quartier aux immeubles fraîchement rénovés que bordent boulevards et rues baptisés aux grands noms de la République, Clemenceau, de Lattre de Tassigny, Eluard ou Poincaré.D’ordinaire, Hamed Zina ferme son bar à 23 heures. Ce vendredi, vers 21 h 30, les habitués l’aident à rentrer les tables en plastique blanc installées sous l’auvent. Les parties de cartes ont été écourtées pour respecter le couvre-feu. A l’autre bout du petit centre commercial, le bar où se retrouvent les plus jeunes pour jouer au billard baisse aussi son rideau. Plus loin, les dernières voitures quittent le parking du McDonald’s. Le concert de reggae prévu à la MJC vendredi et la « soirée festive » que devait animer samedi l’orchestre Soleil du Maghreb ont été annulés.« Démarche ultrasécuritaire »Dans l’après-midi, le standard de la mairie de Sens a reçu plus d’une centaine d’appels. « Certains habitants croyaient qu’ils allaient devoir rester cloîtrés chez eux pendant trois jours », raconte la maire et députée, Marie-Louise Fort (Les Républicains), qui rentre tout juste d’Auxerre, où le préfet avait organisé une réunion des maires du département. « On vit une période exceptionnelle, je suis inquiète, comme tout un chacun. Si je ne l’étais pas, je n’aurais pas voté l’état d’urgence, explique-t-elle. On peut tout craindre, à l’heure actuelle, et les gens ont besoin d’être rassurés. Ils ne nous reprocheront pas un trop-plein de sécurité mais plutôt un manque. » Sa ville, rappelle-t-elle, est le premier arrêt sur la ligne qui part de la gare de Paris-Bercy. Trois mille « navetteurs » – l’expression consacrée pour désigner les Sénonais qui travaillent dans la capitale – l’empruntent chaque jour. La ville souffre, selon la maire, d’« une délinquance plus proche de celle de la région parisienne que des autres villes de province ».Elue d’un département où le FN réalise depuis 2012 des résultats spectaculaires, Marie-Louise Fort assume une « démarche ultrasécuritaire ». L’installation imminente de 48 caméras de vidéosurveillance dans les rues de la ville et le recrutement de « quatre à cinq » policiers municipaux faisaient vendredi la « une » de la page locale de L’Yonne républicaine. Lire aussi :Etat d’urgence : « une marge de manœuvre bien trop large est offerte aux autorités »Barbe poivre et sel, lunettes sur le front, Hamed Zina semble prendre avec philosophie la décision du préfet : « C’est normal, quelque part, s’ils ont trouvé des armes. Mais on est abasourdis. Ici, c’est vraiment un quartier bon vivant. » Les clients acquiescent. La plupart ont appris le couvre-feu à la sortie de la prière du vendredi, où l’imam a évoqué les attentats et dénoncé ceux qui prétendent les avoir commis au nom de l’islam. « Nous aussi, on en a marre, on subit et il va encore falloir qu’on se justifie », murmure Hassan en relisant sur son téléphone portable l’arrêté préfectoral qui donne à ce quartier où il vit depuis trente-sept ans une brusque notoriété dont il aurait aimé se passer.Pascale Robert-Diard (Sens, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Mathilde Damgé Les attentats du 13 novembre ont, légitimement, éclipsé le reste de l’actualité. Mais, pour se donner un peu de baume au cœur, voici tout de même sept bonnes nouvelles, qui ont pu passer inaperçues. Premiers mariages homosexuels en Irlande. Les premiers mariages homosexuels peuvent se tenir depuis lundi 15 novembre en Irlande, six mois après une consultation historique qui a vu ce pays devenir la première nation au monde à l’autoriser par référendum. Son entrée en vigueur a toutefois été freinée par de nombreux recours, dans ce pays de tradition catholique où l’homosexualité n’a été dépénalisée qu’en 1993. Les mariages homosexuels déjà contractés à l’étranger seront, eux, automatiquement reconnus par les autorités irlandaises.Mariage, union civile, criminalisation… les droits des homosexuels dans le mondeA la suite de l’Irlande, qui a voté le 23 mai dernier en faveur du mariage gay, la Cour suprême américaine a légalisé le 26 juin le mariage homosexuel dans les cinquante Etats du pays. Ainsi, quatorze Etats américains doivent modifier leur législation pour autoriser les couples de même sexe à se marier. Mais dans nombre d’autres Etats, être homosexuel reste un délit, voire un crime.La carte ci-dessous figure les droits accordés aux homosexuels dans le monde, ou à l’inverse la pénalisation de l’homosexualité. Passez votre souris sur un pays pour avoir plus de détails. Le dernier cas connu d’Ebola en Guinée déclaré guéri. Une petite fille de 3 semaines dont la mère est morte, a été officiellement déclarée guérie lundi. La fin de l’épidémie pourra être annoncée à Conakry dans quarante-deux jours (deux fois la durée maximale d’incubation du virus), après le second test négatif, si aucun cas n’est signalé d’ici là. L’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest, la plus grave depuis l’identification du virus en Afrique centrale, en 1976, a fait au moins 11 300 morts sur 29 000 cas recensés. Les victimes se concentrent à 99 % dans trois pays limitrophes : la Guinée, d’où est partie l’épidémie en décembre 2013, la Sierra Leone et le Liberia. Cette nouvelle est entachée par l’annonce vendredi soir de trois nouveaux cas au Liberia, alors que le pays avait été officiellement déclaré débarrassé du virus le 9 mai par l’Organisation mondiale de la santé.Lire aussi : Plus aucun cas d’Ebola signalé en Guinée Les nouveaux tests prénataux de dépistage de la trisomie 21 jugés efficaces. Ces tests (facturés entre 400 et 600 euros et non remboursés), sur simple prélèvement de sang maternel, ont été reconnus mercredi par la Haute Autorité de santé (HAS), qui étudie désormais le cadre de son utilisation. L’objectif est de diminuer le nombre de recours non justifiés à l’amniocentèse, qui peut se solder par une fausse couche. Cet examen était jusqu’à présent proposé aux femmes enceintes lorsque les tests sanguins révèlent une perturbation des taux d’hormones et de protéines pouvant évoquer la présence d’une trisomie 21, et que l’échographie du premier trimestre présume une irrégularité des proportions morphologiques (mesure de la clarté nucale, des membres, os du nez, taille de l’enfant…). Londres arrête ses centrales au charbon les plus polluantes d’ici 2025. La ministre de l’énergie et du changement climatique britannique, Amber Rudd, a annoncé, mercredi, que toutes les centrales électriques du pays fonctionnant au charbon réduiront leur production dès 2023 et qu’elles auront cessé leur activité en 2025.Lire aussi : Les zigzags de Londres sur la transition énergétique Un trésor découvert en Suisse. C’est dans un verger planté de cerisiers, dans le nord de la Suisse, qu’un maraîcher helvétique a fait, par hasard, une découverte surprenante : un trésor numismatique, enterré là depuis mille sept cents ans et datant du IIIe siècle après Jésus-Christ. Les pièces de monnaie sont dans un excellent état de conservation, les inscriptions qu’elles portent sont encore bien lisibles. Les chimpanzés ne seront plus des cobayes. En tout cas, ils ne serviront plus à la recherche gouvernementale aux Etats-Unis. Ces animaux, qui sont les plus proches de l’homme avec 98 % de gènes communs, ont été enregistrés parmi les espèces menacées par le service de la pêche et de la vie sauvage américain. En outre, les cinquante derniers représentants de l’espèce encore captifs vont être mis à la retraite dans un sanctuaire. Remise en liberté d’un panda. Hua Jiao, une femelle panda géante âgée de 2 ans, a été relâchée dans la nature au sein de la réserve naturelle de Liziping, dans la province du Sichuan. En 2012, un panda issu des mêmes parents que Hua Jiao, et baptisé Tao Tao, avait déjà été relâché dans cette région, connue pour être l’habitat naturel de cette espèce menacée.   Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julia Pascual (à Aubervilliers), Richard Schittly (Lyon, correspondant) et Lucie Soullier (à Paris) Une semaine après les attentats du 13 novembre, la prière du vendredi a été l’occasion pour les imams et les représentants de la communauté musulmane d’exprimer leur indignation, mais aussi leurs inquiétudes.A la mosquée de la rue de Tanger, à Paris, un message sur « l’islam de paix »Nouzha a failli ne pas venir prier vendredi 20 novembre à la mosquée Addawa, dans le 19e arrondissement parisien. La peur ne quitte plus cette femme de 56 ans dont le fils assiste à tous les matchs du Paris-Saint-Germain, au parc des Princes. Dans un autre stade, à l’autre bout de Paris, deux terroristes ont fait exploser leur ceinture, vendredi dernier.Depuis, elle n’a toujours pas vraiment compris comment ça a pu arriver « si près ». Retranchée chez elle à regarder les chaînes d’information « jusqu’à une heure du matin toutes les nuits », elle s’est fait violence pour venir « prier Allah de ramener la paix dans ce pays ». Et surtout pour parler avec ses amies de « cet EI qui mange le cerveau des petits ». Pourtant, insiste-t-elle, « Dieu n’a jamais dit “mets des bombes et tue des gens” ».La prière va commencer, un homme court vers la tente qui fait office de mosquée. « Aucune idée de ce que l’imam va prêcher », lance-t-il avant d’entrer. Saïd, lui, « espère que l’imam dira quelque chose » sur les attentats, dans son premier prêche depuis le 13 novembre. À 50 ans, il raconte qu’il a quitté l’Algérie en 1988, justement parce que « ça commençait à être tendu là-bas ».La voix de l’imam s’élève dans la rue de Tanger, se mêlant aux cris des enfants de l’école élémentaire voisine. « C’était un prêche émouvant, relate Youssef, 23 ans, à la fin de la prière. Il nous a dit de condamner ces actes qu’ils affirment commettre en notre nom alors que ce n’est pas le cas. De soutenir ceux qui ont perdu des proches. » Un message sur « l’islam de paix » dira Aïcha. Mustapha voudrait quant à lui que l’on écrive noir sur blanc que tout cela n’a rien à voir avec les musulmans : « On est touchés nous aussi. » Un discours que le président de l’association de la mosquée comprend, mais conteste. « Là on est dans l’émotion, c’est normal. Mais j’ai peur du déni de réalité », confie Ahmed Ouali. Certes, « ces jeunes » qui partent en Syrie sont fragiles mais « il va tout de même falloir se questionner sur nos responsabilités », insiste-t-il.Condamner les attentats, évidemment. « Mais c’est enfoncer une porte ouverte », selon lui. Il est même gêné de dénombrer les musulmans parmi les victimes. « Cela donnerait l’impression que j’ai besoin de justifier cette condamnation. » Pour lui, les attentats de vendredi ne tombent pas du ciel. « Ils ne sont que la conséquence d’un processus qu’il va falloir s’atteler à déconstruire, pour avancer. » A la grande mosquée de Lyon, « l’heure est à l’autocritique et à l’introspection » A la grande mosquée de Lyon (Rhône), où la peur a fait se déplacer moins de fidèles que d’habitude, le recteur, Kamel Kabtane, a voulu demander à un « français converti » de lire publiquement le texte élaboré cette semaine par des responsables de la communauté musulmane. Il s’inspire d’un passage du Coran selon lequel « qui tue un être humain a tué toute l’humanité », mais va au-delà de la condamnation de la violence qui avait été entendue après les attentats de janvier.« Pour nous, imams, éducateurs et recteurs des mosquées, l’heure est à l’autocritique et à l’introspection. Nous devons faire notre propre examen de conscience pour répondre à ces questions essentielles : pourquoi en est-on arrivé là ? Comment expliquer que des jeunes se réclamant de l’islam accomplissent des actes aussi barbares ? » s’interroge ainsi le texte.Dans la salle de prière, les visages sont graves et le contraste palpable avec l’ambiance perçue après les attentats de janvier. Certains musulmans craignaient alors de légitimer les caricatures du prophète en dénonçant les attentats contre Charlie Hebdo. Aujourd’hui, aucun débat n’est permis.« Nous avons une pensée profonde pour les victimes de ces attentats odieux, nous avons une responsabilité lourde maintenant, pour expliquer pourquoi notre religion n’est pas celle de ces terroristes », lance l’imam dans un long prêche, alterné en français et en arabe, au cours duquel il lit et décode des extraits du Coran. « Lorsque la cervelle est vide, le cœur est noir, lance-t-il à propos des terroristes. Ils sont pires que des animaux sauvages. »A la sortie, dans l’atrium, la parole circule. On y évoque la « souffrance ressentie », la « compassion » pour les victimes et leurs familles, le « fardeau » pour la communauté musulmane.Le ton fataliste, un homme de 75 ans écourte la conversation : « Dans un mois, on ne parlera plus de ça, il faut laisser passer. » Plus disert, Ahmed, 35 ans, estime avoir une part de responsabilité. « Ça fait plusieurs années que des gens mal intentionnés s’approprient notre religion, on est un peu fautifs, on n’a pas assez occupé le terrain », explique ce musulman pratiquant qui ne se sentait « pas trop “Charlie” » : « J’étais peiné par ces caricatures, on a eu des mois de débats un peu stériles. C’est terrible à dire, avec ces nouveaux attentats, on s’est vraiment sentis français. » À la mosquée de la Fraternité d’Aubervilliers, la sérénité après les perquisitions À la mosquée de la Fraternité d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), les fidèles sont installés jusque sur le trottoir du boulevard Félix-Faure pour écouter le prêche de l’imam. En arrivant dans la salle de prière qui leur est réservée, des femmes échangent quelques mots. « Depuis vendredi, j’ai une boule là », raconte l’une d’elles en désignant son estomac. « C’est le monde qui est devenu fou », lui répond une autre. « Tous ces gens-là, c’est des délinquants. Ils nous ont salis, les salauds », commente Hadja, 65 ans.La mosquée d’Aubervilliers a la particularité d’avoir fait l’objet d’une perquisition dans la nuit du lundi 16 au mardi 17 novembre, dans le cadre de l’état d’urgence. A ce jour, deux autres mosquées ont également été concernées, celles de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) et Brest (Finistère). A Aubervilliers, la police a usé de méthodes particulièrement musclées. Des meubles, des faux plafonds, des portes ont été dégradés. Mais les fidèles tiennent à montrer leur sérénité : « La mosquée, elle est honnête, elle est sereine. Nos imams, ils disent jamais un mot mal placé », assure Hadja. « La police a raison : qu’ils cherchent, on n’est pas contre », ajoute une dame. « Nous, ça nous rassure, surenchérit une bénévole, Aïcha Hmichane. Le seul reproche que l’on peut leur faire, ce sont les dégâts. »En prenant la parole avant le début de la prière, le porte-parole de l’association qui gère la mosquée, Mehdi Felix, abonde : « Il n’y a aucun souci, nous avons été blanchis. Nous sommes sereins. » La préfecture a annoncé jeudi 19 novembre que les dégâts seraient réparés et que rien n’avait été trouvé sur place. M. Felix tient surtout à revenir sur les attaques meurtrières. « Ça nous a blessés dans nos cœurs », dit-il à l’assemblée avant de la mettre en garde : « Parce que nous sommes musulmans, nous devons nous justifier. Faites attention à cela. Est-ce que les chrétiens se justifient pour les actes du Klu Klux Klan ? Est-ce que tous les prêtres se justifient vis-à-vis de ceux qui commettent des actes pédophiles ? » Plus tard, l’imam prendra lui aussi la parole pour adresser « une pensée profonde pour tous les morts » et rassurer « les musulmans qui ont peur pour leur famille, leurs pratiques ».À la sortie de la prière, Mohamed, 37 ans, a l’impression « qu’on n’est plus considérés comme Français quand il y a des événements tragiques. » Evidemment qu’il condamne les attentats. Mais pas parce qu’il est musulman. Parce qu’il est « humain ».Julia Pascual (à Aubervilliers)Journaliste au MondeLucie Soullier (à Paris)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterRichard Schittly (Lyon, correspondant)Journaliste au Monde Laura Buratti Raphaëlle Badie-Perez, médecin coordinatrice du service universitaire de médecine préventive (SIUMPPS) de l’université Paris-Descartes, a déjà accueilli, écouté et orienté de nombreux étudiants choqués par les attentats du 13 novembre. Voici neuf conseils, fondés sur son expérience auprès d’eux, qui peuvent être utiles à chacun pour prendre soin de soi et commencer doucement à aller mieux.1. Vous n’êtes pas seul, beaucoup de gens se sentent mal« Habituellement, nous recevons entre 10 et 30 étudiants par semaine en consultations psychologiques. Depuis les attentats du 13 novembre, nous en recevons plus de quinze par jour, le service est plein du matin au soir. Les troubles des étudiants qui viennent nous trouver vont de l’anxiété au choc post-traumatique, en passant par de fortes angoisses. Les cas les plus graves sont orientés vers le psychiatre du service qui pourra prescrire un traitement ou orienter l’étudiant une structure d’accueil adaptée, en cas de besoin. »2. Pas besoin d’avoir été touché directement pour être choqué« Je suis frappée par le nombre d’étudiants qui connaissent quelqu’un qui était sur place ou ont un ami qui y était, ou qui connaît quelqu’un qui, etc. C’est extrêmement tentaculaire. Même sans être touchés directement, certains prennent le choc de plein fouet, cela dépend des gens. Ceux-là ont absolument besoin d’être rassurés et sécurisés. »Lire aussi :Après les attentats, des permanences pour l’accueil psychologique des étudiants3. Il n’est pas obligatoire d’aller bien« De nombreux étudiants ont du mal à se positionner face au « bien-penser ». Ils reçoivent beaucoup d’injonctions d’aller bien, de continuer à vivre, à aller aux concerts et à s’asseoir en terrasse. Ils disent : “J’aimerais bien sortir à nouveau mais je ne peux pas, j’ai peur !” Je leur réponds qu’ils ont le droit d’avoir peur et qu’ils ne doivent pas se forcer. Certains prennent les choses moins à cœur, et sont capables de sortir à nouveau, d’autres pas. Il ne faut absolument pas culpabiliser à ce propos, et s’écouter. Vous n’êtes pas obligé d’aller bien ! »4. Votre angoisse peut provenir d’une fragilité « en sommeil »« Ce genre d’événement peut amener certaines personnes à “décompenser”, c’est-à-dire à révéler des fragilités préexistantes. On considère généralement qu’environ 12 % de la population a des problèmes d’anxiété légers ou modérés, qui ne sont pas pris en charge, et qui d’ailleurs se gèrent très bien au quotidien. Lors d’un choc, l’angoisse ressurgit et devient incontrôlable, ce qui explique le grand nombre de personnes qui se sentent mal actuellement. »5. Il faut en parler, le plus possible« Il vaut mieux ne pas rester seul avec ses angoisses, et en parler, si ce n’est à un professionnel, au moins à un proche. Les groupes de parole ne sont pas forcément l’idéal, car on met dans la même pièce des gens qui ont vécu des choses très différentes. Pour celui qui est anxieux, entendre quelqu’un évoquer les proches qu’il a perdus ou l’enfer qu’il a vécu peut faire plus de mal que de bien. Mieux vaut privilégier, dans la mesure du possible, un accueil individuel. »Lire aussi :Après les attentats, libérer la parole6. Laissez le temps passer et faites-vous du bien« C’est triste à dire, mais nous ne pouvons pas faire grand-chose pour aller mieux, il n’y a que le temps qui puisse agir. Petit à petit, nous allons réapprendre à avoir confiance au quotidien, dans les transports, dans notre environnement. Beaucoup d’étudiants que j’ai vus sont loin de leur famille et se sentent seuls en Ile-de-France. Retourner chez ses parents, reprendre un rythme, manger et se coucher à heures fixes peut les aider. L’essentiel est de prendre des moments de plaisir pour soi, de se réfugier dans tout ce qui fait du bien. »7. Coupez-vous des sources d’angoisses« Il vaut mieux se protéger de tout ce qui est anxiogène. Les réseaux sociaux par exemple sont à double tranchant : certains y trouvent du soutien et du réconfort, d’autres sont déstabilisés par les récits des victimes ou les messages racistes ou haineux et cela devient une source d’angoisse. Pour ceux-là, il vaut peut-être mieux prendre de la distance avec les médias et sources d’information. »8. Soyez attentif aux signes d’un stress plus profond« Si vous avez des difficultés à trouver le sommeil et que vous faites des cauchemars dans lesquels vous revivez les événements ou des images que vous avez vues, que vous avez du mal à manger ou à vous concentrer, que vous sursautez à la moindre porte qui claque ou sirène hurlant dans la rue, ce sont des signaux qui doivent vous alerter et vous pousser à consulter un spécialiste. »9. Restez à l’écoute de vous-même dans les prochaines semaines« Juste après les attentats, l’affluence était moindre. Nous recevions des étudiants qui étaient dans la sidération, sous le choc. Mais depuis mercredi, une deuxième vague de consultations arrive, plus intense : les jeunes commencent à réaliser ce qui s’est passé. Nous nous attendons à ce que ce soit un phénomène qui dure et nous allons donc maintenir d’importantes capacités d’accueil dans les semaines à venir. »Lire aussi :Les psy au chevet d’une France sous le chocLaura BurattiJournaliste au Monde Margherita Nasi L’exemple le plus emblématique des décalages entre l’élite et le peuple est peut-être celui de la reine Marie-Antoinette, connue pour avoir supposément suggéré au peuple affamé marchant sur Versailles de manger de la brioche. Une déclaration probablement imaginaire, mais qui n’en reste pas moins emblématique, et qui semblerait avoir quelques échos avec l’actualité. « En ce début de XXIe siècle, les élites sont-elles atteintes du syndrome de Marie-Antoinette, c’est-à-dire déconnectées de la réalité vécue par le peuple et incapables d’envisager que le pouvoir leur échappe ? », se demande ainsi Jean-Luc Wingert dans Le syndrome de Marie-Antoinette.C’est en effet un personnel politique crispé sur une vision dogmatique de l’économie, exclusivement préoccupé par la défense de ses intérêts, que décrit le consultant en innovation sociale et en organisation.Ainsi, au moment où la crise touche tous les domaines, du social à l’environnement en passant par l’économie, la finance et éducation, les pays occidentaux apparaissent désemparés : les élites se battent pour sauvegarder leurs avantages et ceux de leurs pays respectifs, le Royaume-Uni continuant de défendre les intérêts de la finance, dans laquelle il a beaucoup investi, l’Allemagne focalisée, quant à elle, sur la défense de son industrie.Évolution de schémas de penséeMais ce n’est pas d’un pamphlet contre les élites dont il s’agit ici. Si dans son premier ouvrage, La vie après le pétrole. De la pénurie aux énergies nouvelles (Autrement, 2005), Jean-Luc Wingert présentait la problématique de la transition énergétique, la crise actuelle pousse l’auteur à envisager des solutions encore plus globales : c’est à une crise de la civilisation occidentale et de son modèle de développement que nous avons à faire.La première partie de l’ouvrage est ainsi consacrée à la possible évolution des schémas de pensée : après avoir analysé le cercle vicieux dans lequel nous entraîne le système marchand, l‘auteur s’interroge sur les croyances occidentales et la « science économique ».Dans la deuxième partie de l’ouvrage, l’auteur détaille une série de propositions pour changer la société : des réformes de la finance à des formes autres d’organisation d’entreprise, en passant par la création d’un Sénat citoyen, une chambre tirée au sort sur les listes électorales pour questionner les propositions, redonner de l’oxygène aux institutions et retrouver des débats contradictoires et de qualité.Révolution en matière de financeMais c’est en matière de finance que la révolution semble le plus s’imposer : « ce secteur est devenu un casino géant, bien éloigné des préoccupations du financement de l’économie réelle qui, pourtant, devrait être son objectif ». L’auteur suggère donc de séparer les activités des banques d’affaires des banques de détail afin de protéger les activités bancaires destinées à l’économie réelle.En peignant plusieurs révolutions possibles, liées, et qui dessinent des futurs différents, c’est surtout à un changement de paradigme qu’appelle l’auteur. L’enjeu n’étant plus de croire à une nouvelle vérité, mais de prendre conscience que si une fable de cohésion est indispensable pour faire société, il ne s’agit pas d’une vérité, mais d’un récit comportant simplification et imaginaire, qui met en avant certains aspects et en met d’autres dans l’ombre.Ainsi, l’abondance énergétique qui depuis près de trois siècles rend possible l’autonomie ou l’agriculture industrielle est un élément du contexte historique qui n’est pas considéré à sa juste valeur, et dont il nous est difficile d’imaginer la fin. « Jadis on demandait au peuple de sacrifier sa vie présente pour un salut dans l’au-delà, on lui demande maintenant de la sacrifier pour la futilité d’une utopie marchande. »Le syndrome de Marie-Antoinette. Que faire quand les élites ont perdu la tête ? de Jean-Luc Wingert (Les Liens qui Libèrent, 224 pages, 18 euros).Margherita NasiJournaliste au Monde 18.11.2015 à 16h40 • Mis à jour le18.11.2015 à 17h32 | Marine Benoit « J’ai reçu des mails professionnels dès le samedi matin. Des mails qui ne faisaient strictement aucune mention du drame qui avait eu lieu la veille à seulement quelques centaines de mètres de là. On me demandait de traiter en urgence un dossier client ou encore de renvoyer telle ou telle pièce », rapporte, indigné, Pierre*, avocat de 30 ans, depuis deux ans dans un cabinet parisien du 9e arrondissement.Pierre a bossé tout le week-end, malgré la fermeture des bureaux samedi car situés dans une rue rendue inaccessible au public. « Je n’ai pas eu de répit, poursuit-il. Ni les stagiaires d’ailleurs. J’aurais au moins aimé qu’on nous dise ne serait-ce qu’un mot à ce sujet. » Parmi ses amis avocats, Pierre estime « ne pas être le plus à plaindre », lui qui est « en vie » et n’a perdu aucun proche.Aude, 28 ans, a dû lever le rideau d’un magasin de la capitale dès 10 heures du matin. Responsable d’une boutique de luxe dans le 16e arrondissement, elle affirme surtout avoir été « choquée par le silence » de son patron. « Il ne s’est en rien exprimé sur le sujet, il a juste tenu un discours froid nous incitant à nous remuer pour vendre. »« On a peur »Sarah, 23 ans, vendeuse dans un magasin de vêtements du 6e arrondissement, a, elle, refusé de s’y rendre samedi, « trop stressée ». Lundi matin, elle a téléphoné à son supérieur pour savoir si des mesures de sécurité avaient été mises en place. « Il m’a répondu qu’il n’y en avait pas. Que la vie continuait. Nous, on est en boutique et on a peur. On nous a même interdit de faire une pause pour regarder l’allocution de François Hollande, en nous demandant de prendre plutôt ce temps-là pour “aller chercher les clients dans la rue” et rattraper le chiffre de samedi. Ils ne pensent qu’au chiffre. »Afin de ne pas perdre une journée sur sa fiche de paye, elle explique vouloir faire jouer son « droit de retrait », qui permet à un salarié de s’absenter en cas de « danger grave et imminent pour [sa] vie ou [sa] santé ». Mais ce droit, très encadré, est en principe « inapproprié à la situation postattentat », explique l’avocat de droit social Francis Kessler.Lire aussi :Peut-on avoir recours au droit de retrait après les attentats du 13 novembre ?Anaëlle, 24 ans, fait partie de ceux qui ont dû assurer le service tout le week-end dans l’un des nombreux bars du centre de la capitale, malgré l’inquiétude. Le droit de retrait, elle n’en a jamais entendu parler. « Je suis venue parce qu’il le fallait, sans faire de vagues. Les instructions, c’était plutôt “on ne va pas se laisser abattre”, ce qui avait du sens. Mais “on” ne m’a pas vraiment posé la question de savoir si je souhaitais assurer mon service, quelques heures seulement après les tueries sauvages dans des établissements à quelques rues. » Dimanche soir, elle explique avoir passé une soirée « particulièrement éprouvante », quand, après un mouvement de panique provoqué par l’éclatement d’une ampoule à quelques numéros de son établissement, dans le Marais, elle et ses clients, retranchés à l’intérieur, ont arrêté de respirer durant de longues minutes. « On a vu des gens se mettre à courir soudainement dans la rue quand d’autres criaient. On était morts de trouille. » Pourtant, quand le calme est revenu, vers 20 heures, son patron l’a laissée finir seule la soirée et fermer le bar. « Comme la veille, finalement. »« Personne n’avait envie de faire cuire des steaks »Chez Big Fernand, chaîne de restauration spécialisée dans les burgers « à la française », les consignes sont les mêmes : les établissements de la rue du Faubourg-Poissonnière, dans le 9e arrondissement, et de la rue Saint-Sauveur, dans le 2e arrondissement, restent ouverts. « Fermer ce week-end n’allait malheureusement pas rendre la vie à ceux qui l’avaient perdue vendredi soir », affirme Steve Burggraf, le fondateur de l’enseigne.Mais derrière les fourneaux, c’est plutôt pour leurs vies que s’inquiètent les employés, largement désœuvrés. « Ça n’avait aucun intérêt. Dimanche, il n’y a eu quasiment aucun client. Personne n’avait envie de faire cuire des steaks », témoigne un employé de la rue Saint-Sauveur. « Après la fausse alerte, qui nous a tous encore mis sous pression, on a décidé de baisser le rideau et de partir », poursuit-il.De son côté, Steve Burggraf soutient « n’avoir jamais pris aucun risque pour les salariés et les clients. Samedi, nous avons jugé bon de poursuivre notre activité pour ne pas céder à la panique et parce que le niveau de sécurité dans la capitale n’avait jamais été aussi élevé que ce jour-là. » Par ailleurs, il maintient que ses employés ayant refusé de venir samedi « seront payés ».« Qu’on nous donne le droit que le temps s’arrête »A la Fnac en revanche, dont certains magasins comme ceux de Saint-Lazare ou de Montparnasse sont restés ouverts samedi mais ont dû baisser le rideau dimanche, « il n’est pas prévu par la direction de payer les salariés pour les heures non assurées, volontairement ou non, rapporte Michel Bétard, délégué syndical CGT de la Fnac Saint-Lazare. Samedi, beaucoup d’entre nous sont venus travailler, malgré leur angoisse. Nous n’avons eu strictement aucune consigne de la part de la direction ». Laurent Glépin, directeur de la communication du groupe, admet en effet qu’en raison d’un « flou total sur la situation au lendemain des attentats, il avait été convenu de laisser les portes ouvertes du magasin Montparnasse jusqu’à 18 heures et celles de Saint-Lazare jusqu’à 13 heures environ ». Les magasins de Rosny et de La Défense, qui ont chacune perdu au Bataclan deux de leurs employés, sont en revanche restés clos. Quant aux salariés qui devaient travailler dimanche, « ils ne seront effectivement pas rémunérés pour cette journée chômée, mais ils conserveront le jour de repos qui leur est normalement attribué après chaque dimanche travaillé ». Eric, ingénieur du son, a lui aussi été contraint d’assurer un concert samedi soir à Pau, même si le cœur était loin d’y être, lui qui a perdu deux amis présents la veille au Bataclan. Ce qu’il regrette surtout, c’est que « tout événement, quel qu’il soit, n’ait pas été annulé, même loin de Paris ». Car être sur son lieu de travail samedi n’était pas le problème. « Ça faisait du bien d’être soudés entre collègues. Je crois que j’aurais juste aimé qu’on nous donne le droit que le temps s’arrête, au moins le temps d’une soirée. » *Les prénoms ont été changés.Lire aussi :La priorité des entreprises : sécurité et soutien psychologiqueMarine BenoitJournaliste au Monde Aurélie Collas Dessiner pour vider son sac, évacuer la violence des derniers jours, afficher un message de paix et de solidarité. Au lendemain des attaques de Paris, les écoles primaires avaient reçu la consigne d’organiser, outre la minute de silence, un temps de parole avec les élèves et des activités pour les aider à s’exprimer. Partout en France, des écoles se sont servi des crayons et des feutres pour réaliser ce travail de catharsis.Lire aussi :Attaques à Paris : les enseignants s’efforcent de gérer le « cours d’après »Il en ressort une immense fresque qu’on peut voir sur Twitter. Sous le mot-dièse « Ecoles pour la paix », nombre de ses écoles ont en effet publié leurs dessins. On peut y voir représentés quelques mitraillettes, des policiers et des blessés à terre, mais surtout beaucoup de « peace and love », de tours Eiffel scintillantes et de drapeaux bleu-blanc-rouge.« Des dessins colorés et plutôt gais », témoigne Guillaume Bourgin, instituteur à l’école Langevin de Vallauris (Alpes-Maritimes) qui, lundi matin, a proposé à sa classe de CM1-CM2 de dessiner après la discussion qu’ils venaient d’avoir sur les attentats. « Certains ont dessiné des tours Eiffel, des fleurs, des cœurs… D’autres ont représenté les kamikazes, en leur adressant un message : “Terroristes je vous hais”, “On n’a pas peur de vous”, “J’ai pas peur, je vais profiter de la vie.” »« Voulez-vous faire la paix ? » Mêmes messages à l’école Joppet de Chambéry (Savoie), où la classe de CM2 a été invitée à prendre les crayons lundi matin, « sans consigne particulière, juste pour leur donner un espace d’expression », précise leur professeure, Muriel Meillier. Sur ces dessins, on peut lire : « C’est injuste de tuer des personnes qui n’ont rien fait » ; « Je suis musulman et je suis contre le terroriste et le raciste » ; « Ça ne sert à rien de se battre » ; « Voulez-vous faire la paix ? »… « J’ai été assez étonnée, rapporte l’enseignante. Je m’attendais à avoir beaucoup de scènes de guerre, mais finalement ce sont plutôt des messages de paix et d’union qu’il ressort. »Des scènes de guerre, il y en a eu quelques-unes, lundi, à l’école de Saint-Paul-du-Vernay, dans le Calvados. « Il y a eu un temps d’expression pour que les enfants vident leur sac après le week-end. Ceux qui le souhaitaient ont dessiné, et j’ai vu quelques images assez sombres », raconte Benjamin Thily, enseignant des CM1-CM2 et directeur de l’école.« Mardi, poursuit-il, on a eu l’idée de construire ensemble quelque chose qui soit porteur d’espoir. Sur le tableau, on a d’abord écrit des mots négatifs – djihad, mort, attentat… J’ai tourné le tableau en disant que ces mots, je ne les effaçais pas, mais qu’à présent, on écrirait des mots positifs que les attentats n’ont pas fait disparaître, et qui sont plus forts que les autres : joie, partage, fraternité… » Ce travail a donné lieu, entre autres, à des « nuages de mots » représentant Paris, un cœur et la planète, désormais affichés sur la twittosphère.#EcolespourlaPaix Nous avons fait un cœur au sujet des attentats. #Adélaïde et #Louis https://t.co/V6lpBXqFXR— CM_lesAulnes (@CM_lesAulnes)require(["twitter/widgets"]);Libérer certaines émotions Dans toutes ces écoles, il a fallu d’abord discuter des attentats à partir de ce que les élèves avaient vu, entendu, compris ; démêler parfois le vrai du faux ; tenter d’expliquer quelque chose d’inexplicable pour les enfants : pourquoi ont-ils tué ? Dans un second temps, le dessin a servi à libérer certaines émotions – la peur, la colère, l’incompréhension, l’empathie envers les victimes… « Le dessin, on l’avait déjà utilisé après Charlie, explique Eric Hitier, professeur à l’école de Druye (Indre-et-Loire). Ca permet de formuler des émotions qu’on n’arrive pas forcément à dire à l’oral, ou auxquelles on a du mal à associer des mots. »S’exprimer, mais aussi se faire entendre. La classe de l’école de Druye a compilé ses dessins dans un livre. « On a lancé un appel via Twitter pour trouver un volontaire à Paris qui récupérerait le livre et irait le poser place de la République, raconte M. Hitier. Les élèves voulaient que les gens qui vont se recueillir sur la place voient que des élèves d’Indre-et-Loire pensent aux victimes, à ce qui s’est passé. » Une personne du ministère de l’éducation nationale leur a répondu. Le livre devrait être déposé vendredi quelque part sur la place.Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste David Revault d'Allonnes Après le président de guerre, le président rassembleur. « Face à la menace terroriste, il n’y a pas de différences entre les territoires, plus de clivage partisan qui tienne », a expliqué François Hollande devant l’Association des maires de France (AMF), mercredi 18 novembre vers 13 heures au Palais des congrès de Paris. Deux jours après son discours martial devant les parlementaires réunis en congrès à Versailles, le président a plaidé devant les élus pour une forme d’œcuménisme politique et de solidarité transpartisane face au terrorisme, dans la droite ligne de « l’union sacrée » préconisée par Manuel Valls.Lire aussi :Face au « terrorisme de guerre », Hollande prône un « autre régime constitutionnel »« Le dessein des terroristes est de plonger notre pays dans l’effroi et la division. Nous devons donc veiller à préserver au sein de chaque commune de France l’unité qui fait notre France », a plaidé M. Hollande au Palais des congrès, où une alerte au colis suspect avait été déclarée deux heures avant l’arrivée du président. Le chef de l’Etat, dont l’agenda est piloté au jour le jour depuis les attentats de vendredi, a accepté l’invitation lancée dimanche par François Baroin, le président de l’AMF, alors qu’il avait initialement prévu de ne pas s’y rendre au vu de la grogne budgétaire des élus.Lire aussi :Les attentats bousculent les agendas politiquesIl s’y est déplacé en compagnie du premier ministre Manuel Valls, des ministres de la défense Jean-Yves Le Drian et de la justice Christiane Taubira, avec lesquels il avait suivi l’opération policière à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), quelques heures plus tôt à l’Elysée.Lire aussi :Assaut à Saint-Denis : ce que l’on sait, ce que l’on ignoreEvoquant « une opération policière particulièrement périlleuse et lourde », le président, sous les applaudissements des maires, a salué l’action des forces de l’ordre : « La France est fière d’avoir des forces de sécurité de cette qualité pour protéger nos concitoyens. » Dans un discours consensuel, il a rappelé qu’il prendra en compte les propositions de l’opposition en en soumettant certains au conseil d’Etat, comme indiqué lundi, et assuré que « le gouvernement travaillera en pleine coopération avec le Parlement ».« Vous, maires de France… »Annonçant une réunion des préfets avec les maires dans tous les départements, il s’est également employé à mobiliser les maires, juridiquement détenteurs des pouvoirs de police dans leurs villes, dans le cadre du dispositif sécuritaire annoncé lundi. « J’attache une grande importance à la participation des maires de France (…) notamment dans le cadre de l’état d’urgence », a expliqué M. Hollande, évoquant notamment l’interdiction de circulation des personnes et des véhicules dans des lieux donnés, la protection des bâtiments publics ou privés.« Vous, maires de France, vous connaissez mieux que personne votre territoire, votre population », leur a t il lancé. « Nous avons besoin de votre concours », a poursuivi le président exhortant les maires et, à travers eux, leurs administrés, à nourrir toujours une « confiance dans notre projet commun, au-delà de nos différences », s’attirant des applaudissements nourris, avant de repartir pour l’Elysée, après une Marseillaise entonnée par l’assistance.David Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste 18.11.2015 à 12h27 • Mis à jour le18.11.2015 à 17h04 | Denis Cosnard, Nicole Vulser, Philippe Jacqué et Isabelle Chaperon L’opération du RAID qui s’est déroulée mercredi 18 novembre à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) a pris de court les entreprises qui sont nombreuses à avoir implanté leur siège social ou des sites dans la commune, à l’image de l’opérateur télécoms SFR, de la SNCF ou encore d’Orange Business Services, la filiale d’Orange consacrée aux entreprises.Même si le quartier des affaires de la Plaine Saint-Denis est éloigné du centre-ville, où a eu lieu l’assaut, les salariés concernés étaient pourtant nombreux à s’interroger sur l’opportunité ou non de se rendre sur leur lieu de travail, sur fond de désorganisation des transports et d’angoisse.Bonjour @generalifrance— EliseVDB1 (@☆ Eliiiiise ☆)require(["twitter/widgets"]); #SaintDenis Nos bureaux sont ouverts. Nos collaborateurs qui n'ont pas rejoint le site sont appelés à la #prudence— generalifrance (@Generali France)require(["twitter/widgets"]);Ainsi, si Generali France a passé des messages de « prudence », les salariés voisins de l’immeuble Wilson, où la SNCF a logé près de 1 000 membres du personnel, surtout administratif, ont reçu un courriel rassurant vers 8 h 30 émanant de la gestion de l’immeuble. « On nous précisait que les opérations policières étaient éloignées, que le RER fonctionnait et que la circulation était normale », relate un cadre, qui a tout de même conseillé à ses collaborateurs de ne pas venir : « Je suis inquiet car je n’arrive pas à les joindre », disait-il en milieu de matinée.« Garder la tête froide »« Notre comité exécutif s’est réuni tôt ce matin pour examiner la situation », relate-t-on dans un grand groupe de services, dont le siège se trouve près du stade de France, à deux kilomètres à peu près du théâtre de l’opération alors en cours. Jugeant que la sécurité du personnel n’était pas en jeu, les dirigeants ont décidé de ne pas faire passer de message incitant les salariés à rester chez eux. Ils ont par contre envoyé un courriel donnant les dernières informations sur les moyens de transport disponibles. « Nous ne voulions pas céder à la panique », dit un cadre sur place. SFR a transmis un message similaire à son personnel de la Plaine Saint-Denis.Analyse différente dans une autre multinationale voisine. « Nous avons suivi les événements dès 6 heures du matin, à notre arrivée, dit un responsable. Nous avons dans la foulée envoyé un mail à nos collaborateurs pour leur proposer de travailler de chez eux. Notre site est cependant resté ouvert, car nous ne voulons pas que les employés qui se rendent à leur bureau trouvent porte close. D’ailleurs, plusieurs personnes étaient arrivées très tôt. » Pour ce dirigeant, il faut garder « la tête froide et ne pas céder à la psychose ou à l’angoisse, comme certains syndicats qui réclament davantage de sécurité ». Pour lui, il ne faut pas renforcer de manière démesurée les précautions ou reporter l’ensemble des réunions prévues.Pointeuse indulgente« Les tournages se sont déroulés dans le calme. Aucune consigne n’a été donnée de ne pas se rendre aux Studios de Paris », explique Brigitte Segal, la présidente de ce lieu de tournage – où a été réalisé le film Lucie, de Luc Besson – situé aux bords des quais à Saint-Denis, « la sécurité et la surveillance ont été renforcés depuis lundi. Notre site est déjà fermé et surveillé vingt-quatre heures sur vingt-quatre ».La désorganisation des transports a quand même amené la Caisse des dépôts – qui dispose de plusieurs sites en région parisienne – à adresser un message à l’ensemble de son personnel pour assurer que la pointeuse serait indulgente aujourd’hui. « Un aménagement de temps pourra être accordé aux personnels empruntant habituellement les réseaux de transport directement impactés », promettent les ressources humaines, mais sous réserve : « Cette mesure sera accordée sur demande individuelle validée par la hiérarchie, et après vérification des conditions d’éligibilité par les services de la DRH en charge de la gestion du temps et des absences. »Vous croyez que le RAID va me faire un mot pour l'école ?— PROFdeLyCpro (@Prof de Lycée Pro)require(["twitter/widgets"]); Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterPhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterNicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurent Borredon, Simon Piel, Soren Seelow et Jean-Pierre Stroobants (à Bruxelles) L’enquête sur les attentats de Paris, qui ont fait au moins 129 morts et plus de 350 blessés à Paris et à Saint-Denis, vendredi 13 novembre, a mené les enquêteurs de la Syrie à la Belgique. Mais c’est finalement sur un appartement de Saint-Denis que les policiers du RAID ont lancé l’assaut, mercredi 18 novembre, à 4 h 20 du matin. Ils recherchaient le commanditaire présumé des attaques, Abdelhamid Abaaoud, 28 ans, à quelques centaines de mètres du Stade de France, où trois kamikazes s’étaient fait exploser vendredi. Mercredi en fin de matinée, l’homme était toujours recherché : il n’était pas certain qu’il ait même été présent sur les lieux.L’affrontement a été violent : une femme est morte en déclenchant son gilet d’explosifs et un autre suspect est décédé lors de l’échange de tirs. Cinq personnes ont été interpellées et placées en garde à vue. Cinq policiers du RAID ont été blessés. Mercredi, en milieu de matinée, les policiers n’avaient pas encore pu totalement investir l’appartement, gravement endommagé par l’explosion et menacé d’effondrement.A 4 h 20, lorsque le RAID et les policiers de la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire (SDAT) ont pénétré dans le petit immeuble de la rue du Corbillon, situé dans la vieille ville de Saint-Denis, ils ont été accueillis par un feu nourri de tirs. « Ça défouraillait », raconte une source policière. Les enquêteurs soupçonnaient qu’Abdelhamid Abaaoud ne serait pas seul : ils avaient en revanche sous-estimé le nombre de terroristes présumés qui l’entouraient. Au lieu de deux suspects, ils font... Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant) « Ils ne montraient pas de signe d’une possible menace. » C’est ce qu’a indiqué, mercredi 18 novembre, le parquet fédéral belge à propos des deux frères Abdeslam, Brahim et Salah. L’un s’est fait exploser à Paris vendredi 13 novembre et l’autre est toujours recherché. La police belge avait interrogé les deux frères Abdeslam avant les attentats.Brahim « a essayé d’aller en Syrie mais il n’a réussi à aller qu’en Turquie », a déclaré le porte-parole du parquet Eric Van der Sypt, confirmant des propos au site Politico. « Il a été interrogé à son retour, et son frère aussi », a ajouté M. Van der Sypt, en parlant de Salah. Il n’a pas précisé de dates concernant ces interrogatoires.Brahim n’a pas été poursuivi à son retour de Turquie car « nous n’avions pas de preuve qu’il participait aux activités d’un groupe terroriste », a aussi expliqué le porte-parole du parquet.« Nous savions qu’ils étaient radicalisés et qu’ils pourraient se rendre en Syrie (mais) ils ne montraient pas de signe d’une possible menace », a poursuivi le magistrat. « Même si nous les avions signalés à la France, je doute qu’on aurait pu les arrêter », a-t-il ajouté, confirmant ainsi que les deux frères n’avaient pas été signalés aux services de renseignement français.« Se demander pourquoi ces hommes n’ont pas été correctement surveillés »Les services de l’antiterrorisme belges ont-ils commis des erreurs et auraient-ils pu prévenir les attentats de Paris ? « Nous ne disons pas qu’ils savaient que les auteurs qui vivaient à Molenbeek-Saint-Jean étaient de dangereux extrémistes. Mais s’ils savaient, il faut se demander pourquoi ces hommes n’ont pas été correctement surveillés », indique Stefaan Van Hecke, député du parti écologiste flamand Groen.Le Comité R, un organe de contrôle qui surveille les services au nom du Parlement et du gouvernement, a ouvert spontanément une enquête sur le fonctionnement de la Sûreté de l’Etat et du service général du renseignement et de la sécurité (la sûreté militaire). Des députés demandent que le Comité P, qui contrôle la police, se voie confier une mission similaire : des informations sur la radicalisation sont également en possession des polices locales, de la police fédérale et des douanesLire aussi :A Molenbeek, « il est facile d’échapper à la police »Ces investigations viseraient à déterminer les renseignements dont disposaient exactement les différents organes chargés de la sécurité, et s’ils les ont échangées entre eux et avec les services étrangers. C’est l’Organe de coordination pour l’analyse de la menace qui doit analyser et évaluer ces informations. Il y a quelques semaines, son directeur, un ancien procureur, a démissionné de cette structure critiquée. Le Comité R lui reprochait notamment d’avoir transformé son service en une structure de renseignement concurrente.Lire aussi :Qui est Abdelhamid Abaaoud, le commanditaire présumé des attentats ciblé par le RAID à Saint-Denis ?Attitude consensuelle de l’oppositionLes commentaires et les insinuations de responsables français sur les possibles lacunes des services belges n’ont pas suscité de réactions officielles. Le ministre des affaires étrangères, Didier Reynders, a renvoyé la balle vers Paris en soulignant que Mehdi Nemmouche, l’auteur de la tuerie du Musée juif de Belgique à Bruxelles, en mai 2014, était passé à travers les mailles de la surveillance française.S’il y a eu d’autres failles en France, il pourrait toutefois y en avoir eu en Belgique, notamment parce qu’il est avéré que la police connaissait des membres des attentats de Paris installés à Bruxelles. L’ancien maire de Molenbeek, le socialiste Philippe Moureaux, a souligné « l’échec » des services de renseignement. « Vous comprendrez bien que si les Belges ne nous préviennent pas, on ne peut rien faire », confiait, lundi 16 novembre, une source policière française à l’AFP.Lire aussi :A Molenbeek, « il est facile d’échapper à la police »Un débat parlementaire devait avoir lieu jeudi 19 novembre. Le premier ministre, Charles Michel, qui a bénéficié jusqu’ici de l’attitude consensuelle de l’opposition, devrait annoncer de nouvelles mesures. La menace dans le pays est passée au niveau 3 (sur une échelle de 4), et quelque 300 militaires supplémentaires sont mobilisés pour la surveillance des gares, des aéroports et des bâtiments officiels.Après l’attentat contre le Musée juif et le démantèlement d’une cellule terroriste à Verviers, en janvier, le gouvernement avait annoncé une série de décisions. Une bonne partie d’entre elles n’est pas concrétisée et le cadre de la Sûreté de l’Etat est privé de 150 agents, sur les 750 que celle-ci devrait compter.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Les Décodeurs Ce qu’on sait : L’opérationDans le cadre de l’enquête sur les attentats du 13 novembre, un assaut a été donné à partir de 4 h 20 mercredi 18 novembre, dans un appartement situé rue Corbillon et sur le boulevard Carnot, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), au nord de Paris. L’opération, menée par le RAID et la BRI, et impliquant 110 policiers au total, s’est terminée peu après 11 h 45.Suivez la situation en direct dans notre live La cibleLes enquêteurs recherchaient Abdelhamid Abaaoud, un djihadiste belge de 28 ans qui a rejoint les rangs de l’Etat islamique (EI) au début de l’année 2013, et qui pourrait être le coordinateur des attaques visant Paris et Saint-Denis. Début octobre, il avait alors été visé lors des frappes françaises menées sur Rakka, en Syrie, la capitale de l’Etat islamique.On ignore s’il était présent à Saint-Denis.Lire aussi :Qui est Abdelhamid Abaaoud, le commanditaire présumé des attentats ciblé par le RAID à Saint-Denis ?Le bilan« Tous les terroristes sont neutralisés », a annoncé le porte-parole du gouvernement. Deux terroristes sont morts dans l’assaut, de source policière : une femme, retranchée dans l’appartement, qui a activé son gilet explosif, et un homme dont on ignore l’identité, touché par des projectiles et des grenades.Cinq policiers du RAID ont subi des blessures légères, selon la police nationale. Une chienne d’assaut a également été tuée lors de l’opération.Sept personnes ont été arrêtées et placées en garde à vue : six hommes et une femme, dont on ne connaît pas l’identité. Selon nos informations, il ne s’agit ni d’Abdelhamid Abaaoud ni de Salah Abdeslam, principal suspect recherché après les attentats. Selon le procureur de Paris, François Molins, l’un d’entre eux serait la personne qui a fourni l’appartement.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : que sait-on des terroristes impliqués ?Les origines de l’opérationUn téléphone, retrouvé dans une poubelle à proximité du Bataclan et utilisé par les terroristes vendredi, aurait orienté les enquêteurs. L’exploitation de l’appareil a « permis d’obtenir des éléments qui pouvaient laisser penser que le dénommé Abaaoud était susceptible de se retrouver dans un appartement conspiratif à Saint-Denis », selon le procureur de Paris.Il contenait un SMS, envoyé à 21 h 42, juste avant l’attaque de la salle de spectacle, disant « On est parti on commence ». La recherche de géolocalisation aurait mené à un point de chute du commando dans un appartement de résidence hôtelière loué au nom de Salah Abdeslam, Alfortville (Val-de-Marne). Le propriétaire du téléphone y était passé avant les attaques de vendredi.Le logement d’Alfortville a été perquisitionné par les enquêteurs, de même qu’un deuxième site, un pavillon de Bobigny (Seine-Saint-Denis), loué par Brahim Abdeslam, du 10 au 17 novembre.Lire aussi :A Saint-Denis, l’assaut contre les terroristesLes conséquences à Saint-DenisLes transports en commun ont été perturbés par l’assaut. Le trafic des lignes 5 et 13 du métro a été interrompu après la découverte d’un colis suspect, ainsi que plusieurs lignes de bus. De nombreux bâtiments publics sont restés fermés mercredi à Saint-Denis (crèches, écoles…). Retrouvez la liste sur le site de la mairie de Saint-Denis. Lire aussi :Attentats du 13 novembre : « une ambiance de guerre » à Saint-Denis Les interrogationsLe sort d’AbaaoudAucun élément ne confirme que la cible de l’opération, Abdelhamid Abaaoud, était bien présent mercredi 18 novembre sur le lieu de l’assaut de Saint-Denis. Le procureur n’a pas indiqué s’il faisait partie des personnes tuées. Selon nos informations, il ne se trouve pas parmi les sept personnes interpellées.La localisation de Salah AbdeslamSalah Abdeslam est en fuite depuis les attentats de vendredi. Il avait été incarcéré en 2010 avec Abdelhamid Abaaoud en Belgique pour braquage. Son frère Brahim Abdeslam s’est fait exploser dans un bar boulevard Voltaire.Les deux Belges qui sont venus le chercher à Paris ont été placés sous mandat d’arrêt, lundi 16 novembre, pour « attentat terroriste » par la justice belge.L’identification des derniers terroristesMercredi, toutes les gardes à vue de membres de l’entourage familial d’Ismaël Omar Mostefai et de Samy Amimour, deux des assaillants du Bataclan, ont été levées.Le troisième assaillant de la salle de spectacle, tué à l’étage lors de l’assaut de la BRI, est toujours en cours d’identification, tout comme l’un des kamikazes du Stade de France.Un appel à témoins a été lancé mardi soir, pour identifier un autre membre du commando de Saint-Denis. Un passeport syrien avait été retrouvé près de son corps. Le document, qui lui a servi à entrer en Europe via la Grèce, est un faux, mais la photo correspond bien au terroriste qui s’est fait tuer lors de l’attentat.Les DécodeursJournaliste au Monde Benoît Vitkine (Molenbeek (Belgique) - envoyé spécial) Chaque jour depuis les attentats de Paris, le vendredi 13 novembre, et plus encore depuis que l’enquête s’est focalisée sur sa commune de Molenbeek, en Belgique, l’imam Abdel Hassani se demande ce qu’il va pouvoir dire aux fidèles ce vendredi à l’heure du sermon. Pour l’heure, il n’a en tête que les grandes lignes : que des « égarés » ont tué des innocents ; que l’islam réprouve de tels actes ; et que la lutte contre le terrorisme concerne aussi Molenbeek.Ce dernier point n’est guère une nouveauté : la liste des affaires de terrorisme dans lesquelles apparaît le nom de cette commune de 100 000 habitants, l’une des dix-neuf que compte la ville de Bruxelles, est impressionnante. Parmi les plus connues, l’assassinat du commandant Massoud en Afghanistan (9 septembre 2001), les attentats de Madrid en 2004, la tuerie du Musée juif de Bruxelles (mai 2014), la cellule de Verviers démantelée lors d’un assaut policier mortel (janvier 2015), l’attaque avortée dans un Thalys Bruxelles-Paris (août 2015). Jusqu’aux attaques de Paris, dont plusieurs exécutants ainsi que le commanditaire présumé étaient originaires de la commune ou y ont séjourné.Il n’en fallait pas plus pour que resurgissent les surnoms de « nid djihadiste » ou de « Molenbeekistan », régulièrement associés à ce quartier pauvre à forte population immigrée, qui a fourni un tiers des quelque 150 djihadistes originaires de Bruxelles partis ces dernières années en Syrie.« Des messages forts et clairs » « Les gens d’ici n’ont pas besoin de tels slogans, s’offusque l’imam Hassani, mais il faut des messages forts et clairs. » Sa mosquée, rue des Etangs Noirs, est l’une des quatre de la commune reconnues par l’Etat, qui participe ainsi à leur financement. Molenbeek en compte 18 autres. A en croire M. Hassani, toutes ne délivreront pas vendredi un message aussi « clair » que le sien. « Certains imams souligneront que la France mène une politique étrangère mauvaise. D’autres se contenteront de lectures sacrées, figés dans leurs écrits et leurs dogmes. Il faut connaître la société dans laquelle on vit pour être capable de lui parler, insiste l’imam. Moi je suis ici depuis 40 ans, et j’ai travaillé pendant 34 ans dans les supermarchés Delhaize. »C’est l’une des particularités de l’islam belge, poussée à l’extrême à Molenbeek. Nombre d’imams sont formés en Arabie saoudite, beaucoup d’autres sont envoyés par les pays d’origine des populations immigrées. On parle ainsi, comme en écho au modèle communautaire belge dans lequel domine la grille de lecture Wallons-Flamands, de mosquées « marocaines », « turques », « pakistanaises », « somaliennes »…Une action souterraineDans les ruelles de Molenbeek, les mosquées ou les centres culturels sont légion. Un simple statut d’association suffit pour ouvrir une structure. Certaines, signalées par une simple affichette, gardent porte close, sans doute rebutées par l’afflux dans la commune de journalistes du monde entier. Dans une autre, on ne parle que ourdou. Au 26 de la rue des Osiers, un imam accueillant et à la longue barbe rousse explique, tout en rejetant fermement les discours djihadistes, que « l’actualité n’a pas à pénétrer dans la mosquée ».De l’avis des experts, les mosquées belges, même celles où l’on prêche un islam radical, ont cessé depuis le milieu des années 2000 d’être des lieux de recrutement ou d’appels au djihad. La surveillance est devenue trop importante et l’action des djihadistes s’est déplacée, se faisant plus souterraine. On évoque des salles de sport, des associations de tous ordres – dix-sept « points de radicalisation », selon une source sécuritaire qui souligne toutefois leur caractère « mouvant ». Sans compter les radicalisations sur Internet de jeunes n’ayant jamais pénétré dans une mosquée. Mais selon Johan Leman, le directeur du Foyer, une association travaillant auprès de la jeunesse, « c’est par cette façon de prêcher le “bien” et le “mal”, le “eux” et le “nous”, que commence la radicalisation. Les recruteurs parlent le même langage binaire. »« Islam belge » « En vingt ans, le quartier a changé, assure le patron de la librairie Alitera, où l’on vend aussi bien des livres sacrés que profanes. Les femmes sont de plus en plus voilées, et cela devient honteux pour les hommes de ne pas aller à la mosquée. Molenbeek est devenu un désert culturel et la mairie a encouragé ce mouvement en soutenant en priorité les actions et les associations à caractère religieux. »Depuis que les projecteurs sont à nouveau braqués sur Molenbeek, un homme est particulièrement pointé du doigt : Philippe Moureaux, bourgmestre de la commune entre 1992 et 2012. Selon ses détracteurs, l’édile socialiste aurait en quelque sorte acheté la paix sociale en laissant le champ libre aux autorités religieuses. « Il y a eu un partage du pouvoir de fait entre la commune et les mosquées », confirme l’expert Claude Moniquet, ancien journaliste et ancien des services secrets français installé à Bruxelles. L’ancien bourgmestre assure de son côté avoir réussi à « établir un lien de confiance avec la communauté musulmane ».« Moureaux a eu peur de renforcer l’islamophobie en s’attaquant à ces questions, estime Sarah Turine, échevine (adjointe) de la jeunesse au sein de la nouvelle équipe communale. Et pendant ce temps, il n’a insisté que sur les questions économiques, expliquant que les choses s’amélioreraient le jour où il y aurait des emplois. » Mme Turine, qui prône elle aussi la constitution d’un « islam belge » moins dépendant de l’étranger, estime toutefois que le quartier est aujourd’hui moins replié sur lui-même qu’il ne l’était il y a encore dix ans, époque où, explique-t-elle, l’alcool était banni des bars et des magasins.Un « petit Manchester » frappé par la désindustrialisation L’élue écologiste insiste elle aussi sur le « facteur socio-économique » propre à Molenbeek. La commune, toute proche du centre-ville de Bruxelles et qui a conservé un urbanisme à visage humain, ne ressemble guère aux quartiers relégués des grandes métropoles françaises. Mais la désindustrialisation a frappé de plein fouet celle que l’on surnommait le « petit Manchester ». Dans les quartiers est, le taux de chômage atteint près de 60 %. Les difficultés se cumulent : ghettoïsation ethnique, avec certains quartiers maghrébins à 80 %, trafics de drogue, discriminations à l’embauche, décrochages scolaires…Le cocktail molenbeekois est là : des frustrations sociales et identitaires se développant sur un terreau de plus en plus religieux et rigoriste. La commune a encore du mal à regarder cette réalité en face. La plupart des habitants interrogés refusent de croire aux révélations en cascade sur la présence de cellules djihadistes, ou veulent y voir des éléments « extérieurs » : à l’islam, au quartier, à la Belgique…Cette réaction n’est pas uniquement de déni. Elle répond à une réalité. Molenbeek n’est pas seulement un foyer de radicalisation, la ville s’est aussi imposée comme une base arrière pour des cellules étrangères, françaises en premier lieu. « Ici, on peut facilement échapper à la police », résume Mehdi, 18 ans, sur les lieux de l’une des interventions menées lundi 16 novembre par les forces de sécurité. « L’Etat islamique a intégré cette donne depuis longtemps, résume le travailleur social Johan Leman. Pour eux, Anvers appartient aux Pays-Bas et Bruxelles à la France. Ils ont communautarisé la Belgique encore mieux que les Belges eux-mêmes. »Lire aussi :Pour les Belges, les frères Abdeslam ne constituaient pas « une possible menace »Benoît Vitkine (Molenbeek (Belgique) - envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Soren Seelow et Nathalie Guibert On entend un « nashid », un de ces chants religieux envoûtants qui font le charme vénéneux des vidéos de l’Etat islamique (EI). Puis la lecture d’un communiqué au style ampoulé : « Dans une attaque bénie dont Allah a facilité les causes, un groupe de croyants des soldats du califat, qu’Allah lui donne puissance et victoire, a pris pour cible la capitale des abominations et de la perversion, celle qui porte la bannière de la croix en Europe, Paris… » A la fin de la lecture, les chants reprennent. L’enregistrement dure cinq minutes trente.La voix de l’homme qui revendique les attaques commises à Paris, vendredi 13 novembre, a été identifiée. Il s’agit de celle du Français Fabien Clain, 37 ans, un vétéran du djihad originaire de Toulouse, proche du clan de Mohamed Merah et condamné en 2009 à cinq ans de prison pour avoir animé une filière irakienne. Selon les informations du Monde, il avait déjà menacé le Bataclan en 2009 en raison du sionisme supposé de ses propriétaires. L’homme qui chante avant et après la lecture du communiqué a été identifié comme étant son frère cadet, Jean-Michel, 34 ans, précise au Monde une source proche du dossier.Lire aussi :A Molenbeek, « il est facile d’échapper à la police »« Le clan des Belphégor »Fabien Clain, un Toulousain d’origine réunionnaise converti à l’islam, s’est rapproché de la mouvance salafiste au début des années 2000 aux abords de la mosquée « El Hussein », dans le quartier du Mirail. Décrit par d’anciens proches comme instruit, « très fort en religion », ayant un « véritable talent pour convertir les gens » et les « manipuler », il s’impose rapidement comme l’un des principaux idéologues du courant salafiste toulousain.La famille Clain ne passe pas inaperçue au Mirail. Portant la barbe et la djellaba, les deux frères tiennent un stand de vente d’objets islamiques sur un marché, qu’ils utilisent pour enrôler de jeunes Toulousains. Ils ont épousé deux converties qui portent la burqa – à une époque où cette coutume était encore une curiosité – ce qui leur vaut d’être surnommé « le clan des Belphégor ».La famille se rapproche au début des années 2000 d’une autre communauté salafiste, structurée autour d’un Français d’origine syrienne, Olivier Corel, dit « l’Emir blanc ». Ce guide spirituel, ancien responsable en France des « Frères musulmans syriens », tient des sessions d’enseignement religieux dans sa ferme d’Artigat, une petite commune ariégeoise. Des jeunes venus des cités toulousaines s’y pressent pour écouter ses prêches.C’est dans cette ferme reculée que Fabien Clain, désormais surnommé « Omar », fait la connaissance d’Abdelkader Merah, le frère de Mohamed Merah, et d’un de ses bons amis, Sabri Essid, alors âgé de 16 ans. Le groupe d’Artigat, considéré comme l’un des noyaux historiques du djihadisme français, se consolide par alliances : le père de Sabri Essid épousera successivement la mère de Fabien Clain et celle des frères Merah.Une filière belgo-tunisienneEn janvier 2003, les frères Clain s’installent quelque temps en Belgique. Les « Réunionnais », comme on les appelle, gravitent autour d’une filière belgo-tunisienne à l’origine du départ de Murielle Degauque, morte le 9 novembre 2005 dans un attentat-suicide à Bagdad. Les frères Clain font alors la connaissance de deux figures du djihadisme : Farouk Ben Abbes, un Belge d’origine tunisienne, et Hakim Benladghem, un ancien légionnaire français d’origine algérienne, qui sera tué des années plus tard par la police belge, le 26 mars 2013, à l’issue d’une course-poursuite. Il était soupçonné de s’apprêter à commettre un attentat en Belgique le lendemain.Les frères Clain, Farouk Ben Abbes, Hakim Benladghem… La petite amicale franco-belge ne va pas tarder à faire parler d’elle. En 2009, Fabien Clain et Hakim Benladghem apparaissent dans une enquête sur des menaces d’attentats visant le Bataclan. Cette salle de spectacle, dont les propriétaires à l’époque sont juifs, organisait chaque année un concert de soutien en faveur de Magav, la police des frontières israélienne, qui déclenchait l’ire de plusieurs associations et de groupuscules radicaux.Cette même année, Farouk Ben Abbes est interpellé en Egypte dans le cadre de l’enquête sur un attentat ayant visé un voyage d’agrément de lycéens français au Caire en février 2009. Cette attaque, attribuée à Jaish al-Islam, « l’armée de l’islam », la branche d’Al-Qaida à Gaza, fera vingt-quatre blessés et un mort, Cécile Vannier, 17 ans. Dans les locaux de la Sécurité d’Etat égyptienne, Farouk Ben Abbes aurait alors protesté de son innocence tout en admettant qu’il projetait une attaque en France contre… le Bataclan. Un projet confirmé deux ans plus tard dans les locaux de la DCRI par une Française interpellée en même temps que lui au Caire.Envoyer les autres mourir à sa placeRentré dans la région de Toulouse, Fabien Clain a entre-temps poursuivi son œuvre de recrutement au sein de la filière d’Artigat. Quelques mois après les menaces d’attentat visant le Bataclan, il est condamné en juillet 2009 à cinq ans de prison pour avoir organisé l’acheminement vers l’Irak de plusieurs jeunes Toulousains entre 2005 et 2006.Ses recrues prenaient souvent l’avion depuis la Belgique, où elles étaient accueillies par des « frères » bruxellois, puis transitaient par la Syrie ou l’Egypte avant de tenter de gagner le bourbier irakien. Mais la cellule est démantelée avant d’avoir pu mettre le pied en Irak. Deux disciples de Fabien Clain, Sabri Essid et Thomas Barnouin, seront arrêtés près d’Homs en décembre 2006 par les autorités syriennes alors qu’ils s’apprêtaient à rejoindre le champ de bataille, au sein d’une cellule d’Al-Qaida composée de Syriens et de Saoudiens.Durant son procès, Fabien Clain se définira comme ayant suffisamment de connaissance religieuse pour « influencer une personne indécise ». Il affirme s’en tenir à une lecture « défensive » du djihad, arguant que « quand un pays se fait envahir par un autre pays ou même si le voisin musulman se faisait attaquer, il faut le défendre ». Il soutient devant la cour qu’il n’approuve pas les attentats-suicides. Un de ses coaccusés affirme que son djihad consistait surtout à envoyer les autres mourir à sa place. Libéré en août 2012 après avoir purgé trois de ses cinq années de prison, Fabien Clain refait sa vie en Normandie avec femme et enfants. Puis disparaît en Syrie, vraisemblablement courant 2014.Le clan en SyrieL’aîné de la fratrie n’a pas rejoint seul les rangs de l’Etat islamique (EI). Il y a reconstitué son clan, à l’abri des poursuites judiciaires. Son ancien élève Sabri Essid, désormais âgé de 30 ans, a gagné la Syrie au printemps 2014, en même temps qu’une dizaine d’anciens membres de la cellule d’Artigat. Le 11 mars 2015, jour du troisième anniversaire de la tuerie de Mohamed Merah, Sabri Essid apparaît dans une vidéo de propagande sur laquelle on voit un garçon, identifié comme son beau-fils, âgé de 13 ans, abattre à bout portant un Arabe israélien accusé d’espionnage pour le compte du Mossad.Fabien Clain a disparu des radars. Il ne va pas tarder à réapparaître dans les fiches des services de renseignement. Le 19 avril 2015, un étudiant algérien, Sid Ahmed Ghlam, est interpellé à Paris après s’être tiré une balle dans la jambe alors qu’il s’apprêtait à mitrailler la sortie de messe d’une église de Villejuif (Val-de-Marne). L’enquête établira que deux membres français de l’EI, avec qui il communiquait dans l’élaboration de son projet, avaient été endoctrinés à distance par Fabien Clain avant de le rejoindre en Syrie début 2015. Un projet d’attentat avorté sur lequel plane une autre ombre : celle du Belge Abdelhamid Abaaoud, commanditaire présumé des attaques de vendredi.Entouré de sa famille et de ses anciens disciples, Fabien Clain a recréé en Syrie le biotope d’Artigat. Il continue de recruter, depuis l’étranger cette fois, et semble avoir joué un rôle dans au moins deux attaques visant la France depuis le début de l’année. Le conflit syrien lui a donné l’occasion de parachever l’œuvre qu’il n’avait pu mener à son terme durant la guerre d’Irak. Le champ de bataille a changé. Les ambitions de ce djihadiste de la première heure aussi. Il ne s’agit plus seulement d’envoyer des Français se battre à l’étranger : le conflit s’est déplacé sur le sol français.Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterNathalie GuibertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Goar, Alexandre Lemarié et Laurent Borredon L’ancien chef de l’Etat souligne des « failles » dans le dispositif de sécurité français lors des attentats à Paris. Il n’exclut pas de soutenir la réforme constitutionnelle voulue par François Hollande, mais pose ses conditions.Le discours de François Hollande devant le Congrès vous a-t-il satisfait ?Nous avons assisté à un revirement inattendu, inédit et spectaculaire de la politique de sécurité de ce gouvernement, ainsi que de sa politique étrangère. Je le salue car c’est un début d’alignement sur ce que nous demandons depuis des mois.Lire aussi :Les métamorphoses de François HollandeDès lors qu’il vous a écouté, allez-vous adopter une attitude constructive ?Après ce revirement, l’attitude de l’opposition républicaine se doit d’être constructive. Mais une question se pose : pourquoi si tard ? Pourquoi cela n’a pas été fait avant ? Les attentats contre Charlie Hebdo, c’était il y a près d’un an. Or, tout ce que l’opposition a demandé à l’époque n’a pas été entendu. En outre, il reste des efforts à faire : la pénalisation de la consultation des sites djihadistes est par exemple nécessaire, ainsi que la mise en œuvre du PNR [fichier européen des données de passagers aériens] à laquelle la gauche s’oppose au Parlement européen, comme le Front national.Approuvez-vous la révision de la Constitution voulue par François Hollande ?Sur le principe, je ne suis pas contre une réforme constitutionnelle mais tout dépendra de ce qu’il y aura dedans. Nous regarderons son contenu avec pragmatisme. Si cela permet de renforcer la sécurité immédiate des Français, nous la soutiendrons. Si c’est seulement pour organiser un débat juridique, cela n’aurait pas de sens car les Français réclament des décisions immédiates.François Hollande vous-a-t-il piégé en reprenant une grande partie de vos propositions ?Quel piège ? puisque, pour être adoptée, la révision de la Constitution doit recueillir la majorité des trois cinquièmes des deux chambres du Parlement réunies en Congrès, ce qui signifie que rien ne sera possible sans l’accord de l’opposition. Je souhaite d’ailleurs que le gouvernement reprenne celles de nos propositions qu’il n’a pas encore retenues. Deux mesures notamment sont indispensables : l’assignation à résidence, avec port d’un bracelet électronique, des individus fichés « S » considérés comme à risque par les services de renseignement ; l’extension de la rétention de sûreté aux terroristes, à l’issue de leur peine de prison. Si ces deux mesures soulèvent des obstacles constitutionnels en l’état du droit actuel, la révision de la Constitution permettra précisément de les lever.Ces attentats auraient-ils pu être évités ? Vous avez évoqué « des failles » dans « notre dispositif de sécurité »…Si avec un tel nombre de morts et de blessés, on considère qu’il n’y a pas eu de failles, à quel niveau de victimes faut-il fixer la barre pour employer le mot ? Est-ce que toutes les conséquences ont été tirées après les attentats du mois de janvier ? La réponse est non. Trop de temps a été perdu. La commission d’enquête parlementaire sur la lutte contre les filières djihadistes a remis son rapport au mois de juin, a écrit au président de la République au mois de septembre. Il contenait des propositions concrètes, mais ses auteurs n’ont obtenu aucune réponse de la part du gouvernement… Le gouvernement n’a pas non plus tiré toutes les conséquences de notre intervention militaire en Syrie sur le plan de la sécurité intérieure. C’est dès ce moment-là qu’il aurait fallu renforcer notre dispositif antiterroriste. Nous avons besoin de tirer les enseignements de ce qui s’est produit. Il faudra sans doute passer par la création d’une commission d’enquête parlementaire.Lire l'intégralité de l'entretien (en édition abonnés) :Nicolas Sarkozy : « Trop de temps a été perdu » depuis « Charlie Hebdo »Matthieu GoarJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de la droite et du centre SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gaëlle Picut Trois médias numériques, lancés en 2014 et 2015, tournent autour du travail. Leur point commun : mettre en valeur les récits des travailleurs eux-mêmes.Le premier projet éditorial, Raconter la vie (raconterlavie.fr) a été lancé en janvier 2014 par Pierre Rosanvallon, professeur au Collège de France, et soutenu par les Editions du Seuil. Il accueille des textes écrits essentiellement par des anonymes, dont un certain nombre autour de différents métiers.« Ce projet a l’ambition de répondre au besoin de voir les vies ordinaires racontées, les voix de faible ampleur écoutées, la réalité quotidienne mieux prise en compte », écrivait Pierre Rosanvallon lors du lancement dans un manifeste intitulé « Le parlement des invisibles » : « Donner la parole, rendre visible, c’est aider les personnes à retrouver leur dignité, à résister. C’est leur permettre de rassembler leur vie dans un récit qui fait sens, de l’insérer dans une histoire collective ».On y trouve des témoignages très variés : un conducteur de métro, une psychologue, une caissière, une conseillère d’orientation, un infirmier, un routier, un boulanger, une employée de fast-food, un directeur d’agence bancaire, un charpentier…Dans l’Education nationaleDans le sillage du projet « Raconter la vie », le SGEN-CFDT, un syndicat de l’Education nationale, a lancé en septembre 2014, Raconter le travail (raconterletravail.fr), un espace où les professionnels de l’enseignement peuvent témoigner de leur travail, de ce qu’ils vivent au quotidien, sur ce qu’il se passe de façon invisible au sein des établissements scolaires.Le but est de raconter le concret et la diversité des situations. « La représentation du travail dans l’Education nationale fait aujourd’hui défaut. La méconnaissance du travail réel des personnels, par les médias et les corps intermédiaires comme par les intéressés eux-mêmes, explique à la fois les carences des politiques publiques et l’incapacité des personnels à agir collectivement », estime Frédéric Sève, secrétaire général du SGEN-CFDT dans le manifeste de lancement du site. Cette initiative a été parrainée par Pierre Rosanvallon et son équipe.Le dernier né est le site Dire le travail (direletravail.coop), lancé en avril 2015 par la coopérative du même nom regroupant une cinquantaine de sociétaires et animée par Patrice Bride, ancien rédacteur en chef des Cahiers pédagogiques.Ce média publie aussi des écrits signés des travailleurs eux-mêmes. Des professionnels les aident à mettre en forme leurs récits. « Nous cherchons avant tout à mettre en avant le travail, plutôt que le métier : non pas ce que fait en général un maçon, un gardien de musée ou un policier, mais la façon très particulière dont une personne forcément unique s’est débrouillée de ce qu’elle avait à faire, dans son contexte propre », explique Patrice Bride. Une vingtaine de récits sont déjà en ligne, rédigés par un dermatologue, un caissier, une infirmière, une accompagnatrice en soins palliatifs, etc.Ce qui se fait au-delà du métierCe travail d’expression écrite produirait plusieurs effets. « Dire son travail est important. Poser des mots permet de prendre de la distance par rapport au quotidien, à l’apparente routine ou à la course permanente, constate Patrice Bride. On réalise tout ce que l’on arrive à faire malgré les difficultés, les prescriptions parfois contradictoires, voire la souffrance. À cet effet révélateur, vient s’ajouter un effet assurance ou réassurance quand on n’est pas très sûr de ce que l’on fait. Enfin, l’écriture est une manière de partager avec d’autres son expérience et ses histoires de travail, de les faire reconnaître ».Nadir Abdelgaber, un jeune caissier a rédigé un texte sur son quotidien, en partant de la façon dont il plie le ticket de caisse avant de le tendre au client. « Pour lui, écrire sur son travail, être publié, lu, est une manière de montrer son travail sous un angle positif. Il ne s’agit pas seulement de montrer comment il fait son travail mais aussi la façon dont il se l’approprie », témoigne Patrice Bride.Ariane Grumbach a publié un texte (« Des mots pour mieux manger ») sur son activité de diététicienne. « J’avais déjà un certain recul sur mon vécu professionnel. En revanche, je n’avais jamais formalisé des mots dessus et en ce sens, la démarche était fructueuse », estime-t-elle. « J’aime cette façon de passer » de l’autre côté du miroir « de métiers que l’on ne connaît que très partiellement. Cela me paraît une démarche extrêmement intéressante que l’on travaille seul ou en entreprise car elle peut aider à prendre conscience de la valeur de son travail, des compétences acquises au fil du temps. C’est aussi une façon de fixer la mémoire du travail », poursuit-elle.Faire partie d’un toutAude Baron, qui a écrit un texte sur son activité de paludière, a également ressenti l’importance de transmettre sa passion pour son métier. Au-delà, elle compare cette démarche à un « travail thérapeutique ». « J’avais témoigné une première fois sur mon métier pour un blog. Cela avait enclenché quelque chose chez moi. J’ai eu envie de poursuivre cette réflexion. Cela m’a fait du bien et m’a conforté dans mon choix de vie. Avant de devenir paludière comme mon père, j’ai été chargée de communication au sein d’une collectivité locale. Écrire ce texte m’a fait réaliser un certain nombre de choses dont je n’avais pas conscience sur le sens de ce que je faisais. Depuis, je les vis de façon encore plus intense », analyse-t-elle. « En décrivant mon activité, j’ai l’impression de faire partie d’un tout, d’être en accord avec la nature, le cycle des saisons. C’est un travail sur soi en permanence ».Par ailleurs, la publication de ce texte a favorisé des discussions avec ses proches. Elle s’est rendu compte qu’elle préférait utiliser le terme d’activité qui renvoie à des choses positives, à un épanouissement, plutôt que celui de travail associé à quelque chose de laborieux, de pénible.« En période de crise économique, d’événements tragiques comme nous le vivons actuellement, il est important de revenir aux fondamentaux, de faire son travail avec amour, de remettre les relations humaines au cœur de nos activités. Le métier de paludier est à la fois solitaire et solidaire. Le monde du marais est une grande famille alors que lorsque je travaillais dans la fonction publique j’avais le sentiment d’être très isolée », conclut-elle.Etre connecté à l’actualitéL’une des ambitions de Dire le travail est aussi de chercher des connexions avec l’actualité. Il accueille par exemple le témoignage d’Adèle Wine, partie en mission comme responsable d’approvisionnement dans un Centre de traitement Ebola de Médecins sans frontières en Guinée. « Derrière chaque événement de l’actualité, il y a toujours du travail, des femmes et des hommes qui font ce qu’ils ont à faire avec de l’intelligence, des émotions, des convictions, des valeurs », résume Patrice Brice.Outre cette publication web, la coopérative Dire le travail développe d’autres activités tels que des ateliers à destination de particuliers souhaitant écrire sur leur travail, ou des interventions auprès d’organismes (associations, syndicats, entreprises, etc.), en particulier dans le cadre de formations autour de questions liées à l’expression sur le travail. Elle est actuellement en discussion avec l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (ANACT) et la CFDT intéressées par la démarche.Pour compléter ce tour d’horizon de cette « démocratie narrative » (selon l’expression de Pierre Rosanvallon), il faut également évoquer les blogs, un média personnel parfois utilisé par leurs auteur(e) s pour s’interroger sur leurs pratiques professionnelles. Le milieu médical est incontestablement surreprésenté. On peut citer Jaddo (rédigé par une jeune généraliste), Vieux et merveilles (une auxiliaire de vie), Boules de fourrure (un vétérinaire) ou encore 10 lunes (une sage-femme).Ces différentes initiatives montrent que parler du travail n’est pas réservé aux sociologues, aux économistes, aux politiques ou aux journalistes. Derrière les notions de marché du travail, de chômage, de productivité, d’innovation, de management… il y a le travail réel, l’humain. « Nous voulons donner à lire le travail réel. De l’engagement, du conflit, de la solidarité : ce qui se joue au travail, parfois envahissant, parfois dépourvu de sens, avec ses grandeurs comme ses difficultés, toujours au cœur du fonctionnement de la société », résume Patrice Bride.Gaëlle PicutJournaliste au Monde Anne Rodier et Francine Aizicovici La cellule d’écoute psychologique à La Poste a enregistré une centaine d’appels depuis les attentats, le double de l’usage ordinaire. Une équipe de psychologues spécialisés est à disposition chez L’Oréal, un numéro d’appel chez Allianz global assistance, et les médecins du travail accompagnent les salariés d’EDF qui sont sous le choc, après la perte de leur collègue, Juan Alberto Gonzalez Garrido, 29 ans, vendredi 13 novembre au Bataclan. La majorité des grandes entreprises ont un dispositif d’accompagnement psychologique interne ou en partenariat avec des cabinets privés, qu’elles ont activé ces derniers jours.« Les militaires nous ont appris qu’on ne peut pas vivre normalement après avoir vu mourir quelqu’un sous ses yeux », explique Xavier ALas Luquetas, président du cabinet Eleas, spécialisé dans la prévention des risques psychosociaux. Mais surtout l’employeur est légalement responsable de la santé de ses salariés. Selon l’article L. 4121-1, « l’employeur prend les mesures nécessaires pour (…) protéger la santé physique et mentale des travailleurs ».La responsabilité des employeursHistoriquement, ce sont les entreprises privées de sécurité qui, les premières, se sont dotées de « cellules de soutien » pour leur personnel à la suite d’un choc psychologique, suivies des entreprises victimes d’attaques à mains armées (banques, commerces).Puis la jurisprudence a renforcé la responsabilité des employeurs, lorsque en 2002 l’obligation de moyens exigée de l’employeur pour assurer la santé des salariés est devenue une obligation de résultat. Enfin en réaction à la crise des suicides chez France Télécom en 2008, le ministre du travail Xavier Darcos a réaffirmé que toutes les grandes entreprises devaient évaluer les risques et mettre en place un plan d’action. Ce fut le début de l’essor des cellules de soutien.Elles sont organisées d’une part au sein des grandes entreprises (avec les assistantes sociales et le médecin du travail, s’il est psychologue clinicien) et d’autre part en faisant appel à des cabinets privés qui mettent à disposition des psychologues en consultation téléphonique ou en intervenant dans les établissements. Les cabinets pionniers, créés à la fin des années 1990, sont Stimulus, Eleas et Psya. Puis de nombreux autres ont été créés réunis depuis 2011 en fédération (la Fédération des intervenants en risques psychosociaux).Des mutuelles pour les PMEEnfin, de leur côté, les mutuelles, comme Malakoff Médéric ou Audiens, proposent des services d’accompagnement par leurs équipes de psychologues aux salariés des PME et aux intermittents. « Il y a le temps de l’urgence immédiate, puis le suivi des salariés dans la durée, expose Stéphane Lecoq, responsable des relations clients entreprise chez Audiens, qui vient d’ouvrir un dispositif de soutien aux collaborateurs du Bataclan. Certaines populations sont particulièrement en risque, souligne-t-il. 40 des 129 décès ont touché les métiers de la culture »Les cabinets privés et les mutuelles ont enregistré une augmentation des demandes depuis le 13 novembre, comme ce fut le cas en janvier, après l’attaque contre Charlie Hebdo. « 50 % de nos clients nous avaient appelés dès samedi pour savoir comment réagir auprès de leurs salariés », indique M. Alas Luquetas, dont la première recommandation a été de rappeler aux salariés les dispositifs déjà en place dans l’entreprise « pour rappeler la dimension protectrice de l’organisation ».Bilan de la première semaine post-attentat, le cabinet Psya a, de son côté, effectué 40 jours d’intervention par ses psychologues au sein d’une trentaine d’entreprises, alors que le volume annuel moyen du cabinet est de 200 à 250 jours. Psya a fait intervenir sa vingtaine de psychologues salariés. Mais il a aussi dû faire appel à des professionnels externes, compte tenu de l’afflux de demandes. Enfin, « Audiens a reçu une demande d’accompagnement psychologique d’une soixantaine de salariés et d’intervention de psychologues sur site de la part de huit entreprises », précise M. Lecoq.Phénomène de résonanceTous les salariés d’Ile-de-France n’ont pas exprimé un besoin de soutien psychologique depuis les attentats. Mais la population à risque va bien au-delà des quelques centaines de salariés qui ont été témoins directs des attaques. Car un phénomène de résonance réactive les traumatismes des attentats précédents : « une salariée m’a appelé aujourd’hui pour me parler de l’attaque de Toulouse, qu’elle revivait depuis vendredi », témoigne M. Alas Luquetas.D’autres situations plus personnelles de confrontation avec l’idée de mort (un suicide ou la mort brutale d’un proche) prennent une ampleur particulière. « C’est important que les entreprises puissent proposer cette aide, dans la mesure où ces situations que vivent leurs salariés ont un impact sur le quotidien de travail, l’état psychologique des salariés, la motivation », estime Emmanuel Charlot, directeur associé chez Psya.Les entreprises sont confrontées à trois cas de figure. Soit elles comptent un salarié décédé ou grièvement blessé dans leur effectif, et sont amenées à organiser des groupes de parole et adapter le management. Soit les salariés sont concernés indirectement, auquel cas la cellule d’écoute téléphonique par des psychologues accessibles 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 permet de soutenir les gens qui ne vont pas bien.« Les salariés d’Allianz Global assistance ont reçu dimanche un mail leur indiquant un numéro de téléphone pour pouvoir parler en français ou en anglais à un des six psychologues de la société de téléassistance GTS », indique Candice Bosson, responsable RH chez Allianz Global Assistance. « Si les demandes de salariés devaient dépasser 5 % de l’effectif, on aurait besoin de faire venir des psychologues sur site », ajoute Mme Bosson.Enfin, le troisième cas de figure concerne les salariés qui sont affectés par l’événement, à savoir potentiellement tous les salariés français. « En janvier, ce sont des journalistes qui étaient visés, aujourd’hui c’est tout le monde », constate M. Alas Luquetas. Les cabinets d’accompagnement seront probablement mieux connus après ce vendredi 13, mais toutes les entreprises n’auront pas besoin de faire appel à des psychologues.Anne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journalisteFrancine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexis Delcambre et Alexandre Piquard C’est une polémique née d’un dossier qui aurait dû être consensuel. Destinée à élargir le soutien public à un plus grand nombre de publications après les attentats contre Charlie Hebdo, la réforme des aides à la presse a fait l’objet, ces derniers jours, de vives critiques.En cause : la volonté du gouvernement de priver de ces nouvelles aides les publications ayant fait l’objet de condamnations pour racisme, antisémitisme, incitation à la haine raciale ou à la violence au cours des cinq dernières années. La mesure concerne des titres d’extrême droite comme Minute et Rivarol, ou encore l’hebdomadaire Valeurs actuelles, positionné à la droite de la droite et par deux fois condamné ces derniers mois, même s’il a fait appel.Lire aussi : Aides à la presse : qui touche le plus ? Dans son décret du 6 novembre 2015, le gouvernement a étendu le champ de l’aide aux publications nationales d’information politique et générale à faibles ressources publicitaires : elle concerne désormais tous les périodiques et pas uniquement les quotidiens. Il s’agit d’une démarche en faveur du pluralisme, initiée au lendemain de l’attentat qui a décimé l’hebdomadaire Charlie Hebdo, en janvier (celui-ci ne bénéficiera toutefois pas de l’aide, qui est limitée aux publications dont la diffusion est inférieure à 300 000 exemplaires, un seuil que l’hebdomadaire a dépassé depuis janvier).Plainte à BruxellesLe fait que ce renforcement des aides directes ne touche pas les titres ayant fait l’objet de condamnation a fait rapidement réagir. Mardi 17 novembre, Valeurs actuelles s’en est pris au système d’aide dans sa globalité en indiquant avoir « adressé une plainte formelle contre la France pour aide d’Etat incompatible avec le Traité de l’Union européenne dans le secteur de la presse d’information politique et générale de diffusion nationale ».Le lendemain, son directeur, Yves de Kerdrel, a également annoncé un recours au Conseil d’Etat. Il croit avoir identifié une fragilité juridique au sein du décret, dans la mesure où dans les faits, ce sont les directeurs de publication qui sont condamnés, non les titres. Or le décret fait référence à ces derniers.Plus surprenant : jeudi 19 novembre, c’est l’ensemble des quotidiens et magazines qui s’est ému de la mesure, à travers un communiqué commun du syndicat de la presse magazine SEPM et de la presse d’information générale AIPG. Ce texte reprend l’argument de M. de Kerdrel en constatant que « le décret (…) soulève plusieurs points de droit, dont, mais non exclusivement –, celui du non-respect du principe de la personnalité des peines, en raison des règles particulières de responsabilité en matière de presse posées par la loi de 1881, et qui excluent la responsabilité directe de la société éditrice ».Le ministère « serein »En réponse, le ministère de la culture, joint par Le Monde, se dit « serein » sur les contestations juridiques de son décret : les condamnations touchent certes des individus, mais ils sont visés en tant que directeur de la publication, les condamnations ne sont pas personnelles, argumente-t-on. On ajoute que les amendes sont souvent payées par les titres, pas par les dirigeants.Sur la contestation des aides à la presse au niveau européen, le ministère de Fleur Pellerin ne s’affiche pas plus inquiet. Ce type de soutien public à un secteur est un choix politique, au même titre que la neutralité technologique invoquée pour accorder récemment un taux de TVA « super-réduit » aux titres de presse sur Internet. Malgré une certaine opposition, Paris estime engranger des soutiens, au niveau européen, sur ces sujets.Sur le fond, cette réforme des aides au pluralisme vise à soutenir des titres qui contribuent à la « vitalité démocratique », argumente le ministère. Exclure les publications condamnées pour propos racistes ou discriminatoires est « dans l’esprit de la loi de 1881 sur la liberté de la presse ». L’article 24 de ce texte rappelle que seront notamment condamnés ceux qui auront « provoqué à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes ».Une réforme politique ?Personne n’est visé en particulier à cause de sa ligne éditoriale, c’est un principe républicain, soutient-on au cabinet de Fleur Pellerin. Une tentative de couper court à l’argument selon lequel la réforme est politique et vise à affaiblir des titres d’opposition frontale à François Hollande, comme Valeurs Actuelles, ou proches de l’extrême droite.Enfin, le ministère rappelle que cette aide au pluralisme ne représente qu’une faible partie de l’ensemble des aides directes et indirectes (via les aides postales notamment). En 2014, un titre d’extrême droite comme Présent a touché 362 745 euros d’aides au total (dont 226 888 euros d’aides directes). Valeurs Actuelles a touché 961 026 euros d’aides à son transport postal mais zéro aide directe. Minute et Rivarol n’ont rien touché.Parmi la cinquantaine de titres qui pourraient bénéficier des nouvelles aides au pluralisme, on trouve les publications de gauche Le Monde Diplomatique ou Politis, les publications chrétiennes Témoignage Chrétien, Pèlerin Magazine ou Golias, le magazine féministe Causette, le mensuel et site sur l’écologie Terra Ec, voire le bihebdomadaire généraliste Society.Malgré les arguments du ministère, les fédérations d’éditeurs de presse risquent de ne pas désarmer immédiatement : « Quelles que soient les justifications politiques et morales censées la justifier, une telle exclusion, dans son essence même, rompt avec le principe démocratique intangible de la neutralité de l’action publique vis-à-vis de la presse d’opinion », écrivent-ils, avant d’invoquer Tocqueville : « Pour recueillir les biens inestimables qu’assure la liberté de la presse, il faut savoir se soumettre aux maux inévitables qu’elle fait naître ».Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.11.2015 à 14h46 • Mis à jour le20.11.2015 à 17h40 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Fichage des passagers aériens, renforcement de la réglementation sur les armes à feu, contrôles renforcés aux frontières de l’Union européenne… A Bruxelles, vendredi 20 novembre, lors de la réunion extraordinaire des ministres européens de l’intérieur et de la justice, Paris a finalement obtenu de ses partenaires européens et des institutions de l’UE, ce que ceux-ci avaient refusé suite aux attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher en début d’année.« Notre pays a été entendu », s’est félicité le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, à l’issue de la réunion. « Il faut sortir des atermoiements, des promesses sans lendemain et des lenteurs, sinon l’Europe se perdra », a toutefois prévenu M. Cazeneuve. Tout l’enjeu maintenant est de savoir si les Européens iront au-delà de ces engagements publics, s’ils les mettront vraiment en application.Mise en place d’un fichier des passagers des compagnies aériennesLes Européens se sont engagés à accélérer de manière décisive la mise en place du fameux « PNR » (« Passenger name record »), c’est-à-dire la communication aux services de police et de renseignement par les compagnies aériennes de leurs données passagers, pour tous les vols qui arrivent en Europe et qui en partent.Cela fait sept à huit ans que les Etats et les parlementaires européens tergiversaient. Par manque de volonté politique pour les premiers (« Il n’y a que l’Espagne, la France, le Royaume-Uni et la Belgique, qui poussaient », déplorait cette semaine un diplomate). Par souci de préserver la protection des données privées, pour les seconds.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : l’Europe veut accélérer la mise en place d’un fichier sur les passagers aériensLe Parlement européen a fini par céder, en juillet, acceptant de valider une mouture du PNR, qui était, ces dernières semaines, en négociation avec le Conseil européen et la Commission européenne. Ces discussions devraient aboutir avant fin 2015.Mais pour l’instant, le texte ne convient pas aux autorités françaises. Ces dernières militent pour que les compagnies aériennes communiquent également les informations sur les vols intérieurs à l’Union, et pour que les données personnelles des passagers puissent être conservées un an, et non un mois comme le demande encore le Parlement européen. « Aucun citoyen européen ne comprendrait qu’on continue à faire obstacle à cette disposition », a estimé M. Cazeneuve, vendredi.Durcissement de la législation sur les armes à feuAutre demande de la France, qui a obtenu un soutien clair à Bruxelles vendredi : un durcissement de la législation européenne sur les armes à feu.La Commission, qui travaillait depuis quelques mois sur un renforcement des règles, mais ne prévoyait pas d’aboutir avant le milieu d’année prochaine, a rendu sa copie dès mercredi 18 novembre. Elle propose une modernisation de la directive « armes à feu » qui date d’il y a presque 25 ans (1991), pour tenter de juguler le marché illégal des armes de guerre. En effet, dans certains pays de l’Union, le commerce des armes n’est guère plus réglementé que celui des objets du quotidien.Paris espère notamment que ce texte va harmoniser la notion de « démilitarisation » des armes, pour éviter qu’une arme rendue inopérante en France puisse être remise en état de marche ou transformée en fusil d’assaut, en achetant quelques pièces détachées de l’autre côté de la frontière, en Belgique. Le conseil des ministres à Bruxelles a dit, vendredi, qu’il allait démarrer « immédiatement » le travail sur la proposition de la Commission.Contrôle systématisé aux frontières extérieures de l’UnionParis réclamait depuis longtemps ce contrôle systématisé aux frontières extérieures de l’Union, y compris pour les ressortissants européens entrant dans l’espace Schengen. Pour l’instant, seuls les citoyens non européens sont systématiquement contrôlés.Paris exige non seulement un contrôle de la pièce d’identité (ce qui est en général le cas), mais aussi une consultation des bases de données nationales et européennes, celles du SIS (« Système d’information Schengen ») et d’Interpol, qui comprennent – théoriquement – une notification des combattants étrangers ainsi que des mandats d’arrêts européens.Mettre en place ce contrôle systématisé nécessite toutefois un changement du « code Schengen ». Concrètement, il faut que la Commission européenne fasse une proposition législative pour changer l’article 7.2 de ce code. Bruxelles s’y est engagée d’ici la fin de cette année. Cette proposition devra ensuite être examinée, puis validée, par le Conseil et le Parlement européen. Cela risque de prendre des mois.Et là encore, au-delà de l’accord politique à 28, ce qui va compter, c’est le caractère opérationnel ou pas de cette décision. Pour que ce contrôle systématique fonctionne, il faut notamment que les postes-frontières, en Grèce, en Hongrie, en Italie, dans les pays de « première » entrée (par voiture, avion, etc.), soient équipés de terminaux pour consulter la base SIS.« Cela n’a rien d’évident, en Grèce par exemple, où il y a des milliers de postes-frontières à équiper, cela va coûter beaucoup d’argent », souligne un diplomate européen.Autre problème : tous les pays ne « renseignent » pas la base Schengen de la même manière, et en temps réel. Certains le font systématiquement (c’est ce que prétendent les Belges), d’autres beaucoup moins. Il y aurait cinq ou six pays qui ne renseignent ou n’utilisent jamais la base SIS.Lire aussi :Double menace pour l’espace SchengenCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.11.2015 à 13h59 • Mis à jour le20.11.2015 à 14h28 | Denis Cosnard La Société nationale Corse Méditerranée (SNCM) passe entre des mains corses. L’entrepreneur Patrick Rocca a été choisi, vendredi 20 novembre, par le tribunal de commerce de Marseille pour reprendre la compagnie maritime en difficulté.Lire aussi :Les mystères de Patrick Rocca, le repreneur corse de la SNCMDébut novembre, ce Corse de 50 ans avait, lors de la dernière audience, reçu le soutien des juges-commissaires chargés de veiller au bon déroulement de la procédure, du représentant du régime de garantie des salaires (AGS) et surtout du procureur de la République de Marseille. Les juges du tribunal de commerce ont donc suivi leurs recommandations, et confié les clés de l’entreprise à M. Rocca. Celui-ci doit reprendre six bateaux sur sept, et 865 salariés sur 1438. Son offre était celle qui limitait le plus les licenciements.Trois autres candidats étaient sur les rangs pour acheter la compagnie, dont les ferries font la navette entre Marseille, la Corse et le Maghreb : l’armateur franco-tunisien Daniel Berrebi, l’armateur grec Arista et le groupement d’entreprises Corsica Maritima.Préavis de grèveM. Rocca était initialement parti avec un handicap. En février 2014, le tribunal correctionnel d’Ajaccio l’a en effet condamné à trois mois de prison avec sursis et 100 000 euros d’amende pour abus de bien social, escroquerie, faux et usage de faux. « Le prévenu confond le patrimoine de ses sociétés avec le sien propre, à son bénéfice exclusif », résume le jugement. Mais cette tache sur le CV ne lui interdit pas de reprendre une entreprise, et son projet a convaincu les parties prenantes.Lire aussi :La SNCM penche vers la CorseL’interminable feuilleton de la SNCM n’est pas fini pour autant. Les syndicats qui demandaient le report de la décision du tribunal ont appelé à la grève. Sans attendre la décision, un préavis avait été déposé à la date de samedi 21 novembre.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.11.2015 à 11h09 • Mis à jour le20.11.2015 à 16h37 | Laurent Borredon et Simon Piel L’enquête de la section antiterroriste de la police judiciaire parisienne, de la sous-direction antiterroriste de la direction centrale de la police judiciaire (SDAT) et de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) avance à grand pas.Suivez notre live sur la situation après les attentats du 13 novembreUne troisième personne tuée dans l’assaut de Saint-DenisAlors qu’on avait jusque-là confirmation de la mort de deux personnes lors de l’assaut donné dans l’appartement de Saint-Denis où se trouvait Abdelhamid Abaaoud, l’instigateur présumé des attentats du 13 novembre, le parquet informe vendredi 20 novembre que ce sont « trois personnes [qui] ont été tuées au cours de l’assaut du RAID, dont [Abdelhamid] Abaaoud ». Le corps de femme retrouvé dans les décombres a été identifié, selon le parquet, comme étant celui de Hasna Aït Boulahcen, cousine d’Abdelhamid Abaaoud. Un sac à main contenant un passeport à son nom avait été retrouvé dans l’appartement. La tête retrouvée par la police scientifique correspond finalement à celle d’un homme.Qui sont les individus impliqués dans les attentats du 13 novembre ?Comment est-on remonté jusqu’à Abaaoud ? Selon une source proche de l’enquête, c’est la géolocalisation du téléphone d’Hasna Aït Boulahcen, la cousine d’Abaaoud, qui a permis de confirmer le premier renseignement obtenu lundi après-midi selon lequel elle se trouvait à Saint-Denis avec son cousin. Un témoin est ensuite venu confirmer cette hypothèse. A la veille de la visite du roi du Maroc en France, plusieurs médias ont assuré que ce sont les services marocains qui avaient mis la police française sur la piste de l’appartement de Saint-Denis. Des informations démenties de sources judiciaires et policières françaises, qui tout au plus expliquent que les services du royaume chérifien ont transmis a posteriori des précisions sur les personnes interpellées dans l’appartement.C’est bien un renseignement de police judiciaire, l’exploitation de la téléphonie et des réquisitions bancaires qui ont mis les enquêteurs sur la piste de Saint-Denis. Toutefois, il n’est pas exclu que la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) a pu bénéficier de renseignements transmis par des services de renseignements étrangers qu’elle aurait ensuite fournis aux enquêteurs français. Chronologie des interpellations et perquisitions en Ile-de-France depuis le 13 novembreLe parcours d’Abdelhamid Abaaoud se préciseLes tribulations d’Abdelhamid Abaaoud dans la capitale française et sa proche banlieue entre vendredi et mercredi se précisent. Une caméra de vidéosurveillance de la RATP l’a filmé sur la ligne 9 vendredi 13 novembre, à 22 h 14, entrant à la station Croix-de-Chavaux, à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Des images qui tendent à corroborer l’idée que celui qui se faisait appeler Abou Omar était dans la Seat convoyant le commando qui a tiré sur les terrasses de café du 10e et du 11e arrondissement. La voiture avait été retrouvée dans la nuit de samedi à dimanche, rue Edouard-Vaillant, à Montreuil. Des éléments de téléphonie en cours d’exploitations pourraient venir confirmer cette hypothèse.Lire aussi :Traque, mesures sécuritaires en UE et vote au Sénat : les informations du jourSimon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Elise Vincent Le Monde a pu consulter une fiche de synthèse des services de renseignement belges, concernant le parcours d’Abdelhamid Abaaoud. Ce document, d’une vingtaine de pages, est daté du mois d’avril. Il reprend point par point, de façon chronologique, jusqu’en février, l’itinéraire connu de l’organisateur présumé des attentats du 13 novembre, à Paris, identifié jeudi 19 novembre par les enquêteurs, au lendemain de l’assaut policier mené contre un appartement de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Un itinéraire à l’évidence composé de nombreux trous, que les services belges ne cherchent pas à cacher.Suivez notre live sur la situation après les attentats du 13 novembreQu’apprend-on sur la personnalité d’Abaaoud ?Les services belges ont rassemblé quelques éléments de personnalité qu’on ignorait encore, dans cette fiche de synthèse. On y apprend qu’Abdelhamid Abaaoud est né à Anderlecht, le 8 avril 1987, et qu’il est l’aîné d’une famille nombreuse de six enfants. Il a la double nationalité belge et marocaine. Avant son premier départ pour la Syrie, au début de 2013, il était célibataire et vivait seul.La fiche retrace l’évolution de ses pseudonymes : Abou Omar en mai, Abou Omar Soussi en juillet 2014, puis Abou Omar Al-Baljiki, à partir de février 2015. Son adresse électronique quasi certaine a aussi été identifiée. Le document retrace notamment tous les numéros de téléphone connus du djihadiste. Le dernier date de mai 2013, et il est turc.Comment Abaaoud entre-t-il dans le champ des radars des services belges ? Abdelhamid Abaaoud a commencé à connaître des ennuis judiciaires en 2002 et a multiplié les séjours en prison entre 2006 et 2012, « mais jamais pour plus de trois mois », précise la note. Dans la famille Abaaoud, il est le seul à avoir des démêlés avec la justice avec son frère Yassine, pour des petits faits de délinquance.D’après la fiche, tout a réellement commencé pour Abdelhamid Abaaoud à la suite d’une note déclassifiée de la sûreté de l’Etat en date de février 2013. Celle-ci concerne le départ simultané vers la Syrie de sept jeunes gens.Rapidement, les enquêteurs découvrent une page Facebook où ils communiquent, intitulée : « La katiba al-muhajireen » (la katiba des immigrés). Et, très vite, ils mettent au jour la toile de leurs amitiés.En parallèle, les enquêteurs commencent à creuser l’entourage d’Abdelhamid Abaaoud. D’après son père, auditionné en février 2014, la radicalisation de son fils a démarré très vite après sa sortie, en septembre 2012, de l’établissement pénitentiaire de Forest. A cette époque, il se met à porter la barbe, arrête de fréquenter ses amis du quartier.Qu’apprend-on sur le parcours d’Abaaoud et ses voyages en Syrie ?Le parcours en tant que tel d’Abdelhamid Abaaoud est rempli d’inconnues. Interrogé au début de 2014, son frère Yassine pense qu’il a effectué un court séjour en Egypte avant de se rendre en Syrie. Chapitrée par grandes dates-clés, la fiche des services belges s’arrête ensuite sur la période de mars 2013. Abdelhamid Abaaoud est cette fois repéré par hasard, lors d’écoutes téléphoniques, sur le téléphone turc d’un interlocuteur situé à la frontière turco-syrienne. Abdelhamid Abaaoud souhaite alors que ce jeune homme fasse l’intermédiaire avec son frère Yassine, resté en Belgique, et l’incite à lui envoyer de l’argent pour lui et pour « Allah ». Un mois plus tard, en avril 2013, le jeune interlocuteur est lui-même de retour en Belgique.Lire aussi :Le gouvernement belge rejette les critiques de la France contre ses servicesSans qu’il n’y ait d’explications, la fiche des services belges bascule immédiatement au mois de septembre 2013 : Abdelhamid Abaaoud est alors considéré comme étant de retour en Belgique. « On sait très peu de chose sur [ses] faits et gestes jusqu’à ce qu’il revienne sur le territoire belge », concède la fiche, mais les renseignements dont elle fait état sont les suivants : « De source policière, il a été aperçu à la fin du mois de septembre en train de se promener dans Molenbeek-Saint-Jean. » Il était accompagné d’un homme qui est parti ensuite combattre en Syrie.Les notes passent au 20 janvier 2014 : Abdelhamid Abaaoud est cette fois contrôlé à l’aéroport de Cologne, en Allemagne, direction Istanbul. « Il est resté très discret et ne réapparaît sur notre radar » qu’à ce moment-là, rapporte la fiche de synthèse belge. Il est identifié en compagnie de son petit frère mineur, Younes, âgé seulement de 13 ans, et d’un autre jeune homme d’origine malienne, qui mourra plus tard en Syrie. Abdelhamid Abaaoud a en fait emmené Younes, à la sortie de l’école, à l’insu de ses parents. Rien ne les empêchera de s’envoler.C’est vers le mois de juin 2014 que le père d’Abdelhamid Abaaoud situe le dernier contact téléphonique avec son fils. Ce jour-là, Omar Abaaoud tente d’obtenir de parler avec le plus jeune des frères, Younes. Il ne l’a plus eu au téléphone depuis deux mois et s’inquiète. Mais il n’aura plus jamais de nouvelles. Omar Abaaoud pense alors que les deux frères n’étaient plus ensemble en Syrie à ce moment-là.A partir de quand les services belges considèrent-ils Abaaoud comme un suspect dangereux ?C’est à partir de février 2014 qu’Abdelhamid Abaaoud est considéré par les services de renseignements comme un incontestable « moudjahid de l’Etat islamique ». Ces derniers s’appuient particulièrement une vidéo, diffusée sur le site de BFM-TV, dans laquelle il apparaît tout sourire, au volant d’un pick-up qui traîne plusieurs cadavres de « mécréants », selon les mots d’Abaaoud.Selon la fiche de synthèse, ce n’est qu’en août 2014 que des mandats d’arrêt belges et internationaux sont formellement émis contre Abdelhamid Abaaoud. Le feuilleton s’arrête finalement en février 2015, quand les services belges tombent sur l’entretien d’Abdelhamid Abaaoud dans le magazine de l’Etat islamique, Dabiq.C’est sur l’une des photos de l’article que les enquêteurs reconnaissent deux jeunes gens soupçonnés de prévoir un attentat sur le sol belge. Ceux-ci sont tués à Verviers lors d’une intervention des forces de l’ordre belges, en janvier 2015, très peu de temps après les tueries à Charlie Hebdo et à l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes, à Paris. Les deux mois qui courent avant la publication de la fiche de synthèse, en avril 2015, ne sont pas documentés.Lire aussi :Molenbeek, la plaque tournante belge du terrorisme islamisteElise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Julia Pascual Une semaine après les attentats de Paris et de Saint-Denis, environ un million de fidèles musulmans devaient assister à la prière, ce vendredi 20 novembre, en France. Et les attaques seront au cœur de nombreux prêches.Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a voulu profiter de ce « formidable rassemblement », explique Anouar Kbibech, son président. L’institution, qui continue de pâtir d’un manque de représentativité, a ainsi diffusé un prêche commun destiné à être repris lors de la prière.« Nous ne devons jamais nous lasser de dire et de redire haut et fort que l’islam authentique est à des années-lumière de l’idéologie de haine de ces criminels terroristes », expose notamment le texte.Il insiste sur le sens du « djihad » et sur la « sacralité de la vie ». « Les textes scripturaires doivent être appréhendés et expliqués par des référents religieux connus et reconnus », ajoute le prêche.Suivez notre live sur la situation après les attentats du 13 novembreNe pas laisser place à l’équivoqueL’initiative a quelque chose d’inédit. Un prêche commun avait déjà été pensé après les attentats de janvier 2015, mais « le texte n’allait pas aussi loin. On a été plus explicite », reconnaît M. Kbibech, qui prévoit également, « dès la semaine prochaine », un rassemblement des responsables du culte musulman élargi à des membres de la société civile et d’autres cultes. Les tragédies de janvier 2015 ont laissé l’amer souvenir des « voix [qui] s’étaient élevées pour dire que les musulmans ne s’étaient pas assez exprimés », concède M. Kbibech.Ne pas laisser place à l’équivoque. Le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, refuse l’idée d’un « devoir de justification ». Mais il pense que « les responsables ne doivent pas opter pour la politique de l’autruche. C’est à nous de dire que l’islam n’est pas une religion de violence », insiste-t-il. Au lendemain des attaques meurtrières, il a réuni « plus d’une trentaine de responsables musulmans de la métropole. Il y avait même des mosquées salafistes représentées ». Tous ont signé un communiqué commun intitulé « Restons unis et solidaires ». M. Kabtane a également travaillé à un texte de prêche commun, diffusé à plus de cent soixante mosquées dans sa région.A la grande mosquée de Bordeaux, Tareq Oubrou va lui aussi consacrer son prêche aux attaques, sans pour autant reprendre le texte diffusé par le CFCM. Après la prière, une marche œcuménique reliera la mosquée à la mairie, en passant devant le temple, la synagogue et la cathédrale.De Créteil à Carcassonne en passant par Dax ou Ermont, des actions similaires auront lieu. « On l’avait déjà fait après Charlie », précise M. Oubrou. « Peut-être que le climat sera différent cette fois. » En partie parce que les attaques de vendredi ont montré plus encore « que le terrorisme est aveugle et frappe tout le monde ».« Faire front commun »« Les débats autour de “qui est Charlie” avaient vite semé la division, se souvient Hanan Ben Rhouma, rédactrice en chef de Saphir News. Cette fois, il n’y a pas de désaccord. » « C’est malheureux que nos institutions doivent montrer patte blanche », tempère Yasser Louati, porte-parole du Collectif contre l’islamophobie en France. Lui s’inquiète du flot de messages qu’il reçoit de musulmans « agressés parce qu’ils ont été assimilés à des terroristes ». Comme Nabil Ennasri, du Collectif des musulmans de France, qui met aussi en garde contre « les potentielles dérives liées à l’état d’urgence et les perquisitions de mosquées violentes, comme à Aubervilliers », plus tôt dans la semaine. Et n’hésite pas à parler d’une volonté de « faire front commun ». Il s’est joint à « Nous sommes unis », un appel publié dans le quotidien Libération, le 15 novembre, et lancé par l’association de dialogue interreligieux Coexister. L’appel réunit des signataires allant du CRIF au CFCM, en passant par les Scouts de France ou encore l’Observatoire de la laïcité.Un hétéroclisme qui n’allait pas forcément de soi. Nabil Ennasri évoque aussi un « besoin de parole » des musulmans. Besoin qu’il constate par exemple sur sa page Facebook, suivie par plus de 45 000 personnes et où des « débats sains » fleurissent. Comme cette discussion dans laquelle il défend l’attitude de ceux qui entonnent La Marseillaise. Il reconnaît qu’« il y a quelques années, [il n’aurait] pas eu la même réponse ».Lire aussi :A Dreux, la double peine des musulmansJulia PascualJournaliste au Monde Anne-Aël Durand Une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint. Une réalité terrible, rappelée en ce 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes.18,7 %Selon le ministère de l’intérieur, près d’un homicide sur cinq, parmi les meurtres non crapuleux (liés à un objectif financier), est la conséquence de violences conjugales, qui touchent en grande majorité les femmes. La proportion de femmes victimes est encore plus importante lorsqu’il s’agit de violences conjugales « ordinaires » n’ayant pas entraîné la mort. 39 19La question des violences conjugales est devenue un véritable enjeu de santé public, relayée par un site dédié : stop-violences-femmes.gouv.fr. Un numéro vert, le 39 19, lancé il y a deux ans, a traité 50 000 appels en 2014, deux fois plus qu’en 2013. Il est destiné à aider les victimes, en les orientant vers des associations ou des centres d’hébergement d’urgence, mais aussi en les incitant à porter plainte, ce qui est encore trop rare. Anne-Aël DurandJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 25.11.2015 à 12h22 • Mis à jour le25.11.2015 à 13h10 Le Parlement a voté le vendredi 20 novembre la prolongation de l’état d’urgence en France pour une période de trois mois, par une loi publiée au Journal officiel le lendemain. Mesure suffisante pour renforcer la sécurité ou atteinte à l’Etat de droit, la question divise la société.Pour Yves Roucaute, l’erreur est d’être incapable de définir stratégiquement l’ennemi – l’islamisme djihadiste – et de réduire le budget de la défense, les effectifs de la police, de la gendarmerie et de l’armée . « L’errance n’est-elle pas de s’être trompé d’ennemi au point de partir en guerre avec d’autres djihadistes que ceux de l’Etat islamique contre le dictateur Bachar Al-Assad en Syrie, et contre la Russie de Vladimir Poutine, qui nous tendait pourtant la main  ? », ajoute-t-il avant d’accuser les calculs à court terme et des petites ambitions de ses dirigeants qui font le malheur de la France.Pour Gilbert Achcar, le désenclavement territorial, social et ethnique des populations d’origine immigrée doit constituer la réponse prioritaire au danger terroriste, avec une politique extérieure qui remplace les canons par une politique de paix, de droits humains et de développement.A lire sur le sujet :L’urgence d’une législation antiterroriste adaptée ou d’un “Patriot Act” à la française, par Yves Roucaute, professeur agrégé de philosophie et de science politique, enseignant à l’université Paris-X. Les gouvernements successifs n’ont pas voulu voir l’évidence d’un djihadisme florissant sur notre territoire.Le désenclavement des populations d’origine immigrée doit constituer la réponse prioritaire au danger terroriste, par Gilbert Achcar, professeur à l’Ecole des études orientales et africaines (SOAS, université de Londres). L’universitaire déplore que « de graves violations des droits humains [soient] allégrement envisagées ».Lire aussi :Que contient la loi sur l’état d’urgence ? 25.11.2015 à 11h24 • Mis à jour le25.11.2015 à 12h12 L’humoriste français Dieudonné a été condamné en Belgique, mercredi 25 novembre, à deux mois de prison ferme et 9 000 euros d’amende pour antisémitisme. Le jugement « considère que toutes les infractions reprochées à Dieudonné sont établies : à la fois l’incitation à la haine et diffusion de propos haineux, mais aussi l’infraction de négationnisme », a expliqué Me Eric Lemmens, qui représentait les organisations juives de Belgique.Dieudonné M’Bala M’Bala était poursuivi pour différentes préventions liées à de l’incitation à la haine et à la diffusion de propos discriminatoires, antisémites, négationnistes et révisionnistes lors d’un spectacle qu’il avait donné à Herstal, dans la province de Liège, le 14 mars 2012, selon Le Soir.Le polémiste peut faire appel de la sentence, qui le condamne également à publier la décision du tribunal à ses frais dans les deux grands quotidiens francophones belges Le Soir et La Libre Belgique.Expulsé de la Main-d’Or et privé de théâtre à Saint-Denis Au début d’octobre, l’humoriste avait déjà été privé de théâtre à Saint-Denis, le tribunal de Bobigny ayant donné raison au groupe Madar, spécialisé dans l’immobilier de bureaux et d’entreprises, qui avait refusé de lui louer un espace de 1 500 mètres carrés au sein des anciens ateliers Christofle, situés en Seine-Saint-Denis.L’humoriste avait par ailleurs été expulsé de la Main-d’Or après que le tribunal de grande instance de Paris a validé, à la fin de septembre, la demande d’expulsion de l’humoriste du Théâtre de la Main-d’Or.Dieudonné a également été condamné en mars 2015 à 22 500 euros d’amende pour des déclarations antisémites proférées lors de son spectacle Le Mur.Lire aussi :Dieudonné, expulsé de la Main d’or puis privé de théâtre à Saint-Denis Philippe Gagnebet (Toulouse, correspondance) Plus de soixante gendarmes, deux hélicoptères… Onze jours après les attentats, le domicile d’Olivier Corel, 69 ans, surnommé l’« Emir blanc », principal mentor d’un réseau salafiste de la région toulousaine par lequel sont passés les frères Clain ou encore Mohamed Merah, a fait l’objet d’une perquisition administrative, mardi 24 novembre. En fin d’après-midi, il a été placé en garde à vue pour possession illégale d’une arme de chasse. Son interpellation s’est faite en même temps que quatre autres perquisitions administratives dans l’Ariège et six assignations à résidence. Il a finalement été condamné à six mois de prison avec sursis pour détention d’arme, mercredi 25 novembre en comparution immédiate au tribunal de Foix.Suivez la situation en direct sur notre siteDepuis plus d’une décennie, ce Syrien naturalisé français, de son vrai nom Abdel Ilat Al-Dandachi, est dans le collimateur de la justice et des policiers de l’antiterrorisme. Il n’a jamais été condamné. Arrivé en France en 1973, ex-responsable de l’Association des étudiants islamiques de France, proche des Frères musulmans syriens, Olivier Corel a fondé, en 1987, la communauté islamiste du hameau ariégeois de Lanes, près d’Artigat, dans la vallée de la Lèze. De là, il enseignait la parole salafiste, sous couvert de cours de religion et de conférences sur la géopolitique au Moyen-Orient. C’est dans sa modeste maison qu’il recevait. Lire aussi :En France, l’éternel retour des « pionniers » du djihadTout le clan Merah est passé par là : Mohamed, sa sœur Souad, leur frère Abdelkader. Un certain Sabri Essid aussi. Le demi-frère par alliance de Mohamed Merah est réapparu, le 11 mars, dans une vidéo ultraviolente de l’organisation Etat islamique (EI), trois ans jour pour jour après les tueries de ce dernier dans les rues de Toulouse. Les services antiterroristes l’ont clairement identifié comme l’homme qui encourage un jeune garçon d’une dizaine d’années à tuer à bout portant un Arabe israélien, qualifié « d’espion du Mossad ». L’enfant serait le beau-fils de Sabri Essid.« Question liée au divorce dans l’islam »Olivier Corel a surtout eu comme élèves les frères Clain, Fabien et Jean-Michel. D’origine réunionnaise, convertis et mariés à deux femmes portant la burqa, leurs deux voix ont été identifiées sur la bande audio de revendication des attentats de Paris par l’EI. Tous les deux ont assidûment fréquenté la communauté d’Artigat depuis la fin des années 1990.En 2009, Olivier Corel a bien été poursuivi pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » dans le cadre du procès d’une des premières filières démantelées d’envoi de candidat au djihad en Irak. Mais il a obtenu un non-lieu. Sabri Essid, lui, écope à l’époque de cinq ans de prison, tout comme Fabien Clain, condamné en 2009.Lire aussi :L’islam radical, cible des autorités depuis les attentatsEn novembre 2014, Olivier Corel a une nouvelle fois été placé en garde à vue, dans le cadre de l’affaire Merah. Mais il est là encore ressorti libre. Il affirmait alors avoir rencontré Mohamed Merah seulement une dizaine de jours avant son premier meurtre. Le jeune homme était venu le consulter dans sa maison d’Artigat pour une « question liée au divorce dans l’islam », avait-il soutenu. Lors de son audition, il a refusé de condamner le tueur au scooter.PrédicateurEn sortant de prison en 2012, Fabien Clain et Sabri Essid vont s’expatrier et rejoindre les rangs de l’EI. Fabien Clain réapparaîtra en avril, lors de la tentative d’attaque ratée d’une église de Villejuif (Val-de-Marne). Un étudiant algérien, Sid Ahmed Ghlam, projetait de mitrailler la sortie de la messe. Il a été interpellé à Paris après s’être tiré une balle dans la jambe. L’enquête a établi que deux membres français de l’EI avec qui le jeune homme communiquait pour élaborer son attaque ont été endoctrinés à distance par Fabien Clain.Devenu prédicateur à son tour, Fabien Clain semble avoir recréé en Syrie le biotope d’Artigat. Avant leur départ pour la Syrie, Fabien Clain et son frère Jean-Michel auraient toutefois pris leurs distances avec l’« émir blanc », estimant qu’il « avait beaucoup vieilli ».Lire aussi :Fabien Clain, la « voix » du massacre de Paris, avait déjà menacé le Bataclan en 2009Philippe Gagnebet (Toulouse, correspondance)Journaliste au Monde William Audureau Mercredi 18 novembre, dans une déclaration d’une rare détermination, Manuel Valls a ouvertement associé le salafisme, la mouvance la plus rigoriste de l’islam, aux attentats du 13 novembre. « Oui, nous avons un ennemi, et il faut le nommer, c’est l’islamisme radical. Et un des éléments de l’islamisme radical, c’est le salafisme », a argué le premier ministre. Une déclaration qui prête aux amalgames, la majorité des salafistes ne se reconnaissant pas dans le djihadisme, dont le nom réel, pour ce qui est de la version importée en France, est le takfirisme.Quelle est la différence entre salafisme et takfirisme ?Le takfirisme est une sous-branche du salafisme. Cette famille religieuse issue du sunnisme (la principale branche de l’islam) prône une pratique rigoriste de la religion musulmane, proche de ses premiers fidèles (le terme salaf désigne, en arabe, les « ancêtres », en l’occurrence les premiers compagnons du Prophète).Le salafisme est en forte progression en France (on parle de 90 mosquées d’obédience salafiste en France, sur 2 500 recensées, soit le double d’il y a cinq ans, et le nombre de fidèles se situerait entre 15 000 et 20 000, selon les estimations des spécialistes).Lire aussi :L’inquiétante expansion du salafisme en FranceNéanmoins, la plupart des salafistes appartiennent à ce que l’on appelle la branche quiétiste. Ils sont pacifistes et ne cherchent pas à changer la loi, même s’ils n’en reconnaissent pas la légitimité.Obéissance à la loi islamique (charia), refus de la mixité homme-femme et port du niqab (voile intégral) ou de l’abaya (manteau noir couvrant le corps) pour les femmes sont quelques-unes des caractéristiques communes au salafisme quiétiste et au takfirisme.C’est à la minorité dans la minorité que l’on se réfère quand on parle d’islam radical djihadiste, c’est-à-dire à la fois fondamentaliste, non légaliste et violent. Cette mouvance, le takfirisme, se distingue par son appel aux armes, son idéologie messianique et sa propension à jeter l’anathème (takfir, en arabe) contre les autres musulmans.Quelles sont les caractéristiques du takfirisme ?Une idéalisation du retour à un islam pur. Les takfiris se réclament d’un islam ultra-orthodoxe dont les lois primeraient sur celles des pays laïques. Seule prévaut la charia, ou du moins une interprétation partielle et orientée des règles édictées dans le Coran.Une prophétie, celle de l’avènement d’un nouveau califat et d’une apocalypse née d’une nouvelle guerre entre croisés et musulmans sur leur terre sainte. Cette prophétie millénariste est autoréalisatrice : toute la stratégie takfirie vis-à-vis de l’Occident consiste à provoquer son entrée en guerre et ainsi à légitimer le califat.L’appel perpétuel aux armes. Idéologie ultra-violente, le takfirisme ne distingue pas soldats et civils : seuls existent deux mondes, le dar al-Islam (la terre islamique, le califat) et le dar al-Harb (la terre en guerre, ou à conquérir). Le takfiri se décrit volontiers comme un « lion » (la métaphore date au moins de la fin des années 1990) et la communication des organisations takfiristes, comme Al-Qaida ou l’Etat islamique, repose sur la diffusion d’exécutions sanglantes, l’esthétisation de la guerre et l’intimidation des ennemis. Le concept historique de dar al-Sulh (la terre de la trêve, de la cohabitation) est écarté de la pensée takfirie.Une hostilité aux autres branches de l’islam. Le takfirisme n’a pas pour seules cibles les chrétiens et les juifs. Il s’en prend également aux chiites et aux soufistes, perçus comme des musulmans déviants. L’idéologie takfirie autorise également à prendre les armes contre d’autres musulmans sunnites si ceux-ci refusent la hijra (l’émigration en terre islamique) ou ne se soumettent pas à une certaine interprétation de la charia.Le culte du martyr. Le takfirisme idéalise la mort sacrificielle de celui qui s’est fondu parmi l’ennemi. Appelé inghimasi (« l’infiltré »), il porte une ceinture d’explosif sur lui et combat jusqu’à (se donner) la mort, « en martyr ». Comme le relève Rue89, les djihadistes évitent la référence au suicide, celui-ci étant interdit dans l’islam.D’où vient le takfirisme ?La naissance à proprement dite du takfirisme, en tant que schisme au sein du salafisme, est tardive : elle se produit dans les années 1970 dans les geôles égyptiennes, lorsque des Frères musulmans radicaux créent un mouvement violent et transnational, la Communauté des musulmans (Jamaat al-Muslimeen), surnommé Takfir wal-Hijra (« anathème et retrait »).Si le takfirisme a un père spirituel, il s’appelle Saïd Qotb (1906-1966). Ce militant des Frères musulmans est celui qui théorise lors d’un séjour en prison l’obligation du djihad armé contre les pouvoirs installés, qu’ils soient chrétiens ou musulmans, marquant un schisme au sein du salafisme.C’est à lui que l’on doit l’idée que « le passage à la violence radicale peut être une obligation religieuse pour lutter contre l’autorité politique quand cette dernière a perdu ses racines musulmanes », résume le chercheur Philippe Migaux, spécialiste des conflits asymétriques, dans Histoire du terrorisme (Fayard).Son idéologie s’est construite par strates à partir d’une relecture partielle et orientée de plusieurs théologiens musulmans historiques radicaux, et notamment Ibn Tamiyya (1263-1328), un théologien syrien hanbalite radical, qui dans le contexte historique particulier des croisades, avait théorisé l’appel à la guerre sainte contre les non-musulmans. « Grâce à ses prêches violents et simplistes, [il avait] rencontré un véritable succès auprès des classes marginales et des populations les moins instruites dans la religion musulmane. La situation n’a finalement guère évolué en six siècles », ironise Philippe Migaux.Quelle est l’implantation du takfirisme en France ?Le takfirisme a été importé en France au milieu des années 1990, par l’intermédiaire de ses partisans algériens, en particulier le Groupe islamique armé (GIA). Il se retrouve depuis dans toutes les filières djihadistes, souvent de manière revendiquée, qu’il s’agisse de celle du Front Al-Nosra (la branche syrienne d’Al-Qaida) qui diffuse des vidéos d’embrigadement via son canal 19HH, ou des frères Kouachi et d’Amedy Coulibaly, les auteurs des attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher en janvier, à Paris, tous les trois embrigadés au contact d’une des figures historiques du takfirisme en France, Djamel Beghal.Lire aussi :Djamel Beghal, maître à penser du terrorismeCombien sont-ils aujourd’hui ? Il n’existe pas de chiffre sur le nombre de takfiris en France. Les Français radicalisés seraient entre 3 800 et 11 000, mais faute de distinction entre salafiste et takfiris, de nombreux musulmans ultra-orthodoxes sont fichés « radicalisés » sans pour autant adhérer à l’idéologie takfirie.Y a-t-il des passerelles entre salafisme et takfirisme ?Le salafisme peut être aussi perçu comme un sas, une digue, et un opposant au takfirisme.Un sas, parce que l’ultra-orthodoxisme salafiste offre un terreau idéologique idéal pour une radicalisation de ses fidèles, et c’est souvent dans les cercles salafistes que les recruteurs takfiris opèrent. Certains imams sont par ailleurs suspectés de double jeu, d’autant que la pratique de la taqiya (ruse, dissimulation) fait partie de l’arsenal takfiri.Mais le salafisme est également une digue : mouvement fondamentaliste le plus porté sur l’analyse littérale du Coran, il est le seul à pouvoir déstabiliser les takfiris sur le terrain qu’ils revendiquent, celui de la religion, en leur opposant d’autres clés de lecture du Coran.Lire aussi :Le djihadisme est une révolte générationnelle et nihilisteEnfin, les salafistes de France s’estiment souvent victimes plus que complices du takfirisme : outre que ce mouvement sectaire et violent est perçu comme une déviance de l’islam, il suscite des réactions islamophobes qui frappent en premier lieu les fondamentalistes quiétistes, à la religiosité plus visible. Pourtant, les salafistes se sont régulièrement opposés aux takfiris – y compris militairement, comme au Pakistan dans les années 1980, et ces derniers jours, ils étaient nombreux sur les réseaux sociaux, y compris parmi les plus radicaux, à dénoncer les attentats.William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Richard Schittly (Lyon, correspondant) L’annulation de la Fête des lumières pour raisons de sécurité représente un rude contrecoup économique pour la région lyonnaise. Les quatre jours de festivités, initialement programmés des 5 au 8 décembre, devaient attirer plus de trois millions de visiteurs. Selon les dernières estimations des organisateurs, la moitié des touristes ont annulé leur déplacement. « Le jour de l’annonce, on a reçu des centaines d’appels, l’effet a été immédiat. Mais ce qui nous a marqués, c’est la compréhension des gens, leur solidarité. Ils ont compris la décision et ont promis de revenir », observe François Gaillard, directeur général d’Only Lyon tourisme. Le programme de cette édition, constituée de 80 projets artistiques, sera reconduit l’année prochaine. Ce qui évite de passer en pure perte les 2,5 millions d’euros du budget de la Fête des lumières.Lire aussi :Après les attentats, le monde de la culture se relève doucementPour les commerces, c’est une perte sèche de plusieurs millions d’euros. Le taux d’occupation atteignait 90 % des chambres d’hôtel durant la Fête des lumières, contre une moyenne de 60 % le reste de l’année. Pour les restaurants, cette période de grande déambulation populaire dans les rues de Lyon fournit une moyenne de 15 à 30 % de chiffre d’affaires annuel.Lire aussi :A Paris, les acteurs du tourisme craignent une baisse durable« Garder les priorités en tête »« Le 8 décembre est devenu un moment économique important pour les commerces lyonnais, il vient clore l’année, il garantit un résultat », explique François Gaillard. L’augmentation de la fréquentation concerne autant les commerces de proximité que les centres commerciaux. Celui de la Part-Dieu a enregistré son record de fréquentation un 8 décembre, en 2012 précisément, avec 183 462 visiteurs en une seule journée.Lire aussi :Après les attentats, la Fête des lumières de Lyon est annuléeUn autre impact économique de cette annulation touche le secteur des transports, avec la suppression des trajets ferroviaires directement liés au 8 décembre : 16 600 billets spécifiques de TER et 16 500 voyages supplémentaires de TGV étaient prévus. Selon l’office du tourisme, 600 cars devaient aussi participer au convoyage des touristes.« On espère que la vie va reprendre, la période de Noël approche, on va observer tout ça de près », dit M. Gaillard. Pour les visiteurs hésitant encore à venir, les responsables du tourisme prennent soin d’expliquer que la ville reste agréable à découvrir, malgré l’absence des animations. En même temps, les décideurs économiques ne cherchent pas à se lamenter dans ces circonstances. « C’est une catastrophe économique pour nous, mais c’est d’abord un drame pour le pays, il faut garder les priorités en tête », réagit Laurent Duc, président régional de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie. Mardi 8 décembre, les lumignons seront là pour rendre hommage aux victimes des attentats.Lire aussi :Que va changer l’état d’urgence pour les citoyens ?Richard Schittly (Lyon, correspondant)Journaliste au Monde Jean-Claude Lewandowski Près de 7 000 élèves à Skema, autour de 12 000 pour Kedge, tout comme pour Neoma. Et ce n’est pas fini  : l’Edhec (Ecole des hautes études commerciales du Nord) vise 7 500 inscrits à l’horizon 2020 ; EM Lyon mise sur 10 000, dans cinq ou six ans. Il est loin, le temps où le chiffre de 3 000 étudiants paraissait inaccessible à la plupart des ­écoles de management. L’heure est à la croissance forte des ­effectifs, ­susceptible de procurer nouvelles ressources et économies d’échelle. Seule une poignée d’établissements, comme l’ESC Pau, l’ESC La Rochelle ou l’ESC Dijon, s’en tiennent à des progressions ­limitées.Plusieurs facteurs contribuent à cette inflation. Et d’abord la multiplication des programmes : la plupart des écoles de gestion ouvrent régulièrement de nouveaux cursus rémunérateurs : « mastères spécialisés » (MS), « master of science » (« maîtrise des sciences », Msc), « master of business administration » (« maîtrise en administration des affaires », MBA)…En quête du bachelorSans oublier l’engouement ­actuel pour le bachelor, diplôme postbac attractif pour les ­familles et moins coûteux que d’autres formations. Toulouse Business School aligne ainsi 1 600 inscrits en bachelor ; l’Essec (Ecole supérieure des sciences économiques et commerciales), 1 150. Seul le « programme grande école » voit en général ses effectifs se stabiliser, car trop onéreux à développer.Autre motif qui incite au gonflement du nombre d’étudiants, l’ouverture de campus, à l’étranger, mais également à Paris, où la plupart des établissements disposent désormais de locaux. Ainsi, Skema ­affiche aujourd’hui six implantations : à Lille, ­Sophia-Antipolis (Alpes-Mari­times) et Paris, mais aussi Suzhou, en Chine, ­Raleigh, aux Etats-Unis et, depuis peu, au Brésil. Toulouse Business School, elle, possède un campus à Marra­­kech et un autre à Barcelone, ­auxquels s’ajoutent ses ­locaux parisiens.Enfin, les récentes fusions et rachats d’écoles ont mécaniquement contribué à accroître leur taille. Certaines, à l’instar de Neoma ou de Kedge, ont vu leurs effectifs doubler en ­quelques mois. Une stratégie qui leur permet d’étoffer leur ­offre de formation, d’accroître leur ­visibilité et de muscler leur ­réseau d’anciens. Mais la stratégie ne s’avère pas toujours ­gagnante  : France Business School, qui ­regroupait quatre établissements, a fini par se ­disloquer.Problème de croissance« Il est difficile de fixer une taille optimale pour une école, estime Didier Jourdan, directeur de Montpellier Business School. Les standards internationaux imposent un ratio important d’enseignants-chercheurs permanents par élève. Mais se pose également la question de la visibilité de l’établissement  : comment ­recruter de bons candidats, ­attirer des professeurs de haut ­niveau et séduire des entreprises, en ayant des promotions ­minuscules ? Cela pousse à la croissance des effectifs. » Didier Jourdan verrait bien son école accueillir de 3 300 à 3 500 élèves, au lieu de 2 600 aujourd’hui.Reste qu’à force de voir toujours plus grand les établissements changent radicalement de visage. Jadis caractérisés par leur « petite taille », synonyme de suivi individualisé des élèves, d’enseignement « sur mesure » et de qualité de vie, ils tendent à ressembler à de petites universités. Et risquent de perdre ainsi l’un de leurs atouts compétitifs majeurs  : leur « dimension ­humaine ».Directrice de Skema, Alice Guilhon écarte ce danger  : « Nos effectifs demeurent raisonnables, car tous nos étudiants sont ­répartis sur six sites dans le monde, souligne-t-elle. Après tout, plusieurs de nos grands concurrents étrangers comptent autour de 5 000 à 6 000 étudiants en bachelor, et 2 000 à 3 000 en master, soit 7 000 à 9 000 étudiants en tout, observe pour sa part Olivier Oger, directeur général de l’Edhec. Nous sommes sur le même ordre de grandeur. » De nombreuses écoles de commerce seront présentes au SAGE, le salon des grandes écoles du « Monde », samedi 28 et dimanche 29 novembre, aux Docks - Cité de la mode et du design, à Paris. Entrée gratuite.Jean-Claude LewandowskiJournaliste au Monde Cabinet d'avocats Flichy Grangé (Avocat) Par décret du 14 novembre 2015, pris le lendemain des attentats survenus à Paris, l’état d’urgence a été déclaré en application de la loi du 3 avril 1955. Pour une durée initiale fixée à 12 jours, cet état d’urgence a été prolongé de trois mois, jusqu’à fin février 2016, par la loi du 20 novembre 2015.Cette loi prévoit également un renforcement des dispositifs liés à l’assignation à résidence, elle facilite les perquisitions et permet des restrictions à la liberté d’aller et venir. Quelles sont les conséquences attendues pour les salariés et les entreprises ?Assignation à résidence, absence et sanctionL’article 6 de la loi relative à l’état d’urgence, modifié par la loi du 20 novembre 2015, prévoit que le ministre de l’intérieur peut prononcer l’assignation à résidence, dans le lieu qu’il désigne, de toute personne résidant dans la zone fixée par décret et « à l’égard de laquelle il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics […]. » La personne peut « être astreinte à demeurer dans le lieu d’habitation déterminé par le ministre de l’intérieur, pendant la plage horaire qu’il fixe, dans la limite de douze heures par vingt-quatre heures ». Ces assignations peuvent concerner des personnes salariées.Certaines entreprises peuvent donc être amenées à gérer les absences de personnes assignées à résidence. Si le salarié est contraint de demeurer chez lui, il doit avertir son employeur ou son responsable de service afin qu’il soit procédé à son remplacement.Le défaut d’information de la part du salarié pourrait donner lieu à une sanction. Il a en effet été jugé récemment, s’agissant d’un salarié placé en détention provisoire, que s’il n’informe pas son employeur, et qu’il ne peut justifier de l’impossibilité de le contacter, cette carence peut être qualifiée de faute grave et justifier le licenciement de l’intéressé, si celle-ci a désorganisé le fonctionnement de l’entreprise (Cass. soc. 20 mai 2015, n° 14-10.270).La loi relative à l’état d’urgence précise également que la personne visée peut être conduite « sur le lieu de l’assignation à résidence par les services de police ou les unités de gendarmerie » (loi art. 6 modifié). Il est donc possible que les forces de l’ordre pénètrent dans l’enceinte de l’entreprise afin d’arrêter un salarié et procéder à son assignation à résidence.Couvre-feu et travail de nuitLa déclaration d’état d’urgence donne pouvoir au préfet d’interdire, notamment, la circulation des personnes ou des véhicules dans les lieux et aux heures fixés par arrêté (application de l’article 5 de la loi du 3 avril 1955).Lire aussi :A Sens, le quartier des Champs-Plaisants sous couvre-feu, une première nationaleCette restriction aux libertés d’aller et venir peut avoir une incidence sur la mobilité des salariés. En effet, dans sa circulaire du 14 novembre 2015 relative aux conditions d’application de la législation relative à l’état d’urgence, le ministre de l’Intérieur précise que les préfets sont désormais compétents pour instaurer des couvre-feux « dans les parties du département […] exposées à des risques importants de trouble à l’ordre public ».Les arrêtés préfectoraux doivent délimiter « précisément les territoires concernés, les heures où la circulation est interdite, les catégories de personnes auxquelles ils s’appliquent ». Des exceptions sont toutefois prévues pour certaines personnes, notamment celles intervenant pour des missions de service public, d’assistance aux personnes nécessitant des soins, approvisionnement des commerces, ou pour les déplacements liés à l’activité professionnelle.Lire aussi :Peut-on avoir recours au droit de retrait après les attentats du 13 novembre ?Ainsi, si un couvre-feu est instauré, l’arrêté pourrait prévoir des modalités particulières pour les salariés travaillant en horaires décalés, ou de nuit. À défaut, et si les salariés sont dans l’impossibilité d’aller travailler, l’entreprise pourrait-elle récupérer les heures de travail perdues au titre de ce couvre-feu ? L’article L. 3122-27 du Code du travail, qui fixe les conditions de la récupération, dispose que seules peuvent être récupérées les heures de travail perdues résultant, entre autres, de « causes accidentelles, d’intempéries ou de cas de force majeure ». Seule la force majeure pourrait être invoquée ici.Droit d’alerteLa déclaration d’état d’urgence peut faire craindre aux salariés un danger pour eux et les décider à refuser d’aller au travail, préférant rester à leur domicile ou loin des grandes agglomérations. Mais ceux-ci peuvent-ils refuser d’aller travailler ?Le lendemain des attentats certains salariés ont invoqué le droit de retrait prévu par le Code du travail (art. L. 4131-1 et suivants du Code du travail). Mais encore faut-il prouver que la situation de travail présente un « danger grave et imminent », condition posée par le texte, ce qui est difficile à démontrer en l’occurrence.Liberté syndicale et autorisation de manifesterIntervenant vendredi 20 novembre devant une confédération nationale, la ministre du travail Myriam El Khomri a déclaré que « la mise en œuvre de l’état d’urgence n’a pas vocation à restreindre les libertés syndicales et les actions revendicatives ». Si la liberté de manifester n’est donc pas menacée, les demandes de manifestation seront cependant examinées « au cas par cas ».Laurent Gamet (Directeur de l’Institut d’études judiciaires de l’université Paris-XIII, Avocat associé, Flichy Grangé Avocats).Cabinet d'avocats Flichy Grangé (Avocat) 25.11.2015 à 01h30 • Mis à jour le25.11.2015 à 09h59 | François Béguin Les députés ont assoupli mardi 24 novembre la loi Evin, qui encadre la publicité sur les boissons alcoolisées en France depuis 1991. Lors de l’examen en deuxième lecture du projet de loi santé, ils ont rejeté par 102 voix contre 32 l’amendement de Catherine Lemorton, la présidente PS de la commission des affaires sociales, qui visait à rétablir le texte tel qu’il existait avant que les sénateurs puis les députés de la commission des affaires sociales ne le changent.« C’est une modification profonde de l’équilibre de la loi », a déclaré la ministre de la santé, Marisol Touraine, jugeant « regrettable et triste qu’une grande loi de santé publique soit défaite ». Cette modification – qui vise à distinguer la publicité sur les boissons alcooliques, strictement encadrée, et « l’information œnologique » – « ne se contente pas de clarifier la loi Evin mais déverrouille la publicité sur Internet et ouvre de nouveaux champs », a souligné la ministre.La nécessité de « clarifier » la loi EvinPendant près d’une heure et quart, des députés de gauche comme de droite avaient pris la parole pour expliquer la nécessité de « clarifier » la loi Evin afin que les « contenus » consacrés à une « région de production ou au patrimoine culturel, gastronomique ou paysager liés à une boisson alcoolique » ne soient pas considérés comme de la publicité. « Il nous faut mettre fin à cet imbroglio juridique et arrêter de se tirer une balle dans le pied », a notamment fait valoir Arnaud Robinet (Les Républicains), député et maire de Reims. « Une consommation modérée de vin fait baisser la mortalité, ce sont de grands scientifiques qui l’ont prouvé », a également jugé Elie Aboud (LR).Amendement controverséSeuls trois députés de la majorité ont pris la parole pour soutenir Mmes Lemorton et Touraine dans leur volonté de maintenir le statu quo autour de la loi Evin. « Ce serait un très mauvais signe de détricoter un texte fondateur de la santé publique », a notamment estimé Michèle Delaunay (PS).L’amendement controversé, soutenu par des parlementaires de régions viticoles de gauche comme de droite, a déjà fait l’objet d’âpres débats ces derniers mois. Repoussé in extremis en avril lors de la première lecture de la loi santé, réintégré au projet de loi Macron avec le feu vert de Manuel Valls et de François Hollande, retoqué cet été pour des raisons de forme par le Conseil constitutionnel, il avait été adopté le 15 septembre au Sénat par une écrasante majorité de 287 voix, contre 33.Lire aussi :Les alcooliers finiront-ils par avoir raison de la loi Evin ?François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 15.11.2015 à 16h10 • Mis à jour le15.11.2015 à 16h46 | Véronique Mortaigne et Nathalie Guibert La salle de concert du Bataclan a-t-elle été choisie au hasard par les terroristes, le 13 novembre, à Paris ? Le communiqué de l’Etat islamique revendiquant les attentats mentionne le « Bataclan où étaient rassemblés des centaines d’idolâtres dans une fête de perversité ». Si, pour l’heure, ni cette déclaration ni l’enquête n’établissent de lien formel avec l’histoire de la salle, des spécialistes soulignent que ce lieu a été ciblé, de longue date, par des militants islamistes, en raison du supposé sionisme de son ex-propriétaire. Pour certains experts, une filiation pourrait apparaître entre ce passé et le choix de cette salle par les kamikazes du 13 novembre.Marc Hecker, du centre des études de sécurité de l’Institut français des relations internationales (IFRI), a ainsi expliqué comment, à la fin des années 2000, le Bataclan avait d’abord attiré la colère des militants palestiniens à Paris, dans son ouvrage consacré à l’importation du conflit israélo-palestinien en France, Intifada française ? (Ellipses, 2012).En 2009, rappelle Marc Hecker, quatre des principales associations propalestiniennes françaises – la Campagne civile internationale pour la protection du peuple palestinien (CCIPPP), l’Union juive française pour la paix (UJFP), l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) et Génération Palestine – avaient publié un communiqué commun afin de protester contre un gala de soutien en faveur des forces israéliennes prévu au Bataclan.« Nous venons d’apprendre qu’il s’est tenu ce dimanche 25 janvier 2009 à Paris un concert de soutien et de collecte de fonds en faveur de la police des frontières israéliennes, plus connue sous le nom de Magav, disait le texte. Ce concert, annoncé en premier lieu au Bataclan, a fini par se tenir secrètement dans un petit centre communautaire juif du 5e arrondissement de Paris. » Les militants reprochaient au gouvernement d’autoriser « la tenue sur le sol français de ce type de soutien à une armée d’occupation ».« Partout il y a des frères qui ne supportent plus ces provocations »Régulièrement organisés en 2007, 2008 et 2009, ces galas récoltaient des fonds pour les œuvres sociales des forces israéliennes et non pour l’achat de matériel militaire, souligne le chercheur. Mais ils ont fait l’objet de menaces, et mobilisé à chaque fois que les évènements se sont tenus d’importants dispositifs policiers de protection aux abords de la salle. En 2008, les manifestants propalestiniens avaient enregistré une vidéo de leur action devant les lieux dans laquelle un homme entièrement masqué déclarait de façon prémonitoire : « A Mantes-la-Jolie, à La Courneuve, dans le 91, dans le 94, partout il y a des frères qui ne supportent plus ces provocations. »Les incidents se sont poursuivis en 2009 après le déclenchement de la guerre à Gaza. Devant le Théâtre du Gymnase, qui avait aussi accueilli des associations israéliennes, des menaces de représailles ont été alors lancées contre « tous les lieux culturels français » avec ce motif : « C’est un crime et c’est une honte qu’ils paieront s’ils accueillent des galas pour récolter des fonds pour l’armée israélienne. »Un projet précis d’attentat contre le Bataclan par le groupe djihadiste palestinien Jaish Al-Islam a même été porté à la connaissance des services de renseignement en 2009, comme l’avait révélé début 2011 Le Figaro. Considéré comme la branche d’Al-Qaida à Gaza, Jaish Al-Islam (« l’armée de l’islam »), a été tenu pour responsable d’un autre attentat qui avait tué une lycéenne de Levallois-Perret en voyage scolaire au Caire. Une Française, entendue dans le cadre de cette enquête judiciaire, avait alors accusé un Belge impliqué dans l’affaire, Farouk Ben Abbes, d’avoir eu un projet d’attentat contre le Bataclan en France. Cette jeune femme avait aussi assuré qu’une de ses codétenues au Caire avait justifié le projet terroriste au motif que les propriétaires de la salle de spectacle étaient juifs.Mais ceux qui ont assassiné 89 spectateurs dans la salle samedi avaient une vision faussée de ce haut lieu de la culture populaire depuis le XIXe siècle. Le Bataclan avait été acheté en 1976 par Elie Touitou, qui en avait confié la direction artistique à son fils, Joël Laloux. La famille était restée propriétaire des murs, mais en avait cédé en 2004 l’exploitation commerciale aux sociétés Astérios, présidée par Olivier Poubelle (par ailleurs cogérant du Théâtre des Bouffes du Nord), et Alias, dirigée par Dominique Revert et Jules Frutos (par ailleurs président du syndicat national des producteurs, le Prodiss). En septembre 2015, Joël Laloux, parti vivre en Israël, a vendu les lieux à Lagardère Unlimited Live Entertainment (70 %), associé à Asterios et Alias (30 %).Une salle à l’identité « rock »Joël Laloux a été un programmateur respecté, profitant de l’essor de tous les styles musicaux des années 1980 : le rap, les musiques du monde, le punk. De Bashung à Joan Baez, de Jane Birkin à Cesaria Evora, de Lou Reed à Jean Guidoni, de Prince à NTM, de Telephone à Oasis ou Djamel Debbouze, artistes et groupes qui ont marqué l’époque se sont produits au Bataclan, où l’on se presse, dans une chaleur d’étuve – la légende dit que le groupe britannique de heavy metal Motörhead y joua en 1997 si fort et si longtemps que les fresques murales en tombèrent. Joël Laloux contribua ainsi à forger une nouvelle identité, rock, à une salle construite en 1864, inscrite à l’inventaire des monuments historiques et qui fut un concentré d’histoire du music-hall français.Le jeudi 12 novembre, le musicien français St Germain avait présenté au Bataclan son nouvel opus : un mélange de musique électronique et de voix africaines, dont celle de la grande chanteuse Nahawa Doumbia, star au Mali, pays meurtri par l’extrémisme islamique. Les foudres du vendredi 13, jour de match au Stade de France, sont tombées sur le groupe de rock californien blanc The Eagles of Death Metal, sans doute par le hasard du calendrier. Le Jerusalem Post du 12 juillet rapportait cependant que son chanteur, Jesse Hughes, avait lors d’un concert à Tel-Aviv répondu sans détour « Fuck you » à Roger Waters, membre de Pink Floyd engagé dans la campagne propalestinienne Boycott, Divestment and Sanctions (BDS) et qui leur avait demandé de renoncer à leur tournée israélienne.Les tireurs ignoraient-ils l’ADN du Bataclan ou ont-ils voulu atteindre ses vertus multiculturelles ? Ils se sont attaqués à une salle dont l’histoire débute avec la mode exotique apparue après les campagnes de Chine et de Cochinchine. Jacques Offenbach compose en 1855 Ba-Ta-Clan, une « chinoiserie » musicale en un acte, qui donna son nom à la salle du boulevard Voltaire, dessinée par l’architecte Charles Duval. A ses débuts, Le Grand Café chinois-Théâtre Bataclan était un café-concert avec dancing au premier étage, salle de billard, le tout dans un style « chinois », avec rideau de scène en forme d’éventail et toit en pagode.La salle présida à beaucoup de débuts, dont ceux de Mistinguett et Maurice Chevalier, qui y mènent la revue en 1917. D’autres événements l’avaient frappé : en 1933, le théâtre devenu cinéma a été en partie détruit par un incendie ; refaite en 1950, la salle sera fermée en 1969. Depuis des hommes politiques y tiennent meeting de campagne – Jean-Pierre Chevènement, Edouard Balladur, François Hollande –, les mitterrandistes y fêtent les dix ans de pouvoir socialiste, des intellectuels y soutiennent Ségolène Royal…Ce n’est pas la Mutualité, mais c’est donc un lieu de symboles. Hommage à Malcolm XLe rappeur Disiz, 37 ans, l’a fréquenté, dit-il, dès l’âge de 16 ans. « C’était un haut lieu de la culture hip-hop, avec l’Elysée Montmartre. Puis, je m’y suis produit, et l’acoustique était géniale, j’aimais ça. » En mai dernier, Disiz y a monté un concert en hommage à Malcolm X pour les quatre-vingt-dix ans de la naissance du leader afro-américain. « Avec plein d’artistes, je me suis immédiatement tourné vers Olivier Poubelle. Pour moi, il était le patron du Bataclan, et personne d’autre. Il n’a même pas réfléchi, il nous a accueillis. »Le rappeur, élevé dans le quartier des Epinettes-Aunettes à Evry, voulait ainsi aider à la publication d’une nouvelle traduction de l’autobiographie de Malcolm X, un homme « qui avait été rempli de colère et avait su s’écarter de la haine et devenir lumineux. Si l’on comprend ce parcours, on n’attaque pas le Bataclan ». La salle, avec son entrée de plain-pied, entretenait un lien direct avec la rue. Son identité passait aussi par ses activités de clubbing, initiées dans les années 1980, avec les soirées Havana Délirio, Bansaï, Dispatch…, rendez-vous des jeunes de banlieue qui n’avaient pas de difficulté à y entrer, lieu de métissage et de mixité sociale. En 1994, David et Cathy Guetta y organisent leurs premières soirées, prélude à leur conquête du Palace et des Bains Douches. Le Bataclan n’avait pas rompu avec cette tradition en organisant le samedi dans la nuit des soirées pour les gays et lesbiennes, les Follivores et les Crazyvores. Des Follivores étaient prévues le samedi 14 novembre après le concert du groupe de rock metal The Deftones, complet depuis longtemps.« Il n’y a pas eu d’appels violents récents contre le Bataclan », souligne Marc Hecker, mais « les salles de spectacle ont été ciblées sur les réseaux sociaux de Daech [Etat islamique] ». En août, la DGSI avait ainsi arrêté un homme nommé Reda, de retour de Rakka, le fief de l’Etat islamique en Syrie, suspecté de projeter une attaque contre des salles de concert.Si, à l’époque des manifestations des groupes propalestiniens, « on pouvait penser qu’on s’en tiendrait à des discours violents, il est possible que l’image du Bataclan comme étant une “salle sioniste” se soit répandue parmi les djihadistes via les réseaux sociaux, avec le même terreau antisémite et antisioniste qui a conduit Mohammed Merah ou Medhi Nemmouche [Français auteurs d’attentats précédents] à commettre leurs actes », estime le chercheur de l’IFRI.Véronique MortaigneJournaliste SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterNathalie GuibertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.11.2015 à 14h06 • Mis à jour le15.11.2015 à 14h21 | Paul Benkimoun Mathieu Raux est anesthésiste-réanimateur et coordinateur du centre d’accueil des polytraumatisés de La Pitié-Salpêtrière pour l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (APHP). Le soir des attentats, il a coordonné la prise en charge de 52 personnes blessées.Comment prend-on en charge un tel afflux de blessés ?Mathieux Raux : Nous avons reçu 52 personnes blessées lors des attaques, convoyées par des colonnes d’ambulances. Parmi elles, 25 présentaient des lésions à caractère d’urgence absolue. Elles ont été reçues dans les 19 emplacements dont nous disposons en zone de déchocage, c’est-à-dire le service qui est en lien avec les services des urgences et de chirurgie pour les premiers soins. Elles ont été ensuite envoyées au bloc opératoire puis transférées en réanimation.Les autres patients dont les blessures avaient un caractère d’urgence relative ont été accueillis aux urgences et pris en charge au fur et à mesure. Nous avons opéré toute la nuit les blessés les plus graves puis l’ensemble des patients moins atteints jusqu’en fin de soirée [du 14 novembre].Combien de personnels de l’hôpital ont été mobilisés ?Nous avons fait tourner dix blocs opératoires ouverts de front avec entre 50 et 100 soignants, ce qui est tout à fait exceptionnel. Tout le personnel est arrivé dans un temps record, à la fois spontanément et à la suite du rappel déclenché par la direction de l’hôpital.Nous avons été stupéfaits de voir avec quelle facilité les choses ont pu se faire à l’hôpital, comme cela avait été le cas en janvier lors de la prise d’otages à l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes. Tout le monde s’est mis en ordre de marche et avait envie de bien faire, de donner le meilleur de soi-même. Face à des faits de guerre nous avons mobilisé la médecine civile avec des moyens humains et matériels importants. Nous étions comme l’équipage d’un sous-marin en immersion. Cela a été un immense honneur pour moi d’en assurer la direction.Quelle a été la démarche de mise en place du plan de secours ?Il existe un plan blanc pour les urgences pré-hospitalières. Les événements de janvier 2015 nous ont conduit à élaborer, dès le soir de l’attaque contre Charlie Hebdo et en collaboration avec Michel Nahon et Pierre Carli du SAMU de Paris, un plan de secours décrivant toutes les étapes et la mise à disposition de tous les moyens hospitaliers pour faire face à un afflux massif de blessés. Cela a été un atout majeur. Nous avions actualisé tous les numéros de téléphone trois jours avant que ne tombe l’alerte, le 13 novembre.Absorber l’afflux massif et rapide de personnes grièvement blessées à La Pitié-Salpêtrière a été rendu possible par l’existence d’un centre d’accueil des polytraumatisés et d’un plan de secours. La Pitié reçoit 500 personnes souffrant de traumatisme sévère par an. Avec les attaques du 13 novembre, nous en avons accueilli 25 en quatre heures.Le centre d’accueil des polytraumatisés de La Pitié a été mis en place depuis les attentats des années 1980, sur le modèle de ce que les Anglo-Saxons appellent un « Trauma Center », afin de prendre en charge très rapidement des patients dans un état très grave. Cela résulte d’un choix, car tous les hôpitaux n’en disposent pas. Notre hôpital est très sollicité pour les victimes de traumatismes pénétrants tels que les plaies par arme blanche : 7 % en moyenne en France quand nous en recevons 21 %. Actuellement, l’agence régionale d’hospitalisation d’Île-de-France est en train de labelliser cinq ou six de ces centres.Qu’en est-il des chances de survie des victimes ?Certaines des personnes que nous avons accueillies avaient des blessures qui rendaient leur mort inéluctable à très court terme mais la grande majorité a pu surmonter le risque immédiat de mourir. La rapidité avec laquelle les soins ont pu être apportés a été décisive pour augmenter leur probabilité de survie. D’ordinaire, 45 à 60 minutes s’écoulent entre le moment où nous recevons un appel nous annonçant qu’on nous adresse des patients en urgence et leur arrivée à La Pitié. Là, à 23 heures, six blessés étaient déjà arrivés et les autres ont suivi très vite. Nous avions indiqué à la régulation des secours que nous accueillerions autant de blessés qu’il était nécessaire.Paul BenkimounJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.11.2015 à 10h19 • Mis à jour le15.11.2015 à 14h02 | Henri Seckel Depuis quand Paris n’avait-il pas connu un samedi soir aussi calme ? Vingt-quatre heures après, déambuler dans les rues des 10e et 11e arrondissements, frappés par les attentats du vendredi 13 novembre, laissait la curieuse impression de quartiers sonnés, où la majorité des cafés et des restaurants avaient baissé leur rideau.21 h 25, au croisement des rues Alibert et Bichat (10e arrondissement) La veille, c’est précisément à cette heure-ci et à cet endroit-là que le carnage parisien a commencé. Vingt-quatre heures plus tard, devant les rideaux fermés du Carillon et du Petit Cambodge, des centaines de personnes, des centaines de fleurs, des centaines de bougies, que le vent éteint parfois, et qu’on rallume sans cesse. De nombreux messages écrits sur des feuilles, des bouts de carton. « Tués pour rien ». « Seule réponse : l’éducation ». « L’amour court les rues ». « Touche pas à mon bo-bun ».Un incessant bourdonnement provient des camionnettes que les médias de France et d’ailleurs ont stationnées en face en laissant tourner le moteur. Les caméras s’attardent sur les impacts de balle qui trouent les murs de l’hôpital Saint-Louis, ou les flaques de sang séchées sur les trottoirs. Les interventions sonores des journalistes contrastent avec la solennité silencieuse d’une foule composée de nombreux riverains.« Ici, le quartier est comme un prolongement des appartements, qui sont assez petits, explique Ella, trentenaire de la rue Bichat. Alors tout le monde se retrouve au Carillon. J’espère que le quartier va repartir de l’avant. » A son arrivée il y a trois ans, en attendant l’installation de plaques électriques pour cuisiner, cette jeune maman avait « mangé les bo-bun du Petit Cambodge pendant une semaine ».Aliénor et Nicolas, qui habitent au-dessus du carrefour, rue Marie-et-Louise, s’interrogent sur la nature des lieux ciblés par les terroristes : « C’est pas comme si on était rue de Lappe ou rue Oberkampf, où tout le monde sait qu’il y a plein de bars et de gens en terrasse. Le Carillon, il faut connaître, il faut déjà être passé par ici pour savoir que dans ces petites rues, il y a un bar comme ça. »22 heures, quai de Valmy (10e) Le Point éphémère, le Comptoir général, le Dude : de nombreux temples de la fête situés alentour sont fermés. Chez Prune, institution des bords du canal Saint-Martin, est ouvert. « Il n’a jamais été question qu’on n’ouvre pas ce soir », explique un serveur, avant d’ajouter, gouailleur : « On n’a peur de rien, nous. Si on commence à avoir peur… » Le lieu est rempli comme un soir de semaine. Vincent et Emmanuelle, 31 et 26 ans, habitent près de la gare d’Austerlitz, et sont venus à pied « pour s’aérer l’esprit » après vingt-quatre heures cloîtrés chez eux. En chemin, ils ont longé la morgue de Paris, devant laquelle ils ont constaté une affluence anormale pour un samedi à 21 heures. Ils ont aussi constaté en route que, dans les cafés ouverts, les Parisiens n’hésitaient pas à boire leur bière dehors. « Moi, clairement, je ne me mettrai pas en terrasse ce soir », assure Emmanuelle.Margaux et ses camarades, eux, sont précisément venus pour ça : « On tente de lancer le mouvement #OccupyTerrasse, sourit la journaliste de 27 ans, qui n’imaginait pas ne pas mettre le nez dehors. On n’allait pas passer la soirée à regarder BFM-TV, on a déjà fait ça tout l’après-midi. » Après Chez Prune, et avant d’aller dormir, trois ou quatre autres terrasses étaient au programme.22 h 35, rue des Trois-Bornes (11e)Chez Les Petites Indécises, quelques clients achèvent leur dîner tandis que les trois quarts des chaises sont déjà retournées sur les tables débarrassées et nettoyées. Face à l’évier, le serveur s’active au-dessus de sa plonge : « Ça a été assez intense dans l’après-midi, les gens sont venus boire des coups. Mais là, je suis en train de ranger, et normalement, quand je range, il est 1 h 30 du matin. »22 h 50, au croisement des rues Jean-Pierre-Timbaud et Saint-Maur (11e) Le « carrefour magique », ainsi surnommé pour sa tendance à susciter des situations extraordinaires en raison du nombre de bars qu’il héberge, est habituellement noir de monde. En l’occurrence, il est noir de vide. L’Orange mécanique est fermé, tout comme L’UFO, l’Autre Café ou l’Alimentation générale, un peu plus bas. Le Chat noir et le Café Marguerite tournent au ralenti, mais pas autant que le Petit Garage, où l’on ne trouve qu’un couple qui semble s’être perdu. « C’est une première, explique David, qui surveille l’entrée du bar. Mais bon, on s’y attendait un peu. »Le couple en question est constitué d’Alex et Nam, 32 et 29 ans. Ces Londoniens étaient venus à Paris pour assister à un concert des Deftones, dimanche, au Bataclan. Annulé. Vendredi soir, au moment des attentats, ils étaient déjà au Petit Garage, dont le store métallique avait alors été baissé pour protéger les fêtards, qui étaient restés enfermés jusqu’à 2 heures du matin. Les deux comparses ne se formalisent pas le moins du monde de l’annulation du concert, mais Alex demande tout de même : « Vous savez s’il y a des choses ouvertes, demain, à Paris ? »23 h 30, rue Oberkampf (11e)Il pourrait être 5 heures du matin, un 15 août, dans une rue d’une ville moyenne de province. Il n’est pas encore minuit, le 4 novembre, dans l’une des artères habituellement les plus fiévreuses et agitées de Paris. Un bar sur deux est fermé dans cette rue où il n’y a quasiment pas d’autres commerces qu’eux. Et le bar sur deux qui est ouvert est bien loin de voir une table sur deux occupée. Pour qui connaît le bazar habituel de la rue Oberkampf, le spectacle est saisissant.Minuit, rue de Lappe (11e) Des vigiles montent la garde directement à l’entrée de la rue, ce qui n’a rien à voir avec la veille, mais beaucoup avec l’agression mortelle d’une jeune femme à coups de tournevis fin 2014. Et là aussi, le calme qui règne ce samedi soir est difficile à concevoir quand on connaît le tumulte qui caractérise la zone en temps normal.« Je n’ai jamais vu la rue de Lappe comme ça, même après Charlie, déclare Nicolas, qui habite à deux rues de là. On a l’impression d’être lundi soir. » Venu avec son frère, ce monteur de 32 ans ne ressent pas l’angoisse de voir débarquer une voiture au bout de la rue. « Non, je ressens plutôt une forme de respect, quelque chose qui nous incite à réfléchir à ce qui s’est passé hier. Et je n’ai pas le sentiment que les gens soient plus stressés qu’avant-hier soir. Franchement, dans un cinéma, ou à un concert, je serais moins serein. Parce que tu es moins attentif à ce qui se passe autour de toi. »0 h 30, rue du Faubourg-Saint-Denis (10e) Jeannette et Mauri7, les deux bars emblématiques de la « hipsterisation » du sud du 10e arrondissement, sont clos. Cette rue qui s’achève au pied de la majestueuse porte Saint-Denis semble presque revenue vingt-cinq ans en arrière, lorsqu’elle avait parfois des allures de coupe-gorge, et qu’il ne valait mieux pas s’y attarder le soir.Seuls bars ouverts : le Château d’eau, le Prado et le Sully, qui appartiennent tous les trois au même propriétaire. « On est conscients que c’est prendre un petit risque de rester ouverts ce soir, concède le serveur du Sully. En même temps, on est aussi restés ouverts hier soir après les attaques… » A l’intérieur, un joyeux boxon. On est venu trouver ses amis, et un peu de réconfort. Et montrer qu’on n’avait pas peur ? « Bwaf, répond Jean-Marie, la trentaine, entre deux gorgées de bière. L’important, c’est juste de continuer à boire des coups, non ? »Henri Seckel Les Décodeurs Entretenir la psychose, faire le buzz, diffuser de fausses informations pour attiser la haine… Les photos détournées qui ont commencé à circuler après les attentats de Paris montrent une nouvelle fois combien certains internautes profitent de l’émotion collective pour manipuler les images à des fins peu avouables, sans que ceux qui les partagent ne s’aperçoivent de la tromperie. En voici quelques exemples, repérés samedi 14 novembre sur Twitter.Lire :Attaques de Paris : quelques conseils pour ne pas se faire avoir par les rumeursDes scènes de joie à Gaza… qui datent de 2012Les attentats de Paris ont-ils provoqué des réjouissances dans les territoires palestiniens, comme l’affirme cet internaute sur Twitter ? Le cliché présenté comme des scènes de liesse après les attaques en France est en réalité une photo de l’agence Reuters de 2012, sur laquelle des Gazaouites célèbrent la signature d’un cessez-le-feu entre le Hamas et Israël.Liesse de joie à Gaza au cris de Allah akbar mort à la France (Al jazeera) https://t.co/9zjJeBH688— abrahambenisaac (@abraham ben isaac )require(["twitter/widgets"]);Des rues parisiennes désertes… en plein mois d’aoûtLa psychose a-t-elle saisi les rues de la capitale française, vidée de ses habitants au lendemain des attaques, comme semblent le suggérer ces quatre photos massivement relayées par les internautes ?Paris, Samedi 14 novembre 2015. https://t.co/2IeAbyycOw— motivtosuccess (@Success Motivation)require(["twitter/widgets"]);Alertées par la couleur très verte des arbres de la première photo et heurtées par le décalage qu’elles observaient entre ces images et l’atmosphère réelle du pavé parisien, plusieurs personnes ont soupçonné une manipulation. A raison, car ces photos n’ont pas été prises samedi. La première photo date du mois d’août 2014 (ce que les feuilles vertes des arbres pouvaient laisser deviner), la deuxième apparaît comme illustration d’articles dès 2012, la troisième a été prise sur un post de blog en 2006, tandis que la dernière a été postée en 2011 par un contributeur du site du Routard.Des faux messages de la mairie de ParisLa mairie de Paris qui encourage la population à aimer « la musique, l’ivresse et la joie » contre « le terrorisme et l’extrémisme ». Un message d’espoir largement relayé sur les réseaux sociaux.Aimons la musique, l'ivresse, la joie en un mot : la vie #loveparis https://t.co/6I3l7KEodd— ouahmane_omar (@Omar Ouahmane)require(["twitter/widgets"]);Sauf qu’il s’agit en fait d’un détournement probablement réalisé avec le générateur de messages disponible sur le site de la mairie de Paris et qui permet normalement aux associations de formuler une demande de publication. On remarque que la photo est identique à celle partagée sur les réseaux sociaux, sauf que rien n’est inscrit sur le panneau lumineux. Une fausse manifestation de soutien en AllemagneComme le note cet internaute sur Twitter, ce cliché, qui a beaucoup circulé, ne montre pas un rassemblement de soutien en Allemagne, suite aux fusillades en France, mais correspond à une manifestation du mouvement anti-immigration allemand Pegida.Sur Twitter cette photo est un FAUX, il s'agit photo d'une manif de Pegida en décembre 2014 https://t.co/bKl8UQcVJQ https://t.co/R6k5aIsYtF— Jacques_Pezet (@Jacques Pezet)require(["twitter/widgets"]);Une photo prise ailleurs qu’au BataclanUn autre cliché relayé plusieurs fois sur les réseaux sociaux est supposé, lui, montrer le Bataclan juste avant les tueries.#Paris. The horror. Photo inside the Bataclan before the shooting. :( https://t.co/irrxZHGcqL— france7776 (@The Power Of One.)require(["twitter/widgets"]);Or il n’en est rien. Le groupe Eagles of Death Metal, en concert au Bataclan vendredi 13 novembre, a lui-même précisé qu’il s’agit d’une photo de l’Olympia à Dublin diffusée jeudi 12 novembre.L’Empire State Building n’était pas bleu-blanc-rougeNew York soutient la France #FusilladeParis @LeDavidien https://t.co/AnQFSPaMeV— Limportant_fr (@L'important)require(["twitter/widgets"]);Certes, des hommages ont lieu à l’étranger depuis vendredi, mais non, l’Empire State Building à New York ne s’est pas éclairé aux couleurs du drapeau français, comme en témoigne le correspondant de BFM aux Etats-Unis :Contrairement à ça que je lis et à l'heure qu'il est l'Empire State Building n'est PAS bleu blanc rouge. https://t.co/3ZVQrZDSTw— jbcadier (@Jean-Bernard Cadier)require(["twitter/widgets"]);La photo qui tournait sur les réseaux sociaux datait du 13 janvier 2015, après les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher.En revanche, la Freedom Tower, tour construite à l’ancien emplacement du World Trade Center, détruit lors des attentats du 11-Septembre, a bien illuminé son antenne en solidarité avec la France dans la nuit de vendredi à samedi.L'antenne de la Freedom Tower de New York (One World Trade Center) bleue blanc rouge en solidarité avec Paris. https://t.co/MVKtIDKZql— jbcadier (@Jean-Bernard Cadier)require(["twitter/widgets"]);Les DécodeursJournaliste au Monde 15.11.2015 à 03h46 • Mis à jour le15.11.2015 à 03h46 A l’issue d’une réunion à Paris qui s’est tenue samedi 14 novembre, le préfet de police a donné comme instruction aux concessionnaires des marchés parisiens de ne pas ouvrir les marchés de rue avant jeudi prochain, le 19 novembre.Une information confirmée au Monde par la société Cordonnier Frères, l’un des trois principaux opérateurs des marchés de Paris. Il en gère vingt-quatre sur la soixantaine que compte la capitale. Les marchés de Noël sont également fermés.Lire aussi :Attaques à Paris : le point sur l’enquête et le déroulé des attaquesEspaces verts et cimetières ouvertsLes écoles, collèges, crèches, tous les équipements pour la jeunesse, culturels et sportifs dépendant de la Ville de Paris, les maisons des associations ainsi que les déchetteries accueillant du public resteront fermés dimanche. Sont également concernés les musées municipaux et la tour Eiffel.Côté cinéma, Gaumont a annoncé que toutes ses salles situées dans Paris seraient fermées dimanche. Idem pour le Lido. En revanche, le réseau des Ecrans de Paris et les cinémas MK2 rouvrent leurs portes ce dimanche.En Ile-de-France, toutes les rencontres sportives sont annulées ce week-end. Mais les espaces verts (sauf ceux comprenant des équipements sportifs) et les cimetières sont ouverts dimanche, mais fermeront plus tôt, à 16 heures. 15.11.2015 à 03h03 • Mis à jour le15.11.2015 à 15h54 Après avoir été fermés pour le week-end, les écoles, établissements scolaires et universitaires dans les académies de Paris, Créteil et Versailles vont rouvrir lundi 16 novembre, a annoncé samedi le ministère de l’éducation nationale. Trois jours après les attentats qui ont touché Paris vendredi et fait au moins 129 morts, les sorties et voyages scolaires ne sont pas encore autorisés.Des cellules psychologiques sont déployées dans les écoles, collèges, lycées ainsi que les établissements d’enseignement supérieur d’Ile-de-France, « où les élèves, leurs familles et les personnels de l’éducation ont été particulièrement affectés », précise aussi Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l’éducation nationale. Dans le reste de la France, des cellules pourront aussi être mises en place « à la demande des directeurs d’école et chefs d’établissement ».Voyages scolaires et sorties annulésDe plus, les voyages scolaires sont annulés sur tout le territoire jusqu’au dimanche 22 novembre, tout comme les sorties scolaires occasionnelles (cinéma, musée…). Seules sont maintenues les sorties scolaires régulières (cantine, gymnase…), en dehors de celles qui nécessitent un déplacement en transport en commun. Quant aux élèves en déplacement actuellement, un recensement a été réalisé et « ils reviendront dans les conditions prévues initialement ».Pour rendre hommage aux victimes, les drapeaux seront mis en berne et une minute de silence sera respectée à midi dans l’ensemble des écoles, établissements scolaires et universitaires. Un moment de recueillement qui devrait être « adapté à l’âge des élèves ».Sur le site Eduscol, des ressources pédagogiques sont disponibles pour les enseignants afin d’aider à accompagner les élèves, et nourrir les discussions. En janvier dernier, à la suite de l’attentat contre Charlie Hebdo, les hommages aux victimes avaient été contestés dans de nombreux établissements.Lire : Dans les écoles, le difficile écho de l’attentat contre « Charlie Hebdo »Une réunion du rectorat de Paris doit avoir lieu dimanche matin pour caler les mesures. 14.11.2015 à 23h12 • Mis à jour le15.11.2015 à 14h07 Ils étaient tous à proximité des lieux où se sont déroulés les attentats qui ont touché Paris et Saint-Denis, vendredi 13 novembre, et qui ont fait au moins 129 morts. Que ce soit rue de Charonne (11e), dans le Bataclan où à proximité du Stade de France, ils ont été témoins de ces scènes d’horreur et racontent ce qu’ils ont vu et ressenti.Lire aussi :Attaques de Paris : ce que l’on ignore encoreRue de Charonne, dans le 11e arrondissement En début de soirée, vendredi, Pascale 54 ans, vient chercher sa fille qui est chez une amie, rue de Charonne : « J’étais dans la rue Basfroi à une cinquantaine de mètres quand j’ai entendu les premiers coups de feu. La maman m’a appelée. Elle me dit : “Ne viens pas chercher ta fille maintenant ! Fais demi-tour ! Il y a des tirs en bas dans la rue.” » Une fusillade est en cours sur la terrasse du café La Belle Equipe. Elle fera 19 morts.Pascale tente alors de se réfugier dans le commissariat du 11e arrondissement :« J’ai tambouriné à la porte pour qu’on m’ouvre. Un homme en scooter est rapidement arrivé, lui aussi. On a dit : “Il y a une fusillade rue de Charonne.” Les policiers n’étaient pas encore au courant. Ça venait juste de se produire. Franchement, on était tétanisés, mais les policiers aussi avaient l’air un peu paniqués. Finalement, ils nous ont mis à l’abri dans le commissariat et sont partis sur place avec leurs mitraillettes. »Lire aussi :Trois arrestations en Belgique, dont un homme présent à Paris vendrediQuand la fusillade est terminée, les policiers la laissent sortir. Pascale a pu récupérer sa fille samedi matin, sans dommage :« La maman avait tout éteint, tout fermé et installé les filles côté cour. Elles ont à peine dormi cette nuit. Elles ont parlé pour se rassurer. Ce matin, elle avait encore besoin de parler. Elles ont déjà connu les événements de “Charlie Hebdo” en début d’année. Ça fait beaucoup. Alors que ma fille va seule au collège depuis sa rentrée en 6e en septembre, là, elle m’a directement dit : “Maman, lundi, tu m’amèneras à l’école. Et je veux que tu viennes me chercher aussi.” »Vincent, lui, habite rue Godefroy-Cavaignac, avec vue sur la terrasse du restaurant La Belle Equipe. Il était chez lui avec ses trois enfants (11 ans, 6 ans et 10 mois) :« On regardait comme d’habitude notre film du vendredi soir. En l’occurrence, “Un monstre à Paris”. Puis, après 21 heures, on a entendu des bruits assourdissants. C’était très puissant, malgré les fenêtres et les volets fermés. Au bout de quelques minutes, le bruit a cessé. J’ai ouvert. En contrebas à droite, je voyais la terrasse de La Belle Equipe. La scène était très confuse. Le chaos. »Vincent retourne ensuite avec ses enfants qui continuaient à regarder le film : « Ma fille de 11 ans m’a demandé ce qu’il se passait. Elle a senti qu’il y avait quelque chose de grave et d’anormal. J’ai minimisé. Dans ma tête, c’était à la fois confus et clair. J’ai immédiatement pensé à une attaque tout en me disant que ça pouvait être autre chose, comme une explosion au gaz… Hélas, ma première intuition était juste. »Lire aussi :Attaques de Paris : ce que l’on sait des auteurs des attentatsDans la salle du BataclanC’était soir de concert au Bataclan. La salle de spectacle qui peut accueillir 1 500 personnes était pleine pour écouter le groupe californien Eagles of Death Metal. L’attaque terroriste a fait 89 morts, le lieu le plus touché vendredi soir.Eric était présent. Il se souvient du début du concert : « L’ambiance était bon enfant, le groupe était connu pour être cool. » Il se trouve au balcon de la salle quand soudain « tout change quand on voit les membres du groupe fuir la scène. Immédiatement des gens commencent à s’affoler, courir dans tous les sens et cherchent à se barrer. Il y a des rafales de tirs, de longues rafales de tirs puis des tirs isolés. Cela a duré au moins dix minutes. »Benoît, lui, est venu avec son frère Mathieu. Le concert était son cadeau d’anniversaire. Il s’est retrouvé à cinq mètres d’un tireur :« J’ai vu son visage, je pourrais le reconnaître. Il ressemblait à n’importe qui. Il tenait sa kalachnikov tranquillement, serein, comme un militaire de Vigipirate, on aurait dit qu’il était là pour nous évacuer. Il n’avait même pas l’air menaçant. Mon frère a vu un autre tireur. En tout, ils devaient être trois sur le balcon. Les deux autres tiraient tout le temps, dans la salle en bas et sur le balcon aussi. Ça avait l’air préparé, froid, il n’y avait rien d’inorganisé, ils étaient positionnés correctement pour être efficaces. »Lire aussi :« J’ai marché sur des corps, il y avait du sang. Dans la rue, il y avait des morts »Aux alentours du Stade de France Christophe Prudhomme, médecin urgentiste au SMU 93, était de garde au Stade de France. Il fait partie des premières équipes arrivées sur place après la première explosion. Au total, il y en a eu trois. Quatre personnes sont mortes dont les trois terroristes.D’après lui, « de tels attentats étaient redoutés ces derniers temps, mais nous y sommes bien préparés, y compris psychologiquement ».« Nous sommes arrivés à trois équipes, et cela s’est bien organisé. Ce qui nous a rassurés, c’est que le match de football ne soit pas interrompu. Sinon il aurait fallu gérer la sortie de 80 000 personnes, avec des gens en panique, des risques d’écrasement lors de bousculade. Les explosifs n’étaient pas très puissants, donc ce sont surtout les personnes à proximité qui ont été le plus gravement touchées. Ce sont des blessures particulières, par des projections de fragments métalliques, un peu comme les shrapnels des obus de la première guerre mondiale. »Lire aussi :Attaques à Paris : les rumeurs et les intox qui circulent Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant) Des perquisitions étaient en cours à Molenbeek-Saint-Jean, une des municipalités de la Région de Bruxelles, samedi 14 novembre, en fin d’après-midi, et quatre hommes ont été arrêtés, selon nos informations.Suivez notre live sur la situation à ParisL’opération est liée à l’enquête sur le volet parisien des attaques de vendredi soir à Paris et à Saint-Denis. Selon une source policière en France, les enquêteurs ont bon espoir d’avoir remonté le fil d’une deuxième équipe de tireurs, qui serait parvenue à s’enfuir vers la Belgique, dans la nuit de vendredi à samedi.Les policiers français ont découvert, non loin du lieu des fusillades, une voiture dotée de plaques belges, ayant pu servir aux terroristes. Dès vendredi soir, un témoin avait indiqué au Monde qu’une voiture utilisée par l’un des tireurs de la rue Bichat portait une plaque minéralogique belge. Dans la voiture, un ticket de parking émis à Molenbeek a été retrouvé.Un quotidien belge, La Dernière Heure, affirme samedi soir que trois des auteurs des attentats de Paris étaient originaires de Molenbeek-Saint-Jean. Les descentes de police visaient, selon le journal, à retrouver des éléments sur les trois terroristes présumés dans les logements qu’ils occupaient.Foyer de l’islamisme radicalMolenbeek est, depuis plusieurs années, l’un des foyers de l’islamisme radical et plusieurs jeunes ont quitté la commune pour rejoindre les zones de combat syriennes. Les assassins du commandant Ahmed Shah Massoud, opposant au régime des talibans, y avaient fréquenté une mosquée radicale. Et, tout récemment, le tireur du Thalys, neutralisé avant qu’il ait et le temps de mettre ses projets à exécution, y avait résidé.Ces informations n’ont pas été évoquées par le premier ministre Charles Michel, qui réunissait un conseil de sécurité samedi matin. Elles auraient toutefois été discutées avec les services de sécurité.Le ministre des affaires étrangères, Didier Reynders a indiqué de son côté, à la RTBF, que deux Belges figuraient parmi les victimes des attentats de Paris. Il s’agirait de deux Liégeois qui habitaient à proximité du Bataclan. Le ministre n’a, lui non plus, pas voulu réagir à l’information selon laquelle une voiture des terroristes portait une plaque belge.Pas de réaction officielle non plus du ministre de l’intérieur, Jan Jambon. Il a seulement précisé que les autorités judiciaires belges travaillaient en liaison avec leurs homologues français. Il a, en revanche, déclaré que le niveau de la menace terroriste dans le pays ne serait pas relevé pour le moment.La police se livrera cependant à des contrôles renforcés, notamment lors du match amical de football entre les équipes nationales belge et espagnole, mardi 17 novembre, à Bruxelles. Les services de sécurité ont été invités à une vigilance accrue, notamment aux frontières et dans les aéroports. Et le premier ministre a conseillé à ses concitoyens de ne pas se rendre à Paris actuellement.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicole Vulser Paris, bonjour tristesse. Au lendemain des attaques terroristes perpétrées en région parisienne vendredi 13 novembre, un très grand nombre de magasins gardaient porte close dans des quartiers habituellement très fréquentés à six semaines de Noël. Très peu de flâneurs dans les rues parisiennes et les boutiques vidées de leur clientèle habituelle – à l’exception des commerces alimentaires. Rue de Rivoli, en fin de matinée samedi 14, bon nombre d’enseignes étaient restées fermées, comme les chausseurs Minelli, Camper, Aldo ou encore les boutiques de vêtements Forever 21, Superdry, Desigual ou IKKS. Le boulevard Haussmann était, lui aussi, déserté, et seules de très rares familles s’étaient aventurées à montrer les vitrines de Noël du Printemps ou des Galeries Lafayette à leurs enfants.Suivez notre live sur la situation à Paris« Nous avions décidé d’ouvrir dans un élan citoyen de résistance face à la barbarie », avait indiqué une porte-parole des Galeries. Une telle volonté relevait davantage d’un acte symbolique que d’une volonté mercantile. En effet, un lendemain d’attentats, comme après Charlie, les grands magasins sont désertés et le chiffre d’affaires, bien en deçà de la moyenne. Le groupe a dû changer de politique dans la matinée et se résoudre, à midi et demi, à prendre la décision de fermer le navire amiral ainsi que les Galeries Lafayette Montparnasse et le BHV Marais.Lire aussi :Attaques à Paris : les magasins ferment à ParisLa direction explique ce revirement par « des difficultés à assurer une qualité de service optimale pour nos clients ». Le service s’effectuant sur la base du volontariat, le grand magasin n’a finalement pas obtenu les effectifs suffisants. La direction de la communication précise par ailleurs que, contrairement à une rumeur qui avait circulé toute la matinée, « aucun colis suspect n’a été détecté au magasin Galeries Lafayette Haussmann ». La direction des Galeries Lafayette affirme que les mesures de sécurité « sont aujourd’hui très significativement renforcées au sein de l’ensemble du réseau ».Même politique chez les géants du luxeUn groupe d’une vingtaine de touristes chinois a donc rebroussé chemin dans le calme quand les vigiles du grand magasin du boulevard Haussmann a annoncé, en fermant les portes, que le magasin devrait ouvrir normalement lundi. Le Printemps, qui avait déjà décidé de ne pas ouvrir ses magasins Nation et Italie, a lui aussi été contraint de fermer son navire amiral du boulevard Haussmann dans la matinée. Rive droite, Le Bon Marché a fait de même. D’autres grandes enseignes de prêt-à-porter, comme le japonais Uniqlo, l’américain Gap, l’italien Benetton ou le suédois H&M avaient maintenu leur rideau baissé samedi. La boutique Zara (filiale de l’espagnol Inditex) du boulevard Haussmann a fermé ses portes en fin de matinée.Les groupes de luxe ont adopté la même politique. Aucune des marques de LVMH n’a ouvert, qu’il s’agisse de Sephora, Guerlain, Louis Vuitton, Céline, Kenzo, Fendi… « C’est un acte de solidarité, de deuil », a expliqué le porte-parole. Il s’agit aussi de mesures de sécurité, « puisque toutes les forces de l’ordre doivent être mobilisées là où se sont passés les attentats », a-t-il ajouté. La Fondation Vuitton n’est pas non plus ouverte au public samedi. Idem chez Kering : les boutiques Gucci, Bottega Veneta, Saint Laurent restent closes samedi « compte tenu de l’état d’urgence qui a été décrété et par mesure de sécurité pour les salariés », explique le porte-parole du groupe.Aucune décision n’a encore été prise au sein des entreprises pour rouvrir ou non lundi. Tout dépendra des ordres donnés par la police et la préfecture.Nos articles sur les attaques de Paris :Suivez notre live sur la situation à ParisLire aussi :Attaques à Paris : ce que l’on saitLire aussi :Attaques à Paris : « J’ai senti comme un pétard qui explosait dans mon bras »Lire aussi :Attaques à Paris : les questions que vous nous posezLire aussi :Attaques à Paris : « On pensait que c’étaient des pétards. C’étaient des scènes de guerre »Lire aussi :Rue de la Fontaine-au-Roi : « Ça tirait de partout. On s’est mis à quatre pattes dans le restaurant »Lire aussi :« J’ai marché sur des corps, il y avait du sang. Dans la rue, il y avait des morts »Lire aussi :Au Stade de France : « On entend des cris, des cris de terreur »Lire aussi :Fusillade au Bataclan : « Le but, c’était d’attendre et de faire le mort »Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.11.2015 à 17h14 • Mis à jour le14.11.2015 à 17h33 | Mattea Battaglia Une fin chaotique de match de football, des scènes d’émotion, des institutions fermées… Autant de manières par lesquelles les enfants ont été touchés suite aux attentats de vendredi soir. Jean-Luc Aubert, psychologue, spécialiste de l’enfant et de l’adolescent, donne des pistes aux parents sur la manière d’aborder la question en famille.» Suivez la situation en directTous les foyers se sont réveillés, ce matin, partagés entre sidération et angoisse. Dans beaucoup d’entre eux, aussi, il a fallu répondre aux questions des plus petits. Comment parler des attentats avec les enfants ? Plus qu’à l’événement en lui-même, les enfants sont réceptifs à l’angoisse de leurs proches. La meilleure façon pour les parents d’aborder le sujet, c’est donc d’abord de gérer leurs propres angoisses. En étant vigilant à la présentation des faits, en évitant la mise en scène, la théâtralisation, la dramatisation…En parler simplement, d’accord, mais avec quels mots ? Terrorisme, fanatisme, islamisme… Jusqu’où aller dans les explications ?Il est préférable, auprès des plus jeunes, de rester simple, de résumer les principaux faits : « Il y a eu des attentats à Paris, avec des morts. » Avant l’âge de l’école primaire, il est inutile d’en dire plus. À un moment ou à un autre, à l’extérieur du foyer, l’enfant en entendra davantage. On pourra, alors, rouvrir la discussion à la maison, mais en évitant autant que possible de devancer les questions.Les enfants posent des questions auxquelles, souvent, les parents n’ont pas de réponse. Et notamment « pourquoi ? ».On peut par exemple leur expliquer que ces attentats sont le fait de personnes « très très très malades », qui ne vont « vraiment pas bien du tout ». Qu’elles s’en prennent à d’autres pour des raisons que même les adultes ne comprennent pas toujours. Avec les plus petits, la répétition compte : on peut par exemple leur dire que ça concerne « très très très peu » de personnes dans leur ville. Cela résonnera dans leur tête, ils comprendront, même inconsciemment, le caractère exceptionnel de l’événement.Et quand l’enfant demande si un attentat peut frapper son parent, sa famille, lui-même ? Lui répéter que ça ne peut pas se répéter au quotidien. Qu’il n’y a « pratiquement aucune chance que ça ne lui arrive jamais ». Il vaut mieux toujours privilégier la « parole vraie », pour citer Dolto : être dans la parole la plus juste possible permet de maîtriser l’angoisse.On a le réflexe de répondre à son enfant : « N’aies pas peur ». Mauvais réflexe ?Je le répète : l’enfant n’aura peur que s’il ressent de la peur autour de lui. C’est du côté des parents qu’il y a une forme de sérénité à atteindre. Le petit enfant se fiche pas mal de ce qui est loin de son environnement, de ce qui n’est pas immédiat… et c’est tant mieux. Si l’entourage à la sagesse de maîtriser ses angoisses, c’est le meilleur des remparts. La meilleure des thérapies possibles.Nos enfants vont être, ces prochains jours, confrontés aux images de la télévision, aux gros titres des journaux, à la radio… Comment les préserver ?Il est préférable de ne pas changer le quotidien – où le moins possible : ne pas priver l’enfant de TV s’il y avait droit jusqu’à présent, même si la surexposition aux écrans, aux images n’est évidemment pas souhaitable. Éviter les changements d’habitudes, les attitudes qui lui paraîtraient anormales et qui l’alerteraient. Entre enfants, le sujet va inévitablement s’imposer. Le parent peut être à l’écoute de ce que son enfant rapporte de l’école, de ses discussions avec ses camarades, son enseignant, en se gardant d’être intrusif. En privilégiant une attitude de neutralité, de tranquillité, de bienveillance. S’il n’y arrive pas, à lui de demander de l’aide à un médecin par exemple.Voyez-vous dans votre cabinet arriver des enfants marqués par l’actualité ? C’est parfois le cas des enfants précoces ou particulièrement angoissés, mais c’est resté assez rare jusqu’à présent.Mattea BattagliaJournaliste au Monde Denis Cosnard « On repasse en alerte maximale ! » A Arkema comme à Total, à Air liquide et dans d’autres groupes disposant d’installations industrielles sensibles en France, les attentats qui ont fait au moins 128 morts à Paris et en région parisienne, dans la nuit de vendredi à samedi 14 novembre, ont immédiatement entraîné une vigilance accrue, dans la crainte qu’un de leur site ne soit visé par une prochaine action terroriste.« Les rondes et les contrôles sont renforcés, l’accès des véhicules est limité, tous sont fouillés à l’entrée et à la sortie, on vérifie que chacun porte son badge de façon très apparente, que ce soit dans les usines, les centres de recherche ou les bureaux », énumère un responsable d’Arkema, l’un des principaux chimistes français.« Que peut-on faire de plus ? »Les pouvoirs publics sont également mobilisés. Les ministres de l’économie et de l’écologie, Emmanuel Macron et Ségolène Royal, ont participé au conseil de défense élargi qui s’est tenu samedi matin à l’Elysée, pour évoquer en particulier la situation des sites « Seveso », c’est-à-dire les sites de production, de stockage ou de recherche les plus dangereux. Quelque 1 200 installations sont classées « Seveso«  en France : environ 540 dites « seuil bas » et 640 dites « seuil haut », pour lesquelles le danger est plus marqué. La création de ce dispositif a fait suite au rejet accidentel de dioxine en 1976 à Seveso, en Italie.« On essaie d’être encore plus vigilants, mais que peut-on faire de plus ?, s’interroge un industriel. Depuis cet été, nos sites sont déjà extrêmement contrôlés. »Les spécialistes de la chimie, secteur le plus sensible avec le pétrole et le nucléaire, ont néanmoins une proposition. Ils demandent à l’Etat de retirer de ses sites Internet les informations sur la localisation précise des productions et des stocks. Des informations dont la loi du 30 juillet 2003 sur la prévention des risques technologiques prévoit qu’elles soient publiques, dans un souci de transparence. « En 2003, c’était peut-être utile, commente Jean Pelin, directeur général de l’Union des industries chimiques (UIC). Aujourd’hui, cela facilite trop la tâche d’un terroriste qui voudrait savoir où se trouvent le chlore ou l’ammoniac dans une usine afin de commettre un attentat. »L’UIC demande donc à l’Etat le retrait immédiat de ce type d’informations des sites Internet publics. « Certains préfets l’ont déjà fait, précise M. Pelin. Maintenant, il faut que ce soit fini partout dans la semaine. » Un plan Vigipirate déjà à son niveau maximalDepuis les attentats de janvier au siège de Charlie Hebdo et dans un Hyper Cacher à Paris, le plan Vigipirate est déjà à son niveau maximal en Ile-de-France. Surtout, de nouvelles mesures ont été prises cet été à la suite de l’attaque, le 26 juin, contre l’usine Air Products de Saint-Quentin-Fallavier (Isère). Ce jour-là, un homme de 35 ans avait tué et décapité son patron, à Chassieu, dans la banlieue lyonnaise, puis tenté, en vain, de faire exploser une usine chimique en précipitant son fourgon contre des bouteilles de gaz. Quelques semaines plus tard, le 14 juillet, deux explosions a priori criminelles visaient un site pétrochimique à Berre-l’Etang (Bouches-du-Rhône), sans faire de victime.Après ces attaques, la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, avait réuni les industriels et le gouvernement, et avait publié, le 30 juillet, une instruction visant à améliorer la protection des sites vulnérables. « Cela a entraîné un renforcement considérable des mesures de sécurité », estime M. Pelin.Des accès restreints aux points névralgiquesDans ce cadre, les entreprises sont incitées à renforcer les clôtures autour de leurs usines sensibles, à installer davantage de caméras de surveillance et à mettre en place des systèmes plus efficaces pour éviter les intrusions. Par exemple, des plots en béton empêchant un véhicule d’entrer de force.Les industriels sont également amenés à définir dans chaque site des zones spécifiques, avec des accès restreints aux points névralgiques : tous les prestataires n’ont pas besoin d’aller dans les lieux de production et de stockage.Enfin, les entreprises propriétaires de sites « Seveso » ont reçu, en septembre, un long questionnaire destiné à identifier les risques terroristes dans leurs installations et à détailler les mesures de prévention prises ou à prendre. L’occasion de se poser les bonnes questions, et d’y répondre. Les industriels doivent renvoyer leurs réponses à l’Etat pour le 15 décembre.Nos articles sur les attaques de Paris :Suivez notre live sur la situation à ParisLire aussi :Attaques à Paris : ce que l’on saitLire aussi :Attaques à Paris : « J’ai senti comme un pétard qui explosait dans mon bras »Lire aussi :Attaques à Paris : les questions que vous nous posezLire aussi :Attaques à Paris : « On pensait que c’étaient des pétards. C’étaient des scènes de guerre »Lire aussi :Rue de la Fontaine-au-Roi : « Ça tirait de partout. On s’est mis à quatre pattes dans le restaurant »Lire aussi :« J’ai marché sur des corps, il y avait du sang. Dans la rue, il y avait des morts »Lire aussi :Au Stade de France : « On entend des cris, des cris de terreur »Lire aussi :Fusillade au Bataclan : « Le but, c’était d’attendre et de faire le mort »Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.11.2015 à 16h46 • Mis à jour le14.11.2015 à 18h47 | Philippe Jacqué Une rame d’essai de TGV, circulant avec de nombreux techniciens à bord, a déraillé samedi 14 novembre à Eckwersheim, près de Strasbourg. L’accident a fait au moins 10 morts et 32 blessés, dont 12 gravement, selon les gendarmes. Il n’y a aucun lien avec les attentats qui ont eu lieu la veille à Paris.Quarante-neuf passagers, principalement des techniciens, étaient à bord, selon une source proche de l’enquête. Au moins sept blessés ont été dénombrés par les Dernières Nouvelles d’Alsace. Leur évacuation par hélicoptère est en cours, indique le journal.A l’AFP, la SNCF précise que la rame a vraisemblablement déraillé « en raison d’une vitesse excessive ». Interrogé par Le Monde, le groupe indique ne pas pouvoir donner de plus amples détails sur les raisons de l’accident. Le nombre exact de personnes présentes dans le train n’était pas confirmé à 17 heures samedi.De nombreux secoursUne équipe de plongeurs de la gendarmerie, des hélicoptères de la sécurité civile, ainsi que plusieurs dizaines de véhicules de secours ont été dépêchés sur les lieux de l’accident. Le secrétaire d’Etat chargé des transports, Alain Vidalies, ainsi que sa ministre de tutelle, Ségolène Royal, ont annoncé qu’ils allaient se rendre sur place.L’accident est survenu sur une portion de voie pas encore ouverte au trafic commercial. Il s’agit de l’extension de 106 kilomètres de la ligne à grande vitesse (LGV) Est, qui devait initialement ouvrir commercialement en avril 2016. Ce parcours mène de Baudrecourt, en Lorraine, à Vendenheim, au nord de Strasbourg.Depuis septembre, la SNCF a commencé ses essais dynamiques sur la ligne. Vendredi 13 novembre, le site de la LGV Est, géré par SNCF Réseau, le gestionnaire d’infrastructure ferroviaire, avait même posté une vidéo pour présenter ces essais dynamiques.Avant toute ouverture de nouvelle ligne, une rame d’essai, qui ressemble visuellement à une rame commerciale, teste la LGV. Il s’agit en fait d’un véritable laboratoire sur rail. Cette rame « contient les outils de mesures capables de mesurer toutes les caractéristiques de la ligne. Durant les marches d’essais, les ingénieurs et techniciens vérifient les résultats et la conformité des données par rapport aux critères de référence », indique le site de la LGV Est.« Evaluer les accélérations »Dans le cas précis de cette nouvelle portion, la rame d’essai devait réaliser 200 allers-retours pour atteindre la vitesse de 352 km/h, « soit 10 % de plus que la vitesse d’exploitation » (320 km/h) entre septembre 2015 et la fin du premier trimestre 2016, indique le gestionnaire de l’infrastructure. Selon SNCF Réseau, l’objectif est d’être attentif « à la qualité de l’infrastructure et au confort futur des voyageurs ».Selon le site de la LGV Est, ces tests permettent d’« évaluer les accélérations verticales, longitudinales, transversales auxquelles les passagers peuvent être exposés, grâce à des appareils appelés accéléromètres, [de] s’assurer de la constance de la tension du courant et de la bonne qualité du captage du courant par le train, [de] contrôler la qualité et la fiabilité des systèmes de communication radio GSMR (et) le bon fonctionnement des systèmes de contrôle commande ».Selon SNCF Réseau, « cette phase est indispensable à l’obtention de l’autorisation de mise en exploitation commerciale, qui sera délivrée par l’Etablissement public de sécurité ferroviaire (EPSF) à la fin du 1er trimestre 2016 ».Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurence Girard Dans le quartier parisien de l’Opéra, habituellement très animé le samedi, l’ambiance ressemblait plus à celle d’un dimanche, au lendemain des attentats qui ont touché la capitale et sa banlieue, vendredi 13 novembre. Dans ce lieu prisé des badauds, des touristes choisissaient d’écourter leur séjour. D’autres déambulaient en se heurtant aux portes closes.« Dès minuit, nous avons été confrontés à l’inquiétude de nos clients, explique Maurizio, réceptionniste à l’Hôtel de Noailles, rue de la Michodière (2e arrondissement). Nous avons eu cinq ou six départs précipités, trois annulations pour ce soir dimanche, et les demandes d’annulation pour des séjours en décembre n’arrêtent pas de tomber. »Selon lui, « la panique est sans commune mesure avec les événements de Charlie Hebdo, car cette fois, c’est Paris dans son ensemble qui est visé, chacun se sent une cible ». Des agences de voyage ont également contacté leurs clients pour discuter avec eux d’un éventuel rapatriement.Suivez notre live sur la situation à Paris« Be safe » A l’hôtel Ambassador, boulevard Haussmann, où l’ambiance est calme et feutrée, la réceptionniste explique que six clients sont partis précipitamment ce samedi. D’autres, pourtant arrivés dans la journée, ont décidé d’écourter leur séjour et de ne rester qu’une nuit. Le mot d’ordre de la direction de cet hôtel de la chaîne Mariott est de rassurer la clientèle.L’ambiance était plus tendue au Grand Hôtel, le matin, sur la place de l’Opéra. Vers 10 h 30, la rue Auber a été coupée à la circulation, une bonne heure durant, et la police en interdisait l’accès. En cause : un véhicule suspect garé entre la rue Scribe et la rue Auber. Le personnel avait ordre de ne pas répondre aux journalistes et leur interdisait l’accès à l’établissement. Seuls les clients disposant d’une chambre étaient autorisés à entrer dans l’hôtel. Au moment de monter dans leur taxi, des clients moyen-orientaux, quittant le Grand Hôtel, se sont tournés vers l’employé les accompagnant en lui disant « Be safe » (« Faites attention »).Sur la place de l’Opéra elle-même, des touristes photographiaient le monument. Mais le cœur ne semblait plus vraiment y être, comme pour ces deux couples de quinquagénaires néerlandais, guide de Paris à la main : ils ont décidé, eux aussi, d’écourter leur séjour et de rentrer chez eux aujourd’hui.Mais d’autres touristes étaient bien décidés à profiter malgré tout de leur visite parisienne. Des groupes de Chinois en voyage organisé faisaient la queue devant le grand magasin de montres Bucherer, boulevard des Capucines, d’autres se pressaient dans le magasin Paris Look, qui accueille, boulevard Haussmann, les clients désireux d’acheter parfums et articles de maroquinerie.Concerts annulés, cinémas fermésEn début de journée, la plupart des magasins avaient fait le choix de rester ouverts, tels le Printemps ou les Galeries Lafayette. Mais les deux paquebots du boulevard Haussmann ont finalement fermé leurs portes à la mi-journée. Le Printemps a le premier évacué ses clients, de manière assez rapide. Les Galeries Lafayette lui ont emboîté le pas en prenant un peu plus de temps.Dans l’après-midi, les affiches sur les devantures annonçant la fermeture exceptionnelle ce samedi se sont multipliées. De même, les cinémas Gaumont et UGC ont baissé leur grille. La salle de spectacles de L’Olympia annonçait l’annulation du concert de The Dø ce soir et disait son soutien au personnel et aux victimes du Bataclan. Les portes de l’église de la Madeleine étaient aussi closes.D’autres touristes, bien présents dans les brasseries, faisaient leurs emplettes chez Fauchon et chez Ladurée. Même si l’affluence était moindre que d’habitude, les clients faisaient aussi toujours la queue pour acheter les célèbres macarons. Seule modification au programme, la boutique Ladurée devait fermer à 18 heures au lieu de 19. Devant les vitrines de Noël des grands magasins, des familles déambulaient sans la cohue des samedis après-midi.Lire aussi :Après les attaques à Paris, peut-on circuler normalement ? Prendre le bus ? Faire ses courses ?Nos articles sur les attaques de Paris :Suivez notre live sur la situation à ParisLire aussi :Attaques à Paris : ce que l’on saitLire aussi :Attaques à Paris : « J’ai senti comme un pétard qui explosait dans mon bras »Lire aussi :Attaques à Paris : les questions que vous nous posezLire aussi :Attaques à Paris : « On pensait que c’étaient des pétards. C’étaient des scènes de guerre »Lire aussi :Rue de la Fontaine-au-Roi : « Ça tirait de partout. On s’est mis à quatre pattes dans le restaurant »Lire aussi :« J’ai marché sur des corps, il y avait du sang. Dans la rue, il y avait des morts »Lire aussi :Au Stade de France : « On entend des cris, des cris de terreur »Lire aussi :Fusillade au Bataclan : « Le but, c’était d’attendre et de faire le mort »Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Olivier Faye La position de Marine Le Pen n’a pas varié d’un iota depuis les attentats du mois de janvier. Samedi 14 novembre, au lendemain des attentats à Paris qui ont tué au moins 128 personnes, elle a exigé que la France « retrouve la maîtrise de ses frontières », la déchéance de nationalité pour les binationaux participant des « mouvances islamistes » ou encore la « fermeture des mosquées salafistes ». Trois mesures qu’elle avait déjà réclamées après les attaques contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes , les 7 et 9 janvier.« Nous vivons l’horreur, une tragédie nationale, a déclaré Mme Le Pen depuis le siège du FN, à Nanterre (Hauts-de-Seine). La France et les Français ne sont plus en sécurité, des mesures d’urgence s’imposent. » Si elle a accordé un satisfecit à François Hollande pour sa décision de décréter l’état d’urgence et de rétablir des contrôles aux frontières — « c’est bien » —, la députée européenne a jugé « indispensable » que « la France retrouve le contrôle de ses frontières définitivement ».« Nouvelle escalade du terrorisme islamiste »S’exprimant à l’issue d’une réunion du bureau exécutif du Front national, qui s’est tenue plus tôt dans la matinée, la présidente du parti d’extrême droite a estimé que ces attaques représentaient « une nouvelle escalade dans la violence du terrorisme islamiste ». Toute à sa dénonciation de la diplomatie française, qui se montre selon elle trop indulgente envers certains pays du Golfe comme l’Arabie saoudite ou le Qatar — qu’elle n’a pas cités aujourd’hui —, Mme Le Pen a préconisé une réorientation de la politique étrangère hexagonale vis-à-vis de « ces pays qui ont une attitude ambiguë avec les entreprises terroristes ». Comme à la suite de la tuerie à Charlie Hebdo.En conclusion de sa courte déclaration, qui n’a pas été suivie de questions de la presse, la candidate aux élections régionales des 6 et 13 décembre en Nord–Pas-de-Calais–Picardie, qui a suspendu sa campagne, comme toutes les têtes de liste de son parti, a estimé que la France, « rendue vulnérable », devait « se réarmer » et que le « fondamentalisme islamiste » devait être « anéanti ».Entretien avec François HollandeSi elle n’a pas affiché un triomphalisme, certains dirigeants du Front national se félicitent de leur côté que les positions défendues par leur présidente soient, selon eux, validées par les faits. « Tout le monde disait qu’il était impossible de fermer les frontières, on a le sentiment qu’aujourd’hui on donne enfin raison à ce qu’elle dit depuis des années », estime un cadre. « C’est hélas trop tard que l’on nous écoute », a écrit quant à lui sur Twitter Stéphane Ravier, sénateur (FN) et maire du 7e secteur de Marseille. De son côté, le député Rassemblement bleu marine du Gard, Gilbert Collard, a carrément lancé un appel sur son blog, sans crainte des procès en récupération : « Marine et les nôtres, vite au pouvoir. »En théorie, seule la dirigeante frontiste est habilitée à s’exprimer jusqu’à son entretien avec François Hollande à l’Elysée, dimanche 15 novembre, à 17 heures La présidente du parti d’extrême droite doit prendre à nouveau la parole à l’issue de cette entrevue. Qu’a-t-elle prévu de dire au chef de l’Etat lors de sa venue au palais présidentiel ? « Peut-être lui rappeler ce que je lui avais déjà dit en janvier », répond au Monde Marine Le Pen. A savoir, lui demander l’exécution des mesures qu’elle a préconisé dans sa déclaration ce samedi.Olivier Faye Sandrine Cassini Bien avant l’AFP, BFM-TV ou i-Télé, c’est Twitter qui a informé le premier des attentats commis par des terroristes dans Paris, au Bataclan et dans les 10e et 11e arrondissements, et au Stade de France. Sur le réseau social, la mobilisation a été bien plus importante qu’en janvier, au moment des attentats contre Charlie Hebdo et à l’hypermarché casher de la porte de Vincennes.En dix heures, le hashtag #Prayforparis a été utilisé dans 6,7 millions de tweets, à raison de 17 000 tweets par minute à 0 heure 28. #PorteOuverte, le mot-clef qui a permis aux Parisiens d’accueillir chez eux des blessés ou des concitoyens dans la détresse, a été twitté un million de fois, tandis que #RechercheParis, activé par les internautes pour rechercher des proches, continuait d’envahir le Web samedi en milieu d’après-midi. A titre de comparaison, #JeSuisCharlie avait généré 6,63 millions de tweets en cinq jours.Suivez notre live sur la situation à ParisVisiblement plus aguerris qu’en janvier, Twitter, Facebook et Google ne sont pas restés passifs. Pour répondre aux inquiétudes des autorités, qui craignent dans ce type de circonstances désinformation et mouvements de panique, Twitter a mis en ligne à 1 heure du matin un message orientant les internautes vers le compte de la préfecture de Paris, désormais très active sur le site de micromessagerie.Lors de l’assaut donné par les forces de l’ordre au Bataclan, elle a recommandé aux « twittos » de ne pas diffuser d’informations afin d’éviter d’informer les terroristes sur les positions de la police. Malgré ce dispositif, tout ce qui circule n’est pas fiable. Des internautes signalaient samedi que certaines recherches de disparus étaient fausses.Ruban noirPour la première fois pour ce type d’événement, Facebook a lancé, au moment où les attentats battaient leur plein, vendredi soir, son « Safety Check », baptisé « contrôle d’absence de sécurité », demandant aux internautes d’indiquer s’ils étaient bien en sécurité. Cette année, le réseau social a activé cinq fois cet outil, mais uniquement pour des catastrophes naturelles, comme lors du tremblement de terre au Népal. Facebook, où les djihadistes s’étaient montrés très actifs lors des attentats de Charlie Hebdo, a également renforcé son équipe de surveillance des contenus illicites. Enfin, Google avait mis en place sur Google Now, sorte d’assistant personnel pour mobile, un cartouche renvoyant sur le numéro d’urgence du ministère de l’intérieur, et proposé des communications gratuites par son outil de chat. Samedi matin, le moteur de recherche avait habillé sa page d’accueil d’un ruban noir, rendant hommage aux victimes. La plate-forme de vidéos YouTube, où les djihadistes avaient diffusé en janvier la vidéo de propagande d’Amedy Coulibaly, fait aussi l’objet d’une surveillance particulière. Pour le moment, les auteurs des attaques n’ont rien mis en ligne. Les autorités ont quand même signalé au moteur de recherche une vidéo tournée vendredi soir, mais sans demander son retrait officiel. A cette heure, on ne connaît pas encore son contenu.Les trois géants du Net disent entretenir des contacts permanents avec les autorités. La relation s’est notamment renforcée après les attentats du début de l’année. Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, s’était rendu dans la Silicon Valley pour sensibiliser leurs dirigeants américains à la nécessité de mieux collaborer, et surtout de retirer les contenus illicites. Depuis, Twitter, Facebook et Google cherchent l’équilibre entre coopération et préservation des libertés publiques.Nos articles sur les attaques de Paris :Suivez notre live sur la situation à ParisLire aussi :Attaques à Paris : ce que l’on saitLire aussi :Attaques à Paris : « J’ai senti comme un pétard qui explosait dans mon bras »Lire aussi :Attaques à Paris : les questions que vous nous posezLire aussi :Attaques à Paris : « On pensait que c’étaient des pétards. C’étaient des scènes de guerre »Lire aussi :Rue de la Fontaine-au-Roi : « Ça tirait de partout. On s’est mis à quatre pattes dans le restaurant »Lire aussi :« J’ai marché sur des corps, il y avait du sang. Dans la rue, il y avait des morts »Lire aussi :Au Stade de France : « On entend des cris, des cris de terreur »Lire aussi :Fusillade au Bataclan : « Le but, c’était d’attendre et de faire le mort »Sandrine CassiniJournaliste au Monde Alexis Delcambre et Alexandre Piquard Dix mois après les attentats de janvier, les grands médias français, tous établis à Paris, ont de nouveau connu une mobilisation totale, vendredi 13 novembre dans la soirée et samedi. Mais alors que le traitement médiatique des attaques menées par les frères Kouachi et par Amedy Coulibaly avait donné lieu à de vives polémiques, suivies de sanctions du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), cette fois la couverture n’a jusqu’ici pas soulevé de questions.« Nous n’avons pas été confrontés à des situations aussi compliquées qu’en janvier : soit c’était fini quand on est arrivé sur les lieux, soit c’était en cours, au Bataclan, mais on était placés loin », explique ainsi Hervé Béroud, directeur de la rédaction de BFM-TV. Cette fois, pas de dilemme sur le fait de diffuser en direct ou non les images de l’assaut, à la différence des dénouements de Dammartin-en-Goêle (Seine-et-Marne) ou de la porte de Vincennes, qui s’étaient déroulés sous l’œil des caméras. « Tout est allé beaucoup plus vite », résume M. Béroud.« Nous n’avions pas d’équipe en capacité de filmer l’assaut sur le Bataclan, renchérit Catherine Nayl, directrice générale adjointe à l’information du groupe TF1. Mais si nous en avions eu une, nous ne l’aurions pas diffusé. » Par prudence, BFM-TV et i-Télé ont cessé de diffuser les images du Bataclan en direct vers 0 h 30 samedi, au moment de l’assaut. Cette démarche répond aux recommandations formulées par le CSA au lendemain des attentats de janvier.En revanche, vendredi soir, aucune consigne n’a été donnée aux médias par le ministère ou par le CSA. « Nous n’avons reçu aucun message de la part des autorités, il n’y a pas eu d’échanges hors ceux que nous entretenons avec nos sources policières dans le cadre de notre suivi », atteste Laurent Guimier, directeur de France Info.Le CSA s’est exprimé samedi vers 15 heures, dans un communiqué, pour « attirer très vivement l’attention des rédactions des télévisions et des radios sur la nécessité de ne donner aucune indication susceptible de mettre en cause le bon déroulement des enquêtes en cours dans les circonstances tragiques que vit notre pays ».Suivez notre live sur la situation à ParisPrudence redoubléeAu-delà du cas précis des images d’assaut, l’impression générale était celle d’une prudence plus forte qu’en janvier, notamment dans la communication des bilans.« On a presque eu un excès de prudence sur certaines informations : notamment le bilan très lourd de victimes tuées, pourtant recoupé par des sources médicales et policières, juge M. Béroud. Soixante morts, quatre-vingt morts… On avait envie que cela ne soit pas vrai et peur que cela puisse être faux. Mais c’est allé vite et ça s’est malheureusement révélé en-deçà de la vérité. »Malgré cette sidération, les médias ont semblé mieux maîtriser la situation. « Après les événements de janvier, on a revu notre fonctionnement de façon à être plus cohérents quant aux informations données entre nos différents supports (Web, antenne…) », rappelle M. Guimier. « Les équipes ont des réflexes qui tiennent compte de ce qu’on n’a fait ou pas fait au moment de Charlie, constate Catherine Nayl. Cela concerne par exemple les correspondances sur les réseaux sociaux pendant les prises d’otages. » « On est plus rapidement passés dans l’explication, dès samedi matin. En janvier, il y avait eu des jours de traque », abonde Pascal Golomer, directeur de l’information de France Télévisions, qui a également hésité un peu avant de donner les bilans impressionnants de morts.France Télévisions, qui n’a pas encore de chaîne d’information en continu, n’a pas décroché en direct tout de suite : France 2 a continué sur l’émission « Ce soir ou jamais » jusqu’à minuit et l’intervention de François Hollande, puis a rendu l’antenne à 2 heures. Auparavant, France 3 avait assuré le suivi des événements de 22 h 45 à minuit. Samedi, France 2 a repris l’antenne, jusqu’à midi, et France 3 a fait un décrochage avec des images de ses rédactions dans toute la France. Le « 13 heures » de France 2 est lui prolongé jusqu’à 14 h 30. De son côté, TF1 a assuré un long direct, vendredi soir après le match de football France-Allemagne, puis samedi matin.Lire aussi :Couverture des attentats : « Que fait-on ? On met un écran noir ? »Entre victimes et témoinsReste que dans toutes les rédactions, le travail se fait sous tension. « L’ambiance est lourde, décrit M. Béroud. Les journalistes sont parfois comme des médecins, à avoir une pointe d’humour pour déstresser, mais pas là… »« Les gens dans la rédaction sont très touchés, raconte M. Golomer. Beaucoup sont revenus au siège de France Télévisions, vendredi soir, et étaient émus. Aucune population spécifique ne semblait visée dans les attentats. Cela pèse. Tous nos journalistes ont été contactés par leur famille pour savoir comment ça allait. On sent que les gens avaient envie de se retrouver ensemble, comme un refuge aussi. »« L’épicentre des attaques est un quartier où nombre de journalistes résident ou ont leurs habitudes, observe Laurent Guimier. Plusieurs membres de l’équipe étaient présents sur place, ont témoigné avant de rejoindre la rédaction. » Une situation vécue dans la plupart des rédactions, dont des membres ont assisté de près aux attaques, oscillant entre une position de victime et de témoin.« Les équipes sont touchées, constate M. Golomer. Tout le monde connaît quelqu’un qui était vers la rue de Charonne et les lieux des attentats. Les prochains jours vont être difficiles. »Nos articles sur les attaques de Paris :Suivez notre live sur la situation à ParisLire aussi :Attaques à Paris : ce que l’on saitLire aussi :Attaques à Paris : « J’ai senti comme un pétard qui explosait dans mon bras »Lire aussi :Attaques à Paris : les questions que vous nous posezLire aussi :Attaques à Paris : « On pensait que c’étaient des pétards. C’étaient des scènes de guerre »Lire aussi :Rue de la Fontaine-au-Roi : « Ça tirait de partout. On s’est mis à quatre pattes dans le restaurant »Lire aussi :« J’ai marché sur des corps, il y avait du sang. Dans la rue, il y avait des morts »Lire aussi :Au Stade de France : « On entend des cris, des cris de terreur »Lire aussi :Fusillade au Bataclan : « Le but, c’était d’attendre et de faire le mort »Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Mathilde Damgé et Samuel Laurent Dans le sillage des fusillades à Paris et en région parisienne, de nombreuses réactions de soutien ont émergé sur les réseaux sociaux, mais aussi des rumeurs, voire des faux caractérisés.Le gouvernement a mis en garde contre la propagation de ces rumeurs et édité un guide de bonne conduite, les #MSGU, ou pratique des Médias sociaux en gestion d’urgence.Voici les principales, ainsi que l’explication de leur caractère erroné.1. Non, quatre policiers n’ont pas été tuésLes chaînes d’information et quelques sites ont diffusé durant la nuit une information erronée évoquant quatre policiers tués en neutralisant les assaillants au Bataclan, qui s’est répandue comme une traînée de poudre. Elle n’a pourtant pas été confirmée par les autorités. Un policier serait blessé, mais aucun n’aurait perdu la vie.En revanche, un policier en civil, qui n’était pas en service, a été tué rue de Charonne. Un commissaire a également été blessé au Bataclan. Il assistait au concert des Eagles of Death Metal.2. Non, il n’y a pas eu de fusillades aux Halles, à Belleville ou à RépubliqueD’autres médias ont pu donner des informations non avérées, comme dans ce tweet, très relayé.Suivi - 7 lieux d'attaques confirmés : - Bataclan - République - Les Halles - Trocadéro - St de France - Belleville — LesNews (@LesNews)require(["twitter/widgets"]);En réalité, nous n’avons aucune confirmation sur des fusillades ou des victimes aux Halles, à Belleville, au Trocadéro ou à République. Les fusillades ont eu lieu au Bataclan, à la terrasse de deux restaurants proches de la place de la République, rue de Charonne et à la terrasse d’un autre café, proche de la place de la NationLire aussi :Attaques à Paris : ce que l’on sait 3. Non, il n’y a pas eu de rassemblement de soutien en AllemagneComme le note cet internaute sur Twitter, ce cliché, qui a beaucoup circulé, ne montre pas un rassemblement de soutien en Allemagne, suite aux fusillades en France, mais correspond à une manifestation du mouvement anti-immigration allemand Pegida.Sur Twitter cette photo est un FAUX, il s'agit photo d'une manif de Pegida en décembre 2014 https://t.co/bKl8UQcVJQ https://t.co/R6k5aIsYtF— Jacques_Pezet (@Jacques Pezet)require(["twitter/widgets"]);4. Non, cette photo ne montre pas le Bataclan avant la tuerieAutre cliché souvent aperçu, celui-ci, mentionné comme étant une photo du Bataclan avant les tueries.#Paris. The horror. Photo inside the Bataclan before the shooting. :( https://t.co/irrxZHGcqL— france7776 (@The Power Of One.)require(["twitter/widgets"]);Or il n’en est rien. D’après le groupe lui-même, il s’agit de l’Olympia à Dublin, une photo publiée jeudi 12 novembre.5. Non, Donald Trump n’a pas insulté la France (pas hier soir en tout cas)Un tweet du candidat républicain aux élections américaines a été retweeté massivement dans la nuit de vendredi. Même l’ambassadeur de France lui a répondu (vertement) :The French Ambassador to the U.S. https://t.co/J53fBLDBR9— johnson (@Luke Johnson)require(["twitter/widgets"]);[« Le manque total de dignité dans ce message est répugnant. Vautour. »]En fait, ce tweet date du 7 janvier, au moment des attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher.Après s’être exprimé sur l’opportunité de bombarder l’Etat islamique, Donald Trump a fait part de ses condoléances au peuple français :My prayers are with the victims and hostages in the horrible Paris attacks. May God be with you all.— realDonaldTrump (@Donald J. Trump)require(["twitter/widgets"]);6. Non, il n’y a pas eu d’intervention du RAID à StrasbourgAutre information rendue virale par des comptes « influents », comme le « Masculiste », un soi-disant assaut des forces d’intervention de la police à Strasbourg. Comme on peut le voir, le tweet cité par ce compte date du 31 octobre et non d’hier.Rendez ce Tweet viral, merci https://t.co/BK0x6AHOLR— LeMasculiste_ (@Le Masculiste)require(["twitter/widgets"]);En outre, aucune intervention du RAID ou du GIGN n’a été signalée à Strasbourg à la date du 31 octobre ou hier. Bref, l’information n’a rien de vrai, et ressemble surtout à un moyen pour ce compte de faire un peu de « buzz » en marge d’une tragédie nationale.7. Non, l’Empire State Building n’était pas bleu-blanc-rouge et la tour Eiffel ne s’est pas éteinte exceptionnellementCertes, des hommages ont eu lieu à l’étranger depuis vendredi, mais non, l’Empire State Building ne s’est pas éclairé aux couleurs du drapeau français, comme en témoigne le correspondant de BFM aux Etats-Unis :Contrairement à ça que je lis et à l'heure qu'il est l'Empire State Building n'est PAS bleu blanc rouge. https://t.co/3ZVQrZDSTw— jbcadier (@Jean-Bernard Cadier)require(["twitter/widgets"]);En réalité, c’est la Freedom Tower, la tour construite à l’emplacement du World Trade Center, qui a illuminé son antenne aux couleurs de la France.L'antenne de la Freedom Tower de New York (One World Trade Center) bleue blanc rouge en solidarité avec Paris. https://t.co/MVKtIDKZql— jbcadier (@Jean-Bernard Cadier)require(["twitter/widgets"]);Mais ces clichés, qui ont beaucoup circulé, datent en réalité d’autres périodes.New York soutient la France #FusilladeParis @LeDavidien https://t.co/AnQFSPaMeV— Limportant_fr (@L'important)require(["twitter/widgets"]);Même chose avec la tour Eiffel, supposément « éteinte pour les victimes ». En réalité, l’édifice, illuminé tous les soirs et qui scintille normalement une fois par heure, s’éteint chaque nuit à partir d’une heure du matin. Il ne s’agissait donc pas d’un hommage, mais de son fonctionnement normal.Quelques conseils pour ne pas se faire avoir par des rumeursPartez du principe qu’une information donnée sur le web par un inconnu est par défaut plus fausse que vraie.Fiez-vous plutôt aux médias reconnus, aux journalistes identifiés et connus. Et ne considérez pas non plus que cela suffit à rendre leurs informations vraies. Dans des situations de crise comme celle-ci, l’information circule très vite, et peut souvent s’avérer par la suite erronée. Il vaut mieux attendre que plusieurs médias donnent un même fait pour le considérer comme établi.Une photo n’est jamais une preuve en soi, particulièrement quand elle émane d’un compte inconnu. Elle peut être ancienne, montrer autre chose que ce qui est dit, ou être manipulée.Un principe de base est de recouper : si plusieurs médias fiables donnent la même information, elle a de bonnes chances d’être avéréeMéfiez-vous aussi des informations anxiogènes (type « ne prenez pas le métro, un ami a dit un autre ami que la police s’attendait à d’autres attentats », un message qui tourne apparemment samedi matin) que vous pouvez recevoir via SMS, messages de proches, etc, et qui s’avèrent fréquemment être des rumeurs relayées de proche en proche, sans rélle source.8. Non, un incendie criminel n’a pas ravagé la jungle de CalaisAutre information qui a beaucoup circulé, notamment via une photo datant en réalité du 2 novembre (une bombonne de gaz avait explosé) : un incendie dans la « jungle » de Calais, cet ensemble de camps de fortune où les migrants attendent avant de tenter la traversée vers le Royaume-Uni et dont le plus important est situé dans une petite forêt à proximité du port de Calais.There *was* a fire Nov 2 in Calais when gas canisters exploded. Guardian video: https://t.co/33GshiLC1L— reportedly (@reported.ly)require(["twitter/widgets"]);Un incendie dans la nuit du 13 au 14 novembre est certes rapporté par La Voix du Nord- il s’est déclenché vers minuit et a ravagé 2500 m2 de tentes et de cabanes construites par les migrants. Néammoins, si sur les réseaux sociaux, a circulé la rumeur d’un incendie criminel, il n’en est rien, selon les autorités. Le sous-préfet de Calais a assuré qu’il s’agissait d’un incendie d’origine « clairement accidentelle » 9. Non, ces images ne viennent pas des YvelinesPlus grave que les personnes qui relaient des mensonges sans le savoir sont ceux qui le font sciemment. Voici par exemple celui de « Kevin », un « nationaliste » qui s’amuse à diffuser de fausses informations.Trouvè dans une caisse immatriculée en Belgique. #Yvelines #Paris https://t.co/ld9Ye8AvSX— BassePolitique (@Kevin)require(["twitter/widgets"]);Ces images sont en réalité venues du Brésil, il suffit de quelques clics pour le vérifier. Mais malgré de nombreux signalements d’internautes, le compte de « Kevin » n’a jamais retiré cette intox. Au contraire, le jeune homme... semble très fier de lui.L'effet de la sideration médiatique prouvé avec un téléphone 3 photos et 1 hashtags. La propagande a de beaux jours devant elle.— BassePolitique (@Kevin)require(["twitter/widgets"]);Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Martin Untersinger et William Audureau « Pourquoi avez-vous bloqué mon compte ? Je m’appelle vraiment Isis Anchalee ! » Cette internaute a beau s’énerver : malgré trois tentatives de réactivation de sa page Facebook depuis sa suspension après les attentats du 13 novembre à Paris, le réseau social n’a toujours pas accédé à sa requête.@facebook why would you disable my personal account? MY REAL NAME IS ISIS ANCHALEE /facepalm— isisAnchalee (@Isis Anchalee)require(["twitter/widgets"]);Et pour cause : son prénom, homonyme du nom anglais de l’organisation Etat Islamique (ISIS, acronyme d’Islamic State in Irak and Syria), est motif de suspension pour la firme de Mark Zuckerberg.Lire aussi :Aux Etats-Unis, il ne fait pas bon s’appeler IsisComme le relève le New York Times, un ingénieur de chez Facebook lui a présenté ses excuses sur Twitter et confié chercher la source du problème.Le réseau social a jusqu’à présent cherché à afficher sa solidarité après les événements parisiens. Dès le vendredi soir, il a mis en place un safety check, un mécanisme pour permettre aux utilisateurs de signaler à leurs proches qu’ils étaient en sécurité, puis a proposé de teinter les images de profil des utilisateurs aux couleurs tricolores pour rendre hommage aux victimes des attentats.Mais malgré cela, la grogne monte face aux choix de modération étranges de la compagnie de Mark Zuckerberg, d’un côté prompte à soutenir la France, mais en modérant aveuglément quand il s’agit du mot « ISIS », et d’un autre côté, réticente à supprimer les vidéos à contenu djihadiste.Des signalements vainsL’auteur du livre Homo Cooperans 2.0, le Belge Matthieu Lietaert, a publié sur son blog une tribune largement relayée, dans laquelle il s’interroge sur l’attitude de Facebook vis-à-vis d’une vidéo postée par un média italien, et montrant l’appel de deux jeunes djihadistes belges à prendre les armes contre l’Europe. Après avoir signalé celle-ci à Facebook pour son contenu haineux, il a reçu un message de Facebook lui expliquant que celle-ci « n’enfreint pas [leurs] règles ».Dans un autre message très largement relayé sur les réseaux sociaux, un professionnel de la modération en ligne s’agace aussi après être tombé sur plusieurs vidéos d’appel au djihad de l’Etat islamique :« Nous avons signalé à Facebook chacune de ces vidéos pour qu’elles soient toutes retirées. Ces derniers nous répondent qu’ils ne peuvent pas supprimer les vidéos car “elles ne violent pas leurs normes communautaires”. »Pourtant, les standards communautaires définis par Facebook sont explicites : « Facebook supprime tout discours incitant à la haine ». Mais, nuance le règlement du réseau social, partager certains contenus ne signifie pas forcément le cautionner. Si la personne partage un contenu haineux pour le dénoncer, Facebook ne le supprime pas.C’est sans doute ce qui explique le maintien en ligne de la vidéo, publiée initialement par un député italien du Mouvement cinq étoiles.Une modération tardive et partielleMardi 17 novembre, au lendemain de ces deux coups de gueule sur les réseaux sociaux, la vidéo est enfin devenue inaccessible… mais uniquement en France, et à la demande du gouvernement.Du côté du réseau social, on confirme : « Il y a des équipes dédiées qui agissent 24 heures sur 24 pour faire tomber ces contenus : le terrorisme n’a pas sa place sur Facebook. Mais on regarde le contexte et pas seulement la vidéo : s’il s’agit de dénoncer, on considère au contraire que ces messages sont pédagogiques et on le garde, sauf si le gouvernement le demande. » Une politique à l’efficacité contestable : la vidéo de propagande djihadiste a eu le temps de passer de 6 à 14 millions de pages vues en 24 heures au lendemain des attentats du 13 novembre, et reste accessible hors de France, alors que les autorités s’orientent vers la piste d’attaques préparées en Belgique.Un blocage administratifUne pétition en ligne exigeant davantage de réactivité et de sévérité dans la modération des contenus djihadistes a, depuis, été lancée. Quant à M. Lietaert, il indiquait, mercredi en fin d’après-midi, « ne pas [avoir eu] de retour de Facebook », alors que la vidéo était toujours visible dans son pays. Une incohérence difficilement justifiable à ses yeux : « C’est une crise, on peut tirer des leçons et faire comprendre à certains acteurs qu’ils ont des responsabilités. Il ne sert à rien de mettre en vitrine des drapeaux et du safety check si ce n’est pas cohérent avec une politique de fond. »L’Assemblée nationale a voté, le 19 novembre, un amendement permettant au ministère de l’Intérieur d’« assurer l’interruption de tout service de communication au public en ligne provoquant à la commission d’actes de terrorisme ou en faisant l’apologie ». Ce qui s’étend, en droit, aux réseaux sociaux.William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteMartin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gilles van Kote Il est un peu plus de 21 h 40, vendredi 13 novembre, et Daniel Psenny, journaliste à la rubrique Télévisions du Monde, travaille chez lui, au deuxième étage d’un immeuble situé derrière le Bataclan. Sur l’écran de la télévision, Jean-Hugues Anglade joue le rôle d’un commissaire de police. Daniel y prête une attention distraite, comme aux déflagrations qu’il entend et qui lui semble provenir de la série.« Comme ça devenait répétitif, je suis allé à la fenêtre et là, j’ai vu des gens sortir en courant et en criant des sorties de secours du Bataclan, qui se trouvent à quelques mètres en biais, de l’autre côté de la rue, raconte-t-il. Dans un premier temps, je me suis dit que c’était une bagarre qui démarrait, un peu plus forte peut-être que celles qui se produisent parfois en marge d’un concert. »Mais de nouveaux coups de feu sont tirés depuis l’intérieur de la salle, à intervalles distincts, pas en rafale, et la panique gagne : des spectateurs sortent par vagues du Bataclan, certains s’effondrent sur la chaussée étroite, d’autres fuient à toutes jambes, d’autres encore tentent de s’éloigner de la salle de concert, mais tombent à terre. Des personnes tentent de leur venir en aide en les traînant.« Je suis descendu pour ouvrir la porte d’entrée »« J’ai pris mon téléphone et j’ai filmé, par réflexe professionnel et parce que j’étais en position de le faire, se souvient Daniel Psenny, dont la vidéo a fait le tour du monde. C’était un document qui pouvait ne servir à rien... ou à quelque chose, au cas où. Au début, je demande par la fenêtre ce qui se passe, mais personne ne me répond. »Le journaliste appelle un confrère du Monde, qui l’informe des attaques en cours dans la région parisienne. « C’est là que je prends conscience que ce n’est pas une bagarre et que quelque chose de très grave se passe sous mes yeux. »Les déflagrations cessent au bout d’une dizaine de minutes. « Je suis descendu pour ouvrir la porte d’entrée de mon immeuble et que les gens puissent se réfugier dans le hall ou dans la petite cour. Mais personne n’est entré, les gens ne voulaient pas s’arrêter. »Daniel Psenny, qui pense alors que la fusillade est terminée, jette un coup d’oeil prudent dans la rue, voit des corps devant les issues de secours du Bataclan et, à quelques mètres à droite de l’entrée de son immeuble, un homme en tee-shirt rouge allongé face contre terre, visiblement mal en point. Un homme en noir, qu’il ne reverra plus par la suite, s’approche du blessé. Le journaliste vient à la rescousse et les deux hommes tirent le blessé pour le mettre à l’abri dans le hall de l’immeuble. « Comme un bruit de pétard sur mon bras »« J’ai dû ressortir pour refermer la porte de l’immeuble, je ne m’en souviens plus, tout ce que je sais, c’est que la rue semblait vide. Puis, il y a eu comme un bruit de pétard sur mon bras, une très forte douleur et le sang a jailli. La balle, on ne l’entend pas arriver... J’ai compris qu’on m’avait tiré dessus, je n’ai pas vu qui, et ça a recommencé à tirer. A posteriori, je me dis que le tireur était soit sorti dans la rue, soit à la fenêtre du Bataclan qui se trouve au premier étage. Il a dû voir deux hommes traîner un blessé, il était là pour faire un carton, un massacre. »La balle a traversé le biceps gauche et s’est fichée sous le clavier du digicode de l’immeuble. Un voisin fait précipitamment entrer Daniel Psenny dans son appartement. « Mais je n’avais qu’une idée en tête, c’était d’aller à l’hôpital pour m’y faire soigner. J’ai fait un garrot avec une chemise, pour éviter que le sang coule trop fort. »Les voisins du quatrième, que Daniel a appelés depuis l’interphone pour leur demander de l’aide, le font monter chez eux puis reviennent chercher l’homme blessé, un Américain prénommé Matthew. Blessé par balle au mollet, celui-ci est installé sur un canapé. Daniel appelle sur son portable une amie médecin, qui lui prodigue quelques conseils et lui explique comment effectuer des points de compression.Lire aussi :A l’hôpital, Daniel Psenny du « Monde » retrouve Matthew« Tétanisées, prostrées, terrorisées »« J’ai, ensuite, appelé des gens du journal pour leur dire qu’on était coincés, qu’il fallait absolument qu’on nous évacue. Mais les forces de l’ordre interdisaient tout accès au passage et donc a commencé une très longue attente. C’était très angoissant de se dire qu’on était en plein Paris, que l’on allait se vider de notre sang et que personne ne pouvait nous venir en aide. »Les personnes présentes dans la salle de séjour, maculée du sang des blessés, sont « tétanisées, prostrées, terrorisées ». Dans la chambre voisine, un enfant dort. Les détonations ou les allers et venues ne le réveilleront pas, pas plus que les explosions qui secoueront l’immeuble au moment de l’assaut final.Daniel Psenny est en contact régulier par téléphone avec des collègues, la police, les pompiers... « Les saignements reprenaient régulièrement, Matthew était très pâle et vomissait, mais nous n’avons jamais perdu conscience. C’est même étonnant que nous soyons restés aussi lucides, malgré les balles que nous avions prises. »Il faudra attendre une heure du matin et l’assaut final pour que les blessés soient « libérés ». Le Raid, depuis la rue, les autorise à quitter l’immeuble. Daniel Psenny descend à pied les escaliers et tombe nez-à-nez avec un agent du Raid qui le met en joue, le temps de s’assurer qu’il ne s’agit pas d’un assaillant. Il est évacué à pied vers le Cirque d’Hiver.« On m’a dirigé vers un restaurant où était installé un hôpital de campagne, on m’a fait un pansement pour arrêter l’hémorragie, on m’a mis une perfusion puis je suis parti en ambulance pour l’hôpital Pompidou. Là, il y avait beaucoup de monde mais c’était très calme, pas du tout l’ambiance de la série « Urgences« . Les médecins et infirmières nous ont pris en charge de façon très sereine. »Daniel Psenny a été opéré au bras samedi 14 novembre en fin de journée, après d’autres blessés plus gravement touchés que lui. Il est sorti de l’hôpital mercredi 18 novembre.Gilles van KoteDirecteur déléguéSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Raphaëlle Besse Desmoulières Professeur de droit public à l’université Jean-Moulin Lyon III, Marie-Laure Basilien-Gainche, auteur de Etat de droit et états d’exception (PUF, 2013), s’inquiète des décisons prises par le gouvernement en matière de libertés publiques.Lire aussi :L’Assemblée vote la prolongation et le renforcement de l’état d’urgenceQue pensez-vous du projet de loi voté par l’Assemblée nationale jeudi 19 novembre ?Marie-Laure Basilien-Gainche : Modifier la loi de 1955 dans celle de prorogation de l’état d’urgence me laisse circonspecte. Il ne faut pas mélanger les genres et troubler ainsi la hiérarchie des normes. Il y a une loi qui est destinée à durer et une prorogation qui ne l’est pas. Il est à craindre que certains éléments ne finissent pas entrer dans le droit commun.Par ailleurs, l’article sur la dissolution des associations qui est introduit me paraît inquiétant : quasiment toutes peuvent rentrer dans son champ d’application et se voir dissoutes avec pour seul recours le juge administratif.De la même manière, la terminologie de l’article sur les perquisitions administratives est trop floue. Une marge de manœuvre bien trop large est offerte aux autorités. Le contrôle du juge administratif semble peu à même de sanctionner les atteintes démesurées aux libertés.Lire aussi :Pour les juristes, l’état d’urgence est « un moindre mal »François Hollande a également annoncé lundi une révision constitutionnelle visant à créer un « régime civil d’Etat de crise ». Les lois actuelles ne sont-elles pas suffisantes ?L’état d’urgence va être prorogé. Pendant trois mois, l’exécutif aura de plus grandes marges de manœuvre avec des restrictions faites à la liberté de circulation, à l’inviolabilité du domicile, à la liberté d’expression.A cette loi de 1955, qui est certes datée, viennent s’ajouter les nombreuses normes adoptées pour renforcer les pouvoirs de la police dans la lutte contre le terrorisme, comme la loi sur le renseignement en juillet. L’arsenal juridique paraît donc suffisant pour travailler à la prévention des actes terroristes.Si la lutte contre ces derniers révèle ses limites, ce n’est pas faute de textes mais faute de moyens, tout particulièrement humains. Il n’est nul besoin de révision constitutionnelle.Lire aussi :Un nouveau régime d’« état de crise »Alors, quelle est la motivation de cette modification de la Constitution ?L’annonce d’une révision constitutionnelle me semble relever moins de l’utilité juridique que de l’effet politique. Elle contribue à affirmer l’autorité présidentielle auprès d’une population déboussolée et inquiète qui demande à être rassurée.Si l’on peut comprendre un tel positionnement, il me laisse perplexe. Pour faire de bonnes lois, et plus encore de bonnes lois constitutionnelles, il faut prendre le temps de la réflexion. On considère aussi qu’il n’est pas souhaitable de modifier les textes constitutionnels dans les périodes de crise, encore moins les dispositions constitutionnelles qui traitent justement de ces périodes de crise.Réviser la constitution en ce moment, quand bien même cela peut rasséréner et rassembler, peut se révéler destructeur pour nos principes fondamentaux.Peut-on craindre une pérennisation de l’état d’exception ?Les états d’exception doivent par définition être exceptionnels. Or, selon moi, ce n’est pas le cas des attentats du 13 novembre. On en a eu d’autres en janvier et il faut aussi regarder ce qui s’est passé à Beyrouth ou, ces dernières années, à New York, à Madrid, à Londres. Par conséquent, les actes terroristes ne sauraient être appréhendés comme des faits ponctuels demandant de recourir aux outils de gestion de l’exceptionnel.Utiliser les moyens offerts par les états d’exception pour mener la lutte contre le terrorisme risque de conduire durablement à des atteintes aux équilibres institutionnels et aux droits fondamentaux qui frapperaient non seulement les supposés terroristes, mais bien tous les citoyens.Juridiquement, peut-on dire, comme l’a fait François Hollande, que « la France est en guerre » ?Une guerre se déroule entre des Etats reconnus au niveau international. Daech n’est pas un Etat mais une organisation criminelle. Traiter les terroristes comme des ennemis au sens juridique du terme, c’est-à-dire des représentants d’un Etat avec lequel on est en guerre, les positionne comme pouvant se prévaloir du droit des conflits armés et non pas comme relevant du droit pénal.Cela leur donne une légitimité, aussi bien d’un point de vue politique que juridique, et des atouts pour se défendre qu’ils n’auraient pas si on les prenait pour ce qu’ils sont, c’est-à-dire de purs criminels.Le gouvernement veut aussi modifier la Constitution pour rendre possible la déchéance de nationalité pour des Français binationaux nés en France et ayant été condamnés pour terrorisme…Je demeure dubitative quant à l’intérêt d’une telle mesure. Moins d’une trentaine de personnes ont été concernées par une déchéance de la nationalité depuis 1990 : réforme-t-on une Constitution pour une trentaine de personnes ?Par ailleurs, quid des nationaux qui commettent des actes terroristes ? Faute de pouvoir être déchus de leur nationalité – car il s’agirait alors d’un bannissement que prohibe la Convention européenne des droits de l’homme –, ils seraient traités différemment ?Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Anne-Aël Durand Comment mieux surveiller l’activité de personnes susceptibles de préparer des attentats en France ? Pour les députés, qui ont voté jeudi 19 novembre le projet de loi prolongeant l’état d’urgence, l’une des réponses est de renforcer le régime de l’assignation à résidence.A quoi sert l’assignation à résidence ?C’est une mesure de restriction des libertés : il s’agit de limiter les déplacements d’un individu et éventuellement de surveiller ses fréquentations.Qui est concerné ?En temps normal, l’assignation à résidence est prononcée par le juge d’instruction, ou le juge des libertés et de la détention, comme alternative à un emprisonnement à l’encontre d’une personne mise en examen ou condamnée à une peine inférieure à deux ans.Elle est accompagnée d’un dispositif de contrôle par bracelet électronique et parfois de contrôle judiciaire. La personne assignée à résidence doit se trouver à son domicile à certains horaires de la journée.Une assignation à résidence peut aussi être prononcée par un préfet contre un étranger frappé par une mesure d’expulsion du territoire français, comme alternative à un placement en centre de rétention. Il peut être tenu de remettre son passeport.L’état d’urgence ouvre la possibilité pour le ministre de l’intérieur d’assigner à résidence des personnes qui ne sont soumises à aucune procédure judiciaire si leur « activité s’avère dangereuse pour la sécurité et l’ordre publics », selon l’article 6 de la loi de 1955.Le texte précise que cette mesure ne peut pas « avoir pour effet la création de camps où seraient détenues ces personnes ».Lire aussi :Après les attentats du 13 novembre, le sentiment d’injustice des assignés à résidenceQue va changer la nouvelle loi ?Le projet de loi, présenté mercredi en conseil des ministres et discuté à l’Assemblée jeudi, prolonge l’état d’urgence durant trois mois et vise à en « renforcer l’efficacité ».L’assignation à résidence est en l’occurrence étendue à toute personne dont « il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre public ».Cette terminologie correspond aux « fiches S » de renseignement, soit potentiellement plus de 10 000 personnes.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : qu’est-ce qu’une « fiche S » ?Le texte précise désormais de nouvelles obligations qui pourront être imposées aux assignés à résidence :résider dans des lieux « déterminés par le ministère de l’intérieur », qui ne sont pas nécessairement leur domicile ;y être présent douze heures par vingt-quatre heures ;signaler leur présence à la police ou à la gendarmerie « dans la limite de trois présentations par jour » ;avoir l’interdiction de se trouver en relation « directement ou indirectement » avec des personnes désignées dont il existe également « des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre public ».Des amendements ont été votés par les députés jeudi, instaurant la possibilité de doter les personnes qui ont déjà été condamnées auparavant pour un acte de terrorisme d’un bracelet électronique (qui remplace alors l’obligation de pointer) et obligeant les assignés à résidence à se trouver sur les lieux de l’assignation douze heures sur vingt-quatre au lieu de huit auparavant. La loi doit encore être votée par le Sénat avant une promulgation en début de semaine suivante.Lire aussi :Pour les juristes, l’état d’urgence est « un moindre mal »Anne-Aël DurandJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.11.2015 à 13h31 • Mis à jour le19.11.2015 à 16h45 | Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant) Le premier ministre belge, Charles Michel, a rejeté, jeudi matin, les accusations à peine voilées de la France contre son pays pour son inefficacité présumée dans la détection des terroristes qui ont commis les massacres de Paris. « Je n’accepte pas les critiques qui ont visé à dénigrer nos services de renseignement belges » a déclaré le chef du gouvernement lors d’une réunion extraordinaire de la chambre des députés consacrée aux attentats.Dans le même temps, la police belge procédait à sept nouvelles perquisitions à Molenbeek, et dans d’autres communes bruxelloises. Une personne a été arrêtée, d’après le parquet fédéral belge, dans le cadre d’une enquête ouverte au début de l’année sur Bilal Hadfi, l’un des kamikazes du Stade de France, le 13 novembre.Actions « exécutées par des cellules franco-belges »« Dès la nuit de vendredi à samedi, les autorités judiciaires belges et françaises ont travaillé main dans la main et, à Saint-Denis, un attentat a été empêché notamment grâce aux informations fournies par les services belges », a poursuivi le premier ministre.Il avait commencé son intervention en nuançant les propos de François Hollande sur des actions « décidées en Syrie, préparées en Belgique, exécutées en France » pour dire plutôt qu’elles avaient été « décidées en Syrie et exécutées par des cellules franco-belges ».M. Michel a voulu remercier les enquêteurs belges et souligner que son pays avait arrêté et condamné 160 personnes pour des faits de terrorisme au cours des derniers mois. « Des attentats ont été déjoués, des vies ont été sauvées », a-t-il répété.EnquêteDes questions continuent cependant de se poser quant à d’éventuels dysfonctionnements de services qui connaissaient une partie des auteurs des attentats mais ne les ont pas arrêtés à temps. « Comment ont-ils pu leur échapper ? », interroge Meryame Kitir, chef de l’opposition socialiste flamande.Lire aussi :Les failles de la lutte antiterroristeLe ton était toutefois à l’union nationale jeudi matin. Les discours ont témoigné d’un soutien, assez rare, de toute l’assemblée à l’action du gouvernement. Le « Comité R », qui chapeaute et contrôle les services de renseignement, a lancé une enquête qui satisfait tous les groupes. Il devra toutefois déposer son rapport rapidement, dans deux mois au maximum, demande Laurette Onkelinx, ancien ministre de la justice et chef du groupe socialiste.M. Michel a annoncé un budget supplémentaire de 400 millions d’euros pour la lutte contre le terrorisme. Son plan d’action s’articule autour de quatre axes : le renforcement des moyens humains et techniques des services de police et de renseignement, « l’éradication » des appels à la haine, un meilleur ciblage des individus potentiellement dangereux et une action au niveau international.Fichier des combattants étrangersLe gouvernement devrait adopter une loi sur la fermeture des sites radicaux sur le Web et entend faire fermer des mosquées. Il veut aussi enquêter sur le financement de certaines d’entre elles et mieux contrôler les imams. Une commission parlementaire spéciale pour la lutte contre le terrorisme sera créée.Un fichier des combattants étrangers devrait être établi – « enfin ! », ajoutent certaines sources – et les combattants rentrant de Syrie seraient d’office incarcérés avant, pour certains, d’être libérés à titre probatoire, un bracelet électronique au poignet.La Belgique va aussi mettre au point son propre fichier des données passagers (PNR), en espérant qu’il sera un jour incorporé dans un dispositif véritablement européen, en cours de négociation. Au plan judiciaire, on note des réformes importantes : la garde à vue pourra être portée de vingt-quatre à soixante-douze heures dans des affaires de terrorisme et les perquisitions pourront être menées vingt-quatre heures sur vingt-quatre.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : l’Europe veut accélérer la mise en place d’un fichier sur les passagers aériensM. Michel prône encore un contrôle strict aux frontières extérieures de l’espace Schengen, sous peine, dit-il, de voir celui-ci s’effondrer. Il dit enfin la « totale détermination » de son pays à combattre Daech et réclame « une large coalition internationale » agissant « si possible » dans le cadre d’un mandat de l’ONU.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurent Borredon Dans son petit appartement de la région parisienne, Z. n’en revient toujours pas : « Je ne comprends pas. » Sur l’écran de sa télévision, un match de football donne la victoire à l’Argentine, et Z., assigné à résidence par arrêté ministériel depuis le lundi 16 novembre, conclut le récit de deux jours de cogitation, d’interrogations, d’indignation, aussi : « On ne fait pas la distinction entre les gens, on prend au hasard pour faire des exemples. »Mercredi 18 novembre, en début d’après-midi, un communiqué du ministre de l’intérieur annonçait « 118 assignations à résidence prononcées » depuis la mise en place de l’état d’urgence au lendemain des attentats du 13 novembre à Paris et Saint-Denis. En théorie, la mesure concerne les personnes jugées les plus dangereuses par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) – dangereuses, mais sans qu’il existe suffisamment d’éléments pour envisager une action judiciaire. Deux hommes assignés en Ile-de-France ont accepté de rencontrer Le Monde, sous réserve d’anonymat.Z. n’était pas chez lui lorsque les policiers sont venus lui notifier la mesure, lundi, en fin de journée. Sa femme l’appelle, paniquée. Devant son immeuble, six policiers en civils. « J’ai sorti ma carte d’identité. Je me suis dit : “Fais-le doucement, pour pas qu’ils croient que tu sors une arme.” Le climat était électrique. Surtout, il ne fallait pas faire de mouvements brusques. »« On a quelque chose à vous faire signer »Lorsque Z. pénètre sous le porche de son immeuble, il découvre trois policiers de plus en bas de l’escalier, un devant la porte de son appartement, et enfin deux chez lui, avec sa femme. Au total, une douzaine de fonctionnaires se sont déplacés. « Ils me disent : “On a quelque chose à vous faire signer.” Dans ma tête, je me dis que ça fait beaucoup de policiers pour un simple papier. Je doute un peu. »L’officier de police explique alors à Z. qu’il fait l’objet d’une assignation à résidence avec interdiction de sortir de la commune, qu’il doit se présenter au commissariat quatre fois par jour pour pointer, et qu’il a l’obligation de rester chez lui entre 21 h 30 et 7 h 30. « Je leur demande ce qui justifie tout ça. Ils me répondent que c’est dans les documents. Je lis le papier, et, là, je ne comprends pas. »Z., qui fait partie de l’association cultuelle qui gère sa mosquée, n’a jamais eu le moindre démêlé avec la justice ou la police. Mais l’arrêté, qui tient sur un peu plus de deux pages, affirme qu’« il existe des raisons sérieuses de penser que l’intéressé est lié à une activité à caractère terroriste ». A l’appui de cette affirmation, plusieurs faits : Z. aurait conduit deux fois un imam considéré comme radical à l’aéroport, il serait « en relation avec des vétérans djihadistes ainsi que des islamistes radicaux notoires ». Et puis pas mal de contexte, le profil des relations supposées de Z. prenant plus de place que les faits le concernant directement. Le document conclut qu’il est « déterminé à rejoindre les djihadistes sur la zone irako-syrienne ».Sur ce dernier point, aucun élément concret n’est fourni. Sur les autres, certains faits sont à moitié faux – le jour de l’un des deux transports supposés à l’aéroport, Z. était ailleurs et peut en justifier –, d’autres approximatifs – si les trois « djihadistes » ou « islamistes » cités ont bien fréquenté la même mosquée que Z., l’un d’eux a déménagé, un autre l’a quittée depuis plusieurs mois, et le dernier n’est même pas dans ses contacts téléphoniques.Comment trouver un emploi dans une ville de moins de 10 000 habitants quand on doit se rendre quatre fois par jour au commissariat ?Les policiers s’en vont. La femme de Z. ne peut pas s’empêcher de s’étonner à voix haute : « Vous ne faites pas de perquisition ? » « Non, on n’est pas là pour ça », répond l’officier. Un paradoxe, alors que l’arrêté évoque en conclusion « la gravité de la menace que Z. représente pour l’ordre et la sécurité publics » – ce qui est en fait une phrase rituelle qui ne fait que reprendre les termes de la loi de 1955.Cet ancien éducateur pour jeunes en grande difficulté veut « garder la tête froide ». Aujourd’hui, il ne peut plus traverser sa rue – de l’autre côté, une autre commune débute – et sa recherche d’un travail est remise en cause. Il venait d’achever une formation dans la restauration financée par Pôle emploi. Mais comment trouver un emploi dans une ville de moins de 10 000 habitants quand on doit se rendre quatre fois par jour au commissariat ?« Ils me chargent pour me charger »O., lui, nous rencontre sur la terrasse d’un McDonald’s quasi vide, dans une ville un peu plus grande de banlieue parisienne. Cet homme d’une quarantaine d’années, qui a vécu une jeunesse heurtée, a été impliqué dans un dossier d’« association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». Avec un groupe d’amis, ils avaient mis en commun un peu d’argent – quelques centaines d’euros –, selon eux pour faire leur « hijra », installation en terre musulmane. La justice a estimé qu’ils avaient également des velléités djihadistes.L’arrêté concernant O. est plus succinct : un seul paragraphe de justification. On perçoit que l’administration se sent dispensée de rentrer dans les détails, son passé judiciaire suffit. L’assignation lui a été notifiée dès dimanche. « Il y a en a trois qui me parlaient en même temps, je l’ai signée sans l’avoir lue. » Il y est affirmé que O., « islamiste radical prônant le djihad armé, a été incarcéré » dans le cadre de son implication dans un dossier terroriste, ce qui est faux. O. a passé l’instruction sous contrôle judiciaire, et il a été condamné à une peine de prison ferme suffisamment courte pour qu’elle soit aménagée.L’arrêté affirme également qu’il est « en relation avec plusieurs activistes radicaux prodjihadistes » – mais personne n’est nommé – et « qu’il existe des raisons sérieuses de penser [qu’il] a pour projet de rejoindre la zone irako-syrienne et est lié à une activité terroriste ». Quelles raisons ? Mystère. Ces affirmations graves n’ont pas justifié, non plus, une fouille de son domicile.« Ils n’avaient rien à écrire, ils me chargent pour me charger, dénonce-t-il. Pour pouvoir dire aux Français : “Oui, on travaille.” Mais m’amalgamer avec ce qui s’est passé vendredi… Ça, c’est vraiment trop… Je suis français ! » La conséquence de la mesure sur sa recherche d’emploi est lourde : s’il ne trouve pas de travail, son aménagement de peine tombera, et il risque la prison.« Motivation lacunaire des assignations »Aujourd’hui, les deux hommes vont déposer un recours. Leur défense est limitée. Comme pour les interdictions de sortie du territoire créées par la loi du 13 novembre 2014, les arrêtés d’assignation à résidence se fondent sur des « notes blanches » de la DGSI difficiles à contester, puisqu’elles ne contiennent ni auteur, ni source.Quelques avocats ont accepté de porter ces recours, dans un contexte peu favorable. Pour Me Karim Morand-Lahouazi, « les événements qui se sont produits sont tragiques, le mal et les souffrances causés indescriptibles. Mais il est de notre devoir de ne pas tomber dans le piège tendu à notre démocratie. La motivation des assignations est parfois lacunaire, voire infondée ». « Des personnes n’ayant absolument rien à se reprocher voient leur liberté d’aller et venir entravée. La précipitation et la vindicte nous plongent progressivement dans une zone de non-droit au risque de nous comporter comme nos agresseurs », ajoute Me Xavier Nogueras.Lire aussi :M. Cazeneuve veut autoriser les policiers à porter une arme en dehors de leur serviceLaurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Pouchard Quelques jours après les attentats du 13 novembre, François Hollande a tenu à rassurer les maires de France réunis mercredi 18 novembre. Le chef de l’Etat a notamment déclaré que les policiers municipaux pourraient être armés par l’Etat : ce dernier pourra en l’occurrence « apporter aux maires qui le souhaitent des armes qui seront prélevées sur les stocks de la police nationale ». Il ne s’agit donc pas d’armer systématiquement les polices municipales mais de répondre à des demandes ponctuelles des élus.Une mesure déjà annoncée en janvierL’équipement en armes à feu de la police municipale est régulièrement réclamé par certains agents eux-mêmes et par la droite. Le débat est revenu en pleine lumière après les attentats de janvier, qui avaient notamment vu la mort de Clarissa Jean-Philippe, policière municipale de 25 ans, à Montrouge.Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, avait annoncé le 25 janvier, dans un communiqué, que les policiers municipaux pourraient être armés sur demande des maires et, là aussi, « dans la limite des stocks disponibles » :« L’Etat mettra gracieusement à disposition des collectivités qui souhaiteraient armer leur police municipale, et qui seront autorisées à le faire à cadre juridique constant, des armes opérationnelles (revolvers), dans la limite des stocks disponibles (plus de 4 000 armes). »Le président de l’association des maires de France, François Baroin (maire LR de Troyes) s’était déclaré « satisfait des modalités des annonces et du calendrier ». Le gouvernement avait également annoncé une rallonge de 2 millions d’euros des ressources du fonds interministériel de prévention de la délinquance, représentant une aide – pouvant aller jusqu’à 50 % – à l’acquisition de 8 000 gilets pare-balles.Que dit la loi actuellement ?Une convention entre la commune et l’EtatLa police municipale n’est pas armée « par défaut ». Il faut pour cela que la commune ait signé une « convention de coordination » avec la police ou la gendarmerie (selon la zone) et demandé une « autorisation d’acquisition et de détention d’armes ».Une demande motivée du maire pour armer un agentLe maire doit ensuite formuler une demande motivée auprès de la préfecture pour chaque agent qu’il souhaite équiper, précisant les missions de l’agent, les risques encourus, etc.Chaque agent se voyant armé doit impérativement avoir suivi une formation spécifique.Du gaz lacrymogène à l’arme de poingLa liste des armes possibles pour les policiers est bien définie par la loi. Il peut s’agir de :– bombe lacrymogène (catégorie D)– matraque de type « bâton de défense » (catégorie D)– bâton de défense de type « tonfa » (catégorie D)– projecteur hypodermique (anesthésiant) (catégorie D)– revolver chambré pour le calibre 38 spécial « Smith et Wesson » (catégorie B)– arme de poing chambrée pour le calibre 7,65 mm (catégorie B)– Flash Ball (catégorie B ou C selon le modèle choisi)– pistolets à impulsions électriques à distance (Taser) (catégorie B)Il y avait auparavant 7 catégories d’armes (numérotées de 1 à 7), qui ont été regroupées en 2013 en 4 catégories (de A, celles interdites ou relevant de l’arme de guerre, à D, dont l’acquisition et la détention sont libres bien que soumises à enregistrement). Le détail de ces catégories est disponible sur ce site.Des armes supplémentaires « à titre expérimental »Un décret publié le 2 mai 2015 dans le Journal officiel autorise les policiers municipaux, sur dérogation, à porter « un revolver chambré pour le calibre.357 Magnum », avec des munitions de calibre.38 spécial.Ce dispositif est décrit comme une « expérimentation » pour une durée de cinq ans.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.11.2015 à 11h53 • Mis à jour le19.11.2015 à 12h13 | Gilles van Kote Ils se sont embrassés comme deux vieux amis et se sont promis de se revoir d’ici quelques jours pour « boire un coup ensemble », voire « toute une bouteille ». Daniel Psenny, journaliste au Monde, et Matthew (il préfère ne pas donner son nom de famille), un Américain installé à Paris depuis juillet, se sont rencontrés vendredi 13 novembre.Il était aux alentours de 22 heures. Matthew gisait, face contre terre, le mollet en sang, à bout de forces, dans le passage Saint-Pierre-Amelot, sur lequel donnent les sorties de secours du Bataclan. Daniel était descendu de son appartement donnant sur le passage pour ouvrir la porte du hall de son immeuble et permettre à des rescapés de la tuerie d’y trouver refuge.Pensant que la fusillade est terminée, le journaliste hasarde un regard vers l’extérieur. Il repère Matthew, allongé à quelques mètres sur la droite. Un autre homme, vêtu de noir, qui disparaîtra immédiatement après, s’en approche. « Je n’ai pas réfléchi, j’ai agi instinctivement », se souvient Daniel. Il se dirige vers Matthew et aide l’homme en noir à transporter celui-ci. « Je faisais le mort, raconte Matthew dans un bon français. Quand j’ai senti qu’on me tirait par les bras, je n’ai même pas regardé. J’ai dit – ou bien pensé dans ma tête, je ne sais plus – : “Je t’aime, mon ange”. »Matthew à l’abri dans le hall de l’immeuble, Daniel Psenny s’apprête à refermer la porte d’entrée. C’est alors qu’une balle, probablement tirée depuis le premier étage du Bataclan, lui traverse le bras gauche. La douleur est fulgurante, le sang jaillit. « J’ai senti quelque chose de chaud couler sur moi, reprend Matthew. Puis j’ai entendu des gros mots et, de nouveau, des tirs. »Avec une chemise qu’il enroule autour de son bras, le journaliste tente d’arrêter les saignements. Des voisins le font monter chez eux, au dernier étage de l’immeuble, puis reviennent chercher l’Américain.Dans l’appartement du quatrième, commence une interminable attente. « C’était très angoissant de se dire qu’on était en plein Paris, qu’on se vidait de notre sang et que personne ne pouvait nous venir en aide », témoigne le journaliste.Une petite victoire de la vie sur la barbarieMatthew, allongé sur un canapé, est livide et vomit à plusieurs reprises. Il a perdu son téléphone portable au Bataclan et n’arrive plus à se souvenir du numéro de sa femme, qui se trouve avec leurs deux jeunes enfants dans leur appartement parisien. Il lui faudra plus de deux heures pour se remémorer son numéro et l’avertir qu’il est en vie. A 1 heure du matin, samedi 14 novembre, après l’assaut, les blessés sont évacués.Samedi, dans sa chambre d’hôpital, dans l’attente d’être opéré, Daniel s’inquiète du sort de l’Américain. Comment le retrouver ? Le téléphone de la voisine du quatrième a gardé en mémoire le numéro de l’épouse de Matthew. L’Américain se remet doucement… trois chambres plus loin. Les retrouvailles auront lieu le lundi 16 novembre. « Je n’arrivais pas à dire les mots, reprend Matthew. Je lui ai encore dit qu’il était mon ange. »Photo réalisé à l'hôpital Georges Pompidou le 18 novembre 2015. Photo réalisé à l'hôpital Georges Pompidou le 18 novembre 2015.L’Américain raconte comment sa femme a renoncé à l’accompagner au concert des Eagles of Death Metal parce qu’ils n’avaient pas trouvé de baby-sitter ce soir-là. Comment il a reconnu instantanément, à la différence de la majorité des spectateurs, « le son des flingues » et s’est dirigé aussitôt vers la sortie. « Peut-être ma culture américaine… »Comment il rampait vers l’issue de secours à chaque fois que les terroristes cessaient de tirer pour recharger leurs armes et s’est retrouvé « à trois-quatre mètres de la sortie avec deux ou trois personnes sur [lui] ». « J’avançais centimètre par centimètre. A un moment, j’ai vu le rebord de la sortie au bout de ma main. J’ai pu m’y agripper avec un doigt, puis un autre… »Epuisé, il s’écroule sur le trottoir. C’est là que Daniel et l’homme en noir viendront le chercher. « J’ai eu ce réflexe humain de ne pas laisser mourir quelqu’un qui était devant moi, mais ce sont les circonstances qui l’ont permis, modère le journaliste. Sous la mitraille, je ne serai sans doute pas allé chercher Matthew. »Leur histoire est une petite victoire de la vie sur la barbarie, conviennent les deux hommes. « On verra si je retourne un jour au Bataclan », glisse Matthew.A 36 ans, le voici doublement miraculé. Le 11 septembre 2001, il se trouve au pied de la tour sud du World Trade Center, sur la route d’un rendez-vous professionnel, quand l’avion d’United Airlines s’y encastre. « J’ai traversé presque la moitié de Manhattan en courant. Mais ce que j’ai vécu au Bataclan était mille fois pire. »Gilles van KoteDirecteur déléguéSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nathalie Guibert C’est du jamais vu. Les jeunes français se ruent à la porte de l’armée, pour s’engager. Depuis les attentats du 13 novembre, les demandes reçues par le site internet sengager.fr de la défense ont triplé. « Je suis sur le c… ! », n’hésite pas à s’exclamer jeudi 19 novembre le colonel Eric de Lapresle, chef du bureau marketing et communication du recrutement pour l’armée de terre, « c’est un phénomène totalement inédit ».La défense n’a pas voulu communiquer sur ce phénomène durant la période de deuil national, gênée de pouvoir laisser penser qu’elle « surfait sur les morts du 13 novembre ». Aujourd’hui, elle donne ses chiffres : elle reçoit 1 500 demandes par jour contre 500 avant les derniers attentats.L’armée de terre, qui exprime traditionnellement les plus gros besoins en effectifs, vivait déjà en 2015 une année exceptionnelle. En effet, après les attentats de janvier contre Charlie et l’Hyper Casher, le président de la République avait décidé de sauver une grande partie des postes qui devaient être supprimés dans la défense, et les bureaux de recrutement avaient dû repartir en campagne. Les régiments auront embauché 15 000 jeunes d’ici à la fin 2015, contre 10 000 en 2014.16 000 recrutements en 2016Depuis les attaques du Bataclan, François Hollande a décidé de conserver tous les effectifs de la défense. L’armée de terre devrait passer à 16 000 recrutements en 2016. Aujourd’hui, les trois quarts des engagés volontaires sont en CDD, et les besoins de renouvellement des armées exercent une pression considérable sur chaque classe d’âge. Les campagnes de publicité habituelles ont, en 2015, été développées de façon exceptionnelle, cinq vagues au lieu des trois.Mais cet appel d’air n’explique pas tout. « Même quand nous avons arrêté la publicité, les chiffres ne redescendaient pas ou peu », poursuit le colonel de Lapresle. Le site internet du recrutement recevait en 2014 autour de 130 demandes par jour, chiffre montant autour de 300 à 400 quand les spots télévisuels et les affiches de la campagne « L’armée de terre au contact » étaient diffusés. Début 2015, dans la période qui a suivi les attentats Charlie, les chiffres sont respectivement montés à 500 (sans publicité) et 800 (avec campagne).Même si les recruteurs militaires relativisent cet engouement - ils disent que la génération actuelle, marquée par sa générosité, est aussi celle des multi-candidatures - le phénomène est bien « exceptionnel ». D’autant que dans le même temps, les cinq Centres d’information et de recrutement des forces armées (Cirfa), dans toutes les régions, connaissent eux aussi un afflux ; leurs chiffres restent à consolider.L’armée de terre devrait ainsi au total recevoir 160 000 candidatures en 2015 contre 120 000 en 2014. Sur 160 000 curieux, le nombre de ceux qui vont aller jusqu’à passer les tests d’évaluation (physique, médicale, psychologique) dans un Cirfa ne sera plus que de 60 000. Ensuite, 35 000 environ seront déclarés aptes si les tendances normales se prolongent. Et 15 000 nouveaux soldats rejoindront les rangs.Nathalie GuibertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurent Borredon et Simon Piel Au lendemain de l’assaut mené par le RAID à l’angle de la rue de la République et de la rue du Corbillon à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) mercredi 18  novembre, au cours duquel les policiers ont tiré près de 5 000 munitions, le parquet de Paris a confirmé, jeudi 19 novembre, qu’Abdelhamid Abaaoud, le commanditaire présumé des attentats du 13 morts, avait été tué sur place.L’enjeu était de taille. Le procureur de la République à Paris, François Molins, lors d’une conférence de presse tenue mercredi en fin de journée, avait expliqué qu’il était encore trop tôt pour dire si le principal suspect des attaques avait été retrouvé.L’hypothèse de sa présence était compliquée par l’état de l’appartement – le sol a fini par s’effondrer – et l’état des « débris de corps », dus à la violence de l’assaut. Toutefois, la morphologie des corps ne correspondait pas à celle du djihadiste belge – sauf à imaginer qu’il ait pris un poids certain depuis les dernières images connues de lui, qui datent de février.En outre, après avoir indiqué qu’une femme s’était fait exploser dans l’appartement, sur la base de témoignages des policiers ayant mené l’assaut, le parquet de Paris a finalement fait machine arrière, en indiquant que ce point devait être vérifié. Preuve supplémentaire de la confusion qui a régné sur place.Une source proche de l’enquête n’excluait pas, par ailleurs, jeudi matin, que certaines des personnes interpellées après l’assaut n’aient rien à voir avec la cellule terroriste démantelée. Les enquêteurs de la direction générale de sécurité intérieure (DGSI) et de la SDAT vérifiaient toujours leur profil, mais « rien ne se dégageait », explique la même source. L’immeuble étant en partie squatté, il est difficile pour les policiers d’établir une liste précise des occupants.« Débris de corps » La mort d’Abdelhamid Abaaoud signifie que ce djihadiste belge a pu rentrer sur le territoire français, échappant ainsi à la vigilance des services de renseignements français – et plus largement européens.C’est un renseignement parvenu aux enquêteurs lundi, aux environs de 17 heures, qui les a conduits à Saint-Denis. Au début, les policiers sont assez sceptiques sur la crédibilité du renseignement qui leur est transmis. Après de nombreuses vérifications, notamment téléphoniques et bancaires, ils acquièrent la conviction qu’Abdelhamid Abaaoud et sa cousine Hasna Aitbouhlacen peuvent se trouver dans l’appartement de la rue du Corbillon.Lors de l’assaut, lorsque la porte blindée de l’appartement résiste aux explosifs, ils sont accueillis par un feu nourri de kalachnikov, à leur stupéfaction. Ils s’aperçoivent alors qu’il y a plus de deux personnes à l’intérieur. Trois hommes sont interpellés, puis à mesure que les policiers progressent, deux autres personnes cachées dans les gravas le sont à leur tour. Comme certaines images ont pu le montrer, tous ont été presque intégralement déshabillés par les policiers pour s’assurer qu’ils ne portaient aucun engin explosif. Dans le même temps, la brigade de recherche et d’intervention (BRI) se rend à un appartement boulevard Carnot où sont susceptibles de se trouver des complices.Si l’appartement est vide, deux interpellations ont lieu dans la rue, dont celle de celui qui a logé les terroristes rue du Corbillon, appréhendé devant les caméras de BFM-TV. Cet homme, Jawad B., a assuré à l’AFP puis à la chaîne d’information qu’il ignorait tout des gens à qui il avait rendu service. Condamné à cinq reprises pour des faits de droit commun, dont une pour « coups mortels » devant la cour d’assises de Seine-Saint-Denis, prononcée en 2008, il est actuellement en garde à vue.Arrivées en convoi en région parisienneLe déroulement des événements du vendredi 13 novembre continue également à se préciser. Alors qu’un doute subsistait sur le nombre de personnes qui ont tiré sur les terrasses de café dans le 10e et le 11e, des images saisies par une caméra de vidéosurveillance de la rue de la Fontaine-au-Roi sont venus confirmer qu’il y avait trois personnes.Sur les trois, une seule certitude, Brahim Abdeslam, l’homme qui a fini par se faire exploser devant le comptoir Voltaire, en faisait parti. Un SMS envoyé depuis un téléphone retrouvé dans une poubelle à proximité du Bataclan est venu confirmer la coordination des différents commandos. « On commence on est parti », indiquait le message envoyé à 21 h 42 et dont le destinataire est toujours inconnu.Comme l’a indiqué François Molins, l’on sait désormais aussi que les différentes équipes sont arrivées en convoi le 12 novembre en région parisienne à bord de la Polo retrouvée devant le Bataclan, de la Seat abandonnée à Montreuil ayant servi au commando ayant mitraillé les terrasses de café et de la Clio récupérée dans le 18e arrondissement à Paris.Ces trois véhicules ont tous été loués par les frères Abdeslam dans une société de location belge (la Polo et la Clio par Salah ; la Seat par Brahim). Selon les derniers éléments de téléphonie dont disposent les enquêteurs, il se pourrait que Salah Abdeslam ait conduit le commando du Stade de France à bord de la Clio. Enfin, les recherches sur l’identification d’un des kamikazes du Stade de France et de l’un des assaillants du Bataclan étaient toujours en cours.Simon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.11.2015 à 10h38 • Mis à jour le19.11.2015 à 12h27 | Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) et Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) A la suite de la tuerie au siège de Charlie Hebdo et à l’Hyper Cacher, en janvier, Bruxelles avait vivement réagi déjà, disant sa volonté d’agir. La Commission avait promis de réactiver une proposition de directive PNR (Passenger Name Record, fichier des données des passagers aériens) et de renforcer la coopération avec les géants du Web pour faire la chasse aux sites djihadistes. Finalement, rien ou presque n’a bougé.Cette fois, la Commission promet, comme le Conseil, une accélération des discussions sur le PNR, pour un accord avant la fin de l’année. Le projet de directive a finalement été approuvé cet été par la commission des libertés du Parlement, qui l’avait longtemps bloqué. Mais cette version finalisée est en retrait par rapport au souhait de plusieurs Etats, dont la France.Lire aussi :Lutte contre le terrorisme : qu’est-ce que le PNR, le fichier sur les passagers aériens ?Au Parlement européen, les deux principaux partis de l’hémicycle, les conservateurs du Parti populaire européen (PPE) et les sociaux-démocrates ont échangé des propos très acides sur le PNR. « Un PNR européen aurait dû être mis en place depuis 2011. Combien d’autres tragédies faudra-t-il pour convaincre les sociaux-démocrates et libéraux du Parlement européen d’agir ? », a demandé Alain Lamassoure, du PPE, lors d’un point presse à Bruxelles.« Utiliser la tragédie pour vouloir gagner des voix par le mensonge est, humainement, parfaitement méprisable. Nous serons contraints de continuer de travailler avec le groupe PPE sur ce dossier, seul moyen de dégager une majorité, mais ils doivent savoir que leur cynisme nous révulse », a répondu le groupe social-démocrate dans un communiqué.« Ce n’est pas un instrument magique, mais c’est un instrument important de traçabilité des personnes suspectes », rappelle, pour sa part, dans un entretien au « Monde », Arnaud Danjean, eurodéputé conservateur (Les Républicains), spécialiste des questions internationales et de défense.« Quand on voit aujourd’hui qu’un des principaux instigateurs des attentats de Paris a pu se balader entre la Syrie, la Belgique et la France, pendant des mois voire des années, ce PNR aurait pu nous être utile ! », insiste-t-il.Sourde oreilleLa réunion extraordinaire des ministres de l’intérieur, convoquée vendredi 20 novembre à Bruxelles, à la demande de Paris, doit, selon les Français, atteindre plusieurs objectifs : des progrès rapides sur le PNR, un meilleur contrôle des armes à feu et la systématisation des contrôles aux frontières extérieures de l’Union pour les Européens rentrant dans l’espace Schengen. Mais, sur ce dernier point, la Commission, très réticente dès qu’on parle de « changer » Schengen, semble vouloir faire la sourde oreille.Bruxelles espère relancer le projet d’un système de « contrôle intelligent » aux frontières ou la création d’un centre de contre-terrorisme européen. Le collège de la Commission a par ailleurs adopté mercredi une série de propositions législatives pour renforcer le contrôle des armes et interdire la détention de certaines armes semi-automatiques. Les registres nationaux seraient interconnectés, et le refus d’octroi d’armes à certains individus communiqué entre Etats membres.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.11.2015 à 14h45 • Mis à jour le28.11.2015 à 15h32 | Claire Ané La deuxième phase du plan de lutte contre les déserts médicaux, annoncée jeudi 26 novembre par la ministre de la santé, Marisol Touraine, est largement tournée vers les étudiants en médecine, actuels et futurs. Voici les trois principales mesures qui les concernent, assorties du regard du président de l’Intersyndicat national des internes, Baptiste Boukebous.Augmenter les places en formation. Le nombre de places en 2e année de médecine, défini par le numerus clausus, va augmenter de 6,4 % à la rentrée 2016, mais en ciblant uniquement les régions déficitaires en médecins. « Augmenter le numerus clausus national ne permet pas de répartir la hausse des étudiants de façon égalitaire, a fait valoir la ministre. Entre 2004 et 2008, il a doublé, pourtant, la densité médicale a faibli dans certaines zones. » La hausse se concentrera cette fois sur dix universités : Dijon (+ 7 %), Clermont-Ferrand (+ 10 %), Tours (+ 9 %) mais également Lille, Grenoble, Rouen, Amiens, Caen, La Réunion et les Antilles-Guyane. La ministre a également promis « un soutien substantiel aux capacités de formation et un travail sur la fidélisation des étudiants dans leur région de formation ». Une précision qui ne rassure qu’à moitié Baptiste Boukebous : « Il est important de n’augmenter le nombre de places que de façon très concertée, si on est sûr d’avoir la capacité de bien former les médecins. »Lire aussi :Près de 2,5 millions de Français vivent dans un désert médicalMieux former à la médecine générale et à l’exerice en libéral. Alors que la médecine générale est la spécialité la moins attractive pour les étudiants en médecine, notamment parce qu’elle est mal connue, le gouvernement souhaite qu’à compter de 2017, 100 % des étudiants de 2e cycle puissent effectuer un stage de médecine générale. Les stages en cabinets de ville seront ouverts aux étudiants d’autres spécialités que la médecine générale, comme l’ophtalmologie ou la pédiatrie, et la rémunération des maîtres de stage revalorisée. Il est aussi prévu d’augmenter le nombre de médecins libéraux qui enseignent, et notamment de doubler le nombre de généralistes chefs de clinique, qui sont actuellement 80 sur tout le territoire. Baptiste Boukebous y voit de « bonnes mesures sur le papier. Mais cela ne marchera que si elles s’accompagnent de changements plus lourds et longs : la création de pools d’enseignements orientés vers l’ambulatoire, c’est-à-dire les soins prodigués en dehors des hôpitaux. »Lire aussi :Les aspirants médecins boudent la médecine généraleFavoriser l’installation des jeunes médecins dans les zones en tension. Le plan revoit à la hausse l’objectif de « contrats d’engagement de service public », signés avec les étudiants en médecine qui s’engagent à exercer dans une zone manquant de praticiens, en contrepartie d’une allocation versée pendant leurs études. 1 325 ont déjà été signés, il est désormais prévu de parvenir à 1 700 d’ici à 2017, soit deux cents de plus que les 1 500 précédemment fixés. Le nombre de contrats de praticien territorial de médecine générale, qui garantit un revenu pendant les premières années aux jeunes professionnels choisissant d’exercer sur des territoires « fragiles », doit lui être doublé, passant de 500 à 1 000 d’ici à 2017, et s’étendant à d’autres spécialités que la médecine générale. Des mesures renforçant son attractivité sont également annoncées. « Les mesures d’incitation financière ne suffiront pas, estime Baptiste Boukebous. Pour véritablement prendre le virage de l’ambulatoire, il faut plus mettre l’accent sur la formation que prévu par ce plan, et aussi revoir la répartition des postes ouverts par spécialité lors des épreuves classantes nationales, qui mènent à l’internat. Actuellement, on forme 50 % de spécialistes, alors qu’il faut développer la médecine de premier recours. » Claire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurent Borredon et Simon Piel Le système antiterroriste français, longtemps considéré comme excellent, est en état de mort clinique. Mais personne, ni au gouvernement ni dans l’opposition, n’a envie d’en signer l’acte de décès, faute de savoir par quoi le remplacer.Au fur et à mesure que l’enquête sur les attentats du 13 novembre à Paris et à Saint-Denis avance, les défauts de surveillance des auteurs, les mauvais choix opérationnels et la lourdeur du dispositif antiterroriste sont, une nouvelle fois, mis en exergue. Un enquêteur, encore hanté par les images des massacres du Bataclan et des terrasses parisiennes, s’indigne : « Donc, on ne fait rien ? On attend que ça recommence ? » Ce qui le scandalise, c’est avant tout l’absence totale de remise en question affichée au sein du ministère de l’intérieur et du gouvernement. « Je veux saluer encore une fois le travail exceptionnel de nos services de renseignement », a répété Manuel Valls, devant les députés, le 19 novembre, après la mort à Saint-Denis du coordonnateur probable des attentats, Abdelhamid Abaaoud – que lesdits services de renseignement croyaient pourtant en Syrie.Lire aussi :Abaaoud, Dahmani, Mostefaï, les frères Abdeslam : des terroristes surveillés en vainSentiment d’impuissanceLe système actuel est né d’une période où les attentats étaient autrement plus nombreux, les années 1980. L’année 2015 marque néanmoins un cap d’autant plus brutal que la France – hors Corse – avait été épargnée par le terrorisme pendant une longue période, de 1996 à 2012. Cent trente morts en plein Paris, trois commandos coordonnés, des attaques kamikazes, et un sentiment d’impuissance devant l’inéluctable progression d’une violence connue, documentée, médiatisée.De 2012 à 2015, il y a l’affaire Merah – sept morts, dont trois enfants assassinés de sang-froid parce que juifs, à Toulouse et Montauban –, il y a les leçons tirées des failles du renseignement que le tueur a révélées, et notamment la création de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et le renforcement du renseignement territorial, il y a deux lois antiterroristes, en 2012 et 2014. Et puis il y a le massacre de Charlie Hebdo et la prise d’otages de l’Hyper Cacher, les 7 et 9  janvier, et la loi sur le renseignement, adoptée par le Parlement en juin.Au fond, aucune de ces réformes de structure ou modifications législatives – dont certaines se sont révélées inutiles, comme la création d’une infraction d’«  entreprise individuelle terroriste  » – n’a changé les deux piliers de la lutte anti­terroriste : l’infraction d’«  association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste  » et le cumul judiciaire-renseignement au sein d’un même service. A l’origine, ce dernier devait permettre à la direction de la surveillance du territoire (DST), devenue direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) en  2008 puis direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) en  2014, de maintenir une bonne circulation de l’information en son sein.« Ces gens ont une stratégie de harcèlement »Dans le cas des attentats de Paris, la DGSI suivait ainsi un certain nombre des auteurs en judiciaire comme en renseignement. A commencer par Abdelhamid Abaaoud. Ce Belge, qui apparaissait dans cinq dossiers de projets d’attentats en France, était également impliqué, en Belgique, dans l’animation de la cellule terroriste de Verviers, démantelée en janvier. La DGSI avait déclenché dans la foulée ce que l’on appelle une «  enquête miroir  » en France. Une équipe commune franco-belge travaillait même main dans la main. En vain.Samy Amimour, l’un des kamikazes du Bataclan, était lui mis en examen depuis 2012 dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour un projet de djihad au Yémen. L’enquête était confiée à la DGSI. Placé sous contrôle judiciaire, il disparaît sans que personne ne s’émeuve, jusqu’à ce que les Turcs signalent son passage sur leur territoire. Le travail judiciaire a été effectué, notamment des perquisitions chez ses parents. Un mandat d’arrêt international a été émis. Jusqu’au massacre du 13.Dans le cadre de son rôle judiciaire, la DGSI a également été alertée sur les menaces qui visaient la France. Ainsi, Reda Hame, interpellé début août de retour de Syrie, qui assure que l’Etat islamique va viser des «  cibles faciles  », comme par exemple, «  des concerts  ». «  La DGSI a bien sûr ces éléments dans le viseur, mais comme tout le reste. Ces gens ont une stratégie de harcèlement, y compris via les menaces qu’ils laissent fuiter. Si l’on se met à raisonner en termes de cibles potentielles d’attentat et pas en termes de réseaux, on va s’épuiser  », se défend une source proche des services de renseignement.Au quotidien, certains estiment que ce volet judiciaire a participé à déborder la DGSI. Dans les services territoriaux, les agents sont polyvalents et se retrouvent happés par la judiciarisation du tout-venant syrien. Le nombre de dossiers judiciaires antiterroristes a été multiplié par cinq entre 2013 et 2015, de 34 à 188, et le nombre de mis en examen par dix, pour atteindre plus de 230 personnes. Cela signifie des dizaines d’auditions, de gardes à vue, d’actes de procédures…Lire aussi :En France, l’éternel retour des « pionniers » du djihadLe fantasme d’un suivi exhaustifTout faire, tout le temps… Depuis 2012, à chaque attentat, le même constat – Mohamed Merah était connu mais sa dangerosité mal évaluée, la surveillance des frères Kouachi avait été interrompue parce qu’ils ne paraissaient plus dignes d’intérêt – déclenche la même réaction politique à contretemps. Plutôt que d’encourager les services à cibler davantage, les ministres successifs poursuivent le fantasme d’un suivi exhaustif – tout en rappelant qu’il est impossible lorsque le pire se produit.Depuis les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher, c’est la création de l’état-major opérationnel de prévention du terrorisme, qui centralise sous l’autorité du ministre les informations des services, et la création du fichier des signalés pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste, qui rassemble plus de 11  000 noms. Trop pour être utile. «  Les agents passent des heures à remplir des kilomètres de fiches  », dénonce un policier.Pourtant, dans la discrétion, la DGSI s’est donné les moyens d’un meilleur ciblage. Depuis quelques mois, la cellule «  Allat  », du nom d’une déesse syrienne préislamique, traite des objectifs de la zone irako-syrienne. Les huit principaux services français sont réunis dans une même pièce. «  Chacun amène ces objectifs, chacun apporte ses billes et peut se connecter à ses bases de données. Le travail est extrêmement opérationnel  », explique une source.Même la DGSE, la sœur jumelle de la DGSI à l’international, met donc la main à la pâte. Elle s’était tirée à bon compte de l’affaire Merah, alors qu’elle avait raté le périple afghano-pakistanais du tueur de Toulouse. Dans le cas des attentats de Paris, la DGSE a au moins fourni un renseignement, mais trop tard pour qu’il puisse être exploitable. Lors de la surveillance d’une cible en Syrie, le service a découvert des conversations avec une femme en France. Elle est inconnue, jusqu’à début novembre, lorsque les agents se rendent compte qu’il s’agit d’une cousine d’Abdelhamid Abaaoud, Hasna Aït Boulahcen.La DGSI est alertée et découvre ainsi, bien tardivement, l’existence de la famille française de l’une de ses cibles numéro un. Nous sommes le 12  novembre, veille des attentats. Et c’est finalement un témoin, après les attentats, qui mettra la police judiciaire sur la piste d’Hasna Aït Boulahcen et d’Abdelhamid Abaaoud – tous deux morts le 18 novembre lors de l’assaut du RAID sur un appartement de Saint-Denis.« 3 000 agents pour 4 000 objectifs »C’est que ce travail de coordination, qui suit des années de dialogue heurté entre la myriade de services français, ne peut suffire quand la menace devient transnationale. «  Ils s’organisent de Syrie, finalisent le projet en Belgique, arrivent presque la veille à Paris. La DGSI reste un service intérieur, elle ne peut pas faire grand-chose seule… », explique une source au ministère de l’intérieur.Lire aussi :La Belgique dans le doute face à la menace terroristeLa coordination européenne fonctionne, mais là aussi, elle n’a pas suffi car elle se concentre sur le haut du panier. Or, les auteurs des attentats de Paris étaient connus des services belges ou français, mais pas comme des hommes de premier plan. Les frères Abdeslam – Brahim s’est fait sauter boulevard Voltaire et Salah est en fuite – étaient identifiés en Belgique mais pas comme prioritaires, Samy Amimour était considéré comme l’un des moins dangereux de sa cellule yémenite. Ismaël Omar Mostefaï, également kamikaze au Bataclan, était très secondaire pour la DGSI.«  La difficulté, résume une source proche du renseignement, c’est qu’il faut à la fois être sur Yassine Salhi, qui du jour au lendemain décide de décapiter son patron, et sur Abaaoud. On a 3 000 agents pour 4 000 objectifs. Et encore, à Paris et Saint-Denis, il y a parmi les auteurs des Belges et des hommes que nous n’avons même pas encore identifiés. Nous n’avons pas des structures qui ont été pensées pour un tel phénomène de masse.  »«  Si l’enquête permet de pointer des failles ou des manques, on s’adaptera  », explique-t-on au ministère de l’intérieur. La place Beauvau défend également les mesures poussées par la France au niveau européen. Le renforcement des contrôles aux frontières extérieures de l’espace Schengen d’abord, puisqu’un certain nombre de terroristes ont pu passer par la route des migrants sous de fausses identités. Et puis la mise en place d’un fichier des passagers aériens (PNR) européen, vieux serpent de mer dont on voit moins le lien direct avec les attentats, puisque, précisément, il semble que les auteurs des attaques aient suivi une voie terrestre.Lire aussi :Les ratés de la coordination antiterroriste en EuropeMais, à ce jour, à droite comme à gauche, personne ne souhaite poser la seule question qui vaille, dans un espace de libre circulation des personnes  : faut-il européaniser la lutte antiterroriste ? Hors de question de toucher à ce point de souveraineté nationale.Lire aussi :La France demande de l’aide aux Etats-UnisSimon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Pouchard Entre hommage aux victimes du 13 novembre et suites de l’enquête, à la recherche de Salah Abdeslam et de ses complices, résumé de l’actualité de la semaine écoulée.Hommage national. Deux semaines après les attentats du 13 novembre, la France a rendu vendredi un hommage national aux 130 morts, avec une cérémonie aux Invalides réunissant les autorités et les familles.La Belgique en alerte. Plus tôt dans la semaine, après la France, c’est la Belgique qui est passée à son niveau d’alerte maximal, suspectant des terroristes djihadistes d’être sur le point de passer à l’action. La capitale, Bruxelles, a été totalement bloquée de samedi à mardi, avec écoles et transports publics fermés.La traque continue. Le principal suspect encore en vie des attentats de Paris, Salah Abdeslam, est toujours en fuite. Ce qui pourrait être la ceinture d’explosifs qu’il portait le 13 novembre a été retrouvé lundi dans une poubelle à Montrouge (Hauts-de-Seine), commune où le téléphone de M. Abdeslam a été localisé le soir des attaques. Elle est elle aussi constituée d’explosifs de type TATP, mais le système de mise à feu avait été neutralisé.Avant de se rendre à Montrouge, Salah Abdeslam aurait servi de chauffeur aux trois kamikazes du Stade de France. La police a diffusé dimanche un appel à témoins pour le troisième auteur, identifié mais au nom inconnu, qui a été, comme un de ses complices, contrôlé parmi des migrants en Grèce le 3 octobre. Un autre appel à témoins a été lancé, concernant cette fois Mohamed Abrini, un Français de 30 ans qui aurait accompagné Salah Abdeslam les jours précédant les attentats. Le groupe de terroristes aurait également projeté un attentat dans le quartier d’affaires de la Défense, le 18 ou le 19 novembre, a révélé mardi François Molins, le procureur de Paris.Voir la chronologie interactive :Attentats : le déroulé des événements et de l’enquête depuis le 13 novembreObserver l’état d’urgence. Alors que les perquisitions administratives, les interpellations et les assignations à résidence se poursuivent sous l’état d’urgence (à propos duquel Le Monde a lancé lundi un observatoire expérimental pour en observer l’application dans la vie des Français), le contexte reste extrêmement tendu.La coalition contre l’EI menacée. Au Moyen-Orient, pendant que François Hollande réalisait un véritable ballet diplomatique en faveur d’une vraie coalition internationale contre l’organisation Etat islamique (EI), incluant notamment la Russie avec qui les forces occidentales ne sont actuellement qu’en coopération, un incident à la frontière syro-turque a plombé ces espoirs. La Turquie a abattu mardi un avion de chasse russe qui avait pénétré dans son espace aérien et n’avait pas répondu aux sommations.Un pilote aurait été tué et l’autre serait porté disparu. Le président russe, Vladimir Poutine, a dénoncé « un coup de poignard dans le dos porté par les complices des terroristes ». Il a toutefois rencontré François Hollande jeudi et a assuré que la France et la Russie coordonneront leurs frappes en Syrie.Lire :Le marathon diplomatique aux résultats incertains de HollandeCôté français, les avions du porte-avions Charles-de-Gaulle ont mené cette semaine leurs premières frappes contre l’Etat islamique. Ces bombardements continueront en Syrie : le Parlement a approuvé mercredi leur prolongation au-delà des quatre mois initiaux.Attentat en Tunisie.La Tunisie aussi a été frappée par l’Etat islamique. Un attentat contre un bus de la sécurité présidentielle a tué au moins 13 personnes et en a blessé 20 autres mardi dans le centre de Tunis. Les autorités ont de nouveau décrété l’état d’urgence, levé le mois dernier, et mis en place un couvre-feu la nuit.La « jungle » de Calais doit être aménagée.Le Conseil d’Etat a confirmé lundi la condamnation de l’Etat et de la commune de Calais à aménager le bidonville de la ville du Pas-de-Calais où s’entassent près de 6 000 migrants dans des conditions déplorables. Cela comprend le recensement de mineurs isolés en situation de détresse, l’installation de points d’eau, de toilettes et de collecte d’ordures, le nettoyage du site et la création d’accès pour les secours.Loi santé : la loi Evin assouplie, le paquet neutre adopté. Contre l’avis du gouvernement, les députés ont assoupli mardi la loi Evin, qui encadre notamment la publicité sur les boissons alcoolisées en France depuis 1991. La commission des affaires sociales avait changé le texte du gouvernement et prévu que les « contenus » consacrés à une « région de production ou au patrimoine culturel, gastronomique ou paysager liés à une boisson alcoolique » ne soient pas considérés comme de la publicité.Les députés ont validé mercredi, de justesse, la mise en place du paquet de cigarettes neutre à partir de mai 2016. Tous les paquets auront ainsi la même forme, la même taille, la même couleur et la même typographie, sans logo, quelle que soit la marque.En revanche, une autre disposition du projet de loi santé, qui créait le délit d’incitation à la maigreur excessive contre les sites « pro-anorexie », a été rejetée.Fusion pharmaceutique.Le groupe pharmaceutique américain Pfizer a annoncé lundi son projet de fusion avec son concurrent irlandais Allergan pour 141 milliards d’euros, la plus grosse opération du genre dans le secteur. Une fusion essentiellement motivée par l’installation du siège du nouveau groupe en Irlande pour lui permettre de bénéficier d’un taux d’imposition très avantageux (moins de 15 %, contre 35 % aux Etats-Unis).Lire :Pfizer-Allergan : les nouveaux loups du capitalismeEt aussi…Chômage. Le nombre de demandeurs d’emploi a de nouveau augmenté en octobre, avec 42 000 chômeurs sans activité (catégorie A), selon les chiffres dévoilés jeudi par Pôle emploi et par le ministère du travail. C’est le troisième plus mauvais chiffre depuis le début du quinquennat de François Hollande, après ceux de septembre 2013 (+ 50 600) et de janvier 2013 (+ 47 900).Portugal. Le chef du Parti socialiste portugais, Antonio Costa, soutenu par la gauche radicale, a été nommé premier ministre mardi et chargé par le président, Anibal Cavaco Silva, de former un gouvernement.Argentine. Le libéral Mauricio Macri, maire de Buenos Aires, a remporté dimanche le second tour de l’élection présidentielle avec plus de 52 % des voix.Climat. Les catastrophes naturelles, toujours plus fréquentes, ont tué quelque 600 000 personnes en vingt ans, a annoncé l’ONU lundi. Les inondations ont représenté 47 % d’entre elles entre 1995 et 2015 et ont affecté 2,3 milliards de personnes, dont l’immense majorité en Asie. Les tempêtes ont, elles, été les catastrophes climatiques les plus meurtrières, avec 242 000 morts.Birmanie. Un gigantesque glissement de terrain a tué au moins 104 personnes, samedi, dans une mine de jade dans le nord du pays.Israël. Une Israélienne a été tuée dimanche et un Israélien lundi dans une série d’attaques au couteau par des Palestiniens, qui ont été abattus par la police.Espace. La société Blue Origin, de Jeff Bezos, le patron d’Amazon, est parvenue à faire atterrir en douceur une fusée qui a emporté une capsule pressurisée jusqu’à 101 kilomètres d’altitude. Une prouesse – la première dans le domaine – qui ouvre la voie à des fusées réutilisables.Football. Le Paris-Saint-Germain s’est qualifié mercredi pour les huitièmes de finale après une ultime et large victoire sur le terrain de Malmö (5-0). De son côté, l’Olympique lyonnais a été piteusement éliminé de toute compétition européenne après sa nouvelle défaite à domicile, mardi, contre les Belges de La Gantoise (1-2).Squash. Le Français Grégory Gaultier est devenu champion du monde de squash dimanche à Seattle, aux Etats-Unis, après avoir battu l’Egyptien Omar Mosaad.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.11.2015 à 05h13 • Mis à jour le28.11.2015 à 10h50 Manuel Valls, qui avait peu placé le débat après les attentats du 13 novembre sur la société française, a estimé vendredi 27 novembre, lors d’un dialogue avec quelque 400 citoyens et élus dans son ancienne mairie d’Evry (Essonne), en banlieue parisienne, que ces attaques devaient engager à « reconstruire une grande partie de la République. L’école, patiemment, les quartiers, patiemment », a-t-il énuméré, et donner lieu « à un sursaut républicain majeur ».M. Valls a répondu à des critiques émises à gauche et au sein des associations de défense des droits de l’Homme, qui jugent l’action gouvernementale engagée depuis les attentats trop sécuritaire et attentatoire aux libertés. « Il n’y a pas d’un côté une réponse sécuritaire, et de l’autre une réponse sociale ou une réponse qui protégerait les libertés », a-t-il affirmé.« Nous avions apporté beaucoup de diagnostics et un début de réponse après les attentats de janvier », a souligné le premier ministre, qui avait dénoncé quelques jours après les attaques de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher de Vincennes, entre autres « maux qui rongent notre pays, (…) un apartheid territorial, social, ethnique ».Pas de mesures choc de politique de la villeCe constat, qui appelait des mesures de politique de la ville, avait été reformulé dans une série de mesures annoncées le 6 mars en comité interministériel. A 15 jours de la défaite des élections départementales, le gouvernement proposait une loi « égalité et citoyenneté » censée toucher tous les territoires fragiles, y compris les zones rurales, sans mesures chocs en direction des quartiers populaires. Annoncé sans grands moyens financiers – 1 milliard d’euros sur trois ans –, il devait être présenté en fin d’année en conseil des ministres pour un débat au parlement au printemps 2016.Lire :Le plan du gouvernement contre l’apartheid, sans mesures chocs ni gros moyensService civique, affirmation de la laïcité dans les services publics, renforcement de la maîtrise de la langue française en maternelle et primaire, diversification de l’accès à la fonction publique, création d’un label de « grande école du numérique », prolongement du dispositif des zones de sécurité prioritaires (ZSP)… Au milieu d’un vaste catalogue de mesures, le gouvernement entendait notamment réformer le système d’attribution des logements sociaux, devenu illisible et obsolète.Lire le décryptage :Logements sociaux : un système à bout de souffle et difficile à réformerEn octobre à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), François Hollande avait par la suite lancé l’agence nationale pour le développement économique, une structure prévue par les mesures annoncées le 6 mars. Encore en construction, elle doit coordonner des dispositifs déjà existants pour aider les entrepreneurs des quartiers et d’autres territoires.Lire le compte-rendu :Opération de charme à La Courneuve pour François HollandeVendredi à Evry, M. Valls a estimé que la reconstruction républicaine qu’il juge nécessaire était « l’affaire d’une génération ». Il a par ailleurs de nouveau évoqué sa volonté de ne pas chercher des « excuses » aux auteurs des attentats. « Ce n’est pas parce qu’un jeune est dans la galère, d’origine immigrée » et vivant dans un quartier confronté à l’islamisme radical, qu’il « devient un terroriste ou un voyou », a-t-il lancé. 27.11.2015 à 21h25 L’Assemblée nationale a voté, vendredi 27 novembre, en nouvelle lecture du projet de loi sur la santé, la généralisation progressive du tiers payant d’ici fin 2017.La généralisation par étapes de ce système permettra de ne plus avancer les frais d’une consultation en médecine de ville. Les patients pris en charge à 100 % par l’Assurance maladie (maladies de longue durée type diabète, femmes enceintes…) pourront prétendre au tiers payant dès juillet 2016.Le dispositif doit ensuite être mis en œuvre par les professionnels sur la base du volontariat, pour tous les assurés à partir de janvier 2017, avant sa généralisation complète.Lire aussi :Loi santé : un passage en force dénoncéAdoption du texte par le Parlement avant la fin de l’annéeLa droite, relayant les préoccupations des médecins libéraux, souhaitait supprimer cette disposition qui va, selon eux, entraîner de la « paperasserie administrative » et les faire passer « sous la coupe financière » de l’Assurance maladie et des complémentaires.Le vote sur l’ensemble du projet de loi de la ministre de la santé, Marisol Touraine, est programmé mardi après-midi. Le texte doit être adopté définitivement par le Parlement avant la trêve de fin d’année. Manon Rescan Ils se sont retrouvés encore un peu sonnés. Une semaine après les attaques à Paris et à Saint-Denis, une trentaine de bénévoles et employés des MJC d’Ile-de-France avaient rendez-vous, samedi 21 novembre, pour évoquer, ensemble, les attentats. Entre les murs rouge et prune du centre d’animation Goscinny dans le 13e arrondissement de Paris, l’heure était au constat et à la remise en question.Leur premier réflexe, comme partout ailleurs en France, a été d’assurer la sécurité des usagers. Démarche qui n’a rien d’anodin pour des structures dont l’ADN articule ouverture et lien social. À la MJC Paris-Mercœur dans le 11e arrondissement, située à 500 mètres du restaurant La Belle Equipe, où 19 personnes ont été tuées le 13 novembre, un vernissage a eu lieu jeudi 19 novembre, six jours après les attaques. La mairie avait demandé que la sécurité soit renforcée. « On n’allait quand même pas mettre un vigile ! », s’exclame Yves Ben Ayoun, vice-président de la MJC. « C’est pas dans notre esprit », renchérit un autre bénévole.« Doser entre dialogue, compréhension et fermeté » Maintenir ou pas un concert, une brocante, un atelier ? Derrière cette simple question se noue le dilemme de cette vie d’après-attentat. Ballottée entre ouverture et repli. « Il va falloir doser entre dialogue, compréhension et fermeté de précaution », résume Alain Morel, de l’association CRL10, qui gère plusieurs centres d’animation dans le 10e arrondissement. Un dilemme qui traverse les conversations avec les usagers. Et qui taraude animateurs et administrateurs.Dans les couloirs de leurs structures, ils sont aux avant-postes pour prendre le pouls de la France d’après les attentats. « Il y a des non-dits qui me font plus peur que ce qui est dit », lance Max Leguem, de la MJC de Limours, petite ville de 6 000 habitants dans l’Essonne où « on n’a pas peur des terroristes, on a peur de l’autre ». « On sent une inquiétude qui monte, une forme de paranoïa dans la société », renchérit Patrick Chenu, directeur régional de la fédération régionale des MJC en Ile-de-France. « Les événements de vendredi [13 novembre] ont été un test, dans le mauvais sens, sur notre capacité à vivre ensemble, s’inquiète-t-il. Comment va-t-on éviter de tomber dans la haine et le rejet de l’autre après cela ? La crainte, aujourd’hui, c’est que notre capacité à vivre ensemble puisse lâcher. »Lire aussi :François Hollande : « La liberté ne demande pas à être vengée mais à être servie »« Des discours complotistes »Sur la « place Mercœur », à l’intérieur de la MJC du 11e arrondissement, une autre paranoïa s’exprime. Les adolescents qui « tiennent les murs », s’éternisant d’ordinaire à l’entrée de la structure, ont trouvé refuge dans son enceinte depuis les attentats. Comme d’habitude, des échanges se nouent avec les animateurs. « Au départ, ils ont unanimement condamné les attaques. Puis on a commencé à entendre des discours complotistes », raconte Noël Morel, animateur du Point information jeunesse de la MJC Paris-Mercœur. « Le mot “mercenaire” est sorti », poursuit Yves Ben Ayoun.Certains parmi les jeunes n’hésitent pas à accuser le gouvernement français d’avoir lui-même commandité les attaques qui ont fait 130 morts, avant de réaliser qu’ils n’avaient pas réfléchi au sens du mot « mercenaire ». « Qu’aurait bien pu faire d’un éventuel pactole celui qui s’est fait exploser ? » résume M. Ben Ayoun.« Garder une posture éducative »Pour certaines structures, le crédit porté aux discours antirépublicains par certains jeunes, révélé après les attentats de janvier, a été reçu avec « une très grande violence », témoignent certains participants. « Comment garder une posture éducative face à ce type de discours ? » s’interroge Patrick Chenu. Des programmes d’éducation aux médias et aux réseaux sociaux existent, certains développés après les attentats de janvier. Mais tous en réclament davantage. « Il est normal que la réponse de l’Etat ait d’abord été sécuritaire, mais il faudra aussi qu’il y ait des signaux en matière d’éducation », note Patrick Chenu et ce dans un contexte où « la situation financière [des associations] s’est fortement dégradée ces dernières années ».Dans ce contexte de crispations, lui croit aussi à la force des valeurs des MJC. « Il faut créer les conditions du débat et accueillir chacun tel qu’il est, plaide-t-il. Les MJC font partie des derniers lieux ouverts réellement à tout le monde : enfants, ados, adultes, anciens, riches, pauvres… C’est notre vision républicaine. On sait bien que cela ne suffit pas, mais au moins c’est un endroit où la parole est libre. » « On est des gentils, on aime bien être vecteurs de paix, renchérit Max Leguem. Mais, aujourd’hui, il va aussi falloir accueillir des discours que l’on ne veut pas entendre. Car s’il y a de la confrontation, c’est qu’il y a du lien social. Et la pire chose que l’on peut perdre, c’est ce lien. »Lire aussi :Penser le 13 novembre : les réponses à vos questions sur les débats post-attentats« On n’a pas compris les “Je ne suis pas Charlie” » Et si la fracture était déjà trop profonde ? Dans le fond de la salle, Lise Benard, 32 ans, n’a pas encore pris la parole. Ils ne sont qu’une poignée de sa génération à participer à ce temps d’échange. Le téléphone serré dans la main, excusant un léger malaise à parler en public, elle questionne ce lien social loué par tous, mais déjà perdu avec certains publics. « Ce que je vais vous dire, je n’ai pas réussi à l’exprimer après les attentats de janvier et cela ne va peut-être pas plaire à tout le monde, commence-t-elle. Je vois aussi une forme de repli sur soi quand on se retranche, comme le fait le réseau des MJC, derrière un universalisme abstrait. Je pense que cela nous empêche de saisir des choses de la jeunesse d’aujourd’hui ».« On n’a pas compris ceux qui disaient “Je ne suis pas Charlie”, ni ceux qui ne faisaient pas la minute de silence, poursuit-elle. Ils ne le faisaient pas forcément pour des raisons malveillantes par rapport aux victimes. Certains se sont sentis mal à l’aise qu’on rende hommage aux victimes des attentats et pas à d’autres dans le monde. Ma jeunesse, celle à laquelle j’appartiens, est aussi touchée par d’autres événements. »« Il faut qu’on soit à l’écoute », plaide, à ses côtés, salopette sur sweat, Mathieu Verhaverbeke, intervenant culturel dans le 13e arrondissement et à Corbeil-Essonnes (91). « Dans les discours complotistes, il y a du vrai et du faux. Certaines questions et certains problèmes qui sont posés sont justes, ce sont les réponses apportées qui sont fausses. C’est sur ces réponses qu’il faut travailler dans notre travail d’éducation populaire et culturelle. » Lire aussi :Olivier Roy : « Le djihadisme est une révolte générationnelle et nihiliste »« Dire aux jeunes qu’ils ne sont pas nuls »Madjid Bouchema, 27 ans, n’a pas osé prendre la parole dans l’assemblée. Administrateur de la MJC de Juvisy-sur-Orge et habitant d’une petite cité de cette ville de l’Essonne, il fait aussi le constat de ce décalage. « Les gens sont surpris de ce qu’il se passe. Pas moi, malheureusement. Après les émeutes de 2005, j’ai vu les premiers prédicateurs arriver dans la cité. Ils nous parlaient avec plein de bienveillance et d’amour, se souvient-il. Quelques années plus tard, l’un d’eux a été mis en cause dans l’enquête sur l’affaire Merah. » L’équation de la radicalisation s’est déroulée sous ses yeux. « Ils ont été les premiers à avoir compris les jeunes pour les manipuler. »« Il faut que l’on continue à valoriser les gens », abonde Yves Ben Ayoun. « Ça commence par trouver un stage aux gamins qui en cherchent, c’est comme ça qu’on évitera qu’ils tombent et se sentent exclus », selon Noël Morel qui plaide pour une « réponse collective », dépassant les simples portes des MJC, pour frapper également à celles des mairies et des entreprises. « Il faut qu’on sache dire aux jeunes qu’ils ne sont pas nuls. Sinon d’autres sauront leur dire qu’ils sont bons pour faire des choses : vendre de la drogue, des armes ou faire le djihad. » Dans la torpeur de la salle, son ton est monté d’un cran. Ces « autres » regrette-t-il, ont « réussi là où on a échoué ».Lire tous nos articles, reportages, décryptages et point de vue sur notre séquence spécialeManon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.11.2015 à 14h50 • Mis à jour le27.11.2015 à 20h55 | Aurélie Collas Comment rendre les mathématiques plus vivantes, plus ludiques et plus riches de sens ? Le Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco) et l’Institut français de l’éducation (IFE-ENS Lyon) ont tenté de trouver des solutions. Jeudi 26 novembre, à l’issue de la « conférence de consensus » sur l’apprentissage des nombres et des opérations à l’école primaire, plusieurs initiatives innovantes ont été recensées. En voici trois, qui montrent que les mathématiques peuvent être autre chose qu’une discipline austère et rébarbative comme on se l’imagine parfois.Lire aussi :Le calcul mental et les jeux pour sauver les mathsApprendre le calcul à travers l’histoire des « NuméRas »C’est l’histoire de la planète Gée, habitée par de petits personnages, les « NuméRas », qui vivent chaque jour de nouvelles aventures. Ils sont devenus familiers des élèves de Claudine Walgenwitz, enseignante en CP et CE1 à l’école Pierre-et-Marie-Curie d’Illzach, dans la banlieue de Mulhouse.Chaque jour, tout au long de l’année, ses élèves piochent dans une boîte un nouvel épisode des aventures des NuméRas, qui se termine à chaque fois par une énigme mathématique à résoudre, en lien avec les programmes. Cette méthode, écrite par Serge Petit, ancien professeur de mathématiques à l’IUFM d’Alsace, permet de « donner du sens aux mathématiques, explique Mme Walgenwitz. Contrairement à d’autres méthodes où les élèves sont amenés à appliquer des calculs sans savoir pourquoi, là ils ont un but, une mission à remplir ».Un jour, il s’agira de sauver 15 NuméRas en faisant appel à RasNeuf et RasSix, ou RasQuatre et RasOnze, ou RasDeux et RasTreize, pour acquérir la gymnastique de l’addition. Un autre jour, il faudra aider les NuméRas à se diriger d’un point à un autre, en puisant dans les concepts de la géométrie.« Cette histoire est totalement entrée dans le quotidien de mes élèves et mobilise beaucoup d’affect. Ils sont très motivés et enthousiastes, rapporte l’enseignante. Elle permet de développer chez eux un esprit scientifique, d’investigation. Et ils ont plaisir à le faire, tous autant qu’ils sont. »Faire des mathématiques en ligneDans certaines écoles du Nord, les élèves apprennent le calcul mental en ligne. Chaque jour, ils s’entraînent sur une plateforme d’entraînement, Calcul@TICE, qui regroupe des exercices ludiques, sur un modèle proche des jeux vidéos.« On s’en sert en classe entière, en diffusant l’application sur le tableau numérique. Ou bien les élèves sont deux devant un ordinateur, avec des exercices à travailler sous forme de défi : aller le plus vite possible et gagner le plus de points, explique Vincent Callens, directeur de l’école Charles-Péguy de Marcq-en-Barœul (Nord). Certains s’en servent aussi chez eux. »Développé il y a dix ans par deux inspecteurs de l’éducation nationale du Nord, dont l’un avait des compétences en mathématiques, l’autre en informatique, l’outil Calcul@TICE a progressivement évolué et fait tache d’huile. « Du département, l’usage s’est étendu à l’académie, puis au niveau national. Aujourd’hui, l’outil est présent dans une trentaine de pays », rapporte Marie-Françoise Godon, inspectrice de la circonscription.Son plus : il permet aux professeurs d’adapter les exercices à chaque élève (en se connectant, l’élève a accès à la banque d’exercices que son professeur lui a paramétrée). Il permet de développer les compétences en calcul, en même temps qu’il rend la discipline plus attractive, selon M. Callens. « Les élèves ont moins d’appréhension des maths, elles leur paraissent plus ludiques ; elles deviennent comme un jeu », souligne-t-il.Se confronter à une « battle » de calcul mentalAu collège Jean-Zay de Lens (Pas-de-Calais), le calcul mental est devenu un rituel : pratique à chaque cours de mathématiques, tests à chaque période de l’année, jusqu’à la grande compétition en juin, la « battle de calcul mental », avec les écoles primaires des alentours.Le projet remonte à 2012. « On s’est rendu compte que beaucoup d’élèves de 4e et de 3e avaient de gros soucis de calcul mental. Et ces blocages les empêchaient d’acquérir d’autres compétences, pour les calculs algébriques et la résolution de problèmes notamment », raconte Damien Coulle, professeur de mathématiques au collège. Avec ses collègues, ils décident de renforcer l’enseignement du calcul mental, en misant sur le côté « compétition ».Outre l’entraînement à chaque début d’heure, les élèves de 6e passent des tests avant chaque vacances scolaires pour mesurer leur progression. Lors de la restitution des notes, ils sont classés. A la fin de l’année scolaire, en juin, quatre élèves sont sélectionnés dans chaque classe – le meilleur et les trois plus fortes progressions – pour participer à la « battle ». Dans le grand réfectoire du collège, seize équipes en compétition, issus des classes de 6e et de CM2 du secteur, effectuent huit ateliers chronométrés à la suite, inspirés des jeux télévisés : « Koh-Lanta », « Masterchef », « Le Juste prix »… En quelques minutes, il faut savoir trouver la bonne fraction, le bon nombre décimal, le résultat d’une multiplication… La meilleure équipe se voit remettre un trophée.« Ce côté compétition, ludique et festif est très motivant pour nos élèves, assure M. Coulle. La “battle” instaure une émulation, et d’année en année, on voit des progressions aux tests. Disons que ça les remobilise sur des compétences sur lesquelles ils peuvent buter. » Ce projet a inspiré l’équipe de français du collège, qui a désormais sa « battle d’orthographe ».Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Mattea Battaglia et Aurélie Collas Ce lundi, la minute de silence de midi n’a pas été troublée comme a pu l’être parfois celle d’après les attentats de janvier. Huit professeurs de collège et de lycée racontent leur retour très particulier en classe lundi matin et leurs échanges avec leurs élèves.« Un élève m’a dit : “J’ai vu des choses sur Facebook et ça parlait de troisième guerre mondiale” »Bruno Modica, professeur d’histoire-géographie dans un lycée à Béziers (Hérault), président de l’association Les ClionautesLa minute de silence, nous l’avons faite juste avant midi. Dans les classes, pas dans la cour – j’aurais peut-être préféré que ce temps de recueillement soit organisé de manière plus solennelle. Mais il y avait le « précédent Charlie Hebdo », et on a craint des sorties intempestives d’élèves, des réactions hostiles pendant la minute de silence, ce qu’on avait pu vivre en janvier. Cette fois-ci, rien de tel : tout s’est très bien passé. On en avait parlé ce matin en salle des professeurs, et tous les enseignants y étaient favorables. En dépit de notre propre émotion à gérer.Du côté des élèves, ce qui m’a frappé ce matin, c’est leur gravité. Pas de blagues, pas de vannes comme les adolescents ont coutume de le faire en entrant en cours. Une volonté de comprendre, aussi. J’ai fait précéder la minute de silence d’une heure d’éducation civique. J’ai d’abord noté sur le tableau blanc interactif leurs réactions, très variées, aux attentats.« J’ai vu des choses sur Facebook et ça parlait de troisième guerre mondiale », a souligné un élève. « J’ai été choqué par le nombre de morts », a avancé un autre. « Ce que je retiens de ces attentats, c’est qu’il faut se méfier des médias », a expliqué un troisième. Ces élèves ont beau n’être qu’en seconde, ils font quand même état d’un effet de saturation par les médias. Depuis vendredi, ils sont branchés sur les chaînes d’information en continu…Après avoir noté leurs propos, je leur ai demandé s’il ne manquait pas quelque chose au tableau. Trois minutes sont passées, et un lycéen a réagi : « Pourquoi ? » J’ai noté un grand point d’interrogation : « La réponse à cette question, à qui allez-vous la demander ? », les ai-je questionnés. Un élève, spontanément, m’a répondu : « Aux politiciens et à ceux qui répondent aux interviews à la télé ».Petit silence dans la classe. Juste après, un autre a levé la main : « A vous, Monsieur ». Tout cela a duré une demi-heure. Le reste de la séquence, je l’ai passée à faire cours : contexte international, racines théoriques du fondamentalisme, buts et objectifs du terrorisme. Et ils étaient tout ouïe.« J’ai trouvé mes élèves à la fois très informés et très démunis »Monsieur Samovar, enseignant blogueur de lettres classiques dans un collège de l’académie de VersaillesCe matin régnait en classe une ambiance très particulière, où nous devions essayer de rentrer dans un costume de professeur alors qu’on était soi-même touché par les événements.Tout un travail avait été fait en amont avec l’équipe du collège et la direction pour préparer la journée de lundi. Un collègue d’histoire-géographie nous a fourni un support de cours – avec des définitions et le déroulé ce que qu’il s’est passé – que chacun a pu compléter.J’ai trouvé mes élèves à la fois très informés et très démunis. D’un côté, ils ont beaucoup suivi ce week-end les images à la télévision et les informations qui circulent sur Facebook, mais ils ont eux-mêmes conscience qu’ils leur manquent des éléments pour comprendre, et ils ont besoin de confronter leur vision à la nôtre.La question qui les préoccupe le plus, c’est « est-ce qu’on est en guerre ? » Puis ils ont manifesté le désir de retourner au travail, car c’est ce qui les rassure.« En aucune manière, les élèves ne s’associent à ce qui s’est passé »Seta Kilndjian, enseignante dans un lycée de MarseilleToute la matinée, je n’ai eu que des élèves de seconde. La minute de silence s’est très bien passée, on l’a faite chacun dans nos classes – cela correspondait aux consignes de notre chef d’établissement. Avec ma première classe, les discussions [en amont du temps de recueillement] sont d’abord parties un peu dans tous les sens, les élèves mélangeaient tout, la peur et le complot… J’ai essayé de recentrer les débats, de replacer les attentats dans leur contexte.Très vite, les choses se sont améliorées. « Madame, j’ai peur » : plusieurs lycéens me l’ont confié spontanément. Dans la classe suivante, une élève m’a lâché : « Mais Madame, c’est pas de ma faute ». Beaucoup d’ados, issus des quartiers nord de Marseille, de confession musulmane pour beaucoup, ressentent de la culpabilité par rapport à l’image que la société leur renvoie. Une vraie peur qu’on impute aux musulmans la responsabilité de ce qui s’est passé. Ils sont très inquiets de la montée des extrémismes, du FN.J’avais vécu des dérapages après les attentats de janvier ; aujourd’hui, le contexte est très différent : en aucune manière, les élèves ne s’associent à ce qui s’est passé. Tous ont besoin de s’exprimer. Dans une classe, ils ont pris l’initiative de rédiger un article pour dénoncer les attentats, dire leur indignation. Inciter les citoyens français à ne pas rentrer dans l’amalgame dont ils souffrent.Une autre classe a commencé à rédiger une lettre au président de la République. Je leur ai proposé de l’adresser aussi à la ministre de l’éducation qui, ce week-end, a écrit aux enseignants et aux parents. Nous avons lu ces lettres en classe. Aujourd’hui, nous avons commencé à noter les idées. Demain, on passera à la rédaction.« J’ai senti qu’ils avaient doublement peur : de nouvelles attaques, et d’une montée de l’islamophobie »Fabienne Giuliani, professeure d’histoire-géographie au lycée Utrillo de Stains (Seine-Saint-Denis)J’avais cours ce matin à 9 heures avec une classe de terminale littéraire. J’ai d’abord voulu laisser la parole à mes élèves, mais ils sont restés très silencieux. J’ai senti que leurs inquiétudes les submergeaient. Beaucoup étaient présents au stade de France vendredi soir et ils sont assez traumatisés. J’ai donc décidé de sortir un peu de mon rôle de professeur et de parler de moi, de la manière dont je l’avais vécu. Ça a permis de libérer leur parole.Ensuite, ils m’ont posé énormément de questions : sur le salafisme et ses différents courants, sur la force de frappe de Daech : allaient-ils attaquer la France ? Pouvaient-ils passer la frontière ? Pourquoi associe-t-on Daech à l’islam ? Pourquoi ne parle-t-on pas plutôt de secte ? J’ai senti qu’ils avaient doublement peur : peur de nouvelles attaques, et peur d’une montée de l’islamophobie.La question « est-on en guerre ? » a longuement été abordée. Quand les élèves entendent « guerre », ils ont en tête celles de 1914-1918 et de 1939-1945. Certains m’ont demandé s’ils allaient être mobilisés dans l’armée. Je leur ai répondu que je ne pouvais pas me prononcer sur l’état de guerre, qu’on est dans l’instantané et qu’on a besoin de recul. Que le terme a en effet été employé par le chef de l’Etat, et que si la France est en guerre, c’est une forme de guerre bien différente des précédentes.« Ils ont consommé beaucoup de hoax, beaucoup de rumeurs »Benjamin Marol, professeur d’histoire-géographie dans un collège de Montreuil (Seine-Saint-Denis)Cette minute de silence, elle s’est passée… au mieux. Les élèves ont insisté pour la faire. Mais c’était chaud : dans notre établissement, trois élèves ont perdu des membres de leur famille. Il faut faire face. Et à ça, tu n’es jamais préparé. A Montreuil, dans l’est parisien, tous les bahuts sont touchés. L’émotion est extrêmement forte, les élèves sont totalement déstabilisés, angoissés, ils ont peur de terroristes dans la nature… Des pleurs en classe, je n’en avais pas eu depuis longtemps.[…] Dans mes trois classes, ce matin, les discussions ont été riches et intéressantes, il y a un vrai besoin de catharsis, de faire sortir ce ressenti. Ce à quoi je ne m’attendais pas, c’est que ces collégiens ont passé leur week-end à regarder des « snuff movies », des vidéos tournées au sein du Bataclan, qui ont circulé sur les réseaux sociaux. Ils ont été rivés dessus 24 heures sur 24.Des vidéos que toi, adulte, tu n’as pas envie de voir. Ils ont consommé beaucoup de hoax, beaucoup de rumeurs. Face à ça, beaucoup d’explications sont nécessaires. J’ai dû revenir souvent sur ce qu’est l’Etat islamique.[…] Les questions qui reviennent, c’est « pourquoi ? » et « qu’est-ce qu’on peut faire ? » A beaucoup d’entre eux, j’ai dû répondre : « Je ne sais pas ». Je leur ai cité Hannah Arendt : le fait même de mettre des mots, de ressortir des cours en ayant décodé, compris, c’est déjà de l’action.Leur présence dans l’établissement scolaire, c’est ça que j’ai légitimé. Mes élèves s’inquiètent des autres, de moi. Quand tu as face à toi des collégiens qui te demandent comment vont tes enfants, c’est vraiment très touchant, ça montre bien que ce qu’ils ont au fond du cœur, c’est de la peine.« Certains sont arrivés avec des dessins : ‘I love Paris’, un drapeau qui pleure… »Une enseignante de français dans un collège de l’académie de Besançon, qui a souhaité garder l’anonymatOn est un petit groupe de professeurs amis à s’être parlé ce week-end pour ne pas arriver les mains vides lundi matin et trouver des documents accessibles aux plus jeunes. A 8 heures ce matin, quand ma classe de 6e est arrivée dans la salle, les élèves m’ont tout de suite demandé : « Peut-on parler de vendredi ? »On a longuement évoqué ce qu’ils savaient, ce qu’ils avaient vu et entendu. Globalement, je les ai trouvés assez bien informés, ce n’est pas parti dans tous les sens. Certains sont arrivés avec des dessins : « I love Paris », un sigle « No war », un drapeau qui pleure…, et on les a affichés dans la classe.Pour eux, Paris, c’est loin, et dans une petite ville comme la nôtre, ils se sentent à peu près en sécurité. Il n’empêche qu’ils sont sous le choc. J’ai beaucoup entendu : « Madame, ce n’est pas possible ! Vous vous rendez compte ? »Autant en janvier, les terroristes avaient pour cible des journalistes. Aujourd’hui, les élèves ont bien conscience que tout le monde est visé. J’ai beaucoup entendu : « Cela aurait pu être n’importe qui, ça aurait pu être nous. On aurait pu être au stade de France vendredi. »« J’ai eu beaucoup de mal à prendre la parole ce matin »Clarisse Guiraud, professeure de sciences économiques et sociales au lycée Utrillo de Stains (Seine-Saint-Denis)J’ai été dans l’émotion tout le week-end et j’ai eu du mal à préparer des choses pour lundi. Certains de mes collègues ont décidé de se lancer dans une analyse des événements. Moi, je n’ai pas pu. J’ai même eu beaucoup de mal à prendre la parole ce matin. J’avais bien un texte de sociologie sur le terrorisme, mais j’ai senti que mes élèves de 1e avaient besoin de parler.J’ai donc décidé de les faire parler et écrire sur la manière dont ils ont vécu les événements. Un élève était à côté du stade de France vendredi soir et a entendu les explosions ; un autre a un frère qui travaille au stade. Ils ont aussi évoqué leurs peurs : peur pour leurs proches qui habitent ou travaillent à Paris, peur de la stigmatisation des musulmans.J’ai beaucoup entendu : « J’ai peur que les gens voient les musulmans comme des gens dangereux. » Un élève a dit qu’il fallait arrêter de parler d’« Etat islamique », qu’ils n’avaient pas le droit de s’appeler comme cela. Aucun n’était dans la théorie du complot. Cela s’est passé si près d’eux…« Ils avaient besoin de comprendre et d’être rassurés »Laurence Juin, professeure de lettres, histoire et éducation civique dans un lycée professionnel à La RochelleCe matin, mes élèves étaient très demandeurs de discussions ; ils avaient besoin de comprendre et d’être rassurés. Ce qui ressort le plus, c’est la peur. Ils se sentent menacés. D’autant plus qu’ils avaient eu connaissance d’une carte où le Poitou-Charentes avait été placé en zone rouge avec Paris. On a remonté la source et c’est finalement un site parodique qui avait publié cette carte. Il a fallu désamorcer ces fausses informations.Je leur ai dit que je ne pouvais pas affirmer que ça n’arriverait plus, mais on sait qui nous attaque, d’où ils viennent. Que ce sont des extrémistes et qu’il faut les dissocier des croyants musulmans. Qu’ils étaient par ailleurs assez grands pour prendre des précautions et faire attention sur les réseaux sociaux.On a passé ensuite deux vidéos, une du Monde, une de Arte junior, sur ce qui s’est passé, qui est Daech, le contexte… Le mot « guerre » leur fait très peur : « est-ce qu’il va y avoir une troisième guerre mondiale ? » « Est-on menacé par la bombe atomique ? »Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteMattea BattagliaJournaliste au Monde 16.11.2015 à 18h19 • Mis à jour le16.11.2015 à 18h21 Un adolescent de 12 ans a été abattu par balle à Hégenheim, en Alsace, lundi 16 novembre. Il était dans un bus de transport scolaire se rendant à Ranspach.Selon les premiers éléments de l’enquête, il s’agirait d’une altercation entre l’auteur présumé des coups de feu, âgé de 13 ans et retrouvé avec une arme de poing, et la victime. 16.11.2015 à 16h34 • Mis à jour le16.11.2015 à 18h31 Deux jours après les attentats qui ont frappé Paris et Saint-Denis dans la nuit du vendredi 13 novembre, le chef de l’Etat s’est exprimé lundi 16 novembre devant les deux chambres du Parlement (Assemblée nationale et Sénat) réunies exceptionnellement en Congrès à Versailles, « pour marquer [l’unité] nationale face à une telle abomination ». Il a fait plusieurs annonces.Suivez notre live sur la situation à ParisAppel à une réunion du Conseil de sécurité de l’ONUAprès un discours introductif de Claude Bartolone, puis une minute de silence, le président s’est exprimé sur l’action de la France contre les djihadistes du groupe l’Etat islamique en Syrie. Il a annoncé avoir « demandé au Conseil de sécurité de l’ONU de se réunir dans les meilleurs délais pour adopter une résolution marquant la volonté commune de lutter contre le terrorisme ».Il a également annoncé qu’il rencontrerait Barack Obama et Vladimir Poutine, dont les pays mènent chacun une campagne de bombardement en Syrie.Intensification des bombardements en Syrie« D’ici là, la France intensifiera ses frappes contre Daech [acronyme arabe de l’Etat islamique] », a affirmé le président, précisant que le porte-avions Charles-de-Gaulle « se rendra en Méditerranée orientale, ce qui triplera nos capacités d’action ».Le président français a affirmé que « l’ennemi de la France » en Syrie était l’Etat islamique et exprimé son souhait de rassembler tous ceux qui se battent contre l’organisation au sein d’une grande coalition « unique ». Il a maintenu la ligne qui était celle de la France jusqu’ici, à avoir que Bachar Al-Assad n’est pas la solution.Modification de la ConstitutionAu-delà de l’état d’urgence, François Hollande veut également procéder à une modification de la Constitution. Le président estime que l’article 36, qui organise l’état de siège et l’article 16, déclaré en cas de péril imminent, en cas d’insurrection armée ou d’attaque étrangère , « ne sont plus adaptés à la situation que nous rencontrons ».« Nous sommes en guerre, cette guerre d’un autre type appelle un régime constitutionnel permettant de gérer l’état de crise. »François Hollande n’a pas indiqué quelles modifications il souhaitait apporter à l’article 16. Pour ce qui est de l’article 36, il souhaite s’appuyer sur les propositions du comité Balladur, qui proposait, en 2007, d’inscrire l’état d’urgence dans la Constitution aux côté de l’état de siège. Ceci afin d’étendre à l’état d’urgence de nouvelles garanties fixées au niveau constitutionnel, notamment le fait que leur prolongation au-delà de 12 jours ne puisse être « autorisée que par la loi » et qu’une loi organique soit nécessaire pour en fixer les contours. Le comité réuni à la demande de Nicolas Sarkozy, avait formulé des propositions qui n’ont pas été retenues dans la réforme constitutionnelle de 2008.Prolonger l’état d’urgence de trois moisEntré en vigueur samedi à minuit, l’état d’urgence ne peut être prolongé au-delà de douze jours que par la loi. François Hollande a confirmé, lundi, la volonté du gouvernement de présenter un projet de loi mercredi en conseil des ministres en ce sens.La loi de 1955 devra par ailleurs être adaptée, affirme le président, « à l’évolution des technologies et des menaces ».Destitution de nationalitéFrançois Hollande veut aussi pouvoir déchoir de leur nationalité des personnes accusées de terrorisme, y compris quand ces dernières sont nées françaises, à condition qu’ils aient une autre nationalité. Il veut aussi « faciliter » l’expulsion des binationaux accusés de terrorisme.Nouveaux moyens pour les forces de sécurité et la justice« Les magistrats antiterroristes devront avoir accès à tout l’éventail des technologies de renseignement », selon François Hollande, pour qui ces mêmes magistrats devront bénéficier des moyens d’enquête les plus sophistiqués.La légitime défense des policiers, qui agite la sphère politique, à gauche comme à droite, depuis quinze jours, devra aussi être revue.Le président a par ailleurs promis la création de milliers de postes dans « les forces de sécurité », qui seront prévus dans la loi de finance 2016 :– 5 000 postes de policiers et gendarmes ;– 1 000 postes pour les douanes ;– aucune réduction d’effectif de l’armée avant 2019 et rappel des réservistes.MigrantsFrançois Hollande a établi un lien de cause à effet entre les actions de l’Etat islamique en Syrie et la crise migratoire. « Il faut que l’Europe accueille avec dignité ceux qui relèvent du droit d’asile et renvoie ceux qui ne le sont pas. »Le maintien des élections régionales« Les élections régionales auront lieu aux dates prévues », a affirmé le président, écartant l’idée d’un report des scrutins dont le premier tour a lieu le 6 décembre. Éventualité déjà balayée par le premier ministre Manuel Valls qui s’était exprimé sur TF1 samedi soir.Hollande confirme la tenue de la cop et des élections régionales : "le rythme de la démocratie n'est pas soumis aux terroristes."— nicolaschapuis (@Nicolas Chapuis)require(["twitter/widgets"]);« La vie politique doit retrouver ses droits. Les rythmes de notre démocratie ne sont pas soumis au chantage des terroristes. »Le président a par ailleurs affirmé que la grande conférence sur le climat, la COP 21, aura bien lieu à Paris aux dates prévues. Elle « sera non seulement maintenue, mais un moment d’espérance, parce qu’il s’agit de l’avenir de la planète ». Philippe Portier (Avocat aux barreaux de Paris, New York et Luxembourg, JeantetAssociés) Les Français plébiscitent, à l’usage et par sondage, les percées de nouvelles formes organisationnelles d’une économie dopée au numérique. Les expérimentations se démultiplient dans des domaines aussi variés que le transport de personnes (le symbolique Blablacar, le polémique UberPop…) ou de colis (You2You, GoGoRunRun…), le « coavionnage » (Wingly), la finance (crowdfunding, Bitcoin…), la location de logements (AirbnB), le partage de livres (Booxup) ou de canapés (Couchsurfing)…La liste est longue et la presse se fait l’écho journalier de cette vague sociétale qui bouscule les habitudes, les acquis, les rôles, les structures et le rapport à autrui, à la croissance ou à la propriété. Blablacar a réalisé en septembre une levée de fonds record de 200 millions de dollars (183 millions d’euros). Certains mènent cette révolution à coups de hache, pour l’« uberiser », prenant le risque d’être donnés aux lions, mais gagnant d’autant en notoriété et, in fine, sans doute, en parts de marché. Cynisme ? Réalisme ? Vision ?Avant de porter sur tout cela un jugement d’ensemble sur cette révolution impulsée par la technologie, encore faut-il en définir les contours pour éviter les amalgames, et distinguer deux tendances, techniquement proches, mais économiquement différentes.L’économie collaborative stricto sensu, s’appuie sur une mutualisation des biens, des espaces et des outils (l’usage plutôt que la possession, dans la logique de l’économie du partage), l’organisation des citoyens en « réseau » ou en communautés et l’intermédiation par des plateformes internet.Économie uberiséeL’économie collaborative, dans un sens large, inclut la consommation collaborative (couchsurfing, covoiturage, etc.) mais également les modes de vie collaboratifs (coworking, colocation, habitat collectif), la finance collaborative (crowdfunding désintéressé) voire la production contributive (fabrication numérique, DIY, Fablabs…) et la culture libre (Wikipedia).L’économie uberisée (la notion d’uberisation est notamment employée par l’Observatoire de l’ubérisation récemment lancé par des entrepreneurs), qui traduit l’émergence de professionnels d’un nouveau genre, concurrençant les modèles traditionnels grâce à la combinaison d’outils technologiques, communs à l’économie collaborative (les plateformes, les outils numériques et les objets connectés) et de l’autoentrepreneuriat.Lire aussi :Les nouveaux visages de l’économie collaborativeLe premier modèle s’inscrit dans une dynamique non professionnelle, non concurrentielle et fondamentalement non lucrative, qui l’inscrit dans le périmètre non marchand de l’« économie domestique ». Les flux financiers, quand ils existent, relèvent du don (approche volontaire) ou de l’amortissement de frais (cas du covoiturage). Ils servent également à rémunérer les services de la plateforme de mise en relations de particuliers mutualisant leurs biens, leurs savoirs, leur temps : se rendant service, au sens non marchand du terme.Le second modèle est en rupture, puisqu’il décrit un nouveau modèle d’entreprise horizontalisée, dématérialisée, idéalement sans salariés ni bureaux, capable de concurrencer les acteurs traditionnels via la mobilisation (par les technologies numériques) d’un grand nombre de prestataires, sans en assumer la charge.Dans sa version extrême, l’économie uberisée s’affranchit également des monopoles : ceux des taxis, avec UberPop, des banques avec Bitcoin ou le crowdfunding en fonds propres ou encore des avocats avec Weclaim.Risque de précarisationC’est cette nouvelle forme de concurrence, semi-professionnelle, semi-régulée (voire pas), ultra-technologique, en réseau… qui inquiète le plus aujourd’hui. Le risque de précarisation sociale est souvent avancé, au risque de faire abstraction du choix des Français de diversifier leurs sources de revenus, de sortir du cadre traditionnel du rapport hiérarchique, honni semble-t-il, par les générations Y et suivantes….Du côté des entreprises, comme l’indiquait Maurice Lévy, le patron de Publicis, en décembre 2014 au Financial Times : « tout le monde commence à avoir peur de se faire uberiser. De se réveiller un matin pour s’apercevoir que son business traditionnel a disparu ». L’économie uberisée, ou « capitalisme des plateformes », qui incarne une vision néolibérale de l’économie dans un pays traditionnellement rétif au libéralisme économique, soulève en conséquence des questions de société.Il est essentiel que, tout comme pour le covoiturage de personnes, distingué du modèle UberPop, nos gouvernants continuent à distinguer uberisation et collaboratif, de manière à permettre aux particuliers de mutualiser leurs véhicules pour en amortir la charge obligéeOr, s’il convient d’aborder ces questions sans œillères, ni tabou, il ne faut pour autant pas leur amalgamer celles afférentes à l’économie collaborative, qui relève d’une philosophie différente. Qu’attendre dès lors des pouvoirs publics s’agissant de cette économie collaborative qui se développe ? Certes, les enjeux sont d’importance, et nécessitent a minima une certaine neutralité, par exemple sur le plan fiscal, pour éviter les faux-semblants de la gratuité ou les excès du partage de frais, ou sur le plan social en évitant une nouvelle forme de salariat dérégulée.Mais s’il s’agit d’éviter des effets d’aubaine, faut-il en outre dépasser cet objectif en protégeant les acteurs classiques – au nom d’une protection du citoyen-consommateur qu’il ne demande pas – grâce à un renforcement des réglementations propres aux secteurs concernés ?Tradition bien françaiseLe cas du transport est topique : objet d’une réglementation lourde, le transport public de personnes ou de biens (réservé à des professionnels déclarés) aurait pu nuire à l’émergence de Blablacar, promoteur hier de l’auto-stop universel, aujourd’hui à la conquête du marché mondial, n’eut été une position favorable de la Cour de cassation en 2013, de la DGCCRF ensuite et du législateur enfin (la loi sur la transition énergétique l’ayant enfin légalisé en août 2015, s’agissant du transport de personnes).Ce pragmatisme, inspiré par la logique écologique du concept (puisqu’une voiture doit accomplir un trajet, autant qu’elle soit remplie de personnes qui, à défaut, auraient pris un autre véhicule ou un autre moyen de transport), a été rendu possible par la finalité non lucrative de cette activité.Lire aussi :L'uberisation de la société est en marche et rien ne l'arrêteraOr, dans le même secteur, mais s’agissant du covoiturage de colis (GoGoRunRun, You2You, Expédiezentrevous, Driivoo, Toktoktok…), la réponse semble paradoxalement - la sécurité des personnes n’étant pas en jeu - moins claire. Le Syndicat national du transport léger (SNTL) tente en effet d’alerter les pouvoirs publics devant le risque consistant, « sous couvert de transport écologique », à laisser faire « de nouveaux acteurs en dehors de toute contrainte légale et administrative ». Et les pouvoirs publics d’envisager, semble-t-il, dans une tradition bien française, de réguler cette nouvelle forme de concurrence, afin de ne pas fragiliser davantage le pavillon français.Il est toutefois essentiel que, tout comme pour le covoiturage de personnes, opportunément distingué du modèle UberPop, nos gouvernants continuent en la matière à distinguer uberisation et collaboratif, de manière à permettre aux particuliers de mutualiser leurs véhicules pour en amortir la charge obligée. Et ainsi contribuer à répondre à l’équation - à ce stade non résolue - des livraisons dites « du dernier kilomètre », dont le coût prohibitif interdit le développement. Et ce, alors même qu’il s’agit, selon la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), de l’un des enjeux les plus marqués de la croissance du marché des ventes, qui pourrait engendrer une croissance de 400 millions des colis à transporter vers les clients.Ne « pas chercher à définir un secteur du numérique »Nous ne pouvons dans ce cadre qu’adhérer aux recommandations du Conseil d’analyse économique qui, dans sa note « économie numérique » d’octobre 2015, préconise de ne « pas chercher à définir un « secteur du numérique », quels qu’en soient les contours, auquel s’appliqueraient des régimes particuliers ». Et de conclure qu’à l’inverse, « c’est l’ensemble des réglementations sectorielles qu’il convient de rendre plus dynamiques et accueillantes pour l’innovation numérique, en offrant un droit à l’expérimentation de nouveaux modèles d’affaires ».Lire aussi :Vers une « uberisation » du droit ?Il est également à espérer dans ce même esprit, sur le plan fiscal, notamment, que des règles simples et efficaces permettront, comme l’a récemment suggéré la commission des finances du Sénat, à la fois d’éviter des effets d’aubaine et distinguer amortissements de charge (domaine de l’économie collaborative) et vraies recettes d’exploitation (domaine de l’autoentrepreneuriat et de l’économie uberisée).Quand le système D à la française se trouve saisi par la technologie et offre des perspectives de croissance et d’accroissement du niveau de vie des citoyens, tout en mutualisant des sources de pollution et en générant de « licornes » à vocation internationale, il est temps que les pouvoirs publics s’inspirent a minima de la devise de Jean Cocteau : « puisque ces mystères me dépassent, feignons d’en être l’organisateur ».Philippe Portier (Avocat aux barreaux de Paris, New York et Luxembourg, JeantetAssociés) Alexandre Pouchard, Elvire Camus, Madjid Zerrouky et Laurent Borredon Nicolas Sarkozy remet sa casquette de premier flic de France. L’ancien ministre de l’intérieur (2005-2007) et probable candidat à la primaire à droite pour l’élection présidentielle de 2017 a détaillé, mardi 3 novembre, ses propositions en matière de sécurité. Dans son discours, Nicolas Sarkozy a fustigé le bilan du gouvernement en matière de justice et de lutte antiterroriste, quitte à inventer des oppositions entre le PS et Les Républicains ou à recycler des propositions déjà avancées sous sa présidence, mais jamais mises en place. Nous avons examiné certaines parties de son discours.Les forces de l’ordre et la légitime défensePlus ou moins de détenus dans les prisons ?Combien de condamnés en milieu ouvert ?Les aménagements de peine, l’apanage de la gauche ?La gauche laxiste sur la lutte contre le terrorisme ?Interdire de territoire des binationauxCriminaliser la consultation des sites fondamentalistes Sur les forces de l’ordreLes forces de l’ordre et la légitime défense« Compte tenu de l’évolution de notre société et de l’usage croissant des armes à feu, pourquoi notre législation sur la légitime défense n’évoluerait-elle pas dans un sens plus protecteur des victimes potentielles, que sont les policiers et les gendarmes, face à un danger imminent. »Déjà-vu… et déjà appliquée aux gendarmesL’idée de permettre aux policiers et aux gendarmes de bénéficier d’une forme de légitime défense étendue a déjà été mise en avant par… Nicolas Sarkozy en avril 2012, au lendemain de la mise en examen d’un policier pour « homicide volontaire » en Seine-Saint-Denis. Il avait eu des propos quasi identiques à ceux avancés aujourd’hui :« Je suis du côté des fonctionnaires de la République, voilà la réalité. Que la justice dise le droit et nous nous inclinerons, mais je demande que le droit de la légitime défense évolue dans un sens plus protecteur pour les policiers et les gendarmes. Il doit y avoir une présomption de légitime défense. »A l’époque, Le Monde avait relevé que cette souplesse dans les règles d’engagement existe déjà pour les gendarmes et ce depuis 1943. Elle avait été également instaurée pour les policiers, mais supprimée à la suite de la guerre d’Algérie, en 1962.En juillet 2012, la mission sur la protection juridique des forces de l’ordre avait écarté l’idée de créer une présomption de légitime défense pour les policiers, au motif qu’un régime propre aux forces de l’ordre risquait de bouleverser l’équilibre général fixé par le Code pénal. Mais le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a rouvert le débat après l’attentat à Charlie Hebdo en créant un groupe de travail sur la question.Lire : Qu'est-ce que la « présomption de légitime défense » proposée par Nicolas Sarkozy ?Cette proposition avait par ailleurs été préalablement formulée par Marine Le Pen et figure dans le programme du Front national. Sur la justicePlus ou moins de détenus dans les prisons ?« Une seule courbe s’inverse, il faut le souligner, et il s’agit d’un engagement tenu du gouvernement avec sa réforme pénale de l’été 2014, c’est celle de la population carcérale : moins 1 500 détenus au 1er  septembre 2015 par rapport à septembre 2013. Plus de délinquance, et moins de délinquants en prison : voici un constat édifiant ! »C’est vrai mais…Le chiffre est exact : il y avait effectivement, au 1er septembre 2015, 1 544 personnes détenues en moins dans les prisons françaises par rapport au 1er septembre 2013 (65 544 contre 67 088). Le nombre de personnes écrouées mais non détenues (placées sous surveillance électronique notamment) a, lui, diminué de 762 en deux ans.Mais pourquoi, alors que Les Républicains s’emploient à beaucoup comparer l’évolution sur trois ans, prennent-ils soudainement 2013 comme référence ? Parce que le chiffre en date du 1er septembre 2012, lui, donne une réalité différente : avec 66 126 personnes écrouées à cette date, la baisse n’est plus que de 582 détenus. Une différence qui montre le côté fluctuant de ces chiffres. #container_14461238319{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14461238319{ height:500px; } #container_14461238319 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14461238319 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14461238319 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14461238319 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Rapport entre détenus et surveillantsrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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Il y avait bien 172 007 « personnes suivies en milieu ouvert » par 4 538 « personnels des SPIP » (service pénitentiaire d’insertion et de probation).Seulement, Les Républicains se gardent bien d’une comparaison avec le début du quinquennat. Selon les mêmes chiffres clés de l’administration pénitentiaire datés du 1er janvier 2012, on comptait 173 063 personnes suivies en milieu ouvert (-1 056 en trois ans) par « à peine » 4 080 personnels des SPIP (+ 503 en trois ans). Les aménagements de peine, l’apanage de la gauche ?« Il faut construire plus de 20 000 places de prison pour atteindre 80 000 places et mettre fin à cette forme d’hypocrisie qui consiste à légitimer des aménagements de peine systématiques ou à laisser les condamnés à des courtes peines en liberté pour compenser la faiblesse de nos capacités carcérales. C’est un effort budgétaire conséquent (plus de 3 milliards d’euros) en investissement, mais il s’impose à nous. »C’est fauxEn matière d’aménagement de peine, Les Républicains n’ont pas toujours été aussi inflexibles qu’ils veulent le faire croire. Avant l’arrivée de la gauche au pouvoir, la loi Dati de 2009, sous couvert de désengorger le système carcéral, a rendu automatiques les aménagements de peine pour toute personne condamnée à jusqu’à 2deux ans de prison en correctionnelle. Avant cette date, seuls les condamnés à un an de prison pouvaient voir leur peine aménagée.Dans un rapport « pour renforcer l’exécution des peines » commandé par Nicolas Sarkozy et publié en juin 2011, le député UMP Eric Ciotti proposait d’ailleurs de revenir sur les aménagements de peine prévus par la loi pénitentiaire de Rachida Dati et de limiter à nouveau les aménagements aux peines n’excédant pas une année. Le rapport était resté lettre morte.Quant au chiffre de 80 000 places de prison supplémentaires — tiré d’un rapport de l’inspection générale des services judiciaires du mois de mars 2009 — il est régulièrement brandi par la droite, qui n’a jamais rien fait pour les créer. En 2009, Nicolas Sarkozy s’insurgeait déjà : « Comment peut-on parler de justice quand il y a 82 000 peines non exécutées parce qu’il n’y a pas de places dans les prisons ? » Deux ans plus tard, dans son rapport de 2011, Eric Ciotti l’utilisait à nouveau. Sur le terrorismeLa gauche laxiste sur la lutte contre le terrorisme ?« Parmi ces gens, certains sont allés faire le djihad et sont revenus : leur place est en prison, c’est possible depuis la loi de 2012 (proposé après Merah, sans que la gauche ne vote le texte en avril 2012). »C’est fauxEn affirmant que la gauche n’a pas voté, au mois d’avril 2012, le projet de loi antiterroriste, l’opposition actuelle insinue que le Parti socialiste est laxiste en matière de lutte contre le terrorisme. Or, si le PS avait fait savoir à l’époque qu’il ne voterait pas les mesures présentées par Nicolas Sarkozy parce qu’il les jugeait élaborées dans la précipitation, la mise en œuvre de mesures antiterroristes a toujours été relativement consensuelle en France. Arrivée au pouvoir, la gauche a fait voter dès décembre 2012 une première loi antiterroriste.En 2014, c’est sous la gauche qu’une nouvelle loi, renforçant une législation déjà très fournie (quatorze lois votées depuis 1986), visant à répondre à l’évolution de la menace terroriste après les attentats de Toulouse et de Montauban (et assez proche de celle de 2012), a été adoptée.Lire : Gauche et droite à l’unisson contre les djihadistes Interdire de territoire des binationaux« Il y a ceux qui partiront ou qui sont déjà partis : ils ne doivent pas pouvoir revenir. S’ils sont français, ils seront incarcérés et poursuivis par la justice française dès lors qu’ils posent un pied sur le territoire national. S’ils sont étrangers ou binationaux, tout le monde comprend que nous ne devons pas laisser ces terroristes revenir en France, ni dans la zone Schengen. » C’est compliquéLa loi antiterroriste de 2014 permet déjà d’empêcher le retour sur le sol français de terroristes présumés étrangers avec l’« interdiction administrative du territoire », qui peut être appliquée à une personne étrangère dont la présence en France « constituerait, en raison de son comportement personnel, du point de vue de l’ordre ou de la sécurité publics, une menace réelle, actuelle et suffisamment grave pour un intérêt fondamental de la société ».Interdire de territoire, voire de l’espace Schengen, des binationaux — donc français — est juridiquement plus complexe, le Conseil constitutionnel rappelait en 2008 que « les nationaux ont un droit général et absolu à entrer, séjourner et demeurer en France » en se fondant sur la Déclaration universelle des droits de l’homme.Seule solution, les déchoir de leur nationalité au préalable. Mais, selon la loi, on ne peut priver de sa nationalité qu’une personne non française de naissance — on ne peut pas créer des apatrides — ou qui est française depuis moins de quinze ans. Et cela suppose qu’elle ait déjà été condamnée, en France ou à l’étranger. Dans son bilan pédagogique annuel pour l’année 2014, le centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam estimait, sur la base du suivi de 325 familles, que 60 % de celles demandant une aide avant ou après le départ de leur enfant pour la Syrie ou l’Irak n’étaient pas liées à une histoire d’immigration récente (grands-parents français). En mars 2015, 40 % des signalements de radicalisation au ministère de l’intérieur concernaient des convertis.Lire aussi :Les nouveaux chiffres de la radicalisationQuant à mettre en prison ceux qui « sont allés faire le djihad et sont revenus », c’est déjà le cas pour une majorité des « revenants » de Syrie, en général mis en examen pour « association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste » et placés en détention préventive. A l’exception de certaines femmes et de mineurs. Criminaliser la consultation des sites fondamentalistes« Enfin, il y a ceux qui sont dans la mouvance radicale, mais ne sont pas partis et ne partiront peut-être pas. Ils représentent une menace. Il est évident qu’ils consultent les sites Internet fondamentalistes. Cette consultation doit devenir un délit et, dans le cadre d’une procédure d’urgence judiciaire — comparution immédiate — faire l’objet d’une condamnation et donc d’une incarcération. »Pourquoi c’est inapplicableLa volonté de poursuivre des personnes consultant des « sites » djihadistes n’est pas nouvelle ; Nicolas Sarkozy le proposait déjà en 2012, après l’affaire Mohamed Merah. Outre les écueils juridiques d’une telle proposition, les sites djihadistes sont déjà censés être bloqués en France depuis la loi de 2014, la propagande djihadiste se diffuse majoritairement aujourd’hui sur des réseaux sociaux et non sur des « sites ».Comment, dès lors, repérer ceux qui « consultent » régulièrement ? Qui poursuivre ? A titre d’exemple, l’organisation Etat islamique était à l’origine de 40 000 tweets ou retweets en français par jour en juin 2015, selon des chiffres obtenus par Le Monde. Les différents comptes de l’EI (ou sympathisants) accumulaient alors… 2,8 millions de followers francophones (entre abonnés accidentels, simples curieux ou sympathisants).Madjid ZerroukyJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterElvire CamusJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Yan Gauchard (Nantes, correspondant) La rupture n’est pas encore consommée. Mais les portes ont commencé à claquer. Fort. A Nantes, les élus Europe Ecologie-Les Verts (EELV) l’assurent : le démarrage de travaux relatifs à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, ainsi que l’a évoqué le préfet vendredi 30 octobre, signera la fin de la coalition scellée avec le Parti socialiste (PS) au sein des exécutifs local et régional. Lire aussi :Notre-Dame-des-Landes : l’Etat relance des travaux« On a passé des heures à peser chaque mot de l’accord conclu, au lendemain du premier tour de l’élection municipale de 2014, pour faire liste commune au second tour, soupire Pascale Chiron, troisième adjointe (EELV) à la maire de Nantes et vice-présidente du conseil de la métropole. C’est écrit noir sur blanc, on s’en tient à la promesse faite par le président Hollande en 2012, à savoir : pas de travaux avant l’épuisement de tous les recours juridiques déposés. »Le premier ministre, Manuel Valls, considère que les jugements rendus en juillet, validant les arrêtés relatifs à la loi sur l’eau et aux espèces protégées, valent pour feu vert. Les principaux élus socialistes de Loire-Atlantique ont cosigné dans la foulée un communiqué dans lequel ils se réjouissent de la relance du dossier par le préfet.« Considérer que les recours sont épuisés est un mensonge total, affirme Ronan Dantec, élu nantais et sénateur EELV de Loire-Atlantique. Il y a des procédures en appel et le contentieux européen n’est pas réglé. »Lire aussi :Notre-Dame-des-Landes : la justice rejette tous les recours contre l’aéroportLundi 2 novembre, Mme Chiron a quitté – momentanément – le conseil municipal de Nantes avec 13 élus de son parti. Mme Chiron dénonce « l’arrogance gouvernementale » et considère que le contrat passé avec le PS au niveau local est « mis à mal ». Elle affirme que sa formation rompra avec la majorité municipale en cas de lancement du chantier. Elle n’exclut pas non plus de démissionner de son mandat, expliquant : « Je ne cautionnerai pas une situation où l’Etat bafoue les lois environnementales nationales et européennes. Le gouvernement prendrait alors le risque de se retrouver face à une guérilla urbaine, qui pourrait conduire à des morts. »Johanna Rolland, maire PS et présidente de la métropole de Nantes, se veut sereine et répète à l’envi : « Je suis convaincue que ce qui nous rassemble est plus fort que ce qui nous divise. Chacun prend ses responsabilités. » Sophie Bringuy, vice-présidente des Pays de la Loire et candidate EELV lors du scrutin régional de décembre, considère que les « provocations » de M. Valls, tout comme les déclarations des élus socialistes locaux, sont « un acte de guerre ».La perspective d’une alliance avec le PS, au deuxième tour des régionales, relève désormais de la gageure. « Il n’est pas question de brader l’écologie, prévient Mme Bringuy. Il n’y aura pas de liste commune sans obtenir l’assurance du lancement en 2016 d’une étude d’optimisation de l’aéroport actuel de Nantes Atlantique et la confirmation d’un moratoire sur le dossier Notre-Dame-des-Landes excluant tous travaux et toute évacuation de la ZAD. »Lire aussi :COP 21 : Emmanuelle Cosse dénonce le « double discours » de la FranceYan Gauchard (Nantes, correspondant)Journaliste au Monde Mattea Battaglia La ministre de l’éducation nationale se serait sans doute volontiers passé de cette polémique. Najat Vallaud-Belkacem se voit sommée de retirer la vidéo de sa campagne contre le harcèlement à l’école, qui suscite un tollé chez les syndicats d’enseignants.Le petit film, déjà mis en ligne par le ministère, doit aussi être diffusé au cinéma et à la télévision à compter de jeudi 5 novembre, jour de la première journée nationale « Non au harcèlement ».L’exaspération des professeurs dépasse, largement, les clivages habituels : du SGEN-CFDT, syndicat dit réformateur, au SNALC, habituellement présenté comme « de droite » (même s’il le récuse), en passant par la Société des agrégés ou l’organisation des inspecteurs SNPI-FSU, tous y sont allés de leur critique contre un clip qui, à leurs yeux, rend l’enseignant, présenté au mieux comme inattentif, au pire comme harcelant, directement responsable du harcèlement scolaire. Un phénomène qui touche 700 000 élèves chaque année, de source ministérielle.« Une vidéo caricaturale et méprisante »Ce sujet grave « ne peut être réduit à une enseignante, le nez collé au tableau, qui ne se soucierait pas des élèves et notamment de ceux victimes de gestes et de paroles humiliantes pendant la classe », a réagi lundi le principal syndicat d’instituteurs, le SNUipp-FSU, qui dénonce une vidéo « caricaturale et méprisante pour les enseignants et pour les élèves victimes ». (…) Avec les fonds dégagés pour financer ce clip, le ministère aurait été bien mieux avisé de diffuser dans les écoles des ressources pédagogiques existantes et les vidéos de qualité réalisées par les élèves eux-mêmes ». Qu’importe si, en l’occurrence, les fonds en question sont… nuls : « Nous n’avons pas déboursé un seul euro pour ce clip réalisé en partenariat avec Walt Disney », fait-on valoir dans l’entourage de Mme Vallaud-Belkacem. Mais dans le climat d’inquiétude, voire de net désenchantement, de la communauté éducative face aux réformes promises pour 2016 (collège, programmes), ce « couac » dans la communication ministérielle passe mal.D’après le ministère de l’éducation, le clip d’une minute « est d’abord censé interpeller les écoliers de 7 à 11 ans, car c’est dès le plus jeune âge que débute le harcèlement ». Coproduit par la journaliste Mélissa Theuriau, qui aurait elle-même été victime de harcèlement au collège, le petit film montre un petit garçon aux cheveux roux, Baptiste, qui, en plein cours, se voit la cible des quolibets et boulettes de papier lancés par ses camarades.Une campagne plus vasteA l’origine de l’indignation des syndicats, les neuf secondes au cours desquelles son enseignante, les yeux rivés au tableau, semble ignorer la détresse de l’enfant harcelé, auquel elle tourne le dos avant de l’interpeller : « Baptiste, t’es avec nous ? ». Le « happy end » – une petite camarade vient en aide à Baptiste, lui enjoignant d’« en parler » pour que « ça cesse » – n’atténue guère l’impression d’une mise en scène peu nuancée. Si la vidéo fait mouche du côté des enfants, comme on veut le croire au cabinet de la ministre, le moins qu’on puisse dire est qu’elle a manqué sa cible côté enseignants. Et risque d’occulter, aux yeux de l’opinion publique, le contenu plus vaste de la campagne contre le harcèlement présentée le 29 octobre par Najat Vallaud-Belkacem. Parmi les mesures annoncées, figure entre autres, l’ouverture d’un numéro vert (le 30 20) et l’objectif de former au cours des dix-huit prochains mois pas moins de 300 000 enseignants et personnels de direction sur la question.Mélissa Theuriau défend son clipMélissa Theuriau, coproductrice du petit film, s’est expliquée au micro d’Europe 1 : « Je montre une institutrice qui a le dos tourné, comme tous les professeurs et les instituteurs qui font un cours à des enfants, et qui ne voit pas dans son dos une situation d’isolement, une petite situation qui est en train de s’installer et qui arrive tous les jours dans toutes les salles de classe de ce pays et des autres pays. »La journaliste assure que son but était de ne pas faire un clip qui s’adresse aux adultes ou aux professeurs, mais bel et bien aux enfants. « Si tous les instituteurs étaient alertes et réactifs à cette problématique de l’isolement, on n’aurait pas besoin de former, de détecter le harcèlement, on n’aurait pas 700 000 enfants par an en souffrance », a-t-elle poursuivi.Mattea BattagliaJournaliste au Monde 03.11.2015 à 10h52 • Mis à jour le03.11.2015 à 16h32 | Raphaëlle Besse Desmoulières A quatre semaines de la conférence mondiale sur le climat qui débute le lundi 30 novembre au Bourget (Seine-Saint-Denis), Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts et tête de liste aux régionales en Ile-de-France, dénonce un « double discours » de la France.A un mois de la COP21, se dirige-t-on vers un échec ?Emmanuelle Cosse : Je suis inquiète parce que nous sommes sortis des négociations de Bonn avec un texte qui reste bloqué sur les financements. Si on ne règle pas cette question des 100 milliards de dollars pour aider les pays en voie de développement à s’adapter au dérèglement climatique, ce sera un échec car ces pays ne voudront pas signer l’accord. Pour l’instant, le compte n’y est pas.Lire aussi :Les engagements des Etats encore insuffisants pour limiter le réchauffement climatique à 2 °CEn voyage officiel en Chine, François Hollande s’est félicité, lundi 2 novembre, du soutien de Pékin qui s’engagé sur le principe d’« un accord juridiquement contraignant » sur le climat. Que pensez-vous de son action ?Je ne remets pas en cause la sincérité de François Hollande mais il n’est pas cohérent. Il manque des actes et de la constance. Le cas de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes est le parfait exemple du double discours tenu au même moment. Le président de la République est en Chine pour expliquer la nécessité d’une trajectoire de réduction des gaz à effets de serre à 2 degrés et convaincre Pékin de rehausser ses engagements. Pendant ce temps, le gouvernement annonce la reprise des travaux d’un nouvel aéroport dont on n’a pas besoin et qui va aggraver la question climatique. Où est la cohérence ?Lire aussi :Climat : François Hollande se félicite du soutien de PékinLa France n’est donc selon vous pas exemplaire en la matière ?J’aimerais qu’elle le soit. François Hollande prône l’exemplarité, mais si nos politiques nationales ne traduisent pas un engagement très fort, comment voulez-vous que nous puissions l’exiger d’autres Etats ? Je ne vais pas m’en tenir à des opérations de communication. La lutte contre le climat exige des actes très concrets mais la France est incapable de traduire des principes énoncés en mesures réelles.Lire aussi :Notre-Dame-des-Landes : l’Etat relance des travauxSégolène Royal a promis, lundi, qu’à l’avenir si la région et la Ville de Paris le demandaient, la circulation alternée serait mise en place automatiquement en cas de pic de pollution. Est-ce suffisant ?Preuve en est que cela n’a pas suffi pour cette fois-ci. Lassée des annonces, j’attends de voir les actions réelles. Dès l’annonce samedi d’un pic de pollution pour dimanche, les écologistes ont demandé la circulation alternée. Dimanche, Jean-Paul Huchon et Anne Hidalgo l’ont demandée… Depuis des années nous en réclamons le déclenchement automatique. Une fois de plus on nous a alors répondu : « On verra demain » alors que cette automaticité avait déjà été annoncée par la ministre de l’environnement.Il faut que ces mesures soient mises en place automatiquement sans que ça passe par une demande des élus ! Mais dès lors qu’il faut agir fortement pour l’environnement, les socialistes ne répondent pas présents, voire agissent en contradiction avec l’écologie. Ségolène Royal en particulier s’abrite en permanence derrière le refus d’une pseudo-écologie punitive mais c’est son absence de cohérence qui est punitive pour les Français. C’est toujours l’intérêt des constructeurs automobiles qui priment sur la santé des Franciliens.Lire aussi :Pollution : Royal promet de simplifier le dispositif de circulation alternéeSi les écologistes étaient encore au gouvernement, cela permettrait-il de pousser plus fortement ces politiques ?C’est quand nous étions au gouvernement qu’il y a eu les attaques les plus fortes à Notre-Dame-des-Landes avec des mesures policières ahurissantes. Certes, elles se sont arrêtées car Pascal Canfin et Cécile Duflot ont dit très clairement leur désaccord. Mais je rappelle que nous avons un premier ministre qui défendait cet aéroport et qui n’a jamais lâché. En matière de politique environnementale, on voit bien que celles et ceux qui sont aux responsabilités flanchent face aux lobbys. L’abandon de l’écotaxe face aux manifestations des bonnets rouges en est un des meilleurs exemples.Vous avez fait de la qualité de l’air un axe majeur de votre campagne en Ile-de-France. Quelles sont vos propositions ?J’ai présenté avant même le scandale Volskwagen un plan à 3 milliards d’euros pour restaurer la qualité de l’air en Île-de-France et sortir complètement du diesel. Pour cela la région aidera les particuliers, les entreprises, les artisans à abandonner leur véhicule diesel pour des alternatives moins polluantes et nous convertirons toute la flotte de bus francilienne dès 2020. Ce plan sera financé par l’instauration d’une taxe poids lourds et par un redéploiement de crédits de la région. Pour les pics de pollution, la région doit être chef de file pour enclencher automatiquement la circulation alternée le contournement par les poids lourds et la gratuité des transports en commun.Pourquoi les écologistes ne sont-ils pas plus entendus ? A cause de leurs divisions ?Je n’ai pas fait le choix de la division. Mon objectif reste la réussite des régionales et de la COP21. Mais certains ont pu avoir la volonté de brouiller les messages pour que l’on parle plus de divisions sur les stratégies politiques que d’écologie. Mais qui gagne à la fin ? Est-ce que, aujourd’hui, celles et ceux qui nous ont quittés sont heureux des déclarations de leurs nouveaux alliés sur Notre-Dame-des-Landes ? C’est à eux que je pose la question.Notre-Dame-des-Landes a de nouveau opposé socialistes et écologistes lors du conseil municipal lundi à Nantes. Vos élus pourraient-ils quitter la majorité municipale ?Pascale Chiron, la chef de file des écologistes locaux, a annoncé que les écologistes ne participeraient pas au débat d’orientation budgétaire du conseil municipal.A Nantes, si on veut que nous participions à la majorité, il faut mener une politique écologique. Nous ne jouerons pas les alibis du renoncement environnemental. Que chacun prenne ses responsabilités.Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Collectif Dans une société en difficulté, les risques insupportables, peu accessibles à des décisions politiques, prennent le pas sur les risques majeurs que nous pouvons réduire. La dérive prend alors la forme de décisions démagogiques dangereuses visant à donner l’impression d’une activité gouvernementale, ou d’une inertie témoignant d’une forme de désarroi décisionnel. Nous avons assisté récemment à un simulacre de résistance gouvernementale à l’achèvement du démantèlement de la loi Evin dans sa partie alcool, une modification à la marge de l’amendement parlementaire ayant été introduite lors de l’usage de l’article 49-3. Le Conseil constitutionnel n’a pas accepté ce texte inséré dans une loi sur la croissance alors que la mesure concerne la santé publique.Cette mesure était une négation du sens des mots, des activités de promotion publicitaires étant déclarées comme ne relevant pas de cette pratique. De nouvelles tentatives auront lieu, elles seront des bons tests des priorités gouvernementales. Entre la croissance des revenus et la croissance de l’alcoolisation, il lui faudra choisir. Le vote du Sénat contre la mise en œuvre du « paquet neutre » a été une autre expression politique du refus de prendre en considération l’importance des dommages provoqués par le tabac. Les 200 morts quotidiennes attribuables à ce produit n’empêchent pas les sénateurs de dormir. Cette indifférence au malheur humain n’est pas une nouveauté, le Sénat a constamment lutté contre l’adoption de lois de santé publique contrariant des lobbys économiques.Quand nous avions proposé les dispositions qui ont pris la forme de la loi Evin il y a 25 ans, le Sénat avait rejeté la totalité du projet de loi en première lecture. Le débat sur le paquet neutre a souvent dépassé les limites du ridicule, certains opposants mettant en avant son inutilité, alors que d’autres utilisaient l’argument des dommages économiques pour les débitants de tabac.Insécurité routièreL’évolution de l’insécurité routière est facile à décrire. Nous avons bénéficié d’une réduction annuelle importante de la mortalité depuis les réformes de 2002. La tendance s’est inversée en 2014 et nous subissons cet accroissement depuis maintenant 20 mois. L’objectif gouvernemental de 2000 tués en 2020 sera inaccessible avec la politique actuelle. Elle associe la perte du fonctionnement interministériel, le refus des propositions faites par le comité des experts auprès du Conseil national de la sécurité routière et un désordre organisationnel qui est une honte pour la République. La moitié des infractions routières ne provoquent pas la perte de points prévue par la réglementation.Défini il y a dix ans, le projet Cassiopée devait mettre de l’ordre dans les logiciels de la justice et faciliter la transmission des données entre les administrations concernées. Ses organisateurs auraient dû se méfier, Cassiopée était devenue le symbole de la vantardise. Les maladies accompagnant le surpoids et l’obésité constituent un problème majeur de santé publique. L’industrialisation de l’alimentation, couplée à des publicités irresponsables, contribue largement à développer ce risque. L’Union européenne fonctionne toujours sous l’influence des groupes de pression, avec un texte sur l’affichage des caractéristiques des produits alimentaires qui n’a que 165 745 caractères ! Il a été rédigé en 2011 et il sera applicable en 2016 sous une forme illisible.La loi de santé publique en discussion prévoit qu’une présentation complémentaire sera possible, mais le texte européen indique que « les états membres ne peuvent ni adapter, ni conserver des mesures nationales sauf si le droit de l’Union l’autorise ». La liste peut être allongée. Les retards et les obstacles à l’indemnisation des victimes du Médiator sont un déni de reconnaissance des dysfonctionnements multiples qui ont permis le maintien de la commercialisation de ce produit, alors que les dangers liés à son usage et son faible intérêt thérapeutique étaient connus, ainsi que les dérives de son usage comme coupe-faim. Un colloque sur les problèmes non résolus concernant les risques liés à l’amiante s’est tenu au Sénat en avril dernier.AmianteLa nécessité d’un fichier de la présence d’amiante dans les habitations pour assurer la protection des ouvriers travaillant sur des locaux amiantés a été rappelée. Cette mesure proposée dans le rapport sur l’amiante de 1998 a été ensuite reconnue comme utile dans deux rapports parlementaires. Elle n’est toujours pas mise en œuvre et elle n’est pas prévue dans la loi de santé publique en discussion. Un propriétaire peut demander des devis jusqu’à ce qu’il en obtienne un d’une entreprise qui ne lui demande pas l’expertise amiante et exécutera les travaux sans la protection indispensable. Au lieu de produire des lois incompréhensibles et ingérables (226 697 caractères pour la loi de santé publique en discussion) il faut adopter des mesures simples, facilement applicables, notamment en utilisant des bases de données existantes et de qualité.Le fichier de l’imposition locale peut avoir une extension définie par la loi, recensant les facteurs de risque prévus dans les textes actuels. Elle éviterait les multiples démarches actuelles, permettant aux notaires, aux acheteurs potentiels et aux ouvriers travaillant sur une habitation d’obtenir immédiatement les renseignements indispensables. Les déficits de santé publique ont une motivation politique commune, la crainte de déplaire à une fraction de la population alors que les bénéfices attendus sont sans commune mesure avec leurs inconvénients. Les conséquences économiques sont souvent mises en avant dans des études partielles pour s’opposer à des décisions qui s’imposent.Une actualisation du coût de l’alcool et du tabac en France vient d’être réalisée par l’économiste Pierre Kopp : 120 milliards d’euros pour chacune de ces drogues dont l’usage est légal, ce qui impose de ne pas faire n’importe quoi au niveau de leur promotion. Une conférence sur le climat va se tenir à Paris en décembre prochain. Un tiers de notre consommation de pétrole est utilisé pour le transport routier et nous savons que la vitesse optimale hors agglomération pour réduire la consommation d’une voiture est de 80 km/h. Dans le même temps, le gouvernement refuse la proposition d’abaisser à ce niveau la vitesse maximale sur les routes qui ne séparent pas les deux sens de circulation, alors que la moitié des accidents mortels sont observés sur ce type de voie hors agglomération. Nous savons que cette conférence sera un échec.L’aggravation des dommages produits par le dérèglement climatique est une évidence et nous nous refusons à prendre des mesures immédiates. Il est tellement plus facile de prendre des engagements à 10 ou 15 ans au lieu de mettre en œuvre immédiatement une mesure comportant de multiples avantages. De telles situations expriment une dérive grave de notre fonctionnement politique. La procrastination et la complexité sont devenues des outils destructeurs. Privilégier des intérêts économiques très partiels, le court terme et des sondages effectués sans présentation des enjeux, est des comportements qui expriment un manque de courage dangereux pour la collectivité.Gérard Dubois, Irène Frachon, Claude Got, Catherine Hill, Albert Hirsch et Chantal Perrichon, médecins.Collectif Soren Seelow Le marché de la drogue en France dégage un chiffre d’affaires annuel estimé à 2,3 milliards d’euros, soit 0,117 % du PIB, ce qui revient à dire que chaque Français dépense en moyenne 36 euros par an en substances illicites.Ce marché gigantesque est dominé par deux produits phares – le cannabis et la cocaïne – qui représentent à eux seuls plus de 85 % du chiffre d’affaires global, révèle une étude de l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ), présentée mardi 3 novembre.Ce rapport intermédiaire, commandé par la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) dans le cadre du plan gouvernemental de lutte contre les drogues 2013-2017, propose pour la première fois une photographie de la structure du marché des drogues en France sur une même année – 2010 –, en se fondant sur la demande des consommateurs et non sur les saisies.Le deuxième volet de cette étude, qui doit être rendu public début 2016, explorera les bénéfices dégagés par les trafiquants, afin notamment d’aider les services d’enquête à lutter plus efficacement contre le blanchiment.Hausse des prix du cannabisLe marché des drogues en France reste largement dominé par le cannabis, de loin le produit le plus consommé (17 millions de personnes disent l’avoir expérimenté au moins une fois). Son chiffre d’affaires, estimé en 2010 à 1,1 milliard d’euros, représente la moitié (48 %) du chiffre d’affaires global.Le marché du cannabis semble aujourd’hui arrivé à maturité, avec une stagnation de la consommation entre 2005 et 2010. Malgré la stabilité des volumes, les vendeurs ont pourtant vu leur chiffre d’affaires exploser de 33 % sur la même période.Cette hausse en valeur s’explique par la forte concurrence à laquelle se livrent les producteurs de résine du Maghreb – essentiellement marocains –, qui alimentent les trois-quarts de la consommation française, et les producteurs d’herbe européens, explique un des auteurs de l’étude, David Weinberger, sociologue à l’INHESJ.Au lieu de tirer les prix à la baisse, cette concurrence s’est traduite par une hausse de la teneur en THC (le principe actif), passée de 6 % à la fin des années 1990 à 20 % aujourd’hui. Le cannabis est donc plus fortement dosé, mais également plus cher, son prix ayant augmenté de 25 % entre 2005 et 2010 pour atteindre une moyenne de 7,5 euros le gramme.Doublement de la consommation de cocaïneUne des données marquantes de cette étude réside dans la place qu’occupe la cocaïne sur le marché français. Le chiffre d’affaires de la « blanche » a doublé entre 2005 et 2010, pour atteindre 900 millions d’euros, soit 38 % du marché.Malgré un nombre de consommateurs infiniment plus faible (2,2 millions de Français l’ont expérimenté au moins une fois), la cocaïne talonne le cannabis en termes de chiffre d’affaires et s’installe comme le produit le plus rentable du paysage.A la différence du cannabis, la coke conquiert chaque année de nouvelles parts de marché, sa consommation ayant quasiment doublé entre 2005 et 2010, passant de 8,3 à 15 tonnes. Corollaire de cette « démocratisation », son prix au gramme a été divisé par trois en quinze ans pour chuter à 60 euros le gramme en moyenne.Le rapport explique cette évolution par l’adaptation de l’offre : « Les producteurs de cocaïne ciblent principalement le marché européen, désormais considéré comme plus rentable que le traditionnel marché nord-américain. » Une évolution qui suggère une « bien meilleure logistique d’acheminement en continu », la cocaïne étant exclusivement produite dans les pays andins.Les drogues de synthèse, marché encore marginalL’étude propose en outre la première évaluation du marché français des drogues de synthèse (MDMA et amphétamines). Avec un chiffre d’affaires estimé à 55 millions d’euros, elles arrivent en quatrième position, loin derrière le cannabis (1,1 milliard d’euros), la cocaïne (900 millions) et l’héroïne (266 millions), dont la consommation semble repartir à la hausse.Contrairement au succès qu’elles rencontrent dans d’autres pays européens, comme la République tchèque, les drogues de synthèse semblent donc constituer en France un marché encore relativement marginal.Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Franck Johannès C’est le quatrième et dernier procès de l’affaire Bettencourt : le majordome Pascal Bonnefoy est jugé à partir du mardi 3 novembre pour avoir placé un dictaphone pendant près d’un an, du 25 mai 2009 au 11 mai 2010, sous le fauteuil de la vieille milliardaire ; et cinq journalistes, du site Mediapart et du Point, sont poursuivis pour avoir diffusé ces enregistrements en juin 2010.Ces documents sont essentiels : on entend mal Liliane Bettencourt qui tournait le dos au micro, mais les 28 CD jettent une lumière crue sur son entourage, en particulier sur son gestionnaire de fortune, Patrice de Maistre, ou son ami de cœur, le photographe François-Marie Banier, qui ont profité de sa faiblesse pour soustraire au fil des ans quelques millions d’euros. On apprend comment l’héritière de L’Oréal a organisé l’évasion fiscale de ses biens, financé sans rechigner les partis politiques ; ils soulignent à l’envi le rôle de l’Elysée ou du procureur de Nanterre, Philippe Courroye, dont la vieille dame connaissait les décisions avant qu’il les prononce.L’enquête sur l’aspect politique a tourné court, Nicolas Sarkozy a obtenu un non-lieu, et Eric Woerth, à l’époque ministre du budget et trésorier de l’UMP, a été relaxé, faute de preuves. Mais huit des dix proches de Liliane Bettencourt ont été condamnés le 29 mai à des peines de prison avec ou sans sursis, et à des amendes colossales.Des enregistrements pour « se défendre et se protéger »C’est donc désormais le tour du majordome. Entré en 1989 au service des Bettencourt comme maître d’hôtel, il a juré « ne pas être un maître chanteur ». Françoise Meyers, la fille de Liliane Bettencourt, avait porté plainte en 2007 contre François-Marie Banier qu’elle ne portait pas dans son cœur et supportait mal dans son héritage.Au fil des ans, le majordome a senti que l’écrivain et photographe « avait commencé à épurer tout le personnel gênant qui n’allait pas dans son sens ». Il a eu ainsi l’idée d’enregistrer les conversations, afin « de se défendre et de se protéger » et a confié le tout à Françoise Meyers le 18 mai 2010, qui a aussitôt transmis les enregistrements à la police.La fille de Mme Bettencourt a toujours soutenu qu’elle n’était en aucun cas à l’origine de ces enregistrements qui ont si bien servi sa cause, et assure que Pascal Bonnefoy n’a jamais réclamé un sou. L’examen des comptes et du téléphone du majordome n’a pas permis d’établir une quelconque rémunération occulte.Retrait de toutes les retranscriptionsL’intérêt du procès est ailleurs : les journalistes poursuivis pour avoir publié de larges extraits de ces enregistrements sont-ils coupables d’avoir porté atteinte à l’intimité de la vie privée des Bettencourt ?Fabrice Arfi et Fabrice Lhomme (qui a depuis rejoint Le Monde) ont publié les premiers, le 14 juin 2010, sur Mediapart, une série d’articles sur ces enregistrements, après avoir soigneusement écarté tout ce qui leur semblait toucher à la vie privée des Bettencourt. Hervé Gattegno a écrit, dans Le Point, à partir du 16 juin, treize articles sur ces conversations. Tous trois sont jugés avec leurs directeurs de publication, Edwy Plenel pour Mediapart et Franz-Olivier Giesbert pour Le Point. Ils risquent un an de prison et 45 000 euros d’amende.Les mis en cause ont évidemment pris avec humeur la diffusion des enregistrements, et attaqué notamment Mediapart au civil. Le site, devant l’intérêt public de ces révélations, avait eu gain de cause en première instance et en appel, mais la Cour de cassation a cassé l’arrêt et renvoyé le dossier devant la cour d’appel de Versailles.La juridiction a obligé Mediapart, à l’été 2013, à retirer toutes les retranscriptions, « totales ou partielles », sous peine de 10 000 euros d’amende par jour et par infraction : une décision unique dans l’histoire de la presse en ligne, et sur laquelle la Cour européenne des droits de l’homme aura à se prononcer.Lire aussi :Informer n’est pas un délit, le livre-manifesteNécessité d’un « débat contradictoire et public »Au pénal, à Bordeaux, seule Liliane Bettencourt a maintenu sa plainte. Les trois juges d’instruction de l’affaire, Jean-Michel Gentil, Cécile Ramonatxo et Valérie Noël, ont pris le dossier avec des pincettes. Dans leur ordonnance de renvoi devant le tribunal du 30 août 2013, ils ne cachent pas vraiment leur sentiment : « sans les enregistrements clandestins réalisés par Pascal Bonnefoy et sans leur publication par différents organes de presse », « il serait parfaitement vain » de penser que « l’affaire dite “Bettencourt” aurait suivi le même cours ».L’atteinte à la vie privée est caractérisée parce que les enregistrements ont eu lieu chez les Bettencourt, ce que personne ne conteste, et « cette simple constatation suffit à matérialiser le délit ». Reste que « la question de l’éventuelle légitimité de la publication des articles litigieux, écrivent les juges, ne peut en aucun cas être tranchée par la juridiction d’instruction dans le secret de son cabinet mais doit faire l’objet du débat contradictoire et public que seule une audience permet ».Lire aussi :Affaire Bettencourt : ouverture d’une information judiciaire pour « subornation de témoin »Franck JohannèsFranck JohannèsSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurent Borredon L’homme est à terre, inerte. On le devine menotté. Deux policiers le soulèvent, tentent de le faire entrer à l’arrière d’une voiture. Une scène confuse s’ensuit, on entend le choc d’un corps contre la tôle. L’homme est traîné vers un autre véhicule. Sur le chemin, l’un des protagonistes lui assène un grand coup dans la figure, puis s’éloigne pour aller tirer au Flash-Ball vers un passant. La vidéo de 45 secondes montrant cette scène d’interpellation à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), le 16 octobre, a été diffusée sur Facebook – et elle poursuit depuis son chemin viral, faisant craindre un retour des violences dans une cité toujours à fleur de peau.Deux procédures cohabitent aujourd’hui. L’une, pour « trafic de stupéfiants » et « violences » contre les policiers, vise B., 25 ans, le jeune homme interpellé. L’autre est une enquête préliminaire que le parquet de Versailles a été contraint d’ouvrir après la publication de la vidéo. Confiée à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), elle vise les policiers de la brigade anticriminalité (BAC) présents ce soir-là. L’avocat de B., Jean-David Scemama, a également déposé plainte pour « violences volontaires aggravées », « non-assistance à personne en danger » et « faux en écriture publique ».Selon le PV d’interpellation signé par les fonctionnaires présents, il est 20 h 38 quand un homme ouvre la porte d’un local où est stocké du cannabis, au rez-de-chaussée d’un immeuble. A l’intérieur, des policiers sont en planque. Ils se lancent à la poursuite de celui qu’ils identifient comme étant B. L’homme tombe et, selon les policiers, « porte un coup de pied au niveau du nez du gardien de la paix S. ». Il poursuit sa course, se retourne et trébuche encore, « tête en arrière ».« C’était très violent, il ne bougeait plus »Le policier tente à nouveau de l’interpeller, mais B. se débat, « ameutant les badauds en vociférant “venez m’aider, venez m’aider” ». Un coup de pied atteint le policier « à la cheville ». B. assène alors « deux coups de poings à hauteur du visage du gardien de la paix S. », qui riposte. Il est menotté, mais blesse un deuxième policier lorsqu’ils tentent de l’introduire dans la voiture.Pendant ce temps-là, « un groupe d’une dizaine d’individus hostiles (…) arrive en courant » vers les policiers, « hurlant en ces termes “on va vous fumer, bande de bâtards !” ». Parmi eux, « un individu de type africain de forte corpulence se saisi[t] d’une pierre et arme son bras dans [la] direction » des fonctionnaires, qui répliquent d’un tir de Flash-Ball. Sur le PV, il est 20 h 40.La vidéo débute quand B. est à terre. « B. était le dos au sol. L’un des policiers le bloquait avec son genou. Et puis quand ils l’ont fait basculer sur le ventre, un autre lui a donné un coup de pied au visage. C’était très violent, il ne bougeait plus, j’ai cru qu’il était mort », explique un témoin. Les images contredisent en plusieurs points le PV des policiers. B. ne « vocifère » pas, il est K.-O. Le coup de poing du gardien de la paix S. porté alors que B. est déjà menotté et que les policiers ne mentionnaient pas dans le PV, ne répond à aucune violence. Et puis il y a l’ambiance : sur la vidéo, nul attroupement. L’« individu de type africain » est bien là, mais il ne fait que protester, avant de s’éloigner. Le tir de Flash-Ball apparaît sans objet.« Réécritures des faits »Côté policiers, les versions se sont adaptées. Plusieurs sources assurent que le coup de poing n’était qu’une « gifle » destinée « à calmer » le jeune homme. Le tir de Flash-Ball viserait un attroupement situé « hors champ ». La preuve : on voit un gamin filer dans la foulée. Mais Le Monde s’est procuré une deuxième vidéo encore inédite, prise quelques secondes après la première, et qui montre ce « hors-champ » : la rue est vide, et les policiers quittent les lieux calmement pour se rendre juste de l’autre côté de l’immeuble, où ils ont tranquillement perquisitionné le domicile de B.Pourquoi le jeune homme, qui nie le trafic de stupéfiants, a-t-il couru à la vue des policiers ? Il affirme qu’ils n’ont pas crié « police ». Il y a le réflexe des cités, aussi. Et puis, surtout, B. a de bonnes raisons d’être un peu nerveux : en avril, il a été attaqué à coups de couteau. Une histoire de fille. Il en a gardé une longue cicatrice au sternum. « Avec ce qui est arrivé, pour un rien je panique », a-t-il assuré. Les enquêteurs de l’IGPN devront enfin faire sans examen médical descriptif. Deux fois, le policier de permanence l’a réclamé, deux fois les médecins ont ignoré sa demande.Dans la police locale, la polémique irrite. « Ce sont des collègues qui dérangent parce qu’ils font leur boulot. Ils mettent des coups de pieds dans la fourmilière », estime Maryline Béreaud, secrétaire départementale du syndicat Alliance-Police nationale. « Quand allons-nous arrêter d’interpréter les vidéos qui ne reprennent pas l’intégralité d’une intervention ? », s’énerve Cyril Thiboust, pour Unité-SGP-Police.Du côté de la Ligue des droits de l’homme, sollicitée sur ce type d’affaires à Chanteloup et cet été à Conflans-Saint-Honorine, on dénonce au contraire des pratiques récurrentes de « réécritures des faits ». « Ces réécritures qui sont des légitimations après-coup de la violence policière ont des effets de discrédit considérables de la police et de la justice auprès de la population », regrette Bernard Champagne, représentant local.Au final, B. a refusé la comparution immédiate. En attendant son procès, à la fin du mois, il a été placé en détention provisoire – une demande de mise en liberté doit être examinée mercredi 4 novembre. Ultime attention de la justice, il séjourne à la maison d’arrêt de Bois-d’Arcy. Avec l’homme qui l’a agressé en avril.Laurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.11.2015 à 01h57 • Mis à jour le03.11.2015 à 13h57 | Stéphane Lauer (New York, correspondant) Le taux de mortalité de la population blanche américaine la moins éduquée, âgée de 45 à 54 ans, a augmenté de façon inédite au cours de la dernière décennie, indique une étude publiée, lundi 2 novembre, par la National Academy of Sciences. La tendance est d’autant plus spectaculaire que, dans le même temps, ce taux continuait de baisser au sein des minorités noires et hispaniques. A l’origine du phénomène, une augmentation des suicides et des pathologies liées à la drogue et à l’alcool au sein de la population blanche. Cette étude est le fruit des travaux de deux économistes de l’université de Princeton (New Jersey) : Angus Deaton, qui vient de recevoir le prix 2015 de la Banque centrale de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel, et Anne Case, qui est par ailleurs son épouse.Les deux universitaires sont arrivés à ces conclusions par hasard, alors qu’ils étudiaient la corrélation potentielle entre le sentiment de bonheur d’une population donnée et le taux de suicide. En passant en revue les statistiques de mortalité et de morbidité, ils se sont rendu compte que le taux de décès au sein de la population blanche n’ayant pas poursuivi d’études au-delà du lycée a augmenté entre 1999 et 2013 de 134 morts pour 100 000 individus. « Ce changement va à l’encontre de décennies de progrès en termes de mortalité et est propre aux Etats-Unis : aucun autre pays riche n’a connu un retournement similaire », indiquent les deux chercheurs. L’amélioration du taux de mortalité de la population blanche avait bien connu une pause dans les années 1960 avec notamment l’explosion de la consommation de tabac, mais « dans l’époque contemporaine, seul le sida a provoqué quelque chose de similaire », note M. Deaton.Insécurité économiqueMême si la tendance s’est inversée pour la population blanche, le taux de mortalité (415 pour 100 000) reste encore inférieur à celui constaté dans la population noire (581). En revanche, il est désormais très supérieur à celui de la population hispanique (262). Pour les populations blanches qui ont accédé à l’université, le taux de mortalité a tendance à baisser, alors qu’il augmente de 22 % lorsque les études n’ont pas été poursuivies au-delà du lycée. L’étude démontre très bien par ailleurs qu’il s’agit d’un phénomène générationnel. Ainsi, le taux de mortalité chez les Blancs non hispaniques âgés de 65 à 74 ans, lui, a continué de baisser de 2 % entre 1999 et 2013.L’explication de cette progression de la mortalité chez les 45-54 ans les moins éduqués est encore plus troublante que le phénomène lui-même. L’étude démontre ainsi qu’une telle augmentation ne peut pas trouver son origine dans une simple hausse du nombre de maladies cardiaques ou liées au diabète. Elle résulte non seulement d’un bond des suicides, mais aussi de la forte progression des pathologies liées à l’usage de la drogue et de l’alcool. Cette causalité rapportée à l’origine ethnique a connu un spectaculaire retournement au cours de la dernière décennie. Alors qu’en 1999, le taux de mortalité lié à l’alcool et à la drogue constaté au sein de la population noire était supérieur à celui enregistré chez les Blancs, en 2013 on constate exactement l’inverse.L’étude montre également, que contrairement aux plus jeunes et aux plus âgés, les 45-54 ans se plaignent beaucoup plus fréquemment qu’avant de douleurs. Entre 2011 et 2013, un tiers déclare souffrir ainsi de douleurs chroniques et un sur sept est sujet à la sciatique. Des symptômes qui suivent une courbe parallèle à l’augmentation de la mortalité.Montants futurs des retraitesDans le même temps, les maladies mentales et les demandes de pension d’invalidité n’ont cessé d’augmenter. L’explosion des pensions d’invalidité, qui ont bondi de 30 % pendant la crise, constitue l’un des facteurs explicatifs de la chute du taux de participation au marché de l’emploi, qui, aux Etats-Unis, est tombé à son plus bas niveau depuis les années 1970.Le facteur économique est d’ailleurs très présent dans l’étude d’Angus Deaton et Anne Case, qui évoquent notamment le fait que le fameux « rêve américain » est de plus en plus difficile à réaliser pour cette catégorie de la population. D’abord, ils constatent que les revenus des ménages où le chef de famille n’a pas poursuivi d’études au-delà du lycée a chuté de 19 % entre 1999 et 2013. « Bien que l’épidémie de suicides, d’overdoses et d’augmentations des douleurs ait commencé avant la crise financière, il est possible d’établir un lien avec l’insécurité économique », avancent les auteurs. « Après le ralentissement de la productivité dans les années 1970, et avec le creusement des inégalités de revenus, beaucoup de gens au sein de la génération du baby-boom ont été les premiers à constater que, vers la quarantaine, leur vie n’allait pas être meilleure que celle de leurs parents », ajoutent-ils.L’étude souligne également l’angoisse grandissante par rapport au niveau de retraite que cette population peut espérer toucher dans quelques années. « Les Etats-Unis se sont orientés principalement vers des systèmes de pension par capitalisation liés aux aléas des marchés boursiers, tandis qu’en Europe, le régime de retraite à prestations déterminées est encore la norme », indiquent les auteurs, qui soulignent que l’impact de cette « insécurité économique » liée aux montants futurs des retraites pourrait jouer un rôle dans cette inédite augmentation des taux de mortalité.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.11.2015 à 21h37 • Mis à jour le03.11.2015 à 11h50 Le mystère autour de l’opération qui a permis à deux pilotes français condamnés en République dominicaine pour trafic de drogue de s’échapper se dissipe peu à peu, neuf jours après la fuite des deux hommes. France 2 divulgue lundi 2 novembre l’identité d’une des personnes qui a participé au retour en France des deux hommes : Pierre Malinowski, membre du Front national (FN) et assistant de Jean-Marie Le Pen au Parlement européen.Selon la chaîne publique, M. Malinowski était à bord du bateau qui a permis aux pilotes Pascal Fauret et Bruno Odos de quitter le territoire dominicain. Sur l’embarcation, se trouvaient également un marin recruté sur place ainsi qu’Aymeric Chauprade, député européen FN et personnage clé de l’opération, puisque c’est lui qui a coorganisé la fuite des deux Français.Lire aussi :« Air Cocaïne » : une évasion méticuleusement préparée« Solidarité militaire »Pierre Malinowski a confirmé à France 2 sa participation à l’opération, gratuitement, « par solidarité militaire », lui-même étant un ancien membre de la légion étrangère. Jean-Marie Le Pen s’est dit, dans un communiqué, « totalement étranger » aux « péripéties de l’affaire » et a précisé que M. Malinowski travaillait également pour M. Chauprade, « dont il est très proche ».Aymeric Chauprade a donné jeudi des détails sur la façon dont MM. Fauret et Odos ont pris la fuite. L’élu a expliqué avoir dirigé une des équipes, qui s’occupait de « l’exfiltration terre-mer » depuis la République dominicaine, tandis qu’un autre, le criminologue Christophe Naudin, était le chef de « l’équipe 2 », chargée du retour en métropole. Interrogé sur les personnes qui avaient aidé à « exfiltrer » les pilotes, M. Chauprade avait simplement évoqué « des amis très proches qui avaient autant d’enthousiasme que (lui) à venir en aide à des compatriotes en danger ».Pascal Fauret et Bruno Odos ont eux été placés en détention provisoire lundi, après avoir été entendus par un juge des libertés et de la détention (JLD) à Lyon et à Grenoble dans le cadre d’un mandat d’amener délivré par une juge d’instruction marseillaise.Lire aussi :« Air Cocaïne » : où en est l’enquête ouverte en France ? Julia Pascual C’est un demi-camouflet pour l’Etat. Lundi 2 novembre, le tribunal administratif de Lille s’est prononcé sur le référé-liberté déposé il y a une semaine par le Secours catholique, Médecins du monde et six demandeurs d’asile. A travers cette démarche contentieuse exceptionnelle, les requérants exigeaient du juge qu’il impose des mesures d’urgence pour enrayer la situation dans laquelle survivent 6 000 migrants au cœur du bidonville de Calais.Ils ont partiellement obtenu gain de cause : l’Etat a quarante-huit heures pour procéder au recensement des « mineurs isolés en situation de détresse » et se rapprocher du département du Pas-de-Calais « en vue de leur placement ». Il a également huit jours pour créer dix points d’eau supplémentaires alors que la « jungle » n’en compte que trois ; mettre en place cinquante latrines ; instaurer un système de collecte des ordures et des bennes supplémentaires ; procéder au nettoyage du site et dégager un accès au camp pour les services d’urgence.Lire aussi :A Calais, des renforts sécuritaires et des moyens pour « humaniser » l’accueil des migrants« Le démantèlement de la jungle reste en suspens »A chaque jour de retard, la préfecture s’acquittera d’une astreinte de 100 euros. Dans son ordonnance, le juge des référés rappelle qu’il « appartient aux autorités publiques de veiller à ce que les droits les plus élémentaires [des] personnes, constitutifs de libertés fondamentales, soient garantis ». En revanche, il n’a pas accédé aux demandes des requérants concernant la réquisition de bâtiments inoccupés pour faire droit à l’hébergement d’urgence des migrants. De même, il a estimé qu’il n’y avait pas de « carence » de l’Etat en matière d’accès au droit d’asile. Enfin, en matière d’accès à la santé, le tribunal a pris en compte les annonces faites ces derniers jours par l’Etat, qui prévoient la montée en charge de l’offre médicale sur le campement.« C’est une forme de victoire », réagissait lundi soir Jean-François Corty, de Médecins du monde. Pour Patrice Spinosi, l’avocat des requérants, « l’accès au soin et le démantèlement de la jungle restent en suspens. Le juge prend acte des engagements de l’administration sur ces points mais ils sont loin d’être suffisants pour les associations ». Au Secours catholique, Laurent Giovannoni annonce : « On va demander un rendez-vous au ministère de l’intérieur pour connaître très concrètement les modalités de mise en œuvre des engagements et des injonctions. En fonction de cela, on se réserve la possibilité de revenir devant le juge avec d’autres procédures. »Lire aussi :Dans la « jungle » de Calais : « Médicalement, ce que nous avons vu est inacceptable »  data-ui="carousel" data-module="portfolio" data-wrapper=".gallery" data-interval="false" data-is-atom tabindex="10"> data-slide-title="" data-slide-description="Officiellement ouvert au printemps pour libérer le centre-ville de ses migrants et les regrouper, la "jungle" a pris l'aspect d'un immense bidonville, structurée par une économie de survie. Les magasins affichent souvent l'origine du propriétaire." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Des cafés sont aménagés. On peut y boire un thé ou un café. "On estimait à 5 000 le nombre de migrants ici avant le week-end [samedi 10 et dimanche 11 octobre]", résume François Guennoc, de l’association l’Auberge des migrants. "On ne doit pas être loin de 6 000, alors", complète un autre. Au début du printemps, ils étaient 2 000." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Dans la jungle, un des migrants propose ses services pour réparer les vélos des autres occupants du camp. Comme pour se donner l’impression de reprendre la main, les CRS ont réinvesti le lieu. Lundi 12 octobre, avant le déjeuner, ils ont patrouillé par groupe de quatre ou cinq et tassé un peu plus le sable de la dune de leurs bottes de sécurité." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Mohajir épluche quelques pommes de terre pour le repas du soir. Dans la grande tente des Soudanais, l'accueil se veut chaleureux." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Tony et Vince sont deux bénévoles britanniques. Ils sont venus il y a quelques jours apporter leur aide dans la construction des bâtiments." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Les différents magasins improvisés dans le camp proposent souvent les mêmes produits. "Désormais, c’est le lieu de refuge de tous les damnés de la terre. On a même une tente de Bédouins du Koweït. Chez eux, ils n’ont droit à rien. Ils viennent voir ici", observe Dominique, un Calaisien qui offre l’électricité pour charger les téléphones." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Les alentours de l'église orthodoxe sont de plus en plus décorés. Ici, un portail d'accueil a été peint pour embellir l'entrée." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Deux jeunes étudiants belges sont venus deux jours aider les réfugiés. Les temps de jeu permettent d'adoucir une atmosphère parfois tendue." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Un gigantesque dôme trône au fond de la jungle. Il a été construit par des Britanniques. Il doit accueillir des représentations théâtrales." data-slide-item-lie="" Précedent1/9SuivantOfficiellement ouvert au printemps pour libérer le centre-ville de ses migrants et les regrouper, la "jungle" a pris l'aspect d'un immense bidonville, structurée par une économie de survie. Les magasins affichent souvent l'origine du propriétaire.DAVID PAUWELS POUR "LE MONDE"› Accéder au portfoliorequire(['lmd/ui/carousel', 'lmd/module/portfolio']);Julia PascualJournaliste au Monde 02.11.2015 à 18h04 • Mis à jour le02.11.2015 à 18h07 | Monique Raux (Nancy, correspondante) Interpellation, arrestation, garde à vue ? Denis Gabet, 51 ans, professeur de mathématiques, tête de liste de « Nancy ville humaine » aux municipales de mars 2014 et membre actif de La Manif pour tous en Lorraine, ne sait pas bien comment qualifier le traitement dont il a fait l’objet, en marge de la visite de François Hollande en Meurthe-et-Moselle, jeudi 29 octobre.Quelques instants avant l’arrivée du président de la République à Vandœuvre-lès-Nancy, alors qu’il se trouve près du parvis où va être déposé François Hollande, Denis Gabet est repéré par des « physionomistes » de la police. Il n’est pas simplement repoussé à 400 mètres de la visite officielle, en vertu de la méthode « ni à vue ni à voix », ordre est donné de l’exfiltrer.C’est ainsi que Denis Gabet voit arriver vers lui « une dizaine de policiers ». « Ils m’ont embarqué. Je leur ai dit qu’ils commettaient un abus de pouvoir. Un des policiers m’a répondu : “On intervient par prévention” », raconte-t-il. A ce moment-là, alors qu’il est exfiltré, Denis Gabet aurait crié : « Hollande dictature ! » « C’est mon interpellation qui a motivé ce cri », précise-t-il.Les suites à donnerConduit à l’hôtel de police de Nancy, il est fouillé, on le prie d’enlever ses chaussures, il donne son portable et sa montre. « J’ai été placé en cellule. Je pense que j’ai passé une demi-heure en geôle. Je me demande vraiment pourquoi ils ont voulu contrôler mon identité, vu qu’ils me connaissaient bien depuis la campagne des municipales. » En fin d’après-midi, il est relâché.Quelques jours après cette mésaventure, également vécue par cinq autres personnes de la même mouvance, Denis Gabet s’interroge sur les suites à donner. « Je consulte des avocats à Nancy et à Paris. Je ne peux que constater une chose : le directeur de la sécurité publique de Meurthe-et-Moselle m’a arrêté sur la base des intentions qu’on me prêtait de perturber la visite présidentielle. C’est une interpellation préventive. En janvier on défendait avec Charlie la liberté d’expression. Il est incroyable de “mettre au frais” une personne sur la base de ses opinions ! »De son côté le directeur départemental de la sécurité publique, Nicolas Jolibois, réfute la version de Denis Gabet : « C’est alors qu’on le contrôlait, qu’il a crié “Hollande dictature”. Nous l’avons conduit à l’hôtel de police sur le motif d’outrage et tapage injurieux afin d’ouvrir une procédure. Le parquet décidera de la suite qu’il lui donnera. Cette personne avait, c’est évident, l’intention de perturber la visite. »« On ne peut pas laisser insulter le président »Il y a quelques jours, lors de la visite de Najat Vallaud-Belkacem, un incident de même nature s’était produit. « Ces personnes même mises à l’écart, repoussées, reviennent, insistent, cherchent à passer entre les mailles du filet. On ne peut pas laisser insulter le président devant les caméras », justifie M. Jolibois. Une enquête est ouverte, elle porte sur les faits d’« outrage et tapage injurieux » et d’« organisation d’une manifestation non déclarée ».En 2010, un syndicaliste avait vécu une mésaventure similaire sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Le 25 novembre 2010, lors d’un déplacement du chef de l’Etat dans l’Allier en pleine contestation de la réforme des retraites, deux gendarmes interpellent un syndicaliste de Sud en route pour la manifestation organisée pour accueillir le président. Au motif d’un « contrôle d’identité », le syndicaliste est emmené à la gendarmerie et retenu cinq heures dans un bureau, jusqu’au départ du chef de l’Etat.Jugés pour « détention arbitraire », les deux gendarmes qui avaient retenu le syndicaliste avaient assuré avoir agi sur ordre du préfet de l’Allier pour tenir à distance les « perturbateurs ». Ils ont été condamnés, en 2014, à quatre mois de prison avec sursis et 1 000 euros d’amende.Monique Raux (Nancy, correspondante)Journaliste au Monde François Béguin Meilleure rémunération, souplesse des statuts, liberté d’exercice… Face à la concurrence exercée par le secteur privé, notamment les cliniques, l’hôpital public est à la peine pour recruter suffisamment de jeunes médecins, alors même que près d’un tiers des praticiens actuellement en poste devraient partir à la retraite d’ici à 2020. Pour répondre à ces difficultés qui paralysent les activités de services entiers et coûtent très cher en intérimaires médicaux, la ministre de la santé Marisol Touraine a dévoilé, lundi 2 novembre, douze mesures qui seront progressivement mises en œuvre à partir du 1er janvier 2016.Mesure phare du plan, une « prime d’engagement » correspondant à « plusieurs mois de salaire » sera proposée aux jeunes praticiens qui s’engageront à exercer pendant cinq ans à l’hôpital public dans une zone sous-dotée ou une spécialité en tension (anesthésie, radiologie…). Le ministère espère signer 3 000 contrats de ce type d’ici à fin 2018. Les jeunes médecins qui s’engageront bénéficieront également d’un avancement de carrière accéléré de deux ans.Pour financer l’ensemble du dispositif, évalué à 250 millions d’euros d’ici à 2019, le ministère compte dégager des économies par un encadrement plus strict du marché de l’intérim médical, notamment avec l’instauration d’un plafond de rémunération. Le coût « exorbitant » de ces praticiens « mercenaires » avait été estimé en 2013 à environ 500 millions d’euros par an par l’ex-député PS Olivier Véran. L’ancien sénateur socialiste Jacky Le Menn, auteur du rapport qui a servi de base aux propositions ministérielles, cite l’exemple d’un hôpital du Languedoc-Roussillon proposant un salaire de 7 900 euros net pour une vacation de cinq jours.Un statut « modernisé »Autre enjeu pour le ministère : faire évoluer le statut des praticiens hospitaliers pour arriver à mieux prendre en compte leurs aspirations, notamment chez les plus jeunes, à « un temps de travail mieux maîtrisé ». « Il faut que ceux qui restent à l’hôpital public n’aient pas le sentiment que ceux qui ont fait d’autres choix ont une vie plus simple », a souligné Marisol Touraine lundi. Leur statut sera donc « modernisé » pour mieux prendre en compte les temps partiels, ou mieux reconnaître les activités non cliniques menées de façon parallèle (enseignement, recherche, management, implication associative…).Lire aussi :A l’hôpital, les gardes des externes mieux rémunéréesLe ministère de la santé a annoncé qu’il mettrait en place dans chaque région des équipes de praticiens remplaçants. Il proposera également une prime aux médecins s’engageant à travailler sur plusieurs sites. Objectif attendu : 15 000 praticiens participant à une « équipe médicale de territoire multisites ». « Au total, la moitié des praticiens hospitaliers sera directement “impactée” par les mesures, notamment sur le plan financier », assure Marisol Touraine.Pas question pour autant pour la ministre de s’engager sur une quelconque réduction du temps de travail ou sur une mesure de revalorisation générale des salaires, comme le réclamaient les syndicats de praticiens hospitaliers. « Ce travail ne se substitue pas aux autres travaux en cours », a prévenu la ministre.Lire aussi :AP-HP : la CFDT dit oui à la révision des accords sur les 35 heuresFrançois BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.11.2015 à 11h08 • Mis à jour le07.11.2015 à 16h59 | Aude Lasjaunias (Dunkerque, envoyée spéciale) L’annonce a créé la stupeur à Dunkerque. Un jeune marin pêcheur de la ville a été mis en examen et écroué, jeudi 5 novembre, pour « aide à l’entrée ou au séjour irrégulier d’étrangers en France en bande organisée, blanchiment de ce délit en bande organisée et association de malfaiteurs ». En clair, pour avoir fait passer des migrants en Angleterre sur son Zodiac. Agé de 24 ans, il est l’un des fils d’une figure connue du milieu halieutique local. « C’est un garçon travailleur et respectable. Il s’est fait embobiner », s’est ému Philippe Nowé, le président du comité départemental du Nord des pêches et des élevages marins.Le jeune homme est accusé d’être membre d’une filière qui organisait le passage par voie maritime de migrants en Angleterre. Un voyage facturé jusqu’à 10 000 livres sterling (près de 14 000 euros) par personne, somme sur laquelle le marin devait percevoir près de 1 000 livres (1 400 euros), selon les éléments communiqués par la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Lille, chargée de l’instruction.Six autres personnes, de nationalité albanaise et vietnamienne, sont également mises en cause dans ce dossier inédit. Au total, l’équivalent de plus de 85 000 euros en diverses devises ont été saisis. Les accusés risquent jusqu’à dix ans de prison pour une activité criminelle en bande organisée. « C’est la première fois qu’on procède à l’interpellation de personnes soupçonnées de se livrer à ce type de traversée », confie-t-on de source policière.Lire aussi :Comprendre la crise des migrants en Europe en cartes, graphiques et vidéosLa structure du réseau est aussi atypique : les Albanais en sont la « tête pensante », les Vietnamiens étaient mandatés pour recruter des candidats à la traversée parmi leurs concitoyens tandis que le Français assurait la partie logistique en embarquant ces derniers sur son Zodiac au départ d’une plage isolée à proximité de Dunkerque.Il y a environ un an, le marin dunkerquois avait déjà éveillé les soupçons après avoir demandé l’aide du centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage de Gris-Nez alors qu’il se trouvait en difficulté aux larges des côtes anglaises, rapporte La Voix du Nord. La zone est l’une des voies maritimes les plus empruntées au monde, car elle assure l’accès aux ports d’Anvers, en Belgique, et de Rotterdam, aux Pays-Bas. Le trafic y est très réglementé et contrôlé, rappelle la police aux frontières (PAF). Une embarcation privée, même de petite taille, y est aisément repérable.A l’époque, faute d’éléments probants, l’accusé était sorti des radars de la police. Jusqu’à il y a un peu moins de deux mois. Sur la base de renseignements et d’opérations de surveillance, sa participation à un réseau de passeurs a pu être étayée. « Son canot pneumatique, victime de plusieurs avaries, devait subir une série de réparations, explique-t-on de source proche des investigations. L’opération policière a été accélérée pour ne pas mettre en danger d’autres migrants. »Combien de ceux-ci ont bénéficié de ce système ? Les conditions de navigation ne sont pas faciles dans le détroit de la Manche, les sorties ne pouvant se faire que de nuit et dans des conditions météorologiques clémentes, rendant ardue toute tentative d’estimation chiffrée. Toutefois, une vingtaine de gilets de sauvetage ont été découverts, et les enquêteurs ont pu établir, notamment sur la base des aveux de l’accusé, que plusieurs transferts avaient été réalisés.Depuis les côtes des Flandres françaises, l’imposante silhouette blanche des falaises de Douvres, en Grande-Bretagne, est à portée de regards. Seules quelques dizaines de kilomètres du détroit de la Manche séparent de leur eldorado les milliers de migrants parvenus jusqu’à la pointe de l’Hexagone. « Nous retrouvons parfois des canots abandonnés. Indépendamment de cette affaire, ce mode de passage existe, c’est un fait », explique-t-on au sein de la PAF. Avant d’admettre que cela reste toutefois « un phénomène peu développé ». « C’est très difficile à mettre en place », insiste une source proche du dossier.« On n’avait jamais entendu une telle histoire, confie Philippe Nowé. Nos sites sont très surveillés, nos bateaux équipés de balises. Nous avons évidemment discuté de l’affaire entre collègues : jamais nous ne nous sommes fait solliciter par des passeurs. » Tous craignent les répercussions sur l’image de la filière.Du côté des bénévoles venant en aide aux migrants, l’étonnement prime aussi. Avant de céder la place au principe de réalité : « Plusieurs personnes ont déjà tenté d’embarquer à bord des ferrys, raconte un des membres de l’association Salam. Je n’avais jamais entendu parler d’embarcations privées, mais ça ne me surprend pas outre mesure, la surveillance ayant été renforcée au niveau des autres points d’accès. » Il admet cependant ne pas aborder la question de la traversée avec les migrants : « C’est presque un tabou. »Lire aussi :A Calais, « la jungle est aujourd’hui hors contrôle »La traversée par le tunnel à Calais ou par les ferries étant devenue plus compliquée, le passage par de petites embarcations deviendra-t-il plus tentant ? Pour l’heure, dans le camp de Grande-Synthe, à côté de Dunkerque, ce n’est pas à l’ordre du jour. Trois Irakiens d’une vingtaine d’années, arrivés il y a trois mois, détaillent leurs tentatives pour gagner la Grande-Bretagne : à bord d’un camion, cachés dans le coffre d’une voiture… Ont-ils songé au bateau ? « Non… », répond l’un d’eux d’un air étonné. Même réaction chez cet Iranien de 34 ans. C’est la première fois que la possibilité d’une traversée par la voie maritime est évoquée devant lui.Aude Lasjaunias (Dunkerque, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elise Vincent L’enquête colossale sur les attentats de Paris en janvier s’oriente aujourd’hui, notamment, sur la piste d’un donneur d’ordre. Une personne susceptible d’avoir coordonné à distance les attaques des frères Kouachi contre Charlie Hebdo, le 7 janvier, et d’Amedy Coulibaly à l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes, le 9 janvier. C’est la découverte de quelques-uns des échanges de ce commanditaire avec ce dernier qui ont trahi son existence. En l’état, impossible d’identifier son nom ou sa localisation exacte. Les éléments qui attestent de sa présence ne sont que des morceaux de mails et des adresses IP disparates repérées dans l’immensité du Web.Lire aussi (abonnés) :Attentats de Paris : la justice sur les traces des commanditairesMais dix mois jour pour jour après les attentats, l’étau se resserre progressivement, d’après les éléments que Le Monde a pu consulter, autour d’un individu basé à l’étranger. Un homme qui, à l’évidence, avait une vision d’ensemble des tueries qui ont coûté la vie à 17 personnes et en a piloté en partie les opérations.Rédigés dans le langage lapidaire des SMS, mais toujours précis dans leurs instructions, les messages de ce mystérieux commanditaire s’apparentent à chaque fois à de véritables ordres guerriers. « Ok, fé ske ta a fair aujourdhui ms simple com ça tu rentr dormir ensuit tu plank et verifi adress 1 ts les jrs : indications bientot pr recup amis aider toi. debarasse toi puce, maintenant passe sur adress 1, fini adress 2 », écrit-il ainsi à Amedy Coulibaly le 7 janvier, à 14 heures. Soit seulement deux heures après la tuerie de Charlie Hebdo…Le renfort de plusieurs compagnons d’armesUn peu plus tôt, à 12h48 exactement, le coordinateur inconnu a consulté un message du futur tueur de l’Hyper Cacher contenant plusieurs fichiers intitulés « inventaires ». Un seul d’entre eux n’était pas chiffré et donne une idée du contenu des autres. « J’ai un AK74 avec 275 cartouches. Six tokarev avec 69 cartouche. Trois gillet par balle militaire trois gillet tactique deux bombe a gel et a gaz deux gros couteaux un choqueur ». Un mail à l’orthographe hasardeuse sans doute rédigé par Amedy Coulibaly lui-même.Lire aussi :L’explosion de Villejuif et les tirs de Fontenay-aux-roses attribués à CoulibalyEn plus d’établir qu’il y avait donc bien une personne, en coulisse, tirant les ficelles du drame, ces échanges laissent entrevoir le fait qu’au-delà des frères Kouachi, Amedy Coulibaly devait, semble-t-il, recevoir le renfort de plusieurs compagnons d’armes pour son épopée macabre. Un scénario dont atteste, en filigrane, un dernier mail du commanditaire présumé, dévoilé par BFM TV, le 13 octobre. Le message date cette fois du 8 janvier à 17h21. « 1) pas possible amis, travailler tt seul », écrit notamment l’insaisissable correspondant, avant d’ajouter « 2) si possible trouver et travailler avec zigotos bien. 3) si possible expliker ds video ke toi donner zigoto les outils au nom de d, préciser leskels. » Les « zigotos » désigneraient les frères Kouachi, alors en pleine cavale. « D » signifierait « Daech ».Officiellement, seuls les frères Kouachi ont revendiqué l’attaque du journal satirique au nom d’Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA). Revendication appuyée, dès le 9 janvier, par un message vidéo sur YouTube du porte-parole d’AQPA au Yémen, Nasser Ben Ali Al-Anassi. Dans une autre vidéo posthume, Amedy Coulibaly, lui, s’est réclamé de l’Etat islamique (EI). Mais en exhumant ces échanges, le travail minutieux des enquêteurs spécialisés en cybercriminalité montre que les frontières peuvent être poreuses entre les deux organisations.Les prescriptions testamentaires de CoulibalyQuel individu, francophone, a pu avoir l’expérience, le parcours et le réseau, pour se retrouver informé à la fois du projet des frères Kouachi contre Charlie Hebdo au nom d’AQPA et de celui d’Amedy Coulibaly au nom de l’EI ? Quel itinéraire derrière ce soin inattendu à ne pas laisser AQPA « bénéficier » seule des retombées médiatiques de l’attentat du journal satirique ?Sans qu’aucun lien soit fait directement avec les attentats, deux noms de djihadistes français apparaissent avec insistance dans l’instruction colossale de la juge Nathalie Poux : ceux de Peter Cherif et de Salim Benghalem. Tous les deux ont la particularité d’avoir été plus ou moins proches des frères Kouachi et d’Amedy Coulibaly, tout en étant passés par le Yémen, où se trouve AQPA.Lire aussi :Le djihadiste français Salim Benghalem aurait été le geôlier des ex-otages en SyrieA son mystérieux tuteur opérationnel, Amedy Coulibaly avait en tout cas confié jusqu’à ses prescriptions testamentaires. Dans un ultime message non daté intitulé « salam », il demande à ce que l’on prenne soin de son épouse religieuse, Hayat Boumedienne : « Je voudrais que le frère s’occupe de ma femme dans les règles de l’Islam, réclame-t-il notamment. Je voudrais pour elle qu’elle ne se retrouve pas seule qu’elle est une bonne situation financiere qu’elle ne soit pas dellaiser. Surtout qu’elle apprenne l’arabe, le Coran et la science religieuse. Veillez a se quel aye bien religieusement. Le plus important c’est le dine [la religion en arabe] et la foi et pour sa elle a besoin d’etre accompagné. Qu’Allah vous assiste. »Lire aussi :Comment Hayat Boumeddiene, la compagne de Coulibaly, a fui la FranceElise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Gagnebet (Toulouse, correspondance) Un jeune homme de 18 ans originaire de Haute-Garonne est mort des suites d’un malaise cardiaque, jeudi 5 novembre, après avoir participé à une rave-party le week-end du 1er novembre à Talairan, dans l’Aude. L’autopsie était en cours vendredi, ainsi que des analyses toxicologiques qui devront déterminer si sa mort est due à une absorption massive d’alcool et de produits stupéfiants.Deux autres personnes sont également décédées : un homme de 35 ans, sans domicile fixe et originaire du Vaucluse, trouvé mort sur le site dimanche en fin d’après-midi, ainsi qu’un Espagnol de 28 ans, décédée sur la route du retour entre Barcelone et Gérone. Selon le récit fait par les amis de la victime aux enquêteurs espagnols, le petit groupe revenait de la rave audoise.Dès le lendemain du drame, le préfet de l’Aude, Jean-Marc Sabathé, avait qualifié les organisateurs « d’irresponsables et de criminels ». Le rassemblement, non autorisé, avait fait converger de toute la France, d’Espagne, de Suisse et de Belgique, environ 6 000 « teufeurs », dont certains étaient encore présents sur le site en cette fin de semaine.Malgré la mobilisation de la gendarmerie, les jeunes avaient afflué sur un terrain situé en bordure d’une grande forêt, facilement accessible et relativement éloigné des habitations. Patrice Guillaume, le maire (sans étiquette) de la commune de Talairan et ses 380 habitants, ont été alerté dès le vendredi 30 octobre par de la musique provenant de trois « murs de son » reliés à des groupes électrogènes. « Ils sont venus sur ce site appartenant au conseil départemental sans nous avoir prévenu et sans autorisation. C’est la troisième fois depuis le mois de septembre et à chaque fois, nous ne pouvons rien faire malgré la présence des gendarmes », se désole-t-il.« Quatre urgences vitales »L’enquête a été confiée à la brigade de recherche de Carcassonne et devra déterminer des produits stupéfiants sont à l’origine de ces morts, mais aussi retrouver les organisateurs de la rave, toujours pas identifiés.Le jeune Toujousain aurait pris des cachets de LSD et de mescaline, alcaloïde puissant et hallucinogène de la classe des phényléthylamines, selon ses proches.Dimanche, la dizaine d’infirmiers et médecins de la Croix-Rouge sur place avait fait part de « quatre urgences vitales et notamment un cas grave avec pronostic vital engagé ». Les pompiers évoquaient quant à eux trois évacuations sanitaires pour une blessure au genou, une crise d’angoisse et une perte de connaissance.Le 24 mai, un Vauclusien de 17 ans qui participait à une rave-party sauvage dans le Tarn, avait également succombé après une forte consommation de drogue. La rave-party qui s’était déroulée entre les communes d’Albine (Tarn) et de Lespinassière (Aude), faisait suite à l’interdiction du Teknival prévu près de Béziers. La plupart des « teufeurs » s’étaient rassemblés à Nizas, près de Pézenas (Hérault), tandis que d’autres groupes avaient essaimé dans divers lieux, dont cette région déserte de la Montagne Noire.De plus en plus contraints de prévenir à l’avance les autorités, et se voyant souvent refuser les autorisations, les organisateurs mettent désormais en place une communication interne sophistiquée qui ne passe même plus par les réseaux sociaux. Les lieux choisis sont communiqués au dernier moment, d’où le fait que ces raves se prolongent plusieurs jours.Philippe Gagnebet (Toulouse, correspondance)Journaliste au Monde Mattea Battaglia Dans les cortèges enseignants, la petite phrase raisonne souvent, un peu comme un mantra : « Les réformes passent, mais le nombre d’élèves par classe ne baisse pas… Ce devrait être ça, pourtant, la priorité éducative du quinquennat. » Un ressenti que vient clarifier – et nuancer – une note d’information de la DEPP, le service statistique du ministère de l’éducation nationale, publiée ce mois de novembre. Le titre ne manquera pas de surprendre ceux qui parmi les enseignants voient les effectifs en hausse : « A la rentrée 2014, dans le second degré, un enseignant est face à 22 élèves en moyenne pendant une heure de cours. »Derrière cette moyenne – qui n’est pas celle des effectifs des classes mais bien celle des élèves présents en heures de cours –, des disparités existent : on compte 24 élèves en collège et lycée d’enseignement général et technologique, contre 16 en lycée professionnel – étant entendu qu’il s’agit dans ces deux cas, encore, de moyennes.Davantage d’élèves par prof dans le privéHeure de cours, heure de classe : Sophie Ruiz, l’auteure de l’étude, souligne la différence en rappelant que « toutes les heures de cours ne sont pas dispensées en classe entière ». Un tiers, chiffre-t-elle, l’est en groupes plus réduits, notamment durant les enseignements de langues vivantes, en éducation physique et sportive ou lors de l’accompagnement personnalisé.Mme Ruiz a donc opté pour l’indicateur « E/S », « nombre moyen d’élèves par structure », qui tient compte à la fois des enseignements réalisés en groupes et de ceux dispensés « en divisions » (« en classe », dans le jargon de l’école). Il en ressort notamment que, contrairement à ce qu’espèrent la plupart des parents d’élèves lorsqu’ils se tournent vers le secteur privé, celui-ci accueille davantage d’élèves par enseignant : toutes formations confondues, un professeur du privé est face à 23,2 élèves, contre 21,9 dans le public.C’est dans les classes préparatoires aux grandes écoles que l’indicateur s’emballe (27,8 élèves), alors qu’il est le plus bas dans le second cycle professionnel (15,9 élèves) et en Section d’enseignement général et professionnel adapté (12,5 élèves). Grands établissements et établissements socialement plus favorisés se caractérisent aussi par un ratio plus élevé.Réforme du baccalauréat professionnelCe qui surprendra probablement aussi la communauté éducative, c’est un tableau présenté comme « globalement stable » de la situation ces dix dernières années. « Dans le secteur public, dans les années 2000, le nombre moyen d’élèves par structure était resté relativement stable, à l’exception de la rentrée 2011 », peut-on lire en conclusion de l’étude. Une année scolaire 2011-2012 (la dernière du quinquennat de Nicolas Sarkozy) marquée par « la suppression d’emplois d’enseignants alors que les effectifs étaient en hausse », rappelle la note d’information. Une année durant laquelle, aussi, furent réformés le baccalauréat professionnel (passé de quatre à trois ans) et la classe de 1re.Autre source, autre calcul… et autre tableau : si l’on se fonde sur Repères et références statistiques, sorte de présentation chiffrée du système éducatif réactualisée à chaque rentrée par le ministère de l’éducation nationale, c’est bien un alourdissement de la charge des enseignants qui transparaît. Comme l’ont mis en avant nos confrères de la revue en ligne Café pédagogique, on est passé au collège, entre 2007 et 2014, de 22,3 élèves par classe à 24,2. Et de 27 à 28 élèves au lycée général et technologique.Mattea BattagliaJournaliste au Monde Samuel Laurent Donner aux policiers la même protection juridique en matière d’emploi de la force armée qu’aux gendarmes. L’idée est réclamée depuis longtemps par les syndicats policiers et une partie de la droite. Jusqu’ici, la gauche n’y était pas favorable. Mais le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a indiqué le 5 novembre au congrès du syndicat Alliance police qu’il pourrait revoir sa position.Précisément, M. Cazeneuve a évoqué des « cas très particuliers » où policiers comme gendarmes doivent « pouvoir assurer leur protection ». M. Cazeneuve a donné l’exemple de « quelqu’un qui commet des meurtres en série et qui va continuer à tuer », et assuré qu’on « ne peut pas attendre que des policiers soient confrontés à des drames à répétition pour réagir ».1. La notion de légitime défenseEn France, contrairement à ce qu’on pourrait croire, les policiers n’ont pas de protection juridique particulière : ils doivent se trouver en situation de légitime défense pour pouvoir faire usage de leur arme.La légitime défense, prévue à l’article 122-5 du code pénal, est le fait de ne pas être reconnu comme pénalement responsable si l’on réplique à une menace, dans certaines limites. Précisément :N’est pas pénalement responsable la personne qui, devant une atteinte injustifiée envers elle-même ou autrui, accomplit, dans le même temps, un acte commandé par la nécessité de la légitime défense d’elle-même ou d’autrui, sauf s’il y a disproportion entre les moyens de défense employés et la gravité de l’atteinte.N’est pas pénalement responsable la personne qui, pour interrompre l’exécution d’un crime ou d’un délit contre un bien, accomplit un acte de défense, autre qu’un homicide volontaire, lorsque cet acte est strictement nécessaire au but poursuivi dès lors que les moyens employés sont proportionnés à la gravité de l’infraction.En clair, un policier ne peut pas, sans qu’il y ait ensuite une enquête, tirer sur une personne qui prend la fuite, par exemple. Il n’a pas non plus, toujours sans risquer d’enquête, la possibilité d’utiliser une arme à feu pour faire face aux attaques portées par un groupe de personne non armées (car il y a disproportion de moyens).2. Le régime particulier des gendarmesLes gendarmes, eux, sont des militaires, qui bénéficient d’un autre statut et d’autres règles, prévues dans l’article L2338-3 du code de la défense, qui donne tous les cas où ils peuvent faire l’usage de la force armée :1. Lorsque des violences ou des voies de fait sont exercées contre eux ou lorsqu’ils sont menacés par des individus armés ;2. Lorsqu’ils ne peuvent défendre autrement le terrain qu’ils occupent, les postes ou les personnes qui leur sont confiés ou, enfin, si la résistance est telle qu’elle ne puisse être vaincue que par la force des armes ;3. Lorsque les personnes invitées à s’arrêter par des appels répétés de « Halte gendarmerie  » faits à haute voix cherchent à échapper à leur garde ou à leurs investigations et ne peuvent être contraintes de s’arrêter que par l’usage des armes ;4. Lorsqu’ils ne peuvent immobiliser autrement les véhicules, embarcations ou autres moyens de transport dont les conducteurs n’obtempèrent pas à l’ordre d’arrêt.En clair, un gendarme peut tirer sur un suspect qui s’enfuit ou sur un véhicule qui force un barrage sans être inquiété (même si un juge a toujours la possibilité de juger du contraire). La loi va même plus loin, puisqu’il est autorisé à tirer dès lors qu’il « ne peut défendre autrement le terrain qu’il occupe », par exemple.Qu’il s’agisse de policiers ou de gendarmes, la règle de droit reste indicative : comme le rappelait Le Monde dans une affaire remontant en 2010 à Draguignan (Var), un gendarme a été mis en examen pour homicide involontaire après avoir tiré sur un suspect en fuite. Quant aux policiers, la justice est en général plutôt compréhensive lorsqu’ils font usage de leurs armes. Mais il y a quasiment systématiquement une enquête.3. Une revendication portée par Alliance police nationale et les RépublicainsTous les policiers ne souhaitent pas cette modification de la loi, que défend, entre autres, Marine Le Pen. Elle est surtout réclamée par le syndicat Alliance police nationale, proche des Républicains. Chez ces derniers, c’est le président du conseil général des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, qui est le plus en pointe sur la question.Après les attentats des 7 et 11 janvier 2015, il a proposé de donner aux policiers une présomption de légitime défense dans plusieurs cas, notamment en cas de « danger imminent », de refus de déposer les armes au bout de deux sommations, ou lorsqu’un policier subit des « violences graves » de la part d’individus non armés. Mardi 3 novembre, lors de la présentation d’une batterie de mesures pour « renforcer la sécurité des Français », Nicolas Sarkozy s’est également montré favorable à ce que gendarmes et policiers « bénéficient de la présomption de légitime défense ».Si Bernard Cazeneuve semblent aujourd’hui opérer une inflexion sur le sujet, il continue à insister sur la nécessité de ne pas « remettre en cause les principes de droits constitutionnels et européens », qui vont plutôt dans le sens d’un usage de l’arme en ultime recours.Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nathalie Cheysson-Kaplan #container_14467314135{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14467314135{ height:400px; } #container_14467314135 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14467314135 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14467314135 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14467314135 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Évolution du nombre de mariages et de pacsSource : Inseerequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14467314135", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2000","2001","2002","2003","2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Mariages", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 305234 ], [ "", 295720 ], [ "", 286169 ], [ "", 282756 ], [ "", 278439 ], [ "", 283036 ], [ "", 273914 ], [ "", 273669 ], [ "", 265404 ], [ "", 251478 ], [ "", 251654 ], [ "", 236826 ], [ "", 245930 ], [ "", 231225 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Pacs", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 22271 ], [ "", 19629 ], [ "", 25305 ], [ "", 31570 ], [ "", 40080 ], [ "", 60462 ], [ "", 77347 ], [ "", 101992 ], [ "", 145938 ], [ "", 174584 ], [ "", 205561 ], [ "", 152169 ], [ "", 160639 ], [ "", 168126 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Avec plus de 168 200 pacs conclus en 2013, selon les derniers chiffres disponibles, le nombre de couples pacsés avoisine les deux millions. Au fil du temps, leur statut a progressivement été aligné sur celui des couples mariés. Mais il subsiste encore quelques différences dont les partenaires n’ont pas toujours conscience. Petit tour des principales limites du pacs.Lire aussi :Pacs, mariage : les précautions à prendre avant de s’engagerPas de filiation automatiqueLe partenaire de pacs n’est pas présumé être le père des enfants de sa compagne et doit les reconnaître pour établir son lien de parenté à leur égard. Si cette reconnaissance est effectuée dans l’année de la naissance, les couples pacsés ont alors les mêmes droits et les mêmes devoirs à l’égard de leurs enfants que les couples mariés. Pas de prestation compensatoire En cas de séparation, le partenaire de pacs qui se retrouve dans une situation financière difficile ne peut pas prétendre au versement d’une prestation compensatoire, à l’instar de ce qui est prévu pour les couples mariés qui divorcent.Pas d’héritage sans testamentBien qu’étant exonérés de droits de succession dans les mêmes conditions que les couples mariés, les partenaires de pacs ne sont pas héritiers l’un de l’autre. S’ils souhaitent transmettre tout ou partie de leurs biens à leur décès à leur partenaire survivant, ils doivent rédiger un testament. Avec une contrainte supplémentaire s’ils ont des enfants : leur marge de manœuvre est plus réduite que celle des couples mariés. En présence d’enfants, qu’ils soient communs ou nés d’une union précédente, ils ne peuvent pas léguer à l’autre plus que la quotité disponible ordinaire de leur succession (c’est-à-dire la moitié de sa succession si la personne a un enfant, le tiers si elle en a deux et le quart si elle en a trois ou plus).Pas de pension de réversion Tous les régimes de retraite obligatoires prévoient le versement d’une partie de la pension de retraite d’un assuré décédé (ou de celle à laquelle il aurait pu prétendre) à son conjoint survivant. Ce droit n’a pas été étendu aux partenaires de pacs : ils n’ont droit à rien au décès de leur partenaire.Lire aussi :Pour partager sa retraite, l’amour ne suffit pasDes donations sous conditionsLes donations entre partenaires de pacs sont soumises aux droits de donation après un abattement de 80 724 euros, comme pour les couples mariés. Mais attention, si le pacs est rompu dans l’année de sa signature ou l’année suivante pour un motif autre que le mariage des partenaires entre eux ou le décès de l’un deux, l’abattement est remis en cause. Autrement dit, les droits de donation seront dus sur la totalité de la donation.Lire aussi :« Le piège fiscal des donations entre pacsés »Nathalie Cheysson-KaplanJournaliste au Monde Philippe Gagnebet (Toulouse, correspondance) Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, avait annoncé le 21 octobre un plan pour « vider » la « jungle » calaisienne de ses migrants. Depuis, deux populations quittent les lieux : les volontaires qui partent se reposer un mois dans des hébergements loin du Pas-de-Calais, et ceux que les policiers arrêtent puis envoient dans les centres de rétention partout en France. Toulouse accueille depuis deux semaines ces deux populations.Lire aussi :Des centaines d’exilés de Calais placés en rétentionIls seraient environ 600, selon les chiffres de la Cimade, a avoir été ainsi « déplacés » de la « jungle » et envoyés vers les centres de rétention administrative (CRA) de Toulouse, Marseille, Nîmes, Metz ou encore Vincennes. « On ne peut vraiment rien faire, si ce n’est leur dire qu’on est prêts à les accueillir », observe Michèle Crémoux, chargée de la campagne de Migreurop à Toulouse et membre du Cercle des voisins. Celle qui accompagne les migrants à la sortie du (CRA) de Cornebarrieu, en banlieue toulousaine, ne peut que constater l’afflux de migrants en provenance de Calais.A Toulouse, 95 % d’entre eux ont été libérés après les audiences devant le tribunal administratif. Depuis le 21 octobre, 85 personnes ont ainsi été placées en CRA et 75 ont été libérées. Elles seraient retournées immédiatement vers Calais retrouver leurs compagnons d’infortune pour tenter le passage vers l’Angleterre. Pour Flor Tercero, avocate toulousaine et membre d’un collectif de 35 avocats volontaires pour défendre ces exilés, « ces déplacements se font dans une improvisation totale et la justice ne peut pas être rendue en l’état ».« Panique à Calais »Pour preuve, l’audience du 3 novembre, au cours de laquelle la juge n’avait pas reçu de la part de la préfète du Pas­-de-­Calais les « décisions de placement » nécessaires à l’instruction des dossiers pour ces personnes frappées d’Obligation de quitter le territoire français. C’est grâce à un mail envoyé le soir même à la préfecture que le tribunal a pu enclencher un contentieux d’urgence et que les avocats ont ainsi pu fournir ensuite les documents pour leur défense. Les libérations ont concerné 23 % de Syriens, 17 % d’Afghans, 13 % d’Iraniens, 11 % d’Irakiens et 10 % d’Erythréens, pour lesquels aucune expulsion du territoire n’a été prononcée à ce jour.Pour Me Tercero, « ces pratiques sont extrêmement choquantes et démontrent la panique qui règne à Calais. D’autant plus que la loi impose que les migrants soient entendus par une juge des libertés après cinq jours passés en centre de rétention ». Jeudi 5 novembre, 35 nouveaux migrants en provenance de Calais sont arrivés à Cornebarrieu.Dans le même temps, la préfecture de la région Midi-Pyrénées, qui « se refuse à commenter des décisions de justice », a officialisé, le 4 novembre, l’accueil de 61 migrants en provenance de Calais. Cinquante d’entre eux ont pris la direction de Luchon (Haute-Garonne) alors que les onze restants ont trouvé refuge dans des locaux de l’Association nationale pour la formation professionnelle des adultes à Toulouse. Ce sont les premiers résultats concrets d’un processus engagé depuis le 21 octobre, avec le recensement des capacités d’hébergement dans les départements, en lien avec les mairies et le réseau des associations spécialisées dans l’accueil et l’accompagnement.« Trouver des solutions humainement dignes »Pour Frédéric Rose, directeur de cabinet du préfet de région, « il s’agit de trouver des solutions humainement dignes, dans le cadre d’un suivi et d’un dispositif exceptionnel, de recenser des hébergements nouveaux et de traiter les demandes d’asile ». Originaires du Soudan, du Pakistan ou d’Irak, ces nouveaux arrivants, tous volontaires, ont « vocation à rester dans ces lieux d’hébergement le temps que leur situation administrative soit examinée et que des solutions à plus long terme soient envisagées ». Des maires socialistes du sud toulousain s’étaient également manifestés pour accueillir des Syriens en provenance d’Allemagne, mais à ce jour une seule famille a trouvé un toit à Ramonville.Un autre cas de figure devra être traité par les services de la préfecture. Depuis le mois de mars, environ 140 Syriens se sont installés dans le quartier des Izards, au nord de la ville, dans des HLM appartenant à la ville. Un répit vient d’être accordé à une dizaine de familles menacées d’expulsion, et l’audience au tribunal d’instance a été reportée au 6 novembre. Des enfants ont été scolarisés, un suivi juridique est en cours, car beaucoup d’entre eux, ayant transité par l’Espagne, y avaient déposé des demandes d’asile. Autres parcours, autres drames à résoudre.Lire aussi :A Villeurbanne, un « répit » offert à une cinquantaine de migrants venus de CalaisPhilippe Gagnebet (Toulouse, correspondance)Journaliste au Monde 06.11.2015 à 13h27 • Mis à jour le06.11.2015 à 14h29 | Alexandre Pouchard et Maxime Vaudano Bien que membre de l’espace Schengen, la France va rétablir des contrôles à ses frontières pendant un mois. Le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé vendredi 6 novembre cette mesure exceptionnelle et temporaire, liée à la tenue de la COP21, la conférence de l’ONU sur le climat, organisée à Paris du 30 novembre au 11 décembre.Le ministère de l’intérieur a précisé à l’AFP que les contrôles seraient rétablis du 13 novembre au 13 décembre. Cette mesure, sans lien avec la crise des migrants, selon le ministre de l’intérieur, ne constitue pas une suspension des accords de Schengen, a affirmé M. Cazeneuve sur RMC et BFM-TV :« Pendant un mois, nous allons établir des contrôles aux frontières, ce qui n’est pas du tout une suspension de Schengen (…) qui prévoit, dans un de ses articles la possibilité pour des Etats de le faire dans des circonstances particulières qui correspondent à la COP21. »Les accords de Schengen permettent de fait de rétablir les contrôles aux frontières dans des cas précis.1. En quoi consistent les accords de Schengen ?Conclus en 1985 par la France, l’Allemagne de l’Ouest et le Benelux, les accords de Schengen visaient à supprimer progressivement les contrôles aux frontières communes et à instaurer un régime de libre circulation des personnes. Inauguré en 1995, l’espace Schengen regroupe aujourd’hui 22 des 28 Etats de l’Union européenne, ainsi que quatre pays extérieurs : l’Islande, la Norvège, la Suisse et le Liechtenstein. Concrètement, il supprime tout contrôle des frontières terrestres, maritimes ou aériennes entre deux pays appartenant à cet espace. 2. Les pays européens ont-ils le droit de rétablir des contrôles à leurs frontières ?Oui. Une clause de sauvegarde intégrée à l’article 2.2 de la convention de Schengen autorise les Etats à rétablir provisoirement des contrôles aux frontières dans des circonstances exceptionnelles.Le code frontières Schengen de 2006 en précise les contours : il autorise le rétablissement des contrôles en cas de « menace grave pour l’ordre public et la sécurité intérieure » (pour six mois maximum) ou pour faire face à des événements imprévus (cinq jours maximum), ce après consultation des autres Etats du groupe Schengen. Une réforme des règles réclamée par le président français de l’époque, Nicolas Sarkozy, et Silvio Berlusconi, alors président du conseil italien, a étendu en 2013 la possibilité de rétablir les frontières jusqu’à vingt-quatre mois, dans des « circonstances exceptionnelles », notamment une défaillance grave du contrôle des frontières extérieures.Par ailleurs, l’article 78 du Traité de fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) permet des « mesures provisoires » dans le cas où « un ou plusieurs Etats membres se trouvent dans une situation d’urgence caractérisée par un afflux soudain de ressortissants de pays tiers ». 3. Dans quelles circonstances des frontières nationales ont-elles été rétablies ?La clause de sauvegarde prévue par Schengen est appliquée régulièrement mais se cantonne généralement à l’accueil d’événements internationaux : des réunions de la Banque centrale européenne à Barcelone, le G20 de Cannes, l’Euro 2012 de football ou la visite du président américain Barack Obama en Estonie ont ainsi donné lieu ces dernières années à un rétablissement des contrôles pour quelques jours. Il peut aussi s’agir de menaces imminentes de terrorisme, comme la France l’a fait après les attentats de 1995.Ces derniers mois, en revanche, des pays comme l’Allemagne, l’Autriche ou la Hongrie ont invoqué le TFUE pour rétablir les contrôles à leurs frontières avec la crise des migrants. La France avait elle aussi mis en place une telle mesure en 2011 lors du « Printemps arabe », qui avait entraîné l’arrivée de milliers de migrants en Europe. 4. Comment les frontières européennes sont-elles contrôlées ?Chaque Etat ayant une frontière avec un pays non-membre de l’espace Schengen (comme la Hongrie avec la Serbie, par exemple) se doit de contrôler les entrées. L’Union européenne s’est dotée d’une base de données commune, baptisée « SIS » (pour système d’information Schengen), permettant d’identifier les individus pénétrant sur le territoire européen et de distinguer les arrivants interdits de séjour ou bien ceux recherchés. La coopération opérationnelle pour la surveillance des frontières est théoriquement assurée par l’agence européenne Frontex.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste de Montvalon Professeur de science politique à l’université Lille-II et chercheur au CNRS, Rémi Lefebvre – qui est également conseiller municipal (PS) à Hellemmes, commune associée à Lille –, travaille depuis longtemps sur le Parti socialiste. Il est l’auteur notamment de Primaires socialistes, la fin du parti militant (Raisons d’agir, 2011) et, avec Frédéric Sawicki, de La Société des socialistes. Le PS aujourd’hui (Editions du Croquant, 2006).Lire aussi :La banlieue reste un sujet à risque pour les politiquesComment le Parti socialiste a-t-il appréhendé la question des banlieues depuis les émeutes urbaines de 2005 ?Rémi Lefebvre : De ces territoires où il n’a jamais réussi à s’implanter, le PS a une vision de plus en plus électoraliste. Il ne se pose la question de son rapport aux catégories populaires que de manière intermittente, quelques mois avant chaque élection présidentielle, lorsqu’il redécouvre la sociologie du pays et qu’il construit une stratégie électorale.D’où vient cette coupure ?Les ouvriers et employés (les catégories populaires) représentent plus de 50 % de l’électorat. Mais ces catégories populaires se sont hétérogénéisées. Dans la vision des dirigeants socialistes, on a d’un côté la vieille classe populaire, ceux qu’ils peuvent appeler les « petits Blancs », qui ont migré vers le périurbain et constituent une cible politique difficile à toucher. De l’autre, des populations souvent issues de l’immigration, qui sont restées dans des quartiers relégués et stigmatisés, où le PS a un terrifiant déficit de représentation.Lire aussi :Dix ans après les émeutes, la colère des banlieues n’a pas évolué en mouvement durablePourquoi ce parti ne s’est-il pas efforcé de retisser des liens avec ces quartiers ?Jusqu’à présent, leurs habitants – qui participent très peu aux scrutins locaux – ont voté massivement pour la gauche à l’élection présidentielle. François Hollande en a largement bénéficié en 2012, Ségolène Royal encore plus en 2007. Les populations de ces quartiers sont considérées comme un des noyaux de l’électorat socialiste, comme l’avait théorisé le rapport Terra Nova de 2011, qui invitait le PS à délaisser les classes populaires traditionnelles, gagnées selon lui au FN. Les dirigeants du PS croient que l’électorat des banlieues est un « électorat captif », qui se tournera mécaniquement vers leur candidat en réaction à l’ultradroitisation et au discours islamophobe de ses adversaires. Comment comprendre autrement que la gauche au pouvoir ait à ce point délaissé les banlieues ?Lire aussi :La « séquence banlieues » de François Hollande légèrement perturbée à La CourneuveQuels sont les signes de cet abandon ?Un symptôme parmi d’autres : il n’y a plus de ministre ou de secrétaire d’Etat chargé exclusivement de la politique de la ville, ce qui informe sur la hiérarchisation des problèmes pour le gouvernement. La gauche a tendance à penser que la crise des banlieues se résume à un problème d’urbanisme ou se réduit à une dimension économique et sociale, alors qu’elle est d’abord une question démocratique et de reconnaissance symbolique. Lorsqu’il détenait la majorité à l’Assemblée nationale et au Sénat, le gouvernement aurait pu au moins essayer de défendre le droit de vote des étrangers pour les élections locales, une promesse de François Hollande et de la gauche depuis trente ans. Il ne l’a pas fait, et c’est une erreur, une occasion manquée. Même chose concernant le récépissé aux contrôles d’identité. Ces populations se sentent blessées et peu reconnues symboliquement. La gauche redouble leur disqualification.Lire aussi :A Sciences Po, Manuel Valls enterre le droit de vote des étrangersPersonne au PS n’a porté ces débats, alors que la politique économique du gouvernement a été durablement critiquée et contestée par les « frondeurs », la gauche du parti. La cause des banlieues au PS est comme « invisibilisée ». Depuis 2012, des initiatives émanant de ces quartiers ont été lancées, comme la coordination Pas sans nous, qui a essayé de jouer le jeu de la coopération avec la gauche au pouvoir en lui proposant de développer une démocratie participative, citoyenne. Renforcer le « pouvoir d’agir » des banlieues est une piste pour qu’une reconquête citoyenne s’y enclenche. Parti de notables, peu disposés à partager leur pouvoir, le PS n’y a pas répondu.S’agit-il pour le Parti socialiste d’un problème politique de fond ou d’une coupure sociologique ?C’est une défaite culturelle que traduit l’extrême frilosité du PS sur toutes les questions qui concernent la banlieue ; y compris le sujet de l’islam, qu’il appréhende de manière anxiogène. Mais combien y a-t-il de musulmans au PS ? Plus généralement, ce parti n’a ni militants ni leaders d’opinion dans les quartiers populaires. Et il s’est coupé du tissu associatif. Au mieux, il débauche quelques militants souvent peu représentatifs pour constituer les listes municipales. Les militants appartiennent aux classes moyennes qui ont quitté ces quartiers. Par un phénomène d’embourgeoisement et de notabilisation, une profonde distance sociale s’est creusée, et l’on a désormais de part et d’autre des gens qui ne se comprennent plus. Le fossé entre le PS et les banlieues est à la fois politique et culturel.Lire aussi :Partis en fuméeJean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste de Montvalon Rien de tel qu’un sordide fait divers ou – « mieux  », si l’on peut dire – une révolte pour inscrire les banlieues à l’agenda politique (et médiatique). Rien d’autre, surtout. Que le feu s’éteigne, que l’émotion retombe, et le sujet disparaît des écrans radars… pour resurgir à l’embrasement suivant. Il y a dix ans, les réactions ont simplement été à la mesure de l’ampleur des émeutes. En témoigne la proclamation très exceptionnelle de l’état d’urgence, par un décret publié le 8 novembre 2005.Les chercheurs savent que ces mobilisations sont trop éphémères pour être suivies d’effets. « La politique de la ville est une politique réactive, symbolique, mais structurellement faible  », constate le sociologue Renaud Epstein, maître de conférences en sciences politiques à l’université de Nantes. « Après 2005, il n’y a pas eu de vraie transformation des politiques conduites dans les quartiers populaires  », souligne Marie-Hélène Bacqué, professeure d’études urbaines à l’université Paris-Ouest-Nanterre. Le plan de rénovation urbaine lancé par Jean-Louis Borloo, dans une loi d’août 2003, fut seulement « accéléré  », précise Mme Bacqué.MartingaleLa rénovation urbaine  : une martingale pour les politiques. « Auparavant, la politique de la ville ne représentait que de l’échec  » pour ceux qui en avaient la charge, explique M. Epstein. Quant au travail mené sur le terrain par les centres sociaux, ou les associations proposant du soutien scolaire, il était « invisible  ». Tout à coup, « les tours qui tombent fournissent une actualité positive, spectaculaire et quasi continue  », relève le sociologue, qui évoque « une sorte d’ivresse, d’exaltation  » des politiques à ce sujet « de 2003 à 2012 ». Cette priorité a relégué le reste au second plan. « Dix ans après, on s’est rendu compte que la dissolution des problèmes sociaux dans la démolition et le béton avait fait long feu  », renchérit M. Epstein.Selon ces chercheurs, la liste est longue de ce qui n’a pas été fait. « On parle de discrimination positive, alors qu’on n’en est même pas à l’égalité  », rappelle Mme Bacqué, qui indique, à titre d’exemple, qu’« au terme de sa scolarité, un enfant de Seine-Saint-Denis aura suivi un an de cours en moins qu’un élève parisien  ». Inégalités vis-à-vis des services publics, déserts médicaux, progression du chômage supérieure à la moyenne… De nombreux indicateurs témoignent depuis longtemps des difficultés spécifiques des banlieues.Les responsables politiques se sont pourtant faits de plus en plus discrets sur ce sujet. « Depuis 2005, le discours de la solidarité envers ces quartiers et leurs habitants tend à s’estomper, y compris à gauche, observe le sociologue Thomas Kirszbaum, chercheur associé à l’Institut des sciences sociales du politique (ENS de Cachan/CNRS). Aucun responsable politique ne préconise de dépenses supplémentaires. Tous veillent à ne pas donner l’impression d’en faire plus pour ces quartiers, alors qu’ils sont pourtant nettement moins bien traités que le reste du territoire. »« Ressentiment »Dans un contexte d’enracinement progressif du Front national, les travaux du géographe Christophe Guilluy mettant l’accent sur les difficultés des zones périurbaines ont contribué à déplacer l’attention. « Les politiques sont massivement acquis à la thèse du ressentiment des “petits blancs” du périurbain  », note M. Kirszbaum, qui y voit la raison du « consensus “républicain” sur la politique de la ville en général, et la rénovation urbaine en particulier  ». « Pour les politiques, souligne-t-il, la meilleure façon de désamorcer le vote FN serait de rendre ces quartiers invisibles. »Partagé entre le besoin d’adresser des signaux à ces quartiers, potentiels réservoirs de voix, et la crainte de sembler les privilégier, le candidat François Hollande avait évoqué « l’égalité territoriale  » pendant sa campagne présidentielle. « Une expression qui parlait dans les quartiers, mais aussi ailleurs  », souligne M. Epstein. Le slogan était assorti de deux promesses : la délivrance d’un récépissé lors des contrôles de police, et l’instauration du droit de vote des étrangers aux élections locales. Deux promesses enterrées par la gauche au pouvoir.Lire aussi :« Le PS a une vision de plus en plus électoraliste des banlieues »Professeur de science politique à l’université Lille-II et chercheur au CNRS, Rémi Lefebvre déplore, dans un entretien publié sur Lemonde.fr, « l’extrême frilosité du PS sur toutes les questions qui concernent la banlieue ; y compris le sujet de l’islam, qu’il appréhende de manière anxiogène  ». Selon lui, cela signerait la « défaite culturelle  » d’un parti qui « n’a ni militant ni leader d’opinion dans les quartiers populaires  » et qui « s’est coupé du tissu associatif  ».« Appartenance nationale  »Pendant que le PS s’est éloigné de ces quartiers – et de leurs préoccupations –, la droite a radicalisé son discours. Ministre de l’intérieur en 2005, Nicolas Sarkozy « criminalisait des “émeutiers voyous” et développait une vision complotiste en évoquant des bandes organisées qui chercheraient à “détruire la République” », souligne M. Kirszbaum. Mais ce dernier rappelle qu’à l’époque le chef de l’Etat, Jacques Chirac, et son premier ministre, Dominique de Villepin, tenaient un autre discours, comportant « un versant compassionnel [qui] mettait plutôt l’accent sur l’inégalité des chances et les discriminations  ».Des thèmes qui – sous une pression encore accrue du FN – ne sont plus guère portés aujourd’hui. « L’assimilationnisme, qui avait marqué la campagne présidentielle de 2012 de Nicolas Sarkozy, revient en force avec Manuel Valls depuis les attentats de janvier, note l’universitaire. Le sentiment d’appartenance nationale de ces populations est à nouveau questionné. »Conclusion de M. Kirszbaum  : « Si leurs mots diffèrent, il y a une filiation Sarkozy/Valls  : la nation, c’est ce “nous” qui s’incarne dans “nos valeurs” ; “eux” viennent défier ce que l’on est. » Un discours convergeant, qui « construit ces quartiers comme un monde à part, comme le lieu central d’une menace pour la société ».Jean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laura Buratti Candidats au bac 2016, saviez-vous qu’être doué en surf, bilingue en swahili, virtuose de l’accordéon, entre autres talents, peut vous faire gagner de précieux points à l’examen ? Il est en effet possible, jusqu’au 12 novembre, de s’inscrire aux « épreuves ponctuelles terminales », dans des disciplines pour lesquelles vous n’avez pas suivi de cours au lycée. Passage en revue de ces « options facultatives » d’un genre particulier, qui peuvent, tout comme le latin ou une troisième langue, vous faire gagner des points précieux à l’examen.Chaque candidat au baccalauréat est autorisé à présenter un maximum de deux options facultatives, pour lesquelles seuls les points au-dessus de la moyenne sont pris en compte. Les points de la 1re option sont même doublés pour les candidats des filières générales. Réfléchissez toutefois avant de vous inscrire : il ne suffit pas d’avoir fait deux ans de tennis à l’école primaire ou de chanter tous les matins sous la douche pour espérer rattraper une mauvaise note en français ou maths. En sports par exemple, le niveau demandé est bien plus élevé qu’aux épreuves communes d’EPS. Et il faut savoir qu’un bon nombre d’épreuves exigent une préparation préalable, voire de préparer un morceau ou de constituer un dossier. « Attention à ne pas se laisser déborder par la surcharge de travail, met ainsi en garde Annie Descamps, conseillère d’orientation-psychologue.Il faut aussi savoir qu’elles ne sont pas miraculeuses. Selon la plus récente étude consacrée aux options facultatives (qui portait sur le bac 2013), ces dernières n’ont été décisives dans l’obtention du diplôme que pour moins de 4 % des bacheliers. Et elles n’ont valu aucun point supplémentaire à 10 % d’entre eux. Il n’empêche, à condition de viser juste, elles peuvent offrir un réel coup de pouce : les candidats ayant présenté au moins une option ont augmenté leur moyenne générale de 0,3 point.Cinéma, musique ou arts plastiques, les plus populairesCe sont les options qui attirent le plus de candidats : 28,1 % de ceux qui présentent au moins une option avaient choisi les arts en 2013. En outre, elles s’avèrent plutôt rentables, permettant à neuf candidats sur dix d’obtenir une note supérieure à la moyenne.De nombreuses disciplines artistiques peuvent être choisies en « épreuve facultative terminale » : cinéma-audiovisuel, musique, théâtre, arts plastiques, histoire des arts, cinéma et danse (il s’agit d’une épreuve différente de celle d’EPS). Si celle qui vous intéresse n’est pas proposée par votre lycée, renseignez-vous auprès de votre académie, vous pourrez peut-être la passer ailleurs.A savoir : l’épreuve d’arts plastiques comporte un dossier à défendre à l’oral, avant des questions demandant « des connaissances et une certaine culture artistique ».En musique, pas de place pour l’improvisation non plus : le candidat doit écouter deux extraits d’œuvres musicales (dont une figurant au programme) et en faire le commentaire comparé à l’oral, avant d’interpréter un morceau préparé durant l’année, choisi dans une liste d’œuvres. L’évaluation porte davantage sur la qualité artistique de l’interprétation que sur les compétences techniques.Le sport, pour ceux qui ont un bon niveauJuste après les arts, les activités physiques et sportives sont les plus demandées, par 21 % des candidats en 2013. Là encore, amateurs s’abstenir. « Il faut avoir un bon niveau régional dans sa discipline », souligne Valérie Debuchy, inspectrice générale de l’éducation nationale et doyenne du groupe EPS.Cela correspond au minimum à une ceinture marron en judo ou un classement 30 en tennis, par exemple. Pas inaccessible donc, mais les exigences restent tout de même supérieures à celles des épreuves communes d’EPS. « Chaque année, nous avons des touristes qui se présentent, ceux-là ne gagnent jamais de points », poursuit-elle. Un quart des candidats n’ont pas obtenu la moyenne aux épreuves ponctuelles d’EPS en 2013. Un autre quart a en revanche récolté plus de 17/20.Pour connaître précisément le niveau demandé, chaque académie propose des grilles d’évaluation disponibles en ligne dès la rentrée. « Il ne faut pas hésiter, si on a un doute sur son niveau, à demander conseil à son professeur d’EPS. Il saura dire si vous avez intérêt à présenter l’épreuve ou pas », complète Valérie Debuchy.Judo, natation et tennis sont proposés partout en France pour le bac 2016. De plus, chaque académie a la possibilité de proposer une à deux activités physiques supplémentaires, dont la liste est proposée ci-dessous. Sachez que vous n’êtes pas autorisé à passer une épreuve dans une autre académie que la vôtre.Les langues vivantesVous parlez couramment le malgache ou une autre langue que vous n’avez pas choisi d’étudier au lycée ? Vous avez peut-être intérêt à la passer en épreuve facultative. Renseignez-vous auprès de votre établissement, car, même s’il ne propose pas la langue qui vous intéresse, il est parfois possible de passer cette épreuve dans un autre lycée ou une autre académie. Cela peut être très rentable : 16,6 % des candidats présentant une option avaient choisi une langue vivante en 2013 et près de deux tiers d’entre eux ont obtenu plus de 15/20.De nombreuses langues vivantes, pour lesquelles il suffit d’avoir un niveau de conversation courant, sont évaluées à l’oral. L’italien, l’espagnol, le chinois, l’arabe, le portugais, l’allemand, le russe, la langue d’oc et les langues régionales d’Alsace représentent au total plus de trois quarts des épreuves de langues passées en 2013. La langue des signes française est considérée comme une langue vivante à part entière, vous pouvez donc la présenter au bac (plus de renseignements sur cette page du ministère de l’éducation nationale).Des langues moins fréquentes peuvent être également présentées, mais à l’écrit, ce qui peut poser problème aux candidats qui ne pratiquent une langue qu’à l’oral, dans un cadre familial, par exemple. Les langues proposées au bac général sont résumées dans le tableau ci-dessous, celles des autres séries sont présentées sur cette page du ministère de l’éducation nationale.Laura BurattiJournaliste au Monde Jean-Baptiste Jacquin Il n’y a plus aucun doute possible : le simple appel à boycotter des produits israéliens est totalement illégal en France. Et sévèrement puni. Deux arrêts de la Cour de cassation du 20 octobre, passés inaperçus en dehors des réseaux militants et des juristes spécialisés, font de la France l’un des rares pays du monde, et la seule démocratie, où l’appel au boycott par un mouvement associatif ou citoyen pour critiquer la politique d’un Etat tiers est interdit.Concrètement, la Cour de cassation a confirmé la condamnation par la cour d’appel de Colmar de 14 militants du mouvement Boycott, désinvestissement, sanctions (BDS) à 28 000 euros de dommages et intérêts aux parties civiles et chacun à une amende de 1 000 euros avec sursis. Il leur est reproché d’avoir, le 26 septembre  2009 pour les uns et le 22 mai  2010 pour les autres, participé à une manifestation dans un magasin Carrefour à Illzach, près de Mulhouse (Haut-Rhin), «  appelant au boycott des produits en provenance d’Israël  ». Ils portaient des tee-shirts avec le slogan «  Palestine vivra, boycott Israël  » et distribuaient des tracts aux clients sur lesquels était écrit   : «  Acheter les produits importés d’Israël, c’est légitimer les crimes à Gaza, c’est approuver la politique menée par le gouvernement israélien.  »Il n’a été relevé aucune dégradation, aucune entrave au fonctionnement du magasin (qui n’a pas porté plainte) ni aucun propos antisémite. Le mouvement BDS déploie sa stratégie dans de nombreux pays (Grande-Bretagne, Etats-Unis, Belgique, Allemagne, etc.) au moyen d’appels aux boycotts commerciaux, universitaires ou culturels pour faire pression sur Israël.Lire aussi :Le boycott d’Israël torpille la paixPour la haute juridiction française, cela est néanmoins constitutif du délit de «  provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une race, ou une religion déterminée  » (article 24 alinéa 8 de la loi sur la presse).Seuls les embargos sont légauxLa campagne BDS lancée par des militants propalestiniens en 2005 à travers le monde fait l’objet depuis 2010 de poursuites systématiques dans l’Hexagone. Une circulaire aux procureurs datant de février 2010 – Michèle Alliot-Marie était alors ministre de la justice – visait spécifiquement les «  appels au boycott de produits israéliens  » et recommandait aux parquets d’apporter «  une réponse ferme  ».Mais les tribunaux et cours d’appel ont hésité et divergé, entre annulations de poursuites, relaxes au nom de la «  liberté d’expression  » et condamnations au titre de la «  provocation à la discrimination  ». Désormais, l’interprétation de la Cour de cassation s’impose à tous. Seuls les boycotts décidés par l’Etat, à savoir les embargos, sont légaux.«  C’est une grande régression  », s’offusque Antoine Comte, l’avocat de BDS, qui se dit « déterminé à porter l’affaire devant la Cour européenne des droits de l’homme  ». Il compte invoquer l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme sur la liberté d’expression. La Cour de Strasbourg ne devrait pas trancher avant deux ou trois ans. M. Comte insiste sur le fait que la loi de 1972 introduisant ce délit de provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence «  était destinée à protéger les individus contre le racisme  ».La France est isolée sur cette voieGlenn Greenwald, le journaliste américain connu pour avoir publié les révélations d’Edward Snowden sur les programmes de surveillance des Etats-Unis, a vertement réagi sur son site (The Intercept) à la décision du 20 octobre. Il raille la «  France, autoproclamé pays de la liberté, qui fait de vous un criminel  » pour être allé dans un supermarché vêtu d’un tee-shirt appelant à boycotter d’Israël.Pour Pascal Markowicz, avocat, membre du comité directeur du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), la Cour de cassation «  se contente d’appliquer la loi  ». Si la France est isolée sur cette voie, «  c’est que beaucoup de pays n’ont pas de lois aussi poussées en matière de lutte contre les discriminations », analyse-t-il. « Le problème est que derrière BDS il n’y a pas que la volonté de critiquer un Etat ou de défendre une cause. » Certaines actions du BDS ont parfois donné lieu à des propos antisémites.Le cas français «  pose problème  » en revanche à Patricia Vendramin, coauteure d’un livre d’analyse sur les pratiques du boycott (Le Boycott, Ingrid Nyström et Patricia Vendramin, Presses de Sciences Po, 144 p., 13  euros). Directrice d’un centre de recherche en sociologie et sciences politiques à l’université de Louvain-la-Neuve, elle constate qu’en France «  tous les appels au boycott ne sont pas traités de la même manière  ». Les appels au boycott contre l’Afrique du Sud du temps de l’apartheid, contre la Birmanie du temps de la junte ou même le Mexique au moment de l’affaire Florence Cassez n’ont jamais fait l’objet de poursuites.«  Liberté de choix  »«  La décision de la Cour de cassation est totalement contraire à ce mouvement de fond de la société civile où les consommateurs se mobilisent sur des questions d’éthique  », dénonce Ghislain Poissonnier, un magistrat qui soutient le mouvement BDS. « Perçu à certains moments comme l’arme des pauvres, le boycott trouve aujourd’hui toute sa place dans l’univers des activistes contemporains », soulignent Mmes Nyström et Vendramin en conclusion de leur ouvrage. Sauf en France.Dans leur arrêt, les juges constatent que cet appel au boycott discrimine «  à raison de l’origine et de l’appartenance nationale des producteurs et des distributeurs israéliens  ». Ils concluent que la liberté d’expression peut être soumise à « des restrictions ou sanctions qui constituent (…) des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la défense de l’ordre et à la protection des droits d’autrui  ».Une interprétation que conteste Jean-Christophe Duhamel, ingénieur en recherche en droit à l’université de Lille-II. «  Le droit d’autrui est respecté puisque l’appel au boycott est un appel au consommateur à exercer sa liberté de choix. Il ne s’agit pas d’une action qui, par exemple, empêcherait la livraison de produits israéliens dans le magasin, et cela n’entrave en rien la liberté économique du producteur israélien. »Cette «  défense de l’ordre et de la protection des droits d’autrui  » invoquée par la Cour de cassation fait craindre à M. Poissonnier «  des conséquences en chaîne pour la liberté d’expression ». Et d’interroger  : «  Les droits de producteurs étrangers doivent-ils prédominer sur une liberté politique ? Où est la limite ?  »Lire aussi :Israël face à la menace montante du boycottageJean-Baptiste JacquinJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Rémi Dupré et Richard Schittly (Lyon, correspondant) Le 17 novembre 2010, Karim Benzema et Mathieu Valbuena inscrivaient les deux buts de l’équipe de France — entraînée par Laurent Blanc — lors de sa victoire (2-1) en match amical contre l’Angleterre, à Wembley. Cinq ans jour pour jour après ce succès de prestige, les deux attaquants ne fouleront pas la pelouse du « temple londonien » pour affronter les Three Lions, en match préparatoire à l’Euro 2016. Jeudi 5 novembre, le patron des Bleus, Didier Deschamps, a préféré renoncer à convoquer la star du Real Madrid et l’ailier de l’Olympique lyonnais.Lire aussi :Equipe de France : Karim Benzema pris dans la tempêteJuste avant d’annoncer la liste des 23 joueurs retenus pour les rencontres amicales contre les champions du monde allemands, le 13 novembre, au Stade de France, puis face à la Perfide Albion, le sélectionneur a appris la mise en examen de Karim Benzema pour « des chefs de complicité de tentative de chantage et participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un délit puni d’au moins cinq ans d’emprisonnement ». Durant sa garde à vue de vingt-quatre heures dans les locaux de la police judiciaire de Versailles, le meilleur buteur des Bleus en activité (27 réalisations en 81 sélections depuis 2007) a reconnu être intervenu dans la désormais fameuse affaire du chantage à la sextape – vidéo érotique ou pornographique à usage personnel – dont son partenaire Mathieu Valbuena est la victime.Pensionnaire du Real Madrid depuis 2009, le joueur de 27 ans a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d’entrer en contact « de quelque façon que ce soit avec la victime et les autres mis en examen. » S’il a refusé d’évoquer « l’affaire pour laquelle Karim est entre les mains de la justice », préférant s’attarder sur « sa blessure » aux ischio-jambiers, Didier Deschamps a assuré que Mathieu Valbuena n’était pas « dans les meilleures conditions psychologiques » pour aspirer à participer au stage des Bleus. « Karim et Mathieu étaient très potes, je tombe de l’arbre, commente une source proche de l’équipe de France. En tout cas, c’est un coup dur pour Didier et les Bleus. » « Des termes orduriers »Pour l’avocat du joueur, Me Sylvain Cormier, « Karim Benzema démontrera sa bonne foi. Il est vraiment de tout coeur avec son ami Mathieu Valbuena ». Ce n’est pas l’avis des enquêteurs, pour qui « Benzema a bien reconnu en garde à vue qu’il savait que son intervention n’était pas amicale compte tenu des propos utilisés sur les écoutes ».Karim Benzema serait intervenu à la demande d’un ami d’enfance qui servait d’intermédiaire à deux maîtres chanteurs originaires de Marseille, l’ex-club de Valbuena. Selon nos informations, il s’agirait de Karim Zenati, 32 ans, mis en examen pour « tentative de chantage et participation à une association de malfaiteurs » et placé en détention provisoire jeudi 5 novembre. Les enquêteurs s’intéressent particulièrement à une discussion entre Benzema et Valbuena, tenue le 5 octobre à Clairefontaine, lors d’un rassemblement des Tricolores. Ce jour-là, l’ancien avant-centre de Lyon aurait évoqué l’existence de ladite sextape à son coéquipier. Selon le conseil du joueur, Benzema serait intervenu pour dire à Valbuena de « ne pas se laisser faire et de ne pas payer ». Une version qui s’oppose à celle des enquêteurs pour lesquels « les écoutes téléphoniques montrent que Zenati sollicite Benzema pour faire pression sur Valbuena dans des termes assez orduriers ».L’attaquant est natif du même quartier que Karim Zenati, au Bron Terraillon, à l’est de Lyon. Les deux jeunes hommes ne se sont jamais perdus de vue malgré la trajectoire ascendante du joueur formé à l’OL et dont il portera les couleurs de 1997 à 2009. Lié par ailleurs à Gressy, le frère cadet de Karim Benzema, Zenati est bien connu de la police lyonnaise. Doté d’un « profil de délinquant de cité », selon un enquêteur qui l’a arrêté par le passé, il a été condamné en mars 2006 à huit ans de prison, dans une affaire de braquages commis en 2003 alors qu’il était tout juste majeur. En novembre 2009, la police judiciaire le retrouve cette fois dans une affaire de « go-fast », un convoi remontant d’Espagne avec plus de 200 kilos de cannabis sur l’A7. Il circulait alors à bord d’une Audi TT blanche, prenant la fuite à toute vitesse, malgré un pneu crevé. Quelques jours avant son arrestation, il avait été aperçu en compagnie de Benzema dans la tribune présidentielle du stade de Gerland à Lyon, à l’occasion d’un match entre l’OL et Olympique de Marseille.Un ami en prisonSurnommé « Karlouche » (« Black » dans les cités), le trentenaire d’origine tunisienne avait impressionné le président de la cour d’assises de Lyon, lors de son procès en mars 2006. « On vient des quartiers. On n’a pas les mêmes repères, avait-il déclaré à l’époque. La violence, on est né dedans, dans les cités, à l’école, on n’a pas pris conscience qu’en faisant des braquages c’était quelque chose de grave. » A l’occasion d’une visite en avril de Benzema dans une école primaire de son quartier d’enfance, Zenati avait été vu à ses côtés. Selon Hervé Guyenard, l’un de ses avocats, il avait été accompagné par Benzema alors qu’il était convoqué chez le juge des enfants, avant son affaire de braquages. Le footballeur a aussi rendu visite à son ami lorsqu’il était en prison et lui a même un temps trouvé un travail pour une marque de vêtements de sport.Selon un ancien avocat proche du dossier, « l’entourage de Karim Benzema donne un ensemble assez insupportable, certains profitent de sa fortune et pensent que tout s’achète ». « Benzema a quand même pris une stature internationale et il doit en tenir compte et avoir un comportement adéquat, s’agace un agent de joueurs. On défend tous nos origines mais on ne peut pas être liés à la vie, à la mort avec les amis du quartier. Il peut y avoir des pressions du type ’ tu te rappelles quand on était petits, tu ne vas pas changer ’. Benzema s’est fait avoir par des parasites. » Un autre impresario abonde dans ce sens : « Dans leur très grande majorité, les Bleus font confiance à leurs potes d’enfance. Ils se disent qu’ils ne peuvent pas se faire baiser par leurs potes. C’est un réflexe pseudo-sécurisant. Pourtant, ces derniers n’ont parfois pas évolué et vivent aux crochets des autres. »Un agent qui frappe des journalistesDepuis 2004 et l’âge de 17 ans, Benzema confie ses intérêts à un troisième Karim : Djaziri, un agent lyonnais doté d’une licence de la Fédération française de football (FFF), qui a notamment collaboré avec l’ex-attaquant de l’OL Frédéric Piquionne. « C’est un agent malin, pro, qui a beaucoup fait pour Karim, explique un fin connaisseur des Bleus. C’est quelqu’un de posé mais qui peut avoir des coups de sang. »Durant le Mondial 2014 au Brésil, Karim Djaziri a vécu plusieurs semaines à Ribeiro Preto, près du camp de base de la sélection, pour veiller sur son protégé. Après l’élimination de l’équipe de France par l’Allemagne en quarts de finale, l’agent a agressé plusieurs journalistes de l’Equipe. Furieux d’un article consacré à son poulain dans les colonnes du quotidien sportif, Djaziri était accompagné, ce jour-là, d’un ami « costaud », correspondant au profil de Karim… Zenati. « Quand on a un agent qui frappe des journalistes car il n’est pas content d’un papier publié, ça fait beaucoup », s’agace-t-on aux portes du vestiaire de la sélection. Malgré les appels du pied de Jean-Pierre Bernès, l’agent de Deschamps et Valbuena, ou d’Alain Migliaccio, ancien représentant de Zinédine Zidane, Benzema a toujours refusé de se séparer de Djaziri. « Karim n’a jamais voulu changer d’agent, confirme un proche du joueur. C’est une forme de fidélité qui correspond à l’état d’esprit du quartier. »Le soutien du patron de la FFFDos au mur, le numéro 10 et meilleur argument offensif des Tricolores a reçu le soutien du président de la Fédération, Noël Le Graët. « J’ai pour lui beaucoup d’affection. C’est un joueur énorme et un homme de grande qualité. On ne le laisse pas tomber. Il a des fréquentations à améliorer mais il n’y a pas de décision définitive. J’en ai vu d’autres, des gens en garde à vue et blanchis le lendemain. Il n’y a pas d’affaire Benzema », a estimé le patron de la FFF. Problème, ce n’est pas la première fois que Karim Benzema doit rendre des comptes à la justice. En juillet 2010, il avait été mis examen dans le cadre de la déjà très médiatique affaire Zahia pour « sollicitation de prostituée mineure », avant d’être blanchi en janvier 2014, à l’instar de son partenaire en sélection Franck Ribéry. Au printemps 2013, le fou de bolides avait été condamné à une amende de 18 000 euros par un tribunal de Madrid après avoir été flashé à 216 km/h dans la banlieue de la capitale espagnole. « J’aimerais que Benzema soit blanchi et que ces deux garcons (l’attaquant du Real Madrid et Valbuena) redeviennent amis. Je ne le condamne pas. Benzema, c’est facile comme cible. Il est condamné avant d’avoir pu discuter. A cette heure-ci, je lui fais confiance.» A sept mois de l’Euro 2016, son avenir en Bleus est désormais entre les mains de la justice.Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterRichard Schittly (Lyon, correspondant)Journaliste au Monde 05.11.2015 à 19h53 • Mis à jour le06.11.2015 à 15h11 | Gary Dagorn et Jean-Baptiste Jacquin Jeudi 5 novembre, Adeline Hazan, la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, a rendu un avis paru au Journal officiel recommandant la suppression de cette mesure. Pour elle, la rétention de sûreté est « une mesure qui est complètement contraire aux principes fondamentaux de notre droit pénal ».Qu’est-ce que la rétention de sûreté ?La rétention de sûreté est un dispositif permettant de placer en centre médico-judiciaire les prévenus ayant purgé leur peine mais dont la dangerosité est jugée importante. Comprendre par là que la probabilité d’une récidive est jugée élevée.La rétention permet donc de maintenir une privation de liberté pour des personnes ayant déjà purgé leur peine de prison. Elle ne concerne que les individus condamnés pour des crimes à des peines de quinze ans ou plus et ne s’applique que dans le cas où la cour d’assises a expressément prévu cette option de rétention dans sa décision.Pour juger de la notion de « dangerosité » introduite par la loi, une commission pluridisciplinaire examine le dossier du détenu au moins un an avant sa libération. Ce dernier est placé au minimum six semaines dans un service spécialisé chargé d’évaluer son comportement.Si la probabilité de récidive de l’individu est jugée importante, la commission rend un avis motivé à la juridiction régionale de la rétention de sûreté (composée d’un magistrat, du préfet de région, d’un psychiatre, d’un avocat et d’un représentant d’une association de victimes).Dans le cas contraire, le dossier est transmis au juge d’application des peines afin qu’il statue sur une éventuelle surveillance judiciaire.Combien de détenus concernés depuis 2008 ?Cette réforme du code de procédure pénale introduite par la loi du 27 février 2008 et voulue par Nicolas Sarkozy, alors président de la République, a pour objectif de prévenir la récidive pour les crimes les plus graves (meurtre, torture, acte de barbarie, viol, enlèvement, séquestration).Depuis son entrée en vigueur, 49 mesures de surveillance de sûreté ont été prononcées. La surveillance de sûreté consiste surtout à suivre les personnes libérées dont on estime qu’elles peuvent récidiver. Le juge peut ainsi ordonner une assignation à domicile, des injonctions de soins ou un suivi sociojudiciaire. En 2012, le ministère de la justice précisait que la plupart de ces mesures concernaient majoritairement des auteurs d’infraction à caractère sexuel.Pour ce qui est des rétentions de sûreté, seules cinq ont été prononcées depuis sept ans. Les cinq individus ont été pris en charge au centre social, médical et judiciaire de Fresnes (Val-de-Marne), adjacent au centre pénitencier du même nom. Un bilan bien maigre pour l’une des mesures phares de la politique pénale de Nicolas Sarkozy, qui peut s’expliquer notamment par l’opposition du Conseil constitutionnel au principe de rétroactivité de la loi. Puisque la loi, entrée en vigueur en 2008, exige que les cours d’assises prévoient la rétention dans leur verdict et ne s’applique qu’aux peines de 15 ans ou plus, les premières rétentions ne sont pas attendues avant 2023. Les cinq rétentions de sûreté appliquées entre 2011 et 2015 l’ont été pour des personnes mises sous surveillance de sûreté mais n’ayant pas rempli les obligations dont ils devaient s’acquitter.Pourquoi la rétention de sûreté est-elle critiquée ?La rétention de sûreté a été fortement critiquée car elle revient à priver de leur liberté des personnes pour des crimes qu’elles n’ont pas encore commis mais dont on juge qu’elles pourraient les commettre. En cela, beaucoup de détracteurs de cette mesure ont fait le rapprochement avec la fiction de Philip K. Dick, Minority Report (1956), dans laquelle les individus sont condamnés avant même d’avoir commis un crime.Un principe qu’Adeline Hazan juge « contraire » aux principes du droit pénal français. « Soit la personne a de graves troubles psychiatriques, et dans ce cas elle doit être hospitalisée, soit ce n’est pas le cas et on ne peut pas l’enfermer. »Celle qui a succédé à Jean-Marie Delarue à l’été 2014 explique par ailleurs au Monde que les personnes qui font l’objet d’une rétention de sûreté n’ont aucune prise en charge. « Ils ont moins de droits que les détenus et moins de possibilité d’activités. Et les textes permettent de renouveler indéfiniment les périodes de rétention de sûreté. »Adeline Hazan cite l’exemple d’une personne dont la rétention de sûreté a duré plus d’un an parce qu’elle refusait de se soumettre à une expertise psychiatrique. Pour la contrôleuse générale, la privation de liberté est injustifiée : « Ce n’est parce que l’on refuse une telle expertise que l’on est dangereux ! »Même si la suppression de la mesure faisait partie des promesses de campagne de François Hollande, Mme Hazan reconnaît que « le climat sécuritaire actuel pose un problème. »En mars 2014, mission a été confiée à Bruno Cotte, ancien président de la chambre criminelle de la Cour de cassation et président de chambre à la Cour pénale internationale, de réfléchir à une réforme des peines, dont les mesures de sûreté. La commission Cotte devrait rendre ses conclusions à la chancellerie à la fin de l’année 2015.Gary DagornJournaliste au MondeJean-Baptiste JacquinJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.09.2015 à 10h54 • Mis à jour le27.09.2015 à 11h35 Deux chefs présumés de l’organisation séparatiste basque ETA (Euskadi ta Askatasuna, pour « Pays basque et liberté ») ont été mis en examen par des juges antiterroristes à Paris, et écroués dans la nuit de samedi à dimanche, a-t-on appris de source judiciaire.Présentés par Madrid comme des chefs politiques d’ETA, Iratxe Sorzabal, 43 ans, et David Pla, 40 ans ont été mis en examen notamment pour direction d’une organisation formée en vue de la préparation de crimes en lien avec une entreprise terroriste. Ils ont été placés en détention provisoire.Mme Sorzabal et M. Pla ont été arrêtés mardi à Saint-Etienne-de-Baïgorry, dans les Pyrénées-Atlantiques.Mme Sorzabal recherchée « depuis au moins dix ans »Leur arrestation s’ajoute à de nombreuses autres au sein de l’organisation depuis l’accord franco-espagnol de coopération antiterroriste signé en 1987, qui donnent régulièrement l’occasion au gouvernement espagnol de se vanter d’avoir « décapité » l’organisation.Lire aussi :L’arrestation de deux membres d’ETA marque-t-elle la « décapitation » de l’organisation ?Iratxe Sorzabal Diaz n’est pas inconnue de la justice. Cette ancienne porte-parole, de 1997 à 1999, de Gestoras, un mouvement de soutien aux prisonniers basques, a déjà été condamnée à plusieurs reprises à de la prison en France ces dernières années pour son appartenance à ETA. Membre du commando Ibarla dans les années 1990, elle est soupçonnée d’avoir participé à de nombreux attentats et plusieurs assassinats. Elle était « recherchée depuis au moins dix ans » par les justices française et espagnole, d’après des sources policières citées par l’Agence France-Presse.David Pla, 40 ans, vivait, quant à lui, « dans la clandestinité depuis 2011 », selon les mêmes sources. 26.09.2015 à 11h58 • Mis à jour le26.09.2015 à 20h28 Patrick Pelloux quitte à son tour Charlie Hebdo. Le médecin urgentiste, qui tient une chronique dans l’hebdomadaire, a annoncé vendredi 25 au soir sa décision de cesser d’écrire dans le journal.Invité de la radio étudiante Web7Radio, M. Pelloux a expliqué que « quelque chose [était] terminé » :« Si j’ai décidé d’arrêter d’écrire dans “Charlie Hebdo”, c’est parce qu’il y a quelque chose qui est abouti, qui est terminé. Il y en a d’autres qui vont continuer ce journal et je reste “Charlie Hebdo” dans l’âme mais il faut savoir tourner la page, un jour. Pour aller mieux, parce qu’on ne va pas bien après ce qu’on a vécu… On est survivants, oui et non. Une partie de nous-mêmes s’est arrêtée au moment de ces attentats. »Lire : « Charlie Hebdo » : le casse-tête de la reconstruction« Je ne veux plus parler des attentats »« Je ne suis pas un héros », continue le médecin, assurant « [ne] plus [avoir] le courage de continuer » :« Chaque semaine, on vous parle des attentats. Je ne veux plus en parler. C’est probablement la dernière fois que j’en parle dans un média, parce que c’est épuisant. »Le 7 janvier 2015, Patrick Pelloux avait été l’un des premiers à arriver sur les lieux de l’attentat, au cours duquel douze personnes dont huit collaborateurs de Charlie Hebdo ont été tuées.« Je suis très content d’annoncer [mon départ] dans une radio de lycéens parce que je pense que les autres médias ont tiré un peu trop sur Charlie Hebdo avec des choses toutes faites. On ne demande pas un blanc-seing mais juste d’être un peu respectés », ajoute-t-il. Le médecin estime par ailleurs qu’il « n’apporte plus rien à ce journal ». « Je finirai l’année. Je m’en irai sans tambour ni trompette », poursuit-il, prévoyant son départ pour « début janvier ».M. Pelloux n’est pas le premier à quitter l’équipe « survivante » de Charlie Hebdo après l’attentat du 7 janvier 2015. Le dessinateur Luz avait lui-même annoncé son départ en mai, expliquant se sentir « phagocyté par mille choses, le deuil, la douleur, la colère », qui l’empêchent de s’intéresser à l’actualité. Il doit quitter le journal la semaine prochaine.Lire aussi :Luz : « Le dessin est revenu, lui »« Ça ne se passe pas bien avec la nouvelle direction »Malgré un avenir financier dégagé grâce aux nouveaux abonnements, dons et aides publiques (100 000 exemplaires vendus, 210 000 abonnés), la rédaction a été la proie ces derniers mois de tensions internes.Pour Zineb El Rhazoui, qui travaille également à Charlie Hebdo, ces deux départs sont bien « le signe que ça ne se passe pas bien avec la nouvelle direction ». « Patrick fait partie des gens qui sont dans le collimateur depuis des mois », a assuré cette journaliste, opposée à la direction, évoquant des tensions liés aux questions financières et éditoriales, mais aussi au « partage de la décision ».Lire aussi :Tensions à « Charlie Hebdo» sur le mode de gestion du journal 26.09.2015 à 10h44 • Mis à jour le26.09.2015 à 12h39 | Maryline Baumard Tous ne sont pas ingénieurs ou opposants au régime de Bachar Al-Assad. Encore moins les deux à la fois. Les Syriens réfugiés en France sont à l’étroit dans le portrait-robot qu’on pourrait dresser d’eux, même s’il contient sa part de vérité. « Le premier point commun, à mes yeux, entre les quelques centaines de Syriens que nous venons de ramener de Munich début septembre reste leur haut niveau d’éducation », pose d’emblée Mourad Derbak, le responsable de la division Europe et Moyen-Orient de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra).« J’ai croisé là-bas beaucoup de jeunes diplômés d’écoles d’ingénieurs qui me parlaient de Total, de Schlumberger, et étaient très au fait de l’actualité du secteur pétrolier », ajoute-t-il, insistant aussi sur le nombre de « commerçants et d’artisans, parfois très réputés et bien établis dans leurs villes, qui ont tout abandonné pour fuir la guerre ». Ce qui fait dire à ce spécialiste de l’asile qu’« aujourd’hui, nous sommes dans un exode et voyons vraiment arriver la société civile syrienne ».Lire aussi :Migrants : les affaires de l’exilLa surreprésentation des diplômés de l’enseignement supérieur dans cette population s’explique d’une part par le prix du voyage, qui cible les classes moyennes ou supérieures ; d’autre part parce que la société syrienne entretient historiquement un rapport spécifique à l’éducation. La chercheuse Elisabeth Longuenesse, de l’Institut français du Proche-Orient à Beyrouth, estime qu’en 1990, déjà, 21 % d’une classe d’âge fréquentait l’université. Ses travaux montrent aussi que depuis les années 1960, la formation des médecins et celle des ingénieurs a été particulièrement développée pour répondre aux besoins, certes, mais aussi car ces deux titres étaient socialement valorisés.Vague technologiqueLes données statistiques n’existent pas pour la France, mais en Allemagne, l’OCDE rappelle que 21 % des Syriens entrés entre janvier 2013 et septembre 2014 avaient fréquenté l’université… Michel Morzière, président d’honneur de Revivre, une association historique d’aide aux Syriens, observe de longue date cette surreprésentation intellectuelle : « Nous avons commencé dans les années 2000 à aider les victimes de la répression d’Hafez Al-Assad, et accueilli des dissidents qui avaient subi des peines de vingt, voire trente ans d’emprisonnement. Nous souhaitions les aider à se reconstruire. »« Ces premières vagues de demande d’asile ont en effet concerné des opposants politiques qui avaient milité sous le père de Bachar Al-Assad, remet en perspective Mourad Derbak. Sont venus s’y ajouter, dès 2011 et le début de la guerre, une vague de jeunes blogueurs qui étaient à leur tour victimes de la répression. »Ensuite, la vague technologique a laissé place aux « arrivées d’artistes, d’intellectuels, d’écrivains, d’hommes de théâtre ou d’acteurs », poursuit M. Derbak.Lire aussi :Les migrants, tous des hommes ?En 2011, la demande syrienne d’asile en France ne se situait qu’au 42e rang et représentait seulement 0,02 % des demandes déposées dans l’Hexagone. « Ce qui n’est pas une exception puisque, traditionnellement, les ressortissants du Proche et du Moyen-Orient demandent peu l’asile chez nous », rappelle M. Derbak. Même s’il n’a rien de commun avec les flux d’entrées que connaît aujourd’hui l’Allemagne, ce flot a ensuite crû pour atteindre 300 entrées individuelles mensuelles en France depuis cet été, rappelle-t-on à l’Ofpra.Administrativement invisiblesUn total de 7 000 personnes ont ainsi été protégées depuis 2011. « La communauté franco-syrienne compterait quelque 20 000 personnes », ajoute M. Morzière. Mais le comptage n’est pas simple car, intégrés à la société française dont ils ont souvent pris la nationalité, les anciens réfugiés sont devenus administrativement invisibles.Les 30 000 demandeurs d’asile, parmi lesquels une majorité de Syriens, que le chef de l’Etat s’est engagé à accueillir pourraient entraîner d’autres arrivées et diversifier les profils, puisque le statut de réfugié autorise à faire venir sa famille. Or les 600 personnes « recrutées » à Munich par l’Ofpra étaient majoritairement des hommes seuls, plutôt jeunes. Ceux qui sont mariés n’ont pas tous voulu faire subir les dangers du voyage à leur famille. Aussi, nombre de femmes et d’enfants attendent dans les camps en Turquie ou ailleurs.En parallèle à cette opération très médiatique, l’Ofpra est allé au Liban, en Jordanie ou en Egypte chercher 450 personnes qualifiées de « vulnérables » par l’Agence des Nations unies pour les réfugiés. « Des gens en mal de soins, des blessés, des victimes de maladies chroniques qui ont été contraints à arrêter les traitements », observe Mourad Derbak. Un public assez différent de celui qui arrive individuellement, mais dont le dossier sera aussi étudié par les services de l’Ofpra.Lire aussi :Le campement de Syriens de la porte de Saint-Ouen, un « mini-Calais »Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Thomas Wieder et Ariane Chemin « Zemmour président ! » C’est la couverture de l’hebdomadaire Valeurs actuelles, jeudi 24 septembre. Un slogan qui claque comme une affiche électorale, le scénario imaginaire d’un livre écrit par un journaliste maison, Geoffroy Lejeune (Une élection ordinaire, Ring) qui installe au terme d’une campagne semée d’embûches l’auteur du Suicide français (Albin Michel, 2014) à l’Elysée, en 2017.Une fiction, bien sûr ; un pitch dont Eric Zemmour n’a pas eu l’initiative – il en a reçu les épreuves, mais n’a pas eu son mot à dire. « Je ne suis ni élu ni éligible », confiait Zemmour devant Robert Ménard, qui l’avait reçu en octobre 2014 à Béziers pour son futur best-seller. Il avait aussi lâché cette phrase qui sonnait comme une prophétie : « Les hommes politiques ont peu d’importance, et plus on avance et moins ils en auront. »Quelques mois plus tôt, le journaliste avait refusé une place éligible sur la liste de Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) aux européennes. Le 16 septembre, on lui a demandé sur France 5 s’il se verrait ministre de la culture de Marine Le Pen, fauteuil dans lequel l’avait assis un jour la présidente du FN, il a encore répondu (en précisant que l’étiquette frontiste n’est pas l’obstacle) : ministre, « je [n’y] tiens pas spécialement ». D’après un sondage commandé par l’hebdomadaire à l’IFOP, 12 % des Français seraient « prêts à voter » pour Zemmour à la présidentielle. Susciter la demande pour imposer l’offre, comme disent les spécialistes de l’opinion : voilà... 25.09.2015 à 22h24 L’affaire, qui a ému des milliers d’internautes, est désormais entre les mains des enquêteurs. La police nationale a annoncé jeudi 24 septembre avoir ouvert une enquête après l’« agression d’un SDF » à Paris par des personnes se présentant comme des défenseurs de la cause animale.Les faits se sont déroulés le 19 septembre dans le quartier du Forum des Halles, dans le centre de Paris. Sur une vidéo de la scène postée sur YouTube par un internaute « sous le choc », on voit un homme s’emparant d’un petit chien, tandis que son propriétaire, un SDF, est plaqué à terre. Le maître parvient à se lever et à ceinturer l’homme qui enlève l’animal, mais agrippé par une femme, il ne réussit pas à récupérer son chiot.170 signatures sur une pétitionLa scène a suscité l’indignation sur les réseaux sociaux et une pétition réclamant que l’animal soit rendu à son maître avait recueilli, vendredi soir, plus de 170 000 signatures.« J’ai porté plainte, maintenant, tout ce que je veux, c’est retrouver mon chien », a confié vendredi le propriétaire de l’animal, Iulian Vaduva, un Roumain de 59 ans, interrogé par Le Parisien.L’action a été revendiquée par une association, Cause Animal Nord, qui affirme sur sa page Facebook être « intervenu [e] car il y avait urgence pour l’animal ». Les activistes dénoncent une « cabale » contre eux, soutiennent que le chiot était « amorphe, pupilles dilatées, titubant… » et affirment qu’« à aucun moment il y a eu violence ».L’association, qui se félicite sur Facebook d’avoir enlevé cette « chienne amorphe détenue par un rom qui l’a drogué sur les trottoirs parisiens », serait toujours à l’heure actuelle en possession de l’animal. 25.09.2015 à 17h25 | Samuel Laurent Ce n’est pas encore, loin s’en faut, le retour à l’équilibre des comptes. Mais l’amélioration se poursuit dans les comptes 2016 de la protection sociale, dévoilés en marge de la présentation du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS).1. Un déficit qui renoue avec son niveau d’avant-criseAvec 9,7 milliards anticipés pour 2016, le déficit global du régime général et du fonds de solidarité vieillesse (FSV), qui finance depuis 1994 minimum vieillesse et aides aux retraités), repasse sous la barre des 10 milliards, qu’il avait franchie au début de la crise financière, en 2009. #container_14430863468{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14430863468{ height:500px; } #container_14430863468 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14430863468 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14430863468 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14430863468 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Solde du régime général de la sécurité sociale depuis 2001Il tient compte également du solde du fonds de solidarité vieillesse (FSV)(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14430849481 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Solde des administrations de sécurité sociale depuis 1945(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14430849481", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "area", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ff3232", width: 2, value: 0 , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ff3232", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ff3232", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ff3232", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "   Administrations de sécurité sociale", "color": "#0386c3", "data": [ [ -662605200000, -0.1 ], [ -631069200000, -0.2 ], [ -599533200000, -0.2 ], [ -567997200000, -0.2 ], [ -536374800000, -0.2 ], [ -504838800000, -0.1 ], [ -473302800000, null ], [ -441766800000, 0.1 ], [ -410144400000, 0.1 ], [ -378608400000, 0.3 ], [ -347072400000, 0.4 ], [ -315536400000, 0.3 ], [ -283914000000, 0.6 ], [ -252378000000, 0.7 ], [ -220842000000, 0.8 ], [ -189306000000, 0.6 ], [ -157683600000, 0.4 ], [ -126147600000, 0.3 ], [ -94611600000, 1.1 ], [ -63075600000, 0.7 ], [ -31453200000, 1 ], [ 82800000, 1 ], [ 31618800000, 0.9 ], [ 63154800000, 1.3 ], [ 94777200000, 1 ], [ 126313200000, 1.3 ], [ 157849200000, 1.3 ], [ 189385200000, 2.1 ], [ 221007600000, 2.5 ], [ 252543600000, -0.4 ], [ 284079600000, 3.1 ], [ 315615600000, 3.1 ], [ 347238000000, -0.8 ], [ 378774000000, -0.4 ], [ 410310000000, 3.5 ], [ 441846000000, 2.5 ], [ 473468400000, 1 ], [ 505004400000, -4.6 ], [ 536540400000, -0.3 ], [ 568076400000, -0.8 ], [ 599698800000, 1 ], [ 631234800000, -1 ], [ 662770800000, -4.9 ], [ 694306800000, -8.4 ], [ 725929200000, -10.9 ], [ 757465200000, -5.9 ], [ 789001200000, -8.1 ], [ 820537200000, -4.3 ], [ 852159600000, -3 ], [ 883695600000, -0.4 ], [ 915231600000, 5.9 ], [ 946767600000, 11.5 ], [ 978390000000, 10.6 ], [ 1009926000000, 3.7 ], [ 1041462000000, -3.9 ], [ 1072998000000, -10.7 ], [ 1104620400000, -6.9 ], [ 1136156400000, 2.9 ], [ 1167692400000, 5.1 ], [ 1199228400000, 14 ], [ 1230850800000, -14.6 ], [ 1262386800000, -23.2 ], [ 1293922800000, -12.9 ], [ 1325458800000, -12.7 ], [ 1357081200000, -9.1 ], [ 1388617200000, -8.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " milliards d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}2. Les retraites (presque) à l’équilibre… provisoirementLa sécurité sociale est composée de quatre branches, auxquelles s’ajoute le fonds de solidarité vieillesse :Maladie (remboursement des soins)Accidents du travail et maladies professionnelle (AT-MP, caisse spécifique aux accidents du travail)Vieillesse (retraites)Famille (prestations familiales)Ces branches ont des comptes séparés, qui permettent de distinguer l’évolution de leurs déficits respectifs. On le voit ci-dessous, si celui de la branche maladie a cessé sa réduction, la branche vieillesse, elle, se redresse de manière spectaculaire. #container_14430904576{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14430904576{ height:500px; } #container_14430904576 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14430904576 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14430904576 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14430904576 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Solde de la sécurité sociale par branche depuis 2009En milliards d'euros courantsSource : Sécurité sociale(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14430904576", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ff3232", width: 2, value: 0 , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ff3232", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2009","2010","2011","2012","2013","2014","2015"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ff3232", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ff3232", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Maladie", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", -10.6 ], [ "", -11.6 ], [ "", -8.6 ], [ "", -5.9 ], [ "", -6.8 ], [ "", -6.5 ], [ "", -7.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "AT-MP", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", -0.7 ], [ "", -0.7 ], [ "", -0.2 ], [ "", -0.2 ], [ "", 0.6 ], [ "", 0.7 ], [ "", 0.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Famille", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", -1.8 ], [ "", -2.7 ], [ "", -2.6 ], [ "", -2.5 ], [ "", -3.2 ], [ "", -2.7 ], [ "", -1.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Retraite", "color": "#F19300", "data": [ [ "", -7.2 ], [ "", -8.9 ], [ "", -6 ], [ "", -4.8 ], [ "", -3.1 ], [ "", -1.2 ], [ "", -0.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "FSV", "color": "#28beaa", "data": [ [ "", -3.2 ], [ "", -4.1 ], [ "", -3.4 ], [ "", -4.1 ], [ "", -2.9 ], [ "", -3.5 ], [ "", -3.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " milliards d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Est-ce la perspective d’un retour à l’équilibre durable ? Pas vraiment. Si les réformes successives ont fait leur effet, le régime général ne constitue qu’une partie du déficit des retraites, qui affecte aussi les régimes complémentaires Arcco (salariés) et Agirc (cadres), lesquels sont menacés de tomber à sec dans les années qui viennent. Enfin, le fonds de solidarité vieillesse (FSV) peine à revenir à l’équilibre.Néanmoins, pour la première fois depuis 2002, la dette totale de la sécurité sociale (répartie entre l’agence centrale des organismes de sécurité sociale ou Acoss et la caisse d’amortissement de la dette sociale ou Cades) diminue.3. 3,4 milliards d’économies sur la branche maladieLe graphe précédent le montre, le déficit de l’assurance maladie est l’un des grands responsables du « trou de la Sécu », avec un déficit de 7,5 milliards d’euros, en hausse d’un milliard sur un an, le régime maladie aggrave même son déficit. #container_14431027027{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14431027027{ height:500px; } #container_14431027027 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14431027027 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14431027027 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14431027027 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Part de chaque branche dans le déficit de la sécurité socialeEn 2015, en milliards d'euros(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14431027027", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Maladie","AT-MP","Famille","Retraite","FSV"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": 2015, "color": "#0386c3", "data": [ [ "", -7.5 ], [ "", 0.6 ], [ "", -1.6 ], [ "", -0.6 ], [ "", -3.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Cette situation n’est pas nouvelle. Si les retraites ont pu représenter un poids important dans le déficit, la branche maladie reste la plus difficile à équilibrer. #container_14431014397{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14431014397{ height:500px; } #container_14431014397 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14431014397 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14431014397 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14431014397 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Dépenses et recettes de la branche maladie depuis 1997En prix courants, sur le régime général. (function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14431014397", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#ff3232","#0386c3","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Millions d'euros" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Dépenses", "color": "#ff3232", "data": [ [ 852159600000, 87385 ], [ 883695600000, 90454 ], [ 915231600000, 98374 ], [ 946767600000, 103876 ], [ 978390000000, 111028 ], [ 1009926000000, 117310 ], [ 1041462000000, 125116 ], [ 1072998000000, 131618 ], [ 1104620400000, 135715 ], [ 1136156400000, 152640 ], [ 1167692400000, 161532 ], [ 1199228400000, 166124 ], [ 1230850800000, 149331 ], [ 1262386800000, 153438 ], [ 1293922800000, 156764 ], [ 1325458800000, 160894 ], [ 1357081200000, 164802 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Recettes", "color": "#0386c3", "data": [ [ 852159600000, 85188 ], [ 883695600000, 88026 ], [ 915231600000, 97643 ], [ 946767600000, 102241 ], [ 978390000000, 108960 ], [ 1009926000000, 111213 ], [ 1041462000000, 114011 ], [ 1072998000000, 119976 ], [ 1104620400000, 127707 ], [ 1136156400000, 146704 ], [ 1167692400000, 156903 ], [ 1199228400000, 161676 ], [ 1230850800000, 138760 ], [ 1262386800000, 141834 ], [ 1293922800000, 148167 ], [ 1325458800000, 155042 ], [ 1357081200000, 158015 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Depuis 1996, la branche maladie est soumise chaque année à un « plafond » de dépenses à respecter lorsque c’est possible : l’Ondam, pour Objectif national de dépenses d’assurance maladie. Ce dernier représente un compromis entre des dépenses de santé, qui progressent mécaniquement du fait, notamment, du vieillissement et des objectifs de réduction du déficit de la branche et de la Sécurité sociale. #container_14431023197{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14431023197{ height:500px; } #container_14431023197 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14431023197 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14431023197 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14431023197 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Objectifs de progression des dépenses maladies par an depuis 2011En pourcentage des dépenses totales(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14431023197", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Progression de la dépense" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2011","2012","2013","2014","2015","2016"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "ONDAM", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 3.3 ], [ "", 2.8 ], [ "", 2.5 ], [ "", 2.6 ], [ "", 2.4 ], [ "", 1.78 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Cete année, se félicite le ministère des affaires sociales et de la santé, l’Ondam a été respecté. Mais pour l’année suivante, il demandera des mesures d’économie à hauteur de 3,4 milliards d’euros afin de le respecter. Et cette année, l’Ondam ne permettra pas de réduire réellement ce déficit.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sylvia Zappi La visite « coup de poing » du ministre de la ville n’est pas passée inaperçue à Ormesson-sur-Marne. Patrick Kanner a débarqué, vendredi 25 septembre, dans cette commune cossue du Val-de-Marne avec l’intention de s’afficher en gentil cowboy de la parole présidentielle, au lendemain du congrès des HLM à Montpellier. François Hollande y a annoncé, jeudi, que la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains (SRU) sera désormais « strictement mise en œuvre » dans tout l’Hexagone.Lire aussi :Aides à la construction : François Hollande déçoit les organismes HLMMunicipalité de droite, Ormesson ne comporte que 2 % de HLM alors que la loi SRU en exige dorénavant 25 %. Militants républicains rassemblés, délégation du député et du sénateur Les Républicains en soutien à Marie-Christine Ségui, la maire LR de la ville, presse locale mobilisée : le ministre a eu droit à un comité d’accueil remuant.Le chef de l’Etat a prévenu : dans toutes les communes rétives, l’Etat fera jouer son droit de préemption et de délivrance de permis de construire. Dès le lendemain, le ministre de la ville a donc choisi de se mettre en scène, « sur le terrain », pour montrer que le gouvernement ne plaisante pas. Des terrains de l’Etat avaient été repérés pour accueillir un programme de 200 logements sociaux, jusqu’ici bloqués par la maire.La ville ne comporte en effet que 83 logements HLM sur les 4 000 résidences principales. Il en faudrait 880 pour être dans les clous. La ville ne dispose pas de plan local d’urbanisme depuis vingt ans et son plan d’occupation des sols interdit toute construction de plus d’un étage. La commune d’à peine 10 000 habitants a tout fait pour garder son allure pavillonnaire et bourgeoise. « Le département a des besoins énormes avec plus de 78 000 demandes en attente et Ormesson ne joue pas le jeu de la solidarité », explique M. Kanner.« Opération de conviction »En marge de la friche désignée pour accueillir les futurs logements, un barnum avec des photos aériennes de la ville a été dressé. Au loin, un golf et une zone naturelle. Le cadre était rêvé pour une belle démonstration. Mme Ségui n’entendait pas se laisser faire, interpellant le ministre d’un « je m’étonne de cette opération sans prévenir ! » La dame à la mise en pli impeccable, tout de bleu marine vêtue, continue, imperturbable, malgré les efforts du préfet de la contenir : « On veut me faire passer pour la mauvaise élève mais construire ça veut dire des écoles, des transports. Qu’on me donne les financements ! » Christian Cambon, sénateur (LR) du Val-de-Marne, vient à sa rescousse : « On ne va pas construire de cité ici quand même ! »Se faisant tout miel, le ministre assure qu’il est là pour une « opération de conviction » et que si l’édile signe un engagement, il ne fera pas usage de la force. Mais il souligne quand même que 60 pavillons ont été construits depuis mars 2014 et seulement 32 logements sociaux. « Nous ne voulons pas construire de barres mais des R + 2 au sein d’un ensemble de logements mixtes », appuie le préfet. Mme Ségui organise une prise de parole au milieu de ses fidèles. « On ne veut pas de tours ! », entend-on crier. Référence à celles de la ville de Champigny-sur-Marne toute proche.Tenue du calendrierLa visite ministérielle se termine à la préfecture. Au bout d’une demi-heure, un accord est trouvé : la maire s’engage à revoir ses documents d’urbanisme pour permettre la construction des logements prévus. Plus besoin pour le préfet de se substituer. Mais il veillera à la tenue du calendrier : objectif fin décembre pour le nouveau PLU. « L’électrochoc est passé. Elle a compris que je ne lâcherai rien », se félicite Patrick Kanner.Alors que plus d’un tiers des municipalités assujetties à la loi SRU ne remplissent pas leurs obligations de construction de logements sociaux, le nordiste entend continuer son « marathon ». Il visitera d’autres communes en Ile-de-France et en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, les deux régions où l’on retrouve le plus de villes défaillantes en logement social. Deux régions également stratégiques pour le PS lors du scrutin régional des 6 et 13 décembre.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.09.2015 à 21h12 Sept ans après la mort à Djibouti du légionnaire Joszef Tvarusko, rebaptisé « Matus Talas », la justice a enfin tranché. La cour d’assises de Paris a condamné, jeudi 24 septembre, à des peines allant de deux à quatre ans de prison avec sursis quatre anciens supérieurs − aujourd’hui radiés − d’un légionnaire mort d’un « coup de chaleur » lors d’un exercice à Djibouti en 2008.Tous ont été reconnus « coupables de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, commises en réunion ». Un crime pour lequel ils encouraient vingt ans de réclusion criminelle.L’ancien lieutenant Médéric Bertaud a été condamné à quatre ans de prison avec sursis, et les trois autres accusés − l’ex-caporal roumain Petru-Sabin Suciu, l’ex-sergent chilien Omar Andrés Martinez et l’ex-caporal mexicain Wigberto Hernandez Canceco − à deux ans de prison avec sursis. Le ministère public avait requis des peines de quatre à cinq ans avec sursis.« Mauvaise volonté »Joszef Tvarusko, un Slovaque de 25 ans du 2e régiment étranger de parachutistes (REP), était mort le 5 mai 2008 au terme d’une longue journée de marche par 38 °C, après avoir reçu des coups et été privé d’eau en dépit de ses plaintes répétées de douleurs au genou.Selon les conclusions de l’enquête, le jeune homme aurait été puni pour avoir fait preuve de « mauvaise volonté ». Il aurait donc été frappé à plusieurs reprises par ses supérieurs et obligé de rester au soleil pendant les pauses. Le soldat se serait alors écroulé sur le sol pendant l’ascension d’une pente à 70 %, son corps ayant atteint la température de 43,7 °C.« Poursuivre un effort au prix de sa vie »Lors des réquisitions, l’avocate générale, Maryvonne Caillibotte, avait estimé que l’encadrement était responsable de la mort du légionnaire, pour « l’avoir contraint à poursuivre un effort au prix de sa vie ». Elle avait toutefois tenu compte du fait que les accusés avaient reconnu leur responsabilité et ne représentaient aucune menace.L’avocat de M. Bertaud, sans nier la responsabilité de son client, voyait des fautes partagées dans « l’ensemble de la chaîne de commandement », comme le rapporte Le Parisien :« C’est le colonel qui décide de faire l’exercice à ces heures de fortes chaleurs, c’est le capitaine qui décide de priver le lieutenant de son adjoint, et c’est le médecin qui déclare le légionnaire Talas apte. » 24.09.2015 à 18h14 • Mis à jour le24.09.2015 à 19h05 Un enseignant de 60 ans d’une école maternelle de Pantin (Seine-Saint-Denis), soupçonné d’avoir violemment bousculé quatre de ses élèves, a été déféré au parquet et placé en garde à vue, jeudi 24 septembre, après que les parents des quatre enfants − trois garçons et une fille, âgés de 2 ans et demi à 3 ans − ont porté plainte. L’instituteur en petite section de maternelle sera jugé le 14 octobre pour « violences aggravées sur mineurs par personne chargée d’une mission de service public », d’après le parquet de Bobigny.En poste depuis douze ans, le sexagénaire, qui n’a pas d’antécédents judiciaires, aurait reconnu durant sa garde à vue avoir eu des gestes brutaux, qu’il présentent comme involontaires, peu après la rentrée scolaire. D’après le parquet, l’un des enfants aurait notamment été poussé en classe, se blessant à la bouche en chutant, et un autre aurait été pris avec énergie par le bras. Sur les quatre concernés, deux se sont vu prescrire une incapacité temporaire de travail de deux jours.D’après RTL, l’audition de l’enseignant aurait permis de dresser le portrait d’un homme à bout de nerf. Selon le parquet, il traverse actuellement « une passe difficile dans sa vie personnelle ».A la suite de son interpellation, l’instituteur, en arrêt maladie depuis quelques jours, a été « immédiatement suspendu et pour tout le temps nécessaire à la procédure judiciaire », a précisé à l’AFP la direction académique. Il encourt jusqu’à cinq ans d’emprisonnement.Par ailleurs, une cellule psychologique a été mise en place dès mercredi dans cet établissement scolaire de 280 élèves. Sylvia Zappi « Ça suffit ! » Philippe Rio ne décolère pas. Le maire PCF de Grigny (Essonne) vient d’apprendre que le centre de santé attendu depuis deux ans n’est pas retenu parmi les sites prioritaires établis par le ministère des affaires sociales. Une décision en complète contradiction avec les engagements pris en 2014 par le ministère de la Ville.Dans une « instruction » conjointe, la Direction générale de l’offre de soins et le secrétariat général du ministère chargé des affaires sociales expliquent qu’ils ont décidé de « soutenir les projets de centres de santé » de certains territoires prioritaires pour les années 2016-2017. Suit en annexe la liste des 25 sites définis récemment comme « particulièrement déficitaires en matière d’offre de soins de premiers secours » par le Commissariat général à l’égalité des territoires, bras armé du ministère de la Ville.Trois communes de l’Essonne sont désignées comme victimes du désert médical qui gagne les banlieues pauvres : Brunoy, Epinay-sous-Sénart et Savigny-sur-Orge. Mais pas Grigny, la ville la plus pauvre du département. La commune est pourtant classée en territoire prioritaire de la politique de la ville.Deuxième coup de freinLa situation de carence médicale est patente et avait été soulignée dans le contrat local de santé en 2014. La densité de médecins généralistes sur la ville est de 5,7 pour 10 000 habitants soit deux fois inférieure à celle d’Ile-de-France. Et seuls deux généralistes demeurent encore à la Grande Borne, vaste ensemble HLM de 13 000 habitants. « Ce sont les précaires et les enfants qui souffrent le plus de ce déficit », rappelle le maire qui enrage de constater « qu’une fois de plus, les fondamentaux de la République ne sont toujours pas là, malgré les promesses ».Le centre de santé est attendu depuis deux ans et a été une première fois bloqué par le maire UDI de Viry-Châtillon, commune limitrophe, qui souhaitait protéger ses médecins libéraux. Ce deuxième coup de frein venant des services de l’Etat ne passe pas. D’autant que l’Agence régionale de santé avait donné son feu vert au projet. Philippe Rio a donc refusé de signer le nouveau contrat de ville qui planifie les actions et projets urbains conjoints de l’Etat et des collectivités locales depuis la loi Lamy.Mardi 22 septembre, le conseil municipal l’a suivi à l’unanimité, réclamant « un peu de cohérence dans la politique de la ville ». Le préfet est désormais saisi. Le maire réitère sa proposition de mise à disposition de locaux municipaux pour un centre de santé.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne Michel Une grande surprise et, pour la direction, un grand soulagement. Le groupe Banque populaire-Caisses d’épargne (BPCE) était tout entier suspendu au sort judiciaire de François Pérol, son président de directoire depuis sept ans, poursuivi pour « prise illégale d’intérêts » après son parachutage, sous Nicolas Sarkozy, du secrétariat général adjoint de l’Elysée à la tête du groupe coopératif. L’annonce de sa relaxe, jeudi 24 septembre 2015 à 14 heures, a donc fait l’effet d’une délivrance.« Tout le monde est content. C’est la fin d’une période compliquée pour BPCE. Ce procès était celui des années Sarkozy et ce qui était reproché à François Pérol concernait cette période politique là et d’aucune façon sa gestion et son mandat à la tête de notre groupe, déclare au Monde un membre de l’état-major. Nous allons pouvoir nous remettre au travail sereinement. »Dans les régions, les dirigeants des Caisses d’épargne et des Banques populaires paraissent approuver : « Enfin nous allons tourner cette page pour nous concentrer exclusivement sur ce qui nous importe, notre métier et nos clients », confie Christine Fabresse, présidente du directoire de la Caisse d’épargne du Languedoc-Roussillon.Dans un communiqué, diffusé une demi-heure après l’annonce du jugement, le syndicat CFDT de BPCE a, de son côté, « [souhaité] qu’après six ans de procédure, ce jugement mette un terme au long parcours judiciaire qui a fortement déstabilisé la gouvernance du groupe ».Fort investissementCes derniers jours, les esprits avaient été préparés à une démission forcée de l’ex-collaborateur de l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy, dont tout le monde, chez BPCE comme à l’extérieur du groupe coopératif, partisans comme opposants, s’accordait à saluer « l’excellent bilan » de gestionnaire et de grand patron d’entreprise.Dans une allocution devant les dirigeants du groupe, réunis pour leur université d’été, le 10 septembre 2015, M. Pérol lui-même avait levé le voile sur sa décision de quitter son poste dans l’éventualité d’une condamnation lourde. Le 2 juillet, le parquet national financier avait requis 30 000 euros d’amendes et deux ans de prison avec sursis, assortis d’une interdiction d’exercer toute fonction publique.« Quels que soient les événements, bons ou moins bons, ou même mauvais, les circonstances, heureuses ou moins heureuses, […] les vicissitudes, je resterai fidèle à la ligne de conduite qui a été la mienne […] : j’agirai toujours […] dans l’intérêt de notre groupe et dans le seul intérêt de notre groupe. J’agirai de manière responsable. J’ai été élevé comme cela et me suis construit comme cela. Et une décision de justice, cela ne change pas un homme », avait-il déclaré, peinant à retenir ses larmes, selon son entourage.Cette émotion avait alors cueilli bon nombre de patrons régionaux de caisses d’épargne et de banques populaires, davantage habitués aux manifestations d’autorité et aux coups de colère du numéro un du groupe. Ceux-ci y avaient vu le témoignage de son attachement au groupe coopératif et de son fort investissement depuis sept ans.Possibles règlements de comptesDe fait, vacillant en 2009 avec l’une de ses grandes filiales, Natixis, au bord du gouffre, BPCE s’est depuis restructuré et renforcé. Jusqu’à compter aujourd’hui, ainsi qu’aime à le souligner M. Pérol, parmi « l’un des dix premiers groupes bancaires européens, l’un des vingt premiers mondiaux […], un groupe reconnu par [ses] clients et respecté par [ses] concurrents ».La relaxe de M. Pérol pourrait bien toutefois entraîner quelques règlements de compte, après les semaines agitées que celui-ci a traversées. Dans l’incertitude quant à son avenir, le président du directoire de BPCE a pu, en effet, compter ses soutiens. Et ses adversaires…Toujours restée taboue, la question de son éventuel remplacement n’en a pas moins suscité débats de couloirs et des vocations. Au moins deux candidats au sein de BPCE se préparaient en coulisses, au cas où : Olivier Klein, l’actuel patron de la Bred, la plus grosse banque populaire du groupe, soutenu par bon nombre de dirigeants régionaux ; et Laurent Mignon, le patron de la filiale internationale de financement Natixis, très proche de M. Pérol, dont il aurait pu être le dauphin.Déjà tendues, les relations entre M. Pérol et M. Klein ne devraient donc pas l’être moins dans les semaines à venir. Le mandat de l’actuel patron de BPCE court jusqu’en mai 2017.Anne MichelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.09.2015 à 12h25 Trois malfaiteurs ont dérobé, samedi 12 septembre au soir, près de 25 000 euros en liquide et une Rolex à un guide touristique chinois devant un hôtel des Yvelines, en banlieue parisienne, selon des sources policières.Le guide de 32 ans, qui encadrait un groupe de Chinois, s’est fait arracher sa sacoche contenant l’argent nécessaire au voyage, soit 20 000 euros et près de 5 000 francs suisses (4 550 euros). Avant de prendre la fuite en voiture, les malfaiteurs se sont aussi emparés de la Rolex qu’il venait de s’offrir pour un montant de 5 000 euros.L’agression s’est déroulée à Carrières-sur-Seine, à 20 kilomètres à l’ouest de Paris, alors qu’un car de touristes en provenance de Paris déposait les voyageurs devant une résidence hôtelière. Les malfaiteurs ont d’abord tenté d’arracher les sacs à main de marque Longchamp de deux femmes, mais le guide est intervenu pour les en empêcher.Faits similaires aux abords du château de VersaillesL’enquête tentera de faire le rapprochement entre cette affaire et d’autres faits similaires qui se sont produits récemment dans le département, notamment aux abords du château de Versailles.Les touristes chinois, de plus en plus nombreux à visiter la France et réputés pour transporter beaucoup d’argent en liquide sur eux, sont parfois la cible de vols violents, un sujet assez délicat pour Pékin.Face à la multiplication des agressions, les autorités chinoises avaient fait part de leur préoccupation aux autorités françaises dès le printemps 2013, et un plan de sécurisation dans la capitale avait été mis en place.Lire aussi :La France se dirige vers une « saison touristique record » 12.09.2015 à 10h29 • Mis à jour le12.09.2015 à 15h04 | Maryline Baumard Paris, Nantes, Bordeaux, Marseille… Toutes les grandes villes du pays ont répondu à l’invitation du ministre de l’intérieur. Six cent vingt-deux maires, prêts à accueillir des réfugiés, ont annoncé leur venue, samedi 12 septembre, à la Maison de la chimie, à Paris. Des Républicains aux communistes, les élus de tous les partis ont fait le déplacement pour proposer des hébergements. Beaucoup sont inquiets, se demandant comment leur action locale va s’articuler avec celle de l’Etat. Répondre à cette question est justement un des objectifs de la journée. Bernard Cazeneuve souhaitait en effet que ces maires ressortent de la réunion certains qu’ils vont accueillir « un public accompagné ».A cette occasion, le premier ministre, Manuel Valls, s’est engagé à créer de nouvelles places d’hébergement pour les réfugiés, dont le nombre précis sera donné lors du débat à l’Assemblée nationale consacré aux migrants mercredi. « Je reviendrai mercredi prochain — il y a encore des arbitrages à rendre — devant la représentation nationale, sur les renforts dont l’Etat se dotera », a dit le chef du gouvernement.Il y a une semaine, l’idée de cette matinée s’est tout à coup imposée au ministre de l’intérieur. En rentrant de Rosny-sous-Bois, où il participait à une cérémonie en mémoire des victimes d’un incendie, M. Cazeneuve connaît déjà l’annonce présidentielle de lundi. Il sait que la France va s’engager à recevoir vingt-quatre mille réfugiés sur deux ans, mille dans l’immédiat, et qu’il faut trouver des hébergements. Il échange avec sa conseillère en communication, Clara Paul-Zamour, sur l’état de l’opinion, de la mobilisation de la société.Lire aussi :Comment la France se prépare à accueillir les réfugiésDeux jours auparavant, Christophe Borgel, député (PS), et quelques élus de la Haute-Garonne ont lancé un appel à accueillir des Syriens. La veille, c’est Martine Aubry qui s’est mobilisée à Lille. Bernard Cazeneuve évoque alors l’idée d’inviter à Paris ces maires qui souhaitent accueillir… Dès le lendemain, son souhait se concrétise avec l’envoi d’une lettre à tous les maires. Il s’agit de remercier les plus engagés et d’inciter les autres à l’action. Seule une large mobilisation de la société peut permettre à la France de relever dignement le défi qu’elle promet de relever.Au cœur du week-end la « task force » de Beauvau est à l’œuvre. Depuis que la crise migratoire s’est accélérée, en août, le conseiller sur les migrations, Raphaël Sodini, la conseillère spéciale, Marie-Emmanuelle Assidon, et la conseillère en communication se réunissent matin et soir dans le bureau du directeur de cabinet, Michel Lalande. Les conseillers parlementaires ou le chef de cabinet s’y joignent en fonction des actualités. Ce petit groupe doit désormais rendre possible l’accueil décent de la vague historique de réfugiés que la France s’est engagée à accueillir.Un défi immenseQuelques heures chaque jour, le bureau de Michel Lalande se transforme en poste de commandement d’où s’orchestre l’accueil immédiat des mille réfugiés et l’élaboration du plan pour les vingt-quatre mille qui s’étaleront sur deux ans. Ces derniers venant s’additionner aux six mille sept cents premiers réfugiés que la France, en juillet, s’était déjà engagée auprès de l’Europe à faire venir.Dans un pays qui ne parvient pas à héberger plus de la moitié de ses demandeurs d’asile arrivés par la voie classique ; où 1,8 million de personnes attendent un logement social, le défi est immense. En lien avec Beauvau, trois autres lieux parisiens se mobilisent dès samedi : l’OFII, Office français de l’immigration et de l’intégration, la direction des étrangers de France (DGEF) et la préfecture d’Ile-de-France (PRIF).Dans ses bureaux du 15e arrondissement, la PRIF est sur le pied de guerre. C’est la première fois depuis la grippe H1N1 en 2009 qu’une cellule de crise est activée dans ces murs. La secrétaire générale, Sophie Brocas, en prend la tête. Deux fois par jour, elle fait le point. « Les préfets font remonter les possibilités d’accueil, ils visitent les lieux, s’assurent de leur salubrité », observe-t-elle, mercredi, un immense tableau à la main.« Dès que nous avons des hébergements prêts, nous signalons leur configuration à l’OFII afin qu’à Munich, où sont sélectionnés les réfugiés, on compose les bus en adéquation avec l’offre locale », rappelle Mme Brocas. « Il y a eu un véritable élan des grands réseaux du tourisme social, se réjouit-elle, au point que les marges dégagées dès aujourd’hui nous permettront de mieux appréhender les mises à l’abri hivernales, mais aussi de commencer à anticiper les arrivées suivantes », poursuit le préfet de région, Jean-François Carenco, qui n’oublie pas non plus qu’il va devoir héberger dans les prochains jours les quatre cent cinquante migrants du camp parisien d’Austerlitz qui seront évacués.Lire aussi :Ces migrants que la France ne fait pas rêver« Nous devons gérer simultanément trois temporalités, analyse Kléber Arouh, le préfet nommé coordonnateur national de l’opération réfugiés. En même temps que l’accueil immédiat, il nous faut penser la suite avec l’installation dans des logements pérennes des migrants rapidement devenus réfugiés. » La direction des étrangers, avec à sa tête un ancien du cabinet de Bernard Cazeneuve, Pierre-Antoine Molina, veille, elle, avec l’OFII, à accélérer l’octroi du statut de réfugié aux demandeurs classiques. « Pour que le système fonctionne, il faut que l’administration soit capable de délivrer très rapidement le statut de réfugié », rappelle Pierre-Antoine Molina. Le défi est de réussir à le faire en deux semaines pour les réfugiés syriens, soudanais ou érythréens, afin qu’au bout de deux mois ils rejoignent un logement social, laissant la place à d’autres arrivants.« Task force migrants »Comme si la tâche n’était pas assez colossale, Bernard Cazeneuve voit une autre priorité se greffer sur ce défi : héberger dans les meilleurs délais les demandeurs d’asile de Calais. « Très vite on va nous demander pourquoi nous prenons en charge les gens que l’on va chercher en Allemagne, alors que les demandeurs d’asile calaisiens ne bénéficient pas du même accueil, pressent-il. Je souhaite donc que les demandeurs d’asile de Calais bénéficient aussi de la mobilisation nationale », martelait-il hier après un entretien avec la préfète du Pas-de-Calais. C’est-à-dire qu’on les loge rapidement.À 12 heures vendredi, sa « task force migrants » réunie autour de lui a ajouté l’amélioration des conditions de vie à Calais à la liste des urgences. Une de plus pour le petit groupe mobilisé sur les migrations et les réfugiés. Rompus au rythme fou qui caractérise le quotidien de la Place Beauvau, ils ont cette fois la pression supplémentaire d’avoir un rendez-vous avec l’histoire. Au cas où l’un d’eux l’aurait oublié, le ministre ne se prive pas de le leur rappeler d’une voix étale, certes, mais qui ne souffre pas la contestation. « Dans des moments historiques comme aujourd’hui, il faut être professionnels et efficaces. Travailler tout le temps. Faire le job », ajoute-t-il avant de repartir à ses dossiers.Vendredi soir, comme d’ordinaire, derrière sa grille d’honneur, l’hôtel particulier de la place Beauvau est resté longtemps allumé. Un peu plus que d’ordinaire encore.1 000 euros par hébergement pour les communesLes communes qui créent sur leur territoire des places pour les réfugiés recevront 1 000 euros par hébergement, a annoncé Bernard Cazeneuve aux maires réunis à Paris, samedi 11 septembre. Une aide complémentaire du même montant sera attribuée aux bailleurs qui acceptent de louer à une association assurant l’hébergement ou le logement de réfugiés. Cette somme complétera les dispositifs de l’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat afin de remettre sur le marché des biens loués à un tarif social.A ce dispositif financier s’ajouteront une augmentation des effectifs de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) et de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), ainsi que de nouvelles créations de places dans les centres d’accueil pour demandeurs d’asile.Lire aussi :A Calais, beaucoup de migrants préfèrent chercher asile en Grande-BretagneMaryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Gagnebet (La Cavalerie (Aveyron), envoyé spécial) Le Larzac va-t-il repartir en guerre contre son camp militaire ? Trente-quatre ans après la fin du long mouvement de désobéissance civile qui avait conduit, en 1981, à l’annulation du projet d’extension de la base, un collectif de paysans et d’habitants se mobilise contre le projet d’installation sur place de la 13e demi-brigade de la Légion étrangère, rapatriée d’Abou Dhabi. Une centaine de personnes ont manifesté, samedi 12 septembre, à Millau dans l’Aveyron. Le 5 septembre, devant la préfecture, une centaine de personnes avaient aussi brandi des banderoles proclamant « La Légion ni ici ni ailleurs ».Une pétition a recueilli 2 500 signatures, un journal est en cours de fabrication et la lutte sur les réseaux sociaux s’organise, même si le terme de zone à défendre (ZAD), popularisé à Notre-Dame-des-Landes et Sivens, n’est pas encore évoqué. Le collectif d’opposant dénonce une décision soudaine et sans concertation. Il se dit soutenu par de nombreux habitants du Larzac et par une « nouvelle génération, notamment à Millau, qui n’a pas envie de voir débarquer un corps d’armée à la réputation sulfureuse, au lourd passé colonial », précise Joseph Pineau, porte-parole du collectif. A La Cavalerie, la commune de 1 100 habitants qui jouxte le camp, « un habitant sur deux sera un militaire, ce n’est pas ce que nous imaginions quand nous défendions ce territoire exceptionnel », ajoute M. Pineau.« Le Larzac a toujours véhiculé un message de paix et de solidarité internationale, argumente Christian Roqueirol, membre de la Confédération paysanne. Nous avons construit ici un modèle de développement économique et agricole inédit qui fait ses preuves. Nous n’avons pas besoin de l’argent de l’armée, nous voulons des crédits civils pour préserver notre modèle. »Pas sûr pourtant que le plateau du Larzac rejoue la lutte des années 1970. Sans projet d’extension du camp, sans expropriation d’agriculteurs, le projet d’installation de la Légion fait l’objet d’un large consensus politique et divise les paysans. Une page Facebook a été créée pour dire « Oui à la venue de la Légion étrangère sur le Larzac ». Pour Bruno Ferrand, le maire (sans étiquette) de La Cavalerie, « l’arrivée de la Légion est une aubaine pour une commune qui veut se développer ». L’élu a dans ses cartons la création d’un centre commercial « village de marques » et se réjouit de l’arrivée des militaires. Selon la décision officialisée le 31 juillet, « 460 hommes vont arriver en 2016 au camp de La Cavalerie. Avec les familles, les compagnes, cela peut représenter 1 000 personnes, cela dans le cadre de la refonte militaire », confirme le lieutenant-colonel Jean­-Philippe Mouille, au Sirpa Terre.D’ici à 2018, près de 1 200 bérets verts et autres personnels devraient s’installer ou transiter par le camp de 3 000 hectares, avec un investissement de 40 millions d’euros à l’appui. Les 180 militaires du centre d’entraînement et d’instruction du tir opérationnel, occupants actuels du camp, déménagent quant à eux à Canjuers (Var).Acté au cœur de l’étéLe sénateur de l’Aveyron et ancien député (Les Républicains) Alain Marc revendique, « en accord total avec les autres élus de tous bords », la réussite de cette installation, alors qu’« il était question il y a deux ans de la fermeture du camp ». Soutenu par le conseil départemental et son président, Jean­-Claude Luche (LR), puis par le sénateur et maire PS de Saint­-Affrique, Alain Fauconnier, le déménagement est acté au cœur de l’été, avec une promesse d’investissements de l’ordre de 20 millions d’euros de la part du département. « Des investissements destinés à la périphérie du camp concernant un gymnase, un collège, la piscine de Millau et des travaux à réaliser sur l’aérodrome de La Cavalerie », annonce le sénateur. Début août, les opposants ont adressé une lettre à François Hollande, dénonçant une « décision prise à l’initiative d’élus locaux en négociations secrètes au ministère de la défense sans que les populations locales soient informées ni consultées », qui met « en péril la réflexion déjà engagée et souhaitée d’un avenir civil du Larzac, s’inscrivant dans une dynamique solidaire et humaniste. L’Etat rompt ainsi le contrat moral établi en 1981 avec François Mitterrand pour mettre fin à dix ans de lutte », poursuit la lettre.« Changement de locataires »Reste que des figures historiques du Larzac, comme Léon Maillé, qui faisait partie des « 103 » paysans menacés d’expulsion ayant tenu tête à l’Etat jusqu’en 1981, ne s’opposent pas à l’arrivée des légionnaires. Très proche voisin du camp et un des leaders de la bataille du Larzac dans les années 1970, l’ancien syndicaliste paysan José Bové, devenu député européen, considère que, « depuis les attentats de janvier, le gouvernement a besoin de plus de monde sur le territoire. Pour moi, il s’agit seulement d’un changement de locataires et pas d’une nouvelle occupation par les militaires ». S’il se dit « un peu stupéfait de la rapidité de la décision », il considère que « celle-ci est interne à l’armée et donc difficilement contestable ». M. Bové souligne que « le ministère de la défense semble vouloir réduire la superficie actuelle du camp. On a déjà gagné une centaine d’hectares que les agriculteurs peuvent utiliser ». Le député européen imagine déjà la création de chantiers de dépollution dans le camp, ainsi que la création de zones réservées aux énergies renouvelables, dont la méthanisation ou la recherche sur l’hydrogène. Une position soutenue par le bureau départemental de la Confédération paysanne qui a décidé, lundi 7 septembre, de ne pas prendre position sur un « dossier interne à l’armée et qui ne menace pas l’agriculture du plateau ».Philippe Gagnebet (La Cavalerie (Aveyron), envoyé spécial)Journaliste au Monde 11.09.2015 à 22h22 • Mis à jour le11.09.2015 à 23h36 La cour d’assises de Seine-et-Marne a condamné à trente ans de réclusion criminelle le père de Bastien pour le meurtre de son fils qu’il a enfermé dans le lave-linge familial en marche, et à douze ans de prison son ex-femme, reconnue coupable de « complicité », vendredi 11 septembre.Le parquet avait requis la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de trente ans à l’encontre du père du garçon de 3 ans. Il avait demandé l’acquittement de la mère du chef de complicité de meurtre, mais une condamnation de cinq ans de prison pour violences.Christophe Champenois, père de famille au chômage était jugé pour avoir tué son fils le 25 novembre 2011 à Germigny-l’Evêque (Seine-et-Marne), selon un mode opératoire décrit comme « particulièrement ignoble » et cela, au prétexte que le garçonnet, que son père ne supportait pas et qu’il enfermait régulièrement dans le placard, n’avait pas été sage à l’école ce jour-là.« Je l’ai vraiment aimé »A l’énoncé du verdict, les parents du petit garçon, assis côte à côte dans le box, n’ont pas eu de réaction particulière. Avant que la cour ne se retire pour délibérer, la parole leur avait été donnée une dernière fois. « Mon fils, je l’ai aimé, je n’ai pas voulu sa mort », a déclaré sa mère, Charlène Cotte. « J’ai fait ce que je pouvais. D’habitude, j’arrivais à calmer Monsieur mais ce jour-là, sa haine a été plus forte ».Quant à Christophe Champenois, il a assuré d’une voix chevrotante qu’il avait « vraiment » aimé son fils. 11.09.2015 à 19h01 • Mis à jour le13.09.2015 à 10h00 | Enora Ollivier Yalda Toma raconte, qu’enfin, il arrive à dormir. Il y a un an, c’était le 21 août 2014, il avait été accueilli, comme il le répète plusieurs fois non sans fierté, « par le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius », à sa descente d’avion.M. Toma a quitté l’Irak et Karakoch, où il habitait depuis 2005, peu après la prise de cette grande ville chrétienne par l’organisation Etat islamique (EI). Il a trouvé refuge à Sarcelles, dans le Val-d’Oise, capitale délocalisée des chrétiens d’Orient.Depuis des mois, la ville accueille des dizaines de familles qui ont fui l’Irak et les persécutions de l’EI. Aujourd’hui, entre deux cents et deux cent cinquante d’entre eux habitent à Sarcelles et dans ses environs. Aussi, à l’heure où la France s’est engagée à recevoir vingt-quatre mille réfugiés, le maire de la commune, François Pupponi (PS), ne rejette-t-il pas le terme de « ville laboratoire » en la matière : « On a un an d’expérience, on peut dire aux autres ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas, quels sont les problèmes rencontrés. »Lire aussi :Migrants : « Aucun pays ne peut avoir l’illusion qu’il n’est pas concerné »« La priorité absolue, c’est de trouver un appartement »Dans cette ville de cinquante-sept mille cinq cents habitants, qui compte huit mille chrétiens d’Orient, la solidarité fonctionne à plein. Dès la chute de Mossoul, en juin 2014, un Comité de soutien aux chrétiens d’Irak (CSCI) s’est monté pour « alerter l’opinion » sur le sort de ces populations, puis pour « être l’interlocuteur des réfugiés » lors de leur arrivée en France, explique son président, Antoni Yalap — également conseiller municipal à Sarcelles. La religion est pour les chrétiens d’Orient un puissant liant, et dès le début des exactions de l’EI à Mossoul, les fidèles de l’église chaldéenne Saint-Thomas, un majestueux bâtiment en briques ocre inauguré en 2004, se sont mobilisés et tournés vers la mairie pour participer à l’organisation d’une cellule d’aide.Réfugiés et associations caritatives s’accordent à le dire : le plus difficile est de loger les demandeurs d’asile. A Sarcelles, tous sont accueillis dans une famille — une des conditions préalables à la délivrance d’un visa par le consulat français en Irak. Chez des amis de longue date, un grand-oncle ou de simples connaissances, les Irakiens trouvent donc un toit à leur arrivée. Mais cette entraide, aussi essentielle soit-elle, ne peut durer qu’un temps.Lire aussi :Quelles sont les démarches à effectuer pour héberger un réfugié ?« Si vous êtes un couple avec deux enfants qui accueillez une famille à peu près composée de la même façon, vous vous retrouvez à vivre à huit ou dix personnes dans un F4. Ça va un moment, un trimestre, mais [...] ça crée quand même des tensions, qu’on le veuille ou pas », dit Daniel Auguste, conseiller municipal de la ville voisine de Villiers-le-Bel et vice-président du CSCI.Salar et Feryal Esho ne peuvent que le confirmer. Le couple a quitté l’Irak en août. Ils ont fui successivement Mossoul, Karakoch et Erbil, la capitale du Kurdistan irakien. Ils vivent avec leurs deux filles, les parents et le frère de M. Esho chez la famille d’un cousin éloigné. Douze personnes en tout, dans un appartement de trois chambres. « La priorité absolue, c’est de trouver un appartement, lancent-ils. On veut s’installer, s’adapter, trouver un travail et s’intégrer à la France. »A Sarcelles, tous les acteurs concernés ont pris conscience du problème. Le centre communal d’action sociale de la ville et l’association France terre d’asile ont signé une convention, dont le bailleur social Osica est partenaire, pour réserver des appartements à des familles de réfugiés. Douze baux ont pour l’instant été signés, dont plusieurs sont « glissants » : le loyer est payé les premiers mois par France terre d’asile, le temps que les familles deviennent autonomes et puissent le prendre pleinement en charge.Démarches et recherche de travailDevant l’afflux attendu de réfugiés, la municipalité entend acquérir la maison de retraite du Cèdre bleu, située à Sarcelles, que la Ville de Paris, qui en est pour l’instant propriétaire, a décidé de fermer. Une partie des locaux pourrait être transformée en un centre d’accueil pour ceux qui fuient l’Irak.« Il faut un lieu où les réfugiés peuvent être reçus, les familles rassemblées ; où le dialogue et le contact peuvent être maintenus », insiste M. Pupponi, estimant que permettre aux réfugiés de continuer à vivre pas trop loin les uns des autres est une bonne chose. Une observation validée par les responsables du Comité de soutien aux chrétiens d’Irak, qui évoquent le précédent de 2010, quand des réfugiés avaient été « installés à la campagne ». « Ainsi isolés, sans parler français, ils avaient eu du mal à s’intégrer, souligne-t-on, et certains avaient souffert de problèmes psychologiques. »Il faut, parallèlement, effectuer les démarches administratives auprès de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides, de l’Office français de l’immigration et de l’intégration, de la sécurité sociale, des écoles… Un travail long et fastidieux, qui n’est possible que grâce au concours des services sociaux et des associations comme France terre d’asile ou du Secours catholique, qui accompagnent les réfugiés, leur traduisent et expliquent les formalités à accomplir.Difficile, ensuite, de s’insérer dans le monde du travail. Le couple Esho, qui possédait une usine de marbre en Irak, attend d’obtenir le statut de réfugié pour avoir le droit de travailler. Yalda Toma, qui était enseignant en Irak, cherche toujours un emploi. En vain. « Au regard du problème de chômage en France, il est difficile pour un étranger de trouver du travail », note M. Yalap, qui souligne par ailleurs :« La plupart d’entre eux faisaient autrefois partie de l’élite intellectuelle et économique de leur pays, mais, comme ils ne parlent pas français, ils se tournent vers des emplois alimentaires pour essayer de vivre. »Lire aussi :Les migrants, une chance pour l’économie européenneNe pas « abandonner les gens dans la nature »Au regard des soucis que peut rencontrer une ville, la France est-elle prête à accueillir vingt-quatre mille réfugiés en deux ans ? « Si le gouvernement ne met pas en place un dispositif atypique, ça va être compliqué », prédit François Pupponi :« Il va falloir modifier les conditions d’attribution des logements sociaux, les procédures. Devant la gravité de la situation, si on applique les mêmes règles, on n’y arrivera pas. Ou alors il faut réquisitionner toutes les structures adaptées où les familles peuvent être logées. »« Nous sommes contents de recevoir ces personnes, il est normal que nous prenions notre part dans l’accueil des réfugiés, continue-t-il. [Mais] vingt-quatre mille réfugiés, ce n’est pas neutre. Cela représente une surcharge de travail et d’argent pour les services sociaux, l’administration. Les structures traditionnelles d’accueil ne pourront pas faire ça toutes seules. »Lire aussi :La crise des migrants contraint les politiques français à clarifier leur discours« Beaucoup d’annonces sont faites sans que les structures administratives soient prêtes à faire face à un tel afflux de réfugiés, abonde M. Yalap. Il faudrait que le gouvernement mette en place des commissions pour décider ce qui peut être fait sur le long terme. Parce que permettre aux gens de venir et ensuite les abandonner dans la nature, cela ne peut qu’aggraver leur situation. »Enora OllivierJournaliste au Monde 11.09.2015 à 18h01 • Mis à jour le12.09.2015 à 00h17 | Laetitia Van Eeckhout La cour d’appel de Lyon a confirmé, jeudi 10 septembre, la responsabilité de Monsanto dans la maladie de Paul François, céréalier charentais intoxiqué par l’herbicide Lasso du géant américain des biotechnologies. Me François Lafforgue, avocat de l’agriculteur, analyse la portée d’une décision « sans précédent ». Même si Monsanto a annoncé, vendredi 11 septembre, son pourvoi en cassation, l’avocat estime que l’arrêt de la cour « ouvre une brèche pour d’autres agriculteurs malades qui peuvent aujourd’hui espérer être indemnisés ».Lire :Monsanto condamné pour l’intoxication d’un agriculteur françaisFrançois Lafforgue : Sans nul doute, cette victoire historique crée un précédent. Pour la première fois, un fabricant de pesticides est condamné pour l’intoxication d’un agriculteur, et condamné à l’indemniser. C’est une première en France et en Europe. C’est même peut-être une première mondiale. Une chose est sûre, cette décision est très suivie à l’étranger, aux Etats-Unis en particulier.Monsanto a annoncé, vendredi, qu’il allait se pourvoir en cassation. La décision de la cour d’appel ne peut-elle pas être remise en cause par ce pourvoi ?L’acharnement de Monsanto continue. La firme nous a déjà montré qu’elle n’entendait pas lâcher prise. Elle souhaitait qu’une expertise psychiatrique soit menée dans le cadre de cette affaire en responsabilité. La cour d’appel a refusé d’ordonner cette expertise, mais cela n’a pas empêché Monsanto de se pourvoir en cassation contre ce refus. La Cour de cassation n’a toutefois pas examiné ce pourvoi.Nous irons en cassation confiants, compte tenu de la motivation de la décision de la cour d’appel qui est peu contestable. Et même si Monsanto se pourvoit en cassation, la décision de la cour est exécutoire. Nous allons le plus vite possible saisir le tribunal de grande instance pour que soit fixé le montant de l’indemnisation. Le tribunal doit se prononcer sur l’indemnisation, sans attendre l’issue de la procédure en cassation.Y-a-t-il beaucoup d’autres affaires d’intoxication par les pesticides en cours devant la justice ? Nous suivons quarante-deux agriculteurs ou salariés agricoles. Pour une vingtaine d’entre eux, nous avons déjà obtenu la reconnaissance de l’intoxication comme maladie professionnelle ou accident du travail. Ou dans le cas de salariés agricoles, la reconnaissance d’une faute inexcusable de l’employeur.Lire aussi :Pesticides : ouverture d’une enquête préliminaire après la mort d’un viticulteur de GirondePour les dossiers où il s’agit d’accident, nous avons engagé une procédure en responsabilité du fabricant. Mais la plupart du temps, la maladie apparaît après des années d’utilisation et d’inhalation de pesticides et il y a une telle multiplicité de produits et de fabricants qu’il est difficile d’objectiver la réparation contre chaque fabricant. Pour quelques cas, nous avons donc engagé des actions devant la commission d’indemnisation des victimes d’infraction (CIVI) des tribunaux de grande instance. Dans ce type de procédure, on n’est pas opposé à un fabricant en particulier mais à un fonds de garantie qui dédommage en cas de reconnaissance d’une faute.Il serait cependant préférable, pour les pathologies identifiées comme liées aux pesticides et les produits retirés du marché, de créer un fonds d’indemnisation des victimes. Un fonds qui serait abondé par les fabricants de pesticides et non par la solidarité nationale.L’arrêt de la cour d’appel de Lyon donne-t-il à ceux ayant saisi la justice des chances d’obtenir à leur tour gain de cause ?Oui puisque sans même parler de jurisprudence, l’arrêt de la Cour est une décision importante dont on peut se prévaloir. Que ce soit devant la CIVI ou dans le cadre d’une affaire en responsabilité d’un fabricant, nous nous appuierons désormais sur les motivations de la cour d’appel de Lyon sur la responsabilité du fabricant et sur le non-respect de l’obligation d’information. Cette décision met un terme à l’impunité des fabricants de pesticides. Quels que soient les commentaires de Monsanto, la cour est très claire lorsqu’elle indique confirmer le jugement de première instance du tribunal de grande instance de Lyon qui, en février 2012, avait reconnu « responsable » Monsanto du préjudice subi par Paul François et l’avait condamnée à l’en indemniser. Pour toutes les victimes, cette décision est une source d’espoir de voir reconnu leur préjudice et d’être indemnisé.Les saisines de la justice vont-elles se multiplier ? La décision de la cour d’appel va-t-elle inciter d’autres agriculteurs n’ayant pas osé le faire jusque-là à engager des actions ?Certainement. Car les malades se comptent en milliers. Rien que l’association Phyto-victimes, lancée par Paul François, regroupe aujourd’hui 150 victimes, alors qu’elle a moins de cinq ans d’existence. Beaucoup aujourd’hui pourraient sortir de l’ombre. Cette décision ouvre une brèche pour d’autres agriculteurs malades, qui peuvent aujourd’hui espérer être indemnisés. Ce qui justifie d’autant plus la création d’un fonds d’indemnisation des victimes.Laetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.09.2015 à 16h09 • Mis à jour le11.09.2015 à 16h39 | Frédéric Potet (Caen, envoyé spécial) A l’intérieur du bus qui approche de Caen, jeudi soir 10 septembre, les flashes des smartphones crépitent pour immortaliser la scène. Deux motards de la police viennent de prendre « en escorte » le véhicule, parti de Paris trois heures plus tôt. A son bord, une trentaine de caricaturistes originaires de dix-huit pays, venus participer aux 5es Rencontres internationales des dessinateurs de presse du Mémorial de Caen. Quelques rires s’échappent des rangées.Huit mois après l’attentat contre Charlie Hebdo, un rassemblement de « cartoonistes », c’est aussi cela : une affaire de sécurité. La manifestation avait été annulée en février, un mois et demi avant son déroulement, par crainte des attentats. Le piratage répété du site Web du Mémorial et l’appréhension, après la fusillade de Copenhague (14 et 15 février), d’un grand nombre de dessinateurs invités avaient conduit le directeur du site, Stéphane Grimaldi, à repousser l’événement.Séances de dédicaces abandonnéesCe n’est pas une date dépourvue de symbolisme qui a été arrêtée pour son nouveau lancement : le 11 septembre. « Le Mémorial est le seul musée européen à avoir fait une exposition sur les attentats du World Trade Center. Vu que certains intellectuels, comme Michel Onfray [créateur de l’Université populaire de Caen], trouvent des points communs entre le 7 janvier et le 11 septembre [2001], il n’était pas illogique de choisir cette date », explique M. Grimaldi.Un dispositif sécuritaire « efficace et discret » a dû être mis en place. Préinscription obligatoire des visiteurs sur Internet, inspection des lieux par des démineurs, communication au dernier moment de la liste des dessinateurs invités… Rien n’a été laissé au hasard par les organisateurs, qui ont renoncé à faire se déplacer les caricaturistes en ville pour des conférences, comme lors des éditions précédentes. Toutes les « Rencontres » se dérouleront (jusqu’à dimanche) entre les murs du Mémorial, où les séances de dédicaces avec le public ont également été abandonnées.Du côté des dessinateurs, peu de défections ont été enregistrées, selon M. Grimaldi : « Trois, mais uniquement des personnes ne pouvant quitter leur pays, comme la Syrie. » D’autres ont fait le déplacement après avoir vaincu l’inquiétude qui les avait conduits à annuler leur voyage en début d’année. Ainsi le Colombien Vladdo, de l’hebdomadaire Semana Revista : « Mon ex-femme, avec qui j’ai un enfant, m’avait dissuadé de venir à l’époque, car elle avait peur qu’il m’arrive quelque chose. Cette fois-ci, je ne lui ai pas dit que je venais. » Un dilemne : continuer à dessiner ou pasComme Vladdo, la plupart des cartoonistes présents à Caen ont tous dû affronter des tempêtes, un jour ou l’autre, après des dessins mal compris ou peu flatteurs pour les puissants. Lui a récemment reçu des menaces de mort venant du pays voisin, le Venezuela, dont il a détourné les armoiries en représentant un cheval aussi famélique que l’économie nationale.Le Jordanien Osama Hajjaj a été la cible d’intimidations anonymes cette année après la publication dans le quotidien Al Arab Al Youm d’un dessin montrant un membre de l’Etat islamique utilisant son sabre ensanglanté comme une perche à selfie. Il y a une semaine, son employeur principal — une agence de publicité — lui a demandé de ne plus faire de dessins sur « la politique et la religion », sous peine de perdre son emploi. « Mon boss m’a dit : “Regarde ce qu’ils ont fait à Charlie Hebdo. Ils peuvent venir faire la même chose ici.” » C’est aussi pour cela qu’Hajjaj est venu à Caen : pour parler du dilemme qui le traverse — continuer à dessiner ou pas — avec des collègues dessinateurs originaires d’autres pays.« Il est important en ce moment d’échanger »« Il n’a sans doute jamais été aussi important qu’en ce moment de se rencontrer et d’échanger. Cela nous rend plus forts », estime Avi Katz, qui dessine pour le Jerusalem Report. « Parler de son métier avec des professionnels d’autres régions du monde est fondamental pour connaître les limites de ce qu’il est possible de faire aujourd’hui. Même dans un pays comme le mien, où ce genre de question ne devrait pas se poser, personne n’est à l’abri de voir un de ses dessins créer la polémique », témoigne Tjeerd Royaards, un dessinateur néerlandais ayant récemment subi les foudres de l’extrême droite après la diffusion d’une carte postale comparant les méthodes des djihadistes islamistes aux tortures qui existaient sous l’Inquisition. La profession aura d’autres occasions ces prochaines semaines de discuter de ces sujets. A la fin de septembre, la 34e édition de l’Humour vache se tiendra à Saint-Just-le-Martel (Haute-Vienne). Le 21 septembre, à Paris, l’association Cartooning for Peace, présidée par Plantu, dessinateur au Monde, organisera un colloque intitulé « Le dessin de presse dans tous ses Etats ». De sécurité, il sera aussi question ces jours-là. Fatalement.Frédéric Potet (Caen, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.09.2015 à 11h53 • Mis à jour le11.09.2015 à 16h38 | François Béguin Le tabac coûte chaque année 120 milliards d’euros à la société française, l’alcool 120 milliards d’euros également, les drogues illicites 8,7 milliards d’euros. Ces montants prennent en compte le coût des vies perdues, des pertes de production ou de la qualité de vie mais aussi le montant des dépenses publiques de soins, de prévention et de répression… A l’inverse, ces chiffres prennent aussi en compte les recettes des taxes et les économies que représentent les retraites non versées.Publiés vendredi 11 septembre, ces chiffres chocs du coût social des drogues sont la conclusion d’une étude financée par la Direction générale de la santé et pilotée par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT). L’auteur de l’étude, l’économiste Pierre Kopp, s’est appuyé sur des données épidémiologiques et sanitaires se rapportant à 2010.A trois jours du début de l’examen du projet de loi de santé au Sénat, ils tombent à point nommé pour la ministre de la santé, Marisol Touraine, qui s’apprête à faire face à de nouveaux assauts parlementaires contre la loi Evin ou la mise en place du paquet de cigarettes neutre. La France compte 13,4 millions de fumeurs quotidiens et 3,8 millions d’usagers « à risque » de l’alcool.« Ce rapport doit permettre de prendre conscience du coût important des drogues pour la collectivité » et de « hiérarchiser les problèmes afin de mieux éclairer les choix d’engagement de dépenses publiques », souligne Pierre Kopp, déjà auteur il y a quinze ans d’une première édition de cette étude.Pour parvenir à ces quelque 250 milliards d’euros, ce professeur à l’université Panthéon-Sorbonne (Paris-I) a d’abord pris en compte le nombre de vies perdues chaque année en raison des drogues légales et illégales, soit 49 051 décès liés à l’alcool, 78 966 liés au tabac et 1 605 aux drogues illicites. Pierre Kopp a également intégré le nombre de malades liés à ces consommations (672 000 pour le tabac, 1,2 million pour l’alcool). Pierre Kopp a également recensé les dépenses engagées par l’Etat pour les soins, la prévention et la répression.Lire l'intégralité (abonnés) :La France paye cher ses addictions« Cynisme de façade »Pour être complet, il a enfin pris en compte les économies de retraites non versées et les recettes apportées par les taxes (13,3 milliards d’euros). Des chiffres mis en regard du coût des soins (8,5 milliards pour l’alcool et 25, 9 milliards pour le tabac), une façon de battre en brèche l’idée selon laquelle ces deux drogues licites rapporteraient au final à l’Etat plus qu’elles ne coûtent. « La taxation sur les alcools ne représente que 37 % du coût des soins des maladies engendrées par l’alcool », écrit l’économiste.Les résultats de cette étude montrent des coûts sociaux par catégorie de drogue « approximativement trois fois plus élevés » par rapport à une précédente version de l’étude parue en 2006. « Ce n’est pas la conséquence d’une augmentation de la consommation et d’une politique publique inefficace », prévient l’auteur, mais plutôt d’une « amélioration des connaissances épidémiologiques » (notamment sur le nombre réel de morts imputable au tabac) et d’un « changement dans la méthodologie du calcul économique adopté officiellement par les pouvoirs publics ».Interrogé sur les mesures qui permettraient de dégager des économies, Pierre Kopp suggère par exemple le doublement du prix du tabac, qui permettrait selon lui de« réduire de moitié la consommation ».Lire : La délicate évaluation du « coût social » du tabacFrançois BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Claudia Courtois (Bordeaux, correspondante) Tout s’est décidé très vite. Le Conseil départemental de la Gironde a mis en ligne, jeudi 10 septembre, à 16 heures, le site « Gironde solidarité réfugiés », une plateforme collaborative pour coordonner l’élan de solidarité autour de l’arrivée prochaine de réfugiés. Les chiffres ne sont pas officiels mais on attend entre 800 et 1 500 réfugiés supplémentaires sur deux ans en Aquitaine, dont la moitié en Gironde. Actuellement, selon la préfecture de Gironde, il y aurait plus de 1 000 demandeurs d’asile toutes nationalités confondues dans le département, dont seulement une cinquantaine de syriens et irakiens.Lire aussi :Quelles initiatives pour aider les migrants en France ?« J’ai une grande tente solide et imperméable et aussi de grosses poches de jouets »« On savait qu’il fallait agir vite, explique le nouveau président socialiste du département, Jean-Luc Gleyze. Il y a une réalité à cout terme de l’arrivée des migrants sur l’Europe. On voulait faire quelque chose, mais concrètement », insiste l’élu, qui est aussi le premier adjoint au maire de la petite commune de Captieux, dans le sud de la Gironde.L’objectif de la plateforme est clair : faire le lien entre les citoyens, les entreprises, les collectivités qui souhaitent soutenir l’arrivée de ces nouveaux migrants, sans trop savoir comment, et les associations et organismes sur le terrain qui possèdent, eux, compétences et savoir-faire vis-à-vis de ce public.Lire aussi :En Europe, de fortes disparités dans l’accueil des demandeurs d’asile« Je me mets à leur place »C’est le cas d’Amélie Cabanne, mère trentenaire de deux jeunes enfants. Elle habite Mérignac, au nord-ouest de Bordeaux : « J’ai une grande tente solide et imperméable qui peut dépanner une famille entière et aussi de grosses poches de jouets. Quand je vois ces réfugiés qui ont dû tout quitter car ils n’avaient pas le choix, je me mets à leur place, raconte cette jeune cadre chez Chronopost. Si notre pays était en guerre demain, je serais bien contente d’être aidée. Alors, non seulement, je vais aller m’inscrire sur cette plateforme, mais aussi en parler autour de moi. »« Le site est développé avec des outils libres pour que toute autre collectivité puisse s’en saisir »Le site est simple d’accès et « développé avec des outils libres pour que toute autre collectivité puisse s’en saisir », explique Nathalie Laurent, directrice du service informatique au Conseil départemental. Il suffit donc de remplir une « fiche citoyen » de renseignements et d’indiquer parmi des choix multiples, ce que l’on souhaite offrir : des denrées alimentaires, de l’argent, un hébergement, du matériel de puériculture, de l’aide à la scolarité ou encore du bénévolat dans une association.Dans quelques jours, une cartographie indiquera les associations, leurs coordonnées et champs de compétences pour pouvoir les appeler directement. On pourra aussi y voir les initiatives autour de chez soi et, pour les professionnels, avoir des informations sur le parcours social du réfugié. Reste à clarifier comment seront réparties les propositions et les demandes envers les associations via le site ou en direct. « Nous prévoyons un modérateur en interne », répond le conseiller départemental Matthieu Rouveyre, vice-président chargé de la citoyenneté et des accès numériques.Quel soutien de l’Etat ?Cette plateforme unique à ce jour est également reproductible : « Sous 24 heures, on peut la donner à n’importe quel département », confirme M. Rouveyre. L’association des départements de France, consultée sur le sujet, devrait faire le relais et un courrier va être envoyé à tous les maires de Gironde.Les associations d’aide aux réfugiés, de lutte contre le racisme, des droits juridiques ou encore d’aide à la scolarité saluent l’initiative. Certaines se demandent si les collectivités et l’Etat vont les soutenir financièrement dans ce nouveau défi, quelle place sera donnée aux réfugiés déjà installés en France et si l’Etat, encore, sera en mesure de régler le plus urgent, à savoir le statut, le logement et les ressources de ces nouveaux migrants.« Il faut considérer la problématique des réfugiés dans son ensemble », insiste Taoufik Karbia, codirecteur à Bordeaux de l’Association du lien interculturel, familial et social (ALIFS), qui aide depuis trente ans à l’intégration des populations immigrées. En espérant « que ces actions occasionnelles de solidarité seront inscrites dans la durée et partagées par un maximum de gens. » Claudia Courtois (Bordeaux, correspondante)Journaliste au Monde Cyril Simon Trois bidonvilles ou squats détruits chaque semaine en 2014, soit plus de 13 000 personnes expulsées. Le rapport national d’observatoire du collectif national droits de l’homme Romeurope s’alarme, mercredi 23 septembre, d’un « système de mise au ban de la société française contre les Roms ».Ce rapport, disponible sur internet et intitulé « Le droit et les faits », s’appuie sur les éléments de terrain recueillis par les membres de l’association tout au long de l’année 2014. Si la tendance est à la baisse (19 000 personnes expulsées en 2013), le constat d’urgence ne change pas pour ce collectif de soutien et de défense des populations d’Europe de l’Est en situation d’extrême précarité sur le sol français. « Il faut stabiliser les lieux de vie et sécuriser les personnes, et ne pas expulser sans offrir de solutions », a rappelé son président, Guillaume Lardanchet, signalant au passage une intensification des expulsions en juillet et août 2015. L’un des plus vieux camps de France, le bidonville du Samaritain à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), a par exemple été démantelé le 27 juillet 2015.L’association, qui demande l’arrêt immédiat des expulsions et la mise en place d’une politique publique de long terme, dans le respect des droits fondamentaux, juge « caduque » la circulaire interministérielle de 2012. Celle-ci souhaitait donner un cadre précis sur la façon dont les campements illégaux devaient être démantelés, et sur l’accompagnement social. « A l’heure actuelle, les familles vivent dans des conditions plus dangereuses après leur expulsion. On retrouve les familles le long des trottoirs, parfois à quelques centimètres de voitures, déplore M. Lardanchet. Quant aux diagnostics sociaux et sanitaires effectués en amont, ils sont soit négligés, soit inadaptés. »« L’Etat mène une politique absurde de destruction des lieux de survie au mépris de leurs habitants »Lire aussi :A La Courneuve, le bidonville rom évacué par la force malgré de nombreux soutiensMême critique envers la mission nationale de résorption des bidonvilles, lancée par le gouvernement en 2014 avec pour opérateur Adoma, l’ancienne Sonacotra. « Moins de 2 % des habitants des bidonvilles ont été relogés en un an et demi, soit 63 ménages », estime le rapport.« Depuis vingt-cinq ans et la résurgence des bidonvilles, l’Etat mène une politique absurde de destruction de ces lieux de survie au mépris de leurs habitants, souligne François Loret, administrateur national du collectif. Il fustige notamment les arrêtés d’expulsion sous 48 heures des maires, « permettant de contourner les décisions de justice refusant l’expulsion ou octroyant un délai ».Lire aussi :Evacuation du bidonville rom du Samaritain à La Courneuve, le plus vieux de FranceLe signal d’alarme lancé par le CNDH Romeurope vise en particulier les enfants. En insistant notamment sur l’obligation pour les maires d’établir un recensement exhaustif, conformément à la loi. Une majorité des 9000 enfants concernés (chiffre de l’Unicef) n’a pas accès à l’école ou à une formation. Le collectif espère que ce rapport entraînera une évolution du discours gouvernemental, « comme cela a pu être le cas récemment avec les migrants et les réfugiés venus d’Allemagne ». Il attend notamment avec impatience le passage, en janvier 2016, de la France devant l’ONU.Le 11 septembre, le haut-commissaire des Nations Unies chargé des droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al-Hussein, avait dénoncé « la politique nationale systématique d’expulsions de force des Roms », et appelé à « la remplacer par une politique véritablement inclusive »Cyril SimonJournaliste au Monde 23.09.2015 à 14h57 • Mis à jour le23.09.2015 à 18h56 Le tribunal correctionnel de Paris a condamné l’ancienne ministre à la francophonie Yamina Benguigui, mercredi 23 septembre, pour avoir fait des déclarations de patrimoine et d’intérêts incomplètes entre 2012 et 2014, alors qu’elle se trouvait au gouvernement. Le tribunal, « compte tenu de l’absence de toute condamnation (…) sur son casier judiciaire, de son parcours professionnel et politique et du dépôt d’une déclaration rectificative, même tardivement », a toutefois choisi « d’accorder à Mme Benguigui une dispense de peine ».Il était principalement reproché à l’ancienne ministre d’avoir omis à trois reprises de déclarer les actions qu’elle possédait dans une société de droit belge, d’une valeur de 430 000 euros. Une première fois en 2012, lors de son entrée au gouvernement, puis en avril 2013 et en janvier 2014. Entre ces dates, les fameuses parts de société dont elle était détentrice ont beaucoup voyagé. Mme Benguigui s’en est d’abord défaite pour 1 euro symbolique auprès de l’un de ses associés avec une clause de retour, qui prévoyait qu’elle pouvait les racheter au même prix.Appels du parquet et de la prévenueLa cinéaste a toutefois été relaxée d’un des chefs d’accusation, celui du non-dépôt à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique « d’une déclaration de modification substantielle de son patrimoine ».Le parquet a annoncé qu’il faisait appel du jugement de même qu’un avocat de Yamina Benguigui, Me Eric Dupond-Moretti. « Il y a certes eu des omissions dans les déclarations de Mme Benguigui mais pas de volonté de dissimulation, c’est la complexité des textes qui nous a amenés là », a réagi l’avocat en soulignant que l’ancienne ministre « a tout déclaré à l’administration fiscale ».Lors de l’audience, le procureur avait estimé les infractions pleinement caractérisées tout en relativisant l’enjeu du dossier. Une peine de quatre mois d’emprisonnement avec sursis et 15 000 euros d’amende avait été requise. « Il n’est question ici ni d’enrichissement personnel, ni de paradis fiscal, ni de compte en Suisse. Mme Benguigui n’est pas accusée de malhonnêteté, avait-il affirmé. Mais nous avons affaire à une ministre à qui les règles ont été rappelées. Et la légèreté n’est pas un argument, une excuse recevable. »Lire aussi :La « légèreté » et les « omissions » de Yamina Benguigui devant le tribunalPremier jugement post-CahuzacMme Benguigui, qui est également élue de la Ville de Paris depuis 2008, est la première personnalité à comparaître en application de la loi du 11 octobre 2013 sur la transparence de la vie publique, élaborée et votée dans la précipitation qui a suivi la démission du ministre du budget Jérôme Cahuzac, convaincu de dissimulation de fonds à l’étranger. Ce texte punit de trois ans d’emprisonnement, de 45 000 euros d’amende et de dix ans d’inéligibilité les omissions substantielles et évaluations mensongères.Lire aussi :Des déclarations de patrimoine « off the record » Isabelle Rey-Lefebvre Le mouvement HLM, réuni en congrès du 22 au 24 septembre, à Montpellier, s’apprête à mettre en œuvre une nouvelle réforme du système d’attribution des logements sociaux, devenu illisible et obsolète.Lors de ses vœux à la presse, le 20 janvier, quelques jours après les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher de Vincennes, Manuel Valls avait dénoncé, entre autres « maux qui rongent notre pays, (…) un apartheid territorial, social, ethnique ». Parmi la série de réformes annoncées dès le 6 mars pour répondre à ce constat, l’une vise, dans un but de mixité sociale, à mieux répartir les familles pauvres dans les différents quartiers, y compris les plus aisés. Quitte à adapter le montant du loyer à leurs revenus et, en contrepartie, autoriser les organismes à dépasser les plafonds de loyers pour d’autres appartements.Cette souplesse accordée aux HLM doit se traduire dans le projet de loi « Egalité et citoyenneté » qui sera présenté en fin d’année en conseil des ministres pour un débat au parlement au printemps 2016.Les écarts se creusent entre quartiersLe diagnostic du premier ministre, qui fut longtemps maire d’Evry, est juste. Les logiques d’attribution conduisent à proposer toujours les mêmes immeubles aux plus précaires, à les y concentrer, et les inégalités se creusent encore et toujours entre les quartiers dits sensibles et les autres. Ainsi, les habitants des zones urbaines sensibles sont trois fois plus nombreux à être sous le seuil de pauvreté (38,4 % contre 12,2 %, en moyenne, en France). Pire, leurs revenus stagnent et ont même reculé de 1 %, entre 2008 et 2011, tandis que l’ensemble des ménages s’enrichissaient de près de 2 %, hors inflation.Les locataires du parc social ont, en outre, de plus en plus de mal à le quitter. En 2002, ils étaient 515 000 ménages à le faire, dont 280 000 pour devenir propriétaire ; en 2013, ils ne sont plus que 380 000 à être sortis du parc social, et l’accession à la propriété s’est effondrée en raison de la cherté des prix de l’immobilier.« Quartiers insensibles »Une bipolarisation des villes est donc à l’œuvre. « S’il y a des quartiers sensibles, c’est que d’autres sont “insensibles” », résume la Fondation Abbé-Pierre, dans une note publiée mardi 22 septembre, à l’occasion du congrès HLM. « Où va-t-on loger les ménages pauvres alors que l’on arrive déjà pas reloger les 60 000 familles reconnues bénéficiaires du droit au logement opposable [DALO], en principe prioritaires mais qui attendent depuis des années », s’inquiète la Fondation. Lorsqu’elles obtiennent un toit, 18 % de ces familles DALO sont installées dans les zones urbaines sensibles, un taux qui grimpe à 27 % en Essonne, 36 % dans l’Oise, 40 % dans les Bouches-du-Rhône…Obtenir un HLM dans les zones attractives reste un défi et les chiffres le prouvent : 1,7 million de ménages français sont inscrits sur liste d’attente et se partagent 483 000 logements attribués chaque année. Pour la seule Ile-de-France, ils sont 550 000 postulants pour 80 000 offres annuelles.Les précaires sont les perdants Les procédures d’attribution sont particulièrement opaques et incompréhensibles pour le commun des demandeurs, en raison, notamment, de la coexistence de multiples contingents de logements, avec chacun sa voie d’accès. Les préfets, par exemple, sont chargés de reloger les ménages prioritaires (DALO) et disposent d’un quota de 25 % des appartements mis en location, en plus de 5 % réservés aux fonctionnaires.Les collectivités locales, elles, en contrepartie de la garantie des prêts qu’elles ont accordée pour financer les immeubles, bénéficient du pouvoir d’attribuer 20 % à 30 % des appartements libres. Enfin, le « 1 % logement » (ou Action Logement) a lui aussi des droits de réservation pour les salariés des entreprises cotisantes, au prorata de sa participation au financement de la construction.Les candidats sont ainsi rangés, chez chaque bailleur, dans des files d’attentes qui s’écoulent à des rythmes différents, et il peut y avoir de nombreux bailleurs sur une même commune. Ils sont vingt à la Plaine Saint-Denis ou à Evry. Perversité du système, c’est la file des ménages prioritaires qui avance le moins vite ! Ainsi, en Ile-de-France, sur les 80 000 attributions annuelles, 23 % échoient aux préfets et les mieux servis sont les salariés des entreprises cotisantes au 1 %, avec 40 % des offres ! « Il faut faire sauter les contingents, le système est obsolète », admet Frédéric Paul, délégué général de l’Union sociale pour l’habitat.Une laborieuse mise en commun Le mouvement HLM s’est longtemps montré rétif à toute simplification de la procédure. Ce n’est que depuis le 1er janvier qu’existe un système national d’enregistrement, avec possibilité de formuler sa demande en ligne. Et il faudra attendre 2016 pour que le dossier, avec ses pièces annexes, soit totalement dématérialisé.Dès 1998, pourtant, le numéro unique d’enregistrement des demandes de logement social était institué dans ce but, mais cela ne dispensait nullement les ménages de déposer un dossier chez chaque bailleur, ces derniers refusant de partager leurs informations. En 2009, la ministre du logement Christine Boutin imposait, dans sa loi de mobilisation pour le logement, une centralisation des demandes par département afin « d’apporter une égalité de traitement avec une prise en compte de l’ancienneté de la demande ». Aujourd’hui, seuls une trentaine de départements ont adopté cette gestion partagée.En Alsace par exemple, la mise en commun des fichiers entre les 30 bailleurs locaux est effective depuis 2011 : « Nous nous sommes aperçus que la demande n’était pas de 70 000 candidats mais 36 000 seulement, en raison des doublons, et nous avons ramené le délai d’attente moyen à sept mois, même s’il est plus long dans la métropole de Strasbourg, se félicite Alain Ramdani, directeur de l’Association régionale des organismes HLM d’Alsace. Nous avons aussi constaté que la demande était faible voire inexistante dans, notamment, certaines communes du Haut-Rhin où il devient donc inutile de construire. »L’Ile-de-France compte 120 organismes HLM et beaucoup d’élus agrippés à leurs prérogatives, qui ne pratiquent aucune mise en commun de fichiers des demandeurs, encore moins des offres de logements. La loi du 24 mars 2014 pour un accès au logement et un urbanisme rénové (loi ALUR) leur fait pourtant obligation de s’organiser à l’échelon intercommunal d’ici à fin 2015 – fin 2016 pour l’Ile-de-France et la métropole Aix-Marseille.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sandrine Morel (Madrid, correspondance) L’arrestation, mardi 22 septembre, en France, de deux dirigeants présumés du groupe séparatiste basque ETA (Euskadi Ta Askatasuna) signerait son « acte de décès », selon le ministre de l’intérieur espagnol Jorge Fernandez Diaz. Pour le chef du gouvernement Mariano Rajoy, il ne reste plus à ETA qu’à annoncer sa « dissolution inconditionnelle. » Qui sont les deux membres d’ETA arrêtés ?Quatre ans après l’annonce de la « fin des activités armées » par le groupe terroriste, le 20 octobre 2011, le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy estime que l’arrestation de David Pla, 40 ans, ancien dirigeant de l’organisation des jeunesses étarras Jarrai, et d’Iratxe Sorzabal, 44 ans, ancienne membre du commando Ibarla et représentante de la ligne dure d’ETA, marque la « décapitation » du groupe armé.Lire aussi :Deux membres du comité exécutif d’ETA arrêtés dans les Pyrénées-AtlantiquesL’ancien chef présumé de l’appareil international d’ETA, Ramuntxo Sagarzazu et Pantxo Florès, le propriétaire du gîte où étaient installés David Pla et Iratxe Sorzabal, ont également été arrêtés lors de l’opération.Cette arrestation signe-t-elle l’acte de décès d’ETA ?« Plus qu’un avis de décès, il s’agit d’un coup important contre ETA, estime Florencio Dominguez, journaliste spécialiste de l’organisation séparatiste basque et directeur de l’agence Vasco Press. Tant qu’il reste des membres, il peut toujours y en avoir deux qui prennent la relève, mais l’organisation est très affaiblie et chaque nouvelle arrestation porte un coup au moral d’ETA et à la possibilité d’obtenir l’ouverture d’une négociation. »Lire aussi :En Espagne, le groupe indépendantiste ETA « n’est plus une priorité »Bien qu’ayant renoncé aux armes, ETA n’a en effet pas abandonné l’idée de négocier avec Paris et Madrid sa dissolution en échange de bénéfices pour ses prisonniers, tel que leur rapprochement dans les centres pénitentiaires basques, ou le retour sans poursuites judiciaires des fugitifs.Mais le gouvernement espagnol, échaudé par les précédentes trêves rompues dans le sang, s’y refuse et poursuit les arrestations dans les rangs de l’ETA et de sa mouvance. Plus d’une centaine a eu lieu ces quatre dernières années.En juillet, ce sont les deux chefs présumés de l’appareil logistique, Joseba Íñaki Reta de Frutos, et Javier Goienetxea, qui avaient été arrêtés en France, à Ossès, dans les Pyrénées-Atlantiques. En mai, c’est une cache d’armes et d’explosifs dans une villa de Biarritz avait été neutralisée.Lire aussi :Deux cadres présumés d’ETA mis en examen en FranceMais selon le ministère de l’intérieur espagnol, l’opération de mardi est clé car elle suppose « l’élimination de la structure de direction chargée de gérer l’arsenal d’armes et d’explosifs dont dispose encore l’organisation terroriste. »Bien que les sources policières estiment à une trentaine le nombre d’étarras actifs en France, en Grande-Bretagne ou en Amérique latine, les structures militaires, logistique et à présent politique d’ETA, seraient anéanties.Ces arrestations signent-elles véritablement la fin définitive d’ETA ? Les experts soulignent que le groupe séparatiste, devenu « résiduel », n’a plus depuis longtemps les moyens matériels et humains de commettre d’attentats.Le seul dirigeant connu encore en fuite est Josu Ternera, qui, à 66 ans, se maintiendrait en marge d’ETA, et aucun autre membre, à l’extérieur des prisons, n’aurait l’autorité pour prendre la relève des étarras arrêtés mardi.Quelle est la stratégie suivie par le gouvernement espagnol vis-à-vis d’ETA ?À trois mois des élections législatives, l’exécutif espagnol entend, avec cette arrestation, menée par la garde civile en collaboration avec la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) française, fermer un cycle. Ainsi en témoigne le nom donné à l’opération, « Pardines », du nom du premier garde civil assassiné en 1968 par ETA, José Antonio Pardines Arcay.Pour le Parti populaire (PP, droite, au pouvoir), la lutte contre ETA, qui mobilise toujours son aile droite, demeure une arme de campagne. Le retour dans les institutions de la gauche abertzale (« patriote »), avec le parti Sortu, héritier de Batasuna, l’ancienne vitrine politique d’ETA interdite en 2003, après avoir condamné dans ses statuts l’usage de la violence, a laissé un goût amer aux influentes associations de victimes qui exige au gouvernement de ne pas baisser la garde et ne rien céder.Cependant le gouvernement espagnol est confronté à un autre défi : la présence de plus de 450 étarras, dispersés dans les prisons espagnoles et françaises, qui n’ont pas renié le groupe terroriste et continuent de suivre les ordres de vétérans comme Mikel Antza, chef politique d’ETA entre 1993 et 2004 emprisonné en France.Ils continuent d’exercer une pression sur un secteur de la gauche abertzale qui exige leur amnistie, et sur leurs familles qui manifestent régulièrement pour leur rapprochement dans des prisons basques.Beaucoup se refusent à dissoudre l’organisation sans contrepartie et admettre que les quarante ans de terrorisme et plus de 800 morts n’ont servi à rien. C’est dans ce sens que l’ETA a refusé en mai l’offre du gouvernement basque de négocier son désarmement, critiquant dans un communiqué qu’il cherche à lui imposer « un schéma de vainqueurs et vaincus. » Incapable de reconnaître sa disparition, qui semble inéluctable.Lire aussi :Les aveux d’un repenti de l’ETASandrine Morel (Madrid, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matteo Maillard Faute d’argent, les étudiants consultent moins leur médecin et renoncent parfois à se soigner. C’est le constat préoccupant que dresse la dernière enquête santé du réseau de mutuelles étudiantes emeVIa, que LeMonde.fr publie en avant-première. Conduite par l’institut de sondage CSA, la 8e édition de cette étude s’appuie sur un questionnaire auquel ont répondu 8 078 étudiants.Au cours des douze derniers mois, 79,2 % des étudiants ont consulté un professionnel de la santé. Si ce nombre paraît important de prime abord, il révèle une baisse du recours à la consultation, même quand la santé se dégrade. En 2013, les étudiants étaient encore 83,1 % à rendre visite à leur médecin lorsqu’ils se sentaient malades. Plutôt que de consulter, 54,1 % des sondés préfèrent désormais attendre que la maladie passe. Un choix qu’ils justifient souvent pour des raisons financières.Lire aussi :Le bilan de santé des étudiants se dégradeA la place d’une consultation perçue comme coûteuse, les étudiants préfèrent l’auto-médication ou les conseils d’un tiers. Ceux d’un pharmacien par exemple, mais pas seulement. L’étude d’emeVia révèle que la consultation des sites spécialisés en santé, comme Doctissimo, a augmenté, passant de 4,1 % en 2013 à 6,1 % en 2015.51,5 % ressentent des difficultés financièresAutre constat, les jeunes femmes consultent davantage en cas de maladie : 54,9 % font appel à leur médecin traitant, quand seulement 50,2 % des jeunes hommes le font. Mais l’assiduité des étudiantes diminue lorsqu’il s’agit d’examens gynécologiques : 44,8 % en ont pratiqué cette année, contre 48 % en 2013.Le renoncement aux soins pour des raisons financières dans les six derniers mois concerne 15,6 % des étudiants. Une proportion importante, même si elle est en baisse (17,4 % en 2013), probablement parce que les étudiants ont recours au système D. Toutefois, ils sont désormais une majorité de 51,5 % à déclarer ressentir des difficultés financières, contre 49,5 % en 2013. Si ces difficultés sont occasionnelles pour la plupart d’entre eux (22,5 %), 14 % disent les subir régulièrement.Lire aussi :Comment choisir sa mutuelle étudianteMais les étudiants ne sont pas seulement inquiets pour leur porte-monnaie. La génération née à la fin des années 1990 arrive en nombre à l’université, fait déborder les amphithéâtres, ce qui augmente le sentiment de sélectivité. Les jeunes étudiants qui doivent s’adapter à une nouvelle vie, de nouvelles responsabilités, peuvent être sujets à une impressionse de désorientation. Tous ces éléments contribuent à augmenter le stress. Plus d’un étudiant sur trois (39,4 %) déclare avoir des difficultés à le gérer. Une tendance en hausse depuis 2013 où ils n’étaient que 37,5 % dans ce cas. Cela influe directement sur leur perception de l’avenir : ils ne sont plus que 85,4 % à en avoir une image positive, contre 88,2 % il y a deux ans.Matteo MaillardJournaliste au Monde 22.09.2015 à 19h01 • Mis à jour le22.09.2015 à 19h58 | Cyril Simon Au point mort depuis quelques semaines, le dialogue tend à reprendre entre les occupants du lycée Jean-Quarré et les pouvoirs publics. Le maire du 19e arrondissement de Paris, François Dagnaud (PS), a annoncé, lors d’une réunion publique, lundi 21 septembre, avoir entamé « des travaux d’urgence sanitaire et de sécurisation des installations électriques » pour ce lycée désaffecté occupé par des centaines de réfugiés depuis le 31 juillet. Ils sont aujourd’hui près de 550 à vivre en autogestion dans ce bloc de béton de quatre étages, soutenus massivement par les riverains (dons de vêtements, nourritures, médicaments, cours de français, aide administrative…).Certes, l’objectif à court terme reste de transformer ce lieu en un centre d’hébergement provisoire durant deux ans, mais « on avance doucement », concède Anne Buisson, l’une des responsables de Solidarité Place des Fêtes, une communauté de voisins née sur Facebook quelques jours après l’installation des premiers réfugiés, le 31 juillet.Ce qui divise encore, c’est l’avenir des réfugiés pendant les travaux d’aménagement. Les pouvoirs publics, qui réfléchissaient cet été à mener le chantier sans déloger les réfugiés, comptent désormais procéder de la même manière que pour les campements à Austerlitz et celui devant la mairie du 18e arrondissement. Autrement dit, « évacuer puis mettre à l’abri » dans les centres d’hébergement franciliens.Des craintes de perdre au change« Le squat fait obstacle à l’aménagement de Jean-Quarré. On n’avancera pas tant qu’il n’y aura pas de travaux de mise en sécurité et que l’organisation du site ne sera pas confiée à une association de type Croix-Rouge ou Emmaüs », explique Mathias Vicherat, le directeur de cabinet d’Anne Hidalgo à la mairie de Paris.Seulement, les occupants de Jean-Quarré craignent de perdre au change. Mustafa, le délégué des Afghans, ne veut pas quitter ce lieu sans la garantie « d’obtenir un centre décent grâce auquel on pourra s’intégrer ». La vingtaine de sites (Paris intra-muros, Nanterre, Vincennes, Malakoff) actuellement proposée par la préfecture n’a pas la cote auprès des différentes communautés (soudanaise, érythréenne, afghane, tchadienne, maghrébine…) « Près de trente personnes sont revenues vivre ici alors qu’elles avaient été hébergées après l’évacuation de la halle Pajol », explique-t-il. Visiter les centres, comparer avec Jean-Quarré puis se décider. Voilà comment veulent procéder les réfugiés. Leur crainte s’avère d’autant plus forte que le nouveau centre d’accueil ne prévoit d’héberger que 80 personnes. « Je suis sûr que ce centre peut héberger dignement environ 300 personnes. Pourquoi seulement 80 ? », s’interroge Mustafa.« C’est le chiffre des services sociaux de la préfecture », informe M. Dagnaud, qui confiait récemment au Monde ne plus supporter ce « grand n’importe quoi » et « vivre dans la crainte d’avoir un mort sur la conscience ». Ce « grand n’importe quoi » est d’ailleurs devenu un repaire pour tous ceux en quête d’un toit, arrivés en France il y a deux jours comme il y a dix ans. « Le 115 est tellement saturé qu’il a redirigé une dizaine de SDF vers Jean-Quarré », souffle Hervé, un des premiers riverains à s’être mobilisés. Dans les 38 chambres de l’ancien lycée, une personne sur deux seulement dispose d’un matelas.« Les mentalités évoluent dans le bon sens »Mais l’heure est à la détente pour Anne Buisson, qui croit en un « un nouveau départ » : « Les réfugiés prennent la parole depuis deux semaines. Ils ont envie de s’exprimer. Les riverains l’ont bien vu lors des récentes réunions publiques, et j’ai l’impression que les mentalités évoluent dans le bon sens. » Une benne à ordure de 50 tonnes a par exemple été installée par les services municipaux.La raison principale de ce basculement, on la trouve du côté du collectif La Chapelle en lutte. Ce groupe militant, qui avait refusé un recensement officiel début août, a récemment périclité. « Une minorité violente très politisée instrumentalisait le mouvement », déplore Marin Marc-Gandebeuf, un étudiant de 19 ans en musicologie encore très actif. « On ne supportait plus d’être pris pour des idiots, signale Mustafa, selon lequel il existe deux types de soutien ici. Le bon, qui nous aide à nous prendre en main et nous respecte. Et le mauvais, qui fait de la politique et nous ligue les uns contre les autres. »« Personne ne dit que tout est rose ici, ajoute Paul, un Français squattant avec eux depuis plusieurs semaines. Bien sûr, parfois il y a des bagarres. Les tensions existent entre nationalités. Mais c’est normal quand 600 personnes vivent dans un même lieu et font la queue pour une portion de bouillon. » Avant de préciser : « Les premiers jours, c’est vrai que c’était compliqué. Il n’y avait aucun recensement, ni règlement intérieur. Certains médias ont parlé de drogue et de prostitution. Mais la personne qui avait amené des prostituées a été évacuée le soir-même. Tout comme celle qui vendait 10 euros la place dans une chambre. »Récemment, des délégués par nationalité et des responsables de chambre ont été élus. Une façon de faciliter le dialogue et de rassurer la mairie qui fustige la « défiance d’une partie des instigateurs de l’occupation » à l’égard des associations humanitaires et des services sociaux. François Dagnaud a par ailleurs annoncé l’installation prochaine d’une permanence mobile de la Croix-Rouge, à proximité du lycée.Cyril SimonJournaliste au Monde 22.09.2015 à 18h27 • Mis à jour le23.09.2015 à 09h47 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) Un accord a été trouvé à Bruxelles, mardi 22 septembre, entre les ministres de l’intérieur de l’Union européenne au sujet de l’accueil de 120 000 migrants, alors que les dirigeants européens se réunissent à leur tour mercredi. Il a fallu recourir à un vote à la majorité pour faire passer le plan de la Commission européenne. La Slovaquie, la Roumanie, la Hongrie et la République tchèque ont voté contre le mécanisme. La Finlande, où l’extrême droite est associée au gouvernement, s’est abstenue. La Pologne, jusqu’à présent réticente, s’est, en revanche, ralliée à la position de la France, de l’Allemagne et de la présidence luxembourgeoise de l’Union.Lire aussi :L’Union européenne pressée de trouver un accord sur la crise des migrantsL’accord conclu est particulièrement complexe. Il se décompose en deux grands chapitres : sur les 120 000 personnes à répartir, 66 000 réfugiés seront « relocalisés » à partir de la Grèce et de l’Italie dans toute l’Union, y compris en Hongrie, selon une clé de répartition contraignante. Le pays de Viktor Orban avait cherché à s’exclure du mécanisme envisagé au départ, qui devait répartir 54 000 réfugiés présents en Hongrie. Au terme de la relocalisation des premiers 66 000 réfugiés, les Etats se reverront en principe pour décider de la répartition de 54 000 autres.Des décisions sur les « hot spots »Les trois autres Etats qui se sont opposés à l’accord seront par contre contraints d’accepter des réfugiés. Cela ne devrait pas manquer de créer de nouvelles tensions, notamment parce que la Slovaquie refuse obstinément d’accueillir des personnes de confession musulmane.Le premier ministre, Robert Fico, a d’ailleurs réitéré ses réserves à l’issue de ce conseil exceptionnel : « Tant que je serai premier ministre, les quotas obligatoires ne seront pas appliqués sur le territoire slovaque. »François Hollande a vivement critiqué cette prise de position : « On ne peut pas demander à l’Europe un soutien et refuser à l’Europe une solidarité. (...) On ne peut pas refuser d’accueillir des hommes et des femmes qui sont en danger de mort. »La Pologne a accepté de se dissocier de ses partenaires de l’Est, parce que le texte des conclusions permet à Varsovie d’affirmer à son opinion publique que les plans initiaux de 120 000 personnes à accueillir ont été revus à la baisse et que l’effort à accomplir par les différents Etats sera étalé dans le temps. La France se flattait, elle, mardi soir, d’avoir obtenu une décision explicite concernant les hot spots, des centres d’enregistrement des personnes demandant d’accéder au statut de réfugié, établis dans des pays aux limites de l’espace Schengen. Une ambiguïté quant au rôle exact de ces structures subsiste, Paris et d’autres capitales affirmant qu’ils doivent aussi servir de lieux de rétention pour les déboutés du droit d’asile.Lire aussi :Comment fonctionneront les « hot spots » censés gérer l’accueil des migrants en Europe ?Malgré son caractère à la fois compliqué et ambigu, l’accord conclu permet que le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement qui aura lieu mercredi 23 septembre au soir dans la capitale belge, à la demande de la chancelière Angela Merkel, se déroule dans un climat moins explosif. Pour le reste, rien ne semble toutefois indiquer que les Etats membres sont prêts à envisager une réponse complète et durable à une crise migratoire qui, de l’avis de beaucoup, n’en est qu’à ses débuts.Lire aussi :L’Europe mieux armée pour faire face à cette crise migratoire inéditeJean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Thierry Repentin (Délégué interministériel à la mixité sociale dans l’habitat) Alors que Montpellier accueille le congrès du mouvement HLM qui se terminera le 24 septembre, Thierry Repentin, délégué interministériel à la mixité sociale dans l’habitat, rappelle que tout le monde doit pouvoir accéder à un logement digne et à la hauteur de ses moyens.Le 13 décembre, nous fêterons les quinze ans de la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains, plus connue sous le nom de « loi SRU » et notamment son article 55 qui fait obligation aux communes d’offrir un taux minimal de logements sociaux.Elle fait désormais partie de notre patrimoine républicain, imaginée par Louis Besson alors ministre du logement, et grandement acceptée, voire parfois défendue, des deux côtés de l’échiquier politique. Il n’en a pas toujours été ainsi. C’est d’ailleurs pour la défendre que L’abbé Pierre a effectué son dernier déplacement en séance de nuit de l’Assemblée nationale.Et malgré certaines tentatives politiciennes – dont celle de Christine Boutin alors ministre du logement - et de nombreux débats, aucune majorité n’a jamais remis en cause cette loi. Et pour cause, elle répond à un besoin essentiel de la population : pouvoir se loger dans des conditions dignes et selon les moyens dont on dispose. L’article 55 de la loi SRU a déjà fait couler beaucoup d’encre. Souvent controversé, il repose cependant sur un principe inattaquable : la République doit s’appliquer partout en France et personne ne peut s’y soustraire sous aucun prétexte, et surtout pas à des fins clientélistes, discriminatoires et électoralistes.Entre 20 % et 25 % de logements sociauxAujourd’hui, 1 911 communes doivent ainsi avoir – selon qu’elles sont situées en zone plus ou moins tendue en matière de logements - entre 20 % et 25 % de logements sociaux sur leur territoire. Parmi elles, 222 qui n’ont pas mis en œuvre les moyens nécessaires pour rattraper leur retard, font l’objet d’un « constat de carence » par l’Etat…Le constat est donc clair : majoritaires sont les maires qui font des efforts pour respecter leurs obligations, et ce malgré les difficultés qu’ils rencontrent en matière d’urbanisme et de foncier disponible… ou en raison d’une frange de la population prête à s’opposer à la création de logements sociaux dans leur voisinage.Lire aussi :Chez les bailleurs sociaux, la crainte d’un désengagement de l’EtatC’est ainsi que depuis l’existence de la loi SRU, 450 000 logements ont été créés dans des communes où il en manquait cruellement. Ceci rend encore plus insupportables les déclarations publiques et médiatisées de ceux qui se revendiquent comme pourfendeurs de cette loi. Comment accepter que certaines communes n’aient pas réalisé un seul logement social en quinze ans de mise en œuvre de la loi ?Depuis que je travaille, sur le terrain, aux côtés des services de l’Etat, des élus et des bailleurs sociaux pour faire respecter l’application de la loi SRU, je rencontre beaucoup de bonnes volontés de tous bords politiques. Face à cela, les déclarations d’élus ouvertement récalcitrants m’apparaissent d’autant plus intolérables !Égoïsmes locauxIls sont peu nombreux, mais font beaucoup de bruit. Les uns en appelant à la culture de « l’entre soi », assumant ne pas vouloir accueillir des familles dont le niveau de revenus ne les qualifie pas à leurs yeux pour être membres de leur commune. D’autres déclarent que « les maires veulent bien faire du logement social à condition de pouvoir choisir leur population ». La plupart refusent de construire des logements sociaux sous prétexte qu’ils manquent de foncier disponible, alors qu’il se trouve pourtant bien des terrains pour y voir émerger des opérations immobilières privées…Lire aussi :Les HLM en conflit avec la Caisse des dépôtsIl doit être mis fin à ces égoïsmes locaux qui ont un coût supporté par l’ensemble de la société ! Certains d’entre eux vont jusqu’à soutenir qu’il n’est pas utile de construire davantage de logements sociaux, alors même que 1,8 million de demandes de logement social sont en attente. Ce sont les salariés de nos commerces, de nos entreprises, de nos services publics, de nos crèches ou de nos maisons de retraites et nombre de ceux que nous croisons tous les jours dans la rue qui sont les potentiellement locataires du parc social.Comment refuser qu’ils soient également des voisins ? Ce sont aussi les jeunes couples qui commencent leur vie professionnelle. Ce sont aussi, et il faut en faire notre fierté et notre force, ceux qui à un moment de leur vie peuvent compter sur la solidarité de la nation pour pouvoir se loger de façon digne.Alors le temps est effectivement venu de contraindre ces maires réfractaires au respect de la loi de la République et à l’écoute des besoins de nos concitoyens quels que soient leurs revenus. Non pour les stigmatiser, mais pour faire de la pédagogie par l’exemple, et par égard pour ceux qui font des efforts honorables.Pédagogie, équilibre et efficacitéC’est ce qu’avait annoncé le premier ministre dans le cadre du Comité interministériel à l’égalité et à la citoyenneté du 6 mars dernier. Cette action se fera dans un souci de pédagogie, d’équilibre et d’efficacité, tenant compte bien entendu des efforts effectués et des possibilités urbanistiques et financières de chacun. Mais elle permettra aussi de montrer qu’on ne peut pas faire fi des lois qui fondent notre République et que la réponse aux besoins et attentes de nos concitoyens est primordiale.Lorsque le premier ministre m’a confié la double mission de faire respecter la loi SRU et de faire en sorte que l’Etat libère des terrains publics au prix le plus bas possible, voire même à un prix proche de la gratuité, pour qu’y soient réalisés des logements, c’est dans un seul objectif : faire que partout en France, tout le monde puisse accéder à un logement digne et à la hauteur de ses moyens.Nous y parviendrons ! Car ce combat incarne la République. Il est la liberté de pouvoir se loger là où on le souhaite, il est l’égalité entre les habitants comme entre les territoires, il est la fraternité entre les communes de France et envers les familles modestes et moyennes !Thierry Repentin (Délégué interministériel à la mixité sociale dans l’habitat) Samuel Laurent Proposition sincère, ou manière de se faire un peu plus entendre dans la course à la primaire qui s’engage au sein des Républicains ? Toujours est-il que François Fillon s’est fait, dans un entretien au Journal du Dimanche, le champion de la mise en place, en France, de statistiques ethniques – un « tabou » qu’il faut selon lui « faire sauter ».« Si on veut vraiment piloter la politique d’immigration comme je le préconise, permettre au Parlement de fixer chaque année le nombre de personnes que la France peut accueillir, ne pas subir une immigration qui ne viendrait que d’une seule région du monde, qui serait déconnectée de nos besoins économiques et de nos possibilités sociales, il faut avoir la possibilité de savoir qui on accueille, ce que ces personnes deviennent, comment elles s’intègrent. Pour cela, il faut des statistiques “ethniques”. »1. Une proposition devenue plus consensuelleM. Fillon n’est pas le premier à se dire favorable à de telles statistiques. L’ex-politologue Dominique Reynié, désormais candidat des Républicains aux régionales, s’était aussi prononcé pour en mai, de même que l’ancien ministre du logement Benoist Apparu, proche d’Alain Juppé, qui souhaitait dès janvier s’en prendre à ce « tabou ». Eric Ciotti est également favorable à de telles statistiques.Même Nicolas Sarkozy a évoqué la question, assurant, en marge d’une visite à l’Institut Necker sur les maladies rares en février : « Qu’on sache d’où sont les Français, aujourd’hui, cela ne change rien à la réalité de leur vie et c’est une information utile. » Au-delà des Républicains, un rapport rendu en novembre 2014 par la sénatrice écologiste Esther Benbassa et le sénateur Jean-René Lecerf (alors UMP, devenu Les Républicains depuis) préconisait lui aussi la mise en place de ce type de statistiques. Précisément, ils souhaitaient la présence, « une fois tous les cinq ans, dans le recensement, d’une question sur le pays de naissance des ascendants et la nationalité antérieure afin d’obtenir des résultats mesurables sur l’ampleur des discriminations et leur déploiement ».A l’heure actuelle, on demande lors du recensement le lieu de naissance, la nationalité, le lieu de résidence cinq ans auparavant, trois questions qui permettent déjà d’établir des statistiques sur l’immigration.Il est à cet égard intéressant de noter la réaction de Marine Le Pen à la proposition de M. Fillon. La présidente du FN a expliqué : « Je n’ai pas envie que soient mis dans le même sac des Français d’Outre-mer par exemple, nos compatriotes, et des gens qui sont sur le territoire et qui viennent de pays étrangers, des Maliens ou autres. Je crois que ce n’est pas sain. » En clair, pour elle, le débat sur « l’ethnie » ne doit pas primer sur la question de la nationalité d’origine.2. Origine et non ethnieLe terme même de « statistiques ethniques » est ici quelque peu galvaudé : ni M. Fillon ni les sénateurs Lecerf et Benbassa ne souhaitent en réalité connaître l’ethnie des Français. Ils évoquent, en réalité, la tenue de statistiques sur l’origine géographique des populations.La loi française interdit, en effet, de considérer les citoyens en fonction de critères comme la couleur de la peau, la religion ou « l’ethnie », terme qui fait déjà en lui-même débat. La société française n’a jamais, contrairement à d’autres, notamment dans le monde anglo-saxon, fait de l’ethnie un critère objectif : aux Etats-Unis, lors du recensement décennal, on demande aux interrogés de se définir parmi divers « types » ethniques : « Indien d’Amérique », « Asiatique », « Noir ou Africain-Américain », « Hawaïen », « Hispanique », « Blanc ou Caucasien », etc.On trouve peu de partisans de ce type de statistiques en France, qui sont d’ailleurs à l’heure actuelle interdites par la loi, même si quelques chercheurs obtiennent des dérogations pour étudier certains phénomènes. En revanche, nombre d’entre eux déplorent la faiblesse des études statistiques sur l’origine des personnes ou leur religion, qui permettraient d’étudier certains phénomènes, notamment les discriminations.3. Un débat qui n’en finit pasLa querelle remonte à loin. Dans les années 1990, Hervé Le Bras, démographe à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, s’opposait à Michèle Tribalat, sa consœur de l’Institut national des études démographiques (INED), expliquant que cette dernière, qui a la première distingué Français « de souche » et personnes issues d’autres origines, réveillait ainsi « le vieux fond ethnique » de la droite.» Lire : Quatre questions sur les statistiques ethniquesAujourd’hui, ce débat continue, essentiellement au sein du monde de la recherche, où nombre de sociologues souhaiteraient, à partir de ces statistiques, pouvoir travailler de manière plus précise sur les discriminations liées à « l’ethnie ». Mais d’autres acteurs n’ont de cesse d’utiliser ce type de statistiques à d’autres fins. C’est ainsi qu’il y a un an, un rapport du député républicain Guillaume Larrivé évoquait « 60 % de musulmans » dans les prisons françaises avait fait polémique, alors même que ce chiffre était largement sujet à caution.» Lire : les étranges calculs d’un député UMP sur l’islamisation des prisons4. Peu de rapport avec les flux migratoiresLa proposition, concernant l’immigration, apparaît quelque peu incongrue : le recensement pose déjà aux Français la question de leur nationalité et de leur pays d’origine. On sait donc déjà combien de personnes immigrées ou d’origine étrangère vivent dans notre pays.Quant à l’immigration régulière, elle passe forcément par les services de l’Etat, qui connaissent donc par définition le pays d’origine d’un migrant. M. Fillon pose la question du « suivi » de ces populations et de leur intégration, ce qui est, là aussi, déjà le cas, l’Insee, par exemple, réalisant régulièrement une étude sur « immigrés et descendants d’immigrés » mesurant les parcours des personnes arrivées en France.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.09.2015 à 14h55 • Mis à jour le22.09.2015 à 15h10 Eric Zemmour a été relaxé mardi 22 septembre par le tribunal correctionnel de Paris, dans une affaire dans laquelle il était poursuivi pour incitation à la haine raciale et diffamation raciale. Le chroniqueur et animateur avait évoqué à la radio « les bandes » d’étrangers « qui dévalisent, violentent ou dépouillent ».Lors de l’audience qui s’est déroulée le 24 juin, le parquet avait requis une amende de 5 000 euros à l’encontre de M. Zemmour pour ses « propos sans nuances » qui « rejaillissent sur des groupes visés dans leur ensemble » et « stigmatisent » les populations immigrées. Trois mille euros d’amende avec sursis avaient été également requis à l’encontre de la radio RTL, poursuivie pour avoir diffusé la chronique sur son site Internet.Lire : De quoi Zemmour est-il le nom ?« Je ne suis pas assistante sociale »Le 6 mai 2014, M. Zemmour avait déclaré :« Les Normands, les Huns, les Arabes, les grandes invasions d’après la chute de Rome sont désormais remplacés par les bandes de Tchétchènes, de Roms, de Kosovars, de Maghrébins, d’Africains qui dévalisent, violentent ou dépouillent. » « J’aurais pu ajouter les Russes et les Géorgiens, mais il faut bien s’arrêter », avait répondu Eric Zemmour à la présidente de la 17e chambre du tribunal correctionnel qui l’interrogeait sur les raisons qui l’avaient conduit à ne citer « que » ces cinq « cibles ». Lors de l’audience, le chroniqueur s’était retranché derrière des chiffres et des documents sur la délinquance et avait invoqué sa « liberté d’expression » : « Je ne suis pas assistante sociale, mon métier n’est pas de savoir si je vais faire de la peine à untel ou untel. Mon métier, c’est dire la vérité. »En réponse, le tribunal correctionnel de Paris a jugé qu’« aussi excessifs, choquants ou provocants que ces propos puissent paraître », ils ne s’appliquent « qu’à une fraction des communautés visées et non à celles-ci dans leur ensemble ».Lire aussi :Des intellectuels à la dérive ?M. Zemmour avait été condamné en 2011 pour les mêmes chefs après avoir déclaré à la télévision que « la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c’est comme ça, c’est un fait ». Il avait dû s’acquitter d’une amende de 1 000 euros avec sursis et 10 000 euros de dommages et intérêts dans cette affaire l’opposant au Mrap, SOS Racisme et la Licra, et à une peine identique dans un dossier initié par l’UEJF et J’accuse. Samuel Laurent Les femmes sont toujours moins bien payées que les hommes en France, mais cet écart tend à diminuer. C’est la conclusion de la dernière livraison de l’Insee sur les salaires en France en 2013.1. Un (léger) recul en moyenneAujourd’hui, les femmes gagnent, en moyenne, 1 943 euros net par mois (à plein-temps, dans le privé ou dans une entreprise publique), contre 2 399 pour les hommes. L’écart est donc de 19 %. C’est 2,5 points de moins qu’il y a dix ans, où l’écart était de 21,5 %. #container_14428470782{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14428470782{ height:500px; } #container_14428470782 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14428470782 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14428470782 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14428470782 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du salaire net moyen des hommes et des femmes en France depuis dix ansSalariés à temps plein du privé et du public, à l'exclusion des stagiaires, contrats aidés et salariés agricolesSource : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14428470782", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2003","2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Hommes", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1925 ], [ "", 1969 ], [ "", 2020 ], [ "", 2059 ], [ "", 2130 ], [ "", 2201 ], [ "", 2222 ], [ "", 2264 ], [ "", 2313 ], [ "", 2348 ], [ "", 2399 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Femmes", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 1513 ], [ "", 1549 ], [ "", 1602 ], [ "", 1636 ], [ "", 1688 ], [ "", 1742 ], [ "", 1777 ], [ "", 1819 ], [ "", 1864 ], [ "", 1897 ], [ "", 1943 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Mais les moyennes sont, comme toujours, trompeuses : elles ne tiennent pas compte d’un effet structurel, qui fait qu’on trouve plus d’hommes à des postes élevés, donc mieux rémunérés.On le constate en ventilant les écarts par catégorie socioprofessionnelle : une femme cadre est rémunérée en moyenne 19,8 % de moins qu’un homme cadre, quand une employée ne perd « que » 7,7 % par rapport à un employé. Chez les ouvriers, l’écart est de 16,6 %. #container_14428492194{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14428492194{ height:500px; } #container_14428492194 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14428492194 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14428492194 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14428492194 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Ecarts de rémunération moyenne entre femmes et hommes selon la catégorie socioprofessionnelleDans le privé et les entreprises publiques, pour un temps plein, en brut. Source : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14428492194", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moyenne","Cadres","Professions intermédiaires","Employés","Ouvriers"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Hommes", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 3150 ], [ "", 5830 ], [ "", 3163 ], [ "", 2244 ], [ "", 2267 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Femmes", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 2572 ], [ "", 4674 ], [ "", 2757 ], [ "", 2071 ], [ "", 1889 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}2. Toujours 10 % d’écart à poste et conditions équivalents9,9 %On peut cependant calculer « à secteur d’activité, âge, catégorie socioprofessionnelle, condition d’emploi (temps complet, temps partiel) donnés », comme le fait l’Insee. Selon ce calcul, l’écart passe sous la barre des 10 % en 2013, avec 9,9 %.L’institut note que les salaires horaires ont mieux progressé chez les femmes que chez les hommes entre 2012 et 2013 (+ 0,5 %, contre + 0,3 %)Lire aussi :Les hommes s’engagent pour l’égalité au travail3. Plus les salaires sont élevés, plus l’inégalité est marquéeAutre effet que note l’Insee : l’inégalité entre hommes et femmes s’accentue avec la hausse des salaires.Et de fait, la différence est marquée : dans le premier décile de revenu (les 10 % de salariés les moins bien rémunérés), la différence est de 7,97 % entre salaires des femmes et des hommes. Lorsqu’on se place à la médiane (50 % gagnant moins, 50 % plus), l’écart entre hommes et femmes monte à 13,97 %, soit près du double. #container_14428426288{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14428426288{ height:500px; } #container_14428426288 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14428426288 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14428426288 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14428426288 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les écarts de salaire entre homme et femme croissent avec le revenuLe graphique montre le salaire moyen par "décile" de revenu, puis pour les 95e et 99e centiles (les 5% et 1% les plus élevés). C'est parmi les 1% de salaires les plus élevés qu'on constate la plus grande différence de salaire selon le sexe(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14428426288", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["D1","D2","D3","D4","D5 ou Médiane","D6","D7","D8","D9","C95","C99"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Hommes", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1254 ], [ "", 1415 ], [ "", 1559 ], [ "", 1709 ], [ "", 1882 ], [ "", 2100 ], [ "", 2405 ], [ "", 2921 ], [ "", 3892 ], [ "", 5030 ], [ "", 9253 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Femmes", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 1154 ], [ "", 1268 ], [ "", 1374 ], [ "", 1485 ], [ "", 1619 ], [ "", 1794 ], [ "", 2029 ], [ "", 2368 ], [ "", 3036 ], [ "", 3756 ], [ "", 6053 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Et le dernier décile (les 10 % les mieux rémunérés) est encore plus impressionnant, avec un écart qui atteint 21,99 %, quasiment le triple du premier décile. Assez logiquement, si l’on s’intéresse au 1 % des mieux rémunérés, l’écart entre hommes et femmes monte à 34,58 %.Lire aussi :A la sortie de Sciences Po Paris, les femmes sont moins payées que les hommesEncore une fois, certains effets de structure (moins de femmes à ces postes) expliquent cette différence. Mais, à l’inverse, on aurait pu penser que les grandes entreprises où officient le plus souvent ces hauts cadres très bien rémunérés auraient donné l’exemple d’une meilleure égalité salariale.Lire aussi :Dans le monde: une grande part de l'écart de salaire hommes-femmes est inexpliquée, selon l'OITSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent Avec 178 920 adhérents à jour de cotisation, contre 181 000 en 2014 à la même époque, selon les informations du Monde, Les Républicains ne connaissent pas « d’effet Sarkozy ». Et le président de l’ex-UMP, qui comptait sur 300 000 militants à fin 2015 et 500 000 d’ici 2017, risque de ne pas atteindre son objectif.1. L’opacité sur les chiffres d’adhésionsCes chiffres sont, comme toujours, à prendre avec précaution : les partis politiques français ont pour habitude de maintenir une opacité totale sur leur nombre d’adhérents, qu’on ne connaît que par des déclarations au compte-gouttes, et souvent contradictoires.La plupart des partis jouent sur deux chiffres : le nombre d’adhérents d’une part, c’est-à-dire ceux qui ont un jour cotisé et eu leur carte, dans un passé plus ou moins proche ; et le nombre d’adhérents à jour de cotisation, d’autre part.Les partis donnent tantôt l’un et tantôt l’autre. Ils évoquent aussi très souvent les difficultés de comptage, les informations devant « remonter » des fédérations où se font les adhésions. Seuls les votes internes et les élections primaires permettent d’avoir une idée un peu plus réaliste des adhésions.2. La chute inexorable des adhérentsReste que, même en s’en tenant à ces déclarations sporadiques, l’érosion est visible. Dans l’infographie ci-dessous, nous avons rassemblé les chiffres donnés par le PS, Les Républicains et le FN sur leur nombre de militants depuis 2007. #container_14429949446{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14429949446{ height:500px; } #container_14429949446 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14429949446 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14429949446 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14429949446 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre d'adhérents revendiqués par le PS, les Républicains et le FN depuis 2007Dans la mesure du possible et des déclarations des divers partis, les chiffres correspondent aux adhérents à jour de cotisation. (function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14429949446", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", spacingBottom: 10 }, colors:["#f96996","#2e91db","#285a82","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 1, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014","2015"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "PS", "color": "#f96996", "data": [ [ "", 256750 ], [ "", 232912 ], [ "", 203000 ], [ "", null ], [ "", 174000 ], [ "", 173486 ], [ "", 170000 ], [ "", 160128 ], [ "", null ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "UMP/LR", "color": "#2e91db", "data": [ [ "", 370247 ], [ "", 277141 ], [ "", 253645 ], [ "", 210465 ], [ "", 171000 ], [ "", 261000 ], [ "", 315000 ], [ "", 179000 ], [ "", 175900 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "FN", "color": "#285a82", "data": [ [ "", 7000 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 40000 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 42000 ], [ "", 51551 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "adhérents revendiqués", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}On le voit, le PS connaît une érosion régulière, passant de 256 000 adhérents revendiqués à fin 2007 à 131 000 aujourd’hui, soit une chute de presque 50 %. Ce qui rend d’autant plus exagéré l’ambition formulée, en 2014, par le premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, de parvenir à « 500 000 militants » d’ici à 2017. Devenue Les Républicains, l’ex-UMP affiche une progression plus complexe, les déclarations ayant eu tendance à fortement varier, notamment au moment de l’élection du président de l’UMP, en 2013. Néanmoins, sur le long terme, la chute est elle aussi nette : en 2007, le parti évoquait 370 000 adhérents, il en aurait aujourd’hui 178 920.Seul le FN connaît une progression spectaculaire depuis 2007, où il ne comptait que 7 000 adhérents. S’il est difficile de distinguer entre les moments où il communique des chiffres sur ses adhérents « statutaires » et ceux où il évoque ceux à jour de cotisation, force est de constater qu’en prenant les chiffres au plus haut, il revendiquait 40 000 adhérents en 2011, et en affiche 52500 fin 2015, soit 31,2% de plus.» Lire : L’illusion des partis de masseSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.09.2015 à 11h53 • Mis à jour le11.09.2015 à 15h07 | François Béguin Le tabac coûte chaque année 120 milliards d’euros à la société française, l’alcool 120 milliards d’euros également, les drogues illicites 8,7 milliards d’euros. Ces montants prennent en compte le coût des vies perdues, des pertes de production ou de la qualité de vie mais aussi le montant des dépenses publiques de soins, de prévention et de répression… A l’inverse, ces chiffres prennent aussi en compte les recettes des taxes et les économies que représentent les retraites non versées.Publiés vendredi 11 septembre, ces chiffres chocs du coût social des drogues sont la conclusion d’une étude financée par la Direction générale de la santé et pilotée par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT). L’auteur de l’étude, l’économiste Pierre Kopp, s’est appuyé sur des données épidémiologiques et sanitaires se rapportant à 2010.A trois jours du début de l’examen du projet de loi de santé au Sénat, ils tombent à point nommé pour la ministre de la santé, Marisol Touraine, qui s’apprête à faire face à de nouveaux assauts parlementaires contre la loi Evin ou la mise en place du paquet de cigarettes neutre. La France compte 13,4 millions de fumeurs quotidiens et 3,8 millions d’usagers « à risque » de l’alcool.« Ce rapport doit permettre de prendre conscience du coût important des drogues pour la collectivité » et de « hiérarchiser les problèmes afin de mieux éclairer les choix d’engagement de dépenses publiques », souligne Pierre Kopp, déjà auteur il y a quinze ans d’une première édition de cette étude.Pour parvenir à ces quelque 250 milliards d’euros, ce professeur à l’université Panthéon-Sorbonne (Paris-I) a d’abord pris en compte le nombre de vies perdues chaque année en raison des drogues légales et illégales, soit 49 051 décès liés à l’alcool, 78 966 liés au tabac et 1 605 aux drogues illicites. Pierre Kopp a également intégré le nombre de malades liés à ces consommations (672 000 pour le tabac, 1,2 million pour l’alcool). Pierre Kopp a également recensé les dépenses engagées par l’Etat pour les soins, la prévention et la répression.Lire l'intégralité (abonnés) :La France paye cher ses addictions« Cynisme de façade »Pour être complet, il a enfin pris en compte les économies de retraites non versées et les recettes apportées par les taxes (13,3 milliards d’euros). Des chiffres mis en regard du coût des soins (8,5 milliards pour l’alcool et 25, 9 milliards pour le tabac), une façon de battre en brèche l’idée selon laquelle ces deux drogues licites rapporteraient au final à l’Etat plus qu’elles ne coûtent. « La taxation sur les alcools ne représente que 37 % du coût des soins des maladies engendrées par l’alcool », écrit l’économiste.Les résultats de cette étude montrent des coûts sociaux par catégorie de drogue « approximativement trois fois plus élevés » par rapport à une précédente version de l’étude parue en 2006. « Ce n’est pas la conséquence d’une augmentation de la consommation et d’une politique publique inefficace », prévient l’auteur, mais plutôt d’une « amélioration des connaissances épidémiologiques » (notamment sur le nombre réel de morts imputable au tabac) et d’un « changement dans la méthodologie du calcul économique adopté officiellement par les pouvoirs publics ».Interrogé sur les mesures qui permettraient de dégager des économies, Pierre Kopp suggère par exemple le doublement du prix du tabac, qui permettrait selon lui de« réduire de moitié la consommation ».Lire : La délicate évaluation du « coût social » du tabacFrançois BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Claudia Courtois (Bordeaux, correspondante) Tout s’est décidé très vite. Le Conseil départemental de la Gironde a mis en ligne, jeudi 10 septembre, à 16 heures, le site « Gironde solidarité réfugiés », une plateforme collaborative pour coordonner l’élan de solidarité autour de l’arrivée prochaine de réfugiés. Les chiffres ne sont pas officiels mais on attend entre 800 et 1 500 réfugiés supplémentaires sur deux ans en Aquitaine, dont la moitié en Gironde. Actuellement, selon la préfecture de Gironde, il y aurait plus de 1 000 demandeurs d’asile toutes nationalités confondues dans le département, dont seulement une cinquantaine de syriens et irakiens.Lire aussi :Quelles initiatives pour aider les migrants en France ?« J’ai une grande tente solide et imperméable et aussi de grosses poches de jouets »« On savait qu’il fallait agir vite, explique le nouveau président socialiste du département, Jean-Luc Gleyze. Il y a une réalité à cout terme de l’arrivée des migrants sur l’Europe. On voulait faire quelque chose, mais concrètement », insiste l’élu, qui est aussi le premier adjoint au maire de la petite commune de Captieux, dans le sud de la Gironde.L’objectif de la plateforme est clair : faire le lien entre les citoyens, les entreprises, les collectivités qui souhaitent soutenir l’arrivée de ces nouveaux migrants, sans trop savoir comment, et les associations et organismes sur le terrain qui possèdent, eux, compétences et savoir-faire vis-à-vis de ce public.Lire aussi :En Europe, de fortes disparités dans l’accueil des demandeurs d’asile« Je me mets à leur place »C’est le cas d’Amélie Cabanne, mère trentenaire de deux jeunes enfants. Elle habite Mérignac, au nord-ouest de Bordeaux : « J’ai une grande tente solide et imperméable qui peut dépanner une famille entière et aussi de grosses poches de jouets. Quand je vois ces réfugiés qui ont dû tout quitter car ils n’avaient pas le choix, je me mets à leur place, raconte cette jeune cadre chez Chronopost. Si notre pays était en guerre demain, je serais bien contente d’être aidée. Alors, non seulement, je vais aller m’inscrire sur cette plateforme, mais aussi en parler autour de moi. »« Le site est développé avec des outils libres pour que toute autre collectivité puisse s’en saisir »Le site est simple d’accès et « développé avec des outils libres pour que toute autre collectivité puisse s’en saisir », explique Nathalie Laurent, directrice du service informatique au Conseil départemental. Il suffit donc de remplir une « fiche citoyen » de renseignements et d’indiquer parmi des choix multiples, ce que l’on souhaite offrir : des denrées alimentaires, de l’argent, un hébergement, du matériel de puériculture, de l’aide à la scolarité ou encore du bénévolat dans une association.Dans quelques jours, une cartographie indiquera les associations, leurs coordonnées et champs de compétences pour pouvoir les appeler directement. On pourra aussi y voir les initiatives autour de chez soi et, pour les professionnels, avoir des informations sur le parcours social du réfugié. Reste à clarifier comment seront réparties les propositions et les demandes envers les associations via le site ou en direct. « Nous prévoyons un modérateur en interne », répond le conseiller départemental Matthieu Rouveyre, vice-président chargé de la citoyenneté et des accès numériques.Quel soutien de l’Etat ?Cette plateforme unique à ce jour est également reproductible : « Sous 24 heures, on peut la donner à n’importe quel département », confirme M. Rouveyre. L’association des départements de France, consultée sur le sujet, devrait faire le relais et un courrier va être envoyé à tous les maires de Gironde.Les associations d’aide aux réfugiés, de lutte contre le racisme, des droits juridiques ou encore d’aide à la scolarité saluent l’initiative. Certaines se demandent si les collectivités et l’Etat vont les soutenir financièrement dans ce nouveau défi, quelle place sera donnée aux réfugiés déjà installés en France et si l’Etat, encore, sera en mesure de régler le plus urgent, à savoir le statut, le logement et les ressources de ces nouveaux migrants.« Il faut considérer la problématique des réfugiés dans son ensemble », insiste Taoufik Karbia, codirecteur à Bordeaux de l’Association du lien interculturel, familial et social (ALIFS), qui aide depuis trente ans à l’intégration des populations immigrées. En espérant « que ces actions occasionnelles de solidarité seront inscrites dans la durée et partagées par un maximum de gens. » Claudia Courtois (Bordeaux, correspondante)Journaliste au Monde 11.09.2015 à 00h56 • Mis à jour le11.09.2015 à 08h24 | Elise Vincent La crise migratoire qui secoue l’Europe inquiète dans le foyer parisien du centre de la capitale où Le Monde a pu passer la journée [son nom ne peut être communiqué faute d’autorisation du gérant pour ce reportage]. Dans ce bâtiment sans âme construit au début des années 1980, les résidents s’entassent à 600 au lieu des 300 locataires réglementaires. Pas de femmes ici. On vit en chambrée de deux, entre vieux célibataires, depuis dix à quinze ans en moyenne.Les parties communes sont malgré tout entretenues comme un intérieur de ménagère au prix d’une discipline collective de fer. Mais à ce prix, autant dire qu’on regarde d’un œil méfiant tous les nouveaux qui longent discrètement les murs pour profiter des douches. Les « nouveaux », ce sont surtout des Soudanais. Des recalés du passage en Angleterre via Calais devenus demandeurs d’asile. Pas de Syriens ni d’Irakiens ici. Les Soudanais ont commencé à arriver il y a environ un an. Tous dorment dehors, dans des squats le long de la Seine.Autre concession qui leur est faite : l’accès au « bar » pour prendre un café ou un petit déjeuner. Certains y passent parfois la journée, pour tuer le temps et rester au chaud.La nouvelle crise migratoire est un sujet « sensible » au foyer. Ne s’exprime pas qui veut sur la question. « Y en a des pour, Y en a des contre » [l’arrivée de nouveaux migrants], résume ainsi, aussi neutre que possible, Mohamed (pseudonyme), un Sénégalais sans papier de 51 ans. Titulaire de deux masters en gestion et ingénierie financière, il est considéré comme un « éduqué », soit un homme à la parole « respectable ». « Il faut positiver. Les Syriens peuvent aider à notre régularisation, ça peut changer la politique française, ajoute-t-il, en se voulant mesuré. Il faut seulement que la France fasse quelque chose pour ceux qui sont déjà là, sinon viendra un jour où ça va exploser. »RancœursLes tensions ne sont toutefois pas rares entre « anciens » — surtout Maliens et Sénégalais — et « nouveaux », au foyer. Deux mondes se toisent en fait, se redoutent. Il suffit d’un rien pour allumer la mèche. « Jamais on a connu ça ici ! Prenez le café et après cassez-vous ! », hurle à trois Soudanais, qui gênent un peu le passage, un Malien en France depuis trente-cinq ans. « Vous êtes de la même peau que nous, vous êtes noirs, mais il faut que vous repreniez la route ! », poursuit le vieux Malien.L’objet de toutes les attentions au foyer depuis l’aube : un article de Direct Matin sur les arrivées de Syriens et d’Irakiens en France intitulé : « Mobilisation pour les exilés ». L’article passe de mains en mains, discrètement, sans un mot. Mais les rancœurs sont là. Y compris chez les Soudanais : « Eux, on leur donne l’asile en trois mois, nous, ça fait un an qu’on attend. Pourtant, il y a la guerre et des morts partout aussi chez nous ! », s’agace Ali (son vrai prénom), un grand costaud de 38 ans en veste de jogging. « Entre nous, on se dit parfois que c’est parce qu’eux sont blancs et que nous, nous sommes noirs… »Une inquiétude partagée même par ceux qui ont obtenu, à l’usure, leurs papiers, après dix ans passés sur le territoire. Bien qu’il soit naturalisé français depuis 2005, Bamba (pseudonyme), 41 ans, galère toujours. Il fait de l’intérim comme agent d’entretien mais a rarement son quota de 35 heures. « C’est la merde, c’est la merde, les nouveaux ne travaillent pas encore, mais ça va rajouter de la compétition et de la tension », lâche-t-il. « Le boulot, c’est fini en fait en France. » Et d’interroger : « Vous savez comment on peut aller au Canada ? »Lire le récit :Sur la route, en mer ou au tribunal : un jour en Europe avec les migrantsElise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.09.2015 à 18h36 • Mis à jour le10.09.2015 à 22h14 Toute la journée du jeudi 10 septembre, la rédaction du Monde était mobilisée pour suivre des migrants et réfugiés partout sur leur parcours vers l’Europe : de leurs points de départs, en Afrique ou au Proche-Orient, à leur route, en Méditerranée ou dans les Balkans, jusqu’à leur arrivée en Allemagne ou en France.Lire : Relire le direct lors de cette journée spéciale Vous pouvez retrouver ci-dessous l’intégralité des récits de nos envoyés spéciaux sur Twitter (les tweets les plus récents apparaissent en premier).En EuropeEn FranceEt ailleurs... En Europe :Hongrie : Delphine Roucaute était dans la gare de BudapestTweets about #Jourdemigrants exclude:nativeretweets exclude:retweets from:Droucaute!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs"); Macédoine : Elisa Perrigueur était à la frontière avec la SerbieTweets about #Jourdemigrants exclude:nativeretweets exclude:retweets from:elisaperrigueur!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs"); Grèce : Adea Guillot était sur l’île de LesbosTweets about #Jourdemigrants exclude:nativeretweets exclude:retweets from:adea_guillot!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs"); Italie : Philippe Ridet était à Catane, en SicileTweets about #Jourdemigrants exclude:nativeretweets exclude:retweets from:ridetridet!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs"); Allemagne : Antonin Sabot racontait l’histoire de Hannan, un jeune Kurde réfugié à HambourgTweets about #Jourdemigrants exclude:nativeretweets exclude:retweets from:antonin!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs"); Allemagne : Cécile Boutelet était à MunichTweets about #Jourdemigrants exclude:nativeretweets exclude:retweets from:CecileBoutelet!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs"); Royaume-Uni : Philippe Bernard était avec des bénévoles de Calaid, réseau d’aide aux migrants de CalaisTweets about #Jourdemigrants exclude:nativeretweets exclude:retweets from:canalbernard!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs"); Espagne : Sandrine Morel était près d’un centre de rétention à MadridTweets about #Jourdemigrants exclude:nativeretweets exclude:retweets from:sandrinemorel!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs"); Pologne : Annick Cojean était à WroclawTweets about #Jourdemigrants exclude:nativeretweets exclude:retweets from:AnnickCojean!function(d,s,id){var 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js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs"); Julia Pascual était dans un camp de migrants à CalaisTweets about #Jourdemigrants exclude:nativeretweets exclude:retweets from:JuliaPascualita!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs"); Elise Vincent était dans un foyer de migrants à ParisTweets about #Jourdemigrants exclude:nativeretweets exclude:retweets from:elise_vincent!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs"); Clara Wright était dans un squat à ParisTweets about #Jourdemigrants exclude:nativeretweets exclude:retweets from:clarawright_!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs"); Luc Leroux était à la plateforme d’accueil des réfugiés à MarseilleTweets about #Jourdemigrants exclude:nativeretweets exclude:retweets from:LucLeroux2!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs"); Isabelle Rey était à Vintimille, à la frontière franco-italienneTweets about #Jourdemigrants exclude:nativeretweets exclude:retweets from:Isareylef!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs"); Et ailleurs...Liban : Benjamin Barthe était à Beyrouth puis à TripoliTweets about #Jourdemigrants exclude:nativeretweets exclude:retweets from:benjbarthe!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs"); Tunisie : Frédéric Bobin était à la frontière avec la Libye Tweets about #Jourdemigrants exclude:nativeretweets exclude:retweets from:FrdricBobin!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs"); Sénégal : Christophe Châtelot était à DakarTweets about #Jourdemigrants exclude:nativeretweets exclude:retweets from:chatelot!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs"); Turquie : Mathieu Godard était à IstanbulTweets about #Jourdemigrants exclude:nativeretweets exclude:retweets from:UnJourEnTurquie!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs"); 10.09.2015 à 16h55 • Mis à jour le10.09.2015 à 17h12 Alors que des migrants dorment dans la rue ou dans des campements précaires à Paris, à Calais ou à Vintimille, à la frontière franco-italienne, et que de nombreux centres d’hébergement sont saturés, plusieurs initiatives proposent aux citoyens français d’accueillir des réfugiés chez eux ou dans des logements inoccupés.Lire aussi :Quelles initiatives pour aider les migrants en France ?De nombreuses propositionsL’émotion née après la photo d’Aylan Kurdi, l’enfant kurde de 3 ans retrouvé noyé sur une plage turque en tenant de rejoindre la Grèce, a engendré un élan de solidarité dans une partie de l’opinion française. « Nous avons eu des centaines d’appels » quelques jours après la diffusion de la photo, explique Michel Cros, du Service jésuite des réfugiés (JRS) qui organise un service d’accueil baptisé « Welcome ». Cette initiative, pour l’instant modeste, a permis d’héberger des réfugiés dans une cinquantaine de familles en France.La start-up Singa vient, elle, de lancer un réseau d’hébergement des réfugiés chez l’habitant, nommé « CALM » (Comme à la maison), et soutenu par le Haut-Commissariat aux réfugiés, qui a reçu « plus de 5 000 demandes » en une dizaine de jours. Elle s’inspire de l’organisation allemande Refugees Welcome. D’autres personnes se proposent spontanément à titre personnel ou dans le cadre d’activités paroissiales.Lire aussi :La plate-forme numérique CALM connecte réfugiés et bénévolesPas de contrepartie financièreAu niveau juridique, rien n’empêche d’héberger un migrant chez soi, sans aucune formalité, même en situation irrégulière, hormis s’il est sous le coup d’une procédure d’expulsion. Le mieux est que la personne ait déjà déposé une demande d’asile – laquelle lui permet de recevoir une allocation journalière d’environ 11 euros. L’hébergement doit « assurer des conditions de vie digne et décente » et pas question de demander une contribution financière ou sous forme de services à la personne accueillie.Un accueil qui se prépareQue l’on s’adresse à la plateforme CALM ou au JRS, les démarches prennent un peu de temps, ne serait-ce que pour établir une correspondance entre les offres d’hébergement et les demandes des réfugiés. Michel Cros explique que les logements doivent être situés dans une ville ou à proximité pour que les demandeurs d’asile puissent effectuer dans la journée leurs démarches à la préfecture.Il est important aussi d’expliquer aux familles ce que l’on attend d’elles : pas un engagement de long terme, mais un hébergement d’environ « quatre à six semaines ». Aucune obligation d’assurer le vivre et le couvert, puisque les réfugiés ont souvent accès à des distributions de nourriture, mais il est conseillé de partager un repas régulièrement pour le contact « amical » et « humain ».« Il peut y avoir des différences culturelles sources de malentendus. Il est important par exemple que réfugiés et familles fixent une charte sur le fonctionnement au quotidien », explique Alice Barbe, cofondatrice de Singa. Attention aussi à ne pas poser de questions trop personnelles, douloureuses ou qui peuvent mettre mal à l’aise.Différentes manières d’hébergerSi partager son logement à plein-temps avec une personne qu’on ne connaît pas peut être trop lourd pour certains, le réseau Welcome précise que l’engagement peut être à géométrie variable : il est possible d’accueillir un réfugié le temps d’un repas, pour un week-end ou quelques jours de vacances afin de lui accorder un moment de « détente » et de le « sortir des lieux et des préoccupations quotidiennes ».Les personnes qui disposent d’un logement vacant peuvent aussi entrer dans les dispositifs de type Solibail. Les associations mettent les lieux à disposition des demandeurs d’asile et assurent le paiement d’un loyer modique pour le propriétaire.Lire aussi :En France, de timides élans citoyens en direction des réfugiés Matthieu Suc Les trois juges d’instruction en charge du dossier des attentats de janvier ont demandé la levée du secret-défense de tous les actes d’enquête effectués par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) sur les frères Chérif et Saïd Kouachi et Amedy Coulibaly avant que ceux-ci ne commettent les tueries de Charlie Hebdo, de Montrouge et de l’Hyper Cacher.Dans une requête adressée le vendredi 3 juillet au ministre de l’intérieur, les magistrats réclament, comme le prévoit l’article L. 2312-4 du code de la défense, « la déclassification et la communication de l’ensemble des documents, rapports et notes établis par la DGSI et autres services de renseignement placés sous votre autorité, sur les surveillances (dates, nature, contenu) dont ont fait l’objet Saïd Kouachi, Chérif Kouachi et Amedy Coulibaly ».Lire aussi :De « Charlie » à « Charlie » : les sept jours qui ont changé la FranceLa promesse en avait été faite, le 19 mai, aux trente-trois personnes et associations qui se sont constituées partie civile dans ce dossier. Lors de cette réunion organisée au palais de justice de Paris, les juges d’instruction avaient annoncé leurs investigations à venir. Au premier rang desquelles la demande de déclassification des actes d’enquête de la DGSI.Cela faisait suite aux révélations du Monde qui, dans son édition du samedi 4 avril, pointait des dysfonctionnements dans les surveillances supposées effectuées en 2013 et 2014 par la DGSI sur les frères Kouachi, répertoriés depuis une dizaine d’années comme membres de la mouvance islamiste radicale. Des dysfonctionnements de nature à s’interroger sur la réalité même de ces surveillances.Lire aussi :« Charlie Hebdo » : quand la DGSI réécrit l’histoireTrois adresses « erronées »Ainsi, le 7 janvier, dans les heures qui suivent la tuerie de Charlie Hebdo, la DGSI fournit une note de renseignement sur Saïd Kouachi dont les dernières informations datent d’avant 2012. Il faudra attendre le 9 janvier et une note « mise à jour » pour que la DGSI communique un état civil complet. Quant aux trois adresses données pour son mandat de recherche, elles se révèlent « erronées ». L’une d’elles, à Pantin, concerne un homonyme de 81 ans… En réalité, le terroriste vit à Reims depuis des années. Son adresse n’a jamais changé, à un détail près : le nom de la rue a été rebaptisé le 26 février 2014, date à laquelle la DGSI est censée le surveiller.Lire aussi :Les frères Kouachi : une jeunesse françaisePar ailleurs, dans les jours qui suivent les attentats, plusieurs médias, citant « Beauvau » ou « certains cadres du renseignement », affirment que les écoutes administratives concernant les frères Kouachi avaient dû être interrompues à la demande de la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS), l’autorité administrative indépendante chargée du contrôle de ces enquêtes. Ce qui provoque, le 12 janvier, un démenti de la CNCIS : « A aucun moment, [la Commission] n’a manifesté d’opposition (…). Les affirmations contraires sont, par conséquent, au mieux une inexactitude, au pire une manipulation. »« Plusieurs articles de presse ont fait état des surveillances des frères Kouachi »La requête en déclassification s’appuie sur ces éléments. « Plusieurs articles de presse ont fait état des surveillances des frères Kouachi », écrivent les magistrats. Dans leur requête adressée à Bernard Cazeneuve, les juges soulignent, non sans ironie, que ces « surveillances (…) ont été confirmées, selon ces mêmes articles, par vos services ou vous-même ». Dans son article du 4 avril, Le Monde relatait l’organisation par Beauvau d’un débrief avec une dizaine de médias, le samedi 10 janvier, afin d’expliquer que rien dans les surveillances effectuées ne laissait penser que les frères Kouachi et Amedy Coulibaly préparaient un attentat.« Nécessaire à la manifestation de la vérité »Considérant que cela est « nécessaire à la manifestation de la vérité », les juges réclament aujourd’hui que leur soient communiqués « les périodes pendant lesquelles les frères Kouachi et Amedy Coulibaly ont été surveillés, la nature de ces surveillances (physiques, téléphoniques, numériques) et le contenu de ces surveillances ». Une demande suffisamment précise pour éviter une réponse partielle du ministère de l’intérieur. Il sera de toute manière difficile au gouvernement de ne pas faire droit à cette requête.En mars 2012, alors dans l’opposition et en pleine campagne présidentielle, le Parti socialiste avait évoqué les failles dans la surveillance de Mohamed Merah, après avoir découvert que la DCRI – l’ancienne appellation de la DGSI – avait stoppé ses surveillances sur le tueur de Toulouse et Montauban, six mois avant son passage à l’acte. Le candidat François Hollande avait estimé que « des questions [seraient] nécessairement posées ». Une fois nommé ministre de l’intérieur, Manuel Valls avait lui assuré que c’était « l’intérêt de l’Etat que la vérité soit faite ». Vingt-quatre documents de la DCRI avaient été déclassifiés.Vendredi 11 septembre matin, le ministère de l’intérieur n’avait pas donné suite aux sollicitations du Monde. La protection de « Charlie Hebdo » était-elle suffisante ?Philippe Stepniewski, avocat de la famille de Franck Brinsolaro, le policier assassiné alors qu’il assurait la protection du dessinateur Charb, a demandé par courrier à l’une des juges d’instruction du dossier, le 22 mai, « si le dispositif de sécurité (...) était adapté aux menaces connues ou évaluées ». Depuis l’incendie de ses locaux en novembre 2011, l’équipe de Charlie Hebdo était une cible privilégiée des islamistes.Par ailleurs, selon des témoignages recueillis par la femme de Franck Brinsolaro, un journaliste de la société de production logée dans le même immeuble que Charlie Hebdo avait vu les frères Kouachi entrer dans l’immeuble, et aussitôt téléphoné au chef du dispositif, au service de protection des hautes personnalités. « Ce dernier aurait donné pour seule réponse qu’il n’était pas en service », déplore Me Stepniewski.Estimant que les questions soulevées par l’avocat n’entraient pas dans sa saisine, la juge d’instruction a transmis le 29 mai son courrier au procureur de la République.Matthieu SucJournaliste au Monde 10.09.2015 à 14h30 • Mis à jour le11.09.2015 à 09h09 | William Audureau C’est le saisissant paradoxe du criminel qui, en enlevant une vie, donne une nouvelle dimension à la sienne. Le 26 août, Vester Lee Flanagan, ex-présentateur télé de 42 ans, tue devant l’objectif Alison Parker, 24 ans, et Adam Ward, 27 ans, respectivement présentatrice ­et cameraman pour la chaîne locale WDBJ7. ­Durant plusieurs heures, le fait divers captive les médias occidentaux et les réseaux ­sociaux, alimentés par la découverte progressive de la mise en scène de l’auteur des coups de feu. Décrit comme violent, celui qui se faisait appeler Bryce Williams n’a négligé aucun détail : avant de commettre son crime, il ouvre des pages Twitter et Facebook sur lesquelles il a pris le soin de raconter son passé et ses motivations. Puis il a filmé son crime et diffusé lui-même la vidéo en ligne, perpétuant à sa manière une tradition de criminels autobiographes.« Au fond, ce qui fascine, ce n’est pas le crime, c’est la position du criminel face à son crime, et la manière dont il l’a construit. Le criminel autobiographe s’inscrit dans la durée », observe Anne-Emmanuelle Demartini, maître de conférences en histoire à l’université Paris VII-Diderot. Elle est l’auteure de L’Affaire Lacenaire (Aubier, 2001), thèse consacrée au premier et plus ­célèbre criminel autobiographe, qui détroussait et tuait au début du XIXe siècle tout en ­se targuant d’être poète. Elle a aussi codirigé ­plusieurs ouvrages sur la réception sociale de la criminalité, tels qu’Emotions contemporaines XIXe-XXIe siècles (Armand ­Colin, 2014).« Un... 10.09.2015 à 11h59 • Mis à jour le10.09.2015 à 13h41 | Francine Aizicovici Fodé Sylla, 29 ans, n’est pas un « réfugié ». Sénégalais, il fait partie de ces migrants « économiques » que la plupart des politiques ne veulent pas accueillir en France, au motif qu’il n’y aurait pas assez de travail. Quand il est arrivé à Paris, en décembre 2009, M. Sylla est effectivement resté sans travail durant plusieurs mois « faute d’avoir des papiers ». « Heureusement, il y a la solidarité africaine, dit-il, sans laquelle on aurait crevé de faim. »Il finit par être recruté en 2011 par une agence d’intérim pour des missions dans la restauration, pour un jour, une semaine, huit mois. Pour y être embauché, il a, comme tant d’autres, utilisé la carte de séjour d’une personne qui, elle, est en situation régulière. Certains font de même avec deux ou trois personnes, qui reversent son salaire au sans papiers. Pour M. Sylla, ce sont les papiers « d’un ami malien rencontré à Paris, qui a fait beaucoup pour moi. On se ressemble, physiquement. J’ai toujours ses papiers sur moi, sauf quand il se rend en Afrique.» Du coup, avec ce nouveau revenu, cet « alias », comme ils disent, est devenu imposable. Le paiement de l’impôt est partagé entre eux deux.Ce travail précaire permet juste à M. Sylla de partager une chambre dans un foyer pour travailleurs immigrés. Ils sont à trois pour un seul lit. Deux dorment donc par terre.Sans papiers, M. Sylla est sans droit, sans protection sociale, ni cotisations retraite, licenciable sans aucune formalité. Corvéable à merci dans des métiers difficiles et mal payés. Dans l’intérim, par exemple, « on peut les appeler à 22 heures pour venir travailler à minuit pour une journée, relate Sonia Porot, secrétaire générale de l’Union départementale CGT des Yvelines. D’autres travaillent dans des bâtiments amiantés avec un simple petit masque. Il faut être dans une situation extrêmement précaire et vulnérable pour accepter ce genre de travail. » « Ils ne prennent le travail de personne », soutient Francine Blanche, membre de la direction confédérale de la CGT.Cette année, en avril, n’en pouvant plus de cette situation, il avoue à son directeur d’agence que ses papiers d’identité ne sont pas les siens et demande qu’on lui remette les documents lui permettant de déposer un dossier de régularisation. Il s’agit d’une part du certificat dit de concordance d’identité, dans lequel l’employeur certifie que l’employé qui travaille pour lui est bien celui qui demande une régularisation. Et d’autre part, du document Cerfa de demande d’autorisation de travail pour conclure un contrat de travail avec un salarié étranger résidant en France, qui équivaut à une promesse d’embauche. Le salarié doit ensuite déposer son dossier à la préfecture, qui vérifiera s’il répond aux critères prévus dans la circulaire Valls du 28 novembre 2012 sur la régularisation des salariés étrangers.Le directeur d’agence de M. Sylla, qui est « content » de son travail, selon lui, lui transmet les éléments à adresser au siège de la société d’intérim (relevé d’heures, etc.). Mais trois semaines plus tard, un courrier de la direction des ressources humaines l’informe de son refus de délivrer les précieux documents. « Le motif était que j’avais usurpé une identité. Je suis resté figé, j’ai pleuré. » Fin des missions d’intérim pour lui.De nombreux employeurs de ces sans papiers, dans l’intérim et dans d’autres secteurs, qui, au fil de l’eau et pendant des années ont délivré ces documents, ont, comme pour Sylla, cessé de le faire, au printemps 2015. Et comme lui, des salariés ayant sollicité leur patron pour les obtenir ont été licenciés. Est-ce, comme certains le croient, la conséquence d’ « une injonction » du syndicat professionnel de l’intérim, Prism’emploi, dont le délégué général, François Roux, a déclaré début juillet qu’il ne voulait pas que « l’intérim devienne le maillon faible de la régularisation » ? Sollicités, ni Prism’emploi ni Adecco, Manpower, Randstad ou encore Crit n’ont accepté de répondre à nos questions.Juste avant l’été, une lutte, qui rappelle les grandes mobilisations des travailleurs sans-papiers en 2008, va alors démarrer dans les Yvelines, où environ 450 sans papiers, dont une centaine dans l’intérim, sont organisés en collectif, et affiliés à la CGT. Le 10 juin débute un mouvement d’occupation d’agences d’intérim des grandes sociétés, qui se poursuivra tout l’été. Avec quelques résultats. « Lors de réunions en préfecture en présence du Prism’emploi, Adecco, Randstad et Manpower ont dit être d’accord pour délivrer les certificats de concordance, souligne Mme Blanche. Et se sont engagées à interpeller les autres sociétés d’intérim sur ce sujet. » « C’est une première étape. Nous attendons de voir si cet engagement est respecté, souligne Mme Blanche. Si ce n’est pas le cas, nous avons une force de frappe : l’occupation des agences, comme nous l’avons fait dans les Yvelines. » Puis « nous allons demander à toutes les branches de s’engager la même manière. »La deuxième étape, l’obtention du Cerfa, est toujours en discussion dans les Yvelines.La seconde branche visée par le mouvement est celle de la propreté, où « 80 % des salariés sont étrangers », selon la CGT. Jeudi 3 septembre, une centaine de sans papiers des Yvelines se sont rassemblés devant les locaux de la Fédération des entreprises de propreté (FEP), à Villejuif (Val-de-Marne). Une délégation du collectif et de la CGT a été reçue.Selon une porte parole de la FEP, la fédération patronale a indiqué qu’elle allait adresser aux entreprises adhérentes une circulaire leur rappelant qu’elles peuvent « accompagner » leurs salariés dans le processus de régularisation ou bien « le licencier puisqu’il y a eu usurpation d’identité, ce qui est un délit. »Ce n’est pas exactement ce qu’a retenu de cette rencontre Mme Blanche. Selon elle, la possibilité de licenciement n’a pas été évoquée. La FEP s’est engagée, dit-elle, pour les salariés licenciés, à demander aux entreprises adhérentes de s’engager dans le processus de régularisation. La circulaire Valls est faite justement pour poursuivre le contrat de travail jusqu’à la fin de l’examen du dossier par la préfecture. Les entreprises ne risquent rien. »La CGT et le collectif iront ensuite rencontrer les entreprises de propreté « les unes après les autres. Si elles refusent de négocier, on s’installera dans leurs locaux. » « Il faut arrêter l’hypocrisie, exhorte Mme Blanche, et reconnaître ces gens qui font des travaux peu qualifiés mais indispensables à l’économie française. »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Catherine Pacary « Refugees welcome ». Le week-end du 29 au 30 août, le même slogan a été aperçu dans les tribunes de Bundesliga, du stade de Dortmund à celui de Hambourg, en passant par Brême et Munich. Mais aussi dans plusieurs stades italiens. Avant même la diffusion dans les médias de la photographie du corps d’Aylan, 3 ans, mort sur une plage de Turquie, l’afflux des réfugiés en Europe a touché le monde du sport et particulièrement celui du football – les joueurs comme les supporteurs. Petit tour d’horizon des initiatives qui se multiplient.ALLEMAGNEPremier à réagir, jeudi 3 septembre le Bayern Munich annonce qu’il va faire un don de 1 million d’euros, par l’intermédiaire d’un match amical de solidarité joué cet été. C’est la première initiative de cette ampleur dans le monde du foot professionnel. Le club bavarois a également décidé, en partenariat avec la ville, d’installer des terrains d’entraînement, de fournir des repas et des équipements aux enfants, et de leur donner des cours d’allemand.Les joueurs du Bayern Javi Martinez et Mario Götze appellent, mardi 8 septembre, leurs « followers » sur Twitter à s’engager dans le mouvement de solidarité en faveur des réfugiés qui arrivent en masse à Munich depuis le week-end. « Aujourd’hui, je continue avec #RefugiesWelcome. On est tous engagés dans ce match », écrit Martinez qui, durant le week-end, s’est déjà rendu à la gare centrale de Munich pour donner en main propre des ballons et des tee-shirts aux réfugiés. Samedi 12 septembre, contre Augsbourg, les joueurs de l’équipe bavaroise pénétreront sur la pelouse de l’Allianz Arena en tenant un enfant allemand d’une main et un jeune réfugié de l’autre.Le club de Borussia dortmund invite 220 réfugiés (migrants ) à assisté à son match #Solidarite http://t.co/4M8SjcWePI— Coexister75 (@sissen)require(["twitter/widgets"]);Le Borussia Dortmund, de son côté, a invité 220 migrants à assister au match de barrage retour de la Ligue des champions face à Odd (7-2). D’autres clubs allemands, comme Schalke et Mayence, ont déjà apporté leur contribution sous d’autres formes.La Fédération allemande publie, le 2 septembre, une vidéo dans laquelle le capitaine Bastian Schweinsteiger, Jérôme Boateng, Ilkay Gündogan, Mesut Özil et Toni Kroos s’affichent « pour l’ouverture sur le monde, pour la tolérance, pour l’entraide, pour le respect, pour le fair-play » et « contre la violence et la xénophobie ». Les membres de la Mannschaft sont « évidemment concernés par cette affaire », commente le manageur des champions du monde 2014, Olivier Bierhoff.Mönchengladbach prévoit de prélever 1 euro sur chaque billet vendu de son premier match à domicile en Ligue des champions le 30 septembre contre Manchester City. Vu la capacité du stade, le don aux réfugiés devrait s’élever à 46 000 euros.Alors qu’il vient d’être réélu pour deux ans à la présidence de l’Association européenne des clubs de football (ECA), Kark-Heinz Rummenigge annonce, mardi 8 septembre, que les 80 clubs engagés en Ligue des champions et en Europa League donneraient 1 euro par billet vendu lors de leur première rencontre. « Cette décision prise à l’unanimité fait suite à une initiative du FC Porto » (voir ci-dessous), précise le patron du Bayern Munich. L’argent récolté sera versé à un fonds créé par l’ECA. « Il reviendra alors à l’ECA de trouver une action concrète pour utiliser au mieux cet argent », a-t-il ajouté. Deux à 3 millions d’euros pourraient ainsi être récoltés. « Les autres clubs membres de l’ECA [220 au total] qui ne participent pas aux coupes européennes peuvent participer d’une façon ou d’une autre à ce programme », a enchaîné Umberto Gandini, premier vice-président de l’ECA et représentant le Milan AC. Les supporteurs peuvent faire un don sur la plate-forme Justgiving.com.Une délégation de la Fédération allemande de football (DFB) visite, mercredi 9 septembre, un projet de logement pour les réfugiés à Egelsbach, dans la banlieue de Francfort, et rencontre des joueurs de Refugees United, composé d’immigrants qui évolue dans un club local. L’Allemagne s’attend à recevoir quelque 800 000 demandes d’asile cette année, soit près de quatre fois plus qu’en 2014.PORTUGALDans une lettre adressée à Michel Platini, président de l’UEFA, le président du FC Porto, M. Pinto da Costa, propose que chaque club engagé en Ligue de champions récolte 1 euro par billet vendu lors de son premier match joué à domicile à destination d’œuvres caritatives. « Le FC Porto assumera cette initiative le 29 septembre face à Chelsea », écrit M. Da Costa. Si le stade du Dragon affiche complet, ce sont plus de 50 000 euros qui iront tout droit à l’aide aux réfugiés.ESPAGNELe Real Madrid va « donner 1 million d’euros pour les réfugiés accueillis en Espagne » et mettre à leur disposition des locaux ainsi que des kits sportifs, annonce le club espagnol, samedi 5 septembre.ITALIELe président de l’AS Roma, James Pallotta, annonce, mardi 8, qu’il versera 575 000 euros provenant pour 250 000 euros des présidents, pour 250 000 euros du club et pour 75 000 euros des actionnaires.Deux jours avant, le club a lancé, dimanche 6, l’initiative « Football Cares » (« le football est concerné »), à laquelle la Fiorentina a été la première à adhérer. L’argent recueilli ira à l’Agence des Nations unies pour les réfugiés, à la Croix-Rouge et aux organisations non gouvernementales Save The Children et International Rescue Committee.Par ailleurs, l’AS Rome met aux enchères les maillots de trois de ses plus grands joueurs, Francesco Totti, Miralem Pjanic et Edin Dzeko. Le maillot de Totti est celui avec lequel il a marqué lors du match de Ligue des champions CSKA Moscou-AS Rome la saison dernière ; ceux de Dzeko et Pjanic sont ceux des deux buteurs du match contre la Juventus Turin la semaine dernière (victoire 2-1). Les enchères sont ouvertes jusqu’au vendredi 11 septembre sur le site www.charitystars.com.INTERNATIONALLe Comité international olympique (CIO) crée, vendredi 4 septembre, un fonds de 2 millions de dollars (1,8 million d’euros), mis à la disposition des comités olympiques nationaux. Ceux-là doivent soumettre au CIO des projets qui « seront mis en œuvre extrêmement rapidement », a promis le président, Thomas Bach, dans un communiqué.FRANCEAprès le Real, après le Bayern, le Paris-Saint-Germain (football et handball) annonce à son tour sur son site, le 9 septembre, qu’il va verser 1 million d’euros par l’entremise de sa fondation au Secours populaire français et au Haut-Commissariat des Nations unies (HCR) pour les réfugiés. Cette somme, prélevée « sur les revenus du club », servira à « des enfants et des familles en France et à l’international », précise le club. L’action auprès du HCR comptera aussi un volet mécénat de compétences, fourniture d’équipements sportifs et communication.La Fédération française de football (FFF) fait un don de 100 000 euros à Salam, association qui vient en aide aux migrants présents aux abords de Calais depuis la fermeture du centre de la Croix-Rouge à Sangatte fin 2002, a-t-on appris mardi 8 septembre. « Il s’agit d’une première opération qui continuera jusqu’à l’Euro 2016 », a déclaré à l’AFP un porte-parole de la Fédération.SUISSELa Fédération suisse de football annonce, vendredi 11 septembre, que 500 francs suisses (455 euros) seront versés pour chaque but marqué à l’occasion de la journée de championnat de cette fin de semaine en première et en deuxième division – à titre indicatif, lors de la précédente journée, 13 buts ont été inscrits en D1 et 16 buts en D2. « La saison dernière, environ 50 nations étaient représentées dans la Swiss Football League. Nos clubs connaissent au quotidien la véritable signification des mots intégration et solidarité », a rappelé dans un communiqué le président de la fédération, Heinrich Schifferle. L’argent récolté sera reversé à la Chaîne du Bonheur suisse.Des initiatives louables face à l’ampleur annoncée. « Pour 2015, le HCR anticipe environ 400 000 nouveaux arrivants qui vont solliciter une protection internationale en Europe en passant par la Méditerranée. En 2016, ce nombre pourrait atteindre 450 000, voire davantage », estime le Haut-Commissariat aux réfugiés dans un document accompagnant un appel de fonds d’urgence, mardi 8 septembre, ajoutant que 360 000 personnes avaient déjà effectué le trajet cette année.Catherine PacaryJournaliste au Monde Claire Legros //sas_manager.render(21484); ADVERT_AD(['50270/464684', 21484, '', 'pave_milieu', '']); //sas_manager.render(21483); ADVERT_AD(['50270/464684', 21483, '', 'pave_haut', '']);les derniers articles de la thématique Projection de la version intégrale du « Mahabharata » Autour du « Mahabharata », dialogue entre Peter Brook et Jean-Claude Carrière Des ateliers pour « habiter un monde qui change »tous les articles de la thématique Le site a été lancé en juin. La plate-forme CALM (Comme à la maison) a pour objectif de mettre en contact les réfugiés arrivés en France et les personnes prêtes à les accueillir. Mise en place par l’association d’aide aux réfugiés Singa, elle fonctionne comme n’importe quel outil de mise en relations. A l’image de Airbnb ou Uber, il suffit de se connecter et de laisser ses coordonnées. Sauf que l’engagement n’est pas commercial mais social. Les réfugiés y postent leurs besoins, tandis que les particuliers y offrent un hébergement ou un soutien.Depuis huit jours, la plate-forme a reçu plus de 5 000 offres de particuliers qui proposent entre autres d’accueillir un réfugié à leur domicile. Un élan qui a surpris les jeunes entrepreneurs à l’origine du projet. « Le nombre d’offres nous a pris de court car la mise en relations se fait ensuite de façon manuelle », explique Nathanaël Molle, l’un des concepteurs. Une quinzaine de bénévoles sont en train de trier les propositions pour associer l’offre à la demande et répondre aux familles. « En parallèle, on travaille sur un algorithme qui ferait la répartition en fonction de la ville, du nombre de personnes, des centres d’intérêts de chacun... »L’association Singa est née il y a trois ans d’un double constat : « La plupart des réfugiés qui vivent en France ne connaissent pas d’autres Français que ceux qui sont payés pour les accompagner, estime Nathanaël Molle. Les relations sont faussées par ce caractère professionnel et par les frictions liées à une logique administrative très lourde, qui suscite des mésententes. Or les outils numériques et les réseaux sociaux ont changé les modes de relation, et les réfugiés sont, dans leur grande majorité, connectés. Avec Singa, nous voulons innover dans notre approche de l’accueil, en utilisant les outils numériques pour améliorer l’intégration des personnes réfugiées au sein des sociétés. »« Identifier les potentiels »Au départ, Singa (« prêter » en bambara, une langue nationale du Mali) s’appuie sur les projets professionnels ou culturels des réfugiés pour les mettre en relation avec la société civile, en leur apportant le réseau dont ils ont besoin. « L’un veut ouvrir un magasin, un autre produire un CD, un troisième reprendre des études de médecine… Nous ne sommes pas suffisamment compétents dans ces secteurs pour les aider, alors nous sollicitons les réseaux sociaux pour construire une communauté d’une dizaine de bénévoles spécialisés autour du projet. » Environ un millier de bénévoles soutiennent les actiosn initiées par une centaine de réfugiés.En 2014, l’association a mené dans quinze pays une étude sur les « usages par les réfugiés des nouvelles technologies de l’information et de la communication ». « L’objectif était d’identifier les potentiels mais également les dangers qui existent à l’utilisation de ces outils », explique Nathanël Molle. A partir des idées décelées, un hackathon est organisé en janvier 2015, orchestré par l’association Simplon.co, avec des développeurs, des designers et des entrepreneurs sociaux, pour « développer collectivement des réponses innovantes aux grands défis sociaux et économiques liés à l’asile ».« Code éthique »Lancée le 20 juin à l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, la plate-forme CALM est directement issue de ces travaux. L’engouement actuel du grand public laisse les associations d’accueil « historiques » plutôt réservées. Pour Pierre Henry, directeur général de l’ONG France Terre d’asile, l’élan de générosité ne peut remplacer une action coordonnée par l’Etat : « S’il est plutôt réconfortant de voir des gens se mobiliser, il faut mettre en garde ces personnes. L’accueil doit s’inscrire dans la durée, avec un code éthique. On ne reçoit pas un réfugié qui fuit une situation de guerre, traumatisé par l’exil, comme on accueille un réfugié qui fuit des intempéries par exemple. Cela implique un accompagnement juridique et vers l’emploi des personnes, des difficultés liées à la langue. Cet accueil relève de la compétence de l’Etat sur le compte de la solidarité nationale, expression collective de la Nation. »Lire aussi :Les premiers contingents de réfugiés arrivent en FranceFace à ces réserves, les militants de Singa appellent à une « responsabilité partagée ». « Le tout Etat a conduit à une situation où un réfugié, en France, ne rencontre que des professionnels de l’accueil, estime de son côté Nathanaël Molle. Or, c’est aussi le rôle de chaque citoyen de s’engager à titre individuel. »Pour répondre aux critiques, l’association qui organise déjà des réunions de formation pour les bénévoles, prévoit de lancer prochainement un site de formation en ligne pour les aider à mieux appréhender les différences culturelles et les difficultés liées aux traumatismes vécus par les étrangers accueillis. Une plate-forme d’accès aux droits des demandeurs d’asile est aussi en cours de construction, élaborée cette fois par des réfugiés. Jeudi, journée spéciale sur Le Monde.fr #JourdemigrantsJeudi, la rédaction du Monde se mobilise avec près de trente reporteurs, en France, en Europe, en Afrique. De la frontière tuniso-libyenne à la gare de Munich, en Hongrie, en Macédoine ou sur l’île grecque de Lesbos, à Paris, à Lyon, à Marseille ou à Toulouse, ils décriront une journée parmi d’autres dans la vie de migrants.Retrouvez ces histoires, ces témoignages et les décryptages de nos journalistes lors de cette journée spéciale, dès 8 heures, jeudi 10 septembre, sur le live du Monde.fr, où nous répondrons également à vos questions, et sur Twitter et sur Instagram, avec le mot-clé #Jourdemigrants.  Par Claire Legros Jean-Baptiste Jacquin Le procès d’UberPop et des dirigeants de la société Uber est renvoyé aux 11 et 12 février 2016. Mercredi 30 septembre, à l’issue d’une longue audience essentiellement consacrée aux questions de procédures, la 31e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris a ordonné deux expertises judiciaires sur les disques durs et ordinateurs saisis au siège d’Uber France lors d’une perquisition au printemps. La communication de ces pièces à conviction n’avait pas été faite intégralement auprès des accusés.La société Uber France en tant que personne morale et ses dirigeants pour la France – Thibaud Simphal – et pour l’Europe – Pierre-Dimitri Gore-Coty – devaient répondre devant la justice de six accusations pénales et encouraient jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 1,5 million d’euros d’amende. C’est à l’issue d’une garde à vue, intervenue quelques jours après la manifestation nationale des taxis contre UberPop le 25 juin, que le procureur les avait renvoyés en correctionnel.Ce que la justice leur reproche principalement : avoir organisé la mise en relation, via la plateforme UberPop, de clients avec des particuliers s’improvisant taxis sans être chauffeurs ni de taxi, ni de voiture de transport avec chauffeur (VTC). L’Américain Uber affirmait que cette plateforme était « non illégale », jusqu’à la décision du Conseil constitutionnel du 22 septembre confirmant la loi Thévenoud instaurant ce délit. Plusieurs chauffeurs UberPop ont déjà été jugés en correctionnelle (certains ont été condamnés et d’autres relaxés), mais c’est la première fois que la société Uber et ses dirigeants devaient l’être.Ils sont également poursuivis pour pratique commerciale trompeuse, en particulier pour des publicités diffusées sur Radio Nova « incitant les particuliers à participer au service UberPop en donnant l’impression qu’il était licite ». Enfin, le procureur les poursuit pour complicité d’exercice illégal de la profession de taxi par 66 chauffeurs UberPop qui ont été interpellés à Paris, Lyon et Bordeaux. Il est notamment reproché à la société Uber et ses dirigeants français d’avoir facilité la réalisation de ces délits par les chauffeurs « en leur indiquant comment éviter les contrôles » et en « les assistant par SMS et courriels en cas d’interpellation ».Loi informatique et libertéUne seconde série de délits a rapport à la loi informatique et liberté. C’est sur ces trois chefs d’accusation que le renvoi était sollicité. Le parquet accuse Uber d’avoir « traité des données à caractère personnel sans déclaration préalable à la CNIL » (Commission nationale de l’informatique et des libertés), d’avoir conservé des données personnelles au-delà du délai prévu et d’avoir constitué un fichier comportant des informations sur des décisions judiciaires ou des mesures de sûreté concernant leurs chauffeurs.Ces fichiers, collectés lors de la perquisition, n’ont été que partiellement exploités par la police judiciaire et partiellement communiqués aux parties. Les droits de la défense n’avaient donc pas été garantis. Le tribunal présidé par Cécile Louis-Loyant a donc ordonné une première expertise pour qu’une copie intégrale des deux disques durs saisis, et présentés à l’audience sous scellés fermés, soit transmise aux prévenus le 1er novembre. Une seconde expertise devra déterminer la date de la création et/ou de l’importation des fichiers présents sur les trois ordinateurs saisis et exploités par la police judiciaire dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte fin 2014 contre Uber.En revanche, le tribunal a rejeté la question prioritaire de constitutionnalité sur la légitimité de créer des fichiers de données à caractère personnel posée par Eric Dezeuze, l’avocat d’Uber France. Cette QPC est « dépourvue de sérieux », a tranché Mme Louis-Loyant.La substitut du procureur, Brigitte Pesquié, ne s’est pas étonnée de ces nombreux recours pour retarder le procès. Elle a cité l’interview de Travis Kalanick, le fondateur d’Uber, en janvier dans Le Monde, dans laquelle il affirmait : « Les procédures judiciaires seront sans fin. »Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Richard Schittly (Lyon, correspondant) C’est une expérience de cohabitation unique en France. D’ici à quelques jours, 21 patients rejoindront les 45 étudiants déjà installés dans l’immeuble flambant neuf situé près de la gare de Perrache, dans le 2e arrondissement de Lyon. Dans cette résidence construite par Habitat et humanisme, les étudiants bénéficient d’un appartement de type T4 (4 pièces) en colocation, à des tarifs très modérés (30 % à 40 % moins chers que les prix moyens du marché), en échange de deux heures par semaine consacrées à un patient en convalescence.La résidence de neuf étages a été baptisée Emmanuel-Mounier, du nom du philosophe grenoblois (1905-1950), chantre du personnalisme. A la différence d’autres cohabitations créées par Habitat et humanisme – qui loue 1 500 logements dans l’agglomération lyonnaise – et qui concernent des personnes âgées ou en difficultés sociales, cette formule s’adresse à des personnes sortant de l’hôpital ou suivant un long traitement et ne peuvent pas regagner leur domicile, parce qu’elles vivent seules ou qu’elles manquent de moyens. Elles seront logées dans des studios T1 aménagés, situés aux mêmes étages que ceux des étudiants. 80 autres jeunes, logés dans les T1 de l’immeuble, donneront leurs deux heures hebdomadaires à d’autres associations liées à Habitat et humanisme.Les étudiants concernés par cette expérimentation, qui ont emménagé au 13 bis de la rue Delandine début septembre, ne sont pas impressionnés. « Il y a l’avantage du prix, d’être ensemble et d’aider quelqu’un dans la difficulté. On a un peu trop l’habitude de nous occuper que de nous-mêmes à la faculté », témoigne Olivier-Jean Rapp, 22 ans, originaire d’Alsace, à Lyon depuis deux ans pour suivre des études de biologie. « C’est une expérience pour nous, un contact humain », ajoute sobrement Vincent Parizot, 20 ans, venu de Provence. Les deux colocataires ont fait leur calcul. L’an dernier, ils payaient 380 euros chacun pour une chambre de 10 m2. Là, 750 euros à trois, meubles, kitchenette et wifi compris.« Nous ne sommes pas dans la contrainte »D’autres affichent un enthousiasme plus marqué, comme Aymeric Denis, 18 ans, qui a déjà contacté ses amis scouts pour proposer des activités sur place. « Pour l’instant, c’est encore un peu flou, mais je n’ai aucune inquiétude : un loyer pas cher pour aider des personnes, c’est un bon compromis », souligne Amélie Viel, 18 ans. Parfois, les parents sont plus emballés que leurs enfants. « Ces gens vont avoir besoin de compagnie, c’est une idée magnifique d’inciter des étudiants à s’ouvrir aux autres en rendant service à ceux qui en ont besoin », dit Nathalie Martel, venue d’Ardèche avec sa fille Julie, 19 ans, pour faire l’état des lieux.L’intervention des étudiants sera soigneusement encadrée par une équipe de bénévoles, constitués d’anciens professionnels de la santé. « Nous ne les lâchons pas dans la nature. Nous ne sommes pas dans la contrainte non plus : si un étudiant a besoin de temps à un moment donné, on le retire », explique Jean-Pierre Moissinac, 61 ans, responsable du projet. Selon cet ancien directeur d’hôpital, le profil des patients sera étudié pour s’adapter à la cohabitation avec les étudiants. Une commission d’admission se réunira une fois par semaine. Tous les soins seront pris en charge de manière classique, par des intervenants extérieurs. Les étudiants seront là pour une présence, une activité, des courses ou de l’écoute. Les patients ne devront pas rester plus d’un an dans la résidence. Ce qui supposera une préparation à leur sortie.« Agir différemment » Selon les concepteurs de l’expérience, le lien entre étudiants et patients permet de répondre à de profonds enjeux sociétaux contemporains. La durée de séjour à l’hôpital ne cesse de se réduire pour des raisons budgétaires, et le vieillissement de la population engendre la solitude. « On va vers une médecine à deux vitesses, l’évolution de la société fait se cumuler les problèmes médicaux et sociaux », remarque M. Moissinac, pour lequel il s’agit d’« un prototype qui a vocation à se développer partout en France ». « Cette forme d’habitat, c’est une passerelle entre le soin et la solidarité », résume Bernard Devers, 68 ans, fondateur d’Habitat et humanisme. Cet agent immobilier devenu prêtre a eu l’idée de cette résidence après la création d’une maison pour malades en difficulté, alors qu’il était aumônier au centre de lutte contre le cancer Léon-Bérard. Pour lui, « les défis de la société nous imposent de l’imagination, les jeunes nous accompagnent dans cette démarche. L’avenir c’est apprendre à voir, c’est agir différemment. »Symbole supplémentaire, la résidence Mounier est implantée dans le vaste espace des anciennes prisons de Lyon. L’architecture de type phalanstère a été préservée sur ce site en voie d’achèvement, ouvert au public grâce à des passages et des jardins. Il abrite l’Université catholique de Lyon, des bureaux et des logements. « Passer de l’enfermement à l’ouverture, on voulait marquer cette empreinte », dit Bernard Devers.Richard Schittly (Lyon, correspondant)Journaliste au Monde Béatrice Jérôme Au terme d’un débat houleux, en conseil de Paris, mardi 29 septembre, Anne Hidalgo a obtenu le feu vert des élus parisiens (PS, EELV, PRG) à la création d’un groupe de travail réunissant les groupes politiques et les maires d’arrondissement, chargé d’émettre des propositions « d’ici à la fin de l’année 2015 » sur la réforme du statut de Paris. Le Front de gauche s’est abstenu. Le groupe Les Républicains a voté contre, tout comme l’UDI-MoDem.Mme Hidalgo souhaite fusionner le département et la commune de Paris en une seule collectivité, « redessiner les arrondissements » et mettre fin à la tutelle de l’Etat « obsolète » qui l’empêche de combattre de manière plus « efficace » en particulier les « incivilités » en matière de propreté, les infractions au stationnement et lutter contre la pollution.Lire aussi :Anne Hidalgo veut redessiner les arrondissements de ParisPour Nathalie Kosciusko-Morizet, chef de file de la droite parisienne, le projet de Mme Hidalgo est une arme de protection face à la métropole du Grand Paris qui devrait échapper à la gauche, lors de sa création en janvier 2016. Mme Hidalgo veut « rajouter un étage aux murailles de Paris, et bunkeriser définitivement l’hôtel de ville, contre la banlieue, et contre les arrondissements », a attaqué la chef de file du parti Les Républicains.Alors que Mme Hidalgo espère que ce « chantier » donnera lieu à une loi en 2016, Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’Etat chargé des relations avec le gouvernement a indiqué, le 25 septembre, que « pour l’instant, il n’y a pas de projet de loi » à l’agenda parlementaire.Elu PS de Paris, M. Le Guen a toutefois ostensiblement voté, mardi, la création du groupe de travail sur la réforme du statut. « Même le ministre est là ! », s’est félicitée Mme Hidalgo en l’apercevant debout dans les travées du conseil.« Le dossier est piloté par Matignon »A ce stade, le gouvernement a donné son accord à la mise en place d’un groupe de travail associant la ville, la préfecture de région, la préfecture de police et les ministres concernés pour établir « le calendrier » et les « modalités pratiques » de la réforme.Du côté du ministère de l’intérieur, on se dit « totalement ouvert à la discussion ». Mais « Il faudra mesurer les implications » d’un transfert des pouvoirs de circulation du préfet au maire de Paris, insiste l’entourage de Bernard Cazeneuve. Et « le dossier est piloté par Matignon », rappelle-t-on place Beauvau.Ministre de l’intérieur en 2013, Manuel Valls s’était opposé à l’autorité totale donnée au maire de Paris sur la circulation. Lors de l’examen du projet de loi de modernisation de l’action publique, des députés écologistes avaient introduit un amendement donnant cette compétence au maire sur tous les axes parisiens. M. Valls a obtenu qu’elle soit assortie d’un « avis conforme » du préfet sur un certain nombre d’artères. Mme Hidalgo souhaite faire sauter ce veto du préfet.Lire aussi :Anne Hidalgo, la frondeuse qui ne dit pas son nomAutre sujet délicat à trancher pour M. Valls : la maire de Paris estime que les quelque 1 700 agents de surveillance de Paris (ASP) – que les Parisiens appellent « les Pervenches » – assureraient avec davantage de zèle leur mission de verbalisation des infractions au stationnement si elles étaient sous la tutelle de la ville et non plus du préfet.Les ASP pourraient être également chargées d’appliquer des amendes en cas d’incivilité constatées en matière de propreté ou de jet de mégot. « La police nationale est très occupée par la lutte pour le maintien de l’ordre et contre le terrorisme et n’est pas toujours la plus à même d’intervenir sur les incivilités, les nuisances à la propreté de nos rues », plaide Mme Hidalgo.Le tranfert des ASP pourrait être assez rapide. Mais cela supposerait que le premier ministre interroge le Conseil constitutionnel pour savoir si cette réforme relève du domaine de la loi, comme c’est le cas aujourd’hui, ou peut être de nature réglementaire.Pour l’instant, Manuel Valls se garde de donner publiquement son point de vue. L’occasion pourrait lui en être fournie lors du conseil interministériel sur le Grand Paris, mi-octobre.A l’Elysée, on considère que les propositions de Mme Hidalgo ont vocation « à être mises sur la table ». Mais, on se veut prudent. « Le statut de Paris est très important dans l’organisation de notre République. il ne faudrait pas qu’il devienne un sujet de polémique entre Parisiens. Il faut prendre le temps nécessaire pour le faire évoluer », insiste l’entourage de François Hollande. Lequel souhaite un consensus sur ce dossier.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Rey-Lefebvre Pour les acteurs de l’habitat, le pire a été évité avec le budget de l’Etat présenté mercredi 30 septembre par le gouvernement : l’enveloppe consacrée au logement pour 2016 s’élève à 17,7 milliards d’euros, soit à peine moins qu’en 2015 (17,9 milliards d’euros, à périmètre constant).Les principales économies concernent les trois types d’allocations logement (APL, ALF et ALS). Après moult réflexions et rapports – de la Cour des comptes, de l’Inspection des finances –, ce sont finalement les propositions d’un groupe de parlementaires, piloté par François Pupponi, député PS du Val-d’Oise et maire de Sarcelles, qui ont été retenues.Lire aussi :Justice, culture... qui sont les gagnants et les perdants du projet de budget 2016 ?Les économies se montent à 225 millions d’euros en 2016, et à 317 millions d’euros en 2017, quand les nouvelles mesures auront pris leur plein effet. Des sommes modestes, comparées à l’énorme poste des aides au logement : celles-ci pèsent 18 milliards d’euros, dont 15,5 milliards d’euros à la charge du ministère du logement, et sont versées à 6,5 millions de bénéficiaires, dont 95 % de locataires. L’objectif est bien de maîtriser cette dépense, qui s’alourdit de près de 400 millions d’euros chaque année.Quatre nouvelles mesures vont concerner les locataires, notamment dans les modalités plus restrictives du calcul des aides au logement. Les accédants à la propriété et les étudiants sont épargnés.Le patrimoine des allocataires pris en compteLa première de ces mesures, assez symbolique, est d’intégrer aux ressources des bénéficiaires, donc dans le calcul de leur aide, un revenu théorique de leur patrimoine (résidence secondaire, assurance vie, dépôt sur un livret A, etc.). Le rapport Pupponi, remis en mai à Bercy, avait suggéré un taux : 3 % de la valeur de ces biens. Selon l’étude d’impact préparatoire, 10 % des allocataires détiennent en effet un patrimoine de plus de 30 000 euros, et 2 % un patrimoine de plus de 150 000 euros. Pour un célibataire percevant plus d’un demi-smic, tout euro de revenu théorique supplémentaire se traduit par 33 centimes de baisse de l’allocation.L’économie attendue pour l’Etat, en année pleine, est de 133 millions d’euros, mais cette disposition étant difficile à mettre en œuvre puisqu’elle oblige les caisses d’allocations familiales chargées de calculer et verser l’aide à modifier leurs logiciels, elle n’entrera en vigueur qu’au 1er octobre 2016, réduisant l’économie attendue à 33 millions d’euros sur cet exercice.Réduction de l’aide pour les loyers très élevésLa deuxième mesure concerne les locataires qui paient un loyer très élevé, soit deux fois supérieur au loyer plafond pris en compte dans le calcul de l’aide personnalisée au logement. Par exemple, le loyer plafond est d’environ 400 euros par mois pour un couple en Ile-de-France : le seuil qui déclenchera la baisse s’élevera donc à 800 euros.Au-delà du seuil, l’allocation serait diminuée, dans l’idée de ne pas encourager les ménages à louer des appartements trop chers et d’alimenter ainsi l’inflation des loyers. Les ménages réglant des loyers supérieurs aux plafonds sont 475 000. L’économie attendue est, en année pleine, de 123 millions d’euros, mais le nouveau mode de calcul ne prendra effet qu’au 1er juillet 2016, réduisant ce gain de moitié cette année-là.Les locataires de moins de 25 ans mis à contributionLes salariés de moins de 25 ans qui bénéficient, l’année de leur embauche, d’un calcul favorable, verront leur régime désormais aligné sur le droit commun. Cette simplification procure immédiatement 109 millions d’euros à l’Etat.Des allocations arrondies à la baisseLes petits ruisseaux font les grandes rivières : la règle d’arrondir les allocations logement à l’euro, en oubliant les centimes, permet 20 millions d’euros d’économies supplémentaires.Lire aussi :Comment obtenir une aide au logement quand on est étudiant ?Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.09.2015 à 09h36 • Mis à jour le30.09.2015 à 10h24 Un homme est mort, dans la nuit de mardi à mercredi 30 septembre, percuté « par une navette fret » aux abords du tunnel sous la Manche près de Calais, rapporte la préfecture. La victime est un « homme âgé d’une vingtaine d’années d’origine érythréenne ».Il s’agit du treizième migrant mort depuis le 26 juin en tentant de rallier l’Angleterre, et du quatrième en deux semaines. Il y a six jours, un mineur avait déjà été percuté par une navette fret aux abords du tunnel sous la Manche.Il n’y a « pas [eu] d’incidence sur le flux d’exploitation du tunnel », précise dans un communiqué Eurotunnel, qui « déplore cet accident qui ne fait malheureusement que confirmer que toute tentative de traverser la Manche illégalement comporte des risques considérables ».Selon le décompte de la préfecture, entre 3 000 et 3 500 migrants, venus principalement d’Afrique de l’Est, d’Afghanistan et de Syrie, se trouvent dans la région du port de Calais dans l’espoir de rejoindre l’Angleterre, qu’ils considèrent comme un eldorado. En comptant les clandestins présents dans un camp de Grande-Synthe, à une quarantaine de kilomètres de Calais, environ 4 000 migrants sont présents dans la région.Lire le reportage :« J’essaie tous les jours de passer en Angleterre » Laetitia Van Eeckhout Alors que les révélations sur la tricherie du constructeur allemand Volkswagen pour truquer les tests antipollution de ses voitures diesel relancent les questions sur la dangerosité de ce carburant, les annonces de la ministre de l’écologie sur la qualité de l’air étaient attendues. Ségolène Royal a bien présenté, mercredi 30 septembre en conseil des ministres, un plan d’action pour améliorer la qualité de l’air, mais rien cependant pour réduire l’écart entre la fiscalité du diesel et celle de l’essence.Une « exonération progressive de la TVA sur les véhicules essence est en discussion », assure-t-on dans l’entourage de la ministre. Mais, comme avec toute la fiscalité de l’énergie, une telle mesure est à nouveau reportée, cette fois à la loi de finances qui sera adoptée en décembre.Réforme de la circulation alternéeMercredi, Ségolène Royal a surtout annoncé une réforme du processus de décision en cas de pics de pollution. La circulation alternée pourra désormais être mise en place dès l’annonce d’un épisode de pollution et non plus une fois que ce dernier est constaté, comme c’est le cas actuellement. Quand les organismes de mesure de la qualité de l’air détecteront un pic de pollution, le préfet, saisi par les élus locaux, pourra décider de l’application de la circulation alternée ou encore de limitations de vitesse sur le périphérique. Et si le pic perdure, la mesure pourra être maintenue sur plusieurs jours, sans qu’il faille chaque jour réenclencher le processus de décision. Si le préfet refuse d’appliquer la mesure demandée, il devra justifier sa position.La circulation alternée a été mise en place à Paris en 1997, 2014 et 2015, en raison de pics de pollution aux particules. Selon Airparif, l’agence de surveillance de l’air en Ile-de-France, la mesure mise en place en 2014 avait permis de réduire la concentration de particules de 6 %.Mais le sujet est source de tensions entre la Mairie de Paris, favorable à une automatisation de la mesure dès lors que le seuil d’alerte est atteint, et le gouvernement, plus réservé. En mars, Mme Royal considérait qu’« empêcher quelqu’un de prendre sa voiture, c’est une mesure privative de liberté », qui doit être « justifiée ».Zones à circulation restreinteSégolène Royal s’est aussi attachée à préciser le dispositif des « certificats sur la qualité de l’air », ces fameuses pastilles de couleur qui classeront les véhicules en fonction de leur niveau de pollution. Sept classes sont créées, les voitures électriques bénéficiant du classement le plus favorable. Mais seules les quatre premières catégories auront une vignette. « Nous n’allons pas imposer aux personnes qui ont un véhicule très ancien et polluant d’apposer un certificat sur leur pare-brise. Il ne s’agit pas de stigmatiser. Et en milieu rural cela n’aurait aucun sens », a expliqué Ségolène Royal le matin sur France 2. Et la ministre d’insister une nouvelle fois : « Je veux une écologie uniquement positive. Pas de stigmatisation, pas d’écologie punitive. »Lire aussi :A Paris, les véhicules polluants interdits seront désormais sanctionnésL’obtention de ces vignettes se fera sur demande. Un site Internet va être mis en place dès les prochains jours pour permettre aux propriétaires de savoir dans quelle catégorie est classée leur voiture. Mais dans un premier temps, seuls les Grenoblois et les Strasbourgeois pourront en faire la demande. Une phase d’expérimentation est en effet prévue pour ce dispositif, qui doit venir faciliter la mise en place dans les grandes villes de « zones à circulation restreinte », où seuls les véhicules les plus propres sont autorisés à circuler. Les certificats de qualité de l’air ne seront opérationnels dans toute la France qu’en janvier 2016.Indemnité kilométrique véloLa ministre a en outre confirmé mercredi la création d’une indemnité kilométrique vélo, prévue par la loi de transition énergétique. Celle-ci s’élèvera finalement à 25 centimes par kilomètre. Exonérée de cotisation et d’imposition, elle sera versée par les entreprises volontaires aux salariés effectuant en vélo leur trajet domicile-travail afin d’encourager ce type de déplacement.Lire aussi : Indemnité kilométrique vélo : 25 centimes par kilomètre mais facultativeLe plan d’action présenté par Ségolène Royal comprend aussi la création d’une aide de 1 000 euros aux ménages qui remplaceront leur vieil appareil de chauffage au bois, vieux poêle ou foyer ouvert, pour un insert plus performant. Ce dispositif est inspiré de l’expérimentation menée dans la vallée de l’Arve, territoire de Haute-Savoie fortement soumis à la pollution, où le chauffage au bois est prépondérant.Les épandages agricoles sont aussi visés. Dans le fonds de financement de la transition énergétique sera débloquée une enveloppe de 10 millions d’euros pour faciliter les techniques d’épandages plus vertueuses et l’usage de pesticides moins polluants.Lire nos explications :Pourquoi la circulation alternée ne suffit pas contre la pollution de l’airLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.09.2015 à 19h29 • Mis à jour le29.09.2015 à 19h50 Hébergée dans les locaux de Libération depuis les attentats de janvier, l’équipe de Charlie Hebdo s’installe dans de nouveaux locaux, indique BFMTV. Elle a quitté les bureaux du quotidien, dans le troisième arrondissement de Paris, mardi.Après l’attaque terroriste dont il a été victime, qui a décimé une partie de la rédaction, l’hebdomadaire satirique avait annoncé qu’il déménagerait dans de nouveaux locaux ultra-sécurisés, sans préciser leur emplacement.Cette annonce intervient peu après les départs successifs de deux figures de l’hebdomadaire satirique, le dessinateur Luz et le médecin-urgentiste Patrick Pelloux.Lire : « Charlie Hebdo » : le casse-tête de la reconstruction François Béguin Le CHU de Reims a-t-il commis une « erreur de droit » en lançant le 7 juillet une nouvelle procédure collégiale en vue d’un arrêt des traitements de Vincent Lambert, patient tétraplégique en état végétatif depuis un accident de la route survenu il y a exactement sept ans ? Le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne (Marne) examinait, mardi 29 septembre, le recours en référé déposé au début du mois par François Lambert, le neveu du patient. Sa démarche visait à enjoindre à l’hôpital de stopper l’alimentation et l’hydratation artificielles qui maintiennent son oncle en vie.Lire aussi :Le cas de Vincent Lambert une nouvelle fois devant la justiceLa décision d’arrêt des traitements prise le 11 janvier 2014 par le docteur Eric Kariger, alors chargé du patient, aurait dû être mise en œuvre après l’accord de la Cour européenne des droits de l’homme, le 5 juin, a fait valoir Bruno Lorit, son avocat. « Bien que médicale, cette décision entraîne la responsabilité du CHU et l’engage », a-t-il souligné.Le docteur Kariger ayant quitté l’hôpital de Reims, la docteure Daniela Simon, qui lui a succédé à la tête de l’unité de soins palliatifs, avait choisi de sécuriser juridiquement toute nouvelle décision en engageant cette nouvelle procédure collégiale, interrompue à la surprise générale le 23 juillet au motif officiel que « les conditions de sérénité et de sécurité nécessaires n’étaient pas réunies ». « Vincent [Lambert] avait exprimé le souhait de ne pas subir d’obstination déraisonnable », a rappelé Bruno Lorit, pour qui l’attitude du CHU dans ce dossier est « totalement blâmable ».« Un médecin ne peut aliéner son indépendance professionnelle »Le rapporteur public, dont les conclusions sont généralement suivies par les juges administratifs, a de son côté estimé que « le docteur Simon n’a pas commis d’erreur de droit en prenant une nouvelle décision collégiale et en ne se sentant pas liée à la décision du docteur Kariger ». Rappelant le code de la santé publique, aux termes duquel un « médecin ne peut aliéner son indépendance professionnelle sous quelque forme que ce soit », il a considéré que le « docteur Simon ne pouvait assurer une décision qu’elle n’avait pas elle-même prise ».Un argument également mis en avant par Pierre Desmarais, l’avocat du CHU de Reims. « Un directeur de CHU ne peut pas donner d’injonction à un médecin », a-t-il déclaré. « Une décision médicale n’est pas une décision administrative et n’est donc pas susceptible de recours pour excès de pouvoir. »Assis à ses côtés, Jérôme Triomphe, l’avocat de Pierre et de Viviane Lambert, les parents de Vincent Lambert, a qualifié d’« absurde » la procédure ouverte par François Lambert. Pour lui, la décision prise par le docteur Kariger le 11 janvier 2014 est « caduque », car la situation médicale de Vincent Lambert a « évolué favorablement ». « Vincent Lambert n’est plus en état végétatif, il est repassé en état pauci-relationnel », a-t-il assuré. « On nous a traités de djihadistes intégristes, de terroristes, parce qu’on veut prendre soin de Vincent… Mais elle est où l’idéologie ? », a-t-il demandé en conclusion de son intervention. La décision du tribunal administratif sera connue le 9 octobre.Lire aussi :Que se passera-t-il pour Vincent Lambert après la décision de la CEDH ?François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 29.09.2015 à 16h59 • Mis à jour le30.09.2015 à 11h35 | Emeline Cazi Claude Guéant est arrivé légèrement en avance, un peu avant huit heures du matin, ce mercredi 3 juin. Ils sont six avec lui à avoir rendez-vous rue du Château des rentiers, dans le 13e arrondissement, pour répondre aux questions de la police financière parisienne. Tous se sont côtoyés à l’Elysée sous Nicolas Sarkozy. Il y a là, aux côtés de l’ancien secrétaire général, son successeur Xavier Musca, Jean-Michel Goudard, l’ami publicitaire de Nicolas Sarkozy, les experts en sondages Julien Vaulpré et Jean-Baptiste de Froment, et l’ancienne directrice de cabinet Emmanuelle Mignon.Depuis la découverte par la Cour des comptes, en 2009, des contrats exorbitants de sondages passés sans appel d’offres, ils savaient qu’ils devraient, un jour, répondre à la justice. La lecture de leurs auditions, auxquelles Le Monde a eu accès, permet de retracer le circuit qui a conduit l’Elysée à privilégier les amis de la maison plutôt que le respect des comptes publics. Mais aussi de découvrir l’ampleur de la désorganisation qui prévaut à la Présidence de la République en ce début de mandat de Nicolas Sarkozy.Lire aussi :Sondages de l’Elysée : les questions « off » sur Jean SarkozyUne marge de 1,4 million d’eurosDeux amis du chef de l’Etat manquent à l’appel, ce jour-là. L’un fut son conseiller politique, le second son stratège. Aucun n’avait de bureau à l’Elysée mais tous deux se sont copieusement enrichis grâce à ces contrats sur mesure. La présidence a ainsi reversé plus de 2,7 millions d’euros aux sociétés de Patrick Buisson et rémunéré 2,1 millions d’euros le cabinet Giacometti-Peron pour ses conseils. Les enquêteurs ont convoqué les deux hommes une première fois au cœur de l’été. Patrick Buisson a fait un bref passage devant le juge Serge Tournaire qui lui a signifié sa mise en examen notamment pour « détournement de fonds publics par un particulier », « recel de délit de favoritisme », et lui a donné rendez-vous début octobre. Pierre Giacometti, ancien directeur général d’Ipsos devenu consultant en stratégie d’opinions, a lui répondu pendant deux jours aux questions des policiers. Mardi 29 septembre, il était à son tour mis en examen pour recel de favoritisme.Longtemps Claude Guéant s’est tenu à distance de cette affaire. Quatre jours après sa garde à vue, l’ex-secrétaire général de l’Elysée affirmait sur le plateau de BFM n’avoir « pas participé à la commande de ces sondages, [ni] vu tous les sondages ». Ce n’est pas sa signature mais celle d’Emmanuelle Mignon qui donne tout pouvoir à Patrick Buisson pour commander des sondages aux instituts de son choix. Lequel ne s’est pas privé : en deux ans, il a réalisé plus d’1,4 million d’euros de marge, comme l’a révélé L’Obs dans son édition du 24 septembre. La signature de la directrice de cabinet figure également au bas du contrat Giacometti auquel la Présidence a versé plus de 2 millions d’euros en cinq ans. Quant aux avenants, ils sont paraphés par Jean-Michel Goudard. Claude Guéant pouvait donc dormir tranquille.C’était sans compter cette carte de visite venue le trahir et anéantir sa défense. Le petit carton blanc, dont Le Monde avait révélé l’existence le 31 juillet, était agrafé au rabat de la chemise qu’il a fait déposer sur le bureau de la directrice de cabinet, le 20 juin 2007. A l’intérieur, la convention Buisson. « Merci de mettre ce contrat à la signature et de faire retour d’un exemplaire à P. Buisson. CG. », est-il écrit. « C’est bien ma carte et mon écriture », a admis M. Guéant en garde à vue. « J’imagine [que] ce document est venu entre mes mains et je l’ai passé à la personne responsable. Je le répète : je n’ai pas négocié ce contrat. »Lire le récit :Les petites notes de Monsieur Buisson« J’étais au ski à ce moment-là »L’ancien secrétaire général a beau nier, à mesure que l’enquête progresse, son rôle se précise. Emmanuelle Mignon est « une excellente juriste », dit d’elle Claude Guéant, même si ces deux-là ne s’apprécient guère. La dame est aussi très prudente. Lorsque le contrat Buisson arrive sur son bureau, elle s’assure auprès du directeur des services financiers qu’il est en règle avec le code des marchés publics. Daniel Revel, déjà en poste sous Chirac, suggère de remplacer « la présidence de la République » par « le président de la République » mais n’y trouve rien d’autre à redire. Ce qu’ignore Emmanuelle Mignon, c’est que M. Revel comme tant d’autres, est persuadé que l’Elysée n’est pas soumis au code des marchés publics.Le contrat de Pierre Giacometti a t-il suivi le même chemin que la convention Buisson ? Jean-Michel Goudard, le conseiller stratégie, l’ignore – « j’étais au ski à ce moment-là » – mais le publicitaire « voi[t] mal comment on peut engager un mec de ce niveau sans que le président ne soit au courant ». De fait, le circuit est identique : le président accepte le principe, Claude Guéant valide, puis transmet à Emmanuelle Mignon pour signature.Les bases de cette deuxième collaboration ont été posées une semaine après l’élection, par courrier. Pierre Giacometti félicite Nicolas Sarkozy de sa « formidable victoire ». « Je suis très honoré de la confiance que tu m’as accordée tout au long de ces cinq ans […], je le suis plus encore lorsque tu m’as fait part de ta volonté de voir se poursuivre cette relation ». Six mois plus tard, le sondeur quitte Ipsos, lance son cabinet de conseil non sans avoir vérifié que la proposition du Président tient toujours. Bien sûr, répond Nicolas Sarkozy, qui lui dit de voir avec Claude Guéant.« La cave présidentielle est la propriété du chef de l’Etat »Cette affaire de sondages en dit long aussi sur le fonctionnement de la présidence sous la Ve République. Emmanuelle Mignon fait figure d’ovni à l’Elysée. Elle est la seule à penser que le code des marchés publics s’y applique comme ailleurs. D’ailleurs, lorsqu’elle demande au directeur financier de vérifier le contrat Buisson, elle ignore que ce dernier a pour seul bréviaire une note laissée par le chef du service financier du général de Gaulle. Les fonds de la présidence sont « gérés selon un mode extrêmement souple » et « sont en quelque sorte les héritiers directs de la cassette royale », est-il expliqué. Sur les marchés publics, la page 3 est limpide : la loi ne s’applique pas. Pour l’anecdote, c’est le même document qui explique que « la cave présidentielle est la propriété du chef de l’Etat ». Libre à lui de partir avec, à la fin du mandat, ou de la vendre à son successeur.A l’automne 2007, la directrice de cabinet décide de mettre de l’ordre dans cette maison qui n’a pas plus de service juridique pour employer mille salariés, que de directeur des achats pour gérer 30 millions d’euros de dépenses. Un conseiller d’Etat vient à son secours en confirmant que l’Elysée n’échappe pas à la règle de la mise en concurrence. Bernard Trichet, le successeur de Daniel Revel aux finances, tombe lui aussi des nues en découvrant le contrat « exorbitant » de Patrick Buisson « pour le moins bref et peu formalisé ».La modernisation de « cette institution sans règle » prendra plusieurs mois. Il a fallu vaincre les résistances des « chefs de service [qui] ne connaissaient pas les procédures de marchés publics et ne semblaient pas, sauf pour un, avoir envie de rentrer dans cette démarche », se souvient le responsable des achats recruté en 2009. La loi est venue peu à peu remplacer la coutume. Le premier appel d’offres a concerné les meubles de la garden party. Une équipe a ouvert des enveloppes, comparé les prix et retenu la société la plus offrante pour organiser la réception. Une petite révolution sous la Ve République.Emeline CaziJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Luc Leroux (Marseille, correspondant) Le tribunal correctionnel de Marseille a condamné à cinq mois de prison avec sursis, mardi 29 septembre, une élue socialiste marseillaise qui, par convictions religieuses, avait refusé de marier un couple de femmes. Le parquet de Marseille estime qu’il s’agit de la première affaire de discrimination, alors que 17 500 mariages homosexuels ont été célébrés en France depuis la promulgation de la loi sur le mariage pour tous, le 17 mai 2013.Le 14 août 2014, Sabrina Hout, adjointe déléguée à la famille de Samia Ghali, maire (PS) du 8e secteur de Marseille, avait utilisé une série de stratagèmes pour ne pas unir Claude et Hélène, deux femmes vivant ensemble depuis une douzaine d’années. Deux semaines avant ce mariage, elle avait demandé à un conseiller d’arrondissement non habilité à célébrer les mariages de la remplacer pour cette seule union. Mme Hout avait ensuite célébré les quatre autres mariages prévus ce jour-là à la mairie des 15e et 16e arrondissements.Des raisons religieusesL’élue avait quitté la salle des mariages avant l’arrivée de Claude et Hélène, l’une fonctionnaire de police, l’autre fonctionnaire territoriale, accompagnées de leurs familles, amis, collègues de travail et enfants. Mme Hout, élue pour la première fois en 2014, avait auparavant signé le registre et le livret de famille alors que la loi impose qu’elle recueille le consentement. Elle avait, par ailleurs, retiré le cavalier portant son nom pour placer devant le conseiller d’arrondissement celui d’un adjoint au maire, ajoutant : « Il est black comme toi. » Ce mariage avait dû être annulé par la justice et les épouses avaient été contraintes de se « remarier » le 14 février 2015.Le conseiller d’arrondissement et deux fonctionnaires présents ce jour-là ont tous affirmé que Mme Hout, 39 ans, agent hospitalier, avait fait valoir ses convictions religieuses. « Elle était très excitée et tapait des pieds », dira même un officier d’état civil. L’élu qui l’avait remplacée avait été sollicité par Mme Hout car, dira-t-il, « elle ne pouvait pas pour des raisons religieuses célébrer un mariage entre homosexuels ». Selon les deux épouses, Samia Ghali aurait évoqué la pression des frères de l’élue.« Une mascarade »Une première procédure ouverte pour faux en écritures publiques s’était soldée le 18 novembre 2014 par un rappel à la loi du procureur de la République, Samia Ghali lui ayant retiré sa délégation à la famille.Poursuivie sur citation directe délivrée par les deux épouses, Sabrina Hout a évoqué un « mauvais concours de circonstances », se défendant de tout sentiment homophobe. « J’étais indécise, avait expliqué l’élue au tribunal. Je suis pratiquante de l’islam, oui, c’est vrai. Mais je n’ai aucun problème avec les homosexuels. » Lors d’une réunion avec les élus, Sabrina Hout avait « émis des réserves. C’est nouveau, il faut que je réfléchisse », avait-elle déclaré à ses collègues.Le président du tribunal Fabrice Castoldi a donné lecture du jugement, soulignant combien les témoignages étaient « accablants ». Sa « mise en scène, voire la mascarade, lui a permis d’échapper aux obligations légales impératives pesant sur elle, et sur elle seule, en sa qualité d’officier d’état civil ». Les juges pointent « non seulement la mauvaise foi de l’argumentaire proposé par Mme Hout mais aussi l’intention de discriminer le couple pour des raisons découlant de l’orientation sexuelle des futures conjointes ».Un message « lancé à notre société tout entière »Le tribunal s’est montré plus sévère que le ministère public qui avait requis trois mois de prison avec sursis et 1 500 euros d’amende. Il s’en explique :« Il n’est pas indifférent que les agissements reprochés à Mme Hout se soient déroulés au sein d’une mairie, à l’occasion de l’application d’une loi nouvelle et à un moment-clé et particulièrement solennel de la vie d’un couple. Il est impératif qu’aucun citoyen, quels que soient notamment son âge, son handicap, sa race, ses opinions politiques et naturellement son orientation ou identité sexuelle, ne doute ou n’ait à douter de la neutralité du service public et de la loyauté républicaine des élus et fonctionnaires. »Selon Me Alain Lhote, défenseur de l’élue, « celle-ci en tirera les enseignements pour la suite de sa carrière ». « Le tribunal, a-t-il ajouté, a lancé un message à notre société toute entière ». Mme Hout devra également verser 150 euros de dommages et intérêts aux associations SOS Homophobie et Mousse, ainsi que 1 200 euros à chacune des deux épouses en réparation de leur préjudice moral. Le 1er septembre, lors des débats, elles avaient expliqué leur ressentiment. « Nous vivons dans le 15e arrondissement [quartier pauvre de Marseille], au milieu d’une population de toutes les religions, de toutes les couleurs et nous n’avons jamais eu un regard, une remarque. Il a fallu qu’on aille en mairie pour avoir, pour la première fois, une difficulté. »Lire aussi :A Marseille, imbroglio autour d’un mariage gay Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde 29.09.2015 à 13h04 • Mis à jour le29.09.2015 à 13h33 | Maxime Vaudano et Samuel Laurent A Chalon-sur-Saône, les élèves de primaire qui ne mangent pas de porc devront se contenter de légumes. Le conseil municipal de la ville et son maire, Gilles Platret (Les Républicains) devaient voter, mardi 29 septembre, une délibération mettant fin aux menus de substitution au porc dans les cantines. Se défendant de toute visée discriminatoire, l’édile fait valoir que du porc n’est servi en moyenne qu’une quinzaine de fois par an.Lire :Le maire de Chalon veut du jambon à la cantineLa décision a été prise depuis longtemps (en mars 2015), mais a été retardée par un procès, à l’initiative de la Ligue de défense judiciaire des musulmans. La justice n’a cependant pas donné tort à la mairie, estimant qu’il n’y avait alors pas d’urgence à statuer. L’association promet une nouvelle plainte dès la délibération votée, le premier menu avec porc étant prévu pour le 15 octobre. Mais elle n’a que peu de chances d’aboutir.En droit, en effet, rien n’empêche a priori la mairie de prendre cette décision. Comme l’a rappelé en 2011 le ministère de l’intérieur dans une circulaire, la cantine scolaire est un « service public administratif facultatif » soumis « au principe de la libre administration des collectivités territoriales ». Qu’il s’agisse de l’école primaire, du collège ou du lycée, les mairies, départements et régions sont libres de proposer ou non des menus de substitution à destination de certains élèves en fonction de leur religion.L’Etat encadre certes la restauration des écoliers, en imposant une alimentation « équilibrée » et « variée » et en posant quelques principes, comme le libre accès du pain et de l’eau, ou la non-discrimination dans l’accès au service public. Mais les revendications religieuses ne sont jamais rentrées dans ce cadre.La plupart des cantines proposent, dans les faits, des plats de substitution à la viande de porc, mais les rares restaurants scolaires qui y ont fait exception ont toujours obtenu gain de cause devant la justice. En 2002, le Conseil d’Etat a ainsi tranché que l’absence de repas de substitution ne méconnaissait pas la liberté religieuse. Les cantines doivent simplement permettre aux enfants d’apporter un panier-repas s’ils le souhaitent (et s’arranger pour les conserver dans de bonnes conditions d’hygiène). La règle est d’ailleurs la même pour les élèves présentant des intolérances alimentaires – et pour les usagers des hôpitaux.Lire le point de vue :Matthieu Ricard : « Pour des menus végétariens à l’école »Lire aussi :Repas végétariens dans les cantines : une loi à adopterMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Pouchard C’est une saga qui dure depuis plus de vingt ans, dont les multiples rebondissements ont atteint jusqu’au sommet de l’Etat et impliqué de folles sommes d’argent public. L’affaire Tapie est revenue sous les feux de l’actualité mardi 29 septembre, avec le début d’un nouveau procès devant la cour d’appel de Paris, dans lequel M. Tapie réclame désormais 1,035 milliard d’euros à l’Etat – somme majorée des intérêts légaux à compter du 12 février 1993. Sans compter un préjudice moral, estimé, lui, à 50 millions d’euros. La cour d’appel rendra sa décision le 3 décembre.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Adrien de Tricornot En déplacement à Avignon, le premier ministre Manuel Valls a annoncé un « effort exceptionnel » de « 100 millions d’euros supplémentaires » en faveur des universités en 2016. Les derniers arbitrages budgétaires doivent être rendus publics mercredi 30 septembre mais M. Valls lève ainsi un petit coin du voile. Cette annonce intervient dans un contexte budgétaire plus que compliqué pour l’enseignement supérieur alors que les universités ont accueilli 65 000 étudiants supplémentaires à la rentrée. Néanmoins, cet « effort exceptionnel », pour reprendre les mots de M. Valls, provient de l’annulation d’une mesure de prélèvement effectuée en 2015 sur les trésoreries de certaines universités et écoles d’ingénieurs jugées excédentaires.Dans un entretien au Monde, M. Mandon avait déjà laissé entendre que cette ponction de 100 millions d’euros ne serait pas renouvelée.Lire aussi :Les universités confrontées à l’explosion du nombre d’étudiantsPour autant, la contrainte budgétaire sera-t-elle véritablement allégée ? Car M. Mandon n’espérait pas seulement obtenir une annulation de la ponction des trésoreries des établissements mais aussi « un plus » dans son budget. De combien sera-t-il ? L’inflexion qu’attend le ministre pourrait décevoir un enseignement supérieur d’ores et déjà confronté à une grave crise budgétaire.Contribution gelée depuis 2010La contribution de l’Etat – qui représente l’essentiel des ressources – est gelée depuis 2010. La puissance publique n’assume pas, en effet, la totalité des augmentations de la masse salariale qui a été transférée à des universités devenues autonomes. Sur les 1 000 nouveaux postes d’enseignants autorisés chaque année depuis 2013, 40 à 50 % n’ont pas été créés par les établissements, faute de moyens, selon les syndicats. Plus grave : pour le Snesup, 7 053 postes ont été perdus en dix ans.Lire aussi :7 500 bacheliers attendent encore une place à l’université« Il manque en réalité 500 millions juste pour fonctionner correctement » ont estimé les dirigeants des syndicats « réformistes » Sgen-CFDT, Unsa, Snptes et Fage lors de leur conférence de presse de rentrée le 17 septembre. Le rétablissement de 100 millions d’euros de crédits n’était donc considéré par les partenaires sociaux et les responsables des établissements que comme un premier pas.D’autant que les autres ressources des établissements fondent comme neige au soleil. Les contrats de plan Etats-région pour la période 2015-2020 accusent une baisse de 42 % des investissements dans l’enseignement supérieur et la recherche, par rapport à la période 2007-2013 (3,1 milliards d’euros contre 5,5), selon un comptage de l’agence spécialisée AEF publié le 25 septembre.Et la réforme de la taxe d’apprentissage a occasionné en 2015 une baisse d’une vingtaine de millions d’euros des recettes des écoles d’ingénieurs (sur 300 millions d’euros). Quatre écoles sur cinq sont publiques. Et elles ont contribué à hauteur de 24 millions d’euros au prélèvement sur les fonds de roulement.Lire aussi :Jean-Christophe Cambadélis : « Il est temps de redonner à la gauche son supplément d’âme »Adrien de TricornotJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.09.2015 à 15h14 • Mis à jour le28.09.2015 à 15h35 | Samuel Laurent Les faits remontent à 2002. Nicolas Sarkozy, ministre de l’intérieur, choisit comme directeur de cabinet un homme de confiance : le préfet Claude Guéant. Mais treize ans plus tard, celui-ci se retrouve au banc des accusés, pour avoir cautionné et profité d’un système de versement de primes en liquide au sein de la police, sur des fonds normalement réservés aux enquêtes.1. Des primes en liquideM. Guéant doit s’expliquer sur plusieurs factures correspondant à des achats effectués grâce à d’importantes sommes perçues en liquide entre 2002 et 2004. Selon ses explications, ces liquidités provenaient de primes, versées dans la police sur l’enveloppe des frais d’enquête et de surveillance (FES).M. Guéant avait expliqué au Monde, en 2013, sa version des faits :« Quand je suis arrivé au ministère de l’intérieur, il y avait plus de 400 personnes concernées par ces primes dont le régime fiscal n’était pas défini. J’ai d’ailleurs remis le système à plat pour mettre fin à ces pratiques en 2006. »Les sommes qui lui étaient remises s’élevaient à une dizaine de milliers d’euros chaque mois, dont il redistribuait environ la moitié à ses collaborateurs.2. Un flou savamment entretenu et une double primeMais dès l’éclatement de l’affaire, M. Guéant a entretenu le flou entre deux choses distinctes :- Les « primes au mérite » : Ce sont des sommes que touchaient certains policiers, et qui étaient alors prélevées sur les enveloppes FES. Ces sommes, plutôt petites, en général, selon les policiers interrogés, venaient compenser les efforts et l’investissement de certains policiers. Mais ces primes ne concernaient pas en principe la hiérarchie. De plus, M. Sarkozy, alors ministre de l’intérieur, avait mis fin à ce système dès 2003, en mettant en place un fonds de 5 millions d’euros afin d’officialiser ces primes au mérite.Les écoutes téléphoniques montrent que ce sont ces primes qui seront mises en avant dans la défense de M. Guéant. Lors d’une conversation de juin 2013, Michel Gaudin, alors directeur général de la police nationale, lui explique : « Il faut clairement dire que c’était essentiellement pour des flics et puis que toi, t’en as gardé un petit peu ! Tu ne peux plus maintenant dire autre chose ! »- Les indemnités de sujétion particulière (ISP) : Ces primes accorées aux membres des cabinets ministériels complètent leur rémunération et compensent, là encore, leur lourde charge horaire. Elles sont officielles depuis 2002, et viennent remplacer les anciennes primes, versées en liquide sur des fonds spéciaux jusqu’à la fin des années 1990. Là encore, M. Guéant a un moment défendu le fait que les primes en liquide qu’il percevait étaient une compensation de la fin des primes sur fonds spéciaux, mais à tort : depuis 2002, celles-ci ont été compensées par les ISP, désormais officielles.» Lire : Derrière l’affaire Guéant, les primes de cabinet des ministresL’enquête a montré qu’en réalité, au ministère de l’intérieur, les deux systèmes avaient coexisté : le cabinet du directeur de la police nationale, mais aussi le cabinet du ministre, continuaient de percevoir des primes tirées du FES en liquide, en sus des ISP versées au sein du cabinet ministériel.3. Un système qui a longtemps perduréAlors que M. Guéant a assuré avoir lui-même « fait le ménage » dans ce système de primes en liquide, l’enquête indique qu’il n’en est rien : jusqu’en 2011, la Direction générale de la police nationale (DGPN) a continué de percevoir chaque année une enveloppe « pour frais d’enquête » qu’elle pouvait ensuite dépenser de manière totalement opaque et à sa guise. Selon la Cour des comptes, pas moins de 34 millions d’euros auraient ainsi été versés entre 2002 et 2012.Cette enveloppe « ruisselait » de la direction générale vers les commissariats, pour finir par permettre à ceux-ci de donner des primes à leurs hommes. Mais chaque échelon pouvait, semble-t-il, se servir un peu à sa guise.« Cet argent arrive dans les tiroirs des directeurs, ils en font ensuite ce qu’ils veulent. Ils peuvent en garder une partie ou reverser la totalité au personnel », expliquait au Monde, en 2013, un syndicaliste policier.A la révélation de l’affaire, les syndicats de policiers étaient d’ailleurs embarrassés, car le système des enveloppes perdure, reconnaissaient certains d’eux, même si « la manne a diminué ».» Lire : Affaire Guéant, le malaise des syndicats de policiers4. Guéant mise sur la prescriptionLa défense de M. Guéant compte bien mettre à profit l’ancienneté de ce système : ses avocats comptent notamment sur un livre de trois journalistes, Christophe Labbé, Jean-Michel Décugis et Oliviea Recasens, paru en 2006, Place Beauvau, la face cachée de la police (Robert Laffont).Ce livre évoquait déjà largement le système des primes et son opacité, ainsi que le fait que ces enveloppes « arrosaient » aussi la haute hiérarchie policière. La défense de M. Guéant explique que le parquet ne s’est pas saisi de ces révélations à l’époque, et que les faits, puisqu’ils étaient connus, seraient désormais prescrits.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent En ce lundi 28 septembre, Journée mondiale pour le droit à l’avortement, le gouvernement a lancé un numéro vert pour renseigner sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG), le 0800 08 11 11, associé à un site officiel, ivg.gouv.fr et à une campagne de communication. Car sur ce sujet sensible, l’information sur Internet est pléthorique mais loin d’être neutre.Tapez « IVG » ou « avortement » sur un moteur de recherche, et vous trouverez, parmi les premiers liens, des sites comme ivg.net ou encore ecouteivg.org . En apparence, ce sont des sites d’information ou d’aide pour des femmes confrontées à la question de l’avortement. Pour certains, c’est bel et bien le cas, et l’information, plus ou moins abondante, est fournie de manière neutre. Mais, comme l’a découvert l’AFP, qui a enquêté longuement sur le sujet, relayée par LeFigaro.fr, ce n’est pas le cas de tous, loin de là. Derrière l’apparence de l’information se cache en fait une manipulation.Prenons ivg.net. Le site apparaît en troisième place dans le moteur Google, lorsque l’on recherche « IVG ». Il propose un numéro vert d’écoute, des rubriques « droit », « santé », « que faire »... et un lien vers un « centre de documentation médicale sur l’avortement ». De quoi orienter une femme ou une jeune fille en quête de réponses sur ces questions douloureuses. Mais en réalité, ce site, que tout présente comme objectif et neutre, ne l’est pas : il est conçu et animé par une association baptisée « SOS détresse » et un certain René Sentis, par ailleurs auteur d’ouvrages chrétiens sur l’amour et la fécondité. Beaucoup de témoignages négatifsTout son contenu véhicule un argumentaire anti-avortement. Les témoignages publiés sont essentiellement négatifs – dix pages de commentaires sur « j’ai mal vécu mon IVG », contre une page sur « j’ai bien vécu mon IVG » – et mettent en valeur les femmes qui ont « gardé » leur bébé. La partie médicale ne parle quant à elle quasiment que des « dangers » de l’IVG sous toutes ses formes. Selon plusieurs témoignages, dont celui de la blogueuse Gaëlle-Marie Zimmermann, la « hotline », loin de donner des conseils objectifs, tend à diffuser une information dramatisant l’acte d’avorter et incitant à s’en détourner. Idem pour la page Facebook, qui publie le témoignage d’un médecin racontant son vécu négatif d’un centre d’interruption volontaire de grossesse. Bref, sous des apparences d’aide et de conseil, ce site fait tout pour détourner les femmes de l’IVG. Ce qui pourrait se comprendre, s’il ne tentait pas de se faire passer pour un service d’écoute objectif et non orienté.Une stratégie assumée d’Alliance VitaCe cas est loin d’être isolé. En réalité, les « pro-vie » opposés à l’avortement tirent parti du manque de référencement des sites officiels sur l’IVG pour placer un maximum de leurs sites sur la première page de résultats Google. Et derrière ces sites d’apparence neutre, des associations parfois de taille considérable se livrent à une forme de manipulation. Prenons par exemple ecouteivg.org ou sosbebe.org.Les deux sites ont été conçus par la même société de création de sites, Cephas, propriété de Pierre Gauer, qui est également le webmaster du site d’Alliance Vita et un militant de cette association créée par Christine Boutin, qui s’oppose à l’avortement, à l’euthanasie et au mariage homosexuel. SOS bébé a d’ailleurs pour responsable identifiée Caroline Roux, secrétaire générale d’Alliance Vita.Et là encore, derrière une « vitrine » objective, les deux sites font l’apologie de la maternité de préférence à l’IVG, et ne ratent pas l’occasion de mettre en avant les « risques » de l’avortement. S’il n’est jamais précisé explicitement qu’il est mieux de ne pas avorter, les contenus sont très fortement orientés. Ainsi, cette chanson sur « Mon secret » qui raconte les regrets d’une femme après un avortement – une vieille chanson, déjà utilisée en 2005 pour une campagne de « teasing » des pro-vie.Ce site, qui a toutes les apparences de l’outil d’information neutre, est en fait clairement partisan. Ce n’est que très récemment (après une première version de cet article paru en avril 2013) que la page « qui sommes-nous » de SOS bébé précise que le portail est « animé par Alliance Vita depuis 2000 ». Sans que soit fourni un lien ou une explication sur l’engagement d’Alliance Vita. On pourrait multiplier les exemples à l’envi. La stratégie n’est pas récente.Depuis, Alliance Vita est devenue, par le biais de la polémique autour du mariage homosexuel, plus visible. Et n’apprécie pas tellement qu’on évoque ces méthodes, qu’elle assume pourtant. Voici ce que disait son délégué national, Tugdual Derville, interpellé en 2013 sur Twitter :(Et derrière "SOS bébé", on trouve... http://t.co/tqlnzeAwLt Caroline Roux. Membre d'Alliance Vita http://t.co/jf8yqM6uua— samuellaurent (@Samuel Laurent)require(["twitter/widgets"]);1/2 — TDerville (@Tugdual Derville)require(["twitter/widgets"]);@TDerville Mouais, vous faites des sites en "marque blanche" qui donnent l'impression d'infos officielles alors qu'ils sont orientés.— samuellaurent (@Samuel Laurent)require(["twitter/widgets"]);Le bien ne fait pas de bruit médiatique @samuellaurent. Zéro scandale, des femmes tirées de situations difficiles : suspiscion "orientée"...— TDerville (@Tugdual Derville)require(["twitter/widgets"]);Et Alliance Vita semble décidé à propager le « bien » sur Internet : on compte pas moins de 90 noms de domaines enregistrés par M. Gauer, le webmaster de l’association, dont au moins deux sont ouvertement opposés à l’avortement : auxlarmescitoyennes.org et le site d’un « collectif de sages femmes contre l’IVG », Sages-Femmes.info.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julia Pascual Avant-garde éclairée ou minorité résiduelle ? D’après une étude de l’Insee, seuls 6,5 % des parents choisissent de donner uniquement le patronyme de la mère à leur enfant, alors que cette possibilité est offerte par la loi depuis 2005. Sachant que, dans 9 cas sur 10, ce choix vient de ce que le père n’a pas reconnu sa progéniture à la naissance, cela fait tomber à 0,65 % la proportion de parents ayant fait ce choix sans contrainte. Le Monde a voulu comprendre cette démarche singulière en lançant un appel à témoignages. Compte-rendu non exhaustif.Lire aussi :Donner le nom du père, une tradition quasi inébranlableUne démarche égalitaireQuelles que soient les motivations qui ont présidé au choix du patronyme maternel, il ressort des témoignages l’idée que la transmission du nom n’a pas été dans le couple l’objet de batailles de pouvoir. Institutrice à Perpignan, Fanny Baroukh explique ainsi avoir été surprise lorsque son compagnon a abordé le sujet, avant la naissance de leur premier fils en 2013 : « La démarche vient vraiment de lui. Moi, j’étais persuadée que tous les hommes étaient attachés à transmettre leur nom. » Xavier (le prénom a été modifié) a eu un fils et confie également ne pas s’être senti « particulièrement attaché à [son] nom ». Il justifie cet état d’esprit par des convictions personnelles : « Des gens veulent laisser des traces. Moi, je considère que je suis de passage. Rien ne nous appartient et encore moins notre nom. Le plus important, c’est de transmettre des valeurs. »Signe d’un attribut à l’importance relativisée, plusieurs d’entre vous expliquent d’ailleurs avoir renoncé à l’usage du double nom pour des raisons pratiques. « C’est inutilement long et ça ne simplifie pas les démarches administratives », défend ainsi Nicola G., réalisateur lyonnais de 31 ans. « On ne voulait pas imposer à notre enfant de faire le choix entre les noms de ses deux parents au moment où il aurait des enfants », fait valoir Michaël Taupin, 32 ans et résident à Angers.Sur le fond, la décision de transmettre le nom de la mère se fait parfois l’écho d’une démarche égalitaire, à l’image de Delphine Marchand, fonctionnaire de l’Éducation nationale dans le Vaucluse, qui assume une remise en cause des traditions, « une manière de revendiquer la place de la femme », lorsqu’elle a choisi avec son conjoint de donner à leur premier fils, né en 2000, son patronyme. « Par la suite, nous nous sommes mariés et je n’ai pas pris le nom de mon époux, je ne voyais pas pourquoi mon nom s’effacerait », retrace t-elle.Nicola G., dont les deux fils portent le nom de sa compagne, a aussi jugé « stupide et archaïque la transmission du patronyme, qui signifie que l’homme est le chef de la famille ». À tel point qu’il a même envisagé de prendre le nom de sa femme lorsqu’il s’est marié, « par provocation ».Transmettre une histoirePlus encore, les témoignages font valoir l’envie de transmettre une histoire. « Ma compagne est d’origine espagnole, reprend Nicola G. Toute sa famille a migré en France sous Franco et aujourd’hui il n’y a plus vraiment de trace de ces origines à part la langue. Elle était la dernière à pouvoir encore transmettre le nom à ses enfants. »« comme c’est une toute petite famille et les descendants sont tous des femmes, il y avait un risque que le nom se perde »Autre passé, même désir de cultiver une mémoire pour Michaël Taupin, dont le fils, Ulysse, né en juillet 2013, porte le nom de sa femme, Maéva Lablans : « Le grand-père paternel de ma femme était un soldat allemand qui avait été fait prisonnier pendant la guerre et qui est tombé amoureux d’une Française. Ils ont eu à souffrir de tout ce qu’impliquait d’être allemand au sortir de la seconde guerre mondiale. On voulait préserver l’histoire attachée à ce nom de famille, explique t-il, avec émotion. Comme c’est une toute petite famille et les descendants sont tous des femmes, il y avait un risque que le nom se perde. On est content que mon beau-père ait eu cette joie-là avant de mourir. »Jean-François Ficard confie à son tour que son ex-compagne, avec laquelle il a eu une fille en 2002, craignait que son nom de famille disparaisse : « On s’est rencontré en 1999 et, en 2001, ses deux parents sont morts à trois mois d’intervalle, partage ce consultant en informatique qui habite Romainville. C’était important de perpétuer le souvenir de ce nom de famille. On en a longuement parlé. Ma fille, qui a 12 ans aujourd’hui et qui n’a pas connu ses grands-parents, comprend que c’est une sorte de lien. »À côté de ces démarches « positives », certains témoignages font a contrario état de la volonté de ne surtout pas léguer le nom paternel. C’est ainsi le cas d’Anne G. qui explique que son conjoint porte un nom « arabe » et qu’il n’a pas voulu risquer que leur fille « soit discriminée plus tard au moment de chercher du travail ». Dans un autre registre, Bertrand (le prénom a été modifié) indique que son père a « quitté le domicile conjugal à [ses] 9 mois » et qu’il ne l’a pas vu « depuis deux décennies ». Bertrand n’a donc pas souhaité transmettre à ses deux enfants « le nom d’une famille pour qui nous n’existons pas ».Des réactions familiales parfois difficilesS’il semble que les décisions aient été prises de manière consensuelle au sein des couples, la même sérénité n’est pas à l’œuvre du côté des familles « lésées ». Jean-François Ficard se souvient que, pour sa mère, la nouvelle a été « très dure à avaler » : « Elle m’a demandé ce qui m’avait pris, elle me disait : “Mais tu es fou, ça n’a pas de sens.” Pour elle, j’avais abdiqué devant ma compagne, ça signifiait que j’étais plus dominé que dominant dans ma relation. On n’a jamais pu dépasser le niveau zéro de la conversation. »Les amis proches de Jean-François Ficard ont aussi eu « du mal à comprendre [qu’il] puisse abandonner une part de ce qui était relié à [sa] paternité, une partie de [ses] prérogatives en quelque sorte » . « Lorsque je me suis séparé, se remémore t-il, ces mêmes personnes sont revenues à la charge en me demandant comment j’allais faire. Ça leur paraissait évident que désormais ma fille ne m’appartiendrait plus. Alors que ça n’a rien à voir. Clara, je l’ai en garde partagée. »« Mes beaux-parents ont été très offusqués. Ils craignaient que je parte avec les enfants sous le bras »Delphine Marchand, qui a été confrontée aux mêmes réticences, y voit la persistance d’une « société patriarcale » : « On m’a souvent reproché de mettre en doute la paternité de mon conjoint », se rappelle t-elle. « Mes beaux-parents ont été très offusqués. Ils avaient l’impression d’une disparition du droit parental et craignaient que je parte avec les enfants sous le bras. Il y a eu beaucoup de confusion, ils se sont braqués. On a eu beau leur expliquer, ça n’a pas été entendu et on s’est fâché. »Pour éviter d’« attrister » ses grands-parents paternels, Nicola G. a carrément préféré « ne rien leur dire ». « Je n’étais pas sûr qu’ils comprendraient », avoue t-il. En revanche, ses parents n’ont pas tiqué : « Ils voulaient des petits-enfants et ils en étaient contents. » Certains couples se sont arrangés pour que la famille paternelle trouve une place dans l’ordre symbolique des choses : « On a donné le prénom de mon grand-père paternel en deuxième prénom à mon fils, explique Michaël Taupin. De façon à faire une sorte d’écho à ma famille dans l’état civil. »Fanny Baroukh et François David ont également tricoté la situation qu’ils estimaient la plus juste. Ces deux trentenaires ont opté pour le nom maternel par choix esthétique et volonté de transmettre des « racines » hébraïques. Mais ont aussi donné à leurs deux fils, nés en 2013 et 2014, le nom paternel en deuxième prénom. « Ça a été une manière d’arrondir les angles avec la belle-famille, développe Fanny Baroukh, enseignante à Perpignan. On a senti qu’il y avait une gêne mais on n’a jamais eu à se justifier. »Les justifications sont plus fréquentes face aux administrations, qui n’assimilent pas toujours la démarche : « A la crèche, ils appellent mon mari M. Baroukh, même si je leur ai expliqué, ils ne comprennent pas. Quand j’ai inscrit mon fils à l’école, le directeur m’a dit : “On a l’habitude des enfants qui n’ont pas de papa.” » De manière générale, Fanny Baroukh remarque : « Les gens nous regardent avec les yeux ronds. » Et pour cause : elle ne connaît personne dans son entourage ayant fait un choix semblable.Julia PascualJournaliste au Monde 28.09.2015 à 06h46 • Mis à jour le28.09.2015 à 14h29 | Pascale Robert-Diard « Quel con j’ai été de garder des factures ! Franchement… », soupirait Claude Guéant lors d’un échange téléphonique le 13 juin 2013 avec l’ancien directeur général de la police nationale, Michel Gaudin. Les deux hommes, ignorant qu’ils avaient été placés sur écoutes, parlaient des poursuites qui leur valent de comparaître à compter du lundi 28 septembre avec trois autres prévenus devant le tribunal correctionnel de Paris, pour détournements de fonds publics, complicité ou recel de ce délit.Quelques jours avant cette conversation, les policiers de la brigade financière venus perquisitionner le domicile de Claude Guéant dans le cadre de l’enquête sur un éventuel financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy étaient en effet tombés par hasard sur une série de factures correspondant à des achats d’équipements pour son appartement : 9 757 euros chez Darty, 10 000 euros au cuisiniste Chartier, 1 860 euros aux meubles Rambault, 13 600 euros à la société Esprit Maison. Le montant total des dépenses s’élevait à 47 434 euros entre 2006 et 2009, toutes réglées en espèces.« Il faut clairement dire que c’était essentiellement pour des flics et puis que toi, t’en as gardé un petit peu ! »Interrogé sur l’origine de ces sommes en liquide, Claude Guéant avait répondu qu’elles provenaient de « primes » perçues du temps où il était directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy – alors ministre de l’intérieur – et qui étaient prélevées sur l’enveloppe des frais d’enquête et de surveillance (FES) du ministère de l’intérieur.Il admettait que, chaque mois, le directeur général de la police nationale Michel Gaudin lui versait 10 000 à 12 000 euros en espèces, qu’il partageait avec certains de ses collaborateurs, lui-même en conservant une bonne part – 5 000 euros – pour ses dépenses personnelles. Dans la conversation téléphonique de juin 2013 interceptée par les enquêteurs, Michel Gaudin conseille d’ailleurs à Claude Guéant cette ligne de défense : « Il faut clairement dire que c’était essentiellement pour des flics et puis que toi, t’en as gardé un petit peu ! Tu ne peux plus maintenant dire autre chose ! », lui dit-il.Lire le décryptage : Les affaires qui menacent Claude Guéant« Instrumentalisation de la justice »Saisi du dossier, le parquet national financier (PNF), avait ouvert une enquête préliminaire en considérant que ces fonds publics officiellement destinés à financer « la recherche de renseignements, la rémunération des informateurs, la mise en œuvre de moyens d’investigation » avaient été détournés de leur usage. Parallèlement, une enquête de la Cour des comptes a chiffré à 34 millions d’euros les frais d’enquête perçus par le cabinet du directeur général de la police nationale entre 2002 et 2012 où se sont succédé Michel Gaudin et Frédéric Péchenard, en relevant que l’emploi de ces sommes a été « totalement discrétionnaire » et qu’aucune pièce justificative n’en a été conservée jusqu’en 2011.« Je n’ai perçu que ce à quoi j’avais droit, ni plus ni moins que mes prédécesseurs ou mes successeurs »Institués par un décret du 15 juin 1926 pour rémunérer notamment les indicateurs de police, les frais d’enquête et de surveillance, mal et peu contrôlés, ont longtemps permis toutes les interprétations. Un flou sur lequel s’appuie l’avocat de Claude Guéant, Me Philippe Bouchez El-Ghozi, en assurant que rien dans les textes n’interdit qu’ils soient utilisés comme « complément de rémunération ». Ces « FES » auraient notamment été utilisés pour compenser la disparition des « fonds spéciaux » décidée sous le gouvernement de Lionel Jospin. « Je n’ai perçu que ce à quoi j’avais droit, ni plus ni moins que mes prédécesseurs ou mes successeurs. Et je trouverais injuste d’être le seul à payer les pots cassés », a estimé Claude Guéant, qui voit dans cette affaire une « instrumentalisation de la justice » destinée à atteindre, à travers lui, Nicolas Sarkozy.Avant tout débat au fond, la défense des prévenus espère surtout convaincre le tribunal que les faits poursuivis – qui datent de 2002 à 2004 – sont prescrits. Dans les conclusions qu’il devait soutenir lundi, l’avocat de Michel Gaudin, Me Philippe Dehapiot, estime en effet que les versements en espèces incriminés ne peuvent être considérés comme des faits « dissimulés » – une condition nécessaire pour contourner la prescription de trois ans en matière délictuelle – puisque leur existence était connue. Me Dehapiot s’appuie notamment sur la publication du livre enquête Place Beauvau : la face cachée de la police (par Jean-Michel Décugis, Christophe Labbé et Olivia Recasens, Robert Laffont, 2006) qui consacre une large place à la circulation de cet argent en espèces au sein du ministère de l’intérieur.Le syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI, majoritaire chez les officiers de police) a demandé pour sa part, le 25 septembre, qu’en cas de condamnation des prévenus, les sommes qu’ils sont accusés d’avoir détournées à leur profit soient « restituées » au ministère de l’intérieur.Lire le décryptage : Derrière l’affaire Guéant, les primes de cabinet des ministresD’autres affairesDepuis 2012, le nom de Claude Guéant est cité dans plusieurs procédures judiciaires. L’ancien secrétaire général de l’Elysée et ancien ministre de l’intérieur de Nicolas Sarkozy a été mis en examen en mars pour « blanchiment de fraude fiscale en bande organisée », « faux et usage de faux », dans le cadre de l’enquête sur le soupçon de financement libyen de la campagne présidentielle de 2007.En juin, il a été placé en garde à vue sans être mis en examen dans l’affaire des sondages de l’Elysée qui vaut à l’ancien ­conseiller de Nicolas Sarkozy, Patrick Buisson, d’être poursuivi pour « détournement de fonds publics ». Claude Guéant a également été mis en cause dans l’enquête sur l’arbitrage dont a bénéficié Bernard Tapie face au Crédit lyonnais.Pascale Robert-DiardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.09.2015 à 10h54 • Mis à jour le27.09.2015 à 11h35 Deux chefs présumés de l’organisation séparatiste basque ETA (Euskadi ta Askatasuna, pour « Pays basque et liberté ») ont été mis en examen par des juges antiterroristes à Paris, et écroués dans la nuit de samedi à dimanche, a-t-on appris de source judiciaire.Présentés par Madrid comme des chefs politiques d’ETA, Iratxe Sorzabal, 43 ans, et David Pla, 40 ans ont été mis en examen notamment pour direction d’une organisation formée en vue de la préparation de crimes en lien avec une entreprise terroriste. Ils ont été placés en détention provisoire.Mme Sorzabal et M. Pla ont été arrêtés mardi à Saint-Etienne-de-Baïgorry, dans les Pyrénées-Atlantiques.Mme Sorzabal recherchée « depuis au moins dix ans »Leur arrestation s’ajoute à de nombreuses autres au sein de l’organisation depuis l’accord franco-espagnol de coopération antiterroriste signé en 1987, qui donnent régulièrement l’occasion au gouvernement espagnol de se vanter d’avoir « décapité » l’organisation.Lire aussi :L’arrestation de deux membres d’ETA marque-t-elle la « décapitation » de l’organisation ?Iratxe Sorzabal Diaz n’est pas inconnue de la justice. Cette ancienne porte-parole, de 1997 à 1999, de Gestoras, un mouvement de soutien aux prisonniers basques, a déjà été condamnée à plusieurs reprises à de la prison en France ces dernières années pour son appartenance à ETA. Membre du commando Ibarla dans les années 1990, elle est soupçonnée d’avoir participé à de nombreux attentats et plusieurs assassinats. Elle était « recherchée depuis au moins dix ans » par les justices française et espagnole, d’après des sources policières citées par l’Agence France-Presse.David Pla, 40 ans, vivait, quant à lui, « dans la clandestinité depuis 2011 », selon les mêmes sources. 26.09.2015 à 11h58 • Mis à jour le26.09.2015 à 20h28 Patrick Pelloux quitte à son tour Charlie Hebdo. Le médecin urgentiste, qui tient une chronique dans l’hebdomadaire, a annoncé vendredi 25 au soir sa décision de cesser d’écrire dans le journal.Invité de la radio étudiante Web7Radio, M. Pelloux a expliqué que « quelque chose [était] terminé » :« Si j’ai décidé d’arrêter d’écrire dans “Charlie Hebdo”, c’est parce qu’il y a quelque chose qui est abouti, qui est terminé. Il y en a d’autres qui vont continuer ce journal et je reste “Charlie Hebdo” dans l’âme mais il faut savoir tourner la page, un jour. Pour aller mieux, parce qu’on ne va pas bien après ce qu’on a vécu… On est survivants, oui et non. Une partie de nous-mêmes s’est arrêtée au moment de ces attentats. »Lire : « Charlie Hebdo » : le casse-tête de la reconstruction« Je ne veux plus parler des attentats »« Je ne suis pas un héros », continue le médecin, assurant « [ne] plus [avoir] le courage de continuer » :« Chaque semaine, on vous parle des attentats. Je ne veux plus en parler. C’est probablement la dernière fois que j’en parle dans un média, parce que c’est épuisant. »Le 7 janvier 2015, Patrick Pelloux avait été l’un des premiers à arriver sur les lieux de l’attentat, au cours duquel douze personnes dont huit collaborateurs de Charlie Hebdo ont été tuées.« Je suis très content d’annoncer [mon départ] dans une radio de lycéens parce que je pense que les autres médias ont tiré un peu trop sur Charlie Hebdo avec des choses toutes faites. On ne demande pas un blanc-seing mais juste d’être un peu respectés », ajoute-t-il. Le médecin estime par ailleurs qu’il « n’apporte plus rien à ce journal ». « Je finirai l’année. Je m’en irai sans tambour ni trompette », poursuit-il, prévoyant son départ pour « début janvier ».M. Pelloux n’est pas le premier à quitter l’équipe « survivante » de Charlie Hebdo après l’attentat du 7 janvier 2015. Le dessinateur Luz avait lui-même annoncé son départ en mai, expliquant se sentir « phagocyté par mille choses, le deuil, la douleur, la colère », qui l’empêchent de s’intéresser à l’actualité. Il doit quitter le journal la semaine prochaine.Lire aussi :Luz : « Le dessin est revenu, lui »« Ça ne se passe pas bien avec la nouvelle direction »Malgré un avenir financier dégagé grâce aux nouveaux abonnements, dons et aides publiques (100 000 exemplaires vendus, 210 000 abonnés), la rédaction a été la proie ces derniers mois de tensions internes.Pour Zineb El Rhazoui, qui travaille également à Charlie Hebdo, ces deux départs sont bien « le signe que ça ne se passe pas bien avec la nouvelle direction ». « Patrick fait partie des gens qui sont dans le collimateur depuis des mois », a assuré cette journaliste, opposée à la direction, évoquant des tensions liés aux questions financières et éditoriales, mais aussi au « partage de la décision ».Lire aussi :Tensions à « Charlie Hebdo» sur le mode de gestion du journal 26.09.2015 à 10h44 • Mis à jour le26.09.2015 à 12h39 | Maryline Baumard Tous ne sont pas ingénieurs ou opposants au régime de Bachar Al-Assad. Encore moins les deux à la fois. Les Syriens réfugiés en France sont à l’étroit dans le portrait-robot qu’on pourrait dresser d’eux, même s’il contient sa part de vérité. « Le premier point commun, à mes yeux, entre les quelques centaines de Syriens que nous venons de ramener de Munich début septembre reste leur haut niveau d’éducation », pose d’emblée Mourad Derbak, le responsable de la division Europe et Moyen-Orient de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra).« J’ai croisé là-bas beaucoup de jeunes diplômés d’écoles d’ingénieurs qui me parlaient de Total, de Schlumberger, et étaient très au fait de l’actualité du secteur pétrolier », ajoute-t-il, insistant aussi sur le nombre de « commerçants et d’artisans, parfois très réputés et bien établis dans leurs villes, qui ont tout abandonné pour fuir la guerre ». Ce qui fait dire à ce spécialiste de l’asile qu’« aujourd’hui, nous sommes dans un exode et voyons vraiment arriver la société civile syrienne ».Lire aussi :Migrants : les affaires de l’exilLa surreprésentation des diplômés de l’enseignement supérieur dans cette population s’explique d’une part par le prix du voyage, qui cible les classes moyennes ou supérieures ; d’autre part parce que la société syrienne entretient historiquement un rapport spécifique à l’éducation. La chercheuse Elisabeth Longuenesse, de l’Institut français du Proche-Orient à Beyrouth, estime qu’en 1990, déjà, 21 % d’une classe d’âge fréquentait l’université. Ses travaux montrent aussi que depuis les années 1960, la formation des médecins et celle des ingénieurs a été particulièrement développée pour répondre aux besoins, certes, mais aussi car ces deux titres étaient socialement valorisés.Vague technologiqueLes données statistiques n’existent pas pour la France, mais en Allemagne, l’OCDE rappelle que 21 % des Syriens entrés entre janvier 2013 et septembre 2014 avaient fréquenté l’université… Michel Morzière, président d’honneur de Revivre, une association historique d’aide aux Syriens, observe de longue date cette surreprésentation intellectuelle : « Nous avons commencé dans les années 2000 à aider les victimes de la répression d’Hafez Al-Assad, et accueilli des dissidents qui avaient subi des peines de vingt, voire trente ans d’emprisonnement. Nous souhaitions les aider à se reconstruire. »« Ces premières vagues de demande d’asile ont en effet concerné des opposants politiques qui avaient milité sous le père de Bachar Al-Assad, remet en perspective Mourad Derbak. Sont venus s’y ajouter, dès 2011 et le début de la guerre, une vague de jeunes blogueurs qui étaient à leur tour victimes de la répression. »Ensuite, la vague technologique a laissé place aux « arrivées d’artistes, d’intellectuels, d’écrivains, d’hommes de théâtre ou d’acteurs », poursuit M. Derbak.Lire aussi :Les migrants, tous des hommes ?En 2011, la demande syrienne d’asile en France ne se situait qu’au 42e rang et représentait seulement 0,02 % des demandes déposées dans l’Hexagone. « Ce qui n’est pas une exception puisque, traditionnellement, les ressortissants du Proche et du Moyen-Orient demandent peu l’asile chez nous », rappelle M. Derbak. Même s’il n’a rien de commun avec les flux d’entrées que connaît aujourd’hui l’Allemagne, ce flot a ensuite crû pour atteindre 300 entrées individuelles mensuelles en France depuis cet été, rappelle-t-on à l’Ofpra.Administrativement invisiblesUn total de 7 000 personnes ont ainsi été protégées depuis 2011. « La communauté franco-syrienne compterait quelque 20 000 personnes », ajoute M. Morzière. Mais le comptage n’est pas simple car, intégrés à la société française dont ils ont souvent pris la nationalité, les anciens réfugiés sont devenus administrativement invisibles.Les 30 000 demandeurs d’asile, parmi lesquels une majorité de Syriens, que le chef de l’Etat s’est engagé à accueillir pourraient entraîner d’autres arrivées et diversifier les profils, puisque le statut de réfugié autorise à faire venir sa famille. Or les 600 personnes « recrutées » à Munich par l’Ofpra étaient majoritairement des hommes seuls, plutôt jeunes. Ceux qui sont mariés n’ont pas tous voulu faire subir les dangers du voyage à leur famille. Aussi, nombre de femmes et d’enfants attendent dans les camps en Turquie ou ailleurs.En parallèle à cette opération très médiatique, l’Ofpra est allé au Liban, en Jordanie ou en Egypte chercher 450 personnes qualifiées de « vulnérables » par l’Agence des Nations unies pour les réfugiés. « Des gens en mal de soins, des blessés, des victimes de maladies chroniques qui ont été contraints à arrêter les traitements », observe Mourad Derbak. Un public assez différent de celui qui arrive individuellement, mais dont le dossier sera aussi étudié par les services de l’Ofpra.Lire aussi :Le campement de Syriens de la porte de Saint-Ouen, un « mini-Calais »Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Thomas Wieder et Ariane Chemin « Zemmour président ! » C’est la couverture de l’hebdomadaire Valeurs actuelles, jeudi 24 septembre. Un slogan qui claque comme une affiche électorale, le scénario imaginaire d’un livre écrit par un journaliste maison, Geoffroy Lejeune (Une élection ordinaire, Ring) qui installe au terme d’une campagne semée d’embûches l’auteur du Suicide français (Albin Michel, 2014) à l’Elysée, en 2017.Une fiction, bien sûr ; un pitch dont Eric Zemmour n’a pas eu l’initiative – il en a reçu les épreuves, mais n’a pas eu son mot à dire. « Je ne suis ni élu ni éligible », confiait Zemmour devant Robert Ménard, qui l’avait reçu en octobre 2014 à Béziers pour son futur best-seller. Il avait aussi lâché cette phrase qui sonnait comme une prophétie : « Les hommes politiques ont peu d’importance, et plus on avance et moins ils en auront. »Quelques mois plus tôt, le journaliste avait refusé une place éligible sur la liste de Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) aux européennes. Le 16 septembre, on lui a demandé sur France 5 s’il se verrait ministre de la culture de Marine Le Pen, fauteuil dans lequel l’avait assis un jour la présidente du FN, il a encore répondu (en précisant que l’étiquette frontiste n’est pas l’obstacle) : ministre, « je [n’y] tiens pas spécialement ». D’après un sondage commandé par l’hebdomadaire à l’IFOP, 12 % des Français seraient « prêts à voter » pour Zemmour à la présidentielle. Susciter la demande pour imposer l’offre, comme disent les spécialistes de l’opinion : voilà... 25.09.2015 à 22h24 L’affaire, qui a ému des milliers d’internautes, est désormais entre les mains des enquêteurs. La police nationale a annoncé jeudi 24 septembre avoir ouvert une enquête après l’« agression d’un SDF » à Paris par des personnes se présentant comme des défenseurs de la cause animale.Les faits se sont déroulés le 19 septembre dans le quartier du Forum des Halles, dans le centre de Paris. Sur une vidéo de la scène postée sur YouTube par un internaute « sous le choc », on voit un homme s’emparant d’un petit chien, tandis que son propriétaire, un SDF, est plaqué à terre. Le maître parvient à se lever et à ceinturer l’homme qui enlève l’animal, mais agrippé par une femme, il ne réussit pas à récupérer son chiot.170 signatures sur une pétitionLa scène a suscité l’indignation sur les réseaux sociaux et une pétition réclamant que l’animal soit rendu à son maître avait recueilli, vendredi soir, plus de 170 000 signatures.« J’ai porté plainte, maintenant, tout ce que je veux, c’est retrouver mon chien », a confié vendredi le propriétaire de l’animal, Iulian Vaduva, un Roumain de 59 ans, interrogé par Le Parisien.L’action a été revendiquée par une association, Cause Animal Nord, qui affirme sur sa page Facebook être « intervenu [e] car il y avait urgence pour l’animal ». Les activistes dénoncent une « cabale » contre eux, soutiennent que le chiot était « amorphe, pupilles dilatées, titubant… » et affirment qu’« à aucun moment il y a eu violence ».L’association, qui se félicite sur Facebook d’avoir enlevé cette « chienne amorphe détenue par un rom qui l’a drogué sur les trottoirs parisiens », serait toujours à l’heure actuelle en possession de l’animal. 09.09.2015 à 10h26 Le tribunal correctionnel d’Albi a prononcé, mardi 8 septembre, la relaxe pour la quasi-totalité des quinze zadistes prévenus pour avoir résisté à leur expulsion du chantier du barrage de Sivens, dans le Tarn, en mars.Les ex-« zadistes » (occupants d’une « zone à défendre ») étaient poursuivis pour « participation sans arme à un attroupement après sommation de se disperser » lors de l’expulsion de la ZAD de Sivens, le 6 mars, par les forces de l’ordre. Treize d’entre eux ont été relaxés de ce chef d’accusation tandis que deux autres, absents au procès, ont été condamnés à 200 euros d’amende. Un prévenu, également poursuivi pour refus de prélèvements biologiques, a été condamné à 150 euros d’amende, et un autre à un mois de prison avec sursis pour refus d’obtempérer.Des peines de prison requisesLe procureur avait requis des peines de prison avec sursis allant de un à trois mois. Après la lecture du jugement, les zadistes ont quitté la salle du tribunal en criant leur joie. « C’est une décision juste qui montre que l’expulsion n’aurait pas dû se faire comme elle a été faite et qu’aucun des jeunes n’était violent », a déclaré Claire Dujardin, avocate de la quasi-totalité des prévenus, qui avait plaidé la relaxe générale.Le chantier de la retenue d’eau de Sivens, qui a été occupé pendant seize mois par des opposants, a été évacué après une décision du conseil départemental de Tarn-et-Garonne d’abandonner le projet initial. Les élus lui ont cependant substitué une retenue d’eau réduite de moitié et qui se situerait 330 mètres en amont seulement, voire plus près, du site actuel. Ce projet, surnommé le « Sivens light », est vivement combattu par les zadistes.Le barrage a suscité une vive controverse, dont des heurts, lors desquels est mort, le 26 octobre, le militant écologiste Rémi Fraisse, dans l’explosion d’une grenade des gendarmes.Lire aussi le point de vue :Le durcissement des conflits environnementaux 09.09.2015 à 07h00 • Mis à jour le09.09.2015 à 11h21 | François Béguin Recours en référé devant le tribunal administratif d’un côté, assignation devant le tribunal de grande instance de l’autre… Alors que la troisième procédure collégiale en vue d’un arrêt des traitements de Vincent Lambert a été interrompue le 23 juillet à la surprise générale, deux nouvelles démarches judiciaires concurrentes sont lancées cette semaine par des membres de sa famille.L’une, portée par son neveu François Lambert, vise à exiger « sous quinzaine » l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation artificielles qui maintiennent en vie le patient de 38 ans, en état végétatif depuis un accident de la route en 2008. Il a déposé deux recours mardi 8 septembre devant le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne contre le CHU de Reims, où Vincent Lambert est hospitalisé. L’un pour excès de pouvoir, l’autre en référé suspension, en raison de l’urgence de la situation.Lire :Vincent Lambert : la campagne des « pro-vie » continue, les médecins scandalisésNouvelle procédureSi ces requêtes, auxquelles ne se sont associés ni l’épouse ni aucun des frères et sœurs de Vincent Lambert, sont déclarées recevables et qu’un caractère d’urgence leur est reconnu, une audience pourrait se tenir à Châlons dans les prochains jours. Le juge administratif devra déterminer si la précédente décision d’arrêt des traitements, prise le 11 janvier 2014 par le docteur Eric Kariger, le chef de service de l’unité de soins palliatifs, constituait une « décision administrative » qui engageait l’hôpital et qui aurait dû être mise en œuvre sitôt connu le feu vert de la Cour européenne des droits de l’homme, le 5 juin.Ce jour-là, « il ne s’agissait que d’appliquer une décision, médicale et juridique », estime François Lambert dans un communiqué. Afin de sécuriser juridiquement toute nouvelle décision, et en l’absence du docteur Kariger, parti entre-temps exercer d’autres fonctions, l’équipe médicale a préféré engager une nouvelle procédure collégiale. Procédure suspendue le 23 juillet à la surprise générale, au motif officiel que « les conditions de sérénité et de sécurité nécessaires » n’étaient pas réunies. Un juge des tutelles a également été saisi à la fin d’août d’une « mesure de protection » en faveur de Vincent Lambert.« L’hôpital a mis en place une mécanique pour ne pas faire face à ses obligations, assure François Lambert. Saisir la tutelle, c’est donner un droit de veto aux parents, et cela revient à ne plus rien faire pour Vincent pendant des années. » Pour lui, l’arrêt des traitements qu’il appelle de ses vœux serait d’abord et avant tout une « application stricte » du droit de son oncle « à ne pas subir d’obstination déraisonnable ». En cas de rejet de la requête, c’est le Conseil d’Etat qui serait amené à se prononcer en appel.Parallèlement à cette démarche, Pierre et Viviane Lambert, les parents de Vincent Lambert, proches de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, un mouvement catholique intégriste, ont annoncé qu’ils assigneraient d’ici à la fin de la semaine l’hôpital de Reims devant le tribunal de grande instance afin d’obtenir le transfert de leur fils dans un autre établissement. Une procédure menée au motif, selon leur avocat, d’une « absence d’un certain nombre de soins », notamment de kinésithérapie. Six établissements se seraient déjà portés candidats pour accueillir le patient.« Nous voulons qu’un tribunal constate que depuis le départ de son épouse en août 2013, les parents sont les seuls interlocuteurs juridiques et physiques de Vincent, et qu’à ce titre ils doivent être reconnus comme ses protecteurs naturels », explique Me Jean Paillot, l’un des avocats de Pierre et Viviane Lambert.Les parents avaient déposé au mois de juillet une plainte auprès du procureur du tribunal pour « tentative d’assassinat sur personne vulnérable » contre le CHU de Reims, en tant que personne morale et contre les différents responsables de l’équipe médicale qui avaient mené la première opération d’arrêt des traitements en avril 2013. Après la décision de l’hôpital de demander cet été à la justice la nomination d’un tuteur pour Vincent Lambert, « la direction de l’hôpital n’a plus qu’une solution, estime Jean Paillot, c’est d’accepter un transfert ». François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 08.09.2015 à 19h40 • Mis à jour le09.09.2015 à 05h18 | Nicolas Chapuis et Etienne Girard Le débit est rapide, la voix est ferme, presque sans émotion. « J’étais captive de Daech [acronyme arabe de l’Etat islamique] pendant 3 mois, j’ai été torturée plusieurs mois, enchaînée toute la journée, j’ai dû boire de l’eau dans laquelle il y avait des souris mortes, j’ai été battue, frappée avec un bâton. » Le témoignage de Jinan, jeune femme yézidie irakienne de 19 ans, retenue 12 semaines comme esclave par les djihadistes de l’Etat islamique, assomme la salle du Cirque d’hiver (Paris 11e), où se tenait mardi 8 septembre le meeting de soutien aux réfugiés organisé par le Parti socialiste.« Vous êtes loin de la guerre mais pas du danger », lance-t-elle à l’assistance, principalement composée de militants et d’élus socialistes. Et d’exhorter – sous les applaudissements du PS qui y est pourtant opposé – à une intervention militaire sur place « pour libérer les 3 000 femmes encore prisonnières ». « N’attendez pas d’avoir des esclaves chez vous, il faut réagir maintenant ! » Le visage, constellé de tâches de rousseur, n’a quasiment pas bronché. Moment d’une sobriété violente dans une soirée où l’émotion a longtemps paru assez formelle.Lire aussi :Comment la France se prépare à accueillir les réfugiésLe PS attendu au tournantCertes, le PS était attendu au tournant. « Réaction tardive », « récupération politique », Solférino ne pouvait, en une soirée organisée à la hâte, effacer des semaines de tergiversation sur la question des réfugiés. Le début du meeting a d’ailleurs été perturbé par des adhérents du Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon et par des militants associatifs – évacués manu militari de la salle – reprochant à la majorité de « se réveiller après la bataille »."C'est pas ça la vraie gauche, Ça fait 8 mois qu'on se bat, et le PS se réveille depuis une semaine" se plaint un militant du PG. #réfugiés— nicolaschapuis (@Nicolas Chapuis)require(["twitter/widgets"]);« Il y a un étrange paradoxe : on vient toujours critiquer ceux qui font, et jamais ceux qui ne font rien », s’est défendu à la tribune Jean-Christophe Cambadélis. Le premier secrétaire du PS avait appelé en juin dernier à la tenue d’une conférence internationale sur le sujet à Paris. Idée reprise lundi 7 septembre par François Hollande lors de sa conférence de presse. Car désormais le PS entend faire de cette question des migrants le marqueur politique de son retour sur le « terrain des valeurs », nouveau mantra de Jean-Christophe Cambadélis.Un domaine où il sera plus facile de réaliser l’union de la gauche que sur l’économie. « Tous les humanistes doivent s’unir pour faire face à ce mouvement puissant de réfugiés dans toute l’Europe », a expliqué le patron du PS. Anne Hidalgo, la maire de Paris, a elle aussi plaidé pour que la gauche se saisisse à bras-le-corps de la question des migrants. « Les consciences sont en train de bouger, les responsables politiques ont été trop craintifs, avec la peur de faire monter le FN. Mais c’est quand on ne défend pas ses convictions qu’on fait monter l’extrême droite. »Lire aussi :Comment la Ville de Paris organise l’hébergement des migrantsToute la soirée, les témoignages d’élus locaux favorables à l’accueil de migrants se sont succédé. Avec en fond d’écran, la litanie des villes socialistes ayant répondu à l’appel du « réseau de solidarité » lancé par le parti. Pour l’occasion, le PS avait même renoué avec les acteurs de la société civile, si absents de ce quinquennat.Côté artistes, Virginie Ledoyen et Jane Birkin avaient fait le déplacement. Michel Boujenah, Anne Roumanoff, Sylvie Testud et Charles Berling s’étaient fait excuser. Pierre Arditi et Zabou Breitman avaient laissé des mots d’amitié. Robert Badinter avait quant à lui enregistré une vidéo de solidarité, récoltant comme à chacune de ses apparitions une standing ovation des militants PS – par écran interposé.Image décalée Mais il manquait des ingrédients pour que la formule prenne. Scénographie étrange de ces élus socialistes regroupés au milieu de la piste du Cirque d’hiver. Réaction feutrée des militants dans les gradins tout autour. Image décalée enfin d’un Claude Bartolone faisant une entrée de rock star dans la salle, sous des tonnerres d’applaudissements, pour ne finalement pas prendre la parole.Mais qu’importe l’ambiance, Alain Le Cleac’h, voulait voir dans ce rassemblement la preuve d’une évolution positive : « La société civile réagit enfin, tout est maintenant possible ! » Pour le président de France terre d’asile, après ce « sursaut » de la classe politique, il reste un énorme « défi à relever ». Et de souligner la prochaine question qui va agiter le débat public, celle du nécessaire financement public de l’accueil des réfugiés.Avant le début du meeting, Anne Hidalgo avait déjà plaidé en faveur d’une aide aux collectivités locales : « On ne pourra pas faire sans des moyens supplémentaires pour l’aide humanitaire et l’hébergement. » Mais en cette période de projet de loi de finances contraint, dégager des sommes ne va pas être simple. « Ça va être compliqué d’expliquer qu’on trouve plusieurs centaines de millions pour les migrants alors qu’on coupe dans tous les autres budgets », explique un dirigeant socialiste. Après le discours, le PS va devoir assumer politiquement dans les semaines qui viennent sa politique d’ouverture aux réfugiés.Lire aussi :Les maires invités à organiser l’accueil des migrantsEtienne GirardJournaliste au MondeNicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 08.09.2015 à 18h27 • Mis à jour le09.09.2015 à 09h50 | Jacques Follorou On croyait les grandes figures de la mafia corse disparues et on disait le crime organisé insulaire en miette et décapité depuis les morts de ses principaux piliers entre 2006 et 2009. L’arrestation, mardi 8 septembre, de Jean-Charles, dit Pierrot, Flori, prouve qu’il n’en est rien et que ce système criminel corse dispose de racines très profondes et de ressources insoupçonnées.Interpellé à Porto-Vecchio au petit matin, avec sa compagne, dans le cadre de l’enquête sur le soutien dont avait profité pendant trois ans de cavale Jean-Luc Germani – gratifié, de juin 2011 au 27 novembre 2014, du titre de « l’homme le plus recherché de France » – Jean-Charles Flori est, à lui seul, un résumé de l’histoire d’un grand banditisme français dominé par les Corses.On était loin de l’imaginer encore actif, lui qui est né en 1943. Il était vu, en dehors des périodes de vacances, attablé dans son café habituel, au cœur de la vieille ville de Porto-Vecchio, en train de jouer aux cartes. Vivant dans une maison donnant sur la baie, il n’avait, visiblement, rien perdu de ses contacts.« L’un des maîtres à penser du milieu corse »Bien avant d’être suspecté d’avoir prêté main-forte à Jean-Luc Germani, présenté par la justice comme l’homme fort du milieu insulaire depuis l’implosion du gang de la Brise de mer en 2008 et 2009 et la disparition du clan de Jean-Jé Colonna, le parrain de la Corse-du-Sud, mort en 2006, une note de l’Office central de répression du banditisme décrit Jean-Charles Flori, en 1991, comme « l’un des maîtres à penser du milieu corse ».Il apparaît à la fois comme le mentor, au début des années 1980, de deux des fondateurs de la Brise de mer, Richard Casanova et Dominique Rutily, et comme l’un des amis d’enfance de Jean-Jé Colonna, qu’il aidera à revenir, en 1985, en Corse, dans un climat hostile, après une longue cavale à l’étranger et sur le continent. Le nom de Pierrot Flori, homme avisé et réfléchi, figure également dans l’une des plus grosses affaires de stupéfiants des années 1980, dite « du laboratoire de Phoenix », où les ténors du grand banditisme français travaillent avec la mafia italo-américaine.Très introduit dans les milieux bancaire et criminel au Japon, il est aussi lié aux triades japonaises et s’occupera même des affaires d’Alain Delon dans ce pays. Après le vol, en 1985, de neuf tableaux au Musée Marmottan, dont cinq Monet, c’est lui qui joue les intermédiaires entre la cheffe du service de lutte contre le vol des œuvres d’art, Mireille Ballestrazzi, aujourd’hui directrice centrale de la police judiciaire, et les auteurs du braquage. La négociation échouera. On retrouvera les œuvres deux ans plus tard dans un appartement à Porto-Vecchio.La fidélité à la mémoire de Richard Casanova, tué en avril 2008, paraît avoir joué en faveur de son aide supposée à Jean-Luc Germani, beau-frère de ce dernier. Impliqué dans des affaires de cercles de jeux, d’homicides, de mainmise sur des affaires foncières et économiques de l’île, actif en Afrique, le clan Casanova-Germani comptait également d’autres acteurs de moindre envergure. Deux d’entre eux ont aussi été interpellés, mardi, François-Marie Giacobetti et Lionel Moracchini, pour leur rôle présumé dans la cavale de Jean-Luc Germani.Jacques FollorouJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Rey-Lefebvre et Julia Pascual Il va falloir pousser les murs. Face à l’arrivée massive de migrants en Europe dans des conditions souvent dramatiques, François Hollande a annoncé, lundi 7 septembre, un effort accru. La France s’engage à accueillir 24 000 réfugiés supplémentaires en deux ans. Ces réfugiés s’ajouteront aux 9 000 personnes que la France s’était déjà engagée à accueillir auprès de la Commission européenne, cet été.Où et comment les loger ? Le dispositif existant, soit 25 000 places en centres d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA), est déjà saturé par les 65 000 demandes que la France examine chaque année. « Seulement un tiers des demandeurs d’asile ont accès à une place en CADA, comme le prévoit pourtant la loi », rappelle la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (Fnars), qui estime à 20 000 le nombre de places supplémentaires nécessaires. Pour les créer, le gouvernement s’est résolu à mobiliser l’ensemble des acteurs : associations, bailleurs sociaux, collectivités locales.Fin juin, le gouvernement avait dévoilé un premier « plan migrants », qui prévoyait la création de 11 000 places de divers types : CADA, hébergements d’urgence et logements pour les réfugiés ayant obtenu l’asile mais n’ayant pas trouvé de place dans le parc immobilier conventionnel ou dans le parc social, faute d’insertion socio-économique.Politique d’accueil sélectiveAujourd’hui, les pouvoirs publics vont devoir redoubler d’efforts. Ils tablent en amont sur les effets d’une politique d’accueil sélective. Les 24 000 demandeurs d’asile seront en effet triés sur le volet. Lundi 7 septembre, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, en a donné un aperçu, en expliquant que la France allait dès cette semaine soulager l’Allemagne d’un millier de réfugiés, « uniquement des Syriens, Irakiens et Erythréens ». Pour les 24 000 à venir, la même logique devrait opérer.Lire aussi :Et l’Allemagne ouvrit ses portesLes demandeurs d’asile seront identifiés dans les futurs « hot spots », des centres de contrôle et d’enregistrement en Grèce, en Italie et en Hongrie. Cet écrémage préalable doit permettre d’accélérer l’octroi du statut de réfugié par la France et donc de limiter la durée de séjour dans les CADA « à deux mois maximum », selon le ministère de l’intérieur. L’idée est de faire basculer rapidement les réfugiés qui ont obtenu le statut, donc un titre de séjour et une autorisation de travail, vers un dispositif de logement pérenne, afin de faire de la place aux nouveaux arrivants.Le gouvernement ne fera cependant pas l’économie de places d’accueil supplémentaires. Un effort dont il ne chiffre pas encore le coût, celui-ci dépendant notamment du nombre de places effectivement créées et de leur nature (les hébergements d’urgence en hôtel étant particulièrement onéreux), des besoins de mises en conformité de bâtiments « recyclés »... A titre de comparaison, le « plan migrants » décidé en juin a été chiffré en année pleine à 70 millions d’euros. « Un processus interministériel permettra de dégager les moyens administratifs et budgétaires nécessaires », a seulement assuré Bernard Cazeneuve, lundi. C’est « une question de quelques millions » d’euros et ça « ne se fera pas au détriment d’autres politiques », a assuré le ministre des finances, Michel Sapin.Mobiliser les locaux vacantsLa réponse de la France va commencer à se dessiner plus concrètement lors de la réunion de travail convoquée samedi 12 septembre, à laquelle M. Cazeneuve a convié les maires de France. Le nouveau coordinateur national de l’accueil des migrants, le préfet Kléber Arhoul, est chargé de sa préparation. Il s’agit de mettre à contribution toutes les villes volontaires : « Elles nous proposeront du logement ou du foncier pour accueillir des demandeurs d’asile », résume t-on place Beauvau. « Paris, Bordeaux, Pau, Poitiers, Besançon, Villeurbanne, Evry, Avignon, Cherbourg, Rouen, Lille, Strasbourg, Metz et tant d’autres ont d’ores et déjà confirmé leur présence », saluait, lundi, M. Cazeneuve.Lie aussi :Les maires invités à organiser l’accueil des migrants« Nous avons commencé à joindre les différentes administrations pour répertorier les bâtiments inoccupés », fait ainsi valoir le maire socialiste de Strasbourg, Roland Ries. La ville de Saint-Denis a de son côté proposé au ministre de l’intérieur de mobiliser les locaux vacants d’une ancienne gendarmerie ainsi que les centres de vacances municipaux, inoccupés pendant les périodes hivernales.« Il y a un éventail large de locaux appartenant à l’Etat, aux collectivités, aux bailleurs, appuie Djamel Cheridi, directeur de l’hébergement et du logement accompagné au sein de l’association Coallia, un des principaux gestionnaires de CADA. Je pense aux anciens foyers logement désaffectés, aux anciennes maisons de retraite, aux bâtiments en attente de démolition, aux casernes qui pourraient être reconfigurées… »Jean-Paul Clément, le directeur général de la société d’économie mixte Adoma, qui gère 12 000 places d’hébergement pour demandeurs d’asile, confirme : « Nous sommes à la recherche de terrains où installer des préfabriqués, de bâtiments publics, casernes ou autres, pour accroître notre capacité. » Adoma regarde aussi du côté de l’Association pour la formation professionnelle des adultes (AFPA), opérateur de l’Etat dont la vocation est d’accueillir des stagiaires partout en France et qui pourrait contribuer à hauteur de 5 000 ou 10 000 places.« Ce n’est jamais que 1 000 personnes par mois, soit 10 par département »« La France a accueilli 500 000 Espagnols [à la fin de] la guerre d’Espagne et 120 000 boat people en 1979 », en provenance du Vietnam, du Cambodge et du Laos, rappelait lundi le porte-parole du Parti socialiste, Olivier Faure. Accueillir 24 000 personnes, « ce n’est jamais que 1 000 personnes par mois, soit 10 par département », relativise aussi Jean-François Ploquin, directeur de l’association Forum Réfugiés, qui gère des dispositifs d’accueil. Il redoute cependant la difficulté qu’aura la France « à permettre l’accès à un logement social aux personnes reconnues comme réfugiées », car il y a déjà une longue liste d’attente dans de nombreuses villes.« Le mouvement HLM veut apporter sa contribution »Les 4,6 millions de logements sociaux français sont en effet très sollicités : « Le mouvement HLM a une tradition d’accueil des réfugiés et veut apporter sa contribution, rappelle Marie-Noëlle Lienemann, vice-présidente de l’Union sociale pour l’habitat, qui fédère 755 organismes HLM. Dans le cadre du plan migrants, pour libérer 3 000 à 4 000 places, notamment dans les CADA d’Ile-de-France, nous avons, dès le mois de juin, proposé de mobiliser 1 000 logements dans les zones détendues, où il y a de la vacance. » C’est le cas, par exemple, du Centre et de l’Est de la France, l’objectif étant de répartir l’effort sur tout le territoire.« Nous ne devons pas raisonner uniquement en termes de places, met en garde M. Ploquin. Il faut un accompagnement dans une perspective d’emploi et des schémas de répartition qui tiennent compte du marché du travail, des transports… » Il demeure toutefois peu probable que le parc social ait les moyens d’absorber tous les besoins. Au ministère de l’intérieur, on veut croire qu’une partie des réfugiés se logeront directement dans le parc privé…Comment un réfugié est-il orienté ?La France a déjà commencé à « sélectionner » les premiers réfugiés qu’elle va accueillir. Il s’agit d’Erythréens, de Syriens et d’Irakiens que l’Office français de protection des réfugiés et apatrides est allé chercher cette semaine en Allemagne. Des personnes « en urgent besoin de protection », précise le ministère de l’intérieur. Une façon de suggérer que les ressortissants soudanais, afghans ou éthiopiens ne bénéficieraient pas de l’asile en France. L’orientation des demandeurs d’asile sera faite par l’Etat européen où les migrants sont arrivés et où ils ont fait leur demande d’asile, en liaison avec les « points de contact » des Etats membres. Parmi les critères pris en compte : les liens familiaux, la « vulnérabilité », les langues parlées, les caractéristiques culturelles, sociales et professionnelles ainsi que la possibilité d’hébergement dans le pays de destination.Lire aussi :A Bordeaux, asile incertain pour les migrants sahraouisJulia PascualJournaliste au MondeIsabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sylvia Zappi « Un raz de marée de la misère. » C’est un constat bien sombre que dresse le Secours populaire français, en publiant, mardi 8 septembre, son baromètre sur la perception de la pauvreté en France. 57 % des personnes interrogées (1 013 personnes sondées par téléphone du 20 au 22 juin par l’institut Ipsos) avouent qu’elles ont « été sur le point de connaître une situation de pauvreté » à un moment de leur vie, une situation qui s’est aggravée en un an (plus deux points). La peur de tomber dans cette précarité s’est elle aussi fortement répandue.Après une poussée particulièrement forte entre 2007 et 2009, la misère continue de progresser en France : 35 % déclarent avoir effectivement vécu dans la pauvreté. Deux Français sur trois ont un proche qui est touché et, pour 31 % des sondés, cela frappe des membres de leur famille. Et ceci quelle que soit leur catégorie socioprofessionnelle. Une pauvreté dont les personnes évaluent le seuil à 1 054 euros mensuels – très proche du smic (1 135 euros) –, le plancher retenu par l’Insee étant de 987 euros.La crise dure maintenant depuis huit ans et ses effets se font plus durement et plus durablement sentir. 40 % des sondés éprouvent des difficultés pour payer les frais médicaux, 34 % pour régler les notes d’électricité ou de chauffage, 33 % pour le loyer. Les familles avouent aussi rencontrer des problèmes de trésorerie quand il faut remplir le réfrigérateur ou payer la carte de transport. Plus inquiétant, près d’une sur trois déclare peiner à assurer trois repas par jour ou à régler la cantine. Signe de la progression de la précarité à de nouvelles couches sociales, la difficulté à s’offrir des loisirs s’installe : une personne interrogée sur deux explique avoir du mal à envoyer ses enfants au moins une fois par an en vacances, ou à leur payer un cours de sport ou une place de cinéma.Peur de l’avenirLes moments de bascule deviennent de plus en plus banals. On ne décroche plus seulement à l’occasion de ruptures dans sa vie, comme un licenciement ou un divorce. Aux mères célibataires et aux travailleurs pauvres se sont ajoutés les retraités et les étudiants. « On voit de plus en plus de vieux qui ne se chauffent plus, de jeunes qui viennent chercher des colis alimentaires après les cours », assure Julien Lauprêtre, président du Secours populaire.Toutes les catégories de population étant touchés, plus personne ne se sent à l’abri. La peur de la dégringolade sociale s’exprime désormais ouvertement : 87 % des Français estiment que le risque que leurs enfants connaissent un jour la pauvreté est plus élevé qu’il ne l’était pour leur génération. 55 % pensent même qu’il l’est « beaucoup plus ». Un record depuis neuf ans que le baromètre existe.L’anxiété s’est naturellement transmise aux enfants. L’association a fait réaliser un sondage spécifique (échantillon de 500 enfants de 8 à 14 ans interrogés via Internet) pour mesurer leur propre perception du phénomène. Les résultats sont édifiants : près de six sur dix redoutent de devenir pauvres un jour ; près des deux tiers parmi ceux âgés de 11 à 14 ans. Ils disent côtoyer la pauvreté, tant à l’école (61 % d’entre eux) que dans leur quartier (47 %). Et estiment à 31 % le nombre de leurs camarades qui ne mangent pas à leur faim. L’avenir pour eux n’est donc guère souriant : 66 % estiment qu’il leur sera difficile de trouver du travail. « Voir ce nombre grandissant d’enfants qui ont peur de l’avenir, c’est bouleversant », juge M. Lauprêtre. L’association a aidé plus de 2,8 millions de personnes en 2014.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.09.2015 à 22h24 • Mis à jour le07.09.2015 à 22h27 Le pape François doit rendre publiques, mardi 8 septembre, à un mois d’un synode des évêques sur la famille, deux lettres visant à simplifier la procédure de reconnaissance de nullité d’un mariage, a annoncé lundi le Vatican.Tout en sauvegardant le principe de l’indissolubilité du sacrement du mariage, les deux lettres rendues publiques par François — l’une pour le code de droit canon et l’autre pour le code des canons des Eglises orientales — devraient simplifier des procédures jusqu’alors longues, chères et compliquées. En 2014, François avait installé une comission chargée de travailler sur cette réforme.Pour l’Eglise, reconnaître la nullité d’un mariage revient à dire qu’en raison d’un vice au départ, le sacrement n’a jamais eu lieu. Cela permet aux anciens époux de se remarier religieusement, alors que l’Eglise refuse le divorce et considère un remariage civil comme une infidélité au véritable conjoint.Lire aussi :Sur l’avortement, le pape se montre indulgent mais fidèle à la doctrineUn parcours long et fatigantEn janvier, le pape avait confié que ce parcours était « souvent perçu comme long et fatigant ». Il a aussi plusieurs fois exprimé le souhait que la procédure soit gratuite. Deux solutions ont particulièrement été évoquées : la réduction à un seul jugement, au lieu de deux, et la mise en place d’un recours administratif sous la responsabilité d’un évêque.De plus, le manque de foi des époux pourrait davantage être pris en compte parmi les motifs de nullité. Les fiancés passent en effet souvent devant un prêtre sous la pression sociale, sans se rendre compte que le sacrement qu’ils reçoivent est un engagement pour la vie. 07.09.2015 à 17h20 | Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Natacha Dabrowski, 32 ans, ne connaît que le secteur public. Après avoir travaillé deux ans comme gestionnaire administrative et financière à la communauté d’agglomération Plaine-commune, en région parisienne, elle est passée, en 2011, chef de projet en maîtrise d’ouvrage bâtiment.Pour elle, l’entreprise idéale, c’est celle qui œuvre au service de l’intérêt général.Lire aussi :Jordan Slaninka : « Mon entreprise idéale est toujours à l’écoute »Elodie Chermann (Propos recueillis par) Gérard Davet et Fabrice Lhomme Nicolas Sarkozy a été entendu par la police judiciaire, vendredi 4 septembre, dans le cadre de l’affaire Bygmalion. L’audition de l’ancien président de la République est la suite logique de cette enquête qui vise le financement illicite de sa campagne présidentielle malheureuse, en 2012.Lire notre décryptage : Bygmalion : si vous avez raté un épisodeLes investigations, menées par trois juges parisiens – Serge Tournaire, Roger Le Loire et Renaud Van Ruymbeke –, portent sur plus de 18 millions de fausses factures adressées par la société Event & Cie à l’UMP pour des prestations correspondant en réalité à l’organisation de meetings pour la campagne présidentielle de 2012.Lire aussi sur Les Décodeurs : Les 15 chiffres fous de l’affaire BygmalionDans un premier temps, les magistrats avaient mis en examen les cadres de la société de communication Bygmalion et de sa filiale Event & Cie, avant de passer à « l’échelon politique ». C’est ainsi que sont désormais poursuivis l’ex-directeur général de l’UMP Eric Cesari, ou encore Guillaume Lambert et Jérôme Lavrilleux, respectivement ancien directeur et directeur adjoint de la campagne de M. Sarkozy.S’agissant du président des Républicains, les juges comme les enquêteurs de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) s’interrogent sur son degré de connaissance du tour de passe-passe financier mis en place afin que, dans la plus grande illégalité, l’UMP prenne en charge ses dépenses de candidat à la présidentielle.Lire aussi :Affaire Bygmalion : le rôle de Nicolas Sarkozy au cœur de l’enquêteFabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen), Jean-Baptiste Chastand et Les Décodeurs Voici le nombre de réfugiés que chaque pays devrait accueillir, ainsi que ce nombre rapporté au nombre d’habitants.Royaume-Uni, Irlande et Danemark, qui bénéficient d’exemptions en matière de politique migratoire, n’ont pas à participer à cette répartition, même s’ils pourront accueillir des migrants sur une base volontaire. Italie, Hongrie et Grèce, aux capacités d’accueil déjà saturées, n’apparaissent pas non plus dans ce graphe, car le plan de l’UE est justement de les délester d’une part de la charge de l’accueil. #container_14416117412{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14416117412{ height:500px; } #container_14416117412 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14416117412 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14416117412 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14416117412 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Migrants : les quotas proposés par la Commission européenneNombre de réfugiés à accueillir, en valeur absolue et rapporté au nombre d'habitants.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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La justice le soupçonne d’être l’un des geôliers de quatre journalistes français retenus en otage pendant dix mois en Syrie : Didier François, Edouard Elias, Nicolas Henin et Pierre Torrès.C’est l’audition de ces ex-otages, le 20 avril 2014, qui avait motivé l’ouverture d’une enquête préliminaire dès l’été 2014, comme Le Monde l’avait révélé en septembre de la même année. Selon certains témoignages, Nemmouche n’aurait été qu’un exécutant de base de l’Etat islamique chargé de surveiller les otages occidentaux, mais il aurait fait montre d’une grande brutalité et commis des actes graves.« Quand Nemmouche ne chantait pas, il torturait »Dans un témoignage publié en septembre 2014 par le site de son employeur, le magazine Le Point, l’ex-otage Nicolas Hénin avait déclaré :« Quand Nemmouche ne chantait pas, il torturait. Il était membre d’un petit groupe de Français dont la venue terrorisait la cinquantaine de prisonniers syriens détenus dans les cellules voisines. Chaque soir, les coups commençaient à pleuvoir dans la salle dans laquelle j’avais moi-même été interrogé. La torture durait toute la nuit, jusqu’à la prière de l’aube. Aux hurlements des prisonniers répondaient parfois des glapissements en français. »Durant l’enquête préliminaire, qui aura duré plus d’un an avant d’être confiée à un juge antiterroriste dans le cadre d’une information judiciaire, les services d’enquête « ont effectué des rapprochements, des investigations techniques ainsi qu’un gros travail d’échange d’informations avec Eurojust », l’unité de coopération judiciaire de l’Union européenne, explique une source judiciaire. D’autres otages européens pourraient en effet avoir eu affaire en Syrie avec ce Français d’origine algérienne, âgé de 29 ans.Mehdi Nemmouche est le principal suspect du quadruple assassinat du Musée juif de Bruxelles le 24 mai. Interpellé à Marseille le 30 mai 2014 à la descente d’un car en possession de plusieurs armes, il a été extradé le 29 juillet en Belgique, où il est incarcéré.Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.09.2015 à 16h18 • Mis à jour le04.09.2015 à 17h06 | Eric Nunès Océane, bac avec mention en poche, imaginait son chemin tout tracé : une classe prépa, première étape vers HEC, l’Essec ou une autre école de commerce prestigieuse. Idem pour Kevin, nouveau bachelier originaire des Hauts-de-Seine, qui, à l’occasion d’un déménagement familial à Paris, voulait étudier le droit à l’université Paris-Sorbonne. Mais la plate-forme Admission postbac (APB 2015), qui centralise l’essentiel des demandes d’inscriptions dans le supérieur, en a décidé autrement.Tous deux, comme des milliers d’autres étudiants, jouent actuellement leur dernière chance, avant que leur orientation se transforme en déraillement. Selon le ministère de l’éducation nationale, vendredi 4 septembre, plus de 900 bacheliers diplômés en juin n’ont toujours pas obtenu de réponse à leurs demandes de formation sur APB.De la même manière, plusieurs milliers de bacheliers des années précédentes, dont l’orientation a buté sur un écueil, sont également en quête d’une seconde opportunité sur et hors APB (seulement 43,8 % des inscrits en licence sont passés en deuxième année en 2013). Et des possibilités demeurent en cette période de rentrée : dans de nombreuses écoles (privées), avec des qualités d’enseignement inégales, mais aussi dans l’enseignement public.Salons étudiantsLa plate-forme APB, qui répertorie toutes les places disponibles dans le public, mais aussi dans diverses formations du privé reconnues par l’Etat, propose par exemple 512 cursus en Ile-de-France acceptant toujours des inscriptions vendredi 4 septembre, dont 58 classes préparatoires. Le ministère a promis aux bacheliers 2015 qui verraient leur demande d’inscription à l’université non satisfaite à l’issue de la procédure complémentaire d’APB, le 15 septembre, que les recteurs traiteront chaque dossier au cas par cas.Lire l'entretien :Procédure complémentaire APB : « Il faut faire vite, il reste des places dans les filières très demandées »Aux nombreux autres désorientés de la fin d’été, les salons étudiants tendent les bras. Après celui de Studyrama jeudi à Paris, avec « 500 formations de bac à bac + 3 » disponibles dès ce mois-ci, ceux de L’Etudiant se tiennent ce vendredi à Paris, samedi à Lyon, mercredi 9 à Lille.La rentrée est la période faste pour l’enseignement supérieur privé. Restauration, art, design, ingénierie, management, commerce, Internet… pas un secteur n’échappe à la montée en puissance de ces établissements : « La part d’étudiants inscrits dans des formations privées a progressé de près de 4 points, passant de 14,6 % à 18 % ces dix dernières années », souligne ainsi la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE), dans son rapport sur le coût de la rentrée 2015.Dans les salons de rentrée, on trouve ainsi des lycées sous contrat avec l’Etat proposant des BTS et des prépas aux grandes écoles (dont les prix varient de 2 000 à 3 000 euros par an), des écoles d’ingénieur et de commerce reconnues mais assez coûteuses. Mais les travées sont « massivement occupées par des écoles privées hors contrat », témoigne Martine Vanhamme-Vinck, directrice du Centre d’information et d’orientation (CIO) Médiacom de Paris.Ecoles reconnues et diplômes visésPour intégrer certains établissements, « la première condition est de pouvoir payer 8 000 à 9 000 euros par an », affirme Arnaud Parienty, professeur agrégé de sciences économiques, auteur de School business (Ed. La Découverte). « Cette condition éliminant la grande majorité des élèves, la sélectivité scolaire de ces écoles est forcément faible, si elles veulent remplir leurs classes », souligne l’enseignant. Une école peu regardante sur le curriculum vitae et les ambitions de ses recrues acceptera ainsi les élèves au dossier scolaire de niveau médiocre. « Et c’est tant mieux, glisse, un brin sarcastique, Martine Vanhamme-Vinck, directrice du CIO-Médiacom de Paris. Mais on peut s’interroger sur leur réussite aux examens. »Lire notre reportage :Salons étudiants : quand les écoles recrutent à tout prixAvant de signer un chèque à un établissement, plusieurs contrôles doivent être effectués par les candidats et leurs familles. En premier lieu, l’école doit être reconnue par l’Etat et surtout les formations qu’elle délivre doivent être visées, c’est-à-dire reconnues, par le ministère de l’enseignement supérieur. Cette reconnaissance assure notamment à l’étudiant un processus de formation, la bonne gouvernance de l’établissement, les moyens humains, matériels et financiers, les ressources académiques en professeurs permanents, les activités de recherche… la garantie d’un enseignement de qualité, en somme.« C’est également ce visa qui donne un niveau, qui permettra aux diplômés de la formation concernée de poursuivre leurs études au-delà », explique Carole Gibrat, responsable du secteur commerce-gestion à l’Office national d’information sur les enseignements et les professions (Onisep). Sans ce visa, le diplôme ne conduit qu’à une impasse : un soi-disant « bac + 3 » ne permettra pas de poursuivre sur un master.La reconnaissance de l’établissement par l’Etat, ou même d’un diplôme, n’est pourtant pas une garantie suffisante. « Face à l’injonction d’avoir un diplôme pour échapper au chômage, de nombreuses écoles se sont créées pour vendre des bachelors et des MBA. Beaucoup sont des boîtes à fric », avertit Alexandre Leroy, président de la FAGE. « Les bachelors sont typiquement les diplômes parmi lesquels certains sont reconnus, d’autres pas du tout. Le titre de bachelor n’est pas du tout protégé comme peut l’être la licence », précise Carole Gibrat à l’Onisep, ce qui explique la grande hétérogénéité de ces cursus en termes de qualité.Lire nos conseils pour choisir un bachelor :Le bachelor, un diplôme d’« appellation non contrôlée »Certaines écoles ne manquent ni de scrupules ni de malice pour attirer des étudiants sur leurs bancs. Parmi les pièges à éviter, il faut se méfier de l’établissement qui délivre un BTS ou un autre diplôme national, donc reconnu, et qui fait croire que le visa du BTS est valable pour l’ensemble des formations qu’il délivre. « Master of science est un titre qui n’est pas protégé, alors que master de science est un titre encadré », souligne ainsi l’Onisep. Rien de plus simple que de jouer la confusion, domaine dans lequel certaines plaquettes de formation sont expertes : « Des établissements proposent un master entre guillemets, d’autres un “mastere”, avec un “e” à la fin du mot. On laisse croire qu’il s’agit d’un titre universitaire, alors que cela n’en est pas un », dénonce Martine Vanhamme-Vinck.VigilanceIl faut également se méfier des établissements qui affichent « niveau master » : cela signifie que le diplôme est reconnu niveau I sur le Répertoire national des certifications professionnelles, mais qu’il ne permet par de poursuivre ses études plus avant, sur un doctorat par exemple ou une autre formation recrutant à bac + 5.Réelles opportunités pour les étudiants menacés d’une sortie de route, les inscriptions en septembre doivent donc s’accompagner de vigilance. A la lecture des plaquettes de présentation et des sites Internet des établissements, souvent fort soignés, doit s’ajouter la consultation du moteur de recherche de l’Onisep, qui précise, pour chaque établissement et cursus, son statut et sa reconnaissance.Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Eric Nunès Le « château » situé à l’entrée de la Cité internationale universitaire de Paris a des allures de marché, jeudi 3 septembre. Sauf que les exposants des stands déployés dans le luxueux bâtiment sont en costume cravate ou tailleur escarpins et vantent des marchandises d’un genre particulier : BTS, « bachelor », master, MBA et autres formations. Il accueille en effet étudiants et parents, jusqu’à samedi, pour des Salons Studyrama consacrés aux formations et aux stages.Pour Paul, Noutcha et Rémi, il y a urgence. Titulaires d’un brevet de technicien supérieur en informatique, les trois jeunes gens souhaitent poursuivre leurs études mais sont toujours sans école. « C’est ma faute, avoue Rémi, je m’occupe de tout toujours au dernier moment. » Résultat, un été de cigale et pas de projet. Les Salons de rentrée, « c’est ma porte de sortie vers une nouvelle orientation ». Noutcha doit pour sa part composer avec un agréable imprévu : alors qu’il s’imaginait devoir « repiquer » sa seconde année de BTS, le garçon s’est vu décerner son diplôme en juin. Pris de court, lui aussi a pris la direction des Salons.9 000 euros l’annéePaul, lui, avait tout prévu. Du moins le croyait-il. Le jeune homme a postulé en juin à l’école d’ingénieurs Esiee Paris. « J’ai rempli les formulaires, passé un entretien de motivation, puis le concours. » Au début de l’été arrive la bonne nouvelle : l’école l’accepte. C’est la fête à la maison, les parents sont fiers du succès de leur fils. Puis, c’est la douche froide : « L’école me demande alors 9 000 euros pour la première année ! » La voie royale vers un titre d’ingénieur se révèle être une impasse.Pour lui qui a fait toute sa scolarité dans l’enseignement public, la somme que lui demande l’école d’ingénieurs privée est « abracadabrantesque ». « Je n’ai pas lu sur le site de l’école que la formation était à ce prix, on ne m’en a jamais parlé lors des entretiens de sélection. C’est du temps et de l’énergie perdus. Pourquoi ne pas afficher tout de suite le coût de leur formation ? », interroge le jeune homme.On trouve de tout sur le marché de l’enseignement supérieur en septembre : ingénieur informatique, réseaux, ostéopathie, diététique, logistique, journalisme, design et une légion d’écoles de commerce, marketing, management et consorts. Mais il n’est pas facile pour les candidats de faire le tri entre les écoles reconnues par l’Etat et les autres. Puis, ce premier écrémage réalisé, de distinguer les diplômes reconnus et ceux qui ne le sont pas.Non reconnue par l’EtatRémi feuillette la plaquette de la Médicis Business School, école de commerce parisienne. Sans tarder, une jeune femme l’aborde et lui vante les bienfaits d’une formation tournée vers l’international. Pourquoi pas un bachelor ? Un diplôme d’origine anglo-saxonne, délivré en France sans contrôle. Sur la présentation de la formation, les photos semblent empruntées à un guide touristique : les palmiers de Miami, la baie de San Francisco ou San Diego la nuit tombée.Quid de la valeur du diplôme ? C’est sur le site Internet de l’Office national d’information sur les formations et les professions (Onisep) qu’il faut chercher. Médicis Business School est, sans surprise, une école privée hors contrat, donc non reconnue par l’Etat. Son bachelor international ne donne qu’un certificat d’école, qui n’est pas inscrit au répertoire national des certifications professionnelles. Le coût du cursus complet, qui dure trois ans, est de 21 700 euros.L’appellation n’est pas une garantieLe piège du bachelor esquivé, on déambule un peu plus loin vers le stand de l’ECV Digital, l’école du numérique et du Web, rien de moins. L’établissement propose également un bachelor, qui comme le précédent, n’est pas inscrit au répertoire des certifications professionnelles. Mais ce qui attire l’œil sur sa plaquette, c’est son « mastere », avec un « e ». S’agit-il du diplôme national « master », grade officiel de l’enseignement supérieur français ? « Oui », assure la jeune femme, tout sourire, qui tient le stand. Pourquoi un « e » ? Le diplôme est-il reconnu ? « Oui », affirme-t-elle, et le « e » serait pour indiquer qu’il s’agit d’un master « spécialisé ». Le site de l’Onisep dit que c’est faux. Pour plus de 21 000 euros (pour trois ans), le client n’aura qu’un « certificat d’école », quel que soit le nom que cette dernière voudra lui donner.L’appellation « master » (sans « e ») n’est toutefois pas une garantie. Par exemple, l’école technique supérieure privée Ifopi mélange habilement les genres sur sa plaquette : elle présente sur la même page son BTS et un master. Elle précise sur la même ligne et en petits caractères que le BTS est un diplôme d’Etat, et que son master est reconnu par la « fédération européenne des écoles ». Mais les deux labels n’ont pas la même valeur, et le master de cette école, contrairement à ce que laisse entendre la plaquette, n’est pas un grade universitaire.Les masters aussi, donc, se vendent à la pelle à quelques semaines de l’automne, et cela quel que soit le domaine. Une école de cascadeurs promet même le sien. Les conditions d’entrée pour ce « bac +5 » autoproclamé ? Avoir 16 ans et être en bonne santé.Lire aussi :Procédure complémentaire APB : « Il faut faire vite, il reste des places dans les filières très demandées »Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurie Moniez (Lille, correspondance) Le professeur de philosophie Soufiane Zitouni, qui avait vivement critiqué le lycée musulman Averroès de Lille dans Libération, a été condamné vendredi 4 septembre par le tribunal de police pour diffamation non publique et injure non publique. Il a annoncé vouloir faire appel.L’enseignant de 48 ans avait publié le 6 février une tribune dans le journal Libération, intitulée « Pourquoi j’ai démissionné du lycée Averroès ». Il y accusait les responsables de l’établissement scolaire lillois de jouer un « double jeu », de diffuser « de manière sournoise et pernicieuse une conception de l’islam qui n’est autre que l’islamisme ». Ses propos ont créé un choc : le lycée Averroès, premier établissement privé musulman sous contrat avec l’Etat, créé en 2003, est souvent présenté comme un lycée modèle pour ses résultats au baccalauréat.Une précédente tribune de M. Zitouni, intitulée « Aujourd’hui, le prophète est aussi Charlie », publiée le 15 janvier, avait suscité de vives réactions au sein de l’établissement. Soufiane Zitouni y dénonçait un climat peu démocratique au lycée musulman, des tensions en salle des professeurs et dans les classes, des thèmes tabous, des prières à la machine à café.Lire aussi :Stupéfaction au lycée musulman Averroès après des accusations d’intégrismeEn s’appuyant sur des échanges de mails avec des collègues dans lesquels l’enseignant reprenait ces accusations, l’avocat du lycée Averroès, Hakim Chergui, avait contre-attaqué en saisissant le tribunal de police plutôt qu’une juridiction correctionnelle, où une action en diffamation publique aurait pu prendre des années.« Il y aura un vrai procès »A l’audience du 29 mai, le professeur avait dénoncé notamment les « réactions épidermiques » des élèves à la théorie de l’évolution de Darwin, les positions pro-Hamas de certains professeurs ou encore la prescription du port du voile comme « obligation religieuse » par un imam lors du prêche du vendredi.Le tribunal a déclaré coupable Soufiane Zitouni, « car il n’y avait pas d’éléments de preuve, de documents de nature à justifier » ses propos. Condamné à une peine d’amende de 10 euros pour les faits de diffamation, de 10 euros pour injures, et à 1 euro pour les dommages et intérêts, il doit également rembourser à la partie civile les frais de procédure judiciaire. Le professeur avait choisi de se défendre seul, sans avocat, car, dit-il, « je pensais qu’on pouvait rester au stade verbal, dans le débat d’idées, mais quand on a affaire à l’administration, c’est très technique. La justice française est kafkaïenne ».A la sortie du tribunal, Soufiane Zitouni a annoncé qu’il ferait appel : « Je vais prendre un avocat. Il y aura un vrai procès avec des preuves tangibles et des témoignages. Je suis serein. Ça ne me déstabilise pas, car je n’en fais pas une affaire personnelle mais collective. » Inquiet de voir « un islam particulier s’imposer de plus en plus en France, un islam qui confond politique et spiritualité, celui des femmes voilés, celui qui manque d’humour », Soufiane Zitouni prévient que le procès du lycée Averroès va devenir celui de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF).« Ce lycée n’est que l’arbre qui cache la forêt : derrière, il y a les Frères musulmans. Le but de l’UOIF est d’avoir le leadership de l’enseignement musulman en France », accuse-t-il. A ses côtés, l’ingénieur Mohamed Louizi assure avoir de nombreux documents embarrassants qui concernent des membres de l’UOIF. « On va tout mettre sur la table : les déclarations concernant les juifs, le financement du lycée, l’idéologie des Frères musulmans qui doit être mise dans la tête des enfants dès 5 ans, annonce Mohamed Louizi. Je vais tout mettre entre les mains de la justice. »Demandes de mutationDe son côté, Rachid Hamoudi, directeur de la mosquée de Lille-Sud, seul représentant du lycée présent ce vendredi au tribunal, explique : « Nous avons été insultés et injuriés. Les parents, les familles, les élèves ont été insultés par un professeur. La justice est rendue. Le lycée continue d’instruire les citoyens de demain. » Il assure que cette affaire n’a pas déstabilisé le lycée Averroès. « On [en] a tiré des enseignements, on a réfléchi à comment mieux gérer les choses, mais ça n’a pas laissé de traces, d’autant que les résultats du bac ont été excellents. Et aujourd’hui, le lycée Averroès, c’est sept cent cinquante élèves. » A la suite de l’affaire, le rectorat avait rédigé en février un rapport d’inspection, dans lequel il estimait que le lycée respectait « globalement » les termes de son contrat avec l’Etat. Il y notait toutefois une confusion entre l’enseignement d’éthique musulmane et la philosophie.Le professeur de philosophie avait affirmé jeudi 27 août avoir retrouvé un poste « grâce à Najat Vallaud-Belkacem », la ministre de l’éducation nationale. « Les chefs d’établissements cathos ne voulaient pas de moi, ils ont tous émis des avis défavorables à mes demandes de mutation », a expliqué Soufiane Zitouni, qui a travaillé dans l’enseignement catholique sous contrat avec l’Etat de 2003 à 2014. « Si Najat Vallaud-Belkacem n’était pas intervenue en personne auprès du rectorat de Lille, j’aurais dû retourner au lycée Averroès », a-t-il déclaré à l’AFP, précisant qu’il avait retrouvé un poste à la rentrée dans un lycée catholique sous contrat avec l’Etat à Valenciennes (Nord).Laurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde David Revault d'Allonnes et Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) François Hollande et Angela Merkel ont envoyé une lettre commune aux autorités européennes, où ils détaillent leurs propositions concernant la crise des migrants, jeudi 3 septembre. Cette lettre, que Le Monde s’est procurée, est adressée aux présidents du Conseil européen et de la Commission ainsi qu’au premier ministre luxembourgeois, qui assure la présidence semestrielle de l’Union.Lire aussi :François Hollande rejoint Angela Merkel sur les quotas d’accueil de réfugiésLes dirigeants français et allemand adressent un message sans ambiguïté, également à destination de certains de leurs partenaires au sujet de l’afflux de migrants, « grand défi pour l’Europe ». En invoquant « la responsabilité de chaque Etat membre et la solidarité de tous », ils appellent à mettre en œuvre « intégralement et sans délai » les récents dispositifs adoptés par l’Union européenne (UE), comme la création de « hot spots », des centres où migrants économiques et demandeurs d’asile seraient distingués dès leur arrivée en Grèce et en Italie, et que les deux dirigeants veulent « pleinement opérationnels au plus tard avant la fin de l’année ».Ils demandent à la Commission d’« utiliser tous les moyens dont elle dispose » pour forcer les Etats à respecter les règles du droit d’asile, tant en matière d’étude des dossiers que d’hébergement, et proposent, « à terme », « un système d’asile européen unifié ». Mme Merkel et M. Hollande proposent par ailleurs plusieurs mesures « complémentaires », comme l’établissement d’une liste commune de pays d’origine « sûrs », dans laquelle entreraient les pays des Balkans.Mais le point le plus crucial du texte concerne les quotas de répartition entre les pays, auxquels Paris s’est longtemps opposé. Les mots ont été choisis avec soin. Il ne s’agit plus de « quotas » de « migrants », mais de « répartition » des « réfugiés », et celle-ci doit tout de même s’opérer « équitablement et dans un esprit de solidarité entre les Etats membres », par un « mécanisme permanent et obligatoire de relocalisation ».Lire aussi :Hollande et Merkel s’accordent sur des quotas contraignants d’accueil de migrants« Libre circulation »Angela Merkel et François Hollande prennent également la défense du traité Schengen de 1985, qui « garantit la libre circulation » au sein de l’UE. Il « permet aux Etats membres de mieux relever les défis auxquels ils sont confrontés », assurent les deux dirigeants, adressant ainsi un message clair à tous ceux qui proposent de revenir sur ce traité, à l’instar de Nicolas Sarkozy en France, ou qui le critiquent vivement, comme le premier ministre britannique, David Cameron.Le message s’adresse en priorité aux pays d’Europe centrale et orientale qui traînent toujours des pieds, mais aussi au premier ministre britannique, qui formule des exigences pour un meilleur fonctionnement de l’UE, mais qui a jusqu’ici dédaigné de participer à l’effort général pour aider les populations qui fuient la guerre en Syrie. Lors de la difficile négociation du mois de juin sur la répartition de quarante mille réfugiés, la diplomatie britannique ironisait : « Nous prendrons zéro réfugié et, si on nous le demande, nous prendrons le double ensuite », aurait déclaré un diplomate de haut rang, selon le Financial Times du jeudi 3 septembre.Les ministres de l’intérieur évoqueront tous ces dossiers à l’occasion d’un conseil qui les réunira le 14 septembre ; les chefs d’Etat et de gouvernement devraient s’en emparer lors de leur prochain sommet, à la mi-octobre. La photo du petit Aylan Kurdi, enfant de migrants syriens mort sur la plage de Bodrum, en Turquie, n’explique pas à elle seule cette mobilisation. Mais elle paraît avoir libéré des énergies jusque-là très contenues en vue d’affronter l’une des plus graves crises de l’Union. Lettre sur l'accueil des réfugiésDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journalisteJean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Mattea Battaglia Un an après sa généralisation – et les polémiques qui l’ont entourée – il faut bien reconnaître que la réforme des rythmes scolaires fait peu parler d’elle en cette rentrée. Si l’« apocalypse » prédite par certains (guerre ouverte entre enseignants et animateurs, équilibres familiaux rompus, enfants laissés sur le carreau…) ne s’est pas vérifiée – ou alors pas durablement –, beaucoup de parents et enseignants conservent le sentiment d’une réforme obtenue à marche forcée. Une réforme qui n’est pas tout à fait la même partout sur le territoire, et qui reste à stabiliser : les changements dans les activités proposées d’une année sur l’autre (quand ce n’est pas d’un jour sur l’autre), les hausses de facture constatées, ici ou là, en dépit de l’aide aux communes apportée par l’Etat (désormais « pérennisée ») n’aide pas à y voir clair. Mais c’est surtout l’intérêt pédagogique des organisations proposées qui laisse plus d’un observateur de l’école songeur.Beaucoup de questions. Nos 6,8 millions d’écoliers y gagnent-ils vraiment avec cette demi-journée d’école en plus mais avec un agenda à peine (voire pas) allégé ? La promesse d’un retour à la semaine de quatre jours et demi est-elle vraiment tenue quand, comme ont choisi de le faire des centaines de villes – dont Marseille –, c’est le vendredi après-midi qui est consacré aux ateliers périscolaires ? Quel impact avéré sur les rythmes biologiques des enfants ? Quels bénéfices sur leurs apprentissages ?Il suffit d’allumer le micro pour que même le parent d’élève le plus favorable à la réforme défendue, il y a deux ans par l’ancien ministre Vincent Peillon, émette des réserves. D’autant que la promesse d’une réorganisation plus globale du temps scolaire – à l’école mais aussi en collège et lycée – est, elle, restée lettre morte… ou presque. La seule évolution visible en 2015-2016 porte sur l’anticipation des vacances de printemps. Au bénéfice des lobbys du tourisme plus que de l’enfant.Deux évaluations. En guise de réponse, ce sont deux protocoles d’évaluation que le ministère de l’éducation a promis : une étude sur 15 000 élèves entrés au CP en 2011, « intégrant des évaluations cognitives en français et en mathématiques en fin de CM2 » et une autre portant sur un échantillon de 5 000 élèves de cinq villes répartis sur des modes d’organisation « représentatifs », pour comparer l’impact de ces derniers. Une troisième recherche doit cibler une académie, en s’attaquant à la question de la fatigue des écoliers. Les écoles et les classes sur lesquelles ces enquêtes porteront doivent être sélectionnées ce mois-ci, on ne connaît pas plus en détail l’échéancier.Une kyrielle de chiffres. En attendant, la mise en place des nouveaux rythmes se résume à quelques chiffres. Vingt mille villes ont un recul d’un an sur la réforme, quand 4 000, qui avaient sauté le pas dès la rentrée 2013, en ont deux. Si 86 % appliquent le décret Peillon (9 demi-journées de 3 h 30 au maximum par semaine), 14 % bénéficient de l’assouplissement consenti par le « décret Hamon » qui leur a permis, notamment, de concentrer l’ensemble des activités périscolaires sur un seul après-midi. Lyon et une quinzaine de grandes villes avaient fait ce choix en 2014, mais la très grande majorité des communes concernées sont de petite taille, en milieu rural.Une norme ? Selon un bilan d’étape communiqué par la Rue de Grenelle, le 25 juin 2015, la semaine de quatre jours et demi est bien redevenue la norme, avec, majoritairement, un retour à l’école le mercredi matin. Vincent Peillon avait donné aux villes la possibilité, sur dérogation, de rétablir le samedi matin travaillé (comme avant la réforme Darcos de 2008), mais cela concerne de moins en moins d’écoliers : 2,3 % en septembre 2015, contre 5,5 % l’an dernier. D’une rentrée sur l’autre, seulement 6 % des villes ont revu leur emploi du temps – dont Marseille. En revanche, la très grande majorité (plus de 8 communes sur 10) a fait le choix d’un projet éducatif territorial (PEDT) qui pousse enseignants, élus et associations à travailler de concert.Des activités à la pelle… et à des coûts variés. Ces projets éducatifs territoriaux sont un gage d’ateliers de qualité. Pourtant, sur le terrain, la crainte perdure d’une école à deux vitesses. Ou plutôt d’un accueil périscolaire à deux vitesses. Les TAP (pour « temps d’activités périscolaires »), autre acronyme popularisé par la réforme des rythmes, se révèlent très divers d’un territoire à un autre : des activités artistiques et culturelles priment (77 %) selon l’examen des 14 000 premiers PEDT divulgué avant l’été, mais l’on y fait aussi beaucoup de sport (75 %), de l’éveil à la citoyenneté et au développement durable (40,5 %), des ateliers de lecture, de l’informatique, de l’aide aux leçons… et des jeux, beaucoup – jeux collectifs, jeux calmes, jeux de stratégie… Avec un impact financier : les trois heures d’activités périscolaires organisées en plus, chaque semaine, ne sont gratuites que « pour près de la moitié des PEDT », selon le bilan d’étape du 25 juin.Lire aussi :Rentrée des classes : des programmes aux vacances, tout ce qui changeMattea BattagliaJournaliste au Monde Lucien Jedwab Les images insoutenables du corps sans vie d’un enfant syrien sur une plage turque, après celles de processions de familles exténuées stoppées aux frontières de l’Europe, ont été reproduites dans le monde entier. Le Monde lui-même a pris la décision, mûrement réfléchie, d’en faire sa « une ». Non pas pour choquer, mais pour éveiller les consciences. En mettant des mots sur des maux.« Réfugiés », donc. Et non plus simplement « migrants ». Non pas que ce terme soit péjoratif, comme le soutenait récemment un journaliste d’Al-Jazira sur son blog, mais parce qu’il recouvre une réalité complexe, pas toujours simple à décrire. Les réfugiés ont droit, selon les conventions internationales, à une protection toute particulière. Et si tous se trouvent être des migrants, tous les migrants ne sont pas des réfugiés, même s’ils ont le droit imprescriptible d’être traités avec respect et humanité.HésitationsLes reportages montrant ou décrivant les parcours de ces personnes ont recouru conjointement ou alternativement aux termes « migrants » ou « réfugiés ». Parce que la distinction n’est pas toujours aisée à faire entre ceux qui participent à une migration, quelles qu’en soient les raisons (et celles-ci ne sont pas toujours mauvaises), et ceux qui fuient leur pays d’origine afin d’échapper à un danger mortel. D’où les hésitations, dans la presse en général et dans Le Monde en particulier, quant à l’emploi des mots. Par exemple : « “Migrant”, “exilé”, “réfugié” : le poids des mots », dans La Tribune de Genève, ou bien encore : « “Migrant” ou “réfugié” : quelles différences ? », sur Lemonde.fr. A fortiori quand la place manque, dans un titre par exemple.Amnesty International utilise la formulation générale « migrants et réfugiés » (comme l’a fait Le Monde dans son éditorial du 24 août). Sauf, bien évidemment, quand la situation des personnes ou des populations est sans équivoque. Ainsi, dans les pays frontaliers de la Syrie, ce sont bien des « réfugiés » fuyant le régime de Bachar Al-Assad ou les exactions de l’Etat islamique qui ont été accueillis par centaines de milliers.Lucien JedwabJournaliste au Monde 03.09.2015 à 22h23 • Mis à jour le04.09.2015 à 09h08 Un nouveau scandale de pédophilie éclabousse le clergé américain. Un archevêché, duquel deux évêques avaient été limogés par le pape pour n’avoir pas dénoncé un prêtre soupçonné de pédophilie, a démis de leurs fonctions deux prêtres soupçonnés d’agressions sexuelles sur mineurs.Dans un communiqué publié mercredi 2 septembre, l’archevêché de Saint Paul et Minneapolis, dans le Minnesota, annonce que « le père Joseph Gallatin a été renvoyé de son ministère et son cas, impliquant des allégations d’agressions sexuelles sur un mineur, a été signalé à Rome ». L’archevêché explique avoir reçu dès 1998 des accusations d’abus concernant ce prêtre de l’église St Peter, à Mendota Heights, mais qu’il ne disposait pas de preuves suffisantes pour le démettre. Ayant reçu depuis 2014 des « informations supplémentaires », l’archevêché l’a limogé, c’est-à-dire qu’il ne pourra plus célébrer la messe, porter le col romain ou se présenter comme prêtre.Mais ce scandale ne s’arrête pas à la personne de Joseph Gallatin. Ce même archevêché a aussi annoncé, samedi dernier, avoir signalé à la police et démis temporairement de ses fonctions un autre prêtre, Robert Fitzpatrick, rattaché à deux paroisses de Roseville, pour des accusations d’abus sur un mineur dans les années 1980. Il a été mis en « congé » durant l’enquête.Lire aussi :L'Eglise catholique américaine a versé 120 millions aux victimes de pédophilieLe Minnesota sévèrement touchéCes annonces sont faites à quelques jours de l’arrivée du pape aux Etats-Unis, le 22 septembre. François a pris cette année des mesures plus sévères pour lutter contre la pédophilie, un fléau qui discrédite l’Eglise catholique depuis une quinzaine d’années.Pourtant, ces décisions ne seraient « pas liées à la visite du pape », mais à une loi du Minnesota adoptée en 2013 (le Child Victim Act) qui permet de poursuivre des agresseurs présumés dans des cas auparavant prescrits, a expliqué Patrick Wall, un ancien prêtre qui travaille pour le cabinet d’avocats de victimes Jeff Anderson. De ce fait, des affaires enterrées vont « ressusciter », ironise M. Wall, qui juge « extraordinaires » de telles décisions en moins d’une semaine.En juin, le pape François avait déjà accepté les démissions de deux évêques de ce même archevêché, celle de l’archevêque Mgr John Clayton Nienstedt et celle de son adjoint Mgr Lee Anthony Piché. Elles étaient réclamées depuis des années par des associations de victimes aux Etats-Unis.Lire aussi :Pédophilie : le pape durcit le ton face aux évêquesLa précédente vague de prêtres limogés remonte à 2002, quand une nouvelle politique de « tolérance zéro » des évêques américains à l’égard de la pédophilie avait conduit au départ de plus de trois cents ecclésiastique à travers les Etats-Unis, dont une vingtaine dans le seul Etat du Minnesota. 03.09.2015 à 16h40 • Mis à jour le03.09.2015 à 16h59 | Martin Untersinger C’est un tir de barrage contre la surveillance des communications en France. Des associations – La Quadrature du Net, French Data Network et la Fédération FDN – ont déposé trois nouveaux recours devant le Conseil d’Etat pour annuler certaines dispositions utilisées par les services français de police et de renseignement.Contre la surveillance internationaleDeux recours, l’un au fond et l’autre en référé, ont été déposés lundi 31 août contre un décret secret, évoqué dans un article du Nouvel Observateur, qui fixe depuis 2008 le cadre légal des écoutes effectuées sur les câbles sous-marins par les services français et visant l’étranger. Un décret sur la surveillance internationale qui, selon l’avocat des associations, Me Spinosi, « légalise des écoutes massives ».Lire aussi :Comment Sarkozy et Hollande ont autorisé une vaste surveillance d’InternetLes associations avancent deux arguments dans le recours en urgence. Le premier concerne la nature secrète du décret. S’appuyant sur une précédente décision de la plus haute juridiction administrative française concernant le fichier Cristina, les associations affirment que l’existence de ce décret secret et non publié aurait dû être mentionnée dans un autre décret, classique et donc public.Le second s’appuie sur la toute récente décision du Conseil constitutionnel concernant la loi sur le renseignement. Ce dernier a estimé, au cœur de l’été, que les mesures de surveillance internationale, et leurs nécessaires garde-fous, relevaient non du domaine réglementaire, mais de la loi.Lire aussi :Loi sur le renseignement : que contiennent les dispositions censurées par le Conseil constitutionnel ?Même si le Conseil d’Etat a déjà eu à se prononcer, en secret, sur ce décret, les associations estiment que la décision du Conseil constitutionnel, intervenue depuis, est de nature à entraîner sa suspension par la plus haute juridiction administrative. La date de l’audience devrait être connue d’ici quelques jours.Un autre recours à ce sujet a été soumis au Conseil d’Etat, sur le fond cette fois. Il sera étoffé si le contenu du décret secret est communiqué aux associations et à leur conseil dans le cadre de la procédure en référé.Contre la rétention des donnéesL’autre nouvelle attaque contre les mesures de surveillance françaises concerne la question polémique de la conservation, par exemple par les fournisseurs d’accès à Internet, des données de connexion, à savoir certaines données liées à l’activité des internautes européens (identifiant de l’appareil notamment).Jugée trop large et insuffisamment protectrice des droits fondamentaux par la justice de l’Union européenne au printemps 2014, la directive européenne qui la mettait en place a été invalidée. L’Etat français n’a toujours pas tiré les conséquences de cette annulation, malgré une demande en ce sens, il y a quelques mois, de la part des associations : c’est cette absence de réaction qu’elles attaquent désormais devant le Conseil d’Etat.Le juge « gardien des libertés »Ces recours s’ajoutent à trois autres actions encore en cours devant la haute juridiction, visant d’autres dispositifs de surveillance numérique ou de censure, à savoir le controversé article 20 de la loi de programmation militaire et les mesures de blocage et de déréférencement de sites internet prévues par la loi sur le terrorisme adoptée fin 2014.L’idée derrière la multiplication de ces actions – les associations devraient également attaquer les décrets d’application de la loi sur le renseignement dès leur publication prochaine – est de « faire face à l’inertie du gouvernement qui reste sourd à la société civile, aux organisations internationales », explique Félix Tréguer, de la Quadrature du Net.Me Spinosi souligne lui aussi la place de plus en plus cruciale prise par les juges, notamment européens, sur la question des libertés publiques :« Une association, si elle veut faire évoluer la législation ou contraindre l’administration, doit le faire avec l’aide des juges. Le juge est le gardien des libertés et l’arbitre des pouvoirs. »Au-delà du résultat de ces procédures, l’avocat veut aussi « pousser le législateur à se positionner ». Ce dernier en aura l’occasion puisqu’une proposition de loi sur la question de la surveillance internationale, au cœur des actions des associations devant le Conseil d’Etat, va être très prochainement examinée à l’Assemblée.Lire aussi :Le Conseil constitutionnel, gardien de l’Etat plus que des libertésMartin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jérôme Barthélemy (Professeur à l’ESSEC) Comme l’a révélé le Journal du Dimanche du 30 août, Michel Combes pourrait toucher jusqu’à 13,7 millions d’euros suite à son départ d’Alcatel-Lucent (essentiellement sous la forme de stock-options).Sans surprise, cette révélation a déclenché un tollé dans l’opinion publique et dans le monde politique. La question des rémunérations excessives des dirigeants des grandes entreprises revient périodiquement dans l’actualité.Lire aussi :Des dirigeants rémunérés aux dépens de l’entreprisePour (essayer de) les justifier, on avance souvent deux arguments. D’une part, les dirigeants auraient une influence considérable sur la performance de leurs entreprises. D’autre part, leur rémunération ne serait que le reflet de cette influence. Malheureusement, la recherche en management a montré que ces deux affirmations sont fausses…12,9 % de la variance dans la performanceQuelle est l’influence du PDG sur la performance de son entreprise ?De nombreuses études ont été menées sur ce thème. Dans la plupart d’entre elles, le PDG explique entre 10 % et 20 % de la variance dans la performance des entreprises. Par exemple, Alison Mackey a mené une étude sur 92 dirigeants ayant travaillé pour 51 grandes entreprises américaines (Strategic Management Journal, vol. 29, no 12, 2008). Dans cette étude, 12,9 % de la variance dans la performance des entreprises dépendait du PDG. C’est plus que la conjoncture économique (1 %), mais moins que le secteur d’activité (18 %) et que les caractéristiques des entreprises (29,5 %). Si les dirigeants exercent une influence non négligeable sur la performance des entreprises, elle est souvent surestimée.La rémunération du PDG reflète-t-elle vraiment la performance de son entreprise ?La rémunération des dirigeants des grandes entreprises comporte généralement trois composantes : une partie fixe, une partie variable et des stock-options. Aurélien Eminet, Zied Guedri et Stefan Asseman ont étudié les entreprises du CAC 40 sur une période de six ans (Finance Contrôle Stratégie, vol. 12, no 3, 2009).Les résultats indiquent que les trois composantes de la rémunération dépendent essentiellement de la taille de l’entreprise et de l’ancienneté du dirigeant. Dans une certaine mesure, la rémunération variable dépend aussi de la performance de l’entreprise. Surtout, les résultats ont montré que les dirigeants utilisent deux leviers pour influencer leur (propre) rémunération.Capital social et autonomieLe premier levier est le capital social. Plus le dirigeant dispose de capital social (par exemple lorsqu’il est administrateur d’une entreprise dont le PDG fait partie de son conseil d’administration), plus sa rémunération fixe est élevée. Le second levier est la structure du conseil d’administration. Plus le dirigeant est autonome (par exemple lorsqu’il cumule les fonctions de directeur général et de président du conseil d’administration ou que le nombre d’administrateurs externes est faible…), plus sa rémunération variable est élevée.Lorsque le dirigeant dispose d’une forte autonomie, le ratio « rémunération fixe/rémunération totale » augmente également. Sa rémunération dépend alors moins de la performance de l’entreprise.La rémunération des dirigeants reflète donc plus leur pouvoir que leur influence sur la performance des entreprises. Idéalement, un dirigeant a intérêt à travailler depuis longtemps dans la même (très) grande entreprise. S’il dispose de capital social et que le pouvoir de son conseil d’administration est limité, il pourra (quasiment) fixer sa propre rémunération.Comme l’a montré une étude américaine classique, la nomination d’un administrateur bien payé au comité des rémunérations a un impact beaucoup plus positif sur la rémunération d’un PDG que l’amélioration de la performance de son entreprise (Administrative Science Quarterly, vol. 33, no 2). L’explication est simple : les membres du comité des rémunérations utilisent leur propre salaire comme référence !Jérôme Barthélemy (Professeur à l’ESSEC) Madjid Zerrouky Un peu plus de vingt-cinq ans après la chute de celui de Berlin, l’Europe redécouvre les murs et érige des murailles de la Bulgarie à la Manche pour bloquer réfugiés et migrants. Dernier exemple : la Hongrie, qui construit une clôture de 175 km le long de sa frontière avec la Serbie.Au début des années 1990, déjà, l’Espagne a édifié des barbelés autour de ses enclaves nord-africaines ; la Grèce face à la Turquie en 2012 ; la Bulgarie en 2014… Pourtant, loin d’être hermétiques, ces barrières ne cessent d’être contournées quand elles ne cèdent pas, comme en cet été 2015, face à un afflux sans précédent de migrants.1. Ceuta et Melilla 2. Grèce 3. Bulgarie 4. Hongrie 5. CalaisCeuta et Melilla (1993)L’entrée de l’Espagne dans la Communauté européenne d’alors, en 1986, bouleverse le statut des territoires périphériques de la péninsule Ibérique ; outre les îles que le pays compte au large de l’Afrique (Canaries), deux territoires enclavés en plein cœur du Maroc – Ceuta (19 km2) et Melilla (12,3 km2) – deviennent des territoires européens.C’est en 1993 que le gouvernement espagnol, sous l’effet de l’augmentation des passages des migrants – surtout à Melilla – décide d’ériger des barrières pour tenter d’interdire l’accès par voie terrestre à ses deux territoires. Des clôtures, devenues un symbole de « l’Europe forteresse » pour leurs détracteurs, qui n’ont depuis cessé d’être renforcées : une triple rangée de grillages de 6 m de haut pour 11,5 km de long à Melilla,Depuis le début de l’année, à peine une centaine de migrants sur les 3 700 qui ont essayé sont parvenus à entrer dans l’enclave en escaladant le mur. Mais si les assauts massifs contre les grillages – qui impliquaient plusieurs centaines de personnes à la fois jusqu’à l’année dernière – ont pour l’instant cessé, le nombre de migrants atteignant l’enclave (par bateau, avec des faux papiers, cachés dans des véhicules) augmente : 5 300 en 2014 ; 5 800 depuis janvier 2015. Lire : Le journal d'un migrant à MelillaLire aussi :Migrants : l’efficacité en trompe l’œil des politiques répressives espagnolesEn mai 2004, le Maroc a à son tour décidé d’ajouter une barrière à l’édifice en érigeant sa clôture, haute de 5 mètres et surmontée de barbelés, autour de l’enclave espagnole de Melilla.Le mur d’Evros, en Grèce (2012)Plus symbolique qu’efficace, le mur érigé par Athènes face à la ville turque d’Edirne en 2012 est censé fermer une « brèche » de 12 km sur la frontière terrestre gréco-turque, séparée naturellement sur quelque 200 km par un cours d’eau, l’Evros. A cet endroit, le fleuve fait un coude dans le territoire turc, formant un corridor par lequel s’engouffraient jusque-là des dizaines de milliers de migrants.Sollicitée à l’époque par Athènes, la Commission européenne avait refusé de financer une barrière jugée à l’époque plutôt « inutile » par la commissaire chargée des affaires intérieures, Cecilia Malmström. Depuis, outre la traversée de l’Evros sur des embarcations, voire à la nage, les passeurs ont trouvé de nouvelles portes d’entrée : la Bulgarie ou la mer. Toutes les nuits, des migrants débarquent ainsi sur l’île de Kos après avoir traversé, depuis les côtes turques, un petit bras de mer Egée d’à peine 10 km. Cet été, la situation sur cette île touristique de 33 000 habitants pour 287 km2 est explosive, avec 7 000 migrants en attente d’un enregistrement.Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, sur les 224 000 réfugiés arrivés par la Méditerranée depuis janvier 2015, 124 000 sont entrés en Grèce.Lire aussi :A Kos, le flux de réfugiés ne tarit pasBulgarie (2014) Jusque-là « petite porte » d’entrée en Europe, la Bulgarie a vu ces derniers temps un nombre de plus en plus importent de migrants affluer sur son territoire en contournant la Grèce, une majorité venant de Syrie en transitant par la Turquie voisine. Depuis janvier, plus de 6 000 personnes ont ainsi franchi les 260 kilomètres de frontière que Sofia partage avec Ankara, soit trois fois plus que l’an dernier.Lire : Contre les migrants, un mur de barbelés fend la campagne bulgareEn 2014, l’un des pays les plus pauvres d’Europe a décidé de dresser un obstacle physique sur le chemin des migrants : en plus d’un dispositif de miradors et de caméras thermiques, un mur de barbelés haut de 3 mètres a été déployé sur les 30 km de la portion la moins montagneuse qui sépare le pays de la Turquie, considérée comme la plus facile d’accès. Un mur qui va être prolongé de 130 km en utilisant une partie des 15 millions d’euros reçus de l’Union européenne au titre de la protection des frontières en 2014, pour un coût total estimé de 46 millions d’euros. Hongrie (2015) S’estimant lâché par l’Union européenne, le gouvernement hongrois, dirigé par le conservateur Viktor Orban, a décidé à l’été 2015 de construire une barrière le long de sa frontière avec la Serbie pour endiguer le flux des migrants qui traversent le pays, provoquant notamment un vif échange entre le ministre des affaires étrangères hongrois et son homologue français Laurent Fabius qui a fortement critiqué cette initiative. Et Budapest prévoit en outre de voter une loi cet automne pour criminaliser toute tentative de franchissement de la clôture.Le pays a en outre annoncé, le 27 août, que plus de 2 100 policiers, des « chasseurs de frontière », selon la terminologie officielle, allaient effectuer des patrouilles accompagnées de chiens, et appuyés par des hélicoptères alors que le parti au pouvoir, le Fidesz, veut demander au Parlement l’autorisation de déployer l’armée à la frontière avec la Serbie.Cette année, près de 140 000 migrants sont entrés dans le pays – la plupart venant d’Irak, de Syrie, d’Afghanistan et de pays africains, d’où ils tentent de rejoindre d’autres pays de l’UE. 80 000 d’entre eux ont déposé une demande d’asile, contre 43 000 sur l’ensemble de l’année dernière.Calais« Centre de commandement et de contrôle, clôtures, vidéosurveillance, détecteurs infrarouges et projecteurs lumineux » et une double clôture de 3 km de long et de 2 à 4 mètres de haut… pour empêcher les migrants d’accéder au terminal d’Eurotunnel d’où ils espèrent gagner l’Angleterre.« Toutes ces mesures vont dans le même sens et envoient un signal fort : nos frontières sont sûres, et les passeurs commettent un acte criminel en faisant venir à Calais des migrants dont ils savent qu’ils ne pourront aller plus loin », clamaient les ministres de l’intérieur français et britannique dans la déclaration parue le 2 août 2015 dans le Journal du dimanche.Mardi 4 août, le gouvernement britannique a annoncé une rallonge de 10 millions d’euros pour renforcer la sécurité du terminal d’embarquement d’Eurotunnel à Coquelles, cible de plusieurs milliers de tentatives d’intrusion ces derniers jours.Environ 3 000 migrants se trouvent dans la région de Calais et cherchent à passer en Angleterre. Cet été, jusqu’à 2 000 tentatives d’intrusion par nuit ont été dénombrées sur les 650 hectares du site d’Eurotunnel et au moins neuf migrants ont trouvé la mort sur le site ou ses abords ces derniers mois.Face à la détérioration de la situation à Calais, devenue un cul-de-sac pour des migrants déterminés à rejoindre l’Angleterre coûte que coûte, le premier ministre, Manuel Valls, a annoncé la création en janvier 2016 d’un nouveau campement humanitaire quinze ans après la fermeture du centre de la Croix-Rouge de Sangatte.Lire aussi :« J’essaie tous les jours de passer en Angleterre »Le mur maritimeAu verrouillage des frontières terrestres s’ajoute un autre mur, immense espace maritime et mortel : la Méditerranée. Depuis janvier, plus de 2 500 personnes ont péri en tentant de traverser la mer pour rallier l’Europe. Parmi elles, jeudi 3 septembre, un enfant de 3 ans échoué sur une plage turque : Aylan Kurdi, dont la photo est devenue l’emblème d’un afflux migratoire sans précédent et de ses drames.Lire aussi :Réfugiés : une photo pour ouvrir les yeux Le fonds européen pour la surveillance des frontièresLe Fonds européen pour les frontières extérieures – ou Fonds pour la sécurité intérieure/volet frontières et visas depuis 2014 – , est un instrument financier qui vise un partage équitable, entre les Etats membres, de la gestion intégrée des frontières extérieures de l’UE.Puisque les Etats Schengen n’ont pas tous des frontières extérieures à contrôler et ne sont pas concernés dans la même mesure par les flux transfrontaliers, l’Union utilise ses fonds de sorte à compenser certains des coûts pesant sur les États membres situés à ses frontières extérieures. Son budget est de 4 milliards d’euros pour la période 2014-2020.Madjid ZerroukyJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent « Image d’horreur insoutenable que celle d’une enfance sacrifiée. Indignation & écœurement face à l’inaction intolérable de la communauté int (ernationale) ». Non, cette citation n’émane pas d’un intellectuel de gauche, mais bien d’Eric Ciotti, député républicain des Alpes-Maritimes, sur Twitter. Image d’horreur insoutenable que celle d’une enfance sacrifiée. Indignation & écoeurement face à l’inaction intolérable de la communauté int— ECiotti (@Eric Ciotti ن)require(["twitter/widgets"]);Il évoque évidemment cette image d’Aylan, enfant de trois ans mort noyé le long des côtes turques. Publiée mercredi 2 septembre, notamment par la presse britannique, elle a ému l’opinion internationale sur le sort des réfugiés fuyant la guerre en Syrie.M. Ciotti a bien entendu le droit, comme tout un chacun, d’être ému et horrifié par cette photo. Il n’est, du reste, pas le seul. Nathalie Kosciusko-Morizet, vice-présidente des Républicains, a fait part sur France Inter jeudi 3 septembre de son indignation, dénonçant le fait qu’on ait « enchaîné les réunions d’urgence » européennes sur la Grèce, mais qu’il n’y en ait pas « pour qu’on arrête de mourir sur les plages ». Ce qui distingue M. Ciotti, c’est qu’il n’a, jusqu’ici, pas réellement manifesté de soutien à la cause des réfugiés syriens, au contraire : il fait partie de ceux qui, au sein des Républicains, tiennent les positions les plus fermes sur la question.Lire aussi :Peut-on aller détruire les embarcations des migrants comme le suggère Eric Ciotti ?Ainsi, M. Ciotti estimait, le 25 août, sur le plateau de « Mots Croisés », qu’il était temps « d’arrêter avec cette fausse générosité » à l’égard des migrants, et qu’il fallait lui préférer « la fermeté ». La fermeté est la seule garantie de l’humanité, il faut arrêter avec cette fausse générosité #Immigration #Europe #TirsCroisés— ECiotti (@Eric Ciotti ن)require(["twitter/widgets"]);Il expliquait également qu’il ne fallait pas parler de « migrants » (encore moins de réfugiés), car il s’agissait en réalité « pour la plupart » de « clandestins qui veulent venir en Europe ». Même le mot de #migrants masque la réalité : pour la plupart, il s'agit de clandestins qui veulent venir en Europe #TirsCroisés— ECiotti (@Eric Ciotti ن)require(["twitter/widgets"]);Un peu plus tôt, le 20 août, il répétait une de ses propositions phares : « détruire les bateaux » des passeurs par des actions militaires car « lorsque les clandestins sont en Europe, c’est trop tard ».Il faut s’attaquer aux passeurs, détruire leurs bateaux. Lorsque les clandestins sont en Europe c'est trop tard. #FranceInfo— ECiotti (@Eric Ciotti ن)require(["twitter/widgets"]);Le député des Alpes-Maritimes n’en est cependant pas à sa première contradiction sur le sujet : le 15 août, il cosignait une tribune en faveur des chrétiens d’Orient, appelant la France à « déclarer l’Etat d’urgence » pour aider ces populations, persécutées par l’Etat islamique en Syrie et en Irak.Mais le 10 août, il avait martelé son appel à « rompre avec le traitement idéologique qui est fait de cette crise et à défendre auprès de l’Union européenne une politique de fermeté, seule à pouvoir mettre un terme à cette situation. L’Union européenne doit engager sans plus attendre des opérations militaires visant à détruire les filières de passeurs à la source et créer des centres de rétention pour migrants dans les pays d’entrée en Europe ».Et fin juillet, il critiquait un gouvernement qualifié « d’irresponsable » pour avoir accepté « la proposition de la Commission européenne d’accueillir sur notre sol un quota de demandeurs d’asile, près de 10 000, alors que notre propre dispositif de traitement des demandeurs d’asile est à bout de souffle et débordé ».On pourrait multiplier les citations et les exemples. Tenant d’une ligne dure face à l’immigration, M. Ciotti souhaite créer des centres de rétention aux frontières européennes, et plaide pour la destruction militaire des navires de passeurs. Jusqu’ici, on ne l’avait pas ou peu entendu déplorer la situation humanitaire et le drame que constituent les millions de réfugiés syriens ou irakiens fuyant des pays en guerre.Sur France Inter, Mme Kosciusko-Morizet a affiché pour son parti une position différente de celle du député, estimant : « On ne rationne pas le droit d’asile. Quand quelqu’un est persécuté, on doit l’accueillir. »Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.09.2015 à 19h21 • Mis à jour le03.09.2015 à 14h53 L’usine d’amiante de Canari, au Cap Corse, dans le nord de l’île de Beauté, a fermé définitivement ses portes le 12 juin 1965. Cinquante ans plus tard, cette friche industrielle et sa carrière continuent, année après année, d’engloutir des millions d’euros d’argent public, dépensés dans le seul but de limiter la menace qu’elles font peser sur l’environnement.Lorsque la commune de Canari (Haute-Corse) décide, en 1973, de racheter le site pour un franc symbolique à Eternit, le géant français de l’amiante qui l’exploitait, elle est loin de se douter des tracas qu’il lui causerait. A flanc de colline, au bord de la route pittoresque du Cap Corse, entre montagne et mer, les anciens bâtiments de l’usine paraissent aujourd’hui difficiles à désamianter ou même à dynamiter. « Si on détruisait le site, les fibres d’amiante s’envoleraient dans l’air, se désole Armand Guerra, maire de Canari, réélu en 2014 (sans étiquette), qui a travaillé dans les bureaux de l’usine de 1959 à 1964. Laisser le bâtiment tel quel est le seul moyen de se protéger de la poussière toxique. » Comme le relève un rapport d’information du Sénat de 2005, à cause de sa position topographique, de l’impact potentiel sur l’activité touristique, de l’ampleur du chantier et des impératifs de sécurité de plus en plus drastiques, la réhabilitation du site paraît aujourd’hui des plus improbables. A chaque fois que des travaux sont entrepris, les contraintes se multiplient : mesures de la concentration en amiante, port de combinaisons et de masques réglementaires, temps de travail fortement réduit, ou encore arrosage régulier du site pour empêcher les poussières de s’envoler. Aucune étude portant sur la destruction potentielle de l’ancienne usine n’a pour l’heure été menée.Ce statu quo coûte très cher. Entre 2009 et 2014, des travaux de « mise en sécurité » ont été financés par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), pour un total de près de 12 millions d’euros, et par le Fonds européen de développement régional. Il s’agissait notamment d’empêcher les éboulements sur la route en contrebas de la carrière d’amiante. De nouveaux travaux sont à l’étude, car les intempéries ont provoqué des glissements de terrain au printemps. Coût estimé par l’Ademe : 2,6 millions d’euros.« L’industrie la plus florissante de l’île » Avant de devenir le cauchemar de la municipalité, l’usine de Canari a dynamisé l’économie de toute la région. Le filon d’amiante avait été découvert en 1898, mais son exploitation, par la société Eternit, n’a commencé que dans les années 1920. Le minage de cette fibre minérale aux propriétés ignifuges a d’abord été artisanal, jusqu’à la construction d’une imposante usine, achevée en 1953. La production a alors crû en flèche jusqu’à atteindre 28 000 tonnes de minerai par an. Un résultat qui a un temps placé la France au 7e rang mondial pour la production d’amiante, grâce au seul site de Canari. Celui-ci couvrait un cinquième des besoins industriels français en 1962.« Après la guerre, quelque trois cents familles sont venues s’installer à Canari et dans les villages environnants, sans compter ceux qui travaillaient pour les sous-traitants, raconte Armand Guerra. Ces familles étaient des continentaux, mais aussi des Italiens et des Polonais. On dansait tous les week-ends et les bars étaient pleins ! » « L’usine a permis de restaurer beaucoup de maisons en ruines, dont les habitants avaient quitté le village, faute de travail. On a même pu créer un centre culturel. A cette époque, Canari était une municipalité riche », renchérit son premier adjoint, Thierry Santini. L’exploitation de l’amiante était devenue « l’industrie la plus florissante de l’île », affirme Guy Meria, auteur de L’Aventure industrielle de l’amiante en Corse (éditions Alain Piazzola, 2004). L’acheminement du minerai vers le continent représentait alors à lui seul le tiers de l’activité du port de Bastia.Nuées de poussière grisâtreNul ne s’imaginait alors que l’amiante pouvait tuer. « Le matin, quand j’arrivais au travail, mon bureau était recouvert de deux centimètres de poussière d’amiante. Je passais un coup de chiffon », se souvient Armand Guerra. Des masques étaient mis à disposition des ouvriers, mais ils ne les portaient guère, les jugeant trop inconfortables. A l’extérieur de l’usine et de la carrière, des nuées de poussière grisâtre étaient constamment en suspension dans l’air et recouvraient les zones environnantes.De graves soupçons ont bientôt commencé à peser sur la nocivité de l’amiante. Des ouvriers sont tombés malades. « La médecine du travail savait, l’inspection du travail aussi, mais on ne les voyait jamais sur le site », assure Armand Guerra. En 1963, un délégué syndical découvre par hasard les radiographies d’ouvriers envoyées par la Sécurité sociale à l’employeur, qui n’avait rien dit. Il était clairement indiqué dans ces dossiers que plusieurs ouvriers étaient atteints d’asbestose, une maladie chronique de l’appareil pulmonaire due à l’inhalation prolongée de fibres d’amiante.« Il avait été démontré dès les années 1930 au Royaume-Uni que l’amiante était à l’origine de maladies professionnelles », tonne le retraité Guy Meria, ancien inspecteur des affaires sanitaires et sociales. Il a passé des années à rechercher d’anciens ouvriers de l’usine pour analyser leurs dossiers médicaux. « En 2001, parmi les 583 personnes auprès desquelles j’ai pu enquêter, 73 étaient décédées des suites de l’amiante, soit 12,5 %. Aujourd’hui, je pense que l’on a dû dépasser la centaine de victimes. » Impossible d’être plus précis. Guy Meria n’a pu retrouver la trace de la totalité des 1 413 ouvriers qui ont travaillé sur le site, ni des employés des sous-traitants ou des anciens habitants de Canari et des environs.Déchets déversés en merLes dégâts ont aussi été maritimes. Dès 1948, les déchets de l’usine d’amiante ont été déversés en mer, à quelques kilomètres du site, à proximité de la marina d’Albo. D’après les estimations de Guy Meria, l’usine a déversé près de 12 millions de tonnes de « stériles » – les débris de la carrière – dans la mer, alors même qu’un arrêté préfectoral le lui avait interdit. Lorsque l’usine a fermé ses portes, en 1965, Eternit a invoqué la concurrence de l’amiante du Canada, vendu moins cher. L’exploitant avait par ailleurs demandé un prêt à l’Etat pour moderniser ses installations, y compris sur le plan sanitaire, ce qui lui avait été refusé.Des décennies de démarches ont été nécessaires pour que les victimes de l’amiante et leurs familles soient reconnues comme telles. Au début des années 2000, la création du fonds d’indemnisation des victimes de l’amiante a permis le versement de plusieurs millions d’euros. Mais nombre de morts prématurées n’ont pu être directement liées à la fibre. Des « demandes de reconnaissance de la faute inexcusable de l’employeur » ont été déposées, selon le rapport d’information du Sénat, validées pour la première fois en 2004 par le tribunal des affaires de sécurité sociale de la Haute-Corse.Cinquante ans après la fermeture de l’usine, la commune de Canari a organisé une exposition photographique et érigé une stèle face à la friche. Pour Armand Guerra, il fallait rendre ainsi « un hommage à tous les travailleurs qui, dans la poussière, sans protection, et dans des conditions de travail très pénibles, ont souffert dans ce que l’on appelait “l’enfer blanc” ».Loup Espargilière Isabelle Rey-Lefebvre et Julia Pascual Il va falloir pousser les murs. Face à l’arrivée massive de migrants en Europe dans des conditions souvent dramatiques, François Hollande a annoncé, lundi 7 septembre, un effort accru. La France s’engage à accueillir 24 000 réfugiés supplémentaires en deux ans. Ces réfugiés s’ajouteront aux 9 000 personnes que la France s’était déjà engagée à accueillir auprès de la Commission européenne, cet été.Où et comment les loger ? Le dispositif existant, soit 25 000 places en centres d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA), est déjà saturé par les 65 000 demandes que la France examine chaque année. « Seulement un tiers des demandeurs d’asile ont accès à une place en CADA, comme le prévoit pourtant la loi », rappelle la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (Fnars), qui estime à 20 000 le nombre de places supplémentaires nécessaires. Pour les créer, le gouvernement s’est résolu à mobiliser l’ensemble des acteurs : associations, bailleurs sociaux, collectivités locales.Fin juin, le gouvernement avait dévoilé un premier « plan migrants », qui prévoyait la création de 11 000 places de divers types : CADA, hébergements d’urgence et logements pour les réfugiés ayant obtenu l’asile mais n’ayant pas trouvé de place dans le parc immobilier conventionnel ou dans le parc social, faute d’insertion socio-économique.Politique d’accueil sélectiveAujourd’hui, les pouvoirs publics vont devoir redoubler d’efforts. Ils tablent en amont sur les effets d’une politique d’accueil sélective. Les 24 000 demandeurs d’asile seront en effet triés sur le volet. Lundi 7 septembre, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, en a donné un aperçu, en expliquant que la France allait dès cette semaine soulager l’Allemagne d’un millier de réfugiés, « uniquement des Syriens, Irakiens et Erythréens ». Pour les 24 000 à venir, la même logique devrait opérer.Lire aussi :Et l’Allemagne ouvrit ses portesLes demandeurs d’asile seront identifiés dans les futurs « hot spots », des centres de contrôle et d’enregistrement en Grèce, en Italie et en Hongrie. Cet écrémage préalable doit permettre d’accélérer l’octroi du statut de réfugié par la France et donc de limiter la durée de séjour dans les CADA « à deux mois maximum », selon le ministère de l’intérieur. L’idée est de faire basculer rapidement les réfugiés qui ont obtenu le statut, donc un titre de séjour et une autorisation de travail, vers un dispositif de logement pérenne, afin de faire de la place aux nouveaux arrivants.Le gouvernement ne fera cependant pas l’économie de places d’accueil supplémentaires. Un effort dont il ne chiffre pas encore le coût, celui-ci dépendant notamment du nombre de places effectivement créées et de leur nature (les hébergements d’urgence en hôtel étant particulièrement onéreux), des besoins de mises en conformité de bâtiments « recyclés »... A titre de comparaison, le « plan migrants » décidé en juin a été chiffré en année pleine à 70 millions d’euros. « Un processus interministériel permettra de dégager les moyens administratifs et budgétaires nécessaires », a seulement assuré Bernard Cazeneuve, lundi. C’est « une question de quelques millions » d’euros et ça « ne se fera pas au détriment d’autres politiques », a assuré le ministre des finances, Michel Sapin.Mobiliser les locaux vacantsLa réponse de la France va commencer à se dessiner plus concrètement lors de la réunion de travail convoquée samedi 12 septembre, à laquelle M. Cazeneuve a convié les maires de France. Le nouveau coordinateur national de l’accueil des migrants, le préfet Kléber Arhoul, est chargé de sa préparation. Il s’agit de mettre à contribution toutes les villes volontaires : « Elles nous proposeront du logement ou du foncier pour accueillir des demandeurs d’asile », résume t-on place Beauvau. « Paris, Bordeaux, Pau, Poitiers, Besançon, Villeurbanne, Evry, Avignon, Cherbourg, Rouen, Lille, Strasbourg, Metz et tant d’autres ont d’ores et déjà confirmé leur présence », saluait, lundi, M. Cazeneuve.Lie aussi :Les maires invités à organiser l’accueil des migrants« Nous avons commencé à joindre les différentes administrations pour répertorier les bâtiments inoccupés », fait ainsi valoir le maire socialiste de Strasbourg, Roland Ries. La ville de Saint-Denis a de son côté proposé au ministre de l’intérieur de mobiliser les locaux vacants d’une ancienne gendarmerie ainsi que les centres de vacances municipaux, inoccupés pendant les périodes hivernales.« Il y a un éventail large de locaux appartenant à l’Etat, aux collectivités, aux bailleurs, appuie Djamel Cheridi, directeur de l’hébergement et du logement accompagné au sein de l’association Coallia, un des principaux gestionnaires de CADA. Je pense aux anciens foyers logement désaffectés, aux anciennes maisons de retraite, aux bâtiments en attente de démolition, aux casernes qui pourraient être reconfigurées… »Jean-Paul Clément, le directeur général de la société d’économie mixte Adoma, qui gère 12 000 places d’hébergement pour demandeurs d’asile, confirme : « Nous sommes à la recherche de terrains où installer des préfabriqués, de bâtiments publics, casernes ou autres, pour accroître notre capacité. » Adoma regarde aussi du côté de l’Association pour la formation professionnelle des adultes (AFPA), opérateur de l’Etat dont la vocation est d’accueillir des stagiaires partout en France et qui pourrait contribuer à hauteur de 5 000 ou 10 000 places.« Ce n’est jamais que 1 000 personnes par mois, soit 10 par département »« La France a accueilli 500 000 Espagnols [à la fin de] la guerre d’Espagne et 120 000 boat people en 1979 », en provenance du Vietnam, du Cambodge et du Laos, rappelait lundi le porte-parole du Parti socialiste, Olivier Faure. Accueillir 24 000 personnes, « ce n’est jamais que 1 000 personnes par mois, soit 10 par département », relativise aussi Jean-François Ploquin, directeur de l’association Forum Réfugiés, qui gère des dispositifs d’accueil. Il redoute cependant la difficulté qu’aura la France « à permettre l’accès à un logement social aux personnes reconnues comme réfugiées », car il y a déjà une longue liste d’attente dans de nombreuses villes.« Le mouvement HLM veut apporter sa contribution »Les 4,6 millions de logements sociaux français sont en effet très sollicités : « Le mouvement HLM a une tradition d’accueil des réfugiés et veut apporter sa contribution, rappelle Marie-Noëlle Lienemann, vice-présidente de l’Union sociale pour l’habitat, qui fédère 755 organismes HLM. Dans le cadre du plan migrants, pour libérer 3 000 à 4 000 places, notamment dans les CADA d’Ile-de-France, nous avons, dès le mois de juin, proposé de mobiliser 1 000 logements dans les zones détendues, où il y a de la vacance. » C’est le cas, par exemple, du Centre et de l’Est de la France, l’objectif étant de répartir l’effort sur tout le territoire.« Nous ne devons pas raisonner uniquement en termes de places, met en garde M. Ploquin. Il faut un accompagnement dans une perspective d’emploi et des schémas de répartition qui tiennent compte du marché du travail, des transports… » Il demeure toutefois peu probable que le parc social ait les moyens d’absorber tous les besoins. Au ministère de l’intérieur, on veut croire qu’une partie des réfugiés se logeront directement dans le parc privé…Comment un réfugié est-il orienté ?La France a déjà commencé à « sélectionner » les premiers réfugiés qu’elle va accueillir. Il s’agit d’Erythréens, de Syriens et d’Irakiens que l’Office français de protection des réfugiés et apatrides est allé chercher cette semaine en Allemagne. Des personnes « en urgent besoin de protection », précise le ministère de l’intérieur. Une façon de suggérer que les ressortissants soudanais, afghans ou éthiopiens ne bénéficieraient pas de l’asile en France. L’orientation des demandeurs d’asile sera faite par l’Etat européen où les migrants sont arrivés et où ils ont fait leur demande d’asile, en liaison avec les « points de contact » des Etats membres. Parmi les critères pris en compte : les liens familiaux, la « vulnérabilité », les langues parlées, les caractéristiques culturelles, sociales et professionnelles ainsi que la possibilité d’hébergement dans le pays de destination.Lire aussi :A Bordeaux, asile incertain pour les migrants sahraouisJulia PascualJournaliste au MondeIsabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sylvia Zappi « Un raz de marée de la misère. » C’est un constat bien sombre que dresse le Secours populaire français, en publiant, mardi 8 septembre, son baromètre sur la perception de la pauvreté en France. 57 % des personnes interrogées (1 013 personnes sondées par téléphone du 20 au 22 juin par l’institut Ipsos) avouent qu’elles ont « été sur le point de connaître une situation de pauvreté » à un moment de leur vie, une situation qui s’est aggravée en un an (plus deux points). La peur de tomber dans cette précarité s’est elle aussi fortement répandue.Après une poussée particulièrement forte entre 2007 et 2009, la misère continue de progresser en France : 35 % déclarent avoir effectivement vécu dans la pauvreté. Deux Français sur trois ont un proche qui est touché et, pour 31 % des sondés, cela frappe des membres de leur famille. Et ceci quelle que soit leur catégorie socioprofessionnelle. Une pauvreté dont les personnes évaluent le seuil à 1 054 euros mensuels – très proche du smic (1 135 euros) –, le plancher retenu par l’Insee étant de 987 euros.La crise dure maintenant depuis huit ans et ses effets se font plus durement et plus durablement sentir. 40 % des sondés éprouvent des difficultés pour payer les frais médicaux, 34 % pour régler les notes d’électricité ou de chauffage, 33 % pour le loyer. Les familles avouent aussi rencontrer des problèmes de trésorerie quand il faut remplir le réfrigérateur ou payer la carte de transport. Plus inquiétant, près d’une sur trois déclare peiner à assurer trois repas par jour ou à régler la cantine. Signe de la progression de la précarité à de nouvelles couches sociales, la difficulté à s’offrir des loisirs s’installe : une personne interrogée sur deux explique avoir du mal à envoyer ses enfants au moins une fois par an en vacances, ou à leur payer un cours de sport ou une place de cinéma.Peur de l’avenirLes moments de bascule deviennent de plus en plus banals. On ne décroche plus seulement à l’occasion de ruptures dans sa vie, comme un licenciement ou un divorce. Aux mères célibataires et aux travailleurs pauvres se sont ajoutés les retraités et les étudiants. « On voit de plus en plus de vieux qui ne se chauffent plus, de jeunes qui viennent chercher des colis alimentaires après les cours », assure Julien Lauprêtre, président du Secours populaire.Toutes les catégories de population étant touchés, plus personne ne se sent à l’abri. La peur de la dégringolade sociale s’exprime désormais ouvertement : 87 % des Français estiment que le risque que leurs enfants connaissent un jour la pauvreté est plus élevé qu’il ne l’était pour leur génération. 55 % pensent même qu’il l’est « beaucoup plus ». Un record depuis neuf ans que le baromètre existe.L’anxiété s’est naturellement transmise aux enfants. L’association a fait réaliser un sondage spécifique (échantillon de 500 enfants de 8 à 14 ans interrogés via Internet) pour mesurer leur propre perception du phénomène. Les résultats sont édifiants : près de six sur dix redoutent de devenir pauvres un jour ; près des deux tiers parmi ceux âgés de 11 à 14 ans. Ils disent côtoyer la pauvreté, tant à l’école (61 % d’entre eux) que dans leur quartier (47 %). Et estiment à 31 % le nombre de leurs camarades qui ne mangent pas à leur faim. L’avenir pour eux n’est donc guère souriant : 66 % estiment qu’il leur sera difficile de trouver du travail. « Voir ce nombre grandissant d’enfants qui ont peur de l’avenir, c’est bouleversant », juge M. Lauprêtre. L’association a aidé plus de 2,8 millions de personnes en 2014.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.09.2015 à 22h24 • Mis à jour le07.09.2015 à 22h27 Le pape François doit rendre publiques, mardi 8 septembre, à un mois d’un synode des évêques sur la famille, deux lettres visant à simplifier la procédure de reconnaissance de nullité d’un mariage, a annoncé lundi le Vatican.Tout en sauvegardant le principe de l’indissolubilité du sacrement du mariage, les deux lettres rendues publiques par François — l’une pour le code de droit canon et l’autre pour le code des canons des Eglises orientales — devraient simplifier des procédures jusqu’alors longues, chères et compliquées. En 2014, François avait installé une comission chargée de travailler sur cette réforme.Pour l’Eglise, reconnaître la nullité d’un mariage revient à dire qu’en raison d’un vice au départ, le sacrement n’a jamais eu lieu. Cela permet aux anciens époux de se remarier religieusement, alors que l’Eglise refuse le divorce et considère un remariage civil comme une infidélité au véritable conjoint.Lire aussi :Sur l’avortement, le pape se montre indulgent mais fidèle à la doctrineUn parcours long et fatigantEn janvier, le pape avait confié que ce parcours était « souvent perçu comme long et fatigant ». Il a aussi plusieurs fois exprimé le souhait que la procédure soit gratuite. Deux solutions ont particulièrement été évoquées : la réduction à un seul jugement, au lieu de deux, et la mise en place d’un recours administratif sous la responsabilité d’un évêque.De plus, le manque de foi des époux pourrait davantage être pris en compte parmi les motifs de nullité. Les fiancés passent en effet souvent devant un prêtre sous la pression sociale, sans se rendre compte que le sacrement qu’ils reçoivent est un engagement pour la vie. 07.09.2015 à 17h20 | Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Natacha Dabrowski, 32 ans, ne connaît que le secteur public. Après avoir travaillé deux ans comme gestionnaire administrative et financière à la communauté d’agglomération Plaine-commune, en région parisienne, elle est passée, en 2011, chef de projet en maîtrise d’ouvrage bâtiment.Pour elle, l’entreprise idéale, c’est celle qui œuvre au service de l’intérêt général.Lire aussi :Jordan Slaninka : « Mon entreprise idéale est toujours à l’écoute »Elodie Chermann (Propos recueillis par) Gérard Davet et Fabrice Lhomme Nicolas Sarkozy a été entendu par la police judiciaire, vendredi 4 septembre, dans le cadre de l’affaire Bygmalion. L’audition de l’ancien président de la République est la suite logique de cette enquête qui vise le financement illicite de sa campagne présidentielle malheureuse, en 2012.Lire notre décryptage : Bygmalion : si vous avez raté un épisodeLes investigations, menées par trois juges parisiens – Serge Tournaire, Roger Le Loire et Renaud Van Ruymbeke –, portent sur plus de 18 millions de fausses factures adressées par la société Event & Cie à l’UMP pour des prestations correspondant en réalité à l’organisation de meetings pour la campagne présidentielle de 2012.Lire aussi sur Les Décodeurs : Les 15 chiffres fous de l’affaire BygmalionDans un premier temps, les magistrats avaient mis en examen les cadres de la société de communication Bygmalion et de sa filiale Event & Cie, avant de passer à « l’échelon politique ». C’est ainsi que sont désormais poursuivis l’ex-directeur général de l’UMP Eric Cesari, ou encore Guillaume Lambert et Jérôme Lavrilleux, respectivement ancien directeur et directeur adjoint de la campagne de M. Sarkozy.S’agissant du président des Républicains, les juges comme les enquêteurs de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) s’interrogent sur son degré de connaissance du tour de passe-passe financier mis en place afin que, dans la plus grande illégalité, l’UMP prenne en charge ses dépenses de candidat à la présidentielle.Lire aussi :Affaire Bygmalion : le rôle de Nicolas Sarkozy au cœur de l’enquêteFabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen), Jean-Baptiste Chastand et Les Décodeurs Voici le nombre de réfugiés que chaque pays devrait accueillir, ainsi que ce nombre rapporté au nombre d’habitants.Royaume-Uni, Irlande et Danemark, qui bénéficient d’exemptions en matière de politique migratoire, n’ont pas à participer à cette répartition, même s’ils pourront accueillir des migrants sur une base volontaire. Italie, Hongrie et Grèce, aux capacités d’accueil déjà saturées, n’apparaissent pas non plus dans ce graphe, car le plan de l’UE est justement de les délester d’une part de la charge de l’accueil. #container_14416117412{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14416117412{ height:500px; } #container_14416117412 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14416117412 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14416117412 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14416117412 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Migrants : les quotas proposés par la Commission européenneNombre de réfugiés à accueillir, en valeur absolue et rapporté au nombre d'habitants.Source : Commission européenne(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14416117412", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:true, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#d891b0","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Nombre accueilli" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Nombre par habitant" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Allemagne","France","Espagne","Pologne","Pays-Bas","Roumanie","Belgique","Suède","Autriche","Portugal","République tchèque","Finlande","Slovaquie","Bulgarie","Croatie","Slovénie","Lituanie","Lettonie","Luxembourg","Estonie","Chypre","Malte"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre de réfugiés", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 31443 ], [ "", 24031 ], [ "", 14931 ], [ "", 9287 ], [ "", 7214 ], [ "", 4646 ], [ "", 4564 ], [ "", 4469 ], [ "", 3640 ], [ "", 3074 ], [ "", 2978 ], [ "", 2398 ], [ "", 1502 ], [ "", 1500 ], [ "", 1064 ], [ "", 631 ], [ "", 580 ], [ "", 526 ], [ "", 440 ], [ "", 373 ], [ "", 274 ], [ "", 133 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "pour 10000 habitants", "color": "#d891b0", "data": [ [ "", 3.900148846 ], [ "", 3.624585219 ], [ "", 3.192431046 ], [ "", 2.410329613 ], [ "", 4.294047619 ], [ "", 2.327655311 ], [ "", 4.075 ], [ "", 4.660062565 ], [ "", 4.297520661 ], [ "", 2.938814532 ], [ "", 2.830798479 ], [ "", 4.416206262 ], [ "", 2.776340111 ], [ "", 2.066115702 ], [ "", 2.503529412 ], [ "", 3.063106796 ], [ "", 1.966101695 ], [ "", 2.616915423 ], [ "", 8.148148148 ], [ "", 2.825757576 ], [ "", 2.403508772 ], [ "", 3.166666667 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 1, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; 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Un aspect auquel tenaient de nombreuses personnes présentes. Ainsi, Marie-Jo David, une Parisienne « engagée auprès des mineurs isolés étrangers », refusait d’être associée à un « mouvement politique ». Mais elle craint que la mobilisation ne dure pas.« Je suis un peu agacée. On recommence ce qu’on a fait pour Charlie. La France marche à l’émotion. Le problème de l’émotion, c’est qu’elle est passagère. Je préférerais qu’il y ait une prise de conscience. »A côté d’elle, Ouafa Yassa est justement venue sous le coup de cette « émotion », suscitée chez elle par la diffusion cette semaine de la photo du petit enfant syrien mort noyé. Elle a pris ses deux jeunes fils de 8 et 5 ans sous le bras, pour « leur montrer qu’on ne vit pas dans le monde des Bisounours ». Cet été, elle était en vacances à Bodrum, la ville côtière turque où le corps d’Aylan Kurdi s’est échoué : « Le fait de voir la photo m’a fait prendre conscience des conséquences de ce que j’avais vu là-bas ».Lire l'éditorial du "Monde" :Réfugiés : une photo pour ouvrir les yeux« La France, c’est un abri »Autour de la statue de la République, au centre de la place, un groupe de Syriens se faisait entendre aux cris de « Bachar Al-Assad, Al-Sissi, assassins ! ». Sur des pancartes, des messages reviennent : « Arrêter les massacres d’Assad = arrêter le flux des réfugiés », dit l’une d’elles. Une autre montre la photo d’Aylan Kurdi et cette phrase : « Je suis Syrien. Assad et Daesh m’ont tué ». Parmi eux, Ammar Kharboutli, qui a obtenu le statut de réfugié politique il y a deux mois et qui est en France depuis février 2015. « La France, pour moi, c’est un abri, fait-il valoir. Il faut donner le droit de vivre aux réfugiés syriens qui sont aux frontières. »Des membres et des élus de partis politiques étaient enfin présents, du Front de gauche ou d’Europe Ecologie-Les Verts notamment. « Cette année, je ne nous avais jamais vus aussi nombreux à une manifestation », constate Claire Grover, responsable de la commission nationale immigration chez EELV, à propos des militants de son parti. Lire aussi :Migrants : « Aucun pays ne peut avoir l’illusion qu’il n’est pas concerné »La place commençait à se vider aux alentours de 19 heures. Des membres du collectif La Chapelle en lutte passaient encore parmi les gens : « Nous faisons une quête pour les réfugiés qui sont dans le lycée hôtelier désaffecté du 19e arrondissement. Ils sont au moins 400. Environ 150 sont arrivés sur ces trois derniers jours », explique Marguerite Dauvois. « On est contents qu’il y ait du monde, ajoute la militante. On a fait des manifs à 200 ou 300 maximum ces derniers mois ; ça redonne espoir. »A Nantes, le temps de la « communion »Un peu plus de 1 200 personnes place Royale, en plein cœur de Nantes (Loire-Atlantique). Une vraie foule. Mais pas non plus une chaîne humaine exceptionnelle. La manifestation « Welcome refugees » commence par une minute de silence.Dans la foule, Majda, 49 ans, et trois de ses enfants brandissent une pancarte « bienvenue » rédigée en araméen, arabe, breton et français. Majda a fui en 1991 l’Irak, « le berceau de l’humanité, à cause de la guerre. On ne quitte jamais par plaisir son pays pour l’inconnu, il n’y a aucun bonheur à devenir réfugié. » Elle est venue en France, parce que sa famille y avait des amis « mais on ne savait pas comment on allait survivre ».Désormais fonctionnaire, cet agent des écoles maternelles, qui a obtenu la nationalité française en 1995, manifeste son souhait de venir en aide à une famille de réfugiés. « C’est l’histoire de ma famille, on comprend ce qui se passe dans la tête de ces personnes, appuie son fils Christian, étudiant en troisième année à la faculté de sciences de Nantes. Quand un réfugié part de chez lui, il laisse tout mais il a une force inouïe. Il n’a plus rien à perdre, sauf la vie. Et même ça, ça ne lui fait pas peur. »« Tout le monde ferme les yeux sur les guerres, les crises, et leurs causes, embraye Kotombo, Tchadien de 32 ans, arrivé en France il y a dix ans, qui met un point d’honneur à épauler les nouveaux arrivants. L’Europe vend des armes partout. Des multinationales étrangères pillent les sous-sols de l’Afrique. Tous les secteurs de l’économie sont gérés par des entreprises occidentales. L’Europe dit qu’elle ne peut pas accueillir toute la misère du monde. Mais il faut aussi qu’elle cesse de la semer dans ces pays-là, cette misère. »Lire la tribune de Guy Sorman :« Les réfugiés d’aujourd’hui me rappellent mon père fuyant le nazisme »Les principaux ténors politiques de la gauche, parmi lesquels la maire PS de Nantes Johanna Rolland ou Christophe Clergeau, candidat PS à la région des Pays de la Loire, passent leurs têtes. Des écologistes aussi. Tout comme l’ensemble des représentants religieux de la place nantaise. Vendredi, Mme Rolland et David Samzun, maire PS de Saint-Nazaire, ont dit leur volonté de rejoindre « le réseau de villes solidaires pour l’accueil des réfugiés », répondant ainsi favorablement à l’appel du premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis. La maire de Nantes promet de prendre au plus vite « de nouvelles initiatives concrètes » et évoque un programme d’accueil de sept familles syriennes porté par une association.A Lyon, rendez-vous manquéA Lyon, la mobilisation a été beaucoup moins importante. Moins d’une centaine de personnes se sont rassemblées sur la place Bellecour. La faible participation déçoit profondément les présents, dont beaucoup sont militants dans des associations humanitaires. L’appel est passé par des réseaux sociaux, sans être déclaré officiellement à la préfecture.Isabelle Moulin, 50 ans, a eu l’idée de réactiver « le concept des parapluies » pour fédérer les volontaires. Au début des années 2000, une campagne de sensibilisation pour Forum réfugiés, principal organisme d’accueil de migrants à Lyon, avait utilisé des parapluies blancs avec ce slogan adressé aux populations en détresse : « Un petit coin de parapluie pour un coin de paradis. »Lorsqu’un parapluie s’ouvre au milieu de la grande place Bellecour, c’est effectivement le signal pour ceux qui ne croyaient plus à la manifestation, faute de participants. « Je pensais que Lyon était une ville humaniste et qu’elle se serait mieux mobilisée », estime Virginie, 36 ans, venue de Villeurbanne avec son bébé. « Je ne comprends pas qu’on ne puisse rien faire, on a les moyens d’organiser de l’accueil dans les communes, les villages. » « Il est indispensable de réagir »La seule prise de parole publique est celle d’Olivier Brachet, 67 ans, ancien directeur de Forum réfugiés, élu démissionnaire de la municipalité de Gérard Collomb, qui appelle à un rendez-vous le 14 septembre, date d’une réunion européenne sur la question des migrations.« Il faut pousser les responsables politiques, les inciter à une répartition des populations entre les pays européens, en France, il faut que l’effort d’accueil soit partagé, tous les départements devraient être concernés. »« On peut accueillir plein de personnes dans différents endroits », est persuadée Maud Dreano, 39 ans, une Bretonne arrivée à Lyon depuis trois ans, qui porte un parapluie avec des # suivis de mots-clés : dignité, réfugiés. « Je serais prêt à accueillir chez moi s’il le faut, les Français sont frileux sur la politique de l’immigration, c’est la première fois qu’un tel mouvement se produit en Europe, il est indispensable de réagir », dit Marc Dinguirard, 67 ans, habitant de Lyon 3, écharpe blanche autour du cou.Marion, 35 ans, est venue par des messages sur Facebook. « Il faut que l’on montre que des gens sont prêts à se bouger. J’ai pas envie de voir d’un côté des riches, de l’autre ceux qui crèvent. Les gens ont peur de perdre quelque chose en aidant des migrants », estime la jeune femme. « Ce qu’on risque, c’est perdre notre âme », glisse un voisin, en référence à la formule de l’ancien maire de Lyon Michel Noir, contre le Front national.Julia Pascual (à Paris)Journaliste au MondeRichard Schittly (Lyon, correspondant)Journaliste au MondeYan Gauchard (Nantes, correspondant)Journaliste au Monde 05.09.2015 à 11h09 | Claire Ané Plus d’un an après l’adoption de la loi sur les stages, le 10 juillet 2014, la rentrée 2015 sonne deux tardives mais bonnes nouvelles quant à sa mise en œuvre.D’une part, mardi 1er septembre est entrée en vigueur une nouvelle augmentation de la gratification minimale obligatoire pour les stages de plus de deux mois, qui passe ainsi de 3,30 euros de l’heure à 3,60 euros, soit une hausse d’une quarantaine d’euros par mois.D’autre part, un de ses décrets d’application les plus attendus, concernant le plafond de stagiaires par entreprise et leur encadrement, devrait être publié dans les semaines à venir, selon une source proche du dossier. Selon le texte soumis à la validation du conseil d’Etat, les entreprises de plus de 20 salariés n’auront pas le droit de compter plus de 15 % de stagiaires dans leurs effectifs. Quant aux entreprises plus petites, elles pourront accueillir un maximum de trois stagiaires.Le plafond retenu est plus favorable aux entreprises que celui évoqué il y a un an par Geneviève Fioraso, alors secrétaire d’Etat à l’enseignement supérieur, lors de la discussion de la loi sur les stages au Parlement. Il était alors question de le limiter à 10 % de stagiaires par entreprise. « Cela représente déjà une vraie mesure de moralisation quand on sait que certaines entreprises comptent 20 à 25 % de stagiaires dans leur effectif, fait-on valoir de source proche du dossier. Il fallait aussi veiller à ne pas trop fragiliser l’offre de stages. » Des demandes de dérogations pourront cependant être faites localement aux recteurs d’académie, pour porter le plafond à 20 % pour l’accueil de stagiaires du secondaire (des élèves de bac pro) dans les quelques spécialités où les entreprises pouvant les former sont peu nombreuses.Autre point du décret, le nombre maximal de stagiaires que pourra suivre un tuteur en parallèle est fixé à trois, soit la même limite que celle qui prévaut pour les étudiants en apprentissage.Claire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste Julia Pascual et Sylvia Zappi Sursaut velléitaire ou déclenchement d’une mobilisation durable ? Vendredi 4 septembre, il était difficile de qualifier l’ampleur du soutien en faveur de l’accueil des réfugiés en France, tant celui-ci semblait évoluer au fil des heures et à tâtons.Lire aussi :Des milliers de migrants pris en charge en Autriche et en AllemagneLe flou s’est ainsi difficilement dissipé autour des organisations soutenant le rassemblement de solidarité avec les migrants, « Pas en notre nom », qui doit se tenir samedi à 17 heures place de la République, à Paris. Bien que se revendiquant « citoyen » et « spontané », il est apparu comme lancé par Raphaël Glucksmann, fils du philosophe André Glucksmann, à qui des militants reprochent une volonté de « récupération » et une proximité avec Bernard-Henri Lévy. Des rassemblements s’organisent simultanément dans d’autres villes : à Bordeaux, à Montpellier, à Grenoble, à Vannes, à Nantes, à Briançon, à Strasbourg (à 16 heures) ou à Arras. Une manifestation est prévue dimanche 6 à Rouen, ainsi que le dimanche 13 septembre à Rennes et Marseille.Lire aussi :Glucksmann père et fils : la tête et les jambes« Peut-être que les conditions émotionnelles et politiques sont réunies pour qu’il y ait un électrochoc »Sur Facebook, alors que plus de 20 000 personnes annonçaient vouloir participer à l’appel, des associations ont finalement sauté le pas vendredi en fin de journée, à l’image de la Cimade : « C’est l’intention globale de mobilisation citoyenne qui doit primer, défend le secrétaire général de l’association, Jean-Claude Mas. Peut-être que les conditions émotionnelles et politiques sont réunies pour qu’il y ait un électrochoc ».Vendredi soir, à l’initiative de la Ligue des droits de l’homme (LDH), une réunion inter-associative s’est tenue, regroupant des syndicats (CGT, FSU, Solidaires) et des entités comme SOS Racisme, la Licra ou le MRAP. Elle a débouché sur un appel au rassemblement mardi 8 septembre. « Nous voulons porter trois revendications : la suspension des accords de Dublin, l’application de la directive européenne relative à la protection temporaire en cas d’afflux massif de personnes déplacées et l’organisation d’une grande conférence nationale sur le droit d’asile », détaille Françoise Dumont, présidente de la LDH.Lire aussi :Quelles initiatives pour aider les migrants en France ?Une gauche amorpheCet appel est « le premier » de la LDH. Mais des initiatives similaires, portées par d’autres entités, l’ont précédé. Elles ont peu porté, butant sur l’atonie des politiques et une majorité de Français hostile à l’accueil des migrants. « Le nouvel enjeu, c’est de convaincre les opinions publiques et les politiques qu’il faut développer de la solidarité envers les migrants et au sein de l’Europe, estime Laurent Giovannoni, au Secours catholique. On manque d’écho. »« Il y a un refus des forces démocratiques de s’emparer du sujet »Pour le directeur général de France Terre d’asile, Pierre Henry, « il y a un refus des forces démocratiques de s’emparer du sujet. Regardez le nombre de personnes qui travaillent sur les questions migratoires au sein des partis de gauche. Le politique a marginalisé les gens engagés sur cette question-là. »Les écologistes partagent ce constat d’une gauche amorphe. Comme si le discours du Front national pesait sur sa capacité à s’indigner. « On a perdu la bataille sous Sarkozy. Depuis, dans aucune campagne électorale, on a parlé des réfugiés autrement que sous l’angle sécuritaire, oubliant nos réflexes de mobilisation », dit Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’Europe Écologie-Les Verts.Les militants écologistes, communistes ou anticapitalistes sont pourtant ceux que l’on retrouve dans les luttes locales de défense des migrants. Mais le discours de leurs dirigeants, qui défendent un accueil plus généreux des réfugiés, reste inaudible.Le Parti socialiste a donné l’impression de courir après l’événement : annonçant vendredi, en fin de journée, que des élus et des membres de sa direction seraient présent samedi. Le PS organisera aussi, mardi 8 septembre, un « grand meeting » parisien « en soutien aux villes solidaires avec les réfugiés ».Insuffisant, pour le député frondeur Pouria Amirshahi : « Au-delà de ses prises de parole symboliques, le PS doit engager un rapport de force avec le gouvernement. »Julia PascualJournaliste au MondeSylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.09.2015 à 18h59 La photo du jeune Aylan, 3 ans, mort noyé en tentant de gagner l’Europe, a suscité un émoi international et donné un visage aux milliers de migrants qui affluent depuis la Méditerranée. En France, l’opinion publique semblait encore très récemment réticente à l’accueil des migrants (à 56 % selon un récent sondage) mais de nombreux citoyens cherchent des moyens d’agir. De la simple pétition à l’accueil d’un migrant chez soi, l’action peut prendre diverses formes.Lire aussi :En France, de timides élans citoyens en direction des réfugiésPétitions en ligneC’est la démarche la plus immédiate pour faire entendre sa voix aux décideurs politiques. Plusieurs pétitions circulent sur Internet. L’une des dernières en date, intitulée « Nous voulons accueillir des réfugiés », a été lancée le 1er septembre par la Vague citoyenne – un mouvement né dans le sud-ouest de la France –, a déjà recueilli plus de 16 000 signatures. Une pétition, adressée aux chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne (UE), « Pour que cesse la honte en Europe », a rassemblé 460 000 personnes depuis juillet. D’autres textes se focalisent sur des sujets plus spécifiques, comme l’aide médicale aux migrants de Calais par exemple.Rassemblements citoyensDes citoyens rassemblés sur Facebook sous la bannière « Pas en notre nom » appellent à manifester samedi 5 septembre à 17 heures place de la République, à Paris, pour exprimer leur solidarité avec les migrants.Des rassemblements s’organisent simultanément dans d’autres villes : à Bordeaux, à Montpellier, à Grenoble, à Vannes, à Nantes, à Briançon, à Strasbourg (à 16 heures) ou à Arras. Une manifestation est prévue dimanche 6 à Rouen, ainsi que le dimanche 13 septembre à Rennes et Marseille.Dons aux associations et aux ONGDans les pays d’origine des migrants, sur les parcours qu’ils empruntent ou dans leur pays d’accueil, les migrants sont aidés par de nombreuses associations et organisations non gouvernementales (ONG) déjà très bien structurées, mais qui ont besoin pour fonctionner de recevoir de l’argent privé. En France, les dons donnent droit à des réductions d’impôts allant de 66 % à 75 % de la somme versée.Présente à la fois au niveau international et dans chaque ville de France, la Croix-Rouge intervient en situation d’urgence et dans l’accompagnement de long terme, sanitaire et social. Caritas (Secours catholique en France) développe aussi une mission internationale d’aide aux migrants.Sur les questions de santé, Médecins du monde et Médecins sans frontières agissent également dans les pays d’origine, sur les routes de migration (notamment en Méditerranée) et en France. Pour aider plus spécifiquement les enfants, on peut adresser ses dons à l’Unicef ou à l’ONG Save the Children, présente dans plusieurs pays d’Europe.Plusieurs ONG ou associations se consacrent davantage à l’aide aux réfugiés ou aux demandeurs d’asile : le Haut-Commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) au niveau international, France Terre d’asile, la Cimade, le Gisti…Dons en nature ou bénévolatSpontanément, en voyant la détresse des migrants, de nombreux citoyens cherchent à offrir de la nourriture, des vêtements ou divers objets qui ne sont pas toujours utiles. « La générosité est importante, mais elle doit s’organiser pour ne pas se disperser ou rester un feu de paille », avertit Pierre Henry, porte-parole de France Terre d’asile, qui conseille par exemple de se renseigner auprès des associations locales ou des centres d’accueil des demandeurs d’asile, présents sur tout le territoire français, pour évaluer leurs besoins.De même, lorsqu’on souhaite offrir de son temps en devenant bénévole, le plus efficace est de s’adresser aux antennes locales des ONG citées ci-dessus. Plusieurs types de profils sont recherchés en fonction des missions : distribution de nourriture, interprétariat, cours de français, accompagnement dans les démarches administratives et conseil juridique… Mais Pierre Henry met en garde : « Le bénévolat est un engagement dans la durée. »HébergementPour éviter que les migrants dorment dans la rue alors que les centres d’hébergement sont saturés, des initiatives, encore modestes, proposent aux citoyens de les accueillir chez eux. Inspirée de l’organisation allemande Refugees Welcome, le mouvement Singa, soutenu par le HCR, vient de lancer un réseau d’hébergement des réfugiés chez l’habitant, baptisé CALM (Comme à la maison). Cet « Airbnb des migrants » qui met en relation des réfugiés mal logés ou sans domicile et des particuliers pour « quelques jours, quelques semaines et quelques mois » affirme avoir reçu 500 propositions en quelques jours.Le Service jésuite des réfugiés (JRS) a mis en place une initiative équivalente baptisée « Welcome ». Le principe est d’accueillir un réfugié dans sa famille pendant une durée déterminée (généralement quatre semaines). Le réseau est présent dans 17 villes. « Nous avons eu des centaines d’appels depuis avant-hier », explique Michel Cros, du JRS, qui insiste sur la dimension « amicale » et « humaine » de l’accueil, ainsi que la nécessité d’être situé assez près des préfectures, pour que le demandeur d’asile puisse effectuer ses démarches. Pour les personnes qui craignent de se lancer dans un engagement lourd, il est possible d’accueillir quelqu’un le temps d’un repas, d’un week-end ou pour des vacances.Enfin, les personnes disposant d’un logement vacant peuvent le mettre à disposition des demandeurs d’asile en passant par un dispositif Solibail, qui propose un loyer modique mais assuré. Soren Seelow Une information judiciaire pour enlèvement et séquestration a été ouverte le 23 juillet contre Mehdi Nemmouche, l’auteur présumé de la tuerie du Musée juif de Bruxelles du 24 mai 2014, a déclaré au Monde le parquet de Paris, confirmant une information d’Europe 1. La justice le soupçonne d’être l’un des geôliers de quatre journalistes français retenus en otage pendant dix mois en Syrie : Didier François, Edouard Elias, Nicolas Henin et Pierre Torrès.C’est l’audition de ces ex-otages, le 20 avril 2014, qui avait motivé l’ouverture d’une enquête préliminaire dès l’été 2014, comme Le Monde l’avait révélé en septembre de la même année. Selon certains témoignages, Nemmouche n’aurait été qu’un exécutant de base de l’Etat islamique chargé de surveiller les otages occidentaux, mais il aurait fait montre d’une grande brutalité et commis des actes graves.« Quand Nemmouche ne chantait pas, il torturait »Dans un témoignage publié en septembre 2014 par le site de son employeur, le magazine Le Point, l’ex-otage Nicolas Hénin avait déclaré :« Quand Nemmouche ne chantait pas, il torturait. Il était membre d’un petit groupe de Français dont la venue terrorisait la cinquantaine de prisonniers syriens détenus dans les cellules voisines. Chaque soir, les coups commençaient à pleuvoir dans la salle dans laquelle j’avais moi-même été interrogé. La torture durait toute la nuit, jusqu’à la prière de l’aube. Aux hurlements des prisonniers répondaient parfois des glapissements en français. »Durant l’enquête préliminaire, qui aura duré plus d’un an avant d’être confiée à un juge antiterroriste dans le cadre d’une information judiciaire, les services d’enquête « ont effectué des rapprochements, des investigations techniques ainsi qu’un gros travail d’échange d’informations avec Eurojust », l’unité de coopération judiciaire de l’Union européenne, explique une source judiciaire. D’autres otages européens pourraient en effet avoir eu affaire en Syrie avec ce Français d’origine algérienne, âgé de 29 ans.Mehdi Nemmouche est le principal suspect du quadruple assassinat du Musée juif de Bruxelles le 24 mai. Interpellé à Marseille le 30 mai 2014 à la descente d’un car en possession de plusieurs armes, il a été extradé le 29 juillet en Belgique, où il est incarcéré.Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.09.2015 à 14h41 • Mis à jour le01.09.2015 à 14h46 Sur la question de l’avortement, le pape François avait déjà mis en avant, au début de l’année, la notion de miséricorde, qui implique pour les chrétiens de ne pas en rester à une posture de condamnation. Dans une lettre rendue publique mardi 1er septembre, le souverain pontife a appelé tous les prêtres, durant le Jubilé de la miséricorde qui débutera en décembre, à accorder le pardon à tous les catholiques qui ont avorté ou provoqué l’avortement. Le pape ne pose à ce pardon qu’une condition : le pêcheur doit avoir eu une démarche de repentir.Dans un message adressé à l’organisateur de cette Année sainte extraordinaire (ou jubilé), le prélat italien Rino Fischella, le pape déclare avoir « décidé, nonobstant toute chose contraire, d’accorder à tous les prêtres, pour l’année jubilaire, la faculté d’absoudre du péché d’avortement tous ceux qui l’ont provoqué, et qui, le cœur repenti, en demandent pardon ».Dans cette lettre, sans faire référence aux personnes qui aident les femmes à avorter, François exprime ostensiblement son empathie à l’égard de celles-ci :« Le drame de l’avortement est vécu par certains avec une conscience superficielle, qui semble ne pas se rendre compte du mal très grave qu’un tel acte comporte. (…) Beaucoup d’autres, en revanche, bien que vivant ce moment comme un échec, considèrent ne pas avoir d’autres voies à parcourir. Je pense à toutes les femmes qui ont eu recours à l’avortement. (…) Je connais bien les conditionnements qui les ont conduites à cette décision. Je sais qu’il s’agit d’un drame existentiel et moral. J’ai rencontré de nombreuses femmes qui portaient dans leur cœur la cicatrice de ce choix difficile et douloureux. Ce qui a eu lieu est profondément injuste. »« Elargir la possibilité de clémence »Depuis son élection en mars 2013, François entend donner de l’Eglise catholique une image plus ouverte et tolérante sur les questions de société. Mais, pour le porte-parole du Saint-Siège, Federico Lombardi, cette déclaration ne revient pas à « minimiser la gravité de ce péché mais à élargir la possibilité de clémence ».Lire aussi :Le pape défend la famille traditionnelle et les pauvres à ManilleSelon le droit canon de l’Eglise, l’avortement est un péché si grave que ceux qui le pratiquent ou aident à le pratiquer sont automatiquement punis d’excommunication. L’interruption volontaire de grossesse ne peut être d’ordinaire formellement pardonnée que par un évêque, par le principal confesseur du diocèse, ou par un missionnaire, a précisé le porte-parole adjoint du Vatican, Ciro Benedettini.Lors du deuxième anniversaire de son élection, le 11 mars, le pape François avait annoncé la tenue d’une Année sainte extraordinaire, du 8 décembre prochain au 20 novembre 2016. Elle verra affluer des millions de pèlerins à Rome, mais sera aussi organisée dans tous les diocèses du monde.A moins qu’il soit décrété « extraordinaire », le jubilé, l’un des événements les plus importants de l’Eglise catholique, a lieu tous les vingt-cinq ans. Le Jubilé de la miséricorde sera le 29e jubilé en sept cents ans d’histoire de cette tradition. La précédente Année sainte remontait à l’an 2000, sous le pontificat de Jean Paul II, et des millions de catholiques avaient alors pris part aux célébrations. 01.09.2015 à 06h40 • Mis à jour le01.09.2015 à 16h51 //sas_manager.render(21484); ADVERT_AD(['50270/464684', 21484, '', 'pave_milieu', '']); //sas_manager.render(21483); ADVERT_AD(['50270/464684', 21483, '', 'pave_haut', '']);les derniers articles de la thématique Réinventer l’Etat face à l’accélération numérique A la rencontre des gens du « Monde » Michel Houellebecq prépare une exposition au Palais de Tokyo pour l’été 2016tous les articles de la thématique Matthieu Ricard est essayiste, moine bouddhiste tibétain. Il sera présent au Monde Festival pour une « conversation » sur le thème « Faut-il continuer à manger de la viande ? » dimanche 27 septembre à 15 h 30 à l’Opéra Bastille.S’opposant à l’introduction d’un menu végétarien au choix pour les élèves des écoles, menu laïque par excellence qui a la vertu de ne pouvoir offenser personne tout en étant bon pour la santé, l’environnement et, bien sûr, les animaux, le maire de Châlon-sur-Saône, Gilles Platret, a déclaré qu’un tel menu posait « d’énormes problèmes » et que, « selon un grand nombre de diététiciens », le régime végétarien « n’apporte pas toutes les ressources nutritionnelles suffisantes pour l’enfant, en particulier le fer, dont la carence est source de fatigue pour l’écolier ».Lire aussi :Le repas végétarien, le plus laïc de tousFeu mon père Jean-François Revel parlait de la « connaissance inutile », qui est aussi le titre de l’un de ses ouvrages. Il est en effet désolant que des connaissances scientifiques avérées et aisément accessibles soient traitées comme si elles n’existaient pas. Le mythe des protéines « incomplètes », perpétué notamment par l’industrie de la viande, repose sur des recherches anciennes et désuètes.Selon des données plus fiables fournies par l’Organisation mondiale de la santé et l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les neuf acides aminés essentiels sont présents en quantité et en proportions suffisantes dans la plupart des nourritures végétales. De plus, en ce qui concerne la teneur en protéines, la comparaison d’une centaine d’aliments, établie par la FAO, montre que les 13 premiers de la liste sont des végétaux (dont le soja, 38,2 %, le pois carré, 33,1 %, le haricot rouge et les lentilles, 23,5 %) et un champignon (la levure de bière, 48 %).La viande, loin derrière les nourritures végétalesLa première viande, le jambon de porc, vient en 14e position avec 22,5 %, le premier poisson, le thon, en 23e position avec 21,5 %, tandis que les œufs et le lait viennent respectivement en 33e et en 75e position avec seulement 12,5 et 3,3 % de protéines. Une alimentation normale à base de végétaux suffit donc largement à pouvoir à nos besoins en protéines, en quantité et en qualité. De fait, c’est la nourriture carnée qui pose des problèmes. Une étude menée par l’institut EPIC (European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition), portant sur 521 000 individus, a montré que les sujets qui mangeaient le plus de viande rouge avaient 35 % de risques supplémentaires de développer un cancer du côlon que ceux qui en consommaient le moins.D’après une autre étude publiée à l’université Harvard en 2012 par An Pan, Frank Hu et leurs collègues, portant sur plus de 100 000 personnes suivies pendant de nombreuses années, la consommation quotidienne de viande est associée à un risque accru de mortalité cardio-vasculaire de 18 % chez les hommes et de 21 % chez les femmes, tandis que la mortalité par cancer représente respectivement 10 % et 16 %. Chez les gros consommateurs de viande rouge, le simple fait de remplacer la viande par des céréales complètes ou d’autres sources de protéines végétales diminue de 14 % le risque de mortalité précoce. Par ailleurs, à cause du phénomène de bioconcentration, la viande contient environ quatorze fois plus de résidus de pesticides que les végétaux, les produits laitiers cinq fois plus.Les polluants organiques persistants s’accumulent en effet dans les tissus graisseux des animaux et entrent ainsi dans l’alimentation humaine. Ces polluants organiques se retrouvent également dans la chair des poissons d’élevage, nourris d’aliments concentrés fabriqués entre autres à partir de protéines animales. Ces molécules sont non seulement cancérigènes, mais aussi toxiques pour le développement du système nerveux du fœtus et des jeunes enfants. Quant à la vitamine B12, indispensable à la formation de l’hémoglobine du sang, elle est pratiquement absente des plantes, mais on la trouve dans le lait et les œufs. Les végans [qui s’abstiennent de toute nourriture d’origine animale] ont, par conséquent, besoin de s’en procurer sous forme de compléments alimentaires, qui peuvent être fabriqués à partir de cultures de bactéries.Recommandations inappropriéesAu vu des études menées depuis une vingtaine d’années, affirmer, comme le fait l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES), à propos de ceux qui souhaitent s’abstenir de produits d’origine animale que « ce type d’alimentation fait courir à long terme des risques pour la santé » est donc scientifiquement inexact. Les recommandations qui en découlent sont, par voie de conséquence, inappropriées.Pour ceux qui penseraient que le fait d’être végétarien affecte les performances physiques, la liste des champions végétariens et végans parle d’elle-même : Carl Lewis, titulaire de neuf médailles d’or aux Jeux olympiques, Bode Miller, médaillé olympique de ski alpin, Edwin Moses, invaincu 122 fois d’affilée sur le 400 mètres haies, Martina Navratilova, détentrice du plus grand nombre de titres dans l’histoire du tennis, l’ultramarathonien américain Scott Jurek, Patrik Baboumian, dénommé « l’homme le plus fort du monde », Fauja Singh, un Indien végétarien qui fut le premier centenaire à courir un marathon et le jeune champion du monde de la mémoire, Jonas von Essen.Les assureurs ne s’y trompent pas : aux Etats-Unis, Kaiser Permanente, une importante société d’assurance-maladie, avec plus de 9 millions de membres, incite les médecins à « recommander une diète à base de végétaux à tous leurs patients ». Au Royaume-Uni, une assurance-vie propose même 25 % de rabais pour les végétariens et les végétaliens. Les auteurs d’une étude anglaise réalisée sur 65 000 personnes dont 17 000 végétariens ou végans concluent : « Les gouvernements qui désirent mettre à jour leur définition d’un régime propice à la santé et respectueux de l’environnement doivent recommander de diminuer la consommation de produits animaux. » A bon entendeur, salut !Retrouvez Matthieu Ricard au Monde Festival pour une « conversation » sur le thème « Faut-il continuer à manger de la viande ? » dimanche 27 septembre à 15 h 30 à l’Opéra Bastille.Changer le monde : c’est le thème de l’édition 2015 du Monde Festival qui a lieu les 25, 26 et 27 septembre à Paris avec Anne Hidalgo, Emmanuel Macron, Thomas Piketty, Matthieu Ricard, Evgeny Morozov, Jordi Savall… Comment réguler Internet ? Va-t-on vers la fin de la croissance ? Quels contre-pouvoirs à la civilisation numérique ? La musique peut-elle changer le monde ? Retrouvez le programme sur Le Monde Festival. Sylvia Zappi La transmission du nom reste en France encore très majoritairement sous la domination du père. 83 % des 818 565 bébés nés en 2014 portent en effet le patronyme paternel. Seul un sur dix porte les noms de ses deux géniteurs. Quant à donner le seul nom de la mère, l’idée ne passe pas : cela ne concerne que 6,5 % des naissances. L’étude que publie l’Insee, mardi 1er septembre, montre une évolution très lente sur cette tradition familiale.Depuis la loi du 1er janvier 2005, les parents peuvent transmettre à leur enfant soit le nom du père, soit le nom de la mère, soit les deux noms accolés dans l’ordre qui leur plaît. Les parents ont donc légalement des droits égaux, qu’ils soient mariés ou pas, à transmettre leur nom de famille. L’institut de statistiques a voulu savoir, dix ans après son adoption, si la loi avait eu un effet sur les pratiques des parents.Dans l’immense majorité, ces derniers transmettent le nom du père seul. La proportion explose même quand il s’agit de couples mariés (95 %). Les couples qui dérogent à cette règle en accolant leurs deux noms – le plus souvent dans l’ordre « père-mère » – sont majoritairement en union libre ou en concubinage, et seul un enfant sur dix porte les noms accolés de ses deux parents.Transmission inégalitaireL’Insee a dressé une carte montrant la répartition géographique de ces enfants à double nom : s’ils sont nombreux (16 %) dans les départements limitrophes de l’Espagne (où se pratique la transmission des deux noms), comme les Pyrénées-Atlantiques, l’Ariège et les Pyrénées-Orientales, les doubles noms le sont également en Corse-du-Sud, en Bretagne, en Poitou-Charentes, en Lozère, dans les Alpes-de-Haute-Provence et à Paris. A l’inverse, ils ne sont que 6 % dans le Nord-Pas-de-Calais.Le résultat est étonnant dans une société où l’égalité des sexes a progressé de manière spectaculaire en un demi-siècle. Malgré la présence massive des femmes sur le marché du travail, la chute des mariages et le nombre grandissant de naissances hors mariage – près de 60 % des naissances en 2014 –, la transmission du nom du père reste inégalitaire. Le nombre infime de transmission du seul nom de la mère en atteste : les enfants qui le portent n’ont, neuf fois sur dix, pas été reconnus par leur père à la naissance.Participez à notre appel à témoignages : Vous avez choisi de donner à votre enfant uniquement le nom de famille de la mère. TémoignezSylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Mattea Battaglia Syndicats d’enseignants et ministère de l’éducation partagent-ils le même calendrier scolaire ? La question se pose, tant leurs priorités en cette rentrée semblent diverger. Si, Rue de Grenelle, on ne jure que par les « nouveautés » de septembre 2015 – « morale laïque », réforme des ZEP, maternelle recentrée sur son « cycle »… –, c’est vers la réforme du collège, qui n’entrera en application qu’en 2016, que les regards des enseignants se portent.Après les polémiques du printemps, l’intersyndicale à l’initiative de la contestation espère bien relancer le mouvement. « Ce n’était pas un coup de colère épidermique », prévient Frédérique Rolet, la cosecrétaire générale du SNES-FSU, syndicat majoritaire dans le secondaire. Selon un calendrier qui devait être affiné ce mardi, le « réveil » se jouerait en deux temps : une grève des professeurs mi-septembre, une journée de manifestation nationale en octobre – « un samedi avant les vacances de la Toussaint », souffle-t-on du côté du Snalc, où l’on espère que « la société civile, les parents d’élèves notamment, viendra s’agréger au mouvement ».Lire aussi :Mobilisation de rentrée pour les profs hostiles au « collège 2016 »Le pari d’une remobilisation ne repose pas sur rien : l’interdisciplinarité et l’autonomie – les concepts clés de la réforme du collège –, mais aussi la suppression des sections bilangues et l’avenir de l’option latin ont inquiété, ces derniers mois, bien au-delà des cercles enseignants. A ces craintes se sont ajoutées celles suscitées par les nouveaux programmes, jugés incomplets, jargonnants, voire partisans. Or rien ne dit que leur seconde mouture, promise elle aussi en septembre, viendra apaiser les tensions.Lire aussi :Réforme du collège : ce qui est vrai, ce qui est faux« Postures idéologiques »Reste que la mobilisation avait perdu de sa fougue avant la pause estivale, la grève du 11 juin n’ayant réuni qu’une minorité d’enseignants. Au-delà des interrogations sur la relance de la contestation, il faut bien constater que la virulence des débats a laissé des traces sur le terrain comme sur la Toile. Même au sein de l’UNSA, fédération pourtant favorable au nouveau collège, on fait état d’inquiétudes en salle des profs. « Les enseignants sont divisés, reconnaît Christian Chevalier, du SE-UNSA, mais une partie – et pour moi une majorité – a intégré que le changement se fera bel et bien ». « Mais dans quelles conditions ?, s’interroge Philippe Tournier, du syndicat de chefs d’établissement SNPDEN-UNSA. Ce que l’on craint, c’est la poursuite de ce ton acrimonieux et vindicatif qui s’est propagé sur les réseaux sociaux, perceptible dans la pauvreté des arguments mis en avant par les “anti-réforme” comme par les “pro”. Bref, les postures idéologiques… Et, à la rentrée 2016, quand il faudra faire le grand saut, cette atmosphère n’aura pas disparu. »A vingt-quatre heures de la rentrée des classes, Najat Vallaud-Belkacem a, elle, joué la carte de l’optimisme, en évoquant un simple « malentendu » avec les enseignants, dans un entretien au Parisien et sur les ondes de France Inter. Une explication immédiatement rejetée sur Twitter par les professeurs concernés.Lire aussi :Rentrée des classes : des programmes aux vacances, tout ce qui changeMattea BattagliaJournaliste au Monde Anne-Aël Durand Mauvaise surprise pour les parents d’élèves de Clamart (Hauts-de-Seine) : en inscrivant leurs enfants aux services scolaires, ils ont découvert des tarifs en hausse de 40 % en moyenne par rapport à l’année dernière, et jusqu’à 62 % pour les centres de loisirs. La cantine passe ainsi de 0,19 euro à 0,26 euro par repas pour les plus modestes et de 5,55 à 7,77 euros pour les plus aisés. Les activités organisées dans le cadre des nouveaux rythmes scolaires, gratuites l’an dernier, coûtent désormais entre 1 et 18 euros par an.« La mairie nous avait dit qu’elle réviserait les tarifs, mais pas à ce point-là ! Ça a été voté le 9 juillet, alors que l’année scolaire était terminée, déplore Jean-Marie Godart, président de la FCPE Clamart. J’ai reçu des SMS et des appels de parents mécontents et inquiets pour leur budget de rentrée. Des choix politiques sont faits, en défaveur des écoles. » L’association de parents d’élèves a lancé une pétition en ligne et sera reçue par la municipalité le 3 septembre. Mais le maire assume cette hausse brutale, directement liée, selon lui, aux baisses de dotations de l’Etat. « On passera de 10 millions d’euros en 2012 à 5 millions en 2017, justifie Jean-Didier Berger (Les Républicains). Nous sommes obligés de faire peser une partie des charges sur les usagers. Je me suis engagé à ne pas augmenter les impôts, j’utilise tous les autres leviers (vente de terrains communaux, diminution de personnel, tarification) pour faire des économies. »Lire aussi :L’allocation de rentrée scolaire est-elle suffisante ?Les budgets des familles en jeuC’est aussi en toute fin d’année scolaire, le 25 juin, que la mairie voisine d’Antony, a voté de nouveaux horaires et un dispositif tarifaire modifié pour le périscolaire, qui entraîne des surcoûts allant de 30 à 146 %. « La garderie et l’étude sont facturées à l’unité et plus au forfait, ce qui double la facture pour les familles dont les deux parents travaillent, explique David Mauger, de la FCPE locale. Mais ils n’ont pas le choix de leurs horaires, ce n’est pas normal qu’ils soient pénalisés. L’équipe municipale semble vouloir que les parents fassent autrement, en allant dans le privé ou en prenant une nounou. »La refonte du planning, entre garderie et temps d’activité périscolaire (TAP), a aussi été l’occasion pour la mairie d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) de tripler le tarif horaire, qui passe de 0,34 euro à 1 euro. Pour Elodie Garcia, qui s’était battue en 2014 aux côtés des parents d’élèves pour que les nouveaux rythmes scolaires s’accompagnent d’« horaires décents » et de TAP de qualité, la décision de la mairie est « un coup de poignard dans le dos ». « Ça creuse les inégalités, déplore la jeune mère de trois filles. Des parents m’ont dit qu’ils devront abandonner des activités : judo, danse… »Dans des communes défavorisées, comme Roubaix (Nord), ville la plus pauvre de France, c’est l’équilibre du budget des familles qui est parfois en jeu. Elisabeth Valot, militante au Front de gauche et mère célibataire de deux enfants, a mené la contestation. Elle s’inquiète des nouveaux tarifs de la cantine et de la garderie. « J’ai fait mes calculs. J’en ai pour 100 à 150 euros de plus par mois. Ça me met en grosse difficulté financière, c’est honteux. Il va falloir être au centime près pour l’alimentation, les chaussures, les vacances… J’ai entendu une maman dire qu’elle allait arrêter de travailler car avec son temps partiel, la cantine et la garderie étaient équivalentes à son salaire. »Nombreuses « remontées du terrain »De telles hausses tarifaires ne sont, heureusement, pas généralisées sur le territoire. Mais les fédérations de parents d’élèves assurent recevoir en cette rentrée de nombreuses « remontées du terrain » concernant les coûts des services périscolaires, dont la presse locale se fait parfois l’écho. Selon une enquête rendue publique lundi 31 août par la FCPE, la restauration est le principal poste de dépense pour les parents d’élèves de maternelles et élémentaire. Ils sont 52,7 % à estimer que le coût de la rentrée scolaire a augmenté en 2015, et 73,9 % à considérer qu’ils ne sont pas suffisemment aider face à ces dépenses.Plusieurs villes de banlieue, qui accueillent beaucoup de jeunes actifs avec enfants, sont concernées par des hausses importantes de tarifs : Saint-Maur (Val-de-Marne), Saint-Cyr-l’Ecole ou Carrières-sur-Seine (Yvelines). Mais pas seulement. A Pézenas, dans l’Hérault, les prestations périscolaires passent de 0,70 euro à 2,50 euro par jour, soit une augmentation de... 275 %. Sans atteindre cette hausse vertigineuse, plusieurs grandes villes ont aussi modifié les règles en 2015 : Toulouse (Haute-Garonne) supprime la gratuité des repas pour 7 000 familles, et augmente le coût du centre aéré. A Metz (Moselle), comme à Paris, les familles les plus aisées paieront plus cher la cantine. D’autres ont fait le choix de rendre payants les temps d’activités périscolaires (TAP) instaurés l’an dernier : Antibes et Grasse (Alpes-Maritimes), Bazemont (Yvelines), Villeneuve-lès-Avignon (Gard)…Pour les opposants à la réforme, ce sont les nouveaux rythmes scolaires qui sont à blâmer. « Les communes ont estimé des coûts l’an dernier et ont eu de mauvaises surprises, explique Valérie Marty, présidente de la Fédération des parents d’élèves de l’enseignement public (PEEP). C’est compliqué de généraliser d’une commune à une autre, mais parfois, la gratuité des nouvelles activités périscolaires est maintenue en se répercutant sur l’augmentation des autres services. C’est lorsque les premières factures arriveront que les familles prendront conscience des hausses. » L’aide octroyée par l’Etat (50 à 90 euros par élève) a pourtant été maintenue pour les communes qui organisent des activités, et peut être complétée par des fonds de la Caisse d’allocation familiale.« Choix politique »« Il y a eu un coût pour mettre en place les TAP, mais aussi des économies. Les mairies ne doivent plus financer la garderie du mercredi matin par exemple, nuance Pierre-Alain Roiron, vice-président PS de l’Association des maires de France. Certains élus ne voulaient pas de la réforme et augmentent les tarifs parfois de manière exponentielle. C’est un choix politique. » Egalement maire de Langeais, il reconnaît toutefois que la baisse des dotations de l’Etat aux collectivités locales (11 milliards d’euros de moins sur trois ans) pèse sur les budgets municipaux. « Cette diminution est trop rapide, mais cela n’explique pas tout. »Pour Liliana Moyano, présidente de la FCPE, les hausses des tarifs des activités périscolaires accroissent les inégalités dans l’éducation. « On parle du coût de la rentrée, mais de plus en plus, les parents d’élèves sont sollicités toute l’année, pour les sorties, le transport, la cantine… On assiste à un détricotage inquiétant de la gratuité de la scolarisation. »Lire aussi :Rentrée des classes : des programmes aux vacances, tout ce qui changeAnne-Aël DurandJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 31.08.2015 à 15h07 • Mis à jour le31.08.2015 à 17h44 | Samuel Laurent Peu connue du grand public jusqu’ici, la fiche « S » est devenue un élément d’actualité depuis les attaques commises en France depuis le début de l’année. L’auteur présumé de l’attaque commise dans le TGV Thalys le 21 août 2015, Ayoub El-Khazzani, était en effet fiché S, tout comme Yassin Salhi, l’auteur d’un attentat manqué à Saint-Quentin-Fallavier en juin, ou comme Sid Ahmed Ghlam, soupçonné d’avoir voulu commettre un attentat contre une église de Villejuif, mais aussi les frères Kouachi, auteurs de l’attaque contre Charlie Hebdo, et leur complice Amedy Coulibaly.Autant d’éléments qui suffisent au député des Alpes-Maritimes, Christian Estrosi, pour demander que l’on impose aux personnes fichées S le port d’un bracelet électronique, quand la présidente du Front national, Marine Le Pen, évoque leur expulsion. Mais qu’est-ce au juste qu’une fiche S ?Un fichier vieux de plus de quarante ans et désormais européenLa fiche S (pour « atteinte à la sûreté de l’Etat ») n’est en réalité qu’une des nombreuses catégories d’un fichier vieux de plus de quarante ans : le fichier des personnes recherchées (FPR). Créé en 1969, il comporterait plus de 400 000 noms, qu’il s’agisse de mineurs en fugue, d’évadés de prison, de membres du grand banditisme, de personnes interdites par la justice de quitter le territoire, mais aussi de militants politiques ou écologistes (antinucléaires, anarchistes, etc.).Chaque catégorie possède une nomenclature, sous la forme d’une lettre : « M » pour les mineurs en fugue, « V » pour les évadés… Le FPR compte 21 catégories au total, selon la Commission nationale informatique et libertés (CNIL), qui en fournit une dizaine d’exemples :« E » (police générale des étrangers) ;« IT » (interdiction du territoire) ;« R » (opposition à résidence en France) ;« TE » (opposition à l’entrée en France) ;« AL » (aliénés) ;« M » (mineurs fugueurs) ;« V » (évadés) ;« S » (sûreté de l’Etat) ;« PJ » (recherches de police judiciaire) ;« T » (débiteurs envers le Trésor)…La loi précise également les obligations et interdictions résultant d’une peine avec sursis, ou dans le cadre d’un suivi sociojudiciaire, mais aussi l’interdiction de stade, celle d’exercer certaines professions ou de conduire un véhicule.Cette fiche contient, selon le décret de 2010 en vigueur, l’état civil, le signalement, la photographie, les motifs de recherche, la conduite à tenir en cas de découverte et quelques autres détails.On donc peut être fiché dans le FPR pour une foule de raisons : judiciaires (si on fait l’objet d’une interdiction de sortie de territoire ou à l’inverse d’une obligation de le quitter), administratives (immigré clandestin, personne disparue…), fiscales (si on doit de l’argent à l’Etat), mais aussi « d’ordre public » : si l’on est soupçonné de terrorisme, ou d’atteinte à la sûreté de l’Etat, par exemple.A l’exception des fiches « J » et « PJ », qui correspondent à des personnes recherchées par la justice ou la police, les fiches, y compris « S » n’entraînent aucune action automatique de coercition à l’encontre d’une personne.En outre, depuis la mise en place de Schengen, ce fichage n’est plus seulement français, mais européen : la plupart des pays membres de l’espace Schengen « versent » dans une base commune leurs fiches afin que les autres en bénéficient. Mais chaque pays peut également faire disparaître une fiche car elle l’estime caduque, la supprimant ainsi de toute la base de données.« Menaces graves pour la sécurité publique »C’est le plus souvent la Direction générale de la sûreté intérieure (DGSI), le service du renseignement français, qui produit les fiches S. Mais une telle fiche peut être émise suite à des informations provenant d’autres pays ou dans le cadre de collaborations internationales : la personne visée peut ou non se trouver sur le territoire français.Dans la plupart des catégories du FPR, le fichage est le plus souvent subséquent à une décision administrative, judiciaire ou fiscale : on est fiché « T » si le fisc s’interesse à nous, ou « V » si on s’est évadé de prison. Le cas de la fiche S est particulier : il s’agit de personnes que l’on (la France ou un autre pays, puisque ce fichage est européen) soupçonne de visées terroristes ou d’atteinte à la sûreté de l’Etat (ou de complicité), sans pour autant qu’elles aient commis de délit ou de crime. Elles peuvent ainsi être de simples relations d’un terroriste connu.La loi est d’ailleurs floue à ce sujet : peuvent faire l’objet d’une fiche S toutes les personnes « faisant l’objet de recherches pour prévenir des menaces graves pour la sécurité publique ou la sûreté de l’Etat, dès lors que des informations ou des indices réels ont été recueillis à leur égard ».La fiche S est elle-même subdivisée en divers niveaux matérialisés par des chiffres, qui vont de « S1 » à « S16 ». Contrairement à ce qu’on a pu lire, explique le ministère de l’intérieur, ce niveau de chiffres ne correspond pas à la « dangerosité » d’une personne, mais plutôt aux actions à entreprendre pour le membre des forces de l’ordre qui contrôle cette personne. Ainsi, S14 correspond depuis peu aux combattants djihadistes revenant d’Irak ou de Syrie.Mais un hooligan, un manifestant altermondialiste régulier ou un opposant actif à la construction de l’aéroport à Notre-Dame-des-Landes peut se retrouver fiché S au même titre qu’un combattant djihadiste connu par les services de renseignements de dizaines de pays.Impossible d’arrêter quelqu’un en raison d’une fiche SS’il arrive qu’une personne soit « fichée S » dans le cadre d’une enquête et surveillée à ce titre, le fait d’être fiché n’entraîne, pour les autorités, aucune obligation de suivi ou de surveillance. On l’a dit, des fiches S sont émises sur transmission de renseignement provenant d’autres pays, sans que les personnes concernées soient nécessairement en France.Dans la communauté du renseignement, on parle de 5 000 personnes qui feraient l’objet d’une telle fiche. Le ministère admet qu’il y a en réalité un nombre supérieur de fichés S, sans souhaiter communiquer le chiffre complet. Néammoins, sur son blog, Jean-Jacques Urvoas, spécialiste de la sécurité au PS, évoque dans un billet récent le chiffre de 10 000 « fiches S ». Ces personnes ne se trouvent pas nécessairement en France et ne sont pas nécessairement françaises.En réalité, la fiche S a surtout un rôle d’alerte : en cas de contrôle d’identité, ou à un aéroport, par exemple, elle signale aux forces de l’ordre que des soupçons pèsent sur l’individu contrôlé, et que tout renseignement que l’on pourra obtenir est précieux. Mais on ne peut pas arrêter quelqu’un, et encore moins l’expulser, au simple motif qu’il a une fiche S, contrairement à ce qu’avance Marine Le Pen. Cela reviendrait à expulser toutes les personnes placées sur écoute par la justice au motif qu’elles sont sur écoute.Une fiche temporaireFaire l’objet d’une fiche S ne signifie pas non plus que l’on fait l’objet d’une surveillance active, mais qu’on a été, à un moment, soupçonné, pour des raisons qui peuvent être très diverses, de vouloir atteindre aux intérêts de l’Etat.C’est donc une autre pierre dans le jardin des tenants de l’arrestation ou de l’expulsion des personnes fichées S : le plus souvent, ces dernières ne le savent pas, puisque cette catégorie est couverte par le secret défense.Dans bien des cas, le but du renseignement est de remonter des filières et de trouver d’autres contacts, bref de procéder à des surveillances discrètes. En clair, prévenir un terroriste soupçonné qu’il fait l’objet d’une surveillance en lui mettant un bracelet électronique n’est pas forcément une méthode efficace pour l’empêcher de nuire (ou empêcher ses complices d’agir).Néanmoins, ce mode de fonctionnement a un défaut : les fiches du FPR (et notamment les fiches S) sont temporaires. Si une personne fichée ne commet aucune infraction et se fait oublier, sa fiche sera effacée au bout d’un an. C’est ce qui s’est produit pour Yassin Salhi, qui avait été fiché S de 2006 à 2008, avant de disparaître du fichier.Ces fiches ont surtout un rôle dans le cadre d’enquêtes, assure le ministèreSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julia Pascual « La Commission européenne va mettre à la disposition des autorités françaises jusqu’à 5 millions d’euros », a annoncé lundi 31 août son vice-président Frans Timmermans à l’occasion d’un déplacement à Calais avec le premier ministre, Manuel Valls, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, le secrétaire d’Etat aux affaires européennes, Harlem Desir, et le commissaire en charge des migrations, Dimitris Avramopoulos.Cette enveloppe financera principalement l’installation de quelque 120 tentes pour abriter environ 1 500 personnes sur la lande où sont actuellement regroupés 3 000 migrants dans des conditions insalubres. Une zone qui a été rebaptisée « la jungle » de Calais. « L’idée, c’est qu’il [le campement] puisse ouvrir au début de l’année 2016 », a précisé Manuel Valls.« Nous aurions pu survoler la jungle en hélicoptère »Le matin même, le directeur général de l’association La Vie active, Guillaume Alexandre, qui pilote ce projet, évoquait un coût total de 25 millions d’euros, notamment pour permettre des travaux de terrassement. Ces derniers jours, les pluies ont provoqué de nombreuses inondations dans la lande, principalement constituée de dunes de sable. « On estime que 1 000 personnes ont souffert des pluies, jaugeait Christian Salomé, de l’Auberge des migrants. Des tentes ont été complètement transpercées. » Pour ce responsable associatif présent sur le terrain, le besoin de mises à l’abri se fait chaque jour plus urgent.Les ministres français et les commissaires européens ont visité le dispositif d’hébergement Jules Ferry, situé dans un ancien centre aéré qui jouxte le camp et qui offre actuellement un accueil de nuit et en dur à 115 personnes particulièrement vulnérables, des femmes et des enfants. Le directeur du centre, Stéphane Duval, a expliqué que les lieux sont saturés et que « 70 personnes sont sur liste d’attente ».La visite a également permis une présentation du service d’accueil de jour assuré par dix travailleurs sociaux de l’association La Vie active : une moyenne de 2 200 à 2 300 repas sont servis en fin de journée, 500 à 700 personnes peuvent prendre une douche tous les jours. « Un renfort de personnel serait le bienvenu et l’on peut allègrement élargir le service », a souligné Stéphane Duval. Une mesure qui n’est pas à l’ordre du jour. « Nous procédons par tranche et par étape, a défendu Bernard Cazeneuve. Nous aurions pu survoler la jungle en hélicoptère, disperser [les migrants] et ne jamais revenir. »Pour Véronique Devise, la présidente du Secours catholique du Pas-de-Calais, l’annonce du premier ministre est une « avancée », et « c’est une très bonne chose que l’Europe prenne conscience qu’il y a une urgence humanitaire aux frontières ». Mais la responsable s’interroge: « Il y a 3 500 personnes sur la jungle, je ne sais pas comment ils vont gérer la mise à l’abri de certains et pas d’autres. Comment dire à l’un “toi tu seras à l’abri” et à l’autre “tu restes dehors par -5 degrés”? » C’est pourquoi selon elle, « il aurait presque fallu trouver un autre lieu, ailleurs. Mettre le camp humanitaire au même endroit signifie qu’ils vont devoir gérer des tensions énormes ».« Humanité et fermeté »A l’occasion de son allocution, M. Valls a revendiqué une approche alliant « humanité et fermeté », comme il l’avait fait la veille à La Rochelle en clôture de l’université d’été du Parti socialiste. Depuis le début de l’année à Calais, 1 600 demandes d’asile ont été déposées et 1 200 personnes ont été renvoyées vers leur pays d’origine.« Il faut faire cette distinction essentielle. Il y a d’une part le droit d’asile et d’autre part l’immigration irrégulière. »Le premier ministre a redit sa volonté de mettre sur pied des « hot spots », sorte de centres permettant d’opérer un tri dans les pays d’arrivée, comme la Grèce et l’Italie. M. Valls a aussi évoqué la nécessité de créer un « centre de prévention au départ et d’aide au retour » au Niger, connu pour être un pays de transit.M. Cazeneuve a jugé que « 60 % de ceux qui arrivent » à Calais « relèvent de l’immigration économique ». Une estimation qui ne semble cependant pas être partagée par tous. « Quand vous regardez les pays d’origine, Soudan, Érythrée, Ethiopie, Afghanistan, Syrie...peut-on dire que les populations se déplacent uniquement pour des motifs économiques ? Ça paraît peu probable », a commenté Guillaume Alexandre, le directeur général de La Vie active.La venue à Calais de M. Valls en compagnie de deux commissaires européens revêt aussi un aspect « symbolique », a reconnu le premier ministre. Elle permet de mettre en scène une approche concertée de la crise migratoire. M. Valls a ainsi défendu l’idée d’une « étroite coopération entre la Commission et les Etats membres et aussi les Etats candidats » tout en condamnant le fait que « de trop nombreux pays se refusent à prendre leur part. Nous ne pourrons pas l’accepter ».« Les chiffres restent tout à fait gérables »Frans Timmermans a lui aussi jugé que « personne ne peut se cacher, on a besoin de tout le monde », il a rappelé que « les flux migratoires vont se poursuivre » et que « les chiffres restent tout à fait gérables pour un continent de 500 millions d’habitants, a condition que nous répondions avec unité ». L’agence Frontex parle de 340 000 arrivées en Europe depuis le début 2015.Lire aussi : En Europe, une politique d’asile en ordre disperséLe vice-président de la Commission européenne a de nouveau défendu l’idée d’un « mécanisme permanent de répartition des demandeurs d’asile » en Europe. « Nous proposerons dans quelques semaines une liste de pays sûrs », a-t-il ajouté, faisant référence aux Etats candidats à l’entrée dans l’UE et dont les ressortissants ne pourraient pas prétendre à l’asile.« Nous ferons très prochainement d’autres propositions pour garantir le retour effectif et rapide [des migrants économiques]. Les pays européens ne sont pas assez efficaces. »Manuel Valls a abondé dans son sens en plaidant pour un « système unifié d’asile » avec une « harmonisation des règles et des niveaux de prestations ». « Nous devons réfléchir au déploiement de gardes-frontières européens », a ajouté M. Valls. A la demande de l’Allemagne, de la France et de la Grande-Bretagne, une réunion des ministres de l’intérieur et de la justice européens doit se tenir le 14 septembre et permettre d’avancer dans la concrétisation de ces mesures.La fin de la conférence de presse a été brièvement perturbée par une militante Femen. La jeune femme, le buste nu et portant des inscriptions sur son corps, a fait irruption dans la salle, faisant basculer plusieurs caméras, en criant à plusieurs reprises « Il aura fallu 200 000 morts pour retrouver votre humanité ! », en allusion au bilan de la guerre en Syrie. Elle a rapidement été expulsée puis interpellée.Lire aussi :Comment fonctionne la politique migratoire entre le Royaume-Uni et la France ?Julia PascualJournaliste au Monde 31.08.2015 à 10h39 • Mis à jour le01.09.2015 à 13h48 | Séverin Graveleau Najat Vallaud-Belkacem s’en est tenue à son agenda politique « post-Charlie ». L’enseignement moral et civique (EMC) sera bien au programme de l’année scolaire 2015-2016, au grand dam des syndicats d’enseignants qui avaient demandé au printemps un report d’un an. Cela afin de laisser plus de temps aux enseignants pour prendre en main le nouveau programme, publié en juin au Journal officiel. Mais surtout pour s’y former. La Rue de Grenelle leur a répondu que la « grande mobilisation de l’école pour les valeurs de la République » ne pouvait attendre 2016.Du temps, les enseignants en auront sans doute encore besoin pour appréhender l’EMC, nouvelle appellation — plus consensuelle — de la « morale laïque » voulue par l’ancien ministre de l’éducation Vincent Peillon. Car elle rompt à plusieurs titres avec les trois dispositifs qu’elle remplace : l’instruction civique en primaire, l’éducation civique au collège et, dans une moindre mesure, l’éducation civique, juridique et sociale (ECJS) au lycée. Comme cela était déjà le cas au lycée, l’enseignement moral et civique bénéficie dorénavant, du CP à la terminale, d’horaires propres, à raison d’une heure par semaine au primaire et de deux heures par mois dans le secondaire.Lire aussi :Rentrée scolaire : la laïcité à marche forcéeSur toute la scolarité, cela devrait représenter « trois cents heures au total », précisait mardi 25 août la ministre de l’éducation nationale lors de sa conférence de presse de rentrée. Au collège, ce temps officiellement « dédié » à la discipline ne devrait plus, comme cela se faisait souvent, être amputé pour pouvoir boucler le programme d’histoire-géographie, auquel il était adossé. Si pour cette rentrée les professeurs d’histoire-géographie de collège en ont toujours la charge, tous les enseignants devraient être concernés à terme. Deuxième rénovation de forme : les programmes d’EMC en primaire et au collège sont organisés par cycles de trois ans et non plus en programmes annuels, comme ce sera le cas par la suite dans toutes les disciplines.Quatre « cultures » ou « valeurs » morales et civiquesL’accent est mis sur la laïcité, définie dès le cycle 2 (CP-CE1-CE2) comme « la liberté de penser et de croire ou de ne pas croire ». Au lycée, le programme d’enseignement moral et civique se situe peu ou prou dans la continuité de l’ancien ECJS, avec un accent mis sur la laïcité, l’éducation aux médias et la lutte contre les discriminations. En primaire et au collège, le programme est articulé autour de quatre « cultures » ou « valeurs » morales et civiques : la sensibilité (comprendre ses émotions et celles des autres) ; le droit et la règle (le sens des règles du vivre-ensemble) ; le jugement (le pluralisme des opinions) ; l’engagement (le principe de la communauté de citoyens). Ces éléments répondent en fait au domaine de « la formation de la personne et du citoyen » du nouveau socle commun, bagage que tout élève doit avoir acquis à la fin de sa scolarité obligatoire, à 16 ans.Afin de ne pas tomber dans un enseignement trop « moralisateur » et ainsi donner du grain à moudre aux pourfendeurs du « catéchisme républicain », le programme d’EMC s’attache à proposer, pour chaque thématique, des thèmes d’activités et de débats à mettre en place en classe : « jeu théâtral », « discussion à visée philosophique », « participation à la semaine de la presse et des médias », etc.« Les valeurs, ça se fait vivre »Tout en regrettant qu’aucune formation n’ait encore été donnée aux enseignants sur l’EMC et, entre autres, sur « cette thématique aussi importante qu’est la laïcité », Anthony Lozac’h, professeur d’histoire-géographie en collège, et militant du SE-UNSA, estime que « c’est justement cette place plus importante donnée à l’apprentissage du débat citoyen et de l’esprit critique des jeunes qui est intéressante ». Selon lui « le ministère a généralisé les choses intéressantes qui se faisaient souvent déjà, ici ou là, en éducation civique ».« Les valeurs, ça se fait vivre, ça ne se transmet pas comme un vaccin ou un virus », répond Valérie Sipahimalani, secrétaire générale adjointe du SNES-FSU, estimant que les « enseignants font déjà vivre, au jour le jour, la citoyenneté dans les établissements ». Elle dénonce le « manque de formation, de ressources pédagogiques et de temps de concertation des enseignants ».Reste une question importante, celle de l’évaluation de l’enseignement moral et civique, en particulier au brevet des collèges. Le ministère ne devrait donner des précisions que dans les prochaines semaines… après le début des cours d’EMC.Lire aussi :Rentrée des classes : des programmes aux vacances, tout ce qui changeSéverin GraveleauJournaliste au Monde A REUTILISER et Mattea Battaglia Après deux rentrées des classes marquées par le changement des rythmes scolaires, celle qui s’annonce mardi 1er septembre – la troisième préparée par la gauche – est résolument placée sous le signe de deux notions intimement liées : citoyenneté et laïcité. Au risque de hérisser, par un excès de zèle, une partie du corps enseignant et de la société.L’école de la République avait été pointée du doigt au lendemain des attentats de janvier, l’éducation nationale mise en cause lorsque ont retenti des « Je ne suis pas Charlie » dans quelque 200 collèges et lycées. Huit mois ont passé, et c’est en classe, du CP à la terminale, que la Rue de Grenelle avance sa réponse. Ou plutôt ses réponses : nouvel enseignement moral et civique, « réserve citoyenne », prévention de la radicalisation, « commémorations patriotiques », journée de la laïcité… Une bonne partie des mesures déclinées par Najat Vallaud-Belkacem lors de sa conférence de presse de rentrée, le 24 août, entendent replacer l’école « au cœur de la République ». Toutes sont d’ailleurs issues de la « grande mobilisation de l’école pour la défense des valeurs républicaines » engagée par François Hollande, le 21 janvier.Lire aussi :En quoi consiste le nouvel « enseignement moral et civique » mis en place cette rentrée ?Dans le périmètre immédiat de l’école aussi, la référence à la laïcité est forte. Sur les temps périscolaires, des ateliers voient le jour, à Paris par exemple, pour sensibiliser les enfants au vivre-ensemble. L’enseignement supérieur n’est pas en reste avec la réédition, le 17 septembre, du guide Laïcité et enseignement supérieur publié en 2004, année de la loi interdisant le voile à l’école.Un thème de rentrée omniprésent… au risque de l’être trop ? Il faut dire que le paysage scolaire n’est pas bouleversé outre mesure par d’autres nouveautés. La réforme des zones d’éducation prioritaires (ZEP) est certes généralisée, mais c’est en 2014 qu’elle a fait débat, lorsqu’il a fallu sélectionner le millier de réseaux à labelliser. Quant au collège et à ses nouveaux programmes attendus pour 2016, c’est courant septembre – voire en octobre – que l’on saura si la mobilisation des opposants reprend.« Excès de zèle »Sur le terrain, enseignants et chefs d’établissement saluent volontiers « le principe » de cette rentrée placée sous le sceau de la citoyenneté, même si les « effets d’annonce » les hérissent un peu. « Attention à la surenchère d’initiatives, alerte Hubert Tison, de l’Association des professeurs d’histoire-géographie. Parmi les élèves, et même parmi les enseignants, tout le monde n’a pas le doigt sur la couture du pantalon. Les excès de zèle en matière de laïcité, sur les commémorations patriotiques, on sait très bien les querelles que cela soulève… L’essentiel, c’est de laisser une marge d’autonomie aux enseignants, demande-t-il. Une bonne équipe réussit toujours à mobiliser sa classe. »Du côté des principaux de collège, même accueil prudent. « C’est encore une chance qu’après ce qui s’est passé en janvier, on n’ait pas tout oublié, témoigne Philippe Tournier, porte-parole du syndicat SNPDEN-UNSA. Mais l’Etat reste ambigu sur la laïcité : il agite les grands principes tout en nous enjoignant, sur le terrain, de faire preuve de “discernement” face aux difficultés. » « Or il est illusoire de penser qu’un consensus existe dans ce domaine, conclut ce principal d’un établissement parisien, ou de croire ou que les polémiques peuvent être évitées. »Celles-ci ont déjà refait surface sur les réseaux sociaux. En cause : la signature désormais obligatoire de la Charte de la laïcité par les familles, document de 15 articles qui n’avait plus vraiment fait débat depuis son affichage, il y a deux ans, dans toutes les écoles et les établissements publics. Sa présentation, à la rentrée 2013, avait été saluée par la majorité du corps enseignant, tout en étant jugée discriminante par certains – dont des institutions religieuses comme le Conseil français du culte musulman.« Si quelqu’un refuse de signer, on fait quoi ? On engage des poursuites ? », demandent des enseignants sur la Toile. « C’est tellement marrant de lire ici et là qu’on veut “promouvoir les valeurs de la République” à l’école. C’est comme vivre en Théorie », commente sur Twitter Sihame Assbague, porte-parole du collectif Stop le contrôle au faciès, qui raille ainsi « la rentrée archi-Charlie ».Lire aussi :Rentrée des classes : des programmes aux vacances, tout ce qui change« Laïcité à deux vitesses »« Que cette charte ne s’applique pas aux deux millions d’élèves de l’enseignement privé, n’est-ce pas la preuve d’une laïcité à deux vitesses ? », interroge Béatrice Mabilon-Bonfils. Pour cette sociologue, auteure de La Laïcité au risque de l’Autre (éd. de l’Aube, 2014), les injonctions qui pleuvent sur la communauté éducative depuis janvier vont dans un bien mauvais sens. « Ce discours moralisateur surplombant l’élève, les familles, et qui semble tomber d’en haut alors qu’eux-mêmes expérimentent au quotidien un système éducatif inégalitaire, cela ne peut pas parler aux jeunes, observe la professeure à l’université de Cergy-Pontoise. On leur vante la fabrique du “commun” et, dans la pratique, les écarts de réussite se perpétuent à tous les niveaux du système éducatif ! »La loi de refondation de l’école (juillet 2013) a pourtant inscrit noir sur blanc la réduction des inégalités comme une priorité, mais celle-ci n’est guère visible pour les observateurs de l’école, même après trois rentrées préparées par la gauche. Ce qu’ils observent en revanche aujourd’hui, c’est le coup d’accélérateur mis sur le « volet citoyenneté ». Une « précipitation » dénoncée par le SNES-FSU, majoritaire dans le secondaire, qui voit dans le nouvel enseignement moral et civique un « bricolage aberrant ». Or ces critiques rencontrent d’autant plus d’échos que le volet formation promis par le gouvernement a, lui, pris du retard.« Sur la laïcité, il y a bien une accélération, mais on est dans l’exacte filiation du projet porté dès 2012 par Vincent Peillon, tempère l’historien Claude Lelièvre. Il ne faut pas se tromper de laïcité. On vise là une laïcité de conscience, de conviction, et pas de réglementation ou de prescription. Dans la lignée de Jules Ferry pour qui la tâche première de l’école républicaine, avant même le lire-écrire-compter, était de faire des petits républicains. »Pas d’impréparation non plus aux yeux de Jean Baubérot, auteur de La Laïcité falsifiée (éd. La Découverte, 2014), qui dit partager cette conception de la laïcité « comme liberté de penser et de croire ». Mais « il faut que l’institution soit prête à impliquer les parents, à entendre leurs doutes et leurs questions, et à absolument les prendre en compte, prévient-il. S’il n’y a pas ce mouvement dialectique entre la rue de Grenelle et les familles, entre l’éducation nationale et les jeunes qu’elle encadre, le risque de réveiller les crispations existe. »A REUTILISERMattea BattagliaJournaliste au Monde 31.08.2015 à 05h44 • Mis à jour le31.08.2015 à 09h51 Après un discours plutôt généreux sur l’accueil des migrants, Manuel Valls passe aux travaux pratiques, lundi 31 août, avec un déplacement à Calais, un des lieux emblématiques de cette crise. La question de la coopération avec le Royaume-Uni doit y être abordée, avant une réunion européenne d’urgence le 14 septembre.Le premier ministre, accompagné de son ministre de l’intérieur et de deux commissaires européens, visitera notamment dans la matinée le centre d’accueil Jules-Ferry, qui jouxte « la jungle » où vivent des milliers d’hommes et de femmes tentant de rejoindre l’Angleterre.Lire notre enquête :A Calais, le très lucratif trafic de migrants« Humanité » mais « fermeté »Dimanche, devant les militants socialistes en clôture de l’université PS à La Rochelle, Manuel Valls, sans renoncer à une exigence de « fermeté », avait insisté sur le besoin d’« humanité » et de « responsabilité » à l’égard des migrants. Les personnes qui « fuient la guerre, les persécutions, la torture, les dictatures, doivent être accueillies, (…) traitées dignement, abritées, soignées », a déclaré le premier ministre.A l’appel de Berlin, Londres et Paris, les ministres de l’intérieur de l’Union européenne se réuniront le 14 septembre « pour avancer concrètement » face à la crise, alors que l’Europe peine à trouver des solutions à l’afflux de réfugiés, syriens notamment.L’Italie, qui figure avec la Grèce et la Hongrie parmi les pays les plus exposés aux migrations, a annoncé de son côté son intention de faire de la création d’un droit d’asile européen « la bataille des prochains mois ». Le ton est par ailleurs monté entre Paris et Budapest après les critiques émises par Laurent Fabius sur l’attitude de la Hongrie face à cette crise, et jugées « choquantes » par le ministre des affaires étrangères hongrois.Pour Manuel Valls, il s’agit de montrer « que le gouvernement est mobilisé et que la France est à l’initiative avec l’Allemagne », a souligné auprès de l’AFP son entourage. Manuel Valls avait salué dimanche les prises de position et les « bonnes décisions » de la chancelière Angela Merkel en faveur des réfugiés, alors que l’Allemagne est le principal octroyeur d’asile dans l’Union européenne.Lire aussi notre analyse :L’Allemagne bouscule le système de demande d’asile européenIl avait invité la droite française, qu’il a accusée de « courir après le Front national » sur les questions d’immigration, à imiter la dirigeante allemande. Manuel Valls s’emploiera ainsi à montrer que la France n’est pas passive, même si les 60 000 demandeurs d’asile attendus cette année dans l’Hexagone sont bien loin de la prévision record de 800 000 côté allemand.« Un exercice de communication »En fin de matinée, le premier ministre doit visiter le site d’Eurotunnel à Coquelles (Pas-de-Calais), où de nouvelles barrières visant à bloquer les migrants tentant de pénétrer dans le tunnel sous la Manche ont été installées début août, aux frais des Britanniques. Des renforts policiers et sécuritaires ont également été annoncés dans le cadre de l’accord franco-britannique signé le 20 août par Bernard Cazeneuve et son homologue d’outre-Manche, Theresa May.Lire aussi :A Calais, la France est « le bras policier » de LondresManuel Valls rendra d’ailleurs visite aux forces de l’ordre dans l’après-midi. Eurotunnel a dénombré jusqu’à 2 000 tentatives d’intrusion par nuit fin juillet, avec plusieurs morts au cours de l’été.Manuel Valls rencontrera également des associations d’aide aux migrants. L’une d’entre elles, Passeurs d’hospitalité, a d’ores et déjà dénoncé dans un communiqué un « exercice de communication », visant à « montrer qu’on fait quelque chose alors qu’on ne répète que les mêmes recettes ». Le premier ministre se rendra enfin dans l’après-midi à l’hôpital de Calais, qui doit gérer l’accueil de nombreux migrants.Lire aussi notre reportage :« J’essaie tous les jours de passer en Angleterre » Claire Ané Plus d’un an après l’adoption de la loi sur les stages, le 10 juillet 2014, la rentrée 2015 sonne deux tardives mais bonnes nouvelles quant à sa mise en œuvre.D’une part, mardi 1er septembre est entrée en vigueur une nouvelle augmentation de la gratification minimale obligatoire pour les stages de plus de deux mois, qui passe ainsi de 3,30 euros de l’heure à 3,60 euros, soit une hausse d’une quarantaine d’euros par mois.D’autre part, un de ses décrets d’application les plus attendus, concernant le plafond de stagiaires par entreprise et leur encadrement, devrait être publié dans les semaines à venir, selon une source proche du dossier. Selon le texte soumis à la validation du conseil d’Etat, les entreprises de plus de 20 salariés n’auront pas le droit de compter plus de 15 % de stagiaires dans leurs effectifs. Quant aux entreprises plus petites, elles pourront accueillir un maximum de trois stagiaires.Le plafond retenu est plus favorable aux entreprises que celui évoqué il y a un an par Geneviève Fioraso, alors secrétaire d’Etat à l’enseignement supérieur, lors de la discussion de la loi sur les stages au Parlement. Il était alors question de le limiter à 10 % de stagiaires par entreprise. « Cela représente déjà une vraie mesure de moralisation quand on sait que certaines entreprises comptent 20 à 25 % de stagiaires dans leur effectif, fait-on valoir de source proche du dossier. Il fallait aussi veiller à ne pas trop fragiliser l’offre de stages. » Des demandes de dérogations pourront cependant être faites localement aux recteurs d’académie, pour porter le plafond à 20 % pour l’accueil de stagiaires du secondaire (des élèves de bac pro) dans les quelques spécialités où les entreprises pouvant les former sont peu nombreuses.Autre point du décret, le nombre maximal de stagiaires que pourra suivre un tuteur en parallèle est fixé à trois, soit la même limite que celle qui prévaut pour les étudiants en apprentissage.Claire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste Julia Pascual et Sylvia Zappi Sursaut velléitaire ou déclenchement d’une mobilisation durable ? Vendredi 4 septembre, il était difficile de qualifier l’ampleur du soutien en faveur de l’accueil des réfugiés en France, tant celui-ci semblait évoluer au fil des heures et à tâtons.Lire aussi :Migrants : « On ne va pas laisser tomber ces gens », affirme l’AutricheLe flou s’est ainsi difficilement dissipé autour des organisations soutenant le rassemblement de solidarité avec les migrants, « Pas en notre nom », qui doit se tenir samedi à 17 heures place de la République, à Paris. Bien que se revendiquant « citoyen » et « spontané », il est apparu comme lancé par Raphaël Glucksmann, fils du philosophe André Glucksmann, à qui des militants reprochent une volonté de « récupération » et une proximité avec Bernard-Henri Lévy.Lire aussi :Glucksmann père et fils : la tête et les jambes« Peut-être que les conditions émotionnelles et politiques sont réunies pour qu’il y ait un électrochoc »Sur Facebook, alors que plus de 20 000 personnes annonçaient vouloir participer à l’appel, des associations ont finalement sauté le pas vendredi en fin de journée, à l’image de la Cimade : « C’est l’intention globale de mobilisation citoyenne qui doit primer, défend le secrétaire général de l’association, Jean-Claude Mas. Peut-être que les conditions émotionnelles et politiques sont réunies pour qu’il y ait un électrochoc ».Lire aussi :M. Cameron entrouvre la porte aux migrantsVendredi soir, à l’initiative de la Ligue des droits de l’homme (LDH), une réunion inter-associative s’est tenue, regroupant des syndicats (CGT, FSU, Solidaires) et des entités comme SOS Racisme, la Licra ou le MRAP. Elle a débouché sur un appel au rassemblement mardi 8 septembre. « Nous voulons porter trois revendications : la suspension des accords de Dublin, l’application de la directive européenne relative à la protection temporaire en cas d’afflux massif de personnes déplacées et l’organisation d’une grande conférence nationale sur le droit d’asile », détaille Françoise Dumont, présidente de la LDH.Lire aussi :Quelles initiatives pour aider les migrants en France ?Une gauche amorpheCet appel est « le premier » de la LDH. Mais des initiatives similaires, portées par d’autres entités, l’ont précédé. Elles ont peu porté, butant sur l’atonie des politiques et une majorité de Français hostile à l’accueil des migrants. « Le nouvel enjeu, c’est de convaincre les opinions publiques et les politiques qu’il faut développer de la solidarité envers les migrants et au sein de l’Europe, estime Laurent Giovannoni, au Secours catholique. On manque d’écho. »« Il y a un refus des forces démocratiques de s’emparer du sujet »Pour le directeur général de France Terre d’asile, Pierre Henry, « il y a un refus des forces démocratiques de s’emparer du sujet. Regardez le nombre de personnes qui travaillent sur les questions migratoires au sein des partis de gauche. Le politique a marginalisé les gens engagés sur cette question-là. »Les écologistes partagent ce constat d’une gauche amorphe. Comme si le discours du Front national pesait sur sa capacité à s’indigner. « On a perdu la bataille sous Sarkozy. Depuis, dans aucune campagne électorale, on a parlé des réfugiés autrement que sous l’angle sécuritaire, oubliant nos réflexes de mobilisation », dit Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’Europe Écologie-Les Verts.Les militants écologistes, communistes ou anticapitalistes sont pourtant ceux que l’on retrouve dans les luttes locales de défense des migrants. Mais le discours de leurs dirigeants, qui défendent un accueil plus généreux des réfugiés, reste inaudible.Le Parti socialiste a donné l’impression de courir après l’événement : annonçant vendredi, en fin de journée, que des élus et des membres de sa direction seraient présent samedi. Le PS organisera aussi, mardi 8 septembre, un « grand meeting » parisien « en soutien aux villes solidaires avec les réfugiés ».Insuffisant, pour le député frondeur Pouria Amirshahi : « Au-delà de ses prises de parole symboliques, le PS doit engager un rapport de force avec le gouvernement. »Des rassemblements s’organisent simultanément dans d’autres villes : à Bordeaux, à Montpellier, à Grenoble, à Vannes, à Nantes, à Briançon, à Strasbourg (à 16 heures) ou à Arras. Une manifestation est prévue dimanche 6 à Rouen, ainsi que le dimanche 13 septembre à Rennes et Marseille.Julia PascualJournaliste au MondeSylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.09.2015 à 18h59 La photo du jeune Aylan, 3 ans, mort noyé en tentant de gagner l’Europe, a suscité un émoi international et donné un visage aux milliers de migrants qui affluent depuis la Méditerranée. En France, l’opinion publique semblait encore très récemment réticente à l’accueil des migrants (à 56 % selon un récent sondage) mais de nombreux citoyens cherchent des moyens d’agir. De la simple pétition à l’accueil d’un migrant chez soi, l’action peut prendre diverses formes.Lire aussi :En France, de timides élans citoyens en direction des réfugiésPétitions en ligneC’est la démarche la plus immédiate pour faire entendre sa voix aux décideurs politiques. Plusieurs pétitions circulent sur Internet. L’une des dernières en date, intitulée « Nous voulons accueillir des réfugiés », a été lancée le 1er septembre par la Vague citoyenne – un mouvement né dans le sud-ouest de la France –, a déjà recueilli plus de 16 000 signatures. Une pétition, adressée aux chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne (UE), « Pour que cesse la honte en Europe », a rassemblé 460 000 personnes depuis juillet. D’autres textes se focalisent sur des sujets plus spécifiques, comme l’aide médicale aux migrants de Calais par exemple.Rassemblements citoyensDes citoyens rassemblés sur Facebook sous la bannière « Pas en notre nom » appellent à manifester samedi 5 septembre à 17 heures place de la République, à Paris, pour exprimer leur solidarité avec les migrants.Des rassemblements s’organisent simultanément dans d’autres villes : à Bordeaux, à Montpellier, à Grenoble, à Vannes, à Nantes, à Briançon, à Strasbourg (à 16 heures) ou à Arras. Une manifestation est prévue dimanche 6 à Rouen, ainsi que le dimanche 13 septembre à Rennes et Marseille.Dons aux associations et aux ONGDans les pays d’origine des migrants, sur les parcours qu’ils empruntent ou dans leur pays d’accueil, les migrants sont aidés par de nombreuses associations et organisations non gouvernementales (ONG) déjà très bien structurées, mais qui ont besoin pour fonctionner de recevoir de l’argent privé. En France, les dons donnent droit à des réductions d’impôts allant de 66 % à 75 % de la somme versée.Présente à la fois au niveau international et dans chaque ville de France, la Croix-Rouge intervient en situation d’urgence et dans l’accompagnement de long terme, sanitaire et social. Caritas (Secours catholique en France) développe aussi une mission internationale d’aide aux migrants.Sur les questions de santé, Médecins du monde et Médecins sans frontières agissent également dans les pays d’origine, sur les routes de migration (notamment en Méditerranée) et en France. Pour aider plus spécifiquement les enfants, on peut adresser ses dons à l’Unicef ou à l’ONG Save the Children, présente dans plusieurs pays d’Europe.Plusieurs ONG ou associations se consacrent davantage à l’aide aux réfugiés ou aux demandeurs d’asile : le Haut-Commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) au niveau international, France Terre d’asile, la Cimade, le Gisti…Dons en nature ou bénévolatSpontanément, en voyant la détresse des migrants, de nombreux citoyens cherchent à offrir de la nourriture, des vêtements ou divers objets qui ne sont pas toujours utiles. « La générosité est importante, mais elle doit s’organiser pour ne pas se disperser ou rester un feu de paille », avertit Pierre Henry, porte-parole de France Terre d’asile, qui conseille par exemple de se renseigner auprès des associations locales ou des centres d’accueil des demandeurs d’asile, présents sur tout le territoire français, pour évaluer leurs besoins.De même, lorsqu’on souhaite offrir de son temps en devenant bénévole, le plus efficace est de s’adresser aux antennes locales des ONG citées ci-dessus. Plusieurs types de profils sont recherchés en fonction des missions : distribution de nourriture, interprétariat, cours de français, accompagnement dans les démarches administratives et conseil juridique… Mais Pierre Henry met en garde : « Le bénévolat est un engagement dans la durée. »HébergementPour éviter que les migrants dorment dans la rue alors que les centres d’hébergement sont saturés, des initiatives, encore modestes, proposent aux citoyens de les accueillir chez eux. Inspirée de l’organisation allemande Refugees Welcome, le mouvement Singa, soutenu par le HCR, vient de lancer un réseau d’hébergement des réfugiés chez l’habitant, baptisé CALM (Comme à la maison). Cet « Airbnb des migrants » qui met en relation des réfugiés mal logés ou sans domicile et des particuliers pour « quelques jours, quelques semaines et quelques mois » affirme avoir reçu 500 propositions en quelques jours.Le Service jésuite des réfugiés (JRS) a mis en place une initiative équivalente baptisée « Welcome ». Le principe est d’accueillir un réfugié dans sa famille pendant une durée déterminée (généralement quatre semaines). Le réseau est présent dans 17 villes. « Nous avons eu des centaines d’appels depuis avant-hier », explique Michel Cros, du JRS, qui insiste sur la dimension « amicale » et « humaine » de l’accueil, ainsi que la nécessité d’être situé assez près des préfectures, pour que le demandeur d’asile puisse effectuer ses démarches. Pour les personnes qui craignent de se lancer dans un engagement lourd, il est possible d’accueillir quelqu’un le temps d’un repas, d’un week-end ou pour des vacances.Enfin, les personnes disposant d’un logement vacant peuvent le mettre à disposition des demandeurs d’asile en passant par un dispositif Solibail, qui propose un loyer modique mais assuré. Soren Seelow Une information judiciaire pour enlèvement et séquestration a été ouverte le 23 juillet contre Mehdi Nemmouche, l’auteur présumé de la tuerie du Musée juif de Bruxelles du 24 mai 2014, a déclaré au Monde le parquet de Paris, confirmant une information d’Europe 1. La justice le soupçonne d’être l’un des geôliers de quatre journalistes français retenus en otage pendant dix mois en Syrie : Didier François, Edouard Elias, Nicolas Henin et Pierre Torrès.C’est l’audition de ces ex-otages, le 20 avril 2014, qui avait motivé l’ouverture d’une enquête préliminaire dès l’été 2014, comme Le Monde l’avait révélé en septembre de la même année. Selon certains témoignages, Nemmouche n’aurait été qu’un exécutant de base de l’Etat islamique chargé de surveiller les otages occidentaux, mais il aurait fait montre d’une grande brutalité et commis des actes graves.« Quand Nemmouche ne chantait pas, il torturait »Dans un témoignage publié en septembre 2014 par le site de son employeur, le magazine Le Point, l’ex-otage Nicolas Hénin avait déclaré :« Quand Nemmouche ne chantait pas, il torturait. Il était membre d’un petit groupe de Français dont la venue terrorisait la cinquantaine de prisonniers syriens détenus dans les cellules voisines. Chaque soir, les coups commençaient à pleuvoir dans la salle dans laquelle j’avais moi-même été interrogé. La torture durait toute la nuit, jusqu’à la prière de l’aube. Aux hurlements des prisonniers répondaient parfois des glapissements en français. »Durant l’enquête préliminaire, qui aura duré plus d’un an avant d’être confiée à un juge antiterroriste dans le cadre d’une information judiciaire, les services d’enquête « ont effectué des rapprochements, des investigations techniques ainsi qu’un gros travail d’échange d’informations avec Eurojust », l’unité de coopération judiciaire de l’Union européenne, explique une source judiciaire. D’autres otages européens pourraient en effet avoir eu affaire en Syrie avec ce Français d’origine algérienne, âgé de 29 ans.Mehdi Nemmouche est le principal suspect du quadruple assassinat du Musée juif de Bruxelles le 24 mai. Interpellé à Marseille le 30 mai 2014 à la descente d’un car en possession de plusieurs armes, il a été extradé le 29 juillet en Belgique, où il est incarcéré.Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.09.2015 à 16h18 • Mis à jour le04.09.2015 à 17h06 | Eric Nunès Océane, bac avec mention en poche, imaginait son chemin tout tracé : une classe prépa, première étape vers HEC, l’Essec ou une autre école de commerce prestigieuse. Idem pour Kevin, nouveau bachelier originaire des Hauts-de-Seine, qui, à l’occasion d’un déménagement familial à Paris, voulait étudier le droit à l’université Paris-Sorbonne. Mais la plate-forme Admission postbac (APB 2015), qui centralise l’essentiel des demandes d’inscriptions dans le supérieur, en a décidé autrement.Tous deux, comme des milliers d’autres étudiants, jouent actuellement leur dernière chance, avant que leur orientation se transforme en déraillement. Selon le ministère de l’éducation nationale, vendredi 4 septembre, plus de 900 bacheliers diplômés en juin n’ont toujours pas obtenu de réponse à leurs demandes de formation sur APB.De la même manière, plusieurs milliers de bacheliers des années précédentes, dont l’orientation a buté sur un écueil, sont également en quête d’une seconde opportunité sur et hors APB (seulement 43,8 % des inscrits en licence sont passés en deuxième année en 2013). Et des possibilités demeurent en cette période de rentrée : dans de nombreuses écoles (privées), avec des qualités d’enseignement inégales, mais aussi dans l’enseignement public.Salons étudiantsLa plate-forme APB, qui répertorie toutes les places disponibles dans le public, mais aussi dans diverses formations du privé reconnues par l’Etat, propose par exemple 512 cursus en Ile-de-France acceptant toujours des inscriptions vendredi 4 septembre, dont 58 classes préparatoires. Le ministère a promis aux bacheliers 2015 qui verraient leur demande d’inscription à l’université non satisfaite à l’issue de la procédure complémentaire d’APB, le 15 septembre, que les recteurs traiteront chaque dossier au cas par cas.Lire l'entretien :Procédure complémentaire APB : « Il faut faire vite, il reste des places dans les filières très demandées »Aux nombreux autres désorientés de la fin d’été, les salons étudiants tendent les bras. Après celui de Studyrama jeudi à Paris, avec « 500 formations de bac à bac + 3 » disponibles dès ce mois-ci, ceux de L’Etudiant se tiennent ce vendredi à Paris, samedi à Lyon, mercredi 9 à Lille.La rentrée est la période faste pour l’enseignement supérieur privé. Restauration, art, design, ingénierie, management, commerce, Internet… pas un secteur n’échappe à la montée en puissance de ces établissements : « La part d’étudiants inscrits dans des formations privées a progressé de près de 4 points, passant de 14,6 % à 18 % ces dix dernières années », souligne ainsi la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE), dans son rapport sur le coût de la rentrée 2015.Dans les salons de rentrée, on trouve ainsi des lycées sous contrat avec l’Etat proposant des BTS et des prépas aux grandes écoles (dont les prix varient de 2 000 à 3 000 euros par an), des écoles d’ingénieur et de commerce reconnues mais assez coûteuses. Mais les travées sont « massivement occupées par des écoles privées hors contrat », témoigne Martine Vanhamme-Vinck, directrice du Centre d’information et d’orientation (CIO) Médiacom de Paris.Ecoles reconnues et diplômes visésPour intégrer certains établissements, « la première condition est de pouvoir payer 8 000 à 9 000 euros par an », affirme Arnaud Parienty, professeur agrégé de sciences économiques, auteur de School business (Ed. La Découverte). « Cette condition éliminant la grande majorité des élèves, la sélectivité scolaire de ces écoles est forcément faible, si elles veulent remplir leurs classes », souligne l’enseignant. Une école peu regardante sur le curriculum vitae et les ambitions de ses recrues acceptera ainsi les élèves au dossier scolaire de niveau médiocre. « Et c’est tant mieux, glisse, un brin sarcastique, Martine Vanhamme-Vinck, directrice du CIO-Médiacom de Paris. Mais on peut s’interroger sur leur réussite aux examens. »Lire notre reportage :Salons étudiants : quand les écoles recrutent à tout prixAvant de signer un chèque à un établissement, plusieurs contrôles doivent être effectués par les candidats et leurs familles. En premier lieu, l’école doit être reconnue par l’Etat et surtout les formations qu’elle délivre doivent être visées, c’est-à-dire reconnues, par le ministère de l’enseignement supérieur. Cette reconnaissance assure notamment à l’étudiant un processus de formation, la bonne gouvernance de l’établissement, les moyens humains, matériels et financiers, les ressources académiques en professeurs permanents, les activités de recherche… la garantie d’un enseignement de qualité, en somme.« C’est également ce visa qui donne un niveau, qui permettra aux diplômés de la formation concernée de poursuivre leurs études au-delà », explique Carole Gibrat, responsable du secteur commerce-gestion à l’Office national d’information sur les enseignements et les professions (Onisep). Sans ce visa, le diplôme ne conduit qu’à une impasse : un soi-disant « bac + 3 » ne permettra pas de poursuivre sur un master.La reconnaissance de l’établissement par l’Etat, ou même d’un diplôme, n’est pourtant pas une garantie suffisante. « Face à l’injonction d’avoir un diplôme pour échapper au chômage, de nombreuses écoles se sont créées pour vendre des bachelors et des MBA. Beaucoup sont des boîtes à fric », avertit Alexandre Leroy, président de la FAGE. « Les bachelors sont typiquement les diplômes parmi lesquels certains sont reconnus, d’autres pas du tout. Le titre de bachelor n’est pas du tout protégé comme peut l’être la licence », précise Carole Gibrat à l’Onisep, ce qui explique la grande hétérogénéité de ces cursus en termes de qualité.Lire nos conseils pour choisir un bachelor :Le bachelor, un diplôme d’« appellation non contrôlée »Certaines écoles ne manquent ni de scrupules ni de malice pour attirer des étudiants sur leurs bancs. Parmi les pièges à éviter, il faut se méfier de l’établissement qui délivre un BTS ou un autre diplôme national, donc reconnu, et qui fait croire que le visa du BTS est valable pour l’ensemble des formations qu’il délivre. « Master of science est un titre qui n’est pas protégé, alors que master de science est un titre encadré », souligne ainsi l’Onisep. Rien de plus simple que de jouer la confusion, domaine dans lequel certaines plaquettes de formation sont expertes : « Des établissements proposent un master entre guillemets, d’autres un “mastere”, avec un “e” à la fin du mot. On laisse croire qu’il s’agit d’un titre universitaire, alors que cela n’en est pas un », dénonce Martine Vanhamme-Vinck.VigilanceIl faut également se méfier des établissements qui affichent « niveau master » : cela signifie que le diplôme est reconnu niveau I sur le Répertoire national des certifications professionnelles, mais qu’il ne permet par de poursuivre ses études plus avant, sur un doctorat par exemple ou une autre formation recrutant à bac + 5.Réelles opportunités pour les étudiants menacés d’une sortie de route, les inscriptions en septembre doivent donc s’accompagner de vigilance. A la lecture des plaquettes de présentation et des sites Internet des établissements, souvent fort soignés, doit s’ajouter la consultation du moteur de recherche de l’Onisep, qui précise, pour chaque établissement et cursus, son statut et sa reconnaissance.Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Eric Nunès Le « château » situé à l’entrée de la Cité internationale universitaire de Paris a des allures de marché, jeudi 3 septembre. Sauf que les exposants des stands déployés dans le luxueux bâtiment sont en costume cravate ou tailleur escarpins et vantent des marchandises d’un genre particulier : BTS, « bachelor », master, MBA et autres formations. Il accueille en effet étudiants et parents, jusqu’à samedi, pour des Salons Studyrama consacrés aux formations et aux stages.Pour Paul, Noutcha et Rémi, il y a urgence. Titulaires d’un brevet de technicien supérieur en informatique, les trois jeunes gens souhaitent poursuivre leurs études mais sont toujours sans école. « C’est ma faute, avoue Rémi, je m’occupe de tout toujours au dernier moment. » Résultat, un été de cigale et pas de projet. Les Salons de rentrée, « c’est ma porte de sortie vers une nouvelle orientation ». Noutcha doit pour sa part composer avec un agréable imprévu : alors qu’il s’imaginait devoir « repiquer » sa seconde année de BTS, le garçon s’est vu décerner son diplôme en juin. Pris de court, lui aussi a pris la direction des Salons.9 000 euros l’annéePaul, lui, avait tout prévu. Du moins le croyait-il. Le jeune homme a postulé en juin à l’école d’ingénieurs Esiee Paris. « J’ai rempli les formulaires, passé un entretien de motivation, puis le concours. » Au début de l’été arrive la bonne nouvelle : l’école l’accepte. C’est la fête à la maison, les parents sont fiers du succès de leur fils. Puis, c’est la douche froide : « L’école me demande alors 9 000 euros pour la première année ! » La voie royale vers un titre d’ingénieur se révèle être une impasse.Pour lui qui a fait toute sa scolarité dans l’enseignement public, la somme que lui demande l’école d’ingénieurs privée est « abracadabrantesque ». « Je n’ai pas lu sur le site de l’école que la formation était à ce prix, on ne m’en a jamais parlé lors des entretiens de sélection. C’est du temps et de l’énergie perdus. Pourquoi ne pas afficher tout de suite le coût de leur formation ? », interroge le jeune homme.On trouve de tout sur le marché de l’enseignement supérieur en septembre : ingénieur informatique, réseaux, ostéopathie, diététique, logistique, journalisme, design et une légion d’écoles de commerce, marketing, management et consorts. Mais il n’est pas facile pour les candidats de faire le tri entre les écoles reconnues par l’Etat et les autres. Puis, ce premier écrémage réalisé, de distinguer les diplômes reconnus et ceux qui ne le sont pas.Non reconnue par l’EtatRémi feuillette la plaquette de la Médicis Business School, école de commerce parisienne. Sans tarder, une jeune femme l’aborde et lui vante les bienfaits d’une formation tournée vers l’international. Pourquoi pas un bachelor ? Un diplôme d’origine anglo-saxonne, délivré en France sans contrôle. Sur la présentation de la formation, les photos semblent empruntées à un guide touristique : les palmiers de Miami, la baie de San Francisco ou San Diego la nuit tombée.Quid de la valeur du diplôme ? C’est sur le site Internet de l’Office national d’information sur les formations et les professions (Onisep) qu’il faut chercher. Médicis Business School est, sans surprise, une école privée hors contrat, donc non reconnue par l’Etat. Son bachelor international ne donne qu’un certificat d’école, qui n’est pas inscrit au répertoire national des certifications professionnelles. Le coût du cursus complet, qui dure trois ans, est de 21 700 euros.L’appellation n’est pas une garantieLe piège du bachelor esquivé, on déambule un peu plus loin vers le stand de l’ECV Digital, l’école du numérique et du Web, rien de moins. L’établissement propose également un bachelor, qui comme le précédent, n’est pas inscrit au répertoire des certifications professionnelles. Mais ce qui attire l’œil sur sa plaquette, c’est son « mastere », avec un « e ». S’agit-il du diplôme national « master », grade officiel de l’enseignement supérieur français ? « Oui », assure la jeune femme, tout sourire, qui tient le stand. Pourquoi un « e » ? Le diplôme est-il reconnu ? « Oui », affirme-t-elle, et le « e » serait pour indiquer qu’il s’agit d’un master « spécialisé ». Le site de l’Onisep dit que c’est faux. Pour plus de 21 000 euros (pour trois ans), le client n’aura qu’un « certificat d’école », quel que soit le nom que cette dernière voudra lui donner.L’appellation « master » (sans « e ») n’est toutefois pas une garantie. Par exemple, l’école technique supérieure privée Ifopi mélange habilement les genres sur sa plaquette : elle présente sur la même page son BTS et un master. Elle précise sur la même ligne et en petits caractères que le BTS est un diplôme d’Etat, et que son master est reconnu par la « fédération européenne des écoles ». Mais les deux labels n’ont pas la même valeur, et le master de cette école, contrairement à ce que laisse entendre la plaquette, n’est pas un grade universitaire.Les masters aussi, donc, se vendent à la pelle à quelques semaines de l’automne, et cela quel que soit le domaine. Une école de cascadeurs promet même le sien. Les conditions d’entrée pour ce « bac +5 » autoproclamé ? Avoir 16 ans et être en bonne santé.Lire aussi :Procédure complémentaire APB : « Il faut faire vite, il reste des places dans les filières très demandées »Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurie Moniez (Lille, correspondance) Le professeur de philosophie Soufiane Zitouni, qui avait vivement critiqué le lycée musulman Averroès de Lille dans Libération, a été condamné vendredi 4 septembre par le tribunal de police pour diffamation non publique et injure non publique. Il a annoncé vouloir faire appel.L’enseignant de 48 ans avait publié le 6 février une tribune dans le journal Libération, intitulée « Pourquoi j’ai démissionné du lycée Averroès ». Il y accusait les responsables de l’établissement scolaire lillois de jouer un « double jeu », de diffuser « de manière sournoise et pernicieuse une conception de l’islam qui n’est autre que l’islamisme ». Ses propos ont créé un choc : le lycée Averroès, premier établissement privé musulman sous contrat avec l’Etat, créé en 2003, est souvent présenté comme un lycée modèle pour ses résultats au baccalauréat.Une précédente tribune de M. Zitouni, intitulée « Aujourd’hui, le prophète est aussi Charlie », publiée le 15 janvier, avait suscité de vives réactions au sein de l’établissement. Soufiane Zitouni y dénonçait un climat peu démocratique au lycée musulman, des tensions en salle des professeurs et dans les classes, des thèmes tabous, des prières à la machine à café.Lire aussi :Stupéfaction au lycée musulman Averroès après des accusations d’intégrismeEn s’appuyant sur des échanges de mails avec des collègues dans lesquels l’enseignant reprenait ces accusations, l’avocat du lycée Averroès, Hakim Chergui, avait contre-attaqué en saisissant le tribunal de police plutôt qu’une juridiction correctionnelle, où une action en diffamation publique aurait pu prendre des années.« Il y aura un vrai procès »A l’audience du 29 mai, le professeur avait dénoncé notamment les « réactions épidermiques » des élèves à la théorie de l’évolution de Darwin, les positions pro-Hamas de certains professeurs ou encore la prescription du port du voile comme « obligation religieuse » par un imam lors du prêche du vendredi.Le tribunal a déclaré coupable Soufiane Zitouni, « car il n’y avait pas d’éléments de preuve, de documents de nature à justifier » ses propos. Condamné à une peine d’amende de 10 euros pour les faits de diffamation, de 10 euros pour injures, et à 1 euro pour les dommages et intérêts, il doit également rembourser à la partie civile les frais de procédure judiciaire. Le professeur avait choisi de se défendre seul, sans avocat, car, dit-il, « je pensais qu’on pouvait rester au stade verbal, dans le débat d’idées, mais quand on a affaire à l’administration, c’est très technique. La justice française est kafkaïenne ».A la sortie du tribunal, Soufiane Zitouni a annoncé qu’il ferait appel : « Je vais prendre un avocat. Il y aura un vrai procès avec des preuves tangibles et des témoignages. Je suis serein. Ça ne me déstabilise pas, car je n’en fais pas une affaire personnelle mais collective. » Inquiet de voir « un islam particulier s’imposer de plus en plus en France, un islam qui confond politique et spiritualité, celui des femmes voilés, celui qui manque d’humour », Soufiane Zitouni prévient que le procès du lycée Averroès va devenir celui de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF).« Ce lycée n’est que l’arbre qui cache la forêt : derrière, il y a les Frères musulmans. Le but de l’UOIF est d’avoir le leadership de l’enseignement musulman en France », accuse-t-il. A ses côtés, l’ingénieur Mohamed Louizi assure avoir de nombreux documents embarrassants qui concernent des membres de l’UOIF. « On va tout mettre sur la table : les déclarations concernant les juifs, le financement du lycée, l’idéologie des Frères musulmans qui doit être mise dans la tête des enfants dès 5 ans, annonce Mohamed Louizi. Je vais tout mettre entre les mains de la justice. »Demandes de mutationDe son côté, Rachid Hamoudi, directeur de la mosquée de Lille-Sud, seul représentant du lycée présent ce vendredi au tribunal, explique : « Nous avons été insultés et injuriés. Les parents, les familles, les élèves ont été insultés par un professeur. La justice est rendue. Le lycée continue d’instruire les citoyens de demain. » Il assure que cette affaire n’a pas déstabilisé le lycée Averroès. « On [en] a tiré des enseignements, on a réfléchi à comment mieux gérer les choses, mais ça n’a pas laissé de traces, d’autant que les résultats du bac ont été excellents. Et aujourd’hui, le lycée Averroès, c’est sept cent cinquante élèves. » A la suite de l’affaire, le rectorat avait rédigé en février un rapport d’inspection, dans lequel il estimait que le lycée respectait « globalement » les termes de son contrat avec l’Etat. Il y notait toutefois une confusion entre l’enseignement d’éthique musulmane et la philosophie.Le professeur de philosophie avait affirmé jeudi 27 août avoir retrouvé un poste « grâce à Najat Vallaud-Belkacem », la ministre de l’éducation nationale. « Les chefs d’établissements cathos ne voulaient pas de moi, ils ont tous émis des avis défavorables à mes demandes de mutation », a expliqué Soufiane Zitouni, qui a travaillé dans l’enseignement catholique sous contrat avec l’Etat de 2003 à 2014. « Si Najat Vallaud-Belkacem n’était pas intervenue en personne auprès du rectorat de Lille, j’aurais dû retourner au lycée Averroès », a-t-il déclaré à l’AFP, précisant qu’il avait retrouvé un poste à la rentrée dans un lycée catholique sous contrat avec l’Etat à Valenciennes (Nord).Laurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde David Revault d'Allonnes et Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) François Hollande et Angela Merkel ont envoyé une lettre commune aux autorités européennes, où ils détaillent leurs propositions concernant la crise des migrants, jeudi 3 septembre. Cette lettre, que Le Monde s’est procurée, est adressée aux présidents du Conseil européen et de la Commission ainsi qu’au premier ministre luxembourgeois, qui assure la présidence semestrielle de l’Union.Lire aussi :François Hollande rejoint Angela Merkel sur les quotas d’accueil de réfugiésLes dirigeants français et allemand adressent un message sans ambiguïté, également à destination de certains de leurs partenaires au sujet de l’afflux de migrants, « grand défi pour l’Europe ». En invoquant « la responsabilité de chaque Etat membre et la solidarité de tous », ils appellent à mettre en œuvre « intégralement et sans délai » les récents dispositifs adoptés par l’Union européenne (UE), comme la création de « hot spots », des centres où migrants économiques et demandeurs d’asile seraient distingués dès leur arrivée en Grèce et en Italie, et que les deux dirigeants veulent « pleinement opérationnels au plus tard avant la fin de l’année ».Ils demandent à la Commission d’« utiliser tous les moyens dont elle dispose » pour forcer les Etats à respecter les règles du droit d’asile, tant en matière d’étude des dossiers que d’hébergement, et proposent, « à terme », « un système d’asile européen unifié ». Mme Merkel et M. Hollande proposent par ailleurs plusieurs mesures « complémentaires », comme l’établissement d’une liste commune de pays d’origine « sûrs », dans laquelle entreraient les pays des Balkans.Mais le point le plus crucial du texte concerne les quotas de répartition entre les pays, auxquels Paris s’est longtemps opposé. Les mots ont été choisis avec soin. Il ne s’agit plus de « quotas » de « migrants », mais de « répartition » des « réfugiés », et celle-ci doit tout de même s’opérer « équitablement et dans un esprit de solidarité entre les Etats membres », par un « mécanisme permanent et obligatoire de relocalisation ».Lire aussi :Hollande et Merkel s’accordent sur des quotas contraignants d’accueil de migrants« Libre circulation »Angela Merkel et François Hollande prennent également la défense du traité Schengen de 1985, qui « garantit la libre circulation » au sein de l’UE. Il « permet aux Etats membres de mieux relever les défis auxquels ils sont confrontés », assurent les deux dirigeants, adressant ainsi un message clair à tous ceux qui proposent de revenir sur ce traité, à l’instar de Nicolas Sarkozy en France, ou qui le critiquent vivement, comme le premier ministre britannique, David Cameron.Le message s’adresse en priorité aux pays d’Europe centrale et orientale qui traînent toujours des pieds, mais aussi au premier ministre britannique, qui formule des exigences pour un meilleur fonctionnement de l’UE, mais qui a jusqu’ici dédaigné de participer à l’effort général pour aider les populations qui fuient la guerre en Syrie. Lors de la difficile négociation du mois de juin sur la répartition de quarante mille réfugiés, la diplomatie britannique ironisait : « Nous prendrons zéro réfugié et, si on nous le demande, nous prendrons le double ensuite », aurait déclaré un diplomate de haut rang, selon le Financial Times du jeudi 3 septembre.Les ministres de l’intérieur évoqueront tous ces dossiers à l’occasion d’un conseil qui les réunira le 14 septembre ; les chefs d’Etat et de gouvernement devraient s’en emparer lors de leur prochain sommet, à la mi-octobre. La photo du petit Aylan Kurdi, enfant de migrants syriens mort sur la plage de Bodrum, en Turquie, n’explique pas à elle seule cette mobilisation. Mais elle paraît avoir libéré des énergies jusque-là très contenues en vue d’affronter l’une des plus graves crises de l’Union. Lettre sur l'accueil des réfugiésDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journalisteJean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Mattea Battaglia Un an après sa généralisation – et les polémiques qui l’ont entourée – il faut bien reconnaître que la réforme des rythmes scolaires fait peu parler d’elle en cette rentrée. Si l’« apocalypse » prédite par certains (guerre ouverte entre enseignants et animateurs, équilibres familiaux rompus, enfants laissés sur le carreau…) ne s’est pas vérifiée – ou alors pas durablement –, beaucoup de parents et enseignants conservent le sentiment d’une réforme obtenue à marche forcée. Une réforme qui n’est pas tout à fait la même partout sur le territoire, et qui reste à stabiliser : les changements dans les activités proposées d’une année sur l’autre (quand ce n’est pas d’un jour sur l’autre), les hausses de facture constatées, ici ou là, en dépit de l’aide aux communes apportée par l’Etat (désormais « pérennisée ») n’aide pas à y voir clair. Mais c’est surtout l’intérêt pédagogique des organisations proposées qui laisse plus d’un observateur de l’école songeur.Beaucoup de questions. Nos 6,8 millions d’écoliers y gagnent-ils vraiment avec cette demi-journée d’école en plus mais avec un agenda à peine (voire pas) allégé ? La promesse d’un retour à la semaine de quatre jours et demi est-elle vraiment tenue quand, comme ont choisi de le faire des centaines de villes – dont Marseille –, c’est le vendredi après-midi qui est consacré aux ateliers périscolaires ? Quel impact avéré sur les rythmes biologiques des enfants ? Quels bénéfices sur leurs apprentissages ?Il suffit d’allumer le micro pour que même le parent d’élève le plus favorable à la réforme défendue, il y a deux ans par l’ancien ministre Vincent Peillon, émette des réserves. D’autant que la promesse d’une réorganisation plus globale du temps scolaire – à l’école mais aussi en collège et lycée – est, elle, restée lettre morte… ou presque. La seule évolution visible en 2015-2016 porte sur l’anticipation des vacances de printemps. Au bénéfice des lobbys du tourisme plus que de l’enfant.Deux évaluations. En guise de réponse, ce sont deux protocoles d’évaluation que le ministère de l’éducation a promis : une étude sur 15 000 élèves entrés au CP en 2011, « intégrant des évaluations cognitives en français et en mathématiques en fin de CM2 » et une autre portant sur un échantillon de 5 000 élèves de cinq villes répartis sur des modes d’organisation « représentatifs », pour comparer l’impact de ces derniers. Une troisième recherche doit cibler une académie, en s’attaquant à la question de la fatigue des écoliers. Les écoles et les classes sur lesquelles ces enquêtes porteront doivent être sélectionnées ce mois-ci, on ne connaît pas plus en détail l’échéancier.Une kyrielle de chiffres. En attendant, la mise en place des nouveaux rythmes se résume à quelques chiffres. Vingt mille villes ont un recul d’un an sur la réforme, quand 4 000, qui avaient sauté le pas dès la rentrée 2013, en ont deux. Si 86 % appliquent le décret Peillon (9 demi-journées de 3 h 30 au maximum par semaine), 14 % bénéficient de l’assouplissement consenti par le « décret Hamon » qui leur a permis, notamment, de concentrer l’ensemble des activités périscolaires sur un seul après-midi. Lyon et une quinzaine de grandes villes avaient fait ce choix en 2014, mais la très grande majorité des communes concernées sont de petite taille, en milieu rural.Une norme ? Selon un bilan d’étape communiqué par la Rue de Grenelle, le 25 juin 2015, la semaine de quatre jours et demi est bien redevenue la norme, avec, majoritairement, un retour à l’école le mercredi matin. Vincent Peillon avait donné aux villes la possibilité, sur dérogation, de rétablir le samedi matin travaillé (comme avant la réforme Darcos de 2008), mais cela concerne de moins en moins d’écoliers : 2,3 % en septembre 2015, contre 5,5 % l’an dernier. D’une rentrée sur l’autre, seulement 6 % des villes ont revu leur emploi du temps – dont Marseille. En revanche, la très grande majorité (plus de 8 communes sur 10) a fait le choix d’un projet éducatif territorial (PEDT) qui pousse enseignants, élus et associations à travailler de concert.Des activités à la pelle… et à des coûts variés. Ces projets éducatifs territoriaux sont un gage d’ateliers de qualité. Pourtant, sur le terrain, la crainte perdure d’une école à deux vitesses. Ou plutôt d’un accueil périscolaire à deux vitesses. Les TAP (pour « temps d’activités périscolaires »), autre acronyme popularisé par la réforme des rythmes, se révèlent très divers d’un territoire à un autre : des activités artistiques et culturelles priment (77 %) selon l’examen des 14 000 premiers PEDT divulgué avant l’été, mais l’on y fait aussi beaucoup de sport (75 %), de l’éveil à la citoyenneté et au développement durable (40,5 %), des ateliers de lecture, de l’informatique, de l’aide aux leçons… et des jeux, beaucoup – jeux collectifs, jeux calmes, jeux de stratégie… Avec un impact financier : les trois heures d’activités périscolaires organisées en plus, chaque semaine, ne sont gratuites que « pour près de la moitié des PEDT », selon le bilan d’étape du 25 juin.Lire aussi :Rentrée des classes : des programmes aux vacances, tout ce qui changeMattea BattagliaJournaliste au Monde Lucien Jedwab Les images insoutenables du corps sans vie d’un enfant syrien sur une plage turque, après celles de processions de familles exténuées stoppées aux frontières de l’Europe, ont été reproduites dans le monde entier. Le Monde lui-même a pris la décision, mûrement réfléchie, d’en faire sa « une ». Non pas pour choquer, mais pour éveiller les consciences. En mettant des mots sur des maux.« Réfugiés », donc. Et non plus simplement « migrants ». Non pas que ce terme soit péjoratif, comme le soutenait récemment un journaliste d’Al-Jazira sur son blog, mais parce qu’il recouvre une réalité complexe, pas toujours simple à décrire. Les réfugiés ont droit, selon les conventions internationales, à une protection toute particulière. Et si tous se trouvent être des migrants, tous les migrants ne sont pas des réfugiés, même s’ils ont le droit imprescriptible d’être traités avec respect et humanité.HésitationsLes reportages montrant ou décrivant les parcours de ces personnes ont recouru conjointement ou alternativement aux termes « migrants » ou « réfugiés ». Parce que la distinction n’est pas toujours aisée à faire entre ceux qui participent à une migration, quelles qu’en soient les raisons (et celles-ci ne sont pas toujours mauvaises), et ceux qui fuient leur pays d’origine afin d’échapper à un danger mortel. D’où les hésitations, dans la presse en général et dans Le Monde en particulier, quant à l’emploi des mots. Par exemple : « “Migrant”, “exilé”, “réfugié” : le poids des mots », dans La Tribune de Genève, ou bien encore : « “Migrant” ou “réfugié” : quelles différences ? », sur Lemonde.fr. A fortiori quand la place manque, dans un titre par exemple.Amnesty International utilise la formulation générale « migrants et réfugiés » (comme l’a fait Le Monde dans son éditorial du 24 août). Sauf, bien évidemment, quand la situation des personnes ou des populations est sans équivoque. Ainsi, dans les pays frontaliers de la Syrie, ce sont bien des « réfugiés » fuyant le régime de Bachar Al-Assad ou les exactions de l’Etat islamique qui ont été accueillis par centaines de milliers.Lucien JedwabJournaliste au Monde 03.09.2015 à 22h23 • Mis à jour le04.09.2015 à 09h08 Un nouveau scandale de pédophilie éclabousse le clergé américain. Un archevêché, duquel deux évêques avaient été limogés par le pape pour n’avoir pas dénoncé un prêtre soupçonné de pédophilie, a démis de leurs fonctions deux prêtres soupçonnés d’agressions sexuelles sur mineurs.Dans un communiqué publié mercredi 2 septembre, l’archevêché de Saint Paul et Minneapolis, dans le Minnesota, annonce que « le père Joseph Gallatin a été renvoyé de son ministère et son cas, impliquant des allégations d’agressions sexuelles sur un mineur, a été signalé à Rome ». L’archevêché explique avoir reçu dès 1998 des accusations d’abus concernant ce prêtre de l’église St Peter, à Mendota Heights, mais qu’il ne disposait pas de preuves suffisantes pour le démettre. Ayant reçu depuis 2014 des « informations supplémentaires », l’archevêché l’a limogé, c’est-à-dire qu’il ne pourra plus célébrer la messe, porter le col romain ou se présenter comme prêtre.Mais ce scandale ne s’arrête pas à la personne de Joseph Gallatin. Ce même archevêché a aussi annoncé, samedi dernier, avoir signalé à la police et démis temporairement de ses fonctions un autre prêtre, Robert Fitzpatrick, rattaché à deux paroisses de Roseville, pour des accusations d’abus sur un mineur dans les années 1980. Il a été mis en « congé » durant l’enquête.Lire aussi :L'Eglise catholique américaine a versé 120 millions aux victimes de pédophilieLe Minnesota sévèrement touchéCes annonces sont faites à quelques jours de l’arrivée du pape aux Etats-Unis, le 22 septembre. François a pris cette année des mesures plus sévères pour lutter contre la pédophilie, un fléau qui discrédite l’Eglise catholique depuis une quinzaine d’années.Pourtant, ces décisions ne seraient « pas liées à la visite du pape », mais à une loi du Minnesota adoptée en 2013 (le Child Victim Act) qui permet de poursuivre des agresseurs présumés dans des cas auparavant prescrits, a expliqué Patrick Wall, un ancien prêtre qui travaille pour le cabinet d’avocats de victimes Jeff Anderson. De ce fait, des affaires enterrées vont « ressusciter », ironise M. Wall, qui juge « extraordinaires » de telles décisions en moins d’une semaine.En juin, le pape François avait déjà accepté les démissions de deux évêques de ce même archevêché, celle de l’archevêque Mgr John Clayton Nienstedt et celle de son adjoint Mgr Lee Anthony Piché. Elles étaient réclamées depuis des années par des associations de victimes aux Etats-Unis.Lire aussi :Pédophilie : le pape durcit le ton face aux évêquesLa précédente vague de prêtres limogés remonte à 2002, quand une nouvelle politique de « tolérance zéro » des évêques américains à l’égard de la pédophilie avait conduit au départ de plus de trois cents ecclésiastique à travers les Etats-Unis, dont une vingtaine dans le seul Etat du Minnesota. 03.09.2015 à 16h40 • Mis à jour le03.09.2015 à 16h59 | Martin Untersinger C’est un tir de barrage contre la surveillance des communications en France. Des associations – La Quadrature du Net, French Data Network et la Fédération FDN – ont déposé trois nouveaux recours devant le Conseil d’Etat pour annuler certaines dispositions utilisées par les services français de police et de renseignement.Contre la surveillance internationaleDeux recours, l’un au fond et l’autre en référé, ont été déposés lundi 31 août contre un décret secret, évoqué dans un article du Nouvel Observateur, qui fixe depuis 2008 le cadre légal des écoutes effectuées sur les câbles sous-marins par les services français et visant l’étranger. Un décret sur la surveillance internationale qui, selon l’avocat des associations, Me Spinosi, « légalise des écoutes massives ».Lire aussi :Comment Sarkozy et Hollande ont autorisé une vaste surveillance d’InternetLes associations avancent deux arguments dans le recours en urgence. Le premier concerne la nature secrète du décret. S’appuyant sur une précédente décision de la plus haute juridiction administrative française concernant le fichier Cristina, les associations affirment que l’existence de ce décret secret et non publié aurait dû être mentionnée dans un autre décret, classique et donc public.Le second s’appuie sur la toute récente décision du Conseil constitutionnel concernant la loi sur le renseignement. Ce dernier a estimé, au cœur de l’été, que les mesures de surveillance internationale, et leurs nécessaires garde-fous, relevaient non du domaine réglementaire, mais de la loi.Lire aussi :Loi sur le renseignement : que contiennent les dispositions censurées par le Conseil constitutionnel ?Même si le Conseil d’Etat a déjà eu à se prononcer, en secret, sur ce décret, les associations estiment que la décision du Conseil constitutionnel, intervenue depuis, est de nature à entraîner sa suspension par la plus haute juridiction administrative. La date de l’audience devrait être connue d’ici quelques jours.Un autre recours à ce sujet a été soumis au Conseil d’Etat, sur le fond cette fois. Il sera étoffé si le contenu du décret secret est communiqué aux associations et à leur conseil dans le cadre de la procédure en référé.Contre la rétention des donnéesL’autre nouvelle attaque contre les mesures de surveillance françaises concerne la question polémique de la conservation, par exemple par les fournisseurs d’accès à Internet, des données de connexion, à savoir certaines données liées à l’activité des internautes européens (identifiant de l’appareil notamment).Jugée trop large et insuffisamment protectrice des droits fondamentaux par la justice de l’Union européenne au printemps 2014, la directive européenne qui la mettait en place a été invalidée. L’Etat français n’a toujours pas tiré les conséquences de cette annulation, malgré une demande en ce sens, il y a quelques mois, de la part des associations : c’est cette absence de réaction qu’elles attaquent désormais devant le Conseil d’Etat.Le juge « gardien des libertés »Ces recours s’ajoutent à trois autres actions encore en cours devant la haute juridiction, visant d’autres dispositifs de surveillance numérique ou de censure, à savoir le controversé article 20 de la loi de programmation militaire et les mesures de blocage et de déréférencement de sites internet prévues par la loi sur le terrorisme adoptée fin 2014.L’idée derrière la multiplication de ces actions – les associations devraient également attaquer les décrets d’application de la loi sur le renseignement dès leur publication prochaine – est de « faire face à l’inertie du gouvernement qui reste sourd à la société civile, aux organisations internationales », explique Félix Tréguer, de la Quadrature du Net.Me Spinosi souligne lui aussi la place de plus en plus cruciale prise par les juges, notamment européens, sur la question des libertés publiques :« Une association, si elle veut faire évoluer la législation ou contraindre l’administration, doit le faire avec l’aide des juges. Le juge est le gardien des libertés et l’arbitre des pouvoirs. »Au-delà du résultat de ces procédures, l’avocat veut aussi « pousser le législateur à se positionner ». Ce dernier en aura l’occasion puisqu’une proposition de loi sur la question de la surveillance internationale, au cœur des actions des associations devant le Conseil d’Etat, va être très prochainement examinée à l’Assemblée.Lire aussi :Le Conseil constitutionnel, gardien de l’Etat plus que des libertésMartin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jérôme Barthélemy (Professeur à l’ESSEC) Comme l’a révélé le Journal du Dimanche du 30 août, Michel Combes pourrait toucher jusqu’à 13,7 millions d’euros suite à son départ d’Alcatel-Lucent (essentiellement sous la forme de stock-options).Sans surprise, cette révélation a déclenché un tollé dans l’opinion publique et dans le monde politique. La question des rémunérations excessives des dirigeants des grandes entreprises revient périodiquement dans l’actualité.Lire aussi :Des dirigeants rémunérés aux dépens de l’entreprisePour (essayer de) les justifier, on avance souvent deux arguments. D’une part, les dirigeants auraient une influence considérable sur la performance de leurs entreprises. D’autre part, leur rémunération ne serait que le reflet de cette influence. Malheureusement, la recherche en management a montré que ces deux affirmations sont fausses…12,9 % de la variance dans la performanceQuelle est l’influence du PDG sur la performance de son entreprise ?De nombreuses études ont été menées sur ce thème. Dans la plupart d’entre elles, le PDG explique entre 10 % et 20 % de la variance dans la performance des entreprises. Par exemple, Alison Mackey a mené une étude sur 92 dirigeants ayant travaillé pour 51 grandes entreprises américaines (Strategic Management Journal, vol. 29, no 12, 2008). Dans cette étude, 12,9 % de la variance dans la performance des entreprises dépendait du PDG. C’est plus que la conjoncture économique (1 %), mais moins que le secteur d’activité (18 %) et que les caractéristiques des entreprises (29,5 %). Si les dirigeants exercent une influence non négligeable sur la performance des entreprises, elle est souvent surestimée.La rémunération du PDG reflète-t-elle vraiment la performance de son entreprise ?La rémunération des dirigeants des grandes entreprises comporte généralement trois composantes : une partie fixe, une partie variable et des stock-options. Aurélien Eminet, Zied Guedri et Stefan Asseman ont étudié les entreprises du CAC 40 sur une période de six ans (Finance Contrôle Stratégie, vol. 12, no 3, 2009).Les résultats indiquent que les trois composantes de la rémunération dépendent essentiellement de la taille de l’entreprise et de l’ancienneté du dirigeant. Dans une certaine mesure, la rémunération variable dépend aussi de la performance de l’entreprise. Surtout, les résultats ont montré que les dirigeants utilisent deux leviers pour influencer leur (propre) rémunération.Capital social et autonomieLe premier levier est le capital social. Plus le dirigeant dispose de capital social (par exemple lorsqu’il est administrateur d’une entreprise dont le PDG fait partie de son conseil d’administration), plus sa rémunération fixe est élevée. Le second levier est la structure du conseil d’administration. Plus le dirigeant est autonome (par exemple lorsqu’il cumule les fonctions de directeur général et de président du conseil d’administration ou que le nombre d’administrateurs externes est faible…), plus sa rémunération variable est élevée.Lorsque le dirigeant dispose d’une forte autonomie, le ratio « rémunération fixe/rémunération totale » augmente également. Sa rémunération dépend alors moins de la performance de l’entreprise.La rémunération des dirigeants reflète donc plus leur pouvoir que leur influence sur la performance des entreprises. Idéalement, un dirigeant a intérêt à travailler depuis longtemps dans la même (très) grande entreprise. S’il dispose de capital social et que le pouvoir de son conseil d’administration est limité, il pourra (quasiment) fixer sa propre rémunération.Comme l’a montré une étude américaine classique, la nomination d’un administrateur bien payé au comité des rémunérations a un impact beaucoup plus positif sur la rémunération d’un PDG que l’amélioration de la performance de son entreprise (Administrative Science Quarterly, vol. 33, no 2). L’explication est simple : les membres du comité des rémunérations utilisent leur propre salaire comme référence !Jérôme Barthélemy (Professeur à l’ESSEC) Madjid Zerrouky Un peu plus de vingt-cinq ans après la chute de celui de Berlin, l’Europe redécouvre les murs et érige des murailles de la Bulgarie à la Manche pour bloquer réfugiés et migrants. Dernier exemple : la Hongrie, qui construit une clôture de 175 km le long de sa frontière avec la Serbie.Au début des années 1990, déjà, l’Espagne a édifié des barbelés autour de ses enclaves nord-africaines ; la Grèce face à la Turquie en 2012 ; la Bulgarie en 2014… Pourtant, loin d’être hermétiques, ces barrières ne cessent d’être contournées quand elles ne cèdent pas, comme en cet été 2015, face à un afflux sans précédent de migrants.1. Ceuta et Melilla 2. Grèce 3. Bulgarie 4. Hongrie 5. CalaisCeuta et Melilla (1993)L’entrée de l’Espagne dans la Communauté européenne d’alors, en 1986, bouleverse le statut des territoires périphériques de la péninsule Ibérique ; outre les îles que le pays compte au large de l’Afrique (Canaries), deux territoires enclavés en plein cœur du Maroc – Ceuta (19 km2) et Melilla (12,3 km2) – deviennent des territoires européens.C’est en 1993 que le gouvernement espagnol, sous l’effet de l’augmentation des passages des migrants – surtout à Melilla – décide d’ériger des barrières pour tenter d’interdire l’accès par voie terrestre à ses deux territoires. Des clôtures, devenues un symbole de « l’Europe forteresse » pour leurs détracteurs, qui n’ont depuis cessé d’être renforcées : une triple rangée de grillages de 6 m de haut pour 11,5 km de long à Melilla,Depuis le début de l’année, à peine une centaine de migrants sur les 3 700 qui ont essayé sont parvenus à entrer dans l’enclave en escaladant le mur. Mais si les assauts massifs contre les grillages – qui impliquaient plusieurs centaines de personnes à la fois jusqu’à l’année dernière – ont pour l’instant cessé, le nombre de migrants atteignant l’enclave (par bateau, avec des faux papiers, cachés dans des véhicules) augmente : 5 300 en 2014 ; 5 800 depuis janvier 2015. Lire : Le journal d'un migrant à MelillaLire aussi :Migrants : l’efficacité en trompe l’œil des politiques répressives espagnolesEn mai 2004, le Maroc a à son tour décidé d’ajouter une barrière à l’édifice en érigeant sa clôture, haute de 5 mètres et surmontée de barbelés, autour de l’enclave espagnole de Melilla.Le mur d’Evros, en Grèce (2012)Plus symbolique qu’efficace, le mur érigé par Athènes face à la ville turque d’Edirne en 2012 est censé fermer une « brèche » de 12 km sur la frontière terrestre gréco-turque, séparée naturellement sur quelque 200 km par un cours d’eau, l’Evros. A cet endroit, le fleuve fait un coude dans le territoire turc, formant un corridor par lequel s’engouffraient jusque-là des dizaines de milliers de migrants.Sollicitée à l’époque par Athènes, la Commission européenne avait refusé de financer une barrière jugée à l’époque plutôt « inutile » par la commissaire chargée des affaires intérieures, Cecilia Malmström. Depuis, outre la traversée de l’Evros sur des embarcations, voire à la nage, les passeurs ont trouvé de nouvelles portes d’entrée : la Bulgarie ou la mer. Toutes les nuits, des migrants débarquent ainsi sur l’île de Kos après avoir traversé, depuis les côtes turques, un petit bras de mer Egée d’à peine 10 km. Cet été, la situation sur cette île touristique de 33 000 habitants pour 287 km2 est explosive, avec 7 000 migrants en attente d’un enregistrement.Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, sur les 224 000 réfugiés arrivés par la Méditerranée depuis janvier 2015, 124 000 sont entrés en Grèce.Lire aussi :A Kos, le flux de réfugiés ne tarit pasBulgarie (2014) Jusque-là « petite porte » d’entrée en Europe, la Bulgarie a vu ces derniers temps un nombre de plus en plus importent de migrants affluer sur son territoire en contournant la Grèce, une majorité venant de Syrie en transitant par la Turquie voisine. Depuis janvier, plus de 6 000 personnes ont ainsi franchi les 260 kilomètres de frontière que Sofia partage avec Ankara, soit trois fois plus que l’an dernier.Lire : Contre les migrants, un mur de barbelés fend la campagne bulgareEn 2014, l’un des pays les plus pauvres d’Europe a décidé de dresser un obstacle physique sur le chemin des migrants : en plus d’un dispositif de miradors et de caméras thermiques, un mur de barbelés haut de 3 mètres a été déployé sur les 30 km de la portion la moins montagneuse qui sépare le pays de la Turquie, considérée comme la plus facile d’accès. Un mur qui va être prolongé de 130 km en utilisant une partie des 15 millions d’euros reçus de l’Union européenne au titre de la protection des frontières en 2014, pour un coût total estimé de 46 millions d’euros. Hongrie (2015) S’estimant lâché par l’Union européenne, le gouvernement hongrois, dirigé par le conservateur Viktor Orban, a décidé à l’été 2015 de construire une barrière le long de sa frontière avec la Serbie pour endiguer le flux des migrants qui traversent le pays, provoquant notamment un vif échange entre le ministre des affaires étrangères hongrois et son homologue français Laurent Fabius qui a fortement critiqué cette initiative. Et Budapest prévoit en outre de voter une loi cet automne pour criminaliser toute tentative de franchissement de la clôture.Le pays a en outre annoncé, le 27 août, que plus de 2 100 policiers, des « chasseurs de frontière », selon la terminologie officielle, allaient effectuer des patrouilles accompagnées de chiens, et appuyés par des hélicoptères alors que le parti au pouvoir, le Fidesz, veut demander au Parlement l’autorisation de déployer l’armée à la frontière avec la Serbie.Cette année, près de 140 000 migrants sont entrés dans le pays – la plupart venant d’Irak, de Syrie, d’Afghanistan et de pays africains, d’où ils tentent de rejoindre d’autres pays de l’UE. 80 000 d’entre eux ont déposé une demande d’asile, contre 43 000 sur l’ensemble de l’année dernière.Calais« Centre de commandement et de contrôle, clôtures, vidéosurveillance, détecteurs infrarouges et projecteurs lumineux » et une double clôture de 3 km de long et de 2 à 4 mètres de haut… pour empêcher les migrants d’accéder au terminal d’Eurotunnel d’où ils espèrent gagner l’Angleterre.« Toutes ces mesures vont dans le même sens et envoient un signal fort : nos frontières sont sûres, et les passeurs commettent un acte criminel en faisant venir à Calais des migrants dont ils savent qu’ils ne pourront aller plus loin », clamaient les ministres de l’intérieur français et britannique dans la déclaration parue le 2 août 2015 dans le Journal du dimanche.Mardi 4 août, le gouvernement britannique a annoncé une rallonge de 10 millions d’euros pour renforcer la sécurité du terminal d’embarquement d’Eurotunnel à Coquelles, cible de plusieurs milliers de tentatives d’intrusion ces derniers jours.Environ 3 000 migrants se trouvent dans la région de Calais et cherchent à passer en Angleterre. Cet été, jusqu’à 2 000 tentatives d’intrusion par nuit ont été dénombrées sur les 650 hectares du site d’Eurotunnel et au moins neuf migrants ont trouvé la mort sur le site ou ses abords ces derniers mois.Face à la détérioration de la situation à Calais, devenue un cul-de-sac pour des migrants déterminés à rejoindre l’Angleterre coûte que coûte, le premier ministre, Manuel Valls, a annoncé la création en janvier 2016 d’un nouveau campement humanitaire quinze ans après la fermeture du centre de la Croix-Rouge de Sangatte.Lire aussi :« J’essaie tous les jours de passer en Angleterre »Le mur maritimeAu verrouillage des frontières terrestres s’ajoute un autre mur, immense espace maritime et mortel : la Méditerranée. Depuis janvier, plus de 2 500 personnes ont péri en tentant de traverser la mer pour rallier l’Europe. Parmi elles, jeudi 3 septembre, un enfant de 3 ans échoué sur une plage turque : Aylan Kurdi, dont la photo est devenue l’emblème d’un afflux migratoire sans précédent et de ses drames.Lire aussi :Réfugiés : une photo pour ouvrir les yeux Le fonds européen pour la surveillance des frontièresLe Fonds européen pour les frontières extérieures – ou Fonds pour la sécurité intérieure/volet frontières et visas depuis 2014 – , est un instrument financier qui vise un partage équitable, entre les Etats membres, de la gestion intégrée des frontières extérieures de l’UE.Puisque les Etats Schengen n’ont pas tous des frontières extérieures à contrôler et ne sont pas concernés dans la même mesure par les flux transfrontaliers, l’Union utilise ses fonds de sorte à compenser certains des coûts pesant sur les États membres situés à ses frontières extérieures. Son budget est de 4 milliards d’euros pour la période 2014-2020.Madjid ZerroukyJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent La France cessera-t-elle un jour de débattre des 35 heures ? Un nouveau sondage, publié dans Libération, montre un pays divisé autour de la question du temps de travail, une courte majorité (52 %) souhaitant rester à 35 heures hebdomadaires, quand 40 % se disent prêts à y renoncer.1. Mesurer le temps de travail, une gageure39,6 ?Depuis les lois Aubry, les français doivent, théoriquement, effectuer 35 heures de travail hebdomadaire pour un plein-temps, contre 39 auparavant. #container_14423932810{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14423932810{ height:500px; } #container_14423932810 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14423932810 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14423932810 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14423932810 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du temps de travail salarié depuis 1945(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = 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La question est complexe.Le calcul le plus classique se fait à partir des grandes masses d’heures travaillées par an, ramenées au nombre de travailleurs concernés, ce qui permet notamment de comptabiliser les congés et les maladies.Et selon celle-ci, les Français travaillent effectivement, en moyenne, plus : 39,6 heures en pour les personnes à plein-temps, et 39 heures tout rond pour les seuls salariés. Ce qui place la France dans le bas du tableau européen, devant Pays-Bas, Italie ou Danemark, mais bien loin du Royaume-Uni, recordman de la durée de travail hebdomadaire avec 42,4 heures. #container_14424782568{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14424782568{ height:500px; } #container_14424782568 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14424782568 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14424782568 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14424782568 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Temps de travail hebdomadaire en Europe en 2014, selon Eurostatdans une sélection de pays, pour un salarié à temps-plein. (function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14424782568", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#ffc832","#285a82","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Royaume-Uni","Portugal","Chypre","Bulgarie","Grèce","Roumanie","Hongrie","Estonie","Allemagne","Union européenne à 28","Espagne","Suède","France","Pays-Bas","Italie","Danemark"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": " Non-salariés", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 46.1 ], [ "", 49.8 ], [ "", 48.5 ], [ "", 44.4 ], [ "", 50.3 ], [ "", 38.9 ], [ "", 43 ], [ "", 42.6 ], [ "", 49.3 ], [ "", 47.4 ], [ "", 48.5 ], [ "", 48 ], [ "", 51.3 ], [ "", 49.2 ], [ "", 45.5 ], [ "", 48.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Salariés", "color": "#285a82", "data": [ [ "", 42.4 ], [ "", 41.7 ], [ "", 41.5 ], [ "", 40.9 ], [ "", 40.8 ], [ "", 40.8 ], [ "", 40.7 ], [ "", 40.6 ], [ "", 40.5 ], [ "", 40.4 ], [ "", 40.2 ], [ "", 39.9 ], [ "", 39 ], [ "", 38.9 ], [ "", 38.7 ], [ "", 37.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " heures", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Mais ce chiffre est en réalité très approximatif. Il est en effet très complexe de recueillir des données précises sur le temps réellement consacré au travail autrement que par des enquêtes type sondages. Faut-il par exemple décompter le temps des salariés absents, ce qui fait évidemment chuter la moyenne ?37,3 ?C’est d’ailleurs pour cela que l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ne donne pas le même chiffre que la statistique française et européenne. Pour cet organisme, les Français (salariés et non salariés à plein-temps) travaillent en moyenne 37,3 heures, ce qui les place… au-dessus des Allemands, contrairement au classement d’Eurostat. #container_14424797655{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14424797655{ height:500px; } #container_14424797655 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14424797655 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14424797655 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14424797655 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Durée hebdomadaire du travail selon l'OCDEDans une sélection de pays européens, pour les salariés et non-salariés à temps completSource : OCDE(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14424797655", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Grèce","Pologne","Islande","Portugal","Espagne","Nouvelle-Zélande","Luxembourg","France","Italie","Finlande","Royaume-Uni","Suède","Irlande","Allemagne","Norvège","Danemark","Pays Bas"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Durée du travail", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 41.94 ], [ "", 40.75 ], [ "", 39.7 ], [ "", 39.7 ], [ "", 37.91 ], [ "", 37.44 ], [ "", 37.38 ], [ "", 37.3 ], [ "", 36.93 ], [ "", 36.83 ], [ "", 36.65 ], [ "", 36.32 ], [ "", 35.64 ], [ "", 35.27 ], [ "", 34.44 ], [ "", 33.47 ], [ "", 30.14 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " heures", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}L’affaire est d’autant plus complexe que ce chiffre a une forte dimension symbolique. Son calcul a donné lieu à plusieurs controverses entre instituts.Et les choses se compliquent encore si on rentre dans les détails : on parle ici des salariés à plein-temps. Mais les temps partiels ou les travailleurs indépendants doivent également être comptabilisés. Autant de points qui rendent toute comparaison internationale délicate, un paradoxe alors que ce chiffre est l’un de ceux qui reviennent le plus souvent dans le débat> Lire : La France, pays où l’on travaille le moins ? La réduction du temps de travail a donc néanmoins imposé une baisse du nombre d’heures travaillées par an, qui est d’ailleurs dans la continuité des biasses observées dans le monde occidental depuis les années 1950. Depuis 2000, le nombre d’heures travaillées par an s’est stabilisé, à un niveau moindre qu’auparavant. Mais le nombre d’heures effectuées par semaine, lui, est resté globalement stable, comme le montre une seconde enquête.2. Plus de vacances, mais des journées aussi longues que dans les années 1990La durée légale du travail n’est pas la durée réelle : elle comptabilise un agrégat, plus ou moins précis, pas ce qu’effectue chaque salarié. Or, rares sont ceux qui se contentent de 35 heures sans jamais effectuer d’heure supplémentaire.A cet égard, la mesure qu’effectue la Dares (direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère de l’emploi) sur la « durée individuelle » et « habituelle » du travail est intéressante : recueillie via des entretiens individuels, elle demande à chaque personne d’indiquer combien de temps il a travaillé sur une semaine « normale », sans événement particulier (maladie, par exemple).Elle inclut donc toutes les heures habituellement effectuées, dont les heures supplémentaires régulières . Elle se différencie de la durée collective notamment par les jours de congés ou jours de RTT prévus pour tel ou tel salarié.Cette mesure correspond donc à la « journée » habituelle d’un individu et ne tient pas compte des congés. Et elle est plutôt stable depuis 1990 : à cette époque, les salariés déclaraient 39,6 heures, ils sont, en 2013, à 39,2 heures. Ce sont les non-salariés qui voient leur temps de travail se réduire le plus, passant de 54,6 heures à 51,7 heures. #container_14424814224{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14424814224{ height:500px; } #container_14424814224 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14424814224 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14424814224 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14424814224 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Durée individuelle du travail à temps completDonnées de la Dares sur une semaine "habituelle" (sans événement exceptionnel), mesurées individuellement auprès des ménagesSource : Dares(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14424814224", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["1990","1991","1992","1993","1994","1995","1996","1997","1998","1999","2000","2001","2002","","2003","2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Non salariés", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 54.6 ], [ "", 55 ], [ "", 54.1 ], [ "", 54.6 ], [ "", 54.6 ], [ "", 54.4 ], [ "", 54.3 ], [ "", 54.7 ], [ "", 54.6 ], [ "", 54.7 ], [ "", 54.7 ], [ "", 54.6 ], [ "", 54.3 ], [ "", null ], [ "", 54.8 ], [ "", 55 ], [ "", 55.1 ], [ "", 54.8 ], [ "", 54.6 ], [ "", 54 ], [ "", 53.5 ], [ "", 53.3 ], [ "", 52.7 ], [ "", 52.9 ], [ "", 51.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Salariés", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 39.6 ], [ "", 39.7 ], [ "", 39.7 ], [ "", 39.8 ], [ "", 39.9 ], [ "", 39.9 ], [ "", 39.9 ], [ "", 39.8 ], [ "", 39.7 ], [ "", 39.6 ], [ "", 38.9 ], [ "", 38.3 ], [ "", 37.7 ], [ "", null ], [ "", 38.9 ], [ "", 39 ], [ "", 39.1 ], [ "", 39.1 ], [ "", 39.2 ], [ "", 39.3 ], [ "", 39.4 ], [ "", 39.4 ], [ "", 39.5 ], [ "", 39.4 ], [ "", 39.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}3. Des chiffres variables selon les catégories, mais supérieurs à 35 heuresSi on ventile ce chiffre du temps de travail individuel selon la catégorie socioprofessionnelle, on observe la même chose : qu’il s’agisse de cadres, d’employés, d’ouvriers ou de professions intermédiaires, aucune catégorie n’est réellement à 35 heures hebdomadaires.Ainsi, selon la Dares du ministère de l’emploi, un cadre travaille en moyenne 44,1 heures par semaine, contre 38,3 heures pour un employé et 38 heures pour un ouvrier. #container_14424823202{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14424823202{ height:500px; } #container_14424823202 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14424823202 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14424823202 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14424823202 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Durée habituelle hebdomadaire par catégorie de salariésTirés de l'enquête emploi Insee : questionnaires individuels auprès de salariés, donnant la durée effective d'une semaine "normale" sans événement particulierSource : Dares(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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Mais leur rythme de travail lorsqu’ils travaillent, lui, n’a pas évolué depuis une trentaine d’années, et reste en général plus proche des 39 heures que des 35.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 17.09.2015 à 14h16 • Mis à jour le17.09.2015 à 14h17 La question de l’arrivée des migrants en France suscite un vif débat chez Les Républicains, partagés entre le respect du droit, la tradition d’hospitalité et les problèmes sociaux et culturels liés à l’intégration. Les maires de Saint-Etienne (Loire) et du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) témoignent.- « Ma ville ne peut pas accueillir de nouveaux migrants », estime le maire du Blanc-Mesnil. La Seine-Saint-Denis, où la population est déjà très fragilisée, ne peut plus ouvrir ses portes aux immigrés, estime Thierry Meignen, maire (LR) de la commune. Il faut mettre en place des quotas par départements, car la charge d’accueil est mal répartie. Il explique que « pour la seule rentrée scolaire de ce mois de septembre, l’afflux de cette population hébergée a nécessité l’ouverture de cinq classes supplémentaires dans les écoles de la ville afin de pouvoir y scolariser les enfants des réfugiés. Ce coût, de plus d’un million d’euros, sera directement supporté par les finances de la ville et les impôts des Blanc-Mesnilois (…). Les conséquences de cette situation nouvelle, outre le coût qu’elle engendre pour les contribuables, sont catastrophiques pour les populations déjà sur place. Dans les écoles du centre-ville, certaines classes comptent déjà dans leurs effectifs plus de la moitié d’enfants ne parlant pas du tout la langue française ».- A Saint-Etienne, l’accueil n’est pas un vain mot. Pour Gaël Perdriau, le maire (LR) de Saint-Etienne, et président de Saint-Etienne Métropole, refuser d’aider les réfugiés, c’est un raisonnement à courte vue. Pour lui, « toutes ces communautés d’horizons très différents, souvent arrivées en nombre à Saint-Etienne, à des époques de crise socio-économique (France ruinée de l’après-­guerre dans les années 1920 ou les années 1950, Grande Dépression des années 1930, désindustrialisation et hémorragie démographique des années 1980-1990), se sont parfaitement intégrées et ont contribué à notre richesse économique, sociale et culturelle. Mais les migrants économiques non autorisés ou les demandeurs d’asile déboutés, sans droit ni titre, doivent être reconduits dans leurs pays d’origine ».A lire aussi :- Hébergement des réfugiés : le volontariat plutôt que les quotas, par Nicolas Chapuis, Maryline Baumard et Isabelle Rey-Lefebvre.- Accueil des réfugiés : les députés ne veulent pas « faire n’importe quoi », par Hélène Bekmezian, Alexandre Lemarié, Nicolas Chapuis et Bastien Bonnefous.- Un gisement de 20 000 places pour les migrants, par Maryline Baumard et Isabelle Rey-Lefebvre.- Les Français réticents à l’idée d’accueillir des étrangers, par Jean-Baptiste de Montvalon.- Le gouvernement bat le rappel des maires, par Maryline Baumard.- Petit guide pour distinguer les vrais chrétiens de faux, par Jean-Claude Bourdin. L’intention, affichée par certains maires, de trier les réfugiés en fonction de leur religion, est une honte. Mieux vaut traiter par l’ironie cette charité sélective et proposer à ces élus un test d’identification du chrétien véritable Laurent Borredon En janvier 2014, leur équipée avait frappé les esprits. Deux adolescents de 15 et 16 ans, partis de leur propre chef en Syrie, en douce. Les parents avaient alerté la police et les médias. Au bout d’un peu plus de deux semaines, A. et Y. étaient revenus d’eux-mêmes en France et avaient été mis en examen. L’instruction a été bouclée au printemps. Le 7 septembre, le parquet de Paris a rendu son réquisitoire définitif, dont Le Monde a pu prendre connaissance. Il demande le renvoi de A. et Y. devant le tribunal pour enfants pour « participation à un groupement terroriste ».Un procès terroriste devant la juridiction réservée aux enfants est un cas rare, mais pas inédit, cela s’est vu dans des dossiers basques. Et un mineur devrait prochainement comparaître dans l’affaire Forsane Alizza. Mais si les juges d’instruction suivaient le parquet dans leur ordonnance de renvoi, ce serait en revanche la première fois que le tribunal pour enfants jugerait des mineurs de retour de zone de combats pour « terrorisme ».Le projet des deux amis, élèves en 2de, a mûri en quelques semaines, à l’automne 2013. A. et Y. s’entraînent l’un l’autre, d’abord sur la pratique religieuse, que A. a fait découvrir à Y., puis sur la Syrie, pour laquelle ils se passionnent. Ils échangent des liens vers des vidéos d’exactions commises par le régime de Bachar Al-Assad et de propagande djihadiste. Sur Facebook, ils entrent en contact avec un Français présent en Syrie qui les guide dans leur voyage.Ambiance « pourrie »En Syrie, le choc est brutal. Trimballés à droite à gauche, dans des conditions de confort et de sécurité précaires, ils choisissent de rentrer en France. Lors de leur garde à vue, les deux adolescents reconnaissent qu’ils n’imaginaient pas que « ce serait si dur », et ils dénoncent l’ambiance « pourrie » dans leur groupe de francophones.Comme dans la plupart des dossiers de filières syriennes, l’instruction s’est attachée à prouver une volonté préalable de rejoindre un groupe djihadiste et à établir les faits et gestes des mis en examen en Syrie. La position des deux garçons sur ces sujets a peu évolué : A. assure être parti pour combattre le régime, mais pas dans un groupe djihadiste, et Y. continue à évoquer des motivations humanitaires. En revanche, ils reconnaissent s’être retrouvés, une fois sur place, dans un groupe affilié au Jabhat Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaida.Le réquisitoire débute d’ailleurs, avant même d’examiner les faits, sur un long propos « liminaire » historique destiné à prouver la nature terroriste du Jabhat Al-Nosra et de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) du « chaos généré par la présence américaine en Irak » en 2003 au divorce entre l’EIIL et Al-Qaida en 2013-2014.Concernant l’activité des deux garçons en Syrie, l’enquête repose également sur leur propre témoignage. Ils affirment tous deux n’avoir ni participé aux combats, ni même été entraînés. Tout juste ont-ils reconnu avoir participé à des tours de garde, armés de Kalachnikov dont ils n’avaient jamais appris à se servir. Le parquet retient donc des « entraînements et surveillances armées ».Un parallèle oséDes enfants, recrutés dans un groupe de combat engagé dans un conflit… Au fond, Y. et A. ne seraient-ils pas des « enfants-soldats » ? Entre autres engagements internationaux sur ce sujet, la France est à l’origine des « Principes de Paris » de 2007. Il y est écrit que les enfants-soldats « ne doivent jamais être arrêtés, poursuivis ou sanctionnés ou menacés de poursuites ou de sanction ». Le texte n’est pas contraignant juridiquement, mais il correspond à l’esprit d’autres textes qui le sont, comme le protocole de 2003 ajouté à la Convention internationale des droits de l’enfant. L’avocat de A., Me Matthieu Chirez, a soutenu cette thèse dans ses observations aux fins de non-lieu en juillet.Le parquet évacue ce point rapidement. « Un terroriste ne saurait se prévaloir de la qualité de combattant au sens du droit international », assure le réquisitoire en citant un arrêt de 2011 rendu par la cour d’appel de Paris au sujet d’un adulte ayant rejoint les Talibans en zone pakistano-afghane. « Dans un considérant très clair, la cour exposait “qu’il n’est pas possible dès lors de considérer le pays [l’Afghanistan] comme étant en situation de guerre ou de conflit” », ajoute encore le parquet, qui se lance ainsi dans un parallèle osé. Les Syriens seront heureux d’apprendre que la justice française considère qu’ils ne sont pas « en situation de guerre ou de conflit ».Pour Me Chirez, le parquet est à côté de la plaque : « Il n’est en aucun cas question du statut de combattant au sens du droit international mais bien de mineurs embrigadés dans un groupe armé dont ils ignoraient tout et au sein duquel, a fortiori, ils n’ont jamais combattu. » Les défenseurs des deux adolescents réclament toujours le non-lieu. « Mon client ne savait pas qu’il allait rejoindre un groupe terroriste, martèle Agnès Dufétel-Cordier, avocate de Y. Il s’agit d’un mineur, pas d’un adulte. Il avait une vision tronquée de la situation. » Depuis leur retour, Y. et A. ont repris le chemin du lycée.Les chiffres du djihadisme en FranceSelon les chiffres les plus récents fournis par le ministère de l’intérieur et le parquet de Paris, début septembre :1 738 Français ou résidents français sont impliqués dans les filières djihadistes syriennes.133 sont morts en Syrie ou en Irak, dont 11 dans des attentats-suicides.161 procédures judiciaires sont en cours, qui concernent 580 personnes.211 personnes sont mises en examen, dont 126 placées en détention provisoire. Une quinzaine de mis en examen sont mineurs ou l’étaient lors des faits.11 personnes ont déjà été jugées.141 personnes ont fait l’objet d’une mesure d’interdiction de sortie du territoire.3 000 signalements ont été effectués via le numéro vert antidjihad depuis sa création fin avril 2014.Laurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cyril Simon L’opération était imminente depuis le recensement, le 15 septembre, du demi-­millier de réfugiés installés depuis plusieurs mois près de la gare d’Austerlitz, à Paris. Les quelque deux cents tentes posées le long de la Seine autour du pont Charles-­de-­Gaulle et jusqu’à la Cité de la mode et du design n’existent plus.Les équipes de l’Office français de la protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra) et de la préfecture de Paris et d’Ile-de-France prennent actuellement en charge l’intégralité du campement, qui compte également quelques sans-domicile-fixe.Un dispositif similaire a été déployé pour les 400 réfugiés et migrants installés sur le parvis de la mairie du 18e arrondissement depuis le 4 septembre.Dans le même temps, 400 réfugiés, essentiellement soudanais, ont été pris en charge devant la mairie du 18e arrondissement. @lemondelive— CysooS (@Cyril Simon)require(["twitter/widgets"]);Des barrières pour empêcher un nouveau campLa maire de Paris avait annoncé, mardi, que ces deux interventions se dérouleraient en fin de semaine. A partir de jeudi, les près de 1 000 personnes concernées seront logées dans une vingtaine de centres d’hébergements d’urgence à Paris et en Ile-de-France, selon la préfecture de Paris.L’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) accompagnera les réfugiés dans leur démarche de régularisation. Ceux qui n’entreprendront aucune demande d’asile ne seront hébergés qu’un mois, les autres jusqu’au terme de la procédure. A noter que le suivi social des SDF s’effectuera dans des centres spécifiques.A Austerlitz, les services de la ville installeront des barrières empêchant l’installation d’un nouveau campement. Mercredi en fin d’après-midi, l’impatience était palpable. L’espoir d’en avoir terminé avec plusieurs semaines, voire plusieurs mois de précarité et d’abandon n’avait jamais été aussi proche. Sous des rafales de vent, certains étendaient leurs linges où ils le pouvaient.D’autres suivaient une dernière fois les leçons de français données par des bénévoles. A côté, s’improvisait un atelier coiffure. L’objectif : se sentir le mieux possible avant d’ouvrir une nouvelle page de leur vie. « Paris, je veux y faire ma vie »Booba, lui, se frottait les mains, un sourire dissimulé sous sa capuche. Comme une impression de reprendre sa vie, en pause depuis l’assassinat de l’intégralité de sa famille à Gao, dans le nord du Mali. « Maintenant, j’ai besoin d’aller à l’école et de vivre sous un toit. C’est ma priorité », dit-il. Ce Malien de 25 ans a débarqué il y a deux mois à Paris. Encore choqué par les comportements « racistes » dont il a été victime en Italie, où il a séjourné quelques semaines avant de passer la frontière de Vintimille.« Paris, je veux y faire ma vie. Une fois que je saurai écrire et que j’aurai fait mes études, je trouverai un travail. »Nabil, un bénévole présent au campement depuis son installation « il y a deux ans », espère que les réfugiés « retrouveront enfin la paix et en finiront avec cette sale histoire ». D’origine tunisienne, il est l’un des interlocuteurs privilégiés de la mairie et des services sociaux.« Depuis deux semaines, la solidarité s’organise réellement avec la mairie. On va tous ensemble vers le plus et pas vers le moins. On nous a dit que des responsables pourraient visiter les centres d’hébergement avant de s’y s’installer. »Avant l’évacuation, environ 1 450 réfugiés avaient déjà été pris en charge à Paris depuis le démantèlement en juin d’un premier point de regroupement, sous le métro aérien de La Chapelle dans le 18e arrondissement.Lire aussi :Comment la Ville de Paris organise l’hébergement des migrantsImage précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-55fa8a532a813'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 10\r\n \r\n \r\n\u00ab 14 juin 2015. L\u2019Assembl\u00e9e g\u00e9n\u00e9rale. Migrants et soutiens. \u00bb\r\nCr\u00e9dits : © LAURA GENZ\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"\u00ab 14 juin 2015. L\u2019Assembl\u00e9e g\u00e9n\u00e9rale. Migrants et soutiens. \u00bb","source":"\u00a9 LAURA GENZ","index":0,"position":1,"total_count":10,"item_lie":null,"link":"\/arts\/portfolio\/2015\/09\/10\/dessins-de-refugies-par-laura-genz_4751690_1655012.html","isCurrent":true},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 2 \/ 10\r\n \r\n \r\n\u00ab 14 juin 2015. Le Concert de soutien. \u00bb\r\nCr\u00e9dits : © LAURA GENZ\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"\u00ab 14 juin 2015. 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Il veulent obtenir le retrait des textes – décret et arrêté – publiés au Journal officiel le 20 mai, au lendemain du premier appel à la grève. Ils avaient alors dénoncé un « coup de force ». Ces textes ont entériné la mise en place du « nouveau collège » à compter de septembre 2016 – dernière rentrée avant l’échéance présidentielle de 2017 – ce que conteste toujours une partie de la communauté éducative.Quelles sont les grandes lignes de la réforme ?La refonte du collège, considéré comme le « maillon faible » du système éducatif – selon la formule un peu galvaudée, car il est accusé de creuser les inégalités au lieu de les réduire –, a été inscrite dans la loi de refondation de l’école de juillet 2013.« Mise en concurrence des personnels, des disciplines et des établissements, inégalités accrues entre les élèves, nouvelle aggravation des conditions de travail des personnels »… C’est un tableau bien sombre que dresse l’intersyndicale des conséquences de cette réforme.Lire aussi :La réforme du collège pèse déjà sur la rentrée 2015De l’autonomie à l’interdisciplinarité en passant par la disparition des sections bilangues, la fragilisation des langues anciennes, de l’enseignement de l’allemand ou encore de l’histoire : plusieurs fronts se sont ouverts depuis le printemps, relayés par les politiques – de droite comme de gauche – et mêlant, en réalité, deux registres bien différents : la réforme du collège et celle des programmes scolaires. La gauche a choisi de lancer parallèlement ces deux chantiers (le fond en même temps que la forme, en somme), prenant le risque de brouiller les esprits. Et le calendrier n’est pas favorable à la clarification attendue entre les deux réformes : l’appel à la mobilisation, ce jeudi, coïncide avec l’ultime réunion de travail du Conseil supérieur des programmes (CSP) qui pourrait remettre sa copie le même jour.Ce mouvement sera-t-il suivi ?Si l’intersyndicale représente une majorité d’enseignants, beaucoup de professeurs ne sont pas syndiqués. Avant l’été, la mobilisation avait marqué le pas : entre 12 % et 30 % de grévistes (selon les estimations) avaient été décomptés le 11 juin, alors que le taux se situait entre 30 % et 50 % le 19 mai. Quelque 15,8 % des enseignants des collèges publics étaient en grève jeudi, selon les chiffres communiqués par le ministère de l’éducation nationale.Par ailleurs, certains syndicats ne sont pas hostiles à cette réforme, comme le SE-UNSA et le SGEN-CFDT.Les « anti » et les « pro » réforme se sont d’ailleurs opposés sur Internet. Chacun a donné à lire sa propre « opération de désintox ». On y a tout lu, sur une réforme censée, tour à tour, sauver le collège unique ou le fragiliser un peu plus, favoriser l’équité ou, au contraire, exacerber l’injustice sociale et scolaire.Sur Twitter, le débat a été aussi concis – 140 signes – que vif. Blogs et hashtags en portent la trace : #réformecollège, où l’on retrouve notamment les propositions portées par le député de droite Bruno Le Maire, #collège2016, avec celles de la ministre Najat Vallaud-Belkacem, mais aussi #jesuislatiniste, #jesuishelléniste…« C’est la première fois qu’une réforme a d’abord été débattue sur les réseaux sociaux », a fait remarquer Philippe Tournier, porte-parole du principal syndicat de chefs d’établissement, le SNPDEN-UNSA, regrettant « certaines outrances » dont Internet porte la trace. La réforme du collège en chiffres2016 : C’est l’année d’application de la réforme du collège, même si dans certaines académies (Rennes, Toulouse ou Aix-Marseille) elle est déjà expérimentée en partie.3,3 millions de collégiens sont concernés.20 % : C’est la marge d’autonomie laissée aux établissements pour fixer leur emploi du temps.8 enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) sont introduits par la réforme, à charge pour les collèges de les faire vivre. Parmi eux, l’EPI langues et cultures de l’Antiquité.20 % des collégiens apprennent actuellement le latin, 3 % le grec.En 5e : C’est à ce niveau du collège qu’une LV2 sera introduite, un an plus tôt qu’actuellement, ce qui, pour le ministère, rend obsolète une partie des sections bilangues.Mattea BattagliaJournaliste au Monde 16.09.2015 à 18h24 La commission de la défense de l’Assemblée nationale a adopté mercredi 16 septembre, sans modifications, la proposition de loi PS relative aux mesures de surveillance des communications électroniques internationales.Cette proposition de loi reprend certaines des dispositions de la loi sur le renseignement qui avaient été censurées par le Conseil constitutionnel en juillet. Les Sages avaient validé la majeure partie de la loi, mais retoqué trois articles de ce texte controversé, dont celui sur la « surveillance internationale », au motif que ce volet renvoyait à des décrets des pans trop importants du dispositif.La proposition de loi déposée par les députés PS Patricia Adam et Philippe Nauche, respectivement présidente de la commission de la défense, et vice-président, et qui devrait être examinée à partir du 1er octobre, à l’ouverture de la session ordinaire, ne compte que deux articles. Le texte précise notamment que « peut être autorisée, aux seules fins de la défense et de la promotion des intérêts fondamentaux de la nation (...), la surveillance des communications qui sont émises ou reçues de l’étranger ».L’exposé des motifs met en avant « la nécessité que de nouvelles dispositions législatives soient rapidement votées pour autoriser et encadrer cette surveillance des communications internationales », « indispensable à la sécurité » du pays. « Il serait en effet paradoxal, à l’heure où nombre de risques qui naissent à l’étranger menacent de se matérialiser sur notre territoire, que les services de renseignement français ne puissent pas assurer la surveillance des communications internationales », font valoir les auteurs du texte.Evoquant « une véritable insécurité juridique pour ce qui est fait au niveau international », M. Nauche a expliqué vendredi à l’AFP que « l’urgence, c’était vraiment de sécuriser l’activité opérationnelle, en particulier de la DGSE », la Direction générale de la sécurité extérieure, chargée de la surveillance de ces flux, jusqu’à présent hors cadre légal.Lire aussi :Surveillance à l’étranger : vers une nouvelle loiUn projet de loi à nouveau très critiquéTout comme la loi sur le renseignement, ce nouveau texte a fait l’objet de vives critiques. Jean-Marie Delarue, président de l’actuelle Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS), bientôt remplacée par la CNCTR, a déclaré publiquement que « cette loi sur le renseignement [était] une régression en termes de modalités de contrôle ». M. Delarue ne fera pas partie de la nouvelle commission de contrôle.Lire aussi :Jean-Marie Delarue, jugé trop indépendant, écarté du contrôle du renseignementDes organisations de défense des libertés individuelles, dont la Quadrature du Net, militent également contre cette nouvelle loi. « La surveillance portera sur des techniques larges et non définies précisément par la loi, ce qui permettra de les étendre à l’avenir sans en référer à la représentation nationale », avance notamment le collectif. Alexandre Lemarié « Qu’on ne vienne pas me prononcer un procès de faiblesse, je n’en ai aucune ! » Le ton est donné. Nicolas Sarkozy a présenté un projet très droitier sur l’immigration, mercredi 16 septembre, lors d’une « journée de travail » sur ce thème au siège parisien du parti. L’occasion pour le président des Républicains (LR) – en l’absence d’Alain Juppé, de François Fillon et de Bruno Le Maire – de réitérer ses propositions pour faire face à la crise des réfugiés, avant un débat au Parlement sur le sujet.Lire : Réfugiés : Sarkozy veut refonder SchengenAlors que la France s’apprête à accueillir 24 000 demandeurs d’asile dans les deux ans à venir, l’ex-chef de l’Etat a réaffirmé son hostilité aux quotas de réfugiés à se répartir dans l’Union européenne. Pour lui, il convient d’abord de « refonder » Schengen et de « bâtir une nouvelle politique d’immigration européenne » impliquant une harmonisation des politiques sociales des Etats européens. « Sinon, ceux qui sont rentrés dans un autre pays vont se précipiter chez nous pour profiter de nos prestations sociales », a-t-il mis en garde. Une affirmation très discutable, puisque actuellement les réfugiés se rendent essentiellement en Allemagne, en Suède ou en Angleterre. De fait, alors que l’Allemagne attend jusqu’à un million de réfugiés cette année, la France devrait rester à des niveaux proches de 2014 (soit 66 000 demandes d’asile).S’il reste hostile aux quotas, M. Sarkozy est favorable à l’accueil des réfugiés à condition qu’ils retournent dans leur pays une fois la guerre terminée – il a de nouveau plaidé pour « l’activation d’un statut temporaire de réfugié de guerre » plus restrictif que celui de réfugié politique – et à condition que l’on diminue le nombre d’immigrés économiques (environ 200 000 par an). Pas question, dans son esprit, d’augmenter le nombre global d’immigrés en France. « Penser que l’immigration pourrait augmenter, c’est prendre un risque de déflagration de la société française », a-t-il prévenu, jugeant notamment nécessaire de réduire les conditions du regroupement familial.DURCISSEMENT« La France a le droit de choisir qui elle veut accueillir sur son territoire et qui elle veut refuser », a-t-il déclaré. Soulignant « les racines chrétiennes de la France », il se dit pour une immigration choisie : « Nous proposons que le Parlement ait le pouvoir de décider, chaque année, du nombre d’étrangers non européens admis à immigrer en France. » Pour les empêcher d’entrer sur le territoire, M. Sarkozy s’est de nouveau prononcé pour un rétablissement des contrôles aux frontières de l’espace Schengen pour les Non-Européens. Un système à deux vitesses difficilement applicable. Tout comme l’idée de créer un statut temporaire de réfugié de guerre. La preuve : même le député LR Pierre Lellouche a souligné lors de la réunion qu’il était « très difficile de trier les migrants économiques des réfugiés de guerre », comme le propose M. Sarkozy. « Un Malien qui vient en France, comment définir s’il fuit la guerre ou la misère ? », demande M. Lellouche.Officiellement, M. Sarkozy dit vouloir trouver une position médiane entre le Parti socialiste (PS), qui « se complaît dans des postures morales », et le Front national (FN), qui se borne à formuler des « impostures idéologiques ». Mais la ligne générale reste très à droite. Certaines propositions, en rupture avec ses credo passés, marquent un durcissement du discours de M. Sarkozy. Ce dernier plaide par exemple pour la suppression de d’aide médicale d’Etat (AME) accordée aux étrangers en situation irrégulière, alors qu’il disait ne pas vouloir « remettre en cause cette générosité française » lors de la campagne présidentielle de 2012. Autre signe de droitisation : le président des Républicains se dit désormais favorable à une « adaptation du droit du sol » pour durcir les conditions d’accès à la nationalité française, alors qu’il déclarait en 2012 : « Le droit du sol, c’est la France. »CLIVER AVEC JUPPÉSi son discours a pour objet de contrer l’extrême droite sur son terrain, dans l’espoir de reconquérir les électeurs de droite passés au FN, M. Sarkozy vise un autre objectif : souligner ses différences avec Alain Juppé, son principal rival dans l’optique de la primaire à droite pour la présidentielle de 2017, adepte d’une approche apaisée des problèmes d’immigration. La manœuvre se veut subtile. Le président de LR a expliqué que les adhérents de son parti auraient à approuver son projet sur l’immigration – lors d’un vote sur le site du parti, qui se déroulera de mercredi soir à vendredi soir – avant d’être soumis à l’approbation du bureau politique, le 22 septembre.Alors que les onze questions posées aux militants reprennent ses propositions, M. Sarkozy a estimé qu’il aurait été judicieux d’en ajouter « une douzième » sur la nécessité de contraindre les immigrés à « s’assimiler ». « Le débat entre l’assimilation et l’intégration est un débat central », a-t-il souligné, avant de lancer : « Je voudrais que l’on demande à nos adhérents : un étranger voulant devenir français doit-il s’assimiler ou s’intégrer ? C’est un débat qui n’est pas anecdotique, car l’intégration, cela veut dire : “Je viens comme je suis, avec ce que je suis et je m’intègre en France.” L’assimilation, c’est que le dernier arrivé accepte la langue, le mode de vie, la culture, les usages de ceux qu’il rejoint. C’est un sujet de débat entre nous [entre les ténors de LR]. Que les adhérents donnent leur sentiment. »Farouche partisan de « l’assimilation » – un mot issu de l’histoire coloniale –, M. Sarkozy tente ainsi de marginaliser M. Juppé. Lequel est favorable au concept d’« intégration » au motif qu’il « respecte les différences », et rejette celui de « l’assimilation », qui revient, selon lui, à « vouloir effacer les origines ».« SARKOZY JOUE AVEC LE FEU »L’objectif du président des Républicains : faire apparaître M. Juppé en décalage avec les aspirations de la base militante du parti, qui devrait à coup sûr se prononcer pour l’assimilation. « Sarkozy veut montrer qu’il incarne la ligne majoritaire au sein du parti. Il fait adopter par les adhérents un projet très à droite pour pousser Juppé à se démarquer et le faire passer pour un centriste », décrypte un dirigeant du parti.En opposant la légitimité des adhérents – plus radicaux que les sympathisants de droite – aux positions plus mesurées de son rival Juppé, l’ancien chef de l’Etat rejoue ainsi la même partition que lors de la campagne de 2012, quand il opposait « le peuple aux élites ». Reste que la manœuvre n’est pas sans risque. Celui qui se pose en garant de l’unité du parti se retrouve en effet à exacerber lui-même les divisions internes sur le sujet de l’immigration. « Sarkozy joue avec le feu en allumant lui-même un incendie en interne avec Juppé », s’inquiète un soutien de l’ex-chef de l’Etat. De quoi écorner l’image de rassembleur qu’il s’efforce de se donner dans l’optique de la primaire.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.09.2015 à 10h54 • Mis à jour le16.09.2015 à 11h33 | Pascale Robert-Diard (Rennes - envoyée spéciale) Il arrive à l’audience des moments où l’on a envie de remercier celui qui parle. Parce que les phrases qu’il prononce viennent vous chercher au cœur de l’obscurité dans laquelle vous vous débattez. Mardi 15 septembre, le réquisitoire de l’avocat général Yann Le Bris au procès de Laurence Nait Kaoudjt, cette mère qui a tué sa fille lourdement handicapée, a été un ces moments.Il a trouvé les mots justes pour évoquer le « trouble » et la « gêne » suscités par cette affaire et la double « paralysie » qui l’a saisi pendant les débats. Paralysie face à la détresse de l’accusée, parce que, a-t-il rappelé, « juger, c’est comprendre. Et pour comprendre, il faut essayer de se mettre à la place de l’autre. Et là, on n’y arrive pas. La peur de l’avenir de l’enfant, la douleur, l’absence de communication, le poids du regard des autres, on peut les imaginer, rien de plus ». Mais paralysie aussi face à la barrière dressée par l’accusée elle-même, qui n’a cessé de répéter que son geste était un « geste d’amour » et qui a semblé interdire à quiconque – et particulièrement à la cour et à des jurés – de le voir autrement. « Elle vous a placés dans la seule obligation de dire que ce qu’elle a fait était juste », a relevé l’avocat général.–Il a mis en lumière la confusion des rôles qui, dès l’origine, a déséquilibré ce procès : une accusée se vivant principalement comme une victime et refusant la place d’accusée que son geste meurtrier lui donne aux yeux de la société. Dans ce jeu de rôle inversé, la défense, conduite par Mes Eric Dupond-Moretti et Anna-Maria Sollacaro, a joué le rôle ordinairement dévolu aux parties civiles, en s’indignant de toute question, même la plus légitime, susceptible de mettre en cause la parole de leur cliente au nom de la douleur supplémentaire qu’un tel questionnement lui infligeait.Ne pas tout céder à la douleurC’est donc de l’avocat général qu’est venu, paradoxalement, le rappel de la règle essentielle du procès pénal qu’est le respect du contradictoire, et le devoir qu’il intime de ne pas tout céder à la douleur de la victime revendiquée. « La vraie victime n’est pas là. Ni physiquement, ni symboliquement », a-t-il observé à propos de l’enfant morte. « Elle a été l’absente de ce procès, recouverte par le handicap. Elle n’est plus que le handicap », a-t-il ajouté.A la cour et aux jurés, Yann Le Bris a demandé de juger que, le 22 août 2010, Laurence Nait Kaoudjt n’a pas agi sous une « contrainte morale » qui la délierait de toute culpabilité. « « Est-ce qu’il était vraiment irrésistible pour elle de commettre ce geste ? Non. Vous ne devez pas vous placer dans la morale interne de l’accusée. Ce serait la porte ouverte à tout. On ne peut pas accepter que quelqu’un fixe ses propres règles. »En écho à la phrase terrible de Laurence Nait Kaoudjt qui, interrogée sur les faits par le président de la cour, Philippe Dary, avait déclaré : « J’ai donné la vie à ma fille, je la lui ai reprise », il a observé : « Personne n’est propriétaire de son enfant. Même s’il est lourdement handicapé, il a une vie autonome. Dire que sa mère n’est pas coupable, c’est affirmer que cet enfant n’est pas comme les autres et le faire sortir de l’humanité. »Avec le même souci de justesse, il a dressé de l’accusée le portrait d’une mère totalement dévouée à son enfant, d’une femme à laquelle une accumulation de détresse et de déboires a fait perdre pied, avant de requérir contre elle une peine symbolique de cinq ans avec sursis. « Cette peine doit avoir un sens aussi pour elle », avait-il espéré. En vain. Lorsque, trois heures plus tard, le président Dary lui a annoncé que les jurés avaient suivi la réquisition de l’avocat général, Laurence Nait Kaoudjt a pointé ceux-ci d’un doigt menaçant : « Vous n’avez pas de cœur, vous devriez avoir honte ! Si demain je ne suis plus là, ce sera de votre faute ! » Au premier rang du public, une femme épuisée suppliait sa fille : « Arrête Laurence, arrête ! » Pascale Robert-Diard (Rennes - envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Serge Guérin (Sociologue, professeur à l'Inseec Paris) Alors que le projet de loi d’adaptation de la société au vieillissement revient enfin devant l’Assemblée, il est bon de rappeler que la révolution de la longévité a et aura de plus en plus d’effets sur l’économie. Mais cela nécessite d’abord de rajeunir le regard sur le vieillissement.Pour trop de décideurs, un pays qui prend des rides perd sa capacité à innover et sera incapable d’affronter les grands vents de la mondialisation. Pire les pays vieillissants sont par nature enclins à sacrifier les générations futures…Lire aussi :Dotée de peu de moyens, la loi sur le vieillissement revient devant l’AssembléeSortons de ce prêt à penser essentialiste ! La longévité porte un potentiel d’emplois nouveaux (300 000 créations nettes d’ici à 2020 selon la Dares), d’innovations technologiques, sociales et culturelles, d’invention de nouveaux produits et services adaptés, d’aménagements de logements…Rappelons que l’Allemagne, le pays le plus vieux d’Europe, est aussi celui dont on loue le dynamisme et le succès économique. C’est aussi un pays où les comptes de la sécurité sociale sont positifs… De même au Japon, le pays le plus âgé du monde, le marché de la « silver économie » représente 692 milliards d’euros en 2015, soit plus de 12 % de la création de richesses annuelle.15 millions de seniorsLa silver économie s’adresse à plus de 15 millions de seniors, dont seulement une petite minorité est en fort déficit d’autonomie. Elle concerne aussi les aidants et l’entourage des personnes âgées. Cette économie de l’attention peut être un formidable levier de développement. En France, les prévisions tablent sur 130 milliards d’euros d’activités générées par la silver économie d’ici à 2020.On pense d’abord aux solutions centrées sur le numérique et la robotique : vidéo-surveillance et systèmes d’alerte, domotique, télé-santé, services et suivi à distance, robots de service… Elles permettent, par exemple, d’éviter des visites médicales nécessitant de lourds trajets coûteux et stressants.Lire aussi :Le numérique, nouvelle machine à exclure ?Ces technologies à distance facilitent aussi le lien entre les familles et un proche fragilisé. Les technologies s’appuyant sur les réseaux numériques peuvent contribuer à plus d’équité territoriale en s’affranchissant pour partie des distances. Rappelons que si 21 % de la population française à plus de 60 ans, la moyenne dépasse 27 % en zone rurale.Dans certaines villes, petites et moyennes, plus de 50 % de la population a dépassé les 60 ans. Pour autant, ces outils ne sauraient remplacer la bienveillance et la présence. En ces temps de complexité et de déshumanisation, rien n’est plus essentiel que l’engagement des personnes, le lien social, l’accompagnement et le soin. La silver économie c’est aussi la formation et l’accompagnement des professionnels, le soutien aux aidants bénévoles d’un proche.Enfants de la société de consommation et des services, expérimentés et lucides, les seniors demandent des solutions accordées à leurs modes de vie, en particulier dans les domaines clés des transports et de l’habitat, dont ils estiment respectivement à 34 % et 33 % qu’ils ne sont pas adaptés à leurs besoins (TNS Sofres/CogedimClub, novembre 2014). Ni à leurs moyens. Une adaptation qui doit prendre en compte les problématiques sensorielles, le confort, la sécurité, la possibilité de faire évoluer les espaces… Sans transformer le véhicule ou le logement en station spatiale bourrée d’électronique !La question des usagesCette dynamique de l’ajustement n’implique pas que des investissements technologiques, par ailleurs nécessaires. Parfois il s’agit simplement d’écoute et de respect de la personne pour faciliter son quotidien. Pensons à la signalétique pour favoriser l’orientation des plus âgés ou au packaging des produits alimentaires pour un meilleur confort d’utilisation.La silver économie doit faciliter concrètement la vie des seniors et de leur entourage. Aussi la question des usages doit rester au centre de la réflexion des acteurs, qui trop souvent méconnaissent la diversité des attentes de la silver génération. Trop d’innovations « silver » se révèlent être des gadgets ou des systèmes ultra-sophistiqués qui font plaisir aux geeks sans améliorer significativement la vie des seniors. La complexité de certaines solutions fait craindre aussi des difficultés de maintenance…Une autre limite concerne la capacité financière des personnes visées. Le mythe du riche retraité va faire long feu (rappelons que la pension médiane est inférieure à 1 300 euros par mois) et une large partie de l’offre ne trouvera pas son marché par l’inaccessibilité du prix. Quand à la capacité d’investissement des collectivités qui pourraient commander ces dispositifs, elle est singulièrement contrainte, en particulier du côté des Départements.La silver économie ce n’est pas de la pensée magique, mais en étant à l’écoute des seniors, elle doit contribuer à faire de l’allongement de la vie une bonne nouvelle non seulement pour la personne mais aussi pour l’économie et l’attractivité du pays.Serge Guérin est l’auteur de Silver Génération. 10 idées reçues à combattre à propos des seniors (Michalon 154 pages, 15 euros)Serge Guérin (Sociologue, professeur à l'Inseec Paris) 22.09.2015 à 18h27 • Mis à jour le22.09.2015 à 18h37 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) Un accord a été trouvé, à Bruxelles, mardi 22 septembre, entre les ministres de l’intérieur de l’Union européenne au sujet de l’accueil de 120 000 migrants. Il a fallu passer par un vote à la majorité pour faire passer le plan de la Commission européenne. La Slovaquie, la Roumanie, la Hongrie et la République Tchèque ont voté contre le mécanisme. La Finlande, où l’extrême droite est associée au gouvernement, s’est abstenue. La Pologne, jusqu’à présent réticente, s’est, en revanche, ralliée à la position de la France, de l’Allemagne et de la présidence luxembourgeoise de l’Union.Lire aussi :L’Union européenne pressée de trouver un accord sur la crise des migrantsL’accord conclu est particulièrement complexe. Il se décompose en deux grands chapitres : sur les 120 000 migrants à répartir, 66 000 réfugiés seront « relocalisés » depuis la Grèce et l’Italie dans toute l’Union, la Hongrie y compris, selon une clé de répartition contraignante. Le pays de Viktor Orban avait cherché à s’exclure du mécanisme envisagé au départ, qui devait répartir 54 000 réfugiés présents en Hongrie. Au terme de la relocalisation des premiers 66 000 réfugiés, les Etats se reverront en principe pour décider de la répartition de 54 000 autres.Des décisions sur les « hot spots »Les trois autres Etats qui se sont opposés à l’accord seront, en revanche, contraints d’accepter des réfugiés. Ceci ne devrait pas manquer de créer de nouvelles tensions, notamment parce que la Slovaquie refuse obstinément d’accueillir des personnes de confession musulmane.La Pologne a accepté de se dissocier de ses partenaires de l’Est parce que le texte des conclusions permet au gouvernement de Varsovie d’affirmer à son opinion publique que les plans initiaux de 120 000 ont été revus à la baisse et que l’effort à accomplir par les différents Etats sera étalé dans le temps. La France se flattait, elle, mardi soir, d’avoir obtenu une décision explicite concernant les « hot spots », ces centres d’enregistrement des candidats réfugiés dans les pays situés aux limites de l’espace Schengen. Une ambiguïté quant au rôle exact de ces structures subsiste, Paris et d’autres capitales affirmant qu’ils doivent aussi servir de lieux de rétention pour les déboutés du droit d’asile.Lire aussi :Comment fonctionneront les « hot spots » censés gérer l’accueil des migrants en Europe ?Malgré son caractère à la fois compliqué et ambigu, l’accord conclu permet que le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement qui aura lieu mercredi 23 septembre au soir dans la capitale belge, à la demande de la chancelière Angela Merkel, se déroule dans un climat moins explosif. Pour le reste, rien ne semble toutefois indiquer que les Etats membres sont prêts à envisager une réponse complète et durable à une crise migratoire qui, de l’avis de beaucoup, n’en est qu’à ses débuts.Lire aussi :L’Europe mieux armée pour faire face à cette crise migratoire inéditeJean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gaëlle Picut Une étude du ministère du travail (« Activité et conditions d’emploi de la main-d’œuvre au 2e trimestre 2015 », direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques), publiée le 18 septembre, révèle que la gestion du temps de travail en forfait jours touche désormais près de la moitié des cadres.Le régime du forfait jours est largement répandu chez les cadres (47,8 %) et peu développé chez les non-cadres (3 %). Lorsqu’il concerne ces derniers, ceux-ci exercent souvent des fonctions d’encadrement ainsi que des fonctions technico-commerciales. Par ailleurs, 72,6 % des hommes cadres sont au forfait jours, contre 27,4 % des femmes cadres.Parmi les 84,1 % de salariés qui travaillent à plein-temps dans les entreprises privées de plus de 10 salariés, 13,8 % d’entre eux sont au forfait jours. Cela représente environ 1,5 million de personnes. Ils étaient 4 % en 2001 et 10 % en 2007. Pour les autres salariés, la durée hebdomadaire collective moyenne du travail est de 35,6 heures. On y apprend également que 15,9 % des salariés travaillent à temps partiel et que 8,3 % sont titulaires d’un contrat à durée déterminée (CDD).Un dispositif créé en 2000Pour rappel, le forfait annuel en jours a été créé en 2000 par la loi Aubry suite à la mise en place des 35 heures. Le principe : le temps de travail est décompté en nombre de jours par an, plutôt qu’en heures par semaine. Il doit donner lieu à une convention individuelle avec chaque salarié concerné, qui fixe le nombre maximal de jours de travail à effectuer sur une année et qui est obligatoirement précédée d’un accord collectif d’entreprise ou d’établissement.La rémunération est forfaitaire et donc indépendante du nombre d’heures effectivement accomplies.Au départ réservé aux cadres disposant d’une large autonomie dans la gestion de leurs temps de travail, il a été étendu en 2005 aux non-cadres « ayant des responsabilités nécessitant une autonomie dans leur travail ».Plafond légal de 218 joursLe salarié au forfait jours peut travailler au-delà de 48 heures par semaine mais il est toutefois soumis aux règles légales du repos journalier (11 heures consécutives) et hebdomadaire (35 heures minimum), aux jours fériés chômés et aux congés payés. Le plafond légal est fixé à 218 jours.Cependant certains accords collectifs le dépassent, mais ne peuvent aller au-delà de 235 jours. En cas de dépassement, le salarié récupère les jours travaillés en plus sous forme de repos. Cependant, s’il le souhaite, il peut, par accord écrit avec l’employeur, renoncer à une partie de ses jours de repos et travailler des jours supplémentaires sur l’année en contrepartie d’une majoration de son salaire, de minimum 10 %.Concrètement, les cadres au forfait jours travaillent en moyenne 213 jours par an et 46,6 heures par semaine (contre 44,4 heures pour les cadres à l’heure). 39 % des cadres au forfait font plus de 50 heures. Cette augmentation de la durée hebdomadaire et annuelle du travail est compensée par un avantage salarial significatif, puisque les cadres au forfait gagnent 5 % de rémunération brute de plus que les cadres à l’heure.Dérives et abusLe forfait jours s’est surtout développé dans les grandes entreprises puisqu’il concerne presque un salarié sur cinq (19,2 %) des entreprises de plus de 500 salariés. Les secteurs qui recourent le plus au forfait jours sont ceux de la finance-assurances (33 % des salariés) et de l’informatique et de la communication (28,5 %).Le développement rapide du forfait jours s’est accompagné d’un certain nombre de dérives et d’abus : horaires à rallonge, temps de repos non respecté, etc. et à une augmentation des contentieux.Même si un certain nombre de garanties ont été établies en 2011 par un arrêt de la Cour de la cassation, celle-ci continue à être régulièrement saisie sur des questions de charge de travail et d’amplitude des journées. Les juges annulent d’ailleurs régulièrement un certain nombre d’accords de branches et d’entreprises estimant que l’autonomie du salarié n’est pas réelle ou encore que la mesure de la charge de travail et de l’amplitude n’est pas effective.« Un droit d’alerte individuel »Les différents récents rapports autour de la réforme du code du travail (Combrexelle, Terra Nova, Institut Montaigne, Mettling) évoquent le forfait jours, un sujet de débat entre patronat et syndicats. Pour le DRH d’Orange, Bruno Mettling, cette modalité d’organisation du temps de travail constitue « la réponse la plus adaptée aux salariés autonomes du numérique ».En revanche, il appelle à « compléter la mesure du temps de travail par la mesure de la charge de travail souvent plus adaptée » et à créer « un droit d’alerte individuel » pour éviter les dérives. D’où sa préconisation de légiférer pour que ce régime soit davantage sécurisé et de conjuguer la mesure de la charge de travail à celle du temps de travail.Réagissant à cette proposition, la CFE-CGC estime « qu’il n’est aucunement question d’envisager une extension du dispositif à l’ensemble des métiers de l’économie numérique dans la mesure où ce n’est pas le secteur d’activité qui ouvre le droit de recourir au forfait jours mais bien l’autonomie des salariés concernés ». Par ailleurs, le syndicat s’oppose à « un transfert de responsabilité vers les salariés en forfait jours en matière de santé et de sécurité. L’idée d’une coresponsabilité partagée entre employeur et salarié doit être exclue ».Gaëlle PicutJournaliste au Monde Thierry Repentin (Délégué interministériel à la mixité sociale dans l’habitat) Alors que Montpellier accueille le congrès du mouvement HLM qui se terminera le 24 septembre, Thierry Repentin, délégué interministériel à la mixité sociale dans l’habitat, rappelle que tout le monde doit pouvoir accéder à un logement digne et à la hauteur de ses moyens.Le 13 décembre, nous fêterons les quinze ans de la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains, plus connue sous le nom de « loi SRU » et notamment son article 55 qui fait obligation aux communes d’offrir un taux minimal de logements sociaux.Elle fait désormais partie de notre patrimoine républicain, imaginée par Louis Besson alors ministre du logement, et grandement acceptée, voire parfois défendue, des deux côtés de l’échiquier politique. Il n’en a pas toujours été ainsi. C’est d’ailleurs pour la défendre que L’abbé Pierre a effectué son dernier déplacement en séance de nuit de l’Assemblée nationale.Et malgré certaines tentatives politiciennes – dont celle de Christine Boutin alors ministre du logement - et de nombreux débats, aucune majorité n’a jamais remis en cause cette loi. Et pour cause, elle répond à un besoin essentiel de la population : pouvoir se loger dans des conditions dignes et selon les moyens dont on dispose. L’article 55 de la loi SRU a déjà fait couler beaucoup d’encre. Souvent controversé, il repose cependant sur un principe inattaquable : la République doit s’appliquer partout en France et personne ne peut s’y soustraire sous aucun prétexte, et surtout pas à des fins clientélistes, discriminatoires et électoralistes.Entre 20 % et 25 % de logements sociauxAujourd’hui, 1 911 communes doivent ainsi avoir – selon qu’elles sont situées en zone plus ou moins tendue en matière de logements - entre 20 % et 25 % de logements sociaux sur leur territoire. Parmi elles, 222 qui n’ont pas mis en œuvre les moyens nécessaires pour rattraper leur retard, font l’objet d’un « constat de carence » par l’Etat…Le constat est donc clair : majoritaires sont les maires qui font des efforts pour respecter leurs obligations, et ce malgré les difficultés qu’ils rencontrent en matière d’urbanisme et de foncier disponible… ou en raison d’une frange de la population prête à s’opposer à la création de logements sociaux dans leur voisinage.Lire aussi :Chez les bailleurs sociaux, la crainte d’un désengagement de l’EtatC’est ainsi que depuis l’existence de la loi SRU, 450 000 logements ont été créés dans des communes où il en manquait cruellement. Ceci rend encore plus insupportables les déclarations publiques et médiatisées de ceux qui se revendiquent comme pourfendeurs de cette loi. Comment accepter que certaines communes n’aient pas réalisé un seul logement social en quinze ans de mise en œuvre de la loi ?Depuis que je travaille, sur le terrain, aux côtés des services de l’Etat, des élus et des bailleurs sociaux pour faire respecter l’application de la loi SRU, je rencontre beaucoup de bonnes volontés de tous bords politiques. Face à cela, les déclarations d’élus ouvertement récalcitrants m’apparaissent d’autant plus intolérables !Égoïsmes locauxIls sont peu nombreux, mais font beaucoup de bruit. Les uns en appelant à la culture de « l’entre soi », assumant ne pas vouloir accueillir des familles dont le niveau de revenus ne les qualifie pas à leurs yeux pour être membres de leur commune. D’autres déclarent que « les maires veulent bien faire du logement social à condition de pouvoir choisir leur population ». La plupart refusent de construire des logements sociaux sous prétexte qu’ils manquent de foncier disponible, alors qu’il se trouve pourtant bien des terrains pour y voir émerger des opérations immobilières privées…Lire aussi :Les HLM en conflit avec la Caisse des dépôtsIl doit être mis fin à ces égoïsmes locaux qui ont un coût supporté par l’ensemble de la société ! Certains d’entre eux vont jusqu’à soutenir qu’il n’est pas utile de construire davantage de logements sociaux, alors même que 1,8 million de demandes de logement social sont en attente. Ce sont les salariés de nos commerces, de nos entreprises, de nos services publics, de nos crèches ou de nos maisons de retraites et nombre de ceux que nous croisons tous les jours dans la rue qui sont les potentiellement locataires du parc social.Comment refuser qu’ils soient également des voisins ? Ce sont aussi les jeunes couples qui commencent leur vie professionnelle. Ce sont aussi, et il faut en faire notre fierté et notre force, ceux qui à un moment de leur vie peuvent compter sur la solidarité de la nation pour pouvoir se loger de façon digne.Alors le temps est effectivement venu de contraindre ces maires réfractaires au respect de la loi de la République et à l’écoute des besoins de nos concitoyens quels que soient leurs revenus. Non pour les stigmatiser, mais pour faire de la pédagogie par l’exemple, et par égard pour ceux qui font des efforts honorables.Pédagogie, équilibre et efficacitéC’est ce qu’avait annoncé le premier ministre dans le cadre du Comité interministériel à l’égalité et à la citoyenneté du 6 mars dernier. Cette action se fera dans un souci de pédagogie, d’équilibre et d’efficacité, tenant compte bien entendu des efforts effectués et des possibilités urbanistiques et financières de chacun. Mais elle permettra aussi de montrer qu’on ne peut pas faire fi des lois qui fondent notre République et que la réponse aux besoins et attentes de nos concitoyens est primordiale.Lorsque le premier ministre m’a confié la double mission de faire respecter la loi SRU et de faire en sorte que l’Etat libère des terrains publics au prix le plus bas possible, voire même à un prix proche de la gratuité, pour qu’y soient réalisés des logements, c’est dans un seul objectif : faire que partout en France, tout le monde puisse accéder à un logement digne et à la hauteur de ses moyens.Nous y parviendrons ! Car ce combat incarne la République. Il est la liberté de pouvoir se loger là où on le souhaite, il est l’égalité entre les habitants comme entre les territoires, il est la fraternité entre les communes de France et envers les familles modestes et moyennes !Thierry Repentin (Délégué interministériel à la mixité sociale dans l’habitat) Samuel Laurent Proposition sincère, ou manière de se faire un peu plus entendre dans la course à la primaire qui s’engage au sein des Républicains ? Toujours est-il que François Fillon s’est fait, dans un entretien au Journal du Dimanche, le champion de la mise en place, en France, de statistiques ethniques – un « tabou » qu’il faut selon lui « faire sauter ».« Si on veut vraiment piloter la politique d’immigration comme je le préconise, permettre au Parlement de fixer chaque année le nombre de personnes que la France peut accueillir, ne pas subir une immigration qui ne viendrait que d’une seule région du monde, qui serait déconnectée de nos besoins économiques et de nos possibilités sociales, il faut avoir la possibilité de savoir qui on accueille, ce que ces personnes deviennent, comment elles s’intègrent. Pour cela, il faut des statistiques “ethniques”. »1. Une proposition devenue plus consensuelleM. Fillon n’est pas le premier à se dire favorable à de telles statistiques. L’ex-politologue Dominique Reynié, désormais candidat des Républicains aux régionales, s’était aussi prononcé pour en mai, de même que l’ancien ministre du logement Benoist Apparu, proche d’Alain Juppé, qui souhaitait dès janvier s’en prendre à ce « tabou ». Eric Ciotti est également favorable à de telles statistiques.Même Nicolas Sarkozy a évoqué la question, assurant, en marge d’une visite à l’Institut Necker sur les maladies rares en février : « Qu’on sache d’où sont les Français, aujourd’hui, cela ne change rien à la réalité de leur vie et c’est une information utile. » Au-delà des Républicains, un rapport rendu en novembre 2014 par la sénatrice écologiste Esther Benbassa et le sénateur Jean-René Lecerf (alors UMP, devenu Les Républicains depuis) préconisait lui aussi la mise en place de ce type de statistiques. Précisément, ils souhaitaient la présence, « une fois tous les cinq ans, dans le recensement, d’une question sur le pays de naissance des ascendants et la nationalité antérieure afin d’obtenir des résultats mesurables sur l’ampleur des discriminations et leur déploiement ».A l’heure actuelle, on demande lors du recensement le lieu de naissance, la nationalité, le lieu de résidence cinq ans auparavant, trois questions qui permettent déjà d’établir des statistiques sur l’immigration.Il est à cet égard intéressant de noter la réaction de Marine Le Pen à la proposition de M. Fillon. La présidente du FN a expliqué : « Je n’ai pas envie que soient mis dans le même sac des Français d’Outre-mer par exemple, nos compatriotes, et des gens qui sont sur le territoire et qui viennent de pays étrangers, des Maliens ou autres. Je crois que ce n’est pas sain. » En clair, pour elle, le débat sur « l’ethnie » ne doit pas primer sur la question de la nationalité d’origine.2. Origine et non ethnieLe terme même de « statistiques ethniques » est ici quelque peu galvaudé : ni M. Fillon ni les sénateurs Lecerf et Benbassa ne souhaitent en réalité connaître l’ethnie des Français. Ils évoquent, en réalité, la tenue de statistiques sur l’origine géographique des populations.La loi française interdit, en effet, de considérer les citoyens en fonction de critères comme la couleur de la peau, la religion ou « l’ethnie », terme qui fait déjà en lui-même débat. La société française n’a jamais, contrairement à d’autres, notamment dans le monde anglo-saxon, fait de l’ethnie un critère objectif : aux Etats-Unis, lors du recensement décennal, on demande aux interrogés de se définir parmi divers « types » ethniques : « Indien d’Amérique », « Asiatique », « Noir ou Africain-Américain », « Hawaïen », « Hispanique », « Blanc ou Caucasien », etc.On trouve peu de partisans de ce type de statistiques en France, qui sont d’ailleurs à l’heure actuelle interdites par la loi, même si quelques chercheurs obtiennent des dérogations pour étudier certains phénomènes. En revanche, nombre d’entre eux déplorent la faiblesse des études statistiques sur l’origine des personnes ou leur religion, qui permettraient d’étudier certains phénomènes, notamment les discriminations.3. Un débat qui n’en finit pasLa querelle remonte à loin. Dans les années 1990, Hervé Le Bras, démographe à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, s’opposait à Michèle Tribalat, sa consœur de l’Institut national des études démographiques (INED), expliquant que cette dernière, qui a la première distingué Français « de souche » et personnes issues d’autres origines, réveillait ainsi « le vieux fond ethnique » de la droite.» Lire : Quatre questions sur les statistiques ethniquesAujourd’hui, ce débat continue, essentiellement au sein du monde de la recherche, où nombre de sociologues souhaiteraient, à partir de ces statistiques, pouvoir travailler de manière plus précise sur les discriminations liées à « l’ethnie ». Mais d’autres acteurs n’ont de cesse d’utiliser ce type de statistiques à d’autres fins. C’est ainsi qu’il y a un an, un rapport du député républicain Guillaume Larrivé évoquait « 60 % de musulmans » dans les prisons françaises avait fait polémique, alors même que ce chiffre était largement sujet à caution.» Lire : les étranges calculs d’un député UMP sur l’islamisation des prisons4. Peu de rapport avec les flux migratoiresLa proposition, concernant l’immigration, apparaît quelque peu incongrue : le recensement pose déjà aux Français la question de leur nationalité et de leur pays d’origine. On sait donc déjà combien de personnes immigrées ou d’origine étrangère vivent dans notre pays.Quant à l’immigration régulière, elle passe forcément par les services de l’Etat, qui connaissent donc par définition le pays d’origine d’un migrant. M. Fillon pose la question du « suivi » de ces populations et de leur intégration, ce qui est, là aussi, déjà le cas, l’Insee, par exemple, réalisant régulièrement une étude sur « immigrés et descendants d’immigrés » mesurant les parcours des personnes arrivées en France.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.09.2015 à 14h55 • Mis à jour le22.09.2015 à 15h10 Eric Zemmour a été relaxé mardi 22 septembre par le tribunal correctionnel de Paris, dans une affaire dans laquelle il était poursuivi pour incitation à la haine raciale et diffamation raciale. Le chroniqueur et animateur avait évoqué à la radio « les bandes » d’étrangers « qui dévalisent, violentent ou dépouillent ».Lors de l’audience qui s’est déroulée le 24 juin, le parquet avait requis une amende de 5 000 euros à l’encontre de M. Zemmour pour ses « propos sans nuances » qui « rejaillissent sur des groupes visés dans leur ensemble » et « stigmatisent » les populations immigrées. Trois mille euros d’amende avec sursis avaient été également requis à l’encontre de la radio RTL, poursuivie pour avoir diffusé la chronique sur son site Internet.Lire : De quoi Zemmour est-il le nom ?« Je ne suis pas assistante sociale »Le 6 mai 2014, M. Zemmour avait déclaré :« Les Normands, les Huns, les Arabes, les grandes invasions d’après la chute de Rome sont désormais remplacés par les bandes de Tchétchènes, de Roms, de Kosovars, de Maghrébins, d’Africains qui dévalisent, violentent ou dépouillent. » « J’aurais pu ajouter les Russes et les Géorgiens, mais il faut bien s’arrêter », avait répondu Eric Zemmour à la présidente de la 17e chambre du tribunal correctionnel qui l’interrogeait sur les raisons qui l’avaient conduit à ne citer « que » ces cinq « cibles ». Lors de l’audience, le chroniqueur s’était retranché derrière des chiffres et des documents sur la délinquance et avait invoqué sa « liberté d’expression » : « Je ne suis pas assistante sociale, mon métier n’est pas de savoir si je vais faire de la peine à untel ou untel. Mon métier, c’est dire la vérité. »En réponse, le tribunal correctionnel de Paris a jugé qu’« aussi excessifs, choquants ou provocants que ces propos puissent paraître », ils ne s’appliquent « qu’à une fraction des communautés visées et non à celles-ci dans leur ensemble ».Lire aussi :Des intellectuels à la dérive ?M. Zemmour avait été condamné en 2011 pour les mêmes chefs après avoir déclaré à la télévision que « la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c’est comme ça, c’est un fait ». Il avait dû s’acquitter d’une amende de 1 000 euros avec sursis et 10 000 euros de dommages et intérêts dans cette affaire l’opposant au Mrap, SOS Racisme et la Licra, et à une peine identique dans un dossier initié par l’UEJF et J’accuse. Samuel Laurent Les femmes sont toujours moins bien payées que les hommes en France, mais cet écart tend à diminuer. C’est la conclusion de la dernière livraison de l’Insee sur les salaires en France en 2013.1. Un (léger) recul en moyenneAujourd’hui, les femmes gagnent, en moyenne, 1 943 euros net par mois (à plein-temps, dans le privé ou dans une entreprise publique), contre 2 399 pour les hommes. L’écart est donc de 19 %. C’est 2,5 points de moins qu’il y a dix ans, où l’écart était de 21,5 %. #container_14428470782{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14428470782{ height:500px; } #container_14428470782 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14428470782 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14428470782 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14428470782 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du salaire net moyen des hommes et des femmes en France depuis dix ansSalariés à temps plein du privé et du public, à l'exclusion des stagiaires, contrats aidés et salariés agricolesSource : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14428470782", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2003","2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Hommes", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1925 ], [ "", 1969 ], [ "", 2020 ], [ "", 2059 ], [ "", 2130 ], [ "", 2201 ], [ "", 2222 ], [ "", 2264 ], [ "", 2313 ], [ "", 2348 ], [ "", 2399 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Femmes", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 1513 ], [ "", 1549 ], [ "", 1602 ], [ "", 1636 ], [ "", 1688 ], [ "", 1742 ], [ "", 1777 ], [ "", 1819 ], [ "", 1864 ], [ "", 1897 ], [ "", 1943 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Mais les moyennes sont, comme toujours, trompeuses : elles ne tiennent pas compte d’un effet structurel, qui fait qu’on trouve plus d’hommes à des postes élevés, donc mieux rémunérés.On le constate en ventilant les écarts par catégorie socioprofessionnelle : une femme cadre est rémunérée en moyenne 19,8 % de moins qu’un homme cadre, quand une employée ne perd « que » 7,7 % par rapport à un employé. Chez les ouvriers, l’écart est de 16,6 %. #container_14428492194{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14428492194{ height:500px; } #container_14428492194 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14428492194 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14428492194 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14428492194 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Ecarts de rémunération moyenne entre femmes et hommes selon la catégorie socioprofessionnelleDans le privé et les entreprises publiques, pour un temps plein, en net. Source : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14428492194", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moyenne","Cadres","Professions intermédiaires","Employés","Ouvriers"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Hommes", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 3150 ], [ "", 5830 ], [ "", 3163 ], [ "", 2244 ], [ "", 2267 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Femmes", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 2572 ], [ "", 4674 ], [ "", 2757 ], [ "", 2071 ], [ "", 1889 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}2. Toujours 10 % d’écart à poste et conditions équivalents9,9 %On peut cependant calculer « à secteur d’activité, âge, catégorie socioprofessionnelle, condition d’emploi (temps complet, temps partiel) donnés », comme le fait l’Insee. Selon ce calcul, l’écart passe sous la barre des 10 % en 2013, avec 9,9 %.L’institut note que les salaires horaires ont mieux progressé chez les femmes que chez les hommes entre 2012 et 2013 (+ 0,5 %, contre + 0,3 %)Lire aussi :Les hommes s’engagent pour l’égalité au travail3. Plus les salaires sont élevés, plus l’inégalité est marquéeAutre effet que note l’Insee : l’inégalité entre hommes et femmes s’accentue avec la hausse des salaires.Et de fait, la différence est marquée : dans le premier décile de revenu (les 10 % de salariés les moins bien rémunérés), la différence est de 7,97 % entre salaires des femmes et des hommes. Lorsqu’on se place à la médiane (50 % gagnant moins, 50 % plus), l’écart entre hommes et femmes monte à 13,97 %, soit près du double. #container_14428426288{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14428426288{ height:500px; } #container_14428426288 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14428426288 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14428426288 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14428426288 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les écarts de salaire entre homme et femme croissent avec le revenuLe graphique montre le salaire moyen par "décile" de revenu, puis pour les 95e et 99e centiles (les 5% et 1% les plus élevés). C'est parmi les 1% de salaires les plus élevés qu'on constate la plus grande différence de salaire selon le sexe(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14428426288", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["D1","D2","D3","D4","D5 ou Médiane","D6","D7","D8","D9","C95","C99"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Hommes", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1254 ], [ "", 1415 ], [ "", 1559 ], [ "", 1709 ], [ "", 1882 ], [ "", 2100 ], [ "", 2405 ], [ "", 2921 ], [ "", 3892 ], [ "", 5030 ], [ "", 9253 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Femmes", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 1154 ], [ "", 1268 ], [ "", 1374 ], [ "", 1485 ], [ "", 1619 ], [ "", 1794 ], [ "", 2029 ], [ "", 2368 ], [ "", 3036 ], [ "", 3756 ], [ "", 6053 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Et le dernier décile (les 10 % les mieux rémunérés) est encore plus impressionnant, avec un écart qui atteint 21,99 %, quasiment le triple du premier décile. Assez logiquement, si l’on s’intéresse au 1 % des mieux rémunérés, l’écart entre hommes et femmes monte à 34,58 %.Lire aussi :A la sortie de Sciences Po Paris, les femmes sont moins payées que les hommesEncore une fois, certains effets de structure (moins de femmes à ces postes) expliquent cette différence. Mais, à l’inverse, on aurait pu penser que les grandes entreprises où officient le plus souvent ces hauts cadres très bien rémunérés auraient donné l’exemple d’une meilleure égalité salariale.Lire aussi :Dans le monde: une grande part de l'écart de salaire hommes-femmes est inexpliquée, selon l'OITSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent Avec 175 900 adhérents à jour de cotisation, contre 179 000 en 2014 à la même époque, Les Républicains ne connaissent pas « d’effet Sarkozy », révèle France Info mardi 22 septembre. Ces chiffres ont toutefois été démentis par Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes, qui évoque le chiffre de « 200 000 » et donne « rendez-vous à la fin de l’année ». Reste que le président de l’ex-UMP, M. Sarkozy, comptait sur 300 000 militants à fin 2015 et 500 000 d’ici 2017, ce semble difficile à atteindre.1. L’opacité sur les chiffres d’adhésionsCes chiffres sont, comme toujours, à prendre avec précaution : les partis politiques français ont pour habitude de maintenir une opacité totale sur leur nombre d’adhérents, qu’on ne connaît que par des déclarations au compte-gouttes, et souvent contradictoires.La plupart des partis jouent sur deux chiffres : le nombre d’adhérents d’une part, c’est-à-dire ceux qui ont un jour cotisé et eu leur carte, dans un passé plus ou moins proche ; et le nombre d’adhérents à jour de cotisation, d’autre part.Les partis donnent tantôt l’un et tantôt l’autre. Ils évoquent aussi très souvent les difficultés de comptage, les informations devant « remonter » des fédérations où se font les adhésions. Seuls les votes internes et les élections primaires permettent d’avoir une idée un peu plus réaliste des adhésions.2. La chute inexorable des adhérentsReste que, même en s’en tenant à ces déclarations sporadiques, l’érosion est visible. Dans l’infographie ci-dessous, nous avons rassemblé les chiffres donnés par le PS, Les Républicains et le FN sur leur nombre de militants depuis 2007. #container_14429113669{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14429113669{ height:500px; } #container_14429113669 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14429113669 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14429113669 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14429113669 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'inexorable chute des adhérents aux partis politiquesMalgré des chiffres peu fiables et distribués au compte gouttes par les formations politiques, l'érosion des militants est nette depuis 2007(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Néanmoins, sur le long terme, la chute est elle aussi nette : en 2007, le parti évoquait 370 000 adhérents, il en aurait aujourd’hui 175 900.Enfin, le FN, s’il connaît une progression spectaculaire depuis 2007, où il ne comptait que 7 000 adhérents, n’échappe pas à l’érosion, semble ralentir sa progression. S’il est difficile de distinguer entre les moments où il communique des chiffres sur ses adhérents « statutaires » et ceux où il évoque ceux à jour de cotisation, force est de constater qu’en prenant les chiffres au plus haut, il revendiquait 40 000a dhérents en 2011, et en affiche 42 000 en fin 2014.» Lire : L’illusion des partis de masseSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.09.2015 à 09h58 • Mis à jour le22.09.2015 à 11h28 | François Béguin Les mères françaises arrêtent très tôt d’allaiter leurs bébés. Alors que 69,7 % des mères choisissent d’allaiter immédiatement après la naissance de leur nourrisson, moins d’un enfant sur cinq reçoit encore du lait maternel six mois plus tard. A un an, ils ne sont plus que 5,3 % à être toujours allaités, dont 2,9 % de manière prédominante (avec seulement de l’eau ou du jus de fruit en plus du lait maternel).Age, poids, niveau d’étude, profession et revenus de la mère, mais aussi profession ou pays de naissance du père… S’appuyant sur des données collectées en 2011 sur plus de 18 000 enfants nés en France, une étude publiée mardi 22 septembre dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire dresse le portrait-robot des femmes qui ont choisi d’allaiter. Objectif de cette enquête, inédite par son ampleur : « Mieux cibler les profils des mères qui allaitent le moins longtemps afin de pouvoir aider les médecins à les soutenir », explique Sandra Wagner, qui mène ce projet d’étude à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).Ces données recoupent et affinent celles déjà publiées en octobre 2014 par l’étude Epifane de l’Institut national de veille sanitaire. Issues de l’étude Elfe (étude longitudinale française depuis l’enfance), elles doivent par exemple permettre de mesurer sur une période de vingt ans l’impact de l’allaitement sur la croissance des enfants.Le premier enseignement confirme donc une spécificité française sur le sujet : la durée relativement courte de ce mode d’alimentation du nourrisson. En 2011, la durée médiane totale d’allaitement était d’un peu moins de quatre mois (17 semaines) en France. Une hausse par rapport aux années 1990 – elle était alors estimée entre 8 et 10 semaines –, mais un chiffre très inférieur aux préconisations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « Le moyen idéal pour grandir »L’OMS recommande ainsi un allaitement maternel exclusif jusqu’à l’âge de six mois, puis un allaitement partiel jusqu’à l’âge de 2 ans. Ce mode d’alimentation limite le risque d’infection gastro-intestinale du bébé, assure l’institution internationale, qui voit là le « moyen idéal d’apporter aux nourrissons tous les nutriments dont ils ont besoin pour grandir et se développer en bonne santé ». « L’allaitement a longtemps été perçu en France comme avilissant du point de vue du droit des femmes »Sans connaître précisément le poids joué par chacun d’entre eux, tous les facteurs socio-culturels, démographiques et économiques qui pourraient avoir un lien avec la durée de l’allaitement sont mis à plat dans l’étude. Et montrent que le fort taux d’activité des femmes en France ne suffit pas à expliquer cette durée d’allaitement raccourcie. « Les mères de moins de 30 ans, vivant seules ou en couple sans être mariées, ainsi que celles ayant un niveau d’études intermédiaires (CAP/BEP, lycée) ont allaité moins longtemps », note l’étude. Souvent en raison d’une « mauvaise image de leur corps », les mères en surpoids allaitent en moyenne deux semaines de moins que les autres. Celles qui sont obèses, quatre semaines de moins (13 semaines contre 17).Dans le nord de la France, les mères allaitent également en moyenne moins longtemps que dans le reste du pays. Autre enseignement de l’étude : la place du père. « S’il n’est pas présent à l’accouchement, l’allaitement sera plus court », souligne Sandra Wagner. A l’inverse, l’allaitement est plus long chez les mères cadres, les mères en congé parental (par rapport à celles qui avaient un emploi) et chez celles qui ont suivi des séances de préparation à la naissance. L’étude passe très rapidement sur la question – pourtant décisive – du moment de la reprise du travail à l’issue des dix semaines légales du congé postnatal. Un aspect qui devrait faire l’objet d’une étude plus approfondie d’ici un an.« Une vague écolo, bobo, anticrise... »Les conclusions de l’enquête n’étonnent pas la chercheure en sociologie Maya-Merida Paltineau, qui travaille actuellement sur la « parentalité identitaire ». « L’allaitement a longtemps été mal vu en France, car il était perçu comme avilissant du point de vue du droit des femmes », raconte-t-elle, évoquant une « spécificité française » et le poids du « féminisme égalitariste » porté par Simone de Beauvoir. « Mais les représentations sont en train de changer, juge-t-elle. Aujourd’hui, l’allaitement maternel trouve sa place chez une population de trentenaires fortement diplômées. Cette pratique est en phase avec leurs idéaux, leurs réflexions personnelles, leur rapport au travail, au couple, et se marie bien avec une vague écolo, bobo, anticrise… » « Mais chez certaines femmes jeunes et peu instruites, allaiter, c’est aller à l’encontre des habitudes de sa famille ou de son milieu », constate Marie-Josée Keller, la présidente de l’Ordre national des sages-femmes, en regrettant que la politique française en la matière soit moins volontariste qu’en Allemagne ou en Grande-Bretagne. « Il n’y a par exemple pas grand-chose sur les lieux de travail pour que les femmes puissent tirer leur lait », dit-elle. Convaincue des vertus de cette pratique, elle met toutefois en garde contre « les ayatollahs de l’allaitement » : « Il faut des motivations profondes pour un allaitement réussi. » François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 21.09.2015 à 20h17 • Mis à jour le21.09.2015 à 20h28 La décision du tribunal administratif de Melun constitue une victoire pour les détenus de la prison de Fresnes. Dans une ordonnance prise la semaine dernière, le juge des référés a ordonné une nouvelle fois au ministère de la justice de détruire sous cinq mois les murets de séparation installés dans les parloirs, a-t-on appris lundi 21 septembre auprès de l’Observatoire international des prisons (OIP), à l’origine du recours.Selon cette ordonnance, la démolition de ces murets revêt un caractère « utile » et « d’urgence » :« Les conditions actuelles d’accueil des familles, dans des locaux en sous-sol particulièrement exigus et rendus plus exigus encore par la présence des murets, portent une atteinte au droit au respect de la vie familiale et à la dignité reconnue aux détenus comme à leur famille. »Par ailleurs, le tribunal administratif de Melun n’a pas retenu les arguments présentés par l’administration pénitentiaire selon lesquels leur démolition présentait des difficultés techniques et aurait entraîné des dépenses telles qu’elle n’aurait pu y faire face dans les plus brefs délais.En janvier, ce même tribunal avait déjà ordonné en référé la démolition des murets, mais la décision avait été annulée en juin par le Conseil d’Etat qui avait estimé que le recours ne présentait pas de caractère d’urgence.Illégaux depuis 1983D’une hauteur de 85 cm environ, ces murets, illégaux depuis une circulaire de 1983, se dressent entre le détenu et son visiteur et empêchent tout contact direct, même si une note de la direction de la prison autorise officiellement leur franchissement depuis février.« Le maintien de liens familiaux participe à l’objectif de réinsertion sociale des détenus et la présence des murets, qui accroît l’inconfort des parloirs, est peu propice à ce maintien », a estimé la justice.« Cette fois, la justice a tranché sur le fond », se félicite François Bès, coordinateur de l’OIP pour l’Ile-de-France. Interrogé par Le Parisien, il invite l’administration pénitentiaire à respecter « les textes réglementaires de 1983 qu’elle a elle-même édictés ». « C’est une bonne nouvelle pour les familles et les conditions de vie des détenus », a-t-il déclaré.« Ces murets sont une sécurité »Pourtant, du côté des surveillants de prison, cette décision de justice ne passe pas. Un syndicaliste Force ouvrière (FO) contacté par Le Parisien estime que ces murets sont une protection pour ceux qui rendent visite aux prisonniers :« Je ne sais pas si la direction prévoit de les enlever, mais pour nous ça n’est pas un point positif. Ces murets sont une sécurité. Ça évite des contacts plus qu’intimes ainsi que des échanges de choses interdites. Si un conjoint veut taper sur sa femme, ça nous laisse le temps d’intervenir. »Le ministère de la justice, qui peut faire appel dans un délai de quinze jours, devra prendre « toutes les dispositions permettant [la réalisation des travaux] avant le 1er mars 2016 », conclut l’ordonnance. 21.09.2015 à 18h16 • Mis à jour le22.09.2015 à 16h27 | Matteo Maillard Des étudiants agglutinés dans les travées d’un amphi suivent attentivement un cours, cahier sur les genoux, à l’université de Nantes ou de Lorraine. A Paris-VIII ou Montpellier, leurs camarades, adossés au mur, griffonnent leurs notes debout car les places manquent, même par terre. A la faculté d’Evry, la salle est tellement pleine que certains n’ont d’autre choix que d’essayer de suivre le cours depuis le couloir.Ces quelques scènes et bien d’autres, sont visibles sur le Tumblr « MaSalleDeCoursVaCraquer », un blog illustré qui donne à voir des photos prises cette rentrée dans des universités visiblement bondées. Sur le modèle du Tumblr « Ruines d’université » qui invitait l’an dernier les étudiants à envoyer leurs clichés sur l’insalubrité de leur fac, celui-ci, créé par le syndicat étudiant UNEF et le syndicat lycéen UNL, leur enjoint de dénoncer en images la surpopulation à l’œuvre en cette rentrée.Lire aussi : « Ruines d’université », un blog qui témoigne de l’insalubrité à la fac« Le baby-boom de la fin des années 1990 se traduit maintenant par une hausse significative du nombre de lycéens et d’étudiants, affirment les deux syndicats dans un communiqué publié lundi 21 septembre. Cette dynamique démographique – qui devrait être une opportunité pour notre pays – se heurte à la pénurie budgétaire dans notre système éducatif. »65 000 étudiants et 27 000 lycéens de plusEn termes d’effectifs, la rentrée 2015 est celle de tous les records. Selon le ministère de l’éducation nationale, les universités ont dû accueillir en septembre 65 000 étudiants supplémentaires. Une hausse bien supérieure à celles de 2013 et 2014, où elle n’était « que » de 30 000 étudiants, et 10 000 en 2010. Et le second degré est aussi concerné : 27 000 nouveaux lycéens ont été décomptés cette rentrée. Une tendance qui se poursuivra à la rentrée 2016, avec environ 29 000 lycéens supplémentaires attendus.Lire le décryptage :Les universités confrontées à l’explosion du nombre d’étudiantsCôté universités, la hausse n’est pas due à la démographie, le nombre de bacheliers étant stable. En revanche, ceux-ci ont été plus nombreux à s’inscrire en fac, un engouement que l’UNEF explique par « des problèmes d’orientation et de refus d’inscription dans les voies professionnelles ou technologiques ».Lire les conseils :Mode d’emploi pour réussir son entrée à l’universitéFace « aux conditions particulièrement difficiles de cette rentrée universitaire », l’UNEF appelle les étudiants franciliens à un rassemblement, mercredi 23 septembre, devant le ministère de l’enseignement supérieur. Une manifestation en guise d’échauffement avant une autre mobilisation, cette fois à l’invitation de l’UNEF et l’UNL, les 8 et 16 octobre, avec pour mot d’ordre : améliorer « les conditions d’étude et les chances de réussite d’une génération ».Lire le reportage :En première année de médecine, « c’est la fosse aux lions »Matteo MaillardJournaliste au Monde 21.09.2015 à 17h09 • Mis à jour le21.09.2015 à 17h18 | Eric Nunès Le taux de réussite au concours de professeurs des écoles dépend-il de l’ensoleillement de l’académie visée ? Alors que les inscriptions pour la session 2016 ont débuté, les statistiques de l’édition 2015, publiées par le ministère de l’éducation nationale, permettent de mesurer combien le sésame pour enseigner s’avère difficile à obtenir dans certaines académies, et bien plus facile dans d’autres.Lors de la session 2015, en moyenne, 38 % des candidats au concours externe effectivement présents aux épreuves ont été reçus. Mais le taux de sélectivité est très variable selon les académies. Est-ce leur statut d’insulaire ? En Corse ou à la Réunion, sur 100 candidats, seulement une quinzaine ont obtenu de retourner à l’école pour y enseigner. Les portes étaient grandes ouvertes dans les académies de Créteil et Versailles : ces rectorats ont accepté plus de 63 % des candidats.Notre carte de France du taux de réussite par académie, ci-dessous, est coupée par une diagonale qui va de Rennes à Menton. Au Sud, celles où au moins quatre candidats se présentent pour chaque poste ; au Nord, celles qui suscitent un moindre engouement. Les banlieues parisiennes constituent un cas particulier : elles recrutent énormément, en raison de leur forte démographie, sans susciter un intérêt proportionnel des candidats. Pour recruter suffisamment de professeurs des écoles en prévision de la rentrée 2015, le concours habituel, organisé par l’ensemble des académies de France, n’a d’ailleurs pas suffi à attirer suffisamment de candidats pour pourvoir les 1 540 postes ouverts à Créteil. Un concours « supplémentaire », ouvert aux candidats des autres académies, a dû être mis en place pour assurer qu’il n’y aurait pas de classes sans professeurs à la rentrée de septembre. A noter que ce concours exceptionnel n’a pas été pris en compte dans notre carte.L’académie de Créteil peine à recruter« La Seine-Saint-Denis n’est pas un territoire attractif, résume Isabelle Guigon, secrétaire départementale du syndicat UNSA éducation. La vie est chère, les transports sont peu pratiques, les conditions d’enseignement peu enviables. Confrontés à une misère sociale et intellectuelle, les enseignants doivent jouer les rôles d’infirmier, de psychologue…. Bref, l’académie de Créteil a peu d’argument à faire valoir pour attirer des vocations au sein de l’éducation nationale, malgré une démographie galopante. Il reste au rectorat à jouer sur la sélectivité du concours d’enseignant. » « Il est clair que le concours est plus accessible dans les académies qui ont de la peine à recruter, comme par exemple celle de Créteil. C’est mécanique », confirme Sébastien Sihr, secrétaire général du Syndicat national unitaire des instituteurs professeurs des écoles et PEGC (SNUipp).Lire aussi :A Créteil, un concours de la « deuxième chance » pour pallier la pénurie d’enseignantsQuelle note faut-il obtenir au concours pour enseigner dans une école élémentaire ? Au sein de l’académie de Montpellier, qui fait partie des académies les plus sélectives, « un candidat qui a en dessous de 14 de moyenne n’est pas reçu, affirme Isabelle Guigon. En comparaison, à Créteil, en 2014, des enseignants ont été recrutés avec une moyenne de 5. » En 2015, la moyenne du dernier candidat admis serait montée à 10, selon la syndicaliste. Mais aucun des 470 candidats retenus en liste complémentaire, et dont certains ont été appelés dès la rentrée pour assurer des remplacements dans les classes, n’aurait obtenu la moyenne.« Tourisme de titularisation »Quelle est la note à partir de laquelle un jury accepte qu’un candidat enseigne ? Le ministère de l’éducation nationale se garde de répondre. « L’objectif d’un concours n’est pas d’attribuer une note, mais de sélectionner les meilleurs candidats. Dans ce cadre, la note a peu de signification », élude un conseiller ministériel, tout en se gardant d’avancer un chiffre.Néanmoins, la plus grande facilité d’obtenir un poste dans certaines académies n’est pas sans conséquence. Elle engendre une forme de « tourisme de titularisation » : « Après avoir échoué dans leur académie en province, de nombreux candidats viennent passer le concours à Versailles ou à Créteil. L’admission en Ile-de-France en poche, ils espèrent qu’elle leur servira de visa pour retourner chez eux », expose Isabelle Guigon.La stratégie consistant à passer le concours dans une académie alors qu’on veut rapidement la quitter s’avère risquée. En faisant valoir un « rapprochement de conjoints », il faut compter « quatre ou cinq ans à dans l’académie de Créteil », estime isabelle Guigon. « Plus de 500 enseignants de l’académie sont séparés de leur famille et ne parviennent pas à obtenir leur mutation », met en garde Sébastien Sihr.Si l’on considère la situation du côté des élèves et des familles des académies les moins sélectives, au moindre niveau des professeurs débutants s’ajoute un turn-over plus important qu’ailleurs.Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.09.2015 à 11h58 • Mis à jour le26.09.2015 à 16h35 Patrick Pelloux quitte à son tour Charlie Hebdo. Le médecin urgentiste, qui tient une chronique dans l’hebdomadaire, a annoncé vendredi 25 au soir sa décision de cesser d’écrire dans le journal.Invité de la radio étudiante Web7Radio, M. Pelloux a expliqué que « quelque chose [était] terminé » :« Si j’ai décidé d’arrêter d’écrire dans “Charlie Hebdo”, c’est parce qu’il y a quelque chose qui est abouti, qui est terminé. Il y en a d’autres qui vont continuer ce journal et je reste “Charlie Hebdo” dans l’âme mais il faut savoir tourner la page, un jour. Pour aller mieux, parce qu’on ne va pas bien après ce qu’on a vécu… On est survivants, oui et non. Une partie de nous-mêmes s’est arrêtée au moment de ces attentats. »Lire : « Charlie Hebdo » : le casse-tête de la reconstruction« Je ne veux plus parler des attentats »« Je ne suis pas un héros », continue le médecin, assurant « [ne] plus [avoir] le courage de continuer » :« Chaque semaine, on vous parle des attentats. Je ne veux plus en parler. C’est probablement la dernière fois que j’en parle dans un média, parce que c’est épuisant. »Le 7 janvier 2015, Patrick Pelloux avait été l’un des premiers à arriver sur les lieux de l’attentat, au cours duquel douze personnes dont huit collaborateurs de Charlie Hebdo ont été tuées.« Je suis très content d’annoncer [mon départ] dans une radio de lycéens parce que je pense que les autres médias ont tiré un peu trop sur Charlie Hebdo avec des choses toutes faites. On ne demande pas un blanc-seing mais juste d’être un peu respectés », ajoute-t-il. Le médecin estime par ailleurs qu’il « n’apporte plus rien à ce journal ». « Je finirai l’année. Je m’en irai sans tambour ni trompette », poursuit-il, prévoyant son départ pour « début janvier ».M. Pelloux n’est pas le premier à quitter l’équipe « survivante » de Charlie Hebdo après l’attentat du 7 janvier 2015. Le dessinateur Luz avait lui-même annoncé son départ en mai, expliquant se sentir « phagocyté par mille choses, le deuil, la douleur, la colère », qui l’empêchent de s’intéresser à l’actualité. Il doit quitter le journal la semaine prochaine.Lire aussi :Luz : « Le dessin est revenu, lui »« Ça ne se passe pas bien avec la nouvelle direction »Malgré un avenir financier dégagé grâce aux nouveaux abonnements, dons et aides publiques (100 000 exemplaires vendus, 210 000 abonnés), la rédaction a été la proie ces derniers mois de tensions internes.Pour Zineb El Rhazoui, qui travaille également à Charlie Hebdo, ces deux départs sont bien « le signe que ça ne se passe pas bien avec la nouvelle direction ». « Patrick fait partie des gens qui sont dans le collimateur depuis des mois », a assuré cette journaliste, opposée à la direction, évoquant des tensions liés aux questions financières et éditoriales, mais aussi au « partage de la décision ».Lire aussi :Tensions à « Charlie Hebdo» sur le mode de gestion du journal 26.09.2015 à 10h44 • Mis à jour le26.09.2015 à 12h39 | Maryline Baumard Tous ne sont pas ingénieurs ou opposants au régime de Bachar Al-Assad. Encore moins les deux à la fois. Les Syriens réfugiés en France sont à l’étroit dans le portrait-robot qu’on pourrait dresser d’eux, même s’il contient sa part de vérité. « Le premier point commun, à mes yeux, entre les quelques centaines de Syriens que nous venons de ramener de Munich début septembre reste leur haut niveau d’éducation », pose d’emblée Mourad Derbak, le responsable de la division Europe et Moyen-Orient de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra).« J’ai croisé là-bas beaucoup de jeunes diplômés d’écoles d’ingénieurs qui me parlaient de Total, de Schlumberger, et étaient très au fait de l’actualité du secteur pétrolier », ajoute-t-il, insistant aussi sur le nombre de « commerçants et d’artisans, parfois très réputés et bien établis dans leurs villes, qui ont tout abandonné pour fuir la guerre ». Ce qui fait dire à ce spécialiste de l’asile qu’« aujourd’hui, nous sommes dans un exode et voyons vraiment arriver la société civile syrienne ».Lire aussi :Migrants : les affaires de l’exilLa surreprésentation des diplômés de l’enseignement supérieur dans cette population s’explique d’une part par le prix du voyage, qui cible les classes moyennes ou supérieures ; d’autre part parce que la société syrienne entretient historiquement un rapport spécifique à l’éducation. La chercheuse Elisabeth Longuenesse, de l’Institut français du Proche-Orient à Beyrouth, estime qu’en 1990, déjà, 21 % d’une classe d’âge fréquentait l’université. Ses travaux montrent aussi que depuis les années 1960, la formation des médecins et celle des ingénieurs a été particulièrement développée pour répondre aux besoins, certes, mais aussi car ces deux titres étaient socialement valorisés.Vague technologiqueLes données statistiques n’existent pas pour la France, mais en Allemagne, l’OCDE rappelle que 21 % des Syriens entrés entre janvier 2013 et septembre 2014 avaient fréquenté l’université… Michel Morzière, président d’honneur de Revivre, une association historique d’aide aux Syriens, observe de longue date cette surreprésentation intellectuelle : « Nous avons commencé dans les années 2000 à aider les victimes de la répression d’Hafez Al-Assad, et accueilli des dissidents qui avaient subi des peines de vingt, voire trente ans d’emprisonnement. Nous souhaitions les aider à se reconstruire. »« Ces premières vagues de demande d’asile ont en effet concerné des opposants politiques qui avaient milité sous le père de Bachar Al-Assad, remet en perspective Mourad Derbak. Sont venus s’y ajouter, dès 2011 et le début de la guerre, une vague de jeunes blogueurs qui étaient à leur tour victimes de la répression. »Ensuite, la vague technologique a laissé place aux « arrivées d’artistes, d’intellectuels, d’écrivains, d’hommes de théâtre ou d’acteurs », poursuit M. Derbak.Lire aussi :Les migrants, tous des hommes ?En 2011, la demande syrienne d’asile en France ne se situait qu’au 42e rang et représentait seulement 0,02 % des demandes déposées dans l’Hexagone. « Ce qui n’est pas une exception puisque, traditionnellement, les ressortissants du Proche et du Moyen-Orient demandent peu l’asile chez nous », rappelle M. Derbak. Même s’il n’a rien de commun avec les flux d’entrées que connaît aujourd’hui l’Allemagne, ce flot a ensuite crû pour atteindre 300 entrées individuelles mensuelles en France depuis cet été, rappelle-t-on à l’Ofpra.Administrativement invisiblesUn total de 7 000 personnes ont ainsi été protégées depuis 2011. « La communauté franco-syrienne compterait quelque 20 000 personnes », ajoute M. Morzière. Mais le comptage n’est pas simple car, intégrés à la société française dont ils ont souvent pris la nationalité, les anciens réfugiés sont devenus administrativement invisibles.Les 30 000 demandeurs d’asile, parmi lesquels une majorité de Syriens, que le chef de l’Etat s’est engagé à accueillir pourraient entraîner d’autres arrivées et diversifier les profils, puisque le statut de réfugié autorise à faire venir sa famille. Or les 600 personnes « recrutées » à Munich par l’Ofpra étaient majoritairement des hommes seuls, plutôt jeunes. Ceux qui sont mariés n’ont pas tous voulu faire subir les dangers du voyage à leur famille. Aussi, nombre de femmes et d’enfants attendent dans les camps en Turquie ou ailleurs.En parallèle à cette opération très médiatique, l’Ofpra est allé au Liban, en Jordanie ou en Egypte chercher 450 personnes qualifiées de « vulnérables » par l’Agence des Nations unies pour les réfugiés. « Des gens en mal de soins, des blessés, des victimes de maladies chroniques qui ont été contraints à arrêter les traitements », observe Mourad Derbak. Un public assez différent de celui qui arrive individuellement, mais dont le dossier sera aussi étudié par les services de l’Ofpra.Lire aussi :Le campement de Syriens de la porte de Saint-Ouen, un « mini-Calais »Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 25.09.2015 à 22h24 L’affaire, qui a ému des milliers d’internautes, est désormais entre les mains des enquêteurs. La police nationale a annoncé jeudi 24 septembre avoir ouvert une enquête après l’« agression d’un SDF » à Paris par des personnes se présentant comme des défenseurs de la cause animale.Les faits se sont déroulés le 19 septembre dans le quartier du Forum des Halles, dans le centre de Paris. Sur une vidéo de la scène postée sur YouTube par un internaute « sous le choc », on voit un homme s’emparant d’un petit chien, tandis que son propriétaire, un SDF, est plaqué à terre. Le maître parvient à se lever et à ceinturer l’homme qui enlève l’animal, mais agrippé par une femme, il ne réussit pas à récupérer son chiot.170 signatures sur une pétitionLa scène a suscité l’indignation sur les réseaux sociaux et une pétition réclamant que l’animal soit rendu à son maître avait recueilli, vendredi soir, plus de 170 000 signatures.« J’ai porté plainte, maintenant, tout ce que je veux, c’est retrouver mon chien », a confié vendredi le propriétaire de l’animal, Iulian Vaduva, un Roumain de 59 ans, interrogé par Le Parisien.L’action a été revendiquée par une association, Cause Animal Nord, qui affirme sur sa page Facebook être « intervenu [e] car il y avait urgence pour l’animal ». Les activistes dénoncent une « cabale » contre eux, soutiennent que le chiot était « amorphe, pupilles dilatées, titubant… » et affirment qu’« à aucun moment il y a eu violence ».L’association, qui se félicite sur Facebook d’avoir enlevé cette « chienne amorphe détenue par un rom qui l’a drogué sur les trottoirs parisiens », serait toujours à l’heure actuelle en possession de l’animal. 25.09.2015 à 17h25 | Samuel Laurent Ce n’est pas encore, loin s’en faut, le retour à l’équilibre des comptes. Mais l’amélioration se poursuit dans les comptes 2016 de la protection sociale, dévoilés en marge de la présentation du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS).1. Un déficit qui renoue avec son niveau d’avant-criseAvec 9,7 milliards anticipés pour 2016, le déficit global du régime général et du fonds de solidarité vieillesse (FSV), qui finance depuis 1994 minimum vieillesse et aides aux retraités), repasse sous la barre des 10 milliards, qu’il avait franchie au début de la crise financière, en 2009. #container_14430863468{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14430863468{ height:500px; } #container_14430863468 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14430863468 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14430863468 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14430863468 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Solde du régime général de la sécurité sociale depuis 2001Il tient compte également du solde du fonds de solidarité vieillesse (FSV)(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Les retraites (presque) à l’équilibre… provisoirementLa sécurité sociale est composée de quatre branches, auxquelles s’ajoute le fonds de solidarité vieillesse :Maladie (remboursement des soins)Accidents du travail et maladies professionnelle (AT-MP, caisse spécifique aux accidents du travail)Vieillesse (retraites)Famille (prestations familiales)Ces branches ont des comptes séparés, qui permettent de distinguer l’évolution de leurs déficits respectifs. On le voit ci-dessous, si celui de la branche maladie a cessé sa réduction, la branche vieillesse, elle, se redresse de manière spectaculaire. #container_14430904576{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14430904576{ height:500px; } #container_14430904576 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14430904576 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14430904576 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14430904576 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Solde de la sécurité sociale par branche depuis 2009En milliards d'euros courantsSource : Sécurité sociale(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14430904576", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ff3232", width: 2, value: 0 , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ff3232", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2009","2010","2011","2012","2013","2014","2015"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ff3232", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ff3232", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Maladie", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", -10.6 ], [ "", -11.6 ], [ "", -8.6 ], [ "", -5.9 ], [ "", -6.8 ], [ "", -6.5 ], [ "", -7.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "AT-MP", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", -0.7 ], [ "", -0.7 ], [ "", -0.2 ], [ "", -0.2 ], [ "", 0.6 ], [ "", 0.7 ], [ "", 0.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Famille", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", -1.8 ], [ "", -2.7 ], [ "", -2.6 ], [ "", -2.5 ], [ "", -3.2 ], [ "", -2.7 ], [ "", -1.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Retraite", "color": "#F19300", "data": [ [ "", -7.2 ], [ "", -8.9 ], [ "", -6 ], [ "", -4.8 ], [ "", -3.1 ], [ "", -1.2 ], [ "", -0.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "FSV", "color": "#28beaa", "data": [ [ "", -3.2 ], [ "", -4.1 ], [ "", -3.4 ], [ "", -4.1 ], [ "", -2.9 ], [ "", -3.5 ], [ "", -3.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " milliards d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Est-ce la perspective d’un retour à l’équilibre durable ? Pas vraiment. Si les réformes successives ont fait leur effet, le régime général ne constitue qu’une partie du déficit des retraites, qui affecte aussi les régimes complémentaires Arcco (salariés) et Agirc (cadres), lesquels sont menacés de tomber à sec dans les années qui viennent. Enfin, le fonds de solidarité vieillesse (FSV) peine à revenir à l’équilibre.Néanmoins, pour la première fois depuis 2002, la dette totale de la sécurité sociale (répartie entre l’agence centrale des organismes de sécurité sociale ou Acoss et la caisse d’amortissement de la dette sociale ou Cades) diminue.3. 3,4 milliards d’économies sur la branche maladieLe graphe précédent le montre, le déficit de l’assurance maladie est l’un des grands responsables du « trou de la Sécu », avec un déficit de 7,5 milliards d’euros, en hausse d’un milliard sur un an, le régime maladie aggrave même son déficit. #container_14431027027{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14431027027{ height:500px; } #container_14431027027 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14431027027 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14431027027 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14431027027 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Part de chaque branche dans le déficit de la sécurité socialeEn 2015, en milliards d'euros(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14431027027", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Maladie","AT-MP","Famille","Retraite","FSV"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": 2015, "color": "#0386c3", "data": [ [ "", -7.5 ], [ "", 0.6 ], [ "", -1.6 ], [ "", -0.6 ], [ "", -3.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Cette situation n’est pas nouvelle. Si les retraites ont pu représenter un poids important dans le déficit, la branche maladie reste la plus difficile à équilibrer. #container_14431014397{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14431014397{ height:500px; } #container_14431014397 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14431014397 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14431014397 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14431014397 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Dépenses et recettes de la branche maladie depuis 1997En prix courants, sur le régime général. (function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14431014397", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#ff3232","#0386c3","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Millions d'euros" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Dépenses", "color": "#ff3232", "data": [ [ 852159600000, 87385 ], [ 883695600000, 90454 ], [ 915231600000, 98374 ], [ 946767600000, 103876 ], [ 978390000000, 111028 ], [ 1009926000000, 117310 ], [ 1041462000000, 125116 ], [ 1072998000000, 131618 ], [ 1104620400000, 135715 ], [ 1136156400000, 152640 ], [ 1167692400000, 161532 ], [ 1199228400000, 166124 ], [ 1230850800000, 149331 ], [ 1262386800000, 153438 ], [ 1293922800000, 156764 ], [ 1325458800000, 160894 ], [ 1357081200000, 164802 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Recettes", "color": "#0386c3", "data": [ [ 852159600000, 85188 ], [ 883695600000, 88026 ], [ 915231600000, 97643 ], [ 946767600000, 102241 ], [ 978390000000, 108960 ], [ 1009926000000, 111213 ], [ 1041462000000, 114011 ], [ 1072998000000, 119976 ], [ 1104620400000, 127707 ], [ 1136156400000, 146704 ], [ 1167692400000, 156903 ], [ 1199228400000, 161676 ], [ 1230850800000, 138760 ], [ 1262386800000, 141834 ], [ 1293922800000, 148167 ], [ 1325458800000, 155042 ], [ 1357081200000, 158015 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Depuis 1996, la branche maladie est soumise chaque année à un « plafond » de dépenses à respecter lorsque c’est possible : l’Ondam, pour Objectif national de dépenses d’assurance maladie. Ce dernier représente un compromis entre des dépenses de santé, qui progressent mécaniquement du fait, notamment, du vieillissement et des objectifs de réduction du déficit de la branche et de la Sécurité sociale. #container_14431023197{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14431023197{ height:500px; } #container_14431023197 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14431023197 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14431023197 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14431023197 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Objectifs de progression des dépenses maladies par an depuis 2011En pourcentage des dépenses totales(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14431023197", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Progression de la dépense" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2011","2012","2013","2014","2015","2016"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "ONDAM", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 3.3 ], [ "", 2.8 ], [ "", 2.5 ], [ "", 2.6 ], [ "", 2.4 ], [ "", 1.78 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Cete année, se félicite le ministère des affaires sociales et de la santé, l’Ondam a été respecté. Mais pour l’année suivante, il demandera des mesures d’économie à hauteur de 3,4 milliards d’euros afin de le respecter. Et cette année, l’Ondam ne permettra pas de réduire réellement ce déficit.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sylvia Zappi La visite « coup de poing » du ministre de la ville n’est pas passée inaperçue à Ormesson-sur-Marne. Patrick Kanner a débarqué, vendredi 25 septembre, dans cette commune cossue du Val-de-Marne avec l’intention de s’afficher en gentil cowboy de la parole présidentielle, au lendemain du congrès des HLM à Montpellier. François Hollande y a annoncé, jeudi, que la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains (SRU) sera désormais « strictement mise en œuvre » dans tout l’Hexagone.Lire aussi :Aides à la construction : François Hollande déçoit les organismes HLMMunicipalité de droite, Ormesson ne comporte que 2 % de HLM alors que la loi SRU en exige dorénavant 25 %. Militants républicains rassemblés, délégation du député et du sénateur Les Républicains en soutien à Marie-Christine Ségui, la maire LR de la ville, presse locale mobilisée : le ministre a eu droit à un comité d’accueil remuant.Le chef de l’Etat a prévenu : dans toutes les communes rétives, l’Etat fera jouer son droit de préemption et de délivrance de permis de construire. Dès le lendemain, le ministre de la ville a donc choisi de se mettre en scène, « sur le terrain », pour montrer que le gouvernement ne plaisante pas. Des terrains de l’Etat avaient été repérés pour accueillir un programme de 200 logements sociaux, jusqu’ici bloqués par la maire.La ville ne comporte en effet que 83 logements HLM sur les 4 000 résidences principales. Il en faudrait 880 pour être dans les clous. La ville ne dispose pas de plan local d’urbanisme depuis vingt ans et son plan d’occupation des sols interdit toute construction de plus d’un étage. La commune d’à peine 10 000 habitants a tout fait pour garder son allure pavillonnaire et bourgeoise. « Le département a des besoins énormes avec plus de 78 000 demandes en attente et Ormesson ne joue pas le jeu de la solidarité », explique M. Kanner.« Opération de conviction »En marge de la friche désignée pour accueillir les futurs logements, un barnum avec des photos aériennes de la ville a été dressé. Au loin, un golf et une zone naturelle. Le cadre était rêvé pour une belle démonstration. Mme Ségui n’entendait pas se laisser faire, interpellant le ministre d’un « je m’étonne de cette opération sans prévenir ! » La dame à la mise en pli impeccable, tout de bleu marine vêtue, continue, imperturbable, malgré les efforts du préfet de la contenir : « On veut me faire passer pour la mauvaise élève mais construire ça veut dire des écoles, des transports. Qu’on me donne les financements ! » Christian Cambon, sénateur (LR) du Val-de-Marne, vient à sa rescousse : « On ne va pas construire de cité ici quand même ! »Se faisant tout miel, le ministre assure qu’il est là pour une « opération de conviction » et que si l’édile signe un engagement, il ne fera pas usage de la force. Mais il souligne quand même que 60 pavillons ont été construits depuis mars 2014 et seulement 32 logements sociaux. « Nous ne voulons pas construire de barres mais des R + 2 au sein d’un ensemble de logements mixtes », appuie le préfet. Mme Ségui organise une prise de parole au milieu de ses fidèles. « On ne veut pas de tours ! », entend-on crier. Référence à celles de la ville de Champigny-sur-Marne toute proche.Tenue du calendrierLa visite ministérielle se termine à la préfecture. Au bout d’une demi-heure, un accord est trouvé : la maire s’engage à revoir ses documents d’urbanisme pour permettre la construction des logements prévus. Plus besoin pour le préfet de se substituer. Mais il veillera à la tenue du calendrier : objectif fin décembre pour le nouveau PLU. « L’électrochoc est passé. Elle a compris que je ne lâcherai rien », se félicite Patrick Kanner.Alors que plus d’un tiers des municipalités assujetties à la loi SRU ne remplissent pas leurs obligations de construction de logements sociaux, le nordiste entend continuer son « marathon ». Il visitera d’autres communes en Ile-de-France et en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, les deux régions où l’on retrouve le plus de villes défaillantes en logement social. Deux régions également stratégiques pour le PS lors du scrutin régional des 6 et 13 décembre.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.09.2015 à 21h12 Sept ans après la mort à Djibouti du légionnaire Joszef Tvarusko, rebaptisé « Matus Talas », la justice a enfin tranché. La cour d’assises de Paris a condamné, jeudi 24 septembre, à des peines allant de deux à quatre ans de prison avec sursis quatre anciens supérieurs − aujourd’hui radiés − d’un légionnaire mort d’un « coup de chaleur » lors d’un exercice à Djibouti en 2008.Tous ont été reconnus « coupables de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, commises en réunion ». Un crime pour lequel ils encouraient vingt ans de réclusion criminelle.L’ancien lieutenant Médéric Bertaud a été condamné à quatre ans de prison avec sursis, et les trois autres accusés − l’ex-caporal roumain Petru-Sabin Suciu, l’ex-sergent chilien Omar Andrés Martinez et l’ex-caporal mexicain Wigberto Hernandez Canceco − à deux ans de prison avec sursis. Le ministère public avait requis des peines de quatre à cinq ans avec sursis.« Mauvaise volonté »Joszef Tvarusko, un Slovaque de 25 ans du 2e régiment étranger de parachutistes (REP), était mort le 5 mai 2008 au terme d’une longue journée de marche par 38 °C, après avoir reçu des coups et été privé d’eau en dépit de ses plaintes répétées de douleurs au genou.Selon les conclusions de l’enquête, le jeune homme aurait été puni pour avoir fait preuve de « mauvaise volonté ». Il aurait donc été frappé à plusieurs reprises par ses supérieurs et obligé de rester au soleil pendant les pauses. Le soldat se serait alors écroulé sur le sol pendant l’ascension d’une pente à 70 %, son corps ayant atteint la température de 43,7 °C.« Poursuivre un effort au prix de sa vie »Lors des réquisitions, l’avocate générale, Maryvonne Caillibotte, avait estimé que l’encadrement était responsable de la mort du légionnaire, pour « l’avoir contraint à poursuivre un effort au prix de sa vie ». Elle avait toutefois tenu compte du fait que les accusés avaient reconnu leur responsabilité et ne représentaient aucune menace.L’avocat de M. Bertaud, sans nier la responsabilité de son client, voyait des fautes partagées dans « l’ensemble de la chaîne de commandement », comme le rapporte Le Parisien :« C’est le colonel qui décide de faire l’exercice à ces heures de fortes chaleurs, c’est le capitaine qui décide de priver le lieutenant de son adjoint, et c’est le médecin qui déclare le légionnaire Talas apte. » 24.09.2015 à 18h14 • Mis à jour le24.09.2015 à 19h05 Un enseignant de 60 ans d’une école maternelle de Pantin (Seine-Saint-Denis), soupçonné d’avoir violemment bousculé quatre de ses élèves, a été déféré au parquet et placé en garde à vue, jeudi 24 septembre, après que les parents des quatre enfants − trois garçons et une fille, âgés de 2 ans et demi à 3 ans − ont porté plainte. L’instituteur en petite section de maternelle sera jugé le 14 octobre pour « violences aggravées sur mineurs par personne chargée d’une mission de service public », d’après le parquet de Bobigny.En poste depuis douze ans, le sexagénaire, qui n’a pas d’antécédents judiciaires, aurait reconnu durant sa garde à vue avoir eu des gestes brutaux, qu’il présentent comme involontaires, peu après la rentrée scolaire. D’après le parquet, l’un des enfants aurait notamment été poussé en classe, se blessant à la bouche en chutant, et un autre aurait été pris avec énergie par le bras. Sur les quatre concernés, deux se sont vu prescrire une incapacité temporaire de travail de deux jours.D’après RTL, l’audition de l’enseignant aurait permis de dresser le portrait d’un homme à bout de nerf. Selon le parquet, il traverse actuellement « une passe difficile dans sa vie personnelle ».A la suite de son interpellation, l’instituteur, en arrêt maladie depuis quelques jours, a été « immédiatement suspendu et pour tout le temps nécessaire à la procédure judiciaire », a précisé à l’AFP la direction académique. Il encourt jusqu’à cinq ans d’emprisonnement.Par ailleurs, une cellule psychologique a été mise en place dès mercredi dans cet établissement scolaire de 280 élèves. Sylvia Zappi « Ça suffit ! » Philippe Rio ne décolère pas. Le maire PCF de Grigny (Essonne) vient d’apprendre que le centre de santé attendu depuis deux ans n’est pas retenu parmi les sites prioritaires établis par le ministère des affaires sociales. Une décision en complète contradiction avec les engagements pris en 2014 par le ministère de la Ville.Dans une « instruction » conjointe, la Direction générale de l’offre de soins et le secrétariat général du ministère chargé des affaires sociales expliquent qu’ils ont décidé de « soutenir les projets de centres de santé » de certains territoires prioritaires pour les années 2016-2017. Suit en annexe la liste des 25 sites définis récemment comme « particulièrement déficitaires en matière d’offre de soins de premiers secours » par le Commissariat général à l’égalité des territoires, bras armé du ministère de la Ville.Trois communes de l’Essonne sont désignées comme victimes du désert médical qui gagne les banlieues pauvres : Brunoy, Epinay-sous-Sénart et Savigny-sur-Orge. Mais pas Grigny, la ville la plus pauvre du département. La commune est pourtant classée en territoire prioritaire de la politique de la ville.Deuxième coup de freinLa situation de carence médicale est patente et avait été soulignée dans le contrat local de santé en 2014. La densité de médecins généralistes sur la ville est de 5,7 pour 10 000 habitants soit deux fois inférieure à celle d’Ile-de-France. Et seuls deux généralistes demeurent encore à la Grande Borne, vaste ensemble HLM de 13 000 habitants. « Ce sont les précaires et les enfants qui souffrent le plus de ce déficit », rappelle le maire qui enrage de constater « qu’une fois de plus, les fondamentaux de la République ne sont toujours pas là, malgré les promesses ».Le centre de santé est attendu depuis deux ans et a été une première fois bloqué par le maire UDI de Viry-Châtillon, commune limitrophe, qui souhaitait protéger ses médecins libéraux. Ce deuxième coup de frein venant des services de l’Etat ne passe pas. D’autant que l’Agence régionale de santé avait donné son feu vert au projet. Philippe Rio a donc refusé de signer le nouveau contrat de ville qui planifie les actions et projets urbains conjoints de l’Etat et des collectivités locales depuis la loi Lamy.Mardi 22 septembre, le conseil municipal l’a suivi à l’unanimité, réclamant « un peu de cohérence dans la politique de la ville ». Le préfet est désormais saisi. Le maire réitère sa proposition de mise à disposition de locaux municipaux pour un centre de santé.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne Michel Une grande surprise et, pour la direction, un grand soulagement. Le groupe Banque populaire-Caisses d’épargne (BPCE) était tout entier suspendu au sort judiciaire de François Pérol, son président de directoire depuis sept ans, poursuivi pour « prise illégale d’intérêts » après son parachutage, sous Nicolas Sarkozy, du secrétariat général adjoint de l’Elysée à la tête du groupe coopératif. L’annonce de sa relaxe, jeudi 24 septembre 2015 à 14 heures, a donc fait l’effet d’une délivrance.« Tout le monde est content. C’est la fin d’une période compliquée pour BPCE. Ce procès était celui des années Sarkozy et ce qui était reproché à François Pérol concernait cette période politique là et d’aucune façon sa gestion et son mandat à la tête de notre groupe, déclare au Monde un membre de l’état-major. Nous allons pouvoir nous remettre au travail sereinement. »Dans les régions, les dirigeants des Caisses d’épargne et des Banques populaires paraissent approuver : « Enfin nous allons tourner cette page pour nous concentrer exclusivement sur ce qui nous importe, notre métier et nos clients », confie Christine Fabresse, présidente du directoire de la Caisse d’épargne du Languedoc-Roussillon.Dans un communiqué, diffusé une demi-heure après l’annonce du jugement, le syndicat CFDT de BPCE a, de son côté, « [souhaité] qu’après six ans de procédure, ce jugement mette un terme au long parcours judiciaire qui a fortement déstabilisé la gouvernance du groupe ».Fort investissementCes derniers jours, les esprits avaient été préparés à une démission forcée de l’ex-collaborateur de l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy, dont tout le monde, chez BPCE comme à l’extérieur du groupe coopératif, partisans comme opposants, s’accordait à saluer « l’excellent bilan » de gestionnaire et de grand patron d’entreprise.Dans une allocution devant les dirigeants du groupe, réunis pour leur université d’été, le 10 septembre 2015, M. Pérol lui-même avait levé le voile sur sa décision de quitter son poste dans l’éventualité d’une condamnation lourde. Le 2 juillet, le parquet national financier avait requis 30 000 euros d’amendes et deux ans de prison avec sursis, assortis d’une interdiction d’exercer toute fonction publique.« Quels que soient les événements, bons ou moins bons, ou même mauvais, les circonstances, heureuses ou moins heureuses, […] les vicissitudes, je resterai fidèle à la ligne de conduite qui a été la mienne […] : j’agirai toujours […] dans l’intérêt de notre groupe et dans le seul intérêt de notre groupe. J’agirai de manière responsable. J’ai été élevé comme cela et me suis construit comme cela. Et une décision de justice, cela ne change pas un homme », avait-il déclaré, peinant à retenir ses larmes, selon son entourage.Cette émotion avait alors cueilli bon nombre de patrons régionaux de caisses d’épargne et de banques populaires, davantage habitués aux manifestations d’autorité et aux coups de colère du numéro un du groupe. Ceux-ci y avaient vu le témoignage de son attachement au groupe coopératif et de son fort investissement depuis sept ans.Possibles règlements de comptesDe fait, vacillant en 2009 avec l’une de ses grandes filiales, Natixis, au bord du gouffre, BPCE s’est depuis restructuré et renforcé. Jusqu’à compter aujourd’hui, ainsi qu’aime à le souligner M. Pérol, parmi « l’un des dix premiers groupes bancaires européens, l’un des vingt premiers mondiaux […], un groupe reconnu par [ses] clients et respecté par [ses] concurrents ».La relaxe de M. Pérol pourrait bien toutefois entraîner quelques règlements de compte, après les semaines agitées que celui-ci a traversées. Dans l’incertitude quant à son avenir, le président du directoire de BPCE a pu, en effet, compter ses soutiens. Et ses adversaires…Toujours restée taboue, la question de son éventuel remplacement n’en a pas moins suscité débats de couloirs et des vocations. Au moins deux candidats au sein de BPCE se préparaient en coulisses, au cas où : Olivier Klein, l’actuel patron de la Bred, la plus grosse banque populaire du groupe, soutenu par bon nombre de dirigeants régionaux ; et Laurent Mignon, le patron de la filiale internationale de financement Natixis, très proche de M. Pérol, dont il aurait pu être le dauphin.Déjà tendues, les relations entre M. Pérol et M. Klein ne devraient donc pas l’être moins dans les semaines à venir. Le mandat de l’actuel patron de BPCE court jusqu’en mai 2017.Anne MichelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cyril Simon Une semaine après l’évacuation du campement d’Austerlitz menée par la préfecture et la mairie de Paris, jeudi 17 septembre, la situation des 430 migrants reste très hétérogène. Mercredi 23 septembre, le collectif d’aide aux migrants s’est réuni avec une trentaine d’entre eux pour faire le point. Hébergé au Formule 1 de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) avec 40 autres migrants, Ibrahim Saleh s’alarmait du manque d’accompagnement. « On se sent un peu isolé ici, explique le Soudanais de 35 ans. On nous donne 60 euros par semaine pour vivre. Et le directeur de l’hôtel nous a dit qu’on ne resterait qu’un mois ici. On a peur de retourner dans la rue. » Une des bénévoles, en contact permanent avec cet hôtel ne disposant pas de cuisine, ni de machine à laver, précise qu’ils seront ensuite hébergés dans un vrai centre.Parmi les griefs, un constat revient systématiquement chez les migrants, qui ont été répartis dans une vingtaine de centres d’hébergement provisoire, une moitié à Paris, l’autre en petite et grande couronne : le fort sentiment d’isolement faute de titres de transport. Logé à Ivry, Chérif, « super content » des conditions générales, se demande « comment faire pour venir dans ce genre de rassemblement et de lieu de partage avec les bénévoles sans tickets de métro ». Avant de faire rire l’assistance : « Mais on va bien se débrouiller, on a réussi à venir de Vintimille [à la frontière franco-italienne] jusqu’ici », lâche-t-il, d’un sourire timide.A l’heure actuelle, les titres de transport sont délivrés par les associations responsables du centre seulement pour des déplacements administratifs, sur présentation d’un justificatif. Amadou, 34 ans, hébergé à Paris (14e), fait partie des rares chanceux à disposer de quatorze tickets de métro par semaine.« Il y a des ajustements urgents »A Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), seule une personne à mi-temps gère le foyer de l’Association de développement des foyers. « Il n’y a pas de directeur. C’est grave. On confie des structures sans moyens », déplore Marc Naelten, membre du collectif d’aide aux migrants et responsable de Réseau d’éducation sans frontières. A Paris, les résidences Pernety (14e arrondissement) et Albin-Peyron (20e) semblent bien fonctionner.A Nanterre, la confusion règne autour du centre d’accueil et de soins hospitaliers. A leur arrivée, les réfugiés n’ont pas voulu descendre du bus. « Certains ont visité les lieux. Ils ont eu peur quand ils vont vu que le centre accueillait également un service psychiatrique et un autre pour sans-abri. » Selon plusieurs sources, trois d’entre eux ont été placés en garde à vue à la suite de leur protestation.« D’après mon expérience, on va dire que c’est la moins pire des prises en charge post-évacuation », souligne M. Naelten, qui a assisté à l’évacuation du campement d’Austerlitz. Il demeure vigilant sur la bonne tenue des promesses de l’Etat. « Il y a des ajustements urgents à faire », résume celui qui prépare un courrier à destination de la préfecture et de la mairie de Paris. Lors de l’évacuation, une fiche d’information résumant les engagements des pouvoirs publics avait été distribuée aux migrants : « Le centre vous procurera un hébergement, et trois repas par jour. Vous pourrez aller et venir pour effectuer l’ensemble de vos démarches. En cas de besoin, vous pourrez bénéficier d’un accès aux soins. »Passage de relais indispensableSur le plan administratif, les disparités sont fortes même si l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) semble s’être déplacé dans les foyers, comme l’avait promis la préfecture. « Pourquoi des dossiers vont plus vite que d’autres, alors qu’on fuit tous la guerre ? », s’interroge Chérif. La procédure – des demandes d’asile politique en majorité – s’est parfois complexifiée après l’évacuation. Une question de domiciliation. Le lieu de prise en charge du dossier est parfois très éloigné du centre dans lequel les demandeurs d’asile sont hébergés.Certains réfugiés à Mézy-sur-Seine (Yvelines) voient leur demande traitée à Paris, soit à 50 kilomètres. A cela s’ajoute une diversité des cas entre les demandeurs d’asile politique classique, principalement Syriens, Irakiens, Soudanais, Erythréens, et ceux originaires de pays d’origine sûre selon la liste de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Sénégal, Albanie, Inde….), et les sans-abri.La nouvelle priorité du collectif de soutien d’Austerlitz, qui organise chaque mercredi un rassemblement, est de faire le lien entre les centres d’accueil et les associations locales. Un passage de relais indispensable depuis la dispersion des migrants en Ile-de-France.Cyril SimonJournaliste au Monde Isabelle Rey-Lefebvre Vendredi 24 septembre, le ministre de la ville, de la jeunesse et des sports, Patrick Kanner a mené une sorte d’« action coup de poing » pour le logement social dans une commune récalcitrante de la banlieue parisienne : il a annoncé la préemption de terrains pour la construction de 500 HLM à Ormesson-sur-Marne, a rapporté RTL.Cette commune du Val-de-Marne compte 10 000 habitants et 1,7 % de logements sociaux. Loin de l’obligation faite par la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU) : ce texte du 13 décembre 2000, symbole de la politique de gauche du logement, impose aux communes urbaines de se doter de 20 % à 25 % de logements sociaux à l’échéance 2025.L’action de M. Kanner illustre la volonté du gouvernement d’exercer le droit de préemption de l’État et obliger une ville à construire des logements sociaux. Jeudi, François Hollande, qui intervenait jeudi 24 septembre au congrès HLM à Montpellier, avait d’ailleurs insisté sur sa détermination à faire appliquer partout la loi SRU. Et le président de la République avait confirmé qu’une « politique de préemption » des terrains « sera [it] engagée » dans des communes ne respectant pas cette obligation. Celle-ci sera mise en œuvre après la publication d’un bilan « en octobre », a-t-il précisé.Lire aussi :Le gouvernement veut « taper fort » sur les villes en manque de logements sociaux« Dans deux mois, nous fêterons les quinze ans de la loi pour la solidarité et le renouvellement urbains. Quinze ans que cette loi est inscrite dans le paysage et a permis la construction de 450 000 logements sociaux », a rappelé le chef de l’Etat, avant de prévenir : « C’est parce que les communes ont eu quinze ans pour appliquer la loi de la République qu’on ne peut plus accepter que certains maires s’arrogent le droit de refuser sciemment de construire du logement social alors que plus des deux tiers participent à l’effort national. » « L’État est garant du droit au logement et j’entends qu’aujourd’hui cette grande loi soit strictement mise en œuvre. La République ne s’arrête pas aux frontières communales », a prévenu François Hollande, qui promet des mesures fermes. Le premier ministre « Manuel Valls annoncera en octobre la liste des communes carencées » en logements sociaux et « une politique de préemption [des terrains] sera engagée par l’Etat qui délivrera lui-même les permis de construire et réalisera les logements nécessaires ». La mesure pourrait concerner une vingtaine de communes récalcitrantes.Lire aussi :« Le logement partout et pour tous : le temps de la contrainte est venu »222 communes « carencées »M. Hollande avait déjà tenu des propos similaires en février et M. Valls les avait repris lors du comité interministériel sur l’égalité et la citoyenneté, en mars. Selon le dernier bilan, publié par le ministère du logement au printemps 2015, sur les 1 911 communes assujetties à la loi SRU, 222 sont « carencées », c’est-à-dire qu’elles n’ont pas rempli leurs objectifs de construction, déclinés par période de trois ans.Lire aussi :Des villes toujours rétives aux logements sociauxLes préfets disposent du pouvoir de se substituer au maire pour construire et préempter des terrains. Mais cette mesure est très rarement mise en œuvre. Les communes récalcitrantes pourraient également se voir infliger des pénalités susceptibles de représenter jusqu’à 7, 5 % du budget municipal, conformément à la Alur de 2014,.L’annonce du chef de l’Etat a été vivement applaudie à Montpellier par les congressistes représentants des bailleurs sociaux.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Chambraud Le pape les a rejoints avec vingt-cinq minutes d’avance sur l’horaire prévu. C’est dans la Maison Sainte-Marthe, au Vatican, que François a reçu en privé, mardi 1er septembre, l’évêque français Jacques Gaillot, déchargé en 1995 de ses fonctions dans le diocèse d’Evreux (Eure) en raison de ses positions peu orthodoxes en faveur de l’ordination des hommes mariés, de la reconnaissance des homosexuels et du droit au blasphème, mais aussi contre les essais nucléaires.L’entretien a eu lieu en français. « Nous sommes frères », a lancé Jorge Mario Bergoglio à l’évêque, qui était accompagné de Daniel Duigou, le curé de l’église Saint-Merry, à Paris. Le pontife argentin a fait mine d’être surpris d’apprendre que cela faisait vingt ans déjà que son interlocuteur épiscopal était officiellement évêque in partibus de Partenia, un diocèse d’Afrique du nord qui depuis des siècles n’a d’existence que de nom. « Cela fait vingt ans que je suis exclu », lui a répondu celui-ci. Peu après avoir été relevé de ses fonctions, en 1995, Mgr Gaillot avait été reçu par Jean Paul II. Dans un communiqué, le pape polonais avait rappelé « fraternellement à Mgr Gaillot qu’un évêque doit être un témoin fidèle de l’Eglise (…) et des orientations pastorales qu’elle donne ». « C’est la première fois que je rencontre un pape plus jeune que moi », a observé drôlement l’évêque de Partenia, âgé de 79 ans.« On bénit bien des maisons, pourquoi pas des personnes ? »« Je reste sous le charme de cette rencontre. Il nous a parlé familièrement. Il était à l’écoute. C’est un homme qui ne juge pas, qui n’essaie pas de recadrer », témoigne encore Mgr Gaillot, qui a dit à François qu’il était « un cadeau de Dieu pour le monde ». Il a été beaucoup question du prochain synode des évêques qui, en octobre, à Rome, débattra de sujets concernant la famille.A Daniel Duigou, le pape a demandé ce qu’il répondait aux divorcés remariés qui souhaitent que l’Eglise trouve une manière de prendre en compte leur nouvelle union. « On les bénit, on les écoute », a répondu le curé parisien. Mgr Gaillot a ajouté qu’il lui arrivait de bénir des couples de même sexe : « On bénit bien des maisons, pourquoi pas des personnes ? ». Le prélat français a insisté sur les attentes de nombreux hommes et de femmes avant ce synode.Lire aussi :Sur l’avortement, le pape se montre indulgent mais fidèle à la doctrineIl a aussi été question des migrants, que la paroisse Saint-Merry du père Duigou s’efforce d’accueillir. « Le pape nous a dit : les migrants sont la chair de l’Eglise », rapporte Daniel Duigou. « Il a dit : “Le Christ frappe à la porte de l’Eglise, non pas parce qu’il voudrait y rentrer, mais pour en sortir vers le monde. Il ne faut pas enfermer celui qui nous a libérés », ajoute Mgr Gaillot.Cécile ChambraudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Luc Leroux (Marseille, correspondant) Trois mois de prison avec sursis et une amende de 1 500 euros ont été requis, mardi 1er septembre, contre Sabrina Hout, adjointe au maire du 8e secteur de Marseille. L’élue avait monté un stratagème pour ne pas avoir à unir Claude et Hèlene, deux femmes qui s’étaient mariées le 16 août 2014 dans cette mairie des quartiers Nord.Agent hospitalier et militante associative dans les cités, élue pour la première fois en 2014 sur la liste de Samia Ghali, sénatrice et maire (PS) du secteur, Mme Hout était poursuivie devant le tribunal correctionnel de Marseille sur citation directe du couple pour discrimination à raison de l’orientation sexuelle.Lire aussi :Plainte pour discrimination après un mariage annulé à MarseilleIl s’agit de la première affaire sur les 17 500 mariages homosexuels célébrés en France depuis la promulgation de la loi du 17 mai 2013, a assuré la procureure Marie-Blanche Régnier, qui a salué « le combat légitime et juste » de Claude et Hélène.« Dans le combat pour le mariage pour tous, les associations s’attendaient à ferrailler contre de bons hétérosexuels, cathos, machos et fachos et nous sommes là face une jeune femme de gauche, célibataire, moderne et musulmane », s’est étonné Me Philipe Vouland, avocat du couple. « Nous vivons dans les quartiers Nord de Marseille, au milieu de gens de toutes les religions, de toutes les couleurs et, en douze ans, nous n’avons jamais subi un regard, une remarque », a expliqué Claude, fonctionnaire de police. « La première discrimination, nous l’avons subie dans une mairie, commise par un officier d’état civil », a complété Hélène.Le jour de leur mariage, en présence de leurs amis, de leurs familles, des collègues de travail et des enfants de l’une d’elles, Sabrina Hout s’était fait remplacer par Christian Lancien, conseiller d’arrondissement non habilité à célébrer les mariages. Juste avant l’entrée des mariées, elle avait placé sur le bureau le cavalier portant le nom d’un autre élu. « Il est black comme toi », glissait-elle à son collègue. Elle avait auparavant signé le registre d’état civil et le livret de famille, ce qui constitue un faux. Ces éléments avaient provoqué l’annulation du mariage par la justice fin 2014. L’élue s’était vue retirer en octobre sa délégation à la famille.« Une réticence »Christian Lancien, l’appariteur et l’officier d’état civil ont tous affirmé que Sabrina Hout avait agi en raison de ses convictions religieuses. Un agent l’a décrit « très excitée tapant des pieds ».Coupe de cheveux branchée, robe d’été vert amande, Sabrina Hout a contesté tout sentiment homophobe. Et l’a fait confirmer à la barre des témoins par un ami de vingt ans, élu de droite revendiquant son homosexualité. Elle s’est défendue d’avoir subi des pressions de ses frères – « Si tu fais ces mariages, tu iras en enfer » – mais a reconnu « une réticence » face au mariage pour tous, ayant évoqué sa « réserve » lors d’une réunion d’élus sur le sujet. « J’étais indécise, c’était nouveau. Il fallait que je réfléchisse », a-t-elle expliqué. Usant de faux-fuyant, d’aveux incomplets, Mme Hout a évoqué « un mauvais concours de circonstances ».Face au tribunal, qui rendra son jugement le 29 septembre, elle a assuré s’être fait traiter d’islamiste, de terroriste. Ses explications sont demeurées confuses. Son avocat Me Alain Lhote a plaidé « l’absence d’intention de discriminer » réclamant l’exclusion de la condamnation du bulletin n° 2, qui comporte la plupart des condamnations pour crimes et délits, du casier judiciaire. A l’issue de plus de trois heures d’audience, l’élue s’est approchée d’Hélène et Claude, leur a serré chacune une main leur souhaitant « bonne continuation ». Le couple lui a répondu : « On n’a toujours pas compris pourquoi vous avez fait ça. »Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde 02.09.2015 à 07h13 • Mis à jour le02.09.2015 à 17h10 | Matthieu Suc Un homme a été placé en garde à vue dans le cadre de l’enquête sur l’incendie qui a coûté la vie à huit personnes, dont deux enfants d’un immeuble d’habitation au 4 rue Myrha, mercredi 2 septembre au petit matin, dans le 18e arrondissement de Paris. « Pour l’heure, il serait précipité de parler de l’auteur présumé, prévient un haut gradé de la police. Le suspect va être entendu, dans un premier temps, en qualité de témoin. »Un agent de la RATP avait aperçu l’individu tournant aux abords de l’immeuble ces derniers jours et notamment la nuit du drame. Il portait notamment « un gros sac suspect », selon l’agent de la RATP. Une source policière évoque un individu souffrant de troubles psychiatriques. Lors de son interpellation, l’homme n’a été trouvé porteur d’aucun élément qui puisse l’impliquer comme auteur de l’incendie.« Deux interventions différentes à la même adresse »Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, qui s’était rendu dans la matinée sur les lieux, a déploré un « bilan très lourd ». En plus des huit morts, quatre blessés sont encore en « urgence relative ». Selon les pompiers, deux des victimes se sont défenestrées devant la progression des flammes, les autres sont mortes intoxiquées.François Hollande a exprimé sa « solidarité aux victimes de l’incendie », dans un message publié dans la matinée sur son compte Twitter.Toute ma solidarité aux victimes de l'incendie de la rue Myrha et à leurs proches. Tout est mis en œuvre pour faire la lumière sur ce drame.— fhollande (@François Hollande)require(["twitter/widgets"]);Mercredi matin, l’origine de l’incendie était encore indéterminée. « La piste criminelle est privilégiée », a indiqué M. Cazeneuve sur Europe 1. « Rien n’est encore établi, il faut être prudent, mais cette piste est pour l’instant regardée avec beaucoup d’attention. » Le parquet de Paris a chargé la brigade criminelle de la police judiciaire parisienne de l’enquête. C’est le déroulé des faits eux-mêmes qui semblent induire un incendie d’origine criminelle. Dans la nuit de mardi à mercredi, deux départs de feu se sont en effet succédé dans l’immeuble, à deux heures d’intervalle. Il y a eu « deux interventions différentes à la même adresse », a indiqué sur place un porte-parole des sapeurs-pompiers de Paris, le commandant Gabriel Plus.A 2 h 23, un feu de papiers « limité » se déclare au rez-de-chaussée. Les sapeurs-pompiers l’éteignent sans difficulté. A 4 h 30, le second incendie est beaucoup plus conséquent. Lorsque les pompiers reviennent, la cage d’escalier est déjà embrasée. Selon le porte-parole des secours, les cinq étages de l’immeuble à la façade beige ont été touchés par le feu, « du rez-de-chaussée au toit ».en ce moment très violent incendie 4 rue Myrha. #GouttedOr #Paris18 #incendie http://t.co/yRT9vDDO6O— jrbourge (@Jean-Raphaël Bourge)require(["twitter/widgets"]);Selon une source policière contactée par Le Monde, l’un des feux aurait démarré dans une boîte aux lettres. Contacté, le porte-parole du ministère de l’intérieur, Pierre-Henry Brandet, confirme que « l’hypothèse de deux mises à feu volontaires est naturellement une des pistes très sérieusement envisagées ».Mercredi matin, l’AFP observait une grande traînée noire verticale sur trois niveaux, tandis que des pompiers avec de la suie sur le visage sortaient de l’immeuble, dans une forte odeur de brûlé. Les pompiers, qui ont déployé une centaine d’hommes, ont évoqué un risque d’écroulement de l’escalier qui s’est embrasé mais pas de l’immeuble lui-même.Un quartier en pleine mue Selon plusieurs sources policières, le 4 de la rue Myrha n’était « pas insalubre, ni vétuste ». « L’immeuble est un immeuble privé », « il ne relève ni du logement social, ni du traitement pour insalubrité », a précisé la maire de Paris, Anne Hidalgo. Une quinzaine de logements auraient été touchés. « Paris est endeuillée ce matin », a-t-elle déclaré. Il s’agit de l’incendie le plus meurtrier dans la capitale depuis 2005, année où plusieurs feux avaient fait une cinquantaine de morts. Les plus meurtriers avaient été celui de l’hôtel Paris-Opéra, dans le 9e arrondissement (24 morts) et celui d’un immeuble boulevard Vincent-Auriol, dans le 13e (17 morts).Si l’hypothèse criminelle était confirmée, les hommes de la brigade criminelle devront se pencher sur le contexte du quartier de la Goutte-d’Or. Selon la place Beauvau, le 4 rue Myrha n’était pas une adresse signalée. Mais, d’après un commerçant, un trafic de drogues se déroulait à proximité de l’immeuble. Un policier qui a longtemps habité dans le voisinage indique par ailleurs que le quartier est depuis un an en proie à des tensions.Longtemps quartier populaire avec une forte communauté musulmane, la Goutte-d’Or mue avec l’arrivée d’une population plus jeune, plus aisée et plus bruyante. Sans compter les nombreux appartements loués à la semaine aux touristes. Cela ne va pas sans heurts. Ces derniers mois, des convives s’étaient « amusés » à jeter depuis leurs fenêtres du vin sur des fidèles sortant de la mosquée de la rue Myrha, l’une des plus fréquentées de Paris… La communauté musulmane avait été également ciblée après les attentats de Charlie Hebdo, en janvier, et des tracts islamophobes avaient été distribués dans les boîtes aux lettres des riverains.L’enquête qui démarre pourra s’appuyer, espèrent les policiers, sur des images de vidéosurveillance, une caméra étant située à l’angle de la rue Myrha et de la rue Affre, à une dizaine de mètres du sinistre.Matthieu SucJournaliste au Monde Nicolas Hazard (Président du comptoir de l'innovation) Avec l’arrivée du numérique et des nouvelles technologies, les entrepreneurs inventent de nouveaux modèles économiques qui modifient en profondeur nos modes de production. Véritables acteurs du changement, ils modifient le marché de l’emploi et notre façon de travailler pour y introduire davantage d’économie circulaire, collaborative et sociale. Dans sa chronique, Nicolas Hazard, président du Comptoir de l’innovation, décrypte les grandes tendances de ces entreprises qui changent l’économie. Il dresse chaque mois pour « Le Monde » le portrait d’une start-up qui illustre la manière dont notre société et le marché de l’emploi se transforment.C’est la rentrée ! Finis la détente, le farniente et cette impression que tout est plus facile. Nous voilà retombés dans les tracasseries du quotidien, et leur lot de tâches rébarbatives, dont on se passerait bien… C’est précisément pour éviter ce type de désagrément que l’application américaine TaskRabbit a été créée.Elle permet à ses utilisateurs de faire appel à d’autres membres de la communauté pour réaliser des tâches de la vie quotidienne contre rémunération. Aider un voisin à déménager, lui porter ses courses, l’aider à faire des recherches en ligne ou remplir des dossiers administratifs : autant de sources d’emploi longtemps restées insoupçonnées mais qui font le grain des applications « d’entraide » comme TaskRabbit.Lancée en 2008, cette application dite de l’économie de partage a prospéré sur le lit de la crise de l’emploi. Cette nouvelle forme d’emploi alternatif, ou le plus souvent de complément d’emploi, permet à chacun d’arrondir ses fins de mois. C’est une sorte d’« ubérisation » des tâches quotidiennes.Une cinquantaine de salariés à temps pleinContrairement aux taxis, pas besoin de licence, pas de débat sur les monopoles et la concurrence déloyale. Mais c’est bien une nouvelle catégorie de micro-travailleurs, rémunérés à la micro-tâche, qui émerge. Elle évolue aujourd’hui sans véritable cadre légal et sans protection sociale.La pratique n’a finalement rien de très nouveau. Rémunérer par exemple son voisin pour installer l’étagère de votre salon est une pratique courante qui a toujours fait partie de cette économie parallèle, si difficilement quantifiable. Une entreprise comme TaskRabbit ne fait en somme qu’importer ces activités dans le circuit économique traditionnel, tout en les démultipliant, à travers Internet.La « gig economy »Créée par Leah Busque, jeune entrepreneuse américaine, TaskRabbit a lancé son produit à San Francisco dès 2010 et a levé près de 28 millions d’euros. L’entreprise n’emploie pour autant qu’une cinquantaine de salariés à temps plein.Elle développe aux Etats-Unis une véritable économie de petits boulots, la « gig economy », qui prolifère en période de crise. En plein débat entre pro et anti-Uber, TaskRabbit est bel et bien la confirmation que l’emploi est en pleine mutation. L’emploi salarié traditionnel est en passe de progressivement laisser sa place à un monde du travail plus flexible.Il est vraiment temps de réfléchir aux nouveaux modèles de protection sociale pour continuer à sécuriser les parcours professionnels des individus, à défaut de pouvoir protéger les emplois.Nicolas Hazard (Président du comptoir de l'innovation) Nicolas Truong (Propos recueillis par) Comment est née votre prise de conscience du sentiment de nature ? Jean-Claude Ameisen : J’ai vécu mon enfance dans de grandes villes, mais j’ai toujours été émerveillé par la nature. Par tout ce qui vit, mais aussi par la neige, le vent, la mer. Et la montagne, surtout. Cette impression d’arpenter le ciel. A chaque pas, ou presque, un nouvel horizon qui se dévoile, de nouvelles cimes, de nouvelles vallées, de nouvelles forêts, de nouveaux torrents. Et cette impression étrange d’approcher les débuts du monde, ce qui nous a précédé depuis si longtemps et qui nous survivra.Lire aussi :Comment changer notre rapport à la nature ?Il y avait cet émerveillement, et il y avait les questions. Où s’enfuit la mer quand elle se retire ? Pourquoi les étoiles brillent dans la nuit noire ? Pourquoi les bourgeons reviennent à chaque printemps, et les feuilles, et les fleurs ? Où est l’arbre dans la graine ? Est-il déjà là, près d’apparaître, ou lui reste-t-il encore à s’inventer ? Et d’où vient le vent, la foudre, et le feu qui change le bois en cendre, et disparaît ? Comment se faisait-il que je pense, rêve, et vive ? Et pourquoi faudrait-il que je meure un jour ? Il y avait les secrets de la nature, que ni les questions ni les réponses ne pouvaient épuiser.Y avait-il également les récits, le monde imaginaire des livres ?Je me souviens du bouleversement qu’a causé en moi l’un des premiers romans que j’ai lus, vers l’âge de 5 ans : Le Dernier des Mohicans, de James Fenimore Cooper. La tragédie de la disparition des peuples amérindiens, provoquée par les guerres coloniales des Européens, dans la région des Grands Lacs, en Amérique du Nord, au XVIIIe siècle. Dans la splendeur de la nature, je découvrais soudain une dimension d’indifférence qui rendait déchirante et insupportable la souffrance humaine.Mais il y avait aussi, dans l’extraordinaire capacité de renouvellement de la nature, une forme de promesse implicite : l’espoir que tout ne soit pas perdu à jamais, l’espoir que puissent un jour resurgir de nouvelles aubes, de nouveaux rêves, de nouvelles possibilités de bonheur. Ma conscience de la nature a émergé de ce mélange d’émerveillement, devant la présence étrange et familière de la réalité, et de plongées dans les livres, de dialogues silencieux avec ceux qui les avaient écrits, et dont certains avaient disparu depuis longtemps. La nature était plus que ce que je pouvais en percevoir, imaginer et ressentir. Elle était plus que ce que tous les autres, avant moi ou autour de moi, pouvaient m’aider à percevoir, à imaginer et à ressentir.Étiez-vous déjà sensible à la fragilité de la nature ?Non, elle me semblait inépuisable. Ce que je ressentais, c’était l’extrême fragilité des êtres vivants qui la composent. L’extrême fragilité de chacun d’entre nous.Comment est née votre prise de conscience écologique ? A la fois d’une prise de conscience générale, puis, plus personnellement, de mes recherches sur les relations entre la vie et la mort, au cours desquelles la question des mécanismes d’évolution du vivant avait pris une importance croissante. Je me suis replongé dans Darwin. Et j’ai réalisé à quel point le passé, la profondeur de temps, ce que Darwin appelait « le long écoulement des âges », était un élément indispensable pour comprendre le présent. A mon émerveillement devant la nature – natura, littéralement, « ce qui est en train de naître » – s’est surimposée l’idée que, pour comprendre ce qui nous entoure, il faut que le passé fasse partie de notre regard.Il y a près de 150 ans, Darwin, après avoir proposé sa théorie de l’évolution du monde vivant, s’inquiétait déjà de notre capacité à le détruireNous sommes les cousins des oiseaux et des fleurs. Et des étoiles. Nous faisons partie d’un même récit. Les frontières qui séparent les espèces vivantes ne sont que des degrés d’éloignement sur le thème de la parenté, en perpétuel devenir à partir d’une généalogie commune. Les relations qu’ont tissées et que tissent continuellement entre eux les êtres vivants – les écosystèmes – jouent un rôle essentiel dans le renouvellement de la nature et dans l’émergence de la nouveauté. Et il en est de même des innombrables extinctions qui ont sculpté la diversité du vivant. Pour ces raisons, ce que nous pouvons préserver, ce n’est pas l’état actuel de l’univers vivant : c’est sa capacité à se renouveler, à évoluer, et à nous permettre de vivre.Charles Darwin (1809-1882), auquel vous avez consacré un livre, Dans la lumière et les ombres : Darwin et le bouleversement du monde (Points Seuil, 2011), et sur les épaules duquel vous vous hissez chaque semaine sur France Inter, a-t-il été précurseur en matière écologique ?On considère souvent que la prise de conscience écologique date des années 1960, avec le Club de Rome notamment. Mais il y a près de 150 ans, Darwin, après avoir proposé sa théorie de l’évolution du monde vivant, s’inquiétait déjà de notre capacité à le détruire. C’est en 1868, neuf ans seulement après la publication de De l’origine des espèces. Darwin cite la phrase attribuée à Francis Bacon : « Knowledge is Power  » (La connaissance est un pouvoir). 
Et il poursuit : « C’est seulement aujourd’hui que l’homme a commencé à prouver à quel point “la connaissance est un pouvoir”. [L’humanité] a désormais acquis une telle domination sur le monde matériel et un tel pouvoir d’augmenter en nombre qu’il est probable qu’elle envahira toute la surface de la Terre jusqu’à l’annihilation de chacune des belles et merveilleuses variétés d’êtres animés. » A l’exception, ajoute-t-il, des animaux et des plantes que nous aurons conservés dans nos fermes et nos jardins zoologiques et botaniques.Sa sombre prophétie semble s’être réalisée…Malheureusement, nous nous sommes engagés sur ce chemin : la sixième grande extinction dans l’histoire de notre planète, celle dont nous sommes responsables, a commencé ; et en ce qui concerne les mammifères, plus de 80 % vivent aujourd’hui dans nos élevages. Mais, dans ce que Darwin appelait « l’infinité des formes les plus belles et les plus merveilleuses » – la merveilleuse diversité de l’univers vivant – il y a une composante qui lui était quasiment inconnue : le monde des organismes unicellulaires, qui a probablement été l’unique forme de vie durant les trois premiers milliards d’années d’évolution du vivant.Il constitue aujourd’hui une part essentielle de la biodiversité, que nous ne pouvons voir qu’à l’aide de microscopes. Et nous vivons en symbiose avec lui. A titre d’exemple, nous hébergeons chacun dans notre tube digestif plusieurs centaines de milliers de milliards de bactéries – dix fois plus que le nombre de cellules qui nous composent – et leur présence est essentielle au développement de notre système immunitaire, et à notre production et consommation d’énergie. Nos relations de symbiose avec le monde vivant dépassent de loin les relations affectives, émotionnelles, esthétiques et symboliques que l’humanité a entretenues, dans d’innombrables cultures, avec certains des animaux et des plantes qui nous entourent.Sommes-nous devenus maîtres, possesseurs, mais également destructeurs de la nature ? Je pense que la question essentielle n’est pas celle de l’avenir de « la nature » en tant que telle. La nature s’en est très bien tirée pendant 3,5 à 4 milliards d’années sans nous et elle continuerait à s’en tirer très bien sans nous. Il y a une forme d’orgueil à penser que nous parviendrions à la faire disparaître. Mais la nature nous a donné naissance, nous en faisons partie, nous y vivons et nous en vivons. Et en détruisant les composantes de la nature qui sont essentielles à notre existence, c’est à l’humanité que nous faisons du mal. Nous devrions remettre le bien-être de l’humanité au centre de nos réflexions sur la nature.Prendre soin de la nature, c’est prendre soin de nous ? Des publications scientifiques récentes indiquent que les personnes qui habitent en ville aux alentours d’espaces verts, ou dans des rues bordées d’arbres, sont, en moyenne, moins malades que celles qui vivent loin des arbres ou des espaces verts. Il y a une dimension préventive et thérapeutique dans notre relation à la nature, et quand nous parlons de la nature, nous parlons aussi de nous.Y a-t-il un risque à focaliser la préoccupation écologique sur le seul réchauffement climatique ? Le changement climatique est une menace grave. Mais il n’est que l’un des nombreux symptômes des dégradations de l’environnement planétaire que causent nos modes de vie. Et ces dégradations ont – indépendamment de leurs effets sur le changement climatique – des effets majeurs sur la santé humaine.Ainsi, la pollution à elle seule est responsable, selon l’OMS, d’un quart de toutes les maladies dans le monde. Une étude de l’OMS publiée en 2014 indique que la seule pollution de l’air provoque chaque année la mort prématurée de plus de 7 millions de personnes dans le monde. J’ai pris pour exemple la pollution. Mais nos dégradations de l’environnement ont aussi pour conséquence l’épuisement de la plupart des ressources naturelles non renouvelables, la pollution des sols, des nappes phréatiques et des mers, la déforestation, l’épuisement des sols et des réserves d’eau par l’agriculture et l’élevage intensifs, l’épuisement des ressources maritimes par la pêche intensive et l’acidification des océans, l’érosion des écosystèmes et de la biodiversité, l’émergence de maladies infectieuses d’origine animale…Focaliser la préoccupation écologique sur le seul réchauffement climatique risque de nous détourner des efforts indispensables pour protéger la santé humaine, réduire les inégalités et préserver notre environnement.Faut-il aussi changer de politique énergétique ?Une étude récente de l’OCDE a exploré dans les 34 pays qui la composent, plus la Chine et l’Inde, le coût des morts prématurées et des maladies provoquées par la seule pollution de l’air extérieur : non pas en termes de souffrance humaine, mais uniquement en termes de coûts économiques. Ce coût a été évalué à 3 500 milliards de dollars par an – environ 3 100 milliards d’euros, soit plus de 85 % du total des dépenses publiques annuelles de santé réalisées par l’ensemble des pays de la planète.La pollution à elle seule est responsable, selon l’OMS, d’un quart de toutes les maladies dans le monde. La seule pollution de l’air provoque chaque année la mort prématurée de plus de 7 millions de personnesUne autre étude publiée par des chercheurs du FMI estime que le coût économique des morts prématurées, des maladies et des dégâts environnementaux causés par la seule utilisation des énergies fossiles s’élevait en 2013 à 4 900 milliards de dollars – plus que le total des dépenses publiques annuelles de santé dans le monde. Ces désastres en termes de vie humaine et de santé et ces coûts économiques ne sont pas intégrés dans le prix des énergies fossiles. Et si on les prenait en compte, les énergies propres et renouvelables nous paraîtraient beaucoup moins chères.Croyez-vous à cette nouvelle religion du « développement durable » ?De nombreuses études scientifiques ont révélé à quel point l’exploitation des ressources et les dégradations de l’environnement se produisent aux dépens des populations les plus pauvres de notre planète, et au profit d’une partie des habitants des pays les plus industrialisés. Non seulement notre mode de développement économique et social n’est pas durable pour les générations futures, mais il est aussi de plus en plus inéquitable pour les générations présentes.Dans nos pays riches, malgré les dégradations de l’environnement, l’espérance de vie moyenne à l’âge adulte n’a cessé d’augmenter depuis plus d’un demi-siècle. Mais c’est au prix d’inégalités croissantes en termes économiques et sociaux, en termes d’espérance de vie, d’espérance de vie en bonne santé, de maladie et de handicap. Ces inégalités se creusent à l’intérieur de nos pays riches, entre pays riches et pays pauvres, et à l’intérieur des pays pauvres.Les catastrophes sont-elles autant sociales qu’environnementales ?Les catastrophes naturelles révèlent de manière brutale des précarités et des vulnérabilités préexistantes que nous nous sommes habitués à ne plus voir. Les victimes de l’ouragan Katrina à La Nouvelle-Orléans, du tremblement de terre d’Haïti, des sécheresses au Sahel, de la canicule de 2003 dans notre pays, des crises écologiques et économiques… sont avant tout ceux qui étaient auparavant déjà les plus pauvres, les plus fragiles, les plus abandonnés. Et, indépendamment des catastrophes, 2 milliards de personnes vivent dans l’insécurité alimentaire, sans savoir si elles mangeront demain ; 1,2 milliard de personnes n’ont pas accès à l’eau potable ; et des études indiquent que le développement mental de 250 millions d’enfants sera profondément altéré par la pauvreté, la pollution et la sous-alimentation.Chaque année, dans les pays pauvres, plusieurs millions d’enfants et d’adultes meurent encore de maladies infectieuses pour lesquelles nous disposons collectivement des vaccins et des médicaments qui permettraient de les sauver ; 850 millions de personnes souffrent des maladies de la faim et de la dénutrition ; et 3 millions d’enfants sont morts de faim l’année dernière.Quel type de développement défendez-vous ?L’économiste Amartya Sen a montré depuis longtemps que les famines sont dues, dans la quasi-totalité des cas, non pas à une production insuffisante de nourriture, mais à l’existence d’inégalités, à une absence de solidarité, de partage, de véritable démocratie et d’accès de certaines populations ou personnes à leurs droits fondamentaux. A la seule préoccupation d’un développement « durable » – qui ferait durer les tragédies –, nous devrions ajouter le souci d’un développement « équitable ». Mais les progrès scientifiques et technologiques ont permis à une grande partie de l’humanité de vivre plus longtemps et en meilleure santé. Dès lors, pourquoi ne pas penser que les hommes pourront toujours trouver d’autres formes d’énergies ou aller coloniser d’autres mondes ? La question principale ne me semble pas être de se demander si les avancées scientifiques et techniques apportent des bénéfices – elles en apportent toujours – mais si la manière dont nous les utilisons se fait au profit d’une partie de l’humanité et aux dépens d’une autre. Il s’agit toujours, sous des formes chaque fois différentes, de la question de la nature des frontières que nous traçons entre « nous » et « les autres ». De quelle humanité parlons-nous quand nous parlons de l’avenir de l’humanité ? De qui parlons-nous quand nous parlons de « nous » ? « Quand des êtres humains sont séparés de nous par de grandes différences d’apparence ou d’habitudes, écrivait Darwin, l’expérience nous montre, malheureusement, combien le temps est long avant que nous ne les considérions comme nos semblables. » A la seule préoccupation d’un développement « durable » – qui ferait durer les tragédies –, nous devrions ajouter le souci d’un développement « équitable »Combien le temps est long… L’histoire de l’exclusion est une très longue histoire. La première démocratie occidentale est née à Athènes : tout le monde y était libre et égal, sauf les femmes, les esclaves et les étrangers. La Déclaration d’indépendance des Etats-Unis, en 1776, se veut la première proclamation des droits de l’homme à vocation universelle : mais elle maintient l’esclavage, et ne donne pas de droits aux peuples autochtones. En 1789, la Révolution française abolit les privilèges et proclame la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen : mais elle maintient l’esclavage, et ne donne pas le droit de vote à une moitié de la population, les femmes… Les avancées de la recherche scientifique sont toujours une source d’espoir. Mais il nous faut ensuite nous interroger, croiser les regards, ouvrir la réflexion, afin d’éviter l’exclusion.Pourquoi cette prise de conscience écologique vient-elle aujourd’hui du côté des autorités spirituelles, notamment du pape François qui, dans son encyclique Laudato si, écrit que le monde contemporain fomente une « culture du déchet » et plaide même pour une forme de « décroissance » ? La place de l’humanité dans la nature a toujours été une question centrale pour les spiritualités. Mais le pape François a donné à cette question une dimension sociale profondément humaine et universelle, soulignant les effets dramatiques des dégradations de la nature sur la souffrance des plus démunis : « Une vraie approche écologique, dit-il, se transforme toujours en une approche sociale, qui doit intégrer la justice dans les discussions sur l’environnement, pour écouter tant la clameur de la Terre que la clameur des pauvres. »Qu’attendez-vous de la conférence de Paris sur le climat (COP21) et qu’allez-vous proposer en tant que président du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) ?Le CCNE est en train de réfléchir à cette question : ce que je souhaite, à titre personnel, c’est que la COP21 soit l’occasion d’un véritable changement. Au lieu de focaliser tous les efforts sur la seule lutte contre le changement climatique, au risque de négliger, voire d’aggraver les inégalités et les drames humains, les consacrer à des mesures qui préservent le bien-être humain et réduisent les inégalités en protégeant l’environnement.Jean-Claude AmeisenNé en 1951, Jean-Claude Ameisen est médecin, immunologiste et chercheur en biologie. Directeur du Centre d’études du vivant de l’Institut des humanités de l’université Paris-Diderot, il préside le Comité consultatif national d’éthique (CCNE).Concepteur et animateur de « Sur les épaules de Darwin », émission scientifique et philosophique hebdomadaire de France Inter (dont une partie est disponible en version écrite, comme Sur les épaules de Darwin : Retrouver l’aube, France Inter/Les liens qui libèrent, 2014), il a publié de nombreux ouvrages, dont La Sculpture du vivant. Le suicide cellulaire ou la mort créatrice (Seuil, 1999) et Dans la lumière et les ombres. Darwin et le bouleversement du monde (Fayard-Seuil, 2008).C’est la démarche proposée par l’OMS par plusieurs commissions internationales, par le journal médical The Lancet, par le ministère de la santé, par le pape François… Garantir la protection et l’accès équitable de chacun aux biens communs de l’humanité que sont l’air, l’eau, la biodiversité, les ressources alimentaires et énergétiques, le climat ; préserver les capacités de renouvellement des splendeurs et des richesses de la nature, et le respect des pratiques culturelles humaines qui s’y déploient ; faire preuve de sobriété, d’inventivité et de solidarité ; réduire notre consommation inutile d’énergie ; développer les énergies propres et renouvelables ; lutter contre la pollution, soutenir les produits d’une agriculture et d’une pêche durables et d’un commerce équitable. Et lutter pour la diminution de la pauvreté, l’accès de tous aux droits fondamentaux, à la nourriture, à un toit, à l’éducation, aux soins.Car protéger d’abord ceux qui sont le plus démunis n’est pas seulement un impératif éthique : c’est aussi le moyen de construire, à terme, un avenir véritablement commun pour l’humanité.Nicolas Truong (Propos recueillis par)Responsable des pages Idées-DébatsSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Truong Il est bien loin le temps où Saint-Just pouvait s’écrier que « le bonheur est une idée neuve en Europe ». Le rêve européen s’épuise dans la bureaucratie de l’ère post-démocratique. De la Syrie aux attentats contre Charlie, une fraction de la jeunesse préfère désormais la barbarie à l’ennui. La quête d’identité vire à la guerre des communautés. Et les actes de désertions intérieures se multiplient.Dans l’entreprise comme dans les partis, la déloyauté grandit. Et la France détient le triste record de consommation de psychotropes en Europe. Face à cette perte de sens, chacun, dans son couple, sa famille ou entouré de ses amis, se protège, se retrouve, se replie. Chacun cherche à préserver ces îlots de bonheur arrachés au nihilisme contemporain.Lire aussi :La leçon de bonheur d’Alain BadiouNe noircissons cependant pas trop le tableau. Les Français font – plus que d’autres – des enfants, signe de confiance en soi et en l’avenir. On vit en bien meilleure santé et beaucoup plus longtemps dans nos contrées. Sans compter que des élans collectifs viennent parfois redonner du moral aux citoyens atomisés. Et il est possible d’envisager le 11 janvier comme la manifestation d’une immense pulsion de vie, une envie de refuser le « viva la muerte » mondialisé.C’est pourquoi nous demandons aujourd’hui aux philosophes de nous orienter dans nos vies, de nous guider dans le brouillard du temps présent. Mais de l’amour à la séparation, de la rencontre à l’engagement, de la maladie à la mort, quels chemins emprunter pour vivre une vie qui vaille la peine d’être vécue ? Invité aux Controverses du Monde en Avignon, Alain Badiou a plaidé pour une philosophie de la volonté face au climat de résignation qui domine l’époque. Car ce philosophe engagé tient à distinguer bonheur et satisfaction.La question des questionsLa satisfaction, ce n’est pas que la jouissance de la consommation. C’est la vie bien gérée, avec une bonne place dans la société, « une belle voiture et de belles vacances à l’étranger ». En un mot, tout ce à quoi il est normal d’aspirer. Le bonheur, c’est autre chose : « C’est découvrir que l’on est capable de quelque chose dont on ne se savait pas capable », à l’image de l’amoureux qui change sa vie pour l’être aimé.À l’aide d’exemples contemporains (de la crise grecque à l’ampleur des séparations au sein de notre nouveau désordre amoureux), Alain Badiou réactive le combat entre les sagesses antiques. D’un côté, le stoïcisme – ou même l’épicurisme – qui recommande d’accepter le monde tel qu’il est. De l’autre, le platonisme qui affirme qu’un soleil brille au-dessus du théâtre d’ombres de notre caverne, puisque, comme le dit Rimbaud, « la vraie vie est absente ».Comment vivre sa vie ? C’est peut-être la question des questions. Et il n’est pas étonnant qu’une maxime paternelle compte finalement davantage pour Badiou que toutes les théories conceptuelles : « Tu peux, donc tu dois. » C’est pourquoi les vertus capitales de cette conception du bonheur sont le courage et la fidélité. « Aie le courage de te servir de ta volonté pour qu’advienne cette puissance dont tu ne te sentais pas capable », tel pourrait être le nouvel impératif catégorique de nos temps désorientés.Nicolas TruongResponsable des pages Idées-DébatsSuivreAller sur la page de ce journaliste 01.09.2015 à 14h41 • Mis à jour le01.09.2015 à 14h46 Sur la question de l’avortement, le pape François avait déjà mis en avant, au début de l’année, la notion de miséricorde, qui implique pour les chrétiens de ne pas en rester à une posture de condamnation. Dans une lettre rendue publique mardi 1er septembre, le souverain pontife a appelé tous les prêtres, durant le Jubilé de la miséricorde qui débutera en décembre, à accorder le pardon à tous les catholiques qui ont avorté ou provoqué l’avortement. Le pape ne pose à ce pardon qu’une condition : le pêcheur doit avoir eu une démarche de repentir.Dans un message adressé à l’organisateur de cette Année sainte extraordinaire (ou jubilé), le prélat italien Rino Fischella, le pape déclare avoir « décidé, nonobstant toute chose contraire, d’accorder à tous les prêtres, pour l’année jubilaire, la faculté d’absoudre du péché d’avortement tous ceux qui l’ont provoqué, et qui, le cœur repenti, en demandent pardon ».Dans cette lettre, sans faire référence aux personnes qui aident les femmes à avorter, François exprime ostensiblement son empathie à l’égard de celles-ci :« Le drame de l’avortement est vécu par certains avec une conscience superficielle, qui semble ne pas se rendre compte du mal très grave qu’un tel acte comporte. (…) Beaucoup d’autres, en revanche, bien que vivant ce moment comme un échec, considèrent ne pas avoir d’autres voies à parcourir. Je pense à toutes les femmes qui ont eu recours à l’avortement. (…) Je connais bien les conditionnements qui les ont conduites à cette décision. Je sais qu’il s’agit d’un drame existentiel et moral. J’ai rencontré de nombreuses femmes qui portaient dans leur cœur la cicatrice de ce choix difficile et douloureux. Ce qui a eu lieu est profondément injuste. »« Elargir la possibilité de clémence »Depuis son élection en mars 2013, François entend donner de l’Eglise catholique une image plus ouverte et tolérante sur les questions de société. Mais, pour le porte-parole du Saint-Siège, Federico Lombardi, cette déclaration ne revient pas à « minimiser la gravité de ce péché mais à élargir la possibilité de clémence ».Lire aussi :Le pape défend la famille traditionnelle et les pauvres à ManilleSelon le droit canon de l’Eglise, l’avortement est un péché si grave que ceux qui le pratiquent ou aident à le pratiquer sont automatiquement punis d’excommunication. L’interruption volontaire de grossesse ne peut être d’ordinaire formellement pardonnée que par un évêque, par le principal confesseur du diocèse, ou par un missionnaire, a précisé le porte-parole adjoint du Vatican, Ciro Benedettini.Lors du deuxième anniversaire de son élection, le 11 mars, le pape François avait annoncé la tenue d’une Année sainte extraordinaire, du 8 décembre prochain au 20 novembre 2016. Elle verra affluer des millions de pèlerins à Rome, mais sera aussi organisée dans tous les diocèses du monde.A moins qu’il soit décrété « extraordinaire », le jubilé, l’un des événements les plus importants de l’Eglise catholique, a lieu tous les vingt-cinq ans. Le Jubilé de la miséricorde sera le 29e jubilé en sept cents ans d’histoire de cette tradition. La précédente Année sainte remontait à l’an 2000, sous le pontificat de Jean Paul II, et des millions de catholiques avaient alors pris part aux célébrations. 01.09.2015 à 06h40 • Mis à jour le01.09.2015 à 16h51 //sas_manager.render(21484); ADVERT_AD(['50270/464684', 21484, '', 'pave_milieu', '']); //sas_manager.render(21483); ADVERT_AD(['50270/464684', 21483, '', 'pave_haut', '']);les derniers articles de la thématique La réinvention des médias Climat, l’affaire de tous ? L’Europe a-t-elle tué la gauche ?tous les articles de la thématique Matthieu Ricard est essayiste, moine bouddhiste tibétain. Il sera présent au Monde Festival pour une « conversation » sur le thème « Faut-il continuer à manger de la viande ? » dimanche 27 septembre à 15 h 30 à l’Opéra Bastille.S’opposant à l’introduction d’un menu végétarien au choix pour les élèves des écoles, menu laïque par excellence qui a la vertu de ne pouvoir offenser personne tout en étant bon pour la santé, l’environnement et, bien sûr, les animaux, le maire de Châlon-sur-Saône, Gilles Platret, a déclaré qu’un tel menu posait « d’énormes problèmes » et que, « selon un grand nombre de diététiciens », le régime végétarien « n’apporte pas toutes les ressources nutritionnelles suffisantes pour l’enfant, en particulier le fer, dont la carence est source de fatigue pour l’écolier ».Lire aussi :Le repas végétarien, le plus laïc de tousFeu mon père Jean-François Revel parlait de la « connaissance inutile », qui est aussi le titre de l’un de ses ouvrages. Il est en effet désolant que des connaissances scientifiques avérées et aisément accessibles soient traitées comme si elles n’existaient pas. Le mythe des protéines « incomplètes », perpétué notamment par l’industrie de la viande, repose sur des recherches anciennes et désuètes.Selon des données plus fiables fournies par l’Organisation mondiale de la santé et l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les neuf acides aminés essentiels sont présents en quantité et en proportions suffisantes dans la plupart des nourritures végétales. De plus, en ce qui concerne la teneur en protéines, la comparaison d’une centaine d’aliments, établie par la FAO, montre que les 13 premiers de la liste sont des végétaux (dont le soja, 38,2 %, le pois carré, 33,1 %, le haricot rouge et les lentilles, 23,5 %) et un champignon (la levure de bière, 48 %).La viande, loin derrière les nourritures végétalesLa première viande, le jambon de porc, vient en 14e position avec 22,5 %, le premier poisson, le thon, en 23e position avec 21,5 %, tandis que les œufs et le lait viennent respectivement en 33e et en 75e position avec seulement 12,5 et 3,3 % de protéines. Une alimentation normale à base de végétaux suffit donc largement à pouvoir à nos besoins en protéines, en quantité et en qualité. De fait, c’est la nourriture carnée qui pose des problèmes. Une étude menée par l’institut EPIC (European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition), portant sur 521 000 individus, a montré que les sujets qui mangeaient le plus de viande rouge avaient 35 % de risques supplémentaires de développer un cancer du côlon que ceux qui en consommaient le moins.D’après une autre étude publiée à l’université Harvard en 2012 par An Pan, Frank Hu et leurs collègues, portant sur plus de 100 000 personnes suivies pendant de nombreuses années, la consommation quotidienne de viande est associée à un risque accru de mortalité cardio-vasculaire de 18 % chez les hommes et de 21 % chez les femmes, tandis que la mortalité par cancer représente respectivement 10 % et 16 %. Chez les gros consommateurs de viande rouge, le simple fait de remplacer la viande par des céréales complètes ou d’autres sources de protéines végétales diminue de 14 % le risque de mortalité précoce. Par ailleurs, à cause du phénomène de bioconcentration, la viande contient environ quatorze fois plus de résidus de pesticides que les végétaux, les produits laitiers cinq fois plus.Les polluants organiques persistants s’accumulent en effet dans les tissus graisseux des animaux et entrent ainsi dans l’alimentation humaine. Ces polluants organiques se retrouvent également dans la chair des poissons d’élevage, nourris d’aliments concentrés fabriqués entre autres à partir de protéines animales. Ces molécules sont non seulement cancérigènes, mais aussi toxiques pour le développement du système nerveux du fœtus et des jeunes enfants. Quant à la vitamine B12, indispensable à la formation de l’hémoglobine du sang, elle est pratiquement absente des plantes, mais on la trouve dans le lait et les œufs. Les végans [qui s’abstiennent de toute nourriture d’origine animale] ont, par conséquent, besoin de s’en procurer sous forme de compléments alimentaires, qui peuvent être fabriqués à partir de cultures de bactéries.Recommandations inappropriéesAu vu des études menées depuis une vingtaine d’années, affirmer, comme le fait l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES), à propos de ceux qui souhaitent s’abstenir de produits d’origine animale que « ce type d’alimentation fait courir à long terme des risques pour la santé » est donc scientifiquement inexact. Les recommandations qui en découlent sont, par voie de conséquence, inappropriées.Pour ceux qui penseraient que le fait d’être végétarien affecte les performances physiques, la liste des champions végétariens et végans parle d’elle-même : Carl Lewis, titulaire de neuf médailles d’or aux Jeux olympiques, Bode Miller, médaillé olympique de ski alpin, Edwin Moses, invaincu 122 fois d’affilée sur le 400 mètres haies, Martina Navratilova, détentrice du plus grand nombre de titres dans l’histoire du tennis, l’ultramarathonien américain Scott Jurek, Patrik Baboumian, dénommé « l’homme le plus fort du monde », Fauja Singh, un Indien végétarien qui fut le premier centenaire à courir un marathon et le jeune champion du monde de la mémoire, Jonas von Essen.Les assureurs ne s’y trompent pas : aux Etats-Unis, Kaiser Permanente, une importante société d’assurance-maladie, avec plus de 9 millions de membres, incite les médecins à « recommander une diète à base de végétaux à tous leurs patients ». Au Royaume-Uni, une assurance-vie propose même 25 % de rabais pour les végétariens et les végétaliens. Les auteurs d’une étude anglaise réalisée sur 65 000 personnes dont 17 000 végétariens ou végans concluent : « Les gouvernements qui désirent mettre à jour leur définition d’un régime propice à la santé et respectueux de l’environnement doivent recommander de diminuer la consommation de produits animaux. » A bon entendeur, salut !Retrouvez Matthieu Ricard au Monde Festival pour une « conversation » sur le thème « Faut-il continuer à manger de la viande ? » dimanche 27 septembre à 15 h 30 à l’Opéra Bastille.Changer le monde : c’est le thème de l’édition 2015 du Monde Festival qui a lieu les 25, 26 et 27 septembre à Paris avec Anne Hidalgo, Emmanuel Macron, Thomas Piketty, Matthieu Ricard, Evgeny Morozov, Jordi Savall… Comment réguler Internet ? Va-t-on vers la fin de la croissance ? Quels contre-pouvoirs à la civilisation numérique ? La musique peut-elle changer le monde ? Retrouvez le programme sur Le Monde Festival. Sylvia Zappi La transmission du nom reste en France encore très majoritairement sous la domination du père. 83 % des 818 565 bébés nés en 2014 portent en effet le patronyme paternel. Seul un sur dix porte les noms de ses deux géniteurs. Quant à donner le seul nom de la mère, l’idée ne passe pas : cela ne concerne que 6,5 % des naissances. L’étude que publie l’Insee, mardi 1er septembre, montre une évolution très lente sur cette tradition familiale.Depuis la loi du 1er janvier 2005, les parents peuvent transmettre à leur enfant soit le nom du père, soit le nom de la mère, soit les deux noms accolés dans l’ordre qui leur plaît. Les parents ont donc légalement des droits égaux, qu’ils soient mariés ou pas, à transmettre leur nom de famille. L’institut de statistiques a voulu savoir, dix ans après son adoption, si la loi avait eu un effet sur les pratiques des parents.Dans l’immense majorité, ces derniers transmettent le nom du père seul. La proportion explose même quand il s’agit de couples mariés (95 %). Les couples qui dérogent à cette règle en accolant leurs deux noms – le plus souvent dans l’ordre « père-mère » – sont majoritairement en union libre ou en concubinage, et seul un enfant sur dix porte les noms accolés de ses deux parents.Transmission inégalitaireL’Insee a dressé une carte montrant la répartition géographique de ces enfants à double nom : s’ils sont nombreux (16 %) dans les départements limitrophes de l’Espagne (où se pratique la transmission des deux noms), comme les Pyrénées-Atlantiques, l’Ariège et les Pyrénées-Orientales, les doubles noms le sont également en Corse-du-Sud, en Bretagne, en Poitou-Charentes, en Lozère, dans les Alpes-de-Haute-Provence et à Paris. A l’inverse, ils ne sont que 6 % dans le Nord-Pas-de-Calais.Le résultat est étonnant dans une société où l’égalité des sexes a progressé de manière spectaculaire en un demi-siècle. Malgré la présence massive des femmes sur le marché du travail, la chute des mariages et le nombre grandissant de naissances hors mariage – près de 60 % des naissances en 2014 –, la transmission du nom du père reste inégalitaire. Le nombre infime de transmission du seul nom de la mère en atteste : les enfants qui le portent n’ont, neuf fois sur dix, pas été reconnus par leur père à la naissance.Participez à notre appel à témoignages : Vous avez choisi de donner à votre enfant uniquement le nom de famille de la mère. TémoignezSylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Mattea Battaglia Syndicats d’enseignants et ministère de l’éducation partagent-ils le même calendrier scolaire ? La question se pose, tant leurs priorités en cette rentrée semblent diverger. Si, Rue de Grenelle, on ne jure que par les « nouveautés » de septembre 2015 – « morale laïque », réforme des ZEP, maternelle recentrée sur son « cycle »… –, c’est vers la réforme du collège, qui n’entrera en application qu’en 2016, que les regards des enseignants se portent.Après les polémiques du printemps, l’intersyndicale à l’initiative de la contestation espère bien relancer le mouvement. « Ce n’était pas un coup de colère épidermique », prévient Frédérique Rolet, la cosecrétaire générale du SNES-FSU, syndicat majoritaire dans le secondaire. Selon un calendrier qui a été précisé ce mardi, le « réveil » se jouerait en deux temps : une grève des professeurs le 17 septembre, une journée de manifestation nationale en octobre – « un samedi avant les vacances de la Toussaint », souffle-t-on du côté du Snalc, où l’on espère que « la société civile, les parents d’élèves notamment, viendra s’agréger au mouvement ».Lire aussi :Mobilisation de rentrée pour les profs hostiles au « collège 2016 »Le pari d’une remobilisation ne repose pas sur rien : l’interdisciplinarité et l’autonomie – les concepts clés de la réforme du collège –, mais aussi la suppression des sections bilangues et l’avenir de l’option latin ont inquiété, ces derniers mois, bien au-delà des cercles enseignants. A ces craintes se sont ajoutées celles suscitées par les nouveaux programmes, jugés incomplets, jargonnants, voire partisans. Or rien ne dit que leur seconde mouture, promise elle aussi en septembre, viendra apaiser les tensions.Lire aussi :Réforme du collège : ce qui est vrai, ce qui est faux« Postures idéologiques »Reste que la mobilisation avait perdu de sa fougue avant la pause estivale, la grève du 11 juin n’ayant réuni qu’une minorité d’enseignants. Au-delà des interrogations sur la relance de la contestation, il faut bien constater que la virulence des débats a laissé des traces sur le terrain comme sur la Toile. Même au sein de l’UNSA, fédération pourtant favorable au nouveau collège, on fait état d’inquiétudes en salle des profs. « Les enseignants sont divisés, reconnaît Christian Chevalier, du SE-UNSA, mais une partie – et pour moi une majorité – a intégré que le changement se fera bel et bien ». « Mais dans quelles conditions ?, s’interroge Philippe Tournier, du syndicat de chefs d’établissement SNPDEN-UNSA. Ce que l’on craint, c’est la poursuite de ce ton acrimonieux et vindicatif qui s’est propagé sur les réseaux sociaux, perceptible dans la pauvreté des arguments mis en avant par les “anti-réforme” comme par les “pro”. Bref, les postures idéologiques… Et, à la rentrée 2016, quand il faudra faire le grand saut, cette atmosphère n’aura pas disparu. »A vingt-quatre heures de la rentrée des classes, Najat Vallaud-Belkacem a, elle, joué la carte de l’optimisme, en évoquant un simple « malentendu » avec les enseignants, dans un entretien au Parisien et sur les ondes de France Inter. Une explication immédiatement rejetée sur Twitter par les professeurs concernés.Lire aussi :Rentrée des classes : des programmes aux vacances, tout ce qui changeMattea BattagliaJournaliste au Monde Anne-Aël Durand Mauvaise surprise pour les parents d’élèves de Clamart (Hauts-de-Seine) : en inscrivant leurs enfants aux services scolaires, ils ont découvert des tarifs en hausse de 40 % en moyenne par rapport à l’année dernière, et jusqu’à 62 % pour les centres de loisirs. La cantine passe ainsi de 0,19 euro à 0,26 euro par repas pour les plus modestes et de 5,55 à 7,77 euros pour les plus aisés. Les activités organisées dans le cadre des nouveaux rythmes scolaires, gratuites l’an dernier, coûtent désormais entre 1 et 18 euros par an.« La mairie nous avait dit qu’elle réviserait les tarifs, mais pas à ce point-là ! Ça a été voté le 9 juillet, alors que l’année scolaire était terminée, déplore Jean-Marie Godart, président de la FCPE Clamart. J’ai reçu des SMS et des appels de parents mécontents et inquiets pour leur budget de rentrée. Des choix politiques sont faits, en défaveur des écoles. » L’association de parents d’élèves a lancé une pétition en ligne et sera reçue par la municipalité le 3 septembre. Mais le maire assume cette hausse brutale, directement liée, selon lui, aux baisses de dotations de l’Etat. « On passera de 10 millions d’euros en 2012 à 5 millions en 2017, justifie Jean-Didier Berger (Les Républicains). Nous sommes obligés de faire peser une partie des charges sur les usagers. Je me suis engagé à ne pas augmenter les impôts, j’utilise tous les autres leviers (vente de terrains communaux, diminution de personnel, tarification) pour faire des économies. »Lire aussi :L’allocation de rentrée scolaire est-elle suffisante ?Les budgets des familles en jeuC’est aussi en toute fin d’année scolaire, le 25 juin, que la mairie voisine d’Antony, a voté de nouveaux horaires et un dispositif tarifaire modifié pour le périscolaire, qui entraîne des surcoûts allant de 30 à 146 %. « La garderie et l’étude sont facturées à l’unité et plus au forfait, ce qui double la facture pour les familles dont les deux parents travaillent, explique David Mauger, de la FCPE locale. Mais ils n’ont pas le choix de leurs horaires, ce n’est pas normal qu’ils soient pénalisés. L’équipe municipale semble vouloir que les parents fassent autrement, en allant dans le privé ou en prenant une nounou. »La refonte du planning, entre garderie et temps d’activité périscolaire (TAP), a aussi été l’occasion pour la mairie d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) de tripler le tarif horaire, qui passe de 0,34 euro à 1 euro. Pour Elodie Garcia, qui s’était battue en 2014 aux côtés des parents d’élèves pour que les nouveaux rythmes scolaires s’accompagnent d’« horaires décents » et de TAP de qualité, la décision de la mairie est « un coup de poignard dans le dos ». « Ça creuse les inégalités, déplore la jeune mère de trois filles. Des parents m’ont dit qu’ils devront abandonner des activités : judo, danse… »Dans des communes défavorisées, comme Roubaix (Nord), ville la plus pauvre de France, c’est l’équilibre du budget des familles qui est parfois en jeu. Elisabeth Valot, militante au Front de gauche et mère célibataire de deux enfants, a mené la contestation. Elle s’inquiète des nouveaux tarifs de la cantine et de la garderie. « J’ai fait mes calculs. J’en ai pour 100 à 150 euros de plus par mois. Ça me met en grosse difficulté financière, c’est honteux. Il va falloir être au centime près pour l’alimentation, les chaussures, les vacances… J’ai entendu une maman dire qu’elle allait arrêter de travailler car avec son temps partiel, la cantine et la garderie étaient équivalentes à son salaire. »Nombreuses « remontées du terrain »De telles hausses tarifaires ne sont, heureusement, pas généralisées sur le territoire. Mais les fédérations de parents d’élèves assurent recevoir en cette rentrée de nombreuses « remontées du terrain » concernant les coûts des services périscolaires, dont la presse locale se fait parfois l’écho. Selon une enquête rendue publique lundi 31 août par la FCPE, la restauration est le principal poste de dépense pour les parents d’élèves de maternelles et élémentaire. Ils sont 52,7 % à estimer que le coût de la rentrée scolaire a augmenté en 2015, et 73,9 % à considérer qu’ils ne sont pas suffisemment aider face à ces dépenses.Plusieurs villes de banlieue, qui accueillent beaucoup de jeunes actifs avec enfants, sont concernées par des hausses importantes de tarifs : Saint-Maur (Val-de-Marne), Saint-Cyr-l’Ecole ou Carrières-sur-Seine (Yvelines). Mais pas seulement. A Pézenas, dans l’Hérault, les prestations périscolaires passent de 0,70 euro à 2,50 euro par jour, soit une augmentation de... 275 %. Sans atteindre cette hausse vertigineuse, plusieurs grandes villes ont aussi modifié les règles en 2015 : Toulouse (Haute-Garonne) supprime la gratuité des repas pour 7 000 familles, et augmente le coût du centre aéré. A Metz (Moselle), comme à Paris, les familles les plus aisées paieront plus cher la cantine. D’autres ont fait le choix de rendre payants les temps d’activités périscolaires (TAP) instaurés l’an dernier : Antibes et Grasse (Alpes-Maritimes), Bazemont (Yvelines), Villeneuve-lès-Avignon (Gard)…Pour les opposants à la réforme, ce sont les nouveaux rythmes scolaires qui sont à blâmer. « Les communes ont estimé des coûts l’an dernier et ont eu de mauvaises surprises, explique Valérie Marty, présidente de la Fédération des parents d’élèves de l’enseignement public (PEEP). C’est compliqué de généraliser d’une commune à une autre, mais parfois, la gratuité des nouvelles activités périscolaires est maintenue en se répercutant sur l’augmentation des autres services. C’est lorsque les premières factures arriveront que les familles prendront conscience des hausses. » L’aide octroyée par l’Etat (50 à 90 euros par élève) a pourtant été maintenue pour les communes qui organisent des activités, et peut être complétée par des fonds de la Caisse d’allocation familiale.« Choix politique »« Il y a eu un coût pour mettre en place les TAP, mais aussi des économies. Les mairies ne doivent plus financer la garderie du mercredi matin par exemple, nuance Pierre-Alain Roiron, vice-président PS de l’Association des maires de France. Certains élus ne voulaient pas de la réforme et augmentent les tarifs parfois de manière exponentielle. C’est un choix politique. » Egalement maire de Langeais, il reconnaît toutefois que la baisse des dotations de l’Etat aux collectivités locales (11 milliards d’euros de moins sur trois ans) pèse sur les budgets municipaux. « Cette diminution est trop rapide, mais cela n’explique pas tout. »Pour Liliana Moyano, présidente de la FCPE, les hausses des tarifs des activités périscolaires accroissent les inégalités dans l’éducation. « On parle du coût de la rentrée, mais de plus en plus, les parents d’élèves sont sollicités toute l’année, pour les sorties, le transport, la cantine… On assiste à un détricotage inquiétant de la gratuité de la scolarisation. »Lire aussi :Rentrée des classes : des programmes aux vacances, tout ce qui changeAnne-Aël DurandJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 31.08.2015 à 15h07 • Mis à jour le31.08.2015 à 17h44 | Samuel Laurent Peu connue du grand public jusqu’ici, la fiche « S » est devenue un élément d’actualité depuis les attaques commises en France depuis le début de l’année. L’auteur présumé de l’attaque commise dans le TGV Thalys le 21 août 2015, Ayoub El-Khazzani, était en effet fiché S, tout comme Yassin Salhi, l’auteur d’un attentat manqué à Saint-Quentin-Fallavier en juin, ou comme Sid Ahmed Ghlam, soupçonné d’avoir voulu commettre un attentat contre une église de Villejuif, mais aussi les frères Kouachi, auteurs de l’attaque contre Charlie Hebdo, et leur complice Amedy Coulibaly.Autant d’éléments qui suffisent au député des Alpes-Maritimes, Christian Estrosi, pour demander que l’on impose aux personnes fichées S le port d’un bracelet électronique, quand la présidente du Front national, Marine Le Pen, évoque leur expulsion. Mais qu’est-ce au juste qu’une fiche S ?Un fichier vieux de plus de quarante ans et désormais européenLa fiche S (pour « atteinte à la sûreté de l’Etat ») n’est en réalité qu’une des nombreuses catégories d’un fichier vieux de plus de quarante ans : le fichier des personnes recherchées (FPR). Créé en 1969, il comporterait plus de 400 000 noms, qu’il s’agisse de mineurs en fugue, d’évadés de prison, de membres du grand banditisme, de personnes interdites par la justice de quitter le territoire, mais aussi de militants politiques ou écologistes (antinucléaires, anarchistes, etc.).Chaque catégorie possède une nomenclature, sous la forme d’une lettre : « M » pour les mineurs en fugue, « V » pour les évadés… Le FPR compte 21 catégories au total, selon la Commission nationale informatique et libertés (CNIL), qui en fournit une dizaine d’exemples :« E » (police générale des étrangers) ;« IT » (interdiction du territoire) ;« R » (opposition à résidence en France) ;« TE » (opposition à l’entrée en France) ;« AL » (aliénés) ;« M » (mineurs fugueurs) ;« V » (évadés) ;« S » (sûreté de l’Etat) ;« PJ » (recherches de police judiciaire) ;« T » (débiteurs envers le Trésor)…La loi précise également les obligations et interdictions résultant d’une peine avec sursis, ou dans le cadre d’un suivi sociojudiciaire, mais aussi l’interdiction de stade, celle d’exercer certaines professions ou de conduire un véhicule.Cette fiche contient, selon le décret de 2010 en vigueur, l’état civil, le signalement, la photographie, les motifs de recherche, la conduite à tenir en cas de découverte et quelques autres détails.On donc peut être fiché dans le FPR pour une foule de raisons : judiciaires (si on fait l’objet d’une interdiction de sortie de territoire ou à l’inverse d’une obligation de le quitter), administratives (immigré clandestin, personne disparue…), fiscales (si on doit de l’argent à l’Etat), mais aussi « d’ordre public » : si l’on est soupçonné de terrorisme, ou d’atteinte à la sûreté de l’Etat, par exemple.A l’exception des fiches « J » et « PJ », qui correspondent à des personnes recherchées par la justice ou la police, les fiches, y compris « S » n’entraînent aucune action automatique de coercition à l’encontre d’une personne.En outre, depuis la mise en place de Schengen, ce fichage n’est plus seulement français, mais européen : la plupart des pays membres de l’espace Schengen « versent » dans une base commune leurs fiches afin que les autres en bénéficient. Mais chaque pays peut également faire disparaître une fiche car elle l’estime caduque, la supprimant ainsi de toute la base de données.« Menaces graves pour la sécurité publique »C’est le plus souvent la Direction générale de la sûreté intérieure (DGSI), le service du renseignement français, qui produit les fiches S. Mais une telle fiche peut être émise suite à des informations provenant d’autres pays ou dans le cadre de collaborations internationales : la personne visée peut ou non se trouver sur le territoire français.Dans la plupart des catégories du FPR, le fichage est le plus souvent subséquent à une décision administrative, judiciaire ou fiscale : on est fiché « T » si le fisc s’interesse à nous, ou « V » si on s’est évadé de prison. Le cas de la fiche S est particulier : il s’agit de personnes que l’on (la France ou un autre pays, puisque ce fichage est européen) soupçonne de visées terroristes ou d’atteinte à la sûreté de l’Etat (ou de complicité), sans pour autant qu’elles aient commis de délit ou de crime. Elles peuvent ainsi être de simples relations d’un terroriste connu.La loi est d’ailleurs floue à ce sujet : peuvent faire l’objet d’une fiche S toutes les personnes « faisant l’objet de recherches pour prévenir des menaces graves pour la sécurité publique ou la sûreté de l’Etat, dès lors que des informations ou des indices réels ont été recueillis à leur égard ».La fiche S est elle-même subdivisée en divers niveaux matérialisés par des chiffres, qui vont de « S1 » à « S16 ». Contrairement à ce qu’on a pu lire, explique le ministère de l’intérieur, ce niveau de chiffres ne correspond pas à la « dangerosité » d’une personne, mais plutôt aux actions à entreprendre pour le membre des forces de l’ordre qui contrôle cette personne. Ainsi, S14 correspond depuis peu aux combattants djihadistes revenant d’Irak ou de Syrie.Mais un hooligan, un manifestant altermondialiste régulier ou un opposant actif à la construction de l’aéroport à Notre-Dame-des-Landes peut se retrouver fiché S au même titre qu’un combattant djihadiste connu par les services de renseignements de dizaines de pays.Impossible d’arrêter quelqu’un en raison d’une fiche SS’il arrive qu’une personne soit « fichée S » dans le cadre d’une enquête et surveillée à ce titre, le fait d’être fiché n’entraîne, pour les autorités, aucune obligation de suivi ou de surveillance. On l’a dit, des fiches S sont émises sur transmission de renseignement provenant d’autres pays, sans que les personnes concernées soient nécessairement en France.Dans la communauté du renseignement, on parle de 5 000 personnes qui feraient l’objet d’une telle fiche. Le ministère admet qu’il y a en réalité un nombre supérieur de fichés S, sans souhaiter communiquer le chiffre complet. Néammoins, sur son blog, Jean-Jacques Urvoas, spécialiste de la sécurité au PS, évoque dans un billet récent le chiffre de 10 000 « fiches S ». Ces personnes ne se trouvent pas nécessairement en France et ne sont pas nécessairement françaises.En réalité, la fiche S a surtout un rôle d’alerte : en cas de contrôle d’identité, ou à un aéroport, par exemple, elle signale aux forces de l’ordre que des soupçons pèsent sur l’individu contrôlé, et que tout renseignement que l’on pourra obtenir est précieux. Mais on ne peut pas arrêter quelqu’un, et encore moins l’expulser, au simple motif qu’il a une fiche S, contrairement à ce qu’avance Marine Le Pen. Cela reviendrait à expulser toutes les personnes placées sur écoute par la justice au motif qu’elles sont sur écoute.Une fiche temporaireFaire l’objet d’une fiche S ne signifie pas non plus que l’on fait l’objet d’une surveillance active, mais qu’on a été, à un moment, soupçonné, pour des raisons qui peuvent être très diverses, de vouloir atteindre aux intérêts de l’Etat.C’est donc une autre pierre dans le jardin des tenants de l’arrestation ou de l’expulsion des personnes fichées S : le plus souvent, ces dernières ne le savent pas, puisque cette catégorie est couverte par le secret défense.Dans bien des cas, le but du renseignement est de remonter des filières et de trouver d’autres contacts, bref de procéder à des surveillances discrètes. En clair, prévenir un terroriste soupçonné qu’il fait l’objet d’une surveillance en lui mettant un bracelet électronique n’est pas forcément une méthode efficace pour l’empêcher de nuire (ou empêcher ses complices d’agir).Néanmoins, ce mode de fonctionnement a un défaut : les fiches du FPR (et notamment les fiches S) sont temporaires. Si une personne fichée ne commet aucune infraction et se fait oublier, sa fiche sera effacée au bout d’un an. C’est ce qui s’est produit pour Yassin Salhi, qui avait été fiché S de 2006 à 2008, avant de disparaître du fichier.Ces fiches ont surtout un rôle dans le cadre d’enquêtes, assure le ministèreSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.09.2015 à 17h41 • Mis à jour le24.09.2015 à 17h43 | Sylvia Zappi « Ça suffit ! » Philippe Rio ne décolère pas. Le maire PCF de Grigny (Essonne) vient d’apprendre que le centre de santé attendu depuis deux ans n’est pas retenu parmi les sites prioritaires établis par le ministère des affaires sociales. Une décision en complète contradiction avec les engagements pris en 2014 par le ministère de la Ville.Dans une « instruction » conjointe, la Direction générale de l’offre de soins et le secrétariat général du ministère chargé des affaires sociales expliquent qu’ils ont décidé de « soutenir les projets de centres de santé » de certains territoires prioritaires pour les années 2016-2017. Suit en annexe la liste des 25 sites définis récemment comme « particulièrement déficitaires en matière d’offre de soins de premiers secours » par le Commissariat général à l’égalité des territoires, bras armé du ministère de la Ville.Trois communes de l’Essonne sont désignées comme victimes du désert médical qui gagne les banlieues pauvres : Brunoy, Epinay-sous-Sénart et Savigny-sur-Orge. Mais pas Grigny, la ville la plus pauvre du département. La commune est pourtant classée en territoire prioritaire de la politique de la ville.Deuxième coup de freinLa situation de carence médicale est patente et avait été soulignée dans le contrat local de santé en 2014. La densité de médecins généralistes sur la ville est de 5,7 pour 10 000 habitants soit deux fois inférieure à celle d’Ile-de-France. Et seuls deux généralistes demeurent encore à la Grande Borne, vaste ensemble HLM de 13 000 habitants. « Ce sont les précaires et les enfants qui souffrent le plus de ce déficit », rappelle le maire qui enrage de constater « qu’une fois de plus, les fondamentaux de la République ne sont toujours pas là, malgré les promesses ».Le centre de santé est attendu depuis deux ans et a été une première fois bloqué par le maire UDI de Viry-Châtillon, commune limitrophe, qui souhaitait protéger ses médecins libéraux. Ce deuxième coup de frein venant des services de l’Etat ne passe pas. D’autant que l’Agence régionale de santé avait donné son feu vert au projet. Philippe Rio a donc refusé de signer le nouveau contrat de ville qui planifie les actions et projets urbains conjoints de l’Etat et des collectivités locales depuis la loi Lamy.Mardi 22 septembre, le conseil municipal l’a suivi à l’unanimité, réclamant « un peu de cohérence dans la politique de la ville ». Le préfet est désormais saisi. Le maire réitère sa proposition de mise à disposition de locaux municipaux pour un centre de santé.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne Michel Une grande surprise et, pour la direction, un grand soulagement. Le groupe Banque populaire-Caisses d’épargne (BPCE) était tout entier suspendu au sort judiciaire de François Pérol, son président de directoire depuis sept ans, poursuivi pour « prise illégale d’intérêts » après son parachutage, sous Nicolas Sarkozy, du secrétariat général adjoint de l’Elysée à la tête du groupe coopératif. L’annonce de sa relaxe, jeudi 24 septembre 2015 à 14 heures, a donc fait l’effet d’une délivrance.« Tout le monde est content. C’est la fin d’une période compliquée pour BPCE. Ce procès était celui des années Sarkozy et ce qui était reproché à François Pérol concernait cette période politique là et d’aucune façon sa gestion et son mandat à la tête de notre groupe, déclare au Monde un membre de l’état-major. Nous allons pouvoir nous remettre au travail sereinement. »Dans les régions, les dirigeants des Caisses d’épargne et des Banques populaires paraissent approuver : « Enfin nous allons tourner cette page pour nous concentrer exclusivement sur ce qui nous importe, notre métier et nos clients », confie Christine Fabresse, présidente du directoire de la Caisse d’épargne du Languedoc-Roussillon.Dans un communiqué, diffusé une demi-heure après l’annonce du jugement, le syndicat CFDT de BPCE a, de son côté, « [souhaité] qu’après six ans de procédure, ce jugement mette un terme au long parcours judiciaire qui a fortement déstabilisé la gouvernance du groupe ».Fort investissementCes derniers jours, les esprits avaient été préparés à une démission forcée de l’ex-collaborateur de l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy, dont tout le monde, chez BPCE comme à l’extérieur du groupe coopératif, partisans comme opposants, s’accordait à saluer « l’excellent bilan » de gestionnaire et de grand patron d’entreprise.Dans une allocution devant les dirigeants du groupe, réunis pour leur université d’été, le 10 septembre 2015, M. Pérol lui-même avait levé le voile sur sa décision de quitter son poste dans l’éventualité d’une condamnation lourde. Le 2 juillet, le parquet national financier avait requis 30 000 euros d’amendes et deux ans de prison avec sursis, assortis d’une interdiction d’exercer toute fonction publique.« Quels que soient les événements, bons ou moins bons, ou même mauvais, les circonstances, heureuses ou moins heureuses, […] les vicissitudes, je resterai fidèle à la ligne de conduite qui a été la mienne […] : j’agirai toujours […] dans l’intérêt de notre groupe et dans le seul intérêt de notre groupe. J’agirai de manière responsable. J’ai été élevé comme cela et me suis construit comme cela. Et une décision de justice, cela ne change pas un homme », avait-il déclaré, peinant à retenir ses larmes, selon son entourage.Cette émotion avait alors cueilli bon nombre de patrons régionaux de caisses d’épargne et de banques populaires, davantage habitués aux manifestations d’autorité et aux coups de colère du numéro un du groupe. Ceux-ci y avaient vu le témoignage de son attachement au groupe coopératif et de son fort investissement depuis sept ans.Possibles règlements de comptesDe fait, vacillant en 2009 avec l’une de ses grandes filiales, Natixis, au bord du gouffre, BPCE s’est depuis restructuré et renforcé. Jusqu’à compter aujourd’hui, ainsi qu’aime à le souligner M. Pérol, parmi « l’un des dix premiers groupes bancaires européens, l’un des vingt premiers mondiaux […], un groupe reconnu par [ses] clients et respecté par [ses] concurrents ».La relaxe de M. Pérol pourrait bien toutefois entraîner quelques règlements de compte, après les semaines agitées que celui-ci a traversées. Dans l’incertitude quant à son avenir, le président du directoire de BPCE a pu, en effet, compter ses soutiens. Et ses adversaires…Toujours restée taboue, la question de son éventuel remplacement n’en a pas moins suscité débats de couloirs et des vocations. Au moins deux candidats au sein de BPCE se préparaient en coulisses, au cas où : Olivier Klein, l’actuel patron de la Bred, la plus grosse banque populaire du groupe, soutenu par bon nombre de dirigeants régionaux ; et Laurent Mignon, le patron de la filiale internationale de financement Natixis, très proche de M. Pérol, dont il aurait pu être le dauphin.Déjà tendues, les relations entre M. Pérol et M. Klein ne devraient donc pas l’être moins dans les semaines à venir. Le mandat de l’actuel patron de BPCE court jusqu’en mai 2017.Anne MichelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cyril Simon Une semaine après l’évacuation du campement d’Austerlitz menée par la préfecture et la mairie de Paris, jeudi 17 septembre, la situation des 430 migrants reste très hétérogène. Mercredi 23 septembre, le collectif d’aide aux migrants s’est réuni avec une trentaine d’entre eux pour faire le point. Hébergé au Formule 1 de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) avec 40 autres migrants, Ibrahim Saleh s’alarmait du manque d’accompagnement. « On se sent un peu isolé ici, explique le Soudanais de 35 ans. On nous donne 60 euros par semaine pour vivre. Et le directeur de l’hôtel nous a dit qu’on ne resterait qu’un mois ici. On a peur de retourner dans la rue. » Une des bénévoles, en contact permanent avec cet hôtel ne disposant pas de cuisine, ni de machine à laver, précise qu’ils seront ensuite hébergés dans un vrai centre.Parmi les griefs, un constat revient systématiquement chez les migrants, qui ont été répartis dans une vingtaine de centres d’hébergement provisoire, une moitié à Paris, l’autre en petite et grande couronne : le fort sentiment d’isolement faute de titres de transport. Logé à Ivry, Chérif, « super content » des conditions générales, se demande « comment faire pour venir dans ce genre de rassemblement et de lieu de partage avec les bénévoles sans tickets de métro ». Avant de faire rire l’assistance : « Mais on va bien se débrouiller, on a réussi à venir de Vintimille [à la frontière franco-italienne] jusqu’ici », lâche-t-il, d’un sourire timide.A l’heure actuelle, les titres de transport sont délivrés par les associations responsables du centre seulement pour des déplacements administratifs, sur présentation d’un justificatif. Amadou, 34 ans, hébergé à Paris (14e), fait partie des rares chanceux à disposer de quatorze tickets de métro par semaine.« Il y a des ajustements urgents »A Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), seule une personne à mi-temps gère le foyer de l’Association de développement des foyers. « Il n’y a pas de directeur. C’est grave. On confie des structures sans moyens », déplore Marc Naelten, membre du collectif d’aide aux migrants et responsable de Réseau d’éducation sans frontières. A Paris, les résidences Pernety (14e arrondissement) et Albin-Peyron (20e) semblent bien fonctionner.A Nanterre, la confusion règne autour du centre d’accueil et de soins hospitaliers. A leur arrivée, les réfugiés n’ont pas voulu descendre du bus. « Certains ont visité les lieux. Ils ont eu peur quand ils vont vu que le centre accueillait également un service psychiatrique et un autre pour sans-abri. » Selon plusieurs sources, trois d’entre eux ont été placés en garde à vue à la suite de leur protestation.« D’après mon expérience, on va dire que c’est la moins pire des prises en charge post-évacuation », souligne M. Naelten, qui a assisté à l’évacuation du campement d’Austerlitz. Il demeure vigilant sur la bonne tenue des promesses de l’Etat. « Il y a des ajustements urgents à faire », résume celui qui prépare un courrier à destination de la préfecture et de la mairie de Paris. Lors de l’évacuation, une fiche d’information résumant les engagements des pouvoirs publics avait été distribuée aux migrants : « Le centre vous procurera un hébergement, et trois repas par jour. Vous pourrez aller et venir pour effectuer l’ensemble de vos démarches. En cas de besoin, vous pourrez bénéficier d’un accès aux soins. »Passage de relais indispensableSur le plan administratif, les disparités sont fortes même si l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) semble s’être déplacé dans les foyers, comme l’avait promis la préfecture. « Pourquoi des dossiers vont plus vite que d’autres, alors qu’on fuit tous la guerre ? », s’interroge Chérif. La procédure – des demandes d’asile politique en majorité – s’est parfois complexifiée après l’évacuation. Une question de domiciliation. Le lieu de prise en charge du dossier est parfois très éloigné du centre dans lequel les demandeurs d’asile sont hébergés.Certains réfugiés à Mézy-sur-Seine (Yvelines) voient leur demande traitée à Paris, soit à 50 kilomètres. A cela s’ajoute une diversité des cas entre les demandeurs d’asile politique classique, principalement Syriens, Irakiens, Soudanais, Erythréens, et ceux originaires de pays d’origine sûre selon la liste de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Sénégal, Albanie, Inde….), et les sans-abri.La nouvelle priorité du collectif de soutien d’Austerlitz, qui organise chaque mercredi un rassemblement, est de faire le lien entre les centres d’accueil et les associations locales. Un passage de relais indispensable depuis la dispersion des migrants en Ile-de-France.Cyril SimonJournaliste au Monde Isabelle Rey-Lefebvre François Hollande, qui intervenait jeudi 24 septembre au congrès HLM à Montpellier, a insisté sur sa détermination à faire appliquer partout la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU). Ce texte du 13 décembre 2000, symbole de la politique de gauche du logement, impose aux communes urbaines de se doter de 20 % à 25 % de logements sociaux à l’échéance 2025. Le président de la République a confirmé qu’une « politique de préemption » des terrains « sera [it] engagée » dans des communes ne respectant pas cette obligation. Celle-ci sera mise en œuvre après la publication d’un bilan « en octobre », a-t-il précisé.Lire aussi :Le gouvernement veut « taper fort » sur les villes en manque de logements sociaux« Dans deux mois, nous fêterons les quinze ans de la loi pour la solidarité et le renouvellement urbains. Quinze ans que cette loi est inscrite dans le paysage et a permis la construction de 450 000 logements sociaux », a rappelé le chef de l’Etat, avant de prévenir : « C’est parce que les communes ont eu quinze ans pour appliquer la loi de la République qu’on ne peut plus accepter que certains maires s’arrogent le droit de refuser sciemment de construire du logement social alors que plus des deux tiers participent à l’effort national. » « L’État est garant du droit au logement et j’entends qu’aujourd’hui cette grande loi soit strictement mise en œuvre. La République ne s’arrête pas aux frontières communales », a prévenu François Hollande, qui promet des mesures fermes. Le premier ministre « Manuel Valls annoncera en octobre la liste des communes carencées » en logements sociaux et « une politique de préemption [des terrains] sera engagée par l’Etat qui délivrera lui-même les permis de construire et réalisera les logements nécessaires ». La mesure pourrait concerner une vingtaine de communes récalcitrantes.Lire aussi :« Le logement partout et pour tous : le temps de la contrainte est venu »222 communes « carencées »M. Hollande avait déjà tenu des propos similaires en février et M. Valls les avait repris lors du comité interministériel sur l’égalité et la citoyenneté, en mars. Selon le dernier bilan, publié par le ministère du logement au printemps 2015, sur les 1 911 communes assujetties à la loi SRU, 222 sont « carencées », c’est-à-dire qu’elles n’ont pas rempli leurs objectifs de construction, déclinés par période de trois ans.Lire aussi :Des villes toujours rétives aux logements sociauxLes préfets disposent du pouvoir de se substituer au maire pour construire et préempter des terrains. Mais cette mesure est très rarement mise en œuvre. Les communes récalcitrantes pourraient également se voir infliger des pénalités susceptibles de représenter jusqu’à 7, 5 % du budget municipal, conformément à la Alur de 2014,.L’annonce du chef de l’Etat a été vivement applaudie à Montpellier par les congressistes représentants des bailleurs sociaux. Vendredi 24 septembre, le ministre de la ville, de la jeunesse et des sports, Patrick Kanner devrait mener une « action coup de poing » pour le logement social dans une commune récalcitrante de la banlieue parisienne.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.09.2015 à 13h15 François Hollande a annoncé jeudi que l’APL accession, une aide aux ménages accédant à la propriété qui était en sursis, serait maintenue. L’an dernier, le gouvernement avait souhaité restreindre ce dispositif, mais avait dû faire machine arrière pour finalement reporter d’un an sa réforme.Il était ainsi prévu que l’APL accession, versée aux ménages modestes qui accèdent à la propriété, soit fortement restreinte à compter du 1er  janvier 2016, ce qui suscitait une forte inquiétude dans le secteur de la construction.Il y a quelques jours, la Cour des comptes avait, de son côté, estimé que l’aide personnelle à l’accession semblait « répondre de moins en moins aux besoins des ménages accédants ».Lire aussi :La Cour des comptes préconise une vaste réforme des APLMénages modestesCette aide de l’Etat est souvent décisive pour les ménages, notamment modestes, qui obtiennent un crédit immobilier auprès des banques, et sa quasi-disparition aurait eu un effet couperet sur l’activité du secteur du bâtiment, selon les professionnels.Pour les ménages primo-accédants, souvent modestes, qui empruntent 130 000 euros sur trente ans, l’APL accession représente une aide de 150 euros, à soustraire d’une mensualité de remboursement de crédit allant de 620 à 650 euros, selon le Crédit foncier.François Hollande qui s’exprimait lors d’un discours de clôture du 76e congrès de l’Union sociale de l’habitat (USH) a aussi affirmé que le prêt à taux zéro serait « élargi et simplifié », sans davantage de précisions. Le ministère du Logement a précisé qu’il s’agissait du PTZ réservé à l’immobilier ancien, avec travaux.Lire aussi : Immobilier : faire le tour des prêts aidés pour réduire le coût de son crédit François Béguin Fraîchement élu, François Hollande avait annoncé, devant les représentants des mutuelles de santé, sa volonté de généraliser l’accès à une « couverture complémentaire de qualité » d’ici à 2017. Cet engagement présidentiel, renouvelé à Nantes en juin, devrait trouver sa pleine traduction dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2016 présenté jeudi 24 septembre par la ministre des affaires sociales et le secrétaire d’Etat chargé du budget.Lire aussi :Le régime des retraites bientôt à l’équilibreSi l’accord national interprofessionnel, signé en janvier 2013 par les partenaires sociaux, prévoit bien la mise en place de contrats collectifs d’entreprise obligatoires au 1er janvier 2016, certains publics restaient exclus du dispositif. Aujourd’hui, 3,3 millions de retraités, jeunes en difficulté d’insertion professionnelle ou chômeurs de longue durée ne bénéficient pas d’une telle couverture complémentaire, a calculé la Mutualité.Les salariés précaires avec des CDD de trop courte durée pour bénéficier de ces contrats collectifs devraient désormais directement recevoir de leur employeur une aide individuelle pour les aider à financer une complémentaire santé. Mais il n’est pas précisé pour l’instant la forme que prendra cette aide : ligne supplémentaire sur le bulletin de salaire ou « chèque santé ».« Critères de prix »Le budget 2016 de la « Sécu » prévoira également des mesures permettant un meilleur accès des plus de 65 ans aux complémentaires santé. Aujourd’hui, en perdant l’aide financière de leur employeur ainsi que les aides fiscales et sociales, les nouveaux retraités voient le coût annuel moyen de leur complémentaire santé passer de 283 à 998 euros, selon la Mutualité.La loi Evin de 1989 prévoit aujourd’hui que les salariés qui quittent une entreprise peuvent continuer à bénéficier du contrat collectif de leur entreprise pour un tarif ne dépassant pas 150 % de celui appliqué aux salariés. Ce dispositif devrait être réaménagé. L’augmentation des tarifs devrait à l’avenir être progressive et atteindre les 150 % en trois à cinq ans.De nouveaux contrats individuels de complémentaire santé spécifique pour les plus de 65 ans devraient enfin faire leur apparition. Labellisés par l’Etat à l’issue d’un appel d’offres, ceux-ci devront répondre à des « critères de prix et de qualité » définis par le ministère de la santé.François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julia Pascual, Bertrand Bissuel et François Béguin Pour la première fois depuis 2004, le régime de retraites des salariés du privé devrait revenir à l’équilibre l’an prochain. Cette bonne nouvelle figure dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2016, présenté, jeudi 24 septembre, par la ministre des affaires sociales et de la santé, Marisol Touraine, et par le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert. Elle résulte, pour une large part, de la réforme promulguée en 2010, qui relève progressivement l’âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans. S’y ajoute l’impact des dispositions votées en 2013 (allongement de la durée de cotisations pour obtenir une pension à taux plein, accroissement des cotisations de 0,3 point sur la période 2014-2017, etc.).Ces mesures, successivement portées par les gouvernements Fillon et Ayrault, avaient suscité de vives controverses à l’époque. Alors qu’elle accusait un solde négatif de 1,2 milliard d’euros en 2014, la branche vieillesse devrait, en 2016, repasser au-dessus de la ligne de flottaison et afficher un excédent d’environ 500 millions d’euros.Lire aussi :Mutuelles : les salariés précaires et les plus de 65 ans seront aidésL’ensemble de notre système de protection sociale, lui, reste dans le rouge, mais le déficit devrait continuer à se réduire. Pas d’annonces fracassantes, dans ce budget 2016 de la « Sécu », qui recèle une myriade de dispositions très techniques : mises bout à bout et additionnées aux précédentes réformes, elles permettront de diminuer, en 2016, de 3,1 milliards d’euros le déficit du régime général et du Fonds de solidarité vieillesse (FSV) – si les prévisions de l’exécutif se réalisent.En 2015, les quatre branches du régime général (assurance-maladie, vieillesse, famille, accident du travail-maladies professionnelles) et le FSV devraient afficher un solde négatif de 12,8 milliards d’euros, soit près de 400 millions d’euros en moins par rapport à l’exercice précédent. Le gouvernement ambitionne de ramener le déficit à 9,7 milliards d’euros l’an prochain, contre « 21 milliards en 2011 », souligne M. Eckert, ce qui donne la mesure, selon lui, des efforts accomplis. L’an prochain, ajoute-t-il, « nous retrouverons quasiment le niveau qui prévalait avant la crise, puisqu’il se situait en 2008 à 9,3 milliards d’euros ».Santé : 3,4 milliards d’économiesL’assurance-maladie reste le poste le plus lourdement déficitaire : – 7,5 milliards d’euros en 2015, soit un dérapage d’environ 1 milliard par rapport à l’année précédente. Pour 2016, le but de l’exécutif est de revenir à un solde négatif de 6,2 milliards d’euros. Dans cette optique, l’objectif national des dépenses d’assurance-maladie (Ondam), qui sert à piloter les comptes, est ramené à un taux historiquement bas : + 1,75 % (contre + 2,05 % en 2015).Diverses mesures sont programmées pour réaliser 3,4 milliards d’économies dans notre système de santé. Le prix de certains médicaments va baisser, le gain espéré s’élevant à 550 millions d’euros. Et le recours aux génériques va être promu. Mme Touraine devait d’ailleurs annoncer, jeudi, le lancement d’une grande campagne de communication durant le premier semestre 2016, afin d’encourager la diffusion de ces produits de santé. Gain escompté : 395 millions d’euros. La ministre de la santé entend aussi accroître « l’efficience de la dépense hospitalière », notamment en optimisant les achats dans les hôpitaux et en améliorant leurs fonctions logistiques (420 millions d’euros). Elle tient aussi à favoriser le « virage ambulatoire », c’est-à-dire permettre aux patients de passer moins de temps à l’hôpital et plus de temps à leur domicile. Dans l’entourage de Mme Touraine, on met en exergue le fait que ces économies ne passeront pas par des déremboursements ou des baisses de prises en charge coûteuses, comme celle liée à l’hépatite C.La branche famille, elle, reste déficitaire, mais l’exécutif table sur une correction relativement rapide du déséquilibre financier : – 800 millions d’euros en 2016 contre – 2,7 milliards deux ans plus tôt. Une amélioration induite par la modulation des allocations familiales en fonction du revenu des ménages, qui est entrée en vigueur début juillet.Mécanismes de revalorisationSur le volet « famille », le PLFSS prévoit, par ailleurs, de généraliser dès le printemps 2016 la garantie contre les impayés de pensions alimentaire (GIPA). Ce dispositif, expérimenté depuis un an dans vingt départements, permet au parent qui a la charge de l’enfant de toucher, dès le premier mois de pension non perçue, une pension alimentaire minimale, équivalente au montant de l’allocation de soutien familial (100 euros par mois et par enfant). La CAF, de son côté, continue de se rembourser auprès du parent « défaillant » (saisie sur salaire), même si, dans les faits, les taux de recouvrement restent assez faibles. Le ministère de la santé table aujourd’hui sur 90 000 familles concernées par la GIPA à terme, avec un coût estimé pour la branche famille à 5 millions d’euros en 2016.Enfin, les mécanismes de revalorisation de toutes les prestations sociales vont être revues. Désormais, le coup de pouce sera calculé en fonction de l’inflation constatée et non plus prévisionnelle. En outre, il sera regroupé sur deux dates : soit le 1er avril soit le 1er octobre. Ces changements devraient engendrer une économie d’environ 500 millions d’euros en 2016.Le gouvernement prévoit que les quatre branches de la « Sécu » seront de nouveau excédentaires (de 1,8 milliard d’euros) en 2019. Mais en tenant compte du FSV, les comptes demeureraient négatifs de 1 milliard. La Cour des comptes risque de froncer les sourcils. Dans son rapport sur la Sécurité sociale, publié le 15 septembre, elle déplorait que le redressement des comptes sociaux soit repoussé « à un horizon indéfini ».Julia PascualJournaliste au MondeBertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteFrançois BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Béatrice Jérôme et Cécile Prudhomme Fin de partie. François Hollande a tranché. Lors d’ultimes arbitrages intervenus en début de semaine, l’exécutif a décidé qu’il y aurait bien douze zones touristiques internationales (ZTI) à Paris, où les commerces pourront ouvrir le dimanche et tous les soirs jusqu’à minuit. Le décret fixant ces ZTI et les critères d’éligilibilité a été publié jeudi 24 septembre dans la matinée.Ces ZTI sont issues du projet de loi adopté laborieusement mais définitivement par le Parlement le 10 juillet, qui augmente de cinq à douze le nombre d’ouvertures les dimanches autorisés dans l’année. Des ZTI, il n’y en aura pas qu’à Paris : Deauville (Calvados), Cannes (Alpes-Maritimes) et Nice sont aussi concernés.Selon la carte de Paris, validée par le premier ministre, Manuel Valls, mercredi, ces périmètres ont subi quelques retouches après la phase de consultation achevée le 15 septembre. Ainsi les zones englobant les centres commerciaux Italie 2 (13e arrondissement de Paris) et Beaugrenelle (15e), qui avaient suscité de nombreux doutes, tant politiques que syndicaux, sur leur fréquentation internationale, sont conservées.« J’ai même été maltraitée »Dans le 15e, une partie de la rue Saint-Charles a été intégrée à la zone Beaugrenelle, comme l’avenue de Wagram dans la zone Maillot-Ternes (17e) En revanche, pour ne pas déséquilibrer le petit commerce local, le boulevard Barbès a été retiré du secteur Montmartre, tout comme la place de la République, sortie de la zone Marais qui a été élargie. En tout, « c’est près de 3 000 points de vente, dont plus de la moitié en surface destinée à l’équipement de la personne, qui vont pouvoir ouvrir alors qu’on était à 400, indique Claude Boulle, président exécutif de l’Union du commerce de centre-ville (UCV). C’est 10 % du commerce parisien et 5 % du territoire de la ville. »Lire aussi :Nouvelle polémique autour du travail dominical à ParisLa situation s’était tendue dernièrement. La maire de Paris, Anne Hidalgo, ayant affirmé dans Le Parisien du 4 septembre ne pas avoir « été entendue dans cette affaire par Emmanuel Macron [le ministre de l’économie]. J’ai même été maltraitée. » Elle lui avait adressé une lettre, dans laquelle, elle évoquait ce « fantasme d’une ville entièrement dédiée au consumérisme » et « une méconnaissance du tissu commercial parisien ». Les réunions de concertation « avec Bercy ont été rompues unilatéralement par le cabinet du ministre de l’économie avant l’été », affirme Mathias Vicherat, directeur de cabinet de Mme Hidalgo.Les réunions de concertation « avec Bercy ont été rompues unilatéralement par le cabinet du ministre de l’économie avant l’été ».Jeudi dans Le Parisien, M. Macron a répondu sans ménagement : « Si elle avait été en capacité d’ouvrir les commerces le dimanche dans les zones les plus attractives, nous n’aurions pas eu à mener cette réforme. Elle n’a pas souhaité que nous échangions. C’est son choix, ajoute-t-il. Je comprends que les équilibres politiques de la Ville de Paris aient rendu impossible pour sa maire de conduire cette évolution, mais ce n’est pas mon débat », assène-t-il.Des bribes de pouvoir accordés à ParisLe président de la République a donc arbitré en faveur de son ministre de l’économie sans un seul regret. Il considère que les débats sur la loi pour la croissance ont été suffisamment longs au Parlement pour permettre aux députés de Paris de se faire entendre. L’Elysée rappelle que Mme Hidalgo a été consultée par Bercy sur les ZTI ainsi que les maires d’arrondissement. Et que certains d’entre eux se sont montrés mieux disposés qu’elle sur des évolutions de l’ouverture dominicale. Afin d’apaiser le débat, l’exécutif accorde à la maire de Paris des bribes de pouvoir. Pour s’assurer que les ZTI engendrent bien les 8 000 emplois espérés par le ministère, il sera créé une instance, dont le nom et les statuts n’ont pas encore été fixés. Elle sera coprésidée par Mme Hidalgo et le préfet de Paris, et chargée d’évaluer l’activité et l’emploi de ces zones, de manière à faire évoluer la carte si nécessaire.Lire aussi :Travail du dimanche : le plaidoyer du patron de DartyAprès la publication des textes, les commerces des périmètres concernés ne pourront toutefois pas ouvrir immédiatement. Il leur faudra attendre les négociations et les accords avec les syndicats, prévus par la loi, dans les commerces de plus de onze salariés. Depuis le mois de juin, l’UCV a engagé des discussions bilatérales avec toutes les organisations syndicales. Celles-ci vont pouvoir s’accélérer car « nous leur avons toujours dit que nous leur ferions une offre de négociation quand nous aurons les arrêtés ministériels, indique M. Boulle. Nous allons pouvoir entrer dans le vif du sujet ».Le temps reste toutefois compté. « Il faudrait aboutir à un accord avant la fin de l’année car les magasins ne vont pas attendre le début de la saison 2016 les bras croisés avec des milliers de clients qui, ayant entendu l’information, vont taper à leur porte le dimanche en pensant que c’est déjà ouvert », poursuit-il, ajoutant que « dans les échanges préliminaires, ils étaient en tout cas intéressés par le sujet car ils sont tous venus ».Les syndicats ne désarment pasSi ces négociations au niveau des branches professionnelles n’aboutissent pas, elles redescendront au niveau des entreprises. « Et nous reprendrons les discussions avec nos propres partenaires sociaux, expliquait Nicolas Houzé, directeur général des Galeries Lafayette et du BHV Marais. L’accord actuel chez nous est de doubler la rémunération, sur la base du volontariat, ce sont des propositions que nous ferons. »Pour ce groupe militant de la première heure, dont les magasins du quartier Haussmann, celui de Montparnasse et le BHV Marais entrent en ZTI, l’ouverture du dimanche, « c’est 1 000 emplois supplémentaires à Haussmann et un chiffre d’affaires additionnel de 5 % à 7 %, ajoute M. Houzé. Aujourd’hui, hors Haussmann, nous avons un accord d’entreprise où les magasins classés dans les zones touristiques peuvent ouvrir les dimanches. A Nice-Masséna, par exemple, ouvert 52 dimanches par an, nous avons créé 80 emplois, et constaté une croissance de 10 % de notre activité sur l’année écoulée liée à l’ouverture le dimanche. 80 % de la clientèle qui visite notre magasin de Nice le dimanche est étrangère ».Lire aussi :Le Royaume-Uni veut ouvrir encore plus le dimancheLes syndicats, comme Clic-P, eux, en tout cas, ne désarment pas, comptant monter à l’offensive sur le prochain sujet des gares promises elles aussi à une ouverture dominicale. La phase de consultation doit s’achever le 15 octobre.Lire aussi :Travail dominical : les syndicats prêts à la mobilisation Des effets discutés sur l’emploiLe travail du dimanche a fait l’objet de nombreux débats sur ses retombées économiques. Dans une étude de novembre 2013 menée avec Arnaud Sylvain et Franck Morel, Gilbert Cette, économiste à l’université d’Aix-Marseille, chiffrait à 20 000 équivalents temps plein le gain d’un assouplissement de la législation. A l’origine du surcroît d’activité, les « cadres ou les couples “biactifs” qui, aujourd’hui contraints par leurs horaires de travail et de transport, pourraient consommer davantage ». A l’inverse, Eric Heyer, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques, observait récemment que « les Français ont un budget contraint. Si les clients achètent un canapé le dimanche, ils ne l’achèteront pas le samedi ni le lundi ». Et de citer la zone de Plan-de-Campagne (Bouches-du-Rhône), autorisée à ouvrir le dimanche. « Les recettes de la zone ont évidemment augmenté, mais pas celles des commerces de l’intégralité de la région du pays d’Aix-en-Provence », dit M. Heyer.Cécile PrudhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteBéatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Rey-Lefebvre (Montpellier, envoyée spéciale) François Hollande s’est invité, jeudi 24 septembre, à la clôture du 76e congrès du logement social à Montpellier. Un événement rare : la dernière visite présidentielle remonte à celle de François Mitterrand, en 1989. Le président de la République s’est efforcé de convaincre du soutien indéfectible de l’Etat les 4 000 représentants des 755 organismes HLM, public habituellement acquis à la gauche, mais aujourd’hui plutôt agacé par la probable réduction de leurs financements.Le chef de l’Etat a rappelé les efforts de la collectivité pour le mouvement HLM, en particulier la TVA à taux bonifié de 5,5 % au lieu de 10 %, les exonérations de taxe foncière pendant 25 ans (au lieu de 20 ans auparavant). Il a aussi loué le rôle de rempart social que joue le parc HLM, saluant sa contribution économique à la construction et à l’emploi : 30 % des logements bâtis en 2015 l’ont été par les organismes HLM, qui en ont aussi rénové 250 000.#congresHlm FHollande promet des terrains publics gratuits pour construire des logements sociaux applaudissements— Isareylef (@Isabelle Rey)require(["twitter/widgets"]);L’investissement de ce secteur s’élève à 20 milliards d’euros, grâce à la manne des 250 milliards d’euros du livret A, pilier du modèle français du logement social et système unique en Europe. La baisse, au 1er juillet, du taux de livret A (de 1 % à 0,75 %) allège encore de 300 millions d’euros le coût de la dette pour les emprunteurs HLM.François Hollande était surtout attendu sur le dossier des subventions accordées aux bailleurs sociaux pour construire de nouveaux logements, appelées aides à la pierre, de 500 millions d’euros en 2011, passées à 400 millions d’euros en 2014, avant de fondre, en 2015, à 80 millions d’euros. « C’est un élément de notre modèle économique, un investissement de la République dans son avenir », a rappelé Jean-Louis Dumont, président de l’Union sociale pour l’habitat, organisatrice du congrès. Sa requête a été entendue puisque François Hollande a bien annoncé 250 millions d’euros pour le nouveau fonds national des aides à la pierre. Mais il a déçu, car ce fonds est surtout alimenté par les bailleurs sociaux eux-mêmes, ce qui, selon eux, annonce un désengagement progressif de l’Etat. « Une fois la tuyauterie branchée, il n’y a plus qu’à siphonner… », résume un congressiste, bon connaisseur de ces rouages financiers.Lire aussi :Immobilier : l’APL accession sera finalement maintenueBonnes nouvellesFrançois Hollande a tout de même été fortement applaudi lorsqu’il a annoncé une baisse de la commission versée par l’Etat aux banques pour rémunérer la collecte et la gestion des dépôts du livret A. Elle passe de 0,40 % à 0,30 % – elle était de 0,50 % en 2013 –, ce qui économisera 250 millions d’euros aux HLM.Le chef de l’Etat a aussi, au passage, confirmé le maintien des allocations logement pour les accédants à la propriété, qui permettent, chaque année, à 35 000 ménages de devenir propriétaires. Il a réaffirmé la détermination de l’Etat à mettre au pas les communes récalcitrantes à se doter de 20 % à 25 % de logement social, comme le leur impose la loi Solidarité et renouvellement urbains. Parmi les 222 communes carencées, certaines se verront privées du droit de délivrer les permis de construire, confié aux préfets qui disposeront, en outre, du droit de préempter.D’autres bonnes nouvelles sont venues de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), indéfectible financier du logement social. Grâce à une intervention de la Banque européenne d’investissement (BEI), la CDC sera en mesure d’octroyer des écoprêts à 0 %, ouvrira une nouvelle ligne de crédit de 500 millions d’euros, à taux fixe et attractif, pour sécuriser les organismes sur le coût futur de leur dette, et propose encore 5 milliards d’euros sur quatre ans pour les travaux de réhabilitation du parc. Le président de la République et le directeur général de la CDC, Pierre-René Lemas, ont aussi annoncé la contribution du plan Juncker et de la BEI qui, avec les fonds collectés par Action logement, renforcera en quasi fonds propres les organismes HLM, décuplant leur capacité d’emprunt.Isabelle Rey-Lefebvre (Montpellier, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adrien de Tricornot La filière sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps) se sent délaissée. Mercredi 23 septembre, les étudiants ont manifesté leur mécontentement dans toute la France à l’appel de l’association Anestaps, affiliée au syndicat étudiant FAGE. Très prisée des futurs bacheliers, l’offre de formation augmente moins vite que la demande : en 2015, la plupart des universités ont mis en place des « capacités d’accueil » en Staps, si bien que des tirages au sort (seule « sélection » autorisée) ont eu lieu pour désigner les heureux inscrits. Plusieurs milliers de candidats, au final, ont donc renoncé à cette voie.Avec plus de 22 000 étudiants en 2014 en première année de licence, les effectifs ont presque doublé depuis 2008, selon la Conférence des directeurs et doyens de Staps. Et le ministère indique que le nombre de nouveaux entrants en première année devrait légèrement progresser en 2015. Pourquoi un tel engouement ?« Nous avons participé à l’information dans les lycées l’an dernier car certains jeunes voyaient les Staps comme une filière surtout liée au sport, alors qu’il s’agit d’un enseignement pluridisciplinaire et scientifique, explique Laurent Beauvais, le président de l’Anestaps. Mais cela n’a pas empêché que la demande pour les Staps progresse encore cette année, et cela devrait continuer. C’est un phénomène de société : ces jeunes aiment le sport et veulent travailler avec le sport comme outil pédagogique, de santé ou dans l’événementiel. »Existe-t-il des débouchés pour autant de demandes ? Certains responsables universitaires s’en inquiètent. Au ministère de l’enseignement supérieur, on estime qu’il n’y a pas trop d’étudiants en licence actuellement et que les débouchés sont suffisants « à condition de continuer à les diversifier ».En effet, la filière Staps ne mène pas seulement au métier de professeur d’éducation physique et sportive pour lequel un petit millier de recrutements a été ouvert en 2015. Elle propose quatre autres domaines de spécialisation : l’entraînement sportif, le management du sport, le sport-santé (activité physique adaptée) et l’ergonomie (conception de matériel). Et pris au sens large, le secteur du sport n’est pas marginal : il emploie plus de 300 000 personnes en France, selon une étude interne du Centre d’analyse des formations, des emplois et des métiers de l’animation et du sport (Cafemas) de janvier 2013.Alternatives à l’universitéA l’issue du master, les diplômés de Staps ont le même taux d’insertion professionnelle que la moyenne des autres masters : 90 % sont en emploi trente mois plus tard, même si leur rémunération reste inférieure à la moyenne (26 500 euros brut annuels contre 29 700), indique la dernière étude d’insertion professionnelle publiée par le ministère (sur la promotion 2011). Toutefois, le ministère ne fait pas le même exercice pour les licences générales. Une enquête du Céreq de 2007 donnait des résultats flatteurs. Mais elle date…Le nombre de postes directement liés aux activités physiques et sportives (encadrants, moniteurs et éducateurs), quel que soit leur statut, était estimé à 171 000 en 2013 par la Cafemas. Longtemps, ces métiers n’ont pas tous été accessibles aux diplômés de Staps, concurrencés notamment par le brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport, diplôme de niveau bac préparé en alternance.Des accords ont été passés depuis deux ans entre les ministères des sports et du supérieur pour permettre aux diplômés de Staps bac + 2 et bac + 3 d’obtenir leur carte professionnelle dans ces domaines. La montagne et la mer en restent cependant exclues, souligne M. Beauvais. Et il pointe les autres formations qui doublonnent : les certificats de qualification professionnelle et les titres à finalité professionnelle des fédérations sportives. Ces alternatives à l’université sont souvent payantes, même si elles peuvent être prises en charge par les fonds de formation. Pour élargir leurs débouchés, la FAGE, comme l’UNEF, appellent à une refonte complète du jardin à la française des formations. Sans rencontrer, selon eux, un fort écho.Adrien de TricornotJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.09.2015 à 10h04 • Mis à jour le24.09.2015 à 17h44 | Elise Vincent Même si les faits sont graves, expulser vers son pays d’origine une personne condamnée, en France, pour terrorisme, n’est pas forcément chose aisée. L’éloignement vers Casablanca, mardi 22 septembre, d’Ahmed Sahnouni el-Yaacoubi, un Marocain de 45 ans déchu de la nationalité française en 2014, en est l’illustration. L’homme sortait de prison après avoir été condamné, en 2013, à sept ans d’emprisonnement pour association de malfaiteurs en vue d’une entreprise terroriste. Il aété expulsé vers le Maroc contre l’avis de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH).« La France réserve ses explications à la CEDH », expliquait-on, mercredi 23 septembre au soir, au ministère de l’intérieur en insistant sur le profil de l’intéressé : notamment vétéran du djihad dans « la zone pakistano-afghane » et impliqué depuis des années « dans la mouvance islamiste radicale ». « M. Sahnouni a fait l’objet de deux procédures contradictoires - devant la commission départementale d’expulsion et à l’office français de protection des réfugiés et des apatrides - où il a été considéré qu’il n’avait pas de risques rééls de torture au Maroc », précise-t-on. Une position qui suscite l’ire de son avocat, Me Nurettin Meseci : « Je trouve honteux que le ministère de l’intérieur viennent s’enorgueillir que la France ne respecte pas les décisions de la CEDH. »Il est 7 h 55 mardi, quand M. Sahnouni se voit formellement notifier son arrêté d’expulsion. Généralement, à partir cet instant, dans le cas d’un étranger en situation irrégulière ordinaire, l’avocat dispose d’un peu de temps – jusqu’à quelques jours – pour effectuer des recours. L’étranger n’est en effet pas immédiatement conduit à l’aéroport. Il passe souvent d’abord par le centre de rétention. Puis est emmené sous escorte à son ambassade ou à son consulat pour se voir délivrer un « laissez-passer », soit le document qui lui permettra de voyager.Mais dans le cas de M. Sahnouni, les autorités françaises ont, semble-t-il, tout fait pour éviter que son avocat ait le temps de faire des recours. M. Sahnouni n’est passé ni par le centre de rétention, ni par le consulat du Maroc, selon Me Meseci. Il a été emmené directement sur le tarmac de l’aéroport. Rien d’illégal, le droit des étrangers est plein de méandres juridiques avec lequel il est possible de jouer, mais le procédé est rare, réservé aux cas compliqués.Contourner les recoursDe son côté, Me Meseci a bien été informé, selon lui, la veille au soir (le 21 septembre) par le service pénitentiaire d’insertion et de probation, de la libération imminente de son client. Il a immédiatement fait un recours « en urgence » auprès de la CEDH, estimant que son client risquait « la torture » ou des « traitements inhumains ou dégradants », s’il était renvoyé en Maroc (article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme). Mais la procédure nécessite malgré tout quelques heures.Ce n’est qu’à 11 h 30, mardi 22 septembre, selon Me Meseci, que la décision de la CEDH demandant à la France de suspendre l’expulsion est tombée officiellement. A 12 h 35, M. Sahnouni réussi à prévenir ses proches qu’il est dans l’avion grâce à un téléphone prêté par un passager. Mais trop tard. Les portes se ferment.Ce n’est pas la première fois que la France essaye de contourner les recours devant la CEDH, qu’elle considère dilatoire. Au mois de février, Mohamed Ali Arous, un Algérien déchu de sa nationalité française ayant lui aussi purgé auparavant une peine en France pour association de malfaiteurs en vue d’une entreprise terroriste a été éloigné dans des conditions semblables.Son avocate, Me Fanny de Beco, a vainement tenté un recours devant la CEDH. Mais la décision est là encore arrivée alors que les portes de l’avion étaient fermées. « L’avion n’avait pas encore décollé, mais à partir de ce moment-là, on nous fait valoir que le pilote est le seul maître à bord », explique-t-elle. A son débarquement en Algérie, M. Ali Arous a été immédiatement arrêté par les autorités algériennes, selon Me De Beco : « Sa famille n’a pas eu de nouvelles pendant un mois et aujourd’hui une autre procédure a été ouverte contre lui pour les mêmes faits. »« Risque réel de torture »Les autorités françaises n’ont toutefois pas toujours opéré de la sorte. Notamment en 2009, lorsque Djamel Beghal – mentor de Chérif Kouachi et d’Amédy Coulibaly, auteurs des tueries de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher – est sorti de prison. Dans son cas, l’arrêté d’expulsion avait été pris plusieurs jours avant la date effective d’exécution. Les choses s’étaient là encore jouées in extremis, mais son avocat, Me Bérenger Tourné, avait eu un peu plus de temps pour faire un recours devant la CEDH. « Ils étaient moins bien organisés à cette époque », note-t-il.Le cas Beghal a même donné lieu à une jurisprudence. Le ministère de l’intérieur avait alors contesté l’annulation de son expulsion, estimant qu’il n’y avait pas de « motifs sérieux et avérés » de croire qu’il « courait un risque réel et personnel de torture et de mauvais traitement en Algérie ». Mais dans une ordonnance du 30 juin 2009, le conseil d’Etat lui avait donné tort.La décision du conseil d’Etat avait été d’autant moins appréciée par la Place Beauvau que moins d’un an plus tard, en mai 2010, M. Beghal était interpellé car soupçonné d’avoir planifié l’évasion de l’un des cerveaux des attentats de 1995. Il purge aujourd’hui une peine de dix ans de prison pour cette affaire.Elise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphanie Le Bars (Washington, correspondance) Les apparences sont trompeuses. Avec sept candidats à l’élection présidentielle de 2016, issus de ses rangs, l’Eglise catholique n’a jamais été aussi bien représentée au plus haut niveau de la politique américaine. Six candidats républicains – dont deux convertis, venus du protestantisme et de l’hindouisme – et un démocrate sont sur les rangs.Au Congrès, où le pape est attendu, jeudi 24 septembre au matin, les 164 élus catholiques constituent la deuxième force religieuse derrière la majorité protestante et totalisent 30 % des sièges alors qu’ils ne composent que 21 % de la population américaine. Plus frappant encore, six des neuf juges de la Cour suprême américaine sont catholiques, les trois autres étant juifs. Enfin, le vice-président, Joe Biden, de même que le « speaker » républicain de la chambre des représentants, John Boehner, sont tous deux des fidèles de l’Eglise catholique.A première vue, avec de tels effectifs, la force de frappe du catholicisme devrait donc peser sans peine dans le débat public et les évolutions de la société américaine. On en est loin. « Dans ce pays, les catholiques sont extrêmement divisés, explique John Green, professeur en sciences politiques à l’université d’Akron (Ohio), spécialiste du lien entre politique et religion. Contrairement aux protestants qui sont mieux organisés et plus homogènes, avec d’un côté les Eglises blanches, conservatrices proches du camp républicain, et de l’autre les protestants noirs, plus en phase avec les démocrates ».Ces affiliations s’appliquent moins aisément aux catholiques, réputés pour être parmi les « swing voters » du paysage politique américain, tant leur vote oscille entre les deux camps traditionnels : en 2012, 50 % des catholiques ont voté pour le démocrate Barack Obama, 48 % pour son adversaire républicain, Mitt Romney. Et un tiers des électeurs catholiques passeraient d’un parti à l’autre selon les élections. Cela tient en partie à l’évolution du catholicisme et à l’histoire de l’immigration dans le pays. « Historiquement, les catholiques étaient plutôt démocrates, venus des milieux ouvriers, attachés au bien commun, en lien avec la doctrine sociale de l’Eglise, poursuit M.Green. Et puis au fil des générations, une partie d’entre eux sont devenus plus proches des conservateurs, sur les questions économiques ou environnementales. »« La politique avant la religion »Cette tendance, – quoique tempérée par l’émergence d’une importante minorité hispanique plutôt proche des démocrates, 75 % d’entre eux ont voté pour Obama en 2012 –, se lit désormais dans la représentation politique et institutionnelle. Pour la première fois, lors du renouvellement du Congrès en janvier, le nombre de républicains catholiques y a surpassé celui des démocrates (69 contre 68), alors qu’il y a moins de dix ans, les proportions étaient bien plus tranchées : 98 démocrates pour 37 républicains. A la Cour suprême, sur les six juges catholiques, seule l’une, nommée par Barack Obama, est démocrate. Quant à la hiérarchie catholique, elle est réputée plus homogène et conservatrice que les fidèles et prend régulièrement position sur des sujets proches des préoccupations républicaines : contraception, avortement, mariage homosexuel, liberté religieuse.Faire entendre une seule voix catholique, y compris sur des sujets éminemment consensuels chez les autres chrétiens comme la lutte contre l’avortement, ne coule donc pas de source. Même s’ils professent la même foi, les élus américains « font passer la politique avant la religion et ne parviennent pas à faire entendre une voix bipartisane », commente Thomas Reese, jésuite et analyste au National catholic reporter. Aussi, qu’il s’agisse d’immigration, de protection de l’environnement, de lutte contre la pauvreté ou contre les excès de la consommation, sujets mis en avant par le pape actuel, les positions des élus catholiques épousent avant tout celles de leur parti. « Cela constitue une grande différence avec les protestants qui font davantage coïncider leur foi avec leur engagement politique », estime M.Green.ContorsionCette attitude est particulièrement vraie sur le climat : ainsi, alors que le pape devrait mettre l’accent sur ce thème lors de ses prochaines interventions aux États-Unis, seuls 51 % des catholiques républicains sont convaincus de la réalité du réchauffement climatique et seulement 24 % pensent qu’il relève de l’activité humaine. Chez les catholiques démocrates, les proportions sont bien plus élevées (85 % et 62 %) et même supérieures à la moyenne de la population (68 % et 45 %). Symbole de ces crispations climatosceptiques dans le camp républicain, un élu catholique d’Arizona, Paul Gosar, a annoncé qu’il boycotterait le discours du pape devant le Congrès : convaincu que « le climat change depuis que Dieu a créé la Terre », il a dénoncé le positionnement « socialiste » du pape sur ce thème.Les divisions au sein de l’Eglise sont aussi accentuées par l’écart de vues entre les fidèles catholiques et la doctrine vaticane sur un certain nombre de sujets. Quand l’Église catholique se prononçait contre la guerre en Irak, les fidèles étaient plutôt pour. Quand Rome et les évêques américains s’opposent avec force au mariage homosexuel, 66 % des catholiques américains jugent « acceptable » que des enfants soient élevés dans une famille homoparentale, selon un sondage de Pew Research Center, publié début septembre ; une majorité (59 %) que l’on retrouve même chez les pratiquants qui vont à la messe toutes les semaines. Quant à la peine de mort, rejetée par le Vatican et les évêques, elle conserve les faveurs de 53 % des fidèles, une proportion qui monte à 63 % chez les catholiques blancs.Dans ce contexte, la venue de François devant le Congrès devrait donner lieu à d’intéressantes contorsions. Chacun entend en effet puiser dans les prises de position du pape celles qui correspondent à ses valeurs. Les républicains feront donc la sourde oreille sur le climat ou l’immigration, les démocrates sur la morale sexuelle et la famille. Les responsables du protocole espèrent que les applaudissements intempestifs des uns et des autres ne transformeront pas ce premier discours d’un pape devant le Congrès en un meeting politique.  Un premier jour sans tabousLors de sa première journée aux Etats-Unis, mercredi 23 septembre, le pape a mis l’accent sur l’immigration et le climat et demandé aux évêques américains de faire vivre une Eglise plus inclusive et de taire leurs « querelles ». Se présentant comme un « fils d’une famille d’immigrés » devant le président Barack Obama, le pape argentin d’origine italienne, a aussi rappelé aux évêques américains leur devoir « d’accueillir les immigrés sans peur ». Alors que ces sujets sont loin d’être consensuels parmi les catholiques américains, le pape a par ailleurs souligné sa volonté « de soutenir les institutions du mariage et de la famille en ce moment critique dans l’histoire de notre civilisation ». Mais il a aussi appelé les évêques à développer « une culture du dialogue » avec toutes les composantes de la société. Dans un pays marqué par un fort climatoscepticisme, François a loué les efforts de Barack Obama pour « la réduction de la pollution de l’air » et plaidé pour des mesures urgentes.Stéphanie Le Bars (Washington, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Benoît Floc'h Faire des études, et après ? Une étude du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq), publiée jeudi 24 septembre, rappelle que poursuivre des études supérieures ne garantit pas une entrée sans encombre sur le marché du travail. C’est même de moins en moins le cas. Ce rappel sonne comme un coup de semonce, alors que l’Etat vient de fixer de nouveaux objectifs éducatifs : le 17 septembre, le président de la République a souhaité que 60 % d’une classe d’âge soit diplômée du supérieur (contre 44 % aujourd’hui) d’ici à 2025.La veille, son secrétaire d’Etat à l’enseignement supérieur, Thierry Mandon, se réjouissait de voir la France basculer plus vite que prévu dans la « société de la connaissance » en accueillant cette année 65 000 étudiants de plus à l’université.Mais après ? En 2013, le Céreq a interrogé un échantillon des 369 000 jeunes sortis en 2010, avec ou sans diplôme, de l’enseignement supérieur. Entrés sur le marché du travail deux ans après le déclenchement de la crise économique de 2008, les diplômés du supérieur accusent trois ans plus tard un taux de chômage de 13 %. C’est 4 points de plus qu’en 2007 pour ceux qui étaient sortis en 2004. En outre, comme dans l’enseignement scolaire, les origines sociales pèsent lourd sur les études. Plus on monte dans le cursus, plus les enfants de cadres sont nombreux. Ils sont 26 % parmi les diplômés de brevet de technicien supérieur (BTS, bac + 2), 51 % en master (bac + 5) et jusqu’à 67 % en doctorat (bac + 8). Et l’alternance, qui s’est beaucoup développée dans le supérieur, n’échappe pas à la règle. Jusqu’à bac + 4, il y a plus d’enfants de cadres parmi les alternants qu’à bac + 5, où les familles favorisées sont par ailleurs surreprésentées.« Le nombre de bac + 5 délivrés est deux à trois fois supérieur à ce que le marché du travail est en mesure d’absorber »L’étude montre également qu’un jeune sur quatre n’a obtenu aucun diplôme. Les plans gouvernementaux adoptés par la droite puis par la gauche pour améliorer la réussite en licence n’y font rien. En revanche, l’impulsion gouvernementale à la poursuite d’études donne, elle, des résultats. En 2010, près d’un tiers des étudiants obtient un diplôme de niveau bac + 5 ou plus. Ils n’étaient qu’un quart quelques années plus tôt.Pour les détracteurs de cette politique, c’est pure folie. Dans une note parue en juillet, la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol), un cercle de réflexion libéral, dénonce « une surdiplomation artificielle ». « Le nombre de bac + 5 délivrés est deux à trois fois supérieur à ce que le marché du travail est en mesure d’absorber, écrit l’auteur, Julien Gonzalez. Les conséquences sont préoccupantes : frustration des jeunes diplômés et de leur famille, dévalorisation des diplômes, renchérissement du coût de l’enseignement supérieur, emplois moins qualifiés non pourvus… » Les mises en garde de la sociologue Marie Duru-Bellat dans son livre L’inflation scolaire (Seuil, 2006), sont également connues.La seule licence protège mal du chômageEt pourtant, le diplôme demeure très protecteur. Si les diplômés de l’enseignement supérieur connaissent un taux de chômage de 13 % trois ans après, il est de 26 % pour ceux qui n’ont pas dépassé le secondaire, et de 50 % pour ceux qui sont sortis du système éducatif sans diplôme.« La création d’emplois de cadres a été très forte depuis 2004 »Par ailleurs, il existe de grandes différences au sein même du supérieur. La seule licence protège mal du chômage. Le master beaucoup mieux. A ce niveau, le taux de chômage tombe à 10 % et même à 4 % pour les écoles d’ingénieurs. Quant aux docteurs, seuls 6 % sont sans emploi.Les auteurs de l’étude du Céreq, Julien Calmand, Boris Ménard et Virginie Mora, n’occultent pas la question de l’utilité de la hausse du niveau de diplôme. « Entre les générations 2004 et 2010, la création d’emplois de cadres a été très forte, indique Boris Ménard. Il y a donc un potentiel, même si la capacité du marché de l’emploi à absorber ces diplômés est plus lente que l’élévation du niveau d’études. »Bertrand Martinot n’est pas inquiet. Economiste spécialiste de l’emploi, ancien conseiller social de Nicolas Sarkozy, auteur de Pour en finir avec le chômage (Fayard, 2015), il confie n’avoir « pas le moindre doute » sur le fait que les jeunes qui poussent jusqu’à bac + 5 trouvent un emploi de cadre. « Les systèmes économiques s’adaptent aux qualifications des personnes, dit-il. Si la France dispose de beaucoup de matière grise, elle développera des activités économiques de haut niveau : centres de recherches, technologies de pointe, finances, sièges sociaux… L’ajustement peut prendre du temps. Mais le chômage que connaissent ces jeunes est surtout dû à la crise de 2008. »Benoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.09.2015 à 17h19 • Mis à jour le10.09.2015 à 18h52 L’entretien accordé par Nicolas Sarkozy au Figaro, jeudi 10 septembre, a suscité de nombreuses réactions des personnalités politiques françaises. Notamment à gauche, où les ténors du Parti socialiste (PS) ont vivement critiqué les propos du président des Républicains sur l’accueil des migrants en France et la remise en question du droit du sol, que M. Sarkozy avait déjà évoquée le 13 juin.Lire aussi :Migrants : Nicolas Sarkozy met en garde contre « la désintégration de la société française »Le premier ministre, Manuel Valls, interrogé lors d’une conférence de presse à Matignon, a ainsi évoqué la proposition de l’ancien président de la République de créer un statut provisoire de « réfugié de guerre » pour certains migrants arrivant en Europe, en répondant que « le droit d’asile ne se découpe pas en tranches »« Nous accueillerons les réfugiés ou demandeurs d’asile qu’ils soient chrétiens, musulmans, sunnites, chiites, yézidis. Ne rentrons pas dans un débat sur un tri, mot terrible. »De son côté, Bernard Cazeneuve, le ministre de l’intérieur, a parlé d’une « conception curieuse du droit d’asile », qui n’était pas celle de la France.« Dans l’histoire longue de notre pays, est réfugié quiconque est persécuté dans son pays en raison de ses origines, de sa religion, de ses convictions. Ce statut de réfugié, il n’est pas divisible, il est un et indivisible comme la République. Si nous devions décider, par exemple, que ceux qui sont réfugiés de guerre auraient vocation à venir ici (…) et à repartir après, nous ajouterions aux persécutions les incertitudes et la précarité d’une situation incertaine. »Le ministre de l’intérieur a également affirmé que Nicolas Sarkozy, en tenant de tels propos, cherchait à « assurer des résultats électoraux », fustigeant les « amalgames », les « approximations » et la « convocation des instincts » de l’ancien chef de l’Etat.Plus direct et succinct, le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a publié sur Twitter un message soulignant les incohérences de Nicolas Sarkozy.Interview de @NicolasSarkozy au Figaro: Après la fuite d'eau, la fuite en avant! Comment être pour l'asile, tout en étant contre?— jccambadelis (@Jean-Chr. Cambadélis)require(["twitter/widgets"]);« Braconnage sur les terres de l’extrême droite »Autre point abordé par M. Sarkozy dans cet entretien : la renégociation des accords de Schengen a été abordée sur i-Télé par Jean-Marie Le Guen, le secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement, qui a qualifié ses propositions de « saugrenues ».« Il est scotché à sa critique d’il y a quelques mois où il voulait mettre à bas Schengen », a-t-il ajouté. Selon lui, les propositions de Nicolas Sarkozy de maintenir la libre circulation des Européens au sein de l’espace Schengen tout en suspendant celle des ressortissants non européens « ne tiennent pas la route ».Lire aussi :Réfugiés : Sarkozy veut refonder SchengenPour le député européen écologiste Noël Mamère, cette proposition est « une forme d’apartheid ». Invité de Sud Radio, M. Mamère est également revenu sur les « risques de désintégration de la société française » avancés par Nicolas Sarkozy face à l’afflux de migrants, estimant qu’il s’agissait là d’un « braconnage sur les terres de l’extrême droite ».« Vous pensez qu’en 1920 après le génocide arménien, quand 100 000 Arméniens sont arrivés dans notre pays qui ne comptait que 30 millions d’habitants, il y a eu une désintégration ? Que quand les Républicains espagnols sont arrivés massivement après la guerre civile, la France a été désintégrée ? Que quand les Juifs allemands sont arrivés dans notre pays, et les Russes qui fuyaient la révolution d’Octobre, ça a détruit notre pays ? Et quand un million de rapatriés sont venus en France après les indépendances, ça a détruit la France ? Ou va-t-on ? »Lire aussi :Migrants : pourquoi Nicolas Sarkozy durcit son discours 10.09.2015 à 16h26 • Mis à jour le10.09.2015 à 18h47 | Matthieu Suc Les trois juges d’instruction en charge du dossier des attentats de janvier ont demandé la levée du secret défense de tous les actes d’enquête effectués par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) sur les frères Chérif et Saïd Kouachi et Amedy Coulibaly avant que ceux-ci ne commettent les tueries de Charlie Hebdo, de Montrouge et de l’Hyper Cacher.Dans une requête adressée le vendredi 3 juillet au ministre de l’intérieur, les magistrats réclament, comme le prévoit l’article L. 2312-4 du code de la défense, « la déclassification et la communication de l’ensemble des documents, rapports et notes établis par la DGSI et autres services de renseignement placés sous votre autorité, sur les surveillances (dates, nature, contenu) dont ont fait l’objet Saïd Kouachi, Chérif Kouachi et Amedy Coulibaly ».Lire aussi :De « Charlie » à « Charlie » : les sept jours qui ont changé la FranceLa promesse en avait été faite, le 19 mai, aux trente-trois personnes et associations qui se sont constituées partie civile dans ce dossier. Lors de cette réunion organisée au palais de justice de Paris, les juges d’instruction avaient annoncé leurs investigations à venir. Au premier rang desquelles la demande de déclassification des actes d’enquête de la DGSI.Cela faisait suite aux révélations du Monde qui, dans son édition du samedi 4 avril, pointait des dysfonctionnements dans les surveillances supposées effectuées en 2013 et 2014 par la DGSI sur les frères Kouachi, répertoriés depuis une dizaine d’années comme membres de la mouvance islamiste radicale. Des dysfonctionnements de nature à s’interroger sur la réalité même de ces surveillances.Lire aussi :« Charlie Hebdo » : quand la DGSI réécrit l’histoireTrois adresses « erronées »Ainsi, le 7 janvier, dans les heures qui suivent la tuerie de Charlie Hebdo, la DGSI fournit une note de renseignement sur Saïd Kouachi dont les dernières informations datent d’avant 2012. Il faudra attendre le 9 janvier et une note « mise à jour » pour que la DGSI communique un état civil complet. Quant aux trois adresses données pour son mandat de recherche, elles se révèlent « erronées ». L’une d’elles, à Pantin, concerne un homonyme de 81 ans… En réalité, le terroriste vit à Reims depuis des années. Son adresse n’a jamais changé, à un détail près : le nom de la rue a été rebaptisé le 26 février 2014, date à laquelle la DGSI est censée le surveiller.Lire aussi :Les frères Kouachi : une jeunesse françaisePar ailleurs, dans les jours qui suivent les attentats, plusieurs médias, citant « Beauvau » ou « certains cadres du renseignement », affirment que les écoutes administratives concernant les frères Kouachi avaient dû être interrompues à la demande de la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS), l’autorité administrative indépendante chargée du contrôle de ces enquêtes. Ce qui provoque, le 12 janvier, un démenti de la CNCIS : « A aucun moment, [la Commission] n’a manifesté d’opposition (…). Les affirmations contraires sont, par conséquent, au mieux une inexactitude, au pire une manipulation. »« Plusieurs articles de presse ont fait état des surveillances des frères Kouachi »La requête en déclassification s’appuie sur ces éléments. « Plusieurs articles de presse ont fait état des surveillances des frères Kouachi », écrivent les magistrats. Dans leur requête adressée à Bernard Cazeneuve, les juges soulignent, non sans ironie, que ces « surveillances (…) ont été confirmées, selon ces mêmes articles, par vos services ou vous-même ». Dans son article du 4 avril, Le Monde relatait l’organisation par Beauvau d’un débrief avec une dizaine de médias, le samedi 10 janvier, afin d’expliquer que rien dans les surveillances effectuées ne laissait penser que les frères Kouachi et Amedy Coulibaly préparaient un attentat.« Nécessaire à la manifestation de la vérité »Considérant que cela est « nécessaire à la manifestation de la vérité », les juges réclament aujourd’hui que leur soient communiqués « les périodes pendant lesquelles les frères Kouachi et Amedy Coulibaly ont été surveillés, la nature de ces surveillances (physiques, téléphoniques, numériques) et le contenu de ces surveillances ». Une demande suffisamment précise pour éviter une réponse partielle du ministère de l’intérieur. Il sera de toute manière difficile au gouvernement de ne pas faire droit à cette requête.En mars 2012, alors dans l’opposition et en pleine campagne présidentielle, le Parti socialiste avait évoqué les failles dans la surveillance de Mohamed Merah, après avoir découvert que la DCRI – l’ancienne appellation de la DGSI – avait stoppé ses surveillances sur le tueur de Toulouse et Montauban, six mois avant son passage à l’acte. Le candidat François Hollande avait estimé que « des questions [seraient] nécessairement posées ». Une fois nommé ministre de l’intérieur, Manuel Valls avait lui assuré que c’était « l’intérêt de l’Etat que la vérité soit faite ». Vingt-quatre documents de la DCRI avaient été déclassifiés.Jeudi après-midi, le ministère de l’intérieur et le parquet n’avaient pas donné suite aux sollicitations du Monde. Matthieu SucJournaliste au Monde 10.09.2015 à 14h30 • Mis à jour le10.09.2015 à 18h05 | William Audureau C’est le saisissant paradoxe du criminel qui, en enlevant une vie, donne une nouvelle dimension à la sienne. Le 26 août, Vester Lee Flanagan, ex-présentateur télé de 42 ans, tue devant l’objectif Alison Parker, 24 ans, et Adam Ward, 27 ans, respectivement présentatrice ­et cameraman pour la chaîne locale WDBJ7. ­Durant plusieurs heures, le fait divers captive les médias occidentaux et les réseaux ­sociaux, alimentés par la découverte progressive de la mise en scène de l’auteur des coups de feu. Décrit comme violent, celui qui se faisait appeler Bryce Williams n’a négligé aucun détail : avant de commettre son crime, il ouvre des pages Twitter et Facebook sur lesquelles il a pris le soin de raconter son passé et ses motivations. Puis il a filmé son crime et diffusé lui-même la vidéo en ligne, perpétuant à sa manière une tradition de criminels autobiographes.« Au fond, ce qui fascine, ce n’est pas le crime, c’est la position du criminel face à son crime, et la manière dont il l’a construit. Le criminel autobiographe s’inscrit dans la durée », observe Anne-Emmanuelle Demartini, maître de conférences en histoire à l’université Paris VII-Diderot. Elle est l’auteure de L’Affaire Lacenaire (Aubier, 2001), thèse consacrée au premier et plus ­célèbre criminel autobiographe, qui détroussait et tuait au début du XIXe siècle tout en ­se targuant d’être poète. Elle a aussi codirigé ­plusieurs ouvrages sur la réception sociale de la criminalité, tels qu’Emotions contemporaines XIXe-XXIe siècles (Armand ­Colin, 2014).« Un... 10.09.2015 à 11h59 • Mis à jour le10.09.2015 à 13h41 | Francine Aizicovici Fodé Sylla, 29 ans, n’est pas un « réfugié ». Sénégalais, il fait partie de ces migrants « économiques » que la plupart des politiques ne veulent pas accueillir en France, au motif qu’il n’y aurait pas assez de travail. Quand il est arrivé à Paris, en décembre 2009, M. Sylla est effectivement resté sans travail durant plusieurs mois « faute d’avoir des papiers ». « Heureusement, il y a la solidarité africaine, dit-il, sans laquelle on aurait crevé de faim. »Il finit par être recruté en 2011 par une agence d’intérim pour des missions dans la restauration, pour un jour, une semaine, huit mois. Pour y être embauché, il a, comme tant d’autres, utilisé la carte de séjour d’une personne qui, elle, est en situation régulière. Certains font de même avec deux ou trois personnes, qui reversent son salaire au sans papiers. Pour M. Sylla, ce sont les papiers « d’un ami malien rencontré à Paris, qui a fait beaucoup pour moi. On se ressemble, physiquement. J’ai toujours ses papiers sur moi, sauf quand il se rend en Afrique.» Du coup, avec ce nouveau revenu, cet « alias », comme ils disent, est devenu imposable. Le paiement de l’impôt est partagé entre eux deux.Ce travail précaire permet juste à M. Sylla de partager une chambre dans un foyer pour travailleurs immigrés. Ils sont à trois pour un seul lit. Deux dorment donc par terre.Sans papiers, M. Sylla est sans droit, sans protection sociale, ni cotisations retraite, licenciable sans aucune formalité. Corvéable à merci dans des métiers difficiles et mal payés. Dans l’intérim, par exemple, « on peut les appeler à 22 heures pour venir travailler à minuit pour une journée, relate Sonia Porot, secrétaire générale de l’Union départementale CGT des Yvelines. D’autres travaillent dans des bâtiments amiantés avec un simple petit masque. Il faut être dans une situation extrêmement précaire et vulnérable pour accepter ce genre de travail. » « Ils ne prennent le travail de personne », soutient Francine Blanche, membre de la direction confédérale de la CGT.Cette année, en avril, n’en pouvant plus de cette situation, il avoue à son directeur d’agence que ses papiers d’identité ne sont pas les siens et demande qu’on lui remette les documents lui permettant de déposer un dossier de régularisation. Il s’agit d’une part du certificat dit de concordance d’identité, dans lequel l’employeur certifie que l’employé qui travaille pour lui est bien celui qui demande une régularisation. Et d’autre part, du document Cerfa de demande d’autorisation de travail pour conclure un contrat de travail avec un salarié étranger résidant en France, qui équivaut à une promesse d’embauche. Le salarié doit ensuite déposer son dossier à la préfecture, qui vérifiera s’il répond aux critères prévus dans la circulaire Valls du 28 novembre 2012 sur la régularisation des salariés étrangers.Le directeur d’agence de M. Sylla, qui est « content » de son travail, selon lui, lui transmet les éléments à adresser au siège de la société d’intérim (relevé d’heures, etc.). Mais trois semaines plus tard, un courrier de la direction des ressources humaines l’informe de son refus de délivrer les précieux documents. « Le motif était que j’avais usurpé une identité. Je suis resté figé, j’ai pleuré. » Fin des missions d’intérim pour lui.De nombreux employeurs de ces sans papiers, dans l’intérim et dans d’autres secteurs, qui, au fil de l’eau et pendant des années ont délivré ces documents, ont, comme pour Sylla, cessé de le faire, au printemps 2015. Et comme lui, des salariés ayant sollicité leur patron pour les obtenir ont été licenciés. Est-ce, comme certains le croient, la conséquence d’ « une injonction » du syndicat professionnel de l’intérim, Prism’emploi, dont le délégué général, François Roux, a déclaré début juillet qu’il ne voulait pas que « l’intérim devienne le maillon faible de la régularisation » ? Sollicités, ni Prism’emploi ni Adecco, Manpower, Randstad ou encore Crit n’ont accepté de répondre à nos questions.Juste avant l’été, une lutte, qui rappelle les grandes mobilisations des travailleurs sans-papiers en 2008, va alors démarrer dans les Yvelines, où environ 450 sans papiers, dont une centaine dans l’intérim, sont organisés en collectif, et affiliés à la CGT. Le 10 juin débute un mouvement d’occupation d’agences d’intérim des grandes sociétés, qui se poursuivra tout l’été. Avec quelques résultats. « Lors de réunions en préfecture en présence du Prism’emploi, Adecco, Randstad et Manpower ont dit être d’accord pour délivrer les certificats de concordance, souligne Mme Blanche. Et se sont engagées à interpeller les autres sociétés d’intérim sur ce sujet. » « C’est une première étape. Nous attendons de voir si cet engagement est respecté, souligne Mme Blanche. Si ce n’est pas le cas, nous avons une force de frappe : l’occupation des agences, comme nous l’avons fait dans les Yvelines. » Puis « nous allons demander à toutes les branches de s’engager la même manière. »La deuxième étape, l’obtention du Cerfa, est toujours en discussion dans les Yvelines.La seconde branche visée par le mouvement est celle de la propreté, où « 80 % des salariés sont étrangers », selon la CGT. Jeudi 3 septembre, une centaine de sans papiers des Yvelines se sont rassemblés devant les locaux de la Fédération des entreprises de propreté (FEP), à Villejuif (Val-de-Marne). Une délégation du collectif et de la CGT a été reçue.Selon une porte parole de la FEP, la fédération patronale a indiqué qu’elle allait adresser aux entreprises adhérentes une circulaire leur rappelant qu’elles peuvent « accompagner » leurs salariés dans le processus de régularisation ou bien « le licencier puisqu’il y a eu usurpation d’identité, ce qui est un délit. »Ce n’est pas exactement ce qu’a retenu de cette rencontre Mme Blanche. Selon elle, la possibilité de licenciement n’a pas été évoquée. La FEP s’est engagée, dit-elle, pour les salariés licenciés, à demander aux entreprises adhérentes de s’engager dans le processus de régularisation. La circulaire Valls est faite justement pour poursuivre le contrat de travail jusqu’à la fin de l’examen du dossier par la préfecture. Les entreprises ne risquent rien. »La CGT et le collectif iront ensuite rencontrer les entreprises de propreté « les unes après les autres. Si elles refusent de négocier, on s’installera dans leurs locaux. » « Il faut arrêter l’hypocrisie, exhorte Mme Blanche, et reconnaître ces gens qui font des travaux peu qualifiés mais indispensables à l’économie française. »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Catherine Pacary « Refugees welcome ». Le week-end du 29 au 30 août, le même slogan a été aperçu dans les tribunes de Bundesliga, du stade de Dortmund à celui de Hambourg, en passant par Brême et Munich. Mais aussi dans plusieurs stades italiens. Avant même la diffusion dans les médias de la photographie du corps d’Aylan, 3 ans, mort sur une plage de Turquie, l’afflux des réfugiés en Europe a touché le monde du sport et particulièrement celui du football – les joueurs comme les supporteurs. Petit tour d’horizon des initiatives qui se multiplient.ALLEMAGNEPremier à réagir, jeudi 3 septembre le Bayern Munich annonce qu’il va faire un don de 1 million d’euros, par l’intermédiaire d’un match amical de solidarité joué cet été. C’est la première initiative de cette ampleur dans le monde du foot professionnel. Le club bavarois a également décidé, en partenariat avec la ville, d’installer des terrains d’entraînement, de fournir des repas et des équipements aux enfants, et de leur donner des cours d’allemand.Les joueurs du Bayern Javi Martinez et Mario Götze appellent, mardi 8 septembre, leurs « followers » sur Twitter à s’engager dans le mouvement de solidarité en faveur des réfugiés qui arrivent en masse à Munich depuis le week-end. « Aujourd’hui, je continue avec #RefugiesWelcome. On est tous engagés dans ce match », écrit Martinez qui, durant le week-end, s’est déjà rendu à la gare centrale de Munich pour donner en main propre des ballons et des tee-shirts aux réfugiés. Samedi 12 septembre, contre Augsbourg, les joueurs de l’équipe bavaroise pénétreront sur la pelouse de l’Allianz Arena en tenant un enfant allemand d’une main et un jeune réfugié de l’autre.Le club de Borussia dortmund invite 220 réfugiés (migrants ) à assisté à son match #Solidarite http://t.co/4M8SjcWePI— Coexister75 (@sissen)require(["twitter/widgets"]);Le Borussia Dortmund, de son côté, a invité 220 migrants à assister au match de barrage retour de la Ligue des champions face à Odd (7-2). D’autres clubs allemands, comme Schalke et Mayence, ont déjà apporté leur contribution sous d’autres formes.La Fédération allemande publie, le 2 septembre, une vidéo dans laquelle le capitaine Bastian Schweinsteiger, Jérôme Boateng, Ilkay Gündogan, Mesut Özil et Toni Kroos s’affichent « pour l’ouverture sur le monde, pour la tolérance, pour l’entraide, pour le respect, pour le fair-play » et « contre la violence et la xénophobie ». Les membres de la Mannschaft sont « évidemment concernés par cette affaire », commente le manageur des champions du monde 2014, Olivier Bierhoff.Mönchengladbach prévoit de prélever 1 euro sur chaque billet vendu de son premier match à domicile en Ligue des champions le 30 septembre contre Manchester City. Vu la capacité du stade, le don aux réfugiés devrait s’élever à 46 000 euros.Alors qu’il vient d’être réélu pour deux ans à la présidence de l’Association européenne des clubs de football (ECA), Kark-Heinz Rummenigge annonce, mardi 8 septembre, que les 80 clubs engagés en Ligue des champions et en Europa League donneraient 1 euro par billet vendu lors de leur première rencontre. « Cette décision prise à l’unanimité fait suite à une initiative du FC Porto » (voir ci-dessous), précise le patron du Bayern Munich. L’argent récolté sera versé à un fonds créé par l’ECA. « Il reviendra alors à l’ECA de trouver une action concrète pour utiliser au mieux cet argent », a-t-il ajouté. Deux à 3 millions d’euros pourraient ainsi être récoltés. « Les autres clubs membres de l’ECA [220 au total] qui ne participent pas aux coupes européennes peuvent participer d’une façon ou d’une autre à ce programme », a enchaîné Umberto Gandini, premier vice-président de l’ECA et représentant le Milan AC. Les supporteurs peuvent faire un don sur la plate-forme Justgiving.com.Une délégation de la Fédération allemande de football (DFB) visite, mercredi 9 septembre, un projet de logement pour les réfugiés à Egelsbach, dans la banlieue de Francfort, et rencontre des joueurs de Refugees United, composé d’immigrants qui évolue dans un club local. L’Allemagne s’attend à recevoir quelque 800 000 demandes d’asile cette année, soit près de quatre fois plus qu’en 2014.PORTUGALDans une lettre adressée à Michel Platini, président de l’UEFA, le président du FC Porto, M. Pinto da Costa, propose que chaque club engagé en Ligue de champions récolte 1 euro par billet vendu lors de son premier match joué à domicile à destination d’œuvres caritatives. « Le FC Porto assumera cette initiative le 29 septembre face à Chelsea », écrit M. Da Costa. Si le stade du Dragon affiche complet, ce sont plus de 50 000 euros qui iront tout droit à l’aide aux réfugiés.ESPAGNELe Real Madrid va « donner 1 million d’euros pour les réfugiés accueillis en Espagne » et mettre à leur disposition des locaux ainsi que des kits sportifs, annonce le club espagnol, samedi 5 septembre.ITALIELe président de l’AS Roma, James Pallotta, annonce, mardi 8, qu’il versera 575 000 euros provenant pour 250 000 euros des présidents, pour 250 000 euros du club et pour 75 000 euros des actionnaires.Deux jours avant, le club a lancé, dimanche 6, l’initiative « Football Cares » (« le football est concerné »), à laquelle la Fiorentina a été la première à adhérer. L’argent recueilli ira à l’Agence des Nations unies pour les réfugiés, à la Croix-Rouge et aux organisations non gouvernementales Save The Children et International Rescue Committee.Par ailleurs, l’AS Rome met aux enchères les maillots de trois de ses plus grands joueurs, Francesco Totti, Miralem Pjanic et Edin Dzeko. Le maillot de Totti est celui avec lequel il a marqué lors du match de Ligue des champions CSKA Moscou-AS Rome la saison dernière ; ceux de Dzeko et Pjanic sont ceux des deux buteurs du match contre la Juventus Turin la semaine dernière (victoire 2-1). Les enchères sont ouvertes jusqu’au vendredi 11 septembre sur le site www.charitystars.com.INTERNATIONALLe Comité international olympique (CIO) crée, vendredi 4 septembre, un fonds de 2 millions de dollars (1,8 million d’euros), mis à la disposition des comités olympiques nationaux. Ceux-là doivent soumettre au CIO des projets qui « seront mis en œuvre extrêmement rapidement », a promis le président, Thomas Bach, dans un communiqué.FRANCEAprès le Real, après le Bayern, le Paris-Saint-Germain (football et handball) annonce à son tour sur son site, le 9 septembre, qu’il va verser 1 million d’euros par l’entremise de sa fondation au Secours populaire français et au Haut-Commissariat des Nations unies (HCR) pour les réfugiés. Cette somme, prélevée « sur les revenus du club », servira à « des enfants et des familles en France et à l’international », précise le club. L’action auprès du HCR comptera aussi un volet mécénat de compétences, fourniture d’équipements sportifs et communication.La Fédération française de football (FFF) fait un don de 100 000 euros à Salam, association qui vient en aide aux migrants présents aux abords de Calais depuis la fermeture du centre de la Croix-Rouge à Sangatte fin 2002, a-t-on appris mardi 8 septembre. « Il s’agit d’une première opération qui continuera jusqu’à l’Euro 2016 », a déclaré à l’AFP un porte-parole de la Fédération.Des initiatives louables face à l’ampleur annoncée. « Pour 2015, le HCR anticipe environ 400 000 nouveaux arrivants qui vont solliciter une protection internationale en Europe en passant par la Méditerranée. En 2016, ce nombre pourrait atteindre 450 000, voire davantage », estime le Haut-Commissariat aux réfugiés dans un document accompagnant un appel de fonds d’urgence, mardi 8 septembre, ajoutant que 360 000 personnes avaient déjà effectué le trajet cette année.Catherine PacaryJournaliste au Monde Claire Legros //sas_manager.render(21484); ADVERT_AD(['50270/464684', 21484, '', 'pave_milieu', '']); //sas_manager.render(21483); ADVERT_AD(['50270/464684', 21483, '', 'pave_haut', '']);les derniers articles de la thématique Des ateliers pour « habiter un monde qui change » Le Monde Festival, saison 2 La programmation prometteuse de Stéphane Lissnertous les articles de la thématique Le site a été lancé en juin. La plate-forme CALM (Comme à la maison) a pour objectif de mettre en contact les réfugiés arrivés en France et les personnes prêtes à les accueillir. Mise en place par l’association d’aide aux réfugiés Singa, elle fonctionne comme n’importe quel outil de mise en relations. A l’image de Airbnb ou Uber, il suffit de se connecter et de laisser ses coordonnées. Sauf que l’engagement n’est pas commercial mais social. Les réfugiés y postent leurs besoins, tandis que les particuliers y offrent un hébergement ou un soutien.Depuis huit jours, la plate-forme a reçu plus de 5 000 offres de particuliers qui proposent entre autres d’accueillir un réfugié à leur domicile. Un élan qui a surpris les jeunes entrepreneurs à l’origine du projet. « Le nombre d’offres nous a pris de court car la mise en relations se fait ensuite de façon manuelle », explique Nathanaël Molle, l’un des concepteurs. Une quinzaine de bénévoles sont en train de trier les propositions pour associer l’offre à la demande et répondre aux familles. « En parallèle, on travaille sur un algorithme qui ferait la répartition en fonction de la ville, du nombre de personnes, des centres d’intérêts de chacun... »L’association Singa est née il y a trois ans d’un double constat : « La plupart des réfugiés qui vivent en France ne connaissent pas d’autres Français que ceux qui sont payés pour les accompagner, estime Nathanaël Molle. Les relations sont faussées par ce caractère professionnel et par les frictions liées à une logique administrative très lourde, qui suscite des mésententes. Or les outils numériques et les réseaux sociaux ont changé les modes de relation, et les réfugiés sont, dans leur grande majorité, connectés. Avec Singa, nous voulons innover dans notre approche de l’accueil, en utilisant les outils numériques pour améliorer l’intégration des personnes réfugiées au sein des sociétés. »« Identifier les potentiels »Au départ, Singa (« prêter » en bambara, une langue nationale du Mali) s’appuie sur les projets professionnels ou culturels des réfugiés pour les mettre en relation avec la société civile, en leur apportant le réseau dont ils ont besoin. « L’un veut ouvrir un magasin, un autre produire un CD, un troisième reprendre des études de médecine… Nous ne sommes pas suffisamment compétents dans ces secteurs pour les aider, alors nous sollicitons les réseaux sociaux pour construire une communauté d’une dizaine de bénévoles spécialisés autour du projet. » Environ un millier de bénévoles soutiennent les actiosn initiées par une centaine de réfugiés.En 2014, l’association a mené dans quinze pays une étude sur les « usages par les réfugiés des nouvelles technologies de l’information et de la communication ». « L’objectif était d’identifier les potentiels mais également les dangers qui existent à l’utilisation de ces outils », explique Nathanël Molle. A partir des idées décelées, un hackathon est organisé en janvier 2015, orchestré par l’association Simplon.co, avec des développeurs, des designers et des entrepreneurs sociaux, pour « développer collectivement des réponses innovantes aux grands défis sociaux et économiques liés à l’asile ».« Code éthique »Lancée le 20 juin à l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, la plate-forme CALM est directement issue de ces travaux. L’engouement actuel du grand public laisse les associations d’accueil « historiques » plutôt réservées. Pour Pierre Henry, directeur général de l’ONG France Terre d’asile, l’élan de générosité ne peut remplacer une action coordonnée par l’Etat : « S’il est plutôt réconfortant de voir des gens se mobiliser, il faut mettre en garde ces personnes. L’accueil doit s’inscrire dans la durée, avec un code éthique. On ne reçoit pas un réfugié qui fuit une situation de guerre, traumatisé par l’exil, comme on accueille un réfugié qui fuit des intempéries par exemple. Cela implique un accompagnement juridique et vers l’emploi des personnes, des difficultés liées à la langue. Cet accueil relève de la compétence de l’Etat sur le compte de la solidarité nationale, expression collective de la Nation. »Lire aussi :Les premiers contingents de réfugiés arrivent en FranceFace à ces réserves, les militants de Singa appellent à une « responsabilité partagée ». « Le tout Etat a conduit à une situation où un réfugié, en France, ne rencontre que des professionnels de l’accueil, estime de son côté Nathanaël Molle. Or, c’est aussi le rôle de chaque citoyen de s’engager à titre individuel. »Pour répondre aux critiques, l’association qui organise déjà des réunions de formation pour les bénévoles, prévoit de lancer prochainement un site de formation en ligne pour les aider à mieux appréhender les différences culturelles et les difficultés liées aux traumatismes vécus par les étrangers accueillis. Une plate-forme d’accès aux droits des demandeurs d’asile est aussi en cours de construction, élaborée cette fois par des réfugiés. Jeudi, journée spéciale sur Le Monde.fr #JourdemigrantsJeudi, la rédaction du Monde se mobilise avec près de trente reporteurs, en France, en Europe, en Afrique. De la frontière tuniso-libyenne à la gare de Munich, en Hongrie, en Macédoine ou sur l’île grecque de Lesbos, à Paris, à Lyon, à Marseille ou à Toulouse, ils décriront une journée parmi d’autres dans la vie de migrants.Retrouvez ces histoires, ces témoignages et les décryptages de nos journalistes lors de cette journée spéciale, dès 8 heures, jeudi 10 septembre, sur le live du Monde.fr, où nous répondrons également à vos questions, et sur Twitter et sur Instagram, avec le mot-clé #Jourdemigrants.  Par Claire Legros 10.09.2015 à 08h40 • Mis à jour le10.09.2015 à 10h05 Les instituteurs en CE2 des écoles publiques et privées vont évaluer leurs élèves au cours des prochaines semaines afin de repérer, dès le début d’année, les forces ou les difficultés de chaque enfant. Pour cette évaluation, qui concerne quelque 840 000 élèves, l’enseignant pourra puiser dans une banque de données, rassemblant plus de 400 fiches en mathématiques et français – les deux matières testées –, mise à disposition sur Eduscol, le site des ressources pédagogiques du ministère de l’éducation.« A la différence des évaluations précédentes », ces tests « ne sont pas faits pour alimenter les remontées statistiques vers les autorités académiques ou le ministère, mais pour aider les enseignants (...) à adapter leur outil pour faire progresser les enfants », prend soin de préciser le ministère, dans un communiqué.Lire aussi :Sept pistes pour réformer l’évaluation des élèves« Au service de l’apprentissage des élèves »En 2008, le ministre de l’éducation, Xavier Darcos, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, avait instauré des évaluations en CE1 et CM2, dans le but, là aussi, d’éclairer le professeur sur le niveau des élèves. Mais ces évaluations avaient été très controversées car elles se déroulaient en fin d’année scolaire – trop tard pour aider les élèves les plus en difficulté – et leurs résultats étaient collectés au niveau national, faisant craindre un classement « en douce » des établissements scolaires.Ces tests avaient été supprimés dès le retour au pouvoir de la gauche. Le gouvernement a revu ce système d’évaluations et annoncé, il y a quelques mois, un nouveau dispositif, mis en place à la rentrée 2015 pour les CE2.Les évaluations se veulent aujourd’hui « un diagnostic afin de repérer les compétences et les difficultés des élèves dès le début d’année, indique Sébastien Sihr, secrétaire général du SNUipp, premier syndicat de l’enseignement primaire. Ces tests sont au service de l’apprentissage de l’élève, et n’ont pas pour objectif d’établir un ’palmarès’ des établissements puisque les résultats restent au sein de chaque école. » Lire aussi :Baisse inquiétante du niveau des collégiens en mathématiques 09.09.2015 à 23h15 • Mis à jour le10.09.2015 à 10h00 Nicolas Sarkozy a accordé un entretien au Figaro, mercredi 9 septembre, dans lequel il revient notamment sur la crise des migrants que connaît l’Europe actuellement. Sur la question des quotas de migrants que chaque pays de l’Union européenne devra recevoir, le président du parti Les Républicains reste fidèle à sa ligne de conduite en s’y opposant fermement.« Puisqu’il y a autant de politiques d’immigration que d’Etats membres de Schengen, fixer des quotas reviendrait à accepter chez nous des étrangers qui ne correspondent pas aux critères que nous avons fixés pour l’entrée sur notre territoire », détaille l’ancien chef de l’Etat, partisan d’une « politique migratoire européenne commune ».Lire notre analyse :La crise des migrants signe une rupture entre Mme Merkel et M. SarkozyNicolas Sarkozy met en garde contre « la désintégration de la société française », en l’absence d’une politique migratoire qui distingue entre « migrants économiques », « réfugiés politiques » et « réfugiés de guerre ».« Un statut provisoire de réfugié de guerre »Nicolas Sarkozy estime ainsi que les réfugiés de guerre, venus d’Irak ou de Syrie, distincts des réfugiés politiques bénéficiant d’un visa de dix ans, « ont vocation à rentrer chez eux une fois la paix rétablie » dans leurs pays. Il demande qu’un « véritable statut provisoire de réfugié de guerre » soit aménagé en conséquence.Pour établir si un migrant doit bénéficier du statut de réfugié politique ou de réfugié de guerre, M. Sarkozy préconise de « créer des centres de rétention dans les pays périphériques à Schengen ». En parallèle, il affirme sa volonté de renégocier les accords de Schengen pour « réguler et réduire les flux migratoires ».« Aujourd’hui Schengen ne fonctionne plus. C’est un constat incontestable. Il faut être lucide et en tirer les conséquences, en suspendant provisoirement la libre circulation des ressortissants non européens au sein de Schengen. Naturellement la liberté de circulation des Européens doit rester un principe intangible. »« Ce qui manque en l’occurrence, ce ne sont pas les moyens, c’est la volonté politique », conclut Nicolas Sarkozy. Cyril Simon Installé à la terrasse du centre de séjour Hubert-Renaud, sur l’Ile de loisirs de Cergy (Val-d’Oise), Ali peut souffler. Parti d’Irak il y a vingt-huit jours, ce jeune homme de 25 ans vient d’atterrir en France tout comme 45 autres réfugiés accueillis en urgence après un court séjour à Munich, en Bavière. Une mesure immédiate « au nom du principe de solidarité » avec l’Allemagne, déclarait François Hollande en début de semaine.Le centre de Cergy accueillera au total 115 personnes – majoritairement des femmes et des enfants – pendant huit semaines. Un second car transportant une cinquantaine de Syriens et d’Irakiens doivent arriver jeudi. Le statut de réfugié leur sera octroyé d’ici quelques jours. De la même manière, l’ancienne maternité d’Eaubonne-Montmorency (Val-d’Oise) recevra 110 réfugiés demain.Pour Ali, ce mercredi 9 septembre est synonyme de renaissance. « On a vécu l’enfer en Hongrie. Nous étions 85 parqués dans une cage de 10 m². On nous donnait à manger à travers le grillage, comme des animaux. C’était pire que la mort », se lamente-t-il, la tête baissée, le visage morne. Le sourire, il le retrouve quelque peu lorsqu’il entend le mot France, une terre qu’il a choisie il y a deux jours en accord avec les autorités allemandes, en collaboration avec l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides).Yasser Amer, un de ses compagnons de route, tient aussi à témoigner. Ses parents et ses deux sœurs sont restés à Bagdad. « Le voyage m’a coûté plus de 15 000 euros. Mon père a vendu sa voiture et j’ai économisé l’argent gagné au travail (…). Aujourd’hui, je veux rester en France », conclut ce fan du Paris-Saint-Germain et de l’AS Monaco, âgé de 21 ans.Une organisation d’urgenceLes premiers arrivants ont été sélectionnés « en fonction de leur besoin de protection et de leur souhait de venir en France », explique le porte-parole du ministère de l’intérieur, Pierre-Henry Brandet. « Il s’agit ici d’un dispositif temporaire. Ce n’est pas une solution à long terme. On doit trouver dans les jours à venir une solution pour les reloger auprès des maires ». Les autorités avancent donc à pas comptés, rythmés par l’urgence de la situation.Le flou règne par exemple autour de la scolarisation des enfants. Vont-ils apprendre la langue dans les écoles de la ville ou à l’intérieur du centre ? Dans quels délais ? Rien n’est tranché. A quelques mètres de la terrasse et du stand de restauration, la salle d’accueil fait le plein, dans le calme et l’apaisement. Les différents services sociaux (point médical, procédure administrative, cellule psychologique, don de vêtements, distribution de kits d’hygiène…) animés par plusieurs associations se mettent en marche. Le tout assisté par une demi-douzaine d’interprètes.Une femme enceinte est prise en charge immédiatement, tout comme deux bébés de 2 et 7 mois qui reçoivent les premiers soins et un bilan complet. Une table plus loin, un couple originaire de Homs (Syrie) prépare sa demande de statut de réfugié, en espérant retrouver un membre de sa famille à Saint-Etienne. Au fond de la salle, les chambres – une par famille dans l’idéal – commencent à se remplir. Nettoyés et aménagés au petit matin par les services municipaux, les logements pourront accueillir entre quatre et sept personnes. Dix-sept lits superposés ont par ailleurs été apportés en renfort.Des chambres de 4 à 7 personnes dans le centre de séjour de Cergy. Capacité de 115 places. #refugiés @lemondelive http://t.co/u0az5ZJq5C— CysooS (@Cyril Simon)require(["twitter/widgets"]);« Ils sont aux anges. » Voilà comment Abdallah, bénévole au Secours populaire du Val-d’Oise, synthétise les nombreux sourires et signes de soulagement qu’il aperçoit aux quatre coins du centre. Hassan El-Sayed, responsable de l’association Première Urgence internationale, se réjouit quant à lui des « conditions optimales » dans lesquelles les associations peuvent travailler. « Rien à voir avec ce que l’on fait en Syrie ou au Liban, où l’on s’occupe quotidiennement de dizaines de milliers de réfugiés. » « Il faut s’accrocher à cette petite fenêtre »L’élan solidaire est palpable dans cet établissement en périphérie de Cergy, proche d’un étang et bordé de verdure. A commencer par les habitants de la commune, venus donner de leur temps. Lana, 37 ans, d’origine syrienne et arrivée en France il y a onze ans, offre ses compétences de traductrice. « C’est une amie de ma voisine qui m’a prévenue. Je viendrai autant que nécessaire. C’est naturel de venir. »« Chacun fait sa part du travail, et la mayonnaise prendra », souffle Anne, une paroissienne de Cergy à la retraite, membre du CCFD-Terre solidaire. Avant d’insister sur le message envoyé au gouvernement : « Ce que le gouvernement doit comprendre, c’est que les gens sont prêts à se bouger et à faire vivre la fraternité. C’est un moment historique, il faut s’accrocher à cette petite fenêtre. »Cette fenêtre, l’association locale United essaie de l’ouvrir depuis maintenant trois mois au profit de soixante réfugiés soudanais et érythréens, délogés du camp parisien de La Chapelle. Si l’une des responsables, Sabrina, tenait à aider les diverses associations présentes au centre Hubert-Renaud, elle en a aussi profité pour alerter la mairie et la préfecture de la situation des demandeurs d’asile dans la rue depuis plusieurs mois, voire plusieurs années. « Il y a comme une forme de malaise, car on mobilise beaucoup de moyens ici, et très peu pour le reste, c’est-à-dire tous ceux qu’on ne voit pas et qu’on n’entend pas. »Au nom de ce « moment historique », le président François Hollande a promis d’accueillir 24 000 réfugiés ces deux prochaines années. Reste à savoir si la solidarité, elle, durera aussi longtemps. Des éléments de réponse sur un accompagnement durable seront dévoilés samedi, à l’issue de la réunion de travail de Bernard Cazeneuve avec les maires qui se sont dits prêts à accorder l’asile aux réfugiés.Cyril SimonJournaliste au Monde Matteo Maillard Des étudiants agglutinés dans les travées d’un amphi suivent attentivement un cours, cahier sur les genoux, à l’université de Nantes ou de Lorraine. A Paris-VIII ou Montpellier, leurs camarades, adossés au mur, griffonnent leurs notes debout car les places manquent, même par terre. A la faculté d’Evry, la salle est tellement pleine que certains n’ont d’autre choix que d’essayer de suivre le cours depuis le couloir.Ces quelques scènes et bien d’autres, sont visibles sur le Tumblr « MaSalleDeCoursVaCraquer », un blog illustré qui donne à voir des photos prises cette rentrée dans des universités visiblement bondées. Sur le modèle du blog « Ruines d’université » qui invitait les étudiants à envoyer leurs clichés montrant l’insalubrité de leur fac, celui-ci, créé par le syndicat étudiant UNEF et le syndicat lycéen UNL, leur enjoint de dénoncer par ces images la surpopulation à l’œuvre en cette rentrée.Lire aussi : « Ruines d’université », un blog qui témoigne de l’insalubrité à la fac« Le baby-boom de la fin des années 1990 se traduit maintenant par une hausse significative du nombre de lycéens et d’étudiants, affirment les deux syndicats dans un communiqué publié lundi 21 septembre. Cette dynamique démographique – qui devrait être une opportunité pour notre pays – se heurte à la pénurie budgétaire dans notre système éducatif. »65 000 étudiants et 27 000 lycéens de plusEn termes d’effectifs, la rentrée 2015 est celle de tous les records. Selon le ministère de l’éducation nationale, les universités ont dû accueillir en septembre 65 000 étudiants supplémentaires. Une hausse bien supérieure à celles de 2013 et 2014, où elle n’était « que » de 30 000 étudiants, et 10 000 en 2010. Et le second degré est aussi concerné : 27 000 nouveaux lycéens ont été décomptés cette rentrée. Une tendance qui se poursuivra à la rentrée 2016, avec environ 29 000 lycéens supplémentaires attendus.Lire aussi :Les universités confrontées à l’explosion du nombre d’étudiantsCôté universités, la hausse n’est pas due à la démographie, le nombre de bacheliers étant stable. En revanche, ceux-ci ont été plus nombreux à s’inscrire en fac, un engouement que l’UNEF explique par « des problèmes d’orientation et de refus d’inscription dans les voies professionnelles ou technologiques ».Dénonçant « la hausse des effectifs et la baisse des moyens », l’UNEF et l’UNL invitent les lycéens et les étudiants à se mobiliser les 8 et 16 octobre, avec pour mot d’ordre : améliorer « les conditions d’étude et les chances de réussite d’une génération ».Matteo MaillardJournaliste au Monde 21.09.2015 à 17h09 • Mis à jour le21.09.2015 à 17h18 | Eric Nunès Le taux de réussite au concours de professeurs des écoles dépend-il de l’ensoleillement de l’académie visée ? Alors que les inscriptions pour la session 2016 ont débuté, les statistiques de l’édition 2015, publiées par le ministère de l’éducation nationale, permettent de mesurer combien le sésame pour enseigner s’avère difficile à obtenir dans certaines académies, et bien plus facile dans d’autres.Lors de la session 2015, en moyenne, 38 % des candidats au concours externe effectivement présents aux épreuves ont été reçus. Mais le taux de sélectivité est très variable selon les académies. Est-ce leur statut d’insulaire ? En Corse ou à la Réunion, sur 100 candidats, seulement une quinzaine ont obtenu de retourner à l’école pour y enseigner. Les portes étaient grandes ouvertes dans les académies de Créteil et Versailles : ces rectorats ont accepté plus de 63 % des candidats.Notre carte de France du taux de réussite par académie, ci-dessous, est coupée par une diagonale qui va de Rennes à Menton. Au Sud, celles où au moins quatre candidats se présentent pour chaque poste ; au Nord, celles qui suscitent un moindre engouement. Les banlieues parisiennes constituent un cas particulier : elles recrutent énormément, en raison de leur forte démographie, sans susciter un intérêt proportionnel des candidats. Pour recruter suffisamment de professeurs des écoles en prévision de la rentrée 2015, le concours habituel, organisé par l’ensemble des académies de France, n’a d’ailleurs pas suffi à attirer suffisamment de candidats pour pourvoir les 1 540 postes ouverts à Créteil. Un concours « supplémentaire », ouvert aux candidats des autres académies, a dû être mis en place pour assurer qu’il n’y aurait pas de classes sans professeurs à la rentrée de septembre. A noter que ce concours exceptionnel n’a pas été pris en compte dans notre carte.L’académie de Créteil peine à recruter« La Seine-Saint-Denis n’est pas un territoire attractif, résume Isabelle Guigon, secrétaire départementale du syndicat UNSA éducation. La vie est chère, les transports sont peu pratiques, les conditions d’enseignement peu enviables. Confrontés à une misère sociale et intellectuelle, les enseignants doivent jouer les rôles d’infirmier, de psychologue…. Bref, l’académie de Créteil a peu d’argument à faire valoir pour attirer des vocations au sein de l’éducation nationale, malgré une démographie galopante. Il reste au rectorat à jouer sur la sélectivité du concours d’enseignant. » « Il est clair que le concours est plus accessible dans les académies qui ont de la peine à recruter, comme par exemple celle de Créteil. C’est mécanique », confirme Sébastien Sihr, secrétaire général du Syndicat national unitaire des instituteurs professeurs des écoles et PEGC (SNUipp).Lire aussi :A Créteil, un concours de la « deuxième chance » pour pallier la pénurie d’enseignantsQuelle note faut-il obtenir au concours pour enseigner dans une école élémentaire ? Au sein de l’académie de Montpellier, qui fait partie des académies les plus sélectives, « un candidat qui a en dessous de 14 de moyenne n’est pas reçu, affirme Isabelle Guigon. En comparaison, à Créteil, en 2014, des enseignants ont été recrutés avec une moyenne de 5. » En 2015, la moyenne du dernier candidat admis serait montée à 10, selon la syndicaliste. Mais aucun des 470 candidats retenus en liste complémentaire, et dont certains ont été appelés dès la rentrée pour assurer des remplacements dans les classes, n’aurait obtenu la moyenne.« Tourisme de titularisation »Quelle est la note à partir de laquelle un jury accepte qu’un candidat enseigne ? Le ministère de l’éducation nationale se garde de répondre. « L’objectif d’un concours n’est pas d’attribuer une note, mais de sélectionner les meilleurs candidats. Dans ce cadre, la note a peu de signification », élude un conseiller ministériel, tout en se gardant d’avancer un chiffre.Néanmoins, la plus grande facilité d’obtenir un poste dans certaines académies n’est pas sans conséquence. Elle engendre une forme de « tourisme de titularisation » : « Après avoir échoué dans leur académie en province, de nombreux candidats viennent passer le concours à Versailles ou à Créteil. L’admission en Ile-de-France en poche, ils espèrent qu’elle leur servira de visa pour retourner chez eux », expose Isabelle Guigon.La stratégie consistant à passer le concours dans une académie alors qu’on veut rapidement la quitter s’avère risquée. En faisant valoir un « rapprochement de conjoints », il faut compter « quatre ou cinq ans à dans l’académie de Créteil », estime isabelle Guigon. « Plus de 500 enseignants de l’académie sont séparés de leur famille et ne parviennent pas à obtenir leur mutation », met en garde Sébastien Sihr.Si l’on considère la situation du côté des élèves et des familles des académies les moins sélectives, au moindre niveau des professeurs débutants s’ajoute un turn-over plus important qu’ailleurs.Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cyril Simon Des sourires, des embrassades, quelques larmes, et le « V » de la victoire avec leurs doigts. La centaine de « chibanis » (« cheveux gris », en arabe) qui a fait le déplacement jusqu’au conseil des prud’hommes de Paris, est ressortie, peu avant 10 heures lundi 21 septembre, avec le sentiment du devoir accompli. « Ce qui nous satisfait, c’est la reconnaissance de notre travail de cheminot par la justice. L’argent, cela vient après », souligne Abdallah Britel, 62 ans, derrière ses lunettes de soleil. La SNCF vient d’être condamnée pour « discrimination dans l’exécution du contrat de travail » et « dans les droits à la retraite », selon le jugement.Lire aussi :La SNCF condamnée pour discrimination envers plusieurs centaines de « chibanis » marocainsLes plaignants, aujourd’hui presque tous à la retraite, doivent toucher entre 150 000 et 230 000 euros de dommages et intérêts, dont une grande partie de préjudices de carrière. Dans les années 1970, la SNCF avait signé avec eux un contrat à durée indéterminée de droit privé « pour travailleur étranger ». Dans le jargon du rail, on les appelle les « PS25 ». Ces immigrés, essentiellement originaires du Maroc, étaient cheminots mais ne pouvaient pas accéder au statut administratif de « cadre permanent » ou « agent au statut », plus avantageux et accessible aux seuls Français (et, depuis peu, aux ressortissants de l’Union européenne) de moins de 30 ans.Abdallah Britel a travaillé trente-cinq ans à la traction au dépôt de locomotives de Paris-La Villette. Retraité depuis 2007, il n’a jamais pu accéder aux formations et aux examens internes, indispensables pour monter en grade. « Le pire, c’est qu’à 52 ans, quand j’ai obtenu le statut de cadre permanent, grâce à la nationalité française, j’ai perdu six ou sept niveaux dans la hiérarchie. Les jeunes que j’ai formés sont devenus mes chefs. J’avais le même statut qu’un nouvel embauché. Ce fut très dur psychologiquement », confie-t-il, les yeux embués. A la suite de cet épisode, son salaire avait diminué de 400 euros.« On m’a dit : “Vous n’avez pas le droit car vous êtes étranger” »Saïd Eddibes se dit aujourd’hui « soulagé ». Il a connu le même type de mésaventures en 1979, sept ans après son arrivée gare de l’Est. « J’ai demandé à être chef d’équipe. On m’a envoyé dans une école, récapitule le Franco-Marocain, lapidaire. Et puis, le troisième jour, le directeur m’a dit : “Désolé, en fait, vous n’avez pas le droit car vous êtes étranger.” » Son ambition était de devenir chef de distribution, comme beaucoup d’autres, dont certains doctorants.« A l’époque, on ne connaissait rien de nos droits, s’indigne Mohammed Ngourari, 70 ans dont 41 à la gare de triage de Woippy, en Lorraine, avec une pensée pour ses collègues disparus. On se faisait arnaquer sur nos fiches de paie sans le savoir. »« A travail égal, traitement égal », martèle l’avocate des cheminots Clélie de Lesquen-Jonas, chaudement applaudie par les chibanis : « Cette récompense morale et financière répare les injustices. Si la SNCF fait appel, on n’hésitera pas à demander plus d’argent, en suivant la jurisprudence européenne. Ce qui est sûr, c’est qu’on ne négociera pas avec la SNCF dans ce dossier hors normes », prévient-elle.Lire aussi notre enquête :Les déclassés de la SNCFCertains cheminots étaient venus accompagnés de leur famille, lundi. Nadia tenait par exemple à assister son père âgé de 75 ans, très discret. Mohammed Bioudi a officié de 1972 à 2005 comme chef de manœuvre à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), où il habite toujours. « Je voyais bien que lui et ses collègues subissaient une forte discrimination. Alors qu’il ne refusait pourtant jamais rien à ses patrons. Il était peut-être trop honnête, trop arrangeant », soupire cette policière, les yeux rivés sur lui. Confiante, elle prie pour que la SNCF ne fasse pas appel. Mais après dix ans de combat judiciaire, elle le concède, « une mauvaise surprise peut vite arriver ».Lundi matin, la compagnie ferroviaire a indiqué ne pas vouloir commenter la décision du conseil des prud’hommes. Elle a jusqu’au 23 octobre pour faire appel.Cyril SimonJournaliste au Monde 20.09.2015 à 01h10 • Mis à jour le20.09.2015 à 15h00 « Faire sauter » le « tabou » des statistiques ethniques, voilà ce que demande l’ancien premier ministre François Fillon dans un entretien au Journal du dimanche dans lequel il développe une des propositions de son livre Faire, à paraître lundi.« Si on veut vraiment piloter la politique d’immigration comme je le préconise, permettre au Parlement de fixer chaque année le nombre de personnes que la France peut accueillir, ne pas subir une immigration qui ne viendrait que d’une seule région du monde, qui serait déconnectée de nos besoins économiques et nos possibilités sociales, il faut avoir la possibilité de savoir qui on accueille, ce que ces personnes deviennent, comment elles s’intègrent », déclare M. Fillon, pour qui l’absence de ces statistiques empêche de connaître « la réalité du peuplement » de la France.« C’est un tabou qu’il faut faire sauter. Sinon, on restera dans le non-dit, le refus de la réalité. C’est cela qui est en train de faire monter la colère de nos concitoyens, qui constatent un énorme décalage entre le discours sur les nécessités de l’intégration et la réalité de ce qu’ils vivent tous les jours », ajoute M. Fillon, en assurant que ses propositions sur l’immigration sont « aujourd’hui reprises pour une large part par Les Républicains ».« 80 % des propositions qui ont été faites cette semaine par Nicolas Sarkozy » lors de sa « journée de travail » consacrée à l’immigration « sont dans le document que j’ai rendu public il y a un an sur l’immigration », relève-t-il au passage.Les statistiques ethniques, qui permettent de connaître le nombre et les origines des étrangers ou des personnes d’origines étrangères résidant dans l’Hexagone, ne sont pas autorisées en France et constituent un sujet sensible depuis de nombreuses années.Projet censuré en 2007Le Conseil constitutionnel avait censuré en 2007 une mesure sur ces statistiques ethniques contenue dans le projet de loi sur l’immigration de Brice Hortefeux, en rappelant notamment que la Constitution établit « l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion ».Lire aussi :Quatre questions sur les statistiques ethniquesEn février dernier, le président François Hollande avait pris position en déclarant que ce débat « n’apporterait rien ». Son premier ministre, Manuel Valls, avait toutefois relancé le débat en évoquant, après les attentats de janvier, un « apartheid territorial, social et ethnique » plombant les quartiers sensibles, et en se disant en mars « prêt à avancer » sur une « réflexion » à ce propos, « dans un cadre constitutionnel ».Contre la « laïcité agressive »Dans Le JDD, M. Fillon développe aussi un autre thème, celui de « laïcité agressive », qui conduit, selon lui, « à exclure progressivement de la communauté nationale tous ceux qui affirment leur foi ».« Vouloir interdire toute forme de prosélytisme à l’intérieur de l’espace public, c’est ma conception de la laïcité ! Vouloir interdire toute manifestation religieuse en dehors du domicile, c’est de la laïcité agressive, quelle que soit la religion », souligne-t-il.Cette « laïcité agressive » est désormais « tournée contre l’islam », selon lui. « J’ai été un de ceux qui ont été à l’origine de la loi interdisant le voile à l’école, mais je ne comprends pas la polémique qui s’est créée sur le port du voile à l’université. Je suis aussi réservé sur les tentatives d’interdiction des menus de substitution dans les cantines », insiste François Fillon. 19.09.2015 à 10h39 • Mis à jour le19.09.2015 à 16h29 | Séverin Graveleau C’est ce qu’on appelle faire d’une pierre deux coups… avec seulement deux mots. Alors que le Conseil supérieur des programmes (CSP) a remis, vendredi 18 septembre, la seconde mouture des programmes scolaires du CP à la 3e, la ministre de l’éducation, Najat Vallaud-Belkacem, a pris tout le monde de court en se positionnant pour le retour des « dictées quotidiennes » à l’école, « indispensables » selon elle.Qu’importe si la formule « dictée quotidienne » n’est pas présente une seule fois au fil des 375 pages de ces programmes : en mettant l’accent sur une « école exigeante », la ministre a réussi à focaliser l’attention sur un symbole. Fine communicante, elle tient à distance, au moins dans un premier temps, un possible retour des critiques qui avaient émaillé la divulgation de la première version des programmes, en avril. Et évite le procès en laxisme que la droite a coutume de lui faire, en reprenant à son compte le « lire-écrire-compter » traditionnellement valorisé par les tenants d’une ligne pédagogique plus conservatrice.Pari réussi ? En tout cas, les politiques, de droite comme de gauche, étaient moins prompts à réagir que d’habitude. Contacté par Le Monde, François Fillon rappelle « la priorité des priorités » qu’est la maîtrise de la langue française. Et se souvient d’avoir été « vivement critiqué » en 2004 lorsque, ministre de l’éducation nationale, il avait « demandé que l’on fasse des dictées non seulement à l’école mais aussi au collège ». « Si vraiment cela se fait, j’applaudis, déclare-t-il, mais je crains que ce gouvernement n’ait pas assez d’autorité pour y parvenir. »Lire aussi :Cycles, progressivité, fondamentaux... ce qui change dans les nouveaux programmes« Cadeau fait aux réacs »Au Conseil supérieur des programmes, où l’on a à cœur de valoriser ces nouveaux programmes, dits « curriculaires », organisés par cycle de trois ans et non plus par année, on s’étonnait dès jeudi soir de « l’interprétation » faite par la ministre. La remise officielle des programmes vendredi s’est accompagnée d’un tweet du président du CSP, le géographe Michel Lussault : « A lire attentivement si l’on souhaite ne pas se contenter des slogans et des a priori. » Car la formule de la ministre n’est pas sans fondements. Dans cette seconde version des programmes, l’accent est bien mis sur les « occasions d’écrire très nombreuses [qui] devraient faire de cette pratique l’ordinaire de l’écolier », d’« au moins une séance quotidienne » en écriture, etc. Mais « c’est sur la régularité des exercices que nous insistons », explique Michel Lussault. Une préconisation qui s’appuie sur les récentes recherches du chercheur Roland Goigoux, de l’Institut français de l’éducation (ENS de Lyon), ou du linguiste Alain Bentolila.Du côté des syndicats enseignants, toutes sensibilités confondues, c’est peu de dire que l’accueil des propos de la ministre de l’éducation est mesuré. « Najat Vallaud-Belkacem fait le choix de parler à l’opinion publique plutôt qu’aux enseignants », lance Christian Chevalier, du SE-UNSA, qui évoque un « cadeau fait aux réacs ». « Quelle ambition ! On parle de refondation de l’école et on en vient à résumer ces nouveaux programmes à une dictée quotidienne », s’emporte de son côté Sébastien Sihr, secrétaire général du SNUipp-FSU, premier syndicat en primaire ; selon lui, « l’enjeu du lire-écrire-compter est de savoir comment on fait, avec quels outils et ressources pédagogiques ».Les propos de la ministre sont globalement ressentis comme une injonction allant à l’encontre de la liberté pédagogique des enseignants. « Tant qu’elle y est, elle pourrait aussi prescrire l’heure à laquelle il faut la faire, cette dictée quotidienne, et la couleur des stylos » résume Sébastien Sihr.Séverin GraveleauJournaliste au Monde 18.09.2015 à 19h29 • Mis à jour le21.09.2015 à 13h47 | Alexandre Pouchard Les maires de France ont manifesté, samedi 19 septembre, contre la baisse des dotations globales de fonctionnement, allouées chaque année par l’Etat aux collectivités locales. Entamée en 2014, cette diminution doit se poursuivre et se creuser au moins jusqu’en 2017.Lire le décryptage :Que représentent les dotations de l’Etat dans le budget d’une commune ?Quel montant de dotation votre commune a-t-elle touché en 2014 ? Est-elle concernée par la diminution dénoncée ? Dans le tableau ci-dessous, naviguez dans les données issues du ministère de l’économie et des finances.Outre les données 2014 – les dernières à être disponibles publiquement –, nous avons choisi de montrer leur évolution depuis 2012, année durant laquelle les dotations ont atteint leur pic avant de commencer à diminuer.Lire le reportage :Fronde des maires : les démissions se multiplientAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Pouchard « Risques considérables », « trop et trop vite » : les maires de France sont particulièrement remontés contre la nouvelle diminution des dotations de l’Etat aux collectivités locales, prévue pour les années à venir. L’Association des maires de France (AMF) appelle les élus et leurs concitoyens à manifester, samedi 19 septembre, pour tenter de remettre en cause « le calendrier et le volume » de cette baisse. Qu’est-ce que la dotation globale de fonctionnement ?La dotation globale de fonctionnement (DGF) est l’enveloppe allouée par l’Etat aux collectivités locales, qui s’ajoute à leurs ressources propres issues des différents impôts et taxes.En réalité, il ne s’agit pas d’une seule dotation mais de plusieurs, notamment pour les communes :une dotation « de base » ;une « dotation de solidarité urbaine et de cohésion sociale » pour les communes urbaines avec de lourdes charges mais peu de ressources ;une « dotation de solidarité rurale » pour les petites communes de milieu rural avec peu de ressources ;une « dotation nationale de péréquation », mécanisme de « solidarité » entre collectivités dans lequel les plus riches vont reverser une partie de leurs ressources aux plus défavorisées après un calcul complexe. #container_14425029998{ padding:5px 5px 0px 10px; 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }} Que représente la DGF dans le budget d’une commune ?Selon le ministère de l’économie et des finances, la DGF représente en moyenne 19 % des recettes réelles de fonctionnement des collectivités, loin derrière la fiscalité (60 %) : taxes d’habitation, taxes foncières, cotisation foncière des entreprises, etc. Mais cela n’est qu’une moyenne et recouvre des réalités bien différentes.Pour une grande ville comme Lyon (500 000 habitants), dont les recettes totales de fonctionnement s’élèvent à 635 millions d’euros en 2014, la DGF représentait 16 % de ce total (105 millions d’euros), contre 58 % pour les impôts et taxes. Soit un peu moins que la moyenne avancée par Bercy.Pour une ville de taille moyenne comme Alençon (26 000 habitants), dans l’Orne, la DGF représentait en revanche 39 % des recettes totales de 31 millions d’euros, devant les impôts et taxes (24 %).Pour la petite commune de Sanna, dans la Creuse (395 habitants), elle représentait près de la moitié des recettes de fonctionnement (44 %). Pourquoi l’Etat diminue-t-il ses dotations ?Rappelons pour commencer que les dotations de l’Etat n’ont cessé d’augmenter depuis plusieurs années avant de diminuer récemment.Le projet de loi de finances pour l’année 2014 avait prévu une diminution de 1,5 milliard d’euros de l’enveloppe globale pour les collectivités cette année-là, puis de 3,67 milliards par an jusqu’en 2017 (dont 2 milliards pour les communes et intercommunalités).La dotation de 2017 sera ainsi inférieure de 11 milliards d’euros à celle de 2014 et en retrait de 12,5 milliards par rapport à 2013. #container_14425041486{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14425041486{ height:500px; } #container_14425041486 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14425041486 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14425041486 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14425041486 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'enveloppe totale de la DGF a largement diminué en 2015Source : Projets de loi de finances(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14425041486", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} Mds €", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} Mds €", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Montant de la DGF ", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1199228400000, 40 ], [ 1230850800000, 40.8 ], [ 1262386800000, 41.1 ], [ 1293922800000, 41.2 ], [ 1325458800000, 41.4 ], [ 1357081200000, 41.5 ], [ 1388617200000, 40.1 ], [ 1420153200000, 36.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " milliards d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Cette trajectoire s’inscrit dans un contexte global de réduction des dépenses de l’Etat pour réduire le déficit public, la France ayant pris l’engagement européen d’avoir un budget au déficit inférieur à 3 % de son PIB en 2017 – un délai repoussé trois fois depuis 2009.Le ministre des finances, Michel Sapin, a minimisé, le 16 septembre lors d’une conférence de presse, l’effort demandé aux collectivités :« [Leur] demander un effort, c’est la moindre des choses lorsque par ailleurs on demande des efforts de réduction de la dépense publique. [Il s’agit d’un] effort à proportion moindre que celui qui est demandé à la sécurité sociale ou à l’Etat. » Des communes en difficultéCette diminution programmée et effective représente un coup dur pour certaines communes. Selon le président de l’AMF et maire (LR) de Troyes, François Baroin, qui s’exprimait dans Le Parisien (et qui avait gelé les dotations aux collectivités locales en 2010 quand il était ministre du budget), la situation est telle que « d’ici à la fin de l’année, entre 1 500 et 3 000 communes seront sous tutelle [procédure préfectorale automatique en cas d’important décalage entre le budget prévisionnel et le budget réalisé]. Et beaucoup plus dans les mois qui suivront. »Ce chiffre est contesté par la ministre de la décentralisation, Marylise Lebranchu, pour qui seules « une trentaine » de communes sont « en grave difficulté budgétaire », tandis qu’« environ 1 300 [sont] surveillées par le réseau d’alerte de l’Etat », sur 36 000. Mais « c’est une situation relativement courante et très différente de la faillite », a-t-elle assuré dans La Gazette des communes.Selon l’AMF, la baisse des crédits de l’Etat a entraîné, en 2014, une baisse de l’investissement des communes de 12,4 %, pouvant avoir des répercussions sur le secteur du bâtiment. Le secteur associatif a lui pâti de la baisse des recettes des communes.Lire aussi :Le monde associatif français victime des coupes budgétaires Des dépenses en augmentation...Cette baisse des dotations s’inscrit également dans un contexte d’augmentation des charges et donc des dépenses des communes. Dans un rapport publié en juin 2013, la Cour des comptes soulignait que dans une période de budget au régime maigre, « les dépenses de fonctionnement des administrations publiques locales progressent », alors que les investissements « stagnent, voire diminuent ». #container_14425630913{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14425630913{ height:500px; } #container_14425630913 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14425630913 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14425630913 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14425630913 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les dépenses des collectivités augmentent, les recettes stagnentLa comptabilité publique distingue les dépenses/recettes de fonctionnement (c'est à dire courantes) et d'investissement. Dans les deux cas, les dépenses augmentent plus rapidement que les recettes, creusant le déficit.Source : Cour des comptes(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14425630913", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} Mds €", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} Mds €", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2009","2010","2011","2012","2013"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Recettes d'investissement", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 23.45 ], [ "", 19.25 ], [ "", 19.36 ], [ "", 19.53 ], [ "", 19.88 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Recettes de fonctionnement", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 171.11 ], [ "", 178.44 ], [ "", 184.98 ], [ "", 188.53 ], [ "", 191.58 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Dépenses d'investissement", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 54.56 ], [ "", 50.02 ], [ "", 51.7 ], [ "", 52.65 ], [ "", 55.18 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Dépenses de fonctionnement", "color": "#F19300", "data": [ [ "", 145.54 ], [ "", 148.75 ], [ "", 152.85 ], [ "", 157.98 ], [ "", 162.64 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " Mds €", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Les effectifs, notamment, ont progressé depuis le début des années 2000, une évolution liée en partie à l’apparition des intercommunalités, sans que le personnel diminue dans les communes elles-mêmes. Lire : Les collectivités locales sont-elles responsables du déficit public ? ... dépenses en partie dues à des obligationsCes dernières années, l’augmentation du personnel est en partie due à la réforme des rythmes scolaires, qui a souvent nécessité l’embauche d’animateurs. Une étude de l’AMF, menée en avril 2015 auprès de 450 communes (représentant 9,2 millions d’habitants), sur les charges pesant sur leurs budgets fait apparaître que la réforme des rythmes scolaires est la plus régulièrement mentionnée comme cause de progression des effectifs.Elle a ainsi représenté un coût supplémentaire de 30 000 euros pour une petite commune de 2 200 habitants, 120 000 euros pour une ville de 30 500 habitants, 500 000 pour une ville de 52 000 habitants ou encore 2,2 millions d’euros pour une ville de plus de 100 000 habitants.Lire : Rythmes scolaires : comment une petite commune s'adapteLes maires soulignent également les « nombreuses demandes » concernant la mise aux normes des bâtiments publics et de la voirie, notamment en terme d’accessibilité. La conséquence a souvent été une augmentation des impôts locaux, en premier lieu des taxes d’habitation et foncière.Voir notre infographie :Comment les taxes d’habitation et taxes foncières ont augmenté depuis dix ansPour tenter d’éteindre l’incendie de la contestation, le premier ministre, Manuel Valls, a annoncé fin août la création d’un fonds d’un milliard d’euros pour soutenir les projets des communes et intercommunalités.François Hollande a ensuite annoncé qu’une moitié de ce fonds « accompagnera les projets de transition énergétique, d’infrastructures, de logement. L’autre moitié sera destinée aux territoires ruraux. »Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 18.09.2015 à 16h45 • Mis à jour le19.09.2015 à 09h28 | Mattea Battaglia Les projets de programmes de cycles présentés, vendredi 18 septembre, par la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, doivent se concrétiser en classe, du CP à la 3e, dès la rentrée 2016. Panorama de quelques changements perceptibles côté élèves.Du temps pour progresser dans une perspective de moins redoublerC’est l’une des conséquences de l’abandon du principe « un programme, une année, une discipline », au profit d’une logique dite « curriculaire » fixant des objectifs à atteindre sur trois ans plutôt qu’un niveau à obtenir en une année. D’où l’appellation retenue de « programmes de cycle », l’un pour les classes de CP-CE1-CE2 (cycle des apprentissages fondamentaux), l’autre pour les CM1-CM2-6e (cycle de consolidation, à cheval sur l’élémentaire et le collège), un dernier couvrant les classes de 5e, 4e et 3e (cycle des approfondissements). « Il ne s’agit pas de repousser les apprentissages mais d’autoriser à les reprendre, souligne le Conseil supérieur des programmes [CSP], qui a pris en charge leur rédaction. L’objectif est d’atteindre les exigences à la fin du cycle et pas nécessairement à la fin de l’année, dans une perspective de forte diminution des redoublements et de meilleure prise en charge de la vitesse de chacun. »Plus de progressivité dans les apprentissagesLe CSP s’est attaché à démontrer que la progressivité, favorisée par ces cycles, ne se fait pas au détriment de l’exigence scolaire et disciplinaire. Les « repères de progressivité » et « attendus de fin de cycle », bien présents dans les nouveaux programmes, en portent la trace : ainsi en mathématiques, pour le cycle 2, « il est possible lors de la résolution de problèmes d’aller avec certains élèves ou avec toute la classe au-delà des repères de progressivité identifiés pour chaque niveau ». On ne s’interdit pas la préconisation inverse : ainsi du report, en mathématiques, de l’étude de la technique opératoire de la division du CE2 au CM1. En grammaire, l’étude des pronoms relatifs et des propositions relatives interviendra en cycle 4 plutôt qu’en cycle 3.En histoire, la chronologie confirmée, des thématiques reformuléesAu collège, concernant l’histoire, le CSP s’est livré à une véritable « opération déminage ». S’il a confirmé l’approche chronologique, il est revenu sur l’idée d’un « libre choix » laissé aux enseignants entre des thématiques présentées comme facultatives et d’autres obligées – une distinction censée favoriser leur liberté pédagogique et leur permettre de « boucler » les programmes, mais qui a fait polémique ce printemps, bien au-delà des cercles d’enseignants. Parmi les thématiques reformulées, la première en classe de 5e, intitulée « Chrétienté et Islam, des mondes en contact », répond clairement à ceux qui avaient voulu voir, dans la première mouture des programmes divulguée en avril, un Islam surdimensionné au détriment de la Chrétienté. En classe de 3e, le premier thème, « L’Europe, un théâtre majeur des guerres totales », comprend les deux guerres mondiales – alors qu’il avait été question d’aborder 1914-1918 plutôt en 4e –, mais aussi l’entre-deux-guerres, Vichy, la résistance, la collaboration… Un chapitre de taille. Dernier thème proposé à l’étude en fin de collège : « Françaises et Français dans une République repensée ».L’accent mis sur le lire-écrire-compterDictée, calcul mental et lecture à voix haute, au quotidien, ont été défendus par Mme Vallaud-Belkacem peu avant la présentation officielle des nouveaux programmes. Y compris dans les colonnes du Monde, où la ministre a défendu « une école de l’exigence ». Dans les nouveaux programmes, si l’accent est clairement mis sur le lire-écrire-compter – des activités systématisées, répétées, amplifiées – on ne trouve pas trace pour autant, aussi clairement, des « dictées quotidiennes » prônées par voie de presse – et notamment dans une tribune signée par la ministre dans Le Monde.Une dimension numérique reconnueLes nouveaux programmes n’oublient par les « digital natives » que sont les écoliers et collégiens du XXIe siècle. Dès le cycle 2, encore plus aux cycles 3 et 4, le numérique est intégré aux apprentissages, en particulier dans le nouveau programme de français : lecture sur supports numériques, lecture hypertextuelle, écriture au clavier, recherches d’informations en ligne, etc., y sont mises en avant. Le programme de mathématiques, également, prévoit au cycle 3 l’introduction progressive des outils numériques, en particulier l’usage de logiciels de calcul et de numération. Un nouveau thème apparaît au cycle 4 : « Algorithmique et programmation ».Le croisement des enseignements, soit plusieurs enseignants par classeCertains professeurs pratiquaient déjà de manière sporadique l’interdisciplinarité : elle doit désormais être généralisée. Dans les trois programmes de cycles et pour chaque discipline sont précisées les possibilités de « croisements entre enseignements ». En classe de 5e par exemple, dans le cadre des enseignements pratiques interdisciplinaires (ces EPI découlant de la réforme du collège) « Culture et création artistiques » et « Information, communication, citoyenneté », histoire et français pourront être croisés, à travers l’« écriture par les élèves de carnets de bord ou de voyage réel ou fictif, éventuellement sous forme de blog, en utilisant les informations historiques ». Education physique et sportive (EPS), sciences de la vie et de la Terre (SVT) et chimie pourront aussi être mobilisées simultanément pour travailler sur les statistiques, la proportionnalité, la représentation de données ou encore la vitesse...Mattea BattagliaJournaliste au Monde 18.09.2015 à 13h20 • Mis à jour le19.09.2015 à 10h18 Nouvelle porte d’entrée en Europe occidentale après la fermeture des frontières hongroises, la Croatie semble aujourd’hui débordée par l’afflux de migrants sur son territoire. Le premier ministre croate, Zoran Milanovic, a annoncé, vendredi 18 septembre, que son pays n’enregistrerait plus de nouveaux arrivants et que les migrants ne seraient plus hébergés.Un revirement subit, alors que les autorités croates avaient dans un premier temps laissé le passage libre aux hommes, femmes et enfants qui entraient dans son territoire pour rejoindre l’Europe de l’Ouest. En effet, alors que les autorités estimaient que le nombre de migrants serait de 20 000 en deux semaines, il a presque été atteint en deux jours avec l’arrivée de 14 000 personnes, « saturant » rapidement les capacités d’accueil du pays. Le premier ministre croate a justifié ces mesures :« Quel autre choix avons-nous ? Vous êtes les bienvenus si vous voulez traverser la Croatie. Mais ne restez pas. Pas que l’on ne vous aime pas, mais parce que nous ne sommes pas votre destination finale (...) Je ne vois pas où est le problème pour la Slovénie et la Hongrie de laisser ces gens passer. »Le gouvernement hongrois a répondu, par la voix de son porte-parole, Zoltan Kovacs, en qualifiant la décision d’« inacceptable » : « Un pays européen n’a pas le droit de ne pas respecter la loi européenne pour la seule raison qu’il n’est pas prêt ! » Viktor Orban, le premier ministre de la Hongrie, avait d’ailleurs annoncé plus tôt que son pays avait commencé à poser des barbelés à sa frontière avec la Croatie (cette clôture de 41 km devait être achevée dans la nuit par 500 militaires) et envisageait de faire de même à sa frontière avec la Roumanie.Lire le reportage :En Croatie, l’itinéraire bis des migrants compromisDes bus passent la frontière hongroiseLes personnes qui arrivent désormais aux frontières croates sont transférées vers la Hongrie, où les autorités ont barricadé les frontières, ou vers la Slovénie. Pour la seule journée de vendredi, 4 400 migrants sont entrés en Hongrie, selon un recensement du gouvernement hongrois à 22 heures locales.Drôle de balai au poste-frontière. Les bus passent la frontière, et les migrants montent dans d'autres bus, hongrois http://t.co/6Xzli8auJl— martelclem (@Clément Martel)require(["twitter/widgets"]);« Ce n’est pas un couloir » de migration, a prévenu la ministre des affaires étrangères croate, Vesna Pusic. « La Croatie et la Hongrie sont convenues de coopérer et de laisser les groupes de migrants vulnérables entrer en Hongrie », a-t-elle précisé. Budapest avait auparavant nié tout accord sur le franchissement de sa frontière."Jusque là trente bus sont passés en #Hongrie, explique un policier Croate. Et vingt autres arrivent". http://t.co/Isrqv87B1u— martelclem (@Clément Martel)require(["twitter/widgets"]);Cet acheminement a paru susciter des tensions entre les deux pays, notamment quand un train transportant 800 migrants en Hongrie était escorté par 40 policiers croates armés. La présence de ces agents en armes sur le territoire hongrois a été qualifiée d’« incident de frontière sans exemple ». Les policiers ont été désarmés et brièvement arrêtés, selon des informations de la presse croate, ce qui a été démenti par les autorités de Zagreb. M. Milanovic a prévenu les autorités européennes que son pays refuserait d’être un « hot spot », ces centres d’accueil et d’enregistrement dont l’UE veut se doter à ses frontières extérieures pour y examiner les demandes d’asile. La veille, la Croatie avait annoncé la fermeture « jusqu’à nouvel ordre » de sept des huit points de passage avec la Serbie.Le traffic ferroviaire entre Slovénie et Croatie à l’arrêtLa Slovénie, petit pays de l’espace Schengen, a annoncé à son tour avoir suspendu, jusqu’à vendredi au moins, son trafic ferroviaire avec la Croatie. La Slovénie dit n’avoir pas l’intention de faciliter l’entrée sur son territoire des migrants, qui ont commencé à arriver à sa frontière. Vendredi soir, la police a dispersé avec des tirs de gaz lacrymogène un groupe de plusieurs centaines de migrants qui cherchait à forcer sa frontière.Lire aussi :Hongrie, Croatie, Autriche, Allemagne... le point sur l’afflux de migrants en EuropeL’Allemagne avait été, dimanche, le premier pays à annoncer le rétablissement des contrôles à sa frontière avec l’Autriche. Depuis, les portes de l’Europe se sont fermées les unes après les autres : la République tchèque, la Slovaquie et l’Autriche avaient rapidement annoncé un contrôle renforcé de leurs frontières avec la Hongrie.En Méditerranée, sept corps de migrants ont été repêchés au large de Tripoli, ont annoncé les garde-côtes libyens. Quatre femmes enceintes sont toujours portées disparues. Cent-deux autres migrants, d’origine africaine, ont pu être secourus. Une fillette syrienne de 4 ans, morte au large des côtes turques dans le naufrage d’une embarcation en route vers la Grèce, a été retrouvée gisant sur une plage turque, rappelant l’image du petit Aylan devenu un symbole du drame des migrants. 18.09.2015 à 16h45 • Mis à jour le18.09.2015 à 18h42 | Mattea Battaglia Les projets de programmes de cycles présentés, vendredi 18 septembre, par la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, doivent se concrétiser en classe, du CP à la 3e, dès la rentrée 2016. Panorama de quelques changements perceptibles côté élèves.Du temps pour progresser dans une perspective de moins redoublerC’est l’une des conséquences de l’abandon du principe « un programme, une année, une discipline », au profit d’une logique dite « curriculaire » fixant des objectifs à atteindre sur trois ans plutôt qu’un niveau à obtenir en une année. D’où l’appellation retenue de « programmes de cycle », l’un pour les classes de CP-CE1-CE2 (cycle des apprentissages fondamentaux), l’autre pour les CM1-CM2-6e (cycle de consolidation, à cheval sur l’élémentaire et le collège), un dernier couvrant les classes de 5e, 4e et 3e (cycle des approfondissements). « Il ne s’agit pas de repousser les apprentissages mais d’autoriser à les reprendre, souligne le Conseil supérieur des programmes [CSP], qui a pris en charge leur rédaction. L’objectif est d’atteindre les exigences à la fin du cycle et pas nécessairement à la fin de l’année, dans une perspective de forte diminution des redoublements et de meilleure prise en charge de la vitesse de chacun. »Plus de progressivité dans les apprentissagesLe CSP s’est attaché à démontrer que la progressivité, favorisée par ces cycles, ne se fait pas au détriment de l’exigence scolaire et disciplinaire. Les « repères de progressivité » et « attendus de fin de cycle », bien présents dans les nouveaux programmes, en portent la trace : ainsi en mathématiques, pour le cycle 2, « il est possible lors de la résolution de problèmes d’aller avec certains élèves ou avec toute la classe au-delà des repères de progressivité identifiés pour chaque niveau ». On ne s’interdit pas la préconisation inverse : ainsi du report, en mathématiques, de l’étude de la technique opératoire de la division du CE2 au CM1. En grammaire, l’étude des pronoms relatifs et des propositions relatives interviendra en cycle 4 plutôt qu’en cycle 3.En histoire, la chronologie confirmée, des thématiques reformuléesAu collège, concernant l’histoire, le CSP s’est livré à une véritable « opération déminage ». S’il a confirmé l’approche chronologique, il est revenu sur l’idée d’un « libre choix » laissé aux enseignants entre des thématiques présentées comme facultatives et d’autres obligées – une distinction censée favoriser leur liberté pédagogique et leur permettre de « boucler » les programmes, mais qui a fait polémique ce printemps, bien au-delà des cercles d’enseignants. Parmi les thématiques reformulées, la première en classe de 5e, intitulée « Chrétienté et Islam, des mondes en contact », répond clairement à ceux qui avaient voulu voir, dans la première mouture des programmes divulguée en avril, un Islam surdimensionné au détriment de la Chrétienté. En classe de 3e, le premier thème, « L’Europe, un théâtre majeur des guerres totales », comprend les deux guerres mondiales – alors qu’il avait été question d’aborder 1914-1918 plutôt en 4e –, mais aussi l’entre-deux-guerres, Vichy, la résistance, la collaboration… Un chapitre de taille. Dernier thème proposé à l’étude en fin de collège : « Françaises et Français dans une République repensée ».L’accent mis sur le lire-écrire-compterDictée, calcul mental et lecture à voix haute, au quotidien, ont été défendus par Mme Vallaud-Belkacem peu avant la présentation officielle des nouveaux programmes. Y compris dans les colonnes du Monde, où la ministre a défendu « une école de l’exigence ». Dans les nouveaux programmes, si l’accent est clairement mis sur le lire-écrire-compter – des activités systématisées, répétées, amplifiées – on ne trouve pas trace pour autant, aussi clairement, des « dictées quotidiennes » prônées par voie de presse – et notamment dans une tribune signée par la ministre dans Le Monde.Une dimension numérique reconnueLes nouveaux programmes n’oublient par les « digital natives » que sont les écoliers et collégiens du XXIe siècle. Dès le cycle 2, encore plus aux cycles 3 et 4, le numérique est intégré aux apprentissages, en particulier dans le nouveau programme de français : lecture sur supports numériques, lecture hypertextuelle, écriture au clavier, recherches d’informations en ligne, etc., y sont mises en avant. Le programme de mathématiques, également, prévoit au cycle 3 l’introduction progressive des outils numériques, en particulier l’usage de logiciels de calcul et de numération. Un nouveau thème apparaît au cycle 4 : « Algorithmique et programmation ».Le croisement des enseignements, soit plusieurs enseignants par classeCertains professeurs pratiquaient déjà de manière sporadique l’interdisciplinarité : elle doit désormais être généralisée. Dans les trois programmes de cycles et pour chaque discipline sont précisées les possibilités de « croisements entre enseignements ». En classe de 5e par exemple, dans le cadre des enseignements pratiques interdisciplinaires (ces EPI découlant de la réforme du collège) « Culture et création artistiques » et « Information, communication, citoyenneté », histoire et français pourront être croisés, à travers l’« écriture par les élèves de carnets de bord ou de voyage réel ou fictif, éventuellement sous forme de blog, en utilisant les informations historiques ». Education physique et sportive (EPS), sciences de la vie et de la Terre (SVT) et chimie pourront aussi être mobilisées simultanément pour travailler sur les statistiques, la proportionnalité, la représentation de données ou encore la vitesse...Mattea BattagliaJournaliste au Monde 18.09.2015 à 13h20 • Mis à jour le18.09.2015 à 17h26 Nouvelle porte d’entrée en Europe occidentale après la fermeture des frontières hongroises, la Croatie semble aujourd’hui débordée par l’afflux de migrants sur son territoire. Le premier ministre croate, Zoran Milanovic, a annoncé, vendredi 18 septembre, que son pays n’enregistrerait plus de nouveaux arrivants et que les migrants ne seraient plus hébergés.« La Hongrie a verrouillé sa frontière avec du fil barbelé, ce n’est pas une solution, mais la solution n’est pas non plus que ces gens restent en Croatie », a lancé M. Milanovic. La Croatie s’était imposée comme la nouvelle route pour gagner l’Europe occidentale depuis le verrouillage de la frontière serbo-hongroise. Dans un premier temps, les autorités croates avaient laissé le passage libre aux hommes, femmes et enfants qui entraient dans son territoire pour gagner l’Europe de l’Ouest.Lire aussi :L’Union européenne a reçu plus de 213 000 demandes d’asile d’avril à juinMigrants transportés vers la frontière hongroiseZagreb a finalement dû faire machine arrière : alors que les autorités croates estimaient que le nombre de migrants serait de 20 000 en deux semaines, il a presque été atteint en deux jours avec l’arrivée de 14 000 personnes, « saturant » les capacités d’accueil du pays. Les personnes qui arrivent désormais aux frontières croates seront transférées vers la Hongrie, où les autorités ont barricadé les frontières, ou vers la Slovénie.Selon des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP), un convoi de 22 autobus affrétés par la Croatie pour le transport des migrants est actuellement bloqué près de la frontière avec la Hongrie. Ils faisaient face à quelque 200 policiers et 50 militaires hongrois chargés de garder la frontière. Dans l’après-midi, deux bus ont été vus traversant la frontière et leurs passagers transférés dans des bus hongrois pour une destination qui n’a pas été précisée de source officielle, rendant difficile, pour l’heure, d’y voir un fléchissement de la politique hongroise.Le premier ministre croate a justifié sa décision :« Quel autre choix avons-nous ? Vous êtes les bienvenus si vous voulez traverser la Croatie. Mais ne restez pas. Pas que l’on ne vous aime pas, mais parce que nous ne sommes pas votre destination finale (...) Je ne vois pas où est le problème pour la Slovénie et la Hongrie de laisser ces gens passer. »Le gouvernement hongrois a répondu, par la voix de son porte-parole, Zoltan Kovacs, en qualifiant la décision d’« inacceptable » : « Un pays européen n’a pas le droit de ne pas respecter la loi européenne pour la seule raison qu’il n’est pas prêt ! » Viktor Orban, le premier ministre de la Hongrie, avait d’ailleurs annoncé plus tôt que son pays avait commencé à poser une clôture barbelée à sa frontière avec la Croatie et envisageait de faire de même à sa frontière avec la Roumanie.Lire le reportage :En Croatie, l’itinéraire bis des migrants compromis Aucune envie d’être un « hot spot »M. Milanovic a prévenu les autorités européennes que son pays refuserait d’être un « hot spot », ces centres d’accueil et d’enregistrement dont l’UE veut se doter à ses frontières extérieures pour y examiner les demandes d’asile. La veille, la Croatie avait annoncé la fermeture « jusqu’à nouvel ordre » de sept des huit points de passage avec la Serbie.La Slovénie, petit pays de l’espace Schengen, a annoncé à son tour avoir suspendu, jusqu’à vendredi au moins, son trafic ferroviaire avec la Croatie. La Slovénie dit n’avoir pas l’intention de faciliter l’entrée sur son territoire des migrants, qui ont commencé à arriver à sa frontière.Lire aussi :Hongrie, Croatie, Autriche, Allemagne... le point sur l’afflux de migrants en EuropeL’Allemagne avait été, dimanche, le premier pays à annoncer le rétablissement des contrôles à sa frontière avec l’Autriche. Depuis, les portes de l’Europe se sont fermées les unes après les autres : la République tchèque, la Slovaquie et l’Autriche avaient rapidement annoncé un contrôle renforcé de leurs frontières avec la Hongrie. Enora Ollivier Elincourt-Sainte-Marguerite et ses 910 habitants doit faire face, depuis quelques mois, à une crise politique. Dans cette commune de l’Oise, à une quinzaine de kilomètres au nord de Compiègne, le conseil municipal a explosé un peu plus d’un an seulement après les élections de mars 2014. Sur les quinze élus, six ont démissionné, provoquant la tenue d’élections complémentaires, prévues les 27 septembre et 4 octobre.Les raisons de ces départs sont variées : un retraité a renoncé après des brouilles avec son voisinage, une adjointe est partie à cause de différends avec d’autres membres du conseil, entraînant avec elle deux conseillers, avant qu’un couple ne mette fin cet été à son mandat, qu’il jugeait incompatible avec sa vie personnelle.« Beaucoup ne s’attendaient pas à avoir une telle charge de travail », commente le maire de la commune, Bruno Huygebaert, selon qui l’inexpérience de l’assemblée – personne n’avait jusqu’ici été élu – n’est pas étrangère à la situation. « Et puis, c’était une équipe d’amis. Au début, tout se passe bien, mais quand vous devez faire la distinction entre la municipalité et l’amitié, prendre des décisions… ça ne se passe pas vraiment comme il faudrait », édulcore-t-il.A une cinquantaine de kilomètres de là, la commune d’Ermenonville, 990 habitants, a connu une situation similaire. Un climat tendu, six démissions, une élection partielle au début de l’été, et un même constat établi par le maire, Alain Pétrement : des personnes, élues pour la première fois, « s’étaient trompées sur leur rôle » au sein conseil municipal. Sans compter le manque de moyens qui a, d’après lui, contribué à « démotiver » certains.Phénomène difficile à quantifierLes cas d’Elincourt-Sainte-Marguerite et d’Ermenonville ne sont pas isolés : ces temps-ci, de nombreux élus de mairie broient du noir. Depuis les dernières élections municipales de mars 2014, beaucoup ont remisé leur écharpe bleu-blanc-rouge au placard. Le phénomène est difficile, pour ne pas dire impossible, à quantifier de manière précise : seuls les départs volontaires de maires et d’adjoints doivent être adressés aux préfectures, lesquelles n’établissent pas toutes un recensement de ces démissions. Et les départs de conseillers, qui dans les communes de moins de 1 000 habitants ne donnent lieu à une nouvelle élection que lorsqu’un tiers du conseil municipal a démissionné, peuvent passer relativement inaperçus.Des comptes sont toutefois faits localement. Dans le Nord, 312 élus municipaux, toutes fonctions confondues, ont démissionné entre mars 2014 et mars 2015, tandis que le département voisin du Pas-de-Calais a connu sur la même période le départ de 196 élus – un chiffre plus bas, mais qui reste nettement supérieur aux 39 démissions enregistrées au début de la précédente mandature, de mars 2008 à mars 2009. Dans le Gard, le chiffre monte à 550 démissions, soit quasiment 10 % des élus communaux du département. Dans l’Oise, le « ras-le-bol » des élus municipaux est tel qu’une manifestation est prévue devant la préfectureBien sûr, ces chiffres sont à relativiser, dans un pays qui compte plus de 36 000 communes et 500 000 élus municipaux. Mais les départs volontaires d’élus sont « un phénomène qui s’amplifie et interpelle » assure Thomas Bordonali, le directeur de l’Union des maires de l’Oise. La préfecture du département, qui ne possède pas les chiffres de départs de conseillers, a recensé depuis mars 2014 la démission de trois maires et de 43 adjoints.Dans l’Oise, le « ras-le-bol » des élus municipaux est tel qu’une manifestation est prévue devant la préfecture, à Beauvais, le 9 octobre. « Des élus mettent leur démission dans la balance, si la situation ne s’améliore pas et si on ne les écoute pas davantage », glisse M. Bordonali.« Plus la commune est petite, plus l’élu est sollicité »Si le diagnostic de déprime dans les mairies est largement partagé, les causes profondes d’un tel vague à l’âme s’étalent, du sentiment d’abandon de l’Etat à un désinvestissement plus personnel. « Après l’élection, l’euphorie retombe vite », raconte Nadège Lefebvre, maire (Les Républicains) de Lachapelle-aux-Pots, 1 600 habitants, toujours dans l’Oise, et vice-présidente en charge de la ruralité au conseil départemental. Le mandat exige un investissement très important, surtout en milieu rural : « Plus la commune est petite, plus l’élu est sollicité et s’occupe de tout. »« Souvent, les élus ont aussi une activité professionnelle. Alors la commune, c’est pour eux du travail supplémentaire, des heures à effectuer en plus, le tout pour des petites indemnités. »A cela s’ajoutent « des budgets maigres, des dotations de l’Etat qui baissent, des projets qui ne peuvent pas être mis en œuvre ». Au bout du compte : beaucoup de désillusion et un écart considérable entre les attentes et la réalité qui poussent certains à jeter l’éponge.M. Bordonali parle de « grande lassitude » des élus devant des contraintes selon lui de plus en plus grandes, des réglementations et des normes qui évoluent constamment, des réformes nationales à mettre en œuvre comme l’accessibilité des bâtiments publics pour les handicapés – récemment repoussée de trois ans –, les rythmes scolaires, ou encore la baisse du concours de l’Etat dans les budgets.Lire aussi : Les collectivités locales sont-elles responsables du déficit public ?« Egoïsme grandissant »« Il y a certes une peur de ne pas pouvoir boucler son budget, mais celui qui démissionne parce qu’il n’a pas assez d’argent pour gérer ne mérite pas d’être élu », conteste toutefois Pierre Brajou, le président de l’association nationale des directeurs d’associations de maires.Selon lui, la complexité parfois inattendue des tâches municipales n’explique pas à elle seule les départs anticipés des mairies. Le malaise viendrait aussi du fait que « les élus n’ont plus forcément en eux l’idée d’intérêt général ». En zone rurale, « 50 % du mandat consiste à s’investir pour le bien de ses concitoyens », poursuit M. Brajou, qui est également directeur de l’association des maires de Corrèze. Les personnes « ne sont pas prêtes à gérer le problème du chien qui aboie chez la voisine ou du barbecue qui fume trop ». Et de pointer un « égoïsme grandissant » :« On ne s’investit plus aujourd’hui comme il y a dix ans ou même six ans. A la retraite, certains hésitent maintenant entre le club d’échecs et le conseil municipal. Ils veulent être élus parce que ça les flatte. Ils se disent “je pourrais porter une écharpe et mener de grands projets”. Mais être élu, c’est surtout s’occuper des affaires courantes, qui ne sont pas si marrantes, comme la gestion du personnel ou les travaux de voirie. »Des personnes « deviennent aujourd’hui élus par hasard », soupire M. Brajou regrettant presque « le temps où il y avait des générations de maires ».Comment apaiser ces élus moroses ? Certains préconisent un abaissement du nombre de conseillers – il en faut par exemple 15 dans les communes de 500 à 1 499 habitants – pour que ne se présentent que les candidats motivés. D’autres en appellent à la solidarité des autres collectivités.Mme Lefebvre plaide ainsi pour que « les plus grosses structures, comme le département ou les régions, épaulent les maires ruraux ». A Elincourt-Sainte-Marguerite, M. le maire a lui déjà tiré un enseignement de la crise actuelle : ne plus jamais prendre sur sa liste des couples, qui en cas de coup dur, ont la fâcheuse tendance à démissionner à deux.Enora OllivierJournaliste au Monde Guy Dutheil Avoir été condamné à maintes reprises pour propos antisémites, diffamation, injure et provocation à la haine et à la discrimination raciale, n’est pas la meilleure des cartes de visite pour un aspirant locataire. Alors qu’il pourrait bientôt être expulsé du théâtre de la Main d’or, où il se produit depuis quinze ans (le tribunal de Paris doit faire connaître sa décision le 29 septembre), le polémiste Dieudonné pensait avoir trouvé une autre scène pour ses prochains spectacles, mais il va devoir prospecter de nouveau.Le 8 septembre, la société Les Productions de la plume signe un bail, dit de courte durée, pour organiser des spectacles sur une partie du site des anciens Ateliers Christofle, situés à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Elle loue pour deux ans un local d’environ 1 500 mètres carrés constitué principalement d’une vaste salle de réception. Idéal pour des représentations.Le bail aura vraiment été de courte durée : une semaine. Le temps pour le propriétaire des lieux, la SARL des Ateliers Christofle, une filiale du groupe Madar, spécialisé dans l’immobilier de bureaux et d’entreprises, de découvrir « avec horreur et stupéfaction » que son nouveau locataire n’est autre que Dieudonné. Jamais le nom du polémiste n’est apparu dans la négociation du bail. Selon les documents que Le Monde s’est procurés, c’est sa compagne Noémie Montagne, la gérante des Productions de la plume, qui a signé le bail à sa place.Lire l'entretien :Dieudonné : « Je ne suis pas antisémite, parce que ça n’est pas drôle »« Troubles à l’ordre public »Quand il a découvert le tour de passe-passe, le propriétaire est « entré dans une colère noire ». Sa réaction n’a pas traîné. Par mail et lettre recommandée en date du mercredi 16 septembre, il a fait savoir aux Productions de la plume qu’il avait été « trompé » et qu’il considérait de ce fait le bail comme nul. Pour appuyer leur décision, les dirigeants de la SARL des Ateliers Christofle ont expliqué : « Notre consentement a été vicié dans la mesure où si nous avions su que cette société était, entre autres, la société de production de Dieudonné M’Bala M’Bala nous n’aurions jamais donné notre accord pour la signature de bail. » Le propriétaire invoque aussi « les troubles de jouissance au voisinage et les troubles à l’ordre public qui se sont produits par le passé en d’autres lieux ».Surtout, la direction de la SARL des Ateliers Christofle fait savoir « que pour des raisons morales, ils n’auraient jamais loué à un négationniste qui a déjà été condamné à plusieurs reprises par les tribunaux ». Le polémiste a déjà été condamné à 25 000 euros d’amendes pour des déclarations antisémites proférées lors d’une de ses représentations. Ce sont maintenant les avocats des deux parties qui devront régler ce conflit.Lire aussi :Dieudonné : les principaux procès perdus depuis 2007Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 18.09.2015 à 09h44 • Mis à jour le18.09.2015 à 12h27 De retour de Syrie, un homme présenté comme étant un ex-djihadiste et prénommé Reda, arrêté le 11 août par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), projetait un attentat contre une ou des salles de concert, selon des sources judiciaires citées par l’Agence France-Presse (AFP), confirmant une information de BFM-TV.L’homme, mis en examen et écroué le 15 août, avait séjourné une semaine dans la ville de Rakka, dans le nord-est de la Syrie au mois de mai. Dans cette localité qui constitue le fief syrien de l’Etat islamique (EI), il aurait reçu pour instructions de perpétrer un attentat pour faire un maximum de victimes. D’après BFM, il aurait reconnu son projet au troisième jour de sa garde à vue et aurait confié avoir été pris en charge par un commanditaire après avoir été blessé à l’entraînement.Lire le décryptage :Les nouveaux chiffres de la radicalisationUn projet jugé sérieuxA ce stade, on ne lui connaît pas de préparation logistique plus avancée, a assuré une source judiciaire. L’homme arrêté n’était pas connu des services de police et n’avait pas de casier judiciaire avant son départ pour la Syrie, a précisé à l’AFP cette source.Selon BFM-TV, la DGSI ne s’est pas aperçue immédiatement de son retour en France, après qu’il a emprunté un itinéraire complexe : Gaziantep et Istanbul, en Turquie ; Varsovie ; Prague ; Amsterdam, puis Paris. C’est grâce à un djihadiste espagnol arrêté que les services de renseignement ont retrouvé sa trace, après qu’il a donné son nom lors d’un interrogatoire.Après un mois et demi de surveillance, la DGSI a décidé de l’arrêter, même s’il n’avait pas encore choisi le lieu, ni la date de son attentat et n’avait pas acheté d’armes. Malgré cela, les enquêteurs ont considéré que son projet était suffisamment sérieux pour l’appréhender.Lire aussi :« La France est le pays le plus visé par le djihadisme » 18.09.2015 à 06h42 • Mis à jour le18.09.2015 à 12h06 | Mattea Battaglia et Séverin Graveleau Tout ou presque avait été reproché aux futurs programmes scolaires du CP à la 3e, au printemps. La nouvelle version, rendue publique vendredi 18 septembre par le ministère de l’éducation nationale, a été totalement réécrite.Terminées, les thématiques historiques laissées au libre choix des enseignants, au détriment du « récit national ». Banni, le jargon raillé des enseignants eux-mêmes, en particulier en éducation physique et sportive. Dépassé le danger d’un « nivellement par le bas » – c’est en tout cas ce qu’espère le Conseil supérieur des programmes (CSP) : si d’aucuns avaient dénoncé en avril une première version simplifiée à l’extrême pour laisser plus de liberté pédagogique aux enseignants, les nouveaux programmes se sont étoffés, densifiés…C’est sur le degré d’exigence accru que la ministre de l’éducation nationale a choisi de communiquer, valorisant l’accent nouveau mis sur les « fondamentaux » dans ces programmes, qui entreront en vigueur à la rentrée 2016. « La pratique répétée de la lecture et de l’écriture, la discipline exigée par des dictées quotidiennes sont indispensables », affirme Najat Vallaud-Belkacem dans Le Monde du samedi 19 septembre. En plus des dix heures classiquement dévolues au français, explique la ministre, dix heures hebdomadaires seront consacrées à des activités quotidiennes d’oral, de lecture et d’écriture. De quoi satisfaire les nostalgiques ?Lire la tribune exclusive :Najat Vallaud-Belkacem veut « des dictées quotidiennes à l’école »Enjeu doubleA la lecture des nouveaux programmes, notamment ceux de cycle 2 (CP, CE1, CE2), on ne peut que constater la place, majeure, accordée au lire, écrire, compter. Il est ainsi question, d’« occasions d’écrire très nombreuses [qui] devraient faire de cette pratique l’ordinaire de l’écolier » ; d’« au moins une séance quotidienne » en écriture ; ou encore, en mathématiques, d’une « pratique quotidienne du calcul mental [qui] conforte la maîtrise des nombres et des opérations ». Au collège aussi, une marche est franchie : un élève de 5e doit pouvoir écrire seul un « texte correct » de 500 à 1 000 signes, et de 2 000 à 3 000 signes en 4e et 3e. Pour le ministère de l’éducation, l’enjeu est double : s’éviter un procès en laxisme, alors que s’engagent les discussions sur la réforme sensible de l’évaluation et de la notation ; et sans doute aussi focaliser l’attention sur des activités – lecture, écriture, calcul – qui parlent à tous, enseignants comme parents, à droite comme à gauche de l’échiquier politique. Un contre-feu ? Dans les rangs du CSP, jeudi soir, on s’étonnait un peu de ce choix de communication, de cette « interprétation ». Pour le CSP, l’essentiel est ailleurs. Dans la forme du document d’abord. Du début à la fin de la scolarité obligatoire, ce sont des textes uniformisés qui sont offerts à la lecture des enseignants, mais aussi des parents d’élèves – auxquels certains passages, plus abordables, sont désormais destinés, en particulier ceux liés aux « compétences travaillées ». Un quadruple niveau de lecture (par compétences, disciplines, cycles et années) entend concrétiser en douceur la logique du « socle commun ». Les exemples d’activités sont bien plus détaillés qu’auparavant pour les enseignants en manque d’inspiration didactique.Lire l'enquête :Dans les coulisses de la fabrique des programmes scolaires« Indications de corpus »Sur le fond, aussi, les projets de programmes ont évolué – d’autant que les 40 000 enseignants consultés à leur sujet, avant l’été, les avaient jugés avec sévérité. C’est manifeste en français : si l’on ne trouve pas les listes d’ouvrages ou d’auteurs que certains réclamaient, le CSP propose des « indications de corpus ». En 5e par exemple, sans citer Molière, il est question de « lecture intégrale d’une comédie du XVIIe siècle ». A ceux qui voyaient dans la première version des programmes d’histoire une « survalorisation » de l’islam au détriment de la chrétienté, le CSP propose un nouveau thème d’étude : « Chrétienté et islam, des mondes en contact » – première des thématiques introduites en 5e. La première guerre mondiale, placée initialement en fin de 4e et que les enseignants craignaient de ne pas pouvoir aborder, faute de temps, rejoint « les guerres totales » du XXe siècle, thème lourd abordé en 3e. Le rôle de la chronologie est réaffirmé.Dans cette deuxième mouture, une place considérable est faite aux EPI, ces « enseignements pratiques interdisciplinaires » introduits par la réforme du collège. Les notions qui s’y prêtent sont identifiées. Ainsi, pour l’EPI « information, communication, citoyenneté », un travail sur le décodage de la propagande est proposé, mêlant histoire, français, langues étrangères…Pour le CSP, l’essentiel – la logique par cycle de trois ans et par compétences – est sauf. Reste à savoir comment l’ensemble sera accueilli par la communauté éducative. Jamais un nouveau programme n’a échappé à la critique.Lire aussi :Les nouveaux programmes scolaires du CP à la 3eSéverin GraveleauJournaliste au MondeMattea BattagliaJournaliste au Monde 17.09.2015 à 19h29 • Mis à jour le18.09.2015 à 08h24 | Mattea Battaglia et Séverin Graveleau Le chantier des programmes scolaires – dont on attend la dernière mouture ce vendredi – n’est pas encore achevé qu’un autre dossier, tout aussi sensible, vient de sortir des tiroirs de la rue de Grenelle : celui de l’évaluation. Et il en sort un peu contraint et forcé, après qu’Europe 1 a lancé la polémique, jeudi 17 septembre au matin. Du CP à la 3e, les notes sur 20 devraient, selon la station, disparaître en septembre 2016 pour laisser la place à une notation de 1 à 4 ou de 1 à 5. L’information a été démentie par le ministère de l’éducation : « L’échelle évoquée par Europe 1 est une réflexion menée sur le suivi du socle commun de connaissances, de compétences et de culture, et ne correspond absolument pas aux notes dans les disciplines », a indiqué un communiqué.« Des hypothèses sur lesquelles nous travaillons »Contacté par Le Monde, le cabinet de Najat Vallaud-Belkacem insiste sur la distinction entre « deux dossiers différents : l’évaluation en classe et l’évaluation du socle commun [ce que tout élève doit avoir acquis à l’issue de la scolarité obligatoire, à 16 ans]. Sur ce dernier, [les échelles évoquées] sont bien des hypothèses sur lesquelles nous travaillons, confirme-t-on dans l’entourage de la ministre, mais aucune décision ne sera prise avant la mi-octobre. » Car c’est le Conseil supérieur de l’éducation (CSE), organe consultatif, dont une réunion est prévue le 15 octobre, qui devra préciser la réforme de l’évaluation.L’enjeu est de prendre en compte, dans les bulletins des élèves (trimestriels et semestriels) ainsi que dans le diplôme national du brevet – sans doute réduit à trois épreuves, dont un oral – l’« évaluation par compétences ». Selon les premières propositions mises sur la table, il serait donc question d’instaurer une échelle dite « de progrès » ou « de positionnement » de 1 à 4 du CP à la 6e. Puis de 1 à 5 au collège.Un bouleversement dans le second degré, où la notation de 0 à 20 est enracinée en dépit des « biais » reconnus par la communauté éducative. C’est moins vrai au primaire, où nombre d’écoles pratiquent déjà une évaluation différente, avec des codes couleurs, des smileys, des niveaux de compétences – non acquis, en cours d’acquisition, à renforcer, acquis… « Ce mode d’évaluation était jusqu’à présent facultatif au primaire, il pourrait être, demain, étendu jusqu’en 3e, rationalisé et normalisé », confirme un syndicaliste, sous couvert d’anonymat.Lire aussi :L’école peut-elle vraiment vivre sans notes ?« Usine à gaz »Ces changements n’entraîneraient pas de révolution, au quotidien, dans les classes. En tout cas pas de manière obligatoire. Le ministère de l’éducation nationale n’en a de toute façon pas les moyens : l’évaluation relève de la « liberté pédagogique » des enseignants. Mais à compter de la rentrée 2016, il n’est pas impossible que les bulletins transmis aux familles, et qui font foi tout au long du cursus scolaire, évoluent considérablement.Pour les enseignants, une question n’est pas tranchée : comment articuler cette nouvelle évaluation du socle commun avec les notes de 0 à 20 si on ne les supprime pas ? Maintiendrait-on un double système ? Inaugurerait-on un système d’équivalences, avec un bulletin scolaire à double entrée ? « Ce serait une usine à gaz, redoute un autre syndicaliste interrogé sur le sujet. Vous pourrez toujours avoir une série d’exercices notés sur 20, ce qui importe aujourd’hui, c’est [de matérialiser dans le bulletin scolaire] ce que ces exercices ont permis de valider comme compétences. » Le pari n’est pas gagné.Cela fait pourtant des mois que le ministère de l’éducation planche sur le dossier de l’« évaluation positive » – expression désormais préférée à celle d’« évaluation bienveillante » popularisée par le prédécesseur de Najat Vallaud-Belkacem, Benoît Hamon. Ce dernier avait lancé, en juin 2014, une conférence nationale sur l’évaluation des élèves, son premier chantier – et l’un des seuls – mené rue de Grenelle. Depuis, le ministère a joué la prudence. La réforme de l’éducation prioritaire, puis celles du collège et des programmes, qui ont soulevé des accusations de « nivellement par le bas », ont pris le dessus.Lire aussi :Vers une révolution de l’évaluation des élèves ?Le gouvernement, qui aimerait aujourd’hui éviter un « procès en laxisme », est obligé d’avancer : on ne peut mettre en place des programmes par cycle (sur trois ans) et par compétences, sans repenser la manière dont on évalue les acquis des élèves. Ira-t-il jusqu’au bout ? « Après la réforme du collège, après celle des rythmes scolaires, il prend le risque d’enflammer l’opinion à trois mois des élections régionales », murmure-t-on dans les cercles syndicaux.Séverin GraveleauJournaliste au MondeMattea BattagliaJournaliste au Monde Samuel Laurent La France cessera-t-elle un jour de débattre des 35 heures ? Un nouveau sondage, publié dans Libération, montre un pays divisé autour de la question du temps de travail, une courte majorité (52 %) souhaitant rester à 35 heures hebdomadaires, quand 40 % se disent prêts à y renoncer.1. Mesurer le temps de travail, une gageure39,6 ?Depuis les lois Aubry, les Français doivent, théoriquement, effectuer 35 heures de travail hebdomadaires pour un plein-temps, contre 39 auparavant. #container_14423932810{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14423932810{ height:500px; } #container_14423932810 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14423932810 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14423932810 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14423932810 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du temps de travail salarié depuis 1945(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = 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La question est complexe.Le calcul le plus classique se fait à partir des grandes masses d’heures travaillées par an, ramenées au nombre de travailleurs concernés, ce qui permet notamment de comptabiliser les congés et les maladies.Et selon celle-ci, les Français travaillent effectivement, en moyenne, plus : 39,6 heures pour les personnes à plein-temps, et 39 heures – tout rond – pour les seuls salariés. Ce qui place la France dans le bas du tableau européen, devant les Pays-Bas, l’Italie ou le Danemark, mais bien loin du Royaume-Uni, recordman de la durée de travail hebdomadaire avec 42,4 heures. #container_14424782568{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14424782568{ height:500px; } #container_14424782568 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14424782568 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14424782568 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14424782568 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Temps de travail hebdomadaire en Europe en 2014, selon Eurostatdans une sélection de pays, pour un salarié à temps-plein. (function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14424782568", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#ffc832","#285a82","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Royaume-Uni","Portugal","Chypre","Bulgarie","Grèce","Roumanie","Hongrie","Estonie","Allemagne","Union européenne à 28","Espagne","Suède","France","Pays-Bas","Italie","Danemark"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": " Non-salariés", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 46.1 ], [ "", 49.8 ], [ "", 48.5 ], [ "", 44.4 ], [ "", 50.3 ], [ "", 38.9 ], [ "", 43 ], [ "", 42.6 ], [ "", 49.3 ], [ "", 47.4 ], [ "", 48.5 ], [ "", 48 ], [ "", 51.3 ], [ "", 49.2 ], [ "", 45.5 ], [ "", 48.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Salariés", "color": "#285a82", "data": [ [ "", 42.4 ], [ "", 41.7 ], [ "", 41.5 ], [ "", 40.9 ], [ "", 40.8 ], [ "", 40.8 ], [ "", 40.7 ], [ "", 40.6 ], [ "", 40.5 ], [ "", 40.4 ], [ "", 40.2 ], [ "", 39.9 ], [ "", 39 ], [ "", 38.9 ], [ "", 38.7 ], [ "", 37.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " heures", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Mais ce chiffre est en réalité très approximatif. Il est en effet très complexe de recueillir des données précises autrement que par des enquêtes type sondages. Faut-il par exemple décompter le temps des salariés absents, ce qui fait évidemment chuter la moyenne ?37,3 ?C’est d’ailleurs pour cela que l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ne donne pas le même chiffre que la statistique française et européenne. Pour cet organisme, les Français (salariés et non salariés à plein-temps) travaillent en moyenne 37,3 heures, ce qui les place… au-dessus des Allemands, contrairement au classement d’Eurostat. #container_14424797655{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14424797655{ height:500px; } #container_14424797655 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14424797655 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14424797655 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14424797655 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Durée hebdomadaire du travail selon l'OCDEDans une sélection de pays européens, pour les salariés et non-salariés à temps completSource : OCDE(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14424797655", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Grèce","Pologne","Islande","Portugal","Espagne","Nouvelle-Zélande","Luxembourg","France","Italie","Finlande","Royaume-Uni","Suède","Irlande","Allemagne","Norvège","Danemark","Pays Bas"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Durée du travail", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 41.94 ], [ "", 40.75 ], [ "", 39.7 ], [ "", 39.7 ], [ "", 37.91 ], [ "", 37.44 ], [ "", 37.38 ], [ "", 37.3 ], [ "", 36.93 ], [ "", 36.83 ], [ "", 36.65 ], [ "", 36.32 ], [ "", 35.64 ], [ "", 35.27 ], [ "", 34.44 ], [ "", 33.47 ], [ "", 30.14 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " heures", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}L’affaire est d’autant plus complexe que ce chiffre a une forte dimension symbolique. Son calcul a donné lieu à plusieurs controverses entre instituts.Et les choses se compliquent encore si on rentre dans les détails : on parle ici des salariés à plein-temps. Mais les temps partiels ou les travailleurs indépendants doivent également être comptabilisés. Autant de points qui rendent toute comparaison internationale délicate, un paradoxe alors que ce chiffre est l’un de ceux qui reviennent le plus souvent dans le débat.Lire : La France, pays où l'on travaille le moins ? La réduction du temps de travail a donc imposé une baisse du nombre d’heures travaillées par an, qui, d’ailleurs, est dans la continuité des baisses observées dans le monde occidental depuis les années 1950. Depuis 2000, le nombre d’heures travaillées par an s’est stabilisé, à un niveau moindre qu’auparavant. Mais le nombre d’heures effectuées par semaine, lui, est resté globalement stable, comme le montre une seconde enquête.2. Plus de vacances, mais des journées aussi longues que dans les années 1990La durée légale du travail n’est pas la durée réelle : elle comptabilise un agrégat, plus ou moins précis, pas ce qu’effectue chaque salarié. Or, rares sont ceux qui se contentent de 35 heures sans jamais effectuer d’heure supplémentaire.A cet égard, la mesure qu’effectue la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère de l’emploi (Dares) sur la « durée individuelle » et « habituelle » du travail est intéressante : via des entretiens individuels, elle demande à chaque personne d’indiquer combien de temps elle a travaillé sur une semaine « normale », sans événement particulier (maladie, par exemple).Elle inclut donc toutes les heures habituellement effectuées, dont les heures supplémentaires régulières. Elle se différencie de la durée collective notamment par les jours de congés ou jours de RTT prévus pour tel ou tel salarié.Cette mesure correspond donc à la « journée » habituelle d’un individu et ne tient pas compte des congés. Et elle est plutôt stable depuis 1990 : à cette époque, les salariés déclaraient 39,6 heures, ils sont, en 2013, à 39,2 heures. Ce sont les non-salariés qui voient leur temps de travail se réduire le plus, passant de 54,6 heures à 51,7 heures. #container_14424814224{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14424814224{ height:500px; } #container_14424814224 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14424814224 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14424814224 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14424814224 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Durée individuelle du travail à temps completDonnées de la Dares sur une semaine "habituelle" (sans événement exceptionnel), mesurées individuellement auprès des ménagesSource : Dares(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14424814224", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["1990","1991","1992","1993","1994","1995","1996","1997","1998","1999","2000","2001","2002","","2003","2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Non salariés", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 54.6 ], [ "", 55 ], [ "", 54.1 ], [ "", 54.6 ], [ "", 54.6 ], [ "", 54.4 ], [ "", 54.3 ], [ "", 54.7 ], [ "", 54.6 ], [ "", 54.7 ], [ "", 54.7 ], [ "", 54.6 ], [ "", 54.3 ], [ "", null ], [ "", 54.8 ], [ "", 55 ], [ "", 55.1 ], [ "", 54.8 ], [ "", 54.6 ], [ "", 54 ], [ "", 53.5 ], [ "", 53.3 ], [ "", 52.7 ], [ "", 52.9 ], [ "", 51.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Salariés", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 39.6 ], [ "", 39.7 ], [ "", 39.7 ], [ "", 39.8 ], [ "", 39.9 ], [ "", 39.9 ], [ "", 39.9 ], [ "", 39.8 ], [ "", 39.7 ], [ "", 39.6 ], [ "", 38.9 ], [ "", 38.3 ], [ "", 37.7 ], [ "", null ], [ "", 38.9 ], [ "", 39 ], [ "", 39.1 ], [ "", 39.1 ], [ "", 39.2 ], [ "", 39.3 ], [ "", 39.4 ], [ "", 39.4 ], [ "", 39.5 ], [ "", 39.4 ], [ "", 39.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}3. Des chiffres variables selon les catégories, mais supérieurs à 35 heuresSi on ventile ce chiffre du temps de travail individuel selon la catégorie socioprofessionnelle, on observe la même chose : qu’il s’agisse de cadres, d’employés, d’ouvriers ou de professions intermédiaires, aucune catégorie n’est réellement à 35 heures hebdomadaires.Ainsi, selon la Dares, un cadre travaille en moyenne 44,1 heures par semaine, contre 38,3 heures pour un employé et 38 heures pour un ouvrier. #container_14424823202{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14424823202{ height:500px; } #container_14424823202 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14424823202 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14424823202 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14424823202 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Durée habituelle hebdomadaire par catégorie de salariésTirés de l'enquête emploi Insee : questionnaires individuels auprès de salariés, donnant la durée effective d'une semaine "normale" sans événement particulierSource : Dares(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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Mais leur rythme de travail lorsqu’ils travaillent, lui, n’a pas évolué depuis une trentaine d’années, et reste en général plus proche des 39 heures que des 35.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 17.09.2015 à 14h16 • Mis à jour le17.09.2015 à 14h17 La question de l’arrivée des migrants en France suscite un vif débat chez Les Républicains, partagés entre le respect du droit, la tradition d’hospitalité et les problèmes sociaux et culturels liés à l’intégration. Les maires de Saint-Etienne (Loire) et du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) témoignent.- « Ma ville ne peut pas accueillir de nouveaux migrants », estime le maire du Blanc-Mesnil. La Seine-Saint-Denis, où la population est déjà très fragilisée, ne peut plus ouvrir ses portes aux immigrés, estime Thierry Meignen, maire (LR) de la commune. Il faut mettre en place des quotas par départements, car la charge d’accueil est mal répartie. Il explique que « pour la seule rentrée scolaire de ce mois de septembre, l’afflux de cette population hébergée a nécessité l’ouverture de cinq classes supplémentaires dans les écoles de la ville afin de pouvoir y scolariser les enfants des réfugiés. Ce coût, de plus d’un million d’euros, sera directement supporté par les finances de la ville et les impôts des Blanc-Mesnilois (…). Les conséquences de cette situation nouvelle, outre le coût qu’elle engendre pour les contribuables, sont catastrophiques pour les populations déjà sur place. Dans les écoles du centre-ville, certaines classes comptent déjà dans leurs effectifs plus de la moitié d’enfants ne parlant pas du tout la langue française ».- A Saint-Etienne, l’accueil n’est pas un vain mot. Pour Gaël Perdriau, le maire (LR) de Saint-Etienne, et président de Saint-Etienne Métropole, refuser d’aider les réfugiés, c’est un raisonnement à courte vue. Pour lui, « toutes ces communautés d’horizons très différents, souvent arrivées en nombre à Saint-Etienne, à des époques de crise socio-économique (France ruinée de l’après-­guerre dans les années 1920 ou les années 1950, Grande Dépression des années 1930, désindustrialisation et hémorragie démographique des années 1980-1990), se sont parfaitement intégrées et ont contribué à notre richesse économique, sociale et culturelle. Mais les migrants économiques non autorisés ou les demandeurs d’asile déboutés, sans droit ni titre, doivent être reconduits dans leurs pays d’origine ».A lire aussi :- Hébergement des réfugiés : le volontariat plutôt que les quotas, par Nicolas Chapuis, Maryline Baumard et Isabelle Rey-Lefebvre.- Accueil des réfugiés : les députés ne veulent pas « faire n’importe quoi », par Hélène Bekmezian, Alexandre Lemarié, Nicolas Chapuis et Bastien Bonnefous.- Un gisement de 20 000 places pour les migrants, par Maryline Baumard et Isabelle Rey-Lefebvre.- Les Français réticents à l’idée d’accueillir des étrangers, par Jean-Baptiste de Montvalon.- Le gouvernement bat le rappel des maires, par Maryline Baumard.- Petit guide pour distinguer les vrais chrétiens de faux, par Jean-Claude Bourdin. L’intention, affichée par certains maires, de trier les réfugiés en fonction de leur religion, est une honte. Mieux vaut traiter par l’ironie cette charité sélective et proposer à ces élus un test d’identification du chrétien véritable Laurent Borredon En janvier 2014, leur équipée avait frappé les esprits. Deux adolescents de 15 et 16 ans, partis de leur propre chef en Syrie, en douce. Les parents avaient alerté la police et les médias. Au bout d’un peu plus de deux semaines, A. et Y. étaient revenus d’eux-mêmes en France et avaient été mis en examen. L’instruction a été bouclée au printemps. Le 7 septembre, le parquet de Paris a rendu son réquisitoire définitif, dont Le Monde a pu prendre connaissance. Il demande le renvoi de A. et Y. devant le tribunal pour enfants pour « participation à un groupement terroriste ».Un procès terroriste devant la juridiction réservée aux enfants est un cas rare, mais pas inédit, cela s’est vu dans des dossiers basques. Et un mineur devrait prochainement comparaître dans l’affaire Forsane Alizza. Mais si les juges d’instruction suivaient le parquet dans leur ordonnance de renvoi, ce serait en revanche la première fois que le tribunal pour enfants jugerait des mineurs de retour de zone de combats pour « terrorisme ».Le projet des deux amis, élèves en 2de, a mûri en quelques semaines, à l’automne 2013. A. et Y. s’entraînent l’un l’autre, d’abord sur la pratique religieuse, que A. a fait découvrir à Y., puis sur la Syrie, pour laquelle ils se passionnent. Ils échangent des liens vers des vidéos d’exactions commises par le régime de Bachar Al-Assad et de propagande djihadiste. Sur Facebook, ils entrent en contact avec un Français présent en Syrie qui les guide dans leur voyage.Ambiance « pourrie »En Syrie, le choc est brutal. Trimballés à droite à gauche, dans des conditions de confort et de sécurité précaires, ils choisissent de rentrer en France. Lors de leur garde à vue, les deux adolescents reconnaissent qu’ils n’imaginaient pas que « ce serait si dur », et ils dénoncent l’ambiance « pourrie » dans leur groupe de francophones.Comme dans la plupart des dossiers de filières syriennes, l’instruction s’est attachée à prouver une volonté préalable de rejoindre un groupe djihadiste et à établir les faits et gestes des mis en examen en Syrie. La position des deux garçons sur ces sujets a peu évolué : A. assure être parti pour combattre le régime, mais pas dans un groupe djihadiste, et Y. continue à évoquer des motivations humanitaires. En revanche, ils reconnaissent s’être retrouvés, une fois sur place, dans un groupe affilié au Jabhat Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaida.Le réquisitoire débute d’ailleurs, avant même d’examiner les faits, sur un long propos « liminaire » historique destiné à prouver la nature terroriste du Jabhat Al-Nosra et de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) du « chaos généré par la présence américaine en Irak » en 2003 au divorce entre l’EIIL et Al-Qaida en 2013-2014.Concernant l’activité des deux garçons en Syrie, l’enquête repose également sur leur propre témoignage. Ils affirment tous deux n’avoir ni participé aux combats, ni même été entraînés. Tout juste ont-ils reconnu avoir participé à des tours de garde, armés de Kalachnikov dont ils n’avaient jamais appris à se servir. Le parquet retient donc des « entraînements et surveillances armées ».Un parallèle oséDes enfants, recrutés dans un groupe de combat engagé dans un conflit… Au fond, Y. et A. ne seraient-ils pas des « enfants-soldats » ? Entre autres engagements internationaux sur ce sujet, la France est à l’origine des « Principes de Paris » de 2007. Il y est écrit que les enfants-soldats « ne doivent jamais être arrêtés, poursuivis ou sanctionnés ou menacés de poursuites ou de sanction ». Le texte n’est pas contraignant juridiquement, mais il correspond à l’esprit d’autres textes qui le sont, comme le protocole de 2003 ajouté à la Convention internationale des droits de l’enfant. L’avocat de A., Me Matthieu Chirez, a soutenu cette thèse dans ses observations aux fins de non-lieu en juillet.Le parquet évacue ce point rapidement. « Un terroriste ne saurait se prévaloir de la qualité de combattant au sens du droit international », assure le réquisitoire en citant un arrêt de 2011 rendu par la cour d’appel de Paris au sujet d’un adulte ayant rejoint les Talibans en zone pakistano-afghane. « Dans un considérant très clair, la cour exposait “qu’il n’est pas possible dès lors de considérer le pays [l’Afghanistan] comme étant en situation de guerre ou de conflit” », ajoute encore le parquet, qui se lance ainsi dans un parallèle osé. Les Syriens seront heureux d’apprendre que la justice française considère qu’ils ne sont pas « en situation de guerre ou de conflit ».Pour Me Chirez, le parquet est à côté de la plaque : « Il n’est en aucun cas question du statut de combattant au sens du droit international mais bien de mineurs embrigadés dans un groupe armé dont ils ignoraient tout et au sein duquel, a fortiori, ils n’ont jamais combattu. » Les défenseurs des deux adolescents réclament toujours le non-lieu. « Mon client ne savait pas qu’il allait rejoindre un groupe terroriste, martèle Agnès Dufétel-Cordier, avocate de Y. Il s’agit d’un mineur, pas d’un adulte. Il avait une vision tronquée de la situation. » Depuis leur retour, Y. et A. ont repris le chemin du lycée.Les chiffres du djihadisme en FranceSelon les chiffres les plus récents fournis par le ministère de l’intérieur et le parquet de Paris, début septembre :1 738 Français ou résidents français sont impliqués dans les filières djihadistes syriennes.133 sont morts en Syrie ou en Irak, dont 11 dans des attentats-suicides.161 procédures judiciaires sont en cours, qui concernent 580 personnes.211 personnes sont mises en examen, dont 126 placées en détention provisoire. Une quinzaine de mis en examen sont mineurs ou l’étaient lors des faits.11 personnes ont déjà été jugées.141 personnes ont fait l’objet d’une mesure d’interdiction de sortie du territoire.3 000 signalements ont été effectués via le numéro vert antidjihad depuis sa création fin avril 2014.Laurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Thomas Wieder Nos démocraties sont-elles chancelantes  ? Nos mémoires sont-elles vacillantes  ? Il y a quinze ou vingt ans, en Europe, de telles questions auraient paru incongrues. Le rideau de fer était tombé, le bloc soviétique s’était effondré, le totalitarisme n’était plus qu’un triste souvenir, et certains s’imaginaient que la « fin de l’histoire  » était venue, autrement dit que la démocratie libérale était sur le point de définitivement triompher.Dialectique briséeParallèlement, l’Histoire se rappelait à nos consciences. Les souvenirs encombrants, ceux qui avaient été prudemment mis de côté afin de ne pas raviver les vieilles blessures, affleuraient à nouveau. L’amnésie était passée de mode, le temps était au « devoir de mémoire  », et, un peu partout, s’installait l’idée selon laquelle l’ombre portée d’un passé encore présent était le meilleur garde-fou pour l’avenir de nos démocraties.Cette rassurante dialectique s’est aujourd’hui brisée. Les démocraties européennes, hier conquérantes, sont aujourd’hui sur la défensive. La poussée des partis extrémistes, la menace du terrorisme, la multiplication des actes racistes et antisémites, tout cela nourrit un climat de peur et de repli plus favorable aux ardeurs autoritaires qu’aux élans altruistes.Lire aussi :« La démocratie sera en danger si elle laisse la peur dominer l’espace public »Dans le même temps, nos mémoires donnent l’impression de s’être déréglées. Ici, la tyrannie du passé, un passé qui, à force d’être ressassé, entrave l’apaisement des consciences. Là, la dictature de l’instantané avec son corollaire, l’oubli des héritages, des filiations et des généalogies, bref, de tout ce qui fait le lien social. « Je reste troublé par l’inquiétant spectacle que donnent le trop de mémoire ici, le trop d’oubli ailleurs  », écrivait le philosophe Paul Ricœur au début de son maître ouvrage, La Mémoire, l’Histoire et l’Oubli (Seuil, 2000). Cette inquiétude, exprimée il y a quinze ans, n’a rien perdu de sa justesse. Bien au contraire.Injonction mémorielleAlors que faire  ? Face aux menaces qui pèsent sur le vivre-ensemble, formule désormais répétée à tout bout de champ, les responsables politiques croient – ou font mine de croire – à l’efficacité des vieilles recettes. Exemple parmi beaucoup d’autres, cet extrait du discours de François Hollande, prononcé le 22 juillet 2012, à l’occasion du 70e anniversaire de la rafle du Vel’d’Hiv. « Transmettre cette mémoire, c’est enfin en retenir toutes les leçons. C’est comprendre comment l’ignominie fut possible hier, pour qu’elle ne puisse plus jamais ressurgir demain. »L’injonction mémorielle comme condition du « plus jamais ça  »  : chacun sait que les choses ne sont, hélas, pas aussi simples. Alors que faire  ? Quelle place accorder au passé dans l’éducation des futurs citoyens  ? Sur quels piliers fonder une « politique de la juste mémoire  », pour reprendre une expression de Paul Ricœur  ? Le premier forum « Démocratie, mémoires et vigilance  », organisé les 20 et 21 septembre par la Fondation du camp des Milles, et dont Le Monde est partenaire, est l’occasion d’ouvrir le débat.Lire aussi :Des jeunes s’emparent du dialogue interreligieuxLire aussi :A l’école, la finalité intellectuelle prime sur la finalité civique Premier forum annuel ­ « Démocratie, mémoires et vigilance » : le programmeLe premier forum annuel ­ « Démocratie, mémoires et vigilance », organisé par la Fondation du camp des Milles et dont Le Monde est partenaire, aura lieu les 20 et 21 septembre.Site-Mémorial du camp des Milles, 40, chemin de la Badesse, 13290 Aix-en-Provence (Les Milles).A partir de 10 heures « Les leçons citoyennes de l’histoire du camp des Milles » (Visite commentée et participative du Site-Mémorial).14 h 30 Table ronde « Face aux engrenages des extrémismes ­racistes et antisémites ».A partir de 10 heures « Un Vél d’Hiv du Sud sans occupation allemande » (Visite commentée et participative du Site-Mémorial).11 heures à 13 heures Inauguration d’un wagon souvenir d’époque restauré par le comité d’établissement SNCF PACA.14 heures Projection du film Les Trois Etapes menant au pire : un résistible engrenage.14 h 30 Débat « Pour résister au potentiel explosif des racismes et de l’antisémitisme » animé par Alain Chouraqui, président fondateur de la Fondation du camp des Milles.16 heures « La résistance ­cheminote », conférence de ­Robert Mencherini, professeur honoraire d’université en ­histoire contemporaine.Thomas WiederRédacteur en chef - chef du service FranceSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.09.2015 à 01h10 • Mis à jour le20.09.2015 à 15h00 « Faire sauter » le « tabou » des statistiques ethniques, voilà ce que demande l’ancien premier ministre François Fillon dans un entretien au Journal du dimanche dans lequel il développe une des propositions de son livre Faire, à paraître lundi.« Si on veut vraiment piloter la politique d’immigration comme je le préconise, permettre au Parlement de fixer chaque année le nombre de personnes que la France peut accueillir, ne pas subir une immigration qui ne viendrait que d’une seule région du monde, qui serait déconnectée de nos besoins économiques et nos possibilités sociales, il faut avoir la possibilité de savoir qui on accueille, ce que ces personnes deviennent, comment elles s’intègrent », déclare M. Fillon, pour qui l’absence de ces statistiques empêche de connaître « la réalité du peuplement » de la France.« C’est un tabou qu’il faut faire sauter. Sinon, on restera dans le non-dit, le refus de la réalité. C’est cela qui est en train de faire monter la colère de nos concitoyens, qui constatent un énorme décalage entre le discours sur les nécessités de l’intégration et la réalité de ce qu’ils vivent tous les jours », ajoute M. Fillon, en assurant que ses propositions sur l’immigration sont « aujourd’hui reprises pour une large part par Les Républicains ».« 80 % des propositions qui ont été faites cette semaine par Nicolas Sarkozy » lors de sa « journée de travail » consacrée à l’immigration « sont dans le document que j’ai rendu public il y a un an sur l’immigration », relève-t-il au passage.Les statistiques ethniques, qui permettent de connaître le nombre et les origines des étrangers ou des personnes d’origines étrangères résidant dans l’Hexagone, ne sont pas autorisées en France et constituent un sujet sensible depuis de nombreuses années.Projet censuré en 2007Le Conseil constitutionnel avait censuré en 2007 une mesure sur ces statistiques ethniques contenue dans le projet de loi sur l’immigration de Brice Hortefeux, en rappelant notamment que la Constitution établit « l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion ».Lire aussi :Quatre questions sur les statistiques ethniquesEn février dernier, le président François Hollande avait pris position en déclarant que ce débat « n’apporterait rien ». Son premier ministre, Manuel Valls, avait toutefois relancé le débat en évoquant, après les attentats de janvier, un « apartheid territorial, social et ethnique » plombant les quartiers sensibles, et en se disant en mars « prêt à avancer » sur une « réflexion » à ce propos, « dans un cadre constitutionnel ».Contre la « laïcité agressive »Dans Le JDD, M. Fillon développe aussi un autre thème, celui de « laïcité agressive », qui conduit, selon lui, « à exclure progressivement de la communauté nationale tous ceux qui affirment leur foi ».« Vouloir interdire toute forme de prosélytisme à l’intérieur de l’espace public, c’est ma conception de la laïcité ! Vouloir interdire toute manifestation religieuse en dehors du domicile, c’est de la laïcité agressive, quelle que soit la religion », souligne-t-il.Cette « laïcité agressive » est désormais « tournée contre l’islam », selon lui. « J’ai été un de ceux qui ont été à l’origine de la loi interdisant le voile à l’école, mais je ne comprends pas la polémique qui s’est créée sur le port du voile à l’université. Je suis aussi réservé sur les tentatives d’interdiction des menus de substitution dans les cantines », insiste François Fillon. 19.09.2015 à 10h39 • Mis à jour le19.09.2015 à 16h29 | Séverin Graveleau C’est ce qu’on appelle faire d’une pierre deux coups… avec seulement deux mots. Alors que le Conseil supérieur des programmes (CSP) a remis, vendredi 18 septembre, la seconde mouture des programmes scolaires du CP à la 3e, la ministre de l’éducation, Najat Vallaud-Belkacem, a pris tout le monde de court en se positionnant pour le retour des « dictées quotidiennes » à l’école, « indispensables » selon elle.Qu’importe si la formule « dictée quotidienne » n’est pas présente une seule fois au fil des 375 pages de ces programmes : en mettant l’accent sur une « école exigeante », la ministre a réussi à focaliser l’attention sur un symbole. Fine communicante, elle tient à distance, au moins dans un premier temps, un possible retour des critiques qui avaient émaillé la divulgation de la première version des programmes, en avril. Et évite le procès en laxisme que la droite a coutume de lui faire, en reprenant à son compte le « lire-écrire-compter » traditionnellement valorisé par les tenants d’une ligne pédagogique plus conservatrice.Pari réussi ? En tout cas, les politiques, de droite comme de gauche, étaient moins prompts à réagir que d’habitude. Contacté par Le Monde, François Fillon rappelle « la priorité des priorités » qu’est la maîtrise de la langue française. Et se souvient d’avoir été « vivement critiqué » en 2004 lorsque, ministre de l’éducation nationale, il avait « demandé que l’on fasse des dictées non seulement à l’école mais aussi au collège ». « Si vraiment cela se fait, j’applaudis, déclare-t-il, mais je crains que ce gouvernement n’ait pas assez d’autorité pour y parvenir. »Lire aussi :Cycles, progressivité, fondamentaux... ce qui change dans les nouveaux programmes« Cadeau fait aux réacs »Au Conseil supérieur des programmes, où l’on a à cœur de valoriser ces nouveaux programmes, dits « curriculaires », organisés par cycle de trois ans et non plus par année, on s’étonnait dès jeudi soir de « l’interprétation » faite par la ministre. La remise officielle des programmes vendredi s’est accompagnée d’un tweet du président du CSP, le géographe Michel Lussault : « A lire attentivement si l’on souhaite ne pas se contenter des slogans et des a priori. » Car la formule de la ministre n’est pas sans fondements. Dans cette seconde version des programmes, l’accent est bien mis sur les « occasions d’écrire très nombreuses [qui] devraient faire de cette pratique l’ordinaire de l’écolier », d’« au moins une séance quotidienne » en écriture, etc. Mais « c’est sur la régularité des exercices que nous insistons », explique Michel Lussault. Une préconisation qui s’appuie sur les récentes recherches du chercheur Roland Goigoux, de l’Institut français de l’éducation (ENS de Lyon), ou du linguiste Alain Bentolila.Du côté des syndicats enseignants, toutes sensibilités confondues, c’est peu de dire que l’accueil des propos de la ministre de l’éducation est mesuré. « Najat Vallaud-Belkacem fait le choix de parler à l’opinion publique plutôt qu’aux enseignants », lance Christian Chevalier, du SE-UNSA, qui évoque un « cadeau fait aux réacs ». « Quelle ambition ! On parle de refondation de l’école et on en vient à résumer ces nouveaux programmes à une dictée quotidienne », s’emporte de son côté Sébastien Sihr, secrétaire général du SNUipp-FSU, premier syndicat en primaire ; selon lui, « l’enjeu du lire-écrire-compter est de savoir comment on fait, avec quels outils et ressources pédagogiques ».Les propos de la ministre sont globalement ressentis comme une injonction allant à l’encontre de la liberté pédagogique des enseignants. « Tant qu’elle y est, elle pourrait aussi prescrire l’heure à laquelle il faut la faire, cette dictée quotidienne, et la couleur des stylos » résume Sébastien Sihr.Séverin GraveleauJournaliste au Monde 18.09.2015 à 19h29 • Mis à jour le20.09.2015 à 17h29 | Alexandre Pouchard Les maires de France ont manifesté, samedi 19 septembre, contre la baisse des dotations globales de fonctionnement, allouées chaque année par l’Etat aux collectivités locales. Entamée en 2014, cette diminution doit se poursuivre et se creuser au moins jusqu’en 2017.Quel montant de dotation votre commune a-t-elle touché en 2014 ? Est-elle concernée par la diminution dénoncée ? Dans le tableau ci-dessous, naviguez dans les données issues du ministère de l’économie et des finances.Outre les données 2014 – les dernières à être disponibles publiquement –, nous avons choisi de montrer leur évolution depuis 2012, année durant laquelle les dotations ont atteint leur pic avant de commencer à diminuer.Lire le reportage :Fronde des maires : les démissions se multiplientAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Pouchard « Risques considérables », « trop et trop vite » : les maires de France sont particulièrement remontés contre la nouvelle diminution des dotations de l’Etat aux collectivités locales, prévue pour les années à venir. L’Association des maires de France (AMF) appelle les élus et leurs concitoyens à manifester, samedi 19 septembre, pour tenter de remettre en cause « le calendrier et le volume » de cette baisse. Qu’est-ce que la dotation globale de fonctionnement ?La dotation globale de fonctionnement (DGF) est l’enveloppe allouée par l’Etat aux collectivités locales, qui s’ajoute à leurs ressources propres issues des différents impôts et taxes.En réalité, il ne s’agit pas d’une seule dotation mais de plusieurs, notamment pour les communes :une dotation « de base » ;une « dotation de solidarité urbaine et de cohésion sociale » pour les communes urbaines avec de lourdes charges mais peu de ressources ;une « dotation de solidarité rurale » pour les petites communes de milieu rural avec peu de ressources ;une « dotation nationale de péréquation », mécanisme de « solidarité » entre collectivités dans lequel les plus riches vont reverser une partie de leurs ressources aux plus défavorisées après un calcul complexe. #container_14425029998{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14425029998{ height:500px; } #container_14425029998 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14425029998 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14425029998 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14425029998 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Montant des enveloppes de la DGF pour les communes en 2012Source : Collectivites-locales.gouv.fr(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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Soit un peu moins que la moyenne avancée par Bercy.Pour une ville de taille moyenne comme Alençon (26 000 habitants), dans l’Orne, la DGF représentait en revanche 39 % des recettes totales de 31 millions d’euros, devant les impôts et taxes (24 %).Pour la petite commune de Sanna, dans la Creuse (395 habitants), elle représentait près de la moitié des recettes de fonctionnement (44 %). Pourquoi l’Etat diminue-t-il ses dotations ?Rappelons pour commencer que les dotations de l’Etat n’ont cessé d’augmenter depuis plusieurs années avant de diminuer récemment.Le projet de loi de finances pour l’année 2014 avait prévu une diminution de 1,5 milliard d’euros de l’enveloppe globale pour les collectivités cette année-là, puis de 3,67 milliards par an jusqu’en 2017 (dont 2 milliards pour les communes et intercommunalités).La dotation de 2017 sera ainsi inférieure de 11 milliards d’euros à celle de 2014 et en retrait de 12,5 milliards par rapport à 2013. #container_14425041486{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14425041486{ height:500px; } #container_14425041486 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14425041486 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14425041486 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14425041486 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'enveloppe totale de la DGF a largement diminué en 2015Source : Projets de loi de finances(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14425041486", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} Mds €", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} Mds €", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Montant de la DGF ", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1199228400000, 40 ], [ 1230850800000, 40.8 ], [ 1262386800000, 41.1 ], [ 1293922800000, 41.2 ], [ 1325458800000, 41.4 ], [ 1357081200000, 41.5 ], [ 1388617200000, 40.1 ], [ 1420153200000, 36.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " milliards d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Cette trajectoire s’inscrit dans un contexte global de réduction des dépenses de l’Etat pour réduire le déficit public, la France ayant pris l’engagement européen d’avoir un budget au déficit inférieur à 3 % de son PIB en 2017 – un délai repoussé trois fois depuis 2009.Le ministre des finances, Michel Sapin, a minimisé, le 16 septembre lors d’une conférence de presse, l’effort demandé aux collectivités :« [Leur] demander un effort, c’est la moindre des choses lorsque par ailleurs on demande des efforts de réduction de la dépense publique. [Il s’agit d’un] effort à proportion moindre que celui qui est demandé à la sécurité sociale ou à l’Etat. » Des communes en difficultéCette diminution programmée et effective représente un coup dur pour certaines communes. Selon le président de l’AMF et maire (LR) de Troyes, François Baroin, qui s’exprimait dans Le Parisien (et qui avait gelé les dotations aux collectivités locales en 2010 quand il était ministre du budget), la situation est telle que « d’ici à la fin de l’année, entre 1 500 et 3 000 communes seront sous tutelle [procédure préfectorale automatique en cas d’important décalage entre le budget prévisionnel et le budget réalisé]. Et beaucoup plus dans les mois qui suivront. »Ce chiffre est contesté par la ministre de la décentralisation, Marylise Lebranchu, pour qui seules « une trentaine » de communes sont « en grave difficulté budgétaire », tandis qu’« environ 1 300 [sont] surveillées par le réseau d’alerte de l’Etat », sur 36 000. Mais « c’est une situation relativement courante et très différente de la faillite », a-t-elle assuré dans La Gazette des communes.Selon l’AMF, la baisse des crédits de l’Etat a entraîné, en 2014, une baisse de l’investissement des communes de 12,4 %, pouvant avoir des répercussions sur le secteur du bâtiment. Le secteur associatif a lui pâti de la baisse des recettes des communes.Lire aussi :Le monde associatif français victime des coupes budgétaires Des dépenses en augmentation...Cette baisse des dotations s’inscrit également dans un contexte d’augmentation des charges et donc des dépenses des communes. Dans un rapport publié en juin 2013, la Cour des comptes soulignait que dans une période de budget au régime maigre, « les dépenses de fonctionnement des administrations publiques locales progressent », alors que les investissements « stagnent, voire diminuent ». #container_14425630913{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14425630913{ height:500px; } #container_14425630913 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14425630913 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14425630913 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14425630913 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les dépenses des collectivités augmentent, les recettes stagnentLa comptabilité publique distingue les dépenses/recettes de fonctionnement (c'est à dire courantes) et d'investissement. Dans les deux cas, les dépenses augmentent plus rapidement que les recettes, creusant le déficit.Source : Cour des comptes(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14425630913", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} Mds €", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} Mds €", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2009","2010","2011","2012","2013"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Recettes d'investissement", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 23.45 ], [ "", 19.25 ], [ "", 19.36 ], [ "", 19.53 ], [ "", 19.88 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Recettes de fonctionnement", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 171.11 ], [ "", 178.44 ], [ "", 184.98 ], [ "", 188.53 ], [ "", 191.58 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Dépenses d'investissement", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 54.56 ], [ "", 50.02 ], [ "", 51.7 ], [ "", 52.65 ], [ "", 55.18 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Dépenses de fonctionnement", "color": "#F19300", "data": [ [ "", 145.54 ], [ "", 148.75 ], [ "", 152.85 ], [ "", 157.98 ], [ "", 162.64 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " Mds €", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Les effectifs, notamment, ont progressé depuis le début des années 2000, une évolution liée en partie à l’apparition des intercommunalités, sans que le personnel diminue dans les communes elles-mêmes. Lire : Les collectivités locales sont-elles responsables du déficit public ? ... dépenses en partie dues à des obligationsCes dernières années, l’augmentation du personnel est en partie due à la réforme des rythmes scolaires, qui a souvent nécessité l’embauche d’animateurs. Une étude de l’AMF, menée en avril 2015 auprès de 450 communes (représentant 9,2 millions d’habitants), sur les charges pesant sur leurs budgets fait apparaître que la réforme des rythmes scolaires est la plus régulièrement mentionnée comme cause de progression des effectifs.Elle a ainsi représenté un coût supplémentaire de 30 000 euros pour une petite commune de 2 200 habitants, 120 000 euros pour une ville de 30 500 habitants, 500 000 pour une ville de 52 000 habitants ou encore 2,2 millions d’euros pour une ville de plus de 100 000 habitants.Lire : Rythmes scolaires : comment une petite commune s'adapteLes maires soulignent également les « nombreuses demandes » concernant la mise aux normes des bâtiments publics et de la voirie, notamment en terme d’accessibilité. La conséquence a souvent été une augmentation des impôts locaux, en premier lieu des taxes d’habitation et foncière.Voir notre infographie :Comment les taxes d’habitation et taxes foncières ont augmenté depuis dix ansPour tenter d’éteindre l’incendie de la contestation, le premier ministre, Manuel Valls, a annoncé fin août la création d’un fonds d’un milliard d’euros pour soutenir les projets des communes et intercommunalités.François Hollande a ensuite annoncé qu’une moitié de ce fonds « accompagnera les projets de transition énergétique, d’infrastructures, de logement. L’autre moitié sera destinée aux territoires ruraux. »Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 18.09.2015 à 16h45 • Mis à jour le19.09.2015 à 09h28 | Mattea Battaglia Les projets de programmes de cycles présentés, vendredi 18 septembre, par la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, doivent se concrétiser en classe, du CP à la 3e, dès la rentrée 2016. Panorama de quelques changements perceptibles côté élèves.Du temps pour progresser dans une perspective de moins redoublerC’est l’une des conséquences de l’abandon du principe « un programme, une année, une discipline », au profit d’une logique dite « curriculaire » fixant des objectifs à atteindre sur trois ans plutôt qu’un niveau à obtenir en une année. D’où l’appellation retenue de « programmes de cycle », l’un pour les classes de CP-CE1-CE2 (cycle des apprentissages fondamentaux), l’autre pour les CM1-CM2-6e (cycle de consolidation, à cheval sur l’élémentaire et le collège), un dernier couvrant les classes de 5e, 4e et 3e (cycle des approfondissements). « Il ne s’agit pas de repousser les apprentissages mais d’autoriser à les reprendre, souligne le Conseil supérieur des programmes [CSP], qui a pris en charge leur rédaction. L’objectif est d’atteindre les exigences à la fin du cycle et pas nécessairement à la fin de l’année, dans une perspective de forte diminution des redoublements et de meilleure prise en charge de la vitesse de chacun. »Plus de progressivité dans les apprentissagesLe CSP s’est attaché à démontrer que la progressivité, favorisée par ces cycles, ne se fait pas au détriment de l’exigence scolaire et disciplinaire. Les « repères de progressivité » et « attendus de fin de cycle », bien présents dans les nouveaux programmes, en portent la trace : ainsi en mathématiques, pour le cycle 2, « il est possible lors de la résolution de problèmes d’aller avec certains élèves ou avec toute la classe au-delà des repères de progressivité identifiés pour chaque niveau ». On ne s’interdit pas la préconisation inverse : ainsi du report, en mathématiques, de l’étude de la technique opératoire de la division du CE2 au CM1. En grammaire, l’étude des pronoms relatifs et des propositions relatives interviendra en cycle 4 plutôt qu’en cycle 3.En histoire, la chronologie confirmée, des thématiques reformuléesAu collège, concernant l’histoire, le CSP s’est livré à une véritable « opération déminage ». S’il a confirmé l’approche chronologique, il est revenu sur l’idée d’un « libre choix » laissé aux enseignants entre des thématiques présentées comme facultatives et d’autres obligées – une distinction censée favoriser leur liberté pédagogique et leur permettre de « boucler » les programmes, mais qui a fait polémique ce printemps, bien au-delà des cercles d’enseignants. Parmi les thématiques reformulées, la première en classe de 5e, intitulée « Chrétienté et Islam, des mondes en contact », répond clairement à ceux qui avaient voulu voir, dans la première mouture des programmes divulguée en avril, un Islam surdimensionné au détriment de la Chrétienté. En classe de 3e, le premier thème, « L’Europe, un théâtre majeur des guerres totales », comprend les deux guerres mondiales – alors qu’il avait été question d’aborder 1914-1918 plutôt en 4e –, mais aussi l’entre-deux-guerres, Vichy, la résistance, la collaboration… Un chapitre de taille. Dernier thème proposé à l’étude en fin de collège : « Françaises et Français dans une République repensée ».L’accent mis sur le lire-écrire-compterDictée, calcul mental et lecture à voix haute, au quotidien, ont été défendus par Mme Vallaud-Belkacem peu avant la présentation officielle des nouveaux programmes. Y compris dans les colonnes du Monde, où la ministre a défendu « une école de l’exigence ». Dans les nouveaux programmes, si l’accent est clairement mis sur le lire-écrire-compter – des activités systématisées, répétées, amplifiées – on ne trouve pas trace pour autant, aussi clairement, des « dictées quotidiennes » prônées par voie de presse – et notamment dans une tribune signée par la ministre dans Le Monde.Une dimension numérique reconnueLes nouveaux programmes n’oublient par les « digital natives » que sont les écoliers et collégiens du XXIe siècle. Dès le cycle 2, encore plus aux cycles 3 et 4, le numérique est intégré aux apprentissages, en particulier dans le nouveau programme de français : lecture sur supports numériques, lecture hypertextuelle, écriture au clavier, recherches d’informations en ligne, etc., y sont mises en avant. Le programme de mathématiques, également, prévoit au cycle 3 l’introduction progressive des outils numériques, en particulier l’usage de logiciels de calcul et de numération. Un nouveau thème apparaît au cycle 4 : « Algorithmique et programmation ».Le croisement des enseignements, soit plusieurs enseignants par classeCertains professeurs pratiquaient déjà de manière sporadique l’interdisciplinarité : elle doit désormais être généralisée. Dans les trois programmes de cycles et pour chaque discipline sont précisées les possibilités de « croisements entre enseignements ». En classe de 5e par exemple, dans le cadre des enseignements pratiques interdisciplinaires (ces EPI découlant de la réforme du collège) « Culture et création artistiques » et « Information, communication, citoyenneté », histoire et français pourront être croisés, à travers l’« écriture par les élèves de carnets de bord ou de voyage réel ou fictif, éventuellement sous forme de blog, en utilisant les informations historiques ». Education physique et sportive (EPS), sciences de la vie et de la Terre (SVT) et chimie pourront aussi être mobilisées simultanément pour travailler sur les statistiques, la proportionnalité, la représentation de données ou encore la vitesse...Mattea BattagliaJournaliste au Monde 18.09.2015 à 13h20 • Mis à jour le19.09.2015 à 10h18 Nouvelle porte d’entrée en Europe occidentale après la fermeture des frontières hongroises, la Croatie semble aujourd’hui débordée par l’afflux de migrants sur son territoire. Le premier ministre croate, Zoran Milanovic, a annoncé, vendredi 18 septembre, que son pays n’enregistrerait plus de nouveaux arrivants et que les migrants ne seraient plus hébergés.Un revirement subit, alors que les autorités croates avaient dans un premier temps laissé le passage libre aux hommes, femmes et enfants qui entraient dans son territoire pour rejoindre l’Europe de l’Ouest. En effet, alors que les autorités estimaient que le nombre de migrants serait de 20 000 en deux semaines, il a presque été atteint en deux jours avec l’arrivée de 14 000 personnes, « saturant » rapidement les capacités d’accueil du pays. Le premier ministre croate a justifié ces mesures :« Quel autre choix avons-nous ? Vous êtes les bienvenus si vous voulez traverser la Croatie. Mais ne restez pas. Pas que l’on ne vous aime pas, mais parce que nous ne sommes pas votre destination finale (...) Je ne vois pas où est le problème pour la Slovénie et la Hongrie de laisser ces gens passer. »Le gouvernement hongrois a répondu, par la voix de son porte-parole, Zoltan Kovacs, en qualifiant la décision d’« inacceptable » : « Un pays européen n’a pas le droit de ne pas respecter la loi européenne pour la seule raison qu’il n’est pas prêt ! » Viktor Orban, le premier ministre de la Hongrie, avait d’ailleurs annoncé plus tôt que son pays avait commencé à poser des barbelés à sa frontière avec la Croatie (cette clôture de 41 km devait être achevée dans la nuit par 500 militaires) et envisageait de faire de même à sa frontière avec la Roumanie.Lire le reportage :En Croatie, l’itinéraire bis des migrants compromisDes bus passent la frontière hongroiseLes personnes qui arrivent désormais aux frontières croates sont transférées vers la Hongrie, où les autorités ont barricadé les frontières, ou vers la Slovénie. Pour la seule journée de vendredi, 4 400 migrants sont entrés en Hongrie, selon un recensement du gouvernement hongrois à 22 heures locales.Drôle de balai au poste-frontière. Les bus passent la frontière, et les migrants montent dans d'autres bus, hongrois http://t.co/6Xzli8auJl— martelclem (@Clément Martel)require(["twitter/widgets"]);« Ce n’est pas un couloir » de migration, a prévenu la ministre des affaires étrangères croate, Vesna Pusic. « La Croatie et la Hongrie sont convenues de coopérer et de laisser les groupes de migrants vulnérables entrer en Hongrie », a-t-elle précisé. Budapest avait auparavant nié tout accord sur le franchissement de sa frontière."Jusque là trente bus sont passés en #Hongrie, explique un policier Croate. Et vingt autres arrivent". http://t.co/Isrqv87B1u— martelclem (@Clément Martel)require(["twitter/widgets"]);Cet acheminement a paru susciter des tensions entre les deux pays, notamment quand un train transportant 800 migrants en Hongrie était escorté par 40 policiers croates armés. La présence de ces agents en armes sur le territoire hongrois a été qualifiée d’« incident de frontière sans exemple ». Les policiers ont été désarmés et brièvement arrêtés, selon des informations de la presse croate, ce qui a été démenti par les autorités de Zagreb. M. Milanovic a prévenu les autorités européennes que son pays refuserait d’être un « hot spot », ces centres d’accueil et d’enregistrement dont l’UE veut se doter à ses frontières extérieures pour y examiner les demandes d’asile. La veille, la Croatie avait annoncé la fermeture « jusqu’à nouvel ordre » de sept des huit points de passage avec la Serbie.Le traffic ferroviaire entre Slovénie et Croatie à l’arrêtLa Slovénie, petit pays de l’espace Schengen, a annoncé à son tour avoir suspendu, jusqu’à vendredi au moins, son trafic ferroviaire avec la Croatie. La Slovénie dit n’avoir pas l’intention de faciliter l’entrée sur son territoire des migrants, qui ont commencé à arriver à sa frontière. Vendredi soir, la police a dispersé avec des tirs de gaz lacrymogène un groupe de plusieurs centaines de migrants qui cherchait à forcer sa frontière.Lire aussi :Hongrie, Croatie, Autriche, Allemagne... le point sur l’afflux de migrants en EuropeL’Allemagne avait été, dimanche, le premier pays à annoncer le rétablissement des contrôles à sa frontière avec l’Autriche. Depuis, les portes de l’Europe se sont fermées les unes après les autres : la République tchèque, la Slovaquie et l’Autriche avaient rapidement annoncé un contrôle renforcé de leurs frontières avec la Hongrie.En Méditerranée, sept corps de migrants ont été repêchés au large de Tripoli, ont annoncé les garde-côtes libyens. Quatre femmes enceintes sont toujours portées disparues. Cent-deux autres migrants, d’origine africaine, ont pu être secourus. Une fillette syrienne de 4 ans, morte au large des côtes turques dans le naufrage d’une embarcation en route vers la Grèce, a été retrouvée gisant sur une plage turque, rappelant l’image du petit Aylan devenu un symbole du drame des migrants. Enora Ollivier Elincourt-Sainte-Marguerite et ses 910 habitants doit faire face, depuis quelques mois, à une crise politique. Dans cette commune de l’Oise, à une quinzaine de kilomètres au nord de Compiègne, le conseil municipal a explosé un peu plus d’un an seulement après les élections de mars 2014. Sur les quinze élus, six ont démissionné, provoquant la tenue d’élections complémentaires, prévues les 27 septembre et 4 octobre.Les raisons de ces départs sont variées : un retraité a renoncé après des brouilles avec son voisinage, une adjointe est partie à cause de différends avec d’autres membres du conseil, entraînant avec elle deux conseillers, avant qu’un couple ne mette fin cet été à son mandat, qu’il jugeait incompatible avec sa vie personnelle.« Beaucoup ne s’attendaient pas à avoir une telle charge de travail », commente le maire de la commune, Bruno Huygebaert, selon qui l’inexpérience de l’assemblée – personne n’avait jusqu’ici été élu – n’est pas étrangère à la situation. « Et puis, c’était une équipe d’amis. Au début, tout se passe bien, mais quand vous devez faire la distinction entre la municipalité et l’amitié, prendre des décisions… ça ne se passe pas vraiment comme il faudrait », édulcore-t-il.A une cinquantaine de kilomètres de là, la commune d’Ermenonville, 990 habitants, a connu une situation similaire. Un climat tendu, six démissions, une élection partielle au début de l’été, et un même constat établi par le maire, Alain Pétrement : des personnes, élues pour la première fois, « s’étaient trompées sur leur rôle » au sein conseil municipal. Sans compter le manque de moyens qui a, d’après lui, contribué à « démotiver » certains.Lire aussi :Baisse des dotations : pourquoi les maires manifestentPhénomène difficile à quantifierLes cas d’Elincourt-Sainte-Marguerite et d’Ermenonville ne sont pas isolés : ces temps-ci, de nombreux élus de mairie broient du noir. Depuis les dernières élections municipales de mars 2014, beaucoup ont remisé leur écharpe bleu-blanc-rouge au placard. Le phénomène est difficile, pour ne pas dire impossible, à quantifier de manière précise : seuls les départs volontaires de maires et d’adjoints doivent être adressés aux préfectures, lesquelles n’établissent pas toutes un recensement de ces démissions. Et les départs de conseillers, qui dans les communes de moins de 1 000 habitants ne donnent lieu à une nouvelle élection que lorsqu’un tiers du conseil municipal a démissionné, peuvent passer relativement inaperçus.Des comptes sont toutefois faits localement. Dans le Nord, 312 élus municipaux, toutes fonctions confondues, ont démissionné entre mars 2014 et mars 2015, tandis que le département voisin du Pas-de-Calais a connu sur la même période le départ de 196 élus – un chiffre plus bas, mais qui reste nettement supérieur aux 39 démissions enregistrées au début de la précédente mandature, de mars 2008 à mars 2009. Dans le Gard, le chiffre monte à 550 démissions, soit quasiment 10 % des élus communaux du département. Dans l’Oise, le « ras-le-bol » des élus municipaux est tel qu’une manifestation est prévue devant la préfectureBien sûr, ces chiffres sont à relativiser, dans un pays qui compte plus de 36 000 communes et 500 000 élus municipaux. Mais les départs volontaires d’élus sont « un phénomène qui s’amplifie et interpelle » assure Thomas Bordonali, le directeur de l’Union des maires de l’Oise. La préfecture du département, qui ne possède pas les chiffres de départs de conseillers, a recensé depuis mars 2014 la démission de trois maires et de 43 adjoints.Dans l’Oise, le « ras-le-bol » des élus municipaux est tel qu’une manifestation est prévue devant la préfecture, à Beauvais, le 9 octobre. « Des élus mettent leur démission dans la balance, si la situation ne s’améliore pas et si on ne les écoute pas davantage », glisse M. Bordonali.« Plus la commune est petite, plus l’élu est sollicité »Si le diagnostic de déprime dans les mairies est largement partagé, les causes profondes d’un tel vague à l’âme s’étalent, du sentiment d’abandon de l’Etat à un désinvestissement plus personnel. « Après l’élection, l’euphorie retombe vite », raconte Nadège Lefebvre, maire (Les Républicains) de Lachapelle-aux-Pots, 1 600 habitants, toujours dans l’Oise, et vice-présidente en charge de la ruralité au conseil départemental. Le mandat exige un investissement très important, surtout en milieu rural : « Plus la commune est petite, plus l’élu est sollicité et s’occupe de tout. »« Souvent, les élus ont aussi une activité professionnelle. Alors la commune, c’est pour eux du travail supplémentaire, des heures à effectuer en plus, le tout pour des petites indemnités. »A cela s’ajoutent « des budgets maigres, des dotations de l’Etat qui baissent, des projets qui ne peuvent pas être mis en œuvre ». Au bout du compte : beaucoup de désillusion et un écart considérable entre les attentes et la réalité qui poussent certains à jeter l’éponge.M. Bordonali parle de « grande lassitude » des élus devant des contraintes selon lui de plus en plus grandes, des réglementations et des normes qui évoluent constamment, des réformes nationales à mettre en œuvre comme l’accessibilité des bâtiments publics pour les handicapés – récemment repoussée de trois ans –, les rythmes scolaires, ou encore la baisse du concours de l’Etat dans les budgets.Lire aussi : Les collectivités locales sont-elles responsables du déficit public ?« Egoïsme grandissant »« Il y a certes une peur de ne pas pouvoir boucler son budget, mais celui qui démissionne parce qu’il n’a pas assez d’argent pour gérer ne mérite pas d’être élu », conteste toutefois Pierre Brajou, le président de l’association nationale des directeurs d’associations de maires.Selon lui, la complexité parfois inattendue des tâches municipales n’explique pas à elle seule les départs anticipés des mairies. Le malaise viendrait aussi du fait que « les élus n’ont plus forcément en eux l’idée d’intérêt général ». En zone rurale, « 50 % du mandat consiste à s’investir pour le bien de ses concitoyens », poursuit M. Brajou, qui est également directeur de l’association des maires de Corrèze. Les personnes « ne sont pas prêtes à gérer le problème du chien qui aboie chez la voisine ou du barbecue qui fume trop ». Et de pointer un « égoïsme grandissant » :« On ne s’investit plus aujourd’hui comme il y a dix ans ou même six ans. A la retraite, certains hésitent maintenant entre le club d’échecs et le conseil municipal. Ils veulent être élus parce que ça les flatte. Ils se disent “je pourrais porter une écharpe et mener de grands projets”. Mais être élu, c’est surtout s’occuper des affaires courantes, qui ne sont pas si marrantes, comme la gestion du personnel ou les travaux de voirie. »Des personnes « deviennent aujourd’hui élus par hasard », soupire M. Brajou regrettant presque « le temps où il y avait des générations de maires ».Comment apaiser ces élus moroses ? Certains préconisent un abaissement du nombre de conseillers – il en faut par exemple 15 dans les communes de 500 à 1 499 habitants – pour que ne se présentent que les candidats motivés. D’autres en appellent à la solidarité des autres collectivités.Mme Lefebvre plaide ainsi pour que « les plus grosses structures, comme le département ou les régions, épaulent les maires ruraux ». A Elincourt-Sainte-Marguerite, M. le maire a lui déjà tiré un enseignement de la crise actuelle : ne plus jamais prendre sur sa liste des couples, qui en cas de coup dur, ont la fâcheuse tendance à démissionner à deux.Enora OllivierJournaliste au Monde Guy Dutheil Avoir été condamné à maintes reprises pour propos antisémites, diffamation, injure et provocation à la haine et à la discrimination raciale n’est pas la meilleure des cartes de visite pour un aspirant locataire. Alors qu’il pourrait bientôt être expulsé du théâtre de la Main-d’Or, où il se produit depuis quinze ans (le tribunal de Paris doit faire connaître sa décision le 29 septembre), Dieudonné pensait avoir trouvé une autre scène pour ses prochains spectacles, mais il va devoir prospecter de nouveau.Le 8 septembre, la société Les Productions de la Plume signe un bail, dit de courte durée, pour organiser des spectacles sur une partie du site des anciens Ateliers Christofle, situés à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Elle loue pour deux ans un local d’environ 1 500 mètres carrés constitué principalement d’une vaste salle de réception. Idéal pour des représentations.Le bail aura vraiment été de courte durée : une semaine. Le temps pour le propriétaire des lieux, la SARL des Ateliers Christofle, une filiale du groupe Madar, spécialisé dans l’immobilier de bureaux et d’entreprises, de découvrir « avec horreur et stupéfaction » que son nouveau locataire n’est autre que Dieudonné. Jamais son nom n’est apparu dans la négociation du bail. Selon les documents que Le Monde s’est procurés, c’est sa compagne Noémie Montagne, la gérante des Productions de la Plume, qui a signé le bail à sa place.Lire l'entretien :Dieudonné : « Je ne suis pas antisémite, parce que ça n’est pas drôle »« Troubles à l’ordre public »Quand il a découvert le tour de passe-passe, le propriétaire est « entré dans une colère noire ». Sa réaction n’a pas traîné. Par mail et lettre recommandée en date du mercredi 16 septembre, il a fait savoir aux Productions de la Plume qu’il avait été « trompé » et qu’il considérait de ce fait le bail comme nul. Pour appuyer leur décision, les dirigeants de la SARL des Ateliers Christofle ont expliqué : « Notre consentement a été vicié dans la mesure où, si nous avions su que cette société était, entre autres, la société de production de Dieudonné M’Bala M’Bala, nous n’aurions jamais donné notre accord pour la signature de bail. » Le propriétaire invoque aussi « les troubles de jouissance au voisinage et les troubles à l’ordre public qui se sont produits par le passé en d’autres lieux. »Surtout, la direction de la SARL des Ateliers Christofle fait savoir « que, pour des raisons morales, ils n’auraient jamais loué à un négationniste qui a déjà été condamné à plusieurs reprises par les tribunaux ». Dieudonné a déjà été condamné à 25 000 euros d’amende pour des déclarations antisémites proférées lors d’une de ses représentations. Ce sont maintenant les avocats des deux parties qui devront régler ce conflit.Lire aussi :Dieudonné : les principaux procès perdus depuis 2007Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 18.09.2015 à 09h44 • Mis à jour le18.09.2015 à 12h27 De retour de Syrie, un homme présenté comme étant un ex-djihadiste et prénommé Reda, arrêté le 11 août par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), projetait un attentat contre une ou des salles de concert, selon des sources judiciaires citées par l’Agence France-Presse (AFP), confirmant une information de BFM-TV.L’homme, mis en examen et écroué le 15 août, avait séjourné une semaine dans la ville de Rakka, dans le nord-est de la Syrie au mois de mai. Dans cette localité qui constitue le fief syrien de l’Etat islamique (EI), il aurait reçu pour instructions de perpétrer un attentat pour faire un maximum de victimes. D’après BFM, il aurait reconnu son projet au troisième jour de sa garde à vue et aurait confié avoir été pris en charge par un commanditaire après avoir été blessé à l’entraînement.Lire le décryptage :Les nouveaux chiffres de la radicalisationUn projet jugé sérieuxA ce stade, on ne lui connaît pas de préparation logistique plus avancée, a assuré une source judiciaire. L’homme arrêté n’était pas connu des services de police et n’avait pas de casier judiciaire avant son départ pour la Syrie, a précisé à l’AFP cette source.Selon BFM-TV, la DGSI ne s’est pas aperçue immédiatement de son retour en France, après qu’il a emprunté un itinéraire complexe : Gaziantep et Istanbul, en Turquie ; Varsovie ; Prague ; Amsterdam, puis Paris. C’est grâce à un djihadiste espagnol arrêté que les services de renseignement ont retrouvé sa trace, après qu’il a donné son nom lors d’un interrogatoire.Après un mois et demi de surveillance, la DGSI a décidé de l’arrêter, même s’il n’avait pas encore choisi le lieu, ni la date de son attentat et n’avait pas acheté d’armes. Malgré cela, les enquêteurs ont considéré que son projet était suffisamment sérieux pour l’appréhender.Lire aussi :« La France est le pays le plus visé par le djihadisme » 25.09.2015 à 17h25 | Samuel Laurent Ce n’est pas encore, loin s’en faut, le retour à l’équilibre des comptes. Mais l’amélioration se poursuit dans les comptes 2016 de la protection sociale, dévoilés en marge de la présentation du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS).1. Un déficit qui renoue avec son niveau d’avant-criseAvec 9,7 milliards anticipés pour 2016, le déficit global du régime général et du fonds de solidarité vieillesse (FSV), qui finance depuis 1994 minimum vieillesse et aides aux retraités), repasse sous la barre des 10 milliards, qu’il avait franchie au début de la crise financière, en 2009. #container_14430863468{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14430863468{ height:500px; } #container_14430863468 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14430863468 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14430863468 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14430863468 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Solde du régime général de la sécurité sociale depuis 2001Il tient compte également du solde du fonds de solidarité vieillesse (FSV)(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14430849481 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Solde des administrations de sécurité sociale depuis 1945(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14430849481", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "area", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ff3232", width: 2, value: 0 , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ff3232", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ff3232", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ff3232", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "   Administrations de sécurité sociale", "color": "#0386c3", "data": [ [ -662605200000, -0.1 ], [ -631069200000, -0.2 ], [ -599533200000, -0.2 ], [ -567997200000, -0.2 ], [ -536374800000, -0.2 ], [ -504838800000, -0.1 ], [ -473302800000, null ], [ -441766800000, 0.1 ], [ -410144400000, 0.1 ], [ -378608400000, 0.3 ], [ -347072400000, 0.4 ], [ -315536400000, 0.3 ], [ -283914000000, 0.6 ], [ -252378000000, 0.7 ], [ -220842000000, 0.8 ], [ -189306000000, 0.6 ], [ -157683600000, 0.4 ], [ -126147600000, 0.3 ], [ -94611600000, 1.1 ], [ -63075600000, 0.7 ], [ -31453200000, 1 ], [ 82800000, 1 ], [ 31618800000, 0.9 ], [ 63154800000, 1.3 ], [ 94777200000, 1 ], [ 126313200000, 1.3 ], [ 157849200000, 1.3 ], [ 189385200000, 2.1 ], [ 221007600000, 2.5 ], [ 252543600000, -0.4 ], [ 284079600000, 3.1 ], [ 315615600000, 3.1 ], [ 347238000000, -0.8 ], [ 378774000000, -0.4 ], [ 410310000000, 3.5 ], [ 441846000000, 2.5 ], [ 473468400000, 1 ], [ 505004400000, -4.6 ], [ 536540400000, -0.3 ], [ 568076400000, -0.8 ], [ 599698800000, 1 ], [ 631234800000, -1 ], [ 662770800000, -4.9 ], [ 694306800000, -8.4 ], [ 725929200000, -10.9 ], [ 757465200000, -5.9 ], [ 789001200000, -8.1 ], [ 820537200000, -4.3 ], [ 852159600000, -3 ], [ 883695600000, -0.4 ], [ 915231600000, 5.9 ], [ 946767600000, 11.5 ], [ 978390000000, 10.6 ], [ 1009926000000, 3.7 ], [ 1041462000000, -3.9 ], [ 1072998000000, -10.7 ], [ 1104620400000, -6.9 ], [ 1136156400000, 2.9 ], [ 1167692400000, 5.1 ], [ 1199228400000, 14 ], [ 1230850800000, -14.6 ], [ 1262386800000, -23.2 ], [ 1293922800000, -12.9 ], [ 1325458800000, -12.7 ], [ 1357081200000, -9.1 ], [ 1388617200000, -8.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " milliards d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}2. Les retraites (presque) à l’équilibre… provisoirementLa sécurité sociale est composée de quatre branches, auxquelles s’ajoute le fonds de solidarité vieillesse :Maladie (remboursement des soins)Accidents du travail et maladies professionnelle (AT-MP, caisse spécifique aux accidents du travail)Vieillesse (retraites)Famille (prestations familiales)Ces branches ont des comptes séparés, qui permettent de distinguer l’évolution de leurs déficits respectifs. On le voit ci-dessous, si celui de la branche maladie a cessé sa réduction, la branche vieillesse, elle, se redresse de manière spectaculaire. #container_14430904576{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14430904576{ height:500px; } #container_14430904576 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14430904576 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14430904576 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14430904576 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Solde de la sécurité sociale par branche depuis 2009En milliards d'euros courantsSource : Sécurité sociale(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14430904576", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ff3232", width: 2, value: 0 , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ff3232", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2009","2010","2011","2012","2013","2014","2015"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ff3232", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ff3232", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Maladie", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", -10.6 ], [ "", -11.6 ], [ "", -8.6 ], [ "", -5.9 ], [ "", -6.8 ], [ "", -6.5 ], [ "", -7.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "AT-MP", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", -0.7 ], [ "", -0.7 ], [ "", -0.2 ], [ "", -0.2 ], [ "", 0.6 ], [ "", 0.7 ], [ "", 0.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Famille", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", -1.8 ], [ "", -2.7 ], [ "", -2.6 ], [ "", -2.5 ], [ "", -3.2 ], [ "", -2.7 ], [ "", -1.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Retraite", "color": "#F19300", "data": [ [ "", -7.2 ], [ "", -8.9 ], [ "", -6 ], [ "", -4.8 ], [ "", -3.1 ], [ "", -1.2 ], [ "", -0.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "FSV", "color": "#28beaa", "data": [ [ "", -3.2 ], [ "", -4.1 ], [ "", -3.4 ], [ "", -4.1 ], [ "", -2.9 ], [ "", -3.5 ], [ "", -3.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " milliards d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Est-ce la perspective d’un retour à l’équilibre durable ? Pas vraiment. Si les réformes successives ont fait leur effet, le régime général ne constitue qu’une partie du déficit des retraites, qui affecte aussi les régimes complémentaires Arcco (salariés) et Agirc (cadres), lesquels sont menacés de tomber à sec dans les années qui viennent. Enfin, le fonds de solidarité vieillesse (FSV) peine à revenir à l’équilibre.Néanmoins, pour la première fois depuis 2002, la dette totale de la sécurité sociale (répartie entre l’agence centrale des organismes de sécurité sociale ou Acoss et la caisse d’amortissement de la dette sociale ou Cades) diminue.3. 3,4 milliards d’économies sur la branche maladieLe graphe précédent le montre, le déficit de l’assurance maladie est l’un des grands responsables du « trou de la Sécu », avec un déficit de 7,5 milliards d’euros, en hausse d’un milliard sur un an, le régime maladie aggrave même son déficit. #container_14431027027{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14431027027{ height:500px; } #container_14431027027 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14431027027 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14431027027 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14431027027 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Part de chaque branche dans le déficit de la sécurité socialeEn 2015, en milliards d'euros(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14431027027", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Maladie","AT-MP","Famille","Retraite","FSV"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": 2015, "color": "#0386c3", "data": [ [ "", -7.5 ], [ "", 0.6 ], [ "", -1.6 ], [ "", -0.6 ], [ "", -3.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Cette situation n’est pas nouvelle. Si les retraites ont pu représenter un poids important dans le déficit, la branche maladie reste la plus difficile à équilibrer. #container_14431014397{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14431014397{ height:500px; } #container_14431014397 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14431014397 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14431014397 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14431014397 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Dépenses et recettes de la branche maladie depuis 1997En prix courants, sur le régime général. (function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14431014397", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#ff3232","#0386c3","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Millions d'euros" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Dépenses", "color": "#ff3232", "data": [ [ 852159600000, 87385 ], [ 883695600000, 90454 ], [ 915231600000, 98374 ], [ 946767600000, 103876 ], [ 978390000000, 111028 ], [ 1009926000000, 117310 ], [ 1041462000000, 125116 ], [ 1072998000000, 131618 ], [ 1104620400000, 135715 ], [ 1136156400000, 152640 ], [ 1167692400000, 161532 ], [ 1199228400000, 166124 ], [ 1230850800000, 149331 ], [ 1262386800000, 153438 ], [ 1293922800000, 156764 ], [ 1325458800000, 160894 ], [ 1357081200000, 164802 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Recettes", "color": "#0386c3", "data": [ [ 852159600000, 85188 ], [ 883695600000, 88026 ], [ 915231600000, 97643 ], [ 946767600000, 102241 ], [ 978390000000, 108960 ], [ 1009926000000, 111213 ], [ 1041462000000, 114011 ], [ 1072998000000, 119976 ], [ 1104620400000, 127707 ], [ 1136156400000, 146704 ], [ 1167692400000, 156903 ], [ 1199228400000, 161676 ], [ 1230850800000, 138760 ], [ 1262386800000, 141834 ], [ 1293922800000, 148167 ], [ 1325458800000, 155042 ], [ 1357081200000, 158015 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Depuis 1996, la branche maladie est soumise chaque année à un « plafond » de dépenses à respecter lorsque c’est possible : l’Ondam, pour Objectif national de dépenses d’assurance maladie. Ce dernier représente un compromis entre des dépenses de santé, qui progressent mécaniquement du fait, notamment, du vieillissement et des objectifs de réduction du déficit de la branche et de la Sécurité sociale. #container_14431023197{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14431023197{ height:500px; } #container_14431023197 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14431023197 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14431023197 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14431023197 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Objectifs de progression des dépenses maladies par an depuis 2011En pourcentage des dépenses totales(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14431023197", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Progression de la dépense" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2011","2012","2013","2014","2015","2016"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "ONDAM", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 3.3 ], [ "", 2.8 ], [ "", 2.5 ], [ "", 2.6 ], [ "", 2.4 ], [ "", 1.78 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Cete année, se félicite le ministère des affaires sociales et de la santé, l’Ondam a été respecté. Mais pour l’année suivante, il demandera des mesures d’économie à hauteur de 3,4 milliards d’euros afin de le respecter. Et cette année, l’Ondam ne permettra pas de réduire réellement ce déficit.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sylvia Zappi La visite « coup de poing » du ministre de la ville n’est pas passée inaperçue à Ormesson-sur-Marne. Patrick Kanner a débarqué, vendredi 25 septembre, dans cette commune cossue du Val-de-Marne avec l’intention de s’afficher en gentil cowboy de la parole présidentielle, au lendemain du congrès des HLM à Montpellier. François Hollande y a annoncé, jeudi, que la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains (SRU) sera désormais « strictement mise en œuvre » dans tout l’Hexagone.Lire aussi :Aides à la construction : François Hollande déçoit les organismes HLMMunicipalité de droite, Ormesson ne comporte que 2 % de HLM alors que la loi SRU en exige dorénavant 25 %. Militants républicains rassemblés, délégation du député et du sénateur Les Républicains en soutien à Marie-Christine Ségui, la maire LR de la ville, presse locale mobilisée : le ministre a eu droit à un comité d’accueil remuant.Le chef de l’Etat a prévenu : dans toutes les communes rétives, l’Etat fera jouer son droit de préemption et de délivrance de permis de construire. Dès le lendemain, le ministre de la ville a donc choisi de se mettre en scène, « sur le terrain », pour montrer que le gouvernement ne plaisante pas. Des terrains de l’Etat avaient été repérés pour accueillir un programme de 200 logements sociaux, jusqu’ici bloqués par la maire.La ville ne comporte en effet que 83 logements HLM sur les 4 000 résidences principales. Il en faudrait 880 pour être dans les clous. La ville ne dispose pas de plan local d’urbanisme depuis vingt ans et son plan d’occupation des sols interdit toute construction de plus d’un étage. La commune d’à peine 10 000 habitants a tout fait pour garder son allure pavillonnaire et bourgeoise. « Le département a des besoins énormes avec plus de 78 000 demandes en attente et Ormesson ne joue pas le jeu de la solidarité », explique M. Kanner.« Opération de conviction »En marge de la friche désignée pour accueillir les futurs logements, un barnum avec des photos aériennes de la ville a été dressé. Au loin, un golf et une zone naturelle. Le cadre était rêvé pour une belle démonstration. Mme Ségui n’entendait pas se laisser faire, interpellant le ministre d’un « je m’étonne de cette opération sans prévenir ! » La dame à la mise en pli impeccable, tout de bleu marine vêtue, continue, imperturbable, malgré les efforts du préfet de la contenir : « On veut me faire passer pour la mauvaise élève mais construire ça veut dire des écoles, des transports. Qu’on me donne les financements ! » Christian Cambon, sénateur (LR) du Val-de-Marne, vient à sa rescousse : « On ne va pas construire de cité ici quand même ! »Se faisant tout miel, le ministre assure qu’il est là pour une « opération de conviction » et que si l’édile signe un engagement, il ne fera pas usage de la force. Mais il souligne quand même que 60 pavillons ont été construits depuis mars 2014 et seulement 32 logements sociaux. « Nous ne voulons pas construire de barres mais des R + 2 au sein d’un ensemble de logements mixtes », appuie le préfet. Mme Ségui organise une prise de parole au milieu de ses fidèles. « On ne veut pas de tours ! », entend-on crier. Référence à celles de la ville de Champigny-sur-Marne toute proche.Tenue du calendrierLa visite ministérielle se termine à la préfecture. Au bout d’une demi-heure, un accord est trouvé : la maire s’engage à revoir ses documents d’urbanisme pour permettre la construction des logements prévus. Plus besoin pour le préfet de se substituer. Mais il veillera à la tenue du calendrier : objectif fin décembre pour le nouveau PLU. « L’électrochoc est passé. Elle a compris que je ne lâcherai rien », se félicite Patrick Kanner.Alors que plus d’un tiers des municipalités assujetties à la loi SRU ne remplissent pas leurs obligations de construction de logements sociaux, le nordiste entend continuer son « marathon ». Il visitera d’autres communes en Ile-de-France et en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, les deux régions où l’on retrouve le plus de villes défaillantes en logement social. Deux régions également stratégiques pour le PS lors du scrutin régional des 6 et 13 décembre.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.09.2015 à 21h12 Sept ans après la mort à Djibouti du légionnaire Joszef Tvarusko, rebaptisé « Matus Talas », la justice a enfin tranché. La cour d’assises de Paris a condamné, jeudi 24 septembre, à des peines allant de deux à quatre ans de prison avec sursis quatre anciens supérieurs − aujourd’hui radiés − d’un légionnaire mort d’un « coup de chaleur » lors d’un exercice à Djibouti en 2008.Tous ont été reconnus « coupables de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, commises en réunion ». Un crime pour lequel ils encouraient vingt ans de réclusion criminelle.L’ancien lieutenant Médéric Bertaud a été condamné à quatre ans de prison avec sursis, et les trois autres accusés − l’ex-caporal roumain Petru-Sabin Suciu, l’ex-sergent chilien Omar Andrés Martinez et l’ex-caporal mexicain Wigberto Hernandez Canceco − à deux ans de prison avec sursis. Le ministère public avait requis des peines de quatre à cinq ans avec sursis.« Mauvaise volonté »Joszef Tvarusko, un Slovaque de 25 ans du 2e régiment étranger de parachutistes (REP), était mort le 5 mai 2008 au terme d’une longue journée de marche par 38 °C, après avoir reçu des coups et été privé d’eau en dépit de ses plaintes répétées de douleurs au genou.Selon les conclusions de l’enquête, le jeune homme aurait été puni pour avoir fait preuve de « mauvaise volonté ». Il aurait donc été frappé à plusieurs reprises par ses supérieurs et obligé de rester au soleil pendant les pauses. Le soldat se serait alors écroulé sur le sol pendant l’ascension d’une pente à 70 %, son corps ayant atteint la température de 43,7 °C.« Poursuivre un effort au prix de sa vie »Lors des réquisitions, l’avocate générale, Maryvonne Caillibotte, avait estimé que l’encadrement était responsable de la mort du légionnaire, pour « l’avoir contraint à poursuivre un effort au prix de sa vie ». Elle avait toutefois tenu compte du fait que les accusés avaient reconnu leur responsabilité et ne représentaient aucune menace.L’avocat de M. Bertaud, sans nier la responsabilité de son client, voyait des fautes partagées dans « l’ensemble de la chaîne de commandement », comme le rapporte Le Parisien :« C’est le colonel qui décide de faire l’exercice à ces heures de fortes chaleurs, c’est le capitaine qui décide de priver le lieutenant de son adjoint, et c’est le médecin qui déclare le légionnaire Talas apte. » 24.09.2015 à 18h14 • Mis à jour le24.09.2015 à 19h05 Un enseignant de 60 ans d’une école maternelle de Pantin (Seine-Saint-Denis), soupçonné d’avoir violemment bousculé quatre de ses élèves, a été déféré au parquet et placé en garde à vue, jeudi 24 septembre, après que les parents des quatre enfants − trois garçons et une fille, âgés de 2 ans et demi à 3 ans − ont porté plainte. L’instituteur en petite section de maternelle sera jugé le 14 octobre pour « violences aggravées sur mineurs par personne chargée d’une mission de service public », d’après le parquet de Bobigny.En poste depuis douze ans, le sexagénaire, qui n’a pas d’antécédents judiciaires, aurait reconnu durant sa garde à vue avoir eu des gestes brutaux, qu’il présentent comme involontaires, peu après la rentrée scolaire. D’après le parquet, l’un des enfants aurait notamment été poussé en classe, se blessant à la bouche en chutant, et un autre aurait été pris avec énergie par le bras. Sur les quatre concernés, deux se sont vu prescrire une incapacité temporaire de travail de deux jours.D’après RTL, l’audition de l’enseignant aurait permis de dresser le portrait d’un homme à bout de nerf. Selon le parquet, il traverse actuellement « une passe difficile dans sa vie personnelle ».A la suite de son interpellation, l’instituteur, en arrêt maladie depuis quelques jours, a été « immédiatement suspendu et pour tout le temps nécessaire à la procédure judiciaire », a précisé à l’AFP la direction académique. Il encourt jusqu’à cinq ans d’emprisonnement.Par ailleurs, une cellule psychologique a été mise en place dès mercredi dans cet établissement scolaire de 280 élèves. Sylvia Zappi « Ça suffit ! » Philippe Rio ne décolère pas. Le maire PCF de Grigny (Essonne) vient d’apprendre que le centre de santé attendu depuis deux ans n’est pas retenu parmi les sites prioritaires établis par le ministère des affaires sociales. Une décision en complète contradiction avec les engagements pris en 2014 par le ministère de la Ville.Dans une « instruction » conjointe, la Direction générale de l’offre de soins et le secrétariat général du ministère chargé des affaires sociales expliquent qu’ils ont décidé de « soutenir les projets de centres de santé » de certains territoires prioritaires pour les années 2016-2017. Suit en annexe la liste des 25 sites définis récemment comme « particulièrement déficitaires en matière d’offre de soins de premiers secours » par le Commissariat général à l’égalité des territoires, bras armé du ministère de la Ville.Trois communes de l’Essonne sont désignées comme victimes du désert médical qui gagne les banlieues pauvres : Brunoy, Epinay-sous-Sénart et Savigny-sur-Orge. Mais pas Grigny, la ville la plus pauvre du département. La commune est pourtant classée en territoire prioritaire de la politique de la ville.Deuxième coup de freinLa situation de carence médicale est patente et avait été soulignée dans le contrat local de santé en 2014. La densité de médecins généralistes sur la ville est de 5,7 pour 10 000 habitants soit deux fois inférieure à celle d’Ile-de-France. Et seuls deux généralistes demeurent encore à la Grande Borne, vaste ensemble HLM de 13 000 habitants. « Ce sont les précaires et les enfants qui souffrent le plus de ce déficit », rappelle le maire qui enrage de constater « qu’une fois de plus, les fondamentaux de la République ne sont toujours pas là, malgré les promesses ».Le centre de santé est attendu depuis deux ans et a été une première fois bloqué par le maire UDI de Viry-Châtillon, commune limitrophe, qui souhaitait protéger ses médecins libéraux. Ce deuxième coup de frein venant des services de l’Etat ne passe pas. D’autant que l’Agence régionale de santé avait donné son feu vert au projet. Philippe Rio a donc refusé de signer le nouveau contrat de ville qui planifie les actions et projets urbains conjoints de l’Etat et des collectivités locales depuis la loi Lamy.Mardi 22 septembre, le conseil municipal l’a suivi à l’unanimité, réclamant « un peu de cohérence dans la politique de la ville ». Le préfet est désormais saisi. Le maire réitère sa proposition de mise à disposition de locaux municipaux pour un centre de santé.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne Michel Une grande surprise et, pour la direction, un grand soulagement. Le groupe Banque populaire-Caisses d’épargne (BPCE) était tout entier suspendu au sort judiciaire de François Pérol, son président de directoire depuis sept ans, poursuivi pour « prise illégale d’intérêts » après son parachutage, sous Nicolas Sarkozy, du secrétariat général adjoint de l’Elysée à la tête du groupe coopératif. L’annonce de sa relaxe, jeudi 24 septembre 2015 à 14 heures, a donc fait l’effet d’une délivrance.« Tout le monde est content. C’est la fin d’une période compliquée pour BPCE. Ce procès était celui des années Sarkozy et ce qui était reproché à François Pérol concernait cette période politique là et d’aucune façon sa gestion et son mandat à la tête de notre groupe, déclare au Monde un membre de l’état-major. Nous allons pouvoir nous remettre au travail sereinement. »Dans les régions, les dirigeants des Caisses d’épargne et des Banques populaires paraissent approuver : « Enfin nous allons tourner cette page pour nous concentrer exclusivement sur ce qui nous importe, notre métier et nos clients », confie Christine Fabresse, présidente du directoire de la Caisse d’épargne du Languedoc-Roussillon.Dans un communiqué, diffusé une demi-heure après l’annonce du jugement, le syndicat CFDT de BPCE a, de son côté, « [souhaité] qu’après six ans de procédure, ce jugement mette un terme au long parcours judiciaire qui a fortement déstabilisé la gouvernance du groupe ».Fort investissementCes derniers jours, les esprits avaient été préparés à une démission forcée de l’ex-collaborateur de l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy, dont tout le monde, chez BPCE comme à l’extérieur du groupe coopératif, partisans comme opposants, s’accordait à saluer « l’excellent bilan » de gestionnaire et de grand patron d’entreprise.Dans une allocution devant les dirigeants du groupe, réunis pour leur université d’été, le 10 septembre 2015, M. Pérol lui-même avait levé le voile sur sa décision de quitter son poste dans l’éventualité d’une condamnation lourde. Le 2 juillet, le parquet national financier avait requis 30 000 euros d’amendes et deux ans de prison avec sursis, assortis d’une interdiction d’exercer toute fonction publique.« Quels que soient les événements, bons ou moins bons, ou même mauvais, les circonstances, heureuses ou moins heureuses, […] les vicissitudes, je resterai fidèle à la ligne de conduite qui a été la mienne […] : j’agirai toujours […] dans l’intérêt de notre groupe et dans le seul intérêt de notre groupe. J’agirai de manière responsable. J’ai été élevé comme cela et me suis construit comme cela. Et une décision de justice, cela ne change pas un homme », avait-il déclaré, peinant à retenir ses larmes, selon son entourage.Cette émotion avait alors cueilli bon nombre de patrons régionaux de caisses d’épargne et de banques populaires, davantage habitués aux manifestations d’autorité et aux coups de colère du numéro un du groupe. Ceux-ci y avaient vu le témoignage de son attachement au groupe coopératif et de son fort investissement depuis sept ans.Possibles règlements de comptesDe fait, vacillant en 2009 avec l’une de ses grandes filiales, Natixis, au bord du gouffre, BPCE s’est depuis restructuré et renforcé. Jusqu’à compter aujourd’hui, ainsi qu’aime à le souligner M. Pérol, parmi « l’un des dix premiers groupes bancaires européens, l’un des vingt premiers mondiaux […], un groupe reconnu par [ses] clients et respecté par [ses] concurrents ».La relaxe de M. Pérol pourrait bien toutefois entraîner quelques règlements de compte, après les semaines agitées que celui-ci a traversées. Dans l’incertitude quant à son avenir, le président du directoire de BPCE a pu, en effet, compter ses soutiens. Et ses adversaires…Toujours restée taboue, la question de son éventuel remplacement n’en a pas moins suscité débats de couloirs et des vocations. Au moins deux candidats au sein de BPCE se préparaient en coulisses, au cas où : Olivier Klein, l’actuel patron de la Bred, la plus grosse banque populaire du groupe, soutenu par bon nombre de dirigeants régionaux ; et Laurent Mignon, le patron de la filiale internationale de financement Natixis, très proche de M. Pérol, dont il aurait pu être le dauphin.Déjà tendues, les relations entre M. Pérol et M. Klein ne devraient donc pas l’être moins dans les semaines à venir. Le mandat de l’actuel patron de BPCE court jusqu’en mai 2017.Anne MichelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cyril Simon Une semaine après l’évacuation du campement d’Austerlitz menée par la préfecture et la mairie de Paris, jeudi 17 septembre, la situation des 430 migrants reste très hétérogène. Mercredi 23 septembre, le collectif d’aide aux migrants s’est réuni avec une trentaine d’entre eux pour faire le point. Hébergé au Formule 1 de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) avec 40 autres migrants, Ibrahim Saleh s’alarmait du manque d’accompagnement. « On se sent un peu isolé ici, explique le Soudanais de 35 ans. On nous donne 60 euros par semaine pour vivre. Et le directeur de l’hôtel nous a dit qu’on ne resterait qu’un mois ici. On a peur de retourner dans la rue. » Une des bénévoles, en contact permanent avec cet hôtel ne disposant pas de cuisine, ni de machine à laver, précise qu’ils seront ensuite hébergés dans un vrai centre.Parmi les griefs, un constat revient systématiquement chez les migrants, qui ont été répartis dans une vingtaine de centres d’hébergement provisoire, une moitié à Paris, l’autre en petite et grande couronne : le fort sentiment d’isolement faute de titres de transport. Logé à Ivry, Chérif, « super content » des conditions générales, se demande « comment faire pour venir dans ce genre de rassemblement et de lieu de partage avec les bénévoles sans tickets de métro ». Avant de faire rire l’assistance : « Mais on va bien se débrouiller, on a réussi à venir de Vintimille [à la frontière franco-italienne] jusqu’ici », lâche-t-il, d’un sourire timide.A l’heure actuelle, les titres de transport sont délivrés par les associations responsables du centre seulement pour des déplacements administratifs, sur présentation d’un justificatif. Amadou, 34 ans, hébergé à Paris (14e), fait partie des rares chanceux à disposer de quatorze tickets de métro par semaine.« Il y a des ajustements urgents »A Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), seule une personne à mi-temps gère le foyer de l’Association de développement des foyers. « Il n’y a pas de directeur. C’est grave. On confie des structures sans moyens », déplore Marc Naelten, membre du collectif d’aide aux migrants et responsable de Réseau d’éducation sans frontières. A Paris, les résidences Pernety (14e arrondissement) et Albin-Peyron (20e) semblent bien fonctionner.A Nanterre, la confusion règne autour du centre d’accueil et de soins hospitaliers. A leur arrivée, les réfugiés n’ont pas voulu descendre du bus. « Certains ont visité les lieux. Ils ont eu peur quand ils vont vu que le centre accueillait également un service psychiatrique et un autre pour sans-abri. » Selon plusieurs sources, trois d’entre eux ont été placés en garde à vue à la suite de leur protestation.« D’après mon expérience, on va dire que c’est la moins pire des prises en charge post-évacuation », souligne M. Naelten, qui a assisté à l’évacuation du campement d’Austerlitz. Il demeure vigilant sur la bonne tenue des promesses de l’Etat. « Il y a des ajustements urgents à faire », résume celui qui prépare un courrier à destination de la préfecture et de la mairie de Paris. Lors de l’évacuation, une fiche d’information résumant les engagements des pouvoirs publics avait été distribuée aux migrants : « Le centre vous procurera un hébergement, et trois repas par jour. Vous pourrez aller et venir pour effectuer l’ensemble de vos démarches. En cas de besoin, vous pourrez bénéficier d’un accès aux soins. »Passage de relais indispensableSur le plan administratif, les disparités sont fortes même si l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) semble s’être déplacé dans les foyers, comme l’avait promis la préfecture. « Pourquoi des dossiers vont plus vite que d’autres, alors qu’on fuit tous la guerre ? », s’interroge Chérif. La procédure – des demandes d’asile politique en majorité – s’est parfois complexifiée après l’évacuation. Une question de domiciliation. Le lieu de prise en charge du dossier est parfois très éloigné du centre dans lequel les demandeurs d’asile sont hébergés.Certains réfugiés à Mézy-sur-Seine (Yvelines) voient leur demande traitée à Paris, soit à 50 kilomètres. A cela s’ajoute une diversité des cas entre les demandeurs d’asile politique classique, principalement Syriens, Irakiens, Soudanais, Erythréens, et ceux originaires de pays d’origine sûre selon la liste de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Sénégal, Albanie, Inde….), et les sans-abri.La nouvelle priorité du collectif de soutien d’Austerlitz, qui organise chaque mercredi un rassemblement, est de faire le lien entre les centres d’accueil et les associations locales. Un passage de relais indispensable depuis la dispersion des migrants en Ile-de-France.Cyril SimonJournaliste au Monde Isabelle Rey-Lefebvre Vendredi 24 septembre, le ministre de la ville, de la jeunesse et des sports, Patrick Kanner a mené une sorte d’« action coup de poing » pour le logement social dans une commune récalcitrante de la banlieue parisienne : il a annoncé la préemption de terrains pour la construction de 500 HLM à Ormesson-sur-Marne, a rapporté RTL.Cette commune du Val-de-Marne compte 10 000 habitants et 1,7 % de logements sociaux. Loin de l’obligation faite par la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU) : ce texte du 13 décembre 2000, symbole de la politique de gauche du logement, impose aux communes urbaines de se doter de 20 % à 25 % de logements sociaux à l’échéance 2025.L’action de M. Kanner illustre la volonté du gouvernement d’exercer le droit de préemption de l’État et obliger une ville à construire des logements sociaux. Jeudi, François Hollande, qui intervenait jeudi 24 septembre au congrès HLM à Montpellier, avait d’ailleurs insisté sur sa détermination à faire appliquer partout la loi SRU. Et le président de la République avait confirmé qu’une « politique de préemption » des terrains « sera [it] engagée » dans des communes ne respectant pas cette obligation. Celle-ci sera mise en œuvre après la publication d’un bilan « en octobre », a-t-il précisé.Lire aussi :Le gouvernement veut « taper fort » sur les villes en manque de logements sociaux« Dans deux mois, nous fêterons les quinze ans de la loi pour la solidarité et le renouvellement urbains. Quinze ans que cette loi est inscrite dans le paysage et a permis la construction de 450 000 logements sociaux », a rappelé le chef de l’Etat, avant de prévenir : « C’est parce que les communes ont eu quinze ans pour appliquer la loi de la République qu’on ne peut plus accepter que certains maires s’arrogent le droit de refuser sciemment de construire du logement social alors que plus des deux tiers participent à l’effort national. » « L’État est garant du droit au logement et j’entends qu’aujourd’hui cette grande loi soit strictement mise en œuvre. La République ne s’arrête pas aux frontières communales », a prévenu François Hollande, qui promet des mesures fermes. Le premier ministre « Manuel Valls annoncera en octobre la liste des communes carencées » en logements sociaux et « une politique de préemption [des terrains] sera engagée par l’Etat qui délivrera lui-même les permis de construire et réalisera les logements nécessaires ». La mesure pourrait concerner une vingtaine de communes récalcitrantes.Lire aussi :« Le logement partout et pour tous : le temps de la contrainte est venu »222 communes « carencées »M. Hollande avait déjà tenu des propos similaires en février et M. Valls les avait repris lors du comité interministériel sur l’égalité et la citoyenneté, en mars. Selon le dernier bilan, publié par le ministère du logement au printemps 2015, sur les 1 911 communes assujetties à la loi SRU, 222 sont « carencées », c’est-à-dire qu’elles n’ont pas rempli leurs objectifs de construction, déclinés par période de trois ans.Lire aussi :Des villes toujours rétives aux logements sociauxLes préfets disposent du pouvoir de se substituer au maire pour construire et préempter des terrains. Mais cette mesure est très rarement mise en œuvre. Les communes récalcitrantes pourraient également se voir infliger des pénalités susceptibles de représenter jusqu’à 7, 5 % du budget municipal, conformément à la Alur de 2014,.L’annonce du chef de l’Etat a été vivement applaudie à Montpellier par les congressistes représentants des bailleurs sociaux.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.09.2015 à 13h15 François Hollande a annoncé jeudi que l’APL accession, une aide aux ménages accédant à la propriété qui était en sursis, serait maintenue. L’an dernier, le gouvernement avait souhaité restreindre ce dispositif, mais avait dû faire machine arrière pour finalement reporter d’un an sa réforme.Il était ainsi prévu que l’APL accession, versée aux ménages modestes qui accèdent à la propriété, soit fortement restreinte à compter du 1er  janvier 2016, ce qui suscitait une forte inquiétude dans le secteur de la construction.Il y a quelques jours, la Cour des comptes avait, de son côté, estimé que l’aide personnelle à l’accession semblait « répondre de moins en moins aux besoins des ménages accédants ».Lire aussi :La Cour des comptes préconise une vaste réforme des APLMénages modestesCette aide de l’Etat est souvent décisive pour les ménages, notamment modestes, qui obtiennent un crédit immobilier auprès des banques, et sa quasi-disparition aurait eu un effet couperet sur l’activité du secteur du bâtiment, selon les professionnels.Pour les ménages primo-accédants, souvent modestes, qui empruntent 130 000 euros sur trente ans, l’APL accession représente une aide de 150 euros, à soustraire d’une mensualité de remboursement de crédit allant de 620 à 650 euros, selon le Crédit foncier.François Hollande qui s’exprimait lors d’un discours de clôture du 76e congrès de l’Union sociale de l’habitat (USH) a aussi affirmé que le prêt à taux zéro serait « élargi et simplifié », sans davantage de précisions. Le ministère du Logement a précisé qu’il s’agissait du PTZ réservé à l’immobilier ancien, avec travaux.Lire aussi : Immobilier : faire le tour des prêts aidés pour réduire le coût de son crédit François Béguin Fraîchement élu, François Hollande avait annoncé, devant les représentants des mutuelles de santé, sa volonté de généraliser l’accès à une « couverture complémentaire de qualité » d’ici à 2017. Cet engagement présidentiel, renouvelé à Nantes en juin, devrait trouver sa pleine traduction dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2016 présenté jeudi 24 septembre par la ministre des affaires sociales et le secrétaire d’Etat chargé du budget.Lire aussi :Le régime des retraites bientôt à l’équilibreSi l’accord national interprofessionnel, signé en janvier 2013 par les partenaires sociaux, prévoit bien la mise en place de contrats collectifs d’entreprise obligatoires au 1er janvier 2016, certains publics restaient exclus du dispositif. Aujourd’hui, 3,3 millions de retraités, jeunes en difficulté d’insertion professionnelle ou chômeurs de longue durée ne bénéficient pas d’une telle couverture complémentaire, a calculé la Mutualité.Les salariés précaires avec des CDD de trop courte durée pour bénéficier de ces contrats collectifs devraient désormais directement recevoir de leur employeur une aide individuelle pour les aider à financer une complémentaire santé. Mais il n’est pas précisé pour l’instant la forme que prendra cette aide : ligne supplémentaire sur le bulletin de salaire ou « chèque santé ».« Critères de prix »Le budget 2016 de la « Sécu » prévoira également des mesures permettant un meilleur accès des plus de 65 ans aux complémentaires santé. Aujourd’hui, en perdant l’aide financière de leur employeur ainsi que les aides fiscales et sociales, les nouveaux retraités voient le coût annuel moyen de leur complémentaire santé passer de 283 à 998 euros, selon la Mutualité.La loi Evin de 1989 prévoit aujourd’hui que les salariés qui quittent une entreprise peuvent continuer à bénéficier du contrat collectif de leur entreprise pour un tarif ne dépassant pas 150 % de celui appliqué aux salariés. Ce dispositif devrait être réaménagé. L’augmentation des tarifs devrait à l’avenir être progressive et atteindre les 150 % en trois à cinq ans.De nouveaux contrats individuels de complémentaire santé spécifique pour les plus de 65 ans devraient enfin faire leur apparition. Labellisés par l’Etat à l’issue d’un appel d’offres, ceux-ci devront répondre à des « critères de prix et de qualité » définis par le ministère de la santé.François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julia Pascual, Bertrand Bissuel et François Béguin Pour la première fois depuis 2004, le régime de retraites des salariés du privé devrait revenir à l’équilibre l’an prochain. Cette bonne nouvelle figure dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2016, présenté, jeudi 24 septembre, par la ministre des affaires sociales et de la santé, Marisol Touraine, et par le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert. Elle résulte, pour une large part, de la réforme promulguée en 2010, qui relève progressivement l’âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans. S’y ajoute l’impact des dispositions votées en 2013 (allongement de la durée de cotisations pour obtenir une pension à taux plein, accroissement des cotisations de 0,3 point sur la période 2014-2017, etc.).Ces mesures, successivement portées par les gouvernements Fillon et Ayrault, avaient suscité de vives controverses à l’époque. Alors qu’elle accusait un solde négatif de 1,2 milliard d’euros en 2014, la branche vieillesse devrait, en 2016, repasser au-dessus de la ligne de flottaison et afficher un excédent d’environ 500 millions d’euros.Lire aussi :Mutuelles : les salariés précaires et les plus de 65 ans seront aidésL’ensemble de notre système de protection sociale, lui, reste dans le rouge, mais le déficit devrait continuer à se réduire. Pas d’annonces fracassantes, dans ce budget 2016 de la « Sécu », qui recèle une myriade de dispositions très techniques : mises bout à bout et additionnées aux précédentes réformes, elles permettront de diminuer, en 2016, de 3,1 milliards d’euros le déficit du régime général et du Fonds de solidarité vieillesse (FSV) – si les prévisions de l’exécutif se réalisent.En 2015, les quatre branches du régime général (assurance-maladie, vieillesse, famille, accident du travail-maladies professionnelles) et le FSV devraient afficher un solde négatif de 12,8 milliards d’euros, soit près de 400 millions d’euros en moins par rapport à l’exercice précédent. Le gouvernement ambitionne de ramener le déficit à 9,7 milliards d’euros l’an prochain, contre « 21 milliards en 2011 », souligne M. Eckert, ce qui donne la mesure, selon lui, des efforts accomplis. L’an prochain, ajoute-t-il, « nous retrouverons quasiment le niveau qui prévalait avant la crise, puisqu’il se situait en 2008 à 9,3 milliards d’euros ».Santé : 3,4 milliards d’économiesL’assurance-maladie reste le poste le plus lourdement déficitaire : – 7,5 milliards d’euros en 2015, soit un dérapage d’environ 1 milliard par rapport à l’année précédente. Pour 2016, le but de l’exécutif est de revenir à un solde négatif de 6,2 milliards d’euros. Dans cette optique, l’objectif national des dépenses d’assurance-maladie (Ondam), qui sert à piloter les comptes, est ramené à un taux historiquement bas : + 1,75 % (contre + 2,05 % en 2015).Diverses mesures sont programmées pour réaliser 3,4 milliards d’économies dans notre système de santé. Le prix de certains médicaments va baisser, le gain espéré s’élevant à 550 millions d’euros. Et le recours aux génériques va être promu. Mme Touraine devait d’ailleurs annoncer, jeudi, le lancement d’une grande campagne de communication durant le premier semestre 2016, afin d’encourager la diffusion de ces produits de santé. Gain escompté : 395 millions d’euros. La ministre de la santé entend aussi accroître « l’efficience de la dépense hospitalière », notamment en optimisant les achats dans les hôpitaux et en améliorant leurs fonctions logistiques (420 millions d’euros). Elle tient aussi à favoriser le « virage ambulatoire », c’est-à-dire permettre aux patients de passer moins de temps à l’hôpital et plus de temps à leur domicile. Dans l’entourage de Mme Touraine, on met en exergue le fait que ces économies ne passeront pas par des déremboursements ou des baisses de prises en charge coûteuses, comme celle liée à l’hépatite C.La branche famille, elle, reste déficitaire, mais l’exécutif table sur une correction relativement rapide du déséquilibre financier : – 800 millions d’euros en 2016 contre – 2,7 milliards deux ans plus tôt. Une amélioration induite par la modulation des allocations familiales en fonction du revenu des ménages, qui est entrée en vigueur début juillet.Mécanismes de revalorisationSur le volet « famille », le PLFSS prévoit, par ailleurs, de généraliser dès le printemps 2016 la garantie contre les impayés de pensions alimentaire (GIPA). Ce dispositif, expérimenté depuis un an dans vingt départements, permet au parent qui a la charge de l’enfant de toucher, dès le premier mois de pension non perçue, une pension alimentaire minimale, équivalente au montant de l’allocation de soutien familial (100 euros par mois et par enfant). La CAF, de son côté, continue de se rembourser auprès du parent « défaillant » (saisie sur salaire), même si, dans les faits, les taux de recouvrement restent assez faibles. Le ministère de la santé table aujourd’hui sur 90 000 familles concernées par la GIPA à terme, avec un coût estimé pour la branche famille à 5 millions d’euros en 2016.Enfin, les mécanismes de revalorisation de toutes les prestations sociales vont être revues. Désormais, le coup de pouce sera calculé en fonction de l’inflation constatée et non plus prévisionnelle. En outre, il sera regroupé sur deux dates : soit le 1er avril soit le 1er octobre. Ces changements devraient engendrer une économie d’environ 500 millions d’euros en 2016.Le gouvernement prévoit que les quatre branches de la « Sécu » seront de nouveau excédentaires (de 1,8 milliard d’euros) en 2019. Mais en tenant compte du FSV, les comptes demeureraient négatifs de 1 milliard. La Cour des comptes risque de froncer les sourcils. Dans son rapport sur la Sécurité sociale, publié le 15 septembre, elle déplorait que le redressement des comptes sociaux soit repoussé « à un horizon indéfini ».Julia PascualJournaliste au MondeBertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteFrançois BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Béatrice Jérôme et Cécile Prudhomme Fin de partie. François Hollande a tranché. Lors d’ultimes arbitrages intervenus en début de semaine, l’exécutif a décidé qu’il y aurait bien douze zones touristiques internationales (ZTI) à Paris, où les commerces pourront ouvrir le dimanche et tous les soirs jusqu’à minuit. Le décret fixant ces ZTI et les critères d’éligilibilité a été publié jeudi 24 septembre dans la matinée.Ces ZTI sont issues du projet de loi adopté laborieusement mais définitivement par le Parlement le 10 juillet, qui augmente de cinq à douze le nombre d’ouvertures les dimanches autorisés dans l’année. Des ZTI, il n’y en aura pas qu’à Paris : Deauville (Calvados), Cannes (Alpes-Maritimes) et Nice sont aussi concernés.Selon la carte de Paris, validée par le premier ministre, Manuel Valls, mercredi, ces périmètres ont subi quelques retouches après la phase de consultation achevée le 15 septembre. Ainsi les zones englobant les centres commerciaux Italie 2 (13e arrondissement de Paris) et Beaugrenelle (15e), qui avaient suscité de nombreux doutes, tant politiques que syndicaux, sur leur fréquentation internationale, sont conservées.« J’ai même été maltraitée »Dans le 15e, une partie de la rue Saint-Charles a été intégrée à la zone Beaugrenelle, comme l’avenue de Wagram dans la zone Maillot-Ternes (17e) En revanche, pour ne pas déséquilibrer le petit commerce local, le boulevard Barbès a été retiré du secteur Montmartre, tout comme la place de la République, sortie de la zone Marais qui a été élargie. En tout, « c’est près de 3 000 points de vente, dont plus de la moitié en surface destinée à l’équipement de la personne, qui vont pouvoir ouvrir alors qu’on était à 400, indique Claude Boulle, président exécutif de l’Union du commerce de centre-ville (UCV). C’est 10 % du commerce parisien et 5 % du territoire de la ville. »Lire aussi :Nouvelle polémique autour du travail dominical à ParisLa situation s’était tendue dernièrement. La maire de Paris, Anne Hidalgo, ayant affirmé dans Le Parisien du 4 septembre ne pas avoir « été entendue dans cette affaire par Emmanuel Macron [le ministre de l’économie]. J’ai même été maltraitée. » Elle lui avait adressé une lettre, dans laquelle, elle évoquait ce « fantasme d’une ville entièrement dédiée au consumérisme » et « une méconnaissance du tissu commercial parisien ». Les réunions de concertation « avec Bercy ont été rompues unilatéralement par le cabinet du ministre de l’économie avant l’été », affirme Mathias Vicherat, directeur de cabinet de Mme Hidalgo.Les réunions de concertation « avec Bercy ont été rompues unilatéralement par le cabinet du ministre de l’économie avant l’été ».Jeudi dans Le Parisien, M. Macron a répondu sans ménagement : « Si elle avait été en capacité d’ouvrir les commerces le dimanche dans les zones les plus attractives, nous n’aurions pas eu à mener cette réforme. Elle n’a pas souhaité que nous échangions. C’est son choix, ajoute-t-il. Je comprends que les équilibres politiques de la Ville de Paris aient rendu impossible pour sa maire de conduire cette évolution, mais ce n’est pas mon débat », assène-t-il.Des bribes de pouvoir accordés à ParisLe président de la République a donc arbitré en faveur de son ministre de l’économie sans un seul regret. Il considère que les débats sur la loi pour la croissance ont été suffisamment longs au Parlement pour permettre aux députés de Paris de se faire entendre. L’Elysée rappelle que Mme Hidalgo a été consultée par Bercy sur les ZTI ainsi que les maires d’arrondissement. Et que certains d’entre eux se sont montrés mieux disposés qu’elle sur des évolutions de l’ouverture dominicale. Afin d’apaiser le débat, l’exécutif accorde à la maire de Paris des bribes de pouvoir. Pour s’assurer que les ZTI engendrent bien les 8 000 emplois espérés par le ministère, il sera créé une instance, dont le nom et les statuts n’ont pas encore été fixés. Elle sera coprésidée par Mme Hidalgo et le préfet de Paris, et chargée d’évaluer l’activité et l’emploi de ces zones, de manière à faire évoluer la carte si nécessaire.Lire aussi :Travail du dimanche : le plaidoyer du patron de DartyAprès la publication des textes, les commerces des périmètres concernés ne pourront toutefois pas ouvrir immédiatement. Il leur faudra attendre les négociations et les accords avec les syndicats, prévus par la loi, dans les commerces de plus de onze salariés. Depuis le mois de juin, l’UCV a engagé des discussions bilatérales avec toutes les organisations syndicales. Celles-ci vont pouvoir s’accélérer car « nous leur avons toujours dit que nous leur ferions une offre de négociation quand nous aurons les arrêtés ministériels, indique M. Boulle. Nous allons pouvoir entrer dans le vif du sujet ».Le temps reste toutefois compté. « Il faudrait aboutir à un accord avant la fin de l’année car les magasins ne vont pas attendre le début de la saison 2016 les bras croisés avec des milliers de clients qui, ayant entendu l’information, vont taper à leur porte le dimanche en pensant que c’est déjà ouvert », poursuit-il, ajoutant que « dans les échanges préliminaires, ils étaient en tout cas intéressés par le sujet car ils sont tous venus ».Les syndicats ne désarment pasSi ces négociations au niveau des branches professionnelles n’aboutissent pas, elles redescendront au niveau des entreprises. « Et nous reprendrons les discussions avec nos propres partenaires sociaux, expliquait Nicolas Houzé, directeur général des Galeries Lafayette et du BHV Marais. L’accord actuel chez nous est de doubler la rémunération, sur la base du volontariat, ce sont des propositions que nous ferons. »Pour ce groupe militant de la première heure, dont les magasins du quartier Haussmann, celui de Montparnasse et le BHV Marais entrent en ZTI, l’ouverture du dimanche, « c’est 1 000 emplois supplémentaires à Haussmann et un chiffre d’affaires additionnel de 5 % à 7 %, ajoute M. Houzé. Aujourd’hui, hors Haussmann, nous avons un accord d’entreprise où les magasins classés dans les zones touristiques peuvent ouvrir les dimanches. A Nice-Masséna, par exemple, ouvert 52 dimanches par an, nous avons créé 80 emplois, et constaté une croissance de 10 % de notre activité sur l’année écoulée liée à l’ouverture le dimanche. 80 % de la clientèle qui visite notre magasin de Nice le dimanche est étrangère ».Lire aussi :Le Royaume-Uni veut ouvrir encore plus le dimancheLes syndicats, comme Clic-P, eux, en tout cas, ne désarment pas, comptant monter à l’offensive sur le prochain sujet des gares promises elles aussi à une ouverture dominicale. La phase de consultation doit s’achever le 15 octobre.Lire aussi :Travail dominical : les syndicats prêts à la mobilisation Des effets discutés sur l’emploiLe travail du dimanche a fait l’objet de nombreux débats sur ses retombées économiques. Dans une étude de novembre 2013 menée avec Arnaud Sylvain et Franck Morel, Gilbert Cette, économiste à l’université d’Aix-Marseille, chiffrait à 20 000 équivalents temps plein le gain d’un assouplissement de la législation. A l’origine du surcroît d’activité, les « cadres ou les couples “biactifs” qui, aujourd’hui contraints par leurs horaires de travail et de transport, pourraient consommer davantage ». A l’inverse, Eric Heyer, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques, observait récemment que « les Français ont un budget contraint. Si les clients achètent un canapé le dimanche, ils ne l’achèteront pas le samedi ni le lundi ». Et de citer la zone de Plan-de-Campagne (Bouches-du-Rhône), autorisée à ouvrir le dimanche. « Les recettes de la zone ont évidemment augmenté, mais pas celles des commerces de l’intégralité de la région du pays d’Aix-en-Provence », dit M. Heyer.Cécile PrudhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteBéatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Rey-Lefebvre (Montpellier, envoyée spéciale) François Hollande s’est invité, jeudi 24 septembre, à la clôture du 76e congrès du logement social à Montpellier. Un événement rare : la dernière visite présidentielle remonte à celle de François Mitterrand, en 1989. Le président de la République s’est efforcé de convaincre du soutien indéfectible de l’Etat les 4 000 représentants des 755 organismes HLM, public habituellement acquis à la gauche, mais aujourd’hui plutôt agacé par la probable réduction de leurs financements.Le chef de l’Etat a rappelé les efforts de la collectivité pour le mouvement HLM, en particulier la TVA à taux bonifié de 5,5 % au lieu de 10 %, les exonérations de taxe foncière pendant 25 ans (au lieu de 20 ans auparavant). Il a aussi loué le rôle de rempart social que joue le parc HLM, saluant sa contribution économique à la construction et à l’emploi : 30 % des logements bâtis en 2015 l’ont été par les organismes HLM, qui en ont aussi rénové 250 000.#congresHlm FHollande promet des terrains publics gratuits pour construire des logements sociaux applaudissements— Isareylef (@Isabelle Rey)require(["twitter/widgets"]);L’investissement de ce secteur s’élève à 20 milliards d’euros, grâce à la manne des 250 milliards d’euros du livret A, pilier du modèle français du logement social et système unique en Europe. La baisse, au 1er juillet, du taux de livret A (de 1 % à 0,75 %) allège encore de 300 millions d’euros le coût de la dette pour les emprunteurs HLM.François Hollande était surtout attendu sur le dossier des subventions accordées aux bailleurs sociaux pour construire de nouveaux logements, appelées aides à la pierre, de 500 millions d’euros en 2011, passées à 400 millions d’euros en 2014, avant de fondre, en 2015, à 80 millions d’euros. « C’est un élément de notre modèle économique, un investissement de la République dans son avenir », a rappelé Jean-Louis Dumont, président de l’Union sociale pour l’habitat, organisatrice du congrès. Sa requête a été entendue puisque François Hollande a bien annoncé 250 millions d’euros pour le nouveau fonds national des aides à la pierre. Mais il a déçu, car ce fonds est surtout alimenté par les bailleurs sociaux eux-mêmes, ce qui, selon eux, annonce un désengagement progressif de l’Etat. « Une fois la tuyauterie branchée, il n’y a plus qu’à siphonner… », résume un congressiste, bon connaisseur de ces rouages financiers.Lire aussi :Immobilier : l’APL accession sera finalement maintenueBonnes nouvellesFrançois Hollande a tout de même été fortement applaudi lorsqu’il a annoncé une baisse de la commission versée par l’Etat aux banques pour rémunérer la collecte et la gestion des dépôts du livret A. Elle passe de 0,40 % à 0,30 % – elle était de 0,50 % en 2013 –, ce qui économisera 250 millions d’euros aux HLM.Le chef de l’Etat a aussi, au passage, confirmé le maintien des allocations logement pour les accédants à la propriété, qui permettent, chaque année, à 35 000 ménages de devenir propriétaires. Il a réaffirmé la détermination de l’Etat à mettre au pas les communes récalcitrantes à se doter de 20 % à 25 % de logement social, comme le leur impose la loi Solidarité et renouvellement urbains. Parmi les 222 communes carencées, certaines se verront privées du droit de délivrer les permis de construire, confié aux préfets qui disposeront, en outre, du droit de préempter.D’autres bonnes nouvelles sont venues de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), indéfectible financier du logement social. Grâce à une intervention de la Banque européenne d’investissement (BEI), la CDC sera en mesure d’octroyer des écoprêts à 0 %, ouvrira une nouvelle ligne de crédit de 500 millions d’euros, à taux fixe et attractif, pour sécuriser les organismes sur le coût futur de leur dette, et propose encore 5 milliards d’euros sur quatre ans pour les travaux de réhabilitation du parc. Le président de la République et le directeur général de la CDC, Pierre-René Lemas, ont aussi annoncé la contribution du plan Juncker et de la BEI qui, avec les fonds collectés par Action logement, renforcera en quasi fonds propres les organismes HLM, décuplant leur capacité d’emprunt.Isabelle Rey-Lefebvre (Montpellier, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Benoît Floc'h (Amiens - envoyé spécial) Lorsque Fabrice Wallois entre dans l’amphi A pour donner son cours de physiologie aux étudiants de première année de médecine, l’ambiance est chaude. Une dizaine de redoublants – les « carrés » – viennent d’entonner quelques chants de salle de garde, avant de défier la masse de « bizuths » qui les entourent  : « Les bizuths, c’est des pédés ! », à quoi ceux-ci rétorquent « Les carrés, c’est des pédés ! » Imperturbable, Fabrice Wallois descend l’amphi, répond à la question d’un appariteur, tandis que l’assistance hurle – en vain – « un bisou ! un bisou ! »… Mais les 600 étudiants se calment vite  : ils savent que la compétition est sans pitié en médecine. Et plus encore cette année qu’en 2014  : la faculté de médecine de l’université Picardie - Jules-Verne (UPJV) d’Amiens bat un nouveau record d’inscrits.« Sous les casquettes en arrière, il y a des intelligences à découvrir »Tout comme d’autres filières. « En cinq ans, nous sommes passés de 23 000 à 28 000 étudiants, assure Michel Brazier, président de l’université. Et cette année, nous avons 20 % de néo-bacheliers de plus. » En santé, la hausse des effectifs est de 36 % en un an. En droit, elle est de 18 %. « C’est structurel, indique la doyenne de droit, Aurore Chaigneau. Depuis 2004, nous avons gagné 67 % d’étudiants. » L’Ecole supérieure du professorat et de l’éducation (ESPE), enfin, accueillait 716 étudiants en 2012 ; ils seront 1 600 cette année.« Notre région a besoin de cadres, rappelle M. Brazier, et il faut les former sur place. Nous sommes donc contents d’accueillir ces jeunes. Sous les casquettes en arrière, il y a des intelligences à découvrir… » Les étudiants de l’UPJV sont, plus qu’ailleurs, issus de familles défavorisées. Ils baignent dans une culture qui ne les pousse guère à s’exiler ou à tenter le supérieur. Il faut croire que les temps changent. Reste que « la moitié des étudiants de licence sont boursiers, constate M. Brazier. Un tiers est salarié. Nous accueillons également davantage de jeunes handicapés. Tous auront souvent besoin de quatre ou cinq ans pour faire leur licence, contre trois auparavant. »Lire aussi :Sur le marché de l’emploi, le diplôme protège un peu moins qu’avantPartout, on pousse les mursLeur réussite implique un accompagnement attentif. Mais « nous n’avons bénéficié d’aucun emploi supplémentaire à la fac de médecine depuis dix ans, déplore Gabriel Choukroun, le doyen. Les 5 000 “emplois Fioraso” [1 000 emplois par an de 2012 à 2017, promis par l’ex-ministre de l’enseignement supérieur], je ne sais pas où ils sont passés… ». En droit, où les étudiants sont passés de 1 500 à 2 500 en dix ans, l’équipe n’a progressé que de 51 à 56 permanents.« Nous faisons avec les moyens du bord, soupire Aurore Chaigneau. Mais, il y a dix ans, j’avais un enseignant pour 30 étudiants, contre 1 pour 43 aujourd’hui. Les TD [travaux dirigés] se font à 45, alors que la limite est à 25. Et c’est le seul moment d’échange pour les première année… La qualité de l’enseignement en pâtit. On optimise l’organisation, mais là, nous sommes à saturation complète. »En médecine, les étudiants en première année commune d’études de santé (Paces) sont toujours plus nombreux. Mais le nombre de places en deuxième année, lui, ne varie pas  : 382. Installée dans l’amphi de M. Wallois, Alexandra Lefebvre, 18 ans, ne se fait pas d’illusion  : « Plus les étudiants arrivent, plus la sélection augmente. Beaucoup d’entre nous vont virer. Pour aller où ? » Et la sélection se jouera « au quart de point », ajoute Doryan Leborgne, même âge, quelques rangs plus haut  : « Il y aura beaucoup d’étudiants proches du résultat, mais qui ne seront pas pris. Ça fait de la déception. »A l’ESPE, la directrice Nathalie Catellani dit avoir perdu un cinquième de ses enseignants en quelques années. Elle a décidé de ne plus assurer le suivi des stages des étudiants en première année de master. « Ah bon ? On n’était pas au courant !, s’indigne, dans le hall, une étudiante qui souhaite conserver l’anonymat. On est encore lâchés. Ça ne change pas… »Partout on cherche des mètres carrés, on pousse les murs et on ajoute des chaises dans les amphis. La fac de droit a demandé à celle de sciences d’héberger ses étudiants. Le cours de M. Wallois est filmé, ce qui permet à plusieurs centaines d’autres étudiants de le suivre à distance. Mais la fac de médecine, pourtant toute neuve, est déjà proche de sa capacité maximale. Et les baby boomers de l’an 2000 n’ont pas encore passé le bac…« Ça va coincer »Beaucoup repose sur la bonne volonté des personnels. Mais « on ne pourra pas leur demander, année après année, de faire des efforts, prévient M. Brazier. Il me manque 300 enseignants et autant de personnels techniques et administratifs. Mon budget est de 198 millions d’euros. Il m’en faudrait 250 à 300 ! L’Etat fixe l’objectif d’atteindre 60 % d’une classe d’âge diplômée du supérieur. Très bien. Est-il prêt à nous en donner les moyens ? »En attendant, estime la doyenne de droit, il faudra en passer par la sélection, dès la première année. « Tout le monde est d’accord en droit, même les étudiants, assure Aurore Chaigneau. Les contraintes sont trop fortes… La première année de droit est devenue une sorte de réservoir et les professeurs en sont réduits à voir qui va tenir jusqu’en juin. Ils n’ont plus de plaisir à enseigner avec de tels effectifs… »S’il reconnaît que « ça va coincer très prochainement », Sébastien Delescluse, président de la Fédération des associations étudiantes picardes (FAEP-FAGE), rejette l’idée. « La majorité des cours est concentrée sur trois jours et demi pour arranger les enseignants, constate-il. Nous pourrions commencer par étaler l’enseignement du lundi matin au vendredi soir. Mais il faudra bien sûr plus de moyens, ici comme ailleurs. En attendant, on a l’espoir que les choses s’améliorent un peu avec la citadelle. »La citadelle, c’est l’ancienne caserne, nouveau campus de centre-ville où une partie de l’université s’installera à la rentrée 2016. Ce qui apportera un peu d’oxygène. Mais, dans le même temps, de combien augmentera le nombre d’étudiants ?Benoît Floc'h (Amiens - envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matteo Maillard Alors que s’ébauche, en France, un vaste plan numérique à l’école, les résultats de la première étude de l’Organisation de coopération et de développement (OCDE) sur les compétences numériques des élèves, publiée mardi 14 septembre 2015, étaient particulièrement attendus. Que montrent-ils ? Premier enseignement : il ne suffit pas d’équiper massivement les élèves et enseignants d’outils numériques pour améliorer leurs performances.L’étude s’appuie sur les résultats des élèves de 15 ans dans les 34 pays membres de l’organisation, recueillis lors de l’édition 2012 de l’enquête PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves). Si elle salue la réduction de la « fracture numérique » entre 2009 et 2012, qui empêchait les élèves les plus défavorisés d’accéder à un ordinateur, elle se montre plus sceptique concernant l’utilisation d’Internet et des nouvelles technologies en classe, dont « l’incidence sur la performance des élèves est mitigée, dans le meilleur des cas ».Encore peu répandues dans les systèmes éducatifs des pays interrogés, les technologies de l’information et de la communication (TIC), lorsqu’elles sont utilisées en classe, ne sont pas un gage de réussite. Entre 2000 et 2012, parmi les pays où un investissement important dans le numérique a été réalisé, une baisse des résultats en compréhension de l’écrit, ainsi qu’en mathématiques et en sciences a été remarqué. C’est le cas de l’Espagne, mauvais élève du classement, malgré trente minutes quotidiennes consacrées aux nouveaux usages numériques, un temps supérieur à la moyenne.Les élèves français se débrouillent bien sur ordinateurA l’inverse, les élèves français, qui utilisent moins Internet à l’école que leurs camarades étrangers, s’en sortent plutôt bien en termes de résultats. Si dans l’étude PISA ils stagnent généralement en milieu de peloton, en matière de compétences numériques en revanche, ils se hissent à plusieurs reprises au-dessus de la moyenne. « Ils sont meilleurs en lecture sur ordinateur, naviguent de manière ciblée sur Internet et savent faire le tri entre les sources pertinentes et celles qu’il faut éviter », précise Francesco Avvisati, l’un des experts de l’OCDE. « C’est plus une question de qualité d’utilisation d’Internet que de quantité ». Les élèves français se débrouillent au final mieux sur ordinateur que sur papier, notamment les garçons, « alors que le numérique ne fait pas partie des apprentissages », souligne Eric Charbonnier, analyste à l’OCDE.Une situation qui devrait changer à compter de 2016, avec le déploiement du plan numérique dans l’ensemble des établissements scolaires français. Chantier à un milliard d’euros, ce plan « ne fonctionnera que si les enseignants y adhèrent, qu’ils sont bien formés à l’utilisation de ces outils et qu’entre eux une culture de collaboration et d’échange se développe, prévient M. Charbonnier. On peut mettre plein d’ordinateurs dans les classes, donner des tablettes aux élèves et les utiliser intensivement, si les pratiques pédagogiques ne suivent pas, la performance ne s’améliorera pas. »Lire aussi :Numérique à l’école : « Nos classes seront équipées d’ici novembre »Améliorer l’équité des systèmes d’éducationEn comparaison avec l’Australie, la Corée du Sud, Singapour, le Danemark ou la Norvège, la France a encore des efforts à fournir. Dans ces pays, la révolution numérique a été intégrée à l’apprentissage depuis une dizaine d’années « notamment par des augmentations conséquentes des budgets d’éducation », affirme M. Avvisati. Mais ce n’est pas tant l’intégration du numérique en classe qui a amélioré les performances scolaires que l’évolution des pratiques pédagogiques. « En même temps que l’adoption du numérique, ces pays ont développé largement le travail en petits groupes, l’apprentissage par projet et l’enseignement personnalisé et adapté aux compétences de chacun, explique l’analyste. Etablir le numérique sur des pédagogies du siècle passé n’a porté ses fruits dans aucun des pays qui l’a tenté. »Selon l’étude, avant la course au numérique, les pays doivent privilégier « l’équité de leur système d’éducation, et « garantir l’acquisition par chaque enfant d’un niveau de compétences de base en compréhension de l’écrit et en mathématiques ». Et l’étude de l’OCDE de conclure : « Si la technologie peut permettre d’optimiser un enseignement d’excellente qualité, elle ne pourra jamais, aussi avancée soit‑elle, pallier un enseignement de piètre qualité. »Matteo MaillardJournaliste au Monde Julia Pascual L’Assemblée nationale entame sa rentrée, mardi 15 septembre, par l’examen en seconde lecture du projet de loi sur « l’adaptation de la société au vieillissement » dans un désintérêt assez révélateur d’un texte qui manque cruellement de moyens.Alors qu’un Français sur trois aura plus de 60 ans en 2060, et que la réforme de la dépendance est attendue depuis la canicule de 2003 pendant laquelle l’Inserm avait recensé 19 490 morts, le texte présenté mardi et mercredi « se caractérise surtout par ce qu’il n’y a pas dedans », décoche Pascal Champvert, le président de l’Association des directeurs au service des personnes âgées, qui regroupe des directeurs de services à domicile et d’établissements. M. Champvert regrette que la loi n’ait « pas été l’occasion d’un débat de société ». « Ça va se terminer par une petite loi de plus », pronostique t-il.Des propos que la rapporteure de la loi à l’Assemblée, la députée socialiste Joëlle Huillier (Isère), ne dément pas : « Intellectuellement, c’est frustrant. Bien évidemment, j’aurais préféré une loi globale. Mais on n’y arrive pas. Nous n’avons pas les moyens de le faire avec les recettes actuelles. »La députée socialiste regrette également la lenteur de la procédure législative. Le texte a été adopté en première lecture il y a déjà un an. Mme Huillier veut pourtant défendre ce qu’elle qualifie de « jolie loi ».« Droit au répit »Concrètement, le texte présenté devant l’Assemblée se concentre sur le maintien à domicile des personnes en perte d’autonomie à travers notamment la revalorisation de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) des 700 000 personnes âgées à domicile (sur un total d’1,2 million de bénéficiaires). La mesure devrait permettre à ces seniors de bénéficier d’une heure supplémentaire par jour d’aide à domicile pour les plus dépendants à une heure par semaine pour les plus autonomes.Cette hausse de l’APA doit coûter 375 millions d’euros par an, puisés dans les 645 millions de la contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie (CASA), un impôt créé en 2013 et prélevé sur les retraites, préretraites et pensions d’invalidité.Les fonds restants de la CASA seront fléchés vers d’autres dispositifs. La prévention de la perte d’autonomie bénéficiera ainsi d’une enveloppe de 140 millions d’euros pour le financement d’aides techniques (téléassistance, domotique…), d’un plan de lutte contre le suicide ou encore de campagnes d’information sur des thèmes comme le sommeil ou la nutrition. Un « droit au répit » sera instauré. Ciblé sur les aidants familiaux des personnes les plus dépendantes, il se traduira par une aide pouvant aller jusqu’à 500 euros annuels, pour une enveloppe globale de 80 millions d’euros.« Proche de la charité »La loi prévoit aussi l’adaptation de 80 000 logements privés d’ici à 2017, portée par l’Agence nationale de l’habitat. Et la rénovation des foyers-logements (110 000 places), rebaptisés « résidences autonomie » (40 millions d’euros sur trois ans), sorte de compromis entre le domicile et la maison de retraite.Sur cette dernière mesure, Claude Jarry, président de la Fédération nationale des associations de directeurs d’établissements et services pour personnes âgées, regrette un argent trop « rare » : « Ces logements foyers reviennent en grâce parce qu’on sait qu’on ne fera pas face à la vague grise. Du fait du manque de moyens, on ne va pas pouvoir mettre en place de véritables équipes médico-sociales. On est plus proche de la charité que de la solidarité. »« Les 3 milliards d’euros nécessaires pour une véritable réforme de l’autonomie, on ne les a pas », répète Joëlle Huillier. A tel point que le second volet de la réforme, qui devait faire l’objet d’un autre texte portant sur les établissements pour personnes âgées, n’est plus d’actualité. « En raison de la crise, il est renvoyé sine die », regrette M. Jarry.Julia PascualJournaliste au Monde 15.09.2015 à 15h54 • Mis à jour le15.09.2015 à 17h14 | Nathalie Brafman Le paysage universitaire parisien se restructure. Mardi 15 septembre, Jean Chambaz et Barthélémy Jobert, respectivement présidents de l’université Pierre-et-Marie-Curie (UPMC) Paris-VI et Paris-IV Sorbonne, ont annoncé leur intention de fusionner pour créer une université unique. Ce nouvel établissement qui accueillera des étudiants aussi bien en médecine et en sciences (UPMC) qu’en lettres, langues, civilisations, arts, sciences humaines et sociales (Paris-IV Sorbonne) verra le jour le 1er janvier 2018.« Il y a maintenant dix ans que Paris-IV Sorbonne et l’UPMC ont décidé d’entamer un processus de rapprochement. Un destin commun s’est dessiné entre nos deux établissements renforcé en 2010 au sein de Sorbonne universités puis en 2012 par le succès de l’initiative d’excellence présentée ensemble », écrivent les deux présidents dans un communiqué envoyé en début d’après-midi aux personnels pour expliquer cette décision.L’objectif est clair : constituer une université de recherche de rang mondial et obtenir une meilleure place dans les classements internationaux. L’UPMC figure à la 36e place dans le classement de Shanghaï 2015. Par ailleurs, elle délivrera, à elle seule, 10 % des doctorats en France. Enfin, elle devrait aussi pouvoir miser sur sa taille pour compter « davantage » lors des discussions avec le ministère de l’enseignement supérieur.Une première depuis mai 1968Ce nouvel établissement devrait être composé au démarrage de trois facultés : une de lettres et sciences humaines et sociales (SHS), issue de l’actuelle Paris-Sorbonne, une de sciences et d’ingénierie et une de médecine, toutes les deux issues de l’actuelle UPMC. Ces trois composantes devraient être « équilibrées », soulignent les deux présidents. De fait, la faculté des lettres et SHS et la faculté de sciences et d’ingénierie ayant un nombre à peu près équivalent d’étudiants (environ 23 000), la faculté de médecine un peu plus de la moitié (11 000). Et pour rassurer leurs personnels respectifs, les deux présidents insistent sur le fait que cette nouvelle université et ses facultés « maintiennent et poursuivent, dans une identité nouvelle, l’histoire et les sentiments d’appartenance propres à chacun de ses fondateurs ».Cette fusion parisienne est une première depuis mai 1968 qui avait vu avec la loi Faure l’éclatement de l’université de Paris en treize établissements. En France, d’autres universités ont fusionné : l’université de Strasbourg, née en 2009 du rapprochement des universités Louis-Pasteur, Robert-Schuman et Marc-Bloch est à cet effet une pionnière. D’autres ont suivi : en 2012, les trois universités d’Aix-Marseille ont fusionné, et en janvier 2014, l’université de Bordeaux a été créée après la fusion des universités Bordeaux 1, Bordeaux Segalen et Bordeaux IV.Nathalie BrafmanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cyril Simon L’offre pouvait paraître irréelle : un triplex de 173 m² meublé, refait à neuf, avec une grande terrasse, pour cinq étudiants dans le 15e arrondissement de Paris. Le tout pour un loyer oscillant entre 450 et 550 euros, hors allocations logement. Qui, parmi les 325 000 étudiants de la capitale, refuseraient d’y poser ses valises ? L’annonce postée mi-juillet sur la centrale de logement étudiant Lokaviz a fait fureur : 80 candidats ont postulé en une semaine.Roxane, Mathilde, Selma, Nadia et Adam sont les heureux locataires de l’ancien appartement de Frigide Barjot, à deux pas du Champ-de-Mars et de la tour Eiffel, rue de la Fédération. L’ex-chef de file de La Manif pour tous et sa famille avaient quitté en octobre 2014 ce logement social de la mairie de Paris, après une décision de justice. Le tribunal d’instance du 15e arrondissement avait ordonné l’expulsion estimant qu’elle et son mari, Basile de Koch, domiciliaient illégalement une activité commerciale dans les locaux loués, celle de la société Jalons.« C’est sûr qu’aujourd’hui, on n’a plus honte d’inviter nos amis », s’amuse Selma qui louait auparavant pour 650 euros un studio de 20 m² dans le 16e arrondissement. Ici, il y a une salle de bains à chaque étage, des chambres de 15 à 25 m², des espaces communs lumineux et spacieux, et surtout, une grande terrasse au 5e, l’étage intermédiaire. « Ma plus grande surprise ? C’est la place. Je m’en remets à peine. » L’étudiante, native de Tunis, déboursera un peu moins de 400 euros, une fois les allocations logements déduites.« Comme un touriste »Adam, le seul garçon (et le plus jeune), soufflera sa dix-huitième bougie en décembre. Il vient de quitter Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) pour rejoindre Science Po. « Quand on a vu cette opportunité avec mes parents, on a foncé. Encore plus en sachant que c’était l’ancien appartement de Frigide Barjot », ironise-t-il. Un de ses nouveaux amis est venu la semaine dernière. « Il était impressionné », raconte Adam, qui se sent « encore comme un touriste ».Justement, la mairie ne veut plus que ces étudiants se considèrent comme des touristes mais comme des habitants à part entière. « C’est un symbole que de redonner ce logement social à des étudiants. On veut distiller un peu de mixité dans les quartiers de Paris », indique Ian Brossat, conseiller (PCF) de Paris et adjoint à la maire de Paris chargé du logement.Quasi inexistantes il y a quelques années, les colocations étudiantes figurent en tête de la stratégie de Régie immobilière de la ville de Paris, qui a investi 75 000 euros pour restaurer le triplex. Ces trois dernières années, ce bailleur social a ouvert « une petite soixantaine de logements », selon le directeur général, Serge Contat, soit « près de 250 places ». En général dans de grands logements auxquels les familles ont du mal à accéder financièrement. Le parc social parisien dispose au total de 200 logements en colocation, soit environ 800 étudiants et jeunes travailleurs.Pendant ce temps, Adam et Selma tentent d’organiser leur nouveau quotidien. « Les premiers jours, on faisait nos courses ensemble. Mais à partir de maintenant, on va essayer de faire chacun notre vaisselle et nos courses », lance-t-elle l’air sérieux.Cyril SimonJournaliste au Monde Mattea Battaglia et Luc Cédelle Pour beaucoup d’enseignants du primaire, le choix d’une méthode de lecture est une polémique archaïque. De l’histoire révolue… quand elle a seulement existé. « Cela s’est joué entre experts, dans les années 1980, témoigne Laetitia Bordeau, professeur des écoles à Ecouen (Val-d’Oise). Les classes, elles, ont été épargnées, même si les médias se plaisent à agiter la controverse à intervalle régulier. » Même constat d’Ostiane Mathon, qui a enseigné vingt-cinq ans au primaire avant de fonder, tout récemment, son cabinet de conseil et de formation spécialisé dans l’éducation : « Ces querelles de chapelle ont surtout impliqué les chercheurs et les éditeurs. En classe, on en est très loin… » Lire aussi :Vers la fin de la guerre des méthodes de lecture ?Dans toutes les écoles où elles ont pu enseigner, l’une et l’autre disent n’avoir jamais rencontré de « collègues ne faisant que de la globale ou que de la syllabique ». Selon elles, un instituteur un tant soit peu chevronné sait tirer profit d’approches différentes mais complémentaires, multiplier les supports et, surtout, varier les « entrées » dans la lecture et l’écriture – deux apprentissages intimement liés. Combiner le déchiffrage, l’écriture, le vocabulaire, la compréhension de textes écrits lus par l’enseignant...« En début d’année de CP, on fait toujours un peu de “globale”, pour que l’enfant s’approprie des mots-outils, explique Laetitia Bordeau, chargée depuis la rentrée d’un double niveau grande section-CP. On incarne la lecture, on s’invente un petit personnage… Cela permet de motiver les élèves, de les mettre en confiance. Certains seront des lecteurs confirmés en novembre, d’autres ne le seront toujours pas en avril. Le repère moyen c’est janvier, quand l’enfant se met à tout déchiffrer dans la rue, les panneaux, les pancartes. »Pour Julien (qui préféré conserver l’anonymat), trente ans de métier, l’entrée dans la lecture intervient aussi très tôt. « Le premier jour d’école, un texte est écrit au tableau, explique ce directeur d’une école primaire dans un quartier populaire parisien. Ce peut être une phrase aussi courte que “Aujourd’hui, c’est la rentrée” ou plus tard, par exemple, une anecdote rapportée par un élève : “Dimanche, je suis allé à l’aquarium. J’ai vu des requins.” » Intervient alors la lecture collective : une discussion au cours de laquelle les élèves mettent en commun ce qu’ils savent. L’un reconnaît une syllabe, l’autre repère un mot…« Le texte va nous accompagner toute la semaine, explique Julien. Il sera collé dans le cahier et, chaque jour, on va faire dessus un travail différent. » Ce travail relève aussi bien de l’écriture que de la lecture, de l’encodage (partir du son pour arriver aux lettres) que du décodage (partir des lettres pour arriver au son).« Apprendre à comprendre »Influencé par la pédagogie Freinet, Julien privilégie l’apprentissage de la lecture en se fondant sur de « vrais textes » issus de propos tenus en classe ou de livres pour enfants. Pas de manuel, donc, ni de progression planifiée à l’avance pour apprendre les correspondances entre les lettres et les sons. « Cette approche fait tout de suite travailler le code [la correspondance entre les sons et les lettres], dit-il. Simplement, ce n’est pas le code qui déclenche le travail. C’est le texte qui commande. »Et derrière le texte, la recherche du sens prime car, comme le rappelle Ostiane Mathon, « apprendre à lire, ce n’est pas apprendre à déchiffrer, mais apprendre à comprendre ». Un message qu’il faut aussi faire passer aux familles. « Les parents d’élèves arrivent aux réunions en ayant entendu dire ceci, en ayant lu cela… Leur peur de l’illettrisme est réelle, et leur seul repère, c’est globale ou syllabique, rapporte-t-elle. Il nous faut les rassurer : tout le monde peut apprendre à lire. » Une conviction que les trois enseignants partagent largement.Mattea BattagliaJournaliste au MondeLuc CédelleJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.09.2015 à 10h11 • Mis à jour le15.09.2015 à 15h44 | Franck Johannès Le très respecté Jean-Marie Delarue, l’actuel président de la commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS) jugé par trop indépendant, a été écarté par le gouvernement de la présidence de la nouvelle Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNTR). Matignon a indiqué lundi 14 septembre dans un très bref communiqué les noms des quatre magistrats - deux nommés par le Conseil d’Etat, deux autres par la Cour de cassation - qui siégeront à la Commission ; le président doit nécessairement être désigné par le président de la République parmi eux.Le vice-président du Conseil d’Etat a cependant rendu hommage, dans un communiqué publié le 15 septembre, à Jean-Marie Delarue, qui « réunissait l’ensemble des qualités pour siéger dans la nouvelle Commission », mais précise Jean-Marc Sauvé, « il n’a pas souhaité être candidat à cette fonction. » C’est exact, mais M. Delarue ne pouvait pas décemment siéger dans une commission dont il avait été jusqu’alors le président, et il ne faisait guère de doute que le chef de l’État, si le vice-président du Conseil d’État l’avait nommé, ne l’aurait pas choisi pour en prendre la tête.Le Conseil d’Etat a ainsi choisi Francis Delon et Jacqueline de Guillenschmidt, conseillère d’Etat honoraire et ancienne membre du Conseil constitutionnel, la Cour de cassation a choisi Franck Terrier, président de la 3e chambre civile, et Christine Pénichon, avocat général - la loi Renseignement du 24 juillet impose une parité entre hommes et femmes. Deux députés et deux sénateurs devraient les rejoindre, ainsi qu’une « personnalité qualifiée pour sa connaissance en matière de communications électroniques », nommée sur proposition du président de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep).Francis Delon nommé présidentLe chef de l’Etat a aussitôt proposé de nommer Francis Delon président de la nouvelle CNCTR, un choix qui doit encore être confirmé par les commissions des lois des deux chambres. Enarque de 64 ans, il est membre du Conseil depuis 1979, dont il a été président de la 5e sous-section (chambre) de la section du contentieux de 2000 à 2004, et siège depuis à la section de l’intérieur. Il a été également chargé de mission de 1986 à 1988 auprès du ministre des affaires étrangères, conseiller juridique à l’ONU de 1988 à 1993, directeur des affaires générales au ministère de l’éducation nationale en 1994 et 1995, puis directeur de cabinet de ce même ministère de 1995 à 1997. Il a de surcroît une certaine expérience des affaires militaires puisqu’il a été secrétaire général de la défense nationale, puis secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale, de 2004 à 2014.Reste que Jean-Marie Delarue a donc été évincé. Le conseiller d’Etat, 70 ans, normalien et énarque, a été délégué interministériel à la ville (1991-1994), puis directeur des libertés publiques au ministère de l’intérieur. Il s’est surtout imposé en 2008 lors de sa nomination au poste épineux, qui venait d’être créé, de contrôleur général des lieux de privation de liberté. Il a, à la fin de son mandat, été nommé en juin 2014 à la tête de la CNCIS – la commission de contrôle des écoutes administratives.« Affaiblissement des contrôles »Le président Delarue, qui a une haute idée de sa mission et de son indépendance, s’est vite heurté aux responsables des services de renseignement, qui ne cachaient pas leur hostilité au contrôle redoublé de la commission. Les services du premier ministre se sont de leur côté agacés de l’indépendance et du franc-parler du magistrat. Lors de son ultime rapport annuel, le 22 juillet, il avait jugé « préoccupant » que dans les quatre premiers mois de 2015, « la part des avis défavorables qui n’ont pas été suivis par le premier ministre s’est accrue nettement plus substantiellement ». Le premier ministre était passé outre pour « plus du quart » des avis défavorables de la commission, deux recommandations de suppression immédiate d’écoutes litigieuses ont été ignorées par Matignon, « cette manière de faire est inédite depuis 1991 », avait poliment dit la Commission.Ce sont évidemment les positions tranchées de M. Delarue sur la nouvelle loi Renseignement qui lui ont coûté sa place. Il s’était vivement inquiété d’un « affaiblissement des contrôles » induit par la loi renseignement, « quoi qu’on ait réellement voulu et quoi qu’on ait pu affirmer sur ce point ». Manuel Valls ne supportait plus la liberté de ton du conseiller d’Etat, dont le sort était désormais scellé ; le discret soutien de Christiane Taubira, la garde des sceaux, a visiblement été d’un mince secours.Franck JohannèsFranck JohannèsSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter François Béguin Trop nombreux, mal répartis sur le territoire… Les 103 393 infirmiers et les 64 032 masseurs-kinésithérapeutes libéraux français sont dans le viseur de la Cour des comptes. Dans son rapport annuel sur la Sécurité sociale, publié mardi 15 septembre, la Cour dénonce l’augmentation « non maîtrisée » et à un « rythme très soutenu », de 5,7 % en moyenne par an, depuis 2000 des dépenses d’Assurance-maladie liées aux soins infirmiers (6,4 milliards d’euros en 2014) et de masso-kinésithérapie (3,6 milliards d’euros). Une hausse jugée « de moins en moins soutenable » alors qu’aucune étude approfondie n’est venue expliciter « de manière rigoureuse et fine » la part prise par le transfert d’une partie des soins de l’hôpital vers la médecine de ville (le « virage ambulatoire ») ou le vieillissement de la population.Cette « tendance à l’emballement des dépenses » est d’abord liée, selon la Cour, à une démographie des auxiliaires médicaux libéraux mal maîtrisée. Entre 2000 et 2014, le nombre d’infirmiers a augmenté de 75,4 % et celui de kinésithérapeutes de 55,8 %. Un bond qui s’explique par l’augmentation des « flux de formation » au début des années 2000 afin de s’adapter aux besoins liés au passage aux 35 heures dans les établissements de santé. Les nouveaux besoins ayant été pourvus, le nombre de places ouvertes en première année de soins infirmiers s’est pourtant « pratiquement stabilisé » à un niveau très élevé, sans lien avec les besoins réels.Surdensité d’infirmiers libéraux dans le SudAutre constat opéré par les magistrats de la rue Cambon : les deux professions se répartissent « très inégalement » sur le territoire. L’Ile-de-France, la région la moins bien dotée, compte par exemple 75 infirmiers libéraux pour 100 000 habitants quand la Corse en compte 398, soit proportionnellement près de cinq fois plus. Cette surdensité, particulièrement notable dans le sud de la France, entraîne « une modification des pratiques professionnelles » qui « soulève la question de la pertinence des actes ».Dans certains départements du littoral méditerranéen bien dotés en kinésithérapeutes, le nombre de séances de rééducation après une arthroplastie du genou est, par exemple, systématiquement plus élevé que la moyenne nationale. Et si, en raison de l’abondance de l’offre dans les zones les mieux dotées, les professionnels y suivent moins de patients, « le nombre d’actes pratiqués et les honoraires perçus par patient sont inversement proportionnels au nombre de patients suivis », pointe la Cour. Huit cents euros par patient et par an en Corse et en Provence-Alpes Côte d’Azur, contre 159 euros en Pays de la Loire.Des contrôles insuffisantsConstatant l’absence de « dispositifs de régulation efficaces », les mesures incitatives et restrictives actuellement testées par l’Assurance-maladie avec les infirmiers « n’ayant qu’une incidence très limitée sur la localisation des installations », la Cour des comptes appelle à mettre en œuvre « sans délai » de nouvelles « mesures concrètes » de maîtrise des dépenses. Les magistrats ayant eux-mêmes constaté au cours de leurs travaux d’audit « l’ampleur des erreurs et des anomalies à incidence », ils jugent les contrôles menés par l’Assurance-maladie « très insuffisants au regard des enjeux financiers et des risques de fraude » et plaident pour leur renforcement immédiat.Ils demandent également qu’un « coup d’arrêt » soit donné à la hausse des effectifs de ces deux professions, en réduisant notamment les quotas d’entrée dans les centres de formation. D’autres pistes plus audacieuses sont également formulées. « Afin de contribuer au rééquilibrage géographique, une affectation prioritaire des kinésithérapeutes dans des structures collectives situées dans les zones déficitaires mériterait d’être étudiée. »Le rapport suggère qu’au-delà d’un certain seuil, dans les zones surdotées, le conventionnement par la « Sécu » des nouveaux infirmiers et kinésithérapeutes ne soit plus automatique, ou encore que soit octroyée aux médecins qui prescrivent ces soins une « enveloppe » à ne pas dépasser en fonction des caractéristiques de leur patientèle.François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Denis Cosnard Un patron de PME peste contre son grand donneur d’ordre : « Notre facture de juin n’est pas payée car, dans ce groupe, ils ne règlent rien en août, pour cause de fermeture. » Un autre s’impatiente : « Notre client n’a que deux campagnes de paiement, fin juin et fin décembre, quelle que soit l’échéance ! » Un troisième s’énerve : « Nous avons un marché avec une ville de l’Est, marché qui est géré par un architecte. Fin avril, ma facture datée du 21 janvier n’avait toujours pas été payée. J’ai demandé des explications. En fait, l’architecte avait transmis ma facture avec un retard de 45 jours. S’y est ajouté celui de la ville. Nous dépendons des cabinets d’architecture ainsi que des services comptables des collectivités qui inventent constamment de nouvelles règles… »Les chefs d’entreprise ont de quoi être mécontents. Ils sont payés avec de plus en plus de retard par leurs clients. En moyenne, l’écart entre la date convenue et le règlement effectif a atteint 13,6 jours au deuxième trimestre, selon une étude publiée mardi 15 septembre par le cabinet Altares. C’est le pire retard enregistré depuis une décennie. Il y a un an, il n’était que de 11,8 jours.De plus en plus, payer avec un élastique fait figure de sport national voire de mode de gestion. Seules 36,5 % des entreprises françaises respectent désormais la loi en acquittant leurs factures à l’heure. C’est deux fois moins qu’en Allemagne, de loin le pays le plus vertueux sur ce terrain en Europe : 73 % des sommes dues y sont réglées sans délai.Des trésoreries à platDepuis des années, de nombreuses études montrent un manque de solidarité entre les sociétés tricolores par rapport au fonctionnement en filière en vigueur outre-Rhin. Le phénomène est accentué par une crise qui n’en finit pas, et qui met à plat les trésoreries.En début d’année, le semblant de reprise économique a placé certains patrons sur la corde raide. Des commandes sont certes revenues, mais ils ont eu du mal à régler les achats nécessaires pour y répondre. Ils ont donc choisi de retarder les paiements en attendant de toucher eux-mêmes l’argent dû. Puis la panne de croissance du deuxième trimestre a encore compliqué la donne.Au bout du compte, « ces retards placent les PME dans une situation dramatique, constate Denis Le Bossé, président du cabinet Arc, spécialisé dans le recouvrement de créances. Les grands groupes peuvent toujours se financer sur le marché ou auprès des banques. Les PME, elles, sont vite asphyxiées. Et elles sont tétanisées à l’idée de réclamer les frais de relance prévus, de peur de perdre le marché suivant. » Pour l’économiste Jean-Hervé Lorenzi, qui a présidé pendant quatre ans l’Observatoire des délais de paiement, il y a urgence à agir. « C’est le sujet économique numéro un de notre pays. En étant un peu efficace, on peut sauver des dizaines de milliers d’emplois », dit-il.Nouveaux pouvoirs à BercyL’Etat est conscient du problème. Le gouvernement a récemment renforcé les contrôles sur les délais de paiement. Près de 2 500 ont été effectués en 2014. La loi Hamon sur la consommation a aussi donné de nouveaux pouvoirs à Bercy. Des procédures sont en cours, et les premières sanctions publiques sont attendues d’ici à la fin de l’année.Comme prévu par la loi Macron, le ministère de l’économie prépare aussi une ordonnance destinée à généraliser la facturation électronique, afin d’accélérer les règlements. Bercy promet également de réveiller l’Observatoire des délais de paiement, en sommeil depuis la démission de M. Lorenzi à l’automne 2014. « Nous sommes en train de trouver la bonne personne pour le remplacer », assure-t-on au cabinet d’Emmanuel Macron.L’Etat demeure le plus mauvais élève : 9 % des factures sont acquittées plus d’un mois trop tardEnfin, l’Etat a engagé d’importants efforts afin de devenir lui-même un payeur exemplaire. En trois ans, la centralisation du traitement des factures et diverses réorganisations ont permis de diviser par deux le délai de paiement de l’ensemble des dépenses de l’Etat. Il a été ramené en moyenne à dix-huit jours en 2014, selon la Direction générale des finances. Soit mieux que l’objectif de vingt jours en 2017 fixé au début du quinquennat.Ce succès reste toutefois insuffisant, selon Altares. D’après ses relevés, l’administration de l’Etat demeure le plus mauvais élève de tous les payeurs : le retard moyen vis-à-vis des fournisseurs y dépasse seize jours, et 9 % des factures sont même acquittées plus d’un mois trop tard. « En réalité, la situation est très disparate, nuance Jean-Lou Blachier, le médiateur des marchés publics. Certains ministères comme ceux de l’économie ou de la défense paient très bien. D’autres ont plus de mal. » A commencer par les hôpitaux publics et par la justice, l’un des ministères les plus pauvres. « La Justice, c’est une catastrophe », confirme Bruno Blanchet, du cabinet Codinf, spécialiste du risque client.A l’inverse, les collectivités locales et les établissements publics administratifs figurent parmi les structures qui règlent leurs fournisseurs dans les meilleurs délais. Plus vite encore, en moyenne, que dans le privé.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Pascale Santi Annoncés depuis des mois, les tests de dépistage de l’infection au VIH sont en vente libre en France dans les pharmacies depuis le mardi 15 septembre. Commercialisés depuis trois ans aux Etats-Unis et depuis mai au Royaume-Uni, ils permettent, à partir d’une goutte de sang collectée sur le bout du doigt, de déterminer soi-même, en quinze à trente minutes, s’il y a ou non contamination.L’enjeu n’est pas mince. Nombre de personnes échappent au dépistage en France. Sur les 150 000 personnes vivant avec le VIH aujourd’hui, environ 20 %, soit 30 000 personnes, ignorent leur séropositivité. Conséquence : le nombre de nouvelles contaminations atteint 7 000 à 8 000 personnes chaque année. « Il faut trouver de nouvelles manières de favoriser les dépistages », indique Marisol Touraine, la ministre de la santé, pour qui cet autotest doit servir à « aller vers les populations moins réceptives aux outils classiques de prévention ».Lire aussi :L’épidémie de sida est enrayée, mais à quand l’éradication ?Risque de faux résultats négatifsPour autant, ce nouvel outil pose question. Il y a d’abord le prix, jugé trop élevé (de 25 à 28 euros). Autre question, d’ordre éthique : comment réagira la personne qui, seule chez elle, apprend sa séropositivité ? Certes, si le résultat du test est positif, il doit être confirmé par un test classique. Et surtout, il est conseillé d’appeler un praticien ou une association. Mais qui le fera ?Autre limite : le test peut être négatif si l’infection date de moins de trois mois, contre six semaines pour les tests en laboratoire. Le risque est donc d’avoir de faux résultats négatifs. Enfin, ce test dépiste le sida, mais pas les autres infections sexuellement transmissibles.Conçus par la société AAZ et commercialisés par le laboratoire Mylan, ces tests ne viendront donc qu’en complément des tests classiques réalisés en laboratoire (5,2 millions en 2013), de ceux des centres de dépistage anonyme et gratuit (344 000 en 2013) et des tests rapides à orientation diagnostique effectués par des associations (56 500 en 2013). Lancée par Marisol Touraine en 2012, la procédure a pris du retard, notamment en raison de dissensions européennes autour de la certification de ce test.Lire aussi :Sida : la prévention en première ligneAfin d’atteindre les personnes les plus à risque et les plus éloignées du dépistage, des autotests devraient être gracieusement mis à disposition des usagers dans les associations. C’est une « bonne nouvelle », estime Aides. « Notre message est clair : dépistez-vous, car on peut mettre fin à l’épidémie ». Car plus le dépistage est précoce, plus la prise en charge est efficace.Pascale SantiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cyril Simon Depuis le 4 septembre, environ 150 réfugiés soudanais et érythréens occupent le parvis de la mairie du 18e arrondissement. L’urgence règne malgré l’élan de solidarité des riverains. D’un côté de la route, des bâches bleues dans le vent cachent des cartons en guise de matelas. De l’autre, un manège en musique trône devant une bouche de métro. La place Jules-Joffrin vivote au rythme de ce grand écart depuis dix jours.Au départ, ce sont 70 réfugiés soudanais et érythréens qui se sont installés sur le parvis de la mairie. Ils venaient de se faire expulser du square de Jessaint par la ville en lien avec l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra) et le ministère de l’intérieur. Ils sont désormais plus du double en attente d’une solution pérenne d’hébergement. Beaucoup de ces hommes – il n’y a aucune femme – sont passés par les campements de La Chapelle ou de la halle Pajol.Lundi 14 septembre, la rentrée du conseil municipal laisse une once d’espoir. Mais aucune mesure concrète ne sortira de la salle. Seul un « vœu » du groupe Europe Ecologie-Les Verts pour « la création d’un lieu d’accueil et d’hébergement » a été voté à l’issue de cette séance à laquelle les réfugiés n’ont pu accéder. Loin de l’accueil d’urgence dont ont pu bénéficier, depuis le mercredi 9 septembre, un millier de Syriens et d’Irakiens en provenance de Munich.Mobilisation citoyenneJoint plus tôt dans la journée, le cabinet du maire socialiste du 18e arrondissement, Eric Lejoindre, juge que « la situation est intenable pour les gens qui dorment dehors, pour les habitants et pour ceux qui travaillent à la mairie ». Mais il indique que « la préfecture de région est seule compétente pour trouver des hébergements. Nous, on essaie d’assurer la propreté et la sécurité », ajoute la mairie d’arrondissement, où l’on espère qu’« une solution pour reloger les personnes dignement sera trouvée le plus vite possible ».Pendant ce temps la mobilisation citoyenne prend forme, de-ci, de-là. A l’initiative des étudiants de l’école de cinéma La Fémis, présents chaque soir, une page Facebook intitulée « Solidarité Jules Joffrin » tente de coordonner les forces vives. La paroisse Notre-Dame de Clignancourt, située juste en face, offre par exemple un lieu de respiration dans un local chauffé. Au programme : café, thé, jeux de cartes, premiers soins, initiation à la langue française, etc. Quant aux riverains, ils sont de plus en plus nombreux à apporter de la nourriture, recharger les portables des réfugiés, faire des lessives.Tous ont conscience du fragile équilibre de leur collectif informel. « C’est assez rare que la paroisse s’associe à des bénévoles de tous bords politiques, dont certains d’extrême gauche, analyse une des bénévoles, qui veut faire de son engagement citoyen un acte anonyme. Mais, pour l’instant le mélange des cultures politiques se passe bien. » Un événement en particulier a soudé l’assistance : « Le lendemain de l’arrivée des réfugiés, une trentaine de policiers nous a empêchés de leur donner de l’eau ou des couvertures. Ils formaient un bloc entre les réfugiés et nous, raconte cette même bénévole. Certains ont été frappés. Mais le lendemain, tout était fini. La police a vu qu’on était trop nombreux et qu’elle ne pouvait rien faire. »« J’espère rester en France »Lundi après-midi, toutes les dix minutes, une nouvelle tête propose son aide. « Je viens traduire », « J’ai apporté des baguettes et un pack de lait », « J’ai des vêtements et des jouets ». Amy Wong se faufile entre les couvertures depuis les premiers jours d’occupation. Des amis londoniens ont offert à cette habitante du quartier les fameuses bâches bleues. Les poches remplies de portables à la batterie tout juste pleine, elle rencontre Hayda, 22 ans, arrivé en France il y a plusieurs mois en provenance du Darfour, une zone en proie à la guerre civile à l’ouest du Soudan. « Je ne sais plus combien de temps cela fait exactement. Sept mois peut-être, soupçonne-­t-­il en balayant le temps d’un geste de la main. J’ai été à Calais la semaine dernière, mais la vie y est encore plus difficile. Il fait froid et il n’y a rien à manger. J’ai demandé l’asile ici, j’espère rester en France. » Plus loin, Ayoub, assis dans la salle paroissiale, le maillot de football de l’Algérie sur les épaules et un bonnet blanc sur la tête. Cet ingénieur électricien a fui Khartoum, la capitale du Soudan, il y a trois semaines. « Personne n’est traité ça comme au Soudan. C’est affreux. Mais j’en ai marre des voyages. Je ne partirai plus », balbutie-­t-­il, dépité, pendant qu’Amy se montre inquiète, les yeux rivés sur la voiture de police installée à quelques mètres du camp improvisé. S’ils sont délogés en un coup de vent, qu’adviendra-­t-­il des portables ? Comment leur rendre ?Autre source d’inquiétude pour Amy et ses camarades, la situation sanitaire qui se révèle « de plus en plus alarmante », notamment en raison de l’humidité qui s’installe. Un cas de gale a été traité récemment tandis que deux personnes souffrant de paludisme et d’une hépatite ont été recensées. Les bains­-douches boulevard Ney, à proximité de la porte de La Chapelle, sont mis à disposition des réfugiés plusieurs jours par semaine. « Les conditions sont encore pires qu’à La Chapelle », déplore Mohammed, cet ancien professeur à Khartoum venu seul, sans sa femme ni ses 3 enfants. Seule éclaircie dans cette journée pluvieuse, la livraison en milieu d’après-­midi de 60 tentes deux places, offertes par l’association Médecins du monde sans l’avis de la mairie. Elles remplaceront les cartons, les duvets et autres bâches flottant dans le ciel de Jules-Joffrin.Cyril SimonJournaliste au Monde Samuel Laurent et Madjid Zerrouky En réponse aux commentaires[Précision suite aux nombreux commentaires de cet article : il semble nous être reproché par de nombreux lecteurs de ne pas avoir assez insisté sur le fait que les militantes Femen venues dans le salon ont été ensuite frappées par des participants. Dont acte, il est vrai que, revenant sur une polémique, après un autre article paru la veille et faisant état plus amplement de cette agression, vidéo à l’appui, nous n’avons pas spécialement insisté sur ce fait (le mode opératoire des Femen les expose souvent à ce type de risque, ce fut par exemple le cas lors de la manifestation du Front national, le 1er mai).Cela ne nous rend pas pour autant « complices de l’islamisme » ou défenseurs « des nazis ou des khmers rouges » comme on peut lire dans quelques unes des nombreuses et pondérées réactions qui nous sont adressées, et qui donnent l’impression que ces lecteurs auraient voulu lire une tribune dénonçant le radicalisme islamiste en général. Nous cherchons ici, comme dans le reste de notre rubrique, à exposer et à préciser un peu les faits, suite notamment à la polémique autour des propos de Mme Shevchenko. L’article revient par ailleurs amplement sur les propos passés des prédicateurs présents à ce salon et sur leur radicalisme. ]Samedi 12 septembre 2015, les Femen ont perturbé la tenue d’un Salon musulman organisé à Pontoise (Val-d’Oise), pour dénoncer la misogynie des propos tenus par les religieux présents. Mais si ce salon faisait l’objet de critiques pour avoir invité des imams considérés comme radicaux, la version des militantes féministes est également mise en doute.1. Qu’est-ce que ce Salon ?Contrairement à ce qu’on a pu lire çà et là, il ne s’agissait pas d’un « Salon de la femme musulmane », mais bien d’un « Salon musulman », consacré plus particulièrement cette année à « la femme musulmane ». Il se tient à Pontoise (Val-d’Oise) depuis trois ans, et c’est une entreprise, Isla Event, dirigée par Farouk Benzerroug, qui l’organise.D’une durée de deux jours (pour un prix de 7 euros l’entrée), le Salon alternait cours de cuisine, présentés par la célébrité marocaine Choumicha Chafay, et conférences autour de la femme et de l’éducation : « La femme, l’éducatrice au grand mérite », « L’Islam traite-t-il la femme et l’homme de la même manière », « La valorisation de la femme en islam », « Les solutions pour un couple harmonieux », etc. Le Salon proposait également un défilé de mode musulmane, une conférence sur la finance éthique et participative et une autre sur l’éducation des enfants.2. Y avait-il des raisons d’interdire la tenue de ce Salon ?Dès avant sa tenue, le Salon était sous le feu de la polémique : des élus locaux FN critiquaient le fait que s’y trouve une partie « non mixte », réservée aux femmes, et comprenant des stands avec esthéticiennes, coiffeuses, maquilleuses… Mais une autre partie du Salon, mixte, proposait également d’autres activités : restauration, prêt-à-porter, etc.Les critiques avaient donc été nombreuses et rapides autour de cet événement, accusé également par des associations féministes de véhiculer misogynie et soumission de la femme à l’homme. Une pétition, lancée sur la plateforme Change.org, appelait même à interdire cet événement. Elle comptait 9 000 signataires lundi 14 septembre.Mais en réalité, interdire l’événement aurait été quasiment impossible : il s’agit d’un Salon privé, dont on ne peut pas estimer a priori qu’il présente des risques de trouble à l’ordre public, le seul motif qui peut conduire les autorités à interdire un événement avant qu’il ait lieu.3. Qui était présent ?Principale cible des détracteurs du Salon, la présence parmi les conférenciers de plusieurs imams proches de la mouvance salafiste aux positions – dans un passé récent – particulièrement virulentes sur la question des femmes et du voile : Nader Abou Anas et Mehdi Kabir, invités à débattre autour de la « valorisation de la femme dans l’islam » ou encore l’imam brestois Abou Houdeyfa (« La femme, l’éducatrice au grand mérite » ; « Les solutions pour un couple harmonieux »).Grand amateur des réseaux sociaux et déjà invité en 2013, Abou Houdeyfa, qui bien que se défendant d’être salafiste, préconise un retour aux sources et au modèle de vie des compagnons du prophète, est connu pour ses diatribes en faveur du voile dans lesquelles il enjoint les femmes musulmanes à respecter ce « commandement divin et prophétique ».En 2012, il n’hésite pas à qualifier les musulmanes non voilées de « femmes sans honneur », dont le visage sera peut-être « tourné et retourné dans les feux dans l’enfer ». Tout en s’interdisant de l’imposer.Un pas que Mehdi Kabir, imam à Villetaneuse, en Seine-Saint-Denis, n’est pas loin de franchir quand il clame « Comment est-ce que le mari peut se permettre de laisser sa femme sortir ainsi [sans voile], comment le frère peut se permettre de laisser sa sœur sortir ainsi ? Le père laisser sa fille sortir ainsi ? » En qualifiant au passage les femmes qui se parfument de « fornicatrices ».Pas en reste sur la question du voile, Nader Abou Anas, directeur de l’association religieuse et culturelle D’CLIC à Bobigny (Seine-Saint-Denis), assénait entre autres l’an dernier que les anges « maudissent toute la nuit » les femmes « qui se refusent à leur mari ».4. Quels propos ont été tenus ?Difficile, faute de vidéos de l’intégralité du Salon, d’établir l’exactitude de ce qui a été dit lors de celui-ci. Plusieurs témoignages, cependant, tendent à montrer que si les religieux présents sont connus pour des propos radicaux, ils n’ont pas, durant ce Salon, prononcé de prêche au contenu scandaleux.L’intervention des Femen a été interrompue brutalement par le service d’ordre. Selon leur leader, Inna Shevchenko, « deux imams étaient en train de parler de la question de savoir s’il faut battre ou non sa femme » au moment où elles les ont interrompu.Mais cette version est fausse, comme l’a prouvé, enregistrement à l’appui, le site Buzzfeed, qui avait un reporter sur place. La phrase exacte prononcée par l’orateur en tribune était « Nous voulons des musulmans et des musulmanes qui se comportent comme s’est comporté le prophète… » En l’occurrence, toujours selon Buzzfeed, l’orateur avait précédemment rappelé que Mahomet « ne tapait jamais sa femme et ne se faisait pas servir ».Madjid ZerroukyJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Mattea Battaglia « C’est un peu comme un voyage sur place », confie Vanda Derkac en se glissant entre les rangées d’élèves. Dans la classe sur laquelle cette enseignante de français langue étrangère (« FLE », dans le jargon de l’école) veille le temps d’une matinée, ce vendredi 10 septembre, les langues autant que les voix se mêlent : au premier rang, si l’anglais et le chinois dominent, l’hindi et le serbe se devinent. A droite, c’est en arabe que les adolescents chuchotent ; à gauche, ils parlent le russe ou l’italien ; un peu plus loin le coréen…Une classe d’un jour : dans des locaux du rectorat de Paris, à deux pas de la porte des Lilas (Paris-20e), une quarantaine d’adolescents se succèdent chaque matin, depuis la rentrée. Des jeunes que l’éducation nationale qualifie, dans sa novlangue, d’« élèves allophones nouvellement arrivés » – autrement dit, des élèves parlant une autre langue que le français.Lire aussi :Quotas, frontières, Schengen : l’Europe cherche une réponse commune à la criseIls ont entre 10 et 18 ans et viennent y chercher leur sésame : soit une place dans une classe « ordinaire », soit un accueil dans une « unité pédagogique pour élève allophone arrivant » (UPE2A), sorte de « sas » temporaire en collège-lycée où l’accent sera mis, entre autres, sur l’apprentissage du français, avant l’intégration espérée dans le cursus classique.« Quelques-uns viennent de milieux aisés, beaucoup connaissent la précarité. Tous attendent énormément de l’école »Tout dépendra de leur niveau, évalué au cas par cas au rectorat. « C’est peu dire qu’il est divers, témoigne Arthur Derviso, l’un des huit enseignants qui, avec Vanda Derkac, fait passer des tests en français, en maths et d’expression orale. Certains jeunes peuvent avoir un très bon niveau scolaire mais ne pas du tout parler le français ; d’autres n’ont jamais mis les pieds à l’école, même dans leur pays d’origine. Quelques-uns viennent de milieux aisés, beaucoup connaissent la précarité. Tous attendent énormément de l’école… Cela fait la richesse de nos classes », souligne-t-il, lui qui enseigne, le reste du temps, dans une UPE2A d’un lycée du 13e arrondissement.Quelque 50 écoles primaires de Paris en sont actuellement dotées, comme 75 collèges et lycées. Et plus, si besoin, dans les semaines qui viennent, assure-t-on tant du côté de la Ville de Paris que du rectorat, où l’on a procédé, une semaine après l’annonce de l’accueil de 24 000 migrants en deux ans, au recensement des lieux et places disponibles. Avec, dit-on dans l’entourage de la maire PS Anne Hidalgo, « au moins une classe en réserve » au primaire dans chaque arrondissement, et 45 possibilités d’ouverture en collège.Lire aussi :La France est-elle toujours une terre d’accueil ?« Une hausse annuelle de 10 %, cela rien d’inatteignable »A l’échelle nationale, aussi, l’éducation nationale a sonné la mobilisation générale : c’est en tout cas le message martelé rue de Grenelle. Selon les estimations ministérielles, entre 8 000 et 10 000 enfants et adolescents pourraient être accueillis en deux ans. « 4 500 en moyenne chaque année, rapportés aux 45 000 élèves allophones que nous scolarisons déjà, ça représente une hausse annuelle de 10 %… et cela rien d’inatteignable », souligne-t-on dans l’entourage de la ministre de l’éducation.« Ne rêvons pas, on ne sauvera pas des classes rurales en y envoyant des enfants de migrants »La phase d’ajustement de la « carte scolaire » qui suit chaque rentrée, et qui se solde par d’ultimes ouvertures et fermetures de classes en septembre, ne rend-elle pas l’exercice périlleux ? « Les communes rurales voient dans l’accueil de ces enfants réfugiés une opportunité, [elles qui] voient fermer leurs classes à cause de la baisse du nombre d’élèves », a affirmé Najat Vallaud-Belkacem dimanche 13 septembre, sur France 3.Son cabinet apporte quelques nuances : « Ne rêvons pas, on ne sauvera pas des classes rurales en y envoyant des enfants de migrants. Mais on trouvera les moyens pour scolariser les enfants au plus près de leurs lieux d’hébergement… quitte à y envoyer, dans un premier temps, des antennes mobiles » – ces camions-école qui, d’ordinaire, prennent en charge les enfants roms et de la communauté des gens du voyage.Non sans difficulté, rappelle-t-on dans les milieux associatifs : près de la moitié des enfants vivant dans des squats, bidonvilles et autres campements ne sont pas scolarisés aujourd’hui, estime-t-on. « En dépit des efforts de l’éducation nationale, les réticences d’acteurs locaux perdurent, regrette Nathalie Serruques, responsable de la mission enfance de l’Unicef France. Gardons-nous des interprétations manichéennes – les difficultés viennent aussi des familles et de leur extrême précarité. Mais on ne peut pas ignorer que des municipalités, obligées – en droit – de délivrer les certificats d’inscription à l’école, ne le font pas. La peur d’être engorgé existe, conclut Mme Serruques, en particulier dans les petites villes ». Mais pas seulement, comme le montrent les polémiques récurrentes en matière de scolarisation entretenues à Béziers (73 000 habitants) par le maire Robert Ménard, élu grâce au Front national. Après celle sur le « fichage » des enfants musulmans au printemps, l’élu a refait parler de lui le 9 septembre en publiant, en « une » de son bulletin municipal, une photo – retouchée – de migrants montant à bord d’un train. En guise de titre : « Ils arrivent ! », puis « Béziers 3 865 km… Scolarité gratuite, hébergement et allocation pour tous ».« De la parole aux actes »Les enseignants, eux, n’entendent pas alimenter les polémiques. Pour les syndicats, une seule priorité : anticiper l’arrivée d’élèves. « On nous parle sans cesse d’une école mobilisée pour la défense des valeurs de la République, observe Sébastien Sihr, du SNUipp-FSU, majoritaire au primaire. Voyons aujourd’hui si l’on est prêt à passer de la parole aux actes ». D’autant que « l’accueil peut se faire assez naturellement, selon Christian Chevalier, du SE-UNSA, surtout si l’hébergement est bien réparti, en s’appuyant et en redéployant les ressources dont l’éducation nationale dispose déjà ». A commencer par les professeurs de « FLE » et les centres « CASNAV » – acronyme renvoyant aux « centres pour la scolarisation des nouveaux arrivants et des enfants du voyage » – dont chaque académie est dotée.« Les petits Syriens, ça fait quatre ans qu’on les reçoit sans que les politiques en fassent grand bruit »Au CASNAV de Paris, l’équipe de huit enseignants, pas vraiment habituée à être au centre de l’attention politico-médiatique, confie quelques regrets. « C’est quand même malheureux qu’il ait fallu cette mobilisation autour du petit Aylan pour qu’on vienne se pencher sur nos pratiques et pour qu’on porte de l’intérêt à nos élèves », témoigne Angèle Prévôt, qui enseigne, le reste du temps, dans une UPE2A du 19e arrondissement parisien d’un type un peu particulier, puisqu’elle n’accueille que des jeunes n’ayant jamais été scolarisés.Ce n’est pas le cas des enfants originaires de Syrie, dont tous les enseignants reconnaissent, ici, un niveau « généralement élevé ». « Les petits Syriens, ça fait quatre ans qu’on les reçoit sans que les politiques en fassent grand bruit, lâche Vanda Derkac. L’effet d’annonce m’inquiète un peu, mais s’il permet de changer le regard sur les primo-arrivants, de montrer que l’intégration par l’école se fait déjà, alors pourquoi pas ! »Mattea BattagliaJournaliste au Monde 14.09.2015 à 12h54 • Mis à jour le14.09.2015 à 13h02 | François Béguin et Isabelle Rey-Lefebvre Les hôpitaux de France devraient pouvoir reprendre possession, dans un délai de six mois, des logements de leur parc privé, lorsque ceux-ci sont occupés par des non personnels. Un amendement gouvernemental, dont Le Monde a eu connaissance, a été rédigé en ce sens à la demande de Martin Hirsch, directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Il va être déposé au cours de l’examen du projet de loi santé au Sénat, qui commence lundi 14 septembre.Lire aussi :Les sénateurs prêts à détricoter la loi santéAlors qu’une nouvelle manifestation des personnels de l’institution contre un projet de réorganisation du temps de travail est prévue jeudi 17 septembre, cette décision pourrait dégager une marge de manœuvre nouvelle pour la direction de l’AP-HP.Lire aussi :Temps de travail à l’AP-HP : face aux blocages, la direction change de méthodeL’institution est à la tête d’un patrimoine très convoité de 10 000 logements aux statuts juridiques variés, dont un domaine privé de 2 769 logements, obtenus par dons et legs de patients. Ce sont des appartements ou des immeubles parisiens bien situés (5e, 6e, 7e, 14e et 15e arrondissements de Paris), à des loyers très avantageux, inférieurs de 75 % à ceux du marché. Ainsi, notaient les magistrats de la Cour des Comptes en 2012, dans un rapport très critique sur le sujet, un 120 mètres carrés dans le 7e arrondissement était, en avril 2011, loué 700 euros par mois, hors charges. Ce sont les fonctionnaires de la catégorie A, les mieux rémunérés, qui en profitent le plus.Certains de ces privilèges remontent aux « années Chirac », quand le RPR régnait sur ParisSelon l’AP-HP, il reste aujourd’hui 524 logements occupés par des personnes n’ayant aucun rapport avec l’institution, comme d’anciens hauts fonctionnaires, un ancien préfet ou un ancien secrétaire général adjoint de la Ville de Paris, voire leurs enfants. Certains de ces privilèges remontent aux « années Chirac », quand le RPR régnait sur Paris, de 1977 à 2001. Il faut y ajouter 1 200 logements également libérables parce qu’occupés par des anciens salariés ou des retraités de l’AP-HP.Il est cependant impossible de mettre fin à ces baux, protégés par la loi Méhaignerie (qui régit les rapports entre bailleurs et locataires et empêche une personne morale de reprendre le logement), et très difficile de revaloriser fortement les loyers, soumis à la loi ALUR du 24 mars 2014. D’où le besoin de modifier la loi. « C’est un combat personnel commencé il y a quinze ans, lorsque je présidais Emmaüs, raconte M. Hirsch. Ce nouvel outil va permettre d’assainir le parc de logements des collectivités et des établissements publics. » Les retraités à faibles revenus ne seront pas concernés par la disposition, précise-t-il.Attribution trop laxisteIl y a aussi le cas particulier des 1 603 logements de fonction du domaine public de l’AP-HP, théoriquement réservés aux personnes devant y résider pour nécessité absolue de service et dont la Cour des Comptes critiquait, dès 2005, l’attribution trop laxiste. De fait, en 2011, elle constatait qu’une centaine d’entre eux était indûment occupés par des directeurs très éloignés de leur lieu de travail ou par des médecins sans obligation de garde. L’AP-HP affirme, aujourd’hui, avoir régularisé ces premiers cas par le départ des occupants ou l’introduction d’une nécessité de service.Le gros du patrimoine de l’AP-HP, près de 4 000 logements sociaux auxquels s’ajoutent 1 850 réservations chez d’autres bailleurs sociaux, lui permet d’attribuer quelque 500 logements par an. L’objectif de M. Hirsch est de doubler ce chiffre pour mieux répondre aux besoins de ses 95 000 salariés, dont les rémunérations ne permettent souvent pas de se loger à proximité de leur lieu de travail.Une convention a été conclue, en mars, avec la Ville de Paris, une autre le sera, fin septembre, avec la Société nationale immobilière. En contrepartie de bâtiments et de foncier libérés par l’AP-HP, elle disposera de droits de réservation ou d’un accès prioritaire dans les constructions à venir.Mais le périmètre des établissements concernés par l’amendement dépasse largement Paris. La plupart des grands hôpitaux de France possèdent un tel patrimoine privé, comme les Hospices de Beaune, les Hospices civils de Lyon (1 128 logements), l’AP-HM à Marseille (425 logements) mais aussi les centres hospitaliers universitaires de Strasbourg, Lille ou Clermont-Ferrand.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteFrançois BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matteo Maillard L’été se présentait pourtant sous de bons auspices pour Léonna-Deleine. Cette élève du 15e arrondissement de Paris venait de décrocher son bac technologique. Sans mention certes, mais de quoi lui ouvrir les portes de l’enseignement supérieur, croyait-elle. Mais tout ne s’est pas passé comme prévu. Sur ses onze vœux de formation déposés via le système d’admission post-bac (APB), aucun n’a été accepté.Parmi ses préférés figuraient pourtant des options bien différentes : une licence d’information et communication à la Sorbonne et un BTS en commerce international à l’école nationale de commerce. « J’ai bien été mise sur quatre listes d’attente, mais les établissements ont éliminé ma candidature les uns après les autres, raconte la bachelière de 18 ans. Je ne sais ni où je vais, ni ce que je vais faire à la rentrée. Je suis dépitée ».Léonna-Deleine est un cas rare, mais pas unique. Selon l’UNEF, premier syndicat d’étudiants, ils sont près de 3 000 non-inscrits ou mal-inscrits, dont plus de la moitié en Ile-de-France. « Leurs profils sont très divers, explique William Martinet, son président. Nous avons des bacheliers au projet d’étude ou professionnel très construit qui sont soutenus par leurs familles et d’autres plus désorientés, qui ont rempli leurs vœux APB sans grande attention et se retrouvent désormais bloqués dans le processus. »« Les universités font leur marché dans l’opacité »Au mois d’août, le syndicat a été surchargé d’appels de bacheliers sans affectation. « Nous assistons à une explosion du phénomène cette année, avance William Martinet. La croissance du nombre de bacheliers a suscité une augmentation des demandes d’inscription dans le supérieur. Si l’on ajoute à l’équation la pression démographique qu’exercera la génération baby-boom des années 2 000 qui passera le bac ces prochaines années, le problème est prévu pour durer. »Selon le syndicat, l’une des causes est que le système APB n’est pas pensé pour réguler les flux de candidats mais sert uniquement comme « plate-forme de tri », Elle transmet les dossiers des candidats aux établissements, en leur laissant une grande marge de manœuvre dans la sélection. « Les universités sont libres de faire leur marché comme elles l’entendent, dans l’opacité, soutient William Martinet. Quand on voit que la faculté de droit de l’Université Paris 1 reçoit 14 000 vœux d’inscriptions en première année pour 700 places, c’est qu’il y a quelque part un problème de capacité d’accueil. » Dans sa chambre, Léonna-Deleine scrute les annonces en ligne pour des formations en alternance dans de nombreux domaines. Une option qui la rebute, elle qui pensait étudier la communication à plein-temps. Elle se rappelle de son mois de juillet à courir au centre d’information et d’orientation (CIO) se renseigner, écouter les conseils de sa grande sœur, de ses amis et de son oncle, qu’elle n’a pas envie de décevoir. Car si de prime abord elle envisageait plutôt un BTS, son oncle veut absolument la voir en licence à l’université. Un choix qu’elle a adopté « pour ne pas se reposer sur ses acquis et tenter de repousser ses limites ». Il y a une semaine, il a envoyé une lettre à la ministre de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, Najat Vallaud-Belkacem, afin qu’elle considère le cas de sa nièce et ne laisse pas glisser son destin.Une situation en passe d’être régléeAu ministère de l’enseignement supérieur, si on admet un pic des demandes en juillet, la situation ne serait « pas plus alarmante que les années précédentes, sans être satisfaisante non plus ». Elle serait même en passe d’être réglée. Vendredi 11 septembre, il ne restait que 300 dossiers de bacheliers sans aucune affectation comme Léonna-Deleine, soit 0,05 % des inscrits sur la plate-forme d’orientation. Un nombre bien inférieur à celui de l’UNEF, car « il ne prend pas en compte les élèves qui ont une affectation ne correspondant pas à leur projet d’étude », précise William Martinet. Afin de résoudre la situation au plus vite, le ministère a annoncé vendredi dans un communiqué avoir sollicité les recteurs pour régler chaque situation au cas par cas, la loi obligeant à inscrire à l’université tous les bacheliers qui en font la demande. Ceux-ci n’auront pas pour autant le luxe du choix. Il leur sera attribué les places restantes dans des formations parfois bien éloignées de leurs vœux initiaux, admet-t-on au ministère.À ces étudiants affectés par défaut, s’ajoutent selon l’UNEF nombre de bacheliers qui, découragés par la plate-forme d’orientation, choisissent d’abandonner leurs études. Faute à l’injustice d’un système APB qui laisse une trop grande place au hasard. « Tous mes amis sont choqués qu’autant de bacheliers soient rejetés par le système, même des bons », explique Léonna-Deleine. Mais la jeune fille se sent partiellement responsable. « Je sais que c’est aussi de ma faute et que j’aurais dû remplir encore plus de vœux », soutient-elle, malgré le refus qu’ont essuyé ses onze choix.L’UNEF appelle à une réformePour éviter que cette situation ne se répète les prochaines années, l’UNEF appelle à une réforme d’APB. « Il faudrait que les candidats puissent choisir non les établissements qu’ils veulent rejoindre, mais la filière qu’ils souhaitent suivre, explique William Martinet. Et que ce choix soit fait en considérant la proximité géographique entre domicile et établissements. » Une procédure déjà mise en place pour la première année commune aux études de santé (PACES) en Ile-de-France. Une mesure qu’il faudrait encore compléter par l’ajout de quotas de mentions, afin que « les universités ne fassent pas leur choix en privilégiant uniquement les bonnes mentions au détriment des autres élèves compétents ».En attendant que le ministère la contacte, Léonna-Deleine postule partout où on pourrait l’accepter. Si ça ne marche pas, et qu’on ne veut pas d’elle en France, elle sait déjà où elle ira. Etudier l’anglais au Canada.Matteo MaillardJournaliste au Monde Samuel Laurent et Madjid Zerrouky Samedi 12 septembre 2015, les Femen ont perturbé la tenue d’un Salon musulman organisé à Pontoise (Val-d’Oise), pour dénoncer la misogynie des propos tenus par les religieux présents. Mais si ce salon faisait l’objet de critiques pour avoir invité des imams considérés comme radicaux, la version des militantes féministes est également mise en doute.1. Qu’est-ce que ce Salon ?Contrairement à ce qu’on a pu lire ça ou là, il ne s’agissait pas d’un « Salon de la femme musulmane », mais bien d’un « Salon musulman », consacré plus particulièrement cette année à « la femme musulmane ». Il se tient à Pontoise (Val-d’Oise) depuis trois ans, et c’est une entreprise, Isla Event, dirigée par Farouk Benzerroug, qui l’organise.D’une durée de deux jours (pour un prix de 7 euros l’entrée), le Salon alternait cours de cuisine, présentés par la célébrité marocaine Choumicha Chafay, et conférences autour de la femme et de l’éducation : « La femme, l’éducatrice au grand mérite », « L’Islam traite-t-il la femme et l’homme de la même manière », « La valorisation de la femme en islam », « Les solutions pour un couple harmonieux », etc. Le Salon proposait également un défilé de mode musulmane, une conférence sur la finance éthique et participative et une autre sur l’éducation des enfants.2. Y avait-il des raisons d’interdire la tenue de ce Salon ?Dès avant sa tenue, le Salon était sous le feu de la polémique : des élus locaux FN critiquaient le fait que s’y trouve une partie « non mixte », réservée aux femmes, et comprenant des stands avec esthéticiennes, coiffeuses, maquilleuses… Mais une autre partie du Salon, mixte, proposait également d’autres activités : restauration, prêt-à-porter, etc.Les critiques avaient donc été nombreuses et rapides autour de cet événement, accusé également par des associations féministes de véhiculer misogynie et soumission de la femme à l’homme. Une pétition, lancée sur la plateforme Change.org, appelait même à interdire cet événement. Elle comptait 9 000 signataires lundi 14 septembre.Mais en réalité, interdire l’événement aurait été quasiment impossible : il s’agit d’un Salon privé, dont on ne peut pas estimer a priori qu’il présente des risques de trouble à l’ordre public, le seul motif qui peut conduire les autorités à interdire un événement avant qu’il ait lieu.3. Qui était présent ?Principale cible des détracteurs du Salon, la présence parmi les conférenciers de plusieurs imams proches de la mouvance salafiste aux positions – dans un passé récent – particulièrement virulentes sur la question des femmes et du voile : Nader Abou Anas et Mehdi Kabir, invités à débattre autour de la « valorisation de la femme dans l’islam » ou encore l’imam brestois Abou Houdeyfa (« La femme, l’éducatrice au grand mérite » ; « Les solutions pour un couple harmonieux »).Grand amateur des réseaux sociaux et déjà invité en 2013, Abou Houdeyfa, qui bien que se défendant d’être salafiste, préconise un retour aux sources et au modèle de vie des compagnons du prophète, est connu pour ses diatribes en faveur du voile dans lesquelles il enjoint les femmes musulmanes à respecter ce « commandement divin et prophétique ».En 2012, il n’hésite pas à qualifier les musulmanes non voilées de « femmes sans honneur », dont le visage sera peut-être « tourné et retourné dans les feux dans l’enfer ». Tout en s’interdisant de l’imposer.Un pas que Mehdi Kabir, imam à Villetaneuse, en Seine-Saint-Denis, n’est pas loin de franchir quand il clame « Comment est-ce que le mari peut se permettre de laisser sa femme sortir ainsi [sans voile], comment le frère peut se permettre de laisser sa sœur sortir ainsi ? Le père laisser sa fille sortir ainsi ? » En qualifiant au passage les femmes qui se parfument de « fornicatrices ».Pas en reste sur la question du voile, Nader Abou Anas, directeur de l’association religieuse et culturelle D’CLIC à Bobigny (Seine-Saint-Denis), assénait entre autres l’an dernier que les anges « maudissent toute la nuit » les femmes « qui se refusent à leur mari ».4. Quels propos ont été tenus ?Difficile, faute de vidéos de l’intégralité du Salon, d’établir l’exactitude de ce qui a été dit lors de celui-ci. Plusieurs témoignages, cependant, tendent à montrer que si les religieux présents sont connus pour des propos radicaux, ils n’ont pas, durant ce Salon, prononcé de prêche au contenu scandaleux.L’intervention des Femen a été interrompue brutalement par le service d’ordre. Selon leur leader, Inna Shevchenko, « deux imams étaient en train de parler de la question de savoir s’il faut battre ou non sa femme » au moment où elles les ont interrompu.Mais cette version est fausse, comme l’a prouvé, enregistrement à l’appui, le site Buzzfeed, qui avait un reporter sur place. La phrase exacte prononcée par l’orateur en tribune était « Nous voulons des musulmans et des musulmanes qui se comportent comme s’est comporté le prophète… » En l’occurrence, toujours selon Buzzfeed, l’orateur avait précédemment rappelé que Mahomet « ne tapait jamais sa femme et ne se faisait pas servir ».Madjid ZerroukyJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Mattea Battaglia « C’est un peu comme un voyage sur place », confie Vanda Derkac en se glissant entre les rangées d’élèves. Dans la classe sur laquelle cette enseignante de français langue étrangère (« FLE », dans le jargon de l’école) veille le temps d’une matinée, ce vendredi 10 septembre, les langues autant que les voix se mêlent : au premier rang, si l’anglais et le chinois dominent, l’hindi et le serbe se devinent. A droite, c’est en arabe que les adolescents chuchotent ; à gauche, ils parlent le russe ou l’italien ; un peu plus loin le coréen…Une classe d’un jour : dans des locaux du rectorat de Paris, à deux pas de la porte des Lilas (Paris-20e), une quarantaine d’adolescents se succèdent chaque matin, depuis la rentrée. Des jeunes que l’éducation nationale qualifie, dans sa novlangue, d’« élèves allophones nouvellement arrivés » – autrement dit, des élèves parlant une autre langue que le français.Lire aussi :Quotas, frontières, Schengen : l’Europe cherche une réponse commune à la criseIls ont entre 10 et 18 ans et viennent y chercher leur sésame : soit une place dans une classe « ordinaire », soit un accueil dans une « unité pédagogique pour élève allophone arrivant » (UPE2A), sorte de « sas » temporaire en collège-lycée où l’accent sera mis, entre autres, sur l’apprentissage du français, avant l’intégration espérée dans le cursus classique.« Quelques-uns viennent de milieux aisés, beaucoup connaissent la précarité. Tous attendent énormément de l’école »Tout dépendra de leur niveau, évalué au cas par cas au rectorat. « C’est peu dire qu’il est divers, témoigne Arthur Derviso, l’un des huit enseignants qui, avec Vanda Derkac, fait passer des tests en français, en maths et d’expression orale. Certains jeunes peuvent avoir un très bon niveau scolaire mais ne pas du tout parler le français ; d’autres n’ont jamais mis les pieds à l’école, même dans leur pays d’origine. Quelques-uns viennent de milieux aisés, beaucoup connaissent la précarité. Tous attendent énormément de l’école… Cela fait la richesse de nos classes », souligne-t-il, lui qui enseigne, le reste du temps, dans une UPE2A d’un lycée du 13e arrondissement.Quelque 50 écoles primaires de Paris en sont actuellement dotées, comme 75 collèges et lycées. Et plus, si besoin, dans les semaines qui viennent, assure-t-on tant du côté de la Ville de Paris que du rectorat, où l’on a procédé, une semaine après l’annonce de l’accueil de 24 000 migrants en deux ans, au recensement des lieux et places disponibles. Avec, dit-on dans l’entourage de la maire PS Anne Hidalgo, « au moins une classe en réserve » au primaire dans chaque arrondissement, et 45 possibilités d’ouverture en collège.Lire aussi :La France est-elle toujours une terre d’accueil ?« Une hausse annuelle de 10 %, cela rien d’inatteignable »A l’échelle nationale, aussi, l’éducation nationale a sonné la mobilisation générale : c’est en tout cas le message martelé rue de Grenelle. Selon les estimations ministérielles, entre 8 000 et 10 000 enfants et adolescents pourraient être accueillis en deux ans. « 4 500 en moyenne chaque année, rapportés aux 45 000 élèves allophones que nous scolarisons déjà, ça représente une hausse annuelle de 10 %… et cela rien d’inatteignable », souligne-t-on dans l’entourage de la ministre de l’éducation.« Ne rêvons pas, on ne sauvera pas des classes rurales en y envoyant des enfants de migrants »La phase d’ajustement de la « carte scolaire » qui suit chaque rentrée, et qui se solde par d’ultimes ouvertures et fermetures de classes en septembre, ne rend-elle pas l’exercice périlleux ? « Les communes rurales voient dans l’accueil de ces enfants réfugiés une opportunité, [elles qui] voient fermer leurs classes à cause de la baisse du nombre d’élèves », a affirmé Najat Vallaud-Belkacem dimanche 13 septembre, sur France 3.Son cabinet apporte quelques nuances : « Ne rêvons pas, on ne sauvera pas des classes rurales en y envoyant des enfants de migrants. Mais on trouvera les moyens pour scolariser les enfants au plus près de leurs lieux d’hébergement… quitte à y envoyer, dans un premier temps, des antennes mobiles » – ces camions-école qui, d’ordinaire, prennent en charge les enfants roms et de la communauté des gens du voyage.Non sans difficulté, rappelle-t-on dans les milieux associatifs : près de la moitié des enfants vivant dans des squats, bidonvilles et autres campements ne sont pas scolarisés aujourd’hui, estime-t-on. « En dépit des efforts de l’éducation nationale, les réticences d’acteurs locaux perdurent, regrette Nathalie Serruques, responsable de la mission enfance de l’Unicef France. Gardons-nous des interprétations manichéennes – les difficultés viennent aussi des familles et de leur extrême précarité. Mais on ne peut pas ignorer que des municipalités, obligées – en droit – de délivrer les certificats d’inscription à l’école, ne le font pas. La peur d’être engorgé existe, conclut Mme Serruques, en particulier dans les petites villes ». Mais pas seulement, comme le montrent les polémiques récurrentes en matière de scolarisation entretenues à Béziers (73 000 habitants) par le maire Robert Ménard, élu grâce au Front national. Après celle sur le « fichage » des enfants musulmans au printemps, l’élu a refait parler de lui le 9 septembre en publiant, en « une » de son bulletin municipal, une photo – retouchée – de migrants montant à bord d’un train. En guise de titre : « Ils arrivent ! », puis « Béziers 3 865 km… Scolarité gratuite, hébergement et allocation pour tous ».« De la parole aux actes »Les enseignants, eux, n’entendent pas alimenter les polémiques. Pour les syndicats, une seule priorité : anticiper l’arrivée d’élèves. « On nous parle sans cesse d’une école mobilisée pour la défense des valeurs de la République, observe Sébastien Sihr, du SNUipp-FSU, majoritaire au primaire. Voyons aujourd’hui si l’on est prêt à passer de la parole aux actes ». D’autant que « l’accueil peut se faire assez naturellement, selon Christian Chevalier, du SE-UNSA, surtout si l’hébergement est bien réparti, en s’appuyant et en redéployant les ressources dont l’éducation nationale dispose déjà ». A commencer par les professeurs de « FLE » et les centres « CASNAV » – acronyme renvoyant aux « centres pour la scolarisation des nouveaux arrivants et des enfants du voyage » – dont chaque académie est dotée.« Les petits Syriens, ça fait quatre ans qu’on les reçoit sans que les politiques en fassent grand bruit »Au CASNAV de Paris, l’équipe de huit enseignants, pas vraiment habituée à être au centre de l’attention politico-médiatique, confie quelques regrets. « C’est quand même malheureux qu’il ait fallu cette mobilisation autour du petit Aylan pour qu’on vienne se pencher sur nos pratiques et pour qu’on porte de l’intérêt à nos élèves », témoigne Angèle Prévôt, qui enseigne, le reste du temps, dans une UPE2A du 19e arrondissement parisien d’un type un peu particulier, puisqu’elle n’accueille que des jeunes n’ayant jamais été scolarisés.Ce n’est pas le cas des enfants originaires de Syrie, dont tous les enseignants reconnaissent, ici, un niveau « généralement élevé ». « Les petits Syriens, ça fait quatre ans qu’on les reçoit sans que les politiques en fassent grand bruit, lâche Vanda Derkac. L’effet d’annonce m’inquiète un peu, mais s’il permet de changer le regard sur les primo-arrivants, de montrer que l’intégration par l’école se fait déjà, alors pourquoi pas ! »Mattea BattagliaJournaliste au Monde 14.09.2015 à 12h54 • Mis à jour le14.09.2015 à 13h02 | François Béguin et Isabelle Rey-Lefebvre Les hôpitaux de France devraient pouvoir reprendre possession, dans un délai de six mois, des logements de leur parc privé, lorsque ceux-ci sont occupés par des non personnels. Un amendement gouvernemental, dont Le Monde a eu connaissance, a été rédigé en ce sens à la demande de Martin Hirsch, directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Il va être déposé au cours de l’examen du projet de loi santé au Sénat, qui commence lundi 14 septembre.Lire aussi :Les sénateurs prêts à détricoter la loi santéAlors qu’une nouvelle manifestation des personnels de l’institution contre un projet de réorganisation du temps de travail est prévue jeudi 17 septembre, cette décision pourrait dégager une marge de manœuvre nouvelle pour la direction de l’AP-HP.Lire aussi :Temps de travail à l’AP-HP : face aux blocages, la direction change de méthodeL’institution est à la tête d’un patrimoine très convoité de 10 000 logements aux statuts juridiques variés, dont un domaine privé de 2 769 logements, obtenus par dons et legs de patients. Ce sont des appartements ou des immeubles parisiens bien situés (5e, 6e, 7e, 14e et 15e arrondissements de Paris), à des loyers très avantageux, inférieurs de 75 % à ceux du marché. Ainsi, notaient les magistrats de la Cour des Comptes en 2012, dans un rapport très critique sur le sujet, un 120 mètres carrés dans le 7e arrondissement était, en avril 2011, loué 700 euros par mois, hors charges. Ce sont les fonctionnaires de la catégorie A, les mieux rémunérés, qui en profitent le plus.Certains de ces privilèges remontent aux « années Chirac », quand le RPR régnait sur ParisSelon l’AP-HP, il reste aujourd’hui 524 logements occupés par des personnes n’ayant aucun rapport avec l’institution, comme d’anciens hauts fonctionnaires, un ancien préfet ou un ancien secrétaire général adjoint de la Ville de Paris, voire leurs enfants. Certains de ces privilèges remontent aux « années Chirac », quand le RPR régnait sur Paris, de 1977 à 2001. Il faut y ajouter 1 200 logements également libérables parce qu’occupés par des anciens salariés ou des retraités de l’AP-HP.Il est cependant impossible de mettre fin à ces baux, protégés par la loi Méhaignerie (qui régit les rapports entre bailleurs et locataires et empêche une personne morale de reprendre le logement), et très difficile de revaloriser fortement les loyers, soumis à la loi ALUR du 24 mars 2014. D’où le besoin de modifier la loi. « C’est un combat personnel commencé il y a quinze ans, lorsque je présidais Emmaüs, raconte M. Hirsch. Ce nouvel outil va permettre d’assainir le parc de logements des collectivités et des établissements publics. » Les retraités à faibles revenus ne seront pas concernés par la disposition, précise-t-il.Attribution trop laxisteIl y a aussi le cas particulier des 1 603 logements de fonction du domaine public de l’AP-HP, théoriquement réservés aux personnes devant y résider pour nécessité absolue de service et dont la Cour des Comptes critiquait, dès 2005, l’attribution trop laxiste. De fait, en 2011, elle constatait qu’une centaine d’entre eux était indûment occupés par des directeurs très éloignés de leur lieu de travail ou par des médecins sans obligation de garde. L’AP-HP affirme, aujourd’hui, avoir régularisé ces premiers cas par le départ des occupants ou l’introduction d’une nécessité de service.Le gros du patrimoine de l’AP-HP, près de 4 000 logements sociaux auxquels s’ajoutent 1 850 réservations chez d’autres bailleurs sociaux, lui permet d’attribuer quelque 500 logements par an. L’objectif de M. Hirsch est de doubler ce chiffre pour mieux répondre aux besoins de ses 95 000 salariés, dont les rémunérations ne permettent souvent pas de se loger à proximité de leur lieu de travail.Une convention a été conclue, en mars, avec la Ville de Paris, une autre le sera, fin septembre, avec la Société nationale immobilière. En contrepartie de bâtiments et de foncier libérés par l’AP-HP, elle disposera de droits de réservation ou d’un accès prioritaire dans les constructions à venir.Mais le périmètre des établissements concernés par l’amendement dépasse largement Paris. La plupart des grands hôpitaux de France possèdent un tel patrimoine privé, comme les Hospices de Beaune, les Hospices civils de Lyon (1 128 logements), l’AP-HM à Marseille (425 logements) mais aussi les centres hospitaliers universitaires de Strasbourg, Lille ou Clermont-Ferrand.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteFrançois BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matteo Maillard L’été se présentait pourtant sous de bons auspices pour Léonna-Deleine. Cette élève du 15e arrondissement de Paris venait de décrocher son bac technologique. Sans mention certes, mais de quoi lui ouvrir les portes de l’enseignement supérieur, croyait-elle. Mais tout ne s’est pas passé comme prévu. Sur ses onze vœux de formation déposés via le système d’admission post-bac (APB), aucun n’a été accepté.Parmi ses préférés figuraient pourtant des options bien différentes : une licence d’information et communication à la Sorbonne et un BTS en commerce international à l’école nationale de commerce. « J’ai bien été mise sur quatre listes d’attente, mais les établissements ont éliminé ma candidature les uns après les autres, raconte la bachelière de 18 ans. Je ne sais ni où je vais, ni ce que je vais faire à la rentrée. Je suis dépitée ».Léonna-Deleine est un cas rare, mais pas unique. Selon l’UNEF, premier syndicat d’étudiants, ils sont près de 3 000 non-inscrits ou mal-inscrits, dont plus de la moitié en Ile-de-France. « Leurs profils sont très divers, explique William Martinet, son président. Nous avons des bacheliers au projet d’étude ou professionnel très construit qui sont soutenus par leurs familles et d’autres plus désorientés, qui ont rempli leurs vœux APB sans grande attention et se retrouvent désormais bloqués dans le processus. »« Les universités font leur marché dans l’opacité »Au mois d’août, le syndicat a été surchargé d’appels de bacheliers sans affectation. « Nous assistons à une explosion du phénomène cette année, avance William Martinet. La croissance du nombre de bacheliers a suscité une augmentation des demandes d’inscription dans le supérieur. Si l’on ajoute à l’équation la pression démographique qu’exercera la génération baby-boom des années 2 000 qui passera le bac ces prochaines années, le problème est prévu pour durer. »Selon le syndicat, l’une des causes est que le système APB n’est pas pensé pour réguler les flux de candidats mais sert uniquement comme « plate-forme de tri », Elle transmet les dossiers des candidats aux établissements, en leur laissant une grande marge de manœuvre dans la sélection. « Les universités sont libres de faire leur marché comme elles l’entendent, dans l’opacité, soutient William Martinet. Quand on voit que la faculté de droit de l’Université Paris 1 reçoit 14 000 vœux d’inscriptions en première année pour 700 places, c’est qu’il y a quelque part un problème de capacité d’accueil. » Dans sa chambre, Léonna-Deleine scrute les annonces en ligne pour des formations en alternance dans de nombreux domaines. Une option qui la rebute, elle qui pensait étudier la communication à plein-temps. Elle se rappelle de son mois de juillet à courir au centre d’information et d’orientation (CIO) se renseigner, écouter les conseils de sa grande sœur, de ses amis et de son oncle, qu’elle n’a pas envie de décevoir. Car si de prime abord elle envisageait plutôt un BTS, son oncle veut absolument la voir en licence à l’université. Un choix qu’elle a adopté « pour ne pas se reposer sur ses acquis et tenter de repousser ses limites ». Il y a une semaine, il a envoyé une lettre à la ministre de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, Najat Vallaud-Belkacem, afin qu’elle considère le cas de sa nièce et ne laisse pas glisser son destin.Une situation en passe d’être régléeAu ministère de l’enseignement supérieur, si on admet un pic des demandes en juillet, la situation ne serait « pas plus alarmante que les années précédentes, sans être satisfaisante non plus ». Elle serait même en passe d’être réglée. Vendredi 11 septembre, il ne restait que 300 dossiers de bacheliers sans aucune affectation comme Léonna-Deleine, soit 0,05 % des inscrits sur la plate-forme d’orientation. Un nombre bien inférieur à celui de l’UNEF, car « il ne prend pas en compte les élèves qui ont une affectation ne correspondant pas à leur projet d’étude », précise William Martinet. Afin de résoudre la situation au plus vite, le ministère a annoncé vendredi dans un communiqué avoir sollicité les recteurs pour régler chaque situation au cas par cas, la loi obligeant à inscrire à l’université tous les bacheliers qui en font la demande. Ceux-ci n’auront pas pour autant le luxe du choix. Il leur sera attribué les places restantes dans des formations parfois bien éloignées de leurs vœux initiaux, admet-t-on au ministère.À ces étudiants affectés par défaut, s’ajoutent selon l’UNEF nombre de bacheliers qui, découragés par la plate-forme d’orientation, choisissent d’abandonner leurs études. Faute à l’injustice d’un système APB qui laisse une trop grande place au hasard. « Tous mes amis sont choqués qu’autant de bacheliers soient rejetés par le système, même des bons », explique Léonna-Deleine. Mais la jeune fille se sent partiellement responsable. « Je sais que c’est aussi de ma faute et que j’aurais dû remplir encore plus de vœux », soutient-elle, malgré le refus qu’ont essuyé ses onze choix.L’UNEF appelle à une réformePour éviter que cette situation ne se répète les prochaines années, l’UNEF appelle à une réforme d’APB. « Il faudrait que les candidats puissent choisir non les établissements qu’ils veulent rejoindre, mais la filière qu’ils souhaitent suivre, explique William Martinet. Et que ce choix soit fait en considérant la proximité géographique entre domicile et établissements. » Une procédure déjà mise en place pour la première année commune aux études de santé (PACES) en Ile-de-France. Une mesure qu’il faudrait encore compléter par l’ajout de quotas de mentions, afin que « les universités ne fassent pas leur choix en privilégiant uniquement les bonnes mentions au détriment des autres élèves compétents ».En attendant que le ministère la contacte, Léonna-Deleine postule partout où on pourrait l’accepter. Si ça ne marche pas, et qu’on ne veut pas d’elle en France, elle sait déjà où elle ira. Faire des études au Canada.Matteo MaillardJournaliste au Monde Claire Ané Les « business schools » à la française continuent de dominer le palmarès des masters en management du Financial Times : l’édition 2015, publiée lundi 14 septembre, distingue ainsi 21 écoles de commerce tricolores parmi les 80 classées.La tête de ce classement, qui fait référence dans le monde entier, s’avère même particulièrement stable pour les établissements français  : HEC et l’Essec conservent en effet leurs seconde et troisième places, obtenues l’an dernier, derrière l’université de Saint-Gall (Suisse), en tête pour la cinquième année d’affilée. L’ESCP Europe maintient pour sa part son rang de septième (alors qu’elle était deuxième en 2013), selon le quotidien britannique.Le Royaume-Uni reste le deuxième pays le plus représenté dans ce palmarès, avec 13 universités. La mieux placée est la London Business School, entrée l’an dernier à la 10e place avec son master spécialement créé en 2009. Les Etats-Unis, qui ne délivrent pas de master et se concentrent sur les MBA, sont absents de ce classement.Chute de l’EM Lyon, sortie de l’ESC RennesDeux autres « business schools » à la française font partie du top 20, l’Edhec (18e rang, alors qu’elle était 16e en 2014), et Grenoble école de management, qui termine 20e, soit cinq places plus loin que l’an dernier.L’EM Lyon poursuit sa chute dans le classement : passée de la 11e à la 20e place l’an dernier, elle termine cette fois 30e. Autres baisses notables : Télécom école de management, 33e après son bond à la 25e place en 2014), Montpellier Business School (41e au lieu de 32e), et Toulouse Business School (36e au lieu de 30e). L’ESC Rennes, qui était 23e en 2014, ne figure plus dans ce classement.Au rang des progressions, signalons Skema, passé du 28e au 25e rang, Neoma, qui gagne 6 places (34e, précédemment 40e), et surtout La Rochelle, qui bondit du 64e au 48e rang. Trois écoles font leur entrée dans ce classement, qui compte désormais 80 établissements au lieu de 70 : l’EM Normandie, au 69e rang, le Groupe ESC Dijon-Bourgogne, 76e, et enfin l’ESC Clermont, à la 77e place.Le classement s’effectue sur différents critères, parmi lesquels le salaire des diplômés, l’expérience internationale, la réalisation des objectifs et le retour sur investissement.Claire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste Maryline Baumard « Chaque homme a deux patries. La sienne et la France. » Flatteuse, la citation de Thomas Jefferson mériterait pourtant de se terminer autrement. L’actuelle crise migratoire montre en effet que l’Allemagne a supplanté la France, devenant la destination de prédilection des demandeurs d’asile venus en Europe. Lundi 7 septembre, le chef de l’Etat rappelait que 60 000 migrants demanderont en 2015 la protection de la France. Quelques jours plus tôt, l’Allemagne avait annoncé qu’elle étudierait vraisemblablement 800 000 dossiers cette année. Soit treize fois plus.Lire aussi :Accueil des réfugiés : comment François Hollande s’est converti sur le tardCe décrochage massif est un phénomène récent puisque « avant 2012, la demande d’asile en France était légèrement supérieure à celle enregistrée par l’Allemagne », rappelle Gérard Sadik, spécialiste du dossier pour la Cimade. Cette année-là, en effet, l’Allemagne détrône la France et devient le pays le plus demandé en Europe. C’est aussi à cette époque que les Syriens arrivent plus massivement en Europe. « Outre-Rhin, le nombre de demandes commence à flamber à l’été et le seuil des 10 000 nouveaux dossiers déposés chaque mois est pour la première fois franchi. La France, elle, continue sur la même traîne, passant juste le cap des 5 000 demandes », observe M. Sadik. Un ordre de grandeur qui reste vrai aujourd’hui, alors que les demandes ont continué à s’emballer en Allemagne pour dépasser les 30 000 par mois.L’Allemagne distance la FranceSamedi 12 septembre, quelque 9 000 réfugiés sont arrivés dans la seule ville de Munich. Un record que Pierre Henry, le directeur de France Terre d’Asile, explique par la décision, rendue cet été, de la chancelière Angela Merkel de mettre entre parenthèses l’application des accords du Dublin 2 obligeant à renvoyer les demandeurs dans le premier pays d’Europe qu’ils ont foulé, c’est-à-dire majoritairement la Grèce et l’Italie. En jugeant injuste la charge imposée à ces deux pays, elle a rendu du même coup son pays plus attractif.C’est donc bien autour de la question syrienne que l’Allemagne a distancé la France. Or, très vite, cette nationalité a constitué le gros des arrivées. De janvier à mai, les Syriens ont déposé un cinquième des dossiers examinés par les pays de l’Union européenne. Sur les 30 000 enregistrés comme réfugiés en Europe durant le premier trimestre 2015, plus du tiers (13 850) a opté pour l’Allemagne. Viennent ensuite la Suède (3 205), les Pays-Bas (2 800), le Danemark (2 025) et la Bulgarie (1 040). La France, elle, existe à peine pour cette population. En 2014, ils étaient seulement 2 072 à s’y installer avec ce statut.« Historiquement, l’Allemagne a toujours été en pointe par rapport à la Syrie. En 2013 déjà, elle acceptait de relocaliser 20 000 Syriens quand la France disait “oui” à deux fois 500 », rappelle M. Henry. Ces chiffres, qui viennent s’ajouter aux demandes individuelles, ont permis la création d’une vraie communauté. Et les vagues suivantes ont fait le même choix afin de bénéficier de l’entraide communautaire.Aujourd’hui, la France est descendue au 4e rang des pays d’accueil en Europe (derrière l’Allemagne, la Suède et l’Italie). Compte tenu de la courbe de ses demandes, elle pourrait même perdre encore quelques places cette année… En 2014, alors que les demandes d’asile au sein de l’Union européenne augmentaient de 44 %, qu’en Allemagne elles connaissaient un bond de 60 % et en Suède de 50 %, la France, elle, enregistrait une baisse de 5 %, selon l’agence Eurostat (de 2,4 %, selon les données françaises). Ce tassement est en soi faible, mais compte tenu de la flambée que connaissent les autres pays européens, l’écart avec les autres se creuse. C’est ce que prouvent les premières données 2015 puisque 33 000 demandes – seulement – ont été enregistrées, soit le même nombre qu’en 2014.La durée de traitement des dossiers et le fort pourcentage de déboutés agissent comme un effet repoussoirA l’explication structurelle du décrochage français par la nationalité des demandeurs, s’ajoutent des arguments qui valent pour tous les requérants. La santé économique de l’Allemagne, son besoin en main-d’œuvre dans les décennies à venir, compte tenu de sa démographie déclinante, sont des arguments pour des populations bien éduquées qui veulent s’intégrer rapidement, comme les Syriens.A contrario, la France souffre d’un passif en matière d’asile. La durée de traitement des dossiers et le fort pourcentage de déboutés agissent comme un effet repoussoir sur ceux qui hésiteraient. « L’information circule. Les personnes en besoin de protection savent que les conditions de réception des demandeurs d’asile sont déplorables en France. Ils sont au courant que la procédure d’obtention du statut sera longue ; qu’elle pourra prendre deux ans ou plus et qu’ils ne seront peut-être même pas logés durant ce temps », rappelle Philippe Leclerc, le représentant en France du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Même si le gouvernement s’est engagé dans un grand chantier pour héberger de plus en plus de demandeurs et pour raccourcir les délais de traitements, les effets en sont encore invisibles.A ces informations déjà peu engageantes, s’ajoute le fort pourcentage de déboutés. Même si les Syriens ne sont pas concernés puisque 95 % d’entre eux obtiennent l’asile, les faibles taux d’obtention généraux sont rédhibitoires. Selon les mêmes statistiques européennes, la France n’a octroyé le précieux statut qu’à 28 % des demandeurs en 2014. Même si le taux d’acceptation des dossiers a crû début 2015 pour s’installer à 31 %, il reste inférieur de 13 % à la moyenne des pays européens. Et le bouche-à-oreille ne fait pas toujours le distinguo des résultats par nationalité. Si ce décrochage de la France ne chagrine pas tout le monde, il est grave. C’est en effet toute une part de l’« âme française », de la tradition du pays, qui est en jeu.Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sandrine Cabut D’abord une bonne nouvelle. Les vaccins contre les papillomavirus humains (HPV), destinés à prévenir les cancers du col de l’utérus, n’augmentent globalement pas le risque de maladies auto-immunes, conclut une vaste étude pharmacoépidémiologique nationale, rendue publique lundi 14 septembre. Les résultats sont en particulier rassurants en ce qui concerne la sclérose en plaques (SEP), confirmant les données d’autres pays.Ensuite, un bémol. L’étude française, la plus importante menée à ce jour sur le sujet, met en évidence une association significative entre la vaccination par Gardasil ou Cervarix et la survenue d’un syndrome de Guillain-Barré (SGB), une affection neurologique rare et spontanément régressive, mais potentiellement sévère. Le risque est multiplié par quatre après vaccination, ce qui pourrait correspondre à 1 à 2 cas pour 100 000 jeunes filles vaccinées.Dossiers judiciaires en coursEnfin, une interrogation. Comment de tels résultats vont-ils être accueillis en France, dans le contexte actuel de défiance envers les vaccins en général, ceux contre les HPV en particulier ?Lire aussi :La vaccination, ça se discuteLes questionnements sur leur efficacité mais surtout sur leurs effets secondaires durent pratiquement depuis leur commercialisation, en 2006 pour le Gardasil (laboratoire Sanofi Pasteur MSD), de loin le plus utilisé, en 2008 pour le Cervarix (GlaxoSmithKline). En France, une quarantaine de dossiers judiciaires sont en cours, concernant des jeunes femmes qui ont déclaré une sclérose en plaques, un lupus… après injection d’un des vaccins. Parallèlement, une pétition circule pour obtenir un moratoire sur la vaccination des jeunes filles, actuellement recommandée entre 11 et 14 ans, en deux injections. Dans ce climat, la couverture vaccinale ne cesse de baisser. Elle serait actuellement de 17 % chez les filles de 16 ans.Depuis leur mise sur le marché, ces deux vaccins sont pourtant étroitement surveillés. Ils font l’objet d’un plan de gestion des risques (PGR) à l’échelle européenne, et d’un suivi renforcé de pharmacovigilance au niveau national.Pour analyser le plus finement possible les éventuels liens entre vaccination par Gardasil ou Cervarix et maladies auto-immunes, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et l’Assurance-maladie ont mené une étude inédite par son ampleur, à partir des bases de données de l’Assurance-maladie et des hôpitaux.Une cohorte de 2,2 millions de jeunes filles âgées de 13 à 16 ans a été constituée, pour un suivi d’environ deux ans. Il a été ainsi possible de comparer la survenue de quatorze maladies auto-immunes (sclérose en plaques, diabète de type 1, thyroïdites…) chez les 840 000 vaccinées – soit un tiers de l’effectif – et parmi les 1,4 million de personnes non vaccinées.Au total, près de 4 000 cas ont été répertoriés, sans augmentation globale du risque chez les jeunes femmes vaccinées. Le rapport pointe toutefois deux points particuliers : une association « particulièrement marquée » avec le syndrome de Guillain-Barré ; et une autre, beaucoup plus faible, avec des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI).Considéré comme rare (son incidence est d’un à deux nouveaux cas par an pour 100 000 personnes), le syndrome de Guillain-Barré (SGB) se caractérise par une paralysie des nerfs périphériques. Les lésions s’étendent progressivement pendant plusieurs semaines, puis récupèrent dans la majorité des cas en quelques mois. L’atteinte des nerfs de la tête, du cou et des muscles respiratoires peut cependant nécessiter une prise en charge en réanimation, avec assistance ventilatoire. Au total, 5 % des patients décèdent et 10 % conservent des séquelles motrices. Le syndrome peut survenir lors d’une infection virale, c’est aussi un effet secondaire connu des vaccins antigrippaux.Campagnes de préventionDans l’étude de l’ANSM, 19 cas de SGB ont été recensés chez des jeunes filles vaccinées, et 21 parmi les non-vaccinées (deux tiers de l’effectif). Aucun décès n’a été déploré. L’association « était très marquée au cours des trois premiers mois suivant la dernière dose de vaccin, puis tendait à diminuer au cours du temps tout en restant statistiquement significative », précise le rapport. Cet effet secondaire des vaccins anti-HPV n’a pas été retrouvé dans d’autres études, le SGB est toutefois mentionné dans la notice du Gardasil.Pour l’ANSM, l’augmentation du risque paraît « robuste », mais le nombre absolu de cas de Guillain-Barré qui pourraient être imputables au vaccin « est très faible du fait de la rareté » du syndrome. Par ailleurs, une association beaucoup plus faible (risque multiplié par 1,19, soit une augmentation du risque de 19 %) a été retrouvée avec les maladies chroniques inflammatoires de l’intestin (MICI). Un signal qui, selon les auteurs du rapport, « mérite d’être investigué » mais pourrait être dû au hasard ou à des facteurs de confusion non pris en compte dans les analyses.L’étude française va être transmise à l’Agence européenne du médicament, qui a entrepris en juillet une analyse de toutes les données concernant les vaccins anti-HPV.Lire aussi :Les vaccins en six questionsPour l’Institut national du cancer (INCA), ces résultats rassurants devraient permettre de relancer les campagnes de prévention des cancers du col utérin, qui reposent sur la promotion de la vaccination anti-HPV et du dépistage par frottis. « Nous ne souhaitons pas baisser la garde sur ces deux stratégies complémentaires », souligne Agnès Buzyn, la présidente de l’INCA. Les cancers du col de l’utérus ne sont pas les plus fréquents (ils touchent environ 3 000 femmes par an en France, provoquant 1 100 décès), rappelle-t-elle, mais « ce sont les plus évitables et les plus inégalitaires. Ce sont d’ailleurs les seuls cancers dont le taux de survie à cinq ans est en baisse ces dernières années, car ils sont découverts à un stade plus tardif ».Ces arguments suffiront-ils à convaincre les sceptiques ? Il faudra aussi vaincre un obstacle économique : pour les deux injections, le reste à charge est d’environ 80 euros.Sandrine CabutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.09.2015 à 12h25 Trois malfaiteurs ont dérobé, samedi 12 septembre au soir, près de 25 000 euros en liquide et une Rolex à un guide touristique chinois devant un hôtel des Yvelines, en banlieue parisienne, selon des sources policières.Le guide de 32 ans, qui encadrait un groupe de Chinois, s’est fait arracher sa sacoche contenant l’argent nécessaire au voyage, soit 20 000 euros et près de 5 000 francs suisses (4 550 euros). Avant de prendre la fuite en voiture, les malfaiteurs se sont aussi emparés de la Rolex qu’il venait de s’offrir pour un montant de 5 000 euros.L’agression s’est déroulée à Carrières-sur-Seine, à 20 kilomètres à l’ouest de Paris, alors qu’un car de touristes en provenance de Paris déposait les voyageurs devant une résidence hôtelière. Les malfaiteurs ont d’abord tenté d’arracher les sacs à main de marque Longchamp de deux femmes, mais le guide est intervenu pour les en empêcher.Faits similaires aux abords du château de VersaillesL’enquête tentera de faire le rapprochement entre cette affaire et d’autres faits similaires qui se sont produits récemment dans le département, notamment aux abords du château de Versailles.Les touristes chinois, de plus en plus nombreux à visiter la France et réputés pour transporter beaucoup d’argent en liquide sur eux, sont parfois la cible de vols violents, un sujet assez délicat pour Pékin.Face à la multiplication des agressions, les autorités chinoises avaient fait part de leur préoccupation aux autorités françaises dès le printemps 2013, et un plan de sécurisation dans la capitale avait été mis en place.Lire aussi :La France se dirige vers une « saison touristique record » 12.09.2015 à 10h29 • Mis à jour le12.09.2015 à 15h04 | Maryline Baumard Paris, Nantes, Bordeaux, Marseille… Toutes les grandes villes du pays ont répondu à l’invitation du ministre de l’intérieur. Six cent vingt-deux maires, prêts à accueillir des réfugiés, ont annoncé leur venue, samedi 12 septembre, à la Maison de la chimie, à Paris. Des Républicains aux communistes, les élus de tous les partis ont fait le déplacement pour proposer des hébergements. Beaucoup sont inquiets, se demandant comment leur action locale va s’articuler avec celle de l’Etat. Répondre à cette question est justement un des objectifs de la journée. Bernard Cazeneuve souhaitait en effet que ces maires ressortent de la réunion certains qu’ils vont accueillir « un public accompagné ».A cette occasion, le premier ministre, Manuel Valls, s’est engagé à créer de nouvelles places d’hébergement pour les réfugiés, dont le nombre précis sera donné lors du débat à l’Assemblée nationale consacré aux migrants mercredi. « Je reviendrai mercredi prochain — il y a encore des arbitrages à rendre — devant la représentation nationale, sur les renforts dont l’Etat se dotera », a dit le chef du gouvernement.Il y a une semaine, l’idée de cette matinée s’est tout à coup imposée au ministre de l’intérieur. En rentrant de Rosny-sous-Bois, où il participait à une cérémonie en mémoire des victimes d’un incendie, M. Cazeneuve connaît déjà l’annonce présidentielle de lundi. Il sait que la France va s’engager à recevoir vingt-quatre mille réfugiés sur deux ans, mille dans l’immédiat, et qu’il faut trouver des hébergements. Il échange avec sa conseillère en communication, Clara Paul-Zamour, sur l’état de l’opinion, de la mobilisation de la société.Lire aussi :Comment la France se prépare à accueillir les réfugiésDeux jours auparavant, Christophe Borgel, député (PS), et quelques élus de la Haute-Garonne ont lancé un appel à accueillir des Syriens. La veille, c’est Martine Aubry qui s’est mobilisée à Lille. Bernard Cazeneuve évoque alors l’idée d’inviter à Paris ces maires qui souhaitent accueillir… Dès le lendemain, son souhait se concrétise avec l’envoi d’une lettre à tous les maires. Il s’agit de remercier les plus engagés et d’inciter les autres à l’action. Seule une large mobilisation de la société peut permettre à la France de relever dignement le défi qu’elle promet de relever.Au cœur du week-end la « task force » de Beauvau est à l’œuvre. Depuis que la crise migratoire s’est accélérée, en août, le conseiller sur les migrations, Raphaël Sodini, la conseillère spéciale, Marie-Emmanuelle Assidon, et la conseillère en communication se réunissent matin et soir dans le bureau du directeur de cabinet, Michel Lalande. Les conseillers parlementaires ou le chef de cabinet s’y joignent en fonction des actualités. Ce petit groupe doit désormais rendre possible l’accueil décent de la vague historique de réfugiés que la France s’est engagée à accueillir.Un défi immenseQuelques heures chaque jour, le bureau de Michel Lalande se transforme en poste de commandement d’où s’orchestre l’accueil immédiat des mille réfugiés et l’élaboration du plan pour les vingt-quatre mille qui s’étaleront sur deux ans. Ces derniers venant s’additionner aux six mille sept cents premiers réfugiés que la France, en juillet, s’était déjà engagée auprès de l’Europe à faire venir.Dans un pays qui ne parvient pas à héberger plus de la moitié de ses demandeurs d’asile arrivés par la voie classique ; où 1,8 million de personnes attendent un logement social, le défi est immense. En lien avec Beauvau, trois autres lieux parisiens se mobilisent dès samedi : l’OFII, Office français de l’immigration et de l’intégration, la direction des étrangers de France (DGEF) et la préfecture d’Ile-de-France (PRIF).Dans ses bureaux du 15e arrondissement, la PRIF est sur le pied de guerre. C’est la première fois depuis la grippe H1N1 en 2009 qu’une cellule de crise est activée dans ces murs. La secrétaire générale, Sophie Brocas, en prend la tête. Deux fois par jour, elle fait le point. « Les préfets font remonter les possibilités d’accueil, ils visitent les lieux, s’assurent de leur salubrité », observe-t-elle, mercredi, un immense tableau à la main.« Dès que nous avons des hébergements prêts, nous signalons leur configuration à l’OFII afin qu’à Munich, où sont sélectionnés les réfugiés, on compose les bus en adéquation avec l’offre locale », rappelle Mme Brocas. « Il y a eu un véritable élan des grands réseaux du tourisme social, se réjouit-elle, au point que les marges dégagées dès aujourd’hui nous permettront de mieux appréhender les mises à l’abri hivernales, mais aussi de commencer à anticiper les arrivées suivantes », poursuit le préfet de région, Jean-François Carenco, qui n’oublie pas non plus qu’il va devoir héberger dans les prochains jours les quatre cent cinquante migrants du camp parisien d’Austerlitz qui seront évacués.Lire aussi :Ces migrants que la France ne fait pas rêver« Nous devons gérer simultanément trois temporalités, analyse Kléber Arouh, le préfet nommé coordonnateur national de l’opération réfugiés. En même temps que l’accueil immédiat, il nous faut penser la suite avec l’installation dans des logements pérennes des migrants rapidement devenus réfugiés. » La direction des étrangers, avec à sa tête un ancien du cabinet de Bernard Cazeneuve, Pierre-Antoine Molina, veille, elle, avec l’OFII, à accélérer l’octroi du statut de réfugié aux demandeurs classiques. « Pour que le système fonctionne, il faut que l’administration soit capable de délivrer très rapidement le statut de réfugié », rappelle Pierre-Antoine Molina. Le défi est de réussir à le faire en deux semaines pour les réfugiés syriens, soudanais ou érythréens, afin qu’au bout de deux mois ils rejoignent un logement social, laissant la place à d’autres arrivants.« Task force migrants »Comme si la tâche n’était pas assez colossale, Bernard Cazeneuve voit une autre priorité se greffer sur ce défi : héberger dans les meilleurs délais les demandeurs d’asile de Calais. « Très vite on va nous demander pourquoi nous prenons en charge les gens que l’on va chercher en Allemagne, alors que les demandeurs d’asile calaisiens ne bénéficient pas du même accueil, pressent-il. Je souhaite donc que les demandeurs d’asile de Calais bénéficient aussi de la mobilisation nationale », martelait-il hier après un entretien avec la préfète du Pas-de-Calais. C’est-à-dire qu’on les loge rapidement.À 12 heures vendredi, sa « task force migrants » réunie autour de lui a ajouté l’amélioration des conditions de vie à Calais à la liste des urgences. Une de plus pour le petit groupe mobilisé sur les migrations et les réfugiés. Rompus au rythme fou qui caractérise le quotidien de la Place Beauvau, ils ont cette fois la pression supplémentaire d’avoir un rendez-vous avec l’histoire. Au cas où l’un d’eux l’aurait oublié, le ministre ne se prive pas de le leur rappeler d’une voix étale, certes, mais qui ne souffre pas la contestation. « Dans des moments historiques comme aujourd’hui, il faut être professionnels et efficaces. Travailler tout le temps. Faire le job », ajoute-t-il avant de repartir à ses dossiers.Vendredi soir, comme d’ordinaire, derrière sa grille d’honneur, l’hôtel particulier de la place Beauvau est resté longtemps allumé. Un peu plus que d’ordinaire encore.1 000 euros par hébergement pour les communesLes communes qui créent sur leur territoire des places pour les réfugiés recevront 1 000 euros par hébergement, a annoncé Bernard Cazeneuve aux maires réunis à Paris, samedi 11 septembre. Une aide complémentaire du même montant sera attribuée aux bailleurs qui acceptent de louer à une association assurant l’hébergement ou le logement de réfugiés. Cette somme complétera les dispositifs de l’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat afin de remettre sur le marché des biens loués à un tarif social.A ce dispositif financier s’ajouteront une augmentation des effectifs de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) et de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), ainsi que de nouvelles créations de places dans les centres d’accueil pour demandeurs d’asile.Lire aussi :A Calais, beaucoup de migrants préfèrent chercher asile en Grande-BretagneMaryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Gagnebet (La Cavalerie (Aveyron), envoyé spécial) Le Larzac va-t-il repartir en guerre contre son camp militaire ? Trente-quatre ans après la fin du long mouvement de désobéissance civile qui avait conduit, en 1981, à l’annulation du projet d’extension de la base, un collectif de paysans et d’habitants se mobilise contre le projet d’installation sur place de la 13e demi-brigade de la Légion étrangère, rapatriée d’Abou Dhabi. Une centaine de personnes ont manifesté, samedi 12 septembre, à Millau dans l’Aveyron. Le 5 septembre, devant la préfecture, une centaine de personnes avaient aussi brandi des banderoles proclamant « La Légion ni ici ni ailleurs ».Une pétition a recueilli 2 500 signatures, un journal est en cours de fabrication et la lutte sur les réseaux sociaux s’organise, même si le terme de zone à défendre (ZAD), popularisé à Notre-Dame-des-Landes et Sivens, n’est pas encore évoqué. Le collectif d’opposant dénonce une décision soudaine et sans concertation. Il se dit soutenu par de nombreux habitants du Larzac et par une « nouvelle génération, notamment à Millau, qui n’a pas envie de voir débarquer un corps d’armée à la réputation sulfureuse, au lourd passé colonial », précise Joseph Pineau, porte-parole du collectif. A La Cavalerie, la commune de 1 100 habitants qui jouxte le camp, « un habitant sur deux sera un militaire, ce n’est pas ce que nous imaginions quand nous défendions ce territoire exceptionnel », ajoute M. Pineau.« Le Larzac a toujours véhiculé un message de paix et de solidarité internationale, argumente Christian Roqueirol, membre de la Confédération paysanne. Nous avons construit ici un modèle de développement économique et agricole inédit qui fait ses preuves. Nous n’avons pas besoin de l’argent de l’armée, nous voulons des crédits civils pour préserver notre modèle. »Pas sûr pourtant que le plateau du Larzac rejoue la lutte des années 1970. Sans projet d’extension du camp, sans expropriation d’agriculteurs, le projet d’installation de la Légion fait l’objet d’un large consensus politique et divise les paysans. Une page Facebook a été créée pour dire « Oui à la venue de la Légion étrangère sur le Larzac ». Pour Bruno Ferrand, le maire (sans étiquette) de La Cavalerie, « l’arrivée de la Légion est une aubaine pour une commune qui veut se développer ». L’élu a dans ses cartons la création d’un centre commercial « village de marques » et se réjouit de l’arrivée des militaires. Selon la décision officialisée le 31 juillet, « 460 hommes vont arriver en 2016 au camp de La Cavalerie. Avec les familles, les compagnes, cela peut représenter 1 000 personnes, cela dans le cadre de la refonte militaire », confirme le lieutenant-colonel Jean­-Philippe Mouille, au Sirpa Terre.D’ici à 2018, près de 1 200 bérets verts et autres personnels devraient s’installer ou transiter par le camp de 3 000 hectares, avec un investissement de 40 millions d’euros à l’appui. Les 180 militaires du centre d’entraînement et d’instruction du tir opérationnel, occupants actuels du camp, déménagent quant à eux à Canjuers (Var).Acté au cœur de l’étéLe sénateur de l’Aveyron et ancien député (Les Républicains) Alain Marc revendique, « en accord total avec les autres élus de tous bords », la réussite de cette installation, alors qu’« il était question il y a deux ans de la fermeture du camp ». Soutenu par le conseil départemental et son président, Jean­-Claude Luche (LR), puis par le sénateur et maire PS de Saint­-Affrique, Alain Fauconnier, le déménagement est acté au cœur de l’été, avec une promesse d’investissements de l’ordre de 20 millions d’euros de la part du département. « Des investissements destinés à la périphérie du camp concernant un gymnase, un collège, la piscine de Millau et des travaux à réaliser sur l’aérodrome de La Cavalerie », annonce le sénateur. Début août, les opposants ont adressé une lettre à François Hollande, dénonçant une « décision prise à l’initiative d’élus locaux en négociations secrètes au ministère de la défense sans que les populations locales soient informées ni consultées », qui met « en péril la réflexion déjà engagée et souhaitée d’un avenir civil du Larzac, s’inscrivant dans une dynamique solidaire et humaniste. L’Etat rompt ainsi le contrat moral établi en 1981 avec François Mitterrand pour mettre fin à dix ans de lutte », poursuit la lettre.« Changement de locataires »Reste que des figures historiques du Larzac, comme Léon Maillé, qui faisait partie des « 103 » paysans menacés d’expulsion ayant tenu tête à l’Etat jusqu’en 1981, ne s’opposent pas à l’arrivée des légionnaires. Très proche voisin du camp et un des leaders de la bataille du Larzac dans les années 1970, l’ancien syndicaliste paysan José Bové, devenu député européen, considère que, « depuis les attentats de janvier, le gouvernement a besoin de plus de monde sur le territoire. Pour moi, il s’agit seulement d’un changement de locataires et pas d’une nouvelle occupation par les militaires ». S’il se dit « un peu stupéfait de la rapidité de la décision », il considère que « celle-ci est interne à l’armée et donc difficilement contestable ». M. Bové souligne que « le ministère de la défense semble vouloir réduire la superficie actuelle du camp. On a déjà gagné une centaine d’hectares que les agriculteurs peuvent utiliser ». Le député européen imagine déjà la création de chantiers de dépollution dans le camp, ainsi que la création de zones réservées aux énergies renouvelables, dont la méthanisation ou la recherche sur l’hydrogène. Une position soutenue par le bureau départemental de la Confédération paysanne qui a décidé, lundi 7 septembre, de ne pas prendre position sur un « dossier interne à l’armée et qui ne menace pas l’agriculture du plateau ».Philippe Gagnebet (La Cavalerie (Aveyron), envoyé spécial)Journaliste au Monde 11.09.2015 à 22h22 • Mis à jour le11.09.2015 à 23h36 La cour d’assises de Seine-et-Marne a condamné à trente ans de réclusion criminelle le père de Bastien pour le meurtre de son fils qu’il a enfermé dans le lave-linge familial en marche, et à douze ans de prison son ex-femme, reconnue coupable de « complicité », vendredi 11 septembre.Le parquet avait requis la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de trente ans à l’encontre du père du garçon de 3 ans. Il avait demandé l’acquittement de la mère du chef de complicité de meurtre, mais une condamnation de cinq ans de prison pour violences.Christophe Champenois, père de famille au chômage était jugé pour avoir tué son fils le 25 novembre 2011 à Germigny-l’Evêque (Seine-et-Marne), selon un mode opératoire décrit comme « particulièrement ignoble » et cela, au prétexte que le garçonnet, que son père ne supportait pas et qu’il enfermait régulièrement dans le placard, n’avait pas été sage à l’école ce jour-là.« Je l’ai vraiment aimé »A l’énoncé du verdict, les parents du petit garçon, assis côte à côte dans le box, n’ont pas eu de réaction particulière. Avant que la cour ne se retire pour délibérer, la parole leur avait été donnée une dernière fois. « Mon fils, je l’ai aimé, je n’ai pas voulu sa mort », a déclaré sa mère, Charlène Cotte. « J’ai fait ce que je pouvais. D’habitude, j’arrivais à calmer Monsieur mais ce jour-là, sa haine a été plus forte ».Quant à Christophe Champenois, il a assuré d’une voix chevrotante qu’il avait « vraiment » aimé son fils. Séverin Graveleau C’est ce qu’on appelle faire d’une pierre deux coups… avec seulement deux mots. Alors que le Conseil supérieur des programmes (CSP) a remis, vendredi 18 septembre, la seconde mouture des programmes scolaires du CP à la 3e, la ministre de l’éducation, Najat Vallaud-Belkacem, a pris tout le monde de court en se positionnant pour le retour des « dictées quotidiennes » à l’école, « indispensables » selon elle.Qu’importe si la formule « dictée quotidienne » n’est pas présente une seule fois au fil des 375 pages de ces programmes : en mettant l’accent sur une « école exigeante », la ministre a réussi à focaliser l’attention sur un symbole. Fine communicante, elle tient à distance, au moins dans un premier temps, un possible retour des critiques qui avaient émaillé la divulgation de la première version des programmes, en avril. Et évite le procès en laxisme que la droite a coutume de lui faire, en reprenant à son compte le « lire-écrire-compter » traditionnellement valorisé par les tenants d’une ligne pédagogique plus conservatrice.Pari réussi ? En tout cas, les politiques, de droite comme de gauche, étaient moins prompts à réagir que d’habitude. Contacté par Le Monde, François Fillon rappelle « la priorité des priorités » qu’est la maîtrise de la langue française. Et se souvient d’avoir été « vivement critiqué » en 2004 lorsque, ministre de l’éducation nationale, il avait « demandé que l’on fasse des dictées non seulement à l’école mais aussi au collège ». « Si vraiment cela se fait, j’applaudis, déclare-t-il, mais je crains que ce gouvernement n’ait pas assez d’autorité pour y parvenir. »Lire aussi :Cycles, progressivité, fondamentaux... ce qui change dans les nouveaux programmes« Cadeau fait aux réacs »Au Conseil supérieur des programmes, où l’on a à cœur de valoriser ces nouveaux programmes, dits « curriculaires », organisés par cycle de trois ans et non plus par année, on s’étonnait dès jeudi soir de « l’interprétation » faite par la ministre. La remise officielle des programmes vendredi s’est accompagnée d’un tweet du président du CSP, le géographe Michel Lussault : « A lire attentivement si l’on souhaite ne pas se contenter des slogans et des a priori. » Car la formule de la ministre n’est pas sans fondements. Dans cette seconde version des programmes, l’accent est bien mis sur les « occasions d’écrire très nombreuses [qui] devraient faire de cette pratique l’ordinaire de l’écolier », d’« au moins une séance quotidienne » en écriture, etc. Mais « c’est sur la régularité des exercices que nous insistons », explique Michel Lussault. Une préconisation qui s’appuie sur les récentes recherches du chercheur Roland Goigoux, de l’Institut français de l’éducation (ENS de Lyon), ou du linguiste Alain Bentolila.Du côté des syndicats enseignants, toutes sensibilités confondues, c’est peu de dire que l’accueil des propos de la ministre de l’éducation est mesuré. « Najat Vallaud-Belkacem fait le choix de parler à l’opinion publique plutôt qu’aux enseignants », lance Christian Chevalier, du SE-UNSA, qui évoque un « cadeau fait aux réacs ». « Quelle ambition ! On parle de refondation de l’école et on en vient à résumer ces nouveaux programmes à une dictée quotidienne », s’emporte de son côté Sébastien Sihr, secrétaire général du SNUipp-FSU, premier syndicat en primaire ; selon lui, « l’enjeu du lire-écrire-compter est de savoir comment on fait, avec quels outils et ressources pédagogiques ».Les propos de la ministre sont globalement ressentis comme une injonction allant à l’encontre de la liberté pédagogique des enseignants. « Tant qu’elle y est, elle pourrait aussi prescrire l’heure à laquelle il faut la faire, cette dictée quotidienne, et la couleur des stylos » résume Sébastien Sihr.Séverin GraveleauJournaliste au Monde 18.09.2015 à 19h29 • Mis à jour le19.09.2015 à 17h02 | Alexandre Pouchard Les maires de France se mobilisent, samedi 19 septembre, contre la baisse des dotations globales de fonctionnement, allouées chaque année par l’Etat aux collectivités locales. Entamée en 2014, cette diminution doit se poursuivre et se creuser au moins jusqu’en 2017.Lire aussi :Baisse des dotations : pourquoi les maires manifestentQuel montant de dotation votre commune a-t-elle touché en 2014 ? Est-elle concernée par la diminution dénoncée ? Dans le tableau ci-dessous, naviguez dans les données issues du ministère de l’économie et des finances. Outre les données 2014 – les dernières à être disponibles publiquement –, nous avons choisi de montrer leur évolution depuis 2012, année durant laquelle les dotations ont atteint leur pic avant de commencer à diminuer.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Pouchard « Risques considérables », « trop et trop vite » : les maires de France sont particulièrement remontés contre la nouvelle diminution des dotations de l’Etat aux collectivités locales, prévue pour les années à venir. L’Association des maires de France (AMF) appelle les élus et leurs concitoyens à manifester, samedi 19 septembre, pour tenter de remettre en cause « le calendrier et le volume » de cette baisse. Qu’est-ce que la dotation globale de fonctionnement ?La dotation globale de fonctionnement (DGF) est l’enveloppe allouée par l’Etat aux collectivités locales, qui s’ajoute à leurs ressources propres issues des différents impôts et taxes.En réalité, il ne s’agit pas d’une seule dotation mais de plusieurs, notamment pour les communes :une dotation « de base » ;une « dotation de solidarité urbaine et de cohésion sociale » pour les communes urbaines avec de lourdes charges mais peu de ressources ;une « dotation de solidarité rurale » pour les petites communes de milieu rural avec peu de ressources ;une « dotation nationale de péréquation », mécanisme de « solidarité » entre collectivités dans lequel les plus riches vont reverser une partie de leurs ressources aux plus défavorisées après un calcul complexe. #container_14425029998{ padding:5px 5px 0px 10px; 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }} Que représente la DGF dans le budget d’une commune ?Selon le ministère de l’économie et des finances, la DGF représente en moyenne 19 % des recettes réelles de fonctionnement des collectivités, loin derrière la fiscalité (60 %) : taxes d’habitation, taxes foncières, cotisation foncière des entreprises, etc. Mais cela n’est qu’une moyenne et recouvre des réalités bien différentes.Pour une grande ville comme Lyon (500 000 habitants), dont les recettes totales de fonctionnement s’élèvent à 635 millions d’euros en 2014, la DGF représentait 16 % de ce total (105 millions d’euros), contre 58 % pour les impôts et taxes. Soit un peu moins que la moyenne avancée par Bercy.Pour une ville de taille moyenne comme Alençon (26 000 habitants), dans l’Orne, la DGF représentait en revanche 39 % des recettes totales de 31 millions d’euros, devant les impôts et taxes (24 %).Pour la petite commune de Sanna, dans la Creuse (395 habitants), elle représentait près de la moitié des recettes de fonctionnement (44 %). Pourquoi l’Etat diminue-t-il ses dotations ?Rappelons pour commencer que les dotations de l’Etat n’ont cessé d’augmenter depuis plusieurs années avant de diminuer récemment.Le projet de loi de finances pour l’année 2014 avait prévu une diminution de 1,5 milliard d’euros de l’enveloppe globale pour les collectivités cette année-là, puis de 3,67 milliards par an jusqu’en 2017 (dont 2 milliards pour les communes et intercommunalités).La dotation de 2017 sera ainsi inférieure de 11 milliards d’euros à celle de 2014 et en retrait de 12,5 milliards par rapport à 2013. #container_14425041486{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14425041486{ height:500px; } #container_14425041486 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14425041486 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14425041486 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14425041486 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'enveloppe totale de la DGF a largement diminué en 2015Source : Projets de loi de finances(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14425041486", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} Mds €", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} Mds €", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Montant de la DGF ", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1199228400000, 40 ], [ 1230850800000, 40.8 ], [ 1262386800000, 41.1 ], [ 1293922800000, 41.2 ], [ 1325458800000, 41.4 ], [ 1357081200000, 41.5 ], [ 1388617200000, 40.1 ], [ 1420153200000, 36.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " milliards d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Cette trajectoire s’inscrit dans un contexte global de réduction des dépenses de l’Etat pour réduire le déficit public, la France ayant pris l’engagement européen d’avoir un budget au déficit inférieur à 3 % de son PIB en 2017 – un délai repoussé trois fois depuis 2009.Le ministre des finances, Michel Sapin, a minimisé, le 16 septembre lors d’une conférence de presse, l’effort demandé aux collectivités :« [Leur] demander un effort, c’est la moindre des choses lorsque par ailleurs on demande des efforts de réduction de la dépense publique. [Il s’agit d’un] effort à proportion moindre que celui qui est demandé à la sécurité sociale ou à l’Etat. » Des communes en difficultéCette diminution programmée et effective représente un coup dur pour certaines communes. Selon le président de l’AMF et maire (LR) de Troyes, François Baroin, qui s’exprimait dans Le Parisien (et qui avait gelé les dotations aux collectivités locales en 2010 quand il était ministre du budget), la situation est telle que « d’ici à la fin de l’année, entre 1 500 et 3 000 communes seront sous tutelle [procédure préfectorale automatique en cas d’important décalage entre le budget prévisionnel et le budget réalisé]. Et beaucoup plus dans les mois qui suivront. »Ce chiffre est contesté par la ministre de la décentralisation, Marylise Lebranchu, pour qui seules « une trentaine » de communes sont « en grave difficulté budgétaire », tandis qu’« environ 1 300 [sont] surveillées par le réseau d’alerte de l’Etat », sur 36 000. Mais « c’est une situation relativement courante et très différente de la faillite », a-t-elle assuré dans La Gazette des communes.Selon l’AMF, la baisse des crédits de l’Etat a entraîné, en 2014, une baisse de l’investissement des communes de 12,4 %, pouvant avoir des répercussions sur le secteur du bâtiment. Le secteur associatif a lui pâti de la baisse des recettes des communes.Lire aussi :Le monde associatif français victime des coupes budgétaires Des dépenses en augmentation...Cette baisse des dotations s’inscrit également dans un contexte d’augmentation des charges et donc des dépenses des communes. Dans un rapport publié en juin 2013, la Cour des comptes soulignait que dans une période de budget au régime maigre, « les dépenses de fonctionnement des administrations publiques locales progressent », alors que les investissements « stagnent, voire diminuent ». #container_14425630913{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14425630913{ height:500px; } #container_14425630913 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14425630913 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14425630913 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14425630913 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les dépenses des collectivités augmentent, les recettes stagnentLa comptabilité publique distingue les dépenses/recettes de fonctionnement (c'est à dire courantes) et d'investissement. Dans les deux cas, les dépenses augmentent plus rapidement que les recettes, creusant le déficit.Source : Cour des comptes(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14425630913", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} Mds €", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} Mds €", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2009","2010","2011","2012","2013"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Recettes d'investissement", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 23.45 ], [ "", 19.25 ], [ "", 19.36 ], [ "", 19.53 ], [ "", 19.88 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Recettes de fonctionnement", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 171.11 ], [ "", 178.44 ], [ "", 184.98 ], [ "", 188.53 ], [ "", 191.58 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Dépenses d'investissement", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 54.56 ], [ "", 50.02 ], [ "", 51.7 ], [ "", 52.65 ], [ "", 55.18 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Dépenses de fonctionnement", "color": "#F19300", "data": [ [ "", 145.54 ], [ "", 148.75 ], [ "", 152.85 ], [ "", 157.98 ], [ "", 162.64 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " Mds €", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Les effectifs, notamment, ont progressé depuis le début des années 2000, une évolution liée en partie à l’apparition des intercommunalités, sans que le personnel diminue dans les communes elles-mêmes. Lire : Les collectivités locales sont-elles responsables du déficit public ? ... dépenses en partie dues à des obligationsCes dernières années, l’augmentation du personnel est en partie due à la réforme des rythmes scolaires, qui a souvent nécessité l’embauche d’animateurs. Une étude de l’AMF, menée en avril 2015 auprès de 450 communes (représentant 9,2 millions d’habitants), sur les charges pesant sur leurs budgets fait apparaître que la réforme des rythmes scolaires est la plus régulièrement mentionnée comme cause de progression des effectifs.Elle a ainsi représenté un coût supplémentaire de 30 000 euros pour une petite commune de 2 200 habitants, 120 000 euros pour une ville de 30 500 habitants, 500 000 pour une ville de 52 000 habitants ou encore 2,2 millions d’euros pour une ville de plus de 100 000 habitants.Lire : Rythmes scolaires : comment une petite commune s'adapteLes maires soulignent également les « nombreuses demandes » concernant la mise aux normes des bâtiments publics et de la voirie, notamment en terme d’accessibilité. La conséquence a souvent été une augmentation des impôts locaux, en premier lieu des taxes d’habitation et foncière.Voir notre infographie :Comment les taxes d’habitation et taxes foncières ont augmenté depuis dix ansPour tenter d’éteindre l’incendie de la contestation, le premier ministre, Manuel Valls, a annoncé fin août la création d’un fonds d’un milliard d’euros pour soutenir les projets des communes et intercommunalités.François Hollande a ensuite annoncé qu’une moitié de ce fonds « accompagnera les projets de transition énergétique, d’infrastructures, de logement. L’autre moitié sera destinée aux territoires ruraux. »Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 18.09.2015 à 16h45 • Mis à jour le19.09.2015 à 09h28 | Mattea Battaglia Les projets de programmes de cycles présentés, vendredi 18 septembre, par la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, doivent se concrétiser en classe, du CP à la 3e, dès la rentrée 2016. Panorama de quelques changements perceptibles côté élèves.Du temps pour progresser dans une perspective de moins redoublerC’est l’une des conséquences de l’abandon du principe « un programme, une année, une discipline », au profit d’une logique dite « curriculaire » fixant des objectifs à atteindre sur trois ans plutôt qu’un niveau à obtenir en une année. D’où l’appellation retenue de « programmes de cycle », l’un pour les classes de CP-CE1-CE2 (cycle des apprentissages fondamentaux), l’autre pour les CM1-CM2-6e (cycle de consolidation, à cheval sur l’élémentaire et le collège), un dernier couvrant les classes de 5e, 4e et 3e (cycle des approfondissements). « Il ne s’agit pas de repousser les apprentissages mais d’autoriser à les reprendre, souligne le Conseil supérieur des programmes [CSP], qui a pris en charge leur rédaction. L’objectif est d’atteindre les exigences à la fin du cycle et pas nécessairement à la fin de l’année, dans une perspective de forte diminution des redoublements et de meilleure prise en charge de la vitesse de chacun. »Plus de progressivité dans les apprentissagesLe CSP s’est attaché à démontrer que la progressivité, favorisée par ces cycles, ne se fait pas au détriment de l’exigence scolaire et disciplinaire. Les « repères de progressivité » et « attendus de fin de cycle », bien présents dans les nouveaux programmes, en portent la trace : ainsi en mathématiques, pour le cycle 2, « il est possible lors de la résolution de problèmes d’aller avec certains élèves ou avec toute la classe au-delà des repères de progressivité identifiés pour chaque niveau ». On ne s’interdit pas la préconisation inverse : ainsi du report, en mathématiques, de l’étude de la technique opératoire de la division du CE2 au CM1. En grammaire, l’étude des pronoms relatifs et des propositions relatives interviendra en cycle 4 plutôt qu’en cycle 3.En histoire, la chronologie confirmée, des thématiques reformuléesAu collège, concernant l’histoire, le CSP s’est livré à une véritable « opération déminage ». S’il a confirmé l’approche chronologique, il est revenu sur l’idée d’un « libre choix » laissé aux enseignants entre des thématiques présentées comme facultatives et d’autres obligées – une distinction censée favoriser leur liberté pédagogique et leur permettre de « boucler » les programmes, mais qui a fait polémique ce printemps, bien au-delà des cercles d’enseignants. Parmi les thématiques reformulées, la première en classe de 5e, intitulée « Chrétienté et Islam, des mondes en contact », répond clairement à ceux qui avaient voulu voir, dans la première mouture des programmes divulguée en avril, un Islam surdimensionné au détriment de la Chrétienté. En classe de 3e, le premier thème, « L’Europe, un théâtre majeur des guerres totales », comprend les deux guerres mondiales – alors qu’il avait été question d’aborder 1914-1918 plutôt en 4e –, mais aussi l’entre-deux-guerres, Vichy, la résistance, la collaboration… Un chapitre de taille. Dernier thème proposé à l’étude en fin de collège : « Françaises et Français dans une République repensée ».L’accent mis sur le lire-écrire-compterDictée, calcul mental et lecture à voix haute, au quotidien, ont été défendus par Mme Vallaud-Belkacem peu avant la présentation officielle des nouveaux programmes. Y compris dans les colonnes du Monde, où la ministre a défendu « une école de l’exigence ». Dans les nouveaux programmes, si l’accent est clairement mis sur le lire-écrire-compter – des activités systématisées, répétées, amplifiées – on ne trouve pas trace pour autant, aussi clairement, des « dictées quotidiennes » prônées par voie de presse – et notamment dans une tribune signée par la ministre dans Le Monde.Une dimension numérique reconnueLes nouveaux programmes n’oublient par les « digital natives » que sont les écoliers et collégiens du XXIe siècle. Dès le cycle 2, encore plus aux cycles 3 et 4, le numérique est intégré aux apprentissages, en particulier dans le nouveau programme de français : lecture sur supports numériques, lecture hypertextuelle, écriture au clavier, recherches d’informations en ligne, etc., y sont mises en avant. Le programme de mathématiques, également, prévoit au cycle 3 l’introduction progressive des outils numériques, en particulier l’usage de logiciels de calcul et de numération. Un nouveau thème apparaît au cycle 4 : « Algorithmique et programmation ».Le croisement des enseignements, soit plusieurs enseignants par classeCertains professeurs pratiquaient déjà de manière sporadique l’interdisciplinarité : elle doit désormais être généralisée. Dans les trois programmes de cycles et pour chaque discipline sont précisées les possibilités de « croisements entre enseignements ». En classe de 5e par exemple, dans le cadre des enseignements pratiques interdisciplinaires (ces EPI découlant de la réforme du collège) « Culture et création artistiques » et « Information, communication, citoyenneté », histoire et français pourront être croisés, à travers l’« écriture par les élèves de carnets de bord ou de voyage réel ou fictif, éventuellement sous forme de blog, en utilisant les informations historiques ». Education physique et sportive (EPS), sciences de la vie et de la Terre (SVT) et chimie pourront aussi être mobilisées simultanément pour travailler sur les statistiques, la proportionnalité, la représentation de données ou encore la vitesse...Mattea BattagliaJournaliste au Monde 18.09.2015 à 13h20 • Mis à jour le19.09.2015 à 10h18 Nouvelle porte d’entrée en Europe occidentale après la fermeture des frontières hongroises, la Croatie semble aujourd’hui débordée par l’afflux de migrants sur son territoire. Le premier ministre croate, Zoran Milanovic, a annoncé, vendredi 18 septembre, que son pays n’enregistrerait plus de nouveaux arrivants et que les migrants ne seraient plus hébergés.Un revirement subit, alors que les autorités croates avaient dans un premier temps laissé le passage libre aux hommes, femmes et enfants qui entraient dans son territoire pour rejoindre l’Europe de l’Ouest. En effet, alors que les autorités estimaient que le nombre de migrants serait de 20 000 en deux semaines, il a presque été atteint en deux jours avec l’arrivée de 14 000 personnes, « saturant » rapidement les capacités d’accueil du pays. Le premier ministre croate a justifié ces mesures :« Quel autre choix avons-nous ? Vous êtes les bienvenus si vous voulez traverser la Croatie. Mais ne restez pas. Pas que l’on ne vous aime pas, mais parce que nous ne sommes pas votre destination finale (...) Je ne vois pas où est le problème pour la Slovénie et la Hongrie de laisser ces gens passer. »Le gouvernement hongrois a répondu, par la voix de son porte-parole, Zoltan Kovacs, en qualifiant la décision d’« inacceptable » : « Un pays européen n’a pas le droit de ne pas respecter la loi européenne pour la seule raison qu’il n’est pas prêt ! » Viktor Orban, le premier ministre de la Hongrie, avait d’ailleurs annoncé plus tôt que son pays avait commencé à poser des barbelés à sa frontière avec la Croatie (cette clôture de 41 km devait être achevée dans la nuit par 500 militaires) et envisageait de faire de même à sa frontière avec la Roumanie.Lire le reportage :En Croatie, l’itinéraire bis des migrants compromisDes bus passent la frontière hongroiseLes personnes qui arrivent désormais aux frontières croates sont transférées vers la Hongrie, où les autorités ont barricadé les frontières, ou vers la Slovénie. Pour la seule journée de vendredi, 4 400 migrants sont entrés en Hongrie, selon un recensement du gouvernement hongrois à 22 heures locales.Drôle de balai au poste-frontière. Les bus passent la frontière, et les migrants montent dans d'autres bus, hongrois http://t.co/6Xzli8auJl— martelclem (@Clément Martel)require(["twitter/widgets"]);« Ce n’est pas un couloir » de migration, a prévenu la ministre des affaires étrangères croate, Vesna Pusic. « La Croatie et la Hongrie sont convenues de coopérer et de laisser les groupes de migrants vulnérables entrer en Hongrie », a-t-elle précisé. Budapest avait auparavant nié tout accord sur le franchissement de sa frontière."Jusque là trente bus sont passés en #Hongrie, explique un policier Croate. Et vingt autres arrivent". http://t.co/Isrqv87B1u— martelclem (@Clément Martel)require(["twitter/widgets"]);Cet acheminement a paru susciter des tensions entre les deux pays, notamment quand un train transportant 800 migrants en Hongrie était escorté par 40 policiers croates armés. La présence de ces agents en armes sur le territoire hongrois a été qualifiée d’« incident de frontière sans exemple ». Les policiers ont été désarmés et brièvement arrêtés, selon des informations de la presse croate, ce qui a été démenti par les autorités de Zagreb. M. Milanovic a prévenu les autorités européennes que son pays refuserait d’être un « hot spot », ces centres d’accueil et d’enregistrement dont l’UE veut se doter à ses frontières extérieures pour y examiner les demandes d’asile. La veille, la Croatie avait annoncé la fermeture « jusqu’à nouvel ordre » de sept des huit points de passage avec la Serbie.Le traffic ferroviaire entre Slovénie et Croatie à l’arrêtLa Slovénie, petit pays de l’espace Schengen, a annoncé à son tour avoir suspendu, jusqu’à vendredi au moins, son trafic ferroviaire avec la Croatie. La Slovénie dit n’avoir pas l’intention de faciliter l’entrée sur son territoire des migrants, qui ont commencé à arriver à sa frontière. Vendredi soir, la police a dispersé avec des tirs de gaz lacrymogène un groupe de plusieurs centaines de migrants qui cherchait à forcer sa frontière.Lire aussi :Hongrie, Croatie, Autriche, Allemagne... le point sur l’afflux de migrants en EuropeL’Allemagne avait été, dimanche, le premier pays à annoncer le rétablissement des contrôles à sa frontière avec l’Autriche. Depuis, les portes de l’Europe se sont fermées les unes après les autres : la République tchèque, la Slovaquie et l’Autriche avaient rapidement annoncé un contrôle renforcé de leurs frontières avec la Hongrie.En Méditerranée, sept corps de migrants ont été repêchés au large de Tripoli, ont annoncé les garde-côtes libyens. Quatre femmes enceintes sont toujours portées disparues. Cent-deux autres migrants, d’origine africaine, ont pu être secourus. Une fillette syrienne de 4 ans, morte au large des côtes turques dans le naufrage d’une embarcation en route vers la Grèce, a été retrouvée gisant sur une plage turque, rappelant l’image du petit Aylan devenu un symbole du drame des migrants. Enora Ollivier Elincourt-Sainte-Marguerite et ses 910 habitants doit faire face, depuis quelques mois, à une crise politique. Dans cette commune de l’Oise, à une quinzaine de kilomètres au nord de Compiègne, le conseil municipal a explosé un peu plus d’un an seulement après les élections de mars 2014. Sur les quinze élus, six ont démissionné, provoquant la tenue d’élections complémentaires, prévues les 27 septembre et 4 octobre.Les raisons de ces départs sont variées : un retraité a renoncé après des brouilles avec son voisinage, une adjointe est partie à cause de différends avec d’autres membres du conseil, entraînant avec elle deux conseillers, avant qu’un couple ne mette fin cet été à son mandat, qu’il jugeait incompatible avec sa vie personnelle.« Beaucoup ne s’attendaient pas à avoir une telle charge de travail », commente le maire de la commune, Bruno Huygebaert, selon qui l’inexpérience de l’assemblée – personne n’avait jusqu’ici été élu – n’est pas étrangère à la situation. « Et puis, c’était une équipe d’amis. Au début, tout se passe bien, mais quand vous devez faire la distinction entre la municipalité et l’amitié, prendre des décisions… ça ne se passe pas vraiment comme il faudrait », édulcore-t-il.A une cinquantaine de kilomètres de là, la commune d’Ermenonville, 990 habitants, a connu une situation similaire. Un climat tendu, six démissions, une élection partielle au début de l’été, et un même constat établi par le maire, Alain Pétrement : des personnes, élues pour la première fois, « s’étaient trompées sur leur rôle » au sein conseil municipal. Sans compter le manque de moyens qui a, d’après lui, contribué à « démotiver » certains.Lire aussi :Baisse des dotations : pourquoi les maires manifestentPhénomène difficile à quantifierLes cas d’Elincourt-Sainte-Marguerite et d’Ermenonville ne sont pas isolés : ces temps-ci, de nombreux élus de mairie broient du noir. Depuis les dernières élections municipales de mars 2014, beaucoup ont remisé leur écharpe bleu-blanc-rouge au placard. Le phénomène est difficile, pour ne pas dire impossible, à quantifier de manière précise : seuls les départs volontaires de maires et d’adjoints doivent être adressés aux préfectures, lesquelles n’établissent pas toutes un recensement de ces démissions. Et les départs de conseillers, qui dans les communes de moins de 1 000 habitants ne donnent lieu à une nouvelle élection que lorsqu’un tiers du conseil municipal a démissionné, peuvent passer relativement inaperçus.Des comptes sont toutefois faits localement. Dans le Nord, 312 élus municipaux, toutes fonctions confondues, ont démissionné entre mars 2014 et mars 2015, tandis que le département voisin du Pas-de-Calais a connu sur la même période le départ de 196 élus – un chiffre plus bas, mais qui reste nettement supérieur aux 39 démissions enregistrées au début de la précédente mandature, de mars 2008 à mars 2009. Dans le Gard, le chiffre monte à 550 démissions, soit quasiment 10 % des élus communaux du département. Dans l’Oise, le « ras-le-bol » des élus municipaux est tel qu’une manifestation est prévue devant la préfectureBien sûr, ces chiffres sont à relativiser, dans un pays qui compte plus de 36 000 communes et 500 000 élus municipaux. Mais les départs volontaires d’élus sont « un phénomène qui s’amplifie et interpelle » assure Thomas Bordonali, le directeur de l’Union des maires de l’Oise. La préfecture du département, qui ne possède pas les chiffres de départs de conseillers, a recensé depuis mars 2014 la démission de trois maires et de 43 adjoints.Dans l’Oise, le « ras-le-bol » des élus municipaux est tel qu’une manifestation est prévue devant la préfecture, à Beauvais, le 9 octobre. « Des élus mettent leur démission dans la balance, si la situation ne s’améliore pas et si on ne les écoute pas davantage », glisse M. Bordonali.« Plus la commune est petite, plus l’élu est sollicité »Si le diagnostic de déprime dans les mairies est largement partagé, les causes profondes d’un tel vague à l’âme s’étalent, du sentiment d’abandon de l’Etat à un désinvestissement plus personnel. « Après l’élection, l’euphorie retombe vite », raconte Nadège Lefebvre, maire (Les Républicains) de Lachapelle-aux-Pots, 1 600 habitants, toujours dans l’Oise, et vice-présidente en charge de la ruralité au conseil départemental. Le mandat exige un investissement très important, surtout en milieu rural : « Plus la commune est petite, plus l’élu est sollicité et s’occupe de tout. »« Souvent, les élus ont aussi une activité professionnelle. Alors la commune, c’est pour eux du travail supplémentaire, des heures à effectuer en plus, le tout pour des petites indemnités. »A cela s’ajoutent « des budgets maigres, des dotations de l’Etat qui baissent, des projets qui ne peuvent pas être mis en œuvre ». Au bout du compte : beaucoup de désillusion et un écart considérable entre les attentes et la réalité qui poussent certains à jeter l’éponge.M. Bordonali parle de « grande lassitude » des élus devant des contraintes selon lui de plus en plus grandes, des réglementations et des normes qui évoluent constamment, des réformes nationales à mettre en œuvre comme l’accessibilité des bâtiments publics pour les handicapés – récemment repoussée de trois ans –, les rythmes scolaires, ou encore la baisse du concours de l’Etat dans les budgets.Lire aussi : Les collectivités locales sont-elles responsables du déficit public ?« Egoïsme grandissant »« Il y a certes une peur de ne pas pouvoir boucler son budget, mais celui qui démissionne parce qu’il n’a pas assez d’argent pour gérer ne mérite pas d’être élu », conteste toutefois Pierre Brajou, le président de l’association nationale des directeurs d’associations de maires.Selon lui, la complexité parfois inattendue des tâches municipales n’explique pas à elle seule les départs anticipés des mairies. Le malaise viendrait aussi du fait que « les élus n’ont plus forcément en eux l’idée d’intérêt général ». En zone rurale, « 50 % du mandat consiste à s’investir pour le bien de ses concitoyens », poursuit M. Brajou, qui est également directeur de l’association des maires de Corrèze. Les personnes « ne sont pas prêtes à gérer le problème du chien qui aboie chez la voisine ou du barbecue qui fume trop ». Et de pointer un « égoïsme grandissant » :« On ne s’investit plus aujourd’hui comme il y a dix ans ou même six ans. A la retraite, certains hésitent maintenant entre le club d’échecs et le conseil municipal. Ils veulent être élus parce que ça les flatte. Ils se disent “je pourrais porter une écharpe et mener de grands projets”. Mais être élu, c’est surtout s’occuper des affaires courantes, qui ne sont pas si marrantes, comme la gestion du personnel ou les travaux de voirie. »Des personnes « deviennent aujourd’hui élus par hasard », soupire M. Brajou regrettant presque « le temps où il y avait des générations de maires ».Comment apaiser ces élus moroses ? Certains préconisent un abaissement du nombre de conseillers – il en faut par exemple 15 dans les communes de 500 à 1 499 habitants – pour que ne se présentent que les candidats motivés. D’autres en appellent à la solidarité des autres collectivités.Mme Lefebvre plaide ainsi pour que « les plus grosses structures, comme le département ou les régions, épaulent les maires ruraux ». A Elincourt-Sainte-Marguerite, M. le maire a lui déjà tiré un enseignement de la crise actuelle : ne plus jamais prendre sur sa liste des couples, qui en cas de coup dur, ont la fâcheuse tendance à démissionner à deux.Enora OllivierJournaliste au Monde Guy Dutheil Avoir été condamné à maintes reprises pour propos antisémites, diffamation, injure et provocation à la haine et à la discrimination raciale n’est pas la meilleure des cartes de visite pour un aspirant locataire. Alors qu’il pourrait bientôt être expulsé du théâtre de la Main-d’Or, où il se produit depuis quinze ans (le tribunal de Paris doit faire connaître sa décision le 29 septembre), Dieudonné pensait avoir trouvé une autre scène pour ses prochains spectacles, mais il va devoir prospecter de nouveau.Le 8 septembre, la société Les Productions de la Plume signe un bail, dit de courte durée, pour organiser des spectacles sur une partie du site des anciens Ateliers Christofle, situés à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Elle loue pour deux ans un local d’environ 1 500 mètres carrés constitué principalement d’une vaste salle de réception. Idéal pour des représentations.Le bail aura vraiment été de courte durée : une semaine. Le temps pour le propriétaire des lieux, la SARL des Ateliers Christofle, une filiale du groupe Madar, spécialisé dans l’immobilier de bureaux et d’entreprises, de découvrir « avec horreur et stupéfaction » que son nouveau locataire n’est autre que Dieudonné. Jamais son nom n’est apparu dans la négociation du bail. Selon les documents que Le Monde s’est procurés, c’est sa compagne Noémie Montagne, la gérante des Productions de la Plume, qui a signé le bail à sa place.Lire l'entretien :Dieudonné : « Je ne suis pas antisémite, parce que ça n’est pas drôle »« Troubles à l’ordre public »Quand il a découvert le tour de passe-passe, le propriétaire est « entré dans une colère noire ». Sa réaction n’a pas traîné. Par mail et lettre recommandée en date du mercredi 16 septembre, il a fait savoir aux Productions de la Plume qu’il avait été « trompé » et qu’il considérait de ce fait le bail comme nul. Pour appuyer leur décision, les dirigeants de la SARL des Ateliers Christofle ont expliqué : « Notre consentement a été vicié dans la mesure où, si nous avions su que cette société était, entre autres, la société de production de Dieudonné M’Bala M’Bala, nous n’aurions jamais donné notre accord pour la signature de bail. » Le propriétaire invoque aussi « les troubles de jouissance au voisinage et les troubles à l’ordre public qui se sont produits par le passé en d’autres lieux. »Surtout, la direction de la SARL des Ateliers Christofle fait savoir « que, pour des raisons morales, ils n’auraient jamais loué à un négationniste qui a déjà été condamné à plusieurs reprises par les tribunaux ». Dieudonné a déjà été condamné à 25 000 euros d’amende pour des déclarations antisémites proférées lors d’une de ses représentations. Ce sont maintenant les avocats des deux parties qui devront régler ce conflit.Lire aussi :Dieudonné : les principaux procès perdus depuis 2007Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 18.09.2015 à 09h44 • Mis à jour le18.09.2015 à 12h27 De retour de Syrie, un homme présenté comme étant un ex-djihadiste et prénommé Reda, arrêté le 11 août par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), projetait un attentat contre une ou des salles de concert, selon des sources judiciaires citées par l’Agence France-Presse (AFP), confirmant une information de BFM-TV.L’homme, mis en examen et écroué le 15 août, avait séjourné une semaine dans la ville de Rakka, dans le nord-est de la Syrie au mois de mai. Dans cette localité qui constitue le fief syrien de l’Etat islamique (EI), il aurait reçu pour instructions de perpétrer un attentat pour faire un maximum de victimes. D’après BFM, il aurait reconnu son projet au troisième jour de sa garde à vue et aurait confié avoir été pris en charge par un commanditaire après avoir été blessé à l’entraînement.Lire le décryptage :Les nouveaux chiffres de la radicalisationUn projet jugé sérieuxA ce stade, on ne lui connaît pas de préparation logistique plus avancée, a assuré une source judiciaire. L’homme arrêté n’était pas connu des services de police et n’avait pas de casier judiciaire avant son départ pour la Syrie, a précisé à l’AFP cette source.Selon BFM-TV, la DGSI ne s’est pas aperçue immédiatement de son retour en France, après qu’il a emprunté un itinéraire complexe : Gaziantep et Istanbul, en Turquie ; Varsovie ; Prague ; Amsterdam, puis Paris. C’est grâce à un djihadiste espagnol arrêté que les services de renseignement ont retrouvé sa trace, après qu’il a donné son nom lors d’un interrogatoire.Après un mois et demi de surveillance, la DGSI a décidé de l’arrêter, même s’il n’avait pas encore choisi le lieu, ni la date de son attentat et n’avait pas acheté d’armes. Malgré cela, les enquêteurs ont considéré que son projet était suffisamment sérieux pour l’appréhender.Lire aussi :« La France est le pays le plus visé par le djihadisme » 18.09.2015 à 06h42 • Mis à jour le18.09.2015 à 12h06 | Mattea Battaglia et Séverin Graveleau Tout ou presque avait été reproché aux futurs programmes scolaires du CP à la 3e, au printemps. La nouvelle version, rendue publique vendredi 18 septembre par le ministère de l’éducation nationale, a été totalement réécrite.Terminées, les thématiques historiques laissées au libre choix des enseignants, au détriment du « récit national ». Banni, le jargon raillé des enseignants eux-mêmes, en particulier en éducation physique et sportive. Dépassé le danger d’un « nivellement par le bas » – c’est en tout cas ce qu’espère le Conseil supérieur des programmes (CSP) : si d’aucuns avaient dénoncé en avril une première version simplifiée à l’extrême pour laisser plus de liberté pédagogique aux enseignants, les nouveaux programmes se sont étoffés, densifiés…C’est sur le degré d’exigence accru que la ministre de l’éducation nationale a choisi de communiquer, valorisant l’accent nouveau mis sur les « fondamentaux » dans ces programmes, qui entreront en vigueur à la rentrée 2016. « La pratique répétée de la lecture et de l’écriture, la discipline exigée par des dictées quotidiennes sont indispensables », affirme Najat Vallaud-Belkacem dans Le Monde du samedi 19 septembre. En plus des dix heures classiquement dévolues au français, explique la ministre, dix heures hebdomadaires seront consacrées à des activités quotidiennes d’oral, de lecture et d’écriture. De quoi satisfaire les nostalgiques ?Lire la tribune exclusive :Najat Vallaud-Belkacem veut « des dictées quotidiennes à l’école »Enjeu doubleA la lecture des nouveaux programmes, notamment ceux de cycle 2 (CP, CE1, CE2), on ne peut que constater la place, majeure, accordée au lire, écrire, compter. Il est ainsi question, d’« occasions d’écrire très nombreuses [qui] devraient faire de cette pratique l’ordinaire de l’écolier » ; d’« au moins une séance quotidienne » en écriture ; ou encore, en mathématiques, d’une « pratique quotidienne du calcul mental [qui] conforte la maîtrise des nombres et des opérations ». Au collège aussi, une marche est franchie : un élève de 5e doit pouvoir écrire seul un « texte correct » de 500 à 1 000 signes, et de 2 000 à 3 000 signes en 4e et 3e. Pour le ministère de l’éducation, l’enjeu est double : s’éviter un procès en laxisme, alors que s’engagent les discussions sur la réforme sensible de l’évaluation et de la notation ; et sans doute aussi focaliser l’attention sur des activités – lecture, écriture, calcul – qui parlent à tous, enseignants comme parents, à droite comme à gauche de l’échiquier politique. Un contre-feu ? Dans les rangs du CSP, jeudi soir, on s’étonnait un peu de ce choix de communication, de cette « interprétation ». Pour le CSP, l’essentiel est ailleurs. Dans la forme du document d’abord. Du début à la fin de la scolarité obligatoire, ce sont des textes uniformisés qui sont offerts à la lecture des enseignants, mais aussi des parents d’élèves – auxquels certains passages, plus abordables, sont désormais destinés, en particulier ceux liés aux « compétences travaillées ». Un quadruple niveau de lecture (par compétences, disciplines, cycles et années) entend concrétiser en douceur la logique du « socle commun ». Les exemples d’activités sont bien plus détaillés qu’auparavant pour les enseignants en manque d’inspiration didactique.Lire l'enquête :Dans les coulisses de la fabrique des programmes scolaires« Indications de corpus »Sur le fond, aussi, les projets de programmes ont évolué – d’autant que les 40 000 enseignants consultés à leur sujet, avant l’été, les avaient jugés avec sévérité. C’est manifeste en français : si l’on ne trouve pas les listes d’ouvrages ou d’auteurs que certains réclamaient, le CSP propose des « indications de corpus ». En 5e par exemple, sans citer Molière, il est question de « lecture intégrale d’une comédie du XVIIe siècle ». A ceux qui voyaient dans la première version des programmes d’histoire une « survalorisation » de l’islam au détriment de la chrétienté, le CSP propose un nouveau thème d’étude : « Chrétienté et islam, des mondes en contact » – première des thématiques introduites en 5e. La première guerre mondiale, placée initialement en fin de 4e et que les enseignants craignaient de ne pas pouvoir aborder, faute de temps, rejoint « les guerres totales » du XXe siècle, thème lourd abordé en 3e. Le rôle de la chronologie est réaffirmé.Dans cette deuxième mouture, une place considérable est faite aux EPI, ces « enseignements pratiques interdisciplinaires » introduits par la réforme du collège. Les notions qui s’y prêtent sont identifiées. Ainsi, pour l’EPI « information, communication, citoyenneté », un travail sur le décodage de la propagande est proposé, mêlant histoire, français, langues étrangères…Pour le CSP, l’essentiel – la logique par cycle de trois ans et par compétences – est sauf. Reste à savoir comment l’ensemble sera accueilli par la communauté éducative. Jamais un nouveau programme n’a échappé à la critique.Lire aussi :Les nouveaux programmes scolaires du CP à la 3eSéverin GraveleauJournaliste au MondeMattea BattagliaJournaliste au Monde 17.09.2015 à 19h29 • Mis à jour le18.09.2015 à 08h24 | Mattea Battaglia et Séverin Graveleau Le chantier des programmes scolaires – dont on attend la dernière mouture ce vendredi – n’est pas encore achevé qu’un autre dossier, tout aussi sensible, vient de sortir des tiroirs de la rue de Grenelle : celui de l’évaluation. Et il en sort un peu contraint et forcé, après qu’Europe 1 a lancé la polémique, jeudi 17 septembre au matin. Du CP à la 3e, les notes sur 20 devraient, selon la station, disparaître en septembre 2016 pour laisser la place à une notation de 1 à 4 ou de 1 à 5. L’information a été démentie par le ministère de l’éducation : « L’échelle évoquée par Europe 1 est une réflexion menée sur le suivi du socle commun de connaissances, de compétences et de culture, et ne correspond absolument pas aux notes dans les disciplines », a indiqué un communiqué.« Des hypothèses sur lesquelles nous travaillons »Contacté par Le Monde, le cabinet de Najat Vallaud-Belkacem insiste sur la distinction entre « deux dossiers différents : l’évaluation en classe et l’évaluation du socle commun [ce que tout élève doit avoir acquis à l’issue de la scolarité obligatoire, à 16 ans]. Sur ce dernier, [les échelles évoquées] sont bien des hypothèses sur lesquelles nous travaillons, confirme-t-on dans l’entourage de la ministre, mais aucune décision ne sera prise avant la mi-octobre. » Car c’est le Conseil supérieur de l’éducation (CSE), organe consultatif, dont une réunion est prévue le 15 octobre, qui devra préciser la réforme de l’évaluation.L’enjeu est de prendre en compte, dans les bulletins des élèves (trimestriels et semestriels) ainsi que dans le diplôme national du brevet – sans doute réduit à trois épreuves, dont un oral – l’« évaluation par compétences ». Selon les premières propositions mises sur la table, il serait donc question d’instaurer une échelle dite « de progrès » ou « de positionnement » de 1 à 4 du CP à la 6e. Puis de 1 à 5 au collège.Un bouleversement dans le second degré, où la notation de 0 à 20 est enracinée en dépit des « biais » reconnus par la communauté éducative. C’est moins vrai au primaire, où nombre d’écoles pratiquent déjà une évaluation différente, avec des codes couleurs, des smileys, des niveaux de compétences – non acquis, en cours d’acquisition, à renforcer, acquis… « Ce mode d’évaluation était jusqu’à présent facultatif au primaire, il pourrait être, demain, étendu jusqu’en 3e, rationalisé et normalisé », confirme un syndicaliste, sous couvert d’anonymat.Lire aussi :L’école peut-elle vraiment vivre sans notes ?« Usine à gaz »Ces changements n’entraîneraient pas de révolution, au quotidien, dans les classes. En tout cas pas de manière obligatoire. Le ministère de l’éducation nationale n’en a de toute façon pas les moyens : l’évaluation relève de la « liberté pédagogique » des enseignants. Mais à compter de la rentrée 2016, il n’est pas impossible que les bulletins transmis aux familles, et qui font foi tout au long du cursus scolaire, évoluent considérablement.Pour les enseignants, une question n’est pas tranchée : comment articuler cette nouvelle évaluation du socle commun avec les notes de 0 à 20 si on ne les supprime pas ? Maintiendrait-on un double système ? Inaugurerait-on un système d’équivalences, avec un bulletin scolaire à double entrée ? « Ce serait une usine à gaz, redoute un autre syndicaliste interrogé sur le sujet. Vous pourrez toujours avoir une série d’exercices notés sur 20, ce qui importe aujourd’hui, c’est [de matérialiser dans le bulletin scolaire] ce que ces exercices ont permis de valider comme compétences. » Le pari n’est pas gagné.Cela fait pourtant des mois que le ministère de l’éducation planche sur le dossier de l’« évaluation positive » – expression désormais préférée à celle d’« évaluation bienveillante » popularisée par le prédécesseur de Najat Vallaud-Belkacem, Benoît Hamon. Ce dernier avait lancé, en juin 2014, une conférence nationale sur l’évaluation des élèves, son premier chantier – et l’un des seuls – mené rue de Grenelle. Depuis, le ministère a joué la prudence. La réforme de l’éducation prioritaire, puis celles du collège et des programmes, qui ont soulevé des accusations de « nivellement par le bas », ont pris le dessus.Lire aussi :Vers une révolution de l’évaluation des élèves ?Le gouvernement, qui aimerait aujourd’hui éviter un « procès en laxisme », est obligé d’avancer : on ne peut mettre en place des programmes par cycle (sur trois ans) et par compétences, sans repenser la manière dont on évalue les acquis des élèves. Ira-t-il jusqu’au bout ? « Après la réforme du collège, après celle des rythmes scolaires, il prend le risque d’enflammer l’opinion à trois mois des élections régionales », murmure-t-on dans les cercles syndicaux.Séverin GraveleauJournaliste au MondeMattea BattagliaJournaliste au Monde Samuel Laurent La France cessera-t-elle un jour de débattre des 35 heures ? Un nouveau sondage, publié dans Libération, montre un pays divisé autour de la question du temps de travail, une courte majorité (52 %) souhaitant rester à 35 heures hebdomadaires, quand 40 % se disent prêts à y renoncer.1. Mesurer le temps de travail, une gageure39,6 ?Depuis les lois Aubry, les Français doivent, théoriquement, effectuer 35 heures de travail hebdomadaires pour un plein-temps, contre 39 auparavant. #container_14423932810{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14423932810{ height:500px; } #container_14423932810 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14423932810 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14423932810 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14423932810 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du temps de travail salarié depuis 1945(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = 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La question est complexe.Le calcul le plus classique se fait à partir des grandes masses d’heures travaillées par an, ramenées au nombre de travailleurs concernés, ce qui permet notamment de comptabiliser les congés et les maladies.Et selon celle-ci, les Français travaillent effectivement, en moyenne, plus : 39,6 heures pour les personnes à plein-temps, et 39 heures – tout rond – pour les seuls salariés. Ce qui place la France dans le bas du tableau européen, devant les Pays-Bas, l’Italie ou le Danemark, mais bien loin du Royaume-Uni, recordman de la durée de travail hebdomadaire avec 42,4 heures. #container_14424782568{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14424782568{ height:500px; } #container_14424782568 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14424782568 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14424782568 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14424782568 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Temps de travail hebdomadaire en Europe en 2014, selon Eurostatdans une sélection de pays, pour un salarié à temps-plein. (function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14424782568", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#ffc832","#285a82","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Royaume-Uni","Portugal","Chypre","Bulgarie","Grèce","Roumanie","Hongrie","Estonie","Allemagne","Union européenne à 28","Espagne","Suède","France","Pays-Bas","Italie","Danemark"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": " Non-salariés", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 46.1 ], [ "", 49.8 ], [ "", 48.5 ], [ "", 44.4 ], [ "", 50.3 ], [ "", 38.9 ], [ "", 43 ], [ "", 42.6 ], [ "", 49.3 ], [ "", 47.4 ], [ "", 48.5 ], [ "", 48 ], [ "", 51.3 ], [ "", 49.2 ], [ "", 45.5 ], [ "", 48.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Salariés", "color": "#285a82", "data": [ [ "", 42.4 ], [ "", 41.7 ], [ "", 41.5 ], [ "", 40.9 ], [ "", 40.8 ], [ "", 40.8 ], [ "", 40.7 ], [ "", 40.6 ], [ "", 40.5 ], [ "", 40.4 ], [ "", 40.2 ], [ "", 39.9 ], [ "", 39 ], [ "", 38.9 ], [ "", 38.7 ], [ "", 37.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " heures", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Mais ce chiffre est en réalité très approximatif. Il est en effet très complexe de recueillir des données précises autrement que par des enquêtes type sondages. Faut-il par exemple décompter le temps des salariés absents, ce qui fait évidemment chuter la moyenne ?37,3 ?C’est d’ailleurs pour cela que l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ne donne pas le même chiffre que la statistique française et européenne. Pour cet organisme, les Français (salariés et non salariés à plein-temps) travaillent en moyenne 37,3 heures, ce qui les place… au-dessus des Allemands, contrairement au classement d’Eurostat. #container_14424797655{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14424797655{ height:500px; } #container_14424797655 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14424797655 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14424797655 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14424797655 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Durée hebdomadaire du travail selon l'OCDEDans une sélection de pays européens, pour les salariés et non-salariés à temps completSource : OCDE(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14424797655", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Grèce","Pologne","Islande","Portugal","Espagne","Nouvelle-Zélande","Luxembourg","France","Italie","Finlande","Royaume-Uni","Suède","Irlande","Allemagne","Norvège","Danemark","Pays Bas"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Durée du travail", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 41.94 ], [ "", 40.75 ], [ "", 39.7 ], [ "", 39.7 ], [ "", 37.91 ], [ "", 37.44 ], [ "", 37.38 ], [ "", 37.3 ], [ "", 36.93 ], [ "", 36.83 ], [ "", 36.65 ], [ "", 36.32 ], [ "", 35.64 ], [ "", 35.27 ], [ "", 34.44 ], [ "", 33.47 ], [ "", 30.14 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " heures", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}L’affaire est d’autant plus complexe que ce chiffre a une forte dimension symbolique. Son calcul a donné lieu à plusieurs controverses entre instituts.Et les choses se compliquent encore si on rentre dans les détails : on parle ici des salariés à plein-temps. Mais les temps partiels ou les travailleurs indépendants doivent également être comptabilisés. Autant de points qui rendent toute comparaison internationale délicate, un paradoxe alors que ce chiffre est l’un de ceux qui reviennent le plus souvent dans le débat.Lire : La France, pays où l'on travaille le moins ? La réduction du temps de travail a donc imposé une baisse du nombre d’heures travaillées par an, qui, d’ailleurs, est dans la continuité des baisses observées dans le monde occidental depuis les années 1950. Depuis 2000, le nombre d’heures travaillées par an s’est stabilisé, à un niveau moindre qu’auparavant. Mais le nombre d’heures effectuées par semaine, lui, est resté globalement stable, comme le montre une seconde enquête.2. Plus de vacances, mais des journées aussi longues que dans les années 1990La durée légale du travail n’est pas la durée réelle : elle comptabilise un agrégat, plus ou moins précis, pas ce qu’effectue chaque salarié. Or, rares sont ceux qui se contentent de 35 heures sans jamais effectuer d’heure supplémentaire.A cet égard, la mesure qu’effectue la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère de l’emploi (Dares) sur la « durée individuelle » et « habituelle » du travail est intéressante : via des entretiens individuels, elle demande à chaque personne d’indiquer combien de temps elle a travaillé sur une semaine « normale », sans événement particulier (maladie, par exemple).Elle inclut donc toutes les heures habituellement effectuées, dont les heures supplémentaires régulières. Elle se différencie de la durée collective notamment par les jours de congés ou jours de RTT prévus pour tel ou tel salarié.Cette mesure correspond donc à la « journée » habituelle d’un individu et ne tient pas compte des congés. Et elle est plutôt stable depuis 1990 : à cette époque, les salariés déclaraient 39,6 heures, ils sont, en 2013, à 39,2 heures. Ce sont les non-salariés qui voient leur temps de travail se réduire le plus, passant de 54,6 heures à 51,7 heures. #container_14424814224{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14424814224{ height:500px; } #container_14424814224 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14424814224 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14424814224 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14424814224 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Durée individuelle du travail à temps completDonnées de la Dares sur une semaine "habituelle" (sans événement exceptionnel), mesurées individuellement auprès des ménagesSource : Dares(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14424814224", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["1990","1991","1992","1993","1994","1995","1996","1997","1998","1999","2000","2001","2002","","2003","2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Non salariés", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 54.6 ], [ "", 55 ], [ "", 54.1 ], [ "", 54.6 ], [ "", 54.6 ], [ "", 54.4 ], [ "", 54.3 ], [ "", 54.7 ], [ "", 54.6 ], [ "", 54.7 ], [ "", 54.7 ], [ "", 54.6 ], [ "", 54.3 ], [ "", null ], [ "", 54.8 ], [ "", 55 ], [ "", 55.1 ], [ "", 54.8 ], [ "", 54.6 ], [ "", 54 ], [ "", 53.5 ], [ "", 53.3 ], [ "", 52.7 ], [ "", 52.9 ], [ "", 51.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Salariés", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 39.6 ], [ "", 39.7 ], [ "", 39.7 ], [ "", 39.8 ], [ "", 39.9 ], [ "", 39.9 ], [ "", 39.9 ], [ "", 39.8 ], [ "", 39.7 ], [ "", 39.6 ], [ "", 38.9 ], [ "", 38.3 ], [ "", 37.7 ], [ "", null ], [ "", 38.9 ], [ "", 39 ], [ "", 39.1 ], [ "", 39.1 ], [ "", 39.2 ], [ "", 39.3 ], [ "", 39.4 ], [ "", 39.4 ], [ "", 39.5 ], [ "", 39.4 ], [ "", 39.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}3. Des chiffres variables selon les catégories, mais supérieurs à 35 heuresSi on ventile ce chiffre du temps de travail individuel selon la catégorie socioprofessionnelle, on observe la même chose : qu’il s’agisse de cadres, d’employés, d’ouvriers ou de professions intermédiaires, aucune catégorie n’est réellement à 35 heures hebdomadaires.Ainsi, selon la Dares, un cadre travaille en moyenne 44,1 heures par semaine, contre 38,3 heures pour un employé et 38 heures pour un ouvrier. #container_14424823202{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14424823202{ height:500px; } #container_14424823202 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14424823202 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14424823202 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14424823202 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Durée habituelle hebdomadaire par catégorie de salariésTirés de l'enquête emploi Insee : questionnaires individuels auprès de salariés, donnant la durée effective d'une semaine "normale" sans événement particulierSource : Dares(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14424823202", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 35, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#28beaa", width: 2, value: 35 , label: { useHTML: false, text:"35 heures", align: "center", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#28beaa", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2003","2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#28beaa", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#28beaa", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Cadres", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 42.6 ], [ "", 43 ], [ "", 43.1 ], [ "", 43 ], [ "", 43.5 ], [ "", 43.7 ], [ "", 43.9 ], [ "", 44 ], [ "", 44.1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Prof intermed", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 38.3 ], [ "", 38.4 ], [ "", 38.5 ], [ "", 38.6 ], [ "", 38.8 ], [ "", 38.8 ], [ "", 38.7 ], [ "", 38.6 ], [ "", 38.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Employés", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 37.8 ], [ "", 37.7 ], [ "", 37.8 ], [ "", 37.9 ], [ "", 37.9 ], [ "", 38 ], [ "", 38 ], [ "", 38 ], [ "", 38 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Ouvriers", "color": "#F19300", "data": [ [ "", 38.9 ], [ "", 39 ], [ "", 39.1 ], [ "", 39.1 ], [ "", 39.2 ], [ "", 39.3 ], [ "", 39.4 ], [ "", 39.4 ], [ "", 39.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " heures", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Dans la pratique donc, les salariés ont surtout plus de vacances aujourd’hui que dans les années 1990. Mais leur rythme de travail lorsqu’ils travaillent, lui, n’a pas évolué depuis une trentaine d’années, et reste en général plus proche des 39 heures que des 35.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 29.09.2015 à 17h10 • Mis à jour le29.09.2015 à 17h56 Les Etats-Unis ont ajouté mardi 29 septembre à leur liste noire de « combattants terroristes » trois djihadistes français, dont une femme, accusés d’avoir rejoint les rangs du groupe Etat islamique (EI). Parmi eux figure Maxime Hauchard, un jeune converti normand, identifié à la fin de 2014 comme l’un des bourreaux du groupe djihadiste. Celui qui se fait appeler Abou Abdallah Al-Faransi avait été filmé à visage découvert alors qu’il participait à une exécution de prisonniers syriens en novembre.Lire aussi :Les nouveaux visages du djihad françaisLe département d’Etat et le Trésor américain ont également sanctionné Emilie Konig, qui se serait rendue en 2012 en Syrie pour combattre aux côtés du groupe Etat islamique. Elle aurait également « ordonné à des individus d’attaquer des institutions gouvernementales françaises », indiquent les autorités américaines dans leur communiqué.Le troisième Français de la liste, Peter Cherif, est le combattant le plus ancien. Arrêté une première fois en Irak en 2004 alors qu’il combattait dans les rangs d’Al-Qaida, il s’est ensuite évadé d’une prison irakienne en mars en 2007, avant de rejoindre la Syrie. Extradé par la suite en France, il y a été incarcéré pendant dix-huit mois avant de fuir le pays pour se rendre au Yémen alors qu’il était en attente de son procès, selon le département d’Etat américain.35 personnes et organisations proches de l’EI ajoutées à la listeAu total, Washington a ajouté mardi à sa liste noire trente-cinq personnes et organisations accusées de soutenir le groupe Etat islamique, qui a pris le contrôle de pans de territoire en Irak et en Syrie.Les personnes et organisations figurant sur cette liste voient leurs éventuels avoirs aux Etats-Unis gelés. Pour Daniel Glaser, secrétaire adjoint du Trésor américain, ces sanctions financières doivent rendre plus difficile l’utilisation par l’Etat islamique de son immense richesse. « Ces sanctions vont les empêcher de mener des transactions financières et vont rendre plus difficiles leurs voyages », a assuré M. Glaser. Toute personne qui prend en charge les individus ou les organisations inscrits sur cette liste peut être poursuivie par la justice américaine.Les autres « combattants étrangers » sanctionnés viennent aussi bien de Grande-Bretagne que de Russie ou du Tadjikistan. Pour le département d’Etat américain, cette diversité « souligne l’ampleur du défi posé à la communauté internationale par les combattants terroristes étrangers ».Lire aussi :Sept Français sont tués chaque mois en Syrie Emeline Cazi Claude Guéant est arrivé légèrement en avance, un peu avant huit heures du matin, ce mercredi 3 juin. Ils sont six avec lui à avoir rendez-vous rue du Château des rentiers, au fin fond du XIIIe arrondissement, pour répondre aux questions de la police financière parisienne. Tous se sont côtoyés à l’Elysée sous Nicolas Sarkozy. Il y a là, aux côtés de l’ancien secrétaire général, son successeur Xavier Musca, Jean-Michel Goudard, l’ami publicitaire de Nicolas Sarkozy, les experts en sondages Julien Vaulpré et Jean-Baptiste de Froment, et l’ancienne directrice de cabinet Emmanuelle Mignon.Depuis la découverte par la Cour des comptes, en 2009, des contrats exorbitants de sondages passés sans appel d’offres, ils savaient qu’ils devraient, un jour, répondre à la justice. La lecture de leurs auditions, auxquelles Le Monde a eu accès, permet de retracer le circuit qui a conduit l’Elysée à privilégier les amis de la maison plutôt que le respect des comptes publics. Mais aussi de découvrir l’ampleur de la désorganisation qui prévaut à la Présidence de la République en ce début de mandat de Nicolas Sarkozy.Une marge de 1,4 millions d’eurosDeux amis du chef de l’Etat manquent à l’appel, ce jour-là. L’un fut son conseiller politique, le second son stratège. Aucun n’avait de bureau à l’Elysée mais tous deux se sont copieusement enrichis grâce à ces contrats sur mesure. La Présidence a ainsi reversé plus de 2,7 millions d’euros aux sociétés de Patrick Buisson et rémunéré 2,1 millions d’euros le cabinet GiacomettiPeron pour ses conseils. Les enquêteurs ont convoqué les deux hommes une première fois au cœur de l’été. Patrick Buisson a fait un bref passage devant le juge Serge Tournaire qui lui a signifié sa mise en examen notamment pour « détournement de fonds publics par un particulier », « recel de délit de favoritisme », et lui a donné rendez-vous début octobre. Pierre Giacometti, ancien directeur général d’Ipsos devenu consultant en stratégie d’opinions, a lui répondu pendant deux jours aux questions des policiers. Mardi 29 septembre, il était à son tour convoqué chez le juge.Longtemps Claude Guéant s’est tenu à distance de cette affaire. Quatre jours après sa garde à vue, l’ex-secrétaire général de l’Elysée affirmait sur le plateau de BFM n’avoir « pas participé à la commande de ces sondages, [ni] vu tous les sondages ». Ce n’est pas sa signature mais celle d’Emmanuelle Mignon qui donne tout pouvoir à Patrick Buisson pour commander des sondages aux instituts de son choix. Lequel ne s’est pas privé : en deux ans, il a réalisé plus d’1,4 million d’euros de marge. La signature de la directrice de cabinet figure également au bas du contrat Giacometti auquel la Présidence a versé plus de 2 millions d’euros en cinq ans. Quant aux avenants, ils sont paraphés par Jean-Michel Goudard. Claude Guéant pouvait donc dormir tranquille.C’était sans compter cette carte de visite venue le trahir et anéantir sa défense. Le petit carton blanc, dont Le Monde avait révélé l’existence le 31 juillet, était agrafé au rabat de la chemise qu’il a fait déposer sur le bureau de la directrice de cabinet, le 20 juin 2007. A l’intérieur, la convention Buisson. « Merci de mettre ce contrat à la signature et de faire retour d’un exemplaire à P. Buisson. CG. », est-il écrit. « C’est bien ma carte et mon écriture », a admis M. Guéant en garde-à-vue. « J’imagine [que] ce document est venu entre mes mains et je l’ai passé à la personne responsable. Je le répète : je n’ai pas négocié ce contrat. »« J’étais au ski à ce moment-là »L’ancien secrétaire général a beau nier, à mesure que l’enquête progresse, son rôle se précise. Emmanuelle Mignon est « une excellente juriste », dit d’elle Claude Guéant, même si ces deux-là ne s’apprécient guerre. La dame est aussi très prudente. Lorsque le contrat Buisson arrive sur son bureau, elle s’assure auprès du directeur des services financiers qu’il est en règle avec le code des marchés publics. Daniel Revel, déjà en poste sous Chirac, suggère de remplacer « la Présidence de la République » par « le Président de la République » mais n’y trouve rien d’autre à redire. Ce qu’ignore Emmanuelle Mignon, c’est que M. Revel comme tant d’autres, est persuadé que l’Elysée n’est pas soumis au code des marchés publics.Le contrat de Pierre Giacometti a t-il suivi le même chemin que la convention Buisson ? Jean-Michel Goudard, le conseiller stratégie, l’ignore – « j’étais au ski à ce moment-là » – mais le publicitaire « voi[t] mal comment on peut engager un mec de ce niveau sans que le Président ne soit au courant ». De fait, le circuit est identique : le Président accepte le principe, Claude Guéant valide, puis transmet à Emmanuelle Mignon pour signature.Les bases de cette deuxième collaboration ont été posées une semaine après l’élection, par courrier. Pierre Giacometti félicite Nicolas Sarkozy de sa « formidable victoire ». « Je suis très honoré de la confiance que tu m’as accordée tout au long de ces cinq ans […], je le suis plus encore lorsque tu m’as fait part de ta volonté de voir se poursuivre cette relation ». Six mois plus tard, le sondeur quitte Ipsos, lance son cabinet de conseil non sans avoir vérifié que la proposition du Président tient toujours. Bien sûr, répond Nicolas Sarkozy, qui lui dit de voir avec Claude Guéant.« La cave présidentielle est la propriété du Chef de l’Etat »Cette affaire de sondages en dit long aussi sur le fonctionnement de la Présidence sous la Ve République. Emmanuelle Mignon fait figure d’ovni à l’Elysée. Elle est la seule à penser que le code des marchés publics s’y applique comme ailleurs. D’ailleurs, lorsqu’elle demande au directeur financier de vérifier le contrat Buisson, elle ignore que ce dernier a pour seul bréviaire une note laissée par le chef du service financier du général De Gaulle. Les fonds de la Présidence sont « gérés selon un mode extrêmement souple » et « sont en quelque sorte les héritiers directs de la cassette royale », est-il expliqué. Sur les marchés publics, la page 3 est limpide : la loi ne s’applique pas. Pour l’anecdote, c’est le même document qui explique que « la cave présidentielle est la propriété du chef de l’Etat ». Libre à lui de partir avec, à la fin du mandat, ou de la vendre à son successeur.A l’automne 2007, la directrice de cabinet décide de mettre de l’ordre dans cette maison qui n’a pas plus de service juridique pour employer mille salariés, que de directeur des achats pour gérer 30 millions d’euros de dépenses. Un conseiller d’Etat vient à son secours en confirmant que l’Elysée n’échappe pas à la règle de la mise en concurrence. Bernard Trichet, le successeur de Daniel Revel aux finances, tombe lui aussi des nues en découvrant le contrat « exorbitant » de Patrick Buisson « pour le moins bref et peu formalisé ».La modernisation de « cette institution sans règle » prendra plusieurs mois. Il a fallu vaincre les résistances des « chefs de service [qui] ne connaissaient pas les procédures de marchés publics et ne semblaient pas, sauf pour un, avoir envie de rentrer dans cette démarche », se souvient le responsable des achats recruté en 2009. La loi est venue peu à peu remplacer la coutume. Le premier appel d’offres a concerné les meubles de la garden party. Une équipe a ouvert des enveloppes, comparé les prix et retenu la société la plus offrante pour organiser la réception. Une petite révolution sous la Ve République.Emeline CaziJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Luc Leroux (Marseille, correspondant) Le tribunal correctionnel de Marseille a condamné à cinq mois de prison avec sursis, mardi 29 septembre, une élue socialiste marseillaise qui, par convictions religieuses, avait refusé de marier un couple de femmes. Le parquet de Marseille estime qu’il s’agit de la première affaire de discrimination, alors que 17 500 mariages homosexuels ont été célébrés en France depuis la promulgation de la loi sur le mariage pour tous, le 17 mai 2013.Le 14 août 2014, Sabrina Hout, adjointe déléguée à la famille de Samia Ghali, maire (PS) du 8e secteur de Marseille, avait utilisé une série de stratagèmes pour ne pas unir Claude et Hélène, deux femmes vivant ensemble depuis une douzaine d’années. Deux semaines avant ce mariage, elle avait demandé à un conseiller d’arrondissement non habilité à célébrer les mariages de la remplacer pour cette seule union. Mme Hout avait ensuite célébré les quatre autres mariages prévus ce jour-là à la mairie des 15e et 16e arrondissements.Des raisons religieusesL’élue avait quitté la salle des mariages avant l’arrivée de Claude et Hélène, l’une fonctionnaire de police, l’autre fonctionnaire territoriale, accompagnées de leurs familles, amis, collègues de travail et enfants. Mme Hout, élue pour la première fois en 2014, avait auparavant signé le registre et le livret de famille alors que la loi impose qu’elle recueille le consentement. Elle avait, par ailleurs, retiré le cavalier portant son nom pour placer devant le conseiller d’arrondissement celui d’un adjoint au maire, ajoutant : « Il est black comme toi. » Ce mariage avait dû être annulé par la justice et les épouses avaient été contraintes de se « remarier » le 14 février 2015.Le conseiller d’arrondissement et deux fonctionnaires présents ce jour-là ont tous affirmé que Mme Hout, 39 ans, agent hospitalier, avait fait valoir ses convictions religieuses. « Elle était très excitée et tapait des pieds », dira même un officier d’état civil. L’élu qui l’avait remplacée avait été sollicité par Mme Hout car, dira-t-il, « elle ne pouvait pas pour des raisons religieuses célébrer un mariage entre homosexuels ». Selon les deux épouses, Samia Ghali aurait évoqué la pression des frères de l’élue.« Une mascarade »Une première procédure ouverte pour faux en écritures publiques s’était soldée le 18 novembre 2014 par un rappel à la loi du procureur de la République, Samia Ghali lui ayant retiré sa délégation à la famille.Poursuivie sur citation directe délivrée par les deux épouses, Sabrina Hout a évoqué un « mauvais concours de circonstances », se défendant de tout sentiment homophobe. « J’étais indécise, avait expliqué l’élue au tribunal. Je suis pratiquante de l’islam, oui, c’est vrai. Mais je n’ai aucun problème avec les homosexuels. » Lors d’une réunion avec les élus, Sabrina Hout avait « émis des réserves. C’est nouveau, il faut que je réfléchisse », avait-elle déclaré à ses collègues.Le président du tribunal Fabrice Castoldi a donné lecture du jugement, soulignant combien les témoignages étaient « accablants ». Sa « mise en scène, voire la mascarade, lui a permis d’échapper aux obligations légales impératives pesant sur elle, et sur elle seule, en sa qualité d’officier d’état civil ». Les juges pointent « non seulement la mauvaise foi de l’argumentaire proposé par Mme Hout mais aussi l’intention de discriminer le couple pour des raisons découlant de l’orientation sexuelle des futures conjointes ».Un message « lancé à notre société tout entière »Le tribunal s’est montré plus sévère que le ministère public qui avait requis trois mois de prison avec sursis et 1 500 euros d’amende. Il s’en explique :« Il n’est pas indifférent que les agissements reprochés à Mme Hout se soient déroulés au sein d’une mairie, à l’occasion de l’application d’une loi nouvelle et à un moment-clé et particulièrement solennel de la vie d’un couple. Il est impératif qu’aucun citoyen, quels que soient notamment son âge, son handicap, sa race, ses opinions politiques et naturellement son orientation ou identité sexuelle, ne doute ou n’ait à douter de la neutralité du service public et de la loyauté républicaine des élus et fonctionnaires. »Selon Me Alain Lhote, défenseur de l’élue, « celle-ci en tirera les enseignements pour la suite de sa carrière ». « Le tribunal, a-t-il ajouté, a lancé un message à notre société toute entière ». Mme Hout devra également verser 150 euros de dommages et intérêts aux associations SOS Homophobie et Mousse, ainsi que 1 200 euros à chacune des deux épouses en réparation de leur préjudice moral. Le 1er septembre, lors des débats, elles avaient expliqué leur ressentiment. « Nous vivons dans le 15e arrondissement [quartier pauvre de Marseille], au milieu d’une population de toutes les religions, de toutes les couleurs et nous n’avons jamais eu un regard, une remarque. Il a fallu qu’on aille en mairie pour avoir, pour la première fois, une difficulté. »Lire aussi :A Marseille, imbroglio autour d’un mariage gay Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde 29.09.2015 à 13h04 • Mis à jour le29.09.2015 à 13h33 | Maxime Vaudano et Samuel Laurent A Chalon-sur-Saône, les élèves de primaire qui ne mangent pas de porc devront se contenter de légumes. Le conseil municipal de la ville et son maire, Gilles Platret (Les Républicains) devaient voter, mardi 29 septembre, une délibération mettant fin aux menus de substitution au porc dans les cantines. Se défendant de toute visée discriminatoire, l’édile fait valoir que du porc n’est servi en moyenne qu’une quinzaine de fois par an.Lire :Le maire de Chalon veut du jambon à la cantineLa décision a été prise depuis longtemps (en mars 2015), mais a été retardée par un procès, à l’initiative de la Ligue de défense judiciaire des musulmans. La justice n’a cependant pas donné tort à la mairie, estimant qu’il n’y avait alors pas d’urgence à statuer. L’association promet une nouvelle plainte dès la délibération votée, le premier menu avec porc étant prévu pour le 15 octobre. Mais elle n’a que peu de chances d’aboutir.En droit, en effet, rien n’empêche a priori la mairie de prendre cette décision. Comme l’a rappelé en 2011 le ministère de l’intérieur dans une circulaire, la cantine scolaire est un « service public administratif facultatif » soumis « au principe de la libre administration des collectivités territoriales ». Qu’il s’agisse de l’école primaire, du collège ou du lycée, les mairies, départements et régions sont libres de proposer ou non des menus de substitution à destination de certains élèves en fonction de leur religion.L’Etat encadre certes la restauration des écoliers, en imposant une alimentation « équilibrée » et « variée » et en posant quelques principes, comme le libre accès du pain et de l’eau, ou la non-discrimination dans l’accès au service public. Mais les revendications religieuses ne sont jamais rentrées dans ce cadre.La plupart des cantines proposent, dans les faits, des plats de substitution à la viande de porc, mais les rares restaurants scolaires qui y ont fait exception ont toujours obtenu gain de cause devant la justice. En 2002, le Conseil d’Etat a ainsi tranché que l’absence de repas de substitution ne méconnaissait pas la liberté religieuse. Les cantines doivent simplement permettre aux enfants d’apporter un panier-repas s’ils le souhaitent (et s’arranger pour les conserver dans de bonnes conditions d’hygiène). La règle est d’ailleurs la même pour les élèves présentant des intolérances alimentaires – et pour les usagers des hôpitaux.Lire le point de vue :Matthieu Ricard : « Pour des menus végétariens à l’école »Lire aussi :Repas végétariens dans les cantines : une loi à adopterMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Pouchard C’est une saga qui dure depuis plus de vingt ans, dont les multiples rebondissements ont atteint jusqu’au sommet de l’Etat et impliqué de folles sommes d’argent public. L’affaire Tapie est revenue sous les feux de l’actualité mardi 29 septembre, avec le début d’un nouveau procès devant la cour d’appel de Paris, dans lequel M. Tapie réclame désormais 1,035 milliard d’euros à l’Etat – somme majorée des intérêts légaux à compter du 12 février 1993. Sans compter un préjudice moral, estimé, lui, à 50 millions d’euros. La cour d’appel rendra sa décision le 3 décembre.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 29.09.2015 à 10h16 • Mis à jour le29.09.2015 à 15h00 | Mattea Battaglia et Benoît Floc'h Le lycée coûte cher et il est peu efficace. C’est le constat, sévère, que dresse la Cour des comptes dans un rapport rendu public mardi 29 septembre. Les rapporteurs encouragent le gouvernement à réformer ce niveau d’enseignement pour lequel l’Etat dépense sans compter : 26 milliards d’euros, ont-ils chiffré. Il faut moins d’heures de cours, moins d’établissements, moins d’options et simplifier le baccalauréat, conseillent-ils.Ils ont peu de chance d’être entendus. La priorité du quinquennat, c’est la réforme du primaire et du collège, qui enflamme les oppositions de tous bords. La loi de « refondation », promulguée en 2013 et qui a fixé les objectifs jusqu’en 2017, ne dit rien – ou presque – du lycée. Celui-ci avait été réformé par la droite, en 2010. A dix-huit mois de l’élection présidentielle de 2017, il est peu probable que la gauche, empêtrée dans son nouveau collège, ses nouveaux programmes et une nouvelle évaluation, lance la rénovation du lycée.26 milliards d’euros par anIl serait pourtant plus que temps, selon la Cour des comptes. Les résultats du lycée sont « très moyens », estiment les rapporteurs. Certes, l’objectif, fixé en 1985, de conduire 80 % d’une classe d’âge au niveau du baccalauréat n’est pas loin d’être atteint. Mais la France n’est qu’au onzième rang des pays de l’Union européenne, observent-ils. Ils évoquent également le décrochage scolaire et notent surtout que « les résultats faibles des étudiants en licence posent, indépendamment du taux de réussite au baccalauréat, la question de performance du lycée, tant en termes de niveau de connaissances et de compétences acquises par les élèves que la qualité de leur orientation ».Or, pour financer ce lycée aux résultats moyens, l’Etat dépense 26 milliards d’euros par an. C’est 18,6 % du total consacré à l’éducation. Les autres pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) allouent beaucoup moins d’argent à ce niveau d’enseignement. La caractéristique est connue : la France privilégie le lycée alors que la plupart de ses voisins favorisent le primaire, là où tout se joue. Un lycéen français coûte 10 102 euros, contre 7 347 euros en moyenne dans les autres pays de l’OCDE. Lire aussi :Au collège et au lycée, « c’est une hypocrisie d’annoncer des cours jusqu’à début juillet »Le constat n’est pas tout à fait neuf. Des études tirées des données PISA, programme international de suivi des acquis des élèves lancé il y a plus d’une décennie par l’OCDE, ont déjà mis l’accent sur ce déséquilibre en faveur du lycéen. « Cela nous vient de l’histoire. Une histoire longue, que même les gouvernements de gauche, avant 2012, n’ont pas osé contrarier, analyse l’historien de l’éducation Claude Lelièvre. De fait, notre système privilégie les élites, leur renouvellement voire leur élargissement. » Dans les calculs opérés par la Cour des comptes, le bac tient une place à part, aussi sensible que symbolique. « Il reflète imparfaitement le niveau » des élèves et « ne joue plus de rôle essentiel dans [leur] orientation ». Au-delà du coût de son organisation, que la Cour ne chiffre pas (la fourchette est large, des 50 millions d’euros par session communément admis au 1,5 milliard avancé par un syndicat de proviseurs), c’est bien sa « complexité » qui fait grimper la facture du lycée. La Cour des comptes donne l’exemple des langues. Les candidats peuvent faire un choix parmi 58 d’entre elles, même si « 20 ont été choisies par moins de 50 élèves ». Or, l’épreuve implique des cours optionnels pour la préparer. D’où « une offre de formation pléthorique ».Lire aussi :Lycéens, la mention au bac peut vous rapporter gros4 291 lycées recensés en 2011Beaucoup trop d’options : c’est l’une des raisons qui expliquent le coût du lycée français. La voie générale propose 15 enseignements facultatifs en seconde, 11 en première et 15 en terminale. Là encore, c’est une spécificité française, alors que les autres pays de l’OCDE resserrent leur enseignement sur les matières fondamentales. Or, ces options coûtent cher. En comparant le coût moyen des huit matières obligatoires de base avec celui de quatre disciplines optionnelles (langues anciennes, arts…), la Cour des comptes s’est rendu compte que le rapport allait du simple au double – voire de 1 à 6. C’est évidemment le faible nombre d’élèves qui explique un tel coût.S’il y a beaucoup d’options, il y a aussi beaucoup d’heures d’enseignement. Et concentrées sur une trentaine de semaines de cours, quand l’Allemagne en a 38 et le Royaume-Uni 40. Un lycéen français reste assis en classe 1 108 heures par an, contre 964 pour les élèves de l’OCDE. Compte tenu, note la Cour, de la « rigidité » du service des enseignants, calculé sur la semaine et moins lourd qu’ailleurs, les dépenses grimpent vite.Enfin, pour des raisons historiques, géographiques et politiques, il y a également beaucoup de lycées en France : 4 291 recensés en 2011. Face à la petite taille et au coût de certains d’entre eux (11 % scolarisent moins de 100 élèves, soit 1 % des lycéens), pourquoi s’empêcher un redimensionnement ? « Une cible de taille optimale d’établissement pourrait être fixée par les pouvoirs publics, au moins pour le lycée d’enseignement général et technologique », estime la Cour des comptes.Lire aussi :Les lacunes de l’orientation professionnelle freinent l’insertion des jeunes sur le marché du travailMais avant de pouvoir engager une réforme du lycée, il faudrait déjà évaluer celle conduite par Luc Chatel en 2010, dont beaucoup d’enseignants soulignent les points communs avec la réforme du collège engagée par Najat Vallaud-Belkacem : accompagnement personnalisé, autonomie accrue des établissements… Cette évaluation, la communauté éducative l’attend toujours. « L’inspection générale a déjà produit plusieurs rapports sur la réforme du lycée. En revanche, le bilan de la réforme n’a pas encore commencé, justifie-t-on au cabinet de la ministre de l’éducation. Des groupes de travail avec les organisations syndicales vont être mis en place pour que ce soit un bilan partagé. » Echéance évoquée : novembre 2015. Probablement trop tard pour qu’un changement d’ampleur se dessine sous ce quinquennat.Mattea BattagliaJournaliste au MondeBenoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.09.2015 à 08h48 • Mis à jour le29.09.2015 à 11h03 | Elise Vincent Il s’agit d’une décision a priori inédite. Jeudi 24 septembre, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris a déclaré « recevable » la constitution de partie civile d’une famille syrienne dans une information judiciaire concernant les exactions présumées d’un djihadiste français dans le conflit syrien.Un arrêt que Le Monde a pu consulter et qui soulève un certain nombre de questions, notamment en matière de coopération judiciaire avec le régime de Bachar Al-Assad.Le dossier dans lequel la famille a obtenu de se porter partie civile est celui de Maxime Hauchard. A 23 ans, ce converti originaire d’une commune tranquille de l’Eure fait l’objet d’un mandat d’arrêt international depuis janvier. Le jeune homme s’est fait connaître, en novembre 2014, en apparaissant à visage découvert dans une vidéo de l’Etat islamique (EI) où était décapité l’otage américain Peter Kassig, en même temps que dix-huit hommes présentés comme des soldats syriens.Après la diffusion de ce film, une information judiciaire avait été ouverte à son encontre – ainsi qu’à l’encontre d’un autre Français soupçonné d’avoir participé au massacre – pour assassinats en bande organisée et association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste.Lire nos informations :Sept Français sont tués chaque mois en Syrie« Véracité de la reconnaissance formelle »Originaire de Homs, la famille syrienne aujourd’hui partie civile dans ce dossier dit avoir reconnu son fils dans cette vidéo, qui dure une quinzaine de minutes. Dans ce film à la mise en scène très étudiée, chaque terroriste, muni d’un couteau, fait s’agenouiller devant lui sa victime. L’égorge. Montre sa tête tranchée. Puis pose celle-ci sur le dos du corps mutilé. D’après ces images, le fils de cette famille n’est pas la victime directe de Maxime Hauchard mais celle d’un djihadiste voisin du jeune Français.C’est pour cette raison qu’en mars le juge d’instruction avait refusé la demande de constitution de partie civile. Le magistrat avait par ailleurs estimé qu’il n’était pas possible d’établir l’identité du soldat tué. Mais la famille a fait appel et, le 24 septembre, la chambre de l’instruction lui a donné raison. Cette dernière a considéré que la nationalité des bourreaux présumés « était encore à établir ». Grâce à de nouvelles photos transmises à la justice, elle a estimé qu’il y avait désormais suffisamment d’éléments pour établir « la véracité de la reconnaissance formelle » du fils.La démarche de l’avocat qui défend la famille, Me Fabrice Deline, n’est pas neutre. Partisan de longue date d’un dialogue avec le régime de Bachar Al-Assad, ce proche du Front national a fait partie d’une délégation d’avocats qui s’est rendue en Syrie, en octobre 2013, à l’invitation du bâtonnier de Damas et en est revenu avec une lettre ouverte à François Hollande l’appelant à « reconsidérer » sa position à l’égard de l’Etat syrien.Lire l'entretien :« La France est le pays le plus visé par le djihadisme »En théorie, nul besoin d’être partie civile dans une affaire pour être auditionné. Mais, avec l’arrêt de la chambre de l’instruction, Me Delinde espère disposer d’un levier plus important pour obtenir que le témoignage de ses clients soit recueilli et ouvrir la voie à d’autres. Il compte ainsi remettre sur la table la question de la coopération judiciaire avec la Syrie, actuellement inexistante. Pour les pays avec lesquels la France est en bons termes, les choses se font par le biais d’une commission rogatoire internationale. Les autorités judiciaires locales sont sollicitées pour réaliser, au nom de la France, un certain nombre d’actes. Chose impossible dans le contexte actuel.« Dans la majorité des cas, les djihadistes français sont poursuivis pour des faits d’association de malfaiteurs, mais pas pour leurs crimes », indique Me Delinde.« Trop souvent, on ne dispose d’aucun témoignage de victimes ou de témoins de leurs actes, sauf quand les victimes sont françaises, comme dans le cas des journalistes pris en otage. Actuellement, les terroristes de retour de Syrie font l’objet d’interrogatoires portant sur leur quotidien en Syrie et les relations qu’ils entretenaient avec d’autres. Mais, évidemment, tous les mis en examen tentent de s’exonérer de toute responsabilité. »Me Delinde dit avoir été alerté de la situation de la famille qu’il défend par l’intermédiaire de la diaspora syrienne installée en France. Pour la rencontrer et obtenir sa confiance, il a effectué plusieurs voyages en Syrie, facilités par le régime. Un journaliste de M6 l’a suivi dans ces déplacements. Les images ont été diffusées dans le magazine « Enquête exclusive », en juin. Pour l’instant, l’avocat n’a toutefois pas réussi à convaincre la famille de la victime directe présumée de Maxime Hauchard. Celle-ci refuse toujours de croire au décès de son fils à travers la seule vidéo de propagande de l’EI.Elise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.09.2015 à 06h43 • Mis à jour le29.09.2015 à 14h30 | Mattea Battaglia En matière d’évaluation des élèves, le débat est prompt à ressurgir. Prompt, aussi, à être résumé, presque caricaturé, en une seule question : « suppression des notes… ou non ? » Avant même que la ministre de l’éducation ne communique, mercredi 30 septembre, les grandes lignes d’une réforme lancée par ses prédécesseurs (Vincent Peillon et Benoît Hamon), l’interrogation a ressurgi sur Internet, chez certains syndicats… Au risque de laisser croire à une « petite révolution » fomentée depuis la Rue de Grenelle. Cela reste à voir.Selon les premiers projets d’arrêtés que  Le Monde  a pu consulter, la réforme qui se dessine entend valoriser l’évaluation par compétences, les « échelles de progrès » – de 1 à 4 – sans renoncer à l’évaluation traditionnelle « pour les enseignants qui y sont attachés », précise-t-on dans l’entourage de la ministre, où l’on n’ignore pas que sur ce sujet, le procès en laxisme n’est jamais très loin. Mais faire cohabiter ces deux logiques, est-ce parvenir à l’évaluation bienveillante promise par la gauche ? L’inquiétude sur la réforme du collège – ses nouveaux programmes, son architecture générale bouleversée par la part d’autonomie accordée aux établissements, la part d’interdisciplinarité dans les enseignements – n’est pas encore retombée que Najat Vallaud-Belkacem prend le risque de raviver la flamme. La ministre de l’éducation nationale s’apprête à rendre public, mercredi, les grandes lignes de la réforme de l’évaluation qui sera soumise, mi-octobre, à la communauté éducative.Si, à dix jours d’un nouvel appel à la mobilisation (fixé au 10 octobre), elle rouvre ce dossier, c’est qu’elle n’a pas vraiment le choix : pour que son « nouveau collège » voie le jour à la rentrée 2016, le diplôme national du brevet, couronnement de la scolarité obligatoire, doit faire peau neuve. Plus globalement, c’est tout le système d’évaluation que la gauche s’est engagée à revoir du CP à la 3e, de manière à « éviter une notation sanction » et à « privilégier une évaluation positive, simple et lisible » : ce cap a été gravé dans le marbre de la loi d’orientation sur l’école (2013). Autre objectif inscrit dans la loi : limiter les « dispositifs lourds [d’évaluation] et peu coordonnés entre eux ».Système d’évaluation complexeAu vu des premiers projets d’arrêtés, le doute est permis : en faisant cohabiter des « échelles de progrès », des objectifs à atteindre, des notes sur 20, c’est un système d’évaluation complexe qui se dessine. Les syndicats SNES-FSU et Snalc ont déjà réagi vivement, le premier pour dénoncer l’instauration d’« usines à gaz », le second un projet « invraisemblable ». « Les versions commentées ne sont pas définitives, elles ont été réécrites », commente-t-on simplement dans l’entourage de la ministre.Peuvent-ils vraiment être plus simples, ces nouveaux « livrets » remis aux familles à compter de la rentrée 2016 – un par trimestre, puis un à la fin de chaque cycle ? C’est ce que le ministère de l’éducation veut démontrer, en promettant des « livrets sur une page », valorisant « les objectifs » au primaire. Et pas les notes, qui, il est vrai, sont déjà devenues une denrée rare à ce premier niveau de la scolarité : moins d’une école sur trois y a recours, selon un rapport des inspections générales (2013) qui les qualifiaient d’« épiphénomène ».Les « bilans périodiques » de l’élémentaire devraient mentionner, outre une appréciation générale, le « positionnement » de l’élève : « Objectifs d’apprentissage non atteints », « Objectifs partiellement atteints », « Objectifs atteints » et « Objectifs dépassés ». C’est cette échelle de quatre niveaux dont la presse s’est fait l’écho ces derniers jours. A partir de la 6e, la logique ne serait plus tout à fait la même : l’échelle de progrès devrait coexister avec des moyennes. Il n’y aurait donc pas renonciation aux notes « si les équipes pédagogiques le jugent souhaitable », martèle-t-on dans l’entourage de la ministre.« Nouveau brevet »Il en faut peu, on le sait, pour mobiliser la société civile sur cette thématique : les parents y sont particulièrement sensibles, eux qui, comme le rappellent tous les sondages, ne sont pas prêts à renoncer aux notes même s’ils ont conscience qu’elles ne garantissent pas l’égalité de traitement entre élèves. Pour les enseignants, aussi, l’évaluation compte parmi les sujets explosifs : un ministre qui touche à ce symbole, inscrit au cœur même de leur pratique professionnelle, peut très vite être soupçonné de porter atteinte à leur liberté pédagogique.Le « nouveau brevet », qui doit rendre concrète l’interdisciplinarité des enseignements promue par la réforme du collège, n’est pas de nature à dépassionner le débat. Dépassées, les épreuves terminales de français, d’histoire-géographie et de mathématiques sur lesquelles les élèves de 3e plancheront pour la dernière fois en juin 2016 : place, dès 2017, à un oral pouvant porter sur un projet mené dans le cadre des Enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) et deux écrits – l’un à dominante littéraire, l’autre à dominante scientifique. Ces trois épreuves, valorisant le croisement des disciplines, compteront pour une bonne partie des points du brevet – 50 % à 60 %, de source syndicale.Le reste correspondra aux points attribués selon le niveau de maîtrise du « socle commun » – ce bagage mêlant compétences, connaissances et culture au sens large que tout élève doit avoir acquis à 16 ans. Dix points pour le candidat démontrant une « maîtrise insuffisante », 20 points pour une « maîtrise fragile », 35 pour une « maîtrise satisfaisante », 50 pour une « très bonne maîtrise ». Une double évaluation qui, en restant « au milieu du gué » pour reprendre une expression chère aux syndicats d’enseignants, risque de satisfaire… assez peu de monde. Y compris dans les rangs des organisations réformistes, où l’on aurait préféré que l’obtention du brevet – s’il faut le conserver – dépende uniquement de la validation, ou non, du « socle commun ».Lire le décryptage :La notation de 0 à 20 ne sera pas supprimée… du moins pas tout de suiteMattea BattagliaJournaliste au Monde Adrien de Tricornot En déplacement à Avignon, le premier ministre, Manuel Valls, a annoncé un « effort exceptionnel » de « 100 millions d’euros supplémentaires » en faveur des universités en 2016. Les derniers arbitrages budgétaires doivent être rendus publics mercredi 30 septembre, mais M. Valls lève ainsi un petit coin du voile.Cette annonce est faite dans un contexte budgétaire plus que compliqué pour l’enseignement supérieur, alors que les universités ont accueilli 65 000 étudiants supplémentaires à la rentrée. Néanmoins, cet « effort exceptionnel », pour reprendre les mots de M. Valls, provient de l’annulation d’une mesure de prélèvement effectuée en 2015 sur les trésoreries de certaines universités et écoles d’ingénieurs jugées excédentaires.Lire aussi :« Ma salle de cours va craquer », le Tumblr qui dénonce la surpopulation à l’universitéDans un entretien au Monde, M. Mandon, secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche, avait déjà laissé entendre que cette ponction de 100 millions d’euros ne serait pas renouvelée.Lire aussi :Les universités confrontées à l’explosion du nombre d’étudiantsPour autant, la contrainte budgétaire sera-t-elle véritablement allégée ? Car M. Mandon n’espérait pas seulement obtenir une annulation de la ponction des trésoreries des établissements mais aussi « un plus » dans son budget. De combien sera-t-il ? L’inflexion qu’attend le secrétaire d’Etat pourrait décevoir un enseignement supérieur d’ores et déjà confronté à une grave crise budgétaire.Contribution gelée depuis 2010La contribution de l’Etat — qui représente l’essentiel des ressources — est gelée depuis 2010. La puissance publique n’assume pas, en effet, la totalité des augmentations de la masse salariale qui a été transférée à des universités devenues autonomes. Sur les 1 000 nouveaux postes d’enseignant autorisés chaque année depuis 2013, 40 à 50 % n’ont pas été créés par les établissements, faute de moyens, selon les syndicats. Plus grave : pour le Snesup, 7 053 postes ont été perdus en dix ans.Lire aussi :7 500 bacheliers attendent encore une place à l’université« Il manque en réalité 500 millions juste pour fonctionner correctement », ont estimé les dirigeants des syndicats « réformistes » SGEN-CFDT, UNSA, SNPTES et FAGE lors de leur conférence de presse de rentrée, le 17 septembre. Le rétablissement de 100 millions d’euros de crédits n’était donc considéré par les partenaires sociaux et les responsables des établissements que comme un premier pas.D’autant que les autres ressources des établissements fondent comme neige au soleil. Les contrats de plan Etats-région pour la période 2015-2020 accusent une baisse de 42 % des investissements dans l’enseignement supérieur et la recherche, par rapport à la période 2007-2013 (3,1 milliards d’euros contre 5,5), selon un comptage de l’agence spécialisée AEF publié le 25 septembre.Et la réforme de la taxe d’apprentissage a occasionné en 2015 une baisse d’une vingtaine de millions d’euros des recettes des écoles d’ingénieurs (sur 300 millions d’euros). Quatre écoles sur cinq sont publiques. Et elles ont contribué à hauteur de 24 millions d’euros au prélèvement sur les fonds de roulement.Lire aussi :Jean-Christophe Cambadélis : « Il est temps de redonner à la gauche son supplément d’âme »Adrien de TricornotJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Lemarié « Qu’on ne vienne pas me prononcer un procès de faiblesse, je n’en ai aucune ! » Le ton est donné. Nicolas Sarkozy a présenté un projet très droitier sur l’immigration, mercredi 16 septembre, lors d’une « journée de travail » sur ce thème au siège parisien du parti. L’occasion pour le président des Républicains (LR) – en l’absence d’Alain Juppé, de François Fillon et de Bruno Le Maire – de réitérer ses propositions pour faire face à la crise des réfugiés, avant un débat au Parlement sur le sujet.Lire : Réfugiés : Sarkozy veut refonder SchengenAlors que la France s’apprête à accueillir 24 000 demandeurs d’asile dans les deux ans à venir, l’ex-chef de l’Etat a réaffirmé son hostilité aux quotas de réfugiés à se répartir dans l’Union européenne. Pour lui, il convient d’abord de « refonder » Schengen et de « bâtir une nouvelle politique d’immigration européenne » impliquant une harmonisation des politiques sociales des Etats européens. « Sinon, ceux qui sont rentrés dans un autre pays vont se précipiter chez nous pour profiter de nos prestations sociales », a-t-il mis en garde. Une affirmation très discutable, puisque actuellement les réfugiés se rendent essentiellement en Allemagne, en Suède ou en Angleterre. De fait, alors que l’Allemagne attend jusqu’à un million de réfugiés cette année, la France devrait rester à des niveaux proches de 2014 (soit 66 000 demandes d’asile).S’il reste hostile aux quotas, M. Sarkozy est favorable à l’accueil des réfugiés à condition qu’ils retournent dans leur pays une fois la guerre terminée – il a de nouveau plaidé pour « l’activation d’un statut temporaire de réfugié de guerre » plus restrictif que celui de réfugié politique – et à condition que l’on diminue le nombre d’immigrés économiques (environ 200 000 par an). Pas question, dans son esprit, d’augmenter le nombre global d’immigrés en France. « Penser que l’immigration pourrait augmenter, c’est prendre un risque de déflagration de la société française », a-t-il prévenu, jugeant notamment nécessaire de réduire les conditions du regroupement familial.DURCISSEMENT« La France a le droit de choisir qui elle veut accueillir sur son territoire et qui elle veut refuser », a-t-il déclaré. Soulignant « les racines chrétiennes de la France », il se dit pour une immigration choisie : « Nous proposons que le Parlement ait le pouvoir de décider, chaque année, du nombre d’étrangers non européens admis à immigrer en France. » Pour les empêcher d’entrer sur le territoire, M. Sarkozy s’est de nouveau prononcé pour un rétablissement des contrôles aux frontières de l’espace Schengen pour les Non-Européens. Un système à deux vitesses difficilement applicable. Tout comme l’idée de créer un statut temporaire de réfugié de guerre. La preuve : même le député LR Pierre Lellouche a souligné lors de la réunion qu’il était « très difficile de trier les migrants économiques des réfugiés de guerre », comme le propose M. Sarkozy. « Un Malien qui vient en France, comment définir s’il fuit la guerre ou la misère ? », demande M. Lellouche.Officiellement, M. Sarkozy dit vouloir trouver une position médiane entre le Parti socialiste (PS), qui « se complaît dans des postures morales », et le Front national (FN), qui se borne à formuler des « impostures idéologiques ». Mais la ligne générale reste très à droite. Certaines propositions, en rupture avec ses credo passés, marquent un durcissement du discours de M. Sarkozy. Ce dernier plaide par exemple pour la suppression de d’aide médicale d’Etat (AME) accordée aux étrangers en situation irrégulière, alors qu’il disait ne pas vouloir « remettre en cause cette générosité française » lors de la campagne présidentielle de 2012. Autre signe de droitisation : le président des Républicains se dit désormais favorable à une « adaptation du droit du sol » pour durcir les conditions d’accès à la nationalité française, alors qu’il déclarait en 2012 : « Le droit du sol, c’est la France. »CLIVER AVEC JUPPÉSi son discours a pour objet de contrer l’extrême droite sur son terrain, dans l’espoir de reconquérir les électeurs de droite passés au FN, M. Sarkozy vise un autre objectif : souligner ses différences avec Alain Juppé, son principal rival dans l’optique de la primaire à droite pour la présidentielle de 2017, adepte d’une approche apaisée des problèmes d’immigration. La manœuvre se veut subtile. Le président de LR a expliqué que les adhérents de son parti auraient à approuver son projet sur l’immigration – lors d’un vote sur le site du parti, qui se déroulera de mercredi soir à vendredi soir – avant d’être soumis à l’approbation du bureau politique, le 22 septembre.Alors que les onze questions posées aux militants reprennent ses propositions, M. Sarkozy a estimé qu’il aurait été judicieux d’en ajouter « une douzième » sur la nécessité de contraindre les immigrés à « s’assimiler ». « Le débat entre l’assimilation et l’intégration est un débat central », a-t-il souligné, avant de lancer : « Je voudrais que l’on demande à nos adhérents : un étranger voulant devenir français doit-il s’assimiler ou s’intégrer ? C’est un débat qui n’est pas anecdotique, car l’intégration, cela veut dire : “Je viens comme je suis, avec ce que je suis et je m’intègre en France.” L’assimilation, c’est que le dernier arrivé accepte la langue, le mode de vie, la culture, les usages de ceux qu’il rejoint. C’est un sujet de débat entre nous [entre les ténors de LR]. Que les adhérents donnent leur sentiment. »Farouche partisan de « l’assimilation » – un mot issu de l’histoire coloniale –, M. Sarkozy tente ainsi de marginaliser M. Juppé. Lequel est favorable au concept d’« intégration » au motif qu’il « respecte les différences », et rejette celui de « l’assimilation », qui revient, selon lui, à « vouloir effacer les origines ».« SARKOZY JOUE AVEC LE FEU »L’objectif du président des Républicains : faire apparaître M. Juppé en décalage avec les aspirations de la base militante du parti, qui devrait à coup sûr se prononcer pour l’assimilation. « Sarkozy veut montrer qu’il incarne la ligne majoritaire au sein du parti. Il fait adopter par les adhérents un projet très à droite pour pousser Juppé à se démarquer et le faire passer pour un centriste », décrypte un dirigeant du parti.En opposant la légitimité des adhérents – plus radicaux que les sympathisants de droite – aux positions plus mesurées de son rival Juppé, le chef de l’Etat rejoue ainsi la même partition que lors de la campagne de 2012, quand il opposait « le peuple aux élites ». Reste que la manœuvre n’est pas sans risque. Celui qui se pose en garant de l’unité du parti se retrouve en effet à exacerber lui-même les divisions internes sur le sujet de l’immigration. « Sarkozy joue avec le feu en allumant lui-même un incendie en interne avec Juppé », s’inquiète un soutien de l’ex-chef de l’Etat. De quoi écorner l’image de rassembleur qu’il s’efforce de se donner dans l’optique de la primaire.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.09.2015 à 10h54 • Mis à jour le16.09.2015 à 11h33 | Pascale Robert-Diard (Rennes - envoyée spéciale) Il arrive à l’audience des moments où l’on a envie de remercier celui qui parle. Parce que les phrases qu’il prononce viennent vous chercher au cœur de l’obscurité dans laquelle vous vous débattez. Mardi 15 septembre, le réquisitoire de l’avocat général Yann Le Bris au procès de Laurence Nait Kaoudjt, cette mère qui a tué sa fille lourdement handicapée, a été un ces moments.Il a trouvé les mots justes pour évoquer le « trouble » et la « gêne » suscités par cette affaire et la double « paralysie » qui l’a saisi pendant les débats. Paralysie face à la détresse de l’accusée, parce que, a-t-il rappelé, « juger, c’est comprendre. Et pour comprendre, il faut essayer de se mettre à la place de l’autre. Et là, on n’y arrive pas. La peur de l’avenir de l’enfant, la douleur, l’absence de communication, le poids du regard des autres, on peut les imaginer, rien de plus ». Mais paralysie aussi face à la barrière dressée par l’accusée elle-même, qui n’a cessé de répéter que son geste était un « geste d’amour » et qui a semblé interdire à quiconque – et particulièrement à la cour et à des jurés – de le voir autrement. « Elle vous a placés dans la seule obligation de dire que ce qu’elle a fait était juste », a relevé l’avocat général.–Il a mis en lumière la confusion des rôles qui, dès l’origine, a déséquilibré ce procès : une accusée se vivant principalement comme une victime et refusant la place d’accusée que son geste meurtrier lui donne aux yeux de la société. Dans ce jeu de rôle inversé, la défense, conduite par Mes Eric Dupond-Moretti et Anna-Maria Sollacaro, a joué le rôle ordinairement dévolu aux parties civiles, en s’indignant de toute question, même la plus légitime, susceptible de mettre en cause la parole de leur cliente au nom de la douleur supplémentaire qu’un tel questionnement lui infligeait.Ne pas tout céder à la douleurC’est donc de l’avocat général qu’est venu, paradoxalement, le rappel de la règle essentielle du procès pénal qu’est le respect du contradictoire, et le devoir qu’il intime de ne pas tout céder à la douleur de la victime revendiquée. « La vraie victime n’est pas là. Ni physiquement, ni symboliquement », a-t-il observé à propos de l’enfant morte. « Elle a été l’absente de ce procès, recouverte par le handicap. Elle n’est plus que le handicap », a-t-il ajouté.A la cour et aux jurés, Yann Le Bris a demandé de juger que, le 22 août 2010, Laurence Nait Kaoudjt n’a pas agi sous une « contrainte morale » qui la délierait de toute culpabilité. « « Est-ce qu’il était vraiment irrésistible pour elle de commettre ce geste ? Non. Vous ne devez pas vous placer dans la morale interne de l’accusée. Ce serait la porte ouverte à tout. On ne peut pas accepter que quelqu’un fixe ses propres règles. »En écho à la phrase terrible de Laurence Nait Kaoudjt qui, interrogée sur les faits par le président de la cour, Philippe Dary, avait déclaré : « J’ai donné la vie à ma fille, je la lui ai reprise », il a observé : « Personne n’est propriétaire de son enfant. Même s’il est lourdement handicapé, il a une vie autonome. Dire que sa mère n’est pas coupable, c’est affirmer que cet enfant n’est pas comme les autres et le faire sortir de l’humanité. »Avec le même souci de justesse, il a dressé de l’accusée le portrait d’une mère totalement dévouée à son enfant, d’une femme à laquelle une accumulation de détresse et de déboires a fait perdre pied, avant de requérir contre elle une peine symbolique de cinq ans avec sursis. « Cette peine doit avoir un sens aussi pour elle », avait-il espéré. En vain. Lorsque, trois heures plus tard, le président Dary lui a annoncé que les jurés avaient suivi la réquisition de l’avocat général, Laurence Nait Kaoudjt a pointé ceux-ci d’un doigt menaçant : « Vous n’avez pas de cœur, vous devriez avoir honte ! Si demain je ne suis plus là, ce sera de votre faute ! » Au premier rang du public, une femme épuisée suppliait sa fille : « Arrête Laurence, arrête ! » Pascale Robert-Diard (Rennes - envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Serge Guérin (Sociologue, professeur à l'Inseec Paris) Alors que le projet de loi d’adaptation de la société au vieillissement revient enfin devant l’Assemblée, il est bon de rappeler que la révolution de la longévité a et aura de plus en plus d’effets sur l’économie. Mais cela nécessite d’abord de rajeunir le regard sur le vieillissement.Pour trop de décideurs, un pays qui prend des rides perd sa capacité à innover et sera incapable d’affronter les grands vents de la mondialisation. Pire les pays vieillissants sont par nature enclins à sacrifier les générations futures…Lire aussi :Dotée de peu de moyens, la loi sur le vieillissement revient devant l’AssembléeSortons de ce prêt à penser essentialiste ! La longévité porte un potentiel d’emplois nouveaux (300 000 créations nettes d’ici à 2020 selon la Dares), d’innovations technologiques, sociales et culturelles, d’invention de nouveaux produits et services adaptés, d’aménagements de logements…Rappelons que l’Allemagne, le pays le plus vieux d’Europe, est aussi celui dont on loue le dynamisme et le succès économique. C’est aussi un pays où les comptes de la sécurité sociale sont positifs… De même au Japon, le pays le plus âgé du monde, le marché de la « silver économie » représente 692 milliards d’euros en 2015, soit plus de 12 % de la création de richesses annuelle.15 millions de seniorsLa silver économie s’adresse à plus de 15 millions de seniors, dont seulement une petite minorité est en fort déficit d’autonomie. Elle concerne aussi les aidants et l’entourage des personnes âgées. Cette économie de l’attention peut être un formidable levier de développement. En France, les prévisions tablent sur 130 milliards d’euros d’activités générées par la silver économie d’ici à 2020.On pense d’abord aux solutions centrées sur le numérique et la robotique : vidéo-surveillance et systèmes d’alerte, domotique, télé-santé, services et suivi à distance, robots de service… Elles permettent, par exemple, d’éviter des visites médicales nécessitant de lourds trajets coûteux et stressants.Lire aussi :Le numérique, nouvelle machine à exclure ?Ces technologies à distance facilitent aussi le lien entre les familles et un proche fragilisé. Les technologies s’appuyant sur les réseaux numériques peuvent contribuer à plus d’équité territoriale en s’affranchissant pour partie des distances. Rappelons que si 21 % de la population française à plus de 60 ans, la moyenne dépasse 27 % en zone rurale.Dans certaines villes, petites et moyennes, plus de 50 % de la population a dépassé les 60 ans. Pour autant, ces outils ne sauraient remplacer la bienveillance et la présence. En ces temps de complexité et de déshumanisation, rien n’est plus essentiel que l’engagement des personnes, le lien social, l’accompagnement et le soin. La silver économie c’est aussi la formation et l’accompagnement des professionnels, le soutien aux aidants bénévoles d’un proche.Enfants de la société de consommation et des services, expérimentés et lucides, les seniors demandent des solutions accordées à leurs modes de vie, en particulier dans les domaines clés des transports et de l’habitat, dont ils estiment respectivement à 34 % et 33 % qu’ils ne sont pas adaptés à leurs besoins (TNS Sofres/CogedimClub, novembre 2014). Ni à leurs moyens. Une adaptation qui doit prendre en compte les problématiques sensorielles, le confort, la sécurité, la possibilité de faire évoluer les espaces… Sans transformer le véhicule ou le logement en station spatiale bourrée d’électronique !La question des usagesCette dynamique de l’ajustement n’implique pas que des investissements technologiques, par ailleurs nécessaires. Parfois il s’agit simplement d’écoute et de respect de la personne pour faciliter son quotidien. Pensons à la signalétique pour favoriser l’orientation des plus âgés ou au packaging des produits alimentaires pour un meilleur confort d’utilisation.La silver économie doit faciliter concrètement la vie des seniors et de leur entourage. Aussi la question des usages doit rester au centre de la réflexion des acteurs, qui trop souvent méconnaissent la diversité des attentes de la silver génération. Trop d’innovations « silver » se révèlent être des gadgets ou des systèmes ultra-sophistiqués qui font plaisir aux geeks sans améliorer significativement la vie des seniors. La complexité de certaines solutions fait craindre aussi des difficultés de maintenance…Une autre limite concerne la capacité financière des personnes visées. Le mythe du riche retraité va faire long feu (rappelons que la pension médiane est inférieure à 1 300 euros par mois) et une large partie de l’offre ne trouvera pas son marché par l’inaccessibilité du prix. Quand à la capacité d’investissement des collectivités qui pourraient commander ces dispositifs, elle est singulièrement contrainte, en particulier du côté des Départements.La silver économie ce n’est pas de la pensée magique, mais en étant à l’écoute des seniors, elle doit contribuer à faire de l’allongement de la vie une bonne nouvelle non seulement pour la personne mais aussi pour l’économie et l’attractivité du pays.Serge Guérin est l’auteur de Silver Génération. 10 idées reçues à combattre à propos des seniors (Michalon 154 pages, 15 euros)Serge Guérin (Sociologue, professeur à l'Inseec Paris) 16.09.2015 à 08h13 • Mis à jour le16.09.2015 à 11h26 | Samuel Laurent 77 000 logements sociaux vides réquisitionnés pour les réfugiés ? C’est ce qu’on pouvait lire, mardi 15 septembre, sur de nombreux sites. Un chiffre aussitôt mis en parallèle de celui des 150 000 sans domicile fixe et trois millions de mal logés que compte notre pays, notamment par les élus Front national. Il faut dire que ce chiffre et la proposition ont été assez mal expliqués, et donc mal compris.1. Qui a fait cette proposition ?La déclaration provient de Marie-Arlette Carlotti, présidente du Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées (HCLPD), députée socialiste des Bouches-du-Rhône et ancienne ministre de François Hollande.Dans une tribune publiée le 12 septembre sur le Plus du Nouvel Observateur, elle évoque la possibilité d’aider les réfugiés en leur trouvant un logement.Voici sa proposition exacte :« Le Haut Comité propose de mobiliser une partie du parc social laissé vacant pour loger les réfugiés. Ces derniers disposant d’un statut clair et ne se posant pas en concurrence avec d’autres publics en grande précarité. 77 310 logements sociaux sont aujourd’hui en attente de locataires, notamment dans les secteurs où la demande est faible. Identifions ces logements, définissons des critères et des conditions d’accueil, procédons à une répartition géographique équilibrée et actionnons l’ensemble des leviers sociaux, économiques et institutionnels susceptibles de contribuer à une intégration harmonieuse de ces populations »Il s’agit donc d’une proposition, et non d’une action programmée, le HCLPD n’ayant pas de pouvoir autre que consultatif. Elle n’a, pour l’instant, pas reçu de réponse du gouvernement.2. D’où sortent les 77 000 logements vides ?Mme Carlotti évoque des logements « aujourd’hui en attente de locataires », mais se base en réalité sur des chiffres datent de l’an dernier, comme le précise Le Figaro : ils viennent du Commissariat général au développement durable, qui publie chaque année un « état du parc locatif social » en France.Au sein de ce document, on retrouve plusieurs chiffres : le nombre de logements vides car en attente de travaux ou de démolition est ainsi de 70 100. Autre chiffre : 72 800 logements « fonctionnels » (de fonction, donc) qui sont occupés avec ou sans contrepartie financière.Mais le chiffre qui nous intéresse est ailleurs : la France compte 4,547 millions de logements sociaux en métropole (4,685 millions en comptant l’outremer). Au 1er janvier 2014, 3 % de ces logements restaient vacants (1,7 % depuis plus de trois mois). Ces logements vacants se situent sur tout le territoire, mais particulièrement dans certains régions peu urbanisées : Basse-Normandie (4,4 % de vacance), Bourgogne (6,7 %), Limousin (7,6 %)...En moyenne nationale, le taux de vacance à trois mois et plus est de 1,6 %. Soit précisément 77 299 logements vides en métropole.Pourquoi ces vacances ? Si celles de moins de trois mois correspondent le plus souvent à un battement entre deux locataires, les vacances « structurelles » (plus de trois mois) peuvent indiquer que ces logements ne trouvent pas preneur. Enfin, nombre de ces logements sont vides car en attente de travaux ou de la démolition du bâtiment qui les abrite.3. Mais pourquoi ne sont-ils pas occupés ?On parle donc ici de logements qui ne sont pas occupés. Pour partie car ils sont en travaux, ou en attente de démolition, mais aussi car personne ne les réclame. Plusieurs raisons expliquent ce phénomène :L’offre est diffuse sur le territoireLa loi oblige chaque commune à avoir 20 % de logements sociaux sur son territoire, sauf à payer une amende. Toutes les communes d’une certaine taille ont donc leur parc social. Mais la demande, elle, tend à se concentrer sur les zones plus urbanisées. En clair, l’offre ne suffit pas à satisfaire la demande en Ile-de-France, où le logement est très cher, mais le Limousin, où les loyers sont structurellement moins élevés, connaît bien moins le problème. En outre, des départements confrontés à une baisse démographique ont moins de besoins en logements sociaux qu’il y a une trentaine d’années.La carte ci-dessous montre ce « taux de vacance » par départements. On le voit, si l’Ile-de-France n’est que peu concernée, les départements du Massif central le sont beaucoup plus. Logement social ne veut pas dire logement gratuitLorsqu’on parle du parc immobilier « social », on a tendance à imaginer qu’il s’agit d’appartements appartenant à l’Etat, qu’il peut attribuer à sa guise. Or c’est un peu plus complexe : Le système du logement social est multiple et décentralisé, et les bailleurs sociaux qui construisent des logements sociaux, s’ils y sont aidés, doivent rentrer dans leurs frais.Ils proposent donc différentes prestations à différents prix : des PLAI (prêt locatif aidé d’intégration) pour les plus en difficulté au PLS (prêt locatif social) pour les classes moyennes. Un locataire éligible au PLAI ne pourra pas réunir les ressources nécessaires pour financer le loyer d’un appartement en PLS prévu pour des personnes plus aisées financièrement.4. Un chiffre plus frappant que réalisteMme Carlotti a sans doute voulu marquer les esprits avec ce chiffre, sans mesurer l’impact qu’il pouvait avoir alors que la France souffre d’une pénurie chronique de logements, et que plus de trois millions de personnes vivent dans la rue ou dans des logements insalubres.Néanmoins, l’idée est peu réaliste : elle repose sur une estimation vieille de plus d’un an. S’il serait théoriquement possible d’organiser une répartition des réfugiés pour les installer dans ces logements vacants, la chose soulève une foule de questions, à commencer par celle du paiement des loyers, qui devrait être pris en charge par l’Etat.Autre difficulté de taille, comment répartir la charge sur l’ensemble des bailleurs sociaux du territoire de façon juste ? Bref, la proposition de Mme Carlotti risque de ne pas trouver beaucoup d’écho.Le gouvernement a cependant indiqué qu’il aiderait les bailleurs sociaux volontaires pour accueillir des migrants. La France s’est engagée à accueillir 24 000 réfugiés.Lire aussi :Comment la France se prépare à accueillir les réfugiésSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.09.2015 à 07h20 • Mis à jour le16.09.2015 à 08h55 | Jade Grandin de l'Eprevier Mardi 15 septembre, une centaine de manifestants se sont réunis devant Bercy pour protester contre la proposition de décret du gouvernement sur le travail du dimanche et de nuit. Les syndicats, la plupart réunis au sein du Clic-P (Comité de liaison intersyndical du commerce de Paris), ont tous rendu un avis défavorable aux projets de « zones touristiques internationales » (ZTI) dans lesquelles les magasins pourront ouvrir tous les dimanches et également le soir jusqu’à minuit.A quelques pas du ministère des finances, le centre commercial Bercy 2 a été classé en ZTI, ce que beaucoup relèvent avec sarcasme, estimant qu’il n’y circule aucun touriste. « C’est quand même très drôle, insiste sans sourire Morgane, élue à la SUD Fnac. Les ZTI correspondent à toutes les Fnac. » Beaucoup de salariés de l’enseigne sont venus ce mardi. « On vend des livres en français et des ordinateurs, que les touristes asiatiques achètent moins cher ailleurs », résume Catherine Gaigne, déléguée syndicale et secrétaire nationale de SUD-Fnac. « On n’a jamais de week-end »Les ZTI dessinées par le gouvernement sont « surréalistes », pour Didier Le Reste, élu à la mairie du 10e arrondissement et ex-secrétaire général de la CGT Cheminots. Selon lui, les touristes peuvent parfaitement faire les magasins un autre jour que le dimanche. « Les touristes hors Union européenne (UE) passent six jours à Paris, d’après le syndicat du tourisme parisien », réplique-t-il en réponse à Claude Boulle, président exécutif de l’Union du grand commerce de centre-ville, qui estimait que « le touriste qui se présente le dimanche devant un magasin fermé ne va pas revenir le jeudi ».En outre, « le chiffre d’affaires réalisé le dimanche est inférieur à celui du samedi et du lundi », insiste Didier Le Reste, qui résume : « On ouvre les commerces pour permettre aux gens de se promener, mais on fait venir des salariés pour ouvrir. Et cela implique aussi des services publics supplémentaires comme la garde d’enfants, ce que la droite, à l’image de Nathalie Kosciusko-Morizet, bien qu’élue à la ville de Paris, ne dit pas. »Employées au magasin Le Bon Marché, lui aussi en ZTI, Isabelle, Monique et Frédérique s’inquiètent : « On finit deux jours par semaine à 21 heures, plus les samedis, on n’a jamais de week-ends. Tout le monde était prêt à faire l’effort pour douze dimanches par an [contre cinq actuellement]. Mais là, on ne sait pas comment ça va se passer. »Faux volontariatPour beaucoup, la promesse du gouvernement de fonder le travail du dimanche sur le volontariat cache en fait du « volontariat forcé ». « Les gens savent qu’ils n’auront pas le choix, explique Eric Scherrer, président de la SECI-Unsa. Ce sont des salaires de misère dans les commerces. On est en train de négocier la misère. » Sans parler du « chantage sur les congés payés, les horaires, les fermetures de magasin », énumère Catherine Gaigne. Linda et Leila, vendeuses chez Sephora, confirment : « Si on ne veut pas travailler le dimanche ou la nuit on nous dit : “Tu laisses tomber tes collègues ?” » « C’est la carotte obligatoire », résume Miguel, employé de la Fnac. « Les employés aux caisses sont surtout des jeunes, des intérimaires, ils ont peur, ils sont corvéables à merci », déplore sa collègue Nathalie. En plus des jeunes, beaucoup de salariés concernés sont des femmes seules avec enfant, souvent à temps partiel, qui touchent un bas salaire et seront forcées d’accepter pour des raisons économiques, soulignent les manifestants.Les syndicats présents craignent la généralisation du travail du dimanche et de nuit avec la disparition des avantages associés d’ici quelques années. « On veut empêcher que ça devienne banal », explique Alexandre Torgomian, responsable CFDT au sein du Clic-P. « C’est un laboratoire de ce qui sera fait pour réformer le code du travail », alerte Didier Le Reste.Lire aussi :Le Royaume-Uni veut ouvrir encore plus le dimancheJade Grandin de l'Eprevier Adrien de Tricornot et Benoît Floc'h La rentrée 2015 s’annonce comme celle de tous les records : les universités devraient accueillir 65 000 étudiants en plus, selon la projection que doivent annoncer mercredi 16 septembre la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, et le secrétaire d’Etat à l’enseignement supérieur, Thierry Mandon, lors de la conférence de presse de rentrée. En 2013 et 2014, la hausse était de 30 000 étudiants par an. Au début des années 2010, elle n’était « que » de 10 000. La Conférence des présidents d’universités fait état, elle, d’une croissance de 50 000 étudiants.Cette forte augmentation s’explique majoritairement par l’afflux des bacheliers de 2015. Pourtant, le nombre de bacheliers, lui, n’a pas augmenté, contrairement aux années précédentes. C’est donc une véritable préférence pour l’université qui se manifeste, au moment où celle-ci connaît pourtant de nombreux problèmes budgétaires. « Il faut mesurer l’ampleur et l’effet quasi sismique de ce choc démographique. Cela fait trois ou quatre ans que la hausse des effectifs dure, et elle va se prolonger », prédit M. Mandon. Un pic est en effet attendu pour la rentrée 2017.« La hausse des effectifs cette année représente l’équivalent de quatre nouvelles universités »Cette année encore, l’université a amorti le choc : l’écrasante majorité des étudiants a trouvé une place. Au 15 septembre, seuls 103 dossiers de bacheliers restaient en suspens, sur les quelque 300 000 nouveaux inscrits en première année de licence. Au cœur de l’été, à l’issue des trois phases d’Admission post-bac, ils étaient encore 7 500. A la rentrée, ils n’étaient plus que 800. Pressés par le gouvernement, les rectorats les ont contactés la semaine dernière, parvenant finalement à trouver une solution pour la grande majorité d’entre eux.« Une rentrée charnière »« La hausse des effectifs cette année représente l’équivalent de quatre nouvelles universités, et depuis le début du quinquennat, c’est comme si huit ou neuf établissements invisibles avaient été créés… », souligne M. Mandon. Lequel, d’ailleurs, n’exclut pas à l’avenir de faire construire de nouvelles universités de proximité dans des villes moyennes qui en sont dépourvues. La tendance, aujourd’hui, est pourtant à la réduction, par fusion, de leur nombre…Les universités des métropoles ne sont pas les seules à faire le plein cette année. En visite en Picardie, mardi, M. Mandon a pu se rendre compte que celle de Valenciennes prévoyait une hausse de 14 % des inscrits en première année de licence, et celle d’Amiens une progression de 20 %. Des comptages récents de la Conférence des présidents d’université indiquent une hausse généralisée pouvant aller jusqu’à 26 %, et un regain d’intérêt pour les filières scientifiques en déclin ces dernières années.« Une augmentation des droits d’inscription dissuade les jeunes des milieux défavorisés d’entamer des études supérieures »« C’est une rentrée charnière », résume M. Mandon : le pays bascule dans la « société de la connaissance » plus rapidement que prévu. Le rapport sur la stratégie nationale de l’enseignement supérieur, rendu le 8 septembre au président de la République, envisageait cette perspective à l’horizon de dix ans, en fixant l’objectif de 60 % d’une classe d’âge diplômée du supérieur en 2025 (contre 44 % actuellement). Or le mouvement s’accélère déjà, dans un contexte de chômage persistant et de précarité chez les jeunes. Ceux-ci savent bien, observe le ministre, qu’un diplôme d’enseignement supérieur « protège du chômage » et offre les meilleures perspectives d’emplois stables et de qualité. La modicité des droits d’inscription joue aussi un rôle, estime M. Mandon : « Une augmentation, même faible, des droits d’inscription dissuade les jeunes des milieux défavorisés d’entamer des études supérieures. » La sélection à l’université ? « Le bac »Pour autant, le choc démographique que vit l’université constitue un véritable défi à court terme. De plus en plus d’étudiants n’obtiennent pas la filière qu’ils souhaitent : des « mal inscrits » dont le syndicat étudiant UNEF – qui a reçu 4 000 sollicitations cet été pour son service SOS inscriptions – répercute la colère. En effet, 55 % des « premiers vœux » exprimés par les futurs bacheliers sur le portail d’orientation Admission post-bac (APB) se sont concentrés en 2015 sur quatre filières : droit, sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps), psychologie, et première année commune aux études de santé (Paces). Les candidats sont donc tirés au sort… « Ce ne peut pas être une politique : c’est la pire des sélections », déplore M. Mandon.D’ailleurs, il s’oppose à toute sélection à l’université. « Elle existe déjà, dit-il, c’est le bac. Pas besoin d’en rajouter ». Sur ce point, il se démarque du rapport sur la stratégie nationale de l’enseignement supérieur, qui propose que seuls les bacs généraux permettent une inscription de droit à l’université.« Nous commençons un travail sur les conséquences financières de la hausse du nombre d’étudiants de 2,5 millions à 3 millions »Même approche pour l’entrée en master. Aujourd’hui, une sélection s’opère entre la première et la deuxième année de ce cycle. M. Mandon souhaite en finir avec cette césure artificielle, sans pour autant introduire une nouvelle sélection après la licence, « ce qui dévaloriserait ce diplôme de qualité. Tout titulaire d’une licence doit avoir accès à un master ».En revanche, il veut renforcer les processus d’orientation. Il s’agit de fournir aux lycéens « les outils pour faire un choix éclairé », en leur donnant plus d’informations sur les débouchés des filières. Pour l’entrée en master, plaide le secrétaire d’Etat, « il manque un outil d’orientation, qui doit être structuré ». Des décisions devraient être prises d’ici à la fin de l’année.Reste la question épineuse du budget. M. Mandon le reconnaît : l’afflux d’étudiants ne pourra pas être surmonté à moyens constants. Le secrétaire d’Etat avance en terrain miné : déjà exaspérées par le manque de moyens, les universités ont subi l’an dernier un prélèvement de 100 millions d’euros sur leur trésorerie. Pour 2016, M. Mandon laisse entendre que cette ponction ne sera pas renouvelée. Et il assure avoir obtenu que son budget ne soit pas diminué, espérant même « un plus ». Son secteur échapperait ainsi aux coupes budgétaires imposées à d’autres administrations.Par ailleurs, annonce-t-il, « nous commençons un travail sur les conséquences financières à cinq ans de la hausse du nombre d’étudiants de 2,5 millions à 3 millions. Il faudra adapter la pédagogie et les locaux. Si nous aboutissons à 2 % du PIB consacré à l’enseignement supérieur, contre 1,5 % aujourd’hui, tant mieux. »« Le système peut et doit évoluer. Il ne pourra pas continuer comme ça pendant des années », conclut Thierry Mandon. Reste à convaincre les bailleurs de fonds des universités, qu’ils soient publics ou privés.Adrien de TricornotJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterBenoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Nunès Décrocher le bac, sésame pour les études supérieures, 87,8 % des candidats l’ont fait en 2015. Mais c’est ensuite que les affaires se corsent : seulement 39,6 % des nouveaux inscrits en première année de licence passent en deuxième année, selon les derniers chiffres disponibles. Comment mettre le maximum d’atouts de son côté et passer le cap de la première année ? Voici des témoignages d’étudiants passés par là et les conseils de Didier Peltier, vice-président chargé de la formation à l’université d’Angers, qui affiche le meilleur taux de réussite en L1 (55 %).Lire aussi :Quelles sont les universités où les étudiants réussissent le mieux en première année de licence ?Premièrement, il est utile d’avoir été préparé (un peu) à un cursus universitaire. Soixante pour cent des titulaires d’un bac professionnel et 50 % des bacheliers technologiques inscrits en 1re année abandonnent. Seulement 5 % des titulaires d’un bac pro obtiennent leur licence en trois ou quatre ans. Les titulaires d’un bac général s’en sortent moins mal : 50 % des bacheliers de la filière S et 43 % des titulaires d’un bac littéraire inscrits pour la première fois en 2009 ont obtenu leur licence en trois ou quatre ans.Selon Didier Peltier, ce n’est pas tant le type de bac obtenu que « la méthode de travail acquise au lycée » qui permet de passer l’écueil de la première année. « Il faut savoir faire une dissertation, ficher un cours, résumer un livre », illustre Camille F, en double licence droit-histoire de l’art à Paris.Régler l’intendanceL’arrivée à la faculté, c’est souvent la découverte de l’autonomie. Du cocon familial où les parents prennent en charge l’intendance et contraintes administratives, bon nombre d’étudiants basculent dans un univers où ils vont devoir tout apprendre et tout gérer. « Loyer, budget… Nous sommes tout à coup confrontés à une ribambelle de responsabilités », témoigne Anne-Sophie G, étudiante en droit en Allemagne.Ensuite, à l’intendance, s’ajoutent souvent « les complications d’un emploi étudiant », rappelle Louna D, de Paris. En effet, plus de 70 % des étudiants travaillent pour financer leurs études, selon une étude de L’Etudiant-Météojob de septembre 2014. Le temps accordé aux études peut être largement écorné. « Il faut alors faire en sorte que ces contraintes extra-scolaires pèsent le moins possible sur le temps d’études », souligne Didier Peltier. Au sein de son université, un guichet d’accueil unique permet de centraliser les tracas administratifs, éloignant son campus d’un château kafkaien.Être assidu« Comment se lever chaque matin pour aller à un cours d’amphi où personne ne remarquera votre absence ? », questionne, fort à propos, Anne-Sophie G. Lors des premiers jours, les amphithéâtres ont un air de concert rock : pas une place assise de libre, les travées sont pleines et des étudiants frappent pour entrer… Trois mois plus tard, les lieux sont largement désertés, et aucun des présents n’a besoin de chercher où poser son séant.« Le plus important, c’est l’assiduité. La tentation de sécher est si grande, le plus gros piège est la première année, analyse Simon P. d’Orléans. Mais en fin de licence, le constat est sans appel : les étudiants présents en 3e année sont ceux qui assistaient aux cours non obligatoires dès la 1re année. » Benjamin C. reconnaît qu’il a rapidement lâché face à si peu de contraintes et tant de liberté : « J’ai séché et fait la fête toute l’année. Si bien que j’ai redoublé. »« La vie étudiante est une fête, reconnaît le vice-président de l’université d’Angers. Toutefois, l’étudiant doit se mettre tout de suite dans une routine de travail. » Et ce, en totale autonomie. « Personne n’est là pour vous pousser ! », avertit Adèle F, en master de sciences de l’Antiquité à Toulouse. Être assidu, prendre soi-même ses notes en cours, travailler quotidiennement – relire les cours de la journée, ou mieux, les mettre en fiches, et, comme pour le baccalauréat, ne pas se contenter de bachoter à quelques jours des partiels en récupérant les cours de quelqu’un d’autre.Etudier collectivementL’autonomie n’est pas incompatible avec le travail de groupe. « Se sociabiliser rapidement est un atout », recommande Simon P. « J’ai réussi à ne pas décrocher en me constituant un groupe de potes », témoigne également Alain F, étudiant en double licence de droit et économie à Nancy. Ces amitiés sont également des groupes de travail où l’étudiant pourra trouver une entraide sur les sujets où il éprouve des difficultés.Dans les moments de doute ou face aux appels de la paresse et de la procrastination, faire partie d’un groupe dynamique est un second moteur qui permet de ne pas caler. Faute de camarade de promo disponible, le simple fait de s’installer à la bibliothèque universitaire, au milieu d’autres étudiants qui travaillent, aide à s’y mettre.Oser demander de l’aideLe début de la vie étudiante est un grand saut vers l’âge adulte, ce qui n’empêche pas de demander de l’aide en cas de problème. « Il faut que les étudiants en difficulté apprennent à pousser les portes des services qui sont faits pour eux », rappelle Didier Peltier. Services médicaux, services sociaux, soutien psychologique, bourses d’urgence… sont autant de filets de sécurité pour ne pas décrocher. En cas de doute, tuteurs, enseignants référents, conseillers d’orientation sont expérimentés et accessibles. « Tout est à portée de main », assure l’universitaire. « Il faut provoquer les rencontres, le dialogue avec son environnement, les équipes pédagogiques ou le tissu associatif », abonde Jack S., étudiant à Paris-VI.Avoir un projetDernière clef de réussite : se fixer un objectif. « La fac n’est qu’une étape, explique Priscilla G, licenciée en langues à Bordeaux-III, il faut se fixer un objectif professionnel concret. » En somme, l’étudiant doit saisir que le bagage théorique qu’il acquiert n’est qu’un passage qui le conduira à sa parfaite réalisation. Lorsque le but est clairement identifié, « il leur est aisé de comprendre le débouché de leur formation, de comprendre pourquoi ils travaillent, poursuit Didier Peltier. Un objectif, c’est un moteur pour la réussite. »Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maryline Baumard et Isabelle Rey-Lefebvre Elysée, Matignon, Beauvau… La mobilisation s’organise au sommet de l’Etat depuis l’annonce par le président de la République, le 7 septembre, de l’accueil de 30 000 migrants d’ici deux ans – soit 24 000 migrants en plus des engagements antérieurs.Alors que les propositions d’hébergement et de logement arrivent par unité ou par dizaines, Le Monde a pris connaissance d’une proposition globale incluant 20 000 places de logement vacantes utilisables sous six mois. Adoma, ex-Sonacotra, qui gère 12 000 places d’accueil des demandeurs d’asile, a, à la demande de l’Etat, recensé les ressources disponibles et découvert ce gisement dans des immeubles lui appartenant.Lire aussi :Un débat houleux attendu à l’Assemblée sur l’accueil des réfugiésSelon le document, l’Association pour la formation professionnelle des adultes (AFPA) dispose de 7 500 places inoccupées, le ministère de la défense de 8 000 places et Adoma (ou sa maison mère, la Société nationale immobilière, SNI) de 5 000 places. « Moyennant des travaux que nous évaluons entre 20 et 40 millions d’euros, nous pouvons disposer rapidement de cette nouvelle capacité d’accueil », confirme Jean-Paul Clément, le directeur général d’Adoma, qui a mobilisé une équipe de dix personnes sur ce chantier. « Cela coûte moins cher que des nuits d’hôtel, pour lesquelles l’Etat débourse chaque année plus de 400 millions d’euros pour un accueil de piètre qualité ».Lire aussi :Migrants : l’Europe des égoïsmes nationaux77 650 logements HLM vacantsL’AFPA dispose d’un parc de chambres destinées aux apprentis ou stagiaires en formation, notoirement sous-occupées, voire vacantes. C’est le cas à Loudun, dans la Vienne, qui accueille depuis septembre des familles venues entre autres de Syrie. A Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis), une centaine de places peuvent être aménagées pour 150 000 euros. Parmi les ressources SNI, un immeuble de Chevilly-Larue (Val-de-Marne) promis à la démolition sera conservé et aménagé. Dans le 12e arrondissement de Paris, un site qui devait fermer restera finalement ouvert jusqu’en 2019.Outre ce gisement inespéré, d’autres acteurs se mobilisent. Ainsi, Marie-Arlette Carlotti, présidente du Haut comité pour le logement des personnes défavorisées, propose, elle, les 77 650 logements HLM vacants depuis plus de trois mois. La fédération des offices publics HLM estimait dans une étude publiée en novembre 2014 qu’entre 10 % et 20 % de son parc situé dans des zones « détendues » était inoccupé et méritait d’être démoli ; soit 9 000 à 16 000 logements par an ! C’est le cas dans l’Orne, l’Allier ou le Jura. « Ce serait stupide de ne pas utiliser ces logements », juge Jean-Paul Clément, d’autant que les loyers de ces appartements, autour de 4 euros le mètre carré mensuel, sont très accessibles.Le défi de loger 30 000 personnes de façon durable est donc à portée de main. Reste à le faire accepter par les maires concernés. A l’heure actuelle, seuls 49 départements disposent d’une structure pour les demandeurs d’asile. Quelques grandes villes ont réussi à s’exonérer encore d’une participation à cette mission. Nommé par Bernard Cazeneuve pour coordonner l’accueil des réfugiés, le préfet Kléber Arhoul aura pour mission de convaincre plus largement, en respectant la décision des élus, comme le ministre de l’intérieur s’y est engagé.Les hébergements et logements déjà mobilisés par certaines municipalités volontaires constituent une autre source importante. Samedi, quelque 600 maires de tous bords politiques se sont réunis autour de Bernard Cazeneuve pour mieux comprendre leur place dans un dispositif qui reste du ressort de l’Etat et comment se partagent les rôles.Lire aussi :L’éducation nationale se mobilise pour la scolarisation des jeunes migrantsLa France doit être au rendez-vousA ces offres de maires s’ajoute une mobilisation de la société civile. De nombreux élus ont ainsi fait état d’offres d’hébergement par des particuliers. Reste que cet élan de générosité, qui peut arriver en complément d’une offre de l’Etat ou des collectivités, n’est pas toujours facile à gérer au sein d’un dispositif global de grande ampleur : « Les propositions des particuliers d’ouvrir leur maison aux migrants sont louables mais peu réalistes, juge Florent Gueguen, directeur de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (Fnars). Il faut un accompagnement social dans la durée. »« Les propositions des particuliers d’ouvrir leur maison aux migrants sont louables mais peu réalistes »Si le gouvernement a comme urgence première de tenir sa promesse, il doit aussi répondre à la concurrence des précarités en train de naître. Le 12 septembre, le maire d’Ermenonville (Oise), Alain Petrement, a rappelé, en écho à d’autres maires, que « ce qu’on espère faire pour les migrants, on espère le faire aussi pour nos compatriotes ». « Attention à la concurrence des publics, alerte Florent Gueguen, il ne faut pas délaisser les sans-abri et les personnes précaires au profit des réfugiés, surtout à l’approche de l’hiver pour lequel un nouveau plan doit être préparé dès maintenant. »Le premier ministre, Manuel Valls, lui a répondu que les nouvelles aides aux réfugiés annoncées par le gouvernement ne se feront pas au détriment des sans-abri. « C’est un engagement que je prends : l’Etat doit être au rendez-vous, la France doit être au rendez-vous, a-t-il martelé, et c’est l’occasion pour nous d’aller plus vite sur les conditions d’hébergement et d’existence pour ceux qui ont le droit à ces conditions d’hébergement et d’existence. » Et si, en effet, la mobilisation pour les réfugiés permettait enfin de mettre à niveau la politique d’hébergement d’urgence ?Lire aussi :La France est-elle toujours une terre d’accueil ?Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterIsabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Luc Leroux (Marseille, correspondant) Lorsque le 17 juin 2013 deux cents policiers investissent la Castellane, une immense cité des quartiers nord de Marseille, deux sacs tombent à leurs pieds, jetés du treizième étage de la tour K. Ils contiennent 1,5 kg de résine de cannabis, un pistolet automatique, des feuillets de comptabilité et près de 275 000 euros.Ce jour-là, les enquêteurs de l’Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants (OCRTIS) récupéreront près de 1,4 million d’euros, dont 850 000 euros au seul domicile d’un agent de sécurité qui vit au sixième étage de la tour avec ses quatre enfants. Un habitant sans histoire transformé en « nourrice » par les trafiquants. Le chiffre d’affaires quotidien du réseau oscillerait entre 40 000 et 50 000 euros.Lire aussi :Radiographie du plus grand « supermarché de la drogue » de Marseille, à la CastellaneVingt-huit personnes sont jugées à compter de mercredi 16 septembre par le tribunal correctionnel de Marseille pour leur rôle présumé dans le réseau de la tour K et de la place du Mérou, deux des quatre à cinq « plans stups » qui font alors de la cité le point de vente de cannabis et de cocaïne le plus important de la région. Un véritable supermarché de détail et de demi-gros, où l’on vient s’approvisionner de Montpellier ou Hyères.Durant plusieurs mois, les policiers ont observé « une organisation sans faille ». Ils ont repéré que de « nombreux guetteurs, plus d’une vingtaine, encagoulés, munis de talkies-walkies, prennent en compte toute personne entrant dans la cité et conduisent à pied les acheteurs vers les points de deal, invisibles de l’extérieur de la cité ». Les trafiquants considèrent la Castellane comme « une forteresse impénétrable pour toute autorité étatique ».Une tentative de règlement de comptes entre bandes rivalesLes interpellations de juin 2013 avaient été décidées « au regard d’un climat de tension extrême pouvant déboucher sur des règlements de comptes au sein de la cité ». Le 10 avril, Nordine Achouri, alias « Nono », 33 ans, présenté comme le chef du plan de la tour K et principal prévenu du procès, avait essuyé des tirs alors qu’il se trouvait dans une Twingo.Tout au long de l’instruction, Nordine Achouri répétera qu’il a été blessé en raison de son rôle de grand frère qui n’hésite pas à remettre en place les petits jeunes de la cité. Rien à voir, selon lui, avec des rivalités entre réseaux de stupéfiants. Pour l’OCRTIS, il s’agit pourtant bien d’une tentative de règlement de comptes entre bandes rivales lancées dans une impitoyable lutte de territoires, impliquant le réseau de la Jougarelle, implanté sur la partie haute de la cité.C’est d’ailleurs entre la Jougarelle et la tour K que se préparait, le 9 février dernier, un affrontement à la kalachnikov. Pour l’occasion, les premiers avaient recruté des mercenaires des Balkans. Les policiers ont essuyé des tirs, le jour même où Manuel Valls, le premier ministre, se déplaçait à Marseille.Le trafic continue dans la citéAcquisition d’un snack-bar, d’un restaurant, d’un terrain et d’un cheval, dépenses somptuaires en vêtements et maroquinerie de marque, grands hôtels à Monaco, pertes importantes au casino – 27 000 euros –, armes de poing cachées dans un congélateur… les policiers ont la certitude que Nordine Achouri dirigeait, par l’intermédiaire de lieutenants, une véritable entreprise, « laissant ses subordonnés se salir les mains ». Sur le banc du tribunal vont se retrouver ses « employés » et ses « cadres ». Nourrices stockant chez elles argent, drogue et armes, guetteurs, « charbonneurs » (vendeurs), financiers… tous les métiers seront représentés. Le procès doit durer jusqu’au 7 octobre.En juin dernier, alors que les auteurs de la fusillade du 9 février sont sous les verrous et que la cité est cernée par la police le plus clair du temps, une vingtaine de personnes ont été mises en examen pour un trafic qui se poursuivait place du Mérou. Et il s’y poursuit aujourd’hui encore.Lire aussi :Trafic de drogue : une trentaine de personnes interpellées à MarseilleLuc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde 15.09.2015 à 18h16 • Mis à jour le15.09.2015 à 19h48 | Matteo Maillard Alors que s’ébauche, en France, un vaste plan numérique à l’école, les résultats de la première étude de l’Organisation de coopération et de développement (OCDE) sur les compétences numériques des élèves, publiée mardi 14 septembre 2015, étaient particulièrement attendus. Que montrent-ils ? Premier enseignement : il ne suffit pas d’équiper massivement les élèves et enseignants d’outils numériques pour améliorer leurs performances.L’étude s’appuie sur les résultats des élèves de 15 ans dans les 34 pays membres de l’organisation, recueillis lors de l’édition 2012 de l’enquête PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves).Pas un gage de réussiteSi elle salue la réduction de la « fracture numérique » entre 2009 et 2012, qui empêchait les élèves les plus défavorisés d’accéder à un ordinateur, elle se montre plus sceptique concernant l’utilisation d’Internet et des nouvelles technologies en classe, dont « l’incidence sur la performance des élèves est mitigée, dans le meilleur des cas ».Encore peu répandues dans les systèmes éducatifs des pays interrogés, les technologies de l’information et de la communication (TIC), lorsqu’elles sont utilisées en classe, ne sont pas un gage de réussite.Entre 2000 et 2012, parmi les pays où un investissement important dans le numérique a été réalisé, une baisse des résultats en compréhension de l’écrit, ainsi qu’en mathématiques et en sciences a été remarqué.C’est le cas de l’Espagne, mauvais élève du classement, malgré trente minutes quotidiennes consacrées aux nouveaux usages numériques, un temps supérieur à la moyenne.Les élèves français au-dessus de la moyenneA l’inverse, les élèves français, qui utilisent moins Internet à l’école que leurs camarades étrangers, s’en sortent plutôt bien en termes de résultats. Si dans l’étude PISA ils stagnent généralement en milieu de peloton, en matière de compétences numériques en revanche, ils se hissent à plusieurs reprises au-dessus de la moyenne.« Ils sont meilleurs en lecture sur ordinateur, naviguent de manière ciblée sur Internet et savent faire le tri entre les sources pertinentes et celles qu’il faut éviter », précise Francesco Avvisati, l’un des experts de l’OCDE. « C’est plus une question de qualité d’utilisation d’Internet que de quantité ».Les élèves français se débrouillent au final mieux sur ordinateur que sur papier, notamment les garçons, « alors que le numérique ne fait pas partie des apprentissages », souligne Eric Charbonnier, analyste à l’OCDE.Cette situation devrait changer à compter de 2016, avec le déploiement du plan numérique dans l’ensemble des établissements scolaires français. Chantier à un milliard d’euros, ce plan « ne fonctionnera que si les enseignants y adhèrent, qu’ils sont bien formés à l’utilisation de ces outils et qu’entre eux une culture de collaboration et d’échange se développe, prévient M. Charbonnier. On peut mettre plein d’ordinateurs dans les classes, donner des tablettes aux élèves et les utiliser intensivement, si les pratiques pédagogiques ne suivent pas, la performance ne s’améliorera pas. »Lire aussi :Numérique à l’école : « Nos classes seront équipées d’ici novembre »Evolution des pratiques pédagogiquesEn comparaison avec l’Australie, la Corée du Sud, Singapour, le Danemark ou la Norvège, la France a encore des efforts à fournir. Dans ces pays, la révolution numérique a été intégrée à l’apprentissage depuis une dizaine d’années « notamment par des augmentations conséquentes des budgets d’éducation », affirme M. Avvisati.Mais ce n’est pas tant l’intégration du numérique en classe qui a amélioré les performances scolaires que l’évolution des pratiques pédagogiques. « En même temps que l’adoption du numérique, ces pays ont développé largement le travail en petits groupes, l’apprentissage par projet et l’enseignement personnalisé et adapté aux compétences de chacun, explique l’analyste. Etablir le numérique sur des pédagogies du siècle passé n’a porté ses fruits dans aucun des pays qui l’a tenté. »Selon l’étude, avant la course au numérique, les pays doivent privilégier « l’équité de leur système d’éducation, et « garantir l’acquisition par chaque enfant d’un niveau de compétences de base en compréhension de l’écrit et en mathématiques ».Et l’étude de l’OCDE de conclure : « Si la technologie peut permettre d’optimiser un enseignement d’excellente qualité, elle ne pourra jamais, aussi avancée soit‑elle, pallier un enseignement de piètre qualité. »Matteo MaillardJournaliste au Monde Julia Pascual L’Assemblée nationale entame sa rentrée, mardi 15 septembre, par l’examen en seconde lecture du projet de loi sur « l’adaptation de la société au vieillissement » dans un désintérêt assez révélateur d’un texte qui manque cruellement de moyens.Alors qu’un Français sur trois aura plus de 60 ans en 2060, et que la réforme de la dépendance est attendue depuis la canicule de 2003 pendant laquelle l’Inserm avait recensé 19 490 morts, le texte présenté mardi et mercredi « se caractérise surtout par ce qu’il n’y a pas dedans », décoche Pascal Champvert, le président de l’Association des directeurs au service des personnes âgées, qui regroupe des directeurs de services à domicile et d’établissements. M. Champvert regrette que la loi n’ait « pas été l’occasion d’un débat de société ». « Ça va se terminer par une petite loi de plus », pronostique t-il.Des propos que la rapporteure de la loi à l’Assemblée, la députée socialiste Joëlle Huillier (Isère), ne dément pas : « Intellectuellement, c’est frustrant. Bien évidemment, j’aurais préféré une loi globale. Mais on n’y arrive pas. Nous n’avons pas les moyens de le faire avec les recettes actuelles. »La députée socialiste regrette également la lenteur de la procédure législative. Le texte a été adopté en première lecture il y a déjà un an. Mme Huillier veut pourtant défendre ce qu’elle qualifie de « jolie loi ».« Droit au répit »Concrètement, le texte présenté devant l’Assemblée se concentre sur le maintien à domicile des personnes en perte d’autonomie à travers notamment la revalorisation de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) des 700 000 personnes âgées à domicile (sur un total d’1,2 million de bénéficiaires). La mesure devrait permettre à ces seniors de bénéficier d’une heure supplémentaire par jour d’aide à domicile pour les plus dépendants à une heure par semaine pour les plus autonomes.Cette hausse de l’APA doit coûter 375 millions d’euros par an, puisés dans les 645 millions de la contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie (CASA), un impôt créé en 2013 et prélevé sur les retraites, préretraites et pensions d’invalidité.Les fonds restants de la CASA seront fléchés vers d’autres dispositifs. La prévention de la perte d’autonomie bénéficiera ainsi d’une enveloppe de 140 millions d’euros pour le financement d’aides techniques (téléassistance, domotique…), d’un plan de lutte contre le suicide ou encore de campagnes d’information sur des thèmes comme le sommeil ou la nutrition. Un « droit au répit » sera instauré. Ciblé sur les aidants familiaux des personnes les plus dépendantes, il se traduira par une aide pouvant aller jusqu’à 500 euros annuels, pour une enveloppe globale de 80 millions d’euros.« Proche de la charité »La loi prévoit aussi l’adaptation de 80 000 logements privés d’ici à 2017, portée par l’Agence nationale de l’habitat. Et la rénovation des foyers-logements (110 000 places), rebaptisés « résidences autonomie » (40 millions d’euros sur trois ans), sorte de compromis entre le domicile et la maison de retraite.Sur cette dernière mesure, Claude Jarry, président de la Fédération nationale des associations de directeurs d’établissements et services pour personnes âgées, regrette un argent trop « rare » : « Ces logements foyers reviennent en grâce parce qu’on sait qu’on ne fera pas face à la vague grise. Du fait du manque de moyens, on ne va pas pouvoir mettre en place de véritables équipes médico-sociales. On est plus proche de la charité que de la solidarité. »« Les 3 milliards d’euros nécessaires pour une véritable réforme de l’autonomie, on ne les a pas », répète Joëlle Huillier. A tel point que le second volet de la réforme, qui devait faire l’objet d’un autre texte portant sur les établissements pour personnes âgées, n’est plus d’actualité. « En raison de la crise, il est renvoyé sine die », regrette M. Jarry.Julia PascualJournaliste au Monde Martin Untersinger C’est un tir de barrage contre la surveillance des communications en France. Des associations – La Quadrature du Net, French Data Network et la Fédération FDN – ont déposé trois nouveaux recours devant le Conseil d’Etat pour annuler certaines dispositions utilisées par les services français de police et de renseignement.Contre la surveillance internationaleDeux recours, l’un au fond et l’autre en référé, ont été déposés lundi 31 août contre un décret secret, évoqué dans un article du Nouvel Observateur, qui fixe depuis 2008 le cadre légal des écoutes effectuées sur les câbles sous-marins par les services français et visant l’étranger. Un décret sur la surveillance internationale qui, selon l’avocat des associations, Me Spinosi, « légalise des écoutes massives ».Lire aussi :Comment Sarkozy et Hollande ont autorisé une vaste surveillance d’InternetLes associations avancent deux arguments dans le recours en urgence. Le premier concerne la nature secrète du décret. S’appuyant sur une précédente décision de la plus haute juridiction administrative française concernant le fichier Cristina, les associations affirment que l’existence de ce décret secret et non publié aurait dû être mentionnée dans un autre décret, classique et donc public.Le second s’appuie sur la toute récente décision du Conseil constitutionnel concernant la loi sur le renseignement. Ce dernier a estimé, au cœur de l’été, que les mesures de surveillance internationale, et leurs nécessaires garde-fous, relevaient non du domaine réglementaire, mais de la loi.Lire aussi :Loi sur le renseignement : que contiennent les dispositions censurées par le Conseil constitutionnel ?Même si le Conseil d’Etat a déjà eu à se prononcer, en secret, sur ce décret, les associations estiment que la décision du Conseil constitutionnel, intervenue depuis, est de nature à entraîner sa suspension par la plus haute juridiction administrative. La date de l’audience devrait être connue d’ici quelques jours.Un autre recours à ce sujet a été soumis au Conseil d’Etat, sur le fond cette fois. Il sera étoffé si le contenu du décret secret est communiqué aux associations et à leur conseil dans le cadre de la procédure en référé.Contre la rétention des donnéesL’autre nouvelle attaque contre les mesures de surveillance françaises concerne la question polémique de la conservation, par exemple par les fournisseurs d’accès à Internet, des données de connexion, à savoir certaines données liées à l’activité des internautes européens (identifiant de l’appareil notamment).Jugée trop large et insuffisamment protectrice des droits fondamentaux par la justice de l’Union européenne au printemps 2014, la directive européenne qui la mettait en place a été invalidée. L’Etat français n’a toujours pas tiré les conséquences de cette annulation, malgré une demande en ce sens, il y a quelques mois, de la part des associations : c’est cette absence de réaction qu’elles attaquent désormais devant le Conseil d’Etat.Le juge « gardien des libertés »Ces recours s’ajoutent à trois autres actions encore en cours devant la haute juridiction, visant d’autres dispositifs de surveillance numérique ou de censure, à savoir le controversé article 20 de la loi de programmation militaire et les mesures de blocage et de déréférencement de sites internet prévues par la loi sur le terrorisme adoptée fin 2014.L’idée derrière la multiplication de ces actions – les associations devraient également attaquer les décrets d’application de la loi sur le renseignement dès leur publication prochaine – est de « faire face à l’inertie du gouvernement qui reste sourd à la société civile, aux organisations internationales », explique Félix Tréguer, de la Quadrature du Net.Me Spinosi souligne lui aussi la place de plus en plus cruciale prise par les juges, notamment européens, sur la question des libertés publiques :« Une association, si elle veut faire évoluer la législation ou contraindre l’administration, doit le faire avec l’aide des juges. Le juge est le gardien des libertés et l’arbitre des pouvoirs. »Au-delà du résultat de ces procédures, l’avocat veut aussi « pousser le législateur à se positionner ». Ce dernier en aura l’occasion puisqu’une proposition de loi sur la question de la surveillance internationale, au cœur des actions des associations devant le Conseil d’Etat, va être très prochainement examinée à l’Assemblée.Lire aussi :Le Conseil constitutionnel, gardien de l’Etat plus que des libertésMartin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jérôme Barthélemy (Professeur à l’ESSEC) Comme l’a révélé le Journal du Dimanche du 30 août, Michel Combes pourrait toucher jusqu’à 13,7 millions d’euros suite à son départ d’Alcatel-Lucent (essentiellement sous la forme de stock-options).Sans surprise, cette révélation a déclenché un tollé dans l’opinion publique et dans le monde politique. La question des rémunérations excessives des dirigeants des grandes entreprises revient périodiquement dans l’actualité.Lire aussi :Des dirigeants rémunérés aux dépens de l’entreprisePour (essayer de) les justifier, on avance souvent deux arguments. D’une part, les dirigeants auraient une influence considérable sur la performance de leurs entreprises. D’autre part, leur rémunération ne serait que le reflet de cette influence. Malheureusement, la recherche en management a montré que ces deux affirmations sont fausses…12,9 % de la variance dans la performanceQuelle est l’influence du PDG sur la performance de son entreprise ?De nombreuses études ont été menées sur ce thème. Dans la plupart d’entre elles, le PDG explique entre 10 % et 20 % de la variance dans la performance des entreprises. Par exemple, Alison Mackey a mené une étude sur 92 dirigeants ayant travaillé pour 51 grandes entreprises américaines (Strategic Management Journal, vol. 29, no 12, 2008). Dans cette étude, 12,9 % de la variance dans la performance des entreprises dépendait du PDG. C’est plus que la conjoncture économique (1 %), mais moins que le secteur d’activité (18 %) et que les caractéristiques des entreprises (29,5 %). Si les dirigeants exercent une influence non négligeable sur la performance des entreprises, elle est souvent surestimée.La rémunération du PDG reflète-t-elle vraiment la performance de son entreprise ?La rémunération des dirigeants des grandes entreprises comporte généralement trois composantes : une partie fixe, une partie variable et des stock-options. Aurélien Eminet, Zied Guedri et Stefan Asseman ont étudié les entreprises du CAC 40 sur une période de six ans (Finance Contrôle Stratégie, vol. 12, no 3, 2009).Les résultats indiquent que les trois composantes de la rémunération dépendent essentiellement de la taille de l’entreprise et de l’ancienneté du dirigeant. Dans une certaine mesure, la rémunération variable dépend aussi de la performance de l’entreprise. Surtout, les résultats ont montré que les dirigeants utilisent deux leviers pour influencer leur (propre) rémunération.Capital social et autonomieLe premier levier est le capital social. Plus le dirigeant dispose de capital social (par exemple lorsqu’il est administrateur d’une entreprise dont le PDG fait partie de son conseil d’administration), plus sa rémunération fixe est élevée. Le second levier est la structure du conseil d’administration. Plus le dirigeant est autonome (par exemple lorsqu’il cumule les fonctions de directeur général et de président du conseil d’administration ou que le nombre d’administrateurs externes est faible…), plus sa rémunération variable est élevée.Lorsque le dirigeant dispose d’une forte autonomie, le ratio « rémunération fixe/rémunération totale » augmente également. Sa rémunération dépend alors moins de la performance de l’entreprise.La rémunération des dirigeants reflète donc plus leur pouvoir que leur influence sur la performance des entreprises. Idéalement, un dirigeant a intérêt à travailler depuis longtemps dans la même (très) grande entreprise. S’il dispose de capital social et que le pouvoir de son conseil d’administration est limité, il pourra (quasiment) fixer sa propre rémunération.Comme l’a montré une étude américaine classique, la nomination d’un administrateur bien payé au comité des rémunérations a un impact beaucoup plus positif sur la rémunération d’un PDG que l’amélioration de la performance de son entreprise (Administrative Science Quarterly, vol. 33, no 2). L’explication est simple : les membres du comité des rémunérations utilisent leur propre salaire comme référence !Jérôme Barthélemy (Professeur à l’ESSEC) Madjid Zerrouky Un peu plus de vingt-cinq ans après la chute de celui de Berlin, l’Europe redécouvre les murs et érige des murailles de la Bulgarie à la Manche pour bloquer réfugiés et migrants. Dernier exemple : la Hongrie, qui construit une clôture de 175 km le long de sa frontière avec la Serbie.Au début des années 1990, déjà, l’Espagne a édifié des barbelés autour de ses enclaves nord-africaines ; la Grèce face à la Turquie en 2012 ; la Bulgarie en 2014… Pourtant, loin d’être hermétiques, ces barrières ne cessent d’être contournées quand elles ne cèdent pas, comme en cet été 2015, face à un afflux sans précédent de migrants.1. Ceuta et Melilla 2. Grèce 3. Bulgarie 4. Hongrie 5. CalaisCeuta et Melilla (1993)L’entrée de l’Espagne dans la Communauté européenne d’alors, en 1986, bouleverse le statut des territoires périphériques de la péninsule Ibérique ; outre les îles que le pays compte au large de l’Afrique (Canaries), deux territoires enclavés en plein cœur du Maroc – Ceuta (19 km2) et Melilla (12,3 km2) – deviennent des territoires européens.C’est en 1993 que le gouvernement espagnol, sous l’effet de l’augmentation des passages des migrants – surtout à Melilla – décide d’ériger des barrières pour tenter d’interdire l’accès par voie terrestre à ses deux territoires. Des clôtures, devenues un symbole de « l’Europe forteresse » pour leurs détracteurs, qui n’ont depuis cessé d’être renforcées : une triple rangée de grillages de 6 m de haut pour 11,5 km de long à Melilla,Depuis le début de l’année, à peine une centaine de migrants sur les 3 700 qui ont essayé sont parvenus à entrer dans l’enclave en escaladant le mur. Mais si les assauts massifs contre les grillages – qui impliquaient plusieurs centaines de personnes à la fois jusqu’à l’année dernière – ont pour l’instant cessé, le nombre de migrants atteignant l’enclave (par bateau, avec des faux papiers, cachés dans des véhicules) augmente : 5 300 en 2014 ; 5 800 depuis janvier 2015. Lire : Le journal d'un migrant à MelillaLire aussi :Migrants : l’efficacité en trompe l’œil des politiques répressives espagnolesEn mai 2004, le Maroc a à son tour décidé d’ajouter une barrière à l’édifice en érigeant sa clôture, haute de 5 mètres et surmontée de barbelés, autour de l’enclave espagnole de Melilla.Le mur d’Evros, en Grèce (2012)Plus symbolique qu’efficace, le mur érigé par Athènes face à la ville turque d’Edirne en 2012 est censé fermer une « brèche » de 12 km sur la frontière terrestre gréco-turque, séparée naturellement sur quelque 200 km par un cours d’eau, l’Evros. A cet endroit, le fleuve fait un coude dans le territoire turc, formant un corridor par lequel s’engouffraient jusque-là des dizaines de milliers de migrants.Sollicitée à l’époque par Athènes, la Commission européenne avait refusé de financer une barrière jugée à l’époque plutôt « inutile » par la commissaire chargée des affaires intérieures, Cecilia Malmström. Depuis, outre la traversée de l’Evros sur des embarcations, voire à la nage, les passeurs ont trouvé de nouvelles portes d’entrée : la Bulgarie ou la mer. Toutes les nuits, des migrants débarquent ainsi sur l’île de Kos après avoir traversé, depuis les côtes turques, un petit bras de mer Egée d’à peine 10 km. Cet été, la situation sur cette île touristique de 33 000 habitants pour 287 km2 est explosive, avec 7 000 migrants en attente d’un enregistrement.Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, sur les 224 000 réfugiés arrivés par la Méditerranée depuis janvier 2015, 124 000 sont entrés en Grèce.Lire aussi :A Kos, le flux de réfugiés ne tarit pasBulgarie (2014) Jusque-là « petite porte » d’entrée en Europe, la Bulgarie a vu ces derniers temps un nombre de plus en plus importent de migrants affluer sur son territoire en contournant la Grèce, une majorité venant de Syrie en transitant par la Turquie voisine. Depuis janvier, plus de 6 000 personnes ont ainsi franchi les 260 kilomètres de frontière que Sofia partage avec Ankara, soit trois fois plus que l’an dernier.Lire : Contre les migrants, un mur de barbelés fend la campagne bulgareEn 2014, l’un des pays les plus pauvres d’Europe a décidé de dresser un obstacle physique sur le chemin des migrants : en plus d’un dispositif de miradors et de caméras thermiques, un mur de barbelés haut de 3 mètres a été déployé sur les 30 km de la portion la moins montagneuse qui sépare le pays de la Turquie, considérée comme la plus facile d’accès. Un mur qui va être prolongé de 130 km en utilisant une partie des 15 millions d’euros reçus de l’Union européenne au titre de la protection des frontières en 2014, pour un coût total estimé de 46 millions d’euros. Hongrie (2015) S’estimant lâché par l’Union européenne, le gouvernement hongrois, dirigé par le conservateur Viktor Orban, a décidé à l’été 2015 de construire une barrière le long de sa frontière avec la Serbie pour endiguer le flux des migrants qui traversent le pays, provoquant notamment un vif échange entre le ministre des affaires étrangères hongrois et son homologue français Laurent Fabius qui a fortement critiqué cette initiative. Et Budapest prévoit en outre de voter une loi cet automne pour criminaliser toute tentative de franchissement de la clôture.Le pays a en outre annoncé, le 27 août, que plus de 2 100 policiers, des « chasseurs de frontière », selon la terminologie officielle, allaient effectuer des patrouilles accompagnées de chiens, et appuyés par des hélicoptères alors que le parti au pouvoir, le Fidesz, veut demander au Parlement l’autorisation de déployer l’armée à la frontière avec la Serbie.Cette année, près de 140 000 migrants sont entrés dans le pays – la plupart venant d’Irak, de Syrie, d’Afghanistan et de pays africains, d’où ils tentent de rejoindre d’autres pays de l’UE. 80 000 d’entre eux ont déposé une demande d’asile, contre 43 000 sur l’ensemble de l’année dernière.Calais« Centre de commandement et de contrôle, clôtures, vidéosurveillance, détecteurs infrarouges et projecteurs lumineux » et une double clôture de 3 km de long et de 2 à 4 mètres de haut… pour empêcher les migrants d’accéder au terminal d’Eurotunnel d’où ils espèrent gagner l’Angleterre.« Toutes ces mesures vont dans le même sens et envoient un signal fort : nos frontières sont sûres, et les passeurs commettent un acte criminel en faisant venir à Calais des migrants dont ils savent qu’ils ne pourront aller plus loin », clamaient les ministres de l’intérieur français et britannique dans la déclaration parue le 2 août 2015 dans le Journal du dimanche.Mardi 4 août, le gouvernement britannique a annoncé une rallonge de 10 millions d’euros pour renforcer la sécurité du terminal d’embarquement d’Eurotunnel à Coquelles, cible de plusieurs milliers de tentatives d’intrusion ces derniers jours.Environ 3 000 migrants se trouvent dans la région de Calais et cherchent à passer en Angleterre. Cet été, jusqu’à 2 000 tentatives d’intrusion par nuit ont été dénombrées sur les 650 hectares du site d’Eurotunnel et au moins neuf migrants ont trouvé la mort sur le site ou ses abords ces derniers mois.Face à la détérioration de la situation à Calais, devenue un cul-de-sac pour des migrants déterminés à rejoindre l’Angleterre coûte que coûte, le premier ministre, Manuel Valls, a annoncé la création en janvier 2016 d’un nouveau campement humanitaire quinze ans après la fermeture du centre de la Croix-Rouge de Sangatte.Lire aussi :« J’essaie tous les jours de passer en Angleterre »Le mur maritimeAu verrouillage des frontières terrestres s’ajoute un autre mur, immense espace maritime et mortel : la Méditerranée. Depuis janvier, plus de 2 500 personnes ont péri en tentant de traverser la mer pour rallier l’Europe. Parmi elles, jeudi 3 septembre, un enfant de 3 ans échoué sur une plage turque : Aylan Kurdi, dont la photo est devenue l’emblème d’un afflux migratoire sans précédent et de ses drames.Lire aussi :Réfugiés : une photo pour ouvrir les yeux Le fonds européen pour la surveillance des frontièresLe Fonds européen pour les frontières extérieures – ou Fonds pour la sécurité intérieure/volet frontières et visas depuis 2014 – , est un instrument financier qui vise un partage équitable, entre les Etats membres, de la gestion intégrée des frontières extérieures de l’UE.Puisque les Etats Schengen n’ont pas tous des frontières extérieures à contrôler et ne sont pas concernés dans la même mesure par les flux transfrontaliers, l’Union utilise ses fonds de sorte à compenser certains des coûts pesant sur les États membres situés à ses frontières extérieures. Son budget est de 4 milliards d’euros pour la période 2014-2020.Madjid ZerroukyJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent « Image d’horreur insoutenable que celle d’une enfance sacrifiée. Indignation & écœurement face à l’inaction intolérable de la communauté int (ernationale) ». Non, cette citation n’émane pas d’un intellectuel de gauche, mais bien d’Eric Ciotti, député républicain des Alpes-Maritimes, sur Twitter. Image d’horreur insoutenable que celle d’une enfance sacrifiée. Indignation & écoeurement face à l’inaction intolérable de la communauté int— ECiotti (@Eric Ciotti ن)require(["twitter/widgets"]);Il évoque évidemment cette image d’Aylan, enfant de trois ans mort noyé le long des côtes turques. Publiée mercredi 2 septembre, notamment par la presse britannique, elle a ému l’opinion internationale sur le sort des réfugiés fuyant la guerre en Syrie.M. Ciotti a bien entendu le droit, comme tout un chacun, d’être ému et horrifié par cette photo. Il n’est, du reste, pas le seul. Nathalie Kosciusko-Morizet, vice-présidente des Républicains, a fait part sur France Inter jeudi 3 septembre de son indignation, dénonçant le fait qu’on ait « enchaîné les réunions d’urgence » européennes sur la Grèce, mais qu’il n’y en ait pas « pour qu’on arrête de mourir sur les plages ». Ce qui distingue M. Ciotti, c’est qu’il n’a, jusqu’ici, pas réellement manifesté de soutien à la cause des réfugiés syriens, au contraire : il fait partie de ceux qui, au sein des Républicains, tiennent les positions les plus fermes sur la question.Ainsi, M. Ciotti estimait, le 25 août, sur le plateau de « Mots Croisés », qu’il était temps « d’arrêter avec cette fausse générosité » à l’égard des migrants, et qu’il fallait lui préférer « la fermeté ». La fermeté est la seule garantie de l’humanité, il faut arrêter avec cette fausse générosité #Immigration #Europe #TirsCroisés— ECiotti (@Eric Ciotti ن)require(["twitter/widgets"]);Il expliquait également qu’il ne fallait pas parler de « migrants » (encore moins de réfugiés), car il s’agissait en réalité « pour la plupart » de « clandestins qui veulent venir en Europe ». Même le mot de #migrants masque la réalité : pour la plupart, il s'agit de clandestins qui veulent venir en Europe #TirsCroisés— ECiotti (@Eric Ciotti ن)require(["twitter/widgets"]);Un peu plus tôt, le 20 août, il répétait une de ses propositions phares : « détruire les bateaux » des passeurs par des actions militaires car « lorsque les clandestins sont en Europe, c’est trop tard ».Il faut s’attaquer aux passeurs, détruire leurs bateaux. Lorsque les clandestins sont en Europe c'est trop tard. #FranceInfo— ECiotti (@Eric Ciotti ن)require(["twitter/widgets"]);Le député des Alpes-Maritimes n’en est cependant pas à sa première contradiction sur le sujet : le 15 août, il cosignait une tribune en faveur des chrétiens d’Orient, appelant la France à « déclarer l’Etat d’urgence » pour aider ces populations, persécutées par l’Etat islamique en Syrie et en Irak.Mais le 10 août, il avait martelé son appel à « rompre avec le traitement idéologique qui est fait de cette crise et à défendre auprès de l’Union européenne une politique de fermeté, seule à pouvoir mettre un terme à cette situation. L’Union européenne doit engager sans plus attendre des opérations militaires visant à détruire les filières de passeurs à la source et créer des centres de rétention pour migrants dans les pays d’entrée en Europe ».Et fin juillet, il critiquait un gouvernement qualifié « d’irresponsable » pour avoir accepté « la proposition de la Commission européenne d’accueillir sur notre sol un quota de demandeurs d’asile, près de 10 000, alors que notre propre dispositif de traitement des demandeurs d’asile est à bout de souffle et débordé ».On pourrait multiplier les citations et les exemples. Tenant d’une ligne dure face à l’immigration, M. Ciotti souhaite créer des centres de rétention aux frontières européennes, et plaide pour la destruction militaire des navires de passeurs. Jusqu’ici, on ne l’avait pas ou peu entendu déplorer la situation humanitaire et le drame que constituent les millions de réfugiés syriens ou irakiens fuyant des pays en guerre.Sur France Inter, Mme Kosciusko-Morizet a affiché pour son parti une position différente de celle du député, estimant : « On ne rationne pas le droit d’asile. Quand quelqu’un est persécuté, on doit l’accueillir. »Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.09.2015 à 19h21 • Mis à jour le03.09.2015 à 14h53 L’usine d’amiante de Canari, au Cap Corse, dans le nord de l’île de Beauté, a fermé définitivement ses portes le 12 juin 1965. Cinquante ans plus tard, cette friche industrielle et sa carrière continuent, année après année, d’engloutir des millions d’euros d’argent public, dépensés dans le seul but de limiter la menace qu’elles font peser sur l’environnement.Lorsque la commune de Canari (Haute-Corse) décide, en 1973, de racheter le site pour un franc symbolique à Eternit, le géant français de l’amiante qui l’exploitait, elle est loin de se douter des tracas qu’il lui causerait. A flanc de colline, au bord de la route pittoresque du Cap Corse, entre montagne et mer, les anciens bâtiments de l’usine paraissent aujourd’hui difficiles à désamianter ou même à dynamiter. « Si on détruisait le site, les fibres d’amiante s’envoleraient dans l’air, se désole Armand Guerra, maire de Canari, réélu en 2014 (sans étiquette), qui a travaillé dans les bureaux de l’usine de 1959 à 1964. Laisser le bâtiment tel quel est le seul moyen de se protéger de la poussière toxique. » Comme le relève un rapport d’information du Sénat de 2005, à cause de sa position topographique, de l’impact potentiel sur l’activité touristique, de l’ampleur du chantier et des impératifs de sécurité de plus en plus drastiques, la réhabilitation du site paraît aujourd’hui des plus improbables. A chaque fois que des travaux sont entrepris, les contraintes se multiplient : mesures de la concentration en amiante, port de combinaisons et de masques réglementaires, temps de travail fortement réduit, ou encore arrosage régulier du site pour empêcher les poussières de s’envoler. Aucune étude portant sur la destruction potentielle de l’ancienne usine n’a pour l’heure été menée.Ce statu quo coûte très cher. Entre 2009 et 2014, des travaux de « mise en sécurité » ont été financés par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), pour un total de près de 12 millions d’euros, et par le Fonds européen de développement régional. Il s’agissait notamment d’empêcher les éboulements sur la route en contrebas de la carrière d’amiante. De nouveaux travaux sont à l’étude, car les intempéries ont provoqué des glissements de terrain au printemps. Coût estimé par l’Ademe : 2,6 millions d’euros.« L’industrie la plus florissante de l’île » Avant de devenir le cauchemar de la municipalité, l’usine de Canari a dynamisé l’économie de toute la région. Le filon d’amiante avait été découvert en 1898, mais son exploitation, par la société Eternit, n’a commencé que dans les années 1920. Le minage de cette fibre minérale aux propriétés ignifuges a d’abord été artisanal, jusqu’à la construction d’une imposante usine, achevée en 1953. La production a alors crû en flèche jusqu’à atteindre 28 000 tonnes de minerai par an. Un résultat qui a un temps placé la France au 7e rang mondial pour la production d’amiante, grâce au seul site de Canari. Celui-ci couvrait un cinquième des besoins industriels français en 1962.« Après la guerre, quelque trois cents familles sont venues s’installer à Canari et dans les villages environnants, sans compter ceux qui travaillaient pour les sous-traitants, raconte Armand Guerra. Ces familles étaient des continentaux, mais aussi des Italiens et des Polonais. On dansait tous les week-ends et les bars étaient pleins ! » « L’usine a permis de restaurer beaucoup de maisons en ruines, dont les habitants avaient quitté le village, faute de travail. On a même pu créer un centre culturel. A cette époque, Canari était une municipalité riche », renchérit son premier adjoint, Thierry Santini. L’exploitation de l’amiante était devenue « l’industrie la plus florissante de l’île », affirme Guy Meria, auteur de L’Aventure industrielle de l’amiante en Corse (éditions Alain Piazzola, 2004). L’acheminement du minerai vers le continent représentait alors à lui seul le tiers de l’activité du port de Bastia.Nuées de poussière grisâtreNul ne s’imaginait alors que l’amiante pouvait tuer. « Le matin, quand j’arrivais au travail, mon bureau était recouvert de deux centimètres de poussière d’amiante. Je passais un coup de chiffon », se souvient Armand Guerra. Des masques étaient mis à disposition des ouvriers, mais ils ne les portaient guère, les jugeant trop inconfortables. A l’extérieur de l’usine et de la carrière, des nuées de poussière grisâtre étaient constamment en suspension dans l’air et recouvraient les zones environnantes.De graves soupçons ont bientôt commencé à peser sur la nocivité de l’amiante. Des ouvriers sont tombés malades. « La médecine du travail savait, l’inspection du travail aussi, mais on ne les voyait jamais sur le site », assure Armand Guerra. En 1963, un délégué syndical découvre par hasard les radiographies d’ouvriers envoyées par la Sécurité sociale à l’employeur, qui n’avait rien dit. Il était clairement indiqué dans ces dossiers que plusieurs ouvriers étaient atteints d’asbestose, une maladie chronique de l’appareil pulmonaire due à l’inhalation prolongée de fibres d’amiante.« Il avait été démontré dès les années 1930 au Royaume-Uni que l’amiante était à l’origine de maladies professionnelles », tonne le retraité Guy Meria, ancien inspecteur des affaires sanitaires et sociales. Il a passé des années à rechercher d’anciens ouvriers de l’usine pour analyser leurs dossiers médicaux. « En 2001, parmi les 583 personnes auprès desquelles j’ai pu enquêter, 73 étaient décédées des suites de l’amiante, soit 12,5 %. Aujourd’hui, je pense que l’on a dû dépasser la centaine de victimes. » Impossible d’être plus précis. Guy Meria n’a pu retrouver la trace de la totalité des 1 413 ouvriers qui ont travaillé sur le site, ni des employés des sous-traitants ou des anciens habitants de Canari et des environs.Déchets déversés en merLes dégâts ont aussi été maritimes. Dès 1948, les déchets de l’usine d’amiante ont été déversés en mer, à quelques kilomètres du site, à proximité de la marina d’Albo. D’après les estimations de Guy Meria, l’usine a déversé près de 12 millions de tonnes de « stériles » – les débris de la carrière – dans la mer, alors même qu’un arrêté préfectoral le lui avait interdit. Lorsque l’usine a fermé ses portes, en 1965, Eternit a invoqué la concurrence de l’amiante du Canada, vendu moins cher. L’exploitant avait par ailleurs demandé un prêt à l’Etat pour moderniser ses installations, y compris sur le plan sanitaire, ce qui lui avait été refusé.Des décennies de démarches ont été nécessaires pour que les victimes de l’amiante et leurs familles soient reconnues comme telles. Au début des années 2000, la création du fonds d’indemnisation des victimes de l’amiante a permis le versement de plusieurs millions d’euros. Mais nombre de morts prématurées n’ont pu être directement liées à la fibre. Des « demandes de reconnaissance de la faute inexcusable de l’employeur » ont été déposées, selon le rapport d’information du Sénat, validées pour la première fois en 2004 par le tribunal des affaires de sécurité sociale de la Haute-Corse.Cinquante ans après la fermeture de l’usine, la commune de Canari a organisé une exposition photographique et érigé une stèle face à la friche. Pour Armand Guerra, il fallait rendre ainsi « un hommage à tous les travailleurs qui, dans la poussière, sans protection, et dans des conditions de travail très pénibles, ont souffert dans ce que l’on appelait “l’enfer blanc” ».Loup Espargilière Cécile Chambraud Le pape les a rejoints avec vingt-cinq minutes d’avance sur l’horaire prévu. C’est dans la Maison Sainte-Marthe, au Vatican, que François a reçu en privé, mardi 1er septembre, l’évêque français Jacques Gaillot, déchargé en 1995 de ses fonctions dans le diocèse d’Evreux (Eure) en raison de ses positions peu orthodoxes en faveur de l’ordination des hommes mariés, de la reconnaissance des homosexuels et du droit au blasphème, mais aussi contre les essais nucléaires.L’entretien a eu lieu en français. « Nous sommes frères », a lancé Jorge Mario Bergoglio à l’évêque, qui était accompagné de Daniel Duigou, le curé de l’église Saint-Merry, à Paris. Le pontife argentin a fait mine d’être surpris d’apprendre que cela faisait vingt ans déjà que son interlocuteur épiscopal était officiellement évêque in partibus de Partenia, un diocèse d’Afrique du nord qui depuis des siècles n’a d’existence que de nom. « Cela fait vingt ans que je suis exclu », lui a répondu celui-ci. Peu après avoir été relevé de ses fonctions, en 1995, Mgr Gaillot avait été reçu par Jean Paul II. Dans un communiqué, le pape polonais avait rappelé « fraternellement à Mgr Gaillot qu’un évêque doit être un témoin fidèle de l’Eglise (…) et des orientations pastorales qu’elle donne ». « C’est la première fois que je rencontre un pape plus jeune que moi », a observé drôlement l’évêque de Partenia, âgé de 79 ans.« On bénit bien des maisons, pourquoi pas des personnes ? »« Je reste sous le charme de cette rencontre. Il nous a parlé familièrement. Il était à l’écoute. C’est un homme qui ne juge pas, qui n’essaie pas de recadrer », témoigne encore Mgr Gaillot, qui a dit à François qu’il était « un cadeau de Dieu pour le monde ». Il a été beaucoup question du prochain synode des évêques qui, en octobre, à Rome, débattra de sujets concernant la famille.A Daniel Duigou, le pape a demandé ce qu’il répondait aux divorcés remariés qui souhaitent que l’Eglise trouve une manière de prendre en compte leur nouvelle union. « On les bénit, on les écoute », a répondu le curé parisien. Mgr Gaillot a ajouté qu’il lui arrivait de bénir des couples de même sexe : « On bénit bien des maisons, pourquoi pas des personnes ? ». Le prélat français a insisté sur les attentes de nombreux hommes et de femmes avant ce synode.Lire aussi :Sur l’avortement, le pape se montre indulgent mais fidèle à la doctrineIl a aussi été question des migrants, que la paroisse Saint-Merry du père Duigou s’efforce d’accueillir. « Le pape nous a dit : les migrants sont la chair de l’Eglise », rapporte Daniel Duigou. « Il a dit : “Le Christ frappe à la porte de l’Eglise, non pas parce qu’il voudrait y rentrer, mais pour en sortir vers le monde. Il ne faut pas enfermer celui qui nous a libérés », ajoute Mgr Gaillot.Cécile ChambraudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Luc Leroux (Marseille, correspondant) Trois mois de prison avec sursis et une amende de 1 500 euros ont été requis, mardi 1er septembre, contre Sabrina Hout, adjointe au maire du 8e secteur de Marseille. L’élue avait monté un stratagème pour ne pas avoir à unir Claude et Hèlene, deux femmes qui s’étaient mariées le 16 août 2014 dans cette mairie des quartiers Nord.Agent hospitalier et militante associative dans les cités, élue pour la première fois en 2014 sur la liste de Samia Ghali, sénatrice et maire (PS) du secteur, Mme Hout était poursuivie devant le tribunal correctionnel de Marseille sur citation directe du couple pour discrimination à raison de l’orientation sexuelle.Lire aussi :Plainte pour discrimination après un mariage annulé à MarseilleIl s’agit de la première affaire sur les 17 500 mariages homosexuels célébrés en France depuis la promulgation de la loi du 17 mai 2013, a assuré la procureure Marie-Blanche Régnier, qui a salué « le combat légitime et juste » de Claude et Hélène.« Dans le combat pour le mariage pour tous, les associations s’attendaient à ferrailler contre de bons hétérosexuels, cathos, machos et fachos et nous sommes là face une jeune femme de gauche, célibataire, moderne et musulmane », s’est étonné Me Philipe Vouland, avocat du couple. « Nous vivons dans les quartiers Nord de Marseille, au milieu de gens de toutes les religions, de toutes les couleurs et, en douze ans, nous n’avons jamais subi un regard, une remarque », a expliqué Claude, fonctionnaire de police. « La première discrimination, nous l’avons subie dans une mairie, commise par un officier d’état civil », a complété Hélène.Le jour de leur mariage, en présence de leurs amis, de leurs familles, des collègues de travail et des enfants de l’une d’elles, Sabrina Hout s’était fait remplacer par Christian Lancien, conseiller d’arrondissement non habilité à célébrer les mariages. Juste avant l’entrée des mariées, elle avait placé sur le bureau le cavalier portant le nom d’un autre élu. « Il est black comme toi », glissait-elle à son collègue. Elle avait auparavant signé le registre d’état civil et le livret de famille, ce qui constitue un faux. Ces éléments avaient provoqué l’annulation du mariage par la justice fin 2014. L’élue s’était vue retirer en octobre sa délégation à la famille.« Une réticence »Christian Lancien, l’appariteur et l’officier d’état civil ont tous affirmé que Sabrina Hout avait agi en raison de ses convictions religieuses. Un agent l’a décrit « très excitée tapant des pieds ».Coupe de cheveux branchée, robe d’été vert amande, Sabrina Hout a contesté tout sentiment homophobe. Et l’a fait confirmer à la barre des témoins par un ami de vingt ans, élu de droite revendiquant son homosexualité. Elle s’est défendue d’avoir subi des pressions de ses frères – « Si tu fais ces mariages, tu iras en enfer » – mais a reconnu « une réticence » face au mariage pour tous, ayant évoqué sa « réserve » lors d’une réunion d’élus sur le sujet. « J’étais indécise, c’était nouveau. Il fallait que je réfléchisse », a-t-elle expliqué. Usant de faux-fuyant, d’aveux incomplets, Mme Hout a évoqué « un mauvais concours de circonstances ».Face au tribunal, qui rendra son jugement le 29 septembre, elle a assuré s’être fait traiter d’islamiste, de terroriste. Ses explications sont demeurées confuses. Son avocat Me Alain Lhote a plaidé « l’absence d’intention de discriminer » réclamant l’exclusion de la condamnation du bulletin n° 2, qui comporte la plupart des condamnations pour crimes et délits, du casier judiciaire. A l’issue de plus de trois heures d’audience, l’élue s’est approchée d’Hélène et Claude, leur a serré chacune une main leur souhaitant « bonne continuation ». Le couple lui a répondu : « On n’a toujours pas compris pourquoi vous avez fait ça. »Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde 02.09.2015 à 07h13 • Mis à jour le03.09.2015 à 12h49 | Matthieu Suc L’homme placé en garde à vue mercredi 2 septembre dans le cadre de l’enquête sur l’incendie de la rue Myrha a été transféré en service psychiatrique jeudi 3 septembre, selon des sources judiciaires contactées par l’Agence France-Presse. L’incendie qui a coûté la vie à huit personnes, dont deux enfants d’un immeuble d’habitation au 4 rue Myrha, s’était déclaré mercredi 2 septembre au petit matin, dans le 18e arrondissement de Paris. « Pour l’heure, il serait précipité de parler de l’auteur présumé, avait prévenu un haut gradé de la police. Le suspect va être entendu, dans un premier temps, en qualité de témoin. »Un agent de la RATP avait aperçu l’individu tournant aux abords de l’immeuble ces derniers jours et notamment la nuit du drame. Il portait notamment « un gros sac suspect », selon l’agent de la RATP. Une source policière évoque un individu souffrant de troubles psychiatriques. Lors de son interpellation, l’homme n’a été trouvé porteur d’aucun élément qui puisse l’impliquer comme auteur de l’incendie.« Deux interventions différentes à la même adresse »Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, qui s’était rendu dans la matinée de mercredi sur les lieux, a déploré un « bilan très lourd ». En plus des huit morts, quatre blessés étaient encore en « urgence relative ». Selon les pompiers, deux des victimes se sont défenestrées devant la progression des flammes, les autres sont mortes intoxiquées.François Hollande a exprimé sa « solidarité aux victimes de l’incendie », dans un message publié dans la matinée sur son compte Twitter.Toute ma solidarité aux victimes de l'incendie de la rue Myrha et à leurs proches. Tout est mis en œuvre pour faire la lumière sur ce drame.— fhollande (@François Hollande)require(["twitter/widgets"]);Mercredi matin, l’origine de l’incendie était encore indéterminée. « La piste criminelle est privilégiée », a expliqué M. Cazeneuve sur Europe 1. « Rien n’est encore établi, il faut être prudent, mais cette piste est pour l’instant regardée avec beaucoup d’attention. » Le parquet de Paris a chargé la brigade criminelle de la police judiciaire parisienne de l’enquête. C’est le déroulé des faits eux-mêmes qui semblent induire l’origine criminelle de l’incendie. Dans la nuit de mardi à mercredi, deux départs de feu se sont en effet succédé dans l’immeuble, à deux heures d’intervalle. Il y a eu « deux interventions différentes à la même adresse », a indiqué sur place un porte-parole des sapeurs-pompiers de Paris, le commandant Gabriel Plus.A 2 h 23, un feu de papiers « limité » se déclare au rez-de-chaussée. Les sapeurs-pompiers l’éteignent sans difficulté. A 4 h 30, le second incendie est beaucoup plus important. Lorsque les pompiers reviennent, la cage d’escalier est déjà embrasée. Selon le porte-parole des secours, les cinq étages de l’immeuble à la façade beige ont été touchés par le feu, « du rez-de-chaussée au toit ».en ce moment très violent incendie 4 rue Myrha. #GouttedOr #Paris18 #incendie http://t.co/yRT9vDDO6O— jrbourge (@Jean-Raphaël Bourge)require(["twitter/widgets"]);D’après une source policière contactée par Le Monde, l’un des feux aurait démarré dans une boîte aux lettres. Contacté, le porte-parole du ministère de l’intérieur, Pierre-Henry Brandet, confirme que « l’hypothèse de deux mises à feu volontaires est naturellement une des pistes très sérieusement envisagées ».Mercredi matin, l’Agence France-Presse observait une grande traînée noire verticale sur trois niveaux, tandis que des pompiers avec de la suie sur le visage sortaient de l’immeuble, dans une forte odeur de brûlé. Les pompiers, qui ont déployé une centaine d’hommes, ont évoqué un risque d’écroulement de l’escalier qui s’est embrasé, mais pas de l’immeuble lui-même.Un quartier en pleine mue Selon plusieurs sources policières, le 4 de la rue Myrha n’était « pas insalubre, ni vétuste ». « L’immeuble est un immeuble privé », « il ne relève ni du logement social, ni du traitement pour insalubrité », a précisé la maire de Paris, Anne Hidalgo. Une quinzaine de logements auraient été touchés. « Paris est endeuillée ce matin », a-t-elle déclaré. Il s’agit de l’incendie le plus meurtrier dans la capitale depuis 2005, année où plusieurs feux avaient fait une cinquantaine de morts. Les plus meurtriers avaient été celui de l’hôtel Paris-Opéra, dans le 9e arrondissement (24 morts) et celui d’un immeuble boulevard Vincent-Auriol, dans le 13e (17 morts).Si l’hypothèse criminelle était confirmée, les hommes de la brigade criminelle devraient se pencher sur le contexte du quartier de la Goutte-d’Or. Selon la Place Beauvau, le 4, rue Myrha n’était pas une adresse signalée. Mais, d’après un commerçant, un trafic de drogue se déroulait à proximité de l’immeuble. Un policier qui a longtemps habité dans le voisinage explique par ailleurs que le quartier est depuis un an en proie à des tensions.Longtemps quartier populaire avec une forte communauté musulmane, la Goutte-d’Or mue avec l’arrivée d’une population plus jeune, plus aisée et plus bruyante. Sans compter les nombreux appartements loués à la semaine aux touristes. Cela ne va pas sans heurts. Ces derniers mois, des convives s’étaient « amusés » à jeter depuis leurs fenêtres du vin sur des fidèles sortant de la salle de la mosquée de la rue Myrha, l’une des plus fréquentées de Paris… La communauté musulmane avait été également ciblée après les attentats de Charlie Hebdo, en janvier, et des tracts islamophobes avaient été distribués dans les boîtes aux lettres des riverains.L’enquête qui démarre pourra s’appuyer, espèrent les policiers, sur des images de vidéosurveillance, une caméra étant située à l’angle de la rue Myrha et de la rue Affre, à une dizaine de mètres du sinistre.Matthieu SucJournaliste au Monde Nicolas Hazard (Président du comptoir de l'innovation) Avec l’arrivée du numérique et des nouvelles technologies, les entrepreneurs inventent de nouveaux modèles économiques qui modifient en profondeur nos modes de production. Véritables acteurs du changement, ils modifient le marché de l’emploi et notre façon de travailler pour y introduire davantage d’économie circulaire, collaborative et sociale. Dans sa chronique, Nicolas Hazard, président du Comptoir de l’innovation, décrypte les grandes tendances de ces entreprises qui changent l’économie. Il dresse chaque mois pour « Le Monde » le portrait d’une start-up qui illustre la manière dont notre société et le marché de l’emploi se transforment.C’est la rentrée ! Finis la détente, le farniente et cette impression que tout est plus facile. Nous voilà retombés dans les tracasseries du quotidien, et leur lot de tâches rébarbatives, dont on se passerait bien… C’est précisément pour éviter ce type de désagrément que l’application américaine TaskRabbit a été créée.Elle permet à ses utilisateurs de faire appel à d’autres membres de la communauté pour réaliser des tâches de la vie quotidienne contre rémunération. Aider un voisin à déménager, lui porter ses courses, l’aider à faire des recherches en ligne ou remplir des dossiers administratifs : autant de sources d’emploi longtemps restées insoupçonnées mais qui font le grain des applications « d’entraide » comme TaskRabbit.Lancée en 2008, cette application dite de l’économie de partage a prospéré sur le lit de la crise de l’emploi. Cette nouvelle forme d’emploi alternatif, ou le plus souvent de complément d’emploi, permet à chacun d’arrondir ses fins de mois. C’est une sorte d’« ubérisation » des tâches quotidiennes.Une cinquantaine de salariés à temps pleinContrairement aux taxis, pas besoin de licence, pas de débat sur les monopoles et la concurrence déloyale. Mais c’est bien une nouvelle catégorie de micro-travailleurs, rémunérés à la micro-tâche, qui émerge. Elle évolue aujourd’hui sans véritable cadre légal et sans protection sociale.La pratique n’a finalement rien de très nouveau. Rémunérer par exemple son voisin pour installer l’étagère de votre salon est une pratique courante qui a toujours fait partie de cette économie parallèle, si difficilement quantifiable. Une entreprise comme TaskRabbit ne fait en somme qu’importer ces activités dans le circuit économique traditionnel, tout en les démultipliant, à travers Internet.La « gig economy »Créée par Leah Busque, jeune entrepreneuse américaine, TaskRabbit a lancé son produit à San Francisco dès 2010 et a levé près de 28 millions d’euros. L’entreprise n’emploie pour autant qu’une cinquantaine de salariés à temps plein.Elle développe aux Etats-Unis une véritable économie de petits boulots, la « gig economy », qui prolifère en période de crise. En plein débat entre pro et anti-Uber, TaskRabbit est bel et bien la confirmation que l’emploi est en pleine mutation. L’emploi salarié traditionnel est en passe de progressivement laisser sa place à un monde du travail plus flexible.Il est vraiment temps de réfléchir aux nouveaux modèles de protection sociale pour continuer à sécuriser les parcours professionnels des individus, à défaut de pouvoir protéger les emplois.Nicolas Hazard (Président du comptoir de l'innovation) Nicolas Truong (Propos recueillis par) Comment est née votre prise de conscience du sentiment de nature ? Jean-Claude Ameisen : J’ai vécu mon enfance dans de grandes villes, mais j’ai toujours été émerveillé par la nature. Par tout ce qui vit, mais aussi par la neige, le vent, la mer. Et la montagne, surtout. Cette impression d’arpenter le ciel. A chaque pas, ou presque, un nouvel horizon qui se dévoile, de nouvelles cimes, de nouvelles vallées, de nouvelles forêts, de nouveaux torrents. Et cette impression étrange d’approcher les débuts du monde, ce qui nous a précédé depuis si longtemps et qui nous survivra.Lire aussi :Comment changer notre rapport à la nature ?Il y avait cet émerveillement, et il y avait les questions. Où s’enfuit la mer quand elle se retire ? Pourquoi les étoiles brillent dans la nuit noire ? Pourquoi les bourgeons reviennent à chaque printemps, et les feuilles, et les fleurs ? Où est l’arbre dans la graine ? Est-il déjà là, près d’apparaître, ou lui reste-t-il encore à s’inventer ? Et d’où vient le vent, la foudre, et le feu qui change le bois en cendre, et disparaît ? Comment se faisait-il que je pense, rêve, et vive ? Et pourquoi faudrait-il que je meure un jour ? Il y avait les secrets de la nature, que ni les questions ni les réponses ne pouvaient épuiser.Y avait-il également les récits, le monde imaginaire des livres ?Je me souviens du bouleversement qu’a causé en moi l’un des premiers romans que j’ai lus, vers l’âge de 5 ans : Le Dernier des Mohicans, de James Fenimore Cooper. La tragédie de la disparition des peuples amérindiens, provoquée par les guerres coloniales des Européens, dans la région des Grands Lacs, en Amérique du Nord, au XVIIIe siècle. Dans la splendeur de la nature, je découvrais soudain une dimension d’indifférence qui rendait déchirante et insupportable la souffrance humaine.Mais il y avait aussi, dans l’extraordinaire capacité de renouvellement de la nature, une forme de promesse implicite : l’espoir que tout ne soit pas perdu à jamais, l’espoir que puissent un jour resurgir de nouvelles aubes, de nouveaux rêves, de nouvelles possibilités de bonheur. Ma conscience de la nature a émergé de ce mélange d’émerveillement, devant la présence étrange et familière de la réalité, et de plongées dans les livres, de dialogues silencieux avec ceux qui les avaient écrits, et dont certains avaient disparu depuis longtemps. La nature était plus que ce que je pouvais en percevoir, imaginer et ressentir. Elle était plus que ce que tous les autres, avant moi ou autour de moi, pouvaient m’aider à percevoir, à imaginer et à ressentir.Étiez-vous déjà sensible à la fragilité de la nature ?Non, elle me semblait inépuisable. Ce que je ressentais, c’était l’extrême fragilité des êtres vivants qui la composent. L’extrême fragilité de chacun d’entre nous.Comment est née votre prise de conscience écologique ? A la fois d’une prise de conscience générale, puis, plus personnellement, de mes recherches sur les relations entre la vie et la mort, au cours desquelles la question des mécanismes d’évolution du vivant avait pris une importance croissante. Je me suis replongé dans Darwin. Et j’ai réalisé à quel point le passé, la profondeur de temps, ce que Darwin appelait « le long écoulement des âges », était un élément indispensable pour comprendre le présent. A mon émerveillement devant la nature – natura, littéralement, « ce qui est en train de naître » – s’est surimposée l’idée que, pour comprendre ce qui nous entoure, il faut que le passé fasse partie de notre regard.Il y a près de 150 ans, Darwin, après avoir proposé sa théorie de l’évolution du monde vivant, s’inquiétait déjà de notre capacité à le détruireNous sommes les cousins des oiseaux et des fleurs. Et des étoiles. Nous faisons partie d’un même récit. Les frontières qui séparent les espèces vivantes ne sont que des degrés d’éloignement sur le thème de la parenté, en perpétuel devenir à partir d’une généalogie commune. Les relations qu’ont tissées et que tissent continuellement entre eux les êtres vivants – les écosystèmes – jouent un rôle essentiel dans le renouvellement de la nature et dans l’émergence de la nouveauté. Et il en est de même des innombrables extinctions qui ont sculpté la diversité du vivant. Pour ces raisons, ce que nous pouvons préserver, ce n’est pas l’état actuel de l’univers vivant : c’est sa capacité à se renouveler, à évoluer, et à nous permettre de vivre.Charles Darwin (1809-1882), auquel vous avez consacré un livre, Dans la lumière et les ombres : Darwin et le bouleversement du monde (Points Seuil, 2011), et sur les épaules duquel vous vous hissez chaque semaine sur France Inter, a-t-il été précurseur en matière écologique ?On considère souvent que la prise de conscience écologique date des années 1960, avec le Club de Rome notamment. Mais il y a près de 150 ans, Darwin, après avoir proposé sa théorie de l’évolution du monde vivant, s’inquiétait déjà de notre capacité à le détruire. C’est en 1868, neuf ans seulement après la publication de De l’origine des espèces. Darwin cite la phrase attribuée à Francis Bacon : « Knowledge is Power  » (La connaissance est un pouvoir). 
Et il poursuit : « C’est seulement aujourd’hui que l’homme a commencé à prouver à quel point “la connaissance est un pouvoir”. [L’humanité] a désormais acquis une telle domination sur le monde matériel et un tel pouvoir d’augmenter en nombre qu’il est probable qu’elle envahira toute la surface de la Terre jusqu’à l’annihilation de chacune des belles et merveilleuses variétés d’êtres animés. » A l’exception, ajoute-t-il, des animaux et des plantes que nous aurons conservés dans nos fermes et nos jardins zoologiques et botaniques.Sa sombre prophétie semble s’être réalisée…Malheureusement, nous nous sommes engagés sur ce chemin : la sixième grande extinction dans l’histoire de notre planète, celle dont nous sommes responsables, a commencé ; et en ce qui concerne les mammifères, plus de 80 % vivent aujourd’hui dans nos élevages. Mais, dans ce que Darwin appelait « l’infinité des formes les plus belles et les plus merveilleuses » – la merveilleuse diversité de l’univers vivant – il y a une composante qui lui était quasiment inconnue : le monde des organismes unicellulaires, qui a probablement été l’unique forme de vie durant les trois premiers milliards d’années d’évolution du vivant.Il constitue aujourd’hui une part essentielle de la biodiversité, que nous ne pouvons voir qu’à l’aide de microscopes. Et nous vivons en symbiose avec lui. A titre d’exemple, nous hébergeons chacun dans notre tube digestif plusieurs centaines de milliers de milliards de bactéries – dix fois plus que le nombre de cellules qui nous composent – et leur présence est essentielle au développement de notre système immunitaire, et à notre production et consommation d’énergie. Nos relations de symbiose avec le monde vivant dépassent de loin les relations affectives, émotionnelles, esthétiques et symboliques que l’humanité a entretenues, dans d’innombrables cultures, avec certains des animaux et des plantes qui nous entourent.Sommes-nous devenus maîtres, possesseurs, mais également destructeurs de la nature ? Je pense que la question essentielle n’est pas celle de l’avenir de « la nature » en tant que telle. La nature s’en est très bien tirée pendant 3,5 à 4 milliards d’années sans nous et elle continuerait à s’en tirer très bien sans nous. Il y a une forme d’orgueil à penser que nous parviendrions à la faire disparaître. Mais la nature nous a donné naissance, nous en faisons partie, nous y vivons et nous en vivons. Et en détruisant les composantes de la nature qui sont essentielles à notre existence, c’est à l’humanité que nous faisons du mal. Nous devrions remettre le bien-être de l’humanité au centre de nos réflexions sur la nature.Prendre soin de la nature, c’est prendre soin de nous ? Des publications scientifiques récentes indiquent que les personnes qui habitent en ville aux alentours d’espaces verts, ou dans des rues bordées d’arbres, sont, en moyenne, moins malades que celles qui vivent loin des arbres ou des espaces verts. Il y a une dimension préventive et thérapeutique dans notre relation à la nature, et quand nous parlons de la nature, nous parlons aussi de nous.Y a-t-il un risque à focaliser la préoccupation écologique sur le seul réchauffement climatique ? Le changement climatique est une menace grave. Mais il n’est que l’un des nombreux symptômes des dégradations de l’environnement planétaire que causent nos modes de vie. Et ces dégradations ont – indépendamment de leurs effets sur le changement climatique – des effets majeurs sur la santé humaine.Ainsi, la pollution à elle seule est responsable, selon l’OMS, d’un quart de toutes les maladies dans le monde. Une étude de l’OMS publiée en 2014 indique que la seule pollution de l’air provoque chaque année la mort prématurée de plus de 7 millions de personnes dans le monde. J’ai pris pour exemple la pollution. Mais nos dégradations de l’environnement ont aussi pour conséquence l’épuisement de la plupart des ressources naturelles non renouvelables, la pollution des sols, des nappes phréatiques et des mers, la déforestation, l’épuisement des sols et des réserves d’eau par l’agriculture et l’élevage intensifs, l’épuisement des ressources maritimes par la pêche intensive et l’acidification des océans, l’érosion des écosystèmes et de la biodiversité, l’émergence de maladies infectieuses d’origine animale…Focaliser la préoccupation écologique sur le seul réchauffement climatique risque de nous détourner des efforts indispensables pour protéger la santé humaine, réduire les inégalités et préserver notre environnement.Faut-il aussi changer de politique énergétique ?Une étude récente de l’OCDE a exploré dans les 34 pays qui la composent, plus la Chine et l’Inde, le coût des morts prématurées et des maladies provoquées par la seule pollution de l’air extérieur : non pas en termes de souffrance humaine, mais uniquement en termes de coûts économiques. Ce coût a été évalué à 3 500 milliards de dollars par an – environ 3 100 milliards d’euros, soit plus de 85 % du total des dépenses publiques annuelles de santé réalisées par l’ensemble des pays de la planète.La pollution à elle seule est responsable, selon l’OMS, d’un quart de toutes les maladies dans le monde. La seule pollution de l’air provoque chaque année la mort prématurée de plus de 7 millions de personnesUne autre étude publiée par des chercheurs du FMI estime que le coût économique des morts prématurées, des maladies et des dégâts environnementaux causés par la seule utilisation des énergies fossiles s’élevait en 2013 à 4 900 milliards de dollars – plus que le total des dépenses publiques annuelles de santé dans le monde. Ces désastres en termes de vie humaine et de santé et ces coûts économiques ne sont pas intégrés dans le prix des énergies fossiles. Et si on les prenait en compte, les énergies propres et renouvelables nous paraîtraient beaucoup moins chères.Croyez-vous à cette nouvelle religion du « développement durable » ?De nombreuses études scientifiques ont révélé à quel point l’exploitation des ressources et les dégradations de l’environnement se produisent aux dépens des populations les plus pauvres de notre planète, et au profit d’une partie des habitants des pays les plus industrialisés. Non seulement notre mode de développement économique et social n’est pas durable pour les générations futures, mais il est aussi de plus en plus inéquitable pour les générations présentes.Dans nos pays riches, malgré les dégradations de l’environnement, l’espérance de vie moyenne à l’âge adulte n’a cessé d’augmenter depuis plus d’un demi-siècle. Mais c’est au prix d’inégalités croissantes en termes économiques et sociaux, en termes d’espérance de vie, d’espérance de vie en bonne santé, de maladie et de handicap. Ces inégalités se creusent à l’intérieur de nos pays riches, entre pays riches et pays pauvres, et à l’intérieur des pays pauvres.Les catastrophes sont-elles autant sociales qu’environnementales ?Les catastrophes naturelles révèlent de manière brutale des précarités et des vulnérabilités préexistantes que nous nous sommes habitués à ne plus voir. Les victimes de l’ouragan Katrina à La Nouvelle-Orléans, du tremblement de terre d’Haïti, des sécheresses au Sahel, de la canicule de 2003 dans notre pays, des crises écologiques et économiques… sont avant tout ceux qui étaient auparavant déjà les plus pauvres, les plus fragiles, les plus abandonnés. Et, indépendamment des catastrophes, 2 milliards de personnes vivent dans l’insécurité alimentaire, sans savoir si elles mangeront demain ; 1,2 milliard de personnes n’ont pas accès à l’eau potable ; et des études indiquent que le développement mental de 250 millions d’enfants sera profondément altéré par la pauvreté, la pollution et la sous-alimentation.Chaque année, dans les pays pauvres, plusieurs millions d’enfants et d’adultes meurent encore de maladies infectieuses pour lesquelles nous disposons collectivement des vaccins et des médicaments qui permettraient de les sauver ; 850 millions de personnes souffrent des maladies de la faim et de la dénutrition ; et 3 millions d’enfants sont morts de faim l’année dernière.Quel type de développement défendez-vous ?L’économiste Amartya Sen a montré depuis longtemps que les famines sont dues, dans la quasi-totalité des cas, non pas à une production insuffisante de nourriture, mais à l’existence d’inégalités, à une absence de solidarité, de partage, de véritable démocratie et d’accès de certaines populations ou personnes à leurs droits fondamentaux. A la seule préoccupation d’un développement « durable » – qui ferait durer les tragédies –, nous devrions ajouter le souci d’un développement « équitable ». Mais les progrès scientifiques et technologiques ont permis à une grande partie de l’humanité de vivre plus longtemps et en meilleure santé. Dès lors, pourquoi ne pas penser que les hommes pourront toujours trouver d’autres formes d’énergies ou aller coloniser d’autres mondes ? La question principale ne me semble pas être de se demander si les avancées scientifiques et techniques apportent des bénéfices – elles en apportent toujours – mais si la manière dont nous les utilisons se fait au profit d’une partie de l’humanité et aux dépens d’une autre. Il s’agit toujours, sous des formes chaque fois différentes, de la question de la nature des frontières que nous traçons entre « nous » et « les autres ». De quelle humanité parlons-nous quand nous parlons de l’avenir de l’humanité ? De qui parlons-nous quand nous parlons de « nous » ? « Quand des êtres humains sont séparés de nous par de grandes différences d’apparence ou d’habitudes, écrivait Darwin, l’expérience nous montre, malheureusement, combien le temps est long avant que nous ne les considérions comme nos semblables. » A la seule préoccupation d’un développement « durable » – qui ferait durer les tragédies –, nous devrions ajouter le souci d’un développement « équitable »Combien le temps est long… L’histoire de l’exclusion est une très longue histoire. La première démocratie occidentale est née à Athènes : tout le monde y était libre et égal, sauf les femmes, les esclaves et les étrangers. La Déclaration d’indépendance des Etats-Unis, en 1776, se veut la première proclamation des droits de l’homme à vocation universelle : mais elle maintient l’esclavage, et ne donne pas de droits aux peuples autochtones. En 1789, la Révolution française abolit les privilèges et proclame la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen : mais elle maintient l’esclavage, et ne donne pas le droit de vote à une moitié de la population, les femmes… Les avancées de la recherche scientifique sont toujours une source d’espoir. Mais il nous faut ensuite nous interroger, croiser les regards, ouvrir la réflexion, afin d’éviter l’exclusion.Pourquoi cette prise de conscience écologique vient-elle aujourd’hui du côté des autorités spirituelles, notamment du pape François qui, dans son encyclique Laudato si, écrit que le monde contemporain fomente une « culture du déchet » et plaide même pour une forme de « décroissance » ? La place de l’humanité dans la nature a toujours été une question centrale pour les spiritualités. Mais le pape François a donné à cette question une dimension sociale profondément humaine et universelle, soulignant les effets dramatiques des dégradations de la nature sur la souffrance des plus démunis : « Une vraie approche écologique, dit-il, se transforme toujours en une approche sociale, qui doit intégrer la justice dans les discussions sur l’environnement, pour écouter tant la clameur de la Terre que la clameur des pauvres. »Qu’attendez-vous de la conférence de Paris sur le climat (COP21) et qu’allez-vous proposer en tant que président du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) ?Le CCNE est en train de réfléchir à cette question : ce que je souhaite, à titre personnel, c’est que la COP21 soit l’occasion d’un véritable changement. Au lieu de focaliser tous les efforts sur la seule lutte contre le changement climatique, au risque de négliger, voire d’aggraver les inégalités et les drames humains, les consacrer à des mesures qui préservent le bien-être humain et réduisent les inégalités en protégeant l’environnement.Jean-Claude AmeisenNé en 1951, Jean-Claude Ameisen est médecin, immunologiste et chercheur en biologie. Directeur du Centre d’études du vivant de l’Institut des humanités de l’université Paris-Diderot, il préside le Comité consultatif national d’éthique (CCNE).Concepteur et animateur de « Sur les épaules de Darwin », émission scientifique et philosophique hebdomadaire de France Inter (dont une partie est disponible en version écrite, comme Sur les épaules de Darwin : Retrouver l’aube, France Inter/Les liens qui libèrent, 2014), il a publié de nombreux ouvrages, dont La Sculpture du vivant. Le suicide cellulaire ou la mort créatrice (Seuil, 1999) et Dans la lumière et les ombres. Darwin et le bouleversement du monde (Fayard-Seuil, 2008).C’est la démarche proposée par l’OMS par plusieurs commissions internationales, par le journal médical The Lancet, par le ministère de la santé, par le pape François… Garantir la protection et l’accès équitable de chacun aux biens communs de l’humanité que sont l’air, l’eau, la biodiversité, les ressources alimentaires et énergétiques, le climat ; préserver les capacités de renouvellement des splendeurs et des richesses de la nature, et le respect des pratiques culturelles humaines qui s’y déploient ; faire preuve de sobriété, d’inventivité et de solidarité ; réduire notre consommation inutile d’énergie ; développer les énergies propres et renouvelables ; lutter contre la pollution, soutenir les produits d’une agriculture et d’une pêche durables et d’un commerce équitable. Et lutter pour la diminution de la pauvreté, l’accès de tous aux droits fondamentaux, à la nourriture, à un toit, à l’éducation, aux soins.Car protéger d’abord ceux qui sont le plus démunis n’est pas seulement un impératif éthique : c’est aussi le moyen de construire, à terme, un avenir véritablement commun pour l’humanité.Nicolas Truong (Propos recueillis par)Responsable des pages Idées-DébatsSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Truong Il est bien loin le temps où Saint-Just pouvait s’écrier que « le bonheur est une idée neuve en Europe ». Le rêve européen s’épuise dans la bureaucratie de l’ère post-démocratique. De la Syrie aux attentats contre Charlie, une fraction de la jeunesse préfère désormais la barbarie à l’ennui. La quête d’identité vire à la guerre des communautés. Et les actes de désertions intérieures se multiplient.Dans l’entreprise comme dans les partis, la déloyauté grandit. Et la France détient le triste record de consommation de psychotropes en Europe. Face à cette perte de sens, chacun, dans son couple, sa famille ou entouré de ses amis, se protège, se retrouve, se replie. Chacun cherche à préserver ces îlots de bonheur arrachés au nihilisme contemporain.Lire aussi :La leçon de bonheur d’Alain BadiouNe noircissons cependant pas trop le tableau. Les Français font – plus que d’autres – des enfants, signe de confiance en soi et en l’avenir. On vit en bien meilleure santé et beaucoup plus longtemps dans nos contrées. Sans compter que des élans collectifs viennent parfois redonner du moral aux citoyens atomisés. Et il est possible d’envisager le 11 janvier comme la manifestation d’une immense pulsion de vie, une envie de refuser le « viva la muerte » mondialisé.C’est pourquoi nous demandons aujourd’hui aux philosophes de nous orienter dans nos vies, de nous guider dans le brouillard du temps présent. Mais de l’amour à la séparation, de la rencontre à l’engagement, de la maladie à la mort, quels chemins emprunter pour vivre une vie qui vaille la peine d’être vécue ? Invité aux Controverses du Monde en Avignon, Alain Badiou a plaidé pour une philosophie de la volonté face au climat de résignation qui domine l’époque. Car ce philosophe engagé tient à distinguer bonheur et satisfaction.La question des questionsLa satisfaction, ce n’est pas que la jouissance de la consommation. C’est la vie bien gérée, avec une bonne place dans la société, « une belle voiture et de belles vacances à l’étranger ». En un mot, tout ce à quoi il est normal d’aspirer. Le bonheur, c’est autre chose : « C’est découvrir que l’on est capable de quelque chose dont on ne se savait pas capable », à l’image de l’amoureux qui change sa vie pour l’être aimé.À l’aide d’exemples contemporains (de la crise grecque à l’ampleur des séparations au sein de notre nouveau désordre amoureux), Alain Badiou réactive le combat entre les sagesses antiques. D’un côté, le stoïcisme – ou même l’épicurisme – qui recommande d’accepter le monde tel qu’il est. De l’autre, le platonisme qui affirme qu’un soleil brille au-dessus du théâtre d’ombres de notre caverne, puisque, comme le dit Rimbaud, « la vraie vie est absente ».Comment vivre sa vie ? C’est peut-être la question des questions. Et il n’est pas étonnant qu’une maxime paternelle compte finalement davantage pour Badiou que toutes les théories conceptuelles : « Tu peux, donc tu dois. » C’est pourquoi les vertus capitales de cette conception du bonheur sont le courage et la fidélité. « Aie le courage de te servir de ta volonté pour qu’advienne cette puissance dont tu ne te sentais pas capable », tel pourrait être le nouvel impératif catégorique de nos temps désorientés.Nicolas TruongResponsable des pages Idées-DébatsSuivreAller sur la page de ce journaliste 01.09.2015 à 14h41 • Mis à jour le01.09.2015 à 14h46 Sur la question de l’avortement, le pape François avait déjà mis en avant, au début de l’année, la notion de miséricorde, qui implique pour les chrétiens de ne pas en rester à une posture de condamnation. Dans une lettre rendue publique mardi 1er septembre, le souverain pontife a appelé tous les prêtres, durant le Jubilé de la miséricorde qui débutera en décembre, à accorder le pardon à tous les catholiques qui ont avorté ou provoqué l’avortement. Le pape ne pose à ce pardon qu’une condition : le pêcheur doit avoir eu une démarche de repentir.Dans un message adressé à l’organisateur de cette Année sainte extraordinaire (ou jubilé), le prélat italien Rino Fischella, le pape déclare avoir « décidé, nonobstant toute chose contraire, d’accorder à tous les prêtres, pour l’année jubilaire, la faculté d’absoudre du péché d’avortement tous ceux qui l’ont provoqué, et qui, le cœur repenti, en demandent pardon ».Dans cette lettre, sans faire référence aux personnes qui aident les femmes à avorter, François exprime ostensiblement son empathie à l’égard de celles-ci :« Le drame de l’avortement est vécu par certains avec une conscience superficielle, qui semble ne pas se rendre compte du mal très grave qu’un tel acte comporte. (…) Beaucoup d’autres, en revanche, bien que vivant ce moment comme un échec, considèrent ne pas avoir d’autres voies à parcourir. Je pense à toutes les femmes qui ont eu recours à l’avortement. (…) Je connais bien les conditionnements qui les ont conduites à cette décision. Je sais qu’il s’agit d’un drame existentiel et moral. J’ai rencontré de nombreuses femmes qui portaient dans leur cœur la cicatrice de ce choix difficile et douloureux. Ce qui a eu lieu est profondément injuste. »« Elargir la possibilité de clémence »Depuis son élection en mars 2013, François entend donner de l’Eglise catholique une image plus ouverte et tolérante sur les questions de société. Mais, pour le porte-parole du Saint-Siège, Federico Lombardi, cette déclaration ne revient pas à « minimiser la gravité de ce péché mais à élargir la possibilité de clémence ».Lire aussi :Le pape défend la famille traditionnelle et les pauvres à ManilleSelon le droit canon de l’Eglise, l’avortement est un péché si grave que ceux qui le pratiquent ou aident à le pratiquer sont automatiquement punis d’excommunication. L’interruption volontaire de grossesse ne peut être d’ordinaire formellement pardonnée que par un évêque, par le principal confesseur du diocèse, ou par un missionnaire, a précisé le porte-parole adjoint du Vatican, Ciro Benedettini.Lors du deuxième anniversaire de son élection, le 11 mars, le pape François avait annoncé la tenue d’une Année sainte extraordinaire, du 8 décembre prochain au 20 novembre 2016. Elle verra affluer des millions de pèlerins à Rome, mais sera aussi organisée dans tous les diocèses du monde.A moins qu’il soit décrété « extraordinaire », le jubilé, l’un des événements les plus importants de l’Eglise catholique, a lieu tous les vingt-cinq ans. Le Jubilé de la miséricorde sera le 29e jubilé en sept cents ans d’histoire de cette tradition. La précédente Année sainte remontait à l’an 2000, sous le pontificat de Jean Paul II, et des millions de catholiques avaient alors pris part aux célébrations. 07.09.2015 à 17h20 | Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Natacha Dabrowski, 32 ans, ne connaît que le secteur public. Après avoir travaillé deux ans comme gestionnaire administrative et financière à la communauté d’agglomération Plaine-commune, en région parisienne, elle est passée, en 2011, chef de projet en maîtrise d’ouvrage bâtiment.Pour elle, l’entreprise idéale, c’est celle qui œuvre au service de l’intérêt général.Lire aussi :Jordan Slaninka : « Mon entreprise idéale est toujours à l’écoute »Elodie Chermann (Propos recueillis par) Gérard Davet et Fabrice Lhomme Nicolas Sarkozy a été entendu par la police judiciaire, vendredi 4 septembre, dans le cadre de l’affaire Bygmalion. L’audition de l’ancien président de la République est la suite logique de cette enquête qui vise le financement illicite de sa campagne présidentielle malheureuse, en 2012.Lire notre décryptage : Bygmalion : si vous avez raté un épisodeLes investigations, menées par trois juges parisiens – Serge Tournaire, Roger Le Loire et Renaud Van Ruymbeke –, portent sur plus de 18 millions de fausses factures adressées par la société Event & Cie à l’UMP pour des prestations correspondant en réalité à l’organisation de meetings pour la campagne présidentielle de 2012.Lire aussi sur Les Décodeurs : Les 15 chiffres fous de l’affaire BygmalionDans un premier temps, les magistrats avaient mis en examen les cadres de la société de communication Bygmalion et de sa filiale Event & Cie, avant de passer à « l’échelon politique ». C’est ainsi que sont désormais poursuivis l’ex-directeur général de l’UMP Eric Cesari, ou encore Guillaume Lambert et Jérôme Lavrilleux, respectivement ancien directeur et directeur adjoint de la campagne de M. Sarkozy.S’agissant du président des Républicains, les juges comme les enquêteurs de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) s’interrogent sur son degré de connaissance du tour de passe-passe financier mis en place afin que, dans la plus grande illégalité, l’UMP prenne en charge ses dépenses de candidat à la présidentielle.Lire aussi :Affaire Bygmalion : le rôle de Nicolas Sarkozy au cœur de l’enquêteFabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen), Jean-Baptiste Chastand et Les Décodeurs Voici le nombre de réfugiés que chaque pays devrait accueillir, ainsi que ce nombre rapporté au nombre d’habitants.Royaume-Uni, Irlande et Danemark, qui bénéficient d’exemptions en matière de politique migratoire, n’ont pas à participer à cette répartition, même s’ils pourront accueillir des migrants sur une base volontaire. Italie, Hongrie et Grèce, aux capacités d’accueil déjà saturées, n’apparaissent pas non plus dans ce graphe, car le plan de l’UE est justement de les délester d’une part de la charge de l’accueil. #container_14416117412{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14416117412{ height:500px; } #container_14416117412 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14416117412 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14416117412 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14416117412 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Migrants : les quotas proposés par la Commission européenneNombre de réfugiés à accueillir, en valeur absolue et rapporté au nombre d'habitants.Source : Commission européenne(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Un aspect auquel tenaient de nombreuses personnes présentes. Ainsi, Marie-Jo David, une Parisienne « engagée auprès des mineurs isolés étrangers », refusait d’être associée à un « mouvement politique ». Mais elle craint que la mobilisation ne dure pas.« Je suis un peu agacée. On recommence ce qu’on a fait pour Charlie. La France marche à l’émotion. Le problème de l’émotion, c’est qu’elle est passagère. Je préférerais qu’il y ait une prise de conscience. »A côté d’elle, Ouafa Yassa est justement venue sous le coup de cette « émotion », suscitée chez elle par la diffusion cette semaine de la photo du petit enfant syrien mort noyé. Elle a pris ses deux jeunes fils de 8 et 5 ans sous le bras, pour « leur montrer qu’on ne vit pas dans le monde des Bisounours ». Cet été, elle était en vacances à Bodrum, la ville côtière turque où le corps d’Aylan Kurdi s’est échoué : « Le fait de voir la photo m’a fait prendre conscience des conséquences de ce que j’avais vu là-bas ».Lire l'éditorial du "Monde" :Réfugiés : une photo pour ouvrir les yeux« La France, c’est un abri »Autour de la statue de la République, au centre de la place, un groupe de Syriens se faisait entendre aux cris de « Bachar Al-Assad, Al-Sissi, assassins ! ». Sur des pancartes, des messages reviennent : « Arrêter les massacres d’Assad = arrêter le flux des réfugiés », dit l’une d’elles. Une autre montre la photo d’Aylan Kurdi et cette phrase : « Je suis Syrien. Assad et Daesh m’ont tué ». Parmi eux, Ammar Kharboutli, qui a obtenu le statut de réfugié politique il y a deux mois et qui est en France depuis février 2015. « La France, pour moi, c’est un abri, fait-il valoir. Il faut donner le droit de vivre aux réfugiés syriens qui sont aux frontières. »Des membres et des élus de partis politiques étaient enfin présents, du Front de gauche ou d’Europe Ecologie-Les Verts notamment. « Cette année, je ne nous avais jamais vus aussi nombreux à une manifestation », constate Claire Grover, responsable de la commission nationale immigration chez EELV, à propos des militants de son parti. Lire aussi :Migrants : « Aucun pays ne peut avoir l’illusion qu’il n’est pas concerné »La place commençait à se vider aux alentours de 19 heures. Des membres du collectif La Chapelle en lutte passaient encore parmi les gens : « Nous faisons une quête pour les réfugiés qui sont dans le lycée hôtelier désaffecté du 19e arrondissement. Ils sont au moins 400. Environ 150 sont arrivés sur ces trois derniers jours », explique Marguerite Dauvois. « On est contents qu’il y ait du monde, ajoute la militante. On a fait des manifs à 200 ou 300 maximum ces derniers mois ; ça redonne espoir. »A Nantes, le temps de la « communion »Un peu plus de 1 200 personnes place Royale, en plein cœur de Nantes (Loire-Atlantique). Une vraie foule. Mais pas non plus une chaîne humaine exceptionnelle. La manifestation « Welcome refugees » commence par une minute de silence.Dans la foule, Majda, 49 ans, et trois de ses enfants brandissent une pancarte « bienvenue » rédigée en araméen, arabe, breton et français. Majda a fui en 1991 l’Irak, « le berceau de l’humanité, à cause de la guerre. On ne quitte jamais par plaisir son pays pour l’inconnu, il n’y a aucun bonheur à devenir réfugié. » Elle est venue en France, parce que sa famille y avait des amis « mais on ne savait pas comment on allait survivre ».Désormais fonctionnaire, cet agent des écoles maternelles, qui a obtenu la nationalité française en 1995, manifeste son souhait de venir en aide à une famille de réfugiés. « C’est l’histoire de ma famille, on comprend ce qui se passe dans la tête de ces personnes, appuie son fils Christian, étudiant en troisième année à la faculté de sciences de Nantes. Quand un réfugié part de chez lui, il laisse tout mais il a une force inouïe. Il n’a plus rien à perdre, sauf la vie. Et même ça, ça ne lui fait pas peur. »« Tout le monde ferme les yeux sur les guerres, les crises, et leurs causes, embraye Kotombo, Tchadien de 32 ans, arrivé en France il y a dix ans, qui met un point d’honneur à épauler les nouveaux arrivants. L’Europe vend des armes partout. Des multinationales étrangères pillent les sous-sols de l’Afrique. Tous les secteurs de l’économie sont gérés par des entreprises occidentales. L’Europe dit qu’elle ne peut pas accueillir toute la misère du monde. Mais il faut aussi qu’elle cesse de la semer dans ces pays-là, cette misère. »Lire la tribune de Guy Sorman :« Les réfugiés d’aujourd’hui me rappellent mon père fuyant le nazisme »Les principaux ténors politiques de la gauche, parmi lesquels la maire PS de Nantes Johanna Rolland ou Christophe Clergeau, candidat PS à la région des Pays de la Loire, passent leurs têtes. Des écologistes aussi. Tout comme l’ensemble des représentants religieux de la place nantaise. Vendredi, Mme Rolland et David Samzun, maire PS de Saint-Nazaire, ont dit leur volonté de rejoindre « le réseau de villes solidaires pour l’accueil des réfugiés », répondant ainsi favorablement à l’appel du premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis. La maire de Nantes promet de prendre au plus vite « de nouvelles initiatives concrètes » et évoque un programme d’accueil de sept familles syriennes porté par une association.A Lyon, rendez-vous manquéA Lyon, la mobilisation a été beaucoup moins importante. Moins d’une centaine de personnes se sont rassemblées sur la place Bellecour. La faible participation déçoit profondément les présents, dont beaucoup sont militants dans des associations humanitaires. L’appel est passé par des réseaux sociaux, sans être déclaré officiellement à la préfecture.Isabelle Moulin, 50 ans, a eu l’idée de réactiver « le concept des parapluies » pour fédérer les volontaires. Au début des années 2000, une campagne de sensibilisation pour Forum réfugiés, principal organisme d’accueil de migrants à Lyon, avait utilisé des parapluies blancs avec ce slogan adressé aux populations en détresse : « Un petit coin de parapluie pour un coin de paradis. »Lorsqu’un parapluie s’ouvre au milieu de la grande place Bellecour, c’est effectivement le signal pour ceux qui ne croyaient plus à la manifestation, faute de participants. « Je pensais que Lyon était une ville humaniste et qu’elle se serait mieux mobilisée », estime Virginie, 36 ans, venue de Villeurbanne avec son bébé. « Je ne comprends pas qu’on ne puisse rien faire, on a les moyens d’organiser de l’accueil dans les communes, les villages. » « Il est indispensable de réagir »La seule prise de parole publique est celle d’Olivier Brachet, 67 ans, ancien directeur de Forum réfugiés, élu démissionnaire de la municipalité de Gérard Collomb, qui appelle à un rendez-vous le 14 septembre, date d’une réunion européenne sur la question des migrations.« Il faut pousser les responsables politiques, les inciter à une répartition des populations entre les pays européens, en France, il faut que l’effort d’accueil soit partagé, tous les départements devraient être concernés. »« On peut accueillir plein de personnes dans différents endroits », est persuadée Maud Dreano, 39 ans, une Bretonne arrivée à Lyon depuis trois ans, qui porte un parapluie avec des # suivis de mots-clés : dignité, réfugiés. « Je serais prêt à accueillir chez moi s’il le faut, les Français sont frileux sur la politique de l’immigration, c’est la première fois qu’un tel mouvement se produit en Europe, il est indispensable de réagir », dit Marc Dinguirard, 67 ans, habitant de Lyon 3, écharpe blanche autour du cou.Marion, 35 ans, est venue par des messages sur Facebook. « Il faut que l’on montre que des gens sont prêts à se bouger. J’ai pas envie de voir d’un côté des riches, de l’autre ceux qui crèvent. Les gens ont peur de perdre quelque chose en aidant des migrants », estime la jeune femme. « Ce qu’on risque, c’est perdre notre âme », glisse un voisin, en référence à la formule de l’ancien maire de Lyon Michel Noir, contre le Front national.Julia Pascual (à Paris)Journaliste au MondeRichard Schittly (Lyon, correspondant)Journaliste au MondeYan Gauchard (Nantes, correspondant)Journaliste au Monde 05.09.2015 à 11h09 | Claire Ané Plus d’un an après l’adoption de la loi sur les stages, le 10 juillet 2014, la rentrée 2015 sonne deux tardives mais bonnes nouvelles quant à sa mise en œuvre.D’une part, mardi 1er septembre est entrée en vigueur une nouvelle augmentation de la gratification minimale obligatoire pour les stages de plus de deux mois, qui passe ainsi de 3,30 euros de l’heure à 3,60 euros, soit une hausse d’une quarantaine d’euros par mois.D’autre part, un de ses décrets d’application les plus attendus, concernant le plafond de stagiaires par entreprise et leur encadrement, devrait être publié dans les semaines à venir, selon une source proche du dossier. Selon le texte soumis à la validation du conseil d’Etat, les entreprises de plus de 20 salariés n’auront pas le droit de compter plus de 15 % de stagiaires dans leurs effectifs. Quant aux entreprises plus petites, elles pourront accueillir un maximum de trois stagiaires.Le plafond retenu est plus favorable aux entreprises que celui évoqué il y a un an par Geneviève Fioraso, alors secrétaire d’Etat à l’enseignement supérieur, lors de la discussion de la loi sur les stages au Parlement. Il était alors question de le limiter à 10 % de stagiaires par entreprise. « Cela représente déjà une vraie mesure de moralisation quand on sait que certaines entreprises comptent 20 à 25 % de stagiaires dans leur effectif, fait-on valoir de source proche du dossier. Il fallait aussi veiller à ne pas trop fragiliser l’offre de stages. » Des demandes de dérogations pourront cependant être faites localement aux recteurs d’académie, pour porter le plafond à 20 % pour l’accueil de stagiaires du secondaire (des élèves de bac pro) dans les quelques spécialités où les entreprises pouvant les former sont peu nombreuses.Autre point du décret, le nombre maximal de stagiaires que pourra suivre un tuteur en parallèle est fixé à trois, soit la même limite que celle qui prévaut pour les étudiants en apprentissage.Claire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste Julia Pascual et Sylvia Zappi Sursaut velléitaire ou déclenchement d’une mobilisation durable ? Vendredi 4 septembre, il était difficile de qualifier l’ampleur du soutien en faveur de l’accueil des réfugiés en France, tant celui-ci semblait évoluer au fil des heures et à tâtons.Lire aussi :Des milliers de migrants pris en charge en Autriche et en AllemagneLe flou s’est ainsi difficilement dissipé autour des organisations soutenant le rassemblement de solidarité avec les migrants, « Pas en notre nom », qui doit se tenir samedi à 17 heures place de la République, à Paris. Bien que se revendiquant « citoyen » et « spontané », il est apparu comme lancé par Raphaël Glucksmann, fils du philosophe André Glucksmann, à qui des militants reprochent une volonté de « récupération » et une proximité avec Bernard-Henri Lévy. Des rassemblements s’organisent simultanément dans d’autres villes : à Bordeaux, à Montpellier, à Grenoble, à Vannes, à Nantes, à Briançon, à Strasbourg (à 16 heures) ou à Arras. Une manifestation est prévue dimanche 6 à Rouen, ainsi que le dimanche 13 septembre à Rennes et Marseille.Lire aussi :Glucksmann père et fils : la tête et les jambes« Peut-être que les conditions émotionnelles et politiques sont réunies pour qu’il y ait un électrochoc »Sur Facebook, alors que plus de 20 000 personnes annonçaient vouloir participer à l’appel, des associations ont finalement sauté le pas vendredi en fin de journée, à l’image de la Cimade : « C’est l’intention globale de mobilisation citoyenne qui doit primer, défend le secrétaire général de l’association, Jean-Claude Mas. Peut-être que les conditions émotionnelles et politiques sont réunies pour qu’il y ait un électrochoc ».Vendredi soir, à l’initiative de la Ligue des droits de l’homme (LDH), une réunion inter-associative s’est tenue, regroupant des syndicats (CGT, FSU, Solidaires) et des entités comme SOS Racisme, la Licra ou le MRAP. Elle a débouché sur un appel au rassemblement mardi 8 septembre. « Nous voulons porter trois revendications : la suspension des accords de Dublin, l’application de la directive européenne relative à la protection temporaire en cas d’afflux massif de personnes déplacées et l’organisation d’une grande conférence nationale sur le droit d’asile », détaille Françoise Dumont, présidente de la LDH.Lire aussi :Quelles initiatives pour aider les migrants en France ?Une gauche amorpheCet appel est « le premier » de la LDH. Mais des initiatives similaires, portées par d’autres entités, l’ont précédé. Elles ont peu porté, butant sur l’atonie des politiques et une majorité de Français hostile à l’accueil des migrants. « Le nouvel enjeu, c’est de convaincre les opinions publiques et les politiques qu’il faut développer de la solidarité envers les migrants et au sein de l’Europe, estime Laurent Giovannoni, au Secours catholique. On manque d’écho. »« Il y a un refus des forces démocratiques de s’emparer du sujet »Pour le directeur général de France Terre d’asile, Pierre Henry, « il y a un refus des forces démocratiques de s’emparer du sujet. Regardez le nombre de personnes qui travaillent sur les questions migratoires au sein des partis de gauche. Le politique a marginalisé les gens engagés sur cette question-là. »Les écologistes partagent ce constat d’une gauche amorphe. Comme si le discours du Front national pesait sur sa capacité à s’indigner. « On a perdu la bataille sous Sarkozy. Depuis, dans aucune campagne électorale, on a parlé des réfugiés autrement que sous l’angle sécuritaire, oubliant nos réflexes de mobilisation », dit Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’Europe Écologie-Les Verts.Les militants écologistes, communistes ou anticapitalistes sont pourtant ceux que l’on retrouve dans les luttes locales de défense des migrants. Mais le discours de leurs dirigeants, qui défendent un accueil plus généreux des réfugiés, reste inaudible.Le Parti socialiste a donné l’impression de courir après l’événement : annonçant vendredi, en fin de journée, que des élus et des membres de sa direction seraient présent samedi. Le PS organisera aussi, mardi 8 septembre, un « grand meeting » parisien « en soutien aux villes solidaires avec les réfugiés ».Insuffisant, pour le député frondeur Pouria Amirshahi : « Au-delà de ses prises de parole symboliques, le PS doit engager un rapport de force avec le gouvernement. »Julia PascualJournaliste au MondeSylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.09.2015 à 18h59 La photo du jeune Aylan, 3 ans, mort noyé en tentant de gagner l’Europe, a suscité un émoi international et donné un visage aux milliers de migrants qui affluent depuis la Méditerranée. En France, l’opinion publique semblait encore très récemment réticente à l’accueil des migrants (à 56 % selon un récent sondage) mais de nombreux citoyens cherchent des moyens d’agir. De la simple pétition à l’accueil d’un migrant chez soi, l’action peut prendre diverses formes.Lire aussi :En France, de timides élans citoyens en direction des réfugiésPétitions en ligneC’est la démarche la plus immédiate pour faire entendre sa voix aux décideurs politiques. Plusieurs pétitions circulent sur Internet. L’une des dernières en date, intitulée « Nous voulons accueillir des réfugiés », a été lancée le 1er septembre par la Vague citoyenne – un mouvement né dans le sud-ouest de la France –, a déjà recueilli plus de 16 000 signatures. Une pétition, adressée aux chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne (UE), « Pour que cesse la honte en Europe », a rassemblé 460 000 personnes depuis juillet. D’autres textes se focalisent sur des sujets plus spécifiques, comme l’aide médicale aux migrants de Calais par exemple.Rassemblements citoyensDes citoyens rassemblés sur Facebook sous la bannière « Pas en notre nom » appellent à manifester samedi 5 septembre à 17 heures place de la République, à Paris, pour exprimer leur solidarité avec les migrants.Des rassemblements s’organisent simultanément dans d’autres villes : à Bordeaux, à Montpellier, à Grenoble, à Vannes, à Nantes, à Briançon, à Strasbourg (à 16 heures) ou à Arras. Une manifestation est prévue dimanche 6 à Rouen, ainsi que le dimanche 13 septembre à Rennes et Marseille.Dons aux associations et aux ONGDans les pays d’origine des migrants, sur les parcours qu’ils empruntent ou dans leur pays d’accueil, les migrants sont aidés par de nombreuses associations et organisations non gouvernementales (ONG) déjà très bien structurées, mais qui ont besoin pour fonctionner de recevoir de l’argent privé. En France, les dons donnent droit à des réductions d’impôts allant de 66 % à 75 % de la somme versée.Présente à la fois au niveau international et dans chaque ville de France, la Croix-Rouge intervient en situation d’urgence et dans l’accompagnement de long terme, sanitaire et social. Caritas (Secours catholique en France) développe aussi une mission internationale d’aide aux migrants.Sur les questions de santé, Médecins du monde et Médecins sans frontières agissent également dans les pays d’origine, sur les routes de migration (notamment en Méditerranée) et en France. Pour aider plus spécifiquement les enfants, on peut adresser ses dons à l’Unicef ou à l’ONG Save the Children, présente dans plusieurs pays d’Europe.Plusieurs ONG ou associations se consacrent davantage à l’aide aux réfugiés ou aux demandeurs d’asile : le Haut-Commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) au niveau international, France Terre d’asile, la Cimade, le Gisti…Dons en nature ou bénévolatSpontanément, en voyant la détresse des migrants, de nombreux citoyens cherchent à offrir de la nourriture, des vêtements ou divers objets qui ne sont pas toujours utiles. « La générosité est importante, mais elle doit s’organiser pour ne pas se disperser ou rester un feu de paille », avertit Pierre Henry, porte-parole de France Terre d’asile, qui conseille par exemple de se renseigner auprès des associations locales ou des centres d’accueil des demandeurs d’asile, présents sur tout le territoire français, pour évaluer leurs besoins.De même, lorsqu’on souhaite offrir de son temps en devenant bénévole, le plus efficace est de s’adresser aux antennes locales des ONG citées ci-dessus. Plusieurs types de profils sont recherchés en fonction des missions : distribution de nourriture, interprétariat, cours de français, accompagnement dans les démarches administratives et conseil juridique… Mais Pierre Henry met en garde : « Le bénévolat est un engagement dans la durée. »HébergementPour éviter que les migrants dorment dans la rue alors que les centres d’hébergement sont saturés, des initiatives, encore modestes, proposent aux citoyens de les accueillir chez eux. Inspirée de l’organisation allemande Refugees Welcome, le mouvement Singa, soutenu par le HCR, vient de lancer un réseau d’hébergement des réfugiés chez l’habitant, baptisé CALM (Comme à la maison). Cet « Airbnb des migrants » qui met en relation des réfugiés mal logés ou sans domicile et des particuliers pour « quelques jours, quelques semaines et quelques mois » affirme avoir reçu 500 propositions en quelques jours.Le Service jésuite des réfugiés (JRS) a mis en place une initiative équivalente baptisée « Welcome ». Le principe est d’accueillir un réfugié dans sa famille pendant une durée déterminée (généralement quatre semaines). Le réseau est présent dans 17 villes. « Nous avons eu des centaines d’appels depuis avant-hier », explique Michel Cros, du JRS, qui insiste sur la dimension « amicale » et « humaine » de l’accueil, ainsi que la nécessité d’être situé assez près des préfectures, pour que le demandeur d’asile puisse effectuer ses démarches. Pour les personnes qui craignent de se lancer dans un engagement lourd, il est possible d’accueillir quelqu’un le temps d’un repas, d’un week-end ou pour des vacances.Enfin, les personnes disposant d’un logement vacant peuvent le mettre à disposition des demandeurs d’asile en passant par un dispositif Solibail, qui propose un loyer modique mais assuré. Soren Seelow Une information judiciaire pour enlèvement et séquestration a été ouverte le 23 juillet contre Mehdi Nemmouche, l’auteur présumé de la tuerie du Musée juif de Bruxelles du 24 mai 2014, a déclaré au Monde le parquet de Paris, confirmant une information d’Europe 1. La justice le soupçonne d’être l’un des geôliers de quatre journalistes français retenus en otage pendant dix mois en Syrie : Didier François, Edouard Elias, Nicolas Henin et Pierre Torrès.C’est l’audition de ces ex-otages, le 20 avril 2014, qui avait motivé l’ouverture d’une enquête préliminaire dès l’été 2014, comme Le Monde l’avait révélé en septembre de la même année. Selon certains témoignages, Nemmouche n’aurait été qu’un exécutant de base de l’Etat islamique chargé de surveiller les otages occidentaux, mais il aurait fait montre d’une grande brutalité et commis des actes graves.« Quand Nemmouche ne chantait pas, il torturait »Dans un témoignage publié en septembre 2014 par le site de son employeur, le magazine Le Point, l’ex-otage Nicolas Hénin avait déclaré :« Quand Nemmouche ne chantait pas, il torturait. Il était membre d’un petit groupe de Français dont la venue terrorisait la cinquantaine de prisonniers syriens détenus dans les cellules voisines. Chaque soir, les coups commençaient à pleuvoir dans la salle dans laquelle j’avais moi-même été interrogé. La torture durait toute la nuit, jusqu’à la prière de l’aube. Aux hurlements des prisonniers répondaient parfois des glapissements en français. »Durant l’enquête préliminaire, qui aura duré plus d’un an avant d’être confiée à un juge antiterroriste dans le cadre d’une information judiciaire, les services d’enquête « ont effectué des rapprochements, des investigations techniques ainsi qu’un gros travail d’échange d’informations avec Eurojust », l’unité de coopération judiciaire de l’Union européenne, explique une source judiciaire. D’autres otages européens pourraient en effet avoir eu affaire en Syrie avec ce Français d’origine algérienne, âgé de 29 ans.Mehdi Nemmouche est le principal suspect du quadruple assassinat du Musée juif de Bruxelles le 24 mai. Interpellé à Marseille le 30 mai 2014 à la descente d’un car en possession de plusieurs armes, il a été extradé le 29 juillet en Belgique, où il est incarcéré.Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.09.2015 à 16h18 • Mis à jour le04.09.2015 à 17h06 | Eric Nunès Océane, bac avec mention en poche, imaginait son chemin tout tracé : une classe prépa, première étape vers HEC, l’Essec ou une autre école de commerce prestigieuse. Idem pour Kevin, nouveau bachelier originaire des Hauts-de-Seine, qui, à l’occasion d’un déménagement familial à Paris, voulait étudier le droit à l’université Paris-Sorbonne. Mais la plate-forme Admission postbac (APB 2015), qui centralise l’essentiel des demandes d’inscriptions dans le supérieur, en a décidé autrement.Tous deux, comme des milliers d’autres étudiants, jouent actuellement leur dernière chance, avant que leur orientation se transforme en déraillement. Selon le ministère de l’éducation nationale, vendredi 4 septembre, plus de 900 bacheliers diplômés en juin n’ont toujours pas obtenu de réponse à leurs demandes de formation sur APB.De la même manière, plusieurs milliers de bacheliers des années précédentes, dont l’orientation a buté sur un écueil, sont également en quête d’une seconde opportunité sur et hors APB (seulement 43,8 % des inscrits en licence sont passés en deuxième année en 2013). Et des possibilités demeurent en cette période de rentrée : dans de nombreuses écoles (privées), avec des qualités d’enseignement inégales, mais aussi dans l’enseignement public.Salons étudiantsLa plate-forme APB, qui répertorie toutes les places disponibles dans le public, mais aussi dans diverses formations du privé reconnues par l’Etat, propose par exemple 512 cursus en Ile-de-France acceptant toujours des inscriptions vendredi 4 septembre, dont 58 classes préparatoires. Le ministère a promis aux bacheliers 2015 qui verraient leur demande d’inscription à l’université non satisfaite à l’issue de la procédure complémentaire d’APB, le 15 septembre, que les recteurs traiteront chaque dossier au cas par cas.Lire l'entretien :Procédure complémentaire APB : « Il faut faire vite, il reste des places dans les filières très demandées »Aux nombreux autres désorientés de la fin d’été, les salons étudiants tendent les bras. Après celui de Studyrama jeudi à Paris, avec « 500 formations de bac à bac + 3 » disponibles dès ce mois-ci, ceux de L’Etudiant se tiennent ce vendredi à Paris, samedi à Lyon, mercredi 9 à Lille.La rentrée est la période faste pour l’enseignement supérieur privé. Restauration, art, design, ingénierie, management, commerce, Internet… pas un secteur n’échappe à la montée en puissance de ces établissements : « La part d’étudiants inscrits dans des formations privées a progressé de près de 4 points, passant de 14,6 % à 18 % ces dix dernières années », souligne ainsi la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE), dans son rapport sur le coût de la rentrée 2015.Dans les salons de rentrée, on trouve ainsi des lycées sous contrat avec l’Etat proposant des BTS et des prépas aux grandes écoles (dont les prix varient de 2 000 à 3 000 euros par an), des écoles d’ingénieur et de commerce reconnues mais assez coûteuses. Mais les travées sont « massivement occupées par des écoles privées hors contrat », témoigne Martine Vanhamme-Vinck, directrice du Centre d’information et d’orientation (CIO) Médiacom de Paris.Ecoles reconnues et diplômes visésPour intégrer certains établissements, « la première condition est de pouvoir payer 8 000 à 9 000 euros par an », affirme Arnaud Parienty, professeur agrégé de sciences économiques, auteur de School business (Ed. La Découverte). « Cette condition éliminant la grande majorité des élèves, la sélectivité scolaire de ces écoles est forcément faible, si elles veulent remplir leurs classes », souligne l’enseignant. Une école peu regardante sur le curriculum vitae et les ambitions de ses recrues acceptera ainsi les élèves au dossier scolaire de niveau médiocre. « Et c’est tant mieux, glisse, un brin sarcastique, Martine Vanhamme-Vinck, directrice du CIO-Médiacom de Paris. Mais on peut s’interroger sur leur réussite aux examens. »Lire notre reportage :Salons étudiants : quand les écoles recrutent à tout prixAvant de signer un chèque à un établissement, plusieurs contrôles doivent être effectués par les candidats et leurs familles. En premier lieu, l’école doit être reconnue par l’Etat et surtout les formations qu’elle délivre doivent être visées, c’est-à-dire reconnues, par le ministère de l’enseignement supérieur. Cette reconnaissance assure notamment à l’étudiant un processus de formation, la bonne gouvernance de l’établissement, les moyens humains, matériels et financiers, les ressources académiques en professeurs permanents, les activités de recherche… la garantie d’un enseignement de qualité, en somme.« C’est également ce visa qui donne un niveau, qui permettra aux diplômés de la formation concernée de poursuivre leurs études au-delà », explique Carole Gibrat, responsable du secteur commerce-gestion à l’Office national d’information sur les enseignements et les professions (Onisep). Sans ce visa, le diplôme ne conduit qu’à une impasse : un soi-disant « bac + 3 » ne permettra pas de poursuivre sur un master.La reconnaissance de l’établissement par l’Etat, ou même d’un diplôme, n’est pourtant pas une garantie suffisante. « Face à l’injonction d’avoir un diplôme pour échapper au chômage, de nombreuses écoles se sont créées pour vendre des bachelors et des MBA. Beaucoup sont des boîtes à fric », avertit Alexandre Leroy, président de la FAGE. « Les bachelors sont typiquement les diplômes parmi lesquels certains sont reconnus, d’autres pas du tout. Le titre de bachelor n’est pas du tout protégé comme peut l’être la licence », précise Carole Gibrat à l’Onisep, ce qui explique la grande hétérogénéité de ces cursus en termes de qualité.Lire nos conseils pour choisir un bachelor :Le bachelor, un diplôme d’« appellation non contrôlée »Certaines écoles ne manquent ni de scrupules ni de malice pour attirer des étudiants sur leurs bancs. Parmi les pièges à éviter, il faut se méfier de l’établissement qui délivre un BTS ou un autre diplôme national, donc reconnu, et qui fait croire que le visa du BTS est valable pour l’ensemble des formations qu’il délivre. « Master of science est un titre qui n’est pas protégé, alors que master de science est un titre encadré », souligne ainsi l’Onisep. Rien de plus simple que de jouer la confusion, domaine dans lequel certaines plaquettes de formation sont expertes : « Des établissements proposent un master entre guillemets, d’autres un “mastere”, avec un “e” à la fin du mot. On laisse croire qu’il s’agit d’un titre universitaire, alors que cela n’en est pas un », dénonce Martine Vanhamme-Vinck.VigilanceIl faut également se méfier des établissements qui affichent « niveau master » : cela signifie que le diplôme est reconnu niveau I sur le Répertoire national des certifications professionnelles, mais qu’il ne permet par de poursuivre ses études plus avant, sur un doctorat par exemple ou une autre formation recrutant à bac + 5.Réelles opportunités pour les étudiants menacés d’une sortie de route, les inscriptions en septembre doivent donc s’accompagner de vigilance. A la lecture des plaquettes de présentation et des sites Internet des établissements, souvent fort soignés, doit s’ajouter la consultation du moteur de recherche de l’Onisep, qui précise, pour chaque établissement et cursus, son statut et sa reconnaissance.Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Eric Nunès Le « château » situé à l’entrée de la Cité internationale universitaire de Paris a des allures de marché, jeudi 3 septembre. Sauf que les exposants des stands déployés dans le luxueux bâtiment sont en costume cravate ou tailleur escarpins et vantent des marchandises d’un genre particulier : BTS, « bachelor », master, MBA et autres formations. Il accueille en effet étudiants et parents, jusqu’à samedi, pour des Salons Studyrama consacrés aux formations et aux stages.Pour Paul, Noutcha et Rémi, il y a urgence. Titulaires d’un brevet de technicien supérieur en informatique, les trois jeunes gens souhaitent poursuivre leurs études mais sont toujours sans école. « C’est ma faute, avoue Rémi, je m’occupe de tout toujours au dernier moment. » Résultat, un été de cigale et pas de projet. Les Salons de rentrée, « c’est ma porte de sortie vers une nouvelle orientation ». Noutcha doit pour sa part composer avec un agréable imprévu : alors qu’il s’imaginait devoir « repiquer » sa seconde année de BTS, le garçon s’est vu décerner son diplôme en juin. Pris de court, lui aussi a pris la direction des Salons.9 000 euros l’annéePaul, lui, avait tout prévu. Du moins le croyait-il. Le jeune homme a postulé en juin à l’école d’ingénieurs Esiee Paris. « J’ai rempli les formulaires, passé un entretien de motivation, puis le concours. » Au début de l’été arrive la bonne nouvelle : l’école l’accepte. C’est la fête à la maison, les parents sont fiers du succès de leur fils. Puis, c’est la douche froide : « L’école me demande alors 9 000 euros pour la première année ! » . « 7500 euros la première année et 8 100 » les trois dernières, rectifie l’école. Mais la voie royale vers un titre d’ingénieur se révèle être une impasse.Pour lui qui a fait toute sa scolarité dans l’enseignement public, la somme que lui demande l’école d’ingénieurs privée est « abracadabrantesque ». « Je n’ai pas lu sur le site de l’école que la formation était à ce prix, on ne m’en a jamais parlé lors des entretiens de sélection. C’est du temps et de l’énergie perdus. Pourquoi ne pas afficher tout de suite le coût de leur formation ? », interroge le jeune homme.On trouve de tout sur le marché de l’enseignement supérieur en septembre : ingénieur informatique, réseaux, ostéopathie, diététique, logistique, journalisme, design et une légion d’écoles de commerce, marketing, management et consorts. Mais il n’est pas facile pour les candidats de faire le tri entre les écoles reconnues par l’Etat et les autres. Puis, ce premier écrémage réalisé, de distinguer les diplômes reconnus et ceux qui ne le sont pas.Non reconnue par l’EtatRémi feuillette la plaquette de la Médicis Business School, école de commerce parisienne. Sans tarder, une jeune femme l’aborde et lui vante les bienfaits d’une formation tournée vers l’international. Pourquoi pas un bachelor ? Un diplôme d’origine anglo-saxonne, délivré en France sans contrôle. Sur la présentation de la formation, les photos semblent empruntées à un guide touristique : les palmiers de Miami, la baie de San Francisco ou San Diego la nuit tombée.Quid de la valeur du diplôme ? C’est sur le site Internet de l’Office national d’information sur les formations et les professions (Onisep) qu’il faut chercher. Médicis Business School est, sans surprise, une école privée hors contrat, donc non reconnue par l’Etat. Son bachelor international ne donne qu’un certificat d’école, qui n’est pas inscrit au répertoire national des certifications professionnelles. Le coût du cursus complet, qui dure trois ans, est de 21 700 euros.L’appellation n’est pas une garantieLe piège du bachelor esquivé, on déambule un peu plus loin vers le stand de l’ECV Digital, l’école du numérique et du Web, rien de moins. L’établissement propose également un bachelor, qui comme le précédent, n’est pas inscrit au répertoire des certifications professionnelles. Mais ce qui attire l’œil sur sa plaquette, c’est son « mastere », avec un « e ». S’agit-il du diplôme national « master », grade officiel de l’enseignement supérieur français ? « Oui », assure la jeune femme, tout sourire, qui tient le stand. Pourquoi un « e » ? Le diplôme est-il reconnu ? « Oui », affirme-t-elle, et le « e » serait pour indiquer qu’il s’agit d’un master « spécialisé ». Le site de l’Onisep dit que c’est faux. Pour plus de 21 000 euros (pour trois ans), le client n’aura qu’un « certificat d’école », quel que soit le nom que cette dernière voudra lui donner.L’appellation « master » (sans « e ») n’est toutefois pas une garantie. Par exemple, l’école technique supérieure privée Ifopi mélange habilement les genres sur sa plaquette : elle présente sur la même page son BTS et un master. Elle précise sur la même ligne et en petits caractères que le BTS est un diplôme d’Etat, et que son master est reconnu par la « fédération européenne des écoles ». Mais les deux labels n’ont pas la même valeur, et le master de cette école, contrairement à ce que laisse entendre la plaquette, n’est pas un grade universitaire.Les masters aussi, donc, se vendent à la pelle à quelques semaines de l’automne, et cela quel que soit le domaine. Une école de cascadeurs promet même le sien. Les conditions d’entrée pour ce « bac +5 » autoproclamé ? Avoir 16 ans et être en bonne santé.Lire aussi :Procédure complémentaire APB : « Il faut faire vite, il reste des places dans les filières très demandées »Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurie Moniez (Lille, correspondance) Le professeur de philosophie Soufiane Zitouni, qui avait vivement critiqué le lycée musulman Averroès de Lille dans Libération, a été condamné vendredi 4 septembre par le tribunal de police pour diffamation non publique et injure non publique. Il a annoncé vouloir faire appel.L’enseignant de 48 ans avait publié le 6 février une tribune dans le journal Libération, intitulée « Pourquoi j’ai démissionné du lycée Averroès ». Il y accusait les responsables de l’établissement scolaire lillois de jouer un « double jeu », de diffuser « de manière sournoise et pernicieuse une conception de l’islam qui n’est autre que l’islamisme ». Ses propos ont créé un choc : le lycée Averroès, premier établissement privé musulman sous contrat avec l’Etat, créé en 2003, est souvent présenté comme un lycée modèle pour ses résultats au baccalauréat.Une précédente tribune de M. Zitouni, intitulée « Aujourd’hui, le prophète est aussi Charlie », publiée le 15 janvier, avait suscité de vives réactions au sein de l’établissement. Soufiane Zitouni y dénonçait un climat peu démocratique au lycée musulman, des tensions en salle des professeurs et dans les classes, des thèmes tabous, des prières à la machine à café.Lire aussi :Stupéfaction au lycée musulman Averroès après des accusations d’intégrismeEn s’appuyant sur des échanges de mails avec des collègues dans lesquels l’enseignant reprenait ces accusations, l’avocat du lycée Averroès, Hakim Chergui, avait contre-attaqué en saisissant le tribunal de police plutôt qu’une juridiction correctionnelle, où une action en diffamation publique aurait pu prendre des années.« Il y aura un vrai procès »A l’audience du 29 mai, le professeur avait dénoncé notamment les « réactions épidermiques » des élèves à la théorie de l’évolution de Darwin, les positions pro-Hamas de certains professeurs ou encore la prescription du port du voile comme « obligation religieuse » par un imam lors du prêche du vendredi.Le tribunal a déclaré coupable Soufiane Zitouni, « car il n’y avait pas d’éléments de preuve, de documents de nature à justifier » ses propos. Condamné à une peine d’amende de 10 euros pour les faits de diffamation, de 10 euros pour injures, et à 1 euro pour les dommages et intérêts, il doit également rembourser à la partie civile les frais de procédure judiciaire. Le professeur avait choisi de se défendre seul, sans avocat, car, dit-il, « je pensais qu’on pouvait rester au stade verbal, dans le débat d’idées, mais quand on a affaire à l’administration, c’est très technique. La justice française est kafkaïenne ».A la sortie du tribunal, Soufiane Zitouni a annoncé qu’il ferait appel : « Je vais prendre un avocat. Il y aura un vrai procès avec des preuves tangibles et des témoignages. Je suis serein. Ça ne me déstabilise pas, car je n’en fais pas une affaire personnelle mais collective. » Inquiet de voir « un islam particulier s’imposer de plus en plus en France, un islam qui confond politique et spiritualité, celui des femmes voilés, celui qui manque d’humour », Soufiane Zitouni prévient que le procès du lycée Averroès va devenir celui de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF).« Ce lycée n’est que l’arbre qui cache la forêt : derrière, il y a les Frères musulmans. Le but de l’UOIF est d’avoir le leadership de l’enseignement musulman en France », accuse-t-il. A ses côtés, l’ingénieur Mohamed Louizi assure avoir de nombreux documents embarrassants qui concernent des membres de l’UOIF. « On va tout mettre sur la table : les déclarations concernant les juifs, le financement du lycée, l’idéologie des Frères musulmans qui doit être mise dans la tête des enfants dès 5 ans, annonce Mohamed Louizi. Je vais tout mettre entre les mains de la justice. »Demandes de mutationDe son côté, Rachid Hamoudi, directeur de la mosquée de Lille-Sud, seul représentant du lycée présent ce vendredi au tribunal, explique : « Nous avons été insultés et injuriés. Les parents, les familles, les élèves ont été insultés par un professeur. La justice est rendue. Le lycée continue d’instruire les citoyens de demain. » Il assure que cette affaire n’a pas déstabilisé le lycée Averroès. « On [en] a tiré des enseignements, on a réfléchi à comment mieux gérer les choses, mais ça n’a pas laissé de traces, d’autant que les résultats du bac ont été excellents. Et aujourd’hui, le lycée Averroès, c’est sept cent cinquante élèves. » A la suite de l’affaire, le rectorat avait rédigé en février un rapport d’inspection, dans lequel il estimait que le lycée respectait « globalement » les termes de son contrat avec l’Etat. Il y notait toutefois une confusion entre l’enseignement d’éthique musulmane et la philosophie.Le professeur de philosophie avait affirmé jeudi 27 août avoir retrouvé un poste « grâce à Najat Vallaud-Belkacem », la ministre de l’éducation nationale. « Les chefs d’établissements cathos ne voulaient pas de moi, ils ont tous émis des avis défavorables à mes demandes de mutation », a expliqué Soufiane Zitouni, qui a travaillé dans l’enseignement catholique sous contrat avec l’Etat de 2003 à 2014. « Si Najat Vallaud-Belkacem n’était pas intervenue en personne auprès du rectorat de Lille, j’aurais dû retourner au lycée Averroès », a-t-il déclaré à l’AFP, précisant qu’il avait retrouvé un poste à la rentrée dans un lycée catholique sous contrat avec l’Etat à Valenciennes (Nord).Laurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde David Revault d'Allonnes et Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) François Hollande et Angela Merkel ont envoyé une lettre commune aux autorités européennes, où ils détaillent leurs propositions concernant la crise des migrants, jeudi 3 septembre. Cette lettre, que Le Monde s’est procurée, est adressée aux présidents du Conseil européen et de la Commission ainsi qu’au premier ministre luxembourgeois, qui assure la présidence semestrielle de l’Union.Lire aussi :François Hollande rejoint Angela Merkel sur les quotas d’accueil de réfugiésLes dirigeants français et allemand adressent un message sans ambiguïté, également à destination de certains de leurs partenaires au sujet de l’afflux de migrants, « grand défi pour l’Europe ». En invoquant « la responsabilité de chaque Etat membre et la solidarité de tous », ils appellent à mettre en œuvre « intégralement et sans délai » les récents dispositifs adoptés par l’Union européenne (UE), comme la création de « hot spots », des centres où migrants économiques et demandeurs d’asile seraient distingués dès leur arrivée en Grèce et en Italie, et que les deux dirigeants veulent « pleinement opérationnels au plus tard avant la fin de l’année ».Ils demandent à la Commission d’« utiliser tous les moyens dont elle dispose » pour forcer les Etats à respecter les règles du droit d’asile, tant en matière d’étude des dossiers que d’hébergement, et proposent, « à terme », « un système d’asile européen unifié ». Mme Merkel et M. Hollande proposent par ailleurs plusieurs mesures « complémentaires », comme l’établissement d’une liste commune de pays d’origine « sûrs », dans laquelle entreraient les pays des Balkans.Mais le point le plus crucial du texte concerne les quotas de répartition entre les pays, auxquels Paris s’est longtemps opposé. Les mots ont été choisis avec soin. Il ne s’agit plus de « quotas » de « migrants », mais de « répartition » des « réfugiés », et celle-ci doit tout de même s’opérer « équitablement et dans un esprit de solidarité entre les Etats membres », par un « mécanisme permanent et obligatoire de relocalisation ».Lire aussi :Hollande et Merkel s’accordent sur des quotas contraignants d’accueil de migrants« Libre circulation »Angela Merkel et François Hollande prennent également la défense du traité Schengen de 1985, qui « garantit la libre circulation » au sein de l’UE. Il « permet aux Etats membres de mieux relever les défis auxquels ils sont confrontés », assurent les deux dirigeants, adressant ainsi un message clair à tous ceux qui proposent de revenir sur ce traité, à l’instar de Nicolas Sarkozy en France, ou qui le critiquent vivement, comme le premier ministre britannique, David Cameron.Le message s’adresse en priorité aux pays d’Europe centrale et orientale qui traînent toujours des pieds, mais aussi au premier ministre britannique, qui formule des exigences pour un meilleur fonctionnement de l’UE, mais qui a jusqu’ici dédaigné de participer à l’effort général pour aider les populations qui fuient la guerre en Syrie. Lors de la difficile négociation du mois de juin sur la répartition de quarante mille réfugiés, la diplomatie britannique ironisait : « Nous prendrons zéro réfugié et, si on nous le demande, nous prendrons le double ensuite », aurait déclaré un diplomate de haut rang, selon le Financial Times du jeudi 3 septembre.Les ministres de l’intérieur évoqueront tous ces dossiers à l’occasion d’un conseil qui les réunira le 14 septembre ; les chefs d’Etat et de gouvernement devraient s’en emparer lors de leur prochain sommet, à la mi-octobre. La photo du petit Aylan Kurdi, enfant de migrants syriens mort sur la plage de Bodrum, en Turquie, n’explique pas à elle seule cette mobilisation. Mais elle paraît avoir libéré des énergies jusque-là très contenues en vue d’affronter l’une des plus graves crises de l’Union. Lettre sur l'accueil des réfugiésDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journalisteJean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.02.2015 à 17h31 | François Béguin Combien ont gagné les 110 000 médecins libéraux recensés en France en 2011 ? A l’heure où les médecins généralistes réclament une revalorisation de 2 euros de la consultation en secteur 1, actuellement à 23 euros, une étude de l’Insee publiée mercredi 11 février vient rappeler la diversité des revenus chez les 57 000 médecins généralistes et les 52 000 médecins spécialistes. Les données de cette étude proviennent du croisement des fichiers de l’Assurance maladie et des déclarations d’imposition sur les revenus pour les années 2005, 2008 et 2011.Les revenus moyens En 2011, le revenu d’activité d’un médecin s’est ainsi élevé en moyenne à 106 140 euros, ce qui correspond à un revenu moyen net de 8 845 euros par mois. Ce chiffre cache cependant de grandes disparités, prévient l’Insee, dans la mesure où le revenu moyen « varie du simple au double suivant les spécialités ». Les anesthésistes et les radiologues déclarent plus de 189 000 euros annuels quand les dermatologues ne touchent « que » 86 230 euros par an. En bas de cette échelle des revenus, les généralistes ont touché eux en moyenne 82 020 euros en 2011, soit 6 835 euros net par mois. Au sein même des spécialités, les revenus moyens masquent à leur tour de fortes différences. « Par exemple, la moitié des ophtalmologues ont perçu en 2011 un revenu inférieur à 126 550 euros alors que les 10 % des médecins les mieux rémunérés de la spécialité ont déclaré un revenu supérieur à 301 220 euros », note l’institut national de la statistique.Les revenus des jeunes médecinsL’étude s’intéresse également aux revenus des jeunes médecins installés depuis moins de cinq ans, au nombre de 11 500 en 2011. En moyenne, ceux-ci ont perçu 108 500 euros, soit 2,3 % de plus que l’ensemble des médecins installés depuis plus longtemps. Mais derrière ce chiffre, se cache encore une différence notable entre les jeunes généralistes et les jeunes spécialistes.Les jeunes généralistes ont touché en moyenne 69 900 euros par an, soit 15 % de moins que l’ensemble des généralistes. D’une part parce que « la construction de leur patientèle semble plus lente » et d’autre part en raison de la féminisation de la profession, les médecins femmes ayant un volume d’activité inférieur de 25 % à celui des hommes, vraisemblablement en raison d’un temps de travail moins important. Et s’ils gagnent moins que leurs aînés, les revenus globaux des jeunes généralistes ont néanmoins progressé de 2 % entre 2005 et 2011.Les jeunes spécialistes déclarent pour leur part des revenus supérieurs de 6 % à l’ensemble des spécialistes. Et entre 2005 et 2011, leurs revenus globaux ont progressé de 11 %. Pour l’Insee, cette hausse s’explique notamment par la part prise par les revenus salariaux complémentaires, par exemple une journée ou une demi-journée par semaine dans un hôpital ou une maison de retraite. Une hausse qui trouve également sa source dans le développement des rémunérations versées sous forme forfaitaire par l’Assurance maladie en contrepartie du respect de certaines bonnes pratiques.François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexis Delcambre Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a relevé 36 manquements aux règles de la communication audiovisuelle lors de la couverture que les radios et télévisions ont faite des attentats de Paris du 7 au 9 janvier.Il a émis 21 mises en demeure et 15 mises en garde, mais n’a pas prononcé de sanction. Les sanctions, juridiquement, ne peuvent intervenir sans mise en demeure préalable. Ces mises en demeure constituent donc une hypothèque pour les médias concernés, qui se verront sanctionnés s’ils réitèrent les mêmes manquements.Le CSA avait réuni les responsables radios et télévisions le 15 janvier et dit avoir tenu compte de cette « enquête contradictoire ».Selon le CSA, les faits qui ont justifié ces mises en garde et demeure sont les suivants :La diffusion d’images issues de la vidéo montrant le policier abattu par les terroristes ;La divulgation d’éléments permettant l’identification des frères Kouachi ;La divulgation de l’identité d’une personne mise en cause comme étant l’un des terroristes ;La diffusion d’images ou d’informations concernant le déroulement des opérations en cours, alors que les terroristes étaient encore retranchés à Dammartin-en-Goële et à l’Hyper Cacher de la Porte de Vincennes ;L’annonce que des affrontements contre les terroristes avaient lieu à Dammartin-en-Goële alors qu’Amedy Coulibaly était encore retranché à la Porte de Vincennes ;La diffusion d’informations concernant la présence de personnes cachées dans les lieux de retranchement des terroristes, alors que les assauts n’avaient pas encore été menés par les forces de l’ordre et qu’un risque pesait donc toujours sur leur vie ;La diffusion des images de l’assaut mené par les forces de l’ordre dans le magasin Hyper Cacher de la Porte de Vincennes.La plupart des télévisions sont concernées par ces mises en garde ou demeure.Attentats : 4 questions sur une couverture médiatique hors normesAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Guy Dutheil C’est à une démonstration de force que veulent se livrer les syndicats d’Aéroports de Paris (ADP). Les quatre principales organisations de l’opérateur aéroportuaire, CGT, CGC, UNSA et FO ont appelé les salariés à une grève de 24 heures du jeudi 12 au vendredi 13 février. Les syndicats protestent contre la décision de la direction de ne pas accorder d’augmentation générale des salaires en 2015. Des manifestations des personnels sont prévues vendredi, à Roissy et Orly.De l’avis même de la direction de l’entreprise, la grève « sera suivie ». Comme pour les salariés des compagnies aériennes, la loi Diard impose aux personnels d’ADP de se déclarer gréviste 24 heures avant le déclenchement d’un conflit. En pratique, signale ADP, « il ne va rien se passer à Orly ». En revanche, la direction de l’entreprise prévoit « des retards à Roissy-Charles de Gaulle ». Vendredi, 20 % des vols au départ de Roissy pourraient être impactés par la grève.« On devrait être pauvre par solidarité »« Depuis l’ouverture du capital d’ADP, on demande toujours plus d’efforts aux salariés » et pourtant il n’y aura « pas d’augmentation générale des salaires », déplore Nicolas Buatois, délégué CGT à Orly.Pour sa défense, la direction d’ADP se retranche derrière une obligation de modération salariale et d’efforts de productivité. À l’en croire, la politique salariale d’ADP « n’est pas décalée ». « Nous ne sommes pas la seule entreprise » à agir de la sorte, « c’est ce que fait l’Etat. C’est ce que fait la RATP », se défend la direction.Surtout, met en avant la direction d’ADP, il ne serait pas possible d’accorder une augmentation générale des salaires alors qu’Air France, qui représente 50 % du chiffre d’affaires, est en difficulté et veut renégocier à la baisse les redevances versées aux aéroports.ADP et Air France s’affontent sur les redevances aéroportuairesCet argument est jugé irrecevable par M. Buatois, qui ironise : « sous prétexte que certaines compagnies aériennes ne vont pas bien, on devrait être pauvre par solidarité. »Le salaire du PDG pointé du doigtSelon les syndicats, l’austérité n’est d’ailleurs pas pour tout le monde. Ils dénoncent les largesses accordées au PDG, Augustin de Romanet, dont le salaire est passé « de 32 500 euros mensuels à 38 000 euros en deux ans ».L’intéressé fait valoir qu’en aucun cas il ne s'agit d'une augmentation, mais que le chiffre de 2013 n’intègre pas de part variable, contrairement à celui de 2014, après une année de travail pleine.Surtout, les syndicats pointent du doigt le comité exécutif d’ADP, passé de 10 à 13 membres, avec simultanément « une augmentation de la masse salariale de 17,1 % ».Les syndicats revendiquent pour les salariés leur part « des bénéfices records » enregistrés par ADP en 2014 : 358 millions d’euros, selon l’intersyndicale, dont 60 % seront reversés aux actionnaires.La direction ne conteste pas cette générosité orientée. Selon elle, « il n’y a rien de nouveau. La politique de dividendes est stable. Les actionnaires, dont l’Etat, ont décidé, il y a trois ans, de reverser 60 % des bénéfices sous forme de dividende, jusqu’en 2014 ».Élections professionnelles en marsOutre les augmentations de salaires, les syndicats pointent l’augmentation de « la charge de travail », conséquence de la baisse des effectifs d’ADP, qui ont fondu de 7 %.En 2014, 280 salariés sur 6 980 au total ont quitté l’entreprise à l’occasion d’un plan de départs volontaires, qui prévoyait, à l’origine, « 360 suppressions de postes en 2014 ».Une forte mobilisation des salariés pourrait inciter la direction à assouplir sa position. Les syndicats, eux, ne veulent rien lâcher. Notamment à l’approche des élections professionnelles, prévues en mars.Déjà, une pétition, lancée par l’intersyndicale pour réclamer une augmentation générale des salaires, a réuni plus de 3 000 signatures auprès des personnels.À l’issue de la grève, les quatre syndicats et la direction pourraient se retrouver autour d’une table de négociation. « Laissons la grève se dérouler et notre proposition de concertation reste valable », fait savoir la direction.Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.02.2015 à 11h57 • Mis à jour le12.02.2015 à 12h23 C'est une première dans le département. Les travailleurs sociaux du 115 de Seine-Saint-Denis, chargés de répondre aux sans-abri, sont en grève jeudi 12 février afin de dénoncer le manque de places d'hébergement d'urgence et de moyens alloués à leur mission. Cette grève prendra fin à 17 heures. « Nous répondrons aux demandes des personnes à la rue. Le but, ça n'est pas de les pénaliser », souligne Philippe Martel, président de l'association Interlogement 93, qui gère le 115 dans le département.« L'objectif du mouvement est avant tout symbolique », ajoute-t-il. Les salariés d'Interlogement 93 entendent dénoncer « le peu de solutions disponibles face à l'affluence des demandes », ainsi que « les conditions dans lesquelles il est demandé aux professionnels du social d'intervenir ». « La masse des personnes dépourvues d'hébergement et de logement ne fait qu'augmenter depuis plusieurs années, rappelle l'association dans un communiqué. La conjonction de tous ces facteurs génère des tensions entre les professionnels qui de part et d'autre cristallisent les incohérences d'un système à bout de souffle. »« POINT DE SATURATION »Selon Interlogement 93, le 115 de Seine-Saint-Denis recevait en moyenne 3 400 appels par jour pour 14 écoutants en 2013. En 2014, il en recevait en moyenne 6 800 pour 15 écoutants et la durée d'attente pour avoir un interlocuteur pouvait dépasser trois heures. « Beaucoup se découragent, de nombreux appels ne peuvent pas être décrochés, témoigne Philippe Martel. On est arrivés à un point de saturation. C'est insupportable pour tout le monde. » Sur la journée du 2 février, le 115-93 a ainsi reçu 18 933 appels de 760 numéros différents. Seuls 485 appels ont pu être décrochés, précise l'association.Cette grève intervient « en continuité et en soutien » avec la « nuit solidaire pour le logement », organisée dans la nuit de jeudi à vendredi à Paris, par 33 associations qui viennent en aide aux sans-abri. Cette mobilisation se tiendra de 18 heures à 6 heures, sur la place de la République, où auront lieu des concerts, des interventions de personnalités et des témoignages de personnes confrontées au mal-logement. Un espace de matelas sera installé pour les personnes qui souhaiteront dormir sur place la nuit en solidarité avec les personnes à la rue, et une grande soupe populaire et un petit déjeuner le lendemain seront offerts. Elisa Bellanger, Paul Benkimoun et François Beguin François BeguinElisa BellangerJournaliste au MondePaul BenkimounJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Maryline Baumard En 2014, 1,68 million de Français vivaient officiellement hors des frontières nationales. soit 2,3 % de plus qu’en 2013. Rendu public jeudi 12 février par le ministère des affaires étrangères, ce chiffre confirme un mouvement de fond à l’œuvre depuis des années.Cette hausse modérée infirme en même temps l’idée d’une fuite massive des Français – en raison de la crise et de la pression fiscale – qui a animé le débat politique en début d’année 2014. « Cette hausse est conforme aux précédentes. Entre 2012 et 2013, nous avons connu une augmentation de 2 % du nombre de Français installés à l’étranger et inscrits dans les consulats. Si l’on remonte plus loin, nous avons déjà connu des années à 3 % », rappelle Christophe Bouchard, directeur au Quai d’Orsay des Français de l’étranger.Pour avoir été en poste sur tous les continents, M. Bouchard connaît les expatriés autrement que par les statistiques. Depuis les différentes ambassades où il a travaillé, il a pu observer un glissement entre le classique expatrié et un nouveau profil plus aventurier, venu développer un projet dans des zones au dynamisme économique fort.Ainsi, les Emirats arabes unis illustrent ces pays qui connaissent une jonction de deux populations différentes. La communauté des 19 324 Français qui y est installée se partage entre « une partie importante d’expatriés au sens classique du terme, c’est-à-dire de personnes travaillant pour une entreprise française, envoyées là-bas quelque temps ; et un nombre important de Français venus tenter leur chance par eux-mêmes ».Dans cette zone qui a connu entre 2013 et 2014 une hausse de 11 % du nombre de Français immatriculés, « on croise beaucoup de cadres travaillant dans les services, le tourisme ou dans le bâtiment. Parfois aussi des artisans font le déménagement depuis la France », rappelle M. Bouchard. Dubaï connaît le même profil d’expatriés français. Certains n’hésitent pas à user du droit de rester un mois sans visa, offert par le pays, avant de ressortir dans le pays voisin et de revenir un mois encore… Le tout étant de se donner suffisamment de temps pour tester grandeur nature les chances de s’insérer économiquement.L’Australie, pays phareEn dépit du faible taux d’augmentation globale des départs de France, trois groupes de pays connaissent une hausse des installations, de l’ordre de 5 % ou plus : l’Afrique du Nord, l’Amérique du Nord et l’Asie-Océanie.L’Australie est un des pays phare de ce dernier groupe avec une hausse de 9 % des immatriculations de Français en 2014. Avec 22 539 ressortissants enregistrés, l’île-continent se place 18e pays d’accueil. Si l’on veut approcher le nombre réel de Français installés en Australie, il faut multiplier par trois les personnes inscrites, car là comme ailleurs, l’inscription au consulat est facultative. « C’est une destination à la mode qui accueille beaucoup de jeunes gens souhaitant y vivre un an avant de revenir en France. Les visas vacances-travail, mis en place par ce pays, ont permis à eux seuls d’accueillir une vingtaine de milliers de jeunes français en 2014 », rappelle M. Bouchard. La Nouvelle-Zélande profite du même attrait que sa voisine et a enregistré une hausse de 11,7 % d’arrivants Français.L’Amérique du Nord se défend bien et reste, comme les années précédentes, une destination prisée. Les Etats-Unis enregistrent une hausse de 4,9 % de la population française et le Canada de 4,3 %. « L’attrait de l’Amérique du Nord ne change pas beaucoup car l’idée qu’on peut y réussir est bien ancrée chez nous », souligne le diplomate. Il estime que c’est là un bel exemple du décalage qui peut exister entre « la perception qu’on peut avoir, de France, des facilités à s’installer et à entrer sur le marché du travail et les réalités locales », détaille M. Bouchard.Le troisième groupe, en forte hausse, reste le Maghreb. Pourtant, les données concernant cette zone sont moins significatives que pour les deux groupes précédents. Ainsi, les 8,5 % de Français supplémentaires enregistrés en Algérie cette année ne signifieraient pas vraiment que 8,5 % de Français supplémentaires s’y sont installés. « Nous observons en effet que le taux d’inscription auprès des autorités françaises varie en fonction de la situation politique locale », explique M. Bouchard. Dans l’histoire récente, ce phénomène s’observe de façon récurrente dans ce pays du Maghreb et explique à lui seul des variations importantes.L’inscription auprès des services français, qui va être facilitée et rendu possible sur Internet dès fin 2015, partout dans le monde, diffère largement d’un pays à l’autre. « Dans certains pays, nous savons que 90 % des Français s’inscrivent, explique M. Bouchard, alors qu’ailleurs, nous savons qu’il faut multiplier le nombre d’inscrits par trois pour évaluer la population française locale. Le degré de sécurité d’un pays influe sur le nombre d’inscription, mais il n’est pas le seul. » Portugal et Espagne, le retourEn Chine, l’inscription est assez courante. Et contre toute attente, ce pays ne figure pas dans la liste des pays qui attirent le plus aujourd’hui. Entre 2013 et 2014, son solde migratoire de population française est même nul. Une rupture alors que le pays plaisait beaucoup depuis dix ou quinze ans. « Des arrivées importantes de Français ont accompagné les implantations d’entreprises françaises ; mais il semblerait qu’aujourd’hui ces entreprises fassent plus appel à des locaux. S’ajoutent deux autres facteurs : d’une part une modification de la loi sur les stagiaires et les VIE [volontariat international en entreprise], et d’autre part, la récurrence du problème de pollution », rappelle le diplomate. Selon les enquêtes menées par les autorités françaises auprès des ressortissants vivant à Pékin, la pollution qui touche régulièrement la ville limite l’envie de s’installer là-bas.La moitié des expatriés restent malgré tout installés en Europe. En dépit de l’idée que les régimes fiscaux britaniques ou belges seraient plus favorables, ces deux destinations n’ont pas connu d’engouement cette année (respectivement 0 % et 2 % de hausse). Quant au Portugal ou à l’Espagne qui seraient devenues des destinations pour une retraite au soleil, leur solde migratoire sont tous deux négatifs (- 1,9 % pour le Portugal et - 1,2 % pour l’Espagne).Ces mouvements d’une année sur l’autre ont surtout le mérite de présenter une carte des tendances à court terme. Sur le long terme, en revanche, le fait que la population des Français de l’étranger a doublé ces vingt dernières années montre comment, hors conjoncture économique, la France s’est installée dans la mondialisation…Les cinq destinations les plus priséesLes cinq pays où l’on trouve le plus de Français expatriés sont :La Suisse avec 167 207 FrançaisLes Etats-Unis avec 135 837Le Royaume-Uni avec 126 804La Belgique avec 117 782L’Allemagne avec 112 879Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.02.2015 à 10h26 • Mis à jour le12.02.2015 à 12h23 Hervé Falciani, ancien informaticien de la banque HSBC à l’origine des révélations de fraude fiscale publiées par Le Monde lundi 9 février, a réitéré jeudi matin sur RMC ses critiques contre les hommes politiques de tous bords (« Les courageux, ils sont hors politique ») et de tous pays (« On a un pirate en chef, M. Juncker, à la tête de l’Europe »), réservant ses accusations les plus précises à Michèle Alliot-Marie, garde des sceaux entre juin 2009 et novembre 2010, pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy.Qui est Hervé Falciani, le cauchemar de HSBC ?Selon M. Falciani, l’ex-ministre a voulu étouffer l’affaire, en demandant au procureur Eric de Montgolfier de rendre à la Suisse les listings que l’informaticien lui avait transmis. Le procureur parvint à l’en dissuader, avant d’ouvrir une enquête sur ce vaste dossier d’évasion fiscale. « Quand on essaye de détruire des preuves et qu’on est garde des sceaux, c’est dramatique », juge M. Falciani.« On parle du blanchiment, le pire c’est le noircissement [qui consiste à dissimuler la destination de fonds « propres »], a t-il encore déclaré. Quand vous noircissez, vous exercez votre contrôle de l’argent. Vous pouvez corrompre. Si vous ne contrôlez pas la banque, c’est la banque qui vous contrôle. C’est le pouvoir de l’argent qui corrompt les gouvernants, ceux qui font nos lois. »« SwissLeaks » : HSBC, la banque de tous les scandales« SwissLeaks » : Les coulisses d’une investigation mondialeDes moyens pour les « lanceurs d’alerte »L’ancien informaticien, qui se dit aujourd’hui au chômage, s’est par ailleurs défendu d’avoir profité de ses révélations : « Je n’ai pas touché un centime », soutient-il. « Mes principales protections ne sont pas françaises (…). Il y a des fonctionnaires qui ont cherché à m’aider, ces gens-là se sont fait placardiser. »Hervé Falciani a aussi dit souhaiter un statut et davantage de moyens pour les « lanceurs d’alerte » : « On s’expose, et on n’a pas les moyens de payer nos avocats. On est avec des avocats de résistance, qui sont là et qui mouillent leur chemise pour l’intérêt général. »Vers un véritable statut de lanceur d’alerte ?  12.02.2015 à 09h30 • Mis à jour le12.02.2015 à 10h02 La France arrive au sommet prévu jeudi 12 février à Bruxelles avec « un agenda très précis » en matière de lutte antiterroriste, a dit le ministre de l'intérieur Bernard Cazeneuve sur France Info. L'enjeu selon lui : modifier les règles de l'espace Shengen afin de pouvoir procéder à des « contrôles systématiques » aux arrivées dans les aéroports européens.« NEUTRALISER LES TERRORISTES »Les autorités espagnoles ont déjà fait valoir une demande de modification du traité de Schengen pour permettre des contrôles aux frontières au sein de cet espace européen afin de limiter la mobilité de djihadistes revenant en Europe. M. Cazeneuve appelle aussi de ses vœux la mise en place au niveau européen d'un système d'échanges de données sur les passagers aériens (PNR) « pour neutraliser les terroristes ».Lire (édition abonnés) : Gilles de Kerchove : « Le PNR, seul moyen d’améliorer notre détection »En matière de propagande djihadiste sur Internet, le ministre souhaite que la réglementation européenne s'inspire de ce qui est fait en matière de « lutte contre la pédopornographie » car « 90 % de ceux qui basculent dans le terrorisme le font via Internet », a-t-il dit.Lire notre décryptage : L'espace Schengen en cinq questions 13.02.2015 à 18h22 • Mis à jour le 13.02.2015 à 18h31Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/02/13/une-annee-de-pause-pourquoi-pas_4576300_4401467.html"data-title="Une année de pause… pourquoi pas ?"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/02/13/400x300/4576299_7_e840_dans-une-auberge-de-jeunesse-de-bonn-en_de8c9e59af1a0bd0ffe5e7b7f43f9dba.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/02/13/une-annee-de-pause-pourquoi-pas_4576300_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Comme leurs copains de lycée, ils avaient inscrit leurs vœux en terminale sur la plate-forme Admission postbac (APB). Mais, à la rentrée, on ne les a aperçus ni dans les travées d’un amphi, ni dans les classes préparatoires des lycées, ni ailleurs. Et pour cause : ces jeunes avaient décidé de reporter d’une ou deux années leur entrée dans l’enseignement supérieur pour voyager, se perfectionner dans une langue, travailler ou s’engager pour une cause. Faut-il voir dans ces décisions un grand caprice adolescent ? A les entendre témoigner, il s’agit plutôt d’un projet longuement mûri durant l’année de terminale.Il y a ceux qui se sont sentis las du système éducatif français et ont eu envie d’aller voir ailleurs. « La terminale a été l’année de trop, dit ainsi Juliette Degeorges, partie améliorer son anglais sur le terrain, à Brighton, en Grande-Bretagne. Trop de devoirs, trop d’examens, ajoutés à des problèmes familiaux. Je ne me voyais pas repartir illico dans un nouveau cycle d’études. » Prendre du recul Certains éprouvent le besoin de prendre du recul avant le grand saut dans le supérieur. « Je voulais m’inscrire à la fac, mais en quoi ? J’ai alors réalisé que j’avais derrière moi dix années d’apprentissage de l’allemand sans jamais avoir eu l’occasion de le parler vraiment », raconte Alice Lambolez. Elle est jeune fille au pair près de Fribourg, en Allemagne.Pour d’autres encore, cette année de césure est l’occasion d’éprouver la solidité d’une vocation. Attiré par le métier de pompier, Théo Lambert a postulé pour un service civique – une mission d’intérêt général proposée aux 16-25 ans sans condition de diplôme – au centre de secours de Port-Royal à Paris. « Je suis jeune : une année à s’engager envers la société vaut vraiment la peine. » En service civique lui aussi, Niels Lesire-Ogrel a choisi, après son bac, de côtoyer les SDF : il assure l’accueil à l’association parisienne Les Enfants du Canal. « J’ai découvert qu’il n’y avait pas de SDF “type” », confie-t-il.Dans tous les cas, il a fallu convaincre les parents du bien-fondé de cette pause qui ne correspond pas à une habitude bien ancrée en France, du moins pas après le bac. Dans les pays nordiques, prendre une, voire deux années sabbatiques (comme au Danemark) à la fin du secondaire est considéré comme allant de soi, tandis qu’en Grande-Bretagne, cette césure renoue avec la tradition du « Grand Tour », voyage initiatique en Italie et en Grèce qu’effectuaient, dès le XVIIIe siècle, les jeunes gens bien nés à la fin de leurs humanités.Angoisse des parentsAussi les parents français ont-ils tendance à considérer avec angoisse le projet de leurs enfants désireux de mettre leurs études entre parenthèses, avec le risque d’avoir du mal à les reprendre ensuite. « Ma grande sœur m’avait ouvert la voie en allant perfectionner son anglais à l’étranger. Ma mère m’a beaucoup soutenue. Elle a compris que j’avais besoin de m’éloigner, de souffler. Mon père, lui, était plus réservé », raconte Juliette Degeorges.Une fois dans leur nouvelle vie, un même constat semble se dégager : partir, c’est grandir, un peu ou beaucoup. Un départ à l’étranger accélère indéniablement le processus de maturité. Découvrir d’autres habitudes de vie, évoluer dans une langue qu’on balbutie plus qu’on ne la parle, gérer un budget, résister aux moments de spleen, résoudre les problèmes : autant de défis auxquels le jeune se découvre capable de faire face, seul ou presque. « Au bout de quelques mois, la famille où j’étais au pair a estimé que je ne faisais pas l’affaire. J’ai eu quinze jours pour choisir entre rentrer en France ou trouver une autre famille. J’ai prospecté et j’ai trouvé », raconte Charlotte Barthe, partie à New York. « J’ai découvert ce que je voulais… et ne voulais pas. En observant les femmes que je côtoyais, je me suis dit que je ne voulais pas être dépendante financièrement de quelqu’un. »Au pays de l’année sabbatique, tout n’est pas que joie et épanouissement personnel. Sans compter le retour au foyer et aux normes parentales, parfois un peu dur. « J’ai mis dix mois à m’en remettre, confie Manon Guyot, qui a expérimenté pendant un an la vie dans une famille de l’Oregon, à l’ouest des Etats-Unis. J’avais le mal du pays mais… à l’envers. Je me sentais en décalage par rapport à mes amis qui me trouvaient changée. » Quant à l’apprenti pompier Théo Lambert, il mesure déjà le fossé qui le sépare de ses copains : « Quand ils me disent stresser pour un examen alors qu’on vient de réanimer quelqu’un en arrêt cardiaque, je constate que nos priorités sont différentes… »Et si c’était à refaire ? Aucun ne regrette sa décision. Pour Charlotte Barthe, il est clair que c’est le bilinguisme acquis au cours de son année aux Etats-Unis qui lui a permis d’intégrer l’école hôtelière où elle étudie désormais. Manon Guyot, elle, s’envole pour l’Australie où l’attend une mission de teacher assistant dans une école. Au pair en Allemagne, Alice Lambolez est formelle : « Sans cette année, je ne serais pas la même personne. Elle est le socle de ma vie d’adulte. »Joséphine Lebard width="314" height="157" alt="Deza Nguembock, fondatrice de E&H Lab." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/02/13/314x157/4576332_3_218c_deza-nguembock-fondatrice-de-e-h-lab_8e949402560df56fff57811199fc66e8.jpg" Une journée dans la vie de Deza Nguembock, Fondatrice de E&H Lab Changer de voie après une erreur d’orientation, c’est possible. Mieux vaut cependant réagir sans tarder. width="314" height="157" alt="Lycéennes." src="http://s1.lemde.fr/image/2015/02/13/314x157/4576140_3_92bd_lyceennes_839222ad29b2a7811e5fe33cec6afc96.jpg" Ecole : « Aucun de nous n'a besoin de la concurrence des notes » Pour réviser ses cours, le mieux, c'est d'avoir fait des fiches. Problème : où on commence et comment on s'organise ? Voici les conseils d'Hugo Billard, professeur d'histoire-géographie. width="314" height="157" alt="Najat Vallaud-Belkacem et Manuel Valls, au Lycée Victor-Hugo, à Marseille, le 10 février." src="http://s1.lemde.fr/image/2015/02/13/314x157/4576045_3_4164_najat-vallaud-belkacem-et-manuel-valls-au_e9cd5590aa0af41507a09733d578d937.jpg" Le « programme des programmes » se dessine Nathalie Guibert Par bus entiers, les relèves sont arrivées de Vannes, dans l’épais brouillard qui englobait la base de Brétigny-sur-Orge, jeudi 12 février. Les premiers soldats déployés en urgence après les attentats des 7, 8 et 9 janvier à Paris quitteront au cours de ce week-end l’Ile-de-France, où ont été mobilisés 56 % des effectifs du plan Vigipirate alerte attentat. Ce vaste mouvement de relève s’achèvera la semaine prochaine sur l’ensemble des régions.L’effectif a atteint 10 412 hommes le 15 janvier dans l’opération rebaptisée Sentinelle, selon les tableaux de l’état-major opérationnel de l’armée de terre. Hors cas de force majeure, cet effort, décuplé par rapport au régime de croisière de Vigipirate, est prévu dans les plans gouvernementaux comme un maximum, et sur une « courte durée ».Les armées étaient déjà déployées sur les opérations extérieures au maximum de leurs capacités (pour l’armée de l’air) ou même au-delà du contrat prévu dans le Livre blanc de la défense de 2013, avec 9 500 soldats au total. Depuis les attentats, pour la première fois, elles ont engagé simultanément autant de soldats sur le territoire national et à l’étranger, du Sahel à l’Irak. Les responsables militaires plaident pour une adaptation de Vigipirate.Patrouilles mobilesL’objectif qui est à l’étude est de faire diminuer l’effectif militaire par paliers, pour le porter à 7 500 prochainement, puis 3 000. Tout en changeant la façon d’agir.Au total, 154 unités ont été déployées sur 722 sites classés « sensibles » par les préfets. Une partie d’entre eux (120) formaient la couverture classique du plan Vigipirate. Y ont été ajoutés pour l’opération Sentinelle 592 sites confessionnels, dont la plupart ont jusqu’ici fait l’objet d’une garde statique et près de 200 étaient surveillés 24 heures sur 24, même si les locaux étaient vides.Cette « posture » va changer. Les militaires la jugent dangereuse pour les soldats, régulièrement pris pour cible, et usante à terme pour tout l’édifice.Les gardes statiques vont dans de nombreux cas être remplacées par des patrouilles mobiles. Après un appel d’offre passé en urgence, l’armée vient de louer 300 véhicules, des combis à 9 places frappés d’un logo Vigipirate-Opération sentinelle à cocarde. Des discussions sont en cours entre les militaires, les préfets et les représentants de la communauté juive pour réorganiser la surveillance, point par point.Depuis le début de l’opération en janvier, le commandement a recensé 371 incidents contre la troupe. Parmi eux, « des reconnaissances, prises de vue ou films » et « 14 agressions graves, que ce soit au couteau, par laser, voire coup de crosse », dont l’attaque au couteau du 3 février à Nice. Autre cas, début février à Etampes (Essonne), au sud-est de Paris : un jeune homme a été repéré à plusieurs reprises par les militaires, avant d’être identifié comme membre d’une fratrie de trois récemment revenue du Yémen. A Savigny-sur-Orge, une voiture a délibérément foncé sur les barrières qui protégeaient un lieu communautaire juif. Plus récemment, un homme a tenté d’arracher son fusil à un militaire en patrouille au Trocadéro à Paris avant d’être maîtrisé.Nathalie GuibertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.02.2015 à 17h00 • Mis à jour le13.02.2015 à 18h43 Le volet « abus de faiblesse » de l'affaire Bettencourt s'est ouvert, lundi 26 janvier, à Bordeaux. Les premières des cinq semaines du procès se sont concentrées sur la personnalité du photographe François-Marie Banier, personnage clé soupçonné d'avoir extorqué plusieurs centaines de millions d'euros à Liliane Bettencourt, héritière du groupe L'Oréal. Les discussions ont ensuite bifurqué sur plusieurs autres personnes qui auraient pu bénéficier de largesses indues de la part de la milliardaire. Agée de 92 ans et souffrant de la maladie d'Alzheimer, celle-ci ne participe pas à ce procès.Une veille dame désorientée   Après deux petites semaines de procès, la journée du mercredi 4 février était consacrée à l'examen d'un des enregistrements clandestins du majordome de l'héritière, Pascal Bonnefoy. Celui-ci a enregistré les entrevues entre Mme Bettencourt et son gestionnaire de fortune, Patrice de Maistre. La bande laisse entendre une vieille dame désorientée, manipulable, à la merci des requêtes, de plus en plus extravagantes, de M. de Maistre.Lire le compte-rendu : Procès Bettencourt : la vieille dame et l’indigne MaistreLe reste de l'audience, consacrée aux tentatives d'adoption de François-Marie Banier par Mme Bettencourt, alors que celle-ci venait à peine de perdre son mari, a un peu plus enfoncé la défense.Lire le récit : Quand M. Banier voulait se faire adopter par Liliane Bettencourt De l'abus de faiblesse au chantage : l'île d'ArrosLundi 9 février, les débats se sont portés sur le sort de l'île d'Arros, propriété des Bettencourt depuis que François-Marie Banier a convaincu sa « bienfaitrice » d'en faire l'acquisition, à l'insu du fisc. Une île dont Mme Bettencourt a été dépossédée, en toute discrétion, au profit d'une fondation basée au Liechtenstein. Cette île est gérée par Carlos Verajano, qui lui aussi a bénéficié de largesses de la part de sa patronne, qui ne sont pas loin du chantage, s'avance le juge lors de l'audience. Approché par des journalistes, Verajano serait susceptible de révéler des secrets embarrassants, concernant notamment les comptes suisses des Bettencourt, s'il n'était pas « contenté ». Patrice de Maistre expliquait en des termes étonnants le comportement de Verajano à sa patronne. « Il n’est pas comme nous, de tempérament. Je crois qu’il considère comme normal de vous voler un peu. »Lire le focus : Procès Bettencourt : l’île d’Arros, paradis non fiscalQuand l'extorsion sert à financer une campagne électoraleMardi 10 février, le procès est entré dans une autre phase, en abordant la question du financement de la campagne de Nicolas Sarkozy pour l'élection présidentielle de 2007. Claire Thibout, ex-comptable de Liliane Bettencourt et principale accusatrice, a répété avoir tiré de l'argent liquide, à la demande du gestionnaire de fortune de la milliardaire, Patrice de Maistre.Lire le décryptage : Pourquoi l'ancienne comptable Claire Thibout a été mise en examenCet argent a selon elle été remis à Eric Woerth, alors trésorier de la campagne de Nicolas Sarkozy. Mais à la barre, l'ancien ministre a assuré n'avoir « pas reçu d'argent liquide de M. de Maistre pour financer cette campagne ». « Je sais ce que j'ai fait, je sais ce que je n'ai pas fait. Je n'ai pas reçu d'argent liquide de M. de Maistre pour financer cette campagne ou quoi ce soit d'autre, lors de ces rendez-vous [de janvier et février 2007] ou de tout autre rendez-vous. »Tout au plus le trésorier de l'UMP concède-t-il que Patrice de Maistre était « à la tête d'un réseau d'amis importants », avec « des idées sur la vie économique ». Claire Thibout, de son côté, n'a jamais vacillé dans ses déclarations. Lire le récit : Bettencourt : Eric Woerth et les coïncidencesMis en examen en 2013 dans le cadre de cette affaire, Nicolas Sarkozy a quant à lui bénéficié depuis d'un non-lieu.Entrée en scène de Stéphane Courbit, avocat aux motifs troubles Mercredi 11 février, le tribunal a examiné différents actes établis par Pascal Wilhelm, ancien avocat de Mme Bettencourt, soupçonné de l'avoir poussé à investir, en 2010 et 2011, 143 millions d'euros dans une société appartenant à un autre de ses clients, l'entrepreneur audiovisuel Stéphane Courbit, lui aussi jugé à Bordeaux pour « abus de faiblesse ».« Je ne pense pas que Liliane pouvait gérer seule toutes les décisions qu'elle avait à prendre. »Mais, s'est étonné le président du tribunal, Pascal Wilhem a fait appel d'une requête de mise sous tutelle quelques mois plus tard. Le tribunal a également souligné les résultats contradictoires de deux certificats médicaux établis après des examens réalisés sur la milliardaire à quelques jours d'intervalle, en décembre 2010. Pascal Wilhelm avait-il informé Liliane Bettencourt qu'il était également l'avocat de Stéphane Courbit, a demandé le tribunal. Me Wilhelm reconnaît à la barre « l'avoir dit, mais pas écrit ».Lire aussi : A la veille du procès, Stéphane Courbit s'engage à rendre 143,7 millions d'euros à Liliane BettencourtPatrick Wilhem était une nouvelle fois entendu vendredi, dernier jour de cette troisième semaine de procès.#Bettencourt Après trois semaines de débats, les journalistes ne perdent pas une miette des explications de #Wilhem pic.twitter.com/i9bsuIyMOu— Franck Johannès (@FrJohannes) 13 Février 2015Des expertises médicales contradictoiresJeudi 12 février, la santé de Liliane Bettencourt est revenue au cœur des débats, avec le témoignage du professeur Gilles Brücker, « ami d'enfance » de son confident François-Marie Banier, qui s'est défendu d'avoir pris partie dans le suivi médical de la milliardaire. Le professeur a ajouté avoir tissé au fil des ans une relation « d'affection » et de « confiance » avec Liliane Bettencourt. Le médecin sera également accueilli à deux reprises sur l'île d'Arros. En 2003, la milliardaire fera même du professeur Brücker son exécuteur testamentaire.  Lire le récit : Après deux semaines de procès Bettencourt, les dés semblent jetésLire aussi : Cinq questions autour du procès Bettencourt 13.02.2015 à 16h03 • Mis à jour le13.02.2015 à 16h32 | Luc Cédelle « Le Corbusier en lutte », affiche la banderole tendue devant l’entrée du lycée, du même nom, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) dont les enseignants ont reconduit chaque jour en assemblée générale leur grève commencée le mercredi 4 février. Ces mécontents, soutenus par les parents d’élèves, ont aussi le sens de la formule et ne s’en privent pas dans leurs communiqués : « L’esprit du 11 janvier est déjà loin dans les couloirs du rectorat » ; « Au panier, l’ambition de former de futurs citoyens éclairés dans les quartiers défavorisés »…A l’origine de ce mouvement : un de ces « drames » de la dotation horaire globale (DHG) comme il s’en noue lorsque les établissements d’enseignement secondaire reçoivent des rectorats les premières prévisions de leurs heures d’enseignement pour l’année scolaire suivante. L’équipe a été sidérée d’apprendre que malgré la prévision d’un effectif d’élèves constant, l’établissement, aux excellents résultats, se voyait retrancher 58 h 30 de sa dotation horaire hebdomadaire pour la rentrée 2015.Depuis, les représentants des grévistes ont été reçus au rectorat de l’académie de Créteil le mercredi 11 février. Ils en sont ressortis insatisfaits et, tout en annonçant que 24 heures d’enseignement leur avaient été rétrocédées, continuent de revendiquer la sauvegarde de leurs moyens.Dramaturgie du conflitC’est là que l’affaire se complique. Selon un scénario fréquent au sein de l’éducation nationale, la dramaturgie du conflit oppose des affirmations parfaitement contradictoires, énoncées de part et d’autre avec une déconcertante bonne foi. En effet, selon le rectorat de Créteil, le problème est entièrement réglé après l’audience du 11 février. Interrogé par Le Monde, Thierry Ledroit, secrétaire général de l’académie de Créteil s’est montré formel : « Aujourd’hui, l’établissement a le même taux d’encadrement et une dotation identique à celle de l’année passée », a-t-il déclaré. Il n’y aurait donc plus aucun motif de conflit.Avant d’entrer dans la technicité des arguments avancés par le rectorat et contestés par les grévistes, il convient de signaler que « Le Corbusier », qui compte une centaine d’enseignants et environ 1 200 élèves, n’est pas n’importe quel établissement. En l’espace de quelques années, il est devenu un lycée modèle. Il y a cinq ans, il n’affichait que 66 % de réussite au baccalauréat. Sur l’année scolaire 2013-2014, ce taux est monté à 90 %. Jolie performance pour un établissement situé en territoire très populaire et qui compte dans son effectif environ 48 % d’élèves venant de catégories socioprofessionnelles défavorisées.Les résultats des lycées sont évalués par l’éducation nationale en comparant, dans une série de domaines, les taux attendus (en fonction de la composition sociale de l’effectif) et les taux bruts (les performances vraiment réalisées par l’établissement). Pour Le Corbusier, les indicateurs sont franchement au vert : neuf points de valeur ajoutée en prenant l’académie de Créteil comme référence aux résultats du baccalauréat, quatorze points en référence nationale. Le taux d’accès au baccalauréat des élèves de seconde et de première (qui permet de mesurer si un établissement garde ses élèves jusqu’au bout de leur scolarité) est également respectivement de six et dix points au-dessus des valeurs attendues.Profusion de projets culturelsLes enseignants – qui dans cet établissement ne sont pas particulièrement abonnés aux journées de grève – ont donc pris comme une gifle l’annonce par le rectorat que leur dotation pour 2015-2016 serait réduite de plusieurs dizaines d’heures d’enseignement. Pour eux, comme ils l’ont aussitôt martelé dans leurs adresses aux médias, une telle décision revient à sanctionner la réussite. Le rectorat « a décidé de faucher notre élan », dit un de leurs communiqués.« Depuis des années, explique Carole Amsellem, professeure de français, la politique de l’établissement a été de privilégier les classes à effectifs réduits. On a supprimé tous les dédoublements de classes en seconde. Aujourd’hui, toutes nos secondes sont à 19 élèves. C’est très attractif pour les familles. Cela veut dire qu’aucun élève n’est caché dans la masse. »Ce choix n’est pas la seule particularité du lycée ni la seule explication de son succès : Le Corbusier s’est aussi distingué, depuis cinq ans par une profusion de « projets culturels innovants et de qualité » dans lesquels les enseignants s’investissent sur la base du volontariat. Il en existe de deux sortes. Les projets « Arts et Culture » mettent en contact les élèves avec des artistes, des chercheurs et des intellectuels, lors d’ateliers facultatifs.D’autres projets, à participation obligatoire, sont organisés dans les classes. Des élèves réalisent ainsi un jardin avec leur enseignante de sciences de la vie et de la Terre. D’autres, par exemple en classe de français avec Carole Amsellem, tournent cette année un documentaire sur le prix Simone-de-Beauvoir. L’ensemble de ces projets, souligne l’équipe, a été mis en place « sans demander de moyens supplémentaires : nous ne pensions pas que cela conduirait le rectorat à nous en enlever… »« Tour de passe-passe »Sauf qu’aujourd’hui, il n’y a plus la moindre diminution de moyens selon le rectorat. Les dotations horaires, explique Thierry Ledroit, sont toujours communiquées en deux phases : une première prévision en début d’année civile, suivie d’une « période d’ajustement » qui peut durer jusqu’en juin, voire jusqu’à la rentrée.Ce qui s’est passé ces derniers jours à Le Corbusier relève de l’ajustement. Dès le départ, affirme-t-il, la réduction n’était pas de 58 h 30, mais seulement de 22 h 30, l’équipe n’ayant pas tenu compte de 36 heures attribuées au titre des « missions complémentaires », issues du décret d’août 2014 permettant d’intégrer à la rémunération des enseignants certaines activités relavant du volontariat comme, précisément, l’engagement dans les projets culturels. Aministrativement, ces heures n’ont pas le même statut que les autres, même si elles figurent dans la dotation horaire.Pour le rectorat, ces deux sortes d’heures sont parfaitement convertibles entre elles et représentent à titre égal « des moyens ». C’est cette « évolution réglementaire » qui explique le malentendu et au total, avec les 24 heures rétrocédées par ailleurs, les moyens alloués au lycée pour la prochaine année seraient même très légèrement en hausse.Interrogés, les professeurs grévistes récusent cette argumentation qu’ils considèrent comme « un tour de passe-passe ». « On ne revendique rien, on ne demande que ce qu’on avait jusqu’à présent ! », s’exclame Anne Fournier, professeure de français. Pour eux, les heures de missions complémentaires invoquées par le rectorat ne sont pas « de vraies heures de cours » mais des moyens « précaires ». Ils assurent aussi qu’elles ne sont que 18 et non 36 du fait qu’une moitié a été réintégrée dans la dotation horaire. Les concessions obtenues ne permettraient pas, disent-ils, d’éviter des sacrifices sur le nombre d’heures de cours par discipline ou sur les projets culturels.Une ultime assemblée générale matinale, le vendredi 13 février, veille de vacances dans la zone C, a réaffirmé l’exigence que le rectorat garantisse des classes à 24 élèves en première et en terminale l’an prochain et demandé, pour la rentrée des congés de février, une nouvelle audience au rectorat. Entre les deux parties, le dialogue est encore en phase d’ajustement.Luc CédelleJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Rafaële Rivais Corinne Lepage, avocate et ex-ministre de l’environnement de Jacques Chirac, est à l’origine d’une action collective d’usagers contre quatre concessionnaires d’autoroutes, afin de contester les tarifs élevés des péages sur cinq portions construites depuis des décennies. Les usagers des autoroutes A1, A6, A7, A9, A13 peuvent, à partir du vendredi 13 février et jusqu’au 30 juin, remplir un formulaire sur le site Actioncivile.com et demander un remboursement de 20 % de leur ticket de péage.Lire aussi : Une action collective engagée contre les tarifs des péagesPour autant, il ne s’agira pas d’une « action de groupe » à proprement parler, mais d’une conjonction d’actions individuelles, comme le reconnaît Corinne Lepage, qui dit prendre l’initiative de cette action « à titre personnel ». Dans le cadre de la loi Hamon de 2014, seule l’une des seize associations agrées de consommateurs a le droit de lancer une action de groupe, comme l’ont déjà fait l’UFC-Que Choisir, le syndicat du logement et de la consommation de la Confédération syndicale des familles, la CLCV ou La Confédération nationale du logement.Lorsqu’Actioncivile.com aura atteint le nombre de 50 000 inscrits, Corinne Lepage entreprendra une médiation avec la Sanef (A1), APRR (A6), la SAPN (A13) et ASF (A7 et A9). Si Mme Lepage rappelle qu’elle ne touchera pas un centime, elle précise que le site encaissera 15 % des indemnités que pourraient obtenir les plaignants. Vendredi 13 février à 16 heures, ils étaient déjà près de 12 000 usagers à s’être inscrit sur le site. Si la procédure de médiation échoue, Mme Lepage ne va pas plaider chacune des affaires devant les juridictions. Chaque consommateur reprend son dossier et va le plaider seul.« La légitimité d’une action de groupe pourrait se poser, indique Cédric Musso, directeur des relations institutionnelles de l’UFC-Que Choisir. En effet, pour qu’elle soit possible, il faut prouver que le professionnel a manqué à ses obligations légales ou contractuelles – ce qui n’est pas nécessairement le cas. En outre, il faut que les consommateurs aient conservé leurs preuves d’achat, ce qui n’est pas nécessairement le cas de ceux qui ne sont pas abonnés à un système de télépéage ».Rafaële RivaisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.02.2015 à 13h20 • Mis à jour le13.02.2015 à 17h20 | Aurélie Collas Supprimer les notes jusqu’à la classe de 6e inclus, dépoussiérer le brevet des collèges, enrichir la formation des professeurs et la communication avec les parents… La conférence nationale sur l’évaluation des élèves, lancée en juin 2014, a débouché sur sept recommandations. Sept pistes pour faire en sorte que l’évaluation soit plus efficace, plus motivante et moins cassante pour les élèves.Le ton général est prudent. Au fil des 20 pages du rapport – remis à la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, vendredi 13 février –, se lit le souci du jury de la conférence de dépasser les clivages idéologiques sur ce sujet très sensible. On perçoit aussi combien celui-ci est clivant, puisque malgré leur prudence, les recommandations n’ont pas toutes été adoptées à l’unanimité. Certaines ont recueilli le vote négatif de quelques-uns des 30 membres du jury.Evaluation des élèves : la ministre à l’heure du choixPar comparaison avec les propositions du Conseil supérieur des programmes (CSP), remises en novembre 2014, aucune des recommandations du jury de la conférence n’apparaît comme véritablement révolutionnaire. Le jury n’en espère pas moins « contribuer à changer une situation aujourd’hui jugée insatisfaisante » : le modèle actuel est régulièrement accusé de sanctionner et démotiver, de détourner l’école de ses missions premières – éduquer, instruire –, au profit du classement des élèves et la sélection des meilleurs.Abandon partiel des notesA la question serpent de mer « notes ou pas notes ? », le jury de la conférence donne une position intermédiaire : il suggère d’abandonner les notes en maternelle, à l’école élémentaire et jusqu’en 6e inclus, pour les remplacer par un « autre type de codage », accompagné de « commentaires qualitatifs ». L’utilisation des notes est déjà fortement limitée au primaire. Seuls 20 % à 30 % des écoles y ont recours, selon un rapport des inspections générales de 2013.A partir de la 5e, les notes ne seraient utilisées que lorsqu’il s’agit de valider le niveau des élèves, à des « points d’étape » du parcours scolaire (évaluations « certificatives »). L’autre forme d’évaluation (dite « formative »), celle qui sert à repérer les difficultés et les progrès des élèves, ne serait donc plus notée. Pour ce qui est des classes de 1e et de terminale, qui préparent directement au baccalauréat, le jury recommande de « conserver une notation plus traditionnelle ».Des propositions qui n’ont aucune chance d’aboutir, puisque la ministre a martelé ces dernières semaines que le chantier sur l’évaluation des élèves « n’avait pas vocation à supprimer les notes ». Alors que des annonces sur ce dossier sont attendues au printemps, son entourage a d’ores et déjà annoncé, vendredi, qu’elle ne suivrait pas l’avis du jury s’agissant de la suppression des notes avant la 5e.Un brevet repenséLe jury de la conférence a repris pour partie les propositions du CSP sur le brevet des collèges : le limiter à une épreuve finale – au lieu des quatre actuelles –, qui renverrait à plusieurs disciplines. En sus, deux projets personnels, l’un conduit en 4e, l’autre en 3e, seraient présentés à l’oral, ainsi qu’une épreuve orale de langue. Seraient également pris en compte, dans le brevet, les évaluations « certificatives » organisées en 5e, 4e et 3e, dont les résultats seraient compilés dans un « livret de compétences du cycle 4 ».Formation et accompagnement des professeursLes notes ne sont ni neutres ni objectives. Selon les chercheurs en docimologie (la science de la notation), outre qu’elles peuvent démotiver les élèves, elles ne disent pas grand-chose des progrès de chacun et sont marquées par de nombreux biais. C’est pour que les enseignants en prennent conscience que le jury de la conférence propose d’intégrer « systématiquement » les résultats de la recherche à la formation initiale et continue des enseignants. « Il conviendrait même d’engager et de développer le dialogue entre eux et les chercheurs, voire des collaborations autour d’expérimentations », ajoute-t-il.De même, le jury préconise plus de cadrage. Afin d’harmoniser des pratiques aujourd’hui très hétérogènes entre et au sein des établissements, il invite le ministère à instaurer un cadre national et des outils d’évaluation sur lesquels les enseignants pourraient s’appuyer.Communication avec les famillesLes rapporteurs invitent les établissements à aller plus loin que la seule réunion parents-professeurs et l’envoi du bulletin de notes chaque trimestre. Reconnaissant que l’évaluation est aussi « le premier point d’entrée des parents dans la scolarité de leurs enfants », il suggère d’enrichir l’information qui leur est donnée. Les moyens pour y parvenir sont peu détaillés : il est question de « mener un travail » d’explicitation sur les différents types d’évaluation et les méthodes employées, sur l’accueil des parents ou encore l’utilisation des espaces numériques de travail.Orientation des élèvesLes notes sont souvent les indicateurs privilégiés pour déterminer l’affectation des élèves en fin de 3e. Le jury de la conférence encourage à prendre en compte d’autres facteurs, comme les compétences des élèves, leurs talents, leurs projets et leur motivation.Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.02.2015 à 10h45 • Mis à jour le13.02.2015 à 17h35 | Cédric Pietralunga Principal actionnaire de la SNCM, avec 66% du capital, le groupe de transports collectifs Transdev a annoncé, vendredi 13 février, qu’il participera au financement du plan social qui va toucher la compagnie maritime suite à sa mise en redressement judiciaire.« Transdev a communiqué ce jour aux administrateurs judiciaires [de la SNCM] les élements relatifs à sa contribution volontaire à une partie du financement des mesures indemnitaires et d’accompagnement qui seront contenues dans le plan de sauvegarde de l’emploi [PSE] », a indiqué l’entreprise dans un communiqué publié vendredi matin.S’il n’a pas voulu communiquer le montant de cette « contribution », elle devrait être conséquente. Selon nos informations, Transdev proposerait de verser une moyenne de 35 000 euros à chaque salarié licencié : 22 000 euros d’indemnité supra-légale et 13 000 euros de mesures d’accompagnement.A cette somme devraient s’ajouter des indemnités légale et conventionnelle d’une moyenne d’environ 40 000 euros par salarié, versés par l’'Association pour la gestion du régime de Garantie des créances des Salariés (AGS), selon une source proche du dossier.Liste de postes en EuropeLe groupe de transports assure que sa « contribution financière » doit permettre d’accorder aux salariés licenciés de la SNCM une somme équivalente à ce qui avait été prévu lors de la faillite de SeaFrance.« Eu égard notamment à la proximité de métier des deux sociétés et à la qualité des mesures déployées, [ce plan social] constitue une référence », justifie Transdev dans son communiqué.Après plusieurs actions en justice, 200 salariés de SeaFrance, licenciés en 2012, avaient fini par toucher en moyenne 30 000 euros d’indemnités supra-légales.Outre le financement d’une partie du PSE, la filiale de la Caisse des Dépôts et de Veolia Environnement s’engage également à reprendre un certain nombre de salariés de la SNCM et assure qu’une liste de postes a d’ores et déjà été communiquée aux administrateurs judiciaires de la compagnie.Selon nos informations, cette liste serait d’environ 150 postes ouverts en France. Elle devrait être mise à jour deux fois par mois. Une liste de postes ouverts en Europe devrait également être diffusée.« À compétences égales, une priorité a été instaurée au bénéfice des salariés de la SNCM », indique Transdev dans son communiqué. De même, l’entreprise « financera l’accompagnement des mobilités fonctionnelles ou géographiques des salariés reclassés dans le groupe », précise le groupe.Offre sous conditionMais Transdev pose ses conditions. « La contribution financière (...) devra s’intégrer dans un accord global, réglant définitivement ce dossier, sous l’égide du tribunal de commerce de Marseille », précise le groupe.Comprenez : que la compagnie marseillaise soit reprise ou liquidée, en totalité ou partiellement, pas question de payer si le tribunal ne permet pas à Transdev de tirer définitivement un trait sur son aventure marseillaise, entamée lors de la privatisation de la SNCM en 2006.Mise en redressement judiciaire le 28 novembre, avec une période d’observation de six mois, la SNCM a reçu cinq offres de reprise le 2 février, émanant de compagnies de ferries ou d’hommes d’affaires.SNCM : quatre offres de reprise sont jugées sérieusesToutes ont comme point commun de ne garder qu’environ la moitié des salariés de l’entreprise marseillaise, soit 700 à 900 employés sur 2 000 (1 450 contrats à durée indéterminée et environ 600 contrats à durée déterminée).Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Guy Dutheil Christian Estrosi, le député et maire UMP de Nice (Alpes-Maritimes), n’en démord pas. Il ne veut pas que l’aéroport de Nice-Côte d’Azur soit vendu à des investisseurs privés. Surtout des chinois, comme à Toulouse. M. Estrosi va tout faire pour s’y opposer.Pourtant le mouvement semble bien lancé. Jeudi 12 février, les députés ont adopté, en première lecture, l’article 49 de la loi Macron qui permet au gouvernement de vendre au plus offrant la participation de 60 % qu’il détient dans le capital de l’aéroport.Pas de quoi décourager le maire de Nice. Au vote des députés, M. Estrosi compte bien opposer celui des Niçois. Il va organiser à Nice un référendum sur la vente de l’aéroport.« Êtes-vous favorable à la privatisation de l’aéroport de Nice-Côte d’Azur ? », telle sera la question posée aux Niçois jeudi 19 février dans 45 bureaux de vote de la ville. « La première date libre avant les vacances scolaires », ajoute l’édile.Ce sera « un vote consultatif », précise M. Estrosi, qui admet que le scrutin « n’aura pas force de loi ». Toutefois, il faudra voir « si Emmanuel Macron, ministre de l’économie, s’assoit sur la volonté du peuple ou pas ? », se défend le député-maire.11,6 millions de passagersA priori, la réponse ne fait pas de doute. Une très large victoire du non paraît acquise. Toutes les forces politiques de la ville, à droite comme à gauche, de même que les communes environnantes, sont vent debout contre cette cession.Il n’empêche, certains esprits chagrins ironisent contre ce scrutin symbolique. Ils dénoncent aussi le coût élevé de ce vote. Cela coûtera « 100 000 euros, prélevés sur les 400 000 euros » que l’aéroport rapporte à la ville de Nice (qui détient 5 % du capital), rétorque M. Estrosi.À l’en croire, la consultation ne sera pas vaine. Une forte mobilisation des électeurs et un raz-de-marée en faveur du non pourraient même, selon le député-maire, remettre en cause la privatisation de l’aéroport. M. Macron lui aurait ainsi assuré, jeudi à l’Assemblée, qu’il « [regardera] les résultats » et « en [tiendra] compte ».La grande crainte des opposants à la privatisation est que Nice, deuxième aéroport de France avec 11,6 millions de passagers en 2014, et évalué entre 800 millions et 1 milliard d’euros, devienne une simple base aéroportuaire pour des compagnies low cost.Pire qu’une vente à des investisseurs chinois, M. Estrosi redouterait presque plus encore « qu’un pays des émirats devienne actionnaire majoritaire de l’aéroport de Nice ».Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Aurélie Collas Vers la fin des notes, des moyennes et des contrôles « couperet » ? Après le temps des recommandations vient celui des décisions. Sur le dossier très sensible de l’évaluation des élèves, Najat Vallaud-Belkacem a désormais toutes les cartes en main : la ministre de l’éducation nationale dispose, depuis novembre 2014, des propositions du Conseil supérieur des programmes (CSP). Vendredi 13 février, elle devait recevoir celles du jury de la conférence nationale sur l’évaluation des élèves.Participer à la discussion : Doit-on supprimer les notes à l’école ?Lequel des deux aura son oreille ? Le CSP préconise une petite révolution. Par comparaison, les pistes du jury de la conférence nationale sur l’évaluation des élèves, qui découlent des deux journées de débat organisées en décembre 2014, apparaissent moins audacieuses. Mais le sujet divise les parents, irrite les enseignants et s’avère politiquement risqué.Le Conseil supérieur des programmes va jusqu’à préconiser la fin des moyennes et des coefficients, le remplacement des notes par un barème de 4 à 6 niveaux, un brevet des collèges réduit à une seule épreuve finale, la suppression du livret personnel de compétences…Les trente membres du jury de la conférence nationale sur l’évaluation des élèves, de leur côté, sont parvenus à sept recommandations, dont la plus forte, qui consiste à abandonner les notes jusqu’à la 6e inclus, n’a pas fait l’unanimité du jury (4 voix contre). A partir de la 5e, les notes ne seraient utilisées que pour valider un niveau, à des « points d’étape » du parcours ; l’autre forme d’évaluation, non notée, viserait à repérer les difficultés des élèves et y remédier. En 1re et terminale, la notation traditionnelle serait maintenue.Pour trancher, Najat Vallaud-Belkacem prendra son temps. Ses annonces ne sont attendues qu’au printemps. La ministre a prévenu que le chantier de l’évaluation des élèves n’avait pas « vocation à supprimer les notes, mais à les rendre plus précises, stimulantes et exigeantes ». Son entourage a pris soin de préciser, dès vendredi matin, que la ministre ne suivrait pas la recommandation préconisant de supprimer les notes chiffrées jusqu’en 6e. Tout porte à croire que, sur ce terrain glissant, elle avancera prudemment.A sa décharge, ce n’est pas elle qui a choisi d’orienter les projecteurs sur ce sujet, mais son éphémère prédécesseur, Benoît Hamon, ministre de l’éducation d’avril à août 2014. Najat Vallaud-Belkacem hérite de ce dossier en seconde partie de mandat, alors que la popularité de François Hollande a diminué et que la déception des enseignants est palpable sur plusieurs aspects de la politique de la gauche : rythmes scolaires, éducation prioritaire, conditions de travail…L’école peut-elle vraiment vivre sans notes ?Surtout, la réforme arrive à contretemps. L’heure est à la fermeté. Lors de ses vœux au monde éducatif, le 21 janvier, le chef de l’Etat a défendu le renforcement de « l’autorité » du maître. Sur l’évaluation des élèves, il a estimé que « l’école [devait] continuer à noter ». « Si le président le dit, ça va être dur de faire bouger les pratiques », avait alors fait remarquer Christian Chevalier, du syndicat des enseignants UNSA, réputé progressiste. A son tour, la ministre de l’éducation a mis en sourdine le mot évaluation « bienveillante » des élèves qu’utilisaient ses prédécesseurs. Comme s’il fallait à tout prix éviter le procès en laxisme.Il faut dire que le projet du CSP sur l’évaluation avait immédiatement soulevé la contestation de la droite conservatrice et de l’extrême droite. Les uns accusant la gauche de casser la « méritocratie républicaine », d’entreprendre une « manœuvre de nivellement par le bas » du niveau des élèves. Les autres lui reprochant son « idéologie post-soixante-huitarde » ou sa « démagogie ».Au-delà de ces salves politiques, la société française est divisée. Une bonne part des familles reste attachée au système traditionnel d’évaluation, avec sa notation sur 20. Elle y voit un bon baromètre pour mesurer le niveau des élèves, un vecteur d’information auprès des parents, un instrument pour motiver les élèves. Un moyen aussi de les confronter à la compétition et de sélectionner les meilleurs.Un système au milieu du guéDans le camp adverse, on reproche à l’évaluation traditionnelle d’être biaisée, stressante, décourageante pour les élèves fragiles. On l’accuse, à l’instar du sociologue Pierre Merle, de « pervertir les missions centrales de l’école – éducation et instruction – au profit d’une seule de ses fonctions, la sélection ».Côté enseignants, le mot « bienveillant » en a agacé plus d’un. « Comme si les professeurs étaient malveillants et ne faisaient que saquer ! », s’agace François Portzer, du Syndicat national des lycées et collèges (Snalc), qui a déjà averti que la suppression des notes était un « casus belli » et mettrait une bonne partie des professeurs dans la rue. Quoi qu’il en soit, faire changer les pratiques n’est jamais facile dans une profession qui reste fortement attachée à sa liberté pédagogique.Dans les faits, pourtant, les choses ne cessent d’évoluer. Au primaire, il n’y a guère que 20 % à 30 % des écoles qui recourent à la notation chiffrée, comme l’a montré un rapport des inspections générales de 2013. Au collège, où la culture de la note est plus ancrée, d’autres méthodes se développent : évaluation par compétences, classes sans notes, autoévaluation des élèves… Au final, le système français est au milieu du gué. Comme le souligne la sociologue Nathalie Mons, présidente du Conseil national d’évaluation du système scolaire, il « hésite entre deux modèles et les superpose. C’est cet assemblage, à ce jour hétéroclite, d’ancien et de nouveau qu’il faut mettre en cohérence à l’avenir ».Vers une révolution de l’évaluation des élèves ?Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.02.2015 à 09h52 • Mis à jour le13.02.2015 à 17h30 | Emmanuelle Jardonnet (Grasse (Alpes-Maritimes), envoyée spéciale) A deux reprises, le temps s’est suspendu lors du procès Picasso, qui s’est tenu du mardi 10 au jeudi 12 février au tribunal de Grasse (Alpes-Maritimes). Une première fois à son ouverture, lorsque le président de l’audience a projeté les photographies de l’intégralité des œuvres dissimulées pendant près de quarante ans par le couple Le Guennec. Un inventaire visuel laissant découvrir à l’assistance 271 inédits du peintre datant de 1905 à 1932 : portraits de proches, scènes de plage, arlequins, chevaux, collages cubistes, peintures, carnets d’études, lithographies… Quarante minutes de silence absolu dans une salle pourtant bien pleine au premier jour d’audience. Il s’agissait pour le magistrat de commencer par présenter à chacun le corpus du délit reproché à l’ancien électricien de Picasso (1881-1973) et à son épouse par les héritiers Picasso, c’est-à-dire le « recel de biens volés », qui n’est pas touché par la prescription, contrairement au vol.Procès Picasso : l'ex-électricien face au clan familialUn second moment de grâce s’est imposé dans la soirée de la deuxième journée d’audience, lors de l’audition d’Anne Baldassari. L’approche tant scientifique que sensible des œuvres par la conservatrice, qui a longtemps dirigé le Musée Picasso à Paris, a soudainement redonné vie à ce que Pierre Le Guennec a pu présenter comme un « tas de vieux papiers », qui aurait été donné sans explications « un soir dans un couloir » en 1971 ou 1972 par Jacqueline Picasso (morte en 1986), avec l’accord du peintre, dans leur mas de Mougins. Car dans ce procès, les œuvres ont finalement paru davantage parler que les Le Guennec, mutiques face à leurs contradictions depuis le début de l’affaire, quand, en 2010, ils ont contacté la Picasso Administration pour tenter de faire authentifier leurs possessions, qu’ils avaient « oubliées ». Un ensemble représentant la plus importante découverte d’œuvres de Pablo Picasso depuis sa mort.Si chacun, famille, proches ou experts, a pu unanimement contester à la barre la possibilité d’un don aussi important, non dédicacé et non signé de la part de Picasso ou de Jacqueline, sa dernière épouse, le témoignage d’Anne Baldassari est venu éclairer la position de Picasso sur le sujet. « Je garde tout, on est ce que l’on garde », aurait-t-il déclaré à plusieurs reprises. « Mon œuvre est le journal de ma vie, ce n’est pas à moi de décider ce qui est bon ou mauvais. » Une philosophie aboutissant, selon la spécialiste, à un « archivage de son propre processus créatif » qui constitue encore aujourd’hui un « défi aux inventaires » : son œuvre, immense, rassemble quelque 70 000 pièces et 200 000 éléments d’archives.« Picasso a renoncé à divorcer d’Olga en 1935 quand il a compris qu’en étant marié sous le régime de la communauté, 50 % de ses œuvres allaient disparaître », précise encore Anne Baldassari. Un souci de conserver qui n’a cependant jamais empêché l’artiste de beaucoup donner : « Ce qu’il donne coïncide toujours à la chronologie de la relation, avec des œuvres de circonstance, mais il ne s’agit jamais d’œuvres de premier rang. » Or, analyse-t-elle, le lot d’œuvres Le Guennec s’étend sur trois décennies, « sans logique de destination qui donnerait du sens. Cela constitue un problème ». « Le Picasso que je connais ne se séparerait pas de ces œuvres, ce serait comme s’arracher la peau, a encore affirmé la conservatrice en chef. Elles constituent le laboratoire de sa création et de sa pensée. » « Picasso était un homme extrêmement généreux, qui peut toujours nous surprendre », a-t-elle nuancé, mais dans cette hypothèse de don, « tout converge vers une improbabilité. Ce sont des études très poussées, ce sont des œuvres en soi, il ne peut pas les avoir données ». «  Choses bizarres  »Pierre Le Guennec a par ailleurs réaffirmé avoir fait tout seul la classification et l’inventaire de cet ensemble. Or, dans cette affaire, Me Jean-Jacques Neuer, qui représente trois héritiers Picasso – Claude, Paloma et leur nièce Marina – s’étonne en effet que le septuagénaire, qui n’y connaît rien en art, comme il le dit lui-même, et qui n’a pas Internet, soit « capable de réaliser un inventaire, des descriptions scientifiques, de classer des œuvres, faire des sous-ensembles, alors même qu’il s’agit d’inédits dont on ne peut pas reproduire de notices ». Pour Me Neuer, quelqu’un lui a fourni ces détails techniques.Mme Baldassari confirme qu’« un néophyte n’est pas en mesure d’organiser un tel ordonnancement ». « Mais un conservateur n’aurait pas mélangé les périodes, n’aurait pas pris cette liberté, fait ces croisements », ajoute-t-elle, estimant qu’il s’agit « plutôt de la démarche d’un artiste, qui s’intéresse aux techniques, aux supports plus qu’à la chronologie ». Cette « approche fine », elle, la perçoit « comme la démarche de Picasso. » Elle évoque un classement en vue d’un inventaire lancé par l’artiste dans les années 1930 à 1950. Quant aux descriptifs des œuvres, dont plusieurs ont surpris l’accusation par leur niveau : « Techniquement, c’est compétent », affirme-t-elle, mais d’autres lui paraissent « naïfs ». Elle relève des fautes d’orthographe, des « choses bizarres » qui suscitent chez elle un « certain embarras ». Ont-ils pu être réalisés à plusieurs mains, complétés ? Elle ne l’exclut pas.« Préjudice de l’humanité »Le cas de la collection Maurice Bresnu, alias « Nounours », qui fut chauffeur des Picasso, a par le passé régulièrement occasionné de nombreux bras de fer avec les héritiers Picasso, ses œuvres ayant atterri chez des marchands d’art internationaux ou de prestigieuses ventes aux enchères, malgré leur provenance douteuse. Or, à peine Pierre Le Guennec avait-il révélé l’existence de ses 271 œuvres à la Picasso Administration en vue d’une authentification, en août 2010, qu’un généalogiste, venu témoigner lors des trois jours d’audience, avait révélé en novembre leur lien de parenté. Il avait en effet découvert une étrange coïncidence : l’ex-électricien a été désigné comme l’un des héritiers de la veuve Bresnu, qui était sa cousine, or dans l’héritage figuraient des œuvres de Picasso. Pierre Le Guennec avait caché être cousin avec Maurice Bresnu aux enquêteurs, au cours de l’information judiciaire, de même qu’il ne reconnaît pas de lien de cause à effet dans son entrée au service des Picasso, chez qui Maurice Bresnu était pourtant employé à l’époque. Me Neuer spécule que Pierre Le Guennec est manipulé par des marchands d’art peu scrupuleux, tentant d’écouler des œuvres volées en grande quantité par son cousin Maurice Bresnu. Cela expliquerait, selon lui, la violence de certaines attaques des Le Guennec au cours de l’instruction, tentant de porter atteinte à la mémoire ou à la filiation, à l’état civil de la famille Picasso. L’avocat a conclu sa plaidoirie en soulignant le caractère hors normes de ce procès qui s’est déroulé dans un climat très chaleureux sur le banc de la famille Picasso. « Le génie laisse de l’ADN traîner partout : ce procès fut picassien, surréaliste, incroyable. Il a permis au monde de voir que les Picasso sont une famille moderne, avec plusieurs femmes, plusieurs enfants, des disputes, comme une œuvre cubiste qui se recompose : c’est la plus belle œuvre cubiste posthume de Picasso », a-t-il lancé.Le souci de l’intérêt général a prévalu lors du réquisitoire. « Nous avons affaire à un délit particulier, au préjudice de l’humanité », a lancé le représentant du ministère public, Laurent Robert, estimant que le couple avait privé le monde entier et l’histoire de l’art de ces œuvres pendant quarante ans. Jugeant que les prévenus étaient « complètement dépassés par les conséquences de leurs actes, eux qui n’ont jamais été inquiétés par la justice, et n’ont pas gagné d’argent avec cette affaire », il requiert cinq ans d’emprisonnement assortis du sursis intégral – les prévenus encourraient cinq ans d’emprisonnement, et 375 000 euros ou la moitié de la valeur des biens recelés.Les conseils de la famille Picasso ont par ailleurs demandé que les œuvres soient restituées. Me Nardon, l’avocate de Catherine Hutin-Blay, la fille de Jacqueline, a pour sa part demandé 1 euro symbolique à chacun des époux Le Guennec au titre de dommages et intérêts. Le tribunal correctionnel de Grasse rendra sa décision le 20 mars.Emmanuelle Jardonnet (Grasse (Alpes-Maritimes), envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Chastand Le nombre de travailleurs détachés présents sur le territoire français a de nouveau fortement augmenté en 2014. Selon un bilan provisoire, qui doit être présenté à la Commission nationale de lutte contre le travail illégal, jeudi 12 février, mais dont Le Monde s’est procuré une copie, 230 000 travailleurs détachés ont été déclarés aux autorités en 2014, contre 212 600 en 2013. Les travailleurs détachés sont employés en France par des sociétés basées dans d’autres pays de l’Union européenne.Créé par une directive de 1996, le détachement a connu un bond considérable ces dernières années, les employeurs appréciant une main-d’œuvre souvent bon marché et plus flexible. Si les employeurs de travailleurs détachés doivent respecter la législation du travail française, ils payent en effet les cotisations dans le pays d’origine. Selon un rapport sénatorial paru en 2013, entre 220 000 et 300 000 travailleurs détachés ne seraient en plus pas déclarés officiellement.Après avoir augmenté de 30 % en 2013, le nombre total de jours de détachement officiellement déclarés a encore bondi de 31 % en 2014, pour atteindre 9,7 millions. Le bâtiment et les travaux publics sont à nouveau les secteurs où le travail détaché a le plus progressé en 2013. Le BTP représentait 43 % des travailleurs détachés en 2013. Avec 38 000 travailleurs en 2013, les Polonais représentent la première nationalité, devant les Portugais (34 500) et les Roumains (27 000).Le Luxembourg reste le premier pays pourvoyeur de travailleurs détachés, avec 16 % de l’ensemble des déclarations. Avec une situation paradoxale : nombre de salariés détachés depuis le Luxembourg sont en fait des Français travaillant pour des agences d’intérim locales. En tout, 12 500 Français étaient ainsi détachés en France en 2013, majoritairement en Lorraine et en Alsace.Augmentation des fraudesSelon ce rapport, la hausse du recours au travail détaché s’est accompagnée d’une augmentation des fraudes, par ailleurs très difficiles à détecter en raison de la difficulté à contrôler des sociétés sur plusieurs pays. « Le nombre de procédures [des autorités luttant contre le travail illégal] dans lesquelles le recours à la prestation de services internationale a augmenté de 14 % en 2013 », affirme le rapport de la commission. Là aussi, cette hausse est sûrement due en partie à un renforcement des contrôles de la fraude au détachement.« Les fraudes s'accompagnent souvent d'irrégularités très graves concernant un nombre important de travailleurs détachés (rémunération très inférieure au smic, dépassement des durées quotidienne et hebdomadaire maximales, non respect des règles d’hygiène et de sécurité, hébergement indigne…) », constate le rapport. La loi Savary, votée en juillet, doit permettre de renforcer ces contrôles, mais les décrets d’application ne devraient être publiés qu’au « premier trimestre 2015 ». « La loi Savary telle qu’elle est va pouvoir faire avancer les choses sur les fraudes », juge Francine Blanche, responsable du dossier travail détaché à la CGT.La loi Macron, actuellement en discussion à l’Assemblée, prévoit également de durcir les sanctions pour les employeurs qui ne déclarent pas leurs travailleurs détachés et d’imposer une carte professionnelle aux travailleurs du bâtiment. « Mais même si l’ensemble des textes sont respectés, il restera toujours un différentiel de 30 % dans le coût du salarié », estime-t-elle, en appelant à limiter drastiquement les possibilités de recourir au travail détaché.Jean-Baptiste ChastandJournaliste en charge du social et de l'emploiSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Chambraud L’islamophobie progresse et « s’installe » dans la société française, a affirmé le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), mercredi 11 février, en présentant un résumé de son « état des lieux » annuel. Le CCIF, qui collecte les faits délictueux commis contre des musulmans – ou présumés tels – en raison de leur religion, a recensé 764 actes islamophobes en 2014, soit 10,6 % de plus qu’en 2013.Contrairement au ministère de l’intérieur, qui ne comptabilise que les agressions verbales ou physiques et les menaces, le CCIF inclut dans son décompte les faits de discrimination, qu’ils soient commis par des institutions publiques, des entreprises ou des particuliers. Ce sont ces faits de discrimination qui constituent la très grande majorité (77 %, soit 586 cas) des affaires dont l’association a été saisie par les victimes ou dont elle a eu connaissance par la presse. Les discours ou propos islamophobes (103), agressions verbales (28), agressions physiques (22) et dégradations-profanations (25) arrivent loin derrière.Quatre victimes sur cinq sont des femmesLes femmes sont de loin des victimes les plus nombreuses (81,5 %). « Une musulmane, surtout si elle porte le foulard, peut potentiellement rencontrer à chaque étape de sa vie des discriminations », a déclaré la porte-parole du CCIF, Elsa Ray. L’association souligne qu’une majorité des discriminations (420) sont relevées dans des institutions publiques (établissements de l’enseignement public, mairies, préfectures, commissariats), ce qui traduirait le fait, selon le CCIF, que « l’islamophobie se développe et s’enracine au sein même des institutions ».Dans le mois qui a suivi les attentats des 7, 8 et 9 janvier, l’association a enregistré un bond de 70 % des actes islamophobes par rapport à la même période de 2014. Elle a en particulier relevé 33 attaques contre des lieux de culte, soit davantage que pour toute l’année 2014. Lila Charef, responsable du service juridique du CCIF, a souligné l’impact des cas concernant des élèves, dont au moins deux écoliers ont été conduits au commissariat, comme Ahmed, 8 ans, à Nice, en raison de propos tenus après l’attentat contre Charlie Hebdo. Elle a déploré que les ministères de l’éducation nationale et de la justice n’aient pas au moins questionné les méthodes employées envers ces enfants, méthodes que le directeur de la police avait défendues.Le CCIF a enfin comptabilisé comme crime islamophobe l’assassinat, dans la nuit du 13 au 14 janvier, de Mohamed El Makouli, 48 ans, tué de dix-sept coups de couteau par l’un de ses voisins au Beaucet, dans le Vaucluse.Mohamed El Makouli, tué de 17 coups de couteau, a-t-il été victime d’un crime raciste ?Cécile ChambraudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.02.2015 à 14h51 • Mis à jour le11.02.2015 à 17h30 Christophe Rocancourt pourra préparer sa défense à son domicile. La justice a ordonné mercredi 11 février la remise en liberté  de l'« escroc des stars », mis en examen dans l'affaire du vol de plus de 50 kilogrammes de cocaïne au siège de la police judiciaire (PJ) de Paris. Christophe Rocancourt sera assigné à résidence à Rouen.Dans ce dossier qui avait éclaboussé le célèbre 36, quai des Orfèvres, Christophe Rocancourt est notamment soupçonné d'avoir été en contact en prison avec le suspect du vol, Jonathan G., policier de la brigade des stupéfiants. Ce dernier aurait demandé à Christophe Rocancourt de l'aide pour récupérer 200 000 euros en liquide à l'extérieur. Tous deux contestent cependant les faits.Lire notre synthèse : Rocancourt mis en examen dans l'affaire du vol de cocaïne du 36, quai des OrfèvresCORRUPTION ET ESCROQUERIEChristophe Rocancourt était déjà sous le coup d'une procédure judiciaire, dans le cadre d'une enquête pour corruption où il est soupçonné d'avoir tenté, contre paiement, de faire régulariser des sans-papiers. Il devait cependant être remis en liberté il y a quelques jours, selon son avocat.Ce dossier, connu sous le nom de l'« affaire Rocancourt », a connu un spectaculaire rebondissement la semaine dernière avec la mise en examen du patron de la PJ parisienne, Bernard Petit, pour violation du secret de l'instruction. Bernard Petit a été immédiatement suspendu. Richard Atlan, son chef de cabinet, a également été mis en examen. Les deux hommes sont soupçonnés d'avoir renseigné, en passant par des intermédiaires, un autre mis en cause, l'ancien patron du groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) Christian Prouteau. >> Lire aussi : L'ascension contrariée de Bernard Petit, policier ambitieuxChristophe Rocancourt avait en outre été condamné en février 2012 à Paris à seize mois de prison, dont huit de prison ferme, ainsi qu'à 578 000 euros de dommages et intérêts pour abus de faiblesse au préjudice de la réalisatrice Catherine Breillat. 11.02.2015 à 12h06 • Mis à jour le11.02.2015 à 18h09 Par Ezra Suleiman, professeur à Princeton University (Etats-Unis)Lorsqu’un premier ministre français utilise le mot « apartheid » cela devient un événement puisque la France a une image d’elle-même qui est à l’opposé d’un pays coupé en deux. C’est le pays « uni et indivisible » et le pays construit sur les « principes républicains » Or, Manuel Valls a implicitement, et il faut le dire avec courage, mis en question ces principes, ou plutôt leur réalité. Ces mots étaient beaucoup contestés. Mais les réalités ? Qui a défendu l’échec de l’intégration ? Est-ce que la France est fidèle à ses principes ? Ou ses principes sont-ils un masque qui rassure ?La question mérite d’être posée, et vite, car pour que « l’après » soit différent de « l’avant » la tragédie du mois de janvier il faudrait qu’on n’oublie pas ce que la France a connu et a frôlé. C’est personne d’autres que le grand « théoricien » de mémoire, Marcel Proust, qui nous avertit que lorsqu’un individu se trouve dans une situation qui le menace de graves conséquences, il jure que s’il s’y échappe, il mènera dorénavant sa vie autrement.Mais petit à petit les craintes disparaissent et il a tendance à oublier le danger dans lequel il s’est mis. Ceci est probablement vrai pour un pays aussi. Quelles mesures donc la France compte-elle prendre ? L’ordre et la fermeté pour assurer la sécurité. Ceci est évident et tout gouvernement ferait la même chose. Et quoi d’autres pour attaquer aux racines du problème ?Les mouvements terroristes sont internationaux et pour les combattre, il faudrait des coopérations internationales. Certaines mesures relèvent de l’Union européenne (Schengen, immigration, contrôles des frontières). Mais reste tout de même une large marge pour les pays surtout là où il s’agit d’éviter le glissement vers le terrorisme qui tente ses ressortissants. Pourquoi un jeune se tourne vers le terrorisme ? Il y a sûrement des raisons sociologiques, culturelles, économiques, psychologiques, religieuses. Mais comme dirait Freud, le choix est surdéterminé car aucune de ces facteurs n’explique à lui seul le choix de prendre des armes et de tuer.Le premier constat est que la politique d’intégration, si on peut parler d’une politique, a été un échec. Aucun gouvernement, ni de gauche ni de droite, n’a jamais accordé une priorité à l’intégration des populations mises à l’écart de la société. Après chaque soulèvement des minorités les gouvernements du jour promettaient de la fermeté et des promesses d’améliorer la situation des ses minorités. Mais ils ont vite oublié qu’une démocratie est jugée par la façon dont elle traite ses propres minorités.Le deuxième constat est que l’incapacité de l’Etat de mettre en œuvre des mesures d’intégration a toujours été handicapée par le fait que les principes de la société étaient basés sur l’égalité et ne laissaient pas de place pour une politique spéciale envers une ou des minorités. Donc forcément le problème se réglera tout seul, et avec le temps. Mais ceci n’était pas vraiment convaincant car l’Etat a toujours été généreux en créant des niches et des privilèges pour toutes sortes de catégories dans la société.Inégalités devant l’éducationLe troisième aspect de l’impotence de l’Etat vient du fait que développer une politique visant une minorité se heurtait aux principes républicains, qui assuraient l’égalité des Français. Les principes républicains ont toujours été des principes attractifs et théoriquement justes. Mais normalement lorsqu’une pratique ne donne pas les résultats souhaités on s’interroge. Or plus une politique qui faisait partie des « principes républicains » se révèle un échec plus on s’y attachait.De nombreuses études ont montré depuis des années que le modèle républicain ne fournissait pas les résultats attendus. Il ne tient pas compte des facteurs économiques, sociologiques et culturels qui créent des inégalités dès le départ et qui ne sont que difficilement rattrapables plus tard. Ceci est clair dans le domaine crucial - et sur lequel notre société est fondée -, de la scolarité, dont dépendent l’égalité des chances et la mobilité sociale.Au lieu de discuter pendant des années sur des réformes du rythme scolaire, n’aurait-on pas mieux fait de rectifier les inégalités devant l’éducation ? La France ne possède pas une école mais plusieurs sortes d’écoles qui varient beaucoup selon les professeurs, les ressources et les quartiers. Il suffit de regarder les origines sociales de ceux qui réussissent à accéder aux classes préparatoires, aux grandes écoles, et même aux universités, et ensuite professionnellement pour voir que la mobilité sociale n’est pas au niveau de la plupart des pays démocratiques.Le modèle républicain a tendance à favoriser ceux qui tirent le mieux profit de la société. Dans ce cas il est tout à fait compréhensible que ces derniers préfèrent conserver les choses en l’état. Ils s’appuient sur l’égalité des principes républicains, où tout le monde est à égalité mais, comme disait George Orwell, il est indéniable que certains sont plus égaux que d’autres ! Le modèle républicain devient un alibi pour empêcher la société de devenir plus fluide.Je comprends assez facilement que ceux qui bénéficient des fruits de la société n’ont pas envie d’introduire plus de concurrence. Mais ils ont une certaine responsabilité à assurer que le modèle républicain a une réalité et non quelque chose qu’on sort du tiroir pour préserver un statu quo qui n’a pas accordé une tranquillité au pays. Ceci ne fera pas disparaître ceux qui sont attirés par le terrorisme mais cela sera utile pour rendre la barbarie moins attirante. Et la fluidité et mobilité bénéficieront à toute la jeune génération qui à son tour aidera la France à retrouver sa force et sa confiance. 11.02.2015 à 11h15 • Mis à jour le11.02.2015 à 18h24 Le sursaut politique du 11 janvier peut avoir une heureuse suite si l’on parvient à le prolonger dans d’autres domaines, celui de l’économie notamment. Est-ce possible ? Oui, si l’on sonde à fond l’esprit du 11 janvier.La laïcité est un bon point de départ. Elle n’abhorre ni n’encense aucun Dieu, reconnaît le droit d’être croyant ou de ne pas l’être. Mais est plus que cette neutralité : elle fait primer la loi sur les religions. Des croyants peuvent être contre le divorce, l’apostasie, l’égalité des femmes, la représentation même de Dieu (l’un des dix commandements), mais ils doivent respecter ces droits.Au sens étroit, un républicain « n’est pas Charlie ». Charlie est libertaire : il exècre les religions, ce que l’on peut juger puéril, mais aussi l’Etat, la Marseillaise, la police (laquelle peut pourtant être un « humanisme » comme l’a exprimé le 11 janvier). Mais fondamentalement, un républicain « est Charlie ». Ce ton libertaire doit pouvoir s’exprimer. C’est vital pour les artistes (« Toute licence en art ») et les dessinateurs en sont. Et c’est un précieux contrepoids face aux dérives du pouvoir (de l’Etat comme des religions).La France n’est plus une « société de religion », son fondement est la démocratie. Les croyants doivent l’accepter. Cela est d’autant plus important qu’elle est historiquement un pays d’immigration. La République doit combattre ceux qui abhorrent l’Islam pour déverser leur venin raciste. De même face à l’antisémitisme contemporain qui argue des droits légitimes des Palestiniens pour dénier aux juifs celui à un Etat et finalement à l’existence, y compris ici même où ils ont pourtant toute leur place. Mais elle doit aussi entendre la crainte des autres – ces « petits blancs » si souvent oubliés à l’instar des arabes ou noirs non musulmans ou qui le sont sans rigorisme – qui redoutent que la religion ne dicte sa loi à la vie dans la cité.Une fantastique richesseCette dernière, n’en déplaise à l’individualisme libéral, suppose un substrat commun. Lequel ? Les communautaristes, aux antipodes du brassage, font primer les liens ethnico-religieux. La république fait au contraire primer la communauté des citoyens. La citoyenneté n’est pas éthérée, elle mobilise des ressorts culturels, souvent une langue commune, indispensable aux débats et donc à la démocratie. Il y a bien matière à intégration. Mais quelles que soient nos origines ou croyances, nous sommes d’abord semblables et posés comme égaux avant d’être différents.La diversité nourrie par l’immigration est une fantastique richesse. À la condition cependant que les différences ne l’emportent pas sur le vivre ensemble. En complément de la citoyenneté proprement politique, les associations locales, professionnelles et même confessionnelles pour ceux qui le souhaitent, sont indispensables au lien social. Mais elles ne peuvent faire la loi. À l’échelon national bien sûr, mais aussi local, où les associations ne sont d’ailleurs pas, et fort heureusement, principalement confessionnelles, même dans les quartiers déshérités.Les musulmans ne sont pas la figure de substitution du prolétariat d’antan, à l’inverse de que soutient une partie de la gauche radicale. La supposée question « ethnico-sociale » n’est pas la nouvelle frontière de l’émancipation. Faire primer le religieux – « Pour les musulmans » – ne peut que contribuer à accabler les Arabes ou nombreux noirs qui ne le sont pas. Et les enfants des mariages mixtes – une fierté de notre pays – où les assigne-t-on ainsi ?Il est à souhaiter que des musulmans parviennent à renforcer les digues politiques et théologiques contre le fondamentalisme, terreau de l’islamisme radical. Mais faut-il indexer l’émancipation à ces digues ? L’ethnico-social est la promotion du communautarisme : une aubaine pour l’extrême droite raciste dont c’est aussi le fonds de commerce.BigarréesLe socle de notre société est la démocratie. Celle-ci est mixte, a deux pôles, souligne Marcel Gauchet. Un pôle libéral : celui des libertés individuelles (d’expression, de réunion…). Un autre qui ne l’est pas : celui du suffrage universel, de l’Etat, de la nation. Nombre de partisans du libéralisme politique (Tocqueville, Constant…) étaient réticents au suffrage universel. Ils redoutaient la « tyrannie de la majorité ».Pour les libéraux, l’intérêt général est réductible au jeu des intérêts individuels. Le second pôle, proprement républicain, soutient l’inverse. La société a une consistance propre, l’intérêt général aussi. Il ne se confond pas avec l’intérêt de tous et c’est la loi qui lui donne son contenu précis.Le 11 janvier, certains avant-gardistes si prompts à louer les vertus du peuple ont trouvé prétexte pour ne pas s’y mêler. La manifestation était pourtant avant tout celle du peuple unit autour de valeurs progressistes. Et parlons du consensus tant décrié. Sa définition forte est autre que celle affadie de l’unanimité : c’est non seulement l’accord, mais la communauté humaine qui se fonde sur lui au-delà de ses divisions. Les divisions ne sont pas niées, mais la société, parce qu’elle a une consistance propre, s’accorde sur un socle de principes permettant de les gérer.Le socle de nos valeurs républicaines est solide. L’engouement du 11 janvier en témoigne. Ce sont toutefois surtout les couches moyennes qui ont foulé le pavé. Bigarrées certes car ces couches le sont. Mais ceux qui souffrent le plus de la crise, chômeurs, précaires, vivants dans des banlieues reléguées, étaient peu présents.Face-à-face mortifèreL’engouement du 11 janvier oblige. Il ne doit pas masquer la profondeur de la crise. Crise politique qui ne pourra être surmontée sans refondre nos institutions (l’hyper-présidentialisation sape la démocratie et jusqu’aux partis eux-mêmes). Crise éducative exigeant des moyens mais aussi de redonner un sens à la profession des enseignants, si essentielle contre l’obscurantisme. Crise des représentations et du fonctionnement de notre société qui méprise 80 % de sa population : ceux qui travaillent sans être cadre, les jeunes qui n’ont pas le bac S, ceux qui ne vivent pas au cœur des métropoles. Crise du logement : l’austérité en l’espèce – dramatique avec le gouvernement actuel – doit laisser la place à un vaste plan de relance afin de refaire mixité. Crise économique donc où le consensus se brise.N’est-il toutefois pas possible de construire enfin, à défaut de consensus, un large projet majoritaire sur ce registre ? Le bilan du libéralisme économique est accablant. Le chômage et la pauvreté augmentent et les dettes publiques elles-mêmes enflent. Le libéralisme économique sert les intérêts de quelques-uns, mais pas l’intérêt général. Sa légitimité a longtemps tenu au fait que ses opposants proposaient de supprimer l’initiative privée. Il faut sortir de ce face-à-face mortifère.La société démocratique est mixte, a deux pôles. Mais l’économie aussi, ce que sous-estime pour le coup Marcel Gauchet. L’initiative privée a du bon, mais il est des domaines qu’elle ne peut prendre en charge : le plein-emploi, la stabilité financière, la protection sociale, les services publics, l’écologie.Parce qu’ils mettent en jeu l’intérêt général – on y revient donc – ces domaines requièrent l’intervention publique. L’Etat social avec ses quatre piliers – protection sociale, droit du travail, services publics et politiques économiques – est la véritable révolution économique du XXe siècle. Une révolution largement impensée, mais toujours là, en dépit des assauts néolibéraux. La dépense publique – cette grande galeuse – supporte plus de la moitié des débouchés, ce qui est fort utile au privé. Si sa compression explique pourquoi la France stagne depuis trois ans, c’est néanmoins grâce à elle que nous ne sommes pas en dépression.La France porte aux yeux du monde les valeurs de la République. Elle est aussi le symbole de l’Etat social dont la justification puise fondamentalement au même schème. Il est plus que temps de relier ces deux fils pour réenchanter l’avenir.Christophe Ramaux, économiste, Université Paris-I. Il est l’auteur de L’Etat social. Pour sortir du chaos néolibéral, Fayard, coll. Mille et une nuits, 2012. 11.02.2015 à 09h46 • Mis à jour le11.02.2015 à 09h59 | Patrick Roger Le rapport annuel de la Cour des comptes a été rendu public mercredi 11 février. Pour son président, Didier Migaud, « le programme de 21 milliards d’euros d’économies prévues reste insuffisamment étayé ».Relevez-vous une évolution favorable dans la maîtrise des finances publiques ? Didier Migaud : Les résultats pour 2014 devraient être meilleurs qu’annoncés dans le cadre de l’« opération vérité » engagée par le gouvernement. Toutefois, 2014 marque une interruption du mouvement de réduction des déficits. La situation sera quasiment équivalente à celle de l’année précédente, au contraire de la très grande majorité des pays de l’Union européenne. Nous exprimons par ailleurs des interrogations sur la capacité de la France à réaliser ses objectifs pour 2015. Non pas tant en raison d’incertitudes sur le niveau de la croissance, mais en raison d’une inflation probablement moins importante que celle annoncée dans la loi de finances initiale. Le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert, a évoqué récemment 0,5 %, au lieu de 0,9 % prévu, mais elle pourrait être inférieure. Cela peut avoir des conséquences certes positives pour certaines dépenses, mais négatives sur le niveau des recettes, ainsi que sur le montant des économies prévues.Nous attirons l’attention sur l’importance de tenir les engagements pris sur la dépense. Il existe trop souvent un décalage entre les objectifs affichés et les résultats obtenus. Nos rapports montrent des marges d’efficience et d’efficacité, nous invitons les pouvoirs publics à s’en saisir.En 2014, les objectifs sur la dépense ont été tenus...La dépense est mieux maîtrisée qu’elle ne l’a été. Elle doit l’être davantage si l’on veut respecter l’objectif de 2015, plus ambitieux que celui de 2014. Or le programme de 21 milliards d’euros d’économies prévues reste insuffisamment étayé. Les aléas que nous avons relevés sur ces 21 milliards sont accentués par la faiblesse accrue de l’inflation. Il ne sera donc pas simple de respecter l’objectif annoncé d’une maîtrise renforcée de la dépense en 2015. S’il n’est pas respecté, c’est l’objectif de retour aux 3 % de déficit en 2017 qui sera compromis. Parallèlement, la dette continue d’augmenter et pourrait dépasser les 100 % en 2017. La dette supplémentaire que nous continuons d’accumuler va devoir être remboursée pendant des décennies, et sans doute pas aux taux exceptionnellement bas d’aujourd’hui. Le redressement des comptes publics doit s’opérer en utilisant les gains d’efficience et d’efficacité, pour une meilleure action publique, ce qui permettra aussi de renforcer le potentiel de croissance.La Cour des comptes préconise de nouvelles économies dans les services publics locauxLa Cour des comptes ne peut-elle pas elle-même gagner en efficacité ?Elle le fait depuis plusieurs années ! Nos missions ont été élargies à moyens constants et nous avons réorganisé le réseau des chambres régionales des comptes. Nous avons moins de personnels que nos homologues anglais ou allemands, alors que nous assurons davantage de missions qu’eux. Ce qui parfois est mal compris, c’est qu’une partie de nos magistrats exercent, sur des périodes déterminées, des responsabilités à l’extérieur de la Cour. Cette mobilité des hauts fonctionnaires évite le syndrome de la tour d’ivoire ! Ces allers-retours sont utiles. Appliquer nos procédures et nos règles déontologiques, qui obligent à se déporter le cas échéant, nous protège des conflits d’intérêts.La Cour ne devrait-elle pas se rapprocher davantage du Parlement pour le contrôle des politiques publiques ?Elle est déjà très proche du Parlement. Au-delà des six rapports annuels sur les finances publiques, elle a réalisé, en 2014, 17 enquêtes à sa demande et a été auditionnée une cinquantaine de fois. Sur le plan institutionnel, la Cour se situe toutefois à équidistance du Parlement et de l’exécutif. Elle assiste les pouvoirs publics, tout en restant indépendante. La liberté qu’elle a de programmer ses travaux est garantie. C’est essentiel. En outre, la contradiction et la collégialité la mettent à l’abri de tout parti pris. Un magistrat travaille toujours en équipe, et le résultat des contrôles fait l’objet d’une délibération collégiale.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Patrick Roger Présenté mardi 10 février à François Hollande, le rapport annuel de la Cour des comptes est rendu public aujourd’hui. Il s’est notamment concentré sur « des sujets qui touchent à la vie quotidienne des Français et où on peut constater des marges possibles en termes d’efficience et d’efficacité », selon Didier Migaud, premier président de la Cour des comptes. En voici les principaux points.Finances publiques, des doutes sur la capacité de la France à tenir ses objectifs en 2015. Même si les résultats de 2014 devraient être meilleurs qu’annoncés après la révision à la baisse opérée à l’été 2014, la Cour constate une interruption du mouvement de réduction des déficits publics, alors qu’ils diminuent ailleurs en Europe. Elle juge par ailleurs « incertaine » la réalisation des objectifs pour 2015 et nourrit de fortes inquiétudes sur le programme d’économies de 21 milliards d’euros annoncé, ce qui rend « hypothétique » le redressement des comptes publics au-delà de 2015.  Agences de l’eau, beaucoup d’incohérences. Selon la Cour, les modalités d’attribution des aides versées par les agences et les taux des redevances qu’elles perçoivent font parfois prédominer des « intérêts catégoriels ». Les redevances perçues se sont éloignées du principe pollueur-payeur depuis 2007.  Les stations de ski des Pyrénées, un avenir incertain. Des questions se posent par rapport à l’avenir d’un certain nombre de petites stations. Les collectivités n’ont plus les moyens d’assurer les investissements nécessaires pour maintenir l’activité. D’où la nécessité de procéder à des choix sur les petites stations qui ont du mal à tenir l’équilibre et qui connaissent une fréquentation en baisse.  Le Crous, une modernisation indispensable. En matière de logement étudiant, l’offre est non seulement insuffisante mais également mal répartie. Selon les territoires, il y a une gestion extrêmement complexe des bourses. La restauration universitaire est fortement déficitaire, coûteuse et relève d’un modèle économique un peu dépassé. La situation actuelle, selon la Cour, n’est pas soutenable.  Réforme de la carte judiciaire : un bilan positif. Engagée en 2007 par Rachida Dati, ministre de la justice sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, elle fait l’objet d’un bilan « globalement positif » de la part de la Cour des comptes. « Cela a représenté la suppression d’une juridiction sur quatre. Cette réforme s’est concrétisée dans les limites budgétaires fixées, cela mérite d’être noté, ce n’est pas toujours le cas, estime M. Migaud. Selon l’enquête que nous avons faite, les tribunaux de grande instance qui ont été regroupés ont une meilleure productivité que les autres. La collégialité de ces juridictions a été renforcée. Cela ne s’est pas fait au détriment d’une justice de proximité. Nous appelons à poursuivre et amplifier la réforme de la carte judiciaire, avec notamment la question des cours d’appel, dont le nombre est très sensiblement supérieur au nombre de régions. »  Système de paie des fonctionnaires : un échec coûteux. Le 4 mars 2014, une réunion interministérielle a entériné l’abandon du projet de refonte du circuit de paie des fonctionnaires de l’Etat, appelé « programme ONP » et lancé en 2007, qui visait à établir automatiquement la rémunération des agents de l’Etat. Une ambition excessive, une gouvernance défaillante, il en aura coûté 346 millions d’euros au budget de l’Etat.  MuCEM, un avenir incertain. Inauguré le 7 juin 2013, le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MuCEM), à Marseille, a accueilli 3,4 millions de visiteurs entre juin 2013 et septembre 2014. « Ce succès ne saurait toutefois dissimuler les multiples vicissitudes qui ont émaillé la conduite de ce projet dont la réalisation aura nécessité au moins 350 millions d’euros », note la Cour. Celle-ci s’interroge sur l’avenir de cet équipement.  Les services d’eau et d’assainissement, un émiettement préjudiciable. La carte intercommunale a peu évolué. Il y a 31 000 services d’eau et d’assainissement, dont 22 000 sont gérés en régie ; près de 92 % concernent un territoire de moins de 3 500 habitants. Cet émiettement du service public le fragilise. Du coup, des mutualisations ne se font pas, des investissements finissent par ne plus pouvoir être supportés par ces petites entités. La Cour appelle à des regroupements pour apporter une meilleure réponse à la fois aux enjeux de connaissance patrimoniale, de renouvellement des réseaux et d’amélioration des installations, notamment dans le traitement des eaux.  Fonds structurels européens, une gestion insatisfaisante. Entre 2007 et 2013, la France a bénéficié de 14,3 milliards d’euros du Fonds européen de développement régional (Feder), auxquels s’ajoutent 13,9 milliards d’euros de cofinancements nationaux, soit au total 28,2 milliards d’euros. La Cour relève « les lacunes d’une gestion peu efficace et coûteuse ». La décentralisation, partielle ou totale, de la gestion des fonds européens pour la programmation 2014-2020 constitue un changement majeur. Ses modalités restent cependant à préciser pour rendre cette gestion plus efficace.  Les compléments de rémunération des fonctionnaires d’Etat outre-mer, un maquis inextricable. Au fil des années, estime la Cour, le cadre juridique des surrémunérations est devenu de plus en plus complexe et, dans le même temps, ses justifications ont perdu une bonne part de leurs justifications. Une refonte du système s’avère aujourd’hui souhaitable.  Distribution d’actions gratuites à la Caisse des dépôts et consignations (CDC) Entreprises, une dérive. Entre décembre 2007 et novembre 2010, 28 952 actions gratuites ont été distribuées à 60 salariés de la CDC Entreprises, filiale à 100 % de la Caisse des dépôts et consignations, alors que ce dispositif est normalement réservé aux sociétés concurrentielles. Le montage a pris fin en 2013, lors de la création de la Banque publique d’investissement (BPI) et de l’apport des actifs de CDC Entreprises, obligeant au rachat des actions pour un montant de 7,2 millions d’euros. « Le dénouement du dispositif s’est traduit, pour les personnels intéressés, par un effet d’aubaine difficilement justifiable », estime la Cour, qui a saisi la Cour de discipline budgétaire et financière. La CDC Entreprises était alors dirigée par un magistrat de la Cour des comptes.  Sous-préfectures, le statu quo. Contrairement à la démarche engagée pour la refonte de la carte judiciaire, la situation des arrondissements et des sous-préfectures n’a pratiquement pas évolué ces dernières années. « En tardant à prendre les décisions de restructuration qui s’imposent, les pouvoirs publics ont repoussé sans cesse l’indispensable réforme de ce réseau », déplore la Cour.  Aéroports de Dole et Dijon, l’absence de concertation. Autre exemple d’incohérence, liée à l’absence de dialogue entre les régions et l’absence de clarification dans les compétences des uns et des autres : les deux aéroports, Dole et Dijon, situés à moins de 50 kilomètres l’un de l’autre, qui ont fait l’objet de politiques de soutien de la part des deux collectivités régionales, alors que ça n’a pas de sens d’organiser la concurrence entre ces deux aéroports et qu’il aurait été plus pertinent d’agir dans la concertation et dans la complémentarité.Des services publics trop coûteuxPatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.02.2015 à 08h57 • Mis à jour le11.02.2015 à 09h12 | Isabelle Rey-Lefebvre Les mesures pour relancer la construction, prises fin août 2014 par Manuel Valls, premier ministre et véritable pilote de la politique du logement depuis le départ de Cécile Duflot, seraient-elles en train d’atteindre leur but ? Les promoteurs y croient : « La reprise est à portée de main et l’espoir renaît », se réjouit François Payelle, président de la Fédération des promoteurs immobiliers de France (FPI).Les ventes de logements neufs ont, en effet, au 4e trimestre 2014, bondi de 12,5 % par rapport à la même période de l’année précédente, passant à 33 551 unités. Ce qui représente, sur un an, 76 580 ventes, soit 3 % de mieux qu’en 2013, selon des chiffres publiés mercredi 11 février.Les investisseurs (les particuliers qui achètent pour louer) se laissent apparemment convaincre par le nouvel avantage de la loi Pinel, du nom de l’actuelle ministre du logement, en place depuis le 1er septembre. Ce qui a permis d’attirer 11 703 acquéreurs au 4e trimestre 2014, soit 66 % de mieux en trois mois.« Le gouvernement a trouvé les assouplissements nécessaires pour redonner confiance dans la pierre, qui reste une excellente source de revenus, sécurisée, en vue de la retraite », estime M. Payelle.L’avantage Pinel permet au bailleur de vendre et sortir du système après six, neuf ou douze ans de location (au lieu de neuf ans dans le Duflot) et, sous certaines conditions, de louer son bien à ses ascendants ou descendants : « C’est une possibilité qui sera peu utilisée mais qui rassure », argumente le président de FPI.Contre son engagement de louer à un prix réglementé, l’investisseur peut réduire de son revenu imposable 12 %, 18 % ou 21 % du prix de ce logement selon qu’il le loue six, neuf ou douze ans.Mme Duflot avait tenté de réduire cette perfusion fiscale qui, depuis 1982, alimente, à grands frais pour l’Etat, la création de logements neufs, mais M. Valls y est revenu, tout en conservant la contrainte de loyers plafonds d’environ 20 % inférieurs aux prix de marché. La défiscalisation immobilière coûtera tout de même 1,7 milliard d’euros à l’Etat en 2015 !Hausse des demandes de prêts à taux zéro et prêts d’accession socialeAutre bonne nouvelle, les particuliers qui achètent leur résidence principale, y compris les primo-accédants, sont au rendez-vous, avec 11 685 ventes au dernier trimestre 2014, soit 43 000 sur l’année, en hausse de 8,2 % par rapport à 2013.« Nous notons une hausse des demandes de prêts à taux zéro (PTZ) et de prêts d’accession sociale (PAS) réservés aux primo-accédants modestes, directement liée aux mesures prises par le gouvernement. C’est très encourageant car ce sont ces acheteurs qui ont fait défaut depuis 2007 », analyse Bruno Deletré, directeur général du Crédit Foncier de France.Le gouvernement a relevé les plafonds de ressources pour accéder à ces prêts et allongé à dix-sept ans le différé d’amortissement (période durant laquelle l’emprunteur ne rembourse rien) du PTZ, ce qui permet au banquier de considérer son montant comme un apport personnel.Quant au PAS, il ouvre à l’emprunteur l’accès à l’aide personnalisée au logement (APL) dont environ 30 000 ménages bénéficient aujourd’hui pour rembourser leurs crédits. Le gouvernement souhaitait supprimer l’APL Accession dès 2015 « mais pour ne pas pénaliser ce dispositif, les parlementaires l’ont prorogé d’un an », explique M. Deletré.Les bons chiffres des réservations de logements vendus sur plans font les permis de construire de demain et les chantiers d’après-demain, ce qui fait espérer une reprise de la construction en 2015, après son effondrement en 2014 à moins de 300 000 mises en chantier, le niveau de 1997.« Je suis raisonnablement optimiste, ce qui n’est pas ma nature, annonce Emmanuel Ducasse, expert au Crédit Foncier, et nous tablons, pour 2015, sur une production de 320 000 logements et une production de nouveaux crédits à l’habitat de 130 milliards d’euros, contre 119 milliards en 2014 ».Les prix continuent de progresser à un rythme soutenuLe retour des acheteurs concerne, au-delà du neuf, tout le marché de l’immobilier. Il est certes dû au taux exceptionnellement bas du crédit (2,4 % sur vingt ans), « même si le taux réel de 2,3 %, avec une inflation quasi nulle, reste supérieur à ce que nous avons connu en 2011 », rappelle M. Deletré.Le courtier MeilleurTaux constate « un afflux d’emprunteurs immobiliers avec des compromis signés ou en voie de l’être, de 25 % à 30 %, non comptées les renégociations de crédits », confirme Maëlle Bernier, sa directrice de la communication.Le courtier Empruntis a enregistré en janvier une demande de prêts en hausse de 54 %. Alexandre Mirlicourtois, directeur de la prévision et de la conjoncture du bureau d’études économiques Xerfi, pronostique, lui, que « les taux des crédits immobiliers devraient enfoncer le plancher des 2 %, tout en permettant aux banques de préserver leurs marges. Tout est donc réuni pour une reprise des transactions mais aussi l’amorce d’un nouveau cycle haussier (des prix) en fin d’année ».Des taux d’intérêt bas, des incitations financières et des mesures techniques (la prolongation de deux à trois ans de la validité des permis de construire ou l’allégement de certaines normes de construction, comme une exigence moindre de parkings) promettent un meilleur avenir à la construction et à l’emploi, puisque chaque logement neuf crée 1,7 emploi, pendant un an.Mais les prix des logements neufs continuent de progresser à un rythme soutenu, de + 2,7 % en Ile-de-France et + 1,3 % au plan national : le prix des terrains y contribue mais le coût de la construction aussi.Reste à convaincre certains élus de construire, surtout là où les besoins sont les plus aigus, c’est-à-dire en Ile-de-France : « Il y a encore entre 30 000 et 35 000 logements bloqués par les maires », déplore M. Payelle.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.02.2015 à 20h12 • Mis à jour le10.02.2015 à 20h43 Un enseignant vacataire de l'université Paris-XIII Villetaneuse qui avait menacé de ne plus faire cours devant une étudiante voilée, a été déchargé mardi 10 février de son enseignement.L'incident s'était produit le lundi 2 février. Ce jour-là, l'enseignant, chargé de cours depuis 1987 dans cette université au nord de Paris, dispense un cours de droit des assurances à une quinzaine d'étudiants en master II de droit des affaires. Parmi eux, assise au premier rang, une étudiante voilée. Remarquant sa présence, le professeur exprime son hostilité « au port de signes religieux dans l'espace public », sans s'en prendre directement à l'étudiante, selon le récit d'un étudiant qui a souhaité garder l'anonymat.« IL NE SUPPORTAIT PAS L'AFFICHAGE DE SIGNES RELIGIEUX » « Il nous a dit qu'il avait grandi à Sarcelles, il a fait l'éloge du multiculturalisme mais il a aussi dit qu'il ne supportait pas l'affichage de signes religieux et qu'il ne s'attendait pas, après Charlie, à devoir faire cours devant une étudiante voilée », a ajouté cet étudiant, précisant que la jeune femme, qui portait un « simple foulard », n'est pas « prosélyte ».Quatre autres élèves ont alors pris sa défense, reprochant au professeur une prise de position « idéologique » sans rapport avec l'objet du cours, qui s'est poursuivi normalement. Après cet incident, rapporté à la direction par plusieurs élèves indignés par « l'humiliation » infligée selon eux à leur camarade, l'enseignant a écrit à la responsable du master pour lui signifier son intention de ne plus faire cours devant une étudiante voilée.PORT DU VOILE AUTORISÉ À L'UNIVERSITÉAnticipant qu'il devrait sans doute se « résoudre à ne plus donner de cours dans cette université ou ailleurs », il concluait ainsi son e-mail, dont l'AFP a eu copie : « Si sa liberté à elle est de porter le voile en tout lieu, la mienne est de refuser, dans mon pays, au regard de notre histoire et de notre culture, de donner un cours face à un visage voilé. »Vendredi, la responsable a annoncé aux étudiants que cet enseignant « ne [terminerait] pas son cours de droit des assurances » et qu'un remplaçant lui serait trouvé. Dès lors que « le port du voile est autorisé à l'université, si un enseignant, a fortiori un avocat qui connaît le droit, s'autorise à faire de la discrimination, la première chose à faire c'est de le suspendre », a réagi le président de l'université, Jean-Loup Salzmann. Maxime Vaudano Manuel Valls était à Marseille, lundi 9 et mardi 10 février, pour défendre ce qu'il présente comme le bon bilan du gouvernement en matière de délinquance dans la cité phocéenne. « La délinquance recule, ça n'était pas arrivé depuis des décennies », a-t-il fait valoir lors de son arrivée, mettant en avant les résultats des zones de sécurité prioritaires mises en place fin 2012.Pourquoi c'est un peu prématuréLe premier ministre s'appuie sur les chiffres communiqués à la mi-janvier par le procureur de Marseille, Brice Robin : les faits de délinquance constatés dans la ville ont décru de 3,83 % en 2014, après une baisse de 4,12 % en 2013.En l'absence de chiffres plus détaillés, impossible de savoir pour l'instant à quoi attribuer ces bons résultats, ni de le contextualiser sur le temps long. On dispose, en revanche, de statistiques très précises à l'échelle du département des Bouches-du-Rhône, fournies en janvier 2015 par l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP).1. Une délinquance qui baisse sur le papierCeux-ci correspondent peu ou prou à la tendance observée à Marseille : - 3 % sur l'ensemble des faits de délinquance enregistrés par la police et la gendarmerie en 2014, après - 4 % en 2013. L'an passé, cette baisse a principalement concerné les atteintes à l'intégrité physique, c'est-à-dire aux personnes (- 10,5 %). Les escroqueries et infractions économiques et financières (- 3,3 %) et les atteintes aux biens (- 1,7 %) ont également baissé, tandis que les infractions (stupéfiants, séjour clandestin, détention d'armes, etc.) progressaient de 1,3 %. .titre { position: relative; z-index: 5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before { font-size: 13px; content: "▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre { display: block; } .graphe { float: left; height: 350px; width: 100%; } .small_container { width: 50%; float: left; } /*$("#container_1423568056614 .graphe").css("height", 450) $("#container_1423568056614 .title").empty() if ("Les faits de délinquance enregistrés dans les Bouches-du-Rhône"!= ""){Les faits de délinquance enregistrés dans les Bouches-du-Rhône") } $("#container_1423568056614 .subtitle").empty() if ("Atteintes aux biens et atteintes volontaires à l'intégrité physique enregistrées par la police nationale et la gendarmerie."!= ""){Cumul des faits enregistrées par la police nationale et la gendarmerie. 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Les homicides connaissent également un recul substantiel (23), atteignant un plus bas depuis au moins 2007. .titre { position: relative; z-index: 5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before { font-size: 13px; content: "▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre { display: block; } .graphe { float: left; height: 350px; width: 100%; } .small_container { width: 50%; float: left; } (function(window) { var container = document.getElementById("container_1423568056615").childNodes; var async = function async(u, c) { var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c) { o.addEventListener('load', function (e) { c(null, e); }, false); } s.parentNode.insertBefore(o, s); }, initCharts = function() { for (var i = 0; i if (container[i].className == "graphe") { selecteur = container[i]; container[i].style.height = 450 break; } else if(container[i].className == "title"){L'évolution de quelques faits de délinquance sélectionnés"; } else if(container[i].className == "subtitle"){Cumul des faits enregistrées par la police nationale et la gendarmerie dans les Bouches-du-Rhône."; } } Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: ['jan.', 'fév.', 'mars', 'avr.', 'mai', 'juin', 'juil.', 'août', 'sept.', 'oct.', 'nov.', 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' } }); new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo: selecteur, backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "line", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.inhesj.fr/sites/default/files/files/ondrp_crimes_delits_2014/21_PROVENCE-ALPES-COTE%20D'AZUR.zip", _blank ); } } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"ONRDP", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: ""}, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:true, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 }, series:[ { "name": "Homidicides", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 30 ], [ "", 33 ], [ "", 28 ], [ "", 29 ], [ "", 38 ], [ "", 27 ], [ "", 38 ], [ "", 23 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Vols à main armée", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 714 ], [ "", 773 ], [ "", 885 ], [ "", 819 ], [ "", 922 ], [ "", 674 ], [ "", 663 ], [ "", 478 ] ], "color": "#FFc832" }, { "name": "Règlements de compte", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 7 ], [ "", 16 ], [ "", 16 ], [ "", 17 ], [ "", 17 ], [ "", 25 ], [ "", 17 ], [ "", 23 ] ], "color": "#ff3232" }, { "name": "Violences, mauvais traitements et abandons d'enfants", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 552 ], [ "", 536 ], [ "", 655 ], [ "", 582 ], [ "", 562 ], [ "", 561 ], [ "", 588 ], [ "", 941 ] ], "color": "#F19300" }, { "name": "Violences sexuelles", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 742 ], [ "", 772 ], [ "", 764 ], [ "", 831 ], [ "", 810 ], [ "", 832 ], [ "", 731 ], [ "", 850 ] ], "color": "#28beaa" } ] }); }; if (!window.Highcharts) { async('http://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('http://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); } })(window);Deux catégories connaissent, en revanche, selon ces chiffres une recrudescence notable : les violences sexuelles (850) et les violences contre les enfants, qui bondissent de 588 à 941 faits enregistrés après plusieurs années de tassement.2. Des chiffres biaisés ?L'ONRDP le rappelle pourtant inlassablement dans chacun de ses rapports : ces chiffres bruts sont bien insuffisants pour rendre compte de la réalité de la délinquance sur le terrain. S'ils sont la seule source disponible pour apprécier l'évolution de la situation, ils sont donc à manier avec la plus grande précaution.« Le bilan de la délinquance en 2014, pour ce qui est des vols, des violences et des autres atteintes aux personnes ou à leurs biens [...] ne peut pas être effectué dès maintenant », explique ainsi l'observatoire dans sa dernière note.Et ce, pour au moins deux raisons :D'une part, parce que les chiffres de la police et de la gendarmerie ne sont pas un thermomètre reflétant la réalité de la délinquance. « Comment savoir lorsqu'un nombre de faits constatés baisse ou augmente si cela est dû à une variation du nombre d'actes commis, à une variation de la propension des victimes à porter plainte, voire à une évolution de l'activité des services ?  se demande ainsi l'ONRDP.Ainsi, les services de police de la région de Marseille se sont-ils peut-être concentrés l'an dernier sur les violences contre les enfants, ce qui expliquerait la hausse aussi subite que vertigineuse de cet indicateur. Cette problématique se fait encore plus criante lorsqu'on tente de comparer entre eux des chiffres très faibles, comme celui des homicides commis dans les Bouches-du-Rhône (de 7 à 25 selon les années).D'autre part, parce que « le thermomètre est cassé ». En effet, des changements de pratique des forces de l'ordre dans l'enregistrement des faits ont introduit une « rupture de continuité » statistique dans la période 2012-2013, qui porte à la plus grande prudence sur l'observation de l'évolution des statistiques sur les dernières années.Selon l'observatoire, « il faudra sans doute attendre plusieurs années avant de pouvoir reconstituer des séries de statistiques » permettant de comparer les années entre elles, en harmonisant les pratiques des forces de l'ordre ou en corrigeant a posteriori les données. Alors, seulement, il sera possible de conclure à une baisse durable de la délinquance marseillaise.Lire également notre reportage (édition abonnés) : Manuel Valls, sous tension, à MarseilleMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Morgane Tual Il est devenu le symbole de l'érosion du littoral français. Vestige de la ruée vers les stations balnéaires des années 1960, le Signal, cet imposant immeuble dominant le front de mer de la ville de Soulac, en Aquitaine, s'apprête à glisser vers cet océan qu'il a toisé pendant plusieurs décennies. A l'époque de sa construction – le premier bâtiment a été achevé en 1967 –, 200 mètres le séparaient du trait de côte. Aujourd'hui, il n'en reste plus que douze.Petit à petit, année après année, la houle et le vent ont grignoté la dune sur laquelle est posé le Signal. Et les grosses tempêtes de ces dernières années n'ont pas arrangé les choses. En 2009, Klaus a mangé, d'un coup, plus de dix mètres de dunes. Un an plus tard, c'est Xynthia qui a frappé : quinze mètres ont été avalés. « Là, ça a été l'affolement, la panique », se souvient Jacqueline Gandoin-Jaudin, qui résidait alors au rez-de-chaussée. Celle qui se définit, à bientôt 83 ans, comme « la doyenne du Signal », raconte, d'un ton appliqué :« De mon appartement, je voyais la dune, mais pas l'océan. Et puis il y a eu Xynthia. Quand je me suis réveillée, je voyais la mer. Toute la crête de dune était partie. J'ai pensé que j'avais un trouble cérébral. »Quatre ans plus tard, « le couperet tombe ». L'hiver 2014 a arraché neuf mètres supplémentaires à la dune. Elle passe alors sous la barre fatidique des vingt mètres au-dessous de laquelle la stabilité de l'immeuble n'est plus assurée. La préfecture fait évacuer les habitants quelques jours plus tard, le 29 janvier 2014. « J'ai tout perdu », soupire Jacqueline Gandoin, qui avait acheté son appartement de 70 m2 en 2005 pour 160 000 euros. « C'était mes économies, une vie de travail ». Relogée dans une résidence pour seniors, elle doit désormais payer 500 euros de loyer par mois pour une surface de 29 m2, contre 60 euros de charges de copropriété au Signal. Aujourd'hui, elle exige, comme les 77 autres copropriétaires de l'immeuble, une indemnisation, pour récupérer tout ou partie de son investissement. Ce qui est loin d'être gagné : en septembre, le tribunal administratif a rejeté leur requête, estimant que la situation était de la responsabilité des copropriétaires, en s'appuyant sur un texte de 1807. Ces derniers ont fait appel.« IL VA FALLOIR PASSER À UNE AUTRE MANIÈRE DE PENSER »Mais les problèmes ne s'arrêtent pas là : qui va payer pour la déconstruction de l'immeuble, qui plus est amianté ? Les différents protagonistes s'accordent à dire que la situation est « bloquée ». Pendant ce temps, l'érosion se poursuit et l'immeuble risque de s'effondrer, avec des conséquences environnementales et touristiques non négligeables.Le cas du Signal, jusqu'ici exceptionnel, pourrait l'être un peu moins dans les mois et années à venir. En France, l'érosion chronique entame la côte sableuse de un à trois mètres par an, alors que le niveau de la mer s'élève de trois millimètres annuellement. Sur la côte rocheuse, plus résistante, l'érosion représente 20 à 30 cm. Des chiffres à manier avec précaution, tant ils peuvent différer d'une zone à l'autre. Le littoral aquitain, composé de côte sableuse, est particulièrement concerné. La série de tempêtes de l'hiver 2014 a généré un recul de 20 mètres en seulement trois mois, avec des pics à 40 mètres. En une nuit, il arrive parfois que plusieurs dizaines de mètres disparaissent.Pour se prémunir, la ville de Soulac a renforcé après l'hiver dernier ses protections « classiques », utilisées tout au long du littoral français : des épis, pour contenir le sable, et des ouvrages en enrochement, qui protègent les dunes de la houle. Coût total : 3 millions d'euros. La communauté de communes compte aussi mener une importante opération de réensablement.Mais cela ne suffit pas. « On a fait beaucoup de cailloux pendant des années, quand l'homme pensait pouvoir canaliser la nature », souligne Frédéric Boudeau, directeur de la communauté de communes de la pointe du Médoc, à laquelle appartient Soulac. « Maintenant, il va falloir passer à une autre manière de penser ». Même constat pour Catherine Meur-Férec, géographe à l'Institut universitaire européen de la mer de l'université de Brest : « Créer des digues, des murs, réensabler, ça rassure les habitants. Mais ce n'est pas une solution durable. Cela coûte très cher et il y a des répercussions environnementales ».Lire l'interview de Catherine Meur-Férec : « Les dommages liés à l'érosion du littoral seront plus fréquents et plus élevés »Pourtant, les Pays-Bas ou encore la Belgique se sont lancés dans de gigantesques travaux pour protéger ainsi leur littoral. Et cela fonctionne…« La situation est différente. Leur politique est très claire : le trait de côte ne doit pas reculer. Aux Pays-Bas, c'est une priorité nationale. En Belgique, ils n'ont que 70 kilomètres de côte à protéger, urbanisée à 80 %. Ils ont aussi des bancs de sable accessibles pour puiser. Quand on dit : "On ne peut rien face à la nature", c'est faux. Oui, on peut lutter ! Mais ça coûte très cher. La France n'est pas dans cette configuration. »Faire face à l'érosion nécessite donc de mettre en place des dispositifs sur mesure tant les contextes, d'un pays à un autre, d'une commune à une autre, sont différents. A Soulac, on tente d'innover. La commune s'est portée candidate pour expérimenter plusieurs prototypes, parmi lesquels le dispositif « S-ABLE ». Déjà testé au Croisic et à Saint-Brévin-Les-Pins, il consiste à installer des filets dans la mer qui capturent le sable et créent ainsi un nouveau récif sous-marin. Celui-ci casserait l'énergie de la houle, tout en générant un nouvel écosystème. « Cette solution, si ça fonctionne, ce serait le rêve ! », s'enthousiasme Frédéric Boudeau. D'autant que sa mise en place est, financièrement, plus accessible que les solutions traditionnelles.A 70 kilomètres plus au sud, à Lacanau-Océan, on envisage une solution bien plus radicale. Hervé Cazenave, adjoint au maire chargé du littoral, pose le problème :« Aujourd'hui, on se retrouve au trait de côte prévu pour 2040, avec vingt-cinq ans d'avance ! Ces trois derniers mois, la dune sauvage a reculé de trois mètres. » Comme à Soulac, 3,3 millions d'euros ont été engagés après l'hiver 2014 pour renforcer l'enrochement. « Sans cette défense, le trait de côte se situerait vingt-cinq mètres en arrière, en plein milieu de la route. » L'ouvrage est prévu pour tenir jusqu'à 2050 : « une solution d'attente, mais on ne doit pas s'endormir ; l'avancée de l'océan est continue, la zone risque de se retrouver à l'eau ».1 400 APPARTEMENTS À DÉPLACERC'est pourquoi Lacanau a été choisie comme site pilote d'études menées par le Groupement d'intérêt public (GIP) littoral aquitain sur la réponse à apporter au problème de l'érosion. Le groupe a imaginé plusieurs stratégies. L'une d'entre elles, jusqu'ici taboue, est prise de plus en plus au sérieux : la relocalisation. Soit, concrètement, détruire préventivement les constructions en danger et les reconstruire dans une zone plus sûre.« On ne se fait plus jeter des tomates quand on prononce le mot "relocalisation", c'est une très forte avancée ! », se réjouit Renaud Lagrave, vice-président de la région Aquitaine et président du GIP littoral aquitain. Pour lui, l'érosion est « inexorable ». « Je veux bien qu'on construise des digues à vie, mais ce sont des millions d'euros engloutis. Dans la durée, la relocalisation coûtera moins cher. » A Lacanau, elle concernerait au moins 1 400 appartements sur le front de mer, plus les commerces, pour un coût estimé à 300 millions d'euros. Si le mot n'est plus tout à fait tabou, Hervé Cazenave, l'adjoint au maire, se montre toutefois très prudent et insiste à plusieurs reprises : « Ce n'est qu'une hypothèse, un scénario. »Du côté des habitants, même si beaucoup grincent encore des dents, on commence à s'habituer à cette possibilité. « Je préférerais cent fois rester ici », assure Roger Chaumeron, propriétaire de l'hôtel familial La Côte d'Argent, qui fait face à la mer. « Mais si on nous avertit trente ans avant qu'on parte, on aura trente ans pour se préparer. » Il semble toutefois dubitatif sur la concrétisation de cette idée. « Ça fait cinquante ans que je suis là, il ne faut pas s'affoler ! Ce n'est pas le tsunami… »« SANS L'ÉTAT, IL NE SE PASSERA RIEN »A quelques rues de là, dans sa boutique de photos, Jérôme Augereau, 35 ans, tient un autre discours. Pour lui, « La relocalisation est la seule issue. » Ce qui ne l'arrange pas forcément : « Si je pense à mon intérêt personnel, je suis contre : la ligne de la relocalisation passe juste devant mon magasin ! Mais il faut penser aux générations futures. » Auteur d'une exposition photo sur l'érosion, il peste contre ceux qui continuent à construire sur le front de mer de Lacanau :« Comment est-ce encore possible en 2015 ? C'est comme si on construisait au niveau du Signal. Et quand ça n'ira plus, ce seront les premiers à demander des indemnisations. C'est prendre les gens pour des cons. » En expropriant les occupants des logements concernés par la relocalisation, « on risque de rentrer dans des procédures comme au Signal, redoute Hervé Cazenave. Ça va prendre du temps, ils vont demander des indemnisations, mais à qui ? Et pendant ce temps là, les bâtiments vont se dégrader, ce qui est catastrophique pour le tourisme. »Dans tous les cas, l'expropriation, la déconstruction puis la reconstruction des bâtiments représenteraient un coût pharamineux pour une petite commune comme Lacanau : « On ne peut pas y aller seuls financièrement, explique l'adjoint au maire. Sans l'Etat, il ne se passera rien. »C'est aussi vers lui que se tourne le GIP pour résoudre d'épineuses questions juridiques. « Si le droit ne bouge pas, la relocalisation ne pourra pas se faire, on ne pourra toucher à rien, souligne Renaud Lagrave. A Labenne, où la même réflexion est menée, il faudrait déplacer des commerces d'une centaine de mètres. Mais c'est impossible, car la loi Littoral empêche toute construction dans les zones envisageables. Il faut l'aménager. »Le GIP doit remettre ses conclusions dans quelques mois à l'Etat, qui devra se prononcer avant la fin de l'année. « J'attends des décisions, il n'y a rien de pire que l'inaction, martèle-t-il. Si on a les mêmes tempêtes qu'en 2014, il y aura sept ou huit "Signal" sur la côte Aquitaine. Alors qu'est-ce qu'on fait ? »Lire (en édition abonnés) : Ravages sur les rivagesMorgane TualJournaliste au Monde Isabelle Rey-Lefebvre Miracle de la statistique, le ministère du logement a, vendredi 27 février, retrouvé 58 600 logements neufs « oubliés » dans le comptage de la production 2014 ! Ce ne sont donc pas 297 300 logements qui ont été mis en chantier l’an passé, un chiffre particulièrement faible, mais bien 356 200.Première conséquence : l’objectif, toujours réitéré mais jamais atteint, de 500 000 logements neufs construits par an se rapproche. Deuxième conséquence : une telle erreur jette un doute sur la fiabilité de l’appareil statistique français, que le monde entier nous envie pourtant, car, nous apprend le ministère, elle remonte à 2005, a été identifiée en 2010… et n’est corrigée qu’aujourd’hui.Recalculée sur les dix dernières années, la construction a gagné d’un coup 290 000 logements, et, rétrospectivement, le cap des 500 000 logements a presque (493 900) été atteint en 2006. Il a donc manqué à l’appel 68 900 logements en 2010 mais 1 500 seulement en 2011, puis 52 400 en 2012 et 69 900 en 2013. Depuis 2007, ce sont plus de 200 000 logements qui ont été ignorés des statistiques, soit l’équivalent d’une ville de la taille de Nice ! Une fois ces chiffres corrigés, les évolutions constatées avant correction restent cependant valables : la construction a bien plongé depuis 2012, mais de 10,7 % au lieu de 14,1 %.« Zone grise »Ce mécompte a deux raisons. A partir de 2005, l’instruction des permis de construire a été confiée aux collectivités locales et leur collecte administrative s’en est trouvée un peu désorganisée. En 2007, une réforme destinée à simplifier les procédures de délivrance d’autorisations de construire a encore amoindri la qualité de cette collecte. Et, parallèlement, il a toujours existé une « zone grise » qui n’a cessé d’épaissir au fil des ans, entre le nombre de permis accordés et celui des mises en chantier effectives, certains programmes étant entre-temps abandonnés ou repoussés.« Nous avons constaté que cet écart s’accentuait, explique un responsable du service d’observation et de statistiques du ministère du logement. Et, en 2009, mis cela sur le compte de la crise. Mais les professionnels du bâtiment, en particulier les vendeurs de matériaux de construction, attiraient notre attention sur cette perte inexpliquée. » D’autres alertes ont sonné, par exemple à la commission qui établit les comptes du logement où, en 2010, des experts ont fait part de leur scepticisme sur les chiffres de la construction. « Ce qui surprend, c’est le temps qu’a mis l’administration à reconnaître et corriger son erreur, commente Guy Lemée, rédacteur en chef de la revue Habitat et Collectivités locales, alors que, depuis longtemps, les professionnels émettaient des doutes. Plutôt que d’adopter une attitude hautaine, il serait bon de mettre les différents experts autour de la table et réunir des conférences de consensus », suggère-t-il.Sous-estimation des besoinsLa division logement de l’Insee avait déjà, dans les années 1990, été critiquée pour avoir largement sous-estimé les besoins nationaux, à 300 000 logements par an au lieu de 500 000, car elle n’avait pas considéré l’accroissement du nombre de ménages qu’entraînent, en plus de la démographie, des évolutions sociétales comme la décohabitation, les divorces, le vieillissement…Des pans entiers de l’économie du logement sont d’ailleurs ignorés par la statistique publique : l’Insee, par exemple, ne fournit que depuis quelques années une « estimation » du nombre de ventes de logements existants, alors qu’elles sont dûment enregistrées par les notaires ; l’indice Insee des prix des logements n’existe que depuis 1995, pour Paris, l’Ile-de-France et la province, sans autre détail, et il ne concerne pas le neuf.Résultat, des organismes privés, réseaux d’agences, syndicats professionnels, courtiers en crédits, pallient, avec plus ou moins de rigueur, les failles de la statistique publique (au Monde, nous ne publions que les données des notaires, fiables mais tardives, et celles du réseau d’agences Century21 établies sur environ 40 000 ventes par an, dans tout le territoire). Dans le domaine du mal-logement, la Fondation Abbé Pierre produit, depuis vingt ans, un état des lieux attendu, une mine de renseignements, devenue une référence.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Chastand La prime pour l’emploi (PPE) et le RSA activité sont bientôt morts, bienvenue à la nouvelle « prime d’activité ». Le Monde a eu connaissance des modalités précises de cette nouvelle prestation, qui devraient être présentées mardi 3 mars par le premier ministre, Manuel Valls. Elle entérine la fusion des dispositifs du PPE et du RSA, dont la complexité et le manque d’efficacité étaient critiqués depuis longtemps, mais qui avait jusqu’ici toujours été ajournée par crainte de faire trop de perdants.Fin de la PPE et du RSA activitéLa PPE, qui consiste en un crédit d’impôt versé en septembre, bénéficie en effet à 6,3 millions de foyers qui gagnent entre 0,3 et 1,3 smic, mais son montant moyen mensuel était de seulement 36 euros. Trop de bénéficiaires pour un montant trop faible, versé trop tard : la PPE était critiquée pour son absence d’effet incitatif. Elle sera versée pour la dernière fois en septembre 2015. De son côté, le RSA activité (à différencier du RSA socle pour les personnes qui ne travaillent pas du tout et qui va continuer d’exister) bénéficiait lui à seulement 700 000 personnes, mais pour un montant moyen de 176 euros.Jugée trop complexe, cette prestation est sous-utilisée, avec à peine un tiers des bénéficiaires potentiels qui en font la demande. « Le bénéficiaire doit effectuer deux déplacements physiques, remplir 6 pages de formulaires et fournir de nombreuses pièces justificatives pour déposer une demande », dénonçait le député PS Christophe Sirugue, dans un rapport remis en juillet 2013 et qui a servi de base à la réforme du gouvernement.Entre 215 et 250 euros maximumSelon les informations du Monde, M. Valls devrait annoncer que la nouvelle prime, dont le fonctionnement sera très proche du RSA activité, sera concentrée sur les travailleurs gagnant entre 570 et 1 360 euros net, soit entre 0,5 et 1,2 smic. Tous les bénéficiaires actuels de la PPE au-delà de ce seuil ne percevront plus rien, mais le gouvernement estime que la perte sera très faible, de l’ordre de quelques dizaines d’euros par an.La prime d’activité sera bien versée dès le 1er euro gagné mais les salariés touchant jusqu’à 0,5 smic (soit environ 570 euros) ne devraient pas voir de grand bouleversement, le montant de la nouvelle prime d’activité restant pour eux à peu près le même que celui du RSA activité. « Il s’agit de ne pas inciter les tout petits contrats à temps partiel » justifie un des acteurs du dossier. « Le dispositif doit fonctionner comme une incitation à travailler davantage », abonde Matignon. Quitte à ne pas aider les travailleurs les plus pauvres. Le montant devrait être maximum pour les salariés gagnant autour de 800 euros. Le collectif Alerte, qui regroupe les associations de lutte contre la pauvreté, a demandé que ce maximum soit de 250 euros, mais le rapport Sirugue n’évoque de son côté qu’un montant de 215 euros.Fin des trop-perçus La simplification devrait être acquise car les CAF, qui géreront le dispositif, cesseront de demander aux salariés ayant « trop » travaillé les mois précédents de rembourser de l’argent. La situation sera en effet réexaminée tous les trois mois, et le montant de la prime évoluera seulement pour les trois mois suivant. Contrairement au RSA activité, le montant de la prime ne dépendra plus non plus de complexes barèmes de ressources selon la structure du foyer, mais sera le même quelle que soit la situation familiale. La prime ne sera toutefois versée qu’en dessous d’un certain plafond de revenu du foyer. Pour éviter de désavantager les parents de famille monoparentale, qui auraient perdu pour cette raison dans la fusion, ceux-ci bénéficieront d’une allocation majorée.Accessible aux jeunesLa prime d’activité sera ouverte aux jeunes entre 18 et 25 ans, qui n’ont aujourd’hui pas accès au RSA. Selon le rapport Sirugue, environ 300 000 jeunes pourraient ainsi toucher cette prestation. Mais les derniers arbitrages du gouvernement pourraient finalement être bien moins généreux car les jeunes résidant chez leurs parents verront les revenus de l’ensemble du foyer fiscal pris en compte. « Nous voulons que les jeunes de moins de 25 ans qui travaillent puissent en bénéficier quoi qu’il arrive de manière autonome, sinon seulement 200 000 jeunes pourront en profiter », critique François Soulage, président du collectif Alerte. Le gouvernement s’y oppose pour l’instant, mais serait prêt à faire un geste pour les apprentis, qui au départ ne devaient pas bénéficier de la prime. « C’est un point qui pourra bouger lors de l’examen parlementaire [prévu cet été] et faire l’objet d’amendement », confirme Matignon.Cette nouvelle prime, qui entrera en vigueur début 2016, devrait coûter environ 4 milliards d’euros par an, le même coût que la PPE et le RSA cumulés. Environ 7 millions de personnes y seraient éligibles, mais Matignon a fondé ses calculs sur le fait que seulement 50 % des bénéficiaires potentiels en feront au final la demande. En revanche, l’allocation spécifique de solidarité (ASS), versée par Pôle emploi à 450 000 chômeurs en fin de droit, ne sera pas incluse dans la réforme et gardera donc pour l’instant son − complexe − fonctionnement propre. Au grand regret des associations de lutte contre la pauvreté.Jean-Baptiste ChastandJournaliste en charge du social et de l'emploiSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste Chastand La prime pour l’emploi (PPE) et le RSA activité sont bientôt morts, bienvenue à la nouvelle « prime d’activité ». Le Monde a eu connaissance des modalités précises de cette nouvelle prestation, qui devraient être présentées mardi 3 mars par le premier ministre, Manuel Valls. Elle entérine la fusion PPE-RSA, dont la complexité et le manque d’efficacité sont critiqués depuis longtemps, mais qui a jusqu’ici toujours été retardée par crainte de faire trop de perdants.La PPE, qui consiste en un crédit d’impôt versé en septembre, bénéficie en effet à 6,3 millions de foyers qui gagnent entre 0,3 et 1,3 smic, mais son montant moyen mensuel était de seulement 36 euros. Trop de bénéficiaires pour un montant trop faible, versé trop tard : la PPE était critiquée pour son absence d’effet incitatif. Elle sera versée pour la dernière fois en septembre 2015. De son côté, le RSA activité (à différencier du RSA socle pour les personnes qui ne travaillent pas du tout et qui va perdurer) bénéficiait lui à seulement 700 000 personnes, mais pour un montant moyen de 176 euros.Jugée trop complexe, cette prestation est sous-utilisée, avec à peine un tiers des bénéficiaires potentiels qui en font la demande. « Le bénéficiaire doit effectuer deux déplacements physiques, remplir six pages de formulaires et fournir de nombreuses pièces justificatives pour déposer une demande », dénonçait le député PS Christophe Sirugue, dans un rapport remis en juillet 2013 et qui a servi de base à la réforme du gouvernement.Chômage : une bonne nouvelle à relativiserSelon nos informations, M. Valls devrait annoncer que la nouvelle prime, dont le fonctionnement sera très proche du RSA activité, sera concentrée sur les travailleurs gagnant entre 570 et 1 360 euros net, soit entre 0,5 et 1,2 smic. Tous les bénéficiaires actuels de la PPE au-delà de ce seuil ne percevront plus rien, mais le gouvernement estime que la perte sera très faible, de l’ordre de quelques dizaines d’euros par an.La prime d’activité sera bien versée dès le premier euro gagné mais les salariés touchant jusqu’à 0,5 smic (soit environ 570 euros) ne devraient pas voir de grand bouleversement, le montant de la nouvelle prime d’activité restant pour eux à peu près le même que celui du RSA activité. « Il s’agit de ne pas inciter les tout petits contrats à temps partiel », justifie un des acteurs du dossier. « Le dispositif doit fonctionner comme une incitation à travailler davantage », abonde Matignon. Quitte à ne pas aider les travailleurs les plus pauvres. Le montant devrait être maximum pour les salariés gagnant autour de 800 euros. Le collectif Alerte, qui regroupe les associations de lutte contre la pauvreté, a demandé que ce maximum soit de 250 euros, mais le rapport Sirugue avait évoqué de son côté 215 euros.Un geste pour les apprentis ?Surtout, la prime d’activité sera ouverte aux jeunes entre 18 et 25 ans, qui n’ont aujourd’hui pas accès au RSA. Selon le rapport Sirugue, environ 300 000 jeunes pourraient ainsi toucher cette prestation. Mais les derniers arbitrages du gouvernement pourraient finalement être bien moins généreux, car les jeunes résidant chez leurs parents verront les revenus de l’ensemble du foyer fiscal pris en compte. « Nous voulons que les jeunes de moins de 25 ans qui travaillent puissent en bénéficier quoi qu’il arrive de manière autonome, sinon seulement 200 000 jeunes pourront en profiter », critique François Soulage, président du collectif Alerte. Le gouvernement s’y oppose pour l’instant, mais serait prêt à faire un geste pour les apprentis qui au départ ne devaient pas bénéficier de la prime. « C’est un point qui pourra bouger lors de l’examen parlementaire [prévu cet été] et faire l’objet d’amendement », confirme Matignon.Cette nouvelle prime, qui entrera en vigueur début 2016, devrait coûter environ 4 milliards d’euros par an, le même coût que la PPE et le RSA cumulés. Environ 7 millions de personnes y seraient éligibles, mais Matignon a fondé ses calculs sur le fait que seulement 50 % des bénéficiaires potentiels en feront au final la demande. En revanche, l’allocation spécifique de solidarité (ASS), versée par Pôle emploi à 450 000 chômeurs en fin de droit, ne sera pas incluse dans la réforme et gardera donc son − complexe − fonctionnement propre. Au grand regret des associations de lutte contre la pauvreté.Jean-Baptiste ChastandJournaliste en charge du social et de l'emploiSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.02.2015 à 21h18 Quatre mois après la réhabilitation des grévistes de 1948 et 1952, quelque 635 000 euros ont déjà été versés à des mineurs et des ayants droit en réparation des licenciements qui avaient suivi les grèves, a indiqué vendredi 27 février le ministère de la justice.Lire aussi (édition abonnés) : Les mineurs de 1948 réhabilitésA ce jour, six mineurs, quatre conjoints survivants de mineurs décédés et cinq fratries d'enfants de mineurs (13 au total) ont perçu chacun l'allocation forfaitaire de 30 000 euros, exonérée d'impôt et de cotisation sociale.Les enfants de mineurs, ainsi que 24 autres descendants, ont également perçu l'allocation spécifique de 5 000 euros qui compense symboliquement leur exclusion de la bourse des mines, créée en 1946 pour apporter un soutien financier aux enfants scolarisés de mineurs. Ces versements ont été effectués en application d'un amendement voté par le Parlement en octobre 2014, à l'initiative de la ministre de la justice, Christiane Taubira.CÉRÉMONIE DE RÉINTÉGRATION A l'automne 1948, plusieurs milliers de mineurs des sites du Nord-Pas-de-Calais avaient cessé le travail pour protester contre des décrets qui prévoyaient notamment la baisse de leur rémunération. Au terme de près de deux mois de grève, marqués par de très violents affrontements avec les forces de l'ordre, près de 3 000 mineurs avaient été licenciés. Plusieurs centaines d'entre eux avaient été poursuivis en justice et condamnés, certains à des peines de prison ferme.Licenciés, ils avaient perdu logement, chauffage et soins gratuits fournis par la mine et furent parfois interdits d'embauche ailleurs. Un mouvement de protestation similaire avait eu lieu en 1952.L'amendement voté par le Parlement prévoit également la restitution aux mineurs des grades et distinctions dont ils avaient été déchus. Une fois les investigations en cours menées à leur terme, une cérémonie de réintégration dans leurs distinctions militaires sera organisée, explique la chancellerie. Par ailleurs, un travail est mené conjointement avec les ministères de la culture et de l'éducation nationale afin que les programmes scolaires et les travaux de recherche « accordent désormais aux grèves de mineurs de 1948 et 1952 la place qu'elles méritent ». 27.02.2015 à 15h32 • Mis à jour le 27.02.2015 à 17h57Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/universites/article/2015/02/27/professeurs-et-syndicat-se-mobilisent-contre-la-penurie-budgetaire-a-l-universite_4584776_4401467.html"data-title="Professeurs et étudiants se mobilisent contre la pénurie budgétaire à l'université"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2013/10/23/400x300/3501233_7_0088_une-manifestation-de-l-unef-en-2011-pour_074fe5997f8c9a93bec07ba8075c62a3.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/universites/article/2015/02/27/professeurs-et-syndicat-se-mobilisent-contre-la-penurie-budgetaire-a-l-universite_4584776_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Rien ne va plus à l'université. L'Union nationale des étudiants de France (UNEF), premier syndicat étudiant, et l'université Paris-Sud appellent à la mobilisation des corps étudiant et enseignant jeudi 5 mars pour dénoncer les « difficultés financières des établissements » et réclamer un plan de financement, alors que le ministère de l'enseignement supérieur n'a pas encore dévoilé le budget 2015.« Pour équilibrer leur budget, les universités sont contraintes de supprimer des postes d'enseignant, de diminuer l'encadrement des étudiants, de repousser la rénovation des locaux délabrés », a accusé l'UNEF dans un communiqué transmis jeudi, appelant à des assemblées générales, mobilisations ou rassemblements.Lire : « Ruines d'université », un blog qui témoigne de l'insalubrité à la fac« Les étudiants sont les premières victimes », soutient le syndicat, dénonçant une « dégradation des conditions d'études », particulièrement visible dans le premier cycle, pourtant déterminant pour la « réussite des étudiants et l'ascenseur social ». Pour pallier ces difficulté, l'UNEF réclame, entre autres, un « investissement d'urgence de 200 millions d'euros » et une « réorientation des moyens du crédit impôt recherche et du grand emprunt vers les universités ».MOBILISATION À PARIS-SUDLe même jour, les professeurs de biologie de l'université d'Orsay, à Paris-Sud, ont à leur tour appelé à la mobilisation pour dénoncer une situation « grave ». Depuis janvier, ils font une « grève des notes », protestant contre les coupes budgétaires.« Environ soixante-quinze postes d'enseignant-chercheur seront supprimés sur l'ensemble de l'université », a évalué dans un communiqué un comité de mobilisation regroupant personnel et étudiants. Ils redoutent « la fermeture probable de filières à bas effectifs, la disparition d'options, la diminution des heures de TP [travaux pratiques], et l'augmentation du nombre d'étudiants » en classe.« Il faut s'attendre à ce que les infrastructures continuent à se dégrader et que le chauffage ne fonctionne guère mieux dans les amphithéâtres et certaines salles », a déploré le comité, qui estime qu'« une rallonge » de « 3,2 millions par an » est nécessaire pour aider l'établissement. Il appelle à un rassemblement jeudi à 11 h 30 devant l'université Paris-Orsay, avant un départ vers le ministère, où il demande à être reçu. 70 MILLIONS DÉJÀ RÉTABLISTrès attendues, les dotations allouées aux universités pour l'année en cours doivent être précisées dans les semaines à venir par le ministère de l'enseignement supérieur, qui cherche, à la demande de Bercy, à faire 100 millions d'euros d'économies.En décembre, face à la colère des universitaires, le président de la République avait rétabli in extremis 70 millions d'euros de crédits, supprimés dans un premier temps par les députés dans le budget 2015. A l'époque, étudiants et professeurs avaient jugé le geste insuffisant compte tenu des besoins.Lire : Sans salaire depuis six mois, les étudiants vacataires de Lyon 2 en grève width="314" height="157" alt="Les lauréats 2014 de l'Institut du service civique." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/02/26/314x157/4584273_3_56b2_les-laureats-2014-de-l-institut-du-service_bd0d003f699999264591bb6e60038cb8.jpg" « L'Institut du service civique m'a apporté une aide qui n'a pas de prix » Le point sur la procédure de recrutement et les chances de réussite. width="314" height="157" alt="Journées européennes des écoles de photographie" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/02/27/314x157/4584656_3_8df0_journees-europeennes-des-ecoles-de-photographie_bed85ff2417e4a52d267ced6f2f90258.jpg" Un festival étudiant pour présenter ses œuvres photographiques Ingénieurs agronomes, hydrauliciens, chefs de culture, responsables R&D ou encore pilotes de drones : 50000 salariés sont embauchés chaque année. width="314" height="157" alt="De nombreux étudiants vacataires ont manifesté début février aux abords de l'université Lyon-2" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/02/26/314x157/4584084_3_e02d_de-nombreux-etudiants-vacataires-ont_7eff2268d203054c63ff957324e708d1.jpg" Sans salaire depuis six mois, les étudiants vacataires de Lyon 2 en grève Francine Aizicovici Le Grand-Duché du Luxembourg manque à ses obligations en matière de prévention des abus du recours aux contrats à durée déterminée (CDD) pour les intermittents du spectacle. C’est ce que décide la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) dans un arrêt du 26 février, indique l’Agence d’informations sociales AEF. La Cour avait été saisie d’un recours en manquement dirigé par la Commission européenne contre le Luxembourg.Le code du travail luxembourgeois prévoit que, comme en France, la durée maximale d’un CDD ne peut dépasser vingt-quatre mois, renouvellement compris. Il prévoit les cas de recours au CDD pour des « tâches précises et non durables » telles que le « remplacement d’un salarié temporairement absent », « l’emploi à caractère saisonnier », etc.« Il ne peut avoir pour objet de pourvoir durablement à un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise », précise le code du travail du Grand-Duché. Toutefois, une dérogation est prévue « pour les intermittents du spectacle » : leurs CDD « peuvent être renouvelés plus de deux fois, même pour une durée totale dépassant vingt‑quatre mois, sans être considérés comme contrats de travail à durée indéterminée ».Ce qui, selon la CJUE, constitue un manquement aux obligations prévues par l’accord-cadre européen de 1999 annexé à la directive sur le travail à durée déterminée de la même année. En vue de la prévention des abus, l’accord-cadre dispose notamment que le renouvellement des CDD doit être justifié par une « raison objective » permettant de vérifier si ces contrats correspondent à un besoin véritable.La loi française pas très différenteOr, la Cour constate que la loi luxembourgeoise autorise les employeurs à conclure ces CDD avec les intermittents y compris pour des besoins permanents et durables. Le Luxembourg avait invoqué un arrêt antérieur qui, selon lui, considère que la situation des intermittents serait caractérisée par l’existence de « raisons objectives », au sens de l’accord-cadre et de la jurisprudence de la Cour.En particulier, ces travailleurs participeraient à des projets individuels et limités dans le temps et une certaine flexibilité ainsi que des avantages sociaux résulteraient de la possibilité, pour un employeur, de renouveler des contrats à durée déterminée avec ces mêmes travailleurs. Un argument balayé par la Cour européenne.La loi française n’est pas très différente de la loi luxembourgeoise. Elle prévoit une quinzaine de secteurs d’activités, dont celui des spectacles, « dans lesquels des contrats à durée déterminée peuvent être conclus pour les emplois pour lesquels il est d’usage constant de ne pas recourir au contrat à durée indéterminée en raison de la nature de l’activité exercée et du caractère par nature temporaire de ces emplois ».Toutefois, le fait qu’un emploi pourvu en CDD successifs est conclu dans l’un de ces secteurs n’exclut pas, qu’en cas de litige, l’employeur devra démontrer au juge le caractère temporaire de ce poste. C’est qu’affirment depuis plusieurs années des arrêts de la Chambre sociale et la chambre criminelle de la Cour de cassation.Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Potet Ce sera finalement en octobre. Les 5es Rencontres internationales du dessin de presse organisées par le Mémorial de Caen auront bel et bien lieu, mais à l’automne, et non les 10 et 11 avril comme initialement prévu. Après avoir annoncé, jeudi 26 février, que la manifestation était annulée au printemps pour des raisons de sécurité, le directeur du site, Stéphane Grimaldi, a confié, vendredi 27 février, au Monde, que ce rassemblement d’une quarantaine de caricaturistes du monde entier se tiendrait six mois plus tard, en octobre, donc : « Cela fait quarante-huit heures que nous cherchions une autre date. C’est fait. Cela va nous laisser le temps pour reconfigurer notre événement. »Un certain nombre d’indices avait incité la direction du Mémorial à repousser ces Rencontres. Tout d’abord, le piratage – à six reprises depuis l’attaque contre Charlie Hebdo – du site Internet du musée. Celui-ci s’est notamment trouvé hors service pendant deux jours en janvier après avoir été visé par des hackers se présentant comme des islamistes tunisiens. Ensuite, les fusillades de Copenhague, les 14 et 15 février, ont eu pour effet de diffuser un sentiment d’inquiétude parmi certains des dessinateurs invités, en particulier étrangers. Si un seul des 44 auteurs attendus avait annulé sa venue, M. Grimaldi dit avoir reçu plusieurs courriers faisant part d’une vive appréhension.400 000 visiteurs chaque annéeLe Mémorial s’est enfin rendu compte que la sécurisation de la manifestation tenait de la gageure. Plusieurs interventions de caricaturistes devaient, en effet, se tenir à l’« extérieur » du site, en particulier à l’université de Caen et dans des lycées. « Cela devenait ingérable », explique M. Grimaldi. Quant au site lui-même, qui accueille chaque année 400 000 visiteurs, sa configuration rend impossible un filtrage total des allées et venues, comme ont pu le constater certains observateurs en accueillant, fin janvier, le 18e Concours de plaidoiries des lycéens pour les droits de l’homme. Ce report des Rencontres internationales du dessin de presse fait écho à la décision des autorités belges, le 21 janvier, d’annuler une exposition consacrée à Charlie Hebdo au Musée Hergé de Louvain-la-Neuve. Le bourgmestre de la ville et les forces de police avaient alors estimé que sa tenue pouvait faire courir un risque au personnel du musée et à la population de la commune.En Belgique, le Musée Hergé renonce à rendre hommage à « Charlie Hebdo »Aucun incident à AngoulêmeAucune reculade, en revanche, n’a eu lieu au Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, dont la 42e édition s’est déroulée fin janvier. Montées à la hâte, deux expositions ont rendu hommage au journal satirique : l’une à l’intérieur même de la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image ; l’autre dans les rues de la cité charentaise où des affiches représentant des « unes » de Charlie Hebdo – assez osées pour certaines – avaient été collées sur les panneaux électoraux. Aucun incident n’a été signalé. Pendant le festival, les autorités locales ont également rebaptisé la place des Halles en « place Charlie pour la défense de la liberté d’expression ».Festival d’Angoulême : une année particulièreD’hommage aux caricaturistes disparus, il sera également question fin septembre à l’Humour vache, un festival consacré au dessin de presse organisé depuis trente-quatre ans à Saint-Just-le-Martel, un village de Haute-Vienne. Cabu, Wolinski, Charb et Tignous, tués dans les attentats des 7, 8 et 9 janvier, étaient des habitués de cette manifestation qui offre chaque année à son lauréat l’équivalent financier d’une vache en chair et en os. « Nous n’avons pas encore décidé de la forme que prendrait cet hommage, indique au Monde le responsable de la manifestation, Gérard Vandenbroucke. J’ai souhaité respecter une période de distanciation, au moins le temps que Charlie reparaisse, avant d’en parler aux familles des victimes. »Mines plombéesLe site Internet de l’Humour vache avait été piraté après l’affaire des caricatures danoises de 2005. Aucun signe, aucune menace, aucun message n’est arrivé au siège de l’association depuis la tuerie de Charlie Hebdo, sinon des « témoignages de sympathie ». « Il est vrai qu’on n’a encore rien annoncé de notre programme, c’est peut-être pour cela qu’on nous laisse tranquilles, ironise M. Vandenbroucke. Il va de soi que notre thématique, cette année, tournera autour de la liberté d’expression. »Après l’attentat contre « Charlie Hebdo », la BD solidaireFrédéric PotetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.02.2015 à 15h31 • Mis à jour le26.02.2015 à 16h40 | Margherita Nasi (Propos recueillis par) Liberté, autonomie, fierté, quels sont les leviers qui motivent ces dirigeants ? Durant plusieurs semaines, Le Monde leur donne la parole, pour qu’ils dévoilent leur quotidien en décrivant quelques-unes de leurs journées, leur engagement, leurs contraintes, leur moyen d’agir sur leur activité, sur l’emploi… Deza Nguembock raconte sa troisième journée.La vie au travail, à la tête d’une petite entreprise, jour après jour : bienvenue dans la Ville rose ! (2/5)Jeudi 5 février. 7 heures du matin, le réveil vient de sonner et il faut se lever sans tarder même si la nuit a été bien courte ; à peine 5 heures de sommeil à cause d’un dossier urgent à boucler. Une bonne douche pour m’aider à me réveiller et juste le temps de m’habiller et me maquiller, qu’il est déjà 8 heures. Un taxi, car ce matin, je n’ai envie ni de cogiter pour éviter les embouteillages ni de gérer un quelconque stress pour un parking.Attendue pour participer à une table ronde, il ne faut surtout pas être en retard. Trouver une place de parking à Paris lorsqu’on est à mobilité réduite comme moi relève très souvent d’un exploit. Il m’arrive de tourner en rond des heures sans pouvoir parquer mon véhicule correctement : bonjour les PV…Alors dorénavant, je fais appel soit à un taxi soit à un chauffeur privé pour tous les rendez-vous importants, où je risque des galères de parking. Un taxi gris m’attend en bas de mon immeuble lorsque je descends. Marie-Claire, une amie qui souhaite financer son entreprise est également là. Je l’ai encouragée à venir assister à cette dernière journée du Salon des entrepreneurs au Palais des Congrès pour qu’elle ait un maximum d’informations afin de sauter le pas.Beaucoup d’embouteillages comme je l’avais imaginé, mais nous arrivons un peu avant 9 heures. J’ai rendez-vous entre autres avec Valérie Maury, de la Plateforme RH (ressources humaines), une structure innovante financée par la région qui accompagne les petites et moyennes entreprises en matière de ressources humaines.Déjà un monde fou fait la queue lorsque nous nous engouffrons dans le hall. J’entends quelqu’un m’appeler « Madame Nguembock, vous êtes déjà là. Content de vous accueillir ». C’est Pierre Capron, responsable de Val-de-Marne Actif pour l’Initiative (VMAPI), une structure de financement qui m’avait octroyé un prêt d’honneur assorti de la garantie FGIF (fonds de garantie à l’initiative des femmes) sur un prêt bancaire.Table ronde sur le financement aux entrepreneursJe suis invitée ce matin à participer à la table ronde sur les financements aux entrepreneurs. J’ai donc la lourde tâche de témoigner à double titre car ayant bénéficié aussi bien des services de financement de VMAPI que de l’accompagnement de la Plateforme RH. Les badges faits, je me dirige vers l’escalator et nous montons au troisième étage, direction la salle 343.Il est 9 h 10, ce qui nous laisse une vingtaine de minutes avant le démarrage de la table ronde. Les participants commencent à arriver ; la salle se remplit ; l’animateur arrive. À 9 h 35, la table ronde démarre. Les six intervenants dont moi-même sont présentés les uns après les autres ; les prises de parole se succèdent et je clôture les débats.Le refus de subirJe présente rapidement les raisons qui m’ont amenée à entreprendre, à savoir mon refus de subir une discrimination au travail. J’ai d’abord essayé avec pas mal de difficultés de trouver un emploi à la hauteur de mes compétences et de mes aspirations professionnelles. Une fois quelque chose d’acceptable trouvé, les barrières de l’évolution de carrière se sont dressées et je n’ai pas eu d’autre choix que de réagir. Ma réaction a été non pas de me laisser sombrer dans la dépression, mais de créer ma propre activité. Ensuite, j’ai évoqué les difficultés que la plupart de jeunes créateurs rencontrent et les dispositifs qui peuvent s’offrir à eux pour relever le défi de réussir leur projet.La Plateforme RH est pour moi un interlocuteur privilégié qui m’a accompagné dans des problématiques de recrutement (comment rédiger une offre d’emploi, la préparation à l’entretien d’embauche, les bonnes questions à poser, le cadre légal, la médecine du travail) la formation aux dirigeants (le droit du travail entre autres) ; mais c’est aussi un réseau important qui fait la mise en relation entre différents acteurs économiques.Je termine mon speech avec le prêt d’honneur et la garantie FGIF dont j’ai bénéficié ; des aides précieuses qui m’ont servi pour soutenir ma trésorerie et faciliter l’obtention du prêt bancaire sans caution personnelle. S’ensuivent quelques questions puis rencontres avec les futurs entrepreneurs.Des conseils en recrutementUne future jeune fondatrice de crèche me demande des conseils pour préparer l’accueil d’enfants handicapés et l’embauche de personnel en situation de handicap. Rendez-vous calé, il est 11 heures, l’heure d’une nouvelle conférence dans la même salle : le branding et la stratégie de marque.À la fin des prises de parole, je suis un peu perplexe car je viens de protéger ma marque « Piétinons les Préjugés » à mon nom suivant les conseils de mon interlocutrice à l’Institut national de la propriété industrielle (INPI). Or je viens d’entendre qu’il vaut mieux déposer sa marque au nom de la société.Juste le temps de faire quelques échanges de cartes de visite, il est déjà 13 heures ; il faut maintenant trouver un lieu pour se poser et déjeuner avant la prochaine conférence prévue à 14 h 30 que j’attends avec impatience : « Réussir sa campagne de crowdfunding ». Une file d’attente interminable dans le premier bistrot.Pendant que je demande à mon amie Marie-Claire si je fais jouer ma carte de priorité, une serveuse annonce à tout le monde qu’ils sont en rupture de stock et qu’il faut aller ailleurs. On regarde le plan pour voir une autre option ; trouvée à l’étage en dessous. Là aussi il y a une grande queue, mais je me dirige directement en tête de queue et m’excuse auprès de ceux qui étaient déjà là en leur annonçant mon intention de passer en priorité. Marie-Claire est hésitante et je l’invite à me rejoindre sans gêne car nous sommes ensemble et ce serait ridicule que je me fasse servir et pas elle.Trouver sa placeToutes les places sont prises, nous finissons par manger devant le guichet fermé d’une agence de voyage. Je m’adosse sur le comptoir pour avaler ma pizza. À 14 heures, nous nettoyons notre table de fortune et nous nous dirigeons à l’étage supérieur pour voir quelques stands avant la conférence tant attendue.Un stop rapide devant deux ou trois stands, et nous nous dirigeons vers la salle de la prochaine conférence pendant qu’il est encore temps car j’imagine qu’elle sera prisée. Il est à peine 14 h 15, et la salle est, en effet, archi-pleine. Dans l’amphithéâtre, plus aucune place du moins sur les vingt premières rangées, exceptée la première où est posée une note mentionnant « RÉSERVÉE ».Marie-Claire commence à se diriger vers l’arrière de la salle, je lui annonce qu’on va prendre les places aux premiers rangs et peu importe si elles sont réservées, il faut bien qu’on pense aussi aux personnes handicapées. Quand je m’installe, une jeune femme du protocole vient me voir pour m’annoncer ce que j’ai déjà lu. Je lui dis que je suis désolée car je souhaite suivre cette conférence et je ne saurais le faire debout. Alors à moins qu’elle ne me trouve une autre place, je resterai là.Elle m’apprend qu’elle ne peut pas m’autoriser à y rester : les places sont réservées à une ministre et son cabinet. On m’invite finalement à me déplacer sur la rangée à droite. La conférence commence avec quelques minutes de retard. Passionnante comme je l’avais imaginée. Bien que j’eusse déjà la plupart des informations données, les différents témoignages viennent conforter mon choix de me lancer dans quelques petites semaines dans cette audacieuse aventure.Lancer la campagne de crowdfoundingJe prépare actuellement le lancement d’une campagne de crowdfunding pour financer une exposition urbaine autour de « Piétinons les Préjugés ». Echange de cartes de visite à nouveau ; je tiens à prendre la carte des cofondateurs ou dirigeants de certaines plateformes qui vont me servir prochainement. Petits échanges avec quelques personnes et nous retournons voir les stands.Pendant la visite, je rencontre plusieurs personnes qui me reconnaissent ; ça fait plaisir. Il n’est pas loin de 18 heures lorsque nous décidons de prendre congé. Cinq minutes de marche, le temps d’aller à l’extérieur et de chercher une borne de taxi et hop, destination chez moi où j’arrive autour de 18 h 30. Le temps d’une pause et je suis devant l’ordinateur pour répondre aux mails urgents entre 19 et 20 heures.À 20 heures, je m’arrête une quarantaine de minutes avant de me replonger dans le dossier crowdfunding pour en finaliser la stratégie, revoir la notoriété des différentes plateformes correspondant à ma sensibilité et à mon projet. J’écris ensuite quelques mails pour fixer dans les esprits ma rencontre avec quelques personnes au salon.À 1 h 20, j’éteins l’ordinateur.Suite de ce témoignage : à lire mardi 3 mars sur lemonde.fr/emploiMargherita Nasi (Propos recueillis par)Journaliste au Monde 26.02.2015 à 14h00 • Mis à jour le27.02.2015 à 16h08 | Ghaleb Bencheikh (Islamologue et écrivain) Après la tragédie qui a ébranlé notre nation en début d’année civile où l’élément islamique était « violemment » impliqué, nous voilà confrontés à la question épineuse des instances représentatives du culte islamique en France. Rappelons que chez les puristes l’adjectif « musulman » ne qualifie que celui qui est animé et doué de raison. Ce seront alors, les hommes et les femmes, la communauté ou les peuples et non pas les instituts ni le culte ni les conseils !Cette question est encore une fois posée avec une grande acuité. D’ailleurs, le simple fait qu’elle ressurgisse avec insistance marque ipso facto la faillite du Conseil existant. Elle en souligne l’impuissance et la déficience.Alors, il est temps de mettre à profit l’effervescence cérébrale autour de ce débat pour mettre un peu d’ordre dans le fatras idéel qui y prévaut. A commencer par tenir une réflexion de fond sur ce qui est considéré, non sans raison, comme la clé de voûte de nos institutions républicaines.En effet, cela aura le mérite d’apaiser les tensions et de voir un peu plus clair à propos d’un concept en mutation : la laïcité. Elle n’est plus un concept autosuffisant dès lors qu’elle nécessite l’adjonction d’épithètes comme positive, ouverte, intelligente, indifférente, inclusive, et en creux, de certains antonymes négatifs, fermée, combative, exclusive, pour être mieux cernée.Enjeu du jeu politiqueCette réflexion est d’autant plus nécessaire que l’évolution interne à notre démocratie n’a pas été accompagnée d’un investissement intellectuel conséquent. Le caractère, désormais imprécis, des nouvelles et différentes conceptions affichées de la laïcité rend compte de l’incertitude dans laquelle nous nous sommes retrouvés depuis quelques années.Une analyse affinée doit être menée au moins à trois niveaux : celui de l’organisation politique, dont découle, ensuite, une redéfinition de la place et du rôle de la religion dans l’espace démocratique ; celui du sens général attribué au principe même de laïcité, lui aussi tributaire des conjonctures et de l’évolution de l’agencement de la société ; celui, enfin, concernant les consciences croyantes des citoyens, selon qu’elles reconnaissent ou dénient à ce principe une fécondité spirituelle engageant leur expérience de foi.Tant et si bien que lorsqu’il était requis de l’individu de se fondre dans la communauté nationale, en se montrant discret sur ses singularités afin d’accéder à l’état d’être citoyen in abstracto de ses appartenances en tant que sujet de droit, jouissant des libertés fondamentales, l’islamisme politique contemporain, en l’occurrence, promeut, à l’opposé, ses particularités, notamment confessionnelles, comme une revendication politico-identitaire. Elles deviennent alors un enjeu du jeu politique. C’est ce que les pouvoirs publics tentent d’organiser avec les citoyens français de confession islamique.Sauf qu’en toute rigueur, une compréhension stricto sensu de la laïcité implique qu’il n’y a aucune raison de voir ces pouvoirs publics s’immiscer dans la gestion d’un culte quel qu’il soit… Néanmoins, une approche lato sensu de ces faits nous ferait admettre que l’autorité publique n’a pas épuisé le principe régulateur des sociétés ouvertes sur la diversité des options religieuses et métaphysiques.Hiérarques autoproclamésA ce sujet, le ministre de l’intérieur, garant des libertés publiques, qui cherche à avoir des interlocuteurs privilégiés parlant au nom de la tradition religieuse islamique en France est plus que légitime. La difficulté réside dans la confusion entre « représenter » les Français musulmans et « présider » une instance qui gère la pratique de leur culte. C’est que nous ne sommes pas dans le même registre.Dans un premier cas, les citoyens musulmans ne seront et ne pourront être représentés que par leurs élus dans toutes les strates de la vie publique – à ce sujet, il vaut mieux, pour notre démocratie, que le collège électoral soit conforme au collège électif. Et dans un second cas, il s’agit de susciter parmi la frange islamique de la nation des hommes et des femmes qui aient la compétence, la connaissance, l’envergure et la stature d’être des pôles autour desquels s’agrègent les fidèles. L’autorité publique dont l’intervention doit être minimaliste pourrait jouer, en l’espèce, le rôle d’une simple catalyse.Au-delà de l’intervention de l’administration, c’est son interventionnisme – avec cette idée que le suffixe « isme » étouffe la racine – qui est préjudiciable. Ce sera le cas tant qu’il n’y aura pas un sursaut salvateur de la part des citoyens musulmans pour s’organiser eux-mêmes en sociétés savantes et en instances de gestion de leur culte. Sinon, la nature ayant horreur du vide, on aura des hiérarques autoproclamés d’un côté, et de l’autre, l’immixtion du politique. Il est à craindre que nous ne soyons toujours pas sortis de cette ornière.Sans m’appesantir sur des pratiques que nous brocardons dans les républiques bananières, il y a lieu de ne pas reproduire le scénario de ce qu’on a appelé le « conclave de Nainville-les-Roches ». En ce sens qu’un ancien ministre de l’intérieur, connu pour son hyperdynamisme, avait réuni les membres d’une consultation dans un château de la République pour faire de ces consultants des opérateurs !Proie facile des idéologuesIl nomme le bureau de la future instance dénommée « Conseil français du culte musulman » (CFCM) en imposant des acteurs alors que le scrutin organisé post eventum n’a pas corroboré ledit bureau. Pire, la situation se représente à l’issue du premier mandat et la même décision politique maintient avec autoritarisme un président sans aucune légitimité « démocratique ». Et, le mandat d’après souffrit d’autres travers et anomalies. C’est que le résultat des votes des fidèles s’obstinait à ne pas entériner le bureau voulu par l’administration !Plus grave encore, le bureau du CFCM est la seule instance de type cultuel à être cornaquée depuis la place Beauvau. Chose inimaginable pour nos compatriotes juifs et leur consistoire ou pour nos compatriotes catholiques et leur conférence épiscopale. Enfin, les péripéties du CFCM sont connues de tous et notamment des citoyens musulmans qui avaient affiché leur désaffection. Ils ne se reconnaissent nullement dans des personnages falots et insignifiants sans aucune compétence théologique ni connaissance de la liturgie islamique.Aussi, ne faut-il pas s’étonner que des jeunes gens et des demoiselles n’ayant pas trouvé de modèles identificatoires ni vu leur détresse morale et leur quête spirituelle prises en charge, soient la proie facile des idéologues sermonnaires doctrinaires et que surgissent, dans le débat public, des logorrhées dégénérées sur le port du voile ; sur la non-mixité dans les piscines municipales ; sur le fait de récuser le médecin de l’autre sexe ; sur les demandes spécifiques pour une pratique aménagée du jeûne du mois de ramadan; sur le primat de la charia religieuse par rapport aux lois de la République, toutes débitées particulièrement par des imams autoproclamés, incultes et ignares.S’ils étaient eux-mêmes éduqués, formés à l’esprit gallican, instruits, férus de sciences humaines, fins connaisseurs de leur propre théologie, ils n’auraient point proféré les billevesées et les fadaises qui confirment les préjugés dont ils sont victimes. Tout est dans l’acquisition du savoir et dans la culture. Elles sont indispensables pour les imams-thérapeutes qui prétendent « soigner » les âmes de leurs fidèles. En réalité, il est requis des imams d’être simplement de bons liturges, savoir conduire un office et présider une liturgie.Ghaleb Bencheikh (Islamologue et écrivain) 09.02.2015 à 17h49 • Mis à jour le09.02.2015 à 17h59 Un homme de 38 ans a été interpellé, lundi 9 février, après avoir tenté de brûler un drapeau israélien devant l'Hyper Cacher de Paris (12e arrondissement), lieu de la prise d'otages où quatre personnes avaient été tuées par Amedy Coulibaly le 9 janvier.L'homme est connu de la police pour des affaires de « destructions volontaires ». Il a été interpellé « en flagrant délit » par des policiers de la direction de l'ordre public et de la circulation (DOPC), puis placé en garde à vue. 09.02.2015 à 17h21 • Mis à jour le09.02.2015 à 17h40 Presque trois fois plus qu'en 2010. La directrice de l'administration pénitentiaire, Isabelle Gorce, a annoncé lundi 9 février que quelque 27 524 téléphones portables ou puces ont été saisis en détention en 2014, contre 10 990 en 2010 et 20 532 en 2012. Isabelle Gorce, auditionnée à l'Assemblée nationale par la commission d'enquête sur la surveillance des filières et des individus djihadistes, a reconnu qu'il s'agissait d'« un véritable fléau ». « Beaucoup de téléphones portables sont extrêmement miniaturisés et peuvent rentrer de façon très très facile », n'étant pas détectables par un portique à masse métallique – le plus courant – a précisé la directrice de l'administration pénitentiaire.BROUILLEURS PEU EFFICACES« Nous pensons qu'aujourd'hui, la meilleure solution, c'est le brouillage, parce que cela permet d'empêcher l'utilisation », a indiqué Mme Gorce, précisant que 628 brouilleurs étaient actuellement installés dans les établissements français. Le modèle utilisé aujourd'hui n'est pas « extrêmement efficace », a-t-elle toutefois tempéré, car ces appareils ne permettent pas de brouiller le nouveau réseau 4G et ont l'inconvénient de perturber parfois le réseau de communication entre surveillants.Pour y remédier, l'administration pénitentiaire teste actuellement un nouveau modèle conçu par le groupe de haute technologie Thales et adapté à l'univers carcéral dans deux établissements franciliens. Il permet notamment de brouiller les communications dans des « zones beaucoup plus restreintes », a expliqué Bruno Clément-Petremann, responsable du renseignement pénitentiaire, qui était également auditionné.Lire : La nouvelle contrôleuse des prisons favorable à l'autorisation des téléphones portables 09.02.2015 à 16h23 • Mis à jour le 09.02.2015 à 18h44Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/02/09/la-lmde-placee-sous-sauvegarde-de-justice-pour-six-mois_4572920_4401467.html"data-title="La LMDE placée sous sauvegarde de justice pour six mois"data-picture="http://s1.lemde.fr/image/2013/02/18/400x300/1834383_7_0650_le-logo-de-la-mutuelle-des-etudiants-lmde_4f13d6c71df683a57641fa841cddbe10.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/02/09/la-lmde-placee-sous-sauvegarde-de-justice-pour-six-mois_4572920_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false"La Mutuelle des étudiants (LMDE), née sur les ruines de la MNEF, a été placée, lundi 9 février, sous sauvegarde de justice par le tribunal de grande instance de Créteil, pour éviter une procédure de liquidation judiciaire à court terme.Lire la note de blog : La LMDE ou la procrastination à la françaiseLe juge a donné six mois à son administratrice provisoire, Anne-Marie Cozien, pour redresser la situation de la LMDE, première mutuelle étudiante avec 920 000 affiliés, dont l'ardoise colossale s'élève à 35 millions d'euros de dettes, dont 5 millions d'euros uniquement pour les remboursement de frais de santé des étudiants.« TOUS LES ÉTUDIANTS SERONT REMBOURSÉS DE LEURS FRAIS DE SANTÉ »A ce passif se sont ajoutés des problèmes techniques – délais de remboursement de plus en plus longs, cartes vitales adressées tardivement – mis en avant notamment dans un rapport de la Cour des comptes publié en 2013, et à l'origine de la colère des étudiants et de leurs familles.Pour Anne-Marie Cozien, le salut ne peut venir que de la sauvegarde. Cela permet « le gel des dettes antérieures » à la décision de justice et « la nomination d'un administrateur judiciaire », pour prendre les décisions les plus importantes, en vue d'un plan de sauvetage. Pendant cette procédure, « tous les étudiants seront remboursés de leurs frais de santé », a-t-elle assuré.La LMDE était déjà placée sous administration provisoire depuis juillet, sur décision de l'autorité de contrôle prudencielle (ACPR), alarmée par la situation financière de l'organisme.UN CONTRE-PLAN DE REPRISE ?Cette procédure de sauvegarde permet à Mme Cozien de mettre la pression sur les différents acteurs du dossier, alors que le calendrier presse. La sauvegarde pousse en effet les créanciers à rediscuter de leurs prétentions, voire à présenter un contre-plan de reprise, et peut rassurer les candidats à la reprise qu'un passif de 35 millions d'euros impressionnerait.Toutes les composantes du dossier sont en effet liées : pour finaliser la reprise par la CNAM de 480 salariés, il faut que les missions qui continueront d'être assurées par la LMDE (prévention, recrutement des étudiants, partie complémentaire) repartent sur des bases assainies.Lire aussi : Mutuelles étudiantes : les finances malades de la LMDE width="314" height="157" alt="L'Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/02/09/314x157/4573088_3_c044_l-institut-d-etudes-politiques_26f39de4d69b52f1a754c40a1e63346e.jpg" Comment faire son choix entre Sciences Po et les neuf IEP régionaux Des élèves de seconde de la région parisenne ont analysé en classe, avec deux de leurs professeurs, les vidéos circulant sur le Web remettant en cause les attentats du 7 janvier contre « Charlie Hebdo ». width="314" height="157" alt="26e Semaine de la presse et des médias dans l’école, du 23 au 28 mars." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/02/09/314x157/4572866_3_a80b_26e-semaine-de-la-presse-et-des-medias-dans_f527f9dc327e3b0604daa11b91e03758.png" La liberté d'expression, thème de la 26e Semaine de la presse dans l'école Cette mesure s'inscrit plus largement dans une politique de lutte contre le harcèlement et les agressions sexuelles sur les campus américains. width="314" height="157" alt="Extrait de la campagne de prévention au cyber harcèlement " src="http://s1.lemde.fr/image/2015/02/09/314x157/4572593_3_91c0_extrait-de-la-campagne-de-prevention-au-cyber_cb9ff48bcdc09cf9c243dff1488b12d2.png" Cyberharcèlement : une vidéo pour sensibiliser les parents 09.02.2015 à 15h29 • Mis à jour le09.02.2015 à 18h26 | Aurélie Collas La « grande mobilisation de l’école pour les valeurs de la République », lancée après les attentats des 7, 8 et 9 janvier, continue. Le « plan d’action », annoncé le 22 janvier, n’est qu’une étape du processus. C’est le message qu’a souhaité envoyer, lundi 9 février, le gouvernement. A l’occasion d’une réunion de préfets et de recteurs, à Paris, le premier ministre, Manuel Valls, et la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, ont lancé les « assises de l’école pour les valeurs de la République ».L’objectif : « mutualiser les analyses, expériences et propositions pour compléter et assurer la mise en œuvre des premières mesures annoncées le 22 janvier », indique la Rue de Grenelle. L’occasion, aussi, de faire un point d’étape sur ces mesures.Des assises de l’écoleCes assises doivent permettre de faire réfléchir l’ensemble de la communauté éducative et ses partenaires – collectivités territoriales, associations, acteurs économiques… – à la manière dont l’école peut faire vivre et partager les valeurs de la République. Partout en France, à compter du 16 février, des réunions seront organisées – d’abord au niveau local puis départemental –, avant la présentation, à la mi-mai, d’une synthèse nationale.Un livret « anti-radicalisation »Le gouvernement a assigné à l’école la mission de prévenir la radicalisation. Pour aider les équipes à détecter certains « signes d’alerte », le ministère a dévoilé, le 9 février, son « livret de prévention de la radicalisation des jeunes ».Parmi ces signes, le document mentionne des « ruptures » avec les camarades, la famille et l’école (contestations répétées d’enseignements, absentéisme, déscolarisation soudaine), des « nouveaux comportements » alimentaires ou vestimentaires, le repli sur soi, des « propos antisociaux virulents ou violents », la « condamnation » de la société occidentale et un « intérêt soudain pour telle religion ou idéologie »... Dans la boîte à outils « anti-radicalisation » figure aussi un numéro vert et un formulaire en ligne sur le site Stop djihadisme pour signaler les « situations inquiétantes ».Une « réserve citoyenne » par académieA compter du 9 février, des citoyens volontaires – professionnels, retraités, bénévoles associatifs, étudiants - peuvent se préinscrire aux « réserves citoyennes » de l’éducation nationale. A partir du printemps, chaque rectorat disposera d’une réserve, à laquelle les enseignants pourront faire appel pour illustrer, en classe, leur enseignement dans divers domaines : citoyenneté, actualité et médias, droit, environnement, histoire et mémoire, santé…Des réservistes citoyens bientôt dans les écolesUne formation des maîtres renforcée En réponse aux incidents survenus en classe pendant la minute de silence en hommage aux victimes de Charlie Hebdo et aux besoins d’accompagnement des professeurs, exprimés par certains syndicats, le ministère de l’éducation a rappelé, le 9 février, que 1 000 formateurs à la laïcité et l’enseignement moral et civique seront formés en mars et avril. A leur tour, ils interviendront auprès des enseignants et personnels d’éducation d’avril à juin. « D’ici la fin de l’année, 300 000 enseignants [sur quelque 800 000] auront été formés », assure le ministère. La laïcité et l’enseignement laïque du fait religieux devront aussi prendre plus de place dans la formation initiale des professeurs. De nouvelles ressources pédagogiques seront élaborées.Rituels républicainsLa laïcité sera célébrée dans les écoles le 9 décembre, date d’anniversaire de la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat. Elle a été organisée une première fois en décembre 2014. Autre rituel : la semaine d’éducation contre le racisme et l’antisémitisme (du 16 au 21 mars cette année), qu’il est question de « relancer ».Un « parcours citoyen »La formation du citoyen ne passera pas uniquement par le nouveau programme d’enseignement moral et civique, qui entrera en vigueur à la rentrée 2015, mais par une éducation aux médias. Le ministère est en train de préparer une circulaire pour encourager le développement des médias scolaires – radios, journaux, blogs. La Rue de Grenelle entend aussi développer les conseils de collégiens et les conseils d’enfants au primaire, sur le modèle des conseils de la vie lycéenne.Lutte contre les inégalitésScolarisation des enfants de moins de 3 ans dans les zones défavorisées, lutte contre le décrochage scolaire, à laquelle François Hollande a promis de nouveaux moyens lors de sa conférence de presse le 5 février… La batterie de mesures pour lutter contre les inégalités et favoriser la mixité sociale reste mince et, pour l’heure, peu concrète.Seule nouveauté annoncée le 9 février, la création d’un « pôle de stages » dans chaque « bassin d’éducation et de formation » pour « collecter et suivre les offres émanant des entreprises ». Rien de précis non plus sur la future réforme de la carte scolaire, hormis un état des lieux de la mixité dans les collèges qui sera établi avec les conseils généraux.Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Chambraud  lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_youtube#IoYd7As6UgU"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "youtube", id: "IoYd7As6UgU", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});Voir aussi la version longue de la vidéoLe pape François a rendu une visite surprise à des migrants, pour la plupart d’origine latino-américaine, hébergés dans un bidonville de Pietralata, un quartier au Nord-Est de Rome, dimanche 8 février. Selon Reuters, le pape s’y est arrêté alors qu’il se rendait à la paroisse voisine de San Michele Arcangelo, qui vient en aide à ces migrants.A son arrivée, il a rapidement été entouré par les habitants qui se trouvaient dans ce camp. Comme à son habitude, il a posé ses mains sur leur tête, serré les mains qui se tendaient et embrassé les bébés. « Il mange bien, hein ! », a-t-il lancé au père de l’un d’entre eux. Puis il a fait réciter le Notre père à la petite foule qui l’avait entouré, avant de la bénir.Lorsqu’il était évêque de Buenos Aires, Jorge Mario Bergoglio était connu pour se rendre fréquemment dans les villas miserias (bidonvilles) de la capitale argentine. Depuis son élection, il met l’accent sur la nécessité pour l’Eglise catholique d’être proche des plus pauvres et, pour ses pasteurs, d’avoir « l’odeur de leurs brebis ».Le pape défend la famille traditionnelle et les pauvres à Manille Cécile ChambraudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 09.02.2015 à 12h20 • Mis à jour le 09.02.2015 à 12h20Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/bac-lycee/article/2015/02/09/cyberharcelement-une-video-pour-sensibiliser-les-parents_4572585_4401467.html"data-title="Cyberharcèlement : une vidéo pour sensibiliser les parents"data-picture="http://s1.lemde.fr/image/2015/02/09/400x300/4572593_7_a067_extrait-de-la-campagne-de-prevention-au-cyber_b06616af404295406345c535889f196c.png" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/bac-lycee/article/2015/02/09/cyberharcelement-une-video-pour-sensibiliser-les-parents_4572585_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false"« Imaginez que votre enfant vous parle comme il parle déjà peut-être sur Internet » : voici le slogan d'une campagne vidéo du label Respect Zone pour sensibiliser les parents à la question du cyberharcèlement, qui touche un jeune Français sur cinq au collège.Lire également  : Un collégien sur cinq a été victime de « cyberviolence »Ce clip, réalisé gratuitement par Clarisse Canteloupe, sera diffusé au cinéma et à la télévision à partir de mardi 10 février, date de la Journée de l'Internet sans crainte.Créé l'an dernier par l'association Initiative de prévention de la haine, Respect Zone a pour vocation de sensibiliser les internautes aux insultes et au harcèlement sur Internet. Le label, représenté par deux mains formant un cœur, s'accompagne d'une « charte contre la cyberviolence ».  Tout un chacun est invité à télécharger le logo Respect Zone et à l'apposer sur son site, son blog, sa page Facebook ou son fil Twitter.A lire également, notre entretien avec la présidente de l'Observatoire international de la violence à l'école, Catherine Blaya, sur le phénomène et la manière de lutter contre lui : Comment combattre la cyberviolence à l'école ?Inès Belgacem width="314" height="157" alt="L'Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/02/09/314x157/4573088_3_c044_l-institut-d-etudes-politiques_26f39de4d69b52f1a754c40a1e63346e.jpg" Comment faire son choix entre Sciences Po et les neuf IEP régionaux Des élèves de seconde de la région parisenne ont analysé en classe, avec deux de leurs professeurs, les vidéos circulant sur le Web remettant en cause les attentats du 7 janvier contre « Charlie Hebdo ». width="314" height="157" alt="26e Semaine de la presse et des médias dans l’école, du 23 au 28 mars." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/02/09/314x157/4572866_3_a80b_26e-semaine-de-la-presse-et-des-medias-dans_f527f9dc327e3b0604daa11b91e03758.png" La liberté d'expression, thème de la 26e Semaine de la presse dans l'école Les dettes de la première mutuelle étudiante s'élèvent à 35 millions d'euros, dont 5 millions d'euros uniquement pour les remboursement de frais de santé des étudiants. width="314" height="157" alt="Une porte d'entrée de l'université Harvard fermée par des chaînes." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/02/09/314x157/4572589_3_dce6_une-porte-d-entree-de-l-universite-harvard-f_dea84f9374ac88d72c2c468772d3073a.jpg" Harvard interdit les relations sexuelles entre professeurs et étudiants 09.02.2015 à 10h23 • Mis à jour le09.02.2015 à 18h08 | Franck Johannès Le procès Bettencourt, après deux petites semaines de débats à Bordeaux, a connu mercredi 4 février une sorte d'acmé, après l'audition d'un extrait des enregistrements clandestins du majordome de Liliane Bettencourt, l'héritière de L'Oréal. Vingt minutes, captées en douce le 4 mars 2010, qui ont ruiné le subtil échafaudage monté depuis cinq ans par la défense.Lire aussi : Si vous n'avez rien suivi à l'affaire BettencourtLa vieille dame a alors 87 ans, elle ne s'est guère remise d'une mauvaise chute en septembre 2006 avec son époux aux Baléares. Lui a l'épaule cassée, elle a perdu le sens de l'orientation, se trompe de pièce dans son propre appartement, se croit aux Seychelles quand elle est à Neuilly, ne reconnaît pas sa copine Lucienne, qu'elle appelle tous les jours depuis cinquante ans. Tout le monde l'a remarqué – sauf les dix prévenus qui comparaissent depuis le 26 janvier devant le tribunal de Bordeaux pour « abus de faiblesse » et ont bénéficié de ce que les magistrats appellent pudiquement ses « libéralités » – en clair, qui s'en sont mis plein les poches.Cela n'a pas beaucoup gêné Liliane : sa fortune est évaluée entre 17 et 19 milliards d'euros, et elle touche chaque année 400 autres millions de dividendes. Elle a donné toutes ses actions à sa fille Françoise Meyers, mais il lui reste de quoi voir venir, et une petite cour d'intrigants a bien vu le bénéfice qu'ils en pouvaient tirer et de quel côté leur tartine était beurrée.Une vieille dame qui signe à l'aveugleCe 4 mars 2010, Pascal Bonnefoy, le majordome de madame, a une fois encore glissé un micro derrière le fauteuil de la vieille dame lors d'une rencontre avec Patrice de Maistre, son très compétent gestionnaire de fortune. La défense de l'homme d'affaires a très curieusement souhaité faire entendre l'enregistrement au tribunal, et l'effet a été terrible : la pauvre Liliane ânonne quelques mots, elle a un mal fou à articuler, n'entend pas grand-chose et signe à l'aveugle une brassée de contrats qu'elle n'a matériellement pas le temps de lire, si tant est qu'elle en ait encore la force.Patrice de Maistre, lui, est parfaitement à l'aise et visiblement pressé. Il la noie dans un tourbillon de paroles, lui dit de signer là et là, pour un appartement, pour un quatuor musical, un monsieur qui, paraît-il, bataille contre l'illettrisme, et quelques amis de l'UMP, Valérie Pécresse, Eric Woerth et Nicolas Sarkozy qui récupèrent chacun 7 500 euros – c'est peu, mais comme dit Patrice de Maistre, « en ce moment, il faut qu'on ait des amis. Je pense que c'est bien, c'est pas cher et ils apprécient. Bon, ça, c'est fait ».Il en profite aussi pour lui faire augmenter ses honoraires, déjà confortables – il gagnait 1,2 million d'euros par an, il passe en dix minutes à 2 millions – il a déjà obtenu 8 millions deux ans plus tôt « pour ses vieux jours ». Habilement placés, ils devraient lui rapporter 250 000 euros par mois pour sa retraite.Le récit (en édition abonnés) : Procès Bettencourt : la vieille dame et l’indigne de MaistreLe président prend les faits en amontL'autre tête d'affiche du procès est évidemment le photographe François-Marie Banier. Qui a tenu les premiers jours la dragée haute au tribunal ; l'homme est drôle, culotté, d'un aplomb colossal, et doté d'un certain panache qui s'est peu à peu effrité au fil des audiences. Le président Denis Roucou ne peut visiblement pas le supporter, et n'arrive guère à le dissimuler. Mais le magistrat a une méthode : il prend les faits très en amont, bien plus tôt que ce qu'on reproche effectivement aux prévenus. L'abus de faiblesse, après moult expertises, remonte pour la justice à septembre 2006, mais il arrive qu'il y ait des doutes sur les années précédentes.C'est-à-dire que tous les millions distribués par Liliane Bettencourt à son entourage ne constituent pas un délit avant septembre 2006 : après tout, chacun fait ce qu'il veut de son argent. François-Marie Banier a ainsi touché 108 millions d'euros avant 2006 (au moins 450 millions après) et le président a pris un malin plaisir à détailler chaque donation de la vieille dame, ses assurances-vie, ses dons de tableaux.Lire : Procès Bettencourt #4. L’étonnant monsieur BanierCe n'est pas poursuivable, mais cela crée assurément l'ambiance. A la grande fureur des avocats, qui n'ont pas d'autres choix que de pinailler sur un point ou un autre, mais qui sentent leurs clients s'enfoncer doucement dans les sables mouvants. Le photographe s'est battu pied à pied – les domestiques de Liliane qui disent du mal de lui ont été achetés par la fille de Liliane, ses propres gens de maison sont « des dingues », les amis de la vieille dame, de vieilles pies jalouses, ses propres notes peu amènes sur Liliane ou André Bettencourt, le vieil époux qui tarde « à clamser », des licences d'artiste, que le tribunal ne peut pas comprendre.Mais François-Marie Banier est tombé de son escabeau mardi 4 février au matin, lorsqu'il est apparu bien nettement que faute d'avoir pu se faire adopter par la vieille dame, il a manœuvré pour en devenir le légataire universel. Le photographe nie hautement avoir voulu se faire adopter, et balaie les témoignages qui disent qu'André Bettencourt était à peine froid (il est mort à 6 heures du matin) qu'il mettait déjà le sujet sur le tapis au déjeuner. L'adoption posait un problème – il aurait fallu passer devant un juge. L'héritage est plus facile : il suffit de deux notaires complaisants, le sien, qui pour une raison obscure, n'a pas été renvoyé devant le tribunal, et Me Jean-Michel Normand, maître patelin s'il en est, un bon vieux monsieur sympathique blanchi sous le harnais et qui a réponse à tout.Le récit (en édition abonnés) : Quand M. Banier voulait se faire adopter par Liliane BettencourtL'affaire a été rondement menée. Le 11 décembre 2007, moins d'un mois après la mort d'André Bettencourt, François-Marie déjeune avec la veuve et son notaire personnel ; on siffle entre la poire et le fromage l'aimable Me Normand pour obtenir un rendez-vous en début d'après-midi. Il tape un « testament authentique » qui fait de François-Marie le légataire universel de la milliardaire, et son ami, le jeune Martin d'Orgeval, le légataire en second, si d'aventure son compagnon venait à trépasser – comme ils ont vingt-six ans d'écart, la chose était possible. Personne ne prend le temps de boire un verre pour fêter ça – contre toutes les habitudes, s'émeut le notaire – et François-Marie rasséréné, repart avec quelques milliards en poche dont 1,5 milliard d'actions L'Oréal que Liliane détenait dans une holding.Le testament, une « connerie » selon Me NormandLe malheureux Me Normand assure aujourd'hui qu'il a fait signer l'acte en songeant dans son for intérieur que c'était « une connerie » mais sans rien dire de bien fort à l'extérieur. « J'ai senti une détermination absolue chez cette femme, assure le vieux monsieur, mais cette disposition m'a tétanisé. Pour moi, c'était un acte de violence pure. » Il assure n'avoir eu de cesse de faire révoquer la disposition, ce que le nouvel avocat de Mme Bettencourt, Georges Kiejman, a finalement obtenu en 2010, pour tenter d'éteindre l'incendie que n'auraient pas manqué d'allumer Françoise Meyers et ses enfants. La fille de la milliardaire a d'ailleurs porté plainte le 19 décembre 2007, et après mille procédures, est arrivée à ce premier procès devant le tribunal de Bordeaux – deux autres suivront.Chacun a un peu le sentiment que les dés sont jetés, et que Patrice de Maistre, François-Marie Banier et Jean-Michel Normand auront du mal à s'en tirer sans éraflures. Reste le cas de Claire Thibout, la comptable des Bettencourt et témoin clé de l'accusation, que les avocats de la défense attendent avec un fusil à lunettes. La dame s'est fait porter pâle, le tribunal lui a envoyé un expert, qui a estimé qu'elle risquait probablement de craquer mentalement à l'audience, et de s'effondrer seulement un peu si elle était entendue en visioconférence. Le président n'a pas encore pris de décision. Il y a encore de nombreux tiroirs nauséabonds à explorer.Lire aussi : Ce qu'il faut retenir de la première semaine du procès BettencourtFranck JohannèsJournaliste au Monde Isabelle Rey-Lefebvre Plus d’un tiers des municipalités assujetties à la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU) ne remplissent toujours pas leurs obligations de construction de logements sociaux. Et malgré les discours de fermeté, les préfets ne s’empressent pas de sanctionner les récalcitrants.« Notre responsabilité, la mienne, celle du gouvernement, c’est l’égalité entre les territoires », a scandé le président de la République, François Hollande, lors de sa conférence de presse du 5 février, rappelant ses objectifs : « La mixité sociale, la répartition de la population pour que les logements sociaux soient créés là où ils sont nécessaires mais pas seulement là où ils sont déjà présents. » Il a en outre précisé : « Nous devons faire en sorte que la loi SRU soit strictement appliquée, que les communes ne puissent s’en dégager et, s’il le faut, les sanctions seront renforcées, le pouvoir des préfets sera lui-même conforté pour prendre les décisions en matière de construction de logements dans ces villes-là. »François Hollande et son rendez-vous avec les banlieuesComme tous les trois ans, les préfets ont, à l’automne 2014, vérifié que chaque commune de leur département a bien construit son quota de logements sociaux pour la période 2011-2013. Mais le ministère tarde à publier ces résultats. D’après notre enquête et un premier bilan national que Le Monde s’est procuré, sur 1 021 communes assujetties à la loi SRU car comptant moins de 20 % de HLM, 369 (soit 36 %) n’ont pas réalisé leurs objectifs de construction, dont 240 même pas la moitié.Volontarisme des grandes villesLe résultat est décevant mais cependant meilleur que les précédents. Si le nombre de communes soumises à la loi SRU ne cesse de croître, la proportion de celles en infraction chute depuis 2002 : 51 %, pour 2002-2004 ; 45 % pour 2005-2007 ; 37 % en 2008-2010. L’autre bonne nouvelle, c’est que beaucoup de municipalités ont largement dépassé leur quota, puisque 90 000 logements étaient programmés et 140 000 ont été édifiés.Les villes-centres ont fait preuve de volontarisme, telles Toulouse (194 % de son objectif triennal de construction de HLM), Paris (266 %), Lyon (133 %), Bordeaux (149 %), Biarritz (106 %), Cannes (160 %), Marseille (233 %) ou Toulon (174 %). Des villes plutôt réticentes, comme Saint-Raphaël (Var, 102 %) ou Nice (84 %) s’y sont mises. Même des communes réputées hostiles ont fait un effort, comme Le Raincy (106 %) – « le Neuilly de la Seine-Saint-Denis » et dont l’ancien maire (UMP) Eric Raoult, jugeait la loi SRU « idiote et coûteuse » –, le très huppé Le Chesnay (Yvelines, 185 %) ou encore Le Perreux (Val-de-Marne, 126 %) – dont le député-maire, Gilles Carrez, qualifiait la loi SRU de « texte dangereux pour la qualité de vie et d’habitat des Français ».Plus de 240 communes peuvent, en revanche, être qualifiées de rebelles à la loi SRU, certaines même de récidivistes, et ont fait l’objet d’un constat de carence par les préfets. Mais en dépit des consignes de fermeté des ministres du logement successives, Cécile Duflot et Sylvia Pinel, et, aujourd’hui, du chef de l’Etat lui-même, force est de constater que la rigueur des préfets varie beaucoup d’un département à l’autre : moins de dix communes ont subi la peine maximale du quintuplement de leur pénalité, nouvelle mesure introduite par la loi Duflot sur la mobilisation foncière, du 18 janvier 2013.Contre la ghettoïsation, le ministre de la ville veut « faire appliquer la loi » sur le logement socialCharbonnières-les-Bains, au nord-ouest de Lyon, est dans ce cas : « Nous devons, chaque année, payer 350 000 euros de pénalité et, sur un budget de 6 millions, c’est très lourd », tempête Michel Rossi, adjoint au maire chargé de l’habitat. Cette ville thermale, avec moins de 10 % de logements sociaux, son casino et le tram-train qui la relie à Lyon, ne peut arguer d’un manque de foncier car la région, qui y avait installé ses services avant de déménager à Lyon, y possède un vaste terrain où construire 475 logements. Mais la nouvelle équipe municipale a précisément été élue, en mars 2014, parce qu’elle promettait de s’opposer à ce projet : « Nous ne sommes pas contre les logements aidés mais nous ne voulons pas d’une ville-dortoir et demandons des emplois, donc deux tiers de bureaux et un tiers de logements », argumente M. Rossi.Des préfets magnanimesDans les Alpes-Maritimes, département qui compte le moins de logements sociaux, 22 communes sur 56 ont été déclarées en carence, deux ont vu leur pénalité quintuplée et trois, triplée. Le Cannet, bourgade résidentielle des hauteurs de Cannes, mise en cause pour la seconde fois avec un taux de réalisation de 18 %, qui n’améliore guère sa proportion de 7 % de logements sociaux, paraît, elle, narguer les services préfectoraux. Sa maire, Michèle Tabarot, a, en 2013, mis en vente un terrain pour y édifier douze « éco-pavillons ». Pas un de plus, sinon elle aurait été obligée d’intégrer à ce programme 30 % de logements sociaux. Le préfet a bien tenté de préempter mais la maire a préféré retirer de la vente ce terrain, désormais en friche. La ville s’en sort pourtant bien, sans majoration de sa sanction.Dans les Bouches-du-Rhône, malgré le nombre de contrevenants (46 sur 62), le préfet a été magnanime : seules six communes, dont Les Pennes-Mirabeau, ont écopé d’une pénalité doublée. Dans le Morbihan, aucune des 13 (sur 19) communes en infraction n’est sanctionnée au-delà de la pénalité automatique.En région parisienne, le préfet du Val-de-Marne a, lui, triplé les pénalités de trois communes rétives : Ormesson-sur-Marne (1,5 % de logements sociaux) devra payer 900 000 euros par an, Périgny-sur-Yerres devra s’acquitter de 74 000 euros et l’éternelle récidiviste Saint-Maur-des-Fossés, qui plafonne à 7 % de logements sociaux, devra payer 3,5 millions d’euros par an de pénalité, mais son nouveau maire (UMP), Sylvain Berrios, s’est engagé à « redresser la barre ».L’apparente mansuétude de certains préfets doit beaucoup à la non-rétroactivité de la loi, qui ne permet le quintuplement de l’amende que sur la carence de la dernière année considérée. Des municipalités ont su jouer de cette subtilité, comme Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), qui n’a construit que 60 % des 719 logements attendus, mais presque tous en 2013, échappant ainsi à la majoration de la pénalité. Le Vésinet (Yvelines) a fait de même, ne construisant que 30 logements sur 108, mais la dernière année !La loi SRU a certes engagé une dynamique de construction de logements sociaux mais n’a pas encore modifié en profondeur la carte de la mixité sociale, puisque les villes excédentaires continuent d’en produire.Les logements sociaux victimes de la crise et des municipales Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 09.02.2015 à 10h03 • Mis à jour le09.02.2015 à 16h15 | Bastien Bonnefous et Gilles Rof (Marseille, correspondance) Cela va finir par devenir une habitude. Une partie du gouvernement se déplace à Marseille, lundi 9 et mardi 10 février, pour une visite de vingt-quatre heures, moins de quinze mois après celle de Jean-Marc Ayrault et l’annonce par l’ancien premier ministre, en novembre 2013, d’un plan d’aide de 3,5 milliards d’euros pour la métropole. Accompagné des ministres de l’intérieur et de l’éducation nationale, Manuel Valls doit faire le point sur la mise en œuvre de ce plan de sécurité et de cohésion sociale décidé par son prédécesseur.La visite du premier ministre, programmée depuis plusieurs semaines, se déroule dans un contexte particulier : elle intervient alors que l’exécutif veut donner à son action une tonalité différente depuis les attentats de janvier. « Cette visite se place dans l’état d’esprit du 11 janvier. Le gouvernement veut montrer la mobilisation totale et continue de l’Etat, pas seulement dans le champ sécuritaire, mais aussi éducatif, culturel et mémoriel », explique-t-on à Matignon. Aucun rendez-vous n’est prévu dans les quartiers nord, alors que peu de leurs habitants avaient participé aux deux marches citoyennes à Marseille, les 10 et 11 janvier, après les attentats.M. Valls doit entamer sa tournée par une étape au mémorial du camp des Milles, lieu d’internement et de déportation français durant la seconde guerre mondiale. Il doit ensuite rencontrer des forces de l’ordre à la préfecture de région, visiter la friche culturelle de la Belle-de-Mai, s’entretenir avec le maire UMP de Marseille, Jean-Claude Gaudin, et se rendre dans un lycée. Saisies recordsEn septembre 2012, M. Ayrault et plusieurs ministres de son gouvernement avaient déjà effectué une visite de deux jours à Marseille, alors qu’à l’époque, la ville était le théâtre de règlements de comptes entre trafiquants de drogue.MM. Valls et Cazeneuve devaient, cette fois, souligner de bons résultats en matière de lutte contre la délinquance et la criminalité. Dans une interview à La Provence, lundi, le premier ministre s’est félicité d’un « recul significatif de la délinquance », en citant une baisse des vols à main armée de 30 % en deux ans, une diminution des violences physiques contre les personnes de 20 %, et des saisies records de stupéfiants et d’armes.A Marseille, un règlement de comptes met fin à six mois de trêveEn 2012, alors ministre de l’intérieur, M. Valls avait renforcé les moyens humains policiers et mis en place une zone de sécurité prioritaire dans les quartiers nord. Il avait également créé un poste de préfet de police de plein exercice compétent pour l’ensemble du département des Bouches-du-Rhône, dévolu à Christian Sainte. Ironie du calendrier, M. Sainte devrait être nommé mercredi 11 février directeur de la police judiciaire parisienne après le limogeage de Bernard Petit, mis en examen en fin de semaine dernière dans une enquête visant le 36, quai des Orfèvres.Résultats encourageantsSi les résultats marseillais sont encourageants sur le plan sécuritaire, il reste beaucoup à faire dans les domaines de l’emploi et de la politique de ville. Le chômage demeure une plaie pour la ville, avec un taux de 12,7 % au troisième trimestre 2014, frappant particulièrement les jeunes et les seniors. « En 2014, la situation sur le front de l’emploi s’est particulièrement dégradée dans la région, avec plus 6 % de chômeurs supplémentaires », reconnaît le préfet des Bouches-du-Rhône, Michel Cadot.Plus de 800 contrats de génération ont été signés au second semestre 2014 et les emplois aidés représentent un total de 40 000 emplois dans la région, mais « ce n’est pas une solution dans la durée », convient M. Cadot. « C’est très bien que le premier ministre vienne rendre compte aux Marseillais, mais Marseille a pris trop de retard dans la politique de la ville, et pour l’instant, les emplois aidés ont davantage profité aux collectivités qu’aux habitants des quartiers », estime pour sa part la sénatrice socialiste Samia Ghali, élue dans les quartiers nord.Les crédits de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine n’ont été consommés qu’à 60 % dans la région. « Il reste 120 millions d’euros à utiliser sur la tranche de 303 millions qui se termine cette année. Il faut engager ces crédits sinon ils seront perdus », rappelle le préfet Cadot. En décembre 2014, l’Etat a ciblé cinq quartiers des 14e et 15e arrondissements marseillais, qui doivent recevoir 250 millions d’euros pour leur rénovation. Et quelque 30 millions d’euros ont été débloqués pour la réalisation du tramway, censé réduire la fracture territoriale entre le nord et le sud de la ville.Gilles Rof (Marseille, correspondance)Journaliste au MondeBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 09.02.2015 à 08h48 • Mis à jour le09.02.2015 à 18h19 | Rafaële Rivais Plusieurs centaines de voitures d'auto-écoles ont mené des opérations escargot, lundi 9 février, afin de contester la réforme du permis de conduire, en cours d'examen au Parlement. « Je suis pris pour un con par Macron », « un carnet de timbres et un permis de conduire », « la formation du conducteur n'est pas un objet de consommation comme les autres », pouvait-on lire sur leurs affiches, selon l'AFP.Ces manifestations ont lieu à l'appel de trois syndicats patronaux d'auto-écoles (CNPA-Formation des conducteurs, Union nationale des indépendants de la conduite et Union nationale intersyndicale des enseignants de la conduite). Ils protestent contre l'adoption, lors de la première lecture à l'Assemblée nationale, de certaines dispositions relatives à leur profession, dans le projet de loi pour la croissance et l'activité, dit « Macron ».Ils déplorent que ce texte « ne respecte pas la concertation » organisée entre le ministère de l'intérieur et leurs représentants, en vertu de laquelle seules deux dispositions y seraient intégrées – l'une concernant les poids-lourds, et l'autre la privatisation du passage du code, actuellement supervisé par des inspecteurs de l'Etat.Un prestataire privé pour l'examen du codePour rappel, le gouvernement veut limiter les délais de passage de l'examen de conduite, après un échec, à 45 jours (au lieu de 98 en moyenne actuellement, voire 143 dans un département comme la Seine-Saint-Denis). Pour ce faire, le projet de loi Macron prévoit l'externalisation de l'épreuve du code, comme l'avait annoncé le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, en juin.Actuellement, les inspecteurs du permis consacrent une partie de leur temps à la surveillance de l'épreuve du code, tâche qui ne requiert aucune compétence particulière : ils doivent accueillir les candidats, contrôler la recevabilité de leurs documents d'examen, vérifier leur identité et leur attribuer un boîtier. Ils expliquent comment l'utiliser lorsque le diaporama avec quarante questions sera lancé. Cet été, M. Cazeneuve a demandé aux inspecteurs de se focaliser sur la conduite. Il a eu recours à des retraités de la police et de la gendarmerie pour surveiller les examens du code, pendant les vacances scolaires.Mais il a annoncé qu'à partir de 2015, il confierait cette tâche à un prestataire privé, désigné par le biais d'une délégation de service public, ce qui reviendrait beaucoup moins moins cher que de créer des postes de fonctionnaires. Les responsables d'auto-écoles ne sont pas concernés par cette réforme, qui mécontente seulement les inspecteurs, réunis notamment sous la bannière du Syndicat national Force ouvrière des inspecteurs, cadres et administratifs du permis de conduire et de la sécurité routière (Snica-FO).M. Macron s'est opposé, en revanche, à l'externalisation de l'épreuve pratique de conduite, réclamée notamment par le député UDI Jean-Christophe Fromantin. Pendant la discussion, il a indiqué que des agents de la Poste pourraient être amenés à se substituer aux inspecteurs, dans les zones tendues, pour faire respecter le délai de 45 jours.Fin du nombre d'heures de conduite minimumLes responsables d'auto-écoles protestent contre d'autres dispositions, adoptées pendant l'examen à l'Assemblée nationale. Ils déplorent notamment que le projet de loi ne prévoie plus un nombre d'heures de conduite minimum, sauf pour la conduite accompagnée, craignant ainsi un manque à gagner.Ils regrettent aussi qu'il soit désormais possible pour un candidat de faire évaluer son niveau à distance, et non plus dans l'auto-école, avant de signer un contrat : il s'agit, selon eux, d'une concession faite aux auto-écoles voulant travailler exclusivement en ligne – qui, pour l'instant, n'en ont pas le droit. Ils constatent que le passage du code pourra être organisé dans les lycées, sans que rien ne soit précisé sur les moyens qui seront mis en œuvre. La TVA sur la formation à la conduite étant de 20 %, ils demandent que l'Etat la réduise, afin de baisser le coût du permis.Une réunion est prévue mardi entre les organisations syndicales et le rapporteur thématique du projet de loi Macron, le député PS Gilles Savary, selon Frédéric Martinez, directeur du réseau Ecole de conduite française.Lire : Moins cher, obtenu plus vite : le point sur la réforme du permis de conduireRafaële RivaisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter François Béguin Le sujet serait-il tabou ? Cela fait maintenant six mois que le rapport sur l’accueil des riches patients étrangers dans les hôpitaux français, dévoilé jeudi 5 février par Challenges, a été remis à ses deux commanditaires, Marisol Touraine, ministre de la santé, et Laurent Fabius, celui des affaires étrangères. Depuis, silence radio.A l’heure où les internes se joignent au mouvement de protestation des médecins libéraux contre la loi santé, serait-il délicat d’annoncer de quelle façon il conviendrait de déplier le tapis rouge pour accueillir davantage de « patients étrangers très solvables », à même de remplir les caisses de l’Etat ? A la CGT Santé, on dénonce d’ores et déjà le risque d’une « médecine à deux vitesses », selon Christophe Prudhomme de l’Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP).Aujourd’hui, ces patients étrangers fortunés payent 30 % de plus que les Français. Selon les calculs de l’économiste Jean de Kervasdoué, auteur du rapport, en attirer davantage permettrait de dégager en cinq ans 2 milliards d’euros, et de créer « 25 000 à 30 000 emplois ». « Nous avons, médicalement, la capacité de répondre à cette demande » de soins, qui connaît une croissance annuelle « à deux chiffres », assure-t-il. Mais en dépit de ses « atouts », la France a pris du retard face à la concurrence de pays comme l’Allemagne, Dubaï ou la Thaïlande. Il évalue à 1 % la proportion que pourrait atteindre d’ici à dix ans ces malades étrangers payants en France.En mai 2014, la privatisation de neuf chambres de l’hôpital Ambroise-Paré, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), pendant six jours, afin de soigner un émir du Moyen-Orient et accueillir sa famille, avait suscité une forte polémique. Jean de Kervasdoué se félicite que cet épisode ait pu ouvrir « le débat sur l’acceptabilité sociale et politique » de cette pratique, souvent qualifiée – à tort, selon lui – de « tourisme médical ». « Le seul scandale avec l’émir, c’est de ne l’avoir fait payer que 30 % de plus que le tarif de la Sécu », assure-t-il.Lire aussi : L’hospitalisation d’un émir relance le débat sur l’accueil de riches patients étrangers« L’augmentation systématique des tarifs de 30 % est dans la majorité des cas trop bas et dans quelques autres trop élevé », note-t-il dans son rapport. Outre la simplification de la procédure de délivrance des visas pour les patients et leurs familles, l’économiste préconise la mise en place d’une agence – nommée « Médical-France » –, qui serait chargée, par l’intermédiaire d’un site Internet en six langues, de « promouvoir, organiser et contrôler la prise en charge des patients étrangers ».Il souhaite que les établissements hospitaliers puissent proposer un devis « tout compris » en quelques heures et préconise le développement de sociétés privées de « conciergerie médicale » afin d’accompagner les malades étrangers. Pour lui, « ce sont des gens particulièrement fragiles, ils ont besoin d’être accueillis directement à l’aéroport et d’avoir affaire à des gens qui parlent leur langue, ou au minimum l’anglais ».Jean de Kervasdoué note également qu’« à de très rares exceptions près, aucun établissement sanitaire français n’est au standard international » en terme de conditions d’accueil, dont il juge la qualité « le plus souvent spartiate ». « Pour accueillir cette patientèle exigeante, il faudrait donc offrir les conditions hôtelières auxquelles ils sont habitués, et bien entendu, les facturer en conséquence », fait-il valoir. La restauration proposée devra « s’habituer aux habitudes alimentaires » de ces patients étrangers et les professionnels de santé et paramédicaux devront être formés à parler une ou plusieurs langues étrangères. « Les Français qui voudraient bénéficier de ce type de service haut de gamme le pourraient dans les mêmes conditions », précise-t-il.« Destruction de l’hôpital public »Pour le professeur André Grimaldi, membre du Mouvement de défense de l’hôpital public, la mise en place d’un tel service marquerait « la destruction de l’hôpital public ». « Le principe de l’égalité est fondamental, estime-t-il. Si ces patients veulent être soignés en France, ils doivent accepter le système. » Pour lui, « créer un secteur particulier de tourisme médical au sein des hôpitaux, c’est faire entrer le ver dans le fruit du système ». « Jusqu’à preuve du contraire, je n’ai jamais vu de moyens supplémentaires mis à disposition pour accueillir ces patients étrangers. Les accueillir à moyen constant, c’est donc le faire au détriment des autres patients », constate pour sa part Jean-Marc Duvauchelle, secrétaire général de Sud Santé à l’AP-HP. « Je me battrai pour que ces patients ne soient pas accueillis », ajoute M. Prudhomme.Pour Jean de Kervasdoué, les craintes de ses détracteurs sont infondées. « Ces éventuels futurs patients n’auraient aucun passe-droit et, d’un point de vue médical, seraient accueillis comme ils l’ont toujours été, et comme le sont les patients français. » Il se dit par ailleurs convaincu que les hôpitaux seraient en mesure « d’absorber » ce flux supplémentaire « sans pénaliser les Français ». Reste à savoir quelles suites les ministres de la santé et des affaires étrangères donneront à ses propositions.François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.02.2015 à 15h45 Les récents attentats ont ravivé le débat sur la crise d'identité que traverserait notre société. Est-il légitime de parler d' « insécurité culturelle » pour décrire les fractures françaises ou s'agit-il d'une dérive qui fait le jeu des extrêmes?- L’insécurité culturelle est réelle, par Laurent Bouvet, professeur de science politique à l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines et auteur de L’Insécurité culturelle. Sortir du malaise identitaire français (Fayard). Certains intellectuels de gauche refusent de regarder la réalité en face: les questions identitaires sont majeures dans notre pays.- Gare à ne pas attiser une fictive guerre des identités (par un collectif). Après la marche républicaine du 11 janvier, de nombreux experts et éditorialistes pérorent sur l’affrontement identitaire qui opposerait « Français musulmans » et « Français de souche ». Une ineptie qui fait le jeu des nationaux populistes. 06.02.2015 à 14h29 • Mis à jour le06.02.2015 à 14h40 La mort du gendarme Daniel Brière en octobre 2012 avait suscité un émoi national. Son meurtrier présumé, petit délinquant local déscolarisé qui sortait tout juste de prison, affirme avoir essayé d'éviter le gendarme alors qu'il roulait à vive allure en sortant d'un virage. La réclusion criminelle à perpétuité a été requise vendredi 6 février à l'encontre d'Alexandre Baudry, accusé devant la cour d'assises des Alpes-Maritimes d'avoir foncé délibérément sur le gendarme, mort l'arme à la main. « Il s'agit d'une exécution réfléchie, a affirmé l'avocat général Norbert Dornier. Je n'ai aucun doute quant à la culpabilité de Baudry », a-t-il dit. Le verdict est attendu vendredi.A l'attention de l'accusé, impassible dans le box, l'avocat général a lancé : « Vous êtes hors des règles, vous êtes un lâche. » M. Dornier a aussi rendu hommage à Daniel Brière, père de famille, « un gendarme exceptionnel » spécialisé dans les enquêtes économiques, aux états de service impeccables. Il a dénoncé « un processus de violence récurrent » contre les forces de gendarmerie et de police, avec plus de 40 000 atteintes physiques et violences à leur encontre chaque année. « Ils sont des héros ignorés au quotidien et qui risquent leur vie pour nous », a déclaré l'avocat général.Le 17 octobre 2012, Daniel Brière dirigeait sur le terrain, dans l'arrière-pays niçois, une enquête pour interpeller Alexandre Baudry, un voleur de voitures. En tenue civile, porteur néanmoins d'un brassard de gendarmerie, le major avait sorti son arme et s'était placé face au véhicule en faisant les sommations d'usage. Il avait été percuté de plein fouet. Le conducteur avait abandonné le véhicule en tentant de l'incendier, et était allé en soirée au cinéma avec des amis avant d'être arrêté le lendemain.Lire : Gendarme tué : le conducteur de la voiture mis en examen Mattea Battaglia Léa, 16 ans, pouvait déjà s’enorgueillir d’être déléguée de sa classe de seconde, au lycée Edouard-Vaillant de Vierzon (Cher). Depuis peu, elle avance un second motif de fierté : la jeune fille est devenue, au terme d’une formation-express proposée par l’éducation nationale, « ambassadrice lycéenne ». Apte à intervenir, à la demande d’enseignants, dans des classes du secondaire mais aussi du primaire pour « parler harcèlement », explique-t-elle.Cette forme de violence entre élèves semble s’être banalisée sur les réseaux sociaux puisque, selon les chiffres évoqués par la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, sur i-Télé vendredi 6 février, si 1 jeune sur 10 est victime de harcèlement, le ratio atteint 1 sur 5 pour le cyberharcèlement.Najat Vallaud-Belkacem présente un plan anti-harcèlement à l’écoleEnzo est, lui, un peu stressé par cette première prise de parole, mais sûr de l’intérêt de la « prévention entre pairs », qui lui a été expliquée durant sa formation. « Les insultes qui fusent entre élèves, la vanne facile, on finit par ne plus en mesurer les effets, dit-il. Devenir ambassadeur lycéen m’a ouvert les yeux, j’ai pris conscience que le harcèlement est banal, flagrant… même si, entre potes, on a du mal à reconnaître que ça fait mal… ».Ce type de formation délivrée aux élèves, expérimentée pour la première fois au cours de l’année scolaire 2013-2014, est l’une des actions phares menée par la « délégation ministérielle en charge de la prévention et de la lutte contre les violences en milieu scolaire ».Progrès lisibles dans la loiUn peu plus de deux ans après son installation par l’ancien ministre Vincent Peillon, en novembre 2012, cette délégation placée sous la houlette du chercheur Eric Debarbieux, présentait, vendredi 6 février, un bilan d’étape. L’occasion pour le ministère de l’éducation de saluer les progrès accomplis : numéro vert national et académique, réseaux de référents pour écouter et accompagner les familles et les établissements, formations de personnels et d’élèves, publication de guides pédagogiques, mutualisation d’outils (vidéos, dessins animés, fiches conseil) et de procédures, site Internet et page Facebook… Une journée de sensibilisation avec les médias devrait être organisée l’an prochain, a-t-on appris ce vendredi.En deux ans, les progrès sont aussi lisibles dans la loi : celle sur la refondation de l’école, promulguée en juillet 2013, qui prévoit que la lutte contre toutes les formes de harcèlement soit reconnue comme une priorité pour chaque école et établissement, tenus d’adopter un programme d’actions. Autre loi, celle pour l’égalité réelle entre les hommes et les femmes qui, depuis le 4 août 2014, a introduit un nouvel article dans le code pénal permettant que le harcèlement moral soit explicitement reconnu comme un délit.« Le harcèlement sur mineurs est une circonstance aggravante », tient à souligner Eric Debarbieux, content qu’« il n’y ait plus, aujourd’hui, de vide juridique ». « Mais la loi ce n’est pas tout, poursuit le chercheur. Ce serait trop facile de dire aux établissements “vous n’avez qu’à…” sans les accompagner. Il faut continuer la sensibilisation tout azimut et miser sur les plans de formation, au primaire notamment. » Face à un phénomène qui, selon les chiffres rappelés par le ministère vendredi, concerne 383 000 élèves de façon « sévère », 700 600 en incluant le harcèlement modéré, les académies se sont mises en ordre de marche de façon dispersée. La dernière enquête de la « délégation Debarbieux », mise en ligne sur son portail Internet Agir contre le harcèlement à l’école en janvier 2015, révèle qu’en matière de sensibilisation de la communauté éducative, seules 5 académies – sur 30 – ont un niveau d’implication « très fort », 14 « fort » et 11 « modéré ». Les acteurs du premier degré (inspecteurs de l’éducation nationale et directeurs d’école) sont moins informés que les personnels de direction du second degré.« La France en retard »Du côté des parents d’élèves, l’implication est encore relative : seules 9 académies ont effectué une information en direction des représentants des familles. Le fameux « plan de prévention du harcèlement », rendu obligatoire par la loi de refondation de l’école (2013), n’est aujourd’hui instauré que dans 23 % des écoles et 37 % des collèges et lycées, estiment les enquêteurs.En matière de formation, les progrès sont notables : la moitié des académies témoigne d’un niveau d’implication « très fort » ou « fort ». 26 d’entre elles bénéficient d’un « vivier » de formateurs. C’est au profit des élèves, perçus comme des acteurs incontournables de la prévention, que l’effort accompli semble le plus important, puisque 27 académies ont sensibilité leur conseil académique de la vie lycéenne.« Bien sûr que la France est encore en retard dans la lutte contre le harcèlement scolaire, reconnaît Alice Giralté, chargée de mission auprès d’Eric Debarbieux, mais si on veut être optimiste, on peut aussi voir ce retard comme un atout : on sait aujourd’hui sur quels axes il nous faut travailler pour que le harcèlement régresse ». Sur les 620 programmes de lutte contre le harcèlement recensés dans le monde, explique cette ex-enseignante, une quarantaine d’entre eux ont été évalués « Prendre en charge la victime est primordial, mais il faut aussi miser sur l’amélioration du climat scolaire, la prévention, la formation. » Alice Giralté est notamment aux manettes des formations d’« ambassadeurs lycéens ». C’est elle qui a encadré la séance à l’école primaire initiée par Léa et Enzo, et bien d’autres projets en préparation avec d’autres lycéens : campagnes d’affichage, cafés-débats avec des parents ou des enseignants, happenings, blogs… « Il ne s’agit pas de se défausser sur les élèves en les laissant seuls sur une action, ce serait contre-productif, conclut-elle. Mais, associés aux adultes, ils doivent comprendre qu’ils sont un maillon indispensable de la chaîne. »Mattea BattagliaJournaliste au Monde Yves Bordenave Christian Sainte, 54 ans, pourrait prendre ses fonctions au 36, quai des Orfèvres dès le début de la semaine prochaine. Contrôleur général de la police, il devrait être nommé directeur de la police judiciaire parisienne (PJPP) mercredi 11 février à l’issue du conseil des ministres. Il remplacera Bernard Petit – limogé vendredi 6 février – au poste le plus prisé et probablement le plus prestigieux de la police nationale.Un nouveau scandale ébranle la PJ parisienneL’ascension contrariée de Bernard Petit, policier ambitieuxDepuis septembre 2012, ce fonctionnaire, qui a fait toute sa carrière à la PJ, était directeur interrégional de la police judiciaire (DIPJ) à Marseille. Il avait été désigné dans la deuxième ville de France après l’arrivée de Manuel Valls au ministère de l’intérieur et le vaste mouvement de personnel qui s’en était suivi au plus haut niveau de l’appareil policier. Professionnel expérimenté, Christian Sainte est un fin connaisseur du grand banditisme et du terrorisme. Il a débuté comme commissaire de police à Lille, au sortir de l’école de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or (Rhône), mais c’est dans le Sud qu’il a effectué la plus grande partie de sa carrière.Patron de la brigade criminelle de la PJ de Marseille en 1994, puis de l’antenne départementale de la PJ à Ajaccio, avant de revenir à Marseille comme numéro deux de la DIPJ et de repartir à Ajaccio comme numéro un du SRPJ en Corse, il a ensuite dirigé la sous-direction de la section antiterroriste (SDAT) à partir de 2008. Proche de Christian Lothion, directeur central de la police judiciaire (DCPJ) de 2008 à 2013, M. Sainte avait occupé le poste de sous-directeur des ressources et de la stratégie à la direction centrale de la PJ pendant près de deux ans, rue des Saussaies à Paris, avant son retour à Marseille en septembre 2012.Au moment de son installation à la tête de l’Evêché, l’hôtel de police de Marseille, les règlements de compte se succédaient dans la ville. Depuis 2009, les gangs de trafiquants de drogue se disputaient le marché – et se le disputent encore – dans une guerre sans merci qui se mène kalachnikov en mains, au cœur des cités populaires, surtout celles des quartiers nord.Six mois d’accalmie à MarseilleSix ans plus tard, Marseille continue de compter ses morts par armes à feu, mais en 2014, les observateurs ont constaté une accalmie. Pendant presque six mois, entre août et décembre, il n’y a pas eu de règlements de compte et, comme le confiait Christian Sainte au Monde, « il faut remonter à 2010 pour retrouver une aussi longue période » sans assassinats liés au trafic de stupéfiants.A la PJPP, Christian Sainte va devoir reprendre en main une maison traumatisée par la série d’événements qu’elle vient de subir (affaire de viol, vol de cocaïne…). A l’instar de son prédécesseur, ce « grand flic » reconnu et apprécié de ses pairs n’est jamais passé par le « 36 ». Dans cette maison, cœur de l’institution policière, les moindres gestes sont scrutés à la loupe par les hautes sphères du pouvoir politique, et les moindres paroles ont un écho retentissant. Toutes les grandes affaires, souvent les plus sensibles, y sont traitées et passent entre les mains de son directeur. Plus qu’un simple patron de la police de la capitale, celui-ci est un des personnages-clés de la République.Yves BordenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.02.2015 à 09h02 • Mis à jour le06.02.2015 à 17h36 | Soren Seelow Un véritable escroc a le talent de toujours s’inventer de nouvelles vies, quitte à s’attirer chaque jour de nouveaux ennuis. A ce titre, Christophe Rocancourt est un escroc de premier ordre. Incarcéré depuis quatre mois pour une affaire de corruption dans l’octroi de titres de séjour, « l’escroc des stars » a été mis en examen vendredi 6 février dans un dossier autrement plus sulfureux : celui du vol de 52 kg de cocaïne fin juillet 2014 au siège de la police judiciaire parisienne. Il est soupçonné de "complicité de recel de détournements de biens" et de "blanchiment de trafic de stupéfiants en bande organisée".Lire aussi : L'enquête sur le vol de cocaïne au 36, quai des Orfèvres s'accélèreCet improbable rebondissement dans l’affaire qui fait trembler depuis six mois les murs du 36, quai des Orfèvres s’est fomenté dans le secret du quartier VIP de la prison de Fleury-Mérogis (Essonne). Jonathan G., le policier de la brigade des stupéfiants soupçonné du vol de cocaïne, y est incarcéré depuis le 6 août. Christophe Rocancourt l’a rejoint le 9 octobre dans le cadre de l’affaire des titres de séjour, qui a incidemment provoqué la mise en examen et le remerciement vendredi du patron du « 36 », Bernard Petit.Un nouveau scandale ébranle la PJ parisienneLa nature exacte de la relation entre l’escroc et le policier demeure à ce jour un mystère. Depuis début janvier, les policiers de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) s’arrachent les cheveux pour résoudre l’incroyable puzzle qu’est devenue cette affaire. Selon des sources concordantes, il semble en revanche établi que les deux hommes ont piloté depuis leur cellule des transactions de fortes sommes d’argent par l’intermédiaire de leurs proches.Christophe Rocancourt aurait ainsi demandé lors d’un parloir à un de ses amis, Yossef I., de se mettre en relation avec un certain « Marius » pour récupérer une somme d’argent qui lui était due. Le fameux « Marius » s’appelle en réalité Donovan : il s’agit du petit frère de Jonathan G. Ce dernier aurait parallèlement missionné Donovan pour remettre l’argent à Yossef I., en concertation avec Christophe Rocancourt.Précieux butinLe 3 janvier, à 17 h 45, les deux hommes ont rendez-vous devant un immeuble du boulevard Montparnasse, à Paris, raconte une source proche de l’enquête. Yossef I. est garé en double file. Un homme toque à la portière : « Je suis Marius. » Il monte à bord et explique la marche à suivre : « Il faut aller à Créteil. J’ai besoin d’un balai pour récupérer mon sac. »  Les deux hommes font halte dans une épicerie, qui ne vend pas de balai. Sur le chemin, ils récupèrent un manche qui dépasse d’une poubelle.Alors que la nuit tombe, Yossef et Donovan se garent devant le lac de Créteil (Val-de-Marne). Donovan sort une lampe torche et commence à explorer l’eau depuis la berge. Il cherche un sac. Durant sa garde à vue, dix jours plus tard, il expliquera qu’il avait jeté 150 000 euros dans le lac après les avoir récupérés chez un ami d’enfance de Jonathan. La raison de ce geste demeure à ce jour un mystère.Le bâton récupéré dans la poubelle s’avère finalement trop court pour draguer le fond de l’eau. Donovan propose d’acheter un balai dans un supermarché. Yossef refuse. Donovan se met alors en caleçon, et descend dans l’eau glaciale où il barbote durant quelques minutes à la recherche du précieux butin. Transit de froid, il regagne finalement la berge bredouille. « J’avais l’impression d’être dans un film. Il n’y avait rien de crédible », confiera Yossef aux enquêteurs.Circonspects, les deux hommes remontent en voiture et s’arrêtent quelques centaines de mètres plus loin dans une zone arborée. Encore humide de sa précédente immersion, Donovan disparaît quelques minutes dans la végétation, puis regagne le véhicule. Il sort de son sac à dos un sachet qu’il glisse dans la boîte à gants. Le sachet contient 50 000 euros. Yossef le cachera dans un coffre-fort en rentrant chez lui.Cinq jours plus tard, le 8 janvier, Yossef rend visite à Christophe Rocancourt en prison. Ce dernier lui demande de remettre 12 000 euros à sa femme Alexandra. Yossef s’exécute, enfouit deux bocaux contenant 20 000 euros dans le jardin de sa belle-mère et en cache 10 000 dans un de ses bureaux parisiens. Une partie des 8 000 euros restant sera découverte chez lui. Le soir même, le téléphone de Yossef « borne » (et est ainsi géolocalisé) autour du lac de Créteil, confie une source proche de l’enquête. Il admettra y être retourné, mais n’aurait fait que regarder la surface de l’eau.Les enquêteurs ont depuis entrepris de sonder les bords du lac à la recherche des fameux 150 000 euros. Ils en ont ressorti un sac contenant des pierres, « quelques billets de 20 euros mouillés » et des journaux compressés, raconte une source policière. Une nouvelle énigme à résoudre dans cette affaire où chacun détient sa part de vérité.« Parle moins fort »Plusieurs proches de Jonathan G. ont évoqué en garde à vue la somme totale de 200 000 euros. 31 000 euros ont été retrouvés chez un ami de Jonathan G., qui affirme avoir jeté le reste « à la poubelle ». Le jour de son interpellation, le voleur présumé du « 36 » avait, quant à lui, été retrouvé en possession de 24 000 euros. Rien, à ce stade de l’enquête, ne permet d’affirmer que ces sommes proviennent du vol de cocaïne, dont la valeur est estimée à 2 millions d’euros.Le 22 janvier, Yossef I. rend une dernière visite à Christophe Rocancourt. Les deux hommes s’en doutent peut-être : le parloir a été mis sur écoute. Ils parlent à voix basse, chuchotent, au point de ne pas se comprendre. Christophe Rocancourt : « Parle moins fort. » Yossef I. : « T’as dit quoi ? » « Dès que je sors, y a 250 k à aller chercher », dit Rocancourt.Placé en garde à vue avec Yossef I. dès le lendemain de cette visite, Christophe Rocancourt a assuré aux enquêteurs que ces « 250 k » faisaient référence à des « calories journalières » car il avait « maigri ». Seul Yossef I. a été mis en examen à l’issue de cette audition. « L’escroc des stars », lui, l’a été vendredi.L’avocat de Rocancourt dénonce « une sorte d’acharnement judiciaire »Christophe Rocancourt nie toute implication dans l’affaire du vol de 52 kg de cocaïne au siège de la police judiciaire parisienne, fin juillet 2014. Son avocat estime à l’unisson qu’il y a « une sorte d’acharnement judiciaire contre son client, qui trouve son point d’orgue dans ce dossier ».Me Jérôme Boursican souligne que Christophe Rocancourt, entendu le 26 janvier dans l’enquête du « 36 » alors qu’il était incarcéré pour une autre affaire, n’a pas été mis en examen à l’issue de sa garde sa vue : « Je ne peux que m’étonner que les juges le convoquent à la veille de la fin de son mandat de dépôt », prévue dimanche 8 février, ajoute-t-il.Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.02.2015 à 00h21 • Mis à jour le06.02.2015 à 13h28 L'essentielQuatre policiers ou ex-policiers sont impliqués dans un nouveau scandale mettant en cause la prestigieuse « PJ » parisienne.Trois hommes, dont le directeur du 36, quai des Orfèvres, ont été déférés jeudi 5 février devant les juges d'instruction et mis en examen dans la soirée.Tous trois sont soupçonnés d'avoir violé le secret d'une enquête impliquant l'ancien chef du GIGN Christian Prouteau, dans le cadre du dossier judiciaire visant l'escroc Christophe Rocancourt.  Le patron de la police judiciaire parisienne, Bernard Petit, a été mis en examen dans la nuit du jeudi 5 au vendredi 6 février. C'est la première fois qu'un des responsables du célèbre 36, quai des Orfèvres est sous le coup d'une telle procédure. Immédiatement, le ministre de l'intérieur a suspendu Bernard Petit de ses fonctions et a annoncé le nom de son potentiel successeur, le patron de la PJ marseillaise, Christian Sainte.Bernard Petit est soupçonné d'avoir violé le secret de l'enquête, dans le cadre d'investigations sur un dossier de trafic d'influence impliquant le fondateur du GIGN, Christian Prouteau. Il lui est reproché des faits de « révélation d'informations sur une instruction dans le but d'entraver le déroulement des investigations ou la manifestation de la vérité ». Le premier ministre, Manuel Valls, a estimé vendredi que le limogage de Bernard Petit était « le choix qui s'imposait », car « chacun doit être exemplaire au poste qu'on occupe, qu'on exerce, surtout quand il s'agit d'un poste de cette responsabilité ».Lire aussi : Nouveau scandale au sommet de la police judiciaire parisienneDans le cadre du contrôle judiciaire qu'il est imposé à l'ancien directeur de la PJ, il est interdit « d'exercer des fonctions dans un service de police judiciaire ». Il lui est aussi prohibé « d'entrer en contact avec l'ensemble des protagonistes du dossier ».Lire aussi : L’ascension contrariée de Bernard Petit, policier ambitieuxDEUX AUTRES MIS EN EXAMENDéféré devant les juges d'instruction au même moment que M. Petit, son chef de cabinet, Richard Atlan, a, lui aussi, été mis en examen dans la soirée. Il est sous le coup des mêmes chefs d'accusation et soumis à un contrôle judiciaire identique.Le fonctionnaire détaché à l'Association nationale d'action sociale au ministère de l'intérieur (ANAS), Philippe L., a été inculpé des chefs de complicité de trafic d'influence, recel de violation du secret de l'instruction et recel de révélation d'informations sur une instruction en cours dans le but d'entraver le déroulement des investigations ou la manifestation de la vérité. Celui-ci est soupçonné d'avoir été un intermédiaire dans les fuites, entre Bernard Petit et Richard Atlan d'une part, et l'ancien patron du GIGN, Christian Prouteau, de l'autre. Il aurait fourni à ce dernier des renseignements avant son placement en garde à vue dans un dossier judiciaire visant l'escroc Christophe Rocancourt, déjà mêlé à plusieurs affaires d'escroquerie aux Etats-Unis et en France. Le patron de Philippe L., le président de l'ANAS, Joaquin Masanet, un ancien syndicaliste policier marqué à gauche et très influent, a lui passé sa deuxième nuit en garde à vue avant un probable défèrement vendredi. Maryline Baumard Deux phrases du chef de l’Etat suffiront-elles à refermer vingt ans de débat ? Jeudi 5 février, lors de la 5e conférence de presse de son mandat, François Hollande a rejeté l’idée de « statistiques ethniques », jugeant que ce débat « n’apporterait rien ». « La France aime bien les débats qui ne servent à rien », a-t-il ajouté. Nous pouvons regarder ce qui se passe par rapport à des lieux de vie. Pas besoin de faire statistiques ethniques. Regardez où vivent un certain nombre de nos compatriotes et vous verrez les problèmes de chômage, de scolarité, de réussite, voire même la capacité à créer une entreprise. »Ce sujet revient pourtant en boomerang dans le débat politique après l’emploi du terme « apartheid » par le premier ministre, Manuel Valls, le 20 janvier. S’il existe une discrimination de fait, le débat sur la nature des outils statistiques à la disposition des politiques redevient légitime ; et si l’on veut lutter contre, plus encore. « Cela veut dire en préalable une chose : accepter l’idée des statistiques ethniques », rappelait le 28 janvier le député (UMP, Marne) Benoist Apparu. « Si vous voulez faire une politique de peuplement, vous êtes obligés d’avoir une base scientifique (…). Le débat mérite d’être ouvert, d’être posé. »Manuel Valls, l’apartheid et les banlieuesC’est aussi ce qu’estime la sénatrice Esther Benbassa (EELV, Val-de-Marne), coauteur avec Jean-René Lecerf (UMP, Nord), d’un rapport d’information qui plaide pour l’autorisation de statistiques ethniques en France. « L’attitude du chef de l’Etat se comprend facilement. En refermant ce dossier, il évite de faire accepter aux élites de ce pays l’idée qu’elles doivent partager les postes. L’utilisation des statistiques ethniques n’a pas tout résolu aux Etats-Unis, je le concède. Mais cela a quand même permis de dégager une élite noire !, insiste la sénatrice. Chez nous, on en est loin ! Arrêtons de nous voiler la face, et donnons-nous les outils les plus efficaces pour pouvoir lutter contre de façon ciblée. »Origines géographiquesEn France, les statistiques ethniques sont interdites par la loi du 6 janvier 1978. Le texte précise qu’« il est interdit de traiter des données à caractère personnel qui font apparaître, directement ou indirectement, les origines raciales ou ethniques, les options philosophiques, politiques ou religieuses, ou l’appartenance syndicale des personnes, ou qui sont relatives à la santé ou à la vie sexuelle de celles-ci ».Des exceptions existent pourtant, autorisées par la Commission nationale informatique et liberté. L’Insee et l’Institut national d’études démographiques (INED) ont obtenu de tenir compte des origines géographiques dans leur grande étude réalisée en 2009 Trajectoires et origine géographique (TeO). D’autres études aussi bénéficient de dérogations à ce principe, de façon plus ponctuelle, mais parfois, particulièrement efficace. Ainsi, en 2008, l’enquête de Fabien Jobard et René Lévy du CNRS qui avait montré la réalité des contrôles au faciès, a permis de transformer en vérité scientifique ce qui restait pour certain de l’ordre du… fantasme.Au départ, le débat entre partisans et opposants aux statistiques ethniques – commencé au siècle dernier – oppose deux écoles. Hervé Le Bras de l’Ehess incarne le camp des adversaires, avec face à lui, la démographe Michèle Tribalat de l’INED. Nous sommes en 1998.Le sujet rebondit en 2007. Nicolas Sarkozy, qui veut une discrimination positive « à la française », nomme Yazid Sabeg commissaire à la diversité et à l’égalité des chances. Ce dernier met en place un comité pour la mesure et l’évaluation de la diversité et des discriminations.« Risque d’une société “racisée” »Rapidement, le débat se focalise sur ce sujet des statistiques ethniques. Face à ce comité, à la tête duquel se trouve le démographe François Héran, directeur de l’Institut national des études démographiques, se crée un contre-comité de 22 chercheurs qui publient alors Le Retour de la race. Cette bataille frontale doublée de la tentative avortée de Brice Hortefeux, alors ministre de l’intérieur, de mettre en place Edvige, un fichier de police consignant notamment la couleur de peau, tue le débat en illustrant les risques d’un fichage ethnique.La France est ainsi faite qu’on peut y être victime d’une discrimination liée à son origine mais que celle-ci ne peut pas être mesuréeDans son rapport remis en 2010, François Héran reste donc très nuancé. Il constate que les enquêtes anonymes sur le pays de naissance menées par l’Insee, l’intégration du « ressenti d’appartenance » et l’usage autorisé des patronymes, suffisent. Et il est vrai que dans les pratiques, des choses sont possibles. Ainsi, l’enquête TeO appréhende dans quelle mesure les origines migratoires modifient les chances d’accès aux places les plus en vue dans la société. Mais elle n’a pas le droit de s’intéresser à la couleur de peau des 21 000 personnes interrogées.La France est ainsi faite qu’on peut y être victime d’une discrimination liée à son origine mais que celle-ci ne peut pas être mesurée. Pour le MRAP, « il y aurait le risque d’ une société “racisée” ». Si on se relance dans ce débat aujourd’hui, a prévenu le chef de l’Etat le 5 février, alors « il y aura les pour, les contre, ceux qui diront : c’est de la discrimination puisqu’on va mettre des personnes sur des listes, qui auront des droits que les autres n’auront pas ».Mais si ce débat ressurgissait, nul doute qu’il serait aussi passionné qu’hier. Pourtant, il y a aujourd’hui des éléments supplémentaires. « Vous avez aujourd’hui des quartiers avec 100 % de logement social (…), ce qui favorise la constitution de ghettos et dans le 16e arrondissement de Paris, quand vous avez 100 % de blancs CSP +, ce n’est pas non plus ça la mixité. Ca doit marcher dans les deux sens », dit M. Apparu.Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 05.02.2015 à 18h26 • Mis à jour le05.02.2015 à 19h29 | Adrien de Tricornot Au siège parisien de l’association Unis Cité, près de la gare de l’Est, le groupe de huit jeunes s’installe sagement dans une salle de réunion. Ces volontaires débutent leur « semaine d’intégration  », sas d’entrée vers six mois de service civique. Ils font partie des 45 000 missions financées pour 2015: un chiffre que le chef de l’Etat, François Hollande, souhaite multiplier par quatre d’ici la fin du quinquennat.Venus de toute la région parisienne, certains d’entre eux sont amis - comme Méi Ly Lim et Lassana Diallo -, de la même famille - comme les frères Jérôme et Jimmy Vivier -, d’autres se connaissent juste un peu : Geoffrey Gobin, Cléane Genalien, Gabriel Vanden Bossche et Malek Ben Romdhane.Ils ont été choisis ensemble à l’occasion d’un exercice en groupe - une mise en situation, comme par exemple organiser une animation pour une maison de retraite -, confirmé par des entretiens. Critère exclusif de sélection : leur motivation, quel que soit leur niveau d’études. L’association a pour but de former des équipes riches de leur diversité pour ce volontariat de six mois, en équipe et au service des autres, rémunéré par une indemnité mensuelle de 573 euros, dont 106 euros en nature - nourriture, matériel…AmbassadeursPour tout leur expliquer, deux « ambassadeurs Unis Cité » : Alexandre Valensi et Manuel Bravo - 25 ans tous les deux, ils ont fait leur service civique en 2014 - viennent leur présenter ce qui les attend, sous la houlette de leur coordinatrice. L’occasion surtout de se présenter, de débattre de leurs passions, de leurs attentes et de leurs craintes… Le groupe suit le parcours «  coeur » qui consiste à rendre service ensemble à des associations comme les Restos du cœur, à des collectivités - par exemple par des sensibilisations du public aux gestes écologiques -, d’établissements de personnes âgées. Un autre programme, « booster », met ensemble dix mineurs « décrocheurs scolaires » de plus de 16 ans, et dix majeurs : ces vingt volontaires du service civique font un parcours ensemble pour qu’à l’issue les dix jeunes puissent reprendre le chemin de la formation. L’un des deux ambassadeurs Unis Cité, Alexandre Valensi a, de son côté, réalisé le parcours « Rêve et réalise » : ce passionné de sport, touché depuis longtemps par la situation des sans-abri, voulait « resocialiser » des sans domicile fixes (SDF) en leur proposant des activités physiques adaptées. Son objectif : toucher 100 SDF. « Tu mets la barre très haut ! », lui avait-on dit… Résultat : 350 SDF ont été inclus dans le dispositif, et ils ont fait du sport avec 330 personnes « issues du grand public ».Service civique : comment quadrupler les effectifs ?« Je suis touchée par votre projet car j’ai moi-même été à la rue. Dans six mois, je ferai une formation de trois mois de gendarme volontaire. Entre-temps, je veux me sentir utile auprès des personnes en difficulté », dit avec une émotion contenue Méi Ly Lim, 17 ans, qui a été déscolarisée pendant quatre ans, de 11 à 15 ans.Se rendre utileQuel que soit leur parcours, les jeunes ont en commun l’expérience ou la volonté d’agir pour les autres. Gabriel Vanden Bossche, 19 ans, de Puteaux, a arrêté son BTS de commerce international « car je n’avais pas la fibre commerciale ». Bénévole depuis un an et demi aux Restos du cœur, il y a découvert qu’il aimait se rendre utile, qu’il voulait donner et avoir le temps de réfléchir à ce qu’il pouvait faire plus tard. Cléane, 24 ans, a travaillé dans la restauration après un BEP et un bac professionnel, et s’est découvert la même fibre en s’engageant, parallèlement, dans une association auprès des jeunes « qui tenaient les murs : j’ai appris comment cela se passe sur le terrain, à gérer les situations et à travailler en équipe, ça apprend une maturité ».Geoffrey, 17 ans, passionné de tatouages, cherchait un emploi après que sa seconde pro se soit mal passée. Et puis il a préféré aller vers les autres : « C’est pas pour l’argent, que je suis venu mais pour savoir que je serai utile pendant six mois ». Et Malek, 20 ans, a déjà été employée dans la restauration dans une maison de retraite. Cela lui a plu d’être au contact des personnes âgées, de travailler en équipe. Elle passe le concours d’infirmière cette année. Les deux frères Jérôme et Jimmy Vivier, diplôme d’animateur de centre de loisir en poche pour le premier, BEP de vente pour le second, sont venus d’Étampes (Essonne). Avec l’idée aussi de se rendre utiles.Nouvelle coordinatrice de groupe à Unis Cité, Agnès Mornet, 28 ans, ne dépare pas dans ces témoignages. Elle raconte qu’elle a quitté les instituts de sondage ou ses études de statistiques et de marketing l’avaient amené : « J’ai craqué, c’était trop orienté business, il manquait une valeur humaine ». Après un bilan de compétences, elle a obtenu un contrat en alternance à la Croix rouge, où elle était bénévole, et validé une licence professionnelle « insertion sociale » tout en montant des projets d’accès à la culture et aux loisirs.Nouer des liensPetite pause et petit jeu pour se détendre : les jeunes, debout et en cercle, se tiennent par la main et les coordinateurs leur demandent de « faire un nœud » sans se lâcher les mains. Fous rires, mouvements dans la pièce… Il est temps maintenant de défaire le nœud. Tout le monde se coordonne. Qu’en retirer ? Les réponses fusent : « Il faut nouer des liens » « Les liens ne peuvent pas être dénoués » « Il faut s’entraider » « En équipe, on est plus forts » « Il est important de se parler entre nous pour dénouer les situations difficiles ». Les encadrants se réjouissent : ces jeunes-là ont tout compris.On peut reprendre la discussion. Sur les passions, le sport, la musique. Et l’engagement.Cléane aime « écrire sur la condition humaine : les milieux sont différents mais les problèmes sont les mêmes ». La jeune fille commence à participer à des concours de slams. Elle se lance presque sans s’en rendre compte : « Dans une génération Nabila, il faut montrer qu’il reste des mère Thérésa. Que la jeunesse peut se fixer sur d’autres choses que sur le moi-moi-moi, les réseaux sociaux, Facebook et Twitter ». Manuel et Alexandre la voient déjà, comme eux, « ambassadrice Unis Cité ». Les jeunes sont confiants mais se demandent souvent ce qu’ils feront après, ou s’ils y arriveront. Les réponses viendront en leur temps, les rassurent les ambassadeurs. Alexandre : « On ne vous attend que sur un seul critère : la motivation. » Manuel : « Il ne faut pas avoir peur. Pour les choses qu’on ne maîtrise pas, on est formés. » Alexandre : « Tout est fait pour que vous arriviez à faire vos missions et être à la hauteur. Se poser la question c’est déjà se fixer une exigence. C’est bon signe. »D’ailleurs, la question se posera différemment après le service civique, expliquent les « ambassadeurs ». Alexandre raconte qu’il continue bénévolement le projet pour l’accès au sport des SDF, désormais rattaché à une association, Viacti. En parallèle, il s’est installé comme autoentrepreneur : il intervient en tant que coordonnateur sportif dans un programme pour des enfants atteints de diabète. Ce double diplômé d’un master en management du sport de l’École supérieure de gestion (ESG) et d’un programme Erasmus d’entrepreneuriat à Barcelone « confirme » ainsi son « goût pour l’économie sociale et solidaire » que lui a révélé son engagement dans le service civique, quand de précédentes expériences professionnelles lui ont laissé un goût d’inachevé.La discussion s’achève. Et si quelqu’un ne va pas bien dans le groupe, qu’il se désinvestit, comment réagir ? Malek n’hésite pas : « Il faut l’écouter, et que la personne sache qu’on l’écoute. Il ne faut pas qu’une personne se referme sur elle-même. Il faut tendre la main pour éviter qu’elle ne tombe, car c’est une chance incroyable d’être en équipe. » Exactement le message que ses prédécesseurs voulaient faire passer.La réunion débouche sur la présentation des tenues siglées « Unis Cité » : des bracelets, trois tee-shirts, un polo épais, tous de la couleur orange pétante qui caractérise l’association depuis sa création voici vingt ans. Ce qui provoque une double réaction : un goût plus que modéré pour la couleur… puis la bonne surprise que ces vêtements soient offerts définitivement : « On pourra les garder ? » Les volontaires ne tardent pas à comprendre que l’orange criard et flashy leur permettra de mieux se faire reconnaître.La remise des tenues, d’un coup, devient émouvante. Chacun se lève à son tour et serre la main des « ambassadeurs ». Agnès, la coordinatrice, conclut la séance : « Je suis ravie de vous accompagner pendant six mois ! » Il ne reste plus qu’à passer à la photo de groupe, avant de préparer la première action de terrain pour le lendemain.Adrien de TricornotJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Françoise Fressoz Jean-Louis Debré s’est dit, mercredi 4 février, hostile à une révision de la Constitution. Invité de l’émission Questions d’info sur LCP en partenariat avec Le Monde, France Info et l’AFP, le président du Conseil constitutionnel a jugé le moment inopportun : « La France est confrontée à une guerre contre le terrorisme, les Français désespèrent de ne pouvoir espérer en leur avenir. Ne les déchirons pas avec des réformes permanentes », a-t-il déclaré, en ajoutant : « la Constitution n’est pas un mécano, c’est une pièce ».Le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, avait relancé le débat la semaine dernière en rappelant sur BFM-TV et RMC qu’il était favorable à la suppression du Sénat dans sa forme actuelle pour le rapprocher du Conseil économique social et environnemental. Gérard Larcher, le président du Sénat, avait alors vivement réagi et décidé de ne plus collaborer avec M. Bartolone dans le cadre de la mission sur l’engagement républicain que leur avait confiée, le 20 janvier, François Hollande.Pour Jean-Louis Debré, la priorité aujourd’hui est de faire vivre l’esprit du 11 janvier. Saluant la réaction du peuple français qui, en descendant dans la rue, a dit « non aux luttes religieuses, à l’intolérance, à l’agressivité », il a jugé ce moment « important, nécessaire mais pas suffisant ». Il voudrait être sûr que « chaque fois qu’il y a un crime raciste, un crime antisémite, se manifesteront des réactions identiques ». Plus explicite encore, il a déclaré : « J’espère que s’il n’y avait eu que l’hypermarché casher, il y aurait eu la même réaction. »« Chanter la Marseillaise tous ensemble »S’inspirant des révolutionnaires qui « avaient imaginé en 1791 le chemin de la régénération républicaine », il voudrait que lors de certaines occasions, comme « la fête nationale, on chante la Marseillaise tous ensemble ». Citant Renan, il estime que la France est « un rêve d’avenir partagé » et que « ce rêve s’exprime par la Marseillaise ».La montée de l’antisémitisme inquiète cet arrière-petit-fils de rabbin : « nous avons cru que l’antisémitisme qui avait si profondément marqué notre pays était le fait de minorités. Aujourd’hui, il l’est toujours mais dans le système médiatique qui est le nôtre, il existe de manière encore plus forte », a-t-il déploré, en appelant à reprendre le combat pour la laïcitié.« La laïcité, c’est la liberté d’opinion, la liberté de croire ou de ne pas croire, la liberté de conscience, une vue optimiste de l’homme, la réponse au développement de l’intolérance », a-t-il affirmé, en déplorant « un échec collectif ».« C’est la laïcité qu’il faut enseigner »« Nous n’avons pas été assez offensifs sur ce principe. Nous avons posé notre baluchon au bord de la route. » Lui-même indique faire depuis huit ans la tournée des écoles et des facultés « pour parler avec les étudiants et avec les élèves de ce qui fait la République ».Il estime que dans les écoles, « plus que le fait religieux, c’est la laïcité qu’il faut enseigner », car « face à l’affrontement des religions, les philosophes des Lumières et les révolutionnaires avaient bien compris que la bonne façon d’apaiser les choses, c’était la laïcité ».« J’ai une famille exemplaire », a encore déclaré Jean-Louis Debré. « Il y a chez nous des juifs, des catholiques, des protestants. C’est une famille française. Et tout ça vit en parfaite harmonie, parce qu'on a dépassé un certain nombre de réflexes, et parce qu’il y a une liberté fondamentale qui est la liberté d’opinion. »Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.02.2015 à 18h12 • Mis à jour le04.02.2015 à 18h49 La cargaison de timbres-poste d'une valeur de 15 millions d'euros dérobée par des malfaiteurs lors du braquage d'un poids lourd à Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne) mardi 3 février au matin a été retrouvée intacte par la police le soir-même, ont indiqué des sources proches de l'enquête. Le lot a été retrouvé « au bord de la nationale 3 », dans le nord de la Seine-et-Marne, a précisé l'une de ces sources.Les malfaiteurs sont en revanche toujours en fuite et activement recherchés. D'après la source policière, « ils se sont peut-être débarrassé de la cargaison en apprenant que l'affaire avait fait du bruit ».UNE « ÉQUIPE DE TRUANDS » CHEVRONNÉELe transporteur, un sous-traitant de La Poste, avait été attaqué mardi vers 7 h 55 dans la zone industrielle de Brie-Comte-Robert, alors qu'il devait livrer un bureau de poste situé à proximité.Son camion, un 38 tonnes, circulait sur une bretelle de sortie de la Francilienne, à une trentaine de kilomètres au sud-est de Paris, lorsque plusieurs voleurs l'avaient contraint à s'arrêter en le bloquant avec leurs véhicules.Les malfaiteurs n'avaient dérobé qu'une partie de la cargaison, de l'ordre de 15 millions d'euros. La juridiction interrégionale spécialisée de Paris a été chargée de l'affaire en raison du profil des suspects, sans doute une « équipe de truands » chevronnée, selon cette source.Lire le récit : Plusieurs dizaines de millions d'euros de timbres-poste volés 04.02.2015 à 17h21 • Mis à jour le04.02.2015 à 17h25 | Cédric Pietralunga Cette fois, les dés sont jetés. Déposées lundi 2 février auprès du tribunal de commerce de Marseille (Bouches-du-Rhône), les offres de reprise de la SNCM ont été dévoilées mercredi 4 février aux syndicats de la compagnie, lors d’un comité d’entreprise qui s’est tenu dans la cité phocéenne.Alors que les administrateurs judiciaires de l’entreprise marseillaise en dépôt de bilan évoquaient « cinq offres de reprise et deux lettres d’intention » dans un communiqué publié lundi, les organisations syndicales, comme la direction de l’entreprise considèrent quatre dossiers comme sérieux.Sans surprise, on retrouve parmi eux l’homme d’affaires franco-tunisien Daniel Berrebi, l’ex-patron du port de Marseille, Christian Garin, et un transporteur corse, Patrick Rocca. Tous avaient déjà fait part publiquement de leur intérêt pour la compagnie.Le quatrième repreneur perçu positivement est la compagnie de ferries grecque Attica, invitée de la dernière minute, qui a déposé une lettre d’intention.Les trois autres acteurs évoqués par les administrateurs judiciaires - des hommes d’affaires suisse, italien et français - sont en revanche considérés par les organisations syndicales comme peu crédibles.La SNCM placée en redressement judiciaireRéduction du périmètre« C’est une bonne nouvelle : les activités de la SNCM suscitent de l’intérêt et des offres sérieuses sont désormais dans les mains des administrateurs judiciaires pour conduire les discussions, a réagi la direction de la compagnie dans un communiqué publié mercredi après-midi. Aucune offre ne propose de reprise partielle : elles concernent l’ensemble des activités au départ de Marseille vers la Corse et le Maghreb. » Mais, ajoute l’entreprise, « toutes [les offres] actent la nécessaire réduction du périmètre (…) pour envisager l’équilibre économique ».Selon différents interlocuteurs, M. Berrebi ferait figure de favori. « Son dossier fait 800 pages alors que les autres ne dépassent pas 50 pages, rapporte un proche de la compagnie marseillaise. M. Berrebi travaille sur la SNCM depuis le mois d’avril, il a étudié tous les aspects, c’est du solide. »Installé à Miami (États-Unis), Daniel Berrebi possède notamment une compagnie de ferries au Mexique, appelée Baja Ferries. La famille de l’armateur exploite également une flotte de vraquiers à travers la société Unishipping, dont le siège social est situé à Paris. M. Berrebi propose de garder 750 à 800 employés sur les quelque 2 000 de la SNCM (1 450 CDI et environ 600 CDD) et de réorienter une partie de l’activité de l’entreprise, qu’il renommerait France Ferries, vers le Maghreb.Concernant la desserte de la Corse, l’homme d’affaires se dit prêt à reprendre les liaisons depuis Marseille, avec des bateaux qui opéreraient sous le nom d’U Batellu (« un bateau » en Corse), mais a écarté de son offre les lignes assurées depuis Nice et Toulon, structurellement déficitaires.Pour relancer la compagnie, M. Berrebi assure pouvoir mobiliser 100 millions d’euros en trois ans, dont 80 millions de prêts bancaires. Mais il pose comme préalable de remettre à plat les accords sur le temps de travail, pourtant déjà renégociés en 2013. « Les salariés de la SNCM doivent travailler plus si on veut rentabiliser la compagnie », répète l’armateur à tous ses interlocuteurs.Mieux-disant socialementDe son côté, M. Garin, ancien président du syndicat des armateurs français et réputé proche de Marc Dufour, l’ex-patron de la SNCM débarqué en 2014, est mieux-disant socialement, puisqu’il propose de reprendre presque 900 salariés.Il envisage aussi de scinder l’activité de la compagnie en deux sociétés distinctes, l’une pour desservir l’île de Beauté dans le cadre de la délégation de service public accordée par la collectivité territoriale de Corse, l’autre pour assurer des liaisons avec le Maghreb.M. Garin assure également vouloir renouveler une partie de la flotte de la SNCM, avec quatre navires financés et construits par le sud-coréen Daewoo. Dans un entretien accordé mercredi au site Le Marin, l’homme d’affaires évoque un investissement « global de l’ordre de 100 millions d’euros » pour son projet de reprise.L’homme d’affaires corse Patrick Rocca, présent également dans le BTP et les déchets sur l’île de Beauté, propose quant à lui de conserver 700 emplois et de redéployer la compagnie avec de nouveaux navires, en développant les liaisons avec le Maghreb voire au-delà.Le grec Attica, qui possède déjà deux compagnies de ferries opérant en mer Egée et en mer Ionienne, propose lui aussi de reprendre environ 700 salariés. Mais il doit préciser son offre dans les prochaines semaines.Pas le couteau sous la gorgeMise en redressement judiciaire le 28 novembre, pour une durée de six mois, la SNCM n’a pas le couteau sous la gorge. La compagnie dispose de 42 millions d’euros de trésorerie, selon la direction de l’entreprise.Mais, affirment les connaisseurs du dossier, il faut aller vite pour rassurer les clients : le gros des réservations de la saison d’été s’effectue entre les mois de février et avril. « Si la SNCM ne veut pas connaître une année blanche, il faut un nouveau capitaine rapidement », explique un proche de l’entreprise.« Le processus n’en est bien sûr qu’au début, rappelle néanmoins la direction de la SNCM. Des conditions suspensives existent dans chaque offre car il faudra obtenir l’accord de Bruxelles, des Corses et du tribunal de commerce. » Le tribunal de commerce de Marseille a prévu d’examiner les offres de reprise le 20 mars.Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.02.2015 à 14h50 • Mis à jour le 04.02.2015 à 14h50Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/droit-sciences-po/article/2015/02/04/de-plus-en-plus-d-etudiants-de-sciences-po-paris-seront-installes-a-reims_4569292_4401467.html"data-title="De plus en plus d'étudiants de Sciences Po seront installés à Reims"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/02/04/400x300/4569609_7_4dab_sciences-po-reims_9bbfd1591efef3f23656732a24105073.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/droit-sciences-po/article/2015/02/04/de-plus-en-plus-d-etudiants-de-sciences-po-paris-seront-installes-a-reims_4569292_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" De plus en plus d'étudiants de Sciences Po seront installés à Reims ces prochaines années. La prestigieuse école parisienne, qui inaugurait les nouveaux locaux de son annexe rémoise ce mardi 3 février, compte en effet y accueillir 1 100 étudiants de première et deuxième année de plus d'ici la rentrée 2018.« Environ 1 600 étudiants de premier cycle étudieront ainsi à Reims dans le cadre du projet de refonte du collège universitaire de Science-Po », le cursus le plus connu de l'école, qui recrute, essentiellement sur concours, des jeunes de niveau bac, explique Nathalie Jacquet, la directrice du campus rémois.DEUX CURSUS DÉLOCALISÉS DE PARIS À REIMSInstallé dans les bâtiments de l'ancien collège des jésuites, en plein cœur de la cité des sacres, le campus de la Marne compte actuellement 500 étudiants, dont les deux tiers sont de nationalité étrangère. Il propose depuis cette année le programme euro-américain de Sciences-Po. S'y ajoutera à la rentrée 2015 le cursus Europe-Afrique, actuellement enseigné à Paris, puis, en 2017, un programme centré autour des « relations internationales », qui remplacera l'actuel programme généraliste dispensé dans la capitale. L'offre de classes réservées aux élèves étrangers dans le cadre des accords d'échange avec des universités internationales sera également revue à la hausse.De plus en plus d'étudiants de Sciences-Po de première et deuxième année sont amenés à étudier sur l'un des six campus délocalisés du collège universitaire de Sciences Po, situés à Dijon, Le Havre, Menton, Nancy, Poitiers et à Reims, le dernier à avoir ouvert, en 2010.Lire également : Sciences Po Paris : 64 % des admis viennent de provinceLire le billet de blog : Un site d’entraide pour réussir Sciences Po Paris width="314" height="157" alt="Dans une classe primaire à Antony, dans les Hauts-de-Seine." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/02/04/314x157/4569727_3_7a1d_dans-une-classe-primaire-a-antony-dans-les_7d9d463a32cedd393b01d01be646ce56.jpg" Développement durable : les mesures prévues dans les écoles Des étudiants en médecine de Caen posent presque nus pour un calendrier 2015 dont les bénéfices seront reversés à la Ligue contre le cancer. width="314" height="157" alt="Trouver un logement est une étape difficile pour un étudiant sur trois, selon une étude de l'Observatoire de la vie étudiante." src="http://s1.lemde.fr/image/2014/09/05/314x157/4482808_3_26c0_trouver-un-logement-est-une-etape-difficile_b59c877ef0d90c7561c5794a9064c469.jpg" Le mal-logement en France, zoom sur les jeunes Le choix d’une prépa ne dépend pas seulement des notes. Il faut viser la bonne, parmi les 2 000 classes proposées. width="314" height="157" alt="" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/02/04/314x157/4569298_3_b5b6_2015-02-03-c57a55f-28603-gvyoty_f432c33c5eb21f12a4805db69f225807.jpg" Inscriptions APB : soyez stratégiques ! Samuel Laurent Une nouvelle fois, le maire UMP de Nice, Christian Estrosi, profite de la livraison mensuelle des statistiques sur la délinquance pour critiquer la gestion par la gauche de la sécurité. Dans son collimateur, la garde des sceaux, Christiane Taubira. Sur sa page Facebook, M. Estrosi publie donc cette « infographie » alarmiste et chiffrée : Devant une photo de Christiane Taubira (ministre la justice, pas de l'intérieur, mais cible favorite de M. Estrosi), plusieurs chiffres, assortis d'une allusion à sa « réforme pénale laxiste » : une hausse de 47,2 % des « coups et blessures suivis de mort », une augmentation de 11,2 % des violences sexuelles, de 9 % pour les atteintes à l'intégrité physique ou de 7,9 % pour les « infractions économiques et financières ». Problème : pour la plupart, ces chiffres sont partiels, voire faux.D'où proviennent ces chiffres ? L'infographie ne le précise pas, mais ils sont tirés du bulletin mensuel de l'Observatoire national de la délinquance et de la réponse pénale (ONDRP) de janvier 2015, et portent donc sur la comparaison entre ce mois et celui de janvier 2014.Des chiffres à prendre avec prudence L'ONDRP collecte les chiffres de l'activité des services de police et de gendarmerie afin d'établir des statistiques sur la délinquance et la criminalité. C'est un premier bémol : ce que montrent ces chiffres correspond non pas à un nombre de cas, mais à un nombre de cas signalés aux policiers et aux gendarmes. Si ces derniers décident par exemple d'être attentifs aux trafics de stupéfiants, on comptera logiquement plus de cas, et donc une hausse de cet item dans les statistiques.C'est un des nombreux biais d'interprétation de ces statistiques, dont l'ONRDP ne cesse de souligner qu'elles doivent être prises avec prudence. Un conseil que M. Estrosi ne semble pas décidé à suivre.Reprenons ces chiffres. M. Estrosi en cite donc quatre. Et commet autant d'erreurs d'interprétation à chaque fois, même sans tenir compte des limites intrinsèques évoquées plus haut :1. « Coups et blessures suivis de mort » : Le choix des chiffresLes « coups et blessures suivis de mort » enregistrés par l'ONRDP sont au nombre de 132 au total en 2014, contre 95 l'année précédente. Soit une hausse de… 38,95 %, et non 47,2 %.M. Estrosi a choisi de se contenter des chiffres pour la zone gendarmerie, où la hausse est de 47,2 % (53 cas contre 36), omettant la zone police, qui compte pourtant plus de cas, au total, mais affiche une hausse moindre, de 33,9 % (79 contre 59).De plus, M. Estrosi se garde de regarder la courbe sur un temps un peu plus long : 132 cas, c'est moins qu'en 2009, où l'on en comptait 137, qu'en 2008 où l'on en comptait 182, ou qu'en 2007 (167).Si on prend l'intervalle 2007-2014, les « coups et blessures suivis de mort » sont en baisse de 20,9 %. Depuis 2012, la hausse est de 10 %. En réalité, sur le plus long terme, cette catégorie marque une hausse sur 2013-2014, après une baisse de 2008 à 201. if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1423052824738 .graphe").css("height", 450)$("#container_1423052824738 .title").empty()if ("Evolution des "coups et blessures suivis de mort" depuis 2007"!= ""){Evolution des "coups et blessures suivis de mort" depuis 2007")}$("#container_1423052824738 .subtitle").empty()if (""!= ""){Faits enregistrés par l'ONDRP. Zones police et gendarmerie")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1423052824738 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "areaspline", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#2ad43b","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"ONDRP", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Coups et blessures ayant entraîné la mort", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 167 ], [ "", 182 ], [ "", 137 ], [ "", 121 ], [ "", 113 ], [ "", 119 ], [ "", 95 ], [ "", 132 ] ], "color": "#0386c3" }]})});var chart = $('#container_1423052824738 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}2. « Violences sexuelles » : la hausse ne date pas de Taubira Même principe avec les violences sexuelles : celles-ci augmentent au total de 11,45 % entre janvier 2015 et janvier 2014 sur les deux zones, police et gendarmerie.La hausse de 11,2 % correspond là encore à la seule zone gendarmerie. Et là encore, faire un zoom sur la seule hausse de 2014 masque un phénomène plus ancien : de 2007 à 2014, on compte une hausse de 33,2 %. Et de 2007 à 2012, de 15 %, avec une forte hausse à partir de 2011.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1423052951381 .graphe").css("height", 450)$("#container_1423052951381 .title").empty()if ("Evolution des "violences sexuelles" enregistrées par l'ONDRP"!= ""){Evolution des "violences sexuelles" enregistrées par l'ONDRP")}$("#container_1423052951381 .subtitle").empty()if (""!= ""){")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1423052951381 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "areaspline", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Violences sexuelles", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 23247 ], [ "", 24031 ], [ "", 23253 ], [ "", 26963 ], [ "", 23871 ], [ "", 26783 ], [ "", 27778 ], [ "", 30959 ] ], "color": "#0386c3" }]})});var chart = $('#container_1423052951381 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}3. « Atteintes à l'intégrité physique » : confusion entre les zonesLe même principe est à l'oeuvre sur les atteintes à l'intégrité physique : M. Estrosi reprend les chiffres de la seule gendarmerie, où la hausse est la plus élevée (8,99 %) et oublie ceux de la police, où la hausse est moindre (0,53 %). Or, comme on compte plus de cas en ville qu'à la campagne, l'addition des deux zones aboutit à une hausse réelle de 2,58 % et pas de 9 %.Pourtant, lorsque M. Estrosi écrit que « les atteintes volontaires à l'intégrité physique ont augmenté de 9 % (soit un demi-million d'agressions par an) », il n'oublie cette fois pas de compter les deux catégories, police et gendarmerie (le total est de 507 064 cas).Là encore, si on regarde le long terme, cette catégorie est en hausse régulière sur ce rythme. Entre 2007 et 2014, elle a augmenté de 17,02 %. Et entre 2007 et 2012, de 11 %.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1423053072550 .graphe").css("height", 450)$("#container_1423053072550 .title").empty()if ("Evolution des "atteintes à l'intégrité physiques""!= ""){Evolution des "atteintes à l'intégrité physiques"")}$("#container_1423053072550 .subtitle").empty()if ("Faits enregistrés par l'ONDRP depuis 2007"!= ""){Faits enregistrés par l'ONDRP depuis 2007")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1423053072550 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "areaspline", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Atteintes vol. à l'intégrité physique", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 433284 ], [ "", 433671 ], [ "", 455911 ], [ "", 467348 ], [ "", 468012 ], [ "", 484564 ], [ "", 494298 ], [ "", 507064 ] ], "color": "#0386c3" }]})});var chart = $('#container_1423053072550 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}4. Escroqueries économiques et financières : mêmes approximationsLe principe est identique sur les escroqueries économiques et financières : la hausse globale est de 6,06 %. Cette fois, les chiffres de M. Estrosi sont tout simplement erronés : il évoque 7,9 %, ce qui ne correspond ni à la zone police (6,95 %) ni à la zone gendarmerie (4,43 %).C'est la seule catégorie où l'ont peut réellement constater un changement correspondant avec le changement de majorité : en baisse de 2008 à 2012, la catégorie remonte depuis.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1423053208627 .graphe").css("height", 450)$("#container_1423053208627 .title").empty()if ("Evolution des "escroqueries économiques et financières""!= ""){Evolution des "escroqueries économiques et financières"")}$("#container_1423053208627 .subtitle").empty()if ("Faits enregistrés par l'ONDRP entre 2007 et 2014"!= ""){Faits enregistrés par l'ONDRP entre 2007 et 2014")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1423053208627 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "area", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Escroqueries éco. et fin. 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Premier constat : il est faux de dire que « le nombre d'agressions et d'escroqueries n'a jamais été aussi élevé » :  C'est vrai (en tout cas pour l'intervalle 2007-2012, puisque nous n'avons pas de chiffres antérieurs) pour les agressions (encore qu'on l'a vu, les « coups et blessures suivis de mort », par exemple, sont moindres en 2014 qu'en 2008), mais pas pour les escroqueries : on en comptait plus en 2008, 2009 et 2010 qu'en 2014, comme on le voit dans le graphique ci-dessus.6. « Tous les types de violence » en hausse ? Encore fauxEnsuite, il paraît incongru d'estimer que ces faits sont dus à « la réforme pénale laxiste de Mme Taubira », après laquelle « tous les types de violence sont en nette augmentation » : d'une part, si on reprend les chiffres de l'ONDRP, les violences crapuleuses sont en baisse de 8,48 % au total sur cette année. Ensuite, cela ressort d'un argument téléologique, qui revient à dire qu'un criminel s'informerait sur l'état de la réforme pénale avant de commettre un crime ou un délit.7. Instrumentalisation en récidiveEnfin, il faut le marteler : l'ONRDP précise bien que ces chiffres ne peuvent être utilisés seuls pour définir que la délinquance augmente. Elle marque même un léger agacement quant à leur utilisation récurrente par certains, dont M. Estrosi :Dans divers cercles, il existe une tentation de faire comme si la situation de transition actuelle n'existait pas, comme si les chiffres sur les faits constatés pouvaient toujours être diffusés et présentés sans toutes les limitations et les précautions qu'imposent les ruptures de séries statistiques avérées ou supposées. L'ONDRP ne pourra pas convaincre ceux qui, ayant connaissance de ces ruptures, n'en exploitent pas moins les fortes variations de certains index d'infractions qu'elles provoquent en les faisant passer pour des évolutions de la délinquanceEt l'institut d'ajouter : « Le bilan de la délinquance en 2014, pour ce qui est des vols, des violences et des autres atteintes aux personnes ou à leurs biens subies par les habitants de la France métropolitaine, ne peut pas être effectué dès maintenant. »Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.02.2015 à 14h07 Plus de 30 % des internes en médecine – soit « 1 500 internes sur 4 500 » – étaient en grève mercredi 4 février dans les hôpitaux parisiens, pour protester contre le projet de loi santé, selon Jules Grégory, président du syndicat des internes des Hôpitaux de Paris (SIHP) et vice-président de l'Intersyndicat national des internes (ISNI). De son côté, l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris expliquait à la mi-journée ne pas souhaiter à ce stade communiquer de chiffre.L'ISNI avait déposé un préavis de grève le 29 janvier afin de couvrir l'ensemble des actions ponctuelles et locales qui pourraient s'organiser dans le pays, et laisser le temps « aux villes de se coordonner le plus possible », a expliqué Jules Grégory. Depuis, le principal syndicat d'internes en médecine générale, l'Intersyndicale nationale autonome et représentative des internes de médecine générale (Isnar-IMG), s'est joint au mouvement, par un préavis de grève déposé lundi.LA CONTINUITÉ DES SOINS ASSURÉEAu cœur de leurs revendications, « le report de l'examen du projet de loi santé à l'Assemblée nationale », prévu pour avril, selon le président de l'Isnar-IMG, Pierre-Antoine Moinard.Un rassemblement était prévu à 15 heures devant le ministère de la santé, où devait être reçue une délégation. D'autres étaient attendus à Lyon devant l'agence régionale de santé à 14 heures, ou encore au CHU de Bordeaux, entre 12 heures et 14 heures. Les internes de Toulouse ou encore Montpellier étaient aussi appelés à se mobiliser mercredi, d'après Jules Grégory, qui n'était pas en mesure de fournir de chiffres à la mi-journée.« Il n'y aura aucun problème de continuité des soins », les internes pouvant être assignés, a toutefois assuré Pierre-Antoine Moinard.UN PROJET DE LOI QUI « STIGMATISE LE MÉDECIN DE VILLE »Généralisation du tiers payant, refonte du service public hospitalier, pouvoir accru des agences régionales de santé : le projet de loi santé de la ministre, Marisol Touraine, inquiète les internes, au même titre que leurs aînés, qui multiplient les appels à la grève depuis plusieurs semaines.Lire aussi (éditions abonnés) : Entre médecins et gouvernement, la tension monte« Le projet de loi stigmatise le médecin de ville, alors qu'il devrait au contraire essayer de lui redonner de l'attractivité et l'inciter à s'installer », estime ainsi Jules Grégory. La refonte du service public hospitalier pourrait conduire à l'exclusion des cliniques de ce label, en raison des dépassements d'honoraires pratiqués par leurs médecins. Une disposition symbole « de débouchés en moins », selon Jules Grégory.Comme d'autres professionnels, les internes sont conviés à des groupes de travail au ministère de la santé afin de revoir les points litigieux du texte.« Mais tout se fait dans la précipitation », déplore M. Moinard. Une manifestation nationale est prévue à Paris le 15 mars.Le 17 novembre, les internes s'étaient déjà mis en grève pour protester contre le projet du gouvernement de réforme de leur temps de travail.Lire : Les internes en médecine, "bouche-trous" de l'hôpital en crise 04.02.2015 à 12h33 • Mis à jour le04.02.2015 à 17h31 | Soren Seelow, Simon Piel et Matthieu Suc Un an après le limogeage du patron de la police judiciaire parisienne Christian Flaesh, accusé d'avoir prévenu Brice Hortefeux qu'il allait être convoqué dans une enquête liée au financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, c'est au tour de son successeur à la tête du 36, quai des Orfèvres, Bernard Petit, d'être soupçonné de « violation du secret de l'instruction ».Mercredi 4 février, le patron de la PJ parisienne, son directeur de cabinet, Richard Atlan, ainsi que le syndicaliste Joaquin Masanet, président de l'Association nationale d'action sociale des personnels de la police nationale (ANAS), et Philippe L., l'un de ses collaborateurs, ont été placés en garde à vue dans les locaux de l'Inspection générale de la police (IGPN). La veille au matin, c'est le siège de l'ANAS qui avait été visé par une perquisition, selon des informations du Monde.Ce nouveau scandale qui ébranle le sommet de la PJ parisienne a été découvert incidemment, tandis que les juges d'instruction Roger Le Loire et Charlotte Bilger enquêtaient sur une affaire de corruption dans l'octroi de titres de séjour impliquant « l'escroc des stars » Christophe Rocancourt, l'ancien secrétaire d'Etat chargé de l'intégration Kofi Yamgnane et Christian Prouteau, le créateur du GIGN.>> Lire : Un ancien ministre impliqué dans l’affaire RocancourtUN ÉTRANGE BALLET DE COUPS DE TÉLÉPHONE ET DE SMSC'est en auditionnant ce dernier, le 7 octobre 2014, que les enquêteurs découvrent stupéfaits que l'ancien super gendarme est parfaitement renseigné des faits qui lui sont reprochés. Durant sa garde à vue, Christian Prouteau leur lance qu'il a été informé de sa convocation et de ses motifs par un certain Philippe L., collaborateur de Joaquin Masanet à l'ANAS. Les juges chargent aussitôt l'IGPN d'une enquête pour « violation du secret de l'instruction ».Les enquêteurs de la « police des polices » découvrent qu'un étrange ballet de coups de téléphone et de SMS relie quatre personnes dans les jours qui précèdent la convocation de Christian Prouteau. Entre le 3 et le 7 octobre, de nombreux contacts sont retracés entre Bernard Petit, Richard Atlan, Christian Prouteau et Philippe L. Le téléphone de ce dernier a par ailleurs « borné » (géolocalisé) dans les environs du « 36 » la veille de l'audition de M. Prouteau, quelques heures avant un rendez-vous entre les deux hommes, selon des informations du Monde.L'aveu de Christian Prouteau, étayé par les contacts téléphoniques entre ces quatre personnes, suffira-t-il à établir une « violation du secret de l'instruction » ? Les enquêteurs soupçonnent en tout cas fortement Christian Prouteau d'avoir appelé Philippe L. pour en savoir plus sur les faits qui lui étaient reprochés. Ce dernier aurait alors, avec l'aval du patron de l'ANAS, Joaquin Masanet, récupéré des informations auprès de Bernard Petit et de son directeur de cabinet.« Si au terme de ces gardes à vue, il apparaît que des manquements graves ont été commis par des policiers ou d'anciens policiers, je serai d'une fermeté absolue et je serai intraitable », a prévenu, le visage ferme, le ministre de l'intérieur Bernard Cazeneuve, dans la cour de l'Élysée, à l'issue du conseil des ministres.Il s'agit d'un nouveau tremblement de terre dans l'institution du « 36 », déjà ébranlée par le limogeage de Christian Flaesh en décembre 2013, l'affaire du viol d'une touriste canadienne dans les locaux de la BRI le 22 avril 2014 et le vol unique dans les annales policières de 52 kg de cocaïne par un policier de la brigade des stups de la PJPP fin juillet.Lire (édition abonnés) : L'enquête sur le vol de cocaïne au 36, quai des Orfèvres s'accélèreMatthieu SucJournaliste au MondeSimon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSoren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Emeline Cazi et Ariane Chemin Habib S. Kaaniche, diplômé de sciences humaines, anime l’équipe de douze aumôniers musulmans qui intervient dans les dix-sept établissements pénitentiaires de Marseille et sa région. Cet ancien responsable d’Amnesty International insiste sur l’urgence de créer un statut pour les aumôniers de prison, seul moyen, à ses yeux, de recruter des intervenants de bon niveau.Manuel Valls a évoqué la création de quartiers « spécifiques » pour les djihadistes. Qu'en pensez-vous ?Je suis favorable à l’isolement des radicaux en prison, je suis contre le regroupement des prisonniers. Les rassembler, c’est comme placer un malade très contagieux avec d’autres malades. On n’empêche pas la contamination et l’état des malades empire...Quelle serait la solution, alors ?Isoler les détenus les plus radicaux comme on place les malades les plus contagieux en quarantaine. Il faut aussi construire des prisons, comme dans les pays du nord de l’Europe, et enfin donner aux surveillants cette instruction civique et républicaine qui leur manque parfois.Depuis vingt ans que vous fréquentez les centres de détention, avez-vous noté un phénomène de radicalisation ?Je ne suis pas plus inquiet pour la prison que pour la société. Je n’ai pas l’impression qu’il y en ait davantage qu’ailleurs. A la veille des événements de Charlie, des jeunes d’un quartier de Marseille m’avaient invité à parler de cette religion musulmane que certains veulent salir. Ces jeunes en ont marre des barbus. En revanche, c’est vrai qu’en prison, il y a plus de personnes faibles, donc manipulables.Christiane Taubira a annoncé l'arrivée de soixante aumôniers musulmans pour les prisons françaises.Il faudrait au minimum un plein temps dans chaque établissement pour que le détenu puisse lui poser des questions quand il en a envie, et se sente protégé des plus radicaux. Mais il faut surtout donner un statut à ces aumôniers. Aujourd’hui, un aumônier de prison, qu’il soit musulman, catholique, juif ou protestant, ne jouit d’aucune retraite ni sécurité sociale. Comment voulez-vous qu’ils consacrent plus de temps à la prison avec une indemnité de 400 ou 500 euros par mois ?Comment ces aumôniers sont-ils formés ? Qui les nomme ?Les aumôniers locaux sont formés par leurs supérieurs. C’est l’aumônier régional qui propose un nom, puis le transmet au national. L’administration pénitentiaire demande ensuite l’agrément à la préfecture. Mais dans les faits, il n’y a pas beaucoup de candidats. C’est pour cela qu’il faut les salarier. Sinon, vous vous retrouvez avec un imam de quartier reconnu par trois personnes, ce n’est pas sérieux. Même problème pour les imams : sur 2500, 500 seulement sortent des institutions. Les 2000 autres sont auto-proclamés.Comment avez-vous réagi après les attentats de Paris ?Moi, je suis Charlie. Je porte d’ailleurs un autocollant noir sur mon cache-col. Quand il s’agit de la sécurité nationale, il n’y a plus ni religion, ni doctrine. Toucher à l’un des droits les plus fondamentaux, celui de la liberté d’expression, c’est toucher aux fondements de la démocratie française.Et les détenus ?Certains étaient Charlie, et ont été très émus. D’autres ont demandé pourquoi on faisait une minute de silence pour les dix-sept morts et rien pour les enfants palestiniens... « Parce qu’on est en France », j’ai répondu. J’ai aussi expliqué que la France accueillait les étudiants palestiniens. Un seul a refusé de la faire, un garçon de 17 ans, détenu à la Valentine [prison pour mineurs de Marseille]. Ce garçon va partir aux Baumettes dans quelques mois. Il m’inquiète. J’ai demandé à l’aumônier, à la direction et aux éducateurs de faire attention à lui.Est-ce un rejet de la France ?Une semaine après Charlie, un autre jeune a commencé à dire en réunion « Les Français... ». Je leur ai rappelé que plus de deux millions de musulmans sont morts pour la France depuis 1870. Les musulmans ont participé à toutes les guerres y compris celles menées contre l’empire ottoman. Nous sommes les descendants de ces personnes. En cassant le propos « Il y a les Français et nous », j’ai voulu expliquer qu’il n’y avait pas de peuple musulman. Je crois qu’ils ont compris. Seul le petit n’a pas accepté.Comment expliquez-vous cette crise d’identité ?Lorsque sous Valéry Giscard d’Estaing a été obtenu le regroupement familial, à la fin des années 1970, on n’a pas préparé les conditions d’accueil de ces personnes ni réfléchi à la manière de leur transmettre la civilisation française. On a cru que ça allait se faire tout seul, mais ces choses là ne se font pas toutes seules. Lorsque les épouses sont venues rejoindre leurs maris arrivés dix ans plus tôt, on a cru que les familles allaient se reformer. Mais ils n’avaient jamais vécu ensemble, il n’y avait pas de famille. Or, l’école seule ne peut pas remplacer la famille.Lors d’une journée de formation des aumôniers qui s’est tenue mi-janvier à la mosquée de Paris, certains élèves ont fait état de thèses complotistes parce qu’ils n’avaient pas vu les corps. Qu’auriez-vous répondu ? Est-ce lié au fait qu’on ne montre pas les corps dans l’islam ?« On les montre à qui ? Vous les avez-vu ces corps ? Mais allez les voir ! », voilà, ce que je leur aurais répondu. On ne montre les cadavres de personne à la télévision française, à part dans les films. S’ils veulent aller voir, qu’ils aillent sur les tombes, qu’ils appellent les imams qui les ont lavés.A la Grande Mosquée de Paris, les futurs imams « vident leur sac »Quelles sont les revendications des prisonniers ?Je les reçois en groupe pendant une heure et demie. Si l’un d’eux a une demande personnelle, je le prends à part, à la fin. Je tiens aussi à organiser des rencontres communes avec les aumôniers des autres religions. Les prisonniers nous voient ensemble, c’est un bon modèle à leur donner. Ils me posent aussi beaucoup de questions sur la prière, la vie d’un musulman dans un pays non-musulman, l’éducation des enfants, la place de la femme. Mais la principale concerne le hallal. Je cite alors le verset 5 de la sourate 5 : « Il vous est licite de manger la nourriture des gens du livre. Votre nourriture leur est licite. » En clair, en dehors du porc et de la nourriture préparée à base de sang, j’explique qu’ils peuvent manger de tout. Il y a des aumôniers qui prônent le tout-hallal. Mais, l’islam dit que dans une situation exceptionnelle – et la prison en est une –, tu fais avec les possibilités que tu as.Tous les représentants musulmans ne sont pas d’accord avec vous…Avant 1993, ce sujet n’en était pas un. Le hallal, c’est Charles Pasqua qui le popularise dans l’idée d’aider au financement des instances musulmanes. La mosquée de Paris avait le monopole de l’agrément pour le hallal. Celles de Lyon et d’Evry l’ont obtenu avec le décret Debré. Personne n’a intérêt à le dire, mais le hallal finance la religion...A quels détails distinguez-vous la majorité des prisonniers musulmans des « radicaux »?Il y a ce tout-hallal. Les prisonniers n’aiment pas non plus que j’explique que nous appartenons tous à la même lignée. Il y aussi ceux qui s’adressent à vous directement en arabe et qui n’aiment pas que je réponde en français. Du coup, ils boudent les trois rencontres suivantes et font courir la rumeur que l’aumônier n’est pas un bon imam. Mais ils reviennent à la quatrième... C’est la constance de l’aumônier qui vainct la rumeur.Y a t-il un contrôle des livres religieux qui entrent en prison ?A l’exception du Coran et des calendriers, je contrôle tous les écrits qui concernent la religion. Les détenus lisent les notes que j’ai moi-même rédigées. Je ne veux pas soutenir les petites maisons d’édition ou les libraires qui diffusent des idées que je désapprouve.Prison : les prédicateurs de l’ombreEmeline CaziJournaliste au MondeAriane CheminGrand reporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Eugénie Dumas Eugénie DumasJournaliste au Monde Maryline Baumard Les chrétiens martyrisés par l’Etat islamique en Irak sont-ils bienvenus en France ? Le sujet est sensible, de nombreux responsables politiques ayant manifesté leur solidarité avec cette communauté. Mais si le discours du gouvernement leur promet asile et protection, les faits sont moins clairs.Le 22 août 2014, le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, se déplaçait en personne pour accueillir 40 réfugiés yézidis dans les salons d’honneurs de l’aéroport de Roissy. Il promettait que d’autres suivraient. Cinq mois plus tard, seize membres de la même minorité chrétienne d’Irak, persécutée par l’Etat islamique (EI), frôlent de peu l’expulsion vers le Brésil, en catimini, depuis la Guyane.Les yézidis du mont Sinjar libérés de la menace djihadisteDimanche 25 janvier, dix hommes et six femmes posent un pied en terre française. Ils espèrent ne faire qu’une escale à Cayenne, pensent en finir rapidement avec un périple qui dure depuis cinq mois. Las, leurs passeports sont repérés comme faux par la police de l’air et des frontières (PAF). Les voilà donc bloqués en Guyane, en garde à vue dans les locaux aéroportuaires de la PAF. Leurs chances de terminer leur voyage se réduit comme peau de chagrin puisque pendant leurs deux jours d’interrogatoire, les autorités du lieu tentent de négocier un accord de réadmission au Brésil, destination d’où ils viennent.14 000 euros par personneLes seize voyageurs n’ont pourtant rien de Brésiliens et n’ont d’ailleurs pas eu leur mot à dire dans le choix de ce périple compliqué. Tous ont abandonné les villages qu’ils habitaient près de Mossoul en août 2014, poussés par les massacres perpétrés par l’EI. Depuis, ils pérégrinent avec comme but ultime de déposer une demande d’asile en Europe. Ils ont plus précisément en tête de rejoindre l’Allemagne, où réside déjà une petite communauté yézidi, sans être totalement focalisés sur cette destination finale. Dans un premier temps, ils sont passés par la Turquie. De là, ils ont embarqué pour le Brésil avant de reprendre un vol pour Cayenne, d’où ils comptaient se rendre à Orly, puis en Allemagne… Ce périple n’est pas le plus direct, certes, mais c’est le trajet décidé par les passeurs entre les mains desquels ils ont placé leur destin pour 14 000 euros par personne, faute d’avoir d’autres moyens de déposer une demande d’asile en Europe.Selon une source parisienne, un premier groupe a été repéré par la police aux frontières (PAF) d’Orly, qui a demandé à ses collègues de Cayenne d’être un peu plus vigilants… Les seize arrivants suivants font donc les frais de cette recrudescence de perspicacité et frôlent le renvoi, alors même qu’ils avaient signalé leur nationalité, que les autorités pouvaient comprendre assez aisément qu’il ne s’agissait ni d’un voyage d’agrément ni d’une migration économique.Négociations« Nous nous sommes doutés dès mardi 27 janvier que des étrangers étaient retenus à la PAF », commente Lucie Curet, représentante de la Cimade en Guyane. Pourtant, les autorités locales refuseront jusqu’à vendredi 18 heures de laisser l’association rencontrer les personnes retenues. « De l’aéroport, les seize yézidis sont transférés mardi soir dans un hôtel, assignés à résidence dans l’attente d’être renvoyés au Brésil. Ils ne rencontrent ni avocat ni association de dimanche à vendredi », rapporte la jeune femme.Après un premier refus des autorités brésiliennes de recevoir ces seize inconnus, les négociations reprennent. Vendredi, un accord est obtenu et le groupe est donc prêt à reprendre l’avion pour le Brésil quand la Cimade a enfin le droit de les rencontrer. « Les autorités locales nous expliquent que ces Irakiens n’ont pas souhaité déposer une demande d’asile en France alors que les seize personnes démentent avoir jamais eu cette proposition. D’ailleurs, dès que nous leur avons proposé cette démarche, ils ont voulu la faire », ajoute la jeune femme.Les seize Yézidis sont pour l’heure toujours en Guyane. L’Office français pour la protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra) va dépêcher la semaine prochaine une équipe pour enregistrer leur demande d’asile. Une formule rare, qui pourrait sous-entendre que la France a quelque chose à se faire pardonner.Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Elvire Camus (Toulouse, envoyée spéciale) Lorsque Latifa Ibn Ziaten nous reçoit ce samedi matin dans l'hôtel toulousain où elle séjourne depuis 48 heures, une longue semaine est sur le point de s'achever. Après quelques interviews, elle doit s'envoler pour Rouen retrouver sa famille. « Ce soir, je rentre chez moi Inch Allah », nous dit-elle de sa petite voix douce, qui tranche avec la force et la détermination dont cette femme de 55 ans fait preuve.Depuis la mort de son fils Imad, le soldat français qui fut la première victime de Mohamed Merah, le 11 mars 2012, Latifa Ibn Ziaten consacre presque tout son temps aux autres. Elle va au contact de la jeunesse isolée, des parents désœuvrés, « pour qu'il n'existe plus d'autres Merah ». Cette semaine, elle a rencontré une jeune fille de 15 ans qui a renoncé à partir en Syrie le jour de son départ. Elle s'est aussi rendue dans deux établissements scolaires, a participé à un débat sur la jeunesse et donné des dizaines d'entretiens à des journalistes. Sans compter les centaines d'appels et de textos auxquels elle a répondu.Les tueries du début d'année ont donné une résonance particulière à la démarche de Latifa Ibn Ziaten, car il existe des similitudes entre Mohamed Merah et les tueurs de Charlie Hebdo, de Montrouge et de la Porte de Vincennes. Tous les quatre ont grandi sans repère, sont passés par la délinquance, la prison, la radicalisation. C'est ce cercle infernal que la mère d'Imad Ibn Ziaten cherche à enrayer depuis près de trois ans, depuis que les « copains du tueur de [s]on fils » l'ont appelée à l'aide.« MORT UNE SECONDE FOIS »Deux mois après la mort du deuxième de ses cinq enfants, Latifa Ibn Ziaten, s'est rendue aux Izards, cité du nord-est de Toulouse où vivait Mohamed Merah, à la recherche d'explications. Là-bas, son fils Imad est « mort une seconde fois » lorsqu'un groupe de jeunes garçons qui traînaient au pied des tours lui a lancé que le terroriste était « un héros, un martyr de l'islam ». Elle leur a alors révélé son identité et le ton a changé. Les enfants se sont excusés et ont fini par se confier à elle : « On s'excuse Madame, mais vous voyez bien. Regardez autour de vous : là où on vit. On n'a pas de vie, on est perdus, enfermés. On est comme des rats. Et les rats, Madame, quand ils sont enfermés, ils deviennent enragés. »Quelques jours plus tard, elle fonde l'association « Imad Ibn Ziaten pour la jeunesse et la paix » qui vient en aide aux jeunes des quartiers difficiles. Son rôle au sein de l'association, elle le vit comme une mission : « Ils attendent que je les aide. Donc il faut que je fasse tout ce que je peux pour leur tendre la main, pour qu'ils s'en sortent. C'est important. »Française d'origine marocaine et musulmane pratiquante, Latifa Ibn Ziaten porte aujourd'hui le foulard en signe de deuil. Elle est arrivée en France à l'âge de 17 ans, en 1977, pour rejoindre son mari Ahmed, cheminot à la SNCF. Après des premiers moments rendus difficiles par la solitude et la barrière de la langue, Latifa Ibn Ziaten s'acclimate vite à sa vie « de l'autre côté de la Méditerranée ». Avec l'appui de voisins et des structures sociales de sa mairie, elle se souvient avoir été accompagnée et avoir toujours réussi à concilier sa foi avec son activité professionnelle. « J'ai toujours travaillé et j'ai toujours fait ma prière », assure-t-elle. A force de sillonner la France, Latifa Ibn Ziaten constate que tout le monde n'a pas eu cette chance. De sa rencontre avec les jeunes des Izards elle se rappelle : « Je savais que cette situation existait, mais je n'y avais jamais été confrontée. »Son travail au sein de l'association passe principalement par l'échange. Un voyage en Israël et en Palestine sur le thème du « vivre ensemble » a déjà été organisé, un autre est prévu à Washington et un troisième au Maroc, mais Latifa Ibn Ziaten consacre surtout son temps à partager son témoignage avec les parents et les enfants qu'elle rencontre. « Ma mère est quelqu'un de très dynamique. Elle a trouvé un moyen de vivre sa souffrance de manière intelligente. Elle ne s'est pas laissée aller à la haine, mais a cherché à s'ouvrir aux autres », explique Hatim, 35 ans, aîné des fils de Mme Ibn Ziaten et vice-président de l'association.La réinsertion des jeunes dans la société se fera, selon sa mère, par l'écoute et le dialogue. « Ces jeunes, ils ont un vide dans leur vie, et si on ne remplit pas ce vide, si on ne leur donne pas d'espoir, si on ne leur donne pas une chance, si on ne les sort pas des ghettos où ils sont enfermés, quelqu'un d'autre va venir à leur rencontre. Leur dire : "Vous voyez, vous n'êtes pas aimés, vous n'êtes pas considérés, vous n'avez pas de chances dans ce pays-là. Alors moi je vais vous donner une chance. Je vais vous donner de l'argent, je vais vous donner de l'importance, je vais vous donner de l'amour." Et ces jeunes, ils tombent dans le piège, malheureusement. »« CHACUN A SA RESPONSABILITÉ » Sa démarche a cependant des limites. Pour porter ses fruits, elle doit s'inscrire dans une action globale, que doit mener à ses côtés le gouvernement, mais aussi l'ensemble des acteurs sociaux : « Bien sûr que je ne peux pas faire ça seule, chacun a sa responsabilité. Il faut former des éducateurs, des assistantes sociales qui ne soient pas là juste pour parler paperasse. Il faut aussi comprendre ces jeunes, aller vers eux, ne pas attendre qu'ils viennent dans les bureaux. Dès les premiers signes de faiblesse, de violence, il faut les encadrer. On ne peut pas continuer à les ignorer. »Partout où elle se rend pour témoigner, Latifa Ibn Ziaten est accueillie avec la même émotion, un mélange de respect et d'admiration profonde. On vient l'écouter car on sait que son discours d'apaisement est ce dont la société a besoin en ces temps de tensions et de divisions. Devenue une véritable icône, même si elle tient à rappeler qu'elle n'est qu'« une mère de famille », on dit d'elle qu'elle a un « don » pour parler en public. Son fils Hatim la décrit comme une « militante de la paix ». « Ce qu'elle fait est honorable. Elle délivre un message de paix, dit que la religion est conciliable avec la République », saluent deux jeunes militantes présentes au débat sur la jeunesse citoyenne organisé vendredi 30 janvier à Toulouse.Dans un amphithéâtre comble, 150 personnes, jeunes et moins jeunes, profs et habitants des quartiers, sont venus l'interpeller sur leur mal-être, lui demander conseil ce soir-là. A l'image de cette femme qui dit souffrir des inégalités de traitement entre les « Français de souche » et les Français issus de l'immigration sur les questions d'accès au logement. Latifa Ibn Ziaten, qui refuse la victimisation, lui répond : « Madame, je suis d'accord avec vous, mais rien ne vous empêche d'aller vivre ailleurs que dans ces quartiers, rien n'empêche vos enfants d'en sortir. Il faut enfoncer les portes, passer au travers des barrières. » Certains pleurent pendant sa prise de parole, touchés par son témoignage. « Comment a-t-elle la force de se battre ? Et elle le fait pour nous tous, pour la République... », s'émeut une mère de famille.« DISCOURS RÉPUBLICAIN FORT »Dans les écoles, il lui arrive cependant de rencontrer de la résistance auprès d'élèves qui se disent ne pas « être Charlie », contrairement à elle. Pour Latifa Ibn Ziaten, caricaturer le prophète n'est « pas intelligent », mais elle n'est pas heurtée pour autant par les représentations publiées par Charlie Hebdo : « C'est pas des dessins qui vont changer ma foi ». Un raisonnement que ne partagent pas certains enfants, qui lui répondent qu'ils ne peuvent pas « accepter ça ».Mais le plus difficile pour elle est de se retrouver face à des collégiens, bien conscients de certaines injustices. « Quand un jeune de 12 ou 13 ans vous dit : "Vous savez madame, on habite à Versailles, mais on n'a jamais visité le château de Versailles. Pourquoi ? On ne le mérite pas ?", ça fait mal. Il faut connaître son pays, visiter ses monuments. Comment l'aimer si on ne le connaît pas ? Pourquoi certaines écoles ont les moyens d'organiser ces visites et d'autres, non ? C'est la même école de la République. Si on ne donne pas les mêmes droits à tous les enfants, ils ne vont pas grandir de la même façon. »En début d'année, Latifa Ibn Ziaten est intervenue devant les classes de troisième et de quatrième du collège Irène Joliot-Curie d'Argenteuil. La principale de l'établissement estime que sa venue aura un impact. « J'ai été impressionnée par la justesse de son intervention. Elle a livré un discours républicain fort. Son histoire dramatique fait qu'elle touche les élèves, ça n'est plus virtuel pour eux », confie Susanna Dutsch.Latifa Ibn Ziaten n'a, pour l'heure, pas d'autre activité. Avant le drame, elle travaillait comme surveillante et hôtesse d'accueil au musée des beaux-arts de Rouen. Avant cela encore, elle a été femme de ménage, a vendu des fruits et légumes sur les marchés et a été responsable d'une cantine scolaire. Elle est aujourd'hui en arrêt maladie et n'est pas prête à reprendre son poste : « Je n'ai pas la force d'être enfermée. Et pleurer devant les gens ça ne serait bon ni pour moi, ni pour les visiteurs. » Dans le militantisme, elle a trouvé un moyen de s'exprimer, de « sortir ce qu'il y a à l'intérieur de moi », explique-t-elle en rapprochant les deux mains de son cœur. Et puis, son mari et ses enfants partagent son combat. « Moi, par rapport à ma vie professionnelle, je n'ai pas la possibilité de suivre ma mère dans ses déplacements. Mais je l'aide comme je peux, je lui apporte mes compétences. Le combat qu'elle a pris est ambitieux mais elle en a les épaules et elle met du cœur à l'ouvrage. Je suis derrière elle a 120 % », détaille Hatim Ibn Ziaten, qui est professeur d'EPS dans les établissements spécialisés pour les handicapés.Surtout, sans apaiser sa souffrance, qui ne diminue pas avec le temps, « au contraire », sa démarche continue de faire vivre son fils Imad. « A chaque bonne action que je fais avec cette association, je vois mon fils grandir. Et ça, c'est important pour moi. Il n'est pas mort pour rien, Imad. »Elvire Camus (Toulouse, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.02.2015 à 03h38 Après les huit arrestations qui ont eu lieu mardi en régions parisienne et lyonnaise, cinq hommes soupçonnés d'être impliqués dans une filière organisant l'envoi de djihadistes vers la Syrie ont été mis en examen, dont quatre écroués, a-t-on appris samedi 7 février de source judiciaire. Trois personnes, dont une femme, n'ont pas été déférées après leur garde à vue.Les cinq suspects, âgés de 23, 27 pour deux d'entre eux, 28 et 46 ans, sont poursuivis pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. L'un d'entre eux a aussi été mis en examen pour détention d'armes en relation avec une entreprise terroriste.Trois ont été placés en détention provisoire par un magistrat spécialisé.Un autre a été écroué le temps de comparaître sur sa détention ou sa remise en liberté.Un cinquième suspect a été placé sous contrôle judiciaire.RENTRÉS DE SYRIETrois des cinq hommes mis en examen sont soupçonnés de s'être déjà rendus en Syrie et d'en être revenus en décembre dernier, a indiqué une source proche du dossier. « Originaires de Turquie et du Maghreb », il s'agit de « membres d'un réseau francilien plus large, dont les membres ont rejoint la Syrie en trois vagues : mai 2013, été 2013 et septembre 2013. Des membres de ce réseau se trouvent également sur place », a ajouté cette source.Les départs de djihadistes vers la Syrie ainsi que la question de leur retour en France et de leur surveillance est le principal sujet d'inquiétude des services antiterroristes. Le 19 janvier, le procureur de Paris, François Molins, avait annoncé que 1 280 personnes étaient « soit sur le départ, soit sur zone, soit sur le retour, soit déjà revenus sur le territoire français ».Plus de cent enquêtes et informations judiciaires sont ouvertes à Paris en lien avec les départs en Syrie. Le 19 janvier, le procureur de Paris avait indiqué que 125 suspects avaient été mis en examen dans ces dossiers, des chiffres susceptibles d'avoir évolué à la hausse depuis.Lire : Filières djihadistes : des arrestations sur fond de hausse des départs 07.02.2015 à 20h00 • Mis à jour le08.02.2015 à 11h59 | Frédéric Lemaître (Munich, envoyé special) Un vice-président américain qui dénonce les « pratiques barbares » de Vladimir Poutine, une chancelière qui rappelle le précédent du Mur de Berlin, un ministre des affaires étrangères russe qui attribue l’origine de la crise actuelle à l'« obsession des États-Unis » de vouloir « dominer l’Europe » depuis un quart de siècle... Pour sa 51e édition, la conférence de Munich sur la sécurité qui rassemble la fine fleur de la diplomatie mondiale, avait, ce samedi 7 février, un petit parfum de guerre froide.Première à s’exprimer, Angela Merkel a prononcé un discours important, insistant sur l’engagement de l’Allemagne sur la scène internationale mais expliquant pourquoi elle ne voulait pas livrer d’armes à l’Ukraine. « Je n’imagine pas une situation où l’armée ukrainienne serait tellement équipée qu’elle impressionnerait la Russie », a justifié la chancelière allemande. « Militairement, ce conflit ne peut être gagné. C’est dur à dire mais c’est comme ça », a-t-elle ajouté. Pour elle, il faut donc « se concentrer sur une solution diplomatique et passer par des sanctions sur ce qui est notre point fort : l’économie ».Mais la chancelière a eu un débit plus rapide que d’habitude. Comme si elle était pressée d’en finir avec un discours qui n’était pas celui qu’elle aurait voulu prononcer. De retour de Moscou, elle aurait sans doute aimé pouvoir présenter un accord capable de mettre fin au conflit en Ukraine. Mais celle-ci a dû en convenir : le succès de son déplacement spectaculaire avec François Hollande à Kiev et à Moscou est loin d’être acquis. « Il n’y a pas de garantie que Poutine fera ce que nous espérons », a-t-elle reconnu.Certes, il n’est pas totalement exclu que la conversation téléphonique qu’Angela Merkel, François Hollande, Petro Porochenko et Vladimir Poutine doivent avoir dimanche ne débouche sur un accord, mais personne ne semble vraiment y croire.Porochenko aussi énigmatique que PoutineD’ailleurs, si l’on ne sait pas ce que Vladimir Poutine pense de cette médiation, Petro Porochenko est tout aussi énigmatique. Samedi, à Munich, il n’a soufflé mot du plan Merkel-Hollande, ce qui en dit long sur les réserves qu’il lui inspire.De son côté, le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a eu, à Munich, quelques mots aimables pour l’initiative franco-allemande mais il s’est surtout montré extrêmement critique tant à l’égard du gouvernement ukrainien que de Washington. Il juge qu’en Ukraine, l’Union européenne « a soutenu un coup d’état » qui a débouché sur le départ du président Ianoukovitch. Il a également dénoncé « l’épuration ethnique » à laquelle se livrerait l’actuel gouvernement ukrainien, reprochant à l’Occident de ne pas réagir à « l’éradication des Juifs et des Russes » à laquelle on assisterait, selon lui, en Ukraine.Pour lui, la Crimée fait désormais partie intégrante de la Russie car les habitants l’ont décidé ainsi. Il a donc mis en avant « le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». Et si l’on veut la paix en Ukraine, il faut que le gouvernement de Kiev négocie avec les représentants des régions de l’est, a t-il dit, ceux-là même que le président ukrainien qualifie de « terroristes ». Le ton de l’intervention de Sergueï Lavrov, son contenu, mais aussi la tension qui régnait dans la salle : tout indique que l’on est à nouveau dans une phase de confrontation durable entre la Russie et l’Occident. Joe Biden, le vice-président américain, n’a rien fait pour démentir cette impression. Selon lui, l’administration Obama a, dès 2009, beaucoup fait pour « avoir des relations constructives avec la Russie » mais « depuis 2012, le président Poutine a choisi une autre voie ». Rappelant que les frontières sont inviolables et que « chaque nation a le droit de choisir ses alliances », Joe Biden a dit « ne pas croire à une solution militaire en Ukraine mais la Russie n’a pas le droit de faire ce qu’elle fait et le peuple ukrainien a le droit de se défendre ».Faut-il donc livrer des armes à l’Ukraine ? Comme le commente Norbert Röttgen, président de la commission des affaires étrangères au Bundestag : « Biden n’est pas allé jusqu’au bout de sa démonstration mais tout son raisonnement conduit à une telle conclusion ». Dans les milieux gouvernementaux allemands, on craint donc que la pression à Washington soit telle que le président Obama - qui recevra Angela Merkel à la Maison blanche lundi - va avoir du mal à résister. Et même si l’envoi d’armes est symbolique, il permettrait, selon l’Allemagne, à Vladimir Poutine d’armer encore plus lourdement les séparatistes. Un scénario noir face auquel l’Union européenne aura le plus grand mal à rester unie. Ce n’était donc pas seulement parce qu’elle était fatiguée qu’Angela Merkel était sombre samedi matin mais bel et bien parce que l’Allemagne ne voit pas d’issue à ce conflit à sa porte. Bien au contraire.Frédéric Lemaître (Munich, envoyé special)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Lemarié et Matthieu Goar Après avoir affiché ses divisions toute la semaine autour de la législative partielle dans le Doubs, et alors que l'autorité de Nicolas Sarkozy a été contestée, l'Union pour un mouvement populaire (UMP) tient son conseil national, samedi 7 février. A la tribune siègent, autour du président de la formation de droite, les principaux dirigeants : Bruno Le Maire, Nathalie Kosciusko-Morizet, Laurent Wauquiez, Xavier Bertrand, Luc Chatel et Brice Hortefeux. Les ex-premiers ministres François Fillon et Alain Juppé doivent eux prononcer un discours dans l'après-midi, avant que le président du conseil national, Jean-Pierre Raffarin, et celui du parti, Nicolas Sarkozy, closent cette journée.Devant plusieurs centaines de cadres, le parlement du parti consacre la matinée à trois thèmes principaux : l'économie, l'Europe et les sujets régaliens. A la tribune, la quasi-totalité des dirigeants ont pris la parole pour évoquer ces thèmes, en prenant soin de ne pas revenir sur le sujet qui a divisé le parti ces derniers jours : l'attitude à adopter face au duel Parti socialiste contre Front national, dimanche, au second tour de l'élection législative partielle dans le Doubs. Mais l'ombre de ce scrutin plane tout de même au-dessus de cette réunion.Laurent Wauquiez a mis les pieds dans le plat, réaffirmant sa position en faveur du « ni-ni » dans son discours. Soit la stratégie que le parti a choisie mardi lors de son bureau politique. « Je ne vote pas socialiste, car je n'ai pas les mêmes idées que les socialistes », a-t-il redit à la tribune, ajoutant qu'il ne votait pas FN non plus. « Notre famille politique mérite mieux que d'être les supplétifs du PS et du FN », a-t-il dit sous les applaudissements de la salle. « Ce qui mine l'UMP, c'est la confusion entre la droite et la gauche, avait-il déclaré dans un entretien au Parisien, publié samedi, et « c'est sur cette confusion que prospère le Front national ».Une manière d'assumer son désaccord avec Nathalie Kosciusko-Morizet, avec qui il entretient des relations exécrables. Celle-ci a appelé, comme Alain Juppé, à voter en faveur du candidat PS dans le Doubs. Dans une interview au Figaro parue samedi, Mme Kosciusko-Morizet réaffirme sa position et plaide pour une consultation des militants. « C'est une question fondamentale, donc elle a vocation à leur être posée », affirme-t-elle.SUJET TABOUEn coulisse, le débat se poursuit également. Des élus s'étonnent que le sujet qui est dans toutes les têtes soient peu évoqué, alors que l'ensemble de la direction est réunie. « Ce matin, on aurait dû avoir un vrai débat sur la position des uns et des autres sur la question du “ni-ni”, estime par exemple le député filloniste Jérôme Chartier. On a voté pour le “ni-ni” mardi, mais on aurait dû trancher la question de savoir s'il est opportun pour un parti politique de donner une consigne de vote. Le conseil national aurait été une bonne occasion. » « Cette réunion ne sert à rien. On va parler de sujets économiques après cette semaine marquée par le FN ? Un conseil national doit être politique et répondre aux questions politiques », renchérit un proche de Bruno Le Maire.Malgré une semaine compliquée, il n'a pas été question de changer l'ordre du jour. « Le conseil national n'est pas le lieu pour réfléchir à ce que nous devons faire après une défaite dans une circonscription. Il est le point de départ d'un travail de fond et de réflexion sur le diagnostic et sur les marges de manœuvre des politiques. Il doit poser des jalons, planter le décor », explique Geoffroy Didier, secrétaire national à l'animation interne.Roger Karoutchi, sénateur des Hauts-de-Seine, estime lui qu'il ne faut plus revenir sur le « ni-ni » mais il n'exclut pas un vote des militants : « Pourquoi ne pas faire voter les militants sur une batterie de questions, comme le choix du nom de la future formation mais aussi sur la stratégie face au FN ? »Pendant la table ronde consacrée à la « crise du système économique », un conseiller national de l'UMP a également pris la parole pour aborder la question taboue de la matinée : « Je veux revenir sur ce qui s'est passé dans le Doubs. Nous avons perdu car le FN et le PS ont un projet débile, mais ils en ont un. Nous, nous sommes en train de le construire, mais quand on va revenir au pouvoir, il va falloir l'appliquer vite. »Nicolas Sarkozy, lui, a pris la parole à plusieurs reprises — notamment sur l'Ukraine — en prenant soin de ne pas aborder ce sujet. Il s'est posé en garant de l'unité du parti, endossant à nouveau son costume de rassembleur : « Le malheur d'un parti politique, ce n'est pas d'avoir trop de talents, c'est de ne pas donner la parole à ses talents. » L'ancien chef de l'Etat paie dans les sondages cette semaine, où son leadership a été contesté. Selon un sondage Odoxa pour i-Télé et Le Parisien, publié samedi, 68 % des Français estiment que son autorité a été remise en cause. Les sympathisants de droite sont 54 % à être de cet avis.Nicolas Sarkozy met en garde contre la résurgence d'une « guerre froide »« guerre froide » entre l'Europe et la Russie et qu'on ne pouvait « pas reprocher à la Crimée d'avoir choisi la Russie ».« Nous avons une civilisation en commun avec la Russie. Les intérêts des Américains avec les Russes, ce ne sont pas les intérêts de l'Europe avec la Russie », a argué Nicolas Sarkozy, pour qui l'Ukraine « doit garder sa vocation de pont entre l'Europe et la Russie. Elle n'a pas vocation à entrer dans l'Union européenne ».Matthieu GoarJournaliste au MondeAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.02.2015 à 21h14 | Maryline Baumard La Turquie est dans la ligne de mire. Au goût des ministres français et allemands de l’intérieur, elle a trop fermé les yeux sur les départs de cargos de migrants à destination de l’Europe. Bernard Cazeneuve et son homologue allemand, Thomas de Maizière, viennent donc d’adresser une lettre au commissaire européen à la migration, Dimitris Avramopoulos, l’enjoignant de renforcer la coopération avec cet état qui « constitue au regard de la problématique de la traite et du trafic des personnes dans la zone méditerranéenne, un partenaire particulièrement important ». Le 31 décembre 2014 et le 2 janvier, alors que l’Europe était assoupie entre deux réveillons, deux « cargos poubelle » ont accosté sur les côtes du sud de l’Italie avec 1 200 migrants à leur bord, tous Syriens. Ces deux bateaux fantômes, à la dérive aux abords des côtes de l’Italie, ont dû être secourus, faute de quoi les migrants, abandonnés par les passeurs, étaient en danger de mort. Le Blue Sky M, c’est le nom du premier, et l’Ezadeen, le second, étaient tous deux partis du port de Marsin au sud de la Turquie. Or la missive des deux ministres rappelle que ces deux cargos ne sont pas des cas isolés et que « cinq autres cas ont été enregistrés » entre septembre et début décembre.Plus globalement, durant l’année 2014, ce sont 150 000 migrants qui auraient emprunté la très meutrière route de la méditerranée, aux mains de passeurs pour tenter de pénétrer la forteresse Europe, la situation en Irak et en Syrie ayant encore au fil des mois renforcé les masses de réfugiés en quête d’une nouvelle vie.Un contrôle actif « 24 heures sur 24 »Face à cette situation, MM. Cazeneuve et de Maizière demandent aujourd’hui qu’on associe davantage la Turquie, certes, mais aussi qu’on élargisse les missions de Frontex, l’agence européenne chargée de la surveillance des limites extérieures de l’espace Schengen. « Frontex devrait, être sollicitée encore plus intensément, précise le courrier. Il serait en particulier souhaitable que Frontex et l’Agence européenne pour la sécurité maritime coopèrent plus étroitement afin de mettre en place, sous les hospices de l’agence, un dispositif complémentaire de surveillance aérienne ou maritime des mouvements de bateaux suspects à proximité des côtes turques ou chypriotes ». Un contrôle actif « 24 heures sur 24 ». L’idée des deux ministres reste « d’empêcher les départs depuis les côtes turques ». Il en va de « la crédibilité de l’Union européenne » estiment-ils, précisant que « ces pays doivent être mis en mesure » de faire cesser ce trafic. Un usage du passif qui en dit long sur la prise en main souhaitée de la part de l’Union.La réponse du commissaire Dimitris Avramopoulos devrait arriver avant la révision de la politique migratoire européenne, attendue pour le printemps. Le courrier franco-allemand cherche à cadrer les discussions. Depuis le 16 janvier, l’agence Frontrex, qui va fêter ses dix ans au printemps, est dirigée par un Français, Fabrice Leggeri. Sa mission risque d’être plus large que celle de son prédécesseur.Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.02.2015 à 18h32 • Mis à jour le06.02.2015 à 20h53 Fin 2013, la police judiciaire (PJ) de Paris, que l'on appelle habituellement le « 36 » de par sa localisation au 36, quai des Orfèvres, fêtait son 100e anniversaire. Personne ne pouvait imaginer que l'année qui suivrait allait être rythmée par les révélations et les scandales, avec à la clé le départ fracassants de deux directeurs et plusieurs mises en examen.Fin 2013 : le patron de PJ parisienne remplacé sous fond d'écoutes de Nicolas Sarkozy L'année terminait déjà mal dans les murs du « 36 ». Le Monde révélait que Christian Flaesch, nommé à la tête de la PJ parisienne après la victoire de Nicolas Sarkozy en 2007, avait averti l'ancien ministre de l'intérieur Brice Hortefeux qu'il allait être convoqué dans l'une des enquêtes liées au financement de la campagne de 2007. Or, M. Hortefeux était placé sur écoute par la police judiciaire, dans un dossier distinct. La conversation a été enregistrée et transmise à un juge d'instruction. Le 11 décembre, Manuel Valls, alors ministre de l'intérieur, annoncait le remplacement de M. Flaesch par Bernard Petit, alors sous-directeur en charge de la lutte contre la criminalité organisée et la délinquance financière.Avril 2014 : l'affaire du « viol en réunion » dans les murs du « 36  » Deux policiers, un major et un capitaine d'une quarantaine d'années, sont mis en examen pour « viol en réunion » et « modification de l'état des lieux d'un crime ». Un troisième, brigadier, est placé sous le statut de témoin assisté après qu'une touriste canadienne a porté plainte, accusant les trois hommes de l'avoir agressée dans les locaux du siège de la PJ parisienne après une rencontre dans un pub du quartier. « Ces garçons n'ont plus leur place dans notre unité, ils n'ont plus leur place au 36, quai des Orfèvres. Ils n'ont plus leur place à la police judiciaire », lance alors Bernard Petit, qui suspend les trois hommes.Juillet 2014 : 52 kilos de cocaïne disparaissent La révélation du vol d'une telle quantité de drogue, d'une valeur de 2 millions d'euros, fait l'effet d'un tremblement de terre à la PJ de la capitale. Après plusieurs semaines d'enquête, c'est un brigadier des stups de 34 ans, Jonathan G, qui est mis en examen pour « détournement ou soustraction de biens par une personne dépositaire de l'autorité publique », « transport, détention, offre, cession de stupéfiants » et « blanchiment de trafic de stupéfiants en bande organisée ». Les policiers acquièrent la certitude que Jonathan G. est simplement entré puis sorti des locaux avec deux gros sacs. Intrigués par l'absence de précautions prises par l'auteur de ce vol, ils pensent qu'il peut s'agir d'une « commande » du grand banditisme.Lire aussi : Que devient la drogue saisie lors d'une enquête policière ?En janvier, l'enquête s'accélère avec la mise en examen de quatre autres personnes : la femme de Jonathan G., son frère, fonctionnaire de police, et deux amis d'enfance, eux aussi policiers. La justice souhaite également entendre un nouveau témoin dans cette affaire : Christophe Rocancourt, escroc grand public au lourd passé judiciaire, qui est soupçonné d'avoir trempé dans cette affaire.Février 2015 : Rocancourt, l'escroc périphérique « L'escroc des stars » apparaît en périphérie de deux affaires ayant récemment secoué le « 36 ». Dans celle du vol de cocaïne, les enquêteurs ont établi, selon les informations du Monde, que  Jonathan G. et Christophe Rocancourt, incarcérés dans le même quartier VIP de la prison de Fleury-Mérogis depuis plusieurs mois, ont piloté depuis leur cellule des transactions de fortes sommes d'argent par l'intermédiaire de leurs proches. M. Rocancourt a d'ailleurs été mis en examen pour  « complicité de recel de détournements de biens » et « blanchiment de trafic de stupéfiants en bande organisée », vendredi. M. Rocancourt est en prison depuis le 9 octobre dans le cadre d'une autre affaire, qui concerne de faux titres de séjour. L'affaire même qui coûtera son poste à Bernard Petit.Février 2015 : le patron de PJ parisienne remplacé sous fond de « violation du secret de l'instruction » En poste depuis un peu plus d'un an, Bernard Petit a été contraint à la démission après sa mise en examen. C'est la première fois que cela arrive à un patron du « 36 ». Il lui est reproché des faits de « révélation d'informations sur une instruction dans le but d'entraver le déroulement des investigations ou la manifestation de la vérité ». En clair, il aurait informé Christian Prouteau, le fondateur du GIGN, d'une procédure dans laquelle ce dernier était mis en cause. Il s'agit d'une affaire de blanchiment de fraude fiscale, trafic d’influence et corruption impliquant donc M. Prouteau, Christophe Rocancourt, mais aussi l’ex-secrétaire d’Etat chargé de l’intégration Kofi Yamgnane et un avocat, Marcel Ceccaldi. Tous ces hommes sont suspectés d’avoir tenté d’aider deux femmes à obtenir des papiers illégalement.Lire son portrait : L’ascension contrariée de Bernard Petit, policier ambitieuxGrâce aux écoutes, l'Inspection générale de la police (IGPN) découvre que M. Petit, son directeur de cabinet, Richard Atlan, le président de l'Association nationale d'action sociale des personnels de la police nationale (ANAS), Joaquin Masanet, et Philippe Lemaître, un collaborateur de l'ANAS, se sont échangé des informations pendant les jours précédant la convocation de M. Prouteau. Outre M. Petit, les trois autres sont également mis en examen. Le départ de M. Petit a été acté presque immédiatement après, comme l'a confié l'entourage du ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, au Monde : « A partir du moment où nous avions été d’une fermeté totale vis-à-vis d’enquêteurs dans les affaires du viol et du vol de cocaïne au 36, nous ne pouvions pas faire moins vis-à-vis de leur supérieur hiérarchique, accusé d’informer un suspect ».Le gouvernement a annoncé, vendredi, l'arrivé à la PJ de Paris de Christian Sainte, actuel directeur du service régional de la police judiciaire de Marseille, qui deviendra donc le troisième à ce poste en un peu plus d'un an.Regarder l'analyse vidéo : Scandales à répétition au « 36 » : la fin d'un mythe ? François Béguin Le sujet serait-il tabou ? Cela fait maintenant six mois que le rapport sur l’accueil des riches patients étrangers dans les hôpitaux français, dévoilé jeudi 5 février par Challenges, a été remis à ses deux commanditaires, Marisol Touraine, ministre de la santé, et Laurent Fabius, celui des affaires étrangères. Depuis, silence radio.A l’heure où les internes se joignent au mouvement de protestation des médecins libéraux contre la loi santé, serait-il délicat d’annoncer de quelle façon il conviendrait de déplier le tapis rouge pour accueillir davantage de « patients étrangers très solvables », à même de remplir les caisses de l’Etat ? A la CGT Santé, on dénonce d’ores et déjà le risque d’une « médecine à deux vitesses », selon Christophe Prudhomme de l’Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP).Aujourd’hui, ces patients étrangers fortunés payent 30 % de plus que les Français. Selon les calculs de l’économiste Jean de Kervasdoué, auteur du rapport, en attirer davantage permettrait de dégager en cinq ans 2 milliards d’euros, et de créer « 25 000 à 30 000 emplois ». « Nous avons, médicalement, la capacité de répondre à cette demande » de soins, qui connaît une croissance annuelle « à deux chiffres », assure-t-il. Mais en dépit de ses « atouts », la France a pris du retard face à la concurrence de pays comme l’Allemagne, Dubaï ou la Thaïlande. Il évalue à 1 % la proportion que pourrait atteindre d’ici à dix ans ces malades étrangers payants en France.En mai 2014, la privatisation de neuf chambres de l’hôpital Ambroise-Paré, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), pendant six jours, afin de soigner un émir du Moyen-Orient et accueillir sa famille, avait suscité une forte polémique. Jean de Kervasdoué se félicite que cet épisode ait pu ouvrir « le débat sur l’acceptabilité sociale et politique » de cette pratique, souvent qualifiée – à tort, selon lui – de « tourisme médical ». « Le seul scandale avec l’émir, c’est de ne l’avoir fait payer que 30 % de plus que le tarif de la Sécu », assure-t-il.Lire aussi : L’hospitalisation d’un émir relance le débat sur l’accueil de riches patients étrangers« L’augmentation systématique des tarifs de 30 % est dans la majorité des cas trop bas et dans quelques autres trop élevé », note-t-il dans son rapport. Outre la simplification de la procédure de délivrance des visas pour les patients et leurs familles, l’économiste préconise la mise en place d’une agence – nommée « Médical-France » –, qui serait chargée, par l’intermédiaire d’un site Internet en six langues, de « promouvoir, organiser et contrôler la prise en charge des patients étrangers ».Il souhaite que les établissements hospitaliers puissent proposer un devis « tout compris » en quelques heures et préconise le développement de sociétés privées de « conciergerie médicale » afin d’accompagner les malades étrangers. Pour lui, « ce sont des gens particulièrement fragiles, ils ont besoin d’être accueillis directement à l’aéroport et d’avoir affaire à des gens qui parlent leur langue, ou au minimum l’anglais ».Jean de Kervasdoué note également qu’« à de très rares exceptions près, aucun établissement sanitaire français n’est au standard international » en terme de conditions d’accueil, dont il juge la qualité « le plus souvent spartiate ». « Pour accueillir cette patientèle exigeante, il faudrait donc offrir les conditions hôtelières auxquelles ils sont habitués, et bien entendu, les facturer en conséquence », fait-il valoir. La restauration proposée devra « s’habituer aux habitudes alimentaires » de ces patients étrangers et les professionnels de santé et paramédicaux devront être formés à parler une ou plusieurs langues étrangères. « Les Français qui voudraient bénéficier de ce type de service haut de gamme le pourraient dans les mêmes conditions », précise-t-il.« Destruction de l’hôpital public »Pour le professeur André Grimaldi, membre du Mouvement de défense de l’hôpital public, la mise en place d’un tel service marquerait « la destruction de l’hôpital public ». « Le principe de l’égalité est fondamental, estime-t-il. Si ces patients veulent être soignés en France, ils doivent accepter le système. » Pour lui, « créer un secteur particulier de tourisme médical au sein des hôpitaux, c’est faire entrer le ver dans le fruit du système ». « Jusqu’à preuve du contraire, je n’ai jamais vu de moyens supplémentaires mis à disposition pour accueillir ces patients étrangers. Les accueillir à moyen constant, c’est donc le faire au détriment des autres patients », constate pour sa part Jean-Marc Devauchelle, secrétaire général de Sud Santé à l’AP-HP. « Je me battrai pour que ces patients ne soient pas accueillis », ajoute M. Prudhomme.Pour Jean de Kervasdoué, les craintes de ses détracteurs sont infondées. « Ces éventuels futurs patients n’auraient aucun passe-droit et, d’un point de vue médical, seraient accueillis comme ils l’ont toujours été, et comme le sont les patients français. » Il se dit par ailleurs convaincu que les hôpitaux seraient en mesure « d’absorber » ce flux supplémentaire « sans pénaliser les Français ». Reste à savoir quelles suites les ministres de la santé et des affaires étrangères donneront à ses propositions.François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.02.2015 à 15h45 Les récents attentats ont ravivé le débat sur la crise d'identité que traverserait notre société. Est-il légitime de parler d' « insécurité culturelle » pour décrire les fractures françaises ou s'agit-il d'une dérive qui fait le jeu des extrêmes?- L’insécurité culturelle est réelle, par Laurent Bouvet, professeur de science politique à l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines et auteur de L’Insécurité culturelle. Sortir du malaise identitaire français (Fayard). Certains intellectuels de gauche refusent de regarder la réalité en face: les questions identitaires sont majeures dans notre pays.- Gare à ne pas attiser une fictive guerre des identités (par un collectif). Après la marche républicaine du 11 janvier, de nombreux experts et éditorialistes pérorent sur l’affrontement identitaire qui opposerait « Français musulmans » et « Français de souche ». Une ineptie qui fait le jeu des nationaux populistes. 06.02.2015 à 14h29 • Mis à jour le06.02.2015 à 20h46 La mort du gendarme Daniel Brière en octobre 2012 avait suscité un émoi national. Son meurtrier présumé, petit délinquant local déscolarisé qui sortait tout juste de prison, affirme avoir essayé d'éviter le gendarme alors qu'il roulait à vive allure en sortant d'un virage. La cour d'assises des Alpes-Maritimes a finalement condamné, vendredi 6 février, Alexandre Baudry, âgé de 23 ans, à trente ans de réclusion criminelle pour le meurtre du gendarme Daniel Brière, percuté arme à la main par le voleur de voitures en 2012.Les jurés ont estimé à l'unanimité qu'il s'agissait bien d'un « homicide volontaire » et que l'accusé savait qu'il avait devant lui un gendarme ; une circonstance aggravante. La cour a assorti la peine d'une période de sûreté des deux tiers. « La famille est satisfaite que la cour ait reconnu qu'un gendarme a été tué dans l'exercice de ses fonctions », a commenté son conseil Me Lionel Escoffier.LA THÈSE DE L'ACCIDENT « RIDICULE »Dans la salle des pas perdus, la petite amie du condamné, enceinte, a crié sa douleur. « Vous avez un cœur sec », « vous êtes un lâche », avait assené, cinglant, l'avocat général Norbert Dornier vendredi matin, durant un exposé de trois heures entièrement à charge contre le jeune délinquant déscolarisé, resté impassible dans le box durant une semaine de procès. Il avait requis à son encontre la réclusion criminelle à perpétuité, pour son « exécution réfléchie » du major Daniel Brière, en jugeant « la thèse de l'accident ridicule ».Le 17 octobre 2012, le major Brière dirigeait sur une route sinueuse de l'arrière-pays niçois une opération pour intercepter Alexandre Baudry, alors âgé de 21 ans, sans permis au volant d'une voiture volée, cinq jours après sa sortie de prison préventive. En tenue civile mais porteur d'un brassard de gendarmerie, le militaire avait sorti son arme et s'était placé face au véhicule volé (arrivant à 73 km/h). Percuté de plein fouet et projeté à 20 mètres, il était mort de ses blessures le jour même.« Baudry a vu l'arme du gendarme, il a donc riposté avec la sienne, qui était la voiture », décrit l'avocat général. Alexandre Baudry avait abandonné le véhicule en tentant de l'incendier, et était allé le même soir au cinéma avec des amis, avant d'être interpellé le lendemain.« JE SAIS MALHEUREUSEMENT QUE J'AI BRISÉ UNE FAMILLE »M. Dornier a rendu hommage à Daniel Brière, père de deux enfants « submergés par la peine », « un gendarme exceptionnel » spécialisé dans les enquêtes économiques, aux états de service impeccables, qui avait servi notamment en Côte d'Ivoire. Manuel Valls, alors ministre de l'intérieur, avait rendu un hommage de la nation au major Brière, élevé au rang de capitaine à titre posthume en 2012, dans l'ancienne caserne du gendarme, chargée d'émotion.Les deux avocats de la défense avaient pour leur part jugé dans l'après-midi les réquisitions totalement disproportionnées, établissant des comparaisons troublantes avec d'autres procès. « Oui, c'est un petit con, un voleur de voitures, mais c'est pas un meurtrier ! », a lancé Me Frédéric Lévy, pour qui l'homicide était involontaire. « C'est un gamin », a-t-il ajouté, décrivant l'horreur de l'univers carcéral.« Je sais malheureusement que j'ai brisé une famille, c'est un accident, je vais regretter toute ma vie », a déclaré vendredi Alexandre Baudry, en demandant pardon à la veuve du gendarme et à ses deux enfants quelques heures avant le verdict. L'ancien coéquipier du gendarme, seul témoin direct du drame, a estimé qu'Alexandre Baudry n'avait pas la volonté de s'arrêter, malgré « un coup de frein réflexe ».Lire : Gendarme tué : le conducteur de la voiture mis en examen Soren Seelow Au grand dam de ses habitants, la commune de Lunel, dans l’Hérault, est devenue un objet de curiosité médiatique. Surnommée la « petite Jérusalem » au Moyen Age, bastion protestant combattu par la royauté au XVIIe siècle, la ville est aujourd’hui regardée comme un laboratoire miniature du djihad « made in France ». Au point qu’un article lui a été consacré dans les pages du New York Times, le 16 janvier.Depuis novembre 2013, une vingtaine de Lunellois – en comptant femmes et enfants – ont rejoint la Syrie. Six y ont perdu la vie, soit près d’un dixième du nombre de Français morts dans le pays. La section « française » de cette cellule d’acheminement a été démantelée, mardi 27 janvier, par une descente de police. A l’issue de leur garde à vue, samedi 31, les cinq jeunes hommes interpellés ont été mis en examen pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ».A Lunel, embarras et déni après la mort en Syrie de cinq djihadistesAdil B., 36 ans, et Ali A., 44 ans, sont récemment rentrés de Syrie. Hamza M., 26 ans, dont trois frères sont partis faire le djihad, est considéré comme le « relais » principal entre Lunel et Alep. Jawad S., 28 ans, est soupçonné d’avoir voulu monter des escroqueries pour financer son voyage et celui de ses camarades. Quant à Saad B., 26 ans, il est accusé d’avoir facilité le départ de son frère, qui en est mort.Une vingtaine de candidats au djihad dans une commune d’à peine 26 000 âmes : le cas a frappé les esprits. Il n’y a pourtant pas de spécificité lunelloise. A Lunel, comme à Strasbourg, Nice ou Toulouse, les cellules d’acheminement se construisent par capillarité. Il s’agit généralement de bandes de copains qui s’influencent mutuellement jusqu’à constituer des foyers de départs. Une dynamique horizontale susceptible de toucher dans les mêmes proportions grandes villes et petites communes.Vague de départsLes membres de la cellule de Lunel se sont pour la plupart connus au collège. Ils jouaient au basket ensemble. Quelques années plus tard, ils ont repris contact en fréquentant la mosquée El Baraka, d’obédience tabligh, un mouvement prosélyte piétiste qui n’appelle pas à la violence. En marge de la communauté des fidèles – la génération de leurs parents –, ils constituent un « groupe de prière », au sein duquel ils se retrouvent le soir. Ils œuvrent parallèlement dans une association caritative musulmane qui vient en aide aux malades et aux familles déshéritées.Animés par cette quête humanitaire, religieuse et communautaire, les jeunes gens s’intéressent peu à peu au conflit syrien. Ils s’informent sur Internet, regardent des vidéos, s’imprègnent du devoir de défendre leurs « frères » oppressés. En novembre 2013, deux mois après que les Etats-Unis ont renoncé à intervenir contre l’armée de Bachar al-Assad, une première équipée s’envole pour la Syrie. Ces pionniers sont soupçonnés d’avoir rejoint une « katiba » – un bataillon – affiliée au Front Al Nosra, un groupe djihadiste rallié à Al-Qaida, celle de Mourad Fares et Omar Diaby, les deux principaux recruteurs français.« Relais »Parmi eux, Abdelkarim B., trésorier de l’association, perdra la vie en décembre 2014. Son frère Saad, 26 ans, soupçonné de l’avoir aidé à partir, a été mis en examen samedi. En février, mai, puis juillet 2014 se succéderont trois nouvelles vagues de départs. La destination a changé : les Lunellois rejoignent désormais les rangs de l’Etat islamique, qui a pris le dessus militairement et médiatiquement sur Al Nosra. Selon les services de renseignement, certains font office de « passeurs » à la frontière turco-syrienne, d’autres de surveillants ou d’instructeurs.Les trois frères M., dont deux sont morts au combat, sont soupçonnés des pires exactions. Le quatrième de la fratrie, Hamza, qui n’est jamais parti, a lui aussi été mis en examen samedi. Il est considéré par la Direction générale de la sécurité intérieure comme le membre le plus actif de la cellule lunelloise, celui qui animait les réunions du « groupe de prière ». C’est ce jeune homme qui, par l’intermédiaire de ses frères en Syrie, est soupçonné d’avoir fait office de « relais » pour les velléitaires.La mosquée de Lunel, d’obédience tabligh, a-t-elle eu une influence sur la décision de ces jeunes gens de rejoindre la Syrie ? Sans doute pas directement. Ce mouvement missionnaire est apolitique et rejette toute violence. Mais à entendre celui qui a géré la mosquée jusqu’en 2012, sa lecture littéraliste des textes a pu contribuer à légitimer leur départ. « Ils voulaient vivre leur religion. Ils sont morts, c’est leur choix », explique-t-il. « Ils n’ont fait aucun attentat en France. Pourquoi ils partent ? Parce qu’on les empêche de pratiquer leur religion : il y a le problème du voile à l’école, des certificats pour l’Aïd. Mon fils voulait apprendre la religion. Il ne parlait jamais de combattre. » Il est mort en Syrie au mois de mai.Lire : Quelle politique de lutte contre la radicalisation ?Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 31.01.2015 à 02h30 • Mis à jour le 31.01.2015 à 15h12Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/stages-premier-emploi/article/2015/01/31/le-service-civique-obligatoire-enthousiasme-les-francais-selon-un-sondage_4567219_4401467.html"data-title="Le service civique obligatoire enthousiasme les Français selon un sondage"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/01/20/400x300/4559957_7_17d0_des-jeunes-volontaires-s-occupent-d-une-femme_9d3c6b738100119eec7f4fe5bab07feb.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/stages-premier-emploi/article/2015/01/31/le-service-civique-obligatoire-enthousiasme-les-francais-selon-un-sondage_4567219_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Pressentie pour être l'une des annonces phare de la conférence de presse de François Hollande, jeudi 5 février, à l'Elysée, l'extension du service civique à l'ensemble des jeunes de 16 à 25 ans, en le rendant obligatoire, aurait largement l'approbation de l'opinion.Selon un sondage de l'institut Odoxa pour iTélé et Le Parisien-Aujourd'hui en France, 80 % des personnes interrogées se sont dites favorables à « la mise en place d'un service civique obligatoire pour les jeunes adultes ».Lire aussi : Service civique : ce qu'il faut savoir pour décrocher une missionLES JEUNES PLUS PARTAGÉSLa mesure, qui satisfait majoritairement les sympathisants de gauche comme de droite, a toutefois plus massivement la faveur de ces derniers (89 % contre 73 % pour les sympathisants de gauche), alors que certains ministres du gouvernement se sont montrés mitigés sur la proposition.Les 18 à 24 ans, qui seraient directement concernés par cette mesure, sont, eux, légèrement plus partagés : 62 % s'y disent favorables, 36 % opposés et 2 % ne se prononcent pas.Lire : Comment juger de la pertinence d'un sondage ?Sondage réalisé en ligne les 29 et 30 janvier auprès d'un échantillon de 1 008 personnes selon la méthode des quotas. width="314" height="157" alt=" " src="http://s1.lemde.fr/image/2015/01/30/314x157/4567094_3_6106_ill-4567094-0ff9-000-par7996504_a396ddb574f8d323bf391698da30eb6a.jpg" Un rapport veut remettre à plat les aides au logement Actuellement lycéen(ne), vous êtes en pleine réflexion sur vos études, et vos parents ne sont probablement pas indifférents à la chose. width="314" height="157" alt="Minute de silence en hommage aux victimes de Charlie hebdo, le 8 janvier dans un lycée parisien." src="http://s1.lemde.fr/image/2015/01/30/314x157/4567058_3_33f7_minute-de-silence-en-hommage-aux-victimes-de_734924e6ab2e1eabd4ab35f81ab555b2.jpg" « Nous ne sommes pas tous Charlie, nous sommes tous la Liberté » Actuellement lycéen(ne), vous êtes en pleine réflexion sur vos études, et vos parents ne sont probablement pas indifférents à la chose. width="314" height="157" alt="Le service civique est ouvert aux jeunes de 16 à 25 ans." src="http://s1.lemde.fr/image/2015/01/30/314x157/4566992_3_a414_le-service-civique-est-ouvert-aux-jeunes-de-16_b143d3bc48fe40d312a83e60fb2c438f.jpg" L’idée de rendre obligatoire le service civique n’enthousiasme pas la gauche 30.01.2015 à 19h53 • Mis à jour le31.01.2015 à 11h18 | Eric Nunès Plus d'un million de Franciliens, usagers de la ligne A du RER, ont été pris de court, jeudi 29 janvier, quand les conducteurs de la RATP ont décidé, dès la première heure de service, de cesser le travail. Trains rarissimes, quais et gares bondés, les passagers ont dû, bon gré mal gré, trouver une solution alternative pour se rendre à destination. Lire aussi : Les questions que vous vous posez sur la grève surprise du RER AL'arrêt de travail a été décidé après l'agression, la veille à Torcy (Seine-et-Marne), d'un conducteur par un passager. Aucun préavis de grève n'a été déposé et, bien que les salariés eussent été en droit d'exercer leur droit de retrait, « il ne l'ont pas fait valoir », indique au Monde la direction de la RATP.CAPHARNAÜM Si les conducteurs qui ont débrayé jeudi 29 janvier avaient informé en amont la direction de la régie, elle aurait « rapidement recherché des volontaires pour suppléer et mettre au moins en place un service minimum », explique un cadre de la RATP. Mais la rapidité du mouvement et le peu d'information que la direction a pu faire remonter ont fait basculer des centaines de milliers d'usagers dans un immense capharnaüm.Raison pour laquelle le secrétaire d'Etat chargé des transports, Alain Vidalies a mis en doute la légitimité de l'action des conducteurs de la ligne A :« L'interruption du trafic sur la ligne la plus chargée d'Europe, pénalisant plus d'un million d'usagers, en dehors des procédures appropriées et de l'intervention des organisations syndicales, ne peut constituer la bonne réponse. »UN MOUVEMENT HORS CADREPour mener leur action, les salariés de la RATP auraient pu faire jouer le droit de retrait, comme l'explique le ministère du travail :« Le salarié, confronté à un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé, a le droit d'arrêter son travail et, si nécessaire, de quitter les lieux pour se mettre en sécurité. Ce droit de retrait est un droit protégé. La décision du salarié ne doit cependant pas créer pour d'autres personnes une nouvelle situation de danger grave et imminent. »Le droit du travail précise qu'en cas d'exercice du droit de retrait « l'employeur ou les représentants du personnel doivent être informés ». Ce qui n'a pas été le cas, selon la direction de la RATP. C'est la raison pour laquelle sanctions et retenue sur salaire « sont actuellement en pourparlers », selon un proche de la direction de la RATP. Ce dernier tempère toutefois très vite : « Il est difficile de sanctionner un mouvement spontané suscité par l'agression d'un conducteur. Et ce même si cela a mis en difficulté 1 million d'usagers. »PAS DE DROIT DE RETRAITLe droit de retrait n'entraîne aucune sanction pour le salarié, qui en fait un usage justifiable. L'employeur pour sa part ne peut exiger du salarié de reprendre le travail si le danger grave persiste. Selon Me Eric Rocheblave, avocat et spécialiste en droit du travail, l'agression physique du conducteur de la RATP « légitime » l'utilisation du droit de retrait :« Il est de la responsabilité d'un employeur d'assurer la sécurité de ses salariés. Sur ce point, l'employeur n'a pas seulement une obligation de moyen, mais une obligation de résultat. Des actes de violence sur des personnels de la régie sont récurrents. L'agression dont a été victime ce conducteur est la preuve que la RATP n'a pas rempli son obligation d'assurer sa sécurité sur son lieu de travail. »Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.01.2015 à 17h58 • Mis à jour le31.01.2015 à 10h31 Le volet « abus de faiblesse » de la tentaculaire affaire Bettencourt s'est ouvert, lundi 26 janvier, à Bordeaux. Les premiers jours du procès, qui doit durer cinq semaines, se sont concentrés sur la personnalité du photographe François-Marie Banier, personnage-clé soupçonné d'avoir extorqué plusieurs centaines de millions d'euros à Liliane Bettencourt, héritière du groupe L'Oréal. La milliardaire, aujourd'hui âgée de 92 ans et souffrant de la maladie d'Alzheimer, ne participe pas à ce procès.Lire le décryptage : Si vous n'avez rien suivi à l'affaire BettencourtLundi 26, mardi 27 : Des absents et des questions de procédureC'est un coup de théâtre qui ouvre le procès, lundi, avec l'annonce de la tentative de suicide d'un des dix prévenus, Alain Thurin, l'ancien infirmier de Liliane Bettencourt. Cet homme de 64 ans est poursuivi pour abus de faiblesse, notamment en raison d'une clause de testament le rendant bénéficiaire de 10 millions d'euros à la mort de Mme Bettencourt.Un deuxième prévenu, Carlos Cassina-Vejarano, ancien gestionnaire de l'île d'Arros aux Seychelles, appartenant à Liliane Bettencourt, a également fait savoir qu'il ne serait pas présent, pour des raisons de santé. Il doit être jugé pour abus de faiblesse et abus de confiance.Lire notre éclairage : Qui sont les dix prévenus du procès Bettencourt ?C'est aussi pour des raisons de santé que Claire Thibout, ancienne comptable de Mme Bettencourt et principal témoin à charge, ne viendra pas aux audiences. Il y a deux mois, en novembre 2014, ses accusations ont été mises en doute après sa mise en examen  pour « faux témoignage et attestation mensongère ». Le président du tribunal correctionnel de Bordeaux, Denis Roucou, a toutefois demandé qu'une expertise médicale soit réalisée d'ici à dimanche, afin de déterminer si elle peut venir à la barre du tribunal ou, à défaut, témoigner par visioconférence.La journée de mardi a été occupée par des passes d'armes entre avocats autour de points de procédure, la défense demandant un report du procès, en particulier pour inclure les éléments à décharge mis en évidence par la mise en examen de Mme Thibout. En vain : le président a renvoyé tous ces incidents au fond, et le tribunal y répondra dans son jugement, dans cinq semaines.Lire aussi (en édition abonnés) : La défense échoue à arrêter le procès BettencourtMercredi 28 : Donner de l'argent « procurait une grande joie » à Mme Bettencourt Mercredi, le procès commence pour de bon, et avec panache. François-Marie Banier est le premier accusé à comparaître. Il est aussi celui par lequel le scandale est arrivé : en 2007, c'est une plainte déposée contre lui par Françoise Meyers-Bettencourt, la fille de la milliardaire, qui a déclenché la procédure. Le photographe et écrivain est accusé d'avoir touché un peu plus de 450 millions d'euros en ayant abusé d'une Liliane Bettencourt affaiblie par l'âge et la maladie.Lire notre portrait (en édition abonnés) : François-Marie Banier, l'ami délicieusement insupportable de Liliane BettencourtFace au tribunal qui mène son interrogatoire de personnalité, M. Banier, 67 ans, se montre truculent, caustique, excessif. Il se présente comme le fils d'un Hongrois « très conventionnel, très courageux, gaulliste » et violent, parle de son éducation classique et de son départ prématuré du lycée. Il évoque la publication de son premier roman à l'âge de 22 ans, raconte ses rencontres : Aragon, Queneau, Françoise Giroud – qui le fait entrer à L'Express – Pierre Cardin, Yves Saint-Laurent et bien sûr, Liliane Bettencourt.Banier se dit « à l'aise financièrement » : des biens immobiliers à Paris ou Marrakech, des tableaux, des œuvres d'art. S'il reconnaît avoir reçu beaucoup d'argent de la part de son amie Liliane Bettencourt, il dément avoir profité de sa faiblesse.« J'avais de l'argent avant ! C'était de l'argent qu'il lui faisait plaisir de donner, ça lui procurait une grande joie ! », a-t-il déclaré à la barre.« Liliane ne voulait pas que je m'occupe d'argent. C'est peut-être inconséquent mais être inconséquent ce n'est pas un délit [...]. On ne parle que d'argent mais Liliane avait toute sa tête. Elle n'avait rien à voir avec ce personnage fantoche dans une affaire de succession qu'on a pu dépeindre. »Jeudi 29 : Patrice de Maistre et ses relations avec Eric Woerth C'est au tour de Patrice de Maistre d'être entendu. Soupçonné d'avoir obtenu de Liliane Bettencourt 12 millions d'euros en abusant de sa vulnérabilité, l'ancien gestionnaire de fortune de l'héritière de L'Oréal est jugé pour abus de faiblesse et blanchiment.Recruté en 2003 comme directeur-général de Thétys et Clymène, sociétés gérant les dividendes tirés de L'Oréal par la famille Bettencourt, cet ex-commissaire aux comptes a raconté comment il s'est retrouvé, malgré lui, à s'occuper de l'argent dissimulé de ses employeurs, en Suisse ou à Gibraltar. « Ce n'était pas le contrat de départ », se défend-il, arguant qu'il n'en avait eu « ni besoin, ni envie ». M. de Maistre parle aussi des liens des Bettencourt avec la sphère politique. Car l'ancien gestionnaire de fortune est accusé par la comptable Claire Thibout d'avoir versé en 2007 au moins 50 000 euros en liquide à Eric Woerth, alors trésorier de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Devant le tribunal, M. de Maistre revendique simplement des liens avec l'ancien ministre, un homme politique pour lequel il dit avoir « de l'admiration ». Interrogé pendant une trentaine de minutes, M. Woerth décrit lui M. de Maistre comme un membre du « premier cercle » des donateurs du parti de droite, qui a également « contribué, une fois », à titre personnel , et en toute transparence, à son association de financement électoral, à hauteur de 1 500 euros.L'ancien gestionnaire assume aussi des rencontres avec l'ex-conseiller justice de l'Elysée sous Nicolas Sarkozy, Patrick Ouart, rendez-vous qui avaient pour unique objet, selon lui, « l'enjeu économique » national que représente le groupe L'Oréal.Vendredi 30 : Françoise Bettencourt-Meyers et l'« escroc » BanierC'est au tour de Françoise Bettencourt-Meyers de témoigner. Elle se lance dans le récit d'une « histoire totalement invraisemblable » : la fille unique de Liliane Bettencourt dresse un portrait assassin de François-Marie Banier, décrit sa « présence montée crescendo » à partir de 1993 dans la famille. Elle accuse le photographe de « destruction programmée » : « [Sa] devise, ce n'était pas diviser pour régner, mais briser pour régner, briser toute une famille. »Alors si elle a porté plainte contre M. Banier, il y a sept ans, c'était pour « protéger » sa mère, énonce-t-elle, rappelant que son père, André Bettencourt, l'avait prévenue, peu de temps avant sa mort, en novembre 2007 : « Banier est un escroc, un jour il y aura un procès. »Quant à l'état de santé de Mme Bettencourt, il s'est dégradé en 2006, ont indiqué au tribunal ses petits-fils. « On peut dire qu'elle déraillait. Dès septembre 2006, c'est très clair, et après ça a été crescendo jusqu'à maintenant », a expliqué Jean-Victor Meyers, 28 ans. Si l'héritière de L'Oréal avait bien des « plages de lucidité », pouvait-elle être assez consciente pour signer « des actes compliqués » le matin et l'après-midi « ne plus savoir si on est chez soi ou que son mari est décédé... », s'est-il demandé, à la barre. Les Décodeurs Les Echos publient jeudi 30 janvier un rapport de trois organismes d'Etat, le Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD), l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et l'Inspection générale des finances (IGF), qui ont eu pour mission d'évaluer la politique du logement. Un document « gardé secret par le gouvernement depuis l'été dernier » d'après le journal économique, tant certaines propositions pourraient être explosives. Jugeant la politique du logement « pas à la hauteur des attentes » et coûteuse (46 milliards d'euros en 2014, soit plus de 2 % du PIB), les auteurs du rapport ont soumis 41 mesures concrètes qui devraient permettre « d'économiser environ 4 milliards d'euros par an ».Pour les étudiants : rattachement au foyer fiscal des parents ou APLQu'un enfant soit rattaché ou non au foyer fiscal de ses parents, il peut bénéficier des aides personnelles au logement (APL). Il peut continuer à être rattaché au foyer fiscal de ses parents jusqu'à l'année de ses 21 ans, ou celle de ses 25 ans s'il est étudiant. Si les parents ne le rattachent plus, ils peuvent déduire l'aide qu'ils lui apportent, qu'il s'agisse d'une véritable pension alimentaire versée en argent ou d'une aide en nature.Lire aussi : Impôt sur le revenu : faut-il rattacher son enfant majeur ou déduire une pension ?Si les parents continuent à rattacher leur enfant à leur foyer fiscal, ils profitent alors des avantages liés au fait d'avoir des « enfants à charge ». Ils réalisent par exemple une économie d'impôt grâce à la prise en compte des demi-parts liées aux enfants (via le quotient familial). En contrepartie, si leur enfant a des revenus imposables, les parents doivent les ajouter aux leurs.Mais le rapport d'inspection publié jeudi préconise que chaque famille choisisse « entre la perception de l'aide personnelle ou le bénéfice du quotient familial ». Une mesure qui « dégagerait 400 millions d'euros d'économies dès la deuxième année ». Les trois corps d'inspection font remarquer que « le choix du versement d'une pension plutôt que du rattachement fiscal peut d'ores et déjà se révéler plus avantageux pour certaines familles ». En effet, depuis deux ans, l'économie d'impôt apportée par la prise en compte des demi-parts liées aux enfants a été significativement rabotée.Lire aussi : Supprimer les APL pour les étudiants non-boursiers, mauvaise idée ?Cette proposition a fait bondir l'UNEF, premier syndicat étudiant, selon qui elle « pénaliserait en premier lieu les étudiants des classes moyennes, pour qui le cumul des APL et de la réduction d'impôt dont bénéficient leurs parents est une condition indispensable pour le financement des études ».Une telle proposition n'est en fait pas nouvelle, elle était déjà évoquée dans un rapport de 2012 de l'IGAS. L'Inspection générale des affaires sociales affirmait alors que plus des deux tiers des étudiants allocataires faisaient bénéficier leur famille de ces avantages fiscaux. Une situation qui pose des « questions de principe » selon l'inspection puisque « la solidarité nationale soutient deux fois la même charge » (APL et avantage fiscal), sans que les revenus viennent jouer. Dans son rapport, elle recommandait déjà d'exclure la possibilité de cumuler les avantages, sauf pour les boursiers et pour les étudiants obligés de s'installer dans une autre ville pour leurs études.Des critères d'attribution selon le loyer et la superficieLe rapport propose de renforcer plusieurs critères permettant d'être éligible aux APL. Ainsi pourraient devenir inéligibles aux aides les logements dépassant un certain niveau de loyer au mètre carré (qui reste à définir par zone) ou de superficie.Il précise :« Ces mesures visent à lutter contre la sous-occupation et les loyers élevés, à éviter que les aides ne viennent solvabiliser le choix d'un logement plus spacieux que nécessaire au vu de la taille du ménage ou dans une localisation excessivement coûteuse, ainsi qu'à lutter contre les revenus non pris en compte dans le calcul de l'aide et qui seuls permettent de payer des loyers très élevés.  »La Mission d'évaluation de la politique du logement prend exemple sur le Royaume-Uni, où « l'attribution de l'aide personnelle est soumise non seulement à une condition de ressources (comme en France), mais également à une condition de patrimoine » et seulement si « le logement occupé ne dépasse pas une certaine taille ».L'argumentaire des auteurs du rapport repose notamment sur le fait que les parents continuent parfois à occuper le même logement après le départ de leurs enfants tout en bénéficiant d'aides pour un appartement devenu « trop spacieux ».Création d'une condition de patrimoineD'après le rapport, les ménages disposant d'un certain niveau de patrimoine pourraient eux aussi se voir sortir de la liste des bénéficiaires des aides personnelles au logement. La création d'une condition de patrimoine, en établissant un seuil du patrimoine financier à ne pas dépasser pour être éligible aux aides, pourrait concerner 6 % des locataires bénéficiaires si le seuil était fixé à 45 000 euros et 4 % s'il était fixé à 75 000 euros.Ce resserrement des critères permettrait d'exclure des aides des ménages actuellement bénéficiaires. Le rapport propose ainsi de ne l'appliquer qu'aux nouveaux bénéficiaires pour ensuite le généraliser à l'ensemble des allocataires d'ici 2017. Ces mesures permettraient d'économiser jusqu'à 341 millions d'euros en 2017.D'autres mesures techniquesParmi les 41 propositions, les rapporteurs relancent aussi l'idée qui consisterait à « modifier le dispositif actuel » de l'aide personnalisée au logement (APL) accession, ce dispositif qui aide des ménages modestes à devenir propriétaires, « pour que l'aide ne se déclenche qu'en cas de difficulté financière du ménage ». Fin 2014, les députés avaient obtenu le report d'un an de la réforme de l'APL accession, que le gouvernement voulait fortement restreindre dans le projet de budget 2015.Pour le volet de la lutte contre les fraudes, la mission propose d'améliorer l'estimation des fraudes, les procédures et les méthodes de détection ainsi que de renforcer les sanctions applicables par les Caisses d'allocations familiales (CAF).Lire l'analyse (édition abonnés) : Un rapport pour rendre plus efficace la politique du logementLes DécodeursJournaliste au Monde 30.01.2015 à 16h42 • Mis à jour le30.01.2015 à 16h48 | Martine Valo A l’Assemblée nationale, l’examen du projet de loi Macron n’en était pas encore arrivé au tour de l’article 28 que celui-ci animait déjà la séance de questions au gouvernement mercredi 28 janvier. En réponse à l’inquiétude exprimée à son sujet par la députée écologiste Michèle Bonneton, Ségolène Royal s’est voulue conciliante : « Le gouvernement est tout à fait ouvert au dépôt et au vote d’un amendemement destiné à garantir la non-régression en matière de droit à l’environnement. »Le texte que défend le ministre de l’économie compte suffisamment d’opposants pour que cette bonne volonté ne passe pas inaperçue. Censé « moderniser le droit de l’environnement (…) au bénéfice, notamment, des entreprises et qui vise à accélérer la réalisation des projets publics et privés », il est dans le collimateur des écologistes, de certains socialistes et de communistes. En effet, afin de « faciliter les relations entre l’administration et les porteurs de projets ayant des incidences sur l’environnement », la loi propose de confier au gouvernement le pouvoir de décider lui-même par ordonnance des règles du jeu en la matière. Ce recadrage pourrait aider à venir à bout d’une bonne partie des recours déposés par les opposants « aux grands chantiers », comme le barrage de Sivens. Révision des délais d’autorisationL’idée est répandue qu’en France la moindre réalisation est soumise à un mille-feuille de procédures formelles, à un enchevêtrement d’obligations réglementaires responsables de délais à rallonge avant de sortir de terre. Un motif suffisant pour confier à l’administration publique le soin de trancher tout cela sans passer par le Parlement ? Plus d’un député y trouve à redire. Les élus Verts répètent à l’envi leur contrariété, « on nous demande un chèque en blanc ! », tandis que Sabine Buis (PS) avait un temps envisagé de déposer un amendement demandant la suppression pure et simple de ce fameux article 28. Ceux qui l’entourent, de 26 à 30, sont d’ailleurs aussi décriés.Car le texte d’Emmanuel Macron balaie très large sur le terrain de l’environnement. Il veut ainsi revoir les délais d’autorisation dans le secteur de l’urbanisme, la façon d’évaluer les impacts sur la nature. Il souhaite en outre confier à une autorité unique le soin d’instruire et de délivrer le feu vert pour des installations classées de type industriel ou agricole. Ses ambitions de réforme touchent aux compétences des élus locaux, à l’indépendance de l’autorité environnementale en région, à un éventuel pouvoir de substitution des préfets vis-à-vis des maires ayant refusé un permis de construire… Surtout, il imagine réformer par ordonnance les modalités de concertation des citoyens.« C’est Bercy qui dicte sa loi ! »« On va restreindre la participation du public, réduire sa capacité d’action en supprimant, par exemple, le pouvoir de démolition des constructions illégales sauf dans quelques zones protégées très sensibles, dénonce Jean-Louis Rouméguas (EELV). C’est Bercy qui dicte sa loi ! Ils veulent sécuriser les projets économiques, pas l’environnement. Mais le droit dans ce domaine est par sa nature même sujet à débat. »Non seulement la loi Macron illustre les hésitations du gouvernement, tiraillé entre exigences de l’économie et de la protection de la nature, mais elle ouvre aussi la boîte de Pandore. Certains parlementaires socialistes en profitent ainsi pour demander que le Code minier soit remis sur la table. L’ancienne ministre de l’écologie, Delphine Batho, ne se prive pas de souligner les contradictions du moment. « Cette politique est illisible, assure-t-elle. On ne peut pas d’un côté dire, après les affaires de Sivens, de Notre-Dame-des-Landes ou du Center Parcs de Roybon, qu’il faut davantage de démocratie participative, comme l’a déclaré le président de la République, et vouloir court-circuiter le Parlement ! » Pour la députée socialiste : « Ce ne sont pas quelques aspects techniques que le gouvernement veut gérer par ordonnances, mais les principes mêmes du débat public touchant aux questions environnementales. »Lors de la Conférence environnementale de novembre 2014, peu après le choc causé par la mort du jeune opposant Rémi Fraisse sur le site de Sivens dans le Tarn, François Hollande avait demandé l’ouverture d’un chantier de réflexion sur les moyens de favoriser une démocratie participative, « la seule manière de garantir, dans la transparence et la responsabilité, aussi bien la préservation de la nature que (…) le développement économique », avait-il solennellement déclaré. Un bon levier aussi pour désamorcer l’émergence de « zones à défendre », les ZAD, et autres mouvements de protestation qui se multiplient sur le territoire. Le président de la République suggérait même l’idée de référendums locaux.« Sivens a eu l’effet d’une claque »Le 6 janvier, le Conseil national de la transition écologique (CNTE) – une structure qui réunit plusieurs collèges : syndicats, élus locaux, parlementaires, associations entre autres – était prévenu qu’il allait devoir s’atteler sérieusement à ce dossier. Auparavant, cette instance avait surtout planché – elle aussi – sur la simplification du droit en matière d’environnement. « Voilà des mois qu’il n’était question que de modernisation des procédures, il fallait imaginer comment faire toujours plus simple, toujours plus court, témoigne Florence Denier-Pasquier, vice-présidente de France Nature Environnement (FNE), qui siège au CNTE. Et puis il y a eu Sivens, qui a fait l’effet d’une claque à tout le monde. Chacun ou presque a alors senti qu’il fallait prendre le chantier de la démocratie au sérieux. »La démocratie environnementale reste à inventerJury de citoyensLes référendums locaux, en revanche, ne convainquent guère les associations, qui leur reprochent d’être trop sujets à débat, ne serait-ce que pour en définir le bon périmètre. La Fondation Nicolas Hulot lance pour sa part l’idée d’une sorte de jury composé de citoyens tirés au sort. « Le gouvernement n’a rien à gagner avec cet article 28 qui ne constitue pas le cœur de la loi Macron, analyse Matthieu Orphelin, porte-parole de la fondation. Ce serait un signal trop négatif vis-à-vis de l’opinion et il ne permettra pas aux projets mal engagés au départ d’aller plus vite. »Ségolène Royal a indiqué qu’elle envisage de glisser quelques-unes des dispositions émanant des réflexions du CNTE dans son projet de loi sur la biodiversité, qui doit aboutir en mars, voire dans un autre texte législatif à l’automne. Or ce n’est là ni le rythme, ni l’esprit de la loi Macron. Quant aux fameuses ordonnances décriées, la ministre de l’écologie se veut, une fois encore, rassurante sur celles qui concernent son portefeuille. Elle a promis qu’elle superviserait leur rédaction et consulterait le CNTE.L’avocat spécialisé Arnaud Gossement rappelle, lui, en guise de conclusion que le droit à l’environnement est à 90 % lié à des cadres européens. Réformer à coups d’ordonnances n’est pas-être pas la plus subtile façon de tenir compte de cet enjeu-là.Martine Valojournaliste PlanèteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.01.2015 à 15h56 • Mis à jour le30.01.2015 à 16h00 | Mattea Battaglia Tout est parti d’un courrier de lycéens reçu le 16 janvier, titré : « Nous ne sommes pas tous Charlie, nous sommes tous la Liberté ». Deux paragraphes plein de colère, celle des élèves de la 2de 216 du lycée Paul-Eluard de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), « indignés » du traitement que leur a réservé la presse, au lendemain des attentats des 7, 8 et 9 janvier. Le Monde avait été rencontrer des élèves de ce lycée général et technologique.A Saint-Denis : « On ne rigole pas avec la religion »Car ce qu’ont d’abord relayé les journaux, ce sont des propos d’élèves condamnant la tuerie de Charlie Hebdo… presque autant que les caricatures. Ou ce colis suspect retrouvé en salle des professeurs, le 9 janvier, portant la mention « Je ne suis pas Charlie ». De quoi « favoriser les amalgames et les stigmatisations de toutes sortes », redoute la 2de 216. « Les élèves interrogés, jeunes collégiens et lycéens, dans l’émotion ont parfois tenu des propos que nous avons trouvés inacceptables », soulignent les lycéens. Qui concluent : « Si certains d’entre nous n’adhèrent pas à certains choix éditoriaux de certains journaux satiriques, nous sommes tous convaincus qu’ils sont au fondement de la démocratie. »« Grande nervosité »L’émotion dépasse le cadre du lycée. Sur les réseaux sociaux, sur les forums de discussion entre enseignants ou parents d’élèves – et même dans des salles de profs, où l’ambiance nous a été décrite comme électrique –, l’image donnée de la Seine-Saint-Denis fait mal. Certains la jugent outrageusement caricaturée ; d’autres, au contraire, appellent à l’assumer. Tous éprouvent de la colère, à des degrés divers.« C’est comme si le département était l’endroit idéal où les journalistes vont pour trouver ce qu’ils cherchent, regrette le proviseur. Je ne dis pas qu’il est illégitime de venir ici quand on enquête sur les contestations de la minute de silence [recensées dans 200 établissements sur tout le territoire]. Mais pourquoi venir ici en premier ? Ou ici uniquement ? » Dans son lycée comptant 71 classes et 188 enseignants, la minute de recueillement, le 8 janvier à midi, n’a pas été contestée. « On a su entendre les questions des adolescents, explique M. Bobkiewicz. Certains professeurs étaient parfaitement armés pour y répondre, d’autres plus démunis… »Gabrielle Napoli, l’enseignante de lettres de la classe 216, raconte avoir « récupéré ses élèves, le mardi après les attentats, dans un état de grande nervosité ». Pour donner du sens à leurs réactions, cette professeure trentenaire a proposé de rassembler leurs idées au tableau, avant de les coucher sur le papier. « Ils répétaient : “C’est dégueulasse, c’est dégueulasse”... Je leur ai dit qu’ils avaient le droit de le dire, de l’exprimer. Que la liberté d’expression leur permet, justement, d’exercer leur droit de réponse. » « Trop cliché »Quinze jours après les faits, Ryan, assis au fond de la classe, a encore du mal à desserrer les dents. C’est lui qui, le premier, a vu passer l’article du Monde du 10 janvier titré « A Saint-Denis, collégiens et lycéens ne sont pas tous Charlie ». « Mon grand-père, qui lit votre journal, m’a demandé : “Mais qu’est ce qui se passe dans ton lycée ?” Madame, votre article, je l’ai lu, nous lance-t-il, et il est vraiment trop cliché ! » La critique fait l’unanimité dans la classe. Idem du sentiment que la presse ne dit « jamais rien de bien sur les banlieues », qu’elle « parle de nous comme de sauvages », que « tout le monde se moque du 9-3 ». Tous ignorent que nous avions consacré, au printemps 2014, un article sur la réussite au baccalauréat de leur établissement.« Quelle image on donne de nous, quand on fait un micro-trottoir, sans s’intéresser à la majorité silencieuse ? », interroge timidement Landri. Puis, prenant de l’assurance : « Etre Charlie ou ne pas être Charlie, c’est devenu une sorte de buzz, explique le garçon, et il n’y a pas d’échelle, pas de voie intermédiaire pour nous ».A sa droite, Edith approuve. Pour l’adolescente, les médias ont surtout fait fi de l’état de connaissance des élèves. « On dirait qu’il n’y a qu’un seul point de vue… Mais des camarades ont dit qu’ils n’étaient pas Charlie simplement parce qu’ils ne connaissaient pas Charlie Hebdo ; ça ne veut pas dire qu’ils cautionnent ce qui s’est passé… Nous, on pensait vraiment que les caricatures, c’était du blasphème, poursuit la jeune fille, mais Mme Nicoli nous a bien expliqué que non, parce que pour les caricaturistes Dieu n’existe pas. En fait, on a tout mélangé… »Le difficile débat sur la laïcitéRyan, lui, bout toujours au troisième rang. « Est-ce que vous, journaliste, vous trouvez que coller une conscience politique à des gamins, c’est normal ? Et pourquoi citer systématiquement la religion des élèves rencontrés, si vous être dans une démarche laïque ? » Pas facile, dans la classe, d’ouvrir le débat sur la laïcité. Laïcité ouverte ? Laïcité de combat ? Beaucoup d’élèves semblent penser qu’elle implique de taire leur foi. Chez Ryan, le ton vindicatif cache à peine sa détresse. « Ça veut dire quoi cette injonction de minute de silence ? Et pourquoi la faire à ce moment-là, et pas pour d’autres victimes, au Congo, en Palestine ? »Des 50 minutes d’échange avec la classe, ressort une défiance, douloureuse, à l’égard des médias. Presse écrite, chaînes d’information en continu, « 20 heures », réseaux sociaux… « On y trouve tout et n’importe quoi », reconnaissent les élèves. « Des sites parlent de complots, avec des preuves plus ou moins fiables, lâche Landri. On nous dit une chose à l’école, une autre sur Internet, une à droite, une à gauche, on ne sait plus qui croire. Et c’est souvent la dernière idée lue ou entendue qui l’emporte. » Kenza, un peu isolée, ne lui donne pas raison : « Il faut croiser tes sources, croire la version avec le plus de preuves ! »Quand sonne la fin du cours, la glace est à peine brisée. « Mais les échanges entre élèves, entre collègues, se sont poursuivis, et positivement », signale Gabrielle Napoli. Quelques jours plus tard, un second courrier nous est parvenu : celui d’une autre enseignante du lycée Paul-Eluard, nous demandant de venir visiter, avec sa classe, la rédaction du Monde. Signe que le dialogue n’est pas rompu.Mattea BattagliaJournaliste au Monde Camille Bordenet et Madjid Zerrouky 2015 signe décidément le grand retour des affaires politico-judiciaires qu'on croyait enterrées. Après l'ouverture du procès Bettencourt, lundi 26 janvier, c'est au tour de l'affaire du Carlton de Lille de revenir dans les prétoires, lundi 2 février. Treize prévenus, dont l'ancien directeur du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn, sont convoqués pour répondre de « proxénétisme aggravé en réunion » et un quatorzième pour « complicités d'escroqueries et d'abus de biens sociaux ». Ils seront jugés pendant trois semaines dans une affaire présumée de proxénétisme aux multiples ramifications.1. Pourquoi ce procès ?2. Un procès en correctionnelle et non aux assises3. Proxénétisme « en réunion » et en « bande organisée » : une frontière ténue4. Qui sont les prévenus ?5. Les principales dates de l'affaire1. Pourquoi ce procès ?Il s'agit d'établir les responsabilités d'un réseau qui a organisé des parties fines à Paris et Washington mais aussi à Vienne et Madrid, avec des prostituées rémunérées par le patron d'une filiale du groupe de construction Eiffage et le dirigeant d'une société de matériel médical.Parties fines auxquelles a participé DSK, alors patron du FMI, et à cette époque pressenti comme le candidat socialiste pour l'élection présidentielle française de 2012. Ce dernier affirmera toujours ignorer que les femmes présentes étaient des prostituées rémunérées.Regarder l'infographie animée Comprendre l'affaire du Carlton en trois minutes2. Un procès en correctionnelle et non aux assisesAprès avoir instruit pendant plus de deux ans une procédure sur la qualification criminelle de « proxénétisme aggravé en bande organisée », les magistrats avaient finalement abandonné, en juillet 2013, la charge pour retenir le délit de « proxénétisme aggravé en réunion », pavant la voie pour un procès en correctionnelle et non devant les assises (voir l'explication des différentes notions en dessous).Lire : Affaire Carlton : DSK renvoyé en correctionnelle pour "proxénétisme aggravé en réunion"  Cinq des mis en cause, dont « Dodo la saumure », ont fait appel de leur renvoi en correctionnelle en août, demandant à être jugés devant une cour d'assises, et donc face à un jury populaire. L'un d'entre eux se désistera de son appel.DSK, lui, faisait partie des prévenus favorables à une procédure en correctionnelle, estimant sans doute que des magistrats professionnels ne s'intéresseront qu'aux faits sans considération de morale, le parquet de Lille avait d'ailleurs demandé en juillet un non-lieu pour l'ancien patron du FMI, considérant que les faits reprochés ne correspondaient pas à des faits de proxénétisme tels qu'ils sont définis dans le code pénal.Les juges d'instruction Stéphanie Ausbart et Mathieu Vignau l'ont quand même renvoyé en correctionnelle, une ordonnance de renvoi confirmée par  la cour d'appel de Douai le 18 décembre.3. proxénétisme « en réunion » et « en bande organisée » : une frontière ténueLa frontière entre les notions de « réunion » et « bande organisée » est ténue : c'est le degrés de préparation qui détermine la qualification, mais les conséquences ne sont pas du tout les mêmes.Alors que l'infraction de « proxénétisme aggravé en réunion » n'est passible que de 10 ans de prison (article 225-7 du code pénal), constituant donc un délit relevant de la compétence du tribunal correctionnel, l'infraction de « proxénétisme aggravée en bande organisée » constitue, pour sa part, un crime, passible de 20 ans de prison (article 225-8 du code pénal) et relève de la compétence de la cour d'assises.4. Qui sont les prévenus ?14 personnes (12 hommes et 2 femmes) sont poursuivies devant le tribunal correctionnel de Lille. Dominique Strauss-Kahn L'ancien directeur du Fonds monétaire international (FMI) est accusé d'être le principal bénéficiaire des « soirées libertines » qui se seraient tenues à Lille, Washington ou Paris. Lui affirme ignorer que les participantes étaient en fait des prostituées rémunérées.C'est la deuxième fois que l'ancien ministre socialiste doit faire face à la justice pour une affaire de mœurs. En 2011, accusé de viol par une femme de ménage du Sofitel de New York, DSK, favori des sondages à un an de la présidentielle, voit sa carrière politique se briser. Le feuilleton judiciaire américain s'achève en décembre 2012 par un accord financier confidentiel avec son accusatrice, Nafissatou Diallo.René Kojfer L'ancien chargé des relations publiques du Carlton de Lille a été la première personne poursuivie dans l'affaire. Les magistrats lillois le soupçonnent d'avoir mis en relation des prostituées avec des entrepreneurs du Pas-de-Calais, qui eux-mêmes connaissaient Dominique Strauss-Kahn. Il a été brièvement écroué en juillet 2013 pour violation de son contrôle judiciaire.Dominique Alderweireld, alias « Dodo la Saumure » Ami de longue date de René Kojfer et tenancier français de salons de massage et de prostitution en Belgique. La justice lui reproche d'avoir envoyé depuis la Belgique des prostituées dans la région lilloise, à Paris et aux Etats-Unis. Sa compagne et partenaire en affaires Béatrice Legrain est accusée des mêmes faits. Elle avait de son côté indiqué avoir accompagné une prostituée à un rendez-vous libertin, à Paris, auquel participait Dominique Strauss-Kahn.Francis Henrion, directeur du Carlton de Lille. Il est soupçonné, comme Hervé Franchois, propriétaire de l'hôtel, d'avoir aidé des clients à trouver des prostituées.On trouve également plusieurs compagnons de soirée de DSK, comme Jean-Christophe Lagarde, commissaire divisionnaire en chef de la sûreté départementale du Nord, muté depuis. Il est soupçonné d'avoir participé à la mise en relation de prostituées avec Dominique Strauss-Kahn.David Roquet, ex-directeur de la société Matériaux enrobés du Nord, une filiale du groupe de BTP Eiffage dans le Pas-de-Calais. Il comparaît aussi pour abus de biens sociaux et escroquerie. Il est soupçonné d'avoir réglé, au titre de frais professionnels, des dépenses liées aux soirées. Jean-Luc Vergin, son ancien supérieur hiérarchique, est également poursuivi. Le groupe de BTP a porté plainte et s'est constitué partie civile.Fabrice Pazskowski, responsable d'une société de matériel médical dans le Pas-de-Calais et proche de Dominique Strauss-Kahn, il est soupçonné d'avoir coorganisé et participé à des soirées avec DSK à Paris et Washington.Virginie Dufour, ancienne compagne de M. Paszkowski et dirigeante d'une société d'événementiel. Elle aurait organisé et payé des voyages de prostituées à Washington pour des rencontres avec DSK. Elle est poursuivie pour proxénétisme aggravé et escroquerie.Sont aussi jugés Emmanuel Riglaire (avocat du barreau lillois), Antoine Tran Van Thanh et Anne-Sophie Ville.5. Les principales dates de l'affaire28 mars 2011 Le parquet de Lille ouvre une information judiciaire pour « proxénétisme aggravé ».21 février 2012 DSK est convoqué puis placé en garde à vue.26 mars Il est mis en examen pour « proxénétisme aggravé en bande organisée » et placé sous contrôle judiciaire.21 mai Le parquet de Lille ouvre une enquête préliminaire pour « viol en réunion » contre l'ancien patron du FMI.2 octobre L'enquête préliminaire pour viol en réunion est classée.19 décembre La cour d'appel de Douai confirme la mise en examen pour proxénétisme en bande organisée.11 juin 2013 Le parquet de Lille requiert un non-lieu.26 juillet Les juges d'instruction renvoient DSK devant un tribunal correctionnel pour « proxénétisme aggravé en réunion ».18 décembre la cour d'appel confirme les renvois en correctionnelle.Camille BordenetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMadjid ZerroukyJournaliste au Monde 30.01.2015 à 12h40 • Mis à jour le30.01.2015 à 12h53 Alors que le président de la République devrait annoncer l’extension du dispositif lors de sa conférence de presse, jeudi 5 février, afin de promouvoir l’« engagement » des jeunes et lutter contre les fractures sociales, le service civique agite les rangs socialistes. Au cœur du débat : faut-il ou non rendre le dispositif obligatoire ?Le groupe PS à l’Assemblée a annoncé, mardi 27 janvier, travailler sur une proposition de loi pour créer un « service national républicain » d’une durée de six mois qui concernerait tous les jeunes de 16 à 25 ans. « Je pense que le caractère obligatoire évite toutes les discriminations », a défendu le patron des députés PS, Bruno Le Roux, vendredi sur RTL, tout en précisant que « c’est un débat que nous devons avoir, et avant tout avec la jeunesse ».L’engagement, nouveau totem de HollandePatrick Kanner, le ministre de la ville, de la jeunesse et des sports, s’est, pour sa part, dit « très réservé sur cette formule », vendredi sur i-Télé, lui reprochant une « approche un peu punitive ». « Il faut faire confiance aux jeunes, pas les amener dans une démarche qui ressemble assez fort au service national à caractère militaire », a insisté M. Kanner. Pour le ministre, « il faut dissocier les politiques », en conservant le service civique tel qu’il est et en concevant un « engagement civil » qui consisterait à « offrir à des jeunes des parcours de citoyenneté ». Pour lui, c’est la tâche de la mission parlementaire commune sur l’engagement républicain que François Hollande a confiée aux présidents de l’Assemblée et du Sénat.Conflit ouvert entre les palais de la RépubliqueLe ministre du travail François Rebsamen a jugé, lors de ses vœux à la presse jeudi 29 janvier, que « le service civique fonctionne très bien sur la base du volontariat » et qu’il était préférable de simplement « l’élargir » sur cette base.En dehors de la famille socialiste, l’attaque la plus vive est venue, jeudi, de François Chérèque, le président de l’Agence du service civique. « En faire quelque chose d’obligatoire, je n’y suis pas du tout favorable », a-t-il dit au micro de France Inter, se déclarant même « effrayé » par le fait que le PS veuille en faire une proposition de loi.L’ex-secrétaire général de la CFDT a aussi souligné que près de trois quarts des demandes de service civique avaient dû être refusées en 2014. « Alors qu'on a aujourd'hui des dizaines de milliers de jeunes qui veulent s'engager dans le service civique, et que ces mêmes deputés n'ont pas été capables de voter un budget à la hauteur, aujourd'hui ils veulent en mettre 650 000 », s’est-il indigné. Adrien de Tricornot Au siège parisien de l’association Unis Cité, près de la gare de l’Est, le groupe de huit jeunes s’installe sagement dans une salle de réunion. Ces volontaires débutent leur « semaine d’intégration  », sas d’entrée vers six mois de service civique. Ils font partie des 45 000 missions financées pour 2015: un chiffre que le chef de l’Etat, François Hollande, souhaite multiplier par quatre d’ici la fin du quinquennat.Venus de toute la région parisienne, certains d’entre eux sont amis - comme Méi Ly Lim et Lassana Diallo -, de la même famille - comme les frères Jérôme et Jimmy Vivier -, d’autres se connaissent juste un peu : Geoffrey Gobin, Cléane Genalien, Gabriel Vanden Bossche et Malek Ben Romdhane.Ils ont été choisis ensemble à l’occasion d’un exercice en groupe - une mise en situation, comme par exemple organiser une animation pour une maison de retraite -, confirmé par des entretiens. Critère exclusif de sélection : leur motivation, quel que soit leur niveau d’études. L’association a pour but de former des équipes riches de leur diversité pour ce volontariat de six mois, en équipe et au service des autres, rémunéré par une indemnité mensuelle de 573 euros, dont 106 euros en nature - nourriture, matériel…AmbassadeursPour tout leur expliquer, deux « ambassadeurs Unis Cité » : Alexandre Valensi et Manuel Bravo - 25 ans tous les deux, ils ont fait leur service civique en 2014 - viennent leur présenter ce qui les attend, sous la houlette de leur coordinatrice. L’occasion surtout de se présenter, de débattre de leurs passions, de leurs attentes et de leurs craintes… Le groupe suit le parcours «  coeur » qui consiste à rendre service ensemble à des associations comme les Restos du cœur, à des collectivités - par exemple par des sensibilisations du public aux gestes écologiques -, d’établissements de personnes âgées. Un autre programme, « booster », met ensemble dix mineurs « décrocheurs scolaires » de plus de 16 ans, et dix majeurs : ces vingt volontaires du service civique font un parcours ensemble pour qu’à l’issue les dix jeunes puissent reprendre le chemin de la formation. L’un des deux ambassadeurs Unis Cité, Alexandre Valensi a, de son côté, réalisé le parcours « Rêve et réalise » : ce passionné de sport, touché depuis longtemps par la situation des sans-abri, voulait « resocialiser » des sans domicile fixes (SDF) en leur proposant des activités physiques adaptées. Son objectif : toucher 100 SDF. « Tu mets la barre très haut ! », lui avait-on dit… Résultat : 350 SDF ont été inclus dans le dispositif, et ils ont fait du sport avec 330 personnes « issues du grand public ».Service civique : comment quadrupler les effectifs ?« Je suis touchée par votre projet car j’ai moi-même été à la rue. Dans six mois, je ferai une formation de trois mois de gendarme volontaire. Entre-temps, je veux me sentir utile auprès des personnes en difficulté », dit avec une émotion contenue Méi Ly Lim, 17 ans, qui a été déscolarisée pendant quatre ans, de 11 à 15 ans.Se rendre utileQuel que soit leur parcours, les jeunes ont en commun l’expérience ou la volonté d’agir pour les autres. Gabriel Vanden Bossche, 19 ans, de Puteaux, a arrêté son BTS de commerce international « car je n’avais pas la fibre commerciale ». Bénévole depuis un an et demi aux Restos du cœur, il y a découvert qu’il aimait se rendre utile, qu’il voulait donner et avoir le temps de réfléchir à ce qu’il pouvait faire plus tard. Cléane, 24 ans, a travaillé dans la restauration après un BEP et un bac professionnel, et s’est découvert la même fibre en s’engageant, parallèlement, dans une association auprès des jeunes « qui tenaient les murs : j’ai appris comment cela se passe sur le terrain, à gérer les situations et à travailler en équipe, ça apprend une maturité ».Geoffrey, 17 ans, passionné de tatouages, cherchait un emploi après que sa seconde pro se soit mal passée. Et puis il a préféré aller vers les autres : « C’est pas pour l’argent, que je suis venu mais pour savoir que je serai utile pendant six mois ». Et Malek, 20 ans, a déjà été employée dans la restauration dans une maison de retraite. Cela lui a plu d’être au contact des personnes âgées, de travailler en équipe. Elle passe le concours d’infirmière cette année. Les deux frères Jérôme et Jimmy Vivier, diplôme d’animateur de centre de loisir en poche pour le premier, BEP de vente pour le second, sont venus d’Étampes (Essonne). Avec l’idée aussi de se rendre utiles.Nouvelle coordinatrice de groupe à Unis Cité, Agnès Mornet, 28 ans, ne dépare pas dans ces témoignages. Elle raconte qu’elle a quitté les instituts de sondage ou ses études de statistiques et de marketing l’avaient amené : « J’ai craqué, c’était trop orienté business, il manquait une valeur humaine ». Après un bilan de compétences, elle a obtenu un contrat en alternance à la Croix rouge, où elle était bénévole, et validé une licence professionnelle « insertion sociale » tout en montant des projets d’accès à la culture et aux loisirs.Nouer des liensPetite pause et petit jeu pour se détendre : les jeunes, debout et en cercle, se tiennent par la main et les coordinateurs leur demandent de « faire un nœud » sans se lâcher les mains. Fous rires, mouvements dans la pièce… Il est temps maintenant de défaire le nœud. Tout le monde se coordonne. Qu’en retirer ? Les réponses fusent : « Il faut nouer des liens » « Les liens ne peuvent pas être dénoués » « Il faut s’entraider » « En équipe, on est plus forts » « Il est important de se parler entre nous pour dénouer les situations difficiles ». Les encadrants se réjouissent : ces jeunes-là ont tout compris.On peut reprendre la discussion. Sur les passions, le sport, la musique. Et l’engagement.Cléane aime « écrire sur la condition humaine : les milieux sont différents mais les problèmes sont les mêmes ». La jeune fille commence à participer à des concours de slams. Elle se lance presque sans s’en rendre compte : « Dans une génération Nabila, il faut montrer qu’il reste des mère Thérésa. Que la jeunesse peut se fixer sur d’autres choses que sur le moi-moi-moi, les réseaux sociaux, Facebook et Twitter ». Manuel et Alexandre la voient déjà, comme eux, « ambassadrice Unis Cité ». Les jeunes sont confiants mais se demandent souvent ce qu’ils feront après, ou s’ils y arriveront. Les réponses viendront en leur temps, les rassurent les ambassadeurs. Alexandre : « On ne vous attend que sur un seul critère : la motivation. » Manuel : « Il ne faut pas avoir peur. Pour les choses qu’on ne maîtrise pas, on est formés. » Alexandre : « Tout est fait pour que vous arriviez à faire vos missions et être à la hauteur. Se poser la question c’est déjà se fixer une exigence. C’est bon signe. »D’ailleurs, la question se posera différemment après le service civique, expliquent les « ambassadeurs ». Alexandre raconte qu’il continue bénévolement le projet pour l’accès au sport des SDF, désormais rattaché à une association, Viacti. En parallèle, il s’est installé comme autoentrepreneur : il intervient en tant que coordonnateur sportif dans un programme pour des enfants atteints de diabète. Ce double diplômé d’un master en management du sport de l’École supérieure de gestion (ESG) et d’un programme Erasmus d’entrepreneuriat à Barcelone « confirme » ainsi son « goût pour l’économie sociale et solidaire » que lui a révélé son engagement dans le service civique, quand de précédentes expériences professionnelles lui ont laissé un goût d’inachevé.La discussion s’achève. Et si quelqu’un ne va pas bien dans le groupe, qu’il se désinvestit, comment réagir ? Malek n’hésite pas : « Il faut l’écouter, et que la personne sache qu’on l’écoute. Il ne faut pas qu’une personne se referme sur elle-même. Il faut tendre la main pour éviter qu’elle ne tombe, car c’est une chance incroyable d’être en équipe. » Exactement le message que ses prédécesseurs voulaient faire passer.La réunion débouche sur la présentation des tenues siglées « Unis Cité » : des bracelets, trois tee-shirts, un polo épais, tous de la couleur orange pétante qui caractérise l’association depuis sa création voici vingt ans. Ce qui provoque une double réaction : un goût plus que modéré pour la couleur… puis la bonne surprise que ces vêtements soient offerts définitivement : « On pourra les garder ? » Les volontaires ne tardent pas à comprendre que l’orange criard et flashy leur permettra de mieux se faire reconnaître.La remise des tenues, d’un coup, devient émouvante. Chacun se lève à son tour et serre la main des « ambassadeurs ». Agnès, la coordinatrice, conclut la séance : « Je suis ravie de vous accompagner pendant six mois ! » Il ne reste plus qu’à passer à la photo de groupe, avant de préparer la première action de terrain pour le lendemain.Adrien de TricornotJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent, Alexandre Pouchard et Ania Nussbaum S'il n'a pas repris les mots de Manuel Valls, qui avait évoqué le 20 janvier « un apartheid territorial, social et ethnique » en France, insistant sur « la relégation périurbaine et les ghettos », François Hollande a annoncé, jeudi 5 février, la création d'une « Agence nationale pour le développement économique sur les territoires ». Cette nouvelle organisation aurait pour but de « susciter la création d'entreprises ». Quelles missions ?Les missions de cette nouvelle structure sont encore floues. Elle devrait être chargée de stimuler l'activité économique de quartiers sélectionnés en apportant des moyens d'investissement, en aidant les entreprises à se créer ou à se développer.François Hollande a comparé la future Agence de développement économique à l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), qui finance des projets de transformation de certains quartiers par la création ou la réhabilitation de logements et l'introduction de « mixité fonctionnelle » (commerces, loisirs). La différence, a-t-il assuré, étant que l'ANRU agit au niveau des quartiers quand la future agence interviendra au niveau des « territoires » – sans préciser leurs contours, a priori plus larges.Lire : Politique de la ville : quarante ans d'échecsL'idée n'est pas neuve :  en 2010, Dominique de Villepin avait évoqué dans un entretien au BondyBlog la création d'une « agence nationale du développement économique pour les banlieues (...) qui se donnerait pour but de créer des emplois et de faciliter la recherche d'emploi pour les jeunes, serait une solution adaptée », ou encore de soutenir les entreprises locales. Simplification ou nouvel échelon ?Il existe déjà de nombreuses agences de développement liées à des collectivités territoriales (régions, départements, intercommunalités, communes) et chargées d'aider au développement économique d'un territoire. Au niveau de l'Etat, un mécanisme de baisse ou d'exonération de taxes existe dans les zones franches urbaines (ZFU) depuis une dizaine d'années pour encourager les entreprises à s'y installer.L'objectif annoncé de François Hollande est de rassembler les dispositifs existants dans un même ensemble :« Il y a plein de dispositifs qui existent, les gouvernements sont toujours d'une grande richesse pour inventer. Ça se superposait, ça s'accumulait et on n'y voyait plus clair. »En 2014 a été créé le Commissariat général à l'égalité des territoires (CGET), déjà pour regrouper les activités de différentes agences (Datar, Secrétariat général du comité interministériel des villes, Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances) chargées de la politique d'égalité des territoires. Ce commissariat, rattaché au premier ministre, emploie 320 personnes. L'un de ses objectifs est « restaurer la compétitivité économique et l'emploi ».Coexistent également une multitude d'aides diverses. Le ministère de la ville estime qu'elles mobilisent environ 200 millions d'euros dédiés au développement économique des quartiers, selon un rapport de 2013.Dans un communiqué publié quelques heures après la conférence de presse de François Hollande, l'Association des régions de France (ARF) a souhaité que cette agence soit « un outil commun entre l'Etat et les régions », que ces dernières soient « étroitement associées » à la « gouvernance et au choix des orientations stratégiques de ce nouvel organisme ». A défaut de quoi, « cette agence ne serait qu'une structure de plus, qui doublonnerait avec les moyens mis en œuvre par toutes les régions pour assurer le développement économique de leurs territoires et l'accompagnement des PME et ETI au risque de gaspiller l'argent public et d'être inefficace ». Quel financement ?« Les fonds existent, pas besoin d'en rajouter », a assuré François Hollande. Le bras armé financier de l'Etat, la Caisse des dépôts et des consignations, et sa filiale Bpifrance, la Banque publique d'investissement, mettront « tous leurs moyens » dans cette nouvelle agence. La Caisse des dépôts a accordé 21 milliards d'euros de prêts en 2013, dont plus de la moitié pour construire des logements.En avril 2014, Najat Vallaud-Belkacem, tout juste nommée ministre de la ville, annonçait déjà une enveloppe de 600 millions d'euros sur six ans pour le développement économique des quartiers populaires. Quelques jours plus tard, la Caisse des dépôts évoquait 400 millions d'euros garantis d'ici à 2020.L'agence pourrait également bénéficier des fonds alloués au programme d'investissements d'avenir (PIA), lancé en 2010 sous le nom du « grand emprunt » et destiné à financer de la recherche et des projets innovants. Une dizaine de milliards d'euros sont ainsi disponibles par ce moyen. Quel calendrier ?Un comité interministériel consacré au renforcement de la « mixité sociale » est prévu en mars. Le « développement » et la création de l'agence feront partie des sujets abordés, a annoncé François Hollande jeudi. Ensuite, comme ce fut le cas pour l'ANRU, une loi devra porter création de la nouvelle agence, qui ne verra donc pas le jour avant plusieurs mois.Ne pas confondre avec...L'AFD (Agence française de développement) : elle lutte contre la pauvreté à l'international.Les agences régionales de développement économique : ce sont les relais locaux de l'Agence française pour les investissements internationaux, (« Invest In France ») un établissement sous la tutelle du ministre de l'économie. Son rôle est d'encourager les entreprises étrangères à investir en France, notamment en leur expliquant la réglementation.Ania NussbaumAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter François Béguin Est-ce l’amorce d’un virage ou une simple nuance sémantique ? Lors de sa conférence de presse à l’Elysée, jeudi 5 février, François Hollande a annoncé que « le tiers payant ne sera [it] mis en place que si un mécanisme simple est trouvé pour les professionnels de santé ». Alors que le chef de l’Etat avait déjà assuré sur France Inter, le 5 janvier, qu’il ne fallait pas que le dispositif d’avance de frais « soit compliqué », qu’il fallait « être capables d’être beaucoup plus simple », sa nouvelle formule, sibylline, a donné lieu jeudi à des interprétations très variées.« Il n’y a rien de nouveau dans la déclaration de M. Hollande, la ministre de la santé avait déjà pris l’engagement que le tiers payant serait simple », a déclaré au Monde Jean-Paul Ortiz, le président de la Confédération des syndicats médicaux français, majoritaire chez les médecins libéraux, hostile à la généralisation du tiers payant.Tiers payant généralisé : dernière ligne droite pour trouver un accord« Un point d’achoppement qui grévait l’ensemble du processus de concertation (…) vient donc d’être levé pour les médecins », a au contraire estimé Gérard Bapt, député PS de la Haute-Garonne, qui a vu dans la déclaration présidentielle « une opportunité de relance du dialogue » et « la levée de la cause de crispation née de l’affichage d’une date butoir pour le tiers payant généralisé ».La ministre de la santé Marisol Touraine est convaincue de pouvoir proposer aux syndicats de médecins, vent debout contre cette mesure depuis la présentation de la loi en conseil des ministres le 15 octobre 2014, une solution garantissant le bon fonctionnement de ce dispositif. Un groupe de travail s’est réuni jeudi 29 janvier pour trouver les « solutions techniques » à la mise en place du désormais fameux « tiers payant généralisé », une promesse de campagne du candidat Hollande. Il devrait de nouveau se réunir les 12 et 26 février.Nouvelle manifestation le 15 marsLa condition posée jeudi par le président de la République ne suffira sans doute pas à calmer les médecins. Toutefois, cette annonce augmente d’un cran la pression sur le ministère de la santé, alors que déjà le calendrier législatif obligeait à ce qu’une solution soit rapidement trouvée, le texte arrivant en commission à l’Assemblée nationale en mars. Ce qui avait le don d’exaspérer les médecins.Ces derniers, opposés à la mise en place d’une avance de frais pour l’ensemble des patients ont d’ores et déjà prévu une nouvelle manifestation le 15 mars. MG France, qui représente les généralistes, réclame au minimum que les médecins soient payés par un unique acteur, l’assurance-maladie, qui se ferait rembourser la part des complémentaires santé par la suite par celles-ci. Un système dont ne veut pas la Mutualité française, qui souhaite la mise en place d’un groupement d’intérêt économique, qui garantirait le paiement des médecins si le patient est à jour de ses droits.François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 05.02.2015 à 11h45 • Mis à jour le05.02.2015 à 13h47 L'essentielQuatre policiers ou ex-policiers ont été mis en garde à vue mardi et mercredi dans un nouveau scandale implaiquant la police judiaire parisienne.Trois, dont le directeur du 36, quai des Orfèvres, ont été déférés jeudi 5 février devant les juges d'instruction et risquent une mise en examen dans la journée.Ils sont soupçonnés d'avoir violé le secret d'une enquête impliquant l'ancien chef du GIGN Christian Prouteau. Le directeur de la police judiciaire parisienne, Bernard Petit, et son directeur de cabinet, Richard Atlan, ont été déférés jeudi 5 février pour être présentés à un juge. Ils doivent être présentés dans la journée à des juges d'instruction en vue d'une possible mise en examen pour violation du secret de l'instruction.Dans cette même affaire, Philippe L., un fonctionnaire en poste à l'Association nationale d'action sociale (ANAS) des personnels de la Place Beauvau, a également été déféré. La garde à vue du président de l'ANAS, Joaquin Masanet, dit « Jo », un ancien syndicaliste policier très influent, se poursuivait à la mi-journée.Le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, a prévenu qu'il serait d'« une fermeté absolue » et qu'il se montrerait « intraitable » si les gardes à vue confirmaient les soupçons.Lire aussi : L’ascension contrariée de Bernard Petit, policier ambitieuxLIEN AVEC « L'AFFAIRE ROCANCOURT »Les quatre hommes avaient été placés en garde à vue mardi et mercredi dans les locaux de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). Ils sont soupçonnés d'avoir transmis au fondateur du GIGN, Christian Prouteau, des informations sur l'enquête dont il est l'objet dans le cadre d'un dossier de trafic d'influence visant un homme déjà mêlé à plusieurs affaires d'escroquerie aux Etats-Unis et en France, Christophe Rocancourt.Lire aussi : Nouveau scandale au sommet de la police judiciaire parisienneCe nouveau scandale au Quai des Orfèvres a en effet été découvert incidemment, tandis que les juges d'instruction Roger Le Loire et Charlotte Bilger enquêtaient sur une affaire de corruption dans l'octroi de titres de séjour impliquant « l'escroc des stars » Christophe Rocancourt, l'ancien secrétaire d'Etat chargés des affaires sociales et de l'intégration, Kofi Yamgnane, et Christian Prouteau.PROUTEAU TRÈS INFORMÉChristophe Rocancourt est accusé d'avoir extorqué plusieurs milliers d'euros à deux sœurs marocaines menacées d'expulsion contre la promesse d'obtenir leur régularisation. Les deux femmes, ne voyant rien venir, ont porté plainte. Selon une source proche de l'enquête, l'escroc présumé, mis en examen le 9 octobre dernier, a affirmé avoir approché Christian Prouteau et Kofi Yamgnane. Il a déclaré aux enquêteurs, que le premier devait intervenir auprès du préfet de police et le second auprès du ministre de l'intérieur. Tous deux ont aussi été mis en examen.Lors de sa garde à vue en octobre, Christian Prouteau était apparu très au courant du dossier, ce qui a fait comprendre aux enquêteurs qu'il avait pu être renseigné en amont, selon une source proche de l'enquête. Les enquêteurs soupçonnent fortement Christian Prouteau d'avoir appelé Philippe L. pour en savoir plus sur les faits qui lui étaient reprochés. Ce dernier aurait alors, avec l'aval du patron de l'ANAS, Joaquin Masanet, récupéré des informations auprès de Bernard Petit et de son directeur de cabinet.Il s'agit d'un nouveau tremblement de terre pour l'institution du « 36 », déjà ébranlée par le limogeage, en décembre 2013, de Christian Flaesh – le prédécesseur de Bernard Petit, accusé d'avoir prévenu Brice Hortefeux qu'il allait être convoqué dans une enquête liée au financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 –, l'affaire du viol d'une touriste canadienne dans les locaux de la BRI le 22 avril 2014 et le vol – unique dans les annales policières – de 52 kg de cocaïne par un policier de la brigade des stupéfiants de la police judiciaire de la préfecture de police à la fin juillet. Mattea Battaglia et Aurélie Collas En matière d’éducation, François Hollande a mis de côté le slogan de la « priorité au primaire », martelé depuis 2012, pour ouvrir de nouveaux chantiers, au lendemain de la tuerie de Charlie Hebdo. Maîtrise du français, transmission des valeurs républicaines, création d’une « réserve citoyenne d’appui » aux 64 000 écoles et établissements… Autant de sujets mis en avant par le chef de l’Etat lors de ses vœux au monde éducatif, le 21 janvier, et sur lesquels il était de nouveau attendu lors de sa conférence de presse, jeudi 5 février.Lire aussi : Hollande : une conférence de presse animée par « l'esprit du 11 janvier »L’appel à la création d’une réserve citoyenne, référence explicite à l’armée, figure parmi les onze mesures du « plan d’action » pour la défense des valeurs de la République dévoilé le 22 janvier. Dans chaque académie, à partir du printemps, le recteur pourra faire appel à des citoyens bénévoles, actifs ou retraités – journalistes, avocats, professionnels de la santé, du monde de l’entreprise, enseignants, etc. –, invités à intervenir en classe et sur le temps périscolaire.Dans l’entourage de la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, on reconnaît que l’école s’appuie déjà sur les réseaux associatifs, la justice, la police, etc. Il s’agit surtout de « systématiser et formaliser » ces partenariats pour « ne laisser aucune bonne volonté à la porte ». « Si c’est négocié avec l’enseignant, si cela correspond à une demande de l’équipe pédagogique, pourquoi pas, mais ça ne peut pas être imposé », réagit Frédérique Rolet, du syndicat SNES-FSU.Réforme du collègeAutre chantier prioritaire, la maîtrise du français, présentée comme un outil phare pour lutter contre les inégalités. Le ministère a déjà annoncé une évaluation en classe de CE2 afin, dit-il, de « mieux identifier les difficultés » des élèves et mettre en place des « réponses adaptées ». Pour mémoire, la gauche avait, dès son arrivée au pouvoir, mis un terme aux remontées nationales des évaluations de CE1 et CM2 instaurées par la droite.Le futur programme de maternelle, soumis jeudi à la communauté éducative pour entrer en vigueur à la rentrée 2015, mise sur la préparation à l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Le développement de la conscience phonologique, qui permet à l’enfant de se préparer à entrer dans le « lire-écrire », y a toute sa place. C’est à partir de 3-4 ans, peut-on y lire, que les enseignants peuvent « centrer l’attention [des enfants] sur le vocabulaire, sur la syntaxe et sur les unités sonores de la langue française ».Troisième axe : la réforme du collège, qui doit être divulguée au printemps. M. Hollande a toujours plaidé en faveur du maintien du collège unique, et donc contre les filières d’apprentissage précoce. Il n’en est pas moins ouvert à l’introduction d’une certaine souplesse et diversité des parcours. Un collège unique, mais pas uniforme.La réforme qu’est en train d’imaginer sa ministre de l’éducation nationale instaurerait un tronc commun d’enseignements, regroupant toutes les disciplines actuelles, auquel s’ajouteraient des « enseignements complémentaires » (jusqu’à quatre heures hebdomadaires). Il s’agirait de modules thématiques mobilisant plusieurs disciplines. Ce qui suscite, déjà, des inquiétudes chez certains syndicats, qui redoutent une diminution des horaires de chaque matière.Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteMattea BattagliaJournaliste au Monde Simon Piel, Soren Seelow et Matthieu Suc La chemise était déboutonnée au-dessous du nœud de cravate. Toujours tiré à quatre épingles, Bernard Petit nous avait reçus de manière décontractée, mardi 3 février, pour un entretien informel, en compagnie de son inséparable chef de cabinet, Richard Atlan. Le rendez-vous devait durer dix minutes, il s’était étiré sur plus d’une heure. Enfin à sa place dans cette maison qui n’avait pas voulu de lui, le premier patron du 36, quai des Orfèvres à ne pas être issu de ses rangs était détendu. Le lendemain matin, les limiers de l’Inspection générale de la police nationale se présentaient dans ce même bureau du « 36 » et mettaient un sérieux coup d’arrêt à une carrière jusqu’ici irréprochable.Un nouveau scandale ébranle la PJ parisienneNé le 12 octobre 1955 à Sfax (Tunisie), Bernard Petit a occupé divers postes prestigieux au sein de la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), souvent en lien avec la répression du trafic de stupéfiants, sa spécialité. Son savoir-faire est reconnu ; son professionnalisme incontesté. Ce qui explique ses soutiens. « C’est quelqu’un de parfaitement intègre, je ne l’imagine pas comme malhonnête », dit un retraité de la police l’ayant eu sous ses ordres. Un de ses collègues du 36 a du mal à l’imaginer prendre le risque de tout perdre en renseignant quelqu’un sur une affaire en cours : « Cela ne lui ressemble pas. C’est quelqu’un de très prudent par nature. Tout le contraire d’un excité. »Aussi, ils sont nombreux à faire porter la responsabilité de la chute de Bernard Petit, âgé de 59 ans, sur Richard Atlan, son homme de confiance.Simple commandant, nommé chef de cabinet, Richard Atlan ne cachait pas sa très grande proximité avec son « ami » Bernard Petit, aimait à raconter qu’ils partaient en vacances ensemble et disait « nous » dès lors qu’il parlait de la direction du 36. Ce qui irritait les commissaires des prestigieuses brigades du quai des Orfèvres. « Bernard Petit, qui est très intelligent, s’est tiré une balle dans le pied en travaillant avec lui, indique un autre retraité de la police. Tout le monde me parlait de Richard Atlan. Il se faisait appeler directeur adjoint et tutoyait les commissaires ; disait du mal de la précédente direction du 36… » Une indélicatesse, alors que l’arrivée de Bernard Petit à la tête de cette vénérable maison, parfois enkystée dans ses traditions, a été mal acceptée par beaucoup. En décembre 2013, plusieurs candidats s’agitent afin de prendre la succession du patron de la PJ française, Christian Lothion partant à la retraite. M. Petit, alors numéro 3 de la DCPJ en charge de la lutte contre la criminalité organisée et la délinquance financière, est sur les rangs.« Homme de réseaux »Au même moment, le favori, Christian Flaesch, patron du quai des Orfèvres, est démis de ses fonctions par Manuel Valls à la suite d’un article du Monde du 9 décembre 2013. Celui-ci révèle que M. Flaesch a téléphoné à Brice Hortefeux, ancien ministre de l’intérieur, pour lui annoncer qu’il devait être convoqué à titre de témoin dans une affaire liée à Nicolas Sarkozy.A la PJ parisienne, ils sont nombreux à tenir Bernard Petit pour responsable de la disgrâce de Christian Flaesch, une accusation que M. Petit a toujours démentie. Reste que celui-ci n’obtient pas le poste convoité de directeur central de la police judiciaire, mais atterrit à la tête du 36. Un article du Canard enchaîné du 18 décembre 2013 cite un enquêteur du quai des Orfèvres, dont les propos résument l’état d’esprit ambiant. Bernard Petit y est décrit comme « un intrigant », « un homme de réseaux », « un malin qui a préparé son coup depuis longtemps ».Certains aujourd’hui analysent cette énième secousse au 36, quai des Orfèvres comme les conséquences d’une guerre larvée à laquelle se livrent les différents réseaux de la police. Sans pour autant donner le moindre élément attestant cette hypothèse.Illustration des fortes tensions qui peuvent animer ces différents clans : lors du pot de départ en retraite de Christian Lothion dans la salle des fêtes du ministère de l’intérieur, le 18 décembre 2013, une figure de la police et ami de Christian Flaesch avait murmuré à d’autres commissaires étiquetés sarkozystes : « Bernard Petit, de toute façon, on lui fera la peau. »Matthieu SucJournaliste au MondeSimon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSoren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Emeline Cazi L'essentielFrançois Pérol, le patron de BPCE, a été renvoyé mardi 3 février en correctionnelle pour prise illégale d'intérêts.En février 2009, Nicolas Sarkozy avait imposé son ex-conseiller économique à la tête du groupe issu du mariage entre la Banque populaire et la Caisse d'épargne.En France, la loi interdit à un fonctionnaire de travailler pour une entreprise qu'il a surveillée ou conseillée dans les trois ans précédant son passage du public au privé. Mardi 3 février, le juge Roger le Loire a mis un terme au suspense qui n'en était plus vraiment un dans l'affaire Pérol et a demandé le renvoi devant le tribunal correctionnel de Paris de l'ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée, pour prise illégale d'intérêts. Le président du groupe bancaire BPCE était chargé des questions économiques sous la présidence de Nicolas Sarkozy.Au cœur de la crise de 2009, c'est lui qui œuvre au rapprochement des groupes Banque populaire et Caisses d'Epargne. Lui qui rédige de longues notes pour le chef de l'Etat, reçoit les patrons des groupes mutualistes, donne un avis détaillé sur le montant des fonds – 5 milliards d'euros – que l'Etat devrait verser aux banques. Et c'est lui que Nicolas Sarkozy, au mépris de toutes les règles de déontologie, choisit de propulser en mars 2009 à la tête du nouveau groupe bancaire.« Habillage déontologique »En effet, la loi interdit en France à un fonctionnaire de travailler pour une entreprise qu'il a surveillée ou conseillée dans les trois ans précédant son passage du public au privé. Le code pénal (article 432-13 et 432-17) punit la prise illégale d'intérêts de deux ans de prison et 30 000 euros d'amende.Si les débats à l'audience porteront sur le rôle exact joué par François Pérol dans cette fusion, ils raconteront aussi les manœuvres et intrigues menées au sommet de l'Etat pendant les années Sarkozy. C'est en effet sous cette présidence que l'Etat a commandé sans aucun appel d'offres pour des millions d'euros de sondages et d'études d'opinion - l'affaire, instruite par le juge Tournaire, pourrait d'ailleurs être l'une des plus délicates pour l'actuel président de l'UMP. C'est aussi pendant ce quinquennat que l'Elysée et les ministères, sans aucun appel d'offres encore une fois, ont accordé de juteux contrats à des communicants amis de la maison. Lorsqu'on additionne les sommes, il est encore question de plusieurs millions d'euros.Lire : L’affaire Pérol, une plongée dans le système Sarkozy à l’ElyséeL'ancien président de la République n'aura pas à s'expliquer devant le tribunal correctionnel dans l'affaire Pérol. Son immunité le protège de toute poursuite. L'ex-secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, le supérieur de François Pérol, non plus. La loi sur la prise illégale d'intérêts s'applique uniquement à la personne qui tire profit de sa nomination.Le parquet national financier a toutefois relevé que le bras droit du président, qui a joué un rôle capital dans l'affaire, n'a respecté « aucune des dispositions légales et réglementaires ». Le « chef de l'administration de la présidence de la République » s'est « affranchi des règles » et « de concert » avec son secrétaire général adjoint, a « procédé à un habillage déontologique » en décidant de ne pas saisir la commission de déontologie au sujet de cette nomination.Si les parties civiles ne font pas appel de l'ordonnance du juge, l'audience pourrait se tenir courant 2015 devant la 32e chambre du tribunal correctionnel de Paris, spécialement créée pour juger notamment les affaires du parquet financier.Lire: Affaire Pérol : l’Elysée s’était « affranchi des règles »L'affaire Pérol en dates26 février 2009 : François Pérol, le secrétaire général adjoint de Nicolas Sarkozy chargé des questions économiques et financières, est nommé à la tête de la BPCE, née de la fusion des Caisses d'Epargne et des Banques populaires.18 mars 2009 : L’association de lutte contre la corruption Anticor dépose plainte pour « prise illégale d’intérêt ». Elle sera suivie d’une plainte de l’association des contribuables associés, des syndicats SUD et CGT des Caisses d’Epargne.25 mars 2009 : François Pérol est entendu devant la commission des finances de l'Assemblée nationale.6 février 2014 : François Pérol est mis en examen pour prise illégale d'intérêt par le juge Roger le Loire.Juin : Le juge Roger le loire clôt son enquête sur la nomination de François Pérol à la BPCE et transmet le dossier au parquet national financier.7 novembre 2014 : Dans son réquisitoire définitif, le parquet national financier demande le renvoi de François Pérol devant le tribunal correctionnel.3 février 2015 : François Pérol est renvoyé en correctionnelle pour prise illégale d'intérêtsEmeline CaziJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.02.2015 à 04h06 • Mis à jour le05.02.2015 à 17h55 Pour maintenir la pression sur la ministre de la santé, Marisol Touraine, les médecins généralistes sont à nouveau invités à fermer les portes de leur cabinet, jeudi 5 février. Leur principal syndicat, MG France, est à l'origine de cet appel à une nouvelle journée de grève. La profession est mobilisée depuis le mois de décembre, pour protester contre le projet de loi santé notamment, mais aussi l'absence de revalorisations tarifaires.Lire aussi (éditions abonnés) : Entre médecins et gouvernement, la tension monte« Il n'y a pas eu d'avancée (...) depuis qu'on a commencé ce mouvement », a souligné auprès de l'Agence France-Presse le secrétaire général de MG France, Jacques Battistoni. Ce dernier a néanmoins précisé que l'épidémie de grippe, qui sévit actuellement dans le pays, pourrait contraindre nombre de médecins à ne pas se joindre à la mobilisation du jour.Consultation à 25 eurosPour renouer le dialogue avec les professionnels de santé, la ministre a lancé le mois dernier des groupes de travail visant à réécrire les points litigieux de son projet de loi, à l'instar du tiers payant (dispense d'avance de frais) généralisé d'ici à 2017. Mais le « timing est trop serré », selon Jacques Battistoni. Les premières conclusions de leurs discussions étant attendues pour la mi-février, tandis que le texte sera examiné en avril au Parlement.Dans une tentative de rassurer les médecins, François Hollande a posé jeudi 5 février comme condition à la généralisation du tiers payant la simplicité du mécanisme. Il ne « sera mis en place que si un mécanisme simple de paiement est possible pour les professionnels de santé », a-t-il déclaré lors de sa cinquième grande conférence de presse à l’Elysée.Jusqu'à jeudi, la généralisation de la dispense d'avance de frais à tous les patients en 2017 n'avait jamais été remise en question par le gouvernement, la ministre défendant bec et ongles le « socle» de sa loi.Autre point d'achoppement pour les généralistes : l'absence de revalorisations tarifaires depuis 2011, qui ne fait rien, selon eux, pour arranger le manque d'attractivité de leur profession. Ils réclament une consultation à 25 euros contre 23 actuellement, comme c'est déjà le cas pour les médecins spécialistes. L'Assurance maladie et le gouvernement excluent toute négociation sur le sujet avant la tenue des élections professionnelles, programmées pour la fin de l'année.Mobilisation le 15 marsSi le Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG) a également appelé à la grève, ce n'est pas le cas de la Fédération des médecins de France, autre syndicat représentatif des généralistes. Celle-ci qui participera néanmoins au point presse organisé dans la matinée de jeudi par MG France et le SNJMG. De son côté, la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) a menacé, mercredi, de quitter les groupes de travail en l'absence de « réponses claires et acceptables, dans les huit jours ».Tous appellent à poursuivre la grève administrative lancée au début du mois de janvier, qui s'est traduite par une « baisse modérée » des télétransmissions de feuilles de soins, selon l'Assurance maladie.A Roubaix, SOS-Médecins s’estime « poussé à bout »Le principal syndicat d'internes a quant à lui déposé un préavis de grève illimitée le 29 janvier pour couvrir des actions ponctuelles et locales. Plusieurs centaines d'entre eux s'étaient ainsi rassemblés mercredi devant le ministère de la santé, à Paris, pour protester contre le projet de loi. Par ailleurs, un mouvement national réunissant internes et médecins libéraux doit se tenir le 15 mars dans la capitale.  04.02.2015 à 20h00 • Mis à jour le05.02.2015 à 09h11 | Romain Geoffroy et Eric Nunès Victime, témoin ou auteur de faits répréhensibles, qu'un enfant, même très jeune, soit entendu par les forces de l'ordre n'a rien d'exceptionnel. Mais les récentes auditions de mineurs pour un soupçon de délit d'apologie du terrorisme revêtent un caractère inédit.Fin janvier, Ahmed, 8 ans, a été entendu par la police de Nice (Alpes-Maritimes). Le motif ? L'enfant a refusé d'observer la minute de silence en hommage aux victimes de l'attaque contre Charlie Hebdo et soutenu verbalement les terroristes au sein de son école. Mardi 3 février, c'est cette fois une fillette de 10 ans qui a dû faire face aux questions des forces de l'ordre pour des propos tenus dans l'enceinte de son école primaire.Lire notre décryptage : Apologie du terrorisme : pourquoi un enfant de 8 ans a-t-il été entendu par la police ?Le délit d'apologie du terrorisme est un délit de droit commun. Toutefois, « l'audition sur des faits que l'on veut imputer à une personne suppose le discernement », précise Jean-Pierre Rosenczveig, ancien président du tribunal des enfants de Bobigny (Seine-Saint-Denis) et auteur du blog Droit des enfants sur Le Monde.fr. Dans le cas d'Ahmed, le « discernement » implique que le jeune garçon devrait maîtriser des concepts ou des principes comme la laïcité, la caricature, la liberté d'expression. « Il n'est pas besoin de faire appel à un expert pour estimer qu'un enfant de cet âge n'a pas le discernement exigé par l'article 122-8 du code pénal. Combien d'adultes seraient capables de disserter sur l'apologie de terrorisme ou les atteintes à la laïcité ? », interroge le magistrat.L'ÉDUCATION PRIME SUR LA RÉPRESSIONPour Jean-Pierre Rosenczveig, ces réactions relèvent de l'émotion consécutive aux attaques des 7, 8 et 9 janvier. « D'évidence le pays traumatisé par ces événements est en risque de perdre “les pédales”. Vigilance, réaction oui, mais pas n'importe quoi et n'importe comment ! », avertit le magistrat.Alors que les attentats de janvier ont été suivis de nombreuses condamnations à de la prison ferme pour apologie du terrorisme, « maintenant, pour les mineurs, on va entendre des enfants qui ont moins de 10 ans pour des propos qu'ils tiennent dans la cour d'école ou parce qu'ils ont refusé de faire la minute de silence, c'est complètement aberrant », s'indigne Etienne Lesage, avocat spécialiste en droit des mineurs et membre du Conseil de l'ordre. Selon l'ordonnance de 1945 relative à l'enfance délinquante, les principes de protection, d'assistance, de surveillance et d'éducation priment sur la répression. « Faire entendre un enfant de 8 ans dans un commissariat pour des propos qu'il a tenus, c'est violent comme méthode. Que le proviseur le convoque, que les éducateurs lui parlent d'accord, mais l'attitude adoptée est disproportionnée », déplore Me Lesage.SE MÉFIER DU CONTEXTELa parole de l'enfant doit cependant être écoutée. Dans un contexte de tension où la population est menacée, où les enfants perçoivent de la nervosité chez leurs proches, « leur parole ne doit pas être annulée, mais comprise », déclare au Monde.fr Jacques Toubon, défenseur des droits. « Il y a quelques années, la même parole n'aurait pas entraîné la même réaction des enseignants et aurait été considérée comme une vétille », poursuit l'ancien garde des sceaux, qui rappelle aux acteurs – enseignants, forces de l'ordre ou magistrats –, « l'influence du contexte ».Une analyse partagée par Jean-Pierre Rosenczveig : « Dans ces circonstances ce ne sont pas de minutes de silence dont les enfants ont besoin, mais de temps de parole ! On ne doit pas laisser passer des propos ou un geste contestable – comme on réagit quand un enfant casse ou frappe –, il faut montrer son désaccord, mais en expliquant pourquoi avec les mots adaptés. Il nous faut retrouver d'urgence calme et raison sinon on va transformer nos commissariats en crèches ou haltes-garderies. »Lire également : Des peines très sévères pour apologie du terrorismeSelon la convention internationale des droits de l'enfant, celui-ci a la liberté d'expression. Ce droit comprend la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce, sans considération de frontières, sous une forme orale, écrite, imprimée ou artistique... « Cette liberté, il faut permettre à l'enfant de l'exercer, martèle Geneviève Avenard, défenseure des enfants, et aux adultes de l'entendre même si elle nous sidère parfois, même si elle nous culpabilise, car elle met en exergue nos défaillances et le manque d'exemplarité des adultes. »Romain GeoffroyJournaliste au MondeEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Adrien de Tricornot et Jean-Baptiste Chastand Jusqu’où va aller la chute de la mutuelle des étudiants (LMDE) ? Le premier organisme de sécurité sociale des étudiants, héritiers de la MNEF, compte demander son placement sous procédure de sauvegarde judiciaire, selon les informations du Monde. L’audience doit avoir lieu lundi 9 février au tribunal de grande instance de Créteil. Cette procédure permet de suspendre les créances en cours et de nommer un administrateur judiciaire pour assister le dirigeant de l’entreprise, pendant une période de six mois renouvelable. L’activité se poursuit normalement pendant cette période mais le passé est « gelé ».« La LMDE continuera bien sûr à rembourser les étudiants qu’elle couvre au titre du régime obligatoire ou de la protection complémentaire santé  », assure-t-on au ministère de la santé. La LMDE, qui gère les remboursements de base obligatoires de près d’un million d’étudiants, est déjà placée sous administration provisoire depuis juillet, sur décision de l’autorité de contrôle prudencielle (ACPR), alarmée par la situation financière de l’organisme. C’est l’administratrice provisoire, Anne-Marie Cozien, qui a décidé de demander l’ouverture de cette procédure de sauvegarde à la justice. L’ex-MNEF, qui était jusqu’à cette décision gérée par l’UNEF, accumule en effet 35 millions d’euros de fonds propres négatifs, après plusieurs années de pertes.« L’administratrice provisoire nous a dit qu’il y avait un problème de fonds propres négatifs et qu’elle voulait se protéger [en cas d’éventuelle future cessation de paiement]», explique Dominique Corona, délégué syndical UNSA des personnels de la LMDE. La gestion de l’organisme a été mis en cause par plusieurs rapports issus de la Cour des comptes, du Sénat et de l’UFC-Que choisir, qui ont tous dénoncé les difficultés chroniques de la LMDE à rembourser les étudiants en temps et en heure.La sécurité sociale des étudiants en sursisLes remboursements en retard exclus de la procédure de sauvegarde ?Anne-Marie Cozien avait révélé en décembre que l’organisme accumulait probablement près de cinq millions d’euros de retards de remboursement, mais le chiffre précis restait très flou en raison de la comptabilité erratique de l’institution. Le montant précis de ces créances n’aurait d’ailleurs toujours pas été éclairci depuis cette date, selon les informations du Monde. Ce point pourrait rapidement se révéler très problématique, comme la procédure de sauvegarde impose normalement la suspension de toutes les dettes, donc des remboursements.Pour rassurer les étudiants qui dépendent de la LMDE, la direction compterait demander que les remboursements en retard soient exclus de la procédure de sauvegarde. Des discussions sont par ailleurs en cours avec l’Assurance-maladie pour qu’elle reprenne la gestion de l’ensemble des remboursements du régime de base des étudiants. Dans ce cas, la LMDE ne s’occuperait plus que de la partie complémentaire. Mme Cozien cherche actuellement des repreneurs pour cette partie. « Nous ne comprenons pas cette demande de procédure de sauvegarde car il y a visiblement plusieurs repreneurs sérieux », juge d’ailleurs M. Corona, qui demande cependant une réunion « rapidement » avec le gouvernement pour garantir l’avenir des 600 salariés de la LMDE.Cette procédure de sauvegarde permet à Mme Cozien de mettre la pression sur les différents acteurs du dossier, alors que le calendrier presse. La sauvegarde, si elle est décidée par le tribunal, pousse en effet les créanciers à rediscuter de leurs prétentions, voire à présenter un contre-plan de reprise, et peut rassurer les candidats à la reprise qu’un passif de 35 millions d’euros impressionnerait. Toutes les composantes du dossier sont en effet liées : pour finaliser la reprise par la CNAM de 480 salariés, il faut que les missions qui continueront d’être assurées par la LMDE (prévention, recrutement des étudiants, partie complémentaire) repartent sur des bases assainies.Jean-Baptiste ChastandJournaliste en charge du social et de l'emploiSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAdrien de TricornotJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Françoise Fressoz Jean-Louis Debré s’est dit, mercredi 4 février, hostile à une révision de la Constitution. Invité de l’émission Questions d’info sur LCP en partenariat avec Le Monde, France Info et l’AFP, le président du Conseil constitutionnel a jugé le moment inopportun : « La France est confrontée à une guerre contre le terrorisme, les Français désespèrent de ne pouvoir espérer en leur avenir. Ne les déchirons pas avec des réformes permanentes », a-t-il déclaré, en ajoutant : « la Constitution n’est pas un mécano, c’est une pièce ».Le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, avait relancé le débat la semaine dernière en rappelant sur BFM-TV et RMC qu’il était favorable à la suppression du Sénat dans sa forme actuelle pour le rapprocher du Conseil économique social et environnemental. Gérard Larcher, le président du Sénat, avait alors vivement réagi et décidé de ne plus collaborer avec M. Bartolone dans le cadre de la mission sur l’engagement républicain que leur avait confiée, le 20 janvier, François Hollande.Pour Jean-Louis Debré, la priorité aujourd’hui est de faire vivre l’esprit du 11 janvier. Saluant la réaction du peuple français qui, en descendant dans la rue, a dit « non aux luttes religieuses, à l’intolérance, à l’agressivité », il a jugé ce moment « important, nécessaire mais pas suffisant ». Il voudrait être sûr que « chaque fois qu’il y a un crime raciste, un crime antisémite, se manifesteront des réactions identiques ». Plus explicite encore, il a déclaré : « J’espère que s’il n’y avait eu que l’hypermarché casher, il y aurait eu la même réaction. »« Chanter la Marseillaise tous ensemble »S’inspirant des révolutionnaires qui « avaient imaginé en 1791 le chemin de la régénération républicaine », il voudrait que lors de certaines occasions, comme « la fête nationale, on chante la Marseillaise tous ensemble ». Citant Renan, il estime que la France est « un rêve d’avenir partagé » et que « ce rêve s’exprime par la Marseillaise ».La montée de l’antisémitisme inquiète cet arrière-petit-fils de rabbin : « nous avons cru que l’antisémitisme qui avait si profondément marqué notre pays était le fait de minorités. Aujourd’hui, il l’est toujours mais dans le système médiatique qui est le nôtre, il existe de manière encore plus forte », a-t-il déploré, en appelant à reprendre le combat pour la laïcitié.« La laïcité, c’est la liberté d’opinion, la liberté de croire ou de ne pas croire, la liberté de conscience, une vue optimiste de l’homme, la réponse au développement de l’intolérance », a-t-il affirmé, en déplorant « un échec collectif ».« C’est la laïcité qu’il faut enseigner »« Nous n’avons pas été assez offensifs sur ce principe. Nous avons posé notre baluchon au bord de la route. » Lui-même indique faire depuis huit ans la tournée des écoles et des facultés « pour parler avec les étudiants et avec les élèves de ce qui fait la République ».Il estime que dans les écoles, « plus que le fait religieux, c’est la laïcité qu’il faut enseigner », car « face à l’affrontement des religions, les philosophes des Lumières et les révolutionnaires avaient bien compris que la bonne façon d’apaiser les choses, c’était la laïcité ».« J’ai une famille exemplaire », a encore déclaré Jean-Louis Debré. « Il y a chez nous des juifs, des catholiques, des protestants. C’est une famille française. Et tout ça vit en parfaite harmonie, parce qu'on a dépassé un certain nombre de réflexes, et parce qu’il y a une liberté fondamentale qui est la liberté d’opinion. »Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.02.2015 à 18h12 • Mis à jour le04.02.2015 à 19h04 L'essentielUne cargaison de timbres-poste d'une valeur de 15 millions d'euros avait été dérobée mardi 3 févrierLes malfaiteurs sont toujours en fuite et activement recherchés La cargaison de timbres-poste d'une valeur de 15 millions d'euros dérobée par des malfaiteurs lors du braquage d'un poids lourd à Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne) mardi 3 février au matin a été retrouvée intacte par la police le soir-même, ont indiqué des sources proches de l'enquête. Le lot a été retrouvé « au bord de la nationale 3 », dans le nord de la Seine-et-Marne, a précisé l'une de ces sources.Les malfaiteurs sont en revanche toujours en fuite et activement recherchés. D'après la source policière, « ils se sont peut-être débarrassé de la cargaison en apprenant que l'affaire avait fait du bruit ».UNE « ÉQUIPE DE TRUANDS » CHEVRONNÉELe transporteur, un sous-traitant de La Poste, avait été attaqué mardi vers 7 h 55 dans la zone industrielle de Brie-Comte-Robert, alors qu'il devait livrer un bureau de poste situé à proximité.Son camion, un 38 tonnes, circulait sur une bretelle de sortie de la Francilienne, à une trentaine de kilomètres au sud-est de Paris, lorsque plusieurs voleurs l'avaient contraint à s'arrêter en le bloquant avec leurs véhicules.Les malfaiteurs n'avaient dérobé qu'une partie de la cargaison, de l'ordre de 15 millions d'euros. La juridiction interrégionale spécialisée de Paris a été chargée de l'affaire en raison du profil des suspects, sans doute une « équipe de truands » chevronnée, selon cette source.Lire le récit : Plusieurs dizaines de millions d'euros de timbres-poste volés 17.02.2015 à 16h20 • Mis à jour le17.02.2015 à 16h50 | Francine Aizicovici Le dossier Goodyear Amiens Nord est loin d’être clos. Il a même été relancé, mardi 17 février au matin, par le placement en garde à vue (de 48 heures maximum) au commissariat de police d’Amiens de dix salariés licenciés et représentants CGT du personnel de cette usine, fermée depuis janvier 2014.Tous avaient reçu une convocation, à laquelle ils se sont rendus. Le leader de la CGT chez Goodyear, Mickaël Wamen, en fait partie.Ces dix personnes « sont auditionnées pour des faits reprochés de violence et séquestration », précise Bernard Farret, procureur de la République d’Amiens.Selon un communiqué de la CGT du site, cette situation intervient « dans le cadre d’une enquête judiciaire en lien direct avec l’occupation de l’usine avant le 22 janvier 2014 », date à laquelle un accord de fin de conflit avait été signé entre Goodyear Dunlop Tires France et la CGT, syndicat majoritaire sur le site.Du lundi 6 janvier 2014 au mardi 7 janvier 2014, le directeur de production, Michel Dheilly, et le directeur des ressources humaines Bernard Glesser avaient été retenus pendant 30 heures dans une salle où devait se tenir une réunion.« Acharnement »La CGT se sent trahie. Elle rappelle que l’accord de fin de conflit prévoyait que Goodyear Dunlop Tires France (GDTF) renonce à toutes les poursuites judiciaires et disciplinaires à l’encontre des salariés, du fait des actes commis à l’occasion de la restructuration et de l’occupation de l’usine.Pour la CGT, « cette façon de maintenir la pression » et cette « démonstration du fait que Goodyear ne respecte pas ses engagements » constitue un « acharnement » qu’elle entend « dénoncer ».En réalité, indique M. Ferret, « les plaintes de Goodyear en tant que personne morale ont été retirées, mais pas celles des deux directeurs », qui avaient été séquestrés.Mardi après-midi, d’ex-salariés de l’entreprise ont appelé leurs anciens collègues à un « rassemblement pacifique » devant le commissariat de police en soutien aux personnes gardées à vue. Celles-ci encourent cinq années d’emprisonnement si elles étaient condamnées pour séquestration.Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.02.2015 à 14h58 • Mis à jour le17.02.2015 à 18h24 | Gérard Davet et Fabrice Lhomme  La cour d’appel de Paris a déclaré recevable, mardi 17 février, le recours en révision engagé contre la sentence arbitrale qui avait accordé, en juillet 2008, 405 millions d’euros à l’homme d’affaires Bernard Tapie, dans le cadre de son litige avec le Crédit lyonnais. Dans leur arrêt, les magistrats ordonnent la rétractation du jugement arbitral. Ils se prononceront dans un second temps, à compter du 29 septembre, sur le bien-fondé de la décision des arbitres. C’est-à-dire qu’ils indiqueront, ultérieurement, s’ils estiment sur le fond que M. Tapie a été lésé ou pas par le Crédit lyonnais. Le ministre des Finances, Michel Sapin, a "pris acte avec satisfaction" de l’arrêt de la cour : "Cet arrêt marque un tournant: en reconnaissant l'existence d'une fraude, la justice confirme le bien-fondé du choix d'attaquer cette sentence arbitrale, dans l'intérêt des contribuables", a écrit M. Sapin dans un communiqué.François Bayrou, président du MoDem, a estimé que "la cour d'appel de Paris donne raison sur toute la ligne à ceux qui, depuis des années, ont alerté l'opinion publique sur le caractère insupportable pour un État de droit de l'arbitrage rendu dans l'affaire Tapie en 2008". La décision de la cour d’appel n’implique pas, pour autant, que M. Tapie doit rendre les 405 millions d’euros, a déclaré l'un des avocats de l’homme d’affaires, Me Jean-Georges Betto. Selon l'avocat, il faudrait que "l'arrêt d'appel précise que M. Tapie doit rembourser les sommes, ce que l'arrêt ne fait en aucune manière. M. Tapie n'a pas à rendre l'argent", a-t-il insisté. La cour d’appel de Paris a déclaré recevable, mardi 17 février, le recours en révision engagé contre la sentence arbitrale qui avait accordé, en juillet 2008, 405 millions d’euros à l’homme d’affaires Bernard Tapie, dans le cadre de son litige avec le Crédit lyonnais. Dans leur arrêt, les magistrats ordonnent donc la réouverture des débats, et la rétractation du jugement arbitral. Ils se prononceront dans un second temps, à compter du 29 septembre, sur le bien-fondé de la décision des arbitres. C’est-à-dire qu’ils indiqueront, ultérieurement, s’ils estiment sur le fond que M. Tapie a été lésé ou pas par le Crédit lyonnais.Lire : Affaire Tapie-Crédit lyonnais : vingt ans de procédure pour rien ?La cour, en se fondant notamment sur les révélations de l’enquête pénale mises au jour par Le Monde, estime que l’intervention litigieuse de Pierre Estoup, l’un des trois arbitres, entache de fraude l’ensemble de la procédure :« Considérant qu’il est, ainsi, démontré que M. Estoup, au mépris de l’exigence d’impartialité qui est de l’essence même de la fonction arbitrale, a, en assurant une mainmise sans partage sur la procédure arbitrale, en présentant le litige de manière univoque puis en orientant délibérément et systématiquement la réflexion du tribunal en faveur des intérêts de la partie qu’il entendait favoriser par connivence avec celle-ci et son conseil, exercé une influence déterminante et a surpris par fraude la décision du tribunal arbitral ; qu’à cet égard, la circonstance que la sentence ait été rendue à l’unanimité des trois arbitres est inopérante dès lors qu’il est établi que l’un d’eux a circonvenu les deux autres dans un dessein frauduleux ; que pour le même motif, le fait que certaines des parties défenderesses n’aient pas participé à la fraude, est sans emport dès lors que celle-ci affecte les sentences dans leur essence même et atteint l’ensemble de leurs dispositions ; que le recours en révision dont les conditions se trouvent réunies doit être, en conséquence, accueilli ; qu’il convient d’ordonner la rétraction de la sentence arbitrale rendue le 7 juillet 2008 ainsi que celle des trois sentences du 27 novembre 2008 qui en sont la suite et la conséquence ; considérant qu’il convient afin qu’il soit à nouveau statué en fait et en droit, d’enjoindre aux parties de conclure sur le fond, selon les modalités précisées au dispositif de la présente décision et de renvoyer les débats, sur ce point, à une audience ultérieure. »Interrogé par Le Monde, le juriste Thomas Clay, expert en arbitrage, estime que l’arrêt de la cour d’appel est « la décision la plus importante de ce dossier tentaculaire. La Cour s’est donc reconnue compétente pour examiner la fraude. Les liens étroits et continus, entre l’un des arbitres, Pierre Estoup, et Bernard Tapie, mais surtout avec son avocat, Me Maurice Lantourne, ont fortement marqué la Cour qui y voit une fraude à l’arbitrage. Même si elle n’a pas été formellement annulée, on peut dire que la sentence a aujourd’hui disparu puisqu’elle est en cours de révision ».M. Tapie devra-t-il pour autant rembourser les sommes perçues ? Pour M. Clay, « rien n’empêche le CDR de réclamer la restitution immédiate des sommes touchées au terme de la fraude à l’arbitrage que la Cour vient d’admettre ».« Simulacre d’arbitrage »Le recours avait été déposé le 27 juin 2013 par le Consortium de réalisation (CDR), un organisme chargé de gérer le passif du Crédit lyonnais. Il reposait sur l’article 1 491 du code de procédure civile qui stipule que « le recours en révision n’est ouvert que pour l’une des causes suivantes : s’il se révèle, après le jugement, que la décision a été surprise par la fraude de la partie au profit de laquelle elle a été rendue ; s’il a été jugé sur des pièces reconnues ou judiciairement déclarées fausses depuis le jugement ; s’il a été jugé sur des attestations, témoignages ou serments judiciairement déclarés faux depuis le jugement ».Or, les investigations lancées au pénal par les juges d’instruction ont clairement établi qu’il y avait eu, selon les propres termes des magistrats, « simulacre d’arbitrage ». Tant Bernard Tapie que l’un des arbitres, Pierre Estoup, ont été mis en examen pour « escroquerie en bande organisée ». L’actuelle directrice du FMI, Christine Lagarde, alors ministre de l’économie, est aussi poursuivie pour « négligence », pour avoir laissé faire l’arbitrage et ne pas s’y être opposée en temps utile.De fait, dans un rapport – révélé en septembre 2014 par Le Monde – de la brigade financière entièrement consacré aux rapports étroits entre l’avocat de M. Tapie, Me Maurice Lantourne, et Pierre Estoup, les policiers notaient ceci : « Outre le fait que M. Estoup avait occulté de nombreuses et diverses relations professionnelles le liant à Me Lantourne depuis 1989, il avait également eu à connaître du dossier Bernard Tapie bien avant 2007 et le lancement officiel de la procédure d’arbitrage. Ces éléments sont donc de nature à confirmer un manque d’indépendance de Pierre Estoup à l’égard de Bernard Tapie. »« Aucune consultation, aucun avis »Le 29 octobre 2008, interrogé par les avocats du CDR, l’organisme chargé de régler le passif du Crédit lyonnais, M. Estoup avait assuré n’être intervenu comme arbitre que dans trois procédures, dans lesquelles Me Lantourne était aussi présent. Il avait également déclaré n’avoir délivré « aucune consultation, aucun avis, ni reçu aucune note dans le dossier Tapie-Adidas ».Pour les policiers, « ces propos s’avéreront mensongers, l’enquête ayant démontré que, dès 2000 », l’ancien magistrat avait eu connaissance du contentieux Tapie-Crédit lyonnais. Ils relèvent ainsi que « Pierre Estoup avait fourni à Me Lantourne de nombreuses autres prestations », non signalées. Ils en dénombrent quinze au total : arbitrages, conciliations, consultations… Interrogé par les policiers sur ces quinze dossiers et le fait qu’il a omis de les signaler, M. Estoup a peiné à convaincre. « Ce n’est pas de façon délibérée », notait-il une première fois. Ou encore : « J’aurais peut-être dû passer plus de temps à chercher dans mes archives. »Les enquêteurs ont retracé les flux d’argent entre M. Estoup, Me Lantourne et un autre avocat ayant œuvré pour M. Tapie, Me Francis Chouraqui. Sur la période 1997-2006, détaille la brigade financière, « Pierre Estoup avait facturé 808 987 euros d’honoraires relatifs à des dossiers liés à Mes Lantourne et Chouraqui. (…) Ce montant représentait 42,38 % du chiffre d’affaires de Pierre Estoup » sur la période concernée.Lire aussi : Affaire Adidas : Bernard Tapie n’a pas été lésé, selon la policeL’enquête établit donc avec certitude que M. Estoup, désigné par le camp Tapie, était impliqué sur le plan financier. Les enquêteurs ne manquent pas de rappeler qu’en juin 1998, Bernard Tapie avait dédicacé son livre, Librement (Plon, 1998), à Pierre Estoup, avec cette mention : « Votre soutien a changé le cours de mon destin. » Autre élément à charge, la brigade financière confirme que « les pièces essentielles de l’affaire Tapie/Crédit lyonnais avaient été communiquées à M. Estoup en septembre 2006 par Me Lantourne, et qu’un rendez-vous était organisé entre les deux hommes le 8 septembre 2006 ».« Victime d’une escroquerie commise par un tiers »Ses deux collègues arbitres, Pierre Mazeaud et Me Jean-Denis Bredin, témoins assistés, n’ont pas digéré les révélations de l’enquête. Pour Me Bredin, « c’est M. Estoup qui a rédigé la majeure partie du projet de sentence ». M. Mazeaud, lui, a assuré aux policiers : « Je me sens victime d’une escroquerie commise par un tiers. »La cour d’appel de Paris devra donc se prononcer dans un second temps sur le fond de la décision arbitrale. En clair, dire si M. Tapie a bien été floué par le Crédit lyonnais. Or, la justice dispose, comme l’a également révélé Le Monde, le 11 septembre 2014, d’un deuxième rapport. Rédigé le 9 juillet 2014, il soutient en 37 pages que l’homme d’affaires n’était pas fondé à réclamer un dédommagement. Sa conclusion est claire : « Les faits ayant pu être établis par les investigations ne permettent pas de donner crédit à la thèse de M. Tapie et aux conclusions des arbitres. »La police judiciaire estime en outre avoir établi que, devant le tribunal arbitral, « M. Tapie et son conseil ont produit des attestations qui s’avèrent inexactes, voire mensongères ». M. Tapie s’était insurgé dans nos colonnes, dès le 12 septembre 2014, contre ces affirmations : « La synthèse intermédiaire d’un policier n’est en réalité que la reprise pure et simple de la thèse fantaisiste développée par Jean Peyrelevade [ancien patron du Crédit lyonnais] et le Crédit lyonnais depuis 1995 pour tenter de masquer les fautes de la SDBO [filiale du Lyonnais], assurait-il. Cette thèse n’a convaincu aucune des juridictions saisies et a été balayée par tous les tribunaux qui ont jugé que j’avais été spolié par ma banque. »Fabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Chastand Rarement négociation se sera annoncée aussi périlleuse depuis le début du quinquennat de François Hollande. Les syndicats et le patronat se retrouvent à partir de mardi 17 février pour tenter de sauver les régimes de retraites complémentaires des salariés du privé. Ceux-ci ne sont plus très loin de la banqueroute. Si rien n’est fait, les caisses de l’Arrco (complémentaire de l’ensemble des salariés du privé) pourraient en effet être à sec en 2025, et celles de l’Agirc (pour les cadres), dès 2018.Une telle issue est toutefois inenvisageable : ces complémentaires bénéficient à près de 12 millions de retraités et peuvent représenter plus de la moitié du total des pensions chez certains retraités du privé. Les syndicats et le patronat, qui sont chargés de la gestion de ces organismes paritaires, se sont donné jusqu’au mois de juin pour tenter de s’entendre. Ce temps ne sera pas de trop, tant leurs positions semblent pour l’instant irréconciliables. Le contexte politique complique un peu plus les choses. L’échec de la négociation sur le dialogue social, le 22 janvier, a montré que, malgré la volonté de François Hollande, les partenaires sociaux ne sont pas prêts à s’entendre systématiquement sur tous les sujets.Le climat de cette négociation, marquée notamment par une interminable séance de nuit et une division du camp patronal, pèse encore dans les esprits. Avec l’aide de Force ouvrière (FO), la CGT compte bien en profiter pour remettre en cause la méthode de négociation et surtout la prééminence historique du Medef. « Il n’est pas possible de discuter sérieusement lorsqu’une des parties prenantes s’arroge tous les droits : le Medef convoque dans ses locaux, présente son projet d’accord, préside les réunions », a ainsi expliqué le 12 février Eric Aubin, le négociateur de la CGT.Inévitable hausse des cotisationsSi ce point peut sembler secondaire et revient régulièrement lorsque le climat social se tend, il n’en est pas moins symboliquement important. La première séance devrait ainsi être uniquement consacrée à cette question, une autre réunion devant avoir lieu le 23 février pour tenter de trouver un accord sur une réforme de ces modalités de négociation.La CGT plaide pour que les négociations se fassent au siège de l’Agirc-Arrco ; FO au Conseil économique, social et environnemental (CESE) ; quant à la CFDT, elle est officiellement indifférente mais pourra difficilement défendre publiquement son attachement à négocier au siège du Medef. Le patronat est de son côté divisé, avec une Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) qui ne cesse de vouloir prendre son autonomie face au Medef.Une fois cette question sensible réglée, il faudra s’intéresser aux désaccords de fond sur les mesures à adopter pour sauver les retraites complémentaires. Les solutions ne sont pas nombreuses pour tenter de faire face à l’absence de croissance et à la hausse prévue du nombre de retraités. Les complémentaires sont en effet déjà bloquées depuis 2014. Il est possible de faire perdurer ce blocage mais cela rapporte beaucoup moins qu’espéré initialement, en raison de l’inflation quasi-nulle actuellement.Dans la mesure où les syndicats et le patronat excluent formellement de baisser les pensions, il ne reste que deux leviers pour tenter de réduire le déficit des régimes, lequel devrait atteindre 5,3 milliards d’euros en 2014 : soit augmenter les cotisations, soit repousser l’âge de départ. Tous les syndicats estiment qu’une hausse de cotisations est inévitable, la CGT allant jusqu’à demander une hausse de 2,45 points des cotisations à l’Agirc, ce qui pourrait rapporter plus de 2 milliards d’euros dès 2017 et sauver le régime des cadres, le plus en danger des deux. Mais le patronat exclut formellement d’accepter une hausse de cotisations, à l’heure où la baisse du coût du travail reste sa première revendication.A la place, le Medef plaide pour réduire les pensions de réversion destinées aux veufs ou aux veuves, et pour repousser d’une manière ou d’une autre l’âge de départ à la retraite. Pour cela, il souhaiterait introduire une décote des pensions pour les salariés partant à 62 ans. Pendant quelques années, leur pension pourrait être diminuée, afin de les inciter à repousser leur départ. Il leur faudrait attendre par exemple 64 ou 65 ans pour toucher 100 % de leur pension complémentaire.Repousser le problèmeDans un rapport publié en décembre 2014, la Cour des comptes a aussi estimé que repousser purement et simplement l’âge de départ était inévitable, en plus de prendre des mesures sur les pensions et les cotisations. Mais ne bénéficier de sa retraite complémentaire qu’à partir de 63 ou 64 ans poserait forcément la question du décalage avec les pensions de base, accessibles dès 62 ans. Jusqu’ici, François Hollande a toujours repoussé l’idée de relever cet âge.Si la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC sont prêtes à discuter de mesures d’âge pour sauver ces régimes, la CGT et surtout FO l’excluent fermement. Or FO pèse d’un poids considérable dans les négociations sur les complémentaires, le syndicat de Jean-Claude Mailly ayant l’habitude de signer les accords de gestion d’organismes paritaires.Face à cette opposition, une solution pourrait être de repousser le problème en fusionnant l’Agirc et l’Arrco, les réserves de cette dernière permettant de garantir un financement jusqu’en 2023. « L’hypothèse de la fusion permet de s’en sortir temporairement, cela pourrait être une facilité », convient Serge Lavagna, le négociateur de la CFE-CGC, qui y est toutefois fermement opposé au nom du risque « de gommage de la notion de cadre ». Une combinaison FO-CFDT-CFTC, majoritaire, suffirait toutefois pour valider un accord.Jean-Baptiste ChastandJournaliste en charge du social et de l'emploiSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 17.02.2015 à 11h36 • Mis à jour le17.02.2015 à 18h12 | Madjid Zerrouky Qu’a cherché à faire Amedy Coulibaly en manipulant ordinateurs et téléphones dans le huis clos meurtrier de l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes à Paris ? Comment, dès le lendemain, une vidéo de revendication le mettant en scène s’est-elle retrouvée sur Internet ?Selon des éléments dont Le Monde a pu prendre connaissance, le preneur d’otages a trouvé du temps à consacrer à une caméra GoPro, comme Mohamed Merah l’avait fait pour filmer ses crimes – et se mettre en scène. Amedy Coulibaly la portait, fixée au niveau de la poitrine, lors de son entrée dans l’Hyper Cacher. Selon des témoignages d’otages, il serait parvenu à transférer des données.Le 10 janvier, dans une séquence de 7 minutes diffusée sur le Web et filmée entre le 8 janvier, après la tuerie de Charlie Hebdo, et le 9 janvier, avant la prise d’otages de la porte de Vincennes, Amedy Coulibaly discourt depuis son appartement et proclame son allégeance à l’Etat islamique (EI). Un document qui pose d’emblée la question de complicités.D’une part à cause du montage, qui s’ouvre par des extraits de l’assaut des forces de l’ordre à l’Hyper Cacher, un élément qui n’a pu être ajouté qu’après sa mort. D’autre part, les enquêteurs ont en outre isolé des ombres et des paroles prononcées par des tierces personnes. Enfin, sa diffusion laisse une impression de déjà-vu : le mode opératoire portant la signature des activistes proches de l’EI, lesquels livrent quotidiennement des vidéos en suivant une « procédure » rodée.Adresses jetables« Soldat du califat » apparaît ainsi le 10 janvier à 17 h 55 sur la plateforme américaine Archive.org, un rendez-vous habituel des adeptes de l’EI, qui affectionnent cette bibliothèque numérique. Archive.org présente un double avantage : la modération y est inexistante et seule est réclamée une adresse mail pour tout droit d’entrée.Sans surprise, « b911178da@mohmal.com », l’internaute qui a chargé la vidéo, a disparu. Cette boîte mail s’est « autodétruite » quarante-cinq minutes après son ouverture… Soit le temps de se « loguer » et de déposer ses contenus. La combine, connue par les djihadistes, porte le nom d’« adresses jetables », fournies par des sites qui les génèrent anonymement.Les ordinateurs par lesquels ont transité les fichiers n’ont probablement jamais « habité » à l’adresse indiquée : les adresses IP – la signature unique qui permet à une machine de communiquer avec un réseau – des internautes qui ont chargé la vidéo sur Archive.org, YouTube ou Dailymotion les localisent en Europe ou aux Etats-Unis, ce qui ne veut rien dire. Plusieurs d’entre elles renvoient en fait à des serveurs du réseau d’anonymisation TOR, qui permet à un utilisateur de cacher son adresse IP et la remplacer par d’autres. Le logiciel, utilisé au départ par des dissidents et des hackeurs, permet en théorie une connexion intraçable.La vidéo mise en ligne, il reste à la diffuser sur les réseaux sociaux. A commencer par Twitter, le terrain de chasse favori des djihadistes, qui y déploient leur propagande. Dans cette « djihadosphère », où des milliers de comptes échangent petites et grandes informations, certains proches ou membres de l’EI ont acquis une notoriété telle qu’être diffusé par leurs soins est l’assurance d’une exposition maximale.C’est exactement ce qui se passe dans les premières heures du 11 janvier quand la vidéo est relayée par des comptes proches du « Front médiatique de soutien à l’Etat islamique », une mouvance d’activistes proches du cœur de l’organisation terroriste, dont elle relaie la communication. L’effet boule de neige est immédiat et la vidéo se diffuse à la vitesse grand V.Qu’est-ce qui relie Amedy Coulibaly avec les comptes djihadistes qui se sont chargés de diffuser sa vidéo ? Son cheminement reste une zone d’ombre et en filigrane un lien, même indirect, entre le terroriste et l’EI.L’Etat islamique n’a pas tardé à surfer sur l’effet « Coulibaly ». Depuis la mi-janvier, la France est devenue une obsession, la cible numéro 1 : plus d’une dizaine de vidéos ont été diffusées en mettant en scène des djihadistes français ou francophones qui multiplient les menaces. La dernière a été postée samedi 14 février… sur le site Archive.org.Retrouvez l’intégralité de nos contenus sur les attentats de Paris et notre grand format : « Des attentats à la marche républicaine, les cinq jours de Charlie Hebdo »Madjid ZerroukyJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Emeline Cazi, Maxime Vaudano et Elise Vincent C’est très certainement par un banal SMS que les frères Kouachi et Amedy Coulibaly ont lancé leurs attaques meurtrières. On n’en connaît ni la longueur ni le contenu. Mais on sait son heure, son expéditeur, son destinataire. Et ces éléments, dont Le Monde a pu prendre connaissance, lèvent aujourd’hui tous les doutes qui ont pu entourer la concomitance des actes des trois hommes début janvier, à Paris : il s’agissait bien d’attentats coordonnés.Lire l’intégralité (édition abonnés) : Une heure avant « Charlie », le dernier SMSAprès avoir minutieusement épluché des centaines d’expertises téléphoniques, les enquêteurs ont en effet pu vérifier que le court message avait été envoyé le 7 janvier au matin. Qu’il a été localisé par la borne du domicile de Chérif Kouachi, à Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine. Qu’il a ensuite immédiatement été reçu par l’une des treize lignes de téléphone avec lesquelles jonglait Amedy Coulibaly depuis quelques mois. Et qu’il a été écrit à 10 h 19, soit une heure avant l’attaque de Charlie Hebdo.Armés jusqu’aux dentsJamais, jusqu’à présent, la preuve qu’ils s’étaient formellement concertés dans leurs attaques contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes, les 7 et 9 janvier, à Paris n’avait pu être établie. Les enquêteurs en ont désormais la certitude.Le SMS avant-coureur a été envoyé d’une ligne de téléphone qui n’a manifestement été ouverte, estiment les enquêteurs, que dans le but de permettre aux trois hommes d’échanger discrètement durant les vingt-quatre dernières heures avant le début des tueries. Grâce à l’analyse de cette ligne, les policiers ont également la conviction que Chérif Kouachi et Amedy Coulibaly se sont rencontrés dans la nuit du 6 au 7 janvier, la veille des attentats, entre minuit et 1 heure du matin, moment où Chérif Kouachi a expliqué à son épouse qu’il devait sortir de son domicile.Le matin du 7 janvier, l’aîné des Kouachi, Saïd, est arrivé de Reims (Marne), où il vivait, par le TGV de 8 h 31. Il a rejoint en métro depuis la gare de l’Est le domicile de son cadet. Les deux frères se sont enfermés dans le séjour. Puis ils sont repartis vers 10 heures. Chérif était déjà habillé tout en noir, mais il avait enfilé un manteau gris à capuche, selon le récit de ses proches. Une heure plus tard, les deux frères se présentaient armés jusqu’aux dents devant le siège de Charlie Hebdo, assassinant douze personnes.Les frères Kouachi et Amedy Coulibaly ont été extrêmement minutieux dans la préparation de leurs crimes. La colossale enquête policière sur les attentats le prouve. Le téléphone depuis lequel a été envoyé le SMS devait seulement permettre de caler les derniers détails des opérations. Ils n’ont eu sur cette ligne que des contacts minimalistes : six SMS au total. Celui de 10 h 19 a été le dernier.De son côté, Amedy Coulibaly, avec son expérience hors norme des trafics et des braquages, maîtrisait les techniques de prudence et l’art de la dissimulation. L’enquête montre que l’ex-caïd de cité avait repéré sur Internet plusieurs commerces juifs avant d’attaquer l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes, dont il a vérifié les horaires d’ouverture, avant de passer à l’attaque, d’assassiner quatre personnes parmi ses otages et d’être tué par les policiers.Retrouvez l’intégralité de nos contenus sur les attentats de Paris et notre grand format : « Des attentats à la marche républicaine, les cinq jours de Charlie Hebdo »Emeline CaziJournaliste au MondeMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterElise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 17.02.2015 à 10h55 • Mis à jour le17.02.2015 à 11h05 | Maryline Baumard Le commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe n’avait pas imaginé les attaques de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher. Ni le cortège d’actes islamophobes ou antisémites qui s’enchaînent depuis. Pourtant, le rapport sur la France que Nils Muiznieks avait déjà finalisé à la veille de ces événements, et qu’il rend public mardi 17 février, voulait montrer une France déjà vacillante sur ses valeurs.« Le commissaire s’inquiète du recul de la tolérance et du nombre élevé d’agressions verbales et de démonstrations injurieuses à caractère haineux ou discriminatoire recensées en France », pose la toute première phrase de ses 52 pages. Il déplore également, dès le paragraphe suivant, « qu’aux discours s’ajoutent des actes haineux, qu’ils soient racistes, xénophobes, antimusulmans ou homophobes ». Ce que la France vit depuis janvier donne raison à son constat d’« un inquiétant effritement de la cohésion sociale et du principe d’égalité ». En effet, si « l’antisémitisme et l’islamophobie sont très graves dans tous les pays, ils le sont plus encore en France parce que les juifs et les musulmans y sont largement représentés », a-t-il expliqué au Monde. A ses yeux, la riposte est donc urgente.Antisémitisme : l’Etat en quête de réponses« Réagir avec vigueur », voilà la recommandation première faite par le représentant de l’Europe à « ce pays qui pourrait bien mieux faire », comme le rappelle M. Muiznieks. Ce dernier estime en effet qu’« un plan national d’action sur les droits de l’homme » est nécessaire, « plutôt qu’une série de mesures indépendantes ». Optimiste, il compte sur la mobilisation nationale contre le racisme qui doit être prochainement annoncée par François Hollande. « Une cause nationale permet de faire avancer des sujets. Espérons que les groupes victimes de discriminations seront au cœur de la réflexion », ajoute-t-il. Interrogé par Le Monde sur l’usage du terme « apartheid » par le premier ministre Manuel Valls, il estime qu’il s’agit d’un premier pas, parce que cela illustre la volonté d’un électrochoc.Dans la France de 2015 où les citoyens ne sont plus égaux, la prise de conscience est urgente. Lorsque le commissaire a fait sa visite, en septembre 2014, il a été « choqué » par la présence dans les rues de Paris de nombreux très jeunes migrants afghans sans abri, comme par la non-scolarisation régulière d’une vingtaine d’enfants roms dans un camp qu’il a visité à Marseille. « Et alors que les familles étaient installées là depuis des années », ajoute-t-il. « La France peut mieux faire en matière de scolarisation des enfants roms comme en matière d’évacuation des camps ». Au passage, d’ailleurs, il « prie les autorités de mettre un terme sans délai aux évacuations forcées » qui se sont égrenées toute l’année 2014 à raison d’une tous les trois jours.L’accueil de réfugiés syriens lui semble aussi une injure faite à cette immense catastrophe humanitaire. « La France en recevra 500 en 2015, comme en 2014, quand l’Allemagne en a accepté 10 000 l’an dernier », dit-il, laissant parler les chiffres. Dans le même registre, il se dit « très préoccupé » par les 2 300 migrants stationnés à Calais et rappelle que la situation « ne peut être résolue par les seules mesures sécuritaires ». Et ce n’est pas tout. A ses yeux, « la France a aussi un problème avec ses handicapés ». « Est-il normal que des milliers de handicapés adultes quittent leur pays pour rejoindre la Belgique parce qu’ils ne trouvent pas de solution de vie [des lieux adaptés] ? », interroge M. Muiznieks, étonné que le traitement du handicap ne soit jamais abordé dans l’Hexagone en termes de droits de l’homme.La France moins bonne élèveDerrière tous ces manquements, le diplômé en sciences politiques de l’université américaine de Berkeley (Etats-Unis) pointe la responsabilité de la classe politique. « Certains membres de la communauté politique tiennent des discours haineux et contribuent ainsi à la banalisation de tels propos. Leur langage donne un signal à la police, aux fonctionnaires en général mais aussi au citoyen », martèle-t-il, avant d’inviter « les représentants de l’Etat et de la classe politique à tenir un discours fort et clair, qui non seulement rejette le racisme, la xénophobie et toutes les formes de discrimination, mais aussi valorise le principe d’égalité et le respect des différences ». Il est bien loin le rapport précédent, publié en 2006, qui s’ouvrait sur le constat que « beaucoup d’Européens voient la France comme le pays des droits de l’homme et qu’effectivement la France offre un haut niveau de protection ». La France a changé et est moins bonne élève que nombre des pays européens comparables. Une plongée dans les rapports publiés récemment par Nils Muiznieks montre que l’homme n’est pas coutumier des discours alarmistes. En 2013, il remettait un rapport à l’Espagne, critiquant son système de garde à vue et le comportement des policiers lors des manifestations ; en mai 2014, son rapport sur les Pays-Bas insistait surtout sur le droit des immigrés et des enfants, un peu oubliés. Et quelques mois auparavant, son travail sur le Danemark pointait les faiblesses de l’accueil des migrants et des demandeurs d’asile, mais félicitait le pays pour avoir su aider ses policiers à limiter les discriminations. A chaque fois, des critiques certes, mais plus mesurées.L’UE impuissante face aux drames de l’immigrationPourtant, Nils Muiznieks estime que le pays qui a vu naître les droits de l’homme est armé pour réagir. Contrairement à d’autres, « la France est remarquablement outillée. Sur le plan des structures comme en matière législative, elle dispose de bien plus d’outils que la plupart de ses voisins. Par ailleurs, elle compte un maillage associatif qui fait un travail exceptionnel », observe l’universitaire letton. Une vraie note d’espoir !  Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.02.2015 à 14h05 • Mis à jour le02.02.2015 à 16h37 | Martine Valo Les tensions montent à nouveau d’un cran autour de Sivens. Les zadistes vont-ils en être expulsés ? La menace en tout cas se rapproche. Samedi 31 janvier, ils ont appris par un huissier de justice qu’une procédure d’expulsion en référé était en cours à leur encontre à la demande du conseil général du Tarn, maître d’ouvrage du projet de barrage. Une première comparution devait avoir lieu lundi 2 février, au tribunal d’instance d’Albi. Elle vise une seule personne et concerne l’occupation d’une ancienne habitation de ferme, la Métairie neuve, à l’entrée du site défriché de Sivens. Comme le demandait le zadiste, l’affaire a été renvoyée au 11 février.Lire : Barrage de Sivens : le président du conseil général du Tarn ne veut pas renoncer au projetMardi 3 février, toujours à Albi, devant le tribunal de grande instance cette fois, doit se tenir une autre audience en vue de mettre fin à l’occupation des parcelles non bâties, ou autrement dit, de faire partir les zadistes installés dans les tentes ou dans les arbres alentour. Le département est accompagné dans cette démarche par la Compagnie d’aménagement des Coteaux de Gascogne, maître d’œuvre du projet de retenue d’eau. Les zadistes ont l’intention de demander là aussi un renvoi, n’ayant été prévenus que tardivement, ainsi qu’un avocat désigné par le tribunal.Une dizaine d’assignationsDes assignations de cette sorte, ils en ont connu au moins une dizaine déjà depuis l’automne, se contentant d’y répondre en changeant leur chapiteau et leurs cabanes de place. Pourtant, manifestement, le conseil général du Tarn – qui ne veut pas s’exprimer sur cette affaire – souhaite cette fois accélérer, peut-être avec l’intention de reprendre un chantier interrompu depuis des mois, après la mort de Rémi Fraisse, un jeune opposant touché par une grenade offensive lors d’échauffourées avec les gendarmes mobiles, le 26 octobre 2014.Barrage de Sivens : Royal enterre le projet initialCes procédures bousculent les échéances envisagées par Ségolène Royal. La ministre de l’écologie, qui se présente en conciliatrice dans ce dossier empoisonné, avait bien envisagé elle aussi la fin de la zone à défendre de Sivens, mais après la prochaine session du département début mars. Au cours de cette assemblée, les élus doivent officiellement opter pour l’un des deux ouvrages esquissés par des experts à la demande du gouvernement.« Par rapport à l’occupation illégale du site, l’engagement que je peux prendre (…) en accord avec le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, c’est que dès lors que les élus locaux auront fait leur choix, alors il y aura une évacuation du site afin que l’Etat de droit reprenne ses droits », avait déclaré la ministre devant l’Assemblée nationale, le 28 janvier.Tensions entre zadistes et agriculteursDans un entretien publié dans le quotidien La Dépêche, samedi 31 janvier, le président du conseil général, Thierry Carcenac (PS), laissait présager cette riposte. « Il est inconcevable que les populations ne puissent circuler librement, avait-il déclaré. Nous espérons qu’une solution va être trouvée avant notre débat », avertissait-il.Cependant, la « libre circulation » est fréquemment malmenée aux abords de la forêt de Sivens. Dimanche, à la veille de la journée mondiale des zones humides du 2 février, le collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet, entre autres associations, avait prévu d’y organiser des animations de découverte de la nature et de visites commentées par des ornithologues notamment. Mais des pro-barrage – essentiellement des représentants de la filière agricole – se sont mobilisés pour bloquer les accès dès 8 heures du matin. Environ 150 gendarmes se sont interposés et personne n’a pu rejoindre le site de la journée. Dans un communiqué, les zadistes ont dénoncé « un blocage en force de la ZAD par des milices en tenue de chasseur » et accusé les forces de l’ordre de « complicité ».Voilà des mois que les tensions s’exacerbent dans le Tarn. Les premiers zadistes se sont installés dans la forêt dès octobre 2013 pour protester contre un projet de retenue d’eau destinée à approvisionner des exploitations agricoles. Cet ouvrage devait avoir une emprise de 34 hectares et impliquait la destruction de 13 hectares de zones humides. Un projet largement surdimensionné, selon les experts, qui ont proposé le 16 janvier de réduire de moitié la capacité du réservoir ou bien d’utiliser plusieurs petites retenues collinaires. Le premier scénario a plus de chances d’être retenu, mais il appellera de nouvelles études et une autre répartition des financements. Avec ou sans zadistes, le barrage n’est pas pour demain.Martine Valojournaliste PlanèteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Mathilde Damgé Quatorze personnes, dont Dominique Strauss-Kahn, comparaissent à partir de lundi 2 février dans l'affaire de proxénétisme dite « du Carlton ».Accusé de proxénétisme, l'ancien directeur du Fonds monétaire international et figure du Parti socialiste risque gros : le proxénétisme aggravé en réunion est puni jusqu'à dix ans d'emprisonnement et 1,5 million d'euros d'amende quand il est commis à l'égard de plusieurs personnes ; sept ans d'emprisonnement et 150 000 euros d'amende quand il n'y en a qu'une seule.Mais encore faut-il établir s'il s'agissait bien de proxénétisme, un délit aux contours peu précis.Lire le décryptage : Cinq questions sur le procès de l'affaire du Carlton où va comparaître DSKProstituées ou libertines ?Selon la loi, alors même que la prostitution n'est pas interdite en France, le proxénétisme est un délit qui suppose que l'intéressé a conscience que les femmes dont il profite des services ou favorise l'activité se prostituent.L'article 225-5 du code pénal définit le proxénétisme ainsi :« Le proxénétisme est le fait, par quiconque, de quelque manière que ce soit :1° D'aider, d'assister ou de protéger la prostitution d'autrui ;2° De tirer profit de la prostitution d'autrui, d'en partager les produits ou de recevoir des subsides d'une personne se livrant habituellement à la prostitution ;3° D'embaucher, d'entraîner ou de détourner une personne en vue de la prostitution ou d'exercer sur elle une pression pour qu'elle se prostitue ou continue à le faire. »DSK a-t-il « aidé », « assisté », « protégé », « tiré profit » de la prostitution d'autrui ? L'enquête a révélé l'existence de dix-sept soirées, dont trois séjours à Washington et New York, pour un coût total, supporté par ses amis, de l'ordre de 100 000 euros. Pour les juges d'instruction, celui qu'ils appellent « le roi de la fête », « ne pouvait ignorer la qualité de prostituées des filles ».Problème, DSK jure qu'il ignorait que les sept femmes avec lesquelles il a eu des relations entre le 29 mars 2008 et le 4 octobre 2011 faisaient commerce de leur corps. Un démenti couvert par les autres prévenus.« Abattage », « boucherie »En outre, ce démenti ne semble pas très cohérent avec les déclarations des jeunes femmes : ses besoins et pratiques sexuelles « hors norme » détaillés dans les dépositions des jeunes femmes – « abattage », « boucherie », disent-elles – occupent d'ailleurs les deux tiers de l'ordonnance des juges (la décision qui a mis fin à l'instruction, l'affaire étant prête à être jugée).Ces derniers voient en DSK « le pivot central et le principal bénéficiaire, parfois exclusif, des rencontres sexuelles », même s'il ne « payait pas ». Le fait de payer n'entre pas obligatoirement dans la définiton du proxénétisme, comme le rappelle le professeur de droit d'Assas, Didier Rebut :#Carlton "L'aspect vénal ne participe pas de la définition juridique du proxénétisme" D. Rebut (@Univers_Paris2) sur @RMCinfo #BourdinDirect— Jean-Jacques Bourdin (@JJBourdin_RMC)require(["twitter/widgets"]);Dans leur ordonnance, les juges accordent une importance particulière aux scènes de sodomie décrites pour fonder leur conviction que DSK ne pouvait ignorer qu'il avait affaire à des prostituées :« Indépendamment de tout jugement de valeur morale sur ce type de pratique sexuelle qui, lorsqu'elle est consentie librement, n'intéresse pas le droit pénal, force est de constater que ce type de pénétration sexuelle est même parfois refusé par des prostituées. Un tel comportement pouvait donc a fortiori nécessiter de recourir à des professionnelles rémunérées. » Une définition dépassée ?Ces considérations seront au centre du procès qui s'ouvre à Lille. Pour Hubert Delarue, avocat de René Kojfer, l'entremetteur présumé qui se chargeait de trouver des filles pour les soirées, interrogé par France Info, l'article du code pénal qui définit le proxénétisme n'est plus adapté à notre société :« Aujourd'hui, on essaie de faire rentrer cette affaire au forceps dans un article du code pénal qui a terriblement vieilli et qui ne correspond plus à l'état des mœurs. C'est un article qui a presque 25 ans d'âge et, en vingt-cinq ans, notre société a terriblement évolué. »Mais comment expliquer qu'« il y avait parfois huit femmes pour lui, si c'était une soirée échangiste », demandent les deux escort girls qui se sont constituées parties civiles, ainsi que l'association Equipes d'action contre le proxénétisme.Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Pascale Robert-Diard (Lille, envoyée spéciale) Ouvrir les 210 pages de l’ordonnance signée des juges d’instruction Stéphanie Ausbart et Mathieu Vignau, c’est d’abord entrer dans un téléfilm assez médiocre que l’on croirait droit sorti des années 1950. Une capitale régionale, Lille, ses rues pavées et sa poignée d’hôtels plus ou moins chics où des couples désaccordés se rejoignent entre « cinq et sept » pour des amours tarifées. Le patron accorde un tarif préférentiel, payé d’avance et en espèces, le réceptionniste ne pose pas de questions en donnant la clé, chacun apprécie que les accompagnatrices, prostituées professionnelles ou occasionnelles, aient le bon goût de se montrer discrètes sur leurs qualités et que leurs clients soient plutôt des gens comme il faut.Lire notre décryptage : Cinq questions sur le procès de l'affaire du Carlton où va comparaître DSKRegarder l’infographie animée : Comprendre l'affaire du Carlton en trois minutesLe casting est parfait. Il y a parmi les clients un huissier de justice, un avocat, un assureur, quelques chefs ou cadres d’entreprise, un chirurgien dentiste ou un marchand de chaussures. Ainsi va la vie à Lille en ce début d’année 2011, quand des « renseignements » parviennent à la direction interrégionale de la police judiciaire concernant les activités d’un certain René Kojfer, officiellement chargé des relations publiques de deux hôtels lillois, le Carlton et les Tours, officieusement entremetteur proposant à des hommes « ayant de bonnes références » les services tarifés de jeunes femmes, avec la complicité du gérant et du propriétaire des hôtels.Les premières surveillances téléphoniques sur la ligne de René Kojfer sont fructueuses et mènent à un homme connu des services pour des activités de proxénétisme en Belgique, propriétaire de plusieurs maisons closes le long de la frontière franco-belge, Dominique Alderweireld, dit Dodo la Saumure. Les conversations interceptées ne laissent pas de doute sur leur objet, trouver des filles – la seule précaution prise est d’évoquer des « dossiers » –, en recruter de nouvelles, d’autant que la demande est forte et variée et qu’il faut satisfaire le client en quête de nouveautés : « de la jeune Black cochonne », une « petite Asiatique » qu’on pourrait proposer en « bouquet garni » dans les chambres d’hôtel ou « du pays de l’Est, genre Ukrainienne » pour accompagner des séminaires d’entreprise. Dodo la Saumure part recruter en Espagne : « Je fais de la remonte de cheptel », confie-t-il à l’un de ses interlocuteurs qui se renseigne – « C’est bien ? – Euh non, d’la grosse mais que veux-tu ! » Les temps sont durs et René Kojfer se lamente – « On n’a rien en stock, j’en ai marre » –, d’autant que le chargé des relations publiques est aussi « essayeur gratis » pour son ami belge et renseigne les clients réguliers – « Si tu veux tirer, c’est magnifique ». Remerciements en « bouquets garnis »L’enquête se complique quand les écoutes révèlent les liens étroits qui unissent Dodo la Saumure, René Kojfer et quelques clients à plusieurs fonctionnaires de police retraités ou en activité, dont Eric Vanlerberghe, ancien président de la Mutuelle du ministère de l’intérieur devenu détective privé, et Jean-Christophe Lagarde, commissaire divisionnaire chef de la sûreté départementale Nord. La plupart appartiennent à la même loge maçonnique, dînent régulièrement en compagnie de l’avocat Emmanuel Riglaire – frère de loge lui aussi, qui défend Dodo la Saumure – et acceptent les remerciements en « bouquets garnis ».Le 15 mai 2011, une étrange conversation téléphonique interceptée entre Dodo la Saumure et René Kojfer suscite la curiosité des enquêteurs. La veille, Dominique Strauss-Kahn a été arrêté à l’aéroport John-F. Kennedy de New York, à la suite de la plainte d’une femme de chambre de l’hôtel Sofitel qui l’accuse de viol. « T’as vu, euh, Strauss-Kahn ? C’est pas étonnant, tu sais quand je lui avais ramené des filles… Là, il est foutu », philosophe le proxénète belge.Il est question de plusieurs soirées « libertines » organisées à Paris, mais aussi à Vienne ou à Madrid, en présence de Dominique Strauss-Kahn, « le roi de la fête »Mais ce n’est que quelques mois plus tard, en octobre 2011, que l’affaire du Carlton change réellement de dimension avec les interpellations et mises en examen du directeur d’une filiale du groupe de BTP Eiffage, David Roquet, du responsable d’une société de matériel médical, Fabrice Paszkowski et du commissaire Lagarde. Il est question de plusieurs soirées « libertines » organisées à Paris, dans des restaurants, des hôtels de luxe ou des appartements, mais aussi à Vienne ou à Madrid, en présence de Dominique Strauss-Kahn, « le roi de la fête » auquel étaient notamment « offertes » des jeunes femmes recrutées par Dodo la Saumure ou René Kojfer et rémunérées par les deux chefs d’entreprise. Apparaissent aussi trois voyages à Washington, en janvier et décembre 2010 et en mai 2011, organisés et financés par les mêmes en compagnie de femmes dont certaines sont des prostituées, destinées à des soirées « libertines » avec le patron du FMI.DSK, « pivot central et principal bénéficiaire »Son nom, ses besoins et pratiques sexuelles « hors norme », détaillées dans de (très) longs et (très) crûs extraits des dépositions des jeunes femmes – « abattage », « boucherie » disent-elles – occupent les deux tiers de l’ordonnance des juges qui voient en DSK « le pivot central et le principal bénéficiaire, parfois exclusif, des rencontres sexuelles », même s’il ne « payait pas ». Sa « position, sa notoriété, ses ambitions », estiment-ils, lui confèrent le rôle de « leadership » sur les organisateurs et les participants des rencontres autour « du sentiment d’un secret partagé avec un homme de pouvoir », espérant obtenir « en retour un avantage personnel ou professionnel de son accession attendue à la présidence de la République ».Le 26 mars 2012, l’ancien patron du FMI était en conséquence mis en examen pour « proxénétisme aggravé commis en bande organisée », un crime passible de vingt ans de prison qui le renvoyait devant la cour d’assises. De ce dossier, le parquet a fait une lecture radicalement différente, en requérant trois mois plus tard un non-lieu pour DSK sur les faits de proxénétisme. Les juges sont passés outre, en abandonnant toutefois la qualification aggravante de « bande organisée » et en le renvoyant devant le tribunal correctionnel aux côtés de treize autres prévenus.Dans leur ordonnance, ils accordent une importance toute particulière aux scènes de sodomie décrites pour fonder leur conviction que DSK ne pouvait ignorer, contrairement à ce qu’il soutient, qu’il avait affaire à des prostituées. Elles donnent lieu à ce propos étrange : « Indépendamment de tout jugement de valeur morale sur ce type de pratique sexuelle qui, lorsqu’elle est consentie librement, n’intéresse pas le droit pénal, force est de constater que ce type de pénétration sexuelle est même parfois refusé par des prostituées. Un tel comportement pouvait donc a fortiori nécessiter de recourir à des professionnelles rémunérées. » Ces considérations, qui laissent davantage percevoir la réprobation des juges à l’égard du comportement sexuel du célèbre prévenu que la solidité d’une argumentation pénale, constituent l’enjeu majeur du procès qui s’ouvre lundi 2 février devant le tribunal correctionnel de Lille.La « strauss-kahnie » florissante malgré la chute de son héros Les dates2 février 2011. Une enquête préliminaire est ouverte à Lille pour une affaire de proxénétisme hôtelier. Des notables lillois bénéficieraient de chambres avec « bouquets garnis », à l’Hôtel Carlton et dans un autre établissement du Vieux Lille, l’Hôtel des Tours. En mars, le parquet confie le dossier à trois juges d’instruction.15 mai 2011. Une femme de chambre du Sofitel de New York, Nafissatou Diallo, accuse Dominique Strauss-Kahn de viol.26 mars 2012. L’ancien patron du FMI est mis en examen pour « proxénétisme aggravé en bande organisée » en marge de l’affaire du Carlton. Selon l’article 225-5 du code pénal, « DSK » aurait « aidé, assisté ou protégé la prostitution d’autrui ».21 mai 2012. Le procureur de Lille ouvre une enquête préliminaire pour « viol en réunion » après que les juges qui instruisent le dossier lui ont transmis le témoignage d’une escort-girl relatant une tentative de viol. La jeune femme étant revenue par écrit sur son récit, le parquet a estimé qu’il n’y avait pas lieu de poursuivre. L’enquête est classée le 2 octobre.26 juillet 2013. Le parquet requiert un non-lieu pour « DSK », mais les juges décident de renvoyer devant le tribunal correctionnel l’ancien patron du FMI « pour proxénétisme aggravé », en même temps quetreize autres prévenus du dossier. Les magistrats estiment que l’ex-présidentiable du PS était « l’instigateur » et « l’organisateur » de ces soirées auxquelles participaient des prostituées, et qu’il ne pouvait ignorer leur qualité. Pascale Robert-Diard (Lille, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Colette Sabarly Daniel était un bailleur heureux… jusqu’à ce que son locataire parisien ne paie plus son loyer. Une catastrophe pour ce quinquagénaire qui comptait sur ce revenu pour rembourser son crédit immobilier. « Aujourd’hui, 3 % à 5 % des locations sont touchées par des impayés », souligne Eric Mazet, directeur de l’audit du réseau Orpi. Un risque qui tend à augmenter en raison de la crise économique.Pour les particuliers bailleurs, deux solutions permettent de se prémunir contre une telle mésaventure : la caution et l’assurance loyers impayés (ALI), aussi appelée garantie des loyers impayés (GLI). Notons que la garantie des risques locatifs (GRL), qui est proposée aux bailleurs par l’Etat et l’organisme action logement, vit ses dernières heures. Elle sera remplacée, à compter du 1er janvier 2016, par un nouveau dispositif qui s’adressera aux locataires de moins de 30 ans, à faibles ressources ou ayant un emploi précaire (CDD, intérim…).La caution est évidemment la solution la plus intéressante pour le bailleur puisqu’elle ne coûte rien. Mais elle n’est pas parfaite, le garant n’étant pas non plus à l’abri d’un pépin financier. L’assurance, en revanche, n’est pas donnée – entre 2 % et 4 % du montant des loyers –, même si cette prime est déductible des revenus fonciers. Et les tarifs ont tendance à augmenter.Surtout, elle ne vous indemnise qu’au bout de trois à quatre mois après le constat de l’impayé (rétroactivement au premier jour du sinistre), ce qui n’est pas la panacée pour les propriétaires qui doivent rembourser des mensualités. « Si vous nous confiez votre bien en gestion, la garantie prend le relais tout de suite », précise toutefois Bruno Duvert de Foncia. Attention : les bailleurs qui s’assurent contre les loyers impayés n’ont pas le droit de réclamer une caution, sauf si le locataire est un étudiant ou un apprenti.Socle de garantiesIl est possible de souscrire une telle assurance individuellement, ou via un contrat groupe si vous confiez la gestion de votre bien à un réseau d’agences immobilières, d’administrateurs de biens ou si vous adhérez à certaines organisations comme l’UNPI (Union nationale de la propriété immobilière).La plupart des contrats proposent un même socle de garanties : les loyers impayés (y compris les charges et taxes récupérables, mais pas le dépôt de garantie), les frais liés au contentieux, les dégradations et la protection juridique. Attention, le coût varie du simple au double et, comme pour toute assurance, il est essentiel de vérifier les plafonds d’indemnisation qui diffèrent selon les acteurs.En cas de sinistre, les frais de contentieux (avocat, huissier…) peuvent aussi être assortis d’un plafond, mais seulement lorsque l’assuré fait intervenir son propre avocat. « En moyenne, une procédure d’expulsion dure dix-huit mois et coûte 1 800 euros, à quoi s’ajoute bien sûr la perte de loyer sur cette période », indique Alexandre Seys, du courtier en assurance Solly Azar.Si le contrat couvre les dégradations faites par le locataire, fréquentes lors d’impayés, la garantie couvre aussi les frais de remise en état. Mais là encore le montant de l’indemnisation est plafonné. La protection juridique, quant à elle, protège le bailleur en cas de litige avec son locataire pour d’autres problèmes que les loyers impayés.Taux de sinistralité en progressionUn conseil : si vous envisagez de souscrire l’assurance, faites-le au moment de l’entrée d’un nouveau locataire. Car, en cours de bail, les assureurs se montrent nettement plus méfiants. Sauf à prouver que votre locataire n’a pas eu d’incident de paiement depuis longtemps…Internet, l’alternative pour la gestion locativeSachez aussi que les assureurs sont d’autant plus vigilants que le taux de sinistralité a fortement progressé ces dernières années. « Il a bondi de 30 % en cinq ans », note Bruno Tuma, du courtier en assurance Sacapp. Raison pour laquelle, même pour un nouveau locataire, la compagnie impose des conditions très rigoureuses : contrat de travail en CDI, revenus trois fois supérieurs au montant du loyer… Et mieux vaut respecter à la lettre les prescriptions et, en cas d’impayés, suivre scrupuleusement la procédure définie dans les conditions prévues au contrat. Sinon, l’assureur pourrait tout simplement refuser de vous rembourser.Si vous passez par un gestionnaire, c’est lui qui se chargera de recruter votre locataire, de soumettre son dossier à l’assureur et d’effectuer les premières démarches en cas d’impayés. Mais déléguer la gestion de son bien à un coût. Vous devrez abandonner 8 % à 9 % de vos loyers.Colette SabarlyJournaliste au Monde Soren Seelow Au grand dam de ses habitants, la commune de Lunel, dans l’Hérault, est devenue un objet de curiosité médiatique. Surnommée la « petite Jérusalem » au Moyen Age, bastion protestant combattu par la royauté au XVIIe siècle, la ville est aujourd’hui regardée comme un laboratoire miniature du djihad « made in France ». Au point qu’un article lui a été consacré dans les pages du New York Times, le 16 janvier.Depuis novembre 2013, une vingtaine de Lunellois – en comptant femmes et enfants – ont rejoint la Syrie. Six y ont perdu la vie, soit près d’un dixième du nombre de Français morts dans le pays. La section « française » de cette cellule d’acheminement a été démantelée, mardi 27 janvier, par une descente de police. A l’issue de leur garde à vue, samedi 31, les cinq jeunes hommes interpellés ont été mis en examen pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ».A Lunel, embarras et déni après la mort en Syrie de cinq djihadistesAdil B., 36 ans, et Ali A., 44 ans, sont récemment rentrés de Syrie. Hamza M., 26 ans, dont trois frères sont partis faire le djihad, est considéré comme le « relais » principal entre Lunel et Alep. Jawad S., 28 ans, est soupçonné d’avoir voulu monter des escroqueries pour financer son voyage et celui de ses camarades. Quant à Saad B., 26 ans, il est accusé d’avoir facilité le départ de son frère, qui en est mort.Une vingtaine de candidats au djihad dans une commune d’à peine 26 000 âmes : le cas a frappé les esprits. Il n’y a pourtant pas de spécificité lunelloise. A Lunel, comme à Strasbourg, Nice ou Toulouse, les cellules d’acheminement se construisent par capillarité. Il s’agit généralement de bandes de copains qui s’influencent mutuellement jusqu’à constituer des foyers de départs. Une dynamique horizontale susceptible de toucher dans les mêmes proportions grandes villes et petites communes.Vague de départsLes membres de la cellule de Lunel se sont pour la plupart connus au collège. Ils jouaient au basket ensemble. Quelques années plus tard, ils ont repris contact en fréquentant la mosquée El Baraka, d’obédience tabligh, un mouvement prosélyte piétiste qui n’appelle pas à la violence. En marge de la communauté des fidèles – la génération de leurs parents –, ils constituent un « groupe de prière », au sein duquel ils se retrouvent le soir. Ils œuvrent parallèlement dans une association caritative musulmane qui vient en aide aux malades et aux familles déshéritées.Animés par cette quête humanitaire, religieuse et communautaire, les jeunes gens s’intéressent peu à peu au conflit syrien. Ils s’informent sur Internet, regardent des vidéos, s’imprègnent du devoir de défendre leurs « frères » oppressés. En novembre 2013, deux mois après que les Etats-Unis ont renoncé à intervenir contre l’armée de Bachar al-Assad, une première équipée s’envole pour la Syrie. Ces pionniers sont soupçonnés d’avoir rejoint une « katiba » – un bataillon – affiliée au Front Al Nosra, un groupe djihadiste rallié à Al-Qaida, celle de Mourad Fares et Omar Diaby, les deux principaux recruteurs français.« Relais »Parmi eux, Abdelkarim B., trésorier de l’association, perdra la vie en décembre 2014. Son frère Saad, 26 ans, soupçonné de l’avoir aidé à partir, a été mis en examen samedi. En février, mai, puis juillet 2014 se succéderont trois nouvelles vagues de départs. La destination a changé : les Lunellois rejoignent désormais les rangs de l’Etat islamique, qui a pris le dessus militairement et médiatiquement sur Al Nosra. Selon les services de renseignement, certains font office de « passeurs » à la frontière turco-syrienne, d’autres de surveillants ou d’instructeurs.Les trois frères M., dont deux sont morts au combat, sont soupçonnés des pires exactions. Le quatrième de la fratrie, Hamza, qui n’est jamais parti, a lui aussi été mis en examen samedi. Il est considéré par la Direction générale de la sécurité intérieure comme le membre le plus actif de la cellule lunelloise, celui qui animait les réunions du « groupe de prière ». C’est ce jeune homme qui, par l’intermédiaire de ses frères en Syrie, est soupçonné d’avoir fait office de « relais » pour les velléitaires.La mosquée de Lunel, d’obédience tabligh, a-t-elle eu une influence sur la décision de ces jeunes gens de rejoindre la Syrie ? Sans doute pas directement. Ce mouvement missionnaire est apolitique et rejette toute violence. Mais à entendre celui qui a géré la mosquée jusqu’en 2012, sa lecture littéraliste des textes a pu contribuer à légitimer leur départ. « Ils voulaient vivre leur religion. Ils sont morts, c’est leur choix », explique-t-il. « Ils n’ont fait aucun attentat en France. Pourquoi ils partent ? Parce qu’on les empêche de pratiquer leur religion : il y a le problème du voile à l’école, des certificats pour l’Aïd. Mon fils voulait apprendre la religion. Il ne parlait jamais de combattre. » Il est mort en Syrie au mois de mai.Lire : Quelle politique de lutte contre la radicalisation ?Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 31.01.2015 à 02h30 • Mis à jour le 31.01.2015 à 15h12Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/stages-premier-emploi/article/2015/01/31/le-service-civique-obligatoire-enthousiasme-les-francais-selon-un-sondage_4567219_4401467.html"data-title="Le service civique obligatoire enthousiasme les Français selon un sondage"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/01/20/400x300/4559957_7_17d0_des-jeunes-volontaires-s-occupent-d-une-femme_9d3c6b738100119eec7f4fe5bab07feb.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/stages-premier-emploi/article/2015/01/31/le-service-civique-obligatoire-enthousiasme-les-francais-selon-un-sondage_4567219_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Pressentie pour être l'une des annonces phare de la conférence de presse de François Hollande, jeudi 5 février, à l'Elysée, l'extension du service civique à l'ensemble des jeunes de 16 à 25 ans, en le rendant obligatoire, aurait largement l'approbation de l'opinion.Selon un sondage de l'institut Odoxa pour iTélé et Le Parisien-Aujourd'hui en France, 80 % des personnes interrogées se sont dites favorables à « la mise en place d'un service civique obligatoire pour les jeunes adultes ».Lire aussi : Service civique : ce qu'il faut savoir pour décrocher une missionLES JEUNES PLUS PARTAGÉSLa mesure, qui satisfait majoritairement les sympathisants de gauche comme de droite, a toutefois plus massivement la faveur de ces derniers (89 % contre 73 % pour les sympathisants de gauche), alors que certains ministres du gouvernement se sont montrés mitigés sur la proposition.Les 18 à 24 ans, qui seraient directement concernés par cette mesure, sont, eux, légèrement plus partagés : 62 % s'y disent favorables, 36 % opposés et 2 % ne se prononcent pas.Lire : Comment juger de la pertinence d'un sondage ?Sondage réalisé en ligne les 29 et 30 janvier auprès d'un échantillon de 1 008 personnes selon la méthode des quotas. width-314 height-157" « Mon addiction », la nouvelle campagne de prévention par et pour les jeunes Un partenariat novateur va permettre à 17 apprentis avocats de Rhône-Alpes de partager le quotidien des policiers. width="314" height="157" alt="Extrait de la vidéo "#Stopdjihadisme : ils te disent..."" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/01/30/314x157/4567052_3_f115_extrait-de-la-video-stopdjihadisme-ils-te_e5b1bdd4c8c38b8743268f96393d35c1.jpg" #Stopdjihadisme : ce qu'en pensent les jeunes Dans « Lol est aussi un palindrome », une professeure de français donne à lire les savoureuses répliques de ses élèves d'un lycée réputé sensible. width="314" height="157" alt="Les Cifre associent un doctorant, un laboratoire de recherche public et une entreprise autour d'un projet de recherche commun." src="http://s1.lemde.fr/image/2015/02/02/314x157/4568248_3_2166_les-cifre-associent-un-doctorant-un_b4ce2be9962391bf0ed45ce2342b8e45.jpg" Les dispositifs d’aide à l’insertion professionnelle des bac + 8 30.01.2015 à 19h53 • Mis à jour le31.01.2015 à 11h18 | Eric Nunès Plus d'un million de Franciliens, usagers de la ligne A du RER, ont été pris de court, jeudi 29 janvier, quand les conducteurs de la RATP ont décidé, dès la première heure de service, de cesser le travail. Trains rarissimes, quais et gares bondés, les passagers ont dû, bon gré mal gré, trouver une solution alternative pour se rendre à destination. Lire aussi : Les questions que vous vous posez sur la grève surprise du RER AL'arrêt de travail a été décidé après l'agression, la veille à Torcy (Seine-et-Marne), d'un conducteur par un passager. Aucun préavis de grève n'a été déposé et, bien que les salariés eussent été en droit d'exercer leur droit de retrait, « il ne l'ont pas fait valoir », indique au Monde la direction de la RATP.CAPHARNAÜM Si les conducteurs qui ont débrayé jeudi 29 janvier avaient informé en amont la direction de la régie, elle aurait « rapidement recherché des volontaires pour suppléer et mettre au moins en place un service minimum », explique un cadre de la RATP. Mais la rapidité du mouvement et le peu d'information que la direction a pu faire remonter ont fait basculer des centaines de milliers d'usagers dans un immense capharnaüm.Raison pour laquelle le secrétaire d'Etat chargé des transports, Alain Vidalies a mis en doute la légitimité de l'action des conducteurs de la ligne A :« L'interruption du trafic sur la ligne la plus chargée d'Europe, pénalisant plus d'un million d'usagers, en dehors des procédures appropriées et de l'intervention des organisations syndicales, ne peut constituer la bonne réponse. »UN MOUVEMENT HORS CADREPour mener leur action, les salariés de la RATP auraient pu faire jouer le droit de retrait, comme l'explique le ministère du travail :« Le salarié, confronté à un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé, a le droit d'arrêter son travail et, si nécessaire, de quitter les lieux pour se mettre en sécurité. Ce droit de retrait est un droit protégé. La décision du salarié ne doit cependant pas créer pour d'autres personnes une nouvelle situation de danger grave et imminent. »Le droit du travail précise qu'en cas d'exercice du droit de retrait « l'employeur ou les représentants du personnel doivent être informés ». Ce qui n'a pas été le cas, selon la direction de la RATP. C'est la raison pour laquelle sanctions et retenue sur salaire « sont actuellement en pourparlers », selon un proche de la direction de la RATP. Ce dernier tempère toutefois très vite : « Il est difficile de sanctionner un mouvement spontané suscité par l'agression d'un conducteur. Et ce même si cela a mis en difficulté 1 million d'usagers. »PAS DE DROIT DE RETRAITLe droit de retrait n'entraîne aucune sanction pour le salarié, qui en fait un usage justifiable. L'employeur pour sa part ne peut exiger du salarié de reprendre le travail si le danger grave persiste. Selon Me Eric Rocheblave, avocat et spécialiste en droit du travail, l'agression physique du conducteur de la RATP « légitime » l'utilisation du droit de retrait :« Il est de la responsabilité d'un employeur d'assurer la sécurité de ses salariés. Sur ce point, l'employeur n'a pas seulement une obligation de moyen, mais une obligation de résultat. Des actes de violence sur des personnels de la régie sont récurrents. L'agression dont a été victime ce conducteur est la preuve que la RATP n'a pas rempli son obligation d'assurer sa sécurité sur son lieu de travail. »Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.01.2015 à 17h58 • Mis à jour le02.02.2015 à 09h32 Le volet « abus de faiblesse » de la tentaculaire affaire Bettencourt s'est ouvert, lundi 26 janvier, à Bordeaux. Les premiers jours du procès, qui doit durer cinq semaines, se sont concentrés sur la personnalité du photographe François-Marie Banier, personnage-clé soupçonné d'avoir extorqué plusieurs centaines de millions d'euros à Liliane Bettencourt, héritière du groupe L'Oréal. La milliardaire, aujourd'hui âgée de 92 ans et souffrant de la maladie d'Alzheimer, ne participe pas à ce procès.Lire le décryptage : Si vous n'avez rien suivi à l'affaire BettencourtLundi 26, mardi 27 : Des absents et des questions de procédureC'est un coup de théâtre qui ouvre le procès, lundi, avec l'annonce de la tentative de suicide d'un des dix prévenus, Alain Thurin, l'ancien infirmier de Liliane Bettencourt. Cet homme de 64 ans est poursuivi pour abus de faiblesse, notamment en raison d'une clause de testament le rendant bénéficiaire de 10 millions d'euros à la mort de Mme Bettencourt.Un deuxième prévenu, Carlos Cassina-Vejarano, ancien gestionnaire de l'île d'Arros aux Seychelles, appartenant à Liliane Bettencourt, a également fait savoir qu'il ne serait pas présent, pour des raisons de santé. Il doit être jugé pour abus de faiblesse et abus de confiance.Lire notre éclairage : Qui sont les dix prévenus du procès Bettencourt ?C'est aussi pour des raisons de santé que Claire Thibout, ancienne comptable de Mme Bettencourt et principal témoin à charge, ne viendra pas aux audiences. Il y a deux mois, en novembre 2014, ses accusations ont été mises en doute après sa mise en examen pour « faux témoignage et attestation mensongère ». Le président du tribunal correctionnel de Bordeaux, Denis Roucou, a toutefois demandé qu'une expertise médicale soit réalisée d'ici à dimanche, afin de déterminer si elle peut venir à la barre du tribunal ou, à défaut, témoigner par visioconférence.La journée de mardi a été occupée par des passes d'armes entre avocats autour de points de procédure, la défense demandant un report du procès, en particulier pour inclure les éléments à décharge mis en évidence par la mise en examen de Mme Thibout. En vain : le président a renvoyé tous ces incidents au fond, et le tribunal y répondra dans son jugement, dans cinq semaines.Lire aussi (en édition abonnés) : La défense échoue à arrêter le procès BettencourtMercredi 28 : Donner de l'argent « procurait une grande joie » à Mme Bettencourt Mercredi, le procès commence pour de bon, et avec panache. François-Marie Banier est le premier accusé à comparaître. Il est aussi celui par lequel le scandale est arrivé : en 2007, c'est une plainte déposée contre lui par Françoise Meyers-Bettencourt, la fille de la milliardaire, qui a déclenché la procédure. Le photographe et écrivain est accusé d'avoir touché un peu plus de 450 millions d'euros en ayant abusé d'une Liliane Bettencourt affaiblie par l'âge et la maladie.Lire notre portrait (en édition abonnés) : François-Marie Banier, l'ami délicieusement insupportable de Liliane BettencourtFace au tribunal qui mène son interrogatoire de personnalité, M. Banier, 67 ans, se montre truculent, caustique, excessif. Il se présente comme le fils d'un Hongrois « très conventionnel, très courageux, gaulliste » et violent, parle de son éducation classique et de son départ prématuré du lycée. Il évoque la publication de son premier roman à l'âge de 22 ans, raconte ses rencontres : Aragon, Queneau, Françoise Giroud – qui le fait entrer à L'Express – Pierre Cardin, Yves Saint-Laurent et bien sûr, Liliane Bettencourt.Banier se dit « à l'aise financièrement » : des biens immobiliers à Paris ou Marrakech, des tableaux, des œuvres d'art. S'il reconnaît avoir reçu beaucoup d'argent de la part de son amie Liliane Bettencourt, il dément avoir profité de sa faiblesse.« J'avais de l'argent avant ! C'était de l'argent qu'il lui faisait plaisir de donner, ça lui procurait une grande joie ! », a-t-il déclaré à la barre.« Liliane ne voulait pas que je m'occupe d'argent. C'est peut-être inconséquent mais être inconséquent ce n'est pas un délit [...]. On ne parle que d'argent mais Liliane avait toute sa tête. Elle n'avait rien à voir avec ce personnage fantoche dans une affaire de succession qu'on a pu dépeindre. »Jeudi 29 : Patrice de Maistre et ses relations avec Eric Woerth C'est au tour de Patrice de Maistre d'être entendu. Soupçonné d'avoir obtenu de Liliane Bettencourt 12 millions d'euros en abusant de sa vulnérabilité, l'ancien gestionnaire de fortune de l'héritière de L'Oréal est jugé pour abus de faiblesse et blanchiment.Recruté en 2003 comme directeur-général de Thétys et Clymène, sociétés gérant les dividendes tirés de L'Oréal par la famille Bettencourt, cet ex-commissaire aux comptes a raconté comment il s'est retrouvé, malgré lui, à s'occuper de l'argent dissimulé de ses employeurs, en Suisse ou à Gibraltar. « Ce n'était pas le contrat de départ », se défend-il, arguant qu'il n'en avait eu « ni besoin, ni envie ». M. de Maistre parle aussi des liens des Bettencourt avec la sphère politique. Car l'ancien gestionnaire de fortune est accusé par la comptable Claire Thibout d'avoir versé en 2007 au moins 50 000 euros en liquide à Eric Woerth, alors trésorier de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Devant le tribunal, M. de Maistre revendique simplement des liens avec l'ancien ministre, un homme politique pour lequel il dit avoir « de l'admiration ». Interrogé pendant une trentaine de minutes, M. Woerth décrit lui M. de Maistre comme un membre du « premier cercle » des donateurs du parti de droite, qui a également « contribué, une fois », à titre personnel , et en toute transparence, à son association de financement électoral, à hauteur de 1 500 euros.L'ancien gestionnaire assume aussi des rencontres avec l'ex-conseiller justice de l'Elysée sous Nicolas Sarkozy, Patrick Ouart, rendez-vous qui avaient pour unique objet, selon lui, « l'enjeu économique » national que représente le groupe L'Oréal.Vendredi 30 : Françoise Bettencourt-Meyers et l'« escroc » BanierC'est au tour de Françoise Bettencourt-Meyers de témoigner. Elle se lance dans le récit d'une « histoire totalement invraisemblable » : la fille unique de Liliane Bettencourt dresse un portrait assassin de François-Marie Banier, décrit sa « présence montée crescendo » à partir de 1993 dans la famille. Elle accuse le photographe de « destruction programmée » : « [Sa] devise, ce n'était pas diviser pour régner, mais briser pour régner, briser toute une famille. »Alors si elle a porté plainte contre M. Banier, il y a sept ans, c'était pour « protéger » sa mère, énonce-t-elle, rappelant que son père, André Bettencourt, l'avait prévenue, peu de temps avant sa mort, en novembre 2007 : « Banier est un escroc, un jour il y aura un procès. »Quant à l'état de santé de Mme Bettencourt, il s'est dégradé en 2006, ont indiqué au tribunal ses petits-fils. « On peut dire qu'elle déraillait. Dès septembre 2006, c'est très clair, et après ça a été crescendo jusqu'à maintenant », a expliqué Jean-Victor Meyers, 28 ans. Si l'héritière de L'Oréal avait bien des « plages de lucidité », pouvait-elle être assez consciente pour signer « des actes compliqués » le matin et l'après-midi « ne plus savoir si on est chez soi ou que son mari est décédé... », s'est-il demandé, à la barre. Les Décodeurs Les Echos publient jeudi 30 janvier un rapport de trois organismes d'Etat, le Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD), l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et l'Inspection générale des finances (IGF), qui ont eu pour mission d'évaluer la politique du logement. Un document « gardé secret par le gouvernement depuis l'été dernier » d'après le journal économique, tant certaines propositions pourraient être explosives. Jugeant la politique du logement « pas à la hauteur des attentes » et coûteuse (46 milliards d'euros en 2014, soit plus de 2 % du PIB), les auteurs du rapport ont soumis 41 mesures concrètes qui devraient permettre « d'économiser environ 4 milliards d'euros par an ».Pour les étudiants : rattachement au foyer fiscal des parents ou APLQu'un enfant soit rattaché ou non au foyer fiscal de ses parents, il peut bénéficier des aides personnelles au logement (APL). Il peut continuer à être rattaché au foyer fiscal de ses parents jusqu'à l'année de ses 21 ans, ou celle de ses 25 ans s'il est étudiant. Si les parents ne le rattachent plus, ils peuvent déduire l'aide qu'ils lui apportent, qu'il s'agisse d'une véritable pension alimentaire versée en argent ou d'une aide en nature.Lire aussi : Impôt sur le revenu : faut-il rattacher son enfant majeur ou déduire une pension ?Si les parents continuent à rattacher leur enfant à leur foyer fiscal, ils profitent alors des avantages liés au fait d'avoir des « enfants à charge ». Ils réalisent par exemple une économie d'impôt grâce à la prise en compte des demi-parts liées aux enfants (via le quotient familial). En contrepartie, si leur enfant a des revenus imposables, les parents doivent les ajouter aux leurs.Mais le rapport d'inspection publié jeudi préconise que chaque famille choisisse « entre la perception de l'aide personnelle ou le bénéfice du quotient familial ». Une mesure qui « dégagerait 400 millions d'euros d'économies dès la deuxième année ». Les trois corps d'inspection font remarquer que « le choix du versement d'une pension plutôt que du rattachement fiscal peut d'ores et déjà se révéler plus avantageux pour certaines familles ». En effet, depuis deux ans, l'économie d'impôt apportée par la prise en compte des demi-parts liées aux enfants a été significativement rabotée.Lire aussi : Supprimer les APL pour les étudiants non-boursiers, mauvaise idée ?Cette proposition a fait bondir l'UNEF, premier syndicat étudiant, selon qui elle « pénaliserait en premier lieu les étudiants des classes moyennes, pour qui le cumul des APL et de la réduction d'impôt dont bénéficient leurs parents est une condition indispensable pour le financement des études ».Une telle proposition n'est en fait pas nouvelle, elle était déjà évoquée dans un rapport de 2012 de l'IGAS. L'Inspection générale des affaires sociales affirmait alors que plus des deux tiers des étudiants allocataires faisaient bénéficier leur famille de ces avantages fiscaux. Une situation qui pose des « questions de principe » selon l'inspection puisque « la solidarité nationale soutient deux fois la même charge » (APL et avantage fiscal), sans que les revenus viennent jouer. Dans son rapport, elle recommandait déjà d'exclure la possibilité de cumuler les avantages, sauf pour les boursiers et pour les étudiants obligés de s'installer dans une autre ville pour leurs études.Des critères d'attribution selon le loyer et la superficieLe rapport propose de renforcer plusieurs critères permettant d'être éligible aux APL. Ainsi pourraient devenir inéligibles aux aides les logements dépassant un certain niveau de loyer au mètre carré (qui reste à définir par zone) ou de superficie.Il précise :« Ces mesures visent à lutter contre la sous-occupation et les loyers élevés, à éviter que les aides ne viennent solvabiliser le choix d'un logement plus spacieux que nécessaire au vu de la taille du ménage ou dans une localisation excessivement coûteuse, ainsi qu'à lutter contre les revenus non pris en compte dans le calcul de l'aide et qui seuls permettent de payer des loyers très élevés.  »La Mission d'évaluation de la politique du logement prend exemple sur le Royaume-Uni, où « l'attribution de l'aide personnelle est soumise non seulement à une condition de ressources (comme en France), mais également à une condition de patrimoine » et seulement si « le logement occupé ne dépasse pas une certaine taille ».L'argumentaire des auteurs du rapport repose notamment sur le fait que les parents continuent parfois à occuper le même logement après le départ de leurs enfants tout en bénéficiant d'aides pour un appartement devenu « trop spacieux ».Création d'une condition de patrimoineD'après le rapport, les ménages disposant d'un certain niveau de patrimoine pourraient eux aussi se voir sortir de la liste des bénéficiaires des aides personnelles au logement. La création d'une condition de patrimoine, en établissant un seuil du patrimoine financier à ne pas dépasser pour être éligible aux aides, pourrait concerner 6 % des locataires bénéficiaires si le seuil était fixé à 45 000 euros et 4 % s'il était fixé à 75 000 euros.Ce resserrement des critères permettrait d'exclure des aides des ménages actuellement bénéficiaires. Le rapport propose ainsi de ne l'appliquer qu'aux nouveaux bénéficiaires pour ensuite le généraliser à l'ensemble des allocataires d'ici 2017. Ces mesures permettraient d'économiser jusqu'à 341 millions d'euros en 2017.D'autres mesures techniquesParmi les 41 propositions, les rapporteurs relancent aussi l'idée qui consisterait à « modifier le dispositif actuel » de l'aide personnalisée au logement (APL) accession, ce dispositif qui aide des ménages modestes à devenir propriétaires, « pour que l'aide ne se déclenche qu'en cas de difficulté financière du ménage ». Fin 2014, les députés avaient obtenu le report d'un an de la réforme de l'APL accession, que le gouvernement voulait fortement restreindre dans le projet de budget 2015.Pour le volet de la lutte contre les fraudes, la mission propose d'améliorer l'estimation des fraudes, les procédures et les méthodes de détection ainsi que de renforcer les sanctions applicables par les Caisses d'allocations familiales (CAF).Lire l'analyse (édition abonnés) : Un rapport pour rendre plus efficace la politique du logementLes DécodeursJournaliste au Monde Eugénie Dumas Eugénie DumasJournaliste au Monde 10.02.2015 à 12h56 • Mis à jour le10.02.2015 à 15h41 | Mattea Battaglia La sanction a été prononcée le 5 février : quatre mois de prison avec sursis contre une mère de famille pour l’absentéisme scolaire de son fils, un collégien d’Escaudain (Nord). Depuis, l’information a été reprise en boucle par les médias. Et pourtant, la raison invoquée par la justice dépasse la simple question de la présence - ou non - à l’école. « La condamnation est intervenue sur la base de la soustraction d’un parent à ses obligations légales au point de compromettre gravement la santé, la sécurité, la moralité ou l’éducation de l’enfant », explique l’avocate Valérie Piau. En droit, elle aurait donc pu être plus sévère : l’article 227-17 du Code pénal prévoit jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende. Il n’empêche, ces quatre mois de sursis à l’encontre d’une mère dont l’enfant n’a pratiquement pas mis les pieds dans son collège en 2012-2013, récidivant en 2013-2014 alors qu’il redoublait sa 6e, ont troublé l’opinion.Au ministère de l’éducation nationale, on a d’abord évoqué « un fait sans précédent », avant de faire machine arrière. « Un premier cas a été rapporté il y a cinq ans », reconnaissait-on mardi matin dans l’entourage de la ministre, Najat Vallaud-Belkacem. « C’est beaucoup d’honneur que nous a fait l’éducation nationale, glisse le procureur de la République de Valenciennes, François Pérain, avant sa conférence de presse ce 10 février à midi. Nous avons quatre à cinq condamnations de ce genre par an, ici, et je doute que Valenciennes soit une exception ». La précédente affaire médiatisée remonte à mai 2010, quand une peine de deux mois de prison avec sursis avait été prononcée à l’encontre d’une mère de famille de Chauny (Aisne), pour l’absentéisme répété de ses deux filles. Agées de 14 et 15 ans, ces collégiennes avait manqué 279 demi-journées de cours pour l’une, et 94 pour l’autre, durant l’année scolaire 2008-2009. Le collégien d’Escaudain a, lui, manqué 79 demi-journées rien que pour le premier trimestre de sa 6e redoublée, selon le parquet de Valenciennes.Bronchites récurrentesL’avocate Valérie Piau n’a pas, elle non plus, d’autres exemples en tête. « L’obligation scolaire porte de 6 à 16 ans, rappelle cette spécialiste du droit de l’éducation, mais c’est très rare d’en arriver au pénal en cas d’absentéisme, car l’institution prévoit d’abord de convoquer les parents, avec mise en demeure et parfois aussi signalement auprès des services sociaux. Ces étapes, qui ont valeur d’alerte, conduisent la plupart du temps à une régularisation de la situation ». Dans le cas d’Escaudain, ces étapes n’ont pas été brûlées, mais elles se sont révélées infructueuses, assure le procureur. La mère du collégien aurait refusé tout contact avec l’éducation nationale, ne répondant ni aux propositions des services éducatifs – suivi d’un atelier de parentalité – ni même aux injonctions. Entendue plusieurs fois par la police, elle aurait invoqué les bronchites récurrentes de son fils, un motif invalidé par le rapport des services médicaux. Le 5 février, elle n’était pas présente lors de son procès.Rares en France, les peines de prison pour cause d’absentéisme sont beaucoup plus fréquentes en Grande-Bretagne mais n’ont pas fait leurs preuves : au cours des années 2000, 133 parents d’élèves ont été emprisonnés… sans pour autant freiner le phénomène. Au contraire, le taux d’absentéisme a, dans le même temps, augmenté de 0,7 à 1 %.Absentéisme scolaire : de 3 % à 15 % des élèves concernésL’éducation nationale entend par absentéisme quatre demi-journées d’absence non justifiée au cours d’un même mois. En primaire, le phénomène est marginal. Il est plus élevé au collège – 3 % environ –, plus fort en lycée général et technologique – 7 % –, et bien plus significatif encore dans la voie professionnelle – près de 15 %.À peine élue en 2012, la gauche avait pris ses distances à l’égard de la législation précédente, autrement dit la loi du 28 septembre 2010 – dite loi Eric Ciotti – et le dispositif mis en place à l’initiative du député (UMP) et président du Conseil général des Alpes-Maritimes. Celui-ci prévoyait, après convocation des parents et avertissement, que l’inspection d’académie puisse demander la suspension partielle des allocations à la Caisse nationale d’allocations familiales – ce qui fut le cas, entre janvier 2011 et janvier 2013 (date de l’abrogation de la loi Ciotti) pour 950 familles environ.La nouvelle procédure, publiée au Bulletin officiel le 1er janvier 2015, mise quant à elle sur « l’accompagnement et l’écoute des jeunes ». « Quelles que soient les origines du phénomène, peut-on lire dans la circulaire, il appartient à l’institution scolaire de mettre en œuvre tous les moyens pédagogiques, éducatifs et de soutien des parents à sa disposition pour favoriser le retour de l’assiduité de l’élève. » Mattea BattagliaJournaliste au Monde 10.02.2015 à 11h40 • Mis à jour le 10.02.2015 à 15h59Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/02/10/apb-2015-quand-etudier-a-l-universite-est-le-premier-choix_4573441_4401467.html"data-title="APB 2015 : ces lycéens qui ne regrettent pas d’avoir mis l’université en premier choix"data-picture="http://s1.lemde.fr/image/2015/02/10/400x300/4573655_7_0c6c_les-universites-francaises-proposent-elles-a_0696dc94a4d4d076715f2edf8e6497c5.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/02/10/apb-2015-quand-etudier-a-l-universite-est-le-premier-choix_4573441_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" L’université est souvent présentée comme un choix par défaut. D’après la dernière session d’inscriptions post-bac, 63 % des bacheliers ont rejoint l’université, alors qu’ils n’étaient qu’un tiers à l’avoir demandée en premier vœu. Parmi ce tiers, des étudiants revendiquent cette décision et ne la regrettent pas. C’est le cas de Baptiste Laget. Lorsqu’il était en terminale au lycée Lakanal de Sceaux (92), ses professeurs lui « vantaient souvent les mérites des classes préparatoires », se souvient-il. Etant donné son bon niveau en sciences – il a même frôlé la mention très bien au bac –, il avait toutes ses chances d’être reçu. Par prudence, il s’était aussi renseigné sur les licences. « Lors des journées portes ouvertes de l’université Paris-Sud, j’ai rencontré des enseignants passionnants aux CV prestigieux, et qui savaient se rendre disponibles. Quand j’ai su qu’ils donnaient des cours en première année, je me suis dit qu’il était plutôt là pour moi, le cursus d’excellence », raconte-t-il. La veille de la clôture des inscriptions sur la plateforme APB, le jeune homme a reclassé tous ses choix au profit d’une licence dans cette faculté. Depuis, il a évolué vers un master d’informatique.APB 2015 : tour d’horizon des licences les plus sélectives« J’aimais beaucoup le côté expérimental de la physique en terminale. Or cette matière prend un tour plus mathématique après le bac, ce qui ne me plaisait pas. Si j’avais été en prépa, j’aurais perdu une année », estime-t-il. Grâce à un « jeu d’options » au fil de la licence, il a pu se « réorienter vers l’informatique sans vivre cela comme un échec ». Le choix de l’autonomieBaptiste Laget assure avoir toujours bénéficié de bonnes conditions de travail, dans des classes de trente élèves maximum, et il a mis à profit son temps libre pour s’investir dans une fédération de son campus, avant d’en être élu vice-président. Etudiante en deuxième année de lettres modernes à la faculté d’Angers, Maurine Péron est, elle aussi, vice-présidente d’une association, et se félicite d’avoir pu y acquérir une « formation citoyenne ». « L’université apporte une véritable ouverture d’esprit. Si elle connaît aujourd’hui des difficultés budgétaires, elle reste un pilier de l’enseignement supérieur, qui fait ses preuves depuis longtemps », dit-elle. Parce qu’elle brigue le concours de professeur des écoles, elle estime qu’une classe préparatoire n’aurait « rien apporté à son projet ». Et la faculté lui permet de travailler en parallèle en centre de loisirs, pour financer ses études et se forger une expérience de terrain en éducation.En se renseignant sur les premiers cycles proposés dans sa région, Erika Bayard a, quant à elle, découvert la licence en humanités de l’université de Strasbourg, un tout nouveau cursus alliant histoire, langues, lettres et philosophie. L’idéal, à ses yeux, pour concilier l’autonomie de l’université et la pluridisciplinarité d’ordinaire réservée aux prépas. La jeune femme se dit agréablement surprise par la qualité de l’enseignement : « Nous partageons des cours avec d’autres licences, tout en suivant des travaux dirigés spécifiques, ce qui crée une petite promotion de vingt personnes. »Des programmes originauxSi l’université recèle des pépites, encore faut-il les repérer dans un dédale de formations. Le ministère de l’enseignement supérieur a certes entrepris de simplifier les intitulés de licence et de master, mais certaines options restent méconnues, comme les parcours internationaux. Bonne élève au lycée, Alice Cros voulait mettre l’accent sur l’anglais et l’italien après son bac. Elle a donc demandé en priorité une licence de langues étrangères appliquées (LEA). Ce n’est qu’une fois admise à Lyon-II qu’elle a entendu parler du programme Minerve. Un parcours composé de conférences et de travaux dirigés plus pointus, à suivre en complément des cours obligatoires. « J’y suis arrivée complètement par hasard. L’ambiance de la licence n’était pas très motivante. Au contraire, Minerve a fait monter mon niveau d’italien en flèche et m’a permis d’acquérir des bases en économie. Des professeurs très reconnus sont venus traiter de questions aussi différentes que la crise financière de 2008 ou le genre dans la constitution italienne. » Depuis, elle a intégré un master sélectif en affaires européennes à la Sorbonne.Mûrir son orientationPour mettre au clair son orientation, les journées d’immersion organisées à l’intention des lycéens sont précieuses. Aujourd’hui en droit à l’université de Cergy-Pontoise, Camille Tournant avait hésité entre cette option et un cursus en langues. En rencontrant des étudiants de chaque filière et en assistant à quelques cours pendant les vacances de février, elle a pu arrêter son choix : « Ces journées m’ont permis de voir concrètement à quoi les cursus correspondaient et d’arriver plus confiante le jour de la rentrée. » Un atout dans une discipline comme le droit qui attire nombre de bacheliers alors qu’elle est très peu abordée au lycée.Idem en psychologie, une licence très courue. « Il y a beaucoup à apprendre et la première année est très théorique. Mais peu à peu, on affine ses méthodes de travail et on gagne en efficacité », assure Virginie Bergia, entrée à Paris-Descartes après un bac en sciences et technologies de la santé et du social (ST2S). « Je faisais partie des meilleurs élèves de ma classe en terminale et mes professeurs me soutenaient dans le choix d’une licence. Mais lors des journées portes ouvertes à l’université, on nous a prévenus qu’il n’y avait que 5 % de chances d’arriver à bac +5 après une filière technologique comme la mienne. » Virginie Bergia a néanmoins tenu son pari, puisqu’elle a accédé sans trébucher à un master professionnel en développement de l’enfant et de l’adolescent.Toutes les infos sur l’orientation post-bac sur notre rubrique www.lemonde.fr/apbAurélie Djavadi width="314" height="157" alt="Comment bien réviser ? " src="http://s2.lemde.fr/image/2015/02/09/314x157/4572928_3_8da9_comment-bien-reviser_b8e375a1dbe56396391e30543162f32b.jpg" « Rater son bac blanc peut être salvateur » Capacité limitée ou vraie sélection : certaines filières de l’université sont difficiles d’accès. width="314" height="157" alt="Selon une étude de l'éducation nationale, les élèves ratent en moyenne 5,4 % d'heures de cours par an du fait de leurs absences, tous motifs confondus." src="http://s1.lemde.fr/image/2015/02/09/314x157/4573121_3_3fb4_selon-une-etude-de-l-education-nationale-les-e_f3c40a301f5134fca44dc1056547e3f3.jpg" Absentéisme scolaire : une mère condamnée à quatre mois de prison avec sursis Les points communs et les différences entre Paris et les neuf autres instituts de sciences politiques. width="314" height="157" alt="Extrait de la vidéo" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/02/09/314x157/4573000_3_b1a3_extrait-de-la-video_4e5d4b6a0b707d1660fc12bff4bd2a29.png" Au lycée, un cours pour démonter les théories du complot 10.02.2015 à 05h23 • Mis à jour le10.02.2015 à 18h10 L'essentielEn deuxième semaine du procès du Carlton, Dominique Strauss-Kahn, accusé de « proxénétisme aggravé », a témoigné à la barre.« Je n'ai commis ni crime, ni délit », a affirmé l'ancien directeur du FMI dans une lettre lue par le président du tribunal.M. Strauss-Kahn a toujours affirmé qu'il ignorait que ses partenaires sexuelles étaient des prostituées, bien que les juges estiment qu'il était était « le pivot central » et le « bénéficiaire, parfois exclusif, des rencontres sexuelles. » Suivez le procès du Carlton en direct :Appelé à la barre mardi 10 février, Dominique Strauss-Kahn, au cœur de l'affaire jugée depuis un peu plus d'une semaine au tribunal correctionnel de Lille, a dû se défendre de l'accusation de « proxénétisme aggravé ».L'ex-ministre n'a cessé d'affirmer depuis le début du procès qu'il ignorait que ses partenaires sexuelles étaient des prostituées. L'ancien directeur général du FMI, vêtu d'un costume sombre et d'une cravate grise, l'a répété, de manière calme et posée, mardi devant le tribunal correctionnel. « Ce n'est pas la conception des relations sexuelles que j'ai de le faire avec des prostituées, a-t-il précisé. Ça ne me plaît pas, parce que j'aime que ce soit la fête. »« Quand on lit l'ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel, on a l'impression d'une activité frénétique où tout le monde ne fait que ça », a-t-il déclaré à la barre. « Il n'y a pas eu cette activité débridée qui semble apparaître à la lecture de l'ordonnance », a-t-il assuré, soulignant que les juges d'instruction lui reprochaient une douzaine de rencontres sur trois ans, soit environ quatre par an.« Je n'ai commis ni crime, ni délit », a également écrit Dominique Strauss-Kahn, dans une lettre lue mardi par le président du tribunal. Le texte a été remis aux experts psychiatriques par l'ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI) en personne, qui a refusé l'expertise psychiatrique ordonnée. A l'époque, est-il expliqué dans la lettre, il avait le sentiment qu'elle ne contribuerait pas à la manifestation de la vérité et il avait la « certitude » que ses propos, tronqués, se retrouveraient « inévitablement » dans la presse, une fois qu'ils seraient versés au dossier.« LE PIVOT CENTRAL »Dominique Strauss-Kahn est accusé d'avoir été le principal bénéficiaire des « soirées libertines » qui se seraient tenues à Lille, Washington ou Paris. Selon les juges, il était « le pivot central » et le « bénéficiaire, parfois exclusif, des rencontres sexuelles » ; ce qui lui a valu d'être mis en examen le 26 mars 2012, pour « proxénétisme aggravé commis en bande organisée », un motif plus tard requalifié pour enlever le terme de « bande organisée ».Sur ces accusations, pour lesquelles il encourt dix ans de prison et 1,5 million d'euros d'amende, Dominique Strauss-Kahn a redit mardi qu'il « ne [s]'estime en rien organisateur de ces soirées », indiquant s'être toujours « considéré invité par [son ami] Fabrice Paszkowski ». Lire notre décryptage : Cinq questions sur le procès de l'affaire du Carlton où va comparaître DSK« JE ME SUIS SENTIE COMME UN OBJET »Mounia, ex-prostituée qui a participé à l'une de ces soirées à l'hôtel Murano, à Paris, a déclaré que, pour elle, il était évident que « tout le monde était au courant », parlant du « rapport de force » que l'ancien patron du FMI lui aurait imposé, mais auquel elle a consenti par besoin d'argent. « Je n'avais pas l'habitude de ces pratiques-là », a-t-elle ajouté, évoquant des pratiques « contre-nature », mais reconnaissant qu'elle ne les avait pas explicitement refusées. « Je me suis sentie comme un objet, comme une chose. »Lire la synthèse : Après une semaine d'audience, les visages et les figures du procès du CarltonPlusieurs coprévenus interrogés mardi se sont défendus de tout proxénétisme. « Je n'ai jamais eu le sentiment de commettre des actes répréhensibles », a ainsi déclaré Fabrice Paszkowski, ex-gérant d'une société de matériel médical et logisticien présumé des soirées.Lire aussi : DSK au centre du procès du Carlton 09.02.2015 à 20h05 • Mis à jour le09.02.2015 à 20h34 | Eric Nunès Lundi 9 février a pu ressembler à une journée de calvaire automobile du nord au sud de l'Hexagone. « Un gigantesque bordel », nous résume un policier chargé du contrôle routier francilien. A Paris, Tarbes, Bordeaux, Marseille ou Nancy, des centaines de voitures-écoles ont ralenti dès le matin des axes majeurs de circulation par des opérations « escargot ». Des actions en forme d'avertissement des professionnels de la formation routière avant l'examen de la réforme du permis de conduire, cette semaine à l'Assemblée nationale, avec la loi Macron. A Paris, le point de ralliement de plusieurs cortèges est fixé place Vauban, dans le 7e arrondissement.Lire nos explications : Pourquoi les moniteurs d'auto-école protestent contre la loi Macron« DES CONSÉQUENCES EN TERMES DE MORTALITÉ ROUTIÈRE »C'est en rang par deux et au pas que des Renault Clio sont passées devant l'Ecole militaire vers 13 heures. Sur la lunette arrière de l'une d'elles, la photographie d'un cercueil en forme de voiture, accompagnée de cette légende : « La sécurité routière vue par Macron. » Alors que la mortalité routière est à nouveau en hausse depuis un an, « le texte tel qu'il est rédigé aura des conséquences en termes de mortalité sur la route et cela sera la responsabilité de M. Macron », prévient Jean-Pierre Lemonnier, secrétaire général du syndicat Unidec.Côté gouvernement, le premier ministre, Manuel Valls, a estimé sur Europe 1, que le projet du gouvernement porterait « un coup de jeune » au permis de conduire, et qu'il permettrait d'en réduire « le coût » et « les délais » d'obtention.« Le projet du gouvernement est une déréglementation complète de la profession », riposte Thibault Droinet, moniteur parisien et vice-président du syndicat UNIC. Le texte prévoit par exemple que certaines formalités ou exercices puissent se faire à distance, via Internet, comme l'apprentissage du code ou l'évaluation préalable du futur élève. « Qu'est-ce qui garantira que c'est bien la personne qui se présente à l'école qui a effectué le test ? Sur quel type de données allons-nous donc proposer une formation adaptée ? », interroge Frédric Maus, patron de l'Institut de pédagogie routière à Amiens.Quant aux leçons en ligne, « c'est signer la ruine des auto-écoles, poursuit M. Maus. Nous vivons parce que nous proposons des forfaits qui comprennent plusieurs prestations. S'il ne nous reste que la conduite, nous ne gagnons presque rien : 3 euros de l'heure, assure-t-il. On veut tuer notre métier ou, au mieux, en faire une profession de smicard », dénonce Atika Boudriche, gérante d'une école à Sannois (Val-d'Oise).MARGES RÉDUITESD'autres raisons exaspèrent les gérants d'auto-écoles qui redoutent de voir leur marge se réduire comme peau de chagrin : la fin d'un plancher minimal de vingt heures de conduite ou la concurrence de la location de véhicules à double pédalier. « Les moniteurs qui accompagnent nos élèves ont une formation de huit mois, ils sont diplômés, nos écoles sont agréées et cela a un coût que les loueurs n'ont pas à assumer. C'est de la concurrence déloyale ! ». « Sous couvert de créer des emplois, le gouvernement va en détruire d'autres », se désole Grégory Nicola, moniteur à Chambly (Oise). En début d'après-midi, la place Vauban, d'habitude endormie, est bondée. « Je suis pris par un con par Macron », arbore une Renault grise. Pour convaincre de la justesse de leurs revendications, les moniteurs soulignent une fois encore les conséquences d'une formation à bas prix en matière de sécurité routière. « Faciliter l'accès aux permis aura des conséquences sur la route : davantage d'accidents, de blessés, de morts », prophétise Grégory Nicola.« Ultimement, ce sont les conducteurs qui feront les frais de cette réforme Macron, déclare Jean-Pierre Lemonnier. A la hausse de l'accidentologie routière succéderont plus de contrôles et de radars. De la répression en somme alors que nous offrons un moyen de lutter contre les risques de la route, par l'éducation. »Lire : Pourquoi les patrons d'auto-écoles protestent contre la loi MacronEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 09.02.2015 à 18h42 • Mis à jour le 10.02.2015 à 12h32Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/02/09/comment-faire-son-choix-entre-sciences-po-et-les-neuf-iep-regionaux_4573090_4401467.html"data-title="Comment faire son choix entre Sciences Po et les neuf IEP régionaux"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/02/09/400x300/4573106_7_55ab_a-l-entree-de-sciences-po-paris_00a3f2bc45cd69249949e872cf7d9e56.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/02/09/comment-faire-son-choix-entre-sciences-po-et-les-neuf-iep-regionaux_4573090_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Les instituts d’études politiques (IEP) des régions sont-ils à considérer comme des répliques miniatures de Sciences Po Paris ? L’étudiante Constance Lenoir, 19 ans, qualifie l’établissement parisien d’« énorme ». Bien plus grand que les IEP d’Aix-en-Provence, Bordeaux, Grenoble, Lille, Lyon, Rennes, Saint-Germain-en-Laye, Strasbourg et Toulouse. « Sciences Po Paris est un peu l’école des superlatifs », s’amuse Laurent Berthet, auteur de nombreux ouvrages sur les IEP et directeur de Climax, une prépa privée aux concours des établissements en question. « Elle a plus d’argent, plus de partenariats, plus de masters, plus de professeurs et plus d’élèves que les IEP régionaux. »Une affirmation que Françoise Mélonio, directrice des études à Sciences Po Paris, ne dément pas : « Avec 13 000 étudiants, notre offre est forcément plus variée. » Elle cite les 400 partenariats de l’école avec des établissements étrangers, contre une centaine en moyenne dans chacun des autres IEP. « Nous avons de l’avance sur eux en matière d’internationalisation. Et nous accueillons 46 % d’élèves ayant une autre nationalité que la citoyenneté française»», indique Mme Mélonio.L’IEP de Paris et ses neuf concurrents régionaux ont cependant de nombreux points communs. A commencer par le profil des étudiants qu’ils recrutent. « Nous nous adressons tous à des élèves sérieux, avec une culture générale solide, majoritairement issus de baccalauréats scientifiques », explique Patrick Le Floch, directeur de l’IEP de Rennes. Les cursus se ressemblent a priori : « Trois années généralistes, dont une à l’étranger, et deux années de spécialisation dans les affaires publiques, les relations internationales, la communication, le management ou le droit », précise Franck Biglione, directeur des études à l’IEP d’Aix-en-Provence. « Ce sont tous des parcours d’excellence, extrêmement sélectifs, avec seulement 5 % à 15 % des candidats reçus aux concours », ajoute Laurent Berthet. A ses yeux, il est clair que Sciences Po Paris fait de l’ombre aux IEP de régions.« Mixité sociale »De fait, plus on s’éloigne de la capitale, plus les IEP perdent en attractivité. Sans surprise, celui de Lille, à une heure de Paris en train, est le deuxième plus demandé, « même s’il vaut bien les autres », dit M. Berthet. Une place que pourrait bientôt rafler l’IEP de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), le dernier-né, ouvert à la rentrée 2014. Pour attirer les étudiants, il joue la carte de sa proximité avec Paris et avec le monde de la recherche. L’établissement a signé un partenariat avec les universités de Cergy-Pontoise (UCP) et de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ). Ces dernières accueilleront les élèves de l’IEP en cinquième année, au sein de leurs meilleurs masters. « Ils en sortiront avec un double diplôme », indique Céline Braconnier, directrice de l’IEP de Saint-Germain-en-Laye. Elle voit dans cette passerelle un moyen de « favoriser la mixité sociale » et de se démarquer.Chaque IEP cultive sa spécificité. Ici, on met l’accent sur le monde de la recherche. Là, sur le monde de l’entreprise. Ainsi, l’IEP de Rennes mise beaucoup sur l’alternance. « La plupart de nos masters peuvent se faire en contrat d’apprentissage, un moyen efficace de favoriser l’insertion professionnelle de nos étudiants », explique le directeur de l’établissement, Patrick Le Floch. Il signale par ailleurs que son école reçoit 40 % de boursiers, presque autant qu’à l’université.L’IEP de Strasbourg, lui, met en avant son emplacement géographique exceptionnel, à deux pas des institutions européennes. Un voisinage bienvenu pour des étudiants qui se préparent à des carrières dans la fonction publique internationale. « Nous entretenons des relations privilégiées avec ces institutions », souligne Sylvain Schirmann, directeur de l’école. Il organise tous les ans une semaine de simulation de débats au Parlement européen. L’occasion pour les élèves « d’assister à des conférences données par d’éminents spécialistes », mais aussi d’élargir leurs réseaux professionnels. Plus de 150 diplômés de l’IEP de Strasbourg travaillent dans les institutions européennes et d’autres au sein de lobbies à Bruxelles, indique M. Schirmann.Plus loin que l’EuropeCertains IEP visent plus loin que l’Europe. C’est le cas de Sciences Po Lyon. L’école propose à ses élèves de se spécialiser sur une région du monde pendant les deux premières années d’études, par le biais d’un diplôme d’établissement. « En plus du cursus généraliste, nos étudiants ont la possibilité de se former à l’histoire de l’Europe, de l’Asie, du monde arabe, de l’Amérique latine, des Etats-Unis ou de l’Afrique subsaharienne », explique la responsable des études, Laure Chebbah-Malicet, qui souligne que plus de 85 % des élèves prennent cette option.L’IEP d’Aix-en-Provence, de son côté, offre un cursus franco-russe. Les élèves choisissant ce parcours font des allers-retours entre Sciences Po et l’université Migsu, à Moscou, pendant leurs trois dernières années d’études. Le même principe vaut pour le cursus franco-allemand, en lien avec l’université de Fribourg-en-Brisgau (Bade-Wurtemberg). L’IEP d’Aix-en-Provence n’est pas le seul à envoyer plusieurs de ses élèves outre-Rhin. Lille a conclu un partenariat similaire avec l’université de Münster (Rhénanie-du-Nord-Westphalie) et Rennes avec l’université catholique d’Eichstätt-Ingolstadt (Bavière).Quant aux étudiants de Grenoble et de Bordeaux, ils s’envolent pour l’étranger un an plus tôt que leurs camarades des autres IEP. « Ils partent en deuxième année et rentrent en troisième année, ce qui leur permet d’être en France pour faire leurs choix de masters. Ils peuvent ainsi rencontrer leurs futurs professeurs et se renseigner sur les différentes spécialisations dans de meilleures conditions », estime Jean-Charles Froment, directeur de Sciences Po Grenoble.Au-delà des spécificités évoquées, les IEP se distinguent, dans leur cursus, sous d’autres aspects à examiner de près. Et au final, le choix entre Sciences Po et les neuf IEP de province dépend, outre les considérations géographiques, des profils et des envies professionnelles de chacun.Emma Paoli width="314" height="157" alt="Comment bien réviser ? " src="http://s2.lemde.fr/image/2015/02/09/314x157/4572928_3_8da9_comment-bien-reviser_b8e375a1dbe56396391e30543162f32b.jpg" « Rater son bac blanc peut être salvateur » Capacité limitée ou vraie sélection : certaines filières de l’université sont difficiles d’accès. width="314" height="157" alt="Les universités françaises proposent elles aussi des cursus d'excellence. Témoignages. AFP PHOTO / REMY GABALDA" src="http://s2.lemde.fr/image/2015/02/10/314x157/4573655_3_55fa_les-universites-francaises-proposent-elles-a_ded982c46c508de57e9602db79a4199e.jpg" Ils ont choisi d'étudier à l'université La décision est sans précédent, aucune condamnation pour absentéisme scolaire n'étant à ce jour connue du service de presse du ministère de l'éducation nationale. width="314" height="157" alt="Extrait de la vidéo" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/02/09/314x157/4573000_3_b1a3_extrait-de-la-video_4e5d4b6a0b707d1660fc12bff4bd2a29.png" Au lycée, un cours pour démonter les théories du complot 09.02.2015 à 17h24 • Mis à jour le09.02.2015 à 19h29 Plus de 20 migrants sont morts de froid sur une embarcation qui a été secourue dans la nuit de dimanche à lundi par des gardes-côtes italiens, a annoncé lundi 9 février une source médicale. Une centaine de survivants, dont certains hospitalisés pour hypothermie, ont été transférés sur l'île italienne de Lampedusa.Lire : La traversée de la Méditerranée, « route la plus mortelle du monde »ORIGINAIRES D'ERYTHRÉE ET DE SYRIEL'alerte avait été donnée dimanche après-midi par les migrants à l'aide d'un téléphone satellitaire. Le centre opérationnel des gardes-côtes a dépêché sur place deux navires marchands qui se trouvaient dans la zone, ainsi que deux vedettes parties de Lampedusa.Lundi matin, les gardes-côtes avaient évoqué un premier bilan de 7 morts. Selon les médias italiens, le total des morts pourrait atteindre 25 à 27 migrants.Les migrants vers l'Italie, qui partent généralement de la Libye, sont actuellement pour la plupart originaires d'Erythrée et de Syrie, ainsi que des pays les plus pauvres d'Afrique subsaharienne. Des milliers d'entre eux ont trouvé la mort en tentant la traversée dans des embarcations de fortune surchargées. Bertrand Bissuel Y a-t-il un lien entre la réforme de la justice du travail, prévue par la loi Macron, et les précédentes activités professionnelles du ministre de l’économie dans le monde de la finance ? Plusieurs conseillers prud’hommes parisiens se posent cette question, plutôt inattendue, en exhumant un dossier hors du commun, jamais médiatisé jusqu’à présent et qui n’est toujours pas clos. Il concerne le groupe Rothschild, dans lequel M. Macron a travaillé, et qui a valu à deux entités de la banque d’affaires d’être condamnées solidairement à verser une somme colossale à une ex-cadre supérieure : quelque 3,1 millions d’euros.Des conseillers prud’homaux suspendent leurs audiences pour dénoncer la loi MacronExceptionnel du fait de sa sévérité, ce jugement a été rendu en janvier 2012, à une époque où M. Macron était associé-gérant chez Rothschild & Cie. Du coup, des juges prud’homaux avancent l’hypothèse que l’actuel locataire de Bercy a forcément été mis au courant de cette décision, restée en travers de la gorge de son ex-employeur. Et que c’est peut-être l’une des raisons qui l’a amenées à ajouter, durant l’automne 2014 et contre toute attente, un volet sur les juridictions du travail dans son projet de loi.« C’est vrai que cette idée nous a traversé l’esprit, confie, sous le sceau de l’anonymat, un juge prud’homal, issu du collège employeur. L’un de mes pairs m’a dit : “Macron ne nous aime pas à cause de cette affaire.” » « Grotesque », rétorque-t-on à Bercy. A la mi-octobre 2014, M. Macron avait justifié l’inclusion dans son texte de dispositions sur les prud’hommes en mettant en avant leur lenteur, qui nuit aux salariés comme aux patrons. Dans l’entourage de la garde des sceaux, on ajoute que les ministères de la justice et du travail réfléchissaient déjà sur le sujet et que le « véhicule législatif » piloté par M. Macron a permis d’« accélérer » le processus.« Absence d’honnêteté », « déloyauté »On est donc bien loin de ce conflit du travail chez Rothschild. Pourquoi a-t-il laissé un souvenir chez vivace chez certains juges prud’homaux ? Parce que les faits sortent de l’ordinaire. En 2005, Christine L. est embauchée par Rothschild & Cie gestion en qualité de « cadre hors classification » pour mettre en place une activité de gestion de plans de stock-options au profit d’entreprises cotées. Un poste haut placé, qui lui donne le titre de « directeur » au sein du département « banquiers privés ».Juste avant d’entrer en fonction, elle reçoit de l’entreprise plusieurs projets de contrats sur ses conditions d’emploi. L’un détaille – entre autres – sa rémunération, très élevée (200 000 euros bruts par an, auxquels s’ajoute un bonus dont le montant dépend de ses performances et de celles de la société). L’autre contrat évoque l’octroi d’une « prime exceptionnelle (…) au titre de l’ouverture de comptes de dirigeants et de cadres dirigeants des sociétés Carrefour et Peugeot » ; le montant de cette gratification sera fonction du « produit net bancaire » dégagé par ces comptes, sachant qu’il ne pourra excéder 4 millions d’euros – ce qui démontre, au passage, que les sommes en jeu sont susceptibles d’être très importantes.C’est sur cette prime exceptionnelle que le différend va éclater. Christine L. demande, en 2009, son dû. Prétentions abusives, rétorque sa hiérarchie : selon elle, la gratification en question était prévue par un projet de contrat qui a « avorté » et qui a été remplacé par un autre, avec des conditions de rémunération différentes. Les relations entre la salariée et la direction s’enveniment. Finalement, Rothschild & Cie gestion la licencie, début 2010, à cause de son « absence d’honnêteté » et de sa « déloyauté ».Des décisions raresLa cadre supérieure décide alors de se tourner vers le conseil des prud’hommes de Paris. Qui lui donne gain de cause sur toute la ligne. Non seulement la prime exceptionnelle évoquée dans le projet de contrat doit lui être accordée, estime la juridiction, mais la direction a, de surcroît, pris une décision irrégulière en rompant le contrat de travail « sans cause réelle et sérieuse ».La cour d’appel de Versailles a confirmé, le 5 juin 2014, le jugement de première instance. Avec des motivations assez dures pour Rothschild : l’entreprise « a entendu, de façon déloyale, ne pas porter à la connaissance de Mme Christine L. le montant exact de sa prime exceptionnelle », écrivent les magistrats. La salariée a été sanctionnée « pour avoir demandé l’exécution du contrat », ajoutent-ils. D’après l’avocat de Rothschild & Cie gestion, Me Pierre Bonneau, un pourvoi en cassation a été engagé.D’autres établissements bancaires ont été condamnés à des peines aussi lourdes, dans des litiges avec des cadres supérieurs – notamment Crédit agricole Corporate and Investment Bank, la banque d’investissement du groupe. Cependant, de tels jugements restent très rares. « Les montants peuvent paraître exagérés mais tout dépend des engagements contractuels librement souscrits entre les parties en présence », souligne une avocate, très au fait de ces dossiers.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 18.02.2015 à 16h41 • Mis à jour le18.02.2015 à 17h30 Le parquet d'Evry a décidé de classer sans suite l'enquête préliminaire pour discrimination concernant le maire de Champlan (Essonne), suspecté d'avoir refusé d'enterrer un bébé rom dans le cimetière de sa commune à la fin de décembre. L'élu a toujours nié ce refus. « Les investigations, si elles confirment un comportement parfois inadapté de différentes personnes qui sont intervenues dans la gestion de cette situation, n'ont pas permis d'établir que cette attitude ait trouvé sa source dans une volonté malveillante ou discriminatoire », a déclaré le parquet, qui avait ouvert une enquête préliminaire pour « discrimination » le 4 janvier.UNE CONSIGNE ILLÉGALE POUR LE DÉFENSEUR DES DROITSChristian Leclerc (divers droite) avait été sollicité par la famille de la petite fille, morte à deux mois de la mort subite du nourrisson. Les parents, installés dans un bidonville depuis plus d'un an, souhaitaient l'inhumer à Champlan. Mais, selon l'Association de solidarité en Essonne avec les familles roumaines et roms (ASEFRR), ils avaient essuyé un refus, jugé non justifié.Selon la loi, les maires ne peuvent s'opposer à l'inhumation du défunt dans la commune où il habitait, dans celle où il est mort, ou là où se trouve un caveau familial. S'il ne retient pas la discrimination, le parquet estime que le maire de Champlan a fait « une interprétation erronée » de la loi, et rappelle que « le maire ne pouvait refuser l'inhumation à quiconque remplit l'une des conditions ».Lire aussi : Indignation générale après le refus d’un maire d’inhumer un bébé romA la fin de janvier, le défenseur des droits, Jacques Toubon, avait estimé effectivement estimé que le maire de Champlan avait donné une consigne illégale et discriminatoire à ses services en refusant d'enterrer un bébé rom dans son cimetière. A l'époque, l'édile avait aussi justifié son refus par « le peu de places disponibles » et la « priorité donnée à ceux qui paient leurs impôts locaux ». Des propos rapportés par le journal Le Parisien qu'il n'avait pas niés, mais qu'il avait estimés « sortis de leur contexte ». Le bébé avait finalement été enterré au cimetière de Wissous, à sept kilomètres de Champlan. Les Décodeurs Un mois après les attentats commis en région parisienne, Le Monde a pris connaissance des premiers éléments de l'enquête de police. On apprend notamment que les frères Kouachi ont coordonné leurs attaques contre le siège de Charlie Hebdo avec le tueur de l'Hyper Cacher de Vincennes, Amedy Coulibaly. Retour sur les principales révélations de l'enquête.CoordinationLa nuit qui précède l'attentat contre Charlie Hebdo, vers minuit, Chérif Kouachi sort de chez lui. Les policiers ont acquis la conviction qu'il retrouve Amedy Coulibaly. Le matin, à 10h19, un peu plus d'une heure avant la tuerie dans les locaux de Charlie Hebdo, les frères Kouachi envoient un dernier SMS à Coulibaly, probablement pour l'avertir de leur départ. Le contenu de ce SMS n'est pas connu mais il a très probablement servi de « top départ » à leurs attaques..On savait que Chérif Kouachi et Amedy Coulibaly s'étaient croisés en prison, que leurs épouses étaient proches, qu'ils partageaient de nombreux amis communs. Désormais, on est certain qu'ils ont coordonné leurs attaques contre Charlie et l'Hyper Cacher. Et qu'ils se sont préparés méticuleusement. Le Monde retrace la journée du 6 janvier chez les Kouachi et les heures qui ont précédé l'assaut contre la rédaction de Charlie.Lire notre article : Une heure avant Charlie, le dernier SMSDe longs mois de préparationL'attaque du 9 janvier contre un supermarché casher de l'Est parisien n'avait rien d'un acte spontané ni d'une réponse à la tuerie de Charlie Hebdo, deux jours plus tôt. Amedy Coulibaly, 32 ans, délinquant expérimenté, a effectué plusieurs recherches sur Internet, identifiant plusieurs commerces juifs dans Paris, avant de choisir l'Hyper Cacher. Il a même vérifié les heures d'ouverture du supermarché.Depuis plusieurs mois, le tueur brouillait les pistes, utilisait plusieurs téléphones. A partir de décembre 2014, il achète armes et matériel grâce à l'aide de complices qui ont grandi avec lui dans une banlieue de l'Essonne, au sud de Paris. Les hommes de main du jeune homme ont été mis en examen en janvier. Le Monde les décrit comme des « sous-traitants » du djihadiste.Lire notre article : Amedy Coulibaly et ses « sous-traitants »Moisson d'indicesLe 7 janvier, une voiture s'encastre dans un poteau, dans le 19e arrondisssement de Paris. Les frères Kouachi sortent du véhicule, armés jusqu'aux dents. Ils prennent possession de la voiture de Patrick, un retraité de 64 ans. « Si les médias t'interrogent, tu n'as qu'à dire "Al-Qaida Yémen" ! », lancent-ils au chauffeur, avant de le laisser récupérer son chien sur la banquette arrière. Les deux frères viennent d'assassiner douze personnes au siège de Charlie Hebdo.C'est le premier acte de trois jours de cavale pour les terroristes. Derrière eux, ils laissent armes, carte d'identité et même ADN à la disposition des enquêteurs, sans jamais chercher à effacer leurs traces ni faire taire les témoins. Au contraire. Le Monde raconte cette traque, qui s'achèvera sous le feu des gendarmes du GIGN à Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne).« Zarma, c'est la guerre ! » : de Paris à Dammartin, trois jours de cavaleFilms amateurs en GoProEnfermé dans l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes à Paris, Amedy Coulibaly se filme avec une caméra GoPro, qu'il a fixée sur sa poitrine avant d'entrer dans le supermarché. Le 10 janvier, après sa mort sous les balles de la force d'intervention de la police, une autre vidéo apparaît sur le Web. Depuis son appartement, le terroriste y proclame son allégeance à l'Etat islamique (EI) et revendique les attaques. Des complices se sont ensuite chargés du montage et de la diffusion.Depuis la boîte mail de l'internaute qui l'a publiée, jusqu'aux mises en scène des djihadistes français, Le Monde est remonté aux origines de cette vidéo et raconte comment une mouvance d'activistes proche de l'organisation terroriste assure ce travail de propagande.Lire notre article : De la prise de vues à la mise en ligne, itinéraire de la vidéo de CoulibalyRetrouvez également notre grand format : « Des attentats à la marche républicaine, les cinq jours de Charlie Hebdo »Les DécodeursJournaliste au Monde 18.02.2015 à 08h44 • Mis à jour le18.02.2015 à 08h45 Après avoir été pointés du doigt par le CSA pour leur couverture des attaques terroristes de janvier, quatorze médias ont répliqué dans une lettre commune au CSA, mercredi 18 février.Lire aussi : Des médias jugent « l’information menacée » après les décisions du CSA« Les événements tragiques qui ont endeuillé la France en janvier 2015 ont frappé de stupeur les Français et le monde. Dans ces circonstances dramatiques, les médias audiovisuels français se sont efforcés d’informer au mieux leurs concitoyens, contribuant ainsi à leur mobilisation historique. Ces médias sont conscients de leurs responsabilités. Ils se sont interrogés sans relâche, pendant et après les événements.En l’absence de discussion contradictoire, le CSA a rendu une décision sans précédent, infligeant pas moins de 36 mises en demeure et mises en garde, jetant le discrédit sur le travail des rédactions de la quasi-totalité des radios et télévisions françaises publiques et privées.La liberté de la presse est un droit constitutionnel. Les journalistes ont le devoir d’informer avec rigueur et précision. Le CSA nous reproche notamment d’avoir potentiellement « attenté à l’ordre public » ou pris le risque « d’alimenter les tensions au sein de la population ». Nous le contestons.Sous le coup de ces sanctions, comment continuer à informer ? Dans quelle autre grande démocratie reproche-t-on aux médias audiovisuels de rendre compte des faits en temps réel ? Comment peut-on imaginer que le CSA veuille en 2015, renforcer encore le contrôle sur les médias audiovisuels français régulés quand l’information circule sans contrainte dans la presse écrite, sur les chaînes étrangères, tous les réseaux sociaux et les sites internet. N’est-ce pas nous placer dans une situation d’inégalité devant la loi ?Nous considérons que la décision du CSA porte en germe le danger d’une alternative : se censurer ou se voir sanctionné. Cette décision doit donc interpeller les pouvoirs publics garants de la démocratie dont la liberté d’expression est le fondement.Nous, les directrices et directeurs des rédactions de TF1, France 2, France 3, France 24, BFM-TV, i-Télé, LCI, Euronews, France Inter, France Info, RTL, Europe 1, RMC, RFI, continueront avec nos équipes, à travailler en toute indépendance et en toute responsabilité pour les millions de téléspectateurs et auditeurs qui nous font confiance chaque jour. » 18.02.2015 à 00h47 • Mis à jour le18.02.2015 à 12h17 Pointés du doigt par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) pour leur couverture des attentats en région parisienne survenus en janvier, une quinzaine de médias entendaient répliquer, mercredi 18 février, dans une lettre ouverte adressée au régulateur.Dans ce courrier, que Le Monde a pu consulter, les directeurs de l'information de TF1, France 2, France 3, France 24, BFM-TV, i-Télé, LCI, Euronews, France Inter, France Info, RTL, Europe 1, RMC et RFI jugent « l'information menacée » par les avertissements que leur a adressés, jeudi 12 février, le CSA.Lire le document intégral : « L’information menacée » : la réplique des médias mis en cause par le CSA« En l'absence de discussion contradictoire, le CSA a rendu une décision sans précédent, infligeant pas moins de 36 mises en demeure et mises en garde, jetant le discrédit sur le travail des rédactions de la quasi-totalité des radios et télévisions françaises publiques et privées », écrivent les directeurs des rédactions sanctionnées.« La liberté de la presse est un droit constitutionnel. Les journalistes ont le devoir d'informer avec rigueur et précision. Le CSA nous reproche notamment d'avoir potentiellement “attenté à l'ordre public” ou pris le risque “d'alimenter les tensions au sein de la population”. Nous le contestons. »LE PROCÈS DU TEMPS RÉELLa décision du CSA « doit donc interpeller les pouvoirs publics garants de la démocratie, dont la liberté d'expression est le fondement », ajoutent ces responsables. « Dans quelle autre grande démocratie reproche-t-on aux médias audiovisuels de rendre compte des faits en temps réel ? »« Comment peut-on imaginer que le CSA veuille en 2015 renforcer encore le contrôle sur les médias audiovisuels français régulés quand l'information circule sans contrainte dans la presse écrite, sur les chaînes étrangères, tous les réseaux sociaux et les sites Internet. N'est-ce pas nous placer dans une situation d'inégalité devant la loi ? »« Nous considérons que la décision du CSA porte en germe le danger d'une alternative : se censurer ou se voir sanctionné », avertissent ces médias, qui « continueront à travailler en toute indépendance et en toute responsabilité ». Une forme de défi, donc, alors que les mises en demeure reçues par ces médias sont synonymes de sanctions futures, si les faits sont répétés.La question d'un éventuel recours devant le Conseil d'Etat contre les décisions du CSA, qui est du ressort des directeurs de publication de ces médias, a été abordée, mais aucune décision n'a été arrêtée. En cas de recours, les procédures seront individuelles, média par média.Parmi les responsables présents mardi à TF1 figuraient Guillaume Dubois, directeur général de BFM-TV, Céline Pigalle, directrice de la rédaction d'i-Télé, Pascal Golomer, directeur délégué à l'information de France Télévisions, Catherine Nayl, directrice de l'information de TF1, et Marc Saikali, directeur de France 24.Lundi, la ministre de la culture, Fleur Pellerin, a annoncé vouloir créer un dispositif de crise pour les médias, « afin de leur donner un cadre plus clair ». Ce dispositif, actuellement en discussion au gouvernement, passerait notamment par la nomination de référents auxquels les journalistes pourraient s'adresser en cas d'événements comparables, pour obtenir ou vérifier des informations.Lire le récit : Couverture des attentats : « Que fait-on ? On met un écran noir ? » 17.02.2015 à 16h20 • Mis à jour le18.02.2015 à 14h05 | Francine Aizicovici Le dossier Goodyear Amiens Nord est loin d’être clos. Il a même été relancé, mardi 17 février au matin, par le placement en garde à vue (de 48 heures maximum) au commissariat de police d’Amiens de dix salariés licenciés et représentants CGT du personnel de cette usine, fermée depuis janvier 2014.Les salariés placés en garde à vue ont été relâchés en fin d'après-midi mardi. « Pour autant l'enquête se poursuit et ils risquent d'être reconvoqués pour de nouvelles auditions dans les semaines à venir », selon Bernard Farret, le procureur d'Amiens.Ces dix personnes ont été « auditionnées pour des faits reprochés de violence et séquestration », précise le procureur de la République d’Amiens.Tous avaient reçu une convocation, à laquelle ils se sont rendus. Le leader de la CGT chez Goodyear, Mickaël Wamen, en fait partie.Selon un communiqué de la CGT du site, cette situation intervient « dans le cadre d’une enquête judiciaire en lien direct avec l’occupation de l’usine avant le 22 janvier 2014 », date à laquelle un accord de fin de conflit avait été signé entre Goodyear Dunlop Tires France et la CGT, syndicat majoritaire sur le site.Du lundi 6 janvier 2014 au mardi 7 janvier 2014, le directeur de production, Michel Dheilly, et le directeur des ressources humaines Bernard Glesser avaient été retenus pendant 30 heures dans une salle où devait se tenir une réunion.« Acharnement »La CGT se sent trahie. Elle rappelle que l’accord de fin de conflit prévoyait que Goodyear Dunlop Tires France (GDTF) renonce à toutes les poursuites judiciaires et disciplinaires à l’encontre des salariés, du fait des actes commis à l’occasion de la restructuration et de l’occupation de l’usine.Pour la CGT, « cette façon de maintenir la pression » et cette « démonstration du fait que Goodyear ne respecte pas ses engagements » constitue un « acharnement » qu’elle entend « dénoncer ».En réalité, indique M. Ferret, « les plaintes de Goodyear en tant que personne morale ont été retirées, mais pas celles des deux directeurs », qui avaient été séquestrés.Mardi après-midi, d’ex-salariés de l’entreprise ont appelé leurs anciens collègues à un « rassemblement pacifique » devant le commissariat de police en soutien aux personnes gardées à vue. Celles-ci encourent cinq années d’emprisonnement si elles étaient condamnées pour séquestration.Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.02.2015 à 14h58 • Mis à jour le18.02.2015 à 11h22 | Gérard Davet et Fabrice Lhomme La cour d’appel de Paris a déclaré recevable, mardi 17 février, le recours en révision engagé contre la sentence arbitrale qui avait accordé, en juillet 2008, 405 millions d’euros à l’homme d’affaires Bernard Tapie, dans le cadre de son litige avec le Crédit lyonnais. Dans leur arrêt, les magistrats ordonnent la rétractation du jugement arbitral. Ils se prononceront dans un second temps, à compter du 29 septembre, sur le bien-fondé de la décision des arbitres. C’est-à-dire qu’ils indiqueront, ultérieurement, s’ils estiment sur le fond que M. Tapie a été lésé ou pas par le Crédit lyonnais.Le ministre des Finances, Michel Sapin, a « pris acte avec satisfaction » de l’arrêt de la cour : « Cet arrêt marque un tournant: en reconnaissant l'existence d'une fraude, la justice confirme le bien-fondé du choix d'attaquer cette sentence arbitrale, dans l'intérêt des contribuables », a écrit M. Sapin dans un communiqué. François Bayrou, président du MoDem, a estimé que « la cour d'appel de Paris donne raison sur toute la ligne à ceux qui, depuis des années, ont alerté l'opinion publique sur le caractère insupportable pour un Etat de droit de l'arbitrage rendu dans l'affaire Tapie en 2008 ».La décision de la cour d’appel n’implique pas, pour autant, que M. Tapie doit rendre les 405 millions d’euros, a déclaré l'un des avocats de l’homme d’affaires, Me Jean-Georges Betto. Selon l'avocat, il faudrait que « l'arrêt d'appel précise que M. Tapie doit rembourser les sommes, ce que l'arrêt ne fait en aucune manière. M. Tapie n'a pas à rendre l'argent », a-t-il insisté.Mais, dans un communiqué transmis à l’AFP, le Consortium de réalisation (CDR), l’organisme chargé de gérer le passif du Crédit lyonnais, assure qu’il va chercher à obtenir « la restitution des sommes », « les sentences ayant été rétractées ».« On repart à zéro (…). Désormais, il n’y a plus de limites. La révision peut se faire en plus ou en moins. Et j’espère bien qu’elle se fera en plus », a pour sa part réagi Bernard Tapie dans La Provence, journal dont il est propriétaire.Lire : Affaire Tapie-Crédit lyonnais : vingt ans de procédure pour rien ?La cour, en se fondant notamment sur les révélations de l’enquête pénale mises au jour par Le Monde, estime que l’intervention litigieuse de Pierre Estoup, l’un des trois arbitres, entache de fraude l’ensemble de la procédure :« Considérant qu’il est, ainsi, démontré que M. Estoup, au mépris de l’exigence d’impartialité qui est de l’essence même de la fonction arbitrale, a, en assurant une mainmise sans partage sur la procédure arbitrale, en présentant le litige de manière univoque puis en orientant délibérément et systématiquement la réflexion du tribunal en faveur des intérêts de la partie qu’il entendait favoriser par connivence avec celle-ci et son conseil, exercé une influence déterminante et a surpris par fraude la décision du tribunal arbitral ; qu’à cet égard, la circonstance que la sentence ait été rendue à l’unanimité des trois arbitres est inopérante dès lors qu’il est établi que l’un d’eux a circonvenu les deux autres dans un dessein frauduleux ; que pour le même motif, le fait que certaines des parties défenderesses n’aient pas participé à la fraude, est sans emport dès lors que celle-ci affecte les sentences dans leur essence même et atteint l’ensemble de leurs dispositions ; que le recours en révision dont les conditions se trouvent réunies doit être, en conséquence, accueilli ; qu’il convient d’ordonner la rétraction de la sentence arbitrale rendue le 7 juillet 2008 ainsi que celle des trois sentences du 27 novembre 2008 qui en sont la suite et la conséquence ; considérant qu’il convient afin qu’il soit à nouveau statué en fait et en droit, d’enjoindre aux parties de conclure sur le fond, selon les modalités précisées au dispositif de la présente décision et de renvoyer les débats, sur ce point, à une audience ultérieure. »Interrogé par Le Monde, le juriste Thomas Clay, expert en arbitrage, estime que l’arrêt de la cour d’appel est « la décision la plus importante de ce dossier tentaculaire. La Cour s’est donc reconnue compétente pour examiner la fraude. Les liens étroits et continus, entre l’un des arbitres, Pierre Estoup, et Bernard Tapie, mais surtout avec son avocat, Me Maurice Lantourne, ont fortement marqué la Cour qui y voit une fraude à l’arbitrage. La rétractation de la sentence correspond à son annulation. Elle a donc aujourd’hui disparu de l’ordre juridique français ».M. Tapie devra-t-il pour autant rembourser les sommes perçues ? Pour M. Clay, « rien n’empêche le CDR de réclamer la restitution immédiate des sommes touchées au terme de la fraude à l’arbitrage que la Cour vient d’admettre ».« Simulacre d’arbitrage »Le recours avait été déposé le 27 juin 2013 par le Consortium de réalisation (CDR), un organisme chargé de gérer le passif du Crédit lyonnais. Il reposait sur l’article 1 491 du code de procédure civile qui stipule que « le recours en révision n’est ouvert que pour l’une des causes suivantes : s’il se révèle, après le jugement, que la décision a été surprise par la fraude de la partie au profit de laquelle elle a été rendue ; s’il a été jugé sur des pièces reconnues ou judiciairement déclarées fausses depuis le jugement ; s’il a été jugé sur des attestations, témoignages ou serments judiciairement déclarés faux depuis le jugement ».Or, les investigations lancées au pénal par les juges d’instruction ont clairement établi qu’il y avait eu, selon les propres termes des magistrats, « simulacre d’arbitrage ». Tant Bernard Tapie que l’un des arbitres, Pierre Estoup, ont été mis en examen pour « escroquerie en bande organisée ». L’actuelle directrice du FMI, Christine Lagarde, alors ministre de l’économie, est aussi poursuivie pour « négligence », pour avoir laissé faire l’arbitrage et ne pas s’y être opposée en temps utile.De fait, dans un rapport – révélé en septembre 2014 par Le Monde – de la brigade financière entièrement consacré aux rapports étroits entre l’avocat de M. Tapie, Me Maurice Lantourne, et Pierre Estoup, les policiers notaient ceci : « Outre le fait que M. Estoup avait occulté de nombreuses et diverses relations professionnelles le liant à Me Lantourne depuis 1989, il avait également eu à connaître du dossier Bernard Tapie bien avant 2007 et le lancement officiel de la procédure d’arbitrage. Ces éléments sont donc de nature à confirmer un manque d’indépendance de Pierre Estoup à l’égard de Bernard Tapie. »« Aucune consultation, aucun avis »Le 29 octobre 2008, interrogé par les avocats du CDR, l’organisme chargé de régler le passif du Crédit lyonnais, M. Estoup avait assuré n’être intervenu comme arbitre que dans trois procédures, dans lesquelles Me Lantourne était aussi présent. Il avait également déclaré n’avoir délivré « aucune consultation, aucun avis, ni reçu aucune note dans le dossier Tapie-Adidas ».Pour les policiers, « ces propos s’avéreront mensongers, l’enquête ayant démontré que, dès 2000 », l’ancien magistrat avait eu connaissance du contentieux Tapie-Crédit lyonnais. Ils relèvent ainsi que « Pierre Estoup avait fourni à Me Lantourne de nombreuses autres prestations », non signalées. Ils en dénombrent quinze au total : arbitrages, conciliations, consultations… Interrogé par les policiers sur ces quinze dossiers et le fait qu’il a omis de les signaler, M. Estoup a peiné à convaincre. « Ce n’est pas de façon délibérée », notait-il une première fois. Ou encore : « J’aurais peut-être dû passer plus de temps à chercher dans mes archives. »Les enquêteurs ont retracé les flux d’argent entre M. Estoup, Me Lantourne et un autre avocat ayant œuvré pour M. Tapie, Me Francis Chouraqui. Sur la période 1997-2006, détaille la brigade financière, « Pierre Estoup avait facturé 808 987 euros d’honoraires relatifs à des dossiers liés à Mes Lantourne et Chouraqui. (…) Ce montant représentait 42,38 % du chiffre d’affaires de Pierre Estoup » sur la période concernée.Lire aussi : Affaire Adidas : Bernard Tapie n’a pas été lésé, selon la policeL’enquête établit donc avec certitude que M. Estoup, désigné par le camp Tapie, était impliqué sur le plan financier. Les enquêteurs ne manquent pas de rappeler qu’en juin 1998, Bernard Tapie avait dédicacé son livre, Librement (Plon, 1998), à Pierre Estoup, avec cette mention : « Votre soutien a changé le cours de mon destin. » Autre élément à charge, la brigade financière confirme que « les pièces essentielles de l’affaire Tapie/Crédit lyonnais avaient été communiquées à M. Estoup en septembre 2006 par Me Lantourne, et qu’un rendez-vous était organisé entre les deux hommes le 8 septembre 2006 ».« Victime d’une escroquerie commise par un tiers »Ses deux collègues arbitres, Pierre Mazeaud et Me Jean-Denis Bredin, témoins assistés, n’ont pas digéré les révélations de l’enquête. Pour Me Bredin, « c’est M. Estoup qui a rédigé la majeure partie du projet de sentence ». M. Mazeaud, lui, a assuré aux policiers : « Je me sens victime d’une escroquerie commise par un tiers. »La cour d’appel de Paris devra donc se prononcer dans un second temps sur le fond de la décision arbitrale. En clair, dire si M. Tapie a bien été floué par le Crédit lyonnais. Or, la justice dispose, comme l’a également révélé Le Monde, le 11 septembre 2014, d’un deuxième rapport. Rédigé le 9 juillet 2014, il soutient en 37 pages que l’homme d’affaires n’était pas fondé à réclamer un dédommagement. Sa conclusion est claire : « Les faits ayant pu être établis par les investigations ne permettent pas de donner crédit à la thèse de M. Tapie et aux conclusions des arbitres. »La police judiciaire estime en outre avoir établi que, devant le tribunal arbitral, « M. Tapie et son conseil ont produit des attestations qui s’avèrent inexactes, voire mensongères ». M. Tapie s’était insurgé dans nos colonnes, dès le 12 septembre 2014, contre ces affirmations : « La synthèse intermédiaire d’un policier n’est en réalité que la reprise pure et simple de la thèse fantaisiste développée par Jean Peyrelevade [ancien patron du Crédit lyonnais] et le Crédit lyonnais depuis 1995 pour tenter de masquer les fautes de la SDBO [filiale du Lyonnais], assurait-il. Cette thèse n’a convaincu aucune des juridictions saisies et a été balayée par tous les tribunaux qui ont jugé que j’avais été spolié par ma banque. »Fabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.02.2015 à 17h17 • Mis à jour le15.02.2015 à 19h32 | Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant) lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2h9ecj"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2h9ecj", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});Cela relève presque du rituel politique. Quelques heures après la double attaque terroriste perpétrée à Copenhague, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a lancé un nouvel appel aux juifs d'Europe, dimanche 15 février, afin qu'ils trouvent refuge dans son pays. « Nous disons aux juifs, à nos frères et à nos sœurs : Israël est votre maison, a déclaré le chef du gouvernement. Nous nous préparons et nous appelons à l'absorption d'une immigration massive d'Europe. » Le chef du gouvernement avait déjà lancé un tel appel après les attentats commis à Paris au début de janvier contre la rédaction de Charlie Hebdo et une supérette casher. Le gouvernement français avait exprimé son peu de goût pour la démarche. Dimanche, c'est le rabbin Jair Melchior, plus haute autorité dans la communauté danoise, qui a confié sa « déception » après les propos de M. Nétanyahou. « Si notre façon d'affronter la terreur est de nous enfuir quelque part, alors nous devrions tous partir sur une île déserte », a-t-il noté.Lorsqu'un acte antisémite d'envergure est commis dans le monde, il est habituel pour le gouvernement israélien d'exprimer sa solidarité, mais aussi sa volonté d'accueillir « à bras ouverts », comme l'a répété M. Nétanyahou dimanche, les nouveaux arrivants. Aujourd’hui, au-delà de ces formulations classiques, le gouvernement doit s'adapter, du point de vue administratif et financier, à une tendance lourde. Le nombre d’immigrants juifs en Israël a atteint en 2014 un chiffre record depuis dix ans, avec l’arrivée de 26 500 personnes, soit une hausse de 32 % par rapport à 2013, selon les autorités.ENCOURAGEMENT À L'IMMIGRATION DE JUIFS DE FRANCE, D'UKRAINE ET DE BELGIQUE« Il y a une perception largement partagée selon laquelle l'Europe est devenue plus dangereuse pour les juifs, explique au Monde le porte-parole de l'Agence juive, Yigal Palmor. Il y a plus d'attentats, d'incidents, de violences, d'insécurité, pour les juifs identifiables comme tels, notamment autour de leurs institutions, des écoles et des synagogues. » Après une année 2014 record, la France est devenue le premier pays dans le monde pour l'alyah (près de 7 000 départs). Les attentats commis contre Charlie Hebdo et l'épicerie Hyper Cacher risquent de provoquer un afflux de candidatures encore supérieur aux prévisions, qui étaient de 10 000 pour 2015. « On assiste à une augmentation dramatique des appels, des demandes d'informations, des inscriptions aux soirées organisées par l'Agence juive, souligne Yigal Palmor. Mais on ne saura que plus tard dans l'année si la barre des 15 000 sera franchie. On n'organise pas un départ en vingt-quatre heures. »Dimanche, le conseil des ministres a adopté un plan destiné à encourager l'immigration de juifs venant de France, d'Ukraine et de Belgique, trois pays stratégiques. La France et la Belgique, en raison des attentats antisémites récents qui y ont eu lieu, développant un sentiment d'insécurité et de mal-être chez certains citoyens de confession juive. L'Ukraine, parce que la guerre qui ravage la partie orientale du pays et la précarité économique poussent à l'alyah ceux qui ont des racines juives. Le plan interministériel, d'un montant de 40 millions d’euros, est un complément aux dispositifs existant déjà. Sa valeur est surtout symbolique, à un mois des élections législatives. Le plan vise à renforcer des programmes destinés aux juifs dans les pays sources, à densifier le réseau d'émissaires traitant les demandes, à améliorer l'orientation professionnelle des candidats à l'émigration.Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant)ReporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.02.2015 à 11h21 • Mis à jour le14.02.2015 à 12h07 La circulation était chargée, samedi 14 février; en Rhône-Alpes sur les axes menant aux stations de ski d'Isère, de Savoie et de Haute-Savoie, avec 60 kilomètres de bouchons cumulés à 10 heures, en cette journée classée noire en région Rhône-Alpes par Bison futé.Les principales difficultés étaient situées dans le sens des départs sur l'A43, entre Lyon et Chambéry, et sur la RN85 au sud de Grenoble, a précisé le centre régional d'information et de coordination routière (Cricr) Rhône-Alpes - Auvergne. Sur l'A43, qui dessert les stations de Savoie et de Haute-Savoie, le temps de parcours entre Lyon et Chambéry était de 1 h 45 au lieu de 50 minutes habituellement.En conséquence, il est demandé aux automobilistes en provenance de Mâcon, Lons et Nantua d'éviter ce secteur en utilisant les itinéraires bis signalés. La circulation était également perturbée sur l'A48 entre Lyon et Grenoble, les automobilistes mettent 1 h 20 pour rallier les deux villes au lieu de 50 minutes.CALME VERS L'OISANS ET LE VERCORSLe trafic était toutefois relativement calme samedi matin sur les routes menant aux stations de l'Oisans et du Vercors, a ajouté le Cricr Rhône-Alpes - Auvergne, qui conseille en outre aux automobilistes pas encore sur la route de différer leur départ vers les Alpes. Dans le sens des retours, aucun incident n'était signalé.Les vacances d'hiver démarrent ce samedi pour la zone C (académies de Bordeaux, Créteil, Paris et Versailles) et se poursuivent pour la zone A (notamment les académies de Lyon de Grenoble). C'est aussi le début des vacances pour la Grande-Bretagne, l'Allemagne et la Belgique, a précisé le Cricr. Dimanche, la journée est annoncée verte au niveau national. 13.02.2015 à 18h23 • Mis à jour le 13.02.2015 à 19h36Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/02/13/le-droit-a-l-erreur_4576303_4401467.html"data-title="Orientation : chaque étudiant à le droit à l’erreur"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/02/13/400x300/4576344_7_ad8e_si-notre-choix-de-cursus-ne-nous-convient-pas_75f2af61cc9c7152a604f67fc1686f99.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/02/13/le-droit-a-l-erreur_4576303_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" C’est bien connu, l’orientation n’est pas une science exacte. Chaque année, de nombreux étudiants, débutants ou déjà avancés dans leur cursus, réalisent qu’ils n’ont pas choisi la bonne voie, que leurs études ne les intéressent pas, qu’ils préféreraient une autre filière… Bref, qu’ils ont fait une erreur d’aiguillage. Que faire dans ce cas ? Comment rebondir ? Comment éviter de gaspiller une, voire plusieurs années ?Une règle de base : ne pas laisser la situation s’envenimer. Si l’on s’ennuie en cours, si l’on découvre que l’enseignement dispensé n’a pas grand-chose à voir avec ce qu’on en attendait, si l’on se sent « largué », il faut réagir vite. D’autant qu’il existe une multitude de passerelles qui permettent de se repositionner sans perdre son année. Dans la plupart des universités, il est en effet possible d’opter pour une autre filière, dès le second semestre, sans changer d’établissement. On peut ainsi passer d’une licence en droit ou sciences éco à une licence administration économique et sociale, ou débuter en lettres modernes et poursuivre en communication… Pour cela, il faut prendre contact avant la mi-décembre avec l’administration, étudier avec soin les pistes de « repositionnement », et soumettre son dossier. En fin de semestre, une commission ad hoc valide les demandes – ou les rejette. A l’université Toulouse-I-Capitole, quelque 75 étudiants de licence 1 ont ainsi pu changer de voie cette année. Nombre d’universités ont aussi signé des conventions avec des établissements partenaires (autre université, IUT, école spécialisée…) pour permettre à leurs étudiants de changer de voie. A Toulouse-I, un étudiant en droit peut ainsi aller étudier en lettres, ou effectuer un parcours « condensé » en IUT, avant de passer un examen en fin d’année. Chaque année, une vingtaine d’étudiants toulousains sont dans ce cas. Mais toutes les reconversions ne sont pas possibles : « Il faut qu’il existe une cohérence entre le cursus d’origine et la nouvelle filière, précise Isabelle Llantia-Suard, directrice adjointe du service universitaire d’information et d’orientation (SUIO). Les étudiants qui n’ont pas préparé leur réorientation ou qui ont décroché dès l’université ne sont pas admis. » Un nombre croissant d’établissements (IUT, écoles de management, de communication, voire d’ingénieurs) accueillent ainsi, entre janvier et mars, des étudiants qui se réorientent. Toutefois, dans bien des cas, ceux-ci doivent rattraper – parfois durant l’été – les cours manqués depuis septembre. Ces rentrées décalées permettent d’ailleurs à certaines institutions privées d’accroître sensiblement leurs effectifs. A noter aussi qu’il existe sur APB une procédure distincte pour les réorientations : elle permet de postuler directement à un cursus de BTS ou de DUT.Ne pas « décrocher »« De plus en plus de bacheliers, après une première orientation ratée, arrêtent leurs études pendant trois ou quatre ans, puis les reprennent lorsqu’ils se sentent plus mûrs et plus sûrs de leur choix, observe Virginie Mora, chercheuse au centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq). Le plus souvent, ils optent alors pour un cursus professionnalisant. » Sur 170 000 « décrocheurs » de 2004, environ 25 % ont suivi ce type de parcours au cours des années suivantes. Mais les réorientations ne concernent pas seulement la première année de licence : même en master, il arrive que des étudiants demandent à changer de cap…Si l’on s’arrête pour de bon en cours d’année, il est important de ne pas rester inactif. On peut par exemple occuper utilement son temps en prenant des cours de langue ou d’informatique, s’inscrire au Centre national d’enseignement à distance (CNED) en vue de préparer un concours… L’essentiel étant d’entretenir ses méninges… et de garder le moral. Tout, plutôt que le « décrochage ».Et si, à la fin de ses études, diplôme en poche, on s’aperçoit qu’on a fait fausse route ? Pas de panique : il sera toujours temps de faire un bilan de compétences et d’élaborer un nouveau projet professionnel – lequel passera peut-être par une période de reprise d’études. Mais entre la formation « traditionnelle », les cours du soir, les MOOC (cours en ligne gratuits, proposés par de nombreux établissements, en France et à l’étranger), ou encore la validation des acquis de l’expérience (VAE), les possibilités ne manquent pas pour se rétablir.« De toute façon, une erreur de parcours n’a rien de grave, et ce n’est pas forcément du temps perdu, souligne Sylvie Mouchez, directrice du BIOP, le centre d’orientation scolaire et professionnelle de la chambre de commerce et d’industrie de Paris-Ile-de-France. Une pause peut aussi être une bonne solution – et tant pis si elle est mal vécue par les parents. Il faut en profiter pour réfléchir sur soi-même : comment on apprend le mieux, quelles sont ses matières préférées, ses centres d’intérêt… Mais pour cela, mieux vaut se faire aider par un coach, car on manque de recul. Après tout, chacun a le droit de se tromper. »Jean-Claude Lewandowski width="314" height="157" alt="Deza Nguembock, fondatrice de E&H Lab." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/02/13/314x157/4576332_3_4a42_deza-nguembock-fondatrice-de-e-h-lab_121a318be118f096f8706d55be8a8d66.jpg" Une journée dans la vie de Deza Nguembock, Fondatrice de E&H Lab Partir à l’étranger, travailler, s’engager… autant de possibilités d’une césure après le bac. Et de se donner le temps de mûrir ou d’éprouver une vocation. width="314" height="157" alt="Lycéennes." src="http://s1.lemde.fr/image/2015/02/13/314x157/4576140_3_92bd_lyceennes_839222ad29b2a7811e5fe33cec6afc96.jpg" Ecole : « Aucun de nous n'a besoin de la concurrence des notes » Pour réviser ses cours, le mieux, c'est d'avoir fait des fiches. Problème : où on commence et comment on s'organise ? Voici les conseils d'Hugo Billard, professeur d'histoire-géographie. width="314" height="157" alt="Najat Vallaud-Belkacem et Manuel Valls, au Lycée Victor-Hugo, à Marseille, le 10 février." src="http://s1.lemde.fr/image/2015/02/13/314x157/4576045_3_4164_najat-vallaud-belkacem-et-manuel-valls-au_e9cd5590aa0af41507a09733d578d937.jpg" Le « programme des programmes » se dessine 13.02.2015 à 17h37 | Nathalie Guibert Par bus entiers, les relèves sont arrivées de Vannes, dans l’épais brouillard qui englobait la base de Brétigny-sur-Orge, jeudi 12 février. Les premiers soldats déployés en urgence après les attentats des 7, 8 et 9 janvier à Paris quitteront au cours de ce week-end l’Ile-de-France, où ont été mobilisés 56 % des effectifs du plan Vigipirate alerte attentat. Ce vaste mouvement de relève s’achèvera la semaine prochaine sur l’ensemble des régions.L’effectif a atteint 10 412 hommes le 15 janvier dans l’opération rebaptisée Sentinelle, selon les tableaux de l’état-major opérationnel de l’armée de terre. Hors cas de force majeure, cet effort, décuplé par rapport au régime de croisière de Vigipirate, est prévu dans les plans gouvernementaux comme un maximum, et sur une « courte durée ».Les armées étaient déjà déployées sur les opérations extérieures au maximum de leurs capacités (pour l’armée de l’air) ou même au-delà du contrat prévu dans le Livre blanc de la défense de 2013, avec 9 500 soldats au total. Depuis les attentats, pour la première fois, elles ont engagé simultanément autant de soldats sur le territoire national et à l’étranger, du Sahel à l’Irak. Les responsables militaires plaident pour une adaptation de Vigipirate.Patrouilles mobilesL’objectif qui est à l’étude est de faire diminuer l’effectif militaire par paliers, pour le porter à 7 500 prochainement, puis 3 000. Tout en changeant la façon d’agir.Au total, 154 unités ont été déployées sur 722 sites classés « sensibles » par les préfets. Une partie d’entre eux (120) formaient la couverture classique du plan Vigipirate. Y ont été ajoutés pour l’opération Sentinelle 592 sites confessionnels, dont la plupart ont jusqu’ici fait l’objet d’une garde statique et près de 200 étaient surveillés 24 heures sur 24, même si les locaux étaient vides.Cette « posture » va changer. Les militaires la jugent dangereuse pour les soldats, régulièrement pris pour cible, et usante à terme pour tout l’édifice.Les gardes statiques vont dans de nombreux cas être remplacées par des patrouilles mobiles. Après un appel d’offre passé en urgence, l’armée vient de louer 300 véhicules, des combis à 9 places frappés d’un logo Vigipirate-Opération sentinelle à cocarde. Des discussions sont en cours entre les militaires, les préfets et les représentants de la communauté juive pour réorganiser la surveillance, point par point.Depuis le début de l’opération en janvier, le commandement a recensé 371 incidents contre la troupe. Parmi eux, « des reconnaissances, prises de vue ou films » et « 14 agressions graves, que ce soit au couteau, par laser, voire coup de crosse », dont l’attaque au couteau du 3 février à Nice. Autre cas, début février à Etampes (Essonne), au sud-est de Paris : un jeune homme a été repéré à plusieurs reprises par les militaires, avant d’être identifié comme membre d’une fratrie de trois récemment revenue du Yémen. A Savigny-sur-Orge, une voiture a délibérément foncé sur les barrières qui protégeaient un lieu communautaire juif. Plus récemment, un homme a tenté d’arracher son fusil à un militaire en patrouille au Trocadéro à Paris avant d’être maîtrisé.Nathalie GuibertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.02.2015 à 17h00 • Mis à jour le13.02.2015 à 18h43 Le volet « abus de faiblesse » de l'affaire Bettencourt s'est ouvert, lundi 26 janvier, à Bordeaux. Les premières des cinq semaines du procès se sont concentrées sur la personnalité du photographe François-Marie Banier, personnage clé soupçonné d'avoir extorqué plusieurs centaines de millions d'euros à Liliane Bettencourt, héritière du groupe L'Oréal. Les discussions ont ensuite bifurqué sur plusieurs autres personnes qui auraient pu bénéficier de largesses indues de la part de la milliardaire. Agée de 92 ans et souffrant de la maladie d'Alzheimer, celle-ci ne participe pas à ce procès.Une veille dame désorientée   Après deux petites semaines de procès, la journée du mercredi 4 février était consacrée à l'examen d'un des enregistrements clandestins du majordome de l'héritière, Pascal Bonnefoy. Celui-ci a enregistré les entrevues entre Mme Bettencourt et son gestionnaire de fortune, Patrice de Maistre. La bande laisse entendre une vieille dame désorientée, manipulable, à la merci des requêtes, de plus en plus extravagantes, de M. de Maistre.Lire le compte-rendu : Procès Bettencourt : la vieille dame et l’indigne MaistreLe reste de l'audience, consacrée aux tentatives d'adoption de François-Marie Banier par Mme Bettencourt, alors que celle-ci venait à peine de perdre son mari, a un peu plus enfoncé la défense.Lire le récit : Quand M. Banier voulait se faire adopter par Liliane Bettencourt De l'abus de faiblesse au chantage : l'île d'ArrosLundi 9 février, les débats se sont portés sur le sort de l'île d'Arros, propriété des Bettencourt depuis que François-Marie Banier a convaincu sa « bienfaitrice » d'en faire l'acquisition, à l'insu du fisc. Une île dont Mme Bettencourt a été dépossédée, en toute discrétion, au profit d'une fondation basée au Liechtenstein. Cette île est gérée par Carlos Verajano, qui lui aussi a bénéficié de largesses de la part de sa patronne, qui ne sont pas loin du chantage, s'avance le juge lors de l'audience. Approché par des journalistes, Verajano serait susceptible de révéler des secrets embarrassants, concernant notamment les comptes suisses des Bettencourt, s'il n'était pas « contenté ». Patrice de Maistre expliquait en des termes étonnants le comportement de Verajano à sa patronne. « Il n’est pas comme nous, de tempérament. Je crois qu’il considère comme normal de vous voler un peu. »Lire le focus : Procès Bettencourt : l’île d’Arros, paradis non fiscalQuand l'extorsion sert à financer une campagne électoraleMardi 10 février, le procès est entré dans une autre phase, en abordant la question du financement de la campagne de Nicolas Sarkozy pour l'élection présidentielle de 2007. Claire Thibout, ex-comptable de Liliane Bettencourt et principale accusatrice, a répété avoir tiré de l'argent liquide, à la demande du gestionnaire de fortune de la milliardaire, Patrice de Maistre.Lire le décryptage : Pourquoi l'ancienne comptable Claire Thibout a été mise en examenCet argent a selon elle été remis à Eric Woerth, alors trésorier de la campagne de Nicolas Sarkozy. Mais à la barre, l'ancien ministre a assuré n'avoir « pas reçu d'argent liquide de M. de Maistre pour financer cette campagne ». « Je sais ce que j'ai fait, je sais ce que je n'ai pas fait. Je n'ai pas reçu d'argent liquide de M. de Maistre pour financer cette campagne ou quoi ce soit d'autre, lors de ces rendez-vous [de janvier et février 2007] ou de tout autre rendez-vous. »Tout au plus le trésorier de l'UMP concède-t-il que Patrice de Maistre était « à la tête d'un réseau d'amis importants », avec « des idées sur la vie économique ». Claire Thibout, de son côté, n'a jamais vacillé dans ses déclarations. Lire le récit : Bettencourt : Eric Woerth et les coïncidencesMis en examen en 2013 dans le cadre de cette affaire, Nicolas Sarkozy a quant à lui bénéficié depuis d'un non-lieu.Entrée en scène de Stéphane Courbit, avocat aux motifs troubles Mercredi 11 février, le tribunal a examiné différents actes établis par Pascal Wilhelm, ancien avocat de Mme Bettencourt, soupçonné de l'avoir poussé à investir, en 2010 et 2011, 143 millions d'euros dans une société appartenant à un autre de ses clients, l'entrepreneur audiovisuel Stéphane Courbit, lui aussi jugé à Bordeaux pour « abus de faiblesse ».« Je ne pense pas que Liliane pouvait gérer seule toutes les décisions qu'elle avait à prendre. »Mais, s'est étonné le président du tribunal, Pascal Wilhem a fait appel d'une requête de mise sous tutelle quelques mois plus tard. Le tribunal a également souligné les résultats contradictoires de deux certificats médicaux établis après des examens réalisés sur la milliardaire à quelques jours d'intervalle, en décembre 2010. Pascal Wilhelm avait-il informé Liliane Bettencourt qu'il était également l'avocat de Stéphane Courbit, a demandé le tribunal. Me Wilhelm reconnaît à la barre « l'avoir dit, mais pas écrit ».Lire aussi : A la veille du procès, Stéphane Courbit s'engage à rendre 143,7 millions d'euros à Liliane BettencourtPatrick Wilhem était une nouvelle fois entendu vendredi, dernier jour de cette troisième semaine de procès.#Bettencourt Après trois semaines de débats, les journalistes ne perdent pas une miette des explications de #Wilhem pic.twitter.com/i9bsuIyMOu— Franck Johannès (@FrJohannes) 13 Février 2015Des expertises médicales contradictoiresJeudi 12 février, la santé de Liliane Bettencourt est revenue au cœur des débats, avec le témoignage du professeur Gilles Brücker, « ami d'enfance » de son confident François-Marie Banier, qui s'est défendu d'avoir pris partie dans le suivi médical de la milliardaire. Le professeur a ajouté avoir tissé au fil des ans une relation « d'affection » et de « confiance » avec Liliane Bettencourt. Le médecin sera également accueilli à deux reprises sur l'île d'Arros. En 2003, la milliardaire fera même du professeur Brücker son exécuteur testamentaire.  Lire le récit : Après deux semaines de procès Bettencourt, les dés semblent jetésLire aussi : Cinq questions autour du procès Bettencourt 13.02.2015 à 16h03 • Mis à jour le13.02.2015 à 16h32 | Luc Cédelle « Le Corbusier en lutte », affiche la banderole tendue devant l’entrée du lycée, du même nom, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) dont les enseignants ont reconduit chaque jour en assemblée générale leur grève commencée le mercredi 4 février. Ces mécontents, soutenus par les parents d’élèves, ont aussi le sens de la formule et ne s’en privent pas dans leurs communiqués : « L’esprit du 11 janvier est déjà loin dans les couloirs du rectorat » ; « Au panier, l’ambition de former de futurs citoyens éclairés dans les quartiers défavorisés »…A l’origine de ce mouvement : un de ces « drames » de la dotation horaire globale (DHG) comme il s’en noue lorsque les établissements d’enseignement secondaire reçoivent des rectorats les premières prévisions de leurs heures d’enseignement pour l’année scolaire suivante. L’équipe a été sidérée d’apprendre que malgré la prévision d’un effectif d’élèves constant, l’établissement, aux excellents résultats, se voyait retrancher 58 h 30 de sa dotation horaire hebdomadaire pour la rentrée 2015.Depuis, les représentants des grévistes ont été reçus au rectorat de l’académie de Créteil le mercredi 11 février. Ils en sont ressortis insatisfaits et, tout en annonçant que 24 heures d’enseignement leur avaient été rétrocédées, continuent de revendiquer la sauvegarde de leurs moyens.Dramaturgie du conflitC’est là que l’affaire se complique. Selon un scénario fréquent au sein de l’éducation nationale, la dramaturgie du conflit oppose des affirmations parfaitement contradictoires, énoncées de part et d’autre avec une déconcertante bonne foi. En effet, selon le rectorat de Créteil, le problème est entièrement réglé après l’audience du 11 février. Interrogé par Le Monde, Thierry Ledroit, secrétaire général de l’académie de Créteil s’est montré formel : « Aujourd’hui, l’établissement a le même taux d’encadrement et une dotation identique à celle de l’année passée », a-t-il déclaré. Il n’y aurait donc plus aucun motif de conflit.Avant d’entrer dans la technicité des arguments avancés par le rectorat et contestés par les grévistes, il convient de signaler que « Le Corbusier », qui compte une centaine d’enseignants et environ 1 200 élèves, n’est pas n’importe quel établissement. En l’espace de quelques années, il est devenu un lycée modèle. Il y a cinq ans, il n’affichait que 66 % de réussite au baccalauréat. Sur l’année scolaire 2013-2014, ce taux est monté à 90 %. Jolie performance pour un établissement situé en territoire très populaire et qui compte dans son effectif environ 48 % d’élèves venant de catégories socioprofessionnelles défavorisées.Les résultats des lycées sont évalués par l’éducation nationale en comparant, dans une série de domaines, les taux attendus (en fonction de la composition sociale de l’effectif) et les taux bruts (les performances vraiment réalisées par l’établissement). Pour Le Corbusier, les indicateurs sont franchement au vert : neuf points de valeur ajoutée en prenant l’académie de Créteil comme référence aux résultats du baccalauréat, quatorze points en référence nationale. Le taux d’accès au baccalauréat des élèves de seconde et de première (qui permet de mesurer si un établissement garde ses élèves jusqu’au bout de leur scolarité) est également respectivement de six et dix points au-dessus des valeurs attendues.Profusion de projets culturelsLes enseignants – qui dans cet établissement ne sont pas particulièrement abonnés aux journées de grève – ont donc pris comme une gifle l’annonce par le rectorat que leur dotation pour 2015-2016 serait réduite de plusieurs dizaines d’heures d’enseignement. Pour eux, comme ils l’ont aussitôt martelé dans leurs adresses aux médias, une telle décision revient à sanctionner la réussite. Le rectorat « a décidé de faucher notre élan », dit un de leurs communiqués.« Depuis des années, explique Carole Amsellem, professeure de français, la politique de l’établissement a été de privilégier les classes à effectifs réduits. On a supprimé tous les dédoublements de classes en seconde. Aujourd’hui, toutes nos secondes sont à 19 élèves. C’est très attractif pour les familles. Cela veut dire qu’aucun élève n’est caché dans la masse. »Ce choix n’est pas la seule particularité du lycée ni la seule explication de son succès : Le Corbusier s’est aussi distingué, depuis cinq ans par une profusion de « projets culturels innovants et de qualité » dans lesquels les enseignants s’investissent sur la base du volontariat. Il en existe de deux sortes. Les projets « Arts et Culture » mettent en contact les élèves avec des artistes, des chercheurs et des intellectuels, lors d’ateliers facultatifs.D’autres projets, à participation obligatoire, sont organisés dans les classes. Des élèves réalisent ainsi un jardin avec leur enseignante de sciences de la vie et de la Terre. D’autres, par exemple en classe de français avec Carole Amsellem, tournent cette année un documentaire sur le prix Simone-de-Beauvoir. L’ensemble de ces projets, souligne l’équipe, a été mis en place « sans demander de moyens supplémentaires : nous ne pensions pas que cela conduirait le rectorat à nous en enlever… »« Tour de passe-passe »Sauf qu’aujourd’hui, il n’y a plus la moindre diminution de moyens selon le rectorat. Les dotations horaires, explique Thierry Ledroit, sont toujours communiquées en deux phases : une première prévision en début d’année civile, suivie d’une « période d’ajustement » qui peut durer jusqu’en juin, voire jusqu’à la rentrée.Ce qui s’est passé ces derniers jours à Le Corbusier relève de l’ajustement. Dès le départ, affirme-t-il, la réduction n’était pas de 58 h 30, mais seulement de 22 h 30, l’équipe n’ayant pas tenu compte de 36 heures attribuées au titre des « missions complémentaires », issues du décret d’août 2014 permettant d’intégrer à la rémunération des enseignants certaines activités relavant du volontariat comme, précisément, l’engagement dans les projets culturels. Aministrativement, ces heures n’ont pas le même statut que les autres, même si elles figurent dans la dotation horaire.Pour le rectorat, ces deux sortes d’heures sont parfaitement convertibles entre elles et représentent à titre égal « des moyens ». C’est cette « évolution réglementaire » qui explique le malentendu et au total, avec les 24 heures rétrocédées par ailleurs, les moyens alloués au lycée pour la prochaine année seraient même très légèrement en hausse.Interrogés, les professeurs grévistes récusent cette argumentation qu’ils considèrent comme « un tour de passe-passe ». « On ne revendique rien, on ne demande que ce qu’on avait jusqu’à présent ! », s’exclame Anne Fournier, professeure de français. Pour eux, les heures de missions complémentaires invoquées par le rectorat ne sont pas « de vraies heures de cours » mais des moyens « précaires ». Ils assurent aussi qu’elles ne sont que 18 et non 36 du fait qu’une moitié a été réintégrée dans la dotation horaire. Les concessions obtenues ne permettraient pas, disent-ils, d’éviter des sacrifices sur le nombre d’heures de cours par discipline ou sur les projets culturels.Une ultime assemblée générale matinale, le vendredi 13 février, veille de vacances dans la zone C, a réaffirmé l’exigence que le rectorat garantisse des classes à 24 élèves en première et en terminale l’an prochain et demandé, pour la rentrée des congés de février, une nouvelle audience au rectorat. Entre les deux parties, le dialogue est encore en phase d’ajustement.Luc CédelleJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Rafaële Rivais Corinne Lepage, avocate et ex-ministre de l’environnement de Jacques Chirac, est à l’origine d’une action collective d’usagers contre quatre concessionnaires d’autoroutes, afin de contester les tarifs élevés des péages sur cinq portions construites depuis des décennies. Les usagers des autoroutes A1, A6, A7, A9, A13 peuvent, à partir du vendredi 13 février et jusqu’au 30 juin, remplir un formulaire sur le site Actioncivile.com et demander un remboursement de 20 % de leur ticket de péage.Lire aussi : Une action collective engagée contre les tarifs des péagesPour autant, il ne s’agira pas d’une « action de groupe » à proprement parler, mais d’une conjonction d’actions individuelles, comme le reconnaît Corinne Lepage, qui dit prendre l’initiative de cette action « à titre personnel ». Dans le cadre de la loi Hamon de 2014, seule l’une des seize associations agrées de consommateurs a le droit de lancer une action de groupe, comme l’ont déjà fait l’UFC-Que Choisir, le syndicat du logement et de la consommation de la Confédération syndicale des familles, la CLCV ou La Confédération nationale du logement.Lorsqu’Actioncivile.com aura atteint le nombre de 50 000 inscrits, Corinne Lepage entreprendra une médiation avec la Sanef (A1), APRR (A6), la SAPN (A13) et ASF (A7 et A9). Si Mme Lepage rappelle qu’elle ne touchera pas un centime, elle précise que le site encaissera 15 % des indemnités que pourraient obtenir les plaignants. Vendredi 13 février à 16 heures, ils étaient déjà près de 12 000 usagers à s’être inscrit sur le site. Si la procédure de médiation échoue, Mme Lepage ne va pas plaider chacune des affaires devant les juridictions. Chaque consommateur reprend son dossier et va le plaider seul.« La légitimité d’une action de groupe pourrait se poser, indique Cédric Musso, directeur des relations institutionnelles de l’UFC-Que Choisir. En effet, pour qu’elle soit possible, il faut prouver que le professionnel a manqué à ses obligations légales ou contractuelles – ce qui n’est pas nécessairement le cas. En outre, il faut que les consommateurs aient conservé leurs preuves d’achat, ce qui n’est pas nécessairement le cas de ceux qui ne sont pas abonnés à un système de télépéage ».Rafaële RivaisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.02.2015 à 13h20 • Mis à jour le13.02.2015 à 17h20 | Aurélie Collas Supprimer les notes jusqu’à la classe de 6e inclus, dépoussiérer le brevet des collèges, enrichir la formation des professeurs et la communication avec les parents… La conférence nationale sur l’évaluation des élèves, lancée en juin 2014, a débouché sur sept recommandations. Sept pistes pour faire en sorte que l’évaluation soit plus efficace, plus motivante et moins cassante pour les élèves.Le ton général est prudent. Au fil des 20 pages du rapport – remis à la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, vendredi 13 février –, se lit le souci du jury de la conférence de dépasser les clivages idéologiques sur ce sujet très sensible. On perçoit aussi combien celui-ci est clivant, puisque malgré leur prudence, les recommandations n’ont pas toutes été adoptées à l’unanimité. Certaines ont recueilli le vote négatif de quelques-uns des 30 membres du jury.Evaluation des élèves : la ministre à l’heure du choixPar comparaison avec les propositions du Conseil supérieur des programmes (CSP), remises en novembre 2014, aucune des recommandations du jury de la conférence n’apparaît comme véritablement révolutionnaire. Le jury n’en espère pas moins « contribuer à changer une situation aujourd’hui jugée insatisfaisante » : le modèle actuel est régulièrement accusé de sanctionner et démotiver, de détourner l’école de ses missions premières – éduquer, instruire –, au profit du classement des élèves et la sélection des meilleurs.Abandon partiel des notesA la question serpent de mer « notes ou pas notes ? », le jury de la conférence donne une position intermédiaire : il suggère d’abandonner les notes en maternelle, à l’école élémentaire et jusqu’en 6e inclus, pour les remplacer par un « autre type de codage », accompagné de « commentaires qualitatifs ». L’utilisation des notes est déjà fortement limitée au primaire. Seuls 20 % à 30 % des écoles y ont recours, selon un rapport des inspections générales de 2013.A partir de la 5e, les notes ne seraient utilisées que lorsqu’il s’agit de valider le niveau des élèves, à des « points d’étape » du parcours scolaire (évaluations « certificatives »). L’autre forme d’évaluation (dite « formative »), celle qui sert à repérer les difficultés et les progrès des élèves, ne serait donc plus notée. Pour ce qui est des classes de 1e et de terminale, qui préparent directement au baccalauréat, le jury recommande de « conserver une notation plus traditionnelle ».Des propositions qui n’ont aucune chance d’aboutir, puisque la ministre a martelé ces dernières semaines que le chantier sur l’évaluation des élèves « n’avait pas vocation à supprimer les notes ». Alors que des annonces sur ce dossier sont attendues au printemps, son entourage a d’ores et déjà annoncé, vendredi, qu’elle ne suivrait pas l’avis du jury s’agissant de la suppression des notes avant la 5e.Un brevet repenséLe jury de la conférence a repris pour partie les propositions du CSP sur le brevet des collèges : le limiter à une épreuve finale – au lieu des quatre actuelles –, qui renverrait à plusieurs disciplines. En sus, deux projets personnels, l’un conduit en 4e, l’autre en 3e, seraient présentés à l’oral, ainsi qu’une épreuve orale de langue. Seraient également pris en compte, dans le brevet, les évaluations « certificatives » organisées en 5e, 4e et 3e, dont les résultats seraient compilés dans un « livret de compétences du cycle 4 ».Formation et accompagnement des professeursLes notes ne sont ni neutres ni objectives. Selon les chercheurs en docimologie (la science de la notation), outre qu’elles peuvent démotiver les élèves, elles ne disent pas grand-chose des progrès de chacun et sont marquées par de nombreux biais. C’est pour que les enseignants en prennent conscience que le jury de la conférence propose d’intégrer « systématiquement » les résultats de la recherche à la formation initiale et continue des enseignants. « Il conviendrait même d’engager et de développer le dialogue entre eux et les chercheurs, voire des collaborations autour d’expérimentations », ajoute-t-il.De même, le jury préconise plus de cadrage. Afin d’harmoniser des pratiques aujourd’hui très hétérogènes entre et au sein des établissements, il invite le ministère à instaurer un cadre national et des outils d’évaluation sur lesquels les enseignants pourraient s’appuyer.Communication avec les famillesLes rapporteurs invitent les établissements à aller plus loin que la seule réunion parents-professeurs et l’envoi du bulletin de notes chaque trimestre. Reconnaissant que l’évaluation est aussi « le premier point d’entrée des parents dans la scolarité de leurs enfants », il suggère d’enrichir l’information qui leur est donnée. Les moyens pour y parvenir sont peu détaillés : il est question de « mener un travail » d’explicitation sur les différents types d’évaluation et les méthodes employées, sur l’accueil des parents ou encore l’utilisation des espaces numériques de travail.Orientation des élèvesLes notes sont souvent les indicateurs privilégiés pour déterminer l’affectation des élèves en fin de 3e. Le jury de la conférence encourage à prendre en compte d’autres facteurs, comme les compétences des élèves, leurs talents, leurs projets et leur motivation.Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.02.2015 à 10h45 • Mis à jour le13.02.2015 à 17h35 | Cédric Pietralunga Principal actionnaire de la SNCM, avec 66% du capital, le groupe de transports collectifs Transdev a annoncé, vendredi 13 février, qu’il participera au financement du plan social qui va toucher la compagnie maritime suite à sa mise en redressement judiciaire.« Transdev a communiqué ce jour aux administrateurs judiciaires [de la SNCM] les élements relatifs à sa contribution volontaire à une partie du financement des mesures indemnitaires et d’accompagnement qui seront contenues dans le plan de sauvegarde de l’emploi [PSE] », a indiqué l’entreprise dans un communiqué publié vendredi matin.S’il n’a pas voulu communiquer le montant de cette « contribution », elle devrait être conséquente. Selon nos informations, Transdev proposerait de verser une moyenne de 35 000 euros à chaque salarié licencié : 22 000 euros d’indemnité supra-légale et 13 000 euros de mesures d’accompagnement.A cette somme devraient s’ajouter des indemnités légale et conventionnelle d’une moyenne d’environ 40 000 euros par salarié, versés par l’'Association pour la gestion du régime de Garantie des créances des Salariés (AGS), selon une source proche du dossier.Liste de postes en EuropeLe groupe de transports assure que sa « contribution financière » doit permettre d’accorder aux salariés licenciés de la SNCM une somme équivalente à ce qui avait été prévu lors de la faillite de SeaFrance.« Eu égard notamment à la proximité de métier des deux sociétés et à la qualité des mesures déployées, [ce plan social] constitue une référence », justifie Transdev dans son communiqué.Après plusieurs actions en justice, 200 salariés de SeaFrance, licenciés en 2012, avaient fini par toucher en moyenne 30 000 euros d’indemnités supra-légales.Outre le financement d’une partie du PSE, la filiale de la Caisse des Dépôts et de Veolia Environnement s’engage également à reprendre un certain nombre de salariés de la SNCM et assure qu’une liste de postes a d’ores et déjà été communiquée aux administrateurs judiciaires de la compagnie.Selon nos informations, cette liste serait d’environ 150 postes ouverts en France. Elle devrait être mise à jour deux fois par mois. Une liste de postes ouverts en Europe devrait également être diffusée.« À compétences égales, une priorité a été instaurée au bénéfice des salariés de la SNCM », indique Transdev dans son communiqué. De même, l’entreprise « financera l’accompagnement des mobilités fonctionnelles ou géographiques des salariés reclassés dans le groupe », précise le groupe.Offre sous conditionMais Transdev pose ses conditions. « La contribution financière (...) devra s’intégrer dans un accord global, réglant définitivement ce dossier, sous l’égide du tribunal de commerce de Marseille », précise le groupe.Comprenez : que la compagnie marseillaise soit reprise ou liquidée, en totalité ou partiellement, pas question de payer si le tribunal ne permet pas à Transdev de tirer définitivement un trait sur son aventure marseillaise, entamée lors de la privatisation de la SNCM en 2006.Mise en redressement judiciaire le 28 novembre, avec une période d’observation de six mois, la SNCM a reçu cinq offres de reprise le 2 février, émanant de compagnies de ferries ou d’hommes d’affaires.SNCM : quatre offres de reprise sont jugées sérieusesToutes ont comme point commun de ne garder qu’environ la moitié des salariés de l’entreprise marseillaise, soit 700 à 900 employés sur 2 000 (1 450 contrats à durée indéterminée et environ 600 contrats à durée déterminée).Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Guy Dutheil Christian Estrosi, le député et maire UMP de Nice (Alpes-Maritimes), n’en démord pas. Il ne veut pas que l’aéroport de Nice-Côte d’Azur soit vendu à des investisseurs privés. Surtout des chinois, comme à Toulouse. M. Estrosi va tout faire pour s’y opposer.Pourtant le mouvement semble bien lancé. Jeudi 12 février, les députés ont adopté, en première lecture, l’article 49 de la loi Macron qui permet au gouvernement de vendre au plus offrant la participation de 60 % qu’il détient dans le capital de l’aéroport.Pas de quoi décourager le maire de Nice. Au vote des députés, M. Estrosi compte bien opposer celui des Niçois. Il va organiser à Nice un référendum sur la vente de l’aéroport.« Êtes-vous favorable à la privatisation de l’aéroport de Nice-Côte d’Azur ? », telle sera la question posée aux Niçois jeudi 19 février dans 45 bureaux de vote de la ville. « La première date libre avant les vacances scolaires », ajoute l’édile.Ce sera « un vote consultatif », précise M. Estrosi, qui admet que le scrutin « n’aura pas force de loi ». Toutefois, il faudra voir « si Emmanuel Macron, ministre de l’économie, s’assoit sur la volonté du peuple ou pas ? », se défend le député-maire.11,6 millions de passagersA priori, la réponse ne fait pas de doute. Une très large victoire du non paraît acquise. Toutes les forces politiques de la ville, à droite comme à gauche, de même que les communes environnantes, sont vent debout contre cette cession.Il n’empêche, certains esprits chagrins ironisent contre ce scrutin symbolique. Ils dénoncent aussi le coût élevé de ce vote. Cela coûtera « 100 000 euros, prélevés sur les 400 000 euros » que l’aéroport rapporte à la ville de Nice (qui détient 5 % du capital), rétorque M. Estrosi.À l’en croire, la consultation ne sera pas vaine. Une forte mobilisation des électeurs et un raz-de-marée en faveur du non pourraient même, selon le député-maire, remettre en cause la privatisation de l’aéroport. M. Macron lui aurait ainsi assuré, jeudi à l’Assemblée, qu’il « [regardera] les résultats » et « en [tiendra] compte ».La grande crainte des opposants à la privatisation est que Nice, deuxième aéroport de France avec 11,6 millions de passagers en 2014, et évalué entre 800 millions et 1 milliard d’euros, devienne une simple base aéroportuaire pour des compagnies low cost.Pire qu’une vente à des investisseurs chinois, M. Estrosi redouterait presque plus encore « qu’un pays des émirats devienne actionnaire majoritaire de l’aéroport de Nice ».Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Aurélie Collas Vers la fin des notes, des moyennes et des contrôles « couperet » ? Après le temps des recommandations vient celui des décisions. Sur le dossier très sensible de l’évaluation des élèves, Najat Vallaud-Belkacem a désormais toutes les cartes en main : la ministre de l’éducation nationale dispose, depuis novembre 2014, des propositions du Conseil supérieur des programmes (CSP). Vendredi 13 février, elle devait recevoir celles du jury de la conférence nationale sur l’évaluation des élèves.Participer à la discussion : Doit-on supprimer les notes à l’école ?Lequel des deux aura son oreille ? Le CSP préconise une petite révolution. Par comparaison, les pistes du jury de la conférence nationale sur l’évaluation des élèves, qui découlent des deux journées de débat organisées en décembre 2014, apparaissent moins audacieuses. Mais le sujet divise les parents, irrite les enseignants et s’avère politiquement risqué.Le Conseil supérieur des programmes va jusqu’à préconiser la fin des moyennes et des coefficients, le remplacement des notes par un barème de 4 à 6 niveaux, un brevet des collèges réduit à une seule épreuve finale, la suppression du livret personnel de compétences…Les trente membres du jury de la conférence nationale sur l’évaluation des élèves, de leur côté, sont parvenus à sept recommandations, dont la plus forte, qui consiste à abandonner les notes jusqu’à la 6e inclus, n’a pas fait l’unanimité du jury (4 voix contre). A partir de la 5e, les notes ne seraient utilisées que pour valider un niveau, à des « points d’étape » du parcours ; l’autre forme d’évaluation, non notée, viserait à repérer les difficultés des élèves et y remédier. En 1re et terminale, la notation traditionnelle serait maintenue.Pour trancher, Najat Vallaud-Belkacem prendra son temps. Ses annonces ne sont attendues qu’au printemps. La ministre a prévenu que le chantier de l’évaluation des élèves n’avait pas « vocation à supprimer les notes, mais à les rendre plus précises, stimulantes et exigeantes ». Son entourage a pris soin de préciser, dès vendredi matin, que la ministre ne suivrait pas la recommandation préconisant de supprimer les notes chiffrées jusqu’en 6e. Tout porte à croire que, sur ce terrain glissant, elle avancera prudemment.A sa décharge, ce n’est pas elle qui a choisi d’orienter les projecteurs sur ce sujet, mais son éphémère prédécesseur, Benoît Hamon, ministre de l’éducation d’avril à août 2014. Najat Vallaud-Belkacem hérite de ce dossier en seconde partie de mandat, alors que la popularité de François Hollande a diminué et que la déception des enseignants est palpable sur plusieurs aspects de la politique de la gauche : rythmes scolaires, éducation prioritaire, conditions de travail…L’école peut-elle vraiment vivre sans notes ?Surtout, la réforme arrive à contretemps. L’heure est à la fermeté. Lors de ses vœux au monde éducatif, le 21 janvier, le chef de l’Etat a défendu le renforcement de « l’autorité » du maître. Sur l’évaluation des élèves, il a estimé que « l’école [devait] continuer à noter ». « Si le président le dit, ça va être dur de faire bouger les pratiques », avait alors fait remarquer Christian Chevalier, du syndicat des enseignants UNSA, réputé progressiste. A son tour, la ministre de l’éducation a mis en sourdine le mot évaluation « bienveillante » des élèves qu’utilisaient ses prédécesseurs. Comme s’il fallait à tout prix éviter le procès en laxisme.Il faut dire que le projet du CSP sur l’évaluation avait immédiatement soulevé la contestation de la droite conservatrice et de l’extrême droite. Les uns accusant la gauche de casser la « méritocratie républicaine », d’entreprendre une « manœuvre de nivellement par le bas » du niveau des élèves. Les autres lui reprochant son « idéologie post-soixante-huitarde » ou sa « démagogie ».Au-delà de ces salves politiques, la société française est divisée. Une bonne part des familles reste attachée au système traditionnel d’évaluation, avec sa notation sur 20. Elle y voit un bon baromètre pour mesurer le niveau des élèves, un vecteur d’information auprès des parents, un instrument pour motiver les élèves. Un moyen aussi de les confronter à la compétition et de sélectionner les meilleurs.Un système au milieu du guéDans le camp adverse, on reproche à l’évaluation traditionnelle d’être biaisée, stressante, décourageante pour les élèves fragiles. On l’accuse, à l’instar du sociologue Pierre Merle, de « pervertir les missions centrales de l’école – éducation et instruction – au profit d’une seule de ses fonctions, la sélection ».Côté enseignants, le mot « bienveillant » en a agacé plus d’un. « Comme si les professeurs étaient malveillants et ne faisaient que saquer ! », s’agace François Portzer, du Syndicat national des lycées et collèges (Snalc), qui a déjà averti que la suppression des notes était un « casus belli » et mettrait une bonne partie des professeurs dans la rue. Quoi qu’il en soit, faire changer les pratiques n’est jamais facile dans une profession qui reste fortement attachée à sa liberté pédagogique.Dans les faits, pourtant, les choses ne cessent d’évoluer. Au primaire, il n’y a guère que 20 % à 30 % des écoles qui recourent à la notation chiffrée, comme l’a montré un rapport des inspections générales de 2013. Au collège, où la culture de la note est plus ancrée, d’autres méthodes se développent : évaluation par compétences, classes sans notes, autoévaluation des élèves… Au final, le système français est au milieu du gué. Comme le souligne la sociologue Nathalie Mons, présidente du Conseil national d’évaluation du système scolaire, il « hésite entre deux modèles et les superpose. C’est cet assemblage, à ce jour hétéroclite, d’ancien et de nouveau qu’il faut mettre en cohérence à l’avenir ».Vers une révolution de l’évaluation des élèves ?Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.02.2015 à 11h00 • Mis à jour le14.02.2015 à 11h22 Une plainte contre X pour détournement de fonds publics a été déposée au parquet de Nanterre par l'Association des contribuables de Levallois-Perret, ville dont Patrick Balkany (UMP) est le maire.Dans un communiqué, Patrick Balkany a dénoncé « la vindicte haineuse » d'un ancien agent communal, contre lequel il affirme son intention de porter plainte auprès du tribunal de Nanterre pour dénonciation calomnieuse.L'Association des contribuables de Levallois-Perret, organisation apolitique mais qui compte plusieurs membres opposés à l'édile proche de Nicolas Sarkozy, vise un appel d'offres lancé par cette commune des Hauts-de-Seine en décembre 2011 « pour une prestation de conseil et d'accompagnement dans le secteur de la communication ». « Cet appel d'offres a permis de retenir la société Bygmalion, pour un marché d'une durée de deux ans, pour un montant maximum n'excédant pas 192 000 euros », précise l'association dans sa plainte.CONNAÎTRE LE DÉTAIL DES PRESTATIONSEn découvrant en février 2014 les détails de l'affaire de fausses factures établies par la société Bygmalion à l'UMP, et qui auraient permis de dissimuler des dépenses de campagne de Nicolas Sarkozy lors de la présidentielle de 2012, certains élus de Levallois-Perret ont cherché à connaître le détail des prestations fournies à leur ville par la société. « Les réponses du maire Patrick Balkany au conseil municipal ont tardé, et celles que nous avons finalement obtenues paraissent assez floues, confuses, dispersées », raconte Sébastien Blanc, secrétaire général de l'Association des contribuables de Levallois.Parmi les prestations en question, il évoque un certain nombre de dossiers transmis par la mairie et qui ne portent pas le logo de Bygmalion. Il dénonce aussi la livraison de dossiers « pas très fouillés » ou encore d'une série de conseils sur comment communiquer sur le Web quand on est élu, « dont il ne me semble pas très légitime qu'ils soient payés par les contribuables ». « La lecture des dossiers réalisés par Bygmalion (…) ne permet pas de comprendre et de justifier le montant engagé », résume la plainte.« Sébastien Blanc procède depuis des mois à une véritable opération de harcèlement contre la ville de Levallois, de certains de ses élus et de moi-même, lançant des accusations ou déposant des plaintes totalement infondées », a réagi Patrick Balkany. Pour le député-maire, Sébastien Blanc, « ancien agent communal », est « téléguidé par un candidat lourdement éliminé dès le premier tour aux élections municipales ».Lire aussi : Bygmalion : ce que l'on sait, ce qui reste mystérieux 13.02.2015 à 18h22 • Mis à jour le 13.02.2015 à 18h31Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/02/13/une-annee-de-pause-pourquoi-pas_4576300_4401467.html"data-title="Une année de pause… pourquoi pas ?"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/02/13/400x300/4576299_7_e840_dans-une-auberge-de-jeunesse-de-bonn-en_de8c9e59af1a0bd0ffe5e7b7f43f9dba.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/02/13/une-annee-de-pause-pourquoi-pas_4576300_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Comme leurs copains de lycée, ils avaient inscrit leurs vœux en terminale sur la plate-forme Admission postbac (APB). Mais, à la rentrée, on ne les a aperçus ni dans les travées d’un amphi, ni dans les classes préparatoires des lycées, ni ailleurs. Et pour cause : ces jeunes avaient décidé de reporter d’une ou deux années leur entrée dans l’enseignement supérieur pour voyager, se perfectionner dans une langue, travailler ou s’engager pour une cause. Faut-il voir dans ces décisions un grand caprice adolescent ? A les entendre témoigner, il s’agit plutôt d’un projet longuement mûri durant l’année de terminale.Il y a ceux qui se sont sentis las du système éducatif français et ont eu envie d’aller voir ailleurs. « La terminale a été l’année de trop, dit ainsi Juliette Degeorges, partie améliorer son anglais sur le terrain, à Brighton, en Grande-Bretagne. Trop de devoirs, trop d’examens, ajoutés à des problèmes familiaux. Je ne me voyais pas repartir illico dans un nouveau cycle d’études. » Prendre du recul Certains éprouvent le besoin de prendre du recul avant le grand saut dans le supérieur. « Je voulais m’inscrire à la fac, mais en quoi ? J’ai alors réalisé que j’avais derrière moi dix années d’apprentissage de l’allemand sans jamais avoir eu l’occasion de le parler vraiment », raconte Alice Lambolez. Elle est jeune fille au pair près de Fribourg, en Allemagne.Pour d’autres encore, cette année de césure est l’occasion d’éprouver la solidité d’une vocation. Attiré par le métier de pompier, Théo Lambert a postulé pour un service civique – une mission d’intérêt général proposée aux 16-25 ans sans condition de diplôme – au centre de secours de Port-Royal à Paris. « Je suis jeune : une année à s’engager envers la société vaut vraiment la peine. » En service civique lui aussi, Niels Lesire-Ogrel a choisi, après son bac, de côtoyer les SDF : il assure l’accueil à l’association parisienne Les Enfants du Canal. « J’ai découvert qu’il n’y avait pas de SDF “type” », confie-t-il.Dans tous les cas, il a fallu convaincre les parents du bien-fondé de cette pause qui ne correspond pas à une habitude bien ancrée en France, du moins pas après le bac. Dans les pays nordiques, prendre une, voire deux années sabbatiques (comme au Danemark) à la fin du secondaire est considéré comme allant de soi, tandis qu’en Grande-Bretagne, cette césure renoue avec la tradition du « Grand Tour », voyage initiatique en Italie et en Grèce qu’effectuaient, dès le XVIIIe siècle, les jeunes gens bien nés à la fin de leurs humanités.Angoisse des parentsAussi les parents français ont-ils tendance à considérer avec angoisse le projet de leurs enfants désireux de mettre leurs études entre parenthèses, avec le risque d’avoir du mal à les reprendre ensuite. « Ma grande sœur m’avait ouvert la voie en allant perfectionner son anglais à l’étranger. Ma mère m’a beaucoup soutenue. Elle a compris que j’avais besoin de m’éloigner, de souffler. Mon père, lui, était plus réservé », raconte Juliette Degeorges.Une fois dans leur nouvelle vie, un même constat semble se dégager : partir, c’est grandir, un peu ou beaucoup. Un départ à l’étranger accélère indéniablement le processus de maturité. Découvrir d’autres habitudes de vie, évoluer dans une langue qu’on balbutie plus qu’on ne la parle, gérer un budget, résister aux moments de spleen, résoudre les problèmes : autant de défis auxquels le jeune se découvre capable de faire face, seul ou presque. « Au bout de quelques mois, la famille où j’étais au pair a estimé que je ne faisais pas l’affaire. J’ai eu quinze jours pour choisir entre rentrer en France ou trouver une autre famille. J’ai prospecté et j’ai trouvé », raconte Charlotte Barthe, partie à New York. « J’ai découvert ce que je voulais… et ne voulais pas. En observant les femmes que je côtoyais, je me suis dit que je ne voulais pas être dépendante financièrement de quelqu’un. »Au pays de l’année sabbatique, tout n’est pas que joie et épanouissement personnel. Sans compter le retour au foyer et aux normes parentales, parfois un peu dur. « J’ai mis dix mois à m’en remettre, confie Manon Guyot, qui a expérimenté pendant un an la vie dans une famille de l’Oregon, à l’ouest des Etats-Unis. J’avais le mal du pays mais… à l’envers. Je me sentais en décalage par rapport à mes amis qui me trouvaient changée. » Quant à l’apprenti pompier Théo Lambert, il mesure déjà le fossé qui le sépare de ses copains : « Quand ils me disent stresser pour un examen alors qu’on vient de réanimer quelqu’un en arrêt cardiaque, je constate que nos priorités sont différentes… »Et si c’était à refaire ? Aucun ne regrette sa décision. Pour Charlotte Barthe, il est clair que c’est le bilinguisme acquis au cours de son année aux Etats-Unis qui lui a permis d’intégrer l’école hôtelière où elle étudie désormais. Manon Guyot, elle, s’envole pour l’Australie où l’attend une mission de teacher assistant dans une école. Au pair en Allemagne, Alice Lambolez est formelle : « Sans cette année, je ne serais pas la même personne. Elle est le socle de ma vie d’adulte. »Joséphine Lebard width="314" height="157" alt="Deza Nguembock, fondatrice de E&H Lab." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/02/13/314x157/4576332_3_4a42_deza-nguembock-fondatrice-de-e-h-lab_121a318be118f096f8706d55be8a8d66.jpg" Une journée dans la vie de Deza Nguembock, Fondatrice de E&H Lab Changer de voie après une erreur d’orientation, c’est possible. Mieux vaut cependant réagir sans tarder. width="314" height="157" alt="Lycéennes." src="http://s1.lemde.fr/image/2015/02/13/314x157/4576140_3_92bd_lyceennes_839222ad29b2a7811e5fe33cec6afc96.jpg" Ecole : « Aucun de nous n'a besoin de la concurrence des notes » Pour réviser ses cours, le mieux, c'est d'avoir fait des fiches. Problème : où on commence et comment on s'organise ? Voici les conseils d'Hugo Billard, professeur d'histoire-géographie. width="314" height="157" alt="Najat Vallaud-Belkacem et Manuel Valls, au Lycée Victor-Hugo, à Marseille, le 10 février." src="http://s1.lemde.fr/image/2015/02/13/314x157/4576045_3_4164_najat-vallaud-belkacem-et-manuel-valls-au_e9cd5590aa0af41507a09733d578d937.jpg" Le « programme des programmes » se dessine Nathalie Guibert Par bus entiers, les relèves sont arrivées de Vannes, dans l’épais brouillard qui englobait la base de Brétigny-sur-Orge, jeudi 12 février. Les premiers soldats déployés en urgence après les attentats des 7, 8 et 9 janvier à Paris quitteront au cours de ce week-end l’Ile-de-France, où ont été mobilisés 56 % des effectifs du plan Vigipirate alerte attentat. Ce vaste mouvement de relève s’achèvera la semaine prochaine sur l’ensemble des régions.L’effectif a atteint 10 412 hommes le 15 janvier dans l’opération rebaptisée Sentinelle, selon les tableaux de l’état-major opérationnel de l’armée de terre. Hors cas de force majeure, cet effort, décuplé par rapport au régime de croisière de Vigipirate, est prévu dans les plans gouvernementaux comme un maximum, et sur une « courte durée ».Les armées étaient déjà déployées sur les opérations extérieures au maximum de leurs capacités (pour l’armée de l’air) ou même au-delà du contrat prévu dans le Livre blanc de la défense de 2013, avec 9 500 soldats au total. Depuis les attentats, pour la première fois, elles ont engagé simultanément autant de soldats sur le territoire national et à l’étranger, du Sahel à l’Irak. Les responsables militaires plaident pour une adaptation de Vigipirate.Patrouilles mobilesL’objectif qui est à l’étude est de faire diminuer l’effectif militaire par paliers, pour le porter à 7 500 prochainement, puis 3 000. Tout en changeant la façon d’agir.Au total, 154 unités ont été déployées sur 722 sites classés « sensibles » par les préfets. Une partie d’entre eux (120) formaient la couverture classique du plan Vigipirate. Y ont été ajoutés pour l’opération Sentinelle 592 sites confessionnels, dont la plupart ont jusqu’ici fait l’objet d’une garde statique et près de 200 étaient surveillés 24 heures sur 24, même si les locaux étaient vides.Cette « posture » va changer. Les militaires la jugent dangereuse pour les soldats, régulièrement pris pour cible, et usante à terme pour tout l’édifice.Les gardes statiques vont dans de nombreux cas être remplacées par des patrouilles mobiles. Après un appel d’offre passé en urgence, l’armée vient de louer 300 véhicules, des combis à 9 places frappés d’un logo Vigipirate-Opération sentinelle à cocarde. Des discussions sont en cours entre les militaires, les préfets et les représentants de la communauté juive pour réorganiser la surveillance, point par point.Depuis le début de l’opération en janvier, le commandement a recensé 371 incidents contre la troupe. Parmi eux, « des reconnaissances, prises de vue ou films » et « 14 agressions graves, que ce soit au couteau, par laser, voire coup de crosse », dont l’attaque au couteau du 3 février à Nice. Autre cas, début février à Etampes (Essonne), au sud-est de Paris : un jeune homme a été repéré à plusieurs reprises par les militaires, avant d’être identifié comme membre d’une fratrie de trois récemment revenue du Yémen. A Savigny-sur-Orge, une voiture a délibérément foncé sur les barrières qui protégeaient un lieu communautaire juif. Plus récemment, un homme a tenté d’arracher son fusil à un militaire en patrouille au Trocadéro à Paris avant d’être maîtrisé.Nathalie GuibertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.02.2015 à 17h00 • Mis à jour le13.02.2015 à 18h43 Le volet « abus de faiblesse » de l'affaire Bettencourt s'est ouvert, lundi 26 janvier, à Bordeaux. Les premières des cinq semaines du procès se sont concentrées sur la personnalité du photographe François-Marie Banier, personnage clé soupçonné d'avoir extorqué plusieurs centaines de millions d'euros à Liliane Bettencourt, héritière du groupe L'Oréal. Les discussions ont ensuite bifurqué sur plusieurs autres personnes qui auraient pu bénéficier de largesses indues de la part de la milliardaire. Agée de 92 ans et souffrant de la maladie d'Alzheimer, celle-ci ne participe pas à ce procès.Une veille dame désorientée   Après deux petites semaines de procès, la journée du mercredi 4 février était consacrée à l'examen d'un des enregistrements clandestins du majordome de l'héritière, Pascal Bonnefoy. Celui-ci a enregistré les entrevues entre Mme Bettencourt et son gestionnaire de fortune, Patrice de Maistre. La bande laisse entendre une vieille dame désorientée, manipulable, à la merci des requêtes, de plus en plus extravagantes, de M. de Maistre.Lire le compte-rendu : Procès Bettencourt : la vieille dame et l’indigne MaistreLe reste de l'audience, consacrée aux tentatives d'adoption de François-Marie Banier par Mme Bettencourt, alors que celle-ci venait à peine de perdre son mari, a un peu plus enfoncé la défense.Lire le récit : Quand M. Banier voulait se faire adopter par Liliane Bettencourt De l'abus de faiblesse au chantage : l'île d'ArrosLundi 9 février, les débats se sont portés sur le sort de l'île d'Arros, propriété des Bettencourt depuis que François-Marie Banier a convaincu sa « bienfaitrice » d'en faire l'acquisition, à l'insu du fisc. Une île dont Mme Bettencourt a été dépossédée, en toute discrétion, au profit d'une fondation basée au Liechtenstein. Cette île est gérée par Carlos Verajano, qui lui aussi a bénéficié de largesses de la part de sa patronne, qui ne sont pas loin du chantage, s'avance le juge lors de l'audience. Approché par des journalistes, Verajano serait susceptible de révéler des secrets embarrassants, concernant notamment les comptes suisses des Bettencourt, s'il n'était pas « contenté ». Patrice de Maistre expliquait en des termes étonnants le comportement de Verajano à sa patronne. « Il n’est pas comme nous, de tempérament. Je crois qu’il considère comme normal de vous voler un peu. »Lire le focus : Procès Bettencourt : l’île d’Arros, paradis non fiscalQuand l'extorsion sert à financer une campagne électoraleMardi 10 février, le procès est entré dans une autre phase, en abordant la question du financement de la campagne de Nicolas Sarkozy pour l'élection présidentielle de 2007. Claire Thibout, ex-comptable de Liliane Bettencourt et principale accusatrice, a répété avoir tiré de l'argent liquide, à la demande du gestionnaire de fortune de la milliardaire, Patrice de Maistre.Lire le décryptage : Pourquoi l'ancienne comptable Claire Thibout a été mise en examenCet argent a selon elle été remis à Eric Woerth, alors trésorier de la campagne de Nicolas Sarkozy. Mais à la barre, l'ancien ministre a assuré n'avoir « pas reçu d'argent liquide de M. de Maistre pour financer cette campagne ». « Je sais ce que j'ai fait, je sais ce que je n'ai pas fait. Je n'ai pas reçu d'argent liquide de M. de Maistre pour financer cette campagne ou quoi ce soit d'autre, lors de ces rendez-vous [de janvier et février 2007] ou de tout autre rendez-vous. »Tout au plus le trésorier de l'UMP concède-t-il que Patrice de Maistre était « à la tête d'un réseau d'amis importants », avec « des idées sur la vie économique ». Claire Thibout, de son côté, n'a jamais vacillé dans ses déclarations. Lire le récit : Bettencourt : Eric Woerth et les coïncidencesMis en examen en 2013 dans le cadre de cette affaire, Nicolas Sarkozy a quant à lui bénéficié depuis d'un non-lieu.Entrée en scène de Stéphane Courbit, avocat aux motifs troubles Mercredi 11 février, le tribunal a examiné différents actes établis par Pascal Wilhelm, ancien avocat de Mme Bettencourt, soupçonné de l'avoir poussé à investir, en 2010 et 2011, 143 millions d'euros dans une société appartenant à un autre de ses clients, l'entrepreneur audiovisuel Stéphane Courbit, lui aussi jugé à Bordeaux pour « abus de faiblesse ».« Je ne pense pas que Liliane pouvait gérer seule toutes les décisions qu'elle avait à prendre. »Mais, s'est étonné le président du tribunal, Pascal Wilhem a fait appel d'une requête de mise sous tutelle quelques mois plus tard. Le tribunal a également souligné les résultats contradictoires de deux certificats médicaux établis après des examens réalisés sur la milliardaire à quelques jours d'intervalle, en décembre 2010. Pascal Wilhelm avait-il informé Liliane Bettencourt qu'il était également l'avocat de Stéphane Courbit, a demandé le tribunal. Me Wilhelm reconnaît à la barre « l'avoir dit, mais pas écrit ».Lire aussi : A la veille du procès, Stéphane Courbit s'engage à rendre 143,7 millions d'euros à Liliane BettencourtPatrick Wilhem était une nouvelle fois entendu vendredi, dernier jour de cette troisième semaine de procès.#Bettencourt Après trois semaines de débats, les journalistes ne perdent pas une miette des explications de #Wilhem pic.twitter.com/i9bsuIyMOu— Franck Johannès (@FrJohannes) 13 Février 2015Des expertises médicales contradictoiresJeudi 12 février, la santé de Liliane Bettencourt est revenue au cœur des débats, avec le témoignage du professeur Gilles Brücker, « ami d'enfance » de son confident François-Marie Banier, qui s'est défendu d'avoir pris partie dans le suivi médical de la milliardaire. Le professeur a ajouté avoir tissé au fil des ans une relation « d'affection » et de « confiance » avec Liliane Bettencourt. Le médecin sera également accueilli à deux reprises sur l'île d'Arros. En 2003, la milliardaire fera même du professeur Brücker son exécuteur testamentaire.  Lire le récit : Après deux semaines de procès Bettencourt, les dés semblent jetésLire aussi : Cinq questions autour du procès Bettencourt 13.02.2015 à 16h03 • Mis à jour le13.02.2015 à 16h32 | Luc Cédelle « Le Corbusier en lutte », affiche la banderole tendue devant l’entrée du lycée, du même nom, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) dont les enseignants ont reconduit chaque jour en assemblée générale leur grève commencée le mercredi 4 février. Ces mécontents, soutenus par les parents d’élèves, ont aussi le sens de la formule et ne s’en privent pas dans leurs communiqués : « L’esprit du 11 janvier est déjà loin dans les couloirs du rectorat » ; « Au panier, l’ambition de former de futurs citoyens éclairés dans les quartiers défavorisés »…A l’origine de ce mouvement : un de ces « drames » de la dotation horaire globale (DHG) comme il s’en noue lorsque les établissements d’enseignement secondaire reçoivent des rectorats les premières prévisions de leurs heures d’enseignement pour l’année scolaire suivante. L’équipe a été sidérée d’apprendre que malgré la prévision d’un effectif d’élèves constant, l’établissement, aux excellents résultats, se voyait retrancher 58 h 30 de sa dotation horaire hebdomadaire pour la rentrée 2015.Depuis, les représentants des grévistes ont été reçus au rectorat de l’académie de Créteil le mercredi 11 février. Ils en sont ressortis insatisfaits et, tout en annonçant que 24 heures d’enseignement leur avaient été rétrocédées, continuent de revendiquer la sauvegarde de leurs moyens.Dramaturgie du conflitC’est là que l’affaire se complique. Selon un scénario fréquent au sein de l’éducation nationale, la dramaturgie du conflit oppose des affirmations parfaitement contradictoires, énoncées de part et d’autre avec une déconcertante bonne foi. En effet, selon le rectorat de Créteil, le problème est entièrement réglé après l’audience du 11 février. Interrogé par Le Monde, Thierry Ledroit, secrétaire général de l’académie de Créteil s’est montré formel : « Aujourd’hui, l’établissement a le même taux d’encadrement et une dotation identique à celle de l’année passée », a-t-il déclaré. Il n’y aurait donc plus aucun motif de conflit.Avant d’entrer dans la technicité des arguments avancés par le rectorat et contestés par les grévistes, il convient de signaler que « Le Corbusier », qui compte une centaine d’enseignants et environ 1 200 élèves, n’est pas n’importe quel établissement. En l’espace de quelques années, il est devenu un lycée modèle. Il y a cinq ans, il n’affichait que 66 % de réussite au baccalauréat. Sur l’année scolaire 2013-2014, ce taux est monté à 90 %. Jolie performance pour un établissement situé en territoire très populaire et qui compte dans son effectif environ 48 % d’élèves venant de catégories socioprofessionnelles défavorisées.Les résultats des lycées sont évalués par l’éducation nationale en comparant, dans une série de domaines, les taux attendus (en fonction de la composition sociale de l’effectif) et les taux bruts (les performances vraiment réalisées par l’établissement). Pour Le Corbusier, les indicateurs sont franchement au vert : neuf points de valeur ajoutée en prenant l’académie de Créteil comme référence aux résultats du baccalauréat, quatorze points en référence nationale. Le taux d’accès au baccalauréat des élèves de seconde et de première (qui permet de mesurer si un établissement garde ses élèves jusqu’au bout de leur scolarité) est également respectivement de six et dix points au-dessus des valeurs attendues.Profusion de projets culturelsLes enseignants – qui dans cet établissement ne sont pas particulièrement abonnés aux journées de grève – ont donc pris comme une gifle l’annonce par le rectorat que leur dotation pour 2015-2016 serait réduite de plusieurs dizaines d’heures d’enseignement. Pour eux, comme ils l’ont aussitôt martelé dans leurs adresses aux médias, une telle décision revient à sanctionner la réussite. Le rectorat « a décidé de faucher notre élan », dit un de leurs communiqués.« Depuis des années, explique Carole Amsellem, professeure de français, la politique de l’établissement a été de privilégier les classes à effectifs réduits. On a supprimé tous les dédoublements de classes en seconde. Aujourd’hui, toutes nos secondes sont à 19 élèves. C’est très attractif pour les familles. Cela veut dire qu’aucun élève n’est caché dans la masse. »Ce choix n’est pas la seule particularité du lycée ni la seule explication de son succès : Le Corbusier s’est aussi distingué, depuis cinq ans par une profusion de « projets culturels innovants et de qualité » dans lesquels les enseignants s’investissent sur la base du volontariat. Il en existe de deux sortes. Les projets « Arts et Culture » mettent en contact les élèves avec des artistes, des chercheurs et des intellectuels, lors d’ateliers facultatifs.D’autres projets, à participation obligatoire, sont organisés dans les classes. Des élèves réalisent ainsi un jardin avec leur enseignante de sciences de la vie et de la Terre. D’autres, par exemple en classe de français avec Carole Amsellem, tournent cette année un documentaire sur le prix Simone-de-Beauvoir. L’ensemble de ces projets, souligne l’équipe, a été mis en place « sans demander de moyens supplémentaires : nous ne pensions pas que cela conduirait le rectorat à nous en enlever… »« Tour de passe-passe »Sauf qu’aujourd’hui, il n’y a plus la moindre diminution de moyens selon le rectorat. Les dotations horaires, explique Thierry Ledroit, sont toujours communiquées en deux phases : une première prévision en début d’année civile, suivie d’une « période d’ajustement » qui peut durer jusqu’en juin, voire jusqu’à la rentrée.Ce qui s’est passé ces derniers jours à Le Corbusier relève de l’ajustement. Dès le départ, affirme-t-il, la réduction n’était pas de 58 h 30, mais seulement de 22 h 30, l’équipe n’ayant pas tenu compte de 36 heures attribuées au titre des « missions complémentaires », issues du décret d’août 2014 permettant d’intégrer à la rémunération des enseignants certaines activités relavant du volontariat comme, précisément, l’engagement dans les projets culturels. Aministrativement, ces heures n’ont pas le même statut que les autres, même si elles figurent dans la dotation horaire.Pour le rectorat, ces deux sortes d’heures sont parfaitement convertibles entre elles et représentent à titre égal « des moyens ». C’est cette « évolution réglementaire » qui explique le malentendu et au total, avec les 24 heures rétrocédées par ailleurs, les moyens alloués au lycée pour la prochaine année seraient même très légèrement en hausse.Interrogés, les professeurs grévistes récusent cette argumentation qu’ils considèrent comme « un tour de passe-passe ». « On ne revendique rien, on ne demande que ce qu’on avait jusqu’à présent ! », s’exclame Anne Fournier, professeure de français. Pour eux, les heures de missions complémentaires invoquées par le rectorat ne sont pas « de vraies heures de cours » mais des moyens « précaires ». Ils assurent aussi qu’elles ne sont que 18 et non 36 du fait qu’une moitié a été réintégrée dans la dotation horaire. Les concessions obtenues ne permettraient pas, disent-ils, d’éviter des sacrifices sur le nombre d’heures de cours par discipline ou sur les projets culturels.Une ultime assemblée générale matinale, le vendredi 13 février, veille de vacances dans la zone C, a réaffirmé l’exigence que le rectorat garantisse des classes à 24 élèves en première et en terminale l’an prochain et demandé, pour la rentrée des congés de février, une nouvelle audience au rectorat. Entre les deux parties, le dialogue est encore en phase d’ajustement.Luc CédelleJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Rafaële Rivais Corinne Lepage, avocate et ex-ministre de l’environnement de Jacques Chirac, est à l’origine d’une action collective d’usagers contre quatre concessionnaires d’autoroutes, afin de contester les tarifs élevés des péages sur cinq portions construites depuis des décennies. Les usagers des autoroutes A1, A6, A7, A9, A13 peuvent, à partir du vendredi 13 février et jusqu’au 30 juin, remplir un formulaire sur le site Actioncivile.com et demander un remboursement de 20 % de leur ticket de péage.Lire aussi : Une action collective engagée contre les tarifs des péagesPour autant, il ne s’agira pas d’une « action de groupe » à proprement parler, mais d’une conjonction d’actions individuelles, comme le reconnaît Corinne Lepage, qui dit prendre l’initiative de cette action « à titre personnel ». Dans le cadre de la loi Hamon de 2014, seule l’une des seize associations agrées de consommateurs a le droit de lancer une action de groupe, comme l’ont déjà fait l’UFC-Que Choisir, le syndicat du logement et de la consommation de la Confédération syndicale des familles, la CLCV ou La Confédération nationale du logement.Lorsqu’Actioncivile.com aura atteint le nombre de 50 000 inscrits, Corinne Lepage entreprendra une médiation avec la Sanef (A1), APRR (A6), la SAPN (A13) et ASF (A7 et A9). Si Mme Lepage rappelle qu’elle ne touchera pas un centime, elle précise que le site encaissera 15 % des indemnités que pourraient obtenir les plaignants. Vendredi 13 février à 16 heures, ils étaient déjà près de 12 000 usagers à s’être inscrit sur le site. Si la procédure de médiation échoue, Mme Lepage ne va pas plaider chacune des affaires devant les juridictions. Chaque consommateur reprend son dossier et va le plaider seul.« La légitimité d’une action de groupe pourrait se poser, indique Cédric Musso, directeur des relations institutionnelles de l’UFC-Que Choisir. En effet, pour qu’elle soit possible, il faut prouver que le professionnel a manqué à ses obligations légales ou contractuelles – ce qui n’est pas nécessairement le cas. En outre, il faut que les consommateurs aient conservé leurs preuves d’achat, ce qui n’est pas nécessairement le cas de ceux qui ne sont pas abonnés à un système de télépéage ».Rafaële RivaisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.02.2015 à 13h20 • Mis à jour le13.02.2015 à 17h20 | Aurélie Collas Supprimer les notes jusqu’à la classe de 6e inclus, dépoussiérer le brevet des collèges, enrichir la formation des professeurs et la communication avec les parents… La conférence nationale sur l’évaluation des élèves, lancée en juin 2014, a débouché sur sept recommandations. Sept pistes pour faire en sorte que l’évaluation soit plus efficace, plus motivante et moins cassante pour les élèves.Le ton général est prudent. Au fil des 20 pages du rapport – remis à la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, vendredi 13 février –, se lit le souci du jury de la conférence de dépasser les clivages idéologiques sur ce sujet très sensible. On perçoit aussi combien celui-ci est clivant, puisque malgré leur prudence, les recommandations n’ont pas toutes été adoptées à l’unanimité. Certaines ont recueilli le vote négatif de quelques-uns des 30 membres du jury.Evaluation des élèves : la ministre à l’heure du choixPar comparaison avec les propositions du Conseil supérieur des programmes (CSP), remises en novembre 2014, aucune des recommandations du jury de la conférence n’apparaît comme véritablement révolutionnaire. Le jury n’en espère pas moins « contribuer à changer une situation aujourd’hui jugée insatisfaisante » : le modèle actuel est régulièrement accusé de sanctionner et démotiver, de détourner l’école de ses missions premières – éduquer, instruire –, au profit du classement des élèves et la sélection des meilleurs.Abandon partiel des notesA la question serpent de mer « notes ou pas notes ? », le jury de la conférence donne une position intermédiaire : il suggère d’abandonner les notes en maternelle, à l’école élémentaire et jusqu’en 6e inclus, pour les remplacer par un « autre type de codage », accompagné de « commentaires qualitatifs ». L’utilisation des notes est déjà fortement limitée au primaire. Seuls 20 % à 30 % des écoles y ont recours, selon un rapport des inspections générales de 2013.A partir de la 5e, les notes ne seraient utilisées que lorsqu’il s’agit de valider le niveau des élèves, à des « points d’étape » du parcours scolaire (évaluations « certificatives »). L’autre forme d’évaluation (dite « formative »), celle qui sert à repérer les difficultés et les progrès des élèves, ne serait donc plus notée. Pour ce qui est des classes de 1e et de terminale, qui préparent directement au baccalauréat, le jury recommande de « conserver une notation plus traditionnelle ».Des propositions qui n’ont aucune chance d’aboutir, puisque la ministre a martelé ces dernières semaines que le chantier sur l’évaluation des élèves « n’avait pas vocation à supprimer les notes ». Alors que des annonces sur ce dossier sont attendues au printemps, son entourage a d’ores et déjà annoncé, vendredi, qu’elle ne suivrait pas l’avis du jury s’agissant de la suppression des notes avant la 5e.Un brevet repenséLe jury de la conférence a repris pour partie les propositions du CSP sur le brevet des collèges : le limiter à une épreuve finale – au lieu des quatre actuelles –, qui renverrait à plusieurs disciplines. En sus, deux projets personnels, l’un conduit en 4e, l’autre en 3e, seraient présentés à l’oral, ainsi qu’une épreuve orale de langue. Seraient également pris en compte, dans le brevet, les évaluations « certificatives » organisées en 5e, 4e et 3e, dont les résultats seraient compilés dans un « livret de compétences du cycle 4 ».Formation et accompagnement des professeursLes notes ne sont ni neutres ni objectives. Selon les chercheurs en docimologie (la science de la notation), outre qu’elles peuvent démotiver les élèves, elles ne disent pas grand-chose des progrès de chacun et sont marquées par de nombreux biais. C’est pour que les enseignants en prennent conscience que le jury de la conférence propose d’intégrer « systématiquement » les résultats de la recherche à la formation initiale et continue des enseignants. « Il conviendrait même d’engager et de développer le dialogue entre eux et les chercheurs, voire des collaborations autour d’expérimentations », ajoute-t-il.De même, le jury préconise plus de cadrage. Afin d’harmoniser des pratiques aujourd’hui très hétérogènes entre et au sein des établissements, il invite le ministère à instaurer un cadre national et des outils d’évaluation sur lesquels les enseignants pourraient s’appuyer.Communication avec les famillesLes rapporteurs invitent les établissements à aller plus loin que la seule réunion parents-professeurs et l’envoi du bulletin de notes chaque trimestre. Reconnaissant que l’évaluation est aussi « le premier point d’entrée des parents dans la scolarité de leurs enfants », il suggère d’enrichir l’information qui leur est donnée. Les moyens pour y parvenir sont peu détaillés : il est question de « mener un travail » d’explicitation sur les différents types d’évaluation et les méthodes employées, sur l’accueil des parents ou encore l’utilisation des espaces numériques de travail.Orientation des élèvesLes notes sont souvent les indicateurs privilégiés pour déterminer l’affectation des élèves en fin de 3e. Le jury de la conférence encourage à prendre en compte d’autres facteurs, comme les compétences des élèves, leurs talents, leurs projets et leur motivation.Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.02.2015 à 10h45 • Mis à jour le13.02.2015 à 17h35 | Cédric Pietralunga Principal actionnaire de la SNCM, avec 66% du capital, le groupe de transports collectifs Transdev a annoncé, vendredi 13 février, qu’il participera au financement du plan social qui va toucher la compagnie maritime suite à sa mise en redressement judiciaire.« Transdev a communiqué ce jour aux administrateurs judiciaires [de la SNCM] les élements relatifs à sa contribution volontaire à une partie du financement des mesures indemnitaires et d’accompagnement qui seront contenues dans le plan de sauvegarde de l’emploi [PSE] », a indiqué l’entreprise dans un communiqué publié vendredi matin.S’il n’a pas voulu communiquer le montant de cette « contribution », elle devrait être conséquente. Selon nos informations, Transdev proposerait de verser une moyenne de 35 000 euros à chaque salarié licencié : 22 000 euros d’indemnité supra-légale et 13 000 euros de mesures d’accompagnement.A cette somme devraient s’ajouter des indemnités légale et conventionnelle d’une moyenne d’environ 40 000 euros par salarié, versés par l’'Association pour la gestion du régime de Garantie des créances des Salariés (AGS), selon une source proche du dossier.Liste de postes en EuropeLe groupe de transports assure que sa « contribution financière » doit permettre d’accorder aux salariés licenciés de la SNCM une somme équivalente à ce qui avait été prévu lors de la faillite de SeaFrance.« Eu égard notamment à la proximité de métier des deux sociétés et à la qualité des mesures déployées, [ce plan social] constitue une référence », justifie Transdev dans son communiqué.Après plusieurs actions en justice, 200 salariés de SeaFrance, licenciés en 2012, avaient fini par toucher en moyenne 30 000 euros d’indemnités supra-légales.Outre le financement d’une partie du PSE, la filiale de la Caisse des Dépôts et de Veolia Environnement s’engage également à reprendre un certain nombre de salariés de la SNCM et assure qu’une liste de postes a d’ores et déjà été communiquée aux administrateurs judiciaires de la compagnie.Selon nos informations, cette liste serait d’environ 150 postes ouverts en France. Elle devrait être mise à jour deux fois par mois. Une liste de postes ouverts en Europe devrait également être diffusée.« À compétences égales, une priorité a été instaurée au bénéfice des salariés de la SNCM », indique Transdev dans son communiqué. De même, l’entreprise « financera l’accompagnement des mobilités fonctionnelles ou géographiques des salariés reclassés dans le groupe », précise le groupe.Offre sous conditionMais Transdev pose ses conditions. « La contribution financière (...) devra s’intégrer dans un accord global, réglant définitivement ce dossier, sous l’égide du tribunal de commerce de Marseille », précise le groupe.Comprenez : que la compagnie marseillaise soit reprise ou liquidée, en totalité ou partiellement, pas question de payer si le tribunal ne permet pas à Transdev de tirer définitivement un trait sur son aventure marseillaise, entamée lors de la privatisation de la SNCM en 2006.Mise en redressement judiciaire le 28 novembre, avec une période d’observation de six mois, la SNCM a reçu cinq offres de reprise le 2 février, émanant de compagnies de ferries ou d’hommes d’affaires.SNCM : quatre offres de reprise sont jugées sérieusesToutes ont comme point commun de ne garder qu’environ la moitié des salariés de l’entreprise marseillaise, soit 700 à 900 employés sur 2 000 (1 450 contrats à durée indéterminée et environ 600 contrats à durée déterminée).Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Guy Dutheil Christian Estrosi, le député et maire UMP de Nice (Alpes-Maritimes), n’en démord pas. Il ne veut pas que l’aéroport de Nice-Côte d’Azur soit vendu à des investisseurs privés. Surtout des chinois, comme à Toulouse. M. Estrosi va tout faire pour s’y opposer.Pourtant le mouvement semble bien lancé. Jeudi 12 février, les députés ont adopté, en première lecture, l’article 49 de la loi Macron qui permet au gouvernement de vendre au plus offrant la participation de 60 % qu’il détient dans le capital de l’aéroport.Pas de quoi décourager le maire de Nice. Au vote des députés, M. Estrosi compte bien opposer celui des Niçois. Il va organiser à Nice un référendum sur la vente de l’aéroport.« Êtes-vous favorable à la privatisation de l’aéroport de Nice-Côte d’Azur ? », telle sera la question posée aux Niçois jeudi 19 février dans 45 bureaux de vote de la ville. « La première date libre avant les vacances scolaires », ajoute l’édile.Ce sera « un vote consultatif », précise M. Estrosi, qui admet que le scrutin « n’aura pas force de loi ». Toutefois, il faudra voir « si Emmanuel Macron, ministre de l’économie, s’assoit sur la volonté du peuple ou pas ? », se défend le député-maire.11,6 millions de passagersA priori, la réponse ne fait pas de doute. Une très large victoire du non paraît acquise. Toutes les forces politiques de la ville, à droite comme à gauche, de même que les communes environnantes, sont vent debout contre cette cession.Il n’empêche, certains esprits chagrins ironisent contre ce scrutin symbolique. Ils dénoncent aussi le coût élevé de ce vote. Cela coûtera « 100 000 euros, prélevés sur les 400 000 euros » que l’aéroport rapporte à la ville de Nice (qui détient 5 % du capital), rétorque M. Estrosi.À l’en croire, la consultation ne sera pas vaine. Une forte mobilisation des électeurs et un raz-de-marée en faveur du non pourraient même, selon le député-maire, remettre en cause la privatisation de l’aéroport. M. Macron lui aurait ainsi assuré, jeudi à l’Assemblée, qu’il « [regardera] les résultats » et « en [tiendra] compte ».La grande crainte des opposants à la privatisation est que Nice, deuxième aéroport de France avec 11,6 millions de passagers en 2014, et évalué entre 800 millions et 1 milliard d’euros, devienne une simple base aéroportuaire pour des compagnies low cost.Pire qu’une vente à des investisseurs chinois, M. Estrosi redouterait presque plus encore « qu’un pays des émirats devienne actionnaire majoritaire de l’aéroport de Nice ».Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Aurélie Collas Vers la fin des notes, des moyennes et des contrôles « couperet » ? Après le temps des recommandations vient celui des décisions. Sur le dossier très sensible de l’évaluation des élèves, Najat Vallaud-Belkacem a désormais toutes les cartes en main : la ministre de l’éducation nationale dispose, depuis novembre 2014, des propositions du Conseil supérieur des programmes (CSP). Vendredi 13 février, elle devait recevoir celles du jury de la conférence nationale sur l’évaluation des élèves.Participer à la discussion : Doit-on supprimer les notes à l’école ?Lequel des deux aura son oreille ? Le CSP préconise une petite révolution. Par comparaison, les pistes du jury de la conférence nationale sur l’évaluation des élèves, qui découlent des deux journées de débat organisées en décembre 2014, apparaissent moins audacieuses. Mais le sujet divise les parents, irrite les enseignants et s’avère politiquement risqué.Le Conseil supérieur des programmes va jusqu’à préconiser la fin des moyennes et des coefficients, le remplacement des notes par un barème de 4 à 6 niveaux, un brevet des collèges réduit à une seule épreuve finale, la suppression du livret personnel de compétences…Les trente membres du jury de la conférence nationale sur l’évaluation des élèves, de leur côté, sont parvenus à sept recommandations, dont la plus forte, qui consiste à abandonner les notes jusqu’à la 6e inclus, n’a pas fait l’unanimité du jury (4 voix contre). A partir de la 5e, les notes ne seraient utilisées que pour valider un niveau, à des « points d’étape » du parcours ; l’autre forme d’évaluation, non notée, viserait à repérer les difficultés des élèves et y remédier. En 1re et terminale, la notation traditionnelle serait maintenue.Pour trancher, Najat Vallaud-Belkacem prendra son temps. Ses annonces ne sont attendues qu’au printemps. La ministre a prévenu que le chantier de l’évaluation des élèves n’avait pas « vocation à supprimer les notes, mais à les rendre plus précises, stimulantes et exigeantes ». Son entourage a pris soin de préciser, dès vendredi matin, que la ministre ne suivrait pas la recommandation préconisant de supprimer les notes chiffrées jusqu’en 6e. Tout porte à croire que, sur ce terrain glissant, elle avancera prudemment.A sa décharge, ce n’est pas elle qui a choisi d’orienter les projecteurs sur ce sujet, mais son éphémère prédécesseur, Benoît Hamon, ministre de l’éducation d’avril à août 2014. Najat Vallaud-Belkacem hérite de ce dossier en seconde partie de mandat, alors que la popularité de François Hollande a diminué et que la déception des enseignants est palpable sur plusieurs aspects de la politique de la gauche : rythmes scolaires, éducation prioritaire, conditions de travail…L’école peut-elle vraiment vivre sans notes ?Surtout, la réforme arrive à contretemps. L’heure est à la fermeté. Lors de ses vœux au monde éducatif, le 21 janvier, le chef de l’Etat a défendu le renforcement de « l’autorité » du maître. Sur l’évaluation des élèves, il a estimé que « l’école [devait] continuer à noter ». « Si le président le dit, ça va être dur de faire bouger les pratiques », avait alors fait remarquer Christian Chevalier, du syndicat des enseignants UNSA, réputé progressiste. A son tour, la ministre de l’éducation a mis en sourdine le mot évaluation « bienveillante » des élèves qu’utilisaient ses prédécesseurs. Comme s’il fallait à tout prix éviter le procès en laxisme.Il faut dire que le projet du CSP sur l’évaluation avait immédiatement soulevé la contestation de la droite conservatrice et de l’extrême droite. Les uns accusant la gauche de casser la « méritocratie républicaine », d’entreprendre une « manœuvre de nivellement par le bas » du niveau des élèves. Les autres lui reprochant son « idéologie post-soixante-huitarde » ou sa « démagogie ».Au-delà de ces salves politiques, la société française est divisée. Une bonne part des familles reste attachée au système traditionnel d’évaluation, avec sa notation sur 20. Elle y voit un bon baromètre pour mesurer le niveau des élèves, un vecteur d’information auprès des parents, un instrument pour motiver les élèves. Un moyen aussi de les confronter à la compétition et de sélectionner les meilleurs.Un système au milieu du guéDans le camp adverse, on reproche à l’évaluation traditionnelle d’être biaisée, stressante, décourageante pour les élèves fragiles. On l’accuse, à l’instar du sociologue Pierre Merle, de « pervertir les missions centrales de l’école – éducation et instruction – au profit d’une seule de ses fonctions, la sélection ».Côté enseignants, le mot « bienveillant » en a agacé plus d’un. « Comme si les professeurs étaient malveillants et ne faisaient que saquer ! », s’agace François Portzer, du Syndicat national des lycées et collèges (Snalc), qui a déjà averti que la suppression des notes était un « casus belli » et mettrait une bonne partie des professeurs dans la rue. Quoi qu’il en soit, faire changer les pratiques n’est jamais facile dans une profession qui reste fortement attachée à sa liberté pédagogique.Dans les faits, pourtant, les choses ne cessent d’évoluer. Au primaire, il n’y a guère que 20 % à 30 % des écoles qui recourent à la notation chiffrée, comme l’a montré un rapport des inspections générales de 2013. Au collège, où la culture de la note est plus ancrée, d’autres méthodes se développent : évaluation par compétences, classes sans notes, autoévaluation des élèves… Au final, le système français est au milieu du gué. Comme le souligne la sociologue Nathalie Mons, présidente du Conseil national d’évaluation du système scolaire, il « hésite entre deux modèles et les superpose. C’est cet assemblage, à ce jour hétéroclite, d’ancien et de nouveau qu’il faut mettre en cohérence à l’avenir ».Vers une révolution de l’évaluation des élèves ?Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.02.2015 à 09h52 • Mis à jour le13.02.2015 à 17h30 | Emmanuelle Jardonnet (Grasse (Alpes-Maritimes), envoyée spéciale) A deux reprises, le temps s’est suspendu lors du procès Picasso, qui s’est tenu du mardi 10 au jeudi 12 février au tribunal de Grasse (Alpes-Maritimes). Une première fois à son ouverture, lorsque le président de l’audience a projeté les photographies de l’intégralité des œuvres dissimulées pendant près de quarante ans par le couple Le Guennec. Un inventaire visuel laissant découvrir à l’assistance 271 inédits du peintre datant de 1905 à 1932 : portraits de proches, scènes de plage, arlequins, chevaux, collages cubistes, peintures, carnets d’études, lithographies… Quarante minutes de silence absolu dans une salle pourtant bien pleine au premier jour d’audience. Il s’agissait pour le magistrat de commencer par présenter à chacun le corpus du délit reproché à l’ancien électricien de Picasso (1881-1973) et à son épouse par les héritiers Picasso, c’est-à-dire le « recel de biens volés », qui n’est pas touché par la prescription, contrairement au vol.Procès Picasso : l'ex-électricien face au clan familialUn second moment de grâce s’est imposé dans la soirée de la deuxième journée d’audience, lors de l’audition d’Anne Baldassari. L’approche tant scientifique que sensible des œuvres par la conservatrice, qui a longtemps dirigé le Musée Picasso à Paris, a soudainement redonné vie à ce que Pierre Le Guennec a pu présenter comme un « tas de vieux papiers », qui aurait été donné sans explications « un soir dans un couloir » en 1971 ou 1972 par Jacqueline Picasso (morte en 1986), avec l’accord du peintre, dans leur mas de Mougins. Car dans ce procès, les œuvres ont finalement paru davantage parler que les Le Guennec, mutiques face à leurs contradictions depuis le début de l’affaire, quand, en 2010, ils ont contacté la Picasso Administration pour tenter de faire authentifier leurs possessions, qu’ils avaient « oubliées ». Un ensemble représentant la plus importante découverte d’œuvres de Pablo Picasso depuis sa mort.Si chacun, famille, proches ou experts, a pu unanimement contester à la barre la possibilité d’un don aussi important, non dédicacé et non signé de la part de Picasso ou de Jacqueline, sa dernière épouse, le témoignage d’Anne Baldassari est venu éclairer la position de Picasso sur le sujet. « Je garde tout, on est ce que l’on garde », aurait-t-il déclaré à plusieurs reprises. « Mon œuvre est le journal de ma vie, ce n’est pas à moi de décider ce qui est bon ou mauvais. » Une philosophie aboutissant, selon la spécialiste, à un « archivage de son propre processus créatif » qui constitue encore aujourd’hui un « défi aux inventaires » : son œuvre, immense, rassemble quelque 70 000 pièces et 200 000 éléments d’archives.« Picasso a renoncé à divorcer d’Olga en 1935 quand il a compris qu’en étant marié sous le régime de la communauté, 50 % de ses œuvres allaient disparaître », précise encore Anne Baldassari. Un souci de conserver qui n’a cependant jamais empêché l’artiste de beaucoup donner : « Ce qu’il donne coïncide toujours à la chronologie de la relation, avec des œuvres de circonstance, mais il ne s’agit jamais d’œuvres de premier rang. » Or, analyse-t-elle, le lot d’œuvres Le Guennec s’étend sur trois décennies, « sans logique de destination qui donnerait du sens. Cela constitue un problème ». « Le Picasso que je connais ne se séparerait pas de ces œuvres, ce serait comme s’arracher la peau, a encore affirmé la conservatrice en chef. Elles constituent le laboratoire de sa création et de sa pensée. » « Picasso était un homme extrêmement généreux, qui peut toujours nous surprendre », a-t-elle nuancé, mais dans cette hypothèse de don, « tout converge vers une improbabilité. Ce sont des études très poussées, ce sont des œuvres en soi, il ne peut pas les avoir données ». «  Choses bizarres  »Pierre Le Guennec a par ailleurs réaffirmé avoir fait tout seul la classification et l’inventaire de cet ensemble. Or, dans cette affaire, Me Jean-Jacques Neuer, qui représente trois héritiers Picasso – Claude, Paloma et leur nièce Marina – s’étonne en effet que le septuagénaire, qui n’y connaît rien en art, comme il le dit lui-même, et qui n’a pas Internet, soit « capable de réaliser un inventaire, des descriptions scientifiques, de classer des œuvres, faire des sous-ensembles, alors même qu’il s’agit d’inédits dont on ne peut pas reproduire de notices ». Pour Me Neuer, quelqu’un lui a fourni ces détails techniques.Mme Baldassari confirme qu’« un néophyte n’est pas en mesure d’organiser un tel ordonnancement ». « Mais un conservateur n’aurait pas mélangé les périodes, n’aurait pas pris cette liberté, fait ces croisements », ajoute-t-elle, estimant qu’il s’agit « plutôt de la démarche d’un artiste, qui s’intéresse aux techniques, aux supports plus qu’à la chronologie ». Cette « approche fine », elle, la perçoit « comme la démarche de Picasso. » Elle évoque un classement en vue d’un inventaire lancé par l’artiste dans les années 1930 à 1950. Quant aux descriptifs des œuvres, dont plusieurs ont surpris l’accusation par leur niveau : « Techniquement, c’est compétent », affirme-t-elle, mais d’autres lui paraissent « naïfs ». Elle relève des fautes d’orthographe, des « choses bizarres » qui suscitent chez elle un « certain embarras ». Ont-ils pu être réalisés à plusieurs mains, complétés ? Elle ne l’exclut pas.« Préjudice de l’humanité »Le cas de la collection Maurice Bresnu, alias « Nounours », qui fut chauffeur des Picasso, a par le passé régulièrement occasionné de nombreux bras de fer avec les héritiers Picasso, ses œuvres ayant atterri chez des marchands d’art internationaux ou de prestigieuses ventes aux enchères, malgré leur provenance douteuse. Or, à peine Pierre Le Guennec avait-il révélé l’existence de ses 271 œuvres à la Picasso Administration en vue d’une authentification, en août 2010, qu’un généalogiste, venu témoigner lors des trois jours d’audience, avait révélé en novembre leur lien de parenté. Il avait en effet découvert une étrange coïncidence : l’ex-électricien a été désigné comme l’un des héritiers de la veuve Bresnu, qui était sa cousine, or dans l’héritage figuraient des œuvres de Picasso. Pierre Le Guennec avait caché être cousin avec Maurice Bresnu aux enquêteurs, au cours de l’information judiciaire, de même qu’il ne reconnaît pas de lien de cause à effet dans son entrée au service des Picasso, chez qui Maurice Bresnu était pourtant employé à l’époque. Me Neuer spécule que Pierre Le Guennec est manipulé par des marchands d’art peu scrupuleux, tentant d’écouler des œuvres volées en grande quantité par son cousin Maurice Bresnu. Cela expliquerait, selon lui, la violence de certaines attaques des Le Guennec au cours de l’instruction, tentant de porter atteinte à la mémoire ou à la filiation, à l’état civil de la famille Picasso. L’avocat a conclu sa plaidoirie en soulignant le caractère hors normes de ce procès qui s’est déroulé dans un climat très chaleureux sur le banc de la famille Picasso. « Le génie laisse de l’ADN traîner partout : ce procès fut picassien, surréaliste, incroyable. Il a permis au monde de voir que les Picasso sont une famille moderne, avec plusieurs femmes, plusieurs enfants, des disputes, comme une œuvre cubiste qui se recompose : c’est la plus belle œuvre cubiste posthume de Picasso », a-t-il lancé.Le souci de l’intérêt général a prévalu lors du réquisitoire. « Nous avons affaire à un délit particulier, au préjudice de l’humanité », a lancé le représentant du ministère public, Laurent Robert, estimant que le couple avait privé le monde entier et l’histoire de l’art de ces œuvres pendant quarante ans. Jugeant que les prévenus étaient « complètement dépassés par les conséquences de leurs actes, eux qui n’ont jamais été inquiétés par la justice, et n’ont pas gagné d’argent avec cette affaire », il requiert cinq ans d’emprisonnement assortis du sursis intégral – les prévenus encourraient cinq ans d’emprisonnement, et 375 000 euros ou la moitié de la valeur des biens recelés.Les conseils de la famille Picasso ont par ailleurs demandé que les œuvres soient restituées. Me Nardon, l’avocate de Catherine Hutin-Blay, la fille de Jacqueline, a pour sa part demandé 1 euro symbolique à chacun des époux Le Guennec au titre de dommages et intérêts. Le tribunal correctionnel de Grasse rendra sa décision le 20 mars.Emmanuelle Jardonnet (Grasse (Alpes-Maritimes), envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste François Béguin La France a pour la première fois été condamnée par la justice européenne, jeudi 19 février, pour n’avoir pas apporté les soins nécessaires à un détenu lourdement handicapé. La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a jugé que l’Etat français a fait subir des « traitements inhumains et dégradants » à Mohammed Helhal, un homme de 43 ans qui purge une peine de trente ans de réclusion criminelle pour assassinat, tentative d’assassinat et faits de violence au centre pénitentiaire de Poitiers-Vivonne (Poitou-Charentes).Paraplégique et incontinent depuis une chute de plusieurs mètres lors d’une tentative d’évasion en mars 2006, il s’est plaint du trop faible nombre de séances de kinésithérapie dont il bénéficie (aucune entre 2009 et 2012, une seule chaque semaine depuis 2012) et de la nécessité de faire appel à un codétenu pour faire sa toilette en l’absence de douches aménagées.« La plupart du temps, ce type d’aide est assuré par un codétenu volontaire, rémunéré ou non, mais qui n’a pas eu de formation pour cela », explique François Bès, coordinateur à l’Observatoire international des prisons (OIP), qui a soutenu le dossier de M. Helhal. « Les infirmières sont débordées par les soins courants, ajoute-t-il. Quant aux kinésithérapeutes, la Cour des comptes a relevé l’année dernière qu’environ un quart des postes n’étaient pas pourvus dans les prisons françaises. »Pas de libération anticipéeTout comme le tribunal et la cour d’appel de Limoges puis la Cour de cassation l’avaient décidé en 2011, la Cour de Strasbourg a estimé que « la capacité de M. Helhal à purger sa peine n’est pas remise en cause ». A ce titre, il ne bénéficiera donc pas d’une libération anticipée. Elle a en revanche jugé que « les autorités nationales n’ont pas fait tout ce qu’on pouvait exiger d’elles pour offrir à M. Helhal la rééducation dont il avait besoin ». « L’absence ou l’insuffisance de soins et la nécessité de se faire aider d’un codétenu pour prendre ses douches l’ont soumis à un niveau de souffrance dépassant celui qui est inhérent à une privation de liberté », estime-t-elle.« Cette décision marque une nouvelle avancée pour le droit des détenus », se félicite son avocat, Me Patrice Spinosi, pour qui ce jugement « rappelle clairement que l’administration pénitentiaire n’a pas seulement des droits sur les détenus mais a aussi des obligations à leur égard ». François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.02.2015 à 18h18 • Mis à jour le19.02.2015 à 18h54 | Guy Dutheil Les salariés d’Aéroport de Paris (ADP) ne relâchent pas la pression sur la direction pour obtenir une augmentation générale des salaires. En grève de 24 heures, du 12 au 13 février, ils étaient 250 à l’appel de la CGT, à manifester, jeudi 19 février, devant le siège d’ADP, boulevard Raspail à Paris, à l’occasion du conseil d’administration d’ADP, chargé d’avaliser les résultats annuels 2014 du gestionnaire d’aéroports.Augustin de Romanet ne veut pas entendre parler d’augmentation générale. Le PDG d’ADP prône « une politique salariale responsable ». Il assure que « le salaire d’un collaborateur d’ADP en 2015 progressera en moyenne de 2,4 % », soit « un gain de pouvoir d’achat moyen de 1,8 % ».Aux syndicats, qu’il a reçus jeudi, le PDG a justifié son refus par « un rapport de force plus important en faveur de l’Etat, des actionnaires et des clients », tous opposés à une hausse des coûts, indique la CGT.Aéroports de Paris : les salaires au centre du mouvement de grèvePourtant, ADP aurait de quoi se montrer plus généreux avec ses personnels. Le gestionnaire d’aéroports est en pleine forme. Pour preuve, en 2014, l’excédent brut d’exploitation (Ebitda) « a progressé plus vite que le chiffre d’affaires, avec une hausse de 3,4 % à 1,109 milliard d’euros ».En 2014, le gestionnaire d’aéroports a aussi réalisé un confortable bénéfice net de 402 millions d’euros, en progression de 33,3 %. Un « ressaut marqué », comme s’en félicite M. de Romanet, obtenu grâce à la poursuite en 2014 d’un plan de réduction des coûts engagé en 2013. Ces mesures ont « généré 56 millions d’euros d’économies », ajoute le PDG.3,1 milliards d’euros d’investissementsJustement, Air France, qui entre pour 50 % du chiffre d’affaires d’ADP, louche sur la cagnotte des bénéfices. La compagnie aérienne, encore dans le rouge en 2014, voudrait une baisse ou la stabilité des taxes d’aéroports. « Les redevances aéroportuaires versées à ADP l’an dernier représentent en moyenne 2,5 % des charges d’Air France », se défend le PDG. Plutôt qu’une baisse, il promet de tout faire, à l’avenir, « pour les modérer et rester compétitifs ».ADP et Air France s’affontent sur les redevances aéroportuairesAu passage, M. de Romanet, rappelle à Air France qu’il a, avec l’aide de la compagnie, obtenu la suppression « sur deux ans de la taxe sur les passagers en correspondance ». Une mesure qui allège « de 70 millions d’euros par an la charge d’Air France », pointe encore le PDG.Pour justifier son opposition à une baisse des redevances aéroportuaires, ADP, pointe également qu’à l’occasion du troisième contrat de régulation économique (CRE 3) il a pris l’engagement « d’investir dans les cinq prochaines années plus de 3,1 milliards d’euros pour améliorer le hub de Paris ».ADP prévoit de construire un nouveau système de tri de bagages. « Si des compagnies considéraient que certains de nos investissements sont inutiles, je serais prêt à les écouter », ironise le PDG.En 2014, ADP a poussé les feux de son développement, notamment pour refaire son retard sur l’aéroport d’Heathrow à Londres. « Nous avons attiré à Paris quinze nouvelles compagnies aériennes en 2014 », signale le patron d’ADP. Un afflux qui a permis une hausse de 2,6 % du trafic passagers l’an dernier.« C’est un bon chiffre si l’on considère que la grève des pilotes d’Air France nous a fait perdre environ un point de croissance du trafic. Sans la grève, nous aurions atteint au minimum 3,6 % de hausse du trafic l’an passé », souligne le PDG.Augmenter les dépenses par passagerDepuis son arrivée aux commandes d’ADP, M. de Romanet a mis le cap sur l’international. Il vient de remporter l’appel d’offres pour l’aéroport de Santiago du Chili. « Une concession d’une durée de 20 ans », avec, à la clef, « un investissement de 900 millions de dollars pour les travaux de rénovation et de construction d’un nouveau terminal », se frotte les mains le patron.Après le Chili, c’est l’aéroport de La Guardia, à New York qui pourrait tomber dans l’escarcelle d’ADP. La réponse est attendue en juin. En Asie, « nous savons qu’il y a un intérêt du gouvernement vietnamien pour ouvrir la concession de l’aéroport d’Ho Chi Min ville (ex-Saïgon) ».Plus que le Vietnam, c’est la Chine qui fait saliver le patron d’ADP : « Le plan quinquennal chinois en cours prévoit la construction de 84 nouveaux aéroports et l’extension de 120 autres. »Le gestionnaire d’aéroports vise aussi la clientèle chinoise à Paris. Beaucoup plus dépensière. Un passager chinois achète en moyenne pour 122 euros dans les boutiques d’ADP quand un américain n’en dépense que 40.En 2014, le chiffre d’affaires par passager d’ADP a atteint 18,2 euros, en progression de 3 % par rapport à 2013. Encore loin d’Heathrow où il serait supérieur de 50 %.ADP aura besoin de beaucoup de voyageurs chinois pour remplir les objectifs du CRE3 qui prévoit que le revenu par passager devra atteindre 19 euros en 2015. « Nous devrions y parvenir », estime, prudent, M. de Romanet. Notamment en développant « une offre accessible de boutiques avec des marques plus grand public ».Après les grands noms du luxe, ce sont des marques milieu de gamme, comme Desigual et Mango, qui devraient ouvrir des boutiques à Orly et à Roissy.Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.02.2015 à 16h36 • Mis à jour le19.02.2015 à 16h57 Le 73, rue du Faubourg-Saint-Antoine, à Paris, représente toute leur vie de migrant. Une trentaine de chibanis, des retraités algériens et marocains, habitent cet hôtel délabré depuis dix, vingt, voire quarante ans. Jeudi 19 février au petit matin, ils ont dû quitter les lieux, évacués à la suite d'un arrêté de la préfecture de police de Paris.Cette dernière a expliqué que cette évacuation faisait suite aux « rapports faits par les architectes de sécurité constatant la dangerosité des lieux au regard de la sécurité incendie ». Elle a précisé qu'un hébergement a été « offert à chaque occupant » dans un immeuble géré par l'association Aurore en attendant une proposition de relogement d'ici au 30 juin.L'endroit n'a d'hôtel que le nom : chambres étroites, pas d'ascenseur et à chaque locataire de lutter contre les fuites d'eau et les cafards, aucuns travaux n'ayant été effectués depuis des années. Sur la façade de l'immeuble des banderoles ont été déployées : « Nous sommes les chibanis », « Pas d'expulsion, relogement ».DES ANNÉES DE BATAILLECela faisait des années que les chibanis, épaulés par l'association Droit au logement (DAL), se battaient pour éviter l'expulsion. Mardi 10 février, ils avaient ainsi assigné la gérante de l'hôtel au tribunal, après que celle-ci eut quitté les lieux à l'automne, avec un an de loyers, en leur ayant caché pendant des mois qu'ils allaient être mis à la rue. Lire notre récit (abonnés) : Expulsés du 73, rue du Faubourg-Saint-Antoine, les chibanis se rebiffentUn arrêté d'interdiction temporaire d'habiter les lieux, à proximité de la place de la Bastille, avait été pris le 15 décembre. Selon le DAL, les locataires avaient annoncé dans un courrier à la préfecture qu'ils étaient « prêts à répondre aux exigences posées par l'arrêté en attendant leur relogement. Il s'agissait de recruter un gardien qualifié sur la sécurité incendie ».« La préfecture de police n'a pas répondu à ce courrier, n'a pas fait connaître son intention de maintenir l'expulsion, et a envoyé les CRS, ce matin, scénario que les chibanis redoutaient par-dessus tout », déplore le DAL dans un communiqué, appelant à un rassemblement devant les lieux dans la soirée.  19.02.2015 à 14h53 • Mis à jour le19.02.2015 à 15h53 Une directrice d'école maternelle a été légèrement blessée, jeudi 19 février, dans une école du 14e arrondissement de Paris. Elle a été poignardée par un parent d'élève, selon une source policière.L'enseignante a reçu trois coups de couteau alors qu'elle se trouvait aux abords de l'école Alain-Fournier, où se trouve également son domicile. Elle a été rapidement prise en charge. L'agresseur présumé a été interpellé quelques minutes après les faits, à quelques rues de l'école. Il a été placé en garde à vue pour tentative d'homicide volontaire sur un enseignant et vol avec arme, a précisé une source judiciaire.Il était « très défavorablement connu des services de police » et a séjourné en prison pendant quatre ans, notamment pour des faits de violence avec arme, selon la même source. D'après les informations du Parisien, il aurait « déjà tenté de poignarder » la directrice d'école il y a quatre ans. On ignore pour l'instant si l'agression est liée à un conflit concernant l'enfant de l'agresseur, scolarisé dans cet établissement.« ACTE ODIEUX ET LÂCHE »La maire de Paris a condamné « avec la plus grande fermeté cet acte odieux et lâche ». « Je veux assurer la directrice, ses proches et l'ensemble de la communauté éducative de mon profond soutien », a déclaré dans un communiqué Anne Hidalgo, ajoutant avoir « une pensée particulière pour les enfants qui, dans le cadre des activités périscolaires organisées dans cette école pendant les vacances, ont pu être confrontés à cet acte de violence ».De toutes nos forces avec la directrice d'ecole agressée et avec sa famille. Merci aux forces de police pour leur intervention.— Carine Petit (@carine_petit)require(["twitter/widgets"]);Une cellule psychologique a été mise en place par la médecine scolaire, a précisé la Ville de Paris. « Même si les enfants n'ont a priori pas vu la scène, on n'exclut pas que certains aient pu voir à distance la directrice s'écrouler », a-t-elle expliqué. Joint par l'AFP, le rectorat de Paris a dit qu'une équipe s'était rendue sur place, ainsi qu'une délégation de la Ville. Le ministère de l'éducation nationale n'a pas souhaité réagir, expliquant que l'agression était survenue en dehors du temps scolaire. 19.02.2015 à 10h47 • Mis à jour le19.02.2015 à 10h58 | Isabelle Rey-Lefebvre Dans le procès des héritières de Nina Ricci – Arlette Ricci et sa fille Margot Vignat –, soupçonnées de fraude fiscale, le tribunal s’intéresse aussi au conseil et à l’avocat qui ont contribué à l’ouverture de comptes en Suisse, et aux montages financiers en cause. Bertrand-Charles Leary, ami d’Arlette Ricci depuis leur jeunesse, est poursuivi pour complicité de fraude fiscale et pour avoir prodigué des conseils, selon lui « gracieux et amicaux », à Arlette Ricci. Lui aussi titulaire d’un compte caché chez HSBC Genève, il a, contrairement à son amie, choisi de régulariser sa situation et de payer les pénalités, ce qui lui vaut aujourd’hui de ne pas être poursuivi pour fraude. Et autant les réponses à la cour des héritières Ricci ont été confuses, autant ceux de ce monsieur de 90 ans sont précis.Bertrand Leary dirige la Société des Grands Moulins de Strasbourg, dont il préside toujours le conseil de surveillance et possède 51 %. L’entreprise, fondée en 1901 par son grand-père, Henri Lévy, est la deuxième minoterie de France, avec un chiffre d’affaires annuel autour de 350 millions d’euros. « Je suis très attaché à la France. Mon grand-père a financé le monument aux mortes de la Première guerre, à Strasbourg, et mon père était officier de l’armée française », a t-il expliqué à la barre.» Lire aussi : SwissLeaks : la répartition géographique des clients français d’HSBCEn 1936, l’aïeul de Bertrand Leary, obligé, par les lois raciales allemandes, de vendre ses moulins situés en Allemagne, place une bonne partie de la somme sur un compte en Suisse : « Sage précaution, sinon je ne serais pas devant vous », précise Bertrand Leary. En 1940 – il a quinze ans –, la famille émigre à New York et peut y vivre grâce à cet argent. De retour en France en 1948, elle reprend en main la société, dont M. Leary devient le président en 1965.« Je me suis toujours senti coupable de posséder ce compte en Suisse, où se trouvaient 25 millions d’euros, et en 2009, dès qu’Eric Woerth, alors ministre du budget, a ouvert la cellule de régularisation, je m’y suis présenté volontairement et une transaction a été conclue le 4 mars 2011, après des mois de négociation », déclare M. Leary. La présidente, Bénédicte de Perthuis, relève la précision de son témoignage : « Quand on signe un chèque de 8,2 millions d’euros, on s’en rappelle ! », réplique-t-il. « Je n’ai pas d’héritier et me mettre en règle a été un soulagement personnel », confie-t-il.« Vous apparaissez sous le nom de “Nestor”… »« Mais vous êtes là en tant que conseil, jusqu’en 2005, de Mme Ricci, qui avait des comptes dans la même banque que vous, la Republic National Bank of New York dont vous étiez administrateur, devenue depuis HSBC, reprend la présidente. Et sur les listings HSBC, vous apparaissez comme “attorney”, c’est-à-dire gestionnaire des comptes de Mme Ricci, sous le nom de Nestor… »« Je ne suis pas gestionnaire et il n’y a pas de mandat de gestion, répond M. Leary. Je conseillais Mme Ricci et, quand j’allais voir mes propres comptes, je jetais un coup d’œil aux siens. Je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi HSBC constituait des sociétés offshore, qui créent la suspicion, alors qu’il y a des méthodes légales pour réduire les impôts. Les banquiers cherchent à multiplier les frais de gestion et leurs commissions. » « Pour surveiller ses comptes, aviez-vous accès aux relevés bancaires de Mme Ricci, par Internet, par exemple ? », demande la présidente. « Oh là, non ! Je n’ai pas même d’ordinateur : je passais deux fois par an à Genève, voilà tout », affirme M. Leary, ami de jeunesse, ancien soupirant même d’Arlette Ricci, qui souhaite minimiser son rôle.» Lire aussi : En Suisse, la justice s’attaque à HSBCMaître Henri-Nicolas Fleurance, avocat fiscaliste, a, lui, conseillé Arlette Ricci lors de son départ en Suisse, fin 2009. Son audition fut une leçon de défiscalisation. Sa cliente veut devenir résidente suisse, mais pas se séparer de ses biens immobiliers en France – une maison dans le 15e arrondissement de Paris et une autre en Corse. Me Fleurance lui conseille de créer des sociétés civiles immobilières qui ont la vertu de transformer ces biens immobiliers imposables en France, notamment à l’impôt sur la fortune (ISF), en valeurs mobilières. L’ingéniosité du montage réside dans le recours à un prêt in fine (dont le capital n’est remboursé qu’à la fin du prêt) souscrit par chaque SCI pour acheter ces biens, et qui dévalorise d’autant leurs parts, donc l’impôt qui s’y applique. L’argent tiré de cette vente est placé sur un compte bancaire suisse (de la BNP) et rapporte plus que ce que coûtent les intérêts des prêts. C’est ainsi que 4 millions d’euros ont été placés en Suisse, rapportant 185 000 euros par an, couvrant donc largement les 90 000 euros d’intérêts bancaires.« C’est un montage classique et légal, amplement utilisé dans les 20 000 à 30 000 SCI de France », explique Bernard Monnassier, notaire influent de la place parisienne, venu témoigner en faveur de M. Fleurance. Mais la présidente veut savoir si cette miraculeuse conversion d’immobilier en mobilier peut faire échec à une saisie du fisc, ce qui permettrait de montrer que Mme Ricci a organisé son insolvabilité. « Le montage est conçu pour ses avantages fiscaux, patrimoniaux, d’organisation de la succession, de disponibilité d’argent, mais évidemment pas pour mettre le fisc en échec », a soutenu Me Fleurance.La « ligne de débit luxembourgeoise »Autre leçon de défiscalisation : la « ligne de débit luxembourgeoise ». Mme Ricci détient au Luxembourg un contrat d’assurance-vie, déclaré à la Banque du Louvre, elle aussi passée sous contrôle d’HSBC. Pour minimiser le montant devant être déclaré à l’ISF, constaté chaque 31 décembre, la banque débite quelques jours auparavant une bonne partie du contrat, qu’elle restitue dans les premiers jours de janvier… La pratique est interdite en France, pas au Luxembourg.Enfin, un bon moyen de réduire l’ISF, limité à 75 % des revenus, est de se débrouiller pour avoir le moins de revenus possible : Arlette Ricci a par exemple déclaré moins de 2 000 euros par an de revenus tirés de ses activités. C’est plus subtil que de minimiser la valeur des biens immobiliers, ce que, selon l’accusation, elle a aussi tenté de faire. La frontière entre optimisation fiscale et intention de frauder paraît donc difficile à tracerCe jeudi 19 février est la quatrième et dernière journée d’audience, consacrée notamment à l’examen de la réalité de la domiciliation en Suisse de Mme Ricci.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gerard Davet et Fabrice Lhomme Le député et maire UMP de Levallois-Perret Patrick Balkany doit faire face à un double front judiciaire. La justice demande la levée de l'immunité parlementaire de M. Balkany dans le cadre d'une enquête pour « corruption » et « blanchiment de fraude fiscale ». La brigade de répression de la délinquance économique s'intéresse elle à l'utilisation par le maire de Balkany de certains moyens municipaux.La villa à MarrakechLe 11 février, les juges d'instruction Renaud Van Ruymbeke et Patricia Simon ont transmis au parquet national financier une demande de levée d'immunité parlementaire visant ce très proche ami de Nicolas Sarkozy. Ils estiment disposer désormais de suffisamment d'éléments étayés pour imposer un strict contrôle judiciaire au député, déjà mis en examen pour « corruption » et « blanchiment de fraude fiscale ».Lire aussi : L'immunité parlementaire, de quoi parle-t-on ?Les deux magistrats ont depuis le 8 janvier un témoignage important. Ce jour là, Jean-Pierre Aubry, le bras droit de M. Balkany, leur a remis les actions au porteur de la société offshore Haydridge, dont il était officiellement le détenteur jusqu'ici. C'est ce véhicule financier qui possède la somptueuse villa Dar Gyucy, à Marrakech.Or, les juges pensent que cette demeure appartient aux Balkany, ils ont toujours estimé que M. Aubry n'était qu'un prête-nom pour le compte du couple, désireux de ne pas déclarer ses biens à Bercy. Le 8 janvier, M. Aubry est donc venu trouver les juges, et a reconnu l'évidence, pour la première fois : « Je ne suis pas propriétaire de cette maison, je n'ai jamais perçu un euro de cette affaire ». Or, les juges, un mois plus tôt, le 18 décembre 2014, avaient déjà recueilli le témoignage de Marc Angst, directeur de la société fiduciaire suisse Gestrust« M. Aubry m'a dit : “Vous savez Marc que je porte pour mon ami Monsieur Balkany (…) J'ai fait une erreur d'avoir aidé mon ami Balkany mais je lui dois beaucoup et je vais le défendre jusqu'au bout en disant que c'est moi le propriétaire”. J'étais furieux d'avoir été trompé… »Mais d'où provient l'argent, ces fameux 5 millions de dollars ? Le fisc n'en a jamais entendu parler. Cette manne aurait été versée par l'industriel George Forrest, à qui M. Balkany aurait amené une affaire. « En juin 2009, au bureau de la mairie de Levallois, M. Balkany me remet le numéro de compte de sa société à la Commerz Bank de Singapour, accuse l'industriel. Je fais ensuite assez rapidement les deux versements d'un montant total de 5 millions de dollars… » M. Balkany conteste fermement cette version des faits, parle de « fariboles ».Tout comprendre dans notre infographie : Villa Pamplemousse, riad de Marrakech… comprendre l'affaire BalkanyLe chauffeur de la ville au service du députéDeuxième front judiciaire, instruit cette fois à Nanterre. Les juges enquêtent sur la manière dont M. Balkany semble avoir confondu ses intérêts personnels et le budget municipal. D'où ce constat, fait le 4 décembre 2013 par la brigade de répression de la délinquance économique : « Il apparaît que M. Balkany, lorsqu'il exerce ses fonctions de député, utilise les moyens mis à la disposition par la ville de Levallois-Perret – chauffeur-utilisation d'un véhicule –, ce qui pourrait relever d'une qualification pénale. »Par ailleurs, de 2010 à 2013, l'agence Thomas Cook de Levallois-Perret aurait reçu 87 367, 70 euros des Balkany, toujours en cash, pour des voyages au soleil. Ce qui est prohibé.Lire l'intégralité de l'enquête en édition abonnés : Les juges demandent la levée de l’immunité du député BalkanyGerard DavetJournaliste au MondeFabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.02.2015 à 03h54 • Mis à jour le19.02.2015 à 07h37 Catherine Damesin, directrice de Vulcania, parc d'attraction auvergnat dédié aux volcans et aux sciences de la Terre, a été retrouvée morte, mercredi 18 février, au pied d'une falaise dans le massif du Sancy, dans le Puy-de-Dôme. Elle était portée disparue depuis dimanche matin quand elle était partie randonner seule comme elle en avait l'habitude selon ses proches.« Il faut attendre l'autopsie demain [jeudi] pour une conclusion définitive » a indiqué le parquet de Clermont-Ferrand, restant prudent sur les causes de sa mort et notamment la thèse du suicide.« Ce soir Vulcania est en deuil », a indiqué mercredi soir le président du parc, Jean Mallot, dans un communiqué. « Face à cette tragédie, nos pensées se tournent d'abord vers la famille de Catherine et tous ses proches dont nous partageons la douleur », a ajouté M. Mallot qui a fait part de son « immense tristesse » ainsi que celle de « l'ensemble du personnel de Vulcania ».Catherine Damesin avait été nommée en 2007 à la tête de Vulcania pour relancer le parc, qui était au bord du gouffre financier après quelques années d'exploitation. Devenu plus ludique et enrichi de nouvelles attractions, il avait depuis retrouvé un second souffle. Lors de la saison 2014, le parc avait ainsi accueilli près de 330 000 visiteurs. Bertrand Bissuel Y a-t-il un lien entre la réforme de la justice du travail, prévue par la loi Macron, et les précédentes activités professionnelles du ministre de l’économie dans le monde de la finance ? Plusieurs conseillers prud’hommes parisiens se posent cette question, plutôt inattendue, en exhumant un dossier hors du commun, jamais médiatisé jusqu’à présent et qui n’est toujours pas clos. Il concerne le groupe Rothschild, dans lequel M. Macron a travaillé, et qui a valu à deux entités de la banque d’affaires d’être condamnées solidairement à verser une somme colossale à une ex-cadre supérieure : quelque 3,1 millions d’euros.Des conseillers prud’homaux suspendent leurs audiences pour dénoncer la loi MacronExceptionnel du fait de sa sévérité, ce jugement a été rendu en janvier 2012, à une époque où M. Macron était associé-gérant chez Rothschild & Cie. Du coup, des juges prud’homaux avancent l’hypothèse que l’actuel locataire de Bercy a forcément été mis au courant de cette décision, restée en travers de la gorge de son ex-employeur. Et que c’est peut-être l’une des raisons qui l’a amenées à ajouter, durant l’automne 2014 et contre toute attente, un volet sur les juridictions du travail dans son projet de loi.« C’est vrai que cette idée nous a traversé l’esprit, confie, sous le sceau de l’anonymat, un juge prud’homal, issu du collège employeur. L’un de mes pairs m’a dit : “Macron ne nous aime pas à cause de cette affaire.” » « Grotesque », rétorque-t-on à Bercy. A la mi-octobre 2014, M. Macron avait justifié l’inclusion dans son texte de dispositions sur les prud’hommes en mettant en avant leur lenteur, qui nuit aux salariés comme aux patrons. Dans l’entourage de la garde des sceaux, on ajoute que les ministères de la justice et du travail réfléchissaient déjà sur le sujet et que le « véhicule législatif » piloté par M. Macron a permis d’« accélérer » le processus.« Absence d’honnêteté », « déloyauté »On est donc bien loin de ce conflit du travail chez Rothschild. Pourquoi a-t-il laissé un souvenir si vivace chez certains juges prud’homaux ? Parce que les faits sortent de l’ordinaire. En 2005, Christine L. est embauchée par Rothschild & Cie gestion en qualité de « cadre hors classification » pour mettre en place une activité de gestion de plans de stock-options au profit d’entreprises cotées. Un poste haut placé, qui lui donne le titre de « directeur » au sein du département « banquiers privés ».Juste avant d’entrer en fonction, elle reçoit de l’entreprise plusieurs projets de contrats sur ses conditions d’emploi. L’un détaille – entre autres – sa rémunération, très élevée (200 000 euros bruts par an, auxquels s’ajoute un bonus dont le montant dépend de ses performances et de celles de la société). L’autre contrat évoque l’octroi d’une « prime exceptionnelle (…) au titre de l’ouverture de comptes de dirigeants et de cadres dirigeants des sociétés Carrefour et Peugeot » ; le montant de cette gratification sera fonction du « produit net bancaire » dégagé par ces comptes, sachant qu’il ne pourra excéder 4 millions d’euros – ce qui démontre, au passage, que les sommes en jeu sont susceptibles d’être très importantes.C’est sur cette prime exceptionnelle que le différend va éclater. Christine L. demande, en 2009, son dû. Prétentions abusives, rétorque sa hiérarchie : selon elle, la gratification en question était prévue par un projet de contrat qui a « avorté » et qui a été remplacé par un autre, avec des conditions de rémunération différentes. Les relations entre la salariée et la direction s’enveniment. Finalement, Rothschild & Cie gestion la licencie, début 2010, à cause de son « absence d’honnêteté » et de sa « déloyauté ».Des décisions raresLa cadre supérieure décide alors de se tourner vers le conseil des prud’hommes de Paris. Qui lui donne gain de cause sur toute la ligne. Non seulement la prime exceptionnelle évoquée dans le projet de contrat doit lui être accordée, estime la juridiction, mais la direction a, de surcroît, pris une décision irrégulière en rompant le contrat de travail « sans cause réelle et sérieuse ».La cour d’appel de Paris a confirmé, le 5 juin 2014, le jugement de première instance. Avec des motivations assez dures pour Rothschild : l’entreprise « a entendu, de façon déloyale, ne pas porter à la connaissance de Mme Christine L. le montant exact de sa prime exceptionnelle », écrivent les magistrats. La salariée a été sanctionnée « pour avoir demandé l’exécution du contrat », ajoutent-ils. D’après l’avocat de Rothschild & Cie gestion, Me Pierre Bonneau, un pourvoi en cassation a été engagé.D’autres établissements bancaires ont été condamnés à des peines aussi lourdes, dans des litiges avec des cadres supérieurs – notamment Crédit agricole Corporate and Investment Bank, la banque d’investissement du groupe. Cependant, de tels jugements restent très rares. « Les montants peuvent paraître exagérés mais tout dépend des engagements contractuels librement souscrits entre les parties en présence », souligne Me Sophie Reichman, l’avocate de Christine L.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 18.02.2015 à 16h41 • Mis à jour le18.02.2015 à 17h30 Le parquet d'Evry a décidé de classer sans suite l'enquête préliminaire pour discrimination concernant le maire de Champlan (Essonne), suspecté d'avoir refusé d'enterrer un bébé rom dans le cimetière de sa commune à la fin de décembre. L'élu a toujours nié ce refus. « Les investigations, si elles confirment un comportement parfois inadapté de différentes personnes qui sont intervenues dans la gestion de cette situation, n'ont pas permis d'établir que cette attitude ait trouvé sa source dans une volonté malveillante ou discriminatoire », a déclaré le parquet, qui avait ouvert une enquête préliminaire pour « discrimination » le 4 janvier.UNE CONSIGNE ILLÉGALE POUR LE DÉFENSEUR DES DROITSChristian Leclerc (divers droite) avait été sollicité par la famille de la petite fille, morte à deux mois de la mort subite du nourrisson. Les parents, installés dans un bidonville depuis plus d'un an, souhaitaient l'inhumer à Champlan. Mais, selon l'Association de solidarité en Essonne avec les familles roumaines et roms (ASEFRR), ils avaient essuyé un refus, jugé non justifié.Selon la loi, les maires ne peuvent s'opposer à l'inhumation du défunt dans la commune où il habitait, dans celle où il est mort, ou là où se trouve un caveau familial. S'il ne retient pas la discrimination, le parquet estime que le maire de Champlan a fait « une interprétation erronée » de la loi, et rappelle que « le maire ne pouvait refuser l'inhumation à quiconque remplit l'une des conditions ».Lire aussi : Indignation générale après le refus d’un maire d’inhumer un bébé romA la fin de janvier, le défenseur des droits, Jacques Toubon, avait estimé effectivement estimé que le maire de Champlan avait donné une consigne illégale et discriminatoire à ses services en refusant d'enterrer un bébé rom dans son cimetière. A l'époque, l'édile avait aussi justifié son refus par « le peu de places disponibles » et la « priorité donnée à ceux qui paient leurs impôts locaux ». Des propos rapportés par le journal Le Parisien qu'il n'avait pas niés, mais qu'il avait estimés « sortis de leur contexte ». Le bébé avait finalement été enterré au cimetière de Wissous, à sept kilomètres de Champlan. Les Décodeurs Un mois après les attentats commis en région parisienne, Le Monde a pris connaissance des premiers éléments de l'enquête de police. On apprend notamment que les frères Kouachi ont coordonné leurs attaques contre le siège de Charlie Hebdo avec le tueur de l'Hyper Cacher de Vincennes, Amedy Coulibaly. Retour sur les principales révélations de l'enquête.CoordinationLa nuit qui précède l'attentat contre Charlie Hebdo, vers minuit, Chérif Kouachi sort de chez lui. Les policiers ont acquis la conviction qu'il retrouve Amedy Coulibaly. Le matin, à 10h19, un peu plus d'une heure avant la tuerie dans les locaux de Charlie Hebdo, les frères Kouachi envoient un dernier SMS à Coulibaly, probablement pour l'avertir de leur départ. Le contenu de ce SMS n'est pas connu mais il a très probablement servi de « top départ » à leurs attaques..On savait que Chérif Kouachi et Amedy Coulibaly s'étaient croisés en prison, que leurs épouses étaient proches, qu'ils partageaient de nombreux amis communs. Désormais, on est certain qu'ils ont coordonné leurs attaques contre Charlie et l'Hyper Cacher. Et qu'ils se sont préparés méticuleusement. Le Monde retrace la journée du 6 janvier chez les Kouachi et les heures qui ont précédé l'assaut contre la rédaction de Charlie.Lire notre article : Une heure avant Charlie, le dernier SMSDe longs mois de préparationL'attaque du 9 janvier contre un supermarché casher de l'Est parisien n'avait rien d'un acte spontané ni d'une réponse à la tuerie de Charlie Hebdo, deux jours plus tôt. Amedy Coulibaly, 32 ans, délinquant expérimenté, a effectué plusieurs recherches sur Internet, identifiant plusieurs commerces juifs dans Paris, avant de choisir l'Hyper Cacher. Il a même vérifié les heures d'ouverture du supermarché.Depuis plusieurs mois, le tueur brouillait les pistes, utilisait plusieurs téléphones. A partir de décembre 2014, il achète armes et matériel grâce à l'aide de complices qui ont grandi avec lui dans une banlieue de l'Essonne, au sud de Paris. Les hommes de main du jeune homme ont été mis en examen en janvier. Le Monde les décrit comme des « sous-traitants » du djihadiste.Lire notre article : Amedy Coulibaly et ses « sous-traitants »Moisson d'indicesLe 7 janvier, une voiture s'encastre dans un poteau, dans le 19e arrondisssement de Paris. Les frères Kouachi sortent du véhicule, armés jusqu'aux dents. Ils prennent possession de la voiture de Patrick, un retraité de 64 ans. « Si les médias t'interrogent, tu n'as qu'à dire "Al-Qaida Yémen" ! », lancent-ils au chauffeur, avant de le laisser récupérer son chien sur la banquette arrière. Les deux frères viennent d'assassiner douze personnes au siège de Charlie Hebdo.C'est le premier acte de trois jours de cavale pour les terroristes. Derrière eux, ils laissent armes, carte d'identité et même ADN à la disposition des enquêteurs, sans jamais chercher à effacer leurs traces ni faire taire les témoins. Au contraire. Le Monde raconte cette traque, qui s'achèvera sous le feu des gendarmes du GIGN à Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne).« Zarma, c'est la guerre ! » : de Paris à Dammartin, trois jours de cavaleFilms amateurs en GoProEnfermé dans l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes à Paris, Amedy Coulibaly se filme avec une caméra GoPro, qu'il a fixée sur sa poitrine avant d'entrer dans le supermarché. Le 10 janvier, après sa mort sous les balles de la force d'intervention de la police, une autre vidéo apparaît sur le Web. Depuis son appartement, le terroriste y proclame son allégeance à l'Etat islamique (EI) et revendique les attaques. Des complices se sont ensuite chargés du montage et de la diffusion.Depuis la boîte mail de l'internaute qui l'a publiée, jusqu'aux mises en scène des djihadistes français, Le Monde est remonté aux origines de cette vidéo et raconte comment une mouvance d'activistes proche de l'organisation terroriste assure ce travail de propagande.Lire notre article : De la prise de vues à la mise en ligne, itinéraire de la vidéo de CoulibalyRetrouvez également notre grand format : « Des attentats à la marche républicaine, les cinq jours de Charlie Hebdo »Les DécodeursJournaliste au Monde 16.02.2015 à 16h29 Etape cruciale dans le volet « abus de faiblesse » du procès de l'affaire Bettencourt, qui se tient en ce moment à Bordeaux, cinq experts médicaux chargés d'examiner Liliane Bettencourt en 2011 ont dressé lundi 16 février le portrait d'une femme aux facultés mentales particulièrement diminuées, souffrant d'une « démence » à un stade modéré. Deux neurologues, un médecin ORL, un psychologue, placés sous la direction de Sophie Gromb, médecin légiste, s'étaient rendus le 7 juin 2011 au domicile de la milliardaire, alors âgée de 88 ans, à la demande du juge d'instruction bordelais Jean-Michel Gentil. Dans leur rapport, les cinq praticiens avaient estimé que la vulnérabilité de la vieille dame remontait à septembre 2006, date retenue pour le début des faits d'abus de faiblesse, recel et blanchiment, pour lesquels dix hommes sont jugés jusqu'au 26 février à Bordeaux.Lire aussi : Cinq questions autour du procès BettencourtLa chute de la vieille dame en Espagne, à cette époque, « marque le début des troubles les plus apparents », a rappelé à la barre la neurologue Sophie Auriacombe, indiquant que l'expertise avait conclu que l'héritière de L'Oréal souffrait d'une « démence à un stade modérément sévère », associant maladie d'Alzheimer à des symptômes de troubles vasculaires. Elle souffrait également de « troubles cognitifs » touchant l'orientation spatio-temporelle, a rappelé la praticienne, tandis que le médecin oto-rhino-laryngologue a évoqué une surdité sévère « évolutive », avec une « vitesse d'aggravation importante ».A l'appui de leurs conclusions, les experts ont rendu compte à la barre des entretiens menés avec la milliardaire, en présence de son ex-infirmier Alain Thurin, chargé de lui répéter leurs demandes « à l'oreille » en raison de son handicap auditif.DES EXPERTISES JUGÉES PARTIALES PAR LA DÉFENSELa neurologue a fait d'abord état de la difficulté pour la vieille dame de comprendre une batterie de questions simples, sur elle-même ou sa vie du moment. « Lorsque je lui demande quelle année nous sommes, elle a beaucoup de mal à comprendre ce que je veux lui dire », a détaillé la spécialiste, tout comme sa difficulté à dire le lieu où elle se trouvait. Selon elle, Liliane Bettencourt était par ailleurs incapable de répéter trois mots qu'elle venait de lire ou de lui répondre sur son programme de la journée. Même difficulté devant le « test très simple de vocabulaire » proposé par le docteur Bruno Daunizeau, psychologue. Selon le docteur Jean-François Dartigues, neurologue, la discussion avec la milliardaire pouvait avoir une « certaine cohérence » quand les « questions venaient d'elle ». « Une attitude qu'elle a dû peaufiner tout au long de son existence » en raison de son statut de « fille unique promise à un avenir grandiose » dans un « univers tout à fait à part », a confirmé le psychologue. « Il est plausible d'imaginer que si elle a l'initiative de la conversation », Liliane Bettencourt « pouvait tout à fait abuser son interlocuteur », a-t-il ajouté.L'expertise judiciaire, la toute première réalisée sur la milliardaire, avait été au cœur d'une polémique, la défense dénonçant la partialité des examens menés par le docteur Gromb, suffisamment proche du juge Gentil pour être témoin à son mariage. La cour de cassation avait finalement validé l'expertise. A l'audience, les avocats de la défense sont revenus à la charge sur la validité du travail des experts, les accusant d'avoir privilégié certains documents médicaux tout en en délaissant d'autres.Aujourd'hui âgée de 92 ans et sous tutelle, Liliane Bettencourt n'est pas présente au procès.Lire aussi : Où en est-on du procès Bettencourt ? et De Maistre, Banier, Wilhelm : qui sont les acteurs de l'affaire Bettencourt ? 16.02.2015 à 12h25 • Mis à jour le16.02.2015 à 13h03 L'essentielDes policiers ont été visés par des tirs de kalachnikov il y a une semaine dans la cité de la Castellane à Marseille.Sept kalachnikovs et plusieurs kilos de drogue ont été retrouvés.En visite à Marseille à ce moment-là, le premier ministre, Manuel Valls, a qualifié cette fusillade d'« inacceptable ». Deux jeunes hommes soupçonnés d'être impliqués dans les tirs à la kalachnikov survenus lundi 9 février à Marseille quelques heures avant une visite de Manuel Valls ont été interpellés dimanche à Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis, a indiqué La Provence, lundi 16 février, information confirmée de source policière. Ils doivent être transférés lundi après-midi à Marseille.Appelés par des riverains pour des coups de fusils-mitrailleurs tirés en l'air, des policiers avaient été pris pour cible le 9 février dans la cité sensible de la Castellane, lieu emblématique des quartiers nord, connu pour être une plaque tournante du trafic de drogue.Lire le décryptage : La délinquance a-t-elle réellement baissé à Marseille ?Ces tirs – qui n'avaient fait aucune victime – étaient intervenus quelques heures avant la visite du premier ministre Manuel Valls, venu présenter des résultats « encourageants » dans la lutte contre la délinquance et qui avait qualifié ces tirs d'« inacceptables ».Peu après, les policiers avaient retrouvé sept kalachnikov et plusieurs kilos de cannabis dans un appartement, dont les quatre occupants avaient été placés en garde à vue avant d'être relâchés sans que des charges ne soient retenues contre eux. A proximité de ce logement, les policiers avaient également découvert « une BMW faussement immatriculée », dans laquelle se trouvaient « deux fusils à pompe, 400 cartouches de gros calibre et un gilet pare-balles », selon une source policière. 16.02.2015 à 11h13 • Mis à jour le16.02.2015 à 12h10 | Frédéric Potet Un mois après l’attentat perpétré contre Charlie Hebdo, la fusillade de Copenhague – dans laquelle était probablement visé le caricaturiste suédois Lars Vilks – a jeté un effroi supplémentaire dans le petit monde des dessinateurs de presse. Né en 1967 à Karachi, le Suisse Patrick Chappatte est l’un de ses représentants les plus « internationaux » puisqu’il travaille en anglais pour l’International New York Times (ex-International Herald Tribune), en français pour Le Temps (Genève) et en allemand pour l’édition du dimanche de la Neue Zürcher Zeitung (Zurich) - tout ceci depuis Los Angeles où il vit.Lire les informations sur l’enquête : Fusillades de Copenhague : deux hommes arrêtés et inculpésEn quoi les événements de ces dernières semaines peuvent-ils avoir influé sur votre travail ?La première réponse spontanée, c’est de dire que rien n’a changé dans mon travail, le contexte dans lequel je dessine, celui de la grande presse généraliste, n’étant pas celui d’un journal satirique comme Charlie Hebdo. Mais on a franchi une ligne dans le sang. Une innocence a été perdue pour toujours.Ce que l’on dessine aujourd’hui dans n’importe quel coin d’Europe, nous dit-on, peut être vu désormais dans les rues de Karachi, de Lagos ou de Jakarta. Or l’humour, le trait d’esprit, sont culturels, ils se partagent avec un public délimité. Le gros malentendu planétaire est donc programmé.Et même au sein de l’Occident, vous seriez étonné de voir les différences de perception entre le monde francophone, qui est celui de ma culture, et les Etats-Unis où je réside. Beaucoup de gens outre-Atlantique ne comprennent pas l’esprit corrosif et le deuxième degré des dessins à la Charlie. Je ne crois pas qu’on pourra se mettre d’accord sur un sens de l’humour global, commun à la planète. On assiste peut-être au premier conflit de la globalisation, et c’est un conflit culturel. Vous posez-vous la question de l’autocensure en pensant au risque que représente la parution de tel ou tel dessin ?C’est évidemment ça, la vraie question. Et au-delà du premier réflexe qui consiste à dire que rien ne changera, au-delà de la posture, la réponse totalement sincère est que je ne sais pas, franchement. C’est une question très personnelle.Je ne changerai pas ma ligne, mon style. La provocation gratuite ne m’intéresse pas, car elle rate souvent sa cible. S’il vise juste, là où ça fait mal, un dessin peut heurter des gens au passage, mais ça n’est jamais le but premier du dessin. Pour moi, Mahomet n’a jamais été un sujet en soi ; l’extrémisme religieux, le djihadisme, l’intégration des Musulmans ou les courants antimusulmans sont des sujets en revanche.La puissance que possède le dessin n’est-elle pas le grand enseignement de ces événements tragiques ?Aujourd’hui, le dessin est devenu un symbole qui dépasse complètement la réalité. D’un côté, c’est comme si toutes nos valeurs, comme si la démocratie et la liberté d’expression résidaient sur le droit ou pas de dessiner la figure du prophète de l’islam. C’est absurde. De l’autre côté, pour beaucoup de musulmans, cette même image est devenue le point de fixation symbolique d’une foule de choses : frustrations sociales, revendications politiques, notions de fierté et d’exclusion.Or les symboles sont dangereux. Les hommes partent en guerre pour des symboles. C’est un cercle vicieux presque puéril – sanglant et puéril en même temps – qui dure depuis l’affaire des caricatures danoises en 2005. Il faut en sortir. Si censure il y a, celle-ci ne risque-t-elle d’être prioritairement décrétée par les organes de presse, davantage que par les dessinateurs ?Les événements récents vont fatalement influer sur l’environnement général. Je crains que les rédacteurs en chef et les éditeurs, soucieux parfois de ne pas perdre de lecteurs et de ne pas trop choquer, ajoutent un nouveau motif à leur prudence : la notion de danger. Le risque sécuritaire peut devenir un facteur de censure. Je crains que le monde dans lequel on vit et le périmètre dans lequel on s’exprime se rétrécissent, quoi qu’on en dise aujourd’hui.Cela vaut aussi pour les journalistes. La Syrie est le premier terrain à révéler cette réalité nouvelle : il y a des no man’s lands pour les journalistes aujourd’hui. Nous avons besoin d’un courage collectif pour défendre la liberté d’expression : le courage non seulement de ceux qui dessinent ou écrivent, mais aussi de ceux qui publient et de ceux qui lisent.Y a-t-il des sujets et des thématiques que vous vous interdisez de traiter en raison de leur dangerosité ?La liberté d’expression n’a jamais été absolue, elle dépend du cadre dans lequel on s’inscrit, à commencer par le journal pour lequel on travaille, sa ligne, la sensibilité perçue de ses lecteurs. Et plus largement le périmètre de la société, chacune ayant ses propres tabous : on ne rigole pas de l’holocauste dans nos sociétés, et on ne dessine plus les noirs à la façon de Hergé. En Russie, il est mal vu de s’en prendre à l’Eglise orthodoxe. Au Maroc, dessiner le roi vaut des condamnations, et dans bien des pays du monde, les dessinateurs côtoient depuis longtemps des lignes rouges parfois mortelles. Disons que le risque s’est mondialisé.Le dessinateur de presse n’est-il pas condamné à continuer à provoquer et à déranger, par le rire s’entend, quel que soit le contexte ? Reculer semble impossible, non ?On a besoin plus que jamais, comme de l’air qu’on respire, de cet humour qui nous aide à digérer les atrocités du monde. Que les porteurs de cet humour soient eux-mêmes victimes de l’atrocité, c’est une des amères ironies des attaques récentes. Depuis dix ans et l’affaire des caricatures danoises, je suis obsédé par une idée : éviter que le dessin soit utilisé, que les dessinateurs se retrouvent otages – par exemple d’un prétendu conflit de civilisations.Le dessin est puissant et, l’Histoire l’a montré, quand il est au service d’une propagande, il peut devenir une arme. On l’a vu avec l’usage que les nazis ont fait des caricatures sur les juifs.Aujourd’hui, le dessin se retrouve au centre d’un conflit attisé par les extrémistes de tous bords. On n’a pas envie de devenir les héros de Marine Le Pen. Il faut défendre les dessinateurs de presse en tant que voix critiques, responsables et indépendantes, partout dans le monde. Nous ne voulons être les soldats d’aucune guerre – si ce n’est la guerre contre la bêtise et la brutalité. Quelles autres réponses les dessinateurs peuvent-ils apporter ?Depuis des années, bien des dessinateurs s’interrogent sur les notions de liberté et de responsabilité. Autour de Jean Plantu a été créée à Paris l’association Cartooning for Peace - Dessins pour la paix qui rassemble des dessinateurs de tous les horizons. Nous avons aussi fondé une branche à Genève, qui décerne tous les deux ans un prix international à un dessinateur pour son courage – attribué en 2014 au Syrien Hani Abbas, aujourd’hui réfugié politique en Suisse, et à l’Egyptienne Doaa El-Adl. Et depuis une dizaine d’années, j’organise des opérations Plumes croisées qui consistent à rassembler des dessinateurs de presse de camps rivaux, dans des pays en conflit, autour de projets communs. En Côte d’Ivoire, au Liban ou en Amérique centrale, certains ont dessiné ensemble sur les sujets qui divisent. Pour montrer que le dessin est aussi un outil de dialogue. Et qu’on peut défendre la liberté d’expression tout en écoutant l’autre.Frédéric PotetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Abel Mestre Les sympathisants UMP sont de plus en plus séduits par le Front national. C’est le principal enseignement du baromètre d’image du parti d’extrême droite, réalisé par TNS Sofres pour France Info, Le Monde et Canal+. Ce baromètre présente l’avantage de cerner les évolutions de perception de ce parti sur une longue période, puisqu’il fait l’objet d’une édition annuelle depuis 1984. L’édition 2015 de cette étude a été réalisée du 29 janvier au 2 février, sur un échantillon représentatif de 1 000 personnes interrogées en face à face à leur domicile, selon la méthode des quotas. Cette enquête montre également que Marine Le Pen paye sa mauvaise séquence politique autour de la question de l’unité nationale juste après les attentats de début janvier.Des sympathisants UMP séduits. Ce sont des résultats de toute première importance à un mois et demi des élections départementales où le FN devrait chambouler le paysage politique français : 50 % des sympathisants UMP interrogés souhaitent des « alliances au cas par cas, au plan local » pour le scrutin de la fin mars (+ 10 points par rapport à 2014). 45 % y sont opposés. Près de la moitié souhaite même un « accord électoral national » entre la droite et l’extrême droite. Les messages de certaines figures de l’UMP, comme Alain Juppé ou Nathalie Kosciusko-Morizet, qui appellent à faire barrage au FN en votant socialiste, apparaissent totalement inaudibles au sein d’une partie de la base UMP. De la même manière, 58 % des tenants de la droite classique disent « adhérer aux constats de Marine Le Pen », sans en partager les solutions. 32 % d’entre eux rejettent constats et solutions frontistes. Enfin, près d’un sympathisant UMP sur deux estime que le FN est un parti capable de participer à un gouvernement.Un taux d’adhésion qui reste très haut. Aujourd’hui, 33 % des personnes interrogées « adhèrent aux idées du Front national ». C’est un chiffre stable par rapport à 2014, qui avait vu un record d’adhésion aux idées frontistes (34 %). A l’UMP, 42 % se déclarent en accord avec les idées défendues par le parti lepéniste, contre 55 % qui sont en désaccord.Depuis l’accession de Marine Le Pen à la présidence du parti d’extrême droite, le niveau d’adhésion aux idées du FN ne cesse d’augmenter : il était à 22 % lors de la prise de fonction de Mme Le Pen en 2011, bondissant à 31 % l’année suivante et à 32 % en 2013. L’année 2014 a vu un taux d’adhésion record avec 34 %. Cette année marque donc une stabilisation. Cependant, le nombre de personnes se déclarant opposées aux idées défendues par le Front national est, lui, en hausse : il a augmenté de 3 points en un an avec 62 %.Le nombre de personnes interrogées qui estiment que le FN représente « un danger pour la démocratie » augmente également de quatre points, à 54 %, contre 38 % qui estiment le contraire (– 5 points). Un phénomène que l’on vérifie après chaque période électorale faste pour le FN : plus le parti engrange de succès, plus il fait peur puisque, pour ses opposants, la possibilité de le voir arriver aux affaires devient réelle. L’image de Marine Le Pen écornée. C’est sans doute le résultat de sa mauvaise séquence politique après les attentats du début d’année en France. Marine Le Pen est plus perçue comme « la représentante d’une extrême droite nationaliste et xénophobe » (47 %, + 4 points) que comme « la représentante d’une droite patriote et attachée aux valeurs traditionnelles » (41 %, – 5 points). La polémique autour de son absence lors du défilé à Paris a pu la renvoyer à une image sectaire. Elle parait ainsi moins capable qu’il y a un an de « rassembler au-delà de son camp », ou de « comprendre les problèmes des Français ». Les avis sont encore plus négatifs lorsque l’on demande si elle apparaît « sympathique et chaleureuse » : seulement 33 % des personnes interrogées partagent cet avis (– 7 points). La mise en examen de Frédéric Chatillon, l’un de ses proches, pour « faux et usage de faux », « escroquerie », « abus de biens sociaux » et « blanchiment d’abus de biens sociaux », semble aussi avoir des conséquences sur son image. Ainsi, seuls 34 % (– 3 points) des sondés la trouvent « honnête » et pensent qu’elle « inspire confiance », contre 57 % (+ 5 points) qui jugent que de telles expressions s’appliquent mal à la présidente du FN.Les fondamentaux du FN massivement rejetés. Ni la sortie de l’euro, ni la préférence nationale en matière d’emploi, deux piliers du projet frontiste, ne convainquent. Ainsi, 75 % des sondés pensent qu’il n’y a « pas de raison de faire de différence entre un Français et un étranger en situation régulière ». Ce chiffre est même en augmentation par rapport à l’an dernier.La sortie de l’euro continue également à rassembler contre elle. C’est la colonne vertébrale du programme économique du FN. Tout repose sur la sortie de la monnaie unique. Ce message, répété depuis près de cinq ans, ne fonctionne pas. Ainsi, sur l’ensemble des personnes interrogées, seules 25 % sont favorables à une telle mesure, 69 % d’entre elles y étant opposés. Cette thématique est loin de faire l’unanimité au sein des sympathisants frontistes : seuls 52 % y sont favorables alors que 43 % y sont opposés.Florian Philippot, le mal aimé. C’est un désaveu cinglant. Seulement 21 % des sympathisants du Front national souhaitent voir Florian Philippot « jouer un rôle important au cours des mois et des années à venir ». Sur l’ensemble des personnes interrogées, seules 7 % croient en lui. Il arrive loin derrière la députée du Vaucluse Marion Maréchal-Le Pen (19 % pour l’ensemble des sondés ; 66 % pour les sympathisants FN) et Marine Le Pen (29 % parmi les personnes interrogées et 95 % chez les frontistes). Ces résultats confirment ce qu’il s’est passé fin novembre 2014, au moment du congrès frontiste, lors de l’élection au comité central. Mme Maréchal-Le Pen était arrivée en première position, devançant largement M. Philippot, arrivé quatrième.Une demande d’autorité. C’est sans doute la conséquence de la vague d’attentats qui a frappé la France, début janvier. Les Français plébiscitent les opinions autoritaires. Ils veulent ainsi donner « plus de pouvoir à la police » et estiment que « l’on ne défend pas assez les valeurs traditionnelles en France ». Même le rétablissement de la peine de mort connaît un regain de popularité, avec une hausse de 4 points (36 %). Ils sont aussi une écrasante majorité à vouloir la « déchéance de nationalité pour les djihadistes français binationaux » (73 %). Une majorité des sondés souhaitent en outre le retour du service militaire.Voir la vidéo : A quoi ressemble la France de "l'après-Charlie"Une plus grande tolérance à l’égard de l’Islam et de l’immigration. Autre conséquence de l’unité nationale après les attentats et de l’appel, unanime, à ne pas faire d’amalgames entre musulmans et terroristes : les Français sont plus tolérants. Ils sont de moins en moins à estimer qu’il y a « trop d’immigrés en France » (– 3 points) ou que « l’on accorde trop de droits à l’Islam et aux musulmans en France » (– 5 points). De même, le sentiment « de ne plus se sentir chez soi en France » est aussi en baisse cette année.Retrouver les résultats du sondage de janvier : Sécurité, politique, islam : comment réagissent les Français après les attentats ? Abel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste La Monnaie sous tension après la mort d’un adolescent http://t.co/Gv62gHDFoZ http://t.co/pXrkzPlwSK— Le Dauphiné 26-07 (@LeDL26et07)require(["twitter/widgets"]); Alexis Duval et Isabelle Rey-Lefebvre Environ 300 personnes, selon une source policière, se sont rassemblées, dimanche 15 février en fin d'après-midi, devant l'ambassade du Danemark, dans le 16e arrondissement de Paris. Elles répondaient à l'appel lancé par le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), de SOS Racisme et l'Association française des victimes du terrorisme pour rendre hommage aux victimes des attentats survenus à Copenhague, samedi 14 février.Deux personnes, un réalisateur danois, Finn Nørgaard, et un bénévole de confession juive qui surveillait une synagogue, Dan Uzan, sont mortes. Le tueur présumé, qui, d'après les services de renseignement danois, aurait été influencé par « la propagande islamiste », a été abattu par la police, dimanche.Un mouvement de recueillement auquel s'est joint le chef de l'Etat français, François Hollande, qui s'est rendu à l'ambassade du Danemark pour « exprimer la solidarité de la France à l'égard du peuple danois ». M. Hollande s'est entretenu avec l'ambassadrice, avant de faire une déclaration, expliquant notamment qu'il existe, entre la France et le Danemark, « la même volonté pour résister, combattre et pour vaincre le terrorisme. »Lire notre synthèse : Ce que l'on sait des deux fusillades de CopenhagueFRATERNITÉ ET SOLIDARITÉ« Je ne pensais pas devoir ressortir aussi vite ma pancarte 'Je suis Charlie'... », soupirait une participante (qui n'a pas communiqué son nom) au rassemblement parisien. Quelques bougies et bouquets de fleurs déposés devant l'immeuble de l'ambassade incitaient au recueillement et à la gravité.Thomas Hannebique, 27 ans, fonctionnaire au ministère de la culture, brandissait sur une feuille de papier une citation du stratège grec Périclès : « Il n'y a point de bonheur sans liberté ni de liberté sans courage. » Comme beaucoup, il est venu « pour soutenir le peuple danois, attaché à la tolérance. Les Danois nous ont soutenus en janvier [après les attentats des 7, 8 et 9 janvier à Paris et à Montrouge], il était normal pour moi d'être ici. » Pour Hélène Bah-Ostrowiecki, 50 ans, enseignant-chercheur, « la fraternité et la solidarité démocratique sont l'essence de ce qu'on a à opposer face à ce qui se passe ».« ÊTRE DANS LA RUE NE SUFFIT PAS »De nombreux représentants de la communauté juive étaient présents, mais aussi l'imam d'Auxerre, Rachid Birbach. Roger Cukierman, président du CRIF, déplore qu' « après le Moyen-Orient et l'Afrique, le djihadisme développe son action en Europe. La Belgique, la France et maintenant le Danemark... Les cibles sont toujours les mêmes, les juifs ». « Mais, nuance-t-il, il ne faut pas oublier que les musulmans sont les victimes de ces fous d'Allah. »Président de l'UEJF, Sacha Reingewirtz a fait part de son émotion. « Je pense fort à tous les bénévoles qui, comme Dan Uzan, protègent les lieux de culte et aux forces de l'ordre, a-t-il déclaré. C'est important de se battre contre tous ceux qui voudraient faire partir les juifs. Mais être dans la rue ne suffit pas, il faut faire de la pédagogie, de la prévention. La question, c'est de savoir quels moyens on se donne pour arrêter les idéologies meurtrières. » Lire notre décryptage : Fusillades à Copenhague : comment la police est remontée au tueur présumé« DE NOUVELLES FORMES DE FASCISME »Dans le rassemblement, plusieurs personnalités politiques, notamment du Parti socialiste, qui a appelé par ailleurs à une manifestation le lendemain, lundi 16 février, à 18 heures devant l'ambassade, ont fait le déplacement. « Je suis désespéré, abattu, a confié le président du conseil général de l'Essonne (PS) Jérôme Guedj. Mais il faut réagir et commencer par désigner l'adversaire, l'islamisme, vis-à-vis duquel il y a une certaine complaisance d'une partie de la communauté nationale, comme on l'a vu [à l'occasion des incidents dans certaines écoles] lors de la minute de silence. » Pour le sénateur (PS, Paris) David Assouline, « l'école, les intellectuels, les médias doivent clairement désigner ces actes comme antisémites. »Touché par l'atteinte à la liberté d'expression et aux caricaturistes - l'attentat de Copenhague a eu lieu pendant un débat sur le blasphème au centre culturel Krudttønden -, le médecin urgentiste et chroniqueur à Charlie Hebdo Patrick Pelloux a déclaré que « nous [étions] face à de nouvelles formes de fascisme » et a appelé à « la cohésion » et à adresser « des messages de paix de tous les religieux et des laïcs ». A ses yeux, « les journalistes et les caricaturistes doivent continuer à faire leur travail. Et si ça ne plaît pas, il y a des tribunaux. » L'urgentiste se rendra lundi 16 février à Copenhague avec la délégation de la maire de Paris Anne Hidalgo.L'écrivain et journaliste Mohamed Sifaoui s'est dit « très remué de revivre sur le sol français ce qu'[il a] vécu en Algérie dans les années 1990 » - la vague d'attentats islamistes -, tout en n'étant « pas surpris par ce basculement idéologique, à l'oeuvre depuis plus de quinze ans. Il faut poser le bon diagnostic : il s'agit d'une crise à l'intérieur de l'islam. Il va falloir apprendre à vivre avec ce danger. »Alexis DuvalJournaliste éditeur print/webSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterIsabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.02.2015 à 17h17 • Mis à jour le15.02.2015 à 19h32 | Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant) lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2h9ecj"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2h9ecj", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});Cela relève presque du rituel politique. Quelques heures après la double attaque terroriste perpétrée à Copenhague, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a lancé un nouvel appel aux juifs d'Europe, dimanche 15 février, afin qu'ils trouvent refuge dans son pays. « Nous disons aux juifs, à nos frères et à nos sœurs : Israël est votre maison, a déclaré le chef du gouvernement. Nous nous préparons et nous appelons à l'absorption d'une immigration massive d'Europe. » Le chef du gouvernement avait déjà lancé un tel appel après les attentats commis à Paris au début de janvier contre la rédaction de Charlie Hebdo et une supérette casher. Le gouvernement français avait exprimé son peu de goût pour la démarche. Dimanche, c'est le rabbin Jair Melchior, plus haute autorité dans la communauté danoise, qui a confié sa « déception » après les propos de M. Nétanyahou. « Si notre façon d'affronter la terreur est de nous enfuir quelque part, alors nous devrions tous partir sur une île déserte », a-t-il noté.Lorsqu'un acte antisémite d'envergure est commis dans le monde, il est habituel pour le gouvernement israélien d'exprimer sa solidarité, mais aussi sa volonté d'accueillir « à bras ouverts », comme l'a répété M. Nétanyahou dimanche, les nouveaux arrivants. Aujourd’hui, au-delà de ces formulations classiques, le gouvernement doit s'adapter, du point de vue administratif et financier, à une tendance lourde. Le nombre d’immigrants juifs en Israël a atteint en 2014 un chiffre record depuis dix ans, avec l’arrivée de 26 500 personnes, soit une hausse de 32 % par rapport à 2013, selon les autorités.ENCOURAGEMENT À L'IMMIGRATION DE JUIFS DE FRANCE, D'UKRAINE ET DE BELGIQUE« Il y a une perception largement partagée selon laquelle l'Europe est devenue plus dangereuse pour les juifs, explique au Monde le porte-parole de l'Agence juive, Yigal Palmor. Il y a plus d'attentats, d'incidents, de violences, d'insécurité, pour les juifs identifiables comme tels, notamment autour de leurs institutions, des écoles et des synagogues. » Après une année 2014 record, la France est devenue le premier pays dans le monde pour l'alyah (près de 7 000 départs). Les attentats commis contre Charlie Hebdo et l'épicerie Hyper Cacher risquent de provoquer un afflux de candidatures encore supérieur aux prévisions, qui étaient de 10 000 pour 2015. « On assiste à une augmentation dramatique des appels, des demandes d'informations, des inscriptions aux soirées organisées par l'Agence juive, souligne Yigal Palmor. Mais on ne saura que plus tard dans l'année si la barre des 15 000 sera franchie. On n'organise pas un départ en vingt-quatre heures. »Dimanche, le conseil des ministres a adopté un plan destiné à encourager l'immigration de juifs venant de France, d'Ukraine et de Belgique, trois pays stratégiques. La France et la Belgique, en raison des attentats antisémites récents qui y ont eu lieu, développant un sentiment d'insécurité et de mal-être chez certains citoyens de confession juive. L'Ukraine, parce que la guerre qui ravage la partie orientale du pays et la précarité économique poussent à l'alyah ceux qui ont des racines juives. Le plan interministériel, d'un montant de 40 millions d’euros, est un complément aux dispositifs existant déjà. Sa valeur est surtout symbolique, à un mois des élections législatives. Le plan vise à renforcer des programmes destinés aux juifs dans les pays sources, à densifier le réseau d'émissaires traitant les demandes, à améliorer l'orientation professionnelle des candidats à l'émigration.Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant)ReporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.02.2015 à 11h21 • Mis à jour le14.02.2015 à 12h07 La circulation était chargée, samedi 14 février; en Rhône-Alpes sur les axes menant aux stations de ski d'Isère, de Savoie et de Haute-Savoie, avec 60 kilomètres de bouchons cumulés à 10 heures, en cette journée classée noire en région Rhône-Alpes par Bison futé.Les principales difficultés étaient situées dans le sens des départs sur l'A43, entre Lyon et Chambéry, et sur la RN85 au sud de Grenoble, a précisé le centre régional d'information et de coordination routière (Cricr) Rhône-Alpes - Auvergne. Sur l'A43, qui dessert les stations de Savoie et de Haute-Savoie, le temps de parcours entre Lyon et Chambéry était de 1 h 45 au lieu de 50 minutes habituellement.En conséquence, il est demandé aux automobilistes en provenance de Mâcon, Lons et Nantua d'éviter ce secteur en utilisant les itinéraires bis signalés. La circulation était également perturbée sur l'A48 entre Lyon et Grenoble, les automobilistes mettent 1 h 20 pour rallier les deux villes au lieu de 50 minutes.CALME VERS L'OISANS ET LE VERCORSLe trafic était toutefois relativement calme samedi matin sur les routes menant aux stations de l'Oisans et du Vercors, a ajouté le Cricr Rhône-Alpes - Auvergne, qui conseille en outre aux automobilistes pas encore sur la route de différer leur départ vers les Alpes. Dans le sens des retours, aucun incident n'était signalé.Les vacances d'hiver démarrent ce samedi pour la zone C (académies de Bordeaux, Créteil, Paris et Versailles) et se poursuivent pour la zone A (notamment les académies de Lyon de Grenoble). C'est aussi le début des vacances pour la Grande-Bretagne, l'Allemagne et la Belgique, a précisé le Cricr. Dimanche, la journée est annoncée verte au niveau national. 14.02.2015 à 10h04 • Mis à jour le16.02.2015 à 10h35 | Colette Sabarly Pour les mordus de ski, posséder un pied-à-terre à la montagne tient du rêve. Alors lorsqu’on leur propose d’investir dans une station de sports d’hiver avec à la clé une réduction d’impôts, ils foncent tout schuss. Les vendeurs ne manquent pas d’arguments : le dispositif Censi-Bouvard permet, en achetant un logement dans une résidence de tourisme, de bénéficier d’une réduction d’impôt de 11 % de l’investissement étalée sur neuf ans et de se faire rembourser la TVA ; le loyer est garanti par le gestionnaire (de l’ordre de 4 % annuel) et vous pourrez occuper votre bien deux à trois semaines par an. Idéal ? A voire…Pour Robert Pannuzzo, investir à Saint-Lary-Soulan (Hautes-Pyrénées) devait être une bonne affaire. « J’espérais en tirer un petit revenu complémentaire pour la retraite et me faire plaisir en y séjournant de temps en temps », explique-t-il. Mais, il a vite déchanté. Car son gestionnaire, Résitel (groupe Lagrange) s’est placé en procédure de sauvegarde, ce qui l’autorise à ne pas payer sa dette de loyers.Selon les associations, entre 7 000 et 10 000 propriétaires rencontreraient de telles mésaventures. « Sur 120 000 au total, cela ne représente que 5 % à 6 % », minimise Pascale Jallet, déléguée générale du Syndicat national des résidences de tourisme. Pas sûr que cet argument console Jean-Noël Cazzoli. Depuis la fin 2010, Résidences et Hôtels de France, l’exploitant de l’immeuble dans lequel il a acheté à Picherande (Puy-de-Dôme) ne lui a pas versé un euro de loyer. Pas plus qu’aux 37 autres copropriétaires.Les gestionnaires invoquent toujours les mêmes raisons : la baisse de fréquentation des stations et la nécessité de « casser » les prix des séjours pour faire face à la concurrence les empêchent de payer les loyers promis aux copropriétaires.Etre prudentCette situation touche surtout les stations de moyenne montagne (Maurienne, Alpes du Sud, Pyrénées) où les résidences construites sous la loi Demessine, qui proposait un avantage fiscal très important, sont légion. Mais, même en Censi-Bouvard il convient d’être prudent. L’investisseur devra privilégier les stations situées à au moins 1 800 mètres, disposant de beaux domaines skiables et d’équipements de premier plan. Cet emplacement ne doit pas être prétexte à surpayer le bien. Celui-ci doit être au prix du marché, ce qui est rarement le cas. D’autant que le prix du mètre carré a pris beaucoup d’altitude ces dernières années. A La Plagne, par exemple, les résidences neuves s’affichent entre 4 700 et 5 700 euros le m2.« Comme les promoteurs vendent à des prix élevés, les gestionnaires sont ensuite obligés de gonfler les loyers pour assurer le rendement promis au copropriétaire. Résultats, ils ont du mal à remplir leur résidence », constate Jacques Gobert, avocat à Marseille.Ces pratiques ont mis à mal de nombreux gestionnaires. D’où des liquidations retentissantes (Transmontagne en 2007, Quiétude Evasion et Mona Lisa en 2012…) et les difficultés rencontrées par d’autres comme Lagrange avec Soderev, Résitel…Dettes de loyersLes exploitants qui ne peuvent respecter leurs promesses de rendement tentent alors de renégocier à l’amiable. Parfois ils proposent d’indexer les loyers sur le chiffre d’affaires, « ce qui est risqué, car l’investisseur devient économiquement associé au gérant et s’expose alors à un redressement du fisc », indique Jacques Gobert. Il arrive aussi qu’ils menacent de déposer leur bilan, ou utilisent la procédure de sauvegarde, ce qui leur permet de neutraliser les dettes de loyers. L’investisseur malheureux risque alors, en plus, une requalifaction du fisc, la réduction d’impôt étant conditionnée à la location du bien. Et s’il veut se séparer du gestionnaire, il devra lui verser une indemnité. « Elle peut atteindre jusqu’à la moitié du prix du bien », affirme Georges Guérin, président de la Fédération nationale des associations des propriétaires de résidences de tourisme.Toujours tenté ? N’oubliez pas qu’en montagne, le froid, la neige et le va-et-vient des touristes détériorent les résidences. Généralement les travaux d’entretien sont à la charge de l’exploitant et les gros travaux à celle du propriétaire. Les clauses du bail sont donc à étudier avec minutie. Intéressez-vous aussi à la qualité des résidences déjà construites par le promoteur. « Dans notre résidence, des problèmes de stabilité de talus et des malfaçons nécessitent des centaines de milliers d’euros de travaux », déplore Fabrice Pellacœur, vice-président de l’association créée par les copropriétaires de la Grande Autane à Orcières (Hautes-Alpes). Une résidence fermée depuis… 2009.Colette SabarlyJournaliste au Monde 13.02.2015 à 18h22 • Mis à jour le 16.02.2015 à 11h30Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/02/13/une-annee-de-pause-pourquoi-pas_4576300_4401467.html"data-title="Une année de pause après le bac… pourquoi pas ?"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/02/13/400x300/4576299_7_6a38_dans-une-auberge-de-jeunesse-de-bonn-en_450c77d9407191a689bf49158fde8335.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/02/13/une-annee-de-pause-pourquoi-pas_4576300_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Comme leurs copains de lycée, ils avaient inscrit leurs vœux en terminale sur la plate-forme Admission postbac (APB). Mais, à la rentrée, on ne les a aperçus ni dans les travées d’un amphi, ni dans les classes préparatoires des lycées, ni ailleurs. Et pour cause : ces jeunes avaient décidé de reporter d’une ou deux années leur entrée dans l’enseignement supérieur pour voyager, se perfectionner dans une langue, travailler ou s’engager pour une cause. Faut-il voir dans ces décisions un grand caprice adolescent ? A les entendre témoigner, il s’agit plutôt d’un projet longuement mûri durant l’année de terminale.Il y a ceux qui se sont sentis las du système éducatif français et ont eu envie d’aller voir ailleurs. « La terminale a été l’année de trop, dit ainsi Juliette Degeorges, partie améliorer son anglais sur le terrain, à Brighton, en Grande-Bretagne. Trop de devoirs, trop d’examens, ajoutés à des problèmes familiaux. Je ne me voyais pas repartir illico dans un nouveau cycle d’études. »Prendre du reculCertains éprouvent le besoin de prendre du recul avant le grand saut dans le supérieur. « Je voulais m’inscrire à la fac, mais en quoi ? J’ai alors réalisé que j’avais derrière moi dix années d’apprentissage de l’allemand sans jamais avoir eu l’occasion de le parler vraiment », raconte Alice Lambolez. Elle est jeune fille au pair près de Fribourg, en Allemagne.Pour d’autres encore, cette année de césure est l’occasion d’éprouver la solidité d’une vocation. Attiré par le métier de pompier, Théo Lambert a postulé pour un service civique – une mission d’intérêt général proposée aux 16-25 ans sans condition de diplôme – au centre de secours de Port-Royal à Paris. « Je suis jeune : une année à s’engager envers la société vaut vraiment la peine. » En service civique lui aussi, Niels Lesire-Ogrel a choisi, après son bac, de côtoyer les SDF : il assure l’accueil à l’association parisienne Les Enfants du Canal. « J’ai découvert qu’il n’y avait pas de SDF “type” », confie-t-il.Dans tous les cas, il a fallu convaincre les parents du bien-fondé de cette pause qui ne correspond pas à une habitude bien ancrée en France, du moins pas après le bac. Dans les pays nordiques, prendre une, voire deux années sabbatiques (comme au Danemark) à la fin du secondaire est considéré comme allant de soi, tandis qu’en Grande-Bretagne, cette césure renoue avec la tradition du « Grand Tour », voyage initiatique en Italie et en Grèce qu’effectuaient, dès le XVIIIe siècle, les jeunes gens bien nés à la fin de leurs humanités.Angoisse des parentsAussi les parents français ont-ils tendance à considérer avec angoisse le projet de leurs enfants désireux de mettre leurs études entre parenthèses, avec le risque d’avoir du mal à les reprendre ensuite. « Ma grande sœur m’avait ouvert la voie en allant perfectionner son anglais à l’étranger. Ma mère m’a beaucoup soutenue. Elle a compris que j’avais besoin de m’éloigner, de souffler. Mon père, lui, était plus réservé », raconte Juliette Degeorges.Une fois dans leur nouvelle vie, un même constat semble se dégager : partir, c’est grandir, un peu ou beaucoup. Un départ à l’étranger accélère indéniablement le processus de maturité. Découvrir d’autres habitudes de vie, évoluer dans une langue qu’on balbutie plus qu’on ne la parle, gérer un budget, résister aux moments de spleen, résoudre les problèmes : autant de défis auxquels le jeune se découvre capable de faire face, seul ou presque. « Au bout de quelques mois, la famille où j’étais au pair a estimé que je ne faisais pas l’affaire. J’ai eu quinze jours pour choisir entre rentrer en France ou trouver une autre famille. J’ai prospecté et j’ai trouvé », raconte Charlotte Barthe, partie à New York. « J’ai découvert ce que je voulais… et ne voulais pas. En observant les femmes que je côtoyais, je me suis dit que je ne voulais pas être dépendante financièrement de quelqu’un. »Au pays de l’année sabbatique, tout n’est pas que joie et épanouissement personnel. Sans compter le retour au foyer et aux normes parentales, parfois un peu dur. « J’ai mis dix mois à m’en remettre, confie Manon Guyot, qui a expérimenté pendant un an la vie dans une famille de l’Oregon, à l’ouest des Etats-Unis. J’avais le mal du pays mais… à l’envers. Je me sentais en décalage par rapport à mes amis qui me trouvaient changée. » Quant à l’apprenti pompier Théo Lambert, il mesure déjà le fossé qui le sépare de ses copains : « Quand ils me disent stresser pour un examen alors qu’on vient de réanimer quelqu’un en arrêt cardiaque, je constate que nos priorités sont différentes… »Et si c’était à refaire ? Aucun ne regrette sa décision. Pour Charlotte Barthe, il est clair que c’est le bilinguisme acquis au cours de son année aux Etats-Unis qui lui a permis d’intégrer l’école hôtelière où elle étudie désormais. Manon Guyot, elle, s’envole pour l’Australie où l’attend une mission de teacher assistant dans une école. Au pair en Allemagne, Alice Lambolez est formelle : « Sans cette année, je ne serais pas la même personne. Elle est le socle de ma vie d’adulte. »Joséphine Lebard width="314" height="157" alt="11,5% est le taux d'absentéisme moyen dans les lycées professionnels, entre septembre 2013 et avril 2014. Soit plus d'un élève sur 10." src="http://s2.lemde.fr/image/2009/08/12/314x157/1227780_3_82ec_11-5-est-le-taux-d-absenteisme-moyen-dans-les_40c24e1680ddd8417af8014b45f2dfc5.jpg" Qui sont les élèves champions de l'absentéisme ? Fabrice Erre invite aujourd'hui le dessinateur B-gnet pour croquer le harcèlement à l'école, un fléau qui frappe un élève sur dix. width="314" height="157" alt="Deza Nguembock, fondatrice de E&H Lab." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/02/13/314x157/4576332_3_4a42_deza-nguembock-fondatrice-de-e-h-lab_121a318be118f096f8706d55be8a8d66.jpg" Une journée dans la vie de Deza Nguembock, Fondatrice de E&H Lab Changer de voie après une erreur d’orientation, c’est possible. Mieux vaut cependant réagir sans tarder. width="314" height="157" alt="Lycéennes." src="http://s1.lemde.fr/image/2015/02/13/314x157/4576140_3_92bd_lyceennes_839222ad29b2a7811e5fe33cec6afc96.jpg" Ecole : « Aucun de nous n'a besoin de la concurrence des notes » Philippe Jacqué C’est une décision qui va intéresser au plus haut point les régions et sonne comme un nouveau camouflet pour la SNCF. Mardi 3 février, l’Autorité de régulation des activités ferroviaires (ARAF) a donné en grande partie raison au Syndicat des transports d’Ile-de-France dans le cadre d’un différend avec Gares et Connexions, la branche de la SNCF en charge des gares.De longue date, le STIF reproche à la SNCF le manque de transparence des comptes de Gares et Connexions par rapport aux services et aux prestations rendues par l’entreprise publique dans les 410 gares franciliennes. De même, le STIF conteste le niveau de rémunération des « capitaux investis » tarifée par Gares et Connexion au syndicat régional. En l’espèce, rappelle la loi, pour utiliser les gares, l’autorité organisatrice des transports doit payer une redevance d’utilisation des gares, ainsi que le « coût des capitaux » nécessaire aux différents investissements.Ramener le taux entre 5,5 % et 6,9 %C’est une question technique, mais qui coûte extrêmement cher à l’Ile-de-France. Le taux de rémunération des capitaux investis est en effet fixé à 9,2 %. L’Île-de-France paie ainsi plus de dix millions d’euros pour que la SNCF puisse investir l’argent notamment alloué… par la région.Selon l’ARAF, ce niveau de rémunération est trop important, car Gares et Connexion ne prend pas de risque significatif, 75 % du trafic de passagers étant garanti. Il propose dès lors de ramener ce taux à une fourchette allant de 5,5 % à 6,9 %. Dans la région capitale, cela correspondrait à une rémunération annuelle de la SNCF de 6,5 à 10,5 millions d’euros.Enfin, l’ARAF réclame à Gares et Connexion la mise en place d’un système de facturation des charges qui reflète d’avantage l’utilisation des services par chaque activité de transport, ainsi qu’un système d’incitations à la performance économique et à la qualité de service. Bref, la mise en place d’un bonus-malus à l’avantage de la région.La SNCF a un mois pour faire appelCes décisions de l’ARAF ont été d’emblée saluées par le syndicat francilien. « Ce nouveau dispositif devra se traduire par une amélioration de la qualité de service et une gestion plus efficace par l’opérateur SNCF. » La SNCF, quant à elle, dispose d’un mois pour faire appel de cette décision de l’ARAF. La SNCF avait menacé un rééchelonnement de ses investissements dans les gares si elle devait baisser ce taux…L’ensemble des régions, et notamment Pays de La Loire qui a soumis à l’ARAF la même requête que l’Ile-de-France, attendent la décision définitive afin de demander une baisse de leurs versements à la branche de la SNCF.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter François Béguin Le texte avait été déposé il y a maintenant un an. Le Sénat doit examiner, mercredi 4 février, la proposition de loi de la sénatrice écologiste Esther Benbassa visant à permettre un usage « contrôlé » du cannabis. Elle prévoit d’autoriser la « vente au détail » de « produits » à base de cannabis via un réseau de débitants agréés, comme l’est aujourd’hui le tabac. Le texte maintient en revanche toute une série d’interdits, comme la vente aux mineurs, l’usage dans les lieux publics et toute forme de publicité. Des sanctions seraient prévues pour toute personne vendant du cannabis sans être débitant.Le texte est, selon Mme Benbassa, « le premier à arriver au Parlement » sur cette question. Mais la sénatrice ne se fait pas d’illusion sur son sort, il devrait être rejeté en l’absence de majorité sur le sujet. Elle estime néanmoins que sa proposition de loi s’inscrit dans un « processus de sensibilisation » plus général, la voyant comme une « étape ». Et au vu de la multiplication des initiatives en France et des décisions prises à l’étranger – notamment aux Etats-Unis où la vente et la consommation sont autorisées dans les Etats Colorado et de Washington –, la sénatrice du Val-de-Marne en est convaincue : « Il y a tous les signes d’adoucissement sur cette question, ça va bouger. »« Ce texte pose de bonnes questions »La proposition de loi de Mme Benbassa n’avait pas été adoptée par la commission des affaires sociales du Sénat, lors de son examen le 28 janvier. Mais la sénatrice EELV fait valoir que les groupes PS et UDI « n’ont pas voté contre, mais se sont abstenus ». « Ce texte pose de bonnes questions », avait ainsi jugé Gérard Roche, sénateur UDI de la Haute-Loire, pour justifier son abstention. « Je ne pense pas qu’il faille mettre fin à l’interdit mais il faut sans doute voir comment réguler le système », avait pour sa part déclaré Catherine Génisson (PS, Pas-de-Calais), qui s’était elle aussi abstenue. Tout comme Jean-Pierre Godefroy (PS, Manche), qui avait estimé que « le débat doit être ouvert ».En décembre 2014, une étude du groupe de réflexion Terra Nova avait montré qu’une régulation par les prix dans le cadre d’une légalisation du cannabis, serait plus efficace pour limiter la consommation que la répression. « Et Terra Nova, c’est le think thank quasi officiel du parti socialiste ! », analyse Mme Benbassa. Un mois plus tôt, un député UMP et une députée PS, à la tête du Comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques (CEC), s’étaient entendus sur leur souhait de voir le délit d’usage de cannabis être transformé en une contravention de troisième catégorie.Cannabis : une contravention pour les consommateurs ?« Le prohibitionnisme ne marche pas, ayons le courage d’être pragmatiques », assure l’élue EELV. « Nous avons un arsenal juridique illisible et nous caracolons en tête des pays consommateurs de cannabis. Il est temps de parler librement », ajoute-t-elle.« Le vrai laxisme, c’est le statu quo »En 2011, l’ancien ministre de l’intérieur socialiste Daniel Vaillant s’était déclaré partisan d’une « légalisation sous contrôle » du cannabis afin de « sortir de l’hypocrisie ». « La consommation n’est certes pas une conduite à suivre, mais le vrai laxisme, c’est le statu quo », avait-il expliqué dans un entretien au Monde. Des termes aujourd’hui repris par Mme Benbassa, pour qui « le laxisme, c’est de ne pas voir les choses et d’abandonner tout débat ».En juillet 2012, l’entourage de Manuel Valls, alors ministre de l’intérieur, avait affiché sa « fermeté sur la question des interdits », tout en assurant qu’il n’était pas « fermé au débat ». Au cours de la campagne présidentielle, François Hollande avait pour sa part clairement affirmé la « nécessité de l’interdit ».François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maryline Baumard Pour les Roms, 2014 aura cruellement ressemblé à 2013. L’année s’est soldée par au moins 13 483 expulsions de personnes vivant dans des camps, selon le European Roma Rights Centre (ERRC) et la Ligue des droits de l’Homme (LDH). Ce qui signifie un rythme de près de 3 expulsions de lieux de vie par semaine.Si ce nombre est difficile à interpréter de façon brute, il prend tout son sens lorsque Philippe Goossens, rapporteur à la LDH, le confronte à la population vivant en bidonvilles. Pour lui, « on a évacué en 2014, 80 % de la population vivant dans les bidonvilles en France ». Son calcul s’appuie sur l’évaluation de la Délégation interministérielle à l’habitation et au logement (la DIHAL) qui a établi à 17 457 le nombre de personnes vivant dans un bidonville au 17 novembre 2014. Comme 13 483 personnes ont été délogées, le calcul est simple.En fait, la situation est différente selon les régions. La zone la plus précaire reste l’Ile de France. 67 % des évacuations ont eu lieu dans cette région, alors que cette zone ne concentre que 47 % des populations en bidonville. La région Rhône-Alpes est aussi très sujette aux opérations de démantèlement : 17 % des évacuations y ont eu lieu alors que seule 7 % de la population des campements de fortune y réside. Certaines régions comme les pays de la Loire ont été données en exemple par la LDH. Seul 1,8 % de la population Rom y a été expulsée de son habitat en 2014 alors qu’elle représente 8 % de la population vivant en bidonville.DéceptionLors de la présentation de ces statistiques, les deux associations, European Roma Right Center et LDH ont affiché leur déception. D’abord, parce qu’à leurs yeux la France est un des pays d’Europe qui expulse le plus les précaires, ensuite parce que ces méthodes vont à l’encontre des promesses électorales de 2012.« En Italie, alors qu’on estime à 40 000 personnes la population vivant dans les bidonvilles, 56 campements ont été évacués, comptant chacun 25 à 30 personnes ; en Espagne on ne pratique par vraiment d’évacuation… », rappelle Manon Fillonneau déléguée de ERRC.Déjà, dans son avis rendu le 20 novembre 2014, la Commission nationale consultative des droits de l’homme avait constaté à propos de la France qu’à « une politique d’intégration c’est une politique d’évacuation qui a été privilégiée, faisant fi des situations humaines tragiques et institutionnalisant au plus haut niveau de l’Etat la violation des droits des populations vivant en bidonvilles en France ».Une circulaire publiée le 29 août 2012, élaborée par six ministres et signée par Manuel Valls, promettait pourtant « l’anticipation et l’accompagnement des opérations d’évacuation des campements illicites ». Le texte demandait aux représentants de l’Etat de « procéder à une première évaluation de la situation » des Roms « dès [qu’ils auront] connaissance  » de l’installation d’un campement ; insistant aussi beaucoup sur la notion de « concertation » avec les associations et les autres acteurs publics. Ce texte qui ne mettait pas fin aux évacuations, mais les encadrait est resté lettre morte.EvacuationsLes évacuations ont continué et ont même changé de nature. « Sur les 135 lieux évacués en 2014, 98 l’ont été après décision d’un tribunal, 5 sur seule crainte et 35 après un arrêté pris par le maire », rappelle Manon Fillonneau. Les évacuations réalisées suite à des arrêtés municipaux sont celles qui respectent le moins le droit des victimes et aussi celles qui augmentent le plus rapidement. En 2013, 20 % des évacuations de camps ont eu lieu suite à un arrêté. Elles sont 25 % en 2014.Face à ces violences, la LDH et L’ERRC demandent que « les autorités françaises modifient leur politique d’expulsion inutile et déshumanisante en 2015, et concentrent leur énergie et leurs ressources vers des politiques d’intégration globales ». La LDH, consciente que tous les Roms ne pourront dans l’immédiat bénéficier d’un logement en dur, appelle à améliorer les conditions de vie sur place dans l’attente de trouver une solution pérenne. « Les expulsions continuent à réduire à néant la scolarisation, le travail social, les soins médicaux, et la recherche d’emploi des habitants des bidonvilles ; la politique d’expulsion entrave tous les efforts d’intégration, elle accroît la vulnérabilité des Roms et les marginalise toujours plus », ajoute Nadia Doghramadjian, la secrétaire générale adjointe de la Ligue des Droits de l’Homme.Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Hazard (Président du comptoir de l'innovation) Nous sommes tous attachés à notre modèle social. Il nous accompagne dans les aléas de la vie (maladie, vieillesse, chômage, exclusion…). Il est un élément central de notre cohésion sociale. Face aux difficultés liées à son financement et aux évolutions des risques sociaux, ce modèle, tel que nous le connaissons, s’adapte. Aux côtés des acteurs institutionnels (Etat, collectivités locales, syndicats), les entrepreneurs sociaux sont au cœur de cette évolution. Ils développent des produits et services pour répondre aux grandes problématiques auxquelles nous sommes confrontés.L’extraordinaire mobilisation citoyenne qui a suivi les attentats du mois de janvier a rappelé l’attachement de la société française, aux principes et aux valeurs de la République. Or, comme l’a rappelé le premier ministre, Manuel Valls, lors de ses vœux à la presse (www.lemonde.fr/banlieues/article/2015/01/26/manuel-valls-l-apartheid-et-les-banlieues_4563754_1653530.html?xtmc=apartheid&xtcr=2), ces événements obligent à s’interroger sur les dysfonctionnements pouvant engendrer la frustration, le repli sur soi, voire la radicalisation.Parmi eux, l’isolement d’une partie de la société, en particulier des jeunes issus des zones urbaines sensibles (ZUS), et les discriminations à l’emploi dont, souvent, ils font l’objet. Quel avenir peut -on espérer quand le travail devient quasi inaccessible ?Promotion de la diversitéDepuis des années, les chiffres sur l’emploi dans les quartiers populaires sont alarmants et le chômage frôle les 50 % quand ils cumulent certains critères : enclavement géographique, pauvreté, population immigrée ou issue de l’immigration… Pourtant, ces quartiers, où de nombreux jeunes poursuivent avec succès leurs études supérieures (bac + 2 à bac + 5 et au-delà), sont de véritables réservoirs de talents non reconnus.C’est pour les accompagner qu’a été créé en 2007 Mozaïk RH, un cabinet de recrutement et de conseil en ressources humaines, spécialisé dans la promotion de la diversité et qui promeut l’égalité des chances.Structuré autour d’un concept d’entrepreneuriat social et d’un modèle de financement hybride, Mozaïk RH développe des méthodes innovantes, comme le CV vidéo, et des actions de terrain pour valoriser les aptitudes et le potentiel de candidats susceptibles d’être discriminés. Et bien évidemment, il leur ouvre in fine la porte de nombreuses entreprises… Selon Estelle Barthélémy, directrice générale adjointe de Mozaïk RH, le nœud du problème réside dans une méconnaissance réciproque entre les employeurs et des candidats moins visibles et souvent moins bien informés lors de leur orientation.3 000 points de contact dans les quartiersLa méthode innovante développée par cette entreprise sociale réside dans le fait de travailler des deux côtés : à la fois en accompagnant les jeunes diplômés des quartiers, mais aussi en sensibilisant les entreprises au recrutement et au potentiel de ces candidats. Mozaïk RH effectue notamment des missions de conseil auprès des équipes de ressources humaines au sein de grands groupes, mais aussi auprès de différents partenaires locaux, prescripteurs en matière d’emploi dans les territoires.Pour favoriser la rencontre entre les besoins de recrutement des entreprises et les jeunes diplômés des quartiers populaires, le cabinet s’appuie sur de nombreux partenariats stratégiques avec les entreprises (SNCF, SFR, etc.), des initiatives comme le club de femmes Mozaïk ELLES, dont l’ambassade des États-Unis en France est partenaire, ou encore des programmes comme PasserElles, un programme destiné aux jeunes femmes diplômées de la diversité.Et ça marche ! Grâce à ses solutions innovantes qui conjuguent utilité sociale et efficacité économique, Mozaïk RH offre une alternative efficace aux recruteurs et aux jeunes diplômés des quartiers populaires. En six ans, le cabinet a déjà réalisé 10 000 entretiens et placé plus de 2 500 candidats dans des emplois qualifiés, des stages de fin d’études et en alternance.En 2013, il a notamment permis à plus de 450 candidats en situation de handicap et à 200 jeunes femmes diplômées issues de la diversité de trouver un emploi. Avec plus de 3 000 points de contact dans les quartiers, Mozaïk RH opère désormais à l’échelle nationale et prévoit de créer, avec le soutien des pouvoirs publics, dix agences qui relieront des quartiers populaires et des bassins d’emplois sur tout le territoire national. La diversité est une vraie richesse pour les entreprises et Mozaïk RH est sans nul doute une entreprise citoyenne qui porte au cœur l’idéal républicain.Nicolas Hazard (Président du comptoir de l'innovation) 03.02.2015 à 15h56 • Mis à jour le03.02.2015 à 16h46 SOS Racisme a déposé plainte mardi 3 février pour discrimination, après la publication d'une offre d'emploi sur Internet d'une entreprise cherchant un infographiste « si possible pas juif ». « C'est un cas avéré de discrimination publique fondée sur l'appartenance réelle ou supposée à une race, ethnie ou religion, ce qui est punissable par la loi », a déclaré une porte-parole de SOS Racisme, Aline Kremer.De son côté, la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) a indiqué avoir saisi le défenseur des droits, tandis que le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) a affirmé attendre « qu'une enquête soit diligentée pour comprendre la chaîne de responsabilité ».EXCUSES ET PLAINTEL'annonce, qui a été retirée, avait été publiée lundi sur le site d'emploi spécialisé dans les arts graphiques Graphic-Jobs.com, par l'agence graphique NSL Studio, sise à Paris. Cette entreprise s'est déclarée « étrangère aux propos à caractère antisémite qui ont été publiés », dans un communiqué sur son site Internet. Elle y annonce également qu'elle a « déposé plainte auprès du procureur de la République de Paris afin qu'une enquête puisse déterminer le responsable de cette publication ».« NSL Studio est une agence intègre qui ne fait pas de discrimination », a insisté l'entreprise, tout en précisant que « la personne en charge de l'annonce va être entendue, une enquête diligentée et des dispositions nécessaires prises s'il s'avère que cela provient bien de chez nous ». NSL Studio avait auparavant affirmé sur son compte Twitter qu'il s'agissait d'un « hack » (piratage) de son annonce.Le site Graphic-Jobs.com a pour sa part présenté ses excuses dans un communiqué, en reconnaissant que l'annonce est « malheureusement passée au travers du contrôle » de ses modérateurs et a été « diffusée pendant environ 35 minutes avant d'être supprimée ». Mattea Battaglia   Dix jours après les annonces de la ministre de l’éducation, Najat Vallaud-Belkacem, pour « la défense des valeurs de l’école » – un plan en 11 mesures remettant à l’honneur la laïcité et les valeurs républicaines –, l’enseignement privé catholique a dévoilé, mardi 3 février, un pan important de sa mobilisation : le volet « formation morale ».Le chantier était en réalité engagé depuis près d’un an. Anticipant l’entrée en vigueur, à la rentrée 2015, de l’enseignement moral et civique - anciennement nommé « morale laïque » par son initiateur, Vincent Peillon -, le secrétariat général de l’enseignement catholique (SGEC) a soumis, en mars 2014, à son comité national et à sa commission permanente - qui l’ont adopté - un « document d’orientation ». Celui-ci synthétise l’objectif principal : amener les élèves à améliorer leurs capacités de discernement au contact des principes du « vivre ensemble », ceux de la loi républicaine autant que ceux de l’« anthropologie chrétienne ». « La formation morale ne consiste pas à offrir un catalogue de préceptes ou de normes, mais à donner à chacun les moyens de discerner de manière responsable, en faisant appel à une conscience bien formée », peut-on lire dans ce document.L’école mobilisée pour former des citoyensMalette pédagogique Il complète une vingtaine de fiches pratiques communiquées mardi, sorte de mallette pédagogique conçue comme des ressources « possibles » pour les enseignants, pas « obligées », ni « prêt à penser », explique Pascal Balmand, le « patron » de l’enseignement catholique. La plupart partent de situations concrètes, comme celle intitulée « Jérémie n’est pas en classe », où il est question d’un adolescent de 4ème qui se scarifie. Ou « J’ai rien vu », dans laquelle un adolescent ne souhaite pas « balancer » des élèves surpris à fumer du cannabis dans les toilettes. Un ton, des exemples éminemment actuels.Une approche ancrée dans la tradition aussi. « Les chrétiens n’ont évidemment pas le monopole de la morale, souligne M. Balmand, et en même temps, nous pensons que l’approche chrétienne de la morale a quelque chose d’utile à apporter à chacun dans le respect absolu de la liberté de tous ». Au fil des pages, des notions et références chères à la communauté catholique transparaissent. Ainsi, la formation morale « ne se réduit pas à enseigner les normes et les critères du bien » mais « vise aussi à transmettre la confiance en la vie ». L’éclairage de la foi chrétienne est mis en avant, avec référence à « l’appel à vivre l’alliance », « la vie éternelle », « l’expérience du mal »…Le document prend une valeur particulière, un mois après la tuerie de Charlie Hebdo. « Nous avons ici ou là, comme dans le public, connu nous aussi des incidents, des remises en question de la minute de silence, reconnaît M. Balmand. Des élèves essentiellement de confession musulmane traînant des pieds, ne comprenant pas le sens de ce temps de recueillement…. Mais rien de rude ni de particulièrement violent ». Deux cents contestations ont été recensées dans le public. « Elles ont été moins nombreuses dans le privé, poursuit le secrétaire général, sans avancer de chiffre. La plupart des personnels ont parfaitement su faire face, préparant les débats en amont, reprenant les discussions en aval. J’imagine que d’autres ne se sont pas sentis suffisamment outillés. Que certains ont même renoncé ». Des établissements privés en ZEPC’est notamment le cas dans certains établissements de Marseille et ses environs, témoigne André Mourgues, représentant académique du syndicat d’enseignants du privé FEP-CFDT. « Dans cette zone, des établissements privés en ZEP, ça existe : ce n’est pas nécessairement cette image-là qu’on a de l’enseignement privé, et ce n’est pas non plus sa réalité dans le reste de la France, souligne-t-il. Mais dans mon académie, des minutes de silence interrompues ou même pas organisées, il y en a eu ». Pour ce syndicaliste aussi, le chiffrage est périlleux : « Il y a une forme de honte, de confusion à en parler, un sentiment de culpabilité de ne pas avoir totalement accompli sa mission d’enseignant. La crainte, aussi, de stigmatiser les élèves en en parlant... »Y a-t-il eu des résistances à s’emparer du sujet du côté d’enseignants catholiques ne se reconnaissant pas dans la ligne de Charlie Hebdo ? Des parents d’élèves l’évoque, à demi-mot, en Seine-Saint-Denis notamment, sous couvert d’anonymat. « Le mouvement général, l’émotion partagée ont emporté les résistances de ceux de nos collègues qui ne ’se sentaient pas Charlie’, ou ’pas tout à fait Charlie’ , assure Bruno Lamour, secrétaire général du syndicat FEP-CFDT. Ces enseignants-là existent, mais ils restent discrets ». André Mourgues émet quelques nuances : « On sait que des établissements catholiques ont un recrutement ciblé, mais on n’a pas de remontées, notre syndicat n’y étant pas représenté ».Du côté de l’Association des parents d’élèves de l’enseignement libre (APEL), la volonté d’apaisement domine. « Autant sur des sujets comme le mariage pour tous, où les ABCD de l’égalité [dispositif expérimental de lutte contre les stéréotypes sexués abandonné en 2014], les familles s’étaient souvent manifestées par courrier, sur notre site, sur les réseaux sociaux, autant pour Charlie Hebdo, un très grand respect a dominé, affirme Caroline Saliou, présidente de l’APEL, et ce même du côté des familles qui n’aiment pas ce journal, ou trouvent qu’il est allé trop loin. » Ce « respect a aussi dominé du côté des familles et élèves musulmans », tient-elle à préciser, en rappelant que ceux-ci « ont très souvent été les premiers debouts pour faire la minute de silence, bien conscients des risques d’amalgame ». « Nous ne sommes pas tous Charlie, nous sommes tous la Liberté » Mattea BattagliaJournaliste au Monde 03.02.2015 à 12h08 • Mis à jour le03.02.2015 à 15h49 Le montant du vol est encore incertain, mais le préjudice est colossal. Un poids lourd contenant entre 20 et 40 millions d'euros de timbres-poste a été attaqué, mardi 3 février au matin, à Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne) par deux malfaiteurs.« Vers 7 h 55, le transporteur, un sous-traitant de La Poste, stationné sur un parking, a été braqué alors qu'il devait livrer une cargaison d'enveloppes prétimbrées et de timbres », a expliqué une source proche de l'enquête. Ce semi-remorque pourrait contenir près de 40 millions d'euros de timbres et d'enveloppes prétimbrées, selon Europe 1. Dans un premier temps, une autre source avait estimé à 20 millions d'euros le butin des deux assaillants.BRAQUAGE « INÉDIT »Selon les premiers éléments de l'enquête, les deux individus ont garé un poids lourd devant celui du transporteur, en sont descendus et ont menacé le conducteur. « Le chauffeur était en train de se reposer quand ils sont arrivés. Ils ont brisé les vitres de sa cabine pour l'extirper de là, puis ont vidé le contenu de sa remorque en le stockant dans leur propre camion », a raconté une source policière. Ils se sont enfuis avant de « vider dans la cabine le contenu d'extincteurs afin d'effacer toute trace d'empreinte digitale ou d'ADN », précise Europe 1.Le conducteur, qui n'a pas été blessé, a donné l'alerte au centre de tri de La Poste qu'il devait livrer. L'enquête a été confiée à la police judiciaire de Versailles.Ce braquage, « inédit », selon une source proche du dossier, s'ajoute à une longue liste de vols de fret ces derniers mois, mais dont les préjudices dépassent rarement le million d'euros. Ainsi, en juillet 2014, quatre hommes armés s'étaient-ils emparés du chargement d'un camion qui transportait pour plus d'un million d'euros de smartphones à la sortie d'un centre commercial de Villepinte (Seine-Saint-Denis). En février 2014, c'est un camion de La Poste transportant un million d'euros de chèques vacances et cadeaux qui avait été attaqué à Montrouge (Hauts-de-Seine). Michel Noblecourt Tours, envoyé spécial« Maintenant, il faut cogner très fort. » C’est devant une salle peu attentive que Serge Gentili, un militant FO d’Aéroports de Paris, a recouru à des accents révolutionnaires lors du 23e congrès de Force ouvrière. « Il faut que notre confédération se radicalise contre le capitalisme, a-t-il lancé aux 2 500 délégués réunis à Tours, lundi 2 février. Il faut rompre avec un faux dialogue social qui est une mascarade. »Avant lui, d’autres délégués d’extrême gauche ont réclamé une grève interprofessionnelle pour « bloquer l’austérité ». Le secrétaire général, Jean-Claude Mailly, s’était pourtant montré plus prudent en présentant son rapport d’activité. Tout en évoquant la « réalité quotidienne » de la lutte des classes et en jugeant « nécessaire et indispensable » le combat « pour l’émancipation des salariés de toute forme d’exploitation, d’oppression, d’aliénation » – un langage propre à séduire sa minorité trotskiste –, il a évoqué la préparation d’une journée de grève interprofessionnelle. Mais, a-t-il ajouté, « il ne suffit pas de claquer des doigts pour imposer le rapport de forces ».Silence religieuxLoin d’avoir la fougue oratoire de son prédécesseur et mentor, Marc Blondel (1989-2004), le secrétaire général de FO s’est livré à un discours d’une heure vingt, lu mot à mot d’une voix monocorde, sans effets de manches, et qui a été écouté dans un silence religieux. Sur le thème de la résistance à l’austérité, M. Mailly a repris des propos énoncés maintes fois. Faisant allusion aux récents « attentats terroristes », il a proclamé qu’« on ne restaure pas le pacte social et républicain en détricotant les droits sociaux. Marquer son attachement aux valeurs républicaines devrait au contraire conduire les plus hautes autorités de l’Etat à revoir leur politique économique et sociale en la passant au scanner des valeurs républicaines ».A FO, Jean-Claude Mailly cimente l’unité interne sur le combat contre l’austéritéEvoquant une Europe « engluée dans un capitalisme libéral socialement, économiquement et démocratiquement destructeur », il a affirmé, sans susciter de réactions de son auditoire, que les élections en Grèce « représentent un espoir pour les travailleurs grecs. Ce doit aussi être un élément essentiel permettant de reposer publiquement la question essentielle des modalités de la construction européenne ».« Rien de nouveau »Le seul moment où M. Mailly a provoqué des rires parmi les délégués, c’est quand il s’est risqué au jeu consistant à trouver un personnage caché : « Si on jouait, a-t-il relevé, on risquerait de perdre avec un ministre de l’économie qui se prend pour le ministre du travail, voire le vice-premier ministre, un président du Medef qui se prend pour le premier ministre, un premier ministre qui déclare son amour aux entreprises dans toutes les langues et même en chinois, et certaines organisations syndicales qui tiennent la chandelle ».Hormis cette charge, M. Mailly s’il a donné quelques coups de griffe au « syndicalisme rassemblé » cher à la CGT et lancé quelques vannes à la CFDT, s’est abstenu de critiquer nominativement les autres syndicats. Il n’a pas davantage cité le nom de François Hollande, désigné comme « le président » et a répété les revendications de son syndicat, en faisant du pouvoir d’achat « une priorité » tout en insistant sur le développement syndical, « une sorte de fil rouge de ce congrès ».« C’était un discours trop long, trop technique, notait un responsable de fédération, et il n’y avait rien de nouveau. » « Il n’y a qu’en France, observait une syndicaliste européenne, qu’on voit un secrétaire général de syndicat parler pendant une heure et demi »…Michel NoblecourtJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cédric Pietralunga Touchée mais pas coulée. Placée en redressement judiciaire le 28 novembre, la SNCM suscite toujours les convoitises. Selon un communiqué publié lundi 2 février, « cinq offres de reprise [de la compagnie] et deux lettres d’intention » ont été reçues par les administrateurs judiciaires de l’entreprise marseillaise, Me Frédéric Abitbol et Me Emmanuel Douhaire. La date limite de remise des offres avait été fixée au 2 février, après un report exceptionnel de deux semaines décidé par le tribunal de commerce de Marseille (Bouches-du-Rhône) pour permettre à certains acteurs de peaufiner leur dossier.La SNCM placée en redressement judiciaireSi aucun détail sur le nom des repreneurs et la nature de leurs offres n’a filtré, trois d’entre eux ont déjà fait publiquement connaître leurs intentions. Il s’agit de l’homme d’affaires franco-tunisien Daniel Berrebi, de l’ex-patron du port de Marseille, Christian Garin, et du transporteur corse, Patrick Rocca. Selon la revue spécialisée Le Marin, la compagnie grecque Attica ferait également partie des cinq repreneurs évoqués par les administrateurs judiciaires de la SNCM.Certaines sources évoquent aussi un intérêt d’un entrepreneur suisse, Paul Moulia, inconnu du monde maritime, ainsi que d’une autre compagnie grecque. Un temps pressenti, l’armateur danois DFDS Seaways, qui assure notamment des liaisons maritimes entre la France et l’Angleterre via Calais, Dunkerque et Dieppe, n’aurait en revanche pas donné suite.M. Berrebi reprendrait 800 employés sur les 1 450 CDISelon différents interlocuteurs, M. Berrebi ferait figure de favori, même si les administrateurs judiciaires assurent qu’ils vont « poursuivre les échanges avec les différents candidats » après examen de leurs offres et lettres d’intention. « Son dossier fait 800 pages alors que les autres ne dépassent pas 50 pages, rapporte un proche de la compagnie marseillaise. M. Berrebi travaille sur la SNCM depuis le mois d’avril, il a étudié tous les aspects, c’est du solide. » Installé à Miami (Etats-Unis), Daniel Berrebi possède notamment une compagnie de ferries au Mexique, appelée Baja Ferries. La famille de l’armateur exploite également une flotte de vraquiers à travers la société Unishipping, dont le siège social est situé à Paris.Selon ses déclarations, M. Berrebi propose de reprendre 800 employés sur les 1 450 contrats à durée indéterminée que compte la SNCM et de réorienter une partie de l’activité de l’entreprise, qu’il renommerait France Ferries, vers le Maghreb. Concernant la desserte de la Corse, l’homme d’affaires se dit prêt à reprendre les liaisons depuis Marseille, avec des bateaux qui opéreraient sous le nom d’U Batellu (« un bateau » en Corse), mais a écarté de son offre les lignes assurées depuis Nice et Toulon, structurellement déficitaires. Pour relancer la compagnie, M. Berrebi assure pouvoir mobiliser 100 millions d’euros en trois ans, dont 80 millions de prêts bancaires.M. Garin garderait 900 salariésDe son côté, M. Garin, ancien président du syndicat des armateurs français et réputé proche de Marc Dufour, l’ex-patron de la SNCM débarqué en 2014, propose de reprendre 900 salariés et de scinder l’activité de la compagnie en deux, l’une pour desservir la Corse, l’autre pour assurer des liaisons avec le Maghreb. M. Garin assure également vouloir renouveler la flotte de 7 navires de la SNCM, notamment avec le soutien d’un chantier naval sud-coréen.M. Rocca conserverait 700 emploisDernier arrivé, l’homme d’affaires corse, Patrick Rocca, présent également dans le BTP et les déchets sur l’île de Beauté, proposerait quant à lui de conserver 700 emplois et de redéployer la compagnie avec de nouveaux navires, en développant les liaisons avec le Maghreb voire au-delà.Reste à obtenir le soutien des syndicats. Ceux-ci attendent de connaître en détail le nom des repreneurs et la nature des offres déposées. Un comité d’entreprise est prévu mercredi 4 février, en présence des administrateurs judiciaires de la SNCM. « On devrait y voir plus clair à ce moment-là », assure un délégué. Mais certains s’inquiètent déjà de certaines déclarations de M. Berrebi, qui a indiqué ne pouvoir redresser la compagnie qu’« à la condition que les salariés travaillent plus », ce qui impliquerait notamment une remise en cause des accords sur le temps de travail, pourtant déjà renégociés en 2013. Selon nos informations, M. Berrebi a demandé à plusieurs reprises à pouvoir rencontrer les syndicats de la compagnie à ce sujet mais n’aurait pas obtenu de réponse.Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Franck Johannès (Bordeaux, envoyé spécial) François-Marie Banier a un défaut : il ne sait pas dire non. Quand Liliane Bettencourt a voulu le couvrir d’or, il dit avoir refusé « très souvent ». Mais l’héritière de L’Oréal en a été si fâchée qu’il a dû se résigner à accepter. Il a aussi un culot et un bagout qui lui permettraient de vendre des rayures à un zèbre : le photographe a passé avec désinvolture la journée du lundi 2 février à répondre à côté des questions du président du tribunal de Bordeaux, lors de l’examen des faits pour « abus de faiblesse ».La manne a commencé avant la faiblesse de Liliane. L’Oréal lui a versé 4,5 millions de francs (686 000 euros) pendant une dizaine d’années ; le directeur juridique de la multinationale trouvait pourtant sa prestation cosmétique – le photographe en rit : « Ça prouve qu’entre le juridique et l’artistique, il y a un fossé. » Et, de 1997 à 2005, l’aimable Liliane lui a fait devant notaire des donations de 108 millions d’euros. « “J’ai une fortune qui me permet de faire ceci”, me disait Mme Bettencourt. “Je ne touche en rien au patrimoine familial. Mes dividendes, c’est ma marge de liberté.” »« Le Père Noël n’est pas passé ? »En septembre 2006, la dame a fait une mauvaise chute aux Baléares et s’en remet difficilement. C’est la période qu’ont retenue les juges d’instruction pour dater « l’abus de faiblesse » qui amène Banier devant le tribunal. Mme Bettencourt lui donne encore 2 millions de francs suisses en octobre ; le 18 décembre, 11 millions d’euros. En 2007, rien. « Le Père Noël n’est pas passé ? », grince le président. Entre-temps, Françoise Bettencourt Meyers, la fille de Liliane, a porté plainte. En 2008, la milliardaire offre encore 3 millions en livres précieux, 1,2 million en 2009, dont un tableau de Munch.L’étonnant Monsieur BanierFrançois-Marie Banier avait obtenu par ailleurs dans une certaine précipitation une assurance-vie de 262 millions d’euros… Le 14 septembre 2006, l’avenant est signé par Liliane, l’acceptation par lui-même, et les lettres envoyées dans deux enveloppes de deux bureaux de poste différents… « Pourquoi ne pas passer devant un notaire ?, demande le président. Ce n’est pas une paire de chaussettes qu’elle vous donne. » « Je l’ai fait parce qu’elle était dans une colère terrible, répond le prévenu. Je n’avais absolument pas besoin de toute cette fortune. » Franck Johannès (Bordeaux, envoyé spécial)Franck JohannèsSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.02.2015 à 08h21 • Mis à jour le03.02.2015 à 11h40 | Isabelle Rey-Lefebvre   Voilà vingt ans que, faute de statistiques de l’Etat, la Fondation Abbé-Pierre (FAP) dresse l’état des lieux du mal-logement en France. Son dernier diagnostic, publié mardi 3 février, est implacable : le phénomène s’enracine et se stabilise à un haut niveau (3,5 millions de personnes mal logées) sous l’effet d’une crise interminable. Plus grave, « les dispositifs imaginés dans les années 1990 sont à bout de souffle et s’empilent, illisibles, ce qui alimente le sentiment d’injustice », tranche Christophe Robert, délégué général de la FAP.L’habitat indigne diminue mais le mal-logement persisteLe 115, numéro d’urgence pour les sans-abri, a, lors de l’hiver 2013-2014, reçu 355 000 demandes d’hébergement mais ne dispose que de 140 000 places et recourt de plus en plus fréquemment aux nuitées d’hôtel : près de 40 000 en 2014. Le droit au logement opposable, créé par la loi Boutin en 2007, a reconnu 147 000 personnes prioritaires mais 55 000 restent sans solution. Le nombre de demandeurs d’un logement social atteint 1,8 million, alors que seules 467 000 HLM sont attribuées chaque année, satisfaisant moins d’un quart des demandes. « On assiste à une massification de la précarité, avec une embolie des dispositifs comme le 115, et des centres d’hébergement compressés entre, en amont, une demande qui croit fortement et, en aval, des relogements de plus en plus aléatoires », juge Christophe Robert. Seuls 44 % des sortants d’un centre d’hébergement et de réinsertion sociale ont accédé, l’hiver dernier, à un logement, contre 63 % en 2009. La demande est largement sous-estimée et en partie invisible car beaucoup de personnes, découragées, renoncent à solliciter une aide. De 70 000 à 120 000 sans-abri campent à l’année, les bidonvilles prolifèrent – 429 recensés en 2014, abritant entre 15 000 et 20 000 personnes –, de nouvelles formes de précarité apparaissent, des logements mal chauffés, des propriétaires surendettés ou écrasés par les charges…Année blanche« 2014 est, pour nous, une année blanche pour les mal-logés : on a vu se réorienter la politique vers les plus aisés, l’assouplissement du dispositif fiscal Duflot, devenu Pinel, l’abandon de l’encadrement des loyers et de la garantie universelle locative », tempête Patrick Doutreligne, qui présente son dernier bilan en tant que délégué général de la FAP, avant son départ en retraite. Le contrat semble rompu entre les associations et François Hollande, qui promettait, pendant sa compagne présidentielle, en 2012, un plan quinquennal de lutte contre la pauvreté.« Face au lobby des assurances qui a torpillé la garantie universelle des loyers, à celui des propriétaires et des agents immobiliers qui a sapé la volonté d’encadrer les loyers, à celui des maires qui refusent le logement social, et avec un Etat affaibli, que pèse la voix des mal-logés ? », demande M. Doutreligne. Sylvia Pinel, ministre du logement, a annoncé mardi, en guise de réponse, un plan pour mettre fin au recours aux nuitées d’hôtel : « L’Etat mobilisera 105 millions d’euros, sur trois ans, et proposera des hébergements alternatifs et accompagnés, notamment dans le parc privé », annonce-t-elle. Pas sûr que cela suffise à calmer les inquiétudes.Pour ne rien arranger, le regard de la société sur la pauvreté se durcit. « Alors qu’il y a encore trente ans, une forte majorité des Français estimait que le chômage et la pauvreté étaient la conséquence d’une injustice sociale, l’opinion est aujourd’hui plus clivée, avec une bonne moitié convaincue que cette exclusion est de la responsabilité individuelle », analyse Nicolas Duvoux, sociologue à l’université Paris Descartes. « Se répand aussi l’idée que toutes ces politiques de la ville, du logement, pour les défavorisés ont échoué. Ceux qui sont au front, bénévoles ou travailleurs sociaux, ont un sentiment de submersion, d’impuissance. Autant d’éléments qui ne portent pas les politiques à agir au niveau local ni national », analyse M. Duvoux. Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Lemarié et Matthieu Goar Après avoir affiché ses divisions toute la semaine autour de la législative partielle dans le Doubs, et alors que l'autorité de Nicolas Sarkozy a été contestée, l'Union pour un mouvement populaire (UMP) tient son conseil national, samedi 7 février. A la tribune siègent, autour du président de la formation de droite, les principaux dirigeants : Bruno Le Maire, Nathalie Kosciusko-Morizet, Laurent Wauquiez, Xavier Bertrand, Luc Chatel et Brice Hortefeux. Les ex-premiers ministres François Fillon et Alain Juppé doivent eux prononcer un discours dans l'après-midi, avant que le président du conseil national, Jean-Pierre Raffarin, et celui du parti, Nicolas Sarkozy, closent cette journée.Devant plusieurs centaines de cadres, le parlement du parti consacre la matinée à trois thèmes principaux : l'économie, l'Europe et les sujets régaliens. A la tribune, la quasi-totalité des dirigeants ont pris la parole pour évoquer ces thèmes, en prenant soin de ne pas revenir sur le sujet qui a divisé le parti ces derniers jours : l'attitude à adopter face au duel Parti socialiste contre Front national, dimanche, au second tour de l'élection législative partielle dans le Doubs. Mais l'ombre de ce scrutin plane tout de même au-dessus de cette réunion.Laurent Wauquiez a mis les pieds dans le plat, réaffirmant sa position en faveur du « ni-ni » dans son discours. Soit la stratégie que le parti a choisie mardi lors de son bureau politique. « Je ne vote pas socialiste, car je n'ai pas les mêmes idées que les socialistes », a-t-il redit à la tribune, ajoutant qu'il ne votait pas FN non plus. « Notre famille politique mérite mieux que d'être les supplétifs du PS et du FN », a-t-il dit sous les applaudissements de la salle. « Ce qui mine l'UMP, c'est la confusion entre la droite et la gauche, avait-il déclaré dans un entretien au Parisien, publié samedi, et « c'est sur cette confusion que prospère le Front national ».Une manière d'assumer son désaccord avec Nathalie Kosciusko-Morizet, avec qui il entretient des relations exécrables. Celle-ci a appelé, comme Alain Juppé, à voter en faveur du candidat PS dans le Doubs. Dans une interview au Figaro parue samedi, Mme Kosciusko-Morizet réaffirme sa position et plaide pour une consultation des militants. « C'est une question fondamentale, donc elle a vocation à leur être posée », affirme-t-elle.SUJET TABOUEn coulisse, le débat se poursuit également. Des élus s'étonnent que le sujet qui est dans toutes les têtes soient peu évoqué, alors que l'ensemble de la direction est réunie. « Ce matin, on aurait dû avoir un vrai débat sur la position des uns et des autres sur la question du “ni-ni”, estime par exemple le député filloniste Jérôme Chartier. On a voté pour le “ni-ni” mardi, mais on aurait dû trancher la question de savoir s'il est opportun pour un parti politique de donner une consigne de vote. Le conseil national aurait été une bonne occasion. » « Cette réunion ne sert à rien. On va parler de sujets économiques après cette semaine marquée par le FN ? Un conseil national doit être politique et répondre aux questions politiques », renchérit un proche de Bruno Le Maire.Malgré une semaine compliquée, il n'a pas été question de changer l'ordre du jour. « Le conseil national n'est pas le lieu pour réfléchir à ce que nous devons faire après une défaite dans une circonscription. Il est le point de départ d'un travail de fond et de réflexion sur le diagnostic et sur les marges de manœuvre des politiques. Il doit poser des jalons, planter le décor », explique Geoffroy Didier, secrétaire national à l'animation interne.Roger Karoutchi, sénateur des Hauts-de-Seine, estime lui qu'il ne faut plus revenir sur le « ni-ni » mais il n'exclut pas un vote des militants : « Pourquoi ne pas faire voter les militants sur une batterie de questions, comme le choix du nom de la future formation mais aussi sur la stratégie face au FN ? »Pendant la table ronde consacrée à la « crise du système économique », un conseiller national de l'UMP a également pris la parole pour aborder la question taboue de la matinée : « Je veux revenir sur ce qui s'est passé dans le Doubs. Nous avons perdu car le FN et le PS ont un projet débile, mais ils en ont un. Nous, nous sommes en train de le construire, mais quand on va revenir au pouvoir, il va falloir l'appliquer vite. »Nicolas Sarkozy, lui, a pris la parole à plusieurs reprises — notamment sur l'Ukraine — en prenant soin de ne pas aborder ce sujet. Il s'est posé en garant de l'unité du parti, endossant à nouveau son costume de rassembleur : « Le malheur d'un parti politique, ce n'est pas d'avoir trop de talents, c'est de ne pas donner la parole à ses talents. » L'ancien chef de l'Etat paie dans les sondages cette semaine, où son leadership a été contesté. Selon un sondage Odoxa pour i-Télé et Le Parisien, publié samedi, 68 % des Français estiment que son autorité a été remise en cause. Les sympathisants de droite sont 54 % à être de cet avis.Nicolas Sarkozy met en garde contre la résurgence d'une « guerre froide »« guerre froide » entre l'Europe et la Russie et qu'on ne pouvait « pas reprocher à la Crimée d'avoir choisi la Russie ».« Nous avons une civilisation en commun avec la Russie. Les intérêts des Américains avec les Russes, ce ne sont pas les intérêts de l'Europe avec la Russie », a argué Nicolas Sarkozy, pour qui l'Ukraine « doit garder sa vocation de pont entre l'Europe et la Russie. Elle n'a pas vocation à entrer dans l'Union européenne ».Matthieu GoarJournaliste au MondeAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.02.2015 à 21h14 | Maryline Baumard La Turquie est dans la ligne de mire. Au goût des ministres français et allemands de l’intérieur, elle a trop fermé les yeux sur les départs de cargos de migrants à destination de l’Europe. Bernard Cazeneuve et son homologue allemand, Thomas de Maizière, viennent donc d’adresser une lettre au commissaire européen à la migration, Dimitris Avramopoulos, l’enjoignant de renforcer la coopération avec cet état qui « constitue au regard de la problématique de la traite et du trafic des personnes dans la zone méditerranéenne, un partenaire particulièrement important ». Le 31 décembre 2014 et le 2 janvier, alors que l’Europe était assoupie entre deux réveillons, deux « cargos poubelle » ont accosté sur les côtes du sud de l’Italie avec 1 200 migrants à leur bord, tous Syriens. Ces deux bateaux fantômes, à la dérive aux abords des côtes de l’Italie, ont dû être secourus, faute de quoi les migrants, abandonnés par les passeurs, étaient en danger de mort. Le Blue Sky M, c’est le nom du premier, et l’Ezadeen, le second, étaient tous deux partis du port de Marsin au sud de la Turquie. Or la missive des deux ministres rappelle que ces deux cargos ne sont pas des cas isolés et que « cinq autres cas ont été enregistrés » entre septembre et début décembre.Plus globalement, durant l’année 2014, ce sont 150 000 migrants qui auraient emprunté la très meutrière route de la méditerranée, aux mains de passeurs pour tenter de pénétrer la forteresse Europe, la situation en Irak et en Syrie ayant encore au fil des mois renforcé les masses de réfugiés en quête d’une nouvelle vie.Un contrôle actif « 24 heures sur 24 »Face à cette situation, MM. Cazeneuve et de Maizière demandent aujourd’hui qu’on associe davantage la Turquie, certes, mais aussi qu’on élargisse les missions de Frontex, l’agence européenne chargée de la surveillance des limites extérieures de l’espace Schengen. « Frontex devrait, être sollicitée encore plus intensément, précise le courrier. Il serait en particulier souhaitable que Frontex et l’Agence européenne pour la sécurité maritime coopèrent plus étroitement afin de mettre en place, sous les hospices de l’agence, un dispositif complémentaire de surveillance aérienne ou maritime des mouvements de bateaux suspects à proximité des côtes turques ou chypriotes ». Un contrôle actif « 24 heures sur 24 ». L’idée des deux ministres reste « d’empêcher les départs depuis les côtes turques ». Il en va de « la crédibilité de l’Union européenne » estiment-ils, précisant que « ces pays doivent être mis en mesure » de faire cesser ce trafic. Un usage du passif qui en dit long sur la prise en main souhaitée de la part de l’Union.La réponse du commissaire Dimitris Avramopoulos devrait arriver avant la révision de la politique migratoire européenne, attendue pour le printemps. Le courrier franco-allemand cherche à cadrer les discussions. Depuis le 16 janvier, l’agence Frontrex, qui va fêter ses dix ans au printemps, est dirigée par un Français, Fabrice Leggeri. Sa mission risque d’être plus large que celle de son prédécesseur.Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.02.2015 à 18h32 • Mis à jour le06.02.2015 à 20h53 Fin 2013, la police judiciaire (PJ) de Paris, que l'on appelle habituellement le « 36 » de par sa localisation au 36, quai des Orfèvres, fêtait son 100e anniversaire. Personne ne pouvait imaginer que l'année qui suivrait allait être rythmée par les révélations et les scandales, avec à la clé le départ fracassants de deux directeurs et plusieurs mises en examen.Fin 2013 : le patron de PJ parisienne remplacé sous fond d'écoutes de Nicolas Sarkozy L'année terminait déjà mal dans les murs du « 36 ». Le Monde révélait que Christian Flaesch, nommé à la tête de la PJ parisienne après la victoire de Nicolas Sarkozy en 2007, avait averti l'ancien ministre de l'intérieur Brice Hortefeux qu'il allait être convoqué dans l'une des enquêtes liées au financement de la campagne de 2007. Or, M. Hortefeux était placé sur écoute par la police judiciaire, dans un dossier distinct. La conversation a été enregistrée et transmise à un juge d'instruction. Le 11 décembre, Manuel Valls, alors ministre de l'intérieur, annoncait le remplacement de M. Flaesch par Bernard Petit, alors sous-directeur en charge de la lutte contre la criminalité organisée et la délinquance financière.Avril 2014 : l'affaire du « viol en réunion » dans les murs du « 36  » Deux policiers, un major et un capitaine d'une quarantaine d'années, sont mis en examen pour « viol en réunion » et « modification de l'état des lieux d'un crime ». Un troisième, brigadier, est placé sous le statut de témoin assisté après qu'une touriste canadienne a porté plainte, accusant les trois hommes de l'avoir agressée dans les locaux du siège de la PJ parisienne après une rencontre dans un pub du quartier. « Ces garçons n'ont plus leur place dans notre unité, ils n'ont plus leur place au 36, quai des Orfèvres. Ils n'ont plus leur place à la police judiciaire », lance alors Bernard Petit, qui suspend les trois hommes.Juillet 2014 : 52 kilos de cocaïne disparaissent La révélation du vol d'une telle quantité de drogue, d'une valeur de 2 millions d'euros, fait l'effet d'un tremblement de terre à la PJ de la capitale. Après plusieurs semaines d'enquête, c'est un brigadier des stups de 34 ans, Jonathan G, qui est mis en examen pour « détournement ou soustraction de biens par une personne dépositaire de l'autorité publique », « transport, détention, offre, cession de stupéfiants » et « blanchiment de trafic de stupéfiants en bande organisée ». Les policiers acquièrent la certitude que Jonathan G. est simplement entré puis sorti des locaux avec deux gros sacs. Intrigués par l'absence de précautions prises par l'auteur de ce vol, ils pensent qu'il peut s'agir d'une « commande » du grand banditisme.Lire aussi : Que devient la drogue saisie lors d'une enquête policière ?En janvier, l'enquête s'accélère avec la mise en examen de quatre autres personnes : la femme de Jonathan G., son frère, fonctionnaire de police, et deux amis d'enfance, eux aussi policiers. La justice souhaite également entendre un nouveau témoin dans cette affaire : Christophe Rocancourt, escroc grand public au lourd passé judiciaire, qui est soupçonné d'avoir trempé dans cette affaire.Février 2015 : Rocancourt, l'escroc périphérique « L'escroc des stars » apparaît en périphérie de deux affaires ayant récemment secoué le « 36 ». Dans celle du vol de cocaïne, les enquêteurs ont établi, selon les informations du Monde, que  Jonathan G. et Christophe Rocancourt, incarcérés dans le même quartier VIP de la prison de Fleury-Mérogis depuis plusieurs mois, ont piloté depuis leur cellule des transactions de fortes sommes d'argent par l'intermédiaire de leurs proches. M. Rocancourt a d'ailleurs été mis en examen pour  « complicité de recel de détournements de biens » et « blanchiment de trafic de stupéfiants en bande organisée », vendredi. M. Rocancourt est en prison depuis le 9 octobre dans le cadre d'une autre affaire, qui concerne de faux titres de séjour. L'affaire même qui coûtera son poste à Bernard Petit.Février 2015 : le patron de PJ parisienne remplacé sous fond de « violation du secret de l'instruction » En poste depuis un peu plus d'un an, Bernard Petit a été contraint à la démission après sa mise en examen. C'est la première fois que cela arrive à un patron du « 36 ». Il lui est reproché des faits de « révélation d'informations sur une instruction dans le but d'entraver le déroulement des investigations ou la manifestation de la vérité ». En clair, il aurait informé Christian Prouteau, le fondateur du GIGN, d'une procédure dans laquelle ce dernier était mis en cause. Il s'agit d'une affaire de blanchiment de fraude fiscale, trafic d’influence et corruption impliquant donc M. Prouteau, Christophe Rocancourt, mais aussi l’ex-secrétaire d’Etat chargé de l’intégration Kofi Yamgnane et un avocat, Marcel Ceccaldi. Tous ces hommes sont suspectés d’avoir tenté d’aider deux femmes à obtenir des papiers illégalement.Lire son portrait : L’ascension contrariée de Bernard Petit, policier ambitieuxGrâce aux écoutes, l'Inspection générale de la police (IGPN) découvre que M. Petit, son directeur de cabinet, Richard Atlan, le président de l'Association nationale d'action sociale des personnels de la police nationale (ANAS), Joaquin Masanet, et Philippe Lemaître, un collaborateur de l'ANAS, se sont échangé des informations pendant les jours précédant la convocation de M. Prouteau. Outre M. Petit, les trois autres sont également mis en examen. Le départ de M. Petit a été acté presque immédiatement après, comme l'a confié l'entourage du ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, au Monde : « A partir du moment où nous avions été d’une fermeté totale vis-à-vis d’enquêteurs dans les affaires du viol et du vol de cocaïne au 36, nous ne pouvions pas faire moins vis-à-vis de leur supérieur hiérarchique, accusé d’informer un suspect ».Le gouvernement a annoncé, vendredi, l'arrivé à la PJ de Paris de Christian Sainte, actuel directeur du service régional de la police judiciaire de Marseille, qui deviendra donc le troisième à ce poste en un peu plus d'un an.Regarder l'analyse vidéo : Scandales à répétition au « 36 » : la fin d'un mythe ? François Béguin Le sujet serait-il tabou ? Cela fait maintenant six mois que le rapport sur l’accueil des riches patients étrangers dans les hôpitaux français, dévoilé jeudi 5 février par Challenges, a été remis à ses deux commanditaires, Marisol Touraine, ministre de la santé, et Laurent Fabius, celui des affaires étrangères. Depuis, silence radio.A l’heure où les internes se joignent au mouvement de protestation des médecins libéraux contre la loi santé, serait-il délicat d’annoncer de quelle façon il conviendrait de déplier le tapis rouge pour accueillir davantage de « patients étrangers très solvables », à même de remplir les caisses de l’Etat ? A la CGT Santé, on dénonce d’ores et déjà le risque d’une « médecine à deux vitesses », selon Christophe Prudhomme de l’Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP).Aujourd’hui, ces patients étrangers fortunés payent 30 % de plus que les Français. Selon les calculs de l’économiste Jean de Kervasdoué, auteur du rapport, en attirer davantage permettrait de dégager en cinq ans 2 milliards d’euros, et de créer « 25 000 à 30 000 emplois ». « Nous avons, médicalement, la capacité de répondre à cette demande » de soins, qui connaît une croissance annuelle « à deux chiffres », assure-t-il. Mais en dépit de ses « atouts », la France a pris du retard face à la concurrence de pays comme l’Allemagne, Dubaï ou la Thaïlande. Il évalue à 1 % la proportion que pourrait atteindre d’ici à dix ans ces malades étrangers payants en France.En mai 2014, la privatisation de neuf chambres de l’hôpital Ambroise-Paré, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), pendant six jours, afin de soigner un émir du Moyen-Orient et accueillir sa famille, avait suscité une forte polémique. Jean de Kervasdoué se félicite que cet épisode ait pu ouvrir « le débat sur l’acceptabilité sociale et politique » de cette pratique, souvent qualifiée – à tort, selon lui – de « tourisme médical ». « Le seul scandale avec l’émir, c’est de ne l’avoir fait payer que 30 % de plus que le tarif de la Sécu », assure-t-il.Lire aussi : L’hospitalisation d’un émir relance le débat sur l’accueil de riches patients étrangers« L’augmentation systématique des tarifs de 30 % est dans la majorité des cas trop bas et dans quelques autres trop élevé », note-t-il dans son rapport. Outre la simplification de la procédure de délivrance des visas pour les patients et leurs familles, l’économiste préconise la mise en place d’une agence – nommée « Médical-France » –, qui serait chargée, par l’intermédiaire d’un site Internet en six langues, de « promouvoir, organiser et contrôler la prise en charge des patients étrangers ».Il souhaite que les établissements hospitaliers puissent proposer un devis « tout compris » en quelques heures et préconise le développement de sociétés privées de « conciergerie médicale » afin d’accompagner les malades étrangers. Pour lui, « ce sont des gens particulièrement fragiles, ils ont besoin d’être accueillis directement à l’aéroport et d’avoir affaire à des gens qui parlent leur langue, ou au minimum l’anglais ».Jean de Kervasdoué note également qu’« à de très rares exceptions près, aucun établissement sanitaire français n’est au standard international » en terme de conditions d’accueil, dont il juge la qualité « le plus souvent spartiate ». « Pour accueillir cette patientèle exigeante, il faudrait donc offrir les conditions hôtelières auxquelles ils sont habitués, et bien entendu, les facturer en conséquence », fait-il valoir. La restauration proposée devra « s’habituer aux habitudes alimentaires » de ces patients étrangers et les professionnels de santé et paramédicaux devront être formés à parler une ou plusieurs langues étrangères. « Les Français qui voudraient bénéficier de ce type de service haut de gamme le pourraient dans les mêmes conditions », précise-t-il.« Destruction de l’hôpital public »Pour le professeur André Grimaldi, membre du Mouvement de défense de l’hôpital public, la mise en place d’un tel service marquerait « la destruction de l’hôpital public ». « Le principe de l’égalité est fondamental, estime-t-il. Si ces patients veulent être soignés en France, ils doivent accepter le système. » Pour lui, « créer un secteur particulier de tourisme médical au sein des hôpitaux, c’est faire entrer le ver dans le fruit du système ». « Jusqu’à preuve du contraire, je n’ai jamais vu de moyens supplémentaires mis à disposition pour accueillir ces patients étrangers. Les accueillir à moyen constant, c’est donc le faire au détriment des autres patients », constate pour sa part Jean-Marc Devauchelle, secrétaire général de Sud Santé à l’AP-HP. « Je me battrai pour que ces patients ne soient pas accueillis », ajoute M. Prudhomme.Pour Jean de Kervasdoué, les craintes de ses détracteurs sont infondées. « Ces éventuels futurs patients n’auraient aucun passe-droit et, d’un point de vue médical, seraient accueillis comme ils l’ont toujours été, et comme le sont les patients français. » Il se dit par ailleurs convaincu que les hôpitaux seraient en mesure « d’absorber » ce flux supplémentaire « sans pénaliser les Français ». Reste à savoir quelles suites les ministres de la santé et des affaires étrangères donneront à ses propositions.François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.02.2015 à 15h45 Les récents attentats ont ravivé le débat sur la crise d'identité que traverserait notre société. Est-il légitime de parler d' « insécurité culturelle » pour décrire les fractures françaises ou s'agit-il d'une dérive qui fait le jeu des extrêmes?- L’insécurité culturelle est réelle, par Laurent Bouvet, professeur de science politique à l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines et auteur de L’Insécurité culturelle. Sortir du malaise identitaire français (Fayard). Certains intellectuels de gauche refusent de regarder la réalité en face: les questions identitaires sont majeures dans notre pays.- Gare à ne pas attiser une fictive guerre des identités (par un collectif). Après la marche républicaine du 11 janvier, de nombreux experts et éditorialistes pérorent sur l’affrontement identitaire qui opposerait « Français musulmans » et « Français de souche ». Une ineptie qui fait le jeu des nationaux populistes. 06.02.2015 à 14h29 • Mis à jour le06.02.2015 à 20h46 La mort du gendarme Daniel Brière en octobre 2012 avait suscité un émoi national. Son meurtrier présumé, petit délinquant local déscolarisé qui sortait tout juste de prison, affirme avoir essayé d'éviter le gendarme alors qu'il roulait à vive allure en sortant d'un virage. La cour d'assises des Alpes-Maritimes a finalement condamné, vendredi 6 février, Alexandre Baudry, âgé de 23 ans, à trente ans de réclusion criminelle pour le meurtre du gendarme Daniel Brière, percuté arme à la main par le voleur de voitures en 2012.Les jurés ont estimé à l'unanimité qu'il s'agissait bien d'un « homicide volontaire » et que l'accusé savait qu'il avait devant lui un gendarme ; une circonstance aggravante. La cour a assorti la peine d'une période de sûreté des deux tiers. « La famille est satisfaite que la cour ait reconnu qu'un gendarme a été tué dans l'exercice de ses fonctions », a commenté son conseil Me Lionel Escoffier.LA THÈSE DE L'ACCIDENT « RIDICULE »Dans la salle des pas perdus, la petite amie du condamné, enceinte, a crié sa douleur. « Vous avez un cœur sec », « vous êtes un lâche », avait assené, cinglant, l'avocat général Norbert Dornier vendredi matin, durant un exposé de trois heures entièrement à charge contre le jeune délinquant déscolarisé, resté impassible dans le box durant une semaine de procès. Il avait requis à son encontre la réclusion criminelle à perpétuité, pour son « exécution réfléchie » du major Daniel Brière, en jugeant « la thèse de l'accident ridicule ».Le 17 octobre 2012, le major Brière dirigeait sur une route sinueuse de l'arrière-pays niçois une opération pour intercepter Alexandre Baudry, alors âgé de 21 ans, sans permis au volant d'une voiture volée, cinq jours après sa sortie de prison préventive. En tenue civile mais porteur d'un brassard de gendarmerie, le militaire avait sorti son arme et s'était placé face au véhicule volé (arrivant à 73 km/h). Percuté de plein fouet et projeté à 20 mètres, il était mort de ses blessures le jour même.« Baudry a vu l'arme du gendarme, il a donc riposté avec la sienne, qui était la voiture », décrit l'avocat général. Alexandre Baudry avait abandonné le véhicule en tentant de l'incendier, et était allé le même soir au cinéma avec des amis, avant d'être interpellé le lendemain.« JE SAIS MALHEUREUSEMENT QUE J'AI BRISÉ UNE FAMILLE »M. Dornier a rendu hommage à Daniel Brière, père de deux enfants « submergés par la peine », « un gendarme exceptionnel » spécialisé dans les enquêtes économiques, aux états de service impeccables, qui avait servi notamment en Côte d'Ivoire. Manuel Valls, alors ministre de l'intérieur, avait rendu un hommage de la nation au major Brière, élevé au rang de capitaine à titre posthume en 2012, dans l'ancienne caserne du gendarme, chargée d'émotion.Les deux avocats de la défense avaient pour leur part jugé dans l'après-midi les réquisitions totalement disproportionnées, établissant des comparaisons troublantes avec d'autres procès. « Oui, c'est un petit con, un voleur de voitures, mais c'est pas un meurtrier ! », a lancé Me Frédéric Lévy, pour qui l'homicide était involontaire. « C'est un gamin », a-t-il ajouté, décrivant l'horreur de l'univers carcéral.« Je sais malheureusement que j'ai brisé une famille, c'est un accident, je vais regretter toute ma vie », a déclaré vendredi Alexandre Baudry, en demandant pardon à la veuve du gendarme et à ses deux enfants quelques heures avant le verdict. L'ancien coéquipier du gendarme, seul témoin direct du drame, a estimé qu'Alexandre Baudry n'avait pas la volonté de s'arrêter, malgré « un coup de frein réflexe ».Lire : Gendarme tué : le conducteur de la voiture mis en examen Mattea Battaglia Léa, 16 ans, pouvait déjà s’enorgueillir d’être déléguée de sa classe de seconde, au lycée Edouard-Vaillant de Vierzon (Cher). Depuis peu, elle avance un second motif de fierté : la jeune fille est devenue, au terme d’une formation-express proposée par l’éducation nationale, « ambassadrice lycéenne ». Apte à intervenir, à la demande d’enseignants, dans des classes du secondaire mais aussi du primaire pour « parler harcèlement », explique-t-elle.Cette forme de violence entre élèves semble s’être banalisée sur les réseaux sociaux puisque, selon les chiffres évoqués par la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, sur i-Télé vendredi 6 février, si 1 jeune sur 10 est victime de harcèlement, le ratio atteint 1 sur 5 pour le cyberharcèlement.Najat Vallaud-Belkacem présente un plan anti-harcèlement à l’écoleEnzo est, lui, un peu stressé par cette première prise de parole, mais sûr de l’intérêt de la « prévention entre pairs », qui lui a été expliquée durant sa formation. « Les insultes qui fusent entre élèves, la vanne facile, on finit par ne plus en mesurer les effets, dit-il. Devenir ambassadeur lycéen m’a ouvert les yeux, j’ai pris conscience que le harcèlement est banal, flagrant… même si, entre potes, on a du mal à reconnaître que ça fait mal… ».Ce type de formation délivrée aux élèves, expérimentée pour la première fois au cours de l’année scolaire 2013-2014, est l’une des actions phares menée par la « délégation ministérielle en charge de la prévention et de la lutte contre les violences en milieu scolaire ».Progrès lisibles dans la loiUn peu plus de deux ans après son installation par l’ancien ministre Vincent Peillon, en novembre 2012, cette délégation placée sous la houlette du chercheur Eric Debarbieux, présentait, vendredi 6 février, un bilan d’étape. L’occasion pour le ministère de l’éducation de saluer les progrès accomplis : numéro vert national et académique, réseaux de référents pour écouter et accompagner les familles et les établissements, formations de personnels et d’élèves, publication de guides pédagogiques, mutualisation d’outils (vidéos, dessins animés, fiches conseil) et de procédures, site Internet et page Facebook… Une journée de sensibilisation avec les médias devrait être organisée l’an prochain, a-t-on appris ce vendredi.En deux ans, les progrès sont aussi lisibles dans la loi : celle sur la refondation de l’école, promulguée en juillet 2013, qui prévoit que la lutte contre toutes les formes de harcèlement soit reconnue comme une priorité pour chaque école et établissement, tenus d’adopter un programme d’actions. Autre loi, celle pour l’égalité réelle entre les hommes et les femmes qui, depuis le 4 août 2014, a introduit un nouvel article dans le code pénal permettant que le harcèlement moral soit explicitement reconnu comme un délit.« Le harcèlement sur mineurs est une circonstance aggravante », tient à souligner Eric Debarbieux, content qu’« il n’y ait plus, aujourd’hui, de vide juridique ». « Mais la loi ce n’est pas tout, poursuit le chercheur. Ce serait trop facile de dire aux établissements “vous n’avez qu’à…” sans les accompagner. Il faut continuer la sensibilisation tout azimut et miser sur les plans de formation, au primaire notamment. » Face à un phénomène qui, selon les chiffres rappelés par le ministère vendredi, concerne 383 000 élèves de façon « sévère », 700 600 en incluant le harcèlement modéré, les académies se sont mises en ordre de marche de façon dispersée. La dernière enquête de la « délégation Debarbieux », mise en ligne sur son portail Internet Agir contre le harcèlement à l’école en janvier 2015, révèle qu’en matière de sensibilisation de la communauté éducative, seules 5 académies – sur 30 – ont un niveau d’implication « très fort », 14 « fort » et 11 « modéré ». Les acteurs du premier degré (inspecteurs de l’éducation nationale et directeurs d’école) sont moins informés que les personnels de direction du second degré.« La France en retard »Du côté des parents d’élèves, l’implication est encore relative : seules 9 académies ont effectué une information en direction des représentants des familles. Le fameux « plan de prévention du harcèlement », rendu obligatoire par la loi de refondation de l’école (2013), n’est aujourd’hui instauré que dans 23 % des écoles et 37 % des collèges et lycées, estiment les enquêteurs.En matière de formation, les progrès sont notables : la moitié des académies témoigne d’un niveau d’implication « très fort » ou « fort ». 26 d’entre elles bénéficient d’un « vivier » de formateurs. C’est au profit des élèves, perçus comme des acteurs incontournables de la prévention, que l’effort accompli semble le plus important, puisque 27 académies ont sensibilité leur conseil académique de la vie lycéenne.« Bien sûr que la France est encore en retard dans la lutte contre le harcèlement scolaire, reconnaît Alice Giralté, chargée de mission auprès d’Eric Debarbieux, mais si on veut être optimiste, on peut aussi voir ce retard comme un atout : on sait aujourd’hui sur quels axes il nous faut travailler pour que le harcèlement régresse ». Sur les 620 programmes de lutte contre le harcèlement recensés dans le monde, explique cette ex-enseignante, une quarantaine d’entre eux ont été évalués « Prendre en charge la victime est primordial, mais il faut aussi miser sur l’amélioration du climat scolaire, la prévention, la formation. » Alice Giralté est notamment aux manettes des formations d’« ambassadeurs lycéens ». C’est elle qui a encadré la séance à l’école primaire initiée par Léa et Enzo, et bien d’autres projets en préparation avec d’autres lycéens : campagnes d’affichage, cafés-débats avec des parents ou des enseignants, happenings, blogs… « Il ne s’agit pas de se défausser sur les élèves en les laissant seuls sur une action, ce serait contre-productif, conclut-elle. Mais, associés aux adultes, ils doivent comprendre qu’ils sont un maillon indispensable de la chaîne. »Mattea BattagliaJournaliste au Monde Yves Bordenave Christian Sainte, 54 ans, pourrait prendre ses fonctions au 36, quai des Orfèvres dès le début de la semaine prochaine. Contrôleur général de la police, il devrait être nommé directeur de la police judiciaire parisienne (PJPP) mercredi 11 février à l’issue du conseil des ministres. Il remplacera Bernard Petit – limogé vendredi 6 février – au poste le plus prisé et probablement le plus prestigieux de la police nationale.Un nouveau scandale ébranle la PJ parisienneL’ascension contrariée de Bernard Petit, policier ambitieuxDepuis septembre 2012, ce fonctionnaire, qui a fait toute sa carrière à la PJ, était directeur interrégional de la police judiciaire (DIPJ) à Marseille. Il avait été désigné dans la deuxième ville de France après l’arrivée de Manuel Valls au ministère de l’intérieur et le vaste mouvement de personnel qui s’en était suivi au plus haut niveau de l’appareil policier. Professionnel expérimenté, Christian Sainte est un fin connaisseur du grand banditisme et du terrorisme. Il a débuté comme commissaire de police à Lille, au sortir de l’école de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or (Rhône), mais c’est dans le Sud qu’il a effectué la plus grande partie de sa carrière.Patron de la brigade criminelle de la PJ de Marseille en 1994, puis de l’antenne départementale de la PJ à Ajaccio, avant de revenir à Marseille comme numéro deux de la DIPJ et de repartir à Ajaccio comme numéro un du SRPJ en Corse, il a ensuite dirigé la sous-direction de la section antiterroriste (SDAT) à partir de 2008. Proche de Christian Lothion, directeur central de la police judiciaire (DCPJ) de 2008 à 2013, M. Sainte avait occupé le poste de sous-directeur des ressources et de la stratégie à la direction centrale de la PJ pendant près de deux ans, rue des Saussaies à Paris, avant son retour à Marseille en septembre 2012.Au moment de son installation à la tête de l’Evêché, l’hôtel de police de Marseille, les règlements de compte se succédaient dans la ville. Depuis 2009, les gangs de trafiquants de drogue se disputaient le marché – et se le disputent encore – dans une guerre sans merci qui se mène kalachnikov en mains, au cœur des cités populaires, surtout celles des quartiers nord.Six mois d’accalmie à MarseilleSix ans plus tard, Marseille continue de compter ses morts par armes à feu, mais en 2014, les observateurs ont constaté une accalmie. Pendant presque six mois, entre août et décembre, il n’y a pas eu de règlements de compte et, comme le confiait Christian Sainte au Monde, « il faut remonter à 2010 pour retrouver une aussi longue période » sans assassinats liés au trafic de stupéfiants.A la PJPP, Christian Sainte va devoir reprendre en main une maison traumatisée par la série d’événements qu’elle vient de subir (affaire de viol, vol de cocaïne…). A l’instar de son prédécesseur, ce « grand flic » reconnu et apprécié de ses pairs n’est jamais passé par le « 36 ». Dans cette maison, cœur de l’institution policière, les moindres gestes sont scrutés à la loupe par les hautes sphères du pouvoir politique, et les moindres paroles ont un écho retentissant. Toutes les grandes affaires, souvent les plus sensibles, y sont traitées et passent entre les mains de son directeur. Plus qu’un simple patron de la police de la capitale, celui-ci est un des personnages-clés de la République.Yves BordenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.02.2015 à 09h02 • Mis à jour le06.02.2015 à 17h36 | Soren Seelow Un véritable escroc a le talent de toujours s’inventer de nouvelles vies, quitte à s’attirer chaque jour de nouveaux ennuis. A ce titre, Christophe Rocancourt est un escroc de premier ordre. Incarcéré depuis quatre mois pour une affaire de corruption dans l’octroi de titres de séjour, « l’escroc des stars » a été mis en examen vendredi 6 février dans un dossier autrement plus sulfureux : celui du vol de 52 kg de cocaïne fin juillet 2014 au siège de la police judiciaire parisienne. Il est soupçonné de "complicité de recel de détournements de biens" et de "blanchiment de trafic de stupéfiants en bande organisée".Lire aussi : L'enquête sur le vol de cocaïne au 36, quai des Orfèvres s'accélèreCet improbable rebondissement dans l’affaire qui fait trembler depuis six mois les murs du 36, quai des Orfèvres s’est fomenté dans le secret du quartier VIP de la prison de Fleury-Mérogis (Essonne). Jonathan G., le policier de la brigade des stupéfiants soupçonné du vol de cocaïne, y est incarcéré depuis le 6 août. Christophe Rocancourt l’a rejoint le 9 octobre dans le cadre de l’affaire des titres de séjour, qui a incidemment provoqué la mise en examen et le remerciement vendredi du patron du « 36 », Bernard Petit.Un nouveau scandale ébranle la PJ parisienneLa nature exacte de la relation entre l’escroc et le policier demeure à ce jour un mystère. Depuis début janvier, les policiers de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) s’arrachent les cheveux pour résoudre l’incroyable puzzle qu’est devenue cette affaire. Selon des sources concordantes, il semble en revanche établi que les deux hommes ont piloté depuis leur cellule des transactions de fortes sommes d’argent par l’intermédiaire de leurs proches.Christophe Rocancourt aurait ainsi demandé lors d’un parloir à un de ses amis, Yossef I., de se mettre en relation avec un certain « Marius » pour récupérer une somme d’argent qui lui était due. Le fameux « Marius » s’appelle en réalité Donovan : il s’agit du petit frère de Jonathan G. Ce dernier aurait parallèlement missionné Donovan pour remettre l’argent à Yossef I., en concertation avec Christophe Rocancourt.Précieux butinLe 3 janvier, à 17 h 45, les deux hommes ont rendez-vous devant un immeuble du boulevard Montparnasse, à Paris, raconte une source proche de l’enquête. Yossef I. est garé en double file. Un homme toque à la portière : « Je suis Marius. » Il monte à bord et explique la marche à suivre : « Il faut aller à Créteil. J’ai besoin d’un balai pour récupérer mon sac. »  Les deux hommes font halte dans une épicerie, qui ne vend pas de balai. Sur le chemin, ils récupèrent un manche qui dépasse d’une poubelle.Alors que la nuit tombe, Yossef et Donovan se garent devant le lac de Créteil (Val-de-Marne). Donovan sort une lampe torche et commence à explorer l’eau depuis la berge. Il cherche un sac. Durant sa garde à vue, dix jours plus tard, il expliquera qu’il avait jeté 150 000 euros dans le lac après les avoir récupérés chez un ami d’enfance de Jonathan. La raison de ce geste demeure à ce jour un mystère.Le bâton récupéré dans la poubelle s’avère finalement trop court pour draguer le fond de l’eau. Donovan propose d’acheter un balai dans un supermarché. Yossef refuse. Donovan se met alors en caleçon, et descend dans l’eau glaciale où il barbote durant quelques minutes à la recherche du précieux butin. Transit de froid, il regagne finalement la berge bredouille. « J’avais l’impression d’être dans un film. Il n’y avait rien de crédible », confiera Yossef aux enquêteurs.Circonspects, les deux hommes remontent en voiture et s’arrêtent quelques centaines de mètres plus loin dans une zone arborée. Encore humide de sa précédente immersion, Donovan disparaît quelques minutes dans la végétation, puis regagne le véhicule. Il sort de son sac à dos un sachet qu’il glisse dans la boîte à gants. Le sachet contient 50 000 euros. Yossef le cachera dans un coffre-fort en rentrant chez lui.Cinq jours plus tard, le 8 janvier, Yossef rend visite à Christophe Rocancourt en prison. Ce dernier lui demande de remettre 12 000 euros à sa femme Alexandra. Yossef s’exécute, enfouit deux bocaux contenant 20 000 euros dans le jardin de sa belle-mère et en cache 10 000 dans un de ses bureaux parisiens. Une partie des 8 000 euros restant sera découverte chez lui. Le soir même, le téléphone de Yossef « borne » (et est ainsi géolocalisé) autour du lac de Créteil, confie une source proche de l’enquête. Il admettra y être retourné, mais n’aurait fait que regarder la surface de l’eau.Les enquêteurs ont depuis entrepris de sonder les bords du lac à la recherche des fameux 150 000 euros. Ils en ont ressorti un sac contenant des pierres, « quelques billets de 20 euros mouillés » et des journaux compressés, raconte une source policière. Une nouvelle énigme à résoudre dans cette affaire où chacun détient sa part de vérité.« Parle moins fort »Plusieurs proches de Jonathan G. ont évoqué en garde à vue la somme totale de 200 000 euros. 31 000 euros ont été retrouvés chez un ami de Jonathan G., qui affirme avoir jeté le reste « à la poubelle ». Le jour de son interpellation, le voleur présumé du « 36 » avait, quant à lui, été retrouvé en possession de 24 000 euros. Rien, à ce stade de l’enquête, ne permet d’affirmer que ces sommes proviennent du vol de cocaïne, dont la valeur est estimée à 2 millions d’euros.Le 22 janvier, Yossef I. rend une dernière visite à Christophe Rocancourt. Les deux hommes s’en doutent peut-être : le parloir a été mis sur écoute. Ils parlent à voix basse, chuchotent, au point de ne pas se comprendre. Christophe Rocancourt : « Parle moins fort. » Yossef I. : « T’as dit quoi ? » « Dès que je sors, y a 250 k à aller chercher », dit Rocancourt.Placé en garde à vue avec Yossef I. dès le lendemain de cette visite, Christophe Rocancourt a assuré aux enquêteurs que ces « 250 k » faisaient référence à des « calories journalières » car il avait « maigri ». Seul Yossef I. a été mis en examen à l’issue de cette audition. « L’escroc des stars », lui, l’a été vendredi.L’avocat de Rocancourt dénonce « une sorte d’acharnement judiciaire »Christophe Rocancourt nie toute implication dans l’affaire du vol de 52 kg de cocaïne au siège de la police judiciaire parisienne, fin juillet 2014. Son avocat estime à l’unisson qu’il y a « une sorte d’acharnement judiciaire contre son client, qui trouve son point d’orgue dans ce dossier ».Me Jérôme Boursican souligne que Christophe Rocancourt, entendu le 26 janvier dans l’enquête du « 36 » alors qu’il était incarcéré pour une autre affaire, n’a pas été mis en examen à l’issue de sa garde sa vue : « Je ne peux que m’étonner que les juges le convoquent à la veille de la fin de son mandat de dépôt », prévue dimanche 8 février, ajoute-t-il.Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Valérie Segond Le master 2 est-il toujours le sésame pour trouver un poste à la hauteur des attentes de ses 120 000 nouveaux titulaires chaque année ? C’était le cas avant 2007, avant la crise ! C’est beaucoup moins vrai aujourd’hui, comme en témoigne l’enquête de l’Association pour l’emploi des cadres (APEC) sur l’accès à l’emploi des jeunes diplômés publiée le 9 octo­bre. Seuls 63 % des master 2 ou équivalents sont en emploi un an après l’obtention de leur diplôme, contre 74 % en 2007 (11 points de moins). Si l’on intègre ceux qui ont été en poste depuis leur diplôme et qui n’y étaient plus au moment de l’enquête, ils sont 71 %. Ce qui signifie que trois jeunes diplômés sur dix n’ont eu aucun contact durable avec le monde du travail depuis la fin de leurs études.Titulaires d’un doctorat : le réseau se construit avant la fin de la thèseLe niveau bac + 5 ne protège donc plus contre les ­effets de la crise, surtout à l’entrée en emploi. Quand les entreprises recrutent moins de cadres (168 000 par an, contre 208 000 en 2007, selon l’APEC), les juniors sont, avec les seniors, les premiers à en faire les frais car les recruteurs veu­lent des profils tout de suite opérationnels. Le meilleur passeportLe secteur public, soumis à la diète pour cause de dette publique, recrute lui aussi beaucoup moins que par le passé. Au total, en 2013, seulement 37 000 bac + 5 y ont été recrutés au statut cadre, soit 11 000 de moins qu’en 2007. Pour 2014, les intentions exprimées par les employeurs sont de 36 000 recrutements. L’écart entre les nouveaux diplômés et ceux qui trouvent un poste à la hauteur de leur formation approche donc les 90 000 par an, dans la mesure où les 36 000 intentions d’embauches ne se concrétiseront pas forcément toutes. Ensuite, tous les masters ne se valent pas. Les plus professionnalisants, comme le commercial, l’informatique ou les sciences de l’ingénieur, se vendent toujours bien, avec des taux d’emploi de 77 %, 85 % ou 73 % au bout d’un an pour les ingénieurs généralistes. Un niveau très supérieur à celui que l’on rencontre chez les titulaires de master de droit ou d’économie (56 %), de langues (53 %), de lettres et de disciplines artistiques (53 %). Le plus incertain étant le master en biologie, où le taux d’emploi ne dépasse pas 37 %...Ces difficultés conjoncturelles marquent les jeunes ­diplômés durant plusieurs années. Trois ans après l’obtention du diplôme, leur situation est également moins bonne que celle de leurs aînés, note le Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq): « Au printemps 2013, les diplômés de master obtenu en 2010 subis­sent un taux de chômage de 12 %, soit le double de celui des diplômés en 2004. » C’est moins vrai pour les diplômés d’écoles d’ingénieurs, d’éco­les de commerce et de masters de droit et d’économie, que pour les diplômés en lettres, arts et sciences humaines. « Ces derniers, note encore le Céreq, connaissent désormais des taux de chômage comparables à ceux observés pour les titulaires d’une licence de même spécialité. » Comme si, dans ces disciplines, il n’y avait plus de prime à la durée des études.Pour autant, conclure à une démonétisation générale des masters serait une erreur : « Ils restent le meilleur passeport pour l’emploi », assure Pierre Lamblin, directeur des études de l’APEC. Un diagnostic partagé par le Céreq : « Ce sont les non-diplômés ou encore les titulaires d’un CAP ou d’un BEP, qui restent les plus touchés par la crise. »(Semestriel Le Monde-Campus novembre 2014.)Valérie Segond Anne Rodier Chaque année, 10 000 nouveaux docteurs arrivent sur le marché du travail. Pour ces bac + 8, l’accès à l’emploi s’est compliqué depuis deux à trois ans. Selon une enquête réalisée en mai et juin 2014 par l’Association pour l’emploi des cadres (APEC), seuls 56 % étaient en poste un an après leur thèse. Soit 7 points de moins que l’ensemble des bac + 5 et 6 points de moins qu’en 2012.Quasiment toujours cadres (87 %), privilégiant souvent le secteur public, leur parcours d’insertion se caractérise par une stabilisation dans l’emploi plus lente que celle des bac + 5 : 43 % sont en CDI (contre 59 % pour les bac + 5). Pourtant ce parcours peut se préparer efficacement.Le principal enseignement de cette enquête de l’APEC, c’est le lien entre la préparation des docteurs à rejoindre le marché du travail et leur accès à l’emploi stable. Ainsi, « les démarches réalisées en amont de la soutenance de thèse ont un impact décisif sur les débuts de carrière », note l’APEC. « Communiquer, publier, se rencontrer lors de colloques permet de construire sa place, son réseau, de travailler sur sa notoriété », précise Pierre Lamblin, directeur des études et de recherche à l’APEC.A contrario, un parcours du type de celui de Julien, qui relate sa « vie monacale » de doctorant enfoui dans les archives, quasiment sans contact avec d’autres chercheurs, l’ont amené, malgré les félicitations du jury et la publication de sa thèse, à se reconvertir dans l’administration, avec un sentiment de déclassement.(Semestriel Le Monde-Campus novembre 2014.)Anne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.01.2015 à 15h21 • Mis à jour le 27.01.2015 à 15h23Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/01/27/etudes-de-medecine-bientot-un-concours-d-entree-en-belgique_4564436_4401467.html"data-title="Etudes de médecine : bientôt un concours d'entrée en Belgique ? "data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/01/27/400x300/4564450_7_c1c7_bientot-des-concours-d-entree-dans-les-u_ac585adffce8e823c3b93627ef6aa365.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/01/27/etudes-de-medecine-bientot-un-concours-d-entree-en-belgique_4564436_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" « Il faut un filtre pour diminuer le nombre d'étudiants, dès 2015 », a assuré Maggie De Block, nouvelle ministre de la santé en Belgique, au quotidien La Libre Belgique. Son idée : un concours d'entrée aux filières médicales du pays, ce qui signifierait la fin de l'eldorado belge pour les étudiants français. Ceux-ci sont en effet nombreux à partir y étudier pour échapper au très sélectif concours en fin de 1re année d'études médicales (Paces) dans l'Hexagone.Le marché du travail belge est incapable de donner un emploi à tout les diplômés de la filière médicale. Le gouvernement envisage donc de réduire le nombre d'étudiants dans la partie francophone du pays, prenant exemple sur la partie flamande, qui a d'ores et déjà instauré un concours dans ses universités.« C'est maintenant qu'il faut fermer le robinet ; sinon, on postpose le problème et ce sera encore plus dur pour les suivants. D'ici 2018, on va avoir 1 500 étudiants en surplus côté francophone », a expliqué la ministre. Le concours pourrait être effectif dès la rentrée 2015. Les décisions sont attendues au printemps. Elles seront particulièrement guettées par les élèves français qui ont échoué au Paces, ou qui préfèrent l'éviter.Lire aussi : L’entrée en deuxième année de médecine : des filières pour réduire l’hécatombeInès Belgacem width="314" height="157" alt="Couverture du semestriel du Monde-Campus de Novembre 2014." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/01/27/314x157/4564591_3_bc95_couverture-du-semestriel-du-monde-campus-de_edaf1facb3bc98744abe6233f7cac92c.png" Bac+5, visa pour l’emploi? width="314" height="157" alt="" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/01/27/314x157/4564582_3_0e8c_2015-01-20-1cc6be2-6284-1lkxp6b_d73904f48b64f75999848dedcacd872b.jpg" Bachelor : les raisons d’un succès Il y a parfois des jours où, du paquet de copies à corriger, surgit une réponse appliquée, instruite et sans faute. Un moment de pur bonheur pour le prof d'« Une année au lycée ». width="314" height="157" alt="Un étudiant de Polytechnique se fait réajuster son uniforme durant la parade du 14 juillet 2014." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/01/27/314x157/4564149_3_c101_un-etudiant-de-polytechnique-se-fait_46c9c817f36822b97aa970ad4190ce0a.jpg" Polytechnique, cinquième université la plus internationale Camille Bordenet Cinq ans après avoir éclaté, l'affaire Bettencourt est loin d'être terminée : 2015 marquera l'entrée véritable dans le temps judiciaire de ce scandale aux ramifications multiples, avec pas moins de trois procès au programme. Le premier volet, pour des faits présumés d'abus de faiblesse aux dépens de l'héritière de L'Oréal, s'est ouvert lundi 26 janvier et doit durer, théoriquement, cinq semaines. Tour d'horizon des questions qu'il soulève.Si vous n'avez rien suivi à l'affaire Bettencourt, commencez par cet article1. Qui sont les grands absents du procès ?2. Pourquoi ce procès a-t-il lieu à Bordeaux ?3. Qu'est-ce que l'abus de faiblesse ?4. Le procès peut-il être reporté ?5. Combien y aura-t-il encore de procès Bettencourt ?1. Qui sont les grands absents du procès ?Si les noms et les visages des dix prévenus sont désormais connus, on mentionne moins ceux des grands absents.Lire : De Maistre, Banier, Wilhelm : qui sont les acteurs de l'affaire Bettencourt ?Claire Thibout L'ex-comptable de Liliane Bettencourt (de 1995 à 2008) a fait parvenir le 23 janvier au tribunal un certificat médical assurant qu'elle était hors d'état d'être entendue et ce « pour une durée indéterminée », au grand dam de certains acteurs du procès. Car elle est un témoin à charge central, un élément-clé de l'accusation. Dès mardi matin, le président du tribunal a ordonné une expertise médicale pour s'assurer que Mme Thibout, 56 ans, puisse être entendue, au besoin par visioconférence. Cette expertise doit être réalisée dans les tout prochains jours et le résultat transmis d'ici le 1er février.Au cours de l'enquête, Mme Thibout avait accusé les deux principaux prévenus – l'ancien confident de Liliane Bettencourt, François-Marie Banier, et son ex-gestionnaire de fortune Patrice de Maistre – d'avoir profité de la fragilité de la milliardaire. Elle a notamment affirmé avoir remis à M. de Maistre 50 000 euros en liquide, qui auraient été destinés à un autre prévenu, le député UMP et ancien trésorier de campagne de Nicolas Sarkozy, Eric Woerth. Ce que ce Patrice de Maistre comme Eric Woerth démentent fermement.De son côté, Claire Thibout a touché un prêt de 300 000 euros de Françoise Bettencourt Meyers, la fille de Liliane, qui avait tout à gagner à la pousser à ces accusations. En novembre dernier, un nouveau rebondissement a remis en question la crédibilité du témoignage de l'ex-comptable : fin 2014, à la suite d'une plainte de MM. Banier et De Maistre, Claire Thibout a été mise en examen à Paris pour « faux témoignages et attestation mensongère » par le juge d'instruction Roger Le Loire, en raison notamment des approximations dans son témoignage.Instruite dans une procédure distincte, cette nouvelle branche de l'affaire ne devrait pas suspendre la poursuite du procès pour abus de faiblesse, mais elle pourrait toutefois peser indirectement sur la crédibilité de l'accusation.Comprendre pourquoi l'ancienne comptable Claire Thibout a été mise en examenAlain ThurinManque aussi à l'appel du procès l'un des dix prévenus : l'ancien infirmier de Liliane Bettencourt, qui se trouve entre la vie et la mort après avoir attenté à ses jours dimanche, à la veille de l'ouverture du procès. Poursuivi pour « abus de faiblesse » au détriment de la milliardaire, M. Thurin avait été mis en examen le 11 juillet 2012 et n'avait pas d'avocat pour le représenter au procès. Aucune nouvelle n'a été communiquée mardi au tribunal concernant l'évolution de son état de santé, mais le procureur a indiqué avoir reçu le 26 janvier une lettre de l'avant-veille signée par M. Thurin. On ignore encore son contenu.2. Pourquoi ce procès a-t-il lieu à Bordeaux ? En novembre 2010, alors que les magistrats qui instruisent le dossier à Nanterre – le procureur de la République Philippe Courroye et la juge Isabelle Prévost-Desprez – se livrent à une guerre d'influence sans merci, la Cour de cassation, dans une volonté d'apaisement, décide de transférer l'ensemble des enquêtes à Bordeaux (et non pas à Paris comme le demandait à l'époque le parquet général). Les règlements de compte auxquels se livraient les deux magistrats empêchaient le déroulement serein de l'enquête.Au tribunal de Bordeaux, le dossier est confié aux juges Jean-Michel Gentil, Valérie Noël et Cécile Ramonatxo. Après la révélation de liens entre le juge Gentil et l'un des experts médicaux ayant conclu que Liliane Bettencourt était en état de vulnérabilité dès 2006, l'avocat général de la Cour de cassation demande, en juin 2013, le dessaisissement de Jean-Michel Gentil et de Mmes Noël et Ramonatxo du dossier. Décision sur laquelle la Cour se déclare incompétente.Lire : Affaire Bettencourt : pourquoi l'avocat général estime qu'il faut dessaisir le juge Gentil3. Qu'est-ce que l'abus de faiblesse au coeur de ce procès ?Un délit difficile à prouverDélit au cœur du procès, puisqu'il concerne huit des dix prévenus, l'abus de faiblesse est défini par le code pénal comme le fait de profiter de « l'état d'ignorance ou de la situation de faiblesse soit d'un mineur, soit d'une personne dont la particulière vulnérabilité – due à son âge, à une maladie, à une infirmité, à une déficience physique ou psychique ou à un état de grossesse –, est apparente ou connue de son auteur, soit d'une personne en état de sujétion psychologique ou physique pour conduire cette personne à un acte qui lui est gravement préjudiciable ».Il est puni d'une peine maximale de trois ans d'emprisonnement et de 375 000 euros d'amende.Dans les faits, l'abus de faiblesse est un délit difficile à établir puisque l'état de faiblesse est, en soit, complexe à démontrer. Il faut réussir à prouver que la victime est d'une « particulière vulnérabilité », l'âge n'étant pas un indice suffisant ni déterminant. Il faut pouvoir corroborer cet état de faiblesse par d'autres actes, notamment des certificats médicaux ou des expertises médicales.Il s'agit aussi d'étayer l'existence de pressions graves et réitérées par le mis en cause, induisant un acte « gravement préjudiciable » pour la victime. Enfin, la « volonté frauduleuse » du suspect doit être démontrée, c'est-à-dire sa connaissance de l'état de la personne concernée.L'expertise médicale de Liliane Bettencourt, pierre angulaire des poursuitesEn cela, l'un des faits d'armes des juges de Bordeaux qui instruisent le dossier Bettencourt est d'avoir réussi, après une rude bataille procédurale, à faire accepter à Liliane Bettencourt, 92 ans, une expertise médicale en 2012. Le collège d'experts conclut alors que la vieille dame est atteinte d'une « surdité profonde », qui « altérait ses capacités de prise de décision » et « d'un processus dégénératif cérébral lent et progressif », et cela depuis au moins 2006.Cette expertise – dont l'impartialité a ensuite été fortement contestée après les révélations d'une proximité entre le juge Jean-Michel Gentil et l'un des médecins, Sophie Gromb – a marqué un tournant dans la suite des poursuites, permettant notamment la mise en examen de Nicolas Sarkozy, le 21 mars 2013, pour abus de faiblesse. Mais l'absence d'éléments de preuve étayant des contacts directs entre l'ancien chef de l'Etat et la milliardaire lui a permis de bénéficier finalement d'un non-lieu.Lire aussi : "La mise en examen de Nicolas Sarkozy est une surprise"4. Le procès peut-il être reporté ?Oui, c'est en tout cas la volonté affichée par les avocats des deux principaux prévenus, François-Marie Banier et Patrice de Maistre.Quelques heures à peine après l'ouverture du procès, lundi 26 janvier, leurs avocats ont soulevé une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) – sur la notion de « blanchiment » et le fait d'être jugé pour un abus de faiblesse et pour le blanchiment de ce dernier – qui a eu pour effet immédiat la suspension des débats. L'audience a toutefois pu reprendre, mardi matin, après que le tribunal correctionnel a rejeté cette question de procédure au motif qu'elle ne « revêtait pas un caractère sérieux », et donc qu'il n'y avait « pas lieu de transmettre à la Cour de cassation ».Mais les contretemps ne font que commencer. Car après la QPC, le tribunal devrait examiner dès mardi une salve de demandes de nullité, de sursis à statuer, voire de renvois, émanant d'avocats de la défense. Ces derniers veulent notamment obtenir le renvoi du procès jusqu'à ce que la procédure concernant Claire Thibout, l'ex-comptable et témoin à charge central du procès (mentionnée ci-dessus), ait abouti.5. Combien y aura-t-il encore de procès Bettencourt ?Le terme de « procès Bettencourt » reviendra encore au moins trois fois en 2015. Le 26 janvier s'est donc ouvert, pour cinq semaines, le principal volet, dans lequel dix personnes sont renvoyées pour des faits présumés d'abus de faiblesse et d'abus de confiance – ainsi que de blanchiment et de recel – commis au détriment de la milliardaire.Un deuxième procès, toujours en correctionnelle, doit s'ouvrir du 23 au 27 mars : celui d'Eric Woerth, ex-ministre mis en examen le 8 février 2012 pour trafic d'influence passif, et de Patrice de Maistre, le gestionnaire de la fortune des Bettencourt, pour trafic d'influence : le premier a remis la Légion d'honneur au second, qui est accusé d'avoir embauché la femme du premier.Une troisième audience s'ouvrira les 8 et 9 juin : elle visera cette fois Isabelle Prévost-Desprez, magistrate à Nanterre, en conflit ouvert avec le procureur Philippe Courroye. Alors qu'elle est accusée de violation du secret professionnel avec un journaliste du Monde, le procureur est jusqu'ici passé au travers des sanctions pénales et disciplinaires.Enfin cinq journalistes du Point et de Mediapart devraient être jugés, avec le majordome de Liliane Bettencourt, Pascal Bonnefoy, pour avoir publié des extraits des enregistrements clandestins – mais aucune date de procès n'a été fixée à ce jour.Camille BordenetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Aurélie Collas Les collégiens et lycéens perçoivent bien les effets négatifs du redoublement. Et pourtant, ils restent très attachés à cette pratique. Près de 70 % sont opposés à sa suppression, selon une étude du Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco), publiée mardi 27 janvier, à l’occasion de l’organisation d’une Conférence de consensus sur la question.L’attachement au redoublement est encore plus prononcé chez les lycéens, qui peuvent y voir une stratégie d’orientation, un moyen de retenter sa chance quand on n’a pas obtenu la filière demandée. Les trois-quarts d’entre eux souhaitent que le redoublement soit conservé, contre les deux-tiers des collégiens. Parmi les 5 600 élèves interrogés par le Cnesco, 80 % perçoivent le redoublement comme une seconde chance, 73 % comme un moyen d’améliorer ses résultats scolaires.Pourtant, le redoublement est une pratique en voie d’extinction. En baisse depuis une dizaine d’années déjà, il deviendra, à compter de cette année, plus exceptionnel encore. Un décret de novembre 2014 le limite à deux situations : soit en cas de « rupture des apprentissages scolaires » (maladie, raisons familiales par exemple), soit en fin de troisième et de seconde, lorsqu’un élève n’a pas obtenu l’orientation qu’il souhaite. Dans tous les autres cas, le passage d’office dans la classe supérieure sera la règle.Redoublement : les alternatives s’organisentLimiter le recours au redoublement est justifié par le fait qu’il est « inefficace », « démotivant » et « coûteux », avait affirmé la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, à la rentrée 2014. De fait, les recherches sont unanimes pour dire que, si un élève peut progresser l’année du redoublement (puisqu’il revoit le même programme), sur le long terme, son redoublement aura des effets nuls sur ses résultats et même négatifs sur sa « trajectoire scolaire ». Pour le Cnesco, « le redoublement demeure le meilleur déterminant du décrochage » et « agit comme un signal négatif sur le marché du travail ».« Une pratique à risques »Bien que fortement ancré dans la culture scolaire, le redoublement est perçu par les élèves comme une « pratique à risques » sur le plan psychologique : 64 % des collégiens et des lycéens interrogés estiment qu’il démotive et diminue la confiance en soi, 59 % qu’il entraîne un sentiment d’infériorité. 76 % craignent, s’ils devaient redoubler, de ne plus être avec leurs amis, 77 % de décevoir leurs parents.Du côté des redoublants eux-mêmes, les ressentis sont ambivalents. D’un côté, ils déclarent majoritairement s’être plus investis dans leur travail (67 %) et avoir eu de meilleurs résultats (71 %). De l’autre, « l’adhésion à la décision du redoublement n’est pas largement partagée », souligne le Cnesco : seuls 48 % se disent « satisfaits » de cette décision. 57 % auraient préféré des examens de rattrapage et 53 % des cours de soutien.Surtout, beaucoup d’élèves disent l’avoir mal vécu : 59 % ont trouvé l’année du redoublement ennuyeuse ; 62 % étaient tristes de ne plus être avec leurs amis. Un tiers dit avoir eu envie d’arrêter l’école.Malgré tout, les élèves du secondaire partagent cet attachement au redoublement avec leurs parents et professeurs : 62 % des premiers et 63 % des seconds estiment que cette pratique est « une bonne chose », selon un sondage OpinionWay-APEL (Association des parents d’élèves de l’enseignement libre) publié en 2012. Pour en limiter le recours, la Rue de Grenelle sait qu’elle devra aller à contre-courant de l’opinion.Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.01.2015 à 10h58 • Mis à jour le27.01.2015 à 15h09 | Elodie Chermann Ils sont jeunes, possèdent un bac + 5 depuis moins de trois ans… mais n’ont pas l’âme de globe-trotters. C’est ce que révèle le quatrième « Baromètre de l’humeur des jeunes diplômés », publié le 27 janvier, par le cabinet d’audit Deloitte. Seuls 21 % des candidats à l’embauche se disent en effet tentés par l’étranger, et le plus souvent par dépit.Malgré la crise, les jeunes diplômés gardent le moral« La première motivation au départ s’avère la crainte de ne pas trouver d’emploi dans l’Hexagone », constate Jean-Marc Mickeler, associé et directeur des ressources humaines de Deloitte France. À l’inverse, ils sont tout de même 79 % à voir leur avenir professionnel dans leur pays contre 73 % l’an dernier. Et de plébisciter notamment la qualité de vie qu’on y trouve.Stéphane Deubel a construit sa carrière en suivant sa conjointe à l’expatriation : la reconversion permanenteL’embellie enregistrée sur le front du marché de l’emploi pèse aussi dans la balance. En un an, le taux d’emploi des jeunes a ainsi progressé de 9 points pour atteindre la barre des 60 %. Les conditions d’embauche, en revanche, ne sont pas toujours la panacée. 31 % des contrats signés correspondent en effet à des CDD et 18 % à des temps partiels.« L’insertion professionnelle des jeunes a beau s’améliorer, le marché du travail n’en reste pas moins compliqué », souligne Jean-Marc Mickeler. En témoigne le nombre de CV et de lettres de motivation qu’ont dû envoyer les candidats pour décrocher leur job actuel : 29 en moyenne en 2015, contre à peine 16 l’an dernier.C’est ce qui explique qu’une fois partis, les jeunes ne soient pas forcément enclins à revenir : 29 % des expatriés de 18 à 34 ans prévoient en effet de s’exiler pour toute la durée de leur carrière, l’état du marché de l’emploi français étant invoqué près d’une fois sur deux comme principal frein au retour.« On ne peut que se féliciter que des jeunes partent faire leurs premières armes hors de nos frontières », assure Jean-Marc Mickeler. « Cela les oblige à sortir de leur zone de confort. Il y a, en revanche, matière à s’inquiéter pour la croissance du pays s’ils s’installent définitivement à l’étranger. » Le risque est pourtant bien réel.Elodie Chermann Enora Ollivier Il était une fois dans l'ouest de l'Orne... Le 1er janvier, sans tambour ni trompette, une petite révolution a eu lieu : une municipalité est née. Bienvenue à Tinchebray-Bocage, une « commune nouvelle », mais pas vraiment une nouvelle commune puisque née de la fusion de sept villages mitoyens : Tinchebray, Saint-Cornier-des-Landes, Frênes, Beauchêne, Larchamp, Saint-Jean-des-Bois et Yvrandes.Des mairies qui ont profité des incitations financières offertes actuellement par le gouvernement – un gel pendant trois ans de la baisse des dotations de l'Etat que subissent toutes les collectivités – pour se regrouper et mutualiser leurs moyens.Un dispositif qui s'appuie sur un texte datant de décembre 2010, établissant la « commune nouvelle » pour favoriser l'association des villages, et dont les parlementaires discutent une nouvelle version à partir du mardi 27 janvier.Lire aussi : Le regroupement des villages, prochaine étape de la réforme territorialeAvec ses cinq mille trois cents habitants, Tinchebray-Bocage est même devenue, du jour au lendemain, la sixième ville du département. Pour Jérôme Nury, maire (UMP) de cette commune nouvelle, le calcul a été vite fait : la nouvelle mairie devrait gagner 300 000 euros par an dans l'opération. Envisagée en septembre 2014, la commune nouvelle a été entérinée à la fin d'octobre, et officialisée, donc, le 1er janvier.« Il y a trente-six mille communes en France. Tout le monde sait bien qu'à terme l'Etat dira qu'il faut rationaliser et imposera des fusions. Nous, on a préféré faire ce regroupement avec une carotte plutôt que se le voir imposé par l'Etat avec un bâton », résume-t-il. La philosophie du dispositif ? Rien de moins que dessiner  « la campagne du XXIe siècle, forte, rassemblée, dont la voix compte ».AUTOPARTAGE ET FIBRE OPTIQUERapidement, les sept maires ont élaboré une charte, que la loi n'impose pas mais qui permet de « graver dans le marbre » un principe fondamental : l'identité des anciennes communes est conservée. Les noms des villages d'origine, qui deviennent des communes déléguées, demeurent, tout comme les mairies où les habitants pourront toujours voter ou réaliser leurs démarches d'état civil.Même les panneaux indiquant l'entrée des communes déléguées vont rester tels quels, et ne porteront la mention « Tinchebray-Bocage » que dans un avenir non défini. Seul Wikipédia ose pour l'heure qualifier chacune des sept municipalités fusionnées d'« ancienne commune française ».Sa nouvelle enveloppe en poche, le maire entend « offrir de nouveaux services aux habitants », comme la fibre optique pour que chacun ait accès à Internet, le transport à la demande ou l'extension du système d'autopartage électrique mis en place à Tinchebray. A terme, la mairie va aussi faire des économies sur les indemnités des élus : si les conseillers municipaux élus en 2014 dans les sept communes restent tous en place, leur nombre sera réduit lors des élections de 2020.Le regroupement n'a pas vraiment rencontré d'opposition, ni dans les équipes municipales, qui l'ont validé à 96 %, ni dans la population. Ce jeudi matin de janvier, dans l'épicerie de la Grande-Rue, la conversation roule un moment autour de la commune nouvelle, mais le flot des commentaires se tarit vite : ici, tout le monde est d'accord pour dire que le rapprochement des sept communes, c'est « très bien ». « Dans certains villages, une fois qu'on a payé le maire et ses adjoints, il n'y a plus de budget ! lance un client. Si on peut tous s'entraider, c'est pas plus mal. » La responsable du magasin acquiesce et salue le fait que des réunions publiques aient été organisées dans chacun des villages, qui ont permis de calmer quelques inquiétudes.Il n'y a qu'à la boulangerie, à quelques pas de là, qu'on trouvera un circonspect. « Tout tombe », lâche ce septuagénaire, gapette vissée sur la tête, venu chercher son « pain de deux ». Lui n'aime pas trop cet air du temps qui veut que les petits se rassemblent pour devenir de plus grosses structures. Déjà que la Basse-Normandie va bientôt s'associer à la Haute-Normandie pour ne devenir qu'une région...Trouver comment désigner la nouvelle entité a été « un peu compliqué », admet M. Nury. Pour être « géographiquement identifiables », les sept maires sont tombés d'accord sur le fait que le nom de la commune principale, Tinchebray (deux mille six cents habitants) devait être repris. Mais comment trouver un terme qui rassemble toutes les autres ? Les idées de « Tinchebray-les-Villages », « Tinchebray-les-Bourgs » et même de « Tinchebray-Agropole », avec un néologisme qui aurait pu désigner un « pôle de centralité en milieu rural » ont été émises avant qu'un maire ne suggère le mot « bocage », qui définit le paysage commun à tous.« DANS LE DÉPARTEMENT, TOUT LE MONDE EN PARLE »A une soixantaine de kilomètres de là, les maires de Vrigny, Marcei, Saint-Loyer-des-Champs et Saint-Christophe-le-Jajolet, qui se sont aussi rassemblés en commune nouvelle le 1er janvier ont fait un tout autre choix. « On ne voulait favoriser personne », raconte Michel Lerat, le maire de cette nouvelle municipalité de mille deux cents habitants. « On s'est dit que ce qui nous réunissait, c'est le paysage », et la commune prendra donc le nom de Boischampré. « On trouvait aussi ce nom poétique. Dans ce monde si brutal, on s'est dit que ce n'était pas idiot », sourit l'élu.M. Lerat et ses collègues ont aussi profité des incitations financières pour sauter le pas et se rassembler entre « communes qui travaillaient de toute façon depuis des années ensemble ». « Dans l'Orne, il y a encore beaucoup de villages de moins de cinquante habitants. Ce n'est plus viable ! », explique-t-il, certain que Boischampré va faire des émules. « Dans le département, tout le monde en parle », assure ce maire, qui dit être sollicité par de nombreux collègues pour aller parler de son expérience et « prêcher la bonne parole ».DES SERVICES PUBLICS « RENFORCÉS »Car la commune nouvelle est un dispositif récent, pour lequel les élus disposent peu de recul : créé en décembre 2010, il a jusqu'ici été adopté par une dizaine de municipalités seulement. « A l'époque, on est passés pour des originaux », s'amuse Philippe Chalopin. Lui a lancé la réflexion sur le regroupement de sa mairie avec quatre de ses voisines dès 2011. La commune nouvelle de Baugé-en-Anjou, dans le Maine-et-Loire, est officiellement née le 1er janvier 2013.Deux ans plus tard, le maire dit être passé d'« original » à « visionnaire ». « [En mutualisant les budgets et les projets,] on a renforcé l'existence et la compétence des services publics en milieu rural », constate-t-il. Mieux, selon lui, la commune nouvelle « a sauvé une partie du territoire ».Parmi les réalisations permises par le regroupement des communes, M. Chalopin cite volontiers la maison de santé, dont la construction commence et qui va accueillir une quarantaine de professionnels :« Ce projet n'aurait jamais pu voir le jour si nous avions été seuls : l'ancienne commune de Baugé n'avait plus de budget, et la communauté de communes n'avait ni les compétences ni les finances pour nous aider. Grâce à la commune nouvelle, on a pu démarrer ce chantier qui va coûter 3,7 millions d'euros, dont 50 % en autofinancement. »La fusion des communes a aussi permis d'offrir le même tarif à tous les élèves fréquentant l'école de musique ou de garantir un service de soutien juridique, impossible à mettre en place dans des petits villages.Interrogé sur les aspects négatifs de l'expérience, M. Chalopin finit par en voir un : les Pages jaunes ont mis du temps à intégrer le changement.Enora OllivierJournaliste au Monde Enora Ollivier Avec ses trente-six mille six cent quatre-vingt-une communes, la France recense à elle seule 40 % des mairies des vingt-huit pays de l'Union européenne. Un maillage administratif qui tient de la dentelle : 86 % de ces municipalités comptent moins de deux mille habitants, et ne regroupent « que » 24,5 % de la population française. A l'heure où le pays s'engage à marche forcée dans une réforme territoriale d'ampleur, la commune est, elle aussi, invitée à se transformer.Lire aussi : En milieu rural, des communes nouvelles pour dessiner « la campagne du XXIe siècle »Mardi 27 janvier, les parlementaires étudient en commission mixte paritaire une proposition de loi qui remet au goût du jour un texte datant de décembre 2010 et établissant la « commune nouvelle ». Le principe est simple : des villages s'associent pour former une municipalité à part entière, au sein de laquelle les anciennes communes deviennent des mairies déléguées. A plus petite échelle, la commune nouvelle ressemble au modèle de Paris, Lyon et Marseille avec leurs arrondissements.AVANTAGES FINANCIERSMais la loi de 2010 a rencontré jusqu'ici un succès timide : treize nouvelles structures seulement ont été créées, à partir de trente-cinq communes existantes. Le texte d'alors présentait d'importants inconvénients, raconte le député UMP Jacques Pélissard, qui vient de quitter la présidence de l'Association des maires de France : pas d'encouragement financier pour les collectivités qui sauteraient le pas, et un calendrier défavorable, à la veille d'élections municipales qui allaient voir le renouvellement des conseils municipaux.M. Pélissard, bientôt suivi dans sa démarche par le groupe socialiste à l'Assemblée, a élaboré une proposition de loi nettement plus incitative pour les communes. Elle prévoit cette fois des avantages financiers non négligeables au moment où les collectivités territoriales font face à une baisse drastique des dotations de l'Etat. Les communes nouvelles créées avant le 1er janvier 2016 bénéficieront ainsi d'un maintien de leur dotation pendant trois ans. Les collectivités nouvellement créées dont le nombre d'habitants est compris entre mille et dix mille habitants auront en plus droit à une majoration de 5 % de la somme.Pour autant, « je ne mets jamais en avant les avantages financiers », assure la députée PS Christine Pirès Beaune, rapporteure de la proposition de loi :« Si on met en place une commune nouvelle seulement pour l'argent, ce n'est pas la peine. Il faut de l'envie, de la cohérence, des projets avec des communes contiguës. »« DÉTÉRIORATION DU CIMENT RÉPUBLICAIN »L'objectif, c'est de renforcer l'échelon communal, martèle Jacques Pélissard : « Il vaut mieux mettre en commun les richesses financières et démographiques de plusieurs municipalités pour faire une commune forte dans une intercommunalité plutôt que de s'étioler indépendamment des uns des autres. »Car, en parallèle, le projet de loi sur la nouvelle organisation territoriale de la République (dite « loi NOTRe »), actuellement examiné au Parlement, entend consolider les intercommunalités : le gouvernement voudrait que ces structures représentent au minimum vingt mille habitants, contre cinq mille aujourd'hui – un seuil toutefois très discuté que le Sénat, passé à droite, a retoqué. Alors, au sein de ces collectivités mastodontes, « si on est une toute petite commune, on ne pèse rien », explique Mme Pirès Beaune.Mais l'initiative annonce quelques réticences. « L'argument selon lequel on va conforter la commune en la supprimant, il fallait le trouver ! », raille Cédric Szabo, directeur de l'association des maires ruraux de France, qui rassemble dix mille petites communes. Il déroule ses appréhensions, s'inquiète d'un possible « accroissement des inégalités territoriales », de « la détérioration du ciment républicain », de l'« affaiblissement du lien entre le citoyen et la commune ».Avec les communes nouvelles, craint-il, les habitants de zones rurales « vont se sentir abandonnés » parce que leurs représentants « seront à 50 kilomètres ». M. Szabo s'interroge surtout sur la pertinence de cette « doctrine idéologique » qui « vise à supprimer les communes » : « Si on passe de trente-six mille à trente-quatre mille communes, franchement, qu'est-ce qu'on y gagne ? »PAS DE « PERTE D'IDENTITÉ »Face à ces craintes, le législateur pointe « des idées fausses » et se veut rassurant. Le texte se garde bien d'employer le terme repoussoir de « fusion », lui préférant celui de « regroupement ». « On ne supprime rien ! », commente Christine Pirès Beaune. La députée rappelle que « aucune commune ne disparaîtra contre son gré », qu'il n'y aura « pas de perte d'identité » puisque les anciennes communes resteront « de droit des communes déléguées » et surtout que les associations se feront « sur la base du volontariat et du consensus ».Gouvernement et élus manœuvrent avec tact, chacun étant conscient de l'attachement des Français à l'échelon municipal et à leurs représentants locaux. D'autant que les précédentes tentatives de fusion de communes, en 1959 et 1971, ont conduit à des échecs : les municipalités sont passées du nombre de trente-huit mille cinq cents en 1959 à trente-six mille sept cents en 2014.L'initiative de 2014 peut-elle rencontrer davantage de succès ? Vincent Aubelle, professeur associé au département génie urbain de l'université Paris-Est Marne-la-Vallée, juge bon le principe de la commune nouvelle, qui permet de résoudre l'opposition entre le maintien des communes et la rationalisation qui mènerait à leur suppression. Mais il déplore un « manque de schéma d'ensemble » :« La réforme du bloc communal se fait dans une logique de bricolage du dimanche : d'un côté, il y a le texte sur les communes nouvelles, de l'autre la loi NOTRe sur l'intercommunalité. Les deux auraient dû être pensés ensemble. »L'universitaire a imaginé un système où les communes nouvelles regrouperaient au minimum quatre mille ou cinq mille habitants, et où pourraient être exercées les compétences de proximité (école, voirie...). Les intercommunalités se chargeraient, elles, de l'aménagement du territoire, du transport et des économies d'échelle. « Et, à partir de là, résume M. Aubelle, on défile la pelote du reste des échelons : avec des communes nouvelles à cinq mille habitants, des intercommunalités à cinquante mille, la question du département se pose. » Pour lui, aujourd'hui, les dirigeants « posent des briques, mais on cherche désespérément l'architecte ». Et de conclure : « On est en train de rater une chance formidable de repenser toute l'organisation territoriale. »Enora OllivierJournaliste au Monde Maxime Vaudano Le premier chapitre des procès Bettencourt s'est ouvert lundi 26 janvier à Bordeaux. Ce volet de l'affaire se concentre sur les multiples abus de faiblesse dont aurait été victime la milliardaire Liliane Bettencourt.Si vous n'avez rien suivi à l'affaire Bettencourt, lisez notre rattrapageL'audience a repris mardi matin après le rejet, par le tribunal, d'une question prioritaire de constitutionnalité déposée par la défense la veille. Un des prévenus, Alain Thurin est par ailleurs entre la vie et la mort après avoir attenté à ses jours avant l'ouverture du procès. En passant votre curseur sur les portraits des différents personnages de cette affaire, vous apprendrez le rôle qu'ils joueront (ou non) dans le procès.Lire également notre récit (édition abonnés) : Affaire Bettencourt : le procès de l'entourageMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.01.2015 à 22h00 Le gouvernement va mettre à disposition des communes plus de 4 000 revolvers pour les policiers municipaux, et va les aider à financer l'achat de 8 000 gilets pare-balles, a annoncé, lundi 26 janvier, le ministre de l'intérieur, à l'issue d'une réunion avec les syndicats de policiers municipaux.Cette réunion, à laquelle participaient le président de l'Association des maires de France, François Baroin, et le président de la Commission consultative des polices municipales, Christian Estrosi, était destinée à « améliorer les conditions de travail et de protection des personnels, dans le respect du principe de libre administration des collectivités territoriales », écrit Bernard Cazeneuve dans un communiqué.4 000 REVOLVERS ET 8 000 GILETS PARE-BALLESElle fait suite aux attentats à Paris des 7, 8 et 9 janvier, au cours desquels dix-sept personnes ont été tuées, dont deux policiers et une policière municipale. Le gouvernement a notamment décidé un accroissement de deux millions d'euros des ressources du fonds interministériel de prévention de la délinquance, représentant une aide — pouvant aller jusqu'à 50 % — à l'acquisition de 8 000 gilets.« L'Etat mettra gracieusement à disposition des collectivités qui souhaiteraient armer leur police municipale, et qui seront autorisées à le faire à cadre juridique constant, des armes opérationnelles (revolvers), dans la limite des stocks disponibles (plus de 4 000 armes) », souligne le ministre. La mention de « à cadre juridique constant » signifie qu'il n'est « pas question d'armer l'ensemble des policiers municipaux », a de son côté fait valoir l'AMF.Il s'agira de revolvers Manhurin, a précisé M. Baroin, qui s'est déclaré « satisfait des modalités des annonces et du calendrier ». Enfin, « un meilleur accès des polices municipales aux fichiers de la police et de la gendarmerie nationales sera favorisé, dans le respect du cadre fixé par la loi ».>> Lire : Police municipale : les risques « sans la reconnaissance » 26.01.2015 à 16h49 • Mis à jour le 26.01.2015 à 17h24Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/01/26/en-hommage-a-charlie-hebdo-des-lyceens-ont-marche-de-bordeaux-a-paris_4563577_4401467.html"data-title="« Charlie Hebdo » : les lycéens ont marché de Bordeaux à Paris"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/01/26/400x300/4563676_7_378a_apres-600-kilometres-de-marche-les-lyceens-po_939269330d807642748a87d26bba1638.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/01/26/en-hommage-a-charlie-hebdo-des-lyceens-ont-marche-de-bordeaux-a-paris_4563577_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" « Liberté, on t'aime et on veut te garder » : onze jours après avoir quitté Bordeaux à pied, des lycéens ont achevé, vendredi 24 janvier à Paris, leur marche de 600 km en hommage aux victimes des attentats en région parisienne des 7, 8 et 9 janvier. Ils ont été rejoints en chemin par une cinquantaine d'autres lycéens.Sous un vent glacial, le groupe est arrivé devant l'épicerie Hyper Cacher, porte de Vincennes, dans l'Est parisien, où Amedy Coulibaly avait tué quatre otages, le 9 janvier. C'était deux jours après l'attaque des frères Chérif et Saïd Kouachi contre les locaux de Charlie Hebdo qui a fait 12 morts, dont les dessinateurs Charb, Cabu et Wolinski.« On a marché 25 km par jour en moyenne », raconte Hugo, 17 ans, les mains rougies et abîmées par le froid, admettant que « les deuxième et troisième jours de marche sont les plus difficiles » parce que « le corps n'est pas encore habitué ».Cette marche a quelque chose de « très beau, très généreux », a estimé le médecin urgentiste et chroniqueur de Charlie Hebdo Patrick Pelloux, venu les accueillir. Persuadé que le message qu'« ils portent à 50 » est le « même » que celui porté par « les 4 millions de Français qui ont manifesté » le 11 janvier, il a ajouté, très ému : « On n'oublie pas les 17 victimes, les blessés et les familles. On est ensemble, on reste ensemble. »Lire : « Charlie Hebdo » : de Bordeaux à Paris, des lycéens se lancent dans une marche de l'unité width="314" height="157" alt="Couverture du semestriel du Monde-Campus de Novembre 2014." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/01/27/314x157/4564591_3_bc95_couverture-du-semestriel-du-monde-campus-de_edaf1facb3bc98744abe6233f7cac92c.png" Bac+5, visa pour l’emploi? width="314" height="157" alt="" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/01/27/314x157/4564582_3_0e8c_2015-01-20-1cc6be2-6284-1lkxp6b_d73904f48b64f75999848dedcacd872b.jpg" Bachelor : les raisons d’un succès Il y a parfois des jours où, du paquet de copies à corriger, surgit une réponse appliquée, instruite et sans faute. Un moment de pur bonheur pour le prof d'« Une année au lycée ». width="314" height="157" alt="Bientôt des concours d'entrée dans les universités en médecine de Belgique ?" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/01/27/314x157/4564450_3_4a58_bientot-des-concours-d-entree-dans-les-u_79881b64a9115e749d697c688e672181.jpg" Etudes de médecine : bientôt un concours d'entrée en Belgique ? 12.01.2015 à 18h30 « L'esprit du journal, c'est de faire rire. » Le prochain numéro de Charlie Hebdo, préparé par les rescapés de l'attaque sanglante contre le journal satirique à Paris et qui sortira mercredi 14 janvier, entend bien garder sa ligne éditoriale, et éreinter, comme à son habitude, politiques et religions.Les journalistes de la rédaction, qui ont été accueillis dans les locaux parisiens du quotidien Libération, doivent boucler l'édition de l'hebdomadaire lundi soir.Huit pages, un million d'exemplaires, traduit en 16 languesCe numéro, dit « des survivants », fera huit pages, sera tiré à un million d'exemplaires – contre 60 000 habituellement – et « traduit en 16 langues », a précisé lundi le médecin-chroniqueur Patrick Pelloux au micro de France Info.Il a également évoqué la difficulté pour la rédaction de l'hebdomadaire de travailler sans les pilliers du journal : « On est tous dans un bateau en pleine tempête, on a perdu notre capitaine et on fait tout pour pas que ça coule. » Vendredi, Richard Malka, l'avocat de l'hebdomadaire satirique, déclarait devant les bureaux de Libération : « Le peu d'énergie qu'il nous reste, on le met dans les huit pages du prochain numéro. » Lire aussi : Le récit de la conférence de rédaction de « Charlie Hebdo » à « Libé »« Evidemment » avec des dessins de MahometInterrogé lundi sur France Info de l'éventualité de la présence de dessins représentant le prophète Mahomet dans le numéro de mercredi, Richard Malka a répondu : « Evidemment. On ne cédera rien, sinon tout ça n'aura pas eu de sens. » Les auteurs du prochain numéro maintiennent fermement leur ligne éditoriale. « Nous nous moquons de nous, des politiques, des religions, c'est un état d'esprit », a souligné Me Malka.Faisant référence aux nombreux messages de soutiens brandis dimanche durant les manifestations qui ont rassemblé près de 4 millions de personnes en France, l'avocat du journal a lancé : « Quand on a une pancarte “Je suis Charlie” ça veut dire : “Vous avez le droit au blasphème, vous avez le droit de critiquer ma religion, parce que c'est pas grave”. » « On n'a jamais le droit de critiquer un juif parce qu'il est juif, un musulman parce qu'il est musulman, un chrétien parce qu'il est chrétien, a estimé Richard Malka. Mais vous pouvez dire tout ce que vous voulez, et les pires horreurs, et on les dit, sur le christianisme, le judaïsme et l'islam, car au-delà de l'unité des beaux slogans, c'est ça la réalité de Charlie Hebdo. »Un numéro « normal », pas « nécrologique »Le numéro de mercredi sera réalisé uniquement par des membres de l'équipe du journal et ne comprendra donc pas de dessins de dessinateurs extérieurs, qui avaient publié d'innombrables croquis en hommage aux victimes après l'attentat.Lire aussi : Une sélection de vos dessins du week-endCe numéro sera aussi « normal » que possible et pas « nécrologique », comme l'expliquait un membre de l'équipe joint par Le Monde vendredi. Il contiendra aussi des dessins des membres de l'équipe tués – Cabu, Wolinski, Charb, Tignous. L'idée est que les dessinateurs et chroniqueurs soient à leur place habituelle, résume-t-il. Une idée confirmée lundi par Richard Malka : « Ce ne sera pas un numero hommage car ce n'est pas l'esprit de Charlie Hebdo. »Lire aussi (édition abonnés) : « Charlie Hebdo », le journal des survivants Emeline Cazi et Luc Bronner  Amedy Coulibaly, responsable de la mort de cinq personnes dans des attaques terroristes à Montrouge et dans un supermarché casher de la porte de Vincennes, avait fait un coup d’éclat à l’hiver 2008. Alors incarcéré pour des faits de braquage, il avait filmé, avec d’autres détenus, en cachette, le quotidien au sein de la plus grande prison d’Europe à Fleury-Mérogis, dans l’Essonne.Dans une vidéo intitulée « Soldat du califat », publiée sur Internet dimanche 11 janvier, Amedy Coulibaly a revendiqué ces attaques terroristes. La vidéo débute par une scène visiblement tournée en prison, où le djihadiste enchaîne des pompes avant d’expliquer longuement ses actes.Démarche militanteLa vidéo tournée à Fleury-Mérogis avait fait grand bruit tant par sa démarche militante que par ce qu’elle montrait et dénonçait. Le témoignage avait alors contribué à relancer le débat sur les conditions de vie carcérale. Cinq détenus de la maison d’arrêt avaient introduit une caméra à l’intérieur de la prison et avaient filmé pendant des mois pour raconter leur quotidien dans ces cellules surpeuplées, dénoncer les conditions d’hygiène déplorables, montrer les douches aux « murs gluants ».Leur témoignage choc avait fait prendre conscience de la vétusté des locaux en montrant en images ce que dénonçaient depuis des années les associations de défense des prisonniers. En plein mois de novembre, les détenus dormaient dans des cellules aux vitres cassées. « C’est bientôt Noël, on est là, on caille comme des SDF. Même les SDF dehors, ils sont mieux que nous », témoignait un détenu devant sa fenêtre.Le projet est amené par le codétenu d’Amedy Coulibaly, un garçon qui a grandi comme lui dans une des cités de l’Essonne, au sud de Paris. Le preneur d’otages de la porte de Vincennes participait activement au projet, il apparaît même sur la vidéo. A cinq, ils sont parvenus à faire entrer le matériel nécessaire à la prise de vues, à tourner plus de deux heures et demie de rushs en cachant la caméra aux gardiens. Y compris des scènes de bagarres, dont une scène d’une rare violence, où un détenu est passé à tabac et laissé inconscient.Révéler la réalité de la prisonLes détenus avaient expliqué au Monde vouloir révéler la réalité de la prison, sans le filtre de l’administration pénitentiaire, qui ne présente « que les bâtiments en bon état ». « On s’est dit qu’il fallait montrer l’autre côté de la détention », avait expliqué un détenu, sous couvert d’anonymat. Mais, derrière ce travail, il y avait aussi la volonté de casser l’image positive des prisons pour une partie de la jeunesse des quartiers. « Beaucoup pensent qu’aller en prison c’est pas grave et qu’ils en sortiront plus forts. Nous, on veut leur montrer que c’est vraiment la merde et que tu deviens fou là-bas. » Le film diffusé en décembre 2008 sur Le Monde.fr avait également donné lieu à un reportage diffusé sur France 2 dans l’émission « Envoyé spécial ». Les deux réalisateurs du documentaire avaient ensuite publié un livre, Reality-taule. Au-delà des barreaux. L’ouvrage est dédié « à ceux qui feront tout pour ne jamais aller en prison et ceux qui feront tout pour ne jamais y retourner ». La dédicace est signée « Hugo et Karim ». Hugo, c’était le pseudonyme qu’avait choisi Amedy Coulibaly pour ce projet.Emeline CaziJournaliste au MondeLuc BronnerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.01.2015 à 15h21 • Mis à jour le12.01.2015 à 17h59 | Claude Lanzmannn (Ecrivain et cinéaste) « Hyper casher » au fronton d’une grande surface juive de la porte de Vincennes ! Heureux comme Dieu en France ! Aucun doute : les chalands qui fréquentaient ce magasin considéraient l’emploi du mot « casher » non seulement comme un slogan publicitaire, mais comme une fière revendication identitaire dans un monde paisible.Nul, malgré maints avertissements qui eussent dû ouvrir les yeux, n’envisageait cette proclamation comme une imprudence, la source d’un danger possible. Beaucoup verront là une manifestation de l’incurable optimisme juif : le temps des étoiles jaunes semblait à jamais révolu. Il y a aussi des boucheries halal dans certains quartiers de Paris, boulevard de la Chapelle par exemple, un Hyper halal, qui sait, mais les juifs respectent la déontologie commerciale et nul parmi eux n’imagina jamais devoir descendre à bout touchant les amateurs de bifteck halal.Le 9 janvier pourtant, après plusieurs heures d’effroi et d’angoisse, le jaune fut éclaboussé de sang, comme il l’avait été l’avant-veille avec les douze morts et les blessés de Charlie Hebdo. La haine antijuive se démasquait avec une brutalité inouïe, sans fard ni alibi : « Mort aux juifs » cessait d’être un slogan tellement utilisé qu’il évacuait l’essentiel de son sens, à savoir la mort, pour, au contraire la requérir littéralement, l’administrer d’emblée, avant toute parole, comme si elle était le seul langage.  Bêtise des tueursOn tue d’abord, on parle après, on tue encore, meurtres entrecoupés de justifications débiles. L’antisémitisme, disait Sartre, n’est pas une opinion, c’est un crime. Nous sommes ici à l’acmé de l’antisémitisme : le crime nu. Et c’est la bêtise des tueurs qui sera, au bout du compte, la garantie de leur échec.On a raison de dire que les victimes de Charlie Hebdo, Wolinski, Cabu, Charb, Tignous, Honoré, Oncle Bernard, Elsa Cayat, Michel Renaud, Mustapha Ourrad et Frédéric Boisseau, celles de l’Hyper Casher, Yohan Cohen, Yoav Hattab, Philippe Braham, François-Michel Saada et les trois policiers Franck Brinsolaro, Ahmed Merabet et Clarissa Jean-Philippe sont morts en martyrs. Car leur mort est révoltante comme une exécution capitale et suscite la mobilisation spontanée, dans toutes les villes de France et dans de nombreuses capitales du monde, de millions de simples citoyens qui disent « NON ».Et ces « non » ont un poids formidable qui fera mesurer aux tueurs leur sinistre solitude. La question n’est plus de savoir si les juifs de France doivent quitter leur pays de naissance ou d’accueil pour Israël – puisqu’on en parle – ou demeurer malgré les crimes. C’est Manuel Valls, le premier ministre, qui a raison : « La France sans les juifs de France ne sera plus la France. » Ne donnons pas à Hitler cette victoire posthume.« Les musulmans de France peuvent jouer un rôle historique », par Hubert VédrineClaude Lanzmannn (Ecrivain et cinéaste) 12.01.2015 à 14h39 • Mis à jour le12.01.2015 à 15h03 | Matthieu Goar La vague d’émotion passée, place à l’action politique. Depuis son « retour », Nicolas Sarkozy avait endossé le costume d’hyperopposant. Les attentats ont changé la donne et le nouveau président de l’UMP veut faire perdurer « l’esprit du 11 janvier », selon les mots d’Isabelle Le Callennec, porte-parole du parti. « Le gouvernement et l’opposition devraient se mettre d’accord. Il faut essayer de surmonter les clivages partisans sans détruire la nécessité du débat démocratique », a expliqué le président de l’UMP, lundi 12 janvier sur RTL.Vidéo : l’interview de Nicolas SarkozyA l’UMP, le « retour sur expérience » est la priorité. Le président des députés UMP, Christian Jacob, va demander la création d’une commission d’enquête transpartisane sur les attentats du 7 au 9 janvier. Son homologue socialiste, Bruno Le Roux, a approuvé cette démarche. Cette commission devra éviter deux écueils : ne pas empiéter sur l’enquête judiciaire en cours et ne pas doublonner avec la commission parlementaire d’enquête sur les filières djihadistes présidée par Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes.Ce dernier doit rencontrer le ministre de l’intérieur lundi, alors que Nicolas Sarkozy doit lui recevoir des représentants des cultes et des syndicats de police dans les heures à venir, histoire d’affiner les propositions de l’UMP. « Les Français nous attendent. Il y aura forcément des débats, cela va être liberté contre sécurité. A l’UMP, on a tendance à penser que la première des libertés, c’est la sécurité », a avancé Mme Le Callennec, lundi.Sécurité : Nicolas Sarkozy fait pression sur l’exécutifL’UMP a commencé à avancer quelques pistes de réflexion. Nicolas Sarkozy a plaidé pour l’encellulement individuel des djihadistes, ce qui ne sera possible qu’en augmentant le nombre de places en prison. Il a également proposé que les hommes et les femmes partis faire le djihad plusieurs mois à l’étranger ne puissent « pas revenir en France, y compris s’ils sont Français ». Son ancien ministre de l’intérieur, Claude Guéant, s’est lui prononcé pour la déchéance de nationalité de djihadistes à condition qu’ils aient une autre nationalité.Le président de l’UMP souhaite également renforcer les partenariats des services de renseignement français avec leurs homologues étrangers, augmenter les pouvoirs d’investigation de la police et de la gendarmerie, renforcer la lutte contre le trafic d’armes en France, mieux surveiller Internet, qui « n’est pas fait pour que des terroristes puissent expliquer comment on se sert d’une bombe ».Lors de la discussion de la dernière loi antiterroriste adoptée en novembre 2014, l’UMP avait ainsi déposé un amendement proposant de pénaliser la consultation de sites dangereux. L’amendement avait été rejeté. « Ces personnes sont en guerre contre un mode de civilisation qui est le nôtre. il ne doit y avoir aucun tabou », estime Mme Le Callenec. Les dirigeants de l’UMP plaident donc pour un renforcement de l’arsenal juridique qui pourrait passer par le vote d’une nouvelle loi, sans pour autant parler d’un Patriot Act à la française évoqué sur Twitter par Valérie Pécresse. « La France n’a pas un modèle à suivre. Elle doit réagir avec ses valeurs en trouvant l’équilibre entre liberté et sécurité », analyse Sébastien Huyghe, porte-parole du parti.Il faudra bien entendu un Patriot Act à la française. Il faut une réponse ferme et globale #renseignement #securité #laicite #education— Valérie Pécresse (@vpecresse) January 11, 2015Matthieu GoarJournaliste au Monde 12.01.2015 à 13h36 • Mis à jour le12.01.2015 à 16h40 Le parquet de Paris a ouvert lundi 12 janvier une enquête pour apologie du terrorisme visant les propos tenus par Dieudonné sur sa page Facebook, dans lesquels il affirmait se sentir « Charlie Coulibaly », du nom du tueur du supermarché casher de la porte de Vincennes, a annoncé au Monde une source judiciaire.Dimanche, après avoir participé à la grande marche à Paris, l'humoriste avait écrit sur son profil Facebook à 20 h 34 : « Après cette marche héroïque, que dis-je… Légendaire ! Instant magique égal au Big Bang qui créa l'Univers… Ou dans une moindre mesure (plus locale) comparable au couronnement de Vercingétorix, je rentre enfin chez moi. Sachez que ce soir, en ce qui me concerne, je me sens Charlie Coulibaly. »« UNE ABJECTION »Ce texte a été effacé depuis. Le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, a réagi lundi : « Ces propos sont une abjection. J'ai donné des instructions à la direction juridique et des libertés publiques du ministère de l'intérieur pour examiner immédiatement la suite qui peut être examinée en droit », a-t-il déclaré en marge d'une visite à la communauté juive rue des Rosiers à Paris.« J'envisage de donner les suites les plus sévères à cette déclaration qui, après la manifestation d'hier, témoigne d'une irresponsabilité, d'un irrespect et d'une propension de cet individu à attiser la haine et la division. »Dans un document publié lundi sur Internet, Dieudonné a répondu à M. Cazeneuve : « L'Etat continue de me pourrir la vie. (…) Depuis un an, je suis traité comme l'ennemi public no 1, alors que je ne cherche qu'à faire rire. (…) On me considère comme un Amedy Coulibaly alors que je ne suis pas différent de Charlie. »Interrogé par la presse, Manuel Valls, le premier ministre, a déclaré, lundi, qu'« il ne faut pas confondre la liberté d'opinion avec l'antisémitisme, le racisme, le négationnisme ».« Le racisme, l'antisémitisme, le négationnisme, l'apologie du terrorisme ne sont pas des opinions, ce sont des délits. »D'AUTRES DÉBOIRES JUDICIAIRESPar le passé, Dieudonné a été condamné par la justice pour des propos antisémites. Le parquet de Paris avait ouvert une enquête pour le même délit d'apologie du terrorisme, une infraction passible de cinq ans de prison, au début de septembre. L'affaire faisait suite à la diffusion d'une vidéo publiée sur Internet au mois d'août, intitulée « Feu Foley », dans laquelle Dieudonné faisait référence à l'assassinat, par l'Etat islamique, du journaliste américain James Foley.Lire : « La décapitation symbolise le progrès », selon DieudonnéDieudonné Mbala Mbala a également vu plusieurs de ses spectacles interdits par la justice. Parmi d'autres déboires judiciaires, il a été mis en examen en juillet par le juge financier Renaud Van Ruymbeke pour fraude fiscale, blanchiment de fraude fiscale et abus de biens sociaux.Lire : Que risque Dieudonné après ses condamnations ? 13.01.2015 à 17h50 • Mis à jour le13.01.2015 à 18h06 | Isabelle Rey-Lefebvre « Le passage au-dessous de la barre symbolique des 8 000 euros le mètre carré dans la capitale est, selon moi, une réalité depuis la fin 2014, avec un prix moyen de 7 863 euros le mètre carré », a affirmé Sébastien de Lafond, PDG de MeilleursAgents, lors d’une conférence de presse, mardi 13 janvier. Les prix des logements anciens parisiens n’ont baissé que de 2,8 % en 2014 mais la chute cumulée depuis le pic observé en juillet  2011, atteint 9 % et efface les fortes hausses enregistrées en 2010 et 2011, lorsque le marché était dopé aux mesures de relance de la présidence de Nicolas Sarkozy. C’est un retour à des niveaux de 2009, au cœur de la crise.14 % de baisse dans le 16e arrondissementLes quartiers les plus huppés sont les premiers à se dévaloriser : la chute, entre la mi-2011 et la fin 2014, atteint 14 % dans le 16e arrondissement, 13,6 % dans le 7e et 12 % dans le 6e. Par contraste, les quartiers plus populaires, le quart nord-est de Paris, résistent relativement bien avec un repli limité entre 5 % et 6 % dans les 18e, 19e et 11e arrondissements, et un petit 4 % dans le 10e. « Ce sont des secteurs en pleine transformation, en pleine gentrification », justifie M. de Lafond.Seule Marseille a chuté plus lourdement (– 12, 8 %) sur la période, tandis que des progressions de prix s’observent à Lille (+ 2 %), Toulouse (+ 2,8 %) et surtout Bordeaux (+ 11,3 %).Un acheteur pour un vendeurLa baisse n’a pas été contrariée par la modicité du coût de l’argent : bien qu’il soit possible, en ce début 2015, d’emprunter, sur vingt ans, à 2,6 %, contre 4,3 % en juillet 2011, ce qui fait bondir le pouvoir d’achat immobilier à Paris de 2,5 %, dont deux tiers, soit 1,6 %, grâce au seul impact des taux de crédit très bas, la reprise n’est toujours pas là.Pour M. de Lafond, lui-même ancien banquier, « tous les indicateurs du marché immobilier ancien sont inquiétants et les acquéreurs ne sont pas rendez-vous ». Selon l’indicateur de tension de MeilleursAgents, il y a à peine un candidat à l’achat pour un vendeur alors que, dans un marché fluide et équilibré, il en faudrait deux ou trois, car un acheteur reste à l’affût six ou neuf mois, deux fois plus de temps que les biens mis en vente. Les vendeurs doivent consentir des rabais de plus de 6 % pour conclure et les délais de négociation n’ont jamais été aussi longs, de cinquante-huit jours à Paris, soit deux fois plus qu’en 2010, à cent deux jours dans les autres villes de France.Perte de croissance de 4 milliards d’eurosPour retrouver une activité normale, il faudrait, au plan national, 220 000 ventes de plus que les 720 000 transactions enregistrées en  2014. « Moins de ventes, cela signifie moins de déménagements, moins de travaux, d’achat de meubles… C’est une perte de croissance de près de 4 milliards d’euros », s’alarme M. de Lafond pour qui 2015 risque de ressembler à 2014, avec une érosion des prix qui se poursuit, entre 0 % et 3 % à Paris, Lyon, Toulouse, Nantes ou Strasbourg, 3 % et 5 % à Marseille, Nice, Montpellier.Immobilier : les prix poursuivent leur baisseIsabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Louis Imbert Au moins six condamnations ont été prononcées en France depuis vendredi 9 janvier, au surlendemain de l'attaque contre Charlie Hebdo pour « apologie publique d'actes de terrorisme ». Les peines ont été prononcées en comparution immédiate à Valenciennes, Toulouse, Toulon et Reims (trois condamnations dans cette ville). Elles vont de trois mois à quatre ans de prison ferme.C'est la première fois qu'est ainsi appliquée la loi du 14 novembre 2014 sur « la lutte contre le terrorisme », la deuxième en deux ans après celle de décembre 2012. Cette loi inscrit le délit d'apologie d'un acte de terrorisme (déjà sanctionné par la loi de 1881 sur la liberté de la presse) au code pénal, avec la possibilité de passer en comparution immédiate devant la justice. Les procureurs ont insisté sur la nécessité de montrer la « sévérité » de la République après les attentats des derniers jours. L'accusation a été retenue contre des hommes au casier judiciaire chargé, en sursis ou en récidive.La loi « antiterroriste » de 2014 appliquée pour la première foisJusqu'au mois de novembre, la provocation et l'apologie des actes de terrorisme étaient considérées comme de simples délits de presse, relevant de la loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881 (article 24). La loi de « lutte contre le terrorisme » voulue par le gouvernement Valls a fait passer ce délit au code pénal (article 421-4-5). La loi sur la presse s'applique cependant toujours pour des publications dans des supports de presse traditionnels.Sept ans de prison, 100 000 euros d'amendeAinsi, l'usage de ce chef d'accusation a été grandement facilité. Il a permis ces derniers jours aux tribunaux de prononcer des condamnations rapides, « pour l'exemple », en comparution immédiate (une procédure exclue pour les délits de presse). La plupart des condamnés avaient été placés en détention provisoire, une procédure simplifiée par la loi de novembre 2014, même si la précédente loi « antiterroriste » de décembre 2012 avait prévu de telles mesures en cas d'apologie d'acte de terrorisme. Enfin, la nouvelle loi permet le placement sous contrôle judiciaire et les saisies.La loi sur le terrorisme de 2014 a également alourdi les peines prévues : de cinq ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende au maximum, elles ont été portées à sept ans et 100 000 euros lorsque les faits sont commis sur Internet.Les principales condamnationsQuatre ans ferme à Valenciennes (Nord) La condamnation a été prononcée contre un homme de 34 ans, arrêté en état d'ivresse après un accident de voiture, dans lequel il avait blessé légèrement un père et sa fille de 12 ans, samedi à Haulchin (Nord). Il avait été jugé en comparution immédiate pour conduite sous l'emprise d'un état d'ivresse manifeste, refus de se soumettre aux vérifications en état de récidive, blessures involontaires, et apologie d'actes de terrorisme. C'est ce dernier chef qui explique la sévérité de la sentence, a expliqué le procureur, François Pérain.Aux policiers venus l'arrêter, il avait lancé : « Il devrait y en avoir plus des Kouachi. J'espère que vous serez les prochains (...). Vous êtes du pain béni pour les terroristes », selon le procureur. Selon La Voix du Nord, l'homme était déjà passé en jugement pour quatre outrages à personnes dépositaires de l'autorité publique et trois rébellions. La récidive a été prise en compte par le juge. Outre les quatre ans d'emprisonnement, il a écopé d'une annulation de son permis de conduire pendant deux ans et d'une interdiction de ses droits civils et de famille pendant trois ans.Dix mois ferme à ToulouseLe jeune homme de 21 ans voyageait vendredi dans un tramway sans titre de transport. Il s'en était pris aux contrôleurs en criant : « Les frères Kouachi, c'est que le début, j'aurais dû être avec eux pour tuer plus de monde. » Sa peine de 10 mois, prononcée mardi, a été alourdie de 2 mois par révocation d'un sursis accompagnant une précédente peine. L'homme avait déjà été condamné à trois reprises par la justice et faisait l'objet d'un sursis avec mise à l'épreuve qu'il ne respectait pas, précise La Dépêche. Il a été incarcéré le soir même.Un an ferme à ReimsLe jeune homme de 21 ans, sans emploi, avait été arrêté dimanche matin après un accident de la route sans gravité. Passager, un lendemain de fête, il s'était échauffé contre les policiers, décrit L'Union, jusqu'à lancer: « Je suis bien content que vos collègues se soient fait rafaler à Paris. »Peu après avoir été informé par le magistrat de permanence qu'il serait jugé le lendemain en comparution immédiate pour apologie de faits de terrorisme, il s'était évadé du commissariat. Il sera retrouvé dans les toilettes d'un bar. Sur son casier judiciaire figuraient huit mentions, notamment pour dégradation par incendie et vol aggravé. Il était sorti de prison le 10 novembre. A sa peine d'un an ferme s'ajoutent quatre mois de révocation d'un sursis.Trois mois ferme à ToulonL'homme de 27 ans, habitant de La-Valette-du-Var, avait publié sur sa page Facebook des photos de djihadistes et notamment la phrase « On a bien tapé, mettez la djellaba, on ne va pas se rendre, il y a d'autres frères à Marseille. » Arrêtédans la nuit de vendredi à samedi par des policiers agissant sur dénonciation, il a été condamné lundi par le tribunal correctionnel de Toulon à un an de prison, dont trois mois ferme pour apologie d'un acte terroriste. Le juge n'a pas prononcé de mandat de dépôt et l'homme est ressorti libre, sa peine devant être aménagée.L'apologie du terrorisme pas systématiquement retenueDans la totalité des cas que nous avons pu recenser, les procureurs ont systématiquement insisté sur la nécessité de condamnations sévères, en réaction aux attentats contre Charlie Hebdo, des policiers et un supermarché casher. Mais les juges n'ont pas systématiquement retenu l'accusation.simples « menaces »Ainsi, un Palestinien de 24 ans, jugé lundi à Toulouse, a été condamné à trois mois ferme avec mandat de dépôt pour « violences » volontaires sur fonctionnaire de police et « menaces ». Ce sans domicile fixe avait été arrêté, ivre à la sortie d'une boîte de nuit, dimanche à 7 heures du matin, suite à une dispute. Il était notamment accusé d'avoir crié qu'il voulait « faire le djihad » et tuer les agents « à la kalach ». L'homme avait un casier vierge, était arrêté pour la première fois de sa vie. « Si Dieudonné faisait l'apologie du terrorisme, ce n'est pas le cas de mon client ! Des outrages, une rébellion mais rien d'autre. Si, de la bêtise !» avait su convaincre son avocat, selon La Dépêche.Et avant « Charlie » ?La pénalisation de l'apologie d'un acte de terrorisme a été adoptée, en novembre, en réponse à la hausse de départs de Français pour le djihad en Syrie et en Irak depuis deux ans. Cette loi s'applique pour la première fois ces derniers jours, non comme un outil de répression contre une filière de recrutement djihadiste, mais de façon assez large au lendemain d'une série d'attentats, pour rappel au droit républicain.Le précédent Merah Auparavant, en 2012 le gouvernement Sarkozy – en fin de mandat – avait déjà tenté d'engager cette pénalisation suite à l'affaire Merah. La loi présentée, après le changement de majorité, par Manuel Valls, alors ministre de l'intérieur, n'avait pas retenu cette idée. A l'époque, le ministère expliquait qu'un délit de consultation de sites djihadistes soulevait des problèmes de constitutionnalité et risquait d'« encombrer les services de renseignement ». La surveillance administrative avait été jugée suffisante.Ce délit restait jugé dans les chambres de presse, pour des cas symboliques et néanmoins plus graves. Ainsi, il avait été retenu en mars contre Romain Letellier, modérateur du forum Ansar-alhaqq.net, considéré à l'époque comme le deuxième plus important site de propagande djihadiste francophone (4 000 inscrits, dont 680 actifs).Letellier avait été condamné, à un an de prison ferme, plus deux avec sursis. Il avait publié la traduction en français de deux numéros de la revue en ligne « Inspire », émanation d'Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA, Yemen). Cette revue, qui souhaite notamment inspirer les « loups solitaires » non-affiliés à des cellules djihadistes constituées, encourage les Occidentaux à commettre des attentats dans leur pays d'origine. C'est elle qui avait désigné le directeur de la publication de Charlie Hebdo, Charb, parmi 12 cibles prioritaires en 2013.Louis ImbertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.01.2015 à 16h52 • Mis à jour le13.01.2015 à 17h07 Coups de feu, jets de grenade, tête de porc accrochée aux portes des lieux de prière, vandalisme, insultes… Cinquante-quatre actes islamophobes ont été recensés depuis l'attentat contre Charlie Hebdo, mercredi 7 janvier, selon le président de l'Observatoire contre l'islamophobie du Conseil français du culte musulman (CFCM), Abdallah Zekri, citant des chiffres du ministère de l'intérieur.Lire aussi (édition abonnés) : Augmentation des actes islamophobesCe décompte, qui ne comprend pas Paris et sa petite couronne, se découpe en 21 « actes » (tirs de pistolet à grenaille dans l'Aude, grenades à plâtre au Mans, explosion dans un kebab jouxtant une mosquée dans le Rhône...) et 33 « menaces » (insultes notamment). 10 000 MILITAIRES EN RENFORTDans le cadre du plan Vigipirate, qui reste maintenu à son plus haut niveau en Ile-de-France et en Picardie, les lieux de culte font l'objet d'une protection particulière, comme les sièges des médias, les bâtiments publics et les transports.Mais face à ce que l'Observatoire contre l'islamophobie qualifie de « jamais vu », le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, a indiqué lundi dans la soirée que les renforts militaires annoncés le matin pour les écoles et lieux de culte juifs iront aussi à la protection des lieux de culte musulmans. D'ici à mercredi, 10 000 militaires seront donc déployés, en renfort, pour protéger les édifices.Bernard Cazeneuve a en outre annoncé la nomination d'un préfet, Patrice Latron, qui sera chargé de coordonner la sécurité des sites confessionnels. Ce haut fonctionnaire « sera bien sûr également chargé de surveiller les mosquées », a-t-on précisé dans l'entourage du ministre.QUATRE JUIFS TUÉSCependant, les effectifs sont déployés en fonction des priorités. Et l'urgence actuelle concerne la protection des lieux juifs, a fait valoir le ministère de l'intérieur, justifiant la première annonce, lundi matin, de 4 700 policiers et gendarmes déployés auprès des 717 écoles et lieux de culte juifs de France. Parmi les victimes des attaques, quatre personnes de confession juive ont été tuées dans la prise d'otages menée par Amedy Coulibaly dans le supermarché casher de la porte de Vincennes, vendredi.Lire aussi : Protection renforcée près des écoles et lieux de cultes juifs dès lundiLes écoles juives et lieux de culte israélites font l'objet d'une protection régulière voire permanente en France. Ils ont déjà été pris pour cible lors d'attentats islamistes. En mars 2012, Mohamed Merah avait tué trois enfants et un enseignant dans une école juive de Toulouse. 13.01.2015 à 16h24 • Mis à jour le 13.01.2015 à 16h24Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/01/13/recherche-d-un-financement-mode-d-emploi_4555369_4401467.html"data-title="Recherche d’un financement, mode d’emploi"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/01/13/400x300/4555367_7_2ad8_2015-01-13-beef886-14031-18ipzyi_40ffe899f342681f7583898b07405195.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/01/13/recherche-d-un-financement-mode-d-emploi_4555369_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Pour suivre un mastère spécialisé (MS), il faut débourser plus de 4 000 euros (pour les moins chères des écoles d’ingénieurs) à près de 20 000 euros (pour les écoles de commerce les plus dispendieuses). « Ces écarts de prix ne s’expliquent pas par une différence de qualité d’enseignement. Tous les MS accrédités par la Conférence des grandes écoles (CGE) répondent aux mêmes exigences. Le coût dépend du domaine de formation et du modèle économique de l’école », estime Alain Storck, président de la commission accréditation de la CGE.Pour financer leur mastère spécialisé, les candidats en formation initiale choisissent souvent d’emprunter. La grande majorité des écoles ont conclu des accords avec des banques, permettant à leurs étudiants de bénéficier de taux préférentiels. « Les taux d’intérêt varient entre 0 % et 3 % environ. Les banques savent que nos étudiants rembourseront facilement », indique par exemple Françoise Dobler, responsable de Grenoble école de management (GEM).A Kedge Business School, dont les campus se trouvent à Marseille, Bordeaux et Toulon, les trois quarts des MS sont proposés en contrat de professionnalisation. Cette formule permet d’alterner entre des périodes de cours et de travail en entreprise. Les frais de scolarité sont pris en charge par l’employeur et un organisme paritaire collecteur agréé. Un étudiant de MS de moins de 26 ans touche un salaire mensuel équivalent au minimum à 80 % du smic. Après 26 ans, le seuil minimal est de 85 % du salaire minimum. « Pour des raisons financières, je n’aurais pas pu suivre un MS sans contrat de professionnalisation », témoigne Ophélie Metay, en MS management des vins et spiritueux, à Kedge.Souvent, les écoles proposent de surcroît des bourses, au mérite ou sur des critères sociaux. Des bourses sont aussi accordées par des entreprises dans certains cas. Cédric Hédont en a bénéficié durant son MS entreprendre, qu’il vient de terminer au Celsa, l’école de journalisme rattachée à l’université Paris-Sorbonne. « Il fallait présenter son projet professionnel devant des responsables d’entreprises partenaires. J’ai obtenu un financement de 5 300 euros, sur les 8 000 euros qu’a coûté ma formation au total », calcule cet étudiant récemment diplômé.Des nouveautés dans la formation continueLe mastère spécialisé est une formation dont peuvent bénéficier des salariés. Ce dispositif requiert l’accord de l’employeur et permet d’évoluer dans l’entreprise. Le MS doit être inscrit au répertoire national des certifications professionnelles. Si la formation a lieu durant le temps de travail, le salarié touche son revenu habituel. En dehors, l’employeur doit lui verser la moitié de son salaire.Autre possibilité : le congé individuel de formation (CIF). L’attribution de financements dépend du Fonds de gestion des congés de formation (Fongecif) et varie selon les régions. Cet organisme cible surtout les salariés peu qualifiés. Les demandes de CIF pour les mastères ne sont donc guère prioritaires. Mais, dans le cas où la formation est effectuée hors du temps de travail, le Fongecif prend en charge une partie du coût de la formation, sans le salaire.Depuis le 1er janvier, le compte personnel de formation (CPF) remplace le droit individuel à la formation (DIF). Le CPF ne peut être utilisé que pour des formations qualifiantes. Les salariés cumuleront jusqu’à 150 heures de formation en sept ans et demi, ce qui peut permettre de financer une petite partie d’un MS.Au chômage, toute demande de formation doit être validée par un conseiller de Pôle emploi. Il est alors possible de bénéficier de l’Aide au retour à l’emploi formation (AREF) pendant un MS ou de l’Action de formation préalable au recrutement (AFPR). Ce dernier programme permet à un demandeur d’emploi de suivre une formation correspondant à une offre.« La plupart du temps, les étudiants cherchent à combiner plusieurs modes de financemet », constate Christine Neveux, chargée du conseil pour le financement de la formation continue à l’EM Lyon. Il faut donc se préparer à entamer plusieurs démarches parallèles pour avoir des chances de financer son mastère. Salon des masters & mastères spécialisés (SAMS) du Monde, samedi 17 janvier 2015 à Paris. Plus de 3 000 programmes présentés par les grandes écoles de commerce et d'ingénieurs, des universités et des IAE, et des conférences animées par nos journalistes. Infos et inscription gratuite sur http://www.salondesmasters.comSophie Guignon width="314" height="157" alt="Céline Lazorthes, fondatrice de Leetchi.com." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/01/13/314x157/4555487_3_150a_celine-lazorthes-fondatrice-de-leetchi-com_77f6fbb6791535ffbddcc2401111dc1b.jpg" Du mastère à la start-up prospère Si Paris-Dauphine est à la pointe des diplômes professionnalisants, nombre d’universités accusent un retard dans ce domaine, explique son président, Laurent Batsch. width="314" height="157" alt="" src="http://s2.lemde.fr/image/2015/01/13/314x157/4555479_3_1852_2015-01-12-14b4b3e-14051-4m9hwk_1b33cd722b6317fc11308cb4c29917af.jpg" Les universités misent sur leurs formations spécialisées Douze mastères spécialisés sont liés à l’entrepreneuriat. Une formation conçue pour les futurs créateurs d’entreprise, les repreneurs ou encore les gestionnaires. width="314" height="157" alt="" src="http://s2.lemde.fr/image/2015/01/13/314x157/4555440_3_de03_2015-01-12-8157d48-14032-1gqgf80_92f20f9bb6eb42a47f03c192f6ed66d1.jpg" L’alternance, un choix judicieux 13.01.2015 à 16h08 • Mis à jour le13.01.2015 à 18h28 Une rare unanimité a gagné l'Assemblée nationale, mardi 13 janvier, lors de la traditionnelle séance de questions au gouvernement, transformée en hommage aux victimes des attentats de Charlie Hebdo, de Montrouge et du supermarché casher de la porte de Vincennes.Minute de silence et MarseillaiseQuelques secondes après la fin de la minute de silence décrétée par Claude Bartolone, le président de l'Assemblée, les députés ont entonné ensemble La Marseillaise.Ont défilé ensuite à la tribune les représentants de chaque groupe politique, qui ont à tour de rôle dénoncé les actions terroristes qui ont endeuillé la France et appelé, à leur manière, à réagir pour ne plus que cela se produise.Manuel Valls, ovationné par les députés, a ensuite pris la parole. Il a salué la mémoire des victimes et la grande solidarité du peuple français et des gouvernements étrangers : « Les soutiens, la solidarité venus du monde entier ne s'y sont pas trompés : c'est bien l'esprit de la France, sa lumière, son message universel, que l'on a voulu abattre. Mais la France est debout. » Il a salué « la magnifique réponse, le magnifique message » envoyé par les députés qui ont chanté La Marseillaise.« La France est en guerre contre le terrorisme »Il a également reconnu « le grand message de responsabilité » adressé par les Français au gouvernement et aux parlementaires. Il a salué aussi le travail des policiers et gendarmes, chaleureusement et longuement applaudis – toujours debout – par les députés. Le ministre de l'intérieur a lui aussi été nommément remercié, et très applaudi par l'Assemblée. La garde des sceaux, Christiane Taubira, a elle aussi été citée par Manuel Valls mais beaucoup moins applaudie dans l'hémicycle.Le premier ministre a rappelé les moyens déployés dans la foulée des attentats, puis enchaîné : « Oui, la France est en guerre contre le terrorisme, le djihadisme et l'islamisme radical. La France n'est pas en guerre contre l'islam et les musulmans, a-t-il martelé, la France protégera tous ses concitoyens avec détermination et sang-froid. »Des « mesures exceptionnelles » mais pas de « mesure d'exception »« A une situation exceptionnelle doivent répondre des mesures exceptionnelles. Mais je le dis avec la même force : jamais des mesures d'exception qui dérogeraient au principe du droit et des valeurs », a garanti le premier ministre, avant d'énoncer ses propositions.« Nous avons aussi amélioré la coopération entre nos services intérieurs et extérieurs (...) même s'il faut faire davantage nos échanges avec les services étrangers, a-t-il annoncé. « Mais il faut aller plus loin, j'ai demandé au ministre de l'intérieur de m'adresser dans les huit jours des propositions de renforcement, a-t-il déclaré, elles devront concerner Internet et les réseaux sociaux qui sont plus que jamais utilisés pour l'embrigadement, la mise en contact et pour le passage à l'acte habituel. »Des quartiers spécifiques en prison pour « les éléments radicalisés »Christiane Taubira a eu nettement moins de succès, elle a été huée par une partie des députés lorsque Manuel Valls a évoqué avoir demandé « à la garde des sceaux de faire des propositions » de son côté dans les jours à venir. « Les phénomènes de radicalisation se développent en prison, ce n'est pas nouveau », a-t-il poursuivi. Evoquant une mesure expérimentée actuellement à Fleury-Mérogis, Manuel Valls a souhaité que, « avant la fin de l'année (...), la surveillance des détenus considérés comme radicalisés [soit] organisée dans des quartiers spécifiques créés au sein d'établissements pénitentiaires ».Lire (édition abonnés) : Changement de doctrine sur l’islamisme en prison« Progression insupportable » des actes antisémites« Je ne veux plus qu'il y ait des juifs qui puissent avoir peur, je ne veux pas que des musulmans aient honte, la République est fraternelle, généreuse et elle est là pour accueillir chacun », a-t-il martelé dans un hémicyle galvanisé. « L'histoire nous l'a montré, le réveil de l'antisémitisme, c'est le symptôme d'une crise de la démocratie, d'une crise de la république (...). Les actes antisémites connaissent en France une progression insupportable. Il y a les paroles, les insultes, les gestes. Les attaques ignobles, comme à Créteil, il y a quelques semaines, qui (...) n'ont pas soulevé l'indignation qui était attendue par nos compatriotes juifs », a déclaré le premier ministre, interrompu par les applaudissements.« Des actes anti-musulmans, inadmissibles, intolérables » M. Valls a aussitôt enchaîné pour relever que « l'autre urgence, c'est de protéger nos compatriotes musulmans. Ils sont aussi inquiets ». « Des actes anti-musulmans, inadmissibles, intolérables, a-t-il dénoncé, se sont produits ces derniers jours. Là aussi, s'attaquer à une mosquée, à une église, à un lieu de culte, profaner un cimetière, c'est une offense à nos valeurs. » « L'islam est la deuxième religion de France. Elle a toute sa place en France », a-t-il souligné.« La France est une liberté farouche », a-t-il poursuivi, « rester fidèle à l'esprit du 11 janvier, c'est être habité par ces valeurs, apporter des réponses aux questions des Français, comprendre que le monde a changé, qu'il y aura un avant et un après ».  « Il y a quelque chose qui nous a tous renforcés après ces événements et les marches de cette fin de semaine, nous le sentons tous, a-t-il conclu, c'est la fierté d'être français, ne l'oublions jamais. » L'intervention du premier ministre s'est terminée dans un tonnerre d'applaudissements. 13.01.2015 à 15h22 • Mis à jour le 13.01.2015 à 17h41Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/01/13/masteres-ou-masters-specialisez-vous_4555300_4401467.html"data-title="Mastères ou masters, spécialisez-vous !"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/01/13/400x300/4555299_7_4f6a_2015-01-12-2fbc557-14044-12gvrgk_be8f05c463a8498698fc27d9344df30c.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/01/13/masteres-ou-masters-specialisez-vous_4555300_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Attention ! Ne pas confondre master et mastère, le second n’étant pas la simple traduction ou adaptation d’un concept anglo-saxon. On peut facilement se perdre dans des dénominations voisines qui désignent néanmoins des diplômes bien différents. Clarifions d’emblée.De niveau bac +5, le master, né en 2002 de la réforme dite LMD (licence, master, doctorat) engagée au niveau européen, est délivré par les universités, en deux ans (master 1, master 2). Ce diplôme national habilité par le ministère de l’enseignement supérieur peut être professionnel (ex-DESS) ou de recherche (ex-DEA).Le mastère spécialisé (MS), lui, est une originalité franco-française, un label créé en 1985 par la Conférence des grandes écoles (CGE) et habilité par elle. Il recrute des étudiants à bac +5 ou des cadres de niveau bac +4 avec expérience professionnelle. Il correspond à une spécialisation (ou une double culture) acquise en un an ou en quinze mois, dans des domaines souvent porteurs, susceptibles de mieux correspondre aux besoins évolutifs des entreprises.Un autre label : le master of scienceTroublant le néophyte, la CGE, qui regroupe principalement des écoles de commerce, de management et d’ingénieurs, a déposé un autre label : le mastère en science, souvent dénommé master of science (MSc), formation dispensée souvent en anglais et axée sur l’international.En trente années d’existence, les mastères spécialisés se sont multipliés et diversifiés, touchant des domaines comme la cybersécurité, le management dans le domaine du vin, l’e-santé ou la gestion des organisations sportives. Ils sont aujourd’hui au nombre de 405, selon la CGE, et quelque 16 000 étudiants ou cadres y sont inscrits.Et à leur tour, les masters délivrés par les universités se sont spécialisés. Leur grand atout étant leur quasi-gratuité : moins de 300 euros de frais d’inscription. Les mastères spécialisés, eux, coûtent chers : de 3 000 euros par année pour la moins dispendieuse des écoles d’ingénieurs à 20 000 euros pour les plus onéreuses des écoles de commerce. Diverses formules ont cependant été imaginées pour que les étudiants en mastères financent cette formation en partie ou en totalité. Par l’alternance (possible aussi pour les masters de l’université) proposée par un contrat de professionnalisation ou d’apprentissage. Par des prêts à taux réduits, des bourses – soit au mérite, soit sur des critères sociaux. Enfin, la formation continue offre différents mécanismes aux cadres qui reprennent leurs études, à de contraignantes conditions.Pourquoi entreprendre un master ou un mastère spécialisé ? Du tour d’horizon que nous proposons dans ce dossier spécial et des témoignages que nous avons recueillis, il ressort que l’un ou l’autre peut augmenter considérablement ses chances de trouver un emploi de haut niveau ou de créer son entreprise avec de meilleures chances de succès. A condition d’avoir bien réfléchi à son projet, évalué ses besoins en compétences en fonction du marché du travail et comparé attentivement le contenu des programmes.A lire : notre dossier spécial de 16 pages à paraître dans « Le Monde » daté du jeudi 15 janvier, et à retrouver sur notre site web lemonde.fr/campus/etudes-superieures/.Salon des masters & mastères spécialisés (SAMS) du Monde, samedi 17 janvier 2015 à Paris. Plus de 3 000 programmes présentés par les grandes écoles de commerce et d'ingénieurs, des universités et des IAE, et des conférences animées par nos journalistes. Infos et inscription gratuite sur http://www.salondesmasters.comMartine Jacot width="314" height="157" alt="Céline Lazorthes, fondatrice de Leetchi.com." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/01/13/314x157/4555487_3_150a_celine-lazorthes-fondatrice-de-leetchi-com_77f6fbb6791535ffbddcc2401111dc1b.jpg" Du mastère à la start-up prospère Si Paris-Dauphine est à la pointe des diplômes professionnalisants, nombre d’universités accusent un retard dans ce domaine, explique son président, Laurent Batsch. width="314" height="157" alt="" src="http://s2.lemde.fr/image/2015/01/13/314x157/4555479_3_1852_2015-01-12-14b4b3e-14051-4m9hwk_1b33cd722b6317fc11308cb4c29917af.jpg" Les universités misent sur leurs formations spécialisées Douze mastères spécialisés sont liés à l’entrepreneuriat. Une formation conçue pour les futurs créateurs d’entreprise, les repreneurs ou encore les gestionnaires. width="314" height="157" alt="" src="http://s2.lemde.fr/image/2015/01/13/314x157/4555440_3_de03_2015-01-12-8157d48-14032-1gqgf80_92f20f9bb6eb42a47f03c192f6ed66d1.jpg" L’alternance, un choix judicieux 23.01.2015 à 17h23 • Mis à jour le23.01.2015 à 17h29 Amedy Coulibaly a été enterré vendredi 23 janvier en début de matinée à Thiais, dans le Val-de-Marne. La dépouille de l'assassin de la policière de Montrouge et de quatre Français juifs dans le supermarché Hyper Cacher à Paris « a quitté l'institut médico-légal de Paris en tout début de matinée », a indiqué une source policière.Une autre source a précisé qu'il avait été inhumé vers 6 heures du matin, dans le carré musulman du cimetière de Thiais. Sa tombe est anonyme, comme celles des frères Kouachi, les auteurs de l'attaque contre Charlie Hebdo.Quelques membres de la famille d'Amedy Coulibaly, seul garçon d'une fratrie de dix enfants, étaient présents, a indiqué une source policière.Un important dispositif policier avait été mis en place pendant l'inhumation, a ajouté cette source.Lire aussi notre synthèse : Les dates-clés de la radicalisation d'Amedy CoulibalyENTERREMENT REFUSÉ AU MALILe service des cimetières de la Ville de Paris, dont dépend le cimetière de Thiais, a confirmé avoir été « saisi jeudi après-midi d'une demande de concession et d'inhumation pour Amedy Coulibaly, par la famille du défunt ». La ville explique avoir accepté cette demande, conformément à la loi, selon laquelle « la sépulture dans un cimetière d'une commune est due aux personnes décédées sur son territoire, quel que soit leur domicile ». Le Mali avait refusé mardi soir au dernier moment d'accueillir sa dépouille, sans donner d'explication à son refus.Chérif et Saïd Kouachi, responsables de l'attaque meurtrière contre Charlie Hebdo, ont été inhumés le week-end dernier là où ils résidaient. Les municipalités de Gennevilliers et de Reims avaient exigé l'anonymat pour éviter que leurs tombes ne deviennent un « lieu de pèlerinage ».Lire aussi : Amedy Coulibaly, de l'espoir de la réinsertion au terrorisme sectaire Anna Villechenon « Ils ont crié “Allah Akbar” pendant deux jours. On a aussi eu des menaces : “Si ça t'a pas suffi, à la sortie, on va faire comme les frères Kouachi”. » Du 7 au 9 janvier, la maison centrale hypersécurisée de Condé-sur-Sarthe (Orne) a vécu au rythme des cris de gloire de certains prisonniers, exaltés par les attaques terroristes en région parisienne, qu'ils suivaient en direct à la télévision et à la radio.Mais pour Emmanuel Guimaraes, surveillant pénitentiaire (FO) depuis deux ans dans cet établissement, « le rejet de l'autorité et des valeurs de la République » par des détenus qui se disent musulmans est loin d'être nouveau. Ce type d'incident a souvent lieu en fonction de l'actualité. La dernière fois, c'était lors du regain de tension dans le conflit israélo-palestinien, à la mi-2014, explique-t-il d'une voie posée.Le reste du temps, ce sont des tensions devenues banales entre détenus, pour la plupart dans les lieux de vie collectifs. De Fleury-Mérogis, dans l'Essonne, à Ensisheim, en Alsace, les surveillants énumèrent les mêmes anecdotes. Les brimades infligées à ceux qui fument ou qui écoutent de la musique, des appels à la prière, de vives incitations à lire le Coran, le prosélytisme auprès des détenus les plus isolés. Et le personnel a peu de marge de manœuvre pour agir face à ces comportements inadaptés — qu'il a appris à repérer en formation —, si ce n'est les signaler au bureau du renseignement pénitentiaire. Chargé de détecter les signes de repli identitaire, ce bureau est actuellement composé d'une trentaine de personnes — trop peu, selon plusieurs responsables syndicaux du personnel pénitentiaire. Mercredi, le premier ministre, Manuel Valls, a annoncé le renforcement de ses effectifs, parmi la série de mesures prises pour lutter contre le terrorisme.A force de voir conversions et radicalisations en milieu carcéral, Emmanuel Guimaraes parle de l'islam en détention comme d'une « sorte de mode ». « Certains nous disent “Allah va te punir” alors qu'ils ne sont pas musulmans. Quelques-uns sont juste en colère, d'autres veulent avoir des avantages, comme pour le ramadan par exemple », poursuit-il. Si environ un détenu sur quatre observe le jeûne traditionnel dans les prisons françaises, nombre d'entre eux le font pour bénéficier du dîner plus copieux. « Mais la plupart se convertissent pour avoir la paix », lâche le surveillant sur un ton d'évidence.Lire aussi : Pour le personnel pénitentiaire, regrouper les détenus radicalisés « n'est pas la solution »LE « DANGER » DES « IMAMS AUTOPROCLAMÉS » Libéré il y a un an, Franck Steiger a passé au total six années en détention, dans huit prisons différentes. Sans confession religieuse, il dit avoir vécu ses années d'incarcération en tant que « minorité ». « Les musulmans ont le monopole. Alors, pour ne pas avoir de problèmes et être protégés, beaucoup se convertissent, pour faire partie de la bande », assène-t-il. Il a aussi été « approché » mais s'est dirigé vers d'autres groupes. Selon lui, les conditions de détention sont déterminantes dans ce processus. « Le manque de respect, les violences, les mesures de rétorsion, tout ça, ça provoque la haine » et l'envie de se tourner vers la religion, dit-il, en colère.« On voit des détenus changer, se raser la tête, se laisser pousser la barbe, changer de fréquentations, raconte Richard Payet, surveillant (FO) à la maison centrale d'Ensisheim. Ils se créent une nouvelle famille. » La religion devient alors pour beaucoup le moyen de se recentrer dans un univers carcéral où les détenus n'ont pas ou peu de repères. « Ils sont dans un état de faiblesse et de précarité, ont besoin d'écoute et d'encadrement pour ne pas dériver », prévient Missoum Chaoui, aumônier pénitentiaire en Ile-de-France.Pour lui comme pour les surveillants, le « danger », c'est l'absence ou le manque de référent musulman dans un établissement, qui laisse le champ libre aux « imams autoproclamés ». Alors, plus personne n'est là pour « éviter la contamination » d'idées qui n'ont rien à voir avec ce culte auprès de « jeunes perdus en quête d'identité », insiste M. Chaoui. S'il reconnaît que les valeurs républicaines sont de plus en plus prises pour cibles par des détenus se revendiquant de l'islam, il regrette cependant « une exagération médiatique ». « Certains relèvent plus de la psychiatrie que de l'islamisme. Les radicaux sont très peu » et ne représentent pas les musulmans de France. Selon le ministère de la justice, ils sont cent cinquante-deux à être actuellement écroués, pour la plupart en Ile-de-France. « CONTRE-DISCOURS »En quatre ans d'exercice, Abdelhafid Laribi, aumônier permanent à la maison d'arrêt de Nanterre (Hauts-de-Seine), dit n'avoir été confronté qu'à un seul d'entre eux. « C'était un converti qui n'avait aucune notion de base de l'islam. J'ai essayé de discuter avec lui, il n'a rien voulu entendre. Il n'est jamais revenu. Dans ces cas-là, on ne peut rien faire, on peut seulement éviter que d'autres tombent dans ce radicalisme », soupire-t-il, assis dans la bibliothèque de la Grande Mosquée de Paris. Quant à ceux qui pourraient « basculer », « il s'agit de démêler le vrai du faux, de semer le doute dans les esprits, d'évoquer d'autres points de vue, avec patience et pédagogie, pour les convaincre », explique-t-il l'air grave.Cette capacité, il l'a acquise à l'institut de théologie El Ghazali, de la Grande mosquée de Paris. Des aumôniers y sont formés en deux ans et apprennent notamment ce qu'ils nomment « le contre-discours », ou savoir comment répondre point par point, versets du Coran à l'appui, aux incertitudes, aux arguments complotistes ou radicaux. Un rôle essentiel selon eux, qui regrettent à l'unisson de ne pas être plus nombreux.En janvier, les aumôniers pénitentiaires musulmans étaient cent quatre-vingt-deux, contre six cent quatre-vingt-un pour le culte catholique et soixante et onze pour le culte israélite. Leur présence a été renforcée en 2013 et en 2014, « afin d'apaiser la détention et de diffuser un Islam éclairé », indique le ministère de la justice. Et soixante aumôniers seront recrutés au cours des trois prochaines années.« SI LA SITUATION NE CHANGE PAS, ELLE VA EMPIRER »De leurs discours ressort surtout un manque de reconnaissance : les faibles allocations qui sont souvent un simple défraiement, l'absence de statut, de retraite, de sécurité sociale. « Il y a un manque de volonté politique, alors que nous sommes là pour préserver du radicalisme, s'insurge M. Laribi. Si la situation ne change pas, elle va empirer. » Mercredi, Manuel Valls a également annoncé le doublement des moyens de l'aumônerie musulmane. En attendant, des donateurs complètent tant bien que mal, pour financer l'achat de tapis de prière ou l'impression de brochures religieuses pour les détenus.Dépassés face à l'ampleur de la tâche, certains aumôniers sont prêts à abandonner. « Je suis découragé », souffle l'un d'entre eux, permanent d'une grande prison de la région parisienne, qui souhaite garder l'anonymat. Comme la plupart de ses confrères, il ne peut accueillir tout le monde au prêche du vendredi. Après avoir fait une demande pour pratiquer leur culte, seules quatre-vingt-dix personnes sont autorisées à entrer dans la salle, pour des questions de sécurité. Sur la liste d'attente, « ils sont environ sept cents. On est obligés de faire un choix », explique-t-il, dépité.Les autres sont obligés de prier dans leur cellule. « Il n'y a pas forcément la place, et ils peuvent être dérangés pendant leur prière par un codétenu ou un surveillant. Il est clair que les musulmans ont plus de difficultés à exercer leur culte en prison que les détenus des autres grandes confessions, dénonce Sarah Dindo, responsable des publications à l'Observatoire internationale des prisons. Tout cela crée chez eux un sentiment d'injustice, de mépris face à leur religion. » Anna VillechenonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Anna Villechenon Quinze jours après les attaques meurtrières en région parisienne, les annonces du gouvernement dans la lutte contre le terrorisme se sont multipliées. Parmi elles, le regroupement des détenus radicalisés. Ce dispositif, qui va être étendu à cinq autres quartiers au sein d'établissements pénitentiaires, est déjà à l'œuvre à la maison d'arrêt de Fresnes (Val-de-Marne).Depuis novembre, vingt-trois détenus ayant commis des actes en lien avec le terrorisme y sont regroupés dans une division dédiée. Afin d'éviter tout prosélytisme auprès des autres détenus, leurs fenêtres ne donnent pas sur l'extérieur, ils effectuent leurs activités et promenades entre eux et sont « extrêmement surveillés », précise l'administration pénitentiaire.Selon la ministre de la justice, Christiane Taubira, cette expérimentation « permet de suivre et de gérer plus efficacement les personnes qui se radicalisent et de protéger les autres personnes détenues ». Un argument qui ne convainc pas l'Observatoire internationale des prisons. « Perplexe », Sarah Dindo, responsable des publications, estime que cette décision d'étendre ce dispositif est « trop rapide ». « Il faut prendre le temps d'évaluer l'expérimentation de Fresnes. Le risque de regrouper les radicaux au même endroit est qu'ils se radicalisent encore davantage et préparent ensemble ce qu'ils vont pouvoir faire à leur sortie », explique-t-elle.« CELA LEUR DONNE DE L'IMPORTANCE »Selon elle, ce dispositif peut même engendrer du prosélytisme, indirectement : « Les isoler les victimise aux yeux des autres détenus et facilite le processus d'identification », regrette-t-elle. « Cela leur donne de l'importance », abonde Richard Payet, surveillant FO à la maison centrale d'Ensisheim (Haut-Rhin), pour qui ce regroupement n'est « pas la solution, surtout dans des établissements qui ne sont pas adaptés ». « Il faut que ce genre de dispositif soit mis en place dans des établissements récents et très sécurisés », argumente-t-il.Même son de cloche du côté du syndicat national des directeurs pénitentiaires. Dans un communiqué publié mardi 20 janvier, ils dénoncent eux aussi le risque d'« une certaine émulation des radicaux entre eux, sans éviter par ailleurs que d'autres détenus cherchent à les rejoindre dans ce quartier dédié ». Sans compter les objets qui circulent. « Portables, CD, clés US », qui peuvent contenir du contenu prosélyte, sont sans cesse introduits dans les établissements pénitenciers, souligne un responsable syndical du pénitentiaire, qui préfère conserver l'anonymat. « On n'est pas assez pour tout voir. Vous savez, les prisons maintenant… »Lire aussi l'enquête :Surveillants et aumôniers musulmans démunis face à la radicalisation en prisonAnna VillechenonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Maryline Baumard Fallait-il parler d’apartheid pour décrire la France comme l’a fait le premier ministre, Manuel Valls, le 20 janvier ? Directeur de recherche à l’Institut national d’études démographiques (INED), le sociodémographe Patrick Simon propose un état des lieux du modèle d’intégration à la française. Fin février, il publiera un travail approfondi dans Les Cahiers français. Il en livre une analyse en avant-première pour Le Monde.Le premier ministre a utilisé le terme d’« apartheid ». L’usage de ce mot très fort vous semble-t-il justifié dans la France de 2015 ?Il serait intéressant de savoir exactement ce que Manuel Valls met derrière ce mot. Le terme d’apartheid renvoie tout d’abord à un système de séparation ethnoracial, religieux, voire social ou sexué, institutionnalisé. Dans son acception plus imagée, l’apartheid renvoie au « ghetto », à la ségrégation résidentielle.A-t-il voulu dénoncer le fait que certains quartiers n’ont pas de mixité ethnique ou sociale et qu’il n’y aurait plus de contacts entre leurs habitants et le reste de la société ? Ou voulait-il alerter sur le fait que nos institutions telles qu’elles fonctionnent aujourd’hui contribuent à une division ethnoraciale de la société ?Est-ce que vos travaux montrent que la société française relègue au lieu d’intégrer ?Oui, les institutions et les politiques ont une responsabilité dans les discriminations et la ségrégation qui marquent le déficit d’intégration de certains groupes ethniques.Comment définissez-vous l’intégration ?C’est un processus qui peut être approché du point de vue de la société – les groupes sociaux occupent une place qui contribue à la cohésion de l’ensemble, ou du point de vue des groupes et des individus qui seront « intégrés » s’ils se fondent dans le corps social. Dans cette seconde approche, qui est celle des institutions, un groupe minoritaire s’intègre lorsque sa distance par rapport à la « norme majoritaire » diminue. Pour les immigrés, cela se mesure par l’usage de la langue, les pratiques culturelles, l’accès à l’emploi, la ségrégation résidentielle, les mariages mixtes et la participation à la vie sociale ou politique.Nous abordons ces indicateurs comme des ressources pour participer à la société, mais ils sont délicats à interpréter. Ainsi, l’accès à l’emploi ou la ségrégation résidentielle s’analysent plutôt en termes de discriminations, c’est-à-dire de traitements défavorables et d’inégalités sur les marchés.Quel état des lieux faites-vous de l’intégration des minorités en France ?L’enquête « Trajectoires et origines » de l'INED et de l’Insee permet de faire le point, puisqu’elle balaie tous les thèmes que je viens de citer. On y observe des résultats différents d’un indicateur à l’autre.Ainsi, 19 % des immigrés et 14 % de leurs enfants vivent aujourd’hui dans des zones urbaines sensibles (ZUS) où ne résident que 6 % de la population. Ce qui signifie que même si elle diminue d’une génération à la suivante, la ségrégation spatiale reste très active. Elle est beaucoup plus forte pour les personnes originaires du Maghreb et d’Afrique subsaharienne : 28 % des immigrés algériens et 25 % de leurs descendants vivent dans un quartier en ZUS.Les parcours scolaires sont relativement contrastés. Même si, à milieu social égal, les enfants d’immigrés s’en sortent mieux que ceux de la population majoritaire, les sorties sans diplôme et l’orientation vers des filières peu valorisées sont trop fréquentes. Les discriminations sur le marché du travail s’ajoutent aux qualifications moins recherchées pour aboutir à un accès à l’emploi nettement plus difficile : le taux de chômage des jeunes d’origine maghrébine, africaine ou turque est le double de celui que connaissent les jeunes du groupe majoritaire.Enfin, la formation du couple, qui est un indicateur du degré d’ouverture de la structure sociale, montre que les échanges sont nombreux : 40 % à 80 % des immigrés arrivés jeunes ou de leurs descendants vivent en couple avec un partenaire issu du groupe majoritaire.Pour le logement comme pour l’emploi, nous avons donc bien une logique d’apartheid ?C’est plus subtil que l’apartheid, qui est une politique planifiée. Le système produit des discriminations et des ségrégations en se pensant égalitaire. Or ni les revenus, ni la situation familiale, ni le niveau d’éducation ne suffisent à expliquer les écarts observés… Le fait d’appartenir à une minorité visible est une pénalité réelle et notre modèle, qui reste assimilationniste, en est responsable.En France les politiques sociales sont aveugles aux origines, mais les acteurs des politiques ne le sont pas. On peut même dire que la question des minorités racialisées est omniprésente dans les politiques de l’habitat, à l’école, sur le marché de l’emploi, dans les services publics. Mais comme la République est supposée ignorer les différences culturelles, la prise en compte des origines s’effectue dans la zone grise des politiques et sans contrôle.Regardez le fonctionnement de l’institution scolaire. Elle est traversée par de fortes inégalités, qui s’aggravent ces dernières années, et le rapport des familles immigrées à l’école, les positions spécifiques des enfants d’immigrés dans la transmission du savoir ou les orientations au faciès ne font que très peu l’objet de réflexions dans l’institution. Les dispositifs ne concernent que l’accueil des enfants non francophones, c’est court comme approche. En définitive, cette avancée en aveugle empêche de déconstruire les mécanismes producteurs d’inégalités et d’offrir le nécessaire à ceux qui ont des besoins spécifiques !Cela renvoie au problème français du refus des statistiques ethniques…Le refus des statistiques ethniques n’est qu’une manifestation de cette volonté plus générale de ne pas voir les différences, de ne pas les prendre en compte. Cela empêche évidemment de mener des politiques efficaces d’intégration et de lutte contre les discriminations.Quelles sont les politiques spécifiquement intégratives que mène la France ?Je vois deux dispositifs dédiés concrets, et deux seulement : la signature du contrat d’accueil et d’intégration, et la formation linguistique qui est offerte.Quel jugement portez-vous sur notre modèle d’intégration ?Nous avons une intégration segmentée. En matière d’école et d’emploi, de mobilité dans la hiérarchie sociale, le chemin sera encore long pour les descendants d’immigrés du Maghreb et d’Afrique subsaharienne. En revanche, nous observons que les immigrés installés en France ont un réseau relationnel plus ouvert qu’on ne le pense. Lorsqu’on les interroge sur les amis fréquentés dans les quinze derniers jours, 50 % des immigrés et 60 % de leurs descendants ont passé du temps avec des amis d’une origine autre que la leur. C’est la preuve de l’absence d’un repli communautaire.Aux Etats-Unis, on observe au contraire une moins grande porosité des frontières raciales. En réservant des places dans les universités, la politique d’« affirmative action » a permis que s’ouvrent un peu les élites et que se forme une classe moyenne afro-américaine ou hispanique, mais à la base, les relations sociales et les quartiers restent divisés selon une ligne ethnoraciale. Ils ont une intégration par le haut que nous n’avons pas car nous sommes dans une société de la reproduction. Et comme les immigrés sont entrés dans le système en ayant peu, leurs enfants ont un peu plus, mais pas beaucoup…«  Notre école ne tient pas ses promesses à l’égard des jeunes des milieux populaires » Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter François Béguin Une « nouvelle étape » dans la « recomposition » du réseau des maternités en France est « inévitable et nécessaire », juge la Cour des comptes dans un rapport publié vendredi 23 janvier. Elle appelle ainsi à la fermeture « sans délai » des établissements de petite taille « en cas d’absence de mise en conformité immédiate ». « Les très petites maternités fonctionnent dans des conditions de sécurité souvent insuffisamment vérifiées », fait-elle valoir, allant jusqu’à évoquer « des problèmes de sécurité parfois aigus ».La Cour prend l’exemple d’Ussel (Corrèze) et de Die (Drôme), deux des 13 maternités autorisées à fonctionner sous le seuil dérogatoire des 300 accouchements par an. Dans ces deux établissements, dont l’isolement géographique a été reconnu, « la non-conformité a été relevée à plusieurs reprises sans que l’activité ait été interrompue » et des risques sont « avérés en matière de sécurité ». A Die, un rapport avait notamment conclu en 2010 à « un nombre insuffisant de praticiens pour assurer les astreintes : aucune présence pédiatrique ou de sage-femme n’était garantie 24 heures sur 24 ».La Cour dénombre également 35 maternités de petite taille – qui effectuent entre 300 et 500 accouchements par an –, « confrontées à des difficultés sérieuses sur le plan financier et sur le plan des personnels » où « le respect des normes » est « inégalement assuré, en particulier en matière de permanence des soins ».« Sous-occupation importante »Pour les magistrats de la rue Cambon, la « faiblesse » de l’intervention des pouvoirs publics dans cette recomposition « confine à la passivité et revient à attendre des accidents graves pour engager des restructurations ponctuelles ». Le décès accidentel d’une parturiente, le 26 septembre, à la maternité d’Orthez (Pyrénées-Atlantiques), avait précipité la fermeture de l’établissement (344 naissances en 2013) qui était en discussion depuis plusieurs mois.La fermeture de la maternité d’Orthez, une issue « inéluctable »Plusieurs faiblesses sont pointées dans le dispositif actuel, comme les difficultés de recrutement de médecins. Celles-ci « conduisent à mettre en cause la sécurité dans un certain nombre d’établissements, les solutions mises en place étant d’effet limité, voire comportant parfois des risques patents », souligne le rapport, qui relève également que « la mise en conformité des locaux n’est pas encore intégralement réalisée ».Autre constat : la « sous-occupation importante » des établissements, avec un taux moyen d’occupation de 70 %. En 2012, un tiers des maternités ont eu un taux d’occupation inférieur à 60 %. A ce taux d’occupation « médiocre » s’ajoute une durée moyenne de séjour « significativement plus élevée que chez nos principaux voisins » (4,2 jours en France pour un accouchement normal en 2011 contre trois jours en moyenne dans l’OCDE). Conséquence : un « manque persistant d’efficience ».La « précarité financière des maternités » est enfin pointée. « Les structures sont déficitaires de façon presque systématique, en particulier pour le petit nombre d’établissements dont l’activité est quasiment totalement tournée vers la naissance. » Pour les magistrats, il est donc nécessaire de redéfinir leur modèle économique, en réduisant les coûts par la baisse de la durée moyenne de séjour, l’augmentation des taux d’occupation, et « la suppression des lits inutiles et des moyens qui y sont affectés ». Rapport de la Cour des comptes sur les maternitésFrançois BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Bernard (Londres, correspondant) A la place des logos de chaque marque et des habillages graphiques bien connus, tous les paquets de cigarettes vendus au Royaume-Uni pourraient bientôt ne comporter qu’un énorme avertissement de santé, voire une photo choc représentant les ravages du tabac (cancer de la gorge, tumeurs de la bouche ou de la gorge).Après des mois d’atermoiements liés au lobbying des industriels du tabac, le gouvernement de David Cameron a annoncé, mercredi 21 janvier, qu’il déposerait un projet de loi dans ce sens au Parlement, destiné à être approuvé avant les élections législatives du 7 mai. Le royaume serait alors le second pays, après l’Australie, à adopter le paquet de cigarettes « neutre », sur lequel les marques figurent seulement dans une typographie standard. La réforme, destinée à rendre le tabac moins attrayant, est également programmée en France.Mais M. Cameron a décidé d’accélérer ce changement, approuvé par 72 % des électeurs britanniques, afin de ne pas laisser à l’opposition travailliste le monopole du discours sur la prévention en matière de santé. L’avenir du financement du Service national de santé (NHS), universel et gratuit, figure parmi les thèmes centraux de la campagne électorale qui vient de s’ouvrir. Le parti Labour promet d’instaurer lui aussi le paquet indifférencié s’il revient au pouvoir en mai.600 jeunes fumeurs de plus tous les joursEn annonçant le dépôt du projet de loi, la ministre de la santé, Jane Ellison, a assuré que le retrait des marques permettrait de « protéger les enfants des méfaits du tabac ». Quelque 80 000 décès sont attribués chaque année au tabac au Royaume-Uni et on estime à 600 le nombre de jeunes qui commencent chaque jour à fumer.Les industriels du tabac se sont déclarés consternés et ont annoncé qu’ils combattraient en justice la loi sur le « paquet neutre » si elle venait à être adoptée, estimant qu’elle bafoue leurs droits sur la propriété industrielle des marques. « La question de la légalité de la censure des marques par le gouvernement doit être soulevée, a déclaré un porte-parole de Philip Morris. Elle fausse la concurrence dans une économie de marché. » Selon les cigarettiers, les statistiques qui font état d’une diminution de la consommation de tabac en Australie depuis l’adoption du « paquet neutre » (moins 3,4 % en 2013) ne reflètent que la poursuite d’une tendance engagée auparavant. La principale conséquence, selon eux, est l’augmentation de la consommation de cigarettes de contrebande qui, elles, portent bien des marques. Mais l’intensité de l’hostilité des grandes firmes du tabac laisse penser qu’elles craignent que la mesure ait un véritable impact.Le vote attendu à Westminster d’ici à mai sera intéressant à observer, car les députés conservateurs n’auront pas de consigne de leur parti. La tendance « libertarienne » des tories pourrait être tentée de voir dans le « paquet neutre » une entorse aux libertés individuelles et au libre marché. Déjà, Nigel Farage, le chef du parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP, xénophobe et anti-européen) a fait entendre sa différence : « Le paquet “neutre” est une affligeante intrusion dans la liberté de choix des consommateurs et le fonctionnement du marché, a-t-il tweeté jeudi. Ce serait un coup dur pour l’emploi et les recettes fiscales. » Philippe Bernard (Londres, correspondant)Correspondant au Royaume-UniSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Bonnefous (avec AFP et Reuters) « Votre génération doit s'habituer à vivre avec la menace terroriste pendant un certain nombre d'années », a mis en garde Manuel Valls, vendredi 23 janvier, devant des lycéens d'un établissement agricole de Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne). Quant au plan Vigipirate, il « va durer aussi longtemps que nécessaire ». « Je ne veux rien cacher de cette menace, elle existe et les enseignants doivent le savoir », a insisté le premier ministre, accompagné du ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll, et de la ministre de l'éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, lors d'un échange avec des élèves. Applaudi à son arrivée, M. Valls s'est voulu didactique en abordant les thèmes de la laïcité, de la République et de la liberté d'expression. Il a appelé la centaine d'élèves réunis dans l'amphithéâtre du lycée Bougainville « à un sursaut. Soyez davantage fiers d'être français, c'est vous qui représentez la France de demain ».« ON PEUT SE MOQUER DE TOUTES LES RELIGIONS »M. Valls a également mis en garde les lycéens contre les amalgames : « en France, on peut se moquer de toutes les religions, comme le fait Charlie Hebdo. Mais quelqu'un comme Dieudonné ne fait pas de l'humour, il n'exprime pas une opinion. » « L'antisémitisme, l'apologie du terrorisme, le négationnisme, ce ne sont pas des opinions, ce sont des délits. L'école doit vous apprendre à faire ces différences », a-t-il asséné.La région parisienne a été touchée les 7, 8 et 9 janvier par des attentats perpétrés par trois djihadistes français pourtant connus et suivis par le passé par les services de renseignement, les frères Saïd et Chérif Kouachi, et Amedy Coulibaly. « La France a subi un choc terrible, pourquoi nous en sommes arrivés là ? Ce qui s'est passé, il ne faut jamais l'oublier. Je vous demande d'être toujours révoltés face à cela », a exhorté le premier ministre.Depuis, le gouvernement a élevé le niveau du plan antiterroriste Vigipirate et annoncé, entre autres, la création de 1 400 postes dépendant du ministère de l'intérieur (dont 1 100 pour le seul renseignement) et 425 millions de crédits sur trois ans pour les investissements et les équipements.Lire aussi : Manuel Valls annonce la création de 2 680 postes pour lutter contre le terrorismeBastien Bonnefous (avec AFP et Reuters)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 23.01.2015 à 10h13 • Mis à jour le23.01.2015 à 16h42 Cent vingt-huit actes antimusulmans ont été recensés en France entre l'attentat contre Charlie Hebdo et le 20 janvier, soit presque autant en deux semaines que sur toute l'année 2014, a annoncé, vendredi 23 janvier, l'Observatoire national contre l'islamophobie.Ce décompte, communiqué sur la base des plaintes déposées auprès de la police et de la gendarmerie hors Paris et petite couronne, se ventile en 33 actions (contre des mosquées notamment) et 95 menaces (insultes, etc.), selon cette instance dépendant du Conseil français du culte musulman. Pour l'année 2014, 133 actes antimusulmans au total ont été comptabilisés, selon la même source.« SOMMET DANS LA HAINE »Pour l'année 2014, 133 actes antimusulmans au total ont été comptabilisés, contre 226 en 2013, soit une baisse de 41 % sur un an, selon la même source. « Ces chiffres toutefois ne reflètent pas la réalité, car nombreux sont les musulmans qui ne souhaitent pas porter plainte systématiquement lorsqu'ils sont victimes d'actes xénophobes, convaincus qu'il n'y aura aucune suite, ce qui est très souvent hélas la réalité », commente l'Observatoire, qui souligne en outre que les « discriminations » ne sont pas prises en compte dans ce bilan.>> Lire aussi : François Hollande veut rassurer les musulmansDepuis les attentats parisiens des 7 au 9 janvier, perpétrés par des djihadistes français se réclamant de l'islam mais condamnés fermement par les instances musulmanes, « les actes islamophobes ont atteint un sommet dans la haine à l'égard des Français de confession musulmane jamais enregistré, affirme le président de cette organisation, Abdallah Zekri, dans un communiqué. C'est la première fois qu'il a été enregistré des jets de grenade ou des tirs par arme à feu ».« Ces actions à l'encontre d'une partie de la communauté nationale, provoquées par de petits nazillons qui passent leur temps à fleurir les murs de nos mosquées avec des slogans nazis, nous rappellent un triste passé et sont condamnables », ajoute le responsable musulman.Consulter : Le bilan 2013 des actes antimusulmans 23.01.2015 à 08h17 • Mis à jour le23.01.2015 à 12h30 L'essentielLe Conseil constitutionnel a rejeté la demande de l'avocat d'Ahmed Sahnouni qui contestait la déchéance de nationalité de son client.Depuis les attentats en région parisienne, le gouvernement réfléchit à inclure la mesure dans l'éventail des outils de lutte contre le terrorisme.  L'avis était très attendu. Le Conseil constitutionnel a validé, vendredi 23 janvier, la déchéance de la nationalité française du Franco-Marocain Ahmed Sahnouni. Le Conseil avait été saisi le 31 octobre 2014 par le Conseil d’Etat, qui lui avait transmis une question prioritaire de constitutionnalité (QPC).Ahmed Sahnouni, né à Casablanca en 1970 et naturalisé français en février 2003, s'est vu retirer la nationalité française le 28 mai par un décret signé par Manuel Valls et le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve. Il avait été condamné en mars 2013 à sept ans de prison pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». Il est libérable à la fin de 2015.Un Français ne peut être déchu de sa nationalité – les traités internationaux interdisant la création d’apatrides –, mais l’article 25 du code civil permet de déchoir de sa nationalité un binational condamné pour atteintes aux intérêts fondamentaux de la nation ou terrorisme. La déchéance ne peut être prononcée que dans un délai de dix ans à compter des faits, et dix ans après l’acquisition de la nationalité française – quinze ans pour terrorisme. La déchéance de nationalité a été utilisée huit fois depuis 1973.La décision du Conseil, dans un climat qui n’incite guère à renforcer les droits de la défense pour les personnes condamnées pour terrorisme, n’est pas une surprise. La haute juridiction avait déjà statué sur un point semblable en 1996, et considéré que la différence de traitement des personnes nées françaises ou ayant acquis la nationalité ne violait pas le principe d’égalité. Il avait seulement réservé le délai de quinze ans aux seuls faits qualifiés de terrorisme.Lire aussi : Les contradictions de Manuel Valls sur la déchéance de nationalitéUN OUTIL DE LUTTE CONTRE LE TERRORISMELe premier ministre, Manuel Valls, n'exclut pas de faire de cette mesure un outil de la lutte contre le terrorisme. « Une question légitime se pose sur les conséquences auxquelles on s'expose quand on décide de s'en prendre à la nation à laquelle on appartient, soit parce qu'on y est né, soit parce qu'elle vous a accueilli », a-t-il expliqué.Pour les djihadistes étrangers, M. Valls a précisé que vingt-huit expulsions administratives avaient eu lieu ces trois dernières années. Pour les djihadistes français, il a annoncé « une réflexion transpartisane sur la réactivation de la peine d'“indignité nationale” ». Et, pour les binationaux, il a rappelé que le Conseil constitutionnel se prononcerait vendredi sur la « décision individuelle prise en 2014 » par le gouvernement.Lire aussi notre décryptage : Non, on ne peut pas déchoir de sa nationalité « toute personne qui part faire le djihad »« DES FRANÇAIS PLUS FRANÇAIS QUE D'AUTRES ? »Devant le Conseil, présidé par l'ancien premier ministre Lionel Jospin, son avocat Nurettin Meseci a plaidé le 13 janvier la rupture d'égalité entre Français de naissance et Français naturalisés introduite, selon lui, par ce texte. « Existe-t-il des Français plus français que d'autres ? », a lancé l'avocat. « Si le législateur imagine que la lutte contre le terrorisme passe par la déchéance de la nationalité, il se trompe, c'est un mauvais chiffon agité devant l'opinion publique », a-t-il aussi estimé.L'avocat a également dénoncé la disproportionnalité d'un texte qui a fait passer en 2006 de dix à quinze ans la période pendant lesquelles peut être prononcée une déchéance de nationalité, après son acquisition et après la commission des faits terroristes pour lesquels l'individu est condamné. Il a enfin critiqué « un détournement de procédure » visant, selon lui, « à expulser son client vers le Maroc, où il risque d'être condamné à vingt ans de prison » pour les mêmes faits.Intervenant ensuite pour l'association « SOS-Sans-papiers », Me Henri Braun a estimé que la déchéance de la nationalité méconnaissait le respect au droit à la vie privée car il s'accompagnait souvent d'une expulsion qui séparait les familles. Il a également considéré que le texte constituait « une atteinte injustifiée aux situations légalement acquises ».Lire : Déchéance de nationalité : une impossibilité juridique ?LE GOUVERNEMENT POUR LE REJET DE CETTE QPCLe représentant du gouvernement, Xavier Pottier, a estimé que les deux premiers griefs évoqués étaient « infondés », et les deux autres, « inopérants ». Il a réclamé en conséquence le rejet de la QPC.Le Conseil constitutionnel a déjà jugé le grief de l'inégalité et considéré en 1996 qu'« eu égard à la gravité particulière que revêtent par nature les actes terroristes, cette sanction a pu être prévue sans méconnaître les exigences des droits de l'homme », a-t-il rappelé.Quant à l'allongement de dix à quinze ans, il l'a justifié par « la stratégie mise en œuvre par certains réseaux terroristes consistant à implanter des “cellules dormantes” dont certains des membres s'efforcent d'acquérir la nationalité du pays d'accueil et ne passent à l'action que longtemps après ».Lire aussi : Indignité nationale : « La France aurait beaucoup à perdre » 22.01.2015 à 18h17 • Mis à jour le23.01.2015 à 14h54 Il n'y aura pas de sanction prise à l'encontre du professeur d'un collège de Mulhouse qui avait été suspendu après un incident avec des élèves, auxquels il avait montré des caricatures de Mahomet. « J'ai décidé qu'il n'y aurait pas de procédure disciplinaire », a déclaré, jeudi 22 janvier, Jacques-Pierre Gougeon, recteur de l'académie de Strasbourg, effectuant une volte-face.Dans un premier temps, en effet, ce professeur d'arts plastiques du collège François-Villon, situé dans une zone d'éducation prioritaire (ZEP), avait été suspendu pour quatre mois. Il lui était reproché d'avoir fait circuler dans une classe de quatrième des caricatures montrant Mahomet nu, jeudi 8 janvier, au lendemain de l'attentat qui a visé la rédaction de Charlie Hebdo.Le cours prend alors des allures de joute verbale entre le professeur et quelques collégiens. Dès le lendemain, des parents d'élèves protestent. Une mère d'élève serait venue montrer à la principale de l'établissement un texte échangé entre parents et dans lequel certains « appellent à manifester si le professeur reste là ».ENSEIGNANT SANCTIONNÉLe cours « n'était pas maîtrisé, c'était violent », juge alors le recteur de l'académie, sur la base des témoignages d'une « vingtaine d'élèves ». L'enseignant s'est comporté « sans stratégie pédagogique », renchérit un cadre du rectorat. « Elèves et parents ont été choqués. » La sanction tombe rapidement : quatre mois de suspension. « La décision de le suspendre n'a pas été prise à la légère, explique alors le recteur. C'est une mesure visant à veiller au bon fonctionnement du service public, à protéger la communauté éducative et l'enseignant lui-même. »La suspension du professeur suscite à son tour une vive émotion parmi ses collègues de la région. Quelque deux cents enseignants se rassemblent, mardi 20 janvier, à Mulhouse devant la sous-préfecture pour manifester leur soutien au professeur, et un appel à la grève est lancé par une intersyndicale pour la journée de vendredi 23 janvier dans toute l'académie.MENACE DE GRÈVELe rectorat prend alors la décision de revenir sur la sanction. Après un rapport remis la veille par deux inspecteurs envoyés à Mulhouse, le rectorat a finalement décidé de lever la sanction. Le recteur a précisé avoir tenu compte du dossier pédagogique du professeur, « un enseignant engagé qui a toujours œuvré dans l'éducation prioritaire ».« Il y a eu un phénomène d'émotion, mais cela n'implique pas une sanction, ce serait trop », a souligné le recteur, qui adressera, cette fois « une lettre de rappel à la loi » à l'enseignant, soulignant que «  dans un contexte particulier, il faut faire attention aux mots que l'on utilise ».Le professeur, « à sa demande », ne retournera pas dans son établissement, mais ira enseigner ailleurs. Quant à la grève, elle « n'a plus lieu d'être puisque nous avons obtenu gain de cause », tranche José Pozuelo, secrétaire départemental au SNES-FSU (Syndicat national des enseignements de second degré-Fédération syndicale unitaire). « La raison l'a donc emporté », a commenté le syndicat dans un communiqué, tout en regrettant que « la mise en cause d'un professeur sur une rumeur et la précipitation à lui imputer une faute, sans l'avoir entendu, [aient] conduit à une sorte de scandale public. »>> Lire : Un professeur de Mulhouse suspendu pour avoir montré en classe des caricatures de « Charlie »  Chloé Hecketsweiler et Paul Benkimoun C’est un médicament miracle contre l’hépatite C, et vendu au prix fort. Au point que ses concepteurs redoutent un trafic et ont imaginé un plan de surveillance des malades totalement inédit.Médecins sans frontières (MSF) a donné l’alerte la semaine dernière : les dispositions prévues par le laboratoire américain Gilead, unique fabricant de la molécule sofosbuvir, pour éviter des reventes risquent de compromettre la santé des malades. Commercialisé sous le nom de Sovaldi, ce médicament change la donne dans le traitement de l’hépatite C, avec une efficacité supérieure et une durée deux fois plus courte que les autres traitements. Il est disponible à un tarif moins cher dans des pays en développement. Gilead veut éviter qu’il ne soit revendu pour être exporté vers des pays où les prix sont plus élevés.En France, comme le précise l’arrêté du 18 novembre 2014 pris par le ministère de la santé, le comité économique des produits de santé (CEPS) a fixé le prix du Sovaldi à 13 667 euros hors taxes la boîte de 28 comprimés (soit 488,10 € le comprimé). Cela porte le coût du traitement de trois mois à 41 000 € hors taxes, avec un remboursement à 100 % par l’assurance maladie. Aux Etats-Unis, le coût total du traitement dépasse 70 000 euros.Les mesures anti-détournement mises en place par Gilead pourraient s’étendre aux neuf producteurs de médicaments génériques indiens avec lesquels l’entreprise a signé un accord de licence volontaire en septembre 2014 permettant la fabrication du sofosbuvir pour 91 pays en développement. MSF en a eu connaissance au cours de discussions avec le fabricant en vue d’acquérir ce médicament pour ses programmes contre l’hépatite C. Le plan prévoit des dispositions qui bafouent la confidentialité et les droits de l’homme, selon MSF.QR code sur les flaconsEn effet, il prévoit que l’accès d’un patient au médicament à partir d’un distributeur agréé par Gilead ou auprès d’un professionnel de santé se fait sur une base nominative, avec des preuves de l’identité, de la citoyenneté et du lieu de résidence. Des dispositions problématiques pour des individus marginalisés (usagers de drogues, personnes sans domicile fixe…). Chaque flacon de comprimés sera porteur d’un QR code comprenant les informations nominatives du patient ainsi que son adresse. Les représentants de Gilead pourront ainsi contrôler avec un simple smartphone les informations relatives au patient. Il est prévu que Gilead et ses représentants pourront à tout moment accéder à ces informations auprès du prescripteur.Le traitement sera délivré pour un mois – et non pour la totalité des trois mois requis – et le patient devra s’engager par écrit à retourner, en personne ou par courrier, le flacon vide avant de pouvoir obtenir le suivant. Selon MSF, au Pakistan, qui ne dispose pas d’un réseau de distribution des médicaments dans toutes les provinces, la dispensation comme le retour devront être effectués par courrier.MSF s’inquiète de voir des informations sensibles sur le patient être diffusées à un laboratoire qui n’est pas directement partie prenante dans les soins. Dans son communiqué, l’organisation humanitaire s’alarme du risque d’atteinte à la confidentialité : « Gilead pourrait avoir accès aux ordonnances et à d’autres documents médicaux, qui pourraient inclure un diagnostic sur la santé mentale, le statut à l’égard du VIH, des antécédents d’usage de drogues et autres informations sensibles », s’alarme MSF dans son communiqué.Influence sur la conduite du traitementL’interférence dans la relation médecin-patient pose problème. Un représentant du laboratoire, que Gilead désigne sous le nom de patient support executive (« cadre de soutien au patient ») pourrait ainsi influer sur la conduite du traitement, son éventuelle extension ou son interruption dans le cas où un flacon n’aurait pas été retourné ou se serait égaré dans le courrier.« Si l’on ne s’y oppose pas, les mesures anti-détournement de Gilead restreindront l’accès et retarderont le passage à grande échelle du traitement dans les pays lourdement affectés par le virus de l’hépatite C (VHC), affirme MSF. Gilead doit apporter une plus grande transparence et des informations sur ce programme controversé. MSF a demandé à Gilead d’éliminer ce programme là où il a été mis en place, de mettre un terme aux négociations en cours avec les autres gouvernements pour introduire de tels programmes et d’amender tous les accords de licence volontaire de manière à ce que les entreprises de génériques n’aient pas à mettre en œuvre des mesures anti-détournement. »Sollicité par Le Monde, Gilead n’a pas apporté d’éclaircissement sur les mesures prises par le laboratoire pour éviter le détournement des médicaments commercialisés dans les pays en développement. Pour le moment, elles ne s’appliquent qu’en Egypte, où Gilead commercialise en propre son médicament.« Nous pensons que la description de ce programme est trompeuse et inexacte. Protéger la vie privée du patient est de la plus haute importance et aucune information sur le patient n’est recueillie. Pour bénéficier de soins médicaux dans le cadre du programme national sur les maladies du foie du ministère égyptien de la santé, les patients doivent présenter un document d’identité. C’est indispensable d’y satisfaire pour obtenir tout médicament. Les patients inclus dans le programme sont régulièrement suivis dans leur centre de traitement pour évaluer son efficacité et les décisions thérapeutiques sont prises exclusivement entre patients et médecins », explique Clifford Samuel, vice-président du programme d’accès aux médicaments de Gilead.« Il faudra du temps avant que les prix chutent »Plus classiquement, le groupe impose aux “génériqueurs” de fabriquer des comprimés de forme et de couleur différentes du Sovaldi « original ». Cette mesure permet de repérer très vite les copies réexportées illégalement. « Dans le cas des antirétroviraux, les médicaments pour lesquels nous avons le plus de recul, nous constatons que c’est un phénomène exceptionnel, indique Michel Joly, qui dirige la filiale française de Gilead. Malgré la différence de prix, les comprimés ne se baladent pas d’un pays à l’autre ». Gilead commercialise notamment le Truvada, une association d’antirétroviraux. Vendu plus de 500 euros la boîte en France, il est disponible pour 22 euros par mois dans les pays à plus faible revenu pour un peu moins de 40 euros dans les pays à revenu intermédiaire.La sofosbuvir est cependant loin d’être aussi abordable. En Egypte, où 14 % de la population est infectée par le VHC, le traitement est commercialisé 300 dollars la boîte, soit 900 dollars pour un traitement complet de douze semaines. C’est 1 % du prix facturé aux Etats-Unis, mais pour traiter les seules personnes à un stade avancé de la maladie, le gouvernement égyptien devrait consacrer sept fois le montant du budget total de la santé, selon l’étude sur les inégalités dans l’accès aux traitements contre l’hépatite C réalisée à la demande de Médecins de monde (MDM) par la consultante Pauline Londeix (Act-Up Bâle). Traiter 55 % des quelque 232 000 patients atteints d’une hépatite C chronique en France équivaudrait au budget 2014 de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris. « Il faudra du temps, pour que les prix chutent sous l’effet de la concurrence entre les “génériqueurs” avec qui nous avons passé des accords, estime Michel Joly. C’est ce qui s’est passé dans le domaine du VIH sur une durée de cinq à dix ans. »Revers en Inde pour GileadEn attendant, une éventuelle chute des prix, Gilead vient de subir un revers en Inde avec le rejet par les autorités de l’un des brevets couvrant le Sovaldi. Dans ce pays où 12 millions de personnes sont infectées par le VHC, le coût du traitement a été abaissé à 900 dollars (778 euros), mais ce montant demeure hors de portée de la population, estiment les ONG indiennes. Gilead a annoncé qu’il faisait appel de la décision de l’Office indien des brevets.Chloé HecketsweilerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalistePaul BenkimounJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bastien Bonnefous et Nicolas Chapuis Il est 15 h 30, place Léon Blum à Paris, quand au loin retentissent la première Marseillaise et les premiers applaudissements. Le cortège engage sa marche, scandant « Charlie ! Charlie ! ». Au balcon sur le boulevard Voltaire, des riverains ont accroché des pancartes « Je suis Charlie », et des panneaux « Laïcité ». Dans le ciel tourne un hélicoptère.Le premier cortège s'avance, celui des familles et des proches des victimes. Certains arborent un bandeau blanc « Charlie » autour de leur tête. D'autres sont coiffés d'une kippa. Au premier rang, les membres survivants de l'équipe de Charlie Hebdo se tiennent par la main. Tous sont très émus : Patrick Pelloux, en larmes, Luz, Coco et les autres… Des encouragements tombent des immeubles du boulevard.Vingt mètres derrière ce groupe composé d'une centaine de personnes s'avance l'impressionnant cortège des chefs d'Etat. La photo a des airs de sommet international. Au premier rang, François Hollande bras dessus bras dessous avec Angela Merkel, la chancelière allemande. Les deux échangent quelques mots, la mine grave. Le président de la France salue d'un geste de la main les personnes aux fenêtres.Matteo Renzi, David Cameron, Mariano Rajoy… pas un grand chef d'Etat européen ne manque à l'appel. Ibrahim Boubacar Keïta, dit IBK, président du Mali, Benyamin Nétanyahou, premier ministre d'Israël, Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, font également partie de la première ligne. A quelques mètres, Manuel Valls, Nicolas Sarkozy et plusieurs dignitaires étrangers se pressent.Arrivé devant la mairie du 11e arrondissement, le cortège marque une pause et observe une minute de silence. Le moment de faire une photo de famille solennelle. L'ensemble du gouvernement est là, ainsi que d'autres grandes figures de la gauche, comme Lionel Jospin, Michel Rocard et Jack Lang.L'instant est fugace. Bientôt le cortège officiel se disperse. François Hollande va saluer familles et proches des victimes. Les chefs d'Etat regagnent leurs véhicules et quittent les lieux, laissant la place au cortège des personnalités politiques (Martine Aubry, Jean-Christophe Cambadélis, Jean François Copé, Jean-Michel Baylet, François Baroin, Valérie Pécresse, Hervé Morin, etc.) accompagnés de représentants syndicaux (Thierry Lepaon, Pierre Gattaz, Laurence Parisot) et religieux. Derrière eux s'apprête à défiler l'immense foule populaire venue de la place de la République.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Morgane Tual Il faut s'engouffrer dans les sous-sols de la préfecture de police, passer quelques portes blindées et présenter son badge à plusieurs reprises avant de pouvoir pénétrer dans le PC sécurité. Ici, une trentaine de personnes, toutes équipées de micro-casques, s'activent pour coordonner les forces de l'ordre réparties dans la capitale, pour protéger la grande marche républicaine de dimanche 11 janvier.>> Suivre notre couverture des événements en directEric Belleut, directeur ajoint de la Direction de l'ordre public et de la circulation (DOPC), qui coordonne le dispositif de sécurité, assure ne pas avoir eu connaissance « de menaces précises » concernant la manifestation parisienne. « Mais on a toujours un plan Vigipirate “alerte attentat”, toutes les équipes sont d'une extrême vigilance », souligne-t-il.Et le dispositif est « inédit ». En tout, pas moins de 5 500 policiers, gendarmes et militaires déployés en région parisienne : 2 200 agents sur le parcours de la manifestation, ainsi que 1 350 militaires et 2 000 policiers ailleurs dans Paris et en Ile-de-France.Lire : Ce qu'il faut prévoir avant de se rendre à la marche républicaine à ParisPLUS D'UN MILLIER DE CAMÉRASEntourés d'une vingtaine d'écrans, sur lesquels s'affichent des images de caméras de surveillance, une grande carte du parcours du défilé et aussi des chaînes d'information en continu, les policiers communiquent en direct avec les forces présentes sur le terrain. Ici, on trouve des représentants de la gendarmerie, des CRS, de l'armée, mais aussi du service de la protection (chargé des personnalités), de la RATP ou encore de la SNCF. Le tout sous le commandement de la DOPC, qui prend ses ordres du préfet de police.Le PC a accès à plus d'un millier de caméras. Les opérateurs disposent de cartes interactives leur indiquant l'emplacement de chacune d'entre elles. En un clic, ils se connectent à celle qu'ils souhaitent, l'orientent à leur guise et scrutent les images. « On suit tout ce qui se passe à la manifestation, à l'Elysée et sur tout Paris », explique Eric Belleut.Jamais, auparavant, il n'avait été confronté à une telle situation. « En dehors du volume de personnes attendues, on n'a jamais eu autant de chefs d'Etat sur une manifestation. Nous avons une double problématique inédite : assurer la sécurité de la manifestation et faire en sorte que 44 chefs d'Etat puissent défiler et repartir en toute sécurité. »JOURNÉE PRÉPARÉE DEPUIS PLUSIEURS JOURSSi la tension est palpable, l'équipe travaille dans le calme et la concentration, au milieu des téléphones qui ne cessent de sonner. Cette journée, ils la préparent depuis plusieurs jours. « Nous avons organisé une dizaine de réunions, avec l'Elysée, Matignon et les organisateurs, pour se caler. Le dispositif a évolué. Au début, François Hollande ne devait pas venir, puis il y a eu les autres chefs d'Etat. » A 9 heures dimanche matin, les équipes ont été informées sur le dispositif final.C'est dans ce même endroit que toutes les opérations ont été menées, depuis l'attaque de Charlie Hebdo, mercredi. Dans quel état de fatigue se trouvent les membres de l'équipe ? « On a un système de roulement », explique Eric Belleut. « Ils travaillent une journée, puis ont un jour de repos », ce qui permet d'éviter l'épuisement. « Sauf les chefs, mobilisés jour et nuit », précise-t-il. « On essaie de dormir un peu quand on peut. »Morgane TualJournaliste au Monde 11.01.2015 à 15h43 • Mis à jour le11.01.2015 à 18h18 | Emeline Cazi Cela ne semblait être au départ qu'un simple, mais violent, fait divers, une agression de joggeur comme il en arrive parfois en France, ou ailleurs. Un acte a priori sans lien avec les attentats commis le matin même, dans la salle de conférence de rédaction de Charlie Hebdo. Mais l'agression par balle dont a été victime un homme de 32 ans, mercredi 7 janvier dans la soirée, sur la coulée verte à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine), pourrait avoir un lien direct avec l'attaque du supermarché casher de la porte de Vincennes et les autres attentats terroristes menés ces derniers jours.Le procureur de Paris, François Molins, a fait savoir dans un communiqué le 11 janvier que la section terroriste du parquet de Paris était désormais saisie de ces faits et qu'ils s'ajoutaient à l'enquête générale sur les attentats de Charlie Hebdo et de Montrouge, où une policière municipale a été tuée.L'expertise balistique faite dans la nuit du 10 au 11 janvier, après la prise d'otages de la porte de Vincennes, a montré qu'un rapprochement pouvait être fait « entre les étuis percutés découverts à Fontenay-aux-Roses et le pistolet automatique Tokarev découvert sur les lieux de l'hypermarché casher porte de Vincennes », explique le parquet de Paris.« ARME DE POING »Le joggeur agressé à Fontenay-aux-Roses était un simple citoyen parti faire son footing. Il ne portait pas d'uniforme ni un quelconque signe religieux. Comme à son habitude, il avait garé sa voiture à Verrières (Essonne), avant de s'engager sur la coulée verte, non loin du parc de Sceaux. Vers 20 h 30, il croise un homme qui le poursuit et lui tire dessus à plusieurs reprises. Il est blessé à la jambe et au dos.Alors que son agresseur prend la fuite, lui parvient à gagner une maison à proximité. Il sonne. L'habitante prévient les pompiers et la police. A l'arrivée des secours, l'homme est toujours conscient et peut livrer quelques détails sur son agression et décrire l'homme qu'il a croisé. « Il a pu indiquer que son agresseur a tiré à l'arme de poing, qu'il était vêtu d'une doudoune noire à col de fourrure, rabattu sur la capuche », racontait Le Parisien au lendemain des faits. Il s'est ensuite enfui en direction de Sceaux.Le joggeur, dont les blessures ne semblaient pas graves initialement, est désormais plongé dans le coma et est entre la vie et la mort.PERQUISITIONLes enquêteurs ne pouvaient pas affirmer avec certitude qu'Amedy Coulibaly, l'auteur de la prise d'otages de la porte de Vincennes, est l'agresseur de la coulée verte, mercredi soir. Mais ce dernier vivait à Fontenay-aux-Roses depuis deux ans, et les cinq étuis retrouvés sur les lieux de l'agression correspondent à ceux ramassés dans le supermarché casher.On ne sait pas non plus si les étuis ramassés à Montrouge près de la policière municipale correspondent à ceux découverts à Fontenay-aux-Roses et à porte de Vincennes. Des expertises sont en cours. La police scientifique espère également pouvoir trouver des traces d'ADN sur les étuis découverts à Fontenay, de manière à les comparer avec l'ADN d'Amedy Coulibaly.Par ailleurs, lors de l'enquête de flagrance sur le meurtre de Montrouge, un appartement récemment occupé par Amedy Coulibaly avait été perquisitionné à Fontenay-aux-Roses. Le rapprochement entre les deux agressions a pu être fait grâce à l'expertise balistique faite dans la nuit après l'assaut de la porte de Vincennes, mais aussi parce que c'est le même service d'enquêteurs, la police judiciaire de Nanterre, qui était saisi à la fois de ces faits et ceux de Montrouge. L'enquête est désormais confiée à la Direction régionale de la police judiciaire de Paris, à la Sous-direction antiterroriste (SDAT) et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).Lire le portrait : Amedy Coulibaly, de la délinquance au terrorismeEmeline CaziJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.01.2015 à 14h40 • Mis à jour le11.01.2015 à 14h43 | Julie Bienvenu Dimanche matin, Montrouge est calme, avant la manifestation prévue pour 14 heures. Pourtant, Jean-Luc Ganem et son fils hâtent le pas, casquette noire vissée sur la tête. Ils se rendent à la synagogue de la ville des Hauts-de-Seine, et ne préfèrent pas sortir coiffés de la traditionnelle kippa.Ici, tout le monde est persuadé que c'était bien l'école-synagogue de Montrouge qui était visée par Amedy Coulibaly, qui a tué la jeune policière municipale Clarissa Jean-Philippe, présente pour un banal accident de la route, jeudi matin, à 200 mètres de là, à l'heure de l'arrivée des élèves. « S'il n'y avait pas eu cet accident de la route, il y aurait eu un massacre à l'école de Montrouge », M. Ganem en est sûr.La « panique totale » a gagné la communauté juive le lendemain, vendredi après-midi, quand on a appris qu'Amedy Coulibaly était retranché à l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes avec des otages. « On a tous pris conscience qu'il était venu pour nous », souffle Caroline Murciano, gérante du salon de thé-pâtisserie Le Boudoir. Vendredi, elle a dû baisser le rideau, comme tous les magasins cashers du quartier. Ce matin, les autres n'ont pas ouvert. « Bravo à la police française ! », insiste Chantal Rouch, venue garder ses petits-enfants à deux pas de la synagogue.MENACES CONTRE LES FORCES DE L'ORDRE« Les gens sont devenus gentils avec nous », confirme avec un sourire triste Gérard, CRS de La Rochelle qui garde avec trois de ses collègues, avec gilet pare-balles et fusils, l'entrée de l'école. Lui a peur pour ses collègues et sa famille, car les menaces à leur encontre sont nombreuses et confirmées par la hiérarchie.Pour le rabbin de Montrouge, Jacob Mergui, « il y a une crainte qui circule dans tout le milieu. Tous vont à la synagogue avec une peur de ce qui va arriver. Et une policière est morte, ici, à Montrouge. Où est ce qu'on peut être en sécurité ? A la maison, les portes fermées ? »« Ce n'est pas normal de vivre avec la peur au ventre et qu'on en arrive à se dire qu'il serait préférable de partir », soupire Caroline Murciano. « Ceux qui hésitaient déjà à partir sont maintenant décidés, et ceux qui n'y pensaient pas commencent à y réfléchir », dit Jacob Mergui.Mais la communauté a aussi reçu beaucoup de messages de soutien. « C'est la première fois qu'on se sent soutenu, il n'y avait pas eu de réaction après Merah. Il y a une prise de conscience, un réveil républicain », estime Jean-Luc Ganem. « On n'a pas touché une communauté, on a touché à la France », insiste le rabbin Mergui. Julie BienvenuJournaliste au Monde Soren Seelow Au grand dam de ses habitants, la commune de Lunel, dans l’Hérault, est devenue un objet de curiosité médiatique. Surnommée la « petite Jérusalem » au Moyen Age, bastion protestant combattu par la royauté au XVIIe siècle, la ville est aujourd’hui regardée comme un laboratoire miniature du djihad « made in France ». Au point qu’un article lui a été consacré dans les pages du New York Times, le 16 janvier.Depuis novembre 2013, une vingtaine de Lunellois – en comptant femmes et enfants – ont rejoint la Syrie. Six y ont perdu la vie, soit près d’un dixième du nombre de Français morts dans le pays. La section « française » de cette cellule d’acheminement a été démantelée, mardi 27 janvier, par une descente de police. A l’issue de leur garde à vue, samedi 31, les cinq jeunes hommes interpellés ont été mis en examen pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ».A Lunel, embarras et déni après la mort en Syrie de cinq djihadistesAdil B., 36 ans, et Ali A., 44 ans, sont récemment rentrés de Syrie. Hamza M., 26 ans, dont trois frères sont partis faire le djihad, est considéré comme le « relais » principal entre Lunel et Alep. Jawad S., 28 ans, est soupçonné d’avoir voulu monter des escroqueries pour financer son voyage et celui de ses camarades. Quant à Saad B., 26 ans, il est accusé d’avoir facilité le départ de son frère, qui en est mort.Une vingtaine de candidats au djihad dans une commune d’à peine 26 000 âmes : le cas a frappé les esprits. Il n’y a pourtant pas de spécificité lunelloise. A Lunel, comme à Strasbourg, Nice ou Toulouse, les cellules d’acheminement se construisent par capillarité. Il s’agit généralement de bandes de copains qui s’influencent mutuellement jusqu’à constituer des foyers de départs. Une dynamique horizontale susceptible de toucher dans les mêmes proportions grandes villes et petites communes.Vague de départsLes membres de la cellule de Lunel se sont pour la plupart connus au collège. Ils jouaient au basket ensemble. Quelques années plus tard, ils ont repris contact en fréquentant la mosquée El Baraka, d’obédience tabligh, un mouvement prosélyte piétiste qui n’appelle pas à la violence. En marge de la communauté des fidèles – la génération de leurs parents –, ils constituent un « groupe de prière », au sein duquel ils se retrouvent le soir. Ils œuvrent parallèlement dans une association caritative musulmane qui vient en aide aux malades et aux familles déshéritées.Animés par cette quête humanitaire, religieuse et communautaire, les jeunes gens s’intéressent peu à peu au conflit syrien. Ils s’informent sur Internet, regardent des vidéos, s’imprègnent du devoir de défendre leurs « frères » oppressés. En novembre 2013, deux mois après que les Etats-Unis ont renoncé à intervenir contre l’armée de Bachar al-Assad, une première équipée s’envole pour la Syrie. Ces pionniers sont soupçonnés d’avoir rejoint une « katiba » – un bataillon – affiliée au Front Al Nosra, un groupe djihadiste rallié à Al-Qaida, celle de Mourad Fares et Omar Diaby, les deux principaux recruteurs français.« Relais »Parmi eux, Abdelkarim B., trésorier de l’association, perdra la vie en décembre 2014. Son frère Saad, 26 ans, soupçonné de l’avoir aidé à partir, a été mis en examen samedi. En février, mai, puis juillet 2014 se succéderont trois nouvelles vagues de départs. La destination a changé : les Lunellois rejoignent désormais les rangs de l’Etat islamique, qui a pris le dessus militairement et médiatiquement sur Al Nosra. Selon les services de renseignement, certains font office de « passeurs » à la frontière turco-syrienne, d’autres de surveillants ou d’instructeurs.Les trois frères M., dont deux sont morts au combat, sont soupçonnés des pires exactions. Le quatrième de la fratrie, Hamza, qui n’est jamais parti, a lui aussi été mis en examen samedi. Il est considéré par la Direction générale de la sécurité intérieure comme le membre le plus actif de la cellule lunelloise, celui qui animait les réunions du « groupe de prière ». C’est ce jeune homme qui, par l’intermédiaire de ses frères en Syrie, est soupçonné d’avoir fait office de « relais » pour les velléitaires.La mosquée de Lunel, d’obédience tabligh, a-t-elle eu une influence sur la décision de ces jeunes gens de rejoindre la Syrie ? Sans doute pas directement. Ce mouvement missionnaire est apolitique et rejette toute violence. Mais à entendre celui qui a géré la mosquée jusqu’en 2012, sa lecture littéraliste des textes a pu contribuer à légitimer leur départ. « Ils voulaient vivre leur religion. Ils sont morts, c’est leur choix », explique-t-il. « Ils n’ont fait aucun attentat en France. Pourquoi ils partent ? Parce qu’on les empêche de pratiquer leur religion : il y a le problème du voile à l’école, des certificats pour l’Aïd. Mon fils voulait apprendre la religion. Il ne parlait jamais de combattre. » Il est mort en Syrie au mois de mai.Lire : Quelle politique de lutte contre la radicalisation ?Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 31.01.2015 à 02h30 • Mis à jour le 31.01.2015 à 15h12Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/stages-premier-emploi/article/2015/01/31/le-service-civique-obligatoire-enthousiasme-les-francais-selon-un-sondage_4567219_4401467.html"data-title="Le service civique obligatoire enthousiasme les Français selon un sondage"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/01/20/400x300/4559957_7_17d0_des-jeunes-volontaires-s-occupent-d-une-femme_9d3c6b738100119eec7f4fe5bab07feb.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/stages-premier-emploi/article/2015/01/31/le-service-civique-obligatoire-enthousiasme-les-francais-selon-un-sondage_4567219_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Pressentie pour être l'une des annonces phare de la conférence de presse de François Hollande, jeudi 5 février, à l'Elysée, l'extension du service civique à l'ensemble des jeunes de 16 à 25 ans, en le rendant obligatoire, aurait largement l'approbation de l'opinion.Selon un sondage de l'institut Odoxa pour iTélé et Le Parisien-Aujourd'hui en France, 80 % des personnes interrogées se sont dites favorables à « la mise en place d'un service civique obligatoire pour les jeunes adultes ».Lire aussi : Service civique : ce qu'il faut savoir pour décrocher une missionLES JEUNES PLUS PARTAGÉSLa mesure, qui satisfait majoritairement les sympathisants de gauche comme de droite, a toutefois plus massivement la faveur de ces derniers (89 % contre 73 % pour les sympathisants de gauche), alors que certains ministres du gouvernement se sont montrés mitigés sur la proposition.Les 18 à 24 ans, qui seraient directement concernés par cette mesure, sont, eux, légèrement plus partagés : 62 % s'y disent favorables, 36 % opposés et 2 % ne se prononcent pas.Lire : Comment juger de la pertinence d'un sondage ?Sondage réalisé en ligne les 29 et 30 janvier auprès d'un échantillon de 1 008 personnes selon la méthode des quotas. width="314" height="157" alt=" " src="http://s1.lemde.fr/image/2015/01/30/314x157/4567094_3_6106_ill-4567094-0ff9-000-par7996504_a396ddb574f8d323bf391698da30eb6a.jpg" Un rapport veut remettre à plat les aides au logement Actuellement lycéen(ne), vous êtes en pleine réflexion sur vos études, et vos parents ne sont probablement pas indifférents à la chose. width="314" height="157" alt="Minute de silence en hommage aux victimes de Charlie hebdo, le 8 janvier dans un lycée parisien." src="http://s1.lemde.fr/image/2015/01/30/314x157/4567058_3_33f7_minute-de-silence-en-hommage-aux-victimes-de_734924e6ab2e1eabd4ab35f81ab555b2.jpg" « Nous ne sommes pas tous Charlie, nous sommes tous la Liberté » Actuellement lycéen(ne), vous êtes en pleine réflexion sur vos études, et vos parents ne sont probablement pas indifférents à la chose. width="314" height="157" alt="Le service civique est ouvert aux jeunes de 16 à 25 ans." src="http://s1.lemde.fr/image/2015/01/30/314x157/4566992_3_a414_le-service-civique-est-ouvert-aux-jeunes-de-16_b143d3bc48fe40d312a83e60fb2c438f.jpg" L’idée de rendre obligatoire le service civique n’enthousiasme pas la gauche 30.01.2015 à 19h53 • Mis à jour le31.01.2015 à 11h18 | Eric Nunès Plus d'un million de Franciliens, usagers de la ligne A du RER, ont été pris de court, jeudi 29 janvier, quand les conducteurs de la RATP ont décidé, dès la première heure de service, de cesser le travail. Trains rarissimes, quais et gares bondés, les passagers ont dû, bon gré mal gré, trouver une solution alternative pour se rendre à destination. Lire aussi : Les questions que vous vous posez sur la grève surprise du RER AL'arrêt de travail a été décidé après l'agression, la veille à Torcy (Seine-et-Marne), d'un conducteur par un passager. Aucun préavis de grève n'a été déposé et, bien que les salariés eussent été en droit d'exercer leur droit de retrait, « il ne l'ont pas fait valoir », indique au Monde la direction de la RATP.CAPHARNAÜM Si les conducteurs qui ont débrayé jeudi 29 janvier avaient informé en amont la direction de la régie, elle aurait « rapidement recherché des volontaires pour suppléer et mettre au moins en place un service minimum », explique un cadre de la RATP. Mais la rapidité du mouvement et le peu d'information que la direction a pu faire remonter ont fait basculer des centaines de milliers d'usagers dans un immense capharnaüm.Raison pour laquelle le secrétaire d'Etat chargé des transports, Alain Vidalies a mis en doute la légitimité de l'action des conducteurs de la ligne A :« L'interruption du trafic sur la ligne la plus chargée d'Europe, pénalisant plus d'un million d'usagers, en dehors des procédures appropriées et de l'intervention des organisations syndicales, ne peut constituer la bonne réponse. »UN MOUVEMENT HORS CADREPour mener leur action, les salariés de la RATP auraient pu faire jouer le droit de retrait, comme l'explique le ministère du travail :« Le salarié, confronté à un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé, a le droit d'arrêter son travail et, si nécessaire, de quitter les lieux pour se mettre en sécurité. Ce droit de retrait est un droit protégé. La décision du salarié ne doit cependant pas créer pour d'autres personnes une nouvelle situation de danger grave et imminent. »Le droit du travail précise qu'en cas d'exercice du droit de retrait « l'employeur ou les représentants du personnel doivent être informés ». Ce qui n'a pas été le cas, selon la direction de la RATP. C'est la raison pour laquelle sanctions et retenue sur salaire « sont actuellement en pourparlers », selon un proche de la direction de la RATP. Ce dernier tempère toutefois très vite : « Il est difficile de sanctionner un mouvement spontané suscité par l'agression d'un conducteur. Et ce même si cela a mis en difficulté 1 million d'usagers. »PAS DE DROIT DE RETRAITLe droit de retrait n'entraîne aucune sanction pour le salarié, qui en fait un usage justifiable. L'employeur pour sa part ne peut exiger du salarié de reprendre le travail si le danger grave persiste. Selon Me Eric Rocheblave, avocat et spécialiste en droit du travail, l'agression physique du conducteur de la RATP « légitime » l'utilisation du droit de retrait :« Il est de la responsabilité d'un employeur d'assurer la sécurité de ses salariés. Sur ce point, l'employeur n'a pas seulement une obligation de moyen, mais une obligation de résultat. Des actes de violence sur des personnels de la régie sont récurrents. L'agression dont a été victime ce conducteur est la preuve que la RATP n'a pas rempli son obligation d'assurer sa sécurité sur son lieu de travail. »Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.01.2015 à 17h58 • Mis à jour le31.01.2015 à 10h31 Le volet « abus de faiblesse » de la tentaculaire affaire Bettencourt s'est ouvert, lundi 26 janvier, à Bordeaux. Les premiers jours du procès, qui doit durer cinq semaines, se sont concentrés sur la personnalité du photographe François-Marie Banier, personnage-clé soupçonné d'avoir extorqué plusieurs centaines de millions d'euros à Liliane Bettencourt, héritière du groupe L'Oréal. La milliardaire, aujourd'hui âgée de 92 ans et souffrant de la maladie d'Alzheimer, ne participe pas à ce procès.Lire le décryptage : Si vous n'avez rien suivi à l'affaire BettencourtLundi 26, mardi 27 : Des absents et des questions de procédureC'est un coup de théâtre qui ouvre le procès, lundi, avec l'annonce de la tentative de suicide d'un des dix prévenus, Alain Thurin, l'ancien infirmier de Liliane Bettencourt. Cet homme de 64 ans est poursuivi pour abus de faiblesse, notamment en raison d'une clause de testament le rendant bénéficiaire de 10 millions d'euros à la mort de Mme Bettencourt.Un deuxième prévenu, Carlos Cassina-Vejarano, ancien gestionnaire de l'île d'Arros aux Seychelles, appartenant à Liliane Bettencourt, a également fait savoir qu'il ne serait pas présent, pour des raisons de santé. Il doit être jugé pour abus de faiblesse et abus de confiance.Lire notre éclairage : Qui sont les dix prévenus du procès Bettencourt ?C'est aussi pour des raisons de santé que Claire Thibout, ancienne comptable de Mme Bettencourt et principal témoin à charge, ne viendra pas aux audiences. Il y a deux mois, en novembre 2014, ses accusations ont été mises en doute après sa mise en examen  pour « faux témoignage et attestation mensongère ». Le président du tribunal correctionnel de Bordeaux, Denis Roucou, a toutefois demandé qu'une expertise médicale soit réalisée d'ici à dimanche, afin de déterminer si elle peut venir à la barre du tribunal ou, à défaut, témoigner par visioconférence.La journée de mardi a été occupée par des passes d'armes entre avocats autour de points de procédure, la défense demandant un report du procès, en particulier pour inclure les éléments à décharge mis en évidence par la mise en examen de Mme Thibout. En vain : le président a renvoyé tous ces incidents au fond, et le tribunal y répondra dans son jugement, dans cinq semaines.Lire aussi (en édition abonnés) : La défense échoue à arrêter le procès BettencourtMercredi 28 : Donner de l'argent « procurait une grande joie » à Mme Bettencourt Mercredi, le procès commence pour de bon, et avec panache. François-Marie Banier est le premier accusé à comparaître. Il est aussi celui par lequel le scandale est arrivé : en 2007, c'est une plainte déposée contre lui par Françoise Meyers-Bettencourt, la fille de la milliardaire, qui a déclenché la procédure. Le photographe et écrivain est accusé d'avoir touché un peu plus de 450 millions d'euros en ayant abusé d'une Liliane Bettencourt affaiblie par l'âge et la maladie.Lire notre portrait (en édition abonnés) : François-Marie Banier, l'ami délicieusement insupportable de Liliane BettencourtFace au tribunal qui mène son interrogatoire de personnalité, M. Banier, 67 ans, se montre truculent, caustique, excessif. Il se présente comme le fils d'un Hongrois « très conventionnel, très courageux, gaulliste » et violent, parle de son éducation classique et de son départ prématuré du lycée. Il évoque la publication de son premier roman à l'âge de 22 ans, raconte ses rencontres : Aragon, Queneau, Françoise Giroud – qui le fait entrer à L'Express – Pierre Cardin, Yves Saint-Laurent et bien sûr, Liliane Bettencourt.Banier se dit « à l'aise financièrement » : des biens immobiliers à Paris ou Marrakech, des tableaux, des œuvres d'art. S'il reconnaît avoir reçu beaucoup d'argent de la part de son amie Liliane Bettencourt, il dément avoir profité de sa faiblesse.« J'avais de l'argent avant ! C'était de l'argent qu'il lui faisait plaisir de donner, ça lui procurait une grande joie ! », a-t-il déclaré à la barre.« Liliane ne voulait pas que je m'occupe d'argent. C'est peut-être inconséquent mais être inconséquent ce n'est pas un délit [...]. On ne parle que d'argent mais Liliane avait toute sa tête. Elle n'avait rien à voir avec ce personnage fantoche dans une affaire de succession qu'on a pu dépeindre. »Jeudi 29 : Patrice de Maistre et ses relations avec Eric Woerth C'est au tour de Patrice de Maistre d'être entendu. Soupçonné d'avoir obtenu de Liliane Bettencourt 12 millions d'euros en abusant de sa vulnérabilité, l'ancien gestionnaire de fortune de l'héritière de L'Oréal est jugé pour abus de faiblesse et blanchiment.Recruté en 2003 comme directeur-général de Thétys et Clymène, sociétés gérant les dividendes tirés de L'Oréal par la famille Bettencourt, cet ex-commissaire aux comptes a raconté comment il s'est retrouvé, malgré lui, à s'occuper de l'argent dissimulé de ses employeurs, en Suisse ou à Gibraltar. « Ce n'était pas le contrat de départ », se défend-il, arguant qu'il n'en avait eu « ni besoin, ni envie ». M. de Maistre parle aussi des liens des Bettencourt avec la sphère politique. Car l'ancien gestionnaire de fortune est accusé par la comptable Claire Thibout d'avoir versé en 2007 au moins 50 000 euros en liquide à Eric Woerth, alors trésorier de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Devant le tribunal, M. de Maistre revendique simplement des liens avec l'ancien ministre, un homme politique pour lequel il dit avoir « de l'admiration ». Interrogé pendant une trentaine de minutes, M. Woerth décrit lui M. de Maistre comme un membre du « premier cercle » des donateurs du parti de droite, qui a également « contribué, une fois », à titre personnel , et en toute transparence, à son association de financement électoral, à hauteur de 1 500 euros.L'ancien gestionnaire assume aussi des rencontres avec l'ex-conseiller justice de l'Elysée sous Nicolas Sarkozy, Patrick Ouart, rendez-vous qui avaient pour unique objet, selon lui, « l'enjeu économique » national que représente le groupe L'Oréal.Vendredi 30 : Françoise Bettencourt-Meyers et l'« escroc » BanierC'est au tour de Françoise Bettencourt-Meyers de témoigner. Elle se lance dans le récit d'une « histoire totalement invraisemblable » : la fille unique de Liliane Bettencourt dresse un portrait assassin de François-Marie Banier, décrit sa « présence montée crescendo » à partir de 1993 dans la famille. Elle accuse le photographe de « destruction programmée » : « [Sa] devise, ce n'était pas diviser pour régner, mais briser pour régner, briser toute une famille. »Alors si elle a porté plainte contre M. Banier, il y a sept ans, c'était pour « protéger » sa mère, énonce-t-elle, rappelant que son père, André Bettencourt, l'avait prévenue, peu de temps avant sa mort, en novembre 2007 : « Banier est un escroc, un jour il y aura un procès. »Quant à l'état de santé de Mme Bettencourt, il s'est dégradé en 2006, ont indiqué au tribunal ses petits-fils. « On peut dire qu'elle déraillait. Dès septembre 2006, c'est très clair, et après ça a été crescendo jusqu'à maintenant », a expliqué Jean-Victor Meyers, 28 ans. Si l'héritière de L'Oréal avait bien des « plages de lucidité », pouvait-elle être assez consciente pour signer « des actes compliqués » le matin et l'après-midi « ne plus savoir si on est chez soi ou que son mari est décédé... », s'est-il demandé, à la barre. Les Décodeurs Les Echos publient jeudi 30 janvier un rapport de trois organismes d'Etat, le Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD), l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et l'Inspection générale des finances (IGF), qui ont eu pour mission d'évaluer la politique du logement. Un document « gardé secret par le gouvernement depuis l'été dernier » d'après le journal économique, tant certaines propositions pourraient être explosives. Jugeant la politique du logement « pas à la hauteur des attentes » et coûteuse (46 milliards d'euros en 2014, soit plus de 2 % du PIB), les auteurs du rapport ont soumis 41 mesures concrètes qui devraient permettre « d'économiser environ 4 milliards d'euros par an ».Pour les étudiants : rattachement au foyer fiscal des parents ou APLQu'un enfant soit rattaché ou non au foyer fiscal de ses parents, il peut bénéficier des aides personnelles au logement (APL). Il peut continuer à être rattaché au foyer fiscal de ses parents jusqu'à l'année de ses 21 ans, ou celle de ses 25 ans s'il est étudiant. Si les parents ne le rattachent plus, ils peuvent déduire l'aide qu'ils lui apportent, qu'il s'agisse d'une véritable pension alimentaire versée en argent ou d'une aide en nature.Lire aussi : Impôt sur le revenu : faut-il rattacher son enfant majeur ou déduire une pension ?Si les parents continuent à rattacher leur enfant à leur foyer fiscal, ils profitent alors des avantages liés au fait d'avoir des « enfants à charge ». Ils réalisent par exemple une économie d'impôt grâce à la prise en compte des demi-parts liées aux enfants (via le quotient familial). En contrepartie, si leur enfant a des revenus imposables, les parents doivent les ajouter aux leurs.Mais le rapport d'inspection publié jeudi préconise que chaque famille choisisse « entre la perception de l'aide personnelle ou le bénéfice du quotient familial ». Une mesure qui « dégagerait 400 millions d'euros d'économies dès la deuxième année ». Les trois corps d'inspection font remarquer que « le choix du versement d'une pension plutôt que du rattachement fiscal peut d'ores et déjà se révéler plus avantageux pour certaines familles ». En effet, depuis deux ans, l'économie d'impôt apportée par la prise en compte des demi-parts liées aux enfants a été significativement rabotée.Lire aussi : Supprimer les APL pour les étudiants non-boursiers, mauvaise idée ?Cette proposition a fait bondir l'UNEF, premier syndicat étudiant, selon qui elle « pénaliserait en premier lieu les étudiants des classes moyennes, pour qui le cumul des APL et de la réduction d'impôt dont bénéficient leurs parents est une condition indispensable pour le financement des études ».Une telle proposition n'est en fait pas nouvelle, elle était déjà évoquée dans un rapport de 2012 de l'IGAS. L'Inspection générale des affaires sociales affirmait alors que plus des deux tiers des étudiants allocataires faisaient bénéficier leur famille de ces avantages fiscaux. Une situation qui pose des « questions de principe » selon l'inspection puisque « la solidarité nationale soutient deux fois la même charge » (APL et avantage fiscal), sans que les revenus viennent jouer. Dans son rapport, elle recommandait déjà d'exclure la possibilité de cumuler les avantages, sauf pour les boursiers et pour les étudiants obligés de s'installer dans une autre ville pour leurs études.Des critères d'attribution selon le loyer et la superficieLe rapport propose de renforcer plusieurs critères permettant d'être éligible aux APL. Ainsi pourraient devenir inéligibles aux aides les logements dépassant un certain niveau de loyer au mètre carré (qui reste à définir par zone) ou de superficie.Il précise :« Ces mesures visent à lutter contre la sous-occupation et les loyers élevés, à éviter que les aides ne viennent solvabiliser le choix d'un logement plus spacieux que nécessaire au vu de la taille du ménage ou dans une localisation excessivement coûteuse, ainsi qu'à lutter contre les revenus non pris en compte dans le calcul de l'aide et qui seuls permettent de payer des loyers très élevés.  »La Mission d'évaluation de la politique du logement prend exemple sur le Royaume-Uni, où « l'attribution de l'aide personnelle est soumise non seulement à une condition de ressources (comme en France), mais également à une condition de patrimoine » et seulement si « le logement occupé ne dépasse pas une certaine taille ».L'argumentaire des auteurs du rapport repose notamment sur le fait que les parents continuent parfois à occuper le même logement après le départ de leurs enfants tout en bénéficiant d'aides pour un appartement devenu « trop spacieux ».Création d'une condition de patrimoineD'après le rapport, les ménages disposant d'un certain niveau de patrimoine pourraient eux aussi se voir sortir de la liste des bénéficiaires des aides personnelles au logement. La création d'une condition de patrimoine, en établissant un seuil du patrimoine financier à ne pas dépasser pour être éligible aux aides, pourrait concerner 6 % des locataires bénéficiaires si le seuil était fixé à 45 000 euros et 4 % s'il était fixé à 75 000 euros.Ce resserrement des critères permettrait d'exclure des aides des ménages actuellement bénéficiaires. Le rapport propose ainsi de ne l'appliquer qu'aux nouveaux bénéficiaires pour ensuite le généraliser à l'ensemble des allocataires d'ici 2017. Ces mesures permettraient d'économiser jusqu'à 341 millions d'euros en 2017.D'autres mesures techniquesParmi les 41 propositions, les rapporteurs relancent aussi l'idée qui consisterait à « modifier le dispositif actuel » de l'aide personnalisée au logement (APL) accession, ce dispositif qui aide des ménages modestes à devenir propriétaires, « pour que l'aide ne se déclenche qu'en cas de difficulté financière du ménage ». Fin 2014, les députés avaient obtenu le report d'un an de la réforme de l'APL accession, que le gouvernement voulait fortement restreindre dans le projet de budget 2015.Pour le volet de la lutte contre les fraudes, la mission propose d'améliorer l'estimation des fraudes, les procédures et les méthodes de détection ainsi que de renforcer les sanctions applicables par les Caisses d'allocations familiales (CAF).Lire l'analyse (édition abonnés) : Un rapport pour rendre plus efficace la politique du logementLes DécodeursJournaliste au Monde 30.01.2015 à 16h42 • Mis à jour le30.01.2015 à 16h48 | Martine Valo A l’Assemblée nationale, l’examen du projet de loi Macron n’en était pas encore arrivé au tour de l’article 28 que celui-ci animait déjà la séance de questions au gouvernement mercredi 28 janvier. En réponse à l’inquiétude exprimée à son sujet par la députée écologiste Michèle Bonneton, Ségolène Royal s’est voulue conciliante : « Le gouvernement est tout à fait ouvert au dépôt et au vote d’un amendemement destiné à garantir la non-régression en matière de droit à l’environnement. »Le texte que défend le ministre de l’économie compte suffisamment d’opposants pour que cette bonne volonté ne passe pas inaperçue. Censé « moderniser le droit de l’environnement (…) au bénéfice, notamment, des entreprises et qui vise à accélérer la réalisation des projets publics et privés », il est dans le collimateur des écologistes, de certains socialistes et de communistes. En effet, afin de « faciliter les relations entre l’administration et les porteurs de projets ayant des incidences sur l’environnement », la loi propose de confier au gouvernement le pouvoir de décider lui-même par ordonnance des règles du jeu en la matière. Ce recadrage pourrait aider à venir à bout d’une bonne partie des recours déposés par les opposants « aux grands chantiers », comme le barrage de Sivens. Révision des délais d’autorisationL’idée est répandue qu’en France la moindre réalisation est soumise à un mille-feuille de procédures formelles, à un enchevêtrement d’obligations réglementaires responsables de délais à rallonge avant de sortir de terre. Un motif suffisant pour confier à l’administration publique le soin de trancher tout cela sans passer par le Parlement ? Plus d’un député y trouve à redire. Les élus Verts répètent à l’envi leur contrariété, « on nous demande un chèque en blanc ! », tandis que Sabine Buis (PS) avait un temps envisagé de déposer un amendement demandant la suppression pure et simple de ce fameux article 28. Ceux qui l’entourent, de 26 à 30, sont d’ailleurs aussi décriés.Car le texte d’Emmanuel Macron balaie très large sur le terrain de l’environnement. Il veut ainsi revoir les délais d’autorisation dans le secteur de l’urbanisme, la façon d’évaluer les impacts sur la nature. Il souhaite en outre confier à une autorité unique le soin d’instruire et de délivrer le feu vert pour des installations classées de type industriel ou agricole. Ses ambitions de réforme touchent aux compétences des élus locaux, à l’indépendance de l’autorité environnementale en région, à un éventuel pouvoir de substitution des préfets vis-à-vis des maires ayant refusé un permis de construire… Surtout, il imagine réformer par ordonnance les modalités de concertation des citoyens.« C’est Bercy qui dicte sa loi ! »« On va restreindre la participation du public, réduire sa capacité d’action en supprimant, par exemple, le pouvoir de démolition des constructions illégales sauf dans quelques zones protégées très sensibles, dénonce Jean-Louis Rouméguas (EELV). C’est Bercy qui dicte sa loi ! Ils veulent sécuriser les projets économiques, pas l’environnement. Mais le droit dans ce domaine est par sa nature même sujet à débat. »Non seulement la loi Macron illustre les hésitations du gouvernement, tiraillé entre exigences de l’économie et de la protection de la nature, mais elle ouvre aussi la boîte de Pandore. Certains parlementaires socialistes en profitent ainsi pour demander que le Code minier soit remis sur la table. L’ancienne ministre de l’écologie, Delphine Batho, ne se prive pas de souligner les contradictions du moment. « Cette politique est illisible, assure-t-elle. On ne peut pas d’un côté dire, après les affaires de Sivens, de Notre-Dame-des-Landes ou du Center Parcs de Roybon, qu’il faut davantage de démocratie participative, comme l’a déclaré le président de la République, et vouloir court-circuiter le Parlement ! » Pour la députée socialiste : « Ce ne sont pas quelques aspects techniques que le gouvernement veut gérer par ordonnances, mais les principes mêmes du débat public touchant aux questions environnementales. »Lors de la Conférence environnementale de novembre 2014, peu après le choc causé par la mort du jeune opposant Rémi Fraisse sur le site de Sivens dans le Tarn, François Hollande avait demandé l’ouverture d’un chantier de réflexion sur les moyens de favoriser une démocratie participative, « la seule manière de garantir, dans la transparence et la responsabilité, aussi bien la préservation de la nature que (…) le développement économique », avait-il solennellement déclaré. Un bon levier aussi pour désamorcer l’émergence de « zones à défendre », les ZAD, et autres mouvements de protestation qui se multiplient sur le territoire. Le président de la République suggérait même l’idée de référendums locaux.« Sivens a eu l’effet d’une claque »Le 6 janvier, le Conseil national de la transition écologique (CNTE) – une structure qui réunit plusieurs collèges : syndicats, élus locaux, parlementaires, associations entre autres – était prévenu qu’il allait devoir s’atteler sérieusement à ce dossier. Auparavant, cette instance avait surtout planché – elle aussi – sur la simplification du droit en matière d’environnement. « Voilà des mois qu’il n’était question que de modernisation des procédures, il fallait imaginer comment faire toujours plus simple, toujours plus court, témoigne Florence Denier-Pasquier, vice-présidente de France Nature Environnement (FNE), qui siège au CNTE. Et puis il y a eu Sivens, qui a fait l’effet d’une claque à tout le monde. Chacun ou presque a alors senti qu’il fallait prendre le chantier de la démocratie au sérieux. »La démocratie environnementale reste à inventerJury de citoyensLes référendums locaux, en revanche, ne convainquent guère les associations, qui leur reprochent d’être trop sujets à débat, ne serait-ce que pour en définir le bon périmètre. La Fondation Nicolas Hulot lance pour sa part l’idée d’une sorte de jury composé de citoyens tirés au sort. « Le gouvernement n’a rien à gagner avec cet article 28 qui ne constitue pas le cœur de la loi Macron, analyse Matthieu Orphelin, porte-parole de la fondation. Ce serait un signal trop négatif vis-à-vis de l’opinion et il ne permettra pas aux projets mal engagés au départ d’aller plus vite. »Ségolène Royal a indiqué qu’elle envisage de glisser quelques-unes des dispositions émanant des réflexions du CNTE dans son projet de loi sur la biodiversité, qui doit aboutir en mars, voire dans un autre texte législatif à l’automne. Or ce n’est là ni le rythme, ni l’esprit de la loi Macron. Quant aux fameuses ordonnances décriées, la ministre de l’écologie se veut, une fois encore, rassurante sur celles qui concernent son portefeuille. Elle a promis qu’elle superviserait leur rédaction et consulterait le CNTE.L’avocat spécialisé Arnaud Gossement rappelle, lui, en guise de conclusion que le droit à l’environnement est à 90 % lié à des cadres européens. Réformer à coups d’ordonnances n’est pas-être pas la plus subtile façon de tenir compte de cet enjeu-là.Martine Valojournaliste PlanèteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.01.2015 à 15h56 • Mis à jour le30.01.2015 à 16h00 | Mattea Battaglia Tout est parti d’un courrier de lycéens reçu le 16 janvier, titré : « Nous ne sommes pas tous Charlie, nous sommes tous la Liberté ». Deux paragraphes plein de colère, celle des élèves de la 2de 216 du lycée Paul-Eluard de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), « indignés » du traitement que leur a réservé la presse, au lendemain des attentats des 7, 8 et 9 janvier. Le Monde avait été rencontrer des élèves de ce lycée général et technologique.A Saint-Denis : « On ne rigole pas avec la religion »Car ce qu’ont d’abord relayé les journaux, ce sont des propos d’élèves condamnant la tuerie de Charlie Hebdo… presque autant que les caricatures. Ou ce colis suspect retrouvé en salle des professeurs, le 9 janvier, portant la mention « Je ne suis pas Charlie ». De quoi « favoriser les amalgames et les stigmatisations de toutes sortes », redoute la 2de 216. « Les élèves interrogés, jeunes collégiens et lycéens, dans l’émotion ont parfois tenu des propos que nous avons trouvés inacceptables », soulignent les lycéens. Qui concluent : « Si certains d’entre nous n’adhèrent pas à certains choix éditoriaux de certains journaux satiriques, nous sommes tous convaincus qu’ils sont au fondement de la démocratie. »« Grande nervosité »L’émotion dépasse le cadre du lycée. Sur les réseaux sociaux, sur les forums de discussion entre enseignants ou parents d’élèves – et même dans des salles de profs, où l’ambiance nous a été décrite comme électrique –, l’image donnée de la Seine-Saint-Denis fait mal. Certains la jugent outrageusement caricaturée ; d’autres, au contraire, appellent à l’assumer. Tous éprouvent de la colère, à des degrés divers.« C’est comme si le département était l’endroit idéal où les journalistes vont pour trouver ce qu’ils cherchent, regrette le proviseur. Je ne dis pas qu’il est illégitime de venir ici quand on enquête sur les contestations de la minute de silence [recensées dans 200 établissements sur tout le territoire]. Mais pourquoi venir ici en premier ? Ou ici uniquement ? » Dans son lycée comptant 71 classes et 188 enseignants, la minute de recueillement, le 8 janvier à midi, n’a pas été contestée. « On a su entendre les questions des adolescents, explique M. Bobkiewicz. Certains professeurs étaient parfaitement armés pour y répondre, d’autres plus démunis… »Gabrielle Napoli, l’enseignante de lettres de la classe 216, raconte avoir « récupéré ses élèves, le mardi après les attentats, dans un état de grande nervosité ». Pour donner du sens à leurs réactions, cette professeure trentenaire a proposé de rassembler leurs idées au tableau, avant de les coucher sur le papier. « Ils répétaient : “C’est dégueulasse, c’est dégueulasse”... Je leur ai dit qu’ils avaient le droit de le dire, de l’exprimer. Que la liberté d’expression leur permet, justement, d’exercer leur droit de réponse. » « Trop cliché »Quinze jours après les faits, Ryan, assis au fond de la classe, a encore du mal à desserrer les dents. C’est lui qui, le premier, a vu passer l’article du Monde du 10 janvier titré « A Saint-Denis, collégiens et lycéens ne sont pas tous Charlie ». « Mon grand-père, qui lit votre journal, m’a demandé : “Mais qu’est ce qui se passe dans ton lycée ?” Madame, votre article, je l’ai lu, nous lance-t-il, et il est vraiment trop cliché ! » La critique fait l’unanimité dans la classe. Idem du sentiment que la presse ne dit « jamais rien de bien sur les banlieues », qu’elle « parle de nous comme de sauvages », que « tout le monde se moque du 9-3 ». Tous ignorent que nous avions consacré, au printemps 2014, un article sur la réussite au baccalauréat de leur établissement.« Quelle image on donne de nous, quand on fait un micro-trottoir, sans s’intéresser à la majorité silencieuse ? », interroge timidement Landri. Puis, prenant de l’assurance : « Etre Charlie ou ne pas être Charlie, c’est devenu une sorte de buzz, explique le garçon, et il n’y a pas d’échelle, pas de voie intermédiaire pour nous ».A sa droite, Edith approuve. Pour l’adolescente, les médias ont surtout fait fi de l’état de connaissance des élèves. « On dirait qu’il n’y a qu’un seul point de vue… Mais des camarades ont dit qu’ils n’étaient pas Charlie simplement parce qu’ils ne connaissaient pas Charlie Hebdo ; ça ne veut pas dire qu’ils cautionnent ce qui s’est passé… Nous, on pensait vraiment que les caricatures, c’était du blasphème, poursuit la jeune fille, mais Mme Nicoli nous a bien expliqué que non, parce que pour les caricaturistes Dieu n’existe pas. En fait, on a tout mélangé… »Le difficile débat sur la laïcitéRyan, lui, bout toujours au troisième rang. « Est-ce que vous, journaliste, vous trouvez que coller une conscience politique à des gamins, c’est normal ? Et pourquoi citer systématiquement la religion des élèves rencontrés, si vous être dans une démarche laïque ? » Pas facile, dans la classe, d’ouvrir le débat sur la laïcité. Laïcité ouverte ? Laïcité de combat ? Beaucoup d’élèves semblent penser qu’elle implique de taire leur foi. Chez Ryan, le ton vindicatif cache à peine sa détresse. « Ça veut dire quoi cette injonction de minute de silence ? Et pourquoi la faire à ce moment-là, et pas pour d’autres victimes, au Congo, en Palestine ? »Des 50 minutes d’échange avec la classe, ressort une défiance, douloureuse, à l’égard des médias. Presse écrite, chaînes d’information en continu, « 20 heures », réseaux sociaux… « On y trouve tout et n’importe quoi », reconnaissent les élèves. « Des sites parlent de complots, avec des preuves plus ou moins fiables, lâche Landri. On nous dit une chose à l’école, une autre sur Internet, une à droite, une à gauche, on ne sait plus qui croire. Et c’est souvent la dernière idée lue ou entendue qui l’emporte. » Kenza, un peu isolée, ne lui donne pas raison : « Il faut croiser tes sources, croire la version avec le plus de preuves ! »Quand sonne la fin du cours, la glace est à peine brisée. « Mais les échanges entre élèves, entre collègues, se sont poursuivis, et positivement », signale Gabrielle Napoli. Quelques jours plus tard, un second courrier nous est parvenu : celui d’une autre enseignante du lycée Paul-Eluard, nous demandant de venir visiter, avec sa classe, la rédaction du Monde. Signe que le dialogue n’est pas rompu.Mattea BattagliaJournaliste au Monde Camille Bordenet et Madjid Zerrouky 2015 signe décidément le grand retour des affaires politico-judiciaires qu'on croyait enterrées. Après l'ouverture du procès Bettencourt, lundi 26 janvier, c'est au tour de l'affaire du Carlton de Lille de revenir dans les prétoires, lundi 2 février. Treize prévenus, dont l'ancien directeur du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn, sont convoqués pour répondre de « proxénétisme aggravé en réunion » et un quatorzième pour « complicités d'escroqueries et d'abus de biens sociaux ». Ils seront jugés pendant trois semaines dans une affaire présumée de proxénétisme aux multiples ramifications.1. Pourquoi ce procès ?2. Un procès en correctionnelle et non aux assises3. Proxénétisme « en réunion » et en « bande organisée » : une frontière ténue4. Qui sont les prévenus ?5. Les principales dates de l'affaire1. Pourquoi ce procès ?Il s'agit d'établir les responsabilités d'un réseau qui a organisé des parties fines à Paris et Washington mais aussi à Vienne et Madrid, avec des prostituées rémunérées par le patron d'une filiale du groupe de construction Eiffage et le dirigeant d'une société de matériel médical.Parties fines auxquelles a participé DSK, alors patron du FMI, et à cette époque pressenti comme le candidat socialiste pour l'élection présidentielle française de 2012. Ce dernier affirmera toujours ignorer que les femmes présentes étaient des prostituées rémunérées.Regarder l'infographie animée Comprendre l'affaire du Carlton en trois minutes2. Un procès en correctionnelle et non aux assisesAprès avoir instruit pendant plus de deux ans une procédure sur la qualification criminelle de « proxénétisme aggravé en bande organisée », les magistrats avaient finalement abandonné, en juillet 2013, la charge pour retenir le délit de « proxénétisme aggravé en réunion », pavant la voie pour un procès en correctionnelle et non devant les assises (voir l'explication des différentes notions en dessous).Lire : Affaire Carlton : DSK renvoyé en correctionnelle pour "proxénétisme aggravé en réunion"  Cinq des mis en cause, dont « Dodo la saumure », ont fait appel de leur renvoi en correctionnelle en août, demandant à être jugés devant une cour d'assises, et donc face à un jury populaire. L'un d'entre eux se désistera de son appel.DSK, lui, faisait partie des prévenus favorables à une procédure en correctionnelle, estimant sans doute que des magistrats professionnels ne s'intéresseront qu'aux faits sans considération de morale, le parquet de Lille avait d'ailleurs demandé en juillet un non-lieu pour l'ancien patron du FMI, considérant que les faits reprochés ne correspondaient pas à des faits de proxénétisme tels qu'ils sont définis dans le code pénal.Les juges d'instruction Stéphanie Ausbart et Mathieu Vignau l'ont quand même renvoyé en correctionnelle, une ordonnance de renvoi confirmée par  la cour d'appel de Douai le 18 décembre.3. proxénétisme « en réunion » et « en bande organisée » : une frontière ténueLa frontière entre les notions de « réunion » et « bande organisée » est ténue : c'est le degrés de préparation qui détermine la qualification, mais les conséquences ne sont pas du tout les mêmes.Alors que l'infraction de « proxénétisme aggravé en réunion » n'est passible que de 10 ans de prison (article 225-7 du code pénal), constituant donc un délit relevant de la compétence du tribunal correctionnel, l'infraction de « proxénétisme aggravée en bande organisée » constitue, pour sa part, un crime, passible de 20 ans de prison (article 225-8 du code pénal) et relève de la compétence de la cour d'assises.4. Qui sont les prévenus ?14 personnes (12 hommes et 2 femmes) sont poursuivies devant le tribunal correctionnel de Lille. Dominique Strauss-Kahn L'ancien directeur du Fonds monétaire international (FMI) est accusé d'être le principal bénéficiaire des « soirées libertines » qui se seraient tenues à Lille, Washington ou Paris. Lui affirme ignorer que les participantes étaient en fait des prostituées rémunérées.C'est la deuxième fois que l'ancien ministre socialiste doit faire face à la justice pour une affaire de mœurs. En 2011, accusé de viol par une femme de ménage du Sofitel de New York, DSK, favori des sondages à un an de la présidentielle, voit sa carrière politique se briser. Le feuilleton judiciaire américain s'achève en décembre 2012 par un accord financier confidentiel avec son accusatrice, Nafissatou Diallo.René Kojfer L'ancien chargé des relations publiques du Carlton de Lille a été la première personne poursuivie dans l'affaire. Les magistrats lillois le soupçonnent d'avoir mis en relation des prostituées avec des entrepreneurs du Pas-de-Calais, qui eux-mêmes connaissaient Dominique Strauss-Kahn. Il a été brièvement écroué en juillet 2013 pour violation de son contrôle judiciaire.Dominique Alderweireld, alias « Dodo la Saumure » Ami de longue date de René Kojfer et tenancier français de salons de massage et de prostitution en Belgique. La justice lui reproche d'avoir envoyé depuis la Belgique des prostituées dans la région lilloise, à Paris et aux Etats-Unis. Sa compagne et partenaire en affaires Béatrice Legrain est accusée des mêmes faits. Elle avait de son côté indiqué avoir accompagné une prostituée à un rendez-vous libertin, à Paris, auquel participait Dominique Strauss-Kahn.Francis Henrion, directeur du Carlton de Lille. Il est soupçonné, comme Hervé Franchois, propriétaire de l'hôtel, d'avoir aidé des clients à trouver des prostituées.On trouve également plusieurs compagnons de soirée de DSK, comme Jean-Christophe Lagarde, commissaire divisionnaire en chef de la sûreté départementale du Nord, muté depuis. Il est soupçonné d'avoir participé à la mise en relation de prostituées avec Dominique Strauss-Kahn.David Roquet, ex-directeur de la société Matériaux enrobés du Nord, une filiale du groupe de BTP Eiffage dans le Pas-de-Calais. Il comparaît aussi pour abus de biens sociaux et escroquerie. Il est soupçonné d'avoir réglé, au titre de frais professionnels, des dépenses liées aux soirées. Jean-Luc Vergin, son ancien supérieur hiérarchique, est également poursuivi. Le groupe de BTP a porté plainte et s'est constitué partie civile.Fabrice Pazskowski, responsable d'une société de matériel médical dans le Pas-de-Calais et proche de Dominique Strauss-Kahn, il est soupçonné d'avoir coorganisé et participé à des soirées avec DSK à Paris et Washington.Virginie Dufour, ancienne compagne de M. Paszkowski et dirigeante d'une société d'événementiel. Elle aurait organisé et payé des voyages de prostituées à Washington pour des rencontres avec DSK. Elle est poursuivie pour proxénétisme aggravé et escroquerie.Sont aussi jugés Emmanuel Riglaire (avocat du barreau lillois), Antoine Tran Van Thanh et Anne-Sophie Ville.5. Les principales dates de l'affaire28 mars 2011 Le parquet de Lille ouvre une information judiciaire pour « proxénétisme aggravé ».21 février 2012 DSK est convoqué puis placé en garde à vue.26 mars Il est mis en examen pour « proxénétisme aggravé en bande organisée » et placé sous contrôle judiciaire.21 mai Le parquet de Lille ouvre une enquête préliminaire pour « viol en réunion » contre l'ancien patron du FMI.2 octobre L'enquête préliminaire pour viol en réunion est classée.19 décembre La cour d'appel de Douai confirme la mise en examen pour proxénétisme en bande organisée.11 juin 2013 Le parquet de Lille requiert un non-lieu.26 juillet Les juges d'instruction renvoient DSK devant un tribunal correctionnel pour « proxénétisme aggravé en réunion ».18 décembre la cour d'appel confirme les renvois en correctionnelle.Camille BordenetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMadjid ZerroukyJournaliste au Monde 30.01.2015 à 12h40 • Mis à jour le30.01.2015 à 12h53 Alors que le président de la République devrait annoncer l’extension du dispositif lors de sa conférence de presse, jeudi 5 février, afin de promouvoir l’« engagement » des jeunes et lutter contre les fractures sociales, le service civique agite les rangs socialistes. Au cœur du débat : faut-il ou non rendre le dispositif obligatoire ?Le groupe PS à l’Assemblée a annoncé, mardi 27 janvier, travailler sur une proposition de loi pour créer un « service national républicain » d’une durée de six mois qui concernerait tous les jeunes de 16 à 25 ans. « Je pense que le caractère obligatoire évite toutes les discriminations », a défendu le patron des députés PS, Bruno Le Roux, vendredi sur RTL, tout en précisant que « c’est un débat que nous devons avoir, et avant tout avec la jeunesse ».L’engagement, nouveau totem de HollandePatrick Kanner, le ministre de la ville, de la jeunesse et des sports, s’est, pour sa part, dit « très réservé sur cette formule », vendredi sur i-Télé, lui reprochant une « approche un peu punitive ». « Il faut faire confiance aux jeunes, pas les amener dans une démarche qui ressemble assez fort au service national à caractère militaire », a insisté M. Kanner. Pour le ministre, « il faut dissocier les politiques », en conservant le service civique tel qu’il est et en concevant un « engagement civil » qui consisterait à « offrir à des jeunes des parcours de citoyenneté ». Pour lui, c’est la tâche de la mission parlementaire commune sur l’engagement républicain que François Hollande a confiée aux présidents de l’Assemblée et du Sénat.Conflit ouvert entre les palais de la RépubliqueLe ministre du travail François Rebsamen a jugé, lors de ses vœux à la presse jeudi 29 janvier, que « le service civique fonctionne très bien sur la base du volontariat » et qu’il était préférable de simplement « l’élargir » sur cette base.En dehors de la famille socialiste, l’attaque la plus vive est venue, jeudi, de François Chérèque, le président de l’Agence du service civique. « En faire quelque chose d’obligatoire, je n’y suis pas du tout favorable », a-t-il dit au micro de France Inter, se déclarant même « effrayé » par le fait que le PS veuille en faire une proposition de loi.L’ex-secrétaire général de la CFDT a aussi souligné que près de trois quarts des demandes de service civique avaient dû être refusées en 2014. « Alors qu'on a aujourd'hui des dizaines de milliers de jeunes qui veulent s'engager dans le service civique, et que ces mêmes deputés n'ont pas été capables de voter un budget à la hauteur, aujourd'hui ils veulent en mettre 650 000 », s’est-il indigné. 30.01.2015 à 17h09 • Mis à jour le30.01.2015 à 17h32 | Les Décodeurs Les Echos publient jeudi 30 janvier un rapport de trois organismes d'Etat, le Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD), l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et l'Inspection générale des finances (IGF), qui ont eu pour mission d'évaluer la politique du logement. Un document « gardé secret par le gouvernement depuis l'été dernier » d'après le journal économique, tant certaines propositions pourraient être explosives. Jugeant la politique du logement « pas à la hauteur des attentes » et coûteuse (46 milliards d'euros en 2014, soit plus de 2 % du PIB), les auteurs du rapport ont soumis 41 mesures concrètes qui devraient permettre « d'économiser environ 4 milliards d'euros par an ».Pour les étudiants : rattachement au foyer fiscal des parents ou APLQu'un enfant soit rattaché ou non au foyer fiscal de ses parents, il peut bénéficier des aides personnelles au logement (APL). Il peut continuer à être rattaché au foyer fiscal de ses parents jusqu'à l'année de ses 21 ans, ou celle de ses 25 ans s'il est étudiant. Si les parents ne le rattachent plus, ils peuvent déduire l'aide qu'ils lui apportent, qu'il s'agisse d'une véritable pension alimentaire versée en argent ou d'une aide en nature.Lire aussi : Impôt sur le revenu : faut-il rattacher son enfant majeur ou déduire une pension ?Si les parents continuent à rattacher leur enfant à leur foyer fiscal, ils profitent alors des avantages liés au fait d'avoir des « enfants à charge ». Ils réalisent par exemple une économie d'impôt grâce à la prise en compte des demi-parts liées aux enfants (via le quotient familial). En contrepartie, si leur enfant a des revenus imposables, les parents doivent les ajouter aux leurs.Mais le rapport d'inspection publié jeudi préconise que chaque famille choisisse « entre la perception de l'aide personnelle ou le bénéfice du quotient familial ». Une mesure qui « dégagerait 400 millions d'euros d'économies dès la deuxième année ». Les trois corps d'inspection font remarquer que « le choix du versement d'une pension plutôt que du rattachement fiscal peut d'ores et déjà se révéler plus avantageux pour certaines familles ». En effet, depuis deux ans, l'économie d'impôt apportée par la prise en compte des demi-parts liées aux enfants a été significativement rabotée.Lire aussi : Supprimer les APL pour les étudiants non-boursiers, mauvaise idée ?Cette proposition a fait bondir l'UNEF, premier syndicat étudiant, selon qui elle « pénaliserait en premier lieu les étudiants des classes moyennes, pour qui le cumul des APL et de la réduction d'impôt dont bénéficient leurs parents est une condition indispensable pour le financement des études ».Une telle proposition n'est en fait pas nouvelle, elle était déjà évoquée dans un rapport de 2012 de l'IGAS. L'Inspection générale des affaires sociales affirmait alors que plus des deux tiers des étudiants allocataires faisaient bénéficier leur famille de ces avantages fiscaux. Une situation qui pose des « questions de principe » selon l'inspection puisque « la solidarité nationale soutient deux fois la même charge » (APL et avantage fiscal), sans que les revenus viennent jouer. Dans son rapport, elle recommandait déjà d'exclure la possibilité de cumuler les avantages, sauf pour les boursiers et pour les étudiants obligés de s'installer dans une autre ville pour leurs études.Des critères d'attribution selon le loyer et la superficieLe rapport propose de renforcer plusieurs critères permettant d'être éligible aux APL. Ainsi pourraient devenir inéligibles aux aides les logements dépassant un certain niveau de loyer au mètre carré (qui reste à définir par zone) ou de superficie.Il précise :« Ces mesures visent à lutter contre la sous-occupation et les loyers élevés, à éviter que les aides ne viennent solvabiliser le choix d'un logement plus spacieux que nécessaire au vu de la taille du ménage ou dans une localisation excessivement coûteuse, ainsi qu'à lutter contre les revenus non pris en compte dans le calcul de l'aide et qui seuls permettent de payer des loyers très élevés.  »La Mission d'évaluation de la politique du logement prend exemple sur le Royaume-Uni, où « l'attribution de l'aide personnelle est soumise non seulement à une condition de ressources (comme en France), mais également à une condition de patrimoine » et seulement si « le logement occupé ne dépasse pas une certaine taille ».L'argumentaire des auteurs du rapport repose notamment sur le fait que les parents continuent parfois à occuper le même logement après le départ de leurs enfants tout en bénéficiant d'aides pour un appartement devenu « trop spacieux ».Création d'une condition de patrimoineD'après le rapport, les ménages disposant d'un certain niveau de patrimoine pourraient eux aussi se voir sortir de la liste des bénéficiaires des aides personnelles au logement. La création d'une condition de patrimoine, en établissant un seuil du patrimoine financier à ne pas dépasser pour être éligible aux aides, pourrait concerner 6 % des locataires bénéficiaires si le seuil était fixé à 45 000 euros et 4 % s'il était fixé à 75 000 euros.Ce resserrement des critères permettrait d'exclure des aides des ménages actuellement bénéficiaires. Le rapport propose ainsi de ne l'appliquer qu'aux nouveaux bénéficiaires pour ensuite le généraliser à l'ensemble des allocataires d'ici 2017. Ces mesures permettraient d'économiser jusqu'à 341 millions d'euros en 2017.D'autres mesures techniquesParmi les 41 propositions, les rapporteurs relancent aussi l'idée qui consisterait à « modifier le dispositif actuel » de l'aide personnalisée au logement (APL) accession, ce dispositif qui aide des ménages modestes à devenir propriétaires, « pour que l'aide ne se déclenche qu'en cas de difficulté financière du ménage ». Fin 2014, les députés avaient obtenu le report d'un an de la réforme de l'APL accession, que le gouvernement voulait fortement restreindre dans le projet de budget 2015.Pour le volet de la lutte contre les fraudes, la mission propose d'améliorer l'estimation des fraudes, les procédures et les méthodes de détection ainsi que de renforcer les sanctions applicables par les Caisses d'allocations familiales (CAF).Lire l'analyse (édition abonnés) : Un rapport pour rendre plus efficace la politique du logementLes DécodeursJournaliste au Monde 30.01.2015 à 16h42 • Mis à jour le30.01.2015 à 16h48 | Martine Valo A l’Assemblée nationale, l’examen du projet de loi Macron n’en était pas encore arrivé au tour de l’article 28 que celui-ci animait déjà la séance de questions au gouvernement mercredi 28 janvier. En réponse à l’inquiétude exprimée à son sujet par la députée écologiste Michèle Bonneton, Ségolène Royal s’est voulue conciliante : « Le gouvernement est tout à fait ouvert au dépôt et au vote d’un amendemement destiné à garantir la non-régression en matière de droit à l’environnement. »Le texte que défend le ministre de l’économie compte suffisamment d’opposants pour que cette bonne volonté ne passe pas inaperçue. Censé « moderniser le droit de l’environnement (…) au bénéfice, notamment, des entreprises et qui vise à accélérer la réalisation des projets publics et privés », il est dans le collimateur des écologistes, de certains socialistes et de communistes. En effet, afin de « faciliter les relations entre l’administration et les porteurs de projets ayant des incidences sur l’environnement », la loi propose de confier au gouvernement le pouvoir de décider lui-même par ordonnance des règles du jeu en la matière. Ce recadrage pourrait aider à venir à bout d’une bonne partie des recours déposés par les opposants « aux grands chantiers », comme le barrage de Sivens. Révision des délais d’autorisationL’idée est répandue qu’en France la moindre réalisation est soumise à un mille-feuille de procédures formelles, à un enchevêtrement d’obligations réglementaires responsables de délais à rallonge avant de sortir de terre. Un motif suffisant pour confier à l’administration publique le soin de trancher tout cela sans passer par le Parlement ? Plus d’un député y trouve à redire. Les élus Verts répètent à l’envi leur contrariété, « on nous demande un chèque en blanc ! », tandis que Sabine Buis (PS) avait un temps envisagé de déposer un amendement demandant la suppression pure et simple de ce fameux article 28. Ceux qui l’entourent, de 26 à 30, sont d’ailleurs aussi décriés.Car le texte d’Emmanuel Macron balaie très large sur le terrain de l’environnement. Il veut ainsi revoir les délais d’autorisation dans le secteur de l’urbanisme, la façon d’évaluer les impacts sur la nature. Il souhaite en outre confier à une autorité unique le soin d’instruire et de délivrer le feu vert pour des installations classées de type industriel ou agricole. Ses ambitions de réforme touchent aux compétences des élus locaux, à l’indépendance de l’autorité environnementale en région, à un éventuel pouvoir de substitution des préfets vis-à-vis des maires ayant refusé un permis de construire… Surtout, il imagine réformer par ordonnance les modalités de concertation des citoyens.« C’est Bercy qui dicte sa loi ! »« On va restreindre la participation du public, réduire sa capacité d’action en supprimant, par exemple, le pouvoir de démolition des constructions illégales sauf dans quelques zones protégées très sensibles, dénonce Jean-Louis Rouméguas (EELV). C’est Bercy qui dicte sa loi ! Ils veulent sécuriser les projets économiques, pas l’environnement. Mais le droit dans ce domaine est par sa nature même sujet à débat. »Non seulement la loi Macron illustre les hésitations du gouvernement, tiraillé entre exigences de l’économie et de la protection de la nature, mais elle ouvre aussi la boîte de Pandore. Certains parlementaires socialistes en profitent ainsi pour demander que le Code minier soit remis sur la table. L’ancienne ministre de l’écologie, Delphine Batho, ne se prive pas de souligner les contradictions du moment. « Cette politique est illisible, assure-t-elle. On ne peut pas d’un côté dire, après les affaires de Sivens, de Notre-Dame-des-Landes ou du Center Parcs de Roybon, qu’il faut davantage de démocratie participative, comme l’a déclaré le président de la République, et vouloir court-circuiter le Parlement ! » Pour la députée socialiste : « Ce ne sont pas quelques aspects techniques que le gouvernement veut gérer par ordonnances, mais les principes mêmes du débat public touchant aux questions environnementales. »Lors de la Conférence environnementale de novembre 2014, peu après le choc causé par la mort du jeune opposant Rémi Fraisse sur le site de Sivens dans le Tarn, François Hollande avait demandé l’ouverture d’un chantier de réflexion sur les moyens de favoriser une démocratie participative, « la seule manière de garantir, dans la transparence et la responsabilité, aussi bien la préservation de la nature que (…) le développement économique », avait-il solennellement déclaré. Un bon levier aussi pour désamorcer l’émergence de « zones à défendre », les ZAD, et autres mouvements de protestation qui se multiplient sur le territoire. Le président de la République suggérait même l’idée de référendums locaux.« Sivens a eu l’effet d’une claque »Le 6 janvier, le Conseil national de la transition écologique (CNTE) – une structure qui réunit plusieurs collèges : syndicats, élus locaux, parlementaires, associations entre autres – était prévenu qu’il allait devoir s’atteler sérieusement à ce dossier. Auparavant, cette instance avait surtout planché – elle aussi – sur la simplification du droit en matière d’environnement. « Voilà des mois qu’il n’était question que de modernisation des procédures, il fallait imaginer comment faire toujours plus simple, toujours plus court, témoigne Florence Denier-Pasquier, vice-présidente de France Nature Environnement (FNE), qui siège au CNTE. Et puis il y a eu Sivens, qui a fait l’effet d’une claque à tout le monde. Chacun ou presque a alors senti qu’il fallait prendre le chantier de la démocratie au sérieux. »La démocratie environnementale reste à inventerJury de citoyensLes référendums locaux, en revanche, ne convainquent guère les associations, qui leur reprochent d’être trop sujets à débat, ne serait-ce que pour en définir le bon périmètre. La Fondation Nicolas Hulot lance pour sa part l’idée d’une sorte de jury composé de citoyens tirés au sort. « Le gouvernement n’a rien à gagner avec cet article 28 qui ne constitue pas le cœur de la loi Macron, analyse Matthieu Orphelin, porte-parole de la fondation. Ce serait un signal trop négatif vis-à-vis de l’opinion et il ne permettra pas aux projets mal engagés au départ d’aller plus vite. »Ségolène Royal a indiqué qu’elle envisage de glisser quelques-unes des dispositions émanant des réflexions du CNTE dans son projet de loi sur la biodiversité, qui doit aboutir en mars, voire dans un autre texte législatif à l’automne. Or ce n’est là ni le rythme, ni l’esprit de la loi Macron. Quant aux fameuses ordonnances décriées, la ministre de l’écologie se veut, une fois encore, rassurante sur celles qui concernent son portefeuille. Elle a promis qu’elle superviserait leur rédaction et consulterait le CNTE.L’avocat spécialisé Arnaud Gossement rappelle, lui, en guise de conclusion que le droit à l’environnement est à 90 % lié à des cadres européens. Réformer à coups d’ordonnances n’est pas-être pas la plus subtile façon de tenir compte de cet enjeu-là.Martine Valojournaliste PlanèteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.01.2015 à 15h56 • Mis à jour le30.01.2015 à 16h00 | Mattea Battaglia Tout est parti d’un courrier de lycéens reçu le 16 janvier, titré : « Nous ne sommes pas tous Charlie, nous sommes tous la Liberté ». Deux paragraphes plein de colère, celle des élèves de la 2de 216 du lycée Paul-Eluard de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), « indignés » du traitement que leur a réservé la presse, au lendemain des attentats des 7, 8 et 9 janvier. Le Monde avait été rencontrer des élèves de ce lycée général et technologique.A Saint-Denis : « On ne rigole pas avec la religion »Car ce qu’ont d’abord relayé les journaux, ce sont des propos d’élèves condamnant la tuerie de Charlie Hebdo… presque autant que les caricatures. Ou ce colis suspect retrouvé en salle des professeurs, le 9 janvier, portant la mention « Je ne suis pas Charlie ». De quoi « favoriser les amalgames et les stigmatisations de toutes sortes », redoute la 2de 216. « Les élèves interrogés, jeunes collégiens et lycéens, dans l’émotion ont parfois tenu des propos que nous avons trouvés inacceptables », soulignent les lycéens. Qui concluent : « Si certains d’entre nous n’adhèrent pas à certains choix éditoriaux de certains journaux satiriques, nous sommes tous convaincus qu’ils sont au fondement de la démocratie. »« Grande nervosité »L’émotion dépasse le cadre du lycée. Sur les réseaux sociaux, sur les forums de discussion entre enseignants ou parents d’élèves – et même dans des salles de profs, où l’ambiance nous a été décrite comme électrique –, l’image donnée de la Seine-Saint-Denis fait mal. Certains la jugent outrageusement caricaturée ; d’autres, au contraire, appellent à l’assumer. Tous éprouvent de la colère, à des degrés divers.« C’est comme si le département était l’endroit idéal où les journalistes vont pour trouver ce qu’ils cherchent, regrette le proviseur. Je ne dis pas qu’il est illégitime de venir ici quand on enquête sur les contestations de la minute de silence [recensées dans 200 établissements sur tout le territoire]. Mais pourquoi venir ici en premier ? Ou ici uniquement ? » Dans son lycée comptant 71 classes et 188 enseignants, la minute de recueillement, le 8 janvier à midi, n’a pas été contestée. « On a su entendre les questions des adolescents, explique M. Bobkiewicz. Certains professeurs étaient parfaitement armés pour y répondre, d’autres plus démunis… »Gabrielle Napoli, l’enseignante de lettres de la classe 216, raconte avoir « récupéré ses élèves, le mardi après les attentats, dans un état de grande nervosité ». Pour donner du sens à leurs réactions, cette professeure trentenaire a proposé de rassembler leurs idées au tableau, avant de les coucher sur le papier. « Ils répétaient : “C’est dégueulasse, c’est dégueulasse”... Je leur ai dit qu’ils avaient le droit de le dire, de l’exprimer. Que la liberté d’expression leur permet, justement, d’exercer leur droit de réponse. » « Trop cliché »Quinze jours après les faits, Ryan, assis au fond de la classe, a encore du mal à desserrer les dents. C’est lui qui, le premier, a vu passer l’article du Monde du 10 janvier titré « A Saint-Denis, collégiens et lycéens ne sont pas tous Charlie ». « Mon grand-père, qui lit votre journal, m’a demandé : “Mais qu’est ce qui se passe dans ton lycée ?” Madame, votre article, je l’ai lu, nous lance-t-il, et il est vraiment trop cliché ! » La critique fait l’unanimité dans la classe. Idem du sentiment que la presse ne dit « jamais rien de bien sur les banlieues », qu’elle « parle de nous comme de sauvages », que « tout le monde se moque du 9-3 ». Tous ignorent que nous avions consacré, au printemps 2014, un article sur la réussite au baccalauréat de leur établissement.« Quelle image on donne de nous, quand on fait un micro-trottoir, sans s’intéresser à la majorité silencieuse ? », interroge timidement Landri. Puis, prenant de l’assurance : « Etre Charlie ou ne pas être Charlie, c’est devenu une sorte de buzz, explique le garçon, et il n’y a pas d’échelle, pas de voie intermédiaire pour nous ».A sa droite, Edith approuve. Pour l’adolescente, les médias ont surtout fait fi de l’état de connaissance des élèves. « On dirait qu’il n’y a qu’un seul point de vue… Mais des camarades ont dit qu’ils n’étaient pas Charlie simplement parce qu’ils ne connaissaient pas Charlie Hebdo ; ça ne veut pas dire qu’ils cautionnent ce qui s’est passé… Nous, on pensait vraiment que les caricatures, c’était du blasphème, poursuit la jeune fille, mais Mme Nicoli nous a bien expliqué que non, parce que pour les caricaturistes Dieu n’existe pas. En fait, on a tout mélangé… »Le difficile débat sur la laïcitéRyan, lui, bout toujours au troisième rang. « Est-ce que vous, journaliste, vous trouvez que coller une conscience politique à des gamins, c’est normal ? Et pourquoi citer systématiquement la religion des élèves rencontrés, si vous être dans une démarche laïque ? » Pas facile, dans la classe, d’ouvrir le débat sur la laïcité. Laïcité ouverte ? Laïcité de combat ? Beaucoup d’élèves semblent penser qu’elle implique de taire leur foi. Chez Ryan, le ton vindicatif cache à peine sa détresse. « Ça veut dire quoi cette injonction de minute de silence ? Et pourquoi la faire à ce moment-là, et pas pour d’autres victimes, au Congo, en Palestine ? »Des 50 minutes d’échange avec la classe, ressort une défiance, douloureuse, à l’égard des médias. Presse écrite, chaînes d’information en continu, « 20 heures », réseaux sociaux… « On y trouve tout et n’importe quoi », reconnaissent les élèves. « Des sites parlent de complots, avec des preuves plus ou moins fiables, lâche Landri. On nous dit une chose à l’école, une autre sur Internet, une à droite, une à gauche, on ne sait plus qui croire. Et c’est souvent la dernière idée lue ou entendue qui l’emporte. » Kenza, un peu isolée, ne lui donne pas raison : « Il faut croiser tes sources, croire la version avec le plus de preuves ! »Quand sonne la fin du cours, la glace est à peine brisée. « Mais les échanges entre élèves, entre collègues, se sont poursuivis, et positivement », signale Gabrielle Napoli. Quelques jours plus tard, un second courrier nous est parvenu : celui d’une autre enseignante du lycée Paul-Eluard, nous demandant de venir visiter, avec sa classe, la rédaction du Monde. Signe que le dialogue n’est pas rompu.Mattea BattagliaJournaliste au Monde Camille Bordenet et Madjid Zerrouky 2015 signe décidément le grand retour des affaires politico-judiciaires qu'on croyait enterrées. Après l'ouverture du procès Bettencourt, lundi 26 janvier, c'est au tour de l'affaire du Carlton de Lille de revenir dans les prétoires, lundi 2 février. Treize prévenus, dont l'ancien directeur du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn, sont convoqués pour répondre de « proxénétisme aggravé en réunion » et un quatorzième pour « complicités d'escroqueries et d'abus de biens sociaux ». Ils seront jugés pendant trois semaines dans une affaire présumée de proxénétisme aux multiples ramifications.1. Pourquoi ce procès ?2. Un procès en correctionnelle et non aux assises3. Proxénétisme « en réunion » et en « bande organisée » : une frontière ténue4. Qui sont les prévenus ?5. Les principales dates de l'affaire1. Pourquoi ce procès ?Il s'agit d'établir les responsabilités d'un réseau qui a organisé des parties fines à Paris et Washington mais aussi à Vienne et Madrid, avec des prostituées rémunérées par le patron d'une filiale du groupe de construction Eiffage et le dirigeant d'une société de matériel médical.Parties fines auxquelles a participé DSK, alors patron du FMI, et à cette époque pressenti comme le candidat socialiste pour l'élection présidentielle française de 2012. Ce dernier affirmera toujours ignorer que les femmes présentes étaient des prostituées rémunérées.Regarder l'infographie animée Comprendre l'affaire du Carlton en trois minutes2. Un procès en correctionnelle et non aux assisesAprès avoir instruit pendant plus de deux ans une procédure sur la qualification criminelle de « proxénétisme aggravé en bande organisée », les magistrats avaient finalement abandonné, en juillet 2013, la charge pour retenir le délit de « proxénétisme aggravé en réunion », pavant la voie pour un procès en correctionnelle et non devant les assises (voir l'explication des différentes notions en dessous).Lire : Affaire Carlton : DSK renvoyé en correctionnelle pour "proxénétisme aggravé en réunion"  Cinq des mis en cause, dont « Dodo la saumure », ont fait appel de leur renvoi en correctionnelle en août, demandant à être jugés devant une cour d'assises, et donc face à un jury populaire. L'un d'entre eux se désistera de son appel.DSK, lui, faisait partie des prévenus favorables à une procédure en correctionnelle, estimant sans doute que des magistrats professionnels ne s'intéresseront qu'aux faits sans considération de morale, le parquet de Lille avait d'ailleurs demandé en juillet un non-lieu pour l'ancien patron du FMI, considérant que les faits reprochés ne correspondaient pas à des faits de proxénétisme tels qu'ils sont définis dans le code pénal.Les juges d'instruction Stéphanie Ausbart et Mathieu Vignau l'ont quand même renvoyé en correctionnelle, une ordonnance de renvoi confirmée par  la cour d'appel de Douai le 18 décembre.3. proxénétisme « en réunion » et « en bande organisée » : une frontière ténueLa frontière entre les notions de « réunion » et « bande organisée » est ténue : c'est le degrés de préparation qui détermine la qualification, mais les conséquences ne sont pas du tout les mêmes.Alors que l'infraction de « proxénétisme aggravé en réunion » n'est passible que de 10 ans de prison (article 225-7 du code pénal), constituant donc un délit relevant de la compétence du tribunal correctionnel, l'infraction de « proxénétisme aggravée en bande organisée » constitue, pour sa part, un crime, passible de 20 ans de prison (article 225-8 du code pénal) et relève de la compétence de la cour d'assises.4. Qui sont les prévenus ?14 personnes (12 hommes et 2 femmes) sont poursuivies devant le tribunal correctionnel de Lille. Dominique Strauss-Kahn L'ancien directeur du Fonds monétaire international (FMI) est accusé d'être le principal bénéficiaire des « soirées libertines » qui se seraient tenues à Lille, Washington ou Paris. Lui affirme ignorer que les participantes étaient en fait des prostituées rémunérées.C'est la deuxième fois que l'ancien ministre socialiste doit faire face à la justice pour une affaire de mœurs. En 2011, accusé de viol par une femme de ménage du Sofitel de New York, DSK, favori des sondages à un an de la présidentielle, voit sa carrière politique se briser. Le feuilleton judiciaire américain s'achève en décembre 2012 par un accord financier confidentiel avec son accusatrice, Nafissatou Diallo.René Kojfer L'ancien chargé des relations publiques du Carlton de Lille a été la première personne poursuivie dans l'affaire. Les magistrats lillois le soupçonnent d'avoir mis en relation des prostituées avec des entrepreneurs du Pas-de-Calais, qui eux-mêmes connaissaient Dominique Strauss-Kahn. Il a été brièvement écroué en juillet 2013 pour violation de son contrôle judiciaire.Dominique Alderweireld, alias « Dodo la Saumure » Ami de longue date de René Kojfer et tenancier français de salons de massage et de prostitution en Belgique. La justice lui reproche d'avoir envoyé depuis la Belgique des prostituées dans la région lilloise, à Paris et aux Etats-Unis. Sa compagne et partenaire en affaires Béatrice Legrain est accusée des mêmes faits. Elle avait de son côté indiqué avoir accompagné une prostituée à un rendez-vous libertin, à Paris, auquel participait Dominique Strauss-Kahn.Francis Henrion, directeur du Carlton de Lille. Il est soupçonné, comme Hervé Franchois, propriétaire de l'hôtel, d'avoir aidé des clients à trouver des prostituées.On trouve également plusieurs compagnons de soirée de DSK, comme Jean-Christophe Lagarde, commissaire divisionnaire en chef de la sûreté départementale du Nord, muté depuis. Il est soupçonné d'avoir participé à la mise en relation de prostituées avec Dominique Strauss-Kahn.David Roquet, ex-directeur de la société Matériaux enrobés du Nord, une filiale du groupe de BTP Eiffage dans le Pas-de-Calais. Il comparaît aussi pour abus de biens sociaux et escroquerie. Il est soupçonné d'avoir réglé, au titre de frais professionnels, des dépenses liées aux soirées. Jean-Luc Vergin, son ancien supérieur hiérarchique, est également poursuivi. Le groupe de BTP a porté plainte et s'est constitué partie civile.Fabrice Pazskowski, responsable d'une société de matériel médical dans le Pas-de-Calais et proche de Dominique Strauss-Kahn, il est soupçonné d'avoir coorganisé et participé à des soirées avec DSK à Paris et Washington.Virginie Dufour, ancienne compagne de M. Paszkowski et dirigeante d'une société d'événementiel. Elle aurait organisé et payé des voyages de prostituées à Washington pour des rencontres avec DSK. Elle est poursuivie pour proxénétisme aggravé et escroquerie.Sont aussi jugés Emmanuel Riglaire (avocat du barreau lillois), Antoine Tran Van Thanh et Anne-Sophie Ville.5. Les principales dates de l'affaire28 mars 2011 Le parquet de Lille ouvre une information judiciaire pour « proxénétisme aggravé ».21 février 2012 DSK est convoqué puis placé en garde à vue.26 mars Il est mis en examen pour « proxénétisme aggravé en bande organisée » et placé sous contrôle judiciaire.21 mai Le parquet de Lille ouvre une enquête préliminaire pour « viol en réunion » contre l'ancien patron du FMI.2 octobre L'enquête préliminaire pour viol en réunion est classée.19 décembre La cour d'appel de Douai confirme la mise en examen pour proxénétisme en bande organisée.11 juin 2013 Le parquet de Lille requiert un non-lieu.26 juillet Les juges d'instruction renvoient DSK devant un tribunal correctionnel pour « proxénétisme aggravé en réunion ».18 décembre la cour d'appel confirme les renvois en correctionnelle.Camille BordenetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMadjid ZerroukyJournaliste au Monde 30.01.2015 à 12h40 • Mis à jour le30.01.2015 à 12h53 Alors que le président de la République devrait annoncer l’extension du dispositif lors de sa conférence de presse, jeudi 5 février, afin de promouvoir l’« engagement » des jeunes et lutter contre les fractures sociales, le service civique agite les rangs socialistes. Au cœur du débat : faut-il ou non rendre le dispositif obligatoire ?Le groupe PS à l’Assemblée a annoncé, mardi 27 janvier, travailler sur une proposition de loi pour créer un « service national républicain » d’une durée de six mois qui concernerait tous les jeunes de 16 à 25 ans. « Je pense que le caractère obligatoire évite toutes les discriminations », a défendu le patron des députés PS, Bruno Le Roux, vendredi sur RTL, tout en précisant que « c’est un débat que nous devons avoir, et avant tout avec la jeunesse ».L’engagement, nouveau totem de HollandePatrick Kanner, le ministre de la ville, de la jeunesse et des sports, s’est, pour sa part, dit « très réservé sur cette formule », vendredi sur i-Télé, lui reprochant une « approche un peu punitive ». « Il faut faire confiance aux jeunes, pas les amener dans une démarche qui ressemble assez fort au service national à caractère militaire », a insisté M. Kanner. Pour le ministre, « il faut dissocier les politiques », en conservant le service civique tel qu’il est et en concevant un « engagement civil » qui consisterait à « offrir à des jeunes des parcours de citoyenneté ». Pour lui, c’est la tâche de la mission parlementaire commune sur l’engagement républicain que François Hollande a confiée aux présidents de l’Assemblée et du Sénat.Conflit ouvert entre les palais de la RépubliqueLe ministre du travail François Rebsamen a jugé, lors de ses vœux à la presse jeudi 29 janvier, que « le service civique fonctionne très bien sur la base du volontariat » et qu’il était préférable de simplement « l’élargir » sur cette base.En dehors de la famille socialiste, l’attaque la plus vive est venue, jeudi, de François Chérèque, le président de l’Agence du service civique. « En faire quelque chose d’obligatoire, je n’y suis pas du tout favorable », a-t-il dit au micro de France Inter, se déclarant même « effrayé » par le fait que le PS veuille en faire une proposition de loi.L’ex-secrétaire général de la CFDT a aussi souligné que près de trois quarts des demandes de service civique avaient dû être refusées en 2014. « Alors qu'on a aujourd'hui des dizaines de milliers de jeunes qui veulent s'engager dans le service civique, et que ces mêmes deputés n'ont pas été capables de voter un budget à la hauteur, aujourd'hui ils veulent en mettre 650 000 », s’est-il indigné. 30.01.2015 à 09h21 • Mis à jour le30.01.2015 à 14h53 Le ministre de la ville Patrick Kanner, interrogé vendredi 30 janvier sur i-Télé, a déclaré vouloir « faire appliquer dans toute sa rigueur la loi » relative à la solidarité et au renouvellement urbains (SRU) pour lutter contre « la ségrégation territoriale, sociale et ethnique » qui frappe selon lui « 100 quartiers en France ».« Il n’est pas question que les élus échappent à [cette] loi » qui impose aux villes de disposer d’au moins 20 % de logements sociaux – taux porté à 25 % par la loi ALUR de 2014 – , a poursuivi le ministre, évoquant les amendes qui peuvent être infligées aux mairies qui ne respectent pas leur objectif de construction. M. Kanner a dit vouloir, en lien avec la ministre du logement Sylvia Pinel, « demander aux préfets de se mobiliser » pour faire respecter la loi.En septembre 2014, l’Agence nationale pour l’information sur le logement jugeait que 364 communes n’avaient pas respecté leurs engagements de construction de logements sociaux. La faiblesse de l’amende en cas de manquement à la loi a souvent été citée pour expliquer le peu d’entrain des mairies à construire. Ce à quoi la loi ALUR (pour l’accès au logement et un urbanisme rénové) devait remédier en multipliant par cinq les sanctions financières, tout en portant le taux de logements sociaux requis à 25 % et l’échéance à 2025.Les logements sociaux victimes de la crise et des municipales« Les habitants de ces quartiers se sentent en relégation, ne croient plus en la République pouvant changer leurs vies », a déclaré M. Kanner, qui compte aussi sur la rénovation urbaine et le soin apporté à l’« environnement » en matière de sécurité et d’équipements sportifs pour lutter contre la ghettoïsation. « Le secteur associatif dit qu’il faut revoir notre façon de faire », a aussi précisé le ministre, qui appelle à des « solutions construites avec les habitants ». 30.01.2015 à 08h51 • Mis à jour le30.01.2015 à 09h24 « L’ensemble des institutions a fonctionné », a déclaré vendredi 30 janvier le directeur général de la police nationale après que la police niçoise a convoqué, mercredi, un enfant de 8 ans à qui il serait reproché d’avoir tenu des propos relevant de l’apologie du terrorisme. En dépit de l’émoi provoqué par cette audition, Jean-MarcFalcone, au micro de France Info, a banalisé la procédure en précisant que « de nombreux enfants sont interrogés parce qu’ils sont victimes ou témoins de faits délictuels ». « Il faut aborder les choses par un autre angle », a aussi déclaré M. Falcone : « Si un enfant tient de tels propos, n’est-il pas en danger ? » Pour le directeur de la police, il est nécessaire de chercher à connaître les « conditions » qui expliquent pourquoi un enfant pourrait tenir de tels propos. 29.01.2015 à 20h31 • Mis à jour le29.01.2015 à 20h42 | François Béguin Huit jours après un débat sans vote sur la question de la fin de vie, les députés ont rejeté, jeudi 29 janvier, la proposition de loi de la députée Europe Ecologie-Les Verts (EELV) Véronique Massonneau visant à légaliser l’euthanasie et l’aide au suicide assisté. D’ici quelques semaines, sans doute en mars, la proposition de loi des députés Alain Claeys (PS) et Jean Leonetti (UMP) devrait être examinée, avec le soutien du président de la République et du gouvernement. Les deux hommes souhaitent notamment la mise en place de directives anticipées contraignantes et un droit à la sédation « profonde et continue » dans certaines situations.Timide débat sur la fin de vie à l’Assemblée nationaleTrès émue lors de son intervention à la tribune, Véronique Massonneau a défendu « la liberté de choisir » et a demandé aux parlementaires de « s'attacher au contenu du texte plutôt qu'aux fantasmes ou aux peurs distillées ici ou là ». « Ce n’est pas une question de gauche ou de droite, c’est une question de fidélité à des valeurs et à des engagements », a-t-elle fait valoir, regrettant un « vote sans débat » après un « débat sans vote » le 21 janvier.« Il ne s’agit en aucun cas de balayer d’un revers de la main vos propositions », a assuré la ministre de la santé, Marisol Touraine, à Mme Massonneau. Celles-ci « ne sauraient être réduites à une posture politique ou à l’expression d’un dogme », a-t-elle ajouté. Pour la ministre, il y a d’ailleurs « des points de convergence importants » entre les propositions de MM. Claeyes et Leonetti – qualifiées de « point d’équilibre » – et celles de la députée écologiste. « Agonie douloureuse »«  Il peut il y avoir des objectifs communs mais les deux propositions sont différentes », a répondu, catégorique, le député EELV François de Rugy. Le député radical Roger-Gérard Schwartzenberg, dont le groupe avait déposé une proposition de loi similaire en septembre 2012, a apporté son soutien au texte, mais a profité de cette tribune pour faire valoir son désaccord avec le texte qui sera débattu en mars. La sédation « profonde et continue » que proposeront MM. Claeys et Leonetti « peut s’accompagner d’une agonie douloureuse qui peut durer huit jours », a-t-il souligné.« Le gouvernement est-il pour ou contre le texte qui nous est proposé ? », « pour ou contre le suicide assisté ? », a demandé le député UMP Xavier Breton, hostile à l’euthanasie. Rappelant que le premier ministre, Manuel Valls, avait été rapporteur en 2009 d’un texte prévoyant une « aide active à mourir », le parlementaire a considéré que le chef du gouvernement avait conclu son intervention à la tribune le 21 janvier par un « clin d’œil appuyé en direction du lobby pro euthanasie » en parlant de « la consécration d’un nouveau droit : le droit de mourir dans la dignité », en référence à l’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD).« Nous devons rechercher le consensus ou l’accord le plus large possible », a jugé Martine Pinville, la secrétaire nationale du PS pour les questions de santé, tout en se déclarant « persuadée » d’être amenée « à légiférer de nouveau dans l’avenir » sur cette question. « La proposition de loi [de Mme Massonneau] ne va-t-elle pas trop loin ou, en tout cas, trop vite ? », a demandé le député PS Michel Liebgott pour justifier la demande de renvoi en commission. « Je suis convaincu de pouvoir encore évoluer demain » sur cette question, a-t-il déclaré, ajoutant : « N’ayons pas crainte de raturer sans cesse la loi si elle concourt à plus d’humanité. » François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gaëlle Picut Les pays alliant des emplois de qualité à une protection sociale efficace et à un fort investissement dans le capital humain ont mieux résisté à la crise économique. C’est là une des principales conclusions du rapport 2014 de la Commission européenne publié fin décembre sur l’évolution de l’emploi et de la situation sociale en Europe, consacré aux séquelles de la récession.L’apprentissage tout au long de la vie a été mesuré en termes de taux de participation à la formation continue durant les quatre semaines précédent l’enquête réalisée des périodes différentes selon les pays.Ce taux a globalement augmenté par rapport aux périodes avant la récession, avec des taux plus élevés en 2013 qu’en 2008, en dehors d’une légère baisse en 2011. La place accordée à la formation continue est très variable selon les pays europée... Jean-Baptiste de Montvalon Le directeur général délégué d’Ipsos, Brice Teinturier, commente les résultats du sondage Ipsos/Sopra-Steria réalisé pour Le Monde et Europe 1, auprès de 1 003 personnes interrogées les 21 et 22 janvier par Internet, portant notamment sur la perception des attentats et de la mobilisation du 11 janvier, ainsi que sur la place de l’islam.Les Français après les attentatsQuelle est la part des attentats dans le besoin de sécurité exprimé par les Français ?Le besoin de sécurité et la valorisation des institutions qui incarnent l’ordre et l’autorité sont bien antérieurs à la séquence des attentats. Dans les enquêtes que nous réalisons régulièrement sur les fractures françaises, l’armée et la police obtenaient déjà 79 % et 73 % de confiance, loin devant la justice (46 %), les syndicats (31 %), les médias (23 %) ou les partis politiques (8 %). De même, cela fait longtemps que l’opinion publique souhaite une sévérité accrue de la part des tribunaux. Mais bien évidemment, ces attentats ont transformé ce qui était une menace virtuelle et lointaine en un cauchemar concret et localement présent, dont chacun se dit qu’il peut recommencer demain.Les Français souhaitent donc qu’il y ait unité de vue entre la majorité et l’opposition pour renforcer la sécurité et la lutte contre le terrorisme djihadiste. Ils veulent un durcissement des conditions de détention des détenus qui contribuent à propager des idées extrémistes et accepteraient aussi qu’on s’affranchisse de certaines règles de droit, comme l’accord préalable d’un magistrat pour des perquisitions ou des écoutes téléphoniques. Il n’y a donc pas un basculement au sens propre de l’opinion publique sur ces questions de sécurité mais un renforcement de ce qu’ils souhaitaient déjà très largement.Les Français plébiscitent les mesures pour « lutter contre l’extrémisme religieux »Comment analysez-vous les résultats du sondage sur la perception de l’islam ?Le regard porté sur l’islam dans la foulée de ces attentats est un point clé sur lequel l’enquête apporte des réponses claires. Contrairement à certaines hypothèses ou affirmations péremptoires, la séquence des attentats n’a pas induit une défiance accrue à l’égard des musulmans et de l’islam. Elle semble au contraire avoir généré des clarifications qui ont fait baisser les tensions.Il faut ici bien distinguer les niveaux et les évolutions. En termes de niveau, il y a toujours 47 % de Français qui estiment, en pensant à la façon dont la religion musulmane est pratiquée en France, que « cette religion n’est pas compatible avec les valeurs de la société française ». C’est donc un niveau élevé. Mais en termes d’évolution, il est de dix points inférieur et non pas supérieur à ce que l’on mesurait il y a un an. C’est là où l’on voit bien qu’il n’y a pas eu accroissement de la défiance.Au fond, les Français nous disent trois choses qui expliquent un tel résultat : d’abord, que si nous sommes en guerre – ce que la moitié de la population trouve exagéré de dire –, c’est contre le terrorisme djihadiste uniquement et non l’islam en général. Et même, pour 66 %, que « l’islam est une religion aussi pacifiste que les autres et le djihadisme une perversion de cette religion ». Seuls 33 % jugent que « même s’il ne s’agit pas de son message principal, l’islam porte en lui des germes de violence et d’intolérance ». Les Français font donc une distinction nette entre l’islam et ce qu’ils estiment être sa perversion, le terrorisme djihadiste.La religion musulmane est jugée plus compatible avec les valeurs de la société qu’auparavantEnsuite, ils ont trouvé que les responsables musulmans en France ont eu raison de prendre la parole et de condamner ces attaques et qu’ils ont été globalement convaincants. Ces prises de position ont donc contribué à éviter simplifications abusives et amalgames. Il faut aussi souligner que les responsables politiques de la majorité et de l’opposition se sont efforcés de faire de même et qu’ils ont certainement, eux aussi, contribué à distinguer et clarifier les choses.Enfin, l’énorme mobilisation des Français leur a renvoyé le miroir non pas d’une France fragmentée, confrontée à des communautés en concurrence ou en lutte, mais d’une France beaucoup plus unie que ce qu’ils pensaient. Même si la réalité est évidement plus complexe que cela, cette mise en scène de nous-mêmes, ce collectif qui soudain se donne à voir comme uni autour de valeurs partagées, a eu un effet rassurant et apaisant.Le sondage a été réalisé dix jours après la mobilisation du 11 janvier. N’était-on pas encore dans une période propice aux discours plutôt consensuels ? Cette tendance n’est-elle pas vouée à disparaître au fil des semaines ?C’est naturellement la question qu’il faut se poser, même si justement nous avons voulu faire non pas une étude à chaud et au cœur de l’événement mais une étude approfondie, dix jours après. Mon sentiment est que rien n’est écrit : les tendances lourdes et la défiance peuvent revenir, naturellement, tout comme l’esprit de ce moment historique perdurer pendant plusieurs mois. Cela va dépendre en réalité de l’actualité, de la présence ou pas de nouveaux attentats, du comportement des autorités religieuses et politiques, etc.La perception de l’islam n’est-elle pas devenue, sous la pression de l’extrême droite, le principal sujet de clivage droite-gauche ?C’est effectivement un clivage aujourd’hui très important, voire structurant, mais attention, il y a aussi, et notre enquête le montre, de fortes zones de consensus. Cela étant, le clivage gauche-droite perdure avec une défiance à l’égard de l’islam beaucoup plus importante chez les sympathisants UMP que chez les sympathisants de gauche et du PS. Sur certains points, on mesure également une porosité entre les sympathisants UMP et FN. Ce qui est clair, c’est que l’affaiblissement des clivages économiques laisse davantage la place à d’autres clivages et qu’il y a bien une singularité du FN. Les sympathisants de cette formation se caractérisent depuis très longtemps et encore aujourd’hui par un sentiment beaucoup plus marqué de déclin de la société française et par une préoccupation ultra-dominante à l’égard des étrangers en général et de l’islam en particulier.Attentats à Paris : un ressenti différent chez les sympathisants FNJean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gaëlle Picut A quelques kilomètres du centre-ville, l’université de technologie de Troyes (UTT) accueille 2600 étudiants, dont 25 % d’étranger. Ce campus de 4 hectares, doté de salles de cours et de laboratoires de recherche, propose une cinquantaine d’activités sportives.Cet établissement public fait partie des vingt écoles d’ingénieurs les plus adaptées à l’entreprise selon des dirigeants de l’industrie et mise sur une recherche de haut niveau. Moins connue que sa grande sœur, l’université de technologie de Compiègne, l’UTT voit sa renommée grandir auprès des étudiants. Et pour cause ! 58 % de ses diplômés trouvent du travail avant même l’obtention de leur diplôme.Les autres rejoignent le marché de l’emploi en six à huit semaines, avec un salaire moyen de 36 000 euros par an. 12 % sont recrutés à l’étranger. « L’industrie en France est loin d’être morte. Il y a un vrai avenir pour les jeunes dans la production et l’ingénierie, estime Guillaume Ducellier, responsable du service relation formation entreprises. Nos étudiants n’ont aucun problème pour trouver un emploi. Dans cer­tains domaines comme l’informatique, nous n’arrivons pas à satisfaire la demande des entreprises. »L’admission à l’UTT se fait après le bac pour une formation en cinq ans. Après examen de leur dossier, environ 4 500 étudiants passent un entretien de motivation et un sur dix est retenu (dont 24 % de filles). « Nous étudions de près les candidatures venant des lycées difficiles mais avec des bons résultats, car elles nous paraissent plus méritantes que celles des candidats qui ont les mêmes notes mais venant d’un milieu favorisé », estime Timothée Toury, directeur de la formation et de la pédagogie.Les frais de scolarité sont très raisonnables (610 euros par an). L’université accueille également des étudiants à bac + 2. L’UTT délivre six diplômes d’ingénieur en mécanique, informatique ou matériaux.Inspiré du système américainLe succès de l’UTT repose sur un modèle pédagogique original, qui s’inspire du système américain, à l’image de son campus. La première spécificité est de laisser l’étudiant choisir ses matières et ses spécialités, grâce à un très large choix d’unités de valeur (UV) par catégorie : sciences, technologie, management, sociologie, langues, etc. « La formation d’ingénieur débute dès la première année avec des matières scientifiques et techniques, complétées par un enseignement en sciences humaines et en langues, indique Pierre Koch, nouveau président de l’UTT depuis septembre 2014. Chacun progresse à son propre rythme cognitif. »« J’ai choisi l’UTT car je pouvais personnaliser mon parcours, confirme Ghislain, étu­diant en deuxième année. Lorsqu’on choisit ses matières, on est plus motivé ! On peut ainsi choisir d’apprendre quatre langues ou de se former au management. Et le cadre est super agréable ! » Les cours sont assurés par 154 enseignants-chercheurs et par des intervenants extérieurs. « Au-delà des compétences technologiques, très opérationnelles, nous formons le jugement de nos étudiants et leur apprenons à gérer la complexité, explique Timothée Toury. Nous leur laissons une grande autonomie durant les travaux pratiques. Ce qui permet, après ­quel­ ques balbutiements, d’ancrer les ap­pren­tissages. »La prise de risque et l’innova­tion sont également encouragées. Les étudiants bénéficient d’équipements de qualité : deux halles industrielles, une école-usine, des laboratoires de physique-chimie et de langue, une bibliothèque de 2000 m2.Quinze mois en entrepriseAutre atout : les élèves passent au moins quinze mois en stage en entreprise durant leur formation, et six mois à l’étranger grâce à des partenariats avec 180 universités dans le monde. L’UTT a une implantation à Shanghaï (Chine) et encourage l’obtention d’un double diplôme. Par ailleurs, les meilleurs peuvent partir en alternance durant leur cinquième année. Ainsi, Clémentine, fraîchement diplômée, a été recrutée en CDI chez Electrolux (Troyes) après une année d’alternance dans l’entreprise. « La polyvalence que l’on m’a enseignée à l’UTT a été un vrai atout », estime-t-elle.Chaque étudiant a un enseignant référent pour l’aider à choisir son parcours de scolarité et à construire son projet professionnel. L’UTT propose un forum entreprises, des conférences sur le monde de l’entreprise, des entraînements aux entretiens et des ateliers CV.« Les contacts réguliers avec les entreprises partenaires dans l’enseignement ou la recherche nous permettent de faire évoluer le contenu des cours ou d’en créer de nouveaux pour se positionner sur les nouveaux métiers, par exemple la cybercriminalité, explique Guillaume Ducellier. De nombreuses entreprises nationales (Dassault Systèmes, Safran) ou étrangères (British Telecom) recrutent nos diplômés. »(Semestriel Le Monde-Campus, Novembre 2014.)Gaëlle PicutJournaliste au Monde 28.01.2015 à 16h40 • Mis à jour le28.01.2015 à 17h08 | Eric Nunès Quelque 4 000 revolvers de plus pour les mairies, une subvention pour l'achat de 8 000 gilets pare-balles, et une autre pour l'équipement des voitures en postes de radio. C'est ce qu'a offert le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, pour « améliorer les conditions de travail et de protection » des policiers municipaux, quelques jours après les attentats en région parisienne lors desquels dix-sept personnes ont été tuées, dont Clarisse Jean-Philippe, une policière municipale non armée, abattue à Montrouge.Si le Syndicat national des policiers municipaux salue la « démarche » du gouvernement, de nombreux membres des forces de l'ordre, policiers nationaux et municipaux, qui ont répondu à un appel à témoignages du Monde.fr, ont jugé que les mesures annoncées étaient largement insuffisantes.A l'heure actuelle, la décision d'armer, ou non, les agents de police municipaux, demeure l'apanage de l'exécutif des communes, comme l'a fermement rappelé l'Association des maires de France (AMF). Mais pour de nombreux agents territoriaux, un plan Vigipirate maintenu à son niveau le plus haut pourrait obliger les maires à franchir le pas.« C'est une aberration de ne pas nous armer et de laisser à la libre volonté du maire de faire le choix... C'est comme envoyer un pompier avec sa combinaison anti-feu dans un feu de forêt sans lance incendie », métaphorise Olivier L., policier municipal.« Si le collègue de Clarisse Jean-Philippe avait été armé, qu'il ait pu riposter au lieu de se cacher derrière une voiture, il y aurait peut-être plusieurs morts de moins aujourd'hui », estime Pierre F, policier municipal.« PAS LES MOYENS DE SE DÉFENDRE » Dotés d'un uniforme, chargés de missions liées à la sécurité, « beaucoup d'agents municipaux travaillent déjà dans les rues avec un gilet pare-balles, ce qui laisse supposer qu'ils sont susceptibles de se faire tirer dessus. Pourtant ils n'ont pas les moyens de se défendre et encore moins de défendre autrui. Ne sommes-nous que des cibles ? », interroge Gérald G., fonctionnaire territorial.« Les policiers municipaux tout comme les policiers nationaux et les gendarmes doivent aujourd'hui, tous, où qu'ils se trouvent, disposer des mêmes armes, des mêmes moyens pour assurer leur sécurité et celle de leurs concitoyens dans les communes », poursuit Bertrand V., policier municipal.Selon eux, la sécurité des agents territoriaux et de leurs concitoyens serait, parfois, sacrifiée sur l'autel des ambitions politiques des édiles. « Les maires n'ont pas un regard professionnel sur la situation du monde dans lequel nous vivons, mais plutôt un regard politique. Si politiquement cela leur semble défavorable d'armer leur police, ils n'hésiteront pas à la laisser sans moyens de protection et de riposte, tout en lui demandant d'effectuer des missions à risque », estime Frédérique L.Lorsqu'il s'agit d'équiper ou non les forces de l'ordre locales, « il existe des communes où le maire oppose aux agents le budget restreint. A combien s'estime la vie d'un homme ou d'une femme ? », s'indigne Laurent L., également policier dans une petite ville. « Nous voulons bien exercer notre métier pour le public, mais nous ne voulons plus compter de victimes dans nos rangs du fait d'un manque de moyens », résume l'agent Cyrille D.OUTILS DE RECHERCHELes policiers municipaux réclament donc des armes létales pour riposter à une attaque et des gilets pare-balles pour se protéger. Mais pas seulement. Karine R, policière municipale, regrette que certains outils de recherche soient réservés à la police nationale et à la gendarmerie. Alors que les communes françaises comptent près de 20 000 agents, ces derniers ne peuvent exercer certaines missions de surveillance et de maillage du territoire, car ils n'ont pas accès « aux différents fichiers en réseaux comme celui des personnes recherchées, des voitures volées », souligne la policière.Il ne s'agit pas seulement de doter des agents d'armes létales, mais également de les former à leur usage et de maintenir à jour cette formation. Si chaque gardien de la paix participe à quelques séances de tirs annuelles, « on ne voit jamais le plus important : la préparation mentale dans une situation de stress, l'analyse de l'environnement, le repérage d'une menace potentielle, le processus de prise de décision sur le moyen de neutralisation », analyse Franck, gardien de la paix.ARMES LONGUES OBSOLÈTESSi les policiers municipaux revendiquent d'avoir accès à un équipement similaire à celui de leurs collègues de la police nationale, ces derniers critiquent également le matériel mis à leur disposition dans le cadre de leurs missions. Alors que les attaques des 7 et 9 janvier ont été réalisées avec des armes de guerre de type kalachnikov, les policiers chargés des missions de protection sont équipés d'armes longues obsolètes, selon Pierre, membre d'une compagnie républicaine de sécurité.« Nos pistolets mitrailleurs sont d'une conception datant de 1945, le calibre est trop faible, les munitions ne sont plus perforantes », souligne également Jean, gardien de la paix. « Les gilets sont lourds inadaptés au mouvement et donc à la riposte », poursuit un de ses collègues. Son confère policier d'enchaîner : « nos voitures sont des cercueils qui ne passeraient jamais un contrôle technique », conclut Jean-Paul, désabusé. Lire : Police municipale : les risques « sans la reconnaissance » Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.01.2015 à 14h25 • Mis à jour le28.01.2015 à 15h23 L'essentielLa Cour de cassation était appelée à se prononcer sur la décision de la cour d'appel de Chambéry d'autoriser le mariage d'un couple homosexuel franco-marocain, en contradiction avec une convention bilatérale passée avec le Maroc.La juridiction a validé ce mariage, estimant que la liberté fondamentale de se marier l'emportait sur la convention. La décision était très attendue. Après de nombreux rebondissements judiciaires, la Cour de cassation a validé, mercredi 28 janvier, le mariage d'un couple homosexuel franco-marocain, malgré une convention bilatérale avec le Maroc qui établit que les ressortissants marocains ne peuvent se marier avec un Français ou une Française du même sexe.La Cour a estimé que la liberté fondamentale de se marier l'emportait bien sur la convention bilatérale ratifiée entre les deux pays – en 1981 – et relative « au statut des personnes et de la famille et à la coopération judiciaire ».MARIAGE VALIDÉ DEUX FOISLe mariage de Dominique et Mohammed avait été validé par deux fois en octobre 2013, par le tribunal de grande instance puis par la cour d'appel de Chambéry, mais le parquet général avait formé un pourvoi en Cassation.La convention bilatérale sur laquelle se fondait alors le ministère public dispose qu'en cas de mariage franco-marocain, chacun des deux membres du couple doit se conformer aux lois de son pays. Or, la loi marocaine prohibe le mariage entre deux personnes de même sexe.LA LIBERTÉ DE SE MARIER, UN DROIT FONDAMENTALMais, la Cour de cassation a rappelé mercredi que l'article 4 de cette convention prévoit que la loi d'un des deux pays pouvait être écartée lorsqu'elle était « manifestement incompatible avec l'ordre public ».L'ordre public est un ensemble de règles relatives à l'organisation de la nation, l'économie, la morale, la santé, la sécurité, la paix publique, ainsi que les droits et libertés essentielles de chaque individu. Or a souligné la plus haute juridiction de l'ordre judiciaire français, la liberté de se marier est un droit fondamental, ouvert aux couples de même sexe depuis la loi du 17 mai 2013.Lire aussi (édition abonnés) : L'union des couples binationaux gay portée en cassation Bertrand Bissuel Ils n’ont que trois mots à dire : ras-le-bol. De nombreux députés, principalement de la majorité, en ont par dessus de la tête de se faire canarder. « Je n’ai jamais vu une campagne aussi agressive », témoigne François Loncle (PS, Eure), élu à l’Assemblée nationale pour la première fois en 1981 et qui effectue son septième mandat. « Le lobbying, nous y sommes habitués, mais là, un seuil a été franchi. C’est sans précédent », renchérit Christophe Caresche (PS, Paris), qui se dit toutefois « moins touché » que certains de ses collègues établis en province.De qui se plaignent-ils ? Des notaires, engagés dans une vigoureuse contre-offensive contre le projet de loi Macron. Pleines pages de publicité dans les quotidiens, avalanche de courriers catastrophistes dans les permanences parlementaires, huées contre Manuel Valls lors d’un meeting électoral dans le Doubs, déferlante de messages incendiaires – quelquefois injurieux ou menaçants – sur les réseaux sociaux…Mardi 27 janvier, Richard Ferrand, le rapporteur général du texte, a pris la parole lors d’une réunion du groupe socialiste à l’Assemblée pour dénoncer de tels « excès ». D’après un participant, le député du Finistère a qualifié d’« indignes » les méthodes employées par ces professionnels alors même que personne ne conteste leur compétence. Il a ajouté, précise cette source, que « cela témoignait d’une défense corporatiste, acharnée et parfois haineuse ».Tweets « percutants » et courtoisieM. Ferrand est, il est vrai, l’une des cibles privilégiées de la vindicte notariale. Sur Twitter, ses contradicteurs le couvrent de « gentillesses » : « Les notaires ont lancé une battue dont vous êtes le gibier », « Vous êtes un raté et un pleurnicheur alors le mot hyène, il s’applique à vous », « Pensez à vos circonscriptions ! Danger »… L’un de ces mots doux est accompagné de photos de M. Ferrand, d’Emmanuel Macron et de Cécile Untermaier, députée PS de Saône-et-Loire et co-auteure d’un rapport sur les professions réglementées : « Wanted, le clan des fossoyeurs. Non armés mais très dangereux : menteurs patentés, surdité récurrente, etc. »Outre des députés et le ministre de l’économie, d’autres personnalités en ont pris pour leur grade. Par exemple des membres de l’Autorité de la concurrence, « coupables » d’avoir récemment rendu un avis sur les professions juridiques réglementées qui a fortement déplu au Conseil supérieur du notariat (CSN). Le président de cette instance, Me Pierre-Luc Vogel, reconnaît qu’« il y a des tweets qui peuvent être assez percutants ». « Je ne peux pas en assumer la responsabilité », ajoute-t-il en faisant valoir qu’il a « toujours été d’une grande courtoisie avec [ses] interlocuteurs ». « Nous avons constamment été dans le dialogue, en toute transparence, tient-il à souligner. Nous défendons notre profession mais aussi l’accès au droit. »Loi Macron : « Le monde notarial ne peut pas rester arc-bouté sur la préservation des équilibres actuels »A l’origine de ce vent de colère, il y a donc le projet de loi Macron, dont l’examen en séance publique à l’Assemblée a démarré lundi 26 janvier. Mercredi soir, il n’était pas exclu que les députés abordent les articles posant problème. Deux sujets se révèlent particulièrement explosifs. Les règles de tarification, tout d’abord, que le gouvernement veut modifier afin qu’elles prennent mieux en compte les coûts réels des actes, l’objectif sous-jacent étant de faire baisser leurs prix. L’exécutif entend aussi promouvoir « une liberté d’installation contrôlée » afin de permettre aux « aspirants » notaires de le devenir. La profession avait promis, il y a quelques années, de s’ouvrir et d’étoffer ses effectifs mais l’engagement est resté lettre morte. Lettres-typesLes intentions gouvernementales font bondir les notaires. Elles vont, d’après eux, entraîner une forte baisse de leur chiffre d’affaires et provoquer plus de 10 000 licenciements. Des offices de taille modeste vont disparaître, en particulier dans le monde rural ou dans les zones urbaines défavorisées, complètent-ils. C’est la porte ouverte aux concentrations sur les grandes métropoles et à l’émergence de déserts juridiques ailleurs, selon eux.« Ce n’est pas sérieux », a objecté, mardi, sur Europe 1, M. Macron. « Oh que si », insistent, en substance, les notaires. Résolus à se battre jusqu’au bout, ils multiplient les sollicitations, sonnent à la porte de centaines de personnalités. Le CSN a envoyé à toute la profession des amendements qui ont ensuite été portés à la connaissance des députés afin qu’ils corrigent le projet de loi. D’après France 2, 174 élus au Palais-Bourbon s’en sont inspirés, allant dans certains cas jusqu’à recopier au mot près ce qui leur était proposé. Durant les travaux de la commission spéciale de l’Assemblée sur le texte, certains députés ont développé des arguments analogues à ceux de nombreux professionnels – par exemple le fait que le modèle notarial français se diffuse en Chine.Les instances nationales et locales du notariat ont également élaboré des lettres-types destinées aux parlementaires, aux maires et aux clients de la profession. Ainsi, M. Loncle raconte avoir reçu une dizaine de courriers émanant d’offices implantés dans son département : le contenu, dit-il, est, chaque fois, « le même avec des termes polémiques » qui accusent l’exécutif et la représentation nationale de préparer une gigantesque casse sociale.« La bataille » des réseaux sociauxIl y a quelques jours, le président de la chambre interdépartementale des notaires des Hautes-Pyrénées, des Landes et des Pyrénées-Atlantiques, Me Frédérick Feuillette, a écrit à ses pairs, notamment pour les encourager à engager « la bataille » sur les réseaux sociaux. Les personnels sont invités à s’y impliquer : « Pour ceux de nos salariés n’ayant pas de compte Twitter, la procédure est simple », indique Me Feuillette en détaillant la procédure à suivre.En réalité, la profession est sur le pied de guerre depuis plus de six mois. Le 10 juillet 2014, le ministre de l’économie de l’époque, Arnaud Montebourg, avait annoncé la restitution aux ménages de 6 milliards d’euros de pouvoir d’achat captés par les professions réglementées. Dans les semaines qui ont suivi, le CSN s’est mis en mouvement afin de contrer ce discours et les conclusions d’un rapport de l’inspection générale des finances (IGF), synonymes de « destruction du notariat ».Le 17 septembre 2014, première démonstration de force sur la place de la République à Paris, avec un rassemblement de 18 000 à 20 000 personnes, selon les notaires (12 000 d’après la police). A cette occasion, le CSN fait appel à Havas Event, une filiale du groupe Havas Worldwide, pour s’occuper « de la logistique et du service d’ordre car nous n’avons aucune expérience en la matière », explique Me Vogel.Une mobilisation à 2 millions d’eurosRebelote le 10 décembre 2014 mais cette fois-ci, c’est une manifestation, entre République et Opéra, à laquelle s’associent les avocats, les mandataires judiciaires, les commissaires-priseurs judiciaires, les greffiers de tribunaux de commerce et les huissiers. Là encore, Havas Event s’occupe de l’intendance (sono, canalisation du défilé…). Des intermittents du spectacle distribuent aux manifestants des autocollants, des banderoles et des drapeaux. Le CSN s’est aussi adjoint les services du « pôle influence » d’Havas pour mettre en forme sa communication.Cette mobilisation tous azimuts a un coût : à la mi-décembre, Mme Untermaier parlait d’un peu plus de 2 millions d’euros. Une somme confirmée par Me Vogel, qui recouvre, d’après lui, les initiatives prises depuis l’été 2014 par la profession (publicités dans la presse, manifestations…).Un tel déploiement de moyens va-t-il porter ses fruits ? « La démarche est assez scandaleuse, ça devient contreproductif », commente M. Loncle. Mardi, lors de la réunion du groupe PS à l’Assemblée, M. Ferrand a appelé ses collègues à résister « à un lobby, intouché depuis Louis XVIII et qui se croit intouchable », relate un participant. Dans l’entourage de M. Macron, on regrette « le décalage entre les milliers de messages d’encouragement reçus par courriers, e-mails et sur les réseaux sociaux de la part de jeunes professionnels et le fait que l’expression publique de cette profession ait été totalement capturée par ceux qui ont intérêt à ce que rien ne bouge ». La bagarre est loin d’être terminée.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bertrand Bissuel Saisi en juin 2014 par Arnaud Montebourg, alors ministre de l’économie, l’Autorité de la concurrence (ADLC) a rendu, le 13 janvier, un avis sur « certaines professions juridiques réglementées » dont les recommandations inspirent de vives critiques au Conseil supérieur du notariat (CSN). Certains professionnels ont mis en doute, sur Twitter, l’impartialité de l’ADLC, estimant qu’elle ne faisait que copier les idées de Bercy. Son président, Bruno Lasserre, réagit.Que pensez-vous des critiques adressées à l’Autorité de la concurrence après l’avis qu’elle a rendu sur les professions réglementées ?Bruno Lasserre : La campagne menée par les notaires est surprenante et n’est pas à la hauteur du débat et des enjeux. L’Autorité a toujours été soucieuse de se tenir loin des invectives afin de travailler dans un climat apaisé. Aussi, je regrette la teneur des « tweets » relayés ou des propos tenus par une partie de la profession à la suite de la publication de son avis. Dire que nous avons fait du « copier-coller » de ce que nous aurait dit Bercy en raison de ma proximité supposée avec Emmanuel Macron [actuel ministre de l’économie] est ridicule. Chacun sait que je me suis toujours tenu à distance du pouvoir politique et que l’institution a toujours su poser un diagnostic impartial, même s’il dérange les gouvernements en place.Le lobbying « sans précédent » des notaires contre la loi MacronCertains notaires disent que le contenu de l’avis de l’ADLC prouve qu’elle ne connaît pas le notariat…L’Autorité a scruté de manière objective chaque profession et l’ensemble de leurs représentants ont été en mesure d’apporter à l’Autorité tous les éléments qui leur semblaient utiles pour éclairer les débats. A l’issue d’une instruction approfondie, l’Autorité a émis 80 recommandations. Elle a rendu un avis équilibré et mesuré qui permet d’adapter la profession au contexte d’aujourd’hui en tenant compte des objectifs d’intérêt général poursuivis par la réglementation (préservation d’un maillage territorial suffisamment dense, nécessité de sécuriser juridiquement certaines transactions et certains actes).« Les notaires exagèrent la portée du projet de loi Macron »Si le projet de loi « pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques » – dit « loi Macron » – est adopté en l’état, il va provoquer des milliers de licenciements selon les notaires. Qu’en pensez-vous ?Les notaires exagèrent la portée de ce texte. Il instaure, en réalité, une liberté d’installation graduelle, contrôlée et les changements apportés à la tarification sont encadrés. Bien sûr, comme tout changement, je comprends qu’il puisse légitimement créer un climat d’inquiétude. Ces professions n’ont pas été réformées depuis des années, voire des décennies, et ce projet de loi est le premier à s’y atteler. La réforme intervient, qui plus est, à un moment où les cours de l’immobilier sont légèrement orientés à la baisse. Mais il faut se souvenir que la profession a engrangé des bénéfices considérables grâce au boom du prix des logements depuis la fin des années 1990. Le fait d’être investi d’une délégation de service public ne prémunit pas contre un examen objectif des éléments sous-jacents d’un tarif, bien au contraire. Certaines réactions ne semblent pas mesurer cette réalité.Le projet de loi vous confie de nouvelles prérogatives à l’égard des professions réglementées, ce que ne comprennent pas de nombreux notaires…Le monde notarial ne peut pas rester arc-bouté sur la seule préservation des équilibres actuels. Nous lui donnons des clés pour affronter des questions qu’il doit prendre en main : comment assurer le renouvellement démographique de la profession qui vieillit ? Comment donner de vraies perspectives à un salariat qui en manque à l’évidence ? Comment inciter la profession à faire des gains d’efficience dont bénéficieront à la fois les études – rendues plus efficaces – et les clients – qui accéderont aux services à des prix plus bas ? La profession, qui se sent seule autorisée à réguler son secteur, doit accepter qu’un regard extérieur et indépendant se pose sur elle pour proposer les évolutions nécessaires.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 28.01.2015 à 10h48 • Mis à jour le28.01.2015 à 15h06 | Jean-Baptiste de Montvalon Dès la première question posée dans l’enquête Ipsos/Sopra-Steria, ils marquent leur différence. Sensiblement moins de « colère » (64 % contre 72 % de l’échantillon total) et de « dégoût » (45 % contre 51 %), nettement plus d’« envie de vengeance » (20 % contre 8 %) : les sympathisants du Front national n’ont pas ressenti tout à fait la même chose que la moyenne des Français lors des tueries en région parisienne. L’écart se creuse quand il est question de la mobilisation citoyenne du 11 janvier. « Fraternité » (59 %) et « fierté » (53 %), clament dans leur ensemble les Français interrogés ; des mots que prononcent aussi les sympathisants FN, mais mezza voce (36 % et 39 %). L’« agacement » (23 % contre 12 % en moyenne), le « malaise » (19 % contre 10 %), l’« indifférence » (13 % contre 6 %) sont très perceptibles.Sécurité, politique, islam : comment réagissent les Français après les attentats ?Ces chiffres – et les suivants – sont à prendre avec une précaution particulière, puisqu’il ne s’agit que d’un sous-échantillon, aux effectifs réduits. Mais ils tracent, à leur façon, le fil conducteur d’un état d’esprit et d’un mode de pensée qui se distinguent tout au long de l’enquête, en particulier sur tout ce qui a trait à l’islam. Les sympathisants du FN qui considèrent que l’on est « vraiment » en guerre (58 % contre 53 % en moyenne) sont particulièrement nombreux à juger que cette guerre doit être dirigée contre « l’islam en général » (42 % contre 16 %). Un islam qui « porte en lui des germes de violence et d’intolérance », selon trois sympathisants FN sur cinq, alors que les deux tiers de l’échantillon total estiment que c’est « une religion aussi pacifiste que les autres ».Compatibilité des religionsS’ils jugent eux aussi très majoritairement que les représentants de l’islam en France ont été « assez présents dans les médias pour condamner ces attaques », seuls 29 % des sympathisants du FN (contre 60 % en moyenne) concèdent avoir été convaincus par leurs propos. S’agissant de la compatibilité des religions « avec les valeurs de la société française », les proches du FN ne se retrouvent à l’étiage moyen qu’au sujet de la religion catholique (94 % la jugent compatible, contre 93 % pour l’ensemble des Français). Quatorze points de moins que la moyenne s’agissant de la « compatibilité » de la religion juive (qu’ils sont 67 % à reconnaître, contre 81 % de l’échantillon total), 35 points de moins au sujet de l’islam (12 % contre 47 %).Les sympathisants du FN sont proportionnellement plus nombreux à approuver chacune des mesures de sécurité suggérées pour lutter contre l’extrémisme religieux, l’écart se creusant sur les décisions particulièrement attentatoires aux libertés. Sans surprise, ils sont relativement plus sévères que la moyenne lorsqu’on les interroge sur l’attitude des responsables de l’exécutif, et continuent de vouer aux gémonies la ministre de la justice, Christiane Taubira.Cela dit, le fait notable est ailleurs : un tiers des sympathisants du FN désapprouvent l’attitude de la présidente du parti, Marine Le Pen, restée en marge de la mobilisation citoyenne du 11 janvier. Dans un parti où l’on entretient soigneusement le culte du chef, le chiffre est cinglant. Il est aussi, sans doute, une cause d’« agacement » et de « malaise Comment Marine Le Pen s’est mise hors jeu  Jean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 28.01.2015 à 06h00 • Mis à jour le28.01.2015 à 16h57 | Jean-Baptiste de Montvalon et Cécile Chambraud Comment les Français ont-ils vécu les attentats de janvier, puis la mobilisation citoyenne qui s’ensuivit ? Cette séquence a-t-elle modifié notre regard sur l’islam, et sur notre société en général ? Quelles mesures prendre pour lutter contre l’extrémisme religieux ? Pour évoquer ces questions, un sondage Ipsos/Sopra-Steria pour Le Monde et Europe 1 a été réalisé auprès de 1 003 personnes, qui ont été interrogées par Internet les 21 et 22 janvier ; soit deux semaines après le début des tueries, et dix jours après la marche républicaine. En voici les principaux enseignements. « Guerre » ou pas guerre : les Français partagés Une assez courte majorité de Français (53 %) estime que « oui, il s’agit vraiment d’une guerre ». 47 % jugent au contraire que ce terme est « exagéré ». 84 % de ceux qui affirment que notre pays est en guerre pensent que celle-ci est dirigée contre « le terrorisme djihadiste uniquement » ; 16 % contre « l’islam en général » (6 % des sympathisants PS, 16 % de ceux de l’UMP et 42 % de ceux du FN). Près des deux tiers (63 %) de ceux qui affirment que notre pays est en guerre considèrent que nous la « gagnerons », 36 % sont d’un avis contraire. L’islam jugé plus « compatible » avec la société française qu’auparavantLes attentats commis par les frères Kouachi et Amedy Coulibaly n’ont pas rejailli sur l’acceptation croissante de l’islam par la société française. Certes, une petite majorité (51 %) des personnes interrogées considère que la religion musulmane « n’est pas compatible avec les valeurs de la société française ». Mais c’est 12 points de moins qu’en janvier 2014 et 23 points de moins qu’en janvier 2013. Ceux qui jugent l’islam « compatible » avec ces valeurs sont, eux, 47 %, contre 37 % il y a un an et 26 % il y a deux ans. L’écart reste cependant important avec la religion catholique, jugée « compatible » par 93 %, et la religion juive (81 %). La tolérance des femmes vis-à-vis de l’islam (50,3 %) est supérieure à celle des hommes (43,5 %). L’acceptation de l’islam est très dépendante de l’orientation politique. Si 66 % des sympathisants de gauche jugent cette religion « compatible avec les valeurs de la société française », ils ne sont que 39 % parmi ceux de l’UMP et 12 % parmi les proches du Front national. Une religion « aussi pacifiste que les autres » pour les deux tiers des Français 66 % des personnes interrogées (81 % des sympathisants de gauche, 53 % des proches de l’UMP, 39 % des sympathisants du FN) jugent que l’islam est « une religion aussi pacifiste que les autres », et que « le djihadisme est une perversion de cette religion ». A contrario, 33 % considèrent que « même s’il ne s’agit pas de son message principal, l’islam porte malgré tout en lui des germes de violence et d’intolérance ». Les femmes sont plus nombreuses que les hommes (70,5 % contre 61,5 %) à être bien disposées à l’égard de cette religion. Les représentants musulmans ont été entendusLes condamnations des attentats par les responsables de l’islam en France ont été entendues : 65 % des personnes interrogées ont jugé ces représentants « assez présents », et 60 % ont été « convaincus ». Une majorité de Français (58 %) juge qu’on a « raison de leur demander de condamner ces attaques, ce n’est que comme cela que l’on évitera les amalgames entre musulmans en général et extrémistes djihadistes en particulier ». 35 % craignent cependant qu’« à force de trop insister, on risque de créer un malaise au sein de la communauté musulmane qui va se sentir de plus en plus stigmatisée ». Amplifier l’engagement militaire de la France à l’étranger Les attentats commis en région parisienne ont manifestement conduit les Français à approuver l’engagement militaire de leur pays contre le djihadisme. « Là où la France est déjà présente (Mali, Sahel, Irak…) », 50 % des personnes interrogées considèrent qu’elle doit « augmenter » son engagement, 40 % le maintenir à son niveau actuel ; seuls 9 % souhaiteraient le voir diminuer. S’agissant spécifiquement de la Syrie, 65 % des personnes interrogées seraient favorables à ce que la France y « intervienne plus directement, dans le cadre d’une coalition internationale contre le djihadisme islamique » ; 34 % sont d’un avis contraire. Contre l’extrémisme religieux : la sécurité, au détriment de la liberté Dans l’éternel débat entre partisans de la sécurité et défenseurs des libertés, la balance penche nettement en faveur des premiers. A la suite des attentats, une écrasante majorité des Français est favorable à la mise en œuvre de différentes mesures qui leur sont suggérées « pour lutter contre l’extrémisme religieux ». Y compris celles qui empiéteraient nettement sur les libertés individuelles. « Généraliser les écoutes téléphoniques sans accord préalable d’un magistrat » ? 71 % des personnes interrogées y sont favorables. « Pouvoir perquisitionner des domiciles sans accord préalable d’un magistrat » ? 67 % approuvent. « Pouvoir mener des interrogatoires de suspects sans l’assistance d’un avocat » ? D’accord à 61 %. Sur ces trois mesures, les sympathisants de gauche sont respectivement 60 %, 58 % et 46 % à se dire favorables à leur mise en œuvre. L’attitude de l’exécutif saluéeConfirmation : les Français approuvent largement la façon dont l’exécutif a géré cette période. Le premier ministre, Manuel Valls, sort premier d’une liste de neuf personnalités politiques : 86 % des personnes interrogées (94 % des sympathisants du PS, 91 % de ceux de l’UMP) estiment qu’il « a eu l’attitude qui convenait lors de ces événements ». Le président de la République, François Hollande (83 %), et le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve (81 %) le suivent de près sur le podium. Dans ce contexte sécuritaire, la ministre de la justice, Christiane Taubira, est nettement moins bien perçue : seules 50 % des personnes interrogées (33 % des sympathisants de l’UMP) jugent qu’elle « a eu l’attitude qui convenait ». Marine Le Pen désapprouvée, y compris chez les siens69 % des personnes interrogées désapprouvent l’attitude de Marine Le Pen qui, leur était-il rappelé, « n’a pas participé au rassemblement national des 10 et 11 janvier ». La présidente du Front national s’était alors rendue à Beaucaire (Gard), ville FN dirigée par Julien Sanchez, pour un hommage aux victimes des attentats qui s’était transformé en meeting politique. Signe que cette séquence, en tout cas à court terme, ne lui a pas été favorable : un tiers des sympathisants du FN désapprouvent également l’attitude de Mme Le Pen : 24 % la « désapprouvent plutôt », 9 % la « désapprouvent tout à fait ».Lire : Comment Marine Le Pen s’est mise hors jeu Les Français partagés sur les caricatures Seules 9 % des personnes interrogées se disent opposées à « la publication dans la presse de caricatures satiriques se moquant des religions ». Cette option mise à part, le débat reste ouvert, chacun dosant à sa façon convictions personnelles et liberté d’expression. 53 % de l’échantillon (65 % des sympathisants de gauche) se rangent derrière l’opinion suivante : « vous approuvez la publication de ces caricatures car il est normal qu’en démocratie on puisse dire ce que l’on veut ». 38 % (45 % des sympathisants de l’UMP) se retrouvent plutôt dans cette formulation : « vous désapprouvez d’un point de vue personnel ce type de caricatures mais vous considérez néanmoins qu’il est nécessaire qu’en démocratie on puisse dire et publier ce que l’on veut ». Revigorés, les Français se sont eux-mêmes surprisInvités à se retourner pour regarder leur propre comportement dans les deux semaines qui ont suivi le début des attentats, les Français, pas peu fiers, n’en reviennent pas. « Finalement, après ces attaques terroristes et la mobilisation du 11 janvier », 93 % jugent qu’ils « sont prêts à se mobiliser massivement quand les valeurs du pays sont menacées ». Ce simple constat engendre des surprises : 89 % trouvent que « les Français sont plus attachés à leur pays qu’on ne le pensait », 81 % qu’ils « sont plus unis qu’on ne le pensait », 67 % que leur pays « est plus aimé à l’étranger qu’on ne le pensait ». Un essai qui reste à transformer : une courte majorité des personnes interrogées (51 %) refuse d’en déduire qu’« on peut être plus confiant qu’avant quand on pense à l’avenir du pays et de sa société ».Jean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile ChambraudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.01.2015 à 22h27 Le ministère de la justice a été condamné, mardi 27 janvier, par le tribunal administratif de Rouen à verser 1 000 euros à un détenu de cette ville, estimant qu'il avait été détenu pendant dix mois dans des conditions « n'assurant pas le respect de la dignité inhérente à la personne humaine en méconnaissance des articles D 350 du code de procédure pénale », selon les termes du jugement.De la fin octobre 2007 à la mi-août 2008, le détenu a occupé pendant près de dix mois différentes cellules collectives « n'excédant pas 13 m2 et équipées de sanitaires seulement séparés par un muret d'à peine plus d'un mètre de hauteur, ne présentant pas un aménagement suffisant pour protéger une intimité acceptable », selon le tribunal.Le jugement souligne aussi que les « exigences minimales d'hygiène » n'étaient pas respectées dès lors que les sanitaires étaient « situés à proximité immédiate du lieu de prise des repas » et que l'aération était mal assurée par une petite fenêtre située en hauteur.LES PRISONS FRANÇAISES REMPLIES À 116 %Le détenu réclamait 15 000 euros de dommages et intérêts pour préjudice moral mais le tribunal a tenu compte des travaux d'amélioration des cellules de la maison d'arrêt – pour un montant de 152 000 euros – qui ont eu lieu en 2008. Le plaignant a été débouté pour une autre période d'incarcération de neuf mois, de la mi-juin 2011 à la mi-mars 2012, le tribunal estimant que les normes légales étaient respectées.Cette condamnation n'est pas la première du genre. En juin 2014, l'Etat avait été condamné à verser 1 310 euros d'indemnités à un ancien détenu de la maison d'arrêt d'Orléans qui avait passé deux cent soixante-deux jours dans une cellule de 9 mètres carrés avec deux autres prisonniers.La surpopulation carcérale est un problème récurrent en France. Au 1er décembre 2014, les prisons françaises comptaient 67 105 détenus, contre 57 854 places, soit un taux de remplissage de 116 %. Sur les 12 441 détenus alors en surnombre, 979 dorment sur des matelas à même le sol.Lire aussi : La cellule individuelle en prison, un droit encore repoussé 09.01.2015 à 18h26 • Mis à jour le09.01.2015 à 18h51 Tags racistes, incendie, tirs de fusil... Plusieurs lieux de culte musulmans ont de nouveau été pris pour cible, vendredi 9 janvier, après l'attentat contre Charlie Hebdo qui a coûté la vie, mercredi, à 12 personnes. Jeudi, des tirs avaient déjà visé une mosquée dans l'Aude et une explosion s'était produite dans un snack jouxtant la mosquée à Villefranche-sur-Saône (Rhône).Le ministère de la justice a diffusé une circulaire demandant aux juridictions de faire remonter tout signalement d'actes islamophobes. Ces signalements sont centralisés à la Direction des affaires criminelles et des grâces (DACG).Regarder l'infographie : « Charlie Hebdo », Montrouge, Vincennes : le film des 54 heuresAu Mans, dans la SartheA la mosquée des Sablons au Mans, la surveillance policière a été renforcée. Cette mosquée où, selon les termes du commissaire de police venu sur place, se pratique un « islam apaisé, intégré, un islam de France » avait fait l'objet dans la nuit de mercredi à jeudi de deux lancers de grenade à plâtre qui n'ont fait ni dégât ni victime.La tension est montée dans la nuit de jeudi à vendredi. Vers 22 heures, des petits groupes de jeunes du quartier voisin des Sablons – réagissant à la rumeur qui a circulé sur Facebook affirmant que des skinheads voulaient saccager la mosquée – ont allumé des feux de poubelle et de voiture et brisé les vitres de l'arrêt du tram. Les échauffourées avec les forces de l'ordre ont duré deux heures.A Saint-Juéry, dans le TarnQuatre coups de feu ont été tirés jeudi, vers 23 heures, sur la façade d'une mosquée de la commune tarnaise de Saint-Juéry, proche d'Albi, sans faire de blessé. Vendredi matin, les premiers fidèles qui ouvraient la mosquée située dans un bâtiment sans signe distinctif ont constaté les dégâts, et des responsables ont ensuite porté plainte, selon un enquêteur de police.A Aix-les-Bains, en SavoieUne mosquée a été incendiée jeudi 8 janvier vers 22 heures, selon le Dauphiné libéré. Vendredi, le procureur de la République de Chambéry a annoncé « privilégier la thèse criminelle ».A Liévin et Béthune, dans le Pas-de-CalaisDeux mosquées en chantier ont été profanées dans le Pas-de-Calais. Des croix gammées, des slogans nazis et une inscription « Charlie est vivant » ont été taguées sur la future mosquée de Liévin, en construction, selon La Voix du Nord. Une tête de cochon a également été trouvée sur le sol. A Béthune, le tag « dehors les Arabes » était visible sur une palissade de la mosquée en construction. A Vendôme, dans le Loir-et-CherLa mosquée de Vendôme, dans le Loir-et-Cher, a été la cible de deux coups de feu, selon La Nouvelle République. Deux impacts ont été retrouvés, vendredi au petit matin, sur les portes du lieu de prière. Deux autres impacts ont été relevés sur un tabac-presse, à l'autre bout de la ville.A Corte, en Haute-CorseEn Corse, une tête de porc et des viscères ont été découverts, vendredi matin, accrochés à la porte d'une salle de prière musulmane, à Corte (Haute-Corse), a annoncé la gendarmerie.A RennesA Rennes, les inscriptions « Er maez » – « dehors » en breton – et « Arabes », ont été taguées à la bombe dans la nuit de jeudi à vendredi sur la façade d'un centre culturel islamique en construction, a rapporté à l'AFP un responsable du centre.A Bischwiller, dans le Bas-RhinA Bischwiller, dans le Bas-Rhin, une inscription « Ich bin Charlie » (« je suis Charlie », en allemand) et un dessin obscène ont été découverts jeudi matin sur le mur extérieur d'une mosquée en construction, relève L'Alsace.fr.Inquiétude des fidèles, prêches des imamsCes profanations et tirs contre des mosquées inquiètent la communauté musulmane de France. Jeudi, toutes les fédérations qui assurent sa représentation institutionnelle avaient appelé les imams à condamner « la violence et le terrorisme » lors de la grande prière du vendredi. Un appel qui a été relayé par de nombreux imams, qui ont condamné la violence dans leurs prêches et appelé à lutter contre l'amalgame entre terrorisme et islam. Lire aussi : Les imams appellent les musulmans à « se désolidariser de ces actes et le faire savoir » Soren Seelow Almost all of them were there, like every Wednesday, gathered around cakes and croissants, over the large oval table taking up most of the space in the editorial meeting room. It had been a ritual since the birth of Charlie Hebdo decades ago. On the left, as usual, Charb, the editorial director. Sitting next to him, the cartoonists Cabu, Wolinski, Tignous, Honoré and Riss, the journalists Laurent Léger, Fabrice Nicolino and Philippe Lançon, the economist Bernard Maris, and the columnists Sigolène Vinson and Elsa Cayat.The meeting usually starts around 10:30 am, and quickly heats up, with many dirty jokes. The only taboo subject is the coffee machine, which never works. On the walls, some of the famous front pages of the satirical weekly : « Charia Hebdo », which had caused the arson attack of the newspaper's previous offices in November 2011 ; another front page about Marine Le Pen, head of the far-right party National Front, shown as a turd soiling a French flag ; a cartoon of the Pope denouncing sex abuse of children in the Church ; President Sarkozy with a painful grin...The meeting is over when it is over - when it's time to go grab a bite at Petites Canailles, a nearby neighborhood café of the 11th arrondissement. That Wednesday though, nobody went to Petites Canailles. The meeting had been going on for an hour when two masked men entered the room, silencing the joyful hubbub. They were carrying assault rifles. One attacker said : « Charb ? », and shot him. Then both men shot several bursts. According to the survivors of the attack, they shouted « Allahou Akbar » (God is great) and « You are going to pay for insulting the Prophet ». They put a gun to Sigolène Vinson’s head , and told her : « We won't kill you, because we don't kill women, but you must read the Koran. »In a matter of seconds, seven journalists and cartoonists were dead : Cabu, Charb, Tignous, Wolinski, Bernard Maris, Honoré and Elsa Cayat, a woman, wellknown psychoanalyst and columnist. Also dead : Mustapha Ourrad, the proof-reader, originally from the Algerian region of Kabylie, who had been granted the French citizenship just last month. Franck Brinsolaro, one of the two policemen in charge of protecting Charb since the November 2011 arson attack, was also shot to death, along with Michel Renaud, a former local official from the city of Clermont-Ferrand, who was visiting Charlie Hebdo that day, as a guest.At 11 : 28 am, a few minutes before the killing, the weekly had published its Season's Greetings on Twitter : a cartoon by Honoré, showing Al-Baghdadi, the leader of the ISIS, wishing everybody “a good health” for 2015.Honoré died a few minutes later with his friends, on the big oval table - the very spot where the caricaturists finish their last cartoons in a mad rush before the pages are sent for print, where last-minute choices about the front page are made, while everybody is cracking more dirty jokes. One of the survivors, Corinne « Coco » Rey, told the daily L'Humanité: « They shot Wolinski, Cabu… it lasted five minutes... I took shelter under a desk ».A few minutes earlier, the attackers had killed Frédéric Boisseau, 42, a maintenance technician working on the first floor. Another policeman, Ahmed Merabet, who had tried to stop the killers, was first injured, then executed at point blank, on the nearby boulevard Richard-Lenoir.The final count is twelve people killed, eleven wounded, four of them seriously. Philippe Lançon was shot in the face, Riss in the shoulder, Fabrice Nicolino in the leg. Simon Fieschi, the young webmaster in charge of dealing with the steady flow of insults the paper gets every day from the social networks and on the telephone, is the most seriously hit. « A slaughter impossible to describe », according to a witness who entered the room just after the killing.The members of first response team on the scene discovered injuries looking like « war wounds »: « I've never seen anything like this in my whole career », says one of them. « We're trained for this - but seeing it in real life... » Christophe Deloire, head of the organization Reporters Without Borders, standing in front of the building, called this day  « the darkest in the history of the French press ». It is also the bloodiest terror attack to hit France in over fifty years. The mist was cold and hard that Wednesday morning when the two killers dressed in black and wearing bulletproof vests first showed up at 6, rue Nicolas-Appert, two doors down from Charlie Hebdo's office. Apparently, they knew the exact day and time of Charlie Hebdo's weekly meeting, but they had the wrong address.According to an employee at l'Atelier des archives, a company located in that building, they took advantage of the arrival of the mailwoman to storm through the door. They forced her to sit down, together with an employee who was in the lobby to get the mail. Then they asked : « Where is Charlie Hebdo ? ». They fired a shot that went through the glass door of an office. An employee sitting in that office came out and exchanged a quick glance with the two attackers.Realizing they were in the wrong building, they ran out and went to the number 10, where Charlie Hebdo relocated last July. According to the Paris Prosecutor’s office, they met two janitors in the hall, asked where Charlie Hebdo’s office was, then shot one of them. They grabbed the cartoonist Coco, who was in the staircase, and took her as hostage. She tried to mislead them by taking them to the third floor - whereas the newsroom is on the second floor.Since the 2011 arson attack, followed by countless death threats, Charlie Hebdo has camouflaged its offices. The signboard that used to decorate the entrance of the former office, now covered in soot by the fire, is hanging indoors, hidden from the street. The door leading to the newsroom bears no mention of Charlie’s name –just a generic name, « Les Éditions Rotatives ». The neighbors had also been asked not to mention that Charlie Hebdo was in the building.According to an employee of Premières Lignes, a company sitting just across the hall from Charlie, the attackers, lost on the third floor, threatened a tenant with their guns and asked him the same question : « Where is Charlie ? ». Finally, they found the right entrance - a big, bulletproof door. At gun point, they forced Coco the cartoonist to type in the code that unlocks the door.After the killing, both men jumped into a small black Citroën C3 parked on the street. A witness told the police he had seen a third man, who had arrived in the car but had left on a scooter.Both killers then took the “Allée Verte”, a small side street. There, they meet two uniformed policemen riding bicycles. Shots are fired, but no one is hurt.An staff member of Premières Lignes, who had fled to the roof of the building, took a video showing the street shooting. « Allahou Akbar » can be faintly heard between two bursts of gunfire.Then, in the small rue Pelée, the attackers come across a police car. More shots are fired. On another amateur video, the attackers can be heard shouting : « We avenged the Prophet Muhammad, we killed Charlie Hebdo ! »On the boulevard Richard-Lenoir, they make one last victim. Again, the scene was filmed by a random witness. The two men, still wearing their bulletproof vests, get out of the black Citroën and run towards a policeman lying on the sidewalk, wounded by a previous shot. « Do you want to kill us ? » one of the killers asks. « No, chief, I'm good », the policeman answers, but the hooded man walks by him and shoots him in the head, in stride. The victim, Ahmed Merabet, 42 years old, worked in the local police station.The two killers calmly go back into their car, showing no sign of panic, acting very professional. The whole scene looks like an army commando training session. One man sits at the wheel, the other takes the time to pick up a shoe fallen from the car, before sitting in the passenger's seat.« Lorenzo » (who wishes to remain anonymous) lives on the boulevard Richard-Lenoir. His window overlooks the sidewalk where the policeman was killed : « At 11:30 or so, I heard gun shots. I thought they were firecrackers, I looked out the window. There were a lot of police standing on the street, but also some people riding their bicycle, just like a normal day. Then, to the right, I saw a dark colored car, stopped in the middle of the street. Two black-clad men got out, wearing balaclavas and carrying black rifles. A policeman shot at them, they shot back, the policeman got hit and fell, screaming. He tried to get up, but he fell again, face down. The killers ran towards him. The one who got to him first shot him in the head. Then they both got back into the car. »This time, the small black Citroen heads north. On Place du Colonel Fabien, a large intersection, it hits a Volkswagen SUV driven by a woman, but moves on. Then, rue de Meaux, a narrow street, its runs into a pole and stalls. The two men jump out in a hurry, leaving behind them an empty Kalashnikov magazine, some personal effects, as well as an ID card which the police will use to identify them. Then, they hijacked another car, a small Renault Clio, and flee again. The police lost track of them when they crossed the city line and drove into the suburban town of Pantin.They were all there that Wednesday, for their weekly meeting. The few who did not show up that day are now in mourning. The cartoonist Willem heard about the tragedy when he was on a train from Britanny to Paris. His chronic distaste for office meetings saved his life. Zineb, a journalist, was on vacation in Morocco, her country of origin : « We were spared by pure chance, she said to Le Monde during a telephone interview. I just can’t realize yet that we will never see Charb again, or Cabu, Tignous, all the others… Almost all the cartoonists are dead. How are we going to manage ? »(Translated into english by Yves Eudes and Damien Leloup)Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 09.01.2015 à 16h59 • Mis à jour le09.01.2015 à 18h51 L'attentat du mercredi 7 janvier pose à nouveau la question de l'attitude des musulmans français envers la mouvance djihadiste. Pour Olivier Roy, professeur à l’Institut universitaire européen de Florence, vouloir incriminer l’islam ou au contraire chercher à le dédouaner sont deux postures qui conduisent à des impasses. Les musulmans sont mieux intégrés qu’on ne le dit, et les attentats font, à chaque fois, des victimes dans leurs rangs.Lire : « La peur d’une communauté qui n’existe pas » Au modèle « classique » du délinquant élevé et éduqué en France puis devenu terroriste se juxtapose, selon le sociologue Farhad Khosrokhavar, celui des classes moyennes qui se radicalisent depuis le début de la guerre civile en Syrie.Lire : Les frères Saïd et Chérif Kouachi, des jeunes radicalisés qui se rêvent en héros négatifs Pour Guillaume Bigot, essayiste et directeur général de l’IPAG Business School, il n’y a pas de paroi étanche entre l’islam modéré et radical, juste un immense dégradé.Lire : « Contre le mantra de l’amalgame » Pour Christophe Ramaux, membre du collectif d'animation des Economistes atterrés, la mouvance antilibérale doit en finir avec la critique de la laïcité et l'aveuglement idéologique que peut susciter parfois la lutte contre le rejet de l'islam.Lire : La gauche radicale a eu tort d’attaquer la prétendu islamophobie de « Charlie » Luc Leroux (Marseille, correspondant) Deux militants d’un groupuscule d’extrême droite ont été condamnés, vendredi 9 janvier, à 100 heures de travail d’intérêt général pour la profanation d’une stèle édifiée à la mémoire du poète et militant communiste Missak Manouchian à Marseille. Devant le tribunal correctionnel, David Guichard, 42 ans, gardien d’immeuble, et Olivier Bianciotto, 30 ans, chef d’équipe en sécurité incendie, ont reconnu leur participation, le 6 septembre 2014, à une « action pour le devoir et contre les terroristes rouges ».Ils avaient recouvert d’un drap blanc le buste érigé en surplomb du Vieux-Port à la mémoire du résistant d’origine arménienne. La manifestation était organisée par le Mouvement populaire nouvelle aurore (MPNA), un groupe non déclaré, créé dans les premiers mois de 2014 à Marseille et rassemblant une dizaine de personnes, selon les services spécialisés.Profanation de la stèle Manouchian : deux sympathisants d’extrême droite devant le tribunalLa mise en ligne sur le site Internet du MPNA d’une vidéo de six minutes filmée lors de la profanation avait scandalisé la communauté arménienne marseillaise pour laquelle le jardin Missak Manouchian constitue un lieu de mémoire et rappelle que le résistant, membre des FTP-MOI était, comme de très nombreux arméniens, arrivé en France par Marseille. Sur cette vidéo, les militants d’extrême droite décrivent Missak Manouchian comme « un terroriste communiste, tueur de Français ». On entend un militant vociférer : « Manouchian, grosse merde, on ne veut pas de ça à Marseille. »« Me rapprocher d’un groupe partageant mes idées »La présence de son numéro de téléphone à l’onglet « Contact militant » sur le site du MPNA avait rapidement permis l’identification d’Olivier Bianciotto puis de son ami David Guichard. A l’audience, les deux prévenus ont contesté leur appartenance à ce groupuscule et prétendu avoir assisté à cette manifestation par simple curiosité, sans jamais avoir entendu parler de Missak Manouchian. « Si j’avais su la portée que cela avait, je me serais bien gardé d’y aller », a expliqué Olivier Bianciotto, adhérent jusqu’à sa dissolution en juillet 2013 des Jeunesses nationalistes. « Depuis, j’étais un peu isolé, c’est pour ça que je cherchais à me rapprocher d’un groupe partageant mes idées. » Le prévenu a présenté ses excuses à la communauté arménienne tout en se plaignant d’être un « animal traqué » par les militants antifacistes marseillais. « Ce milieu, quand vous mettez un pied, vous n’en sortez plus. Les nationalistes vous traitent de traître et les antifas me réservent un traitement particulier : menaces, agressions, tags sur mon domicile. »« C’est le procès de la bêtise et c’est cela qui fait peur »Condamné à plusieurs reprises pour des violences et ports d’arme, David Guichard justifie participation à la profanation « pour voir qui étaient ces gens-là afin de ne pas rester seul ». En septembre 2014, il avait été sanctionné d’un rappel à la loi pour apologie de la haine, après la diffusion sur Internet d’une photo le montrant en train de faire le salut nazi. Il a présenté ses « sincères regrets » et précisé que sa compagne, d’origine arménienne, avait qualifié de « débile » sa participation à cette manifestation.« C’est le procès de la bêtise et c’est cela qui fait peur », a estimé la procureure Anne Lezer qui a requis un travail d’intérêt général « en lien avec ce qu’ils ont commis ». Bêtise aussi dans la bouche de Me Alain Lhote, avocat de l’association Résister aujourd’hui, partie civile. « A ces pantins de la bêtise absolue, à ces lâches qui ne connaissent rien à notre histoire et nous offrent un spectacle indigne, il faut dire : “Je suis Missak Manouchian” », a lancé l’avocat avant de lire L’Affiche Rouge d’Aragon.Mais pour l’association Jeunesse arménienne de France, représentée par Me Serge Tavitian, « l’ignorance n’a jamais été une excuse ni une atténuation de responsabilité ». L’avocat a « refusé les excuses » des prévenus car « vos actes vous ne les assumez pas ». Le tribunal a fixé à deux mois d’emprisonnement la peine qui s’appliquerait en cas de non-exécution dans un délai de dix-huit mois du travail d’intérêt général. Les juges ont accédé à la demande d’Olivier Bianciotto de ne pas voir sa peine inscrite au casier judiciaire, celui-ci travaillant dans la sécurité.Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde 09.01.2015 à 15h43 • Mis à jour le09.01.2015 à 16h20 | Jacques Follorou On disposait jusqu'ici de peu d'informations sur le parcours de Saïd Kouachi, l'un des deux frères suspectés d'avoir perpétré la tuerie à Charlie Hebdo. Selon une source diplomatique française, son nom a été transmis par les autorités yéménites aux services de sécurité américains après avoir séjourné au Yémen en 2011. Toujours selon cette même source, les éléments fournis aux services de renseignement américains indiquaient que l'intéressé avait été vu en présence de personnes appartenant à la mouvance radicale.Suivre la situation en direct sur LeMonde.frSelon les éléments donnés par les Yéménites aux Américains l'homme serait, notamment, passé par la petite ville de Shihr, port de pêche ouvert sur la mer d'Arabie et réputé pour ses centres d'enseignement du salafisme, un courant sunnite qui prône un retour à l'islam des origines. La ville, qui attire des étrangers du monde entier, hébergerait de 200 à 300 Français, essentiellement des nouveaux convertis.PAS DE PRÉCISIONS SUR LE NIVEAU D'INTÉGRATION DANS AQPANéanmoins, rien ne permet, pour l'instant, de connaître avec précision le niveau d'intégration de Saïd Kouachi dans les rangs d'Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA) ni même si cette organisation peut avoir commandité l'attaque contre Charlie Hebdo. Les frères Kouachi ont revendiqué, au moins, à deux reprises, leur filiation avec le Yémen auprès des personnes qu'ils ont croisé dans la journée du mercredi 7 janvier.Il avait déjà été confirmé que Chérif Kouachi, le cadet de la fratrie, a appartenu à un groupe que l'on pourrait aujourd'hui considérer comme l'un des « pionniers » du djihad à l'étranger. De nationalité française, né dans le 10e arrondissement de Paris, Chérif, qui se faisait appeler « Abou Issen », a été condamné, le 14 mai 2008, à trois ans de prison dont 18 mois avec sursis dans le dossier dit de la « filière des Buttes-Chaumont », qui envoyait des candidats au djihad en Irak entre 2004 et 2006.Lire aussi : La fratrie Kouachi, de la petite délinquance au djihadJacques FollorouJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 09.01.2015 à 13h57 • Mis à jour le09.01.2015 à 18h52 Les forces de l'ordre ont donné l'assaut, vendredi 9 janvier peu après 17 heures, presque simultanément à celui de Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne), contre le supermarché casher où se déroulait une prise d'otages depuis 13 heures, porte de Vincennes, à Paris. Selon nos informations, plusieurs personnes sont mortes au cours de la prise d'otages, mais leur nombre n'est pas encore confirmé.Suivre la situation en direct sur LeMonde.frLes premières images diffusées par France 2 permettent de voir une dizaine d'otages – dont l'un porte dans les bras un nourrisson – sortir du bâtiment en courant et se réfugier derrière un camion des brigades rapides d'intervention (BRI).Le preneur d'otages, qui s'était retranché dans le supermarché, a également été tué. Selon nos informations, il s'agit bien d'Amedy Coulibaly, un proche des frères Kouachi, l'homme qui était recherché pour le meurtre d'une policière à Montrouge jeudi. Agé de 33 ans, il était considéré comme « dangereux » et faisait l'objet d'un appel à témoins ainsi qu'Hayat Boumeddiene, sa compagne. Selon nos informations, cette dernière n'était visiblement pas à Vincennes et figurait sur l'appel à témoignage seulement dans le but de retrouver son compagnon et non parce que les enquêteurs la pensait lié à une des attaques.Lire notre récit : Ce que l'on sait sur la radicalisation des frères Kouachi« C'EST QUELQU'UN QUI A GLISSÉ PROGRESSIVEMENT »Toujours selon nos informations, Amedy Coulibaly se trouvait encore à la cité de la Grande Borne à Grigny (Essonne), sa ville d'origine, le week-end dernier.« On s'est croisé, on a discuté, on s'est dit qu'on allait se revoir, raconte un de ses interlocuteurs, en réclamant l'anonymat pour des raisons de sécurité. C'est quelqu'un qui a glissé progressivement de la petite à la grande criminalité, puis vers l'islamisme. Au total, il a passé une grande partie de sa vie en prison. »L'homme avait pris l'habitude de ne jamais avoir de téléphone mobile pour ne pas être géolocalisé. Selon une autre source, ce dernier revenait régulièrement à la Grande Borne, même s'il n'y habitait plus. Il a été aperçu la semaine dernière dans un café à Viry-Châtillon, une ville voisine.Regarder l'infographie : « Charlie Hebdo », Montrouge, Vincennes : le film des 54 heures 09.01.2015 à 12h54 • Mis à jour le09.01.2015 à 14h06 | Francine Aizicovici Dans les prochains jours paraîtra le rapport du groupe de réflexion sur « Les risques psychosociaux et le burn-out », mis en place début 2014 par le ministère du travail.Formé sous l’impulsion d’Ilma Choffel de Witte dont le mari, Nicolas, cadre supérieur à La Poste, victime de burn-out s’est suicidé le 25 février 2013, ce groupe de travail avait pour but de « clarifier ce que recouvre le burn-out dans l’objectif de donner des recommandations pour mieux prévenir ce syndrome ».Lire aussi : Faire reconnaître le burn-out, un parcours du combattantLe fait est que, même si, en deux ans, le thème du burn-out est devenu un sujet d’actualité, le plus grand flou existe sur ce que recouvre ce terme - qui mélange cause et effet et n’a pas de définition médicale reconnue - et sur le nombre de personnes concernées.Des études nombreuses, mais à manier avec prudence« Un salarié français sur deux est confronté à une situation de burn-out », a annoncé, mercredi 7 janvier, l’institut Think pour le cabinet conseil Great place to work, qui établit chaque année un palmarès des entreprises où il fait bon travailler.L’enquête a été menée en ligne auprès de 1 000 salariés « avec un échantillon représentatif selon la méthode des quotas (genre, âge, profession, statut, secteur, taille et région) ».Le titre « un salarié sur deux est confronté au burn-out » est toutefois trompeur. Et la définition burn-out pour le moins imprécise.En effet, à la question « êtes-vous confrontés à des situations de burn-out (arrêt de travail soudain suite à un épuisement lié aux conditions de travail) ou à des niveaux de stress très importants », 17 % des salariés interrogés répondent « oui, pour moi-même, je suis potentiellement en situation de burn-out », et 31 % « oui, pour des proches dans [mon] entourage professionnel ».Le 20 novembre 2014, l’organisme de formation et de conseil en ressources humaines Cegos avait publié son « baromètre » 2014 sur le climat social, qui montrait qu’un salarié sur quatre déclarait avoir vécu « un problème psychologique grave lié au travail (dépression, burn-out) ».1 135 personnes avaient été interrogées en ligne, selon la méthode des quotas : 700 salariés, 290 managers et 145 responsables des ressources humaines.En janvier 2014, l’enquête du cabinet de prévention des risques professionnels Technologia avait, quant à elle, évalué à 3,2 millions le nombre d’actifs occupés « en risque élevé de burn-out », soit 12,6 % des actifs.L’étude avait été réalisée en ligne en 2013, auprès d’un échantillon de 1 000 personnes représentatif.Une première tentative de définitionDans la foulée de la publication de son enquête, en janvier 2014, Technologia avait lancé un appel pour « reconnaître le burn-out comme maladie professionnelle ».Le cabinet avait précisé qu’il s’agirait de créer deux nouveaux tableaux de maladie professionnelle : la dépression d’épuisement et l’état de stress répété conduisant à une situation traumatique.Cet appel a été repris en décembre 2014 par une trentaine de députés de la majorité, à l’initiative de Marie-Françoise Bechtel, députée MRC de l’Aisne, à l’adresse du gouvernement.Ce texte, qui s’appuie sur les chiffres des différentes études précédemment citées, utilise encore d’autres termes pour la reconnaissance en maladie professionnelle : « l’épuisement », « l’épuisement profond », « le stress post-traumatique », mais aussi « l’épuisement nerveux ».La Dares et l’Insee vont lancer une enquête de grande ampleurPour l’heure, ces initiatives n’ont pas dissipé le flou sur la nature des pathologies visées, les facteurs de risques et sur le nombre de personnes concernées.Dans ce contexte, la prévention a peu de chances de parvenir à un résultat permettant de sortir de la souffrance psychique au travail.Au ministère du travail, où ce sujet est pris en compte, on avance à pas prudents. La Dares, département études et statistiques du ministère, explique qu’elle « ne dispose pas de chiffres parce qu’il n’y a pas de définition scientifique consensuelle sur le burn-out ». « Toutes ces enquêtes qui ont été publiées portent sur le ressenti des personnes. C’est très flou. On ne sait pas trop ce que l’on mesure. Une vraie étude doit reposer des critères objectifs, comme l’exposition à tel ou tel facteur, et à quel niveau, etc », avance-t-on à la Dares.C’est pourquoi en 2016, une enquête sur les risques psychosociaux sera lancée, conjointement avec l’Insee. Celle-ci devrait être d’une tout autre dimension que les sondages publiés récemment par des cabinets privés.En 2011, un rapport du Collège d’expertise sur le suivi des risques psychosociaux au travail, lancé par le ministère, proposait déjà qu’une enquête soit menée sur ce sujet par la Dares, « par entretiens, de préférence en vis-à-vis » et auprès de 20 000 à 25 000 personnes comme pour l’enquête sur les conditions de travail.Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.01.2015 à 17h07 • Mis à jour le06.01.2015 à 17h32 | Maxime Vaudano C'est un mystère qui ne se dissipe pas aussi aisément qu'on pourrait le croire. Selon les données compilées par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) sur les quarante dernières années, janvier est – de loin – le mois le plus « meurtrier » de l'année en France métropolitaine. Le nombre de décès enregistrés y est en moyenne supérieur de 15 % à la moyenne de l'année : près de 52 000 décès, contre 40 000 en septembre, le mois le moins meurtrier.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1420551707679 .graphe").css("height", 450)$("#container_1420551707679 .title").empty()if ("Les mois où l'on meurt le plus"!= ""){Les mois où l'on meurt le plus")}$("#container_1420551707679 .subtitle").empty()if ("Moyenne du nombre de décès recensés en France métropolitaine par mois depuis 1975"!= ""){Moyenne du nombre de décès recensés en France métropolitaine par mois depuis 1975")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1420551707679 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.insee.fr/fr/bases-de-donnees/bsweb/serie.asp?idbank=000436394", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Insee", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Janvier","Février","Mars","Avril","Mai","Juin","Juillet","Août","Septembre","Octobre","Novembre","Décembre"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Décès", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ { name: "", y: 51544.525, color: "#F19300" }, [ "", 46091.825 ], [ "", 48209.875 ], [ "", 44482.225 ], [ "", 43676.425 ], [ "", 41525.425 ], [ "", 42965.55 ], [ "", 41721.425 ], [ "", 40503.625 ], [ "", 44189.575 ], [ "", 43896.65 ], [ "", 48555.2820512821 ] ], "color": "#0386c3" }]})});var chart = $('#container_1420551707679 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Cette tendance, observée également outre-Manche par nos collègues britanniques de la BBC, ne s'explique pas seulement par la rigueur de l'hiver. Certes, le « surplus de mortalité » moyen observé dans l'Hexagone pendant l'hiver n'est que de 9 %, et depuis 1975, tous les mois les plus meurtriers se trouvent dans la période de décembre à mars, à une exception près : la canicule d'août 2003.Cela n'explique pas l'exceptionnelle dangerosité de janvier, placée 25 fois en tête des mois comptant le plus de décès en quarante ans. Les températures seraient-elles en cause ? La BBC n'a constaté sur les dernières années aucune corrélation entre la rigueur de l'hiver et l'excès de mortalité qui y survient. En effet, si les virus se propagent plus facilement en hiver, le froid, contrairement aux idées reçues, n'est pas responsable de la multiplication des maladies (rhumes en tête) en cette saison, comme l'explique Slate.fr.Lire également : Les SDF ne meurent pas seulement en hiverif (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1420552469256 .graphe").css("height", 450)$("#container_1420552469256 .title").empty()if ("Les saisons où l'on meurt le plus"!= ""){Les saisons où l'on meurt le plus")}$("#container_1420552469256 .subtitle").empty()if ("Moyenne du nombre de décès recensés en France métropolitaine par saison depuis 1975"!= ""){Moyenne du nombre de décès recensés en France métropolitaine par saison depuis 1975")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1420552469256 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.insee.fr/fr/bases-de-donnees/bsweb/serie.asp?idbank=000436394", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Insee", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Hiver","Printemps","Automne","Eté"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Décès", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 146196.050420168 ], [ "", 136368.525 ], [ "", 128589.85 ], [ "", 126212.4 ] ], "color": "#0386c3" }]})});var chart = $('#container_1420552469256 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Si l'Insee ne fournit pas de données précises, l'Office for National Statistics, son équivalent britannique, fournit un décompte jour par jour, qui montre que la semaine la plus mortelle est au Royaume-Uni la première de l'année, avec un record... le 1er de l'an. Poursuivant l'enquête de la BBC, le site Ampp3d avance quelques explications possibles : d'une part, le 1er janvier est un jour particulièrement redoutable pour les piétons (le quatrième le plus dangereux aux Etats-Unis, après la fête nationale et la veille de Noël), notamment à cause des excès d'alcool. D'autre part, les vacances de Noël connaissent traditionnellement un surplus de mortalité dans les hôpitaux, qui peut notamment s'expliquer par le plus grand nombre de jeunes médecins mis en première ligne pendant les congés de leurs aînés.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.01.2015 à 11h26 • Mis à jour le06.01.2015 à 12h01 Une juge d'instruction a ordonné le renvoi devant la cour d'assises du Gard de deux ex-miliciens algériens accusés d'avoir commis des actes de torture pendant la guerre civile en Algérie, ont annoncé mardi des associations parties civiles dans cette affaire.Hocine et Abdelkader Mohamed, deux frères résidant en France, avaient été mis en examen en mars 2004 à Nîmes pour « tortures et actes de barbarie », des faits commis, selon l'accusation, dans la région de Relizane, à 300 kilomètres à l'ouest d'Alger, dans les années 1990. Une information judiciaire avait été ouverte en 2003 après le dépôt d'une plainte par la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) et la Ligue des droits de l'homme (LDH).« C'est la première fois dans l'histoire que des Algériens vont être jugés pour des crimes commis durant les années noires en Algérie », se félicite le président d'honneur de la FIDH Patrick Baudouin dans un communiqué commun de la FIDH, de la LDH et du Collectif des familles de disparus en Algérie.« NOMBREUSES EXACTIONS »Selon ces associations, les deux frères, natifs de Relizane et installés à Nîmes depuis 1998, « étaient à la tête des milices » de la ville : « Selon les victimes rescapées et les proches des victimes, ils opéraient à visage découvert, ce qui a permis aux parents des victimes de les reconnaître formellement. Selon les témoignages recueillis auprès des familles de victimes, les deux frères se seraient rendus coupables de nombreuses exactions durant cette période, notamment d'actes de torture, d'exécutions sommaires et de disparitions forcées », assurent-elles.En vertu de la Convention internationale contre la torture adoptée en 1984 et intégrée dans le code pénal en 1994, les autorités françaises ont pour obligation de poursuivre, arrêter ou juger toute personne se trouvant sur le territoire susceptible d'avoir perpétré des actes de torture, quels que soient l'endroit où ils ont été commis et la nationalité des victimes.L'Algérie a vécu une guerre civile particulièrement violente dans les années 1990, après l'interruption par les militaires du processus électoral législatif qui promettait une victoire aux islamistes du Front islamique de salut, qui a été interdit. Ce conflit a fait quelque 200 000 morts, selon les estimations officielles. 06.01.2015 à 09h26 • Mis à jour le06.01.2015 à 11h03 Le chauffard qui avait foncé sur dix piétons, le 22 décembre, au marché de Noël de Nantes, et qui était totalement ivre au moment des faits, a été hospitalisé d'office en psychiatrie au centre hospitalier universitaire de Nantes le 31 décembre, sous surveillance policière, révèle RTL, mardi 6 janvier. « Son état ne permet pas une audition », a indiqué à l'Agence France-presse Brigitte Lamy, procureure de la République de NantesCette décision, prise par la préfecture de la Loire-Atlantique, a été motivée par les risques « réels » de récidive, selon les experts. Cette hospitalisation pourrait signer la fin de toute enquête, puisque le chauffard, âgé de 37 ans, ne pourra pas être interrogé ni être placé en garde à vue.« DES PROPOS POUR LE MOINS CONFUS »Le 22 décembre, en plein centre de Nantes, l'automobiliste ivre avait percuté la foule avec une fourgonnette, avant de se blesser sérieusement en s'assenant plusieurs coups de couteau. Il avait été hospitalisé sous surveillance policière, en attendant d'être interrogé en garde à vue par les enquêteurs. Des prélèvements sanguins avaient révélé un taux de 1,80 g d'alcool par litre de sang, soit près de quatre fois la limite autorisée.Un des piétons fauchés, Virgile, 25 ans, avait succombé le lendemain des faits à ses blessures. Un carnet avait été retrouvé à bord de la fourgonnette après l'agression, contenant « des propos pour le moins confus », avait expliqué Mme Lamy, et dans lequel il demandait pardon à ses futures victimes. L'homme y disait « sa haine de la société » et évoquait « un risque d'être tué par les services secrets ». Il y affirmait aussi que « sa famille le dénigrait sur Internet », avait précisé la procureure, ajoutant qu'il avait porté plainte le 12 décembre contre sa famille.Le chauffard, âgé de 37 ans, serait déjà connu des services de police « pour des faits mineurs », avait indiqué le porte-parole du ministère de l'intérieur. 05.01.2015 à 18h40 • Mis à jour le06.01.2015 à 10h49 Les détenus s'exhibaient avec une liasse de billets de 50 euros à la main ou postaient des images de produits stupéfiants. La direction interrégionale de l'administration pénitentiaire a décidé, lundi 5 janvier, d'ouvrir des enquêtes administrative et judiciaire, à la suite de la révélation par le journal La Provence de l'existence d'une page Facebook intitulée « MDR o Baumettes », fermée depuis.Selon Philippe Perron, le directeur de l'administration pénitentiaire de Marseille, la page a été publiée de « l'extérieur » de la prison, avec des clichés « remontés de l'établissement ». Son auteur, qui n'a pas encore été identifié, a retiré la page dès que « ça a commencé à se savoir ».« LA PRISON N'IMPRESSIONNE PLUS »La page Facebook a suscité la colère de plusieurs syndicats de surveillants de prison. Dans un communiqué, le Syndicat pénitentiaire des surveillants non gradés (SPS) a déploré la circulation de ces photos sur les réseaux sociaux, notamment « plusieurs selfies de détenus en train d'exhiber leurs muscles, se montrant avec des liasses de billets, ou avec des stupéfiants ainsi que des téléphones portables », autant d'objets prohibés en détention.Le SPS réclame « une fouille générale du centre pénitentiaire de Marseille ; l'apport d'effectifs de surveillants ; l'abrogation de l'article 57 de la loi pénitentiaire de 2009 [qui interdit la fouille systématique après les parloirs] et le désencombrement des cellules en détention ».Thierry Serran, de l'UFAP-UNSA justice (Union fédérale autonome pénitentiaire - Union nationale des syndicats autonomes), a, quant à lui, dénoncé « le manque de moyens », avec un déficit d'une soixantaine d'agents sur cet établissement. « La prison n'impressionne plus, les détenus ont plus peur des règlements de comptes », a-t-il déclaré.De son côté, le Front national a dénoncé dans un communiqué une « page Facebook de la honte ». « Les faits (...) sont d'une extrême gravité [et] exposent au vu et au su de tous les violations quotidiennes et massives du règlement intérieur de la prison », assure-t-on.1 800 DÉTENUS POUR 1 200 PLACESM. Perron a affirmé que « des fouilles sectorielles », notamment auprès d'individus reconnaissables sur les photos diffusées, ont permis de « retrouver certains des objets présentés » ; « 700 à 800 téléphones portables » ont été saisis l'an passé, a-t-il poursuivi, preuve selon lui à la fois de « l'efficacité des fouilles » et du niveau d'activité des trafics.D'après le directeur de l'administration pénitentiaire de Marseille, « il existe aujourd'hui des téléphones en matière indétectable par les portiques de sécurité », et « le brouillage des communications » se heurte à l'évolution des technologies comme « le passage à la 4G ».Depuis 2013, après un rapport alarmant du contrôleur général des lieux de privation de liberté, de lourds travaux ont été entrepris à la prison marseillaise des Baumettes. Ils devraient se poursuivre jusqu'en 2016, selon le ministère de la justice. Le centre pénitentiaire des Baumettes accueille actuellement 1 800 détenus pour 1 200 places. Lucie Soullier Maria Francesca, 14 octobre 2014 - 26 décembre 2014. C'est au cimetière de Wissous, dans l'Essonne, que la sépulture de la fillette porte finalement ces dates. Le bébé de deux mois et demi qui a succombé à la mort subite du nourrisson est devenu en quelques jours le symbole d'une discrimination des plus tragiques : Christian Leclerc, le maire divers droite de Champlan, a refusé son enterrement dans le cimetière municipal. Parce qu'elle est rom, selon l'Association de solidarité en Essonne avec les familles roumaines et roms (ASEFRR). Par manque de place, selon les premières explications du maire, données au Parisien.« Les concessions sont accordées à un prix symbolique et l'entretien coûte cher, alors priorité est donnée à ceux qui paient leurs impôts locaux. »Si la décision de la mairie est « contestable sur le plan moral », explique à l'AFP Loïc Gandais, président de l'ASEFRR, « sur le plan juridique, on ne pourra pas faire grand-chose ». Car bien que politiques et associations le condamnent depuis que l'affaire est reprise dans les médias, et même si une enquête préliminaire pour discrimination a été ouverte, il n'est pas sûr que le maire soit hors la loi.— (@)require(["twitter/widgets"]);RÉSIDENCE ET DOMICILESelon le code général des collectivités territoriales, trois critères obligent un maire à procéder à l'inhumation d'une personne dans sa commune : si elle y dispose d'un caveau familial, si elle y est morte ou si elle y résidait.En l'espèce, les deux premiers critères sont éliminés : aucun membre de la famille n'a de sépulture à Champlan et la mort du nourrisson a été constatée à l'hôpital de Corbeil-Essonnes, comme l'a mis en avant le maire pour se justifier. En ce qui concerne le lieu de résidence, la réponse est moins claire. C'est d'ailleurs sur ce critère que s'est saisi d'office le Défenseur des droits, Jacques Toubon, qui s'est dit « bouleversé » :« A partir des trois critères – résidence, avoir un caveau ou lieu du décès – deux incontestablement n'existent pas. La résidence de domicile est incertaine, c'est un des points sur lequel je vais essayer d'enquêter ».Arrivés en France il y a près de huit ans, les parents du nourrisson vivent dans un bidonville de Champlan depuis septembre 2013. Auparavant, ils avaient été expulsés de la commune de Wissous, à sept kilomètres (là où s'est finalement déroulée l'inhumation du bébé, lundi 5 janvier). Les deux autres enfants du couple sont également scolarisés à Champlan.Seulement, la famille dispose d'une adresse de domiciliation au Secours catholique des Ulis, une ville voisine. « Une adresse qui n'est qu'administrative, pas un réel lieu de vie, insiste Csilla Ducrocq, membre de l'ASEFRR, qui connaît la famille depuis cinq ans. C'est toujours difficile d'obtenir une adresse auprès des mairies pour les Roms. Or ils en ont besoin pour recevoir des lettres, ouvrir un compte en banque ou recevoir leur carte d'aide médicale d'Etat. » La solution est donc de se tourner vers les antennes du Secours catholique des communes alentours, qui disposent toutefois d'un nombre restreint de domiciliations.EXCLUSION « GLAUQUE »« En tout cas, tout le monde a forcément un droit à l'inhumation quelque part. En l'espèce au moins à Corbeil-Essonnes, le lieu de la mort du nourrisson », souligne Laurent-Xavier Simonel, avocat au cabinet KGA. Quant à l'inhumation à Champlan, poursuit-il, la question est de savoir si le maire pouvait la refuser de manière discrétionnaire ou si un tel refus doit obéir à des règles. « Et là, la question n'est tranchée ni par la loi, ni par la jurisprudence. Mais les impôts locaux ne peuvent en aucun cas être une condition », conclut Me Simonel.S'il s'agit de la première fois qu'il entend parler d'un tel problème d'inhumation, Farid Benaï, un autre membre de l'association ASEFRR, dénonce un racisme loin d'être nouveau, mais banalisé par un « climat dangereux ». « Si les maires s'autorisent à franchir de plus en plus de lignes rouges, cela vient d'un problème de politique plus global à l'égard des populations roms. »Et encore, « l'association prenait en charge les funérailles », soupire Cécile Rocca, coordinatrice du collectif Les Morts de la rue. Car dans le cas de personnes sans ressources, la mairie est tenue de payer les obsèques. « Et il faut parfois batailler. » Entre ce sans-papier qui avait attendu trois mois pour que la mairie finisse par l'inhumer ou ce cadavre exhumé devant les proches de celui qui devait être enterré à sa place, elle a vécu d'autres situations d'exclusion « glauques ». « C'est terrible, mais on doit parfois alerter la presse pour que les mairies bougent. Ils n'aiment pas qu'on médiatise ces histoires... »Dimanche soir, après avoir suscité l'opprobre général des politiques et soulevé un scandale médiatique, le maire s'est excusé auprès de la famille. Il a nié avoir refusé l'inhumation du nourrisson et a évoqué « une erreur de compréhension dans la chaîne de décision ». Sans compter la « mauvaise liaison » téléphonique avec la journaliste du Parisien. Le parquet d'Evry a quant à lui ouvert une enquête préliminaire pour « discrimination ».Lucie SoullierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 05.01.2015 à 16h46 • Mis à jour le05.01.2015 à 17h08 |Rémi Barroux L’aéroport de Notre-Dame-des-Landes se fera, dès que les recours auront été épuisés. La déclaration de François Hollande, lors de son interview sur France Inter lundi 5 janvier, annonce-t-elle un prochain démarrage du chantier au nord de Nantes et la réouverture du conflit avec les zadistes installés dans le bocage ?Le 18 décembre dans Ouest France, le premier ministre Manuel Valls avait été encore plus précis sur le calendrier, évoquant la mi-2015 pour la construction de l’aéroport. En réalité, le début des travaux pourrait bien être renvoyé à plusieurs années, et peut-être après le rendez-vous de l’élection présidentielle de 2017 qui était, à l’origine, la date annoncée de mise en service de la nouvelle plate-forme aéroportuaire, sise dans le bocage nantais.Nombreux recoursLes deux arrêtés préfectoraux pris en décembre 2013 sur la protection des espèces et la loi sur l’eau ont été attaqués devant la juridiction administrative, que ce soit pour le chantier du futur aéroport ou celui des dessertes routières de la plate-forme. « Plusieurs requérants, associations, élus, etc. ont visé ces deux textes. Le tribunal devrait statuer vers la fin mars ou le mois d’avril, estime Raphaël Romi, l’un des avocats des opposants à l’aéroport. Si la décision nous est défavorable, nous ferons appel, puis nous irons devant le Conseil d’Etat en cas de nouvelle décision défavorable et, enfin, devant la Cour de justice de l’Union européenne. »Le chef de l’Etat entend-il vraiment respecter tous ces délais ? « Chiche, nous prenons au mot M. Hollande et voulons bien que les travaux ne commencent qu’après toutes les démarches effectuées, y compris devant l’Europe, avance Me Romi. D’autant que le permis de construire de l’aéroport n’a toujours pas été accordé officiellement et s’il ne correspond pas à la déclaration d’utilité publique, ce qui est probable, nous l’attaquerons aussi. »Huit autres recours, non suspensifs, ont été déposés, fin octobre 2014, devant les tribunaux administratifs de Nantes, Rennes et Paris concernant les aides apportées par les collectivités locales à Aéroport du Grand Ouest (AGO), filiale de Vinci. « 38 millions d’euros ont été versés à AGO avant que la Commission européenne ne notifie la compatibilité de ces versements avec le marché, par des collectivités locales, comme les assemblées régionales de Bretagne et des Pays de la Loire, le conseil général de Loire-Atlantique, Nantes Métropole, etc. détaille Thomas Dubreuil, avocat des requérants. Nous avons demandé à ces collectivités d’exiger le remboursement de ces sommes versées entre 2011 et fin 2013, mais elles ne l’ont pas fait. »Demandes européennesLe tour d’horizon de cette guérilla judiciaire ne serait pas complet sans évoquer les démarches effectuées par la Commission européenne à l’égard de la France sur ce dossier. Une mise en demeure avec des questions précises avait été envoyée, fin février 2014. « La France avait obtenu un délai pour répondre mais il faut maintenant étudier les arguments du gouvernement, fait valoir Yannick Jadot, député européen Europe Ecologie-Les Verts. Plusieurs points de la réglementation européenne n’étaient pas respectés, s’agissant des mesures de compensation pour la destruction de zones humides, ou sur le processus de consultation du public et la proposition d’alternatives. » Les opposants ont demandé à être reçus à nouveau par la commission des pétitions du Parlement européenCe dialogue entre la France et Bruxelles fait-il aussi partie des échéances dont M. Hollande dit vouloir attendre les conclusions ? Du côté de la préfecture de Loire-Atlantique, « le dossier européen n’en est qu’à une étape pré-contentieuse, il est donc exclu des recours dont il faudrait attendre l’issue ».Les difficultés ne sont pas que juridiques. Le déménagement de certaines espèces protégées constitue un autre obstacle : les fûts (troncs d’arbre) qui abritent les grands capricornes, les tritons crêtés ou marbrés, ne pourront être déplacés avant plusieurs mois, pas avant l’automne.Pour autant, ces différentes entraves ne rassurent pas les opposants qui craignent la détermination d’un Manuel Valls, soucieux d’asseoir l’autorité de l’Etat. Et l’emploi par M. Hollande du futur – « quand les recours seront épuisés, le projet sera lancé » – inquiète les anti-aéroports. « Les jeux sont faits, le tribunal ne nous donnera pas raison et il accélère même les rythmes, s’offusque Françoise Verchère, conseillère générale (Parti de gauche) de Rezé et animatrice du Collectif d’élus doutant de la pertinence de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (CeDpa). Il y a des recours, mais on sent que le chef de l’Etat prépare l’opinion au démarrage des travaux, c’est le sens du discours sur le marqueur, l’investissement nécessaire… »Risque de nouvelles violences Il reste que cette décision de démarrer le chantier est d’abord et avant tout politique. Pour engager les premiers coups de pelle et couper les premiers arbres de cette zone humide, il faudra au préalable évacuer les dizaines, voire centaines, d’opposants disséminés dans les cabanes et maisons érigées depuis deux ans dans la zone à défendre, la ZAD.Le gouvernement et la majorité socialiste prendront-ils le risque, à la veille de l’élection présidentielle, d’un conflit qui promet d’être plus violent encore qu’à Sivens dans le Tarn, où un jeune opposant au projet de barrage a été tué, le 26 octobre 2014, lors des affrontements avec les gendarmes ? Rien n’est moins sûr.Dans un courrier adressé, le 22 décembre, au premier ministre, le président socialiste du conseil général de Loire-Atlantique, Philippe Grosvalet, exprime ses inquiétudes. « La mort d’un homme, à Sivens, doit nous alerter. L’usage de la force, le recours aux experts ne suffiront pas à faire, comme je le souhaite, du projet de transfert de l’aéroport, une réussite », dit ce fervent partisan de l’aéroport. L’Etat a la lourde mission d’assurer l’ordre et la tranquillité publique sans jamais générer davantage de désordres que le trouble initial. (…) Une nouvelle intervention des forces de l’ordre, sans discussion, sans planification, aboutirait à de nouvelles violences. »M. Grosvalet rappelle au chef du gouvernement la précédente opération César qui, en octobre 2012, avait mis le bocage nantais à feu et à sang. Cette opération « qui a abouti à une radicalisation de la situation, au détriment de la population, sans permettre la mise en œuvre sereine du projet, invite à la plus grande vigilance. Un nouvel échec signifierait probablement la fin du dossier. » C’est probablement cet ultime argument, plus que les échéances judiciaires, qui risque de tempérer les ardeurs aéroportuaires du couple exécutif.Rémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.01.2015 à 15h37 • Mis à jour le05.01.2015 à 17h33 C'est un nouveau coup d'arrêt aux travaux de la Samaritaine. La cour administrative d'appel de Paris a stoppé, lundi 5 janvier, le chantier de rénovation du célèbre grand magasin en confirmant l'annulation du permis de construire.Plusieurs fois mis en sursis par des décisions de justice, les travaux avaient brièvement repris depuis la mi-octobre, à la faveur de la suspension des effets du jugement prononcé par le tribunal administratif de Paris le 13 mai 2014.LVMH VA SAISIR LE CONSEIL D'ÉTATA la suite de cette décision, le groupe de luxe français LVMH, propriétaire de la Samaritaine, a annoncé son intention de saisir le Conseil d'Etat. Le chantier prendra « autant de mois de retard » qu'il en faudra au Conseil d'Etat pour trancher, a expliqué un porte-parole de LVMH, ajoutant que le groupe de luxe et la Mairie de Paris envisagent de demander un sursis à exécution qui permettrait au chantier de continuer.La Ville de Paris, qui défend le projet porté par le groupe, a également fait part de son intention de se pourvoir en cassation devant le Conseil d'Etat.QUALITÉS ARCHITECTURALESA la mi-mai, le tribunal administratif avait estimé que, malgré ses qualités architecturales, le projet ne s'insérait pas dans le quartier, plutôt homogène et principalement constitué d'immeubles de pierre de taille. Plus particulièrement, la façade ondulante en verre prévue par LVMH apparaissait « dissonante », les immeubles parisiens en pierre étant « variés mais traditionnels ».Le projet prévoit en effet pour le nouvel édifice un habillage de verre transparent, doté d'ondulations verticales de taille variable et sur lequel figurent des points blancs dont la densité va croissante de bas en haut. Le rideau de verre viendrait ainsi dégrader un ensemble considéré comme « le prototype architectural » du Paris haussmannien, selon la commission du Vieux-Paris, qui a émis un avis défavorable au projet. Cette section de la rue de Rivoli, la première percée entreprise sous le Second Empire, suscite d'autant plus l'inquiétude que deux des trois bâtiments préhaussmanniens datant de 1852 dans cette rue ont déjà été démolis.Lire (édition abonnés) : Le projet de la Samaritaine se résume à de l'empaquetageRESPECT DU PLAN LOCAL D'URBANISMELe tribunal administratif avait été saisi par deux associations, la Société pour la protection des paysages et de l'esthétique de la France (SPPEF) et SOS-Paris, qui faisaient valoir que cette façade en verre conçue par l'agence japonaise Sanaa ne respecte pas les règles du plan local d'urbanisme (PLU), lequel impose que les « constructions nouvelles doivent s'insérer dans le paysage par leur volume, leurs matériaux, leur aspect ».L'architecture extérieure du nouveau bâtiment prévu dans le projet « ne répond pas à l'obligation d'insertion de la construction projetée dans le tissu urbain environnant », selon les dispositions du plan local d'urbanisme de Paris, a considéré la cour administrative d'appel dans son arrêt.L'îlot de la Samaritaine, fermé depuis 2005, fait l'objet d'une rénovation importante prévoyant la création d'un nouvel espace comprenant des commerces, un hôtel de luxe, des bureaux, une centaine de logements sociaux et une crèche. Le projet de LVMH implique un investissement d'environ 460 millions d'euros et la création de plus de 2 100 emplois.Lire (édition abonnés) : Façade tout en transparence pour les uns, « rideau de douche » pour les autres 05.01.2015 à 13h58 • Mis à jour le05.01.2015 à 16h25 Le secrétaire général de la Confédération française démocratique du travail (CFDT), Laurent Berger, « ne soutient pas » la grève des médecins contre le projet de loi santé, a-t-il déclaré lundi 5 janvier sur Europe 1.« Je ne comprends pas, aujourd'hui, le comportement des syndicats de médecins qui disent, en gros, “on veut bloquer la Sécurité sociale”. Je rappelle que la Sécurité sociale, c'est le payeur pour les médecins, donc je ne comprends pas. »GRÈVE DEPUIS LE 23 DÉCEMBRELes médecins généralistes en grève ont fermé leur cabinet depuis le 23 décembre et ont été appelés par leurs syndicats à une nouvelle mobilisation le 6 janvier. Leurs actions consistent notamment à boycotter en partie la carte vitale.Les médecins généralistes protestent contre plusieurs mesures inscrites dans le projet de loi santé, présenté par la ministre de la santé, Marisol Touraine, en octobre, et inscrit à l'agenda du Parlement pour avril. Mais le principal point de désaccord avec le gouvernement reste le projet de généralisation du tiers payant d'ici à 2017.D'autres professions médicales sont également en grève, comme les spécialistes, qui ont emboîté le pas aux généralistes le 24 décembre. De son côté, la Fédération de l'hospitalisation privée a annoncé qu'elle renonçait à la grève, mardi 30 décembre. L'Association des médecins urgentistes de France (AMUF) a aussi décidé d'annuler son appel à la grève le 23 décembre.Lire notre synthèse : Généralistes, spécialistes, SOS-Médecins : qui fait grève et pour quoi ?PRINCIPAL BLOCAGE : LE TIERS PAYANTLe tiers payant, cette pierre d'achoppement entre les médecins et le gouvernement, consiste à dispenser le patient d'avancer des honoraires à la fin d'une consultation, que ce soit la partie remboursée par la Sécurité sociale et éventuellement par la mutuelle. Conformément à une promesse de campagne de François Hollande, la loi santé vise à généraliser ce mode de paiement par étapes d'ici à 2017 pour faciliter l'accès aux soins et éviter que des patients n'y renoncent pour des raisons pécuniaires.Lire : Tiers payant généralisé : les raisons du blocageLes médecins, opposés à 95 % à cette mesure, craignent qu'elle conduise à une « déresponsabilisation du patient » et à un « consumérisme de l'acte médical devenu banal ». En outre, ils redoutent de pâtir d'une multiplication des retards de paiement par l'Assurance-maladie et de devoir consacrer plus de temps à la paperasserie.UN « ACTE POLITIQUE »Alors que la ministre de la santé n'a de cesse de répéter, en vain, qu'elle entend les inquiétudes des médecins et veut y répondre, le chef de l'Etat, François Hollande, a tenté lundi matin sur France Inter de désamorcer les critiques.« Il faut qu'on puisse être capables d'être beaucoup plus simples, beaucoup plus efficaces », tout en défendant le dispositif.« M. Hollande n'a rien compris à la portée de notre mouvement », a toutefois réagi Eric Henry, président du syndicat des médecins libéraux. La grève « n'est pas liée au problème technique que pose le tiers payant généralisé intégral » mais à « cette mesure même qui est un acte politique et qui va contraindre patients et médecins à rentrer dans le nouveau système de soins que le gouvernement veut nous imposer ». Isabelle Rey-Lefebvre En 2014, les vendeurs d’un logement ont enfin admis qu’il leur fallait réduire leurs prétentions pour attirer des acheteurs. Selon le réseau des 850 agences Century 21 – le premier en France –, qui publie, ce lundi 5 janvier, son bilan de l’année écoulée, l’érosion des prix, entamée en 2012, s’est poursuivie en 2014, avec un repli de 2,8 %, surtout marqué au second semestre.« Alors que, de janvier à juin, nous enregistrions une baisse du nombre de transactions, l’activité a rebondi, à l’automne, analyse Laurent Vimont, son PDG, et nous achevons l’année sur un total de 720 000 ventes, soit à peine 10 % de moins que les très bonnes années, à 800 000 transactions. » « Nous constatons aussi que les vendeurs deviennent réalistes face à des acquéreurs qui ont des projets sérieux, dans un marché plus mûr », confirme Elix Rizkallah, PDG du réseau Laforêt, qui compte 700 agences.La baisse des prix affecte toutes les régions, à l’exception du Limousin. Elle est spectaculaire dans le Languedoc-Roussillon (– 7,4 %), en Poitou-Charentes (– 6,7 %) et en Auvergne (− 5,6 %).A Paris, contrairement à l’avis des notaires qui, en octobre 2014, anticipaient, pour début 2015, un prix moyen du mètre carré au-dessous de la barre symbolique des 8 000 euros, le réseau Century 21 le voit, lui, se stabiliser à 8 230 euros. Cet écart peut s’expliquer par les différences entre les bases de données : les notaires recensent les quelque 35 000 transactions actées par an dans la capitale, un ensemble très fiable mais qui mêle les ventes de tous types, entre particuliers comme entre institutionnels, parfois sans intermédiaire, tandis que Century 21 se concentre sur les 2 000 ventes que ses adhérents y réalisent.Négociations laborieuses« Au plan national, cela fait trois ans que les prix baissent, ayant perdu 1,9 % en 2012, puis 1,8 % en 2013, encore 2,8 %, en moyenne, en 2014, et jusqu’à 10 % sur les derniers mois de l’année, les vendeurs ayant compris que l’attentisme ne ferait pas leurs affaires », estime Laurent Vimont. Cumulée depuis le pic de 2011, la dégringolade des prix atteint certes 7,2 %, mais laisse tout de même à un vendeur ayant acheté son bien en 2000 et le revendant aujourd’hui une plus-value enviable de 112 % !Les négociations entre vendeurs et acheteurs sont toujours aussi laborieuses et les délais de réalisation des ventes s’allongent à 95 jours aujourd’hui, contre 90 jours, en 2013, et 78 jours en 2011, renouant avec les mauvais souvenirs de 2009 (96 jours). A Paris même, il n’a jamais été aussi long de conclure une transaction : 76 jours en moyenne, soit 11 de plus qu’en 2013 !Ce sont les appartements qui prennent du temps à changer de main, tandis que les maisons partent toujours aussi vite. Les nouvelles dispositions de la loi pour un accès au logement et un urbanisme rénové (loi Alur, du 24 mars 2014), qui multiplient le nombre de documents à collecter et à fournir dès la promesse de vente, expliquent en partie ces délais, mais ils doivent aussi leur part à la rudesse de la négociation, ce qui laisse augurer que l’ajustement à la baisse des prix n’est pas achevé.Un autre indicateur de la difficulté d’aboutir à un accord sur le prix est l’écart entre le prix du mandat signé à l’agent immobilier et le prix final, d’encore 6 % à 10 %, ce qui ne peut qu’encourager les acheteurs à discuter ferme. Les grands logements, par exemple, restent sur les bras de leurs propriétaires : « Ce sont souvent des transactions de confort, pour des acquéreurs déjà propriétaires, donc, à terme, vendeurs à leur tour, qui cherchent à s’agrandir mais ont tout le temps devant eux », observe Elix Rizkallah.La bonne nouvelle de l’année 2014 est le pouvoir d’achat des acquéreurs, accru par cette baisse des prix, mais aussi par la faiblesse des taux d’intérêt du crédit immobilier. Selon l’Observatoire de crédit logement, il était possible d’emprunter, en novembre 2014, à 2,4 %, un record de modicité. Century 21 a calculé que, pour un achat au prix moyen actuel, soit 194 283 euros, l’acheteur qui souhaite limiter sa mensualité, sur vingt ans, à 1 000 euros, peut se contenter, en 2014, d’un apport personnel de 5 569 euros, alors qu’en 2011 il lui aurait fallu presque décupler ce montant (49 638 euros). « C’est un gain formidable, qui permet, par exemple, à des cadres moyens d’acheter dans Paris, et ces derniers constituent d’ailleurs aujourd’hui 40 % des acheteurs, contre 33 % en 2013 », se réjouit Laurent Vimont.Guère de placements alternatifsLes primo-accédants reprennent courage : Century 21 mesure une forte poussée des acquéreurs de moins de 30 ans, de 9 %, en 2014, en France entière, Paris compris. Ils comptent désormais pour 16,7 % des acheteurs dans la capitale et ils en profitent, avec le même budget, pour acheter un peu plus grand que ce qu’ils auraient pu s’offrir il y a trois ans.Les investisseurs, d’abord effrayés par les annonces de la loi Alur, faites en 2013, d’encadrement des loyers et de renforcement des droits des locataires, font, en 2014, leur timide retour sur le marché. « Nous espérons que les décrets à venir vont encore adoucir les exigences de la loi Alur, et il n’y a, de toute façon, guère de placement alternatif à l’immobilier », fait remarquer Elix Rizkallah.De fait, le marché des résidences secondaires est toujours déprimé, comme si ce type d’habitat et de loisirs passait doucement de mode.Pour 2015, Century 21 reste sur son pronostic d’un marché convalescent et d’un prix en léger repli (entre – 1 % et – 3 %), sauf remontée des taux d’intérêt des crédits, qui entraînerait une chute plus brutale.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gaëlle Picut Un an à vélo en Australie, une mission humanitaire en Asie, un tour du monde des spots de surf, etc. De plus en plus de jeunes diplômés décident de prendre une année sabbatique avant de plonger dans le bain professionnel.« On voit de plus en plus de CV avec ce genre d’expérience », confirme Julien Barrois, directeur exécutif de Page Personnel. Un projet personnel est souvent à l’origine de ce break. Mais il est aussi le signe que le monde du travail ne fait plus rêver les jeunes. « Ils sont désabusés à l’égard de l’entreprise, analyse Claire Romanet, directrice du cabinet de recrutement Elaee. C’est une génération consommatrice d’expériences et de voyages. »Premier point sur lequel les recruteurs sont unanimes : pour valoriser cette année sabbatique, il faut jouer la transparence en ne cachant pas cette année sur son curriculum vitae. « Assumez votre choix et détaillez vos motivations », conseille M. Barrois. Elles peuvent être variées : améliorer son anglais, découvrir d’autres cultures, assouvir une passion pour un sport, réaliser une mission humanitaire...Répondez à l’appel à témoignages : Comment avez-vous valorisé votre année sabbatique sur votre CV ?Une expérience professionnelleLaurence Charneau, consultante de l’Association pour l’emploi des cadres (APEC), recommande d’expliquer au recruteur « qu’en co­chant la case, vous ne partirez pas dans quatre ou cinq ans pour assouvir votre envie, et que ce n’est plus un projet mais une richesse ».Dans un second temps, l’objectif est de mettre en valeur cette année comme une vraie expérience. « Trop souvent, les jeunes ne savent pas quoi en faire, comment en parler, par peur de faire touriste », regrette Mme Charneau. « Cela dit beaucoup de la personne, mais souvent on est déçu car elle donne l’impression d’avoir passé un an à faire la fête », renchérit Claire Romanet.Pour que cette année sabbatique soit perçue comme un atout par les recruteurs, il est conseillé d’adopter une posture de salarié et de savoir répondre aux points suivants : les objectifs fixés, les moyens mis à disposition, les résultats obtenus, et les compétences acquises. « Il faut savoir “marketer” cette ligne de son CV, résume M. Barrois. Si elle est bien vendue, cela sera un plus. Au pire, un non-événement. »L’année sabbatique est une expérience professionnelle, au même titre que les stages et non pas un loisir. « On peut en retirer des savoir-faire et des savoir-être que l’on pourra ensuite transférer en entreprise », estime Mme Romanet. Anticiper, construire et capitaliser, sont les trois mots-clés.« Dé­brouillard avec un budget réduit »« J’aide les jeunes diplômés que j’accompagne à déterminer ce qui peut intéresser l’employeur et à définir quelles sont les compétences acquises qui seront utiles au quotidien dans l’entreprise », explique Laurence Charneau. Cela peut être la gestion d’un budget, la planification, la maîtrise d’une langue étrangère, la capacité d’intégration à un groupe de travail, l’ouverture d’esprit. « Mon­trer que l’on a su être autonome en faisant des petits jobs alimentaires est un atout », estime Julien Barrois.Au Danemark, une tradition victime de son succès : le « sabbat » peut durer quatre ansDans les pays nordiques, faire une pause après le lycée avant d’attaquer les études supérieures est considéré comme allant de soi pour l’immense majorité des jeunes. L’habitude de prendre des petits boulots explique aussi en partie un taux de chômage des moins de 25 ans qui était de 13 % en 2013, très en dessous de la moyenne de l’Union européenne (23,4 %).Mais rien n’est immuable, comme le montre le débat au Danemark ces dernières années. Dans ce pays scandinave, les jeunes lycéens attendent en moyenne 2,4 ans avant de démarrer leur formation supérieure.Les Danois sont les étudiants européens qui attendent le plus longtemps avant de se lancer dans leurs études supérieures. Un sur six prend plus de quatre années sabbatiques. Non seulement ils commencent plus tard, mais ils prennent aussi plus de temps pour finir leurs études. Pour un master, seul un quart des étudiants l’obtiennent dans les cinq années prévues.Tentative de réforme« Si les jeunes des formations scientifiques démarrent leurs études tout de suite après le lycée, il est plus à craindre qu’ils les interrompent que s’ils attendent un, deux ou trois ans », constatait voici deux ans Lars Ulriksen, professeur à l’Institut des sciences de l’éducation, après une enquête réalisée par son institut.Mais, selon une étude réalisée en 2012 par l’Institut Kraka, ces décrochages dans la formation coûtent 10 milliards de couronnes (1,35 milliard d’euros) par an à la société, dont 6 milliards de manque à gagner en recettes fiscales. Kraka a également calculé que, pour chaque année sabbatique, les jeunes réduisent de 1 % le revenu de leur vie professionnelle.Un constat qui nourrit les inquiétudes des partis politiques et du patronat qui se sont lancés depuis une dizaine d’années dans une tentative de réforme de ce qui est considéré comme naturel. Cela a démarré à un moment où le pays manquait de main-d’œuvre et s’inquiétait de la pérennité de son modèle.Récompense en argentIl ne s’agit pas de faire des économies, disait-on alors à Copenhague, mais d’amener les jeunes à finir plus vite leurs études supérieures pour entrer plus vite sur le marché du travail, afin qu’ils cotisent plus tôt, plus longtemps, et participent mieux à la préservation de l’Etat-providence.En 2010, le gouvernement danois avait annoncé que les étudiants qui commenceraient plus vite leurs études seraient récompensés en argent comptant. Ceux qui obtiennent leur premier examen universitaire au plus tard trois ans après le lycée toucheront 10000 couronnes (1 343 euros).Depuis 2013, ceux qui démarrent leurs études deux ans au plus après la fin du lycée obtiennent un bonus de 1,08 point (sur une échelle de 7 points dans le système danois), ce qui leur donne un avantage pour accéder aux formations les plus populaires où la sélection se fait sur dossier. Ces mêmes étudiants sont également les seuls désormais autorisés à bénéficier d’une année d’allocation étudiante supplémentaire en plus du nombre normal d’années d’études prévues pour leur cursus, alors qu’auparavant tous les étudiants avaient droit systématiquement à cette année supplémentaire d’allocation.Lorsqu’il existe une passerelle entre ce qui a été fait durant l’année sabbatique et le poste auquel on postule, l’avantage devient plus évident. « Une jeune diplômée en journalisme est partie un an au Mexique, raconte Mme Charneau. A son retour, elle a su mettre en avant sa curiosité, son esprit critique, des compétences communes à l’expérience journalistique. Elle a trouvé des piges et un poste de formatrice dans une association inter­culturelle. » Ou encore tel autre jeune ­diplômé qui, ayant passé un an en Amérique latine, a postulé dans une entreprise qui avait la volonté de se développer dans cette région du monde.Marc Antoine, après un double diplôme Supelec-HEC, ne savait pas trop quoi faire et ne voulait pas entrer tout de suite dans le monde de l’entreprise. Pendant un an, il a réalisé des films de communication pour des ONG en Asie et en Amérique latine. « Dans ma recherche de travail, avoir voyagé et fait des choses sortant de l’ordinaire ont été un vrai plus, se félicite-t-il. J’ai montré que j’avais su être dé­brouillard et réaliser des choses avec un budget réduit. Bien sûr, il faut que cette année ait un sens, une logique. Mais si c’est bien tourné, je pense que c’est un atout. Dans la mondialisation actuelle, connaître une ­au­tre culture représente un vrai atout.»Modèle anglo-saxon ou scandinaveLes recruteurs ne voient toutefois pas tous ce break d’un bon œil. « Cela reste un frein pour un certain nombre d’entre eux qui pensent que les candidats se sont juste baladés pendant un an. Ils s’interrogent sur leur réelle envie de travailler et leur capacité à s’investir, constate Mme Romanet. Socialement, c’est intéressant, mais pour l’employabilité, c’est parfois difficile à transformer. » Elle constate cependant que les mentalités évoluent et se rapprochent de celles des pays anglo-saxons ou scandinaves où l’année sabbatique est la norme.« L’image qu’en ont les recruteurs se fait par le discours de ceux qui l’ont vécue. Plus il sera convaincant, plus ils y verront un intérêt », analyse Mme Charneau. « De toute façon, les recruteurs vont devoir faire avec, car on ne change pas une génération, on s’y ­adapte, estime M. Barrois. Rapidement cette génération deviendra majoritaire sur le marché du travail et cela n’empêchera pas les recruteurs de trouver de très bons profils. »Gaëlle Picut 04.01.2015 à 00h31 • Mis à jour le04.01.2015 à 18h09 |Maryline Baumard Image précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-54a9769393825'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 10\r\n \r\n \r\nL'Ezadeen, navire de 73 m\u00e8tres de long immatricul\u00e9 en Sierra Leone et destin\u00e9 au transport des animaux, est entr\u00e9 dans le port calabrais de Corigliano, au sud de l'Italie, aux alentours de 23 heures (heure locale).\r\nCr\u00e9dits : REUTERS\/STRINGER\/ITALY\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"L'Ezadeen, navire de 73 m\u00e8tres de long 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VINCENZO","index":5,"position":6,"total_count":10,"item_lie":null,"link":"\/societe\/portfolio\/2015\/01\/03\/les-naufrages-de-l-ezadeem-pris-en-charge-en-italie_4548750_3224_5.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 7 \/ 10\r\n \r\n \r\nLa marine a d'abord contact\u00e9 un navire islandais croisant dans les parages du cargo et faisant partie du dispositif europ\u00e9en Triton de surveillance de la M\u00e9diterran\u00e9e, a pr\u00e9cis\u00e9 de son c\u00f4t\u00e9 Frontex, l'agence europ\u00e9enne de contr\u00f4le des fronti\u00e8res de l'Union europ\u00e9enne.\r\nCr\u00e9dits : AFP\/ALFONSO DI VINCENZO\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"La marine a d'abord contact\u00e9 un navire islandais croisant dans les parages du cargo et faisant partie du dispositif europ\u00e9en Triton de surveillance de la M\u00e9diterran\u00e9e, a pr\u00e9cis\u00e9 de son c\u00f4t\u00e9 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Ce n'est qu'une fois le carburant totalement \u00e9puis\u00e9 que cinq marins islandais ont pu monter \u00e0 bord et lancer une aussi\u00e8re (gros cordage) afin de permettre son remorquage.\r\nCr\u00e9dits : AFP\/ALFONSO DI VINCENZO\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Ils n'ont d'abord rien pu faire, le navire abandonn\u00e9 \u00e0 son sort par l'\u00e9quipage avan\u00e7ant \u00e0 pleine vitesse. 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Mais selon le site marinetraffic.com, il aurait quitt\u00e9 le port de Famagouste, situ\u00e9 sur la c\u00f4te est de Chypre et sous contr\u00f4le turc, apr\u00e8s \u00eatre parti de Tartous en Syrie.\r\nCr\u00e9dits : REUTERS\/STRINGER\/ITALY\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Selon les garde-c\u00f4tes italiens, l'Ezadeen \u00e9tait parti de Turquie. 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Francesco Perroti, le capitaine du port de Corigliano, une petite ville calabraise, craint fort que l'Ezadeen ne soit que le premier d'une longue série. C'est sous sa surveillance que sont descendus un à un, vendredi 2 janvier tard, les 359 naufragés de l'Ezadeen, un navire rempli de migrants, battant pavillon sierra-léonais.« Nous avons su une quinzaine d'heures avant son arrivée, que sa destination finale serait notre port », rappelle le militaire. Durant ces 15 heures, il a joué l'homme-orchestre, avec la préfecture, pour préparer l'accueil de ces naufragés de la vie. « Il fallait que nous puissions offrir une assistance médicale, de la nourriture, des bus pour les acheminer le plus rapidement possible vers les centres d'hébergement », rappelle le capitaine de frégate. Bien sûr, tout s'est mis en place sous les ordres du préfet, mais en tant que responsable du lieu, Francesco Perroti a été très étroitement associé.Lui aussi a vu ces visages émaciés, les traits tirés par la fatigue, la faim, le froid et la peur. Le lot commun du migrant qui passe onze jours dans les cales d'un navire habilité au seul transport de bétail. Comme le militaire préfère les faits aux commentaires, il s'accroche à ses chiffres. « Il y avait 255 hommes, 42 femmes dont trois étaient enceintes et 62 mineurs », rappelle-t-il presque chirurgicalement. Pour eux, les bus ont démarré très vite, partant vers d'autres régions d'Italie. Des places avaient été trouvées en Campanie, Lombardie et en Emilie Romagne. Seuls 94 ont été installés en Calabre ; 60 à Catanzaro, 34 à Crotone. « Il n'y avait rien ici pour les recevoir », fait valoir une passante interrogée en centre ville, et qui a suivi de près « les péripéties de ces gens ».DES CONDITIONS DE TRAVERSÉE INDÉCENTESL'Italie a déjà dû faire face, dans la province voisine des Pouilles à l'arrivée de plus de 900 autres clandestins quelques jours auparavant. Croix Rouge et Protection civile se sont relayées pendant quatre jours, pour installer le mieux possible ces personnes traumatisées par un voyage dans des conditions innommables. Là encore, des places en hébergement ont été trouvées un peu partout dans le pays.Pour les passagers de l'Ezadeen, la traversée n'a pas été une sinécure depuis la Turquie. Aux privations en nourriture et eau, aux conditions indécentes, s'ajoute l'abandon de la barre par l'équipage. Le nom de ce navire a ainsi surgi jeudi soir dans l'actualité. Le 1er janvier au soir, les gardes-côtes de permanence à Corigliani ont reçu un SOS. Une femme, passagère du cargo leur demandait de l'aide. L'embarcation dérivait, moteurs arrêtés dans la forte tempête qui balayait alors la Méditerranée depuis quelques jours.La capitainerie a rerouté le message et une frégate islandaise, en patrouille à proximité pour Frontex, la mission européenne de surveillance des frontières, s'est approchée du bateau. Faute de pouvoir l'accoster, trois médecins et trois marins y ont été hélitreuillés. Très vite, il est apparu que les réservoirs étaient vides. Tout simplement.« Vu les circonstances et l'état du bateau, une de mes deux frégates a été dépêchée sur place, avec une autre embarcation des gardes-côtes de Crotone, à 100 kilomètres au sud. Elles sont restées près du navire jusqu'à ce qu'il soit arrivé à bon port », rapporte le capitaine. « Il est de notre mission de protéger les vies. Ce bateau était en situation critique. Imaginez que quelqu'un tombe à la mer », ajoute le militaire.LES MEILLEURS ALLIÉS DES PLUS FRAGILESLes 80 hommes qu'il dirige font ce métier pour porter secours. Samedi, après une nuit écourtée, les permanenciers étaient présents dans le bâtiment préfabriqué, fidèles au poste. Si l'on n'est plus dans la mythologie du garde-côte avec ses longues-vues, scrutant l'horizon, le fonctionnaire italien reste le meilleur garant de la sécurité des passagers de la mer. C'est un militaire qui a pour mission première de surveiller les usages « civils » de l'océan.L'an dernier, ce corps - créé il y a 150 ans - a porté secours à 150 000 migrants. Ce sont les meilleurs alliés des plus fragiles. Ils pensent d'abord sauvetage avant de faire la fine bouche si le sauvé n'a pas le visa. En revanche, l'Europe et son bras armé Frontex n'a pas la même approche, même si elle respecte, elle aussi, le code de la navigation, qui impose de porter assistance, sa mission première reste la surveillance des frontières.« Qu'il s'agisse de l'Europe ou de l'Italie, nous devons tous garder les yeux bien ouverts. Nous avons évité de justesse deux catastrophes de grande ampleur, mais attention, la prochaine fois, nous pourrions ne pas réussir à éviter le drame », s'inquiète Francesco Perroti. Sur ces mots, le capitaine prend congé, se lève et ouvre son placard. Là, il hésite et choisit finalement la casquette qui convient à une rencontre avec le préfet à propos justement de l'épave de l'Ezadeen.Samedi 3 janvier, le bateau est à quai dans son port, consigné pour enquête. Plusieurs pseudo-passagers ont été écroués. Ils pourraient être les passeurs et s'être déguisés en migrants après l'abandon des commandes. Ainsi va la vie dans la petite station balnéaire du sud de l'Italie qui croyait pouvoir dormir tranquille durant l'hiver.Lire le reportage (édition abonnés ) : « Personne ne pensait s’en sortir vivant »Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.01.2015 à 11h06 • Mis à jour le03.01.2015 à 12h01 Des affrontements entre près de 200 migrants ont éclaté dans la nuit de vendredi 2 à samedi 3 janvier à Calais, faisant sept blessés légers. Les bagarres ont eu lieu durant une partie de la nuit dans la zone des dunes, et un calme relatif est revenu vers 3 heures du matin après l'intervention de CRS. Les sept blessés ont été évacués par des pompiers.Lire le reportage : A Calais, la fatigue migratoireSelon Christian Salomé, de l'association l'Auberge des migrants, qui distribue des repas, les tensions et des bagarres ont débuté mercredi 31 décembre entre des migrants africains et afghans. « Les gars sont sous tension car il n'y a eu aucun camion allant en Angleterre cette nuit-là », en raison de la Saint-Sylvestre.Le mercredi est traditionnellement un jour attendu par les migrants car les camions partis le lundi d'Europe de l'Est traversent la Manche le mercredi, leur offrant des possibilités de passage clandestin.HANGAR FERMÉA la fin des repas vendredi, une première bagarre a éclaté, avant que les représailles ne se poursuivent durant la nuit. « Certains se sont alcoolisés, notamment les Africains, ce qui a pu générer des tensions avec les Afghans, qui ne boivent pas », a indiqué Christian Salomé. « Avec le temps pluvieux que l'on a aujourd'hui, les esprits devraient se calmer. »lire le reportage (édition abonnés) : A Calais, dans la « jungle » des SoudanaisEnviron 2 300 migrants, principalement soudanais, érythréens et syriens, vivent dans des tentes à Calais, où ils essaient de passer en Grande-Bretagne. Le grand hangar ouvert à Calais le 26 décembre pour permettre aux migrants de se protéger du froid a été fermé vendredi par la préfecture en raison de la remontée des températures. L'ouverture d'un centre d'accueil de jour, avec notamment des douches et des toilettes, est prévue pour le mois d'avril, dans un centre aéré mis à disposition par la municipalité.Lire : A Calais, quinze ans d'impuissance de l'Etat Matthieu Suc En catimini, la veille du premier week-end de l’année, le monde militaire a connu une petite révolution. Vendredi 2 janvier, Gend XXI, la première association professionnelle de gendarmes, a été officiellement déclarée en préfecture. Treize hommes de tous grades et issus des différents corps – gendarmerie mobile, gendarmerie départementale, brigade motorisée, garde républicaine, gendarmerie de l’air, etc. – constitueront le conseil d’administration de ce « syndicat ».Un « syndicat » un peu particulier, puisqu’il ne pourra organiser ni appel à la grève ni manifestations et verra sa prise de parole strictement encadrée. La rupture est néanmoins forte : contrairement aux policiers, les gendarmes, comme les autres militaires, étaient jusqu’alors interdits de syndicat et n’avaient pas le droit de s’exprimer.Cette avancée a été permise par deux arrêts du 2 octobre 2014 de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) qui avaient condamné la France pour son interdiction absolue des syndicats dans la gendarmerie et l’armée.« Opportunité de revivifier le dialogue »Le lieutenant-colonel Jean-Hugues Matelly, qui contestait la décision de sa hiérarchie de lui interdire d’adhérer à une association attachée à « la défense de la situation matérielle et morale des gendarmes », est à l’origine de cette jurisprudence. Il est aussi, en toute logique, à l’origine de l’aventure de Gend XXI. C’est également lui qui a fixé l’acte de naissance de son association au 2 janvier, date à laquelle les arrêts de la CEDH sont considérés définitifs, sans que la France ne puisse plus faire de recours.Une précaution de pure forme, tant semble loin le temps, en mars 2010, où le chef d’escadron Matelly était radié des cadres – avant que le Conseil d’Etat annule cette décision – par des supérieurs irrités par sa liberté de parole se heurtant, selon eux, au devoir de réserve des militaires.Dans un rapport commandé par François Hollande après les arrêts de la CEDH, le magistrat Bernard Pêcheur, membre du Conseil d’Etat, considère comme « souhaitable d’engager une réforme de fond ouvrant une liberté nouvelle en matière d’association professionnelle » des militaires, et estime par ailleurs que « l’Etat gagnerait à transformer la contrainte que constituent les arrêts de la CEDH en une opportunité de consolider et revivifier le dialogue interne » dans les armées.Bien sûr, ici ou là, quelques notes discordantes se font entendre. Lors d’une audition de la commission de la défense nationale de l’Assemblée nationale, mercredi 19 novembre 2014, le député UMP du Rhône Christophe Guilloteau a ironisé : « Si les gendarmes voulaient se syndiquer – ce qu’ils ne souhaitent pas –, ils pourraient toujours rejoindre la police où ils trouveront tout le confort syndical. Je considère pour ma part qu’introduire la syndicalisation des militaires est une fausse-bonne idée. »« Ce n’est pas gagné »La haute hiérarchie de la gendarmerie soutient, elle, le projet d’association professionnelle. « La décision de la CEDH nous engagera certainement à faire encore évoluer les modalités de notre dialogue interne », écrivait Denis Favier, le directeur général de la gendarmerie nationale, sur son blog « De vous à moi » le 5 novembre. « Il ne faut pas le redouter et saisir cette opportunité afin de moderniser encore plus la chaîne actuelle de concertation et de participation. »Fort de ce soutien, le lieutenant-colonel Jean-Hugues Matelly ne cède pas pour autant au triomphalisme. « Ce n’est pas gagné, concède-t-il. Nous n’avons pas cinq cents gendarmes qui nous attendent pour adhérer à Gend XXI, tout au plus ils sont quelques dizaines à avoir exprimé leur volonté de nous rejoindre. Les gendarmes attendent de voir s’il n’y a pas de piège, si certains supérieurs n’en tiennent pas rigueur à ceux qui s’afficheront dans notre association. »Lire aussi : Le droit de se syndiquer suscite peut d’enthousiasme dans l’arméeSurtout, l’action de Gend XXI sera limitée par deux facteurs. D’abord, une loi doit réformer le code de la défense afin de donner un cadre légal aux associations professionnelles de la gendarmerie et de l’armée. Les ministères de la défense et de l’intérieur doivent travailler à un projet de loi « en vue d’un débat au Parlement au printemps 2015 et une adoption en juin ou juillet 2015 », précise Bernard Pêcheur dans son rapport.Surtout, l’organisation intègre d’elle-même des restrictions décrites dans sa charte éthique, estimant que « le syndicalisme stricto sensu n’est pas adapté aux missions des forces armées ». En conséquence, les trois premiers articles de la charte interdisent droit de retrait, appel à la grève ou à la manifestation, blocage d’installation militaire ainsi que « toute critique des décisions politiques et militaires portant décision d’engagement opérationnel ou conduite des opérations des forces armées ».« Bâtir un programme »Gend XXI assume sa différence avec les syndicats traditionnels. « Nous ne serons pas dans la défense d’intérêts individuels mais collectifs, pas dans la revendication mais dans la construction d’un projet d’avenir. Nous ne réclamerons pas de nouvelles dépenses, nous serons surtout force de proposition », détaille Jean-Hugues Matelly. Le syndicaliste ouvre des pistes de réflexion pour obtenir des hommes en plus sans faire exploser les budgets : « En matière de sécurité routière, l’humain devrait se consacrer uniquement à la prévention, les radars étant consacrés à la répression. » Ou encore, toujours dans le souci d’obtenir des renforts, « quand on supprime un poste comme le mien de lieutenant-colonel, plutôt que de le remplacer par un autre officier qui coûte cher, il vaut mieux embaucher deux jeunes débutant dans la carrière ».En attendant la loi délimitant le cadre légal des organisations professionnelles, Gend XXI compte utiliser les réseaux sociaux et son site pour solliciter les gendarmes, pour qu’ils s’approprient cette association et disent ce qu’ils souhaitent pour leur institution. « Cela nous permettra de bâtir un programme qu’il nous reviendra de défendre auprès des autorités hiérarchiques et des politiques », espère le lieutenant-colonel.Matthieu SucJournaliste au Monde 02.01.2015 à 12h51 • Mis à jour le02.01.2015 à 12h51 Le corps sans vie d'une personne de 61 ans sans domicile fixe a été découvert dans la nuit de jeudi 1er à vendredi 2 janvier dans une rue des quartiers sud de Marseille. Il s'agit de la septième personne sans abri morte depuis samedi en France, cinquième victime présumée de la vague de froid ; les deux autres avaient été découvertes dans un entrepôt en flammes.Lire : L’hiver a fait ses premiers morts de froid en FranceA Marseille, un passant a donné l'alerte peu avant minuit en découvrant un corps allongé sur un matelas dans la rue. Une autopsie doit confirmer si le froid est à l'origine de la mort de cette personne.Le préfet des Bouches-du-Rhône avait lancé mardi un appel à la vigilance face à la baisse des températures dans le département. On recense actuellement 2 711 places d'hébergement pérennes ouvertes ainsi que 52 places d'hôtel dans les Bouches-du-Rhône.Lire (abonnés) : Le « 115 » ne répond plus aux besoins des sans-abriFace à la vague de froid déferlant sur l'Hexagone, le plan grand froid a été activé pour venir en aide aux personnes sans domicile.Une personne sans abri retrouvée morte à Marseille 02.01.2015 à 10h50 • Mis à jour le04.01.2015 à 17h20 |Thomas Wieder François Hollande avait voulu faire du mois de janvier 2014 un moment d’impulsion. Après une fin d’année marquée par la promesse non tenue d’« inverser la courbe du chômage », il avait décidé de donner un nouvel élan à sa politique économique : ce fut le fameux « pacte de responsabilité », évoqué pour la première fois lors de ses vœux télévisés du 31 décembre 2013 et détaillé quinze jours plus tard lors de sa conférence de presse du 14 janvier 2014.Cette année, le chef de l’Etat n’est pas dans le même état d’esprit. Il aurait pourtant de bonnes raisons de l’être : face à la montée continue du chômage (180 000 demandeurs d’emploi en plus en un an), il pourrait demander à son gouvernement de mettre en œuvre un nouveau train de réformes susceptibles de doper une croissance désespérément molle.Ce n’est manifestement pas son intention, comme 9,7 millions de Français – soit près de 500 000 de moins qu’en 2013, selon Médiamétrie – ont pu s’en apercevoir en écoutant les vœux présidentiels, mercredi 31 décembre 2014, à 20 heures.Avec ses vœux, « Hollande a voulu suggérer une idée d’énergie, de combativité »Dans cette allocution de neuf minutes, M. Hollande s’est gardé de faire toute nouvelle annonce de nature économique. En la matière, ce qu’il a évoqué était déjà connu, à commencer par le projet de loi « pour la croissance et l’activité », que défendra à partir du 26 janvier, devant l’Assemblée nationale, le ministre de l’économie, Emmanuel Macron. M. Hollande en est convaincu. S’agissant de la politique économique, « les dés sont jetés », confie-t-il volontiers en privé. Dès lors, à défaut de nouvelles réformes à proposer, et plutôt que de commenter publiquement ses propres échecs en la matière, le chef de l’Etat compte investir d’autres terrains, politiquement moins aventureux et éventuellement plus profitables.Figures libresSon agenda des prochaines semaines témoigne de cette volonté. Comme chaque année, le mois de janvier sera pour le chef de l’Etat marqué par maintes cérémonies. Vœux au Conseil constitutionnel, le 6 ; aux autorités religieuses, le 7 ; aux corps constitués, le 8 ; aux armées sur le porte-avions Charles-de-Gaulle, le 14 ; au corps diplomatique, le 16 ; aux territoires, en Corrèze, le 17 ; aux acteurs de l’entreprise et de l’emploi, le 19 ; aux bureaux des assemblées et au Conseil de Paris, le 20 ; à la presse enfin, sous la forme d’une conférence de presse qui devrait avoir lieu dans la semaine du 19 janvier. Dès le 5, il sera sur France Inter pour une interview de rentrée.Mais aux figures imposées il a cette fois décidé d’ajouter deux figures libres : des vœux à l’éducation, dont la date est à déterminer, et d’autres à la culture, qui pourraient avoir lieu le 14 janvier, à l’occasion de l’inauguration de la Philharmonie de Paris.Ces choix ne doivent rien au hasard : les deux thèmes sont précisément de ces domaines que M. Hollande compte investir de plus en plus, parce qu’il sait que ce sont là des terrains sur lesquels un président de gauche est particulièrement attendu, mais aussi parce qu’il y a là, pour lui, une occasion de renouer avec le thème de la jeunesse, mis en avant avec succès durant la campagne présidentielle de 2012 et pour le moins délaissé depuis le début du quinquennat.« Libérer les énergies »C’est d’ailleurs également sous cet angle que le président de la République a choisi de promouvoir la loi Macron, un texte qui, parce qu’il vise à « libérer les initiatives, casser les rentes [et] libérer les énergies », se veut « un coup de jeune pour notre société » et « est surtout destiné à la jeunesse », ainsi qu’il l’a déclaré mercredi lors de ses vœux télévisés. Pour l’image, le chef de l’Etat mise sur l’âge des trois ministres concernés – Najat Vallaud-Belkacem et Emmanuel Macron ont 37 ans, Fleur Pellerin en a 41 – pour incarner ce « coup de jeune ». Il a d’ailleurs personnellement conseillé à son ministre de l’économie d’en faire un argument pour défendre sa loi.Dans le droit fil de ce qu’il a commencé fin 2014 en s’exprimant sur l’immigration et la fin de vie – sujet sur lequel il pourrait se prononcer à nouveau dans les prochaines semaines –, M. Hollande compte dorénavant investir des questions plus régaliennes ou sociétales qui lui permettront en outre de « détechnoïser » son discours. Il est incité en cela par ses conseillers depuis quelque temps à chasser de ses interventions ces chiffres qu’il aime naturellement citer, au risque de passer pour un ministre des finances ou du budget.Cette nouvelle orientation du discours présidentiel intervient alors que, dans les sondages, la cote de popularité du chef de l’Etat se redresse. Depuis fin novembre, les différentes études vont dans le même sens. Dans la dernière en date, le baromètre de confiance dans l’exécutif Harris Interactive/Délits d’opinion, réalisé du 23 au 29 décembre, il est ainsi crédité de 25 % d’opinions favorables, soit 7 points de plus en un mois.Si personne à l’Elysée n’imagine une remontée notable en l’absence de résultats sur le front économique, ce « tout petit frémissement », comme le qualifie un proche conseiller du chef de l’Etat, est évidemment regardé avec attention. Et pour l’entourage de M. Hollande, qui sera l’invité exceptionnel de la matinale de France Inter lundi 5 janvier, il repose sur un élément : la « proximité », cette « capacité d’empathie » qui, selon un proche, est « dans l’ADN » du chef de l’Etat et qu’il aurait tout intérêt à cultiver dès lors qu’il s’agit d’une des rares qualités que même ses plus ardents détracteurs lui reconnaissent.Rencontres « proximité »Aux cérémonies de vœux et rendez-vous diplomatiques ou mémoriels (un possible sommet au Kazakhstan le 15 janvier consacré à la situation en Ukraine et un déplacement en Pologne le 27 janvier pour le 70e anniversaire de la libération du camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau), M. Hollande a donc décidé d’ajouter à son agenda plusieurs moments moins solennels au cours desquels il est susceptible, précisément, de jouer cette corde de la « proximité ».Dans cette optique, deux « formats » sont prévus par l’Elysée. D’abord des déplacements surprises, dont la presse n’est pas informée par avance, mais que le chef de l’Etat compte multiplier à l’avenir. « Il peut s’agir ici d’une exposition, là d’une visite en province, le week-end notamment », précise l’Elysée. Autre idée : « des rendez-vous avec des Français qui écrivent pour demander à voir le président ». Testée une première fois à la mi-décembre 2014, l’idée va être systématisée : à partir de fin janvier, le chef de l’Etat devrait recevoir une fois par mois à l’Elysée cinq de ses concitoyens dont les lettres auront été préalablement sélectionnées par le service de la correspondance présidentielle.Ces rencontres « proximité » jalonneront une année au cours de laquelle M. Hollande, comme il l’a affirmé lors de ses vœux télévisés, compte investir le champ environnemental. Il s’agit de « marquer son intérêt pour le sujet », précise l’Elysée ; le premier rendez-vous inscrit à son agenda est avec Nicolas Hulot, qu’il avait nommé en décembre 2012 « envoyé spécial pour la protection de la planète ».Les deux hommes, qui devraient se rendre ensemble aux Philippines fin février pour une visite officielle autour du climat, devaient consacrer le rendez-vous élyséen du 2 janvier à la manière de « mobiliser les citoyens » en vue de la conférence internationale sur le climat organisée à Paris en décembre. Un événement dont le chef de l’Etat, qui n’était jusqu’alors pas connu pour son tropisme pour les questions environnementales, compte faire l’un des grands rendez-vous de son quinquennat.Thomas WiederRédacteur en chef - chef du service FranceSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.01.2015 à 15h45 Plus de 7 000 juifs de France ont émigré vers Israël en 2014, soit plus du double de l'année précédente où 3 293 ressortissants avaient rejoint l'Etat hébreu, a annoncé jeudi 1er janvier l'Agence juive pour Israël. Selon l'organisation, c'est la première fois que les juifs de France fournissent le plus gros contingent mondial de l'alya, terme hébreu qui désigne l'émigration vers Israël.Pour la deuxième année consécutive, ils ont été plus nombreux que les juifs originaires des Etats-Unis (3 870 en 2014) et ont devancé pour la première fois les olim (immigrants juifs) venant de Russie (4 830). Ce flux devrait se poursuivre en 2015, estime l'Agence juive, qui prévoit l'arrivée de plus de 10 000 nouveaux immigrants de France.Au total, 26 500 juifs, un nombre record depuis dix ans, ont gagné Israël en 2014, 32 % de plus qu'en 2013. Plus de de la moitié d'entre eux ont moins de 35 ans. Avec 500 000 à 600 000 membres, la communauté juive de France est la première d'Europe et la troisième au monde, derrière Israël et les Etats-Unis.Lire (en édition abonnés) : Le « retour » des juifs français en Israël 01.01.2015 à 10h43 • Mis à jour le01.01.2015 à 10h55 Un infirmier d'une trentaine d'années a tué trois personnes dont son ex-compagne et en a blessé deux autres, lors du réveillon de la Saint-Sylvestre près d'Arras, avant de se suicider.D'après les premiers éléments de l'enquête, c'est une séparation mal acceptée qui aurait motivé le geste de cet infirmier libéral qui n'était semble-t-il pas connu de la justice avant le drame.Vers une heure du matin, cet homme s'est invité dans un réveillon familial auquel participaient sept personnes dont son ex-compagne, dans une maison de la commune de Sainte-Catherine (Pas-de-Calais). « Il s'en est pris immédiatement à son ex-compagne, deux personnes se sont interposées et c'est là que les coups de feu ont commencé », a déclaré Adam Chodkiewiez, substitut du procureur d'Arras.PRONOSTIC VITAL ENGAGÉLe bilan est très lourd : trois morts, parmi lesquels l'ancienne compagne du tireur et deux hommes âgés d'une cinquantaine d'années, et deux blessés dont un grave. Ce dernier, dont les jours sont en danger, a été hospitalisé à Lille. Les deux dernières personnes qui participaient au réveillon ont alerté les secours. Très choquées, elles ont été prises en charge par les pompiers.Après avoir tiré, l'infirmier a quitté les lieux à bord de sa voiture. Des policiers de la brigade anticriminalité, qui avaient reçu le signalement du véhicule l'ont repéré et l'ont pris en chasse. A l'issue d'une brève course-poursuite, le tireur s'est garé sur le parking du centre hospitalier d'Arras avant de retourner l'arme contre lui.Une information judiciaire pour recherche les causes de la mort sera ouverte. Le tireur s'étant donné la mort, l'action publique est pour sa part éteinte, a indiqué le parquet d'Arras. 31.12.2014 à 18h04 lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2b9oo7"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2b9oo7", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});La préfecture de Melilla évoque une « nuit d'extrême pression migratoire ». Cent cinquante-six migrants sont parvenus ces dernières vingt-quatre heures à passer en force la barrière grillagée qui sépare l'enclave espagnole de Melilla du Maroc, ont prévenu les autorités, mercredi 31 décembre.Lire (édition abonnés) : Le journal d'un migrant à Melilla« Depuis 22 heures » mardi, « plus de huit cents migrants, divisés en plusieurs groupes parfaitement organisés, ont tenté d'atteindre la barrière frontalière qui sépare le Maroc de Melilla », écrit la préfecture de l'enclave dans un communiqué.Mardi, cent deux migrants subsahariens étaient déjà parvenus à entrer en Espagne en franchissant la triple barrière haute de six mètres, l'une des seules frontières terrestres entre l'Europe et l'Afrique, avec l'autre enclave espagnole de Ceuta. Mercredi matin, « cinquante-quatre subsahariens sont parvenus à franchir l'ensemble du dispositif » censé empêcher leur entrée en Espagne, qui comprend un grillage spécialement étudié pour en empêcher l'escalade.4 700 MIGRANTS DEPUIS LE DÉBUT DE L'ANNÉE « Nous ne pouvons pas permettre que les assauts massifs, employant la force, soient une constante à la frontière sud de l'Europe », a déclaré le préfet de Melilla, Abdelmalik El Barkani, cité dans le communiqué. « Ce n'est pas un modèle d'immigration auquel nous devons ni ne pouvons nous résigner », a-t-il ajouté.Avec les conflits en Syrie, en Irak, au Soudan ou au Mali, les tentatives d'entrée se sont multipliées ces derniers mois dans les enclaves de Melilla et de Ceuta. Les derniers chiffres disponibles du ministère de l'intérieur espagnol faisaient état au 16 novembre de l'entrée de près de quatre mille sept cents immigrants clandestins à Melilla depuis le début de l'année, contre un peu plus de trois mille pour l'ensemble de 2013.Certains, comme mardi et mercredi, se lancent en groupes, le plus souvent à l'aube, pour franchir la triple barrière grillagée. D'autres, munis de faux papiers, tentent de se fondre dans le flot de Marocains qui passent chaque jour la frontière. Les autorités estiment que trente mille Marocains, commerçants ou porteurs, viennent chaque jour à Ceuta et à Melilla, deux enclaves que le Maroc revendique.Lire aussi notre reportage à Melilla (édition abonnés) : A Melilla, les fantômes de l'immigration Gaëlle Dupont Certains noms sont indéfectiblement liés à un combat. Celui auquel Simone Iff, retrouvée morte lundi 29 décembre à son domicile parisien, à l’âge de 90 ans, a consacré sa vie fut long, souvent violent, mais victorieux.Le droit des femmes à disposer de leur corps, donc à maîtriser leur destinée, semble acquis. Maintenant que la contraception est entrée dans les mœurs et que l’avortement est libre et gratuit, il est difficile d’imaginer à quel point les années qui précédèrent et celles qui suivirent ces réformes sociétales majeures (loi Neuwirth autorisant la contraception en 1967, loi Veil sur l’interruption volontaire de grossesse en 1975) furent pleines de bruit et de fureur. À quel point les militant(e)s féministes durent mener une lutte acharnée pour voir aboutir au moins en partie leurs revendications. Simone Iff était au premier rang de toutes les manifestations.Voir notre dossier d’archives : IVG et contraception, les femmes à la conquête de leurs corpsDe ces années, il reste un slogan : « Un enfant si je veux quand je veux. » Simone Iff, présidente du Planning familial de 1973 à 1980, en fut l’inventeuse. Il reste aussi un manifeste, celui des « 343 salopes », qui revendiquèrent avoir avorté dans le Nouvel Observateur en avril 1971. Paradoxalement, Simone Iff, qui disait avoir eu « 5 enfants et un certain nombre d’avortements », ne l’a pas signé. « Un oubli », expliquera-t-elle. Elle en fut pourtant la principale organisatrice : c’est Simone Iff qui passait les coups de fil pour recruter les signataires.L’écho assourdi du tumulte de cette époque parvient encore parfois à nos oreilles, comme lorsque la notion de détresse, longtemps exigée des femmes qui avaient recours à l’avortement, a été supprimée du code de la santé publique en 2014 après un vif débat. Une évolution sémantique hautement symbolique approuvée par Simone Iff. « C’est un droit, la détresse n’a rien à voir là-dedans », avait-elle commenté.Lire aussi : Le droit à l'avortement en France a 40 ansUn manque d’informationComment cette fille de pasteur, née le 4 septembre 1924 à Vabre (Tarn), en est-elle arrivée à devenir une militante du droit à l’avortement ? La vie ne lui a pas laissé le choix, affirmait-elle. À 18 ans, elle se retrouve enceinte, sans être mariée. Ses parents se montrent compréhensifs, même si la famille doit quitter Sète pour fuir le scandale. Ce sont eux, des progressistes investis dans l’aide aux réfugiés, qui ont donné à leur fille des racines militantes et protestataires. Simone Iff se marie avec le père de l’enfant, le Suisse protestant Werner Iff, et accouche en 1943 de sa fille aînée.Longtemps, elle a été officiellement mère au foyer. Dans les faits, Simone Iff travaille aux côtés de son mari, qui dirige après la guerre un foyer protestant d’accueil de jeunes délinquants. Peu à peu, le militantisme va prendre dans sa vie la place d’un travail à temps plein, voire plus. Elle entre d’abord au mouvement Jeunes Femmes, créé en 1946 au sein de la bourgeoisie protestante. Son objectif est d’aider les femmes qui ont goûté au travail et à l’indépendance quand leurs maris étaient mobilisés à conserver un rôle actif dans la société après la guerre. Très vite, une forte demande d’information sur le contrôle des naissances émerge dans ces groupes qui essaiment partout en France.Jeunes Femmes participe à la création de l’association La Maternité heureuse, qui deviendra en 1960 le Mouvement français pour le planning familial. Simone Iff en est une cheville ouvrière. Officiellement, il s’agit de promouvoir l’équilibre psychologique du couple et la santé des femmes. En réalité, le mouvement informe aussi sur le contrôle des naissances, interdit par une loi en vigueur depuis 1920. La sexualité est à l’époque taboue, l’ignorance des couples sur la conception et les rares méthodes de contraception disponibles totale. Une grossesse peut devenir une malédiction.« Il y avait une demande énorme »En 1961, quand les premiers centres du planning ouvrent à Grenoble et Paris, c’est la ruée. « Il y avait une demande énorme, se souvenait Simone Iff. Il fallait passer de la clandestinité à une structure qui avait pignon sur rue. » Avec l’information sur le contrôle des naissances va celle sur une sexualité épanouie, l’autre grand combat de Simone Iff. Elle veut faire envisager l’acte sexuel comme source de plaisir et plus seulement comme acte reproducteur. L’autre grande nouveauté, c’est qu’au sein du Planning, le savoir n’est plus détenu par les seuls médecins, mais aussi par les militantes qui accueillent le public et se déplacent pour prendre la parole devant des publics variés.Dans les centres, la police n’hésite pas à effectuer des descentes pour vérifier que les hôtesses du planning ne délivrent pas d’informations sur la contraception. Il faut mentir et cacher les dossiers des adhérentes, jusqu’au vote de la loi Neuwirth en 1967, qui dépénalise l’usage de la contraception. Mais cette dernière reste incomplète, selon Simone Iff, car aucun moyen n’est donné pour diffuser l’information et les contraceptifs. C’est le Planning familial qui assume cette tâche (comme le montre la vidéo ci-dessous, dans laquelle apparaît Simone Iff).Les centres orientent aussi les femmes qui souhaitent avorter vers l’étranger. Simone Iff est elle-même allée en Suisse pour avorter, avant d’y envoyer d’autres femmes. Toutes n’ont pas les moyens. En France, les avortements clandestins tuent. Le Planning veut rompre le silence. Le Manifeste des 343 salopes, en 1971, créé un électrochoc. La loi Veil, votée en 1975, n’envisage la question que sous l’angle sanitaire : il s’agit d’éviter les carnages causés par les aiguilles à tricoter. Ce n’est pas la position de Simone Iff, plébiscitée à la tête du Planning en 1973, pour qui l’IVG est d’abord un droit des femmes. Mais elle soutient la ministre. « Elle était plus politique que moi », se souvenait-elle. Au Planning jusqu’en 1980, elle devient une sorte de « mater familias ». Son âge et son statut de mère de famille nombreuse crédibilisent les revendications du mouvement. Toujours bénévole, elle sacrifie sa vie privée au militantisme. Mais au Planning régnaient « une confiance et une amitié » dont le souvenir continuera longtemps à l’émouvoir.Conseillère ministérielle sous MauroyEn 1981, Simone Iff, proche des communistes, est appelée comme conseillère chargée des questions de santé au cabinet d’Yvette Roudy, la première ministre des droits des femmes de plein exercice, nommée par le Premier ministre socialiste de François Mitterrand Pierre Mauroy. Là, jusqu’en 1983, elle continue à se battre pour la mise en œuvre de la loi Veil, afin notamment que des places suffisantes soient réservées pour les IVG dans les hôpitaux. Elle s’engage aussi en faveur des prostituées, des femmes « comme les autres ». Des formations sont proposées à celles qui souhaitent arrêter. Simone Iff termine sa « carrière » au Conseil économique et social, un poste qui l’a intéressée, même si elle ne s’y sentait pas toujours à sa place. À la fin de sa vie, il lui était devenu impossible de se rendre dans les centres du Planning, mais elle est jusqu’au bout restée bénévole.Gaëlle Dupontjournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Audrey Tonnelier Même pas un frisson. Alors que les citoyens du monde entier se rassemblaient pour exprimer leur horreur face à la tuerie survenue à Charlie-Hebdo, mercredi 7 janvier, et que les plus grands journaux affichaient en Une leur émotion et leur solidarité, les marchés financiers, eux, n’ont pas cillé. Au contraire.A la Bourse de Paris, le CAC 40 a bondi de 3,59% jeudi, au lendemain de l’assassinat des caricaturistes de l’hebdomadaire. Comme la veille, l’ensemble des grands indices boursiers mondiaux a terminé dans le vert, accélérant même à la hausse dans l’après-midi.Une euphorie si déplacée, que, dans certaines salles de marché, elle semblait frôler l’indécence – fait rare dans l’univers austère et calculateur de la planète finance.« J’ai du mal à l’expliquer : il n’y a même pas eu de réaction épidermique de la Bourse dans la journée, comme cela se passe en général lorsque survient ce type d’événement » s’étonnait Jean-Louis Mourier, économiste chez le courtier parisien Aurel BGC.« En un sens, il est un peu triste de constater que les marchés ne réagissent absolument pas à cette horreur », osait même, depuis New York, Gregori Volokhine, président du gérant Meeschaert aux Etats-Unis.Les attaques à New York, Madrid ou Londres avaient fait chuter les BoursesLes précédentes attaques terroristes ont souvent fait trébucher les indices boursiers. Le 11 mars 2004, les attentats dans des trains de banlieue à Madrid avaient fait chuter la Bourse espagnole de plus de 2 %, et le CAC 40 de près de 3 %.Le 7 juillet 2005, les bombes placées dans le métro et dans un autobus londonien avaient provoqué un plongeon de plus de 3 % du Footsie britannique en séance, imité par les autres places européennes et par la livre sterling.Sans parler du 11 septembre 2001 : après l’effondrement des tours jumelles, Wall Street avait été fermée quatre jours durant, et il avait fallu la mobilisation de l’ensemble des opérateurs financiers pour que le Dow Jones ne cède « que » 7% à la réouverture des marchés, le 17 septembre.Pourquoi, dès lors, cette insensibilité des investisseurs à la tragédie parisienne ? « L’attentat n’a pas eu lieu dans un aéroport ou dans le métro. Il ne remet pas en cause l’activité dans le secteur des transports et ne devrait pas créer dans l’opinion un choc pouvant pénaliser les ventes au détail, comme lors du 11 septembre », explique Christian Parisot, chez Aurel BGC.« L’attaque n’a pas touché un pays systémique [capable de faire trébucher l’ensemble des marchés en cas de chute] », avance pour sa part Mathieu L’Hoir, stratégiste actions chez Axa IM.Façon de dire qu’en 2014, les états d’âme de la place de Paris ne troublent ni le trader new-yorkais, ni le fonds souverains du Moyen-Orient.Par ailleurs, le fait que l’euro soit déjà au tapis – il a atteint lundi 5 janvier son plus bas niveau depuis neuf ans – peut expliquer l’absence de réaction de la monnaie unique.« Les yeux rivés sur la BCE »Mais c’est probablement la conjoncture macroéconomique actuelle qui permet le mieux de comprendre l’apparente absence d’empathie des marchés. « Ils ont les yeux rivés sur la banque centrale européenne (BCE ) », résume Franklin Pichard, chez Barclays Bourse.Mercredi 7 janvier, l’institut Eurostat a annoncé une inflation négative (- 0,2 %) en décembre en zone euro, du jamais vu depuis 2009. De quoi renforcer les craintes d’une spirale déflationniste, à même de torpiller la faible reprise européenne. Mais surtout, de quoi renforcer les espoirs d’une action de la BCE.Dans une ultime tentative pour ranimer l’économie du Vieux Continent, son charismatique président, Mario Draghi, pourrait annoncer dès la réunion du 22 janvier un programme de rachat d’obligations souveraines.A cela se sont ajoutées les déclarations rassurantes de la chancelière allemande, Angela Merkel, assurant de son souhait de voir la Grèce rester dans la zone euro. La perspective d’un « Grexit » avait en effet déclenché un début de panique sur les marchés, lundi 5 janvier.Tout en exprimant leur émotion face à la « barbarie » survenue à Charlie-Hebdo, les opérateurs de marché sont donc « passés au-dessus de cet événement » indique M. Pichard.« Seule une détérioration marquée de la situation en France, avec l’instauration d’une psychose qui se propagerait aux pays voisins, pourrait vraiment affecter la Bourse. Pour l’heure, on voit plutôt une population qui fait front, et cela est de nature à rassurer les investisseurs », conclut M. L’Hoir.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.01.2015 à 18h11 | Frédéric Cazenave « C'est une journée triste pour la démocratie et la République » c'est avec ces mots que Mme Baron, professeure d'histoire-géographie au collège-lycée Maurice Ravel, dans le 20e arrondissement de Paris, débute, ce jeudi matin à 11 heures, son cours devant sa classe de sixième.Durant une heure, elle a décidé d'échanger avec ses élèves. Elle n'y était pas obligée. « Le format est laissé à la libre appréciation de l'enseignant, explique Laurent Housset, le proviseur adjoint de l'établissement. Il peut être difficile d'évoquer ces sujets sans les avoir préparés. C'est pourquoi dans de rares classes, seule la minute de silence est observée. »« Les enfants ont besoin de parler, cela se sent, j'avais une classe de seconde juste avant qui était bouleversée », avance Mme Baron pour expliquer son choix.Les élèves se disent unanimement « choqués », évoquent les images à la télévision « trop violentes », certains disent avoir peur. Tous affirment, avec leurs mots, que « la mort n'est pas la bonne réponse ». « Un crayon contre une arme, ce n'est pas équitable », résume une collégienne.DISCUSSION BIENVENUELorsque le professeur demande de qui se moquait Charlie Hebdo, un élève répond « du Prophète et du Coran ». « Non, de toutes les religions, rectifie Mme Baron, c'est le propre d'un journal satirique ». Un autre demande : « Pourquoi ont-ils continué à faire des caricatures alors qu'ils avaient été prévenus et avaient déjà eu des problèmes ? »… L'occasion d'insister sur la liberté d'expression et de revenir sur les notions de tolérance de respect. « Cette discussion était la bienvenue. Mais si cela s'est très bien passé aujourd'hui, ce sera plus difficile à aborder dans d'autres classes. Les questions liées à la religion, comme d'ailleurs au conflit israélo-palestinien, sont parfois très compliquées à gérer avec certains élèves », admet la professeure.D'autres établissements n'avaient d'ailleurs pas prévu d'engager de débat sur le vif. « Il n'y aura pas de discussion à chaud sur des questions aussi lourdes et complexes, explique Mme Abad-Viga, la proviseure ajointe du Lycée Rodin, dans le 13e arrondissement de Paris. Il est prévu que l'équipe pédagogique se réunisse aujourd'hui pour réfléchir à un travail plus approfondi autour de la liberté d'expression. »Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.01.2015 à 18h07 • Mis à jour le08.01.2015 à 18h09 | Maryline Baumard Morte à 25 ans en exerçant un métier qu’elle apprenait encore. A l’heure où les enfants partaient à l’école, où les habitants de Montrouge se rendaient à leur travail, Clarissa Jean-Philippe est morte, tuée sur la voie publique, jeudi 8 janvier.Un agent de la voirie a également été grièvement blessé par l’agresseur, qui a ouvert le feu sur eux à l’arme automatique alors qu’ils intervenaient sur un accident de la circulation, vers 8 h 15, avant de prendre la fuite. La section antiterroriste du parquet de Paris s’est saisie de l’enquête.Clarissa Jean-Philippe était en mission pour cette ville réputée paisible des Hauts-de-Seine. « Elle s’était rendue avec un de ses collègues sur un accident de voiture et gérait la circulation à quelques mètres du lieu de l’accrochage », rappelle David Merseray, vice-président de la CFTC police municipale. C’est là qu’elle a été visée. Arrivés très rapidement sur place, les secours n’ont pas réussi à la ranimer, en dépit de soins très intensifs. Son décès a été annoncé en milieu de matinée.La jeune femme n’avait qu’un pied dans la vie active. Elle était encore stagiaire et le maire (UDI), Jean-Loup Metton, avoue qu’il la connaissait encore très peu. Reçue au concours d’agent de police municipale quelques mois auparavant, elle avait quitté la Martinique pour venir se former à l’école de Pantin (Seine-Saint-Denis). Elle avait laissé là-bas une mère et un frère.Déception de la gestion du drameTuée dans l’exercice de ses fonctions, Clarissa Jean-Philippe, que ses collègues dépeignent comme une jeune femme « vive et dynamique », n’aura jamais franchi le cap de la titularisation. La formation initiale dont elle bénéficiait comprend une partie théorique au métier. Ensuite, le stagiaire doit mettre en pratique ses connaissances durant quarante-cinq jours, sur le terrain, avant de devenir titulaire.A l’épreuve de cette mort, la communauté policière a dû ajouter la déception de la gestion de ce drame. « Lorsque des collègues ont appelé le petit frère de la policière, resté en Martinique, nous avons découvert que la mère de Clarissa Jean-Philippe a appris le décès de sa fille en écoutant la radio… Nous sommes effondrés de cette gestion », rappelle M. Merseray. Cette mort tragique réveille aussi à ses yeux le débat sur l’armement des policiers municipaux.Lire aussi : Fusillade au sud de Paris : « On s’est dit “ça y est, un nouvel attentat” »L’Union syndicale professionnelle des policiers municipaux s’est de son côté réservé le droit de porter plainte contre le maire de Montrouge qui n’avait pas jugé utile d’armer sa police municipale.Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Damien Leloup et Morgane Tual Sur les réseaux sociaux, une liste de mots-clés est utilisée pour exprimer émotions et prises de position après l'attaque qui a fait douze morts mercredi 7 janvier au siège de Charlie Hebdo.Suivez en direct les derniers événements#JeSuisCharlieC'est le mot-clé, ou « hashtag », qui rassemble le plus de messages. En milieu de journée, ce sont plus de 100 000 messages comportant #JeSuisCharlie qui étaient publiés chaque heure sur Twitter, pour un total de 3,4 millions de messages depuis l'attaque contre l'hebdomadaire. Utilisé principalement pour marquer un soutien aux victimes de l'attaque et à leurs proches, #JeSuisCharlie est également utilisé par de nombreux utilisateurs de Twitter et de Facebook comme photo de profil.#JeSuisFlic, #JeSuisAhmed, #JeSuisFranckEn soutien aux deux policiers tués lors de l'attaque, #JeSuisFlic, bâti sur le modèle de #jesuischarlie, accompagne souvent le premier mot-clé dans les messages.#RIP http://t.co/IRjl1wkLG5— Chris_PJ (@PJ_un_jour)require(["twitter/widgets"]);De nombreux comptes semblant appartenir à des policiers, gendarmes ou à leurs proches arborent également un écusson « de deuil », dont la diffusion s'est accélérée ce jeudi matin après la mort d'une policière ce matin lors d'une nouvelle fusillade :http://t.co/ItCvzQGyPC— Pô (@CalamityPo)require(["twitter/widgets"]);#JeSuisAhmed et #JeSuisFranck font eux directement référence aux prénoms des deux policiers tués dans l'attaque, et sont souvent utilisés en conjonction avec #JeSuisFlic. Certains internautes ont également utilisé le mot-clé #JeSuisAhmed seul, pour montrer que l'attaque terroriste de jeudi avait également tué des personnes d'origine maghrébine.Ils disent tuer pour le prophète (saw), mais paradoxalement ils tuent froidement un policier portant le nom du prophète (saw) #JeSuisAhmed— When i was your man (@MountagaSar)require(["twitter/widgets"]);Ce dernier mot-clé a également provoqué certaines incompréhensions :Les hashtag #JeSuisAhmed vous êtes mignons mais c'est VOUS qui nourrissez la haine à l'origine de ces passages à l'acte— Vousdevriezvoirça (@Vousdevriezvoir)require(["twitter/widgets"]);#RespectForMuslimsPour justement dénoncer certains amalgames entre islam et terrorisme, de nombreux internautes ont publié des messages avec le mot-clé #RespectForMuslims (« du respect pour les musulmans »). Jeudi midi, près de 97 000 messages avaient ainsi été publiés, dont un grand nombre en provenance de Turquie.I am Muslim and I am not a terrorist! #RespectForMuslims— KEYLIX (@Boeisface)require(["twitter/widgets"]);(« Je suis musulman et je ne suis pas un terroriste »)Parallèlement, le mot-clé #NotInMyName (« pas en mon nom ») a resurgi sur Twitter. Il avait connu un grand succès auprès des musulmans en septembre, en réaction aux crimes commis par l'organisation Etat islamique. Depuis, il ne s'est jamais tout à fait éteint avec 450 tweets publiés par jour en moyenne. Ces dernières 24 heures, il a connu un pic de 15 000 occurrences.Je suis musulmane et ma religion ne tolère pas les meurtres. #JeSuisCharlie #NotInMyName http://t.co/31y6WyvzoX— Lamiaa Ak (@lamitache)require(["twitter/widgets"]);De nombreux internautes ont néanmoins critiqué le retour de ce hashtag, regrettant que les musulmans doivent « s'excuser » pour des actes qu'ils n'ont pas commis.Je bloque le hashtag #NotInMyName parce que je ne vois pas pourquoi les musulmans devraient s'excuser. Ils n'ont rien a voir là dedans !— T.J. Detweiler (@lepetitpilou)require(["twitter/widgets"]);#JeNeSuisPasCharliePrès de 15 000 messages Twitter ont également été publiés avec le mot-clé #JeNeSuisPasCharlie. Parmi ces derniers se trouvent surtout des personnes qui souhaitent dénoncer l'attaque de jeudi sans soutenir un magazine dont elles désapprouvent le contenu. Pour d'autres utilisateurs de ce mot-clé, l'hommage à Charlie est quelque peu déconnecté de la souffrance des victimes et de leurs proches :Pr moi ce n'est pas Charlie Hebdo qui est mort mais 2 policiers et des journalistes. L'hommage est à eux, pas au journal #JeNeSuisPasCharlie— ️ (@CoraaantinM)require(["twitter/widgets"]);Des messages se réjouissant de l'attentat, dont le nombre est difficilement chiffrable, ont également été publiés depuis hier. De nombreux appels à les dénoncer comme contraires à la loi ou aux chartes d'utilisation des réseaux sociaux leur ont répondu.Enfin, dans la « djiadosphère », les hashtags #إنتقمنا_للرسول (« nous avons vengé le prophète ») et #باريس_تشتعل (« Paris s'embrase ») ont été chacun partagés plus de 9 000 fois sur Twitter.Lire : #JeSuisCharlie : sur Internet, vague mondiale d'émotionMorgane TualJournaliste au MondeDamien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.01.2015 à 17h07 • Mis à jour le08.01.2015 à 17h45 A grand renfort de mots-clés « #urgent » ou de détournements de visuels, la « djihadosphère » a salué à sa manière et en quasi-direct la tuerie de Charlie Hebdo et, plus tard, la fusillade de Montrouge qui a coûté la vie à une policière municipale.A peine une demi-heure après l'attaque du siège de Charlie Hebdo à Paris, des comptes proches de l'Etat islamique commencent à reprendre le dernier tweet de l'hebdomadaire, et commentent : « Ils ont publié leur post, puis nos lions sont arrivés », saluant une « riposte fulgurante » de moudjahidine au cœur de la capitale française.Meilleurs vœux, au fait. http://t.co/a2JOhqJZJM— Charlie Hebdo (@Charlie_Hebdo_)require(["twitter/widgets"]);Une première vidéo se retweete en boucle, celle filmant l'assassinat d'Ahmed Merabet, le « policier apostat », qui patrouillait en VTT dans la zone. « #L'Etat_islamique_scande_Allah_est_grand_dans-Paris », annonce alors un premier hashtag, vite noyé par plusieurs milliers de tweets.Dans un étrange et macabre ballet, sympathisants de l'Etat islamique et du Front Al-Nosra et d'Al-Qaida, qui se vouent habituellement aux gémonies, se partagent alors les mêmes hashtags pour saluer l'attaque ou s'autocélébrer dans l'attente d'une revendication : #la_conquête_de_Paris ; #Nous_avons_vengé_le_prophète ; #Paris_s'enflamme... quand ils ne détournent pas le mot-clé qui a émergé en signe de solidarité : #JesuisCharlie. LA RADIO DE L'ÉTAT ISLAMIQUE PARLE DE « HÉROS »A ce déferlement de félicitations sur la Toile s'est ajoutée la voix de la radio de l'Etat islamique, qui a qualifié les auteurs de l'attaque de « héros ».Les internautes arabophones qui tentent de résister – entre appels à la raison et volées d'injures – et les partisans du djihad s'affrontent sur les réseaux : « Vous croyez à la liberté d'expression sans limite, nous croyons à la liberté de nos actions. » Pas en reste, les comptes proches d'Al Malahem Media Foundation, la « chaîne d'information » d'Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA), rappellent que Charb avait été placé, en 2003, dans une liste de neuf personnalités recherchées pour « insulte envers l'islam » aux côtés, entre autres, de Salman Rushdie, dans un numéro du trimestriel djihadiste Inspire.  Publiée à partir de 2010 par AQPA et diffusée par ses réseaux, la revue, en anglais, s'était lancée bien avant l'émergence en ligne de l'Etat islamique dans une stratégie de djihad numérique en direction des musulmans d'Occident et a souvent été désignée comme l'inspiratrice de « loups solitaires », dont les frères Tsarnaev, auteurs présumés des attentats de Boston.Lire notre récit : Charb, cible désignée de la revue d’Al-Qaida au Yémen 08.01.2015 à 15h52 • Mis à jour le08.01.2015 à 16h04 | Matthieu Suc De nationalité française, né dans le 10e arrondissement de Paris, Chérif Kouachi, le principal suspect recherché avec son frère Saïd pour la tuerie de Charlie Hebdo, était jusque-là connu pour sa participation à la filière dite « des Buttes-Chaumont », qui envoyait des candidats au djihad en Irak entre 2004 et 2006. Ce qui avait valu à celui qui se fait appeler « Abou Issen » une condamnation, le 14 mai 2008, à trois ans de prison dont 18 mois avec sursis.En réalité, il avait continué à attirer l’attention des services de renseignement. Notamment à cause d’une partie de foot disputée avec trois hommes condamnés par le passé pour des actes de terrorisme.Lors de l’année et demie qu’il passe en prison, de janvier 2005 à octobre 2006, à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne), Chérif Kouachi fait la connaissance de celui qui deviendra son mentor : Djamel Beghal. Cet homme, qui se fait appeler Abou Hamza, purge une peine de dix ans de prison pour un projet d’attentat fomenté, en 2001, contre l’ambassade des États-Unis à Paris.À sa sortie de prison, en 2006, Chérif Kouachi travaille à la poissonnerie du magasin Leclerc de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). Selon les policiers de la sous-direction antiterroriste (Sdat), il aurait participé à la préparation de l’évasion d’une autre figure de l’islam radical, Smaïn Ait Ali Belkacem, condamné, en novembre 2002, à une peine de prison à perpétuité pour sa participation à l’attentat de la station RER Musée-d’Orsay, en octobre 1995. Des préparatifs qui étaient dirigés par Djamel Beghal. Pour étayer les liens de Chérif Kouachi avec Djamel Beghal, les enquêteurs disposent de rapports de surveillance. Kouachi est photographié dans le Cantal, à Murat, du 9 au 16 avril 2010, en compagnie de son mentor, qui est assigné à résidence. Le 11 avril 2010 au matin, ils sont rejoints par deux hommes qui ont déjà été condamnés pour des faits de terrorisme, Ahmed Laidouni et Farid Melouk. Les quatre hommes se rendent à pied sur le terrain de football de la ville, où durant deux heures, ils font du sport et se promènent dans la campagne.Sur une écoute téléphonique datée du 14 avril 2010, Chérif Kouachi se félicite de ce séjour. « Non franchement, on est partis faire du sport, wallah c’était trop bien. » Un enthousiasme que ne partage pas son mentor. Un mois plus tôt, le 12 mars 2010, sur une autre écoute, Djamel Beghal met en garde un complice à propos de « Chérif » : « Fais pas confiance, il faisait pas à manger au Habs [prison en arabe] ».Incarcéré de nouveau en mai 2010 sur la base de ces soupçons, Chérif Kouachi est libéré le 11 octobre de la même année. Faute de preuves suffisantes, le parquet de Paris requiert un non-lieu le 26 juillet 2013, et ce « en dépit de son ancrage avéré dans un islam radical, de son intérêt démontré pour les thèses défendant la légitimité du djihad armé », note le réquisitoire. Un magistrat contacté par Le Monde se souvient de ce dossier. « À l’époque, nous ne pouvions pas deviner sa dangerosité. On allait tout de même pas le condamner pour avoir joué au foot… »Matthieu SucJournaliste au Monde 08.01.2015 à 14h57 • Mis à jour le08.01.2015 à 17h17 | Emeline Cazi Me Vincent Ollivier a défendu Chérif Kouachi lors du procès de la filière irakienne dite « des Buttes-Chaumont » qui s’est tenu au tribunal de grande instance de Paris, en mars 2008. Chérif Kouachi y comparaissait libre, avec six autres jeunes gens, qui ont pour la plupart grandi dans le 19e arrondissement de Paris. Avec son frère Saïd, Chérif Kouachi est suspecté d’avoir perpétré l’attaque des locaux de Charlie Hebdo mercredi 7 janvier. Tous deux sont toujours activement recherchés. La police a interpellé certains de leurs proches.La traque d’une fratrie de djihadistesQuelle enfance Chérif et Saïd Kouachi ont-ils eue ?Les parents sont-ils morts, ou ont-ils abandonné leurs enfants ? Je ne sais plus vraiment. Mais Chérif est élevé par son frère Saïd et sa sœur, qui travaille auprès de jeunes enfants. Chérif a également fait des séjours en foyer. Je n’ai pas le souvenir d’une personne ancrée dans le fondamentalisme religieux. Il est plutôt tombé dans une petite bande qui devient, comme très souvent dans ces cas-là, une famille de substitution et dont on cherche à sortir sans passer pour un lâche. Je me rappelle d’ailleurs sa sortie de garde à vue : il se disait soulagé d’avoir été arrêté parce qu’il avait peur d’être tué en Irak.Le profil psychologique de votre client correspond-il à celui d’un terroriste aussi déterminé ?Je ne l’ai jamais vu ou perçu comme quelqu’un qui s’était construit psychologiquement dans le but de commettre de tels actes. C’était un garçon un peu naïf rattrapé par une histoire qui le dépassait. Mais bon, c’est toujours ce que disent après coup ceux qui ont connu un meurtrier ou un terroriste.Que pouvez-vous dire de son frère aîné, Saïd Kouachi ?J’ai lu ce matin un peu partout que Saïd Kouachi avait directement appartenu à cette filière. Mais à l’époque, il a fait 72 heures de garde à vue puis a été lavé de tout soupçon. Par ailleurs, je n’arrive pas à faire le lien entre le professionnalisme des auteurs des actes commis mercredi dans les locaux de Charlie Hebdo et l’amateurisme qui consiste à partir mener cette attaque avec une carte d’identité, et d’abandonner celle-ci dans une voiture.Emeline CaziJournaliste au Monde Alexandre Piquard C'est la meilleure nouvelle depuis l'attaque qui a visé la rédaction de Charlie Hebdo : l'hebdomadaire satirique va « sortir la semaine prochaine », a assuré, jeudi 8 janvier, l'urgentiste Patrick Pelloux, chroniqueur du journal. Une information confirmée un peu plus tard par l'avocat du journal, Richard Malka, qui annonce que « Charlie Hebdo sortira mercredi prochain et sera tiré à un million d'exemplaires », contre soixante mille habituellement.Ce sera un numéro de huit pages, a-t-il dit, au lieu de seize pages habituellement. Le journal a notamment reçu des aides des groupes Canal+ et Le Monde, a-t-il précisé.Lire aussi : Les soutiens s'organisent pour que « Charlie Hebdo » vive« C'EST CE QUE CHARB AURAIT VOULU »Autour de Richard Malka s'est tenue une réunion jeudi midi avec les « survivants » du journal. « Nous sommes encore sous le choc, mais l'important est notre décision de faire paraître le prochain numéro de Charlie. Ce numéro, c'est pour rendre hommage à ceux qui ne sont plus là. C'est ce que Charb aurait voulu », dit-il.Malgré le choc, Luce Lapin, secrétaire de rédaction de longue date, résume la détermination des troupes : « On veut sortir la semaine prochaine... et les suivantes ! C'est sûr. Ils n'ont pas tué le journal, contrairement à ce qu'ils croient. »Malgré les coups de fils incessants de journalistes, le manque de locaux et l'émotion, Luce Lapin, présente la veille sur les lieux du drame, s'emploie à faire avancer l'édition pour mercredi prochain, « jour de parution habituel ».Dès vendredi à 11 heures aura lieu une réunion à Libération, qui a accepté de prêter ses locaux à l'hebdomadaire, comme à la fin de 2011 après l'incendie qui avait ravagé le journal.UNE ÉQUIPE DÉCIMÉELa question centrale est celle de l'équipe : il reste cinq dessinateurs opérationnels, dont Luz. Et Jul, qui avait quitté la rédaction mais est revenu pour aider. Riss ne peut travailler car il a été touché à l'épaule et est hospitalisé, comme les journalistes Philippe Lançon et Fabrice Nicolino, compte Luce Lapin. Parmi les journalistes et chroniqueurs valides, on trouve Antonio Fischetti, spécialiste des sciences, l'urgentiste Patrick Pelloux, Laurent Léger...A la direction, on trouve Gérard Biard, le rédacteur en chef, indemne car parti en vacances à Londres et rapatrié d'urgence depuis.« Nous avons besoin d'aide, dit Richard Malka. Nous n'avons plus un seul crayon, plus d'archives, d'ordinateurs, plus rien... Mais nous n'avons pas de doute sur la solidarité envers Charlie Hebdo. Elle est là. »LES CONFRÈRES ET LE GOUVERNEMENT EN SOUTIENLa question de la poursuite de Charlie Hebdo a été évoquée dès mercredi soir lors d'une réunion au ministère de la culture, convoquée par Fleur Pellerin, avec des représentants des médias – et consacrée également aux questions de sécurité.« Il y a eu des déclarations d'intention de patrons de médias, mais il faut maintenant voir quelles suites concrètes vont être données », prévient Emmanuel Vire, secrétaire national du SNJ-CGT, qui a assisté à la réunion.Une nouvelle réunion doit se tenir jeudi après-midi entre les médias qui ont proposé leur aide à Charlie Hebdo. Outre le soutien logistique et humain, un soutien financier est en discussion entre diverses structures.« CHARLIE HEBDO » AVAIT DES DIFFICULTÉS AVANT LE DRAMELe directeur du Monde, Gilles Van Kote, a insisté sur le fait que Charlie Hebdo « doit renaître » :« Il est indispensable qu'il y ait des prochains numéros de “Charlie Hebdo”. (...) Cette équipe doit se remettre debout, c'est pourquoi les médias français se mobilisent pour donner à cette équipe les moyens de reprendre son travail, avec des moyens humains s'il le faut, des moyens financiers et des locaux. »Pour le secrétaire du syndicat SNJ-CGT Vire :« Les directions de grands médias et le ministère ont un sursaut et tant mieux, mais “Charlie Hebdo” allait mal et avait dû lancer un appel à souscription, comme beaucoup des trop rares médias indépendants. Il faudrait par exemple réorienter les aides à la presse en faveur de ces titres pour arriver à une vraie pérennité. »En novembre 2014, Charlie Hebdo, déficitaire depuis longtemps, selon Charb, avait lancé une souscription : « Je ne dis pas que nous sommes un monument national, mais nous sommes un peu le dernier vestige d'une presse indépendante », avait-il dit aux Inrocks, qui rappelaient le rôle complémentaire du Canard enchaîné et de Siné Hebdo. « Nous ne renaîtrons pas de nos cendres. Personne ne reprendra le risque de relancer un journal comme Charlie, sous cette forme. Ça ne rapporte rien », imaginait alors Charb.Mais juste avant la tuerie du 7 janvier, les 200 000 euros apportés par la souscription avaient donné « une bonne bouffée d'air » à l'équipe, se rappelle Luce Lapin. Et redonné un élan que la rédaction espère retrouver.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.01.2015 à 13h19 • Mis à jour le01.01.2015 à 13h29 Un homme de 17 ans est mort jeudi 1er janvier après avoir été blessé au thorax par un coup de couteau lors d'une rixe dans le quartier du Trocadéro, à Paris, durant la nuit du réveillon.Selon les premiers éléments de l'enquête, le jeune homme a été blessé vers 1 h 30 du matin au cours d'une bagarre entre deux hommes « qui pourraient être des marginaux ou des sans domicile fixe », précise une source policière. Hospitalisé, il est mort jeudi matin des suites de ses blessures. L'auteur des coups, un homme d'une trentaine d'années, a été placé en garde à vue.Le 31 décembre 2013, un jeune homme de 20 ans avait été tué d'un coup de couteau dans les jardins du Trocadéro alors qu'il tentait de récupérer le sac d'une amie que plusieurs agresseurs venaient de voler. Deux hommes avaient été interpellés quelques mois plus tard. 01.01.2015 à 01h41 • Mis à jour le01.01.2015 à 08h59 Interdits à la vente, environ deux tonnes de pétards ont été saisies par les autorités en Alsace avant le Nouvel an, a annoncé la préfecture du Bas-Rhin au soir de la Saint-Sylvestre.Sur ce total, une tonne environ a été saisie auprès d'une seule famille qui vendait illégalement des pétards sur la voie publique, aux abords d'un hypermarché à Mundolsheim (nord de Strasbourg), a précisé une porte-parole de la préfecture. Selon les Dernières Nouvelles d'Alsace il s'agissait d'engins de petite catégorie C1, pouvant être légalement utilisés mais dont la vente sur la voie publique est interdite par arrêté préfectoral contrairement à l'Allemagne voisine.TRADITION GERMANIQUEPlus tôt dans la journée de mercredi, la Direction générale de la police nationale (DGPN) avait annoncé une cinquantaine d'interpellations lors des contrôles anti-pétards en Alsace. Deux d'entre elles se sont soldées par des gardes à vue, selon un porte-parole de la DGPN.Tous les ans à l'occasion du Nouvel An, l'Alsace résonne d'un gigantesque concert de pétards et fusées. Le plus souvent, cette tradition issue du monde germanique est bon enfant, mais, depuis quelques années, les accidents ne sont plus rares. Deux personnes avaient été tuées en 2012 et une l'an dernier, sans compter les blessés avec parfois des séquelles durables.Les autorités locales espèraient éviter cette année un nouveau drame et ont multiplié des opérations de prévention depuis début décembre, notamment dans les collèges, en parallèle d'une réglementation drastique. L'an dernier, environ une tonne de pétards et fusées illégaux avait été saisie en Alsace lors de ces contrôles. Pour les éviter, nombre d'Alsaciens ont acheté leurs pétards en Moselle cette année, où les règles préfectorales en la matière sont moins strictes, ont constaté plusieurs médias locaux. 31.12.2014 à 16h14 • Mis à jour le31.12.2014 à 18h08 |Gaëlle Dupont Certains noms sont indéfectiblement liés à un combat. Celui auquel Simone Iff, retrouvée morte lundi 29 décembre à son domicile parisien, à l’âge de 90 ans, a consacré sa vie fut long, souvent violent, mais victorieux.Le droit des femmes à disposer de leur corps, donc à maîtriser leur destinée, semble acquis. Maintenant que la contraception est entrée dans les mœurs et que l’avortement est libre et gratuit, il est difficile d’imaginer à quel point les années qui précédèrent et celles qui suivirent ces réformes sociétales majeures (loi Neuwirth autorisant la contraception en 1967, loi Veil sur l’interruption volontaire de grossesse en 1975) furent pleines de bruit et de fureur. À quel point les militant(e)s féministes durent mener une lutte acharnée pour voir aboutir au moins en partie leurs revendications. Simone Iff était au premier rang de toutes les manifestations.Voir notre dossier d’archives : IVG et contraception, les femmes à la conquête de leurs corpsDe ces années, il reste un slogan : « Un enfant si je veux quand je veux. » Simone Iff, présidente du Planning familial de 1973 à 1980, en fut l’inventeuse. Il reste aussi un manifeste, celui des « 343 salopes », qui revendiquèrent avoir avorté dans le Nouvel Observateur en avril 1971. Paradoxalement, Simone Iff, qui disait avoir eu « 5 enfants et un certain nombre d’avortements », ne l’a pas signé. « Un oubli », expliquera-t-elle. Elle en fut pourtant la principale organisatrice : c’est Simone Iff qui passait les coups de fil pour recruter les signataires.L’écho assourdi du tumulte de cette époque parvient encore parfois à nos oreilles, comme lorsque la notion de détresse, longtemps exigée des femmes qui avaient recours à l’avortement, a été supprimée du code de la santé publique en 2014 après un vif débat. Une évolution sémantique hautement symbolique approuvée par Simone Iff. « C’est un droit, la détresse n’a rien à voir là-dedans », avait-elle commenté.Lire aussi : Le droit à l'avortement en France a 40 ansUn manque d’informationComment cette fille de pasteur, née le 4 septembre 1924 à Vabre (Tarn), en est-elle arrivée à devenir une militante du droit à l’avortement ? La vie ne lui a pas laissé le choix, affirmait-elle. À 18 ans, elle se retrouve enceinte, sans être mariée. Ses parents se montrent compréhensifs, même si la famille doit quitter Sète pour fuir le scandale. Ce sont eux, des progressistes investis dans l’aide aux réfugiés, qui ont donné à leur fille des racines militantes et protestataires. Simone Iff se marie avec le père de l’enfant, le Suisse protestant Werner Iff, et accouche en 1943 de sa fille aînée.Longtemps, elle a été officiellement mère au foyer. Dans les faits, Simone Iff travaille aux côtés de son mari, qui dirige après la guerre un foyer protestant d’accueil de jeunes délinquants. Peu à peu, le militantisme va prendre dans sa vie la place d’un travail à temps plein, voire plus. Elle entre d’abord au mouvement Jeunes Femmes, créé en 1946 au sein de la bourgeoisie protestante. Son objectif est d’aider les femmes qui ont goûté au travail et à l’indépendance quand leurs maris étaient mobilisés à conserver un rôle actif dans la société après la guerre. Très vite, une forte demande d’information sur le contrôle des naissances émerge dans ces groupes qui essaiment partout en France.Jeunes Femmes participe à la création de l’association La Maternité heureuse, qui deviendra en 1960 le Mouvement français pour le planning familial. Simone Iff en est une cheville ouvrière. Officiellement, il s’agit de promouvoir l’équilibre psychologique du couple et la santé des femmes. En réalité, le mouvement informe aussi sur le contrôle des naissances, interdit par une loi en vigueur depuis 1920. La sexualité est à l’époque taboue, l’ignorance des couples sur la conception et les rares méthodes de contraception disponibles totale. Une grossesse peut devenir une malédiction.« Il y avait une demande énorme »En 1961, quand les premiers centres du planning ouvrent à Grenoble et Paris, c’est la ruée. « Il y avait une demande énorme, se souvenait Simone Iff. Il fallait passer de la clandestinité à une structure qui avait pignon sur rue. » Avec l’information sur le contrôle des naissances va celle sur une sexualité épanouie, l’autre grand combat de Simone Iff. Elle veut faire envisager l’acte sexuel comme source de plaisir et plus seulement comme acte reproducteur. L’autre grande nouveauté, c’est qu’au sein du Planning, le savoir n’est plus détenu par les seuls médecins, mais aussi par les militantes qui accueillent le public et se déplacent pour prendre la parole devant des publics variés.Dans les centres, la police n’hésite pas à effectuer des descentes pour vérifier que les hôtesses du planning ne délivrent pas d’informations sur la contraception. Il faut mentir et cacher les dossiers des adhérentes, jusqu’au vote de la loi Neuwirth en 1967, qui dépénalise l’usage de la contraception. Mais cette dernière reste incomplète, selon Simone Iff, car aucun moyen n’est donné pour diffuser l’information et les contraceptifs. C’est le Planning familial qui assume cette tâche (comme le montre la vidéo ci-dessous, dans laquelle apparaît Simone Iff).Les centres orientent aussi les femmes qui souhaitent avorter vers l’étranger. Simone Iff est elle-même allée en Suisse pour avorter, avant d’y envoyer d’autres femmes. Toutes n’ont pas les moyens. En France, les avortements clandestins tuent. Le Planning veut rompre le silence. Le Manifeste des 343 salopes, en 1971, créé un électrochoc. La loi Veil, votée en 1975, n’envisage la question que sous l’angle sanitaire : il s’agit d’éviter les carnages causés par les aiguilles à tricoter. Ce n’est pas la position de Simone Iff, plébiscitée à la tête du Planning en 1973, pour qui l’IVG est d’abord un droit des femmes. Mais elle soutient la ministre. « Elle était plus politique que moi », se souvenait-elle. Au Planning jusqu’en 1980, elle devient une sorte de « mater familias ». Son âge et son statut de mère de famille nombreuse crédibilisent les revendications du mouvement. Toujours bénévole, elle sacrifie sa vie privée au militantisme. Mais au Planning régnaient « une confiance et une amitié » dont le souvenir continuera longtemps à l’émouvoir.Conseillère ministérielle sous MauroyEn 1981, Simone Iff, proche des communistes, est appelée comme conseillère chargée des questions de santé au cabinet d’Yvette Roudy, la première ministre des droits des femmes de plein exercice, nommée par le Premier ministre socialiste de François Mitterrand Pierre Mauroy. Là, jusqu’en 1983, elle continue à se battre pour la mise en œuvre de la loi Veil, afin notamment que des places suffisantes soient réservées pour les IVG dans les hôpitaux. Elle s’engage aussi en faveur des prostituées, des femmes « comme les autres ». Des formations sont proposées à celles qui souhaitent arrêter. Simone Iff termine sa « carrière » au Conseil économique et social, un poste qui l’a intéressée, même si elle ne s’y sentait pas toujours à sa place. À la fin de sa vie, il lui était devenu impossible de se rendre dans les centres du Planning, mais elle est jusqu’au bout restée bénévole.Gaëlle Dupontjournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gilles Rof Deux Marseillais de 42 et 30 ans sont convoqués le 9 janvier devant le tribunal correctionnel de Marseille pour répondre de la profanation d’une stèle érigée à la mémoire des résistants du groupe Missak Manouchian, perpétrée début septembre.Arrêtés le 16 décembre et placés en garde à vue, ces deux hommes sont définis comme des « sympathisants d’extrême droite » par le parquet de Marseille. Ils ont été présentés au juge le 17 décembre, qui leur a délivré une convocation par procès verbal pour « violation de monument édifié à la mémoire des morts ». Un délit passible d’une peine d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende.Un troisième homme de 18 ans a également été placé en garde à vue avant d’être relâché sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui.IndignationLa profanation de la stèle avait été revendiquée par le groupuscule Mouvement Populaire-Nouvelle Aurore (MPNA). Une vidéo, toujours visible sur Internet, montre un groupe d’une dizaine de personnes, jeunes pour la plupart et portant un tee-shirt blanc à l’effigie du MPNA, réunis dans une mise en scène paramilitaire autour de la stèle, sur une petite place située près du Vieux-Port à Marseille.Dans ce film de 6 minutes, les participants, dont les visages ont été floutés, qualifient Missak Manouchian de « terroriste venu d’URSS pour déstabiliser la France », de « balance qui a donné tous ses collègues ». « Manouchian, grosse merde, on ne veut pas de ça à Marseille », hurle un des protagonistes, avant qu’un drap blanc ne soit déposé sur le buste du résistant communiste, commandant du groupe FTP-Moi et exécuté, avec vingt-deux de ses camarades, au Mont Valérien, en février 1944.La profanation de la stèle Manouchian avait provoqué une vague d’indignation. Plusieurs centaines de personnes se sont réunies sur le site à l’appel de la Jeunesse arménienne de France, le 21 septembre. Plusieurs élus locaux, dont l’ex-ministre et députée socialiste Marie-Arlette Carlotti, ont demandé au ministère de l’Intérieur d’étudier la dissolution administrative du MPNA. « Fondé en mars 2014 à Marseille, ce mouvement fasciste entraîne ses membres au combat et s’apparente à une véritable milice privée », dénonce la députée des Bouches-du-Rhône.Gilles RofJournaliste au Monde 31.12.2014 à 03h50 • Mis à jour le31.12.2014 à 16h05 lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2ds6wd"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2ds6wd", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});Ce sera peut-être la dernière odyssée migratoire de cette année 2014, particulièrement meurtrière pour les migrants en Méditerranée, dont la traversée a été qualifiée de « route la plus mortelle du monde » par un récent rapport du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Cette fois, le drame a été évité de justesse pour la majeure partie des passagers du Blue Sky M.Les gardes-côtes italiens sont en effet parvenus mercredi 31 décembre à ramener à bon port plus de 900 migrants, entassés sur ce cargo à la dérive au large de l'île de Corfou, et se sont félicités sur Twitter d'avoir « évité une hécatombe », quelques jours après l'incendie d'un ferry grec au large de l'Albanie qui a fait au moins treize victimes. Sans leur intervention, le navire, abandonné par son équipage, allait se fracasser contre les rochers, ont-ils affirmé.@matteorenzi Guardia Costiera evita altra ecatombe: salvati oltre 900 migranti su nave con motore bloccato destinata a urtare coste pugliesi— Guardia Costiera (@guardiacostiera)require(["twitter/widgets"]);Le Blue Sky M, cargo battant pavillon moldave, est arrivé dans la nuit de mardi à mercredi à Gallipoli (sud-est de l'Italie), où les centaines de clandestins à son bord, en majorité d'origine syrienne, ont été aussitôt pris en charge par les autorités. La Croix-Rouge italienne, qui a recueilli les rescapés du périple, a annoncé à Reuters que quatre migrants avaient été retrouvés morts à bord du cargo.La police et les autorités maritimes vont désormais s'efforcer de comprendre comment ces centaines de migrants ont pu ainsi se retrouver à la dérive sur un cargo. L'hypothèse de pirates trafiquants de clandestins, contraints d'abandonner le navire après une première alerte donnée au large de la Grèce, a été avancée, mais aucune confirmation n'a pu être obtenue.« COURSE CONTRE LA MONTRE » POUR CHANGER DE CAP On ne sait pas encore où leur périple a débuté. Il prit un tour dramatique mardi au large de l'île grecque de Corfou, où, selon les médias grecs, le navire a envoyé un SOS en raison de la présence à bord « d'hommes armés ». Alertées, les autorités maritimes grecques sont alors intervenues et ont inspecté le navire. Une frégate, un hélicoptère de la marine militaire grecque et deux patrouilleurs de la police portuaire ont été dépêchés sur les lieux.Une responsable du bureau de presse de la police portuaire a affirmé à l'Agence France-Presse que l'inspection du cargo n'avait révélé « aucun problème [mécanique] et rien de suspect sur le bateau ».Selon les autorités, le Blue Sky M avait pour destination le port de Rijeka, dans le nord de la Croatie. Pourtant, peu après, il a changé de cap et pour se diriger vers la côte italienne. C'est alors au tour des autorités italiennes d'intervenir. Un hélicoptère et une vedette de la marine militaire ont aussitôt été envoyés à la rencontre du cargo.« Des personnels des gardes-côtes à bord du cargo à la dérive avec 700 migrants », avaient annoncé dans la soirée les gardes-côtes italiens sur Twitter et Facebook, en diffusant une vidéo du navire. Plus tard, ils ont révisé à la hausse le nombre de ces clandestins. (function(d, s, id) { var js, fjs = d.getElementsByTagName(s)[0]; if (d.getElementById(id)) return; js = d.createElement(s); js.id = id; js.src = "//connect.facebook.net/en_US/all.js#xfbml=1"; fjs.parentNode.insertBefore(js, fjs); }(document, 'script', 'facebook-jssdk'));Post by Corpo delle Capitanerie di Porto - Guardia Costiera.Six marins sont parvenus à monter à bord, pour découvrir alors que le navire n'était pas à la dérive mais faisait route moteur bloqué vers la côte. S'est engagée alors « une course contre la montre pour éviter le pire », a rapporté un responsable. Les six hommes montés à bord ont réussi in extremis à changer le cap et surtout à débloquer le moteur, à moins de 5 milles (9 kilomètres) de la côte. Quelques heures plus tard, le cargo était enfin à quai, fin du calvaire pour ces centaines de clandestins, en majorité syriens, selon la Croix-Rouge.lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x1trpe6"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x1trpe6", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});Lire aussi : Nombre record de migrants morts en Méditerranée en 2014 Samuel Laurent C'est un triste « marronnier » –  ces informations qui reviennent chaque année – de la période de Noël : au moins trois personnes sont mortes en raison de la chute des températures, en région parisienne, à Douai et dans les Alpes-Maritimes, lors du week-end des 27 et 28 décembre. Mardi 30 décembre, un autre SDF aurait été retrouvé mort à Rodez. Lire nos explications : L'hiver a fait ses premiers morts de froid en FranceChaque hiver, les médias relaient la mort d'hommes et femmes sans abri. On évoque alors l'appel de l'abbé Pierre lors de l'hiver  1954, les questions récurrentes sur les places d'hébergement disponibles, sur l'ouverture ou non des stations de métro... Pourtant, comme n'ont de cesse de le marteler les associations, les personnes sans domicile ne meurent pas seulement au mois de décembre.La sélection d'archives (en édition abonnés) : 1er février 1954 : l'appel de l'abbé Pierre141 500 Selon le rapport de la Fondation Abbé Pierre, qui reprend les chiffres de l'Insee, on compte 141 500 personnes sans domicile en France, dont 112 000 sans-abri (les autres se trouvant dans des foyers de demandeurs d'asile ou des résidences sociales), et 3,52 millions de mal logés. C'est 44 % de plus qu'en 2001, déplore la fondation. 26 % L'Insee précise que 38 % des SDF sont des femmes et que plus d'un quart (26 %) des personnes qui dorment parfois ou toujours dans la rue sont accompagnés de leurs enfants. Ce qui correspond, selon des chiffres qui restent partiels, à 30 000 enfants privés de logement.425 Combien de ces personnes meurent du fait de ces conditions de vie ? Le collectif Les Morts de la rue tente d'en établir un comptage, lui aussi par essence partiel, basé sur le recensement des cas signalés dans la presse, par le voisinage, par les familles... Pour 2014, selon des chiffres arrêtés au 17 décembre, il parvenait à 425 morts. On atteindrait 428 en y ajoutant les cas signalés les 27 et 28 décembre. C'est légèrement moins qu'en 2013, où le collectif en recensait 453.En regardant en détail, on constate que  l'hiver n'est pas nécessairement une période de surmortalité marquée : en réalité, on compte 124 morts durant les quatre mois les plus froids (janvier, février, novembre et décembre), soit moins que durant les quatre les plus chauds (mai, juin, juillet, août), où l'on en recense 143.if (!window.jQuery) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1419948375830 .graphe").css("height", 450)$("#container_1419948375830 .title").empty()if ("Décès de SDF recensés en 2014"!= ""){Décès de SDF recensés en 2014")}$("#container_1419948375830 .subtitle").empty()if ("Selon des estimations du collectif les Morts de la rue, 427 personnes sans domicile sont mortes en 2014, y compris lorsqu'il ne faisait pas froid."!= ""){Selon des estimations du collectif les Morts de la rue, 427 personnes sans domicile sont mortes en 2014, y compris lorsqu'il ne faisait pas froid.")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1419948375830 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.mortsdelarue.org/spip.php?article14", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Collectif les Morts de la rue", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"Nombre de décès" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:50, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#f5a96c", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Janvier","Février","Mars","Avril","Mai","Juin","juillet","août","septembre","octobre","novembre","décembre"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#f5a96c", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Nombre de décès recensés", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 47 ], [ "", 32 ], [ "", 31 ], [ "", 32 ], [ "", 38 ], [ "", 38 ], [ "", 33 ], [ "", 34 ], [ "", 34 ], [ "", 45 ], [ "", 34 ], [ "", 11 ] ], "color": "#0386c3" }]})});var chart = $('#container_1419948375830 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}La même tendance s'observe en 2013, même si pour cette année les mois les plus froids sont plus meurtriers que les mois les plus chauds (155 morts contre 135). Cette année-là, c'est en mars qu'on compte le plus de décès et en décembre qu'on en recense le moins.if (!window.jQuery) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1419948210308 .graphe").css("height", 450)$("#container_1419948210308 .title").empty()if ("Nombre de décès de SDF recensés en 2013"!= ""){Nombre de décès de SDF recensés en 2013")}$("#container_1419948210308 .subtitle").empty()if ("Selon les estimations partielles du collectif les Morts de la rue, 453 personnes sans domicile fixe sont décédées en 2013. "!= ""){Selon les estimations partielles du collectif les Morts de la rue, 453 personnes sans domicile fixe sont décédées en 2013. ")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1419948210308 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.mortsdelarue.org/spip.php?article14", _blank ); } } }},colors:["#fc0303","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"collectif les Morts de la rue", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Janvier","Février","Mars","Avril","Mai","Juin","juillet","août","septembre","octobre","novembre","décembre"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Nombre de décès recensés", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 49 ], [ "", 52 ], [ "", 54 ], [ "", 32 ], [ "", 32 ], [ "", 47 ], [ "", 32 ], [ "", 24 ], [ "", 41 ], [ "", 42 ], [ "", 34 ], [ "", 20 ] ], "color": "#fc0303" }]})});var chart = $('#container_1419948210308 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Selon le rapport 2013 des Morts de la rue, même si les données sont à prendre avec précaution en raison de leur caractère parcellaire, la majorité des morts recensés étaient des personnes d'une cinquantaine d'années qui avaient passé une longue période dans la rue (dix ans en moyenne).5 % Le froid n'est pas la première cause de décès. Si dans près de la moitié des cas les circonstances sont « inconnues », les causes « externes » (suicides, morts violentes, accidents) représentent environ 20 % des cas connus, la maladie, notamment les cancers, étant également souvent à l'origine de la mort. L'hypothermie n'a représenté, pour 2012, que 1,5 % des décès en Ile-de-France (3 personnes) et 5,1 % en province (11 personnes). 15 On comptait parmi ces morts 15 enfants de moins de quinze ans, en majorité très jeunes (4 ans en moyenne, 5 nouveau-nés).9 000 Si le froid n'est pas la cause majeure de la mort des SDF, les associations déplorent toujours le manque de places en centre d'accueil, ainsi qu'une politique d'ouverture de places « au thermomètre ». En novembre, 9 000 personnes n'ont pu obtenir d'hébergement sur les 17 200 qui avaient sollicité le SAMU social.Lire aussi le reportage : Une journée dans la vie d'Eric, SDF à ParisSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.12.2014 à 12h33 • Mis à jour le30.12.2014 à 12h54 La Fédération de l'hospitalisation privée (FHP), qui regroupe 1 100 cliniques et hôpitaux privés, a annoncé mardi 30 décembre qu'elle renonçait à la grève illimitée prévue à partir du 5 janvier. Selon Lamine Gharbi, président de la FHP : « Les discussions denses que nous avons menées depuis un mois et demi ont été constructives et permettent de lever nos plus vives inquiétudes. »Lire nos explications : Généralistes, spécialistes, SOS-Médecins : qui fait grève et pour quoi ?La FHP était opposée notamment à la redéfinition, contenue dans le projet de loi santé, de la notion de service public hospitalier (SPH) et redoutait en particulier que les établissements privés soit exclus des urgences.Tel qu'écrit jusqu'alors, le texte ne permet plus aux établissements d'assurer à la carte l'une ou la totalité des 14 missions de service public aujourd'hui établies (dont les urgences et la formation), mais ils devront en assurer l'ensemble. Le tout au tarif fixé par la Sécurité sociale, c'est-à-dire sans dépassement d'honoraires. Les cliniques craignaient donc d'être exclues de ces missions, la grande majorité de leurs médecins pratiquant des dépassements. DES SPÉCIALISTES MÉCONTENTS Mais des syndicats de médecins libéraux spécialistes réunis au sein du « Bloc » (chirurgiens obstétriciens), mécontents de ce compromis conclu « dans leur dos », ont aussitôt précisé qu'ils maintenaient leur nouvel arrêt de travail à compter de lundi. Le manque de médecins libéraux provoque une activité accrue pour les Centres 15 qui régulent les appels, urgents ou plus bénins. Mais il n'y a pas de ruée sur les urgences, assure aussi le ministère.Au huitième et avant-dernier jour de leur grève, les médecins libéraux envisageaient de poursuivre leur mouvement sous d'autres formes, brandissant notamment la menace de boycotter la Carte Vitale.Lire le reportage : A Roubaix, SOS-Médecins s’estime « poussé à bout » Service société Un jeune homme sans-domicile-fixe de 29 ans, retrouvé inanimé le 27 décembre à Douai (Nord), est décédé dans les heures qui ont suivi, vraisemblablement d’hypothermie.Deux autres sans-abris sont morts dimanche soir. Un homme de 50 ans a été trouvé « en état d’hypothermie », dans le 12e arrondissement de Paris. Il a fait un malaise cardiaque alors qu’on lui fournissait les premiers soins dans le véhicule sanitaire. Selon les services de la Ville, ce sans-abri « n’a pas sollicité les services du 115 », le SAMU social, qui l’avait approché quelques jours auparavant.A Mandelieu-la-Napoule, dans les Alpes-Maritimes, un SDF belge de 46 ans a été retrouvé mort sous sa tente. « Le décès est dû au froid, combiné à l'alcoolémie », a informé la préfecture.« Chaque année, on reproduit le même scénario »A Douai, selon La Voix du Nord, le jeune homme a été retrouvé dans l’enceinte du lycée Châtelet de Douai. Réanimé sur place par les secours, la victime est morte quelques heures plus tard, au centre hospitalier de Douai. Le département du Nord avait été placé en vigilance orange au cours du week-end, alors que les températures chutaient fortement. La préfecture du Nord avait déclenché dès le 1er décembre le niveau 1 du plan grand froid, qui prévoit 300 places d’hébergement d’urgence en plus des 11 600 existantes tout au long de l’année.Selon le maire (PS) de Douai, Frédéric Chéreau, ces centres n’étaient pas complets la nuit du drame. « Ce jeune homme avait refusé l’hébergement d’urgence », a-t-il assuré sur RMC mardi matin. « On n’est pas là face à un cas de surpopulation dans les centres d’accueil où ce jeune homme n’aurait pas eu de place disponible. »Ces deux morts devraient néanmoins relancer le débat sur les capacités d’accueil des structures d’hébergement d’urgence. « Chaque année, on reproduit le même scénario, comme un boomerang qui revient en constatant qu’il y a des milliers de personnes qui ne trouvent pas où se loger, a ainsi déploré, sur France 3, lundi soir, le directeur général adjoint de la fondation Abbé Pierre, Christophe Robert. On ne comprend pas que davantage de places n’aient pas été ouvertes ».Depuis le mois d’octobre, les associations d’aide aux sans-abri et les gestionnaires de centres d’accueil d’urgence alertent sur le manque de places d’hébergement et dénoncent une politique d’ouverture de places hivernales « au thermomètre ». Dans la plupart des départements, ce n’est qu’au-dessous de - 5 °C que les préfectures ouvrent des places supplémentaires. Ces dernières semaines, un redoux avait conduit à refermer une partie de ces hébergements, rejetant des sans-abri à la rue.Voir la vidéo : Ouverture de centre d’hébergement d’urgence contre le froid« Vigilance particulière aux familles à la rue avec enfants »Le baromètre du 115, réalisé au mois de novembre par la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS) sur 37 départements, confirme la dégradation des réponses aux demandes d’hébergement et d’accompagnement des sans-abri.Au mois de novembre, sur les 17 200 personnes qui ont sollicité le 115 pour un hébergement sur ces 37 départements, 9 000 n’ont obtenu aucune prise en charge. Ils n’étaient que 4 300 dans cette situation en novembre 2013 sur les mêmes territoires, soit un doublement en un an. A Paris, la tendance est identique : 54 % des demandes n’ont pas donné lieu à un hébergement, soit une hausse de 43 % des demandes non pourvues en un an.Ces derniers jours, en réaction à la vague de froid qui s’est abattue sur le pays, plusieurs villes de France comme Paris, Lyon, Calais ou Poitiers ont augmenté leurs capacités d’hébergement des sans-domicile-fixe. « Une vigilance particulière est portée aux familles qui se trouveraient à la rue avec des enfants, particulièrement vulnérables en période hivernale », souligne la préfecture d’Ile-de-France.Dans son « Portrait social de la France » publié en novembre, l’Insee évaluait à 112 000 le nombre de personnes sans domicile, dont 31 000 enfants. Ce chiffre a augmenté de 44 % entre 2001 et 2012 sur tout le territoire, mais de 84 % pour la seule agglomération parisienne.Lire aussi : Plus de 450 sans-abri seraient morts dans la rue en 2013Service sociétéJournaliste au Monde 29.12.2014 à 18h08 • Mis à jour le30.12.2014 à 08h39 .@sharrodford et @XCoro09 ont reçu leur maillot pour le AllStarGame des mains de @Patrick_Balkany et @VuillermozJean http://t.co/7PLQo9qjFM— Paris Levallois (@ParisLevallois1)require(["twitter/widgets"]);C'est une photo twittée par son propre club de basketball qui pourrait mettre le président du Paris Levallois dans l'embarras. Samedi 27 décembre, en amont du match de la 15e journée de Pro A qui a vu s'affronter le club de Paris Levallois et les basketteurs de Nancy, Jean-Pierre Aubry a invité le maire de Levallois-Perret, Patrick Balkany, à remettre avec lui les maillots du All Star Game à deux de ses joueurs, sélectionnés dans l'équipe qui réunira les meilleurs joueurs du championnat de France.Les deux hommes posent ainsi côte à côte devant les photographes. Pourtant, Jean-Pierre Aubry, homme de confiance du couple Balkany à la mairie de Levallois-Perret, a l'interdiction d'entrer en contact avec M. Balkany depuis sa mise en examen en octobre pour « complicité de corruption », qui fait suite à sa mise en examen pour « blanchiment de fraude fiscale » en mai.« PAS UNE VIOLATION DU CONTRÔLE JUDICIAIRE »Sous contrôle judiciaire, Jean-Pierre Aubry ne peut « théoriquement pas rencontrer ses patrons, le couple Balkany », rapporte ainsi Libération. Une mesure qui a pour but d'empêcher les deux hommes d'échanger sur l'information judiciaire en cours, menée par les juges Renaud van Ruymbeke et Patricia Simon.Lire le décryptage : Tout comprendre à l’affaire BalkanyDans Le Parisien, Jean-Pierre Aubry évoque un « emballement », qu'il juge « délirant ». Selon lui, le fait de s'être retrouvé sur le terrain de basket avec M. Balkany lors d'une manifestation sportive « n'est pas une violation du contrôle judiciaire ». Il insiste, affirmant que les deux ont uniquement l'interdiction « de se voir en tête à tête ». L'article 138 du code de procédure pénale précise pour sa part clairement que le contrôle judiciaire astreint la personne concernée à « s'abstenir de recevoir ou de rencontrer certaines personnes spécialement désignées (...), ainsi que d'entrer en relation avec elles, de quelque façon que ce soit ».UNE RENCONTRE « FORTUITE » EN NOVEMBREC'est la journaliste de Mediapart Mathilde Mathieu qui a attiré l'attention sur cette rencontre publique en dépit des instructions judiciaires lundi matin. En novembre, elle avait déjà publié sur son blog un article révélant que les deux hommes s'étaient recontrés près d'un restaurant de la ville des Hauts-de-Seine. L'avocat de M. Aubry parlait alors d'une « rencontre fortuite » entre son client et M. Balkany.Le député UMP des Hauts-de-Seine Patrick Balkany a été mis en examen fin octobre pour « blanchiment de fraude fiscale », « corruption » et « blanchiment de corruption ». En mai, sa femme, Isabelle, avait pour sa part été mise en examen pour « blanchiment de fraude fiscale ».Lire aussi : Le couple Balkany raconté par ses comptes Lucie Soullier Maria Francesca, 14 octobre 2014 - 26 décembre 2014. C'est au cimetière de Wissous, dans l'Essonne, que la sépulture de la fillette porte finalement ces dates. Le bébé de deux mois et demi qui a succombé à la mort subite du nourrisson est devenu en quelques jours le symbole d'une discrimination des plus tragiques : Christian Leclerc, le maire divers droite de Champlan, a refusé son enterrement dans le cimetière municipal. Parce qu'elle est rom, selon l'Association de solidarité en Essonne avec les familles roumaines et roms (ASEFRR). Par manque de place, selon les premières explications du maire, données au Parisien.« Les concessions sont accordées à un prix symbolique et l'entretien coûte cher, alors priorité est donnée à ceux qui paient leurs impôts locaux. »Si la décision de la mairie est « contestable sur le plan moral », explique à l'AFP Loïc Gandais, président de l'ASEFRR, « sur le plan juridique, on ne pourra pas faire grand-chose ». Car bien que politiques et associations le condamnent depuis que l'affaire est reprise dans les médias, et même si une enquête préliminaire pour discrimination a été ouverte, il n'est pas sûr que le maire soit hors la loi.— (@)require(["twitter/widgets"]);RÉSIDENCE ET DOMICILESelon le code général des collectivités territoriales, trois critères obligent un maire à procéder à l'inhumation d'une personne dans sa commune : si elle y dispose d'un caveau familial, si elle y est morte ou si elle y résidait.En l'espèce, les deux premiers critères sont éliminés : aucun membre de la famille n'a de sépulture à Champlan et la mort du nourrisson a été constatée à l'hôpital de Corbeil-Essonnes, comme l'a mis en avant le maire pour se justifier. En ce qui concerne le lieu de résidence, la réponse est moins claire. C'est d'ailleurs sur ce critère que s'est saisi d'office le Défenseur des droits, Jacques Toubon, qui s'est dit « bouleversé » :« A partir des trois critères – résidence, avoir un caveau ou lieu du décès – deux incontestablement n'existent pas. La résidence de domicile est incertaine, c'est un des points sur lequel je vais essayer d'enquêter ».Arrivés en France il y a près de huit ans, les parents du nourrisson vivent dans un bidonville de Champlan depuis septembre 2013. Auparavant, ils avaient été expulsés de la commune de Wissous, à sept kilomètres (là où s'est finalement déroulée l'inhumation du bébé, lundi 5 janvier). Les deux autres enfants du couple sont également scolarisés à Champlan.Seulement, la famille dispose d'une adresse de domiciliation au Secours catholique des Ulis, une ville voisine. « Une adresse qui n'est qu'administrative, pas un réel lieu de vie, insiste Csilla Ducrocq, membre de l'ASEFRR, qui connaît la famille depuis cinq ans. C'est toujours difficile d'obtenir une adresse auprès des mairies pour les Roms. Or ils en ont besoin pour recevoir des lettres, ouvrir un compte en banque ou recevoir leur carte d'aide médicale d'Etat. » La solution est donc de se tourner vers les antennes du Secours catholique des communes alentours, qui disposent toutefois d'un nombre restreint de domiciliations.EXCLUSION « GLAUQUE »« En tout cas, tout le monde a forcément un droit à l'inhumation quelque part. En l'espèce au moins à Corbeil-Essonnes, le lieu de la mort du nourrisson », souligne Laurent-Xavier Simonel, avocat au cabinet KGA. Quant à l'inhumation à Champlan, poursuit-il, la question est de savoir si le maire pouvait la refuser de manière discrétionnaire ou si un tel refus doit obéir à des règles. « Et là, la question n'est tranchée ni par la loi, ni par la jurisprudence. Mais les impôts locaux ne peuvent en aucun cas être une condition », conclut Me Simonel.S'il s'agit de la première fois qu'il entend parler d'un tel problème d'inhumation, Farid Benaï, un autre membre de l'association ASEFRR, dénonce un racisme loin d'être nouveau, mais banalisé par un « climat dangereux ». « Si les maires s'autorisent à franchir de plus en plus de lignes rouges, cela vient d'un problème de politique plus global à l'égard des populations roms. »Et encore, « l'association prenait en charge les funérailles », soupire Cécile Rocca, coordinatrice du collectif Les Morts de la rue. Car dans le cas de personnes sans ressources, la mairie est tenue de payer les obsèques. « Et il faut parfois batailler. » Entre ce sans-papier qui avait attendu trois mois pour que la mairie finisse par l'inhumer ou ce cadavre exhumé devant les proches de celui qui devait être enterré à sa place, elle a vécu d'autres situations d'exclusion « glauques ». « C'est terrible, mais on doit parfois alerter la presse pour que les mairies bougent. Ils n'aiment pas qu'on médiatise ces histoires... »Dimanche soir, après avoir suscité l'opprobre général des politiques et soulevé un scandale médiatique, le maire s'est excusé auprès de la famille. Il a nié avoir refusé l'inhumation du nourrisson et a évoqué « une erreur de compréhension dans la chaîne de décision ». Sans compter la « mauvaise liaison » téléphonique avec la journaliste du Parisien. Le parquet d'Evry a quant à lui ouvert une enquête préliminaire pour « discrimination ».Lucie SoullierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 05.01.2015 à 16h46 • Mis à jour le05.01.2015 à 17h08 |Rémi Barroux L’aéroport de Notre-Dame-des-Landes se fera, dès que les recours auront été épuisés. La déclaration de François Hollande, lors de son interview sur France Inter lundi 5 janvier, annonce-t-elle un prochain démarrage du chantier au nord de Nantes et la réouverture du conflit avec les zadistes installés dans le bocage ?Le 18 décembre dans Ouest France, le premier ministre Manuel Valls avait été encore plus précis sur le calendrier, évoquant la mi-2015 pour la construction de l’aéroport. En réalité, le début des travaux pourrait bien être renvoyé à plusieurs années, et peut-être après le rendez-vous de l’élection présidentielle de 2017 qui était, à l’origine, la date annoncée de mise en service de la nouvelle plate-forme aéroportuaire, sise dans le bocage nantais.Nombreux recoursLes deux arrêtés préfectoraux pris en décembre 2013 sur la protection des espèces et la loi sur l’eau ont été attaqués devant la juridiction administrative, que ce soit pour le chantier du futur aéroport ou celui des dessertes routières de la plate-forme. « Plusieurs requérants, associations, élus, etc. ont visé ces deux textes. Le tribunal devrait statuer vers la fin mars ou le mois d’avril, estime Raphaël Romi, l’un des avocats des opposants à l’aéroport. Si la décision nous est défavorable, nous ferons appel, puis nous irons devant le Conseil d’Etat en cas de nouvelle décision défavorable et, enfin, devant la Cour de justice de l’Union européenne. »Le chef de l’Etat entend-il vraiment respecter tous ces délais ? « Chiche, nous prenons au mot M. Hollande et voulons bien que les travaux ne commencent qu’après toutes les démarches effectuées, y compris devant l’Europe, avance Me Romi. D’autant que le permis de construire de l’aéroport n’a toujours pas été accordé officiellement et s’il ne correspond pas à la déclaration d’utilité publique, ce qui est probable, nous l’attaquerons aussi. »Huit autres recours, non suspensifs, ont été déposés, fin octobre 2014, devant les tribunaux administratifs de Nantes, Rennes et Paris concernant les aides apportées par les collectivités locales à Aéroport du Grand Ouest (AGO), filiale de Vinci. « 38 millions d’euros ont été versés à AGO avant que la Commission européenne ne notifie la compatibilité de ces versements avec le marché, par des collectivités locales, comme les assemblées régionales de Bretagne et des Pays de la Loire, le conseil général de Loire-Atlantique, Nantes Métropole, etc. détaille Thomas Dubreuil, avocat des requérants. Nous avons demandé à ces collectivités d’exiger le remboursement de ces sommes versées entre 2011 et fin 2013, mais elles ne l’ont pas fait. »Demandes européennesLe tour d’horizon de cette guérilla judiciaire ne serait pas complet sans évoquer les démarches effectuées par la Commission européenne à l’égard de la France sur ce dossier. Une mise en demeure avec des questions précises avait été envoyée, fin février 2014. « La France avait obtenu un délai pour répondre mais il faut maintenant étudier les arguments du gouvernement, fait valoir Yannick Jadot, député européen Europe Ecologie-Les Verts. Plusieurs points de la réglementation européenne n’étaient pas respectés, s’agissant des mesures de compensation pour la destruction de zones humides, ou sur le processus de consultation du public et la proposition d’alternatives. » Les opposants ont demandé à être reçus à nouveau par la commission des pétitions du Parlement européenCe dialogue entre la France et Bruxelles fait-il aussi partie des échéances dont M. Hollande dit vouloir attendre les conclusions ? Du côté de la préfecture de Loire-Atlantique, « le dossier européen n’en est qu’à une étape pré-contentieuse, il est donc exclu des recours dont il faudrait attendre l’issue ».Les difficultés ne sont pas que juridiques. Le déménagement de certaines espèces protégées constitue un autre obstacle : les fûts (troncs d’arbre) qui abritent les grands capricornes, les tritons crêtés ou marbrés, ne pourront être déplacés avant plusieurs mois, pas avant l’automne.Pour autant, ces différentes entraves ne rassurent pas les opposants qui craignent la détermination d’un Manuel Valls, soucieux d’asseoir l’autorité de l’Etat. Et l’emploi par M. Hollande du futur – « quand les recours seront épuisés, le projet sera lancé » – inquiète les anti-aéroports. « Les jeux sont faits, le tribunal ne nous donnera pas raison et il accélère même les rythmes, s’offusque Françoise Verchère, conseillère générale (Parti de gauche) de Rezé et animatrice du Collectif d’élus doutant de la pertinence de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (CeDpa). Il y a des recours, mais on sent que le chef de l’Etat prépare l’opinion au démarrage des travaux, c’est le sens du discours sur le marqueur, l’investissement nécessaire… »Risque de nouvelles violences Il reste que cette décision de démarrer le chantier est d’abord et avant tout politique. Pour engager les premiers coups de pelle et couper les premiers arbres de cette zone humide, il faudra au préalable évacuer les dizaines, voire centaines, d’opposants disséminés dans les cabanes et maisons érigées depuis deux ans dans la zone à défendre, la ZAD.Le gouvernement et la majorité socialiste prendront-ils le risque, à la veille de l’élection présidentielle, d’un conflit qui promet d’être plus violent encore qu’à Sivens dans le Tarn, où un jeune opposant au projet de barrage a été tué, le 26 octobre 2014, lors des affrontements avec les gendarmes ? Rien n’est moins sûr.Dans un courrier adressé, le 22 décembre, au premier ministre, le président socialiste du conseil général de Loire-Atlantique, Philippe Grosvalet, exprime ses inquiétudes. « La mort d’un homme, à Sivens, doit nous alerter. L’usage de la force, le recours aux experts ne suffiront pas à faire, comme je le souhaite, du projet de transfert de l’aéroport, une réussite », dit ce fervent partisan de l’aéroport. L’Etat a la lourde mission d’assurer l’ordre et la tranquillité publique sans jamais générer davantage de désordres que le trouble initial. (…) Une nouvelle intervention des forces de l’ordre, sans discussion, sans planification, aboutirait à de nouvelles violences. »M. Grosvalet rappelle au chef du gouvernement la précédente opération César qui, en octobre 2012, avait mis le bocage nantais à feu et à sang. Cette opération « qui a abouti à une radicalisation de la situation, au détriment de la population, sans permettre la mise en œuvre sereine du projet, invite à la plus grande vigilance. Un nouvel échec signifierait probablement la fin du dossier. » C’est probablement cet ultime argument, plus que les échéances judiciaires, qui risque de tempérer les ardeurs aéroportuaires du couple exécutif.Rémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.01.2015 à 15h37 • Mis à jour le05.01.2015 à 17h33 C'est un nouveau coup d'arrêt aux travaux de la Samaritaine. La cour administrative d'appel de Paris a stoppé, lundi 5 janvier, le chantier de rénovation du célèbre grand magasin en confirmant l'annulation du permis de construire.Plusieurs fois mis en sursis par des décisions de justice, les travaux avaient brièvement repris depuis la mi-octobre, à la faveur de la suspension des effets du jugement prononcé par le tribunal administratif de Paris le 13 mai 2014.LVMH VA SAISIR LE CONSEIL D'ÉTATA la suite de cette décision, le groupe de luxe français LVMH, propriétaire de la Samaritaine, a annoncé son intention de saisir le Conseil d'Etat. Le chantier prendra « autant de mois de retard » qu'il en faudra au Conseil d'Etat pour trancher, a expliqué un porte-parole de LVMH, ajoutant que le groupe de luxe et la Mairie de Paris envisagent de demander un sursis à exécution qui permettrait au chantier de continuer.La Ville de Paris, qui défend le projet porté par le groupe, a également fait part de son intention de se pourvoir en cassation devant le Conseil d'Etat.QUALITÉS ARCHITECTURALESA la mi-mai, le tribunal administratif avait estimé que, malgré ses qualités architecturales, le projet ne s'insérait pas dans le quartier, plutôt homogène et principalement constitué d'immeubles de pierre de taille. Plus particulièrement, la façade ondulante en verre prévue par LVMH apparaissait « dissonante », les immeubles parisiens en pierre étant « variés mais traditionnels ».Le projet prévoit en effet pour le nouvel édifice un habillage de verre transparent, doté d'ondulations verticales de taille variable et sur lequel figurent des points blancs dont la densité va croissante de bas en haut. Le rideau de verre viendrait ainsi dégrader un ensemble considéré comme « le prototype architectural » du Paris haussmannien, selon la commission du Vieux-Paris, qui a émis un avis défavorable au projet. Cette section de la rue de Rivoli, la première percée entreprise sous le Second Empire, suscite d'autant plus l'inquiétude que deux des trois bâtiments préhaussmanniens datant de 1852 dans cette rue ont déjà été démolis.Lire (édition abonnés) : Le projet de la Samaritaine se résume à de l'empaquetageRESPECT DU PLAN LOCAL D'URBANISMELe tribunal administratif avait été saisi par deux associations, la Société pour la protection des paysages et de l'esthétique de la France (SPPEF) et SOS-Paris, qui faisaient valoir que cette façade en verre conçue par l'agence japonaise Sanaa ne respecte pas les règles du plan local d'urbanisme (PLU), lequel impose que les « constructions nouvelles doivent s'insérer dans le paysage par leur volume, leurs matériaux, leur aspect ».L'architecture extérieure du nouveau bâtiment prévu dans le projet « ne répond pas à l'obligation d'insertion de la construction projetée dans le tissu urbain environnant », selon les dispositions du plan local d'urbanisme de Paris, a considéré la cour administrative d'appel dans son arrêt.L'îlot de la Samaritaine, fermé depuis 2005, fait l'objet d'une rénovation importante prévoyant la création d'un nouvel espace comprenant des commerces, un hôtel de luxe, des bureaux, une centaine de logements sociaux et une crèche. Le projet de LVMH implique un investissement d'environ 460 millions d'euros et la création de plus de 2 100 emplois.Lire (édition abonnés) : Façade tout en transparence pour les uns, « rideau de douche » pour les autres 05.01.2015 à 13h58 • Mis à jour le05.01.2015 à 16h25 Le secrétaire général de la Confédération française démocratique du travail (CFDT), Laurent Berger, « ne soutient pas » la grève des médecins contre le projet de loi santé, a-t-il déclaré lundi 5 janvier sur Europe 1.« Je ne comprends pas, aujourd'hui, le comportement des syndicats de médecins qui disent, en gros, “on veut bloquer la Sécurité sociale”. Je rappelle que la Sécurité sociale, c'est le payeur pour les médecins, donc je ne comprends pas. »GRÈVE DEPUIS LE 23 DÉCEMBRELes médecins généralistes en grève ont fermé leur cabinet depuis le 23 décembre et ont été appelés par leurs syndicats à une nouvelle mobilisation le 6 janvier. Leurs actions consistent notamment à boycotter en partie la carte vitale.Les médecins généralistes protestent contre plusieurs mesures inscrites dans le projet de loi santé, présenté par la ministre de la santé, Marisol Touraine, en octobre, et inscrit à l'agenda du Parlement pour avril. Mais le principal point de désaccord avec le gouvernement reste le projet de généralisation du tiers payant d'ici à 2017.D'autres professions médicales sont également en grève, comme les spécialistes, qui ont emboîté le pas aux généralistes le 24 décembre. De son côté, la Fédération de l'hospitalisation privée a annoncé qu'elle renonçait à la grève, mardi 30 décembre. L'Association des médecins urgentistes de France (AMUF) a aussi décidé d'annuler son appel à la grève le 23 décembre.Lire notre synthèse : Généralistes, spécialistes, SOS-Médecins : qui fait grève et pour quoi ?PRINCIPAL BLOCAGE : LE TIERS PAYANTLe tiers payant, cette pierre d'achoppement entre les médecins et le gouvernement, consiste à dispenser le patient d'avancer des honoraires à la fin d'une consultation, que ce soit la partie remboursée par la Sécurité sociale et éventuellement par la mutuelle. Conformément à une promesse de campagne de François Hollande, la loi santé vise à généraliser ce mode de paiement par étapes d'ici à 2017 pour faciliter l'accès aux soins et éviter que des patients n'y renoncent pour des raisons pécuniaires.Lire : Tiers payant généralisé : les raisons du blocageLes médecins, opposés à 95 % à cette mesure, craignent qu'elle conduise à une « déresponsabilisation du patient » et à un « consumérisme de l'acte médical devenu banal ». En outre, ils redoutent de pâtir d'une multiplication des retards de paiement par l'Assurance-maladie et de devoir consacrer plus de temps à la paperasserie.UN « ACTE POLITIQUE »Alors que la ministre de la santé n'a de cesse de répéter, en vain, qu'elle entend les inquiétudes des médecins et veut y répondre, le chef de l'Etat, François Hollande, a tenté lundi matin sur France Inter de désamorcer les critiques.« Il faut qu'on puisse être capables d'être beaucoup plus simples, beaucoup plus efficaces », tout en défendant le dispositif.« M. Hollande n'a rien compris à la portée de notre mouvement », a toutefois réagi Eric Henry, président du syndicat des médecins libéraux. La grève « n'est pas liée au problème technique que pose le tiers payant généralisé intégral » mais à « cette mesure même qui est un acte politique et qui va contraindre patients et médecins à rentrer dans le nouveau système de soins que le gouvernement veut nous imposer ». Isabelle Rey-Lefebvre En 2014, les vendeurs d’un logement ont enfin admis qu’il leur fallait réduire leurs prétentions pour attirer des acheteurs. Selon le réseau des 850 agences Century 21 – le premier en France –, qui publie, ce lundi 5 janvier, son bilan de l’année écoulée, l’érosion des prix, entamée en 2012, s’est poursuivie en 2014, avec un repli de 2,8 %, surtout marqué au second semestre.« Alors que, de janvier à juin, nous enregistrions une baisse du nombre de transactions, l’activité a rebondi, à l’automne, analyse Laurent Vimont, son PDG, et nous achevons l’année sur un total de 720 000 ventes, soit à peine 10 % de moins que les très bonnes années, à 800 000 transactions. » « Nous constatons aussi que les vendeurs deviennent réalistes face à des acquéreurs qui ont des projets sérieux, dans un marché plus mûr », confirme Elix Rizkallah, PDG du réseau Laforêt, qui compte 700 agences.La baisse des prix affecte toutes les régions, à l’exception du Limousin. Elle est spectaculaire dans le Languedoc-Roussillon (– 7,4 %), en Poitou-Charentes (– 6,7 %) et en Auvergne (− 5,6 %).A Paris, contrairement à l’avis des notaires qui, en octobre 2014, anticipaient, pour début 2015, un prix moyen du mètre carré au-dessous de la barre symbolique des 8 000 euros, le réseau Century 21 le voit, lui, se stabiliser à 8 230 euros. Cet écart peut s’expliquer par les différences entre les bases de données : les notaires recensent les quelque 35 000 transactions actées par an dans la capitale, un ensemble très fiable mais qui mêle les ventes de tous types, entre particuliers comme entre institutionnels, parfois sans intermédiaire, tandis que Century 21 se concentre sur les 2 000 ventes que ses adhérents y réalisent.Négociations laborieuses« Au plan national, cela fait trois ans que les prix baissent, ayant perdu 1,9 % en 2012, puis 1,8 % en 2013, encore 2,8 %, en moyenne, en 2014, et jusqu’à 10 % sur les derniers mois de l’année, les vendeurs ayant compris que l’attentisme ne ferait pas leurs affaires », estime Laurent Vimont. Cumulée depuis le pic de 2011, la dégringolade des prix atteint certes 7,2 %, mais laisse tout de même à un vendeur ayant acheté son bien en 2000 et le revendant aujourd’hui une plus-value enviable de 112 % !Les négociations entre vendeurs et acheteurs sont toujours aussi laborieuses et les délais de réalisation des ventes s’allongent à 95 jours aujourd’hui, contre 90 jours, en 2013, et 78 jours en 2011, renouant avec les mauvais souvenirs de 2009 (96 jours). A Paris même, il n’a jamais été aussi long de conclure une transaction : 76 jours en moyenne, soit 11 de plus qu’en 2013 !Ce sont les appartements qui prennent du temps à changer de main, tandis que les maisons partent toujours aussi vite. Les nouvelles dispositions de la loi pour un accès au logement et un urbanisme rénové (loi Alur, du 24 mars 2014), qui multiplient le nombre de documents à collecter et à fournir dès la promesse de vente, expliquent en partie ces délais, mais ils doivent aussi leur part à la rudesse de la négociation, ce qui laisse augurer que l’ajustement à la baisse des prix n’est pas achevé.Un autre indicateur de la difficulté d’aboutir à un accord sur le prix est l’écart entre le prix du mandat signé à l’agent immobilier et le prix final, d’encore 6 % à 10 %, ce qui ne peut qu’encourager les acheteurs à discuter ferme. Les grands logements, par exemple, restent sur les bras de leurs propriétaires : « Ce sont souvent des transactions de confort, pour des acquéreurs déjà propriétaires, donc, à terme, vendeurs à leur tour, qui cherchent à s’agrandir mais ont tout le temps devant eux », observe Elix Rizkallah.La bonne nouvelle de l’année 2014 est le pouvoir d’achat des acquéreurs, accru par cette baisse des prix, mais aussi par la faiblesse des taux d’intérêt du crédit immobilier. Selon l’Observatoire de crédit logement, il était possible d’emprunter, en novembre 2014, à 2,4 %, un record de modicité. Century 21 a calculé que, pour un achat au prix moyen actuel, soit 194 283 euros, l’acheteur qui souhaite limiter sa mensualité, sur vingt ans, à 1 000 euros, peut se contenter, en 2014, d’un apport personnel de 5 569 euros, alors qu’en 2011 il lui aurait fallu presque décupler ce montant (49 638 euros). « C’est un gain formidable, qui permet, par exemple, à des cadres moyens d’acheter dans Paris, et ces derniers constituent d’ailleurs aujourd’hui 40 % des acheteurs, contre 33 % en 2013 », se réjouit Laurent Vimont.Guère de placements alternatifsLes primo-accédants reprennent courage : Century 21 mesure une forte poussée des acquéreurs de moins de 30 ans, de 9 %, en 2014, en France entière, Paris compris. Ils comptent désormais pour 16,7 % des acheteurs dans la capitale et ils en profitent, avec le même budget, pour acheter un peu plus grand que ce qu’ils auraient pu s’offrir il y a trois ans.Les investisseurs, d’abord effrayés par les annonces de la loi Alur, faites en 2013, d’encadrement des loyers et de renforcement des droits des locataires, font, en 2014, leur timide retour sur le marché. « Nous espérons que les décrets à venir vont encore adoucir les exigences de la loi Alur, et il n’y a, de toute façon, guère de placement alternatif à l’immobilier », fait remarquer Elix Rizkallah.De fait, le marché des résidences secondaires est toujours déprimé, comme si ce type d’habitat et de loisirs passait doucement de mode.Pour 2015, Century 21 reste sur son pronostic d’un marché convalescent et d’un prix en léger repli (entre – 1 % et – 3 %), sauf remontée des taux d’intérêt des crédits, qui entraînerait une chute plus brutale.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gaëlle Picut Un an à vélo en Australie, une mission humanitaire en Asie, un tour du monde des spots de surf, etc. De plus en plus de jeunes diplômés décident de prendre une année sabbatique avant de plonger dans le bain professionnel.« On voit de plus en plus de CV avec ce genre d’expérience », confirme Julien Barrois, directeur exécutif de Page Personnel. Un projet personnel est souvent à l’origine de ce break. Mais il est aussi le signe que le monde du travail ne fait plus rêver les jeunes. « Ils sont désabusés à l’égard de l’entreprise, analyse Claire Romanet, directrice du cabinet de recrutement Elaee. C’est une génération consommatrice d’expériences et de voyages. »Premier point sur lequel les recruteurs sont unanimes : pour valoriser cette année sabbatique, il faut jouer la transparence en ne cachant pas cette année sur son curriculum vitae. « Assumez votre choix et détaillez vos motivations », conseille M. Barrois. Elles peuvent être variées : améliorer son anglais, découvrir d’autres cultures, assouvir une passion pour un sport, réaliser une mission humanitaire...Répondez à l’appel à témoignages : Comment avez-vous valorisé votre année sabbatique sur votre CV ?Une expérience professionnelleLaurence Charneau, consultante de l’Association pour l’emploi des cadres (APEC), recommande d’expliquer au recruteur « qu’en co­chant la case, vous ne partirez pas dans quatre ou cinq ans pour assouvir votre envie, et que ce n’est plus un projet mais une richesse ».Dans un second temps, l’objectif est de mettre en valeur cette année comme une vraie expérience. « Trop souvent, les jeunes ne savent pas quoi en faire, comment en parler, par peur de faire touriste », regrette Mme Charneau. « Cela dit beaucoup de la personne, mais souvent on est déçu car elle donne l’impression d’avoir passé un an à faire la fête », renchérit Claire Romanet.Pour que cette année sabbatique soit perçue comme un atout par les recruteurs, il est conseillé d’adopter une posture de salarié et de savoir répondre aux points suivants : les objectifs fixés, les moyens mis à disposition, les résultats obtenus, et les compétences acquises. « Il faut savoir “marketer” cette ligne de son CV, résume M. Barrois. Si elle est bien vendue, cela sera un plus. Au pire, un non-événement. »L’année sabbatique est une expérience professionnelle, au même titre que les stages et non pas un loisir. « On peut en retirer des savoir-faire et des savoir-être que l’on pourra ensuite transférer en entreprise », estime Mme Romanet. Anticiper, construire et capitaliser, sont les trois mots-clés.« Dé­brouillard avec un budget réduit »« J’aide les jeunes diplômés que j’accompagne à déterminer ce qui peut intéresser l’employeur et à définir quelles sont les compétences acquises qui seront utiles au quotidien dans l’entreprise », explique Laurence Charneau. Cela peut être la gestion d’un budget, la planification, la maîtrise d’une langue étrangère, la capacité d’intégration à un groupe de travail, l’ouverture d’esprit. « Mon­trer que l’on a su être autonome en faisant des petits jobs alimentaires est un atout », estime Julien Barrois.Au Danemark, une tradition victime de son succès : le « sabbat » peut durer quatre ansDans les pays nordiques, faire une pause après le lycée avant d’attaquer les études supérieures est considéré comme allant de soi pour l’immense majorité des jeunes. L’habitude de prendre des petits boulots explique aussi en partie un taux de chômage des moins de 25 ans qui était de 13 % en 2013, très en dessous de la moyenne de l’Union européenne (23,4 %).Mais rien n’est immuable, comme le montre le débat au Danemark ces dernières années. Dans ce pays scandinave, les jeunes lycéens attendent en moyenne 2,4 ans avant de démarrer leur formation supérieure.Les Danois sont les étudiants européens qui attendent le plus longtemps avant de se lancer dans leurs études supérieures. Un sur six prend plus de quatre années sabbatiques. Non seulement ils commencent plus tard, mais ils prennent aussi plus de temps pour finir leurs études. Pour un master, seul un quart des étudiants l’obtiennent dans les cinq années prévues.Tentative de réforme« Si les jeunes des formations scientifiques démarrent leurs études tout de suite après le lycée, il est plus à craindre qu’ils les interrompent que s’ils attendent un, deux ou trois ans », constatait voici deux ans Lars Ulriksen, professeur à l’Institut des sciences de l’éducation, après une enquête réalisée par son institut.Mais, selon une étude réalisée en 2012 par l’Institut Kraka, ces décrochages dans la formation coûtent 10 milliards de couronnes (1,35 milliard d’euros) par an à la société, dont 6 milliards de manque à gagner en recettes fiscales. Kraka a également calculé que, pour chaque année sabbatique, les jeunes réduisent de 1 % le revenu de leur vie professionnelle.Un constat qui nourrit les inquiétudes des partis politiques et du patronat qui se sont lancés depuis une dizaine d’années dans une tentative de réforme de ce qui est considéré comme naturel. Cela a démarré à un moment où le pays manquait de main-d’œuvre et s’inquiétait de la pérennité de son modèle.Récompense en argentIl ne s’agit pas de faire des économies, disait-on alors à Copenhague, mais d’amener les jeunes à finir plus vite leurs études supérieures pour entrer plus vite sur le marché du travail, afin qu’ils cotisent plus tôt, plus longtemps, et participent mieux à la préservation de l’Etat-providence.En 2010, le gouvernement danois avait annoncé que les étudiants qui commenceraient plus vite leurs études seraient récompensés en argent comptant. Ceux qui obtiennent leur premier examen universitaire au plus tard trois ans après le lycée toucheront 10000 couronnes (1 343 euros).Depuis 2013, ceux qui démarrent leurs études deux ans au plus après la fin du lycée obtiennent un bonus de 1,08 point (sur une échelle de 7 points dans le système danois), ce qui leur donne un avantage pour accéder aux formations les plus populaires où la sélection se fait sur dossier. Ces mêmes étudiants sont également les seuls désormais autorisés à bénéficier d’une année d’allocation étudiante supplémentaire en plus du nombre normal d’années d’études prévues pour leur cursus, alors qu’auparavant tous les étudiants avaient droit systématiquement à cette année supplémentaire d’allocation.Lorsqu’il existe une passerelle entre ce qui a été fait durant l’année sabbatique et le poste auquel on postule, l’avantage devient plus évident. « Une jeune diplômée en journalisme est partie un an au Mexique, raconte Mme Charneau. A son retour, elle a su mettre en avant sa curiosité, son esprit critique, des compétences communes à l’expérience journalistique. Elle a trouvé des piges et un poste de formatrice dans une association inter­culturelle. » Ou encore tel autre jeune ­diplômé qui, ayant passé un an en Amérique latine, a postulé dans une entreprise qui avait la volonté de se développer dans cette région du monde.Marc Antoine, après un double diplôme Supelec-HEC, ne savait pas trop quoi faire et ne voulait pas entrer tout de suite dans le monde de l’entreprise. Pendant un an, il a réalisé des films de communication pour des ONG en Asie et en Amérique latine. « Dans ma recherche de travail, avoir voyagé et fait des choses sortant de l’ordinaire ont été un vrai plus, se félicite-t-il. J’ai montré que j’avais su être dé­brouillard et réaliser des choses avec un budget réduit. Bien sûr, il faut que cette année ait un sens, une logique. Mais si c’est bien tourné, je pense que c’est un atout. Dans la mondialisation actuelle, connaître une ­au­tre culture représente un vrai atout.»Modèle anglo-saxon ou scandinaveLes recruteurs ne voient toutefois pas tous ce break d’un bon œil. « Cela reste un frein pour un certain nombre d’entre eux qui pensent que les candidats se sont juste baladés pendant un an. Ils s’interrogent sur leur réelle envie de travailler et leur capacité à s’investir, constate Mme Romanet. Socialement, c’est intéressant, mais pour l’employabilité, c’est parfois difficile à transformer. » Elle constate cependant que les mentalités évoluent et se rapprochent de celles des pays anglo-saxons ou scandinaves où l’année sabbatique est la norme.« L’image qu’en ont les recruteurs se fait par le discours de ceux qui l’ont vécue. Plus il sera convaincant, plus ils y verront un intérêt », analyse Mme Charneau. « De toute façon, les recruteurs vont devoir faire avec, car on ne change pas une génération, on s’y ­adapte, estime M. Barrois. Rapidement cette génération deviendra majoritaire sur le marché du travail et cela n’empêchera pas les recruteurs de trouver de très bons profils. »Gaëlle Picut Simon Piel Deux jours après l’assassinat du président de la chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Corse-du-Sud, Jacques Nacer, et près d’un mois après celui de l’avocat Antoine Sollacaro, Manuel Valls, alors ministre de l’intérieur, l’avait publiquement interpellé, le 16 novembre 2012 : « Il sait sans doute des choses. Alors, qu’il parle ! »Ce « il », c’est Alain Orsoni. Ancien leader nationaliste du mouvement pour l’autodétermination (MPA) et actuel président du club de football AC Ajaccio. « Je ne sais pas aujourd’hui qui arme les assassins et je ne sais pas qui sont les assassins », avait-il aussitôt réagi indiquant avoir peur et souhaiter quitter la Corse. Jacques Nacer et Antoine Sollacaro étaient de ses proches. Comme Antoine Nivaggioni, ancien membre du MPA reconverti dans les affaires, assassiné en 2010.Lire aussi (édition abonnés) : Assassinat de Me Sollacaro : les accusations faiblissent contre la bande du Petit BarEntendu en mai 2014 par les policiers enquêtant sur la mort d’Antoine Sollacaro, dans le cadre d’une audition libre dont Le Monde a pris connaissance, Alain Orsoni a consenti à quelques précisions. « Je vous donne ma conviction : maître Sollacaro a été tué non pas de par sa fonction d’avocat mais dans le cadre d’un complot qui visait à l’assassinat de Jacques Nacer. Le but de l’assassinat de Sollacaro était de jeter le trouble. C’est mon sentiment, je n’ai aucun élément concret. »L’équipe du « Petit Bar »Institution consulaire pourvoyeuse d’emplois, jouant un rôle important dans l’attribution de marchés publics, la CCI a toujours été l’objet de convoitises. Les deux présidents ayant précédé M. Nacer avaient été condamnés pour « favoritisme », « prise illégale d’intérêt » ou « détournement de fonds ».L’affaire de la Société méditerranéenne de sécurité, qui avait vu des proches d’Alain Orsoni se déchirer, avait mis au jour les pratiques délictueuses persistant au sein de la CCI. Plusieurs protagonistes de ce dossier dont Yves Manunta, Antoine Nivaggioni et son conseil d’alors, Antoine Sollacaro, ont été assassinés. « Je ne peux que penser que ceux qui l’ont tué aient pu profiter d’une ambiance », a assuré Alain Orsoni.Interrogé sur l’équipe dite du « Petit Bar », dont certains membres avaient été interpellés puis mis en examen dans l’enquête sur la mort d’Antoine Sollacaro, avant de voir une partie des charges annulées par la chambre de l’instruction, Alain Orsoni rappelle que « certains de ses membres ont été impliqués dans une tentative d’assassinat » perpétrée contre lui. Stéphane Raybier et Pascal Porri avaient été condamnés en 2011 pour ces faits.Pas de guerre claniqueA la question de savoir quels griefs pouvait avoir la bande du Petit Bar à l’encontre de Me Sollacaro, M. Orsoni répond : « A priori aucun. Le seul point commun c’était qu’il était l’avocat de gens qui n’étaient pas dans leurs petits papiers, entre autres Antoine Nivaggioni, Francis Pantalacci et moi-même… Je ne vois que ça. »Pour les enquêteurs, il est possible que l’assassinat d’Antoine Sollacaro se soit inscrit dans une guerre clanique qui a ensanglanté Ajaccio après la mort, en 2006, de « Jean-Jé » Colonna, présenté comme le parrain de Corse-du-Sud et opposant ses héritiers au MPA.Une hypothèse réfutée par Alain Orsoni. Antoine Sollacaro « était un avocat brillant, impliqué, attaché à la défense de ses clients. Il était combatif et un juriste averti ». « Personne ne peut penser que Sollacaro puisse avoir été assimilé à ses clients, ajoute-t-il. Je ne vois nullement Antoine Sollacaro relié à des intérêts d’un groupe ou d’un client, en dehors bien sûr de son rôle d’avocat. »Face aux déclarations de Dominique Canale, présenté comme un membre du Petit Bar, qui avait assuré aux policiers que Me Sollacaro avait été tué « parce qu’il était membre du clan Orsoni », Alain Orsoni enfonce le clou : « Ces déclarations viennent d’un spectateur assidu de la série “Mafiosa”, mais qui n’ont rien à voir avec la réalité. »Simon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.01.2015 à 00h31 • Mis à jour le04.01.2015 à 18h09 |Maryline Baumard Image précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-54aabcba508de'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 10\r\n \r\n \r\nL'Ezadeen, navire de 73 m\u00e8tres de long immatricul\u00e9 en Sierra Leone et destin\u00e9 au transport des animaux, est entr\u00e9 dans le port calabrais de Corigliano, au sud de l'Italie, aux alentours de 23 heures (heure locale).\r\nCr\u00e9dits : REUTERS\/STRINGER\/ITALY\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"L'Ezadeen, navire de 73 m\u00e8tres de long immatricul\u00e9 en Sierra Leone et destin\u00e9 au transport des animaux, est entr\u00e9 dans le port calabrais de Corigliano, au sud de l'Italie, aux alentours de 23 heures (heure locale).","source":"REUTERS\/STRINGER\/ITALY","index":0,"position":1,"total_count":10,"item_lie":null,"link":"\/societe\/portfolio\/2015\/01\/03\/les-naufrages-de-l-ezadeem-pris-en-charge-en-italie_4548750_3224.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 2 \/ 10\r\n \r\n \r\nQuelque 450 migrants clandestins se trouvaient \u00e0 son bord.\r\nCr\u00e9dits : AFP\/ALFONSO DI VINCENZO\r\n \r\n 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Ce n'est qu'une fois le carburant totalement \u00e9puis\u00e9 que cinq marins islandais ont pu monter \u00e0 bord et lancer une aussi\u00e8re (gros cordage) afin de permettre son remorquage.\r\nCr\u00e9dits : AFP\/ALFONSO DI VINCENZO\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Ils n'ont d'abord rien pu faire, le navire abandonn\u00e9 \u00e0 son sort par l'\u00e9quipage avan\u00e7ant \u00e0 pleine vitesse. 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Francesco Perroti, le capitaine du port de Corigliano, une petite ville calabraise, craint fort que l'Ezadeen ne soit que le premier d'une longue série. C'est sous sa surveillance que sont descendus un à un, vendredi 2 janvier tard, les 359 naufragés de l'Ezadeen, un navire rempli de migrants, battant pavillon sierra-léonais.« Nous avons su une quinzaine d'heures avant son arrivée, que sa destination finale serait notre port », rappelle le militaire. Durant ces 15 heures, il a joué l'homme-orchestre, avec la préfecture, pour préparer l'accueil de ces naufragés de la vie. « Il fallait que nous puissions offrir une assistance médicale, de la nourriture, des bus pour les acheminer le plus rapidement possible vers les centres d'hébergement », rappelle le capitaine de frégate. Bien sûr, tout s'est mis en place sous les ordres du préfet, mais en tant que responsable du lieu, Francesco Perroti a été très étroitement associé.Lui aussi a vu ces visages émaciés, les traits tirés par la fatigue, la faim, le froid et la peur. Le lot commun du migrant qui passe onze jours dans les cales d'un navire habilité au seul transport de bétail. Comme le militaire préfère les faits aux commentaires, il s'accroche à ses chiffres. « Il y avait 255 hommes, 42 femmes dont trois étaient enceintes et 62 mineurs », rappelle-t-il presque chirurgicalement. Pour eux, les bus ont démarré très vite, partant vers d'autres régions d'Italie. Des places avaient été trouvées en Campanie, Lombardie et en Emilie Romagne. Seuls 94 ont été installés en Calabre ; 60 à Catanzaro, 34 à Crotone. « Il n'y avait rien ici pour les recevoir », fait valoir une passante interrogée en centre ville, et qui a suivi de près « les péripéties de ces gens ».DES CONDITIONS DE TRAVERSÉE INDÉCENTESL'Italie a déjà dû faire face, dans la province voisine des Pouilles à l'arrivée de plus de 900 autres clandestins quelques jours auparavant. Croix Rouge et Protection civile se sont relayées pendant quatre jours, pour installer le mieux possible ces personnes traumatisées par un voyage dans des conditions innommables. Là encore, des places en hébergement ont été trouvées un peu partout dans le pays.Pour les passagers de l'Ezadeen, la traversée n'a pas été une sinécure depuis la Turquie. Aux privations en nourriture et eau, aux conditions indécentes, s'ajoute l'abandon de la barre par l'équipage. Le nom de ce navire a ainsi surgi jeudi soir dans l'actualité. Le 1er janvier au soir, les gardes-côtes de permanence à Corigliani ont reçu un SOS. Une femme, passagère du cargo leur demandait de l'aide. L'embarcation dérivait, moteurs arrêtés dans la forte tempête qui balayait alors la Méditerranée depuis quelques jours.La capitainerie a rerouté le message et une frégate islandaise, en patrouille à proximité pour Frontex, la mission européenne de surveillance des frontières, s'est approchée du bateau. Faute de pouvoir l'accoster, trois médecins et trois marins y ont été hélitreuillés. Très vite, il est apparu que les réservoirs étaient vides. Tout simplement.« Vu les circonstances et l'état du bateau, une de mes deux frégates a été dépêchée sur place, avec une autre embarcation des gardes-côtes de Crotone, à 100 kilomètres au sud. Elles sont restées près du navire jusqu'à ce qu'il soit arrivé à bon port », rapporte le capitaine. « Il est de notre mission de protéger les vies. Ce bateau était en situation critique. Imaginez que quelqu'un tombe à la mer », ajoute le militaire.LES MEILLEURS ALLIÉS DES PLUS FRAGILESLes 80 hommes qu'il dirige font ce métier pour porter secours. Samedi, après une nuit écourtée, les permanenciers étaient présents dans le bâtiment préfabriqué, fidèles au poste. Si l'on n'est plus dans la mythologie du garde-côte avec ses longues-vues, scrutant l'horizon, le fonctionnaire italien reste le meilleur garant de la sécurité des passagers de la mer. C'est un militaire qui a pour mission première de surveiller les usages « civils » de l'océan.L'an dernier, ce corps - créé il y a 150 ans - a porté secours à 150 000 migrants. Ce sont les meilleurs alliés des plus fragiles. Ils pensent d'abord sauvetage avant de faire la fine bouche si le sauvé n'a pas le visa. En revanche, l'Europe et son bras armé Frontex n'a pas la même approche, même si elle respecte, elle aussi, le code de la navigation, qui impose de porter assistance, sa mission première reste la surveillance des frontières.« Qu'il s'agisse de l'Europe ou de l'Italie, nous devons tous garder les yeux bien ouverts. Nous avons évité de justesse deux catastrophes de grande ampleur, mais attention, la prochaine fois, nous pourrions ne pas réussir à éviter le drame », s'inquiète Francesco Perroti. Sur ces mots, le capitaine prend congé, se lève et ouvre son placard. Là, il hésite et choisit finalement la casquette qui convient à une rencontre avec le préfet à propos justement de l'épave de l'Ezadeen.Samedi 3 janvier, le bateau est à quai dans son port, consigné pour enquête. Plusieurs pseudo-passagers ont été écroués. Ils pourraient être les passeurs et s'être déguisés en migrants après l'abandon des commandes. Ainsi va la vie dans la petite station balnéaire du sud de l'Italie qui croyait pouvoir dormir tranquille durant l'hiver.Lire le reportage (édition abonnés ) : « Personne ne pensait s’en sortir vivant »Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.01.2015 à 11h06 • Mis à jour le03.01.2015 à 12h01 Des affrontements entre près de 200 migrants ont éclaté dans la nuit de vendredi 2 à samedi 3 janvier à Calais, faisant sept blessés légers. Les bagarres ont eu lieu durant une partie de la nuit dans la zone des dunes, et un calme relatif est revenu vers 3 heures du matin après l'intervention de CRS. Les sept blessés ont été évacués par des pompiers.Lire le reportage : A Calais, la fatigue migratoireSelon Christian Salomé, de l'association l'Auberge des migrants, qui distribue des repas, les tensions et des bagarres ont débuté mercredi 31 décembre entre des migrants africains et afghans. « Les gars sont sous tension car il n'y a eu aucun camion allant en Angleterre cette nuit-là », en raison de la Saint-Sylvestre.Le mercredi est traditionnellement un jour attendu par les migrants car les camions partis le lundi d'Europe de l'Est traversent la Manche le mercredi, leur offrant des possibilités de passage clandestin.HANGAR FERMÉA la fin des repas vendredi, une première bagarre a éclaté, avant que les représailles ne se poursuivent durant la nuit. « Certains se sont alcoolisés, notamment les Africains, ce qui a pu générer des tensions avec les Afghans, qui ne boivent pas », a indiqué Christian Salomé. « Avec le temps pluvieux que l'on a aujourd'hui, les esprits devraient se calmer. »lire le reportage (édition abonnés) : A Calais, dans la « jungle » des SoudanaisEnviron 2 300 migrants, principalement soudanais, érythréens et syriens, vivent dans des tentes à Calais, où ils essaient de passer en Grande-Bretagne. Le grand hangar ouvert à Calais le 26 décembre pour permettre aux migrants de se protéger du froid a été fermé vendredi par la préfecture en raison de la remontée des températures. L'ouverture d'un centre d'accueil de jour, avec notamment des douches et des toilettes, est prévue pour le mois d'avril, dans un centre aéré mis à disposition par la municipalité.Lire : A Calais, quinze ans d'impuissance de l'Etat Matthieu Suc En catimini, la veille du premier week-end de l’année, le monde militaire a connu une petite révolution. Vendredi 2 janvier, Gend XXI, la première association professionnelle de gendarmes, a été officiellement déclarée en préfecture. Treize hommes de tous grades et issus des différents corps – gendarmerie mobile, gendarmerie départementale, brigade motorisée, garde républicaine, gendarmerie de l’air, etc. – constitueront le conseil d’administration de ce « syndicat ».Un « syndicat » un peu particulier, puisqu’il ne pourra organiser ni appel à la grève ni manifestations et verra sa prise de parole strictement encadrée. La rupture est néanmoins forte : contrairement aux policiers, les gendarmes, comme les autres militaires, étaient jusqu’alors interdits de syndicat et n’avaient pas le droit de s’exprimer.Cette avancée a été permise par deux arrêts du 2 octobre 2014 de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) qui avaient condamné la France pour son interdiction absolue des syndicats dans la gendarmerie et l’armée.« Opportunité de revivifier le dialogue »Le lieutenant-colonel Jean-Hugues Matelly, qui contestait la décision de sa hiérarchie de lui interdire d’adhérer à une association attachée à « la défense de la situation matérielle et morale des gendarmes », est à l’origine de cette jurisprudence. Il est aussi, en toute logique, à l’origine de l’aventure de Gend XXI. C’est également lui qui a fixé l’acte de naissance de son association au 2 janvier, date à laquelle les arrêts de la CEDH sont considérés définitifs, sans que la France ne puisse plus faire de recours.Une précaution de pure forme, tant semble loin le temps, en mars 2010, où le chef d’escadron Matelly était radié des cadres – avant que le Conseil d’Etat annule cette décision – par des supérieurs irrités par sa liberté de parole se heurtant, selon eux, au devoir de réserve des militaires.Dans un rapport commandé par François Hollande après les arrêts de la CEDH, le magistrat Bernard Pêcheur, membre du Conseil d’Etat, considère comme « souhaitable d’engager une réforme de fond ouvrant une liberté nouvelle en matière d’association professionnelle » des militaires, et estime par ailleurs que « l’Etat gagnerait à transformer la contrainte que constituent les arrêts de la CEDH en une opportunité de consolider et revivifier le dialogue interne » dans les armées.Bien sûr, ici ou là, quelques notes discordantes se font entendre. Lors d’une audition de la commission de la défense nationale de l’Assemblée nationale, mercredi 19 novembre 2014, le député UMP du Rhône Christophe Guilloteau a ironisé : « Si les gendarmes voulaient se syndiquer – ce qu’ils ne souhaitent pas –, ils pourraient toujours rejoindre la police où ils trouveront tout le confort syndical. Je considère pour ma part qu’introduire la syndicalisation des militaires est une fausse-bonne idée. »« Ce n’est pas gagné »La haute hiérarchie de la gendarmerie soutient, elle, le projet d’association professionnelle. « La décision de la CEDH nous engagera certainement à faire encore évoluer les modalités de notre dialogue interne », écrivait Denis Favier, le directeur général de la gendarmerie nationale, sur son blog « De vous à moi » le 5 novembre. « Il ne faut pas le redouter et saisir cette opportunité afin de moderniser encore plus la chaîne actuelle de concertation et de participation. »Fort de ce soutien, le lieutenant-colonel Jean-Hugues Matelly ne cède pas pour autant au triomphalisme. « Ce n’est pas gagné, concède-t-il. Nous n’avons pas cinq cents gendarmes qui nous attendent pour adhérer à Gend XXI, tout au plus ils sont quelques dizaines à avoir exprimé leur volonté de nous rejoindre. Les gendarmes attendent de voir s’il n’y a pas de piège, si certains supérieurs n’en tiennent pas rigueur à ceux qui s’afficheront dans notre association. »Lire aussi : Le droit de se syndiquer suscite peut d’enthousiasme dans l’arméeSurtout, l’action de Gend XXI sera limitée par deux facteurs. D’abord, une loi doit réformer le code de la défense afin de donner un cadre légal aux associations professionnelles de la gendarmerie et de l’armée. Les ministères de la défense et de l’intérieur doivent travailler à un projet de loi « en vue d’un débat au Parlement au printemps 2015 et une adoption en juin ou juillet 2015 », précise Bernard Pêcheur dans son rapport.Surtout, l’organisation intègre d’elle-même des restrictions décrites dans sa charte éthique, estimant que « le syndicalisme stricto sensu n’est pas adapté aux missions des forces armées ». En conséquence, les trois premiers articles de la charte interdisent droit de retrait, appel à la grève ou à la manifestation, blocage d’installation militaire ainsi que « toute critique des décisions politiques et militaires portant décision d’engagement opérationnel ou conduite des opérations des forces armées ».« Bâtir un programme »Gend XXI assume sa différence avec les syndicats traditionnels. « Nous ne serons pas dans la défense d’intérêts individuels mais collectifs, pas dans la revendication mais dans la construction d’un projet d’avenir. Nous ne réclamerons pas de nouvelles dépenses, nous serons surtout force de proposition », détaille Jean-Hugues Matelly. Le syndicaliste ouvre des pistes de réflexion pour obtenir des hommes en plus sans faire exploser les budgets : « En matière de sécurité routière, l’humain devrait se consacrer uniquement à la prévention, les radars étant consacrés à la répression. » Ou encore, toujours dans le souci d’obtenir des renforts, « quand on supprime un poste comme le mien de lieutenant-colonel, plutôt que de le remplacer par un autre officier qui coûte cher, il vaut mieux embaucher deux jeunes débutant dans la carrière ».En attendant la loi délimitant le cadre légal des organisations professionnelles, Gend XXI compte utiliser les réseaux sociaux et son site pour solliciter les gendarmes, pour qu’ils s’approprient cette association et disent ce qu’ils souhaitent pour leur institution. « Cela nous permettra de bâtir un programme qu’il nous reviendra de défendre auprès des autorités hiérarchiques et des politiques », espère le lieutenant-colonel.Matthieu SucJournaliste au Monde 17.01.2015 à 14h22 Nouvelle victoire judiciaire pour Dieudonné M'Bala M'Bala. L'humoriste controversé, qui a pu jouer vendredi 16 janvier à Metz à l'issue d'une procédure d'urgence en justice, a également obtenu samedi, in extremis, le droit de se produire le soir même au Zénith de Strasbourg, en dépit de la résiliation de son contrat d'accueil.Saisie par l'avocat de Dieudonné, Sanjay Mirabeau, la juge des référés du tribunal de Strasbourg lui a donné raison. Elle a ordonné à l'exploitant du Zénith de Strasbourg d'ouvrir les portes de la salle à l'artiste et à son équipe ainsi qu'aux spectateurs au moins une heure à l'avance, sous peine d'une astreinte de 80 000 euros.« RESPECTER LE DROIT DES CONTRATS »Lors de l'audience, samedi matin, Me Mirabeau a plaidé la nécessité de « respecter le droit des contrats ». « Quel précédent créerait-on si on disait “on peut contracter, et puis la veille [du spectacle], si le bonhomme a une sale gueule, si c'est le démon, ou parce qu'on n'aime pas ce qu'il dit, alors on peut rejeter tout ce qui fait le fondement de notre droit” ? », a demandé l'avocat.En réponse, l'avocat du groupe Vega, Lin Nin, a estimé que « les choses ont changé » depuis la conclusion du contrat de location de la salle, en juillet dernier. Après les attaques sanglante contre Charlie Hebdo, Dieudonné avait en effet affirmé sur sa page Facebook qu'il se sentait « Charlie Coulibaly », empruntant le nom d'un des djihadistes, auteur de l'attaque de Montrouge et de la prise d'otages au supermarché casher.Lire aussi : Plus de 70 procédures ouvertes pour apologie et menaces d'actions terroristes« RESPECTER L'ORDRE PUBLIC » « Le contrat peut être résilié pour des motifs d'intérêt général. Les contractants doivent respecter l'ordre public et les bonnes mœurs », avait souligné l'avocat de Vega. Or, « en raison des événements intervenus et des propos qui ont suivi », le spectacle est appelé à se dérouler dans un « environnement portant atteinte à l'ordre public », avait-il ajouté.Lire aussi le décryptage : De « Charlie » à Dieudonné, jusqu'où va la liberté d'expression ?Après ces propos polémiques, plusieurs villes de province, dont Metz, Limoges, Nice et Strasbourg, avaient fait savoir qu'elles souhaitaient que son spectacle soit déprogrammé. Placé en garde à vue mercredi, Dieudonné a été convoqué pour le 4 février devant le tribunal correctionnel, où il sera jugé pour apologie du terrorisme.   17.01.2015 à 11h57 • Mis à jour le17.01.2015 à 12h43 L'enquête sur le vol de 52 kg de cocaïne en juillet à la police judiciaire de Paris – le 36, quai des Orfèvres – s'est accélérée, vendredi 16 janvier, avec la mise en examen de quatre personnes, des proches du policier soupçonné d'avoir dérobé ces scellés, a indiqué une source judiciaire à l'Agence France-Presse.Ancien brigadier de police à la brigade des stupéfiants, Jonathan G., 33 ans, avait été arrêté peu après que la disparition de la drogue fut constatée. Il avait été écroué le 6 août après avoir été mis en examen pour ce qui reste à ce jour un vol inédit dans les annales de la police.Lire : Cocaïne volée au 36, quai des Orfèvres : le point sur l'affaireÉPOUSE, FRÈRE ET DEUX POLICIERSLundi, ce sont quatre de ses proches qui ont à leur tour été interpellés : son épouse, son frère et deux policiers, selon une source proche du dossier. Selon cette même source, les deux policiers ne travaillent a priori pas au siège de la PJ parisienne où avait été commis le vol.Présentés aux juges d'instruction parisiens au terme de leur garde à vue, ils ont été mis en examen vendredi, notamment pour « blanchiment de trafic de stupéfiants en bande organisée » et « recel de détournement de biens par personne dépositaire de l'autorité publique », ou encore « destruction, soustraction, recel d'objets de nature à faciliter la découverte d'un délit ou la recherche de preuve », selon la source judiciaire.A l'exception de l'épouse de l'ex-brigadier, tous ont été placés en détention provisoire par un magistrat spécialisé. La femme de l'ancien policier – qui est également poursuivie pour « subornation de témoin » – a de son côté demandé que le débat sur son placement en détention se tienne ultérieurement.LA DROGUE TOUJOURS PAS RETROUVÉELa précieuse poudre, d'une valeur estimée à 2 millions d'euros à la revente, n'a toujours pas été retrouvée. Jusqu'alors décrit comme un policier modèle par une majorité de ses collègues, Jonathan G. avait été interpellé dans les Pyrénées-Orientales, où il se trouvait en vacances. La cocaïne était entreposée au « 36 » dans une salle des scellés où s'est rendu le brigadier « sous des prétextes futiles » avant le vol perpétré dans la nuit du 24 au 25 juillet. Cette nuit-là, il avait été vu sortir du bâtiment par une femme policier planton, avec des sacs pleins à ras bord.Lire aussi : Que devient la drogue saisie lors d'une enquête policière ?Alors que l'ex-brigadier interrogé par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN, « police des polices ») refusait de s'expliquer sur les faits qui lui étaient reprochés, des sources policières avaient indiqué que les enquêteurs étaient convaincus d'avoir affaire à un homme qui avait « sans doute partie liée avec le milieu ». Un gardien de la paix interpellé cet été avait pour sa part été placé sous le statut intermédiaire de témoin assisté.En septembre, après une demande d'audit du ministre de l'intérieur Bernard Cazeneuve, l'IGPN avait souligné une « défaillance individuelle » dans ce vol. 17.01.2015 à 11h30 • Mis à jour le17.01.2015 à 17h29 | David Revault d'Allonnes (Tulle, envoyé spécial) Un étrange entre-deux, que le président a ainsi résumé : « La vie doit continuer, mais rien ne sera plus jamais comme avant. » François Hollande a fait son retour à Tulle, samedi 17 janvier, à l'occasion de la traditionnelle cérémonie des vœux aux habitants de sa ville d'élection. Des vœux envisagés comme un retour à la normale, mais qui portaient immanquablement la lourde charge des attentats terroristes de la semaine précédente et de la mobilisation qui s'en est suivie.« Je ne change pas mes habitudes. C'est le message : la vie doit reprendre sa place. Nous devons en sortir plus fort. Et à ceux qui s'interrogent : faut-il reprendre ses activités ? Je réponds oui », avait dès son arrivée assuré le président, qui a sacrifié à la traditionnelle visite du marché de la gare, où il a reçu dans la matinée un accueil sympathique mais mesuré. Ce retour sur ses terres d'élection, qu'il n'avait pas arpentées depuis la cérémonie d'hommage aux 99 pendus par la division Das Reich, le 9 juin dernier, a cependant toute la journée été empreint d'une inhabituelle gravité.Alors que Tulle et la Corrèze, au diapason du pays, s'étaient mois après mois éloignées de l'ancien maire et président du conseil général, le chef de l'Etat a pu mesurer la température à son égard. Et, aussi, combien les attentats et le traumatisme national qu'ils ont produit ont pu influer sur celle-ci. Il s'agissait là de sa première sortie publique, au contact de la population, depuis son escapade à Saint-Pierre-et-Miquelon, le 24 décembre dernier. « C'est le retour parmi les siens, après une phase très éprouvante pour le pays, dit un conseiller. Après des moments de très grande gravité et de solennité, le fait de revenir ici, c'est plus léger. »« La vie continue », certes. Mais à Tulle, où 10 000 personnes ont défilé le 11 janvier, record historique, M. Hollande, tout au long de la journée, ne s'est jamais éloigné de cette onde de choc qui secoue la France depuis le 7 janvier. Ainsi en remettant, à la préfecture, des décorations à plusieurs personnalités de la région, dont Raymond Frugier, maire d'Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne), « symbole de ce que la barbarie peut faire, a expliqué le président. Et alors que la barbarie continue et fait apparaître son visage hideux, il faut toujours lutter contre le fanatisme, l'intolérance, la haine. » Ou, quelques instants plus tard, s'interrogeant sur l'attitude d'une partie de la jeunesse après les attentats : « Comment faire pour que les jeunes n'aient pas simplement des connaissances pour comprendre le monde, mais qu'ils puissent être également des citoyens avec comme exigence de respecter les valeurs de la République, notament la laïcité ? »>> Lire le reportage (édition abonnés) : Emotion à Béthune après des actes islamophobesAPPEL AU « SURSAUT »Après un tour au deuxième marché de Tulle, sur les bords de la Corrèze, où il s'est vu offrir quelques présents par les Tullistes, puis un déjeuner avec les conseillers généraux à l'hôtel Marbot, siège de l'exécutif départemental où il a décoré son successeur Gérard Bonnet, François Hollande a souhaité une bonne année à ses anciens administrés, comme à l'accoutumée, depuis la salle polyvalente de l'Auzelou.Longuement applaudi, il a mis en regard la réaction de « cette terre du Limousin, cette terre de Corrèze, [où] on sait ce qu'est la résistance, la mémoire, ce que la haine et le fanatisme peuvent provoquer », et le sursaut national du 11 janvier. « Comme tous les Français vous avez été bouleversés par les actes odieux qui ont coûté la vie à 17 personnes (...) Comme beaucoup de Français, vous avez voulu vous rassembler pour clamer votre attachement à la liberté d'expression, qui ne se négocie pas (...). Mais aussi pour la laïcité, les droits de l'homme, la dignité », a expliqué le chef de l'Etat dans un discours en grande partie consacrée aux attaques de Paris.Evoquant les dispositions antiterroristes qui seront annoncées lors du prochain conseil des ministres – partage d'informations avec les Européens, contrôle des déplacements, surveillance des sites internet, mesures sur les prisons –, M. Hollande a également exhorté à « ne pas oublier non plus les tensions qui traduisent les séparations, les tentatives, les dérives, les ruptures qui existent dans notre société et provoquent des comportements inadmissibles ». Il a ainsi appelé à un « sursaut de notre pays, qui est aussi un appel à plus de fermeté dans le respect des règles de la République, à plus de fraternité dans les relations sociales, à plus d'égalité dans la transmission du savoir, à plus de République dans l'engagement ».Visant, sans le citer, le Front national, il a fustigé « ceux-là qui évoquent la soumission, l'invasion, la subversion (...), qui veulent une France en petit, une France recroquevillée sur elle-même ». M. Hollande, avant d'aborder les affaires courantes, pacte de responsabilité et réforme territoriale, en avait encore appelé à l'union sacrée. « Il ne s'agit pas d'appeler à l'unité pour l'unité. Les clivages existent, ils doivent être respectés. Mais quand l'enjeu est l'essentiel, quand il s'agit de notre propre avenir, de notre propre nation, il y a ce qui doit nous rassembler. Là, il faut éviter mauvaises querelles, surenchères, amalgames », a expliqué le président, qui a appelé à « nous hisser pour être à la hauteur de l'esprit du 11 janvier, poursuivre notre tâche avec ardeur, réformer avec audace ».Le retour à la normale n'est pas encore à l'ordre du jour. Pour la première fois, cet exercice corrézien s'est d'ailleurs conclu par une Marseillaise.>> Lire aussi : Hollande : « Les musulmans, premières victimes du fanatisme »David Revault d'Allonnes (Tulle, envoyé spécial)Grand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.01.2015 à 22h14 • Mis à jour le16.01.2015 à 22h21 Les meurtriers responsables de l'attaque perpétrée contre Charlie Hebdo et de l'attentat contre une policière à Montrouge mercredi 7 janvier, puis de la prise d'otages dans l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes vendredi 9 janvier, venaient tous trois de quartiers populaires.Depuis quelques jours, les projecteurs se braquent en particulier sur Grigny, dans l'Essonne, où a grandi Amedy Coulibaly. Avec le risque, parfois, de n'éclairer que les comportements les plus radicaux, de ne relayer que les discours les plus extrêmes, de ne dessiner qu'un visage déformé de cette ville et à travers elle, de toute la banlieue.La trentaine de jeunes de Saint-Denis (93), Créteil (94), l'Ile-Saint-Denis (93), Grigny et Viry-Châtillon (91), âgés de 18 à 30 ans, réunis depuis 2013 du projet associatif Reporter citoyen (une formation de trois ans aux techniques de base du journalisme multimédia), offre une large mosaïque de visages de banlieue parisienne.Consternés notamment par un article paru jeudi 15 janvier dans Le Figaro sur le quartier de la Grande Borne, à Grigny – intitulé « A Grigny, la ville de Coulibaly, la théorie du complot va bon train » – les jeunes Grignois de la formation ont voulu réagir à travers une tribune vidéo. 16.01.2015 à 20h23 • Mis à jour le16.01.2015 à 20h44 | Franck Johannès La ministre de la justice, Christiane Taubira, a réuni, vendredi 16 janvier, les 167 délégués du parquet chargés de l’antiterrorisme, qui sont les relais en région des procédures, toutes centralisées à Paris. Ces délégués ont été créés le 5 décembre, juste avant les tueries de Charlie Hebdo et de la porte de Vincennes, et étaient réunis pour la première fois vendredi. Ils ont pour mission à la fois de transmettre à Paris les éléments qui touchent au terrorisme et de rester en contact avec les préfectures, notamment pour les signalements de radicalisation.« Vous êtes les sentinelles de notre Etat de droit, a dit la garde des sceaux. Ce ne sont pas des lois d’exception qui nous permettront de répondre à ces visées criminelles. Nous ferions un étrange cadeau aux terroristes si nous ne garantissions pas les libertés. Si nous affaiblissons l’Etat de droit, nous nous affaiblissons nous-mêmes. L’Etat de droit est la supériorité durable, pérenne, définitive de notre démocratie. »La ministre de la justice a estimé que la France disposait d’un arsenal législatif suffisant, auquel on pouvait apporter quelques améliorations, mais qu’une nouvelle « grande loi antiterroriste » n’était pas nécessaire – la dernière date du 13 novembre. Elle a indiqué que 104 procédures judiciaires étaient en cours « pour des actes contre les lieux de cultes, des tracts anti-musulmans, des insultes et des actes contre les forces de l’ordre. Il y a eu également des cyberattaques contre des collectivités et des faits d’apologie du terrorisme ». Ces dossiers concernent 126 individus, dont 81 ont été placés en détention provisoire, 35 sous contrôle judiciaire, et deux procédures sont gérées conjointement avec l’Espagne et la Belgique.« Nous allons encore renforcer le renseignement pénitentiaire »« Pour les personnes qui ont été identifiées et sont impliquées dans les procédures terroristes, 16 % avaient des antécédents judiciaires ou carcéraux », a rappelé Christiane Taubira – 74 % n’ont donc jamais été détenus et ne se sont pas radicalisés en prison. « Il ne faut donc pas se laisser aller au confort intellectuel qui consisterait à croire que c’est en prison que se trouvent toutes les personnes susceptibles de s’impliquer dans les réseaux terroristes. Il y a un travail à faire en prison, et nous allons le développer, mais nous devons être lucides et savoir qu’il faut les détecter également dans la société. »La ministre s’est prononcée pour l’intégration du bureau du renseignement pénitentiaire au sein des six services de « la communauté du renseignement ». « Nous allons encore renforcer le renseignement pénitentiaire », a dit la ministre. Ce bureau compte 30 personnes, dont 13 à Paris. « Nous avons déjà engagé un travail de coordination avec les services du ministère de l’intérieur sur cette question depuis avril 2014. Il a connu son aboutissement avec l’intégration, au sein de l’Uclat [Unité de coordination de la lutte antiterroriste, à la police judiciaire] d’un directeur de l’administration pénitentiaire à temps plein. »Elle a enfin indiqué que la chancellerie réfléchissait à « une circonstance aggravante générale de racisme et d’antisémitisme portant sur toutes les infractions », et non pas comme aujourd’hui infraction par infraction. Il faudra en conséquence sortir ce délit de la loi sur la presse de 1881 pour les introduire dans le code pénal. « Nous travaillons également sur la possibilité de bloquer les sites racistes et antisémites », a souligné la garde des sceaux, comme les sites pédopornographiques – une mesure déjà prévue par la loi. Un neuvième magistrat sera enfin affecté au parquet de Paris chargé de l’antiterrorisme, dont elle a souligné « le travail époustouflant pendant huit jours ».Franck JohannèsFranck JohannèsSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.01.2015 à 19h14 • Mis à jour le16.01.2015 à 19h36 | Abel Mestre Après la parution, vendredi 16 janvier, dans le tabloïd russe Komsomolskaïa Pravda d'une interview choc, Jean-Marie Le Pen maintient auprès du Monde la quasi-totalité de ses propos publiés concernant la tuerie de Charlie Hebdo. Dans cet entretien, le président d’honneur du Front national commence par déclarer : « Je ne suis pas Charlie Hebdo. Ce journal anarchiste était l’ennemi direct de notre parti le Front national, et ses journalistes, il y a quelques années, rassemblaient des signatures pour une pétition exigeant notre interdiction. Et tous ces politiciens, qui sont sortis manifester, ce ne sont pas des Charlie, mais des charlots ! »Surtout la Komsomolskaïa Pravda, qui a attribué les attentats récents à Paris aux Américains, prête à Jean-Marie Le Pen les propos suivants :  « Ces passeports oubliés des frères Kouachi me rappellent le passeport d’un terroriste tombé de l’avion en feu le 11 septembre 2001, et préservé par miracle. New York était en flammes, mais le passeport est resté intact. Aujourd’hui, on nous dit que les terroristes sont des idiots, voilà pourquoi ils auraient laissé les documents dans la voiture. La fusillade à Charlie Hebdo ressemble à une opération des services secrets, mais nous n’avons pas de preuves. Je ne pense pas que les organisateurs de ce crime soient les autorités françaises, mais elles ont permis à ce crime d’être commis. Ce sont pour l’instant des suppositions. »« 15-20 millions » de musulmans en FranceInterrogé par Le Monde, visiblement gêné, M. Le Pen maintient qu’il juge « étonnant de trouver une carte d'identité avec des tueurs aussi organisés. C'est aussi étonnant que de trouver un passeport intact le 11 septembre. Je m'étonne simplement de cela et je crois que je ne suis pas le seul. » En revanche, le vieux leader frontiste se dit catégorique. Il ne se « souvient pas d'avoir parlé des services secrets ».Dans ce même entretien, M. Le Pen chiffre à « 15-20 millions » le nombre de musulmans vivant en France. Un chiffre tiré de publications d’Azouz Beggag, affirme-t-il au Monde. A la question : « Est-ce que Marine Le Pen vous a téléphoné pour vous remonter les bretelles ?  », il répond : « Personne ne me remonte les bretelles ! On ne me remonte pas les bretelles au Front national ! » Abel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.01.2015 à 17h32 • Mis à jour le16.01.2015 à 20h19 Près de huit ans après les faits, un policier de l'Essonne a été condamné, vendredi 16 janvier, à trois mois de prison avec sursis pour avoir fait croire qu'il n'avait tiré avec son arme qu'à trois reprises, au lieu de six, lors de violences urbaines dans le quartier de la Grande Borne, à Grigny, en 2007. La cour d'appel de Paris l'a déclaré coupable du délit de « modification de l'état d'un crime ou d'un délit ». Sa condamnation ne sera pas inscrite à son casier judiciaire.Vers 22 h 20, le 8 mai 2007, trente à quarante jeunes gens attaquent avec des pierres et des cocktails Molotov des policiers venus surveiller le tournage d'un clip vidéo. L'affrontement est qualifié de « particulièrement dur » par les forces de l'ordre, rapidement débordées. Celles-ci tirent avec leurs Flash-Ball et utilisent des grenades lacrymogènes. Sans effet. « Nos munitions n'avaient aucune conséquence sur la détermination de nos assaillants », raconte le chef de la brigade anticriminalité (BAC) devant les enquêteurs de l'inspection générale de la police nationale (IGPN).SIX COUPS DE FEULa vingtaine de policiers est obligée de se replier dans une station-service un peu plus loin. Les violences se poursuivent. Sur des images de la vidéosurveillance, on voit notamment un individu en train de saisir le pistolet d'une pompe à essence puis tenter de l'allumer avec un briquet — sans y parvenir. Dans la panique, selon le récit donné par les forces de l'ordre, un des policiers tombe. Un émeutier qui se trouve à une dizaine de mètres le voit et se prépare à lancer un cocktail Molotov.Le brigadier-chef P., fait alors feu avec son arme de service pour protéger son collègue. A trois reprises, assure-t-il. Le jeune homme, âgé de 17 ans, est touché au bras, mais il parvient à s'enfuir. Interpellé à l'hôpital peu après, il reconnaît, après seize heures de garde à vue, avoir lancé un cocktail Molotov éteint sur les policiers alors qu'il se trouvait à une cinquantaine de mètres. La justice décide de l'écrouer et ouvre une information judiciaire pour tentative de meurtre.Lire l'article d'archives : Le jour où la police a tiré à balles réelles sur des émeutiersMais l'enquête menée par l'inspection générale de la police nationale révèle finalement que six coups de feu ont été tirés par le policier. Trois caméras de vidéosurveillance ont également démenti la version des policiers. Confronté aux découvertes sur le nombre de tirs, le brigadier-chef de la BAC revient sur ses déclarations.MENSONGE DU POLICIERDevant l'IGPN, il reconnaît avoir utilisé dans la « panique » les six cartouches de son revolver Manhurin. Il avoue aussi s'être débarrassé de trois douilles « dans une bouche d'égout ou dans un terrain vague » pour tenter de dissimuler ses tirs. « J'ai craint que l'administration trouve mon comportement excessif et que d'avoir tiré six cartouches était trop par rapport à la situation vécue », assurait le policier, bien noté par sa hiérarchie.Le procureur de la République d'Evry de l'époque, qui en a eu connaissance, ne transmet pourtant ces éléments ni au juge d'instruction ni à la défense du jeune homme blessé par les tirs et placé en détention provisoire. Ils ne leur seront révélés que neuf mois après les faits, de façon fortuite, lorsque le juge demandera de nouvelles expertises.Lire aussi (édition abonnés) : La justice tente de répondre aux violences policièresLe mensonge du policier révélé, le jeune homme est remis en liberté, le 22 février 2008, « avec les excuses de la justice ». Le doute subsiste sur ses agissements ce soir-là, mais il lui profite aujourd'hui. « Même si sa présence aux abords de l'émeute comme simple spectateur paraît peu crédible, résume l'ordonnance de non-lieu, il n'en demeure pas moins qu'aucun élément, ni matériel ni de témoignage, ne permet d'affirmer le contraire. » Une fois hors de cause, il se constitue partie civile. En première instance, le tribunal correctionnel d'Evry avait jugé, le 12 septembre 2011, sa constitution de partie civile irrecevable. Le jeune homme avait fait appel. Vendredi, la cour d'appel a donc condamné le policier, mais a débouté le jeune homme, qui demandait des dommages et intérêts. 16.01.2015 à 17h20 | Eric Nunès « Tu voulais faire venir tout le monde à Pontoise, une idée qui ne vient pas à tous spontanément, mais tu as réussi », a salué dans un sourire Patrick Pelloux, urgentiste et rescapé de l'équipe de Charlie Hebdo lors d'un dernier hommage rendu, vendredi 16 janvier, à Stéphane Charbonnier, dit Charb, ancien directeur de la publication de l'hebdomadaire satirique, assassiné lors de l'attaque terroriste du 7 janvier.Hommes, femmes, enfants, ils sont nombreux à avoir bravé le froid et à s'être déplacés jusqu'à cette commune du Val-d'Oise pour lancer un au revoir ou lever le poing face au cercueil du défunt. La salle d'exposition Pontoise, perdue au cœur de la zone d'activité de la ville, n'a pas suffi à accueillir tous les amis et admirateurs du dessinateur. Plusieurs centaines ont suivi la cérémonie sur deux écrans géants plantés sur le parking. Parmi les personnalités politiques, Christiane Taubira, ministre de la justice, Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'éducation, et Fleur Pellerin, ministre de la culture et de la communication.ENTRE RIRES ET LARMESC'est en musique, avec des chansons, des poèmes et quelques blagues que les proches et survivants du massacre se sont relayés au micro pour porter leur adieu, entre rires et larmes. Tristesse et envie de vivre, d'avancer, de continuer, mais tristesse quand même... C'est ce qu'a chanté sur la scène Bénabar avec « Le Fou Rire » : « Un fou rire à un enterrement, je m'en veux, je m'en veux vraiment, c'était nerveux sûrement, en tout cas, ce n'était pas le moment. (...) J'ai pleuré à ton enterrement, je n'avais pas le choix, tu n'étais plus là comme avant, pour rire avec moi. »Charb, lui, était plutôt rock. Les Dead Kennedys, groupe de punk des années 1978-80, ont donc été mis à contribution avec « Back in the USSR ». « C'était sa chanson préférée, il mettait ça dans son appartement et il cassait tout », lance Luz, dessinateur rescapé de la tuerie. Dans son hommage, l'auteur de la « une » du dernier Charlie Hebdo imagine les dessins que Charb aurait produits s'il n'avait été fauché par les balles des tueurs. « Cette semaine, tu aurais dessiné Nétanyahu et Abbas défilant ensemble. Mais dans ton dessin, tu ne les aurais pas dessinés en train de se tenir la main, mais en train de tenir la bite de Sarkozy, au milieu, tout sourire carnassier. Tu aurais dessiné une grosse gueule de Marine Le Pen avec un tout petit panneau 'Je suis Charlie' sous le nez. Tu aurais dessiné le pape, qui nous chie dans les bottes... »« L'esprit de Charlie Hebdo est vivant ! », a encore lancé Luz avant d'appeler tous ceux qui proclament aujourd'hui être Charlie à se mobiliser. « Prouvez-le ! Prenez vos crayons, vos papiers, un scan, un ordi, exprimez-vous... En texte, en dessin, en vidéo, que sais-je... », lance à la foule le dessinateur avant de citer les Dead Kennedys : « Too drunk to fuck, but too funny to die! » (« Trop bourré pour baiser, mais trop drôle pour mourir »).« HEUREUX DE T'AVOIR CONNU »L'humoriste François Morel est également venu saluer Charb : « Mieux vaut un dessin qu'un long discours, un crayon qu'une Kalachnikov. » L'ancien ministre communiste Jack Ralite a expliqué que Charb était « un urgentiste de la dignité. » « Tes doigts talentueux nous ont donné des dessins lucioles. Je ne suis pas seulement triste de t'avoir perdu. Je suis surtout heureux de t'avoir connu », a-t-il ajouté.Les larmes aux yeux, la gorge nouée par l'émotion d'une semaine folle, Patrick Pelloux conclut : « Chouchou, le silence fait un bruit assourdissant. Le vide est encombrant, l'absence est devenue ma compagne. » « Charb était dans ma vie ce que sont les éléments », a poursuivi le médecin et chroniqueur de Charlie Hebdo avant de saluer l'engagement de son ami, « le genre de type qui relève toujours le camarade tombé à terre. Dans les cordées difficiles, sur les chemins escarpés de la vie, il était de ceux qui vous faisaient tenir debout ».Puis, évoquant les assassins, celui qui fut le premier à porter secours aux victimes juste après le massacre commis au sein de la rédaction lance :« Ils voulaient nous coucher, ils nous ont remis debout ! »La cérémonie se termine sur la chanson « Dirty Old Town » du groupe The Pogues. Luz tente un sourire avant le dernier départ de son ami. Sa bouche se crispe, il se prend la tête dans les mains et pleure. Patrick Pelloux lance un dernier message: « Charb, réponds-moi un jour... Juste une dernière fois. »Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.01.2015 à 16h30 • Mis à jour le22.01.2015 à 17h11 | Matthieu Goar et Hélène Bekmezian Le bureau de Jean-François Copé à l’Assemblée nationale a été perquisitionné, jeudi 22 janvier, dans le cadre de l’affaire Bygmalion. L’information révélée par RTL a été confirmée au Monde. Comme le veut l’usage, les enquêteurs ont demandé aux services du Palais Bourbon l’accès aux locaux une heure avant leur visite. Ils sont arrivés à 10 h 30 et sont restés près de trois heures sur place. L’ancien président de l’UMP et député de Seine-et-Marne était présent. Selon le site du Journal du dimanche, le domicile parisien de l'homme politique, son bureau d'avocat et celui qu'il occupe à la mairie de Meaux (Seine-et-Marne) ont également eu la visite des policiers. Des perquisitions avaient déjà eu lieu en mai et en octobre 2014 au siège de l'UMP.Depuis juin 2014, les juges d’instruction du pôle financier enquêtent sur un système présumé de fausses factures qui aurait pu permettre d’imputer à l’UMP des dépenses de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012. Un montage qui aurait pu servir à maquiller un dépassement des comptes de campagne. Ces factures étaient émises par la société Event & Cie, une filiale de Bygmalion, entreprise fondée par Bastien Millot et Guy Alvès, des proches de Jean-François Copé. Ces derniers ont été mis en examen en octobre 2014 pour abus de confiance, complicité de faux et usage de faux. Franck Attal, ex-patron de la filiale Event & Cie, avait lui mis en examen pour faux et usage de faux.Le dossier s’accélèreLe dossier semble s’accélérer en ce qui concerne les personnalités politiques. Jean-François Copé était à l’époque secrétaire général du parti mais il a toujours nié avoir eu connaissance de ce système de facturation. Mais après les révélations de la presse (après un premier article du Point, Libération a évoqué un montant de 18,5 millions d’euros facturé à l’UMP pour des conventions fictives), il a été poussé à la démission de la présidence du parti le 27 mai 2014 par les dirigeants de son propre camp.Selon des éléments révélés par Le Monde, M. Copé a participé à une réunion fin février 2014 où étaient présents Guy Alvès et Bastien Millot après les premières révélations. Le Figaro a également publié un SMS de Jérôme Lavrilleux, ancien directeur adjoint de la campagne présidentielle de 2012, envoyé à Guillaume Lambert, directeur de la campagne, qui indique que M. Copé est au courant des dérapage des dépenses liées à la campagne présidentielle. Entendu comme témoin, le 26 mai, ce dernier avait ainsi assuré aux policiers n’avoir été mis au courant des malversations que le 16 mai, lors d’une réunion à l’UMP.Lire aussi : De nouveaux éléments fragilisent la défense de Jean-François CopéJérôme Lavrilleux, ancien bras droit de Jean-François Copé, a lui été entendu en garde à vue en juin. Il a depuis été exclu de l’UMP mais dispose d’une immunité en tant que député européen. Toutefois, les magistrats ont demandé à ce qu’elle soit levée. M. Lavrilleux a assuré que Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé n'étaient pas au courant de l’existence de ce système. Mercredi 21 janvier, le bureau de l'Assemblée nationale a levé l'immunité parlementaire de Philippe Briand, à la demande de ce dernier. Ce député UMP d’Indre-et-Loire est l’ancien trésorier de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.Sept personnes ont déjà été mises en examen dans ce dossier, quatre anciens dirigeants de Bygmalion ou d'Event and Cie et trois anciens cadres de l'UMP, dont son ex-directeur général, Eric Cesari, un proche de Nicolas Sarkozy. Après s'être portée partie civile, l'UMP réclame vingt-huit millions d'euros à Bygmalion, jugeant avoir été victime de la société de communication.Matthieu GoarJournaliste au MondeHélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) Le Musée Hergé de Louvain-la-Neuve, en Belgique, a décidé d’annuler le vernissage d’une exposition qui devait être consacrée à la caricature et à Charlie Hebdo. La manifestation devait avoir lieu jeudi 22 janvier et a été supprimée compte tenu des menaces terroristes pesant sur le pays, dont le seuil d’alerte a été relevé – au niveau 3 sur une échelle de 4 – après des attentats déjoués et le démantèlement d’un réseau djihadiste à Verviers et à Bruxelles.« L’encre doit couler, pas le sang »Une réunion entre la police et le bourgmestre (maire) de la ville universitaire de Louvain-la-Neuve a eu lieu au cours des dernières heures et ont été évoqués des risques potentiels pour les riverains et le personnel du musée. Avertis de la nécessité de renforcer la surveillance à l’entrée et dans la salle, les responsables ont décidé de ne pas ouvrir l’exposition. « Le Musée Hergé n’est pas là pour attiser le feu. On va laisser passer quelques jours pour réfléchir », a expliqué Nick Rodwell, le deuxième mari de la veuve d’Hergé, patron de la société Moulinsart qui gère les droits du créateur de Tintin et a créé le Musée en 2009.Le parcours devait s’ouvrir avec un mur couvert d’impacts dessiné par Hergé et orné d’un slogan : « L’encre doit couler, pas le sang ». Portraits, dessins et premières pages de Charlie Hebdo devaient commémorer la mémoire des personnes assassinées, dont Wolinski, que le créateur de Tintin avait notamment côtoyé au festival d’Angoulême. Des dessinateurs belges ont immédiatement déploré cette annulation. Ils sont d’autant plus inquiets qu’elle fait suite à d’autres décisions semblables. Un débat sur les attentats a été annulé dans la région de Liège et une exposition à Bruxelles sur la censure, supprimée.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.01.2015 à 14h26 • Mis à jour le22.01.2015 à 14h55 Manuel Valls a déclaré, jeudi 22 janvier, que la lutte contre la « ghettoïsation » dans les quartiers pauvres passait par une « politique du peuplement ». Le premier ministre s’exprimait à Matignon en introduction des mesures annoncées par sa ministre de l’éducation dans le cadre de la « grande mobilisation » déclenchée après les tueries des 7, 8 et 9 janvier à Paris et à Montrouge.L’école mobilisée pour former des citoyens« Politique du peuplement, pas seulement politique du logement et de l’habitat. Politique du peuplement pour lutter contre la ghettoïsation, la ségrégation », a déclaré le chef de gouvernement.« Un dialogue franc »« Comment rendre nos politiques publiques plus visibles, au bénéfice du plus grand nombre ? », dans les quartiers populaires, s’est interrogé M. Valls. Cela « implique un dialogue franc de la part de ceux et celles qui mettent en œuvre ces politiques comme de ceux qui doivent en bénéficier ».« Je réunirai à cet effet, après cette phase de débats, début mars, un comité interministériel, consacré à la lutte contre les inégalités, au combat pour l’égalité dans ces quartiers. Et sur la base de ces réflexions et de ces propositions, nous prendrons les décisions qui s’imposent. » « C’est vrai sur le plan budgétaire, mais c’est vrai aussi sur les grands axes. Nous devons réarmer l’Etat. Accomplir une mobilisation sans précédent », a ajouté M. Valls.Le premier ministre a par ailleurs annulé, jeudi, un déplacement vendredi en Normandie. Il pourrait le remplacer, selon nos informations, par une visite en région parisienne davantage en lien avec la politique de la ville. 22.01.2015 à 12h39 • Mis à jour le22.01.2015 à 17h24 | Aurélie Collas Des mots forts ont été prononcés, des mesures d’ampleur promises. Aux lendemains des attentats à Paris et Montrouge (Hauts-de-Seine) du 7 au 9 janvier, une « grande mobilisation de l’école pour les valeurs de la République » a été engagée. « Ces circonstances exceptionnelles appellent des réponses nouvelles, avait alors estimé la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem. Il faut qu’il y ait un avant et un après. »Mercredi 21 janvier, lors de ses vœux au monde éducatif, le chef de l’Etat a évoqué ni plus ni moins qu’un « acte II » de la refondation de l’école (après la loi sur l’école de 2013), dont sa ministre de l’éducation a donné les détails, jeudi 22 janvier : un nouvel enseignement moral et civique, un renforcement de l’éducation aux médias et à l’information, une formation des enseignants à la transmission des valeurs de la République, une Journée de la laïcité célébrée chaque 9 décembre…Face à la forte pression médiatique et sociale, l’exécutif n’avait pas d’autres choix que d’apporter des réponses. Dès le lendemain de l’attaque contre Charlie Hebdo, l’opinion publique s’est inquiétée des minutes de silence qui n’avaient pas été respectées partout, de refus d’élèves, de provocations, du désarroi des enseignants qui, parfois, n’ont pas su expliquer le sens des mots « liberté », « blasphème », « caricature ».Mesures consensuellesY aura-t-il, à l’école, un « avant » et un « après » attentats ? Quelle sera la responsabilité de l’institution scolaire dans la lutte contre ce que le premier ministre appelle « l’apartheid territorial, social, ethnique » de certains quartiers ? Face au plan annoncé, la communauté éducative, qui a été consultée tour à tour depuis le 12 janvier, semble rester sur sa faim. « Aucune mesure ne peut nous heurter, mais aucune n’est vraiment nouvelle », considère Bernadette Groison, de la FSU. Pour la secrétaire générale de la principale fédération de l’éducation, « le nouveau souffle n’est pas pour demain ».De fait, pas de coups d’éclat, pas d’annonces tonitruantes. Le « plan d’action » en question s’apparente à une batterie de mesures de bon sens, consensuelles et prudentes, qui, pour la plupart, visent à réamorcer des dispositifs existants. Leur coût : 71 millions d’euros pour 2015 – 250 millions pour les trois prochaines années.Entre autres mesures, Najat Vallaud-Belkacem a évoqué un « parcours éducatif citoyen », de l’école au lycée, dont l’axe central sera le futur « enseignement moral et civique » (ex- « enseignement de la morale laïque », voulu par son prédécesseur, Vincent Peillon). En cours d’élaboration, il sera mis en œuvre à la rentrée 2015. Dans ce parcours, il sera aussi question d’éducation aux médias, afin que « les élèves fassent la différence entre ce qui est de l’information et ce qui n’en est pas », a expliqué le chef de l’Etat.Tous les établissements devront avoir un média – blog, journal, radio… -, auquel les élèves pourront participer. Tous devront également prévoir une instance représentative d’élèves : conseils d’enfants, de la vie collégienne et lycéenne. « Ce parcours sera évalué à la fin de la scolarité obligatoire », a précisé la ministre.« Ne laisser aucune bonne volonté à la porte »En classe, les élèves pourront avoir la visite de citoyens volontaires, qui viendraient leur parler des valeurs de la République. Chaque académie devra constituer une « réserve citoyenne ». « L’idée est de ne laisser aucune bonne volonté à la porte de l’école », souligne-t-on Rue de Grenelle. Côté rituels, la laïcité sera célébrée chaque 9 décembre – date d’anniversaire de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat. Et, pour que l’école soit « un sanctuaire de civilité », comme le souhaite François Hollande, le règlement intérieur et la charte de la laïcité – affichée dans tous les établissements à la rentrée 2013 –, seront expliqués aux familles qui les signeront pour manifester leur adhésion.A lire également : Le détail des mesures de l’après-Charlie au collège et au lycée« Disons que ce n’est pas la révolution française ! », observe l’historien de l’éducation Claude Lelièvre, même si ce dernier relève « quelques éléments importants en matière de formation des maîtres ». Le ministère envisage d’intégrer une épreuve aux concours de recrutement visant à « évaluer la capacité des candidats à faire partager les valeurs de la République ». Ces derniers y seront préparés dans les écoles du professorat.Actuellement, dans la formation des enseignants, l’enseignement des valeurs républicaines est souvent noyé dans un ensemble sur l’exercice du métier, englobant aussi bien la lutte contre les discriminations que la prévention des violences ou l’orientation des élèves. Aux concours, si les candidats peuvent déjà être interrogés, à l’oral, sur les valeurs de la République et les façons de les transmettre, « tous les jurys n’y accordent pas autant d’importance », observe Jean-Louis Auduc, ancien directeur d’IUFM.Question épineuseS’agissant de la formation continue, réputée en déshérence dans l’éducation nationale, Mme Vallaud-Belkacem a promis un « plan exceptionnel ». 1 000 formateurs – enseignants, chefs d’établissement, directeurs d’école… – seront formés avant la prochaine rentrée sur la laïcité et l’enseignement moral et civique. Des ressources pédagogiques et deux nouveaux modules de formation continue – sur l’enseignement laïque du fait religieux et les usages des technologies numériques et des réseaux sociaux – sont également prévus. « Voilà très longtemps qu’on ne parlait plus de formation continue », salue Claude Lelièvre.Reste l’épineuse question de la mixité sociale dans les établissements scolaires. Pour l’heure, le ministère s’en tient au stade du constat. « Nous allons établir, avec les conseils généraux, un état des lieux de la mixité dans tous les collèges publics et privés afin d’engager des stratégies au niveau local », souligne-t-on au ministère.Pour la communauté éducative, l’enjeu est pourtant crucial. « Dans une société fracturée, ghettoïsée, la mixité est le seul moyen de donner aux élèves le sentiment concret du vivre-ensemble, souligne Sébastien Sihr, du syndicat SNUipp-FSU. Elle renvoie à la politique de la ville, au logement, à la présence de services publics de proximité dans les quartiers… Autant de dimensions sur lesquelles on fait trop l’impasse depuis les attentats, comme si l’école devait tout porter sur ses épaules. »Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.01.2015 à 12h01 • Mis à jour le22.01.2015 à 17h41 | Lucie Soullier Une justice d'exception, expéditive, et qui mène à des peines trop lourdes. Les voix s'élèvent pour dénoncer les procédures judiciaires lancées par dizaines depuis les attentats en région parisienne. Au cœur des critiques : l'« apologie du terrorisme ».La première mise en garde est venue d'Amnesty International. « Le risque est grand que ces arrestations violent la liberté d'expression », estimait l'association le 16 janvier. Le syndicat de la magistrature, à gauche, a suivi en publiant un communiqué le 20 janvier qui appelle à « résister à la vague de l'émotion » et à « l'injonction de la répression immédiate ». Retour sur une notion floue qui agite les tribunaux. Faire l'apologie du terrorisme, qu'est-ce que c'est ?Ceux qui sont condamnés appartiennent-ils à des réseaux terroristes ?L'apologie du terrorisme est-elle punie plus sévèrement depuis les attentats ?Quid de la liberté d'expression ? Une définition largeLe ministère de la justice recense, mercredi 21 janvier, 117 procédures pour « apologie du terrorisme » et « provocation à la haine raciale », sur 251 procédures pénales ouvertes depuis l'attaque de Charlie Hebdo, le 7 janvier. Une surreprésentation qui interpelle, deux semaines après les attentats en région parisienne.Quant à savoir ce que l'administration entend par « apologie du terrorisme », la réponse est large. « L'apologie consiste à présenter ou commenter des actes de terrorisme en portant sur eux un jugement moral favorable », définit ainsi la circulaire du 12 janvier de la ministre de la justice, Christiane Taubira. Sans autre précision, l'article 421-2-5 du code pénal condamne « le fait de provoquer directement à des actes de terrorisme ou de faire publiquement l'apologie de ces actes » à cinq ans d'emprisonnement (sept ans si les faits ont été commis sur Internet) et 75 000 euros d'amende.Dans l'étude d'impact du projet de loi, le législateur a tenté de préciser sa pensée en affirmant qu'il s'agissait non pas de « réprimer des abus de la liberté d'expression, mais de sanctionner des faits qui sont directement à l'origine des actes terroristes ». Il cible alors Internet, désigné comme « un puissant vecteur d'endoctrinement conduisant des individus à se radicaliser en les incitant à commettre des actes de terrorisme ».Les profils et l'esprit de la loiSi la définition est large, l'objectif du législateur apparaît clairement. Les procédures pour « apologie du terrorisme » visaient à punir la promotion organisée d'actes terroristes existants pouvant amener ceux qui les regardent à se radicaliser et les conduire eux-mêmes à commettre des attentats.Des profils qui ne collent que peu avec ceux rencontrés dans les tribunaux, soutient Laurence Blisson, vice-présidente du syndicat de la magistrature :« Dans l'esprit du législateur, il ne s'agissait pas de viser les personnes ivres ou les déficients mentaux. Or les infractions ressemblent plus en ce moment à des formes d'outrages et de menaces sur les policiers qu'à des soutiens organisés à des réseaux terroristes. » Ce qui n'empêche pas la justice de frapper fort. A Paris, un homme ivre a ainsi été condamné à quatorze mois de prison ferme pour avoir lancé aux policiers, entre un doigt d'honneur et des crachats : « Je n'ai qu'une chose dans la vie, c'est de faire le djihad (…), c'est de buter des flics. » Ses excuses lors de son audience en comparution immédiate, le 15 janvier, n'y ont rien changé. Ni même les craintes de son avocat concernant un risque de radicalisation en prison.Lire aussi : Des peines très sévères pour apologie du terrorismeUne justice d'exception ?L'apologie du terrorisme serait donc punie plus sévèrement depuis les attentats ? Attention à ne pas faire le procès de la justice sans lire son dossier, nuance Virginie Duval, présidente de l'Union syndicale des magistrats. « Peut-être que certaines peines sembleraient alors moins surprenantes », explique-t-elle, soulignant que « “l'apologie du terrorisme” fait souvent partie d'un ensemble d'infractions constituées, comme “l'outrage”, “la rebellion” ou “la conduite en état alcoolique” ». Sans compter le casier du prévenu.Ainsi, sur les 117 procédures recensées pour « apologie du terrorisme » et « provocation à la haine raciale », 77 ne concernent que cette infraction, les autres étant suivies ou précédées d'une ou plusieurs autres, précise le ministère de la justice. Parmi elles, 44 ont été jugées, dont 22 en comparution immédiate. Selon la même source, 12 peines de prison ont été prononcées au total, dont 7 ferme.Si ces chiffres relativisent l'impression d'une surreprésentation de ces affaires devant les tribunaux, les parquets ont tout de même reçu des consignes de fermeté de la part de la ministre de la justice, Christiane Taubira, dans une circulaire envoyée le 12 janvier. Et les exemples témoignant de la « grande réactivité » exigée par la ministre ont fleuri dans les chroniques judicaires de la presse et dans les chambres des tribunaux dévolues aux comparutions immédiates.Car c'est bien cela qui est reproché à la justice, notamment par le Syndicat de la magistrature, dans son traitement des procédures pour « apologie du terrorisme » : juger dans l'urgence des cas qui nécessiteraient de prendre davantage de recul. Certes, concède Laurence Blisson, la circulaire Taubira demandait également une réponse pénale « individualisée ». Mais celle-ci est presque impossible dans le cadre des comparutions immédiates, où la défense n'a que quelques heures pour se préparer, et où l'audience se compte en minutes.D'autres voix s'élèvent dans le monde judiciaire, résistants à cette justice de l'urgence. Sur Twitter, Me Eolas appelle ainsi ses confrères à demander des délais et à refuser les comparutions immédiates (CI) pour ne pas devenir « complices » :Je ne saurais assez conseiller à mes confrères de refuser les CI pour apologie et de demander un délai. Ne vous faites pas complices.— Maitre Eolas ✏️ (@Maitre_Eolas)require(["twitter/widgets"]);Mais si obtenir un délai pour préparer sa défense est possible, le prévenu peut dans ce cas être placé en détention provisoire. Un élément souvent dissuasif.Le paradoxe de la liberté d'expressionSi le délit d'« apologie du terrorisme » existait avant elle, c'est la loi du 13 novembre 2014 qui a sorti l'infraction de la loi sur la presse de 1881 pour la transférer dans le code pénal, ouvrant ainsi la possibilité de juger ces affaires en comparution immédiate.« A l'époque, il était nécessaire de sortir “l'apologie du terrorisme” du droit de la presse, car son cadre empêchait de lutter contre les sites de propagande. C'était ça l'esprit de la loi, défend Virginie Duval. Lutter contre le développement de la propagande terroriste. »Un choix qui se justifiait donc dans le cadre précis de « l'apologie du terrorisme », mais qui ne peut s'étendre si facilement à d'autres infractions. Lorsque Mme Taubira déclare, vendredi 16 janvier, que la chancellerie réfléchit à créer une circonstance aggravante de racisme et d'antisémitisme sur toutes les infractions – ce qui reviendrait donc à faire sortir le racisme et l'antisémitisme de la loi sur la presse de 1881 pour les introduire dans le code pénal – la présidente de l'Union syndicale des magistrats est donc plus sceptique. « De toute façon, on ne fait pas une loi dans l'émotion. »Et voici la justice coincée dans une situation paradoxale où, dans un contexte où la liberté d'expression est érigée en étendard national, elle risque de la fragiliser en donnant l'impression que tout n'est pas digne du cadre protecteur de la loi de 1881.Lucie SoullierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.01.2015 à 11h00 • Mis à jour le22.01.2015 à 11h29 Le journaliste et chroniqueur Philippe Tesson, 86 ans, a reconnu, jeudi 22 janvier, avoir commis un « dérapage » avec ses déclarations sur les musulmans « qui amènent la merde », mais estimé que « sur le fond », il n'avait « pas complètement tort ».Lire : Polémique après les dérapages du journaliste Philippe Tesson sur les musulmans« Je conviens que c'est un dérapage, les dérapages sont par définition des choses qui vous échappent », a-t-il dit sur France Inter. « Si j'ai blessé quiconque, je le regrette infiniment. » Mais « sur le fond », a-t-il ajouté, « je crois que je n'ai pas complètement tort, tout le monde en convient, s'il y a un problème avec la laïcité, ce ne sont pas les chrétiens qui le posent pour l'instant (…), ce sont les musulmans ».Philippe Tesson : « J'ai peut-être été trop moi… par France InterLundi, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour « provocation à la haine » visant Philippe Tesson, après ses propos la semaine passée au micro d'Europe 1. Il avait d'abord affirmé dans la même émission : « D'où vient le problème ? D'où vient le problème de l'atteinte à la laïcité, sinon des musulmans ? On le dit, ça ?! Moi je le dis ! »Interrogé sur ces propos, Philippe Tesson a mis en avant sa « pratique du langage », qui n'est « pas exactement celle d'aujourd'hui ». « Je n'hésite pas à utiliser un langage un peu violent, un peu cru, un peu excessif, et là, en l'occurrence, c'était un peu justifié par la colère, l'émotion [provoquée par les attentats] », a-t-il déclaré.« J'ai été élevé dans une autre culture journalistique. A l'époque, cette façon qu'on avait de parler, ce rapport avec le langage, c'était extraordinaire, ce n'est plus supportable aujourd'hui », a-t-il souligné, en référence à Mai 68. Il a par ailleurs rejeté toute accusation d'islamophobie. « Pas un instant de ma vie, mon passé en témoigne (…) je n'ai parlé ou pensé en islamophobe, il n'y a pas la moindre haine dans mon esprit, et s'il y a un procès, les gens témoigneront. » 22.01.2015 à 09h29 • Mis à jour le22.01.2015 à 09h43 Le directeur général de l’UMP, Frédéric Péchenard, a déclaré, jeudi 22 janvier, sur Europe 1 que « la question n’[était] pas de savoir quand il y aura[it] un attentat, mais quand ». « Il y a une inquiétude, mais elle n’est pas nouvelle. La France est confrontée au terrorisme djihadiste depuis 1990. » Manuel Valls annonce la création de 2680 postes pour lutter contre le terrorisme« Les services de renseignement français démantèlent tous les mois une cellule terroriste. Aujourd’hui, on sait que la police travaille sur des gens prêts à commettre des attentats. » En conséquence de quoi l’ex-directeur général de la police nationale appelle « à renforcer très rapidement les moyens de la police ». 26.01.2015 à 16h49 • Mis à jour le 26.01.2015 à 17h24Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/01/26/en-hommage-a-charlie-hebdo-des-lyceens-ont-marche-de-bordeaux-a-paris_4563577_4401467.html"data-title="« Charlie Hebdo » : les lycéens ont marché de Bordeaux à Paris"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/01/26/400x300/4563676_7_378a_apres-600-kilometres-de-marche-les-lyceens-po_939269330d807642748a87d26bba1638.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/01/26/en-hommage-a-charlie-hebdo-des-lyceens-ont-marche-de-bordeaux-a-paris_4563577_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" « Liberté, on t'aime et on veut te garder » : onze jours après avoir quitté Bordeaux à pied, des lycéens ont achevé, vendredi 24 janvier à Paris, leur marche de 600 km en hommage aux victimes des attentats en région parisienne des 7, 8 et 9 janvier. Ils ont été rejoints en chemin par une cinquantaine d'autres lycéens.Sous un vent glacial, le groupe est arrivé devant l'épicerie Hyper Cacher, porte de Vincennes, dans l'Est parisien, où Amedy Coulibaly avait tué quatre otages, le 9 janvier. C'était deux jours après l'attaque des frères Chérif et Saïd Kouachi contre les locaux de Charlie Hebdo qui a fait 12 morts, dont les dessinateurs Charb, Cabu et Wolinski.« On a marché 25 km par jour en moyenne », raconte Hugo, 17 ans, les mains rougies et abîmées par le froid, admettant que « les deuxième et troisième jours de marche sont les plus difficiles » parce que « le corps n'est pas encore habitué ».Cette marche a quelque chose de « très beau, très généreux », a estimé le médecin urgentiste et chroniqueur de Charlie Hebdo Patrick Pelloux, venu les accueillir. Persuadé que le message qu'« ils portent à 50 » est le « même » que celui porté par « les 4 millions de Français qui ont manifesté » le 11 janvier, il a ajouté, très ému : « On n'oublie pas les 17 victimes, les blessés et les familles. On est ensemble, on reste ensemble. »Lire : « Charlie Hebdo » : de Bordeaux à Paris, des lycéens se lancent dans une marche de l'unité width="314" height="157" alt="Travailler à distance gratuitement, c'est possible avec les MOOCS." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/01/26/314x157/4563310_3_759c_travailler-a-distance-gratuitement-c-est_04d3d8f212a1c35affa122f1614dadeb.jpg" Vidéo, big data, Ebola... dix MOOC inédits pour débuter l'année Conçu pour favoriser une entrée rapide dans la vie active, le bachelor permet aussi d’accéder à un bac + 5. Témoignages width="314" height="157" alt="" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/01/26/314x157/4563769_3_adac_2015-01-21-b004dcd-6284-1q2pcf6_22ad156cad4e822b3ae38423f4576528.jpg" Le bachelor, avec ou sans projet professionnel Tandis que le coût de revient des masters, mastères ou MBA s’envole, les bachelors, qui accueillent des étudiants issus du bac, peuvent se contenter d’enseignants moins chevronnés. width="314" height="157" alt="L'école Audencia, à Nantes" src="http://s1.lemde.fr/image/2012/05/23/314x157/1706155_3_3444_l-ecole-audencia-a-nantes_964fe2e9fa16ff7a5009d4ffa3c4be69.jpg" Audencia en pointe sur la formation d'ingénieurs-managers 26.01.2015 à 14h15 Afin de lutter contre la radicalisation en milieu carcéral, le gouvernement a annoncé le recrutement de 60 nouveaux aumôniers musulmans. Mesure efficace ou transfert risqué de l'aide sociale aux autorités religieuses?...- Privilégions le travail social!, par Ouisa Kies, sociologue et chef de projet à la direction de l’administration pénitentiaire pour la « détection et prise en charge des détenus radicalisés ». L’islamisme fait des convertis chez les plus fragiles, déjà touchés par l’exclusion et, bien souvent, la maladie mentale. Une république laïque comme la nôtre ne doit pas s’appuyer uniquement sur le religieux pour affronter la radicalisation.- Les aumôniers musulmans sont plus utiles que l’isolement, par Pierre Botton. Privilégions l’insertion, le soutien spirituel et la sanction à l’incarcération. Isoler les prisonniers les contraint aux mauvaises fréquentations, estime Pierre Botton, l’ancien homme d’affaire détenu durant près de deux ans et fondateur de l’association Prisons du coeur. 26.01.2015 à 11h04 • Mis à jour le26.01.2015 à 16h14  Le « premier » procès de l'affaire Bettencourt s'est ouvert sur un coup de théâtre, lundi 26 janvier, à 10 heures au palais de justice de Bordeaux. L'ancien infirmier de Liliane Bettencourt, Alain Thurin, 54 ans, a tenté de se suicider dimanche, en se pendant dans un bois près de son domicile, dans l'Essonne, a annoncé le procureur adjoint Gérard Aldigé. Une source policière a indiqué qu'Alain Thurin  était « à l'hôpital entre la vie et la mort ». Il a été découvert par un passant, « très gravement atteint », dans un parc de Brétigny-sur-Orge (Essonne).Poursuivi pour « abus de faiblesse » au détriment de la milliardaire, l'ancien infirmier de Mme Bettencourt avait été mis en examen le 11 juillet 2012 et n'avait pas d'avocat pour le représenter au procès.Cette première séance n'aura pas duré plus d'une matinée, l'audience a été suspendue en fin de matinée pour une question de procédure, et ne reprendra que mardi matin. Les défenseurs des deux principaux prévenus ont en effet déposé une question prioritaire de constitutionnalité autour de la notion de « blanchiment » d'argent dont doivent répondre leurs clients. Lire le décryptage : Si vous n'avez rien suivi à l'affaire Bettencourt« ABUS DE FAIBLESSE » ET « BLANCHIMENT »Dix personnes, dont l'ancien ministre UMP Eric Woerth, soupçonnées d'avoir profité de la vulnérabilité de la richissime héritière de L'Oréal pour lui soutirer de l'argent, doivent être jugées cinq semaines durant.Parmi les principaux prévenus figurent Patrice de Maistre, ancien gestionnaire de la fortune de Liliane Bettencourt, ainsi que le photographe François-Marie Banier, confident de la milliardaire. Ils sont tous deux poursuivis pour « abus de faiblesse » et « blanchiment » au détriment de la vieille dame, délits passibles chacun d'une peine maximale de trois ans d'emprisonnement et de 375 000 euros d'amende.L'ancien ministre UMP Eric Woerth était lui aussi sur le banc des prévenus lundi. Il est accusé de « recel » d'une somme que lui aurait remise Patrice de Maistre alors qu'il était trésorier de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. L'ancien président avait lui-même été mis en examen au printemps 2013 dans ce dossier, mais a depuis bénéficié d'un non-lieu.Lire le récit (édition abonnés) : Affaire Bettencourt : le procès de l’entourage Samuel Laurent Une milliardaire âgée, un ami proche qui abuse de ses largesses, une fille qui tente de mettre sa mère sous tutelle, un homme de confiance qui fait des affaires dans le dos de sa cliente, un majordome qui pose des micros, de grands patrons et des hommes politiques qui vont et viennent dans l'hôtel particulier de Neuilly-sur-Seine… L'affaire Bettencourt avait tous les éléments pour fasciner les Français, ce qu'elle n’a pas manqué de faire en éclatant en 2010.Près de cinq ans plus tard, la justice bordelaise va tenter à partir de lundi 26 janvier de démêler les fils de cette querelle familiale qui a déteint sur la vie politique française.Lire les dernières informations : Procès Bettencourt : un prévenu tente de se suicider à la veille de l'audienceAvantages financiers, cadeaux somptueux...Tout commence, sur le plan judiciaire, par une plainte, déposée en décembre 2007 par Françoise Bettencourt Meyers, la fille de Liliane, 87 ans, l'héritière du groupe L'Oréal. Elle accuse François-Marie Banier, photographe, ami de feu André Bettencourt et resté très proche de Liliane, d'abuser de son âge pour obtenir des avantages financiers, sous forme de cadeaux somptueux qui lui sont offerts.Françoise Bettencourt-Meyers veut en fait obtenir la tutelle sur sa mère, pour faire cesser les abus qu'elle dénonce. Pour cela, il faut que la justice reconnaisse que sa mère n'est plus en état de gérer ses affaires. Le parquet de Nanterre, qui a ouvert une enquête préliminaire, finit par placer François-Marie Banier en garde à vue en septembre 2008. Il est soupçonné d'« abus de faiblesse ».Début 2009, Liliane Bettencourt contre-attaque. Elle refuse l'examen médical proposé par la justice pour évaluer ses capacités mentales, et produit à la place l'expertise d'un neuropsychiatre qui la juge mentalement saine. En septembre de la même année, François-Marie Banier est tiré d'affaire par le parquet, qui estime les éléments dont il dispose insuffisants, et classe l'affaire.Un ministre dans la tourmenteEntre-temps, Pascal Bonnefoy, un majordome employé chez les Bettencourt décide de réaliser des enregistrements sonores des conversations de Liliane, non seulement avec François-Marie Banier, mais aussi avec son homme de confiance et gestionnaire de fortune, Patrice de Maistre.En juin 2010, le site Mediapart dévoile des extraits de ces bandes. Leur contenu fait passer l'affaire d'une querelle familiale à un scandale politique : les bandes montrent des liens entre la milliardaire et Eric Woerth, alors ministre du travail, et dont l'épouse travaille pour Clymène, la société de Patrice de Maistre qui gère la fortune de Liliane Bettencourt. Les bandes montrent notamment que M. de Maistre semble promettre l'aide de plusieurs personnalités du gouvernement, à qui il demande à Mme Bettencourt de faire des dons.M. Woerth devient encore plus suspect lorsqu'on apprend qu'il a remis la légion d'honneur à Patrice de Maistre en 2008. Enfin, Claire Thibout, la comptable de Mme Bettencourt, affirme avoir remis 50 000 euros en liquide à M. Woerth pour la campagne électorale de 2007, alors que ce dernier était trésorier de l'UMP. Le scandale est retentissant, et dure des mois. Blanchi par l'inspection générale des finances, M. Woerth finit par quitter ses fonctions en novembre.Millefeuille juridiqueL'affaire devient alors plus complexe, car plusieurs volets se superposent :Vie privée : Liliane Bettencourt porte plainte contre son majordome et les médias qui ont diffusé les enregistrements ;Vie politique : les soupçons de délits financiers concernant le monde politique, traités à Nanterre, où le procureur Philippe Courroye et la juge Isabelle Prevost-Deprez se livrent une guerre d'influence en coulisses ; mais aussi le trafic d'influence soupçonné entre MM. Woerth et de Maistre ;Vie familiale : la question de l'abus de faiblesse sur Mme Bettencourt est ici en jeu.Sans oublier les médias, violemment mis en cause par le camp sarkozyste, sur fond de cambriolages dans les rédactions et de « chasse aux taupes » au sein de l'administration, où l'on cherche frénétiquement à savoir d'où viennent les fuites vers la presse.Rapidement, la justice décide de scinder l'affaire en plusieurs volets distincts.Mises en examen en cascadeFin 2011, l'affaire, un peu sortie de l'actualité, revient sous ses feux lorsque François-Marie Banier est interpellé, de même que son compagnon Martin d'Orgeval. Tous deux sont incarcérés, interrogés, puis mis en examen à Bordeaux, où l'affaire a été dépaysée entretemps.Patrice de Maistre sera lui aussi mis en examen quelques jours plus tard, Eric Woerth également, en 2012, pour un soupçon de trafic d’influence dans l'affaire de la légion d'honneur remise à de Maistre. En mars, l'ancien majordome de Liliane Bettencourt, Pascal Bonnefoy, est mis en examen à son tour. En avril, cinq journalistes subissent le même sort dans le cadre de la plainte de la milliardaire pour atteinte à la vie privée.En juin 2012, s'ouvre un nouveau volet de cette affaire tentaculaire : Pascal Wilhelm, ancien avocat de Mme Bettencourt, est mis en examen pour abus de faiblesse. Il aurait tenté d'influencer la milliardaire pour qu'elle investisse dans la société de son autre client, Stéphane Courbit.Nicolas Sarkozy mis en causeNicolas Sarkozy a perdu la présidentielle, il n'est donc plus protégé juridiquement. Dès juillet, des perquisitions ont lieu au domicile de son épouse et dans son ancien cabinet d'avocat. Plusieurs anciens membres de son cabinet sont convoqués par la justice.En novembre 2012, il est entendu durant douze heures par le juge Gentil, qui instruit un volet de l'affaire, et ressort sous le statut de témoin assisté, échappant à la mise en examen. Cela ne dure qu'un temps : en mars 2013, il se retrouve en examen pour « abus de faiblesse ». Une procédure validée par la cour d’appel de Bordeaux en septembre.Mais entretemps, le vice-procureur de Bordeaux a annoncé qu'il demandait un non-lieu pour six personnes évoquées dans le dossier, dont Nicolas Sarkozy, Eric Woerth, Stéphane Courbit, ou Pascal Whilhelm.RebondissementsEn juillet 2013, Patrice de Maistre et Eric Woerth sont renvoyés en correctionnelle pour le volet « trafic d'influence ». En octobre de la même année, M. Woerth est renvoyé en correctionnelle dans le volet principal de l'affaire. Nicolas Sarkozy, lui, n'est pas renvoyé. Enfin, en mars 2014, la Cour de cassation, saisie par la plupart des mis en examen, valide la quasi totalité de l'instruction, ouvrant la voie au procès.Ultime rebondissement de cette tortueuse affaire : en novembre 2014, la comptable de Mme Bettencourt, Claire Thibout, qui avait accusé M. de Maistre d'avoir remis des enveloppes d’argent à Eric Woerth, est mise en examen, dans une procédure distincte, pour « faux témoignage ».Les juges bordelais devront se prononcer à partir de lundi 26 janvier sur le volet « abus de faiblesse » du dossier. Et donc déterminer si dix personnes, de l'entourage de Liliane Bettencourt, mais aussi Eric Woerth, ont commis un « abus de faiblesse » sur la milliardaire, en profitant de sa santé mentale fragile pour obtenir prébendes et avantages.Passez votre curseur sur les portraits ci-dessous pour connaître leur rôle (ou non) dans le procès :Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.01.2015 à 10h04 • Mis à jour le26.01.2015 à 16h21 | Jean Dugor (notaire à Auray - Morbihan) Les possibilités ne manquent pas. La plus communément utilisée reste le don manuel. Il est en effet possible de donner une somme d’argent (chèque, virement, espèces…) sans payer de taxe si le montant ne dépasse pas 31 865 euros.Pour bénéficier de cette exonération, les grands-parents doivent être âgés de moins de 80 ans et les petits-enfants être majeurs (ou mineurs émancipés). Ces dons manuels seront pris en compte au moment du règlement de la succession du donateur, ce qui n’est pas le cas des présents d’usage, ces cadeaux réalisés lors d’une grande occasion (mariage, anniversaire…).Lire aussi : Quels sont les risques à effectuer un don manuel ?Ces derniers peuvent être importants (voiture, somme d’argent…), mais toujours dans une proportion raisonnable par rapport à la « richesse » de celui qui donne.L’assurance-vie un instrument très efficaceL’assurance-vie est aussi un instrument très efficace pour transmettre un capital. Première solution : le ou les grands-parents désignent comme bénéficiaire(s) de leur contrat le ou les petits-enfants (même mineurs).Mais le versement des sommes étant lié au décès du souscripteur, les petits-enfants ne savent pas quand ils pourront en profiter. Une autre piste consiste alors à combiner donation et assurance-vie.Les grands-parents donnent une somme d’argent qui est obligatoirement placée dans un contrat d’assurance-vie souscrit au nom des petits-enfants. La donation précise la durée pendant laquelle les sommes restent indisponibles (vingt-cinq ans maximum). A la date convenue, le ou les petits-enfants pourront procéder à des retraits réguliers sur leurs contrats dans des conditions fiscales avantageuses.Lire aussi : Donation : du coup de pouce au cadeau empoisonné  Jean Dugor (notaire à Auray - Morbihan) 25.01.2015 à 19h10 • Mis à jour le26.01.2015 à 07h28 Entre 11 000 manifestants, selon la police, et 45 000, d'après les organisateurs de la Marche pour la vie, ont défilé dimanche 25 janvier à Paris pour dénoncer « la menace de l'euthanasie à l'Assemblée nationale ».Lire : Partisans et adversaires de l’euthanasie mécontents des propositions Claeys-LeonettiLa Marche pour la vie, traditionnellement dédiée à la dénonciation de l'avortement, avait choisi pour sa 10e édition de s'élever contre « la légalisation de gestes euthanasiques », quatre jours après un débat sur la fin de vie à l'Assemblée nationale, autour d'un texte déposé par Jean Leonetti (UMP) et Alain Claeys (PS).« JE SUIS VINCENT LAMBERT »Derrière la banderole de tête « Je suis Vincent Lambert » avaient pris place Viviane Lambert, sa mère, l'avocat de cette dernière, Jérôme Triomphe et, en blouse blanche et portant un stéthoscope, le neurologue Xavier Ducros, conseiller médical des parents de Vincent Lambert.Viviane Lambert était venue « se battre » pour son fils, victime d'un grave accident de la route en 2008, atteint de lésions cérébrales irréversibles et dont elle refuse l'arrêt des soins.Les organisateurs de la Marche font un lien direct entre l'interruption volontaire de grossesse (IVG) et « le droit à mourir dans la dignité » et, pour les malades incurables, de « bénéficier d'une sédation profonde et continue », comme proposé par Jean Leonetti et Alain Claeys.Lire aussi (édition abonnés) : La CEDH, ultime arbitre dans l’affaire Lambert Rafaële Rivais Dès le mois de novembre 2014, la Sécurité routière annonçait que l'année 2014 risquait d'enregistrer la première remontée de la mortalité routière depuis 2002. Lundi 26 janvier, le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, devrait confirmer cette mauvaise nouvelle. De source officieuse, la hausse pourrait être de 4 % par rapport à 2013. Elle pourrait donc donner quelque 130 morts de plus – 2013 avait enregistré 3 268 décès – , soit un total d'environ 3 400 morts.On est loin des objectifs officiels : Nicolas Sarkozy s'était fixé pour la fin de son quinquennat, en 2012, celui de passer sous les 3 000 tués. La Commission européenne demande que la France descende sous les 2 000 morts en 2020. Pour parvenir à ce résultat, il aurait fallu que la mortalité baisse de 8 % dès 2014, et que cela continue ainsi chaque année.Le ministre dévoilera ces chiffres aux membres du Conseil national de la sécurité routière (CNSR), instance de conseil du gouvernement. Il existe désormais un contentieux entre le ministre et la majorité du CNSR, qui avait réclamé en juin 2014 une généralisation de la baisse de la vitesse maximale autorisée, de 90 à 80 km/ heures, sur les routes à double-sens sans séparateur médian, ses experts ayant démontré qu'elle permettrait de sauver environ 400 vies par an.« Expérimentation » de la baisse de vitesseLe ministre avait refusé d'entériner cette mesure qu'il juge impopulaire. Il avait décidé de ne procéder qu'à une « expérimentation » de la baisse, sur « des segments très accidentogènes ». En décembre, il avait fait savoir qu'il présenterait à la mi-janvier la manière dont cette expérimentation serait conduite. Les attentats et la présentation de mesures antiterroristes ont retardé cette présentation. De source officieuse, il n'indiquera pas les axes sur lesquels cette expérimentation se fera, car ils ne sont pas encore arbitrés.Lire aussi : la baisse de vitesse sur les routes divisePlusieurs membres du Conseil national de la sécurité routière, comme le docteur Philippe Lauwick, président de la commission « alcool stupéfiants vitesse », ou Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière, lui diront qu'ils souhaitent une expérimentation large. Mme Perrichon déplore que le comité des experts du CNSR n'ait pas été consulté sur le choix des axes.Le ministre présentera encore d'autres mesures censées permettre de lutter contre la mortalité routière. De source officieuse, il s'inspirera en partie du rapport de l'inspection générale de l'administration (IGA), rédigé sous la direction de Marianne Bondaz en juillet 2014, mais jamais rendu public. Mais on ignore ce qu'il en retiendra.Limiter l’alcool à 0,2 gramme pour les jeunes ?Ce rapport préconisait notamment d'abaisser le taux d'alcool maximum autorisé aux conducteurs novices, en le faisant passer de 0,5 gramme par litre de sang à 0,2 gramme par litre de sang. Les membres du CNSR contestent l'intérêt de cette mesure : « Les spécialistes constatent qu'il y a très peu d'accidents corporels ou mortels liés à un taux d'alcoolémie inférieur à 0,5 gramme », a ainsi déclaré son président, le député (PS) du Bas-Rhin, Armand Jung. « Il s'agit d'une mesure politiquement correcte qui stigmatise les jeunes et ne sert à rien », avait estimé Mme Perrichon.Pour lutter contre l'alcoolémie des jeunes, les experts du CNSR recommandent d'autres mesures : développement de l'auto-contrôle (éthylotests, éthylotest anti-démarrage), développement de la désignation d'un conducteur sobre lors de sorties en discothèque, mesures dissuadant les jeunes d'acheter de l'alcool (contrôle des publicités, contrôle de l'âge à l'achat), actions en direction des établissements vendant de l'alcool, ciblage des contrôles aléatoires des forces de l'ordre aux heures connues de consommation).Le rapport de l'IGA préconise « la généralisation des éthylotests anti-démarrage en composition pénale ». C'est aussi ce que veulent les membres du CNSR, comme ils l'ont indiqué dans une recommandation du 29 novembre 2013, sans obtenir satisfaction : l'autorité judiciaire peut, théoriquement, conditionner le droit à la conduite à l'installation de ces systèmes sur les véhicules. Mais, en pratique, elle ne le fait pas, faute d'installations agréées dans le ressort de chaque juridiction.Renforcer la lutte contre le téléphone au volantL'IGA constate par ailleurs que « l'usage de plus en plus répandu du téléphone au volant est maintenant tel qu'il n'est plus possible de réglementer efficacement le téléphone mains libres ». En effet, les sondages disponibles montrent que bien que les conducteurs perçoivent le danger du téléphone au volant et a fortiori celui du SMS ou d’Internet, de plus en plus le pratiquent. L'IGA se contente donc de recommander de « communiquer davantage sur les risques spécifiques du SMS au volant ». La Sécurité routière vient d'ailleurs de diffuser un court métrage sur ce thème, la Magie de Noël, réalisé par Mathieu Amalric.Le CNSR, lui, avait été plus loin, en recommandant le 21 juin 2013, l'interdiction d'utiliser au volant non seulement l'appareil tenu en main, mais aussi les kits mains libres.Rafaële RivaisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 25.01.2015 à 02h19 • Mis à jour le25.01.2015 à 14h18 Les trois lycéens de Châteauroux soupçonnés d'avoir violemment agressé un de leurs camarades qui avait pris fait et cause pour Charlie Hebdo sur Facebook après la fusillade du 7 janvier ont été exclus définitivement de l'établissement. Cette décision a été prise, vendredi 23 janvier, à l'issue d'un long conseil de discipline au sein du lycée technique et professionnel Blaise-Pascal. La ministre de l'éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, s'était rendue dans la ville la semaine dernière, après l'incident. Elle avait salué « la réaction rapide et ferme » de l'équipe pédagogique, « à la fois en termes de sanctions disciplinaires, de transmission à la justice, puisque les auteurs de l'agression sont sous contrôle judiciaire, mais aussi de réponse éducative ». Les adolescents, âgés de 15 et 16 ans, ont déjà été mis en examen pour « violences en réunion » par le juge des enfants.Lire aussi (en édition abonnés) le reportage : A Châteauroux, après l’union sacrée, la désillusionUn élève du lycée qui avait posté sur le réseau social des messages de « tolérance et de laïcité » avait été sévèrement molesté par d'autres élèves dans le garage à vélo de l'établissement scolaire, qui accueille un millier d'élèves et d'étudiants. Les trois agresseurs avaient reconnu les faits et expliqué « s'être énervés », selon un responsable de l'établissement scolaire. 24.01.2015 à 10h19 • Mis à jour le26.01.2015 à 06h57 | Bertrand Bissuel S’ils veulent saisir la justice pour régler un différend avec leur hiérarchie, certains salariés vont devoir patienter quelques jours de plus que prévu. D’après la CGT, près de 30 conseils de prud’hommes (17 selon la chancellerie, sur 210) vont suspendre leurs audiences, à partir du lundi 26 janvier, afin de dénoncer le « projet de loi Macron » que les députés commencent à examiner en séance, ce jour-là. Le texte comporte des dispositions, visant à améliorer le fonctionnement de ces juridictions, qui mécontentent le patronat et les syndicats. Depuis la mi-janvier, sept conseils de prud’hommes, comme à Bergerac (Dordogne) ou à Châteauroux (Indre), avaient déjà cessé de prendre des affaires – exceptées celles en référé (qui portent notamment sur le non-règlement de salaires).Le projet de loi incriminé cherche à réformer un compartiment un peu à part de notre système judiciaire. Les conseils de prud’hommes sont composés de juges bénévoles élus par les employeurs et les salariés. Chargés de trancher les différends qui surviennent dans l’exécution du contrat de travail, ils traitent les litiges en plusieurs étapes, en tentant tout d’abord de trouver un accord entre les parties (conciliation). S’ils n’y parviennent pas, le dossier est renvoyé devant le bureau de jugement, composé de deux juges prud’homaux salariés et de deux juges prud’homaux employeurs, qui se prononcent à la majorité absolue. En cas d’égalité des voix, une nouvelle audience se tient, présidée par un magistrat professionnel (départage).Délais anormalement longsDepuis des années, ces juridictions sont critiquées, en particulier à cause de leur lenteur. La « durée moyenne des affaires » est de 11,9 mois contre 7 dans les tribunaux de grande instance (TGI) et 5,8 dans les tribunaux d’instance (TI), d’après le rapport remis en juillet 2014 par Alain Lacabarats, à l’époque président de la chambre sociale de la Cour de cassation. Le pourcentage de décisions frappées d’appel atteint 62,1 % (contre 19,2 % dans les TGI et 6,3 % dans les TI). Et la part des différends résolus dans le cadre d’une conciliation s’avère très faible : 5,5 %.Le problème de délais anormalement longs a valu à l’Etat maintes condamnations pour déni de justice : 58 en 2012, 51 en 2013. Le rapport de M. Lacabarats relève également « l’insuffisante professionnalisation des juges » et « les blocages dus en particulier au paritarisme ». « Le fait (…) que de nombreux conseillers prud’homaux revendiquent le caractère partisan de leur intervention semble induire la nécessité d’un juge professionnel pour assurer (…) le rappel des lois et jurisprudences, ajoute-t-il. L’opinion selon laquelle le conseiller prud’homme pourrait être un juge de parti pris (…) a pour effet d’alimenter les antagonismes, à l’audience ou en cours de délibéré. »Le « projet de loi Macron » veut apporter un remède à ces dysfonctionnements en s’inspirant très largement des recommandations du rapport Lacabarats. L’objectif, selon le ministère de l’économie, est de « rendre une justice du travail plus rapide, plus simple, plus lisible et plus efficace ». Le texte prévoit notamment un recours accéléré à la procédure de départage. Il crée également un bureau de jugement restreint statuant en trois mois. Il renforce les obligations déontologiques des conseillers prud’homaux et les oblige à suivre une formation initiale – faute de quoi ils sont considérés comme démissionnaires.« Nous ne serons plus que des potiches »Certaines de ces mesures offensent les conseillers prud’homaux, en particulier celle qui donne la possibilité aux parties d’aller directement vers une formation de jugement présidée par un magistrat de carrière : « On ne nous fait plus confiance », s’indigne Luc Rougé, président (CFDT) du conseil de prud’hommes de Nanterre. « Nous ne serons plus que des potiches », renchérit Marc Dufond, président (Medef) du conseil de Châteauroux. « Nous sommes issus de la société civile, nous n’avons pas à être dirigés », tonne Maurice Valsesia, vice-président (CGT) du conseil de prud’hommes de Bergerac. L’objectif du gouvernement est de « permettre aux magistrats de carrière d’encadrer nos juridictions », conclut Michel André, vice-président (Medef) du conseil de Nanterre.Secrétaire nationale CFDT, Marie-Andrée Seguin ne voit pas en quoi le texte « va résoudre le problème du temps des instances ». Il va engendrer un « salmigondis procédural » en offrant « une douzaine d’itinéraires prud’homaux différents », dénonce M. André. « Une usine à gaz », résume Patrick Henriot, du syndicat de la magistrature. La mise en application du projet de loi va nécessiter des renforts en magistrats professionnels, observe Mme Seguin. Difficile à concevoir en période de disette budgétaire.Moyens insuffisantsJugées favorablement par plusieurs syndicalistes, les mesures en faveur de la formation des conseillers inspirent des réserves, côté patronal : « Comment seront-elles mises en œuvre ? Si c’est par le truchement de l’Ecole nationale de la magistrature, nous n’en voulons pas. Elle n’aborde que la jurisprudence », soutient M. André.Enfin, bon nombre de juges prud’homaux mettent en avant les moyens insuffisants dont disposent leurs juridictions. « On oublie que les conseils fonctionnent difficilement », a déclaré, le 21 janvier, Gérard Behar (CFE-CGC), lors d’une conférence de presse commune avec la CGT, Solidaires, le Syndicat des avocats de France et le syndicat de la magistrature, qui sont tous contre le volet « droit du travail » du projet de loi Macron. « On n’a pas de sous, s’exclame M. Dufond. La Poste est payée avec retard. » « Nous manquons de greffiers », complète M. Rougé. Affirmations discutables, d’après une juge qui connaît bien la question : selon elle, la prud’homie est mieux – ou moins mal – lotie que bien d’autres secteurs du système judiciaire.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.01.2015 à 12h02 • Mis à jour le02.01.2015 à 12h41 Deux détenus de la prison de Saint-Martin-de-Ré, sur l'île de Ré, se sont évadés vendredi 2 janvier, a-t-on appris auprès du parquet de la Rochelle. Les deux hommes se sont échappés peu avant 10 heures après avoir séquestré un agent technique. Ils ont finalement été interpellés vers midi, tout près du pénitencier, précise le journal Sud-Ouest.Selon France 3 Poitou-Charentes, les deux individus s'étaient évadés à l'aide d'une corde avant de voler une voiture.L'ïle de Ré avait immédiatement été bouclée par les gendarmes. L'accès au pont de l'île, seul accès à la terre ferme, avait été bloqué.Évasion à la prison de l'île de Ré : un barrage filtrant mis en place sur le pont http://t.co/z7ZoXMoqwy http://t.co/vczo9zL2NL— SO_LaRochelle (@SO_LaRochelle)require(["twitter/widgets"]); 01.01.2015 à 15h45 Plus de 7 000 juifs de France ont émigré vers Israël en 2014, soit plus du double de l'année précédente où 3 293 ressortissants avaient rejoint l'Etat hébreu, a annoncé jeudi 1er janvier l'Agence juive pour Israël. Selon l'organisation, c'est la première fois que les juifs de France fournissent le plus gros contingent mondial de l'alya, terme hébreu qui désigne l'émigration vers Israël.Pour la deuxième année consécutive, ils ont été plus nombreux que les juifs originaires des Etats-Unis (3 870 en 2014) et ont devancé pour la première fois les olim (immigrants juifs) venant de Russie (4 830). Ce flux devrait se poursuivre en 2015, estime l'Agence juive, qui prévoit l'arrivée de plus de 10 000 nouveaux immigrants de France.Au total, 26 500 juifs, un nombre record depuis dix ans, ont gagné Israël en 2014, 32 % de plus qu'en 2013. Plus de de la moitié d'entre eux ont moins de 35 ans. Avec 500 000 à 600 000 membres, la communauté juive de France est la première d'Europe et la troisième au monde, derrière Israël et les Etats-Unis.Lire (en édition abonnés) : Le « retour » des juifs français en Israël 01.01.2015 à 10h43 • Mis à jour le01.01.2015 à 10h55 Un infirmier d'une trentaine d'années a tué trois personnes dont son ex-compagne et en a blessé deux autres, lors du réveillon de la Saint-Sylvestre près d'Arras, avant de se suicider.D'après les premiers éléments de l'enquête, c'est une séparation mal acceptée qui aurait motivé le geste de cet infirmier libéral qui n'était semble-t-il pas connu de la justice avant le drame.Vers une heure du matin, cet homme s'est invité dans un réveillon familial auquel participaient sept personnes dont son ex-compagne, dans une maison de la commune de Sainte-Catherine (Pas-de-Calais). « Il s'en est pris immédiatement à son ex-compagne, deux personnes se sont interposées et c'est là que les coups de feu ont commencé », a déclaré Adam Chodkiewiez, substitut du procureur d'Arras.PRONOSTIC VITAL ENGAGÉLe bilan est très lourd : trois morts, parmi lesquels l'ancienne compagne du tireur et deux hommes âgés d'une cinquantaine d'années, et deux blessés dont un grave. Ce dernier, dont les jours sont en danger, a été hospitalisé à Lille. Les deux dernières personnes qui participaient au réveillon ont alerté les secours. Très choquées, elles ont été prises en charge par les pompiers.Après avoir tiré, l'infirmier a quitté les lieux à bord de sa voiture. Des policiers de la brigade anticriminalité, qui avaient reçu le signalement du véhicule l'ont repéré et l'ont pris en chasse. A l'issue d'une brève course-poursuite, le tireur s'est garé sur le parking du centre hospitalier d'Arras avant de retourner l'arme contre lui.Une information judiciaire pour recherche les causes de la mort sera ouverte. Le tireur s'étant donné la mort, l'action publique est pour sa part éteinte, a indiqué le parquet d'Arras. 31.12.2014 à 18h04 lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2b9oo7"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2b9oo7", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});La préfecture de Melilla évoque une « nuit d'extrême pression migratoire ». Cent cinquante-six migrants sont parvenus ces dernières vingt-quatre heures à passer en force la barrière grillagée qui sépare l'enclave espagnole de Melilla du Maroc, ont prévenu les autorités, mercredi 31 décembre.Lire (édition abonnés) : Le journal d'un migrant à Melilla« Depuis 22 heures » mardi, « plus de huit cents migrants, divisés en plusieurs groupes parfaitement organisés, ont tenté d'atteindre la barrière frontalière qui sépare le Maroc de Melilla », écrit la préfecture de l'enclave dans un communiqué.Mardi, cent deux migrants subsahariens étaient déjà parvenus à entrer en Espagne en franchissant la triple barrière haute de six mètres, l'une des seules frontières terrestres entre l'Europe et l'Afrique, avec l'autre enclave espagnole de Ceuta. Mercredi matin, « cinquante-quatre subsahariens sont parvenus à franchir l'ensemble du dispositif » censé empêcher leur entrée en Espagne, qui comprend un grillage spécialement étudié pour en empêcher l'escalade.4 700 MIGRANTS DEPUIS LE DÉBUT DE L'ANNÉE « Nous ne pouvons pas permettre que les assauts massifs, employant la force, soient une constante à la frontière sud de l'Europe », a déclaré le préfet de Melilla, Abdelmalik El Barkani, cité dans le communiqué. « Ce n'est pas un modèle d'immigration auquel nous devons ni ne pouvons nous résigner », a-t-il ajouté.Avec les conflits en Syrie, en Irak, au Soudan ou au Mali, les tentatives d'entrée se sont multipliées ces derniers mois dans les enclaves de Melilla et de Ceuta. Les derniers chiffres disponibles du ministère de l'intérieur espagnol faisaient état au 16 novembre de l'entrée de près de quatre mille sept cents immigrants clandestins à Melilla depuis le début de l'année, contre un peu plus de trois mille pour l'ensemble de 2013.Certains, comme mardi et mercredi, se lancent en groupes, le plus souvent à l'aube, pour franchir la triple barrière grillagée. D'autres, munis de faux papiers, tentent de se fondre dans le flot de Marocains qui passent chaque jour la frontière. Les autorités estiment que trente mille Marocains, commerçants ou porteurs, viennent chaque jour à Ceuta et à Melilla, deux enclaves que le Maroc revendique.Lire aussi notre reportage à Melilla (édition abonnés) : A Melilla, les fantômes de l'immigration Gaëlle Dupont Certains noms sont indéfectiblement liés à un combat. Celui auquel Simone Iff, retrouvée morte lundi 29 décembre à son domicile parisien, à l’âge de 90 ans, a consacré sa vie fut long, souvent violent, mais victorieux.Le droit des femmes à disposer de leur corps, donc à maîtriser leur destinée, semble acquis. Maintenant que la contraception est entrée dans les mœurs et que l’avortement est libre et gratuit, il est difficile d’imaginer à quel point les années qui précédèrent et celles qui suivirent ces réformes sociétales majeures (loi Neuwirth autorisant la contraception en 1967, loi Veil sur l’interruption volontaire de grossesse en 1975) furent pleines de bruit et de fureur. À quel point les militant(e)s féministes durent mener une lutte acharnée pour voir aboutir au moins en partie leurs revendications. Simone Iff était au premier rang de toutes les manifestations.Voir notre dossier d’archives : IVG et contraception, les femmes à la conquête de leurs corpsDe ces années, il reste un slogan : « Un enfant si je veux quand je veux. » Simone Iff, présidente du Planning familial de 1973 à 1980, en fut l’inventeuse. Il reste aussi un manifeste, celui des « 343 salopes », qui revendiquèrent avoir avorté dans le Nouvel Observateur en avril 1971. Paradoxalement, Simone Iff, qui disait avoir eu « 5 enfants et un certain nombre d’avortements », ne l’a pas signé. « Un oubli », expliquera-t-elle. Elle en fut pourtant la principale organisatrice : c’est Simone Iff qui passait les coups de fil pour recruter les signataires.L’écho assourdi du tumulte de cette époque parvient encore parfois à nos oreilles, comme lorsque la notion de détresse, longtemps exigée des femmes qui avaient recours à l’avortement, a été supprimée du code de la santé publique en 2014 après un vif débat. Une évolution sémantique hautement symbolique approuvée par Simone Iff. « C’est un droit, la détresse n’a rien à voir là-dedans », avait-elle commenté.Lire aussi : Le droit à l'avortement en France a 40 ansUn manque d’informationComment cette fille de pasteur, née le 4 septembre 1924 à Vabre (Tarn), en est-elle arrivée à devenir une militante du droit à l’avortement ? La vie ne lui a pas laissé le choix, affirmait-elle. À 18 ans, elle se retrouve enceinte, sans être mariée. Ses parents se montrent compréhensifs, même si la famille doit quitter Sète pour fuir le scandale. Ce sont eux, des progressistes investis dans l’aide aux réfugiés, qui ont donné à leur fille des racines militantes et protestataires. Simone Iff se marie avec le père de l’enfant, le Suisse protestant Werner Iff, et accouche en 1943 de sa fille aînée.Longtemps, elle a été officiellement mère au foyer. Dans les faits, Simone Iff travaille aux côtés de son mari, qui dirige après la guerre un foyer protestant d’accueil de jeunes délinquants. Peu à peu, le militantisme va prendre dans sa vie la place d’un travail à temps plein, voire plus. Elle entre d’abord au mouvement Jeunes Femmes, créé en 1946 au sein de la bourgeoisie protestante. Son objectif est d’aider les femmes qui ont goûté au travail et à l’indépendance quand leurs maris étaient mobilisés à conserver un rôle actif dans la société après la guerre. Très vite, une forte demande d’information sur le contrôle des naissances émerge dans ces groupes qui essaiment partout en France.Jeunes Femmes participe à la création de l’association La Maternité heureuse, qui deviendra en 1960 le Mouvement français pour le planning familial. Simone Iff en est une cheville ouvrière. Officiellement, il s’agit de promouvoir l’équilibre psychologique du couple et la santé des femmes. En réalité, le mouvement informe aussi sur le contrôle des naissances, interdit par une loi en vigueur depuis 1920. La sexualité est à l’époque taboue, l’ignorance des couples sur la conception et les rares méthodes de contraception disponibles totale. Une grossesse peut devenir une malédiction.« Il y avait une demande énorme »En 1961, quand les premiers centres du planning ouvrent à Grenoble et Paris, c’est la ruée. « Il y avait une demande énorme, se souvenait Simone Iff. Il fallait passer de la clandestinité à une structure qui avait pignon sur rue. » Avec l’information sur le contrôle des naissances va celle sur une sexualité épanouie, l’autre grand combat de Simone Iff. Elle veut faire envisager l’acte sexuel comme source de plaisir et plus seulement comme acte reproducteur. L’autre grande nouveauté, c’est qu’au sein du Planning, le savoir n’est plus détenu par les seuls médecins, mais aussi par les militantes qui accueillent le public et se déplacent pour prendre la parole devant des publics variés.Dans les centres, la police n’hésite pas à effectuer des descentes pour vérifier que les hôtesses du planning ne délivrent pas d’informations sur la contraception. Il faut mentir et cacher les dossiers des adhérentes, jusqu’au vote de la loi Neuwirth en 1967, qui dépénalise l’usage de la contraception. Mais cette dernière reste incomplète, selon Simone Iff, car aucun moyen n’est donné pour diffuser l’information et les contraceptifs. C’est le Planning familial qui assume cette tâche (comme le montre la vidéo ci-dessous, dans laquelle apparaît Simone Iff).Les centres orientent aussi les femmes qui souhaitent avorter vers l’étranger. Simone Iff est elle-même allée en Suisse pour avorter, avant d’y envoyer d’autres femmes. Toutes n’ont pas les moyens. En France, les avortements clandestins tuent. Le Planning veut rompre le silence. Le Manifeste des 343 salopes, en 1971, créé un électrochoc. La loi Veil, votée en 1975, n’envisage la question que sous l’angle sanitaire : il s’agit d’éviter les carnages causés par les aiguilles à tricoter. Ce n’est pas la position de Simone Iff, plébiscitée à la tête du Planning en 1973, pour qui l’IVG est d’abord un droit des femmes. Mais elle soutient la ministre. « Elle était plus politique que moi », se souvenait-elle. Au Planning jusqu’en 1980, elle devient une sorte de « mater familias ». Son âge et son statut de mère de famille nombreuse crédibilisent les revendications du mouvement. Toujours bénévole, elle sacrifie sa vie privée au militantisme. Mais au Planning régnaient « une confiance et une amitié » dont le souvenir continuera longtemps à l’émouvoir.Conseillère ministérielle sous MauroyEn 1981, Simone Iff, proche des communistes, est appelée comme conseillère chargée des questions de santé au cabinet d’Yvette Roudy, la première ministre des droits des femmes de plein exercice, nommée par le Premier ministre socialiste de François Mitterrand Pierre Mauroy. Là, jusqu’en 1983, elle continue à se battre pour la mise en œuvre de la loi Veil, afin notamment que des places suffisantes soient réservées pour les IVG dans les hôpitaux. Elle s’engage aussi en faveur des prostituées, des femmes « comme les autres ». Des formations sont proposées à celles qui souhaitent arrêter. Simone Iff termine sa « carrière » au Conseil économique et social, un poste qui l’a intéressée, même si elle ne s’y sentait pas toujours à sa place. À la fin de sa vie, il lui était devenu impossible de se rendre dans les centres du Planning, mais elle est jusqu’au bout restée bénévole.Gaëlle Dupontjournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gilles Rof Deux Marseillais de 42 et 30 ans sont convoqués le 9 janvier devant le tribunal correctionnel de Marseille pour répondre de la profanation d’une stèle érigée à la mémoire des résistants du groupe Missak Manouchian, perpétrée début septembre.Arrêtés le 16 décembre et placés en garde à vue, ces deux hommes sont définis comme des « sympathisants d’extrême droite » par le parquet de Marseille. Ils ont été présentés au juge le 17 décembre, qui leur a délivré une convocation par procès verbal pour « violation de monument édifié à la mémoire des morts ». Un délit passible d’une peine d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende.Un troisième homme de 18 ans a également été placé en garde à vue avant d’être relâché sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui.IndignationLa profanation de la stèle avait été revendiquée par le groupuscule Mouvement Populaire-Nouvelle Aurore (MPNA). Une vidéo, toujours visible sur Internet, montre un groupe d’une dizaine de personnes, jeunes pour la plupart et portant un tee-shirt blanc à l’effigie du MPNA, réunis dans une mise en scène paramilitaire autour de la stèle, sur une petite place située près du Vieux-Port à Marseille.Dans ce film de 6 minutes, les participants, dont les visages ont été floutés, qualifient Missak Manouchian de « terroriste venu d’URSS pour déstabiliser la France », de « balance qui a donné tous ses collègues ». « Manouchian, grosse merde, on ne veut pas de ça à Marseille », hurle un des protagonistes, avant qu’un drap blanc ne soit déposé sur le buste du résistant communiste, commandant du groupe FTP-Moi et exécuté, avec vingt-deux de ses camarades, au Mont Valérien, en février 1944.La profanation de la stèle Manouchian avait provoqué une vague d’indignation. Plusieurs centaines de personnes se sont réunies sur le site à l’appel de la Jeunesse arménienne de France, le 21 septembre. Plusieurs élus locaux, dont l’ex-ministre et députée socialiste Marie-Arlette Carlotti, ont demandé au ministère de l’Intérieur d’étudier la dissolution administrative du MPNA. « Fondé en mars 2014 à Marseille, ce mouvement fasciste entraîne ses membres au combat et s’apparente à une véritable milice privée », dénonce la députée des Bouches-du-Rhône.Gilles RofJournaliste au Monde 31.12.2014 à 03h50 • Mis à jour le31.12.2014 à 16h05 lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2ds6wd"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2ds6wd", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});Ce sera peut-être la dernière odyssée migratoire de cette année 2014, particulièrement meurtrière pour les migrants en Méditerranée, dont la traversée a été qualifiée de « route la plus mortelle du monde » par un récent rapport du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Cette fois, le drame a été évité de justesse pour la majeure partie des passagers du Blue Sky M.Les gardes-côtes italiens sont en effet parvenus mercredi 31 décembre à ramener à bon port plus de 900 migrants, entassés sur ce cargo à la dérive au large de l'île de Corfou, et se sont félicités sur Twitter d'avoir « évité une hécatombe », quelques jours après l'incendie d'un ferry grec au large de l'Albanie qui a fait au moins treize victimes. Sans leur intervention, le navire, abandonné par son équipage, allait se fracasser contre les rochers, ont-ils affirmé.@matteorenzi Guardia Costiera evita altra ecatombe: salvati oltre 900 migranti su nave con motore bloccato destinata a urtare coste pugliesi— Guardia Costiera (@guardiacostiera)require(["twitter/widgets"]);Le Blue Sky M, cargo battant pavillon moldave, est arrivé dans la nuit de mardi à mercredi à Gallipoli (sud-est de l'Italie), où les centaines de clandestins à son bord, en majorité d'origine syrienne, ont été aussitôt pris en charge par les autorités. La Croix-Rouge italienne, qui a recueilli les rescapés du périple, a annoncé à Reuters que quatre migrants avaient été retrouvés morts à bord du cargo.La police et les autorités maritimes vont désormais s'efforcer de comprendre comment ces centaines de migrants ont pu ainsi se retrouver à la dérive sur un cargo. L'hypothèse de pirates trafiquants de clandestins, contraints d'abandonner le navire après une première alerte donnée au large de la Grèce, a été avancée, mais aucune confirmation n'a pu être obtenue.« COURSE CONTRE LA MONTRE » POUR CHANGER DE CAP On ne sait pas encore où leur périple a débuté. Il prit un tour dramatique mardi au large de l'île grecque de Corfou, où, selon les médias grecs, le navire a envoyé un SOS en raison de la présence à bord « d'hommes armés ». Alertées, les autorités maritimes grecques sont alors intervenues et ont inspecté le navire. Une frégate, un hélicoptère de la marine militaire grecque et deux patrouilleurs de la police portuaire ont été dépêchés sur les lieux.Une responsable du bureau de presse de la police portuaire a affirmé à l'Agence France-Presse que l'inspection du cargo n'avait révélé « aucun problème [mécanique] et rien de suspect sur le bateau ».Selon les autorités, le Blue Sky M avait pour destination le port de Rijeka, dans le nord de la Croatie. Pourtant, peu après, il a changé de cap et pour se diriger vers la côte italienne. C'est alors au tour des autorités italiennes d'intervenir. Un hélicoptère et une vedette de la marine militaire ont aussitôt été envoyés à la rencontre du cargo.« Des personnels des gardes-côtes à bord du cargo à la dérive avec 700 migrants », avaient annoncé dans la soirée les gardes-côtes italiens sur Twitter et Facebook, en diffusant une vidéo du navire. Plus tard, ils ont révisé à la hausse le nombre de ces clandestins. (function(d, s, id) { var js, fjs = d.getElementsByTagName(s)[0]; if (d.getElementById(id)) return; js = d.createElement(s); js.id = id; js.src = "//connect.facebook.net/en_US/all.js#xfbml=1"; fjs.parentNode.insertBefore(js, fjs); }(document, 'script', 'facebook-jssdk'));Post by Corpo delle Capitanerie di Porto - Guardia Costiera.Six marins sont parvenus à monter à bord, pour découvrir alors que le navire n'était pas à la dérive mais faisait route moteur bloqué vers la côte. S'est engagée alors « une course contre la montre pour éviter le pire », a rapporté un responsable. Les six hommes montés à bord ont réussi in extremis à changer le cap et surtout à débloquer le moteur, à moins de 5 milles (9 kilomètres) de la côte. Quelques heures plus tard, le cargo était enfin à quai, fin du calvaire pour ces centaines de clandestins, en majorité syriens, selon la Croix-Rouge.lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x1trpe6"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x1trpe6", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});Lire aussi : Nombre record de migrants morts en Méditerranée en 2014 Samuel Laurent C'est un triste « marronnier » –  ces informations qui reviennent chaque année – de la période de Noël : au moins trois personnes sont mortes en raison de la chute des températures, en région parisienne, à Douai et dans les Alpes-Maritimes, lors du week-end des 27 et 28 décembre. Mardi 30 décembre, un autre SDF aurait été retrouvé mort à Rodez. Lire nos explications : L'hiver a fait ses premiers morts de froid en FranceChaque hiver, les médias relaient la mort d'hommes et femmes sans abri. On évoque alors l'appel de l'abbé Pierre lors de l'hiver  1954, les questions récurrentes sur les places d'hébergement disponibles, sur l'ouverture ou non des stations de métro... Pourtant, comme n'ont de cesse de le marteler les associations, les personnes sans domicile ne meurent pas seulement au mois de décembre.La sélection d'archives (en édition abonnés) : 1er février 1954 : l'appel de l'abbé Pierre141 500 Selon le rapport de la Fondation Abbé Pierre, qui reprend les chiffres de l'Insee, on compte 141 500 personnes sans domicile en France, dont 112 000 sans-abri (les autres se trouvant dans des foyers de demandeurs d'asile ou des résidences sociales), et 3,52 millions de mal logés. C'est 44 % de plus qu'en 2001, déplore la fondation. 26 % L'Insee précise que 38 % des SDF sont des femmes et que plus d'un quart (26 %) des personnes qui dorment parfois ou toujours dans la rue sont accompagnés de leurs enfants. Ce qui correspond, selon des chiffres qui restent partiels, à 30 000 enfants privés de logement.425 Combien de ces personnes meurent du fait de ces conditions de vie ? Le collectif Les Morts de la rue tente d'en établir un comptage, lui aussi par essence partiel, basé sur le recensement des cas signalés dans la presse, par le voisinage, par les familles... Pour 2014, selon des chiffres arrêtés au 17 décembre, il parvenait à 425 morts. On atteindrait 428 en y ajoutant les cas signalés les 27 et 28 décembre. C'est légèrement moins qu'en 2013, où le collectif en recensait 453.En regardant en détail, on constate que  l'hiver n'est pas nécessairement une période de surmortalité marquée : en réalité, on compte 124 morts durant les quatre mois les plus froids (janvier, février, novembre et décembre), soit moins que durant les quatre les plus chauds (mai, juin, juillet, août), où l'on en recense 143.if (!window.jQuery) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1419948375830 .graphe").css("height", 450)$("#container_1419948375830 .title").empty()if ("Décès de SDF recensés en 2014"!= ""){Décès de SDF recensés en 2014")}$("#container_1419948375830 .subtitle").empty()if ("Selon des estimations du collectif les Morts de la rue, 427 personnes sans domicile sont mortes en 2014, y compris lorsqu'il ne faisait pas froid."!= ""){Selon des estimations du collectif les Morts de la rue, 427 personnes sans domicile sont mortes en 2014, y compris lorsqu'il ne faisait pas froid.")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1419948375830 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.mortsdelarue.org/spip.php?article14", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Collectif les Morts de la rue", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"Nombre de décès" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:50, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#f5a96c", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Janvier","Février","Mars","Avril","Mai","Juin","juillet","août","septembre","octobre","novembre","décembre"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#f5a96c", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Nombre de décès recensés", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 47 ], [ "", 32 ], [ "", 31 ], [ "", 32 ], [ "", 38 ], [ "", 38 ], [ "", 33 ], [ "", 34 ], [ "", 34 ], [ "", 45 ], [ "", 34 ], [ "", 11 ] ], "color": "#0386c3" }]})});var chart = $('#container_1419948375830 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}La même tendance s'observe en 2013, même si pour cette année les mois les plus froids sont plus meurtriers que les mois les plus chauds (155 morts contre 135). Cette année-là, c'est en mars qu'on compte le plus de décès et en décembre qu'on en recense le moins.if (!window.jQuery) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1419948210308 .graphe").css("height", 450)$("#container_1419948210308 .title").empty()if ("Nombre de décès de SDF recensés en 2013"!= ""){Nombre de décès de SDF recensés en 2013")}$("#container_1419948210308 .subtitle").empty()if ("Selon les estimations partielles du collectif les Morts de la rue, 453 personnes sans domicile fixe sont décédées en 2013. "!= ""){Selon les estimations partielles du collectif les Morts de la rue, 453 personnes sans domicile fixe sont décédées en 2013. 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Si dans près de la moitié des cas les circonstances sont « inconnues », les causes « externes » (suicides, morts violentes, accidents) représentent environ 20 % des cas connus, la maladie, notamment les cancers, étant également souvent à l'origine de la mort. L'hypothermie n'a représenté, pour 2012, que 1,5 % des décès en Ile-de-France (3 personnes) et 5,1 % en province (11 personnes). 15 On comptait parmi ces morts 15 enfants de moins de quinze ans, en majorité très jeunes (4 ans en moyenne, 5 nouveau-nés).9 000 Si le froid n'est pas la cause majeure de la mort des SDF, les associations déplorent toujours le manque de places en centre d'accueil, ainsi qu'une politique d'ouverture de places « au thermomètre ». En novembre, 9 000 personnes n'ont pu obtenir d'hébergement sur les 17 200 qui avaient sollicité le SAMU social.Lire aussi le reportage : Une journée dans la vie d'Eric, SDF à ParisSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.12.2014 à 12h33 • Mis à jour le30.12.2014 à 12h54 La Fédération de l'hospitalisation privée (FHP), qui regroupe 1 100 cliniques et hôpitaux privés, a annoncé mardi 30 décembre qu'elle renonçait à la grève illimitée prévue à partir du 5 janvier. Selon Lamine Gharbi, président de la FHP : « Les discussions denses que nous avons menées depuis un mois et demi ont été constructives et permettent de lever nos plus vives inquiétudes. »Lire nos explications : Généralistes, spécialistes, SOS-Médecins : qui fait grève et pour quoi ?La FHP était opposée notamment à la redéfinition, contenue dans le projet de loi santé, de la notion de service public hospitalier (SPH) et redoutait en particulier que les établissements privés soit exclus des urgences.Tel qu'écrit jusqu'alors, le texte ne permet plus aux établissements d'assurer à la carte l'une ou la totalité des 14 missions de service public aujourd'hui établies (dont les urgences et la formation), mais ils devront en assurer l'ensemble. Le tout au tarif fixé par la Sécurité sociale, c'est-à-dire sans dépassement d'honoraires. Les cliniques craignaient donc d'être exclues de ces missions, la grande majorité de leurs médecins pratiquant des dépassements. DES SPÉCIALISTES MÉCONTENTS Mais des syndicats de médecins libéraux spécialistes réunis au sein du « Bloc » (chirurgiens obstétriciens), mécontents de ce compromis conclu « dans leur dos », ont aussitôt précisé qu'ils maintenaient leur nouvel arrêt de travail à compter de lundi. Le manque de médecins libéraux provoque une activité accrue pour les Centres 15 qui régulent les appels, urgents ou plus bénins. Mais il n'y a pas de ruée sur les urgences, assure aussi le ministère.Au huitième et avant-dernier jour de leur grève, les médecins libéraux envisageaient de poursuivre leur mouvement sous d'autres formes, brandissant notamment la menace de boycotter la Carte Vitale.Lire le reportage : A Roubaix, SOS-Médecins s’estime « poussé à bout » 24.01.2015 à 07h22 • Mis à jour le24.01.2015 à 07h47 Que pensez vous des déclarations de Manuel Valls prônant une « politique du peuplement pour lutter contre la ghettoïsation, la ségrégation »?Renaud Epstein, sociologue à l’université de Nantes : Cela fait maintenant 25 ans que des responsables politiques de droite comme de gauche tiennent ce genre de discours. Déjà en 1990, au lendemain des émeutes de Vaulx-en-Velin, François Mitterrand dénonçait « cette terrible uniformité de la ségrégation, celle qui regroupe des populations en difficulté dans les mêmes quartiers, qui rassemble les enfants d’origine étrangère dans les mêmes écoles ».Si le discours du premier ministre, deux jours après sa sortie sur l’apartheid, pose problème c’est d’abord du fait de son timing et des mots choisis. Faire de telles déclarations, formulant les problèmes en termes ethno-raciaux, deux semaines après les attentats, cela revient à établir implicitement un lien entre la concentration spatiale des minorités et le terrorisme. Ceux-là même qui répètent qu’il ne faut pas faire d’amalgames, qu’il faut prendre garde à ne pas stigmatiser les musulmans, alimentent par leurs discours sur les quartiers populaires un autre amalgame. Passer d’un événement dramatique à la dénonciation des « territoires perdus de la République » est d’autant plus absurde que les frères Kouachi ont passé une bonne partie de leur adolescence en Corrèze ! On peut donc redouter que ce genre de déclarations choc de Valls, sous couvert d’un « parler vrai » consistant à développer une lecture racialisée du monde social et de l’espace urbain (tout en la dénonçant !), contribue au renforcement des préjugés qui servent de terreau aux discriminations. D’autant plus que dans le déferlement d’annonces de ces derniers jours, la lutte contre les discriminations est une nouvelle fois la grande absente.Mais le constat de ségrégation des quartiers populaires est cependant réel.Aborder la ségrégation à partir des quartiers populaires, c’est prendre le problème à l’envers. Parce que la situation des quartiers pauvres n’est que le résultat de mécanismes qui se jouent à l’échelle de la ville, en partant des quartiers riches, ces « ghetto du gotha » décrits Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot au regard desquels les quartiers HLM sont des quartiers de mixité sociale ! C’est par le haut du marché immobilier que se déploient les processus de spécialisation, avec des mécanismes d’éviction qui se diffusent des quartiers riches vers les quartiers mixtes et, en bout de chaîne, vers les quartiers pauvres. Si on veut lutter contre la ségrégation, partons des mécanismes qui en sont à l’origine et non des conséquences.Il y a déjà eu plusieurs tentatives de « politique de peuplement » pour assurer la mixité sociale des quartiers. Quel bilan en tirer ?Trois types de politiques ont été mises en œuvre à cette fin. La première, amorcée au début des années 1990, joue sur les attributions HLM. Il s’agit alors d’éviter que les flux d’entrée dans le logement social ne viennent renforcer la spécialisation des quartiers ou des immeubles dans lesquels sont déjà concentrés certaines catégories de locataires perçus comme problématiques : les ménages défavorisés, les grandes familles et donc, implicitement, les immigrés. Les deux autres politiques développées contre la ségrégation jouent sur un autre levier, celui de la répartition spatiale du parc social. Cela passe d’un côté par la construction de logements sociaux dans les communes qui en sont le moins pourvues (avec les fameux 20% de la loi SRU, passés à 25% avec la loi ALUR), de l’autre côté par la démolition de logements sociaux dans les quartiers où leur concentration est la plus massive, ce que l’on appelle la rénovation urbaine.Ces trois politiques se sont heurtées à de nombreux obstacles : au déficit de logements sociaux à bas loyers, qui limite de fait l’offre disponible pour les ménages défavorisés aux seuls quartiers de grands ensembles ; aux stratégies protectionnistes des maires, qui n’ont accepté la construction de HLM dans leur commune qu’en contrepartie d’un droit de regard sur les attributions, et qui ont ensuite bloqué l’arrivée des familles jugés indésirables ; aux bailleurs sociaux eux-mêmes, qui ont parfois choisi de concentrer ces mêmes familles dans les immeubles les plus pourris pour préserver d’autres segments de leur parc.Myriam El Khomri, la secrétaire d’Etat à la ville, a annoncé vouloir travailler sur les attributions de logement. Est-ce une solution?C’est en tout cas la solution prévue par la loi Lamy votée il y a moins d’un an, dont l’article 8 prévoit la signature de conventions intercommunales d'attributions de logements sociaux conciliant l’objectif de mixité sociale et du droit au logement. Toute la question est de savoir comment concilier ces deux objectifs en tension, ce qui passe d’abord par la sortie d’un système d’attribution des HLM totalement opaque qui favorise les pratiques discriminatoires. Il y a des propositions intéressantes dans le rapport issu de la concertation sur les attributions de logements sociaux qu’avait mise en place Cécile Duflot. Des villes comme Paris ont déjà commencé à les mettre en œuvre. Mais le travail sur les attributions ne peut avoir d’effet sur la ségrégation s’il ne s’accompagne pas d’une politique volontariste de construction HLM dans la durée, à l’image de ce qu’a fait l’agglomération rennaise qui apparaît aujourd’hui comme le modèle à suivre pour tous les acteurs du logement.Propos recueillis par Sylvia Zappi 23.01.2015 à 17h45 • Mis à jour le 23.01.2015 à 20h29Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/budget-etudiant/article/2015/01/23/bourses-et-logements-etudiants-comment-faire-sa-demande_4555354_4401467.html"data-title="Bourses et logements étudiants : comment faire sa demande"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/01/13/400x300/4554923_7_354f_les-demandes-de-bourses-et-de-logements_473c03a31c14123a105df94e8f6d08e9.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/budget-etudiant/article/2015/01/23/bourses-et-logements-etudiants-comment-faire-sa-demande_4555354_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Elèves de terminale et étudiants, les inscriptions pour demander une bourse ou un logement pour vos études supérieures l'an prochain sont ouvertes, depuis le 15 janvier. Vous devez effectuer votre demande avant le 31 mai, même si vous ne savez pas encore où vous étudierez en 2015-2016.La procédure est simple, mais non dépourvue de subtilités. Pour vous accompagner, voici un article de questions-réponses enrichi des recommandations de vos camarades déjà passés par là.Suis-je concerné ?Vous ne recevez pas de bourse en terminale ? D'ores et déjà étudiant, la simulation tentée l'an dernier ne vous donnait pas droit à une aide ? Cela vaut cependant la peine de tenter votre chance, car les critères et seuils ne sont pas les mêmes dans l'enseignement supérieur qu'au lycée, et évoluent d'une année sur l'autre.Le mieux est de vérifier que vous remplissez les critères (d'âge, de formation, de nationalité...) et de faire une simulation, muni de l'avis d'imposition 2014 de vos parents et après avoir évalué la distance qui sépare le domicile familial de votre futur lieu d'études. L'attribution d'une bourse et son montant dépendent en effet des revenus de la famille, du nombre de frères et sœurs et s'ils étudient dans le supérieur, et enfin de l'éloignement du lieu d'études.Consulter les conditions d'attribution sur le site du Cnous, l'organisme qui chapeaute les Crous.Effectuer une simulation.Si vous n'avez pas droit à une bourse sur critères sociaux, vous avez peut-être droit à d'autres aides publiques ou privées.>> A lire :  Trouvez votre bourse étudiante grâce à un moteur de recherche performantQuand faut-il s'y prendre ?Avant le 31 mai, qu'il s'agisse d'une première demande comme d'un renouvellement. Plus tôt vous remplirez votre dossier, plus tôt vous serez fixé. Cela vaut aussi si vous ne savez pas encore dans quelle académie vous étudierez : le dossier propose d'en mentionner quatre. « Il faut viser les académies les plus probables et aussi celles, dans le cas d'une demande de logement, où l'offre est la plus tendue. Les vœux pourront ensuite être modifiés, et le dossier sera immédiatement transféré au Crous de l'académie où les études se dérouleront », explique-t-on au Cnous.A savoir, en cas de « diminution notable et durable des ressources » (maladie, décès, chômage des parents, etc.), il vous est possible à tout moment de l'année universitaire de faire une demande de bourse ou de réévaluation de celle-ci. Maxime, qui avait oublié de demander le renouvellement l'an dernier, et s'est manifesté fin août seulement, raconte : « J'ai dû avancer les frais d'inscription, 400 euros ce n'est pas rien quand on est étudiant, j'ai été remboursé courant décembre, soit trois mois après. Je ne ferai pas la même erreur cette année ! »A quel montant s'attendre ?Impossible de répondre de façon exacte, puisque les arrêtés fixant les barèmes et montants pour l'année scolaire paraissent durant l'été. Le simulateur vous indique donc le montant pour l'année en cours, depuis l'échelon 0 (qui n'ouvre droit à aucune bourse, mais vous exonère du paiement des droits universitaires dans les établissements publics et du paiement de la cotisation à la Sécurité sociale étudiante), jusqu'à l'échelon 7, qui vous accorde 5 539 euros pour l'année universitaire, en 10 mensualités.Pas d'inquiétude, le Cnous assure que les montants et barèmes définitifs ne peuvent qu'être égaux ou supérieurs à celui de l'année en cours.>> Consulter les barêmes et les montants pour l'année 2014-2015.Comment faire ma demande  ?Rendez-vous sur le site Internet du Crous dont vous dépendez actuellement (consultez la carte des Crous ici). Remplissez en ligne, d'une traite, votre Dossier social étudiant, muni de l'avis d'imposition 2014 sur les revenus 2013 de votre famille, ainsi que de votre numéro INE (qui figure sur votre relevé de notes des épreuves anticipées du bac ou votre carte d'étudiant). Ce dossier prérempli vous sera renvoyé par courrier élecrotnique dans les quarante-huit heures. A vous de l'imprimer, de le signer, d'y joindre les documents demandés et de le renvoyer par courrier.>> Consulter le détail des étapes à suivre, sur le site du CnousComment choisir un logement ?Laissons la parole à Caroline, étudiante à Nantes : « Je conseille aux futurs étudiants de regarder sur Internet les photos des résidences et cités U, car toutes ne sont pas de la même qualité, ansi que leur emplacement par rapport à leur lieu d'études. En effet, être à côté de la fac est un avantage non négligeable quand certains cours se terminent à 20 heures ! De plus, il est possible de faire plusieurs demandes dans un même logement : une chambre rénovée de 9 m², une studette de 13 m²... Il faut essayer de remplir toutes les lignes pour maximiser ses chances de réussite. Regardez également si les transports en commun sont proches de votre logement ! Je conseille aussi de ne pas remplir le dossier au dernier moment, car il manque souvent des papiers. »Quand serais-je fixé(e)  ?Normalement, une première réponse de principe est donnée « dans le mois qui suit le retour du dossier complet par courrier», indique le site du Cnous. Mais nos internautes témoignent de délais souvent plus longs. « Il y avait un petit problème dans le numéro INE. Qui ne m'a jamais été signalé. Je suis resté trois mois dans l'attente », se souvient Florian, de Metz.Même chose ou presque pour Sarah, à Lyon, qui n'avait pas été informée que son dossier était en attente, faute d'un numéro d'inscription définitif. Si vous n'avez pas de nouvelles plus d'un mois après avoir renvoyé le dossier complet, écrivez un mail à l'adresse dse@crous-nomdevotreacademie.fr, conseille-t-on au Cnous.N'oubliez pas que la bourse ne vous sera attribuée qu'après inscription définitive dans un établissement. Dans certains cas, c'est à vous d'envoyer au Crous le justificatif d'inscription, donc renseignez-vous.Puis-je me fier au montant définitif attribué ?« Je suis boursier depuis cinq ans, et j'ai constaté trois ou quatre fois des erreurs », témoigne Antoine, étudiant en histoire-géographie qui prépare le Capes en région parisienne. « Vérifiez que le montant est bien correspondant quand elle vous est versée, et si vous avez des frères et sœurs, que tout le monde a le même montant si votre statut est le même », renchérit Caroline, 17 ans, à Nantes.Puis-je demander une révision ?Tout à fait ! Sarah, qui a dû se rendre par deux fois au Crous, a finalement touché l'aide espérée. « Avant, je patientais la matinée et j'obtenais gain de cause. Mais désormais, il faut faire un recours gracieux par courrier », déplore toutefois Antoine.Quand toucherai-je ma bourse ?Les bourses sur critères sociaux sont payées sur dix mois, à compter du mois de septembre, à condition que vos dossiers aient bien été envoyés tôt. « Les premières bourses tombent souvent vers novembre (avec un paiement rétroactif des deux premiers mois), il ne faut donc pas prévoir son budget de début d'année en fonction », conseille toutefois Virgile.A consulter et à télécharger : le guide des bourses et logements étudiants du CnousClaire Ané width="314" height="157" alt="" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/01/23/314x157/4562411_3_ddcb_2014-11-20-4d87126-20473-1talyvj_deaca3d56057b371bf0f976452a6211c.jpg" 223 « bacheliers méritants » rattrapés dans leur orientation en 2014 : pourquoi si peu ? Le site European Funding Guide, pour l'instant en anglais, permet de ne plus passer à côté des nombreuses bourses publiques et privées auxquelles vous pouvez prétendre. width="314" height="157" alt="" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/01/23/314x157/4562154_3_57de_2015-01-21-2cedd04-1388-8nb60y_5322c57550441fab11d8f0aaec29719a.jpg" Bachelor : une sélection principalement sur concours N’importe quel établissement privé, fût-il médiocre, peut délivrer un bachelor. Comment s’y retrouver ? width="314" height="157" alt="Après les Hussards, les POilus de la République" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/01/23/314x157/4561980_3_9a97_apres-les-hussards-les-poilus-de-la-republique_4124dce9b1c41b0e82a2bcf6f9eb92f3.jpg" Voeux du président : les profs en première ligne 23.01.2015 à 13h52 • Mis à jour le23.01.2015 à 18h42 | Anna Villechenon « Ils ont crié “Allah Akbar” pendant deux jours. On a aussi eu des menaces : “Si ça t'a pas suffi, à la sortie, on va faire comme les frères Kouachi”. » Du 7 au 9 janvier, la maison centrale hypersécurisée de Condé-sur-Sarthe (Orne) a vécu au rythme des cris de gloire de certains prisonniers, exaltés par les attaques terroristes en région parisienne, qu'ils suivaient en direct à la télévision et à la radio.Mais pour Emmanuel Guimaraes, surveillant pénitentiaire (FO) depuis deux ans dans cet établissement, « le rejet de l'autorité et des valeurs de la République » par des détenus qui se disent musulmans est loin d'être nouveau. Ce type d'incident a souvent lieu en fonction de l'actualité. La dernière fois, c'était lors du regain de tension dans le conflit israélo-palestinien, à la mi-2014, explique-t-il d'une voie posée.Le reste du temps, ce sont des tensions devenues banales entre détenus, pour la plupart dans les lieux de vie collectifs. De Fleury-Mérogis, dans l'Essonne, à Ensisheim, en Alsace, les surveillants énumèrent les mêmes anecdotes. Les brimades infligées à ceux qui fument ou qui écoutent de la musique, des appels à la prière, de vives incitations à lire le Coran, le prosélytisme auprès des détenus les plus isolés. Et le personnel a peu de marge de manœuvre pour agir face à ces comportements inadaptés — qu'il a appris à repérer en formation —, si ce n'est les signaler au bureau du renseignement pénitentiaire. Chargé de détecter les signes de repli identitaire, ce bureau est actuellement composé d'une trentaine de personnes — trop peu, selon plusieurs responsables syndicaux du personnel pénitentiaire. Mercredi, le premier ministre, Manuel Valls, a annoncé le renforcement de ses effectifs, parmi la série de mesures prises pour lutter contre le terrorisme.A force de voir conversions et radicalisations en milieu carcéral, Emmanuel Guimaraes parle de l'islam en détention comme d'une « sorte de mode ». « Certains nous disent “Allah va te punir” alors qu'ils ne sont pas musulmans. Quelques-uns sont juste en colère, d'autres veulent avoir des avantages, comme pour le ramadan par exemple », poursuit-il. Si environ un détenu sur quatre observe le jeûne traditionnel dans les prisons françaises, nombre d'entre eux le font pour bénéficier du dîner plus copieux. « Mais la plupart se convertissent pour avoir la paix », lâche le surveillant sur un ton d'évidence.Lire aussi : Pour le personnel pénitentiaire, regrouper les détenus radicalisés « n'est pas la solution »LE « DANGER » DES « IMAMS AUTOPROCLAMÉS » Libéré il y a un an, Franck Steiger a passé au total six années en détention, dans huit prisons différentes. Sans confession religieuse, il dit avoir vécu ses années d'incarcération en tant que « minorité ». « Les musulmans ont le monopole. Alors, pour ne pas avoir de problèmes et être protégés, beaucoup se convertissent, pour faire partie de la bande », assène-t-il. Il a aussi été « approché » mais s'est dirigé vers d'autres groupes. Selon lui, les conditions de détention sont déterminantes dans ce processus. « Le manque de respect, les violences, les mesures de rétorsion, tout ça, ça provoque la haine » et l'envie de se tourner vers la religion, dit-il, en colère.« On voit des détenus changer, se raser la tête, se laisser pousser la barbe, changer de fréquentations, raconte Richard Payet, surveillant (FO) à la maison centrale d'Ensisheim. Ils se créent une nouvelle famille. » La religion devient alors pour beaucoup le moyen de se recentrer dans un univers carcéral où les détenus n'ont pas ou peu de repères. « Ils sont dans un état de faiblesse et de précarité, ont besoin d'écoute et d'encadrement pour ne pas dériver », prévient Missoum Chaoui, aumônier pénitentiaire en Ile-de-France.Pour lui comme pour les surveillants, le « danger », c'est l'absence ou le manque de référent musulman dans un établissement, qui laisse le champ libre aux « imams autoproclamés ». Alors, plus personne n'est là pour « éviter la contamination » d'idées qui n'ont rien à voir avec ce culte auprès de « jeunes perdus en quête d'identité », insiste M. Chaoui. S'il reconnaît que les valeurs républicaines sont de plus en plus prises pour cibles par des détenus se revendiquant de l'islam, il regrette cependant « une exagération médiatique ». « Certains relèvent plus de la psychiatrie que de l'islamisme. Les radicaux sont très peu » et ne représentent pas les musulmans de France. Selon le ministère de la justice, ils sont cent cinquante-deux à être actuellement écroués, pour la plupart en Ile-de-France. « CONTRE-DISCOURS »En quatre ans d'exercice, Abdelhafid Laribi, aumônier permanent à la maison d'arrêt de Nanterre (Hauts-de-Seine), dit n'avoir été confronté qu'à un seul d'entre eux. « C'était un converti qui n'avait aucune notion de base de l'islam. J'ai essayé de discuter avec lui, il n'a rien voulu entendre. Il n'est jamais revenu. Dans ces cas-là, on ne peut rien faire, on peut seulement éviter que d'autres tombent dans ce radicalisme », soupire-t-il, assis dans la bibliothèque de la Grande Mosquée de Paris. Quant à ceux qui pourraient « basculer », « il s'agit de démêler le vrai du faux, de semer le doute dans les esprits, d'évoquer d'autres points de vue, avec patience et pédagogie, pour les convaincre », explique-t-il l'air grave.Cette capacité, il l'a acquise à l'institut de théologie El Ghazali, de la Grande mosquée de Paris. Des aumôniers y sont formés en deux ans et apprennent notamment ce qu'ils nomment « le contre-discours », ou savoir comment répondre point par point, versets du Coran à l'appui, aux incertitudes, aux arguments complotistes ou radicaux. Un rôle essentiel selon eux, qui regrettent à l'unisson de ne pas être plus nombreux.En janvier, les aumôniers pénitentiaires musulmans étaient cent quatre-vingt-deux, contre six cent quatre-vingt-un pour le culte catholique et soixante et onze pour le culte israélite. Leur présence a été renforcée en 2013 et en 2014, « afin d'apaiser la détention et de diffuser un Islam éclairé », indique le ministère de la justice. Et soixante aumôniers seront recrutés au cours des trois prochaines années.« SI LA SITUATION NE CHANGE PAS, ELLE VA EMPIRER »De leurs discours ressort surtout un manque de reconnaissance : les faibles allocations qui sont souvent un simple défraiement, l'absence de statut, de retraite, de sécurité sociale. « Il y a un manque de volonté politique, alors que nous sommes là pour préserver du radicalisme, s'insurge M. Laribi. Si la situation ne change pas, elle va empirer. » Mercredi, Manuel Valls a également annoncé le doublement des moyens de l'aumônerie musulmane. En attendant, des donateurs complètent tant bien que mal, pour financer l'achat de tapis de prière ou l'impression de brochures religieuses pour les détenus.Dépassés face à l'ampleur de la tâche, certains aumôniers sont prêts à abandonner. « Je suis découragé », souffle l'un d'entre eux, permanent d'une grande prison de la région parisienne, qui souhaite garder l'anonymat. Comme la plupart de ses confrères, il ne peut accueillir tout le monde au prêche du vendredi. Après avoir fait une demande pour pratiquer leur culte, seules quatre-vingt-dix personnes sont autorisées à entrer dans la salle, pour des questions de sécurité. Sur la liste d'attente, « ils sont environ sept cents. On est obligés de faire un choix », explique-t-il, dépité.Les autres sont obligés de prier dans leur cellule. « Il n'y a pas forcément la place, et ils peuvent être dérangés pendant leur prière par un codétenu ou un surveillant. Il est clair que les musulmans ont plus de difficultés à exercer leur culte en prison que les détenus des autres grandes confessions, dénonce Sarah Dindo, responsable des publications à l'Observatoire internationale des prisons. Tout cela crée chez eux un sentiment d'injustice, de mépris face à leur religion. » Anna VillechenonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Anna Villechenon Quinze jours après les attaques meurtrières en région parisienne, les annonces du gouvernement dans la lutte contre le terrorisme se sont multipliées. Parmi elles, le regroupement des détenus radicalisés. Ce dispositif, qui va être étendu à cinq autres quartiers au sein d'établissements pénitentiaires, est déjà à l'œuvre à la maison d'arrêt de Fresnes (Val-de-Marne).Depuis novembre, vingt-trois détenus ayant commis des actes en lien avec le terrorisme y sont regroupés dans une division dédiée. Afin d'éviter tout prosélytisme auprès des autres détenus, leurs fenêtres ne donnent pas sur l'extérieur, ils effectuent leurs activités et promenades entre eux et sont « extrêmement surveillés », précise l'administration pénitentiaire.Selon la ministre de la justice, Christiane Taubira, cette expérimentation « permet de suivre et de gérer plus efficacement les personnes qui se radicalisent et de protéger les autres personnes détenues ». Un argument qui ne convainc pas l'Observatoire internationale des prisons. « Perplexe », Sarah Dindo, responsable des publications, estime que cette décision d'étendre ce dispositif est « trop rapide ». « Il faut prendre le temps d'évaluer l'expérimentation de Fresnes. Le risque de regrouper les radicaux au même endroit est qu'ils se radicalisent encore davantage et préparent ensemble ce qu'ils vont pouvoir faire à leur sortie », explique-t-elle.« CELA LEUR DONNE DE L'IMPORTANCE »Selon elle, ce dispositif peut même engendrer du prosélytisme, indirectement : « Les isoler les victimise aux yeux des autres détenus et facilite le processus d'identification », regrette-t-elle. « Cela leur donne de l'importance », abonde Richard Payet, surveillant FO à la maison centrale d'Ensisheim (Haut-Rhin), pour qui ce regroupement n'est « pas la solution, surtout dans des établissements qui ne sont pas adaptés ». « Il faut que ce genre de dispositif soit mis en place dans des établissements récents et très sécurisés », argumente-t-il.Même son de cloche du côté du syndicat national des directeurs pénitentiaires. Dans un communiqué publié mardi 20 janvier, ils dénoncent eux aussi le risque d'« une certaine émulation des radicaux entre eux, sans éviter par ailleurs que d'autres détenus cherchent à les rejoindre dans ce quartier dédié ». Sans compter les objets qui circulent. « Portables, CD, clés US », qui peuvent contenir du contenu prosélyte, sont sans cesse introduits dans les établissements pénitenciers, souligne un responsable syndical du pénitentiaire, qui préfère conserver l'anonymat. « On n'est pas assez pour tout voir. Vous savez, les prisons maintenant… »Lire aussi l'enquête :Surveillants et aumôniers musulmans démunis face à la radicalisation en prisonAnna VillechenonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Maryline Baumard Fallait-il parler d’apartheid pour décrire la France comme l’a fait le premier ministre, Manuel Valls, le 20 janvier ? Directeur de recherche à l’Institut national d’études démographiques (INED), le sociodémographe Patrick Simon propose un état des lieux du modèle d’intégration à la française. Fin février, il publiera un travail approfondi dans Les Cahiers français. Il en livre une analyse en avant-première pour Le Monde.Le premier ministre a utilisé le terme d’« apartheid ». L’usage de ce mot très fort vous semble-t-il justifié dans la France de 2015 ?Il serait intéressant de savoir exactement ce que Manuel Valls met derrière ce mot. Le terme d’apartheid renvoie tout d’abord à un système de séparation ethnoracial, religieux, voire social ou sexué, institutionnalisé. Dans son acception plus imagée, l’apartheid renvoie au « ghetto », à la ségrégation résidentielle.A-t-il voulu dénoncer le fait que certains quartiers n’ont pas de mixité ethnique ou sociale et qu’il n’y aurait plus de contacts entre leurs habitants et le reste de la société ? Ou voulait-il alerter sur le fait que nos institutions telles qu’elles fonctionnent aujourd’hui contribuent à une division ethnoraciale de la société ?Est-ce que vos travaux montrent que la société française relègue au lieu d’intégrer ?Oui, les institutions et les politiques ont une responsabilité dans les discriminations et la ségrégation qui marquent le déficit d’intégration de certains groupes ethniques.Comment définissez-vous l’intégration ?C’est un processus qui peut être approché du point de vue de la société – les groupes sociaux occupent une place qui contribue à la cohésion de l’ensemble, ou du point de vue des groupes et des individus qui seront « intégrés » s’ils se fondent dans le corps social. Dans cette seconde approche, qui est celle des institutions, un groupe minoritaire s’intègre lorsque sa distance par rapport à la « norme majoritaire » diminue. Pour les immigrés, cela se mesure par l’usage de la langue, les pratiques culturelles, l’accès à l’emploi, la ségrégation résidentielle, les mariages mixtes et la participation à la vie sociale ou politique.Nous abordons ces indicateurs comme des ressources pour participer à la société, mais ils sont délicats à interpréter. Ainsi, l’accès à l’emploi ou la ségrégation résidentielle s’analysent plutôt en termes de discriminations, c’est-à-dire de traitements défavorables et d’inégalités sur les marchés.Quel état des lieux faites-vous de l’intégration des minorités en France ?L’enquête « Trajectoires et origines » de l'INED et de l’Insee permet de faire le point, puisqu’elle balaie tous les thèmes que je viens de citer. On y observe des résultats différents d’un indicateur à l’autre.Ainsi, 19 % des immigrés et 14 % de leurs enfants vivent aujourd’hui dans des zones urbaines sensibles (ZUS) où ne résident que 6 % de la population. Ce qui signifie que même si elle diminue d’une génération à la suivante, la ségrégation spatiale reste très active. Elle est beaucoup plus forte pour les personnes originaires du Maghreb et d’Afrique subsaharienne : 28 % des immigrés algériens et 25 % de leurs descendants vivent dans un quartier en ZUS.Les parcours scolaires sont relativement contrastés. Même si, à milieu social égal, les enfants d’immigrés s’en sortent mieux que ceux de la population majoritaire, les sorties sans diplôme et l’orientation vers des filières peu valorisées sont trop fréquentes. Les discriminations sur le marché du travail s’ajoutent aux qualifications moins recherchées pour aboutir à un accès à l’emploi nettement plus difficile : le taux de chômage des jeunes d’origine maghrébine, africaine ou turque est le double de celui que connaissent les jeunes du groupe majoritaire.Enfin, la formation du couple, qui est un indicateur du degré d’ouverture de la structure sociale, montre que les échanges sont nombreux : 40 % à 80 % des immigrés arrivés jeunes ou de leurs descendants vivent en couple avec un partenaire issu du groupe majoritaire.Pour le logement comme pour l’emploi, nous avons donc bien une logique d’apartheid ?C’est plus subtil que l’apartheid, qui est une politique planifiée. Le système produit des discriminations et des ségrégations en se pensant égalitaire. Or ni les revenus, ni la situation familiale, ni le niveau d’éducation ne suffisent à expliquer les écarts observés… Le fait d’appartenir à une minorité visible est une pénalité réelle et notre modèle, qui reste assimilationniste, en est responsable.En France les politiques sociales sont aveugles aux origines, mais les acteurs des politiques ne le sont pas. On peut même dire que la question des minorités racialisées est omniprésente dans les politiques de l’habitat, à l’école, sur le marché de l’emploi, dans les services publics. Mais comme la République est supposée ignorer les différences culturelles, la prise en compte des origines s’effectue dans la zone grise des politiques et sans contrôle.Regardez le fonctionnement de l’institution scolaire. Elle est traversée par de fortes inégalités, qui s’aggravent ces dernières années, et le rapport des familles immigrées à l’école, les positions spécifiques des enfants d’immigrés dans la transmission du savoir ou les orientations au faciès ne font que très peu l’objet de réflexions dans l’institution. Les dispositifs ne concernent que l’accueil des enfants non francophones, c’est court comme approche. En définitive, cette avancée en aveugle empêche de déconstruire les mécanismes producteurs d’inégalités et d’offrir le nécessaire à ceux qui ont des besoins spécifiques !Cela renvoie au problème français du refus des statistiques ethniques…Le refus des statistiques ethniques n’est qu’une manifestation de cette volonté plus générale de ne pas voir les différences, de ne pas les prendre en compte. Cela empêche évidemment de mener des politiques efficaces d’intégration et de lutte contre les discriminations.Quelles sont les politiques spécifiquement intégratives que mène la France ?Je vois deux dispositifs dédiés concrets, et deux seulement : la signature du contrat d’accueil et d’intégration, et la formation linguistique qui est offerte.Quel jugement portez-vous sur notre modèle d’intégration ?Nous avons une intégration segmentée. En matière d’école et d’emploi, de mobilité dans la hiérarchie sociale, le chemin sera encore long pour les descendants d’immigrés du Maghreb et d’Afrique subsaharienne. En revanche, nous observons que les immigrés installés en France ont un réseau relationnel plus ouvert qu’on ne le pense. Lorsqu’on les interroge sur les amis fréquentés dans les quinze derniers jours, 50 % des immigrés et 60 % de leurs descendants ont passé du temps avec des amis d’une origine autre que la leur. C’est la preuve de l’absence d’un repli communautaire.Aux Etats-Unis, on observe au contraire une moins grande porosité des frontières raciales. En réservant des places dans les universités, la politique d’« affirmative action » a permis que s’ouvrent un peu les élites et que se forme une classe moyenne afro-américaine ou hispanique, mais à la base, les relations sociales et les quartiers restent divisés selon une ligne ethnoraciale. Ils ont une intégration par le haut que nous n’avons pas car nous sommes dans une société de la reproduction. Et comme les immigrés sont entrés dans le système en ayant peu, leurs enfants ont un peu plus, mais pas beaucoup…«  Notre école ne tient pas ses promesses à l’égard des jeunes des milieux populaires » Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter François Béguin Une « nouvelle étape » dans la « recomposition » du réseau des maternités en France est « inévitable et nécessaire », juge la Cour des comptes dans un rapport publié vendredi 23 janvier. Elle appelle ainsi à la fermeture « sans délai » des établissements de petite taille « en cas d’absence de mise en conformité immédiate ». « Les très petites maternités fonctionnent dans des conditions de sécurité souvent insuffisamment vérifiées », fait-elle valoir, allant jusqu’à évoquer « des problèmes de sécurité parfois aigus ».La Cour prend l’exemple d’Ussel (Corrèze) et de Die (Drôme), deux des 13 maternités autorisées à fonctionner sous le seuil dérogatoire des 300 accouchements par an. Dans ces deux établissements, dont l’isolement géographique a été reconnu, « la non-conformité a été relevée à plusieurs reprises sans que l’activité ait été interrompue » et des risques sont « avérés en matière de sécurité ». A Die, un rapport avait notamment conclu en 2010 à « un nombre insuffisant de praticiens pour assurer les astreintes : aucune présence pédiatrique ou de sage-femme n’était garantie 24 heures sur 24 ».La Cour dénombre également 35 maternités de petite taille – qui effectuent entre 300 et 500 accouchements par an –, « confrontées à des difficultés sérieuses sur le plan financier et sur le plan des personnels » où « le respect des normes » est « inégalement assuré, en particulier en matière de permanence des soins ».« Sous-occupation importante »Pour les magistrats de la rue Cambon, la « faiblesse » de l’intervention des pouvoirs publics dans cette recomposition « confine à la passivité et revient à attendre des accidents graves pour engager des restructurations ponctuelles ». Le décès accidentel d’une parturiente, le 26 septembre, à la maternité d’Orthez (Pyrénées-Atlantiques), avait précipité la fermeture de l’établissement (344 naissances en 2013) qui était en discussion depuis plusieurs mois.La fermeture de la maternité d’Orthez, une issue « inéluctable »Plusieurs faiblesses sont pointées dans le dispositif actuel, comme les difficultés de recrutement de médecins. Celles-ci « conduisent à mettre en cause la sécurité dans un certain nombre d’établissements, les solutions mises en place étant d’effet limité, voire comportant parfois des risques patents », souligne le rapport, qui relève également que « la mise en conformité des locaux n’est pas encore intégralement réalisée ».Autre constat : la « sous-occupation importante » des établissements, avec un taux moyen d’occupation de 70 %. En 2012, un tiers des maternités ont eu un taux d’occupation inférieur à 60 %. A ce taux d’occupation « médiocre » s’ajoute une durée moyenne de séjour « significativement plus élevée que chez nos principaux voisins » (4,2 jours en France pour un accouchement normal en 2011 contre trois jours en moyenne dans l’OCDE). Conséquence : un « manque persistant d’efficience ».La « précarité financière des maternités » est enfin pointée. « Les structures sont déficitaires de façon presque systématique, en particulier pour le petit nombre d’établissements dont l’activité est quasiment totalement tournée vers la naissance. » Pour les magistrats, il est donc nécessaire de redéfinir leur modèle économique, en réduisant les coûts par la baisse de la durée moyenne de séjour, l’augmentation des taux d’occupation, et « la suppression des lits inutiles et des moyens qui y sont affectés ». Rapport de la Cour des comptes sur les maternitésFrançois BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Bernard (Londres, correspondant) A la place des logos de chaque marque et des habillages graphiques bien connus, tous les paquets de cigarettes vendus au Royaume-Uni pourraient bientôt ne comporter qu’un énorme avertissement de santé, voire une photo choc représentant les ravages du tabac (cancer de la gorge, tumeurs de la bouche ou de la gorge).Après des mois d’atermoiements liés au lobbying des industriels du tabac, le gouvernement de David Cameron a annoncé, mercredi 21 janvier, qu’il déposerait un projet de loi dans ce sens au Parlement, destiné à être approuvé avant les élections législatives du 7 mai. Le royaume serait alors le second pays, après l’Australie, à adopter le paquet de cigarettes « neutre », sur lequel les marques figurent seulement dans une typographie standard. La réforme, destinée à rendre le tabac moins attrayant, est également programmée en France.Mais M. Cameron a décidé d’accélérer ce changement, approuvé par 72 % des électeurs britanniques, afin de ne pas laisser à l’opposition travailliste le monopole du discours sur la prévention en matière de santé. L’avenir du financement du Service national de santé (NHS), universel et gratuit, figure parmi les thèmes centraux de la campagne électorale qui vient de s’ouvrir. Le parti Labour promet d’instaurer lui aussi le paquet indifférencié s’il revient au pouvoir en mai.600 jeunes fumeurs de plus tous les joursEn annonçant le dépôt du projet de loi, la ministre de la santé, Jane Ellison, a assuré que le retrait des marques permettrait de « protéger les enfants des méfaits du tabac ». Quelque 80 000 décès sont attribués chaque année au tabac au Royaume-Uni et on estime à 600 le nombre de jeunes qui commencent chaque jour à fumer.Les industriels du tabac se sont déclarés consternés et ont annoncé qu’ils combattraient en justice la loi sur le « paquet neutre » si elle venait à être adoptée, estimant qu’elle bafoue leurs droits sur la propriété industrielle des marques. « La question de la légalité de la censure des marques par le gouvernement doit être soulevée, a déclaré un porte-parole de Philip Morris. Elle fausse la concurrence dans une économie de marché. » Selon les cigarettiers, les statistiques qui font état d’une diminution de la consommation de tabac en Australie depuis l’adoption du « paquet neutre » (moins 3,4 % en 2013) ne reflètent que la poursuite d’une tendance engagée auparavant. La principale conséquence, selon eux, est l’augmentation de la consommation de cigarettes de contrebande qui, elles, portent bien des marques. Mais l’intensité de l’hostilité des grandes firmes du tabac laisse penser qu’elles craignent que la mesure ait un véritable impact.Le vote attendu à Westminster d’ici à mai sera intéressant à observer, car les députés conservateurs n’auront pas de consigne de leur parti. La tendance « libertarienne » des tories pourrait être tentée de voir dans le « paquet neutre » une entorse aux libertés individuelles et au libre marché. Déjà, Nigel Farage, le chef du parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP, xénophobe et anti-européen) a fait entendre sa différence : « Le paquet “neutre” est une affligeante intrusion dans la liberté de choix des consommateurs et le fonctionnement du marché, a-t-il tweeté jeudi. Ce serait un coup dur pour l’emploi et les recettes fiscales. » Philippe Bernard (Londres, correspondant)Correspondant au Royaume-UniSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Bonnefous (avec AFP et Reuters) « Votre génération doit s'habituer à vivre avec la menace terroriste pendant un certain nombre d'années », a mis en garde Manuel Valls, vendredi 23 janvier, devant des lycéens d'un établissement agricole de Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne). Quant au plan Vigipirate, il « va durer aussi longtemps que nécessaire ». « Je ne veux rien cacher de cette menace, elle existe et les enseignants doivent le savoir », a insisté le premier ministre, accompagné du ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll, et de la ministre de l'éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, lors d'un échange avec des élèves. Applaudi à son arrivée, M. Valls s'est voulu didactique en abordant les thèmes de la laïcité, de la République et de la liberté d'expression. Il a appelé la centaine d'élèves réunis dans l'amphithéâtre du lycée Bougainville « à un sursaut. Soyez davantage fiers d'être français, c'est vous qui représentez la France de demain ».« ON PEUT SE MOQUER DE TOUTES LES RELIGIONS »M. Valls a également mis en garde les lycéens contre les amalgames : « en France, on peut se moquer de toutes les religions, comme le fait Charlie Hebdo. Mais quelqu'un comme Dieudonné ne fait pas de l'humour, il n'exprime pas une opinion. » « L'antisémitisme, l'apologie du terrorisme, le négationnisme, ce ne sont pas des opinions, ce sont des délits. L'école doit vous apprendre à faire ces différences », a-t-il asséné.La région parisienne a été touchée les 7, 8 et 9 janvier par des attentats perpétrés par trois djihadistes français pourtant connus et suivis par le passé par les services de renseignement, les frères Saïd et Chérif Kouachi, et Amedy Coulibaly. « La France a subi un choc terrible, pourquoi nous en sommes arrivés là ? Ce qui s'est passé, il ne faut jamais l'oublier. Je vous demande d'être toujours révoltés face à cela », a exhorté le premier ministre.Depuis, le gouvernement a élevé le niveau du plan antiterroriste Vigipirate et annoncé, entre autres, la création de 1 400 postes dépendant du ministère de l'intérieur (dont 1 100 pour le seul renseignement) et 425 millions de crédits sur trois ans pour les investissements et les équipements.Lire aussi : Manuel Valls annonce la création de 2 680 postes pour lutter contre le terrorismeBastien Bonnefous (avec AFP et Reuters)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 23.01.2015 à 10h13 • Mis à jour le23.01.2015 à 16h42 Cent vingt-huit actes antimusulmans ont été recensés en France entre l'attentat contre Charlie Hebdo et le 20 janvier, soit presque autant en deux semaines que sur toute l'année 2014, a annoncé, vendredi 23 janvier, l'Observatoire national contre l'islamophobie.Ce décompte, communiqué sur la base des plaintes déposées auprès de la police et de la gendarmerie hors Paris et petite couronne, se ventile en 33 actions (contre des mosquées notamment) et 95 menaces (insultes, etc.), selon cette instance dépendant du Conseil français du culte musulman. Pour l'année 2014, 133 actes antimusulmans au total ont été comptabilisés, selon la même source.« SOMMET DANS LA HAINE »Pour l'année 2014, 133 actes antimusulmans au total ont été comptabilisés, contre 226 en 2013, soit une baisse de 41 % sur un an, selon la même source. « Ces chiffres toutefois ne reflètent pas la réalité, car nombreux sont les musulmans qui ne souhaitent pas porter plainte systématiquement lorsqu'ils sont victimes d'actes xénophobes, convaincus qu'il n'y aura aucune suite, ce qui est très souvent hélas la réalité », commente l'Observatoire, qui souligne en outre que les « discriminations » ne sont pas prises en compte dans ce bilan.>> Lire aussi : François Hollande veut rassurer les musulmansDepuis les attentats parisiens des 7 au 9 janvier, perpétrés par des djihadistes français se réclamant de l'islam mais condamnés fermement par les instances musulmanes, « les actes islamophobes ont atteint un sommet dans la haine à l'égard des Français de confession musulmane jamais enregistré, affirme le président de cette organisation, Abdallah Zekri, dans un communiqué. C'est la première fois qu'il a été enregistré des jets de grenade ou des tirs par arme à feu ».« Ces actions à l'encontre d'une partie de la communauté nationale, provoquées par de petits nazillons qui passent leur temps à fleurir les murs de nos mosquées avec des slogans nazis, nous rappellent un triste passé et sont condamnables », ajoute le responsable musulman.Consulter : Le bilan 2013 des actes antimusulmans 23.01.2015 à 08h17 • Mis à jour le23.01.2015 à 12h30 L'essentielLe Conseil constitutionnel a rejeté la demande de l'avocat d'Ahmed Sahnouni qui contestait la déchéance de nationalité de son client.Depuis les attentats en région parisienne, le gouvernement réfléchit à inclure la mesure dans l'éventail des outils de lutte contre le terrorisme.  L'avis était très attendu. Le Conseil constitutionnel a validé, vendredi 23 janvier, la déchéance de la nationalité française du Franco-Marocain Ahmed Sahnouni. Le Conseil avait été saisi le 31 octobre 2014 par le Conseil d’Etat, qui lui avait transmis une question prioritaire de constitutionnalité (QPC).Ahmed Sahnouni, né à Casablanca en 1970 et naturalisé français en février 2003, s'est vu retirer la nationalité française le 28 mai par un décret signé par Manuel Valls et le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve. Il avait été condamné en mars 2013 à sept ans de prison pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». Il est libérable à la fin de 2015.Un Français ne peut être déchu de sa nationalité – les traités internationaux interdisant la création d’apatrides –, mais l’article 25 du code civil permet de déchoir de sa nationalité un binational condamné pour atteintes aux intérêts fondamentaux de la nation ou terrorisme. La déchéance ne peut être prononcée que dans un délai de dix ans à compter des faits, et dix ans après l’acquisition de la nationalité française – quinze ans pour terrorisme. La déchéance de nationalité a été utilisée huit fois depuis 1973.La décision du Conseil, dans un climat qui n’incite guère à renforcer les droits de la défense pour les personnes condamnées pour terrorisme, n’est pas une surprise. La haute juridiction avait déjà statué sur un point semblable en 1996, et considéré que la différence de traitement des personnes nées françaises ou ayant acquis la nationalité ne violait pas le principe d’égalité. Il avait seulement réservé le délai de quinze ans aux seuls faits qualifiés de terrorisme.Lire aussi : Les contradictions de Manuel Valls sur la déchéance de nationalitéUN OUTIL DE LUTTE CONTRE LE TERRORISMELe premier ministre, Manuel Valls, n'exclut pas de faire de cette mesure un outil de la lutte contre le terrorisme. « Une question légitime se pose sur les conséquences auxquelles on s'expose quand on décide de s'en prendre à la nation à laquelle on appartient, soit parce qu'on y est né, soit parce qu'elle vous a accueilli », a-t-il expliqué.Pour les djihadistes étrangers, M. Valls a précisé que vingt-huit expulsions administratives avaient eu lieu ces trois dernières années. Pour les djihadistes français, il a annoncé « une réflexion transpartisane sur la réactivation de la peine d'“indignité nationale” ». Et, pour les binationaux, il a rappelé que le Conseil constitutionnel se prononcerait vendredi sur la « décision individuelle prise en 2014 » par le gouvernement.Lire aussi notre décryptage : Non, on ne peut pas déchoir de sa nationalité « toute personne qui part faire le djihad »« DES FRANÇAIS PLUS FRANÇAIS QUE D'AUTRES ? »Devant le Conseil, présidé par l'ancien premier ministre Lionel Jospin, son avocat Nurettin Meseci a plaidé le 13 janvier la rupture d'égalité entre Français de naissance et Français naturalisés introduite, selon lui, par ce texte. « Existe-t-il des Français plus français que d'autres ? », a lancé l'avocat. « Si le législateur imagine que la lutte contre le terrorisme passe par la déchéance de la nationalité, il se trompe, c'est un mauvais chiffon agité devant l'opinion publique », a-t-il aussi estimé.L'avocat a également dénoncé la disproportionnalité d'un texte qui a fait passer en 2006 de dix à quinze ans la période pendant lesquelles peut être prononcée une déchéance de nationalité, après son acquisition et après la commission des faits terroristes pour lesquels l'individu est condamné. Il a enfin critiqué « un détournement de procédure » visant, selon lui, « à expulser son client vers le Maroc, où il risque d'être condamné à vingt ans de prison » pour les mêmes faits.Intervenant ensuite pour l'association « SOS-Sans-papiers », Me Henri Braun a estimé que la déchéance de la nationalité méconnaissait le respect au droit à la vie privée car il s'accompagnait souvent d'une expulsion qui séparait les familles. Il a également considéré que le texte constituait « une atteinte injustifiée aux situations légalement acquises ».Lire : Déchéance de nationalité : une impossibilité juridique ?LE GOUVERNEMENT POUR LE REJET DE CETTE QPCLe représentant du gouvernement, Xavier Pottier, a estimé que les deux premiers griefs évoqués étaient « infondés », et les deux autres, « inopérants ». Il a réclamé en conséquence le rejet de la QPC.Le Conseil constitutionnel a déjà jugé le grief de l'inégalité et considéré en 1996 qu'« eu égard à la gravité particulière que revêtent par nature les actes terroristes, cette sanction a pu être prévue sans méconnaître les exigences des droits de l'homme », a-t-il rappelé.Quant à l'allongement de dix à quinze ans, il l'a justifié par « la stratégie mise en œuvre par certains réseaux terroristes consistant à implanter des “cellules dormantes” dont certains des membres s'efforcent d'acquérir la nationalité du pays d'accueil et ne passent à l'action que longtemps après ».Lire aussi : Indignité nationale : « La France aurait beaucoup à perdre » 10.01.2015 à 17h40 • Mis à jour le10.01.2015 à 18h10 | Soren Seelow Hayat Boumeddiene, la compagne d'Amedy Coulibaly, le preneur d'otages de la porte de Vincennes tué vendredi lors de l'assaut de la police, serait partie en Syrie plusieurs jours avant que son conjoint ne passe à l'acte, selon nos informations.Une source haut placé rapporte qu'une femme « ressemblant fortement à Hayat Boumeddiene et munie de son passeport » a pris un vol Madrid-Istanbul, vendredi 2 janvier, en compagnie d'un homme dont le frère est connu des services de renseignement français. Elle aurait ensuite, selon les services de renseignements turcs, passé la frontière turco-syrienne jeudi 8 janvier et n'a jamais utilisé son billet retour en date du 9 janvier.500 APPELSElle-même visée par un mandat de recherche en France, la jeune femme âgée de 26 ans est mariée depuis juillet 2009 – religieusement mais pas civilement – avec Amedy Coulibaly. Un temps envisagée, sa présence sur les lieux de la prise d'otages de Vincennes à ses côtés n'est finalement pas avérée.Il ressort des investigations, et notamment des exploitations téléphoniques, que l'épouse de Chérif Kouachi, l'un des deux auteurs de la tuerie de Charlie Hebdo, a passé plus de 500 appels au cours de l'année 2014 avec Hayat Boumeddiene, une des raisons pour lesquelles les enquêteurs voulaient l'entendre. Le nombre de communications entre les deux femmes est, selon le procureur de Paris, François Molins, « de nature à établir des liens constants et soutenus entre les deux couples ».ARBALÈTESelon des rapports de la sous-direction antiterroriste, Chérif Kouachi, Amedy Coulibaly et Hayat Boumeddiene se fréquentent depuis 2010. D'après des écoutes téléphoniques, les deux hommes rendaient régulièrement visite à Djamel Beghal, assigné à résidence dans le Cantal. Condamné pour terrorisme il était un prosélyte reconnu de la mouvance radicale takfir, considérée comme une secte au sein de la communauté salafiste.Hayat Boumeddiene raconte dans ces écoutes s'être également rendue dans le Cantal, entre autres pour tirer à l'arbalète.Lire : Ce que l'on sait d'Hayat Boumeddiene, la compagne d'Amedy CoulibalySoren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Bernard (Londres, correspondant) Peter Neumann, directeur du Centre international pour l’étude de la radicalisation (ICSR) de l’université King’s College de Londres, affirme qu’Al-Qaida ou l’Etat islamique (EI) ne veulent plus réitérer des attaques de type 11-Septembre, mais plutôt des attentats de petite échelle « impliquant peu de gens et ne nécessitant pas beaucoup de préparation », comme les attaques qui ont frappé Paris du 7 au 9 janvier. L’attaque contre « Charlie Hebdo » et les événements en France marquent-ils un tournant dans la stratégie du terrorisme islamiste visant le monde occidental ?Oui, j’en suis convaincu. Les groupes islamistes, que ce soit Al-Qaida ou l’Etat islamique (EI), perpètrent désormais des attentats de plus petite ampleur. Depuis 2001, nous avions d’une certaine manière de la chance, car les djihadistes cherchaient absolument à commettre des attaques complexes et ambitieuses qui supposaient beaucoup de préparation et un grand nombre de participants. C’était beaucoup plus facile pour la police de les détecter, car ils étaient obsédés par l’idée de réitérer un 11-Septembre. L’an dernier, ils ont compris qu’il n’y avait pas besoin de s’attaquer au World Trade Center pour causer la terreur et exacerber les tensions dans nos sociétés. Un attentat de petite échelle impliquant peu de gens et ne nécessitant pas beaucoup de préparation peut créer un choc identique. C’est ce que nous avons commencé à voir l’an dernier à Ottawa et à Sidney.Cette nouvelle stratégie marque-t-elle une dérive ou procède-t-elle d’une décision ?Le 22 septembre 2014 a été diffusée sur les réseaux sociaux une déclaration d’un porte-parole de l’Etat islamique qui disait en substance : « Allez-y, faites tout ce que vous pouvez ! ». Le message visait les Occidentaux et explicitement les Français. En constatant l’impact en Europe des exécutions comme celle du journaliste américain James Foley, les djihadistes se sont rendu compte qu’il suffisait de poster sur Internet la vidéo d’une exécution pour mettre le monde entier en émoi. Il n’y a pas besoin de lancer des avions contre le World Trade Center : en tuant une personne on peut faire réagir le président des Etats-Unis. Ils ont constaté que c’était plus efficace que les attaques d’ampleur qui ont d’ailleurs parfois échoué. Ce message a eu un grand impact chez les djihadistes d’Europe : ils ont compris que pour devenir célèbre, il n’y avait pas besoin de faire comme à New York ou Madrid et qu’une attaque individuelle pouvait apporter la même renommée.Pensez-vous que le type de situation que connaît la France peut se répéter ailleurs dans le monde occidental ?Je ne fais pas que le penser, j’en suis absolument certain. Il y aura d’autres attaques en France ou dans d’autres pays occidentaux. Il s’agit d’un nouveau modus operandi et je crois qu’à la fin de 2015, on se dira que cette année aura été celle des attaques de faible ampleur et d’énorme impact. Les sociétés occidentales comptent beaucoup de gens radicalisés, non seulement des djihadistes qui sont rentrés après avoir combattu en Syrie, mais aussi des partisans d’Al-Qaida et de l’EI qui n’ont jamais été là-bas. Donc le potentiel est vaste pour de nouvelles attaques, car ces personnes comprennent l’ampleur du choc que peut produire un acte isolé.Vous parlez de « tournant ». Mais l’idée d’attentats perpétrés par des individus n’est pas nouvelle... C’est vrai, l’idée n’est pas nouvelle évidemment. Elle est aussi vieille que le terrorisme lui-même. C’était la stratégie des anarchistes au XIXe siècle. Mais c’est nouveau si l’on se réfère aux années 2001-2010 où l’ensemble des mouvements djihadistes était tellement fasciné par le 11-Septembre que leur ambition était de recommencer.Ce nouveau type d’attentats moins ambitieux est-il plus difficile à prévenir ?Oui et c’est le grand défi d’aujourd’hui pour les polices et les services secrets européens : trouver de nouvelles méthodes pour les détecter et les empêcher de passer à l’acte.L’attentat contre Charlie hebdo reflète-t-il la rivalité entre Al-Qaida et l’Etat islamique ? Oui, car Al-Qaida, confronté aux succès de l’EI, est sur la défensive. Nous savons qu’Al-Qaida pense que la seule façon de reprendre l’avantage est de perpétrer des attentats spectaculaires dans le monde occidental. En fait, il y aura deux faits marquants de 2015 : d’une part les attaques de faible ampleur et d’autre part la rivalité entre Al-Qaida et l’EI pour exercer la suprématie sur le mouvement.Pour vous, les événements de France portent la signature d’Al-Qaida ?Oui je le pense. Al-Qaida estime que ce type d’attaque est celui où ils excellent : spectaculaire, relativement coordonnée et impliquant des gens entraînés.L’émotion mais aussi la mobilisation sont impressionnantes dans la société française. Les manifestations en faveur de la défense des libertés et les démonstrations de cohésion peuvent-elles changer les choses ?Cela ne changera pas ce que les djihadistes ont en tête : ils manifestent beaucoup d’enthousiasme à l’égard de ce qui vient de se passer et ne seront sûrement pas impressionnés. Mais c’est une bonne chose que la société française réagisse de cette façon, notamment parce que cela mobilise les musulmans modérés contre les djihadistes. Mais les personnes qui sont déjà radicalisées ou attirées par le djihad se moquent du nombre de personnes qui défilent.Philippe Bernard (Londres, correspondant)Correspondant au Royaume-UniSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Potet En situation de concurrence tout au long de l’année, les principaux éditeurs de bande dessinée ont décidé de faire front commun après les événements tragiques qui ont endeuillé le 9e art avec les assassinats de Cabu, Wolinski, Charb, Tignous et Honoré, mercredi 7 janvier. Une vingtaine de maisons d’édition spécialisées – Casterman, Dargaud, Delcourt, Drugstore, Dupuis, L’École des loisirs, Fluide Glacial, Futuropolis, Glénat, Jungle, Kana, Le Lombard, Panini, Soleil, Steinkis, Urban Graphic, Vents d’Ouest – ont lancé l’idée d’un ouvrage collectif en hommage aux victimes de Charlie Hebdo. Ce sera une première : jamais aucun album de BD n’a à ce jour rassemblé autant de partenaires éditoriaux. « Nous étions tous liés de près ou de loin à l’histoire de Charlie Hebdo. Cabu et Wolinski ont marqué toutes les générations d’auteurs de bande dessinée. Il fallait faire quelque chose », explique Philippe Ostermann, le directeur général délégué de Dargaud et président de la commission bande dessinée du Syndicat national de l’édition (SNE). La porte n’est pas fermée : les éditeurs indépendants (L’Association, Cornélius, Les Requins marteaux…) seront contactés en début de semaine afin de rejoindre le projet. Programmé pour être présent en librairie dès février, ce futur album prendra la forme d’un album de 200 à 300 pages au format classique (220 x 290 mm), avec une couverture souple qui facilitera d’éventuelles réimpressions. Le premier tirage devrait être compris entre 50 000 et 100 000 exemplaires.Son contenu sera une sélection de planches, strips et autres gags piochés au sein de la production pléthorique de dessins réalisés spontanément par des dessinateurs et illustrateurs professionnels depuis le 7 janvier. « Comme on n’a pas le moral, on dessine », confie Jean-Yves Ferri (Aimé Lacapelle, De Gaulle à la plage), également scénariste (Le retour à la terre avec Manu Larcenet, Astérix chez les Pictes avec Conrad).Les bénéfices de l’album seront intégralement reversés aux familles des victimes des attentats de ces derniers jours.  Frédéric PotetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Yves Eudes Aussitôt après l’attentat contre Charlie Hebdo, mercredi 7 janvier à Paris, le collectif international de hackers Anonymous a annoncé le lancement d’une opération punitive baptisée #OpCharlieHebdo, qui vise les « terroristes islamistes » actifs sur Internet.Dès le 7 janvier, le collectif affiche sur le site de publication anonyme Pastebin un long communiqué en anglais et en français : « Attendez vous à une réaction massive et frontale de notre part car le combat pour la défense de ces libertés est la base même de notre mouvement. » Dans le même temps, deux vidéos vengeresses adressées à « Al-Qaida, l’Etat Islamique et autres terroristes » sont diffusées sur Youtube à partir d’un compte situé en Belgique : « nous, les Anonymous de toute la planète avons décidé de déclarer la guerre à vous les terroristes… Nous allons surveiller toutes vos activités sur le Net, nous fermerons vos comptes sur tous les réseaux sociaux. Vous n’imposerez pas votre charia dans nos démocraties… »Le 9 janvier, les Anonymous publient sur Pastebin les adresses d’une trentaine de comptes Twitter en français, en anglais et en arabe, présentés comme appartenant à des extrémistes islamistes. Le lendemain, la majorité de ces comptes étaient fermés, mais certains continuaient à fonctionner. Les Anonymous entendent ainsi attirer l’attention du public et des autorités sur certains jeunes musulmans qui soutiennent ouvertement l’action des agresseurs de Charlie Hebdo :« Les frères Kouachi et Amedy avaient certes compris l'islam. Nous les saluons et témoignons de notre admiration. »« Nos morts sont aux paradis et vos morts sont en enfer, la communauté a besoin de héros comme les frères #Kouachi #JeSuisKouachi. »« Où étaient vos "#JeSuisCharlie" quand Israël a massacré 17 journalistes à Gaza / 2014 ?! #JeSuisLesMosquéesAttaquées. »« 88 000 policiers et soldats contre deux frères :) »Le 10 janvier, les Anonymous poursuivent leur action en publiant sur Pastebin une vingtaine d’adresses de comptes Facebook « islamistes », en diverses langues.Blocages ou détournements de sites, attaques de comptesLes opérations à venir se préparent sur le canal #OpCharlieHebdo du réseau de discussion instantanée IRC « Anonops ». Des centaines de sympathisants d’Anonymous viennent y discuter d’actions plus radicales à mener contre les « terroristes ». Chacun a sa préférence : blocages de sites, détournements de pages, pénétration de serveurs et de bases de données, attaques de comptes de réseaux sociaux...Dans la pagaille, des groupes de travail éphémères se forment, les adresses des premiers sites visés commencent à circuler. Des graphistes proposent de créer des pages humoristiques ou provocatrices à afficher sur les sites islamistes quand ils auront été piratés. Un site à usage interne appartenant au Parti pirate allemand affiche des listes provisoires de centaines de comptes Facebook et Twitter soupçonnés d’appartenir à des islamistes radicaux, qui n’ont pas encore été publiés sur Pastebin.Par ailleurs, un mystérieux site intitulé opcharliehebdo.com affiche sur fond noir un compte à rebours, qui atteindra zéro le dimanche 11 janvier à 10 heures, heure de Paris. Ses créateurs ont pris soin de masquer leur identité, l’adresse a été déposée auprès d’un registre britannique et le site est hébergé aux Etats-Unis. En deux jours, il a déjà changé deux fois de serveur – samedi après-midi, il se trouvait chez un prestataire de l’Arizona.Des internautes inquiets croient y voir une menace d’attentat, et quelques-uns suggèrent même d’annuler la manifestation de soutien à Charlie Hebdo qui doit se tenir dimanche 11 janvier à Paris. Sur le canal de discussion Anonops, plusieurs participants affirment que ce compte à rebours n’est pas l’œuvre des Anonymous et ne mérite pas d’être mentionné.Yves EudesGrand reporterSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.01.2015 à 14h35 • Mis à jour le10.01.2015 à 18h06 Les premiers rassemblements en hommage aux victimes des attentats contre l'hebdomadaire Charlie Hebdo, de la fusillade de Montrouge et de la prise d'otage de la porte de Vincennes, ont rassemblé plus de 700 000 personnes en France, samedi 10 janvier, selon un bilan donné par le ministre de l'intérieur. Ces manifestations spontanées se sont déroulées à la veille d'une grande marche républicaine à Paris et en région déjà annoncée comme un rassemblement historique devant réunir au moins un million de personnes.Lire : Des leaders européens participeront avec François Hollande à la marche républicaineLe plus grand rassemblement est pour l'instant celui de Toulouse, avec plus de 100 000 personnes, selon la police, descendues samedi après-midi dans la rue de la ville rose. Le cortège « énorme », et peut-être sans précédent à Toulouse, selon des organisateurs, devait initialement parcourir 2 kilomètres des allées Jean-Jaurès au monument aux morts de la Résistance, mais le parcours a été nettement allongé pour permettre à la masse de manifestants de s'écouler. Quelque 45 000 personnes, selon la préfecture de police, ont défilé samedi à Marseille pour défendre « la démocratie, l'égalité et les libertés », à l'appel d'organisations de gauche. Le maire UMP de Marseille Jean-Claude Gaudin avait appelé vendredi « l'ensemble des Marseillaises et des Marseillais à exprimer leur unité autour des valeurs de la République à l'occasion des différents rassemblements organisés ce week-end, en solidarité envers les victimes de l'attentat contre Charlie Hebdo et des attaques de ces derniers jours ».La marche citoyenne organisée samedi à Lille en hommage aux victimes des attentats a réuni 35 000 à 40 000 personnes dans une ambiance d'émotion conviviale sous une pluie intermittente, selon une estimation de la préfecture du Nord. Celle-ci avait d'abord donné un chiffre provisoire d'au moins 22 000 participants, alors que le cortège, qui avait démarré vers 14 h 40 de la porte de Paris derrière une grande banderole « Je suis Charlie », n'avait commencé à déboucher que peu après 16 heures sur la place de la République, son point d'arrivée au cœur de la capitale des Flandres.A Nice, 5e ville de France, qui compte 350 000 habitants, entre 23 000 personnes, selon la police, et 25 000 à 30 000, selon les organisateurs, ont défilé dans la matinée silencieusement sur la promenade des Anglais. La marche s'est étirée sur environ un kilomètre pour s'achever devant le monument aux morts où une gerbe a été déposée avec l'inscription « Nous sommes tous Charlie », en présence des représentants religieux de toutes les confessions. La Ville de Nice avait distribué pour l'occasion quelque 10 000 affichettes « Je suis Charlie » et des crayons en carton grand format, à la mémoire des dessinateurs assassinés.A Pau (80 000 habitants), ce sont au moins 30 000 personnes, selon la police, près de 40 000, selon la mairie organisatrice du rassemblement, qui ont participé à la mi-journée à une marche silencieuse dans le centre-ville. « C'est un formidable mouvement populaire [...]. C'est beau et significatif, infiniment précieux », a déclaré le maire, François Bayrou (MoDem), à l'issue de la marche derrière une large banderole proclamant « Nous sommes tous Charlie », tenue par des lycéens.Samedi après-midi à Nantes, 75 000 personnes ont défilé, selon un comptage définitif de la préfecture, dont plusieurs personnalités, parmi lesquelles l'ancien premier ministre, Jean-Marc Ayrault, et la maire de la ville, Johanna Rolland. La foule, aux premiers rangs de laquelle de nombreux enfants et des femmes, a pris position derrière une banderole sur laquelle on peut lire « Vivre ensemble, libres, égaux et solidaires ».A Orléans, ce sont 22 000 personnes qui ont défilé dans les rues, selon la police. Plusieurs personnalités politiques étaient présentes, dont les présidents du Conseil régional du Centre, François Bonneau (PS), et du Conseil général du Loiret, Eric Doligé (UMP). A Caen, environ 6 000 personnes se sont rassemblées devant le mémorial pour la Paix. Les manifestants ont entonné sous la bruine la chanson Ma liberté, de Serge Reggiani, en brandissant des fleurs ou des crayons. Le député du Calvados Philippe Duron, le maire UMP de Caen, Joël Bruneau, et le président PS de la région Basse-Normandie, Laurent Beauvais, étaient présents. Le directeur du mémorial de Caen, Stéphane Grimaldi, a annoncé que les 5e Rencontres internationales du dessin de presse auraient lieu du 10 au 12 avril en présence de 40 dessinateurs du monde entier.A Lannion (Côtes d'Armor), le rassemblement a réuni quelque 3 500 personnes. A Bourges (Cher), ils étaient 4 000, à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) entre 5 000 (police) et 10 000 (organisateurs). A Martigues (Bouches-du-Rhône) 4 000 personnes ont participé à une marche, selon la police municipale, dans cette commune de 47 000 habitants. A Miramas, selon la municipalité, « plus d'un millier de personnes se sont réunies ». Abel Mestre Pas question de laisser passer ce qu'elle considère comme un affront. Marine Le Pen a déclaré, dans une vidéo de moins de quatre minutes postée, samedi 10 janvier, sur le site Internet du Front national, qu'elle appelait les Français à se rendre aux rassemblements et manifestations en province, mais pas à celle de Paris.Une manière, pour Mme Le Pen, de répondre au fait de ne pas avoir été conviée à la manifestation républicaine de dimanche, organisée dans la capitale : « Nous, élus de la Nation, nous prendrons part aux défilés où le sectarisme est moins violent. Nous serons avec le peuple français, ailleurs que dans le cortège parisien, récupéré, hélas !, par des partis qui représentent ce que les Français détestent : l'esprit partisan, l'électoralisme et la polémique indécente », a tranché la présidente de la formation d'extrême droite.« Nous défilerons contre personne mais avec toute la France et pour la France, la République n'appartient à personne », a-t-elle encore déclaré. Et d'inviter ses partisans à rejoindre les cortèges en province, où la « République n'est pas prise en otage ». « Je laisse les Français seuls juges de ceux qui en appellent à la liberté en appliquant l'exclusion », a-t-elle lancé en visant ceux qu'elle nomme « les partis politiques sectaires » qui ont « fait pression » pour exclure le FN de la manifestation républicaine de dimanche. « Le rejet de la barbarie appartient à tous les Français », a-t-elle ajouté. Marine Le Pen défilera pour sa part à Beaucaire, dans le Gard.« ON NE VA PAS MULTIPLIER LES INITIATIVES »L'attitude à prendre face aux hommages organisés ce week-end n'est pas claire au sein du parti lepéniste. Ainsi, les mairies FN vont rendre hommage aux victimes des attentats du 7 janvier en ordre dispersé. Stéphane Ravier, maire du 7e secteur de Marseille, n'organisera rien. « Je serai, comme annoncé depuis plusieurs semaines, à la galette des rois organisée par Valérie Laupies à Tarascon, et en présence de Jean-Marie Le Pen », a-t-il expliqué au Monde.Franck Briffaut, maire de Villers-Cotterêts (Aisne) n'organisera rien non plus. « Nous sommes dans la zone la plus tendue, nous ne pouvons pas appeler à des rassemblements », se justifie-t-il. Il est vrai que Chérif et Saïd Kouachi, les deux responsables présumés de la tuerie contre Charlie Hebdo le 7 janvier, se sont cachés aux environs de la ville avant de se retrancher dans une entreprise en Seine-et-Marne en prenant des otages. « Nous avons mis en place des cahiers de condoléances que nous enverrons à Charlie Hebdo. »A Fréjus (Var), le maire, David Rachline, n'avait d'abord rien prévu. « Nous avons fait un rassemblement jeudi. On ne va pas multiplier les initiatives », déclarait-il avant de changer d'avis. « Je n'avais pas vu le communiqué de l'Association des maires de France en faveur des hommages locaux, explique-t-il. Je vais suivre leurs recommandations et organiser un rassemblement dimanche dans ma ville », a précisé le jeune sénateur lepéniste. En revanche, dans une autre ville du Var, Cogolin, Marc-Étienne Lansade n'a rien prévu de faire.« LE BUT, C'EST AUSSI D'ALERTER L'OPINON »Dans le Pas-de-Calais, à Hénin-Beaumont, l'hommage devait avoir lieu samedi. « Ce sera une manifestation apolitique, organisée par les anciens combattants et la ville en hommage aux victimes », explique Bruno Bilde, l'un des adjoints du maire, Steeve Briois. L'opposition municipale, des associations et des syndicats ont appelé à un rassemblement différent au même moment. « Ces deux initiatives se sont montées sans concertation et ne sont pas en concurrence », affirme Marine Tondelier, élue EELV de la ville, qui évoque des « pressions de la mairie » pour qu'il n'y ait qu'un seul événement organisé.A Beaucaire, dans le Gard, Julien Sanchez a voulu, lui, mettre en place un hommage « aux victimes du terrorisme islamique ». Une manière pour le jeune élu de politiser son initiative et d'en faire une sorte de tribune. M. Sanchez prendra donc la parole dimanche et fera passer son message. « La tonalité, ce sera plutôt ce que dit Marine Le Pen que ce que dit François Hollande. Le rassemblement est ouvert à tout le monde, mais je parlerai des causes de ces attentats. Sans faire d'amalgames entre les islamistes et les musulmans. Le but, c'est de se recueillir mais aussi d'alerter l'opinion », ajoute-t-il.Lire l'analyse (édition abonnés) : Marine Le Pen veut tirer profit de sa mise à l’écartJean-Marie Le Pen : « Je ne suis pas Charlie »Plus tôt dans la journée, Jean-Marie Le Pen avait également dénoncé le rassemblement prévu dimanche à Paris, « orchestré par les médias » selon lui, et qui lui rappelle les mobilisations lors de l'affaire de Carpentras et lors de l'entre-deux-tours de la présidentielle en 2002. Mais le père fondateur avait, lui, choisi de se désolidariser avec le soutien porté à l'hebdomadaire satirique, touché en plein au cœur mercredi lors de la première attaque terroriste.« Aujourd'hui, c'est “nous sommes tous Charlie”, “je suis Charlie”. Eh bien moi, je suis désolé, je ne suis pas Charlie. (...) Je me sens touché par la mort de douze compatriotes français dont je ne veux même pas savoir l'identité politique, encore que je la connaisse bien, qu'elle soit celle d'ennemis du FN qui en demandaient la dissolution par pétition il n'y a pas tellement longtemps.Je ne me sens pas du tout l'esprit de Charlie. Je ne vais pas, moi, me battre pour défendre l'esprit de Charlie qui est un esprit anarcho-trotskyste parfaitement dissolvant de la moralité politique. »Lire aussi : #JeSuisCharlie : sur Internet, vague mondiale d'émotionAbel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Gagnebet (Toulouse, correspondance) Mermoz, Bagatelle, Reynerie, Bellefontaine, terminus Basso-Cambo. Dans la ligne A du métro toulousain qui enjambe la rocade et plonge ensuite vers les quartiers populaires, l’annonce au micro a aussi signalé « Mirail-Université ». Mais, depuis l’automne 2014, la faculté de sciences humaines et littérature a changé de nom : elle s’appelle désormais Jean-Jaurès.Mal vu, le nom Mirail ? C’est peu dire. Le grand ensemble construit dans les années 1960 et 1970 n’a jamais atteint ses objectifs de cité heureuse. Pire, depuis, entre les classements en ZUP (zone urbaine prioritaire), ZEP (zone d’éducation prioritaire) et malgré le Grand projet de ville (GPV) impulsé à la fin des années 1990, le taux de chômage atteint parfois 40 %. « Ici, on est au front. 80 % des gens se demandent ce qu’ils vont bouffer le soir », se désole Thierry Faye, directeur de TO7, une association qui accueille chômeurs et précaires et organise des cours d’alphabétisation. Une soixantaine de bénévoles se réunissent dans un vaste local au pied des immeubles.« Un sentiment de gravité exceptionnelle »Derrière la vitrine tapissée d’autocollants « Je suis Charlie », une partie de l’équipe tient sa réunion mensuelle. Au menu des discussions : l’affaire Charlie Hebdo et des réponses à apporter. Devant le local, deux jeunes en scooter s’arrêtent tout net : « Enlevez ces autocollants, non, on est pas Charlie ! Ces cons qui ont buté les dessinateurs, on les défend pas, mais Charlie a humilié le Prophète. On en a marre des amalgames, nos parents, nos grands-parents, on est tous croyants ! » Ici, on a plus qu’ailleurs le souvenir des tueries du Toulousain Mohamed Merah de 2012, même s’il n’était pas un enfant du quartier. Pour Thierry Faye, le climat de violence, les voitures brûlées et la petite délinquance ont baissé, « le vrai souci c’est la montée des religieux, les bandes organisées, et surtout, surtout, cette pauvreté qui gangrène tout ». Devant la mosquée Es-Salam (« la paix »), Abdellatif Mellouki, porte-parole régional du Conseil du culte musulman, a convié la presse le 9 janvier. « Il y a une montée du religieux qu’on ne peut pas nier et certaines conséquences sur des jeunes à la dérive, fragiles, facilement manipulables. » Ils sont ensuite plus de 1 500 à venir écouter la parole de l’imam marocain considéré comme très modéré. Les langues se délient : « On est jeunes, étudiants, on travaille, on veut rester simple », lâche Benjamin, 21 ans. « Ces tueurs ne représentent qu’eux-mêmes », commente un autre fidèle. A quelques centaines de mètres de là, derrière le grand centre commercial de Basso-Cambo, les travaux d’une autre mosquée ont débuté. Elle pourra accueillir 4 000 personnes et évitera aux croyants de prier dehors, sur des tapis de fortune ou sous des grandes tentes.« Les jeunes parlent, ils en ont vraiment marre »Espérance, indignation, ras-le-bol… Sur le rond-point de Bellefontaine, Kaddour reprend les mots et constate que « tout le monde est en colère et a peur ». Patron du PMU Le Bellefontaine, il se dit même « époustouflé » : « Pour une fois, les jeunes parlent, ils en ont vraiment marre. » Il constate aussi que le supermarché voisin vient de fermer et que son chiffre d’affaires a baissé de 60 % en deux ans. « Depuis la démolition des grandes barres, on est passé de 15 000 à moins de 8 000 habitants entre ici et Reynerie. Ce que l’on a gagné en calme, on l’a perdu en fréquentation », regrette-t-il. Ces grandes barres, ce sont celles qui ont été rasées avec le GPV. Relogées, les familles ont déménagé vers des communes de la ceinture toulousaine.En longeant la nouvelle médiathèque Grand M, on accède plus facilement à la place Abbal, à la sortie du métro Reynerie. Le paysage se dégage, le marché fait le plein, quelques tours ont disparu. Pour la maire de quartier, Marie-Jeanne Fouqué, « nous voulons maintenant reconstruire des immeubles, refaire la place, et opérer le retour des services publics ». A ses côtés, ce vendredi 9 janvier, ils sont une soixantaine à observer une minute de silence en l’honneur de « toutes les victimes du terrorisme ». Parmi eux, un habitant regrette cependant que le projet de Maison de l’image face à la place ait été abandonné par la nouvelle majorité UMP. « Cela aurait au moins permis aux Toulousains de venir ici, de prendre le métro dans l’autre sens… »Philippe Gagnebet (Toulouse, correspondance)Journaliste au Monde 10.01.2015 à 10h33 • Mis à jour le10.01.2015 à 15h45 | Soren Seelow Il est trop tôt pour dire si les attaques terroristes qui ont frappé Paris ces derniers jours étaient coordonnées. Au regard des connexions entre leurs auteurs, on sait déjà qu’elles étaient liées. En trois jours, des tueurs se réclamant d’organisations rivales ont mené sur le sol français trois opérations. Mercredi, Saïd et Chérif Kouachi, 34 et 32 ans, abattent douze personnes à la rédaction de Charlie Hebdo. Le lendemain, Amedy Coulibaly, 34 ans, tue une policière à Montrouge, puis quatre otages vendredi dans une épicerie casher à Paris.De la tuerie de Charlie Hebdo, mercredi 7 janvier, jusqu’à la mort des trois assaillants, vendredi 9 janvier, rarement la capacité de réponse des forces de l’ordre aura été autant mise à l’épreuve. Outre les 88 000 agents mis à l’œuvre sur le terrain, plusieurs centaines de fonctionnaires de police judiciaire et vingt-trois magistrats ont été mobilisés durant ces trois jours de traque. Effectuant, a précisé vendredi soir François Molins, procureur de Paris, 48 écoutes téléphoniques et 39 géolocalisations. Cette attaque inédite dans l’histoire récente du pays s’est conclue vendredi par une double prise d’otages, une première en France, et un double assaut coordonné par le RAID et le GIGN, une première également. Elle aura fait vingt morts, dont les trois tueurs.A 17 heures, vendredi, les trois preneurs d’otages sont tuésDerrière la résolution de ces derniers, leur entraînement manifeste au combat et leur supposée coordination, ces trois jours de chasse à l’homme ont laissé planer l’étrange impression d’une absence de planification.« Ce qui prédomine dans cette affaire, c’est un niveau de détermination très fort, doublé d’une démarche totalement sacrificielle, explique un haut fonctionnaire de la police nationale. Leur action n’avait pas de perspective d’avenir, la réflexion n’était pas très poussée ».Mercredi : la tuerie de Charlie Cette ardeur mêlée de nihilisme explique sans doute plusieurs erreurs commises par les assaillants. Mercredi 7 janvier, vers 11 h 30, deux hommes cagoulés se présentent au 6, rue Nicolas-Appert, dans le 11e arrondissement de Paris, à deux numéros des locaux du journal satirique. Une première approximation surprenante, quand on sait que les frères Kouachi s’étaient renseignés sur le jour et l’heure de la conférence de rédaction hebdomadaire, et qu’ils connaissaient par leur nom plusieurs membres de la rédaction.Réalisant qu’ils s’étaient trompés d’immeuble, les tueurs parviennent quelques minutes plus tard dans les locaux de Charlie Hebdo, au numéro 10, et assassinent huit journalistes ainsi que le policier chargé d’assurer la protection de Charb, le directeur de publication. Ils épargnent Sigolène Vinson au motif qu’ils ne « tuent pas les femmes », mais abattent froidement Elsa Cayat, une femme, signe d’une certaine confusion dans cette expédition punitive sous drapeau idéologique. La balistique témoigne de la sauvagerie de la tuerie : dans les locaux de la rédaction, les enquêteurs retrouveront 31 étuis de kalachnikov.Autre incohérence : au micro de BFM-TV, qui les a interrogés vendredi par téléphone tandis qu’ils étaient retranchés dans l’entrepôt d’une imprimerie à Dammartin-en-Goële de Seine-et-Marne, les deux hommes ont assuré qu’ils ne tuaient pas les « civils » et que les journalistes de Charlie Hebdo n’étaient pas des « civils » mais des « cibles ». Ils abattront pourtant dans le hall de l’immeuble du journal un agent d’entretien qui n’était pas une « cible ».« Ils étaient (…) très calmes, très sereins, très professionnels. (…) Ils donnaient l’impression d’être en opération »Dans la rue, où les attend leur véhicule – une Citroën C3 noire volée –, les deux frères ouvrent le feu à vingt-cinq reprises en direction des agents de police. Boulevard Richard-Lenoir, ils achèvent un policier blessé, Ahmed Merabet, d’une balle dans la tête tirée à bout portant. En regagnant lentement leur véhicule, l’un des deux assaillants, entre sang-froid et nonchalance, prend le temps de ramasser une chaussure de sport au pied de la portière du siège passager.Saïd et Chérif Kouachi débutent alors une folle chevauchée sans but apparent. Ils foncent à tombeaux ouverts vers le Nord de Paris, où leur course s’achève dans un poteau, les contraignant à abandonner leur véhicule.Dans la précipitation, ils abandonnent à bord la carte d’identité de Saïd Kouachi, un drapeau djihadiste, une dizaine de cocktails Molotov, deux talkies-walkies, une caméra Go Pro, un pare-soleil de police et un gyrophare. Sur un des cocktails Molotov sera retrouvée une empreinte digitale appartenant à Chérif Kouachi. Les deux hommes prennent néanmoins le temps d’emporter avec eux un arsenal de guerre : un lance-roquettes M82, des cocktails Molotov, deux pistolets automatiques, deux kalachnikovs et une grenade.Ils braquent sur place un automobiliste et s’emparent de sa Clio. Au micro de RTL, le propriétaire du véhicule raconte : « Ils étaient (…) très calmes, très sereins, très professionnels. Ils n’ont jamais couru ni élevé la voix. (…) Ils donnaient l’impression d’être en opération. (…) Des gens qui avaient l’habitude du maniement des armes et qui n’avaient pas peur mais très déterminés. La simple chose qu’ils m’ont dite en partant : si les médias te posent une question tu n’as qu’à dire que c’est Al-Qaida Yémen. »Les policiers pistent la Clio avant de perdre sa trace au niveau de la Porte de Pantin. La carte d’identité retrouvée dans la voiture permet à la sous-direction antiterroriste et à la direction générale de la sécurité intérieure de mener des investigations auprès des proches des deux hommes. Dans la nuit, perquisitions, écoutes et géolocalisations se multiplient pour tenter de localiser les tueurs dans les communes où ils sont susceptibles d’être hébergés : Gennevilliers, Reims et Charleville-Mézières. Neuf proches sont placés en garde à vue. Jeudi : l’apparition d’un troisième tueurJeudi, à 8 heures, tandis que la France se réveille encore sous le choc de la tuerie de la veille, un homme tue d’une balle dans le dos une jeune policière municipale de 26 ans qui intervenait sur un accident de la circulation à Montrouge. Des douilles de 9 mm et de kalachnikov sont retrouvées sur la chaussée. Un agent de voirie qui aurait tenté de s’interposer est blessé d’une balle qui lui traverse la joue.Le tireur, vêtu de noir, d’un gilet pare-balles et d’une cagoule, est armé d’une kalachnikov, d’une arme de poing et porte une ceinture de munitions. Il braque un automobiliste et s’empare de son véhicule, qui sera retrouvé à Arcueil, à proximité d’une station de RER.Tout le monde ignore alors si les deux attaques sont liées. Moins d’une heure et demie plus tard, à 9 h 26, les frères Kouachi refont parler d’eux. Ils font irruption dans une station-service au bord de la Nationale 2 près de Villers-Cotterêts, dans l’Aisne, à 80 kilomètres au nord de Paris. A court de vivres, ils braquent le gérant et s’enfuient à bord de leur Clio avec un sac de nourriture. La vidéosurveillance, qui permet de les identifier, les montre armés d’un lance-roquettes et de kalachnikov.Dans la soirée, les enquêteurs présentent une photo d’Amedy Coulibaly à un témoin, qui reconnaît le tireur de MontrougeC’est le début d’une chasse à l’homme erratique qui mobilisera pendant 24 heures près de 1 500 policiers et gendarmes sur une zone située à cheval entre l’Oise et l’Aisne. Un témoin les localise à la mi-journée. Puis ils se volatilisent à nouveau.En fin de journée, les enquêteurs découvrent que les frères Kouachi connaissent un certain Amedy Coulibaly, que Chérif a rencontré en prison. Les deux hommes avaient été mis en cause dans la tentative d’évasion armée de Smaïn Aït Ali Belkacem, un des cerveaux des attentats de 1995. Les anciens codétenus se fréquentent toujours. Selon le procureur de Paris, la compagne d’Amedy Coulibaly, Hayat Boumeddiene – toujours activement recherchée samedi matin – a échangé au cours de l’année passée près de 500 appels téléphoniques avec celle de Chérif Kouachi.Dans la soirée, les enquêteurs présentent une photo d’Amedy Coulibaly à un témoin, qui reconnaît le tireur de Montrouge. A 1 heure du matin, une trace d’ADN prélevée sur une cagoule retrouvée sur les lieux l’identifie formellement. Des perquisitions sont réalisées à son dernier domicile connu et dans ceux de ses proches à Bagneux, Grigny et Fontenay-aux-Roses. Un fonctionnaire de la PJ confie que les enquêteurs s’interrogent désormais sur sa possible implication dans la tentative de meurtre d’un joggeur, victime sans raison apparente de trois tirs de calibre 9 mm, mercredi soir à Fontenay-aux-Roses.Vendredi : la double affiliation Vendredi, peu après 8 heures, les frères Kouachi réapparaissent. Surgissant d’un bois, ils braquent une automobiliste à Nanteuil-le-Haudouin, dans l’Oise. Ils prennent la fuite au volant de sa Peugeot 206, qu’ils abandonneront peu après dans la zone artisanale de Dammartin-en-Goële, en Seine-et-Marne.Après un échange de tirs avec une patrouille de gendarmes, les deux hommes se réfugient dans les locaux de la société d’une société d’imprimerie, rapidement encerclés. En plein siège, Chérif Kouachi répond à un coup de fil de BFM-TV pour revendiquer la tuerie de Charlie Hebdo. Il affirme à la chaîne avoir été envoyé par Al-Qaida au Yémen, un pays où il s’est rendu en 2011 : « Anwar al-Awlaqi m’a envoyé, moi, avant qu’il ne soit tué ».Cet ancien idéologue en chef d’Al-Qaida dans la péninsule arabique (AQPA) a été tué par une frappe américaine en septembre 2011, l’année où Chérif a séjourné dans ce pays. Vendredi soir, AQPA a fait parvenir à l’Associated Press un communiqué dans lequel il revendiquait l’attaque.Vers 15 heures, Amedy Coulibaly, qui a pris en otage les clients d’une supérette casher de la Porte de Vincennes, à Paris, appelle BFM-TV et se réclame, lui, de l’Etat islamique. Il affirme que son attaque et celle des frères Kouachi étaient coordonnées. Samedi matin, l’EI n’avait toujours revendiqué aucune des trois attaques. Cette supposée coordination entre deux équipées terroristes émanant de deux groupes rivaux au sein de la nébuleuse djihadiste laisse certains spécialistes songeurs. Le chercheur Romain Caillet propose une lecture pragmatique de cette convergence. « Si ces déclarations sont confirmées, il ne s’agirait pas d’une alliance entre AQPA et l’EI, mais entre des djihadistes français et d’autres djihadistes français. Ce genre de rapprochements de circonstance existe tous les jours en Syrie entre l’EI et Al Nosra [une branche d’Al-Qaida]. Ces types se connaissaient, cette proximité a pu jouer. »S’il semble a priori peu naturel de penser que les frères Kouachi, se réclamant d’AQPA, aient pu avertir de leur projet Amedy Coulibaly, qui se revendique de l’EI, il n’est pas impossible que ce dernier se soit greffé sur leur action par opportunisme, ou que les trois hommes aient coordonné leurs actions en dehors de toute logique politique. Un bricolage d’alliances sur fond de camaraderie entre anciens codétenus qui s’est scellée dans un bain de sang.Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 21.01.2015 à 17h23 • Mis à jour le21.01.2015 à 17h59 | Béatrice Jérôme « Chacun a ses mots. Ce n'est pas le mien. » Anne Hidalgo ne souscrit pas au vocabulaire employé, mardi 20 janvier lors de ses vœux à la presse, par Manuel Valls sur l'existence d'un « apartheid territorial, social et ethnique » dans certains quartiers. Mais elle dresse le même constat.« Apartheid » en France ? Valls lève un tabouEn présentant ses vœux à la presse, mercredi 21 janvier, la maire de Paris a estimé qu’il y a des « fractures territoriales insupportables et qui n'ont que trop duré ». Elle reconnaît qu'il existe dans la capitale des « quartiers très difficiles » mais où le « sentiment de relégation n'est pas aussi fort parce qu'il y a le métro , que les gens ont le sentiment d'être au centre de l'agglomération » et parce que « depuis treize ans nous agissons ».Anne Hidalgo a rappelé qu'elle avait « fait en sorte que le budget de la ville soit essentiellement orienté vers ces quartiers » . « Mon prédecesseur également, a-t-elle ajouté. Nous avons mis des médiathèques, des bibliothèques, des nouveaux collèges, des écoles. C'est là que nous avons mis du service public réel. »La maire de Paris n'entend pas laisser dire qu'il y aurait des zones de « non-droit » dans la capitale. Malgré les « excuses » formulées par Fox News, qui a fait état, après les attentats, de « no-go zones » auxquelles les non-musulmans ne pourraient pas accéder, la maire a confirmé mercredi son intention de porter plainte contre la chaîne américaine. « Ce n'est pas vrai. C'est juste un mensonge qui porte atteinte aux Parisiens. Et donc je vais demander réparation », a lancé Mme Hidalgo, affirmant devant les journalistes que la presse doit se poser « la question de la vérité ».Une carte du citoyenDeux semaines après les attentats, Mme Hidalgo a aussi annoncé une série d'actions sur le front de la sécurité, de l'aide à l'emploi et du soutien aux « quartiers populaires ». Elle a l’intention de s'inspirer de Bill de Blasio, le maire de New York en visite à Paris mardi, qui lui a appris l'existence d'une « carte de citoyen de New York ». « Nous allons créer une carte du citoyen de Paris. Elle donnera accès à des lieux, à des spectacles » et devrait permettre de voter au budget participatif. Elle sera donnée à tous les habitants, même étrangers dès l'âge de 7 ans. Décidée à transformer « l'énergie » qui s'est exprimée dans la manifestation historique du 11 janvier, la maire a lancé un appel au « volontariat des adultes ». Elle entend ouvrir le samedi matin «  les écoles, les collèges et les centres d'animation notamment dans les quartiers populaires » pour que des bénévoles puissent offrir du soutien scolaire à des enfants ou pour que se tiennent des « forums citoyens » organisés par des associations.Elle a également décrété une « mobilisation sans précédent » pour que les « entreprises, les artisans, les associations » aident les jeunes des familles « plus précaires » à trouver un stage ou un emploi.Mme Hidalgo entend, par ailleurs, créer « une cellule municipale de repérage des actes antisémites ou racistes ». Le 12 mars, elle réunira les autorités religieuses et les associations laïques à l'Hôtel de ville.Hidalgo veut « réduire la fracture territoriale » avec le Grand ParisAlors que le financement et les compétences de la future métropole du Grand Paris sont en discussion, cette semaine, au Sénat en première lecture du projet de loi portant nouvelle organisation territoriale de la République, Mme Hidalgo a souhaité, mercredi 21 janvier, que « le Grand Paris soit fait pour réduire la fracture territoriale ».Le matin même, Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale, élu de Seine-Saint-Denis a déclaré à France Info : « Il faut qu’on puisse dire, notamment sur la métropole parisienne : il y a des endroits qui sont dans une situation plus difficile que les autres, et on accélère ». « J’ai beaucoup aimé les mots de Bartolone », a glissé la maire de Paris en s’éclipsant des salons de réception lambrissés de l’Hôtel de ville de Paris. Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 21.01.2015 à 15h16 • Mis à jour le21.01.2015 à 15h20 | Flichy Grangé (Avocat) Près d’un salarié sur deux se dit victime d’incivilité sur son lieu de travail, indique le rapport Eléas publié en juin 2014. Ce phénomène, loin d’être marginal serait en augmentation. Si les salariés concernés sont, pour beaucoup, confrontés à des publics extérieurs (commerce, services, administrations…), nombreux se plaignent de leurs collègues de travail.Les agissements en cause sont très variés et appréciés différemment selon la perception de chacun et le contexte professionnel. Cela va de l’impolitesse, la moquerie, jusqu’à l’agression verbale. Ce qui est toléré dans certains secteurs d’activité sera proscrit dans d’autres…La notion d’incivilité, à proprement parler, n’est pas définie juridiquement. Seul un accord relatif au harcèlement et à la violence au travail la mentionne (accord du 26 mars 2010). La prise en compte de ces agissements s’inscrit dans celle plus large des risques psychosociaux.Les risques psychosociaux ont désormais leur BibleEn effet, ce type de comportements peut participer à une dégradation des conditions de travail. Ils affectent le bien être des salariés et la performance des entreprises (stress, démotivation, absences répétées, accident du travail). Loin d’être anodins, ils portent en germe un risque d’agissements beaucoup plus graves, tels que des faits de harcèlement moral ou sexuel, des agressions physiques. Sous couvert de banaliser certains agissements sans gravité apparente, le risque est de laisser s’envenimer des situations de travail déjà sensibles. Un devoir de protectionLa multiplication de ces comportements constitue donc une problématique interpellant l’employeur tenu de protéger la santé physique et mentale de ses salariés (article L 4121-1 du Code du travail).L’employeur se doit de prévenir ces agissements inappropriés et, pour les plus graves, de les sanctionner. Pour y parvenir, il doit chercher à identifier les situations professionnelles conduisant à l’incivilité, telles qu’un défaut d’organisation d’un service devant accueillir du public, le travail en collectivité dans un espace ouvert, une charge de travail excessive pouvant générer des crispations dans une équipe de travail.Les incivilités externes, dont sont victimes les salariés en contact avec la clientèle, sont les plus nombreuses et souvent les plus violentes. Lorsqu’un tel risque de violence vis-à-vis des salariés est identifié, l’employeur a l’obligation de le faire figurer dans le document d’évaluation des risques, ainsi que les mesures prises pour y remédier. Parmi ces dernières, une formation spécifique dans la gestion des incidents peut être prévue pour les salariés en contact avec les usagers, ainsi que leur hiérarchie.Par ailleurs, plusieurs grandes entreprises (SNCF, La Poste, Monoprix etc.) se sont regroupées dans un club interentreprises pour la prévention des incivilités afin d’échanger sur les bonnes pratiques en la matière.Chaque salarié responsable de ses collèguesLa prévention passe aussi par le rappel des principes de vie en communauté, des règles de politesse élémentaires, sachant que chaque salarié est tenu de veiller à la protection de sa santé et de sa sécurité ainsi que de celle de ses collègues de travail (article L 4122-1 du code du travail). Ainsi, le règlement intérieur de l’entreprise a vocation à rappeler à chaque salarié son obligation de se conformer aux règles du savoir-vivre et du savoir-être dans un cadre professionnel, imposant une certaine retenue dans le comportement et dans l’expression verbale.Si la prévention et la pédagogie restent les principales réponses aux incivilités courantes, subsiste pour l’employeur la faculté de sanctionner les agissements plus graves : agressions verbales, insultes, violences (notamment Cass. soc 24 novembre 2009 n°08-43.481). En cas de débordement perturbant la vie de l’entreprise, l’employeur pourra mettre en œuvre son pouvoir disciplinaire, en veillant à appliquer la mesure proportionnellement à la faute commise, dans un temps non prescrit de deux mois.Corinne Potier et Bruno Fieschi, avocats associés chez Flichy Grangé Avocats (www.flichy.com). Flichy Grangé (Avocat) 21.01.2015 à 11h54 • Mis à jour le21.01.2015 à 18h28 | Martin Untersinger et Elise Vincent La lutte contre le djihadisme sur Internet est devenue une priorité stratégique. C’est, en substance, ce qu’est venu dire le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, mardi 20 janvier, à Lille, au Forum international de la cybersécurité (FIC), à la veille de l’annonce de nouvelles mesures antiterroristes par Manuel Valls. « Le cyberterrorisme est la première menace » qui pèse sur les données personnelles et professionnelles, a notamment déclaré M. Cazeneuve alors que depuis les attentats, le nombre de procédures visant des propos faisant l’apologie du terrorisme sur la Toile a explosé et que la France est la cible d’un grand nombre d’attaques informatiques. Une menace contre laquelle le combat n’est toutefois pas si simple.Police, gendarmerie, état-major des armées, tout le monde s’organise de fait, aujourd’hui, pour essayer de répondre à ce nouveau contexte. La police nationale a justement inauguré, lundi 19 janvier, une sous-direction à la lutte contre la cybercriminalité (SDLC), avec 75 personnes.La police avait déjà un maillage territorial d’investigateurs formés à ces questions – environ 390. Elle avait aussi des enquêteurs spécialisés au sein d’un office spécifique depuis 2001 – l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication. Mais cette fois, une étape est franchie.Même chose chez les gendarmes. Le service contre la cybercriminalité et son réseau de 260 enquêteurs spécialisés devrait voir ses effectifs augmenter. « J’aimerais en former 50 par an au lieu de 25 », explique le colonel Jacques Fombonne, responsable du Centre national de formation à la police judiciaire. Attitude similaire, enfin, au ministère de la défense, où l’on considère que le combat numérique nécessite presque la création d’une « quatrième armée », selon une formule du ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, rappelée par le vice-amiral Arnaud Coustillière, officier général chargé de la cyberdéfense à l’état-major des armées. 10 à 30 millions d’euros par an vont ainsi être injectés en recherche et développement jusqu’en 2019.Afflux de signalementsMalgré les forces en présence, le plus dur reste de parvenir à des résultats en matière de criminalité numérique. Les enquêteurs de police et de gendarmerie disposent bien, depuis 2011, de la possibilité de « patrouiller » sur la Toile sous pseudonyme. Mais ils doivent plus souvent travailler à partir de « signalements » obtenus par le biais de la plateforme Pharos. Celle-ci permet aux internautes d’alerter sur des propos ou images trouvées sur Internet. Or, en 2014, il y a eu plus de 137 000 signalements, et depuis les attentats, plus de 30 000… Dans ce contexte, pas facile pour les enquêteurs de ne pas être noyés par la masse d’informations.« Le 7 janvier, après l’attaque de Charlie Hebdo, nous avons débuté une veille des réseaux sociaux avec le mot clé #bienfaitpourcharlie, pour voir si des gens s’en réjouissaient, détaille le colonel Eric Freyssinet, responsable du centre de lutte contre les criminalités numériques de la gendarmerie, dit C3N. Mais nous avons dû très vite rajouter des mots-clés pour faire le tri entre ceux qui disaient vraiment des choses violentes et les autres. » Et d’ajouter : « Le signalement doit aussi être suffisamment précis pour que l’on ait le temps de l’identifier avant éventuellement qu’il soit effacé. »Autre difficulté : le fait que beaucoup d’attaques informatiques proviennent de sites ou d’individus installés à l’étranger. « Lorsqu’on identifie un serveur ou une adresse IP à l’étranger, il faut faire une demande de coopération, il faut la rédiger, la faire traduire. Ce sont des coûts, du temps, et des réponses systématiquement négatives pour certains pays, qui ne coopèrent pas du tout », explique ainsi Olivier Iteanu, avocat spécialiste des questions numériques. « La coopération n’est pas impossible, mais elle est très complexe en termes de moyens humains et compte tenu du nombre de dossiers », abonde un enquêteur spécialisé.Logiciel espionCatherine Chambon, 52 ans, la nouvelle patronne de la SDLC, pense, elle, que la coopération internationale peut permettre de contourner ces problèmes. « Le renseignement judiciaire étranger peut être très utile. Tous les pays n’ont pas les mêmes moyens d’enquête. Le système de droit accusatoire [aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni] est beaucoup plus invasif », souligne-t-elle. Mme Chambon estime aussi que cette coopération peut être aidée par la création, en 2013, du Centre européen de lutte contre la cybercriminalité (EC3), situé dans les locaux d’Europole, à La Haye.Beaucoup de services d’enquête, y compris des magistrats, aimeraient aussi utiliser une disposition introduite par la loi Loppsi 2, en 2011 : « capter » les données à distance. C’est-à-dire introduire dans l’ordinateur d’un suspect un logiciel espion pour surveiller ce qu’il tape et voit à l’écran. Problème : cette solution est soumise à une autorisation administrative qui n’a pas encore été délivrée à ce jour.Pour qu’un dossier de « cyberdjihadisme » arrive jusqu’à un procès et une éventuelle condamnation, le chemin est donc long. Me Thomas Klotz en sait quelque chose. C’est lui qui s’est retrouvé à défendre le premier « cyberdjihadiste » français, en mars 2014. Agé alors de 27 ans, ce jeune normand converti à l’Islam était poursuivi pour « apologie » du terrorisme après avoir publié, sur Internet, des traductions d’une revue affiliée à Al-Qaida. Heureusement pour lui, c’était avant la dernière loi antiterroriste, votée fin 2014, qui alourdit les peines. Il a été condamné à trois ans de prison ferme dont deux avec sursis.Bon connaisseur des dossiers de terrorisme, Me Klotz s’interroge, avec le recul, sur la portée de cette nouvelle loi : « Elle est spectaculaire. Elle prévoit jusqu’à sept ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende pour des faits d’apologie sur Internet. Son but est clairement dissuasif, mais sera-t-elle efficace ? Je ne sais pas. »Martin UntersingerJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterElise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Pouchard et Samuel Laurent Avant même les attentats survenus les 7, 8 et 9 janvier, l'islam en France inquiétait une partie de l'opinion. Plusieurs enquêtes montraient un sentiment hostile et une surestimation du poids de cette religion. Autant de craintes alimentées par une actualité où l'islamisme radical tend à devenir omniprésent, générant des peurs alimentées par certains. Pourtant, les chiffres sont souvent bien loin des fantasmes.1. Combien de musulmans en France ?A l'été 2014, un sondage de l'institut Ipsos Mori réalisé dans plusieurs pays montrait qu'à l'instar des Britanniques, les Français surestimaient fortement le nombre de personnes de confession musulmane en France : interrogés sur une estimation sur 100 personnes, ils répondaient en moyenne 23 %, alors que la bonne réponse était 8 %. 2,8 millions ? En réalité, le chiffre exact est plus flou. La loi française interdit de recenser les populations par religion, ce qui empêche d'avoir un chiffrage précis. Néanmoins, nous disposons de quelques estimations. Ainsi, l'enquête « trajectoire et origines » menée par l'Insee et l'INED, sur la base de sondages, estimait les fidèles musulmans à 2,8 millions en 2008, contre 11,5 millions de catholiques, parmi la population de 18 à 50 ans. Un échantillon qui, pour les deux religions, ne compte donc ni les seniors, ni les mineurs.3,9 millions ? Le chercheur Patrick Simon, de l'INED, évoque, en extrapolant les estimations sur les 18-50 ans à l'ensemble de la population, un chiffreun peu plus élevé : entre 3,9 et 4,1 millions de personnes en France seraient « musulmans », avec les mêmes réserves quant à cette appellation. 4 à 5 millions ? C'est le chiffre qu'on entend le plus souvent. Il provient du ministère de l'intérieur et n'est qu'une approximation assez floue : il s'agit d'une extrapolation tirée de l'origine géographique des populations. On pourrait donc dire qu'il compte les personnes de « culture musulmane », qu'elles soient ou non pratiquantes dans leur quotidien. Cette extrapolation est classique. Ainsi, nombre de sondages n'hésitent pas à utiliser l'expression « d'origine musulmane », ce qui entretient la confusion : on peut être d'origine maghrébine sans être de confession musulmane.Pour l'anecdote, un recensement effectué en 1906 avait estimé à environ 10 % la part des habitants de confession musulmane, soit environ 3,9 millions sur une population totale d'environ 39 millions de personnes. Ce chiffre s'explique par l'inclusion dans le recensement de l'Algérie, qui était alors une colonie française.La dynamique est en revanche notable : le nombre de fidèles musulmans tend à augmenter depuis trente ans dans le pays, quand le nombre de catholiques connaît le mouvement inverse.2. Quelle pratique de l'islam ?Il faut également grandement relativiser la différence entre se déclarer croyant et pratiquer une religion. A l'instar des personnes se présentant comme catholiques, dont une partie seulement fréquente l'église chaque semaine, les musulmans sont peu nombreux à prier chaque jour ou aller chaque semaine à la mosquée.Selon une enquête de l'IFOP pour le journal La Croix en 2011, basée sur un cumul d'enquêtes précédentes, 75 % des personnes issues de familles « d'origine musulmane » (sic) se disaient croyantes. C'est davantage que la précédente étude en 2007 (71 %) mais moins que celle d'avant en 2001 (78 %). Cette variation, causée par l'aspect déclaratif de l'enquête, illustre la difficulté d'établir précisément le nombre de croyants.La population se revendiquant musulmane est plus forte chez les immigrés et descendants de deux parents immigrés, qui sont également les deux catégories où l'on retrouve la proportion la plus faible de personnes se disant « sans religion ».if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1421835669765 .graphe").css("height", 450)$("#container_1421835669765 .title").empty()if ("Religion selon l'origine "!= ""){Religion selon l'origine ")}$("#container_1421835669765 .subtitle").empty()if ("Population de 18 à 50 ans, enquête Ined / Insee 2008"!= ""){Population de 18 à 50 ans, enquête Ined / Insee 2008")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1421835669765 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#c4c4c4","#FFc832","#ffdd33","#F19300","#3cc264","#447ead","#c569c7","#000000"],credits:{ enabled:true, text:"Enquête "Trajectoire et origine", Insee/Ined, 2008", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Moyenne en France","Immigrés","Descendants de deux parents immigrés","Descendants d'un parent immigré","Population non issue de l'immigration"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" %", shared:true, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Sans religion", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 45 ], [ "", 19 ], [ "", 23 ], [ "", 48 ], [ "", 49 ] ], "color": "#c4c4c4" }, { "name": "Catholiques", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 43 ], [ "", 26 ], [ "", 27 ], [ "", 39 ], [ "", 47 ] ], "color": "#FFc832" }, { "name": "Orthodoxes", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 0.5 ], [ "", 3 ], [ "", 1 ], [ "", null ], [ "", null ] ], "color": "#ffdd33" }, { "name": "Protestants", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 2 ], [ "", 4 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1.5 ] ], "color": "#F19300" }, { "name": "Musulmans", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 8 ], [ "", 43 ], [ "", 45 ], [ "", 8 ], [ "", 1 ] ], "color": "#3cc264" }, { "name": "Juifs", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 0.5 ], [ "", 0.5 ], [ "", 1 ], [ "", 2 ], [ "", 0.5 ] ], "color": "#447ead" }, { "name": "Bouddhistes", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 0.5 ], [ "", 2.5 ], [ "", 1 ], [ "", 0.5 ], [ "", 0.5 ] ], "color": "#c569c7" }, { "name": "Autres", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 0.5 ], [ "", 2 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 0.5 ] ], "color": "#000000" }]})});var chart = $('#container_1421835669765 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Dans le détail, 41 % des personnes « d'origine musulmane » se disaient « croyantes et pratiquantes » (contre 16 % chez les catholiques), et 34 % « croyantes mais non pratiquantes » (57 % des catholiques), 25 % se disant « sans religion ou seulement d'origine musulmane » (27 % des catholiques). Seuls 25 % des interrogés disaient aller « généralement à la mosquée le vendredi ».if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1421835726123 .graphe").css("height", 450)$("#container_1421835726123 .title").empty()if ("Pratiques religieuses déclarées par des croyants de deux religions"!= ""){Pratiques religieuses déclarées par des croyants de deux religions")}$("#container_1421835726123 .subtitle").empty()if ("Sondage IFOP - La Croix de 2011, cumul de 70 vagues d'enquêtes auprès de 950 personnes"!= ""){Sondage IFOP - La Croix de 2011, cumul de 70 vagues d'enquêtes auprès de 950 personnes")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1421835726123 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.ifop.com/media/pressdocument/343-1-document_file.pdf", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Ifop ", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Croyants et pratiquants","Croyants mais non pratiquants","Sans religion / d'origine musulmane"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Personnes de culture musulmane", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 41 ], [ "", 34 ], [ "", 25 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Personne de culture catholique", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 16 ], [ "", 57 ], [ "", 27 ] ], "color": "#FFc832" }]})});var chart = $('#container_1421835726123 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}L'enquête montrait une hausse de la pratique du jeûne durant le mois de ramadan, observé par 71 % des interrogés, contre 60 % lors d'une enquête précédente en 1989. En revanche, seuls 6 % des interrogés disaient avoir déjà effectué le pèlerinage à La Mecque, qui est l'un des piliers de la religion musulmane.Autre indication intéressante de l'étude IFOP : un tiers des personnes « d'origine musulmane » disaient consommer de l'alcool, pourtant interdit par l'islam. A contrario, près des trois quarts des répondants disaient acheter « systématiquement » ou « de temps en temps » de la viande halal, abattue dans le respect des rites islamiques.Dans son étude publiée en en 2010, l'INED avait observé « un clivage entre les groupes en lien avec des régions où l'islam est dominant et les autres ». « Non seulement les proportions de 'sans religion' sont plus faibles chez les immigrés qui viennent des régions islamisées, mais leurs descendants déclarent plus souvent une référence religieuse que les autres. La transmission semble plus fréquente dans les familles à dominante musulmane que dans celles inscrites dans le catholicisme, le protestantisme ou le bouddhisme. » 3. Combien de mosquées ?Autre flou, celui qui règne sur le nombre de mosquées en France. Selon le ministère de l'intérieur, on recensait, en 2012, 2 449 lieux de culte musulman dans le pays, dont 318 en outre-mer. Le ministère donnait une estimation de la progression de ce nombre de lieux, qui a doublé depuis 2000.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1420627380862 .graphe").css("height", 450)$("#container_1420627380862 .title").empty()if ("Nombre de lieux de culte musulmans en France depuis 2000"!= ""){Nombre de lieux de culte musulmans en France depuis 2000")}$("#container_1420627380862 .subtitle").empty()if ("Estimations du ministère de l'intérieur"!= ""){Estimations du ministère de l'intérieur")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1420627380862 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "area", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://questions.assemblee-nationale.fr/q14/14-12994QE.htm", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Ministère de l'intérieur", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:0, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"datetime", categories:null, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value:%Y}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "%Y"},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Lieux de culte", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 946684800000, 1536 ], [ 1072915200000, 1685 ], [ 1167609600000, 1855 ], [ 1230768000000, 2101 ], [ 1262304000000, 2368 ], [ 1325376000000, 2449 ] ], "color": "#0386c3" }]})});var chart = $('#container_1420627380862 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Néanmoins, un lieu de culte n'est pas une mosquée. Pour l'essentiel, les musulmans français prient dans des salles discrètes, même si on constate depuis la fin des années 2000 une vague de constructions de mosquées plus visibles. On comptait en 2009 seulement 64 mosquées dotées de minarets pour près de 2 500 lieux de prière, soit 2,5 % environ, bien loin du symbole que représentent ces tours pour certains.1/1 200 Si on rapporte le nombre de pratiquants de l'islam au nombre de lieux de culte, on arrive à un rapport significatif : si on compte 3 millions de pratiquants musulmans, on parvient à un lieu pour 1 200 fidèles. Si on compare avec le catholicisme, on recense environ 40 000 églises en France, pour 11 millions de catholiques pratiquants, soit une église pour 275 fidèles.4. Combien de musulmans « radicaux » ?Parmi ces millions de musulmans, combien sont « radicaux » ? Il faut déjà s'entendre sur le sens du mot « radical ». Il existe en effet plusieurs pratiques de l'islam, et  plusieurs écoles.On estime en général que les plus rigides dans la pratique sont les salafistes sunnites, adeptes d'un mouvement qui prêche un retour à l'islam « des origines ». Financé par les monarchies du Golfe, le prosélytisme salafiste a permis à ce mouvement de conquérir des fidèles depuis une vingtaine d'années en Europe, voire d'imposer certaines pratiques, comme le voile intégral.15 000 En 2012, le sociologue Samir Amghar, spécialiste de la question, expliquait notamment dans La Dépêche que « selon les renseignements généraux, les salafistes sont entre 12 000 et 15 000 en France ». Le chiffre correspondait donc à un salafiste pour environ 200 pratiquants musulmans en France. Et là encore, être salafiste ou fondamentaliste ne veut pas dire croire aux vertus du djihad ni cautionner la violence comme moyen d'action. Le salafisme possède en son sein une composante djihadiste, « mais les salafistes djihadistes sont ultraminoritaires" précisait M. Amghar.On peut comparer ces chiffres à ceux du nombre de personnes « impliquées » dans des filières djihadistes, c'est-à-dire partis combattre en Syrie, désirant y partir ou aidant à organiser des départs. Selon Bernard Cazeneuve, ils seraient au total environ 2 000 soit 0,075 % des personnes pratiquant l'islam. 4 000 Nombre de fantasmes existent également concernant les conversions à l'islam. Là encore, il n'existe que peu de chiffres fiables sur le sujet. Bernard Godard, consultant pour le ministère de l'intérieur et des cultes, estimait en 2012 qu'il y avait environ 4 000 conversions en France chaque année, et autour de 100 000 personnes élevées dans des familles de culture chrétiennes qui se seraient converties.5. Halal, voile : une jeunesse plus revendicativeLes spécialistes de l'islam soulignent d'autres éléments qui peuvent expliquer les peurs et les fantasmes. Les pratiques de l'islam acquièrent, spécialement auprès des jeunes générations de musulmans, une visibilité nouvelle, du fait de pratiques, notamment issues du salafisme, comme le port du voile intégral dans la rue, ou des revendications autour du voile à l'école.L'émergence d'une filière halal est également une composante de cette visibilité croissante. Selon un cabinet spécialisé, Solis, ce marché était, en 2013, de 5,5 milliards d'euros, en forte croissance depuis plusieurs années.  Il était surtout concentré sur la viande, qui représente 88 % du chiffre d'affaires du secteur.En 2013, Hugues Lagrange, sociologue au CNRS, publiait une étude qui montrait que cette affirmation plus forte de la pratique et de l'identité musulmane était surtout le fait des jeunes. « La résurgence des pratiques cultuelles et la religiosité augmentent chez les immigrés venus en France avant l'âge de 16 ans et chez les Français descendants d'immigrés, mais pas chez les immigrés arrivés à l'âge adulte », expliquait-il. Pour le sociologue, c'est le résultat d'un « sentiment de relégation sociale » qui favorise l'émergence d'une culture de l'islam rigoriste parfois opposé aux valeurs de la République.Lire : En France, des jeunes de plus en plus fidèles à l'islamSelon son étude, 90 % des 18-25 ans respectaient les prescriptions alimentaires musulmanes et le ramadan, soit plus que leurs aînés. Une conclusion qui avait posé question, et qui rejoignait d'autres études, tendant à montrer que les musulmans « qui vivent dans les "quartiers immigrés" sont sensiblement plus religieux que ceux qui sont dispersés dans des "quartiers mélangés" » ou ceux issus de couples mixtes. Une conséquence, pour lui, de l'échec de l'intégration : « Pour les jeunes ayant réussi leurs études ou vivant loin des cités, l'islam est un islam d'Europe, plus moderniste, marqué par une foi plus personnalisée. »Lire aussi nos débats : Un islam à réformer ?Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 21.01.2015 à 11h19 • Mis à jour le21.01.2015 à 18h58 | David Revault d'Allonnes et Bastien Bonnefous Un renforcement des moyens humains et matériels : c’est l’essentiel de la réponse apportée mercredi 21 janvier par l’exécutif, deux semaines jour pour jour après la tuerie de Charlie Hebdo, en matière de lutte antiterroriste. Le premier ministre a annoncé un budget de 425 millions d’euros sur trois ans en matériel. Avec le coût du personnel, l’enveloppe devrait se monter à 736 millions d’euros d’ici 2017, dont 246 millions pour 2015 Le président l’avait confié à ses proches, ces derniers jours : « L’attitude de la droite, illustrée par ce que faisait Sarkozy, c’est : “un événement, une loi”. La gauche, elle, explique qu’il n’y a qu’à appliquer les textes. J’entends pour ma part être pragmatique : ce qu’il faut, c’est corriger, améliorer. » Le gouvernement, qui avait d’emblée écarté l’hypothèse d’un Patriot Act à la française pourtant exigé par une partie de l’opposition, mais évidemment aussi celle d’un statu quo intenable du point de vue de l’opinion, a donc opté pour la solution technique, comportant beaucoup de mesures déjà annoncées et quelques bonnes résolutions : « Pas de surenchère démagogique, mais une très grande fermeté dans l’action et une volonté de prendre la question à bras-le-corps, et la traiter sans états d’âme et sans angélisme », explique un conseiller de l’exécutif.Martialement flanqué de ses ministres Bernard Cazeneuve, Christiane Taubira, Jean-Yves Le Drian et Laurent Fabius, Manuel Valls a en personne annoncé, dès le conseil des ministres achevé, la création de 1 400 emplois au ministère de l’intérieur dans les trois prochaines années, dont 1 100 seront affectés aux différents services de renseignement. La moitié seraient recrutés « dès cette année ».2 500 personnes à surveillerIl s’agit de répondre à la menace principale, selon les services : l’augmentation, en Europe et en France, du nombre de personnes à surveiller. En plus des 1 300 environ passées ou encore en Syrie, quelque 500 personnes sont également connues pour appartenir à des filières terroristes dans d’autres régions (Afghanistan, Pakistan, Yémen, Tunisie, Libye…), et près d’un millier actives dans la « djihadosphère ». Au total, ce sont donc plus de 2 500 personnes qu’il faut surveiller.De même, 950 nouveaux emplois seront créés en trois ans à la Chancellerie, répartis entre les juridictions, l’administration pénitentiaire et la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). Enfin 250 emplois seront créés au ministère de la défense et 80 à Bercy, essentiellement des postes de douaniers, pour lutter contre le financement des réseaux terroristes. « Les moyens en équipement des services » devraient de même être renforcés afin de doter ces derniers « de matériels modernes et adaptés ».Sur la question, politiquement sensible, de la fixation du curseur en matière de surveillance et d’écoutes, le gouvernement, pour l’heure, ne s’avance guère. Il se montre même particulièrement évasif. Tout juste apprend-on que le projet de loi sur le renseignement, qui devrait être présenté en avril au Parlement, « donnera aux services les moyens juridiques d’accomplir leurs missions tout en garantissant un contrôle externe et indépendant de leurs activités », afin de doter le pays « d’un cadre légal pour l’action de ses services de renseignement, légitimant leur activité tout en respectant les libertés publiques et individuelles ». « L’objectif du prochain projet de loi sur le renseignement est de garantir une base juridique claire pour les services, mais aussi permettre une autorisation d’écoutes plus rapide qu’aujourd’hui et contrôlée de manière externe par une autorité indépendante », explique-t-on au gouvernement.Lutte contre la radicalisation en prisonM. Valls devait également annoncer la création d’un fichier dédié, placé sous contrôle d’un magistrat et sur le modèle de celui qui existe actuellement pour les délinquants sexuels, « dans lequel seront obligatoirement inscrites toutes les personnes condamnées ou mises en cause pour des faits de terrorisme ». Celles-ci devront régulièrement informer les autorités de leurs changements de domiciles et déclarer tout séjour à l’étranger. Le renforcement des contrôles aux frontières extérieures de Schengen et « un meilleur suivi des déplacements des personnes signalées » sont également annoncé. « Le dispositif PNR, qui sera opérationnel en France en septembre 2015, doit être dorénavant mis en œuvre au niveau européen », se limite à plaider le gouvernement.Au chapitre justice, le gouvernement annonce ainsi qu’il augmentera « effectifs et moyens du renseignement pénitentiaire ». Une inspection conjointe sera lancée au sein de la PJJ pour dresser un constat objectif et complet des jeunes délinquants pris en charge par ses services. « Avant de se précipiter dans des réponses qui ne correspondraient pas forcément à la réalité sur le terrain, on veut savoir de quels types de jeunes on parle, quels sont les publics qui peuvent se radicaliser, dans quelles proportions, etc. », explique-t-on au gouvernement.Afin de lutter contre les phénomènes de radicalisation en prison, le regroupement des islamistes radicaux détenus, expérimenté à Fresnes (Val-de-Marne), sera étendu avec la création de quatre quartiers dédiés, et soixante aumôniers musulmans supplémentaires recrutés. Enfin 60 millions d’euros seront affectés au fonds interministériel de prévention de la délinquance « pour la mise en œuvre de dispositifs de contre-radicalisation ». L’exécutif proposera en outre la pénalisation des injures et diffamations « lorsqu’elles sont aggravées par une circonstance liée au racisme ou à l’antisémitisme ». Il n’a en revanche pas retenu la proposition de l’UMP de créer une peine d’« indignité nationale ».Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin Travis Kalanick, 38 ans, le PDG fondateur de la société américaine Uber, explique, dans un entretien au Monde, qu’il n’est « pas opposé à la régulation, au contraire ». Il précise qu’il veut « que les tribunaux se prononcent, y compris d’un point de vue constitutionnel, sur [la] loi » Thévenoud du 1er octobre 2014, qui régit l’activité des voitures de tourisme avec chauffeur (VTC) en France. « En attendant, ajoute-t-il, nous continuons » l’activité d’Uber sur le territoire français.De fait, si le ministère de l’intérieur a affirmé que l’un des services de la société Uber, UberPop, qui permet à des particuliers de s’improviser chauffeur, serait interdit à compter du 1er janvier, celui-ci est toujours utilisable. Par ailleurs, les chauffeurs affiliés à Uber violent la loi qui réserve la maraude aux taxis ou impose aux VTC de sortir de la circulation entre deux courses.Pourquoi UberPop va continuer sur sa lancée après le 1er janvier« De nombreuses façons d’interpréter une loi »« Il existe de nombreuses façons d’interpréter une loi », argumente M. Kalanick, qui rappelle qu’« il y a un peu plus d’an, un décret imposait en France un délai de 15 minutes minimum entre le moment où un client commande un VTC et le moment où il peut monter dedans. Ce décret a été jugé inconstitutionnel et annulé. »Soulignant qu’« il y a des procédures en cours » et que sa société « cherche à les mener de façon respectueuse à leur terme », le PDG d’Uber déclare : « restons prudents et attendons que les tribunaux disent ce qu’il en est. Nous verrons si cela nous impose de modifier notre façon de faire. »Créée il y a près de cinq ans en Californie, Uber est aujourd’hui présente dans 270 villes dans le monde. Elle est déjà valorisée 40 milliards de dollars (35 milliards d’euros).L’application mobile qui permet de commander une voiture avec chauffeur (VTC) en un clic a provoqué l’opposition des taxis dans la plupart des pays.M. Kalanick relève que sa société propose « de travailler avec les gouvernements pour établir un cadre, ce qui permettrait de créer des emplois et d’augmenter les recettes fiscales du pays. » En début de semaine, il a promis de créer 50 000 emplois dans l’Union européenneUber promet des emplois en EuropeJean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 21.01.2015 à 09h17 • Mis à jour le21.01.2015 à 13h40 A quoi ressemblera la France après les attentats qui ont fait 17 morts il y a deux semaines ? Toute la journée, mercredi 21 janvier, l'exécutif doit présenter ses mesures de lutte contre le terrorisme.Le premier ministre, Manuel Valls, a mené à 10 h 30 à l'Elysé, une conférence de presse à l'issue du conseil des ministres, avancé à 9 heures compte tenu d'une journée particulièrement chargée. Lire aussi notre synthèse : Contre le terrorisme, des mesures déjà annoncées pour la plupartCe qu'a annoncé le ministre durant sa conférence de presse :Il faut surveiller près de 3000 personnesEn terme de moyens humains, 2680 emplois supplémentaires seront consacrés à la lutte contre le terrorisme sur les trois prochaines années. « Sans renforcement massif et rapide de leurs moyens, nos services seront submergés ».En terme de moyens financiers, 425 millions d'euros supplémentaires de « crédits d'investissement, d'équipement et de fonctionnement seront consacrés à ce plan de renforcement sur les trois prochaines années ». « Cet effort est massif » a tenu a souligner le ministre. Ces dépenses « seront compensées par des économies (...) sur l'ensemble du champ de la dépense publique, année après années ».Le projet de loi sur le renseignement sera présenté « début mars » au Parlement. « Au-delà du renforcement sans précédent des moyens, il est indispensable de conforter les capacités d'agir des services de renseignement », a fait valoir le premier ministre.Sur la question de la peine d'indignité nationale (privation de droits civiques, civils et politiques), Manuel Valls a indiqué qu'il proposerait « une réflexion transpartisane » et que des propositions « compatibles avec notre droit et nos valeurs » seraient présentées d'ici six semaines.Enfin, 60 aumôniers musulmans supplémentaires seront recrutés en plus des 180 existants.Ce qui avait déjà été annoncé : La création d'un fichier spécifique pour les personnes condamnées pour « terrorisme » ou membres « d'un groupe de combat terroriste » ;L'instauration de nouveaux « quartiers spécifiques » en prison pour les détenus liés à la mouvance islamiste radicale – il y en aura bientôt quatre de plus que celui expérimenté depuis quelques mois à Fresnes (Val-de-Marne), selon Matignon ;La mise en œuvre « des moyens supplémentaires » pour les services de renseignement « en effectifs et en budget », avait également confirmé Bernard Cazeneuve lundi soir. De meilleurs équipements (gilets pare-balles, armes plus puissantes) devraient aussi être annoncés, selon plusieurs sources, qui évoquent une rallonge de 400 millions d'euros.Ce qui restaient des inconnues :L'exécutif pourrait-il reprendre l'idée de l'Union pour un mouvement populaire (UMP) d'une « peine d'indignité nationale » (privation de droits civiques, civils et politiques) ? Il l'a envisagé, ou du moins étudié, selon plusieurs sources internes. La « peine d'indignité nationale » est soutenue par les députés socialistes, a d'ailleurs fait savoir mardi une porte-parole des députés socialistes, Annick Lepetit.Si le gouvernement est bien décidé à renforcer les effectifs des policiers, beaucoup espèrent un renforcement de la sécurité autour des forces de l'ordre. Le secrétaire général d'Alliance Police nationale, Jean-Claude Delage, a affirmé sur France Info vouloir une réforme du statut, et une réflexion sur la notion de « légitime défense ».Au-delà de la sécurité, l'exécutif veut étendre les leçons à tirer des attentats à l'ensemble de la société (école, jeunesse, « quartiers »...) Cette problématique de « temps long » sera d'ailleurs au centre la réunion bimensuelle du gouvernement jeudi matin à Matignon. Manuel Valls et la ministre de l'éducation Najat Vallaud-Belkacem pourraient annoncer des mesures liées notamment à l'école dans la foulée de cette réunion, selon une source gouvernementale.Lire aussi : Antiterrorisme : l’UMP maintient la pression sur la majoritéA l'Elysée, un conseil de défense dirigé par le président de la République doit se tenir sur ces questions à 12 h 15. Des précisions sur les effectifs sont attendues dans la foulée, par un communiqué du palais présidentiel. 20.01.2015 à 21h17 • Mis à jour le 21.01.2015 à 10h00Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/apb/article/2015/01/20/ou-s-informer-sur-l-orientation-post-bac_4559502_4401467.html"data-title="APB 2015 : comment se renseigner avant de s'orienter "data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/01/20/400x300/4559947_7_dd82_jeu-mon-coach-apb-sur-le-site-de-l-onisep_49a34444fe1545917f0e39a6576fb990.png" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/apb/article/2015/01/20/ou-s-informer-sur-l-orientation-post-bac_4559502_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Maintenant qu'APB 2015 est ouvert, vous avez deux mois pour vous porter candidat à diverses formations pour la rentrée prochaine. Un certain nombre d'informations sont accessibles directement sur la plate-forme, dans la rubrique « Les formations » mais il serait risqué de s'en contenter. Le moteur de recherche d'APB est en effet efficace pour des recherches ciblées (par type de cursus ou d'établissement notamment), il propose désormais des infos chiffrées sur les débouchés, mais il n'est pas en mesure de vous lister toutes les formations possibles si vous vous intéressez à la biologie. Et quand bien même vous auriez une idée assez précise de votre orientation, il est très utile de compléter les informations répertoriées sur Admission post-bac.TÉLÉCHARGEZ LE GUIDE DE L'APRÈS BACSi vous ne l'avez pas déjà reçu, via votre lycée, l'Onisep met a disposition gratuitement sur son site, un petit guide d'une vingtaine de pages : « Après le bac, choisir ses études supérieures ».  Il fournit un certain nombre d'informations sur les différentes filières d'études (licences, DUT, BTS, écoles spécilaisées et classes préparatoires) pour vous aider dans vos choix d'orientation, et recense des infos pratiques sur la vie étudiante. Le fascicule propose également des plans B de poursuite d'études pour les non bacheliers qui ne souhaitent pas repasser leur bac.RENDEZ-VOUS AU CDI, CIO, CIDJ...Seconde étape, vous rendre au CDI de votre lycée, où vous trouverez les principales brochures de l’Onisep (Office national d’information sur les enseignements et les professions). Vous pourrez consulter une documentation plus détaillée sur de nombreuses filières en vous rendant directement dans un centre d’information et d’orientation (CIO), ou, si vous êtes déjà à l'université et souhaitez vous réorienter, dans les services communs universitaires d'information et d'orientation (SCUIO) , ou encore dans les centres d’information et de documentation jeunesse (CIDJ). Sur place, des conseillers répondent à vos questions et vous aident à affiner vos choix. Et si vous êtes vraiment en panne d'idées, ils pourront vous proposer d'effectuer des tests sur des logiciels d'aide à l'orientation. Vous pouvez aussi solliciter un rendez-vous avec la conseillère d'orientation psychologue de votre établissement. Pour trouver le centre d'information le plus proche de chez vous, consultez  la page spéciale sur le site de l'Onisep.CONSULTER L'APPLICATION « MON ORIENTATION EN LIGNE »Gratuite, accessible depuis votre ordinateur et sur votre smartphone ou tablette, l'application « Mon orientation en ligne », créée par l'Onisep, propose de contacter des conseillers d'orientations tranquillement depuis votre canapé, par « téléphone » , par  « mail », ou encore par « Tchat ». Attention cependant, la demande étant assez forte et le nombre de conseillers restreint, il faut souvent patienter avant d'être mis en relation avec l'un deux. Sur le site internet se trouve également un onglet « Boîte à outils ». Il permet notamment de localiser des formations, des lieux d'information et des conseillers, près de chez vous.PENSEZ AUX SALONS D'ORIENTATION ET LES JOURNÉES PORTES OUVERTESUtiles aussi, les nombreux salons consacrés à l’orientation, organisés dans les grandes villes. Ils permettent, en quelques heures, de se documenter sur plusieurs cursus, d'en rencontrer des enseignants et des élèves ou anciens élèves, et d'assister à des débats avec des professionnels du secteur. Lire aussi : Cinq conseils pour visiter efficacement un salon étudiant Autre événements à guetter, une fois votre présélection faite, les journées portes ouvertes des établissements, elles aussi recensées par les antennes régionales de l'Onisep. Elles offrent aussi l'opportunité de se familiariser avec les locaux et de découvrir l'environement de travail, et les enseignants, élèves sont plus nombreux et disponibles que dans le salons. Des conférences sur les conditions d'entrées, les cursus spécialisés et les débouchés y sont parfois organisées.Pour trouver les rendez-vous susceptibles de vous intéresser, vous pouvez utiliser le moteur de recherche de l'Onisep, situé en-dessous du menu onglets, à droite. Tapez « forum orientation » ou « portes ouvertes », selon vos envies, ainsi que votre département ou région, le moteur de recherche vous proposera un article avec les dates à ne pas rater près de chez vous. Si les salons qui vous intéressent ont déjà eu lieu, il n'est pas inutile de consulter la liste des établissements participants, et de visiter leurs sites internet ensuite.VÉRIFIEZ L'INFO À LA SOURCEVous savez précisément ce que vous voulez faire et avez trouvé cette formation dans APB ? Bravo, mais vérifiez quand même : « Ne vous contentez pas des informations proposées sur APB. Il arrive que les établissements fassent évoluer leurs formations en début d'année et que l'information ne soit pas répercutée tout de suite sur la plate-forme. Vérifiez toujours sur le site internet de l'université ou de l'école visée », conseille Florence Benoiton, conseillère d'orientation psychologue au CIO de Villejuif, en région parisienne.PARLEZ-EN AUTOUR DE VOUS !On l'oublie souvent, mais les proches peuvent être une source d'information précieuse ! Alors n'hésitez pas à parler avec eux des métiers et formations qui vous intéressent. Peut-être qu'un cousin, une tante, vos grands-parents connaissent quelqu'un qui est justement passé par le cursus que vous visez. Vous pouvez aussi franchement poser la question sur Facebook ou Twitter : la soeur d'un ami pourrait fréquenter l'école qui vous intéresse. Une vague connaissance peut aussi  envisager la même formation que vous, et s'être déjà bien renseigné... Vous gagnerez du temps en obtenant de véritables et précieux retours d'expérience.Contacter les établissements intéressants ou des entreprises du secteur d'activité visé est aussi une option. Même si on vous y a refusé un stage dans le passé, envoyer un mail avec vos interrogations ne coûte rien. Passer un coup de fil non plus. Vous n'êtes d'ailleurs pas à l'abri de tomber sur quelqu'un de bienveillant, qui saura éclairer votre lanterne...Plus d'informations sur les admissions post-bac dans notre rubrique spéciale APB : www.lemonde.fr/apbInès BelgacemClaire Ané width="314" height="157" alt=""Aujourd'hui, il y a une nouvelle génération de jeunes dessinateurs prêts à prendre la relève", estime Céleste Larapidie, lycéenne et caricaturiste." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/01/21/314x157/4560713_3_c444_aujourd-hui-il-y-a-une-nouvelle-generation-d_c2f5769009e8b928c18cd5d4739e1633.jpg" Pour les lycéens caricaturistes, l'esprit « Charlie » demeure Alors que « quatre demandes sur cinq restent actuellement sans réponse », François Hollande a promis que tous les 16-25 ans volontaires pour ces missions d'intérêt général devaient pouvoir être accueillis d'ici deux ans. width="314" height="157" alt="" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/01/20/314x157/4559849_3_33c1_2015-01-19-c8857a5-2766-1ll53n8_aec6dd8af24a49a2f276bc1d0e0507eb.jpg" L’étonnante ascension des bachelors Tour d'horizon des changements qui devraient vous simplifier la vie, comme les infos sur le taux de réussite et l'accès à l 'emploi dans les différentes filières. width="314" height="157" alt="Récit d'une semaine d'examens" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/01/20/314x157/4559547_3_dff3_recit-d-une-semaine-d-examens_47909507639b1738d4cd9c5463d8cb4f.jpg" Cacophonie, organisation millimétrée et pression permanente : une semaine d’examens en école d’ingénieurs 18.01.2015 à 09h16 • Mis à jour le18.01.2015 à 13h55 Image précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-54bbae67d5279'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 7\r\n \r\n \r\nUne foule immense convergeait dimanche 18 janvier vers un parc de Manille, la capitale des Philippines pour voir le pape Fran\u00e7ois cl\u00f4turer sa tourn\u00e9e asiatique par une messe en plein air\r\nCr\u00e9dits : REUTERS\/STEFANO RELLANDINI\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Une foule immense convergeait dimanche 18 janvier vers un parc de Manille, la capitale des Philippines pour voir le pape Fran\u00e7ois cl\u00f4turer sa tourn\u00e9e asiatique par une messe en plein air","source":"REUTERS\/STEFANO RELLANDINI","index":0,"position":1,"total_count":7,"item_lie":null,"link":"\/europe\/portfolio\/2015\/01\/18\/manille-en-effervescence-avant-la-messe-du-pape-francois_4558465_3214.html","isCurrent":true},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 2 \/ 7\r\n \r\n \r\nCet \u00e9v\u00e8nement devrait donner lieu \u00e0 l'un des plus grands rassemblements public de l'histoire du pays.\r\nCr\u00e9dits : 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Ils sont ainsi six millions à avoir écouté la messe finale du pape François, dimanche 18 janvier à Manille. Dans cette dernière homélie de son voyage triomphal, le pape a demandé aux Philippins d'être « missionnaires » en Asie, où l'Eglise ne représente 3,2 % de la population. Selon le cardinal de Manille Luis Antonio Tagle, le pape François lui a confié pendant le voyage qu'il voyait « l'Asie comme l'avenir de l'Eglise ». François voudrait notamment que le christianisme se développe en Chine.ALLUSION AUX LÉGISLATIONS SUR L'AVORTEMENTDans une description très critique de la société contemporaine, François a estimé que « l'homme a défiguré la beauté de la nature ». Il a également fustigé la corruption, le conformisme, le gaspillage, les menaces contre l'environnement, et, une nouvelle fois, « les attaques insidieuses » contre la famille.Il a rappelé « l'importance de protéger nos familles ». « Malheureusement, la famille a grand besoin d'être protégée contre les attaques insidieuses et les programmes contraires à tout ce que nous tenons pour vrai et sacré, tout ce qu'il y a de plus beau et de plus noble dans notre culture », dans une allusion aux législations sur l'avortement, l'euthanasie, la bioéthique et le mariage gay.« Nous devons regarder chaque enfant comme un don devant être accueilli, chéri et protégé. Et nous devons prendre soin de notre jeunesse, en ne permettant pas que lui soit volée l'espérance, et qu'elle soit condamnée à vivre dans la rue », a-t-il martelé, revenant sur le drame des enfants des rues qu'il avait dénoncé le matin même. 17.01.2015 à 14h35 • Mis à jour le17.01.2015 à 15h18 Deux Français liés à Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA) ont été arrêtés au Yémen, a indiqué samedi 17 janvier un haut responsable de la sécurité. Les deux hommes sont actuellement interrogés, a-t-il ajouté, sans préciser si cette arrestation était liée aux attentats en France la semaine dernière.AQPA a revendiqué mercredi l'attentat contre Charlie Hebdo, qui a fait 12 morts le 7 janvier à Paris. L'attaque a été commise par deux Français, les frères Saïd et Chérif Kouachi – tués deux jours plus tard – qui sont connus pour s'être entraînés avec le groupe au Yémen.Le groupe terroriste signait là son action terroriste la plus spectaculaire à l'international depuis son apparition officielle en 2009. AQPA, né de la fusion des branches saoudienne et yéménite d'Al-Qaida, est considéré par Washington comme le bras le plus dangereux du réseau extrémiste.Lire l'enquête (édition abonnés) : Les mille résurrections d’AQPALire aussi : Le Yémen : terre d’accueil pour les djihadistes étrangers d’Al-Qaida 17.01.2015 à 12h13 Par un collectif Depuis 2012, huit jeunes étrangers au moins, de ceux que l’on appelle mineurs isolés étrangers (MIE), ont été traduits devant les tribunaux lyonnais. Le Conseil général du Rhône qui les avait pris en charge s’est porté partie civile et les a déclarés majeurs sur la base de tests physiologiques, et en particulier des tests d’âge osseux. Tous ont été condamnés en première instance à des peines de plusieurs mois de prison, assorties ou pas du sursis, à des années d’interdiction du territoire ainsi qu’à de lourdes sanctions financières (jusqu’à 260 000 €). Ils ont fait face à des accusations d’usurpation d’identité, de faux et d’usage de faux dès l’instant où un test d’âge osseux les décrète majeurs, et une certaine presse locale leur reproche « d’avoir vécu aux crochets du contribuable ».Soumis aux mêmes tests, d’autres jeunes, plusieurs centaines vraisemblablement, sont exclus de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) et se retrouvent à la rue.Pris en charge par l’ASE à leur arrivée en tant que mineurs au vu des documents qu’ils ont produits, ils sont accusés d’avoir menti sur leur âge, souvent à quelques mois de leur majorité. Ils sont alors soumis à des tests d’âge osseux ainsi qu’à des examens physiologiques, notamment des organes génitaux, particulièrement dégradants pour ces jeunes filles et garçons.Les tests osseux consistent le plus souvent en une radiographie du poignet. On compare ensuite les résultats à des données statistiques collectées dans les années 1930 et l’on attribue à ces enfants un âge fixé de manière arbitraire, parfois de 19 à 34 ans. Les instances médicales et éthiques récusent la validité de ces tests et en condamnent l’utilisation à des fins autres que médicales.Ainsi, dès juin 2005, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) soulignait « l’inadaptation de ces méthodes », comme l’avait fait auparavant la Défenseure des enfants. Tour à tour, l’Académie nationale de médecine, le Comité des droits de l’enfant des Nations unies, l’ancien commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, le Haut Conseil de la santé publique, le Défenseur des droits, ont émis sur ce point les plus expresses réserves. Récemment, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), dans un avis du 24 juin 2014 préconisait de « mettre fin aux pratiques actuelles d’évaluation de l’âge ».Une intégration sociale avortéeC’est pourtant sur la base de ces examens que presque tous ceux qui les subissent sont déclarés majeurs (entre 18,5 et 35 ans). À Lyon, certains sont en outre poursuivis et emprisonnés.Ces mineurs seraient-ils des délinquants si dangereux qu’il faille les arrêter à l’audience, les écrouer sur l’heure ? Que fait-on de leur scolarité, pourtant prévue par la loi française même en cas de présence irrégulière sur le territoire ? De leurs stages ? La justice n’en veut rien savoir, c’est à l’instant, tout de suite, qu’ils doivent payer leur prétendue dette à la société. Même s’ils n’ont commis aucun autre délit que celui, non prouvé, voire inventé, d’avoir dissimulé leur âge, ils ont été enfermés au milieu de délinquants, ont purgé jusqu’à quatre mois de prison à Lyon-Corbas.Narek est russe ; Mohamed, Alkasim, Carine, Chernor, Kelson, Kélétigui, Mamoudou sont Africains, du Tchad, de Guinée, de Sierra Leone, d’Angola, de République Démocratique du Congo. Des noms de pays qui parlent d’instabilité politique, de guerre civile, de misère, d’Ebola. Des zones qu’ils ont quittées pour de longs et dangereux voyages, de plusieurs mois, quelquefois des années. Ces huit jeunes sont les emblèmes du refus choquant de collectivités publiques d’appliquer la loi qui leur impose la protection des mineurs. Un scandale qui touche des centaines de mineurs isolés en France.Interdisons cette pratiqueLe président de la République souhaitait faire de son quinquennat celui de la jeunesse. La ministre de la justice avait, le 31 mai 2013, défini un dispositif de mise à l’abri, et d’orientation, imposant aux conseils généraux d’assurer la prise en charge des MIE. Une mesure positive… qui, c’est à regretter, n’interdit pas explicitement le recours aux tests d’âge osseux, devenus systématiques dans certains départements.La place de ces mineurs n’est ni dans la rue ni en prison. Nous demandons l’interdiction des tests d’âges osseux et autres examens uniquement physiologiques qui manquent de fiabilité pour déterminer leur âge légal. On sait en effet aujourd’hui que le développement physique des jeunes qui ont subi de forts retards de croissance dans leur enfance, notamment du fait de la malnutrition et des traumatismes, ne peut être comparé à celui des jeunes qui n’ont pas eu la même histoire. C’est la raison essentielle pour laquelle la communauté scientifique se refuse désormais à leur accorder toute crédibilité.Renonçons donc à cette pratique, comme l’ont déjà fait plusieurs pays voisins du nôtre : il y va de l’avenir de ces jeunes gens. Il y va aussi des valeurs qui, selon nous, doivent régir la société. La protection des mineurs – de tous les mineurs ! – doit s’exercer pleinement. Parmi les signataires : Michèle Barzach (présidente d’UNICEF France), Thierry Brigaud (président de Médecins du monde), Barbara Cassin (philosophe, directrice de recherche au CNRS), Françoise Héritier (anthropologue, professeur au Collège de France), Jean-Pierre Rosenczveig (président du Bureau international des droits de l’enfant), Mégo Terzian (président de Médecins sans frontières). Retrouvez ici la liste complète des signataires. 17.01.2015 à 11h48 • Mis à jour le17.01.2015 à 12h42 Encore 2 millions à l'imprimerie. Le numéro de Charlie Hebdo du 14 janvier, une semaine après l'attaque qui a coûté la vie à 12 personnes, va être réimprimé pour atteindre 7 millions d'exemplaires. La vente s’étalera sur plusieurs semaines.Lire ce que contient le « Charlie Hebdo » du 14 janvier : 36 « terros », 21 flingues, et une larme à l’œilUn tirage exceptionnel pour l'hebdomadaire qui n'est habituellement tiré qu'à 60 000 exemplaires, pour des ventes de 30 000 à 35 000 numéros chaque semaine.RUÉE DANS LES KIOSQUESLors d'une conférence de presse à la veille de la parution du numéro 1178, l'équipe de Charlie Hebdo avait annoncé le chiffre de 3 millions d'exemplaires, rapidement porté à 5 millions au vu du succès rencontré.Suscitant une ruée inédite dans les kiosques, le journal a en effet vendu 1,9 million d'exemplaires les deux premiers jours, selon les Messageries lyonnaises de presse (MLP).>> Lire le récit de la conférence de rédaction de « Charlie Hebdo » à « Libé »En dehors des marchands de journaux, plusieurs centaines de milliers d'exemplaires ont également été achetés par des entreprises, des institutions ou des collectivités. C'est notamment le cas d'Air France qui a acheté 20 000 exemplaires pour ses passagers, au tarif plein de 3 euros, alors que la compagnie bénéficie généralement de prix très réduits.Le journal touchera la totalité des recettes pour le premier million d'exemplaires (soit 3 millions d'euros), dans le cadre d'une grande opération de solidarité de toute la chaîne d'impression et de distribution, qui a accepté de travailler gratuitement, en rendant leur commission pour aider Charlie Hebdo et les familles des victimes. Le dernier numéro, qui porte en « une » un dessin du prophète Mahomet, a suscité un débat au sein et entre les rédactions de plusieurs médias, entre ceux qui choisissaient de la publier et ceux qui s'y opposaient. Il a également provoqué dans plusieurs pays musulmans des protestations parfois émaillées de violences.Les recettes de ce prochain numéro seront entièrement reversées aux familles des victimes, les distributeurs (kiosques, messageries...) renonçant à leur commission. David Revault d'Allonnes (Tulle, envoyé spécial) Un étrange entre-deux, que le président a ainsi résumé : « La vie doit continuer, mais rien ne sera plus jamais comme avant. » François Hollande a fait son retour à Tulle, samedi 17 janvier, à l'occasion de la traditionnelle cérémonie des vœux aux habitants de sa ville d'élection. Des vœux envisagés comme un retour à la normale, mais qui portaient immanquablement la lourde charge des attentats terroristes de la semaine précédente et de la mobilisation qui s'en est suivie.« Je ne change pas mes habitudes. C'est le message : la vie doit reprendre sa place. Nous devons en sortir plus fort. Et à ceux qui s'interrogent : faut-il reprendre ses activités ? Je réponds oui », avait dès son arrivée assuré le président, qui a sacrifié à la traditionnelle visite du marché de la gare, où il a reçu dans la matinée un accueil sympathique mais mesuré. Ce retour sur ses terres d'élection, qu'il n'avait pas arpentées depuis la cérémonie d'hommage aux 99 pendus par la division Das Reich, le 9 juin dernier, a cependant toute la journée été empreint d'une inhabituelle gravité.Alors que Tulle et la Corrèze, au diapason du pays, s'étaient mois après mois éloignées de l'ancien maire et président du conseil général, le chef de l'Etat a pu mesurer la température à son égard. Et, aussi, combien les attentats et le traumatisme national qu'ils ont produit ont pu influer sur celle-ci. Il s'agissait là de sa première sortie publique, au contact de la population, depuis son escapade à Saint-Pierre-et-Miquelon, le 24 décembre dernier. « C'est le retour parmi les siens, après une phase très éprouvante pour le pays, dit un conseiller. Après des moments de très grande gravité et de solennité, le fait de revenir ici, c'est plus léger. »« La vie continue », certes. Mais à Tulle, où 10 000 personnes ont défilé le 11 janvier, record historique, M. Hollande, tout au long de la journée, ne s'est jamais éloigné de cette onde de choc qui secoue la France depuis le 7 janvier. Ainsi en remettant, à la préfecture, des décorations à plusieurs personnalités de la région, dont Raymond Frugier, maire d'Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne), « symbole de ce que la barbarie peut faire, a expliqué le président. Et alors que la barbarie continue et fait apparaître son visage hideux, il faut toujours lutter contre le fanatisme, l'intolérance, la haine. » Ou, quelques instants plus tard, s'interrogeant sur l'attitude d'une partie de la jeunesse après les attentats : « Comment faire pour que les jeunes n'aient pas simplement des connaissances pour comprendre le monde, mais qu'ils puissent être également des citoyens avec comme exigence de respecter les valeurs de la République, notament la laïcité ? »>> Lire le reportage (édition abonnés) : Emotion à Béthune après des actes islamophobesAPPEL AU « SURSAUT »Après un tour au deuxième marché de Tulle, sur les bords de la Corrèze, où il s'est vu offrir quelques présents par les Tullistes, puis un déjeuner avec les conseillers généraux à l'hôtel Marbot, siège de l'exécutif départemental où il a décoré son successeur Gérard Bonnet, François Hollande a souhaité une bonne année à ses anciens administrés, comme à l'accoutumée, depuis la salle polyvalente de l'Auzelou.Longuement applaudi, il a mis en regard la réaction de « cette terre du Limousin, cette terre de Corrèze, [où] on sait ce qu'est la résistance, la mémoire, ce que la haine et le fanatisme peuvent provoquer », et le sursaut national du 11 janvier. « Comme tous les Français vous avez été bouleversés par les actes odieux qui ont coûté la vie à 17 personnes (...) Comme beaucoup de Français, vous avez voulu vous rassembler pour clamer votre attachement à la liberté d'expression, qui ne se négocie pas (...). Mais aussi pour la laïcité, les droits de l'homme, la dignité », a expliqué le chef de l'Etat dans un discours en grande partie consacrée aux attaques de Paris.Evoquant les dispositions antiterroristes qui seront annoncées lors du prochain conseil des ministres – partage d'informations avec les Européens, contrôle des déplacements, surveillance des sites internet, mesures sur les prisons –, M. Hollande a également exhorté à « ne pas oublier non plus les tensions qui traduisent les séparations, les tentatives, les dérives, les ruptures qui existent dans notre société et provoquent des comportements inadmissibles ». Il a ainsi appelé à un « sursaut de notre pays, qui est aussi un appel à plus de fermeté dans le respect des règles de la République, à plus de fraternité dans les relations sociales, à plus d'égalité dans la transmission du savoir, à plus de République dans l'engagement ».Visant, sans le citer, le Front national, il a fustigé « ceux-là qui évoquent la soumission, l'invasion, la subversion (...), qui veulent une France en petit, une France recroquevillée sur elle-même ». M. Hollande, avant d'aborder les affaires courantes, pacte de responsabilité et réforme territoriale, en avait encore appelé à l'union sacrée. « Il ne s'agit pas d'appeler à l'unité pour l'unité. Les clivages existent, ils doivent être respectés. Mais quand l'enjeu est l'essentiel, quand il s'agit de notre propre avenir, de notre propre nation, il y a ce qui doit nous rassembler. Là, il faut éviter mauvaises querelles, surenchères, amalgames », a expliqué le président, qui a appelé à « nous hisser pour être à la hauteur de l'esprit du 11 janvier, poursuivre notre tâche avec ardeur, réformer avec audace ».Le retour à la normale n'est pas encore à l'ordre du jour. Pour la première fois, cet exercice corrézien s'est d'ailleurs conclu par une Marseillaise.>> Lire aussi : Hollande : « Les musulmans, premières victimes du fanatisme »David Revault d'Allonnes (Tulle, envoyé spécial)Grand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Rey-Lefebvre Vendredi 16 janvier, à Béthune (Pas-de-Calais), avant la prière du soir, la discussion est animée dans la petite salle de prière aménagée tant bien que mal à 200 mètres de là, au rez-de-chaussée d’un autre immeuble de la zone à urbaniser en priorité (ZUP) de Mont-Liébaut, seul lieu de culte musulman de la ville.La salle se trouve à quelques mètres du chantier de la future mosquée, qui s’éternise faute de financement, et dont la palissade a été taguée d’un « Dehors les Arabes » inscrit à la peinture noire dans la nuit du 8 au 9 janvier. L’Association musulmane de l’agglomération béthunoise (AMAB) a porté plainte, des empreintes digitales ont été relevées sur les lieux. Une enquête est en cours.« Ce n’est pas le premier incident : des ouvriers ont été caillassés, des pieds et des têtes de porc ont été jetés par-dessus la palissade… », raconte Yassine Brahim, président de l’Association des musulmans de l’agglomération béthunoise.« La mosquée sera un lieu cultuel »« Nous n’avons pas ébruité ces incidents pour ne pas perturber la campagne », reconnaît Stéphane Saint-André, député (PRG) et ancien maire battu aux élections de mars 2014, présent à la conférence. « Ce projet de mosquée, c’est moi qui en ai délivré le permis de construire, mais ce n’est pas ça qui m’a coûté mon élection », assure-t-il.Son successeur, Olivier Gacquerre (UDI), partage l’émotion de ses concitoyens : « Nous avons dès que possible fait effacer le tag. Je connais bien le quartier du Mont-Liébaut, dont je suis un enfant, confie-t-il. Je défends ce multiculturalisme, ce brassage. Je suis moi-même catholique et ma femme musulmane. La mosquée sera un lieu cultuel, pas de prosélytisme. »« La société française nous permet de pratiquer notre religion. A nous d’ouvrir nos mosquées »Jamais avouée franchement, l’opposition à la mosquée de Béthune existe pourtant bel et bien. Jimmy (qui souhaite rester anonyme), ouvrier, habitant de cette ZUP, ne cache pas son hostilité : « Des mosquées, il y en a déjà partout dans la ZUP, et chez eux, on n’a pas le droit de construire des églises ! », lance-t-il.« Nouvelle provocation »« C’est vrai que la nouvelle de cette construction n’a pas été accueillie de gaieté de cœur par les habitants de la cité des Cheminots, qui ont été mis devant le fait accompli », admet Jacques Guyot, président de l’association des habitants de cette résidence. Cet ensemble d’après-guerre de 230 maisons de brique, plutôt coquettes avec leurs jardinets, héberge pour l’essentiel des retraités du rail qui ne communiquent guère avec leurs voisins de la ZUP. Le projet de mosquée est d’autant plus mal passé qu’il a été implanté sur un terrain de la SNCF où il y avait un foyer et une bibliothèque qu’ils fréquentaient.Comme chaque trimestre, l’AMAB, créée en 2006, organise une conférence à la Maison des associations qui accueille chaque vendredi la grande prière. Le but : montrer que la laïcité à la française ne signifie pas l’hostilité aux religions. Dès le début de la conférence, l’imam s’est montré ferme : « Musulmans, arrêtez de pleurer sur vous-mêmes. Vous n’êtes pas français à moitié, affirmez votre identité nationale. La société française nous permet de pratiquer notre religion. A nous d’ouvrir nos mosquées », lance l’imam Hassan Iquioussen aux quelque 150 fidèles de Béthune, hommes et femmes séparés, venus l’écouter, vendredi soir. Le thème de la conférence, « Quel regard porter sur l’islam d’aujourd’hui ? », choisi bien avant les récents événements, prend encore plus de sens.Les attentats vus par des jeunes marseillais : « C’est un complot pour salir les musulmans »« Oui, il faut le reconnaître, il y a, dans notre confession, des tarés qui sont très dangereux et que nous devons dénoncer, insiste l’imam Iquioussen. Si vous trouvez qu’il y a des choses à changer dans la société française, parce qu’il y a trop de chômage ou parce que vous pensez qu’il faudrait une loi contre l’islamophobie, votez, allez voir votre député. »« Nous condamnons la tuerie et ces actes barbares, mais la couverture du dernier numéro de Charlie Hebdo, qui représente à nouveau le Prophète, m’a anéanti. C’est une nouvelle provocation et j’ai peur du cercle vicieux, explique Mohammed Elgarcham, boulanger dans un des derniers commerces de la ZUP, et je ne suis pas Charlie. »« Moi si, je suis Charlie, mais aussi Mohamed, Pierre… », lui répond Salem Bouzbaya. Surgit alors Roger, 82 ans, habitant du quartier, un catholique qui vient régulièrement retrouver ceux qu’il appelle ses « frères ». « Je préfère prier ici qu’à l’église, avec eux je suis heureux, je les aime. »« Devons-nous quitter la France et nous installer dans un pays musulman, pour vivre notre foi ? », s’interrogent finalement des participants à la fin de la conférence. « Ne rêvez pas : bien des pays musulmans ne vous offrent pas autant de liberté que la France. Vous êtes cependant libres de vous expatrier si vous voulez. Et, comme la France est généreuse, vous gardez votre nationalité », conclut l’imam.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.01.2015 à 22h14 • Mis à jour le16.01.2015 à 22h21 Les meurtriers responsables de l'attaque perpétrée contre Charlie Hebdo et de l'attentat contre une policière à Montrouge mercredi 7 janvier, puis de la prise d'otages dans l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes vendredi 9 janvier, venaient tous trois de quartiers populaires.Depuis quelques jours, les projecteurs se braquent en particulier sur Grigny, dans l'Essonne, où a grandi Amedy Coulibaly. Avec le risque, parfois, de n'éclairer que les comportements les plus radicaux, de ne relayer que les discours les plus extrêmes, de ne dessiner qu'un visage déformé de cette ville et à travers elle, de toute la banlieue.La trentaine de jeunes de Saint-Denis (93), Créteil (94), l'Ile-Saint-Denis (93), Grigny et Viry-Châtillon (91), âgés de 18 à 30 ans, réunis depuis 2013 du projet associatif Reporter citoyen (une formation de trois ans aux techniques de base du journalisme multimédia), offre une large mosaïque de visages de banlieue parisienne.Consternés notamment par un article paru jeudi 15 janvier dans Le Figaro sur le quartier de la Grande Borne, à Grigny – intitulé « A Grigny, la ville de Coulibaly, la théorie du complot va bon train » – les jeunes Grignois de la formation ont voulu réagir à travers une tribune vidéo. 16.01.2015 à 20h23 • Mis à jour le16.01.2015 à 20h44 | Franck Johannès La ministre de la justice, Christiane Taubira, a réuni, vendredi 16 janvier, les 167 délégués du parquet chargés de l’antiterrorisme, qui sont les relais en région des procédures, toutes centralisées à Paris. Ces délégués ont été créés le 5 décembre, juste avant les tueries de Charlie Hebdo et de la porte de Vincennes, et étaient réunis pour la première fois vendredi. Ils ont pour mission à la fois de transmettre à Paris les éléments qui touchent au terrorisme et de rester en contact avec les préfectures, notamment pour les signalements de radicalisation.« Vous êtes les sentinelles de notre Etat de droit, a dit la garde des sceaux. Ce ne sont pas des lois d’exception qui nous permettront de répondre à ces visées criminelles. Nous ferions un étrange cadeau aux terroristes si nous ne garantissions pas les libertés. Si nous affaiblissons l’Etat de droit, nous nous affaiblissons nous-mêmes. L’Etat de droit est la supériorité durable, pérenne, définitive de notre démocratie. »La ministre de la justice a estimé que la France disposait d’un arsenal législatif suffisant, auquel on pouvait apporter quelques améliorations, mais qu’une nouvelle « grande loi antiterroriste » n’était pas nécessaire – la dernière date du 13 novembre. Elle a indiqué que 104 procédures judiciaires étaient en cours « pour des actes contre les lieux de cultes, des tracts anti-musulmans, des insultes et des actes contre les forces de l’ordre. Il y a eu également des cyberattaques contre des collectivités et des faits d’apologie du terrorisme ». Ces dossiers concernent 126 individus, dont 81 ont été placés en détention provisoire, 35 sous contrôle judiciaire, et deux procédures sont gérées conjointement avec l’Espagne et la Belgique.« Nous allons encore renforcer le renseignement pénitentiaire »« Pour les personnes qui ont été identifiées et sont impliquées dans les procédures terroristes, 16 % avaient des antécédents judiciaires ou carcéraux », a rappelé Christiane Taubira – 74 % n’ont donc jamais été détenus et ne se sont pas radicalisés en prison. « Il ne faut donc pas se laisser aller au confort intellectuel qui consisterait à croire que c’est en prison que se trouvent toutes les personnes susceptibles de s’impliquer dans les réseaux terroristes. Il y a un travail à faire en prison, et nous allons le développer, mais nous devons être lucides et savoir qu’il faut les détecter également dans la société. »La ministre s’est prononcée pour l’intégration du bureau du renseignement pénitentiaire au sein des six services de « la communauté du renseignement ». « Nous allons encore renforcer le renseignement pénitentiaire », a dit la ministre. Ce bureau compte 30 personnes, dont 13 à Paris. « Nous avons déjà engagé un travail de coordination avec les services du ministère de l’intérieur sur cette question depuis avril 2014. Il a connu son aboutissement avec l’intégration, au sein de l’Uclat [Unité de coordination de la lutte antiterroriste, à la police judiciaire] d’un directeur de l’administration pénitentiaire à temps plein. »Elle a enfin indiqué que la chancellerie réfléchissait à « une circonstance aggravante générale de racisme et d’antisémitisme portant sur toutes les infractions », et non pas comme aujourd’hui infraction par infraction. Il faudra en conséquence sortir ce délit de la loi sur la presse de 1881 pour les introduire dans le code pénal. « Nous travaillons également sur la possibilité de bloquer les sites racistes et antisémites », a souligné la garde des sceaux, comme les sites pédopornographiques – une mesure déjà prévue par la loi. Un neuvième magistrat sera enfin affecté au parquet de Paris chargé de l’antiterrorisme, dont elle a souligné « le travail époustouflant pendant huit jours ».Franck JohannèsFranck JohannèsSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.01.2015 à 19h14 • Mis à jour le16.01.2015 à 19h36 | Abel Mestre Après la parution, vendredi 16 janvier, dans le tabloïd russe Komsomolskaïa Pravda d'une interview choc, Jean-Marie Le Pen maintient auprès du Monde la quasi-totalité de ses propos publiés concernant la tuerie de Charlie Hebdo. Dans cet entretien, le président d’honneur du Front national commence par déclarer : « Je ne suis pas Charlie Hebdo. Ce journal anarchiste était l’ennemi direct de notre parti le Front national, et ses journalistes, il y a quelques années, rassemblaient des signatures pour une pétition exigeant notre interdiction. Et tous ces politiciens, qui sont sortis manifester, ce ne sont pas des Charlie, mais des charlots ! »Surtout la Komsomolskaïa Pravda, qui a attribué les attentats récents à Paris aux Américains, prête à Jean-Marie Le Pen les propos suivants :  « Ces passeports oubliés des frères Kouachi me rappellent le passeport d’un terroriste tombé de l’avion en feu le 11 septembre 2001, et préservé par miracle. New York était en flammes, mais le passeport est resté intact. Aujourd’hui, on nous dit que les terroristes sont des idiots, voilà pourquoi ils auraient laissé les documents dans la voiture. La fusillade à Charlie Hebdo ressemble à une opération des services secrets, mais nous n’avons pas de preuves. Je ne pense pas que les organisateurs de ce crime soient les autorités françaises, mais elles ont permis à ce crime d’être commis. Ce sont pour l’instant des suppositions. »« 15-20 millions » de musulmans en FranceInterrogé par Le Monde, visiblement gêné, M. Le Pen maintient qu’il juge « étonnant de trouver une carte d'identité avec des tueurs aussi organisés. C'est aussi étonnant que de trouver un passeport intact le 11 septembre. Je m'étonne simplement de cela et je crois que je ne suis pas le seul. » En revanche, le vieux leader frontiste se dit catégorique. Il ne se « souvient pas d'avoir parlé des services secrets ».Dans ce même entretien, M. Le Pen chiffre à « 15-20 millions » le nombre de musulmans vivant en France. Un chiffre tiré de publications d’Azouz Beggag, affirme-t-il au Monde. A la question : « Est-ce que Marine Le Pen vous a téléphoné pour vous remonter les bretelles ?  », il répond : « Personne ne me remonte les bretelles ! On ne me remonte pas les bretelles au Front national ! » Abel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 18.01.2015 à 09h16 • Mis à jour le18.01.2015 à 13h55 Image précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-54bbae67d5279'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 7\r\n \r\n \r\nUne foule immense convergeait dimanche 18 janvier vers un parc de Manille, la capitale des Philippines pour voir le pape Fran\u00e7ois cl\u00f4turer sa tourn\u00e9e asiatique par une messe en plein air\r\nCr\u00e9dits : REUTERS\/STEFANO RELLANDINI\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Une foule immense convergeait dimanche 18 janvier vers un parc de Manille, la capitale des Philippines pour voir le pape Fran\u00e7ois cl\u00f4turer sa tourn\u00e9e asiatique par une messe en plein air","source":"REUTERS\/STEFANO RELLANDINI","index":0,"position":1,"total_count":7,"item_lie":null,"link":"\/europe\/portfolio\/2015\/01\/18\/manille-en-effervescence-avant-la-messe-du-pape-francois_4558465_3214.html","isCurrent":true},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 2 \/ 7\r\n \r\n \r\nCet \u00e9v\u00e8nement devrait donner lieu \u00e0 l'un des plus grands rassemblements public de l'histoire du pays.\r\nCr\u00e9dits : AFP\/GIUSEPPE CACACE\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Cet \u00e9v\u00e8nement devrait donner lieu \u00e0 l'un des plus grands rassemblements public de l'histoire du pays.","source":"AFP\/GIUSEPPE CACACE","index":1,"position":2,"total_count":7,"item_lie":null,"link":"\/europe\/portfolio\/2015\/01\/18\/manille-en-effervescence-avant-la-messe-du-pape-francois_4558465_3214_1.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 3 \/ 7\r\n \r\n \r\nSelon les organisateurs, quelque six millions de personnes devraient assister au service.\r\nCr\u00e9dits : AP\/Bullit Marquez\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Selon les organisateurs, quelque six millions de personnes devraient assister au service.","source":"AP\/Bullit Marquez","index":2,"position":3,"total_count":7,"item_lie":null,"link":"\/europe\/portfolio\/2015\/01\/18\/manille-en-effervescence-avant-la-messe-du-pape-francois_4558465_3214_2.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 4 \/ 7\r\n \r\n \r\nEnviron cinq millions de fid\u00e8les \u00e9taient venus \u00e9couter une messe de Jean-Paul II, il y a 20 ans, dans le principal pays catholique d'Asie.\r\nCr\u00e9dits : AP\/Alessandra Tarantino\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Environ cinq millions de fid\u00e8les \u00e9taient venus \u00e9couter une messe de Jean-Paul II, il y a 20 ans, dans le principal pays catholique d'Asie.","source":"AP\/Alessandra Tarantino","index":3,"position":4,"total_count":7,"item_lie":null,"link":"\/europe\/portfolio\/2015\/01\/18\/manille-en-effervescence-avant-la-messe-du-pape-francois_4558465_3214_3.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 5 \/ 7\r\n \r\n \r\nLes fid\u00e8les ont commenc\u00e9 \u00e0 se rendre les lieux d\u00e8s samedi pour avoir de bonnes places et la police s'attend \u00e0 ce la foule d\u00e9borde dans les quartiers environnant le parc.\r\nCr\u00e9dits : REUTERS\/STEFANO RELLANDINI\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Les fid\u00e8les ont commenc\u00e9 \u00e0 se rendre les lieux d\u00e8s samedi pour avoir de bonnes places et la police s'attend \u00e0 ce la foule d\u00e9borde dans les quartiers environnant le parc.","source":"REUTERS\/STEFANO RELLANDINI","index":4,"position":5,"total_count":7,"item_lie":null,"link":"\/europe\/portfolio\/2015\/01\/18\/manille-en-effervescence-avant-la-messe-du-pape-francois_4558465_3214_4.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 6 \/ 7\r\n \r\n \r\nDans la matin\u00e9e, le pape a rencontrr\u00e9 des dirigeants religieux, ainsi que 30 000 jeunes \u00e0 l'universit\u00e9 de Manille. 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Ils sont ainsi six millions à avoir écouté la messe finale du pape François, dimanche 18 janvier à Manille. Dans cette dernière homélie de son voyage triomphal, le pape a demandé aux Philippins d'être « missionnaires » en Asie, où l'Eglise ne représente 3,2 % de la population. Selon le cardinal de Manille Luis Antonio Tagle, le pape François lui a confié pendant le voyage qu'il voyait « l'Asie comme l'avenir de l'Eglise ». François voudrait notamment que le christianisme se développe en Chine.ALLUSION AUX LÉGISLATIONS SUR L'AVORTEMENTDans une description très critique de la société contemporaine, François a estimé que « l'homme a défiguré la beauté de la nature ». Il a également fustigé la corruption, le conformisme, le gaspillage, les menaces contre l'environnement, et, une nouvelle fois, « les attaques insidieuses » contre la famille.Il a rappelé « l'importance de protéger nos familles ». « Malheureusement, la famille a grand besoin d'être protégée contre les attaques insidieuses et les programmes contraires à tout ce que nous tenons pour vrai et sacré, tout ce qu'il y a de plus beau et de plus noble dans notre culture », dans une allusion aux législations sur l'avortement, l'euthanasie, la bioéthique et le mariage gay.« Nous devons regarder chaque enfant comme un don devant être accueilli, chéri et protégé. Et nous devons prendre soin de notre jeunesse, en ne permettant pas que lui soit volée l'espérance, et qu'elle soit condamnée à vivre dans la rue », a-t-il martelé, revenant sur le drame des enfants des rues qu'il avait dénoncé le matin même. 17.01.2015 à 14h35 • Mis à jour le17.01.2015 à 15h18 Deux Français liés à Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA) ont été arrêtés au Yémen, a indiqué samedi 17 janvier un haut responsable de la sécurité. Les deux hommes sont actuellement interrogés, a-t-il ajouté, sans préciser si cette arrestation était liée aux attentats en France la semaine dernière.AQPA a revendiqué mercredi l'attentat contre Charlie Hebdo, qui a fait 12 morts le 7 janvier à Paris. L'attaque a été commise par deux Français, les frères Saïd et Chérif Kouachi – tués deux jours plus tard – qui sont connus pour s'être entraînés avec le groupe au Yémen.Le groupe terroriste signait là son action terroriste la plus spectaculaire à l'international depuis son apparition officielle en 2009. AQPA, né de la fusion des branches saoudienne et yéménite d'Al-Qaida, est considéré par Washington comme le bras le plus dangereux du réseau extrémiste.Lire l'enquête (édition abonnés) : Les mille résurrections d’AQPALire aussi : Le Yémen : terre d’accueil pour les djihadistes étrangers d’Al-Qaida 17.01.2015 à 12h13 Par un collectif Depuis 2012, huit jeunes étrangers au moins, de ceux que l’on appelle mineurs isolés étrangers (MIE), ont été traduits devant les tribunaux lyonnais. Le Conseil général du Rhône qui les avait pris en charge s’est porté partie civile et les a déclarés majeurs sur la base de tests physiologiques, et en particulier des tests d’âge osseux. Tous ont été condamnés en première instance à des peines de plusieurs mois de prison, assorties ou pas du sursis, à des années d’interdiction du territoire ainsi qu’à de lourdes sanctions financières (jusqu’à 260 000 €). Ils ont fait face à des accusations d’usurpation d’identité, de faux et d’usage de faux dès l’instant où un test d’âge osseux les décrète majeurs, et une certaine presse locale leur reproche « d’avoir vécu aux crochets du contribuable ».Soumis aux mêmes tests, d’autres jeunes, plusieurs centaines vraisemblablement, sont exclus de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) et se retrouvent à la rue.Pris en charge par l’ASE à leur arrivée en tant que mineurs au vu des documents qu’ils ont produits, ils sont accusés d’avoir menti sur leur âge, souvent à quelques mois de leur majorité. Ils sont alors soumis à des tests d’âge osseux ainsi qu’à des examens physiologiques, notamment des organes génitaux, particulièrement dégradants pour ces jeunes filles et garçons.Les tests osseux consistent le plus souvent en une radiographie du poignet. On compare ensuite les résultats à des données statistiques collectées dans les années 1930 et l’on attribue à ces enfants un âge fixé de manière arbitraire, parfois de 19 à 34 ans. Les instances médicales et éthiques récusent la validité de ces tests et en condamnent l’utilisation à des fins autres que médicales.Ainsi, dès juin 2005, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) soulignait « l’inadaptation de ces méthodes », comme l’avait fait auparavant la Défenseure des enfants. Tour à tour, l’Académie nationale de médecine, le Comité des droits de l’enfant des Nations unies, l’ancien commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, le Haut Conseil de la santé publique, le Défenseur des droits, ont émis sur ce point les plus expresses réserves. Récemment, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), dans un avis du 24 juin 2014 préconisait de « mettre fin aux pratiques actuelles d’évaluation de l’âge ».Une intégration sociale avortéeC’est pourtant sur la base de ces examens que presque tous ceux qui les subissent sont déclarés majeurs (entre 18,5 et 35 ans). À Lyon, certains sont en outre poursuivis et emprisonnés.Ces mineurs seraient-ils des délinquants si dangereux qu’il faille les arrêter à l’audience, les écrouer sur l’heure ? Que fait-on de leur scolarité, pourtant prévue par la loi française même en cas de présence irrégulière sur le territoire ? De leurs stages ? La justice n’en veut rien savoir, c’est à l’instant, tout de suite, qu’ils doivent payer leur prétendue dette à la société. Même s’ils n’ont commis aucun autre délit que celui, non prouvé, voire inventé, d’avoir dissimulé leur âge, ils ont été enfermés au milieu de délinquants, ont purgé jusqu’à quatre mois de prison à Lyon-Corbas.Narek est russe ; Mohamed, Alkasim, Carine, Chernor, Kelson, Kélétigui, Mamoudou sont Africains, du Tchad, de Guinée, de Sierra Leone, d’Angola, de République Démocratique du Congo. Des noms de pays qui parlent d’instabilité politique, de guerre civile, de misère, d’Ebola. Des zones qu’ils ont quittées pour de longs et dangereux voyages, de plusieurs mois, quelquefois des années. Ces huit jeunes sont les emblèmes du refus choquant de collectivités publiques d’appliquer la loi qui leur impose la protection des mineurs. Un scandale qui touche des centaines de mineurs isolés en France.Interdisons cette pratiqueLe président de la République souhaitait faire de son quinquennat celui de la jeunesse. La ministre de la justice avait, le 31 mai 2013, défini un dispositif de mise à l’abri, et d’orientation, imposant aux conseils généraux d’assurer la prise en charge des MIE. Une mesure positive… qui, c’est à regretter, n’interdit pas explicitement le recours aux tests d’âge osseux, devenus systématiques dans certains départements.La place de ces mineurs n’est ni dans la rue ni en prison. Nous demandons l’interdiction des tests d’âges osseux et autres examens uniquement physiologiques qui manquent de fiabilité pour déterminer leur âge légal. On sait en effet aujourd’hui que le développement physique des jeunes qui ont subi de forts retards de croissance dans leur enfance, notamment du fait de la malnutrition et des traumatismes, ne peut être comparé à celui des jeunes qui n’ont pas eu la même histoire. C’est la raison essentielle pour laquelle la communauté scientifique se refuse désormais à leur accorder toute crédibilité.Renonçons donc à cette pratique, comme l’ont déjà fait plusieurs pays voisins du nôtre : il y va de l’avenir de ces jeunes gens. Il y va aussi des valeurs qui, selon nous, doivent régir la société. La protection des mineurs – de tous les mineurs ! – doit s’exercer pleinement. Parmi les signataires : Michèle Barzach (présidente d’UNICEF France), Thierry Brigaud (président de Médecins du monde), Barbara Cassin (philosophe, directrice de recherche au CNRS), Françoise Héritier (anthropologue, professeur au Collège de France), Jean-Pierre Rosenczveig (président du Bureau international des droits de l’enfant), Mégo Terzian (président de Médecins sans frontières). Retrouvez ici la liste complète des signataires. 17.01.2015 à 11h48 • Mis à jour le17.01.2015 à 12h42 Encore 2 millions à l'imprimerie. Le numéro de Charlie Hebdo du 14 janvier, une semaine après l'attaque qui a coûté la vie à 12 personnes, va être réimprimé pour atteindre 7 millions d'exemplaires. La vente s’étalera sur plusieurs semaines.Lire ce que contient le « Charlie Hebdo » du 14 janvier : 36 « terros », 21 flingues, et une larme à l’œilUn tirage exceptionnel pour l'hebdomadaire qui n'est habituellement tiré qu'à 60 000 exemplaires, pour des ventes de 30 000 à 35 000 numéros chaque semaine.RUÉE DANS LES KIOSQUESLors d'une conférence de presse à la veille de la parution du numéro 1178, l'équipe de Charlie Hebdo avait annoncé le chiffre de 3 millions d'exemplaires, rapidement porté à 5 millions au vu du succès rencontré.Suscitant une ruée inédite dans les kiosques, le journal a en effet vendu 1,9 million d'exemplaires les deux premiers jours, selon les Messageries lyonnaises de presse (MLP).>> Lire le récit de la conférence de rédaction de « Charlie Hebdo » à « Libé »En dehors des marchands de journaux, plusieurs centaines de milliers d'exemplaires ont également été achetés par des entreprises, des institutions ou des collectivités. C'est notamment le cas d'Air France qui a acheté 20 000 exemplaires pour ses passagers, au tarif plein de 3 euros, alors que la compagnie bénéficie généralement de prix très réduits.Le journal touchera la totalité des recettes pour le premier million d'exemplaires (soit 3 millions d'euros), dans le cadre d'une grande opération de solidarité de toute la chaîne d'impression et de distribution, qui a accepté de travailler gratuitement, en rendant leur commission pour aider Charlie Hebdo et les familles des victimes. Le dernier numéro, qui porte en « une » un dessin du prophète Mahomet, a suscité un débat au sein et entre les rédactions de plusieurs médias, entre ceux qui choisissaient de la publier et ceux qui s'y opposaient. Il a également provoqué dans plusieurs pays musulmans des protestations parfois émaillées de violences.Les recettes de ce prochain numéro seront entièrement reversées aux familles des victimes, les distributeurs (kiosques, messageries...) renonçant à leur commission. David Revault d'Allonnes (Tulle, envoyé spécial) Un étrange entre-deux, que le président a ainsi résumé : « La vie doit continuer, mais rien ne sera plus jamais comme avant. » François Hollande a fait son retour à Tulle, samedi 17 janvier, à l'occasion de la traditionnelle cérémonie des vœux aux habitants de sa ville d'élection. Des vœux envisagés comme un retour à la normale, mais qui portaient immanquablement la lourde charge des attentats terroristes de la semaine précédente et de la mobilisation qui s'en est suivie.« Je ne change pas mes habitudes. C'est le message : la vie doit reprendre sa place. Nous devons en sortir plus fort. Et à ceux qui s'interrogent : faut-il reprendre ses activités ? Je réponds oui », avait dès son arrivée assuré le président, qui a sacrifié à la traditionnelle visite du marché de la gare, où il a reçu dans la matinée un accueil sympathique mais mesuré. Ce retour sur ses terres d'élection, qu'il n'avait pas arpentées depuis la cérémonie d'hommage aux 99 pendus par la division Das Reich, le 9 juin dernier, a cependant toute la journée été empreint d'une inhabituelle gravité.Alors que Tulle et la Corrèze, au diapason du pays, s'étaient mois après mois éloignées de l'ancien maire et président du conseil général, le chef de l'Etat a pu mesurer la température à son égard. Et, aussi, combien les attentats et le traumatisme national qu'ils ont produit ont pu influer sur celle-ci. Il s'agissait là de sa première sortie publique, au contact de la population, depuis son escapade à Saint-Pierre-et-Miquelon, le 24 décembre dernier. « C'est le retour parmi les siens, après une phase très éprouvante pour le pays, dit un conseiller. Après des moments de très grande gravité et de solennité, le fait de revenir ici, c'est plus léger. »« La vie continue », certes. Mais à Tulle, où 10 000 personnes ont défilé le 11 janvier, record historique, M. Hollande, tout au long de la journée, ne s'est jamais éloigné de cette onde de choc qui secoue la France depuis le 7 janvier. Ainsi en remettant, à la préfecture, des décorations à plusieurs personnalités de la région, dont Raymond Frugier, maire d'Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne), « symbole de ce que la barbarie peut faire, a expliqué le président. Et alors que la barbarie continue et fait apparaître son visage hideux, il faut toujours lutter contre le fanatisme, l'intolérance, la haine. » Ou, quelques instants plus tard, s'interrogeant sur l'attitude d'une partie de la jeunesse après les attentats : « Comment faire pour que les jeunes n'aient pas simplement des connaissances pour comprendre le monde, mais qu'ils puissent être également des citoyens avec comme exigence de respecter les valeurs de la République, notament la laïcité ? »>> Lire le reportage (édition abonnés) : Emotion à Béthune après des actes islamophobesAPPEL AU « SURSAUT »Après un tour au deuxième marché de Tulle, sur les bords de la Corrèze, où il s'est vu offrir quelques présents par les Tullistes, puis un déjeuner avec les conseillers généraux à l'hôtel Marbot, siège de l'exécutif départemental où il a décoré son successeur Gérard Bonnet, François Hollande a souhaité une bonne année à ses anciens administrés, comme à l'accoutumée, depuis la salle polyvalente de l'Auzelou.Longuement applaudi, il a mis en regard la réaction de « cette terre du Limousin, cette terre de Corrèze, [où] on sait ce qu'est la résistance, la mémoire, ce que la haine et le fanatisme peuvent provoquer », et le sursaut national du 11 janvier. « Comme tous les Français vous avez été bouleversés par les actes odieux qui ont coûté la vie à 17 personnes (...) Comme beaucoup de Français, vous avez voulu vous rassembler pour clamer votre attachement à la liberté d'expression, qui ne se négocie pas (...). Mais aussi pour la laïcité, les droits de l'homme, la dignité », a expliqué le chef de l'Etat dans un discours en grande partie consacrée aux attaques de Paris.Evoquant les dispositions antiterroristes qui seront annoncées lors du prochain conseil des ministres – partage d'informations avec les Européens, contrôle des déplacements, surveillance des sites internet, mesures sur les prisons –, M. Hollande a également exhorté à « ne pas oublier non plus les tensions qui traduisent les séparations, les tentatives, les dérives, les ruptures qui existent dans notre société et provoquent des comportements inadmissibles ». Il a ainsi appelé à un « sursaut de notre pays, qui est aussi un appel à plus de fermeté dans le respect des règles de la République, à plus de fraternité dans les relations sociales, à plus d'égalité dans la transmission du savoir, à plus de République dans l'engagement ».Visant, sans le citer, le Front national, il a fustigé « ceux-là qui évoquent la soumission, l'invasion, la subversion (...), qui veulent une France en petit, une France recroquevillée sur elle-même ». M. Hollande, avant d'aborder les affaires courantes, pacte de responsabilité et réforme territoriale, en avait encore appelé à l'union sacrée. « Il ne s'agit pas d'appeler à l'unité pour l'unité. Les clivages existent, ils doivent être respectés. Mais quand l'enjeu est l'essentiel, quand il s'agit de notre propre avenir, de notre propre nation, il y a ce qui doit nous rassembler. Là, il faut éviter mauvaises querelles, surenchères, amalgames », a expliqué le président, qui a appelé à « nous hisser pour être à la hauteur de l'esprit du 11 janvier, poursuivre notre tâche avec ardeur, réformer avec audace ».Le retour à la normale n'est pas encore à l'ordre du jour. Pour la première fois, cet exercice corrézien s'est d'ailleurs conclu par une Marseillaise.>> Lire aussi : Hollande : « Les musulmans, premières victimes du fanatisme »David Revault d'Allonnes (Tulle, envoyé spécial)Grand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Rey-Lefebvre Vendredi 16 janvier, à Béthune (Pas-de-Calais), avant la prière du soir, la discussion est animée dans la petite salle de prière aménagée tant bien que mal à 200 mètres de là, au rez-de-chaussée d’un autre immeuble de la zone à urbaniser en priorité (ZUP) de Mont-Liébaut, seul lieu de culte musulman de la ville.La salle se trouve à quelques mètres du chantier de la future mosquée, qui s’éternise faute de financement, et dont la palissade a été taguée d’un « Dehors les Arabes » inscrit à la peinture noire dans la nuit du 8 au 9 janvier. L’Association musulmane de l’agglomération béthunoise (AMAB) a porté plainte, des empreintes digitales ont été relevées sur les lieux. Une enquête est en cours.« Ce n’est pas le premier incident : des ouvriers ont été caillassés, des pieds et des têtes de porc ont été jetés par-dessus la palissade… », raconte Yassine Brahim, président de l’Association des musulmans de l’agglomération béthunoise.« La mosquée sera un lieu cultuel »« Nous n’avons pas ébruité ces incidents pour ne pas perturber la campagne », reconnaît Stéphane Saint-André, député (PRG) et ancien maire battu aux élections de mars 2014, présent à la conférence. « Ce projet de mosquée, c’est moi qui en ai délivré le permis de construire, mais ce n’est pas ça qui m’a coûté mon élection », assure-t-il.Son successeur, Olivier Gacquerre (UDI), partage l’émotion de ses concitoyens : « Nous avons dès que possible fait effacer le tag. Je connais bien le quartier du Mont-Liébaut, dont je suis un enfant, confie-t-il. Je défends ce multiculturalisme, ce brassage. Je suis moi-même catholique et ma femme musulmane. La mosquée sera un lieu cultuel, pas de prosélytisme. »« La société française nous permet de pratiquer notre religion. A nous d’ouvrir nos mosquées »Jamais avouée franchement, l’opposition à la mosquée de Béthune existe pourtant bel et bien. Jimmy (qui souhaite rester anonyme), ouvrier, habitant de cette ZUP, ne cache pas son hostilité : « Des mosquées, il y en a déjà partout dans la ZUP, et chez eux, on n’a pas le droit de construire des églises ! », lance-t-il.« Nouvelle provocation »« C’est vrai que la nouvelle de cette construction n’a pas été accueillie de gaieté de cœur par les habitants de la cité des Cheminots, qui ont été mis devant le fait accompli », admet Jacques Guyot, président de l’association des habitants de cette résidence. Cet ensemble d’après-guerre de 230 maisons de brique, plutôt coquettes avec leurs jardinets, héberge pour l’essentiel des retraités du rail qui ne communiquent guère avec leurs voisins de la ZUP. Le projet de mosquée est d’autant plus mal passé qu’il a été implanté sur un terrain de la SNCF où il y avait un foyer et une bibliothèque qu’ils fréquentaient.Comme chaque trimestre, l’AMAB, créée en 2006, organise une conférence à la Maison des associations qui accueille chaque vendredi la grande prière. Le but : montrer que la laïcité à la française ne signifie pas l’hostilité aux religions. Dès le début de la conférence, l’imam s’est montré ferme : « Musulmans, arrêtez de pleurer sur vous-mêmes. Vous n’êtes pas français à moitié, affirmez votre identité nationale. La société française nous permet de pratiquer notre religion. A nous d’ouvrir nos mosquées », lance l’imam Hassan Iquioussen aux quelque 150 fidèles de Béthune, hommes et femmes séparés, venus l’écouter, vendredi soir. Le thème de la conférence, « Quel regard porter sur l’islam d’aujourd’hui ? », choisi bien avant les récents événements, prend encore plus de sens.Les attentats vus par des jeunes marseillais : « C’est un complot pour salir les musulmans »« Oui, il faut le reconnaître, il y a, dans notre confession, des tarés qui sont très dangereux et que nous devons dénoncer, insiste l’imam Iquioussen. Si vous trouvez qu’il y a des choses à changer dans la société française, parce qu’il y a trop de chômage ou parce que vous pensez qu’il faudrait une loi contre l’islamophobie, votez, allez voir votre député. »« Nous condamnons la tuerie et ces actes barbares, mais la couverture du dernier numéro de Charlie Hebdo, qui représente à nouveau le Prophète, m’a anéanti. C’est une nouvelle provocation et j’ai peur du cercle vicieux, explique Mohammed Elgarcham, boulanger dans un des derniers commerces de la ZUP, et je ne suis pas Charlie. »« Moi si, je suis Charlie, mais aussi Mohamed, Pierre… », lui répond Salem Bouzbaya. Surgit alors Roger, 82 ans, habitant du quartier, un catholique qui vient régulièrement retrouver ceux qu’il appelle ses « frères ». « Je préfère prier ici qu’à l’église, avec eux je suis heureux, je les aime. »« Devons-nous quitter la France et nous installer dans un pays musulman, pour vivre notre foi ? », s’interrogent finalement des participants à la fin de la conférence. « Ne rêvez pas : bien des pays musulmans ne vous offrent pas autant de liberté que la France. Vous êtes cependant libres de vous expatrier si vous voulez. Et, comme la France est généreuse, vous gardez votre nationalité », conclut l’imam.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.01.2015 à 22h14 • Mis à jour le16.01.2015 à 22h21 Les meurtriers responsables de l'attaque perpétrée contre Charlie Hebdo et de l'attentat contre une policière à Montrouge mercredi 7 janvier, puis de la prise d'otages dans l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes vendredi 9 janvier, venaient tous trois de quartiers populaires.Depuis quelques jours, les projecteurs se braquent en particulier sur Grigny, dans l'Essonne, où a grandi Amedy Coulibaly. Avec le risque, parfois, de n'éclairer que les comportements les plus radicaux, de ne relayer que les discours les plus extrêmes, de ne dessiner qu'un visage déformé de cette ville et à travers elle, de toute la banlieue.La trentaine de jeunes de Saint-Denis (93), Créteil (94), l'Ile-Saint-Denis (93), Grigny et Viry-Châtillon (91), âgés de 18 à 30 ans, réunis depuis 2013 du projet associatif Reporter citoyen (une formation de trois ans aux techniques de base du journalisme multimédia), offre une large mosaïque de visages de banlieue parisienne.Consternés notamment par un article paru jeudi 15 janvier dans Le Figaro sur le quartier de la Grande Borne, à Grigny – intitulé « A Grigny, la ville de Coulibaly, la théorie du complot va bon train » – les jeunes Grignois de la formation ont voulu réagir à travers une tribune vidéo. 16.01.2015 à 20h23 • Mis à jour le16.01.2015 à 20h44 | Franck Johannès La ministre de la justice, Christiane Taubira, a réuni, vendredi 16 janvier, les 167 délégués du parquet chargés de l’antiterrorisme, qui sont les relais en région des procédures, toutes centralisées à Paris. Ces délégués ont été créés le 5 décembre, juste avant les tueries de Charlie Hebdo et de la porte de Vincennes, et étaient réunis pour la première fois vendredi. Ils ont pour mission à la fois de transmettre à Paris les éléments qui touchent au terrorisme et de rester en contact avec les préfectures, notamment pour les signalements de radicalisation.« Vous êtes les sentinelles de notre Etat de droit, a dit la garde des sceaux. Ce ne sont pas des lois d’exception qui nous permettront de répondre à ces visées criminelles. Nous ferions un étrange cadeau aux terroristes si nous ne garantissions pas les libertés. Si nous affaiblissons l’Etat de droit, nous nous affaiblissons nous-mêmes. L’Etat de droit est la supériorité durable, pérenne, définitive de notre démocratie. »La ministre de la justice a estimé que la France disposait d’un arsenal législatif suffisant, auquel on pouvait apporter quelques améliorations, mais qu’une nouvelle « grande loi antiterroriste » n’était pas nécessaire – la dernière date du 13 novembre. Elle a indiqué que 104 procédures judiciaires étaient en cours « pour des actes contre les lieux de cultes, des tracts anti-musulmans, des insultes et des actes contre les forces de l’ordre. Il y a eu également des cyberattaques contre des collectivités et des faits d’apologie du terrorisme ». Ces dossiers concernent 126 individus, dont 81 ont été placés en détention provisoire, 35 sous contrôle judiciaire, et deux procédures sont gérées conjointement avec l’Espagne et la Belgique.« Nous allons encore renforcer le renseignement pénitentiaire »« Pour les personnes qui ont été identifiées et sont impliquées dans les procédures terroristes, 16 % avaient des antécédents judiciaires ou carcéraux », a rappelé Christiane Taubira – 74 % n’ont donc jamais été détenus et ne se sont pas radicalisés en prison. « Il ne faut donc pas se laisser aller au confort intellectuel qui consisterait à croire que c’est en prison que se trouvent toutes les personnes susceptibles de s’impliquer dans les réseaux terroristes. Il y a un travail à faire en prison, et nous allons le développer, mais nous devons être lucides et savoir qu’il faut les détecter également dans la société. »La ministre s’est prononcée pour l’intégration du bureau du renseignement pénitentiaire au sein des six services de « la communauté du renseignement ». « Nous allons encore renforcer le renseignement pénitentiaire », a dit la ministre. Ce bureau compte 30 personnes, dont 13 à Paris. « Nous avons déjà engagé un travail de coordination avec les services du ministère de l’intérieur sur cette question depuis avril 2014. Il a connu son aboutissement avec l’intégration, au sein de l’Uclat [Unité de coordination de la lutte antiterroriste, à la police judiciaire] d’un directeur de l’administration pénitentiaire à temps plein. »Elle a enfin indiqué que la chancellerie réfléchissait à « une circonstance aggravante générale de racisme et d’antisémitisme portant sur toutes les infractions », et non pas comme aujourd’hui infraction par infraction. Il faudra en conséquence sortir ce délit de la loi sur la presse de 1881 pour les introduire dans le code pénal. « Nous travaillons également sur la possibilité de bloquer les sites racistes et antisémites », a souligné la garde des sceaux, comme les sites pédopornographiques – une mesure déjà prévue par la loi. Un neuvième magistrat sera enfin affecté au parquet de Paris chargé de l’antiterrorisme, dont elle a souligné « le travail époustouflant pendant huit jours ».Franck JohannèsFranck JohannèsSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.01.2015 à 19h14 • Mis à jour le16.01.2015 à 19h36 | Abel Mestre Après la parution, vendredi 16 janvier, dans le tabloïd russe Komsomolskaïa Pravda d'une interview choc, Jean-Marie Le Pen maintient auprès du Monde la quasi-totalité de ses propos publiés concernant la tuerie de Charlie Hebdo. Dans cet entretien, le président d’honneur du Front national commence par déclarer : « Je ne suis pas Charlie Hebdo. Ce journal anarchiste était l’ennemi direct de notre parti le Front national, et ses journalistes, il y a quelques années, rassemblaient des signatures pour une pétition exigeant notre interdiction. Et tous ces politiciens, qui sont sortis manifester, ce ne sont pas des Charlie, mais des charlots ! »Surtout la Komsomolskaïa Pravda, qui a attribué les attentats récents à Paris aux Américains, prête à Jean-Marie Le Pen les propos suivants :  « Ces passeports oubliés des frères Kouachi me rappellent le passeport d’un terroriste tombé de l’avion en feu le 11 septembre 2001, et préservé par miracle. New York était en flammes, mais le passeport est resté intact. Aujourd’hui, on nous dit que les terroristes sont des idiots, voilà pourquoi ils auraient laissé les documents dans la voiture. La fusillade à Charlie Hebdo ressemble à une opération des services secrets, mais nous n’avons pas de preuves. Je ne pense pas que les organisateurs de ce crime soient les autorités françaises, mais elles ont permis à ce crime d’être commis. Ce sont pour l’instant des suppositions. »« 15-20 millions » de musulmans en FranceInterrogé par Le Monde, visiblement gêné, M. Le Pen maintient qu’il juge « étonnant de trouver une carte d'identité avec des tueurs aussi organisés. C'est aussi étonnant que de trouver un passeport intact le 11 septembre. Je m'étonne simplement de cela et je crois que je ne suis pas le seul. » En revanche, le vieux leader frontiste se dit catégorique. Il ne se « souvient pas d'avoir parlé des services secrets ».Dans ce même entretien, M. Le Pen chiffre à « 15-20 millions » le nombre de musulmans vivant en France. Un chiffre tiré de publications d’Azouz Beggag, affirme-t-il au Monde. A la question : « Est-ce que Marine Le Pen vous a téléphoné pour vous remonter les bretelles ?  », il répond : « Personne ne me remonte les bretelles ! On ne me remonte pas les bretelles au Front national ! » Abel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 20.01.2015 à 20h57 Les obsèques de Frédéric Boisseau, « première victime des assassins de Charlie Hebdo », se sont déroulées mardi 20 janvier dans son village natal en présence de nombreux habitants venus témoigner leur affection pour cet « enfant de la Seine-et-Marne », « courageux et plein de vie ».Autour de l'église de Recloses, la foule attend, silencieuse. Les visages sont fermés. Dans ce village à 80 kilomètres au sud de Paris, tout le monde connaît les Boisseau. Au pied de l'église, ils ont déposé des gerbes. « A notre Fredo », peut-on y lire. Le corbillard entre dans le parc, roues crissant sur le gravier de l'allée.« ILS L'ONT ABATTU SANS AUCUN MOTIF RÉEL »Les deux fils de la victime, 10 et 12 ans, entourent leur mère. Président du conseil général de la Seine-et-Marne, Vincent Eblé rappelle que Frédéric Boisseau, 42 ans, fut la « première victime de Charlie Hebdo ». Employé par le groupe français Sodexo – dont le PDG était présent à la cérémonie –, il réalisait, avec deux collègues, des travaux de maintenance dans le hall de l'immeuble où le journal satirique avait son siège, quand les assaillants ont déboulé, surarmés et hurlant.« Catherine, Cédric et Baptiste, votre compagnon, votre père, était là au mauvais moment, au pire moment. Parce qu'il n'a pas su renseigner les terroristes » sur l'étage où se trouvait la rédaction de Charlie Hebdo, « ils l'ont abattu sans aucun motif réel », a-t-il dit. Et Frédéric Boisseau, mort dans les bras de son ami et collègue Jérémy Ganz, « n'a pas pu crier avec vous : “je suis Charlie” » le 11 janvier, a poursuivi le sénateur.PAS DE « HIÉRARCHIE DES PEINES ET DES HOMMAGES »Alors que Christophe Boisseau s'est plaint que son frère ait été « oublié », le ministre du travail, François Rebsamen, a affirmé qu'il n'existait pas de « hiérarchie des peines et des hommages ». Les douze victimes de l'attentat perpétré par les frères Kouachi « n'exerçaient pas le même métier, n'avaient pas la même notoriété, pas les mêmes opinions ni les mêmes origines », mais « ils sont douze à être pleurés par la République, car la République n'oublie personne et ne distingue pas entre ses enfants », a affirmé M. Rebsamen, avant de lui remettre la Légion d'honneur à titre posthume.« Il s'était levé dans la nuit parce qu'il habitait loin », a poursuivi le ministre, parlant d'un homme « courageux, plein de vie », « apprécié autant pour ses qualités humaines que professionnelles ». Avant de conclure: il était « un de ces visages amicaux, bienveillants, de la France du travail ». Une messe a été célébrée dans l'église du village, à 80 kilomètres au sud de Paris, puis Frédéric Boisseau a été inhumé dans l'intimité à Villiers-sous-Grez où il résidait, à cinq kilomètres de là. Maryline Baumard Lassana Bathily est français. Mardi 20 janvier, à 19 h 30, le chef du gouvernement, Manuel Valls, lui a remis de sa main trois symboles d'entrée dans la citoyenneté française. Le jeune Malien, héros de la prise d'otages du supermarché casher de la porte de Vincennes, le 9 janvier, a reçu du premier ministre une lettre signée du chef de l'Etat, un passeport et une médaille. Trois preuves concrètes que son rêve d'enfant, « devenir français », était bien devenu une réalité. Le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, y a ajouté un livre d'Ernest Renan et un autre du photographe Raymond Depardon. Deux regards sur la France.La cérémonie d'entrée dans la citoyenneté française de ce Malien de 24 ans s'est déroulée dans la salle des fêtes du ministère de l'intérieur, place Beauvau. Une salle surchauffée par la large affluence des journalistes, mais aussi par un parterre très VIP. Un auditoire à la hauteur du geste de ce jeune qui a risqué sa vie pour en sauver d'autres. Le premier ministre, Manuel Valls, avait tenu à être présent sur l'estrade, et dans la salle ses ministres étaient nombreux, de Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur, à la garde des sceaux, Christiane Taubira. A leur côté, les représentants des grandes religions avaient aussi fait le déplacement pour saluer le nouveau citoyen français, comme les associations qui l'ont aidé à rester en France, ses collègues de l'Hyper Cacher ou son employeur.« JE NE SUIS PAS UN HÉROS, JE SUIS LASSANA »Si Lassana Bathily a déclaré vouloir prendre « un peu de recul » face au tumulte médiatique qui l'assaille depuis le 9 janvier, il a montré lors de cette cérémonie une remarquable modestie et une grande distance par rapport à son geste. Après avoir « remercié ceux qui [lui] ont fait confiance et soutenu depuis toujours » et souligné qu'il pensait là en particulier à « ses parents », le jeune homme a rappelé un vibrant « je ne suis pas un héros, je suis Lassana et je resterai moi­-même ».Il a salué la mémoire de son collègue et ami Yohan Cohen, tué par Amedy Coulibaly. « J'ai perdu quelqu'un que j'aimais beaucoup, a­-t­-il tenu à rappeler, quelqu'un avec qui j'ai beaucoup ri. On s'appelait “Boss­boss” », a-­t­-il pudiquement avancé, comme un cri du cœur.Lassana Bathily, c'est au départ un parcours de migrant comme tant d'autres. Né en juin 1990 dans un village de la région de Kayes, au Mali, le jeune homme quitte sa mère pour rejoindre son père à Paris. Aîné d'une fratrie de trois enfants, il partage sa vie entre son foyer et l'école républicaine. Il est scolarisé dans un lycée professionnel du nord de Paris, où il prépare un CAP de carreleur.« UNE ERREUR MANIFESTE D'APPRÉCIATION »En 2010, cet élève « respectueux, sérieux et intelligent » décroche son diplôme, comme le raconte un de ses enseignants. Mais n'a toujours pas de papiers. Son parcours en France aurait même pu s'arrêter là, puisqu'il se retrouve sous le coup d'une obligation de quitter le territoire à la fin de l'année 2010. Bernard Cazeneuve rappelle que le tribunal administratif reconnaît alors que cette décision du préfet est « une erreur manifeste d'appréciation ». Mais c'est grâce à ses anciens profs du lycée, dont plusieurs sont membres du Réseau éducation sans frontières, qu'il ose mener cette démarche. Le jeune Malien obtient à leur côté un titre de séjour, en juin 2011. Il renouvelle ensuite son titre, sans problème, année après année, jusqu'à son acte de bravoure du 9 janvier.Faut­-il croire le ministre de l'intérieur lorsqu'il lui lance un « vous auriez été naturalisé, car la citoyenneté française n'est pas réservée aux braves » ? Les données chiffrées ne plaident pas vraiment pour les paroles ministérielles, puisque seuls 57 610 personnes ont obtenu la nationalité française par décret en 2014. C'est peu, mais la courbe est ascendante, et le chef du gouvernement a rappelé lors de cette cérémonie avoir « relancé le processus de naturalisation, car c'est une chance pour notre pays ».Debout à côté de l'orateur, son dos courbé comme un effet secondaire d'une haute stature, ou pour ne pas paraître bien plus grand que les deux ministres de la République, Lassana Bathily a gardé les yeux vers le sol durant tous les compliments qui ont pu lui être faits. « Vous êtes un des visages de cette France en l'honneur de laquelle ont défilé près de 4 millions de Français », lui a déclaré Manuel Valls. « Vous participez pleinement au projet de la France », a ajouté Bernard Cazeneuve.Derrière les mots ministériels, sur le ton solennel du moment, le premier ministre comme le ministre de l'intérieur ont su donner à ce moment des accents de sincérité. Bernard Cazeneuve a osé, une fois n'est pas coutume, utiliser l'image de son père, instituteur de la République, réunissant des enfants de confessions différentes autour du savoir. Manuel Valls, lui, a laissé poindre ses souvenirs d'enfant né ailleurs.Mardi 20 janvier, la France a gagné un nouveau citoyen. Un chemin d'espoir pour tant d'immigrés qui rêvent un jour aussi de vivre ce moment. Même si ce n'est pas sous les ors du ministère de l'intérieur. Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nathalie Guibert Pour les armées, le plan « Vigipirate alerte attentat » représente, depuis le 7 janvier, un effort significatif, comme l’a rappelé le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian. Pour le budget de la défense, le coût supplémentaire de cette mobilisation, 10 500 hommes aujourd’hui, n’est pas neutre : il s’établit à un million d’euros par jour, selon les informations du Monde. Ce surcoût comprend l’indemnité de service accordée aux soldats dans cette opération intérieure et les frais de fonctionnement liés à leur déploiement.Mais c’est dans la durée que l’effort se mesure, et qu’il va peser. Cet effectif exceptionnel d’urgence, qui s’ajoute à celui de la « posture permanente de sûreté » (la dissuasion, la police du ciel, la sécurité des approches maritimes de la France) est le plafond prévu par le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2013. Pour tenir, l’armée de terre devra procéder à des arbitrages, différer des entraînements, des formations, voire prélever des hommes sur d’autres missions.L’armée appelée à être plus visible sur le territoire nationalDans la durée, en outre, la validité du plan se pose aussi. Au ministère de la défense, les gardes statiques devant les lieux sensibles sont en discussion. D’un côté, l’armée, visible, rassure. En amont, le commandement a été attentif aux consignes passées, ainsi qu’à la sélection des militaires envoyés. Ces jours-ci, les réseaux sociaux ont rapporté le chaleureux accueil réservé à certains dans les écoles juives, où des parents leur ont offert des pâtisseries.« Une cible devant une cible »Mais, « si le dispositif est appelé à durer, il pourrait aussi devenir un fixateur de tension », rapporte une source à l’issue d’une des réunions des derniers jours. Quelques unités ont subi des provocations bénignes, des insultes, des menaces jetées en passant. Plus grave, certains militaires ont été ostensiblement pris en photo avec des intentions peu claires. Les incidents relevés sont en proportion infimes. Ils concerneraient « au plus 0,1 % des effectifs sur le terrain » selon l’armée de terre, qui ne les juge pas significatifs en volume. Aucune procédure pénale n’a été ouverte. Mais depuis les assassinats commis par Mohamed Merah, en 2012, le sujet est ultrasensible.« Les militaires sont des cibles, et un soldat devant un site sensible, c’est une cible devant une cible », résume un officier. Parmi ces incidents, l’un a retenu l’attention, au Raincy (Seine-Saint-Denis), en banlieue parisienne. En pleine nuit, lundi 19 janvier, deux soldats en faction devant le collège Merkaz Hatorah ont vu un automobiliste s’arrêter, et sembler manipuler une arme à l’approche des militaires. Faudra-t-il, dans les semaines qui viennent, privilégier des rondes ou des patrouilles véhiculées ? Les gardes statiques ne sont pas un mode d’action militaire, juge-t-on du côté de la défense, et les maintenir serait prendre un risque.Une autre question délicate est soulevée : poster des soldats devant de nombreux lieux jusque-là très discrets les « révèle » en quelque sorte. Des centres culturels, des lieux de prière sont repérés, auxquels le voisinage pouvait ne pas prêter attention. Passé le déploiement en urgence, il ne fait pas de doute du point de vue des armées que Vigipirate doive être réaménagé.Nathalie GuibertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 20.01.2015 à 17h41 • Mis à jour le20.01.2015 à 18h28 | Delphine Roucaute et Madjid Zerrouky Lundi à Cologne, l'écrivain français Michel Houellebecq s'est défendu d'avoir écrit, avec son roman Soumission, un « livre islamophobe » mais a estimé qu'on en avait « parfaitement le droit ». Rien n'est moins sûr.Quelle définition ?Le terme « islamophobie » suggère à l'origine une peur collective de la religion musulmane. Mais il s'impose depuis quelques années comme l'ensemble des réactions de rejet vis-à-vis des personnes musulmanes (ou supposées telles). En effet, si le suffixe « phobie » désigne étymologiquement une peur, son sens a dévié et peut désigner communément une notion d'« hostilité sociale », comme dans les mots xénophobes, homophobes, etc.Le point de vue (en édition abonnés) : Ce que « phobie » veut dire, par Olivier RolinDe nombreuses institutions tentent de tracer les contours de ce concept qui relève aussi bien des préjugés que des actes. Ainsi, selon le Conseil contre l'islamophobie en France (rapport 2014),  « il s'agit de l'ensemble des actes de discrimination ou de violence contre des institutions ou des individus en raison de leur appartenance, réelle ou supposée, à l'islam. Ces actes sont également légitimés par des idéologies et des discours incitant à l'hostilité et au rejet des musulmans. »De la même manière, le Conseil de l'Europe établit dans son rapport sur l'islamophobie et ses conséquences pour les jeunes que « l'islamophobie peut se définir comme la peur, ou une vision altérée par des préjugés, de l'islam, des musulmans et des questions en rapport. » Ce à quoi il ajoute :« Qu'elle se traduise par des actes quotidiens de racisme et de discrimination ou des manifestations plus violentes, I'islamophobie est une violation des droits de I'homme et une menace pour la cohésion sociale. »Selon ces définitions, il ne s'agit donc pas d'une critique de l'islam en tant que dogme, mais bien d'une hostilité vis-à-vis des musulmans.Quelle différence avec le racisme ?Dans une interview donnée au Nouvel Observateur en juillet 2013, Manuel Valls, alors ministre de l'intérieur, expliquait qu'il refusait d'utiliser le terme « islamophobie », préférant l'expression « racisme antimusulman ». Il reprenait ainsi à son compte l'argumentaire de l'essayiste Caroline Fourest pour qui le terme « islamophobe » est un concept utilisé par les adeptes d'un islam fondamentaliste afin d'empêcher toute critique de la religion.Interrogée par Rue89, Caroline Fourest s'expliquait en 2013 :« Il y a peut-être une occurrence [de ce terme] dans les années 20, mais ce sont bien les mollahs iraniens, à la fin des années 70, qui en feront la vraie première utilisation publique et politique, en accusant les féministes qui se battaient contre le voile d'être islamophobes. L'objectif de ces intégristes est de faire croire que critiquer l'islam, c'est être antimusulman. Cela leur permet d'empêcher toute critique féministe et laïque de la religion. »Cette affirmation, également développée dans l'ouvrage Tirs croisés coécrit avec Fiammetta Venner, est problématique puisqu'elle ne repose sur aucune source précise. Le sociologue Marwan Mohammed explique de son côté que le mot « islamophobie » n'existe pas en persan et doit son origine à des administrateurs coloniaux français du début du XXe siècle.Au-delà de ce point d'histoire, le sociologue, auteur en 2013 avec Abdellali Hajjat de l'ouvrage Islamophobie, Comment les élites françaises fabriquent le « problème musulman », déclarait à Libération que « ce déni du terme d'islamophobie a durant longtemps laissé dans l'ombre l'expérience de l'islamophobie. Et ceux qui la subissent le vivent très mal ».Pour Alain Gresh, rédacteur en chef du Monde diplomatique, refuser la dimension raciste de l'islamophobie est une manière de se voiler la face. « Il est évident qu'il y a un recoupement entre racisme anti-Maghrébins et islamophobie, sans doute renforcé par la visibilité d'une partie de la jeune génération, qui s'affirme "musulmane" sur la scène publique et ne rase plus les murs. Il se développe ainsi un nouveau racisme anti-arabe, porté par une partie des intellectuels et des médias, qui se camoufle sous le drapeau de la lutte contre l'islam », affirmait le journaliste au début des années 2000.Attention toutefois à ne pas confondre racisme et islamophobie. « Tous les musulmans ne sont pas maghrébins et tous les Maghrébins ne sont pas musulmans. En outre, quand on observe les données du ministère de l'intérieur, on observe une stagnation du racisme anti-maghrébin, qui a toujours représenté la catégorie la plus importante, contrairement aux actes visant l'islam ou les musulmans, dont la progression est très forte. Il n'y a pas de dynamique commune, bien qu'assez souvent origine et religion s'articulent », souligne Marwan Mohammed.Voir aussi le chat avec Stéphanie Le Bars : L'islamophobie, un nouveau racisme ?L'islamophobie est-elle répréhensible ?L'islamophobie n'est pas punie en tant que telle en France. L'encadrement de son expression dans l'espace public relève des lois régissant la liberté d'expression. En effet, selon la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse (voir l'article 24), « la provocation à la discrimination, la haine ou la violence envers des personnes en raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée » peut faire l'objet d'une condamnation. C'est dans ce cadre-là que plusieurs personnes tenant des propos islamophobes sont passées devant la justice.Lire notre décryptage : « Charlie », Dieudonné… : quelles limites à la liberté d'expression ?A titre d'exemple, le 15 octobre 2013, Christine Tasin, présidente de l'association « Résistance républicaine » et collaboratrice du site Riposte laïque (proche des identitaires d'extrême droite), avait déclaré devant un abattoir mobile installé pour le sacrifice rituel de l'Aïd-el-Kébir à Belfort : « Oui, je suis islamophobe, et alors ? La haine de l'islam, j'en suis fière. L'islam est une saloperie (...), c'est un danger pour la France. » Le parquet de Belfort avait estimé que ses mots étaient « de nature à susciter le rejet des musulmans en les désignant comme un danger pour la France ». La militante islamophobe avait ainsi été condamnée pour « incitation à la haine raciale ».Même chose sur Internet. Un internaute ayant publié sur Le Figaro.fr en juillet 2011 un message à caractère islamophobe a ainsi été condamné en 2013 à un mois de prison avec sursis et à 1 680 euros d'amende, note le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF).Comment mesurer son ampleur en France ?Deux organismes tentent de mesurer l'ampleur du phénomène dans l'Hexagone avec des méthodologies différentes : l'Observatoire national contre l'islamophobie – une instance dépendant du Conseil français du culte musulman (CFCM) – qui comptabilise les plaintes déposées et  transmises au parquet par la police ou la gendarmerie, et le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) – qui reproche au premier sa trop grande proximité avec la place Beauvau et se méfie des statistiques policières –, recensant  les actes sur la base de déclarations de citoyens et des remontées médiatiques.Leurs divergences politiques et méthodologiques se traduisent dans les faits par des divergences sur les chiffres. Ainsi, dans son rapport annuel 2014 basé sur les chiffres de l'année 2013, le CCIF a dénombré 691 actes islamophobes sur le territoire quand l'Observatoire national contre l'islamophobie en a recensé 226.Dans l'attente de chiffres complets pour l'année 2014, l'Observatoire national contre l'islamophobie a cependant d'ores et déjà alerté pour ce début d'année 2015 : au 19 janvier, 116 actes antimusulmans avaient été recensés en France, soit une hausse de 110 % par rapport à janvier 2014.Lire notre décryptage : Comment mesure-t-on l'islamophobie en France ?Quelle reconnaissance au niveau mondial ? Des institutions européennes ou occidentales comme le Conseil de l'Europe ou l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) ont légitimé l'usage du terme « islamophobie ». Mais la lutte contre l'islamophobie est aussi l'un des chevaux de bataille de l'Organisation de la conférence islamique. L'OCI, qui regroupe 57 Etats membres et dispose d'une délégation permanente aux Nations-unies, veut obtenir la reconnaissance de ce délit au niveau mondial et sa retranscription dans les droits nationaux au même titre que le racisme.Ce militantisme s'est concrétisé par la mention de l'islamophobie – au même titre que le racisme, la xénophobie ou l'antisémitisme – parmi les maux à combattre par les conférences des Nations-unies sur le racisme. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, déclarant en 2009 que « le racisme peut aussi s'exprimer de manière moins formelle comme la haine contre un peuple ou une catégorie particulière comme l'antisémitisme, par exemple, ou plus récemment l'islamophobie ».Mais l'OCI, dont la majorité des membres ont l'islam pour religion d'Etat et où toute critique est assimilée au blasphème, est souvent accusée de vouloir faire reconnaître au niveau international un délit de « diffamation des religions » sous couvert de lutte contre l'islamophobie.Avec des succès mitigés, comme elle le reconnaissait dans son rapport 2012 : « Pendant la dernière décennie, l'OCI a réussi à adopter une résolution sur la diffamation des religions au sein du Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève et à l'AGNU (Assemblée générale des Nations Unies). La résolution, après les premières années, a cependant été confrontée à l'opposition des pays occidentaux qui l'ont perçue comme étant centrée sur l'islam et ont soutenu que ses dispositions étaient destinées à restreindre la liberté d'expression. »Madjid ZerroukyJournaliste au MondeDelphine RoucauteJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexis Duval Le texte semblait perdu dans les limbes de la machinerie parlementaire. Le voilà qui refait surface. François Hollande s’est engagé, lundi 19 janvier, dans un discours prononcé à l’occasion du 70e anniversaire de l’Agence France-Presse, à ce qu’un projet de loi renforçant « la protection du secret des sources » des journalistes soit examiné au Parlement cette année.« Il y a un projet de loi qui est attendu depuis trop longtemps, qui doit renforcer la protection du secret des sources, il sera discuté au Parlement cette année, je m’y engage », a déclaré le chef de l’Etat, alors que le texte est à l’arrêt depuis un an à l’Assemblée.La mesure est une promesse de longue date de François Hollande, la 51e des 60 propositions formulées pendant sa campagne pour l’élection présidentielle en 2012. Un projet de loi, dont la dernière mouture en date avait été validée en conseil des ministres, puis par la commission des lois de l’Assemblée, devait être examiné par les députés le 16 janvier 2014… avant d’être décalé au 14 mai de la même année, puis d’être reporté sine die.AmbiguïtéLe 17 décembre 2014, la ministre de la culture, Fleur Pellerin, avait déclaré que le gouvernement n’avait « pas renoncé à légiférer » sur ce sujet, soulignant que cela exigeait « un travail difficile et long », en particulier pour s’« assurer de la constitutionnalité du futur texte ».Dans sa forme actuelle, la loi du 4 janvier 2010 relative à la protection du secret des sources stipule « qu’il ne peut être porté atteinte directement ou indirectement au secret des sources que si un impératif prépondérant d’intérêt public le justifie et si les mesures envisagées sont strictement nécessaires et proportionnées au but légitime poursuivi. Cette atteinte ne peut en aucun cas consister en une obligation pour le journaliste de révéler ses sources. »Avocat spécialiste du secret des sources, Me Christophe Bigot appelle à « éviter l’arbitraire judiciaire » qu’implique le « motif prépondérant d’intérêt public » inscrit dans la loi du 4 janvier 2010. Il ajoute : « On s’est vite rendus compte que la loi de 2010, qui a constitué une avancée, était insuffisante car elle prêtait à intérprétation. »C’est l’ambiguïté de cette notion de « motif prépondérant d’intérêt public » que le ministère de la justice souhaitait lever. Dans la toute première version du projet de loi, en mai 2013, la chancellerie avait proposé une nouvelle formule : « Il ne peut être porté atteinte directement ou indirectement au secret des sources que pour prévenir ou réprimer la commission soit d’un crime, soit d’un délit constituant une atteinte grave à la personne. » Deux conditions « cumulatives » sont requises : que les informations revêtent « une importance cruciale » et qu’elles ne puissent « être obtenues d’aucune autre manière ». La formulation s’inspirait largement de la législation en vigueur en Belgique depuis 2005. Mais cette modification a été refusée par le Conseil d’Etat le 30 mai 2013.D’après la dernière version en date, des enquêteurs pourraient désormais enfreindre le secret des sources en cas d’« atteinte grave à la personne » mais aussi en cas de menace sur « les intérêts fondamentaux de la nation ». Autrement dit, un champ tout aussi flou que celui du « motif prépondérant d’intérêt public ».Lire aussi : Les avancées promises sur le secret des sources supprimées« Cela fait trois ans qu’on tourne en rond », déplore Pierre-Antoine Souchard, président de l’Association confraternelle de la presse judiciaire, qui avoue être « dubitatif quant à la nature du futur texte évoqué par le chef de l’Etat ». Il affirme également que « l’ensemble de la profession est unanime : il faut s’inspirer du texte belge ».Alors que plusieurs autres pays européens disposent désormais d’un texte spécifique, M. Souchard considère qu’« il est temps qu’en 2015, la France se dote d’une législation ». Concernant les « intérêts de la nation », le journaliste estime qu’« il ne faut pas que cette notion soit extensible au gré du contexte et de l’actualité ».Alexis DuvalJournaliste éditeur print/webSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.01.2015 à 14h03 • Mis à jour le20.01.2015 à 19h59 Plusieurs interpellations ont eu lieu ces dernières vingt-quatre heures à Béziers et à Saint-Jean-de-Védas (Hérault), a fait savoir mardi 20 janvier le procureur de la République de Béziers, Yvon Calvet. Cinq personnes, « toutes de nationalité russe », mais d'origine tchétchène, ont été arrêtés et placés en garde à vue, tandis que des perquisitions ont été faites. Aucun lien avec une organisation terroriste n'a été établi et les enquêteurs s'orientent vers la piste du « grand banditisme ».« On a découvert chez les protagonistes de la matière explosive, extrêmement dangereuse », a déclaré lors d'une conférence de presse le directeur de la police judiciaire de Montpellier, Gilles Soulier.« C'EST DU GRAND BANDITISME »« Il n'y a pas de projet d'attentat connu », a précisé Yvon Calvet. « On se situe en dehors de tout contexte religieux radical, aucun élément ne permet de faire le rapprochement », a ajouté le procureur, avant de préciser que la section antiterroriste ne prévoyait pas « de se saisir pour l'instant de ces faits ».Le directeur de la police judiciaire de Montpellier a précisé que les cinq personnes interpellées « sont inconnues des services antiterroristes », mais « connus pour des faits de droit commun ». 20.01.2015 à 12h06 • Mis à jour le20.01.2015 à 12h43 Un drone a survolé l'Elysée « pendant quelques secondes » dans la nuit de jeudi 15 à vendredi 16 janvier, a rapporté mardi la présidence de la République, confirmant un information d'i-Télé.Selon la chaîne d'information, le « petit appareil d'aéromodélisme ressemblant à un petit hélicoptère avec quatre hélices a survolé le palais (…) vers 2 heures du matin ».Il a été aperçu par les policiers postés avenue de Marigny, venant de la place Beauvau, survolant l'Elysée sur le côté de la rue Miromesnil, avant de prendre la direction de la place de la Concorde.Lire aussi : Comment fonctionne un « dispositif antidrone » ?UNE ENQUÊTE JUDICIAIRE OUVERTELe parquet de Paris a ouvert une enquête pour « conduite d'un aéronef non conforme avec les règles de sécurité ». Les investigations ont été confiées à la section de recherche de la gendarmerie des transports aériens, qui a créé une cellule d'enquête sur les drones.I-Télé explique que « l'hypothèse d'un acte terroriste est écartée. Il s'agirait d'un engin de faible portée, téléguidée à distance réduite, trop léger pour transporter la moindre charge explosive mais pouvant être doté d'une caméra ».Lire aussi (édition abonnés) : Drones : un usage encadré en France Chloé Hecketsweiler et Sandrine Cabut « Une » du Parisien, interview sur RTL, ouverture du journal télévisé de TF1… Le 19 janvier, le professeur Alain Carpentier s’est à nouveau offert un grand show pour commenter l’implantation réussie de « son » cœur artificiel chez un second patient. Opéré en grand secret à Nantes cet été, cet homme de 68 ans est rentré chez lui début janvier et mène, selon le chirurgien cardiaque, une vie normale. Il serait ainsi allé déjeuner « sans aucune assistance technique » chez son fils, à 70 km de chez lui.Lire aussi : Le deuxième patient doté d’un cœur artificiel mènerait une « vie normale »« Ce malade est un miracle », n’hésite pas à clamer Alain Carpentier, qui, à 81 ans, voit se concrétiser le projet sur lequel il travaille depuis trente-cinq ans : une bioprothèse cardiaque entièrement implantable, capable de mimer le cœur naturel et son adaptation à l’effort, et ne nécessitant pas de traitement anticoagulant.Premier malade mort brutalementClaude Dany, 76 ans, le premier humain implanté fin 2013 avec ce cœur de haute technologie développé par la société Carmat, était mort brutalement soixante-quatorze jours après l’intervention. Il n’était jamais ressorti de l’hôpital, du fait de nombreuses complications postopératoires. Celles-ci n’ont été révélées qu’après sa mort par sa famille.Lire aussi : Les raisons de l’arrêt brutal du cœur artificielLe deuxième patient était lui aussi en insuffisance cardiaque au stade terminal (engageant à court terme son pronostic vital) et inéligible à une transplantation. Mais les suites de l’intervention ont été, semble-t-il, plus simples chez cet homme moins âgé et en meilleur état général que Claude Dany. De plus, entre-temps, l’équipe de Carmat a procédé à des ajustements concernant la prothèse et son fonctionnement, selon Alain Carpentier. Ainsi, les spécifications d’un composant électronique qui avait dysfonctionné chez le premier patient ont été modifiées. L’encombrement du système externe, au départ de la taille d’une commode, a été réduit.Un petit sac en bandoulièreLe malade nantais porte désormais, dans un petit sac en bandoulière, la console qui gère les paramètres cardiaques et l’alimentation électrique. « Elle pèse 3 kilos et il faut changer les batteries toutes les cinq à six heures selon l’activité du patient. C’est une contrainte comparable à celle d’un diabétique qui doit s’injecter de l’insuline plusieurs fois par jour », souligne Philippe Pouletty, cofondateur de Carmat et investisseur (Truffle Capital).Ce premier essai clinique prévoit l’inclusion de quatre patients. Si cette étape est concluante, Carmat envisagera un second essai, dont le protocole « n’est pas finalisé, puisqu’il reposera largement sur les enseignements de l’essai de faisabilité en cours », indique la société.En attendant, Alain Carpentier orchestre sa communication en électron libre. Faute de publications scientifiques ou de communications dans des congrès médicaux, il faut se contenter de récits impressionnistes et de communiqués laconiques.Carmat, societé cotée Les seuls chiffres disponibles sont ceux de la santé financière de Carmat, société cotée. Fin décembre 2013, la première implantation avait suscité une vive émotion et une tempête boursière : l’action avait bondi de 105 euros à près de 150 euros avant de retomber au même niveau. En mars 2014, après le décès du premier patient, elle s’était effondrée à 85 euros en une séance, et son cours avait même dû être suspendu, le temps que les investisseurs reprennent leurs esprits.Surveillée de près par l’Autorité des marchés financiers (AMF) depuis ce dérapage, Carmat avait fait vœu de silence. « Mais le professeur Carpentier n’en fait qu’à sa tête : impossible de lui faire entendre raison, soupire un conseiller de la société. Nous avons appris vendredi que l’histoire allait “fuiter”, nous avons juste eu le temps de cadrer un peu le discours. » Lundi 19 janvier, l’action a flambé de 25 % à l’ouverture, avant de se stabiliser à près de 75 euros, soit une hausse de 13 % dans la journée.Lire aussi (édition abonnés) : Bataille de communication autour du cœur artificiel CarmatD’autres projets de cœur artificiel totalA terme, le marché est potentiellement énorme : en Europe et aux Etats-Unis, plus de 20 millions de personnes sont atteintes d’insuffisance cardiaque, estime Carmat, et environ 40 % des patients décèdent dans l’année suivant la première hospitalisation. La société compte commercialiser son cœur entre 140 000 et 180 000 euros, soit à peu près le coût d’une transplantation cardiaque.D’autres projets de cœur artificiel total sont en développement, à des phases moins avancées. Parallèlement, le cœur artificiel Cardiowest (société Syncardia), déjà autorisé pour des malades en attente de greffe, fait l’objet d’un essai aux Etats-Unis pour une implantation permanente. Moins sophistiquée que le cœur artificiel français, cette prothèse américaine est alimentée par un système externe de six kilos. Elle a déjà été posée chez plus de 1 300 patients dans le monde, environ 300 en France. Le record de durée est détenu par un Italien qui l’a gardé 1 374 jours (près de quatre ans) avant une transplantation réussie en 2011.Chloé HecketsweilerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSandrine CabutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 20.01.2015 à 08h22 • Mis à jour le20.01.2015 à 09h09 | Pascale Robert-Diard (Angers, envoyée spéciale) Quelques mots auraient suffi ou même seulement un regard, enfin quelque chose pour dire au compagnon de Stéphanie Rousset, à sa sœur et à ses parents, qu'elle comprenait leur douleur, leurs questions et peut-être aussi leur colère. Rien n'est venu. Celle qui se tient à la barre des prévenus, lundi 19 janvier, est repliée sur elle-même, figée dans une défense maladroite face au tribunal correctionnel d'Angers qui la juge pour homicide involontaire.Florence Madet assurait la permanence téléphonique du 15, le service du SAMU du centre hospitalier d'Angers, le matin du 9 avril 2009 quand elle a reçu l'appel angoissé d'un homme dont la compagne vient de faire un malaise. A la demande des avocats de la famille de Stéphanie Rousset, l'enregistrement est diffusé dans la salle d'audience. Il est 8 h 21. On entend une voix masculine qui donne vite, vite, son nom, Arnaud Blot, et son adresse, dit que sa femme ne se sent pas bien, qu'elle ne voit plus rien, que son cœur bat très fort, qu'elle n'arrive plus à respirer.« D'accord », répond la voix calme de l'opératrice, qui demande quelques renseignements complémentaires. Le nom de la patiente, « Rousset, R.O.U.S.S.E.T », dit l'homme, son âge, « 28 ans », il ajoute qu'elle a accouché un mois et demi plus tôt de leur troisième enfant, il y a du bruit autour de lui, l'opératrice répète « malaise, palpitations », il acquiesce, sa voix à lui est toujours plus inquiète, l'opératrice lui demande d'appeler son médecin traitant, il répond que son cabinet n'ouvre qu'à 9 heures, l'opératrice lui dit qu'elle n'a pas de médecin de garde, il crie « Putain, pas de médecin de garde, y'a rien ? – Ben non, y a rien. La garde s'est terminée à 8 heures. »Derrière l'homme, on entend une autre voix, celle d'une femme angoissée, elle aussi, la sœur de Stéphanie : « Mais les pompiers, ils se déplacent quand même ? – Non, madame, pas pour ça. – Pas pour ça ? Mais elle s'en va, là ! » crie-t-elle. Le compagnon crie à son tour : « Non mais le Samu, il se déplace ? Je bosse là-bas, moi, je sais comment ça se passe ! S'il arrive quelque chose, vous m'entendrez ! » L'opératrice : « Passez-moi la dame, s'il vous plait. » On perçoit des gémissements. « Qu'est-ce qui vous arrive, madame ? » C'est l'homme qui répond : « Elle peut pas parler, elle peut pas ! – Bon, alors, qu'est-ce qu'on fait ? demande l'opératrice. La conversation est coupée.« ELLE TREMBLE, ELLE DIVAGUE ! » Arnaud Blot appelle les pompiers, qui appellent à leur tour le Samu. L'opératrice : « Je leur ai proposé une ambulance, ils m'ont raccroché au nez », elle est à nouveau mise en relation avec Arnaud Blot. « Donc, qu'est-ce qu'on fait ? – Je sais pas, je sais pas, répond-il paniqué. – Mais est-ce qu'elle veut bien l'ambulance ? s'obstine à demander l'opératrice. Un gémissement : « Je veux pas mourir… – Madame, madame ! dit l'opératrice, qui ajoute : « Elle fait une petite crise, passez-la-moi quand même. » A l'autre bout du fil, un cri : « Les mains se plient toutes seules, oh putain ! elle tremble, elle divague ! – Alors, est-ce qu'elle est d'accord pour l'ambulance ? répète l'opératrice. – Oui, oui ! »Les minutes passent, la sœur rappelle, dit que Stéphanie a la tête « toute violette », qu'elle « ne respire plus ». Une autre opératrice lui répond : « Il ne faut pas paniquer », dit-elle, en ajoutant que l'ambulance va venir, qu'il faut seulement attendre qu'elle dépose une autre personne à l'hôpital. Il est 8 h 56, l'opératrice transfère enfin les informations au médecin régulateur qui donne au Samu l'ordre d'intervenir. Stéphanie Rousset est emmenée en urgence au service de déchochage du Centre hospitalier, qui ne parvient pas à la réanimer. Son décès est lié à une embolie pulmonaire, diagnostique le médecin.A la barre, Florence Madet murmure plus qu'elle ne répond aux questions de la présidente, Michelle Zenon, qui l'interroge sur son parcours professionnel. Avant, elle était secrétaire, elle a postulé à cette fonction de permanencière au CHU en 1997, elle s'est formée sur le tas, puis elle suivi une petite formation complémentaire. « Il faudrait une formation plus approfondie », dit-elle. Elle explique qu'elle a cru que la patiente faisait « une crise d'angoisse ». Me Pascal Roullier, qui représente la famille de la victime avec son confrère Thierry Fillion, l'interroge à son tour. « Avez-vous quelque chose à voir avec le décès de Stéphanie Rousset ? – Non, je n'ai rien à voir. – Vous n'êtes pas responsable ? – Non. »Le représentant du CHU, poursuivi en qualité de personne morale, dit qu'il n'est pas responsable non plus et rejette toute la responsabilité sur la faute professionnelle de l'opératrice. La procureure Bérangère Gautheron ne l'entend pas ainsi. Elle relève des manquements dans la clarté des consignes qui « ont créé le contexte dans lequel Florence Madet s'est trompée » et requiert 50 000 euros d'amende contre le CHU. Contre l'opératrice, elle demande un an d'emprisonnement avec sursis. Jugement le 16 mars.Pascale Robert-Diard (Angers, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maryline Baumard Dimanche 11 janvier, la France acclamait sa police, endeuillée dans les attentats des jours précédents. Aujourd’hui, une des principales associations internationales de défense des droits de l’homme, Human Rights Watch, dénonce les violences des forces de l’ordre envers les populations de migrants en attente d’un passage pour la Grande-Bretagne à Calais (Pas-de-Calais).« En novembre et décembre 2014, j’ai réalisé des entretiens longs avec quarante-quatre migrants dont trois mineurs, explique Izza Leghtas, chercheuse pour l’organisation. Dix-neuf m’ont déclaré avoir été maltraités au moins une fois par la police. Une maltraitance pouvant notamment signifier un passage à tabac. Huit avaient eu un membre cassé et vingt et un, dont deux enfants, avaient été aspergés de gaz. » Son travail n’a rien de statistique. Mais il confirme ce que chaque visiteur entend dès qu’il se rend sur un campement du Calaisis où vivent 2 200 personnes. Le Monde a pu le vérifier lors de ses deux derniers reportages. Mercredi 14 janvier, dans le campement installé sur le site de l’usine Tioxide, Eifanka, un jeune Pakistanais, ouvre la conversation sur sa jambe cassée « par les coups de policiers », dit-il. Si aujourd’hui sa fracture est guérie, il lui reste l’incompréhension. « Pourquoi m’ont-ils frappé alors que je ne faisais rien ? Je n’essayais même pas de passer. Comment acceptez-vous cela, vous les Français ? », s’interroge cet ex-étudiant en sciences politiques.A coups de bottes et de matraqueLors de notre visite précédente, le 17 décembre 2014, c’est de « gazage » qu’il était question sur le campement qui jouxte le supermarché Leader Price. Un boulanger avait donné un surplus de pain, déposé à l’entrée de la « jungle ». Une nourriture détruite à coups de gaz lacrymogène, selon des migrants. Une bénévole de Médecins du monde, Nadine Rubanbleu, n’est pas étonnée : « Parfois, c’est dans la rue, parfois, c’est en essayant de passer qu’ils sont gazés ou frappés. » L’humiliation qui la révolte le plus, c’est « ces hommes et ces femmes lâchés pieds nus, chaussures confisquées, au milieu de nulle part, après avoir été pris en train de monter dans un camion ».Izza Leghtas se dit, elle, « bouleversée » par son enquête, « vraiment secouée par ce [qu’elle a] pu entendre ». Les témoignages qu’elle a recueillis, publiés sur le site, mêlent petites et grandes violences.Migrants : la « phase 1 » d’un nouveau centre à CalaisSalamou, un Erythréen, lui a confié une histoire proche de celle vécue par Eifanka. Il a raconté à la chercheuse ce qu’il lui est arrivé le soir du 25 novembre : « Je marchais normalement quand trois policiers sont sortis de leur camionnette et m’ont frappé à coups de bottes et de matraque. » Izza Leghtas a pu constater des blessures sur son visage.Aziz, un Afghan, a, lui, rapporté avoir été violenté alors qu’il essayait de capter du réseau WiFi dans la rue. « Quand les policiers sont arrivés, j’ai commencé à courir. Ils m’ont poussé au sol (…). J’étais par terre, ils m’ont aspergé [avec du gaz lacrymogène] et quand je me suis retourné ils m’ont frappé. J’avais du sang sur le visage, sous mon œil, sur mon nez et le genou. »« Trois voies de contrôle »A Calais, près de 400 représentants des forces de l’ordre patrouillent jour et nuit. Le commissariat en compte 200, auxquels s’ajoutent 150 gendarmes et gardes mobiles mais aussi 35 CRS, explique le préfet, Denis Robin. Interrogé sur ces violences, il juge que « ces témoignages ne sont pas une preuve, parce qu’ils ne sont pas circonstanciés ». Et d’expliquer : « J’estime que ces accusations contre le travail des forces de l’ordre sont très graves. Si violences il y a eu, elles doivent déboucher sur un dépôt de plainte. Or, à ma connaissance, aucune plainte n’a été déposée par des migrants à Calais. » Mardi 20 janvier, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a regretté dans un communiqué que Human Rights Watch « n’ait pas pris la peine de vérifier les allégations dont elle fait état ». L’entourage du ministre rappelle qu’« il existe trois voies de contrôle et que des enquêtes sont ouvertes à chaque fois que des faits remontent. L’inspection générale de la police nationale peut être directement saisie sur son site, y compris par les associations. Le procureur de la République peut aussi être prévenu, comme le Défenseur des droits. »En 2012, déjà, les violences dénoncées par les associations étaient contestées par la hiérarchie policière. Pourtant, le Défenseur des droits avait donné raison aux plaignants dans un rapport du 13 novembre 2012. « Au regard de la multiplicité des témoignages recueillis et malgré les dénégations des fonctionnaires, le Défenseur des droits estime que ces faits sont avérés », écrivait Dominique Baudis. La situation est-elle différente aujourd’hui ?« Chaque semaine entre dix et trente appels »Pour Clémence Gautier-Pongelard, juriste à la plate-forme de service aux migrants (PSM), « le sujet des violences policières affleure très souvent alors qu’on parle d’autre chose et sans qu’on pose aucune question à ce sujet. Nous incitons les victimes à porter plainte. En les prévenant que c’est difficile », raconte la jeune femme.Cette dernière accompagne les migrants les plus déterminés. « Il y a quelque temps, après des violences contre des migrants, une main courante a par miracle été acceptée, ce qui n’est pas souvent le cas. Mais, en représailles, les forces de l’ordre ont bloqué le parking proche de cette jungle et les passages pour la Grande-Bretagne ont été impossibles durant quelque temps… La plupart reculent au moment de faire la démarche, car ils savent que c’est la parole d’un policier contre celle d’un migrant, se désole la juriste. Et aucun n’a envie de se retrouver en rétention administrative. »A Calais, dans la « jungle » des SoudanaisDepuis qu’il travaille comme bénévole pour la plate-forme téléphonique consacrée uniquement aux violences, où se relaient une dizaine de personnes qui veulent rester anonymes, Youri estime enregistrer « chaque semaine entre dix et trente appels. Nous avons des cas de figure très différents, mais le gazage comme les coups sont des grands classiques. Depuis deux mois, cela s’accélère à nouveau », regrette le jeune homme.Depuis l’observatoire que constitue l’Auberge des migrants, une association qu’il a créée en 2008, Christian Salomé estime que « si la très grande majorité des policiers font parfaitement leur travail, on ne peut pas nier que des violences individuelles sont commises. Cela avait déjà été le cas en 2011 et s’était calmé après le rapport sévère du Défenseur des droits. » Ce dernier estimait d’ailleurs dommage que les auteurs de ces actes ne soient pas identifiables et craignait que cela ne fasse « rejaillir sur l’ensemble des fonctionnaires les comportements de certains ». Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Rafaële Rivais Dès le mois de novembre 2014, la Sécurité routière annonçait que l'année 2014 risquait d'enregistrer la première remontée de la mortalité routière depuis 2002. Lundi 26 janvier, le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, devrait confirmer cette mauvaise nouvelle. De source officieuse, la hausse pourrait être de 4 % par rapport à 2013. Elle pourrait donc donner quelque 130 morts de plus – 2013 avait enregistré 3 268 décès – , soit un total d'environ 3 400 morts.On est loin des objectifs officiels : Nicolas Sarkozy s'était fixé pour la fin de son quinquennat, en 2012, celui de passer sous les 3 000 tués. La Commission européenne demande que la France descende sous les 2 000 morts en 2020. Pour parvenir à ce résultat, il aurait fallu que la mortalité baisse de 8 % dès 2014, et que cela continue ainsi chaque année.Le ministre dévoilera ces chiffres aux membres du Conseil national de la sécurité routière (CNSR), instance de conseil du gouvernement. Il existe désormais un contentieux entre le ministre et la majorité du CNSR, qui avait réclamé en juin 2014 une généralisation de la baisse de la vitesse maximale autorisée, de 90 à 80 km/ heures, sur les routes à double-sens sans séparateur médian, ses experts ayant démontré qu'elle permettrait de sauver environ 400 vies par an.« Expérimentation » de la baisse de vitesseLe ministre avait refusé d'entériner cette mesure qu'il juge impopulaire. Il avait décidé de ne procéder qu'à une « expérimentation » de la baisse, sur « des segments très accidentogènes ». En décembre, il avait fait savoir qu'il présenterait à la mi-janvier la manière dont cette expérimentation serait conduite. Les attentats et la présentation de mesures antiterroristes ont retardé cette présentation. De source officieuse, il n'indiquera pas les axes sur lesquels cette expérimentation se fera, car ils ne sont pas encore arbitrés.Lire aussi : la baisse de vitesse sur les routes divisePlusieurs membres du Conseil national de la sécurité routière, comme le docteur Philippe Lauwick, président de la commission « alcool stupéfiants vitesse », ou Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière, lui diront qu'ils souhaitent une expérimentation large. Mme Perrichon déplore que le comité des experts du CNSR n'ait pas été consulté sur le choix des axes.Le ministre présentera encore d'autres mesures censées permettre de lutter contre la mortalité routière. De source officieuse, il s'inspirera en partie du rapport de l'inspection générale de l'administration (IGA), rédigé sous la direction de Marianne Bondaz en juillet 2014, mais jamais rendu public. Mais on ignore ce qu'il en retiendra.Limiter l’alcool à 0,2 gramme pour les jeunes ?Ce rapport préconisait notamment d'abaisser le taux d'alcool maximum autorisé aux conducteurs novices, en le faisant passer de 0,5 gramme par litre de sang à 0,2 gramme par litre de sang. Les membres du CNSR contestent l'intérêt de cette mesure : « Les spécialistes constatent qu'il y a très peu d'accidents corporels ou mortels liés à un taux d'alcoolémie inférieur à 0,5 gramme », a ainsi déclaré son président, le député (PS) du Bas-Rhin, Armand Jung. « Il s'agit d'une mesure politiquement correcte qui stigmatise les jeunes et ne sert à rien », avait estimé Mme Perrichon.Pour lutter contre l'alcoolémie des jeunes, les experts du CNSR recommandent d'autres mesures : développement de l'auto-contrôle (éthylotests, éthylotest anti-démarrage), développement de la désignation d'un conducteur sobre lors de sorties en discothèque, mesures dissuadant les jeunes d'acheter de l'alcool (contrôle des publicités, contrôle de l'âge à l'achat), actions en direction des établissements vendant de l'alcool, ciblage des contrôles aléatoires des forces de l'ordre aux heures connues de consommation).Le rapport de l'IGA préconise « la généralisation des éthylotests anti-démarrage en composition pénale ». C'est aussi ce que veulent les membres du CNSR, comme ils l'ont indiqué dans une recommandation du 29 novembre 2013, sans obtenir satisfaction : l'autorité judiciaire peut, théoriquement, conditionner le droit à la conduite à l'installation de ces systèmes sur les véhicules. Mais, en pratique, elle ne le fait pas, faute d'installations agréées dans le ressort de chaque juridiction.Renforcer la lutte contre le téléphone au volantL'IGA constate par ailleurs que « l'usage de plus en plus répandu du téléphone au volant est maintenant tel qu'il n'est plus possible de réglementer efficacement le téléphone mains libres ». En effet, les sondages disponibles montrent que bien que les conducteurs perçoivent le danger du téléphone au volant et a fortiori celui du SMS ou d’Internet, de plus en plus le pratiquent. L'IGA se contente donc de recommander de « communiquer davantage sur les risques spécifiques du SMS au volant ». La Sécurité routière vient d'ailleurs de diffuser un court métrage sur ce thème, la Magie de Noël, réalisé par Mathieu Amalric.Le CNSR, lui, avait été plus loin, en recommandant le 21 juin 2013, l'interdiction d'utiliser au volant non seulement l'appareil tenu en main, mais aussi les kits mains libres.Rafaële RivaisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 25.01.2015 à 02h19 • Mis à jour le25.01.2015 à 14h18 Les trois lycéens de Châteauroux soupçonnés d'avoir violemment agressé un de leurs camarades qui avait pris fait et cause pour Charlie Hebdo sur Facebook après la fusillade du 7 janvier ont été exclus définitivement de l'établissement. Cette décision a été prise, vendredi 23 janvier, à l'issue d'un long conseil de discipline au sein du lycée technique et professionnel Blaise-Pascal. La ministre de l'éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, s'était rendue dans la ville la semaine dernière, après l'incident. Elle avait salué « la réaction rapide et ferme » de l'équipe pédagogique, « à la fois en termes de sanctions disciplinaires, de transmission à la justice, puisque les auteurs de l'agression sont sous contrôle judiciaire, mais aussi de réponse éducative ». Les adolescents, âgés de 15 et 16 ans, ont déjà été mis en examen pour « violences en réunion » par le juge des enfants.Lire aussi (en édition abonnés) le reportage : A Châteauroux, après l’union sacrée, la désillusionUn élève du lycée qui avait posté sur le réseau social des messages de « tolérance et de laïcité » avait été sévèrement molesté par d'autres élèves dans le garage à vélo de l'établissement scolaire, qui accueille un millier d'élèves et d'étudiants. Les trois agresseurs avaient reconnu les faits et expliqué « s'être énervés », selon un responsable de l'établissement scolaire. 24.01.2015 à 08h10 • Mis à jour le24.01.2015 à 14h39 Plus aucun département n'est en vigilance orange neige-verglas dans l'Hexagone, a annoncé Météo France, samedi 24 janvier peu avant 14 h 30.Cette alerte vigilance, qui avait démarré samedi à minuit, avait concerné dans la nuit et en début de matinée jusqu'à 36 départements, dans une large zone allant du Nord à la Vendée, touchée par des pluies verglaçantes. Elle avait été ensuite réduite à 16 départements dans la matinée. Le front pluvio-neigeux devrait continuer de se décaler vers l'est dans l'après-midi et la soirée, mais avec des cumuls de neige qui n'atteindront au maximum que 5 cm d'épaisseur au sol, selon Météo France.Dans les départements concernés, l'organisme conseillait aux automobilistes de ne se déplacer que s'ils le devaient absolument et, dans ce cas, de « se renseigner sur les conditions de circulation », de « respecter les restrictions de circulation mises en place » et de « prévoir un équipement minimum » au cas où ils seraient bloqués plusieurs heures dans leur véhicule. 23.01.2015 à 22h50 • Mis à jour le25.01.2015 à 08h13 Un accord de restitution de fonds est intervenu entre l'homme d'affaires Stéphane Courbit, l'un des prévenus du procès Bettencourt qui débute lundi 26 janvier à Bordeaux, et la famille de Liliane Bettencourt, aboutissant à un retrait de la constitution de partie civile de celle-ci contre l'entrepreneur audiovisuel, indiquent vendredi l'AFP et Reuters, citant des sources proches du dossier.Stéphane Courbit est l'un des dix prévenus jugés à partir de lundi, et pour cinq semaines, devant le tribunal correctionnel de Bordeaux, dans le principal volet de l'affaire Bettencourt portant sur de présumés abus de faiblesses aux dépens de la milliardaire. Cet acte de « paix » juridique entre les Bettencourt et Stéphane Courbit ne change toutefois rien à ce stade à l'action publique et aux poursuites contre l'homme d'affaires, qui comparaîtra bien à partir de lundi à Bordeaux pour abus de faiblesse.Voir la chronologie : Retour sur les affaires BettencourtUN INVESTISSEMENT OBTENU ALORS QU'ELLE ÉTAIT EN ÉTAT DE FAIBLESSEL'accord, survenu après de longues semaines de négociations, porte sur la restitution en deux temps des 143,7 millions d'euros (plus des intérêts) que Liliane Bettencourt avait investis dans le groupe de l'entrepreneur audiovisuel, dans des conditions controversées auxquelles s'est intéressée la justice, a-t-on précisé de source proche du dossier.Cet investissement dans la société Lov Group Industrie (électricité, paris en ligne, audiovisuel) de Stéphane Courbit avait été réalisé en deux fois, en décembre 2010 puis au printemps 2011 par Liliane Bettencourt. Mais selon les experts, il aurait été obtenu de l'héritière de L'Oréal alors qu'elle était en état de faiblesse.Au terme de ce « protocole transactionnel », la famille Bettencourt et Stéphane Courbit « ont mis un terme au différend qui les opposait, suite à l'investissement réalisé par Liliane Bettencourt dans le groupe », et l'héritière de L'Oréal « sort intégralement du capital de Lov Group Industrie », indiquent dans un communiqué conjoint les deux parties.En conséquence de cet accord, « nous retirons notre constitution de partie civile » contre Stéphane Courbit et « nous informerons le tribunal dès lundi de la réalisation de cet accord », a précisé Benoît Ducos-Ader, l'un des avocats bordelais de la milliardaire.body { background:white!important; }.globalo{ width:100%!important; margin:0!important; max-width:534px; border:2px solid #42bda8!important; padding-top:15px;}.globalo img{border:none!important;} a:hover{ text-decoration: none!important; }.tt4{ height:50px; margin:0!important;}.illustr{ margin-top: 20px;}.clear { clear:both;}.volet_droite{ height: 580px;}.sidebar .tt4_capital{ margin-top:0;}.decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0;}.decodeurs a{ border-bottom:0!important;}.central{ width:100%; float:left;}.illustr img{ width:100%; padding-top:10px;}.conteneur{ position: relative;}.fleche{ font-size:70pt; cursor: pointer; width:10%; position:absolute!important; top:-5px; height: 60px; margin: 0!important;}.fleche p{ margin:0!important;}.fleche:hover{ color:#42bda8;}.fleche.alpha{ left:2px; text-align: left;}.fleche.omega{ right:16px; text-align: right;}.detail p{ margin:5px 0!important;}.affaire .tt2_capital{ text-align: center;}.affaire{ padding:0 16px!important;}h1.tt4{ margin:0 10%!important; width:90%;}@media handheld { .article p{ line-height:120%; }}Naviguez dans les affaires Sarkozy« Affaire KarachiDate des faits présumés : 1995Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : Financement,justiceMotifs de l'enquête : Financement & violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel Résumé de l'affaire :A l'approche des élections de 1995, le gouvernement d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était ministre du budget, aurait accordé des commissions faramineuses lors de ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite. En échange, des intermédiaires (imposés dans la négociation de ces contrats par le premier ministre et son ministre de la défense François Léotard) auraient rétrocédé une partie des sommes perçues pour financer la campagne présidentielle de M. Balladur, dont M. Sarkozy était porte-parole. Une enquête est par ailleurs ouverte pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel" après un communiqué de l'Elysée fin 2011 assurant que le nom de M. Sarkozy "n'apparaît dans aucun des éléments du dossier". Or ni le chef de l'Etat ni la présidence ne sont censés avoir accès aux pièces figurant dans un dossier d'instruction. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Si son nom revient de nombreuses fois dans la procédure, Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas inquiété dans cette affaire. L'enquête a confirmé que M. Sarkozy avait donné son aval à la conclusion des contrats et la rémunération des intermédiaires, même s'il y était, dans un premier temps, farouchement opposé. Cela pourrait lui être reproché. Mais rien ne prouve qu'il ait eu connaissance du fait que ces contrats mirobolants généraient des rétrocommissions.Dans l'enquête ouverte pour violation du secret de l'instruction, M. Sarkozy n'est pas le signataire du communiqué incriminé. Il ne devrait donc pas être poursuivi. Où en est l'affaire :En juin 2014, six personnes ont été renvoyées en correctionnelle dans le cadre de cette affaire, principalement pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" tandis que la Cour de justice de la République (CJR) était saisie des cas d'Edouard Balladur et de François Léotard.Les juges ont estimé qu'il appartenait à la CJR, seule compétente pour juger des ministres, de choisir le statut – témoin, témoin assisté ou mis en examen – sous lequel elle souhaitera interroger Nicolas Sarkozy. Sur la base des éléments du dossier, une mise en examen – et a fortiori une condamnation – de M. Sarkozy paraît très improbable. L'enquête pour "violation du secret de l'instruction" est toujours en cours et personne n'est poursuivi pour le moment. Pour en savoir plus :Comprendre l'affaire de Karachi en trois minutes, si vous avez raté un épisode et Nicolas Sarkozy n'est pas tiré d'affaire" BettencourtDate des faits présumés : 2005-2012Nicolas Sarkozy est hors de causeType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de faiblesse, trafic d'influence et recelRésumé de l'affaire :Des enregistrements clandestins pratiqués par leur majordome révèlent notamment que les milliardaires André et Liliane Bettencourt auraient donné des enveloppes d'argent liquide à plusieurs personnalités politiques de droite. De son côté, Mme Bettencourt aurait obtenu des arrangements de l'administration fiscale, alors dirigée par Eric Woerth. Or l'épouse de M. Woerth travaille dans une société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Or, le ministre Woerth avait remis une Légion d'honneur à Patrice de Maistre, homme de confiance de Liliane Bettencourt. En marge de cette affaire principale, le procureur Philippe Courroye ordonné l'examen des communications sur téléphone mobile des journalistes du Monde qui travaillent sur ce dossier.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Quelques mois après avoir été mis en examen en mars 2013 pour "abus de faiblesse", Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d'un non-lieu en octobre de la même année. Les juges d'instruction ont estimé qu'ils ne disposaient pas d'assez d'éléments pour mettre en examen l'ancien chef de l'Etat, comme l'ont été certains de ses proches (l'ex-ministre Eric Woerth, l'homme d'affaires Stéphane Courbit, etc.).Où en est l'affaire :Eric Woerth a été mis en examen en février 2012 pour "trafic d'influence passif". Il est soupçonné d'être intervenu dans la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre en échange de l'embauche de sa femme dans la société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Il est également poursuivi pour "abus de faiblesse" envers la milliardaire de 91 ans, volet pour lequel il comparaîtra devant le tribunal correctionnel avec dix autres personnes, malgré le non-lieu requis du parquet de Bordeaux, ainsi que pour "recel" dans la partie concernant un éventuel "trafic d'influence". Pour en savoir plus :Affaire Bettencourt : pourquoi Nicolas Sarkozy n'ira pas au procèsUn non-lieu pour Nicolas Sarkozy malgré son "comportement abusif" Arbitrage Tapie Date des faits présumés : 2007-2008Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinanceMotifs de l'enquête : Soupçons de pressionRésumé de l'affaire :En 2008, Bernard Tapie a perçu 405 millions d'euros de l'Etat après qu'un arbitrage privé – et controversé – a reconnu les torts du Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas, qui appartenait à l'homme d'affaires. Ce dernier, ainsi que trois autres personnes, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", tandis que la ministre de l'économie d'alors, Christine Lagarde, a été de son côté mise en examen pour "négligence". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir fait pression sur Christine Lagarde pour obtenir un arbitrage favorable à Bernard Tapie, qu'il souhaitait remercier de son soutien lors de la campagne de 2007. Mme Lagarde a toutefois toujours soutenu qu'elle n'avait pas agi sur ordre de l'ancien président. Selon nos informations, il semble que Nicolas Sarkozy, très proche de Bernard Tapie qu'il a reçu plusieurs fois à l'Elysée, ait joué un rôle moteur dans le processus ayant abouti à la procédure d'arbitrage. Stéphane Richard, l'ancien chef de cabinet de Christine Lagarde – mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" – a indiqué aux enquêteurs que M. Tapie avait participé à une réunion à l'Elysée destinée à mettre en place la procédure d'arbitrage.Où en est l'affaire :L'enquête est toujours en cours. Pour le moment, il n'y a pas d'échéance concernant Nicolas Sarkozy. Il y a peu de chances qu'il soit inquiété car il bénéficie à partir de mai 2007 de l'immunité présidentielle.Pour en savoir plus : L'affaire Tapie-Crédit lyonnais, si vous avez manqué un épisode Les liens privilégiés entre Nicolas Sarkozy et Bernard Tapie Kazakhstan Date des faits présumés : 2010-2011Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinanceMotifs de l'enquête : Soupçons de pressionRésumé de l'affaire :Deux juges d'instruction s'intéressent aux dessous de contrats signés en 2010 entre la France et le Kazakhstan, pour près de 2 milliards d’euros. Ces marchés, qui comprennent la fabrication de 45 hélicoptères par Eurocopter, sont susceptibles d’avoir donné lieu au versement en France de rétrocommissions.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, afin d’adoucir le sort judiciaire de trois oligarques d’origine kazakhe poursuivis en Belgique, et de permettre la conclusion de ces mirifiques contrats. L'un de ses anciens conseillers à l'Elysée est également suspecté d'avoir touché des pots-de-vin.Où en est l'affaire :L'affaire n'en est qu'à ses débuts. Deux intermédiaires et une avocate niçoise, suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions, ont été mis en examen en septembre 2014. Pour en savoir plus : Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète SarkozySondages de l'ElyséeDate des faits présumés : 2007-2012Nicolas Sarkozy est hors de causeType d'affaire : PolitiqueMotifs de l'enquête : Favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délitsRésumé de l'affaire :Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'Elysée est soupçonné d'avoir passé plusieurs marchés de manière irrégulière pour la fourniture de sondages, contractés auprès des sociétés de deux conseillers du président, Patrick Buisson et Pierre Giacometti. L'affaire a connu de très nombreux rebondissements judiciaires. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle, de même que les membres de son cabinet, même si cette immunité étendue pose question.Où en est l'affaire :Une enquête est toujours en cours sur les conditions d'attribution de ces marchés. La justice a découvert également que Patrick Buisson avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas SarkozyPour en savoir plus : L'interminable saga des sondages de l'Elysée Sondages de l'Elysée : les juges sur la piste des bandesBygmalionDate des faits présumés : 2012Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de confiance et financement illégal de campagne électoraleRésumé de l'affaire :L'UMP et l'agence de communication Bygmalion sont soupçonnées d'avoir établi des fausses factures pendant la campagne présidentielle de 2012 pour cacher un dépassement de 18,5 millions d'euros du plafond légal des dépenses électorales.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Bien qu'il persiste à répéter qu'il n'a jamais eu connaissance du système de fausse facturation et qu'il n'a appris le nom de Bygmalion qu'après la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy serait désormais directement dans le collimateur des enquêteurs avec l'ajout de l'infraction de "financement illégal de campagne électorale", qui vise le candidat lui-même.Où en est l'affaire :Une information judiciaire est en cours. Trois anciens cadres de l'UMP ont été mis en examen pour "abus de confiance et "faux et usage de faux" : Eric Cesari, ex-directeur général du parti et très proche de Nicolas Sarkozy, Fabienne Liadzé, ancienne directrice financière, et Pierre Chassat, ex-directeur de la communication. Trois anciens responsables de Bygmalion sont poursuivis pour le seul motif de "faux et usage de faux" : les cofondateurs Bastien Millot et Guy Alvès ainsi que Franck Attal, ex-patron de la filiale événementielle Event & Cie.Pour en savoir plus :Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy directement menacé L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeLes protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Ecoutes/trafic d'influence Date des faits présumés : 2013-2014Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : JusticeMotifs de l'enquête : Corruption active et recel de violation du secret professionnelRésumé de l'affaire :Alors qu'il est en attente d'une décision cruciale de la justice concernant la possibilité d'utiliser ses agendas présidentiels dans plusieurs affaires (Tapie, Karachi), Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché, via son avocat Me Thierry Herzog, à influencer un juge, Gilbert Azibert, pour se renseigner sur le sens de leur décision, en échange d'une aide pour obtenir un poste à Monaco. Les juges ont placé sur écoute Nicolas Sarkozy et découvert à cette occasion qu'il utilisait un second téléphone portable, au nom de "Paul Bismuth". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy a été mis en examen début juillet pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel". Il risque jusqu'à dix ans de prison. Auparavant, son avocat, Me Thierry Herzog, et M. Azibert, avaient eux aussi été mis en examen. Où en est l'affaire :Nicolas Sarkozy a été mis en examen le 1er juillet 2014, mais cette mise en examen a été suspendue par la chambre de l'instruction, en attendant l'examen de requêtes en nullité déposées par M. Sarkozy. Ce dernier conteste les conditions de sa mise sur écoute. Pour en savoir plus :Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas SarkozyEcoutes de Sarkozy : qui sont les protagonistes de l'affaire ?, Pourquoi Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruptionAmende des comptes de campagne Date des faits présumés : 2012-2013Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de confiance, complicité et recelRésumé de l'affaire :Après le rejet de ses comptes de la campagne de 2012 par le Conseil constitutionnel, en juillet 2013, Nicolas Sarkozy aurait dû payer lui-même, en tant que candidat, l'amende de 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond des dépenses de campagne. Or, contrairement aux dispositions du code électoral, c'est l'UMP qui a payé cette amende.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est directement visé par une information judiciaire du parquet de Paris pour "abus de confiance", "complicité" et "recel".Où en est l'affaire :Nicolas Sarkozy devrait prochainement être entendu par des juges d’instruction. Reste à savoir sous quel statut : témoin, témoin assisté ou mis en examen ?Pour en savoir plus :Comptes de campagne de 2012 : Nicolas Sarkozy visé par une enquête UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosFinancement libyen Date des faits présumés : 2005-2007Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délitsRésumé de l'affaire :Le clan sarkozyste, alors à l'Elysée, est soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. L'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien très proche de plusieurs responsables de droite comme Brice Hortefeux et Jean-François Copé, aurait servi d'intermédiaire. Le site Mediapart a révélé l'affaire pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2012 et met en avant un document d'un ex-dignitaire libyen censé prouver ce financement illégal, dont la validité est contestée.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas mis en cause directement dans cette affaire, dont l'instruction est encore en cours. Il a porté plainte contre Mediapart pour « faux et usage de faux » ainsi que pour « publication de fausses nouvelles » après la révélation de la note libyenne.Où en est l'affaire :Une information judiciaire contre X a été ouverte par le parquet de Paris en avril 2013. Le juge Van Ruymbeke, qui enquête déjà sur l'affaire Karachi, a auditionné Ziad Takieddine, qui, s'estimant trahi par ses anciens amis de l'UMP, a affirmé qu'il « existe des preuves » du financement illégal.Pour en savoir plus :Sarkozy et la Libye : si vous n'avez rien suiviFinancement libyen de la campagne de Sarkozy : des accusations mais pas de preuvesAffaire Karachi : Ziad Takieddine, l'embarrassant ami des proches de Sarkozy » nombre_affaires = 9; var fiche_depart = 2; $(".omega.fleche p").click(function(){ fiche_depart ++; next() }) $(".alpha.fleche p").click(function(){ fiche_depart --; next() }) function next(){ if(fiche_depart == 1) { $(".alpha.fleche p").hide() } else { $(".alpha.fleche p").show() } if(fiche_depart == nombre_affaires) { $(".omega.fleche p").hide() } else { $(".omega.fleche p").show() } $(".affaire").hide() $("#affaire"+fiche_depart).show() } next() 23.01.2015 à 17h23 • Mis à jour le23.01.2015 à 17h29 Amedy Coulibaly a été enterré vendredi 23 janvier en début de matinée à Thiais, dans le Val-de-Marne. La dépouille de l'assassin de la policière de Montrouge et de quatre Français juifs dans le supermarché Hyper Cacher à Paris « a quitté l'institut médico-légal de Paris en tout début de matinée », a indiqué une source policière.Une autre source a précisé qu'il avait été inhumé vers 6 heures du matin, dans le carré musulman du cimetière de Thiais. Sa tombe est anonyme, comme celles des frères Kouachi, les auteurs de l'attaque contre Charlie Hebdo.Quelques membres de la famille d'Amedy Coulibaly, seul garçon d'une fratrie de dix enfants, étaient présents, a indiqué une source policière.Un important dispositif policier avait été mis en place pendant l'inhumation, a ajouté cette source.Lire aussi notre synthèse : Les dates-clés de la radicalisation d'Amedy CoulibalyENTERREMENT REFUSÉ AU MALILe service des cimetières de la Ville de Paris, dont dépend le cimetière de Thiais, a confirmé avoir été « saisi jeudi après-midi d'une demande de concession et d'inhumation pour Amedy Coulibaly, par la famille du défunt ». La ville explique avoir accepté cette demande, conformément à la loi, selon laquelle « la sépulture dans un cimetière d'une commune est due aux personnes décédées sur son territoire, quel que soit leur domicile ». Le Mali avait refusé mardi soir au dernier moment d'accueillir sa dépouille, sans donner d'explication à son refus.Chérif et Saïd Kouachi, responsables de l'attaque meurtrière contre Charlie Hebdo, ont été inhumés le week-end dernier là où ils résidaient. Les municipalités de Gennevilliers et de Reims avaient exigé l'anonymat pour éviter que leurs tombes ne deviennent un « lieu de pèlerinage ».Lire aussi : Amedy Coulibaly, de l'espoir de la réinsertion au terrorisme sectaire Anna Villechenon « Ils ont crié “Allah Akbar” pendant deux jours. On a aussi eu des menaces : “Si ça t'a pas suffi, à la sortie, on va faire comme les frères Kouachi”. » Du 7 au 9 janvier, la maison centrale hypersécurisée de Condé-sur-Sarthe (Orne) a vécu au rythme des cris de gloire de certains prisonniers, exaltés par les attaques terroristes en région parisienne, qu'ils suivaient en direct à la télévision et à la radio.Mais pour Emmanuel Guimaraes, surveillant pénitentiaire (FO) depuis deux ans dans cet établissement, « le rejet de l'autorité et des valeurs de la République » par des détenus qui se disent musulmans est loin d'être nouveau. Ce type d'incident a souvent lieu en fonction de l'actualité. La dernière fois, c'était lors du regain de tension dans le conflit israélo-palestinien, à la mi-2014, explique-t-il d'une voie posée.Le reste du temps, ce sont des tensions devenues banales entre détenus, pour la plupart dans les lieux de vie collectifs. De Fleury-Mérogis, dans l'Essonne, à Ensisheim, en Alsace, les surveillants énumèrent les mêmes anecdotes. Les brimades infligées à ceux qui fument ou qui écoutent de la musique, des appels à la prière, de vives incitations à lire le Coran, le prosélytisme auprès des détenus les plus isolés. Et le personnel a peu de marge de manœuvre pour agir face à ces comportements inadaptés — qu'il a appris à repérer en formation —, si ce n'est les signaler au bureau du renseignement pénitentiaire. Chargé de détecter les signes de repli identitaire, ce bureau est actuellement composé d'une trentaine de personnes — trop peu, selon plusieurs responsables syndicaux du personnel pénitentiaire. Mercredi, le premier ministre, Manuel Valls, a annoncé le renforcement de ses effectifs, parmi la série de mesures prises pour lutter contre le terrorisme.A force de voir conversions et radicalisations en milieu carcéral, Emmanuel Guimaraes parle de l'islam en détention comme d'une « sorte de mode ». « Certains nous disent “Allah va te punir” alors qu'ils ne sont pas musulmans. Quelques-uns sont juste en colère, d'autres veulent avoir des avantages, comme pour le ramadan par exemple », poursuit-il. Si environ un détenu sur quatre observe le jeûne traditionnel dans les prisons françaises, nombre d'entre eux le font pour bénéficier du dîner plus copieux. « Mais la plupart se convertissent pour avoir la paix », lâche le surveillant sur un ton d'évidence.Lire aussi : Pour le personnel pénitentiaire, regrouper les détenus radicalisés « n'est pas la solution »LE « DANGER » DES « IMAMS AUTOPROCLAMÉS » Libéré il y a un an, Franck Steiger a passé au total six années en détention, dans huit prisons différentes. Sans confession religieuse, il dit avoir vécu ses années d'incarcération en tant que « minorité ». « Les musulmans ont le monopole. Alors, pour ne pas avoir de problèmes et être protégés, beaucoup se convertissent, pour faire partie de la bande », assène-t-il. Il a aussi été « approché » mais s'est dirigé vers d'autres groupes. Selon lui, les conditions de détention sont déterminantes dans ce processus. « Le manque de respect, les violences, les mesures de rétorsion, tout ça, ça provoque la haine » et l'envie de se tourner vers la religion, dit-il, en colère.« On voit des détenus changer, se raser la tête, se laisser pousser la barbe, changer de fréquentations, raconte Richard Payet, surveillant (FO) à la maison centrale d'Ensisheim. Ils se créent une nouvelle famille. » La religion devient alors pour beaucoup le moyen de se recentrer dans un univers carcéral où les détenus n'ont pas ou peu de repères. « Ils sont dans un état de faiblesse et de précarité, ont besoin d'écoute et d'encadrement pour ne pas dériver », prévient Missoum Chaoui, aumônier pénitentiaire en Ile-de-France.Pour lui comme pour les surveillants, le « danger », c'est l'absence ou le manque de référent musulman dans un établissement, qui laisse le champ libre aux « imams autoproclamés ». Alors, plus personne n'est là pour « éviter la contamination » d'idées qui n'ont rien à voir avec ce culte auprès de « jeunes perdus en quête d'identité », insiste M. Chaoui. S'il reconnaît que les valeurs républicaines sont de plus en plus prises pour cibles par des détenus se revendiquant de l'islam, il regrette cependant « une exagération médiatique ». « Certains relèvent plus de la psychiatrie que de l'islamisme. Les radicaux sont très peu » et ne représentent pas les musulmans de France. Selon le ministère de la justice, ils sont cent cinquante-deux à être actuellement écroués, pour la plupart en Ile-de-France. « CONTRE-DISCOURS »En quatre ans d'exercice, Abdelhafid Laribi, aumônier permanent à la maison d'arrêt de Nanterre (Hauts-de-Seine), dit n'avoir été confronté qu'à un seul d'entre eux. « C'était un converti qui n'avait aucune notion de base de l'islam. J'ai essayé de discuter avec lui, il n'a rien voulu entendre. Il n'est jamais revenu. Dans ces cas-là, on ne peut rien faire, on peut seulement éviter que d'autres tombent dans ce radicalisme », soupire-t-il, assis dans la bibliothèque de la Grande Mosquée de Paris. Quant à ceux qui pourraient « basculer », « il s'agit de démêler le vrai du faux, de semer le doute dans les esprits, d'évoquer d'autres points de vue, avec patience et pédagogie, pour les convaincre », explique-t-il l'air grave.Cette capacité, il l'a acquise à l'institut de théologie El Ghazali, de la Grande mosquée de Paris. Des aumôniers y sont formés en deux ans et apprennent notamment ce qu'ils nomment « le contre-discours », ou savoir comment répondre point par point, versets du Coran à l'appui, aux incertitudes, aux arguments complotistes ou radicaux. Un rôle essentiel selon eux, qui regrettent à l'unisson de ne pas être plus nombreux.En janvier, les aumôniers pénitentiaires musulmans étaient cent quatre-vingt-deux, contre six cent quatre-vingt-un pour le culte catholique et soixante et onze pour le culte israélite. Leur présence a été renforcée en 2013 et en 2014, « afin d'apaiser la détention et de diffuser un Islam éclairé », indique le ministère de la justice. Et soixante aumôniers seront recrutés au cours des trois prochaines années.« SI LA SITUATION NE CHANGE PAS, ELLE VA EMPIRER »De leurs discours ressort surtout un manque de reconnaissance : les faibles allocations qui sont souvent un simple défraiement, l'absence de statut, de retraite, de sécurité sociale. « Il y a un manque de volonté politique, alors que nous sommes là pour préserver du radicalisme, s'insurge M. Laribi. Si la situation ne change pas, elle va empirer. » Mercredi, Manuel Valls a également annoncé le doublement des moyens de l'aumônerie musulmane. En attendant, des donateurs complètent tant bien que mal, pour financer l'achat de tapis de prière ou l'impression de brochures religieuses pour les détenus.Dépassés face à l'ampleur de la tâche, certains aumôniers sont prêts à abandonner. « Je suis découragé », souffle l'un d'entre eux, permanent d'une grande prison de la région parisienne, qui souhaite garder l'anonymat. Comme la plupart de ses confrères, il ne peut accueillir tout le monde au prêche du vendredi. Après avoir fait une demande pour pratiquer leur culte, seules quatre-vingt-dix personnes sont autorisées à entrer dans la salle, pour des questions de sécurité. Sur la liste d'attente, « ils sont environ sept cents. On est obligés de faire un choix », explique-t-il, dépité.Les autres sont obligés de prier dans leur cellule. « Il n'y a pas forcément la place, et ils peuvent être dérangés pendant leur prière par un codétenu ou un surveillant. Il est clair que les musulmans ont plus de difficultés à exercer leur culte en prison que les détenus des autres grandes confessions, dénonce Sarah Dindo, responsable des publications à l'Observatoire internationale des prisons. Tout cela crée chez eux un sentiment d'injustice, de mépris face à leur religion. » Anna VillechenonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Anna Villechenon Quinze jours après les attaques meurtrières en région parisienne, les annonces du gouvernement dans la lutte contre le terrorisme se sont multipliées. Parmi elles, le regroupement des détenus radicalisés. Ce dispositif, qui va être étendu à cinq autres quartiers au sein d'établissements pénitentiaires, est déjà à l'œuvre à la maison d'arrêt de Fresnes (Val-de-Marne).Depuis novembre, vingt-trois détenus ayant commis des actes en lien avec le terrorisme y sont regroupés dans une division dédiée. Afin d'éviter tout prosélytisme auprès des autres détenus, leurs fenêtres ne donnent pas sur l'extérieur, ils effectuent leurs activités et promenades entre eux et sont « extrêmement surveillés », précise l'administration pénitentiaire.Selon la ministre de la justice, Christiane Taubira, cette expérimentation « permet de suivre et de gérer plus efficacement les personnes qui se radicalisent et de protéger les autres personnes détenues ». Un argument qui ne convainc pas l'Observatoire internationale des prisons. « Perplexe », Sarah Dindo, responsable des publications, estime que cette décision d'étendre ce dispositif est « trop rapide ». « Il faut prendre le temps d'évaluer l'expérimentation de Fresnes. Le risque de regrouper les radicaux au même endroit est qu'ils se radicalisent encore davantage et préparent ensemble ce qu'ils vont pouvoir faire à leur sortie », explique-t-elle.« CELA LEUR DONNE DE L'IMPORTANCE »Selon elle, ce dispositif peut même engendrer du prosélytisme, indirectement : « Les isoler les victimise aux yeux des autres détenus et facilite le processus d'identification », regrette-t-elle. « Cela leur donne de l'importance », abonde Richard Payet, surveillant FO à la maison centrale d'Ensisheim (Haut-Rhin), pour qui ce regroupement n'est « pas la solution, surtout dans des établissements qui ne sont pas adaptés ». « Il faut que ce genre de dispositif soit mis en place dans des établissements récents et très sécurisés », argumente-t-il.Même son de cloche du côté du syndicat national des directeurs pénitentiaires. Dans un communiqué publié mardi 20 janvier, ils dénoncent eux aussi le risque d'« une certaine émulation des radicaux entre eux, sans éviter par ailleurs que d'autres détenus cherchent à les rejoindre dans ce quartier dédié ». Sans compter les objets qui circulent. « Portables, CD, clés US », qui peuvent contenir du contenu prosélyte, sont sans cesse introduits dans les établissements pénitenciers, souligne un responsable syndical du pénitentiaire, qui préfère conserver l'anonymat. « On n'est pas assez pour tout voir. Vous savez, les prisons maintenant… »Lire aussi l'enquête :Surveillants et aumôniers musulmans démunis face à la radicalisation en prisonAnna VillechenonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Maryline Baumard Fallait-il parler d’apartheid pour décrire la France comme l’a fait le premier ministre, Manuel Valls, le 20 janvier ? Directeur de recherche à l’Institut national d’études démographiques (INED), le sociodémographe Patrick Simon propose un état des lieux du modèle d’intégration à la française. Fin février, il publiera un travail approfondi dans Les Cahiers français. Il en livre une analyse en avant-première pour Le Monde.Le premier ministre a utilisé le terme d’« apartheid ». L’usage de ce mot très fort vous semble-t-il justifié dans la France de 2015 ?Il serait intéressant de savoir exactement ce que Manuel Valls met derrière ce mot. Le terme d’apartheid renvoie tout d’abord à un système de séparation ethnoracial, religieux, voire social ou sexué, institutionnalisé. Dans son acception plus imagée, l’apartheid renvoie au « ghetto », à la ségrégation résidentielle.A-t-il voulu dénoncer le fait que certains quartiers n’ont pas de mixité ethnique ou sociale et qu’il n’y aurait plus de contacts entre leurs habitants et le reste de la société ? Ou voulait-il alerter sur le fait que nos institutions telles qu’elles fonctionnent aujourd’hui contribuent à une division ethnoraciale de la société ?Est-ce que vos travaux montrent que la société française relègue au lieu d’intégrer ?Oui, les institutions et les politiques ont une responsabilité dans les discriminations et la ségrégation qui marquent le déficit d’intégration de certains groupes ethniques.Comment définissez-vous l’intégration ?C’est un processus qui peut être approché du point de vue de la société – les groupes sociaux occupent une place qui contribue à la cohésion de l’ensemble, ou du point de vue des groupes et des individus qui seront « intégrés » s’ils se fondent dans le corps social. Dans cette seconde approche, qui est celle des institutions, un groupe minoritaire s’intègre lorsque sa distance par rapport à la « norme majoritaire » diminue. Pour les immigrés, cela se mesure par l’usage de la langue, les pratiques culturelles, l’accès à l’emploi, la ségrégation résidentielle, les mariages mixtes et la participation à la vie sociale ou politique.Nous abordons ces indicateurs comme des ressources pour participer à la société, mais ils sont délicats à interpréter. Ainsi, l’accès à l’emploi ou la ségrégation résidentielle s’analysent plutôt en termes de discriminations, c’est-à-dire de traitements défavorables et d’inégalités sur les marchés.Quel état des lieux faites-vous de l’intégration des minorités en France ?L’enquête « Trajectoires et origines » de l'INED et de l’Insee permet de faire le point, puisqu’elle balaie tous les thèmes que je viens de citer. On y observe des résultats différents d’un indicateur à l’autre.Ainsi, 19 % des immigrés et 14 % de leurs enfants vivent aujourd’hui dans des zones urbaines sensibles (ZUS) où ne résident que 6 % de la population. Ce qui signifie que même si elle diminue d’une génération à la suivante, la ségrégation spatiale reste très active. Elle est beaucoup plus forte pour les personnes originaires du Maghreb et d’Afrique subsaharienne : 28 % des immigrés algériens et 25 % de leurs descendants vivent dans un quartier en ZUS.Les parcours scolaires sont relativement contrastés. Même si, à milieu social égal, les enfants d’immigrés s’en sortent mieux que ceux de la population majoritaire, les sorties sans diplôme et l’orientation vers des filières peu valorisées sont trop fréquentes. Les discriminations sur le marché du travail s’ajoutent aux qualifications moins recherchées pour aboutir à un accès à l’emploi nettement plus difficile : le taux de chômage des jeunes d’origine maghrébine, africaine ou turque est le double de celui que connaissent les jeunes du groupe majoritaire.Enfin, la formation du couple, qui est un indicateur du degré d’ouverture de la structure sociale, montre que les échanges sont nombreux : 40 % à 80 % des immigrés arrivés jeunes ou de leurs descendants vivent en couple avec un partenaire issu du groupe majoritaire.Pour le logement comme pour l’emploi, nous avons donc bien une logique d’apartheid ?C’est plus subtil que l’apartheid, qui est une politique planifiée. Le système produit des discriminations et des ségrégations en se pensant égalitaire. Or ni les revenus, ni la situation familiale, ni le niveau d’éducation ne suffisent à expliquer les écarts observés… Le fait d’appartenir à une minorité visible est une pénalité réelle et notre modèle, qui reste assimilationniste, en est responsable.En France les politiques sociales sont aveugles aux origines, mais les acteurs des politiques ne le sont pas. On peut même dire que la question des minorités racialisées est omniprésente dans les politiques de l’habitat, à l’école, sur le marché de l’emploi, dans les services publics. Mais comme la République est supposée ignorer les différences culturelles, la prise en compte des origines s’effectue dans la zone grise des politiques et sans contrôle.Regardez le fonctionnement de l’institution scolaire. Elle est traversée par de fortes inégalités, qui s’aggravent ces dernières années, et le rapport des familles immigrées à l’école, les positions spécifiques des enfants d’immigrés dans la transmission du savoir ou les orientations au faciès ne font que très peu l’objet de réflexions dans l’institution. Les dispositifs ne concernent que l’accueil des enfants non francophones, c’est court comme approche. En définitive, cette avancée en aveugle empêche de déconstruire les mécanismes producteurs d’inégalités et d’offrir le nécessaire à ceux qui ont des besoins spécifiques !Cela renvoie au problème français du refus des statistiques ethniques…Le refus des statistiques ethniques n’est qu’une manifestation de cette volonté plus générale de ne pas voir les différences, de ne pas les prendre en compte. Cela empêche évidemment de mener des politiques efficaces d’intégration et de lutte contre les discriminations.Quelles sont les politiques spécifiquement intégratives que mène la France ?Je vois deux dispositifs dédiés concrets, et deux seulement : la signature du contrat d’accueil et d’intégration, et la formation linguistique qui est offerte.Quel jugement portez-vous sur notre modèle d’intégration ?Nous avons une intégration segmentée. En matière d’école et d’emploi, de mobilité dans la hiérarchie sociale, le chemin sera encore long pour les descendants d’immigrés du Maghreb et d’Afrique subsaharienne. En revanche, nous observons que les immigrés installés en France ont un réseau relationnel plus ouvert qu’on ne le pense. Lorsqu’on les interroge sur les amis fréquentés dans les quinze derniers jours, 50 % des immigrés et 60 % de leurs descendants ont passé du temps avec des amis d’une origine autre que la leur. C’est la preuve de l’absence d’un repli communautaire.Aux Etats-Unis, on observe au contraire une moins grande porosité des frontières raciales. En réservant des places dans les universités, la politique d’« affirmative action » a permis que s’ouvrent un peu les élites et que se forme une classe moyenne afro-américaine ou hispanique, mais à la base, les relations sociales et les quartiers restent divisés selon une ligne ethnoraciale. Ils ont une intégration par le haut que nous n’avons pas car nous sommes dans une société de la reproduction. Et comme les immigrés sont entrés dans le système en ayant peu, leurs enfants ont un peu plus, mais pas beaucoup…«  Notre école ne tient pas ses promesses à l’égard des jeunes des milieux populaires » Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter François Béguin Une « nouvelle étape » dans la « recomposition » du réseau des maternités en France est « inévitable et nécessaire », juge la Cour des comptes dans un rapport publié vendredi 23 janvier. Elle appelle ainsi à la fermeture « sans délai » des établissements de petite taille « en cas d’absence de mise en conformité immédiate ». « Les très petites maternités fonctionnent dans des conditions de sécurité souvent insuffisamment vérifiées », fait-elle valoir, allant jusqu’à évoquer « des problèmes de sécurité parfois aigus ».La Cour prend l’exemple d’Ussel (Corrèze) et de Die (Drôme), deux des 13 maternités autorisées à fonctionner sous le seuil dérogatoire des 300 accouchements par an. Dans ces deux établissements, dont l’isolement géographique a été reconnu, « la non-conformité a été relevée à plusieurs reprises sans que l’activité ait été interrompue » et des risques sont « avérés en matière de sécurité ». A Die, un rapport avait notamment conclu en 2010 à « un nombre insuffisant de praticiens pour assurer les astreintes : aucune présence pédiatrique ou de sage-femme n’était garantie 24 heures sur 24 ».La Cour dénombre également 35 maternités de petite taille – qui effectuent entre 300 et 500 accouchements par an –, « confrontées à des difficultés sérieuses sur le plan financier et sur le plan des personnels » où « le respect des normes » est « inégalement assuré, en particulier en matière de permanence des soins ».« Sous-occupation importante »Pour les magistrats de la rue Cambon, la « faiblesse » de l’intervention des pouvoirs publics dans cette recomposition « confine à la passivité et revient à attendre des accidents graves pour engager des restructurations ponctuelles ». Le décès accidentel d’une parturiente, le 26 septembre, à la maternité d’Orthez (Pyrénées-Atlantiques), avait précipité la fermeture de l’établissement (344 naissances en 2013) qui était en discussion depuis plusieurs mois.La fermeture de la maternité d’Orthez, une issue « inéluctable »Plusieurs faiblesses sont pointées dans le dispositif actuel, comme les difficultés de recrutement de médecins. Celles-ci « conduisent à mettre en cause la sécurité dans un certain nombre d’établissements, les solutions mises en place étant d’effet limité, voire comportant parfois des risques patents », souligne le rapport, qui relève également que « la mise en conformité des locaux n’est pas encore intégralement réalisée ».Autre constat : la « sous-occupation importante » des établissements, avec un taux moyen d’occupation de 70 %. En 2012, un tiers des maternités ont eu un taux d’occupation inférieur à 60 %. A ce taux d’occupation « médiocre » s’ajoute une durée moyenne de séjour « significativement plus élevée que chez nos principaux voisins » (4,2 jours en France pour un accouchement normal en 2011 contre trois jours en moyenne dans l’OCDE). Conséquence : un « manque persistant d’efficience ».La « précarité financière des maternités » est enfin pointée. « Les structures sont déficitaires de façon presque systématique, en particulier pour le petit nombre d’établissements dont l’activité est quasiment totalement tournée vers la naissance. » Pour les magistrats, il est donc nécessaire de redéfinir leur modèle économique, en réduisant les coûts par la baisse de la durée moyenne de séjour, l’augmentation des taux d’occupation, et « la suppression des lits inutiles et des moyens qui y sont affectés ». Rapport de la Cour des comptes sur les maternitésFrançois BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Bernard (Londres, correspondant) A la place des logos de chaque marque et des habillages graphiques bien connus, tous les paquets de cigarettes vendus au Royaume-Uni pourraient bientôt ne comporter qu’un énorme avertissement de santé, voire une photo choc représentant les ravages du tabac (cancer de la gorge, tumeurs de la bouche ou de la gorge).Après des mois d’atermoiements liés au lobbying des industriels du tabac, le gouvernement de David Cameron a annoncé, mercredi 21 janvier, qu’il déposerait un projet de loi dans ce sens au Parlement, destiné à être approuvé avant les élections législatives du 7 mai. Le royaume serait alors le second pays, après l’Australie, à adopter le paquet de cigarettes « neutre », sur lequel les marques figurent seulement dans une typographie standard. La réforme, destinée à rendre le tabac moins attrayant, est également programmée en France.Mais M. Cameron a décidé d’accélérer ce changement, approuvé par 72 % des électeurs britanniques, afin de ne pas laisser à l’opposition travailliste le monopole du discours sur la prévention en matière de santé. L’avenir du financement du Service national de santé (NHS), universel et gratuit, figure parmi les thèmes centraux de la campagne électorale qui vient de s’ouvrir. Le parti Labour promet d’instaurer lui aussi le paquet indifférencié s’il revient au pouvoir en mai.600 jeunes fumeurs de plus tous les joursEn annonçant le dépôt du projet de loi, la ministre de la santé, Jane Ellison, a assuré que le retrait des marques permettrait de « protéger les enfants des méfaits du tabac ». Quelque 80 000 décès sont attribués chaque année au tabac au Royaume-Uni et on estime à 600 le nombre de jeunes qui commencent chaque jour à fumer.Les industriels du tabac se sont déclarés consternés et ont annoncé qu’ils combattraient en justice la loi sur le « paquet neutre » si elle venait à être adoptée, estimant qu’elle bafoue leurs droits sur la propriété industrielle des marques. « La question de la légalité de la censure des marques par le gouvernement doit être soulevée, a déclaré un porte-parole de Philip Morris. Elle fausse la concurrence dans une économie de marché. » Selon les cigarettiers, les statistiques qui font état d’une diminution de la consommation de tabac en Australie depuis l’adoption du « paquet neutre » (moins 3,4 % en 2013) ne reflètent que la poursuite d’une tendance engagée auparavant. La principale conséquence, selon eux, est l’augmentation de la consommation de cigarettes de contrebande qui, elles, portent bien des marques. Mais l’intensité de l’hostilité des grandes firmes du tabac laisse penser qu’elles craignent que la mesure ait un véritable impact.Le vote attendu à Westminster d’ici à mai sera intéressant à observer, car les députés conservateurs n’auront pas de consigne de leur parti. La tendance « libertarienne » des tories pourrait être tentée de voir dans le « paquet neutre » une entorse aux libertés individuelles et au libre marché. Déjà, Nigel Farage, le chef du parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP, xénophobe et anti-européen) a fait entendre sa différence : « Le paquet “neutre” est une affligeante intrusion dans la liberté de choix des consommateurs et le fonctionnement du marché, a-t-il tweeté jeudi. Ce serait un coup dur pour l’emploi et les recettes fiscales. » Philippe Bernard (Londres, correspondant)Correspondant au Royaume-UniSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Bonnefous (avec AFP et Reuters) « Votre génération doit s'habituer à vivre avec la menace terroriste pendant un certain nombre d'années », a mis en garde Manuel Valls, vendredi 23 janvier, devant des lycéens d'un établissement agricole de Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne). Quant au plan Vigipirate, il « va durer aussi longtemps que nécessaire ». « Je ne veux rien cacher de cette menace, elle existe et les enseignants doivent le savoir », a insisté le premier ministre, accompagné du ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll, et de la ministre de l'éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, lors d'un échange avec des élèves. Applaudi à son arrivée, M. Valls s'est voulu didactique en abordant les thèmes de la laïcité, de la République et de la liberté d'expression. Il a appelé la centaine d'élèves réunis dans l'amphithéâtre du lycée Bougainville « à un sursaut. Soyez davantage fiers d'être français, c'est vous qui représentez la France de demain ».« ON PEUT SE MOQUER DE TOUTES LES RELIGIONS »M. Valls a également mis en garde les lycéens contre les amalgames : « en France, on peut se moquer de toutes les religions, comme le fait Charlie Hebdo. Mais quelqu'un comme Dieudonné ne fait pas de l'humour, il n'exprime pas une opinion. » « L'antisémitisme, l'apologie du terrorisme, le négationnisme, ce ne sont pas des opinions, ce sont des délits. L'école doit vous apprendre à faire ces différences », a-t-il asséné.La région parisienne a été touchée les 7, 8 et 9 janvier par des attentats perpétrés par trois djihadistes français pourtant connus et suivis par le passé par les services de renseignement, les frères Saïd et Chérif Kouachi, et Amedy Coulibaly. « La France a subi un choc terrible, pourquoi nous en sommes arrivés là ? Ce qui s'est passé, il ne faut jamais l'oublier. Je vous demande d'être toujours révoltés face à cela », a exhorté le premier ministre.Depuis, le gouvernement a élevé le niveau du plan antiterroriste Vigipirate et annoncé, entre autres, la création de 1 400 postes dépendant du ministère de l'intérieur (dont 1 100 pour le seul renseignement) et 425 millions de crédits sur trois ans pour les investissements et les équipements.Lire aussi : Manuel Valls annonce la création de 2 680 postes pour lutter contre le terrorismeBastien Bonnefous (avec AFP et Reuters)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 23.01.2015 à 10h13 • Mis à jour le23.01.2015 à 16h42 Cent vingt-huit actes antimusulmans ont été recensés en France entre l'attentat contre Charlie Hebdo et le 20 janvier, soit presque autant en deux semaines que sur toute l'année 2014, a annoncé, vendredi 23 janvier, l'Observatoire national contre l'islamophobie.Ce décompte, communiqué sur la base des plaintes déposées auprès de la police et de la gendarmerie hors Paris et petite couronne, se ventile en 33 actions (contre des mosquées notamment) et 95 menaces (insultes, etc.), selon cette instance dépendant du Conseil français du culte musulman. Pour l'année 2014, 133 actes antimusulmans au total ont été comptabilisés, selon la même source.« SOMMET DANS LA HAINE »Pour l'année 2014, 133 actes antimusulmans au total ont été comptabilisés, contre 226 en 2013, soit une baisse de 41 % sur un an, selon la même source. « Ces chiffres toutefois ne reflètent pas la réalité, car nombreux sont les musulmans qui ne souhaitent pas porter plainte systématiquement lorsqu'ils sont victimes d'actes xénophobes, convaincus qu'il n'y aura aucune suite, ce qui est très souvent hélas la réalité », commente l'Observatoire, qui souligne en outre que les « discriminations » ne sont pas prises en compte dans ce bilan.>> Lire aussi : François Hollande veut rassurer les musulmansDepuis les attentats parisiens des 7 au 9 janvier, perpétrés par des djihadistes français se réclamant de l'islam mais condamnés fermement par les instances musulmanes, « les actes islamophobes ont atteint un sommet dans la haine à l'égard des Français de confession musulmane jamais enregistré, affirme le président de cette organisation, Abdallah Zekri, dans un communiqué. C'est la première fois qu'il a été enregistré des jets de grenade ou des tirs par arme à feu ».« Ces actions à l'encontre d'une partie de la communauté nationale, provoquées par de petits nazillons qui passent leur temps à fleurir les murs de nos mosquées avec des slogans nazis, nous rappellent un triste passé et sont condamnables », ajoute le responsable musulman.Consulter : Le bilan 2013 des actes antimusulmans 15.01.2015 à 18h25 • Mis à jour le15.01.2015 à 18h42 Après la prise d'otages meurtrière du magasin Hyper Cacher de la porte de Vincennes, à Paris, un nom a émergé comme une note positive au milieu de trois jours cauchemardesques : Lassana Bathily. A seulement 24 ans, ce Malien de confession musulmane qui travaillait dans le supermarché casher attaqué par Amedy Coulibaly est devenu un symbole. C'est lui qui a caché six personnes aux yeux du preneur d'otages, tué dans l'assaut des forces de police.Dès le début de la prise d'otages, vendredi 9 janvier, peu avant 13 heures, Lassana Bathily a le réflexe d'aider six clients paniqués, dont un nourrisson, à se dissimuler dans l'une des deux chambres froides au sous-sol, en débranchant le système de réfrigération. « J'ai pas caché des juifs, j'ai caché des êtres humains », déclarera-t-il ensuite humblement à plusieurs médias.Lassana Bathily réussit ensuite à sortir par la porte principale avant que le preneur d'otages ne baisse le rideau de fer. Il donnera ainsi aux policiers de la brigade de recherche et d'intervention (BRI), de la brigade anticriminalité (BAC) et du RAID (Recherche, assistance, intervention, dissuasion) de précieuses informations sur l'armement du terroriste, la présence de bâtons d'explosif, la topographie du magasin et le nombre d'otages.Le patron du RAID, Jean-Michel Fauvergue, a décrit au Monde un « mec super malin », « un type remarquable ».DE LA DEMANDE DE PAPIERS À LA NATURALISATIONNé le 27 juin 1990, originaire d'un village de la province de Kayes, dans l'ouest du Mali, Lassana Bathily est arrivé en France en mars 2006 pour rejoindre son père. « Ma mère n'a jamais pu nous rejoindre, elle est actuellement toujours au Mali », raconte-t-il au site France 24.A son arrivée, c'est le long parcours du combattant des immigrés sans papiers qui l'attend. Il mettra quatre ans pour en obtenir. Plus que tout, il veut devenir français. « La France est un beau pays où tu peux vite t'intégrer, où on te soigne même si tu n'as rien », confie ce fan du footballeur Lilian Thuram, à l'Agence France-presse.De 2007 à 2009, Lassana Bathily est scolarisé dans un lycée professionnel du 19e arrondissement de Paris. « Il y a brillamment obtenu son CAP de carreleur-mosaïste », témoigne à L'Humanité l'une de ses anciens professeurs. A cette époque, il est hébergé dans un foyer de travailleurs migrants du 17e arrondissement parisien. L'un de ses amis raconte à France 24 :« On était plusieurs Maliens, on s'entraidait comme une même famille, ceux qui pouvaient apportaient un peu d'argent et on arrivait à survivre comme ça. »Ayant échappé à l'expulsion en 2009, Lassana Bathily obtient enfin, en 2011, une carte de séjour. Il décroche un premier contrat de travail dans la restauration dans la foulée. Après cette première expérience, il est embauché dans l'épicerie casher de Vincennes, où il travaillait depuis quatre ans au moment de la prise d'otages. Musulman pratiquant, il s'y sentait à l'aise, précise-t-il :« On ne m'a jamais fait aucune remarque sur ma religion, ça a été comme une deuxième famille pour moi. »Le 7 juillet, Lassana Bathily dépose une demande de naturalisation.NATURALISÉ FRANÇAIS MARDIIl obtiendra finalement le précieux sésame dans des circonstances qu'il n'aurait jamais pu imaginer. Louant son « acte de bravoure », le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé, jeudi 15 janvier, que le jeune homme serait naturalisé français mardi.Près de trois cent mille personnes s'étaient mobilisées entre dimanche et jeudi en signant une pétition sur le site Change.org — à l'initiative du Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN) — pour demander à François Hollande d'accorder à Lassana Bathily la nationalité française et que la Légion d'honneur lui soit remise.Dimanche, le président de la République avait téléphoné à M. Bathily pour le féliciter de son geste. Présent à Paris pour la grande marche républicaine du 11 janvier, le premier ministre israélien, Benyamin Néthanyahou, avait lui aussi « remercié » Lassana Bathily lors d'un discours en hébreu à la grande synagogue de Paris. 15.01.2015 à 17h32 • Mis à jour le15.01.2015 à 17h51 | Damien Leloup C'est l'un des paradoxes de la lutte contre la diffusion des appels à la haine sur le Web : alors que le Parlement a adopté une série de mesures très sévères sur la diffusion de messages de propagande terroriste en ligne, une vidéo appelant à commettre des attentats en France reste librement accessible sur Facebook. Ce clip de l'Etat islamique d'un peu plus d'une minute, en français, a été initialement diffusé le 20 décembre et publié sur Facebook le 8 janvier. On y voit des hommes armés de fusils-mitrailleurs et de lance-roquettes, à la frontière entre l'Irak et le Kurdistan syrien, appeler dans des termes très violents à commettre des attentats sur le sol français et à tuer des « kouffars » (mécréants) par tous les moyens, en prenant exemple sur « notre frère Mohammed Merah ».Cette vidéo, vue plus de 1,6 million de fois, a fait l'objet de plusieurs signalements – Facebook permet à ses utilisateurs d'avertir ses équipes de modération lorsqu'ils voient des contenus illégaux ou choquants. Ces contenus sont ensuite examinés par les modérateurs de Facebook, qui décident de les supprimer ou non. Dans le cas de cette vidéo appelant à commettre des attentats, les équipes de modération ont estimé que ces images n'allaient « pas à l'encontre des standards de la communauté [Facebook] », comme le montrent des copies de réponses que le Monde.fr s'est procurées. La diffusion de ce type d'appels à la haine et au terrorisme est interdite par la loi, et leur diffusion est sévèrement réprimée. Mais Facebook considère, dans ses règles de modération internes, que la diffusion de ce type de messages est possible tant que la personne qui les publie le fait pour les condamner – des « contre-propos » – ce qui est le cas dans cet exemple. « Facebook respecte la loi dans tous les pays où nous sommes présents – si la justice ou les autorités nous le demandent, nous supprimons les contenus contraire à la loi », explique-t-on à Facebook France.Facebook a déjà eu de nombreux problèmes liés à cette pratique. Fin 2013, le réseau social avait finalement supprimé une vidéo de décapitation après plusieurs revirements. A l'époque, Facebook avait « réexaminé les récents signalements de contenu violent et nous avons conclu que ce contenu faisait l'apologie de la violence de manière inappropriée et irresponsable ».Risque judiciaire pour FacebookEn France, ces choix de modération font courir un risque important à Facebook, estime Delphine Meillet, avocate spécialisée dans le droit de la presse. « La loi sur la confiance dans l'économie numérique est très claire : Facebook n'ayant pas agi promptement pour empêcher l'accès à un contenu illicite qui lui avait été signalé comme tel, il en devient l'éditeur, et en est donc pénalement responsable. »Un risque d'autant plus important que depuis 2014, la loi française s'est durcie : la loi sur la lutte contre le terrorisme a considérablement renforcé les sanctions pour apologie du terrorisme, et prévoit notamment une mesure de blocage sans procès des sites. S'il est peu probable que Facebook se retrouve directement bloqué, la diffusion de vidéos de ce type va directement à l'encontre des efforts de la police, qui a mis en place une procédure spécifique pour enregistrer puis supprimer le plus rapidement possible les vidéos djihadistes. La vidéo de revendication d'Amedy Coulibaly a ainsi été supprimée de DailyMotion et de YouTube très rapidement après sa mise en ligne. Ces derniers jours, Manuel Valls a insisté à plusieurs reprises sur le fait que la lutte contre « l'embrigadement », notamment sur Internet, serait une priorité des futures mesures de lutte contre le terrorisme. Manuel Valls a notamment déclaré, mardi devant l'Assemblée nationale, qu'il souhaitait mettre en place de nouvelles mesures d'encadrement des réseaux sociaux. L'itinéraire de la vidéo du 20 décembre montre cependant que les dispositions d'ores et déjà en vigueur sont peu ou mal appliquées.Lire : Les signalements de contenus appelant à la haine se multiplient sur InternetDamien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Piquard  Quand on s’intéresse au rôle des médias dans des scènes d’attentats, une référence émerge rapidement : la prise d’otages du vol Alger-Paris, en 1994. Le GIGN avait pénétré dans l’Airbus, posé sur l’aéroport de Marignane, et neutralisé les terroristes islamistes. À l’époque, les images de l’assaut, filmé par la jeune chaîne d’information LCI, avaient frappé les esprits.« Je vois encore le policier qui s’accroche à la porte de l’avion pour l’ouvrir, puis le copilote qui saute par la fenêtre », se rappelle un des nombreux téléspectateurs qui suivait le drame, installé en Algérie et âgé de neuf ans à l’époque.Le souvenir de 1994 est notamment évoqué par Thierry Thuillier, qui était alors journaliste pour la filiale de TF1. L’actuel directeur de l’information de France Télévisions en parle quand on l’interroge sur le rôle des médias dans les attaques meurtrières survenues en France depuis celle qui a visé Charlie Hebdo mercredi 7 janvier. Télévisions, radios et sites sont accusés d’avoir gêné le travail de la police à Dammartin-en-Goële et Porte de Vincennes, d’avoir mis en danger la vie d’otages cachés, d’avoir été indécents en diffusant des propos de djihadistes ou imprudents en entrant en contact avec eux…Lire aussi : Attentats à Paris : 4 questions sur une couverture hors-norme« Le scoop de LCI a renforcé dans les forces de l’ordre l’idée qu’il fallait isoler les scènes d’assaut des journalistes, en créant un périmètre de sécurité et en éloignant les médias », explique un connaisseur des forces de police. 1994-2015 : un parallèle qui a ses limitesPourtant, la « séquence » médiatique et terroriste de 2015 est différente de celle de 1994, se dit-on d’emblée : à l’époque, les terroristes retranchés dans l’avion ne pouvaient pas regarder la télévision, comme l’a fait Amedy Coulibaly, via un ordinateur, dans l’Hyper casher où il retenait ses otages.De plus, souligne Thierry Thuillier, « en 1994, il n’y avait pas eu le même débat sur rôle des médias ». « Le monde a changé et il y a des choses qu’on acceptait de voir qu’on questionne davantage aujourd’hui », ajoute-t-il, insistant aussi sur la multiplication des réseaux sociaux et des médias audiovisuels, en télévision ou sur le web. À l’époque, un responsable du ministère de l’intérieur avait estimé à chaud que les médias avaient plutôt « joué le jeu ».Pourtant, le traitement médiatique a posé question en 1994 et des parallèles existent.Des images qui ont « gêné » les forces de l’ordreÀ l’époque, LCI, chaîne de TF1 créée depuis six mois environ, vit son « baptême du feu », rappelle Le Monde du 28 décembre 1994. Les 25 et 26 décembre, elle filme pendant des heures, en direct, sur l’aéroport de Marseille, l’attente autour de l’avion qui s’y est posé après un épisode sanglant à Alger : les quatre preneurs d’otages ont libéré 63 passagers sur 173, mais ont aussi exécuté trois personnes. En escale à Marignane, les forces de l’ordre soupçonnent qu’ils veuillent ensuite aller à Paris et faire sauter l’avion.« Les médias nous ont concrètement gênés, avant, pendant et après l’opération », accusera Denis Favier, le commandant du GIGN de l’époque (aujourd’hui directeur général de la gendarmerie nationale), s’exprimant « à titre personnel » dans la Revue de la gendarmerie nationale, citée par le journaliste Jean-Dominique Merchet dans un article de 1998, publié par Libération.LCI a les meilleures images : la chaîne a deux caméras sur place, dont une dans un bâtiment de l’aéroport, à 150 mètres de l’avion, où un journaliste s’est introduit. Les images sont lumineuses alors qu’il est tard, car la caméra est « électronique ». En 2015, porte de Vincennes, des médias ont été délogés des immeubles en face de l’Hyper casher, et ont été éloignés à Dammartin-en-Goële.Des terroristes informés grâce à la radio ?Et en 1994, on retrouve en fait l’inquiétude que les preneurs d’otages s’informent sur le dispositif policier grâce aux médias… radio. « Les journalistes de radio regardaient les images de la télévision et les commentaient, dit un responsable du ministère de l’intérieur au Monde à l’époque. Or un œil avisé pouvait parfaitement repérer des silhouettes en mouvement autour de l’appareil. Si les terroristes avaient eu un transistor, ils auraient pu être informés en direct. » En début d’après-midi, LCI montre des hommes rampant vers l’avion et dans la foulée, les terroristes décident de bouger l’avion à un autre emplacement, raconte Libération. « On ne sait pas comment ils ont été informés », dit la source du Monde.Une conversation des preneurs d’otages interceptéeUn document rappelle 2015, quand RTL et BFM TV ont diffusé des compte rendus de conversations enregistrées avec les terroristes ou à leur insu, lors d’échanges avec les otages : en 1994, un dialogue entre les pirates de l’air et la tour de contrôle a été « scannerisée » par des journalistes de la radio RMC, et diffusée après-coup, raconte Le Monde.Les images du célèbre assaut final seront elles aussi diffusées en léger différé - environ 25 minutes après les faits - même si à l’époque elles semblaient avoir été passées en direct, tant l’information en continu était moins répandue. Mais contrairement au cas de 2015, à porte de Vincennes, il ne s’agissait pas pour LCI de suivre une consigne donnée par les forces de l’ordre : son cameraman le mieux placé a raconté à Libération avoir dû « apporter la cassette au camion » qui était lui relié au satellite pour la diffusion… d’où les 25 minutes de décalage.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 15.01.2015 à 17h01 • Mis à jour le15.01.2015 à 17h31 Le parquet d'Istanbul  a ouvert une enquête judiciaire contre le journal turc Cumhuriyet, après qu'il a publié la caricature du prophète Mahomet, parue en « une » du dernier numéro de Charlie Hebdo, mercredi 14 janvier. Cette caricature, reproduite par d'autres médias, n'en finit plus de faire des vagues en Turquie, seul pays musulman où un organe de presse a osé la publier. « Nous ne pouvons accepter les insultes faites au prophète », avait averti jeudi le premier ministre islamo-conservateur, Ahmet Davutoglu, estimant, devant des journalistes, que « la publication de cette caricature est une grave provocation (…) [et que] la liberté de la presse ne signifie pas la liberté d'insulter ».Le journal Cumhuriyet, emblématique de l'opposition kémaliste, a publié dans son édition papier de mercredi 14 janvier un cahier spécial de quatre pages reproduisant l'essentiel des caricatures diffusées le même jour par l'hebdomadaire satirique parisien. La rédaction avait cependant accepté de ne pas faire figurer le croquis du prophète musulman à la « une ».Lire aussi : Turquie : censure, autocensure et pressions après la publication de la caricature de MahometPOLICIERS OBNUBILÉS PAR LA « UNE »Une escouade de policiers avait fait irruption dans les locaux de l'imprimerie dans la nuit de mardi à mercredi pour contrôler de visu les paquets prêts à l'envoi. La distribution a pu se faire normalement après leur passage.La caricature figurait toutefois en petit format à la page 5, à côté d'un éditorial condamnant le terrorisme, hors du cahier consacré à Charlie Hebdo, et en page 12, toujours en petit format. Il semblerait qu'elle ait échappé à la vigilance des policiers, obnubilés par la « une » et par le cahier spécial, où elle n'était pas.Quatre sites Internet (Birgun.net, Internethaber.com, Thelira.com, T24.com) ont également dû censurer leurs pages sur décision d'un tribunal de Diyarbakir (Sud-Est, à majorité kurde). 15.01.2015 à 14h57 • Mis à jour le15.01.2015 à 16h52 Une semaine après l'attaque contre Charlie Hebdo, qui a coûté la vie à douze personnes, de nombreuses personnalités du monde culturel et politique, ainsi que des dizaines d'anonymes se sont rassemblés, jeudi 15 janvier au cimetière du Père-Lachaise, pour les obsèques de Georges Wolinski. Son inhumation avait lieu dans l'après-midi au cimetière du Montparnasse à Paris.Lire : Georges Wolinski, dessinateur érotomane et pessimisteLa ministre de la culture, Fleur Pellerin, le directeur du Théâtre du Rond-Point Jean-Michel Ribes, l'ex-patron de Charlie Hebdo Philippe Val, l'ancienne collaboratrice de l'hobdomadaire Caroline Fourest ou encore le journaliste Ivan Levaï étaient notamment présents aux obsèques du dessinateur.Un simple bouquet d'anémones avait été posé sur le cercueil de bois clair, introduit sous la coupole du crématorium au son du jazzman Miles Davis. L'un des derniers dessins de Wolinski, représentant un couple faisant l'amour, la femme tenant la main d'un autre homme flottant vers le ciel et se dirigeant vers Saint-Pierre, était exposé sur un chevalet.« TU ES UN PUR PRODUIT DE L'INTÉGRATION »Des amis du dessinateur et le président de la Bibliothèque nationale de France Bruno Racine ont pris la parole, et la foule a défilé aux notes de John Coltrane pour déposer des pétales de roses sur le cercueil.« Tu es un pur produit de l'intégration », a lancé la gorge nouée un des amis d'enfance de Georges Wolinski, né à Tunis d'une mère d'origine franco-italienne et d'un père d'origine polonaise. « Dites-leur combien il était bon et tendre », a-t-il ajouté en s'adressant à l'assemblée. « Je suis un proche de cœur et d'esprit de toute l'équipe qui est partie. Je suis venu leur dire que l'esprit qu'ils ont amené à Charlie Hebdo restera », a souligné Claude Gilbert, 73 ans, l'un des nombreux anonymes venus rendre hommage à Wolinski, père de la célèbre bande dessiné Le Roi des cons et pilier de la bande de Hara-Kiri dans les années 1960 puis de Charlie Hebdo. Les proches de Wolinski entrent dans le crématorium du Père Lachaise #JDD pic.twitter.com/4QGdxCjqEx— Gaspard Dhellemmes (@GaspD) 15 Janvier 2015CHARB, HONORÉ ET MUSTAPHA OURRAD ENTERRÉS VENDREDILa cérémonie en mémoire de Tignous a également eu lieu jeudi à la mairie de Montreuil, les funérailles de l'économiste Bernard Maris à Montgiscard (Haute-Garonne), ainsi que celles de Franck Brinsolaro, le policier qui assurait la protection du dessinateur Charb, en l'église Sainte-Croix de Bernay (Eure), et de la psychiatre Elsa Cayat, chroniqueuse à Charlie Hebdo, au cimetière du Montparnasse. Les funérailles de Cabu, le père du Beauf, avaient eu lieu mercredi. Les obsèques de Charb, du dessinateur Honoré et de Mustapha Ourrad, le correcteur de Charlie Hebdo, seront organisées vendredi. Lire : Wolinski, Tignous, Bernard Maris et Elsa Cayat inhumés jeudi 15.01.2015 à 12h48 • Mis à jour le15.01.2015 à 16h53 | Alexandre Lemarié Une semaine après l’attentat contre Charlie Hebdo, l’UMP a présenté, mercredi 14 janvier au soir, douze propositions pour lutter contre le terrorisme. Alors que les responsables du parti de Nicolas Sarkozy multiplient les propositions discordantes, l’ancien chef de l’Etat a défini une ligne commune pour réaffirmer son autorité sur ses troupes. « Il veut coordonner et centraliser les choses pour ne pas que chacun fasse ses petites annonces dans son coin », explique son entourage.Sécurité : Nicolas Sarkozy fait pression sur l’exécutifUne infraction pénale créée en août 1944La principale proposition pour empêcher le retour de djihadistes français de Syrie est le « retrait ou la déchéance de la nationalité française pour les terroristes binationaux ». Pour les Français, ne disposant pas d’une autre nationalité, le parti prône le rétablissement de la mesure « d’indignité nationale ».En proposant de réintégrer dans notre arsenal juridique cette infraction pénale, créée en août 1944 et utilisée au plus fort de l’épuration, l’UMP tente ainsi de parer aux problèmes juridiques que posait la volonté de M. Sarkozy de déchoir de leur nationalité les Français ayant participé ou été complices d’actes terroristes. Si elle est applicable pour les binationaux, la déchéance de nationalité est illégale pour les Français qui n’ont qu’une seule nationalité. D’après les conventions internationales signées par la France, aucun pays ne peut rendre une personne apatride. L’idée de l’ancien chef de l’Etat posait donc « des problèmes constitutionnels », comme l’a résumé l’ex-ministre de l’intérieur, Claude Guéant, lundi soir, sur France 2.Huit personnes ont été déchues de la nationalité française entre 1996, date d’entrée en vigueur de la loi, et 2006. Le Conseil constitutionnel est actuellement saisi d'une question prioritaire de constitutionnalité pour déterminer si cette double peine est valide. D'autant que les trois auteurs des attentats des 7 au 9 janvier étaient tous Français, et ne seraient en rien concernés par cette mesure.Le parti de droite pense donc avoir trouvé la parade. Cette peine « d’indignité nationale » serait assortie d’« une peine de dégradation nationale emportant la privation des droits civiques, civils et politiques pour les terroristes français ». Objectif : dissuader les Français non-binationaux, qui sont partis faire le djihad, de revenir dans leur pays d’origine. En cas de retour, il serait frappé par « une condamnation sévère et très symbolique », avait fait valoir le député UMP, Philippe Meunier, en novembre 2014, lorsqu’il avait rédigé une proposition de loi en ce sens lors de l’examen du projet de loi de lutte contre le terrorisme. Son texte avait été écarté par la commission des lois de l’Assemblée. « Il s’agit de faire comprendre aux terroristes français qu’ils ne peuvent s’attaquer à la France en conservant les privilèges de la citoyenneté », explique le député du Rhône Georges Fenech, secrétaire national à justice au sein de l’UMP.Parmi les dix autres mesures présentées, l’UMP propose notamment d’« adopter sans délai une loi-cadre sur le renseignement renforçant les moyens juridiques d’intervention des services spécialisés ». Principale idée : pousser le Parlement européen à adopter le système sur les échanges de données des passagers européens dit « PNR » (Passenger name record), qui permet de « tracer les passagers vers certaines destinations » lorsqu’ils prennent l’avion. Manuel Valls, jugeant le dispositif « indispensable », a lui-même prié mardi les parlementaires européens de voter ce texte, pour l'heure gelé à Strasbourg.Dans ce domaine du renseignement, l’UMP pousse aussi le gouvernement à « renforcer » sa coopération avec les pays étrangers. M. Sarkozy juge primordial de se rapprocher des services de renseignement de la Tunisie, du Maroc et de la Turquie.Des centres de « déradicalisation »Autre requête de l’UMP concernant les prisons : élargir la rétention de sûreté, créée en 2008, aux actes terroristes ; créer des centres de « déradicalisation » pour les djihadistes condamnés et des places de prison supplémentaires ; permettre la fouille systématique pour les détenus radicalisés et « exclure les possibilités d’aménagement de peine et de réduction de peine pour les faits de terrorisme ». François Hollande s'était engagé à supprimer la rétention de sûreté, inventée par l’Allemagne en 1933. Sans suite pour l’instant.Le parti, qui ne revendique pas un « Patriot Act » à la française, préconise en outre la création d’une infraction spécifique pour la consultation « habituelle et sans motif légitime » des sites Internet appelant au terrorisme, l’accélération des procédures d’expulsion de personnes faisant l’apologie du djihad, la mise en place d’un plan national et européen de lutte contre le trafic d’armes.Pourquoi un « Patriot Act » à la française est impossibleReprenant une idée formulée par M. Sarkozy depuis 2012, l’UMP juge encore nécessaire une réforme de l’espace Schengen « pour améliorer les contrôles aux frontières et les échanges d’information ».Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Eric Nunès Cette semaine, comme chaque semaine, Charlie Hebdo, vendu au prix habituel de 3 euros, c'est une rafale. De caricatures, de paires de fesses, de seins, sans oublier les quelques verges disséminées sur 14 pages. C'est 36 « terros », 21 flingues de tous modèles, des dessins et des stigmates dans le cœur et les corps des dessinateurs survivants de l'attentat du 7 janvier. Car ce no 1178 de Charlie Hebdo, c'est surtout un prophète une larme à l'œil en couverture. Et un journal-hommage de ceux qui restent à ceux qui ont été assassinés.Les rescapés, les miraculés, les retardataires de la conférence de rédaction du 7 janvier tentent encore de faire rire, mais ils sont sur trop de fronts. Alors ils se racontent, se quittent et s'étreignent une dernière fois, crayon en main, réussissant à conserver, malgré le drame, la tonalité irrévérencieuse et provocatrice caractéristique de la publication.« Nous les survivants, nous devrons encore pendant longtemps ramasser les fragments et voir ce qu'on pourra en faire. Fragments de mémoire, pour que chacun reconstitue la scène qu'il n'a pas vue, qu'il n'aurait jamais voulu voir, et qu'elle ne quitte plus jamais notre mémoire individuelle et collective », écrit la rédactrice Zineb El-Rhazoui, dans la double colonne « En bref ».Lire aussi : « Charlie Hebdo » : les kiosques dévalisés dès l'ouvertureEtre Charlie c'est être laïqueAu bord de la faillite il y a quelques semaines, Charlie se retrouve soudain avec des millions de nouveaux amis. Mais « nous ne sommes pas dupes », avertit dès la page 2, le rédacteur en chef Gérard Biard dans la chronique « L' apéro », qui a valeur d'édito. Beaucoup « sont très brièvement de passage ». A ces lecteurs tout neufs, le rédacteur en chef rappelle qu'« être Charlie » c'est être laïque, prôner « l'universalisme des droits, l'exercice de l'égalité, de la liberté, de la fraternité, de la sororité ». Ceux qui sont Charlie « se reconnaîtront. Et nous emmerdons les autres, qui de toute façon s'en foutent... »Si la couverture est signée Luz, le numéro publie, post-mortem, de nombreux dessins de Cabu, Tignous, Honoré et Charb. La chronique « psy » d'Elsa Cayat, « Charlie Divan », figure à sa place habituelle, bien que la rédactrice ait été assassinée le 7 janvier. Le titre de son texte : « La capacité de s'aimer ».Sylvie Coma, Antonio Fischetti... d'autres prennent la plume pour raconter, dans un numéro publié à 5 millions d'exemplaires, l'humanité de Cabu ou la sensibilité de Tignous. Dans sa chronique, Patrick Pelloux, l'urgentiste qui le premier a porté des soins à ses camarades à terre, fait mine d'un déni. Le silence de Cabu, Charb, Elsa, Honoré ou Mustapha serait dû à un problème technique, téléphone en panne ou connexion défaillante. « Je vais finir par péter la gueule aux nouvelles technologies ! », conclut-il.Numéro hommageAnecdotes, mots d'amour et d'affection émaillent les billets des survivants. Pas de nécrologie officielle dans ce numéro spécial, mais des dizaines de clins d'œil, de souvenirs partagés que les auteurs n'ont pas souhaité contenir.Mais ce Charlie un peu spécial n'en reste pas moins Charlie et n'oublie pas de dégainer ses piques en direction du gouvernement et de la manière dont, médiatiquement, il a géré l'événement. Alors que Manuel Valls, premier ministre, se faisait ovationner, mardi 13 janvier par l'Assemblée nationale, le reporter Laurent Léger souligne dans une enquête intitulée « Antiterrorisme : des trous dans le filet », les failles et la responsabilité des services de renseignement français, celle notamment de l'ancien ministre de l'intérieur dont « l'organisation du renseignement d'aujourd'hui n'est autre que son grand œuvre. »Comme à l'ordinaire, le journal se clot sur la fameuse « der » réunissant les couvertures auxquelles le lecteur a « échappé ». La dernière figure une camarde, faux à l'épaule et Charlie Hebdo en mains, qui déclare : « Je m'abonne. »  Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.01.2015 à 15h52 • Mis à jour le14.01.2015 à 17h18 | Charlotte Bozonnet Tiré à cinq millions d’exemplaires et traduit en arabe, le numéro du mercredi 14 janvier Charlie Hebdo n’aura toutefois pas été distribué dans les pays du Maghreb. Confirmant leur opposition aux caricatures du Prophète, la Tunisie, le Maroc et l’Algérie n’ont pas autorisé la diffusion du journal satirique sur leur sol. Une absence des kiosques qui n’est pas spécifique à ce 14 janvier.Au MarocAu Maroc, où le roi est le commandeur des croyants, la décision des autorités ne faisait aucun doute. Le ministre des affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, avait refusé dimanche 11 janvier de se joindre à la marche républicaine à Paris au motif que des « caricatures blasphématoires du Prophète » étaient présentes dans le cortège. Au lendemain de l’attaque contre l’hebdomadaire, Mustapha Khalfi, le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement marocain, avait, quant à lui, annoncé que les journaux étrangers publiant des caricatures en hommage aux victimes seraient interdits sur le sol marocain. Même chose ce 14 janvier : les journaux étrangers ayant repris la « une » de Charlie Hebdo, dont Le Monde, Libération et Marianne, ont été interdits de diffusion. « Nous considérons que la publication de ces caricatures représente une provocation et une diffamation inacceptables et condamnables. Le blasphème n’a rien à voir avec la liberté d’expression », a déclaré M. Khalfi au HuffPost Maroc.En TunisieEn Tunisie, dont le premier ministre sortant Mehdi Jomaa a participé à la marche républicaine du 11 janvier à Paris, le journal satirique avait été distribué pendant quelques semaines, après la révolution de 2011, avant d’être à nouveau indisponible. Au lendemain de la tuerie contre la rédaction de Charlie Hebdo, le ministère tunisien des affaires religieuses avait dénoncé un « massacre tragique et horrible » qui n’a « aucun lien » avec l’islam, mais aussi demandé aux médias d’« éviter de toucher au sacré ». Le ministère « appelle les médias du monde entier à respecter l’éthique journalistique et à éviter de toucher aux religions, aux prescriptions religieuses et au sacré, ce qui pourrait provoquer des réactions émotionnelles », expliquait le communiqué. Interrogé par le site tunisien webdo.tn, mardi soir, Mohamed Sellami, directeur général de la Sotupresse, responsable de la distribution des journaux étrangers, prévenait : « S’il existe des caricatures offensantes au prophète, nous refuserons la distribution de l’hebdomadaire. » En AlgérieMême absence en Algérie, où l’islam est religion d’Etat. Là encore, la condamnation de l’attentat contre Charlie Hebdo avait été sans équivoque, dans la presse et de la part des autorités, sans effacer pour autant l’opposition à la ligne du journal. Ce n’est pas le moment de débattre des choix éditoriaux de l’hebdomadaire, car « aucune caricature ne justifie la violence, le sang, le carnage », écrivait ainsi Le Quotidien d’Oran, au lendemain du drame, en soulignant que les auteurs du massacre ont « produit la plus hideuse et la plus violente des caricatures de la religion musulmane ».Ce mercredi, la publication de nouvelles caricatures a été dénoncée comme une « provocation » par le journal Echourouk, premier quotidien arabophone du pays, qui dispose également d’une chaîne de télévision. Le journal publie en « une » un dessin montrant un blindé avec l’écriteau « Je suis un char » à côté d’un manifestant brandissant un « Je suis Charlie », dans le but de dénoncer une indignation à géométrie variable des Français face aux conflits dans le monde arabe. « Nous sommes tous Mohamed », « Non aux atteintes au prophète, non au terrorisme », titre Echourouk.Charlotte BozonnetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.01.2015 à 14h54 • Mis à jour le14.01.2015 à 15h39 La cour d'appel de Versailles a rejeté, mercredi 14 janvier, la demande formulée par Jérôme Kerviel d'une expertise indépendante des pertes enregistrées en janvier 2008 par la Société générale (4,9 milliards d'euros). La défense estime celle-ci nécessaire avant toute discussion sur le fond.Les juges de Versailles désignés pour le procès civil ont à déterminer la part de responsabilité de la Société générale dans les pertes qu'elle a subies du fait de la défaillance de ses contrôles, qui ont rendu possibles les agissements de son ancien trader.Lire notre décryptage : Tout comprendre à l'affaire Kerviel« On se doutait que cette demande serait rejetée », a réagi le conseil de Jérôme Kerviel, David Koubbi.« C'est une demande qu'on reformulera ici et ailleurs jusqu'à ce qu'on obtienne satisfaction. On vise un procès équitable. On ne vise pas un lynchage ou une lapidation. »Dès la lecture de la décision, la défense de Jérôme Kerviel a déposé une demande visant à obtenir de la Société générale divers documents comptables liés notamment aux conditions de débouclage des positions de l'ancien trader.« On demande les éléments qui permettraient à Jérôme Kerviel d'être traité comme un justiciable français classique. »« C'est la raison qui l'emporte », a commenté de son côté le conseil de la banque, Jean Veil.« La Société générale a toujours été totalement transparente avec toutes les institutions. […] Tous les éléments existent et, par conséquent, c'est un faux combat que mène Jérôme Kerviel. »« CELA RELÈVE DE L'APPRÉCIATION SOUVERAINE DES JUGES »Les avocats de la Société générale se sont opposés, le 13 novembre, à cette demande d'expertise en considérant que le montant de 4,9 milliards de pertes a été validé à la fois par les commissaires aux comptes, par la commission bancaire, puis par l'instruction et qu'une nouvelle expertise se heurterait à l'autorité de la chose jugée.Un avis partagé par l'avocat général, Jean-Marie d'Huy, selon lequel les mesures d'expertise demandées par la défense « ne sont ni utiles, ni nécessaires ».« Nul expert ne peut dicter à la cour le partage de responsabilité entre Jérôme Kerviel et la Société générale. Cela relève de l'appréciation souveraine des juges », avait-il observé lors de l'audience du 13 novembre.La cour va maintenant examiner l'affaire au fond, mais pas avant plusieurs mois. La prochaine audience, technique, a été fixée au 15 avril.Lire aussi : Les dix chiffres fous de l'affaire Kerviel 14.01.2015 à 14h29 • Mis à jour le14.01.2015 à 14h34 La vie du joggueur blessé par balles, dans la soirée du mercredi 7 janvier à Fontenay-aux-Roses, par un des terroristes qui ont mené les attaques en région parisienne  n'est plus en danger, a indiqué, mercredi 14 janvier, le maire de Palaiseau (Essonne), où réside la victime.Une connexion a pu être établie entre cette agression et l'attaque du supermarché casher de Vincennes, après la comparaison des « étuis percutés découverts à Fontenay-aux-Roses » et le pistolet Tokarev utilisé par Amedy Coulibaly, abattu par la police lors de la prise d'otages qui a fait quatre morts.« La maman, en état de choc, m'a appelé brièvement lundi soir pour me dire que le pronostic vital de son fils n'était plus engagé, a indiqué Grégoire de Lasteyrie, confirmant une information de L'Express. Mais plusieurs opérations lourdes doivent encore être réalisées, il faut donc rester prudent. »« TENTATIVE D'ASSASSINAT EN RELATION AVEC UNE ENTREPRISE TERRORISTE » Le joggueur, âgé de 32 ans, a été touché à une jambe et dans le dos par des tirs d'arme automatique, alors qu'il courait vers 20 h 30 sur la promenade de la Coulée verte, un lieu très fréquenté par les joggueurs et les promeneurs dans cette banlieue tranquille. L'homme s'est alors réfugié vers un pavillon proche pour demander de l'aide à des voisins. Son agresseur, qui a pris la fuite à pied, n'avait lui pas été appréhendé.L'enquête, d'abord confiée au parquet de Nanterre, est désormais sous la responsabilité de la section antiterroriste du parquet de Paris, pour « tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste ». L'attaque a eu lieu à quelques centaines de mètres du domicile d'Amedy Coulibaly, où il vivait avec sa compagne Hayat Boumeddiene, activement recherchée par la France et qui aurait pris la fuite en Syrie, selon les autorités turques. 14.01.2015 à 14h15 • Mis à jour le14.01.2015 à 16h50 | Eric Nunès Les images étaient belles, dimanche 11 janvier. Celles d'un peuple uni derrière des valeurs communes, un moment de grâce républicaine qui ressemblait à de l'unité nationale. Mais dans les collèges et les lycées de la République, l'heure n'est pas forcément au recueillement ou à la main tendue. Plusieurs professeurs ont répondu à un appel à témoignages du Monde.fr. Les noms des professeurs ont été modifiés.Dos aux tableaux noirs de leurs salles de classe, ces enseignants expliquent leurs difficultés à faire passer un message humaniste à nombre de leurs élèves. Ils soulignent toutefois l'occasion qui leur est offerte de rappeler quelques principes, comme la liberté d'expression ou la laïcité.Lire le reportage : A Saint-Denis, collégiens et lycéens ne sont pas tous « Charlie »« Charlie l'a cherché »Professeur ardéchois, Christian C. souligne que les élèves musulmans sont également les victimes de la défiance que ne manqueront pas d'engendrer ces attentats . « Il faut entendre ces élèves dire qu'ils ont peur qu'on les montre du doigt, les entendre dire à quel point l'islam n'a strictement rien à voir avec les terroristes, que les terroristes ne sont pas musulmans... et les entendre dire combien ils sont sincèrement choqués par certains dessins de Charlie Hebdo. »Si la majorité des élèves ont été marqués par la violence des tueries, nombreux sont aussi ceux qui « trouvent que Charlie Hebdo l'a bien cherché », témoigne Christophe T., professeur d'anglais dans le nord de Paris. Même discours dans un lycée professionnel lyonnais :« C'est bien fait pour eux, ils n'avaient qu'à ne pas insulter le Prophète », rapporte Alban N., résumant ce qu'il a entendu de la part de certains élèves dans sa classe.Des propos qui trouvent un écho bien au-delà des zones urbaines et périurbaines. Dans un collège rural des Alpes-de-Haute-Provence, Sylvie S., professeure de mathématiques, entend également : « Il ne fallait pas insulter, on va répliquer ! » Ces réactions sont « minoritaires», mais loin d'être isolées, selon les dizaines de témoignages reçus.Lire aussi : Dans une classe de 6e à Paris : « Les élèves ont besoin de parler de l'attentat contre "Charlie Hebdo" »Deux poids deux mesures« On n'est pas Charlie ! » Pour les élèves d'un cours pour jeunes adultes bruxellois, le message est clair, selon leur professeur d'économie, Paul-Henri G : « On en a marre de toujours se faire insulter. » Dans la salle de classe, « on ne voit pas la différence entre la caricature de la religion par Charlie et l'insulte des religionnaires ou l'incitation à la haine de Dieudonné », analyse l'enseignant.Il y aurait « deux poids deux mesures ». C'est le point de vue de collégiens parisiens rapporté par Elias C., enseignant. D'un côté, « Dieudonné avait été censuré et empêché de s'exprimer au théâtre alors que Charlie Hebdo avait pu continuer à se moquer de l'islam et du prophète Mahomet ». Pourquoi rendre hommage aux victimes des attentats de Charlie Hebdo et pas « une minute de silence pour les Palestiniens ou l'Afrique? », ont interpellé des collégiens.Lire l'interview d'Abdelkrim Branine, rédacteur en chef de Beur FM : « Il faut écouter ceux qui disent “Je ne suis pas Charlie”»Le décalage est également médiatique, selon Bertrand L., professeur dans un lycée havrais : « Certains élèves semblaient vaguement fascinés, admiratifs de l'action menée par les terroristes... Le contraste est saisissant avec les reportages télévisés, montrant des jeunes, issus visiblement des 'beaux quartiers parisiens', effondrés et aux réactions pleines d'humanité. »Quelles sont les valeurs que doit défendre la République ? L'éducation nationale doit jouer un rôle majeur dans la formation civique de jeunes dont « les seuls interlocuteurs à la maison sont les réseaux sociaux », estime une enseignante de Seine-Saint-Denis. « Il faut trouver un programme commun et national pour apaiser cette situation et faire comprendre que la laïcité est notre fondement », souligne-t-elle.« J'ai une classe d'adolescents de 16 à 17 ans, raconte Sarah C., enseignante en Suisse. Beaucoup ne comprenaient pas le mot 'intégriste' issu de la caricature de Charlie Hebdo. Pour la plupart, 'intégriste' voulait dire : 'celui qui intègre' ! Une fois l'explication du mot fournie, un élève a réagi : 'Mais madame, eux aussi utilisent des mots qu'on ne comprend pas ! ». « L'éducation est précieuse », estime l'enseignante.Lire également : « Charlie », Dieudonné… : quelles limites à la liberté d'expression ? Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter TGC'den Cumhuriyet gazetesi açıklaması geldi— cumhuriyet.com.tr (@cumhuriyetgzt)require(["twitter/widgets"]);Dans la capitale, un petit groupe d'étudiants hostiles à cette publication a défilé devant le journal, sans incident, selon l'agence de presse gouvernementale Anatolie. Jacques Follorou Nommé en juin 2013 par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, Jean-Paul Laborde, ancien magistrat français, occupe les fonctions de directeur exécutif du Comité contre le terrorisme (CTED) rattaché au Conseil de sécurité. Après les attentats de Paris, il ne juge pas nécessaire un Patriot Act à la française, préférant appliquer les lois déjà existantes et accroître la coopération entre les Etats européens.Mardi 13 janvier, devant le Parlement français, Manuel Valls a reproché à l’Europe d’être un frein à la lutte antiterroriste, notamment en bloquant l’adoption d’un fichier commun sur les échanges de données des passagers européens dit « PNR » (Passenger Name Record). Est-ce justifié ?Tout d’abord, permettez-moi de présenter mes plus sincères condoléances aux familles de toutes les victimes des attentats du 7 janvier. Je tiens également à condamner, dans les termes les plus fermes, les actes terroristes commis à Paris, ainsi que l’attaque qui a eu lieu à Sanaa au Yémen et qui a causé la mort de 37 personnes le même jour, car hélas la barbarie du terrorisme s’étend au monde entier. Il faut ajouter que les actes terroristes contre Charlie Hebdo n’ont pas seulement pris pour cible des êtres humains innocents, mais constituent également une atteinte inadmissible aux libertés d’expression et d’opinion, ainsi qu’une agression intolérable vis-à-vis des médias.Il me semble, en effet, qu’un « PNR européen », qui regrouperait tous les éléments venant de tous les Etats de l’Union européenne, serait à la fois plus efficace et plus protecteur de la liberté des citoyens que des plans nationaux qui pourraient créer des disparités entre les Etats membres avec des niveaux de réponses et des protections des libertés civiles différentes selon les pays. Enfin, je tiens à mentionner que, sur la question des combattants terroristes étrangers, le Conseil de sécurité a reconnu, en décembre 2014, qu’un « PNR » est une bonne pratique internationale qui aide la police des frontières dans ses contrôles.Certains responsables politiques français souhaitent la mise en place d’un Patriot Act en France. Que pensez-vous d’une telle éventualité ?Certes, à la suite de tels événements, il peut y avoir une tentation légitime de renforcer encore le dispositif juridique antiterroriste. Mais la France a récemment adopté une loi qui vise à prévenir et à réprimer le phénomène des combattants terroristes étrangers. Elle a été adoptée, il y a à peine deux mois. Sa mise en œuvre et son efficacité doivent tout d’abord être éprouvées pour ensuite examiner si d’autres mesures doivent être prises à l’avenir.Concernant la mise en place d’une loi similaire à celle du Patriot Act, il faut souligner que la France a des obligations en vertu des traités européens qu’elle a signés et qu’elle ne pourrait envisager une loi comme le Patriot Act sans entraîner des questionnements sur les règles de la libre circulation dans l’espace de l’Union européenne. Par contre, on peut bien entendu penser à une meilleure coopération européenne pour l’échange d’informations à tous les niveaux (renseignements, police, judiciaire, justice). Mais ces décisions se prennent au niveau de l’Union.Quoi qu’il en soit, en général, les lois antiterroristes doivent prendre en compte principalement trois éléments : la nature de la menace spécifique au pays, les impératifs de coopération internationale résultant des conventions et protocoles auxquels l’État membre est partie et qui permettent aux pays de faire face à la menace. Et enfin les obligations internationales concernant les droits de l’homme. Tel est le message du Conseil de sécurité et de son Comité contre le terrorisme.Certes, toute mesure pénale prise au niveau national fait partie intégrante du droit souverain exclusif des Etats membres. Mais pour faire face au mode opératoire actuel des terroristes, couplé à la nouvelle menace posée par les combattants terroristes étrangers, il est certainement nécessaire de réfléchir au niveau européen à plus d’harmonisation et d’intégration des systèmes de justice pénale entre les Etats membres.Est-il souhaitable, comme dans le cas américain, que les services de renseignement aient le monopole d’une politique de sécurité en matière d’antiterrorisme ? Une stratégie nationale intégrée destinée à contrer le terrorisme et le phénomène des combattants djihadistes, incluant notamment le dialogue avec l’ensemble des acteurs de la société civile, est une nécessité. Que les citoyens s’opposent à cette barbarie est un devoir et la grande marche du 11 janvier à Paris constitue une démonstration ferme de la volonté de s’opposer au terrorisme. Il convient de ne pas laisser retomber cet élan.A ce sujet, le système éducatif, les médias et le cercle familial doivent constituer des vecteurs essentiels pour s’opposer à l’extrémisme violent. En outre, il est également vital que l’Etat protège la liberté de culte, et que les chefs religieux affirment ensemble leur engagement ferme contre l’extrémisme violent. Personne n’a le monopole de la lutte contre le terrorisme, mais tout le monde doit faire face à ses responsabilités.La France a régulièrement dénoncé les failles du système dit Schengen de contrôle des frontières extérieures de l’Europe. Est-ce fondé ?Sans entrer dans des débats trop techniques, on notera que la menace est souvent extracommunautaire et qu’elle résulte, en grande partie, de déplacements de combattants terroristes étrangers potentiels dans des pays non-membres de l’Union. Il s’agit donc d’obtenir des renseignements précis sur ces déplacements hors de l’Union européenne.Pour la sécurité des frontières, en particulier pour les Etats membres de l’espace Schengen, toute menace contre un de ces Etats concerne donc aussi ses partenaires, de sorte que certaines problématiques, que l’on cherche à résoudre au niveau national, doivent peut-être se traiter au niveau européen. Pour cela, il est souhaitable d’engager davantage les institutions européennes concernées dans le processus de sécurisation des frontières, telles Eurojust et Europol. Enfin, il faut rappeler que la résolution 2178 du Conseil de sécurité a également confié au Comité que je dirige de travailler sur le phénomène des combattants terroristes étrangers.En réalité, la question est surtout liée aux voyages que de jeunes adultes, voire des mineurs, citoyens de l’Union, peuvent effectuer en dehors de l’Union, avec simplement une carte d’identité, et au fait qu’ils se rendent sur des zones où sévissent des groupes terroristes, pour y être endoctrinés et formés aux techniques de combat. Il est certain aussi que la mobilité des terroristes doit être contrée et que cela passe par des contrôles aux frontières. A cet égard, la France peut, par exemple, exploiter les dispositions du traité de Lisbonne pour améliorer encore sa situation. Peut-être est-il également temps de mettre en place au niveau européen un centre de coordination des acteurs chargés du contrôle des frontières. Ces quatre organes (Eurojust, Europol, Frontex, INTCEN) constituent les principaux éléments.Ne pensez-vous que la lutte européenne contre le terrorisme se heurte surtout au fait que les Etats membres considèrent que le renseignement relève de la souveraineté nationale ?La coopération entre les services de renseignement est essentielle. Les Etats ont chacun leurs méthodes, leurs principes et privilégient la coopération bilatérale. Ce qui compte, c’est que cette coopération permette de lutter efficacement contre le terrorisme et que tous les Etats mettent cette menace au premier rang de leur travail national de renseignement.Il est sûr qu’il existe une bonne coopération des services européens sur ces questions. A ce sujet, ne serait-il donc pas plus judicieux, si cela est nécessaire, de renforcer les structures existantes plutôt que d’en créer de nouvelles et d’ajuster leurs méthodes de travail aux menaces actuelles.Jacques FollorouJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Louis Imbert Cette image a circulé mardi 13 janvier sur Twitter : alors que l'ensemble des parlementaires se lèvent en hommage aux victimes de Charlie Hebdo, policiers et otages juifs du supermarché de la porte de Vincennes, on y voit les deux députés FN, Gilbert Collard et Marion Maréchal-Le Pen, qui paraissent rester assis et ne pas prendre part aux applaudissements.Révolté par l'attitude de Gilbert Collard et Marion Maréchal-Le Pen aujourd'hui à l'Assemblée Nationale pic.twitter.com/VYSYyvmr2tJanuary 13, 2015La photo a été relayée par le député PS des Alpes-de-Haute-Provence, Christophe Castaner.Ou est Charlie? Hélas pas en haut à l'extrême droite! pic.twitter.com/2NLpNaVQOmJanuary 13, 2015Or, cette image est trompeuse. Les deux députés FN se sont bien levés pour chanter l'hymne avec les autres. On le voit, de loin sur les images de la chaîne parlementaire ci-dessous.... Et en zoom, dans cette photo retwittée par Marion Maréchal-Le Pen.Pour mettre fin aux mensonges de @CCastaner sur la Marseillaise dans l’hémicycle, une simple image. #directAN #PS pic.twitter.com/5xftkHhtxAJanuary 14, 2015Gilbert Collard s'était auparavant défendu, précisant qu'il avait seulement refusé d'applaudir le discours du premier ministre, Manuel Valls. Ce dernier avait été salué par la quasi-totalité de la classe politique, et été – fait rarissime – ovationné par l'ensemble des députés debout. C'est apparemment ce moment que représente la première image.Debout pour la Marseillaise, les Victimes, les Forces de l ordre, pas pour un ministre qui se fait applaudir par sa claque et sa clique.January 13, 2015Le vice-président du FN, Florian Philippot, a également estimé, jeudi, que « comme un des responsables de la situation actuelle, avec ses camarades de l'UMPS, Valls ne mérit[ait] aucun applaudissement ». Nicolas Bay, secrétaire général du parti frontiste, a jugé quant à lui que « Valls a[vait] fait son numéro. L'UMP applaudit. Rien de nouveau à l'horizon : maintien de Schengen, immigration massive, laxisme judiciaire ».Je demande aux faux culs qui nous ont insultés de s'excuser. Et je m'occupe de l'auteur du mensonge qui a voulu nous salir par un montage.January 14, 2015J ajoute que je vais déposer plainte contre les escrocs au montage photographique et à l esprit patriote et que je ne lâche rien!January 14, 2015Marion Maréchal-Le Pen suggérait, elle, à Christophe Castaner de s'acheter des lunettes.@CCastaner je vous propose d'aller vous acheter des lunettes et , au passage, un peu d'honneur! Nous étions évidemment debout pour l'hommageJanuary 14, 2015Louis ImbertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sylvia Zappi Tous sur le terrain ! Le ministre de la ville, de la jeunesse et des sports a lancé la mobilisation générale des préfets en direction des associations de quartier. Et par ricochet auprès des habitants des banlieues. Dans une circulaire adressée le 15 janvier, Patrick Kanner ainsi que sa secrétaire d’Etat Myriam El Khomri, les enjoint à « prendre des initiatives avec les acteurs associatifs », et ceci « sans délai ». Après les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper casher de la porte de Vincennes à Paris ainsi que celui de Montrouge (Hauts-de-Seine), il s’agit de montrer que l’Etat sonne le branle-bas de combat.Dans sa missive, le ministre nordiste met en scène ses propres initiatives lancées ces derniers jours. Une réunion a été organisée, le 15 janvier, au ministère de la ville avec les associations engagées dans la politique de la ville, la lutte contre le racisme et l’antisémitisme ou l’éducation populaire. Le lendemain, ce fut le tour des médiateurs et correspondants de nuit. Ce qui fut fait à Paris doit l’être désormais « dans chaque département », insiste la circulaire. Les préfets sont donc appelés à « prendre des initiatives » avec les associations, les sonder sur leurs impressions et « essayer de comprendre », précise curieusement le texte.Une inquiétude certaineEnsuite viendra le temps du dialogue direct avec les habitants en organisant des « temps d’échange », avec l’aide des associations et des sous-préfets à la politique de la ville et les délégués du préfet. Là encore, il y a urgence : « ces rencontres doivent être organisées dès réception de la présente instruction », insiste M. Kanner qui précise qu’il veut « favoriser les initiatives positives » et « les participations aux manifestations d’indignation à venir ».Le ton trahit une inquiétude certaine de la réaction des habitants des quartiers aux attentats et aux tensions qui s’en sont suivies. Et l’incompréhension des pouvoirs publics constatant que les habitants des quartiers ne sont pas descendus dans la rue pour crier « je suis Charlie ». « Tout cela trahit un sentiment de fébrilité », confie un haut fonctionnaire. Comme si les autorités ne savaient plus comment entrer en contact avec ces citoyens qu’elles ne voient jamais. Ou qu’elles ne veulent pas entendre.Le constat avait été dressé en juillet 2013 par le rapport Mechmache-Bacqué. Remis à François Lamy, alors ministre de la ville, il concluait qu’il était urgent de favoriser des lieux de dialogue où les habitants pourraient se sentir entendus et partie prenante des décisions qui les concernent. L’exigence a été depuis édulcorée en créant des conseils citoyens dans les futurs contrats de ville.« Changer de lunettes »Qu’importe. Mme El Khomri est sur le front et s’est beaucoup déplacée en région parisienne : Clichy (Hauts-de-Seine) et Sarcelles (Val-d’Oise) le 14 janvier, Pantin (Seine-Saint-Denis) le 16. Elle devait être lundi soir à Villiers-le-Bel (Val-d’Oise). Mercredi 21 janvier, M. Kanner se rendra, lui, à Villepinte (Seine-Saint-Denis) pour rencontrer les jeunes de l’association Zonzon 93. Dimanche 18 janvier, ceux-ci s’étaient réunis pour discuter des conséquences des attentats de Paris.« L’idée est d’entendre la perception du terrain et de changer de lunettes pour voir ce qui marche et ce qui ne marche pas », précise le cabinet de la secrétaire d’Etat. Reste qu’au moment où tous les ministères diminuent leurs crédits et leurs subventions aux associations, que les villes font de même, ce que risquent de dire les responsables associatifs sonnera comme du déjà entendu : il manque en banlieue des moyens pour les associations et des personnels compétents dans l’éducation nationale, la police, les services sociaux.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Paul Quilès (Ancien ministre de la défense et de l’intérieur) On nous dit depuis quelques jours que nous serions engagés dans une guerre. Méfions-nous de ce terme, qui rappelle un mauvais souvenir : celui de cette « guerre totale contre le terrorisme » proclamée par Georges W. Bush au début des années 2000 et qui a conduit à tant de désordres au Moyen-Orient et dans le monde.Il ne faut pas se méprendre sur la nature de ce combat que nous devons mener. Nous ne sommes pas formellement en guerre, mais nous avons un adversaire, organisé, doté d’une idéologie, d’une stratégie, de moyens et d’un objectif essentiellement territorial, au moins pour l’Etat islamique (EI). N’oublions pas qu’il commet les mêmes actes terroristes dans tous les pays alliés des Etats-Unis – présentés par Al-Qaida et l’EI comme l’ennemi principal depuis trente ans – et beaucoup plus encore dans les pays musulmans, où se trouvent la majorité des victimes du terrorisme djihadiste.L’erreur serait de résumer la réponse à cette menace à une mesure unique, de type sécuritaire, alors que le problème est beaucoup plus complexe. Bien entendu, des mesures concernant l’amélioration de notre système de sécurité sont à prendre rapidement, mais il faut se garder que, sous le coup d’une émotion forte, elles viennent remettre en cause les libertés individuelles, auxquelles les Français sont très attachés.L’exemple à ne pas suivre, souvent cité, est celui du Patriot Act, série de mesures d’exception prises par les Américains au lendemain du traumatisme du 11 septembre 2001 et toujours en application. On sait aujourd’hui qu’il n’a pas apporté de réponse durable à la question posée, celle de la protection face à la menace djihadiste et qu’il a, par contre, durablement et gravement réduit certaines libertés individuelles.Il ne faut donc pas céder à la tentation d’une réponse sécuritaire, censée éradiquer de façon quasi magique et instantanée le terrorisme. De nombreux textes ont été votés depuis vingt ans pour améliorer la lutte contre le terrorisme. A la suite de l’attentat du 11-Septembre, j’ai moi-même présenté en décembre 2001 un rapport de la Commission de la défense de l’Assemblée nationale, qui proposait 33 mesures « pour contrer la menace terroriste ». Il ne me semble pas inutile de le relire.De multiples intervenantsLe ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve vient de préciser les domaines dans lesquels il considère que des efforts sont encore nécessaires. C’est maintenant au Parlement de travailler rapidement pour donner un contenu juridique à ces mesures, et au gouvernement de dégager les moyens qu’elles nécessitent.Quelle réponse à la menace terroriste ? Pour être efficace, la réponse doit tenir compte de ce diagnostic et comporter plusieurs volets : le volet militaire, pour frapper à la source l’adversaire (à condition d’éviter les dérives de la politique américaine) ; le volet financier, pour le priver des ressources matérielles qui alimentent ses opérations terroristes ; le volet de la sécurité intérieure, pour améliorer le renseignement et le partage des informations entre ministères de l’intérieur et de la justice ; le volet de l’information, pour mieux contrôler certains sites Internet, qui sont devenus des vecteurs majeurs du terrorisme ; le volet social, pour éviter de laisser les populations de certaines zones sombrer dans la désespérance, ce qui contribue à les rendre vulnérables à la propagande et aux campagnes d’enrôlement des djihadistes ; le volet éducatif, pour mobiliser les enseignants, grâce à des moyens renforcés, dans leur rôle d’éveilleurs des consciences de la jeunesse.Ajoutons aussi l’attention renforcée qui doit être portée à la prison, trop souvent foyer de radicalisation des délinquants. Il est enfin indispensable que l’islam de France soit aidé pour qu’il puisse mieux dénoncer l’imposture de ceux qui détournent gravement le sens de leur religion.On le voit, la tâche est complexe ; elle concerne de multiples intervenants, elle exige une volonté, de la continuité et des moyens. Ne nous trompons pas sur le sens du message qu’ont voulu transmettre les Français par la formidable mobilisation du 11 janvier. Ils ont manifesté à la fois un ferme refus de l’obscurantisme et de l’islamo-fascisme, mais aussi la volonté d’une France plus solidaire, qui aspire à gommer les différences, pour que ne se crée pas le clivage précisément souhaité par l’idéologie djihadiste. Ne répondons pas à leur élan et à leur attente par une régression des libertés.Paul Quilès (Ancien ministre de la défense et de l’intérieur) 19.01.2015 à 17h05 • Mis à jour le19.01.2015 à 17h52 Doit-on rétablir le service national ? C’est ce que proposent plusieurs responsables politiques, en particulier à droite, en réponse aux attentats du 7, 8 et du 9 janvier à Paris et à Montrouge.Pour le député (UMP) de l’Aisne Xavier Bertrand, qui prépare une proposition de loi pour un retour du service national, la mesure est « urgente ». Dans un entretien au Parisien le 19 janvier, le maire de Saint-Quentin (Aisne) propose que le service national – qui « n’est pas un nouveau service militaire », précise-t-il – dure trois mois. Jusqu’à l’annonce de sa suspension par Jacques Chirac, en 1996, la conscription obligatoire pour les hommes durait dix mois.Le coût annuel de ce service national serait d’environ 1,5 milliard d’euros. « Cela imposerait d’aller plus loin dans la réduction des dépenses, mais c’est tout à fait possible », ajoute l’ex-ministre. « Cela ne réglera pas tout », avait-il toutefois admis sur RTL le 13 janvier. Il avait également déclaré qu’il était « important pour les jeunes, de façon obligatoire, de savoir qu’on doit quelque chose à la nation. Cela rappellera des règles, ce qu’est l’autorité et ce qu’est la nation française ».Le sénateur (UMP) et maire de Troyes, François Baroin, s’est lui aussi prononcé, mardi 13 janvier, dans L’Est-Eclair, en faveur de « la remise en place d’un service national adapté pour les hommes et pour les femmes, pendant quelques mois, qui permettrait de relancer une politique de programmation ».De son côté, le député de l’Eure Bruno Le Maire perçoit l'idée de Xavier Bertrand et François Baroin d’un bon œil puisqu'il préconise de « réfléchir à un nouveau service national obligatoire, qu'il soit civil ou militaire ».Pour le député (UMP) des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, interrogé par Le Monde, le retour au service national obligatoire « est une mesure utile et indispensable ». « Il faut restaurer l’autorité républicaine, replacer des balises sur les chemins des jeunes, estime M. Ciotti. Une partie de notre jeunesse manque de repères. Il faut qu’il y ait des moments, des lieux où les jeunes se réapproprient les valeurs de la République et le service national peut-être ce moment. »« Recréer du lien »La réinstauration du service national ressurgit aussi à gauche par la voix de Jean-Luc Mélenchon. Le député européen et ancien coprésident du Parti de gauche a déclaré au Monde qu’il fallait « réfléchir au retour à la conscription nationale ». Il rappelle au passage qu’il avait « voté contre sa suspension – car elle n’est que suspendue » en 1996. Mais à ses yeux, cette dernière ne peut prendre la forme qu’elle avait auparavant : « La conscription donnait aux armées la ressource de la jeunesse. Après, est-on capable matériellement d’organiser son retour ? La réponse est non. »Le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, interrogé sur Europe 1, formule d’autres réserves : « Il n’est pas sûr que cela corresponde à la menace d’aujourd’hui. Nous avons fait le choix d’une armée professionnelle et on voit bien, face aux risques que nous rencontrons, qu’il faut une armée professionnelle. »Dans les rangs du PS, on semble privilégier la solution du service civique obligatoire. Créé en 2010, le dispositif, soutenu par l’Etat, encourage les jeunes de 16 à 25 ans à participer à un projet dans le cadre d’un engagement citoyen. Pour le député de Seine-et-Marne Eduardo Rihan-Cypel, cité par le site Internet du Figaro, la mesure pourrait « recréer du lien entre les citoyens » et donner une cohésion à « un esprit civique qui se désagrège ».S’il ne s’est pas exprimé en faveur de sa généralisation, François Hollande s’est en tout cas prononcé pour un recours plus important au service civique. Lors de ses vœux aux entreprises et aux syndicats, le 19 janvier, à l’Elysée, il a estimé que « l’objectif [du gouvernement] était d’atteindre 100 000 volontaires le plus vite possible et 150 000 d’ici à 2017 » – contre 35 000 par an actuellement. « Jeunes et moins jeunes doivent être mobilisés pour l’intérêt général », a expliqué le chef de l’Etat. 19.01.2015 à 11h20 • Mis à jour le19.01.2015 à 16h13 L'essentielLe journaliste a déclaré la semaine dernière que ce sont « les musulmans qui amènent la merde en France ».Le parquet de Paris a ouvert contre lui une enquête préliminaire pour « provocation à la haine raciale ».  Le parquet de Paris a ouvert lundi 19 janvier une enquête préliminaire pour « provocation à la haine raciale » contre le journaliste de 87 ans Philippe Tesson. L'enquête a été confiée à la brigade de répression de la délinquance aux personnes.Mardi, en pleine discussion sur les incidents qui ont émaillé la minute de silence en hommage aux victimes de l'attaque contre Charlie Hebdo dans de nombreux établissements scolaires, le fondateur et ex-directeur du Quotidien de Paris (1974-1994), s'en était vivement pris aux musulmans sur les ondes d'Europe 1 :« D'où vient le problème de l'atteinte à la laïcité sinon des musulmans ? On le dit ça ? Eh bien moi, je le dis ! Je rêve ou quoi ?! C'est ça notre problème actuellement, c'est les musulmans qui mettent en cause la laïcité ! C'est les musulmans qui amènent la merde en France aujourd'hui ! »Philippe Tesson intervient régulièrement sur différents médias dont Europe 1, France 2, Le Figaro Magazine, Paris Première, Le Point ou encore Valeurs actuelles.Vendredi 16 janvier, la rumeur de son départ du Point – dont il n'est pas salarié – a couru, avant d'être démentie au Monde par le directeur de la publication, Etienne Gernelle. « Cette affaire ne concerne pas Le Point, a-t-il ajouté. Je suis en désaccord total avec les propos de Philippe Tesson, mais j'imagine que ses paroles ont dépassé sa pensée. » 19.01.2015 à 00h50 • Mis à jour le19.01.2015 à 15h53 L'essentielLa présidente du Front national prône à nouveau la déchéance de nationalité française pour les djihadistes, le rétablissement du contrôle aux frontières, une politique de restriction migratoire et la tolérance zéro en matière de laïcité.Elle critique Laurent Fabius qui, selon elle, « refuse de qualifier d'islamistes les terroristes ».  Le New York Times ouvre, dimanche 18 janvier, ses colonnes à Marine Le Pen, dix jours après les attentats perpétrés par Chérif et Saïd Kouachi, qui se revendiquaient d'Al-Qaida dans la péninsule Arabique, et Amedy Coulibaly, qui se proclamait, lui, de l'Etat islamique.Dans ce texte, disponible en français, la présidente du Front national appelle à « bien nommer la menace ». « La France, patrie des droits de l'homme et des libertés, a été attaquée sur son sol par une idéologie totalitaire : le fondamentalisme islamiste », affirme-t-elle.REGARDER « DANS LES YEUX L'ENNEMI À COMBATTRE » Marine Le Pen entend s'opposer à l'attitude du gouvernement français, en particulier du ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius :« Pour lui, pas question de qualifier d'“islamistes” les terroristes qui, le mercredi 7 janvier 2015, se sont introduits dans les locaux du journal ”Charlie Hebdo”, en plein cœur de Paris. Pour lui, pas question non plus de parler d'“Etat islamique” pour qualifier le groupe de radicaux sunnites qui s'est mis en place sur une partie des territoires de l'Irak et de la Syrie. Toute référence au fondamentalisme islamiste doit être proscrite, par peur d'amalgame entre islam et islamisme. »Pour la présidente du Front national, « c'est en refusant le déni, c'est en regardant dans les yeux l'ennemi à combattre, que l'on évite l'amalgame. Les musulmans eux-mêmes ont besoin d'entendre ce message. Ils ont besoin que l'on fasse clairement la distinction entre le terrorisme islamiste et leur foi. »LA SUITE DE SA CONFÉRENCE DE PRESSEMarine Le Pen poursuit en étayant les propositions politiques qu'elle a déjà avancées depuis les attaques, en particulier lors de sa conférence de presse du 16 janvier : la déchéance de nationalité française pour les djihadistes, le rétablissement du contrôle aux frontières et une « politique de restriction migratoire » pour « lutter contre le repli communautaire », ainsi que « la tolérance zéro à l'égard des comportements contraires à la laïcité et à la loi française ».Lire (édition abonnés) : Pour Marine Le Pen, immigration et islamisme radical sont liésEt de renouveler ses attaques à l'égard d'une diplomatie française qui a, selon elle, « erré de Charybde en Scylla », de l'intervention en Libye aux « alliances nouées » avec le Qatar ou l'Arabie saoudite, ayant « plongé la nation dans de graves incohérences géopolitiques dont elle a du mal à s'extraire ».Lire : Immigration, diplomatie… Marine Le Pen veut passer à l’offensive 18.01.2015 à 09h16 • Mis à jour le19.01.2015 à 12h31 La tempête tropicale venue du sud des Philippines et qui a provoqué une pluie très dense n'a pas fait renoncer les catholiques philippins à la célébration, la plus importante dans le pays depuis la messe célébrée en 1995 par Jean Paul II. Ils sont ainsi six millions à avoir écouté la messe finale du pape François, dimanche 18 janvier à Manille. Dans cette dernière homélie de son voyage triomphal, le pape a demandé aux Philippins d'être « missionnaires » en Asie, où l'Eglise ne représente 3,2 % de la population. Selon le cardinal de Manille Luis Antonio Tagle, le pape François lui a confié pendant le voyage qu'il voyait « l'Asie comme l'avenir de l'Eglise ». François voudrait notamment que le christianisme se développe en Chine.ALLUSION AUX LÉGISLATIONS SUR L'AVORTEMENTDans une description très critique de la société contemporaine, François a estimé que « l'homme a défiguré la beauté de la nature ». Il a également fustigé la corruption, le conformisme, le gaspillage, les menaces contre l'environnement, et, une nouvelle fois, « les attaques insidieuses » contre la famille.Image précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-54bcebe2a9c70'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 7\r\n \r\n \r\nUne foule immense convergeait dimanche 18 janvier vers un parc de Manille, la capitale des Philippines pour voir le pape Fran\u00e7ois cl\u00f4turer sa tourn\u00e9e asiatique par une messe en plein air\r\nCr\u00e9dits : REUTERS\/STEFANO RELLANDINI\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Une foule immense convergeait dimanche 18 janvier vers un parc de Manille, la capitale des Philippines pour voir le pape Fran\u00e7ois cl\u00f4turer sa tourn\u00e9e asiatique par une messe en plein air","source":"REUTERS\/STEFANO RELLANDINI","index":0,"position":1,"total_count":7,"item_lie":null,"link":"\/europe\/portfolio\/2015\/01\/18\/manille-en-effervescence-avant-la-messe-du-pape-francois_4558465_3214.html","isCurrent":true},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 2 \/ 7\r\n \r\n \r\nCet \u00e9v\u00e8nement devrait donner lieu \u00e0 l'un des plus grands rassemblements public de l'histoire du pays.\r\nCr\u00e9dits : AFP\/GIUSEPPE CACACE\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Cet \u00e9v\u00e8nement devrait donner lieu \u00e0 l'un des plus grands rassemblements public de l'histoire du pays.","source":"AFP\/GIUSEPPE CACACE","index":1,"position":2,"total_count":7,"item_lie":null,"link":"\/europe\/portfolio\/2015\/01\/18\/manille-en-effervescence-avant-la-messe-du-pape-francois_4558465_3214_1.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 3 \/ 7\r\n \r\n \r\nSelon les organisateurs, quelque six millions de personnes devraient assister au service.\r\nCr\u00e9dits : AP\/Bullit Marquez\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Selon les organisateurs, quelque six millions de personnes devraient assister au service.","source":"AP\/Bullit Marquez","index":2,"position":3,"total_count":7,"item_lie":null,"link":"\/europe\/portfolio\/2015\/01\/18\/manille-en-effervescence-avant-la-messe-du-pape-francois_4558465_3214_2.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 4 \/ 7\r\n \r\n \r\nEnviron cinq millions de fid\u00e8les \u00e9taient venus \u00e9couter une messe de Jean-Paul II, il y a 20 ans, dans le principal pays catholique d'Asie.\r\nCr\u00e9dits : AP\/Alessandra Tarantino\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Environ cinq millions de fid\u00e8les \u00e9taient venus \u00e9couter une messe de Jean-Paul II, il y a 20 ans, dans le principal pays catholique d'Asie.","source":"AP\/Alessandra Tarantino","index":3,"position":4,"total_count":7,"item_lie":null,"link":"\/europe\/portfolio\/2015\/01\/18\/manille-en-effervescence-avant-la-messe-du-pape-francois_4558465_3214_3.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 5 \/ 7\r\n \r\n \r\nLes fid\u00e8les ont commenc\u00e9 \u00e0 se rendre les lieux d\u00e8s samedi pour avoir de bonnes places et la police s'attend \u00e0 ce la foule d\u00e9borde dans les quartiers environnant le parc.\r\nCr\u00e9dits : REUTERS\/STEFANO RELLANDINI\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Les fid\u00e8les ont commenc\u00e9 \u00e0 se rendre les lieux d\u00e8s samedi pour avoir de bonnes places et la police s'attend \u00e0 ce la foule d\u00e9borde dans les quartiers environnant le parc.","source":"REUTERS\/STEFANO RELLANDINI","index":4,"position":5,"total_count":7,"item_lie":null,"link":"\/europe\/portfolio\/2015\/01\/18\/manille-en-effervescence-avant-la-messe-du-pape-francois_4558465_3214_4.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 6 \/ 7\r\n \r\n \r\nDans la matin\u00e9e, le pape a rencontrr\u00e9 des dirigeants religieux, ainsi que 30 000 jeunes \u00e0 l'universit\u00e9 de Manille. 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Et nous devons prendre soin de notre jeunesse, en ne permettant pas que lui soit volée l'espérance, et qu'elle soit condamnée à vivre dans la rue », a-t-il martelé, revenant sur le drame des enfants des rues qu'il avait dénoncé le matin même. 17.01.2015 à 14h35 • Mis à jour le17.01.2015 à 15h18 Deux Français liés à Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA) ont été arrêtés au Yémen, a indiqué samedi 17 janvier un haut responsable de la sécurité. Les deux hommes sont actuellement interrogés, a-t-il ajouté, sans préciser si cette arrestation était liée aux attentats en France la semaine dernière.AQPA a revendiqué mercredi l'attentat contre Charlie Hebdo, qui a fait 12 morts le 7 janvier à Paris. L'attaque a été commise par deux Français, les frères Saïd et Chérif Kouachi – tués deux jours plus tard – qui sont connus pour s'être entraînés avec le groupe au Yémen.Le groupe terroriste signait là son action terroriste la plus spectaculaire à l'international depuis son apparition officielle en 2009. AQPA, né de la fusion des branches saoudienne et yéménite d'Al-Qaida, est considéré par Washington comme le bras le plus dangereux du réseau extrémiste.Lire l'enquête (édition abonnés) : Les mille résurrections d’AQPALire aussi : Le Yémen : terre d’accueil pour les djihadistes étrangers d’Al-Qaida 17.01.2015 à 12h13 Par un collectif Depuis 2012, huit jeunes étrangers au moins, de ceux que l’on appelle mineurs isolés étrangers (MIE), ont été traduits devant les tribunaux lyonnais. Le Conseil général du Rhône qui les avait pris en charge s’est porté partie civile et les a déclarés majeurs sur la base de tests physiologiques, et en particulier des tests d’âge osseux. Tous ont été condamnés en première instance à des peines de plusieurs mois de prison, assorties ou pas du sursis, à des années d’interdiction du territoire ainsi qu’à de lourdes sanctions financières (jusqu’à 260 000 €). Ils ont fait face à des accusations d’usurpation d’identité, de faux et d’usage de faux dès l’instant où un test d’âge osseux les décrète majeurs, et une certaine presse locale leur reproche « d’avoir vécu aux crochets du contribuable ».Soumis aux mêmes tests, d’autres jeunes, plusieurs centaines vraisemblablement, sont exclus de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) et se retrouvent à la rue.Pris en charge par l’ASE à leur arrivée en tant que mineurs au vu des documents qu’ils ont produits, ils sont accusés d’avoir menti sur leur âge, souvent à quelques mois de leur majorité. Ils sont alors soumis à des tests d’âge osseux ainsi qu’à des examens physiologiques, notamment des organes génitaux, particulièrement dégradants pour ces jeunes filles et garçons.Les tests osseux consistent le plus souvent en une radiographie du poignet. On compare ensuite les résultats à des données statistiques collectées dans les années 1930 et l’on attribue à ces enfants un âge fixé de manière arbitraire, parfois de 19 à 34 ans. Les instances médicales et éthiques récusent la validité de ces tests et en condamnent l’utilisation à des fins autres que médicales.Ainsi, dès juin 2005, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) soulignait « l’inadaptation de ces méthodes », comme l’avait fait auparavant la Défenseure des enfants. Tour à tour, l’Académie nationale de médecine, le Comité des droits de l’enfant des Nations unies, l’ancien commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, le Haut Conseil de la santé publique, le Défenseur des droits, ont émis sur ce point les plus expresses réserves. Récemment, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), dans un avis du 24 juin 2014 préconisait de « mettre fin aux pratiques actuelles d’évaluation de l’âge ».Une intégration sociale avortéeC’est pourtant sur la base de ces examens que presque tous ceux qui les subissent sont déclarés majeurs (entre 18,5 et 35 ans). À Lyon, certains sont en outre poursuivis et emprisonnés.Ces mineurs seraient-ils des délinquants si dangereux qu’il faille les arrêter à l’audience, les écrouer sur l’heure ? Que fait-on de leur scolarité, pourtant prévue par la loi française même en cas de présence irrégulière sur le territoire ? De leurs stages ? La justice n’en veut rien savoir, c’est à l’instant, tout de suite, qu’ils doivent payer leur prétendue dette à la société. Même s’ils n’ont commis aucun autre délit que celui, non prouvé, voire inventé, d’avoir dissimulé leur âge, ils ont été enfermés au milieu de délinquants, ont purgé jusqu’à quatre mois de prison à Lyon-Corbas.Narek est russe ; Mohamed, Alkasim, Carine, Chernor, Kelson, Kélétigui, Mamoudou sont Africains, du Tchad, de Guinée, de Sierra Leone, d’Angola, de République Démocratique du Congo. Des noms de pays qui parlent d’instabilité politique, de guerre civile, de misère, d’Ebola. Des zones qu’ils ont quittées pour de longs et dangereux voyages, de plusieurs mois, quelquefois des années. Ces huit jeunes sont les emblèmes du refus choquant de collectivités publiques d’appliquer la loi qui leur impose la protection des mineurs. Un scandale qui touche des centaines de mineurs isolés en France.Interdisons cette pratiqueLe président de la République souhaitait faire de son quinquennat celui de la jeunesse. La ministre de la justice avait, le 31 mai 2013, défini un dispositif de mise à l’abri, et d’orientation, imposant aux conseils généraux d’assurer la prise en charge des MIE. Une mesure positive… qui, c’est à regretter, n’interdit pas explicitement le recours aux tests d’âge osseux, devenus systématiques dans certains départements.La place de ces mineurs n’est ni dans la rue ni en prison. Nous demandons l’interdiction des tests d’âges osseux et autres examens uniquement physiologiques qui manquent de fiabilité pour déterminer leur âge légal. On sait en effet aujourd’hui que le développement physique des jeunes qui ont subi de forts retards de croissance dans leur enfance, notamment du fait de la malnutrition et des traumatismes, ne peut être comparé à celui des jeunes qui n’ont pas eu la même histoire. C’est la raison essentielle pour laquelle la communauté scientifique se refuse désormais à leur accorder toute crédibilité.Renonçons donc à cette pratique, comme l’ont déjà fait plusieurs pays voisins du nôtre : il y va de l’avenir de ces jeunes gens. Il y va aussi des valeurs qui, selon nous, doivent régir la société. La protection des mineurs – de tous les mineurs ! – doit s’exercer pleinement. Parmi les signataires : Michèle Barzach (présidente d’UNICEF France), Thierry Brigaud (président de Médecins du monde), Barbara Cassin (philosophe, directrice de recherche au CNRS), Françoise Héritier (anthropologue, professeur au Collège de France), Jean-Pierre Rosenczveig (président du Bureau international des droits de l’enfant), Mégo Terzian (président de Médecins sans frontières). Retrouvez ici la liste complète des signataires. Gaëlle Picut Les pays alliant des emplois de qualité à une protection sociale efficace et à un fort investissement dans le capital humain ont mieux résisté à la crise économique. C’est là une des principales conclusions du rapport 2014 de la Commission européenne publié fin décembre sur l’évolution de l’emploi et de la situation sociale en Europe, consacré aux séquelles de la récession.L’apprentissage tout au long de la vie a été mesuré en termes de taux de participation à la formation continue durant les quatre semaines précédent l’enquête réalisée des périodes différentes selon les pays.Ce taux a globalement augmenté par rapport aux périodes avant la récession, avec des taux plus élevés en 2013 qu’en 2008, en dehors d’une légère baisse en 2011. La place accordée à la formation continue est très variable selon les pays europée... Romain Geoffroy Nicolas Sarkozy a tenu, mercredi 29 janvier, un discours devant des militants de l'UMP à Tourcoing (Nord), son premier déplacement en France depuis son élection à la tête du parti. Une occasion pour l'ancien chef de l'Etat de remettre de nouveau en cause le financement des soins aux immigrés en situation irrégulière, tout en commettant quelques erreurs factuelles.Ce qu'il a dit :« On décide de supprimer une partie des allocations familiales. S'il y a une chose qui marche en France, c'est la politique familiale. Voilà qu'il faut qu'on y touche pour être sûr que ça ne fonctionne plus. Mais je comprends pas : le milliard d'euros qu'on refuse aux familles, on l'a trouvé pour financer l'aide médicale d'urgence pour des gens qui n'ont pas payé un centime d'euros. »Pourquoi c'est faux : Ce que Nicolas Sarkozy appelle ici « aide médicale d'urgence » se désigne officiellement sous le nom d'aide médicale d'Etat (AME). Une aide qui permet aux immigrés en situation irrégulière de bénéficier de soins médicaux. Pour accéder à celle-ci, il faut résider en France de manière stable et ne pas gagner plus d'un certain montant. Chaque demandeur doit fournir des pièces justifiant de son identité, de ses ressources et de sa résidence.Contrairement à ce que dit M. Sarkozy, un immigré en situation irrégulière peut par ailleurs avoir cotisé en occupant un emploi. L'employeur peut ne pas savoir qu'il emploie une personne sans papiers ou fermer les yeux sur sa situation. Une situation floue qui est entretenue par la circulaire Valls de 2012 sur la régularisation des sans-papiers, celle-ci demande notamment aux migrants célibataires de fournir des fiches de paye sur les deux dernières années ou d'avoir un employeur qui les soutient dans leurs démarches.Lire le décryptage : Etrangers, regroupement familial, séjour... Petit lexique de l'immigrationQuand l'ancien chef de l'Etat avance le chiffre d'un financement d'un milliard d'euros pour assurer l'aide médicale aux étrangers en situation irrégulière, il se trompe clairement. Les dépenses de l'aide médicale n'ont jamais atteint une telle somme depuis sa création il y a 15 ans. Pour 2015, il est prévu que 678 millions d'euros soient alloués au financement de l'AME.Avec un nombre de demandes qui ne cesse d'augmenter, les besoins financiers se révèlent depuis quelques années supérieurs au budget de départ alloué à l'AME. Dans un rapport parlementaire rendu en octobre, la députée socialiste Valérie Rabault pointe un écart conséquent entre les 588 millions d'euros budgétés pour 2013 et les 744 millions d'euros finalement utilisés. Dans ce même rapport, les prévisions pour 2014 avaient été revues à la hausse par le ministère de la santé, passant d'un budget de 605 millions d'euros à une estimation de dépenses de 760 millions.Des propos contraires à ses discours de 2012Nicolas Sarkozy prône depuis quelques mois la suppression de l'AME, un avis qui détonne avec sa dernière campagne présidentielle. Dans son discours au Raincy, le 26 avril 2012, l'ancien président de la République affirmait qu'il était légitime que l'on « soigne les gens quelle que soit leur couleur de peau, quelle que soit leur nationalité, qu'ils aient de l'argent ou qu'ils n'en aient pas ».Lire aussi : Nicolas Sarkozy cherche son cap à droite touteIl ajoutait : « Et je préfère le dire ici, même si c'est impopulaire parce que c'est la vérité, je ne toucherai pas à l'aide médicale d'urgence. » A l'époque, celui qui était président de la République concluait par une équation simple : « Un homme à la porte d'un hôpital qui souffre, qui est malade et qui a besoin d'être opéré : la République française le soigne et l'opère. »Romain GeoffroyJournaliste au Monde 29.01.2015 à 13h58 • Mis à jour le29.01.2015 à 14h02 La Bulgarie a renvoyé, jeudi 29 janvier, en France Fritz-Joly Joachin, un proche des frères Kouachi intercepté à la frontière turque le 1er janvier et soupçonné d'avoir voulu rallier la Syrie. Lors de l'audience d'extradition en Bulgarie, le Français de 28 ans, qui devrait être présenté dans la journée à un juge antiterroriste parisien, avait admis connaître de longue date Chérif Kouachi.Selon une source proche du dossier, rien ne permet en l'état d'établir que Fritz-Joly Joachin ait été au courant de la préparation de l'attaque menée contre Charlie Hebdo le 7 janvier à Paris. Lui-même a nié avoir eu connaissance de ces projets.Les juges saisis des investigations sur les attentats de Paris pourraient néanmoins chercher à comprendre les raisons de son départ de France, une semaine avant ces attaques, en compagnie notamment d'un ancien djihadiste, Cheikhou Diakhabi, connu des services antiterroristes. Celui-ci avait été condamné en Irak à sept ans de prison après avoir été capturé, en 2004, par les forces américaines, à Fallouja, alors bastion d'Al-Qaida en Irak.Lire l'infographie : Attentats à Paris : les parcours intimement liés des frères Kouachi et d'Amedy CoulibalyCHEIKHOU DIAKHABI MIS EN EXAMENLes autorités bulgares n'ont pas arrêté Diakhabi, son épouse et leur enfant, mais les Turcs l'ont fait le 2 janvier, alors que la famille tentait de franchir la frontière syrienne. Ils ont été renvoyés en France le 21 janvier. Diakhabi a été mis en examen le 22 janvier à Paris pour « association de malfaiteurs en vue de la préparation d'actes de terrorisme » et écroué.Jeudi, Joachin devait être entendu par le même magistrat antiterroriste, qui est saisi d'une enquête distincte de celle sur les attentats, une procédure classique sur des soupçons de départ vers les zones djihadistes syriennes. Il risque également une mise en examen. Pierre Le Hir Attendue depuis deux ans, la loi encadrant l'exposition du public aux ondes électromagnétiques générées par les technologies sans fil (antennes-relais, téléphones mobiles, tablettes...) a été adoptée par les députés, jeudi 29 janvier en fin de matinée, à la faveur d'une niche parlementaire du groupe écologiste. Elle a été votée par l'ensemble de la majorité, tandis que l'UDI s'est abstenue – à l'exception de Bertrand Pancher (Meuse) qui s'est prononcé pour – et que l'UMP a voté contre, y voyant une entrave au développement des industries du numérique.Ce texte – le premier en France à instituer une démarche de précaution face aux risques sanitaires potentiels des radiofréquences – est l'aboutissement d'une véritable course d'obstacles, au cours de laquelle ses ambitions initiales ont été sérieusement revues à la baisse. La proposition de loi, déposée en janvier 2013 par la députée du Val-de-Marne Laurence Abeille (Europe Ecologie-Les Verts), avait été renvoyée en commission par les socialistes, avant de revenir devant l'Assemblée nationale en janvier 2014, sous une forme édulcorée, puis d'être adoptée en première lecture par le Sénat, en juin 2014, dans une version encore rabotée.Malgré ces reculs successifs, le groupe écologiste a décidé de faire voter le texte en l'état pour éviter son renvoi devant le Sénat, source de nouveaux retards et, sans doute, de coups de canif supplémentaires. Son adoption est donc définitive et, se félicite Mme Abeille, « les décrets d'application vont pouvoir être pris sans plus attendre ».PAS D'ABAISSEMENT DES LIMITESAu final, la « loi relative à la sobriété, à la transparence, à l'information et à la concertation en matière d'exposition aux ondes électromagnétiques » apparaît comme un compromis, entre les partisans d'un encadrement plus strict de ce secteur et les opérateurs de téléphonie sans fil, opposés, eux, à tout frein réglementaire. « Le présent texte ne répond pas pleinement à tous les enjeux, reconnaît la députée écologiste. Il constitue cependant une première étape essentielle. »La nouveauté majeure est l'introduction, dans le droit français, d'un principe de « sobriété » de l'exposition du public aux champs électromagnétiques. Si vertueux soit-il, ce principe reste toutefois vague et non contraignant. Il n'est ainsi plus question d'abaisser les valeurs limites d'exposition en vigueur, comprises, selon les fréquences utilisées, entre 41 et 61 volts par mètre (V/m), alors que le projet de loi initial visait à les ramener « aussi bas que raisonnablement possible », soit à 0,6 V/m.POINTS ATYPIQUESL'Agence nationale des fréquences (AFNR) devra néanmoins réaliser, chaque année, un recensement national des « points atypiques », c'est-à-dire des « lieux où le niveau d'exposition du public dépasse substantiellement celui généralement observé à l'échelle nationale ». Les opérateurs devront y remédier dans un délai de six mois, « sous réserve de faisabilité technique ».L'exposition moyenne, en France, est aujourd'hui d'environ 1 V/m, mais une étude du Comité opérationnel sur les ondes de téléphonie mobile (Copic), portant sur seize communes représentatives du territoire français et publiée en 2013, faisait état de quelques pics d'exposition « jusqu'à 10 V/m à puissance maximale des émetteurs », même si les niveaux restaient inférieurs à 0,7 V/m dans 90% des cas. L'AFNR considère jusqu'à présent comme atypiques les lieux où l'exposition dépasse 6 V/m.Au chapitre de la transparence, l'installation d'antennes-relais devra désormais faire l'objet d'une information préalable des maires et des présidents de structures intercommunales. Et ceux-ci pourront à leur tour – mais sans obligation – organiser une concertation avec les habitants. En outre, une campagne « de sensibilisation et d'information concernant l'usage responsable et raisonné des terminaux mobiles » sera menée.LE WI-FI INTERDIT DANS LES CRÈCHESUn article de la loi est consacré à la protection des plus jeunes. Les appareils sans fil seront interdits dans « les espaces dédiées à l'accueil, au repos et aux activités des enfants de moins de 3 ans », c'est-à-dire les crèches et les garderies. En revanche, contrairement au souhait initial des écologistes, le Wi-Fi restera autorisé dans les écoles primaires. Il devra cependant être désactivé en dehors des « activités numériques pédagogiques ».Enfin, la situation, souvent dramatique, des personnes souffrant d'électrohypersensibilité reçoit un début de considération. Le gouvernement devra remettre au Parlement un rapport sur cette question, dans un délai d'un an.Lire aussi Les électrosensibles à la recherche d’une terre vierge de toute ondeLes associations « anti-ondes » préfèrent considérer, elles aussi, que le verre est à moitié plein plutôt qu'à moitié vide. « Ce texte, qui est le premier dédié au dossier des ondes électromagnétiques et de leur impact sur l'environnement et la santé, marque une première étape dans la reconnaissance par la loi de la nécessité de réguler le développement de la téléphonie mobile et de toutes les applications sans fil », commente l'association Pour une réglementation des antennes-relais de téléphonie mobile (Priartem). A ses yeux, « ce premier effort législatif doit être un encouragement pour aller plus loin dans le protection des populations ».APPELS À LA PRUDENCECette loi intervient dans un contexte de développement accéléré des sources d'ondes électromagnétiques, notamment avec le déploiement de la téléphonie mobile à très haut débit, la 4G. Au 1er janvier 2015, indique l'ANFR, le nombre de sites d'antennes-relais autorisés en France pour la 4G s'élevait, tous opérateurs confondus, à 18 699 – contre 12 525 un an plus tôt -, dont 15 424 en service.S'il n'existe pas de consensus scientifique sur les dangers potentiels des radiofréquences pour la santé, nombre d'études et d'avis ont appelé à la prudence. En 2011, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) les a classées comme « cancérogènes possibles ». Et, en 2013, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a recommandé de « limiter les expositions de la population aux radiofréquences – en particulier des téléphones mobiles –, notamment pour les enfants et les utilisateurs intensifs ». Elle préconisait aussi de « maîtriser l'exposition générale résultant des antennes-relais ».Pierre Le HirJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.01.2015 à 12h19 • Mis à jour le29.01.2015 à 15h00 | Jérémie Baruch et Aline Leclerc Lorsqu'au lendemain de l'attaque de Charlie Hebdo par deux hommes lourdement armés, un troisième, encagoulé, abat une policière municipale en pleine rue à Montrouge, nul ne sait encore si les deux affaires sont liées. Ce n'est que le troisième jour, alors qu'une prise d'otages est en cours dans un supermarché casher de la porte de Vincennes, quelques heures avant deux assauts simultanés où les trois terroristes vont trouver la mort, que les enquêteurs révèlent les liens étroits existant entre les frères Kouachi d'un côté et Amedy Coulibaly de l'autre.Des liens qui prennent leur origine à la prison de Fleury-Mérogis, où Chérif Kouachi et Amedy Coulibaly ont passé plusieurs mois. C'est là qu'ils ont rencontré leur mentor, Djamel Beghal, islamiste formé dans les camps d'entraînement d'Al-Qaida au Pakistan et en Afghanistan, condamné pour un projet d'attentat contre l'ambassade des Etats-Unis à Paris.Lire notre enquête (en édition abonnés) : Dans la tête de « Frère » Djamel Beghal, mentor en terrorismeDepuis cette rencontre en détention, les liens sont restés étroits entre les trois hommes, comme le montre notre infographie. De premières arrestations et mises en examen ont eu lieu, mercredi 22 janvier, dans l'entourage d'Amedy Coulibaly : quatre hommes, dont trois originaires de Grigny ou de la ville voisine, et un, rencontré alors qu'il était en détention à Villepinte. Un autre homme, proche des Kouachi, vient d'être extradé depuis la Bulgarie où il a été arrêté à la frontière, alors qu'il tentait de passer en Turquie.Lire : Fritz-Joly Joachin, un proche des frères Kouachi, extradé vers la FranceAline LeclercJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteJérémie Baruch(data)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jacques Follorou, Simon Piel et Matthieu Suc Il est celui auquel tous les spécialistes de l’islam radical ont pensé lorsque l’identité des tueurs de Paris et Montrouge Charlie Hebdo et du supermarché casher de la porte de Vincennes à Paris et de Montrouge (Hauts-de-Seine) début janvier a été connue. C’est sous l’égide de Djamel Beghal, terroriste algérien incarcéré en France, que Cherif Kouachi et Amedy Coulibaly ont fait connaissance à Fleury-Mérogis (Essonne) en 2006. Une fois libres, les deux hommes se rendent au domicile de l’Algérien à Murat, dans le Cantal, où il est placé en résidence surveillée. Dans un document du 26 juillet 2013, le parquet de Paris va même jusqu’à définir Amedy Coulibaly et Chérif Kouachi comme « les "élèves" de Djamel Beghal ».Le terroriste, qui se fait aussi appeler Abou Hamza, est de nouveau derrière les barreaux depuis le printemps 2010, accusé d’avoir fomenté l’évasion de Smaïn Ait Ali Belkacem, l’auteur de l’attentat contre la station RER du Musée d’Orsay en 1995. Aucun contact récent entre les tueurs des 7, 8 et 9 janvier et leur mentor n’a été établi. Pourtant les enquêteurs se posent la question du rôle qu’il a pu jouer dans leur passage à l’acte. Sa cellule a été fouillée à trois reprises dans les jours suivant les attentats.Un téléphone lui a été saisi avant d’être transmis pour analyse à la DGSI. Sans puce, il ne devrait pas livrer d’information. « Le lien entre les visites de Kouachi et Coulibaly dans le Cantal et les attaques de janvier me paraît impossible et rien, à ce jour, ne les démontre », assure Bérenger Tourné, l’avocat de Djamel Beghal. « Il est, en revanche, plausible que leurs relations avec mon client aient renforcé leur conviction religieuse », admet-il toutefois.Lire l’intégralité de l’enquête du Monde en édition abonnés : Dans la tête de « Frère » Djamel Beghal, mentor en terrorismeGIA, Afghanistan et Al-QaidaMaître à penser du djihadisme pour certains, électron libre de la sphère islamiste à l’ego surdimensionné pour d’autres, il a, à chaque étape de sa vie, su agréger autour de lui un cercle d’affidés totalement dévoués. Radicalisé auprès d’anciens du GIA dans son Algérie natale, il arrive en France à la fin des années 1980. Djamel Beghal multiplie les contacts avec les communautés salafistes en Europe, avant de s’envoler pour le Pakistan le 11 novembre 2000. Une fois en Afghanistan, il se fait une place au sein de la mouvance djihadiste et approche au plus près l’état-major d’Al-Qaida.Revenu en France en 2001, il est condamné pour sa participation au projet d’attentat contre l’ambassade des Etats-Unis, puis pour le projet d’évasion de Belkacem. Sans cesser d’exercer son influence sur ses cadets. Le 12 mars 2010, à l’occasion d’une conversation téléphonique entre Amedy Coulibaly et Djamel Beghal interceptée par les enquêteurs, il encourage ainsi son jeune élève à donner de l’argent pour les orphelins de Palestine : « Les enfants de Palestine ce sont les combattants de demain mon ami, c’est eux qui sont en train de tenir tête aux juifs ».Hasard du calendrier ou volonté de préserver les chances judiciaires de leur mentor, Chérif Kouachi et Amedy Coulibaly ont réalisé leurs attentats un mois après que Djamel Beghal ait été jugé et condamné en appel dans le dossier de la tentative d’évasion de Belkacem, qui les avait réunis.Regarder l’infographie : Les parcours intimement liés des frères Kouachi et d'Amedy CoulibalyMatthieu SucJournaliste au MondeSimon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterJacques FollorouJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.01.2015 à 00h07 • Mis à jour le29.01.2015 à 15h03 Le jugement concernant l’humoriste et polémiste Dieudonné M’Bala M’Bala, poursuivi après des propos sur le journaliste de France Inter Patrick Cohen, a été mis en délibéré au 19 mars, mercredi 28 janvier. La procureure a requis trois cents jours-amendes à 100 euros, soit au total 30 000 euros, contre celui qui est poursuivi pour provocation à la haine raciale et qui a déjà fait l’objet de nombreuses condamnations pour ses provocations. Voici ses principales.13 juin 2006 : 3 000 euros en première instance pour avoir diffamé ArthurDans un entretien au magazine The Source, le 29 décembre 2003, Dieudonné évoquait l’action d’un supposé lobby juif à la tête des médias et déclarait : « Il faut savoir qu’Arthur avec sa société de production finance de manière très active l’armée israélienne qui n’hésite pas à tuer des enfants palestiniens. »16 février 2007 : injure raciale contre les juifsDans un entretien au magazine Lyon Capitale, le 23 janvier 2002, Dieudonné, qui ambitionne alors de se présenter à la présidentielle, assimile les juifs à une « secte » et à une « escroquerie ». Comme le rappelle la Cour de cassation dans son arrêt, les juges de première instance avaient considéré que ses propos relevaient d’un débat théorique sur l’influence des religions et n’attaquaient pas la communauté juive. Mais la Cour y a vu une injure visant un groupe de personnes en raison de son origine.15 novembre 2007 : 5 000 euros d’amende pour incitation à la haine racialeLe polémiste compare les juifs à des « négriers » dans un entretien au Journal du dimanche paru le 8 février 2004, ajoutant que « ceux qui m’attaquent ont fondé des empires et des fortunes sur la traite des Noirs et l’esclavage ». Il fait référence aux incidents survenus trois jours plus tôt alors qu’il jouait son spectacle à Lyon, à la Bourse du travail. Quelque 200 personnes, dont certaines se réclamaient de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), avaient manifesté devant l’entrée de la salle contre le spectacle. A l’intérieur, des coups avaient été échangés. Deux personnes avaient été blessées.La liberté d’expression et ses limites26 juin 2008 : 7 000 euros pour la « pornographie mémorielle »Le 16 février 2005, lors d’une conférence de presse consacrée à l’un de ses spectacles, à Alger, Dieudonné évoque la Shoah et la « pornographie mémorielle ». Face au scandale, il précise que ses propos visent les commémorations et non l’Holocauste lui-même. Il est condamné en appel. Sa défense fait un « dommage collatéral », l’historienne israélienne Idith Zertal, à qui il dit avoir emprunté l’expression. Celle-ci, furieuse, dément et plaide l’erreur de traduction, provoquant un énorme embarras chez son éditeur français, La Découverte.26 mars 2009 : 1 000 euros pour diffamation contre la directrice de « Proche Orient »Lors d’une émission sur Radio Méditerranée, le 31 mars 2005, Dieudonné avait déclaré que le site Internet Proche-orient.info et sa directrice, Elisabeth Schemla, avaient « l’intention d’éradiquer Dieudonné du paysage audiovisuel, donc ils se disent que la meilleure façon, c’est de fabriquer une fausse information et d’essayer de le tuer, c’est-à-dire médiatiquement, en disant : regardez, c’est un antisémite, c’est le fils d’Hitler, il va exterminer tout le monde ».31 décembre 2010 : 5 000 euros pour diffamation de la LicraC’est la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) qui faisait cette fois les frais du polémiste. Dans un entretien au quotidien L’Union, en avril 2009, Dieudonné qualifiait les associations comme la Licra « d’associations mafieuses qui organisent la censure, (…) qui nient tous les concepts du racisme, à part celui qui concerne les juifs. En fait, ce ne sont que des officines israéliennes ». Dans cette condamnation en appel, le polémiste avait dû aussi payer à la Licra 10 000 euros de dommages et intérêts.Les rebelles de la « secte Dieudonné »17 mars 2011 : 10 000 euros pour injure à caractère racisteLe 26 décembre 2008, au Zénith de Paris, Dieudonné joue son spectacle J’ai fait le con. Sur scène, il fait remettre le « prix de l’infréquentabilité » à l’historien Robert Faurisson, condamné une demi-douzaine de fois pour négationnisme, par une personne déguisée en déporté juif. Poursuivi par une douzaine de parties civiles, dont SOS Racisme, le MRAP ou la Ligue des droits de l’homme, il est condamné en appel.28 novembre 2013 : 28 000 euros dans l’affaire « Shoahnanas »Le polémiste est condamné en appel pour provocation à la haine raciale, pour des propos et une chanson diffusés en ligne. Il avait notamment transformé la chanson Chaud cacao d’Annie Cordy en Shoahnanas. Pour sa défense, il expliquait que le titre était à comprendre « chauds ananas ». Me Michaël Ghnassia, l’avocat de SOS Racisme, avait déclaré à l’AFP se faire « peu d’illusions » sur le pouvoir de dissuasion de cette condamnation, « tant [Dieudonné] se sert de cette idéologie pour alimenter son commerce ». Lire notre compte rendu : Dans son spectacle, Dieudonné repousse les limites de la provocation12 février 2014 : deux séquences vidéo retirées d’InternetSaisie par l’UEJF, la justice ordonne à Dieudonné de retirer deux passages de sa vidéo posté sur Youtube « 2014 sera l’année de la quenelle », constituant une contestation de crimes contre l’humanité et une provocation à la haine raciale. Dieudonné s’y adressait notamment à l’avocat Arno Klarsfeld, lui proposant de le mettre en relation avec Robert Faurisson pour parler de chambres à gaz. L’affaire avait aussi fait débat sur la responsabilité des sites de partage de vidéos.16 janvier 2015 : 6 000 euros d’amende pour un appel aux dons illégalDans une vidéo postée sur Internet à la fin décembre 2013, Dieudonné appelle ses spectateurs à « donner » de leur poche et à l’« aider ». Il vient d’être condamné, le mois précédent, à 28 000 euros d’amende pour diffamation, injure et provocation à la haine et à la discrimination raciale pour des propos et la chanson Shoahnanas. Or, la loi interdit d’ouvrir ou d’annoncer publiquement des souscriptions ayant pour objet d’indemniser des amendes prononcées par des condamnations judiciaires. 28.01.2015 à 18h23 • Mis à jour le28.01.2015 à 19h05 | Jean-Baptiste de Montvalon Le directeur général délégué d’Ipsos, Brice Teinturier, commente les résultats du sondage Ipsos/Sopra-Steria réalisé pour Le Monde et Europe 1, auprès de 1 003 personnes interrogées les 21 et 22 janvier par Internet, portant notamment sur la perception des attentats et de la mobilisation du 11 janvier, ainsi que sur la place de l’islam.Les Français après les attentatsQuelle est la part des attentats dans le besoin de sécurité exprimé par les Français ?Le besoin de sécurité et la valorisation des institutions qui incarnent l’ordre et l’autorité sont bien antérieurs à la séquence des attentats. Dans les enquêtes que nous réalisons régulièrement sur les fractures françaises, l’armée et la police obtenaient déjà 79 % et 73 % de confiance, loin devant la justice (46 %), les syndicats (31 %), les médias (23 %) ou les partis politiques (8 %). De même, cela fait longtemps que l’opinion publique souhaite une sévérité accrue de la part des tribunaux. Mais bien évidemment, ces attentats ont transformé ce qui était une menace virtuelle et lointaine en un cauchemar concret et localement présent, dont chacun se dit qu’il peut recommencer demain.Les Français souhaitent donc qu’il y ait unité de vue entre la majorité et l’opposition pour renforcer la sécurité et la lutte contre le terrorisme djihadiste. Ils veulent un durcissement des conditions de détention des détenus qui contribuent à propager des idées extrémistes et accepteraient aussi qu’on s’affranchisse de certaines règles de droit, comme l’accord préalable d’un magistrat pour des perquisitions ou des écoutes téléphoniques. Il n’y a donc pas un basculement au sens propre de l’opinion publique sur ces questions de sécurité mais un renforcement de ce qu’ils souhaitaient déjà très largement.Les Français plébiscitent les mesures pour « lutter contre l’extrémisme religieux »Comment analysez-vous les résultats du sondage sur la perception de l’islam ?Le regard porté sur l’islam dans la foulée de ces attentats est un point clé sur lequel l’enquête apporte des réponses claires. Contrairement à certaines hypothèses ou affirmations péremptoires, la séquence des attentats n’a pas induit une défiance accrue à l’égard des musulmans et de l’islam. Elle semble au contraire avoir généré des clarifications qui ont fait baisser les tensions.Il faut ici bien distinguer les niveaux et les évolutions. En termes de niveau, il y a toujours 47 % de Français qui estiment, en pensant à la façon dont la religion musulmane est pratiquée en France, que « cette religion n’est pas compatible avec les valeurs de la société française ». C’est donc un niveau élevé. Mais en termes d’évolution, il est de dix points inférieur et non pas supérieur à ce que l’on mesurait il y a un an. C’est là où l’on voit bien qu’il n’y a pas eu accroissement de la défiance.Au fond, les Français nous disent trois choses qui expliquent un tel résultat : d’abord, que si nous sommes en guerre – ce que la moitié de la population trouve exagéré de dire –, c’est contre le terrorisme djihadiste uniquement et non l’islam en général. Et même, pour 66 %, que « l’islam est une religion aussi pacifiste que les autres et le djihadisme une perversion de cette religion ». Seuls 33 % jugent que « même s’il ne s’agit pas de son message principal, l’islam porte en lui des germes de violence et d’intolérance ». Les Français font donc une distinction nette entre l’islam et ce qu’ils estiment être sa perversion, le terrorisme djihadiste.La religion musulmane est jugée plus compatible avec les valeurs de la société qu’auparavantEnsuite, ils ont trouvé que les responsables musulmans en France ont eu raison de prendre la parole et de condamner ces attaques et qu’ils ont été globalement convaincants. Ces prises de position ont donc contribué à éviter simplifications abusives et amalgames. Il faut aussi souligner que les responsables politiques de la majorité et de l’opposition se sont efforcés de faire de même et qu’ils ont certainement, eux aussi, contribué à distinguer et clarifier les choses.Enfin, l’énorme mobilisation des Français leur a renvoyé le miroir non pas d’une France fragmentée, confrontée à des communautés en concurrence ou en lutte, mais d’une France beaucoup plus unie que ce qu’ils pensaient. Même si la réalité est évidement plus complexe que cela, cette mise en scène de nous-mêmes, ce collectif qui soudain se donne à voir comme uni autour de valeurs partagées, a eu un effet rassurant et apaisant.Le sondage a été réalisé dix jours après la mobilisation du 11 janvier. N’était-on pas encore dans une période propice aux discours plutôt consensuels ? Cette tendance n’est-elle pas vouée à disparaître au fil des semaines ?C’est naturellement la question qu’il faut se poser, même si justement nous avons voulu faire non pas une étude à chaud et au cœur de l’événement mais une étude approfondie, dix jours après. Mon sentiment est que rien n’est écrit : les tendances lourdes et la défiance peuvent revenir, naturellement, tout comme l’esprit de ce moment historique perdurer pendant plusieurs mois. Cela va dépendre en réalité de l’actualité, de la présence ou pas de nouveaux attentats, du comportement des autorités religieuses et politiques, etc.La perception de l’islam n’est-elle pas devenue, sous la pression de l’extrême droite, le principal sujet de clivage droite-gauche ?C’est effectivement un clivage aujourd’hui très important, voire structurant, mais attention, il y a aussi, et notre enquête le montre, de fortes zones de consensus. Cela étant, le clivage gauche-droite perdure avec une défiance à l’égard de l’islam beaucoup plus importante chez les sympathisants UMP que chez les sympathisants de gauche et du PS. Sur certains points, on mesure également une porosité entre les sympathisants UMP et FN. Ce qui est clair, c’est que l’affaiblissement des clivages économiques laisse davantage la place à d’autres clivages et qu’il y a bien une singularité du FN. Les sympathisants de cette formation se caractérisent depuis très longtemps et encore aujourd’hui par un sentiment beaucoup plus marqué de déclin de la société française et par une préoccupation ultra-dominante à l’égard des étrangers en général et de l’islam en particulier.Attentats à Paris : un ressenti différent chez les sympathisants FNJean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gaëlle Picut A quelques kilomètres du centre-ville, l’université de technologie de Troyes (UTT) accueille 2600 étudiants, dont 25 % d’étranger. Ce campus de 4 hectares, doté de salles de cours et de laboratoires de recherche, propose une cinquantaine d’activités sportives.Cet établissement public fait partie des vingt écoles d’ingénieurs les plus adaptées à l’entreprise selon des dirigeants de l’industrie et mise sur une recherche de haut niveau. Moins connue que sa grande sœur, l’université de technologie de Compiègne, l’UTT voit sa renommée grandir auprès des étudiants. Et pour cause ! 58 % de ses diplômés trouvent du travail avant même l’obtention de leur diplôme.Les autres rejoignent le marché de l’emploi en six à huit semaines, avec un salaire moyen de 36 000 euros par an. 12 % sont recrutés à l’étranger. « L’industrie en France est loin d’être morte. Il y a un vrai avenir pour les jeunes dans la production et l’ingénierie, estime Guillaume Ducellier, responsable du service relation formation entreprises. Nos étudiants n’ont aucun problème pour trouver un emploi. Dans cer­tains domaines comme l’informatique, nous n’arrivons pas à satisfaire la demande des entreprises. »L’admission à l’UTT se fait après le bac pour une formation en cinq ans. Après examen de leur dossier, environ 4 500 étudiants passent un entretien de motivation et un sur dix est retenu (dont 24 % de filles). « Nous étudions de près les candidatures venant des lycées difficiles mais avec des bons résultats, car elles nous paraissent plus méritantes que celles des candidats qui ont les mêmes notes mais venant d’un milieu favorisé », estime Timothée Toury, directeur de la formation et de la pédagogie.Les frais de scolarité sont très raisonnables (610 euros par an). L’université accueille également des étudiants à bac + 2. L’UTT délivre six diplômes d’ingénieur en mécanique, informatique ou matériaux.Inspiré du système américainLe succès de l’UTT repose sur un modèle pédagogique original, qui s’inspire du système américain, à l’image de son campus. La première spécificité est de laisser l’étudiant choisir ses matières et ses spécialités, grâce à un très large choix d’unités de valeur (UV) par catégorie : sciences, technologie, management, sociologie, langues, etc. « La formation d’ingénieur débute dès la première année avec des matières scientifiques et techniques, complétées par un enseignement en sciences humaines et en langues, indique Pierre Koch, nouveau président de l’UTT depuis septembre 2014. Chacun progresse à son propre rythme cognitif. »« J’ai choisi l’UTT car je pouvais personnaliser mon parcours, confirme Ghislain, étu­diant en deuxième année. Lorsqu’on choisit ses matières, on est plus motivé ! On peut ainsi choisir d’apprendre quatre langues ou de se former au management. Et le cadre est super agréable ! » Les cours sont assurés par 154 enseignants-chercheurs et par des intervenants extérieurs. « Au-delà des compétences technologiques, très opérationnelles, nous formons le jugement de nos étudiants et leur apprenons à gérer la complexité, explique Timothée Toury. Nous leur laissons une grande autonomie durant les travaux pratiques. Ce qui permet, après ­quel­ ques balbutiements, d’ancrer les ap­pren­tissages. »La prise de risque et l’innova­tion sont également encouragées. Les étudiants bénéficient d’équipements de qualité : deux halles industrielles, une école-usine, des laboratoires de physique-chimie et de langue, une bibliothèque de 2000 m2.Quinze mois en entrepriseAutre atout : les élèves passent au moins quinze mois en stage en entreprise durant leur formation, et six mois à l’étranger grâce à des partenariats avec 180 universités dans le monde. L’UTT a une implantation à Shanghaï (Chine) et encourage l’obtention d’un double diplôme. Par ailleurs, les meilleurs peuvent partir en alternance durant leur cinquième année. Ainsi, Clémentine, fraîchement diplômée, a été recrutée en CDI chez Electrolux (Troyes) après une année d’alternance dans l’entreprise. « La polyvalence que l’on m’a enseignée à l’UTT a été un vrai atout », estime-t-elle.Chaque étudiant a un enseignant référent pour l’aider à choisir son parcours de scolarité et à construire son projet professionnel. L’UTT propose un forum entreprises, des conférences sur le monde de l’entreprise, des entraînements aux entretiens et des ateliers CV.« Les contacts réguliers avec les entreprises partenaires dans l’enseignement ou la recherche nous permettent de faire évoluer le contenu des cours ou d’en créer de nouveaux pour se positionner sur les nouveaux métiers, par exemple la cybercriminalité, explique Guillaume Ducellier. De nombreuses entreprises nationales (Dassault Systèmes, Safran) ou étrangères (British Telecom) recrutent nos diplômés. »(Semestriel Le Monde-Campus, Novembre 2014.)Gaëlle PicutJournaliste au Monde 16.01.2015 à 20h23 • Mis à jour le16.01.2015 à 20h44 | Franck Johannès La ministre de la justice, Christiane Taubira, a réuni, vendredi 16 janvier, les 167 délégués du parquet chargés de l’antiterrorisme, qui sont les relais en région des procédures, toutes centralisées à Paris. Ces délégués ont été créés le 5 décembre, juste avant les tueries de Charlie Hebdo et de la porte de Vincennes, et étaient réunis pour la première fois vendredi. Ils ont pour mission à la fois de transmettre à Paris les éléments qui touchent au terrorisme et de rester en contact avec les préfectures, notamment pour les signalements de radicalisation.« Vous êtes les sentinelles de notre Etat de droit, a dit la garde des sceaux. Ce ne sont pas des lois d’exception qui nous permettront de répondre à ces visées criminelles. Nous ferions un étrange cadeau aux terroristes si nous ne garantissions pas les libertés. Si nous affaiblissons l’Etat de droit, nous nous affaiblissons nous-mêmes. L’Etat de droit est la supériorité durable, pérenne, définitive de notre démocratie. »La ministre de la justice a estimé que la France disposait d’un arsenal législatif suffisant, auquel on pouvait apporter quelques améliorations, mais qu’une nouvelle « grande loi antiterroriste » n’était pas nécessaire – la dernière date du 13 novembre. Elle a indiqué que 104 procédures judiciaires étaient en cours « pour des actes contre les lieux de cultes, des tracts anti-musulmans, des insultes et des actes contre les forces de l’ordre. Il y a eu également des cyberattaques contre des collectivités et des faits d’apologie du terrorisme ». Ces dossiers concernent 126 individus, dont 81 ont été placés en détention provisoire, 35 sous contrôle judiciaire, et deux procédures sont gérées conjointement avec l’Espagne et la Belgique.« Nous allons encore renforcer le renseignement pénitentiaire »« Pour les personnes qui ont été identifiées et sont impliquées dans les procédures terroristes, 16 % avaient des antécédents judiciaires ou carcéraux », a rappelé Christiane Taubira – 74 % n’ont donc jamais été détenus et ne se sont pas radicalisés en prison. « Il ne faut donc pas se laisser aller au confort intellectuel qui consisterait à croire que c’est en prison que se trouvent toutes les personnes susceptibles de s’impliquer dans les réseaux terroristes. Il y a un travail à faire en prison, et nous allons le développer, mais nous devons être lucides et savoir qu’il faut les détecter également dans la société. »La ministre s’est prononcée pour l’intégration du bureau du renseignement pénitentiaire au sein des six services de « la communauté du renseignement ». « Nous allons encore renforcer le renseignement pénitentiaire », a dit la ministre. Ce bureau compte 30 personnes, dont 13 à Paris. « Nous avons déjà engagé un travail de coordination avec les services du ministère de l’intérieur sur cette question depuis avril 2014. Il a connu son aboutissement avec l’intégration, au sein de l’Uclat [Unité de coordination de la lutte antiterroriste, à la police judiciaire] d’un directeur de l’administration pénitentiaire à temps plein. »Elle a enfin indiqué que la chancellerie réfléchissait à « une circonstance aggravante générale de racisme et d’antisémitisme portant sur toutes les infractions », et non pas comme aujourd’hui infraction par infraction. Il faudra en conséquence sortir ce délit de la loi sur la presse de 1881 pour les introduire dans le code pénal. « Nous travaillons également sur la possibilité de bloquer les sites racistes et antisémites », a souligné la garde des sceaux, comme les sites pédopornographiques – une mesure déjà prévue par la loi. Un neuvième magistrat sera enfin affecté au parquet de Paris chargé de l’antiterrorisme, dont elle a souligné « le travail époustouflant pendant huit jours ».Franck JohannèsFranck JohannèsSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.01.2015 à 19h14 • Mis à jour le16.01.2015 à 19h36 | Abel Mestre Après la parution, vendredi 16 janvier, dans le tabloïd russe Komsomolskaïa Pravda d'une interview choc, Jean-Marie Le Pen maintient auprès du Monde la quasi-totalité de ses propos publiés concernant la tuerie de Charlie Hebdo. Dans cet entretien, le président d’honneur du Front national commence par déclarer : « Je ne suis pas Charlie Hebdo. Ce journal anarchiste était l’ennemi direct de notre parti le Front national, et ses journalistes, il y a quelques années, rassemblaient des signatures pour une pétition exigeant notre interdiction. Et tous ces politiciens, qui sont sortis manifester, ce ne sont pas des Charlie, mais des charlots ! »Surtout la Komsomolskaïa Pravda, qui a attribué les attentats récents à Paris aux Américains, prête à Jean-Marie Le Pen les propos suivants :  « Ces passeports oubliés des frères Kouachi me rappellent le passeport d’un terroriste tombé de l’avion en feu le 11 septembre 2001, et préservé par miracle. New York était en flammes, mais le passeport est resté intact. Aujourd’hui, on nous dit que les terroristes sont des idiots, voilà pourquoi ils auraient laissé les documents dans la voiture. La fusillade à Charlie Hebdo ressemble à une opération des services secrets, mais nous n’avons pas de preuves. Je ne pense pas que les organisateurs de ce crime soient les autorités françaises, mais elles ont permis à ce crime d’être commis. Ce sont pour l’instant des suppositions. »« 15-20 millions » de musulmans en FranceInterrogé par Le Monde, visiblement gêné, M. Le Pen maintient qu’il juge « étonnant de trouver une carte d'identité avec des tueurs aussi organisés. C'est aussi étonnant que de trouver un passeport intact le 11 septembre. Je m'étonne simplement de cela et je crois que je ne suis pas le seul. » En revanche, le vieux leader frontiste se dit catégorique. Il ne se « souvient pas d'avoir parlé des services secrets ».Dans ce même entretien, M. Le Pen chiffre à « 15-20 millions » le nombre de musulmans vivant en France. Un chiffre tiré de publications d’Azouz Beggag, affirme-t-il au Monde. A la question : « Est-ce que Marine Le Pen vous a téléphoné pour vous remonter les bretelles ?  », il répond : « Personne ne me remonte les bretelles ! On ne me remonte pas les bretelles au Front national ! » Abel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.01.2015 à 17h32 • Mis à jour le16.01.2015 à 20h19 Près de huit ans après les faits, un policier de l'Essonne a été condamné, vendredi 16 janvier, à trois mois de prison avec sursis pour avoir fait croire qu'il n'avait tiré avec son arme qu'à trois reprises, au lieu de six, lors de violences urbaines dans le quartier de la Grande Borne, à Grigny, en 2007. La cour d'appel de Paris l'a déclaré coupable du délit de « modification de l'état d'un crime ou d'un délit ». Sa condamnation ne sera pas inscrite à son casier judiciaire.Vers 22 h 20, le 8 mai 2007, trente à quarante jeunes gens attaquent avec des pierres et des cocktails Molotov des policiers venus surveiller le tournage d'un clip vidéo. L'affrontement est qualifié de « particulièrement dur » par les forces de l'ordre, rapidement débordées. Celles-ci tirent avec leurs Flash-Ball et utilisent des grenades lacrymogènes. Sans effet. « Nos munitions n'avaient aucune conséquence sur la détermination de nos assaillants », raconte le chef de la brigade anticriminalité (BAC) devant les enquêteurs de l'inspection générale de la police nationale (IGPN).SIX COUPS DE FEULa vingtaine de policiers est obligée de se replier dans une station-service un peu plus loin. Les violences se poursuivent. Sur des images de la vidéosurveillance, on voit notamment un individu en train de saisir le pistolet d'une pompe à essence puis tenter de l'allumer avec un briquet — sans y parvenir. Dans la panique, selon le récit donné par les forces de l'ordre, un des policiers tombe. Un émeutier qui se trouve à une dizaine de mètres le voit et se prépare à lancer un cocktail Molotov.Le brigadier-chef P., fait alors feu avec son arme de service pour protéger son collègue. A trois reprises, assure-t-il. Le jeune homme, âgé de 17 ans, est touché au bras, mais il parvient à s'enfuir. Interpellé à l'hôpital peu après, il reconnaît, après seize heures de garde à vue, avoir lancé un cocktail Molotov éteint sur les policiers alors qu'il se trouvait à une cinquantaine de mètres. La justice décide de l'écrouer et ouvre une information judiciaire pour tentative de meurtre.Lire l'article d'archives : Le jour où la police a tiré à balles réelles sur des émeutiersMais l'enquête menée par l'inspection générale de la police nationale révèle finalement que six coups de feu ont été tirés par le policier. Trois caméras de vidéosurveillance ont également démenti la version des policiers. Confronté aux découvertes sur le nombre de tirs, le brigadier-chef de la BAC revient sur ses déclarations.MENSONGE DU POLICIERDevant l'IGPN, il reconnaît avoir utilisé dans la « panique » les six cartouches de son revolver Manhurin. Il avoue aussi s'être débarrassé de trois douilles « dans une bouche d'égout ou dans un terrain vague » pour tenter de dissimuler ses tirs. « J'ai craint que l'administration trouve mon comportement excessif et que d'avoir tiré six cartouches était trop par rapport à la situation vécue », assurait le policier, bien noté par sa hiérarchie.Le procureur de la République d'Evry de l'époque, qui en a eu connaissance, ne transmet pourtant ces éléments ni au juge d'instruction ni à la défense du jeune homme blessé par les tirs et placé en détention provisoire. Ils ne leur seront révélés que neuf mois après les faits, de façon fortuite, lorsque le juge demandera de nouvelles expertises.Lire aussi (édition abonnés) : La justice tente de répondre aux violences policièresLe mensonge du policier révélé, le jeune homme est remis en liberté, le 22 février 2008, « avec les excuses de la justice ». Le doute subsiste sur ses agissements ce soir-là, mais il lui profite aujourd'hui. « Même si sa présence aux abords de l'émeute comme simple spectateur paraît peu crédible, résume l'ordonnance de non-lieu, il n'en demeure pas moins qu'aucun élément, ni matériel ni de témoignage, ne permet d'affirmer le contraire. » Une fois hors de cause, il se constitue partie civile. En première instance, le tribunal correctionnel d'Evry avait jugé, le 12 septembre 2011, sa constitution de partie civile irrecevable. Le jeune homme avait fait appel. Vendredi, la cour d'appel a donc condamné le policier, mais a débouté le jeune homme, qui demandait des dommages et intérêts. 16.01.2015 à 17h20 | Eric Nunès « Tu voulais faire venir tout le monde à Pontoise, une idée qui ne vient pas à tous spontanément, mais tu as réussi », a salué dans un sourire Patrick Pelloux, urgentiste et rescapé de l'équipe de Charlie Hebdo lors d'un dernier hommage rendu, vendredi 16 janvier, à Stéphane Charbonnier, dit Charb, ancien directeur de la publication de l'hebdomadaire satirique, assassiné lors de l'attaque terroriste du 7 janvier.Hommes, femmes, enfants, ils sont nombreux à avoir bravé le froid et à s'être déplacés jusqu'à cette commune du Val-d'Oise pour lancer un au revoir ou lever le poing face au cercueil du défunt. La salle d'exposition Pontoise, perdue au cœur de la zone d'activité de la ville, n'a pas suffi à accueillir tous les amis et admirateurs du dessinateur. Plusieurs centaines ont suivi la cérémonie sur deux écrans géants plantés sur le parking. Parmi les personnalités politiques, Christiane Taubira, ministre de la justice, Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'éducation, et Fleur Pellerin, ministre de la culture et de la communication.ENTRE RIRES ET LARMESC'est en musique, avec des chansons, des poèmes et quelques blagues que les proches et survivants du massacre se sont relayés au micro pour porter leur adieu, entre rires et larmes. Tristesse et envie de vivre, d'avancer, de continuer, mais tristesse quand même... C'est ce qu'a chanté sur la scène Bénabar avec « Le Fou Rire » : « Un fou rire à un enterrement, je m'en veux, je m'en veux vraiment, c'était nerveux sûrement, en tout cas, ce n'était pas le moment. (...) J'ai pleuré à ton enterrement, je n'avais pas le choix, tu n'étais plus là comme avant, pour rire avec moi. »Charb, lui, était plutôt rock. Les Dead Kennedys, groupe de punk des années 1978-80, ont donc été mis à contribution avec « Back in the USSR ». « C'était sa chanson préférée, il mettait ça dans son appartement et il cassait tout », lance Luz, dessinateur rescapé de la tuerie. Dans son hommage, l'auteur de la « une » du dernier Charlie Hebdo imagine les dessins que Charb aurait produits s'il n'avait été fauché par les balles des tueurs. « Cette semaine, tu aurais dessiné Nétanyahu et Abbas défilant ensemble. Mais dans ton dessin, tu ne les aurais pas dessinés en train de se tenir la main, mais en train de tenir la bite de Sarkozy, au milieu, tout sourire carnassier. Tu aurais dessiné une grosse gueule de Marine Le Pen avec un tout petit panneau 'Je suis Charlie' sous le nez. Tu aurais dessiné le pape, qui nous chie dans les bottes... »« L'esprit de Charlie Hebdo est vivant ! », a encore lancé Luz avant d'appeler tous ceux qui proclament aujourd'hui être Charlie à se mobiliser. « Prouvez-le ! Prenez vos crayons, vos papiers, un scan, un ordi, exprimez-vous... En texte, en dessin, en vidéo, que sais-je... », lance à la foule le dessinateur avant de citer les Dead Kennedys : « Too drunk to fuck, but too funny to die! » (« Trop bourré pour baiser, mais trop drôle pour mourir »).« HEUREUX DE T'AVOIR CONNU »L'humoriste François Morel est également venu saluer Charb : « Mieux vaut un dessin qu'un long discours, un crayon qu'une Kalachnikov. » L'ancien ministre communiste Jack Ralite a expliqué que Charb était « un urgentiste de la dignité. » « Tes doigts talentueux nous ont donné des dessins lucioles. Je ne suis pas seulement triste de t'avoir perdu. Je suis surtout heureux de t'avoir connu », a-t-il ajouté.Les larmes aux yeux, la gorge nouée par l'émotion d'une semaine folle, Patrick Pelloux conclut : « Chouchou, le silence fait un bruit assourdissant. Le vide est encombrant, l'absence est devenue ma compagne. » « Charb était dans ma vie ce que sont les éléments », a poursuivi le médecin et chroniqueur de Charlie Hebdo avant de saluer l'engagement de son ami, « le genre de type qui relève toujours le camarade tombé à terre. Dans les cordées difficiles, sur les chemins escarpés de la vie, il était de ceux qui vous faisaient tenir debout ».Puis, évoquant les assassins, celui qui fut le premier à porter secours aux victimes juste après le massacre commis au sein de la rédaction lance :« Ils voulaient nous coucher, ils nous ont remis debout ! »La cérémonie se termine sur la chanson « Dirty Old Town » du groupe The Pogues. Luz tente un sourire avant le dernier départ de son ami. Sa bouche se crispe, il se prend la tête dans les mains et pleure. Patrick Pelloux lance un dernier message: « Charb, réponds-moi un jour... Juste une dernière fois. »Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.01.2015 à 15h12 • Mis à jour le16.01.2015 à 16h33 Dieudonné M'Bala M'Bala, sous le coup de plusieurs procédures judiciaires, a été condamné, vendredi 16 janvier, par le tribunal correctionnel de Paris à 6 000 euros d'amende pour avoir lancé sur Internet, à la fin de 2013, un appel aux dons pour payer de précédentes amendes.La loi punit le fait d'ouvrir ou d'annoncer publiquement des souscriptions ayant pour objet d'indemniser des amendes prononcées par des condamnations judiciaires. Peu importe que cet appel ait ou non été suivi d'effet. Le parquet avait requis une peine de 150 jours/amende à 150 euros, impliquant que le condamné voie sa peine transformée en emprisonnement s'il ne s'acquitte pas de la totalité de l'amende, soit 22 500 euros.Dans une vidéo à la fin de décembre 2013, Dieudonné M'Bala M'Bala évoquait notamment sa condamnation à 28 000 euros d'amende, prononcée par la cour d'appel de Paris le 28 novembre 2013 pour diffamation, injure et provocation à la haine et à la discrimination raciale pour des propos et une chanson, Shoahnanas, dans deux vidéos diffusées sur Internet.« ANATAXE »Dans la vidéo qui lui vaut cette nouvelle condamnation vendredi, il évoquait alors l'« anataxe », qui permet selon lui de chanter la chanson Shoahnanas, version détournée de Chaud Cacao, d'Annie Cordy, et lançait aux internautes : « Continuez à donner », « c'est pas de l'argent perdu », ou encore « plus vous m'aidez évidemment et plus on met le système en difficulté ».A l'audience du 26 novembre, où Dieudonné M'Bala M'Bala n'était pas présent, la procureure Annabelle Philippe s'en était prise à la posture de ce dernier, qui, selon elle, revient à dire « je me fiche du système », « pas question que je paie tout seul ».Dieudonné M'Bala M'Bala sera par ailleurs convoqué à une audience devant le tribunal correctionnel pour répondre de faits d'apologie d'acte de terrorisme. Il a été placé en garde à vue à Paris après que le parquet eut ouvert, lundi 12 janvier, une enquête pour apologie du terrorisme à la suite de propos tenus par l'humoriste sur sa page Facebook, dans lesquels il disait se sentir « Charlie Coulibaly », en référence à Amedy Coulibaly, l'homme qui a pris des clients d'un supermarché casher en otage et tué quatre d'entre eux. 16.01.2015 à 12h41 • Mis à jour le16.01.2015 à 16h01 | Alexandre Piquard Jointes par Le Monde, les messageries lyonnaises de presse (MLP) chargées de sa distribution précisent les chiffres de vente du numéro historique de Charlie Hebdo paru le mercredi 14 janvier, suscitant une ruée inédite dans les kiosques. Le journal a vendu 1,9 million d’exemplaires les deux premiers jours, calculent les MLP. Le tirage annoncé est de 5 millions d’exemplaires mais la vente s’étalera sur plusieurs semaines.Ainsi, mercredi, environ 700 000 exemplaires ont été mis en place dans les kiosques, sur les presque un million distribués par les messageries aux dépôts. Les MLP ont constaté, par sondages téléphoniques, une rupture de stock nationale vers 10 h 30.55 000 commandes en AllemagneJeudi, environ 900 000 exemplaires supplémentaires ont été mis en place (sur 1 million distribué au total) mais le réseau a été également écoulé les 300 000 restants de la veille, notent les MLP, qui ont constaté une rupture de stock vers 11 h 30.Vendredi, 1 million d’exemplaires ont à nouveau été mis en place, selon les messageries, qui à midi n’avaient toutefois pas encore constaté d’épuisement des stocks nationaux.A l’étranger, les premiers exemplaires (« quelques dizaines de milliers », selon MLP) ont été distribués jeudi. Les messageries ont enregistré 150 000 exemplaires commandés et estiment que les ventes finales s’élèveront à 300 000 pour le monde entier. L’Allemagne semble le pays le plus concerné, avec 55 000 commandes à elle seule.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.01.2015 à 11h28 • Mis à jour le16.01.2015 à 11h33 Sur les ondes, les matinales de ce vendredi 16 janvier sont toujours largement dominées par les suites des attentats perpétrés en région parisienne la semaine dernière. François Baroin souhaite que les policiers soient mieux armésUne semaine après les attentats qui ont coûté la vie à 17 personnes, le sénateur-maire UMP de Troyes est intervenu vendredi 16 janvier sur RTL pour rappeler que « les gens en uniformes sont des cibles prioritaires pour les terroristes ». Le président de l'Association des maires de France plaide pour une meilleure protection des forces de l'ordre.L'assassinat d'une policière municipale à Montrouge par Amedy Coulibaly, auteur de la tuerie du supermarché casher situé près de la porte de Vincennes, a relancé le débat sur l'armement de ces agents. François Baroin souhaite qu'ils soient équipés de gilets pare-balles.L'ancien ministre de Nicolas Sarkozy doit rencontrer ce vendredi le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, afin de discuter du financement des gilets pare-balles, qu'il souhaite partager entre les mairies et l'Etat.Christian Estrosi veut des contrôles d'identité préventifsLe député-maire UMP de Nice a, lui aussi, souhaité vendredi sur France Info un renforcement des armes et des prérogatives des policiers municipaux. Et de mentionner l'exemple de Clarissa Jean-Philippe, la policière municipale de Montrouge, « tuée lâchement dans le dos ». « La police municipale, qui a la même compétence, la même formation au maniement des armes, qui est elle-même armée, n'a pas la même qualité des armes [que la police nationale]. C'est un revolver à six balles d'un côté, un pistolet automatique de l'autre. Ils n'ont pas suffisamment de gilets pare-balles. »Il plaide aussi pour « un outil juridique, la possibilité de contrôler les identités à titre préventif, lorsqu'il y a un soupçon de menace ». Une demande qu'il devrait formuler auprès de Bernard Cazeneuve, vendredi.Rachida Dati veut plus de contrôles dans l'espace ShengenPour la maire du VIIe arrondissement de Paris, qui s'exprimait vendredi matin sur RMC face à Jean-Jacques Bourdin, « la criminalité et la barbarie ne connaissent pas les frontières [...], il faut que les moyens d'action et les mesures à prendre soient de nature transfrontalière ». « On a déjà un fichier sur les personnes condamnées pour terrorisme, ce qu'il faudrait faire pour mieux fonctionner aujourd'hui c'est le fichier dit “Schengen”, insiste-t-elle, le fichier Schengen aujourd'hui regroupe l'ensemble des personnes surveillées, suspectées et signalées au niveau européen, au niveau de l'espace Schengen. Mais ce fichier est très mal renseigné, donc il faudrait le faire mieux fonctionner. » « Ce que nous demandons, c'est que tout le monde soit contrôlé quand il entre dans l'espace européen et quand il sort de l'espace européen », ajoute-t-elle.  Florian Philippot pose la question du contrôle des frontièresInterrogé par Sud Radio dans la foulée de l'intervention antiterroriste en Belgique, le vice-président du Front national a souligné que la Belgique « est traditionnellement une des places fortes du terrorisme et du djihadisme ». « Cela pose la question du contrôle des frontières, estime-t-il, il ne faut pas les fermer, il faut des filtres ».S'il pense que Schengen est « le paradis des mafias en tout genre, des filières, des djihadistes », il n'est « pas favorable au fichier PNR [passenger name record] » : « Je ne pense pas que ces mesures liberticides type Patriot Act soient à la hauteur. » Il a également critiqué la baisse « irresponsable » des policiers et gendarmes sous Nicolas Sarkozy. « Je demande que des mesures d'interdiction du territoire soient prises pour les djihadistes », a-t-il ajouté, et « les prêches des imams doivent se faire en français », même si « les imams ne doivent pas être obligatoirement français ». A l'école, il souhaite que « la discipline et l'autorité du maître » soient réhabilitées et que les élèves commencent par apprendre le français plutôt que les religions. Jean-Baptiste Chastand Si la croissance devrait un peu s’améliorer en 2015, la situation de l’emploi ne devrait en revanche pas s’éclaircir. L’Unedic, l’organisme qui gère l’assurance-chômage, a publié de sombres pronostics, vendredi 16 janvier. Ils prévoient une hausse du taux de chômage à 10,3 % en métropole fin 2015, contre 9,9 % actuellement. Le nombre de chômeurs sans aucune activité (la « catégorie A » de Pôle emploi) devrait s’établir dans un an à 3,6 millions de personnes, contre un peu moins de 3,5 millions actuellement.En comptant les chômeurs ayant une activité réduite (catégories B et C), le nombre d’inscrits à Pôle emploi pourrait grimper de 5,2 à près de 5,4 millions de personnes. Cette situation a une raison simple : le timide retour de la croissance, que l’Unedic estime à 0,8 % pour 2015 en accord avec le consensus des économistes, ne permettra pas de créer suffisamment d’emplois pour compenser la hausse de la population active. Ces prévisions sont similaires à celles de l’Insee, publiées le 18 décembre 2014, qui pronostiquent un taux de chômage à 10,6 % en 2015, DOM compris. François Hollande n’avait pas contesté en décembre ces sombres présages. « Est-ce que 1 % de croissance suffit pour réduire le chômage en France ? Non, parce qu’en France, la population active augmente », avait-il déclaré en déplacement à Bruxelles. Depuis son échec à « inverser la courbe du chômage avant fin 2013 » comme il s’y était engagé, le président de la République est très prudent sur ses promesses publiques en matière d’emploi. En avril, il s’est uniquement engagé à ne pas se représenter en 2017 si le chômage ne reculait pas d’ici là.DérapageSouci supplémentaire, cette nouvelle montée du nombre de chômeurs va se traduire par une forte hausse du déficit de l’Unedic. Alors que l’assurance-chômage prévoyait encore en septembre de réduire son déficit en dessous de 3,7 milliards d’euros en 2015 (contre près de 4 milliards en 2013), celui-ci devrait finalement se stabiliser en 2014 puis déraper à plus de 4,6 milliards en 2015. L’Unedic, qui est déficitaire depuis 2009 et le début de la crise, va voir sa dette totale grimper à près de 26 milliards à cet horizon.Si un déficit est logique en période de crise pour l’assurance-chômage, ce dérapage des comptes devrait peser sur la prochaine négociation des règles d’indemnisation des chômeurs. Les syndicats et le patronat, qui gèrent l’Unedic, ont prévu de les rediscuter en 2016, mais un premier groupe de travail doit se réunir en 2015. Il apparaît déjà que l’actuelle convention, rentrée totalement en vigueur début octobre, ne permettra pas de stabiliser le déficit comme espéré, malgré les 600 millions d’euros d’économies prévues par le texte.Cette convention prévoyait pourtant un durcissement de l’indemnisation des intermittents, l’allongement du délai de carence pour les salariés quittant leur entreprise avec des indemnités supralégales ou la création de « droits rechargeables » plus simples mais souvent moins avantageux pour les chômeurs reprenant une activité temporaire. Mais les fondamentaux – un jour cotisé pour un jour travaillé, une durée d’indemnisation pouvant aller jusqu’à deux ans, voire trois ans – étaient restés les mêmes.Le Medef n’a jamais caché qu’il souhaitait s’y attaquer et le gouvernement a publiquement demandé en octobre aux partenaires sociaux de durcir davantage ces règles. « La question de l’efficacité, de l’équité des règles » du régime d’assurance-chômage « est un débat légitime », avait déclaré Manuel Valls le 8 octobre, en laissant entendre que les règles d’indemnisation n’incitaient pas, selon lui, suffisamment les chômeurs à rechercher un emploi.Jean-Baptiste ChastandJournaliste en charge du social et de l'emploiSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.01.2015 à 11h06 • Mis à jour le03.01.2015 à 12h01 Des affrontements entre près de 200 migrants ont éclaté dans la nuit de vendredi 2 à samedi 3 janvier à Calais, faisant sept blessés légers. Les bagarres ont eu lieu durant une partie de la nuit dans la zone des dunes, et un calme relatif est revenu vers 3 heures du matin après l'intervention de CRS. Les sept blessés ont été évacués par des pompiers.Lire le reportage : A Calais, la fatigue migratoireSelon Christian Salomé, de l'association l'Auberge des migrants, qui distribue des repas, les tensions et des bagarres ont débuté mercredi 31 décembre entre des migrants africains et afghans. « Les gars sont sous tension car il n'y a eu aucun camion allant en Angleterre cette nuit-là », en raison de la Saint-Sylvestre.Le mercredi est traditionnellement un jour attendu par les migrants car les camions partis le lundi d'Europe de l'Est traversent la Manche le mercredi, leur offrant des possibilités de passage clandestin.HANGAR FERMÉA la fin des repas vendredi, une première bagarre a éclaté, avant que les représailles ne se poursuivent durant la nuit. « Certains se sont alcoolisés, notamment les Africains, ce qui a pu générer des tensions avec les Afghans, qui ne boivent pas », a indiqué Christian Salomé. « Avec le temps pluvieux que l'on a aujourd'hui, les esprits devraient se calmer. »lire le reportage (édition abonnés) : A Calais, dans la « jungle » des SoudanaisEnviron 2 300 migrants, principalement soudanais, érythréens et syriens, vivent dans des tentes à Calais, où ils essaient de passer en Grande-Bretagne. Le grand hangar ouvert à Calais le 26 décembre pour permettre aux migrants de se protéger du froid a été fermé vendredi par la préfecture en raison de la remontée des températures. L'ouverture d'un centre d'accueil de jour, avec notamment des douches et des toilettes, est prévue pour le mois d'avril, dans un centre aéré mis à disposition par la municipalité.Lire : A Calais, quinze ans d'impuissance de l'Etat 02.01.2015 à 12h51 • Mis à jour le02.01.2015 à 12h51 Le corps sans vie d'une personne de 61 ans sans domicile fixe a été découvert dans la nuit de jeudi 1er à vendredi 2 janvier dans une rue des quartiers sud de Marseille. Il s'agit de la septième personne sans abri morte depuis samedi en France, cinquième victime présumée de la vague de froid ; les deux autres avaient été découvertes dans un entrepôt en flammes.Lire : L’hiver a fait ses premiers morts de froid en FranceA Marseille, un passant a donné l'alerte peu avant minuit en découvrant un corps allongé sur un matelas dans la rue. Une autopsie doit confirmer si le froid est à l'origine de la mort de cette personne.Le préfet des Bouches-du-Rhône avait lancé mardi un appel à la vigilance face à la baisse des températures dans le département. On recense actuellement 2 711 places d'hébergement pérennes ouvertes ainsi que 52 places d'hôtel dans les Bouches-du-Rhône.Lire (abonnés) : Le « 115 » ne répond plus aux besoins des sans-abriFace à la vague de froid déferlant sur l'Hexagone, le plan grand froid a été activé pour venir en aide aux personnes sans domicile.Une personne sans abri retrouvée morte à Marseille 01.01.2015 à 18h50 • Mis à jour le01.01.2015 à 19h26 940 voitures ont été incendiées au cours de la nuit de la Saint-Sylvestre, un nombre en recul de 12 % par rapport à 2013, selon le bilan du ministère de l'intérieur transmis jeudi 1er janvier. L'an passé, 1 067 véhicules avaient été brûlés.Le ministère de l'intérieur précise que 308 interpellations pour des incidents ont également été recensés. Le gouvernement avait décidé cette année de renforcer les dispositifs, craignant des attaques terroristes. Ainsi, plus de 90 000 policiers, gendarmes, militaires et pompiers étaient mobilisés pour assurer la sécurité de la Saint-Sylvestre dans le pays.La révélation des chiffres de véhicules incendiés durant la nuit de la Saint-Sylvestre avait été abandonnée en 2010 sous la présidence de Nicolas Sarkozy afin d'« éviter toute surenchère ou compétition entre villes ». En 2013, Manuel Valls, alors ministre de l'intérieur, avait décidé de rétablir le bilan des voitures brûlées, afin de ne pas « donner le sentiment de cacher quelque chose ».Lire aussi : Un jeune homme tué lors d'une rixe près du Trocadéro durant la nuit du Nouvel An 01.01.2015 à 13h19 • Mis à jour le01.01.2015 à 13h29 Un homme de 17 ans est mort jeudi 1er janvier après avoir été blessé au thorax par un coup de couteau lors d'une rixe dans le quartier du Trocadéro, à Paris, durant la nuit du réveillon.Selon les premiers éléments de l'enquête, le jeune homme a été blessé vers 1 h 30 du matin au cours d'une bagarre entre deux hommes « qui pourraient être des marginaux ou des sans domicile fixe », précise une source policière. Hospitalisé, il est mort jeudi matin des suites de ses blessures. L'auteur des coups, un homme d'une trentaine d'années, a été placé en garde à vue.Le 31 décembre 2013, un jeune homme de 20 ans avait été tué d'un coup de couteau dans les jardins du Trocadéro alors qu'il tentait de récupérer le sac d'une amie que plusieurs agresseurs venaient de voler. Deux hommes avaient été interpellés quelques mois plus tard. 01.01.2015 à 01h41 • Mis à jour le01.01.2015 à 08h59 Interdits à la vente, environ deux tonnes de pétards ont été saisies par les autorités en Alsace avant le Nouvel an, a annoncé la préfecture du Bas-Rhin au soir de la Saint-Sylvestre.Sur ce total, une tonne environ a été saisie auprès d'une seule famille qui vendait illégalement des pétards sur la voie publique, aux abords d'un hypermarché à Mundolsheim (nord de Strasbourg), a précisé une porte-parole de la préfecture. Selon les Dernières Nouvelles d'Alsace il s'agissait d'engins de petite catégorie C1, pouvant être légalement utilisés mais dont la vente sur la voie publique est interdite par arrêté préfectoral contrairement à l'Allemagne voisine.TRADITION GERMANIQUEPlus tôt dans la journée de mercredi, la Direction générale de la police nationale (DGPN) avait annoncé une cinquantaine d'interpellations lors des contrôles anti-pétards en Alsace. Deux d'entre elles se sont soldées par des gardes à vue, selon un porte-parole de la DGPN.Tous les ans à l'occasion du Nouvel An, l'Alsace résonne d'un gigantesque concert de pétards et fusées. Le plus souvent, cette tradition issue du monde germanique est bon enfant, mais, depuis quelques années, les accidents ne sont plus rares. Deux personnes avaient été tuées en 2012 et une l'an dernier, sans compter les blessés avec parfois des séquelles durables.Les autorités locales espèraient éviter cette année un nouveau drame et ont multiplié des opérations de prévention depuis début décembre, notamment dans les collèges, en parallèle d'une réglementation drastique. L'an dernier, environ une tonne de pétards et fusées illégaux avait été saisie en Alsace lors de ces contrôles. Pour les éviter, nombre d'Alsaciens ont acheté leurs pétards en Moselle cette année, où les règles préfectorales en la matière sont moins strictes, ont constaté plusieurs médias locaux. 31.12.2014 à 16h14 • Mis à jour le31.12.2014 à 18h08 |Gaëlle Dupont Certains noms sont indéfectiblement liés à un combat. Celui auquel Simone Iff, retrouvée morte lundi 29 décembre à son domicile parisien, à l’âge de 90 ans, a consacré sa vie fut long, souvent violent, mais victorieux.Le droit des femmes à disposer de leur corps, donc à maîtriser leur destinée, semble acquis. Maintenant que la contraception est entrée dans les mœurs et que l’avortement est libre et gratuit, il est difficile d’imaginer à quel point les années qui précédèrent et celles qui suivirent ces réformes sociétales majeures (loi Neuwirth autorisant la contraception en 1967, loi Veil sur l’interruption volontaire de grossesse en 1975) furent pleines de bruit et de fureur. À quel point les militant(e)s féministes durent mener une lutte acharnée pour voir aboutir au moins en partie leurs revendications. Simone Iff était au premier rang de toutes les manifestations.Voir notre dossier d’archives : IVG et contraception, les femmes à la conquête de leurs corpsDe ces années, il reste un slogan : « Un enfant si je veux quand je veux. » Simone Iff, présidente du Planning familial de 1973 à 1980, en fut l’inventeuse. Il reste aussi un manifeste, celui des « 343 salopes », qui revendiquèrent avoir avorté dans le Nouvel Observateur en avril 1971. Paradoxalement, Simone Iff, qui disait avoir eu « 5 enfants et un certain nombre d’avortements », ne l’a pas signé. « Un oubli », expliquera-t-elle. Elle en fut pourtant la principale organisatrice : c’est Simone Iff qui passait les coups de fil pour recruter les signataires.L’écho assourdi du tumulte de cette époque parvient encore parfois à nos oreilles, comme lorsque la notion de détresse, longtemps exigée des femmes qui avaient recours à l’avortement, a été supprimée du code de la santé publique en 2014 après un vif débat. Une évolution sémantique hautement symbolique approuvée par Simone Iff. « C’est un droit, la détresse n’a rien à voir là-dedans », avait-elle commenté.Lire aussi : Le droit à l'avortement en France a 40 ansUn manque d’informationComment cette fille de pasteur, née le 4 septembre 1924 à Vabre (Tarn), en est-elle arrivée à devenir une militante du droit à l’avortement ? La vie ne lui a pas laissé le choix, affirmait-elle. À 18 ans, elle se retrouve enceinte, sans être mariée. Ses parents se montrent compréhensifs, même si la famille doit quitter Sète pour fuir le scandale. Ce sont eux, des progressistes investis dans l’aide aux réfugiés, qui ont donné à leur fille des racines militantes et protestataires. Simone Iff se marie avec le père de l’enfant, le Suisse protestant Werner Iff, et accouche en 1943 de sa fille aînée.Longtemps, elle a été officiellement mère au foyer. Dans les faits, Simone Iff travaille aux côtés de son mari, qui dirige après la guerre un foyer protestant d’accueil de jeunes délinquants. Peu à peu, le militantisme va prendre dans sa vie la place d’un travail à temps plein, voire plus. Elle entre d’abord au mouvement Jeunes Femmes, créé en 1946 au sein de la bourgeoisie protestante. Son objectif est d’aider les femmes qui ont goûté au travail et à l’indépendance quand leurs maris étaient mobilisés à conserver un rôle actif dans la société après la guerre. Très vite, une forte demande d’information sur le contrôle des naissances émerge dans ces groupes qui essaiment partout en France.Jeunes Femmes participe à la création de l’association La Maternité heureuse, qui deviendra en 1960 le Mouvement français pour le planning familial. Simone Iff en est une cheville ouvrière. Officiellement, il s’agit de promouvoir l’équilibre psychologique du couple et la santé des femmes. En réalité, le mouvement informe aussi sur le contrôle des naissances, interdit par une loi en vigueur depuis 1920. La sexualité est à l’époque taboue, l’ignorance des couples sur la conception et les rares méthodes de contraception disponibles totale. Une grossesse peut devenir une malédiction.« Il y avait une demande énorme »En 1961, quand les premiers centres du planning ouvrent à Grenoble et Paris, c’est la ruée. « Il y avait une demande énorme, se souvenait Simone Iff. Il fallait passer de la clandestinité à une structure qui avait pignon sur rue. » Avec l’information sur le contrôle des naissances va celle sur une sexualité épanouie, l’autre grand combat de Simone Iff. Elle veut faire envisager l’acte sexuel comme source de plaisir et plus seulement comme acte reproducteur. L’autre grande nouveauté, c’est qu’au sein du Planning, le savoir n’est plus détenu par les seuls médecins, mais aussi par les militantes qui accueillent le public et se déplacent pour prendre la parole devant des publics variés.Dans les centres, la police n’hésite pas à effectuer des descentes pour vérifier que les hôtesses du planning ne délivrent pas d’informations sur la contraception. Il faut mentir et cacher les dossiers des adhérentes, jusqu’au vote de la loi Neuwirth en 1967, qui dépénalise l’usage de la contraception. Mais cette dernière reste incomplète, selon Simone Iff, car aucun moyen n’est donné pour diffuser l’information et les contraceptifs. C’est le Planning familial qui assume cette tâche (comme le montre la vidéo ci-dessous, dans laquelle apparaît Simone Iff).Les centres orientent aussi les femmes qui souhaitent avorter vers l’étranger. Simone Iff est elle-même allée en Suisse pour avorter, avant d’y envoyer d’autres femmes. Toutes n’ont pas les moyens. En France, les avortements clandestins tuent. Le Planning veut rompre le silence. Le Manifeste des 343 salopes, en 1971, créé un électrochoc. La loi Veil, votée en 1975, n’envisage la question que sous l’angle sanitaire : il s’agit d’éviter les carnages causés par les aiguilles à tricoter. Ce n’est pas la position de Simone Iff, plébiscitée à la tête du Planning en 1973, pour qui l’IVG est d’abord un droit des femmes. Mais elle soutient la ministre. « Elle était plus politique que moi », se souvenait-elle. Au Planning jusqu’en 1980, elle devient une sorte de « mater familias ». Son âge et son statut de mère de famille nombreuse crédibilisent les revendications du mouvement. Toujours bénévole, elle sacrifie sa vie privée au militantisme. Mais au Planning régnaient « une confiance et une amitié » dont le souvenir continuera longtemps à l’émouvoir.Conseillère ministérielle sous MauroyEn 1981, Simone Iff, proche des communistes, est appelée comme conseillère chargée des questions de santé au cabinet d’Yvette Roudy, la première ministre des droits des femmes de plein exercice, nommée par le Premier ministre socialiste de François Mitterrand Pierre Mauroy. Là, jusqu’en 1983, elle continue à se battre pour la mise en œuvre de la loi Veil, afin notamment que des places suffisantes soient réservées pour les IVG dans les hôpitaux. Elle s’engage aussi en faveur des prostituées, des femmes « comme les autres ». Des formations sont proposées à celles qui souhaitent arrêter. Simone Iff termine sa « carrière » au Conseil économique et social, un poste qui l’a intéressée, même si elle ne s’y sentait pas toujours à sa place. À la fin de sa vie, il lui était devenu impossible de se rendre dans les centres du Planning, mais elle est jusqu’au bout restée bénévole.Gaëlle Dupontjournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gilles Rof Deux Marseillais de 42 et 30 ans sont convoqués le 9 janvier devant le tribunal correctionnel de Marseille pour répondre de la profanation d’une stèle érigée à la mémoire des résistants du groupe Missak Manouchian, perpétrée début septembre.Arrêtés le 16 décembre et placés en garde à vue, ces deux hommes sont définis comme des « sympathisants d’extrême droite » par le parquet de Marseille. Ils ont été présentés au juge le 17 décembre, qui leur a délivré une convocation par procès verbal pour « violation de monument édifié à la mémoire des morts ». Un délit passible d’une peine d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende.Un troisième homme de 18 ans a également été placé en garde à vue avant d’être relâché sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui.IndignationLa profanation de la stèle avait été revendiquée par le groupuscule Mouvement Populaire-Nouvelle Aurore (MPNA). Une vidéo, toujours visible sur Internet, montre un groupe d’une dizaine de personnes, jeunes pour la plupart et portant un tee-shirt blanc à l’effigie du MPNA, réunis dans une mise en scène paramilitaire autour de la stèle, sur une petite place située près du Vieux-Port à Marseille.Dans ce film de 6 minutes, les participants, dont les visages ont été floutés, qualifient Missak Manouchian de « terroriste venu d’URSS pour déstabiliser la France », de « balance qui a donné tous ses collègues ». « Manouchian, grosse merde, on ne veut pas de ça à Marseille », hurle un des protagonistes, avant qu’un drap blanc ne soit déposé sur le buste du résistant communiste, commandant du groupe FTP-Moi et exécuté, avec vingt-deux de ses camarades, au Mont Valérien, en février 1944.La profanation de la stèle Manouchian avait provoqué une vague d’indignation. Plusieurs centaines de personnes se sont réunies sur le site à l’appel de la Jeunesse arménienne de France, le 21 septembre. Plusieurs élus locaux, dont l’ex-ministre et députée socialiste Marie-Arlette Carlotti, ont demandé au ministère de l’Intérieur d’étudier la dissolution administrative du MPNA. « Fondé en mars 2014 à Marseille, ce mouvement fasciste entraîne ses membres au combat et s’apparente à une véritable milice privée », dénonce la députée des Bouches-du-Rhône.Gilles RofJournaliste au Monde 31.12.2014 à 03h50 • Mis à jour le31.12.2014 à 16h05 lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2ds6wd"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2ds6wd", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});Ce sera peut-être la dernière odyssée migratoire de cette année 2014, particulièrement meurtrière pour les migrants en Méditerranée, dont la traversée a été qualifiée de « route la plus mortelle du monde » par un récent rapport du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Cette fois, le drame a été évité de justesse pour la majeure partie des passagers du Blue Sky M.Les gardes-côtes italiens sont en effet parvenus mercredi 31 décembre à ramener à bon port plus de 900 migrants, entassés sur ce cargo à la dérive au large de l'île de Corfou, et se sont félicités sur Twitter d'avoir « évité une hécatombe », quelques jours après l'incendie d'un ferry grec au large de l'Albanie qui a fait au moins treize victimes. Sans leur intervention, le navire, abandonné par son équipage, allait se fracasser contre les rochers, ont-ils affirmé.@matteorenzi Guardia Costiera evita altra ecatombe: salvati oltre 900 migranti su nave con motore bloccato destinata a urtare coste pugliesi— Guardia Costiera (@guardiacostiera)require(["twitter/widgets"]);Le Blue Sky M, cargo battant pavillon moldave, est arrivé dans la nuit de mardi à mercredi à Gallipoli (sud-est de l'Italie), où les centaines de clandestins à son bord, en majorité d'origine syrienne, ont été aussitôt pris en charge par les autorités. La Croix-Rouge italienne, qui a recueilli les rescapés du périple, a annoncé à Reuters que quatre migrants avaient été retrouvés morts à bord du cargo.La police et les autorités maritimes vont désormais s'efforcer de comprendre comment ces centaines de migrants ont pu ainsi se retrouver à la dérive sur un cargo. L'hypothèse de pirates trafiquants de clandestins, contraints d'abandonner le navire après une première alerte donnée au large de la Grèce, a été avancée, mais aucune confirmation n'a pu être obtenue.« COURSE CONTRE LA MONTRE » POUR CHANGER DE CAP On ne sait pas encore où leur périple a débuté. Il prit un tour dramatique mardi au large de l'île grecque de Corfou, où, selon les médias grecs, le navire a envoyé un SOS en raison de la présence à bord « d'hommes armés ». Alertées, les autorités maritimes grecques sont alors intervenues et ont inspecté le navire. Une frégate, un hélicoptère de la marine militaire grecque et deux patrouilleurs de la police portuaire ont été dépêchés sur les lieux.Une responsable du bureau de presse de la police portuaire a affirmé à l'Agence France-Presse que l'inspection du cargo n'avait révélé « aucun problème [mécanique] et rien de suspect sur le bateau ».Selon les autorités, le Blue Sky M avait pour destination le port de Rijeka, dans le nord de la Croatie. Pourtant, peu après, il a changé de cap et pour se diriger vers la côte italienne. C'est alors au tour des autorités italiennes d'intervenir. Un hélicoptère et une vedette de la marine militaire ont aussitôt été envoyés à la rencontre du cargo.« Des personnels des gardes-côtes à bord du cargo à la dérive avec 700 migrants », avaient annoncé dans la soirée les gardes-côtes italiens sur Twitter et Facebook, en diffusant une vidéo du navire. Plus tard, ils ont révisé à la hausse le nombre de ces clandestins. (function(d, s, id) { var js, fjs = d.getElementsByTagName(s)[0]; if (d.getElementById(id)) return; js = d.createElement(s); js.id = id; js.src = "//connect.facebook.net/en_US/all.js#xfbml=1"; fjs.parentNode.insertBefore(js, fjs); }(document, 'script', 'facebook-jssdk'));Post by Corpo delle Capitanerie di Porto - Guardia Costiera.Six marins sont parvenus à monter à bord, pour découvrir alors que le navire n'était pas à la dérive mais faisait route moteur bloqué vers la côte. S'est engagée alors « une course contre la montre pour éviter le pire », a rapporté un responsable. Les six hommes montés à bord ont réussi in extremis à changer le cap et surtout à débloquer le moteur, à moins de 5 milles (9 kilomètres) de la côte. Quelques heures plus tard, le cargo était enfin à quai, fin du calvaire pour ces centaines de clandestins, en majorité syriens, selon la Croix-Rouge.lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x1trpe6"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x1trpe6", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});Lire aussi : Nombre record de migrants morts en Méditerranée en 2014 Frédéric Potet De son vrai nom Bernard Verlhac, Tignous  – né en 1957 – avait adopté ce pseudonyme signifiant « petite teigne » en occitan en hommage à sa grand-mère, qui le surnommait ainsi. Le dessinateur de presse avait fait ses armes dans le magazine Casus Belli, dans les années 1990. Il travaillait régulièrement à Marianne depuis cette période et à Charlie Hebdo où il a trouvé la mort mercredi 7 janvier au cours de l’attentat qui a emporté ses confrères Cabu, Georges Wolinski et Charb. Il collaborait également régulièrement au mensuel de bande dessinée Fluide glacial et à L'Humanité.Doté d’un trait souple et nerveux à la fois, Tignous avait aussi régulièrement mis son imagination fertile et corrosive au service d’émissions télévisées en direct, notamment auprès de Laurent Ruquier sur France 2, de Marc-Olivier Fogiel sur M6 ou Bruno Masure sur Public-Sénat.« UN DESSIN PRÊTE À RIRE. QUAND IL EST VRAIMENT RÉUSSI, IL PRÊTE À PENSER »Caricaturiste et dessinateur de presse, il s’était essayé à la bande dessinée tardivement, en 2010 avec l’album Pandas dans la brume (Glénat), ne s’en sentant pas capable jusque-là. Auteur d’illustrations également (notamment pour un livre de Didier Daeninckx sur la guerre d’Algérie, Corvée de bois), Tignous n’en restait pas moins un « pur » dessinateur de presse. En 2010, il confiait au site Internet de l’ambassade de France en Colombie lors d’un voyage à Bogota :« Un dessin réussi prête à rire. Quand il est vraiment réussi, il prête à penser. S’il prête à rire et à penser, alors c’est un excellent dessin. Mais le meilleur dessin prête à rire, penser et déclenche une forme de honte. Le lecteur éprouve de la honte d’avoir pu rire d’une situation grave. Ce dessin est alors magnifique car c’est celui qui reste. »Tignous faisait également partie de Cartooning for Peace, le réseau international de dessinateurs de presse engagés œuvrant pour la liberté créé par Plantu. « Je serais ravi de penser que chaque fois que je fais un dessin j’évite un enlèvement, j’empêche un assassinat ou je retire une mine antipersonnel. Quel bonheur ce serait ! Si je pouvais avoir ce pouvoir-là, je ne dormirais plus et ferais des dessins sans arrêt », disait-il.Frédéric PotetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 07.01.2015 à 17h53 • Mis à jour le 07.01.2015 à 17h53Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/01/07/une-campagne-televisee-pour-recruter-25-000-enseignants_4550898_4401467.html"data-title="Une campagne télévisée pour recruter 25 000 enseignants"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/01/07/400x300/4550958_7_d57d_on-a-besoin-de-toi-crie-un-groupe-d_9f133d35c5d23ecf4164a02b42f514ca.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/01/07/une-campagne-televisee-pour-recruter-25-000-enseignants_4550898_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" « Est-ce que tu peux venir m'aider, s'il te plaît ? », lance un bambin. « On a besoin de toi ! », crie un groupe d'écoliers le regard rieur plongé dans la caméra. Dans une nouvelle campagne télévisée et sur Internet lancée mercredi 7 janvier, le gouvernement joue la carte de l'attendrissement pour inciter les étudiants à choisir le métier d'enseignant.D'une durée de trente et une secondes, le spot télévisé, intitulé L'école change avec vous, vient en appui des recrutements massifs programmés sur le quinquennat. Il sera diffusé jusqu'au 27 janvier sur vingt-quatre chaînes de télévision, pour un budget non dévoilé. Une version plus longue est disponible sur la Toile.Un site Internet, lecolechangeavecvous.fr, permet aussi aux personnes intéressées de se tenir informées des dates des concours d'enseignants, présente le métier sous un jour valorisant (« 91 % des enseignants considèrent qu'ils font un travail utile », « 71 % des Français font confiance aux enseignants »), et décline les réformes lancées (« reconstruire la formation des enseignants », « améliorer le climat scolaire », « vaincre le décrochage »).« En 2015, 25 000 postes d'enseignant sont ouverts aux concours. Il en sera de même en 2016 et en 2017 », souligne la Rue de Grenelle. L'enjeu, pourvoir les 60 000 postes — 54 000 dans l'éducation nationale, le reste dans le supérieur et l'enseignement agricole — programmés sur le quinquennat, promesse de campagne emblématique de François Hollande après 80 000 suppressions sous la droite. Une promesse qui semble pourtant difficile à tenir. A la moitié du quinquennat, Le Monde révélait que seuls 3 856 postes avaient été créés dans l'enseignement public.Lire : Les concours de professeurs attirent plus de candidats width="314" height="157" alt="En 2014, il y avait 22 ordinateurs ou tablettes pour 100 collégiens" src="http://s2.lemde.fr/image/2015/01/07/314x157/4550989_3_7747_en-2014-il-y-avait-22-ordinateurs-ou-tablettes_41a2396c12ae2ef972df02d6ad33973e.jpg" Dans les collèges, l'équipement informatique a doublé en dix ans Lorsque le prof d'« Une année au lycée » corrige des copies, il a parfois de la difficulté à différencier une erreur d'un nouveau concept géographique. width="314" height="157" alt="Devant l'université de Toulouse, mi-octobre." src="http://s1.lemde.fr/image/2015/01/07/314x157/4550429_3_0ab5_devant-l-universite-de-toulouse-mi-octobre_7cb71c39b9b2ad5a157b172996b7d5b4.jpg" Les bac+5 de votre université ont-ils trouvé du travail et pour quel salaire ? La période d'examens, sur le campus de l’Université de Virginie, diffère beaucoup des habitudes françaises, raconte le blogueur Audrey Sokolo. width="314" height="157" alt="Problème matériel" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/01/06/314x157/4550198_3_8a8c_probleme-materiel_825e71747b5251714eaa8dc004e93e53.jpg" Problème matériel 07.01.2015 à 16h42 • Mis à jour le07.01.2015 à 17h08 L'attentat sanglant, mercredi 7 janvier, contre le journal Charlie Hebdo à Paris est le plus meurtrier en France depuis plus de 50 ans. Pour retrouver un bilan meurtrier aussi dramatique, il faut remonter au début de la Ve république, alors en pleine guerre d'Algérie. En 1961, l'Organisation armée secrète (OAS) pose une bombe sous le train Strasbourg-Paris à hauteur de Vitry-le-François. L'explosion fait dérailler le train, le bilan humain est de 28 morts.Suivre les dernières informations sur Charlie Hebdo en direct sur Le Monde.frDe l'attentat de la rue des Rosiers à celui de la rue Copernic, de nombreux actes terroristes sont perpétrés sur le territoire français entre 1978 et 1986.Le 20 mai 1978 : des militants palestiniens ouvrent le feu, à l'aéroport parisien d'Orly, sur un groupe de passagers en instance d'embarquement pour Tel-Aviv. Huit personnes meurent (trois membres du commando, deux CRS et trois passagers).Le 3 octobre 1980, une bombe dissimulée dans la sacoche d'une moto explose devant la synagogue de la rue Copernic, à Paris, à l'heure de la prière. Quatre personnes sont tuées et une vingtaine blessées. Le 9 août 1982, la communauté juive est à nouveau la cible d'une attaque : un commando de cinq tueurs ouvre le feu et jette des grenades à l'intérieur du restaurant Goldenberg, rue des Rosiers, en plein quartier juif de Paris. Le bilan est de 6 morts et 22 blessés.1982 : représailles du terroriste CarlosLa même année, le 29 mars 1982, le train Toulouse-Paris, à bord duquel le maire de Paris, Jacques Chirac, aurait dû se trouver, est la cible d'une attaque, qui fait cinq morts et 77 blessés. Il semble s'agir des premières représailles du terroriste Illich Ramirez Sanchez, alias Carlos, après l'arrestation de deux membres de son réseau, le Suisse Bruno Breguet, et sa future compagne, Magdalena Kopp. Le 15 juillet 1983, l'explosion d'une bombe près des comptoirs d'enregistrement de la compagnie Turkish Airlines à l'aéroport d'Orly fait 8 morts et 54 blessés. En mars 1985, trois Arméniens sont condamnés pour cet attentat, respectivement à la réclusion à perpétuité, à 15 ans et à 10 ans de réclusion.La gare Saint-Charles de Marseille est la cible d'une attaque à la bombe le 31 décembre 1983. Deux personnes sont tuées et 34 blessées. Quelques minutes plus tôt, une autre explosion fait trois morts et trois blessés à bord du TGV Marseille-Paris, à la hauteur de Tain-l'Hermitage. Ces deux attentats seront revendiqués par l'Organisation de la lutte armée arabe.1986 : Paris cible d'un réseau terroriste pro-iranienLe 17 septembre 1986, c'est à nouveau Paris qui est frappé. Un attentat à la bombe devant le magasin Tati, rue de Rennes, fait 7 morts et 55 blessés. Il s'inscrit parmi les quinze attentats (dont trois manqués) commis par le réseau terroriste pro-iranien de Fouad Ali Saleh en 1985 et 1986, et qui ont fait au total 13 morts et 303 blessés.Dans les années 1990, la France est la cible d'extrémistes islamistes algériens. Le 25 juillet 1995, une bombe explose dans une rame du Réseau express régional (RER) à la station Saint-Michel, en plein cœur de la capitale, faisant 8 morts et 119 blessés. Cet attentat, attribué aux extrémistes fut le plus meurtrier d'une vague de neuf actions terroristes. Le 3 décembre 1996, un attentat à l'explosif dans une rame de métro à la station Port-Royal, dans le sud de Paris, fait quatre morts et 91 blessés. Cette action terroriste à la bonbonne de gaz présente des similitudes avec la vague d'attentats de 1995. Entre le 11 et le 15 mars 2012, Mohamed Merah, 23 ans, tue 7 personnes, dont trois enfants, et en blesse 6 autres à Toulouse et à Montauban. Se revendiquant de la nébuleuse Al-Qaida, il est tué par le RAID le 22 mars 2012.Lire également : 50 ans d'attaques contre les médias en France Frédéric Potet Quand on lui demandait comment il appréhendait la mort, Georges Wolinski répondait par cette boutade : « Je veux être incinéré. J'ai dit à ma femme : tu jetteras les cendres dans les toilettes, comme cela je verrai tes fesses tous les jours. » Erotomane revendiqué, provocateur né, pessimiste patenté et cynique assumé, homme aux multiples facettes et aux contradictions innombrables, le dessinateur avait-il imaginé qu'il tomberait un jour sous les balles de terroristes armés jusqu'aux dents ?Son assassinat, dans l'attentat dont a été victime la rédaction de Charlie Hebdo, mercredi 7 janvier à Paris, signe la disparition d'un des hommes de presse les plus insaisissables de l'époque contemporaine. Georges Wolinski avait 80 ans. Il était avec Cabu, assassiné avec lui, le doyen et le père spirituel de très nombreux dessinateurs et caricaturistes d'aujourd'hui.Lire le portrait : Cabu, un coup de crayon sans égalNé à Tunis le 28 juin 1934 d'une mère franco-italienne et d'un père juif polonais, Georges Wolinski est élevé par ses grands-parents maternels en France avant de rejoindre à l'âge de 13 ans sa mère remariée. François Cavanna, à qui il a envoyé des dessins, le fait entrer à Hara-Kiri en 1960, où il réalisera notamment une adaptation de la Reine des pommes, un roman de Chester Himes. Surchargé de hachures, son style n'a alors rien à voir avec celui qu'il adoptera un peu plus tard dans un souci de plus grande spontanéité et d'expressivité, et dont il ne se départira jamais tout au long de sa carrière.« TOUS LES ACTES SONT SUSPECTS »Le milieu des années 1960 le voit collaborer à la revue Bizarre, des éditions Pauvert, à L'Enragé puis à L'Action, avant de rejoindre en 1969 Hara-Kiri et Charlie Hebdo. L'année suivante, il devient le rédacteur en chef de Charlie Mensuel, une fonction qu'il assumera jusqu'en 1981. Dans le même temps, Wolinski multiplie les collaborations tous azimuts, notamment pour L'Humanité, Libération et Le Nouvel Observateur.Les années 1990 le voient travailler pour Paris Match et Le Journal du dimanche, deux publications où il continuait d'œuvrer régulièrement. Il s'essaiera parallèlement à la publicité, ce qui lui vaudra les foudres d'une partie de la profession, et se fera même remettre la légion d'honneur par Jacques Chirac. Il écrira également pour le théâtre et le cinéma (Le Roi des cons, Elles ne pensent qu'à ça...) et publiera des dizaines d'albums chez de très nombreux éditeurs. Son dernier ouvrage, Le Village des femmes (Le Seuil), paru en septembre, était son tout premier « roman graphique ».Observateur impitoyable du genre humain, Georges Wolinski était surtout à lui seul, avec sa façon provocante et blessée de se moquer des choses, une incarnation vivante de la liberté de la presse et de la liberté tout court. « L'humoriste, disait-il, n'appartient à aucun parti, ne croit en aucune religion ; tous les actes sont suspects, surtout ceux qui ne sont pas guidés par l'intérêt. »>> Lire aussi : Charb : « je préfère mourir debout que vivre à genoux »Frédéric PotetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Piquard et Maxime Vaudano Une première version de cet article a été publiée en novembre 2013, après l'attaque dans les locaux de Libération et BFM-TV. Il a été actualisé après l'attaque contre le siège de Charlie Hebdo mercredi 7 janvier.Suivre les dernières informations sur Charlie Hebdo en direct sur Le Monde.fr1961-1962 : attentats de l'OAS« A l'époque, des journaux sont visés parce qu'ils sont accusés de vouloir abandonner l'Algérie française et de faire la paix avec le FLN» , raconte Patrick Eveno, coauteur d'un livre sur la guerre d'Algérie. Les journalistes du Monde Jacques Fauvet et Jean Planchais, lequel suivait les questions de défense, voient leur maison plastiquée, sans qu'il y ait toutefois de morts. Comme de nombreux autres attentats, ils sont attribués à l'organisation d'extrême droite OAS.Le Figaro est également touché par une bombe dans ses locaux, rappelle Rue89, montrant une vidéo d'époque de l'INA. « Une énorme table en chêne est projetée jusqu'au plafond sous la puissance du souffle, mais l'attentat ne fait pas de blessés» , écrit Claire Blandin dans son histoire du journal, citée par Le Figaro.fr.1979 : attentats contre Le Monde et Le Quotidien de Paris En avril 1979, une bombe est posée dans les locaux du Monde. L'attentat est revendiqué par une « mystérieuse Ligue des combattants français contre l'occupation juive", liée à l'extrême droite.Le 31 mars de la même année, le même groupe a revendiqué un autre attentat à la bombe contre le quotidien Le Matin de Paris. 1985 : le groupe d'extrême gauche Action directe contre MinuteEn avril 1985, une bombe souffle l'entrée des locaux du journal d'extrême droite Minute. L'action est revendiquée par Action directe, rappelle un JT de l'époque. Jean-Marie Le Pen, leader du Front national, dénonce alors « les campagnes de haine»  selon lui responsables des attaques subies par Minute, déjà visé dans le passé. Il s'en prend aux ministres socialistes qui se déplacent d'habitude sur les lieux d'attentats mais ne l'ont pas fait cette fois-ci.1985 : Action directe contre Antenne 2 et Radio FranceEn octobre 1985, deux attentats visent deux médias le même jour : un colis piégé souffle les vitres et endommage les locaux d'Antenne 2, dont les personnels ont été prévenus trois minutes plus tôt par un coup de fil anonyme, raconte Antenne 2 ce jour-là. Le même matin, c'est à Radio France qu'une autre bombe fait exploser les baies vitrées, près d'un parking, détruisant plusieurs véhicules.La revendication est commune et le message unique, note Antenne 2, pour laquelle le groupe activiste veut protester contre la venue de Jean-Marie Le Pen, du Front national, dans deux émissions de ces médias. 1991 : une bombe à Libération pendant la guerre du GolfeLe 26 janvier 1991, une bombe explose devant le quotidien, soufflant le hall d'immeuble et blessant un standardiste et deux gardiens, rappelle Slate.fr. Un tract laissé sur place cite la guerre du Golfe et semble justifier l'attentat par la couverture faite par le journal.Le syndicat CGT de Libération déclare que « les inspirateurs de cet acte sont à rechercher parmi ceux qu'exaspère le refus de Libération de se ranger sous la bannière de l'union sacrée, le refus de la sale guerre". Plusieurs ministres se déplacent : Henri Nallet, Catherine Tasca et Jack Lang.2004 : un fou avec un fusil au Monde« Je n'en menais pas large du tout", se rappelle Olivier Biffaud, alors secrétaire général de la rédaction du Monde, descendu parlementer – avec Edwy Plenel, alors directeur de la rédaction – avec « un homme fou", qui s'était présenté au siège du journal avec un fusil à canon scié. L'homme avait mis en joue une hôtesse d'accueil du siège, rue Claude-Bernard à Paris, et « exigeait que Le Monde rende compte de ses livres, publiés à compte d'auteur", rappelle l'article paru dans le journal.Après plusieurs minutes de négociations, l'homme finit par lâcher son arme. « Il casse alors son fusil et l'on voit qu'il était chargé, de deux cartouches", raconte M. Biffaud. Depuis cet épisode, la sécurité a été renforcée à l'entrée du Monde, avec un portique.2011 : incendie des locaux de Charlie HebdoLe 2 novembre 2011, pendant la nuit, les locaux du journal satirique sont en partie détruits par un incendie, provoqué par un lancer de cocktail Molotov. Charlie Hebdo vient de publier un numéro titré « Charia Hebdo », en réaction à la montée des islamistes en Libye et en Tunisie. Il a déjà été visé, six ans plus tôt, dans la vaste polémique qui a suivi la publication des caricatures du prophète Mahomet par le journal danois Jyllands-Posten.Au même moment, ce jour de 2011, le site du journal fait l'objet d'attaques informatiques, revendiquées par un groupe turc défendant l'islam. L'enquête sur l'incendie criminel n'a pas donné de résultats et les auteurs n'ont pas été retrouvés.2013 : un tireur attaque Libération et BFM-TVLe 15 novembre 2013, Abdelhakim Dekhar entre dans les locaux de BFM-TV et menace avec un fusil son rédacteur en chef, avant de prendre la fuite. Il prend alors la direction du journal Libération, où il blesse grièvement par balle un assistant photographe dans le hall de l'immeuble. Il tire enfin sur un bâtiment du siège de la Société générale, sans faire de blessés, après avoir pris brièvement en otage un automobiliste. A l'issue d'une longue traque dans les rues de Paris, il est finalement interpellé dans un « état semi-conscient » dans un parking souterrain de Bois-Colombes (Hauts-de-Seine).Cet homme de 48 ans, déjà condamné dans l'affaire Rey-Maupin (1994), est toujours demeuré muet sur ses motivations. Dans des lettres écrites avant les faits, il avait évoqué de façon confuse les grands conflits mondiaux, la Libye, la Syrie, dénonçant un « complot fasciste », critiquant « le capitalisme », « la gestion des banlieues » et accusant les médias de participer à la « manipulation des masses ».Voir la chronologie : Des premiers tirs à son arrestation, itinéraire du « tireur de Paris » 2015 : ATTAQUE SANGLANTE À CHARLIE HEBDOAu moins trois hommes armés attaquent à l'arme automatique le siège du journal satirique Charlie Hebdo, au 10, rue Nicolas-Appert dans le 11e arrondissement de Paris, mercredi 7 janvier vers 11 h 30.  Au moins douze personnes ont été tuées et dix blessées au cours de la fusillade, qualifiée par le président Hollande d'« attaque terroriste ».Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.01.2015 à 12h03 • Mis à jour le07.01.2015 à 18h53 La rédaction du journal satirique Charlie Hebdo, au 10, rue Nicolas-Appert, dans le 11e arrondissement de Paris, a été la cible d'un attentat, mercredi 7 janvier en fin de matinée.12 morts, 11 blessés dont 4 gravesDouze personnes ont été tuées dans l'attaque, dont huit journalistes, parmi lesquels les dessinateurs Charb, Cabu, Wolinski et Tignous, et deux policiers, selon une source judiciaire contactée par Le Monde. Bernard Maris, chroniqueur pour Charlie Hebdo et France Inter, a également été assassiné dans les locaux de l'hebdomadaire. On ignore encore l'identité des trois autres journalistes assassinés. Lire aussi : Charb, Cabu et les autres, assassinés dans leur rédactionSelon le procureur de Paris, deux policiers ont également étés tués dans l'attaque – un, Franck D., abattu dans la rédaction, l'autre, Ahmed Merabet, à l'extérieur. Enfin, un membre à l'accueil de l'immeuble et une personne qui était invitée à la rédaction, Michel Renaud, font également partie des victimes.Le procureur a également annoncé que 11 personnes sont blessées, dont 4 gravement, parmi lesquels le journaliste Philippe Lançon et deux policiers. Il s'agit de l'attentat le plus meurtrier en France depuis celui de 1961.Suivez l'évolution de la situation : En direct : des coups de feu au siège de « Charlie Hebdo »« Les attaquants étaient renseignés »Le récit de l'attaque se précise. Selon le procureur, qui a tenu une conférence de presse dans la soirée, au moins deux hommes cagoulés et vêtus de noir se sont introduits vers 11 h 30 dans les locaux de Charlie Hebdo, situés près du métro Richard-Lenoir.Munis de kalachnikovs, ils ont tiré sur la personne qui se trouvait à l'accueil, avait de monter à l'étage pour atteindre la rédaction de Charlie Hebdo. Les journalistes étaient alors en pleine conférence de rédaction hebdomadaire. Les assaillants ont commencé à tirer sur les dessinateurs et journalistes, comme l'a relaté Coco, dessinatrice au journal.Lire aussi : Les premiers témoignages des journalistes de « Charlie Hebdo »« Les attaquants étaient renseignés et savaient qu'il y avait, le mercredi à 10 heures, la réunion de rédaction hebdomadaire. Sinon, le reste de la semaine, il n'y pas grand monde dans les locaux », explique une journaliste de Charlie Hebdo jointe par Le Monde, qui n'était pas sur place pendant l'attaque.Les assaillants sont ensuite sortis de l'immeuble. Une vidéo prise par un journaliste de l'agence Premières Lignes montre que les hommes ont crié « Allah Akbar » (« Dieu est grand »), en continuant à tirer. Selon des témoins cités par des policiers, les agresseurs ont également crié : « Nous avons vengé le Prophète. » Sur la vidéo ci-dessous, on les entend crier : « On a tué Charlie Hebdo ! »Les hommes sont ensuite montés à bord de leur véhicule, puis, dans leur fuite, les hommes ont visé une voiture de police. Sur cette photo que s'est procurée notre envoyée spéciale sur place, on peut voir les tireurs face à une voiture de police. Les hommes ont fait feu, les policiers ont répliqué puis reculé. Deux autres policier, qui étaient en vélo sur zone, ont tenté ensuite d'intervenir boulevard Richard-Lenoir. Ahmed Merabe, un policier du commissariat du 11ème arrondissement de 42 ans, est touché par un tir. Les deux assaillants l'ont ensuite froidement abattu, selon le procureur de la République de Paris.Changement de véhiculeLes deux assaillants reprennent alors leur fuite passant place du colonel Fabien, en direction de la Porte de Pantin, où leur voiture a été retrouvée. Entre temps, ils percutent un véhicule Volkswagen, blessant sa conductrice. Ils abandonnent alors leur voiture rue de Meaux, près du parc des Buttes Chaumont situé dans le 19e arrondissement.Les tireurs auraient ensuite pris la fuite à bord d'une voiture noire et seraient passés par la place du Colonel-Fabien, en direction de la porte de Pantin, où leur voiture a été retrouvée. Là, ils ont changé de véhicule. Ils sont actuellement en fuite et activement recherchés par la police. Ni leur identité ni leur éventuel lien avec une organisation ne sont connus pour le moment.Une source policière a expliqué au Monde que « de très gros moyens sont mis en œuvre. On s'installe pour tenir dans la durée. Sont mobilisés les services de la DCPJ [direction centrale de la police judiciaire], de la PJPP [police judiciaire de la préfecture de police] et de la DGSI [direction générale de la sécurité intérieure]. Au total, près de 3 000 policiers sont actuellement mobilisés ».Plan Vigipirate et cellule de criseEn conséquence, le plan Vigipirate a été relevé à « alerte attentats », le niveau le plus élevé, en Ile-de-France, a annoncé Matignon. Les sorties scolaires à Paris ont ainsi été suspendues jusqu'à nouvel ordre et les effectifs de soldats en patrouille passent de 450 à 650 hommes.Le chef du gouvernement, Manuel Valls, a « activé la cellule interministérielle de crise et a confié la conduite opérationnelle au ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve ». Un dispositif policier a également été déployé à procimité des autres rédactions parisiennes. >> Lire aussi : Le plan Vigipirate porté au niveau « alerte attentat » en Ile-de-FranceHollande dénonce une « horreur absolue »Devant les journalistes, François Hollande, qui s'est rendu sur place, a dénoncé « une exceptionnelle barbarie » visant un journal, « c'est-à-dire l'expression de la liberté ». « La France est aujourd'hui devant un choc, devant un attentat terroriste, ça ne fait pas de doute », a-t-il déclaré. « Dans ces moments-là, il faut faire bloc. »  M. Hollande interviendra à la télévision à 20 heures de l'Elysée.Lire les réactions : Attaque contre « Charlie Hebdo » : « choc » et « horreur absolue » dans la classe politiqueMenaces courantes et protection policièreSelon le rédacteur en chef, Gérard Biard, actuellement à Londres et joint par Le Monde, « les menaces étaient ressenties de façon moins forte ces derniers temps à Charlie Hebdo. L'attaque est d'autant plus choquante. »Une journaliste de Charlie Hebdo, qui n'était pas sur place mais en contact avec des collègues sur place, explique que « ces derniers mois, on ne sentait pas une inquiétude immense malgré les menaces ».« Bien sûr, nos locaux étaient sous protection policière, Charb était sous protection policière, mais il se déplaçait parfois sans ses policiers, ce qui est un signe qu'il n'était pas inquiet à chaque instant. (...) Luz et Riss avaient eux aussi eu une protection policière, mais elle avait été levée il y a un an environ. »>> Lire le décryptage : « Charlie Hebdo », un journal régulièrement menacéOrganisation de rassemblements de solidaritéAprès l'attaque, des appels à des rassemblements de solidarité avec la rédaction de Charlie Hebdo se sont multipliés partout en France. Une carte de ces manifestations est consultable à cette adresse.Lire aussi : Manifestations spontanées et témoignages de solidarité après l'attaque contre « Charlie Hebdo » Jean-Pierre Page (Ancien membre de la commission exécutive de la CGT) Thierry Lepaon a finalement démissionné ! Il était devenu un obstacle à l’unité et la cohésion de la CGT. Mais au fond son départ ne pourrait rien changer sans des actes forts, sans inciter partout à la libre parole, sans se réapproprier la CGT et sans décider de quelle CGT les travailleurs ont besoin !Comme Jean-Louis Moynot, j’ai souhaité que cette décision soit prise. Mais pour des raisons opposées aux siennes car ce qui est en cause c’est l’orientation de la CGT. Je ne fais pas le même bilan que Jean-Louis Moynot sur les causes de la crise que traverse la CGT, crise qu’on ne saurait dissocier de celle du syndicalisme en France, en Europe et dans le monde.Pour ma part, je pense que ces 30 dernières années ont été caractérisées par un étouffement du débat sur ce que doit être le syndicalisme du XXIe siècle face à la crise systémique du capitalisme, à l’aiguisement des luttes de classes et aux tensions internationales.Plutôt que d’élever le niveau de la riposte la direction de la CGT a préféré le « dialogue social », refusé d'organiser la convergence des luttes, contribué au « syndicalisme rassemblé » et abandonné son action en faveur d’un renouveau du syndicalisme européen et international ! Tout cela a été aggravé par la lutte des places, celle des clans et des courtisans !L’institutionnalisation, la bureaucratisation et même la corruption ont conduit notre syndicat à prendre de plus en plus de distances avec les lieux de travail. La CGT donne ainsi l’impression d’être incapable d’anticiper et de se faire entendre de la masse des travailleurs.UN FOSSÉ ENTRE LE SOMMET ET LA BASEIl faudrait qu’un jour la direction de la CGT se demande pourquoi l’abîme s’est creusé à ce point entre son sommet et sa base. Dorénavant la référence est devenue pour les dirigeants confédéraux le modèle du syndicalisme européen version CES. Louis Viannet m’a dit une fois : « nous ne resterons pas le dernier carré » !A cause de cette mise en conformité la CGT a été conduite à remettre en cause ce qui faisait sa singularité. Aujourd’hui ne cherche-t-elle pas à démontrer qu’elle est une organisation comme les autres dans le monde bien policé du syndicalisme d’accompagnement ? Pour le prouver, elle pratique une forme de contrition d’autant plus surprenante qu’on ne le lui a pas demandé.Nul ne saurait nier que le syndicalisme doit changer, et tenir compte du monde dans lequel nous vivons mais dans le cas de la CGT cela s’est fait au prix d’une rupture. En fait aujourd’hui elle a un problème existentiel ! Ceci est devenu un enjeu pas seulement syndical mais aussi politique. Chacun mesurant ce a quoi conduirait un changement de et dans la CGT ! Pourtant Jean Louis Moynot dans sa tribune nous propose de persévérer dans cette voie du syndicalisme européen.Or celui-ci est une faillite. Il est paralysé, en panne d’idées, artificiel, inexistant. Ce syndicalisme de l’échec c’est ce que nous connaissons en France mais aussi en Espagne, en Grande Bretagne et en Allemagne ou le système de « cogestion » a été abandonné. Dans l’UE non seulement aucun résultat n’a été obtenu ces dernières 25 années mais le chômage et la pauvreté ont explosé, toutes les garanties sociales ont été remises en cause, le service public liquidé, le syndicalisme s’est partout affaibli en influence comme en force organisée.C’est là le seul bilan du dialogue social européen a l’égard duquel la CES procède par incantations dans l’espoir vain de voir changer les choses ! Elle demeure ce qu’elle est au fond un rouage des institutions européennes !Jean-Louis Moynot nous parle également de « transformation du capitalisme » ! Qu’en est-il ? Le MEDEF comme le patronat européen ne sont-ils pas les instigateurs d’une politique réactionnaire à contre courant des exigences de développement social et culturel de notre temps ? Le capitalisme n’est-il pas au fond un système anachronique ? C’est pourquoi sa transformation est illusoire car au fond c’est toujours du capitalisme dont il s’agit !QUELLE SOCIÉTÉ VOULONS-NOUS ?La question se pose donc en ces termes : sommes-nous oui ou non pour un aménagement du système en quelque sorte un capitalisme à visage humain ou pour reconnaître la contradiction fondamentale capital/travail et donc lutter pour une rupture et un autre choix de société ?!A cette question légitime la CGT ne répond pas et entretient une ambiguïté. Il ne faut pas chercher plus loin les raisons de cet immobilisme du syndicalisme et de la CGT qui provoque son déclin comme force sociale, et l’affadissement de son projet d’émancipation humaine. Malgré ces évidences, certains nous parle de changer mais dans une sorte de continuité. Comme le disait Lampédusa, « il faut que tout change pour que tout reste identique ».Pour ma part, je pense que nous devons faire le choix de principes, ceux du syndicalisme de classe, indépendant et démocratique. Ce ne sont pas des formules de rhétorique voilà pourquoi il faut leur donner du sens dans ce qui est la pratique syndicale quotidienne ! L’unité et la cohésion de la CGT s’en trouveraient renforcées.Ces débats ont toujours donné lieu dans la CGT, le mouvement syndical français et international à des confrontations allant parfois jusqu’à la division et la scission. Pour autant ce sont, ses débats, ses victoires et ses défaites qui ont forgé la CGT tout au long de son histoire.Au fond, cette crise de la CGT peut contribuer à clarifier bien des choses. Si elle lui fait courir des risques elle lui offre également l’opportunité de se dépasser en prenant les décisions que réclament un grand nombre de ses adhérents. C’est ce qu’a proposé l’appel « Défendons la CGT » ! Alors comment ?Parce qu’ils ont perdu toute crédibilité et légitimité les membres du bureau confédéral et de la commission exécutive confédérale doivent renoncer à leurs responsabilités. Le Comité confédéral national (CCN) comme il en a le pouvoir doit décidé d’un congrès extraordinaire ! Il doit mettre en place un collectif transitoire afin d’impulser la bataille revendicative et la préparation du 51ème congrès de la CGT.Jean-Pierre Page (Ancien membre de la commission exécutive de la CGT) Emeline Cazi En matière de « République exemplaire », François Hollande est avide de bons conseils. Le 1er octobre, un mois à peine après l’affaire Thomas Thévenoud – le ministre qui ne paie pas ses impôts – en une lettre de mission de quatre paragraphes, il demandait au président de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) de lui faire parvenir une liste de recommandations pour améliorer la probité de la vie publique. En ce début 2015, le rapport, dont le Monde a pu prendre connaissance, est bouclé. Jean-Louis Nadal, le président de la HATVP, l’a remis au président de la République, mercredi 7 janvier. François Hollande pourrait dès le lendemain, lors de ses vœux aux corps constitués, dire quelles suites il entend y donner.L’exercice n’est pas nouveau. L’ancien premier ministre, Lionel Jospin, les plus hauts membres du Conseil d’Etat, Jean-Marc Sauvé et Christian Vigouroux, ont déjà planché sur ces questions. Les ministres et parlementaires leur doivent de déclarer leurs intérêts et leur patrimoine lors de leur prise de fonctions. Une loi a vu le jour en octobre 2013 et une Haute Autorité est chargée depuis un an d’éplucher et de contrôler chacune de ces déclarations. Il n’empêche. Les faits de l’année passée, celle où la promesse de campagne d’une « République exemplaire » est devenue un vœu pieux après la révélation des écarts de cinq ministres et de deux conseillers de l’Elysée, donnent à ce rapport toute sa justification.Jérôme Cahuzac, le ministre du budget du gouvernement Ayrault, fut le premier à écorner la promesse de campagne de François Hollande après les révélations sur l’existence de son compte en Suisse. Ont suivi les oublis de Yasmina Benguigui, déléguée à la francophonie, les évaluations immobilières approximatives du secrétaire d’Etat Jean-Marie Le Guen, les coups de pouce à la famille de Kader Arif. Si les mesures listées dans ce rapport avaient existé, des démissions auraient pu être évitées. Et la cote de confiance à l’égard des dirigeants un brin préservée.Consulter l’infographie interactive sur les déclarations d'intérêts des élusDestitutionLes propositions sont au nombre de vingt. Cinq font directement écho à l’affaire Thévenoud. Pour parer à toute « phobie administrative » – du nom du « mal » qui terrasse l’éphémère secrétaire d’Etat chaque fois qu’il reçoit un avis d’imposition, une quittance de loyer, ou les honoraires de kiné de ses filles – la Haute Autorité suggère de vérifier la situation fiscale des ministres avant leur nomination.L’idée serait que le président de la République et le premier ministre puissent solliciter Bercy avant d’annoncer la composition du gouvernement. « Une telle pratique impliquerait toutefois qu’un délai, même bref, soit aménagé entre le moment où la composition du futur gouvernement est arrêtée et celui où le décret de nomination est signé par le président de la République », précise le document. Dans le même esprit, et c’est l’objet de la deuxième proposition, tout candidat aux élections parlementaires devra obtenir un « certificat de régularité fiscale » avant de se présenter. Dans l’hypothèse où un élu manquerait aux règles de probité, les Assemblées auraient la possibilité de le destituer. Ce dernier devrait alors repasser devant les électeurs pour retrouver son siège.La création il y a un an de la Haute Autorité pour la transparence a considérablement fait progresser la France sur ces questions d’éthique et de déontologie. Mais Jean-Louis Nadal et son équipe insistent pour que les mesures applicables aux élus s’étendent aux hauts responsables administratifs, comme aux fonctionnaires. Un texte de loi existe en ce sens mais plus d’un an et demi après son dépôt, il n’a toujours pas fait l’objet d’une première lecture. Tous ces acteurs de la vie publique doivent déclarer leurs liens d’intérêts après leur nomination. Instituer « un contrôle déontologique » pendant la phase de recrutement permettrait de prévenir toute situation délicate ultérieure.Lire le décryptage : Les parlementaires fraudeurs sont-ils obligés de démissionner ?La question des conflits d’intérêts a ressurgi avec l’affaire du Mediator. Le ministre de la santé de l’époque, Xavier Bertrand, avait alors promis de répertorier en un même endroit l’ensemble des liens d’intérêt des professionnels de santé. L’outil est encore incomplet. La proposition 10 de Jean-Louis Nadal prévoit de créer un répertoire national numérique qui recenserait l’ensemble des représentants d’intérêts (lobbyistes, responsables d’association) intervenant dans le débat public. Pour élaborer leurs projets de loi, les cabinets ministériels auraient pour obligation de recourir à ces personnes et de mentionner leur nom au bas de leurs travaux. « S’il est légitime que les représentants d’intérêts interviennent dans le débat public, il est nécessaire de savoir qui est intervenu », explique la Haute Autorité.La transparence passe aussi par un meilleur accès des citoyens aux données. Le site Data.gouv.fr agrège déjà quantité d’informations mais toutes les données publiques n’y sont pas recensées. La HATVP déplore notamment l’absence de celles concernant la passation des marchés publics locaux, le budget des collectivités, les subventions aux associations. Leurs diffusions, à l’image de ce que la Ville de Paris met en ligne sur Opendata.paris.fr, permettrait un meilleur contrôle de la dépense.Une telle pratique pourrait être étendue aux comptes de campagne des candidats aux élections. La diffusion en temps réel des dépenses engagées par chacun limiterait un nouveau Bygmalion, estiment les auteurs du rapport. La question globale du financement de la vie politique, « par manque de temps et aussi d’expertise », n’a toutefois pas pu être véritablement creusée, regrettent ces derniers. Le sujet reste essentiel : les lois votées dans les années 1980 sont obsolètes pour encadrer les nouvelles pratiques – la généralisation des primaires, le développement des campagnes en ligne, la multiplication des micro-partis. Faute d’avoir pu approfondir cette question, la Haute Autorité appelle les élus et les responsables des partis politiques à s’en saisir. « Une telle réforme supposerait indubitablement un accord républicain (…). Cette concorde républicaine est rare sur les sujets institutionnels, précise la HATVP, consciente de la difficulté de l’exercice. Elle serait pourtant très nécessaire. » Il en va de l’avenir de la démocratie.Lire le décryptage : 2013-2014 : comment le patrimoine des ministres a évoluéEmeline CaziJournaliste au Monde 07.01.2015 à 02h15 • Mis à jour le07.01.2015 à 08h56 Christian Leclerc, maire divers droite de Champlan dans l'Essonne, n'en serait pas à sa première sortie contre les Roms. Le site d'information en ligne Médiapart a révélé mardi 6 janvier, que l'élu, qui a refusé d'inhumer sur sa commune un nourrisson rom mort au lendemain de Noël, avait déjà fustigé à plusieurs reprises les membres de cette communauté auprès de ses administrés et du conseil municipal.Sa décision de décembre a provoqué une onde d'indignation collective dans la classe politique, du premier ministre, Manuel Valls, à la vice-présidente déléguée de l'UMP, Nathalie Kosciusko-Morizet. Si M. Leclerc a nié avoir refusé d'enterrer la fillette à Champlan, il reste visé par une enquête préliminaire ouverte dimanche par le parquet d'Evry pour « discrimination ». Il est également dans le viseur du Défenseur des droits, Jacques Toubon.Lire le résumé des réactions du week-end : Refus d'inhumer un bébé rom à Champlan : le Défenseur des droits se saisit de l'affaireSi l'édile réfute toutes les accusations de racisme et de discrimination, les informations dévoilées par Mediapart lundi vont mettre à mal sa défense. Le site s'est procuré l'enregistrement du conseil municipal du 28 novembre 2014 au cours duquel Christian Leclerc, 52 ans, stigmatise ouvertement les enfants de cette communauté scolarisés sur sa commune. Il y nourrit les préjugés en les opposant aux « petits Champlanais et petites Champlanaises » qui « eux prennent une douche tous les matins », regrettant qu'ils soient « hyper couvés par l'éducation nationale ».« URGENCE SANITAIRE »Quelques jours avant ce conseil municipal, Mediapart précise que l'élu a adressé un avis à ses 2 700 administrés pour les alerter sur les conditions d'hygiène régnant dans les camps de Roms installés sur la commune depuis près d'un an mentionnant une « urgence sanitaire ». Il y décrit des « rats gros comme ça » qui se baladeraient dans les alentours, avant d'ajouter au sujet des Roms qu'« on les voit partout, dans les transports publics, aussi bien RATP que dans le bus Europe Essonne, aussi bien à l'école de la Butte, ils sont partout ». Dans ce courrier, il évoque le cas d'un enfant rom scolarisé dans la ville et porteur du bacille de la tuberculose et de multiples cas de gale dans les écoles. Mediapart précise que les services de santé de l'Etat et l'éducation nationale sont intervenus pour désamorcer un climat de peur dans la ville. Dans un courrier datant du 28 novembre, un représentant de l'agence régionale de santé d'Ile-de-France a ainsi enjoint l'édile à « respecter le secret médical ».  Luc Cédelle et Mattea Battaglia Sur les réseaux sociaux, la polémique n’a pas mis longtemps à enfler, d’autant que presque tous les syndicats d’enseignants ont relayé l’indignation de leur « base ». « La prime annuelle des recteurs augmentée de 10 000 euros, ça passe mal… », a tweeté, le 2 janvier, Christian Chevalier, secrétaire général du Syndicat des enseignants - Union nationale des syndicats autonomes (SE-UNSA). « Crise de recrutement chez les recteurs (humour) », persiflait déjà, le 29 décembre, le Syndicat national des enseignements de second degré - Fédération syndicale unitaire (SNES-FSU), soulignant que ainsi augmentée, la prime annuelle des 31 recteurs d’académie équivaut à « un an de salaire net de prof milieu de carrière ». En cause, un arrêté publié au Journal officiel le 28 décembre et fixant à 26 620 euros « le montant annuel de référence de la part fonctionnelle [autrement dit, fixe] de l’indemnité de responsabilité » accordée à ces hauts fonctionnaires. Depuis 2010, elle était fixée à 15 200 euros.Les enseignants n’ont pas tardé à sortir leur calculette : cette augmentation dépasse 68 %, alors qu’eux-mêmes supportent depuis maintenant quatre ans un gel de leurs salaires. Entre le sapin de Noël et la dinde, l’annonce était passée inaperçue. Le Syndicat national des lycées et collèges (Snalc), qui se définit comme apolitique, est monté au créneau le 2 janvier, dans un communiqué vigoureux intitulé « Recteurs : merci Père Noël ». « On achète un peu la conscience des recteurs, le consentement de l’administration aux réformes qui arrivent, explique au Monde son secrétaire général, François Portzer. C’est contraire à un principe d’exemplarité à l’heure où les collègues sont paupérisés. » Chaque organisation du monde enseignant — ou presque — a contesté, à sa façon, ce que toutes considèrent comme une « provocation ».Fonction revalorisée sous ChatelC’est sous un gouvernement de droite, et à l’initiative du ministre de l’éducation Luc Chatel (2009-2012), que la fonction de recteur avait été revalorisée, un arrêté du 12 novembre 2010 créant cette indemnité de responsabilité. Celle-ci se divise en deux parts : l’une dite « fonctionnelle » et dont le montant vient de bondir ; l’autre dite « variable », pouvant atteindre 45 % de la première en fonction, notamment, des objectifs atteints par les recteurs.De ce fait, parce que les deux parties sont liées, un recteur pourrait désormais toucher, selon le Snalc, « plus de 37 000 euros de prime annuelle ». Ce que dément le ministère de l’éducation nationale. Dans l’entourage de Najat Vallaud-Belkacem, on ne sous-estime pas « l’agacement des enseignants », mais on défend « une mesure de rattrapage, d’alignement des indemnités des recteurs sur celles de fonctions équivalentes ». « On a aujourd’hui, fait-on savoir au cabinet de la ministre, des situations où des recteurs sont moins rémunérés que leurs adjoints. Des universitaires ou des inspecteurs généraux qui, lorsqu’ils deviennent recteurs, perdent de 500 à 1 000 euros par mois… » De nombreux autres avantagesCet argument a peu de chances d’émouvoir les enseignants. Le revenu mensuel moyen d’un recteur, de source ministérielle, se situait avant revalorisation entre 7 500 et 8 000 euros, une somme augmentée désormais d’environ un millier d’euros. S’y ajoutent appartement, voiture de fonction, chauffeur et autres avantages liés à leur statut. Représentant direct du ministre, le recteur, nommé par le président de la République, est responsable de la totalité du système éducatif dans son académie (primaire, secondaire et supérieur).« On reste, commente un ancien recteur, à un niveau de rémunération au mieux comparable à celui des présidents d’université ou des préfets, bien inférieur à beaucoup de salaires étrangers pour ce type de fonction, sans parler des salaires du privé. Cette affaire est un non-événement. Par ailleurs, les primes versées en administration centrale sont supérieures, y compris à des niveaux de responsabilité bien moindres. » Au ministère de l’éducation, on souligne aussi l’ampleur de la charge, avec en moyenne dans chaque académie 50 000 personnes et entre 1 et 2 milliards d’euros à gérer.« Pour certains, 10 000 euros, c’est leur salaire annuel »« Personne ne conteste la qualification ni les responsabilités des recteurs, affirme Frédérique Rolet, secrétaire générale du SNES-FSU, syndicat le plus puissant du second degré, mais le rattrapage doit alors concerner tout le monde. » Même revendication de la part du Syndicat national unitaire des instituteurs, professeurs des écoles et PEGC - Fédération syndicale unitaire (Snuipp-FSU), majoritaire au primaire. Son dirigeant, Sébastien Sihr, continue de réclamer que l’indemnité obtenue, en 2014, par les professeurs des écoles au titre du suivi et de l’accompagnement des élèves — 400 euros annuels — soit alignée sur celle des professeurs du secondaire (1 200 euros l’année).« L’argument technocratique a bien sûr un impact politique dévastateur, commente pour sa part Christian Chevalier. Nous serions dans une période de croissance, cela passerait sans doute inaperçu. Mais, là, ce qui choque, c’est le décalage avec les efforts demandés à tous, et cette somme apparemment astronomique. Pour certains précaires de l’éducation nationale, 10 000 euros, c’est leur salaire annuel. »Le gouvernement était-il tenu, comme le suggère le ministère, de procéder à cette revalorisation ? « Il n’y a pas d’automaticité en matière indemnitaire », assure le dirigeant du SE-UNSA. Si cette augmentation n’avait pas été validée, il n’y aurait pas eu de faute juridique de la part du ministère. » Ce que confirme le juriste et ancien recteur Bernard Toulemonde. Tout en soulignant « la très lourde charge que représente le travail d’un recteur », M. Toulemonde rappelle que « ces hauts fonctionnaires n’ont jamais été les mieux payés de leur académie, leur rémunération étant surpassée par celle de certains professeurs de classes préparatoires et professeurs de médecine ».Reste que le gouvernement se serait bien passé d’une telle polémique à l’heure où la réforme de l’éducation prioritaire et les sorties de ZEP provoquent des tensions. A l’heure, aussi, où les recteurs se préparent à leur délicate tâche annuelle de répartition des postes d’enseignants.Mattea BattagliaJournaliste au MondeLuc CédelleJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.01.2015 à 19h10 • Mis à jour le06.01.2015 à 19h30 La polémique autour d'une page Facebook mettant en scène des détenus de la prison marseillaise des Baumettes exhibant liasses de billets et produits stupéfiants n'en finit pas d'enfler, au point de faire réagir jusqu'au sommet de l'Etat.Après cette première publication, révélée lundi 5 janvier par La Provence et qualifiée de « page Facebook de la honte » par le Front national, le quotidien Nice Matin a également publié mardi des captures de photos postées sur les réseaux sociaux montrant des détenus de la prison de Nice. Le député-maire de la ville, Christian Estrosi, « scandalisé », a interpellé « solennellement » la garde des sceaux, Christiane Taubira. Le président de la métropole Nice-Côte d'Azur a notamment déclaré :« Il convient de prendre des mesures fortes pour interdire ce type de comportement. Je demande solennellement au garde des sceaux, Christiane Taubira, de s'inquiéter de ces attitudes et de faire, pour une fois, preuve d'autorité plutôt que de laxisme en interdisant à ces détenus de bénéficier d'aménagements de peine »ENQUÊTES JUDICIAIRES ET FOUILLES CIBLÉESUne position d'autorité que le gouvernement n'a pas tardé à adopter, en promettant des sanctions. « Les détenus identifiés vont passer en commission de discipline et pour ceux qui bénéficient d'un emploi, il leur sera supprimé », a souligné Pierre Rancé, porte-parole de la chancellerie. Des enquêtes judiciaires ont également été ouvertes sur ces deux incidents, alors que les photos ont été postées depuis l'extérieur des établissements. Par ailleurs, des « fouilles sectorielles » ont été déclenchées à la suite de ces publications, fouilles qui « permettent de tomber très vite sur les objets » exhibés par les détenus, a-t-il souligné.Ces fouilles ciblées sont, selon la chancellerie, plus efficaces que les fouilles générales de cellules de tout un établissement, réclamées par certains syndicats de surveillants. Les fouilles à corps systématiques, notamment après les parloirs où des objets peuvent être passés aux détenus, avaient  été supprimées dans une réforme pénale de 2009, sous l'ancienne majorité de droite, rappelle le ministère.LE GOUVERNEMENT SE DÉFENDM. Rancé a également souligné que 282 portiques de sécurité classiques ont été installés dans le cadre du « plan de sécurisation » des prisons de 33 millions d'euros annoncé en 2013 par Christiane Taubira, avec également l'installation de filets pour empêcher le lancement depuis l'extérieur de drogue ou de portables dans les cours de promenade.Des brouilleurs ont également été installés et il n'est « pas question » d'envisager l'autorisation des portables en détention, même avec des restrictions, comme l'a proposé le contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL), Adeline Hazan.Concernant le manque d'effectifs de surveillants dénoncé par des syndicats, la chancellerie souligne que 94,5 % des effectifs sont pourvus aux Baumettes et 95,5 % à Nice. Et que la construction de 6 500 places de prison neuves est « budgétée » d'ici à 2017, dont 3 500 seront bâties à fin 2017, alors qu'il n'y avait « aucun engagement de dépense » pour les 20 000 places de prison votées par l'ancienne majorité de droite en mars 2012, quelques mois avant l'alternance. 27.08.2015 à 07h50 • Mis à jour le27.08.2015 à 08h33 Qu’a apporté la mise en place de la tarification au quart d’heure dans les parkings ? Une hausse des tarifs, à en croire l’Association nationale de défense des consommateurs et usagers (CLCV), qui a publié jeudi 27 août une première étude sur le système mis en place au 1er juillet. « Si la tarification au quart d’heure est globalement bien appliquée, les professionnels ont cherché une compensation en augmentant les tranches de tarif à l’heure ou pour vingt-quatre heures », selon les relevés effectués par l’association dans 302 parkings en France.« Celui qui reste deux heures et quinze minutes dans un parking paie moins qu’avant, grâce à la tarification au quart d’heure, mais (...) celui qui reste une heure cinquante-cinq paiera plus qu’avant du fait de l’augmentation des forfait horaires ».Un « dérapage des prix »Depuis le 1er juillet, dans le cadre de la loi Hamon sur la consommation, les parkings doivent facturer par tranche de 15 minutes au maximum. Il n’est ainsi plus possible de payer une heure entière pour cinq minutes de stationnement, ce qui avait été dénoncé par la CLCV en 2012. En juin, l’association UFC-Que choisir avait pointé un « dérapage des prix ».Le député (PS) Benoît Hamon, à l’origine de cette loi, a demandé au gouvernement de se pencher sur cette tarification, estimant que les sociétés concessionnaires ont « profité de cette disposition pour augmenter au global la rentabilité d’investissements ».Après ce premier constat, la CLCV livre également une série d’observations sur les améliorations à apporter au fonctionnement des parkings. L’organisation réclame par exemple « une période de gratuité minimum (...) dans les zones où les stationnements de courte durée sont importants (zones commerçantes, dépose minute...) afin de limiter les stationnements gênants sur la voie publique ». En effet, 56 % des parkings, dont l’ensemble des parkings parisiens, ne proposent pas une telle gratuité.La CLCV déplore également un affichage des prix qu’elle juge insuffisant. « Dans 34 % des cas l’automobiliste utilise un parking sans avoir eu un accès préalable (de la voie publique) aux tarifs applicables », souligne l’enquête. Pierre Le Hir De gré ou de force, la grande distribution va devoir s’engager davantage dans la lutte contre le gaspillage alimentaire. La ministre de l’écologie, Ségolène Royal, a décidé de « mettre la pression » sur cette filière, dont elle a convoqué les représentants jeudi 27 août dans l’après-midi. Il s’agit, explique-t-elle, de mettre fin à un « fléau insupportable ». D’ores et déjà, les groupes Auchan, Carrefour et Casino (enseignes Géant, Franprix, Monoprix, Leader Price…) ont annoncé, à la veille de cette réunion, qu’ils signeraient la « convention d’engagements » proposée par la ministre.L’ampleur du gâchis alimentaire appelle à réagir. Selon le rapport de Guillaume Garot, député PS de la Mayenne et ancien ministre délégué à l’agroalimentaire, remis en avril au gouvernement, entre 90 et 140 kg de nourriture par habitant sont perdus chaque année sur l’ensemble de la chaîne (de la production à la consommation), chaque Français jetant lui-même à la poubelle entre 20 et 30 kg de denrées, dont 7 encore emballées. Soit une perte économique évaluée entre 12 et 20 milliards d’euros par an.Lire : Chaque année, 1,3 milliard de tonnes de nourriture gaspilléeC’est ce qui motivait l’article 103 de la loi de transition énergétique adoptée le 22 juillet. Celui-ci imposait aux commerces de plus de 400 m2 de signer, avant le 1er juillet 2016, une convention avec des associations de collecte des invendus précisant « les modalités selon lesquelles les denrées alimentaires leur sont cédées à titre gratuit ». Il interdisait aussi aux distributeurs de « délibérément rendre leurs invendus alimentaires encore consommables impropres à la consommation », sous peine d’une amende de 3 750 euros, avec « affichage ou diffusion de la décision ». Ces dispositions avaient recueilli l’approbation unanime des députés et des sénateurs. Mais le Conseil constitutionnel les a censurées le 13 août, jugeant qu’elles résultaient d’amendements introduits au cours de la deuxième lecture de la loi, sans lien direct avec celle-ci.Mauvais procèsMme Royal revient donc à la charge. Les enseignes, annonce-t-elle, devront s’engager « de façon volontaire », par contrat, à respecter les mesures qui figuraient dans la loi. « Cela veut dire l’interdiction de détruire des stocks alimentaires, par exemple en les javellisant, et l’obligation de donner les stocks alimentaires aux associations caritatives », précise-t-elle. Et d’avertir : « Les grandes marques qui ne voudront pas s’engager dans ce contrat, je le ferai savoir. Je pense que ça ne leur fera pas une bonne publicité, parce que les Français sont conscients du scandale du gaspillage alimentaire. » La ministre a prévenu : faute d’engagement volontaire des distributeurs, elle en reviendra à un texte législatif coercitif.Lire aussi :Le chaos parlementaire du gaspillage alimentaireLa Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD), qui regroupe les principales enseignes à l’exception d’Intermarché et de Leclerc, estime que la ministre lui fait un mauvais procès. « Nous sommes déjà extrêmement impliqués dans la lutte antigaspillage, affirme Mathieu Pecqueur, directeur agriculture et qualité. Tous nos grands magasins donnent à des associations. En outre, notre activité ne génère qu’une faible part du gaspillage. » Jeudi matin, le patron des centres Leclerc a estimé que Mme Royal « fait sa rentrée sur le dos de la grande distribution ». Celle-ci est « complètement instrumentalisée », a regretté Michel-Edouard Leclerc sur Europe 1.D’après une étude de 2010 de la Commission européenne, la distribution est, en France, le maillon de la chaîne alimentaire qui gaspille le moins : elle ne serait responsable que de 6,6 % des pertes, loin derrière les ménages (73,6 %) et après la restauration hors foyer (12,5 %) et les industries agroalimentaires (7,3 %). D’autres enquêtes évaluent plutôt à près de 11 % son rôle dans la déperdition, ce qui reste de toute façon minoritaire.Quant au grief fait à certaines grandes surfaces de détruire intentionnellement leurs invendus, en les javellisant, Mathieu Pecqueur assure qu’il s’agit d’une pratique « marginale et exceptionnelle ». Elle est notamment liée, justifie-t-il, à la nécessité pour les distributeurs de ne pas voir leur responsabilité engagée au cas où des personnes tomberaient malades après avoir ingéré des denrées avariées. A ce sujet, Michel-Edouard Leclerc affirme, dans Le Parisien du 27 août, qu’« il faut absolument revoir la législation actuelle, trop restrictive dans la définition des dates limites de consommation et de péremption ». « De nombreux produits pourraient être conservés bien plus longtemps, estime-t-il. Par excès de précaution, producteurs et distributeurs préfèrent ne pas les maintenir en rayon, car leur responsabilité civile est énorme. » Lire aussi :Gaspillage alimentaire : un rapport préconise l’interdiction de jeter pour la grande distributionCadre législatif « inutile »La FCD affiche donc son hostilité à un cadre législatif « inutile », mais aussi « source de nouvelles contraintes et de paperasserie supplémentaire ». Elle lui préfère « un accord volontaire de bonnes pratiques, plus souple et plus efficace, car mieux adapté aux réalités du terrain et aux besoins des associations ».La Fédération française des banques alimentaires (FFBA), dont les 102 implantations distribuent annuellement plus de 100 000 tonnes de vivres à quelque 5 000 associations et centres communaux d’action sociale, soit l’équivalent de 200 millions de repas pour 900 000 bénéficiaires, estime, elle aussi, que les grandes surfaces « jouent le jeu ». « En 2014, indique son président, Jacques Bailet, les dons de la grande distribution ont représenté 35 % des approvisionnements de notre réseau, soit 10 % de plus qu’en 2013. Sur les six premiers mois de 2015, cette contribution est encore à la hausse. » Pour autant, ajoute-t-il, les enseignes « pourraient progresser, en améliorant le tri en amont des denrées qui ne sont plus commercialisables mais qui restent consommables, ce qui faciliterait beaucoup le travail des associations ».Ces dernières, poursuit-il, devraient, pour leur part, « mieux se former aux règles d’hygiène et de sécurité alimentaire, ainsi que mettre en place un meilleur accompagnement des bénéficiaires en situation de précarité ». Quant à l’Etat, il doit veiller, « même en période de disette budgétaire », à maintenir les subventions au secteur caritatif, de même que les aides fiscales dont bénéficient les grandes surfaces (une déduction, sur l’impôt sur les sociétés, de 60 % de la valeur des denrées données, dans la limite de 0,5 % du chiffre d’affaires). Sur tous ces points, les banques alimentaires, qui n’ont pas été conviées à la rencontre organisée par Mme Royal, souhaitent « une concertation préalable à tout accord, avec des objectifs pluriannuels ».Sans attendre, deux nouvelles propositions de loi reprenant l’article censuré ont déjà été déposées, devant le Sénat et l’Assemblée nationale, par des parlementaires UDI et Les Républicains. Reste que le principal foyer du gaspillage alimentaire est celui des ménages. Une gabegie dont la résorption relève moins d’une loi que de la responsabilité de chacun.Lire aussi :Quelle quantité de nourriture les Européens gaspillent-ils réellement ?Pierre Le HirJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.08.2015 à 16h03 • Mis à jour le27.08.2015 à 08h55 | Damien Leloup Invité de la matinale de France Inter, mercredi 26 août, le ministre de l’intérieur l’a réaffirmé : « 90 % de ceux qui basculent dans le terrorisme le font sur Internet ». C’est loin d’être la première fois que Bernard Cazeneuve utilise ce chiffre.Comme le rappelle le site NextInpact, le ministre s’est appuyé une bonne douzaine de fois sur cette statistique, principalement pour défendre des mesures de la controversée loi sur le renseignement, adoptée en juin.Lire aussi :Loi sur le renseignement : que contiennent les dispositions censurées par le Conseil constitutionnel ?Un échantillon peu représentatifD’où proviennent ces « 90 % » ? Comme le notait Libération, il est tiré d’un rapport du Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam (.pdf). Fondé sur des entretiens réalisés avec 160 familles, ce texte repose sur un échantillon statistique peu représentatif.D’une part, parce que le nombre de cas étudiés est limité, et aussi parce que les cas étudiés se font sur la base des proches qui ont contacté un numéro d’aide aux familles de personnes en cours de radicalisation. L’échantillon étudié ne comprend pas, par exemple, de personnes qui se sont radicalisées sans que leurs proches s’en rendent compte, ou de personnes isolées. Il est difficile d’en tirer des conclusions générales sur l’ensemble des personnes qui se tournent vers le terrorisme.Par ailleurs, la présentation de ce seul chiffre est tendancieuse. Comme le montre la même étude, une bonne partie de l’endoctrinement se fait aussi par SMS. Et la rencontre avec un interlocuteur physique est, en dernière étape, le préalable à la quasi-totalité des départs vers la Syrie.En réalité, M. Cazeneuve met surtout en avant la technologie utilisée pour communiquer plus que le fond de la communication elle-même et de son impact sur ses destinataires. En utilisant le même raisonnement, on pourrait par exemple dire que 100 % des départs pour le djihad utilisent, à un moment de leur processus de radicalisation, un téléphone ou une voiture...Lire : Djihadisme sur le Web : les exagérations de Bernard CazeneuveEchanges d’informationsIl est bien sûr indéniable que les réseaux djihadistes utilisent le Web et les réseaux sociaux pour diffuser leur propagande, ou approcher des sympathisants pour leur fournir des contacts et renseignements. Plusieurs médias (par exemple Rue89 et France TV Info) ont démontré comment Facebook pouvait servir de lieux d’échanges d’informations sur le djihad pour des personnes déjà convaincues.Lire : Le changement de stratégie de l'EI sur InternetAu point que les grandes plateformes (Youtube, Facebook...) font avec plus ou moins d’efficacité la chasse aux vidéos de propagande, parfois composées d’images truquées ou même appelant les musulmans européens à commettre des attentats dans leurs pays. Les principaux réseaux sociaux ont annoncé cette année la mise en place de plusieurs mesures pour favoriser l’émergence de « contre-discours » face à une propagande djihadiste diffusée par de petits groupes très actifs, et qu’il est difficile de supprimer totalement.Pour autant, la diffusion de ces vidéos joue, selon la plupart des experts, un rôle minime dans le processus de recrutement des djihadistes. « L’idée qu’en regardant des vidéos, on décide soudain de partir pour la Syrie ne correspond pas à la réalité. Ce sont des groupes de jeunes qui se rencontrent dans une mosquée ou dans un kebab et se radicalisent ensemble », expliquait au Monde en décembre 2014 Peter Neumann, qui dirige le Centre international pour l’étude de la radicalisation (ICSR).Lire aussi :Propagande, djihad et vidéoDes terroristes radicalisés en prison ou dans des mosquées radicalesCes dernières années, les principaux attentats qui ont touché la France et la Belgique ont ainsi surtout été le fait de terroristes qui ne se sont pas radicalisés sur le Web, comme le montrent les enquêtes des services de renseignement, de police et de gendarmerie.Ayoub El-Khazzani, le principal suspect de l’attaque contre le Thalys, a regardé une vidéo de propagande djihadiste sur son téléphone avant de sortir des toilettes du train armé d’un fusil d’assaut. Mais selon les informations du Monde, c’est dans une mosquée radicale d’Algésiras, en Espagne, qu’a eu lieu sa radicalisation.Lire aussi :Attaque dans le Thalys : Ayoub El-Khazzani, itinéraire d’un routard de l’islam radicalMême chose pour Sid Ahmed Ghlam, l’étudiant qui projetait un attentat contre une église de Villejuif. Plusieurs de ses proches, dont son frère et sa belle-sœur, appartiendraient à la mouvance Tabligh, un mouvement de prédication littéraliste. Les frères Kouachi, auteurs de la tuerie à Charlie Hebdo, avaient des profils très éloignés du jeune autoradicalisé en ligne.Au contraire : Chérif Kouachi faisait partie de la filière dite « des Buttes-Chaumont », du nom de ce quartier de Paris où il a fréquenté plusieurs mentors salafistes, dont Farid Benyettou. Arrêté en 2005 alors qu’il tente de rejoindre l’Irak pour y faire le djihad, il fait la connaissance à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis d’un nouveau père spirituel, Djamel Beghal. Sa seule utilisation connue d’Internet dans le cadre de ses activités terroristes se limite à la consultation de sites Web sur le maniement des armes.Lire : Les frères Kouachi et Coulibaly, des pionniers du djihadisme françaisAmedy Coulibably, auteur de l’attaque contre l’Hyper Casher, avait fait la connaissance de Chérif Kouachi à Fleury-Mérogis. Décrit par une connaissance comme « quelqu’un qui a glissé progressivement de la petite à la grande criminalité, puis vers l’islamisme », il était sorti de prison en 2007. Sa seule utilisation connue d’Internet concerne des sites de poker en ligne. Il avait enregistré une vidéo de revendication, éditée après sa mort et mise en ligne dimanche, vraisemblablement par un complice.Lire : Amedy Coulibaly, de la délinquance au terrorismeMehdi Nemmouche, l’auteur présumé de la tuerie du Musée juif de Belgique s’est lui aussi radicalisé en prison, entre 2008 et 2009, alors qu’il purge une peine pour vol aggravé et pour le braquage d’une supérette à Tourcoing commis en 2006. On ne lui connaît aucune activité islamiste ou terroriste en ligne.Lire : Mehdi Nemmouche : ce que l'on sait de son parcoursLa thèse initiale des services de renseignement était que Mohammed Merah, l’auteur des tueries de Toulouse ayant touché des militaires et des juifs, s’était « autoradicalisé en prison [en 2009], tout seul, en lisant le Coran ». L’enquête a montré que Mohammed Merah était cependant en contact téléphonique avec de très nombreux interlocuteurs radicaux, dans 20 pays. Il n’avait pas d’utilisation connue d’Internet pour ses activités terroristes.Lire : Mohamed Merah, un loup pas si solitaireDamien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Florence de Changy Le mystère du vol MH 370 est encore loin d’être résolu. Après quinze jours d’analyses, il n’y a toujours aucune certitude quant à l’identité précise du morceau de voilure de Boeing 777 retrouvé le 29 juillet sur une plage de l’île de La Réunion, même si tout porte à croire qu’il s’agit d’un morceau du Boeing immatriculé 9M-MRO qui assurait le vol MH 370 le 8 mars 2014 entre Kuala Lumpur et Pékin et qui a disparu des écrans radar après quarante minutes de vol, avec 239 personnes à bord.Selon un proche du dossier, les experts participant aux travaux d’analyse n’ont pas pu conclure de manière définitive que cette partie de voilure – un flaperon – appartient bien au Boeing disparu. Le gouvernement australien a annoncé le 19 août que la première partie des analyses qui ont eu lieu au laboratoire de la Direction générale de l’armement-Techniques aéronautiques (DGA-TA) de Balma, dans la région de Toulouse, était terminée.« Les autorités françaises communiqueront sur les progrès réalisés en temps voulu, en consultation avec la Malaisie », indique le communiqué du centre australien de recherches (Joint agency coordination center). Depuis le 17 mars 2014, c’est l’Australie qui dirige les recherches du Boeing malaisien dans la zone de l’océan Indien identifiée comme la plus probable du crash.Lire aussi :Un an après, l’improbable disparition du MH370Pas de plaque d’immatriculationIl semblerait que les experts attendent à présent le « retour de vacances » de plusieurs intervenants pour la prochaine étape des analyses. Notamment celui d’un important sous-traitant espagnol qui aurait fourni au moins une des pièces détachées numérotées trouvées dans le flaperon. Si ce sous-traitant était en mesure de confirmer l’historique de la vente de cette pièce, il pourrait enfin lever les doutes qui demeurent sur l’identité du flaperon.Car, selon les informations données aux familles au tout début de l’enquête, les experts n’ont pas trouvé la plaque d’immatriculation du flaperon. Quant aux travaux de maintenance que Malaysia Airlines a indiqué avoir effectués sur le flaperon, ils ne correspondaient pas exactement à ceux observés sur la pièce trouvée. Les recherches terrestres et aériennes sur les côtes de la Réunion ont désormais cessé sans avoir identifié d’autres débris potentiels.Le résultat final des analyses françaises pourrait en fait aboutir à trois conclusions : oui, non ou peut-être. La conclusion qui prévaut pour le moment est celle du peut-être. Si rien ne prouve définitivement que ce flaperon était bien une pièce de cet avion-là (comme sa plaque d’identification), et que rien ne prouve non plus que ce n’est pas une pièce du MH370 (comme la plaque d’immatriculation d’un autre 777), le flaperon ne pourra pas être formellement associé au MH370. Il le sera néanmoins par déduction logique, partant du principe que l’avion du vol MH370 est le seul Boeing porté disparu.Mais les informations qu’il livrera sur la chute ou le choc enduré par l’avion au moment du crash seront toujours teintées d’un certain degré de doute. Le bon état et la taille du morceau de flaperon trouvé ont déjà accrédité la thèse d’un amerrissage contrôlé suivi d’une immersion de l’avion plus ou moins « en un morceau ». Ce scénario proposé par un « expert en satellites malaisien » a été promu par l’agence de presse malaisienne Bernama.Le scénario du ouiLe scénario du non est le plus improbable. Il faudrait que les analyses ou les informations livrées par les sous-traitants permettent d’associer ce flaperon à un autre Boeing 777, hors d’usage. Depuis une dizaine d’années Boeing et Airbus « déconstruisent » plutôt qu’ils ne « détruisent » leurs avions en fin de vie pour réutiliser des pièces sur d’autres appareils. Le recyclage « est en passe de devenir une spécialité professionnelle à part entière », écrit le président de Boeing France, Yves Galland, dans le livre Révolution aéronautique, le défi de l’environnement (Pearson, 2008). Il s’agit pour les avionneurs de limiter le développement d’un marché noir de pièces détachées.Reste le scénario du oui, qui prévaudra si l’on trouve des preuves formelles de l’appartenance du flaperon trouvé au Boeing du vol MH370. L’enquête pourra alors faire des progrès sur des bases solides. Un scénario fortement mis en avant par les autorités malaisiennes : le premier ministre malaisien, Najib Razak, appuyé par la compagnie Malaysia Airlines, avait affirmé, dès le 5 août, qu’il s’agissait bien d’un morceau du MH370.Les deux familles des quatre citoyens français disparus dans l’accident doivent être reçues début septembre à l’Elysée par le président de la République.Florence de ChangyJournaliste, corrrespondante à Hong KongSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Lemaître (à Berlin), Salvatore Aloïse (à Rome) et Eric Albert (à Londres) Les débats sur l’afflux de migrants butent sur les mêmes problèmes de sémantique, un peu partout en Europe. Avec les mutations des phénomènes migratoires, les mots changent. En Allemagne, les deux expressions les plus utilisées sont « Flüchtlinge » – les réfugiés – et « Asylbewerber » – les demandeurs d’asile –, qui parlent de ces étrangers qui fuient un danger.Les années précédentes, c’était le terme d’« Einwanderer », les immigrés, qui était au centre des débats. Un mot qui avait succédé au sinistre « Gastarbeiter », ces « travailleurs invités » grâce auxquels l’Allemagne a assuré sa prospérité de 1955 à la fin des années soixante. L’expression reconnaissait cyniquement que ces hommes issus de Turquie et du bassin méditerranéen n’étaient perçus que comme une main-d’œuvre invitée… à repartir. Mais ces hommes sont restés, posant la question de l’intégration des Allemands avec « Migrationshintergrund » - « issu de l’immigration ». Un terme qui fait aussi débat.Lire sur Les Décodeurs :« Migrant » ou « réfugié » : quelles différences ?« Immigré » forcément « illégal »Au Royaume-Uni, le mot « migrant » a longtemps été le plus neutre de tous pour parler des gens qui migrent vers l’Europe. Mais avec ce qui est appelé la « crise des migrants », le ton général des médias et de la classe politique britannique a pris une connotation très négative. Une étude du vocabulaire utilisé dans les journaux britanniques entre 2010 et 2012, réalisée par l’université d’Oxford, montre que le mot « immigré » est quatorze fois plus souvent associé à « illégal » que celui de « migrant ».C’est en train de changer. La réflexion sur les mots employés et leur caractère négatif a été lancée par la chaîne Al-Jazira qui a annoncé qu’elle n’utiliserait plus le mot de « migrant », trop péjoratif, et lui préférerait celui de « réfugié ». Lindsey Hilsum, journaliste à Channel 4, a fait de même. Selon elle, « migrant » même s’il a l’avantage de la neutralité, le terme a progressivement été dévoyé. Elle aussi va désormais choisir « réfugié » de façon plus systématique.En Italie, le terme généralement employé est celui de « migrants » qui permet de ne pas devoir spécifier s’il s’agit de réfugié ou pas. Le changement sémantique plutôt récent : le sociologue Ilvo Diamanti le fait remonter à la période qui a suivi la visite du Pape à Lampedusa en juillet 2013. C’est à ce moment-là, dit-il, que la presse cesse de parler de « clandestins » – ce que continue à faire, pratiquement seule, la xénophobe Ligue du Nord. À la fin des années 1980, l’Italie avait pris douloureusement conscience de n’être plus terre de migration mais d’accueil, désignant ses étrangers comme des « extra-communautaires » et des « vucumpra » – c’est-à-dire la formule « vuoi comprare? » (« tu veux acheter ? »), mal prononcée par les vendeurs à la sauvette étrangers. Ces termes sont devenus aujourd’hui imprononçables.Lire aussi :Migrants : le silence gêné des politiquesFrédéric Lemaître (à Berlin)journalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteEric Albert (à Londres)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSalvatore Aloïse (à Rome)Journaliste au Monde 26.08.2015 à 13h00 • Mis à jour le26.08.2015 à 14h07 | Alexandre Pouchard et Madjid Zerrouky La chaîne i-Télé a diffusé mardi 25 août des images d’Ayoub El-Khazzani à son arrivée au palais de justice de Paris avant qu’il soit mis en examen pour, entre autres motifs, « tentatives d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste ».Le principal suspect de l’attaque à bord du Thalys reliant Amsterdam à Paris le 21 août y est présenté vêtu d’une tenue d’hôpital bleue, pieds nus, les yeux bandés et menotté. Ses mains ont toutefois été floutées par la chaîne de télévision.Le lendemain, c’est Paris Match qui a publié une photo prise par un passager du TGV, montrant Ayoub El-Khazzani inconscient et porté par des policiers sur le quai de la gare d’Arras, son visage visible, ses pieds et ses poings liés. « Quelles que soient la nature et la gravité des faits reprochés à un homme, notre Etat de droit ne peut pas accepter que cet individu soit traité d’une manière dégradante et inhumaine. Le nécessaire aurait pu être fait », s’est insurgé en réaction Mani Ayadi, l’avocat d’Ayoub El-Khazzani.1. Que dit la loi ?L’article 35 ter de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, renforcée par la loi du 15 juin 2000 sur la présomption d’innocence, est relativement clair sur le sujet :« Lorsqu’elle est réalisée sans l’accord de l’intéressé, la diffusion, par quelque moyen que ce soit et quel qu’en soit le support, de l’image d’une personne identifiée ou identifiable mise en cause à l’occasion d’une procédure pénale mais n’ayant pas fait l’objet d’un jugement de condamnation et faisant apparaître, soit que cette personne porte des menottes ou entraves, soit qu’elle est placée en détention provisoire, est punie de 15 000 euros d’amende. »Autrement dit, la loi interdit toute publication d’une photo ou d’une vidéo d’une personne pouvant être identifiée soit par son nom, soit parce que son visage est visible, et la montrant entravée.Sur ce seul aspect, la photo publiée par Paris Match semble très nettement tomber sous le coup de la loi et pourrait faire l’objet de poursuites — qui sont toutefois très rares pour ce motif. 2. Flouter des menottes est-il une solution ?C’est ce qu’a choisi i-Télé. Le bandeau sur le visage d’Ayoub El-Khazzani ne change rien à son identification puisqu’il est nommément identifié. Mais les menottes, elles, sont floutées. « Il n’y a pas eu de débat dans la rédaction, qui a estimé que la valeur informative du document était très forte », explique-t-on à la chaîne.Cela suffit-il à « protéger » i-Télé en cas de poursuites ? Peu probable : la solution choisie est finalement hypocrite quant à l’esprit de la loi, car il est évident qu’il est entravé, les mains liées derrière le dos. « La loi ne dit pas qu’il ne faut pas montrer les menottes ou les entraves, mais interdit toute image faisant apparaître que la personne est menottée : sa posture, par exemple, suffit à faire apparaître de manière évidente que ses mains sont liées », explique Christophe Bigot, avocat spécialiste de la presse, et qui défend notamment Le Monde. 3. Strauss-Kahn, Cantat… Un débat récurrentLe 15 mai 2011, des images tournent en boucle dans les médias américains : Dominique Strauss-Kahn apparaît à sa sortie de garde à vue du commissariat de Harlem, à New York, escorté par cinq policiers et menotté dans le dos sous les flashs des photographes. La veille, l’ancien directeur du Fonds monétaire international (FMI) avait été arrêté par la police américaine, qui le soupçonnait d’agression sexuelle à l’encontre d’une femme de chambre de l’hôtel Sofitel où il séjournait.Des images hors la loi au regard du droit français, mais pas aux Etats-Unis, où elles sont courantes, le premier amendement de la Constitution protégeant la presse au nom de la « liberté d’expression ».Si Dominique Strauss-Kahn n’a engagé aucune poursuite à l’encontre des médias télévisés qui avaient repris la séquence filmée, les chaînes s’étaient vu notifier une mise en garde par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), estimant que « le principe de la liberté d’expression et le droit à l’information ne doivent pas méconnaître le fait que de telles images sont susceptibles de porter atteinte au respect de la dignité humaine » et rappelant que la loi du 15 juin 2000 punit la diffusion d’une image faisant apparaître menottée ou entravée une personne qui n’a pas fait l’objet d’une condamnation.Les condamnations pour ce motif sont peu nombreuses. En 2004, le quotidien France Soir et les magazines Paris Match et VSD avaient été condamnés pour avoir publié des images de Bertrand Cantat, menotté, prises en Lituanie en août 2003. L’ex-chanteur de Noir Désir y avait été arrêté et condamné en mars 2004 pour le meurtre de sa compagne d’alors, Marie Trintignant. Les clichés avaient été diffusés avant sa condamnation. En 2007, ce sont trois journaux (Le Journal du dimanche, Metro et Le Nouveau Détective) qui avaient été condamnés pour des photos de l’acteur Samy Naceri menotté, alors qu’il n’avait pas encore été jugé.Madjid ZerroukyJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Suc et Nicolas Chapuis C’est pieds nus, les yeux bandés, menotté dans le dos et en pyjama bleu clair d’hôpital qu’Ayoub El-Khazzani a été déféré au palais de justice de Paris, mardi 25 août, pour y être présenté à un juge d’instruction. Les images du tireur du Thalys réalisées par i-Télé ont été diffusées – une première en France – par plusieurs médias. La mise en scène du suspect entouré par plusieurs policiers cagoulés rappelle celle réservée aux Etats-Unis aux détenus de Guantanamo.Si aux Etats-Unis la présentation d’un suspect menotté est chose courante – même Dominique Strauss-Kahn y avait eu droit après l’affaire du Sofitel – la pratique est tout autre en France. L’article 35 ter de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse interdit, au nom de la présomption d’innocence, la diffusion d’images d’une personne identifiée portant des entraves « lorsqu’elle est réalisée sans l’accord de l’intéressé » et tant que le mis en cause n’a pas fait l’objet d’une condamnation.« Dégradant et inhumain »« Quelles que soient la nature et la gravité des faits reprochés à un homme, notre Etat de droit ne peut pas accepter que cet individu soit traité d’une manière dégradante et inhumaine. Le nécessaire aurait pu être fait », s’insurge Me Mani Ayadi. L’avocat, qui assiste Ayoub El-Khazzani depuis samedi matin et son transfert au siège de l’antiterrorisme, à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), raconte qu’il avait demandé que son client ait des chaussures en garde à vue, des policiers lui ayant alors fourni des chaussons en papier tels qu’on en distribue dans les hôpitaux.Avant la diffusion des images, i-Télé a flouté les menottes, même si le suspect apparaît clairement avec les mains liées dans le dos. La séquence a été tournée par l’un de leurs caméramans. Un photographe également présent sur les lieux a vendu une série de clichés à la presse internationale. Le magazine Paris Match diffuse, mercredi 26 août, des photos de l’arrestation du suspect à Arras, le présentant pieds et poings liés, porté par des policiers. Le Figaro a par ailleurs choisi de mettre à la « une » une capture d’écran d’i-Télé, sur laquelle le visage a été flouté et les menottes ne sont pas visibles. Le Monde, à l’instar d’autres quotidiens français, a choisi de ne pas montrer ces photos.Lire aussi :Attentat dans le Thalys : une attaque « ciblée et préméditée »Matthieu SucJournaliste au MondeNicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 25.08.2015 à 20h21 • Mis à jour le26.08.2015 à 12h50 | Alexandre Pouchard Migrants ou réfugiés ? Le débat sémantique s’installe en Europe pour savoir comment qualifier les milliers de personnes qui arrivent quotidiennement sur les côtes méditerranéennes. Le premier terme est fustigé pour ne pas refléter la détresse de ceux qui, le plus souvent, fuient un conflit.Le média qatari Al-Jazira a ainsi annoncé le 20 août qu’il n’utilisera plus que le mot « réfugié » dans le contexte méditerranéen :« Le terme parapluie “migrant” ne suffit désormais plus pour décrire l’horreur qui se déroule en mer Méditerranée. Il a évolué depuis ses définitions de dictionnaire, pour devenir un outil péjoratif qui déshumanise et distance. (…) C’est un mot qui ôte la voix aux personnes qui souffrent. »Al-Jazira rappelle que la plupart de ces personnes viennent de Syrie − où une terrible guerre civile se déroule depuis quatre ans −, d’Afghanistan, d’Irak, de Libye, d’Erythrée ou de Somalie, « autant de pays dont les ressortissants obtiennent généralement l’asile ».Alors que d’autres médias s’interrogent, à l’image du Guardian, et que le débat prête le flanc aux interprétations politiques, quelles réalités recouvrent les définitions des termes « migrant » et « réfugié » ?Lire aussi :Le « migrant », nouveau visage de l’imaginaire françaisTout réfugié est un migrant…En droit international, le « réfugié » est le statut officiel d’une personne qui a obtenu l’asile d’un Etat tiers. Il est défini par une des conventions de Genève (« relative au statut des réfugiés »), signée en 1951 et ratifiée par 145 Etats membres des Nations unies :« Le terme “réfugié” s’appliquera à toute personne (…) qui, craignant d’être persécutée du fait de sa race [son origine], de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays ; ou qui, si elle n’a pas de nationalité et se trouve hors du pays dans lequel elle avait sa résidence habituelle à la suite de tels événements, ne peut ou, en raison de ladite crainte, ne veut y retourner. »Ce statut peut être « perdu » si la situation dans son pays a changé, si la personne y est retournée volontairement ou encore si elle a changé de nationalité.Une demande d’asile est normalement individuelle. Est donc réfugiée toute personne qui a demandé l’asile et est reconnue par un Etat comme ayant fui son pays en raison de menaces sérieuses pour sa vie. Cette condition doit normalement être argumentée : le réfugié doit apporter à son Etat d’accueil la preuve de ces menaces.Le cas spécifique des conflits généralisés. Ces dernières années, les réfugiés en Europe ou au Moyen-Orient sont principalement des Syriens, Afghans, Irakiens ou encore des Libyens. Autant de pays en proie à des guerres civiles largement reconnues sur le plan international. Dans le cas d’afflux massifs d’habitants fuyant des combats, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) reconnaît que « la capacité de mener un entretien personnel d’asile avec chaque personne ayant traversé la frontière n’est pas suffisante – et ne le sera jamais. Cela ne s’avère d’ailleurs pas nécessaire dans la mesure où, dans de telles circonstances, la raison de leur fuite est généralement évidente ». Ces groupes sont alors dits réfugiés prima facie, c’est-à-dire qu’ils n’ont pas besoin d’apporter la preuve de persécutions.Dans une note d’octobre 2013 consacrée à la Syrie, le HCR déclare donc qu’il reconnaît comme « réfugié » toute personne fuyant le pays et correspondant à des profils parfois très spécifiques (opposants, journalistes) mais aussi très larges : enfants pouvant être menacés par des actes de violence, femmes risquant d’être violées ou mariées de force, personnes appartenant à un groupe religieux ou un groupe ethnique… ce qui recoupe toute la population. Les soutiens du gouvernement, traqués par les rebelles, sont également inclus. Seuls les individus reconnus comme ayant commis des actes de violence sont exclus de cette disposition.… mais tous les migrants ne sont pas des réfugiésLe dictionnaire Larousse définit un « migrant » comme toute personne qui effectue une migration, c’est-à-dire qui se déplace volontairement dans un autre pays ou une autre région « pour des raisons économiques, politiques ou culturelles ». Le Petit Robert restreint la raison de ces déplacements au fait de « s’établir ».Dans les faits, les milliers de personnes ayant traversé la mer Méditerranée sont bien des migrants, car ils se sont déplacés d’un pays à un autre, même d’un continent à un autre. Parmi eux se trouvaient des personnes considérées comme réfugiés par le HCR (comme les Syriens). Les autres, de nationalités diverses, quittant un pays en développement pour chercher une vie meilleure en Europe, sont dits « migrants économiques » car « ils font le choix du déplacement pour de meilleures perspectives pour eux et pour leurs familles », explique le HCR. Les réfugiés, quant à eux, sont « dans l’obligation de se déplacer s’ils veulent sauver leur vie ou préserver leur liberté ».Ce sont les migrants économiques qui sont généralement ciblés par les politiques dures en matière d’immigration. Le HCR regrette depuis plusieurs années que des mesures soient « appliquées de manière indiscriminée et rendent très difficile, sinon impossible, l’entrée des réfugiés dans un pays où ils pourraient trouver la sécurité et le soutien dont ils ont besoin, et auxquels ils ont droit en vertu du droit international ».Malgré tout, considérant que la majorité des migrants traversant la Méditerranée « viennent de pays en guerre ou en proie à des violences et des persécutions (Syrie, Afghanistan, Irak, Erythrée) », le HCR, contacté par Le Monde, décrit le mouvement massif vers l’Europe comme « une crise de réfugiés ». Il utilise toutefois les deux termes, réfugiés et migrants, pour décrire la population dans son ensemble, assurant par exemple que, « jusqu’à aujourd’hui, 292 000 réfugiés et migrants sont arrivés par la mer en Europe en 2015 ».L’utilisation des deux termes est également le parti pris des organisations telles qu’Amnesty International, Human Rights Watch ou encore la Cimade en France. Cette dernière fournit un accompagnement juridique aux migrants et tient, sauf exception, à privilégier le vocabulaire précis : des demandeurs d’asile peuvent être déclarés réfugiés en cas de réponse positive. « Le terme de “réfugié” est très précis dans le droit international, alors nous ne l’utilisons que dans ce contexte, explique Louise Carr, du programme des personnes déracinées à Amnesty International. Mais il est vrai que le terme “migrant” est de plus en plus connoté péjorativement et recoupe beaucoup de situations très diverses. »L’asile constitutionnel et la « protection subsidiaire » comme alternativesLe statut de réfugié n’est pas le seul possible pour des demandeurs d’asile. La France, par le préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 – à laquelle le préambule de la Constitution de 1958 fait référence –, reconnaît l’asile constitutionnel. Il peut être octroyé « à toute personne persécutée en raison de son action en faveur de la liberté ».Par transposition de règles européennes, la France peut aussi accorder une « protection subsidiaire » à toute personne ne remplissant pas les conditions d’octroi du statut de réfugiés mais étant menacée de peine de mort, de traitements inhumains ou dégradants ou de « violence aveugle résultant d’une situation de conflit armé interne ou international ».Lire aussi sur les Décodeurs : Etrangers, regroupement familial, séjour... Petit lexique de l'immigrationAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 25.08.2015 à 16h48 • Mis à jour le26.08.2015 à 16h23 Une information judiciaire a été ouverte, mardi 25 août, après l’attaque terroriste qui a eu lieu dans le Thalys 9364 reliant Amsterdam à Paris. Le principal suspect, Ayoub El-Khazzani, a été mis en examen dans la nuit de mardi à mercredi pour « tentatives d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste », et placé en détention provisoire.Le Marocain de 25 ans est également poursuivi pour « détention, port et transport d’armes, d’éléments d’armes et de munitions de catégories A et B en relation avec une entreprise individuelle ou collective terroriste » et « participation à une association de malfaiteurs terroristes en vue de la préparation d’un ou plusieurs crimes d’atteinte aux personnes », conformément aux réquisitions du parquet.Le procureur de la République de Paris, François Molins, a tenu une conférence de presse, mardi soir, dans laquelle il est longuement revenu sur l’attaque et le parcours d’ Ayoub El-Khazzani.Neuf chargeurs « chargés à bloc »La plupart des informations données par M. Molins avaient déjà été révélées, notamment par Le Monde. Parmi les nouveaux éléments ou précisions de l’enquête, le fait qu’Ayoub El-Khazzani était armé d’un fusil d’assaut AKM de « provenance est-allemande de calibre 7.62 » composé de pièces provenant d’armes différentes, et non d’un AK-47.Son arsenal était composé de neuf chargeurs « chargés à bloc », « soit 270 munitions », d’un pistolet automatique Luger M80 et d’un chargeur. Les enquêteurs ont également retrouvé une « bouteille de 50 cl contenant de l’essence » dans les bagages du suspect.Lire nos informations :Attaque dans le Thalys : Ayoub El-Khazzani, itinéraire d’un routard de l’islam radicalLe parquet a indiqué que la ligne du téléphone utilisé dans le train par le suspect, et découvert dans un sac, avait été activée le jour même, et qu’il avait regardé une vidéo de chants djihadistes sur son téléphone portable « à l’intérieur du train ».A la recherche de « liens » et de « complicités »Le Marocain de 25 ans a nié lors de sa garde à vue tout projet terroriste, assurant avoir trouvé ses armes dans un parc de Bruxelles et avoir eu pour seule intention de rançonner les passagers du train. Des déclarations qualifiées de « fantaisistes » par M. Molins, selon qui son projet apparaissait « ciblé et prémédité », le suspect ayant notamment refusé de prendre le train précédent, où des places étaient encore disponibles.La suite de l’enquête visera, selon M. Molins, « à déterminer la provenance des armes saisies, le parcours d’Ayoub El-Khazzani et les liens qu’il a pu tisser, les complicités dont il a bénéficié, ses sources de financement ».Selon nos informations, El-Khazzani, qui a une carte de résident espagnol, aurait reconnu en garde à vue avoir voyagé ces six derniers mois en Belgique, en Allemagne, en Autriche, en France et en Andorre, des déplacements effectués à chaque fois en train.Perquisitions en Belgique et voyage à la frontière syrienne Des perquisitions menées lundi à Molenbeek-Saint-Jean, près de Bruxelles, ont permis d’établir qu’il y a séjourné « très récemment », chez sa sœur, a indiqué François Molins. Le parquet général belge a confirmé au Monde que la jeune femme s’est présentée spontanément à la police. Elle est ressortie libre sans être inquiétée.Officiellement, la trace du suspect se perd jusqu’au 10 mai, quand il est localisé à Berlin où il a embarqué pour Istanbul. Selon François Molins, il serait revenu sur le sol européen le 4 juin par un vol en provenance d’Antakya, une ville proche de la frontière syrienne.Si le suspect a « nié pendant sa garde à vue s’être rendu en Turquie », il a reconnu avoir séjourné « cinq à sept mois » à Aubervilliers en 2014. C’est durant cette période qu’il a travaillé, pendant deux mois, pour un opérateur de téléphonie mobile, Lycamobile. Son ex-employeur avait précisé lundi avoir mis fin à son contrat « car les papiers qu’il avait présentés ne lui permettaient pas de travailler en France ». 12.08.2015 à 16h31 • Mis à jour le12.08.2015 à 16h45 McDonald’s France a présenté ses excuses mercredi 12 août pour avoir diffusé une note interne interdisant aux salariés de son restaurant d’Hyères, dans le Var, de donner leur repas aux personnes sans abri.Sur son site Internet, l’association 60 millions de consommateurs a relayé cette note, « signée de la direction », qui dit qu’il est « formellement interdit de procurer de la nourriture aux clochards ». « Notamment, relate 60 millions de consommateurs, les repas dont bénéficient gracieusement les salariés. » La note précise que ces repas sont un « avantage en nature personnel [qui] ne doit profiter qu’au salarié en question. McDonald’s n’a pas vocation [à] nourrir tou[s] les affamés du territoire ». L’association relève que « le document se termine par une menace explicite de licenciement pour les salariés qui enfreindraient la consigne ».Photo reçue d'un lecteur. Chez #mcdonalds dans le Var, aider un nécessiteux serait-il passible de licenciement? http://t.co/9SQQ83K7TL— thlaurenceau (@Thomas Laurenceau)require(["twitter/widgets"]);La chaîne de restauration rapide avait publié cette note « suite à un incident grave avec deux sans-abri le soir du 25 juillet devant le McDonald’s d’Hyères ». L’entreprise affirme qu’il s’agissait de « prévenir ces incidents et préserver la sécurité de ses clients », mais explique que, « le procédé et la formulation se révélant maladroits, la direction du restaurant a très rapidement retiré l’affiche ».« McDonald’s se joint au restaurant pour présenter ses excuses à toutes celles et ceux que cette affiche a pu choquer, et rappelle que l’enseigne a vocation à servir tous ses clients, sans aucune distinction », a réagi le groupe. « Toutefois, regrette 60 millions de consommateurs, McDonald’s France n’a pas répondu à notre question de savoir si, oui ou non, les salariés ont le droit de partager leurs hamburgers gratuits avec des nécessiteux. »Gaspillage alimentaireArash Derambarsh, conseiller municipal Les Républicains de Courbevoie (Hauts-de-Seine), qui s’est illustré ces derniers mois pour ses prises de position contre le gaspillage alimentaire, a condamné mercredi « de façon très ferme » l’attitude du restaurant McDonald’s d’Hyères. « Quand quelqu’un veut aider un autre être humain, il faut l’aider, il faut l’encourager », a déclaré sur RTL M. Derambarsh, qui avait défendu au printemps des mesures destinées à empêcher les grandes surfaces de jeter de la nourriture. « J’en appelle aux parlementaires : si McDonald’s, comme d’autres fast-foods, refusent de donner de la nourriture consommable à des gens qui ont faim, on va en passer par la loi », a-t-il encore affirmé.Lire aussi :Gaspillage alimentaire : « Il faudra des moyens pour gérer les nouveaux dons » 11.08.2015 à 17h42 • Mis à jour le11.08.2015 à 18h03 Au moins cinq personnes soupçonnées de trafic d’êtres humains entre la France et la Grande-Bretagne ont été arrêtées lundi 10 août par les forces de l’ordre près de Calais, selon une source policière citée par l’AFP. Le réseau, démantelé par les hommes de la brigade mobile de recherches (BMR) de la police aux frontières, est « plus complexe (que d’habitude) avec des ramifications internationales », précise-t-on.Lire aussi :Comment fonctionne la politique migratoire entre le Royaume-Uni et la France ?D’après le quotidien Nord littoral, quatre des suspects interpellés sont d’origine albanaise. La cinquième est une femme vivant près des côtes dans le nord de la France. Ces passeurs permettaient à des migrants, contre rémunération, de se rendre en Grande-Bretagne en se cachant dans des camions. « Il y avait un lien avec les chauffeurs. De là à savoir si c’était les mêmes ou non, c’est l’enquête qui l’éclaircira », a indiqué la source policière à l’AFP.Renforcement des contrôlesDes centaines de migrants affluent en permanence à Calais dans l’espoir de trouver un passage vers l’Angleterre, soit à bord des ferries partant du port, soit sur les trains navettes qui empruntent le tunnel vers Folkestone. Le renforcement des mesures de contrôle et de sécurité depuis deux mois rend ces tentatives de plus en plus hasardeuses.Concernant le passage souterrain, où des tentatives d’intrusion massives se sont récemment multipliées, les autorités françaises ont renforcé les effectifs de police et le premier ministre britannique David Cameron a annoncé l’envoi de chiens renifleurs supplémentaires pour sécuriser le site d’Eurotunnel. L’entreprise a évoqué fin juillet une « explosion du nombre de migrants » et « 37 000 » interpellations depuis le 1er janvier.Lire aussi :« J’essaie tous les jours de passer en Angleterre » 11.08.2015 à 14h46 • Mis à jour le12.08.2015 à 09h37 La villa « Pamplemousse », surnom donné à la luxueuse résidence sur l’île de Saint-Martin du député et maire Les Républicains de Levallois-Perret, Patrick Balkany, et de son épouse, a été vendue, rapporte Le Parisien, mardi 11 août, reprenant une information relayée par Charlie Hebdo.Les époux Balkany, poursuivis pour « blanchiment de fraude fiscale », « corruption » et « blanchiment de corruption », ont longtemps nié être les propriétaires de cette villa. Il faudra attendre mai 2014 pour qu’Isabelle Balkany avoue finalement aux enquêteurs, au cours de sa garde à vue lors de sa mise en examen, qu’elle possédait avec son mari la résidence « Pamplemousse » depuis 1997.Tracfin avait mis en évidence que la demeure antillaise appartenait à une série de sociétés écrans en Suisse, au Panama et au Liechtenstein. L’origine initiale des fonds utilisés pour acheter cette propriété n’est pas claire, mais Tracfin soupçonne Patrick Balkany d’avoir utilisé une société suisse pour injecter discrètement des fonds dans les années 1990. Il s’agirait de la société Getrust, à Genève.Mais dans les faits, le couple Balkany y passait une bonne partie de ses vacances. Isabelle Balkany avait même contracté une assurance habitation pour la maison, ce qui permet à Tracfin de conclure qu’elle est l’« ayant droit économique », c’est-à-dire la véritable propriétaire de la société qui détient la villa.Le domicile des Antilles, évalué à 3 millions d’euros, avait été saisi par la justice il y a quelques mois. On ne connaît pour l’heure ni le montant de la transaction ni l’identité du nouveau propriétaire.Lire : Tout comprendre à l'affaire Balkany« Un acharnement »Parallèlement, la justice a également ordonné il y a quelques semaines la saisie du moulin de Cossy, à Giverny (Eure). Cette résidence n’appartient pourtant plus aux époux Balkany mais à leurs enfants, à qui ils l’ont donnée. Le conseil de M. Balkany, Grégoire Lafarge, a annoncé dans les colonnes du Parisien qu’il avait « immédiatement » fait appel de cette décision, avant de dénoncer un « acharnement » de la justice :« C’est une mesure d’excès qui démontre l’acharnement dont font l’objet mes clients. D’une part ils ne sont plus propriétaires de cette demeure, et d’autre part elle n’a aucun lien avec le dossier. » 11.08.2015 à 09h57 • Mis à jour le11.08.2015 à 10h51 | Soren Seelow Les rebondissements médiatiques et les vicissitudes procédurales de l’affaire de Tarnac le disent assez : ce dossier pose une question fondamentale, celle de la définition du terrorisme en droit français. Au terme de sept ans d’enquête, ni le parquet de Paris ni le magistrat instructeur en charge du dossier n’ont pu s’entendre sur une définition commune.Le 6 juin, le ministère public avait requis que les trois principaux suspects des sabotages de plusieurs lignes de TGV en 2008 soient jugés avec la circonstance aggravante d’« entreprise terroriste ». Vendredi 7 août, la juge d’instruction Jeanne Duyé a rayé d’un trait de plume l’infraction terroriste de son ordonnance de renvoi. Dans un énième rebondissement, lundi 10 août, le parquet de Paris a fait appel de cette décision, portant l’affaire devant la chambre de l’instruction.« C’est une question de principe : qu’est-ce qu’on met derrière l’infraction terroriste ? », explique une source judiciaire pour justifier l’appel. « Ça risque d’aller en Cour de cassation, d’un côté comme de l’autre, pronostique Marie Dosé, une des avocates de la défense. Le parquet semble s’enferrer dans une logique jusqu’au-boutiste, et nous irons aussi en cassation si la chambre de l’instruction infirme l’ordonnance. Peut-être qu’enfin découlera de tout ça une définition claire et précise du terrorisme. »« Aucun danger pour les utilisateurs des trains visés »De ce point de vue, les motivations de la juge ont pu paraître décevantes. Dans son ordonnance de 95 pages, elle ne consacre que quatre petits paragraphes à la question. La magistrate écrit que ces sabotages, s’ils ont occasionné un « désagrément aux usagers » et « désorganisé » le réseau SNCF, n’ont à aucun moment « intimidé ou terrorisé tout ou partie de la population », au sens de l’article 421-1 du code pénal qui définit l’infraction terroriste.Elle souligne également que si la pose de fers à béton sur les caténaires de cinq lignes TGV avait occasionné de nombreux retards, ils ne pouvaient entraîner « aucun danger pour les utilisateurs des trains visés ». Une précision étrange puisque l’article 421-1 du code pénal prévoit justement « les destructions, dégradations et détériorations » dans le champ très large de sa définition.C’est bien toute la question qui devra être tranchée par la chambre de l’instruction : ou s’arrête le sabotage, ou commence le terrorisme ; et où situer la frontière entre activisme politique et intimidation ? À la lecture des écrits de Julien Coupat, le principal mis en cause, la juge d’instruction a rendu son avis : le groupe de Tarnac entendait « faire naître l’insurrection afin non pas d’intimider et terroriser la population mais dans l’espoir au contraire de la rallier à ses vues ».Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julia Pascual Les débats sont vifs à Dublin, où se tenait du 7 au 11 août le conseil international d’Amnesty International. Plusieurs sujets étaient à l’ordre du jour de cette réunion qui réunit tous les deux ans les 70 sections nationales de l’ONG de défense des droits de l’homme. Mais c’est la question de la prostitution qui aura surtout occupé les échanges.Le secrétariat international d’Amnesty a en effet soumis au vote une « proposition de politique », arrêtée au terme de deux années de réflexion et de consultations. Le texte préconise aux Etats de ne plus criminaliser le travail du sexe, entendu comme consenti et entre adultes. Cela concerne les prostituées, mais aussi, ce qui est loin de faire l’unanimité, les formes d’organisation auxquelles elles pourraient recourir, ainsi que leurs clients.Les organisations féministes ont immédiatement réagi. « Légaliser la prostitution et dépénaliser le proxénétisme, c’est renforcer la traite et l’esclavagisme sexuel », dénonce une tribune publiée le 8 août dans Libération, et signée entre autres par les Femen, Osez le féminisme et l’Amicale du Nid.« On n’est pas très à l’aise, il y a eu un important débat interne »Déjà, le 22 juillet, quelque 400 personnes, parmi lesquelles des activistes des droits de l’homme et une poignée d’actrices hollywoodiennes – Meryl Streep, Kate Winslet, Anne Hathaway... –, dénonçaient dans une lettre ouverte à Amnesty International l’appel à la « décriminalisation des proxénètes, des patrons de maisons closes et acheteurs de sexe ».Dans sa « proposition », Amnesty précise que sa position reste inchangée en matière de « travail forcé et de traite humaine », mais défend l’idée que la pénalisation des clients ou de l’organisation du travail du sexe empêche les personnes prostituées d’« organiser leur sécurité », « viole leurs droits humains » et alimente l’« impunité » face aux abus dont elles sont victimes. L’ONG demande donc à ce que la criminalisation se limite aux faits qui impliquent des « actes de coercition clairement définis ».Lire aussi :« Délit de racolage ou pénalisation du client, c’est bonnet blanc et blanc bonnet  »Catherine Godard, directrice de l’action d’Amnesty International France, ne cache pas que la section française a émis des réserves. « On n’est pas très à l’aise, il y a eu un important débat interne ». Elle partage pourtant le constat selon lequel « les personnes qui se prostituent sont poussées à la clandestinité du fait de la criminalisation de la prostitution », ce qui se traduit par de nombreuses discriminations en matière d’accès aux soins, de logement, de protection sociale ou par une plus grande vulnérabilité face aux violences. Le texte d’Amnesty peut encore être amendé mardi 11 août.Lire sur Les Décodeurs :Peut-on évaluer le coût réel de la prostitution ?Julia PascualJournaliste au Monde 10.08.2015 à 16h13 • Mis à jour le11.08.2015 à 11h21 C’est un nouveau pas du pape François en faveur de la défense de l’environnement : le Vatican a annoncé, lundi 10 août, une « Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la Création », qui aura lieu le 1er septembre. « En tant que chrétiens, nous souhaitons offrir notre contribution à la résolution de la crise écologique à laquelle l’humanité est actuellement confrontée », écrit le pontife dans une lettre expliquant sa décision.« [Cette journée mondiale] offrira à chacun des croyants et aux communautés la précieuse occasion de renouveler leur adhésion personnelle à leur vocation de gardiens de la création, en rendant grâce à Dieu pour l’œuvre merveilleuse qu’Il a confiée à nos soins et en invoquant son aide pour la protection de la Création et sa miséricorde pour les péchés commis contre le monde dans lequel nous vivons ».Dans un souci d’œcuménisme, « pour témoigner de notre communion croissante avec nos frères orthodoxes », la date retenue est la même que celle déjà en vigueur au sein de l’Eglise orthodoxe. Elle se distingue toutefois du 5 juin, journée mondiale de l’environnement décrétée par les Nations unies.Lire le décryptage :Chat, plomberie ou résistance : comment se décide une « Journée de »Encyclique sur le climatLe 18 juin, la publication de l’encyclique sur le climat, Laudato si’(« Loué sois-tu »), avait déjà engagé l’Eglise dans cette voie, invitant les catholiques à entreprendre une « conversion écologique », et reprenant les conclusions de la communauté scientifique sur le réchauffement climatique. Il présentait ainsi sans ambiguïté l’homme comme le « principal responsable » des perturbations météorologiques, qui constituent elles-mêmes « l’un des principaux défis actuels de l’humanité ».Tout au long des 187 pages de l’encyclique, le pontife argentin exhorte gouvernements et particuliers à une révolution « verte » pour sauver la planète. Il prend la défense des plus pauvres et dénonce l’indifférence des pays riches, la responsabilité de leur mode de vie « consumériste » et leur « gaspillage ». Il prône « une certaine décroissance dans quelques parties du monde » pour permettre « une saine croissance en d’autres parties », et critique vivement le pouvoir de la finance.Lire aussi :Climat : le pape s’attaque à la « culture du déchet » des pays richesCette prise de position, sur un sujet éminemment politique, n’a pas manqué de déclencher l’indignation des milieux catholiques conservateurs, et notamment climatosceptiques. Le pape François a néanmoins dit souhaiter que ces initiatives en faveur de l’écologie aient une influence sur la conférence internationale sur le climat qui se tiendra en décembre à Paris. En faisant de la protection de l’environnement un impératif moral, il pourrait inciter les 1,2 milliard de catholiques dans le monde à faire pression sur leurs gouvernements. Il pourrait peser particulièrement dans les pays d’Amérique latine, où l’élection d’un pape argentin avait gonflé la popularité du Vatican. Leurs voix pourraient en effet être déterminantes à la COP21. 10.08.2015 à 06h50 • Mis à jour le10.08.2015 à 11h36 | Soren Seelow « Nous aimons la mort autant que vous aimez la vie. » Quatre ans avant les attentats du 11-Septembre, Oussama Ben Laden avait annoncé, dans un entretien à CNN, que le martyr était à la fois un outil et un horizon de la doctrine djihadiste. Deux décennies plus tard, son avatar et principal rival, l’Etat islamique (EI), a élargi l’ambition de ce sinistre programme. Le message ne s’adresse plus seulement aux kamikazes, mais à l’ensemble des combattants du « Califat », aux confins de l’Irak et de la Syrie.Dans ses campagnes de recrutement, l’EI présente le « Califat » comme l’« arche de Noé » qui sauvera les « vrais musulmans » lors de l’affrontement final contre les forces du mal.Depuis le début du conflit, 910 Français ont été séduits par ce discours apocalyptique et ont rejoint la Syrie. Selon le dernier bilan du ministère de l’intérieur, fin juillet, 494 sont toujours sur place et 126 y ont perdu la vie : un djihadiste français sur sept est mort en Syrie.Pour l’essentiel, ces « martyrs » sont des hommes. Sur les 158 Françaises actuellement sur place, une seule aurait succombé des suites d’une maladie. Ce sont paradoxalement les mineurs qui payent le plus lourd tribu. Cinq des seize adolescents français partis combattre sont morts, soit près du tiers. On estime par ailleurs que plusieurs dizaines d’enfants français en bas âge, pour lesquels n’existe aucun chiffre officiel, ont été emmenés par leurs parents pour peupler le « Califat ». « Un voyage vers la mort »Le taux de mortalité des recrues françaises a explosé ces derniers mois. Entre janvier et juillet, il est passé de 11 % à 14 %. Si le nombre de Français en Syrie a augmenté de 44 % depuis juillet 2014, le nombre de morts a ainsi grimpé de 280 %, pour atteindre une moyenne de sept décès mensuels depuis janvier. Plus de 50 Français sont morts depuis le début de l’année, soit autant que pour toute l’année 2014. « Ces chiffres montrent, si c’était nécessaire, que le départ en Syrie est un voyage vers la mort », souligne le ministère de l’intérieur.Les frappes aériennes de la coalition y sont pour beaucoup. En juin, l’état-major américain a avancé le chiffre de 10 000 morts dans les rangs de l’EI depuis le début des bombardements, en août 2014. Les combats contre les rebelles syriens et les islamistes de Jabhat Al-Nosra, ainsi que la terrible bataille face aux Kurdes pour le contrôle de la ville de Kobané, sont également en cause.Mais la mortalité des Français s’explique aussi par leur progression dans la hiérarchie de l’EI. Guère préparés au combat, les pionniers se voyaient souvent cantonnés aux tâches subalternes, telles que le gardiennage des otages. La guerre est longtemps restée l’affaire des moudjahidin venus de Tchétchénie, de Bosnie ou des pays de la région. Le temps a passé. En janvier 2013, une vingtaine de volontaires français étaient présents en Syrie. Ils constituent aujourd’hui l’un des premiers bataillons de la légion étrangère de l’EI et ils sont au front. Lire aussi :La France, principale cible et vivier de l’« Etat islamique »Une centaine de pays concernésLes comparaisons internationales ont leur limite, chaque service de renseignement ayant son mode de calcul. Elles donnent néanmoins un ordre de grandeur. Selon un rapport de l’ONU de mai, une centaine de pays, soit la moitié des Etats de la planète, alimentent le contingent de 25 000 combattants étrangers dans la zone irako-syrienne. La France apparaît dans le cercle très fermé – avec la Russie, le Maroc et la Tunisie – des pays non frontaliers de la Syrie ou de l’Irak dont la contribution totale approche le millier d’hommes depuis le début du conflit.Premier fournisseur européen, son poids relatif est cependant à nuancer. Rapporté au nombre d’habitants, la France glisse en treizième position, derrière dix pays à majorité musulmane comme le Liban, le Kosovo, l’Albanie ou la Bosnie, et deux pays de l’Union européenne : la Belgique et le Danemark. Sans le précieux renfort de ces combattants étrangers, les experts estiment que les troupes de l’EI auraient déjà perdu la bataille.Plus encore que leur nombre, c’est l’implication croissante des djihadistes français dans les combats qui inquiète les autorités : sur les onze attaques-suicides menées par des Français, huit ont eu lieu en 2015. Plus de la moitié ont été commises par des convertis, qui représentent le quart des combattants français. Pierre C., 19 ans, est parti en octobre 2013 en laissant ce mot à ses parents : « Papa, maman, je suis parti aider les Syriens et les Syriennes, mais ne vous inquiétez pas, je vous donnerai des nouvelles dès que possible. » Sous le nom de guerre d’Abu-Talha Al-Faransi, ce jeune homme originaire d’un village de Haute-Saône s’est fait exploser en février contre une base militaire de Tikrit, en Irak.Sur les 910 Français à être allés en Syrie depuis le début du conflit, près de 500 sont toujours sur place, 290 ont préféré rentrer – dont 223 sont aujourd’hui en France : ce sont donc potentiellement 800 citoyens français, dont beaucoup ont vu ou commis des atrocités, qui seront un jour sur le sol français. La question de leur surveillance et de leur accompagnement psychologique se pose. Quand bien même seule une minorité songerait à commettre des attentats en France, la plupart seront victimes d’un syndrome de stress post-traumatique, qui en fera des dangers potentiels, pour eux-mêmes et leur environnement.Le recruteur français Omar Diaby aurait été tuéOmar Diaby, considéré comme un des principaux recruteurs français, serait mort vendredi 7 août des suites de blessures par balles, selon le journaliste spécialisé David Thomson. Un de ses proches en Syrie a confirmé la nouvelle sur Twitter, apportant nombre de détails sur son agonie. Ce djihadiste était l’auteur des vidéos « 19HH », qui ont contribué à enrôler des dizaines de jeunes gens originaires de la région niçoise au sein de la brigade de Français pro-Al-Qaida qu’il a fondée fin 2013.Une autre connaissance des services serait morte récemment, selon les déclarations sur procès-verbal, non recoupées, d’un djihadiste de retour de Syrie rapportées par Le Point : il s’agit de Mehdi Belhoucine, 24 ans, qui avait rejoint l’EI avec Hayat Boumeddiene, l’épouse d’Amedy Coulibaly, le tueur de l’Hyper Cacher à Paris en janvier. Il aurait succombé à ses blessures après une explosion.Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 09.08.2015 à 17h05 • Mis à jour le10.08.2015 à 07h32 Le Journal du dimanche (Le JDD) a publié, dimanche 9 août, des extraits d’un rapport sur la politique en matière de sécurité routière en France. Le document, qui n’a pas encore été rendu public, explique notamment qu’« au regard des résultats de nos voisins, des progrès sont encore possibles ».Ce rapport, commandé début 2014 par Manuel Valls et rédigé par un haut fonctionnaire de l’Inspection générale de l’administration (IGA), pointe du doigt la mauvaise gestion et le manque d’investissement des politiques français dans ce domaine.« Le pilotage au plan central de la politique de sécurité routière n’est pas suffisamment perçu. Le dispositif est dispersé entre de très nombreux acteurs y compris au sein de l’Etat. Lorsque le pilotage ne se situe pas au plus haut niveau de l’Etat, la responsabilité est diluée. »Lire aussi :Baisse de la mortalité sur les routes en juinLa baisse de la vitesse sur les routes testée pendant deux ansEn cause principalement, l’absence de comité interministériel de la sécurité routière depuis trois ans et d’une « collaboration » entre les ministères de l’intérieur et de l’écologie, du développement durable et de l’énergie.Le rapport évoque également des chantiers inachevés. « La lutte contre les addictions au volant piétine, de même que la poursuite d’une minorité de délinquants routiers multirécidivistes. » Il préconise aussi de cibler des actions de prévention sur les 16-24 ans et les personnes âgées.Interrogée par Le JDD, la présidente de la Ligue contre la violence routière, Chantal Perrichon, dénonce, de concert avec le rapport, le manque de concertation des ministères sur la question. Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, avait annoncé fin janvier des mesures de sécurité routière, dont certaines sont entrées en vigueur le 1er juillet.Elle regrette toutefois que la mesure la plus importante selon elle, la limitation de la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires, ne soit pas encore appliquée. Elle sera testée dès cet été sur trois tronçons pour une durée de deux ans.Lire aussi :Baisse de la vitesse sur les routes : Cazeneuve prend la voie de la « pédagogie » 13.08.2015 à 17h08 • Mis à jour le13.08.2015 à 17h37 Après le moulin de Cossy, à Giverny (Eure), et la luxueuse villa « Pamplemousse », sur l’île de Saint-Martin, des époux Balkany, Libération affirme, jeudi 13 août, que c’est au tour d’un riad marocain, dont la justice soupçonne qu’il est la propriété des élus des Hauts-deSeine, d’être saisi.Le quotidien rapporte que « les magistrats chargés de l’enquête ont saisi les titres porteurs de la société détenant la villa “Dar Gyucy”, à Marrakech, dont le couple des Hauts-de-Seine nie toujours être propriétaire ». Les juges cherchent notamment à empêcher la vente du riad. Ces saisies peuvent être également utilisées « comme garanties avant une possible confiscation, en cas de condamnation devant le tribunal correctionnel », assure Libération.Lire : Tout comprendre à l'affaire BalkanyUn montage complexe de sociétés-écransLa somptueuse villa « Dar Gyucy » fait l’objet d’un complexe montage de sociétés-écrans au financement flou. Elle a été achetée par la société civile immobilière (SCI) « Dar Gyucy », créée en août 2009, dont le bénéficiaire économique est Jean-Pierre Aubry, le bras droit de Patrick Balkany à Levallois-Perret. Or, les enquêteurs ont constaté que ce dernier, officiellement propriétaire de la demeure, avait séjourné à l’hôtel lors de voyages à Marrakech.Il n’y a pas de lien direct entre la villa « Dar Gyucy » et le couple Balkany. La SCI « Dar Gyucy » est possédée à 1 % par Diana Brush, gestionnaire de fonds, et à 99 % par une autre société, Haydrige Investments Group Corp. Cette dernière, sise au Panama, est présidée par Marc Angst, qui n’est autre que le président de Gestrust, la société qui emploie… Diana Brush. La villa a été financée, pour un montant de près de 3 millions d’euros, par deux sociétés égyptiennes, dont une à laquelle participe le cheikh milliardaire Mohamed Bin Issa Al-Jaber, qui a réalisé plusieurs investissements importants à Levallois-Perret.Lire aussi :Sur la piste de la fortune de Patrick BalkanyMais les enquêteurs disposent d’un faisceau d’indices sur les propriétaires réels de la villa. Le compte bancaire de la SCI « Dar Gyucy » a ainsi été alimenté à plusieurs reprises par Julien Balkany, demi-frère de Patrick Balkany, en 2011, 2012 et 2013, tandis qu’Alexandre Balkany, le fils du couple, a lui versé 45 000 euros au total en 2012 et 2013.L’analyse des dépenses par carte bancaire d’Isabelle Balkany montrent également d’importants achats d’ameublement et de décoration, sur Internet (pour un montant total de 18 266 euros) ainsi qu’à Marrakech (au moins 15 000 euros), entre décembre 2008 et janvier 2010. Les séjours marocains très fréquents des Balkany et de leur fils, « sans dépense hôtelière », n’ont pas aidé à effacer les soupçons des enquêteurs. 13.08.2015 à 10h43 • Mis à jour le13.08.2015 à 15h23 | Matteo Maillard Quand on est étudiant à l’aube de sa vie professionnelle, les premières expériences de travail sont rarement des perspectives d’avenir. Du petit boulot pas franchement motivant au stage parfois ingrat, il est désormais de rigueur d’enchaîner les expériences afin de se forger un CV. Certaines de ces expériences peuvent se transformer en véritables révélateurs de carrière, ou du moins apparaître comme des moments agréables et originaux dont on tire une satisfaction aussi concrète qu’inattendue. Suite à un appel à témoignage, de nombreux lecteurs nous ont confié leurs (més)aventures.Lire aussi :Pauvre comme « job »Un mauvais stage peut en cacher un bonDurant l’été 2014, alors qu’il cherche un stage de deux mois « afin de découvrir le métier d’avocat », Olivier, 23 ans, étudiant en master 2 de droit des affaires à Nice, postule sur un site d’annonces spécialisé dans le milieu juridique, sans grand espoir. A sa surprise, son téléphone retentit quelques heures après le dépôt de son annonce. Au bout du fil, on lui propose un rendez-vous le lendemain matin. « Heureux, j’ai enfilé mon costume et me suis rendu à l’adresse du cabinet parisien. J’entre dans l’immeuble, et attends devant la porte. Personne. Soudain, l’ascenseur s’ouvre et en sort un homme en combo chemise hawaïenne - short - claquettes, qui me dit – ah c’est toi le nouveau ! – Je venais remplacer l’ancien stagiaire dont c’était le dernier jour de travail, dans un cabinet vide, ayant pour tout mobilier deux chaises et deux bureaux. Pas d’imprimante, pas de machine à café, pas de code civil, pas d’internet… rien ! »Lire aussi :Travail saisonnier : du nouveau à la fin de l’été ?Dans ce stage cauchemardesque aux « conditions matérielles et humaines nulles », Olivier se retrouve régulièrement seul. « J’ai dû rédiger en totale autonomie des assignations et des conclusions. J’ai conduit des consultations juridiques et préparé des rendez-vous clients. » Une expérience éprouvante mais qui, contre toute attente, se révèle particulièrement bénéfique pour Olivier. « J’ai finalement fait bien plus que n’importe quel autre stagiaire d’un gros cabinet », s’amuse l’étudiant, satisfait. « Ce fut une expérience exceptionnelle ! »« J’ai viré à l’extrême gauche »Outre la formation, les stages peuvent aussi bouleverser nos présupposés, voire entamer un revirement politique. C’est le cas de Julien D. 26 ans, « issu d’une famille cultivée », avec « de bonnes études » derrière lui. Il s’est toujours défini de centre droit sur l’échiquier politique, « convaincu qu’il ne servait à rien de râler, et qu’au lieu de revendiquer, il fallait mériter ». Son diplôme d’ingénieur en poche, il effectue un stage dans une usine chinoise où, durant quatre mois, il devait « faire des contrôles qualité pour le compte d’importateurs, pour qui le déplacement n’était pas possible ». Mais dès son arrivée, il subit « un choc », celui du « luxe côtoyant la misère ». Puis, « une équipe virée du jour au lendemain, donnant à tous le sentiment d’une terrible précarité », achève de le révolter. Ces événements le font « virer à l’extrême gauche ». « Toutes ces choses étaient contraires à mes idéaux, explique-t-il. Les chinois font avec et s’adaptent. Ils n’ont pas le luxe d’avoir des idéaux ; priorité à la vie quotidienne. Un salaire, c’est déjà bien, les opinions, c’est un luxe pour Occidental. » Une situation qui lui donne l’impression que les Français sont « un peuple d’idéalistes : exigeants, intransigeants, perfectionnistes ».Réorientation humanitaireMais le stage n’est pas vecteur de fierté nationale pour tout le monde. Il peut être aussi un moyen d’épanouissement dans une culture étrangère. En Afrique, Maxime L., 25 ans, s’y est rendu la première fois dans le cadre d’un projet de soutien scolaire monté avec le scoutisme français. A 400 kilomètres de Ouagadougou (Burkina Faso) et à plusieurs heures de route de la ville la plus proche, cet étudiant en classe préparatoire s’est retrouvé dans un village de brousse où il a dû apprendre à vivre très différemment de son confort citadin. « Une expérience déroutante », explique-t-il. « Nous devions aller jusqu’aux pompes à eau pour nous approvisionner, nous faisions à manger sur un réchaud à l’extérieur et nous dormions à même le sol dans un bâtiment en dur. » Alors que sa formation l’amenait à travailler dans la modélisation pour les banques, ce stage a décidé Maxime à se réorienter dans un cursus d’ingénieur en électricité, afin de travailler dans le développement et l’accès à l’énergie. Avec son association humanitaire « Idées Madagascar », il a aidé à construire et entretenir des réseaux d’eau potable dans la région des hauts plateaux de l’île. Ces stages lui ont donné le goût de l’humanitaire qui ne l’a pas quitté depuis. Aujourd’hui, il vit en Haïti depuis deux ans et travaille sur le projet de réhabilitation de la centrale hydroélectrique de Peligre pour fournir de l’électricité aux habitants de la région.Un polytechnicien en ZEPPas besoin pour autant de courir le monde pour s’épanouir dans son stage de formation, comme le démontre Taha Yassine Z., 21 ans, étudiant en deuxième année à l’Ecole polytechnique. Lui s’est rendu en octobre 2014 dans un lycée de ZEP pour y passer six mois « au chevet de l’éducation nationale » et fournir un soutien scolaire aux élèves. Une expérience qui fut « la source d’un questionnement riche et fertile », explique-t-il. « Comment transmettre le savoir ? Quelle frontière entre savoir académique et savoir vivre ? ». Si cette longue expérience lui a permis de s’épanouir « sur le plan humain et professionnel », celle-ci lui a laissé « le sentiment d’un travail inachevé ». Car « le soutien fourni aux élèves est un puits sans fond dans lequel toute nouvelle force vive est la bienvenue », soutient-il. « A défaut de réunir davantage de moyens en ces temps de crise, multiplions et encourageons des expériences comme celle que j’ai vécue. »Être au service des autresDe l’humanitaire à l’éducation, de nombreux lecteurs nous on fait part de leur désir d’effectuer un emploi au service de son prochain. A l’exemple de Nicolas D., 22 ans, étudiant à Colombes (Hauts-de-Seine), qui pousse l’intention encore plus loin. Chaque été, il abandonne sa tenue d’étudiant en droit, pour revêtir le maillot de bain du sauveteur en mer. Mais avant de pouvoir se lancer dans l’aventure, il a dû passer « des week-ends, des soirées, et parfois des vacances » à réviser pour passer ses diplômes de secourisme et le permis bateau. Mais son labeur a payé puisqu’il peut désormais agir dans toutes les situations où une personne se retrouverait en danger dans les vagues.« Le plus intéressant dans ce métier, ce sont les interventions », explique-t-il. « L’adrénaline et le stress montent. Vous pouvez par exemple vous retrouver devant une noyade, un malaise, une crise d’épilepsie, une hémorragie, ou plus rare, une crise cardiaque. Mais heureusement cela n’a pas été mon cas. C’est un peu la loterie. » Le métier lui a appris à « conserver son sang froid » dans ces situations de stress. Il n’idéalise pas pour autant son rôle de sauveteur et souligne qu’en général le travail est « plus ennuyeux » car porté sur de la surveillance et de la prévention. « On fait la police pour que les gens ne se retrouvent pas dans des situations dangereuses, comme un nageur qui irait se baigner par drapeau rouge, parce qu’il a “payé sa semaine de vacances” ». Des conflits qu’il doit apprendre à gérer mais qui lui rapportent « des mines d’anecdotes très drôles » qu’il s’amuse à raconter en privé.Matteo MaillardJournaliste au Monde 13.08.2015 à 06h47 | Eric Nunès Collégiens, lycéens, la rentrée 2015 sera celle de la transparence… Terminé les exclusions que l’on voudrait faire oublier, les heures de colle dissimulées, les signatures contrefaites et les avertissements maquillés. Le carnet de correspondance n’échappera pas à l’ère numérique. Alors que des millions d’élèves s’égaillaient en vacances, le gouvernement a publié, jeudi 16 juillet, un arrêté concernant la création d’un téléservice baptisé « Vie scolaire ». Ce système informatique, que Big Brother n’aurait pas renié, est susceptible d’informer directement les parents du moindre écart de leur progéniture durant leur vie scolaire.Objectif affiché : contribuer à la prévention du décrochage scolaire« Votre fille Valentine ne s’est pas présentée ce matin en cours d’anglais, veuillez contacter la direction du collège X ». Ce message est un SMS tombé en 2013 sur les mobiles de parents de l’académie de Versailles alors que l’heure de langue vivante n’était pas achevée. Depuis 2012, le téléservice « Absences » permet déjà aux établissements scolaires d’alerter, quasiment en temps réel, les parents des enfants tentés par l’école buissonnière. L’application « Vie scolaire » est une forme d’extension de ce système. Il n’est plus seulement question de se limiter au rapport des retards ou absences non justifiées, mais de notifier l’ensemble des accrocs, plus ou moins graves, de l’élève tout au long de son année. Avec un objectif affiché : contribuer à la prévention du décrochage scolaire.Punitions, retenues, exclusions, avertissements, blâmes, mesures de responsabilisation, de prévention ou d’accompagnement, et bien sûr… exclusion définitive seront consignés sur un fichier portant les nom et prénom de l’élève concerné. Y auront accès l’ensemble de ses enseignants, le chef d’établissement, les assistants d’éducation ainsi que le « personnel habilité », pointe vaguement la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) dans un avis rendu le 25 juin 2015, et publié le 5 août au Journal officiel.Un historique par établissementLe « curriculum vitae » des dérapages des élèves sera donc clairement consigné et partagé par Internet. Les parents ne pourront plus ignorer l’historique de leur rejeton : tous les moyens de les alerter pourront être employés – courrier, courriel, SMS et appel téléphonique seront associés à la sanction. Quant aux parents attachés aux méthodes traditionnelles ou qui ne disposent pas des outils de communication nécessaires, « la mention sur le carnet de correspondance en papier demeurera », précise le ministère de l’éducation nationale, interrogé par Le Monde. Pas d’obligation, assure la CNIL : « le consentement des personnes concernées reste libre ».Avant d’être généralisé, le système « Vie scolaire » sera testé dans cinq académies dès septembre. Lesquelles ? Le ministère garde le secret. « Les chefs d’établissement devront être volontaires », précise-t-on seulement. Qu’adviendra-t-il de l’historique de chacun des élèves de France depuis la classe de 6e ? Les informations seront conservées pendant la durée de l’année scolaire puis « définitivement supprimées », assure la CNIL. Quant aux élèves qui auraient besoin, en cours d’année, de se refaire une virginité dans un nouveau lycée ou collège, leur historique n’apparaîtra pas sur le fichier du nouvel établissement, selon les engagements du ministère à la CNIL.Enfin, les fiches individuelles des millions d’élèves de France seront protégées par un identifiant et un mot de passe. A l’abri des curieux ? Les mots de passe seront stockés dans un annuaire « crypté et indéchiffrable », assure la Commission.Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.08.2015 à 16h31 • Mis à jour le12.08.2015 à 16h45 McDonald’s France a présenté ses excuses mercredi 12 août pour avoir diffusé une note interne interdisant aux salariés de son restaurant d’Hyères, dans le Var, de donner leur repas aux personnes sans abri.Sur son site Internet, l’association 60 millions de consommateurs a relayé cette note, « signée de la direction », qui dit qu’il est « formellement interdit de procurer de la nourriture aux clochards ». « Notamment, relate 60 millions de consommateurs, les repas dont bénéficient gracieusement les salariés. » La note précise que ces repas sont un « avantage en nature personnel [qui] ne doit profiter qu’au salarié en question. McDonald’s n’a pas vocation [à] nourrir tou[s] les affamés du territoire ». L’association relève que « le document se termine par une menace explicite de licenciement pour les salariés qui enfreindraient la consigne ».Photo reçue d'un lecteur. Chez #mcdonalds dans le Var, aider un nécessiteux serait-il passible de licenciement? http://t.co/9SQQ83K7TL— thlaurenceau (@Thomas Laurenceau)require(["twitter/widgets"]);La chaîne de restauration rapide avait publié cette note « suite à un incident grave avec deux sans-abri le soir du 25 juillet devant le McDonald’s d’Hyères ». L’entreprise affirme qu’il s’agissait de « prévenir ces incidents et préserver la sécurité de ses clients », mais explique que, « le procédé et la formulation se révélant maladroits, la direction du restaurant a très rapidement retiré l’affiche ».« McDonald’s se joint au restaurant pour présenter ses excuses à toutes celles et ceux que cette affiche a pu choquer, et rappelle que l’enseigne a vocation à servir tous ses clients, sans aucune distinction », a réagi le groupe. « Toutefois, regrette 60 millions de consommateurs, McDonald’s France n’a pas répondu à notre question de savoir si, oui ou non, les salariés ont le droit de partager leurs hamburgers gratuits avec des nécessiteux. »Gaspillage alimentaireArash Derambarsh, conseiller municipal Les Républicains de Courbevoie (Hauts-de-Seine), qui s’est illustré ces derniers mois pour ses prises de position contre le gaspillage alimentaire, a condamné mercredi « de façon très ferme » l’attitude du restaurant McDonald’s d’Hyères. « Quand quelqu’un veut aider un autre être humain, il faut l’aider, il faut l’encourager », a déclaré sur RTL M. Derambarsh, qui avait défendu au printemps des mesures destinées à empêcher les grandes surfaces de jeter de la nourriture. « J’en appelle aux parlementaires : si McDonald’s, comme d’autres fast-foods, refusent de donner de la nourriture consommable à des gens qui ont faim, on va en passer par la loi », a-t-il encore affirmé.Lire aussi :Gaspillage alimentaire : « Il faudra des moyens pour gérer les nouveaux dons » 12.08.2015 à 06h53 • Mis à jour le13.08.2015 à 10h53 | Jean-Michel Caroit (Saint-Domingue, correspondant) Les quatre Français accusés de narcotrafic international par la justice dominicaine dans l’affaire dite « Air Cocaïne » devraient être fixés sur leur sort prochainement. Cinq jours après le virulent réquisitoire du procureur Milciades Guzman, qui a réclamé vingt ans de prison - la peine maximale - pour les deux pilotes Pascal Fauret et Bruno Odos, le membre d’équipage Alain Castany et le passager Nicolas Pisapia, les défenseurs n’ont plus beaucoup de temps pour démontrer l’innocence de leurs clients avant la fin du procès, jeudi 13 août.Les quatre Français avaient été arrêtés dans la nuit du 19 au 20 mars 2013 à bord d’un Falcon 50 chargé de 700 kg de cocaïne qui s’apprêtait à décoller vers la France depuis l’aéroport de Punta Cana, la principale destination touristique dominicaine, à l’est de l’île. Après quinze mois de détention provisoire, ils ont été remis en liberté le 21 juin 2014 avec interdiction de quitter le territoire dominicain. Après de multiples rebondissements, reports et incidents de procédure, leur procès s’est ouvert le 29 mai. Dix Dominicains, neuf militaires et un civil, anciens membres de l’agence antidrogue (DNCD), douaniers et agents de sécurité de l’aéroport de Punta Cana, étaient jugés avec les Français. Le procureur a abandonné les poursuites contre six d’entre eux.Lire le récit : Ouverture du procès "Air cocaïne" à Saint-Domingue Coup de massue« Je commence à flipper sérieusement », lâchait Alain Castany peu après le réquisitoire du procureur. Le dernier coup de théâtre, à l’audience du 30 juillet, a pris l’allure d’un coup de massue pour les Français, alors qu’ils étaient plutôt rassurés après le long défilé des témoins. Selon leurs avocats, aucun n’avait apporté la preuve de leur culpabilité.L’un des principaux accusés dominicains, le capitaine Anthony Nuñez, un agent de la DNCD présenté par l’accusation comme l’un des chefs de la « structure mafieuse » opérant à Punta Cana, a déclaré avoir chargé les vingt-six valises contenant la cocaïne à bord du Falcon avec les Français. « Le vieux est resté à la porte pour compter les valises et s’assurer qu’elles étaient toutes là », a-t-il dit en désignant Alain Castany. « Une valise s’est ouverte, plusieurs kilos sont tombés et les pilotes les ont ramassés », a-t-il ajouté sous l’œil satisfait du procureur. « La manœuvre est grossière, le procureur n’avait rien, il a passé un deal avec le diable, celui qui était présenté comme le principal responsable du réseau, pour charger les Français », s’indigne Me Andy de Léon, l’un des avocats de Nicolas Pisapia. « Son intention est évidemment d’incriminer les Français afin de conserver l’avion », ajoute-t-il. Les avocats de la défense croient voir dans la faible peine requise contre Anthony Nuñez la preuve qu’un accord a été négocié. Le procureur n’a demandé que cinq ans de prison assortis de sursis, ce qui lui permettrait de rester en liberté.Des témoignages confusLes témoins présentés par l’accusation n’ont pas été convaincants. Le général Rolando Rosado Mateo, à la tête de la DNCD en 2013, a longuement détaillé l’opération de style hollywoodien qui a abouti à l’arrestation des Français. Des informations venant de la DEA, le département antidrogue des Etats-Unis, et des services européens faisant état d’une augmentation des envois de cocaïne depuis Punta Cana vers la Belgique, la France, l’Espagne et l’Allemagne, l’ont conduit à infiltrer six agents au sein du personnel de l’aéroport fin 2012. Mais les enregistrements et les témoignages des agents infiltrés ont été confus, parfois contradictoires et sans élément à charge contre les Français. Plusieurs ont évoqué la crainte de représailles, comme Argely Vélez. « Ma vie est en danger, deux individus armés de pistolets ont tenté de pénétrer chez moi », a-t-il dit pour expliquer ses réponses évasives. Le procès n’a pas permis de lever le voile sur les commanditaires. Le général Rosado Mateo a évoqué à deux reprises un mystérieux Maurice qui aurait livré la drogue avant de disparaître.Tout au long des audiences, Me Fabian Melo, l’un des défenseurs de MM. Fauret et Odos, a répété qu’il s’agissait d’un vol commercial pour lequel les pilotes sont exonérés de responsabilité concernant le contenu des bagages, selon les conventions de Chicago et de Montréal. Le procureur s’est employé à démonter cette thèse, soutenant que le Falcon avait effectué un vol privé et que les Français savaient ce que contenaient les valises. Le triréacteur, avec les mêmes pilotes et le même passager, avait fait un premier voyage en décembre 2012 pour embarquer de la cocaïne à Puerto Plata, au nord de la République dominicaine, a-t-il rappelé.Deux témoins français cités par la défense des pilotes n’ont pas impressionné les trois magistrates du tribunal de Saint-Domingue. Criminologue et spécialiste de la sécurité aérienne, Christophe Naudin a été constamment interrompu par le procureur qui contestait sa qualité de témoin. « Ce monsieur n’était pas en République dominicaine au moment des faits et intervient comme expert, non comme témoin », a répété M. Guzman tandis que M. Naudin s’efforçait de démontrer la nature commerciale du vol.Au nom du Syndicat national des pilotes de ligne, qui avait menacé la République dominicaine de boycott, Philippe Eneman a lui vanté « la moralité et le professionnalisme » de Pascal Fauret et de Bruno Odos qu’il a dit avoir connus « comme pilotes de chasse transportant l’arme nucléaire sur les porte-avions français ». Il a fondé et préside l’Association pour le retour de Pascal et Bruno.Jean-Michel Caroit (Saint-Domingue, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.08.2015 à 15h33 • Mis à jour le11.08.2015 à 15h40 Refus de « prestations différenciées » en fonction de la religion du côté de la mairie ; « droit au respect de la liberté de culte » pour les plaignants : le débat sur la disparition programmée, dès la rentrée, du menu sans porc dans les cantines de Chalon-sur-Saône a été vif, mardi 11 août au tribunal administratif de Dijon.La Ligue de défense judiciaire des musulmans avait engagé un recours en référé afin d’obtenir la suppression de la décision du maire (Les Républicains) de Chalon, Gilles Platret. « Un enfant serait extrêmement traumatisé si une côte de porc lui était servie et qu’il était obligé de la manger alors qu’il lui est répété dès le plus jeune âge que c’est un interdit alimentaire », a plaidé Me Karim Achoui, avocat et président de l’association.Un autre avocat de la Ligue, Me Jean-Baptiste Jacquenet-Poillot, a estimé que cette décision du maire « viol[ait] la laïcité », conçue en France comme « une laïcité d’intégration et non d’assimilation ». Selon lui, les élèves ont « droit au respect de la liberté de culte et de conscience ». Il a également déclaré que le maire était « incompétent pour prendre cette décision de son propre chef ».Outre cette procédure d’urgence, la Ligue de défense judiciaire des musulmans a également déposé un recours en « excès de pouvoir » pour que ce dossier soit jugé ultérieurement sur le fond, espérant « faire jurisprudence ».La mairie assure appliquer « la jurisprudence du Conseil d’Etat »De l’autre côté de la barre, représentant la mairie de Chalon-sur-Saône, Me Philippe Petit a assuré que le maire appliquait « la jurisprudence constante du Conseil d’Etat ».« La laïcité est une abstention et non l’obligation positive de fournir à chacun ce qu’il attend pour l’exercice de son culte en exigeant des prestations différenciées. »Me Petit a par ailleurs émis un « doute sur la recevabilité » du recours en raison notamment du dépassement du délai légal de deux mois.En mars, le maire de la ville, Gilles Platret, avait assuré qu’il ne s’agissait pas d’« un combat contre la religion musulmane ». « Je veux éviter ce système où les enfants sont regroupés à une même table en fonction de leur religion. Ce n’est pas ça le vivre-ensemble », a-t-il ajouté, en affirmant qu’« en aucun cas on obligerait les enfants à manger de la viande ».Il s’agit d’un « vrai débat de société », selon le maire, qui a rappelé que « d’autres collectivités avaient pris les mêmes décisions pour d’autres motifs, en tournant autour du pot ». La décision est attendue avant la fin de la semaine.Vif débat au sein des RépublicainsA la mi-mars, l’annonce de M. Platret de supprimer le menu de substitution au porc dans les cantines de la ville, où la pratique était en vigueur depuis 1984, avait déclenché une vive polémique, y compris dans son propre camp. Plusieurs ténors de droite, comme Bruno Le Maire, Christian Estrosi, mais aussi le chef de file des députés LR, Christian Jacob, avaient pris leurs distances avec cette idée, ce dernier affirmant que la ville de Provins, dont il est maire, continuerait à proposer « un menu alternatif ».En revanche, le président du parti Les Républicains, Nicolas Sarkozy, avait soutenu M. Platret.Lire :Menu unique à la cantine : Sarkozy désavoué dans son propre campLa ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, avait quant à elle dénoncé une décision qui prend « en otage les enfants ». L’Observatoire de la laïcité avait relevé que, « si aucune obligation ne contraint la commune dans le cadre d’un service facultatif, (...) la laïcité ne saurait être invoquée pour refuser la diversité de menus ».Outre Sargé-lès-le-Mans (Sarthe), en décembre 2014, et Arveyres (Gironde), en mars 2013, Perpignan et Toulouse ont récemment fait savoir qu’elles proposeraient désormais un menu végétarien dans les cantines.Lire aussi la tribune :Le repas végétarien, le plus laïc de tous 11.08.2015 à 12h42 • Mis à jour le11.08.2015 à 16h21 Par Anne Hidalgo, maire de ParisDepuis treize ans déjà, Paris Plages offre des loisirs à tous les Parisiens et permet d’envisager, le temps de l’été, notre ville sous un aspect plus ludique que d’ordinaire. Pour que Paris Plages garde son attrait, nous y invitons des villes ou des pays étrangers pour des animations ou des événements. Après Athènes, des villes du Brésil ou de Polynésie, nous avons décidé d’accueillir Tel-Aviv durant la journée du 13 août.Cette idée, finalement banale pour qui aime les villes au bord de l’eau, est née autour d’un déjeuner que les élus des deux villes ont partagé lors du déplacement du Conseil de Paris en Israël et en Palestine que nous avons effectué au mois de mai.Pourquoi Tel-Aviv ? D’abord, parce qu’elle est une ville balnéaire appréciée des noctambules du monde entier, ce qui lui vaut son surnom de « Ville qui ne dort jamais ». C’est surtout une ville avec laquelle nous échangeons régulièrement dans les domaines de la culture et des nouvelles technologies. Elle organise une déclinaison locale de Nuit Blanche depuis neuf ans déjà et nous sommes en train d’associer nos incubateurs pour que des start-up de Paris et de Tel-Aviv puissent profiter à moindre coût des ressources disponibles dans chacune des deux villes.Lire aussi :« Tel-Aviv sur Seine » : la mairie de Paris ne renonce pas, malgré la polémiqueUne ville progressisteMême dans le contexte enlisé et violent du conflit israélo-palestinien, Tel-Aviv reste une ville ouverte à toutes les minorités, y compris sexuelles, créative, inclusive, en un mot une ville progressiste, détestée à ce titre en Israël par tous les intolérants.C’est à Tel-Aviv qu’ont eu lieu les manifestations de solidarité les plus impressionnantes avec la famille de l’enfant palestinien brûlé vif par des fanatiques. Et c’est de là-bas que, le 1er août, son oncle a pris la parole pour s’adresser à la foule venue partager sa douleur.Au-delà, comme maire et comme femme politique engagée en faveur de la paix et du vivre ensemble, je ne saurais rendre une ville ou une population comptable de la politique de son gouvernement. Ce serait mépriser la démocratie locale et donc la démocratie tout court.S’agissant ici de la première ville d’opposition en Israël, ce serait au mieux grotesque, au pire contre-productif. On peut condamner la politique du gouvernement Nétanyahou sans punir la population israélienne et nous punir nous-mêmes en refusant tout échange permettant d’apprendre à nous connaître.Echanger plutôt que boycotterNos pactes d’amitié avec Tel-Aviv ou Haïfa ne nous ont pas empêchés en tant que ville, de reconnaître la Palestine avant l’Etat français ; d’être solidaires de la population de Gaza en mobilisant des aides d’urgence après les destructions de l’été dernier, et surtout d’avoir avec des villes palestiniennes, comme Jéricho et Bethléem, parmi nos plus importantes coopérations décentralisées en cours dans le monde.Au Moyen-Orient comme ailleurs, la doctrine de Paris est intangible : elle consiste à encourager plutôt qu’à réprimander, à échanger plutôt qu’à boycotter, à dialoguer plutôt qu’à excommunier et de ce fait, à voyager tant en Israël qu’en Palestine et à entretenir des liens avec tous ceux qui œuvrent au rapprochement. Je crois en la diplomatie des villes, à même d’avoir un temps d’avance sur les Etats dans le rapprochement entre les peuples.En invitant Tel-Aviv sur les berges de la Seine, le 13 août, Paris est fidèle tout à la fois à l’aspect ludique de Paris Plages et à ses valeurs d’échange et de tolérance. Notre ville contribue ainsi à une culture de paix et à dépasser les préjugés.C’est dans cet esprit que j’invite les Parisiennes et les Parisiens à venir nombreux. 22.08.2015 à 21h08 • Mis à jour le23.08.2015 à 10h07 Amis d’enfance, Aleksander Skarlatos, Spencer Stone et Anthony Sadler, pensaient passer de tranquilles vacances en Europe. En empêchant un carnage vendredi dans le Thalys Amsterdam-Paris, ces trois jeunes Américains ont accédé au statut de « héros » sur le Vieux Continent comme dans leur pays. Epaulés par un sexagénaire britannique, Chris Norman, et un Français de 28 ans, ils ont désarmé et maîtrisé un suspect lourdement armé qui avait commencé à faire feu dans un des wagons.Dès le vendredi soir, le président des Etats-Unis, Barack Obama, a salué leur courage. Des félicitations que le chef de l’Etat leur a répétées samedi au téléphone, ajoutant à quel point leurs compatriotes étaient fiers d’eux. Son homologue français, François Hollande, a également fait part de « la gratitude de la France » envers les cinq hommes, qu’il recevra lundi 24 août à l’Elysée. De son côté, la SNCF a précisé qu’elle aiderait leurs familles à venir dans le pays, si elles le souhaitent.Lire aussi :Thalys : hommage aux « héros » américains qui ont neutralisé le tireur« Le tireur venait d’entrer dans la voiture » Spencer Stone, 23 ans, et Aleksander Skarlatos, 22 ans, sont militaires de carrière. Leur ami Anthony Sadler, 23 ans, est quant à lui étudiant. Ils se connaissent depuis leur jeunesse, passée en Californie. Alors que le premier a été touché par des coups de cutter lors de l’intervention et a dû être opéré, ses deux compères ont livré dès vendredi leur récit des événements.Lire aussi le récit :Attaque dans le Thalys : « J’ai levé la tête et j’ai vu un gars avec un AK-47 »Selon le témoignage d’Anthony Sadler à l’agence de presse Reuters, Spencer Stone, spécialiste des arts martiaux et à la carrure imposante, « a été le premier à sauter sur le type ».« C’est notre ami, alors lorsque nous l’avons vu se lever, nous devions le suivre et l’aider. […] C’était une situation de folie. »Et d’ajouter que tout s’est passé très vite après le premier coup de feu – celui qui a blessé un passager français : « J’ai vu que tout le monde baissait la tête et lorsque je me suis retourné, le tireur venait juste d’entrer dans la voiture avec son AK. » Le Britannique Chris Norman, 62 ans, avait quant à lui expliqué devant la presse avoir entendu Aleksander Skarlatos dire à son ami : « Vas-y, occupe-toi de lui. » « Sans Spencer, nous serions tous morts », a ajouté le sexagénaire samedi. Les trois Américains ont ensuite roué Ayoub El-Khazzani de coups jusqu’à ce qu’il perde connaissance avant de le ligoter et de porter assistance au passager blessé. « Spencer est quelqu’un de très courageux, il a un cœur énorme », a confié Tim Eskel, l’oncle de Stone, joint par téléphone. Au-delà de leur fierté, les familles des trois Américains ont surtout fait part de leur soulagement que les choses aient bien tourné. Comme le raconte Emanuel Skarlatos, son fils rentrait d’une opération extérieure : « Un gars rentre d’Afghanistan et doit livrer bataille en vacances dans un train en France… » De son côté, Anthony Sadler Sr., confie avoir toujours des difficultés à réaliser ce qui s’est passé. « Nous sommes très reconnaissants envers Dieu qu’il n’ait été ni touché ni tué », glisse ce pasteur de 57 ans. 22.08.2015 à 12h25 « Nous étions piégés dans une souricière ! C’est un sentiment terrifiant de se sentir autant impuissant. » L’acteur Jean-Hugues Anglade, qui a été légèrement blessé lors de la fusillade survenue vendredi 21 août à bord d’un train Thalys reliant Amsterdam à Paris, a confié à Paris-Match son ressenti des événements.Il dénonce l’apathie du personnel de la SNCF, enfermé dans son « wagon de travail » et présenté comme insensible aux appels à l’aide des passagers.« Dos au mur. Collés les uns aux autres contre la porte métallique de la motrice. Nous tapions dessus, nous criions pour que le personnel nous laisse entrer, nous hurlions « Ouvrez ! ». On voulait qu’ils réagissent ! En vain… Personne nous a répondu.Le comédien de 60 ans a ensuite loué l’attitude des militaires en permission qui ont permis de neutraliser l’homme armé.« Nous étions au mauvais endroit, mais avec les bonnes personnes. C’est un miracle. Nous avons eu une chance incroyable d’avoir ces soldats américains. Je veux rendre hommage à leur courage héroïque, et les remercier, sans eux, nous serions tous morts. »Lire aussi le récit :Attaque dans le Thalys : « J’ai levé la tête et j’ai vu un gars avec un AK-47 » Matthieu Suc Un carnage a sans doute été évité vendredi 21 août dans un train Thalys reliant Amsterdam à Paris. Un homme torse nu, armé d’un pistolet automatique et d’un fusil d’assaut kalachnikov, a ouvert le feu sur les passagers avant d’être maîtrisé par des militaires américains en vacances. Cette attaque, vraisemblablement terroriste, intervient huit mois après les attentats de janvier à Paris. Deux passagers ont été blessés. L’agresseur, décrit comme un homme de 26 ans, marocain ou d’origine marocaine, a été placé en garde à vue à Arras vendredi soir. Il a été transféré dans les locaux de la sous-direction antiterroriste (SDAT) à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) samedi matin.Samedi, le parquet fédéral belge a annoncé l’ouverture d’une enquête « sur la base de la loi antiterrorisme » suite au fait « que le suspect est monté dans le train à Bruxelles ».Lire aussi :Ce que l’on sait du suspect de l’attentat déjoué du ThalysIl est environ 17 h 45 lorsqu’un coup de feu retentit dans un wagon de queue du train à grande vitesse Thalys 9364, qui circule alors à hauteur d’Oignies (Pas-de-Calais). Un homme vient de tirer au pistolet sur un passager, touché à la gorge. « J’ai vu qu’il était torse nu, assez fin et sec, mais quand il est arrivé, j’ai bloqué sur le flingue », raconte Damien, un Parisien de 35 ans, encore sous le choc, dans un gymnase d’Arras où ont été accueillis les passagers du train après le drame. Christina Cathleen Coons, originaire de New York et en vacances en Europe, se trouvait dans la voiture 12. « J’ai entendu des coups de feu, sans doute deux, et un type s’est écroulé. Il avait du sang partout, apparemment il était touché au cou », relate-t-elle, au milieu du gymnase où le personnel de la Croix-Rouge distribue des bouteilles d’eau aux passagers.Un premier voyageur français a tenté de le désarmer en le croisant sortant des toilettes arme à la main. Mais l’homme réussit à lui échapper et « plusieurs coups de feu » sont partis, selon des précisions apportées par le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve samedi midi. « Quand il est arrivé, j’ai entendu clic-clic-clic et j’ai cru que c’était un jouet », ajoute Damien. L’assaillant « s’est arrêté entre les deux wagons, il a tiré, ça a fait clic-clic-clic, sans faire de coup de feu comme dans les films. Le mec torse nu est ensuite retourné dans le wagon 12 et une personne avec un tee-shirt vert, rasé, l’a vu, s’est jeté sur lui et l’a plaqué au sol ».L’homme au tee-shirt vert est l’un des deux militaires américains qui vont maîtriser l’agresseur et éviter le pire. « On a entendu un coup de feu et le bruit d’une glace brisée. Nous avons vu un employé de la compagnie traverser en courant la voiture après un coup de feu », raconte Anthony Sadler, un étudiant en dernière année à l’université de Sacramento State. Ce Californien de 23 ans voyage en compagnie de deux amis d’enfance, Alek Skarlatos, 22 ans, un membre de la Garde nationale, originaire de l’Oregon rentré en juillet d’une affectation en Afghanistan, et Spencer Stone, natif de Sacramento et membre de l’Air Force basé dans les Açores. « J’ai levé la tête et j’ai vu un gars avec un AK-47 », complète Chris Norman, un Britannique de 62 ans, assis dans la même voiture.« Alek a dit à Spencer : “Occupe-toi de lui” »Lire aussi :Tirs dans le Thalys : « On a frôlé la catastrophe »Le sexagénaire anglais et l’étudiant américain décrivent alors la même scène : « Alek a dit à Spencer : “Occupe-toi de lui”. Spencer s’est précipité et l’a plaqué au sol. Ils ont commencé à maîtriser le terroriste. » L’un des deux héros, Alek Skarlatos, a confirmé : « Spencer et moi avons couru sur une dizaine de mètres, nous ne savions pas si son arme marchait ou pas. Nous avons eu beaucoup de chance que personne ne se fasse tuer. » A terre, le tireur porte des coups de cutter à Spencer Stone. Alek Skarlatos, lui, ramasse l’arme du tireur. Les militaires le frappent jusqu’à ce qu’il perde connaissance. Durant la quarantaine de secondes qu’a duré son assaut, l’agresseur n’a pas prononcé un mot. Tandis que ses amis surveillent le tireur évanoui, Spencer Stone porte secours au passager qui a été touché à la gorge par le coup de feu.Monté à Anvers et assis dans le wagon suivant, Laurent a cherché à porter secours aux blessés. Il décrit la scène à son arrivée dans le wagon où a eu lieu la fusillade : « J’ai vu une personne au sol, une autre personne lui faisait un garrot au niveau du cou, je le voyais bouger. Il y avait aussi une personne ligotée au sol, saucissonnée », dit-il, faisant allusion au tireur. Le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve qui s’est rendu dans la soirée à Arras, où le train a été immobilisé, a exprimé sa « gratitude » envers ces Américains « particulièrement courageux, qui ont fait montre d’une grande bravoure dans des circonstances extrêmement difficiles », louant leur « sang-froid ». Dans la nuit de vendredi à samedi, le président Barack Obama a salué l’action « héroïque » des deux militaires américains, témoignant sa « profonde gratitude pour le courage et la réactivité de plusieurs passagers, y compris des membres de l’armée américaine, qui ont de manière altruiste maîtrisé l’assaillant ». François Hollande qui s’est entretenu par téléphone avec plusieurs passagers, recevra les Américains à L’Elysée « dans les prochains jours ». Anthony Sadler, qui n’était jamais venu en France, n’en revient pas : « C’était mon premier voyage en Europe et nous avons stoppé un terroriste, c’est dingue… »Lire aussi :Thalys : hommage aux « héros » américains qui ont neutralisé le tireur Terroriste ? Le premier ministre belge, Charles Michel, a immédiatement évoqué sur Twitter une « attaque terroriste ». Mais les autorités françaises sont plus prudentes sur les mobiles de cette agression. « Comme toujours lorsqu’il s’agit d’actes qui peuvent revêtir un caractère terroriste, la plus grande prudence et la plus grande précision s’imposent », a déclaré le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, lors d’un point de presse à la gare d’Arras.Au final, l’attaque a fait deux blessésC’est pourtant bien la piste terroriste qui est privilégiée. La section antiterroriste du parquet de Paris s’est saisie de l’affaire – « en accord avec le parquet local, au vu de l’armement utilisé, du déroulé des faits et du contexte », a indiqué le parquet de Paris – et a aussitôt chargé de l’enquête la SDAT de la direction centrale de la police judiciaire. La police technique et scientifique a fouillé le train, ne retrouvant qu’une seule douille, d’après une source proche du dossier. Les identités des 554 passagers du train Thalys ont été vérifiées et leurs bagages fouillés. Si l’hypothèse terroriste se confirmait, ce serait la neuvième fois qu’une attaque ou qu’un projet d’attaque vise le territoire français en huit mois.Au final, l’attaque a fait deux blessés, l’un par balle, le passager touché au début de l’assaut, l’autre par arme blanche, le militaire Spencer Stone, qui a immobilisé le tireur. Le premier a été héliporté au CHU de Lille. Le second, atteint au niveau du coude, où il porte une plaie superficielle, souffre également d’une fracture au doigt et a été hospitalisé à Arras. L’acteur français Jean-Hugues Anglade, qui se trouvait dans le train, s’est légèrement blessé en « tentant d’actionner le signal d’alarme », selon un porte-parole de la SNCF. Le comédien souffrirait de contusions à une main et devait quitter l’hôpital d’Arras dans la soirée.Image précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-55d980f52f48f'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 8\r\n \r\n \r\nLes inspecteurs de la police judiciaire.\r\nCr\u00e9dits : PHILIPPE HUGUEN \/ AFP\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Les inspecteurs de la police judiciaire.","source":"PHILIPPE HUGUEN \/ AFP","index":0,"position":1,"total_count":8,"item_lie":null,"link":"\/police-justice\/portfolio\/2015\/08\/22\/tirs-dans-le-thalys-le-suspect-etait-lourdement-arme_4733266_1653578.html","isCurrent":true},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 2 \/ 8\r\n \r\n \r\nLes experts de la police technique et scientifique (PTS) ont inspect\u00e9 le train apr\u00e8s le passage des d\u00e9mineurs.\r\nCr\u00e9dits : PHILIPPE HUGUEN \/ AFP\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Les experts de la police technique et scientifique (PTS) ont inspect\u00e9 le train apr\u00e8s le passage des d\u00e9mineurs.","source":"PHILIPPE HUGUEN \/ AFP","index":1,"position":2,"total_count":8,"item_lie":null,"link":"\/police-justice\/portfolio\/2015\/08\/22\/tirs-dans-le-thalys-le-suspect-etait-lourdement-arme_4733266_1653578_1.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 3 \/ 8\r\n \r\n \r\nLa police scientifique inspecte les rames du Thalys.\r\nCr\u00e9dits : Olivier Touron\/Divergence pour Le Monde\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"La police scientifique inspecte les rames du Thalys.","source":"Olivier Touron\/Divergence pour Le Monde","index":2,"position":3,"total_count":8,"item_lie":null,"link":"\/police-justice\/portfolio\/2015\/08\/22\/tirs-dans-le-thalys-le-suspect-etait-lourdement-arme_4733266_1653578_2.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 4 \/ 8\r\n \r\n \r\nLe suspect, qui \u00e9tait mont\u00e9 \u00e0 Bruxelles, a \u00e9t\u00e9 interpell\u00e9 en gare d'Arras, o\u00f9 le Thalys a \u00e9t\u00e9 arr\u00eat\u00e9, et plac\u00e9 en garde \u00e0 vue.\r\nCr\u00e9dits : HANDOUT \/ REUTERS\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Le suspect, qui \u00e9tait mont\u00e9 \u00e0 Bruxelles, a \u00e9t\u00e9 interpell\u00e9 en gare d'Arras, o\u00f9 le Thalys a \u00e9t\u00e9 arr\u00eat\u00e9, et plac\u00e9 en garde \u00e0 vue.","source":"HANDOUT \/ REUTERS","index":3,"position":4,"total_count":8,"item_lie":null,"link":"\/police-justice\/portfolio\/2015\/08\/22\/tirs-dans-le-thalys-le-suspect-etait-lourdement-arme_4733266_1653578_3.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 5 \/ 8\r\n \r\n \r\nL'auteur des tirs \u00e9tait en possession d'un fusil d'assaut kalachnikov, d'un pistolet automatique, de neuf chargeurs et d'un cutter, selon une source polici\u00e8re.\r\nCr\u00e9dits : PASCAL ROSSIGNOL \/ REUTERS\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"L'auteur des tirs \u00e9tait en possession d'un fusil d'assaut kalachnikov, d'un pistolet automatique, de neuf chargeurs et d'un cutter, selon une source polici\u00e8re.","source":"PASCAL ROSSIGNOL \/ REUTERS","index":4,"position":5,"total_count":8,"item_lie":null,"link":"\/police-justice\/portfolio\/2015\/08\/22\/tirs-dans-le-thalys-le-suspect-etait-lourdement-arme_4733266_1653578_4.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 6 \/ 8\r\n \r\n \r\nUn bless\u00e9 est \u00e9vacu\u00e9 de la gare d'Arras par les pompiers. 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Les hommages étaient unanimes, vendredi 21 août au soir, émanant de personnalités politiques ou de simples citoyens.En premier lieu, le président américain Barack Obama a salué l’action « héroïque » des deux militaires et exprimé sa « profonde gratitude pour le courage et la réactivité de plusieurs passagers, y compris des membres de l’armée américaine, qui ont de manière altruiste maîtrisé l’assaillant ». Il a rendu hommage aux « actions héroïques » qui ont probablement empêché une « tragédie bien pire ».Lire aussi :Attaque du Thalys : sans eux « nous serions tous morts »« Gratitude » et « reconnaissance »Le premier ministre Manuel Valls a également exprimé sa « gratitude » sur Twitter. Le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve, présent à Arras (Pas-de-Calais), où le suspect a été interpellé, a également rendu hommage à ces deux Américains « particulièrement courageux ».« Je tiens, avec le président de la République et le premier ministre, à exprimer à ces deux passagers américains, qui ont été particulièrement courageux, qui ont fait montre d’une grande bravoure dans des circonstances extrêmement difficiles, toute notre gratitude et toute notre reconnaissance et notre admiration pour le sang-froid dont ils ont témoigné et sans lequel nous aurions peut-être été confrontés à un drame terrible ».Un premier voyageur français, âgé de 28 ans et employé dans une banque aux Pays-Bas, a tenté de le désarmer alors qu’il sortait des toilettes. Le suspect a réussi à lui échapper et plusieurs coups de feu ont été tirés, une balle atteignant un passager, de nationalité franco-américaine. Les trois jeunes Américains, aidés d’un sexagénaire britannique, Chris Norman, sont finalement parvenus à neutraliser le suspect.L’homme, qui serait marocain ou d’origine marocaine, âgé de 26 ans, était en possession d’un fusil d’assaut kalachnikov, d’un pistolet automatique, de neuf chargeurs et d’un cutter, selon cette même source. Il a fait deux blessés au cours de son attaque, qui semble avoir été rapidement limitée.Lire aussi :Ce que l’on sait du suspect de l’attentat déjoué du ThalysActe de courageSelon Bernard Cazeneuve, l’un des blessés est l’un des deux militaires. Mais le ministre n’a pas précisé la nature de sa blessure. Une source policière a, pour sa part, affirmé que les deux Américains avaient été blessés par le suspect au cours de leur intervention, l’un par un tir de pistolet automatique, l’autre sans doute par un coup de cutter, une plaie superficielle.D'après les passagers, cet homme a arrêté le tireur du Thalys. Ce serait un Marines Us. Un héros d'après tous. http://t.co/JYwY4MqXZh— AdaSilvaArras (@Antoine da Silva)require(["twitter/widgets"]);« Bravo aux passagers du #Thalys pour leur courageuse intervention. C’est rare et salutaire », a tweeté Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS. « Immense reconnaissance envers ceux qui ont permis de maîtriser l’agresseur », a surenchéri Alain Vidalies, secrétaire d’Etat aux transports.A droite, Xavier Bertrand, député-maire Les Républicains de Saint-Quentin (Aisne) a rendu hommage, également sur Twitter « au courage de ceux qui sont intervenus dans le #Thalys, sauvant ainsi les passagers d’une attaque odieuse ». Christian Estrosi, maire Les Républicains de Nice a salué sur le réseau social un « bel acte de courage ». De très nombreux utilisateurs du réseau ont également remercié les deux Américains dans leurs messages. 21.08.2015 à 21h28 • Mis à jour le23.08.2015 à 00h26 Il voyageait avec une kalachnikov, un pistolet automatique, neuf chargeurs et un cutter. L’auteur présumé des tirs ayant blessé deux personnes dans un Thalys, vendredi 21 août, a affirmé à la police s’appeler Ayoub El-khazzani. Son identité a été confirmée par ses empreintes digitales, selon une source proche du dossier.Il serait un Marocain de 26 ans appartenant à la mouvance islamiste radicale qui fait l’objet d’une fiche S des services de renseignements en France mais qui est aussi fiché en Belgique et en Espagne. Cette fiche S, pour « sûreté de l’Etat », vise les personnes ayant notamment des liens avec le terrorisme mais qui ne sont pas forcément surveillées.Lire aussi le récit :Attaque dans le Thalys : « J’ai levé la tête et j’ai vu un gars avec un AK-47 »Le parquet fédéral belge a ouvert samedi une enquête sur la « base de la loi antiterrorisme » suite au fait que l’auteur présumé est monté dans le train à Bruxelles. ll a été maîtrisé à bord par deux Américains qui l’ont neutralisé. Interpellé peu après 18 heures et mis en garde à vue au commissariat d’Arras, il a été transféré tôt samedi dans les locaux de la sous-direction antiterrorisme en région parisienne, où il est toujours interrogé. Sa garde à vue peut durer jusqu’à 96 heures.Signalé par les renseignements espagnolsL’homme aurait vécu en Espagne et aurait été signalé par les services de renseignement espagnols à leurs confrères français en février 2014. « Des sources de l’unité antiterroriste espagnole ont indiqué que ce jeune, qui apparaissait dans les registres comme radical a résidé en Espagne pendant un an, jusqu’en 2014, au moment où il a décidé de déménager en France », écrit le quotidien espagnol El Pais. « Ces mêmes sources ont précisé que l’auteur de l’attaque a ensuite voyagé en Syrie, avant de retourner peu après vers l’Hexagone », ajoute le journal. Une source au sein des services de lutte antiterroriste espagnols, citée par l’AFP, a confirmé cette information samedi. Selon Libération, la DGSI retrouve la trace du suspect le 10 mai 2015. Il est alors à l’aéroport de Berlin et s’enregistre, selon une source proche de l’enquête, sur un vol pour Istanbul.Par la suite, il aurait vécu en Belgique en 2015. Le quotidien belge Le Soir indique que « si son identité est confirmée, cet homme aurait été fiché par les services belges comme étant en relation avec des filières terroristes récemment démantelées en Belgique dans la foulée du démantèlement du réseau de Verviers ». Le jeudi 8 janvier, au lendemain de la tuerie de Charlie Hebdo à Paris, la police belge avait tué deux islamistes et arrêté un troisième, sur le point de commettre des attentats, lors d’une opération antiterroriste à Verviers, une commune considérée comme un foyer de la radicalisation islamiste.Lire aussi :Vaste opération antiterroriste en Belgique 21.08.2015 à 19h36 • Mis à jour le23.08.2015 à 00h26 Un carnage a été évité, vendredi 21 août, dans un train Thalys reliant Amsterdam à Paris et transportant 544 passagers, lorsque des militaires américains ont maîtrisé un homme lourdement armé qui a ouvert le feu, une attaque vraisemblablement terroriste menée huit mois après les attentats de janvier à Paris.Que s’est-il passé dans le Thalys Amsterdam-Paris ?Il était 17 h 50 quand au moins un coup de feu a été tiré dans le train à grande vitesse Thalys 9364, à hauteur de Oignies, en Haute Picardie. L’agression commise par un homme seul s’est produit dans le wagon de queue du train, précisé la direction régionale de la SNCF. Une « attaque terroriste », selon les termes du premier ministre belge Charles Michel, évitée grâce au « sang-froid » et à la « grande bravoure », saluée par le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve, de deux militaires américains qui se trouvaient dans le train.Lire le récit :Attaque dans le Thalys : « J’ai levé la tête et j’ai vu un gars avec un AK-47 »Armé d’un fusil d’assaut kalachnikov avec neuf chargeurs, d’un pistolet automatique Luger et d’un cutter, il a ouvert le feu, peu après le passage de la frontière française. Un premier voyageur français, âgé de 28 ans et employé dans une banque aux Pays-Bas, a tenté de le désarmer alors qu’il sortait des toilettes. Le suspect a réussi à lui échapper et plusieurs coups de feu ont été tirés, une balle atteignant un passager, de nationalité franco-américaine. Trois jeunes Américains, Alek Skarlatos, Spencer Stone et Anthony Sadler (respectivement 22, 23 et 23 ans) aidés d’un sexagénaire britannique, Chris Norman, sont ensuite parvenus à neutraliser le suspect.Image précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-55d9654497567'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 8\r\n \r\n \r\nLes inspecteurs de la police judiciaire.\r\nCr\u00e9dits : PHILIPPE HUGUEN \/ AFP\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Les inspecteurs de la police judiciaire.","source":"PHILIPPE HUGUEN \/ AFP","index":0,"position":1,"total_count":8,"item_lie":null,"link":"\/police-justice\/portfolio\/2015\/08\/22\/tirs-dans-le-thalys-le-suspect-etait-lourdement-arme_4733266_1653578.html","isCurrent":true},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 2 \/ 8\r\n \r\n \r\nLes experts de la police technique et scientifique (PTS) ont inspect\u00e9 le train apr\u00e8s le passage des d\u00e9mineurs.\r\nCr\u00e9dits : PHILIPPE HUGUEN \/ AFP\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Les experts de la police technique et scientifique (PTS) ont inspect\u00e9 le train apr\u00e8s le passage des d\u00e9mineurs.","source":"PHILIPPE HUGUEN \/ AFP","index":1,"position":2,"total_count":8,"item_lie":null,"link":"\/police-justice\/portfolio\/2015\/08\/22\/tirs-dans-le-thalys-le-suspect-etait-lourdement-arme_4733266_1653578_1.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 3 \/ 8\r\n \r\n \r\nLa police scientifique inspecte les rames du Thalys.\r\nCr\u00e9dits : Olivier Touron\/Divergence pour Le Monde\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"La police scientifique inspecte les rames du Thalys.","source":"Olivier Touron\/Divergence pour Le Monde","index":2,"position":3,"total_count":8,"item_lie":null,"link":"\/police-justice\/portfolio\/2015\/08\/22\/tirs-dans-le-thalys-le-suspect-etait-lourdement-arme_4733266_1653578_2.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 4 \/ 8\r\n \r\n \r\nLe suspect, qui \u00e9tait mont\u00e9 \u00e0 Bruxelles, a \u00e9t\u00e9 interpell\u00e9 en gare d'Arras, o\u00f9 le Thalys a \u00e9t\u00e9 arr\u00eat\u00e9, et plac\u00e9 en garde \u00e0 vue.\r\nCr\u00e9dits : HANDOUT \/ REUTERS\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Le suspect, qui \u00e9tait mont\u00e9 \u00e0 Bruxelles, a \u00e9t\u00e9 interpell\u00e9 en gare d'Arras, o\u00f9 le Thalys a \u00e9t\u00e9 arr\u00eat\u00e9, et plac\u00e9 en garde \u00e0 vue.","source":"HANDOUT \/ REUTERS","index":3,"position":4,"total_count":8,"item_lie":null,"link":"\/police-justice\/portfolio\/2015\/08\/22\/tirs-dans-le-thalys-le-suspect-etait-lourdement-arme_4733266_1653578_3.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 5 \/ 8\r\n \r\n \r\nL'auteur des tirs \u00e9tait en possession d'un fusil d'assaut kalachnikov, d'un pistolet automatique, de neuf chargeurs et d'un cutter, selon une source polici\u00e8re.\r\nCr\u00e9dits : PASCAL ROSSIGNOL \/ REUTERS\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"L'auteur des tirs \u00e9tait en possession d'un fusil d'assaut kalachnikov, d'un pistolet automatique, de neuf chargeurs et d'un cutter, selon une source polici\u00e8re.","source":"PASCAL ROSSIGNOL \/ REUTERS","index":4,"position":5,"total_count":8,"item_lie":null,"link":"\/police-justice\/portfolio\/2015\/08\/22\/tirs-dans-le-thalys-le-suspect-etait-lourdement-arme_4733266_1653578_4.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 6 \/ 8\r\n \r\n \r\nUn bless\u00e9 est \u00e9vacu\u00e9 de la gare d'Arras par les pompiers. 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Le suspect, qui était monté à Bruxelles, a été interpellé peu après 18 heures en gare d’Arras, où le Thalys a été arrêté, et placé en garde à vue. Selon les premiers éléments de l’enquête, il serait âgé de 26 ans, marocain ou d’origine marocaine, et faisait l’objet d’une fiche des services de renseignements. L’homme a vécu en Espagne, où il résidait encore récemment, et avait été signalé par les services de renseignement espagnols à leurs confrères français.Lire :Ce que l’on sait du suspect de l’attentat déjoué du Thalys« Des sources de l’unité anti-terroriste espagnole ont indiqué que ce jeune, qui apparaissait dans les registres comme radical,  a résidé en Espagne pendant un an, jusqu’en 2014, au moment où il a décidé de déménager en France. Ces mêmes sources ont précisé que l’auteur de l’attaque a ensuite voyagé en Syrie, avant de retourner peu après vers l’Hexagone », écrit le quotidien espagnol El Pais. Son état-civil doit encore être authentifié, les enquêteurs devant s’assurer qu’il s’agit bien du même homme.De son côté, le quotidien belge Le Soir indique que « si son identité est confirmée, cet homme aurait été fiché par les services belges comme étant en relation avec des filières terroristes récemment démantelées en Belgique dans la foulée du démantèlement du réseau de Verviers ». Le jeudi 8 janvier, au lendemain de la tuerie de Charlie Hebdo à Paris, la police belge avait tué deux islamistes et arrêté un troisième, sur le point de commettre des attentats, lors d’une opération antiterroriste à Verviers, une commune considérée comme un foyer de la radicalisation islamiste.La section antiterroriste saisie de l’affaireLa section antiterroriste du parquet de Paris s’est saisie de l’enquête « en accord avec le parquet local, au vu de l’armement utilisé, du déroulé des faits et du contexte », a indiqué le parquet, qui conduit l’enquête en mobilisant la SDAT (Sous-direction anti-terroriste) et la direction centrale de la police judiciaire.Le premier ministre belge, Charles Michel, a évoqué une « attaque terroriste » et indiqué que Paris et Bruxelles allaient « coopérer étroitement dans le cadre de l’enquête ». Le président français a assuré dans un communiqué que « tout est mis en œuvre pour faire la lumière et obtenir toutes les informations nécessaires sur ce qui s’est produit ». Le président américain Barack Obama a de son côté précisé que les Etats-Unis allaient rester en « contact étroit » avec les autorités françaises pendant l’enquête qui ne fait que commencer.Les passagers rassemblés dans un gymnaseLe train qui reliait Amsterdam à Paris transportait 554 passagers. Après les coups de feu, le convoi a été détourné vers Arras puis arrêté. Les passagers ont tous été emmenés dans un gymnase où leur identité a été contrôlée et leurs bagages fouillés.Lire notre reportage à Arras :Tirs dans le Thalys : « On a frôlé la catastrophe »Le trafic en gare d’Arras a repris vers 22 h 30. La gare a été bouclée pendant près de deux heures afin de permettre à la cellule antiterroriste de mener ses investigations. Environ la moitié des passagers du Thalys a quitté Arras pour Paris par TGV vers minuit, a indiqué la direction régionale de la SNCF à Lille. Les autres passagers ont rallié la gare du Nord dans la nuit. Présent dans le train, l’acteur Jean-Hugues Anglade se serait légèrement blessé en brisant une vitre pour tirer le signal d’alarme. Samedi, la circulation des Thalys avait repris normalement. 21.08.2015 à 19h09 | Eric Nunès Mardi 18 août, l’allocation de rentrée scolaire a été versée à trois millions de familles en France. Un coup de pouce financier qui peut atteindre 396 euros par enfant selon les conditions de ressources du foyer. Ce n’est pas la seule aide à laquelle peuvent prétendre les parents de lycéens. À quelques mois du prochain scrutin régional, les exécutifs régionaux rappellent qu’ils sont en charge des lycées et redoublent de bienveillance à l’égard de leurs jeunes et de leurs familles. Quelles sont les régions les plus généreuses à l’heure de la rentrée scolaire ? Quelles sont celles qui le sont moins ? Tour de France des aides régionales.Pour Edouard Courtial, député Les républicains de l’Oise, elle serait bien mal distribuée. Selon l’élu, il est nécessaire que l’aide « profite réellement aux enfants » et ne serve pas à l’achat de « télévision 3D ». Pour ce faire, il demande notamment la mise en place d’un système de bons d’achat. « Le gouvernement fait preuve d’un manque cruel de bon sens », ajoute le parlementaire.Lire aussi :L’allocation de rentrée scolaire est-elle suffisante ?Alors que la distribution de l’allocation de rentrée scolaire de l’Etat n’a pas été sans polémique politique – plusieurs membres de l’opposition déplorant l’absence de contrôle sur l’usage fait de cet argent –, c’est un système identique qui a été retenu dans de nombreuses régions. Le conseil régional d’Alsace, présidé par Philippe Richert (Les républicains), seul président de région métropolitaine de son parti, a ainsi maintenu pour l’année scolaire 2015-2016 une prime régionale de scolarité de 100 euros. Elle sera versée aux familles de 18 000 élèves dont les impôts sur le revenu annuel ne dépassent pas les 1 000 euros par an. Une aide directement versée aux foyers, comme celle du gouvernement.Comme l’Alsace, les autres régions de France accordent des aides à la rentrée, mais les montants diffèrent entre les territoires ainsi que le mode de sélection des ayants droit. Parmi les régions les plus prodigues figure l’Aquitaine, où les aides à la rentrée et à l’achat de matériel pour les bacs professionnels commencent à 90 euros pour tous et peuvent atteindre 615 euros pour les familles les plus en difficultés. Une somme rondelette accordée par chèque ou par virement. Libre aux familles d’en disposer.Des régions regardantes sur la destination de l’argent publicNéanmoins, la plupart des exécutifs régionaux sont un peu plus regardants sur la destination finale de l’argent public et choisissent les modes de subventions qui encouragent l’achat de matériel scolaire. La Bretagne, par exemple, accorde 60 euros à ses lycéens, mais en chèque livre uniquement. Idem dans la région Nord-Pas-de-Calais, qui est toutefois plus généreuse puisque chaque famille de lycéen reçoit un minimum de 70 euros de bons d’achat livres et que cette somme peut grimper jusqu’à 230 euros en fonction des revenus du foyer.Pour également s’assurer que les fonds distribués par la région sont bien ciblés sur les achats de rentrée, la Basse-Normandie a créé une carte de crédit dédiée à l’achat des livres scolaires. Elle est créditée de 55 euros pour chaque élève de première et de terminale de l’enseignement général et technologique et de 75 euros pour ceux de seconde. Les boursiers bénéficient d’une rallonge de 40 euros. La somme ne peut être dépensée que dans un réseau de libraires partenaires de la région et uniquement pour des livres à caractère scolaire ; calculatrices ou fournitures sont exclues. La région Rhône-Alpes a mis en place un système similaire, mais c’est une somme de 100 euros dont disposent les lycéens. Idem en Midi-Pyrénées, où l’aide peut atteindre 130 euros en fonction du coefficient familial.D’autres régions font le choix de ne laisser aucune latitude aux familles dans l’utilisation des aides régionales. L’exécutif Centre-Val de Loire accorde 147 euros par élève en enseignement général et technologique, mais la somme versée ne va pas aux familles, mais aux établissements scolaires, garantissant ainsi la gratuité des manuels scolaires pour 82 900 élèves de la région. Les régions Languedoc-Roussillon (à hauteur de 200 euros) et Ile-de-France ont adopté une politique identique en subventionnant également l’achat des manuels scolaires aux lycées.Subventions hétérogènes à la veille des fusions de régionsUn autre pan important des aides régionales à la rentrée est l’aide à l’équipement des élèves des sections professionnelles et technologiques. Costumes, outils, ustensiles... l’achat du kit du parfait apprenti est un investissement important et coûteux pour les familles les plus démunies. Les régions subventionnent l’achat du premier équipement, mais de manière complètement hétérogène de Lille à Montpellier.La somme allouée peut atteindre 200 euros pour un Ligérien, 300 euros pour un Breton, 400 pour les Rhônalpins et Languedocien, 450 pour un Alsacien, 615 pour un Aquitain (dans chaque territoire, les fourchettes d’aides varient selon les secteurs d’études et les revenus du foyer).La fusion des régions va contraindre plusieurs des prochains exécutifs régionaux à unifier leur offre de rentrée. Le Nord-Pas-de-Calais, par exemple, a créé un « chéquier équipement » qui permet aux élèves d’être subventionné jusqu’à la hauteur de 160 euros (pour les boursiers) pour l’achat de matériel. Une jolie somme, mais pourtant près de 2 fois inférieure à celle de sa voisine la Picardie, dont l’aide se situe entre 50 et 315 euros selon les métiers et leurs besoins spécifiques.Parmi les cadeaux de rentrée que la région Languedoc-Roussillon aime faire à ses lycéens et futurs électeurs figure un ordinateur portable de 451 euros pour chacun (quels que soient les revenus du foyer), soit un budget de 14,5 millions par an pour la région. Il n’est pas certain que sa voisine Midi-Pyrénées avec laquelle elle fusionnera à partir du 1er janvier 2016 suive. En effet, son budget dédié à l’équipement des lycéens prévoit de subventionner l’acquisition de 25 à 400 euros en fonction du quotient familial, pour un budget environ 4 fois inférieur (3,7 millions). « L’harmonisation sera à la charge des futures majorités », avoue un conseiller régional socialiste, « mais moi je ne me représente pas. » Le big-bang des aides à la rentrée des régions aura bien lieu... mais en 2016.Lire aussi :10 000 ordinateurs pour les lycéens et apprentis en Midi-PyrénéesEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.08.2015 à 21h10 • Mis à jour le21.08.2015 à 09h25 L’important incendie qui s’est déclaré, pour une raison encore inconnue, dans la nuit de mercredi à jeudi 20 août à la Cité des sciences et de l’industrie, à Paris, repousse « à une date encore indéterminée » l’ouverture prévue le 15 octobre du centre commercial Vill’Up.Le feu, qui a mobilisé 120 pompiers et une trentaine d’engins, a pris dans une partie du bâtiment qui était en travaux, et donc pas protégée par une alarme. « Ce sont des palettes, des cartons, des cloisons en placoplâtre, des faux plafonds, des gaines électriques » qui ont brûlé, selon les pompiers. Une surface de 10 000 m² a été touchée.Le futur cinéma Pathé fortement endommagéLe projet Vill’up, accolé au musée de la Villette, dans le nord-est de Paris, se présente comme un centre commercial d’un nouveau genre, misant essentiellement sur les loisirs. Il doit accueillir sur 25 000 m2 une cinquantaine de boutiques et de restaurants, un cinéma de seize salles, un laser game et un dispositif de chute libre. Maurice Bansay, PDG de l’exploitant Apsys, a déclaré que l’ouverture du complexe était « différée à une date encore indéterminée ».Lire (en édition abonnés) : Fini les galeries marchandes, vive les centres de loisirsLes dégâts liés au feu se sont concentrés sur le multiplexe Pathé, en particulier dans le hall et dans deux salles de projection. Le reste des dégradations est surtout dû à l’eau déversée pour éteindre l’incendie. Un audit du site est en cours pour dresser un bilan complet. « C’est à l’intérieur de notre travée qu’est parti l’incendie – la Cité des sciences n’a pas été endommagée, explique Maurice Bansay. Mais seule l’enquête pourra permettre de déterminer avec précision les causes du sinistre. »La création du complexe installé dans une aile non exploitée de la Cité des sciences a coûté 110 millions d’euros. Les travaux de construction, qui avaient commencé il y a plus de deux ans, étaient presque terminés. 11.08.2015 à 15h33 • Mis à jour le11.08.2015 à 15h40 Refus de « prestations différenciées » en fonction de la religion du côté de la mairie ; « droit au respect de la liberté de culte » pour les plaignants : le débat sur la disparition programmée, dès la rentrée, du menu sans porc dans les cantines de Chalon-sur-Saône a été vif, mardi 11 août au tribunal administratif de Dijon.La Ligue de défense judiciaire des musulmans avait engagé un recours en référé afin d’obtenir la suppression de la décision du maire (Les Républicains) de Chalon, Gilles Platret. « Un enfant serait extrêmement traumatisé si une côte de porc lui était servie et qu’il était obligé de la manger alors qu’il lui est répété dès le plus jeune âge que c’est un interdit alimentaire », a plaidé Me Karim Achoui, avocat et président de l’association.Un autre avocat de la Ligue, Me Jean-Baptiste Jacquenet-Poillot, a estimé que cette décision du maire « viol[ait] la laïcité », conçue en France comme « une laïcité d’intégration et non d’assimilation ». Selon lui, les élèves ont « droit au respect de la liberté de culte et de conscience ». Il a également déclaré que le maire était « incompétent pour prendre cette décision de son propre chef ».Outre cette procédure d’urgence, la Ligue de défense judiciaire des musulmans a également déposé un recours en « excès de pouvoir » pour que ce dossier soit jugé ultérieurement sur le fond, espérant « faire jurisprudence ».La mairie assure appliquer « la jurisprudence du Conseil d’Etat »De l’autre côté de la barre, représentant la mairie de Chalon-sur-Saône, Me Philippe Petit a assuré que le maire appliquait « la jurisprudence constante du Conseil d’Etat ».« La laïcité est une abstention et non l’obligation positive de fournir à chacun ce qu’il attend pour l’exercice de son culte en exigeant des prestations différenciées. »Me Petit a par ailleurs émis un « doute sur la recevabilité » du recours en raison notamment du dépassement du délai légal de deux mois.En mars, le maire de la ville, Gilles Platret, avait assuré qu’il ne s’agissait pas d’« un combat contre la religion musulmane ». « Je veux éviter ce système où les enfants sont regroupés à une même table en fonction de leur religion. Ce n’est pas ça le vivre-ensemble », a-t-il ajouté, en affirmant qu’« en aucun cas on obligerait les enfants à manger de la viande ».Il s’agit d’un « vrai débat de société », selon le maire, qui a rappelé que « d’autres collectivités avaient pris les mêmes décisions pour d’autres motifs, en tournant autour du pot ». La décision est attendue avant la fin de la semaine.Vif débat au sein des RépublicainsA la mi-mars, l’annonce de M. Platret de supprimer le menu de substitution au porc dans les cantines de la ville, où la pratique était en vigueur depuis 1984, avait déclenché une vive polémique, y compris dans son propre camp. Plusieurs ténors de droite, comme Bruno Le Maire, Christian Estrosi, mais aussi le chef de file des députés LR, Christian Jacob, avaient pris leurs distances avec cette idée, ce dernier affirmant que la ville de Provins, dont il est maire, continuerait à proposer « un menu alternatif ».En revanche, le président du parti Les Républicains, Nicolas Sarkozy, avait soutenu M. Platret.Lire :Menu unique à la cantine : Sarkozy désavoué dans son propre campLa ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, avait quant à elle dénoncé une décision qui prend « en otage les enfants ». L’Observatoire de la laïcité avait relevé que, « si aucune obligation ne contraint la commune dans le cadre d’un service facultatif, (...) la laïcité ne saurait être invoquée pour refuser la diversité de menus ».Outre Sargé-lès-le-Mans (Sarthe), en décembre 2014, et Arveyres (Gironde), en mars 2013, Perpignan et Toulouse ont récemment fait savoir qu’elles proposeraient désormais un menu végétarien dans les cantines.Lire aussi la tribune :Le repas végétarien, le plus laïc de tous 11.08.2015 à 12h42 • Mis à jour le11.08.2015 à 16h21 Par Anne Hidalgo, maire de ParisDepuis treize ans déjà, Paris Plages offre des loisirs à tous les Parisiens et permet d’envisager, le temps de l’été, notre ville sous un aspect plus ludique que d’ordinaire. Pour que Paris Plages garde son attrait, nous y invitons des villes ou des pays étrangers pour des animations ou des événements. Après Athènes, des villes du Brésil ou de Polynésie, nous avons décidé d’accueillir Tel-Aviv durant la journée du 13 août.Cette idée, finalement banale pour qui aime les villes au bord de l’eau, est née autour d’un déjeuner que les élus des deux villes ont partagé lors du déplacement du Conseil de Paris en Israël et en Palestine que nous avons effectué au mois de mai.Pourquoi Tel-Aviv ? D’abord, parce qu’elle est une ville balnéaire appréciée des noctambules du monde entier, ce qui lui vaut son surnom de « Ville qui ne dort jamais ». C’est surtout une ville avec laquelle nous échangeons régulièrement dans les domaines de la culture et des nouvelles technologies. Elle organise une déclinaison locale de Nuit Blanche depuis neuf ans déjà et nous sommes en train d’associer nos incubateurs pour que des start-up de Paris et de Tel-Aviv puissent profiter à moindre coût des ressources disponibles dans chacune des deux villes.Lire aussi :« Tel-Aviv sur Seine » : la mairie de Paris ne renonce pas, malgré la polémiqueUne ville progressisteMême dans le contexte enlisé et violent du conflit israélo-palestinien, Tel-Aviv reste une ville ouverte à toutes les minorités, y compris sexuelles, créative, inclusive, en un mot une ville progressiste, détestée à ce titre en Israël par tous les intolérants.C’est à Tel-Aviv qu’ont eu lieu les manifestations de solidarité les plus impressionnantes avec la famille de l’enfant palestinien brûlé vif par des fanatiques. Et c’est de là-bas que, le 1er août, son oncle a pris la parole pour s’adresser à la foule venue partager sa douleur.Au-delà, comme maire et comme femme politique engagée en faveur de la paix et du vivre ensemble, je ne saurais rendre une ville ou une population comptable de la politique de son gouvernement. Ce serait mépriser la démocratie locale et donc la démocratie tout court.S’agissant ici de la première ville d’opposition en Israël, ce serait au mieux grotesque, au pire contre-productif. On peut condamner la politique du gouvernement Nétanyahou sans punir la population israélienne et nous punir nous-mêmes en refusant tout échange permettant d’apprendre à nous connaître.Echanger plutôt que boycotterNos pactes d’amitié avec Tel-Aviv ou Haïfa ne nous ont pas empêchés en tant que ville, de reconnaître la Palestine avant l’Etat français ; d’être solidaires de la population de Gaza en mobilisant des aides d’urgence après les destructions de l’été dernier, et surtout d’avoir avec des villes palestiniennes, comme Jéricho et Bethléem, parmi nos plus importantes coopérations décentralisées en cours dans le monde.Au Moyen-Orient comme ailleurs, la doctrine de Paris est intangible : elle consiste à encourager plutôt qu’à réprimander, à échanger plutôt qu’à boycotter, à dialoguer plutôt qu’à excommunier et de ce fait, à voyager tant en Israël qu’en Palestine et à entretenir des liens avec tous ceux qui œuvrent au rapprochement. Je crois en la diplomatie des villes, à même d’avoir un temps d’avance sur les Etats dans le rapprochement entre les peuples.En invitant Tel-Aviv sur les berges de la Seine, le 13 août, Paris est fidèle tout à la fois à l’aspect ludique de Paris Plages et à ses valeurs d’échange et de tolérance. Notre ville contribue ainsi à une culture de paix et à dépasser les préjugés.C’est dans cet esprit que j’invite les Parisiennes et les Parisiens à venir nombreux. Soren Seelow Les rebondissements médiatiques et les vicissitudes procédurales de l’affaire de Tarnac le disent assez : ce dossier pose une question fondamentale, celle de la définition du terrorisme en droit français. Au terme de sept ans d’enquête, ni le parquet de Paris ni le magistrat instructeur en charge du dossier n’ont pu s’entendre sur une définition commune.Le 6 juin, le ministère public avait requis que les trois principaux suspects des sabotages de plusieurs lignes de TGV en 2008 soient jugés avec la circonstance aggravante d’« entreprise terroriste ». Vendredi 7 août, la juge d’instruction Jeanne Duyé a rayé d’un trait de plume l’infraction terroriste de son ordonnance de renvoi. Dans un énième rebondissement, lundi 10 août, le parquet de Paris a fait appel de cette décision, portant l’affaire devant la chambre de l’instruction.« C’est une question de principe : qu’est-ce qu’on met derrière l’infraction terroriste ? », explique une source judiciaire pour justifier l’appel. « Ça risque d’aller en Cour de cassation, d’un côté comme de l’autre, pronostique Marie Dosé, une des avocates de la défense. Le parquet semble s’enferrer dans une logique jusqu’au-boutiste, et nous irons aussi en cassation si la chambre de l’instruction infirme l’ordonnance. Peut-être qu’enfin découlera de tout ça une définition claire et précise du terrorisme. »« Aucun danger pour les utilisateurs des trains visés »De ce point de vue, les motivations de la juge ont pu paraître décevantes. Dans son ordonnance de 95 pages, elle ne consacre que quatre petits paragraphes à la question. La magistrate écrit que ces sabotages, s’ils ont occasionné un « désagrément aux usagers » et « désorganisé » le réseau SNCF, n’ont à aucun moment « intimidé ou terrorisé tout ou partie de la population », au sens de l’article 421-1 du code pénal qui définit l’infraction terroriste.Elle souligne également que si la pose de fers à béton sur les caténaires de cinq lignes TGV avait occasionné de nombreux retards, ils ne pouvaient entraîner « aucun danger pour les utilisateurs des trains visés ». Une précision étrange puisque l’article 421-1 du code pénal prévoit justement « les destructions, dégradations et détériorations » dans le champ très large de sa définition.C’est bien toute la question qui devra être tranchée par la chambre de l’instruction : ou s’arrête le sabotage, ou commence le terrorisme ; et où situer la frontière entre activisme politique et intimidation ? À la lecture des écrits de Julien Coupat, le principal mis en cause, la juge d’instruction a rendu son avis : le groupe de Tarnac entendait « faire naître l’insurrection afin non pas d’intimider et terroriser la population mais dans l’espoir au contraire de la rallier à ses vues ».Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julia Pascual Les débats sont vifs à Dublin, où se tenait du 7 au 11 août le conseil international d’Amnesty International. Plusieurs sujets étaient à l’ordre du jour de cette réunion qui réunit tous les deux ans les 70 sections nationales de l’ONG de défense des droits de l’homme. Mais c’est la question de la prostitution qui aura surtout occupé les échanges.Le secrétariat international d’Amnesty a en effet soumis au vote une « proposition de politique », arrêtée au terme de deux années de réflexion et de consultations. Le texte préconise aux Etats de ne plus criminaliser le travail du sexe, entendu comme consenti et entre adultes. Cela concerne les prostituées, mais aussi, ce qui est loin de faire l’unanimité, les formes d’organisation auxquelles elles pourraient recourir, ainsi que leurs clients.Les organisations féministes ont immédiatement réagi. « Légaliser la prostitution et dépénaliser le proxénétisme, c’est renforcer la traite et l’esclavagisme sexuel », dénonce une tribune publiée le 8 août dans Libération, et signée entre autres par les Femen, Osez le féminisme et l’Amicale du Nid.« On n’est pas très à l’aise, il y a eu un important débat interne »Déjà, le 22 juillet, quelque 400 personnes, parmi lesquelles des activistes des droits de l’homme et une poignée d’actrices hollywoodiennes – Meryl Streep, Kate Winslet, Anne Hathaway... –, dénonçaient dans une lettre ouverte à Amnesty International l’appel à la « décriminalisation des proxénètes, des patrons de maisons closes et acheteurs de sexe ».Dans sa « proposition », Amnesty précise que sa position reste inchangée en matière de « travail forcé et de traite humaine », mais défend l’idée que la pénalisation des clients ou de l’organisation du travail du sexe empêche les personnes prostituées d’« organiser leur sécurité », « viole leurs droits humains » et alimente l’« impunité » face aux abus dont elles sont victimes. L’ONG demande donc à ce que la criminalisation se limite aux faits qui impliquent des « actes de coercition clairement définis ».Lire aussi :« Délit de racolage ou pénalisation du client, c’est bonnet blanc et blanc bonnet  »Catherine Godard, directrice de l’action d’Amnesty International France, ne cache pas que la section française a émis des réserves. « On n’est pas très à l’aise, il y a eu un important débat interne ». Elle partage pourtant le constat selon lequel « les personnes qui se prostituent sont poussées à la clandestinité du fait de la criminalisation de la prostitution », ce qui se traduit par de nombreuses discriminations en matière d’accès aux soins, de logement, de protection sociale ou par une plus grande vulnérabilité face aux violences. Le texte d’Amnesty peut encore être amendé mardi 11 août.Lire sur Les Décodeurs :Peut-on évaluer le coût réel de la prostitution ?Julia PascualJournaliste au Monde 10.08.2015 à 16h13 • Mis à jour le11.08.2015 à 11h21 C’est un nouveau pas du pape François en faveur de la défense de l’environnement : le Vatican a annoncé, lundi 10 août, une « Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la Création », qui aura lieu le 1er septembre. « En tant que chrétiens, nous souhaitons offrir notre contribution à la résolution de la crise écologique à laquelle l’humanité est actuellement confrontée », écrit le pontife dans une lettre expliquant sa décision.« [Cette journée mondiale] offrira à chacun des croyants et aux communautés la précieuse occasion de renouveler leur adhésion personnelle à leur vocation de gardiens de la création, en rendant grâce à Dieu pour l’œuvre merveilleuse qu’Il a confiée à nos soins et en invoquant son aide pour la protection de la Création et sa miséricorde pour les péchés commis contre le monde dans lequel nous vivons ».Dans un souci d’œcuménisme, « pour témoigner de notre communion croissante avec nos frères orthodoxes », la date retenue est la même que celle déjà en vigueur au sein de l’Eglise orthodoxe. Elle se distingue toutefois du 5 juin, journée mondiale de l’environnement décrétée par les Nations unies.Lire le décryptage :Chat, plomberie ou résistance : comment se décide une « Journée de »Encyclique sur le climatLe 18 juin, la publication de l’encyclique sur le climat, Laudato si’(« Loué sois-tu »), avait déjà engagé l’Eglise dans cette voie, invitant les catholiques à entreprendre une « conversion écologique », et reprenant les conclusions de la communauté scientifique sur le réchauffement climatique. Il présentait ainsi sans ambiguïté l’homme comme le « principal responsable » des perturbations météorologiques, qui constituent elles-mêmes « l’un des principaux défis actuels de l’humanité ».Tout au long des 187 pages de l’encyclique, le pontife argentin exhorte gouvernements et particuliers à une révolution « verte » pour sauver la planète. Il prend la défense des plus pauvres et dénonce l’indifférence des pays riches, la responsabilité de leur mode de vie « consumériste » et leur « gaspillage ». Il prône « une certaine décroissance dans quelques parties du monde » pour permettre « une saine croissance en d’autres parties », et critique vivement le pouvoir de la finance.Lire aussi :Climat : le pape s’attaque à la « culture du déchet » des pays richesCette prise de position, sur un sujet éminemment politique, n’a pas manqué de déclencher l’indignation des milieux catholiques conservateurs, et notamment climatosceptiques. Le pape François a néanmoins dit souhaiter que ces initiatives en faveur de l’écologie aient une influence sur la conférence internationale sur le climat qui se tiendra en décembre à Paris. En faisant de la protection de l’environnement un impératif moral, il pourrait inciter les 1,2 milliard de catholiques dans le monde à faire pression sur leurs gouvernements. Il pourrait peser particulièrement dans les pays d’Amérique latine, où l’élection d’un pape argentin avait gonflé la popularité du Vatican. Leurs voix pourraient en effet être déterminantes à la COP21. 10.08.2015 à 06h50 • Mis à jour le10.08.2015 à 11h36 | Soren Seelow « Nous aimons la mort autant que vous aimez la vie. » Quatre ans avant les attentats du 11-Septembre, Oussama Ben Laden avait annoncé, dans un entretien à CNN, que le martyr était à la fois un outil et un horizon de la doctrine djihadiste. Deux décennies plus tard, son avatar et principal rival, l’Etat islamique (EI), a élargi l’ambition de ce sinistre programme. Le message ne s’adresse plus seulement aux kamikazes, mais à l’ensemble des combattants du « Califat », aux confins de l’Irak et de la Syrie.Dans ses campagnes de recrutement, l’EI présente le « Califat » comme l’« arche de Noé » qui sauvera les « vrais musulmans » lors de l’affrontement final contre les forces du mal.Depuis le début du conflit, 910 Français ont été séduits par ce discours apocalyptique et ont rejoint la Syrie. Selon le dernier bilan du ministère de l’intérieur, fin juillet, 494 sont toujours sur place et 126 y ont perdu la vie : un djihadiste français sur sept est mort en Syrie.Pour l’essentiel, ces « martyrs » sont des hommes. Sur les 158 Françaises actuellement sur place, une seule aurait succombé des suites d’une maladie. Ce sont paradoxalement les mineurs qui payent le plus lourd tribu. Cinq des seize adolescents français partis combattre sont morts, soit près du tiers. On estime par ailleurs que plusieurs dizaines d’enfants français en bas âge, pour lesquels n’existe aucun chiffre officiel, ont été emmenés par leurs parents pour peupler le « Califat ». « Un voyage vers la mort »Le taux de mortalité des recrues françaises a explosé ces derniers mois. Entre janvier et juillet, il est passé de 11 % à 14 %. Si le nombre de Français en Syrie a augmenté de 44 % depuis juillet 2014, le nombre de morts a ainsi grimpé de 280 %, pour atteindre une moyenne de sept décès mensuels depuis janvier. Plus de 50 Français sont morts depuis le début de l’année, soit autant que pour toute l’année 2014. « Ces chiffres montrent, si c’était nécessaire, que le départ en Syrie est un voyage vers la mort », souligne le ministère de l’intérieur.Les frappes aériennes de la coalition y sont pour beaucoup. En juin, l’état-major américain a avancé le chiffre de 10 000 morts dans les rangs de l’EI depuis le début des bombardements, en août 2014. Les combats contre les rebelles syriens et les islamistes de Jabhat Al-Nosra, ainsi que la terrible bataille face aux Kurdes pour le contrôle de la ville de Kobané, sont également en cause.Mais la mortalité des Français s’explique aussi par leur progression dans la hiérarchie de l’EI. Guère préparés au combat, les pionniers se voyaient souvent cantonnés aux tâches subalternes, telles que le gardiennage des otages. La guerre est longtemps restée l’affaire des moudjahidin venus de Tchétchénie, de Bosnie ou des pays de la région. Le temps a passé. En janvier 2013, une vingtaine de volontaires français étaient présents en Syrie. Ils constituent aujourd’hui l’un des premiers bataillons de la légion étrangère de l’EI et ils sont au front. Lire aussi :La France, principale cible et vivier de l’« Etat islamique »Une centaine de pays concernésLes comparaisons internationales ont leur limite, chaque service de renseignement ayant son mode de calcul. Elles donnent néanmoins un ordre de grandeur. Selon un rapport de l’ONU de mai, une centaine de pays, soit la moitié des Etats de la planète, alimentent le contingent de 25 000 combattants étrangers dans la zone irako-syrienne. La France apparaît dans le cercle très fermé – avec la Russie, le Maroc et la Tunisie – des pays non frontaliers de la Syrie ou de l’Irak dont la contribution totale approche le millier d’hommes depuis le début du conflit.Premier fournisseur européen, son poids relatif est cependant à nuancer. Rapporté au nombre d’habitants, la France glisse en treizième position, derrière dix pays à majorité musulmane comme le Liban, le Kosovo, l’Albanie ou la Bosnie, et deux pays de l’Union européenne : la Belgique et le Danemark. Sans le précieux renfort de ces combattants étrangers, les experts estiment que les troupes de l’EI auraient déjà perdu la bataille.Plus encore que leur nombre, c’est l’implication croissante des djihadistes français dans les combats qui inquiète les autorités : sur les onze attaques-suicides menées par des Français, huit ont eu lieu en 2015. Plus de la moitié ont été commises par des convertis, qui représentent le quart des combattants français. Pierre C., 19 ans, est parti en octobre 2013 en laissant ce mot à ses parents : « Papa, maman, je suis parti aider les Syriens et les Syriennes, mais ne vous inquiétez pas, je vous donnerai des nouvelles dès que possible. » Sous le nom de guerre d’Abu-Talha Al-Faransi, ce jeune homme originaire d’un village de Haute-Saône s’est fait exploser en février contre une base militaire de Tikrit, en Irak.Sur les 910 Français à être allés en Syrie depuis le début du conflit, près de 500 sont toujours sur place, 290 ont préféré rentrer – dont 223 sont aujourd’hui en France : ce sont donc potentiellement 800 citoyens français, dont beaucoup ont vu ou commis des atrocités, qui seront un jour sur le sol français. La question de leur surveillance et de leur accompagnement psychologique se pose. Quand bien même seule une minorité songerait à commettre des attentats en France, la plupart seront victimes d’un syndrome de stress post-traumatique, qui en fera des dangers potentiels, pour eux-mêmes et leur environnement.Le recruteur français Omar Diaby aurait été tuéOmar Diaby, considéré comme un des principaux recruteurs français, serait mort vendredi 7 août des suites de blessures par balles, selon le journaliste spécialisé David Thomson. Un de ses proches en Syrie a confirmé la nouvelle sur Twitter, apportant nombre de détails sur son agonie. Ce djihadiste était l’auteur des vidéos « 19HH », qui ont contribué à enrôler des dizaines de jeunes gens originaires de la région niçoise au sein de la brigade de Français pro-Al-Qaida qu’il a fondée fin 2013.Une autre connaissance des services serait morte récemment, selon les déclarations sur procès-verbal, non recoupées, d’un djihadiste de retour de Syrie rapportées par Le Point : il s’agit de Mehdi Belhoucine, 24 ans, qui avait rejoint l’EI avec Hayat Boumeddiene, l’épouse d’Amedy Coulibaly, le tueur de l’Hyper Cacher à Paris en janvier. Il aurait succombé à ses blessures après une explosion.Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 09.08.2015 à 17h05 • Mis à jour le10.08.2015 à 07h32 Le Journal du dimanche (Le JDD) a publié, dimanche 9 août, des extraits d’un rapport sur la politique en matière de sécurité routière en France. Le document, qui n’a pas encore été rendu public, explique notamment qu’« au regard des résultats de nos voisins, des progrès sont encore possibles ».Ce rapport, commandé début 2014 par Manuel Valls et rédigé par un haut fonctionnaire de l’Inspection générale de l’administration (IGA), pointe du doigt la mauvaise gestion et le manque d’investissement des politiques français dans ce domaine.« Le pilotage au plan central de la politique de sécurité routière n’est pas suffisamment perçu. Le dispositif est dispersé entre de très nombreux acteurs y compris au sein de l’Etat. Lorsque le pilotage ne se situe pas au plus haut niveau de l’Etat, la responsabilité est diluée. »Lire aussi :Baisse de la mortalité sur les routes en juinLa baisse de la vitesse sur les routes testée pendant deux ansEn cause principalement, l’absence de comité interministériel de la sécurité routière depuis trois ans et d’une « collaboration » entre les ministères de l’intérieur et de l’écologie, du développement durable et de l’énergie.Le rapport évoque également des chantiers inachevés. « La lutte contre les addictions au volant piétine, de même que la poursuite d’une minorité de délinquants routiers multirécidivistes. » Il préconise aussi de cibler des actions de prévention sur les 16-24 ans et les personnes âgées.Interrogée par Le JDD, la présidente de la Ligue contre la violence routière, Chantal Perrichon, dénonce, de concert avec le rapport, le manque de concertation des ministères sur la question. Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, avait annoncé fin janvier des mesures de sécurité routière, dont certaines sont entrées en vigueur le 1er juillet.Elle regrette toutefois que la mesure la plus importante selon elle, la limitation de la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires, ne soit pas encore appliquée. Elle sera testée dès cet été sur trois tronçons pour une durée de deux ans.Lire aussi :Baisse de la vitesse sur les routes : Cazeneuve prend la voie de la « pédagogie » 08.08.2015 à 21h54 • Mis à jour le08.08.2015 à 21h57 Le djihadiste franco-sénégalais Omar Diaby, plus connu sous son pseudonyme d’Omar Omsen, est mort dans la nuit du vendredi 7 au samedi 8 août en Syrie.Originaire de la région de Nice, dans laquelle il était arrivé à l’âge de 5 ans, il était considéré comme un des principaux recruteurs pour la Syrie, pays vers lequel il aurait organisé une vingtaine de départs de Français. Des échanges avec lui ont été découverts dans plusieurs enquêtes sur des départs d’aspirants djihadistes vers la zone syro-irakienne.Sa mort, à l’âge de 40 ans, a d’abord été annoncée sur Twitter par le chercheur Romain Caillet. Citant certains de ses proches, le journaliste David Thomson avait également donné l’information de la mort d’Omar Omsen. Un proche du djihadiste en avait aussi fait part sur Facebook, relève Nice Matin.#Syrie : Omar Omsen principal figure du jihadisme à #Nice serait mort ce vendredi des suites de ses blessures. http://t.co/dwlXwAySku— RomainCaillet (@Romain Caillet)require(["twitter/widgets"]);Il avait quitté la France pour la Syrie, via le Sénégal, en juillet 2013. Il avait ensuite pris la tête de son propre bataillon (« katiba ») affilié au Front Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaida. Il apparaissait très fréquemment dans les populaires vidéos d’embrigadement 19 HH – qui serait une référence aux 19 terroristes impliqués dans les attaques du 11 septembre et une représentation des tours jumelles.Propagandiste et recruteurComme nous l’écrivions il y a quelques mois, ces vidéos, au nombre d’une trentaine, se présentent comme des « films documentaires », prétendant parler au nom « des musulmans qui ne supportent pas l’inaction en voyant des musulmans hommes et femmes et enfants qui se font tuer banalement, et estiment que c’est leur devoir d’aller les défendre ».Il était aussi apparu à visage découvert en décembre 2014 dans une vidéo dans laquelle, vêtu de noir et coiffé d’un turban, il répondait à des questions depuis la terrasse d’une villa, une kalachnikov à ses côtés. Suite à sa mort, un nouvel émir, originaire de Savoie, devrait le remplacer.Lire aussi :La « crêperie conspirative », concentré français du djihadismeUne autre connaissance des services de renseignement français serait morte récemment, selon les déclarations, non recoupées, d’un djihadiste de retour de Syrie rapportées par Le Point : il s’agit de Mehdi Belhoucine, 24 ans, qui avait rejoint l’EI avec Hayat Boumeddiene, l’épouse d’Amédy Coulibaly, le tueur de l’Hyper Cacher. Il aurait succombé à ses blessures consécutives à une explosion. Soren Seelow Il aura fallu sept ans. Sept ans d’une enquête erratique et politisée à l’excès pour aboutir à l’un des plus retentissants déraillements de la justice antiterroriste. Vendredi 7 août, la juge d’instruction chargée de l’enquête sur les sabotages de plusieurs lignes de TGV en 2008 a estimé, contre l’avis du parquet, que l’affaire dite de Tarnac — du nom du village corrézien où gravitait une petite communauté issue de la mouvance anarcho-autonome — n’était pas un dossier terroriste.Lire le décryptage :Comprendre l’affaire Tarnac, désormais sans « terrorisme »La magistrate, Jeanne Duyé, a décidé de renvoyer quatre membres du groupe, dont son principal animateur Julien Coupat, devant un tribunal correctionnel pour « association de malfaiteurs », rejetant la circonstance aggravante d’« entreprise terroriste » réclamée par le parquet. Quatre autres personnes sont renvoyées pour avoir refusé de donner leur ADN et, pour deux d’entre elles, pour « falsification de documents administratifs ».Pour le ministère public, cette ordonnance de renvoi est un désaveu cinglant. Dans son réquisitoire du 6 mai, le parquet avait demandé que la circonstance aggravante d’« entreprise terroriste » soit retenue à l’encontre des trois principaux mis en examen : Julien Coupat, sa compagne Yildune Lévy et son ex-petite amie Gabrielle Hallez.Lire :Tarnac : le parquet requiert le renvoi de Julien Coupat en correctionnelle pour terrorismeLa juge d’instruction balaye sans doute définitivement le spectre du terrorisme qui planait depuis le début de l’enquête sur ces sabotages. « Après près de sept années d’instruction à charge, nous avons enfin une décision de justice courageuse. C’est un désaveu total pour le parquet », ont réagi Mes Marie Dosé et William Bourdon, avocats des prévenus.Le « couac de Tarnac »Cette affaire avait, dès sa genèse, suscité une vive polémique, le gouvernement et la ministre de l’intérieur de l’époque, Michèle Alliot-Marie, étant soupçonnés d’instrumentaliser son caractère terroriste. Cette politisation du dossier intervenait alors que Nicolas Sarkozy s’apprêtait à créer la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), née le 1er juillet 2008 de la fusion des Renseignements généraux avec la Direction de la surveillance du territoire. Une concomitance qui avait alimenté le soupçon d’un dossier terroriste « gonflé » sur mesure pour la nouvelle plate-forme des services de renseignement.Le 30 mai 2009, François Hollande, alors président du conseil général de Corrèze, où se situe Tarnac, avait à son tour pris position dans une tribune publiée sur Slate : « Il apparaît de plus en plus clairement que la qualification de terrorisme a été utilisée bien imprudemment », écrivait-il, évoquant tour à tour un « ratage policier » et une « palinodie judiciaire », avant de résumer sa pensée d’une phrase choc : « Le couac de Tarnac est devenu une affaire politique. »Lire aussi :Tarnac : quand François Hollande dénonçait une « affaire politique »« Troubler gravement l’ordre public »L’intention terroriste prêtée par l’accusation aux membres du groupe de Tarnac ne reposait pas sur la dangerosité des sabotages. De l’aveu même des experts, la pose d’un crochet sur une caténaire — un dispositif emprunté aux techniques des militants antinucléaires allemands dans les années 1990 — ne peut porter atteinte à la sécurité des voyageurs. Le ministère public estimait en revanche, en se fondant sur l’article 421-1 du code pénal, que « les atteintes aux biens » peuvent constituer des actes de terrorisme pour peu qu’elles aient « pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ».Cette volonté de « troubler gravement l’ordre public », le ministère public la motivait par l’idéologie et les relations des membres du groupe de Tarnac avec la « mouvance anarchiste internationale ». Le pivot de l’accusation reposait sur les écrits de Julien Coupat, considéré comme la « plume principale » — ce qu’il a toujours démenti — d’un « pamphlet » intitulé L’Insurrection qui vient, publié en 2007 par le Comité invisible.« L’instrumentalisation » d’un livreCe texte préconise un « blocage organisé des axes de communication », au premier rang desquels les chemins de fer, par des groupes ayant adopté un mode de vie communautaire, afin de faire tomber « l’architecture de flux » qu’est devenu le monde moderne. Pour le parquet, cet « opuscule présenté de façon faussement béate par plusieurs témoins comme un simple livre de philosophie » était en réalité un guide théorique visant à « renverser par la violence l’Etat ».Dans leurs remarques sur ce réquisitoire envoyées le 5 juin à la juge Jeanne Duyé, Mes William Bourdon et Marie Dosé dénonçaient « l’instrumentalisation » de ce livre qui, rappelaient-ils fort opportunément, « n’a jamais fait l’objet de poursuites », ce qui peut en effet surprendre pour un opuscule terroriste. Dénonçant « l’impuissance du parquet à articuler le moindre commencement de preuve de la suffisance des charges après sept années d’une construction intellectuelle acharnée », ils demandaient un non-lieu général.La juge d’instruction n’a pas été jusque-là. Elle a estimé que les preuves étaient suffisantes pour la tenue d’un procès pour sabotage. Le parquet dispose de cinq jours après la signature de l’ordonnance pour faire appel devant la chambre d’instruction.Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 31.08.2015 à 15h07 • Mis à jour le31.08.2015 à 16h57 | Samuel Laurent Peu connue du grand public jusqu’ici, la fiche « S » est devenue un élément d’actualité depuis les attaques commises en France depuis le début de l’année. L’auteur présumé de l’attaque commise dans le TGV Thalys le 21 août 2015, Ayoub El-Khazzani, était en effet fiché S, tout comme Yassin Salhi, l’auteur d’un attentat manqué à Saint-Quentin-Fallavier en juin, ou comme Sid Ahmed Ghlam, soupçonné d’avoir voulu commettre un attentat contre une église de Villejuif, mais aussi les frères Kouachi, auteurs de l’attaque contre Charlie Hebdo, et leur complice Amedy Coulibaly.Autant d’éléments qui suffisent au député des Alpes-Maritimes, Christian Estrosi, pour demander que l’on impose aux personnes fichées S le port d’un bracelet électronique, quand la présidente du Front national, Marine Le Pen, évoque leur expulsion. Mais qu’est-ce au juste qu’une fiche S ?Un fichier vieux de plus de quarante ans et désormais européenLa fiche S (pour « atteinte à la sûreté de l’Etat ») n’est en réalité qu’une des nombreuses catégories d’un fichier vieux de plus de quarante ans : le fichier des personnes recherchées (FPR). Créé en 1969, il comporterait plus de 400 000 noms, qu’il s’agisse de mineurs en fugue, d’évadés de prison, de membres du grand banditisme, de personnes interdites par la justice de quitter le territoire, mais aussi de militants politiques ou écologistes (antinucléaires, anarchistes, etc.).Chaque catégorie possède une nomenclature, sous la forme d’une lettre : « M » pour les mineurs en fugue, « V » pour les évadés… Le FPR compte 21 catégories au total, selon la Commission nationale informatique et libertés (CNIL), qui en fournit une dizaine d’exemples :« E » (police générale des étrangers) ;« IT » (interdiction du territoire) ;« R » (opposition à résidence en France) ;« TE » (opposition à l’entrée en France) ;« AL » (aliénés) ;« M » (mineurs fugueurs) ;« V » (évadés) ;« S » (sûreté de l’Etat) ;« PJ » (recherches de police judiciaire) ;« T » (débiteurs envers le Trésor)…La loi précise également les obligations et interdictions résultant d’une peine avec sursis, ou dans le cadre d’un suivi sociojudiciaire, mais aussi l’interdiction de stade, celle d’exercer certaines professions ou de conduire un véhicule.Cette fiche contient, selon le décret de 2010 en vigueur, l’état civil, le signalement, la photographie, les motifs de recherche, la conduite à tenir en cas de découverte et quelques autres détails.On donc peut être fiché dans le FPR pour une foule de raisons : judiciaires (si on fait l’objet d’une interdiction de sortie de territoire ou à l’inverse d’une obligation de le quitter), administratives (immigré clandestin, personne disparue…), fiscales (si on doit de l’argent à l’Etat), mais aussi « d’ordre public » : si l’on est soupçonné de terrorisme, ou d’atteinte à la sûreté de l’Etat, par exemple.A l’exception des fiches « J » et « PJ », qui correspondent à des personnes recherchées par la justice ou la police, les fiches, y compris « S » n’entraînent aucune action automatique de coercition à l’encontre d’une personne.En outre, depuis la mise en place de Schengen, ce fichage n’est plus seulement français, mais européen : la plupart des pays membres de l’espace Schengen « versent » dans une base commune leurs fiches afin que les autres en bénéficient. Mais chaque pays peut également faire disparaître une fiche car elle l’estime caduque, la supprimant ainsi de toute la base de données.« Menaces graves pour la sécurité publique »C’est le plus souvent la Direction générale de la sûreté intérieure (DGSI), le service du renseignement français, qui produit les fiches S. Mais une telle fiche peut être émise suite à des informations provenant d’autres pays ou dans le cadre de collaborations internationales : la personne visée peut ou non se trouver sur le territoire français.Dans la plupart des catégories du FPR, le fichage est le plus souvent subséquent à une décision administrative, judiciaire ou fiscale : on est fiché « IT » suite à une interdiction de territoire, ou « V » si on s’est évadé de prison. Le cas de la fiche S est particulier : il s’agit de personnes que l’on soupçonne de visées terroristes ou d’atteinte à la sûreté de l’Etat (ou de complicité), sans pour autant qu’elles aient commis de délit ou de crime.La loi est d’ailleurs floue à ce sujet : peuvent faire l’objet d’une fiche S toutes les personnes « faisant l’objet de recherches pour prévenir des menaces graves pour la sécurité publique ou la sûreté de l’Etat, dès lors que des informations ou des indices réels ont été recueillis à leur égard ».La fiche S est elle-même subdivisée en divers niveaux matérialisés par des chiffres, qui vont de « S1 » à « S16 ». Contrairement à ce qu’on a pu lire, explique le ministère de l’intérieur, ce niveau de chiffres ne correspond pas à la « dangerosité » d’une personne, mais plutôt aux actions à entreprendre pour le membre des forces de l’ordre qui contrôle cette personne. Ainsi, S14 correspond depuis peu aux combattants djihadistes revenant d’Irak ou de Syrie.Mais un hooligan, un manifestant altermondialiste régulier ou un opposant actif à la construction de l’aéroport à Notre-Dame-des-Landes peut se retrouver fiché S au même titre qu’un combattant djihadiste connu par les services de renseignements de dizaines de pays.Impossible d’arrêter quelqu’un en raison d’une fiche SS’il arrive qu’une personne soit « fichée S » dans le cadre d’une enquête et surveillée à ce titre, le fait d’être fiché n’entraîne, pour les autorités, aucune obligation de suivi ou de surveillance. On l’a dit, des fiches S sont émises sur transmission de renseignement provenant d’autres pays, sans que les personnes concernées soient nécessairement en France.Dans la communauté du renseignement, on parle de 5 000 personnes qui feraient l’objet d’une telle fiche. Le ministère admet qu’il y a en réalité un nombre supérieur de fichés S, sans souhaiter communiquer le chiffre complet. Néammoins, sur son blog, Jean-Jacques Urvoas, spécialiste de la sécurité au PS, évoque dans un billet récent le chiffre de 10 000 « fiches S ». Ces personnes ne se trouvent pas nécessairement en France et ne sont pas nécessairement françaises.En réalité, la fiche S a surtout un rôle d’alerte : en cas de contrôle d’identité, ou à un aéroport, par exemple, elle signale aux forces de l’ordre que des soupçons pèsent sur l’individu contrôlé, et que tout renseignement que l’on pourra obtenir est précieux. Mais on ne peut pas arrêter quelqu’un, et encore moins l’expulser, au simple motif qu’il a une fiche S, contrairement à ce qu’avance Marine Le Pen. Cela reviendrait à expulser toutes les personnes placées sur écoute par la justice au motif qu’elles sont sur écoute.Une fiche temporaireFaire l’objet d’une fiche S ne signifie pas non plus que l’on fait l’objet d’une surveillance active, mais qu’on a été, à un moment, soupçonné, pour des raisons qui peuvent être très diverses, de vouloir atteindre aux intérêts de l’Etat.C’est donc une autre pierre dans le jardin des tenants de l’arrestation ou de l’expulsion des personnes fichées S : le plus souvent, ces dernières ne le savent pas, puisque cette catégorie est couverte par le secret défense.Dans bien des cas, le but du renseignement est de remonter des filières et de trouver d’autres contacts, bref de procéder à des surveillances discrètes. En clair, prévenir un terroriste soupçonné qu’il fait l’objet d’une surveillance en lui mettant un bracelet électronique n’est pas forcément une méthode efficace pour l’empêcher de nuire (ou empêcher ses complices d’agir).Néanmoins, ce mode de fonctionnement a un défaut : les fiches du FPR (et notamment les fiches S) sont temporaires. Si une personne fichée ne commet aucune infraction et se fait oublier, sa fiche sera effacée au bout d’un an. C’est ce qui s’est produit pour Yassin Salhi, qui avait été fiché S de 2006 à 2008, avant de disparaître du fichier.Ces fiches ont surtout un rôle dans le cadre d’enquêtes, assure le ministèreSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 31.08.2015 à 10h59 • Mis à jour le31.08.2015 à 11h37 Trois jours après la découverte d’un camion charnier contenant 71 cadavres, probablement des Syriens en provenance de Hongrie, l’Autriche a annoncé, lundi 31 août, son intention de renforcer les contrôles sur ses frontières orientales. Une manière de durcir le ton à l’encontre des migrants qui affluent quotidiennement sur son sol.La ministre de l’intérieure autrichienne, Johanna Mikl-Leitner, a détaillé à la radio ces nouvelles mesures qui ont été mises en place dimanche dans l’Etat du Burgenland, en étroite collaboration avec les autorités hongroises, slovaques et allemandes :« Nous allons effectuer pendant une période de temps non limitée des contrôles à tous les points de passage frontaliers importants dans la région est et vérifier tous les véhicules pouvant être utilisés comme cache pour des personnes victimes de trafic. »« Nous ne sommes pas en infraction avec Schengen »Toutefois, la ministre a estimé que ces contrôles ne constituaient pas une violation aux règles de libre circulation à l’intérieur de l’espace Schengen dont font partie l’Autriche et ses voisins orientaux.Car, selon le porte-parole de la police, « l’objectif principal est de cibler les gangs de trafiquants de migrants. Les contrôles sont exercés par la police de la circulation et les forces de sécurité. Il ne s’agit pas de contrôles à la frontière ».D’après le directeur général de la sécurité publique autrichienne, le dispositif a déjà porté ses fruits :« Dans les heures qui ont suivi la mise en œuvre de ces mesures en accord avec l’Allemagne, la Hongrie et la Slovaquie, nous avons pu récupérer plus de 200 réfugiés dans ce type de véhicules et nous avons interpellé cinq passeurs. »L’autoroute M1 reliant la Hongrie à l’Autriche a enregistré lundi matin 20 km d’embouteillages en raison de ces contrôles effectués par les autorités autrichiennes, a rapporté l’agence de presse hongroise MTI.Cette année, la police de Haute-Autriche a arrêté 93 trafiquants d’hommes qui transportaient 1 630 migrants.Lire aussi :Crise des migrants : les drames se succèdent, sans réponse politique communeUne barrière anti-migrants inefficaceLa « route des Balkans de l’Ouest », comme on l’appelle désormais, est de plus en plus fréquentée par des Syriens ou des Irakiens voulant échapper à la guerre, mais aussi par des Albanais, Kosovars ou Serbes en quête d’une vie meilleure.Lire aussi :Le nouveau rideau de ferPour la plupart, les migrants continuent leur route à pied à travers la Macédoine, puis la Serbie, avant d’arriver à la frontière de la Hongrie, pays membre de l’Union européenne, qui a enregistré plus de 140 000 arrivées depuis le début de l’année.Pour tenter d’empêcher leur entrée, la Hongrie a fini d’installer une clôture constituée de trois spirales superposées de fils de fer barbelés, le long de ses 175 km de frontière avec la Serbie, a annoncé samedi le ministère de la défense. Mais en dépit de cette clôture, la police hongroise a interpellé près de 8 800 migrants entrés sur son territoire à partir de la Serbie au cours des trois derniers jours.Cette année, la police de Haute-Autriche a arrêté 93 trafiquants d'hommes qui transportaient 1.630 migrants. Séverin Graveleau et Mattea Battaglia Après deux rentrées des classes marquées par le changement des rythmes scolaires, celle qui s’annonce mardi 1er septembre – la troisième préparée par la gauche – est résolument placée sous le signe de deux notions intimement liées : citoyenneté et laïcité. Au risque de hérisser, par un excès de zèle, une partie du corps enseignant et de la société.L’école de la République avait été pointée du doigt au lendemain des attentats de janvier, l’éducation nationale mise en cause lorsque ont retenti des « Je ne suis pas Charlie » dans quelque 200 collèges et lycées. Huit mois ont passé, et c’est en classe, du CP à la terminale, que la Rue de Grenelle avance sa réponse. Ou plutôt ses réponses : nouvel enseignement moral et civique, « réserve citoyenne », prévention de la radicalisation, « commémorations patriotiques », journée de la laïcité… Une bonne partie des mesures déclinées par Najat Vallaud-Belkacem lors de sa conférence de presse de rentrée, le 24 août, entendent replacer l’école « au cœur de la République ». Toutes sont d’ailleurs issues de la « grande mobilisation de l’école pour la défense des valeurs républicaines » engagée par François Hollande, le 21 janvier.Lire aussi :Un enseignement moral et civique du CP au bacDans le périmètre immédiat de l’école aussi, la référence à la laïcité est forte. Sur les temps périscolaires, des ateliers voient le jour, à Paris par exemple, pour sensibiliser les enfants au vivre-ensemble. L’enseignement supérieur n’est pas en reste avec la réédition, le 17 septembre, du guide Laïcité et enseignement supérieur publié en 2004, année de la loi interdisant le voile à l’école.Un thème de rentrée omniprésent… au risque de l’être trop ? Il faut dire que le paysage scolaire n’est pas bouleversé outre mesure par d’autres nouveautés. La réforme des zones d’éducation prioritaires (ZEP) est certes généralisée, mais c’est en 2014 qu’elle a fait débat, lorsqu’il a fallu sélectionner le millier de réseaux à labelliser. Quant au collège et à ses nouveaux programmes attendus pour 2016, c’est courant septembre – voire en octobre – que l’on saura si la mobilisation des opposants reprend.« Excès de zèle »Sur le terrain, enseignants et chefs d’établissement saluent volontiers « le principe » de cette rentrée placée sous le sceau de la citoyenneté, même si les « effets d’annonce » les hérissent un peu. « Attention à la surenchère d’initiatives, alerte Hubert Tison, de l’Association des professeurs d’histoire-géographie. Parmi les élèves, et même parmi les enseignants, tout le monde n’a pas le doigt sur la couture du pantalon. Les excès de zèle en matière de laïcité, sur les commémorations patriotiques, on sait très bien les querelles que cela soulève… L’essentiel, c’est de laisser une marge d’autonomie aux enseignants, demande-t-il. Une bonne équipe réussit toujours à mobiliser sa classe. »Du côté des principaux de collège, même accueil prudent. « C’est encore une chance qu’après ce qui s’est passé en janvier, on n’ait pas tout oublié, témoigne Philippe Tournier, porte-parole du syndicat SNPDEN-UNSA. Mais l’Etat reste ambigu sur la laïcité : il agite les grands principes tout en nous enjoignant, sur le terrain, de faire preuve de “discernement” face aux difficultés. » « Or il est illusoire de penser qu’un consensus existe dans ce domaine, conclut ce principal d’un établissement parisien, ou de croire ou que les polémiques peuvent être évitées. »Celles-ci ont déjà refait surface sur les réseaux sociaux. En cause : la signature désormais obligatoire de la Charte de la laïcité par les familles, document de 15 articles qui n’avait plus vraiment fait débat depuis son affichage, il y a deux ans, dans toutes les écoles et les établissements publics. Sa présentation, à la rentrée 2013, avait été saluée par la majorité du corps enseignant, tout en étant jugée discriminante par certains – dont des institutions religieuses comme le Conseil français du culte musulman.« Si quelqu’un refuse de signer, on fait quoi ? On engage des poursuites ? », demandent des enseignants sur la Toile. « C’est tellement marrant de lire ici et là qu’on veut “promouvoir les valeurs de la République” à l’école. C’est comme vivre en Théorie », commente sur Twitter Sihame Assbague, porte-parole du collectif Stop le contrôle au faciès, qui raille ainsi « la rentrée archi-Charlie ».Lire aussi :Programmes, vacances avancées, évaluations... ce qui va changer à la rentrée scolaire« Laïcité à deux vitesses »« Que cette charte ne s’applique pas aux deux millions d’élèves de l’enseignement privé, n’est-ce pas la preuve d’une laïcité à deux vitesses ? », interroge Béatrice Mabilon-Bonfils. Pour cette sociologue, auteure de La Laïcité au risque de l’Autre (éd. de l’Aube, 2014), les injonctions qui pleuvent sur la communauté éducative depuis janvier vont dans un bien mauvais sens. « Ce discours moralisateur surplombant l’élève, les familles, et qui semble tomber d’en haut alors qu’eux-mêmes expérimentent au quotidien un système éducatif inégalitaire, cela ne peut pas parler aux jeunes, observe la professeure à l’université de Cergy-Pontoise. On leur vante la fabrique du “commun” et, dans la pratique, les écarts de réussite se perpétuent à tous les niveaux du système éducatif ! »La loi de refondation de l’école (juillet 2013) a pourtant inscrit noir sur blanc la réduction des inégalités comme une priorité, mais celle-ci n’est guère visible pour les observateurs de l’école, même après trois rentrées préparées par la gauche. Ce qu’ils observent en revanche aujourd’hui, c’est le coup d’accélérateur mis sur le « volet citoyenneté ». Une « précipitation » dénoncée par le SNES-FSU, majoritaire dans le secondaire, qui voit dans le nouvel enseignement moral et civique un « bricolage aberrant ». Or ces critiques rencontrent d’autant plus d’échos que le volet formation promis par le gouvernement a, lui, pris du retard.« Sur la laïcité, il y a bien une accélération, mais on est dans l’exacte filiation du projet porté dès 2012 par Vincent Peillon, tempère l’historien Claude Lelièvre. Il ne faut pas se tromper de laïcité. On vise là une laïcité de conscience, de conviction, et pas de réglementation ou de prescription. Dans la lignée de Jules Ferry pour qui la tâche première de l’école républicaine, avant même le lire-écrire-compter, était de faire des petits républicains. »Pas d’impréparation non plus aux yeux de Jean Baubérot, auteur de La Laïcité falsifiée (éd. La Découverte, 2014), qui dit partager cette conception de la laïcité « comme liberté de penser et de croire ». Mais « il faut que l’institution soit prête à impliquer les parents, à entendre leurs doutes et leurs questions, et à absolument les prendre en compte, prévient-il. S’il n’y a pas ce mouvement dialectique entre la rue de Grenelle et les familles, entre l’éducation nationale et les jeunes qu’elle encadre, le risque de réveiller les crispations existe. »Séverin GraveleauJournaliste au MondeMattea BattagliaJournaliste au Monde 31.08.2015 à 05h44 • Mis à jour le31.08.2015 à 09h51 Après un discours plutôt généreux sur l’accueil des migrants, Manuel Valls passe aux travaux pratiques, lundi 31 août, avec un déplacement à Calais, un des lieux emblématiques de cette crise. La question de la coopération avec le Royaume-Uni doit y être abordée, avant une réunion européenne d’urgence le 14 septembre.Le premier ministre, accompagné de son ministre de l’intérieur et de deux commissaires européens, visitera notamment dans la matinée le centre d’accueil Jules-Ferry, qui jouxte « la jungle » où vivent des milliers d’hommes et de femmes tentant de rejoindre l’Angleterre.Lire notre enquête :A Calais, le très lucratif trafic de migrants« Humanité » mais « fermeté »Dimanche, devant les militants socialistes en clôture de l’université PS à La Rochelle, Manuel Valls, sans renoncer à une exigence de « fermeté », avait insisté sur le besoin d’« humanité » et de « responsabilité » à l’égard des migrants. Les personnes qui « fuient la guerre, les persécutions, la torture, les dictatures, doivent être accueillies, (…) traitées dignement, abritées, soignées », a déclaré le premier ministre.A l’appel de Berlin, Londres et Paris, les ministres de l’intérieur de l’Union européenne se réuniront le 14 septembre « pour avancer concrètement » face à la crise, alors que l’Europe peine à trouver des solutions à l’afflux de réfugiés, syriens notamment.L’Italie, qui figure avec la Grèce et la Hongrie parmi les pays les plus exposés aux migrations, a annoncé de son côté son intention de faire de la création d’un droit d’asile européen « la bataille des prochains mois ». Le ton est par ailleurs monté entre Paris et Budapest après les critiques émises par Laurent Fabius sur l’attitude de la Hongrie face à cette crise, et jugées « choquantes » par le ministre des affaires étrangères hongrois.Pour Manuel Valls, il s’agit de montrer « que le gouvernement est mobilisé et que la France est à l’initiative avec l’Allemagne », a souligné auprès de l’AFP son entourage. Manuel Valls avait salué dimanche les prises de position et les « bonnes décisions » de la chancelière Angela Merkel en faveur des réfugiés, alors que l’Allemagne est le principal octroyeur d’asile dans l’Union européenne.Lire aussi notre analyse :L’Allemagne bouscule le système de demande d’asile européenIl avait invité la droite française, qu’il a accusée de « courir après le Front national » sur les questions d’immigration, à imiter la dirigeante allemande. Manuel Valls s’emploiera ainsi à montrer que la France n’est pas passive, même si les 60 000 demandeurs d’asile attendus cette année dans l’Hexagone sont bien loin de la prévision record de 800 000 côté allemand.« Un exercice de communication »En fin de matinée, le premier ministre doit visiter le site d’Eurotunnel à Coquelles (Pas-de-Calais), où de nouvelles barrières visant à bloquer les migrants tentant de pénétrer dans le tunnel sous la Manche ont été installées début août, aux frais des Britanniques. Des renforts policiers et sécuritaires ont également été annoncés dans le cadre de l’accord franco-britannique signé le 20 août par Bernard Cazeneuve et son homologue d’outre-Manche, Theresa May.Lire aussi :A Calais, la France est « le bras policier » de LondresManuel Valls rendra d’ailleurs visite aux forces de l’ordre dans l’après-midi. Eurotunnel a dénombré jusqu’à 2 000 tentatives d’intrusion par nuit fin juillet, avec plusieurs morts au cours de l’été.Manuel Valls rencontrera également des associations d’aide aux migrants. L’une d’entre elles, Passeurs d’hospitalité, a d’ores et déjà dénoncé dans un communiqué un « exercice de communication », visant à « montrer qu’on fait quelque chose alors qu’on ne répète que les mêmes recettes ». Le premier ministre se rendra enfin dans l’après-midi à l’hôpital de Calais, qui doit gérer l’accueil de nombreux migrants.Lire aussi notre reportage :« J’essaie tous les jours de passer en Angleterre » 30.08.2015 à 22h20 • Mis à jour le30.08.2015 à 22h24 Dans une actualité française toujours marquée par la menace terroriste, le député LR Bruno Le Maire a tenu dimanche 30 août à afficher sa fermeté. Interrogé dans le cadre du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, le probable candidat à la primaire de droite en 2016 a d’abord proposé l’expulsion immédiate de France des ressortissants étrangers visés par une fiche « S » des services de renseignement français, qui cible les personnes ayant notamment des liens avec le terrorisme mais qui ne sont pas forcément surveillées.Les suspects des derniers attentats déjoués ou commis sur le territoire français ces derniers mois faisaient l’objet d’une telle signalisation : Ayoub El-Khazzani dans le Thalys, le 21 août, Yassin Salhi en Isère, le 26 juin, Sid Ahmed Ghlam à Villejuif, le 19 avril, ou encore les frères Kouachi et Amedy Coulibaly, auteurs des attentats de janvier. Actuellement, entre 5 000 et 8 000 noms font l’objet d’une fiche S, dont 840 concernant des combattants étrangers qui ont pu résider en France ou qui y résident encore, selon des sources policières interrogées par l’AFP.Aucun responsable de premier plan du parti Les Républicains n’avait encore prôné une telle mesure, déjà réclamée par Marine Le Pen juste après l’attaque du Thalys pour les « fichés S » liés à l’islam radical. Le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve avait alors rétorqué à la présidente du Front national que les fiches de renseignements ne sont « pas des mandats d’arrêts internationaux » : « Ces sont des outils dont disposent les services pour procéder à la surveillance de ceux sur qui ne repose aucune incrimination pénale mais qui peuvent représenter un risque de trouble à ordre publique ou à la sûreté de l’Etat ».M. Le Maire souhaite également « que l’on renforce considérablement les moyens judiciaires de la DGSI, pour qu’à chaque fois qu’il y a une écoute, ce soit une écoute judiciaire, et qu’on puisse par conséquent interpeller l’individu plutôt que de le suivre ».Rétablir la double peineL’ancien candidat à la présidence de l’UMP a en outre réclamé le rétablissement de la double peine, mesure abolie en 2003 par Nicolas Sarkozy, qui accordait à la justice française le droit d’expulser vers son pays d’origine un délinquant à l’issue de sa peine de prison.« Ce Marocain [Ayoub El-Khazzani, suspect de l’attaque du Thalys], il va être jugé en France, il va probablement être condamné. [...] A la fin de sa peine, il restera en France. Moi je veux que ce ressortissant marocain à la fin de sa peine soit expulsé immédiatement du territoire français. Je demande donc le rétablissement de la double peine pour tous les ressortissants étrangers qui ont commis des actes de terrorisme ».Comme on lui faisait remarquer que la double peine avait été supprimée par M. Sarkozy, alors ministre de l’intérieur en 2003, M. Le Maire a répondu : « ce n’est pas le sujet. Le sujet, c’est la sécurité des Français. (...) Nous sommes rentrés dans une époque, nous sommes dans un autre monde. La France est la première cible de l’islamisme radical ».Se démarquant une nouvelle fois de Nicolas Sarkozy, Bruno Le Maire s’est de nouveau opposé au « rétablissement du contrôle des frontières » et à la révision des accords de Schengen prônée par l’ancien président dans la gestion de la crise des migrants. 29.08.2015 à 23h33 • Mis à jour le30.08.2015 à 10h02 Mark Moogalian, Franco-Américain de 51 ans, est passé vendredi 21 août tout près de la mort en participant au désarmement d’Ayoub El-Khazzani, le djihadiste présumé qui a tenté d’ouvrir le feu à la kalachnikov à bord du train Amsterdam-Paris. Blessé au thorax et hospitalisé à Lille depuis huit jours, celui qui fait désormais partie des « héros » du Thalys a livré samedi 29 août le récit de la scène dans des entretiens accordés à TF1 et au Figaro.Il explique au Figaro avoir été convaincu par sa femme Isabelle de « raconter les choses comme elles se sont passées » et de clarifier son rôle clé au début de l’attaque, alors que les premiers comptes rendus ne mettaient en avant que l’intervention des trois Américains (Spencer Stone, Alek Skarlatos, et Anthony Sandler) et du Britannique (Chris Norman) qui ont maîtrisé Ayoub El-Khazzani.Souvenirs flous« Je lisais un article sur mon téléphone portable quand j’ai vu cet homme entrer dans les toilettes avec sa grosse valise à roulettes, explique M. Moogalian, qui revenait d’un séjour à Amsterdam avec sa femme. J’ai trouvé cela bizarre, d’autant qu’il est resté longtemps. » Le professeur d’université aperçoit quelques secondes plus tard le terroriste présumé aux prises avec Damien, le jeune employé de banque français de 28 ans qui a tenté en premier de le désarmer. « C’est le premier à s’être jeté sur l’homme. Il faut que tout le monde le sache », insiste-t-il.Après avoir demandé à sa femme de s’éloigner, Mark Moogalian décide alors d’intervenir et parvient arracher sa kalachnikov à Ayoub El-Khazzani, sans vraiment pouvoir se souvenir comment. Cet épisode n’a d’ailleurs pas été entièrement corroboré par les enquêteurs.Lire la synthèse :Attaque dans le Thalys : « J’ai levé la tête et j’ai vu un gars avec un AK-47 »L’arme à la main, Mark Moogalian s’éloigne ensuite en criant « I’ve got the gun » (« j’ai l’arme »), fait « quatre ou cinq pas » et s’effondre, touché sous l’épaule gauche par la balle du pistolet d’El-Khazzani. Lorsque le tireur se saisit à nouveau de la kalachnikov, le professeur ferme les yeux « pour faire le mort » dans l’espoir de se sauver. Il les rouvre quelques secondes plus tard, jusqu’à temps pour voir « deux personnes qui, presque, sautaient en l’air pour intervenir » – les militaires américains Spencer Stone et Alex Skarlatos, qui vont réussir à maîtriser le tireur.C’est Spencer Stone, également secouriste, qui va par la suite lui « sauver la vie » en lui prodiguant les premiers soins pour limiter l’hémorragie. « Il n’arrêtait pas de me parler pour que je reste conscient. Il me disait : “Ah t’es de Virginie ? Moi, de Californie ! Écoute, mec, t’es un héros. T’as sauvé plein de vies. Quand tout cela sera fini, on ira boire une bière ensemble.” »Marc Moogalian, inquiet pour son bras et sa main gauche, espère sortir de l’hôpital de Lille dans une semaine. 29.08.2015 à 09h12 • Mis à jour le29.08.2015 à 10h09 | Elise Vincent Une semaine après l’attaque du Thalys Amsterdam-Paris, vendredi 21 août, par un jeune Marocain lourdement armé, fiché pour son islamisme radical, une réunion des ministres européens des affaires intérieures et des transports devait avoir lieu, samedi 29 août, place Beauvau, à Paris. Au programme : le renforcement de la sécurité à bord des trains et l’amélioration de l’échange d’information entre services de renseignement, alors que le massacre n’a été évité que par miracle, grâce à l’intervention des passagers.L’ensemble des pays ayant des liaisons ferroviaires transfrontalières avec la France – Royaume-Uni, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Allemagne, Suisse, Italie et Espagne – devaient être présents. Le coordinateur européen pour la lutte contre le terrorisme, Gilles de Kerchove, était aussi attendu. Organisé sur le modèle de la réunion convoquée à Paris dans la foulée des attentats de janvier, ce rendez-vous ne devait pas déboucher sur des annonces martiales. Il devait toutefois être l’occasion de faire progresser un certain nombre de dossiers.Pas question en effet d’équiper toutes les gares de portiques de sécurité, comme les aéroports. Une mesure jugée impossible à mettre en œuvre par les experts en raison du volume de passagers. « Les marges de progression existent », assure-t-on toutefois au ministère de l’intérieur, à l’initiative de la réunion.Patrouilles « mixtes »Ainsi, l’idée de donner à des personnels autres que policier des moyens accrus de contrôle des passagers ou des bagages devait être sérieusement discutée. En France, cela pourrait concerner les 3 000 agents de la sûreté ferroviaire. Actuellement, ces hommes armés sous tutelle de la SNCF peuvent seulement contrôler les billets ou intervenir s’ils sont témoins d’une altercation.Après les attentats de janvier, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, avait par ailleurs pris des dispositions pour que les policiers municipaux – en première ligne pour les contrôles d’identité – puissent plus largement « expérimenter » des terminaux informatiques portables sécurisés où ils aient accès au fichier des personnes recherchées. L’intérêt d’étendre ces expérimentations pourrait être rappelé samedi.Dans le même esprit, les ministres européens pourraient s’accorder pour renforcer les patrouilles « mixtes » qui circulent déjà à bord des trains (composées de policiers français et belges, par exemple). Reste à savoir comment et avec quels effectifs : Vigipirate, en France, mobilise déjà quelque 30 000 gendarmes, policiers ou militaires affectés à plus de 5 000 lieux sensibles.Frontières « extérieures » et « intérieures »Le sujet délicat des contrôles d’identité devait également s’inviter à la table des discussions. L’enjeu : les développer, les rendre plus efficaces, ou mieux les cibler sans toucher à l’esprit de Schengen et prêter le flanc aux accusations de discriminations au faciès. Lundi 24 août, le secrétaire d’Etat aux transports, Alain Vidalies, a créé un début de polémique en assurant qu’il préférait « qu’on discrimine pour être efficace plutôt que de rester spectateur ».L’ambition du ministre de l’intérieur sur le sujet est plutôt d’utiliser les latitudes juridiques du code Schengen pour multiplier des contrôles « approfondis » aux frontières « extérieures » de l’Europe (Bulgarie, Grèce, etc.). Soit des contrôles qui ne se contentent pas d’une simple vérification de documents, mais prennent le temps d’interroger les fichiers de personnes recherchées. Pour les frontières « intérieures » de l’Europe, M. Cazeneuve plaide pour la multiplication de contrôles « simultanés » et « coordonnés » entre pays membres.Les contrôles d’identité apparaissent d’autant plus comme un élément clé qu’ils sont le seul moyen de repérer les individus fichés et d’actualiser les données les concernant. Les fameuses fiches « S » n’impliquent pas forcément de surveillance physique. S’il existe des zones d’ombre dans le parcours du tireur du Thalys, c’est en partie parce qu’il a échappé à des contrôles d’identité ou que, s’il en a été l’objet, son nom n’a pas été passé au filtre des fichiers centraux. L’information a pu, de fait, ne pas remonter jusqu’aux services de renseignements européens.Un souci de taille, dans le cas français, pour la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Environ 5 000 personnes font l’objet d’une fiche S en France, la DGSI n’a pas les moyens, à elle seule, de les actualiser rapidement. La fiche S n’est pas « une boule de cristal », nuance toutefois un haut fonctionnaire de police. En clair, même à jour, elle n’aurait pas forcément empêché Ayoub El-Khazzani de monter à bord du Amsterdam-Paris armé jusqu’aux dents et de passer à l’acte.Echange d’informationsLe troisième axe de travail de la réunion devait de facto concerner le serpent de mer qu’est l’amélioration du partage du renseignement entre Etats membres. Suite à l’attaque déjouée du Thalys, les services espagnols, belges, allemands et français se sont poliment renvoyé la responsabilité du suivi d’Ayoub El-Khazzani. « En fait, le système d’échange d’informations entre Etats membres n’est pas mauvais, mais il ne s’adapte pas assez vite, les djihadistes se sont améliorés », décrypte un bon connaisseur des dossiers de terrorisme.De l’avis général, les « équipes communes d’enquête », qui permettent la coopération entre services policiers et judiciaires de deux Etats sur des affaires ciblées, fonctionnent bien. Mais le système d’information Schengen (SIS) reste un maillon faible du dispositif. Cette énorme base de données centralise notamment les fichiers de personnes recherchées. « Il faudrait inviter tous les Etats à y verser leurs informations, certains le font, d’autres non, ou ne mettent pas tout », explique le même haut fonctionnaire de police tout en pointant les limites de l’exercice. Le SIS, comme Europol, l’agence européenne de police, pâtissent des habitudes des services qui privilégient les relations bilatérales pour protéger leurs sources.Samedi, les ministres européens devaient enfin aborder le projet de PNR européen (Passenger Name Record). Ce fichier pourrait centraliser toutes les informations (identité, trajet, réservation d’hôtel, etc.) de personnes voyageant par avion. Bloqué au Parlement européen depuis 2011 pour des questions de protection des données personnelles, le PNR a finalement été adopté, le 15 juillet, par la commission des libertés civiles. L’objectif est d’arriver à une adoption définitive d’ici la fin de l’année, mais les discussions qui incluent Commission, Conseil et Parlement européens sont périlleuses.Bien qu’il concerne le transport aérien, le PNR aurait pu fortement aider dans le cas d’Ayoub El-Khazzani, insiste-t-on place Beauvau. « Si on avait eu le PNR, on aurait pu savoir, par exemple, quand il était rentré de Turquie [porte d’entrée traditionnelle des candidats au djihad vers la Syrie] après y être parti en mai 2015. Il aurait “sonné” à l’aéroport d’Istanbul, on aurait pu éventuellement anticiper et déclencher une action judiciaire à sa sortie de l’avion. » Le contexteLégislationsAdoptée le 4 novembre 2014, la loi antiterroriste instaure notamment une interdiction administrative de sortie du territoire et un délit d’« entreprise terroriste individuelle » pour mieux lutter contre les « loups solitaires ».Adoptée le 24 juin, la loi sur le renseignement renforce les moyens des services, surtout pour la captation des données sur Internet. Elle légalise aussi certaines pratiques jusque-là dans une zone grise juridique, comme l’utilisation d’appareils interceptant toutes les communications dans un rayon donné.CoordinationLe ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a décidé fin juin de créer un état-major pour la prévention du terrorisme, placé directement auprès du ministre. Sa mission : mieux coordonner l’action des services qui travaillent en parallèle sur ces questions.Elise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 28.08.2015 à 17h56 • Mis à jour le31.08.2015 à 09h02 Soixante et onze personnes retrouvées asphyxiées dans un camion en Autriche, dont une enfant de 1 an ; 52 personnes retrouvées noyées dans une cale de bateau, au moins 105 autres noyées, également, et des centaines portées disparues dans le naufrage de plusieurs bateaux de fortune au large de la Libye…Depuis le milieu de semaine, les drames liés à l’afflux massif de migrants à travers la Méditerranée ou par l’est de l’Europe se sont multipliés. Les détails donnent la nausée, les chiffres le tournis.Selon un dernier décompte du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), ils ont été plus de 300 000 à atteindre l’Europe par la mer, un record absolu. Plus de 2 500 y ont trouvé la mort, un bilan bien en deçà de la réalité, tant les opérations de secours sont compliquées.L’agence Frontex, chargée des frontières extérieures de l’espace Schengen, donne d’autres chiffres : 340 000 personnes, venant d’Afrique subsaharienne, du Pakistan, de Syrie, du Maroc et du Bangladesh, ont tenté de rallier l’Europe sur les sept premiers mois de l’année, contre 123 500 en 2014. Selon les chiffres recueillis par le projet d’open data The Migrant Files, 30 816 personnes sont mortes ou disparues aux portes de l’Europe depuis 2000. Appel à la solidarité et mesures unilatéralesLa réponse politique de l’Europe est, pour le moins, dispersée. La France et l’Angleterre ont promis une coopération pour résoudre les problèmes à Calais, où plusieurs milliers de personnes vivent dans des conditions sordides et tentent quotidiennement de rallier les terres britanniques.L’Allemagne a décidé de suspendre le renvoi des demandeurs d’asile syriens vers le pays par lequel ils sont entrés dans l’UE, et ce même si elle n’y est pas obligée. La chancelière Angela Merkel en a appelé à la « solidarité » des pays, alors que se multiplient les incidents aux alentours des centres de réfugiés dans son pays.Selon la régulation européenne, seul le pays par lequel des migrants entrent illégalement dans l’UE est tenu d’examiner leur demande d’asile. Face à l’afflux dans les pays littoraux, comme la Grèce ou l’Italie, Berlin avait décidé de déroger à une règle qui ne fonctionnait plus, les administrations italienne et grecque ne pouvant plus recenser tous les arrivants. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 200 000 migrants sont arrivés en Grèce et 100 000 autres en Italie.« A moins d’avoir une réponse européenne… »Les dirigeants des pays de l’ouest des Balkans, Serbie, Hongrie et Macédoine en tête, ont participé jeudi en Autriche à un sommet censé aboutir à une réponse commune. La plupart des pays présents, qui doivent faire face à des situations parfois critiques à leurs frontières, ont renvoyé la balle à l’Union européenne.« Je crois que l’UE doit proposer un plan d’action et puis nous demander de nous y joindre. Je vais être très direct, nous sommes en train de supporter le poids du problème », avait dit le ministre des affaires étrangères serbe, Ivica Dacic. « A moins d’avoir une réponse européenne à cette crise (…), personne ne doit nourrir l’illusion que cela peut être réglé », avait renchéri son homologue macédonien, Nikola Poposki.Jusque-là, les Vingt-Huit étaient parvenus à des accords minimaux sur la prise en charge des demandeurs d’asile et sur le nombre de places accordées dans chaque pays. Pour Angela Merkel, une réunion des chefs d’Etat de l’UE n’est pas exclue, mais elle n’aura pas lieu tant qu’une stratégie commune ne sera pas prête à être mise sur la table. En attendant, sur la « route des Balkans de l’Ouest », empruntée par des réfugiés syriens ou irakiens fuyant la guerre mais aussi par des Albanais, des Kosovars ou des Serbes, la solution pour l’heure est bien souvent militaire. La Macédoine a déclaré l’état d’urgence à sa frontière, où trois mille nouvelles personnes arriveraient chaque jour, selon le ministère de l’intérieur.La Hongrie, qui achève la construction d’une clôture grillagée le long de sa frontière de 175 kilomètres avec la Serbie, a prévenu qu’elle n’hésiterait pas à y envoyer son armée. Même si elle est pour l’heure épargnée par la crise, la Roumanie a annoncé qu’elle allait renforcer « préventivement » la sécurité à sa frontière avec la Serbie, craignant que les migrants ne cherchent un passage par son territoire pour contourner la frontière serbo-hongroise fermée. 28.08.2015 à 11h23 • Mis à jour le31.08.2015 à 11h35 | Adrien de Tricornot Embrassons-nous, Folleville ! Lors de l’université d’été du Medef sur le Campus d’HEC à Jouy-en-Josas, jeudi 27 août, le mouvement patronal et tous les acteurs de l’enseignement supérieur français ont officialisé la signature d’un « pacte d’engagements pour le supérieur » prévoyant des actions communes et une promotion réciproque. Ce compagnonnage est une première, car il rassemble à la fois la Conférence des présidents d’université (CPU), la Conférence des écoles françaises d’ingénieurs (Cdefi) et la Conférence des grandes écoles (CGE). Cette coopération vise d’abord à mieux accorder les compétences qu’attendent les entreprises des étudiants et à améliorer les possibilités professionnelles de ces derniers.Deux jours plus tôt, lors de l’ouverture des journées « enseignants-entreprises » à l’Ecole polytechnique, le secrétaire d’Etat à l’enseignement supérieur, Thierry Mandon, qualifiait de « salutaire » le rapprochement en cours entre les mondes de l’entreprise et du supérieur. Sa solidité reste encore à démontrer. Au contraire de l’Allemagne ou des Etats-Unis, les liens sont historiquement très ténus en France entre le monde de l’entreprise et celui de l’enseignement et de la recherche. Le financement du supérieur par le secteur privé reste très faible. A l’heure où les universités traversent une grave crise de financement et où les diplômés sont parfois en peine de débouchés, le secteur privé peut apparaître comme un recours précieux. Ce rapprochement avait déjà été espéré lors de la discussion sur l’autonomie des universités mise en place en 2010… sans résultat.Freins culturelsPourtant, « le rapprochement universités-entreprises est une évolution déjà bien engagée depuis quelques années, car l’enjeu est l’insertion professionnelle de nos étudiants, qui est essentielle pour nous », explique Khaled Bouabdallah, président de l’université de Lyon et vice-président de la CPU. La loi sur l’enseignement supérieur de 2013 a en effet confirmé et renforcé la responsabilité des établissements dans ce domaine. Pour Florence Poivey, présidente de la commission éducation, formation et insertion du Medef, le pacte veut donc donner « un souffle nouveau » à ces relations, et y associer les PME et les entreprises de taille intermédiaire (ETI).« Le pacte fixe des objectifs concrets, raisonnables, et on va voir à la fin de l’année ce qu’il donne »Mais le nouvel état d’esprit, de part et d’autre, doit toutefois encore « maturer », explique-t-elle : « Le pacte fixe des objectifs concrets, raisonnables, et on va voir à la fin de l’année ce qu’il donne. » Car les universités et les entreprises n’ont pas identifié de freins à leur rapprochement autres que culturels, liés aux habitudes et aux méfiances traditionnelles entre les deux mondes. L’un des objectifs du pacte conclu jeudi est d’améliorer l’emploi des titulaires de doctorats dans le secteur privé. Jean-Louis Salzmann, président de la CPU, a demandé un engagement supplémentaire à Pierre Gattaz, le président du Medef : inscrire la référence au diplôme du doctorat dans au moins une convention collective de branche d’ici un an, une disposition qui figure dans la loi de 2013, mais encore jamais appliquée. Signe que du chemin reste à parcourir, Alexandre Saubot, président de l’Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM), a exprimé ses « réserves », jugeant la convention collective mal adaptée.Lire aussi :La bataille du doctorat ne fait que commencerAu total, les liens économiques entre entreprises et universités ne pèsent pas lourd. La Conférence des grandes écoles a annoncé, jeudi, avoir recensé environ 300 chaires soutenues par des entreprises dans ses établissements. Certaines sont en même temps associées à des universités. Mais ces dernières semblent être restées les parents pauvres des relations avec les entreprises. « Sur les chaires, il existe beaucoup de choses intéressantes. Mais on est encore bien loin d’utiliser tout le potentiel des établissements et des laboratoires et de répondre à tous les besoins », explique M. Bouabdallah.Marché de la formationSi appréciées qu’elles soient, les fondations créées par les universités après qu’elles ont acquis leur autonomie financière ne changent pas non plus la donne. Le budget global d’une université est de 150 à 200 millions d’euros par an, consacré pour 80 % à la masse salariale, qui est essentiellement du ressort de l’Etat. « Les meilleures universités arrivent à collecter quelques millions par an, soit au maximum 1 % de leur budget », explique Khaled Bouabdallah, citant l’exemple de l’université Strasbourg, qui a récolté 23 millions d’euros en six ans.« Il faut aller chercher l’argent là où il est, c’est-à-dire dans les entreprises »Pour accroître la part du financement privé dans le budget des universités, une autre piste est à l’étude : permettre à ces établissements de prendre une part du marché de la formation professionnelle. Les entreprises paieraient alors ces prestations très rentables aux universités, et non seulement à des prestataires privés. Le vice-président de la CPU doute pourtant « du discours selon lequel la formation continue serait un nouvel eldorado ». Un rapport de François Germinet, président de l’université de Cergy-Pontoise, doit être officiellement remis sur le sujet prochainement à M. Mandon. « Il se passera du temps avant d’en faire une source conséquente et qui participe à l’équilibre général », estime M. Bouabdallah.« Il faut aller chercher l’argent là où il est, c’est-à-dire dans les entreprises », confiait le Luxembourgeois Rolf Tarrach, juste après son élection à la présidence de l’Association des universités européennes (EUA), le 16 avril à Anvers, face aux contraintes budgétaires. L’opération reste plus facile à dire qu’à faire. La question urgente, en France, demeure celle de l’engagement de l’Etat.Adrien de TricornotJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 29.08.2015 à 23h33 • Mis à jour le30.08.2015 à 10h02 Mark Moogalian, Franco-Américain de 51 ans, est passé vendredi 21 août tout près de la mort en participant au désarmement d’Ayoub El-Khazzani, le djihadiste présumé qui a tenté d’ouvrir le feu à la kalachnikov à bord du train Amsterdam-Paris. Blessé au thorax et hospitalisé à Lille depuis huit jours, celui qui fait désormais partie des « héros » du Thalys a livré samedi 29 août le récit de la scène dans des entretiens accordés à TF1 et au Figaro.Il explique au Figaro avoir été convaincu par sa femme Isabelle de « raconter les choses comme elles se sont passées » et de clarifier son rôle clé au début de l’attaque, alors que les premiers comptes rendus ne mettaient en avant que l’intervention des trois Américains (Spencer Stone, Alek Skarlatos, et Anthony Sandler) et du Britannique (Chris Norman) qui ont maîtrisé Ayoub El-Khazzani.Souvenirs flous« Je lisais un article sur mon téléphone portable quand j’ai vu cet homme entrer dans les toilettes avec sa grosse valise à roulettes, explique M. Moogalian, qui revenait d’un séjour à Amsterdam avec sa femme. J’ai trouvé cela bizarre, d’autant qu’il est resté longtemps. » Le professeur d’université aperçoit quelques secondes plus tard le terroriste présumé aux prises avec Damien, le jeune employé de banque français de 28 ans qui a tenté en premier de le désarmer. « C’est le premier à s’être jeté sur l’homme. Il faut que tout le monde le sache », insiste-t-il.Après avoir demandé à sa femme de s’éloigner, Mark Moogalian décide alors d’intervenir et parvient arracher sa kalachnikov à Ayoub El-Khazzani, sans vraiment pouvoir se souvenir comment. Cet épisode n’a d’ailleurs pas été entièrement corroboré par les enquêteurs.Lire la synthèse :Attaque dans le Thalys : « J’ai levé la tête et j’ai vu un gars avec un AK-47 »L’arme à la main, Mark Moogalian s’éloigne ensuite en criant « I’ve got the gun » (« j’ai l’arme »), fait « quatre ou cinq pas » et s’effondre, touché sous l’épaule gauche par la balle du pistolet d’El-Khazzani. Lorsque le tireur se saisit à nouveau de la kalachnikov, le professeur ferme les yeux « pour faire le mort » dans l’espoir de se sauver. Il les rouvre quelques secondes plus tard, jusqu’à temps pour voir « deux personnes qui, presque, sautaient en l’air pour intervenir » – les militaires américains Spencer Stone et Alex Skarlatos, qui vont réussir à maîtriser le tireur.C’est Spencer Stone, également secouriste, qui va par la suite lui « sauver la vie » en lui prodiguant les premiers soins pour limiter l’hémorragie. « Il n’arrêtait pas de me parler pour que je reste conscient. Il me disait : “Ah t’es de Virginie ? Moi, de Californie ! Écoute, mec, t’es un héros. T’as sauvé plein de vies. Quand tout cela sera fini, on ira boire une bière ensemble.” »Marc Moogalian, inquiet pour son bras et sa main gauche, espère sortir de l’hôpital de Lille dans une semaine. 29.08.2015 à 09h12 • Mis à jour le29.08.2015 à 10h09 | Elise Vincent Une semaine après l’attaque du Thalys Amsterdam-Paris, vendredi 21 août, par un jeune Marocain lourdement armé, fiché pour son islamisme radical, une réunion des ministres européens des affaires intérieures et des transports devait avoir lieu, samedi 29 août, place Beauvau, à Paris. Au programme : le renforcement de la sécurité à bord des trains et l’amélioration de l’échange d’information entre services de renseignement, alors que le massacre n’a été évité que par miracle, grâce à l’intervention des passagers.L’ensemble des pays ayant des liaisons ferroviaires transfrontalières avec la France – Royaume-Uni, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Allemagne, Suisse, Italie et Espagne – devaient être présents. Le coordinateur européen pour la lutte contre le terrorisme, Gilles de Kerchove, était aussi attendu. Organisé sur le modèle de la réunion convoquée à Paris dans la foulée des attentats de janvier, ce rendez-vous ne devait pas déboucher sur des annonces martiales. Il devait toutefois être l’occasion de faire progresser un certain nombre de dossiers.Pas question en effet d’équiper toutes les gares de portiques de sécurité, comme les aéroports. Une mesure jugée impossible à mettre en œuvre par les experts en raison du volume de passagers. « Les marges de progression existent », assure-t-on toutefois au ministère de l’intérieur, à l’initiative de la réunion.Patrouilles « mixtes »Ainsi, l’idée de donner à des personnels autres que policier des moyens accrus de contrôle des passagers ou des bagages devait être sérieusement discutée. En France, cela pourrait concerner les 3 000 agents de la sûreté ferroviaire. Actuellement, ces hommes armés sous tutelle de la SNCF peuvent seulement contrôler les billets ou intervenir s’ils sont témoins d’une altercation.Après les attentats de janvier, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, avait par ailleurs pris des dispositions pour que les policiers municipaux – en première ligne pour les contrôles d’identité – puissent plus largement « expérimenter » des terminaux informatiques portables sécurisés où ils aient accès au fichier des personnes recherchées. L’intérêt d’étendre ces expérimentations pourrait être rappelé samedi.Dans le même esprit, les ministres européens pourraient s’accorder pour renforcer les patrouilles « mixtes » qui circulent déjà à bord des trains (composées de policiers français et belges, par exemple). Reste à savoir comment et avec quels effectifs : Vigipirate, en France, mobilise déjà quelque 30 000 gendarmes, policiers ou militaires affectés à plus de 5 000 lieux sensibles.Frontières « extérieures » et « intérieures »Le sujet délicat des contrôles d’identité devait également s’inviter à la table des discussions. L’enjeu : les développer, les rendre plus efficaces, ou mieux les cibler sans toucher à l’esprit de Schengen et prêter le flanc aux accusations de discriminations au faciès. Lundi 24 août, le secrétaire d’Etat aux transports, Alain Vidalies, a créé un début de polémique en assurant qu’il préférait « qu’on discrimine pour être efficace plutôt que de rester spectateur ».L’ambition du ministre de l’intérieur sur le sujet est plutôt d’utiliser les latitudes juridiques du code Schengen pour multiplier des contrôles « approfondis » aux frontières « extérieures » de l’Europe (Bulgarie, Grèce, etc.). Soit des contrôles qui ne se contentent pas d’une simple vérification de documents, mais prennent le temps d’interroger les fichiers de personnes recherchées. Pour les frontières « intérieures » de l’Europe, M. Cazeneuve plaide pour la multiplication de contrôles « simultanés » et « coordonnés » entre pays membres.Les contrôles d’identité apparaissent d’autant plus comme un élément clé qu’ils sont le seul moyen de repérer les individus fichés et d’actualiser les données les concernant. Les fameuses fiches « S » n’impliquent pas forcément de surveillance physique. S’il existe des zones d’ombre dans le parcours du tireur du Thalys, c’est en partie parce qu’il a échappé à des contrôles d’identité ou que, s’il en a été l’objet, son nom n’a pas été passé au filtre des fichiers centraux. L’information a pu, de fait, ne pas remonter jusqu’aux services de renseignements européens.Un souci de taille, dans le cas français, pour la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Environ 5 000 personnes font l’objet d’une fiche S en France, la DGSI n’a pas les moyens, à elle seule, de les actualiser rapidement. La fiche S n’est pas « une boule de cristal », nuance toutefois un haut fonctionnaire de police. En clair, même à jour, elle n’aurait pas forcément empêché Ayoub El-Khazzani de monter à bord du Amsterdam-Paris armé jusqu’aux dents et de passer à l’acte.Echange d’informationsLe troisième axe de travail de la réunion devait de facto concerner le serpent de mer qu’est l’amélioration du partage du renseignement entre Etats membres. Suite à l’attaque déjouée du Thalys, les services espagnols, belges, allemands et français se sont poliment renvoyé la responsabilité du suivi d’Ayoub El-Khazzani. « En fait, le système d’échange d’informations entre Etats membres n’est pas mauvais, mais il ne s’adapte pas assez vite, les djihadistes se sont améliorés », décrypte un bon connaisseur des dossiers de terrorisme.De l’avis général, les « équipes communes d’enquête », qui permettent la coopération entre services policiers et judiciaires de deux Etats sur des affaires ciblées, fonctionnent bien. Mais le système d’information Schengen (SIS) reste un maillon faible du dispositif. Cette énorme base de données centralise notamment les fichiers de personnes recherchées. « Il faudrait inviter tous les Etats à y verser leurs informations, certains le font, d’autres non, ou ne mettent pas tout », explique le même haut fonctionnaire de police tout en pointant les limites de l’exercice. Le SIS, comme Europol, l’agence européenne de police, pâtissent des habitudes des services qui privilégient les relations bilatérales pour protéger leurs sources.Samedi, les ministres européens devaient enfin aborder le projet de PNR européen (Passenger Name Record). Ce fichier pourrait centraliser toutes les informations (identité, trajet, réservation d’hôtel, etc.) de personnes voyageant par avion. Bloqué au Parlement européen depuis 2011 pour des questions de protection des données personnelles, le PNR a finalement été adopté, le 15 juillet, par la commission des libertés civiles. L’objectif est d’arriver à une adoption définitive d’ici la fin de l’année, mais les discussions qui incluent Commission, Conseil et Parlement européens sont périlleuses.Bien qu’il concerne le transport aérien, le PNR aurait pu fortement aider dans le cas d’Ayoub El-Khazzani, insiste-t-on place Beauvau. « Si on avait eu le PNR, on aurait pu savoir, par exemple, quand il était rentré de Turquie [porte d’entrée traditionnelle des candidats au djihad vers la Syrie] après y être parti en mai 2015. Il aurait “sonné” à l’aéroport d’Istanbul, on aurait pu éventuellement anticiper et déclencher une action judiciaire à sa sortie de l’avion. » Le contexteLégislationsAdoptée le 4 novembre 2014, la loi antiterroriste instaure notamment une interdiction administrative de sortie du territoire et un délit d’« entreprise terroriste individuelle » pour mieux lutter contre les « loups solitaires ».Adoptée le 24 juin, la loi sur le renseignement renforce les moyens des services, surtout pour la captation des données sur Internet. Elle légalise aussi certaines pratiques jusque-là dans une zone grise juridique, comme l’utilisation d’appareils interceptant toutes les communications dans un rayon donné.CoordinationLe ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a décidé fin juin de créer un état-major pour la prévention du terrorisme, placé directement auprès du ministre. Sa mission : mieux coordonner l’action des services qui travaillent en parallèle sur ces questions.Elise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 28.08.2015 à 17h56 • Mis à jour le28.08.2015 à 23h38 Soixante et onze personnes retrouvées asphyxiées dans un camion en Autriche, dont une enfant de 1 an ; 52 personnes retrouvées noyées dans une cale de bateau, au moins 105 autres noyées, également, et des centaines portées disparues dans le naufrage de plusieurs bateaux de fortune au large de la Libye…Depuis le milieu de semaine, les drames liés à l’afflux massif de migrants à travers la Méditerranée ou par l’est de l’Europe se sont multipliés. Les détails donnent la nausée, les chiffres le tournis.Selon un dernier décompte du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), ils ont été plus de 300 000 à atteindre l’Europe par la mer, un record absolu. Plus de 2 500 y ont trouvé la mort, un bilan bien en deçà de la réalité, tant les opérations de secours sont compliquées.L’agence Frontex, chargée des frontières extérieures de l’espace Schengen, donne d’autres chiffres : 340 000 personnes, venant d’Afrique subsaharienne, du Pakistan, de Syrie, du Maroc et du Bangladesh, ont tenté de rallier l’Europe sur les sept premiers mois de l’année, contre 123 500 en 2014. Selon les chiffres recueillis par le projet d’open data The Migrant Files, 30 816 personnes sont mortes ou disparues aux portes de l’Europe depuis 2000. Appel à la solidarité et mesures unilatéralesLa réponse politique de l’Europe est, pour le moins, dispersée. La France et l’Angleterre ont promis une coopération pour résoudre les problèmes à Calais, où plusieurs milliers de personnes vivent dans des conditions sordides et tentent quotidiennement de rallier les terres britanniques.L’Allemagne a décidé de suspendre le renvoi des demandeurs d’asile syriens vers le pays par lequel ils sont entrés dans l’UE, et ce même si elle n’y est pas obligée. La chancelière Angela Merkel en a appelé à la « solidarité » des pays, alors que se multiplient les incidents aux alentours des centres de réfugiés dans son pays.Selon la régulation européenne, seul le pays par lequel des migrants entrent illégalement dans l’UE est tenu d’examiner leur demande d’asile. Face à l’afflux dans les pays littoraux, comme la Grèce ou l’Italie, Berlin avait décidé de déroger à une règle qui ne fonctionnait plus, les administrations italienne et grecque ne pouvant plus recenser tous les arrivants. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 200 000 migrants sont arrivés en Grèce et 100 000 autres en Italie.« A moins d’avoir une réponse européenne… »Les dirigeants des pays de l’ouest des Balkans, Serbie, Hongrie et Macédoine en tête, ont participé jeudi en Autriche à un sommet censé aboutir à une réponse commune. La plupart des pays présents, qui doivent faire face à des situations parfois critiques à leurs frontières, ont renvoyé la balle à l’Union européenne.« Je crois que l’UE doit proposer un plan d’action et puis nous demander de nous y joindre. Je vais être très direct, nous sommes en train de supporter le poids du problème », avait dit le ministre des affaires étrangères serbe, Ivica Dacic. « A moins d’avoir une réponse européenne à cette crise (…), personne ne doit nourrir l’illusion que cela peut être réglé », avait renchéri son homologue macédonien, Nikola Poposki.Jusque-là, les Vingt-Huit étaient parvenus à des accords minimaux sur la prise en charge des demandeurs d’asile et sur le nombre de places accordées dans chaque pays. Pour Angela Merkel, une réunion des chefs d’Etat de l’UE n’est pas exclue, mais elle n’aura pas lieu tant qu’une stratégie commune ne sera pas prête à être mise sur la table. En attendant, sur la « route des Balkans de l’Ouest », empruntée par des réfugiés syriens ou irakiens fuyant la guerre mais aussi par des Albanais, des Kosovars ou des Serbes, la solution pour l’heure est bien souvent militaire. La Macédoine a déclaré l’état d’urgence à sa frontière, où trois mille nouvelles personnes arriveraient chaque jour, selon le ministère de l’intérieur.La Hongrie, qui achève la construction d’une clôture grillagée le long de sa frontière de 175 kilomètres avec la Serbie, a prévenu qu’elle n’hésiterait pas à y envoyer son armée. Même si elle est pour l’heure épargnée par la crise, la Roumanie a annoncé qu’elle allait renforcer « préventivement » la sécurité à sa frontière avec la Serbie, craignant que les migrants ne cherchent un passage par son territoire pour contourner la frontière serbo-hongroise fermée. 28.08.2015 à 10h11 En 2013, les familles ont déboursé en moyenne 411 euros par mois pour 137 heures d’accueil pour la garde de leur enfant de moins de 3 ans. Une fois déduites les aides sociales et fiscales (complément de libre choix du mode de garde et crédit d’impôt pour frais de garde), la facture diminue de 55 % pour atteindre 187 euros par mois, selon une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees).Ce budget varie selon le mode de garde : 1,80 euro pour une heure de crèche ou halte-garderie, contre 3,70 euros chez une assistante maternelle, selon une étude de la Drees.Lire aussi :Quelles aides financières pour faire garder ses enfants ?Trois enfants non scolarisés sur dix sont confiés à une assistante maternelle et un quart à une crèche ou une halte-garderie, d’après cette enquête menée en partenariat avec la Caisse nationale des allocations familiales, au 4e trimestre 2013, auprès de 6 700 ménages ayant au moins un enfant de moins de 6 ans.L’accueil collectif demeure légèrement moins coûteux, avec un reste à charge de 1,20 euro par heure de garde, contre 1,40 pour une assistante maternelle. Mais quel que soit le type d’accueil, le prix à payer dépend des ressources des parents. Le reste à charge varie ainsi du simple au triple pour une heure d’accueil en crèche ou en halte-garderie, entre les ménages les plus modestes (0,60 euro) et les plus aisés (2,10 euros). Il varie du simple au double chez une assistante maternelle (1 euro contre 2,10 euros). Emmanuelle Jardonnet Ce mois d’août aura décidément été chargé en déclarations et annonces concernant Michel Houellebecq. Mais la dernière en date est venue alléger une atmosphère plutôt lourde en polémiques : l’écrivain concevra une exposition au Palais de Tokyo à l’été 2016.Ce nouveau projet a été annoncé, mercredi 26 août dans la soirée, par Jean de Loisy, le président du centre d’art contemporain parisien, lors d’une présentation générale de la programmation des prochains mois. Baptisée « Rester vivant », titre qui reprend celui d’un des premiers essais de l’écrivain, publié en 1991, l’exposition se tiendra du 23 juin au 12 septembre 2016 et se déploiera sur 1 500 m².Un roman « cinématique »Ce ne sera pas une exposition « sur » Michel Houellebecq, prévient Jean de Loisy, mais « une exposition inventée par lui, composée de photos, mais aussi d’installations et de films, ainsi que d’invitations à de nombreux artistes, comme Iggy Pop ou Robert Combas. »« Ce sera le monde de Michel Houellebecq, vous passerez de salle en salle et un roman va se constituer dans votre tête, accompagné par des images et des sons. Vous aurez traversé une aventure de Michel Houellebecq », a encore détaillé le président du Palais de Tokyo, qui qualifie ce futur dispositif de « cinématique ».Toujours selon Jean de Loisy, qui connaît l’écrivain « depuis vingt-cinq ans », ce dernier est « un des artistes les plus marquants en photo ». Il ne s’agira d’ailleurs pas de la première exposition de celui qui multiplie les incursions dans tous les domaines artistiques – à la fois romancier, poète et essayiste, mais également réalisateur (La Possibilité d’une île, en 2008), acteur (dans L’Enlèvement de Michel Houellebecq, de Guillaume Nicloux, et Near Death Experience, de Gustave Kervern et Benoît Delépine, deux films sortis en 2014) ou encore chanteur (Présence humaine, en collaboration avec Bertrand Burgalat, en 2000).Une précédente expositionDe novembre 2014 à janvier 2015, l’artiste avait, en effet, présenté « Before Landing » au Pavillon Carré de Baudouin, espace culturel géré par la mairie du 20e arrondissement de Paris, une exposition qui faisait écho à la vision satirique de la France développée dans La Carte et le Territoire, son roman prix Goncourt 2010.Lire la critique de l’exposition : Houellebecq photographe, sans ménagement pour le territoireElle avait été fermée le 8 janvier, au lendemain de la tuerie de Charlie Hebdo, qui était aussi le jour de la sortie de son dernier roman, Soumission, particulièrement sujet à controverses.Cette annonce est donc venue en quelque sorte refermer une parenthèse estivale qui fut éminemment plus polémique. Alors que deux grandes séries lui ont été consacrées dans la presse, tout au long du mois d’août – un ensemble de cinq entretiens réalisés par Le Figaro Magazine, et les « Six vies de Michel Houellebecq », une longue enquête du Monde –, il aura multiplié les attaques contre ce travail explorant son univers et les moments clés de sa vie, suscitant l’incompréhension.Lire aussi la série « Six vies de Michel Houellebecq » : La tour et le territoire (1/6), Un gourou à « 20 ans » (2/6), Le procès verbal (3/6), Le corps à l’ouvrage (4/6), Trois jours et deux nuits au monastère (5/6) et 7 janvier, la collision tragique (6/6)Emmanuelle JardonnetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 28.08.2015 à 07h56 • Mis à jour le28.08.2015 à 08h16 Le chef d’entreprise Daniel Keller, 56 ans, a été réélu dans la soirée de jeudi 27 août grand maître du Grand Orient de France pour la troisième fois d’affilée, lors du convent annuel de cette obédience maçonnique qui se déroule jusqu’à samedi à Reims. Il a reçu vingt-neuf voix en sa faveur et cinq suffrages blancs.« Face à l’inquiétante évolution de la société et du monde avec la montée de la barbarie, il faut opposer un humanisme de combat », a-t-il expliqué après sa réélection.Enarque de la promotion Saint-Exupéry et normalien, ce directeur général d’un groupe de distribution automobile installé en région parisienne a enseigné, pendant un temps, la sociologie avant de rejoindre le ministère de l’économie et des finances, puis le constructeur automobile Renault à des postes de direction. Etiqueté « simple électeur de gauche », il a revendiqué lors de sa première élection à la tête de l’ordre, en 2013, une volonté d’indépendance par rapport aux partis politiques.Franc-maçon depuis dix-neuf ans, Daniel Keller a été initié dans la loge Vérité - Ni Dieu ni maître à Paris. Seul candidat en lice, il a été reconduit jeudi soir pour son troisième et dernier mandat, selon les statuts, de grand maître et président du conseil de l’Ordre, l’instance chargée d’élire le représentant suprême de l’obédience.Le Grand Orient de France, plus grande association maçonnique française, forte de quelque cinquante mille membres, tient en ce moment son convent annuel. Il donne l’occasion aux délégués des mille deux cents loges de ses dix-sept régions de discuter à huis clos des sujets en cours. 27.08.2015 à 11h17 • Mis à jour le27.08.2015 à 16h21 De plus en plus virulente contre le gaspillage alimentaire, la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, a convoqué les enseignes de la grande distribution jeudi 27 août, décidée à leur « mettre la pression » pour parvenir à un accord contre ce fléau, qu’elle a jugé « tout simplement insupportable ». La réunion devrait déboucher sur une convention d’engagements volontaires de la part des distributeurs, la plupart des grandes marques s’étant immédiatement déclarées prêtes à signer un tel document.« Auchan est pleinement favorable à cette approche pragmatique, qui permet de s’appuyer sur les actions déjà entreprises, de partager les bonnes pratiques et de structurer la démarche », s’est réjouie l’enseigne, tandis que le groupe Casino (Géant, Franprix, Monoprix, Leader Price...) a indiqué qu’il « signera la convention (...) afin de réaffirmer son engagement dans la lutte contre le gaspillage alimentaire ».Lire aussi :La France fait la chasse au gaspillage alimentaireDes consignes déjà appliquéesLeur concurrent Carrefour a aussi précisé qu’il signerait le texte jeudi au ministère. Tout comme le Groupement des Mousquetaires (Intermarché et Netto), qui affirme avoir « toujours été favorable aux dispositions législatives sur la lutte contre le gaspillage alimentaire ». Sans oublier de préciser que ses enseignes « appliquent depuis déjà plusieurs années les mesures prévues dans la loi sur la transition énergétique ».De la même manière, Auchan et Casino ont tenu à souligner que la plupart des engagements que va leur réclamer Ségolène Royal sont déjà pratique courante dans leurs magasins. Ainsi, Auchan indique que 100 % de ses hypermarchés « pratiquent chaque jour le don avec différentes associations : Restaurants du cœur, banques alimentaires, épiceries sociales, Secours populaire... » Pour Casino, « c’est 100 % des hypers, 80 % des supermarchés et plus de 180 magasins Monoprix » qui ont déjà établi une convention avec une association caritative. A l’échelle du groupe, 4 300 tonnes de produits ont été redistribuées en 2014, soit l’équivalent de 8,6 millions de repas.« La ministre fait son cinéma »S’estimant injustement montrées du doigt, d’autres enseignes ont réagi plus vertement à la convocation de Ségolène Royal, comme Serge Papin, PDG de Système U, qui s’est dit jeudi matin sur RTL « un petit peu surpris du ton employé par la ministre, nous désignant comme seuls coupables ».« La grande distribution dans son ensemble est le premier distributeur aux banques alimentaires, c’est quand même 120 millions de repas qui sont distribués chaque année, et c’est en croissance… »Michel-Edouard Leclerc, PDG de l’enseigne E.Leclerc, a de son côté estimé que cette réunion avait simplement lieu « parce que c’est la rentrée politique ! » « La ministre fait son cinéma », a-t-il lancé jeudi matin sur Europe 1. Le responsable a avancé que sa marque distribuait déjà « 26 000 tonnes de denrées alimentaires sous forme de dons aux associations, dont 6 000 tonnes aux banques alimentaires ». « Il faut que l’Etat s’engage. (...) Il faut doter ces associations. (...) Il manque des frigos, des camions, des bénévoles, probablement un peu de soutien salarial et organisationnel. (...) Donnez les moyens aux collectivités locales d’obtenir le tri dans les écoles, dans les cantines, dans les lieux où l’Etat donne de l’alimentation. »« Le premier donateur aux associations »La Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD) estime que la grande distribution est « le premier donateur aux associations », avec 31 % des dons, et souligne que le secteur n’est responsable que de 5 à 10 % du gaspillage alimentaire en France, loin derrière la restauration (15 %) ou les ménages (70 %). Elle a par ailleurs augmenté depuis deux ans de 3 % ses dons de repas aux associations et amélioré de 15 points son taux de recyclage des déchets, selon une étude parue mercredi, et menée par l’Essec (école de commerce), PwC (cabinet d’audit) et la FCD.Lire aussi :Quelle quantité de nourriture les Européens gaspillent-ils réellement ?Au chapitre des initiatives, Leclerc, Intermarché et Système U soulignent avoir noué des partenariats avec la start-up « Zéro gâchis » pour instaurer des rayons spéciaux pour les produits à date courte, vendus à tarifs réduits, jusqu’à - 70 %. Quant à Auchan et Casino, les deux enseignes avancent qu’elles mènent déjà en magasins des actions de sensibilisation, en distribuant des brochures anti-gaspillage ou en permettant aux clients de mieux maîtriser leurs achats : vente en vrac, petits conditionnements...De son côté, Nicolas Chabanne, le responsable des « Gueules cassées », a proposé à la ministre et à la FCD de généraliser l’utilisation d’étiquettes « antigaspi », qui permettent d’indiquer de manière très visible que le produit est proche de sa date limite de consommation. Ces étiquettes portent la mention « - 50 % Stop au Gaspi ! Bon à consommer, pas à jeter ! ». Lancées il y a huit mois, « elles marchent très bien dans les magasins qui les utilisent », a affirmé M. Chabanne. Depuis l’année dernière, ce collectif a aussi convaincu des centaines de points de vente de commercialiser des fruits, légumes, fromages et céréales présentant des défauts mais propres à la consommation.Lire aussi :Le chaos parlementaire du gaspillage alimentaire 28.08.2015 à 10h11 En 2013, les familles ont déboursé en moyenne 411 euros par mois pour 137 heures d’accueil pour la garde de leur enfant de moins de 3 ans. Une fois déduites les aides sociales et fiscales (complément de libre choix du mode de garde et crédit d’impôt pour frais de garde), la facture diminue de 55 % pour atteindre 187 euros par mois, selon une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees).Ce budget varie selon le mode de garde : 1,80 euro pour une heure de crèche ou halte-garderie, contre 3,70 euros chez une assistante maternelle, selon une étude de la Drees.Lire aussi :Quelles aides financières pour faire garder ses enfants ?Trois enfants non scolarisés sur dix sont confiés à une assistante maternelle et un quart à une crèche ou une halte-garderie, d’après cette enquête menée en partenariat avec la Caisse nationale des allocations familiales, au 4e trimestre 2013, auprès de 6 700 ménages ayant au moins un enfant de moins de 6 ans.L’accueil collectif demeure légèrement moins coûteux, avec un reste à charge de 1,20 euro par heure de garde, contre 1,40 pour une assistante maternelle. Mais quel que soit le type d’accueil, le prix à payer dépend des ressources des parents. Le reste à charge varie ainsi du simple au triple pour une heure d’accueil en crèche ou en halte-garderie, entre les ménages les plus modestes (0,60 euro) et les plus aisés (2,10 euros). Il varie du simple au double chez une assistante maternelle (1 euro contre 2,10 euros). Emmanuelle Jardonnet Ce mois d’août aura décidément été chargé en déclarations et annonces concernant Michel Houellebecq. Mais la dernière en date est venue alléger une atmosphère plutôt lourde en polémiques : l’écrivain concevra une exposition au Palais de Tokyo à l’été 2016.Ce nouveau projet a été annoncé, mercredi 26 août dans la soirée, par Jean de Loisy, le président du centre d’art contemporain parisien, lors d’une présentation générale de la programmation des prochains mois. Baptisée « Rester vivant », titre qui reprend celui d’un des premiers essais de l’écrivain, publié en 1991, l’exposition se tiendra du 23 juin au 12 septembre 2016 et se déploiera sur 1 500 m².Un roman « cinématique »Ce ne sera pas une exposition « sur » Michel Houellebecq, prévient Jean de Loisy, mais « une exposition inventée par lui, composée de photos, mais aussi d’installations et de films, ainsi que d’invitations à de nombreux artistes, comme Iggy Pop ou Robert Combas. »« Ce sera le monde de Michel Houellebecq, vous passerez de salle en salle et un roman va se constituer dans votre tête, accompagné par des images et des sons. Vous aurez traversé une aventure de Michel Houellebecq », a encore détaillé le président du Palais de Tokyo, qui qualifie ce futur dispositif de « cinématique ».Toujours selon Jean de Loisy, qui connaît l’écrivain « depuis vingt-cinq ans », ce dernier est « un des artistes les plus marquants en photo ». Il ne s’agira d’ailleurs pas de la première exposition de celui qui multiplie les incursions dans tous les domaines artistiques – à la fois romancier, poète et essayiste, mais également réalisateur (La Possibilité d’une île, en 2008), acteur (dans L’Enlèvement de Michel Houellebecq, de Guillaume Nicloux, et Near Death Experience, de Gustave Kervern et Benoît Delépine, deux films sortis en 2014) ou encore chanteur (Présence humaine, en collaboration avec Bertrand Burgalat, en 2000).Une précédente expositionDe novembre 2014 à janvier 2015, l’artiste avait, en effet, présenté « Before Landing » au Pavillon Carré de Baudouin, espace culturel géré par la mairie du 20e arrondissement de Paris, une exposition qui faisait écho à la vision satirique de la France développée dans La Carte et le Territoire, son roman prix Goncourt 2010.Lire la critique de l’exposition : Houellebecq photographe, sans ménagement pour le territoireElle avait été fermée le 8 janvier, au lendemain de la tuerie de Charlie Hebdo, qui était aussi le jour de la sortie de son dernier roman, Soumission, particulièrement sujet à controverses.Cette annonce est donc venue en quelque sorte refermer une parenthèse estivale qui fut éminemment plus polémique. Alors que deux grandes séries lui ont été consacrées dans la presse, tout au long du mois d’août – un ensemble de cinq entretiens réalisés par Le Figaro Magazine, et les « Six vies de Michel Houellebecq », une longue enquête du Monde –, il aura multiplié les attaques contre ce travail explorant son univers et les moments clés de sa vie, suscitant l’incompréhension.Lire aussi la série « Six vies de Michel Houellebecq » : La tour et le territoire (1/6), Un gourou à « 20 ans » (2/6), Le procès verbal (3/6), Le corps à l’ouvrage (4/6), Trois jours et deux nuits au monastère (5/6) et 7 janvier, la collision tragique (6/6)Emmanuelle JardonnetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 28.08.2015 à 07h56 • Mis à jour le28.08.2015 à 08h16 Le chef d’entreprise Daniel Keller, 56 ans, a été réélu dans la soirée de jeudi 27 août grand maître du Grand Orient de France pour la troisième fois d’affilée, lors du convent annuel de cette obédience maçonnique qui se déroule jusqu’à samedi à Reims. Il a reçu vingt-neuf voix en sa faveur et cinq suffrages blancs.« Face à l’inquiétante évolution de la société et du monde avec la montée de la barbarie, il faut opposer un humanisme de combat », a-t-il expliqué après sa réélection.Enarque de la promotion Saint-Exupéry et normalien, ce directeur général d’un groupe de distribution automobile installé en région parisienne a enseigné, pendant un temps, la sociologie avant de rejoindre le ministère de l’économie et des finances, puis le constructeur automobile Renault à des postes de direction. Etiqueté « simple électeur de gauche », il a revendiqué lors de sa première élection à la tête de l’ordre, en 2013, une volonté d’indépendance par rapport aux partis politiques.Franc-maçon depuis dix-neuf ans, Daniel Keller a été initié dans la loge Vérité - Ni Dieu ni maître à Paris. Seul candidat en lice, il a été reconduit jeudi soir pour son troisième et dernier mandat, selon les statuts, de grand maître et président du conseil de l’Ordre, l’instance chargée d’élire le représentant suprême de l’obédience.Le Grand Orient de France, plus grande association maçonnique française, forte de quelque cinquante mille membres, tient en ce moment son convent annuel. Il donne l’occasion aux délégués des mille deux cents loges de ses dix-sept régions de discuter à huis clos des sujets en cours. 27.08.2015 à 11h17 • Mis à jour le27.08.2015 à 16h21 De plus en plus virulente contre le gaspillage alimentaire, la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, a convoqué les enseignes de la grande distribution jeudi 27 août, décidée à leur « mettre la pression » pour parvenir à un accord contre ce fléau, qu’elle a jugé « tout simplement insupportable ». La réunion devrait déboucher sur une convention d’engagements volontaires de la part des distributeurs, la plupart des grandes marques s’étant immédiatement déclarées prêtes à signer un tel document.« Auchan est pleinement favorable à cette approche pragmatique, qui permet de s’appuyer sur les actions déjà entreprises, de partager les bonnes pratiques et de structurer la démarche », s’est réjouie l’enseigne, tandis que le groupe Casino (Géant, Franprix, Monoprix, Leader Price...) a indiqué qu’il « signera la convention (...) afin de réaffirmer son engagement dans la lutte contre le gaspillage alimentaire ».Lire aussi :La France fait la chasse au gaspillage alimentaireDes consignes déjà appliquéesLeur concurrent Carrefour a aussi précisé qu’il signerait le texte jeudi au ministère. Tout comme le Groupement des Mousquetaires (Intermarché et Netto), qui affirme avoir « toujours été favorable aux dispositions législatives sur la lutte contre le gaspillage alimentaire ». Sans oublier de préciser que ses enseignes « appliquent depuis déjà plusieurs années les mesures prévues dans la loi sur la transition énergétique ».De la même manière, Auchan et Casino ont tenu à souligner que la plupart des engagements que va leur réclamer Ségolène Royal sont déjà pratique courante dans leurs magasins. Ainsi, Auchan indique que 100 % de ses hypermarchés « pratiquent chaque jour le don avec différentes associations : Restaurants du cœur, banques alimentaires, épiceries sociales, Secours populaire... » Pour Casino, « c’est 100 % des hypers, 80 % des supermarchés et plus de 180 magasins Monoprix » qui ont déjà établi une convention avec une association caritative. A l’échelle du groupe, 4 300 tonnes de produits ont été redistribuées en 2014, soit l’équivalent de 8,6 millions de repas.« La ministre fait son cinéma »S’estimant injustement montrées du doigt, d’autres enseignes ont réagi plus vertement à la convocation de Ségolène Royal, comme Serge Papin, PDG de Système U, qui s’est dit jeudi matin sur RTL « un petit peu surpris du ton employé par la ministre, nous désignant comme seuls coupables ».« La grande distribution dans son ensemble est le premier distributeur aux banques alimentaires, c’est quand même 120 millions de repas qui sont distribués chaque année, et c’est en croissance… »Michel-Edouard Leclerc, PDG de l’enseigne E.Leclerc, a de son côté estimé que cette réunion avait simplement lieu « parce que c’est la rentrée politique ! » « La ministre fait son cinéma », a-t-il lancé jeudi matin sur Europe 1. Le responsable a avancé que sa marque distribuait déjà « 26 000 tonnes de denrées alimentaires sous forme de dons aux associations, dont 6 000 tonnes aux banques alimentaires ». « Il faut que l’Etat s’engage. (...) Il faut doter ces associations. (...) Il manque des frigos, des camions, des bénévoles, probablement un peu de soutien salarial et organisationnel. (...) Donnez les moyens aux collectivités locales d’obtenir le tri dans les écoles, dans les cantines, dans les lieux où l’Etat donne de l’alimentation. »« Le premier donateur aux associations »La Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD) estime que la grande distribution est « le premier donateur aux associations », avec 31 % des dons, et souligne que le secteur n’est responsable que de 5 à 10 % du gaspillage alimentaire en France, loin derrière la restauration (15 %) ou les ménages (70 %). Elle a par ailleurs augmenté depuis deux ans de 3 % ses dons de repas aux associations et amélioré de 15 points son taux de recyclage des déchets, selon une étude parue mercredi, et menée par l’Essec (école de commerce), PwC (cabinet d’audit) et la FCD.Lire aussi :Quelle quantité de nourriture les Européens gaspillent-ils réellement ?Au chapitre des initiatives, Leclerc, Intermarché et Système U soulignent avoir noué des partenariats avec la start-up « Zéro gâchis » pour instaurer des rayons spéciaux pour les produits à date courte, vendus à tarifs réduits, jusqu’à - 70 %. Quant à Auchan et Casino, les deux enseignes avancent qu’elles mènent déjà en magasins des actions de sensibilisation, en distribuant des brochures anti-gaspillage ou en permettant aux clients de mieux maîtriser leurs achats : vente en vrac, petits conditionnements...De son côté, Nicolas Chabanne, le responsable des « Gueules cassées », a proposé à la ministre et à la FCD de généraliser l’utilisation d’étiquettes « antigaspi », qui permettent d’indiquer de manière très visible que le produit est proche de sa date limite de consommation. Ces étiquettes portent la mention « - 50 % Stop au Gaspi ! Bon à consommer, pas à jeter ! ». Lancées il y a huit mois, « elles marchent très bien dans les magasins qui les utilisent », a affirmé M. Chabanne. Depuis l’année dernière, ce collectif a aussi convaincu des centaines de points de vente de commercialiser des fruits, légumes, fromages et céréales présentant des défauts mais propres à la consommation.Lire aussi :Le chaos parlementaire du gaspillage alimentaire 27.08.2015 à 06h41 • Mis à jour le27.08.2015 à 10h33 | Pierre Le Hir De gré ou de force, la grande distribution va devoir s’engager davantage dans la lutte contre le gaspillage alimentaire. La ministre de l’écologie, Ségolène Royal, a décidé de « mettre la pression » sur cette filière, dont elle a convoqué les représentants jeudi 27 août dans l’après-midi. Il s’agit, explique-t-elle, de mettre fin à un « fléau insupportable ». D’ores et déjà, les groupes Auchan, Carrefour et Casino (enseignes Géant, Franprix, Monoprix, Leader Price…) ont annoncé, à la veille de cette réunion, qu’ils signeraient la « convention d’engagements » proposée par la ministre.L’ampleur du gâchis alimentaire appelle à réagir. Selon le rapport de Guillaume Garot, député PS de la Mayenne et ancien ministre délégué à l’agroalimentaire, remis en avril au gouvernement, entre 90 et 140 kg de nourriture par habitant sont perdus chaque année sur l’ensemble de la chaîne (de la production à la consommation), chaque Français jetant lui-même à la poubelle entre 20 et 30 kg de denrées, dont 7 encore emballées. Soit une perte économique évaluée entre 12 et 20 milliards d’euros par an.Lire : Chaque année, 1,3 milliard de tonnes de nourriture gaspilléeC’est ce qui motivait l’article 103 de la loi de transition énergétique adoptée le 22 juillet. Celui-ci imposait aux commerces de plus de 400 m2 de signer, avant le 1er juillet 2016, une convention avec des associations de collecte des invendus précisant « les modalités selon lesquelles les denrées alimentaires leur sont cédées à titre gratuit ». Il interdisait aussi aux distributeurs de « délibérément rendre leurs invendus alimentaires encore consommables impropres à la consommation », sous peine d’une amende de 3 750 euros, avec « affichage ou diffusion de la décision ». Ces dispositions avaient recueilli l’approbation unanime des députés et des sénateurs. Mais le Conseil constitutionnel les a censurées le 13 août, jugeant qu’elles résultaient d’amendements introduits au cours de la deuxième lecture de la loi, sans lien direct avec celle-ci.Mauvais procèsMme Royal revient donc à la charge. Les enseignes, annonce-t-elle, devront s’engager « de façon volontaire », par contrat, à respecter les mesures qui figuraient dans la loi. « Cela veut dire l’interdiction de détruire des stocks alimentaires, par exemple en les javellisant, et l’obligation de donner les stocks alimentaires aux associations caritatives », précise-t-elle. Et d’avertir : « Les grandes marques qui ne voudront pas s’engager dans ce contrat, je le ferai savoir. Je pense que ça ne leur fera pas une bonne publicité, parce que les Français sont conscients du scandale du gaspillage alimentaire. » La ministre a prévenu : faute d’engagement volontaire des distributeurs, elle en reviendra à un texte législatif coercitif.Lire aussi :Le chaos parlementaire du gaspillage alimentaireLa Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD), qui regroupe les principales enseignes à l’exception d’Intermarché et de Leclerc, estime que la ministre lui fait un mauvais procès. « Nous sommes déjà extrêmement impliqués dans la lutte antigaspillage, affirme Mathieu Pecqueur, directeur agriculture et qualité. Tous nos grands magasins donnent à des associations. En outre, notre activité ne génère qu’une faible part du gaspillage. » Jeudi matin, le patron des centres Leclerc a estimé que Mme Royal « fait sa rentrée sur le dos de la grande distribution ». Celle-ci est « complètement instrumentalisée », a regretté Michel-Edouard Leclerc sur Europe 1.D’après une étude de 2010 de la Commission européenne, la distribution est, en France, le maillon de la chaîne alimentaire qui gaspille le moins : elle ne serait responsable que de 6,6 % des pertes, loin derrière les ménages (73,6 %) et après la restauration hors foyer (12,5 %) et les industries agroalimentaires (7,3 %). D’autres enquêtes évaluent plutôt à près de 11 % son rôle dans la déperdition, ce qui reste de toute façon minoritaire.Quant au grief fait à certaines grandes surfaces de détruire intentionnellement leurs invendus, en les javellisant, Mathieu Pecqueur assure qu’il s’agit d’une pratique « marginale et exceptionnelle ». Elle est notamment liée, justifie-t-il, à la nécessité pour les distributeurs de ne pas voir leur responsabilité engagée au cas où des personnes tomberaient malades après avoir ingéré des denrées avariées. A ce sujet, Michel-Edouard Leclerc affirme, dans Le Parisien du 27 août, qu’« il faut absolument revoir la législation actuelle, trop restrictive dans la définition des dates limites de consommation et de péremption ». « De nombreux produits pourraient être conservés bien plus longtemps, estime-t-il. Par excès de précaution, producteurs et distributeurs préfèrent ne pas les maintenir en rayon, car leur responsabilité civile est énorme. » Lire aussi :Gaspillage alimentaire : un rapport préconise l’interdiction de jeter pour la grande distributionCadre législatif « inutile »La FCD affiche donc son hostilité à un cadre législatif « inutile », mais aussi « source de nouvelles contraintes et de paperasserie supplémentaire ». Elle lui préfère « un accord volontaire de bonnes pratiques, plus souple et plus efficace, car mieux adapté aux réalités du terrain et aux besoins des associations ».La Fédération française des banques alimentaires (FFBA), dont les 102 implantations distribuent annuellement plus de 100 000 tonnes de vivres à quelque 5 000 associations et centres communaux d’action sociale, soit l’équivalent de 200 millions de repas pour 900 000 bénéficiaires, estime, elle aussi, que les grandes surfaces « jouent le jeu ». « En 2014, indique son président, Jacques Bailet, les dons de la grande distribution ont représenté 35 % des approvisionnements de notre réseau, soit 10 % de plus qu’en 2013. Sur les six premiers mois de 2015, cette contribution est encore à la hausse. » Pour autant, ajoute-t-il, les enseignes « pourraient progresser, en améliorant le tri en amont des denrées qui ne sont plus commercialisables mais qui restent consommables, ce qui faciliterait beaucoup le travail des associations ».Ces dernières, poursuit-il, devraient, pour leur part, « mieux se former aux règles d’hygiène et de sécurité alimentaire, ainsi que mettre en place un meilleur accompagnement des bénéficiaires en situation de précarité ». Quant à l’Etat, il doit veiller, « même en période de disette budgétaire », à maintenir les subventions au secteur caritatif, de même que les aides fiscales dont bénéficient les grandes surfaces (une déduction, sur l’impôt sur les sociétés, de 60 % de la valeur des denrées données, dans la limite de 0,5 % du chiffre d’affaires). Sur tous ces points, les banques alimentaires, qui n’ont pas été conviées à la rencontre organisée par Mme Royal, souhaitent « une concertation préalable à tout accord, avec des objectifs pluriannuels ».Sans attendre, deux nouvelles propositions de loi reprenant l’article censuré ont déjà été déposées, devant le Sénat et l’Assemblée nationale, par des parlementaires UDI et Les Républicains. Reste que le principal foyer du gaspillage alimentaire est celui des ménages. Une gabegie dont la résorption relève moins d’une loi que de la responsabilité de chacun.Lire aussi :Quelle quantité de nourriture les Européens gaspillent-ils réellement ?Pierre Le HirJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.08.2015 à 16h03 • Mis à jour le27.08.2015 à 08h55 | Damien Leloup Invité de la matinale de France Inter, mercredi 26 août, le ministre de l’intérieur l’a réaffirmé : « 90 % de ceux qui basculent dans le terrorisme le font sur Internet ». C’est loin d’être la première fois que Bernard Cazeneuve utilise ce chiffre.Comme le rappelle le site NextInpact, le ministre s’est appuyé une bonne douzaine de fois sur cette statistique, principalement pour défendre des mesures de la controversée loi sur le renseignement, adoptée en juin.Lire aussi :Loi sur le renseignement : que contiennent les dispositions censurées par le Conseil constitutionnel ?Un échantillon peu représentatifD’où proviennent ces « 90 % » ? Comme le notait Libération, il est tiré d’un rapport du Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam (.pdf). Fondé sur des entretiens réalisés avec 160 familles, ce texte repose sur un échantillon statistique peu représentatif.D’une part, parce que le nombre de cas étudiés est limité, et aussi parce que les cas étudiés se font sur la base des proches qui ont contacté un numéro d’aide aux familles de personnes en cours de radicalisation. L’échantillon étudié ne comprend pas, par exemple, de personnes qui se sont radicalisées sans que leurs proches s’en rendent compte, ou de personnes isolées. Il est difficile d’en tirer des conclusions générales sur l’ensemble des personnes qui se tournent vers le terrorisme.Par ailleurs, la présentation de ce seul chiffre est tendancieuse. Comme le montre la même étude, une bonne partie de l’endoctrinement se fait aussi par SMS. Et la rencontre avec un interlocuteur physique est, en dernière étape, le préalable à la quasi-totalité des départs vers la Syrie.En réalité, M. Cazeneuve met surtout en avant la technologie utilisée pour communiquer plus que le fond de la communication elle-même et de son impact sur ses destinataires. En utilisant le même raisonnement, on pourrait par exemple dire que 100 % des départs pour le djihad utilisent, à un moment de leur processus de radicalisation, un téléphone ou une voiture...Lire : Djihadisme sur le Web : les exagérations de Bernard CazeneuveEchanges d’informationsIl est bien sûr indéniable que les réseaux djihadistes utilisent le Web et les réseaux sociaux pour diffuser leur propagande, ou approcher des sympathisants pour leur fournir des contacts et renseignements. Plusieurs médias (par exemple Rue89 et France TV Info) ont démontré comment Facebook pouvait servir de lieux d’échanges d’informations sur le djihad pour des personnes déjà convaincues.Lire : Le changement de stratégie de l'EI sur InternetAu point que les grandes plateformes (Youtube, Facebook...) font avec plus ou moins d’efficacité la chasse aux vidéos de propagande, parfois composées d’images truquées ou même appelant les musulmans européens à commettre des attentats dans leurs pays. Les principaux réseaux sociaux ont annoncé cette année la mise en place de plusieurs mesures pour favoriser l’émergence de « contre-discours » face à une propagande djihadiste diffusée par de petits groupes très actifs, et qu’il est difficile de supprimer totalement.Pour autant, la diffusion de ces vidéos joue, selon la plupart des experts, un rôle minime dans le processus de recrutement des djihadistes. « L’idée qu’en regardant des vidéos, on décide soudain de partir pour la Syrie ne correspond pas à la réalité. Ce sont des groupes de jeunes qui se rencontrent dans une mosquée ou dans un kebab et se radicalisent ensemble », expliquait au Monde en décembre 2014 Peter Neumann, qui dirige le Centre international pour l’étude de la radicalisation (ICSR).Lire aussi :Propagande, djihad et vidéoDes terroristes radicalisés en prison ou dans des mosquées radicalesCes dernières années, les principaux attentats qui ont touché la France et la Belgique ont ainsi surtout été le fait de terroristes qui ne se sont pas radicalisés sur le Web, comme le montrent les enquêtes des services de renseignement, de police et de gendarmerie.Ayoub El-Khazzani, le principal suspect de l’attaque contre le Thalys, a regardé une vidéo de propagande djihadiste sur son téléphone avant de sortir des toilettes du train armé d’un fusil d’assaut. Mais selon les informations du Monde, c’est dans une mosquée radicale d’Algésiras, en Espagne, qu’a eu lieu sa radicalisation.Lire aussi :Attaque dans le Thalys : Ayoub El-Khazzani, itinéraire d’un routard de l’islam radicalMême chose pour Sid Ahmed Ghlam, l’étudiant qui projetait un attentat contre une église de Villejuif. Plusieurs de ses proches, dont son frère et sa belle-sœur, appartiendraient à la mouvance Tabligh, un mouvement de prédication littéraliste. Les frères Kouachi, auteurs de la tuerie à Charlie Hebdo, avaient des profils très éloignés du jeune autoradicalisé en ligne.Au contraire : Chérif Kouachi faisait partie de la filière dite « des Buttes-Chaumont », du nom de ce quartier de Paris où il a fréquenté plusieurs mentors salafistes, dont Farid Benyettou. Arrêté en 2005 alors qu’il tente de rejoindre l’Irak pour y faire le djihad, il fait la connaissance à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis d’un nouveau père spirituel, Djamel Beghal. Sa seule utilisation connue d’Internet dans le cadre de ses activités terroristes se limite à la consultation de sites Web sur le maniement des armes.Lire : Les frères Kouachi et Coulibaly, des pionniers du djihadisme françaisAmedy Coulibably, auteur de l’attaque contre l’Hyper Casher, avait fait la connaissance de Chérif Kouachi à Fleury-Mérogis. Décrit par une connaissance comme « quelqu’un qui a glissé progressivement de la petite à la grande criminalité, puis vers l’islamisme », il était sorti de prison en 2007. Sa seule utilisation connue d’Internet concerne des sites de poker en ligne. Il avait enregistré une vidéo de revendication, éditée après sa mort et mise en ligne dimanche, vraisemblablement par un complice.Lire : Amedy Coulibaly, de la délinquance au terrorismeMehdi Nemmouche, l’auteur présumé de la tuerie du Musée juif de Belgique s’est lui aussi radicalisé en prison, entre 2008 et 2009, alors qu’il purge une peine pour vol aggravé et pour le braquage d’une supérette à Tourcoing commis en 2006. On ne lui connaît aucune activité islamiste ou terroriste en ligne.Lire : Mehdi Nemmouche : ce que l'on sait de son parcoursLa thèse initiale des services de renseignement était que Mohammed Merah, l’auteur des tueries de Toulouse ayant touché des militaires et des juifs, s’était « autoradicalisé en prison [en 2009], tout seul, en lisant le Coran ». L’enquête a montré que Mohammed Merah était cependant en contact téléphonique avec de très nombreux interlocuteurs radicaux, dans 20 pays. Il n’avait pas d’utilisation connue d’Internet pour ses activités terroristes.Lire : Mohamed Merah, un loup pas si solitaireDamien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Florence de Changy Le mystère du vol MH 370 est encore loin d’être résolu. Après quinze jours d’analyses, il n’y a toujours aucune certitude quant à l’identité précise du morceau de voilure de Boeing 777 retrouvé le 29 juillet sur une plage de l’île de La Réunion, même si tout porte à croire qu’il s’agit d’un morceau du Boeing immatriculé 9M-MRO qui assurait le vol MH 370 le 8 mars 2014 entre Kuala Lumpur et Pékin et qui a disparu des écrans radar après quarante minutes de vol, avec 239 personnes à bord.Selon un proche du dossier, les experts participant aux travaux d’analyse n’ont pas pu conclure de manière définitive que cette partie de voilure – un flaperon – appartient bien au Boeing disparu. Le gouvernement australien a annoncé le 19 août que la première partie des analyses qui ont eu lieu au laboratoire de la Direction générale de l’armement-Techniques aéronautiques (DGA-TA) de Balma, dans la région de Toulouse, était terminée.« Les autorités françaises communiqueront sur les progrès réalisés en temps voulu, en consultation avec la Malaisie », indique le communiqué du centre australien de recherches (Joint agency coordination center). Depuis le 17 mars 2014, c’est l’Australie qui dirige les recherches du Boeing malaisien dans la zone de l’océan Indien identifiée comme la plus probable du crash.Lire aussi :Un an après, l’improbable disparition du MH370Pas de plaque d’immatriculationIl semblerait que les experts attendent à présent le « retour de vacances » de plusieurs intervenants pour la prochaine étape des analyses. Notamment celui d’un important sous-traitant espagnol qui aurait fourni au moins une des pièces détachées numérotées trouvées dans le flaperon. Si ce sous-traitant était en mesure de confirmer l’historique de la vente de cette pièce, il pourrait enfin lever les doutes qui demeurent sur l’identité du flaperon.Car, selon les informations données aux familles au tout début de l’enquête, les experts n’ont pas trouvé la plaque d’immatriculation du flaperon. Quant aux travaux de maintenance que Malaysia Airlines a indiqué avoir effectués sur le flaperon, ils ne correspondaient pas exactement à ceux observés sur la pièce trouvée. Les recherches terrestres et aériennes sur les côtes de la Réunion ont désormais cessé sans avoir identifié d’autres débris potentiels.Le résultat final des analyses françaises pourrait en fait aboutir à trois conclusions : oui, non ou peut-être. La conclusion qui prévaut pour le moment est celle du peut-être. Si rien ne prouve définitivement que ce flaperon était bien une pièce de cet avion-là (comme sa plaque d’identification), et que rien ne prouve non plus que ce n’est pas une pièce du MH370 (comme la plaque d’immatriculation d’un autre 777), le flaperon ne pourra pas être formellement associé au MH370. Il le sera néanmoins par déduction logique, partant du principe que l’avion du vol MH370 est le seul Boeing porté disparu.Mais les informations qu’il livrera sur la chute ou le choc enduré par l’avion au moment du crash seront toujours teintées d’un certain degré de doute. Le bon état et la taille du morceau de flaperon trouvé ont déjà accrédité la thèse d’un amerrissage contrôlé suivi d’une immersion de l’avion plus ou moins « en un morceau ». Ce scénario proposé par un « expert en satellites malaisien » a été promu par l’agence de presse malaisienne Bernama.Le scénario du ouiLe scénario du non est le plus improbable. Il faudrait que les analyses ou les informations livrées par les sous-traitants permettent d’associer ce flaperon à un autre Boeing 777, hors d’usage. Depuis une dizaine d’années Boeing et Airbus « déconstruisent » plutôt qu’ils ne « détruisent » leurs avions en fin de vie pour réutiliser des pièces sur d’autres appareils. Le recyclage « est en passe de devenir une spécialité professionnelle à part entière », écrit le président de Boeing France, Yves Galland, dans le livre Révolution aéronautique, le défi de l’environnement (Pearson, 2008). Il s’agit pour les avionneurs de limiter le développement d’un marché noir de pièces détachées.Reste le scénario du oui, qui prévaudra si l’on trouve des preuves formelles de l’appartenance du flaperon trouvé au Boeing du vol MH370. L’enquête pourra alors faire des progrès sur des bases solides. Un scénario fortement mis en avant par les autorités malaisiennes : le premier ministre malaisien, Najib Razak, appuyé par la compagnie Malaysia Airlines, avait affirmé, dès le 5 août, qu’il s’agissait bien d’un morceau du MH370.Les deux familles des quatre citoyens français disparus dans l’accident doivent être reçues début septembre à l’Elysée par le président de la République.Florence de ChangyJournaliste, corrrespondante à Hong KongSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Lemaître (à Berlin), Salvatore Aloïse (à Rome) et Eric Albert (à Londres) Les débats sur l’afflux de migrants butent sur les mêmes problèmes de sémantique, un peu partout en Europe. Avec les mutations des phénomènes migratoires, les mots changent. En Allemagne, les deux expressions les plus utilisées sont « Flüchtlinge » – les réfugiés – et « Asylbewerber » – les demandeurs d’asile –, qui parlent de ces étrangers qui fuient un danger.Les années précédentes, c’était le terme d’« Einwanderer », les immigrés, qui était au centre des débats. Un mot qui avait succédé au sinistre « Gastarbeiter », ces « travailleurs invités » grâce auxquels l’Allemagne a assuré sa prospérité de 1955 à la fin des années soixante. L’expression reconnaissait cyniquement que ces hommes issus de Turquie et du bassin méditerranéen n’étaient perçus que comme une main-d’œuvre invitée… à repartir. Mais ces hommes sont restés, posant la question de l’intégration des Allemands avec « Migrationshintergrund » - « issu de l’immigration ». Un terme qui fait aussi débat.Lire sur Les Décodeurs :« Migrant » ou « réfugié » : quelles différences ?« Immigré » forcément « illégal »Au Royaume-Uni, le mot « migrant » a longtemps été le plus neutre de tous pour parler des gens qui migrent vers l’Europe. Mais avec ce qui est appelé la « crise des migrants », le ton général des médias et de la classe politique britannique a pris une connotation très négative. Une étude du vocabulaire utilisé dans les journaux britanniques entre 2010 et 2012, réalisée par l’université d’Oxford, montre que le mot « immigré » est quatorze fois plus souvent associé à « illégal » que celui de « migrant ».C’est en train de changer. La réflexion sur les mots employés et leur caractère négatif a été lancée par la chaîne Al-Jazira qui a annoncé qu’elle n’utiliserait plus le mot de « migrant », trop péjoratif, et lui préférerait celui de « réfugié ». Lindsey Hilsum, journaliste à Channel 4, a fait de même. Selon elle, « migrant » même s’il a l’avantage de la neutralité, le terme a progressivement été dévoyé. Elle aussi va désormais choisir « réfugié » de façon plus systématique.En Italie, le terme généralement employé est celui de « migrants » qui permet de ne pas devoir spécifier s’il s’agit de réfugié ou pas. Le changement sémantique plutôt récent : le sociologue Ilvo Diamanti le fait remonter à la période qui a suivi la visite du Pape à Lampedusa en juillet 2013. C’est à ce moment-là, dit-il, que la presse cesse de parler de « clandestins » – ce que continue à faire, pratiquement seule, la xénophobe Ligue du Nord. À la fin des années 1980, l’Italie avait pris douloureusement conscience de n’être plus terre de migration mais d’accueil, désignant ses étrangers comme des « extra-communautaires » et des « vucumpra » – c’est-à-dire la formule « vuoi comprare? » (« tu veux acheter ? »), mal prononcée par les vendeurs à la sauvette étrangers. Ces termes sont devenus aujourd’hui imprononçables.Lire aussi :Migrants : le silence gêné des politiquesFrédéric Lemaître (à Berlin)journalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteEric Albert (à Londres)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSalvatore Aloïse (à Rome)Journaliste au Monde 05.08.2015 à 17h49 • Mis à jour le05.08.2015 à 19h06 L’Institut de veille sanitaire (InVS) a confirmé, mercredi 5 août, ce que Le Canard enchaîné révélait dans son édition du jour : les ventes globales de vaccins ont fortement diminué en France au premier semestre 2015 par rapport au premier semestre 2014.Selon Le Canard enchaîné, cette baisse des ventes dans les pharmacies s’explique en partie par une « pénurie » de ces vaccins, souvent très difficiles à trouver, et par la défiance grandissante des Français vis-à-vis de la vaccination.Lire aussi :Pénurie de vaccins pédiatriquesL’hebdomadaire cite ainsi une note confidentielle transmise par l’InVS à la Direction générale de la santé (DGS) le 28 juillet. L’organisme public alerte sur la pénurie et affirme qu’entre le premier semestre 2014 et le premier semestre 2015, la délivrance des vaccins « pentavalents » (diphtéries, tétanos, polio, coqueluche et méningite) a baissé de 80,7 %.Au cas par cas, les vaccins de type DT-Polio ont baissé de 14,5 %, ceux pour la coqueluche de 14,6 % et ceux pour la méningite de 15,1 %. En conclusion, l’InVS prévoit « une très probable diminution de la couverture vaccinale des nourrissons (…) en 2015 ».La DGS, qui dépend du ministère de la santé, affirme en revanche qu’il est « trop tôt » pour dire si ce recul est lié à une baisse de la couverture vaccinale et demande d’attendre l’analyse plus complète que l’InVS publiera à la rentrée.Lire aussi :La vaccination, ça se discuteLa ministre de la santé veut un « débat » sur la vaccinationPour le médecin épidémiologiste de l’InVS, Daniel Lévy-Bruhl, ce retrait s’explique « probablement » par la superposition de plusieurs phénomènes, en particulier la mise en place en avril 2013 d’un nouveau calendrier vaccinal, avec notamment un abaissement de l’âge du premier rappel à 11 mois. Il admet toutefois que ce recul pourrait aussi dénoter une « petite diminution de la couverture vaccinale ».Ces chiffres interviennent en tout cas une semaine après que la ministre de la santé Marisol Touraine a annoncé dans un entretien accordé au Parisien l’organisation d’un « débat » sur la politique de vaccination à l’automne, pour enrayer la défiance grandissante de la population à l’égard des vaccins.« Se vacciner n’est pas un geste de confort, ni uniquement un choix individuel. C’est un enjeu collectif », avait-elle alors rappelé. Un sondage Odoxa indiquait en juin que les Français continuent de faire confiance aux vaccins : 87 % estiment qu’ils sont utiles, 81 % qu’ils sont efficaces et 65 % réfutent l’idée qu’ils seraient dangereux.Mais une pétition critiquant la politique vaccinale, lancée par le chirurgien-oncologue controversé Henri Joyeux, aurait recueilli plus de 700 000 signatures sur Internet, selon le site du praticien.Lire aussi :Les vaccins en six questions 05.08.2015 à 10h56 • Mis à jour le05.08.2015 à 16h15 | Jean-Baptiste de Montvalon Géographe, ancien ambassadeur, Michel Foucher est titulaire de la chaire de géopolitique appliquée au Collège d’études mondiales. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels L’Obsession des frontières (éd. Tempus Perrin, 2012).Face à la crise des migrants à Calais, un député du Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP) a suggéré que l’Angleterre reprenne la ville, tandis que des élus français ont souhaité que les contrôles à l’entrée du Royaume-Uni soient déplacés à Douvres… Que vous inspire cette « bataille » autour d’une frontière intra-européenne ?Si une « bataille » s’annonçait, les « bourgeois de Calais » sauraient cette fois résister à un siège… Nos capacités stratégiques ont progressé depuis la guerre de Cent Ans ! Que ce scénario de reconquête soit énoncé par un député eurosceptique est amusant et a le mérite, si l’on peut dire, d’exhumer une vieille carte mentale : la Manche fut, jusqu’au XIXe siècle, une mer pour deux royaumes, donc une aire d’affrontement. Devenue mer intérieure européenne, c’est la seule dotée d’un double toponyme sur les cartes officielles : Manche et English Channel. Dans la tradition militaire anglaise, la mer sépare et fait frontière ; en France, c’est la côte fortifiée.Lire le reportage :« J’essaie tous les jours de passer en Angleterre »Où est la frontière franco-britannique ? Elle se situe là où s’effectuent les contrôles de douane et de police : à la gare du Nord et à Saint-Pancras, à Roissy et Heathrow, à Douvres, Calais, comme dans une douzaine d’autres ports. La frontière juridique est maritime, à mi-distance des côtes des Etats riverains, et terrestre, au milieu du tunnel sous la Manche selon le traité signé à la cathédrale de Canterbury en février 1986, en présence de la reine Elisabeth et du président Mitterrand. Ces limites fixent l’aire d’extension de la convention de Schengen, que Londres a refusée tout en ouvrant ses portes aux migrants des Etats ayant adhéré à l’Union européenne en 2004, surtout Polonais et Baltes.Que recouvre sur notre continent la notion de frontière ?Les limites de la souveraineté et de l’identité nationales demeurent. En passant de Strasbourg à Kehl, en Allemagne, sur le pont de l’Europe, l’absence de contrôle douanier n’efface en rien les traits propres aux deux nations. L’espace de l’Europe instituée est plus fluide. La liberté de circulation est saluée par les opinions européennes, quand elle s’applique à elles-mêmes.Mais la mise en commun d’attributs de souveraineté suppose de bâtir à chaque instant des accords collectifs, comme on l’a vu lors de la crise grecque. L’Etat-nation, doté de son enveloppe frontalière – limite, pas barrière – est le noyau de base mais, dans le monde tel qu’il a l’inconvénient d’être, il doit se développer de concert avec les autres pour peser.Le coût humain et financier des migrations va-t-il engendrer un renforcement des frontières ou les remettre en cause ?Le calcul du coût suppose une typologie fine, selon les trajectoires migratoires. De qui parle-t-on ? Des Français de Londres ? Des Kurdes de Berlin ? Des Maliens d’Ile-de-France ? Des Syriens de Stockholm ? Les études sérieuses montrent que les bénéfices, individuels et collectifs, sont nettement supérieurs aux coûts : travail fourni, compétences importées et acquises, envoi de salaires aux familles des lieux d’origine. A l’âge global, chacun, dans l’ancien tiers-monde comme en Moldavie, sait qu’ailleurs l’herbe est plus verte. Les migrations sont irrépressibles. La prospérité et la sécurité de l’Europe la rendent attractive. Il faut renforcer la concertation dans la gestion des régimes frontaliers, au-delà des circonstances exceptionnelles.Après les drames autour des Canaries, Madrid a réalisé qu’il était aussi important d’aider la Mauritanie ou le Sénégal que les pays andins hispanophones. L’accès légal à l’espace européen pour étudier ou exercer une activité suppose une démarche cogérée avec les pays de départ. La convention de Schengen n’avait qu’un objectif interne, de libre circulation réservée aux ressortissants des pays signataires. Les crises et drames actuels posent la question d’une action à l’extérieur de l’Union européenne : aide ciblée au développement, programmes cogérés de migration circulaire et surtout de mobilité dans les zones d’interaction migratoire et, parfois, interventions dans les zones de crise.Lire le compte-rendu :Plus de 2 000 hommes, femmes et enfants sont morts « aux portes de l’Europe » en 2015Des chercheurs étudient les conséquences d’une éventuelle ouverture de toutes les frontières. Que vous inspire cette piste de travail ? L’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme affirme en effet le droit à quitter son pays. Cette liberté n’est pas encore acquise partout. Mais le droit d’émigrer ne trouve pas son corollaire dans celui d’immigrer. La disparité dans le régime des visas est grande : il est plus facile à un Danois d’aller en Indonésie que l’inverse. Les visas pour entrer dans l’espace Schengen sont exigés dans 134 Etats. Il n’est pas certain que l’asymétrie de traitement soit durable, au nom de l’égalité des droits des Etats. Le Sénégal a rétabli les visas pour les Français, et se rendre en Algérie n’est pas simple – message de réciprocité, en quelque sorte. Toutes les pistes méritent d’être expérimentées, d’abord celles traitant de la mobilité, depuis et vers l’Europe instituée.Lire sur Les Décodeurs :Comment fonctionne la politique migratoire entre le Royaume-Uni et la France ?Quel jugement portez-vous sur la façon dont les politiques français abordent cette question des frontières et des migrations ?La frontière civilisée est une interface et une ressource. Sa fonction de barrière ne s’impose qu’en cas de menace directe sur notre sécurité. Un changement de discours politique sur ces questions serait salutaire, avec la reconnaissance publique de la réalité durable des mobilités et la nécessaire construction de dispositifs les encadrant : visas de travail de longue durée, cogestion des mobilités entre pays de départ et pays d’arrivée, mise en place de règles pour détruire le régime illégal des passeurs…Ce qui est en jeu est également notre choix d’un rapport au monde. L’image positive du Royaume-Uni, projetée au loin par le message des Jeux olympiques de Londres, en 2012, cette image d’un pays moderne et multiculturel, ouvert et globalisé, nourrit une attraction irrésistible, même au fin fond du Soudan. D’où l’afflux vers Calais. Les Français – opinion et dirigeants –, qui candidatent pour des JO en 2024 et une Exposition universelle en 2025, seraient bien inspirés d’y réfléchir et d’assumer enfin toutes les composantes d’une politique d’ouverture, dans un monde de communication instantanée, loin d’un illusoire repli sur soi.Jean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Goar Au cœur de la trêve estivale, la crise des migrants à Calais et à Paris a offert une fenêtre de tir à la droite pour critiquer l’exécutif. En première ligne, le député de l’Aisne du parti Les Républicains (LR), Xavier Bertrand, a d’abord proposé dans le JDD de « laisser partir les migrants » en Angleterre avant de mettre la pression sur la majorité socialiste. « Je demande à Bernard Cazeneuve et Manuel Valls d’être plus fermes, plus offensifs à l’égard du gouvernement anglais », a-t-il répété, mardi 4 août sur RTL, en agitant la peur de voir des « barbelés tout le long du littoral. » « Pas question de laisser dénaturer la Côte d’Opale pour faire plaisir aux Anglais. » A Paris, l’occupation d’un lycée professionnel désaffecté du 19e arrondissement a entraîné une salve de communiqués. Claude Goasguen, député de Paris, a dénoncé un « précédent qui constitue un attrait toujours plus important des migrants », et Nadine Morano, députée européenne, a pris la même ligne, évoquant un « appel d’air considérable à l’immigration illégale », tout en dénonçant dans le même texte la saleté des rues de Paris « envahies de SDF, de matelas sur les trottoirs. Une honte pour l’image de la France ».Lire sur Les Décodeurs :Comment fonctionne la politique migratoire entre le Royaume-Uni et la France ?Un bilan comparableDepuis des semaines, la droite affiche sa fermeté en réclamant une stricte application de la loi, notamment en matière de reconduite à la frontière des demandeurs d’asile déboutés. Mardi, Eric Ciotti, secrétaire général adjoint de LR, a ainsi enjoint au gouvernement de mettre en place « une politique responsable, cohérente et lucide, se traduisant par une application ferme et résolue de la politique de reconduite des étrangers en situation irrégulière ». « A Calais comme à Paris, nous sommes en train de créer des abcès de fixation qui profitent aux passeurs et nuisent aux vrais demandeurs d’asile à la dérive », explique au Monde Roger Karoutchi, rapporteur spécial de la mission « Immigration, asile et intégration » au Sénat : « Il faut reconduire à la frontière ceux qui n’ont pas de raison de demander l’asile, sinon à quoi cela sert que nous votions des lois ? »Le Front national s’est engouffré dans la brèche mercredi et a accusé Nicolas Sarkozy de porter une « responsabilité historique » dans « l’aggravation des flux d’immigration clandestine dans notre pays ». « C’est lui qui a déstabilisé la Libye avec le soutien de François Hollande », a lancé sur RTL la présidente du parti, Marine Le Pen, assénant : « La classe politique française passe sa vie à essayer d’aller chercher des responsabilités ailleurs, alors que c’est eux les responsables de la situation. »Si la droite accuse la gauche de laxisme, les deux camps ont pourtant un bilan comparable en matière de reconduites à la frontière. En 2014, le ministère de l’intérieur a ainsi procédé à 27 606 « éloignements » d’immigrés illégaux (27 081 en 2013). Cette baisse par rapport au pic de 2012 (36 822 expulsions) est à relativiser, puisque le nombre d’expulsions en 2014 correspond environ à celui de 2010, à l’époque de la présidence de Nicolas Sarkozy (28 126). Mais la droite estime que la pression migratoire a augmenté et que la gauche n’est pas assez montée en puissance. Le nombre de demandes d’asile progresse en effet continuellement depuis 2007 (29 937 cette année-là contre 50 952 en 2014). « La situation migratoire de 2015 n’a rien à voir avec celle de 2003 », justifie M. Karoutchi, alors que Xavier Bertrand s’en est pris aux accords du Touquet, signés le 4 février 2003 par Nicolas Sarkozy, à l’époque ministre de l’intérieur.Lire aussi :Plus de 2 000 hommes, femmes et enfants sont morts « aux portes de l’Europe » en 2015Opposition frontaleAu niveau législatif, les parlementaires LR continuent également à s’opposer frontalement. Ils ont voté contre la réforme du droit d’asile, adoptée définitivement le 15 juillet, qui vise notamment à réduire la durée moyenne de traitement des demandes.Une semaine plus tard, les députés LR ont également voté contre le projet de loi sur le droit des étrangers, dont certains articles facilitent les reconduites à la frontière. Depuis son retour à la vie politique, Nicolas Sarkozy prône, lui, une refonte totale du droit migratoire européen avec la mise en place d’un Schengen 2, où tous les pays signataires se mettraient d’accord sur des conditions d’asile communes.Son principal rival à droite, Alain Juppé, s’y oppose en réclamant un renforcement des moyens de Frontex dans le cadre de Schengen. Divisés sur ce sujet, les dirigeants de la droite sont en tout cas d’accord sur une chose : à quelques mois des élections régionales, ils ne peuvent pas laisser le terrain de l’immigration au FN. Cela explique l’activisme de Xavier Bertrand, candidat dans la région Nord–Pas-Calais–Picardie, où il affrontera Marine Le Pen.Matthieu GoarJournaliste au Monde 04.08.2015 à 21h05 • Mis à jour le05.08.2015 à 09h45 Un enfant rom de 5 ans a été tué, mardi 4 août, lors d’un accident de la circulation à Paris, boulevard Ménilmontant (11e arrondissement). Selon les premiers éléments de l’enquête, le conducteur et le passager de la camionnette qui a percuté l’enfant ont pris la fuite à pied, après avoir abandonné la camionnette non loin de là.La maire de Paris, Anne Hidalgo, a publié un communiqué dans la soirée, disant faire « confiance aux services de police pour qu’ils soient rapidement identifiés et entendus, afin que soient établies au plus vite les circonstances exactes de ce drame ». Elle a également adressé ses « sincères condoléances » à la famille de la victime.« Il n’y avait aucune opération d’éviction en cours »Les circonstances de l’accident restent floues. Selon la préfecture de police de Paris (PP), qui a souligné que l’enquête était encore en cours, l’enfant se trouvait avec sa mère et sa tante au moment de l’accident.Ces dernières ont traversé à un passage protégé, lui faisant ensuite signe de les rejoindre. C’est au moment où l’enfant traversait à son tour qu’il a été renversé par une camionnette, précise la préfecture. L’enfant a succombé sur place malgré l’intervention des secours.La PP a par ailleurs démenti que l’enfant était en train de fuir une intervention de police visant à disperser des vendeurs à la sauvette, comme l’affirment des médias. « Il n’y avait aucune opération d’éviction en cours » et « l’enfant n’était pas en train de fuir mais se rendait au contraire vers le lieu où se trouvaient les vendeurs », a précisé le service de presse de la préfecture de police.Un journaliste de Libération affirme en effet que l’enfant faisait partie d’un groupe de vendeurs à la sauvette qui s’est dispersé, vers 14 h 30, alors que la police arrivait. Selon le quotidien, le garçon traversait la rue en courant au moment où il a été percuté. L’enquête a été confiée au service de traitement judiciaire des accidents de la préfecture de police. Martin UntersingerCela fait longtemps que la police parisienne compte des drones dans son arsenal. Officiellement, ces appareils ne prennent les airs qu'à des fins d'expérimentation. Pourtant, la Brigade de recherche et d'intervention (BRI), la prestigieuse unité d'élite de la préfecture de police, utilise régulièrement, publiquement et depuis plusieurs mois des appareils volants sans pilote lors de véritables interventions. Et ce alors que le cadre légal de l'utilisation de drones par les autorités en zone urbaine est largement inexistant.« démontrer la plus-value »Les rangs de la police bruissent de l'arrivée de drones depuis des années. La phase d'essai la plus récente date de 2014. Le journal interne de la préfecture s'en faisait l'écho, en septembre 2014 : on pouvait y lire qu'à ce stade, il s'agissait uniquement de « démontrer la plus-value » ou de « comparer les performances ». Plus loin, le journal était encore plus clair :« Aucun survol des personnes ou des espaces privés (terrasses privées, balcons, jardins privatifs…) ne sera possible. Les services de police, tout comme les particuliers qui utilisent ce type d’appareils, doivent respecter la réglementation existante. »Ce cadre juridique contraint assez fortement les expérimentations que mène la police. Ainsi, lorsqu'elle ordonne le survol du stade Duvauchelle de Créteil où se tient un match de football, le 19 septembre 2014, les drones doivent rester à l'écart du stade et des spectateurs, note le site 94 Citoyens. « L’objectif est de se familiariser avec ces produits, de voir quelles applications nous pouvons en tirer », explique là encore un agent de la direction opérationnelle des services techniques et logistiques (DOSTL), l'unité de la préfecture chargée de ces expérimentations, que l'on voit à l'œuvre dans la vidéo ci-dessous.Au moins deux interventions réellesDepuis, la police s'est quelque peu affranchie de ce cadre et a utilisé des drones lors d'interventions. Le 13 mars, la BRI est appelée au croisement des rues de Lieuvin et des Morillons, dans le XVe arrondissement de Paris. Au 4e étage, un homme, déjà connu des services de police pour des faits de violence, s’est retranché avec ses deux petites filles. Les négociations n'aboutissent pas. Après avoir fait placer un drone en vol stationnaire devant les fenêtres de l'appartement, la police donne l'assaut. L’homme est interpellé et ses fillettes extraites indemnes de l'appartement. Un photographe de l'Agence France-Presse est présent sur les lieux et photographie le drone en action. Le 2 juin, un homme est repéré en train de cambrioler une chambre de bonne, rue du Faubourg-Saint-Denis, dans le Xe arrondissement de Paris. Une opération policière d’envergure va être mise sur pied pour tenter de l’appréhender. Un témoin aperçoit un drone à proximité immédiate de l'opération policière. Selon nos informations, il a été mobilisé par la BRI, dépêchée sur les lieux. L'homme, cerné, parvient tout de même à se volatiliser sur les toits de Paris. Il n’a pas été retrouvé.La BRI ne fait pas mystère de son utilisation des drones. Il en est fait mention sur son site Internet, tout comme dans un « webdocumentaire » publié le 23 juin à l'occasion de son cinquantième anniversaire. On aperçoit même un modèle dans une photo postée ce jour-là sur le compte Twitter de la préfecture de police.#BRI50ans Présentation du matériel d'assistance technique. pic.twitter.com/ySEsV2iFUy— Préfecture de police (@prefpolice) 23 Juin 2015Disposant d'un seul drone léger, la brigade fait aussi appel, selon nos informations, à une entreprise spécialisée pour piloter des modèles plus lourds. Cette entreprise forme également les fonctionnaires de la BRI à l'utilisation de ces modèles. En tout, l'unité emploie au moins trois drones, dont un en propre.Un cadre légal incertainL'utilisation de drone, particulièrement en agglomération, est très strictement encadrée. Dans la plupart des cas, ce sont deux décrets de 2012 qui s'appliquent aux drones civils, c'est-à-dire ceux que l'on peut trouver dans le commerce, et qui interdisent le survol des zones habitées.Ce cadre légal général ne s'applique pas aux forces de police, « lorsque les circonstances de la mission et les exigences de l'ordre et de la sécurité publics le justifient ». Ce faisant, l'utilisation des drones par la police, rejetée dans un brouillard législatif, est soumise à un cadre juridique famélique. « C'est fait à l'arrache », avoue même une source policière. Un constat partagé par l'avocat spécialisé Didier Gazagne, du cabinet Alain Bensoussan :« [Cette exclusion du cadre de 2012] ne signifie pas que les missions réalisées ne puissent pas porter atteintes aux libertés publiques. L'utilisation des drones pour des missions de sécurité par les services de police et de gendarmerie pose des problèmes d'applicabilité du droit existant. Les différentes expérimentations réalisées par les différents services de police ou de gendarmerie pour des missions ne sont aujourd'hui à ma connaissance pas encadrées sur le plan juridique. »Seule possibilité de faire rentrer les drones dans le cadre de la loi : les faire immatriculer en tant qu'« aéronefs militaires », ce qui permet de leur appliquer un arrêté de 2013 qui prévoit un régime d'autorisation stricte.Les expérimentations ont-elles officiellement pris fin ? La BRI a-t-elle bénéficié d'autorisations spécifiques ? Peut-on s'attendre à la multiplication des drones dans le ciel parisien ? La BRI a-t-elle fait immatriculer ses drones pour les faire rentrer dans le cadre de la loi ? Ces essais ont-ils abouti à l'adoption, prévue de longue date, d'une doctrine d'utilisation ? Sollicités à plusieurs reprises, les services de la préfecture de police n'ont pas donné suite à nos questions.Quelles expérimentations ?Jusqu'à présent, les essais menés par la police concernant les drones étaient très limités. Le drone Elsa avait fait beaucoup parler de lui lorsque, en octobre 2007, la ministre de l’intérieur Michèle Alliot-Marie en a évoqué l'acquisition. Ces drones très légers ont fait l'objet de tests pendant plusieurs années. Interrogé à deux reprises par des députés en 2008 et 2010, le ministère de l'intérieur avait expliqué que ces tests étaient menés « en espace clos », et non en situation d'intervention réelle. « Certains points, en particulier juridiques, devront également être clarifiés », notait en 2010 le successeur de Michèle Alliot-Marie, Brice Hortefeux.Ce type de drone était brièvement sorti de l'expérimentation lors du sommet de l'Otan, à Strasbourg, en avril 2009. Interrogé sur le sujet, le ministère de l'intérieur avait expliqué, en 2010, qu'il avait, pour ce vol précis, « reçu l'accord des autorités compétentes » et que les expérimentations « se poursuivaient ».« Le survol de populations reste à ce jour très réglementé pour des raisons de sécurité évidentes », expliquait le ministre Bernard Cazeneuve en novembre 2014 en réponse à un député :« Un travail prospectif est actuellement mené au sein de la gendarmerie, de la police nationale et de la sécurité civile en vue de déterminer les missions qui pourraient être confiées à ce type d'appareils. [...] Aucun calendrier de déploiement n'a été arrêté. »Les forces de police et de gendarmerie militent de longue date pour une clarification du cadre légal applicable à leur utilisation d'engins volants sans pilote. Les bénéfices, en matière de maintien de l'ordre ou de repérages notamment, sont évidents. D'autant que certains événements, comme l'Euro 2016, qui se déroule en France dans moins d'un an, s'y prêtent particulièrement. //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444463', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Martin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Rey-Lefebvre « On s’attend à un arrivage (sic) de Calais, où la situation est devenue très difficile, mais aussi de Vintimille », assure Hervé Ouzzane, membre du collectif « La Chapelle en lutte ». Ancien tenancier de boîte de nuit, il était déjà très présent auprès des migrants de la rue Pajol (18e arrondissement), évacués le 29 juillet ; il campe désormais avec la centaine de migrants qui, depuis le 31 juillet, ont trouvé refuge dans un lycée technique professionnel désaffecté du 19e arrondissement de Paris. Hervé Ouzzane avait utilement récupéré, rue Pajol, tous les vivres non consommés et en avait rempli un grand chariot en disant, « ça peut servir ». Il n’avait pas tort.Après avoir tergiversé durant le week-end, la maire de Paris Anne Hidalgo a finalement renoncé à envoyer la police déloger les étrangers du lycée. « Ces migrants ont, au péril de leur vie, traversé le Sahara, la Méditerranée, ils ont fui la guerre en Afghanistan, au Soudan ou, pour les Erythréens, une dictature sanglante : la France mais surtout Paris leur doivent l’hospitalité et l’accueil, a déclaré, lundi 3 août, Bruno Julliard, premier adjoint à la maire de Paris. Nous avons choisi le dialogue et notre méthode porte ses fruits : d’abord recenser les personnes, puis leur proposer un hébergement d’un mois, quelle que soit leur situation. Pas dans des hôtels mais dans des centres où ils peuvent dormir, se nourrir, accomplir leurs démarches administratives. Bien que l’accueil des migrants soit de la compétence de l’Etat, la Mairie de Paris s’implique pour faire face à cette crise migratoire d’une ampleur sans précédent. » Ballottés d’un centre à l’autreRue Jean-Quarré, l’ancien lycée hôtelier, un méchant bâtiment des années 1970 vide depuis quatre ans, se prête plutôt bien à cette vie collective. Les classes sont devenues des dortoirs pour la centaine d’hommes présents, le préau fournit une ombre bienvenue et les rares prises électriques sont toutes saturées de chargeurs de téléphones portables, tandis que la cour accueille les jeux de ballon, pour tuer l’ennui.Dans les petits groupes, rassemblés par nationalité – des Soudanais, les plus nombreux, des Erythréens, des Tchadiens mais aussi des Libyens, des Maghrébins, quelques Maliens et des Sénégalais –, l’ambiance semble détendue, même si chacun, en baroudeur aguerri, garde son bagage à l’œil. Abdel Quafar, 34 ans, parti du Darfour en 2008, passé par la Libye puis par la Grèce, est en France depuis 2012 ; Aziz Bara, son compatriote ouvrier dans le bâtiment et Khider Ismail, ancien cameraman, ont suivi à peu près le même périple.Tous trois ne se font pas prier pour montrer le précieux titre de réfugié qui leur donne le droit d’être en France et d’y travailler, mais qui ne suffit pas pour y obtenir un logement et un emploi. Ils ont déjà été beaucoup ballottés d’un centre à l’autre, d’une association à l’autre : « Ce que nous souhaitons, c’est nous intégrer à la communauté française, mais c’est difficile », juge Abdel Quafar. A ses côtés, deux jeunes, arrivés depuis deux jours, découvrent les méandres administratifs français.Lire aussi :Cinq questions sur le droit d’asileTraités de « vichystes »Le squat est donc solidement chaperonné par le collectif « La Chapelle en lutte », qui refuse de se constituer en association et dont certains membres se font appeler par un pseudonyme. Ils filtrent les entrées et monopolisent la communication avec la Ville, dont les représentants venus, samedi 1er août, vérifier la sécurité électrique et tenter un premier recensement se sont fait vertement éconduire et auraient été traités de « vichystes ».Le collectif assure qu’une fois les listes dressées, il est difficile d’y faire admettre de nouveaux arrivants. Or, ceux-ci sont déjà en route car la nouvelle du squat du lycée Jean-Quarré s’est propagée à la vitesse d’un feu de forêt : une vingtaine de Soudanais ont quitté le campement des quais d’Austerlitz, où ils stationnaient depuis des mois, pour s’installer ici ; une douzaine d’Afghans, descendus de la gare de l’Est, ont rejoint, lundi, leurs compatriotes.Le collectif de soutien appelle de ses vœux une grande maison d’accueil des migrants à Paris, ce à quoi le ministère de l’intérieur se refuse. Quant au généreux discours de la Mairie de Paris, il se heurte à la pénurie de places d’hébergement. Tous les centres sont pleins et, selon la préfecture d’Ile-de-France, 1 300 migrants ont déjà été accueillis, depuis le 1er juin, dans des centres censés rester fermés l’été, et qui ont été rouverts pour l’occasion. « Nous verrons si la situation est tenable », avance prudemment M. Julliard à l’Hôtel de ville. Il ne souhaite pas créer un point de « cristallisation » et rappelle qu’il y a d’autres campements, notamment celui d’Austerlitz et ses 250 migrants, qui vivent de plus en plus durement la cohabitation avec les fêtards noctambules de la Cité du design et des péniches alentour : « C’est notre priorité », affirme-t-il.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.08.2015 à 02h30 • Mis à jour le04.08.2015 à 14h05 Trois mineurs, une fille de 12 ans et deux garçons de 14 et 15 ans, ont été interpellés, mardi 4 août, au lendemain de la découverte de la profanation d’un cimetière en Meurthe-et-Moselle, à Labry, près de Metz, a annoncé le procureur de Briey, Yves Le Clair. La jeune fille a été simplement entendue mais les deux garçons ont été placés en garde à vue. Les jeunes suspects, aux motivations « gothiques » selon le terme utilisé par le procureur, ont reconnu les faits.Les trois adolescents, qui habitent dans les environs du village, devront être présentés à un juge des enfants en vue d’une mise en examen pour « violation de sépulture ». Ce délit est passible, pour les mineurs, de six mois de prison.« Actes inacceptables »Selon M. Le Clair, c’est le maire de Labry, une commune de 1 700 habitants, qui a appelé la police après avoir constaté les dégradations. « Trente-cinq ornements funéraires, principalement des crucifix et des plaques, ont été déplacés », dont quatre ont été brisés, avait précisé M. Le Clair lundi, évoquant déjà la piste de « jeunes » voulant « faire les idiots » :« Le cimetière militaire qui jouxte le cimetière civil où se sont déroulés ces faits n’a subi aucune dégradation. D’après les dires du maire de Labry, ces faits sont susceptibles d’être l’œuvre de jeunes pour faire les idiots. »« Ces actes inacceptables appellent une réponse pénale ferme. Les enquêtes devront permettre d’en poursuivre les coupables », a souligné le ministère de l’intérieur. Le premier ministre, Manuel Valls, a fait part de son « indignation ». « Ces actes devront être sanctionnés durement ». Le curé de Labry, Gérard Cappannelli, penchait plutôt pour une « affaire de potaches » et a souligné qu’il conviendrait plutôt de faire comprendre aux auteurs des faits qu’on « respecte un cimetière comme on se respecte soi-même ». Martin UntersingerCela fait longtemps que la police parisienne compte des drones dans son arsenal. Officiellement, ces appareils ne prennent les airs qu'à des fins d'expérimentation. Pourtant, la Brigade de recherche et d'intervention (BRI), la prestigieuse unité d'élite de la préfecture de police, utilise régulièrement, publiquement et depuis plusieurs mois des appareils volants sans pilote lors de véritables interventions. Et ce alors que le cadre légal de l'utilisation de drones par les autorités en zone urbaine est largement inexistant.« démontrer la plus-value »Les rangs de la police bruissent de l'arrivée de drones depuis des années. La phase d'essai la plus récente date de 2014. Le journal interne de la préfecture s'en faisait l'écho, en septembre 2014 : on pouvait y lire qu'à ce stade, il s'agissait uniquement de « démontrer la plus-value » ou de « comparer les performances ». Plus loin, le journal était encore plus clair :« Aucun survol des personnes ou des espaces privés (terrasses privées, balcons, jardins privatifs…) ne sera possible. Les services de police, tout comme les particuliers qui utilisent ce type d’appareils, doivent respecter la réglementation existante. »Ce cadre juridique contraint assez fortement les expérimentations que mène la police. Ainsi, lorsqu'elle ordonne le survol du stade Duvauchelle de Créteil où se tient un match de football, le 19 septembre 2014, les drones doivent rester à l'écart du stade et des spectateurs, note le site 94 Citoyens. « L’objectif est de se familiariser avec ces produits, de voir quelles applications nous pouvons en tirer », explique là encore un agent de la direction opérationnelle des services techniques et logistiques (DOSTL), l'unité de la préfecture chargée de ces expérimentations, que l'on voit à l'œuvre dans la vidéo ci-dessous.Au moins deux interventions réellesDepuis, la police s'est quelque peu affranchie de ce cadre et a utilisé des drones lors d'interventions. Le 13 mars, la BRI est appelée au croisement des rues de Lieuvin et des Morillons, dans le XVe arrondissement de Paris. Au 4e étage, un homme, déjà connu des services de police pour des faits de violence, s’est retranché avec ses deux petites filles. Les négociations n'aboutissent pas. Après avoir fait placer un drone en vol stationnaire devant les fenêtres de l'appartement, la police donne l'assaut. L’homme est interpellé et ses fillettes extraites indemnes de l'appartement. Un photographe de l'Agence France-Presse est présent sur les lieux et photographie le drone en action. Le 2 juin, un homme est repéré en train de cambrioler une chambre de bonne, rue du Faubourg-Saint-Denis, dans le Xe arrondissement de Paris. Une opération policière d’envergure va être mise sur pied pour tenter de l’appréhender. Un témoin aperçoit un drone à proximité immédiate de l'opération policière. Selon nos informations, il a été mobilisé par la BRI, dépêchée sur les lieux. L'homme, cerné, parvient tout de même à se volatiliser sur les toits de Paris. Il n’a pas été retrouvé.La BRI ne fait pas mystère de son utilisation des drones. Il en est fait mention sur son site Internet, tout comme dans un « webdocumentaire » publié le 23 juin à l'occasion de son cinquantième anniversaire. On aperçoit même un modèle dans une photo postée ce jour-là sur le compte Twitter de la préfecture de police.#BRI50ans Présentation du matériel d'assistance technique. pic.twitter.com/ySEsV2iFUy— Préfecture de police (@prefpolice) 23 Juin 2015Disposant d'un seul drone léger, la brigade fait aussi appel, selon nos informations, à une entreprise spécialisée pour piloter des modèles plus lourds. Cette entreprise forme également les fonctionnaires de la BRI à l'utilisation de ces modèles. En tout, l'unité emploie au moins trois drones, dont un en propre.Un cadre légal incertainL'utilisation de drone, particulièrement en agglomération, est très strictement encadrée. Dans la plupart des cas, ce sont deux décrets de 2012 qui s'appliquent aux drones civils, c'est-à-dire ceux que l'on peut trouver dans le commerce, et qui interdisent le survol des zones habitées.Ce cadre légal général ne s'applique pas aux forces de police, « lorsque les circonstances de la mission et les exigences de l'ordre et de la sécurité publics le justifient ». Ce faisant, l'utilisation des drones par la police, rejetée dans un brouillard législatif, est soumise à un cadre juridique famélique. « C'est fait à l'arrache », avoue même une source policière. Un constat partagé par l'avocat spécialisé Didier Gazagne, du cabinet Alain Bensoussan :« [Cette exclusion du cadre de 2012] ne signifie pas que les missions réalisées ne puissent pas porter atteintes aux libertés publiques. L'utilisation des drones pour des missions de sécurité par les services de police et de gendarmerie pose des problèmes d'applicabilité du droit existant. Les différentes expérimentations réalisées par les différents services de police ou de gendarmerie pour des missions ne sont aujourd'hui à ma connaissance pas encadrées sur le plan juridique. »Seule possibilité de faire rentrer les drones dans le cadre de la loi : les faire immatriculer en tant qu'« aéronefs militaires », ce qui permet de leur appliquer un arrêté de 2013 qui prévoit un régime d'autorisation stricte.Les expérimentations ont-elles officiellement pris fin ? La BRI a-t-elle bénéficié d'autorisations spécifiques ? Peut-on s'attendre à la multiplication des drones dans le ciel parisien ? La BRI a-t-elle fait immatriculer ses drones pour les faire rentrer dans le cadre de la loi ? Ces essais ont-ils abouti à l'adoption, prévue de longue date, d'une doctrine d'utilisation ? Sollicités à plusieurs reprises, les services de la préfecture de police n'ont pas donné suite à nos questions.Quelles expérimentations ?Jusqu'à présent, les essais menés par la police concernant les drones étaient très limités. Le drone Elsa avait fait beaucoup parler de lui lorsque, en octobre 2007, la ministre de l’intérieur Michèle Alliot-Marie en a évoqué l'acquisition. Ces drones très légers ont fait l'objet de tests pendant plusieurs années. Interrogé à deux reprises par des députés en 2008 et 2010, le ministère de l'intérieur avait expliqué que ces tests étaient menés « en espace clos », et non en situation d'intervention réelle. « Certains points, en particulier juridiques, devront également être clarifiés », notait en 2010 le garde des Sceaux en exercice, Brice Hortefeux.Ce type de drone était brièvement sorti de l'expérimentation lors du sommet de l'Otan, à Strasbourg, en avril 2009. Interrogé sur le sujet, le ministère de l'intérieur avait expliqué, en 2010, qu'il avait, pour ce vol précis, « reçu l'accord des autorités compétentes » et que les expérimentations « se poursuivaient ».« Le survol de populations reste à ce jour très réglementé pour des raisons de sécurité évidentes », expliquait le ministre Bernard Cazeneuve en novembre 2014 en réponse à un député :« Un travail prospectif est actuellement mené au sein de la gendarmerie, de la police nationale et de la sécurité civile en vue de déterminer les missions qui pourraient être confiées à ce type d'appareils. [...] Aucun calendrier de déploiement n'a été arrêté. »Les forces de police et de gendarmerie militent de longue date pour une clarification du cadre légal applicable à leur utilisation d'engins volants sans pilote. Les bénéfices, en matière de maintien de l'ordre ou de repérages notamment, sont évidents. D'autant que certains événements, comme l'Euro 2016, qui se déroule en France dans moins d'un an, s'y prêtent particulièrement. //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444463', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Martin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Rey-Lefebvre « On s’attend à un arrivage (sic) de Calais, où la situation est devenue très difficile, mais aussi de Vintimille », assure Hervé Ouzzane, membre du collectif « La Chapelle en lutte ». Ancien tenancier de boîte de nuit, il était déjà très présent auprès des migrants de la rue Pajol (18e arrondissement), évacués le 29 juillet ; il campe désormais avec la centaine de migrants qui, depuis le 31 juillet, ont trouvé refuge dans un lycée technique professionnel désaffecté du 19e arrondissement de Paris. Hervé Ouzzane avait utilement récupéré, rue Pajol, tous les vivres non consommés et en avait rempli un grand chariot en disant, « ça peut servir ». Il n’avait pas tort.Après avoir tergiversé durant le week-end, la maire de Paris Anne Hidalgo a finalement renoncé à envoyer la police déloger les étrangers du lycée. « Ces migrants ont, au péril de leur vie, traversé le Sahara, la Méditerranée, ils ont fui la guerre en Afghanistan, au Soudan ou, pour les Erythréens, une dictature sanglante : la France mais surtout Paris leur doivent l’hospitalité et l’accueil, a déclaré, lundi 3 août, Bruno Julliard, premier adjoint à la maire de Paris. Nous avons choisi le dialogue et notre méthode porte ses fruits : d’abord recenser les personnes, puis leur proposer un hébergement d’un mois, quelle que soit leur situation. Pas dans des hôtels mais dans des centres où ils peuvent dormir, se nourrir, accomplir leurs démarches administratives. Bien que l’accueil des migrants soit de la compétence de l’Etat, la Mairie de Paris s’implique pour faire face à cette crise migratoire d’une ampleur sans précédent. » Ballottés d’un centre à l’autreRue Jean-Quarré, l’ancien lycée hôtelier, un méchant bâtiment des années 1970 vide depuis quatre ans, se prête plutôt bien à cette vie collective. Les classes sont devenues des dortoirs pour la centaine d’hommes présents, le préau fournit une ombre bienvenue et les rares prises électriques sont toutes saturées de chargeurs de téléphones portables, tandis que la cour accueille les jeux de ballon, pour tuer l’ennui.Dans les petits groupes, rassemblés par nationalité – des Soudanais, les plus nombreux, des Erythréens, des Tchadiens mais aussi des Libyens, des Maghrébins, quelques Maliens et des Sénégalais –, l’ambiance semble détendue, même si chacun, en baroudeur aguerri, garde son bagage à l’œil. Abdel Quafar, 34 ans, parti du Darfour en 2008, passé par la Libye puis par la Grèce, est en France depuis 2012 ; Aziz Bara, son compatriote ouvrier dans le bâtiment et Khider Ismail, ancien cameraman, ont suivi à peu près le même périple.Tous trois ne se font pas prier pour montrer le précieux titre de réfugié qui leur donne le droit d’être en France et d’y travailler, mais qui ne suffit pas pour y obtenir un logement et un emploi. Ils ont déjà été beaucoup ballottés d’un centre à l’autre, d’une association à l’autre : « Ce que nous souhaitons, c’est nous intégrer à la communauté française, mais c’est difficile », juge Abdel Quafar. A ses côtés, deux jeunes, arrivés depuis deux jours, découvrent les méandres administratifs français.Lire aussi :Cinq questions sur le droit d’asileTraités de « vichystes »Le squat est donc solidement chaperonné par le collectif « La Chapelle en lutte », qui refuse de se constituer en association et dont certains membres se font appeler par un pseudonyme. Ils filtrent les entrées et monopolisent la communication avec la Ville, dont les représentants venus, samedi 1er août, vérifier la sécurité électrique et tenter un premier recensement se sont fait vertement éconduire et auraient été traités de « vichystes ».Le collectif assure qu’une fois les listes dressées, il est difficile d’y faire admettre de nouveaux arrivants. Or, ceux-ci sont déjà en route car la nouvelle du squat du lycée Jean-Quarré s’est propagée à la vitesse d’un feu de forêt : une vingtaine de Soudanais ont quitté le campement des quais d’Austerlitz, où ils stationnaient depuis des mois, pour s’installer ici ; une douzaine d’Afghans, descendus de la gare de l’Est, ont rejoint, lundi, leurs compatriotes.Le collectif de soutien appelle de ses vœux une grande maison d’accueil des migrants à Paris, ce à quoi le ministère de l’intérieur se refuse. Quant au généreux discours de la Mairie de Paris, il se heurte à la pénurie de places d’hébergement. Tous les centres sont pleins et, selon la préfecture d’Ile-de-France, 1 300 migrants ont déjà été accueillis, depuis le 1er juin, dans des centres censés rester fermés l’été, et qui ont été rouverts pour l’occasion. « Nous verrons si la situation est tenable », avance prudemment M. Julliard à l’Hôtel de ville. Il ne souhaite pas créer un point de « cristallisation » et rappelle qu’il y a d’autres campements, notamment celui d’Austerlitz et ses 250 migrants, qui vivent de plus en plus durement la cohabitation avec les fêtards noctambules de la Cité du design et des péniches alentour : « C’est notre priorité », affirme-t-il.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.08.2015 à 02h30 • Mis à jour le04.08.2015 à 14h05 Trois mineurs, une fille de 12 ans et deux garçons de 14 et 15 ans, ont été interpellés, mardi 4 août, au lendemain de la découverte de la profanation d’un cimetière en Meurthe-et-Moselle, à Labry, près de Metz, a annoncé le procureur de Briey, Yves Le Clair. La jeune fille a été simplement entendue mais les deux garçons ont été placés en garde à vue. Les jeunes suspects, aux motivations « gothiques » selon le terme utilisé par le procureur, ont reconnu les faits.Les trois adolescents, qui habitent dans les environs du village, devront être présentés à un juge des enfants en vue d’une mise en examen pour « violation de sépulture ». Ce délit est passible, pour les mineurs, de six mois de prison.« Actes inacceptables »Selon M. Le Clair, c’est le maire de Labry, une commune de 1 700 habitants, qui a appelé la police après avoir constaté les dégradations. « Trente-cinq ornements funéraires, principalement des crucifix et des plaques, ont été déplacés », dont quatre ont été brisés, avait précisé M. Le Clair lundi, évoquant déjà la piste de « jeunes » voulant « faire les idiots » :« Le cimetière militaire qui jouxte le cimetière civil où se sont déroulés ces faits n’a subi aucune dégradation. D’après les dires du maire de Labry, ces faits sont susceptibles d’être l’œuvre de jeunes pour faire les idiots. »« Ces actes inacceptables appellent une réponse pénale ferme. Les enquêtes devront permettre d’en poursuivre les coupables », a souligné le ministère de l’intérieur. Le premier ministre, Manuel Valls, a fait part de son « indignation ». « Ces actes devront être sanctionnés durement ». Le curé de Labry, Gérard Cappannelli, penchait plutôt pour une « affaire de potaches » et a souligné qu’il conviendrait plutôt de faire comprendre aux auteurs des faits qu’on « respecte un cimetière comme on se respecte soi-même ». 03.08.2015 à 11h23 • Mis à jour le03.08.2015 à 14h55 Editorial du Monde. L’enquête que nous publions aujourd’hui le confirme : la lutte contre le terrorisme djihadiste est un combat complexe, incertain et dans lequel le risque zéro n’existe pas. Ainsi, les services de sécurité ne doivent qu’à un coup de chance inédit d’avoir évité, le 19 avril, un projet d’attentat contre une église de Villejuif, qui aurait pu faire des dizaines de morts.Son principal suspect, Sid Ahmed Ghlam, a été victime de sa propre maladresse : il s’était tiré une balle dans le pied et avait appelé le SAMU. Pourtant, cet étudiant algérien de 24 ans avait été signalé aux services de sécurité dès le printemps 2014 pour ses velléités de départ en Syrie, et il faisait l’objet d’une fiche « S », par laquelle la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) désigne les individus potentiellement menaçants pour la sécurité nationale. Cela ne l’avait pas empêché, dans les mois précédant son projet d’attentat, d’effectuer deux voyages en Turquie, sans éveiller davantage les soupçons.Le constat n’est pas nouveau. Depuis Mohamed Merah, auteur des tueries de Toulouse et Montauban en mars 2012, jusqu’à Sid Ahmed Ghlam ou Yassin Salhi (le principal suspect de la décapitation de son employeur et d’une tentative d’attaque kamikaze contre une entreprise de l’Isère le 26 juin), en passant évidemment par les frères Kouachi et Amedy Coulibaly, auteurs des attentats parisiens de janvier, tous les individus qui ont commis ou projeté des attentats en France étaient repérés et, peu ou prou, suivis par les services de renseignement. Cela ne les a ni dissuadés ni empêchés de passer à l’acte.Plusieurs milliers de personnes sont signalées à la DGSI comme potentiellement menaçantes pour la sécurité nationaleLes docteurs « y’a qu’à » y trouveront une nouvelle démonstration des faiblesses ou des ratés de l’antiterrorisme. Et de nouveaux arguments pour réclamer de muscler toujours davantage la lutte contre la menace djihadiste en France. La critique est aisée, mais peu réaliste.Pour deux raisons. La première est que plusieurs milliers de personnes font déjà l’objet d’une fiche « S ». Durant les deux dernières années seulement, plus de 4 000 ont ainsi été signalées dans le cadre des filières syriennes. Parmi ces dernières, 1 030 ont effectivement combattu en Syrie, dont 300 sont rentrées en France. Potentiellement, elles représentent autant de menaces éventuelles. Faut-il toutes les mettre sur écoute ? Ce serait matériellement difficile, voire impossible, pour les 2 000 agents de la DGSI. Et cela déplacerait dangereusement le curseur entre libertés fondamentales et lutte contre le terrorisme.Lire aussi :La « crêperie conspirative », concentré français du djihadismeDes cibles plus difficiles à évaluerLa seconde raison est tout aussi déterminante. Loi après loi, la lutte antiterroriste a beau se renforcer et ses moyens techniques et humains s’étoffer, ses cibles sont toujours plus fines et difficiles à évaluer. Contrairement à Mohamed Merah, aux frères Kouachi ou à Amedy Coulibaly, Sid Ahmed Ghlam à Villejuif ou Yassin Sahli dans l’Isère incarnent une menace plus diffuse et de basse intensité. L’un et l’autre avaient un casier judiciaire vierge, ni l’un ni l’autre ne s’était rendu dans des zones de combat (en Syrie, Irak ou Afghanistan), et ils n’avaient pas de liens connus avec des éléments radicaux.Face à cette radicalité nihiliste et morbide de plus en plus disséminée, la question n’est donc pas de savoir si un prochain attentat aura lieu en France, mais quand. Le renforcement en cours des services de sécurité et de leur efficacité doit permettre de circonscrire la menace. Pas de la faire disparaître.Lire aussi :Sid Ahmed Ghlam, entre les mailles du filet 03.08.2015 à 10h00 • Mis à jour le03.08.2015 à 20h20 « Ils évacuent des camps, nous ouvrons des écoles », affirme une banderole déployée sur la façade du collège Guillaume-Budé, situé dans la rue Jean-Quarré, dans le 19e arrondissement de Paris. Depuis vendredi 31 juillet, une centaine de migrants, des Afghans, des Soudanais et des Erythréens, ont pris possession du lieu, qui sert désormais d’annexe au collège Guillaume-Budé pour accueillir ponctuellement des activités extrascolaires.Organisés au sein du collectif La Chapelle en lutte, ils dénoncent le démantèlement de leurs campements par les autorités sans solution de relogement. « Si on nous expulse, on occupera un autre lieu. Là, il faut que la mairie de Paris et surtout l’Etat soient conscients de la situation. L’objectif, c’est pas une nuit dans la rue », a fait valoir Lyes Louffok, un membre du comité.Un objectif qui devrait être atteint : la mairie de Paris, via son premier adjoint, Bruno Julliard, a déclaré lundi que, « même si cette occupation s’est faite dans l’illégalité », l’attitude des migrants a été « constructive ». « Nous n’envisageons pas d’expulsion, même si les locaux ne sont pas adaptés », a-t-il ajouté, précisant qu’une équipe de la ville allait se rendre sur place pour « vérifier la salubrité et la sécurité » du lieu. Dès vendredi, des représentants de la Ville s’étaient rendus sur place pour engager des négociations. Selon les témoignages reccueillis par un journaliste du Monde, présent sur les lieux, les discussions portaient sur le statut des différents individus occupant le bâtiment. En effet, les autorités distinguent les réfugiés des sans-papiers, ces derniers n’étant pas susceptibles d’être hébergés par les services municipaux.Lire sur Les Décodeurs :Cinq questions sur le droit d’asileParis, une étape vers CalaisLe groupe de migrants avait d’abord tenté, en fin de semaine, de s’installer rue des Rigoles, dans les locaux de l’association Ni putes ni soumises. Il y était resté vingt-quatre heures. Mercredi, un campement de 240 personnes, là encore majoritairement érythréennes et soudanaises, avait été démantelé dans le calme, rue Pajol. Tous ont été « hébergés et accompagnés », a assuré la mairie de Paris.#LycéeMigrants : sur les murs du lycée réquisitionné une banderole, "Ils évacuent des camps, nous ouvrons des écoles" http://t.co/eWDcTchk9b— LouisWitter (@Louis Witter)require(["twitter/widgets"]);Depuis le début du mois de juin, les évacuations de campements de migrants se multiplient dans le nord de Paris, avec des propositions de relogement pour les clandestins, le temps d’examiner leur demande d’asile. Mais de nouveaux arrivants se réinstallent souvent dans la foulée sur les sites vidés.Lire aussi le reportage :A Paris, les migrants de la Halle Pajol de nouveau évacuésBeaucoup d’entre eux, partis de Libye et arrivés par bateau en Italie, souhaitent gagner le Royaume-Uni. Paris constitue une étape vers la région de Calais, où ils sont plus de 3 000 à vivre dans des bidonvilles et à tenter de traverser le tunnel sous la Manche pour se rendre en Angleterre. Au premier semestre 2015, 137 000 personnes ont traversé la Méditerranée. Soren Seelow L’enquête a débuté comme un gag. Au bout du fil, un apprenti terroriste un peu maladroit vient de se tirer une balle dans la jambe :« Le SAMU de Paris, bonjour !– Oui, bonjour, au secours…– Vous êtes sur la voie publique, monsieur ?– Oui, sur la voie publique… Ahhh ! (…) J’suis dehors là. Ils ont tiré dans mon pied…– Tiré dans vos pieds ! Avec.. avec une arme, monsieur ? »Quelques minutes plus tard, la police découvre le blessé gisant sur le trottoir au pied de sa résidence étudiante, dans le 13e arrondissement de Paris : Sid Ahmed Ghlam, un étudiant algérien de 24 ans. Tandis qu’il est emmené à l’hôpital, les policiers remontent une trace de sang jusqu’à sa voiture. A l’intérieur, une kalachnikov, deux armes de poing, un gilet pare-balles et des documents manuscrits sur un projet d’attentat. Dans sa chambre, ils mettent la main sur trois autres kalachnikov et trois gilets pare-balles. L’analyse du matériel informatique confirme leurs inquiétudes : le jeune homme envisageait, comme il l’a reconnu par la suite, d’attaquer une église de Villejuif, dans le Val-de-Marne, le matin même, le dimanche 19 avril.L’attentat n’a jamais eu lieu. Dans des circonstances qui restent à éclaircir, une jeune femme, Aurélie Chatelain, a été tuée dans sa voiture, garée à quelques centaines de mètres de l’église Sainte-Thérèse de Villejuif. Sid Ahmed Ghlam attribue ce meurtre à un complice, mais l’ADN de la victime a été retrouvé sur sa manche et l’expertise balistique a établi que la même arme avait tué Aurélie Chatelain et transpercé sa jambe. Toujours est-il que ce meurtre, apparemment non prémédité, a fait dérailler un scénario écrit depuis plusieurs semaines. Téléguidé de l’étrangerLa maladresse du jeune Algérien est un coup de chance inédit dans les annales de l’antiterrorisme, et va permettre aux enquêteurs de mettre au jour un projet d’attentat orchestré de Syrie par des djihadistes français, que les services de renseignement pensent avoir identifiés. Sur leur principale hypothèse de travail plane un spectre, connu des services depuis plus de dix ans : Fabien Clain, un proche de Mohamed Merah, considéré comme un des principaux animateurs de la filière dite « d’Artigat », dans l’Ariège, au début des années 2000.Le dossier d’instruction dresse, par le jeu des relations de ses protagonistes, un tableau vivant de la galaxie djihadiste de ces quinze dernières années. Cette enquête à tiroirs commence par le décryptage de dizaines de fragments de correspondance retrouvés dans le matériel informatique de Sid Ahmed Ghlam. En moins de trois jours, les hommes de la Sous-direction antiterroriste (SDAT) et de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) restaurent les fichiers effacés. Leurs auteurs n’apparaissent pas, mais le contenu est explicite : l’étudiant a visiblement été téléguidé de l’étranger.L’aspect le plus intéressant de ces échanges réside dans la précision des instructions qui lui sont envoyées. Une de ces missives lui indique comment récupérer des armes dans une voiture volée sur un parking d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis :« Tu vas trouver sur cette rue une sandwicherie qui est dans un angle, ça s’appelle L’Atmosphère. (…) Tu regardes parmi les voitures garées là, et tu cherches une Renault Mégane. (…) Tu regardes sur la roue avant droite, tu vas trouver les clés posées dessus. (…) Tu ouvres, tu récupères le sac et tu vas le ranger dans ta voiture. (…) Une fois que c’est fait tu vas garer ta voiture plus loin et tu la laisses, tu reviendras la récupérer demain matin. (…) Tu rentres en transport à la maison. (…) Mets des gants quand tu touches la voiture. (…) Le paquet, c’est ce que tu as besoin pour travailler. Quand tu as récupéré le sac, envoie-moi un message. »Mais c’est une autre instruction qui va permettre aux enquêteurs de remonter jusqu’aux possibles commanditaires. Son auteur suggère à l’étudiant de se rendre dans un garage de Pierrefitte-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), pour récupérer une deuxième voiture afin d’y cacher son arsenal : « Quand tu arrives là-bas, tu demandes à parler à Rabi. Dès que tu le vois tu lui dis : “Je viens de la part de Vega et Thomas pour récupérer la BMW 318”. » Les acteurs de l’opération ont pris soin de crypter toutes leurs conversations. Mais ils ont commis un impair : ils ont livré aux enquêteurs un surnom et un prénom.Lire aussi :Sid Ahmed Ghlam, entre les mailles du filetDes vieilles connaissances de l’antiterrorismeIl faudra quelques jours seulement à la DGSI pour exploiter cet indice : Vega s’appelle en réalité Macreme A., comme l’a confirmé le gérant du garage, et son acolyte Thomas M. Les deux hommes, originaires de Seine-Saint-Denis, sont partis en Syrie au début de 2015 et apparaissent dans la même procédure de filière djihadiste que Fabien Clain. Présenté comme leur « comparse », ce Toulousain de 36 ans d’origine réunionnaise aurait joué de la Syrie un rôle majeur dans leur endoctrinement.Selon une note des services de renseignement, Fabien Clain apparaît dès 2001 dans le radar de l’antiterrorisme. Son frère Michel et lui ont fondé un groupuscule salafiste et épousé deux converties qui portent la burqa – ce que leur vaut le surnom de « clan des Belphégor » dans le quartier du Mirail. Leur groupuscule fusionne à la fin de 2004 avec une autre communauté, structurée autour d’un Français d’origine syrienne, Olivier Corel, dit « l’Emir blanc ».A l’occasion des réunions organisées dans la ferme de l’émir, à Artigat, les frères Clain rencontrent Abdelkader Merah et Sabri Essid, les frère et beau-frère de Mohamed Merah. Considérée comme un des noyaux historiques du djihadisme français, la cellule d’Artigat apparaît dans plusieurs dossiers de terrorisme, dont celui de Merah. En 2009, Fabien Clain a été condamné à cinq ans de prison pour avoir animé une filière d’acheminement vers l’Irak. Parti rejoindre les rangs de l’Etat islamique après sa libération, il n’a pu être entendu par les enquêteurs.Le volet français de l’enquête a en revanche permis la mise en examen de trois personnes elles aussi connectées – de façon plus ou moins directe – à d’anciennes cellules djihadistes. Parmi elles figure une autre vieille connaissance de l’antiterrorisme : Rabah B., dit le « Kabyle », soupçonné d’avoir organisé la livraison des armes cachées dans la Mégane à l’attention de Sid Ahmed Ghlam. Il avait été interpellé puis relâché faute de preuves lors du démantèlement en 2005 du réseau Chérifi, dont onze membres ont été condamnés en 2011 pour un projet d’attentat contre la DST, la Direction de la surveillance du territoire, l’ancêtre de la DGSI. Le « Kabyle » a continué à en fréquenter plusieurs après leur sortie de prison.Les deux autres mis en examen, également soupçonnés d’avoir participé à la livraison des armes, n’ont jamais été impliqués dans des affaires de terrorisme. Mais leur cercle relationnel illustre là encore le microcosme de la nébuleuse djihadiste et sa porosité avec le milieu du banditisme. Le premier est un proche de Moussa Coulibaly, qui avait agressé trois militaires au couteau à Nice le 3 février. Quant au second, il fréquente un ancien membre du Groupe islamique combattant marocain, suspecté d’avoir commandité les attentats de Casablanca et de Madrid au début des années 2000.Un autre homme, Pascal K., a été interpellé après l’identification de son ADN sur une brosse à cheveux retrouvée chez Ghlam. Il a finalement été relâché, mais les enquêteurs ont découvert que son frère Franck, un déserteur de l’armée française ayant participé à une opération extérieure au Liban, avait été l’élève de Farid Benyettou – l’ancien mentor de Chérif Kouachi, l’un des auteurs de la tuerie de Charlie Hebdo. Autant de connexions qui retracent l’historique de la famille du djihadisme français. Les anciens réseaux des années 2000 ont planté leurs graines. Sid Ahmed Ghlam était leur dernière jeune pousse. Jusqu’à ce qu’il se tire une balle dans le pied.Lire aussi :La « crêperie conspirative », concentré français du djihadismeSoren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Béatrice Jérôme Les traditions se perdent. Depuis le 1er août, il en coûte de garer sa voiture à Paris en été. Le stationnement, jusqu’ici gratuit dans 60 % des rues de la capitale en août, est désormais payant partout. « Il est logique et normal que les automobilistes paient le juste prix douze mois sur douze », se félicite Christophe Najdovski, adjoint (EELV) chargé des transports de la maire de Paris, Anne Hidalgo. L’entretien de l’espace public coûte de l’argent toute l’année à la collectivité. » En outre, « la gratuité du stationnement est une incitation à l’usage de la voiture », rappelle l’élu écologiste.La mesure n’est pas des plus populaires. Pour la droite parisienne, « la Ville est prête à tous les expédients pour gratter quelques sous », comme le dit Jean-François Legaret, maire (Les Républicains) du 1er arrondissement.La fin de la gratuité estivale s’inscrit dans une réforme globale engagée en décembre 2014. Depuis le 1er janvier, la gratuité partielle a été supprimée le samedi. En semaine, le stationnement est payant jusqu’à 20 heures, au lieu de 19 heures. Les tarifs ont augmenté pour le stationnement rotatif et surtout pour les Parisiens qui bénéficient d’un barème « résidentiel ». Gratuite jusqu’ici, la carte de stationnement résidentiel est vendue 45 euros par an depuis le 1er février. S’y ajoute une hausse du tarif de stationnement quotidien ou hebdomadaire – ce dernier passe de 3,25 à 9 euros. Au final, un Parisien qui se gare toute l’année dans la ville voit son budget passer de 169 euros à 513 euros.L’exécutif municipal relativise la flambée des coûts pour l’automobiliste. « Entre 2002 et 2014, le prix du stationnement résidentiel avait baissé de 80 %. Le nouveau tarif reste inférieur à celui de 2001 », réplique M. Najdovski. L’élu écologiste justifie ce qu’il appelle « une remise à niveau » par la volonté de lutter contre les « voitures ventouse » et d’inciter à l’usage des parkings souterrains pour dégager de l’espace sur la voirie.Des sanctions plus dissuasives« Sous couvert d’arguments écologistes, la politique d’Anne Hidalgo obéit uniquement à des objectifs financiers, rétorque Nathalie Kosciusko-Morizet, chef de file du parti Les Républicains à Paris. La Mairie prend aux habitants l’argent que le gouvernement a refusé de prélever sur les transporteurs routiers en renonçant à mettre en place l’écotaxe prévue par le Grenelle de l’environnement », s’indigne l’ancienne ministre de l’écologie de François Fillon. Qui rappelle que « l’écotaxe poids lourds » sur le périphérique aurait pu rapporter 18 millions d’euros à la Ville.La réforme globale du stationnement devrait, elle, engendrer 50 millions d’euros de recettes supplémentaires en 2015, pour des recettes de 68 millions d’euros en 2014.Pour « orienter les comportements » des automobilistes, l’exécutif parisien veut aussi rendre les sanctions plus dissuasives. « 90 % des automobilistes ne paient pas leur stationnement rotatif, selon M. Najdovski. Ils préfèrent prendre le risque d’une amende de 17 euros. Le manque à gagner pour la Ville à cause de la fraude se chiffre en centaines de millions d’euros. »La Ville projette aussi d’augmenter le montant des contraventions. La loi de janvier 2014 sur la modernisation de l’action publique donne aux communes le droit de fixer les barèmes. Mais ses modalités d’application sont encore à préciser. « On attend aussi de la Préfecture de police qu’elle améliore le contrôle du stationnement », dit M. Najdovski. En 2016, la Ville indexera une partie de sa dotation à la Préfecture de police sur la performance des verbalisations. Le préfet de police s’est engagé à mettre davantage de moyens dès cet été. Echapper aux « pervenches » risque d’être moins facile. Même en août.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.08.2015 à 01h30 • Mis à jour le02.08.2015 à 11h33 La résolution du problème des migrants cherchant à passer en Grande-Bretagne depuis Calais, en France, est une « priorité absolue », indiquent le ministre français de l’intérieur et son homologue britannique dans une tribune conjointe publiée dimanche 2 août par le Journal du dimanche.« Les choses sont claires : mettre fin à cette situation est une priorité absolue. Nos deux gouvernements sont déterminés à y parvenir, et à y parvenir ensemble », affirment Bernard Cazeneuve et Theresa May, qui se sont rencontrés mardi à Londres.Au cours de cette rencontre, le gouvernement britannique avait annoncé une rallonge de 10 millions d’euros pour renforcer la sécurité du terminal d’embarquement d’Eurotunnel à Coquelles, cible de plusieurs milliers de tentatives d’intrusion ces derniers jours.Lire :Calais : nouvelles clôtures et chiens renifleurs contre les intrusions de migrantsConstruction de nouvelles clôtures, renforts policiers… « toutes ces mesures vont dans le même sens et envoient un signal fort : nos frontières sont sûres, et les passeurs commettent un acte criminel en faisant venir à Calais des migrants dont ils savent qu’ils ne pourront aller plus loin », clament les deux ministres dans la déclaration parue dans le JDD.Lire aussi :A Calais, la France est « le bras policier » de Londres200 renvois de migrant par moisChaque mois, Paris et Londres assurent « le retour depuis Calais dans leur pays d’origine de 200 migrants qui ne peuvent pas bénéficier du droit d’asile », selon eux. Face au problème, une coordination des pays européens est nécessaire, la situation à Calais ne concernant « pas seulement nos deux pays », affirment encore Mme May et M. Cazeneuve.« Nombre de migrants présents à Calais pour tenter de rallier le Royaume-Uni sont en effet passés par l’Italie, la Grèce ou d’autres pays encore. La France n’est pour eux qu’un pays de transit », relèvent-ils. Selon eux, « toute réponse pérenne aux pressions migratoires repose sur la réduction du nombre de personnes qui quittent l’Afrique pour rejoindre l’Europe pour des raisons économiques ».Dans une interview au même journal, l’ancien ministre du travail et député (LR) de l’Aisne Xavier Bertrand se désolidarise en revanche du Royaume-Uni, estimant que les dernières mesures annoncées par le pays sont « décalées et dérisoires » : « Ce n’est pas une question d’argent. Ce ne sont pas quelques millions de plus qui vont régler le problème », ajoute-t-il, précisant que, selon-lui, Londres doit durcir son code du travail afin de dissuader les migrants de se rendre en France, puis en Angleterre.Les Britanniques « en font trop peu »« Les Anglais doivent changer leurs règles sur le travail des migrants parce qu’en Angleterre, (...) il est possible d’y travailler sans papiers, et beaucoup de patrons en profitent pour payer ces travailleurs-là moins cher », explique le député LR. « Messieurs les Anglais, cessez votre dumping social et mettez de l’ordre dans votre réglementation du travail illégal ! », poursuit-il.Depuis début juin et des travaux importants de sécurisation du port de Calais, barricades et barbelés incitent de nombreux migrants à se reporter sur le site du tunnel pour tenter de gagner la Grande-Bretagne qu’ils voient comme un eldorado. Plusieurs dizaines de migrants sont morts au cours des dernières années en tentant de passer. 08.08.2015 à 08h49 • Mis à jour le08.08.2015 à 11h13 Trois hommes et une femme âgés de 19 à 23 ans ont été mis en examen dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat à Toulouse d’une étudiante, a-t-on appris samedi 8 août auprès du parquet.Deux hommes ont été mis en examen vendredi en fin de journée pour assassinat (homicide avec préméditation), trafic de stupéfiants et vol aggravé. Un troisième pour complicité d’assassinat par instigation, trafic de stupéfiants et vol aggravé. Les trois hommes ont été écroués. La jeune femme mise en examen pour trafic de stupéfiants a été placée sous contrôle judiciaire, a précisé le parquet dans un communiqué.Eva Bourseau, dont le silence avait inquiété sa mère et une amie, avait été retrouvée en position fœtale dans une malle en plastique, dans son appartement du centre de Toulouse. Les quatre jeunes suspects ont été successivement interpellés et entendus depuis mercredi, permettant au procureur de dessiner le scénario « fluctuant » de la mort de l’étudiante de 23 ans.Deux des suspects, étudiants ou anciens étudiants en mathématiques supérieures, âgés de 19 et 22 ans, se seraient rendus au domicile de la victime dans la nuit du 26 au 27 juillet. Ils y auraient notamment fumé du speed et de l’atropine, un produit tonicardiaque, a indiqué le procureur de la République à Toulouse, Pierre-Yves Couilleau.Un « déferlement de violences »Le duo aurait, ce soir-là, évoqué une dette de 6 000 euros contractée par la victime auprès du suspect le plus âgé, un ancien étudiant en école de commerce, décrit comme « dangereux et violent » et désigné comme la « tête de réseau » d’un trafic de drogue dans lequel l’étudiante assassinée était également impliquée.Ils ont fait « preuve d’un véritable déchaînement, déferlement de violences, marqué par l’usage d’un poing américain et d’un pied-de-biche », a déclaré le procureur. Pour faire croire à une disparition, les suspects se seraient inspirés de la série américaine « Breaking Bad » : ils ont acheté « de l’acide et une malle en polyéthylène afin d’y plonger le cadavre et de le dissoudre ».Les suspects seraient par la suite revenus tous les jours de la semaine suivante pour nettoyer l’appartement, dérober des objets et vérifier l’état du cadavre. Les deux étudiants auraient notamment calfeutré l’appartement et répandu des désodorisants pour maquiller l’odeur du corps.Des suspects au profil maths sup« Le but de la visite à la victime était de la supprimer et de lui dérober des objets », a déclaré l’un des suspects, ce qui pointe vers la préméditation. En revanche, « les achats relatifs à l’acide et à la malle [n’ont] été faits que postérieurement au passage à l’acte », a précisé le procureur. Le parquet a confirmé qu’Eva Bourseau était morte d’une fracture du crâne et que son corps montrait d’autres fractures, notamment au nez.« Ce qui frappe dans cette affaire, c’est évidemment le profil des personnes mises en cause, qui sont pour les deux principaux, étudiants ou étaient étudiants en maths sup », a déclaré Pierre-Yves Couilleau. Aucun des quatre suspects n’avait d’antécédent judiciaire.Le parquet de Toulouse s’oriente vers l’ouverture d’une information judiciaire pour homicide volontaire avec préméditation pour les deux suspects présents sur les lieux le soir des faits, complicité dans l’assassinat pour la « tête de réseau », qui aurait donné des instructions à des cadets, vol avec violences en réunion et trafic de stupéfiants. Le procureur envisage de requérir trois mandats de dépôt pour les trois hommes qui devaient être déférés dans l’après-midi, alors que la jeune femme devait être poursuivie pour activités liées aux stupéfiants. 07.08.2015 à 21h08 Le mineur de 17 ans qui conduisait sous l’emprise de l’alcool et sans permis la voiture dans laquelle quatre jeunes ont trouvé la mort à Rohan (Morbihan) a été mis en examen pour « homicides et blessures involontaires aggravés », a annoncé vendredi 7 août le parquet de Vannes.Le jeune homme avait pris le volant dans la nuit de samedi 1er à dimanche 2 août avec une alcoolémie de 0,83 gramme par litre de sang. Un taux délictuel, au-delà du seuil toléré de 0,50 gramme par litre de sang pour un automobiliste, et de 0,20 gramme pour les jeunes conducteurs. Les analyses n’ont par contre pas révélé de trace de stupéfiant.Quatorze adolescents avaient pris place à bord du véhicule utilitaire de cinq places, qui a fait une embardée puis plusieurs tonneaux. Trois se trouvaient à l’avant, sept sur la banquette arrière et quatre dans le coffre, avait détaillé jeudi le vice-procureur de la République de Vannes, Yann Le Bris.Selon un expert en automobile requis pour les besoins de l’enquête, les causes de l’accident peuvent être imputées à une « surcharge du véhicule, peut-être à la vitesse qui pourrait être supérieure à 70 km/h et à l’inexpérience du conducteur » confronté à l’embardée, avait déclaré M. Le Bris.Placé en garde à vueLe jeune homme apprenait à conduire dans le cadre de la conduite accompagnée. Il a été blessé dans l’accident et a été « placé en garde à vue dès sa sortie d’hospitalisation », a précisé le parquet, sans davantage de précisions.L’accident s’est produit à l’issue d’une soirée réunissant quinze jeunes gens, tous mineurs. Une soirée, selon les premières auditions des rescapés, marquée par une consommation d’alcool « en importance, du vin, de la bière et ensuite des alcools plus forts au cours du repas », avait expliqué jeudi M. Le Bris. « Les parents étaient au courant » et « les jeunes devaient rester dormir sur place », selon le vice-procureur de la République. 07.08.2015 à 12h03 • Mis à jour le08.08.2015 à 15h13 | Adrien Pécout Pas la peine d’attendre un autographe d’Usain Bolt. A 28 ans, le roi jamaïcain du sprint est bien trop jeune pour la course programmée à Lyon, vendredi 7 août. Sur la ligne de départ de ce 100 mètres, les huit concurrents auraient plutôt l’âge d’être son grand-père, voire son arrière-grand-père. Dans la catégorie « 90 ans et plus », à partir de 16 h 50, ils participeront à l’épreuve phare de la 21e édition – la première en France – des championnats du monde d’athlétisme vétérans.S’il veut battre son propre record (20’’41, contre 9’’58 pour « Bolt l’Eclair »), le Brésilien Frederico Fischer, 98 ans, aura surtout intérêt à se munir d’un bon parasol ou d’un brumisateur. Sur la piste du stade de Balmont, dans le quartier lyonnais de La Duchère, l’aïeul devrait courir sous une température infernale : près de 40 °C. « Le niveau d’alerte canicule a été décrété, alors, quel que soit l’âge, même pour des sportifs bien plus jeunes, ce ne sera pas un temps idéal », concède Loïc Morcel. Ce responsable de la Croix-Rouge coordonne plus de trente secouristes aux côtés de cinq médecins durant toute la compétition, du 4 au 16 août.Contrôles antidopageSitôt bouclé le sprint des nonagénaires, la cérémonie d’ouverture officielle de la compétition prendra le relais. Marcel Ferrari, le président de la ligue Rhône-Alpes de la Fédération française d’athlétisme, aurait très bien pu, à 63 ans, participer à la compétition, avec les 8 058 inscrits, venus de 98 pays, et classés par tranches de cinq ans à partir de 35 ans.Autant les prévenir : même à leur âge respectable, certains feront l’objet d’un contrôle antidopage. « L’Agence française de lutte contre le dopage en prévoit une centaine, il n’y en aura jamais autant eu depuis la création de l’événement [en 1975] », glisse Jean Thomas, trésorier de la fédération internationale des vétérans, la World Masters Athletics.Un gage de maturité dont pourraient s’inspirer les prochains championnats du monde pour « jeunes » – ceux d’Usain Bolt –, qui débuteront à Pékin le 22 août. Une enquête de la chaîne allemande ARD et du Sunday Times a révélé le 1er août des soupçons de dopage de masse chez les athlètes. Sans en préciser l’âge, politesse oblige.Adrien PécoutJournaliste au Monde 06.08.2015 à 06h31 • Mis à jour le07.08.2015 à 10h17 | Benoît Floc'h A un mois de la rentrée, 7 500 bacheliers, bien qu’inscrits sur le logiciel d’orientation Admission post-bac (APB), n’ont toujours reçu aucune proposition de place à l’université. « Chaque cas individuel sera traité », a assuré Thierry Mandon, secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement supérieur, dans Les Echos du 5 août, en précisant : « C’est un problème qui existe depuis deux ou trois ans » et qui « tend à se développer. »Son entourage relativise : « Cela n’a rien d’extraordinaire, dit-on. Tous les ans, une fois les trois tours d’APB passés, il reste des jeunes qui n’ont pas obtenu satisfaction sur leurs vœux. C’est pour cela qu’une quatrième phase est prévue : la procédure complémentaire. Ouverte jusqu’au 15 septembre, elle permettra, au fil de l’eau, de trouver une place à chacun. »Thierry Mandon a, dans un premier temps, évoqué « entre 10 000 et 15 000 » cas. « Après vérification des services, précise l’un de ses conseillers, ils ne sont que 7 500 sur les 617 000 bacheliers. » Le nombre est également à relativiser du fait que les bacheliers sont toujours plus nombreux, et surtout toujours plus nombreux à choisir l’université : ils étaient 50 000 en plus en 2014 ; ils seront 30 000 supplémentaires cette année.« Il y a toujours plus d’étudiants qui entrent en première année, indique Jean-Loup Salzmann, président de la Conférence des présidents d’université, alors que notre budget stagne. Nous leur ouvrons des places, mais c’est de plus en plus difficile. » M. Salzmann évoque également ces « phénomènes de mode » qui poussent les bacheliers à opter, par exemple, pour les sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS) ou le droit. « Et ce ne sont pas toujours des filières où il est raisonnable de les accueillir compte tenu des débouchés, ajoute-t-il. Par ailleurs, ces modes sont plus rapides que la capacité des universités à s’y adapter. »« Multitude de cas particuliers »Bref, ça coince. C’est exactement ce que dénonçait l’Union nationale des étudiants de France (UNEF), mi-juillet. Selon le syndicat étudiant, 54 universités sur 74 pratiquent une sélection qui ne dit pas son nom pour réguler le flux croissant des impétrants sortis du lycée. D’autres réduisent leurs capacités d’accueil et tirent au sort leurs étudiants. Faux, rétorque M. Salzmann : « Nous accueillons tous les ans toujours davantage d’étudiants en premier cycle. C’est donc bien que le nombre de places augmente d’une année sur l’autre. »Oui, il manque des places, estime l’autre organisation représentative, la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE), mais « ce n’est pas à cela que la majorité de ces 10 000 bacheliers est confrontée, estime Alexandre Leroy, président de la FAGE. Il y a en réalité une multitude de cas particuliers ».Avec un point commun, cependant, précise le cabinet du secrétaire d’Etat : « Ceux qui restent, assure l’un de ses membres, sont souvent des bacheliers qui ont fait peu de choix, et très ciblés. Ils n’ont pas choisi au moins une filière non sélective dans leur académie, sinon ils auraient eu une proposition. Ce peut être le cas, par exemple, d’un jeune de province qui tient absolument à faire du droit à Panthéon-Assas. Or, on peut faire d’excellentes études de droit ailleurs qu’à Paris ! Mais ce n’est pas toujours facile à expliquer… »Quoi qu’il en soit, tout le monde est d’accord, ministre compris : il faudra augmenter les moyens des universités. Reste à convaincre Bercy.Benoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.08.2015 à 14h35 • Mis à jour le05.08.2015 à 15h19 Cinquante collectivités françaises vont être concernées par l’expérimentation d’un tarif social de l’eau, dont l’objectif est d’alléger la facture des ménages défavorisés. Le dispositif prévu par la loi Brottes d’avril 2013 permet d’instaurer pendant cinq ans des aides sociales au paiement de la facture hydrique ainsi qu’une tarification progressive selon les revenus ou le nombre de personnes composant le foyer.Paris, Rennes, Strasbourg, Bordeaux, Grenoble, Dijon ou encore Le Havre ont été ajoutés à la liste publiée mercredi 5 août au Journal officiel. Le ministère de l’écologie et de l’énergie avait décidé, le 31 juillet, d’augmenter le nombre les villes tests, fixées mi-avril à 18. L’expérimentation s’achèvera le 15 avril 2018 et les solutions « qui se seront révélées les plus pertinentes pourront, le cas échéant, être étendues à l’ensemble du territoire ».En mars dernier, le Sénat avait souhaité rétablir les coupures d’eau en cas d’impayés. Une mesure interdite par la loi Brottes que le Conseil constitutionnel, saisi d’une question prioritaire de constitutionnalité déposée par le distributeur Saur, avait confirmée fin mai. Depuis les années 1990, l’eau courante est reconnue comme droit fondamental en France.Lire aussi le portrait : L'homme qui refusait de couper l’eau aux démunis Jean-Baptiste de Montvalon Géographe, ancien ambassadeur, Michel Foucher est titulaire de la chaire de géopolitique appliquée au Collège d’études mondiales. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels L’Obsession des frontières (éd. Tempus Perrin, 2012).Face à la crise des migrants à Calais, un député du Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP) a suggéré que l’Angleterre reprenne la ville, tandis que des élus français ont souhaité que les contrôles à l’entrée du Royaume-Uni soient déplacés à Douvres… Que vous inspire cette « bataille » autour d’une frontière intra-européenne ?Si une « bataille » s’annonçait, les « bourgeois de Calais » sauraient cette fois résister à un siège… Nos capacités stratégiques ont progressé depuis la guerre de Cent Ans ! Que ce scénario de reconquête soit énoncé par un député eurosceptique est amusant et a le mérite, si l’on peut dire, d’exhumer une vieille carte mentale : la Manche fut, jusqu’au XIXe siècle, une mer pour deux royaumes, donc une aire d’affrontement. Devenue mer intérieure européenne, c’est la seule dotée d’un double toponyme sur les cartes officielles : Manche et English Channel. Dans la tradition militaire anglaise, la mer sépare et fait frontière ; en France, c’est la côte fortifiée.Lire le reportage :« J’essaie tous les jours de passer en Angleterre »Où est la frontière franco-britannique ? Elle se situe là où s’effectuent les contrôles de douane et de police : à la gare du Nord et à Saint-Pancras, à Roissy et Heathrow, à Douvres, Calais, comme dans une douzaine d’autres ports. La frontière juridique est maritime, à mi-distance des côtes des Etats riverains, et terrestre, au milieu du tunnel sous la Manche selon le traité signé à la cathédrale de Canterbury en février 1986, en présence de la reine Elisabeth et du président Mitterrand. Ces limites fixent l’aire d’extension de la convention de Schengen, que Londres a refusée tout en ouvrant ses portes aux migrants des Etats ayant adhéré à l’Union européenne en 2004, surtout Polonais et Baltes.Que recouvre sur notre continent la notion de frontière ?Les limites de la souveraineté et de l’identité nationales demeurent. En passant de Strasbourg à Kehl, en Allemagne, sur le pont de l’Europe, l’absence de contrôle douanier n’efface en rien les traits propres aux deux nations. L’espace de l’Europe instituée est plus fluide. La liberté de circulation est saluée par les opinions européennes, quand elle s’applique à elles-mêmes.Mais la mise en commun d’attributs de souveraineté suppose de bâtir à chaque instant des accords collectifs, comme on l’a vu lors de la crise grecque. L’Etat-nation, doté de son enveloppe frontalière – limite, pas barrière – est le noyau de base mais, dans le monde tel qu’il a l’inconvénient d’être, il doit se développer de concert avec les autres pour peser.Le coût humain et financier des migrations va-t-il engendrer un renforcement des frontières ou les remettre en cause ?Le calcul du coût suppose une typologie fine, selon les trajectoires migratoires. De qui parle-t-on ? Des Français de Londres ? Des Kurdes de Berlin ? Des Maliens d’Ile-de-France ? Des Syriens de Stockholm ? Les études sérieuses montrent que les bénéfices, individuels et collectifs, sont nettement supérieurs aux coûts : travail fourni, compétences importées et acquises, envoi de salaires aux familles des lieux d’origine. A l’âge global, chacun, dans l’ancien tiers-monde comme en Moldavie, sait qu’ailleurs l’herbe est plus verte. Les migrations sont irrépressibles. La prospérité et la sécurité de l’Europe la rendent attractive. Il faut renforcer la concertation dans la gestion des régimes frontaliers, au-delà des circonstances exceptionnelles.Après les drames autour des Canaries, Madrid a réalisé qu’il était aussi important d’aider la Mauritanie ou le Sénégal que les pays andins hispanophones. L’accès légal à l’espace européen pour étudier ou exercer une activité suppose une démarche cogérée avec les pays de départ. La convention de Schengen n’avait qu’un objectif interne, de libre circulation réservée aux ressortissants des pays signataires. Les crises et drames actuels posent la question d’une action à l’extérieur de l’Union européenne : aide ciblée au développement, programmes cogérés de migration circulaire et surtout de mobilité dans les zones d’interaction migratoire et, parfois, interventions dans les zones de crise.Lire le compte-rendu :Plus de 2 000 hommes, femmes et enfants sont morts « aux portes de l’Europe » en 2015Des chercheurs étudient les conséquences d’une éventuelle ouverture de toutes les frontières. Que vous inspire cette piste de travail ? L’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme affirme en effet le droit à quitter son pays. Cette liberté n’est pas encore acquise partout. Mais le droit d’émigrer ne trouve pas son corollaire dans celui d’immigrer. La disparité dans le régime des visas est grande : il est plus facile à un Danois d’aller en Indonésie que l’inverse. Les visas pour entrer dans l’espace Schengen sont exigés dans 134 Etats. Il n’est pas certain que l’asymétrie de traitement soit durable, au nom de l’égalité des droits des Etats. Le Sénégal a rétabli les visas pour les Français, et se rendre en Algérie n’est pas simple – message de réciprocité, en quelque sorte. Toutes les pistes méritent d’être expérimentées, d’abord celles traitant de la mobilité, depuis et vers l’Europe instituée.Lire sur Les Décodeurs :Comment fonctionne la politique migratoire entre le Royaume-Uni et la France ?Quel jugement portez-vous sur la façon dont les politiques français abordent cette question des frontières et des migrations ?La frontière civilisée est une interface et une ressource. Sa fonction de barrière ne s’impose qu’en cas de menace directe sur notre sécurité. Un changement de discours politique sur ces questions serait salutaire, avec la reconnaissance publique de la réalité durable des mobilités et la nécessaire construction de dispositifs les encadrant : visas de travail de longue durée, cogestion des mobilités entre pays de départ et pays d’arrivée, mise en place de règles pour détruire le régime illégal des passeurs…Ce qui est en jeu est également notre choix d’un rapport au monde. L’image positive du Royaume-Uni, projetée au loin par le message des Jeux olympiques de Londres, en 2012, cette image d’un pays moderne et multiculturel, ouvert et globalisé, nourrit une attraction irrésistible, même au fin fond du Soudan. D’où l’afflux vers Calais. Les Français – opinion et dirigeants –, qui candidatent pour des JO en 2024 et une Exposition universelle en 2025, seraient bien inspirés d’y réfléchir et d’assumer enfin toutes les composantes d’une politique d’ouverture, dans un monde de communication instantanée, loin d’un illusoire repli sur soi.Jean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Goar Au cœur de la trêve estivale, la crise des migrants à Calais et à Paris a offert une fenêtre de tir à la droite pour critiquer l’exécutif. En première ligne, le député de l’Aisne du parti Les Républicains (LR), Xavier Bertrand, a d’abord proposé dans le JDD de « laisser partir les migrants » en Angleterre avant de mettre la pression sur la majorité socialiste. « Je demande à Bernard Cazeneuve et Manuel Valls d’être plus fermes, plus offensifs à l’égard du gouvernement anglais », a-t-il répété, mardi 4 août sur RTL, en agitant la peur de voir des « barbelés tout le long du littoral. » « Pas question de laisser dénaturer la Côte d’Opale pour faire plaisir aux Anglais. » A Paris, l’occupation d’un lycée professionnel désaffecté du 19e arrondissement a entraîné une salve de communiqués. Claude Goasguen, député de Paris, a dénoncé un « précédent qui constitue un attrait toujours plus important des migrants », et Nadine Morano, députée européenne, a pris la même ligne, évoquant un « appel d’air considérable à l’immigration illégale », tout en dénonçant dans le même texte la saleté des rues de Paris « envahies de SDF, de matelas sur les trottoirs. Une honte pour l’image de la France ».Lire sur Les Décodeurs :Comment fonctionne la politique migratoire entre le Royaume-Uni et la France ?Un bilan comparableDepuis des semaines, la droite affiche sa fermeté en réclamant une stricte application de la loi, notamment en matière de reconduite à la frontière des demandeurs d’asile déboutés. Mardi, Eric Ciotti, secrétaire général adjoint de LR, a ainsi enjoint au gouvernement de mettre en place « une politique responsable, cohérente et lucide, se traduisant par une application ferme et résolue de la politique de reconduite des étrangers en situation irrégulière ». « A Calais comme à Paris, nous sommes en train de créer des abcès de fixation qui profitent aux passeurs et nuisent aux vrais demandeurs d’asile à la dérive », explique au Monde Roger Karoutchi, rapporteur spécial de la mission « Immigration, asile et intégration » au Sénat : « Il faut reconduire à la frontière ceux qui n’ont pas de raison de demander l’asile, sinon à quoi cela sert que nous votions des lois ? »Le Front national s’est engouffré dans la brèche mercredi et a accusé Nicolas Sarkozy de porter une « responsabilité historique » dans « l’aggravation des flux d’immigration clandestine dans notre pays ». « C’est lui qui a déstabilisé la Libye avec le soutien de François Hollande », a lancé sur RTL la présidente du parti, Marine Le Pen, assénant : « La classe politique française passe sa vie à essayer d’aller chercher des responsabilités ailleurs, alors que c’est eux les responsables de la situation. »Si la droite accuse la gauche de laxisme, les deux camps ont pourtant un bilan comparable en matière de reconduites à la frontière. En 2014, le ministère de l’intérieur a ainsi procédé à 27 606 « éloignements » d’immigrés illégaux (27 081 en 2013). Cette baisse par rapport au pic de 2012 (36 822 expulsions) est à relativiser, puisque le nombre d’expulsions en 2014 correspond environ à celui de 2010, à l’époque de la présidence de Nicolas Sarkozy (28 126). Mais la droite estime que la pression migratoire a augmenté et que la gauche n’est pas assez montée en puissance. Le nombre de demandes d’asile progresse en effet continuellement depuis 2007 (29 937 cette année-là contre 50 952 en 2014). « La situation migratoire de 2015 n’a rien à voir avec celle de 2003 », justifie M. Karoutchi, alors que Xavier Bertrand s’en est pris aux accords du Touquet, signés le 4 février 2003 par Nicolas Sarkozy, à l’époque ministre de l’intérieur.Lire aussi :Plus de 2 000 hommes, femmes et enfants sont morts « aux portes de l’Europe » en 2015Opposition frontaleAu niveau législatif, les parlementaires LR continuent également à s’opposer frontalement. Ils ont voté contre la réforme du droit d’asile, adoptée définitivement le 15 juillet, qui vise notamment à réduire la durée moyenne de traitement des demandes.Une semaine plus tard, les députés LR ont également voté contre le projet de loi sur le droit des étrangers, dont certains articles facilitent les reconduites à la frontière. Depuis son retour à la vie politique, Nicolas Sarkozy prône, lui, une refonte totale du droit migratoire européen avec la mise en place d’un Schengen 2, où tous les pays signataires se mettraient d’accord sur des conditions d’asile communes.Son principal rival à droite, Alain Juppé, s’y oppose en réclamant un renforcement des moyens de Frontex dans le cadre de Schengen. Divisés sur ce sujet, les dirigeants de la droite sont en tout cas d’accord sur une chose : à quelques mois des élections régionales, ils ne peuvent pas laisser le terrain de l’immigration au FN. Cela explique l’activisme de Xavier Bertrand, candidat dans la région Nord–Pas-Calais–Picardie, où il affrontera Marine Le Pen.Matthieu GoarJournaliste au Monde 04.08.2015 à 21h05 • Mis à jour le05.08.2015 à 09h45 Un enfant rom de 5 ans a été tué, mardi 4 août, lors d’un accident de la circulation à Paris, boulevard Ménilmontant (11e arrondissement). Selon les premiers éléments de l’enquête, le conducteur et le passager de la camionnette qui a percuté l’enfant ont pris la fuite à pied, après avoir abandonné la camionnette non loin de là.La maire de Paris, Anne Hidalgo, a publié un communiqué dans la soirée, disant faire « confiance aux services de police pour qu’ils soient rapidement identifiés et entendus, afin que soient établies au plus vite les circonstances exactes de ce drame ». Elle a également adressé ses « sincères condoléances » à la famille de la victime.« Il n’y avait aucune opération d’éviction en cours »Les circonstances de l’accident restent floues. Selon la préfecture de police de Paris (PP), qui a souligné que l’enquête était encore en cours, l’enfant se trouvait avec sa mère et sa tante au moment de l’accident.Ces dernières ont traversé à un passage protégé, lui faisant ensuite signe de les rejoindre. C’est au moment où l’enfant traversait à son tour qu’il a été renversé par une camionnette, précise la préfecture. L’enfant a succombé sur place malgré l’intervention des secours.La PP a par ailleurs démenti que l’enfant était en train de fuir une intervention de police visant à disperser des vendeurs à la sauvette, comme l’affirment des médias. « Il n’y avait aucune opération d’éviction en cours » et « l’enfant n’était pas en train de fuir mais se rendait au contraire vers le lieu où se trouvaient les vendeurs », a précisé le service de presse de la préfecture de police.Un journaliste de Libération affirme en effet que l’enfant faisait partie d’un groupe de vendeurs à la sauvette qui s’est dispersé, vers 14 h 30, alors que la police arrivait. Selon le quotidien, le garçon traversait la rue en courant au moment où il a été percuté. L’enquête a été confiée au service de traitement judiciaire des accidents de la préfecture de police. 01.08.2015 à 11h39 La somnolence est la principale cause de mortalité sur autoroutes, à l’origine de près d’un tiers (29 %) des accidents mortels ces cinq dernières années, selon le bilan annuel de l’Association française des sociétés d’autoroutes (AFSA) publié samedi 1er août : 142 personnes ont trouvé la mort dans 123 accidents sur les grands axes l’an dernier, soit 16 % de moins qu’en 2013. Depuis 2000, le nombre de tués sur autoroutes a été divisé par plus de deux (– 54 %).La somnolence au volant reste le danger majeur, notamment au petit matin et dans l’après-midi : c’est dans les tranches horaires 5 heures-8 heures et 14 heures-17 heures que se concentre la moitié (49 %) des accidents liés à ce phénomène. Les jeunes sont particulièrement touchés : lors de ces accidents, 52 % des conducteurs ont moins de 35 ans.Les autoroutes demeurent toutefois les voies de transport routier les plus sûres, avec seulement 4 % des accidents mortels enregistrés en France en 2014.Lire aussi :Chassé-croisé : jusqu’à 880 km de bouchons pour la pire journée de l’étéD’une manière plus large, la baisse de l’attention a été à l’origine de 41 % des accidents mortels, malgré une baisse régulière d’environ 5 % par an depuis 2010.Grâce notamment à l’instauration des radars automatiques au début des années 2000, la vitesse excessive est en net recul. Si elle était à l’origine de 31 % des accidents mortels en 1999, elle n’était mise en cause que dans 14,6 % des cas en 2014.Samedi, jour le plus dangereuxLa drogue, l’alcool ou les médicaments ont, eux, provoqué un accident mortel sur cinq (20 %) ces cinq dernières années. Les mois d’avril et septembre sont les plus meurtriers : entre 2010 et 2014, 10,3 % des accidents mortels ont eu lieu durant chacun de ses deux mois, qui ne représentent que 8,3 % du trafic chacun.Le samedi est le jour le plus dangereux en raison notamment d’excès (alcool, drogue…) plus fréquents et d’un taux d’occupation des véhicules plus important (1,47 personne par véhicule en semaine, 1,98 le week-end). Si la majorité des accidents ont lieu de jour (54 %), le risque est quatre fois plus élevé la nuit, où se produisent 46 % des accidents pour seulement 10 % du trafic autoroutier. Jean-Baptiste de Montvalon Inflexible, le Conseil d’Etat aura fait preuve de constance pendant le long feuilleton – encore inachevé – de la ratification par la France de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. Comme en 1996, puis en 2013, la plus haute juridiction administrative vient de rendre un avis défavorable – mais non contraignant – à la ratification de cette charte, adoptée à Strasbourg le 5 novembre 1992 et signée par la France le 7 mai 1999.Lire aussi :Régions : et les nouvelles capitales sont...Sollicité par le gouvernement le 24 juin sur le projet de loi constitutionnelle qui a été présenté par la garde des sceaux en conseil des ministres vendredi 31 juillet, le Conseil d’Etat, qui l’a examiné la veille, expose les raisons pour lesquelles il « n’a pu donner un avis favorable à ce texte ». Les mots ont varié avec le temps, mais la trame de l’argumentation reste la même : la charte mettrait en cause les principes d’indivisibilité de la République et d’unicité du peuple français.« Déclaration interprétative »Ces obstacles juridiques sont connus de longue date. Et les réflexions sur les moyens de les surmonter ne datent pas d’hier. Dans un rapport remis au premier ministre Lionel Jospin, en septembre 1998, le juriste Guy Carcassonne, décédé en mai 2013, avait estimé que la France pouvait souscrire une proportion suffisante des engagements prévus par la charte dans des conditions compatibles avec la Constitution. Il suggérait d’accompagner la signature de la France d’une « déclaration interprétative » rappelant qu’aux yeux de la France le terme de « groupe » visait une addition d’individus et non une entité autonome, titulaire de droits. C’est sur cette base que le processus de signature de la charte a abouti, en mai 1999. La ratification, en revanche, n’a jamais été menée à son terme.Saisi par Jacques Chirac, le Conseil constitutionnel avait jugé, dans sa décision du 16 juin 1999, que le préambule de la charte, notamment, était contraire à la Constitution. Et que la « déclaration interprétative » française ne levait pas cet obstacle. Il avait ainsi souligné que « les principes constitutionnels d’indivisibilité de la République, d’égalité devant la loi et d’unicité du peuple français (…) s’opposent à ce que soient reconnus des droits collectifs à quelque groupe que ce soit, défini par une communauté d’origine, de culture, de langue ou de croyance ». Une révision de la Constitution devenait dès lors un préalable indispensable à la ratification de la charte.Mise en gardeC’est l’objet du texte qui vient d’être présenté en conseil des ministres, et que François Hollande envisagerait de soumettre en 2016 au Parlement réuni en Congrès. Le Conseil d’Etat adresse au gouvernement une très claire mise en garde. A ses yeux, la charte européenne et la déclaration interprétative du 7 mai 1999 sont deux textes « difficilement compatibles entre eux ». Sans le dire explicitement, il juge donc incohérent d’insérer dans la Constitution, comme le souhaite le gouvernement, que l’autorisation de ratification s’applique à la Charte européenne des langues régionales et minoritaires « complétée par la déclaration interprétative du 7 mai 1999 ».Cette double référence, estime le Conseil d’Etat, « introduirait une contradiction interne génératrice d’insécurité juridique ». « En second lieu, ajoute-t-il dans son avis, elle produirait une contradiction entre l’ordre juridique interne et l’ordre juridique international, exposant tant à des incertitudes dans les procédures contentieuses nationales qu’à des critiques émanant des organes du Conseil de l’Europe chargés du contrôle de l’application de la charte. »Jean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 31.07.2015 à 15h01 • Mis à jour le31.07.2015 à 17h01 | Camille Bordenet Allongée dans le fauteuil dentaire, sous la lumière blafarde des néons, Fadhila s’abandonne aux mains du docteur Rivierez ; elle semble oublier le sifflement de la turbine et le bourdonnement du bac stérilisateur. Le visage de la jeune demandeuse d’asile est doux, innocent presque, ceint par un voile noir qui descend jusque sur son front. En se relevant, elle palpe sa joue encore engourdie par l’anesthésie, stupéfaite que cette sensation ne lui arrache plus un cri de douleur. Elle murmure d’une voix étouffée, à peine audible : « Ça fait longtemps qu’on ne s’était pas occupé de moi ».Sans papiers ni couverture sociale, Fadhila n’aurait jamais osé franchir la porte d’un service d’urgence à l’hôpital. Mais la douleur était devenue telle… C’est un copain du 115 qui lui a parlé du « Bus social dentaire ».Unique en son genre, ce cabinet dentaire itinérant sillonne Paris, les Hauts-de-Seine et la Seine-Saint-Denis depuis presque vingt ans pour offrir des soins dentaires, souvent d’urgence, aux plus démunis. « Tout ce que je vois ici, je ne l’avais jamais vu en vingt ans de pratique en cabinet libéral, confie Jean-Albert Rivierez, 85 ans, chirurgien-dentiste bénévole et vice-président de l’association humanitaire. Nous recevons des personnes en grande détresse sociale, sanitaire, ou mentale ».Au moment de sa création, en 1996, par le Conseil national de l’ordre des chirurgiens-dentistes, la structure – qui repose sur un concept analogue à celui des camions de la médecine du travail –, avait été pensée essentiellement pour une patientèle de sans-abri et ne devait durer que quelques années. « On espérait que l’exclusion sanitaire et sociale ne s’installerait pas, que des moyens importants seraient mis en œuvre par les pouvoirs publics… », soupire M. Rivierez.Lire : Les soins dentaires sont devenus inabordables Plus de 2000 patients par anVingt ans plus tard, les visages de la précarité se sont multipliés, les renoncements aux soins bucco-dentaires persistent, et le Bus roule toujours. Il accueille plus de 2000 patients par an, dont la plupart ne disposent d’aucune couverture sociale. « Nous sommes la seule association humanitaire dentaire à faire du soin et de la chirurgie gratuite en Ile-de-France », pointe le dentiste.Partout où le Bus s’arrête – de l’accueil de jour du Samu social à France terre d’asile ou Médecins du monde, des lieux d’accueil partenaires —, ils sont chaque matin des dizaines à l’attendre. « Des accidentés de la vie, des migrants, des Roms, des sans-abri, des mal logés, des nouveaux pauvres… on accueille tout le monde », dit Valérie Maximin, coordinatrice sociale de l’association. La priorité est donnée à ceux qui n’ont pas de couverture sociale, mais tous les patients sont reçus quand il s’agit d’urgences. Même ceux qui bénéficient de la couverture maladie universelle (CMU) ou de l’aide médicale d’Etat (AME) mais qui n’osent pas se rendre dans des cabinets dentaires en ville, de peur d’être jugés, ou refusés. Hormis la pose de prothèses, le Bus propose toutes les interventions (pour les prothèses, les patients sont souvent réorientés vers la permanence d’accès aux soins de santé bucco-dentaire de la Pitié-Salpêtrière). Seule condition pour monter à bord : présenter une pièce d’identité, même étrangère.Dans l’espace exigu du camion dentaire, neuf mètres sur trois tout au plus, les rires fusent. Car malgré les situations difficiles des patients, pas question de misérabilisme. « L’humour est notre thérapie. Mieux vaut être soudés quand on passe autant de temps les uns sur les autres », sourit Valérie en désignant du menton ses deux comparses : Katia Saidi, coordinatrice sociale et assistante dentaire et David Hubert, le chauffeur, « garde du corps » et doyen de l’équipe, qui maintient le Bus opérationnel depuis le premier jour. Un noyau de salariés auquel s’ajoutent une assistante dentaire et trente-cinq chirurgiens-dentistes bénévoles, de 25 à 87 ans, retraités ou en activité, qui se relaient pour assurer les neuf vacations hebdomadaires. « Certains jeunes praticiens n’hésitent pas à fermer leurs cabinets une demi-journée pour venir donner un coup de main », se félicite M. Rivierez.Lire : Des dents en moins, et pas les moyens « Favoriser la poursuite des soins »Le soin de Fadhila a duré vingt minutes. C’est, en moyenne, le temps consacré à chaque patient. « Faire moins, ce serait bâcler : ce ne sont pas parce qu’ils sont pauvres qu’on leur donne de pauvres soins », insiste Katia. Mais prendre plus de temps n’est pas non plus possible : « Ca impliquerait de refuser d’autres patients ». Avant de laisser Fadhila repartir, Katia s’assure que sa patiente a bien compris comment constituer son dossier pour obtenir l’AME, à laquelle elle est éligible. « La plupart de nos patients, parce qu’ils sont en situation irrégulière, ignorent qu’ils ont des droits médicaux, mais aussi sociaux, regrette la coordinatrice sociale. En marge des soins, notre mission est donc de les réorienter vers des structures sociales fixes et, dans la mesure du possible, vers le circuit général de soin. »Et pour mieux responsabiliser les patients, l’équipe du Bus social dentaire pose une condition simple : d’ici au prochain rendez-vous, ces derniers doivent s’engager à entamer les démarches nécessaires pour obtenir une couverture sociale adaptée, sans quoi le Bus ne s’engage pas à les reprendre en consultation. « On tente de créer un climat de confiance qui favorisera la poursuite des soins chez une population ayant souvent renoncé depuis longtemps à un suivi bucco-dentaire », explique la coordinatrice.Dans les faits, difficile de savoir si les patients ont poursuivi ou non les démarches, car beaucoup – un sur deux, en moyenne – ne reviennent pas. Fadhila, elle, est déterminée à faire ce qu’il faut pour continuer à être soignée au Bus : Katia lui a même montré sur un plan où aller déposer sa demande d’AME. La jeune femme repart avec dans sa poche son ordonnance, deux boîtes de médicaments – le Bus est fourni par la Pharmacie humanitaire internationale –, et même l’adresse d’autres structures d’accueil et de soins, partenaires de terrain du Bus dentaire.« Il arrive qu’on sauve des vies »Une chance que Katia parle l’arabe, l’anglais et l’italien, pour faciliter ces échanges. Car la langue – à laquelle s’ajoute, pour les étrangers en situation irrégulière, la peur de se déplacer de crainte d’être interpellés –, demeure la principale barrière à l’accompagnement médical et social souhaité par l’équipe. Malgré les panneaux « Ne pas bouger » et « Ne pas cracher » déclinés dans plusieurs langues sur les murs du cabinet, pas évident, sans les mots, d’expliquer à un patient nerveux qui n’a jamais été chez le dentiste en quoi va consister le soin. Et l’agressivité potentielle de certains demeure assez difficile à anticiper. « Quand on fait la liste le matin, on tente toujours de repérer ceux qui peuvent poser problème et devenir dangereux une fois dans le Bus », explique Valérie.Deux agents du recueil social de la RATP accompagnent ainsi Marion, vingt ans à peine et à la rue, le regard hagard éteint par la drogue, la bouche édentée, les traits creusés par des rides précoces. Recroquevillée dans le fauteuil à l’entrée du cabinet, la frêle gamine refuse d’être touchée. Il faudra quinze bonnes minutes pour la convaincre de passer sur le fauteuil dentaire. On doit lui enlever trois dents, au moins. « Il arrive qu’on sauve des vies en dépistant des infections, des abcès à opérer en urgence… », explique le chirurgien-dentiste. Il soupire : « Les patients ne viennent que lorsque la douleur est devenue intolérable. Sinon, ils se priveraient de soins, car leurs priorités sont ailleurs : se loger et manger. Le soin dentaire est vu comme un soin de confort ». Besoin de fonds supplémentairesMais la principale difficulté rencontrée par le Bus social dentaire demeure financière : la logistique qu’implique la mobilité, à laquelle s’ajoutent les salaires et l’entretien du matériel médical, tout cela coûte cher. Pour l’heure, l’association survit grâce au soutien de diverses subventions (les plus importantes viennent de l’Ordre national des chirurgiens-dentistes, de l’Agence régionale de santé d’Ile-de-France, de la Ville de Paris et de la CPAM de Seine-Saint-Denis) et de mécènes qui ont offert la radio numérique, le stérilisateur, le fauteuil et une partie du matériel médical. Des subventions qui deviennent de plus en plus difficiles à obtenir. « On a absolument besoin de trouver des fonds supplémentaires, sans quoi on devra se résoudre à mettre la clef sous la porte », soupire Valérie Maximin, qui gère la trésorerie.Se reconvertir en unité fixe ? « Notre action perdrait tout son sens, estime la coordinatrice. Ce qui fait notre originalité est d’être une unité itinérante, qui peut aller au-devant des populations qui ne franchiraient jamais la porte d’un cabinet dentaire classique. Là, ils voient que nous sommes parmi eux, dans leur environnement ». Elle jette un œil sur la cour du Samu social à travers le Velux : plus personne dans la file, le Bus va pouvoir fermer. « Neuf patients, c’était light comparé à d’habitude ! »La journée est pourtant loin d’être terminée. Encore une bonne heure pour stériliser le matériel, nettoyer le cabinet, trier les fiches des patients, gérer le planning des dentistes et passer quelques coups de fil aux partenaires de terrain. Puis David ira reconduire le cabinet dentaire à l’hôpital de Nanterre, où il est surveillé. Demain, au centre d’accueil de soins et d’orientation (CASO) de Médecins du monde à Saint-Denis, la vacation sera plus longue encore : « Là-bas, on ne sait jamais à quelle heure la journée va se terminer », dit Valérie en repliant sa blouse.Les sans-abri surexposés au risque dentaireSelon une étude sur l’accès aux soins bucco-dentaires des Français réalisée par l’IFOP, pas moins de 35 % des Français ont déjà renoncé à des soins dentaires pour des raisons financières.Mais c’est chez les personnes les plus pauvres que la situation est la plus préoccupante. Selon le rapport de l’Observatoire de l’accès aux droits et aux soins des plus démunis en France de Médecins du monde, les personnes soignées dans les centres d’accueil de soins et d’orientation (CASO) de l’ONG en France souffrent, par exemple, de 3,1 caries en moyenne, contre 1,2 dans la population générale adulte française.Cet état de santé bucco-dentaire est particulièrement dégradé pour les personnes à la rue ou en habitat précaire. Une étude menée en 2014 auprès des consultants des sept plus gros CASO de Médecins du monde a montré que plus d’un tiers (38,3 %) des personnes de 15 ans ou plus considèrent avoir un mauvais ou très mauvais état de santé bucco-dentaire, contre 25 % de la population générale. Toujours parmi les personnes de 15 ans ou plus, 60 % déclaraient au moins une dent absente – contre 36 % en population générale –, et pour plus de deux personnes sur cinq, au moins cinq dents étaient absentes.Camille BordenetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 31.07.2015 à 11h17 • Mis à jour le31.07.2015 à 14h33 | Isabelle Rey-Lefebvre A compter du samedi 1er août, les loyers sont désormais plafonnés dans la capitale pour les baux conclus ou renouvelés, comme promis par le candidat Hollande en 2012. L’objectif est de ralentir leur hausse (+ 42 % en dix ans), voire de faire baisser les plus excessifs. La mesure est populaire, puisque approuvée par 8 Français sur 10, selon un sondage BVA réalisé pour Foncia en juin, même si 46 % des Français ignorent le détail du mécanisme – il est vrai assez subtil – et 48 % redoutent que la mesure freine l’investissement immobilier.les associations de locataires soutiennent le dispositif, même si elles le trouvent un peu tardif et timoréCet encadrement soulève, bien sûr, la colère des bailleurs et des agents immobiliers : « Une erreur historique », juge Jean-François Buet, président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) ; « juridiquement fragile et économiquement irresponsable », renchérit l’Union des syndicats de l’immobilier (UNIS) ; « absurde ! », assène Denys Brunel, président de la Chambre nationale des propriétaires. Avec l’UNIS, la Fnaim et Plurience (syndicat qui fédère de grands groupes de gestion comme Foncia), il va déposer deux recours dans quelques jours : l’un devant le tribunal administratif, pour contester l’arrêté du préfet qui, le 26 juin, a fixé les valeurs maximales à ne pas dépasser ; l’autre devant le Conseil d’Etat, visant le décret national du 10 juin.A l’opposé, les associations de locataires mais aussi la Fondation Abbé-Pierre soutiennent le dispositif, même si elles le trouvent un peu tardif et timoré. Les écologistes réclament, eux, la pleine application de la loi ALUR (loi du 24 mars 2014 pour l’accès au logement et un urbanisme rénové) et Julien Bayou, conseiller régional (EELV) d’Ile-de-France, utilise à son tour l’arme des recours, contestant cette fois la décision du gouvernement de restreindre l’encadrement à Paris, en contradiction avec la loi ALUR, qui envisageait sa mise en œuvre dans 28 agglomérations au marché jugé « tendu ».Il attaque également devant le tribunal administratif l’arrêté préfectoral parisien, estimant son périmètre trop limité alors que les communes limitrophes de la capitale sont tout autant concernées. Le risque est en effet grand de faire grimper les loyers laissés libres en périphérie.Lire aussi :Contrat de location, encadrement des loyers… ce qui change en août dans l’immobilierLes calculettes des gérants ont chaufféL’Observatoire des loyers de l’agglomération parisienne (OLAP) a publié les prix médians par mètre carré qui serviront de référence pour 80 quartiers de Paris, regroupés en 14 zones et par types de logement. Ces médianes prennent en compte tous les loyers en cours, pas seulement ceux des contrats récemment signés, ce qui explique qu’elles soient inférieures aux offres du marché.C’est le moyen d’enrayer la spirale inflationniste qui alignerait tous les loyers sur les plus récents, donc les plus chers d’entre eux. A compter du 1er août, tout loyer nouveau, à Paris, ne peut dépasser son loyer de référence majoré de 20 % (et d’encore 11 % si l’appartement est meublé). A titre d’exemple, un studio situé dans un immeuble ancien ne pourra pas être loué plus de 27 ou 37,60 euros le mètre carré, selon le quartier.A peine les loyers maximaux publiés, les calculettes des gérants ont chauffé. L’impact pourrait être très sensible sur les petites surfaces, dont le prix au mètre carré est le plus élevé. L’OLAP estime qu’environ 20 % des 85 000 locations conclues dans l’année pourraient bénéficier de la baisse, dont un tiers de moins de 50 euros par mois, un tiers de 50 à 100 euros et un tiers de plus de 100 euros.A consulter les annonces publiées sur les sites comme Seloger.com, les loyers réclamés aujourd’hui sont très au-dessus de ces médianes majorées : « Il faut attendre car les agents immobiliers n’ont pas encore actualisé leurs annonces », reconnaît-on à l’Agence départementale d’information sur le logement, très sollicitée ces derniers temps par des propriétaires comme par des locataires.Une carte interactive pour connaître exactement le montant du loyer de référence et du montant de loyer majoré correspondant à son logement a été par ailleurs mise en ligne par la préfecture d’Ile-de-France.Lire le point de vue de la Fondation Abbé Pierre :Agir enfin contre la crise du logementNid à contentieuxEn cas d’éléments particuliers au logement (terrasse, vue…), un complément de loyer peut s’ajouter, à condition que le propriétaire le mentionne et le justifie dans le bail, le locataire ayant la possibilité de le contester dans les trois mois suivant la signature. Mais le flou de sa définition risque de susciter des litiges et fait dire aux agents immobiliers qu’il y a là un nid à contentieux et, pour les bailleurs, une incertitude juridique.Là ou le mécanisme se complique, c’est que cet encadrement s’ajoute à une disposition déjà en vigueur qui, elle, limite l’augmentation de loyer entre deux locataires successifs à son actualisation selon l’indice de révision des loyers (sauf si le logement est vacant depuis plus de dix-huit mois et/ou si des travaux d’un montant équivalant à au moins six mois de loyers y ont été entrepris). Les deux limites du loyer de référence majoré et de l’ancien loyer se cumulent : si l’ancien locataire payait plus que le loyer de référence majoré, le bailleur doit en baisser le prix pour l’arrivant ; s’il payait moins, le bailleur ne peut qu’appliquer l’indice. Il s’agit, là encore, d’éviter l’escalade des prix.Autre nouveauté qui passe presque inaperçue dans la bataille médiatique sur l’encadrement : l’obligation, à partir du 1er août, de conclure un bail conforme à un modèle type très complet, qui précise, en particulier, le montant du loyer payé par l’ancien locataire et la date de son dernier versement.La réussite du dispositif dépend de la bonne volonté des bailleurs, mais aussi de la pugnacité des locataires, qui auront d’ailleurs intérêt, dans un premier temps, à accepter les prétentions de leurs propriétaires afin d’entrer dans les lieux, quitte à les contester par la suite si elles sont abusives. Cela se passera devant la commission paritaire de conciliation des loyers, en préfecture, un moyen rapide et gratuit de médiation. Lille et Grenoble, qui envisagent la même mesure, suivront attentivement l’expérience parisienne.Une pratique qui se répand en EuropeDes dispositifs de plafonnement des loyers existent déjà en Allemagne, en Suède, aux Pays-Bas et en Suisse. Les Allemands ont adopté une loi que chaque land peut mettre en vigueur, s’il le souhaite. C’est le cas à Berlin, depuis le 1er juin, où les bailleurs doivent respecter les loyers moyens du voisinage sans les outrepasser de 10 %. En Suisse, dans la plupart des cantons, le locataire peut contester devant une commission un loyer considéré comme abusif. Entre deux locataires, l’augmentation est limitée à un taux décidé annuellement. Aux Pays-Bas, où le secteur locatif privé ne représente que 10 % du parc, une valeur locative maximale est calculée selon un barème de points cumulés en fonction des éléments de confort. La Suède a mis en place un contrôle strict où les loyers privés ne peuvent dépasser de plus de 5 % ceux du parc public municipal. Mais le système est contesté au niveau européen et semble favoriser la pratique de dessous-de-table, entre locataires, pour s’échanger les bons plans.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 31.07.2015 à 09h23 • Mis à jour le31.07.2015 à 15h02 La révélation de ce projet de réforme de la garde des sceaux a fait bondir les associations de sécurité routière : conduire sans permis ou sans assurance pourrait bientôt ne plus être considéré comme un délit, mais comme une contravention passible d’une simple amende forfaitaire de 500 euros.C’est ce que prévoit un volet du projet sur la justice du XXIe siècle, que Christiane Taubira doit présenter vendredi 31 juillet en conseil des ministres. Dans l’exposé des motifs de la loi — révélé par La Croix et que l’Agence France-Presse (AFP) a pu consulter —, la chancellerie justifie cette réforme en expliquant que ces nouvelles mesures « permettront d’assurer une répression automatique », ainsi qu’une « sanction plus rapide et plus systématique ».Mais, face à la polémique immédiatement suscitée, la ministre a semblé prête à revenir sur ce projet, vendredi matin, au micro de France Inter :« S’il n’y a pas d’acceptabilité dans la société, nous en tirerons tous les enseignements. »« Plus efficace, plus rapide, plus juste »Si la ministre a reconnu avoir elle-même été « réticente » à cette mesure au début, elle a toutefois plaidé sa cause, soulignant qu’il ne s’agit ni d’une « banalisation de l’infraction » ni d’une « incitation », mais qu’elle vise à être « plus efficace, plus rapide et plus juste » :« Cela permettra à la police et à la gendarmerie de dégager du temps pour faire de la prévention, car c’est ça qui est efficace. (…) Aujourd’hui, la réalité, c’est que plus de 70 % de ces infractions sont traitées, non pas en juridictions correctionnelles, mais par ordonnance pénale avec des amendes et des délais qui vont de dix à quatorze mois pour un défaut de permis ou d’assurance. Et nous constatons une grande disparité des décisions sur l’ensemble du territoire sur le montant des amendes : cela varie de 250 à 450 euros, à peu près. »La ministre a aussi répondu aux associations de sécurité routière, insistant sur le fait que « le gouvernement n’[était] pas insensible aux victimes, bien au contraire » :« Nous avons augmenté le budget alloué aux victimes d’accidents de la route de 65 %. »Des sanctions aggravées en cas de récidiveLe premier ministre Manuel Valls s’est lui dit ouvert au dialogue sur la question. « Sur ce sujet comme sur les autres, le gouvernement et la garde des sceaux sont ouverts au débat parlementaire », a-t-il insisté au cours d’un point presse donné à l’issue du conseil des ministres.Jusqu’à présent, la conduite sans permis était passible d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende. Selon le nouveau texte, lorsque les faits « seront constatés pour la première fois », et à l’exception « de certaines circonstances » (alcoolémie, non-port de la ceinture…), l’automobiliste ne devra plus s’acquitter que d’une amende de 500 euros — 400 euros immédiatement, 750 euros avec majoration.« Lorsque ces faits seront commis de façon renouvelée dans un délai de cinq ans, ou commis en même temps que d’autres infractions ou par le conducteur d’un véhicule de transport de personnes ou de marchandises, ils continueront de constituer des délits », précise le texte.Et, dans ces cas-là, les sanctions seront même aggravées : deux ans de prison et 30 000 euros d’amende pour un défaut de permis, et deux mois pour un défaut d’assurance (contre une amende aujourd’hui). Le défaut d’assurance sera, lui, passible d’une peine de deux mois, alors qu’il n’est puni aujourd’hui que d’une amende.Lire aussi : Moins cher, obtenu plus vite : le point sur la réforme du permis de conduire 30.07.2015 à 13h13 • Mis à jour le30.07.2015 à 16h10 Le drame humain qui se joue tous les jours à Calais, avec ses vagues de migrants essayant de rejoindre à tout prix – y compris celui de leur vie – le Royaume-Uni, réveille des réactions passionnées de l’autre côté de la Manche.En plein débat sur le départ ou non du Royaume-Uni de l’Union européenne, qui sera décidé après un référendum qui pourrait avoir lieu dans moins d’un an, la question déclenche des charges sévères dans la presse britannique.Le Daily Mail, tabloïd conservateur et deuxième journal le plus lu du pays, décrit à Calais des scènes cauchemardesques pour les touristes britanniques et les routiers, tous assis « pétrifiés » dans leurs véhicules verrouillés, aux vitres levées, dans lesquels des migrants tentent « effrontément » de pénétrer. Dans le Kent, de l’autre côté de la Manche, le tabloïd, coutumier des formules excessives, décrit des habitants pris au piège dans leur propre maison, dans l’impossibilité de faire des trajets même courts sur des routes engorgées de camions qui n’ont pas pu emprunter le tunnel sous la Manche « assiégé ».Lire aussi :Les migrants de Calais mettent Français et Britanniques au bord de la crise diplomatique Appels à l’armée britanniquePire, dénonce le Daily Mail : les vacances sur le continent européen, « planifiées depuis longtemps, et pour lesquelles les familles ont économisé », sont « fichues ». La raison de ce désastre incombe, en vrac, à l’Italie, « qui s’est moquée de l’UE en ignorant les règles selon lesquelles les migrants doivent demander l’asile dans le premier pays où ils entrent », à la Commisison européenne, « qui a été particulièrement lamentable dans l’application de ses lois et protocoles », et aussi – surtout – à la France, « qui envoie sans vergogne des migrants vers le Royaume-Uni, sans relever leurs empreintes digitales, et qui libère après quelques minutes les clandestins » qu’elle arrête.Les autorités britanniques, « qui refusent de critiquer la France », ne sont pas épargnées. Le tabloïd ose même, dans le titre d’un point de vue publié dans ses pages et sur son site, cette question : « Nous avons empêché Hitler d’entrer. Pourquoi nos piètres dirigeants ne sont-ils pas capables de stopper quelques millers de migrants exténués ? »« C’en est assez », tonne le Daily Mail, enjoignant les autorités « d’arrêter de se tourner les pouces », et de considérer l’idée d’envoyer l’armée britannique renforcer la sécurité autour des frontières.Le thème est repris par le tabloïd The Sun, journal le plus lu du Royaume-Uni, qui se félicite de la suggestion d’un commissaire de police du Surrey, un comté frontalier du Kent, de déplacer des soldats qui pourraient « s’assurer que notre frontière n’est pas violée ». Un autre tabloïd, l’europhobe Daily Express, résume en un titre : il faut « envoyer l’armée pour arrêter l’invasion des migrants ».Paris « se soustrait à ses responsabilités »Le quotidien conservateur Daily Telegraph se fait (un peu) plus mesuré et reconnaît que les afflux de migrants, qui ont fui « des nations brisées, comme la Syrie », sont « des problèmes internationaux » et que « tous les pays concernés ont un rôle à jouer ». Mais « certains pays sont davantage responsables de ces problèmes que d’autres » et « la plupart des torts reviennent à la France ».Le journal note par exemple qu’envoyer des renforts policiers à Calais, comme l’a annoncé mercredi le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve, est une réponse tardive. « Tout aussi extraordinaire », poursuit le Daily Telegraph, M. Cazeneuve « a écrit à Eurotunnel, une société privée, visiblement pour lui reprocher de ne pas en faire assez pour sécuriser l’entrée du tunnel sous la Manche ». Or « s’assurer de la sécurité des frontières françaises est le travail de l’Etat français », martèle le journal. Lequel accuse Paris de « se soustraire à ses responsabilités » et de « transférer ses problèmes à la Grande-Bretagne ». « Un tel égoïsme national face à une crise de nature internationale est tout simplement inacceptable », conclut le quotidien.« Un problème commun, qui doit être résolu conjointement »Le Guardian, quotidien de centre gauche, tempère grandement tous ces points de vue et envisage le sujet comme le résultat d’une crise mondiale et non de la faute d’un Etat ou de l’Union européenne : « Le problème des migrants (...) serait probablement devenu critique, que le Royaume-Uni soit dans l’UE ou non, et que le tunnel sous la Manche existe ou non. Les pressions migratoires venant de Syrie ou d’Afrique subsaharienne sont une réalité humaine, elles n’ont pas surgi à cause de traités européens. »Le Guardian salue ainsi le « pragmatisme » des deux ministres de l’intérieur français et britannique Bernard Cazeneuve et Theresa May, qui se sont rencontrés mercredi pour évoquer le sujet. « Ce n’est pas un problème purement britannique, pas plus qu’un problème purement français. C’est un problème commun, qui doit être résolu conjointement, aussi humainement que fermement », commente le quotidien. Et de conclure : « Nous avons besoin de davantage de partenariat avec l’Europe, et de moins de gesticulations. »Lire aussi :Les migrants de Calais, l’affaire de l’Europe Pascale Robert-Diard L’affaire dite du Bikini de Reims qui s’est emballée dans les médias et sur les réseaux sociaux samedi 25 et dimanche 26 juillet avant de se dégonfler, fait des remous à SOS Racisme. Dans un communiqué, l’association regrette en effet la « précipitation » avec laquelle elle a agi dans cette histoire.Lire le récit :Emoi et conclusions hâtives après l’agression d’une femme en bikini dans un parc de ReimsSur la foi d’un article de L’Union de Reims qualifiant d’agression « aux relents de police religieuse », l’altercation qui avait opposé un groupe de jeunes femmes à une autre qui bronzait dans le parc en short et haut de maillot de bain, SOS Racisme avait en effet pris l’initiative d’appeler à une manifestation de protestation dès le lendemain au parc Léo-Lagrange de Reims.L’idée d’utiliser à cet effet le hashtag (mot-clé) #JePorteMonMaillotAuParcLeo avait donné une accélération brutale à la viralité de l’histoire sur Twitter et Facebook, mais la manifestation avait tourné au ridicule, en rassemblant moins de dix personnes sous un ciel gris et pluvieux.« Le rassemblement prévu aurait dû être annulé »« La précipitation est mauvaise conseillère » écrit le président de SOS Racisme, Dominique Sopo, en relevant que cet appel au rassemblement « qui aurait pu avoir sa légitimité sur des faits solidement étayés, n’aurait pas dû être prévu pour le lendemain, quelles qu’aient pu être la frénésie des réseaux sociaux et l’emballement médiatique. Par ailleurs, une fois que les autorités judiciaires ont démenti tout aspect moral dans cette bagarre, le rassemblement prévu aurait dû être annulé. » Dominique Sopo s’en prend aux médias qui « après avoir abondamment relayé les informations de L’Union ont eu la délicatesse de mettre une fois de plus la frénésie au débit des politiques, des associatifs et des réseaux sociaux. »L’affaire a par ailleurs conduit SOS Racisme à faire disparaître de l’organigramme de son site le nom de Daniel Dhombres qui en assurait la coordination éditoriale. Celui-ci avait publié dimanche sur Twitter, un tweet dans lequel il invoquait « l’origine » des jeunes filles pour accréditer l’hypothèse d’un « motif religieux » à l’agression.mea culpa d @SOS_Racisme Sa vision manipulatrice serait due aux : - médias -à @Dan_Dhombres #SOSDissolution pic.twitter.com/Q4sr2VqYMK— A.Décroissance (@ADecroissance) 29 Juillet 2015Il avait alors été vivement pris à partie sur le réseau social. Son compte est depuis passé en mode privé : seules les personnes qui y sont autorisées peuvent désormais lire ses messages.Pascale Robert-DiardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julia Pascual (Calais - envoyée spéciale) Elles se sont installées sur des bancs, devant le Grand Théâtre de Calais, le regard hagard. Soudain, leur visage s’illumine. Elles font de grands gestes en direction d’une camionnette. Un bénévole associatif est venu chercher ces trois Erythréennes pour leur éviter de marcher jusqu’au camp de la « jungle », à sept kilomètres de là. Elles sont exténuées, après avoir essayé toute la nuit de rejoindre l’Angleterre par le tunnel sous la Manche, comme plusieurs centaines de migrants qui tentent leur chance chaque jour.Pour faire face à des tentatives d’intrusions sans précédent – Eurotunnel évoquait mercredi 29 juillet une « explosion du nombre de migrants » et « 37 000 » interpellations depuis le 1er janvier –, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a envoyé deux unités mobiles en renfort. Mercredi matin, un migrant a été « retrouvé sur la chaussée, dans une bretelle qui partait du tunnel, a précisé le procureur de la République de Boulogne-sur-Mer, Jean-Pierre Valensi. Tout porte à croire qu’il est tombé du camion et rien ne permet de dire qu’il a été renversé ». Sa nationalité n’a pas été confirmée. Ce nouveau décès porte à neuf le nombre de morts recensés depuis le début du mois de juin.Officiellement car, dans le camp de migrants où la quasi-totalité d’entre eux sont réunis, la rumeur circulait qu’un Pakistanais était également décédé, électrocuté dans la zone du tunnel. Le parquet de Boulogne a bien confirmé que l’homme a été blessé le 27 juillet dans la zone de l’Eurotunnel. Il est décédé à l’hôpital de Calais, mardi 28 juillet. « Il s’est cogné la tête en tentant de sauter sur une plate-forme », a précisé le procureur de la République, M. Valensi. « Il avait une demande d’asile en cours à Nice, précise une bénévole qui souhaite rester anonyme. On l’avait amené à la préfecture mais les services ne voulaient pas faire rapatrier son dossier à Calais. Lui préférait rester ici où il y a toute une communauté. C’était une des premières fois qu’il tentait de passer en Angleterre. »« Piqûres de barbelés » Dans le camp où vivent quelque 2 500 migrants, les équipes de Médecins du monde (MDM) tournent à plein régime. Chaque semaine, environ 150 personnes sont refusées en consultation, faute de moyens. En plus de faire face aux besoins « courants », qui vont des séquelles de tortures aux soins gynécologiques, en passant par des cas de gale, les équipes de MDM gèrent les conséquences des tentatives de passage outre-Manche.Alam Ahmadzai, un jeune Afghan de 22 ans, porte un épais bandage autour du poignet. Il a la peau arrachée. « J’essaye tous les jours de passer en Angleterre, deux ou trois fois », explique t-il. Jean-François Patry, médecin bénévole arrivé il y a dix jours, confirme : « Il y a beaucoup de plaies au niveau des mains. Ce sont des piqûres profondes de barbelés, des cisaillements ou des brûlures lorsqu’ils s’accrochent au train. Hier, on en a eu beaucoup, en particulier des enfants de 12 ou 13 ans. » Les situations les plus graves sont redirigées vers l’hôpital. « Le deuxième type de blessures est lié aux sauts de grande hauteur, poursuit le Dr Patry. Il s’agit de contusions des talons ou des tibias, des élongations, des déchirures de ligaments, des entorses, des fractures… »Le médecin constate une « augmentation de la gravité de la traumatologie, du fait des conditions plus difficiles de passage ». L’augmentation des tentatives d’intrusion dans le tunnel est directement liée à la sécurisation du port de Calais. Début juin, un impressionnant grillage de six mètres de haut et coiffé de barbelés a été érigé le long de la rocade qui mène aux car-ferries. Les migrants se sont donc reportés vers le tunnel, où la prise de risques est plus importante. Le danger ? « Quel danger ? », interroge Tarek, un Ethiopien de 25 ans arrivé il y a un mois et qui essaye « jour après jour ». « Dans mon pays, la guerre, la dictature, oui, c’est dangereux. » Quatre amis à lui ont réussi à passer en Angleterre la semaine dernière. Tarek ne supporte plus la vie dans la « jungle ».Mais certains ne veulent pas quitter la France comme Sadam Matar, un Soudanais de 20 ans. En désignant la bâche de plastique sous laquelle il vit depuis trois mois, il répète « problem Calais », dans un anglais balbutiant. Les équipes du Secours catholique ont distribué 125 kits cabanes depuis la mi-juillet, point de départ d’une vaste opération humanitaire, « mais énormément de demandes ne sont pas satisfaites », regrette Clémence, une bénévole. Une mère de famille syrienne et ses trois jeunes enfants, viennent justement d’arriver. Le centre Jules-Ferry, qui a ouvert en mars dans la « jungle » pour héberger les publics vulnérables, les a refusées, faute de place. On leur propose une tente. La mère s’effondre. « Ses enfants ne veulent pas rester ici, ils ne se sentent pas bien, rapporte Clémence. Elle veut aller en Angleterre, partir cette nuit… »Lire nos explications :La France, « bras policier » du Royaume-Uni à Calais ?Maraudes d’information « Plein de personnes resteraient si on leur offrait des conditions différentes, veut croire Faustine Douillard, intervenante sociale de France terre d’asile, qui réalise des maraudes d’information quotidienne. Aujourd’hui, il y a quatre à cinq mois d’attente pour accéder à un hébergement en CADA [centre d’accueil pour demandeurs d’asile]. Ça fait deux mois et demi que c’est comme ça. Les gens se découragent. »Ahmadi Mahmood Jan a fui l’Afghanistan. Le jeune homme de 21 ans a obtenu l’asile en Italie il y a trois ans, mais hors de question de rester là-bas. C’est l’Angleterre ou rien. Il y a habité presqu’un an. Interpellé et renvoyé il y a un mois, il refait le chemin. « Je tente par tous les moyens. Vous ne comprenez pas. Mais comment j’aurai un futur sinon ? »Il est aux alentours de 19 heures quand des migrants par dizaines prennent le chemin du tunnel. Mariam Guerey, du Secours catholique, en prend quelques-uns dans son camion, pour leur éviter la marche. Des femmes et des enfants, comme ce gamin érythréen de 12 ans, complètement seul. L’instant d’après, derrière le parking du Leader Price, il disparaîtra. Traverser l’autoroute et tenter sa chance au « passage ». Encore.Lire aussi :Faut-il abattre l’espace Schengen ?Julia Pascual (Calais - envoyée spéciale)Journaliste au Monde 05.08.2015 à 14h35 • Mis à jour le05.08.2015 à 15h19 Cinquante collectivités françaises vont être concernées par l’expérimentation d’un tarif social de l’eau, dont l’objectif est d’alléger la facture des ménages défavorisés. Le dispositif prévu par la loi Brottes d’avril 2013 permet d’instaurer pendant cinq ans des aides sociales au paiement de la facture hydrique ainsi qu’une tarification progressive selon les revenus ou le nombre de personnes composant le foyer.Paris, Rennes, Strasbourg, Bordeaux, Grenoble, Dijon ou encore Le Havre ont été ajoutés à la liste publiée mercredi 5 août au Journal officiel. Le ministère de l’écologie et de l’énergie avait décidé, le 31 juillet, d’augmenter le nombre les villes tests, fixées mi-avril à 18. L’expérimentation s’achèvera le 15 avril 2018 et les solutions « qui se seront révélées les plus pertinentes pourront, le cas échéant, être étendues à l’ensemble du territoire ».En mars dernier, le Sénat avait souhaité rétablir les coupures d’eau en cas d’impayés. Une mesure interdite par la loi Brottes que le Conseil constitutionnel, saisi d’une question prioritaire de constitutionnalité déposée par le distributeur Saur, avait confirmée fin mai. Depuis les années 1990, l’eau courante est reconnue comme droit fondamental en France.Lire aussi le portrait : L'homme qui refusait de couper l’eau aux démunis Jean-Baptiste de Montvalon Géographe, ancien ambassadeur, Michel Foucher est titulaire de la chaire de géopolitique appliquée au Collège d’études mondiales. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels L’Obsession des frontières (éd. Tempus Perrin, 2012).Face à la crise des migrants à Calais, un député du Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP) a suggéré que l’Angleterre reprenne la ville, tandis que des élus français ont souhaité que les contrôles à l’entrée du Royaume-Uni soient déplacés à Douvres… Que vous inspire cette « bataille » autour d’une frontière intra-européenne ?Si une « bataille » s’annonçait, les « bourgeois de Calais » sauraient cette fois résister à un siège… Nos capacités stratégiques ont progressé depuis la guerre de Cent Ans ! Que ce scénario de reconquête soit énoncé par un député eurosceptique est amusant et a le mérite, si l’on peut dire, d’exhumer une vieille carte mentale : la Manche fut, jusqu’au XIXe siècle, une mer pour deux royaumes, donc une aire d’affrontement. Devenue mer intérieure européenne, c’est la seule dotée d’un double toponyme sur les cartes officielles : Manche et English Channel. Dans la tradition militaire anglaise, la mer sépare et fait frontière ; en France, c’est la côte fortifiée.Lire le reportage :« J’essaie tous les jours de passer en Angleterre »Où est la frontière franco-britannique ? Elle se situe là où s’effectuent les contrôles de douane et de police : à la gare du Nord et à Saint-Pancras, à Roissy et Heathrow, à Douvres, Calais, comme dans une douzaine d’autres ports. La frontière juridique est maritime, à mi-distance des côtes des Etats riverains, et terrestre, au milieu du tunnel sous la Manche selon le traité signé à la cathédrale de Canterbury en février 1986, en présence de la reine Elisabeth et du président Mitterrand. Ces limites fixent l’aire d’extension de la convention de Schengen, que Londres a refusée tout en ouvrant ses portes aux migrants des Etats ayant adhéré à l’Union européenne en 2004, surtout Polonais et Baltes.Que recouvre sur notre continent la notion de frontière ?Les limites de la souveraineté et de l’identité nationales demeurent. En passant de Strasbourg à Kehl, en Allemagne, sur le pont de l’Europe, l’absence de contrôle douanier n’efface en rien les traits propres aux deux nations. L’espace de l’Europe instituée est plus fluide. La liberté de circulation est saluée par les opinions européennes, quand elle s’applique à elles-mêmes.Mais la mise en commun d’attributs de souveraineté suppose de bâtir à chaque instant des accords collectifs, comme on l’a vu lors de la crise grecque. L’Etat-nation, doté de son enveloppe frontalière – limite, pas barrière – est le noyau de base mais, dans le monde tel qu’il a l’inconvénient d’être, il doit se développer de concert avec les autres pour peser.Le coût humain et financier des migrations va-t-il engendrer un renforcement des frontières ou les remettre en cause ?Le calcul du coût suppose une typologie fine, selon les trajectoires migratoires. De qui parle-t-on ? Des Français de Londres ? Des Kurdes de Berlin ? Des Maliens d’Ile-de-France ? Des Syriens de Stockholm ? Les études sérieuses montrent que les bénéfices, individuels et collectifs, sont nettement supérieurs aux coûts : travail fourni, compétences importées et acquises, envoi de salaires aux familles des lieux d’origine. A l’âge global, chacun, dans l’ancien tiers-monde comme en Moldavie, sait qu’ailleurs l’herbe est plus verte. Les migrations sont irrépressibles. La prospérité et la sécurité de l’Europe la rendent attractive. Il faut renforcer la concertation dans la gestion des régimes frontaliers, au-delà des circonstances exceptionnelles.Après les drames autour des Canaries, Madrid a réalisé qu’il était aussi important d’aider la Mauritanie ou le Sénégal que les pays andins hispanophones. L’accès légal à l’espace européen pour étudier ou exercer une activité suppose une démarche cogérée avec les pays de départ. La convention de Schengen n’avait qu’un objectif interne, de libre circulation réservée aux ressortissants des pays signataires. Les crises et drames actuels posent la question d’une action à l’extérieur de l’Union européenne : aide ciblée au développement, programmes cogérés de migration circulaire et surtout de mobilité dans les zones d’interaction migratoire et, parfois, interventions dans les zones de crise.Lire le compte-rendu :Plus de 2 000 hommes, femmes et enfants sont morts « aux portes de l’Europe » en 2015Des chercheurs étudient les conséquences d’une éventuelle ouverture de toutes les frontières. Que vous inspire cette piste de travail ? L’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme affirme en effet le droit à quitter son pays. Cette liberté n’est pas encore acquise partout. Mais le droit d’émigrer ne trouve pas son corollaire dans celui d’immigrer. La disparité dans le régime des visas est grande : il est plus facile à un Danois d’aller en Indonésie que l’inverse. Les visas pour entrer dans l’espace Schengen sont exigés dans 134 Etats. Il n’est pas certain que l’asymétrie de traitement soit durable, au nom de l’égalité des droits des Etats. Le Sénégal a rétabli les visas pour les Français, et se rendre en Algérie n’est pas simple – message de réciprocité, en quelque sorte. Toutes les pistes méritent d’être expérimentées, d’abord celles traitant de la mobilité, depuis et vers l’Europe instituée.Lire sur Les Décodeurs :Comment fonctionne la politique migratoire entre le Royaume-Uni et la France ?Quel jugement portez-vous sur la façon dont les politiques français abordent cette question des frontières et des migrations ?La frontière civilisée est une interface et une ressource. Sa fonction de barrière ne s’impose qu’en cas de menace directe sur notre sécurité. Un changement de discours politique sur ces questions serait salutaire, avec la reconnaissance publique de la réalité durable des mobilités et la nécessaire construction de dispositifs les encadrant : visas de travail de longue durée, cogestion des mobilités entre pays de départ et pays d’arrivée, mise en place de règles pour détruire le régime illégal des passeurs…Ce qui est en jeu est également notre choix d’un rapport au monde. L’image positive du Royaume-Uni, projetée au loin par le message des Jeux olympiques de Londres, en 2012, cette image d’un pays moderne et multiculturel, ouvert et globalisé, nourrit une attraction irrésistible, même au fin fond du Soudan. D’où l’afflux vers Calais. Les Français – opinion et dirigeants –, qui candidatent pour des JO en 2024 et une Exposition universelle en 2025, seraient bien inspirés d’y réfléchir et d’assumer enfin toutes les composantes d’une politique d’ouverture, dans un monde de communication instantanée, loin d’un illusoire repli sur soi.Jean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Goar Au cœur de la trêve estivale, la crise des migrants à Calais et à Paris a offert une fenêtre de tir à la droite pour critiquer l’exécutif. En première ligne, le député de l’Aisne du parti Les Républicains (LR), Xavier Bertrand, a d’abord proposé dans le JDD de « laisser partir les migrants » en Angleterre avant de mettre la pression sur la majorité socialiste. « Je demande à Bernard Cazeneuve et Manuel Valls d’être plus fermes, plus offensifs à l’égard du gouvernement anglais », a-t-il répété, mardi 4 août sur RTL, en agitant la peur de voir des « barbelés tout le long du littoral. » « Pas question de laisser dénaturer la Côte d’Opale pour faire plaisir aux Anglais. » A Paris, l’occupation d’un lycée professionnel désaffecté du 19e arrondissement a entraîné une salve de communiqués. Claude Goasguen, député de Paris, a dénoncé un « précédent qui constitue un attrait toujours plus important des migrants », et Nadine Morano, députée européenne, a pris la même ligne, évoquant un « appel d’air considérable à l’immigration illégale », tout en dénonçant dans le même texte la saleté des rues de Paris « envahies de SDF, de matelas sur les trottoirs. Une honte pour l’image de la France ».Lire sur Les Décodeurs :Comment fonctionne la politique migratoire entre le Royaume-Uni et la France ?Un bilan comparableDepuis des semaines, la droite affiche sa fermeté en réclamant une stricte application de la loi, notamment en matière de reconduite à la frontière des demandeurs d’asile déboutés. Mardi, Eric Ciotti, secrétaire général adjoint de LR, a ainsi enjoint au gouvernement de mettre en place « une politique responsable, cohérente et lucide, se traduisant par une application ferme et résolue de la politique de reconduite des étrangers en situation irrégulière ». « A Calais comme à Paris, nous sommes en train de créer des abcès de fixation qui profitent aux passeurs et nuisent aux vrais demandeurs d’asile à la dérive », explique au Monde Roger Karoutchi, rapporteur spécial de la mission « Immigration, asile et intégration » au Sénat : « Il faut reconduire à la frontière ceux qui n’ont pas de raison de demander l’asile, sinon à quoi cela sert que nous votions des lois ? »Le Front national s’est engouffré dans la brèche mercredi et a accusé Nicolas Sarkozy de porter une « responsabilité historique » dans « l’aggravation des flux d’immigration clandestine dans notre pays ». « C’est lui qui a déstabilisé la Libye avec le soutien de François Hollande », a lancé sur RTL la présidente du parti, Marine Le Pen, assénant : « La classe politique française passe sa vie à essayer d’aller chercher des responsabilités ailleurs, alors que c’est eux les responsables de la situation. »Si la droite accuse la gauche de laxisme, les deux camps ont pourtant un bilan comparable en matière de reconduites à la frontière. En 2014, le ministère de l’intérieur a ainsi procédé à 27 606 « éloignements » d’immigrés illégaux (27 081 en 2013). Cette baisse par rapport au pic de 2012 (36 822 expulsions) est à relativiser, puisque le nombre d’expulsions en 2014 correspond environ à celui de 2010, à l’époque de la présidence de Nicolas Sarkozy (28 126). Mais la droite estime que la pression migratoire a augmenté et que la gauche n’est pas assez montée en puissance. Le nombre de demandes d’asile progresse en effet continuellement depuis 2007 (29 937 cette année-là contre 50 952 en 2014). « La situation migratoire de 2015 n’a rien à voir avec celle de 2003 », justifie M. Karoutchi, alors que Xavier Bertrand s’en est pris aux accords du Touquet, signés le 4 février 2003 par Nicolas Sarkozy, à l’époque ministre de l’intérieur.Lire aussi :Plus de 2 000 hommes, femmes et enfants sont morts « aux portes de l’Europe » en 2015Opposition frontaleAu niveau législatif, les parlementaires LR continuent également à s’opposer frontalement. Ils ont voté contre la réforme du droit d’asile, adoptée définitivement le 15 juillet, qui vise notamment à réduire la durée moyenne de traitement des demandes.Une semaine plus tard, les députés LR ont également voté contre le projet de loi sur le droit des étrangers, dont certains articles facilitent les reconduites à la frontière. Depuis son retour à la vie politique, Nicolas Sarkozy prône, lui, une refonte totale du droit migratoire européen avec la mise en place d’un Schengen 2, où tous les pays signataires se mettraient d’accord sur des conditions d’asile communes.Son principal rival à droite, Alain Juppé, s’y oppose en réclamant un renforcement des moyens de Frontex dans le cadre de Schengen. Divisés sur ce sujet, les dirigeants de la droite sont en tout cas d’accord sur une chose : à quelques mois des élections régionales, ils ne peuvent pas laisser le terrain de l’immigration au FN. Cela explique l’activisme de Xavier Bertrand, candidat dans la région Nord–Pas-Calais–Picardie, où il affrontera Marine Le Pen.Matthieu GoarJournaliste au Monde 04.08.2015 à 21h05 • Mis à jour le05.08.2015 à 09h45 Un enfant rom de 5 ans a été tué, mardi 4 août, lors d’un accident de la circulation à Paris, boulevard Ménilmontant (11e arrondissement). Selon les premiers éléments de l’enquête, le conducteur et le passager de la camionnette qui a percuté l’enfant ont pris la fuite à pied, après avoir abandonné la camionnette non loin de là.La maire de Paris, Anne Hidalgo, a publié un communiqué dans la soirée, disant faire « confiance aux services de police pour qu’ils soient rapidement identifiés et entendus, afin que soient établies au plus vite les circonstances exactes de ce drame ». Elle a également adressé ses « sincères condoléances » à la famille de la victime.« Il n’y avait aucune opération d’éviction en cours »Les circonstances de l’accident restent floues. Selon la préfecture de police de Paris (PP), qui a souligné que l’enquête était encore en cours, l’enfant se trouvait avec sa mère et sa tante au moment de l’accident.Ces dernières ont traversé à un passage protégé, lui faisant ensuite signe de les rejoindre. C’est au moment où l’enfant traversait à son tour qu’il a été renversé par une camionnette, précise la préfecture. L’enfant a succombé sur place malgré l’intervention des secours.La PP a par ailleurs démenti que l’enfant était en train de fuir une intervention de police visant à disperser des vendeurs à la sauvette, comme l’affirment des médias. « Il n’y avait aucune opération d’éviction en cours » et « l’enfant n’était pas en train de fuir mais se rendait au contraire vers le lieu où se trouvaient les vendeurs », a précisé le service de presse de la préfecture de police.Un journaliste de Libération affirme en effet que l’enfant faisait partie d’un groupe de vendeurs à la sauvette qui s’est dispersé, vers 14 h 30, alors que la police arrivait. Selon le quotidien, le garçon traversait la rue en courant au moment où il a été percuté. L’enquête a été confiée au service de traitement judiciaire des accidents de la préfecture de police. Martin UntersingerCela fait longtemps que la police parisienne compte des drones dans son arsenal. Officiellement, ces appareils ne prennent les airs qu'à des fins d'expérimentation. Pourtant, la Brigade de recherche et d'intervention (BRI), la prestigieuse unité d'élite de la préfecture de police, utilise régulièrement, publiquement et depuis plusieurs mois des appareils volants sans pilote lors de véritables interventions. Et ce alors que le cadre légal de l'utilisation de drones par les autorités en zone urbaine est largement inexistant.« démontrer la plus-value »Les rangs de la police bruissent de l'arrivée de drones depuis des années. La phase d'essai la plus récente date de 2014. Le journal interne de la préfecture s'en faisait l'écho, en septembre 2014 : on pouvait y lire qu'à ce stade, il s'agissait uniquement de « démontrer la plus-value » ou de « comparer les performances ». Plus loin, le journal était encore plus clair :« Aucun survol des personnes ou des espaces privés (terrasses privées, balcons, jardins privatifs…) ne sera possible. Les services de police, tout comme les particuliers qui utilisent ce type d’appareils, doivent respecter la réglementation existante. »Ce cadre juridique contraint assez fortement les expérimentations que mène la police. Ainsi, lorsqu'elle ordonne le survol du stade Duvauchelle de Créteil où se tient un match de football, le 19 septembre 2014, les drones doivent rester à l'écart du stade et des spectateurs, note le site 94 Citoyens. « L’objectif est de se familiariser avec ces produits, de voir quelles applications nous pouvons en tirer », explique là encore un agent de la direction opérationnelle des services techniques et logistiques (DOSTL), l'unité de la préfecture chargée de ces expérimentations, que l'on voit à l'œuvre dans la vidéo ci-dessous.Au moins deux interventions réellesDepuis, la police s'est quelque peu affranchie de ce cadre et a utilisé des drones lors d'interventions. Le 13 mars, la BRI est appelée au croisement des rues de Lieuvin et des Morillons, dans le XVe arrondissement de Paris. Au 4e étage, un homme, déjà connu des services de police pour des faits de violence, s’est retranché avec ses deux petites filles. Les négociations n'aboutissent pas. Après avoir fait placer un drone en vol stationnaire devant les fenêtres de l'appartement, la police donne l'assaut. L’homme est interpellé et ses fillettes extraites indemnes de l'appartement. Un photographe de l'Agence France-Presse est présent sur les lieux et photographie le drone en action. Le 2 juin, un homme est repéré en train de cambrioler une chambre de bonne, rue du Faubourg-Saint-Denis, dans le Xe arrondissement de Paris. Une opération policière d’envergure va être mise sur pied pour tenter de l’appréhender. Un témoin aperçoit un drone à proximité immédiate de l'opération policière. Selon nos informations, il a été mobilisé par la BRI, dépêchée sur les lieux. L'homme, cerné, parvient tout de même à se volatiliser sur les toits de Paris. Il n’a pas été retrouvé.La BRI ne fait pas mystère de son utilisation des drones. Il en est fait mention sur son site Internet, tout comme dans un « webdocumentaire » publié le 23 juin à l'occasion de son cinquantième anniversaire. On aperçoit même un modèle dans une photo postée ce jour-là sur le compte Twitter de la préfecture de police.#BRI50ans Présentation du matériel d'assistance technique. pic.twitter.com/ySEsV2iFUy— Préfecture de police (@prefpolice) 23 Juin 2015Disposant d'un seul drone léger, la brigade fait aussi appel, selon nos informations, à une entreprise spécialisée pour piloter des modèles plus lourds. Cette entreprise forme également les fonctionnaires de la BRI à l'utilisation de ces modèles. En tout, l'unité emploie au moins trois drones, dont un en propre.Un cadre légal incertainL'utilisation de drone, particulièrement en agglomération, est très strictement encadrée. Dans la plupart des cas, ce sont deux décrets de 2012 qui s'appliquent aux drones civils, c'est-à-dire ceux que l'on peut trouver dans le commerce, et qui interdisent le survol des zones habitées.Ce cadre légal général ne s'applique pas aux forces de police, « lorsque les circonstances de la mission et les exigences de l'ordre et de la sécurité publics le justifient ». Ce faisant, l'utilisation des drones par la police, rejetée dans un brouillard législatif, est soumise à un cadre juridique famélique. « C'est fait à l'arrache », avoue même une source policière. Un constat partagé par l'avocat spécialisé Didier Gazagne, du cabinet Alain Bensoussan :« [Cette exclusion du cadre de 2012] ne signifie pas que les missions réalisées ne puissent pas porter atteintes aux libertés publiques. L'utilisation des drones pour des missions de sécurité par les services de police et de gendarmerie pose des problèmes d'applicabilité du droit existant. Les différentes expérimentations réalisées par les différents services de police ou de gendarmerie pour des missions ne sont aujourd'hui à ma connaissance pas encadrées sur le plan juridique. »Seule possibilité de faire rentrer les drones dans le cadre de la loi : les faire immatriculer en tant qu'« aéronefs militaires », ce qui permet de leur appliquer un arrêté de 2013 qui prévoit un régime d'autorisation stricte.Les expérimentations ont-elles officiellement pris fin ? La BRI a-t-elle bénéficié d'autorisations spécifiques ? Peut-on s'attendre à la multiplication des drones dans le ciel parisien ? La BRI a-t-elle fait immatriculer ses drones pour les faire rentrer dans le cadre de la loi ? Ces essais ont-ils abouti à l'adoption, prévue de longue date, d'une doctrine d'utilisation ? Sollicités à plusieurs reprises, les services de la préfecture de police n'ont pas donné suite à nos questions.Quelles expérimentations ?Jusqu'à présent, les essais menés par la police concernant les drones étaient très limités. Le drone Elsa avait fait beaucoup parler de lui lorsque, en octobre 2007, la ministre de l’intérieur Michèle Alliot-Marie en a évoqué l'acquisition. Ces drones très légers ont fait l'objet de tests pendant plusieurs années. Interrogé à deux reprises par des députés en 2008 et 2010, le ministère de l'intérieur avait expliqué que ces tests étaient menés « en espace clos », et non en situation d'intervention réelle. « Certains points, en particulier juridiques, devront également être clarifiés », notait en 2010 le garde des Sceaux en exercice, Brice Hortefeux.Ce type de drone était brièvement sorti de l'expérimentation lors du sommet de l'Otan, à Strasbourg, en avril 2009. Interrogé sur le sujet, le ministère de l'intérieur avait expliqué, en 2010, qu'il avait, pour ce vol précis, « reçu l'accord des autorités compétentes » et que les expérimentations « se poursuivaient ».« Le survol de populations reste à ce jour très réglementé pour des raisons de sécurité évidentes », expliquait le ministre Bernard Cazeneuve en novembre 2014 en réponse à un député :« Un travail prospectif est actuellement mené au sein de la gendarmerie, de la police nationale et de la sécurité civile en vue de déterminer les missions qui pourraient être confiées à ce type d'appareils. [...] Aucun calendrier de déploiement n'a été arrêté. »Les forces de police et de gendarmerie militent de longue date pour une clarification du cadre légal applicable à leur utilisation d'engins volants sans pilote. Les bénéfices, en matière de maintien de l'ordre ou de repérages notamment, sont évidents. D'autant que certains événements, comme l'Euro 2016, qui se déroule en France dans moins d'un an, s'y prêtent particulièrement. //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444463', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Martin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Rey-Lefebvre « On s’attend à un arrivage (sic) de Calais, où la situation est devenue très difficile, mais aussi de Vintimille », assure Hervé Ouzzane, membre du collectif « La Chapelle en lutte ». Ancien tenancier de boîte de nuit, il était déjà très présent auprès des migrants de la rue Pajol (18e arrondissement), évacués le 29 juillet ; il campe désormais avec la centaine de migrants qui, depuis le 31 juillet, ont trouvé refuge dans un lycée technique professionnel désaffecté du 19e arrondissement de Paris. Hervé Ouzzane avait utilement récupéré, rue Pajol, tous les vivres non consommés et en avait rempli un grand chariot en disant, « ça peut servir ». Il n’avait pas tort.Après avoir tergiversé durant le week-end, la maire de Paris Anne Hidalgo a finalement renoncé à envoyer la police déloger les étrangers du lycée. « Ces migrants ont, au péril de leur vie, traversé le Sahara, la Méditerranée, ils ont fui la guerre en Afghanistan, au Soudan ou, pour les Erythréens, une dictature sanglante : la France mais surtout Paris leur doivent l’hospitalité et l’accueil, a déclaré, lundi 3 août, Bruno Julliard, premier adjoint à la maire de Paris. Nous avons choisi le dialogue et notre méthode porte ses fruits : d’abord recenser les personnes, puis leur proposer un hébergement d’un mois, quelle que soit leur situation. Pas dans des hôtels mais dans des centres où ils peuvent dormir, se nourrir, accomplir leurs démarches administratives. Bien que l’accueil des migrants soit de la compétence de l’Etat, la Mairie de Paris s’implique pour faire face à cette crise migratoire d’une ampleur sans précédent. » Ballottés d’un centre à l’autreRue Jean-Quarré, l’ancien lycée hôtelier, un méchant bâtiment des années 1970 vide depuis quatre ans, se prête plutôt bien à cette vie collective. Les classes sont devenues des dortoirs pour la centaine d’hommes présents, le préau fournit une ombre bienvenue et les rares prises électriques sont toutes saturées de chargeurs de téléphones portables, tandis que la cour accueille les jeux de ballon, pour tuer l’ennui.Dans les petits groupes, rassemblés par nationalité – des Soudanais, les plus nombreux, des Erythréens, des Tchadiens mais aussi des Libyens, des Maghrébins, quelques Maliens et des Sénégalais –, l’ambiance semble détendue, même si chacun, en baroudeur aguerri, garde son bagage à l’œil. Abdel Quafar, 34 ans, parti du Darfour en 2008, passé par la Libye puis par la Grèce, est en France depuis 2012 ; Aziz Bara, son compatriote ouvrier dans le bâtiment et Khider Ismail, ancien cameraman, ont suivi à peu près le même périple.Tous trois ne se font pas prier pour montrer le précieux titre de réfugié qui leur donne le droit d’être en France et d’y travailler, mais qui ne suffit pas pour y obtenir un logement et un emploi. Ils ont déjà été beaucoup ballottés d’un centre à l’autre, d’une association à l’autre : « Ce que nous souhaitons, c’est nous intégrer à la communauté française, mais c’est difficile », juge Abdel Quafar. A ses côtés, deux jeunes, arrivés depuis deux jours, découvrent les méandres administratifs français.Lire aussi :Cinq questions sur le droit d’asileTraités de « vichystes »Le squat est donc solidement chaperonné par le collectif « La Chapelle en lutte », qui refuse de se constituer en association et dont certains membres se font appeler par un pseudonyme. Ils filtrent les entrées et monopolisent la communication avec la Ville, dont les représentants venus, samedi 1er août, vérifier la sécurité électrique et tenter un premier recensement se sont fait vertement éconduire et auraient été traités de « vichystes ».Le collectif assure qu’une fois les listes dressées, il est difficile d’y faire admettre de nouveaux arrivants. Or, ceux-ci sont déjà en route car la nouvelle du squat du lycée Jean-Quarré s’est propagée à la vitesse d’un feu de forêt : une vingtaine de Soudanais ont quitté le campement des quais d’Austerlitz, où ils stationnaient depuis des mois, pour s’installer ici ; une douzaine d’Afghans, descendus de la gare de l’Est, ont rejoint, lundi, leurs compatriotes.Le collectif de soutien appelle de ses vœux une grande maison d’accueil des migrants à Paris, ce à quoi le ministère de l’intérieur se refuse. Quant au généreux discours de la Mairie de Paris, il se heurte à la pénurie de places d’hébergement. Tous les centres sont pleins et, selon la préfecture d’Ile-de-France, 1 300 migrants ont déjà été accueillis, depuis le 1er juin, dans des centres censés rester fermés l’été, et qui ont été rouverts pour l’occasion. « Nous verrons si la situation est tenable », avance prudemment M. Julliard à l’Hôtel de ville. Il ne souhaite pas créer un point de « cristallisation » et rappelle qu’il y a d’autres campements, notamment celui d’Austerlitz et ses 250 migrants, qui vivent de plus en plus durement la cohabitation avec les fêtards noctambules de la Cité du design et des péniches alentour : « C’est notre priorité », affirme-t-il.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.08.2015 à 02h30 • Mis à jour le04.08.2015 à 14h05 Trois mineurs, une fille de 12 ans et deux garçons de 14 et 15 ans, ont été interpellés, mardi 4 août, au lendemain de la découverte de la profanation d’un cimetière en Meurthe-et-Moselle, à Labry, près de Metz, a annoncé le procureur de Briey, Yves Le Clair. La jeune fille a été simplement entendue mais les deux garçons ont été placés en garde à vue. Les jeunes suspects, aux motivations « gothiques » selon le terme utilisé par le procureur, ont reconnu les faits.Les trois adolescents, qui habitent dans les environs du village, devront être présentés à un juge des enfants en vue d’une mise en examen pour « violation de sépulture ». Ce délit est passible, pour les mineurs, de six mois de prison.« Actes inacceptables »Selon M. Le Clair, c’est le maire de Labry, une commune de 1 700 habitants, qui a appelé la police après avoir constaté les dégradations. « Trente-cinq ornements funéraires, principalement des crucifix et des plaques, ont été déplacés », dont quatre ont été brisés, avait précisé M. Le Clair lundi, évoquant déjà la piste de « jeunes » voulant « faire les idiots » :« Le cimetière militaire qui jouxte le cimetière civil où se sont déroulés ces faits n’a subi aucune dégradation. D’après les dires du maire de Labry, ces faits sont susceptibles d’être l’œuvre de jeunes pour faire les idiots. »« Ces actes inacceptables appellent une réponse pénale ferme. Les enquêtes devront permettre d’en poursuivre les coupables », a souligné le ministère de l’intérieur. Le premier ministre, Manuel Valls, a fait part de son « indignation ». « Ces actes devront être sanctionnés durement ». Le curé de Labry, Gérard Cappannelli, penchait plutôt pour une « affaire de potaches » et a souligné qu’il conviendrait plutôt de faire comprendre aux auteurs des faits qu’on « respecte un cimetière comme on se respecte soi-même ». 03.08.2015 à 11h23 • Mis à jour le03.08.2015 à 14h55 Editorial du Monde. L’enquête que nous publions aujourd’hui le confirme : la lutte contre le terrorisme djihadiste est un combat complexe, incertain et dans lequel le risque zéro n’existe pas. Ainsi, les services de sécurité ne doivent qu’à un coup de chance inédit d’avoir évité, le 19 avril, un projet d’attentat contre une église de Villejuif, qui aurait pu faire des dizaines de morts.Son principal suspect, Sid Ahmed Ghlam, a été victime de sa propre maladresse : il s’était tiré une balle dans le pied et avait appelé le SAMU. Pourtant, cet étudiant algérien de 24 ans avait été signalé aux services de sécurité dès le printemps 2014 pour ses velléités de départ en Syrie, et il faisait l’objet d’une fiche « S », par laquelle la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) désigne les individus potentiellement menaçants pour la sécurité nationale. Cela ne l’avait pas empêché, dans les mois précédant son projet d’attentat, d’effectuer deux voyages en Turquie, sans éveiller davantage les soupçons.Le constat n’est pas nouveau. Depuis Mohamed Merah, auteur des tueries de Toulouse et Montauban en mars 2012, jusqu’à Sid Ahmed Ghlam ou Yassin Salhi (le principal suspect de la décapitation de son employeur et d’une tentative d’attaque kamikaze contre une entreprise de l’Isère le 26 juin), en passant évidemment par les frères Kouachi et Amedy Coulibaly, auteurs des attentats parisiens de janvier, tous les individus qui ont commis ou projeté des attentats en France étaient repérés et, peu ou prou, suivis par les services de renseignement. Cela ne les a ni dissuadés ni empêchés de passer à l’acte.Plusieurs milliers de personnes sont signalées à la DGSI comme potentiellement menaçantes pour la sécurité nationaleLes docteurs « y’a qu’à » y trouveront une nouvelle démonstration des faiblesses ou des ratés de l’antiterrorisme. Et de nouveaux arguments pour réclamer de muscler toujours davantage la lutte contre la menace djihadiste en France. La critique est aisée, mais peu réaliste.Pour deux raisons. La première est que plusieurs milliers de personnes font déjà l’objet d’une fiche « S ». Durant les deux dernières années seulement, plus de 4 000 ont ainsi été signalées dans le cadre des filières syriennes. Parmi ces dernières, 1 030 ont effectivement combattu en Syrie, dont 300 sont rentrées en France. Potentiellement, elles représentent autant de menaces éventuelles. Faut-il toutes les mettre sur écoute ? Ce serait matériellement difficile, voire impossible, pour les 2 000 agents de la DGSI. Et cela déplacerait dangereusement le curseur entre libertés fondamentales et lutte contre le terrorisme.Lire aussi :La « crêperie conspirative », concentré français du djihadismeDes cibles plus difficiles à évaluerLa seconde raison est tout aussi déterminante. Loi après loi, la lutte antiterroriste a beau se renforcer et ses moyens techniques et humains s’étoffer, ses cibles sont toujours plus fines et difficiles à évaluer. Contrairement à Mohamed Merah, aux frères Kouachi ou à Amedy Coulibaly, Sid Ahmed Ghlam à Villejuif ou Yassin Sahli dans l’Isère incarnent une menace plus diffuse et de basse intensité. L’un et l’autre avaient un casier judiciaire vierge, ni l’un ni l’autre ne s’était rendu dans des zones de combat (en Syrie, Irak ou Afghanistan), et ils n’avaient pas de liens connus avec des éléments radicaux.Face à cette radicalité nihiliste et morbide de plus en plus disséminée, la question n’est donc pas de savoir si un prochain attentat aura lieu en France, mais quand. Le renforcement en cours des services de sécurité et de leur efficacité doit permettre de circonscrire la menace. Pas de la faire disparaître.Lire aussi :Sid Ahmed Ghlam, entre les mailles du filet 17.08.2015 à 13h10 • Mis à jour le17.08.2015 à 14h10 L’allocation de rentrée scolaire, qui aide à payer les cartables et autres fournitures de cinq millions d’enfants et adolescents, sera versée le 18 août, a dit le ministère des affaires sociales. Elle sera de :363 euros pour les 6-10 ans ;383 euros pour les 11-14 ans ;396 euros pour les 15-18 ans.Du fait de la faible inflation, le montant de cette allocation, versée sous conditions de ressources à plus de trois millions de familles, reste inchangé cette année, après des augmentations de 0,7 % en 2014, de 1,2 % en 2013 et de 25 % en 2012. Pour la première fois, elle sera aussi versée aux parents d’enfants handicapés ayant atteint l’âge de 6 ans, mais étant encore scolarisés en maternelle.Pour bénéficier de l’allocation de rentrée scolaire, il faut avoir eu en 2013 des ressources ne dépassant pas 24 306 euros pour les familles avec un enfant ; 29 915 euros pour celles avec deux enfants ; 35 524 euros pour trois enfants, selon les plafonds publiés sur le site de la Caisse nationale d’allocations familiales (CNAF). Le montant du plafond augmente ensuite de 5 609 euros par enfant supplémentaire.Depuis la rentrée 2014, les parents d’adolescents de 16 à 18 ans n’ont plus à fournir de justificatif de scolarité, une attestation sur l’honneur assurant que l’enfant est scolarisé étant suffisante. Cette année, cette disposition est étendue aux apprentis. 17.08.2015 à 11h36 • Mis à jour le17.08.2015 à 15h06 Bousculée par l’arrivée massive de migrants et l’installation de campements sauvages en pleine rue ou dans des bâtiments squattés, la Ville de Paris organise l’accueil des clandestins. Un premier centre d’accueil « officiel » a ouvert le 29 juillet dans un ancien hôtel rénové du 14e arrondissement, rue Raymond-Losserand. Après deux semaines d’occupation par des migrants, la situation semble également se débloquer au lycée Jean-Quarré (19e arrondissement). « Nous souhaitons transformer ce lycée en centre d’accueil temporaire. Les travaux, minimes, devraient être réalisés en quelques semaines », assure Bruno Julliard, premier adjoint au maire de Paris.Depuis début juin, plusieurs campements de migrants ont été démantelés dans Paris avant de réapparaître, faute de centres d’accueil en nombre suffisant. Et rien n’est prévu pour les personnes qui ne souhaitent pas demander l’asile en France mais poursuivre leur route, la plupart vers la Grande-Bretagne. La maire (PS) de Paris, Anne Hidalgo, avait ainsi promis en juin la création de centres de transit – s’attirant les critiques d’une partie de l’opposition, qui redoute que ces centres ne constituent une incitation à venir pour les clandestins.« En Serbie, l’accueil était meilleur qu’ici »La volonté de la municipalité se heurte à plusieurs obstacles : trouver des lieux adéquats, y entreprendre des travaux d’aménagement et convaincre des collectifs de soutien aux migrants avec lesquels elle entretient des relations pour le moins tendues. Pour le lycée Jean-Quarré, la Ville a demandé au comité La Chapelle en lutte les noms des migrants, afin de les loger pendant la durée des travaux. Cette liste a été refusée par les bénévoles, qui craignent que la mairie l’utilise pour expulser les sans-papiers. La mairie préfère parler d’un « dialogue constructif » et réfléchit à mener les travaux sans déloger les réfugiés. Un étage contaminé par de l’amiante sera condamné et des travaux d’urgence seront entrepris.La préfecture de Paris, à qui revient d’autoriser ou non cette ouverture, soutient le projet, « à condition que le lieu soit géré par une association professionnelle, type Croix-Rouge ou Emmaüs », confirme Sophie Brocas, secrétaire générale de la préfecture d’Ile-de-France. Le centre d’accueil, d’une capacité de 100 à 150 personnes, fonctionnerait jusqu’à la transformation du lycée en médiathèque, prévue en 2020.Actuellement, entre 200 et 300 migrants, venus du Darfour, d’Erythrée, du Soudan, de Libye, du Tchad ou du Maghreb, squattent le lycée dans des conditions précaires. Les douches du bâtiment sont régulièrement inondées et les toilettes en nombre réduit. Les occupants survivent grâce aux bénévoles et aux dons des habitants du quartier, qui fournissent matelas, draps ou encore nourriture. « En Serbie, l’accueil était meilleur qu’ici », raconte Ahmed Adil, réfugié soudanais. Après un périple d’un an, épuisé et traumatisé, l’homme de 51 ans « n’imaginait pas se trouver dans une situation pareille ».Lire le reportage :« J’essaie tous les jours de passer en Angleterre »Accueillir aussi des sans-abri Autre sujet de polémique, « le centre ne sera pas forcément réservé aux migrants », précise la préfecture de Paris. L’ancien lycée hôtelier devrait aussi accueillir des sans-abri dans le cadre du plan hivernal, qui prévoit des places supplémentaires d’hébergement. Pourtant, l’accueil de migrants dans des centres habituellement dévolus aux SDF a montré ses limites ces derniers mois. Les travailleurs sociaux qui gèrent ces centres accueillent des sans-abri très marqués par la rue, isolés, désocialisés, certains souffrant de troubles psychiatriques. Les migrants forment un public très différent, souvent issu des classes moyennes de leur pays, où ils étaient ingénieurs, journalistes, universitaires, avocats, étudiants…Au Centre Gravelle de Vincennes, un ancien lieu de rétention converti en hébergement lors des grands froids et rouvert, le 8 juin, pour faire face à la vague migratoire, les migrants se sont rebellés contre les règles spartiates qui régissent ce lieu habitué à recevoir les sans-abri du bois de Vincennes, demandant, par exemple, du savon et un fil à linge… « Nous avons changé 75 % de l’équipe des surveillants de nuit qui n’étaient pas dans le dialogue », reconnaît le directeur de Gravelle, membre d’Emmaüs Solidarité.« Nous n’allons pas mettre en concurrence migrants et SDF, tranche Sophie Brocas. Nous devons pouvoir accueillir tout le monde. » Afin de répondre aux besoins de chacun, des « équipes pluridisciplinaires » seront mises en place. Elles aideront notamment les migrants dans leurs démarches administratives. Des associations pourront également offrir des services complémentaires, comme des cours de français.Lire sur Les Décodeurs :Cinq questions sur le droit d’asileAmélie Petitdemange (avec Isabelle Rey-Lefebvre) 17.08.2015 à 09h03 • Mis à jour le17.08.2015 à 09h46 Côté budget, mieux vaut étudier à Brest qu’à Paris ou encore Lyon, à en croire l’Union nationale des étudiants de France (UNEF). Le syndicat, proche du Parti socialiste, a complété son bilan du coût de la prochaine rentrée universitaire en dévoilant, lundi 17 août, le classement des villes les plus onéreuses du pays.L’organisation étudiante offre une estimation chiffrée des frais mensuels, considérant les transports, le logement, mais aussi un socle de dépenses courantes – identiques cette fois pour toutes les localités – de 330 euros.Sans surprise, la capitale arrive en tête de la liste. En moyenne, un étudiant parisien doit débourser chaque mois près de 1 125 euros, avance l’UNEF. A Lyon, il faut compter quelque 840 euros, contre 680 euros à Brest, située en queue du classement. Le prix du loyer est la principale variable expliquant ces écarts. Ce poste de dépense passe de simple à plus du double entre la pointe du Finistère (320 euros) et la Ville Lumière (800 euros). A noter que Paris est l’une des seules villes, avec Tours, à offrir des chèques-logement – 900 euros par an pour les boursiers.Lire aussi :Se loger en cité U est de plus en plus difficileInquiétudes sur l’évolution de la situationLa somme dépensée pour les transports varie quant à elle du simple au triple entre Toulouse (moins de 8,50 euros par mois) et Brest (près de 28 euros). En Ile de France, l’abonnement mensuel revient aussi à quelque 28 euros. « De plus en plus de villes universitaires disent qu’il faudra augmenter les tarifs », déplore le président de l’UNEF, inquiet des conséquences de la réforme territoriale.Car une des ambitions de ce classement est de mettre en lumière « l’impact des aides des villes et des collectivités sur la vie étudiante ». Aujourd’hui, elles atteignent 28,50 euros par mois à Paris, mais sont nulles à Marseille, Strasbourg, Rennes, Dijon et Brest. Les jeunes suivant un cursus universitaire à Lyon, Grenoble, Toulouse, Bordeaux et Paris peuvent en outre bénéficier de chèques-loisirs pour un montant minimal de 100 euros par an.Enfin, douze villes sur vingt prévoient des chèques-santé pour les boursiers – jusqu’à près de 375 euros à Clermont. Un coup de pouce non négligeable, car l’UNEF estime que 20 % des étudiants n’ont pas de complémentaire santé.Le syndicat a fait part de ses « inquiétudes » sur l’évolution de cette situation dans les années à venir avec la baisse des subventions aux collectivités locales : « [S]es répercussions commencent déjà à se faire sentir. » Selon l’enquête de l’UNEF publiée vendredi, le coût de la vie étudiante aurait fait un bond de 8,4 % depuis 2012. 15.08.2015 à 06h58 • Mis à jour le16.08.2015 à 04h29 | Jean-Michel Caroit (Saint-Domingue, correspondant) Stupeur et abattement se lisaient sur le visage des quatre Français condamnés vendredi 14 août à vingt de prison par le tribunal de Saint-Domingue pour trafic international de cocaïne. Les deux pilotes Pascal Fauret et Bruno Odos, le membre d’équipage Alain Castany et le passager Nicolas Pisapia avaient été arrêtés le 19 mars 2013 à bord d’un Falcon-50 contenant 26 valises chargées de 700,4 kg de cocaïne.Après quinze mois de détention provisoire, ils avaient été remis en liberté, le 21 juin 2014. Mais, après dix heures de délibérations, ils ont été reconnus vendredi « coupables du crime d’association en vue de (…) posséder des drogues illicites », a lu la secrétaire du tribunal.Le ministère des affaires étrangères de la France juge la peine « très lourde », mais se veut optimiste. Le Quai d’Orsay a assuré, samedi, que la condamnation des quatre hommes « n’est toutefois pas définitive » et a assuré « continuer à leur assurer une protection consulaire active ».Lire :Procès « Air Cocaïne » : les pilotes français bientôt fixés sur leur sortContrairement à la demande du procureur Milciades Guzman, le tribunal a décidé qu’ils resteraient en liberté avec interdiction de quitter l’île jusqu’à ce que la sentence soit définitive. Les avocats des quatre hommes ont immédiatement annoncé qu’ils feraient appel le mois prochain.Le tribunal de Saint-Domingue a également décidé la saisie du Falcon-50, par deux voix contre une. La présidente, Gisselle Mendez, s’est opposée à cette mesure, estimant qu’il n’avait pas été prouvé que les propriétaires de l’avion étaient impliqués dans le trafic. Six des dix Dominicains poursuivis dans cette affaire ont été acquittés. Les quatre autres, anciens fonctionnaires de la Direction nationale de contrôle des drogues (DNCD) en poste à l’aéroport de Punta Cana, dans l’est de la République dominicaine, au moment des faits, ont été condamnés à des peines allant de cinq à dix ans de prison.Convention de Chicago et mafia corseLes quatre Français ont pris la parole pour clamer leur innocence après les plaidoiries de leurs avocats et la réplique du procureur. « Cette affaire est pour moi une triple catastrophe, sur le plan professionnel, sur le plan financier et sur le plan familial, s’est exclamé Pascal Fauret, un ancien pilote de chasse reconverti dans l’aviation d’affaire. J’ai été sali, je ne suis pas un narcotrafiquant, je ne fais pas partie de la mafia corse, je suis innocent et je demande que le tribunal reconnaisse mon honneur et ma liberté et me rende mon entière liberté. »Les avocats des Français ont répété que le vol était commercial, et non privé comme le soutenait le procureur en faisant valoir que l’appareil avait reçu les services d’une compagnie, Swissport, servant les vols privés. « La convention de Chicago est très claire, les pilotes des vols commerciaux ne peuvent être tenus pour responsables du contenu des bagages », a dit avec insistance Me Fabian Melo, l’un des avocats de Pascal Fauret et Bruno Odos. Sa collègue Me Maria Elena Gratereaux a cité une affaire similaire datant de 2011 : la justice dominicaine avait alors exonéré les pilotes américains d’un petit avion chargé de cocaïne. « Y aurait-il une différence entre pilotes français et nord-américains ? », a-t-elle demandé.Me Luz Garcia, l’avocate d’Alain Castany, a dénoncé « une grave contamination des preuves et la violation de la “chaîne de traçabilité” ». Le procureur avait en effet présenté au tribunal la valise personnelle d’Alain Castany comme l’une des 26 valises contenant de la cocaïne. Le procureur avait dû reconnaître qu’il s’agissait d’une erreur.Dans sa réplique, le procureur a affirmé que les pilotes étaient « des instruments de la mafia du sud de la France ». Il a cité l’ouvrage de Jean-François Gayraud Le Monde des mafias. Géopolitique du crime organisé (Odile Jacob) pour dénoncer le danger que fait peser le crime organisé. « Ces personnes doivent payer en République dominicaine vu l’ampleur et la gravité des faits, pour que nos enfants en République dominicaine et en France ne soient pas menacés par cette peste », a-t-il dit. Il a aussi dénoncé les « pressions extérieures sur la justice dominicaine ».Jean-Michel Caroit (Saint-Domingue, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matteo Maillard Dès la rentrée d’automne, les différents campus de l’université de Californie (UC) permettront à leurs étudiants de choisir parmi six identités de genre lors de leur inscription s’ils le souhaitent. Sur le formulaire, il sera possible de cocher la case homme, femme, homme transgenre, femme transgenre, queer ou identité différente.La catégorie transgenre homme est utilisée pour les personnes nées avec un sexe biologique féminin mais dont l’identité de genre est masculine. La logique inverse s’applique aux transgenres femmes. Le queer, ou « gender non-conforming », en anglais dans le texte, concerne les personnes qui ne se reconnaissent pas dans une catégorisation binaire homme/femme et défendent la pluralité des identités de genre. Pour ceux qui ne se reconnaissent pas dans ces différentes appellations, il reste l’option « identité différente ».Ces nouvelles catégories ont été suggérées par le conseil consultatif LGBT de l’université dans le but d’améliorer l’expérience des étudiants et de mieux répondre à leurs besoins, indique le Los Angeles Times. Cette mesure administrative permet à l’institution « d’obtenir une meilleure information sur sa population étudiante », explique Kate Moser, porte-parole du rectorat. « Auparavant, seuls des sondages sur l’expérience des étudiants au sein de nos campus permettaient de connaître ces détails », poursuit Pamela Brown, vice-présidente de la recherche institutionnelle et du planning académique à l’UC.Des étudiants victimes de harcèlementSi les informations récoltées sont particulièrement sensibles au vu de leur potentiel discriminatoire, l’établissement assure qu’elles ne seront utilisées que dans un objectif démographique. Cette partie du formulaire d’inscription reposant sur l’auto-identification, ils ne sont pas obligés de la référencer.Selon Johan Mosquera, étudiant et membre du centre de ressources LGBT du campus d’Irvine de l’UC, le référencement pourra aider les étudiants dont l’identité de genre ne correspond pas à leur sexe biologique à être mieux acceptés. Des étudiants qui sont régulièrement en proie au harcèlement ou aux crimes haineux à l’université, dénonce-t-il.« Nous travaillons dur pour que nos campus soient des modèles d’intégration et de compréhension, a déclaré Janet Napolitano, la présidente de l’Université de Californie dans un communiqué. Nous devons continuellement nous améliorer pour que nos étudiants se sentent respectés et soutenus. »Cette annonce intervient près d’une année après que la même université a décidé de remplacer les toilettes hommes et les toilettes femmes par des espaces neutres, afin de faciliter l’acceptation des étudiants transgenres sur les campus.Lire aussi :L’égalité des sexes sans peineMatteo MaillardJournaliste au Monde 14.08.2015 à 06h39 • Mis à jour le14.08.2015 à 07h57 Calamiteux. Les chiffres de la sécurité routière pour juillet 2015, avec une hausse de 19,2 % du nombre de tués par rapport au même mois en 2014, confirment une augmentation de la mortalité sur les routes. Cette explosion du nombre d’accidents mortels – 360 en juillet – accentue encore la pression qui pèse sur le gouvernement, déjà montré du doigt pour son manque d’initiative par le milieu associatif, tancé par les experts, et confronté à une inversion de la courbe du nombre de victimes de la route, repartie à la hausse pour la première fois depuis douze ans en 2014.La mortalité des plus de 65 ans en hausseEn augmentation de 3,7 % l’an passé, la mortalité routière enfle de 3,8 % sur les sept premiers mois de 2015, pour atteindre les 1918 tués. Sur la même période, on en comptait 1848 en 2014 et 1761 en 2013. Principales victimes de cette recrudescence, les cyclomotoristes, dont le taux de mortalité augmente de 11 % en un an. 105 d’entre eux ont perdu la vie en juillet, soit 57 % de plus qu’en juillet 2014. Si les 18-24 ans, victimes « traditionnelles » de la route, accusent une augmentation de 9 %, le profil des personnes décédées rend compte d’un phénomène nouveau : la mortalité des plus de 65 ans est en forte hausse, 21 % pour les sept premiers mois de 2015.La hausse de la mortalité ne s’accompagne pas systématiquement d’une dégradation des autres indicateurs d’accidentalité. Bien que, pour le mois de juillet, les blessés et les hospitalisés augmentent respectivement de 7,7 % et de 13,8 % sur un an, ces chiffres reculent de 4 % et de 2,3 % sur les sept premiers mois de 2015. Tandis que la mortalité de juillet est supérieure de 4,6 % à celle de juillet 2013, le nombre de blessés est lui inférieur de 5,8 %. Il semble donc que la gravité des accidents augmente.Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière, impute ces mauvais chiffres à un « relâchement des comportements », dont l’augmentation des infractions routières est d’après lui symptomatique. Entre 2013 et 2014, elles ont progressé d’1,5 %. Les excès de vitesse ont augmenté de 11,4 %. La moitié concerne des vitesses supérieures de 20 à 30 km/h aux limitations. Les délits liés à l’alcoolémie augmentent de 12,7 % (pour une hausse de 3,1 % des contrôles, soit 10,8 millions de dépistages). La conduite sous l’emprise des stupéfiants explose de 44,1 %. Enfin, la conduite sans permis progresse de 13,8 %.Une densification du traficDes facteurs conjoncturels sont également mis en avant, d’autant que ce mois de juillet apparaît particulièrement défavorable à la sécurité routière dans l’ensemble de l’Union Européenne où la mortalité sur les routes a augmenté de 7 % par rapport à 2014. Des conditions météorologiques favorables à la conduite en juillet, notamment pour les deux roues, combinées à un prix du carburant très bas et à une augmentation des séjours des Français en France (+ 18,8 %), ont conduit à une densification du trafic, avec un record de bouchons cumulés et une augmentation de 5 % du nombre de véhicules comptabilisés aux barrières de péages.Devant cette poussée record, symbolisée par des drames comme l’accident mortel de Rohan, le premier ministre Manuel Valls a annoncé, le 10 août, le premier conseil interministériel de sécurité routière pour la fin de l’été. En sommeil depuis 2011, ce dispositif, qui a montré son efficacité, était regretté par les acteurs de la sécurité routière. « La gouvernance de la politique de sécurité routière s’est affaiblie ces dernières années », déplorait récemment un rapport de l’Inspection générale de l’administration, pointant un « manque de volonté politique ».Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a rappelé « la totale et constante mobilisation du gouvernement ». Le délégué interministériel a quant à lui souligné les 26 mesures du « plan Cazeneuve », censé ramener le nombre de tués à moins de 2000 par an en 2020. Ce plan, comprenant notamment l’interdiction de l’oreillette et le passage du taux autorisé à 0,2 gramme d’alcool par litre de sang pour les conducteurs novices, a été jugé insuffisant par beaucoup, dont Philippe Lauwick, expert au Conseil national de la sécurité routière (CNSR) : « Il n’y a pas de mesure forte qui va permettre de changer la mortalité sur les routes ». Le CNSR avait notamment regretté que le gouvernement recule devant les lobbies comme la Ligue des conducteurs et 40 millions d’automobilistes sur la réduction de la vitesse de 90 à 80 km/h sur les routes à double sens sans séparation centrale. Les résultats de ce mois de juillet devraient donner des arguments au gouvernement pour affermir sa politique de sécurité routière.Louis Nadau 13.08.2015 à 19h24 A l’issue d’une enquête mettant en cause les services secrets turcs, Omer Güney, l’assassin présumé de trois militantes kurdes en 2013 à Paris, a été renvoyé jeudi 13 août devant les assises de Paris. Ce Turc de 33 ans, ancien agent d’entretien à l’aéroport de Roissy, sera jugé pour « assassinats en relation avec une entreprise terroriste », a appris l’AFP de source judiciaire. La date du procès n’est pas encore fixée.Le 9 janvier 2013, en plein jour, trois activistes kurdes avaient été froidement abattues de plusieurs balles dans la tête dans les locaux du Centre d’information du Kurdistan (CIK), dans le 10e arrondissement de Paris : Sakine Cansiz, 54 ans, une des fondatrices du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) réputée très proche de son chef historique, Abdullah Ocalan, Fidan Dogan, 28 ans, surnommée « la diplomate » en raison de ses liens étroits avec la classe politique européenne, et Leyla Saylemez, 24 ans, « la guerrière », chargée de former des femmes à la guérilla.Implication du renseignement turcDurant l’instruction, Omer Güney a nié les faits malgré de nombreux éléments à charge : des caméras de vidéosurveillance l’ont filmé entrant dans l’immeuble du CIK peu avant les crimes, l’ADN d’une des victimes a été retrouvé sur sa parka, et sa sacoche contenait des traces de poudre.L’enquête souligne en outre « l’implication » des services secrets turcs, le MIT, « dans l’instigation et la préparation des assassinats », selon des informations que s’était procurées Le Monde. Mais elle n’a pas réussi à établir s’ils en étaient les commanditaires. Les agents ont-ils agi « avec l’aval de leur hiérarchie » ou « à l’insu de leur service afin de le discréditer ou de nuire au processus de paix », engagé à l’époque entre Ankara et le PKK, s’interroge une source citée par l’AFP.Lire aussi :Assassinat de militantes kurdes à Paris : la justice souligne l’implication des services secrets turcs« Rien ne prouve que l’ordre soit venu du sommet de l’Etat. Le MIT est une organisation complexe et nombre de ses membres sont incontrôlables », souligne de son côté une autre source proche de l’enquête.Tentative d’évasion avec l’aide du MITOmer Güney s’était rapproché à la fin de 2011 d’associations kurdes en région parisienne. Décrit par ses proches comme un Turc ultranationaliste, il avait infiltré cette mouvance « dans un but de surveillance et d’espionnage », avec pour mission « d’éliminer des cadres du PKK », d’après la source proche du dossier. L’accusé, un temps chauffeur bénévole de Sakine Cansiz, a effectué de nombreux voyages secrets en Turquie, correspondait avec de mystérieux interlocuteurs turcs, et son téléphone portable contenait des centaines de clichés de sympathisants de la cause kurde. Un enregistrement sonore d’une conversation entre un homme présenté comme Omer Güney et deux agents du MIT a aussi été saisi par la justice.Les services secrets turcs ont officiellement démenti en janvier 2014 tout rôle dans les assassinats. Mais, quelques mois plus tard, les juges d’instruction chargés du dossier ont déjoué un projet d’évasion d’Omer Güney. L’homme, incarcéré depuis le 21 janvier 2013 près de Paris, comptait s’évader « avec l’aide d’un membre du MIT », selon la source proche du dossier.Lire aussi :Omer Güney projetait de s’évader de prison avec l’aide d’un agent turcOutre l’implication des services secrets turcs, plusieurs pistes ont été évoquées au début de l’enquête : un différend personnel, un règlement de comptes interne au sein du PKK ou un crime commis par les Loups gris, groupe d’extrême droite turc. Mais elles ont depuis été abandonnées.L’affaire est sensible dans le climat géopolitique actuel. Après des années d’accalmie, Ankara a repris les hostilités avec le PKK, bombardant sans relâche depuis la fin de juillet des positions de la guérilla kurde, au nom de « la guerre contre le terrorisme ». Matteo Maillard Cela faisait deux semaines qu’il passait ses nuits sous une tente bleue en face du lac Léman, à Genève, faute de pouvoir se payer un logement. David Hyde, 22 ans, stagiaire néo-zélandais aux Nations unies (ONU) a finalement remis sa démission mercredi 12 août 2015, épuisé par ses conditions de travail et l’absence de rémunération.Contacté par Le Monde, l’ONU a confirmé la démission de David Hyde de son poste de stagiaire auprès de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (UNCTAD), l’organisme qui l’employait.« Dites de moi que je suis jeune, que je suis idéaliste, mais je ne crois pas que ce système soit juste, a déclaré l’intéressé à la presse devant le siège de l’institution internationale. Comme le rappelle clairement la Déclaration universelle des droits de l’homme, chacun, sans discrimination, a droit à un salaire juste pour un travail juste »Le stagiaire sans toit de l'ONU a annoncé sa démission http://t.co/M1VL00Qppx #Genève http://t.co/KvtlAWr5r3— tdgch (@Tribune de Genève)require(["twitter/widgets"]);Parti de sa ville de Christchurch en Nouvelle-Zélande, David Hyde, diplômé en relations internationales, dont un semestre passé à Sciences Po Paris, était arrivé en Suisse fier d’avoir été recruté pour un stage de six mois au secrétariat des Nations unies.Un stage qui se déroule néanmoins dans la deuxième ville la plus chère du monde. Malgré ses nombreuses recherches, ses finances ne lui ont pas permis de trouver un studio ou une chambre en location, confie-t-il à La Tribune de Genève. Une situation à laquelle ne remédiera pas l’ONU dont les conditions de stages sont claires : ni rémunération, ni assurance, ni aide au logement ou au transport ne sont fournies.Sa tente dissimulée sous son bureau« On me demandait si je pouvais subvenir à mes propres moyens durant le stage, raconte David Hyde. À chaque fois que je répondais honnêtement, ma candidature était refusée. Alors quand j’ai postulé pour ce poste à l’ONU, je n’ai pas tout dit sur ma situation financière. J’ai déclaré avoir suffisamment pour m’en sortir, mais ce n’était pas le cas. Et j’ai eu le job. » Dépourvu de solution de logement, il s’est donc installé sur un coin d’herbe discret, non loin du club de la plage de l’ONU où, après le travail, il apercevait ses collègues boire des verres au bord de l’eau. Chaque soir il montait sa tente pour la plier le lendemain matin ; enfiler son costume, emporter son réchaud à gaz, ses quelques affaires de camping et dissimuler le tout sous son bureau.La mère de David Hyde ne savait rien de sa situation. Elle a appris la nouvelle par la presse. Mais ne s’en inquiète pas outre mesure. « Nous souhaiterions l’aider mais ça m’étonnerait qu’il accepte. Il a des principes et une vision très forte de la façon dont les gens doivent être traités, confie-t-elle au site d’information néo-zélandais Stuff. J’espère qu’il mange correctement et qu’il reste au chaud. Au moins, c’est l’été. »Un élan de solidaritéL’histoire de David Hyde, dont de nombreux médias se sont fait l’écho, n’a pas manqué d’émouvoir la population genevoise et de déclencher un élan de générosité. De nombreuses personnes indignées de la façon dont une organisation internationale aussi réputée que les Nations unies traite ses stagiaires ont ouvert leurs portes au jeune néo-zélandais.Des associations de défense des stagiaires comme le Geneva Interns Association (GIA) ont trouvé en lui le porte-drapeau de leur lutte contre les abus des organisations internationales particulièrement nombreuses à Genève. Un de ses membres pointant « l’incohérence de l’ONU qui promeut partout dans le monde des valeurs comme la non-discrimination, la diversité et la participation, mais qui ne les applique pas à son personnel ».En Suisse, le droit encadre très peu la pratique du stage, et les organisations internationales installées dans le pays échappent même complètement à la juridiction nationale. Ainsi les conditions de travail de David Hyde et ses 160 camarades stagiaires aux Nations unies de Genève ne sont pas décidées sur place. C’est l’Assemblée générale de l’organisation qui les vote à New York.Désormais, l’ex-stagiaire indique avoir trouvé un nouveau logement mais garde un goût amer de son expérience onusienne. « J’ai peut-être été naïf en venant ici, explique-t-il à La Tribune de Genève. Mais cette politique me rend furieux. (…) Finalement, seuls ceux dont les parents peuvent payer ont une chance. » En quittant son poste, David Hyde risque de ne jamais obtenir son certificat de stage, sésame pourtant si convoité pour obtenir un premier emploi rémunéré à l’ONU.Matteo MaillardJournaliste au Monde 13.08.2015 à 17h08 • Mis à jour le14.08.2015 à 09h44 Après le moulin de Cossy, à Giverny (Eure), et la luxueuse villa « Pamplemousse », sur l’île de Saint-Martin, des époux Balkany, les juges d’instruction chargés de l’enquête pour fraude fiscale visant Patrick et Isabelle Balkany ont réclamé la saisie d’une troisième demeure, à Marrakech, signale jeudi l’AFP citant une source proche du dossier, confirmant partiellement une information de Libération.Le quotidien rapporte que « les magistrats chargés de l’enquête ont saisi les titres porteurs de la société détenant la villa “Dar Gyucy”, à Marrakech, dont le couple des Hauts-de-Seine nie toujours être propriétaire ». Ces saisies peuvent être également utilisées « comme garanties avant une possible confiscation, en cas de condamnation devant le tribunal correctionnel », assure Libération.Lire : Tout comprendre à l'affaire BalkanyUn montage complexe de sociétés-écransLa somptueuse villa « Dar Gyucy » fait l’objet d’un complexe montage de sociétés-écrans au financement flou. Elle a été achetée par la société civile immobilière (SCI) « Dar Gyucy », créée en août 2009, dont le bénéficiaire économique est Jean-Pierre Aubry, le bras droit de Patrick Balkany à Levallois-Perret. Or, les enquêteurs ont constaté que ce dernier, officiellement propriétaire de la demeure, avait séjourné à l’hôtel lors de voyages à Marrakech.Il n’y a pas de lien direct entre la villa « Dar Gyucy » et le couple Balkany. La SCI « Dar Gyucy » est possédée à 1 % par Diana Brush, gestionnaire de fonds, et à 99 % par une autre société, Haydrige Investments Group Corp. Cette dernière, sise au Panama, est présidée par Marc Angst, qui n’est autre que le président de Gestrust, la société qui emploie… Diana Brush. La villa a été financée, pour un montant de près de 3 millions d’euros, par deux sociétés égyptiennes, dont une à laquelle participe le cheikh milliardaire Mohamed Bin Issa Al-Jaber, qui a réalisé plusieurs investissements importants à Levallois-Perret.Lire aussi :Sur la piste de la fortune de Patrick BalkanyMais les enquêteurs disposent d’un faisceau d’indices sur les propriétaires réels de la villa. Le compte bancaire de la SCI « Dar Gyucy » a ainsi été alimenté à plusieurs reprises par Julien Balkany, demi-frère de Patrick Balkany, en 2011, 2012 et 2013, tandis qu’Alexandre Balkany, le fils du couple, a lui versé 45 000 euros au total en 2012 et 2013.L’analyse des dépenses par carte bancaire d’Isabelle Balkany montrent également d’importants achats d’ameublement et de décoration, sur Internet (pour un montant total de 18 266 euros) ainsi qu’à Marrakech (au moins 15 000 euros), entre décembre 2008 et janvier 2010. Les séjours marocains très fréquents des Balkany et de leur fils, « sans dépense hôtelière », n’ont pas aidé à effacer les soupçons des enquêteurs. 22.08.2015 à 09h56 • Mis à jour le22.08.2015 à 13h34 | Matthieu Suc Un carnage a sans doute été évité vendredi 21 août dans un train Thalys reliant Amsterdam à Paris. Un homme torse nu, armé d’un pistolet automatique et d’un fusil d’assaut kalachnikov, a ouvert le feu sur les passagers avant d’être maîtrisé par des militaires américains en vacances. Cette attaque, vraisemblablement terroriste, intervient huit mois après les attentats de janvier à Paris. Deux passagers ont été blessés. L’agresseur, décrit comme un homme de 26 ans, marocain ou d’origine marocaine, a été placé en garde à vue à Arras vendredi soir. Il a été transféré dans les locaux de la sous-direction antiterroriste (SDAT) à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) samedi matin.Samedi, le parquet fédéral belge a annoncé l’ouverture d’une enquête « sur la base de la loi antiterrorisme » suite au fait « que le suspect est monté dans le train à Bruxelles ».Lire aussi :Ce que l’on sait du suspect de l’attentat déjoué du ThalysIl est environ 17 h 45 lorsqu’un coup de feu retentit dans un wagon de queue du train à grande vitesse Thalys 9364, qui circule alors à hauteur d’Oignies (Pas-de-Calais). Un homme vient de tirer au pistolet sur un passager, touché à la gorge. « J’ai vu qu’il était torse nu, assez fin et sec, mais quand il est arrivé, j’ai bloqué sur le flingue », raconte Damien, un Parisien de 35 ans, encore sous le choc, dans un gymnase d’Arras où ont été accueillis les passagers du train après le drame. Christina Cathleen Coons, originaire de New York et en vacances en Europe, se trouvait dans la voiture 12. « J’ai entendu des coups de feu, sans doute deux, et un type s’est écroulé. Il avait du sang partout, apparemment il était touché au cou », relate-t-elle, au milieu du gymnase où le personnel de la Croix-Rouge distribue des bouteilles d’eau aux passagers.Un premier voyageur français a tenté de le désarmer en le croisant sortant des toilettes arme à la main. Mais l’homme réussit à lui échapper et « plusieurs coups de feu » sont partis, selon des précisions apportées par le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve samedi midi. « Quand il est arrivé, j’ai entendu clic-clic-clic et j’ai cru que c’était un jouet », ajoute Damien. L’assaillant « s’est arrêté entre les deux wagons, il a tiré, ça a fait clic-clic-clic, sans faire de coup de feu comme dans les films. Le mec torse nu est ensuite retourné dans le wagon 12 et une personne avec un tee-shirt vert, rasé, l’a vu, s’est jeté sur lui et l’a plaqué au sol ».L’homme au tee-shirt vert est l’un des deux militaires américains qui vont maîtriser l’agresseur et éviter le pire. « On a entendu un coup de feu et le bruit d’une glace brisée. Nous avons vu un employé de la compagnie traverser en courant la voiture après un coup de feu », raconte Anthony Sadler, un étudiant en dernière année à l’université de Sacramento State. Ce Californien de 23 ans voyage en compagnie de deux amis d’enfance, Alek Skarlatos, 22 ans, un membre de la Garde nationale, originaire de l’Oregon rentré en juillet d’une affectation en Afghanistan, et Spencer Stone, natif de Sacramento et membre de l’Air Force basé dans les Açores. « J’ai levé la tête et j’ai vu un gars avec un AK-47 », complète Chris Norman, un Britannique de 62 ans, assis dans la même voiture.« Alek a dit à Spencer : “Occupe-toi de lui” »Lire aussi :Tirs dans le Thalys : « On a frôlé la catastrophe »Le sexagénaire anglais et l’étudiant américain décrivent alors la même scène : « Alek a dit à Spencer : “Occupe-toi de lui”. Spencer s’est précipité et l’a plaqué au sol. Ils ont commencé à maîtriser le terroriste. » L’un des deux héros, Alek Skarlatos, a confirmé : « Spencer et moi avons couru sur une dizaine de mètres, nous ne savions pas si son arme marchait ou pas. Nous avons eu beaucoup de chance que personne ne se fasse tuer. » A terre, le tireur porte des coups de cutter à Spencer Stone. Alek Skarlatos, lui, ramasse l’arme du tireur. Les militaires le frappent jusqu’à ce qu’il perde connaissance. Durant la quarantaine de secondes qu’a duré son assaut, l’agresseur n’a pas prononcé un mot. Tandis que ses amis surveillent le tireur évanoui, Spencer Stone porte secours au passager qui a été touché à la gorge par le coup de feu.Monté à Anvers et assis dans le wagon suivant, Laurent a cherché à porter secours aux blessés. Il décrit la scène à son arrivée dans le wagon où a eu lieu la fusillade : « J’ai vu une personne au sol, une autre personne lui faisait un garrot au niveau du cou, je le voyais bouger. Il y avait aussi une personne ligotée au sol, saucissonnée », dit-il, faisant allusion au tireur. Le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve qui s’est rendu dans la soirée à Arras, où le train a été immobilisé, a exprimé sa « gratitude » envers ces Américains « particulièrement courageux, qui ont fait montre d’une grande bravoure dans des circonstances extrêmement difficiles », louant leur « sang-froid ». Dans la nuit de vendredi à samedi, le président Barack Obama a salué l’action « héroïque » des deux militaires américains, témoignant sa « profonde gratitude pour le courage et la réactivité de plusieurs passagers, y compris des membres de l’armée américaine, qui ont de manière altruiste maîtrisé l’assaillant ». François Hollande qui s’est entretenu par téléphone avec plusieurs passagers, recevra les Américains à L’Elysée « dans les prochains jours ». Anthony Sadler, qui n’était jamais venu en France, n’en revient pas : « C’était mon premier voyage en Europe et nous avons stoppé un terroriste, c’est dingue… »Lire aussi :Thalys : hommage aux « héros » américains qui ont neutralisé le tireur Terroriste ? Le premier ministre belge, Charles Michel, a immédiatement évoqué sur Twitter une « attaque terroriste ». Mais les autorités françaises sont plus prudentes sur les mobiles de cette agression. « Comme toujours lorsqu’il s’agit d’actes qui peuvent revêtir un caractère terroriste, la plus grande prudence et la plus grande précision s’imposent », a déclaré le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, lors d’un point de presse à la gare d’Arras.Au final, l’attaque a fait deux blessésC’est pourtant bien la piste terroriste qui est privilégiée. La section antiterroriste du parquet de Paris s’est saisie de l’affaire – « en accord avec le parquet local, au vu de l’armement utilisé, du déroulé des faits et du contexte », a indiqué le parquet de Paris – et a aussitôt chargé de l’enquête la SDAT de la direction centrale de la police judiciaire. La police technique et scientifique a fouillé le train, ne retrouvant qu’une seule douille, d’après une source proche du dossier. Les identités des 554 passagers du train Thalys ont été vérifiées et leurs bagages fouillés. Si l’hypothèse terroriste se confirmait, ce serait la neuvième fois qu’une attaque ou qu’un projet d’attaque vise le territoire français en huit mois.Au final, l’attaque a fait deux blessés, l’un par balle, le passager touché au début de l’assaut, l’autre par arme blanche, le militaire Spencer Stone, qui a immobilisé le tireur. Le premier a été héliporté au CHU de Lille. Le second, atteint au niveau du coude, où il porte une plaie superficielle, souffre également d’une fracture au doigt et a été hospitalisé à Arras. L’acteur français Jean-Hugues Anglade, qui se trouvait dans le train, s’est légèrement blessé en « tentant d’actionner le signal d’alarme », selon un porte-parole de la SNCF. Le comédien souffrirait de contusions à une main et devait quitter l’hôpital d’Arras dans la soirée.Image précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-55d886c11f38d'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 8\r\n \r\n \r\nLes inspecteurs de la police judiciaire.\r\nCr\u00e9dits : PHILIPPE HUGUEN \/ AFP\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Les inspecteurs de la police judiciaire.","source":"PHILIPPE HUGUEN \/ AFP","index":0,"position":1,"total_count":8,"item_lie":null,"link":"\/police-justice\/portfolio\/2015\/08\/22\/tirs-dans-le-thalys-le-suspect-etait-lourdement-arme_4733266_1653578.html","isCurrent":true},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 2 \/ 8\r\n \r\n \r\nLes experts de la police technique et scientifique (PTS) ont inspect\u00e9 le train apr\u00e8s le passage des d\u00e9mineurs.\r\nCr\u00e9dits : PHILIPPE HUGUEN \/ AFP\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Les experts de la police technique et scientifique (PTS) ont inspect\u00e9 le train apr\u00e8s le passage des d\u00e9mineurs.","source":"PHILIPPE HUGUEN \/ AFP","index":1,"position":2,"total_count":8,"item_lie":null,"link":"\/police-justice\/portfolio\/2015\/08\/22\/tirs-dans-le-thalys-le-suspect-etait-lourdement-arme_4733266_1653578_1.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 3 \/ 8\r\n \r\n \r\nLa police scientifique inspecte les rames du Thalys.\r\nCr\u00e9dits : Olivier Touron\/Divergence pour Le Monde\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"La police scientifique inspecte les rames du Thalys.","source":"Olivier Touron\/Divergence pour Le Monde","index":2,"position":3,"total_count":8,"item_lie":null,"link":"\/police-justice\/portfolio\/2015\/08\/22\/tirs-dans-le-thalys-le-suspect-etait-lourdement-arme_4733266_1653578_2.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 4 \/ 8\r\n \r\n \r\nLe suspect, qui \u00e9tait mont\u00e9 \u00e0 Bruxelles, a \u00e9t\u00e9 interpell\u00e9 en gare d'Arras, o\u00f9 le Thalys a \u00e9t\u00e9 arr\u00eat\u00e9, et plac\u00e9 en garde \u00e0 vue.\r\nCr\u00e9dits : HANDOUT \/ REUTERS\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Le suspect, qui \u00e9tait mont\u00e9 \u00e0 Bruxelles, a \u00e9t\u00e9 interpell\u00e9 en gare d'Arras, o\u00f9 le Thalys a \u00e9t\u00e9 arr\u00eat\u00e9, et plac\u00e9 en garde \u00e0 vue.","source":"HANDOUT \/ REUTERS","index":3,"position":4,"total_count":8,"item_lie":null,"link":"\/police-justice\/portfolio\/2015\/08\/22\/tirs-dans-le-thalys-le-suspect-etait-lourdement-arme_4733266_1653578_3.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 5 \/ 8\r\n \r\n \r\nL'auteur des tirs \u00e9tait en possession d'un fusil d'assaut kalachnikov, d'un pistolet automatique, de neuf chargeurs et d'un cutter, selon une source polici\u00e8re.\r\nCr\u00e9dits : PASCAL ROSSIGNOL \/ REUTERS\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"L'auteur des tirs \u00e9tait en possession d'un fusil d'assaut kalachnikov, d'un pistolet automatique, de neuf chargeurs et d'un cutter, selon une source polici\u00e8re.","source":"PASCAL ROSSIGNOL \/ REUTERS","index":4,"position":5,"total_count":8,"item_lie":null,"link":"\/police-justice\/portfolio\/2015\/08\/22\/tirs-dans-le-thalys-le-suspect-etait-lourdement-arme_4733266_1653578_4.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 6 \/ 8\r\n \r\n \r\nUn bless\u00e9 est \u00e9vacu\u00e9 de la gare d'Arras par les pompiers. 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Il a rendu hommage aux « actions héroïques » qui ont probablement empêché une « tragédie bien pire ».Lire les réactions :Le premier ministre belge évoque une « attaque terroriste »Le premier ministre Manuel Valls a également exprimé sa « gratitude » sur Twitter. Le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve, présent à Arras (Pas-de-Calais), où le suspect a été interpellé, a également rendu hommage à ces deux Américains « particulièrement courageux ».« Je tiens, avec le président de la République et le premier ministre, à exprimer à ces deux passagers américains, qui ont été particulièrement courageux, qui ont fait montre d’une grande bravoure dans des circonstances extrêmement difficiles, toute notre gratitude et toute notre reconnaissance et notre admiration pour le sang-froid dont ils ont témoigné et sans lequel nous aurions peut-être été confrontés à un drame terrible ».Ces deux militaires ont entendu l’auteur des tirs recharger une arme alors qu’il était dans les toilettes et « sont intervenus », a détaillé une source policière. L’homme, qui serait marocain ou d’origine marocaine, âgé de 26 ans, était en possession d’un fusil d’assaut kalachnikov, d’un pistolet automatique, de neuf chargeurs et d’un cutter, selon cette même source. Il a fait deux blessés au cours de son attaque, qui semble avoir été rapidement limitée.Lire aussi :Ce que l’on sait du suspect de l’attentat déjoué du ThalysActe de courageSelon Bernard Cazeneuve, l’un des blessés est l’un des deux militaires. Mais le ministre n’a pas précisé la nature de sa blessure. Une source policière a, pour sa part, affirmé que les deux Américains avaient été blessés par le suspect au cours de leur intervention, l’un par un tir de pistolet automatique, l’autre sans doute par un coup de cutter, une plaie superficielle.D'après les passagers, cet homme a arrêté le tireur du Thalys. Ce serait un Marines Us. Un héros d'après tous. http://t.co/JYwY4MqXZh— AdaSilvaArras (@Antoine da Silva)require(["twitter/widgets"]);« Bravo aux passagers du #Thalys pour leur courageuse intervention. C’est rare et salutaire », a tweeté Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS. « Immense reconnaissance envers ceux qui ont permis de maîtriser l’agresseur », a surenchéri Alain Vidalies, secrétaire d’Etat aux transports.A droite, Xavier Bertrand, député-maire Les Républicains de Saint-Quentin (Aisne) a rendu hommage, également sur Twitter « au courage de ceux qui sont intervenus dans le #Thalys, sauvant ainsi les passagers d’une attaque odieuse ». Christian Estrosi, maire Les Républicains de Nice a salué sur le réseau social un « bel acte de courage ». De très nombreux utilisateurs du réseau ont également remercié les deux Américains dans leurs messages. 21.08.2015 à 21h28 • Mis à jour le22.08.2015 à 16h25 Il voyageait avec une kalachnikov, un pistolet automatique, neuf chargeurs et un cutter. L’auteur présumé des tirs ayant blessé deux personnes dans un Thalys, vendredi 21 août, a affirmé à la police s’appeler Ayoub El Kahzani mais son identité n’est pas encore « établie avec certitude », a précisé le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve samedi midi. Il serait un Marocain de 26 ans appartenant à la mouvance islamiste radicale qui fait l’objet d’une fiche S des services de renseignements en France mais qui est aussi fiché en Belgique et en Espagne. Cette fiche S, pour « sûreté de l’Etat », vise les personnes ayant notamment des liens avec le terrorisme mais qui ne sont pas forcément surveillées.Lire aussi le récit :Attaque dans le Thalys : « J’ai levé la tête et j’ai vu un gars avec un AK-47 »Le parquet fédéral belge a ouvert samedi une enquête sur la « base de la loi antiterrorisme » suite au fait que l’auteur présumé est monté dans le train à Bruxelles. ll a été maîtrisé à bord par deux Américains qui l’ont neutralisé alors qu’il tentait de recharger son arme dans les toilettes. Interpellé peu après 18 heures et mis en garde à vue au commissariat d’Arras, il a été transféré tôt samedi dans les locaux de la sous-direction antiterrorisme en région parisienne, où il est toujours interrogé. Sa garde à vue peut durer jusqu’à 96 heures.Signalé par les renseignement espagnolsL’homme aurait vécu en Espagne et aurait été signalé par les services de renseignement espagnols à leurs confrères français en février 2014. « Des sources de l’unité antiterroriste espagnole ont indiqué que ce jeune, qui apparaissait dans les registres comme radical a résidé en Espagne pendant un an, jusqu’en 2014, au moment où il a décidé de déménager en France », écrit le quotidien espagnol El Pais. « Ces mêmes sources ont précisé que l’auteur de l’attaque a ensuite voyagé en Syrie, avant de retourner peu après vers l’Hexagone », ajoute le journal. Une source au sein des services de lutte antiterroriste espagnols, citée par l’AFP, a confirmé cette information samedi. Selon Libération, la DGSI retrouve la trace du suspect le 10 mai 2015. Il est alors à l’aéroport de Berlin et s’enregistre, selon une source proche de l’enquête, sur un vol pour Istanbul.Par la suite, il aurait vécu en Belgique en 2015. Le quotidien belge Le Soir indique que « si son identité est confirmée, cet homme aurait été fiché par les services belges comme étant en relation avec des filières terroristes récemment démantelées en Belgique dans la foulée du démantèlement du réseau de Verviers ». Le jeudi 8 janvier, au lendemain de la tuerie de Charlie Hebdo à Paris, la police belge avait tué deux islamistes et arrêté un troisième, sur le point de commettre des attentats, lors d’une opération antiterroriste à Verviers, une commune considérée comme un foyer de la radicalisation islamiste.Lire aussi :Vaste opération antiterroriste en Belgique 21.08.2015 à 19h36 • Mis à jour le22.08.2015 à 10h27 Un carnage a été évité, vendredi 21 août, dans un train Thalys reliant Amsterdam à Paris et transportant 544 passagers, lorsque des militaires américains ont maîtrisé un homme lourdement armé qui a ouvert le feu, une attaque vraisemblablement terroriste menée huit mois après les attentats de janvier à Paris.Que s’est-il passé dans le Thalys Amsterdam-Paris ?Il était 17 h 50 quand au moins un coup de feu a été tiré dans le train à grande vitesse Thalys 9364, à hauteur de Oignies, en Haute Picardie. L’agression commise par un homme seul s’est produit dans le wagon de queue du train, précisé la direction régionale de la SNCF. Une « attaque terroriste », selon les termes du premier ministre belge Charles Michel, évitée grâce au « sang-froid » et à la « grande bravoure », saluée par le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve, de deux militaires américains qui se trouvaient dans le train.Lire :Thalys : hommage aux « héros » américains qui ont neutralisé le tireurSelon une source proche du dossier, un troisième Américain serait également intervenu pour neutraliser l’assaillant. Ils l’auraient repéré après l’avoir entendu recharger une arme, selon les tout premiers éléments de l’enquête. Le suspect était en possession d’un fusil d’assaut kalachnikov, d’un pistolet automatique, de neuf chargeurs et d’un cutter, selon une source policière.Image précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-55d8870b5cdec'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 8\r\n \r\n \r\nLes inspecteurs de la police judiciaire.\r\nCr\u00e9dits : PHILIPPE HUGUEN \/ AFP\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Les inspecteurs de la police judiciaire.","source":"PHILIPPE HUGUEN \/ AFP","index":0,"position":1,"total_count":8,"item_lie":null,"link":"\/police-justice\/portfolio\/2015\/08\/22\/tirs-dans-le-thalys-le-suspect-etait-lourdement-arme_4733266_1653578.html","isCurrent":true},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 2 \/ 8\r\n \r\n \r\nLes experts de la police technique et scientifique (PTS) ont inspect\u00e9 le train apr\u00e8s le passage des d\u00e9mineurs.\r\nCr\u00e9dits : PHILIPPE HUGUEN \/ AFP\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Les experts de la police technique et scientifique (PTS) ont inspect\u00e9 le train apr\u00e8s le passage des d\u00e9mineurs.","source":"PHILIPPE HUGUEN \/ AFP","index":1,"position":2,"total_count":8,"item_lie":null,"link":"\/police-justice\/portfolio\/2015\/08\/22\/tirs-dans-le-thalys-le-suspect-etait-lourdement-arme_4733266_1653578_1.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 3 \/ 8\r\n \r\n \r\nLa police scientifique inspecte les rames du Thalys.\r\nCr\u00e9dits : Olivier Touron\/Divergence pour Le Monde\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"La police scientifique inspecte les rames du Thalys.","source":"Olivier Touron\/Divergence pour Le Monde","index":2,"position":3,"total_count":8,"item_lie":null,"link":"\/police-justice\/portfolio\/2015\/08\/22\/tirs-dans-le-thalys-le-suspect-etait-lourdement-arme_4733266_1653578_2.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 4 \/ 8\r\n \r\n \r\nLe suspect, qui \u00e9tait mont\u00e9 \u00e0 Bruxelles, a \u00e9t\u00e9 interpell\u00e9 en gare d'Arras, o\u00f9 le Thalys a \u00e9t\u00e9 arr\u00eat\u00e9, et plac\u00e9 en garde \u00e0 vue.\r\nCr\u00e9dits : HANDOUT \/ REUTERS\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Le suspect, qui \u00e9tait mont\u00e9 \u00e0 Bruxelles, a \u00e9t\u00e9 interpell\u00e9 en gare d'Arras, o\u00f9 le Thalys a \u00e9t\u00e9 arr\u00eat\u00e9, et plac\u00e9 en garde \u00e0 vue.","source":"HANDOUT \/ REUTERS","index":3,"position":4,"total_count":8,"item_lie":null,"link":"\/police-justice\/portfolio\/2015\/08\/22\/tirs-dans-le-thalys-le-suspect-etait-lourdement-arme_4733266_1653578_3.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 5 \/ 8\r\n \r\n \r\nL'auteur des tirs \u00e9tait en possession d'un fusil d'assaut kalachnikov, d'un pistolet automatique, de neuf chargeurs et d'un cutter, selon une source polici\u00e8re.\r\nCr\u00e9dits : PASCAL ROSSIGNOL \/ REUTERS\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"L'auteur des tirs \u00e9tait en possession d'un fusil d'assaut kalachnikov, d'un pistolet automatique, de neuf chargeurs et d'un cutter, selon une source polici\u00e8re.","source":"PASCAL ROSSIGNOL \/ REUTERS","index":4,"position":5,"total_count":8,"item_lie":null,"link":"\/police-justice\/portfolio\/2015\/08\/22\/tirs-dans-le-thalys-le-suspect-etait-lourdement-arme_4733266_1653578_4.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 6 \/ 8\r\n \r\n \r\nUn bless\u00e9 est \u00e9vacu\u00e9 de la gare d'Arras par les pompiers. 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Le suspect, qui était monté à Bruxelles, a été interpellé peu après 18 heures en gare d’Arras, où le Thalys a été arrêté, et placé en garde à vue. Selon les premiers éléments de l’enquête, il serait âgé de 26 ans, marocain ou d’origine marocaine, et faisait l’objet d’une fiche des services de renseignements. L’homme a vécu en Espagne, où il résidait encore récemment, et avait été signalé par les services de renseignement espagnols à leurs confrères français.Lire :Ce que l’on sait du suspect de l’attentat déjoué du Thalys« Des sources de l’unité anti-terroriste espagnole ont indiqué que ce jeune, qui apparaissait dans les registres comme radical,  a résidé en Espagne pendant un an, jusqu’en 2014, au moment où il a décidé de déménager en France. Ces mêmes sources ont précisé que l’auteur de l’attaque a ensuite voyagé en Syrie, avant de retourner peu après vers l’Hexagone », écrit le quotidien espagnol El Pais. Son état-civil doit encore être authentifié, les enquêteurs devant s’assurer qu’il s’agit bien du même homme.De son côté, le quotidien belge Le Soir indique que « si son identité est confirmée, cet homme aurait été fiché par les services belges comme étant en relation avec des filières terroristes récemment démantelées en Belgique dans la foulée du démantèlement du réseau de Verviers ». Le jeudi 8 janvier, au lendemain de la tuerie de Charlie Hebdo à Paris, la police belge avait tué deux islamistes et arrêté un troisième, sur le point de commettre des attentats, lors d’une opération antiterroriste à Verviers, une commune considérée comme un foyer de la radicalisation islamiste.La section antiterroriste saisie de l’affaireLa section antiterroriste du parquet de Paris s’est saisie de l’enquête « en accord avec le parquet local, au vu de l’armement utilisé, du déroulé des faits et du contexte », a indiqué le parquet, qui conduit l’enquête en mobilisant la SDAT (Sous-direction anti-terroriste) et la direction centrale de la police judiciaire.Le premier ministre belge, Charles Michel, a évoqué une « attaque terroriste » et indiqué que Paris et Bruxelles allaient « coopérer étroitement dans le cadre de l’enquête ». Le président français a assuré dans un communiqué que « tout est mis en œuvre pour faire la lumière et obtenir toutes les informations nécessaires sur ce qui s’est produit ». Le président américain Barack Obama a de son côté précisé que les Etats-Unis allaient rester en « contact étroit » avec les autorités françaises pendant l’enquête qui ne fait que commencer.Les passagers rassemblés dans un gymnaseLe train qui reliait Amsterdam à Paris transportait 554 passagers. Après les coups de feu, le convoi a été détourné vers Arras puis arrêté. Les passagers ont tous été emmenés dans un gymnase où leur identité a été contrôlée et leurs bagages fouillés.Lire notre reportage à Arras :Tirs dans le Thalys : « On a frôlé la catastrophe »Le trafic en gare d’Arras a repris vers 22 h 30. La gare a été bouclée pendant près de deux heures afin de permettre à la cellule antiterroriste de mener ses investigations. Environ la moitié des passagers du Thalys a quitté Arras pour Paris par TGV vers minuit, a indiqué la direction régionale de la SNCF à Lille. Les autres passagers ont rallié la gare du Nord dans la nuit. Présent dans le train, l’acteur Jean-Hugues Anglade se serait légèrement blessé en brisant une vitre pour tirer le signal d’alarme. Samedi, la circulation des Thalys avait repris normalement. 21.08.2015 à 19h09 | Eric Nunès Mardi 18 août, l’allocation de rentrée scolaire a été versée à trois millions de familles en France. Un coup de pouce financier qui peut atteindre 396 euros par enfant selon les conditions de ressources du foyer. Ce n’est pas la seule aide à laquelle peuvent prétendre les parents de lycéens. À quelques mois du prochain scrutin régional, les exécutifs régionaux rappellent qu’ils sont en charge des lycées et redoublent de bienveillance à l’égard de leurs jeunes et de leurs familles. Quelles sont les régions les plus généreuses à l’heure de la rentrée scolaire ? Quelles sont celles qui le sont moins ? Tour de France des aides régionales.Pour Edouard Courtial, député Les républicains de l’Oise, elle serait bien mal distribuée. Selon l’élu, il est nécessaire que l’aide « profite réellement aux enfants » et ne serve pas à l’achat de « télévision 3D ». Pour ce faire, il demande notamment la mise en place d’un système de bons d’achat. « Le gouvernement fait preuve d’un manque cruel de bon sens », ajoute le parlementaire.Lire aussi :L’allocation de rentrée scolaire est-elle suffisante ?Alors que la distribution de l’allocation de rentrée scolaire de l’Etat n’a pas été sans polémique politique – plusieurs membres de l’opposition déplorant l’absence de contrôle sur l’usage fait de cet argent –, c’est un système identique qui a été retenu dans de nombreuses régions. Le conseil régional d’Alsace, présidé par Philippe Richert (Les républicains), seul président de région métropolitaine de son parti, a ainsi maintenu pour l’année scolaire 2015-2016 une prime régionale de scolarité de 100 euros. Elle sera versée aux familles de 18 000 élèves dont les impôts sur le revenu annuel ne dépassent pas les 1 000 euros par an. Une aide directement versée aux foyers, comme celle du gouvernement.Comme l’Alsace, les autres régions de France accordent des aides à la rentrée, mais les montants diffèrent entre les territoires ainsi que le mode de sélection des ayants droit. Parmi les régions les plus prodigues figure l’Aquitaine, où les aides à la rentrée et à l’achat de matériel pour les bacs professionnels commencent à 90 euros pour tous et peuvent atteindre 615 euros pour les familles les plus en difficultés. Une somme rondelette accordée par chèque ou par virement. Libre aux familles d’en disposer.Des régions regardantes sur la destination de l’argent publicNéanmoins, la plupart des exécutifs régionaux sont un peu plus regardants sur la destination finale de l’argent public et choisissent les modes de subventions qui encouragent l’achat de matériel scolaire. La Bretagne, par exemple, accorde 60 euros à ses lycéens, mais en chèque livre uniquement. Idem dans la région Nord-Pas-de-Calais, qui est toutefois plus généreuse puisque chaque famille de lycéen reçoit un minimum de 70 euros de bons d’achat livres et que cette somme peut grimper jusqu’à 230 euros en fonction des revenus du foyer.Pour également s’assurer que les fonds distribués par la région sont bien ciblés sur les achats de rentrée, la Basse-Normandie a créé une carte de crédit dédiée à l’achat des livres scolaires. Elle est créditée de 55 euros pour chaque élève de première et de terminale de l’enseignement général et technologique et de 75 euros pour ceux de seconde. Les boursiers bénéficient d’une rallonge de 40 euros. La somme ne peut être dépensée que dans un réseau de libraires partenaires de la région et uniquement pour des livres à caractère scolaire ; calculatrices ou fournitures sont exclues. La région Rhône-Alpes a mis en place un système similaire, mais c’est une somme de 100 euros dont disposent les lycéens. Idem en Midi-Pyrénées, où l’aide peut atteindre 130 euros en fonction du coefficient familial.D’autres régions font le choix de ne laisser aucune latitude aux familles dans l’utilisation des aides régionales. L’exécutif Centre-Val de Loire accorde 147 euros par élève en enseignement général et technologique, mais la somme versée ne va pas aux familles, mais aux établissements scolaires, garantissant ainsi la gratuité des manuels scolaires pour 82 900 élèves de la région. Les régions Languedoc-Roussillon (à hauteur de 200 euros) et Ile-de-France ont adopté une politique identique en subventionnant également l’achat des manuels scolaires aux lycées.Subventions hétérogènes à la veille des fusions de régionsUn autre pan important des aides régionales à la rentrée est l’aide à l’équipement des élèves des sections professionnelles et technologiques. Costumes, outils, ustensiles... l’achat du kit du parfait apprenti est un investissement important et coûteux pour les familles les plus démunies. Les régions subventionnent l’achat du premier équipement, mais de manière complètement hétérogène de Lille à Montpellier.La somme allouée peut atteindre 200 euros pour un Ligérien, 300 euros pour un Breton, 400 pour les Rhônalpins et Languedocien, 450 pour un Alsacien, 615 pour un Aquitain (dans chaque territoire, les fourchettes d’aides varient selon les secteurs d’études et les revenus du foyer).La fusion des régions va contraindre plusieurs des prochains exécutifs régionaux à unifier leur offre de rentrée. Le Nord-Pas-de-Calais, par exemple, a créé un « chéquier équipement » qui permet aux élèves d’être subventionné jusqu’à la hauteur de 160 euros (pour les boursiers) pour l’achat de matériel. Une jolie somme, mais pourtant près de 2 fois inférieure à celle de sa voisine la Picardie, dont l’aide se situe entre 50 et 315 euros selon les métiers et leurs besoins spécifiques.Parmi les cadeaux de rentrée que la région Languedoc-Roussillon aime faire à ses lycéens et futurs électeurs figure un ordinateur portable de 451 euros pour chacun (quels que soient les revenus du foyer), soit un budget de 14,5 millions par an pour la région. Il n’est pas certain que sa voisine Midi-Pyrénées avec laquelle elle fusionnera à partir du 1er janvier 2016 suive. En effet, son budget dédié à l’équipement des lycéens prévoit de subventionner l’acquisition de 25 à 400 euros en fonction du quotient familial, pour un budget environ 4 fois inférieur (3,7 millions). « L’harmonisation sera à la charge des futures majorités », avoue un conseiller régional socialiste, « mais moi je ne me représente pas. » Le big-bang des aides à la rentrée des régions aura bien lieu... mais en 2016.Lire aussi :10 000 ordinateurs pour les lycéens et apprentis en Midi-PyrénéesEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.08.2015 à 21h10 • Mis à jour le21.08.2015 à 09h25 L’important incendie qui s’est déclaré, pour une raison encore inconnue, dans la nuit de mercredi à jeudi 20 août à la Cité des sciences et de l’industrie, à Paris, repousse « à une date encore indéterminée » l’ouverture prévue le 15 octobre du centre commercial Vill’Up.Le feu, qui a mobilisé 120 pompiers et une trentaine d’engins, a pris dans une partie du bâtiment qui était en travaux, et donc pas protégée par une alarme. « Ce sont des palettes, des cartons, des cloisons en placoplâtre, des faux plafonds, des gaines électriques » qui ont brûlé, selon les pompiers. Une surface de 10 000 m² a été touchée.Le futur cinéma Pathé fortement endommagéLe projet Vill’up, accolé au musée de la Villette, dans le nord-est de Paris, se présente comme un centre commercial d’un nouveau genre, misant essentiellement sur les loisirs. Il doit accueillir sur 25 000 m2 une cinquantaine de boutiques et de restaurants, un cinéma de seize salles, un laser game et un dispositif de chute libre. Maurice Bansay, PDG de l’exploitant Apsys, a déclaré que l’ouverture du complexe était « différée à une date encore indéterminée ».Lire (en édition abonnés) : Fini les galeries marchandes, vive les centres de loisirsLes dégâts liés au feu se sont concentrés sur le multiplexe Pathé, en particulier dans le hall et dans deux salles de projection. Le reste des dégradations est surtout dû à l’eau déversée pour éteindre l’incendie. Un audit du site est en cours pour dresser un bilan complet. « C’est à l’intérieur de notre travée qu’est parti l’incendie – la Cité des sciences n’a pas été endommagée, explique Maurice Bansay. Mais seule l’enquête pourra permettre de déterminer avec précision les causes du sinistre. »La création du complexe installé dans une aile non exploitée de la Cité des sciences a coûté 110 millions d’euros. Les travaux de construction, qui avaient commencé il y a plus de deux ans, étaient presque terminés. 20.08.2015 à 12h50 • Mis à jour le20.08.2015 à 15h14 | Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain. Electricien de formation, Jordan Slaninka, 23 ans, a choisi d’entrer sur le marché du travail par la voie de l’intérim. Une façon de découvrir le monde de l’entreprise et d’accumuler de l’expérience. Actuellement en mission chez Spie, spécialiste de l’ingénierie électrique, il attend avant tout de son employeur qu’il l’aide à progresser dans son métier pour pouvoir évoluer vers d’autres postes.Lire aussi :Maëva Lavril : « Mon entreprise idéale crée une ambiance de travail conviviale »Elodie Chermann (Propos recueillis par) François Bougon Mao Zedong n’en finit pas d’agiter la Chine des réseaux sociaux. Après la polémique déclenchée par un animateur vedette de la télévision qui avait insulté le Grand Timonier – un « vieux fils de pute », de très mauvais aloi –, c’est une affiche qui provoque le scandale.Celle d’une superproduction historique qui sortira le 3 septembre, à l’occasion du Jour de la victoire de la guerre de résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise. Mao y apparaît en majesté. Certes, le fondateur de la République populaire de Chine est l’un des personnages du film, au côté de son ennemi nationaliste Tchang Kaï-chek et des dirigeants américain et britannique, Franklin D. Roosevelt et Winston Churchill.Les internautes chinois se sont délectésMais le titre, La Déclaration du Caire, évoque directement la conférence qui s’était tenue dans la capitale égyptienne en novembre 1943 pour établir les plans contre le Japon impérialiste : c’est lui qui a fait penser aux internautes chinois, peu charitables, que le réalisateur s’était rendu coupable de « distorsion historique » à des fins de propagande. En effet, la réunion avait rassemblé Tchang, Roosevelt et Churchill, mais pas Mao, replié à Yan’an, sa base du Nord où il préparait la conquête du pouvoir.Les internautes chinois se sont délectés en parodiant l’affiche : Mao s’y voit, par montage, remplacé par différentes personnalités, depuis le comique britannique Mr Bean, jusqu’au dictateur nord-coréen Kim Jong-un. Le réalisateur Wen Deguang a plaidé une erreur de son équipe de communication. Il a rappelé que Tchang Kaï-chek était bel et bien présent dans le film.Mais cette maladresse a suscité les critiques au sein même des médias gouvernementaux. Le Global Times s’est inquiété du « nihilisme historique et du discrédit jeté sur Mao Zedong (…), en vogue depuis un certain temps sur Internet ». Pour le quotidien, cette bourde donne des armes aux adversaires du régime. Comme quoi, en Chine, il peut être de mauvais ton de vouloir trop « afficher » son maoïsme.François BougonChef adjoint au service InternationalSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Caroline Taïx (Sydney, correspondance) Comment reconnaître un Australien ? Pas forcément à son niveau en surf ou à son talent pour réussir les barbecues. En revanche, un indice : leur goût pour la Vegemite.Les étrangers prennent souvent un air dégoûté en testant cette pâte brune, épaisse et salée, à base de levure de bière, consommée notamment sur des toasts au petit déjeuner. « C’est ­horrible ! », a même osé, en 2011, Barack Obama devant Julia Gillard, alors première ministre. Les Australiens, eux, s’en délectent et vantent son apport en vitamine B. La Vegemite a été lancée en 1923 pour compenser la pénurie de Marmite, sa cousine britannique. ­Depuis, le pot à l’étiquette jaune et rouge est devenu une icône en Australie.Quand un ministre a qualifié, dimanche 9 août, la populaire pâte de « précurseur de la misère », les Australiens ont donc été surpris. Dans des communautés reculées aborigènes où la vente ­d’alcool est interdite, certains achètent la Vegemite en grande quantité pour en faire de l’alcool de contrebande, a ­dénoncé le ministre des affaires indi­gènes, Nigel Scullion. Des enfants ont dû manquer l’école tellement ils avaient bu, a assuré le ministre dans le journal local Sunday Mail. L’alcool est fabriqué en grande quantité dans des baignoires, a affirmé le journal.L’alcool, premier facteur de violenceDans l’Etat du Queensland (nord-est), une quinzaine de communautés sont concernées. Les Aborigènes (470 000 personnes sur 23 millions d’habitants en Australie) représentent la population la plus pauvre et la plus marginalisée du pays. Emploi, criminalité, santé… Quel que soit le secteur, les données concernant cette communauté sont préoc­cupantes. Selon le Bureau australien de la statistique, 17 % des Aborigènes ­consommaient de l’alcool à un niveau dangereux en 2008. Cette pratique serait le premier facteur de violence au sein de cette communauté, écrivait, en 2010, l’Institut australien de la criminologie.Selon la BBC, une restriction de la vente de la Vegemite dans des communautés reculées a été évoquée. Mais plusieurs voix se sont élevées pour expliquer que le problème était isolé et limité au sein de quelques groupes : pas de quoi priver les Australiens d’un de leurs mets préférés. De plus, de l’alcool de contrebande peut également être réalisé à partir d’autres produits contenant de la levure de bière.Pour des leaders aborigènes, si des limitations doivent être mises en place, elles doivent l’être par les communautés concernées et non par Canberra. Devant cette levée de boucliers, le premier ministre Tony Abbott a écarté toute restriction : « La dernière chose que je veux voir est un contrôle de la Vegemite, parce que pour la plupart des gens c’est juste une pâte à tartiner nourrissante sur les toasts le matin et dans les sandwichs. »Commentaires amusésLa mobilisation du ministre des affaires indigènes sur la question de la Vegemite a donné lieu à des commentaires amusés sur les réseaux sociaux. Certains internautes rappellent que la communauté aborigène souffre d’un fléau ô combien plus grave que l’addiction à la pâte à tartiner : la méthamphétamine y fait des ravages. Finalement, l’affaire ne fait qu’ajouter une ligne à l’histoire presque centenaire de la Vegemite. L’ex-premier ministre John Howard (1996-2007) disait que les Australiens connaissaient mieux les paroles du jingle de la publicité sur la Vegemite que l’hymne national australien. « We’re happy little Vegemites » (« Nous sommes d’heureux petits Vegemites »), chantaient de beaux enfants nourris à l’amère pâte brune.Caroline Taïx (Sydney, correspondance)Journaliste au Monde Damien Leloup Invité de la matinale de France Inter, mercredi 26 août, le ministre de l’intérieur l’a réaffirmé : « 90 % de ceux qui basculent dans le terrorisme le font sur Internet ». C’est loin d’être la première fois que Bernard Cazeneuve utilise ce chiffre.Comme le rappelle le site NextInpact, le ministre s’est appuyé une bonne douzaine de fois sur cette statistique, principalement pour défendre des mesures de la controversée loi sur le renseignement, adoptée en juin.Lire aussi :Loi sur le renseignement : que contiennent les dispositions censurées par le Conseil constitutionnel ?Un échantillon peu représentatifD’où proviennent ces « 90 % » ? Comme le notait Libération, il est tiré d’un rapport du Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam (.pdf). Fondé sur des entretiens réalisés avec 160 familles, ce texte repose sur un échantillon statistique peu représentatif.D’une part, parce que le nombre de cas étudiés est limité, et aussi parce que les cas étudiés se font sur la base des proches qui ont contacté un numéro d’aide aux familles de personnes en cours de radicalisation. L’échantillon étudié ne comprend pas, par exemple, de personnes qui se sont radicalisées sans que leurs proches s’en rendent compte, ou de personnes isolées. Il est difficile d’en tirer des conclusions générales sur l’ensemble des personnes qui se tournent vers le terrorisme.Par ailleurs, la présentation de ce seul chiffre est tendancieuse. Comme le montre la même étude, une bonne partie de l’endoctrinement se fait aussi par SMS. Et la rencontre avec un interlocuteur physique est, en dernière étape, le préalable à la quasi-totalité des départs vers la Syrie.En réalité, M. Cazeneuve met surtout en avant la technologie utilisée pour communiquer plus que le fond de la communication elle-même et de son impact sur ses destinataires. En utilisant le même raisonnement, on pourrait par exemple dire que 100 % des départs pour le djihad utilisent, à un moment de leur processus de radicalisation, un téléphone ou une voiture...Lire : Djihadisme sur le Web : les exagérations de Bernard CazeneuveEchanges d’informationsIl est bien sûr indéniable que les réseaux djihadistes utilisent le Web et les réseaux sociaux pour diffuser leur propagande, ou approcher des sympathisants pour leur fournir des contacts et renseignements. Plusieurs médias (par exemple Rue89 et France TV Info) ont démontré comment Facebook pouvait servir de lieux d’échanges d’informations sur le djihad pour des personnes déjà convaincues.Lire : La stratégie de l’Etat islamique sur InternetAu point que les grandes plateformes (Youtube, Facebook...) font avec plus ou moins d’efficacité la chasse aux vidéos de propagande, parfois composées d’images truquées ou même appelant les musulmans européens à commettre des attentats dans leurs pays. Les principaux réseaux sociaux ont annoncé cette année la mise en place de plusieurs mesures pour favoriser l’émergence de « contre-discours » face à une propagande djihadiste diffusée par de petits groupes très actifs, et qu’il est difficile de supprimer totalement.Pour autant, la diffusion de ces vidéos joue, selon la plupart des experts, un rôle minime dans le processus de recrutement des djihadistes. « L’idée qu’en regardant des vidéos, on décide soudain de partir pour la Syrie ne correspond pas à la réalité. Ce sont des groupes de jeunes qui se rencontrent dans une mosquée ou dans un kebab et se radicalisent ensemble », expliquait au Monde en décembre 2014 Peter Neumann, qui dirige le Centre international pour l’étude de la radicalisation (ICSR).Lire aussi :Propagande, djihad et vidéoDes terroristes radicalisés en prison ou dans des mosquées radicalesCes dernières années, les principaux attentats qui ont touché la France et la Belgique ont ainsi surtout été le fait de terroristes qui ne se sont pas radicalisés sur le Web, comme le montrent les enquêtes des services de renseignement, de police et de gendarmerie.Ayoub El-Khazzani, le principal suspect de l’attaque contre le Thalys, a regardé une vidéo de propagande djihadiste sur son téléphone avant de sortir des toilettes du train armé d’un fusil d’assaut. Mais selon les informations du Monde, c’est dans une mosquée radicale d’Algésiras, en Espagne, qu’a eu lieu sa radicalisation.Lire aussi :Attaque dans le Thalys : Ayoub El-Khazzani, itinéraire d’un routard de l’islam radicalMême chose pour Sid Ahmed Ghlam, l’étudiant qui projetait un attentat contre une église de Villejuif. Plusieurs de ses proches, dont son frère et sa belle-sœur, appartiendraient à la mouvance Tabligh, un mouvement de prédication littéraliste. Les frères Kouachi, auteurs de la tuerie à Charlie Hebdo, avaient des profils très éloignés du jeune autoradicalisé en ligne.Au contraire : Chérif Kouachi faisait partie de la filière dite « des Buttes-Chaumont », du nom de ce quartier de Paris où il a fréquenté plusieurs mentors salafistes, dont Farid Benyettou. Arrêté en 2005 alors qu’il tente de rejoindre l’Irak pour y faire le djihad, il fait la connaissance à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis d’un nouveau père spirituel, Djamel Beghal. Sa seule utilisation connue d’Internet dans le cadre de ses activités terroristes se limite à la consultation de sites Web sur le maniement des armes.Lire : Les frères Kouachi et Coulibaly, des pionniers du djihadisme françaisAmedy Coulibably, auteur de l’attaque contre l’Hyper Casher, avait fait la connaissance de Chérif Kouachi à Fleury-Mérogis. Décrit par une connaissance comme « quelqu’un qui a glissé progressivement de la petite à la grande criminalité, puis vers l’islamisme », il était sorti de prison en 2007. Sa seule utilisation connue d’Internet concerne des sites de poker en ligne. Il avait enregistré une vidéo de revendication, éditée après sa mort et mise en ligne dimanche, vraisemblablement par un complice.Lire : Amedy Coulibaly, de la délinquance au terrorismeMehdi Nemmouche, l’auteur présumé de la tuerie du Musée juif de Belgique s’est lui aussi radicalisé en prison, entre 2008 et 2009, alors qu’il purge une peine pour vol aggravé et pour le braquage d’une supérette à Tourcoing commis en 2006. On ne lui connaît aucune activité islamiste ou terroriste en ligne.Lire : Mehdi Nemmouche, ce que l’on sait de son parcoursLa thèse initiale des services de renseignement était que Mohammed Merah, l’auteur des tueries de Toulouse ayant touché des militaires et des juifs, s’était « autoradicalisé en prison [en 2009], tout seul, en lisant le Coran ». L’enquête a montré que Mohammed Merah était cependant en contact téléphonique avec de très nombreux interlocuteurs radicaux, dans 20 pays. Il n’avait pas d’utilisation connue d’Internet pour ses activités terroristes.Lire : Mohamed Merah, un loup pas si solitaireDamien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Florence de Changy Le mystère du vol MH 370 est encore loin d’être résolu. Après quinze jours d’analyses, il n’y a toujours aucune certitude quant à l’identité précise du morceau de voilure de Boeing 777 retrouvé le 29 juillet sur une plage de l’île de La Réunion, même si tout porte à croire qu’il s’agit d’un morceau du Boeing immatriculé 9M-MRO qui assurait le vol MH 370 le 8 mars 2014 entre Kuala Lumpur et Pékin et qui a disparu des écrans radar après quarante minutes de vol, avec 239 personnes à bord.Selon un proche du dossier, les experts participant aux travaux d’analyse n’ont pas pu conclure de manière définitive que cette partie de voilure – un flaperon – appartient bien au Boeing disparu. Le gouvernement australien a annoncé le 19 août que la première partie des analyses qui ont eu lieu au laboratoire de la Direction générale de l’armement-Techniques aéronautiques (DGA-TA) de Balma, dans la région de Toulouse, était terminée.« Les autorités françaises communiqueront sur les progrès réalisés en temps voulu, en consultation avec la Malaisie », indique le communiqué du centre australien de recherches (Joint agency coordination center). Depuis le 17 mars 2014, c’est l’Australie qui dirige les recherches du Boeing malaisien dans la zone de l’océan Indien identifiée comme la plus probable du crash.Lire aussi :Un an après, l’improbable disparition du MH370Pas de plaque d’immatriculationIl semblerait que les experts attendent à présent le « retour de vacances » de plusieurs intervenants pour la prochaine étape des analyses. Notamment celui d’un important sous-traitant espagnol qui aurait fourni au moins une des pièces détachées numérotées trouvées dans le flaperon. Si ce sous-traitant était en mesure de confirmer l’historique de la vente de cette pièce, il pourrait enfin lever les doutes qui demeurent sur l’identité du flaperon.Car, selon les informations données aux familles au tout début de l’enquête, les experts n’ont pas trouvé la plaque d’immatriculation du flaperon. Quant aux travaux de maintenance que Malaysia Airlines a indiqué avoir effectués sur le flaperon, ils ne correspondaient pas exactement à ceux observés sur la pièce trouvée. Les recherches terrestres et aériennes sur les côtes de la Réunion ont désormais cessé sans avoir identifié d’autres débris potentiels.Le résultat final des analyses françaises pourrait en fait aboutir à trois conclusions : oui, non ou peut-être. La conclusion qui prévaut pour le moment est celle du peut-être. Si rien ne prouve définitivement que ce flaperon était bien une pièce de cet avion-là (comme sa plaque d’identification), et que rien ne prouve non plus que ce n’est pas une pièce du MH370 (comme la plaque d’immatriculation d’un autre 777), le flaperon ne pourra pas être formellement associé au MH370. Il le sera néanmoins par déduction logique, partant du principe que l’avion du vol MH370 est le seul Boeing porté disparu.Mais les informations qu’il livrera sur la chute ou le choc enduré par l’avion au moment du crash seront toujours teintées d’un certain degré de doute. Le bon état et la taille du morceau de flaperon trouvé ont déjà accrédité la thèse d’un amerrissage contrôlé suivi d’une immersion de l’avion plus ou moins « en un morceau ». Ce scénario proposé par un « expert en satellites malaisien » a été promu par l’agence de presse malaisienne Bernama.Le scénario du ouiLe scénario du non est le plus improbable. Il faudrait que les analyses ou les informations livrées par les sous-traitants permettent d’associer ce flaperon à un autre Boeing 777, hors d’usage. Depuis une dizaine d’années Boeing et Airbus « déconstruisent » plutôt qu’ils ne « détruisent » leurs avions en fin de vie pour réutiliser des pièces sur d’autres appareils. Le recyclage « est en passe de devenir une spécialité professionnelle à part entière », écrit le président de Boeing France, Yves Galland, dans le livre Révolution aéronautique, le défi de l’environnement (Pearson, 2008). Il s’agit pour les avionneurs de limiter le développement d’un marché noir de pièces détachées.Reste le scénario du oui, qui prévaudra si l’on trouve des preuves formelles de l’appartenance du flaperon trouvé au Boeing du vol MH370. L’enquête pourra alors faire des progrès sur des bases solides. Un scénario fortement mis en avant par les autorités malaisiennes : le premier ministre malaisien, Najib Razak, appuyé par la compagnie Malaysia Airlines, avait affirmé, dès le 5 août, qu’il s’agissait bien d’un morceau du MH370.Les deux familles des quatre citoyens français disparus dans l’accident doivent être reçues début septembre à l’Elysée par le président de la République.Florence de ChangyJournaliste, corrrespondante à Hong KongSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Lemaître (à Berlin), Salvatore Aloïse (à Rome) et Eric Albert (à Londres) Les débats sur l’afflux de migrants butent sur les mêmes problèmes de sémantique, un peu partout en Europe. Avec les mutations des phénomènes migratoires, les mots changent. En Allemagne, les deux expressions les plus utilisées sont « Flüchtlinge » – les réfugiés – et « Asylbewerber » – les demandeurs d’asile –, qui parlent de ces étrangers qui fuient un danger.Les années précédentes, c’était le terme d’« Einwanderer », les immigrés, qui était au centre des débats. Un mot qui avait succédé au sinistre « Gastarbeiter », ces « travailleurs invités » grâce auxquels l’Allemagne a assuré sa prospérité de 1955 à la fin des années soixante. L’expression reconnaissait cyniquement que ces hommes issus de Turquie et du bassin méditerranéen n’étaient perçus que comme une main-d’œuvre invitée… à repartir. Mais ces hommes sont restés, posant la question de l’intégration des Allemands avec « Migrationshintergrund » - « issu de l’immigration ». Un terme qui fait aussi débat.Lire sur Les Décodeurs :« Migrant » ou « réfugié » : quelles différences ?« Immigré » forcément « illégal »Au Royaume-Uni, le mot « migrant » a longtemps été le plus neutre de tous pour parler des gens qui migrent vers l’Europe. Mais avec ce qui est appelé la « crise des migrants », le ton général des médias et de la classe politique britannique a pris une connotation très négative. Une étude du vocabulaire utilisé dans les journaux britanniques entre 2010 et 2012, réalisée par l’université d’Oxford, montre que le mot « immigré » est quatorze fois plus souvent associé à « illégal » que celui de « migrant ».C’est en train de changer. La réflexion sur les mots employés et leur caractère négatif a été lancée par la chaîne Al-Jazira qui a annoncé qu’elle n’utiliserait plus le mot de « migrant », trop péjoratif, et lui préférerait celui de « réfugié ». Lindsey Hilsum, journaliste à Channel 4, a fait de même. Selon elle, « migrant » même s’il a l’avantage de la neutralité, le terme a progressivement été dévoyé. Elle aussi va désormais choisir « réfugié » de façon plus systématique.En Italie, le terme généralement employé est celui de « migrants » qui permet de ne pas devoir spécifier s’il s’agit de réfugié ou pas. Le changement sémantique plutôt récent : le sociologue Ilvo Diamanti le fait remonter à la période qui a suivi la visite du Pape à Lampedusa en juillet 2013. C’est à ce moment-là, dit-il, que la presse cesse de parler de « clandestins » – ce que continue à faire, pratiquement seule, la xénophobe Ligue du Nord. À la fin des années 1980, l’Italie avait pris douloureusement conscience de n’être plus terre de migration mais d’accueil, désignant ses étrangers comme des « extra-communautaires » et des « vucumpra » – c’est-à-dire la formule « vuoi comprare? » (« tu veux acheter ? »), mal prononcée par les vendeurs à la sauvette étrangers. Ces termes sont devenus aujourd’hui imprononçables.Lire aussi :Migrants : le silence gêné des politiquesFrédéric Lemaître (à Berlin)journalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteEric Albert (à Londres)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSalvatore Aloïse (à Rome)Journaliste au Monde 26.08.2015 à 13h00 • Mis à jour le26.08.2015 à 14h07 | Alexandre Pouchard et Madjid Zerrouky La chaîne i-Télé a diffusé mardi 25 août des images d’Ayoub El-Khazzani à son arrivée au palais de justice de Paris avant qu’il soit mis en examen pour, entre autres motifs, « tentatives d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste ».Le principal suspect de l’attaque à bord du Thalys reliant Amsterdam à Paris le 21 août y est présenté vêtu d’une tenue d’hôpital bleue, pieds nus, les yeux bandés et menotté. Ses mains ont toutefois été floutées par la chaîne de télévision.Le lendemain, c’est Paris Match qui a publié une photo prise par un passager du TGV, montrant Ayoub El-Khazzani inconscient et porté par des policiers sur le quai de la gare d’Arras, son visage visible, ses pieds et ses poings liés. « Quelles que soient la nature et la gravité des faits reprochés à un homme, notre Etat de droit ne peut pas accepter que cet individu soit traité d’une manière dégradante et inhumaine. Le nécessaire aurait pu être fait », s’est insurgé en réaction Mani Ayadi, l’avocat d’Ayoub El-Khazzani.1. Que dit la loi ?L’article 35 ter de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, renforcée par la loi du 15 juin 2000 sur la présomption d’innocence, est relativement clair sur le sujet :« Lorsqu’elle est réalisée sans l’accord de l’intéressé, la diffusion, par quelque moyen que ce soit et quel qu’en soit le support, de l’image d’une personne identifiée ou identifiable mise en cause à l’occasion d’une procédure pénale mais n’ayant pas fait l’objet d’un jugement de condamnation et faisant apparaître, soit que cette personne porte des menottes ou entraves, soit qu’elle est placée en détention provisoire, est punie de 15 000 euros d’amende. »Autrement dit, la loi interdit toute publication d’une photo ou d’une vidéo d’une personne pouvant être identifiée soit par son nom, soit parce que son visage est visible, et la montrant entravée.Sur ce seul aspect, la photo publiée par Paris Match semble très nettement tomber sous le coup de la loi et pourrait faire l’objet de poursuites — qui sont toutefois très rares pour ce motif. 2. Flouter des menottes est-il une solution ?C’est ce qu’a choisi i-Télé. Le bandeau sur le visage d’Ayoub El-Khazzani ne change rien à son identification puisqu’il est nommément identifié. Mais les menottes, elles, sont floutées. « Il n’y a pas eu de débat dans la rédaction, qui a estimé que la valeur informative du document était très forte », explique-t-on à la chaîne.Cela suffit-il à « protéger » i-Télé en cas de poursuites ? Peu probable : la solution choisie est finalement hypocrite quant à l’esprit de la loi, car il est évident qu’il est entravé, les mains liées derrière le dos. « La loi ne dit pas qu’il ne faut pas montrer les menottes ou les entraves, mais interdit toute image faisant apparaître que la personne est menottée : sa posture, par exemple, suffit à faire apparaître de manière évidente que ses mains sont liées », explique Christophe Bigot, avocat spécialiste de la presse, et qui défend notamment Le Monde. 3. Strauss-Kahn, Cantat… Un débat récurrentLe 15 mai 2011, des images tournent en boucle dans les médias américains : Dominique Strauss-Kahn apparaît à sa sortie de garde à vue du commissariat de Harlem, à New York, escorté par cinq policiers et menotté dans le dos sous les flashs des photographes. La veille, l’ancien directeur du Fonds monétaire international (FMI) avait été arrêté par la police américaine, qui le soupçonnait d’agression sexuelle à l’encontre d’une femme de chambre de l’hôtel Sofitel où il séjournait.Des images hors la loi au regard du droit français, mais pas aux Etats-Unis, où elles sont courantes, le premier amendement de la Constitution protégeant la presse au nom de la « liberté d’expression ».Si Dominique Strauss-Kahn n’a engagé aucune poursuite à l’encontre des médias télévisés qui avaient repris la séquence filmée, les chaînes s’étaient vu notifier une mise en garde par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), estimant que « le principe de la liberté d’expression et le droit à l’information ne doivent pas méconnaître le fait que de telles images sont susceptibles de porter atteinte au respect de la dignité humaine » et rappelant que la loi du 15 juin 2000 punit la diffusion d’une image faisant apparaître menottée ou entravée une personne qui n’a pas fait l’objet d’une condamnation.Les condamnations pour ce motif sont peu nombreuses. En 2004, le quotidien France Soir et les magazines Paris Match et VSD avaient été condamnés pour avoir publié des images de Bertrand Cantat, menotté, prises en Lituanie en août 2003. L’ex-chanteur de Noir Désir y avait été arrêté et condamné en mars 2004 pour le meurtre de sa compagne d’alors, Marie Trintignant. Les clichés avaient été diffusés avant sa condamnation. En 2007, ce sont trois journaux (Le Journal du dimanche, Metro et Le Nouveau Détective) qui avaient été condamnés pour des photos de l’acteur Samy Naceri menotté, alors qu’il n’avait pas encore été jugé.Madjid ZerroukyJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Suc et Nicolas Chapuis C’est pieds nus, les yeux bandés, menotté dans le dos et en pyjama bleu clair d’hôpital qu’Ayoub El-Khazzani a été déféré au palais de justice de Paris, mardi 25 août, pour y être présenté à un juge d’instruction. Les images du tireur du Thalys réalisées par i-Télé ont été diffusées – une première en France – par plusieurs médias. La mise en scène du suspect entouré par plusieurs policiers cagoulés rappelle celle réservée aux Etats-Unis aux détenus de Guantanamo.Si aux Etats-Unis la présentation d’un suspect menotté est chose courante – même Dominique Strauss-Kahn y avait eu droit après l’affaire du Sofitel – la pratique est tout autre en France. L’article 35 ter de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse interdit, au nom de la présomption d’innocence, la diffusion d’images d’une personne identifiée portant des entraves « lorsqu’elle est réalisée sans l’accord de l’intéressé » et tant que le mis en cause n’a pas fait l’objet d’une condamnation.« Dégradant et inhumain »« Quelles que soient la nature et la gravité des faits reprochés à un homme, notre Etat de droit ne peut pas accepter que cet individu soit traité d’une manière dégradante et inhumaine. Le nécessaire aurait pu être fait », s’insurge Me Mani Ayadi. L’avocat, qui assiste Ayoub El-Khazzani depuis samedi matin et son transfert au siège de l’antiterrorisme, à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), raconte qu’il avait demandé que son client ait des chaussures en garde à vue, des policiers lui ayant alors fourni des chaussons en papier tels qu’on en distribue dans les hôpitaux.Avant la diffusion des images, i-Télé a flouté les menottes, même si le suspect apparaît clairement avec les mains liées dans le dos. La séquence a été tournée par l’un de leurs caméramans. Un photographe également présent sur les lieux a vendu une série de clichés à la presse internationale. Le magazine Paris Match diffuse, mercredi 26 août, des photos de l’arrestation du suspect à Arras, le présentant pieds et poings liés, porté par des policiers. Le Figaro a par ailleurs choisi de mettre à la « une » une capture d’écran d’i-Télé, sur laquelle le visage a été flouté et les menottes ne sont pas visibles. Le Monde, à l’instar d’autres quotidiens français, a choisi de ne pas montrer ces photos.Lire aussi :Attentat dans le Thalys : une attaque « ciblée et préméditée »Matthieu SucJournaliste au MondeNicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 25.08.2015 à 20h21 • Mis à jour le26.08.2015 à 12h50 | Alexandre Pouchard Migrants ou réfugiés ? Le débat sémantique s’installe en Europe pour savoir comment qualifier les milliers de personnes qui arrivent quotidiennement sur les côtes méditerranéennes. Le premier terme est fustigé pour ne pas refléter la détresse de ceux qui, le plus souvent, fuient un conflit.Le média qatari Al-Jazira a ainsi annoncé le 20 août qu’il n’utilisera plus que le mot « réfugié » dans le contexte méditerranéen :« Le terme parapluie “migrant” ne suffit désormais plus pour décrire l’horreur qui se déroule en mer Méditerranée. Il a évolué depuis ses définitions de dictionnaire, pour devenir un outil péjoratif qui déshumanise et distance. (…) C’est un mot qui ôte la voix aux personnes qui souffrent. »Al-Jazira rappelle que la plupart de ces personnes viennent de Syrie − où une terrible guerre civile se déroule depuis quatre ans −, d’Afghanistan, d’Irak, de Libye, d’Erythrée ou de Somalie, « autant de pays dont les ressortissants obtiennent généralement l’asile ».Alors que d’autres médias s’interrogent, à l’image du Guardian, et que le débat prête le flanc aux interprétations politiques, quelles réalités recouvrent les définitions des termes « migrant » et « réfugié » ?Lire aussi :Le « migrant », nouveau visage de l’imaginaire françaisTout réfugié est un migrant…En droit international, le « réfugié » est le statut officiel d’une personne qui a obtenu l’asile d’un Etat tiers. Il est défini par une des conventions de Genève (« relative au statut des réfugiés »), signée en 1951 et ratifiée par 145 Etats membres des Nations unies :« Le terme “réfugié” s’appliquera à toute personne (…) qui, craignant d’être persécutée du fait de sa race [son origine], de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays ; ou qui, si elle n’a pas de nationalité et se trouve hors du pays dans lequel elle avait sa résidence habituelle à la suite de tels événements, ne peut ou, en raison de ladite crainte, ne veut y retourner. »Ce statut peut être « perdu » si la situation dans son pays a changé, si la personne y est retournée volontairement ou encore si elle a changé de nationalité.Une demande d’asile est normalement individuelle. Est donc réfugiée toute personne qui a demandé l’asile et est reconnue par un Etat comme ayant fui son pays en raison de menaces sérieuses pour sa vie. Cette condition doit normalement être argumentée : le réfugié doit apporter à son Etat d’accueil la preuve de ces menaces.Le cas spécifique des conflits généralisés. Ces dernières années, les réfugiés en Europe ou au Moyen-Orient sont principalement des Syriens, Afghans, Irakiens ou encore des Libyens. Autant de pays en proie à des guerres civiles largement reconnues sur le plan international. Dans le cas d’afflux massifs d’habitants fuyant des combats, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) reconnaît que « la capacité de mener un entretien personnel d’asile avec chaque personne ayant traversé la frontière n’est pas suffisante – et ne le sera jamais. Cela ne s’avère d’ailleurs pas nécessaire dans la mesure où, dans de telles circonstances, la raison de leur fuite est généralement évidente ». Ces groupes sont alors dits réfugiés prima facie, c’est-à-dire qu’ils n’ont pas besoin d’apporter la preuve de persécutions.Dans une note d’octobre 2013 consacrée à la Syrie, le HCR déclare donc qu’il reconnaît comme « réfugié » toute personne fuyant le pays et correspondant à des profils parfois très spécifiques (opposants, journalistes) mais aussi très larges : enfants pouvant être menacés par des actes de violence, femmes risquant d’être violées ou mariées de force, personnes appartenant à un groupe religieux ou un groupe ethnique… ce qui recoupe toute la population. Les soutiens du gouvernement, traqués par les rebelles, sont également inclus. Seuls les individus reconnus comme ayant commis des actes de violence sont exclus de cette disposition.… mais tous les migrants ne sont pas des réfugiésLe dictionnaire Larousse définit un « migrant » comme toute personne qui effectue une migration, c’est-à-dire qui se déplace volontairement dans un autre pays ou une autre région « pour des raisons économiques, politiques ou culturelles ». Le Petit Robert restreint la raison de ces déplacements au fait de « s’établir ».Dans les faits, les milliers de personnes ayant traversé la mer Méditerranée sont bien des migrants, car ils se sont déplacés d’un pays à un autre, même d’un continent à un autre. Parmi eux se trouvaient des personnes considérées comme réfugiés par le HCR (comme les Syriens). Les autres, de nationalités diverses, quittant un pays en développement pour chercher une vie meilleure en Europe, sont dits « migrants économiques » car « ils font le choix du déplacement pour de meilleures perspectives pour eux et pour leurs familles », explique le HCR. Les réfugiés, quant à eux, sont « dans l’obligation de se déplacer s’ils veulent sauver leur vie ou préserver leur liberté ».Ce sont les migrants économiques qui sont généralement ciblés par les politiques dures en matière d’immigration. Le HCR regrette depuis plusieurs années que des mesures soient « appliquées de manière indiscriminée et rendent très difficile, sinon impossible, l’entrée des réfugiés dans un pays où ils pourraient trouver la sécurité et le soutien dont ils ont besoin, et auxquels ils ont droit en vertu du droit international ».Malgré tout, considérant que la majorité des migrants traversant la Méditerranée « viennent de pays en guerre ou en proie à des violences et des persécutions (Syrie, Afghanistan, Irak, Erythrée) », le HCR, contacté par Le Monde, décrit le mouvement massif vers l’Europe comme « une crise de réfugiés ». Il utilise toutefois les deux termes, réfugiés et migrants, pour décrire la population dans son ensemble, assurant par exemple que, « jusqu’à aujourd’hui, 292 000 réfugiés et migrants sont arrivés par la mer en Europe en 2015 ».L’utilisation des deux termes est également le parti pris des organisations telles qu’Amnesty International, Human Rights Watch ou encore la Cimade en France. Cette dernière fournit un accompagnement juridique aux migrants et tient, sauf exception, à privilégier le vocabulaire précis : des demandeurs d’asile peuvent être déclarés réfugiés en cas de réponse positive. « Le terme de “réfugié” est très précis dans le droit international, alors nous ne l’utilisons que dans ce contexte, explique Louise Carr, du programme des personnes déracinées à Amnesty International. Mais il est vrai que le terme “migrant” est de plus en plus connoté péjorativement et recoupe beaucoup de situations très diverses. »L’asile constitutionnel et la « protection subsidiaire » comme alternativesLe statut de réfugié n’est pas le seul possible pour des demandeurs d’asile. La France, par le préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 – à laquelle le préambule de la Constitution de 1958 fait référence –, reconnaît l’asile constitutionnel. Il peut être octroyé « à toute personne persécutée en raison de son action en faveur de la liberté ».Par transposition de règles européennes, la France peut aussi accorder une « protection subsidiaire » à toute personne ne remplissant pas les conditions d’octroi du statut de réfugiés mais étant menacée de peine de mort, de traitements inhumains ou dégradants ou de « violence aveugle résultant d’une situation de conflit armé interne ou international ».Lire aussi sur les Décodeurs : Etrangers, regroupement familial, séjour... Petit lexique de l'immigrationAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 25.08.2015 à 16h48 • Mis à jour le26.08.2015 à 16h23 Une information judiciaire a été ouverte, mardi 25 août, après l’attaque terroriste qui a eu lieu dans le Thalys 9364 reliant Amsterdam à Paris. Le principal suspect, Ayoub El-Khazzani, a été mis en examen dans la nuit de mardi à mercredi pour « tentatives d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste », et placé en détention provisoire.Le Marocain de 25 ans est également poursuivi pour « détention, port et transport d’armes, d’éléments d’armes et de munitions de catégories A et B en relation avec une entreprise individuelle ou collective terroriste » et « participation à une association de malfaiteurs terroristes en vue de la préparation d’un ou plusieurs crimes d’atteinte aux personnes », conformément aux réquisitions du parquet.Le procureur de la République de Paris, François Molins, a tenu une conférence de presse, mardi soir, dans laquelle il est longuement revenu sur l’attaque et le parcours d’ Ayoub El-Khazzani.Neuf chargeurs « chargés à bloc »La plupart des informations données par M. Molins avaient déjà été révélées, notamment par Le Monde. Parmi les nouveaux éléments ou précisions de l’enquête, le fait qu’Ayoub El-Khazzani était armé d’un fusil d’assaut AKM de « provenance est-allemande de calibre 7.62 » composé de pièces provenant d’armes différentes, et non d’un AK-47.Son arsenal était composé de neuf chargeurs « chargés à bloc », « soit 270 munitions », d’un pistolet automatique Luger M80 et d’un chargeur. Les enquêteurs ont également retrouvé une « bouteille de 50 cl contenant de l’essence » dans les bagages du suspect.Lire nos informations :Attaque dans le Thalys : Ayoub El-Khazzani, itinéraire d’un routard de l’islam radicalLe parquet a indiqué que la ligne du téléphone utilisé dans le train par le suspect, et découvert dans un sac, avait été activée le jour même, et qu’il avait regardé une vidéo de chants djihadistes sur son téléphone portable « à l’intérieur du train ».A la recherche de « liens » et de « complicités »Le Marocain de 25 ans a nié lors de sa garde à vue tout projet terroriste, assurant avoir trouvé ses armes dans un parc de Bruxelles et avoir eu pour seule intention de rançonner les passagers du train. Des déclarations qualifiées de « fantaisistes » par M. Molins, selon qui son projet apparaissait « ciblé et prémédité », le suspect ayant notamment refusé de prendre le train précédent, où des places étaient encore disponibles.La suite de l’enquête visera, selon M. Molins, « à déterminer la provenance des armes saisies, le parcours d’Ayoub El-Khazzani et les liens qu’il a pu tisser, les complicités dont il a bénéficié, ses sources de financement ».Selon nos informations, El-Khazzani, qui a une carte de résident espagnol, aurait reconnu en garde à vue avoir voyagé ces six derniers mois en Belgique, en Allemagne, en Autriche, en France et en Andorre, des déplacements effectués à chaque fois en train.Perquisitions en Belgique et voyage à la frontière syrienne Des perquisitions menées lundi à Molenbeek-Saint-Jean, près de Bruxelles, ont permis d’établir qu’il y a séjourné « très récemment », chez sa sœur, a indiqué François Molins. Le parquet général belge a confirmé au Monde que la jeune femme s’est présentée spontanément à la police. Elle est ressortie libre sans être inquiétée.Officiellement, la trace du suspect se perd jusqu’au 10 mai, quand il est localisé à Berlin où il a embarqué pour Istanbul. Selon François Molins, il serait revenu sur le sol européen le 4 juin par un vol en provenance d’Antakya, une ville proche de la frontière syrienne.Si le suspect a « nié pendant sa garde à vue s’être rendu en Turquie », il a reconnu avoir séjourné « cinq à sept mois » à Aubervilliers en 2014. C’est durant cette période qu’il a travaillé, pendant deux mois, pour un opérateur de téléphonie mobile, Lycamobile. Son ex-employeur avait précisé lundi avoir mis fin à son contrat « car les papiers qu’il avait présentés ne lui permettaient pas de travailler en France ». 25.08.2015 à 09h58 • Mis à jour le25.08.2015 à 10h07 Trente-quatre ans après les faits, l’enquête sur l’attentat de la rue des Rosiers, est loin d’avoir abouti. Selon des informations de RTL, un quatrième mandat d’arrêt international a été délivré depuis le 4 août par le juge antiterroriste Marc Trévidic. Selon la radio, il concernerait Nizar Tawfiq Mussa Hamada, né en Cisjordanie et vivant actuellement en Jordanie, accusé d’avoir participé à l’attentat contre un restaurant de la rue des Rosiers, dans un quartier juif de Paris, le 9 août 1982.L’homme, membre du groupe terroriste palestinien Abou Nidal, serait également impliqué dans l’assassinat du numéro deux de l’OLP Issam Sartaoui, à Lisbonne en avril 1983, ainsi que dans une tentative d’attentat àl’hôtel Intercontinental d’Amman, en Jordanie. Les autorités jordaniennes n’ont pour l’instant pas réagi à ce mandat d’arrêt, précise RTL.Or il n’est pas certain qu’elles acceptent facilement de l’extrader. En effet, l’extradition du cerveau présumé de l’attentat, Souhair Mouhamed Hassan Khalid Al-Abassi, alias « Amjad Atta », demandée au début de juin par la France à la Jordanie, s’avère déjà incertaine. « D’habitude, la Jordanie ne remet pas ses citoyens aux pays qui demandent leur extradition, même s’il existe un accord. Dans ce cas, ils sont jugés dans les tribunaux jordaniens spécialisés », a ainsi déclaré à l’AFP une source proche du dossier.Trois autres mandats d’arrêtM. Al-Abassi est l’un des trois anciens membres du groupe d’Abou Nidal visés par un mandat d’arrêt international délivré à la fin de février par la France, plus de trente-deux ans après les faits. L’homme de 62 ans, d’origine palestinienne, a comparu au début de juin, sans avocat, devant un juge spécialiste des affaires d’extradition, qui a décidé de confisquer son passeport et a ordonné sa libération sous caution, en attendant d’examiner la demande d’extradition. Il avait été interpellé à Zarqa, localité proche de la capitale jordanienne, qui abrite un des plus importants camps de réfugiés palestiniens en Jordanie, selon des sources au sein des services de sécurité, et qui est la ville d’origine du défunt chef d’Al-Qaida en Irak, Abou Moussab Al- Zarqaoui.Les autres mandats d’arrêt concernent deux membres présumés du commando, Mahmoud Khader Abed Adra, alias « Hicham Harb », 59 ans, qui vit aujourd’hui à Ramallah, en Cisjordanie, et Walid Abdulrahman Abou Zayed, alias « Souhail Othman », 56 ans, qui vit en Norvège.Le 9 août 1982, à la mi-journée, une grenade avait été jetée dans le restaurant de Jo Goldenberg, dans le quartier juif du Marais, à Paris. L’engin avait explosé au milieu d’une cinquantaine de clients. Deux tueurs étaient ensuite entrés, ouvrant le feu. Composé de trois à cinq hommes armés, selon une source proche du dossier, le commando avait ensuite remonté la rue, vidant en direction des passants les chargeurs de leurs pistolets-mitrailleurs WZ-63, de fabrication polonaise. Bilan de cette attaque de trois minutes : six morts et vingt-deux blessés. Une opération attribuée à un groupe palestinien dissident de l’OLP, le Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR) d’Abou Nidal, mort en 2002 dans des circonstances mystérieuses.Lire aussi :Les fantômes de la rue des Rosiers Adrien de Tricornot C’est un dossier brûlant qui attend le secrétaire d’Etat à l’enseignement supérieur, Thierry Mandon, à l’université d’été de la Conférence des présidents d’université, qui s’ouvre mardi 25 août à Paris.Depuis 2006, le système universitaire français a totalement harmonisé ses diplômes dans le cadre européen, le cursus post-bac se déroulant depuis dix ans en trois cycles : licence (bac + 3), master (bac + 5) et doctorat (bac + 8). Dans certaines filières et certains établissements, l’harmonisation du master n’a cependant été faite qu’en façade : entre la première année (M1) et la seconde (M2), les cartes sont totalement rebattues. Il n’y existe aucune garantie de pouvoir poursuivre ses études dans le même établissement. La sélection, qui existait auparavant à l’issue de la maîtrise (bac + 4), persiste dans les faits au sein d’un cycle supposé cohérent de quatre semestres.Or cette pratique est juridiquement contestable… et de plus en plus contestée. Des étudiants ont en effet obtenu en référé la suspension de leur refus d’inscription en deuxième année de master cet été : le 31 juillet devant le tribunal administratif de Nantes, le 19 août à Grenoble ou encore le 21 août à Bordeaux.Unicité du cycle en quatre semestresL’article L. 612-6 du code de l’éducation dispose en effet que « l’admission dans les formations du 2e cycle est ouverte à tous les titulaires de diplômes de premier cycle ». Et la possibilité d’y déroger est renvoyée à un décret… qui n’a jamais été pris. De plus, un arrêté ministériel du 22 janvier 2014 confirme l’unicité du cycle de master organisé en quatre semestres, et non sur deux années.Le syndicat étudiant de gauche UNEF demande que « tout établissement qui délivre un M1 à un étudiant reçoive la responsabilité de lui trouver une place en M2 ». De son côté, la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE) souhaite qu’une réforme clarifie le master et le réunifie, proposant que soit créé un portail « Admission post-licence », sur le modèle d’Admission post-bac (APB), pour que chaque étudiant ait accès définitivement à l’un des masters de son choix compatible avec sa licence.La France a besoin de lancer un signal positif : c’est elle qui assure, depuis début juillet et pour deux ans, le secrétariat du processus de Bologne, qui a lancé en 2002 l’harmonisation européenne de l’enseignement supérieure et réunit désormais pas moins de 41 pays.@tricornottricornot@lemonde.frAdrien de TricornotJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.08.2015 à 17h00 « Arrêtons les morts du tunnel, les gens avant les bénéfices dans le tunnel ». Telles étaient les inscriptions, scandées tels des slogans, qu’on pouvait lire sur les pancartes de la vingtaine de manifestants venus défendre un traitement humain des migrants, devant l’entrée de service du terminal Eurotunnel à Folkestone, dans le sud-est de l’Angleterre, samedi 1er août.« Nous sommes ici pour dire clairement aux migrants que beaucoup de gens ici sont prêts à les accueillir et que nous n’approuvons pas la façon dont ils sont traités », a dit à l’AFP Bridget Chapman, l’organisatrice du rassemblement qui a débuté à 12 heures (heure française) et s’est achevé dans le calme à 14 heures.Une trentaine de membres issus du parti d’extrême droite la Ligue de défense anglaise (English Defense League, EDL) et du parti politique Britain First, créé en 2011 par d’anciens membres de l’EDL, sont venus pour dénoncer cette manifestation de soutien.« Envoyer l’armée pour stopper cette marée humaine » Au son de l’hymne britannique, ces derniers arboraient de larges drapeaux britanniques et des drapeaux de l’Angleterre avec une croix rouge sur fond blanc et criaient « l’Angleterre d’abord, récupérons notre pays », « A qui sont les rues, à nous ! » ou encore « Traîtres de gauchistes ». Le chef du parti Britain First, Paul Goding, a déclaré :« Nous sommes ici pour nous opposer à ces manifestants gauchistes. Le peuple britannique ne veut pas de l’immigration. Nous sommes une petite île surpeuplée. Nous n’avons déjà pas assez de place pour nos concitoyens sans compter une immigration de masse dans ce pays. »Interrogé sur ce qui pouvait être fait pour régler la situation des migrants qui se rassemblent par centaines chaque soir à Calais pour tenter de rejoindre le Royaume-Uni, il a répondu : « Nous pouvons envoyer l’armée pour stopper cette marée humaine. »Lire aussi notre reportage :« J’essaie tous les jours de passer en Angleterre »Intrusions en baisse la nuit dernièreDans la nuit de vendredi à samedi, quelque 300 tentatives d’intrusion de migrants ont été constatées par la police sur le site d’Eurotunnel près de Calais – une zone de 650 hectares –, un chiffre en forte baisse par rapport aux nuits précédentes : depuis près de deux mois, 1 500 à 2 000 tentatives d’intrusion sont constatées quotidiennement.Pour aider la France à faire face à la situation, Londres s’est dit prêt, vendredi, à envoyer des moyens supplémentaires. « Nous sommes prêts à aider davantage et à travailler main dans la main avec nos homologues français pour faire baisser la tension des deux côtés de la frontière », a déclaré le premier ministre britannique, David Cameron, en annonçant l’envoi de nouvelles clôtures et de chiens renifleurs supplémentaires.Lire aussi notre analyse (abonnés) :A Calais, la France est « le bras policier » de Londres 01.08.2015 à 08h43 • Mis à jour le01.08.2015 à 11h49 | Jean-Baptiste de Montvalon Inflexible, le Conseil d’Etat aura fait preuve de constance pendant le long feuilleton – encore inachevé – de la ratification par la France de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. Comme en 1996, puis en 2013, la plus haute juridiction administrative vient de rendre un avis défavorable – mais non contraignant – à la ratification de cette charte, adoptée à Strasbourg le 5 novembre 1992 et signée par la France le 7 mai 1999.Lire aussi :Régions : et les nouvelles capitales sont...Sollicité par le gouvernement le 24 juin sur le projet de loi constitutionnelle qui a été présenté par la garde des sceaux en conseil des ministres vendredi 31 juillet, le Conseil d’Etat, qui l’a examiné la veille, expose les raisons pour lesquelles il « n’a pu donner un avis favorable à ce texte ». Les mots ont varié avec le temps, mais la trame de l’argumentation reste la même : la charte mettrait en cause les principes d’indivisibilité de la République et d’unicité du peuple français.« Déclaration interprétative »Ces obstacles juridiques sont connus de longue date. Et les réflexions sur les moyens de les surmonter ne datent pas d’hier. Dans un rapport remis au premier ministre Lionel Jospin, en septembre 1998, le juriste Guy Carcassonne, décédé en mai 2013, avait estimé que la France pouvait souscrire une proportion suffisante des engagements prévus par la charte dans des conditions compatibles avec la Constitution. Il suggérait d’accompagner la signature de la France d’une « déclaration interprétative » rappelant qu’aux yeux de la France le terme de « groupe » visait une addition d’individus et non une entité autonome, titulaire de droits. C’est sur cette base que le processus de signature de la charte a abouti, en mai 1999. La ratification, en revanche, n’a jamais été menée à son terme.Saisi par Jacques Chirac, le Conseil constitutionnel avait jugé, dans sa décision du 16 juin 1999, que le préambule de la charte, notamment, était contraire à la Constitution. Et que la « déclaration interprétative » française ne levait pas cet obstacle. Il avait ainsi souligné que « les principes constitutionnels d’indivisibilité de la République, d’égalité devant la loi et d’unicité du peuple français (…) s’opposent à ce que soient reconnus des droits collectifs à quelque groupe que ce soit, défini par une communauté d’origine, de culture, de langue ou de croyance ». Une révision de la Constitution devenait dès lors un préalable indispensable à la ratification de la charte.Mise en gardeC’est l’objet du texte qui vient d’être présenté en conseil des ministres, et que François Hollande envisagerait de soumettre en 2016 au Parlement réuni en Congrès. Le Conseil d’Etat adresse au gouvernement une très claire mise en garde. A ses yeux, la charte européenne et la déclaration interprétative du 7 mai 1999 sont deux textes « difficilement compatibles entre eux ». Sans le dire explicitement, il juge donc incohérent d’insérer dans la Constitution, comme le souhaite le gouvernement, que l’autorisation de ratification s’applique à la Charte européenne des langues régionales et minoritaires « complétée par la déclaration interprétative du 7 mai 1999 ».Cette double référence, estime le Conseil d’Etat, « introduirait une contradiction interne génératrice d’insécurité juridique ». « En second lieu, ajoute-t-il dans son avis, elle produirait une contradiction entre l’ordre juridique interne et l’ordre juridique international, exposant tant à des incertitudes dans les procédures contentieuses nationales qu’à des critiques émanant des organes du Conseil de l’Europe chargés du contrôle de l’application de la charte. »Jean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 31.07.2015 à 15h01 • Mis à jour le31.07.2015 à 17h01 | Camille Bordenet Allongée dans le fauteuil dentaire, sous la lumière blafarde des néons, Fadhila s’abandonne aux mains du docteur Rivierez ; elle semble oublier le sifflement de la turbine et le bourdonnement du bac stérilisateur. Le visage de la jeune demandeuse d’asile est doux, innocent presque, ceint par un voile noir qui descend jusque sur son front. En se relevant, elle palpe sa joue encore engourdie par l’anesthésie, stupéfaite que cette sensation ne lui arrache plus un cri de douleur. Elle murmure d’une voix étouffée, à peine audible : « Ça fait longtemps qu’on ne s’était pas occupé de moi ».Sans papiers ni couverture sociale, Fadhila n’aurait jamais osé franchir la porte d’un service d’urgence à l’hôpital. Mais la douleur était devenue telle… C’est un copain du 115 qui lui a parlé du « Bus social dentaire ».Unique en son genre, ce cabinet dentaire itinérant sillonne Paris, les Hauts-de-Seine et la Seine-Saint-Denis depuis presque vingt ans pour offrir des soins dentaires, souvent d’urgence, aux plus démunis. « Tout ce que je vois ici, je ne l’avais jamais vu en vingt ans de pratique en cabinet libéral, confie Jean-Albert Rivierez, 85 ans, chirurgien-dentiste bénévole et vice-président de l’association humanitaire. Nous recevons des personnes en grande détresse sociale, sanitaire, ou mentale ».Au moment de sa création, en 1996, par le Conseil national de l’ordre des chirurgiens-dentistes, la structure – qui repose sur un concept analogue à celui des camions de la médecine du travail –, avait été pensée essentiellement pour une patientèle de sans-abri et ne devait durer que quelques années. « On espérait que l’exclusion sanitaire et sociale ne s’installerait pas, que des moyens importants seraient mis en œuvre par les pouvoirs publics… », soupire M. Rivierez.Lire : Les soins dentaires sont devenus inabordables Plus de 2000 patients par anVingt ans plus tard, les visages de la précarité se sont multipliés, les renoncements aux soins bucco-dentaires persistent, et le Bus roule toujours. Il accueille plus de 2000 patients par an, dont la plupart ne disposent d’aucune couverture sociale. « Nous sommes la seule association humanitaire dentaire à faire du soin et de la chirurgie gratuite en Ile-de-France », pointe le dentiste.Partout où le Bus s’arrête – de l’accueil de jour du Samu social à France terre d’asile ou Médecins du monde, des lieux d’accueil partenaires —, ils sont chaque matin des dizaines à l’attendre. « Des accidentés de la vie, des migrants, des Roms, des sans-abri, des mal logés, des nouveaux pauvres… on accueille tout le monde », dit Valérie Maximin, coordinatrice sociale de l’association. La priorité est donnée à ceux qui n’ont pas de couverture sociale, mais tous les patients sont reçus quand il s’agit d’urgences. Même ceux qui bénéficient de la couverture maladie universelle (CMU) ou de l’aide médicale d’Etat (AME) mais qui n’osent pas se rendre dans des cabinets dentaires en ville, de peur d’être jugés, ou refusés. Hormis la pose de prothèses, le Bus propose toutes les interventions (pour les prothèses, les patients sont souvent réorientés vers la permanence d’accès aux soins de santé bucco-dentaire de la Pitié-Salpêtrière). Seule condition pour monter à bord : présenter une pièce d’identité, même étrangère.Dans l’espace exigu du camion dentaire, neuf mètres sur trois tout au plus, les rires fusent. Car malgré les situations difficiles des patients, pas question de misérabilisme. « L’humour est notre thérapie. Mieux vaut être soudés quand on passe autant de temps les uns sur les autres », sourit Valérie en désignant du menton ses deux comparses : Katia Saidi, coordinatrice sociale et assistante dentaire et David Hubert, le chauffeur, « garde du corps » et doyen de l’équipe, qui maintient le Bus opérationnel depuis le premier jour. Un noyau de salariés auquel s’ajoutent une assistante dentaire et trente-cinq chirurgiens-dentistes bénévoles, de 25 à 87 ans, retraités ou en activité, qui se relaient pour assurer les neuf vacations hebdomadaires. « Certains jeunes praticiens n’hésitent pas à fermer leurs cabinets une demi-journée pour venir donner un coup de main », se félicite M. Rivierez.Lire : Des dents en moins, et pas les moyens « Favoriser la poursuite des soins »Le soin de Fadhila a duré vingt minutes. C’est, en moyenne, le temps consacré à chaque patient. « Faire moins, ce serait bâcler : ce ne sont pas parce qu’ils sont pauvres qu’on leur donne de pauvres soins », insiste Katia. Mais prendre plus de temps n’est pas non plus possible : « Ca impliquerait de refuser d’autres patients ». Avant de laisser Fadhila repartir, Katia s’assure que sa patiente a bien compris comment constituer son dossier pour obtenir l’AME, à laquelle elle est éligible. « La plupart de nos patients, parce qu’ils sont en situation irrégulière, ignorent qu’ils ont des droits médicaux, mais aussi sociaux, regrette la coordinatrice sociale. En marge des soins, notre mission est donc de les réorienter vers des structures sociales fixes et, dans la mesure du possible, vers le circuit général de soin. »Et pour mieux responsabiliser les patients, l’équipe du Bus social dentaire pose une condition simple : d’ici au prochain rendez-vous, ces derniers doivent s’engager à entamer les démarches nécessaires pour obtenir une couverture sociale adaptée, sans quoi le Bus ne s’engage pas à les reprendre en consultation. « On tente de créer un climat de confiance qui favorisera la poursuite des soins chez une population ayant souvent renoncé depuis longtemps à un suivi bucco-dentaire », explique la coordinatrice.Dans les faits, difficile de savoir si les patients ont poursuivi ou non les démarches, car beaucoup – un sur deux, en moyenne – ne reviennent pas. Fadhila, elle, est déterminée à faire ce qu’il faut pour continuer à être soignée au Bus : Katia lui a même montré sur un plan où aller déposer sa demande d’AME. La jeune femme repart avec dans sa poche son ordonnance, deux boîtes de médicaments – le Bus est fourni par la Pharmacie humanitaire internationale –, et même l’adresse d’autres structures d’accueil et de soins, partenaires de terrain du Bus dentaire.« Il arrive qu’on sauve des vies »Une chance que Katia parle l’arabe, l’anglais et l’italien, pour faciliter ces échanges. Car la langue – à laquelle s’ajoute, pour les étrangers en situation irrégulière, la peur de se déplacer de crainte d’être interpellés –, demeure la principale barrière à l’accompagnement médical et social souhaité par l’équipe. Malgré les panneaux « Ne pas bouger » et « Ne pas cracher » déclinés dans plusieurs langues sur les murs du cabinet, pas évident, sans les mots, d’expliquer à un patient nerveux qui n’a jamais été chez le dentiste en quoi va consister le soin. Et l’agressivité potentielle de certains demeure assez difficile à anticiper. « Quand on fait la liste le matin, on tente toujours de repérer ceux qui peuvent poser problème et devenir dangereux une fois dans le Bus », explique Valérie.Deux agents du recueil social de la RATP accompagnent ainsi Marion, vingt ans à peine et à la rue, le regard hagard éteint par la drogue, la bouche édentée, les traits creusés par des rides précoces. Recroquevillée dans le fauteuil à l’entrée du cabinet, la frêle gamine refuse d’être touchée. Il faudra quinze bonnes minutes pour la convaincre de passer sur le fauteuil dentaire. On doit lui enlever trois dents, au moins. « Il arrive qu’on sauve des vies en dépistant des infections, des abcès à opérer en urgence… », explique le chirurgien-dentiste. Il soupire : « Les patients ne viennent que lorsque la douleur est devenue intolérable. Sinon, ils se priveraient de soins, car leurs priorités sont ailleurs : se loger et manger. Le soin dentaire est vu comme un soin de confort ». Besoin de fonds supplémentairesMais la principale difficulté rencontrée par le Bus social dentaire demeure financière : la logistique qu’implique la mobilité, à laquelle s’ajoutent les salaires et l’entretien du matériel médical, tout cela coûte cher. Pour l’heure, l’association survit grâce au soutien de diverses subventions (les plus importantes viennent de l’Ordre national des chirurgiens-dentistes, de l’Agence régionale de santé d’Ile-de-France, de la Ville de Paris et de la CPAM de Seine-Saint-Denis) et de mécènes qui ont offert la radio numérique, le stérilisateur, le fauteuil et une partie du matériel médical. Des subventions qui deviennent de plus en plus difficiles à obtenir. « On a absolument besoin de trouver des fonds supplémentaires, sans quoi on devra se résoudre à mettre la clef sous la porte », soupire Valérie Maximin, qui gère la trésorerie.Se reconvertir en unité fixe ? « Notre action perdrait tout son sens, estime la coordinatrice. Ce qui fait notre originalité est d’être une unité itinérante, qui peut aller au-devant des populations qui ne franchiraient jamais la porte d’un cabinet dentaire classique. Là, ils voient que nous sommes parmi eux, dans leur environnement ». Elle jette un œil sur la cour du Samu social à travers le Velux : plus personne dans la file, le Bus va pouvoir fermer. « Neuf patients, c’était light comparé à d’habitude ! »La journée est pourtant loin d’être terminée. Encore une bonne heure pour stériliser le matériel, nettoyer le cabinet, trier les fiches des patients, gérer le planning des dentistes et passer quelques coups de fil aux partenaires de terrain. Puis David ira reconduire le cabinet dentaire à l’hôpital de Nanterre, où il est surveillé. Demain, au centre d’accueil de soins et d’orientation (CASO) de Médecins du monde à Saint-Denis, la vacation sera plus longue encore : « Là-bas, on ne sait jamais à quelle heure la journée va se terminer », dit Valérie en repliant sa blouse.Les sans-abri surexposés au risque dentaireSelon une étude sur l’accès aux soins bucco-dentaires des Français réalisée par l’IFOP, pas moins de 35 % des Français ont déjà renoncé à des soins dentaires pour des raisons financières.Mais c’est chez les personnes les plus pauvres que la situation est la plus préoccupante. Selon le rapport de l’Observatoire de l’accès aux droits et aux soins des plus démunis en France de Médecins du monde, les personnes soignées dans les centres d’accueil de soins et d’orientation (CASO) de l’ONG en France souffrent, par exemple, de 3,1 caries en moyenne, contre 1,2 dans la population générale adulte française.Cet état de santé bucco-dentaire est particulièrement dégradé pour les personnes à la rue ou en habitat précaire. Une étude menée en 2014 auprès des consultants des sept plus gros CASO de Médecins du monde a montré que plus d’un tiers (38,3 %) des personnes de 15 ans ou plus considèrent avoir un mauvais ou très mauvais état de santé bucco-dentaire, contre 25 % de la population générale. Toujours parmi les personnes de 15 ans ou plus, 60 % déclaraient au moins une dent absente – contre 36 % en population générale –, et pour plus de deux personnes sur cinq, au moins cinq dents étaient absentes.Camille BordenetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 31.07.2015 à 11h17 • Mis à jour le31.07.2015 à 14h33 | Isabelle Rey-Lefebvre A compter du samedi 1er août, les loyers sont désormais plafonnés dans la capitale pour les baux conclus ou renouvelés, comme promis par le candidat Hollande en 2012. L’objectif est de ralentir leur hausse (+ 42 % en dix ans), voire de faire baisser les plus excessifs. La mesure est populaire, puisque approuvée par 8 Français sur 10, selon un sondage BVA réalisé pour Foncia en juin, même si 46 % des Français ignorent le détail du mécanisme – il est vrai assez subtil – et 48 % redoutent que la mesure freine l’investissement immobilier.les associations de locataires soutiennent le dispositif, même si elles le trouvent un peu tardif et timoréCet encadrement soulève, bien sûr, la colère des bailleurs et des agents immobiliers : « Une erreur historique », juge Jean-François Buet, président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) ; « juridiquement fragile et économiquement irresponsable », renchérit l’Union des syndicats de l’immobilier (UNIS) ; « absurde ! », assène Denys Brunel, président de la Chambre nationale des propriétaires. Avec l’UNIS, la Fnaim et Plurience (syndicat qui fédère de grands groupes de gestion comme Foncia), il va déposer deux recours dans quelques jours : l’un devant le tribunal administratif, pour contester l’arrêté du préfet qui, le 26 juin, a fixé les valeurs maximales à ne pas dépasser ; l’autre devant le Conseil d’Etat, visant le décret national du 10 juin.A l’opposé, les associations de locataires mais aussi la Fondation Abbé-Pierre soutiennent le dispositif, même si elles le trouvent un peu tardif et timoré. Les écologistes réclament, eux, la pleine application de la loi ALUR (loi du 24 mars 2014 pour l’accès au logement et un urbanisme rénové) et Julien Bayou, conseiller régional (EELV) d’Ile-de-France, utilise à son tour l’arme des recours, contestant cette fois la décision du gouvernement de restreindre l’encadrement à Paris, en contradiction avec la loi ALUR, qui envisageait sa mise en œuvre dans 28 agglomérations au marché jugé « tendu ».Il attaque également devant le tribunal administratif l’arrêté préfectoral parisien, estimant son périmètre trop limité alors que les communes limitrophes de la capitale sont tout autant concernées. Le risque est en effet grand de faire grimper les loyers laissés libres en périphérie.Lire aussi :Contrat de location, encadrement des loyers… ce qui change en août dans l’immobilierLes calculettes des gérants ont chaufféL’Observatoire des loyers de l’agglomération parisienne (OLAP) a publié les prix médians par mètre carré qui serviront de référence pour 80 quartiers de Paris, regroupés en 14 zones et par types de logement. Ces médianes prennent en compte tous les loyers en cours, pas seulement ceux des contrats récemment signés, ce qui explique qu’elles soient inférieures aux offres du marché.C’est le moyen d’enrayer la spirale inflationniste qui alignerait tous les loyers sur les plus récents, donc les plus chers d’entre eux. A compter du 1er août, tout loyer nouveau, à Paris, ne peut dépasser son loyer de référence majoré de 20 % (et d’encore 11 % si l’appartement est meublé). A titre d’exemple, un studio situé dans un immeuble ancien ne pourra pas être loué plus de 27 ou 37,60 euros le mètre carré, selon le quartier.A peine les loyers maximaux publiés, les calculettes des gérants ont chauffé. L’impact pourrait être très sensible sur les petites surfaces, dont le prix au mètre carré est le plus élevé. L’OLAP estime qu’environ 20 % des 85 000 locations conclues dans l’année pourraient bénéficier de la baisse, dont un tiers de moins de 50 euros par mois, un tiers de 50 à 100 euros et un tiers de plus de 100 euros.A consulter les annonces publiées sur les sites comme Seloger.com, les loyers réclamés aujourd’hui sont très au-dessus de ces médianes majorées : « Il faut attendre car les agents immobiliers n’ont pas encore actualisé leurs annonces », reconnaît-on à l’Agence départementale d’information sur le logement, très sollicitée ces derniers temps par des propriétaires comme par des locataires.Une carte interactive pour connaître exactement le montant du loyer de référence et du montant de loyer majoré correspondant à son logement a été par ailleurs mise en ligne par la préfecture d’Ile-de-France.Lire le point de vue de la Fondation Abbé Pierre :Agir enfin contre la crise du logementNid à contentieuxEn cas d’éléments particuliers au logement (terrasse, vue…), un complément de loyer peut s’ajouter, à condition que le propriétaire le mentionne et le justifie dans le bail, le locataire ayant la possibilité de le contester dans les trois mois suivant la signature. Mais le flou de sa définition risque de susciter des litiges et fait dire aux agents immobiliers qu’il y a là un nid à contentieux et, pour les bailleurs, une incertitude juridique.Là ou le mécanisme se complique, c’est que cet encadrement s’ajoute à une disposition déjà en vigueur qui, elle, limite l’augmentation de loyer entre deux locataires successifs à son actualisation selon l’indice de révision des loyers (sauf si le logement est vacant depuis plus de dix-huit mois et/ou si des travaux d’un montant équivalant à au moins six mois de loyers y ont été entrepris). Les deux limites du loyer de référence majoré et de l’ancien loyer se cumulent : si l’ancien locataire payait plus que le loyer de référence majoré, le bailleur doit en baisser le prix pour l’arrivant ; s’il payait moins, le bailleur ne peut qu’appliquer l’indice. Il s’agit, là encore, d’éviter l’escalade des prix.Autre nouveauté qui passe presque inaperçue dans la bataille médiatique sur l’encadrement : l’obligation, à partir du 1er août, de conclure un bail conforme à un modèle type très complet, qui précise, en particulier, le montant du loyer payé par l’ancien locataire et la date de son dernier versement.La réussite du dispositif dépend de la bonne volonté des bailleurs, mais aussi de la pugnacité des locataires, qui auront d’ailleurs intérêt, dans un premier temps, à accepter les prétentions de leurs propriétaires afin d’entrer dans les lieux, quitte à les contester par la suite si elles sont abusives. Cela se passera devant la commission paritaire de conciliation des loyers, en préfecture, un moyen rapide et gratuit de médiation. Lille et Grenoble, qui envisagent la même mesure, suivront attentivement l’expérience parisienne.Une pratique qui se répand en EuropeDes dispositifs de plafonnement des loyers existent déjà en Allemagne, en Suède, aux Pays-Bas et en Suisse. Les Allemands ont adopté une loi que chaque land peut mettre en vigueur, s’il le souhaite. C’est le cas à Berlin, depuis le 1er juin, où les bailleurs doivent respecter les loyers moyens du voisinage sans les outrepasser de 10 %. En Suisse, dans la plupart des cantons, le locataire peut contester devant une commission un loyer considéré comme abusif. Entre deux locataires, l’augmentation est limitée à un taux décidé annuellement. Aux Pays-Bas, où le secteur locatif privé ne représente que 10 % du parc, une valeur locative maximale est calculée selon un barème de points cumulés en fonction des éléments de confort. La Suède a mis en place un contrôle strict où les loyers privés ne peuvent dépasser de plus de 5 % ceux du parc public municipal. Mais le système est contesté au niveau européen et semble favoriser la pratique de dessous-de-table, entre locataires, pour s’échanger les bons plans.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 31.07.2015 à 09h23 • Mis à jour le31.07.2015 à 15h02 La révélation de ce projet de réforme de la garde des sceaux a fait bondir les associations de sécurité routière : conduire sans permis ou sans assurance pourrait bientôt ne plus être considéré comme un délit, mais comme une contravention passible d’une simple amende forfaitaire de 500 euros.C’est ce que prévoit un volet du projet sur la justice du XXIe siècle, que Christiane Taubira doit présenter vendredi 31 juillet en conseil des ministres. Dans l’exposé des motifs de la loi — révélé par La Croix et que l’Agence France-Presse (AFP) a pu consulter —, la chancellerie justifie cette réforme en expliquant que ces nouvelles mesures « permettront d’assurer une répression automatique », ainsi qu’une « sanction plus rapide et plus systématique ».Mais, face à la polémique immédiatement suscitée, la ministre a semblé prête à revenir sur ce projet, vendredi matin, au micro de France Inter :« S’il n’y a pas d’acceptabilité dans la société, nous en tirerons tous les enseignements. »« Plus efficace, plus rapide, plus juste »Si la ministre a reconnu avoir elle-même été « réticente » à cette mesure au début, elle a toutefois plaidé sa cause, soulignant qu’il ne s’agit ni d’une « banalisation de l’infraction » ni d’une « incitation », mais qu’elle vise à être « plus efficace, plus rapide et plus juste » :« Cela permettra à la police et à la gendarmerie de dégager du temps pour faire de la prévention, car c’est ça qui est efficace. (…) Aujourd’hui, la réalité, c’est que plus de 70 % de ces infractions sont traitées, non pas en juridictions correctionnelles, mais par ordonnance pénale avec des amendes et des délais qui vont de dix à quatorze mois pour un défaut de permis ou d’assurance. Et nous constatons une grande disparité des décisions sur l’ensemble du territoire sur le montant des amendes : cela varie de 250 à 450 euros, à peu près. »La ministre a aussi répondu aux associations de sécurité routière, insistant sur le fait que « le gouvernement n’[était] pas insensible aux victimes, bien au contraire » :« Nous avons augmenté le budget alloué aux victimes d’accidents de la route de 65 %. »Des sanctions aggravées en cas de récidiveLe premier ministre Manuel Valls s’est lui dit ouvert au dialogue sur la question. « Sur ce sujet comme sur les autres, le gouvernement et la garde des sceaux sont ouverts au débat parlementaire », a-t-il insisté au cours d’un point presse donné à l’issue du conseil des ministres.Jusqu’à présent, la conduite sans permis était passible d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende. Selon le nouveau texte, lorsque les faits « seront constatés pour la première fois », et à l’exception « de certaines circonstances » (alcoolémie, non-port de la ceinture…), l’automobiliste ne devra plus s’acquitter que d’une amende de 500 euros — 400 euros immédiatement, 750 euros avec majoration.« Lorsque ces faits seront commis de façon renouvelée dans un délai de cinq ans, ou commis en même temps que d’autres infractions ou par le conducteur d’un véhicule de transport de personnes ou de marchandises, ils continueront de constituer des délits », précise le texte.Et, dans ces cas-là, les sanctions seront même aggravées : deux ans de prison et 30 000 euros d’amende pour un défaut de permis, et deux mois pour un défaut d’assurance (contre une amende aujourd’hui). Le défaut d’assurance sera, lui, passible d’une peine de deux mois, alors qu’il n’est puni aujourd’hui que d’une amende.Lire aussi : Moins cher, obtenu plus vite : le point sur la réforme du permis de conduire 30.07.2015 à 13h13 • Mis à jour le30.07.2015 à 16h10 Le drame humain qui se joue tous les jours à Calais, avec ses vagues de migrants essayant de rejoindre à tout prix – y compris celui de leur vie – le Royaume-Uni, réveille des réactions passionnées de l’autre côté de la Manche.En plein débat sur le départ ou non du Royaume-Uni de l’Union européenne, qui sera décidé après un référendum qui pourrait avoir lieu dans moins d’un an, la question déclenche des charges sévères dans la presse britannique.Le Daily Mail, tabloïd conservateur et deuxième journal le plus lu du pays, décrit à Calais des scènes cauchemardesques pour les touristes britanniques et les routiers, tous assis « pétrifiés » dans leurs véhicules verrouillés, aux vitres levées, dans lesquels des migrants tentent « effrontément » de pénétrer. Dans le Kent, de l’autre côté de la Manche, le tabloïd, coutumier des formules excessives, décrit des habitants pris au piège dans leur propre maison, dans l’impossibilité de faire des trajets même courts sur des routes engorgées de camions qui n’ont pas pu emprunter le tunnel sous la Manche « assiégé ».Lire aussi :Les migrants de Calais mettent Français et Britanniques au bord de la crise diplomatique Appels à l’armée britanniquePire, dénonce le Daily Mail : les vacances sur le continent européen, « planifiées depuis longtemps, et pour lesquelles les familles ont économisé », sont « fichues ». La raison de ce désastre incombe, en vrac, à l’Italie, « qui s’est moquée de l’UE en ignorant les règles selon lesquelles les migrants doivent demander l’asile dans le premier pays où ils entrent », à la Commisison européenne, « qui a été particulièrement lamentable dans l’application de ses lois et protocoles », et aussi – surtout – à la France, « qui envoie sans vergogne des migrants vers le Royaume-Uni, sans relever leurs empreintes digitales, et qui libère après quelques minutes les clandestins » qu’elle arrête.Les autorités britanniques, « qui refusent de critiquer la France », ne sont pas épargnées. Le tabloïd ose même, dans le titre d’un point de vue publié dans ses pages et sur son site, cette question : « Nous avons empêché Hitler d’entrer. Pourquoi nos piètres dirigeants ne sont-ils pas capables de stopper quelques millers de migrants exténués ? »« C’en est assez », tonne le Daily Mail, enjoignant les autorités « d’arrêter de se tourner les pouces », et de considérer l’idée d’envoyer l’armée britannique renforcer la sécurité autour des frontières.Le thème est repris par le tabloïd The Sun, journal le plus lu du Royaume-Uni, qui se félicite de la suggestion d’un commissaire de police du Surrey, un comté frontalier du Kent, de déplacer des soldats qui pourraient « s’assurer que notre frontière n’est pas violée ». Un autre tabloïd, l’europhobe Daily Express, résume en un titre : il faut « envoyer l’armée pour arrêter l’invasion des migrants ».Paris « se soustrait à ses responsabilités »Le quotidien conservateur Daily Telegraph se fait (un peu) plus mesuré et reconnaît que les afflux de migrants, qui ont fui « des nations brisées, comme la Syrie », sont « des problèmes internationaux » et que « tous les pays concernés ont un rôle à jouer ». Mais « certains pays sont davantage responsables de ces problèmes que d’autres » et « la plupart des torts reviennent à la France ».Le journal note par exemple qu’envoyer des renforts policiers à Calais, comme l’a annoncé mercredi le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve, est une réponse tardive. « Tout aussi extraordinaire », poursuit le Daily Telegraph, M. Cazeneuve « a écrit à Eurotunnel, une société privée, visiblement pour lui reprocher de ne pas en faire assez pour sécuriser l’entrée du tunnel sous la Manche ». Or « s’assurer de la sécurité des frontières françaises est le travail de l’Etat français », martèle le journal. Lequel accuse Paris de « se soustraire à ses responsabilités » et de « transférer ses problèmes à la Grande-Bretagne ». « Un tel égoïsme national face à une crise de nature internationale est tout simplement inacceptable », conclut le quotidien.« Un problème commun, qui doit être résolu conjointement »Le Guardian, quotidien de centre gauche, tempère grandement tous ces points de vue et envisage le sujet comme le résultat d’une crise mondiale et non de la faute d’un Etat ou de l’Union européenne : « Le problème des migrants (...) serait probablement devenu critique, que le Royaume-Uni soit dans l’UE ou non, et que le tunnel sous la Manche existe ou non. Les pressions migratoires venant de Syrie ou d’Afrique subsaharienne sont une réalité humaine, elles n’ont pas surgi à cause de traités européens. »Le Guardian salue ainsi le « pragmatisme » des deux ministres de l’intérieur français et britannique Bernard Cazeneuve et Theresa May, qui se sont rencontrés mercredi pour évoquer le sujet. « Ce n’est pas un problème purement britannique, pas plus qu’un problème purement français. C’est un problème commun, qui doit être résolu conjointement, aussi humainement que fermement », commente le quotidien. Et de conclure : « Nous avons besoin de davantage de partenariat avec l’Europe, et de moins de gesticulations. »Lire aussi :Les migrants de Calais, l’affaire de l’Europe Pascale Robert-Diard L’affaire dite du Bikini de Reims qui s’est emballée dans les médias et sur les réseaux sociaux samedi 25 et dimanche 26 juillet avant de se dégonfler, fait des remous à SOS Racisme. Dans un communiqué, l’association regrette en effet la « précipitation » avec laquelle elle a agi dans cette histoire.Lire le récit :Emoi et conclusions hâtives après l’agression d’une femme en bikini dans un parc de ReimsSur la foi d’un article de L’Union de Reims qualifiant d’agression « aux relents de police religieuse », l’altercation qui avait opposé un groupe de jeunes femmes à une autre qui bronzait dans le parc en short et haut de maillot de bain, SOS Racisme avait en effet pris l’initiative d’appeler à une manifestation de protestation dès le lendemain au parc Léo-Lagrange de Reims.L’idée d’utiliser à cet effet le hashtag (mot-clé) #JePorteMonMaillotAuParcLeo avait donné une accélération brutale à la viralité de l’histoire sur Twitter et Facebook, mais la manifestation avait tourné au ridicule, en rassemblant moins de dix personnes sous un ciel gris et pluvieux.« Le rassemblement prévu aurait dû être annulé »« La précipitation est mauvaise conseillère » écrit le président de SOS Racisme, Dominique Sopo, en relevant que cet appel au rassemblement « qui aurait pu avoir sa légitimité sur des faits solidement étayés, n’aurait pas dû être prévu pour le lendemain, quelles qu’aient pu être la frénésie des réseaux sociaux et l’emballement médiatique. Par ailleurs, une fois que les autorités judiciaires ont démenti tout aspect moral dans cette bagarre, le rassemblement prévu aurait dû être annulé. » Dominique Sopo s’en prend aux médias qui « après avoir abondamment relayé les informations de L’Union ont eu la délicatesse de mettre une fois de plus la frénésie au débit des politiques, des associatifs et des réseaux sociaux. »L’affaire a par ailleurs conduit SOS Racisme à faire disparaître de l’organigramme de son site le nom de Daniel Dhombres qui en assurait la coordination éditoriale. Celui-ci avait publié dimanche sur Twitter, un tweet dans lequel il invoquait « l’origine » des jeunes filles pour accréditer l’hypothèse d’un « motif religieux » à l’agression.mea culpa d @SOS_Racisme Sa vision manipulatrice serait due aux : - médias -à @Dan_Dhombres #SOSDissolution pic.twitter.com/Q4sr2VqYMK— A.Décroissance (@ADecroissance) 29 Juillet 2015Il avait alors été vivement pris à partie sur le réseau social. Son compte est depuis passé en mode privé : seules les personnes qui y sont autorisées peuvent désormais lire ses messages.Pascale Robert-DiardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julia Pascual (Calais - envoyée spéciale) Elles se sont installées sur des bancs, devant le Grand Théâtre de Calais, le regard hagard. Soudain, leur visage s’illumine. Elles font de grands gestes en direction d’une camionnette. Un bénévole associatif est venu chercher ces trois Erythréennes pour leur éviter de marcher jusqu’au camp de la « jungle », à sept kilomètres de là. Elles sont exténuées, après avoir essayé toute la nuit de rejoindre l’Angleterre par le tunnel sous la Manche, comme plusieurs centaines de migrants qui tentent leur chance chaque jour.Pour faire face à des tentatives d’intrusions sans précédent – Eurotunnel évoquait mercredi 29 juillet une « explosion du nombre de migrants » et « 37 000 » interpellations depuis le 1er janvier –, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a envoyé deux unités mobiles en renfort. Mercredi matin, un migrant a été « retrouvé sur la chaussée, dans une bretelle qui partait du tunnel, a précisé le procureur de la République de Boulogne-sur-Mer, Jean-Pierre Valensi. Tout porte à croire qu’il est tombé du camion et rien ne permet de dire qu’il a été renversé ». Sa nationalité n’a pas été confirmée. Ce nouveau décès porte à neuf le nombre de morts recensés depuis le début du mois de juin.Officiellement car, dans le camp de migrants où la quasi-totalité d’entre eux sont réunis, la rumeur circulait qu’un Pakistanais était également décédé, électrocuté dans la zone du tunnel. Le parquet de Boulogne a bien confirmé que l’homme a été blessé le 27 juillet dans la zone de l’Eurotunnel. Il est décédé à l’hôpital de Calais, mardi 28 juillet. « Il s’est cogné la tête en tentant de sauter sur une plate-forme », a précisé le procureur de la République, M. Valensi. « Il avait une demande d’asile en cours à Nice, précise une bénévole qui souhaite rester anonyme. On l’avait amené à la préfecture mais les services ne voulaient pas faire rapatrier son dossier à Calais. Lui préférait rester ici où il y a toute une communauté. C’était une des premières fois qu’il tentait de passer en Angleterre. »« Piqûres de barbelés » Dans le camp où vivent quelque 2 500 migrants, les équipes de Médecins du monde (MDM) tournent à plein régime. Chaque semaine, environ 150 personnes sont refusées en consultation, faute de moyens. En plus de faire face aux besoins « courants », qui vont des séquelles de tortures aux soins gynécologiques, en passant par des cas de gale, les équipes de MDM gèrent les conséquences des tentatives de passage outre-Manche.Alam Ahmadzai, un jeune Afghan de 22 ans, porte un épais bandage autour du poignet. Il a la peau arrachée. « J’essaye tous les jours de passer en Angleterre, deux ou trois fois », explique t-il. Jean-François Patry, médecin bénévole arrivé il y a dix jours, confirme : « Il y a beaucoup de plaies au niveau des mains. Ce sont des piqûres profondes de barbelés, des cisaillements ou des brûlures lorsqu’ils s’accrochent au train. Hier, on en a eu beaucoup, en particulier des enfants de 12 ou 13 ans. » Les situations les plus graves sont redirigées vers l’hôpital. « Le deuxième type de blessures est lié aux sauts de grande hauteur, poursuit le Dr Patry. Il s’agit de contusions des talons ou des tibias, des élongations, des déchirures de ligaments, des entorses, des fractures… »Le médecin constate une « augmentation de la gravité de la traumatologie, du fait des conditions plus difficiles de passage ». L’augmentation des tentatives d’intrusion dans le tunnel est directement liée à la sécurisation du port de Calais. Début juin, un impressionnant grillage de six mètres de haut et coiffé de barbelés a été érigé le long de la rocade qui mène aux car-ferries. Les migrants se sont donc reportés vers le tunnel, où la prise de risques est plus importante. Le danger ? « Quel danger ? », interroge Tarek, un Ethiopien de 25 ans arrivé il y a un mois et qui essaye « jour après jour ». « Dans mon pays, la guerre, la dictature, oui, c’est dangereux. » Quatre amis à lui ont réussi à passer en Angleterre la semaine dernière. Tarek ne supporte plus la vie dans la « jungle ».Mais certains ne veulent pas quitter la France comme Sadam Matar, un Soudanais de 20 ans. En désignant la bâche de plastique sous laquelle il vit depuis trois mois, il répète « problem Calais », dans un anglais balbutiant. Les équipes du Secours catholique ont distribué 125 kits cabanes depuis la mi-juillet, point de départ d’une vaste opération humanitaire, « mais énormément de demandes ne sont pas satisfaites », regrette Clémence, une bénévole. Une mère de famille syrienne et ses trois jeunes enfants, viennent justement d’arriver. Le centre Jules-Ferry, qui a ouvert en mars dans la « jungle » pour héberger les publics vulnérables, les a refusées, faute de place. On leur propose une tente. La mère s’effondre. « Ses enfants ne veulent pas rester ici, ils ne se sentent pas bien, rapporte Clémence. Elle veut aller en Angleterre, partir cette nuit… »Lire nos explications :La France, « bras policier » du Royaume-Uni à Calais ?Maraudes d’information « Plein de personnes resteraient si on leur offrait des conditions différentes, veut croire Faustine Douillard, intervenante sociale de France terre d’asile, qui réalise des maraudes d’information quotidienne. Aujourd’hui, il y a quatre à cinq mois d’attente pour accéder à un hébergement en CADA [centre d’accueil pour demandeurs d’asile]. Ça fait deux mois et demi que c’est comme ça. Les gens se découragent. »Ahmadi Mahmood Jan a fui l’Afghanistan. Le jeune homme de 21 ans a obtenu l’asile en Italie il y a trois ans, mais hors de question de rester là-bas. C’est l’Angleterre ou rien. Il y a habité presqu’un an. Interpellé et renvoyé il y a un mois, il refait le chemin. « Je tente par tous les moyens. Vous ne comprenez pas. Mais comment j’aurai un futur sinon ? »Il est aux alentours de 19 heures quand des migrants par dizaines prennent le chemin du tunnel. Mariam Guerey, du Secours catholique, en prend quelques-uns dans son camion, pour leur éviter la marche. Des femmes et des enfants, comme ce gamin érythréen de 12 ans, complètement seul. L’instant d’après, derrière le parking du Leader Price, il disparaîtra. Traverser l’autoroute et tenter sa chance au « passage ». Encore.Lire aussi :Faut-il abattre l’espace Schengen ?Julia Pascual (Calais - envoyée spéciale)Journaliste au Monde 24.08.2015 à 11h12 • Mis à jour le24.08.2015 à 13h41 | Isabelle Piquer (Madrid, correspondance) et Matthieu Suc (avec Matthieu Demeestere) L’homme maîtrisé dans le train par des militaires américains en permission, alors qu’il s’apprêtait à faire usage d’une kalach­nikov et d’un pistolet automatique Luger, est décrit non comme un terroriste mais comme un « SDF » par l’avocate commise d’office qui l’a conseillé juste après son arrestation à Arras, Me Sophie David. Quelqu’un de « squelettique », « qui ne mange pas à sa faim » et sans barbe – bien loin des photos du jeune homme costaud et barbu circulant sur les réseaux sociaux. Un garçon « peu instruit » et « paumé », qui a expliqué, d’après Me David, avoir voulu détrousser les passagers du train, façon attaque de diligence, « pour pouvoir se nourrir ». « Il est médusé du caractère terroriste attribué à son action. (…) Il me dit même : “Pour moi il ne s’est rien passé”. »Plusieurs coups de feu ont été tirés, au moins deux impacts ayant été trouvés sur les vitres du train, et un passager a été grièvement blessé par balle. Pourtant Ayoub El-Khazzani nie avoir fait usage de ses armes. Des armes qu’il aurait trouvées par hasard dans une « valise », dans un jardin public près de la gare de Bruxelles, où il dit avoir dormi avec d’autres SDF.Une version jugée fantaisiste par les policiers. « Il raconte n’importe quoi, s’exaspère une source proche de l’enquête. Ses dénégations sont grossières. Cela rappelle les lignes de défense de Ghlam et Salhi. » Les deux derniers auteurs d’attentats ou de projets d’attentats en France, Sid Ahmed Ghlam et Yassin Salhi, arrêtés respectivement le 19 avril et le 26 juin, ont également tout fait pour nier la motivation terroriste de leurs actes.La garde à vue d’Ayoub El-Khazzani ayant été prolongée, les enquêteurs de la sous-direction anti-terroriste (SDAT) ont jusqu’à mardi soir pour démêler le vrai du faux dans ses déclarations. Ils s’intéressent notamment au contenu d’une valise en sa possession dans le train. Deux téléphones portables et un produit liquide, dont la nature n’est pas encore déterminée, sont en cours d’analyse.Lire les dernières informations :Courage, hasard et « survie » : les quatre « héros » du Thalys salués en France et dans le mondeUn petit trafiquant parmi d’autresD’ores et déjà, derrière l’image du tireur un peu gringalet et amateur mis à terre par plus fort que lui dans le Thalys, les premiers éléments de son parcours brossent le portrait d’un islamiste radicalisé depuis au moins trois ans et repéré par les services antiterroristes européens. Sans être pour autant réellement surveillé. Car le tireur du Thalys multipliait, grâce à une carte de séjour espagnole, les déplacements d’un pays à l’autre de l’espace Schengen.Au cours de sa garde à vue, El-Khazzani aurait reconnu avoir voyagé ces six derniers mois en Belgique, Allemagne, Autriche, France et en Andorre, des déplacements effectués à chaque fois en train. Le prétendu SDF voyageur était aussi actif sur les réseaux sociaux. Ainsi, une semaine après les attentats de Charlie Hebdo, en janvier, Ayoub partageait un montage de photos d’archives de la guerre d’Algérie, dénonçant le passé colonial de la France, « une civilisation terroriste et un Etat criminel », et accusant « les juifs et les chrétiens [d’être] à l’origine du terrorisme ».Né le 3 septembre 1989 à Tétouan, dans le nord du Maroc, Ayoub El-Khazzani va vivre sept ans en Espagne, à Madrid puis à Algésiras (en Andalousie, en face du Maroc), entre 2007 et mars 2014. C’est son père, Mohamed, qui a fait venir toute sa famille – sa femme, ses deux fils et ses trois filles – après avoir réussi à régulariser sa situation. Quand Ayoub arrive à Madrid, il a 18 ans. Il s’y fait connaître des services de police qui l’arrêtent deux fois, en mai et en décembre 2009, pour trafic de haschisch. À cette époque, pour les autorités espagnoles, il n’est qu’un petit trafiquant parmi d’autres.Il se fait arrêter à nouveau en septembre 2012 à Ceuta, alors qu’il revient du Maroc, encore pour une histoire de drogue. Mais à ce moment-là, Ayoub n’est plus tout à fait le même. Il a 23 ans et s’est laissé pousser la barbe. Les services de renseignement espagnols, raconte le quotidien El País, découvrent qu’il est en contact avec des suspects islamistes déjà sous surveillance et qu’il profère des discours légitimant le djihad. Fin 2012, il est officiellement fiché comme « potentiellement dangereux » et inscrit dans la base de données partagée par les polices de l’espace Schengen. Mohamed, le père d’Ayoub El-Khazzani, décrit lui au journal britannique The Telegraph son fils comme « un bon garçon, très travailleur » qui ne parlait pas de politique, « juste de football et de pêche ».Lire aussi :Attaque du Thalys : le point sur l’enquêteLes HLM délabrés d’El Saladillo, à AlgésirasEn 2013, la famille déménage à Algésiras. Elle vit d’abord dans le « quartier des toreros », où toutes les rues ont des noms de matadors, puis à El Saladillo, une zone marginale de HLM blancs délabrés, construits dans les années 1980, où résident environ 3 000 des 8 000 Marocains qui vivent dans la ville. Presque tous les habitants sont au chômage, on y vit de la débrouille et du trafic de haschisch. Le père recycle de la ferraille. La famille El-Khazzani passe inaperçue. On les connaît mais on les remarque à peine. « Ce sont des gens humbles qui gagnent leur vie comme ils peuvent », décrit Kamal Cheddad, qui dirige une association islamique du quartier.« Il allait prier un peu partout, on le voyait dans les six mosquées de la municipalité »M. Cheddad se souvient « d’un jeune qui jouait au foot avec ses copains et ne faisait pas de vagues ». Il « allait prier un peu partout, on le voyait dans les six mosquées de la municipalité, mais il avait l’air tout à fait normal. » En réalité, Ayoub fréquente surtout la mosquée radicale de Taqwa du quartier voisin de Moncayo, située entre un grand supermarché et le centre d’internements des étrangers de la Piñera, où l’on entasse les immigrants clandestins. C’est aussi là que prient son père et son frère, Imran. Selon les renseignements espagnols, ce dernier en était le trésorier et « exerçait une forte influence sur les fidèles ». Pas fiché comme intégriste, Imran serait rentré au Maroc, car ses papiers n’étaient plus en règle.Ayoub El-Khazzani, lui, se fait embaucher par Lycamobile, une compagnie de téléphonie britannique « spécialisée dans les communautés d’expatriés ».« Lyca est bien connu ici. C’est un petit boulot saisonnier pour pas mal de jeunes. Il n’y a rien d’autre. On leur donne un polo avec le logo de la compagnie et un caddie avec des petits cadeaux pour qu’ils les distribuent dans la rue », explique l’un de ses anciens voisins d’Algésiras, qui préfère garder l’anonymat.Une fiche « S »En janvier 2014, l’entreprise propose à El-Khazzani de partir en France. Elle lui offre un contrat de six mois pour travailler en Seine-Saint-Denis, confirme une source du ministère de l’intérieur espagnol. Il serait parti avec d’autres jeunes de son quartier « vendre des téléphones aux marocains », ou plus précisément des cartes SIM rechargeables. Un mois plus tard, Madrid prévient alors le renseignement français d’une éventuelle arrivée d’El-Khazzani sur le territoire. Les services français émettent à son propos une fiche « S » (pour « sûreté de l’Etat »). Mais une fiche S n’implique pas de surveillance active. En cas de contrôle inopiné, les policiers sont simplement invités à soutirer un maximum d’informations sur le client.Au bout d’un mois en France, Ayoub aurait été licencié. « Qu’est-ce qu’il était supposé faire ? Qu’est-ce qu’il était supposé manger ? Ce sont des criminels dans cette entreprise d’utiliser les personnes comme cela », déplore son père, Mohamed El-Khazzani. Les services français, eux, ne confirment pas le séjour du Marocain dans l’Hexagone – dont ils n’auraient jamais eu connaissance –, ni un éventuel voyage en Syrie. Les services français ont peu goûté de découvrir dans El Pais qu’un homologue espagnol affirmait qu’El-Khazzani serait allé en Syrie avant de rentrer en France. Dimanche soir, un communiqué du ministère de l’intérieur espagnol a dû démentir : leurs services n’ont « transmis aucune information sur un éventuel déplacement en Syrie (…) ou sur son possible retour en France depuis la Syrie », « parce qu’ils ne le savaient pas à l’époque ».Officiellement, sa trace se perd jusqu’au 10 mai, quand il est localisé à Berlin où il a embarqué pour Istanbul. Les services français alertent le lendemain leurs homologues espagnols qui leur font savoir, dix jours plus tard, qu’Ayoub serait désormais installé en Belgique. Les enquêteurs français tentent aujourd’hui de déterminer si, à l’occasion de son voyage en Turquie, Ayoub El-Khazzani a bien séjourné en Syrie comme l’assurent les Espagnols – ce qu’il nie – et y a pris des contacts avec les milieux islamistes.Trace perdue depuis maiDe leur côté, les enquêteurs belges s’attachent à comprendre le parcours et les activités d’Ayoub El-Khazzani sur leur territoire ces derniers mois. Quels étaient ses points de chute ? Qui fréquentait-il ? La chaîne publique flamande VRT a affirmé ce week-end qu’il avait séjourné à Mortsel, dans la région d’Anvers. Une information qui n’a pas été confirmée par Erik Broeckx, bourgmestre de cette ville de 25 000 habitants. Il devait interroger lundi ses services sur une éventuelle inscription du Marocain dans les registres communaux.Depuis son signalement en mai, la trace d’El-Khazzani a été perdue, a admis le ministre de la justice Koen Geens sur la chaîne flamande VTM. « Il n’y avait pas d’élément matériel ou concret permettant de le localiser, de savoir à quel moment précisément il aurait peut-être résidé en Belgique. Il semblerait que c’était quelqu’un qui voyageait à l’intérieur de l’Europe », a fait valoir samedi le premier ministre Charles Michel, à la télévision belge.Lundi, le journal flamand De Standaard affirme qu’une sœur d’El-Khazzani vit à Bruxelles. La RTBF assure, elle, que le tireur du Thalys ne serait pas lié à la cellule démantelée lors d’un assaut de la police en janvier à Verviers (près de Liège), contrairement à ce que laissaient entendre de premières informations samedi. Cette cellule composée de djihadistes belges ayant combattu en Syrie dans les rangs de l’Etat islamique (EI) préparait des attentats en Belgique.Les services de renseignement belges ne croient pas à l’hypothèse d’un « loup solitaire »En revanche, d’après plusieurs médias belges, les services de renseignement du pays ne croient pas à l’hypothèse d’un « loup solitaire », et s’intéressent à d’éventuelles complicités. Jeudi 20 août, des menaces d’attentat sur le sol belge émanant d’un djihadiste anversois parti combattre en 2013 avec l’EI, ont été reçues par un chercheur spécialiste du djihadisme, le Belgo-palestinien Montasser Alde’emeh. Les enquêteurs prennent au sérieux la possibilité d’un lien entre cette vidéo de menaces et le passage à l’acte d’El-Khazzani.Les enquêteurs belges semblent convaincus que le jeune homme s’est procuré ses armes en Belgique. Dimanche, le ministre de la justice a reconnu qu’il fallait renforcer la lutte contre le trafic d’armes en Belgique. « Il est évident que beaucoup trop de ces kalachnikovs illégales arrivent chez nous en provenance d’Europe de l’Est et nous devons nous y attaquer de nouveau », a-t-il dit à VTM. L’arsenal en sa possession laisse penser qu’El-Khazzani a bénéficié de complicités en Belgique, explique Claude Moniquet, un ancien de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), joint par Le Monde.A une nuit de voiture de l’ex-Yougoslavie, la Belgique a la réputation d’être une plaque tournante du trafic d’armes de guerre en Europe. Après les attentats de Paris, en janvier, plusieurs médias belges avaient affirmé qu’une partie des armes utilisées par les frères Kouachi et Amedy Coulibaly avaient été achetées en Belgique. Et Coulibaly, le tueur de l’Hypercacher, s’est rendu plusieurs fois fin 2014 à Charleroi, chez un homme qui a depuis été inculpé pour trafic d’armes.Matthieu Suc (avec Matthieu Demeestere)Journaliste au MondeIsabelle Piquer (Madrid, correspondance)Journaliste au Monde 24.08.2015 à 06h47 • Mis à jour le24.08.2015 à 09h34 | Elise Vincent Ces trois mots-là pourraient-ils devenir un mantra ou un hashtag ? « Let’s go ! » (« allons-y », en anglais) : c’est sur cette injonction, digne d’un officier sur la ligne de front, que les trois amis américains – deux soldats en permission et un étudiant – se sont rués sur Ayoub El-Khazzani, vendredi 21 août 2015, à bord du Thalys, pour l’empêcher de réaliser son projet meurtrier. Une petite phrase qui a sans doute « changé le destin de beaucoup » de passagers, a remarqué l’ambassadrice en France des États-Unis, Jane Hartley, lors d’un point presse, dimanche 23 août, à sa résidence.Stone Spencer, 23 ans, Alek Skarlatos, 22 ans et Anthony Sandler, 23 ans, n’en mènent pas large devant le parterre de journalistes qui leur fait face. Avec son œil au beurre noir et son bras en écharpe, Stone Spencer apparaît comme le plus fatigué des trois. Il a été blessé au cou et a eu le pouce pratiquement tranché au cutter par Ayoub El-Kazzani lors de leur corps à corps. Mais il n’a rien perdu de son sang-froid de l’avant-veille :« Alek m’a tapé l’épaule et m’a dit “let’s go” Il [Ayoub El-Khazzani] semblait prêt à se battre jusqu’au bout. Nous aussi. »Simple instinct de survie ou réflexe de soldat entraîné au combat ? Un peu des deux, ont admis les jeunes hommes. Stone Spencer, première classe de l’US Air Force sur une base des Açores, se réveillait d’un « profond sommeil » quand il a aperçu le Marocain de 26 ans avec son AK47. Il a tout de suite vu que « son arme s’était enrayée ». Séparé du tireur de plus de dix mètres, il va courir pour le stopper. L’étouffer jusqu’à ce qu’il perde connaissance. Puis faire un garrot avec sa main valide au passager franco-américain grièvement blessé au cou par la seule balle qu’a eu le temps de tirer Ayoub El-Khazzani.Lire la synthèse :Attaque du Thalys : le point sur l’enquête« S’il avait pu agir, il nous aurait tous tués » « De toute évidence il n’avait pas reçu une formation sur les armes à feu », a aussi immédiatement remarqué son camarade Alek Skarlatos, réserviste de la garde nationale de l’Oregon, de retour d’une mission de neuf mois en Afghanistan.« Il ne savait peut-être pas ce qu’il faisait. Mais s’il avait pu agir, il nous aurait tous tués. Il n’y a pas besoin de neuf chargeurs pour braquer un train », a-t-il ajouté, balayant à sa manière la défense du jeune Marocain qui nie tout projet « terroriste ».C’est un vibrant plaidoyer contre la « passivité » qu’a, pour finir, lancé Anthony Sadler, étudiant en kinésithérapie, et troisième de la bande à être intervenu contre Ayoub El-Khazzani : « La leçon qu’on doit retenir c’est que dans un moment de crise comme ça (…) se cacher ou rester assis là où on est ne va rien donner. Lors d’un attentat terroriste comme celui-là, il faut faire quelque chose, s’il vous plaît. »François Hollande doit remettre aux trois « héros » américains la Légion d’honneur, lundi, en compagnie du citoyen britannique, Chris Norman, qui leur a prêté main-forte. Soucieux de son anonymat, Damien, le jeune français de 28 ans qui a, le premier, tenté d’arrêter le terroriste présumé, sera décoré plus tard.Lire aussi :Attaque dans le Thalys : « J’ai levé la tête et j’ai vu un gars avec un AK-47 »Elise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 23.08.2015 à 20h19 • Mis à jour le24.08.2015 à 07h36 L’avocate commise d’office lors de l’audition d’Ayoub El-Khazzani, dans la nuit de vendredi à samedi 22 août à Arras, décrit l’auteur de l’attaque dans le Thalys comme un « SDF » « squelettique », « peu instruit » et « paumé ». « Il ne ressemble pas du tout aux photos qu’on diffuse dans les médias, il a entre 10 et 20 kg de moins », a expliqué Me Sophie David.Lire aussi :Attaque du Thalys : le point sur l’enquêteLe suspect, formellement identifié par les enquêteurs français samedi soir, est un Marocain qui aura 26 ans le 3 septembre. L’avocate a pu discuter une demi-heure avec lui en présence d’un interprète arabe-français et est restée 2 h 30 lors de son audition avec les enquêteurs. En caleçon avec une chemise d’hôpital, ses vêtements lui ayant été enlevés pour les besoins de l’enquête, il lui est apparu comme quelqu’un « qui ne mange pas à sa faim », « pas très grand » et « ne portant pas de barbe ». « Peu instruit mais pas analphabète », le tireur présumé a quitté l’école « en 7e [au Maroc], soit l’équivalent de la première année de collège » en France.« Trafic de stupéfiants et vols de cartes bleues »« [Il] vivait en Belgique, est monté dans un train à Bruxelles avec des armes sans doute acquises en Belgique. Et il avait des papiers délivrés en Espagne », a résumé une source proche du dossier. Ayoub El-Khazzani aurait vécu légalement sept ans en Espagne, de 2007 au début de 2014. Il y serait arrivé à 18 ans en provenance de la région de Tanger, s’installant d’abord à Madrid puis à Algésiras, en Andalousie.« Peintre en bâtiment, distributeur de publicités dans des boîtes à lettres », il dit avoir « vécu de trafic de stupéfiants et de vols de cartes bleues », a raconté Me David. Ne parlant ni anglais ni français mais arabe et espagnol, Ayoub El-Khazzani, maîtrisé par des passagers du Thalys Amsterdam-Paris, n’a « rien fait transparaître d’un discours extrémiste », niant « toute activité culturelle » et « tout projet terroriste ».« Sur les six derniers mois — il n’est pas remonté plus loin —, il est parti de Belgique, puis en Allemagne, puis en Autriche, d’Autriche en Allemagne et d’Allemagne il est revenu en Belgique. Et entre-temps il est passé en France et en Andorre, mais on ne sait pas trop expliquer le trajet », a noté l’avocate, précisant qu’il avait fait, selon ses dires, ces déplacements « en train ».Il a affirmé, selon des propos rapportés par son avocate, avoir trouvé la kalachnikov dans une valise cachée dans un jardin public près de la gare de Bruxelles, et avoir voulu s’en servir pour détrousser les passagers du Thalys « pour pouvoir se nourrir ».« Un bon garçon », selon son pèreLors de l’audition, il a également expliqué avoir « deux frères et deux sœurs », disant que « ses parents [étaient] encore vivants mais qu’il n’a [vait] aucun contact avec des membres de sa famille ». « Paumé », « courtois », « posé », il a répondu de manière correcte aux policiers, sans agressivité, lors de son audition à Arras, a précisé Me David.« C’était un bon garçon, très travailleur », a de son côté raconté son père, Mohamed El-Khazzani, au journal britannique The Telegraph dans sa ville d’Algésiras, en Espagne. Son fils, d’après lui, « ne parlait jamais politique ; juste de football et de pêche ». « Je n’ai aucune idée de ce qui lui est passé par la tête, je ne lui ai pas parlé depuis plus d’un an », a-t-il ajouté.Le suspect a été transféré samedi matin au siège de la sous-direction antiterroriste à Levallois-Perret, en banlieue parisienne, où se poursuit sa garde à vue, qui peut durer jusqu’à mardi soir. 22.08.2015 à 21h08 • Mis à jour le23.08.2015 à 20h45 Amis d’enfance, Aleksander Skarlatos, Spencer Stone et Anthony Sadler, pensaient passer de tranquilles vacances en Europe. En empêchant un carnage vendredi dans le Thalys Amsterdam-Paris, ces trois jeunes Américains ont accédé au statut de « héros » sur le Vieux Continent comme dans leur pays. Epaulés par un sexagénaire britannique, Chris Norman, et un Français de 28 ans, ils ont désarmé et maîtrisé un suspect lourdement armé qui avait commencé à faire feu dans un des wagons.Dès le vendredi soir, le président des Etats-Unis, Barack Obama, a salué leur courage. Des félicitations que le chef de l’Etat leur a répétées samedi au téléphone, ajoutant à quel point leurs compatriotes étaient fiers d’eux. Son homologue français, François Hollande, a annoncé dimanche soir, qu’il décernera lundi la Légion d’honneur aux trois jeunes Américains et au Britannique. De son côté, la SNCF a précisé qu’elle aiderait leurs familles à venir dans le pays, si elles le souhaitent.Lire aussi :Thalys : hommage aux « héros » américains qui ont neutralisé le tireur« Le tireur venait d’entrer dans la voiture » Spencer Stone, 23 ans, et Aleksander Skarlatos, 22 ans, sont militaires de carrière. Leur ami Anthony Sadler, 23 ans, est quant à lui étudiant. Ils se connaissent depuis leur jeunesse, passée en Californie. Alors que le premier a été touché par des coups de cutter lors de l’intervention et a dû être opéré, ses deux compères ont livré dès vendredi leur récit des événements.Lire aussi le récit :Attaque dans le Thalys : « J’ai levé la tête et j’ai vu un gars avec un AK-47 »Selon le témoignage d’Anthony Sadler à l’agence de presse Reuters, Spencer Stone, spécialiste des arts martiaux et à la carrure imposante, « a été le premier à sauter sur le type ».« C’est notre ami, alors lorsque nous l’avons vu se lever, nous devions le suivre et l’aider. […] C’était une situation de folie. »Et d’ajouter que tout s’est passé très vite après le premier coup de feu – celui qui a blessé un passager français : « J’ai vu que tout le monde baissait la tête et lorsque je me suis retourné, le tireur venait juste d’entrer dans la voiture avec son AK. » Le Britannique Chris Norman, 62 ans, avait quant à lui expliqué devant la presse avoir entendu Aleksander Skarlatos dire à son ami : « Vas-y, occupe-toi de lui. » « Sans Spencer, nous serions tous morts », a ajouté le sexagénaire samedi. Les trois Américains ont ensuite roué Ayoub El-Khazzani de coups jusqu’à ce qu’il perde connaissance avant de le ligoter et de porter assistance au passager blessé. « Spencer est quelqu’un de très courageux, il a un cœur énorme », a confié Tim Eskel, l’oncle de Stone, joint par téléphone. Au-delà de leur fierté, les familles des trois Américains ont surtout fait part de leur soulagement que les choses aient bien tourné. Comme le raconte Emanuel Skarlatos, son fils rentrait d’une opération extérieure : « Un gars rentre d’Afghanistan et doit livrer bataille en vacances dans un train en France… » De son côté, Anthony Sadler Sr., confie avoir toujours des difficultés à réaliser ce qui s’est passé. « Nous sommes très reconnaissants envers Dieu qu’il n’ait été ni touché ni tué », glisse ce pasteur de 57 ans. 22.08.2015 à 12h25 « Nous étions piégés dans une souricière ! C’est un sentiment terrifiant de se sentir autant impuissant. » L’acteur Jean-Hugues Anglade, qui a été légèrement blessé lors de la fusillade survenue vendredi 21 août à bord d’un train Thalys reliant Amsterdam à Paris, a confié à Paris-Match son ressenti des événements.Il dénonce l’apathie du personnel de la SNCF, enfermé dans son « wagon de travail » et présenté comme insensible aux appels à l’aide des passagers.« Dos au mur. Collés les uns aux autres contre la porte métallique de la motrice. Nous tapions dessus, nous criions pour que le personnel nous laisse entrer, nous hurlions « Ouvrez ! ». On voulait qu’ils réagissent ! En vain… Personne nous a répondu.Le comédien de 60 ans a ensuite loué l’attitude des militaires en permission qui ont permis de neutraliser l’homme armé.« Nous étions au mauvais endroit, mais avec les bonnes personnes. C’est un miracle. Nous avons eu une chance incroyable d’avoir ces soldats américains. Je veux rendre hommage à leur courage héroïque, et les remercier, sans eux, nous serions tous morts. »Lire aussi le récit :Attaque dans le Thalys : « J’ai levé la tête et j’ai vu un gars avec un AK-47 » Matthieu Suc Un carnage a sans doute été évité vendredi 21 août dans un train Thalys reliant Amsterdam à Paris. Un homme torse nu, armé d’un pistolet automatique et d’un fusil d’assaut kalachnikov, a ouvert le feu sur les passagers avant d’être maîtrisé par des militaires américains en vacances. Cette attaque, vraisemblablement terroriste, intervient huit mois après les attentats de janvier à Paris. Deux passagers ont été blessés. L’agresseur, décrit comme un homme de 26 ans, marocain ou d’origine marocaine, a été placé en garde à vue à Arras vendredi soir. Il a été transféré dans les locaux de la sous-direction antiterroriste (SDAT) à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) samedi matin.Samedi, le parquet fédéral belge a annoncé l’ouverture d’une enquête « sur la base de la loi antiterrorisme » suite au fait « que le suspect est monté dans le train à Bruxelles ».Lire aussi :Ce que l’on sait du suspect de l’attentat déjoué du ThalysIl est environ 17 h 45 lorsqu’un coup de feu retentit dans un wagon de queue du train à grande vitesse Thalys 9364, qui circule alors à hauteur d’Oignies (Pas-de-Calais). Un homme vient de tirer au pistolet sur un passager, touché à la gorge. « J’ai vu qu’il était torse nu, assez fin et sec, mais quand il est arrivé, j’ai bloqué sur le flingue », raconte Damien, un Parisien de 35 ans, encore sous le choc, dans un gymnase d’Arras où ont été accueillis les passagers du train après le drame. Christina Cathleen Coons, originaire de New York et en vacances en Europe, se trouvait dans la voiture 12. « J’ai entendu des coups de feu, sans doute deux, et un type s’est écroulé. Il avait du sang partout, apparemment il était touché au cou », relate-t-elle, au milieu du gymnase où le personnel de la Croix-Rouge distribue des bouteilles d’eau aux passagers.Un premier voyageur français a tenté de le désarmer en le croisant sortant des toilettes arme à la main. Mais l’homme réussit à lui échapper et « plusieurs coups de feu » sont partis, selon des précisions apportées par le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve samedi midi. « Quand il est arrivé, j’ai entendu clic-clic-clic et j’ai cru que c’était un jouet », ajoute Damien. L’assaillant « s’est arrêté entre les deux wagons, il a tiré, ça a fait clic-clic-clic, sans faire de coup de feu comme dans les films. Le mec torse nu est ensuite retourné dans le wagon 12 et une personne avec un tee-shirt vert, rasé, l’a vu, s’est jeté sur lui et l’a plaqué au sol ».L’homme au tee-shirt vert est l’un des deux militaires américains qui vont maîtriser l’agresseur et éviter le pire. « On a entendu un coup de feu et le bruit d’une glace brisée. Nous avons vu un employé de la compagnie traverser en courant la voiture après un coup de feu », raconte Anthony Sadler, un étudiant en dernière année à l’université de Sacramento State. Ce Californien de 23 ans voyage en compagnie de deux amis d’enfance, Alek Skarlatos, 22 ans, un membre de la Garde nationale, originaire de l’Oregon rentré en juillet d’une affectation en Afghanistan, et Spencer Stone, natif de Sacramento et membre de l’Air Force basé dans les Açores. « J’ai levé la tête et j’ai vu un gars avec un AK-47 », complète Chris Norman, un Britannique de 62 ans, assis dans la même voiture.« Alek a dit à Spencer : “Occupe-toi de lui” »Lire aussi :Tirs dans le Thalys : « On a frôlé la catastrophe »Le sexagénaire anglais et l’étudiant américain décrivent alors la même scène : « Alek a dit à Spencer : “Occupe-toi de lui”. Spencer s’est précipité et l’a plaqué au sol. Ils ont commencé à maîtriser le terroriste. » L’un des deux héros, Alek Skarlatos, a confirmé : « Spencer et moi avons couru sur une dizaine de mètres, nous ne savions pas si son arme marchait ou pas. Nous avons eu beaucoup de chance que personne ne se fasse tuer. » A terre, le tireur porte des coups de cutter à Spencer Stone. Alek Skarlatos, lui, ramasse l’arme du tireur. Les militaires le frappent jusqu’à ce qu’il perde connaissance. Durant la quarantaine de secondes qu’a duré son assaut, l’agresseur n’a pas prononcé un mot. Tandis que ses amis surveillent le tireur évanoui, Spencer Stone porte secours au passager qui a été touché à la gorge par le coup de feu.Monté à Anvers et assis dans le wagon suivant, Laurent a cherché à porter secours aux blessés. Il décrit la scène à son arrivée dans le wagon où a eu lieu la fusillade : « J’ai vu une personne au sol, une autre personne lui faisait un garrot au niveau du cou, je le voyais bouger. Il y avait aussi une personne ligotée au sol, saucissonnée », dit-il, faisant allusion au tireur. Le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve qui s’est rendu dans la soirée à Arras, où le train a été immobilisé, a exprimé sa « gratitude » envers ces Américains « particulièrement courageux, qui ont fait montre d’une grande bravoure dans des circonstances extrêmement difficiles », louant leur « sang-froid ». Dans la nuit de vendredi à samedi, le président Barack Obama a salué l’action « héroïque » des deux militaires américains, témoignant sa « profonde gratitude pour le courage et la réactivité de plusieurs passagers, y compris des membres de l’armée américaine, qui ont de manière altruiste maîtrisé l’assaillant ». François Hollande qui s’est entretenu par téléphone avec plusieurs passagers, recevra les Américains à L’Elysée « dans les prochains jours ». Anthony Sadler, qui n’était jamais venu en France, n’en revient pas : « C’était mon premier voyage en Europe et nous avons stoppé un terroriste, c’est dingue… »Lire aussi :Thalys : hommage aux « héros » américains qui ont neutralisé le tireur Terroriste ? Le premier ministre belge, Charles Michel, a immédiatement évoqué sur Twitter une « attaque terroriste ». Mais les autorités françaises sont plus prudentes sur les mobiles de cette agression. « Comme toujours lorsqu’il s’agit d’actes qui peuvent revêtir un caractère terroriste, la plus grande prudence et la plus grande précision s’imposent », a déclaré le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, lors d’un point de presse à la gare d’Arras.Au final, l’attaque a fait deux blessésC’est pourtant bien la piste terroriste qui est privilégiée. La section antiterroriste du parquet de Paris s’est saisie de l’affaire – « en accord avec le parquet local, au vu de l’armement utilisé, du déroulé des faits et du contexte », a indiqué le parquet de Paris – et a aussitôt chargé de l’enquête la SDAT de la direction centrale de la police judiciaire. La police technique et scientifique a fouillé le train, ne retrouvant qu’une seule douille, d’après une source proche du dossier. Les identités des 554 passagers du train Thalys ont été vérifiées et leurs bagages fouillés. Si l’hypothèse terroriste se confirmait, ce serait la neuvième fois qu’une attaque ou qu’un projet d’attaque vise le territoire français en huit mois.Au final, l’attaque a fait deux blessés, l’un par balle, le passager touché au début de l’assaut, l’autre par arme blanche, le militaire Spencer Stone, qui a immobilisé le tireur. Le premier a été héliporté au CHU de Lille. Le second, atteint au niveau du coude, où il porte une plaie superficielle, souffre également d’une fracture au doigt et a été hospitalisé à Arras. L’acteur français Jean-Hugues Anglade, qui se trouvait dans le train, s’est légèrement blessé en « tentant d’actionner le signal d’alarme », selon un porte-parole de la SNCF. Le comédien souffrirait de contusions à une main et devait quitter l’hôpital d’Arras dans la soirée.Image précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-55db1e4f6c12e'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 8\r\n \r\n \r\nLes inspecteurs de la police judiciaire.\r\nCr\u00e9dits : PHILIPPE HUGUEN \/ AFP\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Les inspecteurs de la police judiciaire.","source":"PHILIPPE HUGUEN \/ AFP","index":0,"position":1,"total_count":8,"item_lie":null,"link":"\/police-justice\/portfolio\/2015\/08\/22\/tirs-dans-le-thalys-le-suspect-etait-lourdement-arme_4733266_1653578.html","isCurrent":true},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 2 \/ 8\r\n \r\n \r\nLes experts de la police technique et scientifique (PTS) ont inspect\u00e9 le train apr\u00e8s le passage des d\u00e9mineurs.\r\nCr\u00e9dits : PHILIPPE HUGUEN \/ AFP\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Les experts de la police technique et scientifique (PTS) ont inspect\u00e9 le train apr\u00e8s le passage des d\u00e9mineurs.","source":"PHILIPPE HUGUEN \/ AFP","index":1,"position":2,"total_count":8,"item_lie":null,"link":"\/police-justice\/portfolio\/2015\/08\/22\/tirs-dans-le-thalys-le-suspect-etait-lourdement-arme_4733266_1653578_1.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 3 \/ 8\r\n \r\n \r\nLa police scientifique inspecte les rames du Thalys.\r\nCr\u00e9dits : Olivier Touron\/Divergence pour Le Monde\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"La police scientifique inspecte les rames du Thalys.","source":"Olivier Touron\/Divergence pour Le Monde","index":2,"position":3,"total_count":8,"item_lie":null,"link":"\/police-justice\/portfolio\/2015\/08\/22\/tirs-dans-le-thalys-le-suspect-etait-lourdement-arme_4733266_1653578_2.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 4 \/ 8\r\n \r\n \r\nLe suspect, qui \u00e9tait mont\u00e9 \u00e0 Bruxelles, a \u00e9t\u00e9 interpell\u00e9 en gare d'Arras, o\u00f9 le Thalys a \u00e9t\u00e9 arr\u00eat\u00e9, et plac\u00e9 en garde \u00e0 vue.\r\nCr\u00e9dits : HANDOUT \/ REUTERS\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Le suspect, qui \u00e9tait mont\u00e9 \u00e0 Bruxelles, a \u00e9t\u00e9 interpell\u00e9 en gare d'Arras, o\u00f9 le Thalys a \u00e9t\u00e9 arr\u00eat\u00e9, et plac\u00e9 en garde \u00e0 vue.","source":"HANDOUT \/ REUTERS","index":3,"position":4,"total_count":8,"item_lie":null,"link":"\/police-justice\/portfolio\/2015\/08\/22\/tirs-dans-le-thalys-le-suspect-etait-lourdement-arme_4733266_1653578_3.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 5 \/ 8\r\n \r\n \r\nL'auteur des tirs \u00e9tait en possession d'un fusil d'assaut kalachnikov, d'un pistolet automatique, de neuf chargeurs et d'un cutter, selon une source polici\u00e8re.\r\nCr\u00e9dits : PASCAL ROSSIGNOL \/ REUTERS\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"L'auteur des tirs \u00e9tait en possession d'un fusil d'assaut kalachnikov, d'un pistolet automatique, de neuf chargeurs et d'un cutter, selon une source polici\u00e8re.","source":"PASCAL ROSSIGNOL \/ REUTERS","index":4,"position":5,"total_count":8,"item_lie":null,"link":"\/police-justice\/portfolio\/2015\/08\/22\/tirs-dans-le-thalys-le-suspect-etait-lourdement-arme_4733266_1653578_4.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 6 \/ 8\r\n \r\n \r\nUn bless\u00e9 est \u00e9vacu\u00e9 de la gare d'Arras par les pompiers. 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Près de quatre mois après son départ des côtes françaises pour commémorer l’expédition de La Fayette outre Atlantique, le navire est apparu lundi 10 août peu avant 13 h à l’entrée du goulet de Brest, escortée de l’Abeille Bourbon et de la frégate Latouche-Tréville, qui a tiré six coups de canons pour marquer l’arrivée du trois-mâts dans le port finistérien.Avant que ses gabiers ne commencent à monter sur les vergues en vue de ferler les voiles, l’Hermione est arrivée dans la rade bretonne entourée d’une forêt de mats de voiliers de plaisance mais aussi de vieux gréements avec leurs traditionnelles voiles cachou. La Recouvrance, symbole de Brest et réplique d’une goélette aviso de 1817, La Bergère de Domrémy, sloop coquiller de 1936, et le Notre-Dame de Rumengol, gabare de 1945, ont également fait la sortie sous les yeux des badauds pour venir saluer l’Hermione.Le navire, de plus de 65 mètres de long, et qui compte 2 200 mètres carrés de voilure, restera jusqu’au 17 août dans le port. Un « village à terre » propose une exposition à bord, mais aussi des démonstrations, initiations nautiques, débats et rencontres avec les membres de l’équipage pour entendre le récit de leur odyssée...Lire : L'Hermione et La Fayette en AmériqueSymbole de l’amitié franco-américaine Copie conforme du trois-mâts à bord duquel le marquis de La Fayette était allé en 1780 apporter le soutien de la France aux insurgés américains contre l’Angleterre, L’Hermione avait quitté l’île d’Aix le 18 avril, en présence du président François Hollande. Même le président américain, Barak Obama, y était allé de son message, souhaitant « bon vent » à l’équipage.Ainsi adoubé comme symbole de l’amitié franco-américaine, le navire, dont la construction a duré dix-sept ans, prenait enfin la mer. Destination les côtes de l’Est américain, et notamment New York, où il a été l’invité d’honneur de la parade nautique organisée pour la fête nationale américaine, célébrant l’indépendance du pays, le 4 juillet 1776.Au total, le périple transatlantique aura été marqué par dix-huit escales, la dernière à Saint-Pierre-et-Miquelon, avant un retour un peu mouvementé. Au départ de l’archipel français, une dépression, d’abord annoncée comme ouragan, a donné des sueurs froides à l’équipage. Sur le pont, c’est le « branle-bas de combat », raconte le journal de bord en ligne : tout le monde se prépare à affronter un coup de tabac digne de ceux vécus par les gabiers du XVIIIe siècle. Finalement, l’ouragan retombe en tempête et gros coup de vent. La houle atteindra tout de même 7 mètres au plus fort, et le navire battra ses records de vitesse, atteignant 13,3 nœuds(24,6 km/h) pour ce bateau de plus de 1 200 tonnes.Lire le récit :Le long voyage de l’« Hermione »Retour au port d’attacheQuelque quatre-vingts personnes se trouvaient à son bord pour la transat retour, dont plus de soixante volontaires. Au terme de son étape brestoise, le trois-mâts prendra la direction de Bordeaux, où il s’était déjà amarré avant son départ pour l’Amérique, en octobre 2014. Environ treize mille personnes s’étaient alors pressées pour visiter le bâtiment.Puis il regagnera son port d’attache, Rochefort, en Charente-Maritime, là même où fut construite en 1779 la frégate originale, qui coula quatorze ans plus tard au large du Croisic, en Loire-Atlantique, à la suite d’une erreur de navigation. Il est de nouveau attendu à Brest l’an prochain, pour les Fêtes maritimes internationales, le grand rassemblement de la voile et des gens de mer. Soren Seelow « Nous aimons la mort autant que vous aimez la vie. » Quatre ans avant les attentats du 11-Septembre, Oussama Ben Laden avait annoncé, dans un entretien à CNN, que le martyr était à la fois un outil et un horizon de la doctrine djihadiste. Deux décennies plus tard, son avatar et principal rival, l’Etat islamique (EI), a élargi l’ambition de ce sinistre programme. Le message ne s’adresse plus seulement aux kamikazes, mais à l’ensemble des combattants du « Califat », aux confins de l’Irak et de la Syrie.Dans ses campagnes de recrutement, l’EI présente le « Califat » comme l’« arche de Noé » qui sauvera les « vrais musulmans » lors de l’affrontement final contre les forces du mal.Depuis le début du conflit, 910 Français ont été séduits par ce discours apocalyptique et ont rejoint la Syrie. Selon le dernier bilan du ministère de l’intérieur, fin juillet, 494 sont toujours sur place et 126 y ont perdu la vie : un djihadiste français sur sept est mort en Syrie.Pour l’essentiel, ces « martyrs » sont des hommes. Sur les 158 Françaises actuellement sur place, une seule aurait succombé des suites d’une maladie. Ce sont paradoxalement les mineurs qui payent le plus lourd tribu. Cinq des seize adolescents français partis combattre sont morts, soit près du tiers. On estime par ailleurs que plusieurs dizaines d’enfants français en bas âge, pour lesquels n’existe aucun chiffre officiel, ont été emmenés par leurs parents pour peupler le « Califat ». « Un voyage vers la mort »Le taux de mortalité des recrues françaises a explosé ces derniers mois. Entre janvier et juillet, il est passé de 11 % à 14 %. Si le nombre de Français en Syrie a augmenté de 44 % depuis juillet 2014, le nombre de morts a ainsi grimpé de 280 %, pour atteindre une moyenne de sept décès mensuels depuis janvier. Plus de 50 Français sont morts depuis le début de l’année, soit autant que pour toute l’année 2014. « Ces chiffres montrent, si c’était nécessaire, que le départ en Syrie est un voyage vers la mort », souligne le ministère de l’intérieur.Les frappes aériennes de la coalition y sont pour beaucoup. En juin, l’état-major américain a avancé le chiffre de 10 000 morts dans les rangs de l’EI depuis le début des bombardements, en août 2014. Les combats contre les rebelles syriens et les islamistes de Jabhat Al-Nosra, ainsi que la terrible bataille face aux Kurdes pour le contrôle de la ville de Kobané, sont également en cause.Mais la mortalité des Français s’explique aussi par leur progression dans la hiérarchie de l’EI. Guère préparés au combat, les pionniers se voyaient souvent cantonnés aux tâches subalternes, telles que le gardiennage des otages. La guerre est longtemps restée l’affaire des moudjahidin venus de Tchétchénie, de Bosnie ou des pays de la région. Le temps a passé. En janvier 2013, une vingtaine de volontaires français étaient présents en Syrie. Ils constituent aujourd’hui l’un des premiers bataillons de la légion étrangère de l’EI et ils sont au front. Lire aussi :La France, principale cible et vivier de l’« Etat islamique »Une centaine de pays concernésLes comparaisons internationales ont leur limite, chaque service de renseignement ayant son mode de calcul. Elles donnent néanmoins un ordre de grandeur. Selon un rapport de l’ONU de mai, une centaine de pays, soit la moitié des Etats de la planète, alimentent le contingent de 25 000 combattants étrangers dans la zone irako-syrienne. La France apparaît dans le cercle très fermé – avec la Russie, le Maroc et la Tunisie – des pays non frontaliers de la Syrie ou de l’Irak dont la contribution totale approche le millier d’hommes depuis le début du conflit.Premier fournisseur européen, son poids relatif est cependant à nuancer. Rapporté au nombre d’habitants, la France glisse en treizième position, derrière dix pays à majorité musulmane comme le Liban, le Kosovo, l’Albanie ou la Bosnie, et deux pays de l’Union européenne : la Belgique et le Danemark. Sans le précieux renfort de ces combattants étrangers, les experts estiment que les troupes de l’EI auraient déjà perdu la bataille.Plus encore que leur nombre, c’est l’implication croissante des djihadistes français dans les combats qui inquiète les autorités : sur les onze attaques-suicides menées par des Français, huit ont eu lieu en 2015. Plus de la moitié ont été commises par des convertis, qui représentent le quart des combattants français. Pierre C., 19 ans, est parti en octobre 2013 en laissant ce mot à ses parents : « Papa, maman, je suis parti aider les Syriens et les Syriennes, mais ne vous inquiétez pas, je vous donnerai des nouvelles dès que possible. » Sous le nom de guerre d’Abu-Talha Al-Faransi, ce jeune homme originaire d’un village de Haute-Saône s’est fait exploser en février contre une base militaire de Tikrit, en Irak.Sur les 910 Français à être allés en Syrie depuis le début du conflit, près de 500 sont toujours sur place, 290 ont préféré rentrer – dont 223 sont aujourd’hui en France : ce sont donc potentiellement 800 citoyens français, dont beaucoup ont vu ou commis des atrocités, qui seront un jour sur le sol français. La question de leur surveillance et de leur accompagnement psychologique se pose. Quand bien même seule une minorité songerait à commettre des attentats en France, la plupart seront victimes d’un syndrome de stress post-traumatique, qui en fera des dangers potentiels, pour eux-mêmes et leur environnement.Le recruteur français Omar Diaby aurait été tuéOmar Diaby, considéré comme un des principaux recruteurs français, serait mort vendredi 7 août des suites de blessures par balles, selon le journaliste spécialisé David Thomson. Un de ses proches en Syrie a confirmé la nouvelle sur Twitter, apportant nombre de détails sur son agonie. Ce djihadiste était l’auteur des vidéos « 19HH », qui ont contribué à enrôler des dizaines de jeunes gens originaires de la région niçoise au sein de la brigade de Français pro-Al-Qaida qu’il a fondée fin 2013.Une autre connaissance des services serait morte récemment, selon les déclarations sur procès-verbal, non recoupées, d’un djihadiste de retour de Syrie rapportées par Le Point : il s’agit de Mehdi Belhoucine, 24 ans, qui avait rejoint l’EI avec Hayat Boumeddiene, l’épouse d’Amedy Coulibaly, le tueur de l’Hyper Cacher à Paris en janvier. Il aurait succombé à ses blessures après une explosion.Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 09.08.2015 à 17h05 • Mis à jour le10.08.2015 à 07h32 Le Journal du dimanche (Le JDD) a publié, dimanche 9 août, des extraits d’un rapport sur la politique en matière de sécurité routière en France. Le document, qui n’a pas encore été rendu public, explique notamment qu’« au regard des résultats de nos voisins, des progrès sont encore possibles ».Ce rapport, commandé début 2014 par Manuel Valls et rédigé par un haut fonctionnaire de l’Inspection générale de l’administration (IGA), pointe du doigt la mauvaise gestion et le manque d’investissement des politiques français dans ce domaine.« Le pilotage au plan central de la politique de sécurité routière n’est pas suffisamment perçu. Le dispositif est dispersé entre de très nombreux acteurs y compris au sein de l’Etat. Lorsque le pilotage ne se situe pas au plus haut niveau de l’Etat, la responsabilité est diluée. »Lire aussi :Baisse de la mortalité sur les routes en juinLa baisse de la vitesse sur les routes testée pendant deux ansEn cause principalement, l’absence de comité interministériel de la sécurité routière depuis trois ans et d’une « collaboration » entre les ministères de l’intérieur et de l’écologie, du développement durable et de l’énergie.Le rapport évoque également des chantiers inachevés. « La lutte contre les addictions au volant piétine, de même que la poursuite d’une minorité de délinquants routiers multirécidivistes. » Il préconise aussi de cibler des actions de prévention sur les 16-24 ans et les personnes âgées.Interrogée par Le JDD, la présidente de la Ligue contre la violence routière, Chantal Perrichon, dénonce, de concert avec le rapport, le manque de concertation des ministères sur la question. Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, avait annoncé fin janvier des mesures de sécurité routière, dont certaines sont entrées en vigueur le 1er juillet.Elle regrette toutefois que la mesure la plus importante selon elle, la limitation de la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires, ne soit pas encore appliquée. Elle sera testée dès cet été sur trois tronçons pour une durée de deux ans.Lire aussi :Baisse de la vitesse sur les routes : Cazeneuve prend la voie de la « pédagogie » 08.08.2015 à 21h54 • Mis à jour le08.08.2015 à 21h57 Le djihadiste franco-sénégalais Omar Diaby, plus connu sous son pseudonyme d’Omar Omsen, est mort dans la nuit du vendredi 7 au samedi 8 août en Syrie.Originaire de la région de Nice, dans laquelle il était arrivé à l’âge de 5 ans, il était considéré comme un des principaux recruteurs pour la Syrie, pays vers lequel il aurait organisé une vingtaine de départs de Français. Des échanges avec lui ont été découverts dans plusieurs enquêtes sur des départs d’aspirants djihadistes vers la zone syro-irakienne.Sa mort, à l’âge de 40 ans, a d’abord été annoncée sur Twitter par le chercheur Romain Caillet. Citant certains de ses proches, le journaliste David Thomson avait également donné l’information de la mort d’Omar Omsen. Un proche du djihadiste en avait aussi fait part sur Facebook, relève Nice Matin.#Syrie : Omar Omsen principal figure du jihadisme à #Nice serait mort ce vendredi des suites de ses blessures. http://t.co/dwlXwAySku— RomainCaillet (@Romain Caillet)require(["twitter/widgets"]);Il avait quitté la France pour la Syrie, via le Sénégal, en juillet 2013. Il avait ensuite pris la tête de son propre bataillon (« katiba ») affilié au Front Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaida. Il apparaissait très fréquemment dans les populaires vidéos d’embrigadement 19 HH – qui serait une référence aux 19 terroristes impliqués dans les attaques du 11 septembre et une représentation des tours jumelles.Propagandiste et recruteurComme nous l’écrivions il y a quelques mois, ces vidéos, au nombre d’une trentaine, se présentent comme des « films documentaires », prétendant parler au nom « des musulmans qui ne supportent pas l’inaction en voyant des musulmans hommes et femmes et enfants qui se font tuer banalement, et estiment que c’est leur devoir d’aller les défendre ».Il était aussi apparu à visage découvert en décembre 2014 dans une vidéo dans laquelle, vêtu de noir et coiffé d’un turban, il répondait à des questions depuis la terrasse d’une villa, une kalachnikov à ses côtés. Suite à sa mort, un nouvel émir, originaire de Savoie, devrait le remplacer.Lire aussi :La « crêperie conspirative », concentré français du djihadismeUne autre connaissance des services de renseignement français serait morte récemment, selon les déclarations, non recoupées, d’un djihadiste de retour de Syrie rapportées par Le Point : il s’agit de Mehdi Belhoucine, 24 ans, qui avait rejoint l’EI avec Hayat Boumeddiene, l’épouse d’Amédy Coulibaly, le tueur de l’Hyper Cacher. Il aurait succombé à ses blessures consécutives à une explosion. Soren Seelow Il aura fallu sept ans. Sept ans d’une enquête erratique et politisée à l’excès pour aboutir à l’un des plus retentissants déraillements de la justice antiterroriste. Vendredi 7 août, la juge d’instruction en charge de l’enquête sur les sabotages de plusieurs lignes de TGV en 2008 a estimé, contre l’avis du parquet, que l’affaire dite de Tarnac — du nom du village corrézien où gravitait une petite communauté issue de la mouvance anarcho-autonome — n’était pas un dossier terroriste.Lire le décryptage :Comprendre l’affaire Tarnac, désormais sans « terrorisme »La magistrate, Jeanne Duyé, a décidé de renvoyer quatre membres du groupe, dont son principal animateur Julien Coupat, devant un tribunal correctionnel pour « association de malfaiteurs », rejetant la circonstance aggravante d’« entreprise terroriste » réclamée par le parquet. Quatre autres personnes sont renvoyées pour avoir refusé de donner leur ADN et, pour deux d’entre elles, pour « falsification de documents administratifs ».Pour le ministère public, cette ordonnance de renvoi est un désaveu cinglant. Dans son réquisitoire du 6 mai, le parquet avait demandé que la circonstance aggravante d’« entreprise terroriste » soit retenue à l’encontre des trois principaux mis en examen : Julien Coupat, sa compagne Yildune Lévy et son ex-petite amie Gabrielle Hallez.Lire :Tarnac : le parquet requiert le renvoi de Julien Coupat en correctionnelle pour terrorismeLa juge d’instruction balaye sans doute définitivement le spectre du terrorisme qui planait depuis le début de l’enquête sur ces sabotages. « Après près de sept années d’instruction à charge, nous avons enfin une décision de justice courageuse. C’est un désaveu total pour le parquet », ont réagi Marie Dosé et William Bourdon, avocats des prévenus.Le « couac de Tarnac »Cette affaire avait dès sa genèse suscité une vive polémique, le gouvernement et la ministre de l’intérieur de l’époque, Michèle Alliot-Marie, étant soupçonnés d’instrumentaliser son caractère terroriste. Cette politisation du dossier intervenait alors que Nicolas Sarkozy s’apprêtait à créer la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), née le 1er juillet 2008 de la fusion des Renseignements généraux avec la Direction de la surveillance du territoire. Une concomitance qui avait alimenté le soupçon d’un dossier terroriste « gonflé » sur mesure pour la nouvelle plate-forme des services de renseignement.Le 30 mai 2009, François Hollande, alors président du conseil général de Corrèze, où se situe Tarnac, avait à son tour pris position dans une tribune publiée sur Slate : « Il apparaît de plus en plus clairement que la qualification de terrorisme a été utilisée bien imprudemment », écrivait-il, évoquant tour à tour un « ratage policier » et une « palinodie judiciaire », avant de résumer sa pensée d’une phrase choc : « Le couac de Tarnac est devenu une affaire politique. »Lire aussi :Tarnac : quand François Hollande dénonçait une « affaire politique »« Troubler gravement l’ordre public »L’intention terroriste prêtée par l’accusation aux membres du groupe de Tarnac ne reposait pas sur la dangerosité des sabotages. De l’aveu même des experts, la pose d’un crochet sur une caténaire — un dispositif emprunté aux techniques des militants antinucléaires allemands dans les années 1990 — ne peut porter atteinte à la sécurité des voyageurs. Le ministère public estimait en revanche, en se fondant sur l’article 421-1 du code pénal, que « les atteintes aux biens » peuvent constituer des actes de terrorisme pour peu qu’elles aient « pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ».Cette volonté de « troubler gravement l’ordre public », le ministère public la motivait par l’idéologie et les relations des membres du groupe de Tarnac avec la « mouvance anarchiste internationale ». Le pivot de l’accusation reposait sur les écrits de Julien Coupat, considéré comme la « plume principale » — ce qu’il a toujours démenti — d’un « pamphlet » intitulé L’Insurrection qui vient, publié en 2007 par le Comité invisible.« L’instrumentalisation » d’un livreCe texte préconise un « blocage organisé des axes de communication », au premier rang desquels les chemins de fer, par des groupes ayant adopté un mode de vie communautaire, afin de faire tomber « l’architecture de flux » qu’est devenu le monde moderne. Pour le parquet, cet « opuscule présenté de façon faussement béate par plusieurs témoins comme un simple livre de philosophie » était en réalité un guide théorique visant à « renverser par la violence l’Etat ».Dans leurs remarques sur ce réquisitoire envoyées le 5 juin à la juge Jeanne Duyé, MMe William Bourdon et Marie Dosé dénonçaient « l’instrumentalisation » de ce livre qui, rappelaient-ils fort opportunément, « n’a jamais fait l’objet de poursuites », ce qui peut en effet surprendre pour un opuscule terroriste. Dénonçant « l’impuissance du parquet à articuler le moindre commencement de preuve de la suffisance des charges après sept années d’une construction intellectuelle acharnée », ils demandaient un non-lieu général.La juge d’instruction n’a pas été jusque-là. Elle a estimé que les preuves étaient suffisantes pour la tenue d’un procès pour sabotage. Le parquet dispose de cinq jours après la signature de l’ordonnance pour faire appel devant la chambre d’instruction.Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste de Montvalon Construire « une Europe fondée sur les principes de la démocratie et de la diversité culturelle, dans le cadre de la souveraineté nationale et le respect de l’intégrité territoriale » : tel est l’un des objectifs affichés dans son préambule par la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, adoptée sous les auspices du Conseil de l’Europe en 1992. En parcourant ce texte, on n’y décèle rien qui soit de nature à déclencher une guerre de tranchées. A fortiori dans notre pays, justement riche de cette diversité que cette charte entend faire vivre.Si l’on s’empoigne autant et depuis si longtemps sur ce sujet, c’est qu’il réveille des souvenirs ancrés dans notre mémoire nationaleSauf que chez nous, rien n’est simple quand il est question de mettre des mots sur ce qui nous rassemble ou ce qui nous distingue. S’il est une exception française, une singularité collective, c’est bien cette propension à transformer en psychodrame tout débat de ce genre. Il a fallu sept ans à la France pour signer cette charte. C’était le 7 mai 1999, à Budapest. Seize ans plus tard, le texte n’a toujours pas été ratifié. Les présidents passent, l’objectif demeure. Un projet de loi constitutionnelle – sur lequel le Conseil d’Etat a rendu un avis défavorable – a été présenté en conseil des ministres, le 31 juillet. C’est l’un des textes qui pourraient être inscrits à l’ordre du jour du Congrès que le chef de l’Etat, François Hollande, envisage de convoquer en 2016.Si l’on s’empoigne autant et depuis si longtemps sur ce sujet, c’est qu’il réveille des souvenirs ancrés dans notre mémoire nationale : l’ordonnance de Villers-Cotterêts, qui imposa, en 1539, l’usage du français dans tous les tribunaux du royaume ; l’abbé Grégoire, demandant à la Convention de 1794 d’« anéantir les patois » ; les « hussards noirs » de la IIIe République, qui inculquèrent le français aux écoliers bretons, basques ou corses.Lire aussi :Nouvel obstacle à la ratification de la Charte des langues régionalesLe vibrant plaidoyer de Jacques ChiracNos racines « républicaines » et jacobines sont solidement figées dans notre Constitution en quelques principes essentiels, comme l’indivisibilité de la République et l’unicité du peuple français. C’est à ce mur d’uniformité que se heurtent les défenseurs des langues régionales. D’abord portées, dans les années 1970, par des groupes politiques identitaires, leurs revendications ont ensuite trouvé un écho plus large auprès d’associations et de structures d’enseignement qui ont profité du vent porteur de la décentralisation.C’est dans ce décor que s’est joué un feuilleton encore inachevé. En novembre 1992, la France refuse de signer la charte, à l’élaboration de laquelle le Quai d’Orsay a opposé une vive résistance depuis 1983. Le gouvernement fait valoir que la charte est en contradiction avec ses traditions. Seul Jack Lang se démarque alors : « Tout cela est ridicule, et témoigne surtout d’un manque de confiance en soi », estime le ministre de l’éducation nationale et de la culture, tout en présentant de nouvelles mesures destinées à favoriser l’enseignement des langues minoritaires.L’affaire reste au point mort jusqu’à un déplacement de Jacques Chirac en Bretagne, le 29 mai 1996. Devant des parlementaires du cru, le chef de l’Etat prononce alors un vibrant plaidoyer en faveur des identités régionales, et fait part de son plein accord avec les principes défendus par la charte.75 langues régionalesDans un rapport rédigé en 1999, le linguiste Bernard Cerquiglini avait distingué 75 langues de France métropolitaine et d’outre-mer, dont les locuteurs peuvent être plus d’un million (pour les créoles) ou quelques dizaines (pour le bourguignon-morvandiau). Cependant, les critères auxquels il a recouru pour son décompte ne sont pas ceux de la Charte. Celle-ci n’inclut ni les dialectes de la langue officielle de l’Etat ni les langues des migrants.Le français, « langue de la République »L’élan chiraquien, déjà ralenti par les vives réactions d’une partie des gaullistes (Charles Pasqua en tête), est stoppé net lorsque le Conseil d’Etat, saisi par le premier ministre, Alain Juppé, rend un avis défavorable. La haute juridiction administrative souligne que l’adoption de la charte, qui impose aux Etats signataires l’usage partiel des langues régionales, y compris dans la justice et l’administration, serait contraire à l’article 2 de la Constitution, qui rappelle notamment que « la langue de la République est le français ». Une précision qui avait été introduite lors de la révision constitutionnelle préalable à la ratification du traité de Maastricht, afin de défendre la francophonie hors de nos frontières…Devenu premier ministre après la dissolution, Lionel Jospin s’empare du dossier. Il commande un rapport à Nicole Péry, alors députée (PS) des Pyrénées-Atlantiques, puis un autre à Bernard Poignant, maire (PS) de Quimper. N’en déplaise à son intransigeant ministre de l’intérieur, Jean-Pierre Chevènement, le chef du gouvernement se montre favorable à la ratification. Reste à évaluer les obstacles juridiques et à trouver les moyens de les contourner. C’est la mission confiée au juriste Guy Carcassonne, à l’été 1998.Après examen attentif, l’ancien conseiller de Michel Rocard dessine un chemin étroit. Contestant l’avis rendu par le Conseil d’Etat, M. Carcassonne estime que « la charte n’est pas, en elle-même, incompatible avec la Constitution ». Puisque les Etats signataires ne sont tenus de s’engager que sur trente-cinq des près de cent propositions de la charte, M. Carcassonne a fait le tri, pour choisir les plus conformes – ou les moins contraires – à notre Constitution, comme tout ce qui concerne la promotion des langues régionales dans les médias, la vie économique, culturelle et sociale… L’universitaire suggère aussi d’accompagner la signature d’une « déclaration interprétative » rappelant que, pour la France, le « groupe » – notion utilisée dans la charte – « renvoie aux individus qui le composent et ne peut en aucun cas former une entité qui en serait distincte, titulaire de droits qui lui seraient propres ». C’est peu ou prou sur ces bases que le processus de signature aboutit, le 7 mai 1999.Mobilisation des « bonnets rouges »Las ! Saisi par Jacques Chirac, le Conseil constitutionnel juge que, en dépit des précautions prises sur la nature des engagements de la France, la charte n’est pas conforme à la Constitution. L’Elysée et Matignon se renvoient la balle. Le président refuse d’engager la procédure de révision de la Constitution souhaitée par le premier ministre. Embourbée par la cohabitation, la ratification va rester au point mort pendant près d’une dizaine d’années. La réforme constitutionnelle adoptée par le Congrès, le 21 juillet 2008, fait entrer à l’article 75 de la Constitution l’appartenance des langues régionales « au patrimoine de la France ». Mais toujours pas de ratification en vue, le président en exercice, Nicolas Sarkozy, y étant hostile.François Hollande en avait fait l’un de ses engagements de campagne. Elu président, il hésite. La ratification de la charte ne figure pas parmi les quatre projets de loi constitutionnelle présentés lors du conseil des ministres du 13 mars 2013. Le Conseil d’Etat, il est vrai, venait de rendre un nouvel avis défavorable à cette ratification.C’est la mobilisation des « bonnets rouges », en Bretagne, qui incite l’exécutif, fin 2013, à remettre l’ouvrage sur le métier. Une proposition de loi constitutionnelle – devant nécessairement être adoptée par référendum – est d’abord examinée à l’Assemblée nationale en janvier 2014. La voie du Congrès ayant été jugée préférable, c’est un projet de loi constitutionnelle que l’exécutif entend soumettre au Parlement. Nouvelles empoignades en perspective sur un texte soumis à la France il y a près d’un quart de siècle. Pour une issue qui reste toujours aussi incertaine.Lire aussi :Ces révisions constitutionnelles renvoyées aux calendes grecquesJean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.08.2015 à 08h49 • Mis à jour le08.08.2015 à 11h13 Trois hommes et une femme âgés de 19 à 23 ans ont été mis en examen dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat à Toulouse d’une étudiante, a-t-on appris samedi 8 août auprès du parquet.Deux hommes ont été mis en examen vendredi en fin de journée pour assassinat (homicide avec préméditation), trafic de stupéfiants et vol aggravé. Un troisième pour complicité d’assassinat par instigation, trafic de stupéfiants et vol aggravé. Les trois hommes ont été écroués. La jeune femme mise en examen pour trafic de stupéfiants a été placée sous contrôle judiciaire, a précisé le parquet dans un communiqué.Eva Bourseau, dont le silence avait inquiété sa mère et une amie, avait été retrouvée en position fœtale dans une malle en plastique, dans son appartement du centre de Toulouse. Les quatre jeunes suspects ont été successivement interpellés et entendus depuis mercredi, permettant au procureur de dessiner le scénario « fluctuant » de la mort de l’étudiante de 23 ans.Deux des suspects, étudiants ou anciens étudiants en mathématiques supérieures, âgés de 19 et 22 ans, se seraient rendus au domicile de la victime dans la nuit du 26 au 27 juillet. Ils y auraient notamment fumé du speed et de l’atropine, un produit tonicardiaque, a indiqué le procureur de la République à Toulouse, Pierre-Yves Couilleau.Un « déferlement de violences »Le duo aurait, ce soir-là, évoqué une dette de 6 000 euros contractée par la victime auprès du suspect le plus âgé, un ancien étudiant en école de commerce, décrit comme « dangereux et violent » et désigné comme la « tête de réseau » d’un trafic de drogue dans lequel l’étudiante assassinée était également impliquée.Ils ont fait « preuve d’un véritable déchaînement, déferlement de violences, marqué par l’usage d’un poing américain et d’un pied-de-biche », a déclaré le procureur. Pour faire croire à une disparition, les suspects se seraient inspirés de la série américaine « Breaking Bad » : ils ont acheté « de l’acide et une malle en polyéthylène afin d’y plonger le cadavre et de le dissoudre ».Les suspects seraient par la suite revenus tous les jours de la semaine suivante pour nettoyer l’appartement, dérober des objets et vérifier l’état du cadavre. Les deux étudiants auraient notamment calfeutré l’appartement et répandu des désodorisants pour maquiller l’odeur du corps.Des suspects au profil maths sup« Le but de la visite à la victime était de la supprimer et de lui dérober des objets », a déclaré l’un des suspects, ce qui pointe vers la préméditation. En revanche, « les achats relatifs à l’acide et à la malle [n’ont] été faits que postérieurement au passage à l’acte », a précisé le procureur. Le parquet a confirmé qu’Eva Bourseau était morte d’une fracture du crâne et que son corps montrait d’autres fractures, notamment au nez.« Ce qui frappe dans cette affaire, c’est évidemment le profil des personnes mises en cause, qui sont pour les deux principaux, étudiants ou étaient étudiants en maths sup », a déclaré Pierre-Yves Couilleau. Aucun des quatre suspects n’avait d’antécédent judiciaire.Le parquet de Toulouse s’oriente vers l’ouverture d’une information judiciaire pour homicide volontaire avec préméditation pour les deux suspects présents sur les lieux le soir des faits, complicité dans l’assassinat pour la « tête de réseau », qui aurait donné des instructions à des cadets, vol avec violences en réunion et trafic de stupéfiants. Le procureur envisage de requérir trois mandats de dépôt pour les trois hommes qui devaient être déférés dans l’après-midi, alors que la jeune femme devait être poursuivie pour activités liées aux stupéfiants. 07.08.2015 à 21h08 Le mineur de 17 ans qui conduisait sous l’emprise de l’alcool et sans permis la voiture dans laquelle quatre jeunes ont trouvé la mort à Rohan (Morbihan) a été mis en examen pour « homicides et blessures involontaires aggravés », a annoncé vendredi 7 août le parquet de Vannes.Le jeune homme avait pris le volant dans la nuit de samedi 1er à dimanche 2 août avec une alcoolémie de 0,83 gramme par litre de sang. Un taux délictuel, au-delà du seuil toléré de 0,50 gramme par litre de sang pour un automobiliste, et de 0,20 gramme pour les jeunes conducteurs. Les analyses n’ont par contre pas révélé de trace de stupéfiant.Quatorze adolescents avaient pris place à bord du véhicule utilitaire de cinq places, qui a fait une embardée puis plusieurs tonneaux. Trois se trouvaient à l’avant, sept sur la banquette arrière et quatre dans le coffre, avait détaillé jeudi le vice-procureur de la République de Vannes, Yann Le Bris.Selon un expert en automobile requis pour les besoins de l’enquête, les causes de l’accident peuvent être imputées à une « surcharge du véhicule, peut-être à la vitesse qui pourrait être supérieure à 70 km/h et à l’inexpérience du conducteur » confronté à l’embardée, avait déclaré M. Le Bris.Placé en garde à vueLe jeune homme apprenait à conduire dans le cadre de la conduite accompagnée. Il a été blessé dans l’accident et a été « placé en garde à vue dès sa sortie d’hospitalisation », a précisé le parquet, sans davantage de précisions.L’accident s’est produit à l’issue d’une soirée réunissant quinze jeunes gens, tous mineurs. Une soirée, selon les premières auditions des rescapés, marquée par une consommation d’alcool « en importance, du vin, de la bière et ensuite des alcools plus forts au cours du repas », avait expliqué jeudi M. Le Bris. « Les parents étaient au courant » et « les jeunes devaient rester dormir sur place », selon le vice-procureur de la République. 07.08.2015 à 12h03 • Mis à jour le08.08.2015 à 19h42 | Adrien Pécout Pas la peine d’attendre un autographe d’Usain Bolt. A 28 ans, le roi jamaïcain du sprint est bien trop jeune pour la course programmée à Lyon, vendredi 7 août. Sur la ligne de départ de ce 100 mètres, les huit concurrents auraient plutôt l’âge d’être son grand-père, voire son arrière-grand-père. Dans la catégorie « 90 ans et plus », à partir de 16 h 50, ils participeront à l’épreuve phare de la 21e édition – la première en France – des championnats du monde d’athlétisme vétérans.S’il veut battre son propre record (20’’41, contre 9’’58 pour « Bolt l’Eclair »), le Brésilien Frederico Fischer, 98 ans, aura surtout intérêt à se munir d’un bon parasol ou d’un brumisateur. Sur la piste du stade de Balmont, dans le quartier lyonnais de La Duchère, l’aïeul devrait courir sous une température infernale : près de 40 °C. « Le niveau d’alerte canicule a été décrété, alors, quel que soit l’âge, même pour des sportifs bien plus jeunes, ce ne sera pas un temps idéal », concède Loïc Morcel. Ce responsable de la Croix-Rouge coordonne plus de trente secouristes aux côtés de cinq médecins durant toute la compétition, du 4 au 16 août.Contrôles antidopageSitôt bouclé le sprint des nonagénaires, la cérémonie d’ouverture officielle de la compétition prendra le relais. Marcel Ferrari, le président de la ligue Rhône-Alpes de la Fédération française d’athlétisme, aurait très bien pu, à 63 ans, participer à la compétition, avec les 8 058 inscrits, venus de 98 pays, et classés par tranches de cinq ans à partir de 35 ans.Autant les prévenir : même à leur âge respectable, certains feront l’objet d’un contrôle antidopage. « L’Agence française de lutte contre le dopage en prévoit une centaine, il n’y en aura jamais autant eu depuis la création de l’événement [en 1975] », glisse Jean Thomas, trésorier de la fédération internationale des vétérans, la World Masters Athletics.Un gage de maturité dont pourraient s’inspirer les prochains championnats du monde pour « jeunes » – ceux d’Usain Bolt –, qui débuteront à Pékin le 22 août. Une enquête de la chaîne allemande ARD et du Sunday Times a révélé le 1er août des soupçons de dopage de masse chez les athlètes. Sans en préciser l’âge, politesse oblige.Adrien PécoutJournaliste au Monde 20.08.2015 à 12h55 • Mis à jour le20.08.2015 à 13h31 Dans un pays où le sujet de l’immigration est des plus sensibles, les Polonais vivant au Royaume-Uni ont décidé d’agir pour prouver l’importance de l’immigration dans le pays. Régulièrement en proie à des discriminations ou à des récriminations, les migrants polonais ont décidé de réagir par deux actions parallèles : certains travailleurs ont prévu d’entamer une grève de 24 heures, jeudi 20 août, afin de prouver l’importance de la main-d’œuvre des immigrés ; d’autres ont demandé aux Polonais de donner leur sang, dans un geste symbolique.Les deux initiatives sont nées par le biais du journal gratuit en langue polonaise Polish Express. À la suite d’un commentaire sur le site, le débat a été lancé sur l’impact qu’aurait sur l’industrie anglaise une grève impliquant 10 000 travailleurs polonais.Mais le mouvement de grève n’est soutenu par aucun syndicat et la page Facebook censée promouvoir l’événement atteint péniblement les 1 000 membres. Car, comme le souligne The Independant, participer à une telle manifestation est risquée. Une société basée à Reading, à 70 kilomètres à l’ouest de Londres, a émis un avertissement pour le moins explicite : « Tout employé qui ne participe pas normalement à ses activités (…) pourra être soumis à une procédure disciplinaire. » Une manifestation prévue devant le palais de Westminster, qui héberge le Parlement britannique à Londres, rassemble pour l’heure davantage de journalistes que de participants...« Une contribution positive »Today, my #polishblood goes where my love goes....for all British people. Let's keep together! @britishpoles http://t.co/pGwJYnECza— chrisduka (@KrzysztoF)require(["twitter/widgets"]);Face à ces risques, Georges Byczynski, conseiller juridique et à l’origine de cette campagne, a eu l’idée d’une alternative. Alors que le National Health Service (NHS), le système de santé publique, a besoin de plus de 200 000 donneurs cette année, il a déclaré au Guardian son intention de « faire quelque chose de positif pour montrer l’importance des migrants pour le Royaume-Uni, et l’importance du Royaume-Uni pour les migrants » :« Je crois qu’une grève n’est pas nécessaire, car c’est très risqué. C’est inutile et cela doit être considéré comme un dernier recours. Au lieu de cela, nous avons eu l’idée de demander au peuple polonais de donner son sang. Nous avions en tête que nous pourrions apporter plus de 10 000 donneurs. »Afin de promouvoir cette initiative un groupe Facebook, fort de 2 400 membres, et le hashtag #PolishBlood ont été créés. Interviewé par la BBC, M. Byczynski souligne les contributions des Polonais dans le quotidien des Britanniques :« Nous travaillons, nous payons nos impôts, nous contribuons à la culture anglaise. Nous espérons que cette campagne ne sera pas éphémère mais sera une preuve de la contribution positive des migrants polonais au Royaume-Uni. »Lire aussi :Migrants : Londres veut durcir sa législation contre l’immigration clandestineDeuxième nationalité la plus représentéeCette campagne est également hautement symbolique, aux yeux de John Zylinski, fils d’un héros de guerre polonais qui a combattu les nazis, qui rappelle dans le Guardian que les Polonais ont été nombreux à combattre dans l’armée britannique, au prix de leur sang.Ce natif de Londres, qui briguera l’an prochain la mairie de la ville, témoigne du sentiment de stigmatisation de la communauté polonaise en Grande-Bretagne qui se vit, ces dernières années, avec la montée du discours xénophobe, « comme un bouc émissaire ». Selon l’office national des statistiques anglais, les Polonais représentent la deuxième nationalité la plus représentée au Royaume-Uni, derrière les Indiens.De son côté, la Fédération des Polonais, une organisation qui regroupe plus de 60 associations, a critiqué l’idée de la grève qui ferait « plus de mal que de bien », et a également déclaré que le don du sang « ne doit pas être utilisé à des fins politiques ».Au début du mois d’août, Londres a proposé de nouvelles mesures pour contrôler l’afflux de clandestins sur son territoire, notamment par le biais du tunnel sous la Manche, où des migrants tentent régulièrement de rejoindre l’Angleterre. En 2013, le pays a accueilli quelque 526 046 migrants de longue durée, selon les données de l’institut Eurostat.Lire : Au Royaume-Uni, l'immigration reste la grande préoccupation des électeurs (reportage à Peterborough) Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain. Electricien de formation, Jordan Slaninka, 23 ans, a choisi d’entrer sur le marché du travail par la voie de l’intérim. Une façon de découvrir le monde de l’entreprise et d’accumuler de l’expérience. Actuellement en mission chez Spie, spécialiste de l’ingénierie électrique, il attend avant tout de son employeur qu’il l’aide à progresser dans son métier pour pouvoir évoluer vers d’autres postes.Lire aussi :Maëva Lavril : « Mon entreprise idéale crée une ambiance de travail conviviale »Elodie Chermann (Propos recueillis par) François Bougon Mao Zedong n’en finit pas d’agiter la Chine des réseaux sociaux. Après la polémique déclenchée par un animateur vedette de la télévision qui avait insulté le Grand Timonier – un « vieux fils de pute », de très mauvais aloi –, c’est une affiche qui provoque le scandale.Celle d’une superproduction historique qui sortira le 3 septembre, à l’occasion du Jour de la victoire de la guerre de résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise. Mao y apparaît en majesté. Certes, le fondateur de la République populaire de Chine est l’un des personnages du film, au côté de son ennemi nationaliste Tchang Kaï-chek et des dirigeants américain et britannique, Franklin D. Roosevelt et Winston Churchill.Les internautes chinois se sont délectésMais le titre, La Déclaration du Caire, évoque directement la conférence qui s’était tenue dans la capitale égyptienne en novembre 1943 pour établir les plans contre le Japon impérialiste : c’est lui qui a fait penser aux internautes chinois, peu charitables, que le réalisateur s’était rendu coupable de « distorsion historique » à des fins de propagande. En effet, la réunion avait rassemblé Tchang, Roosevelt et Churchill, mais pas Mao, replié à Yan’an, sa base du Nord où il préparait la conquête du pouvoir.Les internautes chinois se sont délectés en parodiant l’affiche : Mao s’y voit, par montage, remplacé par différentes personnalités, depuis le comique britannique Mr Bean, jusqu’au dictateur nord-coréen Kim Jong-un. Le réalisateur Wen Deguang a plaidé une erreur de son équipe de communication. Il a rappelé que Tchang Kaï-chek était bel et bien présent dans le film.Mais cette maladresse a suscité les critiques au sein même des médias gouvernementaux. Le Global Times s’est inquiété du « nihilisme historique et du discrédit jeté sur Mao Zedong (…), en vogue depuis un certain temps sur Internet ». Pour le quotidien, cette bourde donne des armes aux adversaires du régime. Comme quoi, en Chine, il peut être de mauvais ton de vouloir trop « afficher » son maoïsme.François BougonChef adjoint au service InternationalSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Caroline Taïx (Sydney, correspondance) Comment reconnaître un Australien ? Pas forcément à son niveau en surf ou à son talent pour réussir les barbecues. En revanche, un indice : leur goût pour la Vegemite.Les étrangers prennent souvent un air dégoûté en testant cette pâte brune, épaisse et salée, à base de levure de bière, consommée notamment sur des toasts au petit déjeuner. « C’est ­horrible ! », a même osé, en 2011, Barack Obama devant Julia Gillard, alors première ministre. Les Australiens, eux, s’en délectent et vantent son apport en vitamine B. La Vegemite a été lancée en 1923 pour compenser la pénurie de Marmite, sa cousine britannique. ­Depuis, le pot à l’étiquette jaune et rouge est devenu une icône en Australie.Quand un ministre a qualifié, dimanche 9 août, la populaire pâte de « précurseur de la misère », les Australiens ont donc été surpris. Dans des communautés reculées aborigènes où la vente ­d’alcool est interdite, certains achètent la Vegemite en grande quantité pour en faire de l’alcool de contrebande, a ­dénoncé le ministre des affaires indi­gènes, Nigel Scullion. Des enfants ont dû manquer l’école tellement ils avaient bu, a assuré le ministre dans le journal local Sunday Mail. L’alcool est fabriqué en grande quantité dans des baignoires, a affirmé le journal.L’alcool, premier facteur de violenceDans l’Etat du Queensland (nord-est), une quinzaine de communautés sont concernées. Les Aborigènes (470 000 personnes sur 23 millions d’habitants en Australie) représentent la population la plus pauvre et la plus marginalisée du pays. Emploi, criminalité, santé… Quel que soit le secteur, les données concernant cette communauté sont préoc­cupantes. Selon le Bureau australien de la statistique, 17 % des Aborigènes ­consommaient de l’alcool à un niveau dangereux en 2008. Cette pratique serait le premier facteur de violence au sein de cette communauté, écrivait, en 2010, l’Institut australien de la criminologie.Selon la BBC, une restriction de la vente de la Vegemite dans des communautés reculées a été évoquée. Mais plusieurs voix se sont élevées pour expliquer que le problème était isolé et limité au sein de quelques groupes : pas de quoi priver les Australiens d’un de leurs mets préférés. De plus, de l’alcool de contrebande peut également être réalisé à partir d’autres produits contenant de la levure de bière.Pour des leaders aborigènes, si des limitations doivent être mises en place, elles doivent l’être par les communautés concernées et non par Canberra. Devant cette levée de boucliers, le premier ministre Tony Abbott a écarté toute restriction : « La dernière chose que je veux voir est un contrôle de la Vegemite, parce que pour la plupart des gens c’est juste une pâte à tartiner nourrissante sur les toasts le matin et dans les sandwichs. »Commentaires amusésLa mobilisation du ministre des affaires indigènes sur la question de la Vegemite a donné lieu à des commentaires amusés sur les réseaux sociaux. Certains internautes rappellent que la communauté aborigène souffre d’un fléau ô combien plus grave que l’addiction à la pâte à tartiner : la méthamphétamine y fait des ravages. Finalement, l’affaire ne fait qu’ajouter une ligne à l’histoire presque centenaire de la Vegemite. L’ex-premier ministre John Howard (1996-2007) disait que les Australiens connaissaient mieux les paroles du jingle de la publicité sur la Vegemite que l’hymne national australien. « We’re happy little Vegemites » (« Nous sommes d’heureux petits Vegemites »), chantaient de beaux enfants nourris à l’amère pâte brune.Caroline Taïx (Sydney, correspondance)Journaliste au Monde 20.08.2015 à 02h08 • Mis à jour le20.08.2015 à 17h02 Paris et Londres vont mettre en place un « centre de commandement et de contrôle commun » à Calais (Pas-de-Calais) pour tenter de lutter contre les réseaux qui font passer les migrants en Angleterre. C’est la principale annonce faite par le ministre de l’intérieur français, Bernard Cazeneuve, et son homologue britannique, Theresa May, à l’occasion d’un déplacement jeudi 20 août dans la ville qui accueille plusieurs milliers de migrants.Les deux ministres y ont signé un accord de coopération bilatérale, qui prévoit que ce centre, placé sous double commandement français et britannique, fasse travailler ensemble policiers. Moins d’une dizaine de policiers britanniques devraient toutefois y travailler, selon les informations du Monde. Ils s’ajouteront aux policiers des border force, déjà présents de manière permanente à Calais pour contrôler les frontières. M. Cazeneuve se rendra à Calais le 31 août en compagnie du premier ministre Manuel Valls et des commissaires européens Dimitris Avramopoulos (affaires intérieures) et Frans Timmermans (premier vice-président) pour évoquer le sujet des migrants, « mais aussi d’autres [questions] qui renvoient au volet humanitaire ou au volet économique ».Il s’agit surtout de faire oublier les joutes du début de l’été, lorsque la Grande-Bretagne reprochait à la France une situation chaotique et que celle-ci s’agaçait de jouer le bras policier de son voisin. Jeudi, Londres a également officialisé le versement d’une enveloppe de 10 millions d’euros, qui vient s’ajouter à une contribution de 15 millions d’euros sur trois ans, annoncée en septembre 2014 pour sécuriser le port de Calais. Une rallonge de 10 millions d’euros avait déjà été décidée au début d’août. « Ça fait 35 millions d’euros en tout, c’était zéro il y a un an », insiste-t-on au ministère de l’intérieur français.Lire aussi :A Calais, la France est « le bras policier » de Londres« Clôtures, vidéosurveillance, projecteurs lumineux... » Les moyens alloués par les Britanniques doivent permettre un renforcement de la sécurité du site à travers des recrutements et un dispositif de « clôtures, de vidéosurveillance, de technologie de détection infrarouge et de projecteurs lumineux ». Quelque 1 300 policiers et gendarmes français sont actuellement mobilisés sur Calais, a rappelé le ministère de l’intérieur.Mais la rallonge de 10 millions d’euros doit aussi servir pour la première fois un volet « humanitaire », consistant à « faciliter les retours volontaires » vers les pays d’origine qui pourraient s’ajouter aux éloignements forcés – 1 000 personnes depuis le début de l’année. Cette somme pourrait surtout financer 1 000 places d’hébergement pour les demandeurs d’asile, « à une distance significative de Calais ». Actuellement, un candidat à l’asile attend « entre trois et six mois pour accéder à un hébergement », rappelle Pierre Henry, directeur général de France terre d’asile.Un « soutien aux personnes vulnérables » doit, enfin, être financé à travers des « logements protégés ». Actuellement, le centre d’accueil Jules-Ferry, qui jouxte le camp, héberge une centaine de femmes et d’enfants. Mais il est saturé depuis plusieurs semaines. Les migrants vivent dans des conditions « inhumaines et indignes », jugeait en juillet la Commission nationale consultative des droits de l’homme. Au début d’août, c’est le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) qui proposait que les casernes inoccupées soient utilisées pour loger les migrants.Lire notre enquête :A Calais, le très lucratif trafic de migrants« Il faut sortir des petits calculs comptables » Le plan annoncé jeudi risque de paraître insuffisant de ce point de vue. « On en a marre de se substituer aux responsabilités de l’Etat », s’impatientait mercredi Jean-François Corty, de Médecins du monde, qui a ouvert une clinique mobile sur le camp. « J’attends de pouvoir retirer mes équipes de ce bidonville où l’on fait de la médecine d’urgence qui ne devrait pas exister en France. »« C’est le moment d’innover et d’ouvrir une voie d’immigration légale entre la France et l’Angleterre, à travers un bureau d’asile commun », invite Pierre Henry. Le règlement Dublin III, qui fixe les règles d’asile en Europe, permet à la Grande-Bretagne d’étudier directement des demandes de migrants présents en France en raison de leurs liens culturels et familiaux avec le pays. « L’an dernier, l’Angleterre a refusé les dix dossiers de ce type présentés par la France, regrette M. Henry. Il faut sortir des petits calculs comptables et proposer une réponse d’ampleur européenne. »C’est aussi ce qu’a rappelé ces derniers mois la Commission européenne en proposant d’instaurer des quotas d’accueil. Mais les Etats ont préféré un système de répartition volontaire, qui a déjà montré ses limites. La Commission envisage toutefois toujours de présenter « d’ici à la fin de l’année » une proposition législative pour une répartition contraignante. Mais jeudi, le commissaire aux migrations Dimitris Avramopoulos n’a pas été convié à la rencontre franco-britannique, en dépit de sa disponibilité.Lire aussi nos explications :Comment fonctionne la politique migratoire entre le Royaume-Uni et la France ?Julia Pascual (à Calais) avec Eric Albert (à Londres) et Christophe Garach (à Bruxelles) 19.08.2015 à 14h39 • Mis à jour le19.08.2015 à 15h31 | Anne Rodier Thomas, Jennifer, Abou, Thaïs, Kevin, ils ont tous « une vie à deux balles ». Ils appartiennent à une génération où liberté rime avec précarité de l’emploi comme du reste, où à 30 ans « si tu n’as pas eu au moins trois pots de départ, c’est que tes collègues te détestaient vraiment ». Une précarité qui réunit des porteurs de projets, qui « quitte à galérer » ont décidé de « faire le métier qu’ils aiment » : cinéma solaire ambulant, café sauvage, expert du logement collectif, précisément ouvreur de squat à Paris. Ce livre de deux journalistes prend la suite du webdoc réalisé en 2013 par Sophie Brändström, qui a écrit l’ouvrage avec Mathilde Gaudéchoux.Ce sont des tranches de vie truculentes d’une génération débrouille qui rappellent les initiatives des babas cool des années 1970, qui alors confrontés à l’apparition du chômage de masse provoqué par le choc pétrolier se détournaient du marché du travail traditionnel et partaient sac sur le dos élever des chèvres dans le Larzac : pour être autonome sans revenu, en développant le troc, l’art de la récupération et du faire soi-même.« Ce qu’on peut choisir »Les recettes n’ont pas changé : « On se rabat sur de l’ultra-local, sur le présent, sur ce qu’on peut choisir, explique la sociologue Cécile Van de Velde. Ce qui revient à « construire une mini-contre-société face à un horizon incertain », ajoute-t-elle.Mais dans Ma vie à deux balles. Génération débrouille, les histoires des jeunes vont plus loin que celles de leurs « pères du Larzac », puisque in fine ils réalisent leur projet et donc gagnent leur place dans la société et leur liberté.Fiches pratiques, meilleures adresses Internet pour échanger services et savoir-faire, astuces de grand-mère sont présentées dans ce livre comme des instruments de l’économie collaborative dont ils se revendiquent : débrouille rime avec réseaux et partage. Pour le sociologue Jean Pralong, interviewé en fin d’ouvrage avec d’autres experts des comportements au travail et de l’innovation sociale, ces jeunes « ne sont pas des victimes. Ils ont choisi d’être indépendants. (…) Ils ont réfléchi à la place qu’ils veulent prendre dans la société. (…) C’est une posture politique. » Ils s’inscrivent « dans un mécanisme économique libéral (…) décalé par rapport au statut de salarié ». Ces jeunes ont fait le pari de la diversification des trajectoires professionnelles et pourraient bien le gagner.« Ma vie à deux balles. Génération débrouille », de Sophie Brändström et Mathilde Gaudéchoux, éd. Les liens qui libèrent, en librairie à partir du 26 août, 16,50 euros.Anne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.08.2015 à 11h38 • Mis à jour le19.08.2015 à 12h17 | Eric Nunès Pour les 617 000 bacheliers de l’édition 2015, le bac est un sésame pour l’enseignement supérieur qui leur ouvre le droit à une place à l’université ou dans une école. Dans le rôle du grand coordinateur qui doit diriger au mieux ces centaines de milliers de lycéens : le logiciel d’orientation Admission post-bac (APB).Début août, ils étaient pourtant encore 7 500 sans affectation, à attendre qu’une place, en accord avec leurs souhaits, leur soit proposée. « Tous les ans, une fois les trois tours d’APB passés, il reste des jeunes qui n’ont pas obtenu satisfaction », reconnaît-on au secrétariat d’État chargé de l’enseignement supérieur. Interrogés par Le Monde.fr, plusieurs lycéens dont les premiers choix n’ont pas été retenus, ont confié leur désarroi.Son orientation, Océane la voyait très clairement : une classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE). Élève respectueuse des consignes de son rectorat, elle postule pour « ses deux vœux de rêves, deux vœux raisonnables de plus et deux derniers par sécurité ». A l’issue du premier tour du logiciel APB, la jeune femme est admise pour son dernier choix, une école sélective qu’elle ne souhaite pas rejoindre. « J’ai refusé, laissant ma place à un autre pour le 2e tour de sélection d’APB, dans l’espoir d’être retenue lors des autres tours. » Malgré son bac obtenu avec mention, elle demeure sans affectation « à quelques semaines de la rentrée », s’inquiète-t-elle, exaspérée qu’on l’ait poussée à faire un choix dont elle n’a jamais voulu.Lire aussi :7 500 bacheliers attendent encore une place à l’universitéSix vœux minimumEn effet, dans les secteurs d’orientation sous tension, il est fortement conseillé de faire six vœux. Les lycéens, sourds aux consignes, qui n’ont pas les six souhaits requis par APB passent après tous les autres. À Paris, la moyenne des souhaits formulés par les candidats se situe autour de dix. Avec cette méthode, « 90 % des lycéens obtiendraient un de leurs cinq premiers choix. Mais qu’en est-il des 10 % restants ? », s’inquiète la jeune femme.L’algorithme d’APB suit des règles que nombre de lycéens ne comprennent pas. Pourquoi un étudiant de Vincennes devrait-il s’exiler à Saint-Denis ou Melun alors que les universités parisiennes sont sous ses fenêtres ? Mouna crie à « l’injustice » dans le mode de recrutement des filières non sélectives.  « Un lycéen parisien qui obtient son bac de justesse et n’a rien fait de l’année pourra avoir une place à Paris-1 Panthéon-Sorbonne ou Assas », tandis que le banlieusard demeure condamné à son territoire d’origine, « une université moins prestigieuse et plus éloignée.», dénonce-t-elle.Dans un chat sur Le Monde.fr, Richard Audebrand, chef du département de l’orientation sur Admission post-bac (APB) confirme : « la réglementation prévoit une priorité pour les candidats de l’académie ». Les jeunes de banlieue « peuvent postuler sur les universités parisiennes, mais avec moins de chances d’être retenus que les candidats de l’académie de Paris ».Choix lourd de conséquencesAu sein d’une même académie dont les établissements peuvent être éloignés de plusieurs centaines de kilomètres, comment gérer des années d’études avec des temps de transport parfois dissuasifs ? Le problème n’est pas pris en compte par APB, estime Ludovic, lycéen dans la Drôme. Alors qu’il a candidaté à cinq BTS management des unités commerciales, il a été admis pour son dernier choix... en Isère. Le trajet représente une heure de route pour se rendre en cours, et le même temps pour revenir.Chaque année, les bacheliers sont plus nombreux, et optent de plus en plus pour l’université : ils étaient 50 000 en plus en 2014 ; ils seront 30 000 supplémentaires cette année. « Chaque cas individuel sera traité », a assuré Thierry Mandon, secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement supérieur, dans Les Echos du 5 août. Mais pour nous proposer quoi ? s’interrogent plusieurs néobacheliers.Bac avec mention bien en poche, Marc-David avait opté pour la fac de droit d’Assas. Son choix lui a été refusé. Une « procédure complémentaire d’orientation » lui a été promise, « mais pas de licence de droit, d’économie ou de sciences politiques... Juste des langues en quantité astronomique ! » Des propositions donc, mais sans rapport avec les choix et la formation initiale du candidat.Pourtant, un choix, une fois validé, est lourd de conséquences. À ceux qui s’inquiètent d’un échec dans un secteur qu’ils n’ont pas vraiment voulu, il est fortement déconseillé d’attendre une année de plus pour une nouvelle sélection d’APB en première année de licence. Les bacheliers de l’année sont prioritaires pour les filières à capacité d’accueil limité. Les chances d’être sélectionné en 2016 pour ceux qui ont eu leur bac en 2015 sont donc plus faibles.Lire aussi :Mal orientés dans leurs études, ils ont rebondi sans perdre une annéeEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.08.2015 à 06h43 • Mis à jour le20.08.2015 à 09h33 Drôle de climat à la cour d’appel de Nîmes. Un magistrat, avocat général, fait l’objet de deux enquêtes, judiciaire et administrative, soupçonné d’avoir tenté de voler un billet de 20 euros dans le portefeuille d’un de ses collègues du parquet général. « Il est certain que cela porte atteinte à l’image de la magistrature », glisse un membre du parquet général.Les faits, révélés par Le Midi libre mardi 18 août, remontent au 28 juillet. L’avocat général, patron par intérim du parquet général pendant les vacances de son supérieur, le procureur général Michel Desplan, est vu par des collègues dans le bureau d’un de ses subordonnés, un substitut alors en train de requérir dans une audience.En rentrant, celui-ci se rend compte que ses affaires ont été fouillées et que le portefeuille n’est plus à sa place. L’avocat général nie, assure être entré dans le bureau pour consulter un dossier, mais rapidement la situation se dégrade à la cour d’appel, au point que le procureur général doit interrompre ses vacances et demander l’ouverture d’une enquête confiée à la brigade financière du SRPJ de Montpellier.Déjà visé par une note de serviceLe magistrat suspecté reconnaîtra finalement la tentative de vol, pour s’acheter de quoi déjeuner. Les vidéos de surveillance laissent penser qu’il a emporté la sacoche de son collègue dans son bureau pour en détailler le contenu, avant de la remettre à sa place.Le procureur général a lancé une procédure disciplinaire contre son bras droit et demandé à la garde des sceaux de le suspendre provisoirement. Le Conseil supérieur de la magistrature, réuni en urgence, s’est prononcé en faveur d’une mise à l’écart temporaire. En 2012, l’avocat général visé par ces enquêtes avait déjà fait l’objet d’une note de service le sommant de ne pas se rendre dans les bureaux de ses collègues sans motif légitime…Au ministère de la justice, on confirmait, lundi 17 août, que Christiane Taubira était saisie « d’une demande de suspension et que le dossier était en cours ».Hocine Rouagdia (Nîmes, correspondance) 18.08.2015 à 09h31 • Mis à jour le19.08.2015 à 08h26 Le ravisseur présumé de Rifki, 4 ans, enlevé samedi à Rennes et retrouvé le lendemain dans un TGV en Gironde, a été mis en examen pour enlèvement, séquestration et agression sexuelle. Le suspect a été placé en détention provisoire, conformément aux réquisitions du parquet.Devant les enquêteurs de la police judiciaire et un psychologue, le garçonnet « n’a évoqué aucune violence de quelque nature qui aurait pu être commise par le mis en cause, qu’il appelle familièrement “Tonton Ahmed” ». Mais le suspect « a reconnu avoir, à une reprise, commis des attouchements sur le jeune Rifki, dans les jours précédant l’enlèvement », a précisé le parquet mardi.Selon son avocate, le suspect a connu un parcours difficile. Passé de foyer en foyer, à Mayotte puis à La Réunion, « victime de sévices sexuels et de maltraitances durant son enfance », l’homme de 25 ans était « inscrit dans un foyer à Rennes » au moment de sa rencontre avec la famille de Rifki, rapporte Me Emmanuelle Khan-Renault au site France TV Info.« Un équilibre psychologique fragile »C’est au cours d’un séjour chez un ami de la famille qu’il aurait eu un « geste accidentel qui peut être assimilé à un geste sexuel », explique l’avocate. Elle ajoute que le ravisseur présumé de Rifki souffrirait de « crises d’épilepsie » et serait « analphabète ». « Il ne souffre pas de déficience intellectuelle, mais il raisonne curieusement et il a un équilibre psychologique fragile. » Lundi, le parquet de Rennes avait dit que le suspect faisait déjà l’objet de poursuites pour agression sexuelle sur mineur.Le jeune Rifki avait disparu dans l’après-midi de samedi alors qu’il était parti « acheter des boissons » avec un homme que sa mère et son oncle ne connaissaient que depuis quelques jours.Selon le parquet, le suspect « prétend, de manière confuse, s’être éloigné avec Rifki pour trouver de la nourriture et être revenu près de deux heures plus tard place de la mairie », à Rennes. « Il aurait alors pris le train en direction de Paris, puis de Bordeaux, pour tenter de retrouver la famille de la jeune victime », selon le communiqué. Luc Leroux (Marseille, correspondant) Chênes kermès, oliviers, buis, amandiers et vignes… La Montagnette à Tarascon (Bouches-du-Rhône) est une carte postale de paysage provençal. Le site offre une vue sur les contreforts des Alpilles, la plaine d’Arles et le Rhône. C’est au cœur de ce paradis des randonneurs avignonnais et arlésiens que l’ex-mannequin de Chanel, Inès de La Fressange, essuie une tempête médiatique et judiciaire depuis le début de l’été.La SCI Nine et Civil, dont elle est la gérante, y a acheté en 2004 une propriété, le Pas du Bouquet et Raousset, loin de tout regard, au bout d’un kilomètre et demi de chemin pierreux. En contrebas de la bâtisse principale, au bord de la piscine, la propriétaire a fait édifier une maison d’une centaine de mètres carrés, sans permis de construire.Lundi 17 août, la cour d’appel d’Aix-en-Provence a rejeté le recours de la SCI Nine et Civil contre une décision du juge des référés de Tarascon qui, le 23 juillet, l’avait condamnée sous astreinte à remettre les lieux en état et à démolir cette construction, réalisée au cœur d’une zone naturelle d’intérêt écologique, floristique et faunistique, un espace classé inscrit à l’inventaire des sites pittoresques. Défrichement, coupes d’arbres, mouvements de terrain, « les travaux ainsi réalisés en violation du plan d’occupation des sols de la commune et des règles d’urbanisme sont incontestablement de nature à causer une atteinte grave à l’environnement et à dénaturer le site de la Montagnette », écrivait le juge des référés en juillet.« Des insultes dans la presse »Le président de l’Association pour la défense de l’environnement rural (ADER), à l’origine de la procédure, Philippe Chansigaud, apiculteur et oléiculteur au pied de la Montagnette, se félicite que la cour d’appel n’ait pas accordé un quelconque sursis : « C’est une très bonne chose pour la gestion des espaces naturels, la justice confirme ainsi le désordre écologique. » Il dénonce en outre l’usage de « la stratégie du permis provençal ». « La pratique de Mme de La Fressange est habituelle dans la région. On construit et après on fait tout pour essayer de régulariser, déplore-t-il. Parfois, les responsables politiques sont prêts à jouer ce jeu de la politique du fait accompli lorsqu’il s’agit de chasseurs, de puissants représentants de syndicat professionnel ou encore de people. »« De la négligence ? Je ne sais pas…, indique de son côté Lucien Limousin, maire (divers droite) de Tarascon. C’est surprenant qu’ils aient procédé de la sorte, ils devaient se douter que quelqu’un s’apercevrait des travaux. » En mai, l’élu avait été alerté par l’ADER, qui avait déposé une plainte auprès du procureur de la République de Tarascon pour construction illicite. Après des procès-verbaux dressés par la police municipale, le maire avait signé deux arrêtés ordonnant l’arrêt immédiat des travaux.Fin juillet, il a rencontré les avocats de l’ancien mannequin, un architecte et le compagnon de Mme de La Fressange, Denis Olivennes, le PDG d’Europe 1, pour évoquer une possibilité de régularisation. Un nouveau rendez-vous est fixé fin août. Mais M. Limousin se montre dubitatif. « Le coin n’est pas constructible… Il faudra déposer un permis. On le transmettra à toutes les autorités publiques qui donneront leur avis. »L’ex-mannequin dispose désormais de trente jours pour raser ce qu’à l’audience les avocats de la SCI ont décrit comme « un très joli bâtiment qui doit être recouvert de pierre sèche et de végétation ». Mes Charles Petit et Nicolas Polubocsko ont, par ailleurs, dénoncé « les insultes dans la presse » dont Inès de La Fressange aurait fait l’objet, et l’intrusion sur sa propriété, avec la prise de photos par des drones.Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde 18.08.2015 à 09h31 • Mis à jour le18.08.2015 à 19h05 Une information judiciaire a été ouverte mardi 18 août à l’encontre du ravisseur présumé de Rifki, un garçon de 4 ans, pour enlèvement, séquestration et agression sexuelle au préjudice d’un mineur de quinze ans. L’enfant, kidnappé samedi à Rennes, avait été retrouvé le lendemain dans un TGV en Gironde. Le suspect a été placé en détention provisoire.Devant les enquêteurs de la police judiciaire et un psychologue, le garçonnet « n’a évoqué aucune violence de quelque nature qui aurait pu être commise par le mis en cause, qu’il appelle familièrement “Tonton Ahmed” ». Mais le suspect « a reconnu avoir, à une reprise, commis des attouchements sur le jeune Rifki, dans les jours précédant l’enlèvement », a précisé le parquet mardi.Selon son avocate, le suspect a connu un parcours difficile. Passé de foyer en foyer, à Mayotte puis à La Réunion, « victime de sévices sexuels et de maltraitances durant son enfance », l’homme de 25 ans était « inscrit dans un foyer à Rennes » au moment de sa rencontre avec la famille de Rifki, rapporte Me Emmanuelle Khan-Renault au site France TV Info.« Un équilibre psychologique fragile »C’est au cours d’un séjour chez un ami de la famille qu’il aurait eu un « geste accidentel, qui peut être assimilé à un geste sexuel », explique l’avocate. Elle ajoute que le ravisseur présumé de Rifki souffrirait « de crises d’épilepsie » et serait « analphabète ». « Il ne souffre pas de déficience intellectuelle, mais il raisonne curieusement et il a un équilibre psychologique fragile. » Lundi, le parquet de Rennes avait dit que le suspect faisait déjà l’objet de poursuites pour agression sexuelle sur mineur.Le jeune Rifki avait disparu dans l’après-midi de samedi alors qu’il était parti « acheter des boissons » avec un homme que sa mère et son oncle ne connaissaient que depuis quelques jours. Le suspect risque « jusqu’à trente ans de réclusion », selon le parquet. Luc Leroux (Marseille, correspondant) Chênes kermès, oliviers, buis, amandiers et vignes… La Montagnette à Tarascon (Bouches-du-Rhône) est une carte postale de paysage provençal. Le site offre une vue sur les contreforts des Alpilles, la plaine d’Arles et le Rhône. C’est au cœur de ce paradis des randonneurs avignonnais et arlésiens que l’ex-mannequin de Chanel, Inès de La Fressange, essuie une tempête médiatique et judiciaire depuis le début de l’été.La SCI Nine et Civil, dont elle est la gérante, y a acheté en 2004 une propriété, le Pas du Bouquet et Raousset, loin de tout regard, au bout d’un kilomètre et demi de chemin pierreux. En contrebas de la bâtisse principale, au bord de la piscine, la propriétaire a fait édifier une maison d’une centaine de mètres carrés, sans permis de construire.Lundi 17 août, la cour d’appel d’Aix-en-Provence a rejeté le recours de la SCI Nine et Civil contre une décision du juge des référés de Tarascon qui, le 23 juillet, l’avait condamnée sous astreinte à remettre les lieux en état et à démolir cette construction, réalisée au cœur d’une zone naturelle d’intérêt écologique, floristique et faunistique, un espace classé inscrit à l’inventaire des sites pittoresques. Défrichement, coupes d’arbres, mouvements de terrain, « les travaux ainsi réalisés en violation du plan d’occupation des sols de la commune et des règles d’urbanisme sont incontestablement de nature à causer une atteinte grave à l’environnement et à dénaturer le site de la Montagnette », écrivait le juge des référés en juillet.« Des insultes dans la presse »Le président de l’Association pour la défense de l’environnement rural (ADER), à l’origine de la procédure, Philippe Chansigaud, apiculteur et oléiculteur au pied de la Montagnette, se félicite que la cour d’appel n’ait pas accordé un quelconque sursis : « C’est une très bonne chose pour la gestion des espaces naturels, la justice confirme ainsi le désordre écologique. » Il dénonce en outre l’usage de « la stratégie du permis provençal ». « La pratique de Mme de La Fressange est habituelle dans la région. On construit et après on fait tout pour essayer de régulariser, déplore-t-il. Parfois, les responsables politiques sont prêts à jouer ce jeu de la politique du fait accompli lorsqu’il s’agit de chasseurs, de puissants représentants de syndicat professionnel ou encore de people. »« De la négligence ? Je ne sais pas…, indique de son côté Lucien Limousin, maire (divers droite) de Tarascon. C’est surprenant qu’ils aient procédé de la sorte, ils devaient se douter que quelqu’un s’apercevrait des travaux. » En mai, l’élu avait été alerté par l’ADER, qui avait déposé une plainte auprès du procureur de la République de Tarascon pour construction illicite. Après des procès-verbaux dressés par la police municipale, le maire avait signé deux arrêtés ordonnant l’arrêt immédiat des travaux.Fin juillet, il a rencontré les avocats de l’ancien mannequin, un architecte et le compagnon de Mme de La Fressange, Denis Olivennes, le PDG d’Europe 1, pour évoquer une possibilité de régularisation. Un nouveau rendez-vous est fixé fin août. Mais M. Limousin se montre dubitatif. « Le coin n’est pas constructible… Il faudra déposer un permis. On le transmettra à toutes les autorités publiques qui donneront leur avis. »L’ex-mannequin dispose désormais de trente jours pour raser ce qu’à l’audience les avocats de la SCI ont décrit comme « un très joli bâtiment qui doit être recouvert de pierre sèche et de végétation ». Mes Charles Petit et Nicolas Polubocsko ont, par ailleurs, dénoncé « les insultes dans la presse » dont Inès de La Fressange aurait fait l’objet, et l’intrusion sur sa propriété, avec la prise de photos par des drones.Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde 17.08.2015 à 13h37 • Mis à jour le17.08.2015 à 13h38 Un des patrons de la « police des polices » est dans le viseur de son propre service. Le site d’information Mediapart rapporte, lundi 17 août, que le commissaire divisionnaire Didier Cristini, à la tête de l’antenne de l’inspection générale de la police nationale (IGPN) de Nice, fait l’objet d’une enquête interne.L’affaire avait été révélée par RTL, au début d’août, quand le patron de l’unité de protection sociale de la ville, un organisme regroupant les brigades des stupéfiants, des mineurs et des mœurs, avait adressé une lettre de deux pages au directeur départemental de la sécurité publique dénonçant les méthodes du chef local de l’IGPN.Selon lui, M. Cristini se livre à un véritable harcèlement de ses collègues, qui « ne supportent plus d’être traqués injustement par la seule hostilité d’un homme ». Les services de M. Cristini sont accusés d’avoir mené plusieurs enquêtes sur le groupe, auditionné des dealers et des détenus, dont certains ont livré des témoignages à charge. Et M. Msili de dénoncer une enquête douteuse et dangereuse, sans résultat judiciaire pour le moment. D’autant que ce n’est pas la première fois qu’il est reproché au commissaire divisionnaire d’accorder un crédit exagéré à des accusations peu fiables, voire mensongères.Lire aussi :Selon l’IGPN, la « maison » police se porte bienDes accusateurs peu fiablesDidier Cristini était derrière une enquête de l’IGPN sur la brigade anticriminalité (BAC) de Grasse, qui avait failli être « décapitée », selon Mediapart, sur la base du témoignage d’un trafiquant de drogue et toxicomane. Plus tard, ce dernier reconnaîtra avoir « dit beaucoup de conneries parce qu[’il] voulai[t] [s]e venger de la police ». Il a finalement été condamné à quatre ans de prison ferme pour dénonciation calomnieuse et mensongère sur une autorité judiciaire entraînant des recherches inutiles.M. Cristini était également à l’origine de la dissolution, bien plus médiatique, de la BAC nord de Marseille en octobre 2012. Trente policiers avaient alors été suspendus et dix-sept mis en examen pour « vol en bande organisée, extorsion en bande organisée, acquisition, détention et transport non autorisé de stupéfiants ». L’enquête interne et l’instruction judiciaire, toujours en cours, semblent depuis revenir, peu à peu, sur les éléments du dossier reposant sur les dénonciations d’un ancien brigadier.Incité à prendre de longues vacances, le patron de l’IGPN de Nice peut toutefois compter sur le soutien de la patronne des « bœuf-carottes », Marie-France Monéger. Citée par Mediapart, cette dernière a déclaré que M. Cristini « ne mérite pas les critiques qu’on lui adresse. Il est sérieux, loyal, honnête et très investi dans son travail ».Lire nos informations : BAC de Marseille : l’image d’un témoin-clé ternie par des affaires judiciaires 17.08.2015 à 13h07 • Mis à jour le17.08.2015 à 13h45 Près de 100 000 animaux sont abandonnés chaque année en France, dont 40 000 durant la période estivale, selon la Société protectrice des animaux (SPA).Parmi les chiffres rendus publics, lundi 17 août, la SPA souligne les abandons entre le 1er et le 31 juillet, qui concernent 2 623 animaux : 999 chiens et 1 624 chats. Cela représente une hausse de 22 % des abandons par rapport à la même période en 2014.Une responsable de la SPA déplore en particulier « une vraie progression de l’abandon des chats ». Une campagne pour promouvoir la stérilisation des animaux domestiques a été lancée à la fin de juillet par l’association, qui rappelle qu’elle est le meilleur moyen pour « protéger les animaux » :« L’abandon massif des chats cette année concerne essentiellement des chatons, ce qui tend à nous indiquer qu’ils proviennent d’animaux non stérilisés, errants ou non ».« Déménagement, allergie... situation financière »La SPA héberge 45 000 chiens et chats en attente d’adoption dans ses 60 refuges et Maisons SPA chaque année. Selon l’association, « en plus des traditionnelles excuses données par les “abandonnants” : déménagement, allergie, séparation, départ en maison de retraite…, on trouve la situation économique sensible ».L’abandon d’un animal est passible d’une peine de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende, au même titre qu’un acte de cruauté envers un animal, conformément à l’article 521-1 du Code pénal.Depuis le début de l’année, les animaux sont symboliquement reconnus comme des « êtres vivants doués de sensibilité » en France. Une avancée législative qui satisfait une demande de la fondation 30 Millions d’Amis, pour obtenir une modification du Code civil, qui considérait jusqu’ici les animaux comme des « biens meubles ».Une mesure qui avait alors été critiquée aussi bien par certains défenseurs des animaux, qui estiment qu’elle est dénuée de portée pratique, que par la FNSEA, principal syndicat agricole, qui craignait qu’elle « ne [remît] en cause la pratique de l’élevage ».Lire l’entretien avec le juriste Jean-Marc Neumann Les animaux reconnus comme « êtres sensibles », un pas « totalement symbolique » 17.08.2015 à 11h26 • Mis à jour le17.08.2015 à 11h30 Un jeune garçon, né sans main droite, va devenir le premier enfant français à recevoir une prothèse imprimée en 3D. Virginie Contegal, la mère du jeune Maxence, explique le but de cette intervention, qui n’est en rien un acte chirurgical :« Ce n’est absolument pas médical. Il ne va pas subir de greffe, ni d’opération. La prothèse sera scratchée et il pourra l’enlever à la guise. Depuis que Maxence est né, on a fait le choix de ne pas l’appareiller avec une prothèse médicalisée. Là, il va avoir une main colorée aux couleurs de son choix, de super-héros (…), qu’il pourra enlever à sa guise. Ce sera ludique pour lui dans la cour de récré avec les copains. »Grâce à la technologie d’impression en 3D, ce type de prothèse ne coûte que 50 à 200 euros, selon la taille de la main. Si l’enfant la casse ou la perd, elle est donc facile à remplacer.Une association américaine spécialiséeLes parents du jeune garçon n’ont rien déboursé, puisqu'ils sont passés par l’association américaine e-Nable, qui met en commun les plans de prothèses de mains, à but humanitaire, et qui a permis à de nombreux enfants de bénéficier de cette technologie dans les pays anglo-saxons et en voie de développement.Interviewé par Le Parisien, Jon Schull, le créateur de l’association, recense « environ 2 000 mains livrées dans 37 pays » depuis 2013. Google avait remis en 2014 un prix de 540 000 euros à e-Nable pour « féliciter cette mission ». 16.08.2015 à 02h43 • Mis à jour le16.08.2015 à 05h55 Le chanteur-auteur-compositeur Jean-Jacques Goldman est toujours la personnalité préférée des Français, devant l’acteur Omar Sy qui confirme sa seconde place, selon le nouveau classement Ifop publié par le Journal du Dimanche.L’ancienne ministre Simone Veil arrive en troisième position, gagnant une place par rapport au précédent classement publié en décembre dernier. Suivent des personnalités de la chanson, du spectacle et du cinéma : Renaud (4e), Dany Boon (5e), Jean Reno (6e), Florent Pagny (7e), Sophie Marceau (8e), Jean-Paul Belmondo (9e) et Laurent Gerra (10e).Sarkozy devant HollandeCôté hommes politiques, le chef de l’Etat François Hollande arrive en 50e position (48e en décembre dernier). Son prédécesseur Nicolas Sarkozy est 40e (42e en décembre). Jean-Jacques Goldman mène ce classement depuis juillet 2013.Ce sondage a été réalisé par questionnaire mis en ligne du 15 au 21 juillet auprès d’un échantillon de 1 000 personnes représentatif de la population âgée de 15 ans et plus, selon la méthode des quotas. Jean-Michel Caroit (Saint-Domingue, correspondant) Stupeur et abattement se lisaient sur le visage des quatre Français condamnés vendredi 14 août à vingt de prison par le tribunal de Saint-Domingue pour trafic international de cocaïne. Les deux pilotes Pascal Fauret et Bruno Odos, le membre d’équipage Alain Castany et le passager Nicolas Pisapia avaient été arrêtés le 19 mars 2013 à bord d’un Falcon-50 contenant 26 valises chargées de 700,4 kg de cocaïne.Après quinze mois de détention provisoire, ils avaient été remis en liberté, le 21 juin 2014. Mais, après dix heures de délibérations, ils ont été reconnus vendredi « coupables du crime d’association en vue de (…) posséder des drogues illicites », a lu la secrétaire du tribunal.Le ministère des affaires étrangères de la France juge la peine « très lourde », mais se veut optimiste. Le Quai d’Orsay a assuré, samedi, que la condamnation des quatre hommes « n’est toutefois pas définitive » et a assuré « continuer à leur assurer une protection consulaire active ».Lire :Procès « Air Cocaïne » : les pilotes français bientôt fixés sur leur sortContrairement à la demande du procureur Milciades Guzman, le tribunal a décidé qu’ils resteraient en liberté avec interdiction de quitter l’île jusqu’à ce que la sentence soit définitive. Les avocats des quatre hommes ont immédiatement annoncé qu’ils feraient appel le mois prochain.Le tribunal de Saint-Domingue a également décidé la saisie du Falcon-50, par deux voix contre une. La présidente, Gisselle Mendez, s’est opposée à cette mesure, estimant qu’il n’avait pas été prouvé que les propriétaires de l’avion étaient impliqués dans le trafic. Six des dix Dominicains poursuivis dans cette affaire ont été acquittés. Les quatre autres, anciens fonctionnaires de la Direction nationale de contrôle des drogues (DNCD) en poste à l’aéroport de Punta Cana, dans l’est de la République dominicaine, au moment des faits, ont été condamnés à des peines allant de cinq à dix ans de prison.Convention de Chicago et mafia corseLes quatre Français ont pris la parole pour clamer leur innocence après les plaidoiries de leurs avocats et la réplique du procureur. « Cette affaire est pour moi une triple catastrophe, sur le plan professionnel, sur le plan financier et sur le plan familial, s’est exclamé Pascal Fauret, un ancien pilote de chasse reconverti dans l’aviation d’affaire. J’ai été sali, je ne suis pas un narcotrafiquant, je ne fais pas partie de la mafia corse, je suis innocent et je demande que le tribunal reconnaisse mon honneur et ma liberté et me rende mon entière liberté. »Les avocats des Français ont répété que le vol était commercial, et non privé comme le soutenait le procureur en faisant valoir que l’appareil avait reçu les services d’une compagnie, Swissport, servant les vols privés. « La convention de Chicago est très claire, les pilotes des vols commerciaux ne peuvent être tenus pour responsables du contenu des bagages », a dit avec insistance Me Fabian Melo, l’un des avocats de Pascal Fauret et Bruno Odos. Sa collègue Me Maria Elena Gratereaux a cité une affaire similaire datant de 2011 : la justice dominicaine avait alors exonéré les pilotes américains d’un petit avion chargé de cocaïne. « Y aurait-il une différence entre pilotes français et nord-américains ? », a-t-elle demandé.Me Luz Garcia, l’avocate d’Alain Castany, a dénoncé « une grave contamination des preuves et la violation de la “chaîne de traçabilité” ». Le procureur avait en effet présenté au tribunal la valise personnelle d’Alain Castany comme l’une des 26 valises contenant de la cocaïne. Le procureur avait dû reconnaître qu’il s’agissait d’une erreur.Dans sa réplique, le procureur a affirmé que les pilotes étaient « des instruments de la mafia du sud de la France ». Il a cité l’ouvrage de Jean-François Gayraud Le Monde des mafias. Géopolitique du crime organisé (Odile Jacob) pour dénoncer le danger que fait peser le crime organisé. « Ces personnes doivent payer en République dominicaine vu l’ampleur et la gravité des faits, pour que nos enfants en République dominicaine et en France ne soient pas menacés par cette peste », a-t-il dit. Il a aussi dénoncé les « pressions extérieures sur la justice dominicaine ».Jean-Michel Caroit (Saint-Domingue, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matteo Maillard Dès la rentrée d’automne, les différents campus de l’université de Californie (UC) permettront à leurs étudiants de choisir parmi six identités de genre lors de leur inscription s’ils le souhaitent. Sur le formulaire, il sera possible de cocher la case homme, femme, homme transgenre, femme transgenre, queer ou identité différente.La catégorie transgenre homme est utilisée pour les personnes nées avec un sexe biologique féminin mais dont l’identité de genre est masculine. La logique inverse s’applique aux transgenres femmes. Le queer, ou « gender non-conforming », en anglais dans le texte, concerne les personnes qui ne se reconnaissent pas dans une catégorisation binaire homme/femme et défendent la pluralité des identités de genre. Pour ceux qui ne se reconnaissent pas dans ces différentes appellations, il reste l’option « identité différente ».Ces nouvelles catégories ont été suggérées par le conseil consultatif LGBT de l’université dans le but d’améliorer l’expérience des étudiants et de mieux répondre à leurs besoins, indique le Los Angeles Times. Cette mesure administrative permet à l’institution « d’obtenir une meilleure information sur sa population étudiante », explique Kate Moser, porte-parole du rectorat. « Auparavant, seuls des sondages sur l’expérience des étudiants au sein de nos campus permettaient de connaître ces détails », poursuit Pamela Brown, vice-présidente de la recherche institutionnelle et du planning académique à l’UC.Des étudiants victimes de harcèlementSi les informations récoltées sont particulièrement sensibles au vu de leur potentiel discriminatoire, l’établissement assure qu’elles ne seront utilisées que dans un objectif démographique. Cette partie du formulaire d’inscription reposant sur l’auto-identification, ils ne sont pas obligés de la référencer.Selon Johan Mosquera, étudiant et membre du centre de ressources LGBT du campus d’Irvine de l’UC, le référencement pourra aider les étudiants dont l’identité de genre ne correspond pas à leur sexe biologique à être mieux acceptés. Des étudiants qui sont régulièrement en proie au harcèlement ou aux crimes haineux à l’université, dénonce-t-il.« Nous travaillons dur pour que nos campus soient des modèles d’intégration et de compréhension, a déclaré Janet Napolitano, la présidente de l’Université de Californie dans un communiqué. Nous devons continuellement nous améliorer pour que nos étudiants se sentent respectés et soutenus. »Cette annonce intervient près d’une année après que la même université a décidé de remplacer les toilettes hommes et les toilettes femmes par des espaces neutres, afin de faciliter l’acceptation des étudiants transgenres sur les campus.Lire aussi :L’égalité des sexes sans peineMatteo MaillardJournaliste au Monde 14.08.2015 à 06h39 • Mis à jour le14.08.2015 à 07h57 Calamiteux. Les chiffres de la sécurité routière pour juillet 2015, avec une hausse de 19,2 % du nombre de tués par rapport au même mois en 2014, confirment une augmentation de la mortalité sur les routes. Cette explosion du nombre d’accidents mortels – 360 en juillet – accentue encore la pression qui pèse sur le gouvernement, déjà montré du doigt pour son manque d’initiative par le milieu associatif, tancé par les experts, et confronté à une inversion de la courbe du nombre de victimes de la route, repartie à la hausse pour la première fois depuis douze ans en 2014.La mortalité des plus de 65 ans en hausseEn augmentation de 3,7 % l’an passé, la mortalité routière enfle de 3,8 % sur les sept premiers mois de 2015, pour atteindre les 1918 tués. Sur la même période, on en comptait 1848 en 2014 et 1761 en 2013. Principales victimes de cette recrudescence, les cyclomotoristes, dont le taux de mortalité augmente de 11 % en un an. 105 d’entre eux ont perdu la vie en juillet, soit 57 % de plus qu’en juillet 2014. Si les 18-24 ans, victimes « traditionnelles » de la route, accusent une augmentation de 9 %, le profil des personnes décédées rend compte d’un phénomène nouveau : la mortalité des plus de 65 ans est en forte hausse, 21 % pour les sept premiers mois de 2015.La hausse de la mortalité ne s’accompagne pas systématiquement d’une dégradation des autres indicateurs d’accidentalité. Bien que, pour le mois de juillet, les blessés et les hospitalisés augmentent respectivement de 7,7 % et de 13,8 % sur un an, ces chiffres reculent de 4 % et de 2,3 % sur les sept premiers mois de 2015. Tandis que la mortalité de juillet est supérieure de 4,6 % à celle de juillet 2013, le nombre de blessés est lui inférieur de 5,8 %. Il semble donc que la gravité des accidents augmente.Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière, impute ces mauvais chiffres à un « relâchement des comportements », dont l’augmentation des infractions routières est d’après lui symptomatique. Entre 2013 et 2014, elles ont progressé d’1,5 %. Les excès de vitesse ont augmenté de 11,4 %. La moitié concerne des vitesses supérieures de 20 à 30 km/h aux limitations. Les délits liés à l’alcoolémie augmentent de 12,7 % (pour une hausse de 3,1 % des contrôles, soit 10,8 millions de dépistages). La conduite sous l’emprise des stupéfiants explose de 44,1 %. Enfin, la conduite sans permis progresse de 13,8 %.Une densification du traficDes facteurs conjoncturels sont également mis en avant, d’autant que ce mois de juillet apparaît particulièrement défavorable à la sécurité routière dans l’ensemble de l’Union Européenne où la mortalité sur les routes a augmenté de 7 % par rapport à 2014. Des conditions météorologiques favorables à la conduite en juillet, notamment pour les deux roues, combinées à un prix du carburant très bas et à une augmentation des séjours des Français en France (+ 18,8 %), ont conduit à une densification du trafic, avec un record de bouchons cumulés et une augmentation de 5 % du nombre de véhicules comptabilisés aux barrières de péages.Devant cette poussée record, symbolisée par des drames comme l’accident mortel de Rohan, le premier ministre Manuel Valls a annoncé, le 10 août, le premier conseil interministériel de sécurité routière pour la fin de l’été. En sommeil depuis 2011, ce dispositif, qui a montré son efficacité, était regretté par les acteurs de la sécurité routière. « La gouvernance de la politique de sécurité routière s’est affaiblie ces dernières années », déplorait récemment un rapport de l’Inspection générale de l’administration, pointant un « manque de volonté politique ».Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a rappelé « la totale et constante mobilisation du gouvernement ». Le délégué interministériel a quant à lui souligné les 26 mesures du « plan Cazeneuve », censé ramener le nombre de tués à moins de 2000 par an en 2020. Ce plan, comprenant notamment l’interdiction de l’oreillette et le passage du taux autorisé à 0,2 gramme d’alcool par litre de sang pour les conducteurs novices, a été jugé insuffisant par beaucoup, dont Philippe Lauwick, expert au Conseil national de la sécurité routière (CNSR) : « Il n’y a pas de mesure forte qui va permettre de changer la mortalité sur les routes ». Le CNSR avait notamment regretté que le gouvernement recule devant les lobbies comme la Ligue des conducteurs et 40 millions d’automobilistes sur la réduction de la vitesse de 90 à 80 km/h sur les routes à double sens sans séparation centrale. Les résultats de ce mois de juillet devraient donner des arguments au gouvernement pour affermir sa politique de sécurité routière.Louis Nadau 20.08.2015 à 12h50 • Mis à jour le20.08.2015 à 15h14 | Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain. Electricien de formation, Jordan Slaninka, 23 ans, a choisi d’entrer sur le marché du travail par la voie de l’intérim. Une façon de découvrir le monde de l’entreprise et d’accumuler de l’expérience. Actuellement en mission chez Spie, spécialiste de l’ingénierie électrique, il attend avant tout de son employeur qu’il l’aide à progresser dans son métier pour pouvoir évoluer vers d’autres postes.Lire aussi :Maëva Lavril : « Mon entreprise idéale crée une ambiance de travail conviviale »Elodie Chermann (Propos recueillis par) François Bougon Mao Zedong n’en finit pas d’agiter la Chine des réseaux sociaux. Après la polémique déclenchée par un animateur vedette de la télévision qui avait insulté le Grand Timonier – un « vieux fils de pute », de très mauvais aloi –, c’est une affiche qui provoque le scandale.Celle d’une superproduction historique qui sortira le 3 septembre, à l’occasion du Jour de la victoire de la guerre de résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise. Mao y apparaît en majesté. Certes, le fondateur de la République populaire de Chine est l’un des personnages du film, au côté de son ennemi nationaliste Tchang Kaï-chek et des dirigeants américain et britannique, Franklin D. Roosevelt et Winston Churchill.Les internautes chinois se sont délectésMais le titre, La Déclaration du Caire, évoque directement la conférence qui s’était tenue dans la capitale égyptienne en novembre 1943 pour établir les plans contre le Japon impérialiste : c’est lui qui a fait penser aux internautes chinois, peu charitables, que le réalisateur s’était rendu coupable de « distorsion historique » à des fins de propagande. En effet, la réunion avait rassemblé Tchang, Roosevelt et Churchill, mais pas Mao, replié à Yan’an, sa base du Nord où il préparait la conquête du pouvoir.Les internautes chinois se sont délectés en parodiant l’affiche : Mao s’y voit, par montage, remplacé par différentes personnalités, depuis le comique britannique Mr Bean, jusqu’au dictateur nord-coréen Kim Jong-un. Le réalisateur Wen Deguang a plaidé une erreur de son équipe de communication. Il a rappelé que Tchang Kaï-chek était bel et bien présent dans le film.Mais cette maladresse a suscité les critiques au sein même des médias gouvernementaux. Le Global Times s’est inquiété du « nihilisme historique et du discrédit jeté sur Mao Zedong (…), en vogue depuis un certain temps sur Internet ». Pour le quotidien, cette bourde donne des armes aux adversaires du régime. Comme quoi, en Chine, il peut être de mauvais ton de vouloir trop « afficher » son maoïsme.François BougonChef adjoint au service InternationalSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Caroline Taïx (Sydney, correspondance) Comment reconnaître un Australien ? Pas forcément à son niveau en surf ou à son talent pour réussir les barbecues. En revanche, un indice : leur goût pour la Vegemite.Les étrangers prennent souvent un air dégoûté en testant cette pâte brune, épaisse et salée, à base de levure de bière, consommée notamment sur des toasts au petit déjeuner. « C’est ­horrible ! », a même osé, en 2011, Barack Obama devant Julia Gillard, alors première ministre. Les Australiens, eux, s’en délectent et vantent son apport en vitamine B. La Vegemite a été lancée en 1923 pour compenser la pénurie de Marmite, sa cousine britannique. ­Depuis, le pot à l’étiquette jaune et rouge est devenu une icône en Australie.Quand un ministre a qualifié, dimanche 9 août, la populaire pâte de « précurseur de la misère », les Australiens ont donc été surpris. Dans des communautés reculées aborigènes où la vente ­d’alcool est interdite, certains achètent la Vegemite en grande quantité pour en faire de l’alcool de contrebande, a ­dénoncé le ministre des affaires indi­gènes, Nigel Scullion. Des enfants ont dû manquer l’école tellement ils avaient bu, a assuré le ministre dans le journal local Sunday Mail. L’alcool est fabriqué en grande quantité dans des baignoires, a affirmé le journal.L’alcool, premier facteur de violenceDans l’Etat du Queensland (nord-est), une quinzaine de communautés sont concernées. Les Aborigènes (470 000 personnes sur 23 millions d’habitants en Australie) représentent la population la plus pauvre et la plus marginalisée du pays. Emploi, criminalité, santé… Quel que soit le secteur, les données concernant cette communauté sont préoc­cupantes. Selon le Bureau australien de la statistique, 17 % des Aborigènes ­consommaient de l’alcool à un niveau dangereux en 2008. Cette pratique serait le premier facteur de violence au sein de cette communauté, écrivait, en 2010, l’Institut australien de la criminologie.Selon la BBC, une restriction de la vente de la Vegemite dans des communautés reculées a été évoquée. Mais plusieurs voix se sont élevées pour expliquer que le problème était isolé et limité au sein de quelques groupes : pas de quoi priver les Australiens d’un de leurs mets préférés. De plus, de l’alcool de contrebande peut également être réalisé à partir d’autres produits contenant de la levure de bière.Pour des leaders aborigènes, si des limitations doivent être mises en place, elles doivent l’être par les communautés concernées et non par Canberra. Devant cette levée de boucliers, le premier ministre Tony Abbott a écarté toute restriction : « La dernière chose que je veux voir est un contrôle de la Vegemite, parce que pour la plupart des gens c’est juste une pâte à tartiner nourrissante sur les toasts le matin et dans les sandwichs. »Commentaires amusésLa mobilisation du ministre des affaires indigènes sur la question de la Vegemite a donné lieu à des commentaires amusés sur les réseaux sociaux. Certains internautes rappellent que la communauté aborigène souffre d’un fléau ô combien plus grave que l’addiction à la pâte à tartiner : la méthamphétamine y fait des ravages. Finalement, l’affaire ne fait qu’ajouter une ligne à l’histoire presque centenaire de la Vegemite. L’ex-premier ministre John Howard (1996-2007) disait que les Australiens connaissaient mieux les paroles du jingle de la publicité sur la Vegemite que l’hymne national australien. « We’re happy little Vegemites » (« Nous sommes d’heureux petits Vegemites »), chantaient de beaux enfants nourris à l’amère pâte brune.Caroline Taïx (Sydney, correspondance)Journaliste au Monde 20.08.2015 à 02h08 • Mis à jour le20.08.2015 à 17h02 Paris et Londres vont mettre en place un « centre de commandement et de contrôle commun » à Calais (Pas-de-Calais) pour tenter de lutter contre les réseaux qui font passer les migrants en Angleterre. C’est la principale annonce faite par le ministre de l’intérieur français, Bernard Cazeneuve, et son homologue britannique, Theresa May, à l’occasion d’un déplacement jeudi 20 août dans la ville qui accueille plusieurs milliers de migrants.Les deux ministres y ont signé un accord de coopération bilatérale, qui prévoit que ce centre, placé sous double commandement français et britannique, fasse travailler ensemble policiers. Moins d’une dizaine de policiers britanniques devraient toutefois y travailler, selon les informations du Monde. Ils s’ajouteront aux policiers des border force, déjà présents de manière permanente à Calais pour contrôler les frontières. M. Cazeneuve se rendra à Calais le 31 août en compagnie du premier ministre Manuel Valls et des commissaires européens Dimitris Avramopoulos (affaires intérieures) et Frans Timmermans (premier vice-président) pour évoquer le sujet des migrants, « mais aussi d’autres [questions] qui renvoient au volet humanitaire ou au volet économique ».Il s’agit surtout de faire oublier les joutes du début de l’été, lorsque la Grande-Bretagne reprochait à la France une situation chaotique et que celle-ci s’agaçait de jouer le bras policier de son voisin. Jeudi, Londres a également officialisé le versement d’une enveloppe de 10 millions d’euros, qui vient s’ajouter à une contribution de 15 millions d’euros sur trois ans, annoncée en septembre 2014 pour sécuriser le port de Calais. Une rallonge de 10 millions d’euros avait déjà été décidée au début d’août. « Ça fait 35 millions d’euros en tout, c’était zéro il y a un an », insiste-t-on au ministère de l’intérieur français.Lire aussi :A Calais, la France est « le bras policier » de Londres« Clôtures, vidéosurveillance, projecteurs lumineux... » Les moyens alloués par les Britanniques doivent permettre un renforcement de la sécurité du site à travers des recrutements et un dispositif de « clôtures, de vidéosurveillance, de technologie de détection infrarouge et de projecteurs lumineux ». Quelque 1 300 policiers et gendarmes français sont actuellement mobilisés sur Calais, a rappelé le ministère de l’intérieur.Mais la rallonge de 10 millions d’euros doit aussi servir pour la première fois un volet « humanitaire », consistant à « faciliter les retours volontaires » vers les pays d’origine qui pourraient s’ajouter aux éloignements forcés – 1 000 personnes depuis le début de l’année. Cette somme pourrait surtout financer 1 000 places d’hébergement pour les demandeurs d’asile, « à une distance significative de Calais ». Actuellement, un candidat à l’asile attend « entre trois et six mois pour accéder à un hébergement », rappelle Pierre Henry, directeur général de France terre d’asile.Un « soutien aux personnes vulnérables » doit, enfin, être financé à travers des « logements protégés ». Actuellement, le centre d’accueil Jules-Ferry, qui jouxte le camp, héberge une centaine de femmes et d’enfants. Mais il est saturé depuis plusieurs semaines. Les migrants vivent dans des conditions « inhumaines et indignes », jugeait en juillet la Commission nationale consultative des droits de l’homme. Au début d’août, c’est le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) qui proposait que les casernes inoccupées soient utilisées pour loger les migrants.Lire notre enquête :A Calais, le très lucratif trafic de migrants« Il faut sortir des petits calculs comptables » Le plan annoncé jeudi risque de paraître insuffisant de ce point de vue. « On en a marre de se substituer aux responsabilités de l’Etat », s’impatientait mercredi Jean-François Corty, de Médecins du monde, qui a ouvert une clinique mobile sur le camp. « J’attends de pouvoir retirer mes équipes de ce bidonville où l’on fait de la médecine d’urgence qui ne devrait pas exister en France. »« C’est le moment d’innover et d’ouvrir une voie d’immigration légale entre la France et l’Angleterre, à travers un bureau d’asile commun », invite Pierre Henry. Le règlement Dublin III, qui fixe les règles d’asile en Europe, permet à la Grande-Bretagne d’étudier directement des demandes de migrants présents en France en raison de leurs liens culturels et familiaux avec le pays. « L’an dernier, l’Angleterre a refusé les dix dossiers de ce type présentés par la France, regrette M. Henry. Il faut sortir des petits calculs comptables et proposer une réponse d’ampleur européenne. »C’est aussi ce qu’a rappelé ces derniers mois la Commission européenne en proposant d’instaurer des quotas d’accueil. Mais les Etats ont préféré un système de répartition volontaire, qui a déjà montré ses limites. La Commission envisage toutefois toujours de présenter « d’ici à la fin de l’année » une proposition législative pour une répartition contraignante. Mais jeudi, le commissaire aux migrations Dimitris Avramopoulos n’a pas été convié à la rencontre franco-britannique, en dépit de sa disponibilité.Lire aussi nos explications :Comment fonctionne la politique migratoire entre le Royaume-Uni et la France ?Julia Pascual (à Calais) avec Eric Albert (à Londres) et Christophe Garach (à Bruxelles) 19.08.2015 à 14h39 • Mis à jour le19.08.2015 à 15h31 | Anne Rodier Thomas, Jennifer, Abou, Thaïs, Kevin, ils ont tous « une vie à deux balles ». Ils appartiennent à une génération où liberté rime avec précarité de l’emploi comme du reste, où à 30 ans « si tu n’as pas eu au moins trois pots de départ, c’est que tes collègues te détestaient vraiment ». Une précarité qui réunit des porteurs de projets, qui « quitte à galérer » ont décidé de « faire le métier qu’ils aiment » : cinéma solaire ambulant, café sauvage, expert du logement collectif, précisément ouvreur de squat à Paris. Ce livre de deux journalistes prend la suite du webdoc réalisé en 2013 par Sophie Brändström, qui a écrit l’ouvrage avec Mathilde Gaudéchoux.Ce sont des tranches de vie truculentes d’une génération débrouille qui rappellent les initiatives des babas cool des années 1970, qui alors confrontés à l’apparition du chômage de masse provoqué par le choc pétrolier se détournaient du marché du travail traditionnel et partaient sac sur le dos élever des chèvres dans le Larzac : pour être autonome sans revenu, en développant le troc, l’art de la récupération et du faire soi-même.« Ce qu’on peut choisir »Les recettes n’ont pas changé : « On se rabat sur de l’ultra-local, sur le présent, sur ce qu’on peut choisir, explique la sociologue Cécile Van de Velde. Ce qui revient à « construire une mini-contre-société face à un horizon incertain », ajoute-t-elle.Mais dans Ma vie à deux balles. Génération débrouille, les histoires des jeunes vont plus loin que celles de leurs « pères du Larzac », puisque in fine ils réalisent leur projet et donc gagnent leur place dans la société et leur liberté.Fiches pratiques, meilleures adresses Internet pour échanger services et savoir-faire, astuces de grand-mère sont présentées dans ce livre comme des instruments de l’économie collaborative dont ils se revendiquent : débrouille rime avec réseaux et partage. Pour le sociologue Jean Pralong, interviewé en fin d’ouvrage avec d’autres experts des comportements au travail et de l’innovation sociale, ces jeunes « ne sont pas des victimes. Ils ont choisi d’être indépendants. (…) Ils ont réfléchi à la place qu’ils veulent prendre dans la société. (…) C’est une posture politique. » Ils s’inscrivent « dans un mécanisme économique libéral (…) décalé par rapport au statut de salarié ». Ces jeunes ont fait le pari de la diversification des trajectoires professionnelles et pourraient bien le gagner.« Ma vie à deux balles. Génération débrouille », de Sophie Brändström et Mathilde Gaudéchoux, éd. Les liens qui libèrent, en librairie à partir du 26 août, 16,50 euros.Anne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.08.2015 à 11h38 • Mis à jour le19.08.2015 à 12h17 | Eric Nunès Pour les 617 000 bacheliers de l’édition 2015, le bac est un sésame pour l’enseignement supérieur qui leur ouvre le droit à une place à l’université ou dans une école. Dans le rôle du grand coordinateur qui doit diriger au mieux ces centaines de milliers de lycéens : le logiciel d’orientation Admission post-bac (APB).Début août, ils étaient pourtant encore 7 500 sans affectation, à attendre qu’une place, en accord avec leurs souhaits, leur soit proposée. « Tous les ans, une fois les trois tours d’APB passés, il reste des jeunes qui n’ont pas obtenu satisfaction », reconnaît-on au secrétariat d’État chargé de l’enseignement supérieur. Interrogés par Le Monde.fr, plusieurs lycéens dont les premiers choix n’ont pas été retenus, ont confié leur désarroi.Son orientation, Océane la voyait très clairement : une classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE). Élève respectueuse des consignes de son rectorat, elle postule pour « ses deux vœux de rêves, deux vœux raisonnables de plus et deux derniers par sécurité ». A l’issue du premier tour du logiciel APB, la jeune femme est admise pour son dernier choix, une école sélective qu’elle ne souhaite pas rejoindre. « J’ai refusé, laissant ma place à un autre pour le 2e tour de sélection d’APB, dans l’espoir d’être retenue lors des autres tours. » Malgré son bac obtenu avec mention, elle demeure sans affectation « à quelques semaines de la rentrée », s’inquiète-t-elle, exaspérée qu’on l’ait poussée à faire un choix dont elle n’a jamais voulu.Lire aussi :7 500 bacheliers attendent encore une place à l’universitéSix vœux minimumEn effet, dans les secteurs d’orientation sous tension, il est fortement conseillé de faire six vœux. Les lycéens, sourds aux consignes, qui n’ont pas les six souhaits requis par APB passent après tous les autres. À Paris, la moyenne des souhaits formulés par les candidats se situe autour de dix. Avec cette méthode, « 90 % des lycéens obtiendraient un de leurs cinq premiers choix. Mais qu’en est-il des 10 % restants ? », s’inquiète la jeune femme.L’algorithme d’APB suit des règles que nombre de lycéens ne comprennent pas. Pourquoi un étudiant de Vincennes devrait-il s’exiler à Saint-Denis ou Melun alors que les universités parisiennes sont sous ses fenêtres ? Mouna crie à « l’injustice » dans le mode de recrutement des filières non sélectives.  « Un lycéen parisien qui obtient son bac de justesse et n’a rien fait de l’année pourra avoir une place à Paris-1 Panthéon-Sorbonne ou Assas », tandis que le banlieusard demeure condamné à son territoire d’origine, « une université moins prestigieuse et plus éloignée.», dénonce-t-elle.Dans un chat sur Le Monde.fr, Richard Audebrand, chef du département de l’orientation sur Admission post-bac (APB) confirme : « la réglementation prévoit une priorité pour les candidats de l’académie ». Les jeunes de banlieue « peuvent postuler sur les universités parisiennes, mais avec moins de chances d’être retenus que les candidats de l’académie de Paris ».Choix lourd de conséquencesAu sein d’une même académie dont les établissements peuvent être éloignés de plusieurs centaines de kilomètres, comment gérer des années d’études avec des temps de transport parfois dissuasifs ? Le problème n’est pas pris en compte par APB, estime Ludovic, lycéen dans la Drôme. Alors qu’il a candidaté à cinq BTS management des unités commerciales, il a été admis pour son dernier choix... en Isère. Le trajet représente une heure de route pour se rendre en cours, et le même temps pour revenir.Chaque année, les bacheliers sont plus nombreux, et optent de plus en plus pour l’université : ils étaient 50 000 en plus en 2014 ; ils seront 30 000 supplémentaires cette année. « Chaque cas individuel sera traité », a assuré Thierry Mandon, secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement supérieur, dans Les Echos du 5 août. Mais pour nous proposer quoi ? s’interrogent plusieurs néobacheliers.Bac avec mention bien en poche, Marc-David avait opté pour la fac de droit d’Assas. Son choix lui a été refusé. Une « procédure complémentaire d’orientation » lui a été promise, « mais pas de licence de droit, d’économie ou de sciences politiques... Juste des langues en quantité astronomique ! » Des propositions donc, mais sans rapport avec les choix et la formation initiale du candidat.Pourtant, un choix, une fois validé, est lourd de conséquences. À ceux qui s’inquiètent d’un échec dans un secteur qu’ils n’ont pas vraiment voulu, il est fortement déconseillé d’attendre une année de plus pour une nouvelle sélection d’APB en première année de licence. Les bacheliers de l’année sont prioritaires pour les filières à capacité d’accueil limité. Les chances d’être sélectionné en 2016 pour ceux qui ont eu leur bac en 2015 sont donc plus faibles.Lire aussi :Mal orientés dans leurs études, ils ont rebondi sans perdre une annéeEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.08.2015 à 06h43 • Mis à jour le20.08.2015 à 09h33 Drôle de climat à la cour d’appel de Nîmes. Un magistrat, avocat général, fait l’objet de deux enquêtes, judiciaire et administrative, soupçonné d’avoir tenté de voler un billet de 20 euros dans le portefeuille d’un de ses collègues du parquet général. « Il est certain que cela porte atteinte à l’image de la magistrature », glisse un membre du parquet général.Les faits, révélés par Le Midi libre mardi 18 août, remontent au 28 juillet. L’avocat général, patron par intérim du parquet général pendant les vacances de son supérieur, le procureur général Michel Desplan, est vu par des collègues dans le bureau d’un de ses subordonnés, un substitut alors en train de requérir dans une audience.En rentrant, celui-ci se rend compte que ses affaires ont été fouillées et que le portefeuille n’est plus à sa place. L’avocat général nie, assure être entré dans le bureau pour consulter un dossier, mais rapidement la situation se dégrade à la cour d’appel, au point que le procureur général doit interrompre ses vacances et demander l’ouverture d’une enquête confiée à la brigade financière du SRPJ de Montpellier.Déjà visé par une note de serviceLe magistrat suspecté reconnaîtra finalement la tentative de vol, pour s’acheter de quoi déjeuner. Les vidéos de surveillance laissent penser qu’il a emporté la sacoche de son collègue dans son bureau pour en détailler le contenu, avant de la remettre à sa place.Le procureur général a lancé une procédure disciplinaire contre son bras droit et demandé à la garde des sceaux de le suspendre provisoirement. Le Conseil supérieur de la magistrature, réuni en urgence, s’est prononcé en faveur d’une mise à l’écart temporaire. En 2012, l’avocat général visé par ces enquêtes avait déjà fait l’objet d’une note de service le sommant de ne pas se rendre dans les bureaux de ses collègues sans motif légitime…Au ministère de la justice, on confirmait, lundi 17 août, que Christiane Taubira était saisie « d’une demande de suspension et que le dossier était en cours ».Hocine Rouagdia (Nîmes, correspondance) 18.08.2015 à 09h31 • Mis à jour le19.08.2015 à 08h26 Le ravisseur présumé de Rifki, 4 ans, enlevé samedi à Rennes et retrouvé le lendemain dans un TGV en Gironde, a été mis en examen pour enlèvement, séquestration et agression sexuelle. Le suspect a été placé en détention provisoire, conformément aux réquisitions du parquet.Devant les enquêteurs de la police judiciaire et un psychologue, le garçonnet « n’a évoqué aucune violence de quelque nature qui aurait pu être commise par le mis en cause, qu’il appelle familièrement “Tonton Ahmed” ». Mais le suspect « a reconnu avoir, à une reprise, commis des attouchements sur le jeune Rifki, dans les jours précédant l’enlèvement », a précisé le parquet mardi.Selon son avocate, le suspect a connu un parcours difficile. Passé de foyer en foyer, à Mayotte puis à La Réunion, « victime de sévices sexuels et de maltraitances durant son enfance », l’homme de 25 ans était « inscrit dans un foyer à Rennes » au moment de sa rencontre avec la famille de Rifki, rapporte Me Emmanuelle Khan-Renault au site France TV Info.« Un équilibre psychologique fragile »C’est au cours d’un séjour chez un ami de la famille qu’il aurait eu un « geste accidentel qui peut être assimilé à un geste sexuel », explique l’avocate. Elle ajoute que le ravisseur présumé de Rifki souffrirait de « crises d’épilepsie » et serait « analphabète ». « Il ne souffre pas de déficience intellectuelle, mais il raisonne curieusement et il a un équilibre psychologique fragile. » Lundi, le parquet de Rennes avait dit que le suspect faisait déjà l’objet de poursuites pour agression sexuelle sur mineur.Le jeune Rifki avait disparu dans l’après-midi de samedi alors qu’il était parti « acheter des boissons » avec un homme que sa mère et son oncle ne connaissaient que depuis quelques jours.Selon le parquet, le suspect « prétend, de manière confuse, s’être éloigné avec Rifki pour trouver de la nourriture et être revenu près de deux heures plus tard place de la mairie », à Rennes. « Il aurait alors pris le train en direction de Paris, puis de Bordeaux, pour tenter de retrouver la famille de la jeune victime », selon le communiqué. Luc Leroux (Marseille, correspondant) Chênes kermès, oliviers, buis, amandiers et vignes… La Montagnette à Tarascon (Bouches-du-Rhône) est une carte postale de paysage provençal. Le site offre une vue sur les contreforts des Alpilles, la plaine d’Arles et le Rhône. C’est au cœur de ce paradis des randonneurs avignonnais et arlésiens que l’ex-mannequin de Chanel, Inès de La Fressange, essuie une tempête médiatique et judiciaire depuis le début de l’été.La SCI Nine et Civil, dont elle est la gérante, y a acheté en 2004 une propriété, le Pas du Bouquet et Raousset, loin de tout regard, au bout d’un kilomètre et demi de chemin pierreux. En contrebas de la bâtisse principale, au bord de la piscine, la propriétaire a fait édifier une maison d’une centaine de mètres carrés, sans permis de construire.Lundi 17 août, la cour d’appel d’Aix-en-Provence a rejeté le recours de la SCI Nine et Civil contre une décision du juge des référés de Tarascon qui, le 23 juillet, l’avait condamnée sous astreinte à remettre les lieux en état et à démolir cette construction, réalisée au cœur d’une zone naturelle d’intérêt écologique, floristique et faunistique, un espace classé inscrit à l’inventaire des sites pittoresques. Défrichement, coupes d’arbres, mouvements de terrain, « les travaux ainsi réalisés en violation du plan d’occupation des sols de la commune et des règles d’urbanisme sont incontestablement de nature à causer une atteinte grave à l’environnement et à dénaturer le site de la Montagnette », écrivait le juge des référés en juillet.« Des insultes dans la presse »Le président de l’Association pour la défense de l’environnement rural (ADER), à l’origine de la procédure, Philippe Chansigaud, apiculteur et oléiculteur au pied de la Montagnette, se félicite que la cour d’appel n’ait pas accordé un quelconque sursis : « C’est une très bonne chose pour la gestion des espaces naturels, la justice confirme ainsi le désordre écologique. » Il dénonce en outre l’usage de « la stratégie du permis provençal ». « La pratique de Mme de La Fressange est habituelle dans la région. On construit et après on fait tout pour essayer de régulariser, déplore-t-il. Parfois, les responsables politiques sont prêts à jouer ce jeu de la politique du fait accompli lorsqu’il s’agit de chasseurs, de puissants représentants de syndicat professionnel ou encore de people. »« De la négligence ? Je ne sais pas…, indique de son côté Lucien Limousin, maire (divers droite) de Tarascon. C’est surprenant qu’ils aient procédé de la sorte, ils devaient se douter que quelqu’un s’apercevrait des travaux. » En mai, l’élu avait été alerté par l’ADER, qui avait déposé une plainte auprès du procureur de la République de Tarascon pour construction illicite. Après des procès-verbaux dressés par la police municipale, le maire avait signé deux arrêtés ordonnant l’arrêt immédiat des travaux.Fin juillet, il a rencontré les avocats de l’ancien mannequin, un architecte et le compagnon de Mme de La Fressange, Denis Olivennes, le PDG d’Europe 1, pour évoquer une possibilité de régularisation. Un nouveau rendez-vous est fixé fin août. Mais M. Limousin se montre dubitatif. « Le coin n’est pas constructible… Il faudra déposer un permis. On le transmettra à toutes les autorités publiques qui donneront leur avis. »L’ex-mannequin dispose désormais de trente jours pour raser ce qu’à l’audience les avocats de la SCI ont décrit comme « un très joli bâtiment qui doit être recouvert de pierre sèche et de végétation ». Mes Charles Petit et Nicolas Polubocsko ont, par ailleurs, dénoncé « les insultes dans la presse » dont Inès de La Fressange aurait fait l’objet, et l’intrusion sur sa propriété, avec la prise de photos par des drones.Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde 25.08.2015 à 12h46 • Mis à jour le25.08.2015 à 13h42 « Si vous êtes ici illégalement, nous prendrons des mesures pour vous empêcher de travailler, de louer un appartement, d’ouvrir un compte en banque ou de conduire une voiture. » James Brokenshire, secrétaire d’Etat à l’immigration en Grande-Bretagne, a lancé une nouvelle charge contre les sans-papiers installés sur le territoire britannique, mardi 25 août.Le ministre continuait de présenter les mesures qui figureront dans le projet de loi sur l’immigration, prévu pour l’automne et destiné à durcir la répression de l’immigration illégale, l’une des principales préoccupations du gouvernement de David Cameron.Lire aussi :Des policiers britanniques déployés à Calais pour lutter contre les passeursSaisie des salairesAprès avoir annoncé un renforcement de la surveillance des frontières, des mesures de répression des propriétaires louant un logement à des clandestins ou encore une facilitation de l’expulsion de ces derniers de leur logement, M. Brokenshire a cette fois détaillé les mesures visant les travailleurs clandestins, non seulement les sans-papiers mais aussi ceux qui les emploient.Les travailleurs illégaux pourraient, si le texte est adopté en l’état, s’exposer à une peine de six mois de prison et à une amende illimitée. Le gouvernement avait également annoncé que les salaires perçus dans le cadre d’une activité illégale pourraient être saisis.« Cela signifie qu’au lieu d’être conduits dans des centres de rétention, les migrants illégaux iront devant la justice, puis en prison », indique le Telegraph.Lire aussi :Comment fonctionne la politique migratoire entre le Royaume-Uni et la France ?Les patrons également menacésPoursuivant son entreprise de dissuasion des citoyens britanniques de traiter avec des clandestins, le secrétaire d’Etat à l’immigration a également annoncé des mesures sévères visant les employeurs qui auraient recours à de la main-d’œuvre illégale. Certaines entreprises telles que les pubs, les commerces et les restaurants de vente à emporter qui emploieraient des travailleurs sans papiers s’exposeront ainsi au retrait de leur licence. « Toute entreprise qui emploierait régulièrement des migrants illégaux sera sujette à une fermeture de quarante-huit heures pendant que la police des frontières enquêtera », ajoute encore le Financial Times.Selon la BBC, la législation pour d’autres types d’entreprises devrait aussi changer. « Ils ne pourront plus prétendre qu’ils ne savaient pas que l’un de leurs employés n’était pas autorisé à travailler, car ils devront fournir la preuve qu’ils avaient bien effectué les vérifications qui s’imposent avant de les engager », explique le site britannique. Il ajoute que la peine maximale pour les employeurs ayant recours à de la main-d’œuvre illégale pourrait passer « de deux à cinq ans de prison, en plus des amendes déjà en vigueur ». Ces mesures visant à créer un « environnement hostile » pour les sans-papiers en Grande-Bretagne sont dévoilées alors que Londres s’apprête à découvrir « une nouvelle série de chiffres embarrassants sur l’immigration, qui doivent être rendus publics jeudi », note le Guardian.En 2014, le solde migratoire s’est établi à 318 000 personnes, soit 50 % de plus qu’en 2013, alors que David Cameron avait promis en 2010 de limiter le nombre net d’immigrants légaux à quelques dizaines de milliers par an.Lire aussi :Dans le Kent, les services sociaux sous pression face à l’afflux de migrants 25.08.2015 à 06h58 • Mis à jour le25.08.2015 à 09h46 | Adrien de Tricornot C’est un dossier brûlant qui attend le secrétaire d’Etat à l’enseignement supérieur, Thierry Mandon, à l’université d’été de la Conférence des présidents d’université, qui s’ouvre mardi 25 août à Paris.Depuis 2006, le système universitaire français a totalement harmonisé ses diplômes dans le cadre européen, le cursus post-bac se déroulant depuis dix ans en trois cycles : licence (bac + 3), master (bac + 5) et doctorat (bac + 8). Dans certaines filières et certains établissements, l’harmonisation du master n’a cependant été faite qu’en façade : entre la première année (M1) et la seconde (M2), les cartes sont totalement rebattues. Il n’y existe aucune garantie de pouvoir poursuivre ses études dans le même établissement. La sélection, qui existait auparavant à l’issue de la maîtrise (bac + 4), persiste dans les faits au sein d’un cycle supposé cohérent de quatre semestres.Or cette pratique est juridiquement contestable… et de plus en plus contestée. Des étudiants ont en effet obtenu en référé la suspension de leur refus d’inscription en deuxième année de master cet été : le 31 juillet devant le tribunal administratif de Nantes, le 19 août à Grenoble ou encore le 21 août à Bordeaux.Unicité du cycle en quatre semestresL’article L. 612-6 du code de l’éducation dispose en effet que « l’admission dans les formations du 2e cycle est ouverte à tous les titulaires de diplômes de premier cycle ». Et la possibilité d’y déroger est renvoyée à un décret… qui n’a jamais été pris. De plus, un arrêté ministériel du 22 janvier 2014 confirme l’unicité du cycle de master organisé en quatre semestres, et non sur deux années.Le syndicat étudiant de gauche UNEF demande que « tout établissement qui délivre un M1 à un étudiant reçoive la responsabilité de lui trouver une place en M2 ». De son côté, la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE) souhaite qu’une réforme clarifie le master et le réunifie, proposant que soit créé un portail « Admission post-licence », sur le modèle d’Admission post-bac (APB), pour que chaque étudiant ait accès définitivement à l’un des masters de son choix compatible avec sa licence.La France a besoin de lancer un signal positif : c’est elle qui assure, depuis début juillet et pour deux ans, le secrétariat du processus de Bologne, qui a lancé en 2002 l’harmonisation européenne de l’enseignement supérieure et réunit désormais pas moins de 41 pays.@tricornottricornot@lemonde.frAdrien de TricornotJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 25.08.2015 à 06h56 • Mis à jour le25.08.2015 à 15h31 Après l’attentat déjoué du Thalys, les citoyens doivent s’habituer à prendre leur part dans la lutte contre la menace djihadiste, prévient Yves Trotignon, ex-agent de la DGSE.« Depuis le mois de janvier et les attentats de Paris, les actes de terrorisme commis ou déjoués en France correspondent tous à ce qui était devenu la plus grande crainte des services de sécurité après l’attaque de Bombay, en novembre 2008, par un commando de djihadistes pakistanais : l’irruption dans un environnement riche en cibles, de préférence clos pour empêcher l’action des forces de l’ordre, d’un ou de plusieurs tireurs décidés à tuer le plus grand nombre de victimes possible afin d’obtenir un effet politique maximal.Cette évolution opérationnelle, théorisée il y a près de dix ans par les idéologues d’Al-Qaida et reprise à leur compte par les dirigeants de l’Etat islamique (EI), répond aux difficultés accrues des principales organisations djihadistes à recruter et à organiser des réseaux complexes dans les pays occidentaux. Elle correspond également à un moment historique particulier, qui voit les thèses djihadistes séduire de plus en plus et générer des microcellules si nombreuses qu’il n’est plus absurde d’évoquer un phénomène d’ampleur inédite.Lire les dernières informations :Thalys : la justice doit décider du sort d’Ayoub El-KhazzaniLes groupes djihadistes ont choisi de favoriser les actions isolées, qu’ils les aient commanditées et soutenues, ou qu’ils les aient simplement encouragées à l’aide d’une propagande aisément accessible (qu’il est illusoire de vouloir faire disparaître d’Internet), en faisant appel à tous les volontaires disséminés dans nos pays. Les services spécialisés font face à un immense défi, et les méthodes qui avaient été efficaces dans les années 1970 ou 1980 contre des réseaux structurés et qui avaient été adaptées au djihad du début des années 1990 se révèlent aujourd’hui en partie inopérantes. Le nombre de suspects, leur dangerosité parfois difficile à évaluer, la rapidité avec laquelle ils décident d’agir, le plus souvent de façon totalement autonome, sont autant de difficultés qui confrontent les services à leurs limites.Celles-ci, pourtant, ne sont pas celles qu’on nous présente. La loi adoptée, en juin, en France, au sujet des capacités techniques des services de renseignement et de sécurité et du périmètre de leur action a paru chercher à mieux alimenter les services en données afin de prévenir les attentats et d’identifier, le plus en amont possible, les comportements menaçants.Impossible infaillibilitéPrésentée ainsi, cette loi semblait postuler que les services étaient en partie aveugles et qu’il convenait, très logiquement, de leur donner les moyens de mieux observer la mouvance djihadiste afin d’améliorer la sécurité de tous. L’affaire du Thalys Amsterdam-Paris, après d’autres, permet d’affiner le diagnostic de cécité qu’on nous a décrit. Le suspect de la fusillade du 21 août était ainsi « connu des services », selon la formule bien connue, et il avait même fait l’objet d’une de ces fameuses fiches « S », désormais régulièrement évoquées.Il n’est pas le premier terroriste potentiel identifié comme tel à passer à l’action, dans notre pays ou dans le reste du monde. De Boston à Wool­wich, dans la banlieue de Londres, de Bruxelles à Montauban, depuis quelques années, tous les djihadistes – ou presque – ayant commis des actes de violence contre des civils étaient connus des services, intérieurs et/ou extérieurs, et certains avaient même été approchés.Le fait d’avoir été repérés, parfois surveillés, ne les a pourtant pas empêchés de passer à l’acte. Les services de sécurité et de renseignement sont-ils aveugles, ou sont-ils, plus certainement, ignorants de ce qu’ils voient sans comprendre ? S’agit-il d’une question de moyens ou, plutôt, d’une question, plus profonde, d’organisation interne et de valorisation de l’analyse opérationnelle ? Est-il, par exemple, pertinent de multiplier les structures de coordination et de commandement alors que, de toute évidence, la priorité est d’exploiter de la façon la plus efficace qui soit les renseignements déjà obtenus, de les analyser et de les faire circuler entre administrations compétentes, bref, de faire fonctionner l’existant ?Face à la menace terroriste, réelle mais qu’il convient de ne pas surestimer, la résilience est la prioritéL’impuissance apparente des services ne devrait pas être exagérée, ni conduire à des décisions précipitées, dictées par l’angoisse. Face à une menace d’une terrible complexité et qui, de toute évidence, est portée par des centaines – des milliers ? – de terroristes potentiels, est-il, par ailleurs, raisonnable de demander à la communauté française du renseignement une infaillibilité dont nous savons tous qu’elle n’est pas de ce monde ? Peut-on se protéger de tout et de tous, alors que les djihadistes, en mission ou indépendants, peuvent frapper à Paris ou en province, dans les centres commerciaux ou les transports ? Peut-on vraiment tout sécuriser, les trains et les voies ferrées, le métro et ses tunnels, les centres commerciaux, alors que les terroristes attaquent des passants dans la rue ?On peut espérer que les services profiteront de la loi sur le renseignement. On peut craindre, aussi, que le renforcement de leurs moyens, qui engendrera peut-être des succès tactiques, conduira à une adaptation par les djihadistes de leur posture et de leurs méthodes. Faudra-t-il, alors, renforcer encore une fois un système qui court déjà après les événements ? La réaction des passagers du Thalys a apporté un début de réponse.Face à la menace terroriste, réelle mais qu’il convient de ne pas surestimer, la résilience est la priorité. Elle doit être encouragée, puisqu’il doit être admis qu’il est impossible d’identifier tous les projets d’attentats, d’intercepter tous les djihadistes. Les citoyens ont raison d’attendre de leurs services un engagement permanent et l’efficacité la plus élevée possible. Mais ils doivent aussi prendre leur part de la menace djihadiste en l’acceptant comme faisant partie, pour encore des années, de leur quotidien et admettre qu’une fuite en avant n’apportera qu’une illusion de sécurité. Il n’y a nul renoncement ici, mais une nécessaire prise de conscience de cruelles réalités ». 25.08.2015 à 00h48 • Mis à jour le25.08.2015 à 11h51 La « route des Balkans de l’Ouest » cristallise toujours l’attention, alors que l’UE fait face à la pire crise de réfugiés depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Plus de 2 000 migrants et réfugiés ont poursuivi leur marche vers l’Europe occidentale en entrant en Hongrie, dans la nuit de lundi 24 à mardi 25 août. « Le nombre le plus élevé enregistré en une seule journée », a commenté la police hongroise.La moitié d’entre eux avait déjà franchi la frontière lundi dans la soirée, au moment où, à Berlin, le président François Hollande et la chancelière Angela Merkel plaidaient pour une réponse « unifiée » de l’Union européenne à l’afflux sans précédent de réfugiés sur le continent.Venant de Serbie, les personnes ont franchi la frontière hongroise en longeant une voie ferrée transfrontalière, près du village hongrois de Roszke. Cette arrivée a lieu quelques jours avant l’achèvement de l’installation de la barrière destinée à empêcher l’entrée de migrants, annoncée pour le 31 août par le gouvernement hongrois.Lire notre éditorial :Migrants et réfugiés : Europe, réveille-toi !La barrière antimigrants bientôt terminéeLe groupe de migrants et de réfugiés, parmi lesquels de nombreux Syriens fuyant les combats dans leur pays, ont été accueillis par la police hongroise, qui les a escortés vers un centre d’enregistrement proche, selon l’agence officielle MTI. Ils font partie des quelque sept mille personnes qui tentent depuis la semaine dernière de rejoindre l’Europe de l’Ouest, après être passées par la Grèce puis la Macédoine.Entre janvier et juin, quelque cent deux mille migrants sont entrés dans l’UE par la Macédoine, la Serbie, la Bosnie-Herzégovine, l’Albanie, le Monténégro et le Kosovo, contre huit mille à la même période l’année dernière, selon l’agence Frontex, chargée des frontières extérieures de l’espace Schengen.Lire aussi le reportage :La Macédoine, débordée, ouvre sa frontièreTandis que Budapest prévoit de voter une loi en septembre destinée à criminaliser les passages illégaux de la frontière et toute tentative de franchir la clôture, le ministre de l’intérieur hongrois a donné son accord lundi au déploiement d’unités spéciales de la police avec pour mission d’intercepter les migrants. La barrière destinée à endiguer le flux de réfugiés construite par la Hongrie, haute de 4 mètres, est prévue sur les 175 kilomètres de la frontière avec la Serbie.Dépassée par l’afflux de personnes arrivant par la Grèce, la Macédoine avait déclaré la semaine dernière l’état d’urgence et fermé sa frontière pendant trois jours, repoussant les migrants tentant de s’introduire à coups de matraque et de grenades assourdissantes.La Bulgarie a, elle, renforcé sa frontière avec la Macédoine en envoyant des blindés pour soutenir la police sur place en cas d’afflux de migrants, par lequel il a été jusque-là épargné.Sommet jeudi à VienneJeudi, les pays concernés par cette crise doivent se réunir à Vienne. L’Autriche, très touchée par cet afflux migratoire, doit proposer lors du sommet un plan d’action en cinq points. Celui-ci prévoit d’intensifier la lutte contre les réseaux de passeurs, une répartition « plus équitable » des réfugiés entre les pays de l’UE, une coopération sécuritaire renforcée, une aide aux pays d’origine des migrants et une « stratégie d’asile à l’échelle européenne ».« C’est un désastre humanitaire, un désastre pour l’Union européenne tout entière, et il est urgent que nous nous penchions sur la situation dans les Balkans de l’Ouest, a déclaré lundi le ministre des affaires étrangères autrichien au cours d’une visite en Macédoine. Nous devons trouver une nouvelle stratégie pour soutenir la Grèce et les pays des Balkans occidentaux. »Lire le reportage :En Allemagne, les tensions se multiplient contre les migrants 24.08.2015 à 18h15 • Mis à jour le24.08.2015 à 18h29 | Pierre Breteau et Alexandre Pouchard Faut-il renforcer la sécurité dans les trains et les contrôles des bagages dans les gares ? La question est de nouveau posée depuis l’attentat déjoué dans un Thalys entre Amsterdam et Paris, le 21 août, quand des passagers se sont interposés face à un homme armé d’une kalachnikov.L’effet du 11-SeptembreLe débat est récurrent depuis le 11 septembre 2001, et plus encore depuis les attentats dans des gares de Madrid en 2004, qui avaient tué 191 personnes et blessé près de 2 000 autres dans l’explosion de dix bombes principalement placées dans des trains. En août 2013, Al-Qaida aurait spécifiquement évoqué les trains à grande vitesse en Europe comme cibles potentielles, avait affirmé le quotidien allemand Bild.Plusieurs parlementaires se sont inquiétés de la sécurité des trains, notamment après le 11-Septembre. En novembre 2001, le sénateur socialiste André Rouvière mettait en garde contre les dispositifs de contrôle moins importants dans les TGV. « Dans [ces derniers], aucun dispositif n’est en place et il serait très facile pour une personne mal intentionnée de pénétrer dans le train avec des armes ou des explosifs », écrivait-il dans une question au gouvernement.Un an plus tard, c’est le député UMP Xavier Bertrand qui remarquait « que les lignes ferroviaires et maritimes, également très fréquentées, ne semblent pas jouir d’un niveau de sécurité identique ».Aux deux parlementaires, il a été rappelé les mesures prises dans le cadre du plan Vigipirate (lire ci-dessous), les contrôles stricts de l’Eurostar entre la France et le Royaume-Uni (situé hors de l’espace Schengen) ainsi que, pour M. Bertrand, des mesures spécifiques aux zones portuaires.Après l’attaque dans le Thalys, le député (LR) des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, spécialiste des questions de sécurité, a appelé à « des contrôles peut-être systématiques sur certains trains, à tout le moins aléatoires, [à] mettre en place des portiques dans certaines gares, [à] protéger mieux les gares, [à] plus de personnel qui contrôle ».Quelles mesures existent actuellement ?Un service de la police est exclusivement consacré à la sécurité dans les trains : le Service national de la police ferroviaire (SNPF), créé en 2006 et qui dépend de la Direction centrale de la police aux frontières (DCPAF). Selon les chiffres du ministère de l’intérieur, 930 patrouilles sécurisent quotidiennement 1 430 trains. Elles sont complétées par quelque 3 000 agents de la SNCF « spécialement affectés à la sûreté, armés et assermentés », a précisé le président de la SNCF, Guillaume Pepy, au Journal du dimanche le 23 août.Le niveau minimal du plan Vigipirate (« vigilance ») ajoute des mesures supplémentaires : l’inspection visuelle de « certaines » rames de train, des contrôles aléatoires de bagages et des patrouilles de militaires dans les lieux publics très fréquentés, en priorité les gares. Contrairement à ce que prétend une rumeur récurrente, ces patrouilles sont bien armées (dans le sens où elles ont des munitions sur elles) mais les fusils ne sont pas directement chargés (c’est-à-dire qu’ils nécessitent une rapide manipulation avant d’être opérationnels), expliquait Ouest-France en février.Ces patrouilles et ces contrôles sont renforcés lorsque le niveau « alerte attentat » est engagé, comme c’est le cas en Ile-de-France depuis les attentats de début janvier.A un niveau exceptionnel, en cas de menace imminente, les autorités peuvent « contrôler les personnes et les bagages à l’accès des trains grandes lignes désignés » voire « restreindre, dérouter ou arrêter les trafics », détaille une note de 2014 du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), qui dépend de Matignon. Mais ces mesures sont bien exceptionnelles et ne sont pas envisagées de manière permanente.Lire : Plan Vigipirate : comment un dispositif exceptionnel est devenu permanentLe cas spécifique de l’EurostarLa ligne à grande vitesse reliant Paris et Bruxelles au Royaume-Uni via le tunnel sous la Manche est un cas à part. Chaque passager voit son identité par des agents du pays destinataire (français à Londres, britanniques à Paris) et ses bagages contrôlés comme dans un aéroport. Il s’agit d’une mesure spécifique due à la non appartenance du Royaume-Uni à l’espace Schengen de libre circulation des personnes.Les modalités (présence permanente d’agents étrangers armés sur le territoire national, rétention, expulsions, etc.) sont définies par le protocole de Sangatte, signé en 1991 entre Paris et Londres et complétés par plusieurs protocoles additionnels (2000, 2003, 2007). Il stipule ainsi que des contrôles inopinés peuvent être effectués dans le train par chacun des Etats concernés.Lire aussi :Comment fonctionne la politique migratoire entre le Royaume-Uni et la France ? Un contrôle systématique et permanent des bagages est-il possible ?Dans cette même note de 2014, le SGDSN concédait la difficulté de mettre en place des contrôles stricts et efficaces avant tout voyage en train et en car :« Un attentat contre des transports terrestres peut provoquer de façon spectaculaire un grand nombre de victimes et des effets presque immédiats sur l’ensemble des activités économiques et sociales qui en sont très dépendantes. Ces moyens requièrent donc un haut niveau de sûreté. Mais sa protection est confrontée aux défis de l’augmentation de la taille des réseaux, à leur interconnexion de plus en plus poussée, y compris à l’échelle européenne et à la création d’interdépendances permettant l’optimisation des usages combinés et la diversification de l’offre. »Le réseau ferroviaire français est constitué de trois mille gares, et cinq millions de Français empruntent chaque jour quelque quinze mille trains.Une des pistes régulièrement évoquées serait de restreindre ces contrôles serrés aux seules grandes lignes, et notamment celles des TGV, fleurons du réseau ferroviaire français. Interrogé sur le sujet par le Journal du dimanche le 23 août, le président de la SNCF, Guillaume Pepy, a écarté cette hypothèse :« Il faut juste rappeler les chiffres : le train en France, c’est 20 fois plus de trafic que l’aérien. Vous voyez ce que sont les mesures de contrôle d’embarquement dans les aéroports, il faudrait faire 20 fois plus dans le train. Ce n’est pas une piste sur laquelle il faut compter. »En plus des problèmes pratiques qu’elle pose, cette mesure aurait un coût très élevé, difficile à estimer. Dans les aéroports, le montant annuel des dépenses de sûreté est passé de 140 millions d’euros en 2001 à 860 millions d’euros en 2011, détaillait un rapport parlementaire en décembre 2011. Une augmentation qu’un porte-parole de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) justifiait à L’Obs par « l’amélioration des matériaux de sûreté, comme l’équipement en rayons X pour la détection des bagages ». « L’augmentation des mesures de protection et de sécurité a un coût induit exponentiel », ajoutait un policier responsable de la défense civile et de la sécurité économique.Lundi matin, le secrétaire d’Etat chargé des transports, Alain Vidalies, a confirmé sa volonté de renforcer « le contrôle aléatoire des bagages », qu’il considère comme « l’une des mesures les plus efficaces ». Qu’ont mis en place nos voisins ?L’Espagne fait figure d’exception sur le continent : depuis les attentats du 11 mars 2004, le royaume a mis en place un système de contrôle en amont pour les trains longues distances (AVE).Dans toutes les gares d’où partent les trains à grande vitesse espagnols, les bagages sont ainsi soumis à un contrôle aux rayons X, et les passagers doivent passer un portique de sécurité avant d’accéder aux quais et aux zones d’attente. En Belgique, après l’attentat manqué du Thalys, les autorités ont décidé une intensification des patrouilles mixtes franco-belges dans les trains au quotidien, indique La Voix du Nord. En revanche, pas de mesure supplémentaire en gare, ni de filtrage sur les quais. Au Royaume-Uni, la British Transport Police est présente dans les grandes gares, mais pas non plus de fouilles ou de filtrage en amont, malgré les attentats de Londres en 2005. En Allemagne, nos voisins disposent d’une Bahnpolizei, une police du rail, qui opère sous la juridiction de la police fédérale. En Suisse, les Chemins de fer fédéraux (CFF) sont protégés par les employés de Securitrans, une société qui dépend majoritairement de l’entreprise publique. Contrairement à la police ferroviaire française, ils ne portent pas d’arme à feu, mais des matraques et des sprays au poivre. La police des transports n’agit plus dans les trains suisses que « lors d’événements majeurs organisés par les CFF ». En Suisse non plus, les bagages ne sont pas fouillés dans les gares et l’accès aux quais n’est pas filtré.Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.08.2015 à 11h12 • Mis à jour le24.08.2015 à 19h33 | Isabelle Piquer (Madrid, correspondance) et Matthieu Suc (avec Matthieu Demeestere) L’homme maîtrisé dans le train par des militaires américains en permission, alors qu’il s’apprêtait à faire usage d’une kalach­nikov et d’un pistolet automatique Luger, est décrit non comme un terroriste mais comme un « SDF » par l’avocate commise d’office qui l’a conseillé juste après son arrestation à Arras, Me Sophie David. Quelqu’un de « squelettique », « qui ne mange pas à sa faim » et sans barbe – bien loin des photos du jeune homme costaud et barbu circulant sur les réseaux sociaux. Un garçon « peu instruit » et « paumé », qui a expliqué, d’après Me David, avoir voulu détrousser les passagers du train, façon attaque de diligence, « pour pouvoir se nourrir ». « Il est médusé du caractère terroriste attribué à son action. (…) Il me dit même : “Pour moi il ne s’est rien passé”. »Plusieurs coups de feu ont été tirés, au moins deux impacts ayant été trouvés sur les vitres du train, et un passager a été grièvement blessé par balle. Pourtant Ayoub El-Khazzani nie avoir fait usage de ses armes. Des armes qu’il aurait trouvées par hasard dans une « valise », dans un jardin public près de la gare de Bruxelles, où il dit avoir dormi avec d’autres SDF.Une version jugée fantaisiste par les policiers. « Il raconte n’importe quoi, s’exaspère une source proche de l’enquête. Ses dénégations sont grossières. Cela rappelle les lignes de défense de Ghlam et Salhi. » Les deux derniers auteurs d’attentats ou de projets d’attentats en France, Sid Ahmed Ghlam et Yassin Salhi, arrêtés respectivement le 19 avril et le 26 juin, ont également tout fait pour nier la motivation terroriste de leurs actes.La garde à vue d’Ayoub El-Khazzani ayant été prolongée, les enquêteurs de la sous-direction anti-terroriste (SDAT) ont jusqu’à mardi soir pour démêler le vrai du faux dans ses déclarations. Ils s’intéressent notamment au contenu d’une valise en sa possession dans le train. Deux téléphones portables et un produit liquide, dont la nature n’est pas encore déterminée, sont en cours d’analyse.Lire les dernières informations :Courage, hasard et « survie » : les quatre « héros » du Thalys salués en France et dans le mondeUn petit trafiquant parmi d’autresD’ores et déjà, derrière l’image du tireur un peu gringalet et amateur mis à terre par plus fort que lui dans le Thalys, les premiers éléments de son parcours brossent le portrait d’un islamiste radicalisé depuis au moins trois ans et repéré par les services antiterroristes européens. Sans être pour autant réellement surveillé. Car le tireur du Thalys multipliait, grâce à une carte de séjour espagnole, les déplacements d’un pays à l’autre de l’espace Schengen.Au cours de sa garde à vue, El-Khazzani aurait reconnu avoir voyagé ces six derniers mois en Belgique, Allemagne, Autriche, France et en Andorre, des déplacements effectués à chaque fois en train. Le prétendu SDF voyageur était aussi actif sur les réseaux sociaux. Ainsi, une semaine après les attentats de Charlie Hebdo, en janvier, Ayoub partageait un montage de photos d’archives de la guerre d’Algérie, dénonçant le passé colonial de la France, « une civilisation terroriste et un Etat criminel », et accusant « les juifs et les chrétiens [d’être] à l’origine du terrorisme ».Né le 3 septembre 1989 à Tétouan, dans le nord du Maroc, Ayoub El-Khazzani va vivre sept ans en Espagne, à Madrid puis à Algésiras (en Andalousie, en face du Maroc), entre 2007 et mars 2014. C’est son père, Mohamed, qui a fait venir toute sa famille – sa femme, ses deux fils et ses trois filles – après avoir réussi à régulariser sa situation. Quand Ayoub arrive à Madrid, il a 18 ans. Il s’y fait connaître des services de police qui l’arrêtent deux fois, en mai et en décembre 2009, pour trafic de haschisch. À cette époque, pour les autorités espagnoles, il n’est qu’un petit trafiquant parmi d’autres.Il se fait arrêter à nouveau en septembre 2012 à Ceuta, alors qu’il revient du Maroc, encore pour une histoire de drogue. Mais à ce moment-là, Ayoub n’est plus tout à fait le même. Il a 23 ans et s’est laissé pousser la barbe. Les services de renseignement espagnols, raconte le quotidien El País, découvrent qu’il est en contact avec des suspects islamistes déjà sous surveillance et qu’il profère des discours légitimant le djihad. Fin 2012, il est officiellement fiché comme « potentiellement dangereux » et inscrit dans la base de données partagée par les polices de l’espace Schengen. Mohamed, le père d’Ayoub El-Khazzani, décrit lui au journal britannique The Telegraph son fils comme « un bon garçon, très travailleur » qui ne parlait pas de politique, « juste de football et de pêche ».Lire aussi :Attaque du Thalys : le point sur l’enquêteLes HLM délabrés d’El Saladillo, à AlgésirasEn 2013, la famille déménage à Algésiras. Elle vit d’abord dans le « quartier des toreros », où toutes les rues ont des noms de matadors, puis à El Saladillo, une zone marginale de HLM blancs délabrés, construits dans les années 1980, où résident environ 3 000 des 8 000 Marocains qui vivent dans la ville. Presque tous les habitants sont au chômage, on y vit de la débrouille et du trafic de haschisch. Le père recycle de la ferraille. La famille El-Khazzani passe inaperçue. On les connaît mais on les remarque à peine. « Ce sont des gens humbles qui gagnent leur vie comme ils peuvent », décrit Kamal Cheddad, qui dirige une association islamique du quartier.« Il allait prier un peu partout, on le voyait dans les six mosquées de la municipalité »M. Cheddad se souvient « d’un jeune qui jouait au foot avec ses copains et ne faisait pas de vagues ». Il « allait prier un peu partout, on le voyait dans les six mosquées de la municipalité, mais il avait l’air tout à fait normal. » En réalité, Ayoub fréquente surtout la mosquée radicale de Taqwa du quartier voisin de Moncayo, située entre un grand supermarché et le centre d’internements des étrangers de la Piñera, où l’on entasse les immigrants clandestins. C’est aussi là que prient son père et son frère, Imran. Selon les renseignements espagnols, ce dernier en était le trésorier et « exerçait une forte influence sur les fidèles ». Pas fiché comme intégriste, Imran serait rentré au Maroc, car ses papiers n’étaient plus en règle.Ayoub El-Khazzani, lui, se fait embaucher par Lycamobile, une compagnie de téléphonie britannique « spécialisée dans les communautés d’expatriés ».« Lyca est bien connu ici. C’est un petit boulot saisonnier pour pas mal de jeunes. Il n’y a rien d’autre. On leur donne un polo avec le logo de la compagnie et un caddie avec des petits cadeaux pour qu’ils les distribuent dans la rue », explique l’un de ses anciens voisins d’Algésiras, qui préfère garder l’anonymat.Une fiche « S »En janvier 2014, l’entreprise propose à El-Khazzani de partir en France. Elle lui offre un contrat de six mois pour travailler en Seine-Saint-Denis, confirme une source du ministère de l’intérieur espagnol. Il serait parti avec d’autres jeunes de son quartier « vendre des téléphones aux marocains », ou plus précisément des cartes SIM rechargeables. Un mois plus tard, Madrid prévient alors le renseignement français d’une éventuelle arrivée d’El-Khazzani sur le territoire. Les services français émettent à son propos une fiche « S » (pour « sûreté de l’Etat »). Mais une fiche S n’implique pas de surveillance active. En cas de contrôle inopiné, les policiers sont simplement invités à soutirer un maximum d’informations sur le client.Au bout de deux mois en France, Ayoub est licencié. « Il a effectivement travaillé chez nous sur un CDD de trois mois : du 3 février 2014 jusqu’au 3 avril 2014  », mais Lycamobile « a dû mettre fin à ce contrat au bout de deux mois car les papiers qu’il avait présentés ne lui permettaient pas de travailler en France », a indiqué son ex-employeur, Alain Jochimek, dans un entretien à France Info.« Qu’est-ce qu’il était supposé faire ? Qu’est-ce qu’il était supposé manger ? Ce sont des criminels dans cette entreprise d’utiliser les personnes comme cela », déplore son père, Mohamed El-Khazzani. Les services français, eux, ne confirment pas le séjour du Marocain dans l’Hexagone – dont ils n’auraient jamais eu connaissance –, ni un éventuel voyage en Syrie. Les services français ont peu goûté de découvrir dans El Pais qu’un homologue espagnol affirmait qu’El-Khazzani serait allé en Syrie avant de rentrer en France. Dimanche soir, un communiqué du ministère de l’intérieur espagnol a dû démentir : leurs services n’ont « transmis aucune information sur un éventuel déplacement en Syrie (…) ou sur son possible retour en France depuis la Syrie », « parce qu’ils ne le savaient pas à l’époque ».Officiellement, sa trace se perd jusqu’au 10 mai, quand il est localisé à Berlin où il a embarqué pour Istanbul. Les services français alertent le lendemain leurs homologues espagnols qui leur font savoir, dix jours plus tard, qu’Ayoub serait désormais installé en Belgique. Les enquêteurs français tentent aujourd’hui de déterminer si, à l’occasion de son voyage en Turquie, Ayoub El-Khazzani a bien séjourné en Syrie comme l’assurent les Espagnols – ce qu’il nie – et y a pris des contacts avec les milieux islamistes.Trace perdue depuis maiDe leur côté, les enquêteurs belges s’attachent à comprendre le parcours et les activités d’Ayoub El-Khazzani sur leur territoire ces derniers mois. Quels étaient ses points de chute ? Qui fréquentait-il ? La chaîne publique flamande VRT a affirmé ce week-end qu’il avait séjourné à Mortsel, dans la région d’Anvers. Une information qui n’a pas été confirmée par Erik Broeckx, bourgmestre de cette ville de 25 000 habitants. Il devait interroger lundi ses services sur une éventuelle inscription du Marocain dans les registres communaux.Depuis son signalement en mai, la trace d’El-Khazzani a été perdue, a admis le ministre de la justice Koen Geens sur la chaîne flamande VTM. « Il n’y avait pas d’élément matériel ou concret permettant de le localiser, de savoir à quel moment précisément il aurait peut-être résidé en Belgique. Il semblerait que c’était quelqu’un qui voyageait à l’intérieur de l’Europe », a fait valoir samedi le premier ministre Charles Michel, à la télévision belge.Lundi, le journal flamand De Standaard affirme qu’une sœur d’El-Khazzani vit à Bruxelles. La RTBF assure, elle, que le tireur du Thalys ne serait pas lié à la cellule démantelée lors d’un assaut de la police en janvier à Verviers (près de Liège), contrairement à ce que laissaient entendre de premières informations samedi. Cette cellule composée de djihadistes belges ayant combattu en Syrie dans les rangs de l’Etat islamique (EI) préparait des attentats en Belgique.Les services de renseignement belges ne croient pas à l’hypothèse d’un « loup solitaire »En revanche, d’après plusieurs médias belges, les services de renseignement du pays ne croient pas à l’hypothèse d’un « loup solitaire », et s’intéressent à d’éventuelles complicités. Jeudi 20 août, des menaces d’attentat sur le sol belge émanant d’un djihadiste anversois parti combattre en 2013 avec l’EI, ont été reçues par un chercheur spécialiste du djihadisme, le Belgo-palestinien Montasser Alde’emeh. Les enquêteurs prennent au sérieux la possibilité d’un lien entre cette vidéo de menaces et le passage à l’acte d’El-Khazzani.Les enquêteurs belges semblent convaincus que le jeune homme s’est procuré ses armes en Belgique. Dimanche, le ministre de la justice a reconnu qu’il fallait renforcer la lutte contre le trafic d’armes en Belgique. « Il est évident que beaucoup trop de ces kalachnikovs illégales arrivent chez nous en provenance d’Europe de l’Est et nous devons nous y attaquer de nouveau », a-t-il dit à VTM. L’arsenal en sa possession laisse penser qu’El-Khazzani a bénéficié de complicités en Belgique, explique Claude Moniquet, un ancien de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), joint par Le Monde.A une nuit de voiture de l’ex-Yougoslavie, la Belgique a la réputation d’être une plaque tournante du trafic d’armes de guerre en Europe. Après les attentats de Paris, en janvier, plusieurs médias belges avaient affirmé qu’une partie des armes utilisées par les frères Kouachi et Amedy Coulibaly avaient été achetées en Belgique. Et Coulibaly, le tueur de l’Hypercacher, s’est rendu plusieurs fois fin 2014 à Charleroi, chez un homme qui a depuis été inculpé pour trafic d’armes.Matthieu Suc (avec Matthieu Demeestere)Journaliste au MondeIsabelle Piquer (Madrid, correspondance)Journaliste au Monde Jean-Michel Caroit (Saint-Domingue, correspondant) Stupeur et abattement se lisaient sur le visage des quatre Français condamnés vendredi 14 août à vingt de prison par le tribunal de Saint-Domingue pour trafic international de cocaïne. Les deux pilotes Pascal Fauret et Bruno Odos, le membre d’équipage Alain Castany et le passager Nicolas Pisapia avaient été arrêtés le 19 mars 2013 à bord d’un Falcon-50 contenant 26 valises chargées de 700,4 kg de cocaïne.Après quinze mois de détention provisoire, ils avaient été remis en liberté, le 21 juin 2014. Mais, après dix heures de délibérations, ils ont été reconnus vendredi « coupables du crime d’association en vue de (…) posséder des drogues illicites », a lu la secrétaire du tribunal.Le ministère des affaires étrangères de la France juge la peine « très lourde », mais se veut optimiste. Le Quai d’Orsay a assuré, samedi, que la condamnation des quatre hommes « n’est toutefois pas définitive » et a assuré « continuer à leur assurer une protection consulaire active ».Lire :Procès « Air Cocaïne » : les pilotes français bientôt fixés sur leur sortContrairement à la demande du procureur Milciades Guzman, le tribunal a décidé qu’ils resteraient en liberté avec interdiction de quitter l’île jusqu’à ce que la sentence soit définitive. Les avocats des quatre hommes ont immédiatement annoncé qu’ils feraient appel le mois prochain.Le tribunal de Saint-Domingue a également décidé la saisie du Falcon-50, par deux voix contre une. La présidente, Gisselle Mendez, s’est opposée à cette mesure, estimant qu’il n’avait pas été prouvé que les propriétaires de l’avion étaient impliqués dans le trafic. Six des dix Dominicains poursuivis dans cette affaire ont été acquittés. Les quatre autres, anciens fonctionnaires de la Direction nationale de contrôle des drogues (DNCD) en poste à l’aéroport de Punta Cana, dans l’est de la République dominicaine, au moment des faits, ont été condamnés à des peines allant de cinq à dix ans de prison.Convention de Chicago et mafia corseLes quatre Français ont pris la parole pour clamer leur innocence après les plaidoiries de leurs avocats et la réplique du procureur. « Cette affaire est pour moi une triple catastrophe, sur le plan professionnel, sur le plan financier et sur le plan familial, s’est exclamé Pascal Fauret, un ancien pilote de chasse reconverti dans l’aviation d’affaire. J’ai été sali, je ne suis pas un narcotrafiquant, je ne fais pas partie de la mafia corse, je suis innocent et je demande que le tribunal reconnaisse mon honneur et ma liberté et me rende mon entière liberté. »Les avocats des Français ont répété que le vol était commercial, et non privé comme le soutenait le procureur en faisant valoir que l’appareil avait reçu les services d’une compagnie, Swissair, servant les vols privés. « La convention de Chicago est très claire, les pilotes des vols commerciaux ne peuvent être tenus pour responsables du contenu des bagages », a dit avec insistance Me Fabian Melo, l’un des avocats de Pascal Fauret et Bruno Odos. Sa collègue Me Maria Elena Gratereaux a cité une affaire similaire datant de 2011 : la justice dominicaine avait alors exonéré les pilotes américains d’un petit avion chargé de cocaïne. « Y aurait-il une différence entre pilotes français et nord-américains ? », a-t-elle demandé.Me Luz Garcia, l’avocate d’Alain Castany, a dénoncé « une grave contamination des preuves et la violation de la “chaîne de traçabilité” ». Le procureur avait en effet présenté au tribunal la valise personnelle d’Alain Castany comme l’une des 26 valises contenant de la cocaïne. Le procureur avait dû reconnaître qu’il s’agissait d’une erreur.Dans sa réplique, le procureur a affirmé que les pilotes étaient « des instruments de la mafia du sud de la France ». Il a cité l’ouvrage de Jean-François Gayraud Le Monde des mafias. Géopolitique du crime organisé (Odile Jacob) pour dénoncer le danger que fait peser le crime organisé. « Ces personnes doivent payer en République dominicaine vu l’ampleur et la gravité des faits, pour que nos enfants en République dominicaine et en France ne soient pas menacés par cette peste », a-t-il dit. Il a aussi dénoncé les « pressions extérieures sur la justice dominicaine ».Jean-Michel Caroit (Saint-Domingue, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matteo Maillard Dès la rentrée d’automne, les différents campus de l’université de Californie (UC) permettront à leurs étudiants de choisir parmi six identités de genre lors de leur inscription s’ils le souhaitent. Sur le formulaire, il sera possible de cocher la case homme, femme, homme transgenre, femme transgenre, queer ou identité différente.La catégorie transgenre homme est utilisée pour les personnes nées avec un sexe biologique féminin mais dont l’identité de genre est masculine. La logique inverse s’applique aux transgenres femmes. Le queer, ou « gender non-conforming », en anglais dans le texte, concerne les personnes qui ne se reconnaissent pas dans une catégorisation binaire homme/femme et défendent la pluralité des identités de genre. Pour ceux qui ne se reconnaissent pas dans ces différentes appellations, il reste l’option « identité différente ».Ces nouvelles catégories ont été suggérées par le conseil consultatif LGBT de l’université dans le but d’améliorer l’expérience des étudiants et de mieux répondre à leurs besoins, indique le Los Angeles Times. Cette mesure administrative permet à l’institution « d’obtenir une meilleure information sur sa population étudiante », explique Kate Moser, porte-parole du rectorat. « Auparavant, seuls des sondages sur l’expérience des étudiants au sein de nos campus permettaient de connaître ces détails », poursuit Pamela Brown, vice-présidente de la recherche institutionnelle et du planning académique à l’UC.Des étudiants victimes de harcèlementSi les informations récoltées sont particulièrement sensibles au vu de leur potentiel discriminatoire, l’établissement assure qu’elles ne seront utilisées que dans un objectif démographique. Cette partie du formulaire d’inscription reposant sur l’auto-identification, ils ne sont pas obligés de la référencer.Selon Johan Mosquera, étudiant et membre du centre de ressources LGBT du campus d’Irvine de l’UC, le référencement pourra aider les étudiants dont l’identité de genre ne correspond pas à leur sexe biologique à être mieux acceptés. Des étudiants qui sont régulièrement en proie au harcèlement ou aux crimes haineux à l’université, dénonce-t-il.« Nous travaillons dur pour que nos campus soient des modèles d’intégration et de compréhension, a déclaré Janet Napolitano, la présidente de l’Université de Californie dans un communiqué. Nous devons continuellement nous améliorer pour que nos étudiants se sentent respectés et soutenus. »Cette annonce intervient près d’une année après que la même université a décidé de remplacer les toilettes hommes et les toilettes femmes par des espaces neutres, afin de faciliter l’acceptation des étudiants transgenres sur les campus.Lire aussi :L’égalité des sexes sans peineMatteo MaillardJournaliste au Monde 13.08.2015 à 21h28 • Mis à jour le13.08.2015 à 21h49 Un ancien pédiatre a été condamné à quatre ans de prison, dont trois avec sursis, jeudi 13 août, par le tribunal correctionnel d’Angers (Maine-et-Loire) pour des agressions sexuelles de jeunes filles mineures qui étaient ses patientes entre 1986 et 1992. Agé aujourd’hui de 83 ans, l’homme n’était pas présent au tribunal pour entendre le jugement, pas plus que les quatre femmes dont les constitutions de partie civile avaient été retenues au terme de l’instruction.« L’essentiel est qu’il soit reconnu coupable. Maintenant, ce qui est terrible, c’est de savoir que beaucoup de victimes n’ont pas pu ou voulu faire valoir leurs droits », a réagi la mère d’une des victimes. « Je ne trouve pas ça cher payé au regard de ce qu’il a fait », a commenté une ancienne patiente du médecin.L’ex-pédiatre, connu à Angers, avait failli échapper à la justice. En 2000, une première plainte contre lui avait été classée sans suite. Mais l’affaire avait été relancée en 2012 à la suite de la plainte d’une autre femme. Au total, quatorze anciennes patientes du praticien ont affirmé aux enquêteurs avoir été victimes d’attouchements alors qu’elles étaient enfants ou adolescentes. Mais pour la majorité d’entre elles, les faits se sont révélés prescrits.Trous de mémoireLors de l’audience le 16 juin, le ministère public avait requis cinq années d’emprisonnement, dont deux ferme. Le retraité avait nié les faits, invoquant pour sa défense de nombreux « trous de mémoire », l’impossibilité matérielle de se retrouver isolé avec ses patientes et le caractère infondé de certains gestes médicaux qui lui sont attribués.A la barre, l’une des victimes présumées avait ainsi raconté avoir subi des agressions lors d’examens pour un « eczéma pubien ». « Ça n’existe pas », lui avait rétorqué l’ex-médecin. « C’est écrit sur le carnet de santé que vous avez signé », lui répondra-t-elle plus tard. Et d’ajouter : « Je suis soulagée de pouvoir parler, de voir que je ne suis pas toute seule ». Depuis, le parquet d’Angers a enregistré au moins une nouvelle plainte d’une ancienne patiente du pédiatre. Pour viols, cette fois-ci. 13.08.2015 à 18h21 • Mis à jour le14.08.2015 à 17h58 | Matteo Maillard Cela faisait deux semaines qu’il passait ses nuits sous une tente bleue en face du lac Léman, à Genève, faute de pouvoir se payer un logement. David Hyde, 22 ans, stagiaire néo-zélandais aux Nations unies (ONU) a finalement remis sa démission mercredi 12 août 2015, épuisé par ses conditions de travail et l’absence de rémunération.Contacté par Le Monde, l’ONU a confirmé la démission de David Hyde de son poste de stagiaire auprès de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (UNCTAD), l’organisme qui l’employait.« Dites de moi que je suis jeune, que je suis idéaliste, mais je ne crois pas que ce système soit juste, a déclaré l’intéressé à la presse devant le siège de l’institution internationale. Comme le rappelle clairement la Déclaration universelle des droits de l’homme, chacun, sans discrimination, a droit à un salaire juste pour un travail juste »Le stagiaire sans toit de l'ONU a annoncé sa démission http://t.co/M1VL00Qppx #Genève http://t.co/KvtlAWr5r3— tdgch (@Tribune de Genève)require(["twitter/widgets"]);Parti de sa ville de Christchurch en Nouvelle-Zélande, David Hyde, diplômé en relations internationales, dont un semestre passé à Sciences Po Paris, était arrivé en Suisse fier d’avoir été recruté pour un stage de six mois au secrétariat des Nations unies.Un stage qui se déroule néanmoins dans la deuxième ville la plus chère du monde. Malgré ses nombreuses recherches, ses finances ne lui ont pas permis de trouver un studio ou une chambre en location, confie-t-il à La Tribune de Genève. Une situation à laquelle ne remédiera pas l’ONU dont les conditions de stages sont claires : ni rémunération, ni assurance, ni aide au logement ou au transport ne sont fournies.Sa tente dissimulée sous son bureau« On me demandait si je pouvais subvenir à mes propres moyens durant le stage, raconte David Hyde. À chaque fois que je répondais honnêtement, ma candidature était refusée. Alors quand j’ai postulé pour ce poste à l’ONU, je n’ai pas tout dit sur ma situation financière. J’ai déclaré avoir suffisamment pour m’en sortir, mais ce n’était pas le cas. Et j’ai eu le job. » Dépourvu de solution de logement, il s’est donc installé sur un coin d’herbe discret, non loin du club de la plage de l’ONU où, après le travail, il apercevait ses collègues boire des verres au bord de l’eau. Chaque soir il montait sa tente pour la plier le lendemain matin ; enfiler son costume, emporter son réchaud à gaz, ses quelques affaires de camping et dissimuler le tout sous son bureau.La mère de David Hyde ne savait rien de sa situation. Elle a appris la nouvelle par la presse. Mais ne s’en inquiète pas outre mesure. « Nous souhaiterions l’aider mais ça m’étonnerait qu’il accepte. Il a des principes et une vision très forte de la façon dont les gens doivent être traités, confie-t-elle au site d’information néo-zélandais Stuff. J’espère qu’il mange correctement et qu’il reste au chaud. Au moins, c’est l’été. »Un élan de solidaritéL’histoire de David Hyde, dont de nombreux médias se sont fait l’écho, n’a pas manqué d’émouvoir la population genevoise et de déclencher un élan de générosité. De nombreuses personnes indignées de la façon dont une organisation internationale aussi réputée que les Nations unies traite ses stagiaires ont ouvert leurs portes au jeune néo-zélandais.Des associations de défense des stagiaires comme le Geneva Interns Association (GIA) ont trouvé en lui le porte-drapeau de leur lutte contre les abus des organisations internationales particulièrement nombreuses à Genève. Un de ses membres pointant « l’incohérence de l’ONU qui promeut partout dans le monde des valeurs comme la non-discrimination, la diversité et la participation, mais qui ne les applique pas à son personnel ».En Suisse, le droit encadre très peu la pratique du stage, et les organisations internationales installées dans le pays échappent même complètement à la juridiction nationale. Ainsi les conditions de travail de David Hyde et ses 160 camarades stagiaires aux Nations unies de Genève ne sont pas décidées sur place. C’est l’Assemblée générale de l’organisation qui les vote à New York.Désormais, l’ex-stagiaire indique avoir trouvé un nouveau logement mais garde un goût amer de son expérience onusienne. « J’ai peut-être été naïf en venant ici, explique-t-il à La Tribune de Genève. Mais cette politique me rend furieux. (…) Finalement, seuls ceux dont les parents peuvent payer ont une chance. » En quittant son poste, David Hyde risque de ne jamais obtenir son certificat de stage, sésame pourtant si convoité pour obtenir un premier emploi rémunéré à l’ONU.Matteo MaillardJournaliste au Monde 13.08.2015 à 17h08 • Mis à jour le14.08.2015 à 09h44 Après le moulin de Cossy, à Giverny (Eure), et la luxueuse villa « Pamplemousse », sur l’île de Saint-Martin, des époux Balkany, les juges d’instruction chargés de l’enquête pour fraude fiscale visant Patrick et Isabelle Balkany ont réclamé la saisie d’une troisième demeure, à Marrakech, signale jeudi l’AFP citant une source proche du dossier, confirmant partiellement une information de Libération.Le quotidien rapporte que « les magistrats chargés de l’enquête ont saisi les titres porteurs de la société détenant la villa “Dar Gyucy”, à Marrakech, dont le couple des Hauts-de-Seine nie toujours être propriétaire ». Ces saisies peuvent être également utilisées « comme garanties avant une possible confiscation, en cas de condamnation devant le tribunal correctionnel », assure Libération.Lire : Tout comprendre à l'affaire BalkanyUn montage complexe de sociétés-écransLa somptueuse villa « Dar Gyucy » fait l’objet d’un complexe montage de sociétés-écrans au financement flou. Elle a été achetée par la société civile immobilière (SCI) « Dar Gyucy », créée en août 2009, dont le bénéficiaire économique est Jean-Pierre Aubry, le bras droit de Patrick Balkany à Levallois-Perret. Or, les enquêteurs ont constaté que ce dernier, officiellement propriétaire de la demeure, avait séjourné à l’hôtel lors de voyages à Marrakech.Il n’y a pas de lien direct entre la villa « Dar Gyucy » et le couple Balkany. La SCI « Dar Gyucy » est possédée à 1 % par Diana Brush, gestionnaire de fonds, et à 99 % par une autre société, Haydrige Investments Group Corp. Cette dernière, sise au Panama, est présidée par Marc Angst, qui n’est autre que le président de Gestrust, la société qui emploie… Diana Brush. La villa a été financée, pour un montant de près de 3 millions d’euros, par deux sociétés égyptiennes, dont une à laquelle participe le cheikh milliardaire Mohamed Bin Issa Al-Jaber, qui a réalisé plusieurs investissements importants à Levallois-Perret.Lire aussi :Sur la piste de la fortune de Patrick BalkanyMais les enquêteurs disposent d’un faisceau d’indices sur les propriétaires réels de la villa. Le compte bancaire de la SCI « Dar Gyucy » a ainsi été alimenté à plusieurs reprises par Julien Balkany, demi-frère de Patrick Balkany, en 2011, 2012 et 2013, tandis qu’Alexandre Balkany, le fils du couple, a lui versé 45 000 euros au total en 2012 et 2013.L’analyse des dépenses par carte bancaire d’Isabelle Balkany montrent également d’importants achats d’ameublement et de décoration, sur Internet (pour un montant total de 18 266 euros) ainsi qu’à Marrakech (au moins 15 000 euros), entre décembre 2008 et janvier 2010. Les séjours marocains très fréquents des Balkany et de leur fils, « sans dépense hôtelière », n’ont pas aidé à effacer les soupçons des enquêteurs. 13.08.2015 à 10h43 • Mis à jour le13.08.2015 à 15h23 | Matteo Maillard Quand on est étudiant à l’aube de sa vie professionnelle, les premières expériences de travail sont rarement des perspectives d’avenir. Du petit boulot pas franchement motivant au stage parfois ingrat, il est désormais de rigueur d’enchaîner les expériences afin de se forger un CV. Certaines de ces expériences peuvent se transformer en véritables révélateurs de carrière, ou du moins apparaître comme des moments agréables et originaux dont on tire une satisfaction aussi concrète qu’inattendue. Suite à un appel à témoignage, de nombreux lecteurs nous ont confié leurs (més)aventures.Lire aussi :Pauvre comme « job »Un mauvais stage peut en cacher un bonDurant l’été 2014, alors qu’il cherche un stage de deux mois « afin de découvrir le métier d’avocat », Olivier, 23 ans, étudiant en master 2 de droit des affaires à Nice, postule sur un site d’annonces spécialisé dans le milieu juridique, sans grand espoir. A sa surprise, son téléphone retentit quelques heures après le dépôt de son annonce. Au bout du fil, on lui propose un rendez-vous le lendemain matin. « Heureux, j’ai enfilé mon costume et me suis rendu à l’adresse du cabinet parisien. J’entre dans l’immeuble, et attends devant la porte. Personne. Soudain, l’ascenseur s’ouvre et en sort un homme en combo chemise hawaïenne - short - claquettes, qui me dit – ah c’est toi le nouveau ! – Je venais remplacer l’ancien stagiaire dont c’était le dernier jour de travail, dans un cabinet vide, ayant pour tout mobilier deux chaises et deux bureaux. Pas d’imprimante, pas de machine à café, pas de code civil, pas d’internet… rien ! »Lire aussi :Travail saisonnier : du nouveau à la fin de l’été ?Dans ce stage cauchemardesque aux « conditions matérielles et humaines nulles », Olivier se retrouve régulièrement seul. « J’ai dû rédiger en totale autonomie des assignations et des conclusions. J’ai conduit des consultations juridiques et préparé des rendez-vous clients. » Une expérience éprouvante mais qui, contre toute attente, se révèle particulièrement bénéfique pour Olivier. « J’ai finalement fait bien plus que n’importe quel autre stagiaire d’un gros cabinet », s’amuse l’étudiant, satisfait. « Ce fut une expérience exceptionnelle ! »« J’ai viré à l’extrême gauche »Outre la formation, les stages peuvent aussi bouleverser nos présupposés, voire entamer un revirement politique. C’est le cas de Julien D. 26 ans, « issu d’une famille cultivée », avec « de bonnes études » derrière lui. Il s’est toujours défini de centre droit sur l’échiquier politique, « convaincu qu’il ne servait à rien de râler, et qu’au lieu de revendiquer, il fallait mériter ». Son diplôme d’ingénieur en poche, il effectue un stage dans une usine chinoise où, durant quatre mois, il devait « faire des contrôles qualité pour le compte d’importateurs, pour qui le déplacement n’était pas possible ». Mais dès son arrivée, il subit « un choc », celui du « luxe côtoyant la misère ». Puis, « une équipe virée du jour au lendemain, donnant à tous le sentiment d’une terrible précarité », achève de le révolter. Ces événements le font « virer à l’extrême gauche ». « Toutes ces choses étaient contraires à mes idéaux, explique-t-il. Les chinois font avec et s’adaptent. Ils n’ont pas le luxe d’avoir des idéaux ; priorité à la vie quotidienne. Un salaire, c’est déjà bien, les opinions, c’est un luxe pour Occidental. » Une situation qui lui donne l’impression que les Français sont « un peuple d’idéalistes : exigeants, intransigeants, perfectionnistes ».Réorientation humanitaireMais le stage n’est pas vecteur de fierté nationale pour tout le monde. Il peut être aussi un moyen d’épanouissement dans une culture étrangère. En Afrique, Maxime L., 25 ans, s’y est rendu la première fois dans le cadre d’un projet de soutien scolaire monté avec le scoutisme français. A 400 kilomètres de Ouagadougou (Burkina Faso) et à plusieurs heures de route de la ville la plus proche, cet étudiant en classe préparatoire s’est retrouvé dans un village de brousse où il a dû apprendre à vivre très différemment de son confort citadin. « Une expérience déroutante », explique-t-il. « Nous devions aller jusqu’aux pompes à eau pour nous approvisionner, nous faisions à manger sur un réchaud à l’extérieur et nous dormions à même le sol dans un bâtiment en dur. » Alors que sa formation l’amenait à travailler dans la modélisation pour les banques, ce stage a décidé Maxime à se réorienter dans un cursus d’ingénieur en électricité, afin de travailler dans le développement et l’accès à l’énergie. Avec son association humanitaire « Idées Madagascar », il a aidé à construire et entretenir des réseaux d’eau potable dans la région des hauts plateaux de l’île. Ces stages lui ont donné le goût de l’humanitaire qui ne l’a pas quitté depuis. Aujourd’hui, il vit en Haïti depuis deux ans et travaille sur le projet de réhabilitation de la centrale hydroélectrique de Peligre pour fournir de l’électricité aux habitants de la région.Un polytechnicien en ZEPPas besoin pour autant de courir le monde pour s’épanouir dans son stage de formation, comme le démontre Taha Yassine Z., 21 ans, étudiant en deuxième année à l’Ecole polytechnique. Lui s’est rendu en octobre 2014 dans un lycée de ZEP pour y passer six mois « au chevet de l’éducation nationale » et fournir un soutien scolaire aux élèves. Une expérience qui fut « la source d’un questionnement riche et fertile », explique-t-il. « Comment transmettre le savoir ? Quelle frontière entre savoir académique et savoir vivre ? ». Si cette longue expérience lui a permis de s’épanouir « sur le plan humain et professionnel », celle-ci lui a laissé « le sentiment d’un travail inachevé ». Car « le soutien fourni aux élèves est un puits sans fond dans lequel toute nouvelle force vive est la bienvenue », soutient-il. « A défaut de réunir davantage de moyens en ces temps de crise, multiplions et encourageons des expériences comme celle que j’ai vécue. »Être au service des autresDe l’humanitaire à l’éducation, de nombreux lecteurs nous on fait part de leur désir d’effectuer un emploi au service de son prochain. A l’exemple de Nicolas D., 22 ans, étudiant à Colombes (Hauts-de-Seine), qui pousse l’intention encore plus loin. Chaque été, il abandonne sa tenue d’étudiant en droit, pour revêtir le maillot de bain du sauveteur en mer. Mais avant de pouvoir se lancer dans l’aventure, il a dû passer « des week-ends, des soirées, et parfois des vacances » à réviser pour passer ses diplômes de secourisme et le permis bateau. Mais son labeur a payé puisqu’il peut désormais agir dans toutes les situations où une personne se retrouverait en danger dans les vagues.« Le plus intéressant dans ce métier, ce sont les interventions », explique-t-il. « L’adrénaline et le stress montent. Vous pouvez par exemple vous retrouver devant une noyade, un malaise, une crise d’épilepsie, une hémorragie, ou plus rare, une crise cardiaque. Mais heureusement cela n’a pas été mon cas. C’est un peu la loterie. » Le métier lui a appris à « conserver son sang froid » dans ces situations de stress. Il n’idéalise pas pour autant son rôle de sauveteur et souligne qu’en général le travail est « plus ennuyeux » car porté sur de la surveillance et de la prévention. « On fait la police pour que les gens ne se retrouvent pas dans des situations dangereuses, comme un nageur qui irait se baigner par drapeau rouge, parce qu’il a “payé sa semaine de vacances” ». Des conflits qu’il doit apprendre à gérer mais qui lui rapportent « des mines d’anecdotes très drôles » qu’il s’amuse à raconter en privé.Matteo MaillardJournaliste au Monde 13.08.2015 à 06h47 | Eric Nunès Collégiens, lycéens, la rentrée 2015 sera celle de la transparence… Terminé les exclusions que l’on voudrait faire oublier, les heures de colle dissimulées, les signatures contrefaites et les avertissements maquillés. Le carnet de correspondance n’échappera pas à l’ère numérique. Alors que des millions d’élèves s’égaillaient en vacances, le gouvernement a publié, jeudi 16 juillet, un arrêté concernant la création d’un téléservice baptisé « Vie scolaire ». Ce système informatique, que Big Brother n’aurait pas renié, est susceptible d’informer directement les parents du moindre écart de leur progéniture durant leur vie scolaire.Objectif affiché : contribuer à la prévention du décrochage scolaire« Votre fille Valentine ne s’est pas présentée ce matin en cours d’anglais, veuillez contacter la direction du collège X ». Ce message est un SMS tombé en 2013 sur les mobiles de parents de l’académie de Versailles alors que l’heure de langue vivante n’était pas achevée. Depuis 2012, le téléservice « Absences » permet déjà aux établissements scolaires d’alerter, quasiment en temps réel, les parents des enfants tentés par l’école buissonnière. L’application « Vie scolaire » est une forme d’extension de ce système. Il n’est plus seulement question de se limiter au rapport des retards ou absences non justifiées, mais de notifier l’ensemble des accrocs, plus ou moins graves, de l’élève tout au long de son année. Avec un objectif affiché : contribuer à la prévention du décrochage scolaire.Punitions, retenues, exclusions, avertissements, blâmes, mesures de responsabilisation, de prévention ou d’accompagnement, et bien sûr… exclusion définitive seront consignés sur un fichier portant les nom et prénom de l’élève concerné. Y auront accès l’ensemble de ses enseignants, le chef d’établissement, les assistants d’éducation ainsi que le « personnel habilité », pointe vaguement la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) dans un avis rendu le 25 juin 2015, et publié le 5 août au Journal officiel.Un historique par établissementLe « curriculum vitae » des dérapages des élèves sera donc clairement consigné et partagé par Internet. Les parents ne pourront plus ignorer l’historique de leur rejeton : tous les moyens de les alerter pourront être employés – courrier, courriel, SMS et appel téléphonique seront associés à la sanction. Quant aux parents attachés aux méthodes traditionnelles ou qui ne disposent pas des outils de communication nécessaires, « la mention sur le carnet de correspondance en papier demeurera », précise le ministère de l’éducation nationale, interrogé par Le Monde. Pas d’obligation, assure la CNIL : « le consentement des personnes concernées reste libre ».Avant d’être généralisé, le système « Vie scolaire » sera testé dans cinq académies dès septembre. Lesquelles ? Le ministère garde le secret. « Les chefs d’établissement devront être volontaires », précise-t-on seulement. Qu’adviendra-t-il de l’historique de chacun des élèves de France depuis la classe de 6e ? Les informations seront conservées pendant la durée de l’année scolaire puis « définitivement supprimées », assure la CNIL. Quant aux élèves qui auraient besoin, en cours d’année, de se refaire une virginité dans un nouveau lycée ou collège, leur historique n’apparaîtra pas sur le fichier du nouvel établissement, selon les engagements du ministère à la CNIL.Enfin, les fiches individuelles des millions d’élèves de France seront protégées par un identifiant et un mot de passe. A l’abri des curieux ? Les mots de passe seront stockés dans un annuaire « crypté et indéchiffrable », assure la Commission.Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.08.2015 à 16h31 • Mis à jour le12.08.2015 à 16h45 McDonald’s France a présenté ses excuses mercredi 12 août pour avoir diffusé une note interne interdisant aux salariés de son restaurant d’Hyères, dans le Var, de donner leur repas aux personnes sans abri.Sur son site Internet, l’association 60 millions de consommateurs a relayé cette note, « signée de la direction », qui dit qu’il est « formellement interdit de procurer de la nourriture aux clochards ». « Notamment, relate 60 millions de consommateurs, les repas dont bénéficient gracieusement les salariés. » La note précise que ces repas sont un « avantage en nature personnel [qui] ne doit profiter qu’au salarié en question. McDonald’s n’a pas vocation [à] nourrir tou[s] les affamés du territoire ». L’association relève que « le document se termine par une menace explicite de licenciement pour les salariés qui enfreindraient la consigne ».Photo reçue d'un lecteur. Chez #mcdonalds dans le Var, aider un nécessiteux serait-il passible de licenciement? http://t.co/9SQQ83K7TL— thlaurenceau (@Thomas Laurenceau)require(["twitter/widgets"]);La chaîne de restauration rapide avait publié cette note « suite à un incident grave avec deux sans-abri le soir du 25 juillet devant le McDonald’s d’Hyères ». L’entreprise affirme qu’il s’agissait de « prévenir ces incidents et préserver la sécurité de ses clients », mais explique que, « le procédé et la formulation se révélant maladroits, la direction du restaurant a très rapidement retiré l’affiche ».« McDonald’s se joint au restaurant pour présenter ses excuses à toutes celles et ceux que cette affiche a pu choquer, et rappelle que l’enseigne a vocation à servir tous ses clients, sans aucune distinction », a réagi le groupe. « Toutefois, regrette 60 millions de consommateurs, McDonald’s France n’a pas répondu à notre question de savoir si, oui ou non, les salariés ont le droit de partager leurs hamburgers gratuits avec des nécessiteux. »Gaspillage alimentaireArash Derambarsh, conseiller municipal Les Républicains de Courbevoie (Hauts-de-Seine), qui s’est illustré ces derniers mois pour ses prises de position contre le gaspillage alimentaire, a condamné mercredi « de façon très ferme » l’attitude du restaurant McDonald’s d’Hyères. « Quand quelqu’un veut aider un autre être humain, il faut l’aider, il faut l’encourager », a déclaré sur RTL M. Derambarsh, qui avait défendu au printemps des mesures destinées à empêcher les grandes surfaces de jeter de la nourriture. « J’en appelle aux parlementaires : si McDonald’s, comme d’autres fast-foods, refusent de donner de la nourriture consommable à des gens qui ont faim, on va en passer par la loi », a-t-il encore affirmé.Lire aussi :Gaspillage alimentaire : « Il faudra des moyens pour gérer les nouveaux dons » Matteo Maillard Dès la rentrée d’automne, les différents campus de l’université de Californie (UC) permettront à leurs étudiants de choisir parmi six identités de genre lors de leur inscription s’ils le souhaitent. Sur le formulaire, il sera possible de cocher la case homme, femme, homme transgenre, femme transgenre, queer ou identité différente.La catégorie transgenre homme est utilisée pour les personnes nées avec un sexe biologique féminin mais dont l’identité de genre est masculine. La logique inverse s’applique aux transgenres femmes. Le queer, ou « gender non-conforming », en anglais dans le texte, concerne les personnes qui ne se reconnaissent pas dans une catégorisation binaire homme/femme et défendent la pluralité des identités de genre. Pour ceux qui ne se reconnaissent pas dans ces différentes appellations, il reste l’option « identité différente ».Ces nouvelles catégories ont été suggérées par le conseil consultatif LGBT de l’université dans le but d’améliorer l’expérience des étudiants et de mieux répondre à leurs besoins, indique le Los Angeles Times. Cette mesure administrative permet à l’institution « d’obtenir une meilleure information sur sa population étudiante », explique Kate Moser, porte-parole du rectorat. « Auparavant, seuls des sondages sur l’expérience des étudiants au sein de nos campus permettaient de connaître ces détails », poursuit Pamela Brown, vice-présidente de la recherche institutionnelle et du planning académique à l’UC.Des étudiants victimes de harcèlementSi les informations récoltées sont particulièrement sensibles au vu de leur potentiel discriminatoire, l’établissement assure qu’elles ne seront utilisées que dans un objectif démographique. Cette partie du formulaire d’inscription reposant sur l’auto-identification, ils ne sont pas obligés de la référencer.Selon Johan Mosquera, étudiant et membre du centre de ressources LGBT du campus d’Irvine de l’UC, le référencement pourra aider les étudiants dont l’identité de genre ne correspond pas à leur sexe biologique à être mieux acceptés. Des étudiants qui sont régulièrement en proie au harcèlement ou aux crimes haineux à l’université, dénonce-t-il.« Nous travaillons dur pour que nos campus soient des modèles d’intégration et de compréhension, a déclaré Janet Napolitano, la présidente de l’Université de Californie dans un communiqué. Nous devons continuellement nous améliorer pour que nos étudiants se sentent respectés et soutenus. »Cette annonce intervient près d’une année après que la même université a décidé de remplacer les toilettes hommes et les toilettes femmes par des espaces neutres, afin de faciliter l’acceptation des étudiants transgenres sur les campus.Lire aussi :L’égalité des sexes sans peineMatteo MaillardJournaliste au Monde 13.08.2015 à 21h28 • Mis à jour le13.08.2015 à 21h49 Un ancien pédiatre a été condamné à quatre ans de prison, dont trois avec sursis, jeudi 13 août, par le tribunal correctionnel d’Angers (Maine-et-Loire) pour des agressions sexuelles de jeunes filles mineures qui étaient ses patientes entre 1986 et 1992. Agé aujourd’hui de 83 ans, l’homme n’était pas présent au tribunal pour entendre le jugement, pas plus que les quatre femmes dont les constitutions de partie civile avaient été retenues au terme de l’instruction.« L’essentiel est qu’il soit reconnu coupable. Maintenant, ce qui est terrible, c’est de savoir que beaucoup de victimes n’ont pas pu ou voulu faire valoir leurs droits », a réagi la mère d’une des victimes. « Je ne trouve pas ça cher payé au regard de ce qu’il a fait », a commenté une ancienne patiente du médecin.L’ex-pédiatre, connu à Angers, avait failli échapper à la justice. En 2000, une première plainte contre lui avait été classée sans suite. Mais l’affaire avait été relancée en 2012 à la suite de la plainte d’une autre femme. Au total, quatorze anciennes patientes du praticien ont affirmé aux enquêteurs avoir été victimes d’attouchements alors qu’elles étaient enfants ou adolescentes. Mais pour la majorité d’entre elles, les faits se sont révélés prescrits.Trous de mémoireLors de l’audience le 16 juin, le ministère public avait requis cinq années d’emprisonnement, dont deux ferme. Le retraité avait nié les faits, invoquant pour sa défense de nombreux « trous de mémoire », l’impossibilité matérielle de se retrouver isolé avec ses patientes et le caractère infondé de certains gestes médicaux qui lui sont attribués.A la barre, l’une des victimes présumées avait ainsi raconté avoir subi des agressions lors d’examens pour un « eczéma pubien ». « Ça n’existe pas », lui avait rétorqué l’ex-médecin. « C’est écrit sur le carnet de santé que vous avez signé », lui répondra-t-elle plus tard. Et d’ajouter : « Je suis soulagée de pouvoir parler, de voir que je ne suis pas toute seule ». Depuis, le parquet d’Angers a enregistré au moins une nouvelle plainte d’une ancienne patiente du pédiatre. Pour viols, cette fois-ci. 13.08.2015 à 18h21 • Mis à jour le14.08.2015 à 17h58 | Matteo Maillard Cela faisait deux semaines qu’il passait ses nuits sous une tente bleue en face du lac Léman, à Genève, faute de pouvoir se payer un logement. David Hyde, 22 ans, stagiaire néo-zélandais aux Nations unies (ONU) a finalement remis sa démission mercredi 12 août 2015, épuisé par ses conditions de travail et l’absence de rémunération.Contacté par Le Monde, l’ONU a confirmé la démission de David Hyde de son poste de stagiaire auprès de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (UNCTAD), l’organisme qui l’employait.« Dites de moi que je suis jeune, que je suis idéaliste, mais je ne crois pas que ce système soit juste, a déclaré l’intéressé à la presse devant le siège de l’institution internationale. Comme le rappelle clairement la Déclaration universelle des droits de l’homme, chacun, sans discrimination, a droit à un salaire juste pour un travail juste »Le stagiaire sans toit de l'ONU a annoncé sa démission http://t.co/M1VL00Qppx #Genève http://t.co/KvtlAWr5r3— tdgch (@Tribune de Genève)require(["twitter/widgets"]);Parti de sa ville de Christchurch en Nouvelle-Zélande, David Hyde, diplômé en relations internationales, dont un semestre passé à Sciences Po Paris, était arrivé en Suisse fier d’avoir été recruté pour un stage de six mois au secrétariat des Nations unies.Un stage qui se déroule néanmoins dans la deuxième ville la plus chère du monde. Malgré ses nombreuses recherches, ses finances ne lui ont pas permis de trouver un studio ou une chambre en location, confie-t-il à La Tribune de Genève. Une situation à laquelle ne remédiera pas l’ONU dont les conditions de stages sont claires : ni rémunération, ni assurance, ni aide au logement ou au transport ne sont fournies.Sa tente dissimulée sous son bureau« On me demandait si je pouvais subvenir à mes propres moyens durant le stage, raconte David Hyde. À chaque fois que je répondais honnêtement, ma candidature était refusée. Alors quand j’ai postulé pour ce poste à l’ONU, je n’ai pas tout dit sur ma situation financière. J’ai déclaré avoir suffisamment pour m’en sortir, mais ce n’était pas le cas. Et j’ai eu le job. » Dépourvu de solution de logement, il s’est donc installé sur un coin d’herbe discret, non loin du club de la plage de l’ONU où, après le travail, il apercevait ses collègues boire des verres au bord de l’eau. Chaque soir il montait sa tente pour la plier le lendemain matin ; enfiler son costume, emporter son réchaud à gaz, ses quelques affaires de camping et dissimuler le tout sous son bureau.La mère de David Hyde ne savait rien de sa situation. Elle a appris la nouvelle par la presse. Mais ne s’en inquiète pas outre mesure. « Nous souhaiterions l’aider mais ça m’étonnerait qu’il accepte. Il a des principes et une vision très forte de la façon dont les gens doivent être traités, confie-t-elle au site d’information néo-zélandais Stuff. J’espère qu’il mange correctement et qu’il reste au chaud. Au moins, c’est l’été. »Un élan de solidaritéL’histoire de David Hyde, dont de nombreux médias se sont fait l’écho, n’a pas manqué d’émouvoir la population genevoise et de déclencher un élan de générosité. De nombreuses personnes indignées de la façon dont une organisation internationale aussi réputée que les Nations unies traite ses stagiaires ont ouvert leurs portes au jeune néo-zélandais.Des associations de défense des stagiaires comme le Geneva Interns Association (GIA) ont trouvé en lui le porte-drapeau de leur lutte contre les abus des organisations internationales particulièrement nombreuses à Genève. Un de ses membres pointant « l’incohérence de l’ONU qui promeut partout dans le monde des valeurs comme la non-discrimination, la diversité et la participation, mais qui ne les applique pas à son personnel ».En Suisse, le droit encadre très peu la pratique du stage, et les organisations internationales installées dans le pays échappent même complètement à la juridiction nationale. Ainsi les conditions de travail de David Hyde et ses 160 camarades stagiaires aux Nations unies de Genève ne sont pas décidées sur place. C’est l’Assemblée générale de l’organisation qui les vote à New York.Désormais, l’ex-stagiaire indique avoir trouvé un nouveau logement mais garde un goût amer de son expérience onusienne. « J’ai peut-être été naïf en venant ici, explique-t-il à La Tribune de Genève. Mais cette politique me rend furieux. (…) Finalement, seuls ceux dont les parents peuvent payer ont une chance. » En quittant son poste, David Hyde risque de ne jamais obtenir son certificat de stage, sésame pourtant si convoité pour obtenir un premier emploi rémunéré à l’ONU.Matteo MaillardJournaliste au Monde 13.08.2015 à 17h08 • Mis à jour le14.08.2015 à 09h44 Après le moulin de Cossy, à Giverny (Eure), et la luxueuse villa « Pamplemousse », sur l’île de Saint-Martin, des époux Balkany, les juges d’instruction chargés de l’enquête pour fraude fiscale visant Patrick et Isabelle Balkany ont réclamé la saisie d’une troisième demeure, à Marrakech, signale jeudi l’AFP citant une source proche du dossier, confirmant partiellement une information de Libération.Le quotidien rapporte que « les magistrats chargés de l’enquête ont saisi les titres porteurs de la société détenant la villa “Dar Gyucy”, à Marrakech, dont le couple des Hauts-de-Seine nie toujours être propriétaire ». Ces saisies peuvent être également utilisées « comme garanties avant une possible confiscation, en cas de condamnation devant le tribunal correctionnel », assure Libération.Lire : Tout comprendre à l'affaire BalkanyUn montage complexe de sociétés-écransLa somptueuse villa « Dar Gyucy » fait l’objet d’un complexe montage de sociétés-écrans au financement flou. Elle a été achetée par la société civile immobilière (SCI) « Dar Gyucy », créée en août 2009, dont le bénéficiaire économique est Jean-Pierre Aubry, le bras droit de Patrick Balkany à Levallois-Perret. Or, les enquêteurs ont constaté que ce dernier, officiellement propriétaire de la demeure, avait séjourné à l’hôtel lors de voyages à Marrakech.Il n’y a pas de lien direct entre la villa « Dar Gyucy » et le couple Balkany. La SCI « Dar Gyucy » est possédée à 1 % par Diana Brush, gestionnaire de fonds, et à 99 % par une autre société, Haydrige Investments Group Corp. Cette dernière, sise au Panama, est présidée par Marc Angst, qui n’est autre que le président de Gestrust, la société qui emploie… Diana Brush. La villa a été financée, pour un montant de près de 3 millions d’euros, par deux sociétés égyptiennes, dont une à laquelle participe le cheikh milliardaire Mohamed Bin Issa Al-Jaber, qui a réalisé plusieurs investissements importants à Levallois-Perret.Lire aussi :Sur la piste de la fortune de Patrick BalkanyMais les enquêteurs disposent d’un faisceau d’indices sur les propriétaires réels de la villa. Le compte bancaire de la SCI « Dar Gyucy » a ainsi été alimenté à plusieurs reprises par Julien Balkany, demi-frère de Patrick Balkany, en 2011, 2012 et 2013, tandis qu’Alexandre Balkany, le fils du couple, a lui versé 45 000 euros au total en 2012 et 2013.L’analyse des dépenses par carte bancaire d’Isabelle Balkany montrent également d’importants achats d’ameublement et de décoration, sur Internet (pour un montant total de 18 266 euros) ainsi qu’à Marrakech (au moins 15 000 euros), entre décembre 2008 et janvier 2010. Les séjours marocains très fréquents des Balkany et de leur fils, « sans dépense hôtelière », n’ont pas aidé à effacer les soupçons des enquêteurs. 13.08.2015 à 10h43 • Mis à jour le13.08.2015 à 15h23 | Matteo Maillard Quand on est étudiant à l’aube de sa vie professionnelle, les premières expériences de travail sont rarement des perspectives d’avenir. Du petit boulot pas franchement motivant au stage parfois ingrat, il est désormais de rigueur d’enchaîner les expériences afin de se forger un CV. Certaines de ces expériences peuvent se transformer en véritables révélateurs de carrière, ou du moins apparaître comme des moments agréables et originaux dont on tire une satisfaction aussi concrète qu’inattendue. Suite à un appel à témoignage, de nombreux lecteurs nous ont confié leurs (més)aventures.Lire aussi :Pauvre comme « job »Un mauvais stage peut en cacher un bonDurant l’été 2014, alors qu’il cherche un stage de deux mois « afin de découvrir le métier d’avocat », Olivier, 23 ans, étudiant en master 2 de droit des affaires à Nice, postule sur un site d’annonces spécialisé dans le milieu juridique, sans grand espoir. A sa surprise, son téléphone retentit quelques heures après le dépôt de son annonce. Au bout du fil, on lui propose un rendez-vous le lendemain matin. « Heureux, j’ai enfilé mon costume et me suis rendu à l’adresse du cabinet parisien. J’entre dans l’immeuble, et attends devant la porte. Personne. Soudain, l’ascenseur s’ouvre et en sort un homme en combo chemise hawaïenne - short - claquettes, qui me dit – ah c’est toi le nouveau ! – Je venais remplacer l’ancien stagiaire dont c’était le dernier jour de travail, dans un cabinet vide, ayant pour tout mobilier deux chaises et deux bureaux. Pas d’imprimante, pas de machine à café, pas de code civil, pas d’internet… rien ! »Lire aussi :Travail saisonnier : du nouveau à la fin de l’été ?Dans ce stage cauchemardesque aux « conditions matérielles et humaines nulles », Olivier se retrouve régulièrement seul. « J’ai dû rédiger en totale autonomie des assignations et des conclusions. J’ai conduit des consultations juridiques et préparé des rendez-vous clients. » Une expérience éprouvante mais qui, contre toute attente, se révèle particulièrement bénéfique pour Olivier. « J’ai finalement fait bien plus que n’importe quel autre stagiaire d’un gros cabinet », s’amuse l’étudiant, satisfait. « Ce fut une expérience exceptionnelle ! »« J’ai viré à l’extrême gauche »Outre la formation, les stages peuvent aussi bouleverser nos présupposés, voire entamer un revirement politique. C’est le cas de Julien D. 26 ans, « issu d’une famille cultivée », avec « de bonnes études » derrière lui. Il s’est toujours défini de centre droit sur l’échiquier politique, « convaincu qu’il ne servait à rien de râler, et qu’au lieu de revendiquer, il fallait mériter ». Son diplôme d’ingénieur en poche, il effectue un stage dans une usine chinoise où, durant quatre mois, il devait « faire des contrôles qualité pour le compte d’importateurs, pour qui le déplacement n’était pas possible ». Mais dès son arrivée, il subit « un choc », celui du « luxe côtoyant la misère ». Puis, « une équipe virée du jour au lendemain, donnant à tous le sentiment d’une terrible précarité », achève de le révolter. Ces événements le font « virer à l’extrême gauche ». « Toutes ces choses étaient contraires à mes idéaux, explique-t-il. Les chinois font avec et s’adaptent. Ils n’ont pas le luxe d’avoir des idéaux ; priorité à la vie quotidienne. Un salaire, c’est déjà bien, les opinions, c’est un luxe pour Occidental. » Une situation qui lui donne l’impression que les Français sont « un peuple d’idéalistes : exigeants, intransigeants, perfectionnistes ».Réorientation humanitaireMais le stage n’est pas vecteur de fierté nationale pour tout le monde. Il peut être aussi un moyen d’épanouissement dans une culture étrangère. En Afrique, Maxime L., 25 ans, s’y est rendu la première fois dans le cadre d’un projet de soutien scolaire monté avec le scoutisme français. A 400 kilomètres de Ouagadougou (Burkina Faso) et à plusieurs heures de route de la ville la plus proche, cet étudiant en classe préparatoire s’est retrouvé dans un village de brousse où il a dû apprendre à vivre très différemment de son confort citadin. « Une expérience déroutante », explique-t-il. « Nous devions aller jusqu’aux pompes à eau pour nous approvisionner, nous faisions à manger sur un réchaud à l’extérieur et nous dormions à même le sol dans un bâtiment en dur. » Alors que sa formation l’amenait à travailler dans la modélisation pour les banques, ce stage a décidé Maxime à se réorienter dans un cursus d’ingénieur en électricité, afin de travailler dans le développement et l’accès à l’énergie. Avec son association humanitaire « Idées Madagascar », il a aidé à construire et entretenir des réseaux d’eau potable dans la région des hauts plateaux de l’île. Ces stages lui ont donné le goût de l’humanitaire qui ne l’a pas quitté depuis. Aujourd’hui, il vit en Haïti depuis deux ans et travaille sur le projet de réhabilitation de la centrale hydroélectrique de Peligre pour fournir de l’électricité aux habitants de la région.Un polytechnicien en ZEPPas besoin pour autant de courir le monde pour s’épanouir dans son stage de formation, comme le démontre Taha Yassine Z., 21 ans, étudiant en deuxième année à l’Ecole polytechnique. Lui s’est rendu en octobre 2014 dans un lycée de ZEP pour y passer six mois « au chevet de l’éducation nationale » et fournir un soutien scolaire aux élèves. Une expérience qui fut « la source d’un questionnement riche et fertile », explique-t-il. « Comment transmettre le savoir ? Quelle frontière entre savoir académique et savoir vivre ? ». Si cette longue expérience lui a permis de s’épanouir « sur le plan humain et professionnel », celle-ci lui a laissé « le sentiment d’un travail inachevé ». Car « le soutien fourni aux élèves est un puits sans fond dans lequel toute nouvelle force vive est la bienvenue », soutient-il. « A défaut de réunir davantage de moyens en ces temps de crise, multiplions et encourageons des expériences comme celle que j’ai vécue. »Être au service des autresDe l’humanitaire à l’éducation, de nombreux lecteurs nous on fait part de leur désir d’effectuer un emploi au service de son prochain. A l’exemple de Nicolas D., 22 ans, étudiant à Colombes (Hauts-de-Seine), qui pousse l’intention encore plus loin. Chaque été, il abandonne sa tenue d’étudiant en droit, pour revêtir le maillot de bain du sauveteur en mer. Mais avant de pouvoir se lancer dans l’aventure, il a dû passer « des week-ends, des soirées, et parfois des vacances » à réviser pour passer ses diplômes de secourisme et le permis bateau. Mais son labeur a payé puisqu’il peut désormais agir dans toutes les situations où une personne se retrouverait en danger dans les vagues.« Le plus intéressant dans ce métier, ce sont les interventions », explique-t-il. « L’adrénaline et le stress montent. Vous pouvez par exemple vous retrouver devant une noyade, un malaise, une crise d’épilepsie, une hémorragie, ou plus rare, une crise cardiaque. Mais heureusement cela n’a pas été mon cas. C’est un peu la loterie. » Le métier lui a appris à « conserver son sang froid » dans ces situations de stress. Il n’idéalise pas pour autant son rôle de sauveteur et souligne qu’en général le travail est « plus ennuyeux » car porté sur de la surveillance et de la prévention. « On fait la police pour que les gens ne se retrouvent pas dans des situations dangereuses, comme un nageur qui irait se baigner par drapeau rouge, parce qu’il a “payé sa semaine de vacances” ». Des conflits qu’il doit apprendre à gérer mais qui lui rapportent « des mines d’anecdotes très drôles » qu’il s’amuse à raconter en privé.Matteo MaillardJournaliste au Monde 13.08.2015 à 06h47 | Eric Nunès Collégiens, lycéens, la rentrée 2015 sera celle de la transparence… Terminé les exclusions que l’on voudrait faire oublier, les heures de colle dissimulées, les signatures contrefaites et les avertissements maquillés. Le carnet de correspondance n’échappera pas à l’ère numérique. Alors que des millions d’élèves s’égaillaient en vacances, le gouvernement a publié, jeudi 16 juillet, un arrêté concernant la création d’un téléservice baptisé « Vie scolaire ». Ce système informatique, que Big Brother n’aurait pas renié, est susceptible d’informer directement les parents du moindre écart de leur progéniture durant leur vie scolaire.Objectif affiché : contribuer à la prévention du décrochage scolaire« Votre fille Valentine ne s’est pas présentée ce matin en cours d’anglais, veuillez contacter la direction du collège X ». Ce message est un SMS tombé en 2013 sur les mobiles de parents de l’académie de Versailles alors que l’heure de langue vivante n’était pas achevée. Depuis 2012, le téléservice « Absences » permet déjà aux établissements scolaires d’alerter, quasiment en temps réel, les parents des enfants tentés par l’école buissonnière. L’application « Vie scolaire » est une forme d’extension de ce système. Il n’est plus seulement question de se limiter au rapport des retards ou absences non justifiées, mais de notifier l’ensemble des accrocs, plus ou moins graves, de l’élève tout au long de son année. Avec un objectif affiché : contribuer à la prévention du décrochage scolaire.Punitions, retenues, exclusions, avertissements, blâmes, mesures de responsabilisation, de prévention ou d’accompagnement, et bien sûr… exclusion définitive seront consignés sur un fichier portant les nom et prénom de l’élève concerné. Y auront accès l’ensemble de ses enseignants, le chef d’établissement, les assistants d’éducation ainsi que le « personnel habilité », pointe vaguement la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) dans un avis rendu le 25 juin 2015, et publié le 5 août au Journal officiel.Un historique par établissementLe « curriculum vitae » des dérapages des élèves sera donc clairement consigné et partagé par Internet. Les parents ne pourront plus ignorer l’historique de leur rejeton : tous les moyens de les alerter pourront être employés – courrier, courriel, SMS et appel téléphonique seront associés à la sanction. Quant aux parents attachés aux méthodes traditionnelles ou qui ne disposent pas des outils de communication nécessaires, « la mention sur le carnet de correspondance en papier demeurera », précise le ministère de l’éducation nationale, interrogé par Le Monde. Pas d’obligation, assure la CNIL : « le consentement des personnes concernées reste libre ».Avant d’être généralisé, le système « Vie scolaire » sera testé dans cinq académies dès septembre. Lesquelles ? Le ministère garde le secret. « Les chefs d’établissement devront être volontaires », précise-t-on seulement. Qu’adviendra-t-il de l’historique de chacun des élèves de France depuis la classe de 6e ? Les informations seront conservées pendant la durée de l’année scolaire puis « définitivement supprimées », assure la CNIL. Quant aux élèves qui auraient besoin, en cours d’année, de se refaire une virginité dans un nouveau lycée ou collège, leur historique n’apparaîtra pas sur le fichier du nouvel établissement, selon les engagements du ministère à la CNIL.Enfin, les fiches individuelles des millions d’élèves de France seront protégées par un identifiant et un mot de passe. A l’abri des curieux ? Les mots de passe seront stockés dans un annuaire « crypté et indéchiffrable », assure la Commission.Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.08.2015 à 16h31 • Mis à jour le12.08.2015 à 16h45 McDonald’s France a présenté ses excuses mercredi 12 août pour avoir diffusé une note interne interdisant aux salariés de son restaurant d’Hyères, dans le Var, de donner leur repas aux personnes sans abri.Sur son site Internet, l’association 60 millions de consommateurs a relayé cette note, « signée de la direction », qui dit qu’il est « formellement interdit de procurer de la nourriture aux clochards ». « Notamment, relate 60 millions de consommateurs, les repas dont bénéficient gracieusement les salariés. » La note précise que ces repas sont un « avantage en nature personnel [qui] ne doit profiter qu’au salarié en question. McDonald’s n’a pas vocation [à] nourrir tou[s] les affamés du territoire ». L’association relève que « le document se termine par une menace explicite de licenciement pour les salariés qui enfreindraient la consigne ».Photo reçue d'un lecteur. Chez #mcdonalds dans le Var, aider un nécessiteux serait-il passible de licenciement? http://t.co/9SQQ83K7TL— thlaurenceau (@Thomas Laurenceau)require(["twitter/widgets"]);La chaîne de restauration rapide avait publié cette note « suite à un incident grave avec deux sans-abri le soir du 25 juillet devant le McDonald’s d’Hyères ». L’entreprise affirme qu’il s’agissait de « prévenir ces incidents et préserver la sécurité de ses clients », mais explique que, « le procédé et la formulation se révélant maladroits, la direction du restaurant a très rapidement retiré l’affiche ».« McDonald’s se joint au restaurant pour présenter ses excuses à toutes celles et ceux que cette affiche a pu choquer, et rappelle que l’enseigne a vocation à servir tous ses clients, sans aucune distinction », a réagi le groupe. « Toutefois, regrette 60 millions de consommateurs, McDonald’s France n’a pas répondu à notre question de savoir si, oui ou non, les salariés ont le droit de partager leurs hamburgers gratuits avec des nécessiteux. »Gaspillage alimentaireArash Derambarsh, conseiller municipal Les Républicains de Courbevoie (Hauts-de-Seine), qui s’est illustré ces derniers mois pour ses prises de position contre le gaspillage alimentaire, a condamné mercredi « de façon très ferme » l’attitude du restaurant McDonald’s d’Hyères. « Quand quelqu’un veut aider un autre être humain, il faut l’aider, il faut l’encourager », a déclaré sur RTL M. Derambarsh, qui avait défendu au printemps des mesures destinées à empêcher les grandes surfaces de jeter de la nourriture. « J’en appelle aux parlementaires : si McDonald’s, comme d’autres fast-foods, refusent de donner de la nourriture consommable à des gens qui ont faim, on va en passer par la loi », a-t-il encore affirmé.Lire aussi :Gaspillage alimentaire : « Il faudra des moyens pour gérer les nouveaux dons » 12.08.2015 à 10h54 • Mis à jour le14.08.2015 à 12h00 | Isabelle Rey-Lefebvre (Vintimille (Italie) - envoyée spéciale) Léo, Alexis et Coralie, trois jeunes militants français du mouvement No Border, sont accueillis en héros, lundi 10 août, par la cinquantaine de migrants qui, depuis début juin, campent à Vintimille, en Italie, à vingt mètres de la frontière française. Ces activistes viennent de passer quinze heures en garde à vue et ont été relâchés sans suite. Leur tort : avoir manifesté leur solidarité avec les migrants qui, cette nuit-là, tentaient de passer la frontière. Une centaine de Soudanais et d’Erythréens étaient montés dans le dernier train express régional venant d’Italie, espérant rallier Nice et la France, et ont refusé d’en descendre lorsque, à la petite gare de Menton-Garavan, les policiers leur en ont intimé l’ordre. La police française a finalement, comme c’est devenu un rituel, reconduit 106 des 108 personnes appréhendées jusqu’au centre de la Croix-Rouge italienne de Vintimille.« Nous appliquons le droit avec humanité : ces procédures de réadmission dans le pays d’arrivée, ici l’Italie, sont prévues par les accords sur l’espace de Schengen et les traités de Dublin et de Chambéry de 1997 », argumente François-Xavier Lauch, sous-préfet et directeur de cabinet du préfet des Alpes-Maritimes.Reste que la tension monte à la frontière franco-italienne, où migrants, militants associatifs et forces de l’ordre se livrent une guerre d’usure. Depuis début juin, la frontière est bouclée. Pas question de laisser des flux de migrants alimenter à nouveau les campements parisiens et la « jungle » de Calais, où les tentatives de passage en Angleterre mettent déjà les autorités françaises et britanniques sous pression.Toutes les voitures et tous les trains sont désormais contrôlés, les identités des personnes à peau noire vérifiées… « C’est un contrôle au faciès », dénoncent les associations présentes, par la voix de Martine Landry et Cathie Lipszyc, d’Amnesty International. Quatre associations, dont le Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti), avaient contesté la légalité de ces contrôles devant le Conseil d’Etat, en vain puisque son ordonnance du 29 juin les valide.« Nous ne nous en irons pas »Les migrants ainsi bloqués se sont d’abord installés sur les rochers, entre route et mer, puis sur un parking en retrait, plus accueillant, à l’ombre d’un viaduc et de pins parasol. La vie y est très organisée, avec sanitaires, machine à laver, cuisine de plein air, four à pizzas, espace de prière et un bureau de campagne où l’on peut trouver, outre des prises électriques pour recharger les nombreux portables et ordinateurs, des plans de la région et de Paris, les horaires de bus et de trains et de quoi organiser un voyage en France.Chaque soir, vers 17 heures, un petit groupe de migrants manifeste près du panneau « France » et de la pancarte « Bienvenue à Menton, perle de la Côte d’Azur », en tapant sur des casseroles et en déployant des banderoles « We are not going back » (« Nous ne nous en irons pas »), sous le regard éberlué des touristes et vacanciers, venus à la plage avec bouée et épuisette.Un marché du passage clandestinLe verrouillage de la frontière franco-italienne ouvre un marché du passage clandestin, avec ses filières et ses prix : entre 20 et 100 euros par personne. Certains migrants ayant pris la précaution d’ouvrir un compte qu’ils peuvent débiter dans n’importe quelle agence Western Union du monde, ils disposent ainsi de ressources convoitées par les trafiquants. « Nous menons une lutte sans merci contre les passeurs qui exploitent la misère humaine et en avons encore arrêté deux ce mardi 11 juin, au péage de la Turbie, sur l’autoroute A8, soit 112 depuis le début de l’année 2015, contre 84 en 2014 », se félicite Philippe Duporge, coordinateur de la Police aux frontières, chargé de la lutte contre l’immigration illégale. « L’enquête sur des filières organisées est en cours », se borne-t-il à révéler. Ce lundi 10 août, un de ces passeurs, Adel Ouaka, peintre en bâtiment de nationalité française, s’est vu condamné, en comparution immédiate au tribunal de Nice, à 18 mois de prison ferme pour avoir tenté de faire passer la frontière à dix migrants, moyennant 50 à 100 euros chacun, à bord de son véhicule.Malgré les renforts de compagnies de CRS, la frontière reste poreuse et tous les moyens sont bons pour essayer et réessayer de passer : à pied, par la montagne, en bus, voire en voiture avec des passeurs. « On en trouve chaque jour en gare de Nice », confirme Hubert Jourdan, militant d’Habitat et Citoyenneté, qui n’hésite pas à leur ouvrir sa maison. « Les migrants ne souhaitent pas du tout rester dans les Alpes-Maritimes, où seuls dix d’entre eux ont déposé une demande d’asile, affirme Yann Lapeyre, de Forum Réfugiés, et l’on voit bien que les règles internationales sont inapplicables, absurdes. »Lire aussi :A la frontière franco-italienne, l’incessant va-et-vient des migrants refoulésHubert Jourdan liste les stratagèmes qu’utilisent les pouvoirs publics pour dissuader les migrants de venir en France : les empêcher d’acheter des tickets de train, condamner les toilettes de la gare de Nice, limiter, comme le fait la municipalité de Nice, à quelques nuits l’accueil dans les rares centres d’hébergement qui ont pourtant des places disponibles… « Et quand la dissuasion ne fonctionne pas, c’est la répression », souligne-t-il, en référence à une militante de Réseau éducation sans frontière (RESF), arrêtée et menottée le 13 juillet, et qui attend son jugement, prévu en décembre. Des membres de l’association d’obédience musulmane Au Cœur de l’espoir, qui fournissaient des repas, se sont vu, le 10 août, interdire de le faire par les autorités italiennes sous peine de contraventions de 200 euros chacun.Lire aussi :Migrants à Vintimille : tensions entre la France et l’ItalieLes migrants ne comprennent pas le rejet dont ils font l’objet : « Nous ne sommes pas des criminels et nous cherchons la sécurité, confie Moussa Sidon, comptable de 33 ans, arrivé du Soudan qui, dans une terrible traversée de la Méditerranée, a perdu sa mère et sa fiancée. On nous donne de la nourriture, des vêtements, des soins, mais pas d’explication sur pourquoi le gouvernement refuse de nous laisser passer. Nous avions rêvé de l’Europe. Maintenant je ne sais plus où aller. »Les chiffres835 migrantsSelon la préfecture des Alpes-Maritimes, 835 migrants ont été contrôlées à la frontière de Vintimille entre le 3 et le 9 août. Après un pic de 1 548 migrants la première semaine de juin, le nombre de contrôles oscille entre 450 et 720 personnes par semaine. Deux tiers de ces migrants font l’objet d’une réadmission en Italie.95 408 arrivées par la mer en ItalieL’Italie a recensé 95 408 personnes arrivées par la mer entre le 1er janvier et le 4 août 2015, soit 4% de plus que pendant la même période en 2014.Isabelle Rey-Lefebvre (Vintimille (Italie) - envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.08.2015 à 14h39 • Mis à jour le19.08.2015 à 15h31 | Anne Rodier Thomas, Jennifer, Abou, Thaïs, Kevin, ils ont tous « une vie à deux balles ». Ils appartiennent à une génération où liberté rime avec précarité de l’emploi comme du reste, où à 30 ans « si tu n’as pas eu au moins trois pots de départ, c’est que tes collègues te détestaient vraiment ». Une précarité qui réunit des porteurs de projets, qui « quitte à galérer » ont décidé de « faire le métier qu’ils aiment » : cinéma solaire ambulant, café sauvage, expert du logement collectif, précisément ouvreur de squat à Paris. Ce livre de deux journalistes prend la suite du webdoc réalisé en 2013 par Sophie Brändström, qui a écrit l’ouvrage avec Mathilde Gaudéchoux.Ce sont des tranches de vie truculentes d’une génération débrouille qui rappellent les initiatives des babas cool des années 1970, qui alors confrontés à l’apparition du chômage de masse provoqué par le choc pétrolier se détournaient du marché du travail traditionnel et partaient sac sur le dos élever des chèvres dans le Larzac : pour être autonome sans revenu, en développant le troc, l’art de la récupération et du faire soi-même.« Ce qu’on peut choisir »Les recettes n’ont pas changé : « On se rabat sur de l’ultra-local, sur le présent, sur ce qu’on peut choisir, explique la sociologue Cécile Van de Velde. Ce qui revient à « construire une mini-contre-société face à un horizon incertain », ajoute-t-elle.Mais dans Ma vie à deux balles. Génération débrouille, les histoires des jeunes vont plus loin que celles de leurs « pères du Larzac », puisque in fine ils réalisent leur projet et donc gagnent leur place dans la société et leur liberté.Fiches pratiques, meilleures adresses Internet pour échanger services et savoir-faire, astuces de grand-mère sont présentées dans ce livre comme des instruments de l’économie collaborative dont ils se revendiquent : débrouille rime avec réseaux et partage. Pour le sociologue Jean Pralong, interviewé en fin d’ouvrage avec d’autres experts des comportements au travail et de l’innovation sociale, ces jeunes « ne sont pas des victimes. Ils ont choisi d’être indépendants. (…) Ils ont réfléchi à la place qu’ils veulent prendre dans la société. (…) C’est une posture politique. » Ils s’inscrivent « dans un mécanisme économique libéral (…) décalé par rapport au statut de salarié ». Ces jeunes ont fait le pari de la diversification des trajectoires professionnelles et pourraient bien le gagner.« Ma vie à deux balles. Génération débrouille », de Sophie Brändström et Mathilde Gaudéchoux, éd. Les liens qui libèrent, en librairie à partir du 26 août, 16,50 euros.Anne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.08.2015 à 11h38 • Mis à jour le19.08.2015 à 12h17 | Eric Nunès Pour les 617 000 bacheliers de l’édition 2015, le bac est un sésame pour l’enseignement supérieur qui leur ouvre le droit à une place à l’université ou dans une école. Dans le rôle du grand coordinateur qui doit diriger au mieux ces centaines de milliers de lycéens : le logiciel d’orientation Admission post-bac (APB).Début août, ils étaient pourtant encore 7 500 sans affectation, à attendre qu’une place, en accord avec leurs souhaits, leur soit proposée. « Tous les ans, une fois les trois tours d’APB passés, il reste des jeunes qui n’ont pas obtenu satisfaction », reconnaît-on au secrétariat d’État chargé de l’enseignement supérieur. Interrogés par Le Monde.fr, plusieurs lycéens dont les premiers choix n’ont pas été retenus, ont confié leur désarroi.Son orientation, Océane la voyait très clairement : une classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE). Élève respectueuse des consignes de son rectorat, elle postule pour « ses deux vœux de rêves, deux vœux raisonnables de plus et deux derniers par sécurité ». A l’issue du premier tour du logiciel APB, la jeune femme est admise pour son dernier choix, une école sélective qu’elle ne souhaite pas rejoindre. « J’ai refusé, laissant ma place à un autre pour le 2e tour de sélection d’APB, dans l’espoir d’être retenue lors des autres tours. » Malgré son bac obtenu avec mention, elle demeure sans affectation « à quelques semaines de la rentrée », s’inquiète-t-elle, exaspérée qu’on l’ait poussée à faire un choix dont elle n’a jamais voulu.Lire aussi :7 500 bacheliers attendent encore une place à l’universitéSix vœux minimumEn effet, dans les secteurs d’orientation sous tension, il est fortement conseillé de faire six vœux. Les lycéens, sourds aux consignes, qui n’ont pas les six souhaits requis par APB passent après tous les autres. À Paris, la moyenne des souhaits formulés par les candidats se situe autour de dix. Avec cette méthode, « 90 % des lycéens obtiendraient un de leurs cinq premiers choix. Mais qu’en est-il des 10 % restants ? », s’inquiète la jeune femme.L’algorithme d’APB suit des règles que nombre de lycéens ne comprennent pas. Pourquoi un étudiant de Vincennes devrait-il s’exiler à Saint-Denis ou Melun alors que les universités parisiennes sont sous ses fenêtres ? Mouna crie à « l’injustice » dans le mode de recrutement des filières non sélectives.  « Un lycéen parisien qui obtient son bac de justesse et n’a rien fait de l’année pourra avoir une place à Paris-1 Panthéon-Sorbonne ou Assas », tandis que le banlieusard demeure condamné à son territoire d’origine, « une université moins prestigieuse et plus éloignée.», dénonce-t-elle.Dans un chat sur Le Monde.fr, Richard Audebrand, chef du département de l’orientation sur Admission post-bac (APB) confirme : « la réglementation prévoit une priorité pour les candidats de l’académie ». Les jeunes de banlieue « peuvent postuler sur les universités parisiennes, mais avec moins de chances d’être retenus que les candidats de l’académie de Paris ».Choix lourd de conséquencesAu sein d’une même académie dont les établissements peuvent être éloignés de plusieurs centaines de kilomètres, comment gérer des années d’études avec des temps de transport parfois dissuasifs ? Le problème n’est pas pris en compte par APB, estime Ludovic, lycéen dans la Drôme. Alors qu’il a candidaté à cinq BTS management des unités commerciales, il a été admis pour son dernier choix... en Isère. Le trajet représente une heure de route pour se rendre en cours, et le même temps pour revenir.Chaque année, les bacheliers sont plus nombreux, et optent de plus en plus pour l’université : ils étaient 50 000 en plus en 2014 ; ils seront 30 000 supplémentaires cette année. « Chaque cas individuel sera traité », a assuré Thierry Mandon, secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement supérieur, dans Les Echos du 5 août. Mais pour nous proposer quoi ? s’interrogent plusieurs néobacheliers.Bac avec mention bien en poche, Marc-David avait opté pour la fac de droit d’Assas. Son choix lui a été refusé. Une « procédure complémentaire d’orientation » lui a été promise, « mais pas de licence de droit, d’économie ou de sciences politiques... Juste des langues en quantité astronomique ! » Des propositions donc, mais sans rapport avec les choix et la formation initiale du candidat.Pourtant, un choix, une fois validé, est lourd de conséquences. À ceux qui s’inquiètent d’un échec dans un secteur qu’ils n’ont pas vraiment voulu, il est fortement déconseillé d’attendre une année de plus pour une nouvelle sélection d’APB en première année de licence. Les bacheliers de l’année sont prioritaires pour les filières à capacité d’accueil limité. Les chances d’être sélectionné en 2016 pour ceux qui ont eu leur bac en 2015 sont donc plus faibles.Lire aussi :Mal orientés dans leurs études, ils ont rebondi sans perdre une annéeEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 18.08.2015 à 12h35 • Mis à jour le18.08.2015 à 12h48 Lilian Lepère, pris au piège par les frères Kouachi dans l’imprimerie où il travaillait, à Dammartin-en-Goëlle (Seine-et-Marne) n’a pas supporté la médiatisation de sa présence sur les lieux, le 9 janvier, deux jours après la tuerie de Charlie Hebdo. Il était resté caché pendant huit heures et demie sous un évier pour ne pas être repéré par les deux terroristes.Lilian Lepère considère que sa vie a été mise en danger par la divulgation de cette information et a décidé de porter plainte, le 9 juillet contre RMC, France 2 et TF1, pour « mise en danger de la vie d’autrui », selon Le Parisien. Une enquête a été ouverte, jeudi 13 août, par le parquet de Paris.Les trois médias auraient en effet révélé à l’antenne la possible présence de M. Lepère dans l’usine alors que les deux frères Kouachi, toujours à l’intérieur, l’ignoraient. D’abord, c’est le député de Seine-et-Marne Yves Albarello qui dévoile sur RMC qu’un homme caché se trouve à l’intérieur de l’imprimerie. Puis, le journal de 13 heures de France 2 relaye l’information, confirmée par la sœur de M. Lepère. Enfin, dans le même temps, le journal de TF1 évoque, par le biais d’un journaliste sur place, la possibilité que le graphiste soit toujours dans l’enceinte de l’usine.Lire aussi :Attentats : 4 questions sur une couverture médiatique hors normes« Un risque certain »Pour l’avocat de Lilian Lepère, Me Antoine Casubolo Ferro, interrogé par Le Parisien, les médias n’ont pas respecté l’obligation de prudence ou de sécurité qui leur est imposée en pareil cas :« La divulgation de ces informations en temps réel, alors même que les frères Kouachi, armés et déterminés, étaient susceptibles de suivre le déroulé des opérations, a fait courir un risque certain à Lilian [Lepère]. »Le quotidien révèle également que l’enquête en cours sur les attentats du mois de janvier a permis de savoir que les deux hommes disposaient d’une radio, en plus de leurs téléphones portables respectifs.Concernant la prise d’otage de l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes par Amedy Coulibaly, qui a eu lieu le même jour, une plainte a également été déposée par d’anciens otages contre BFMTV. La chaîne d’information en continue est accusée d’avoir révélé la présence de clients cachés dans une chambre froide au sous-sol de la supérette. 18.08.2015 à 06h39 • Mis à jour le18.08.2015 à 09h23 | Luc Leroux (Marseille, correspondant) Chênes kermès, oliviers, buis, amandiers et vignes… La Montagnette à Tarascon (Bouches-du-Rhône) est une carte postale de paysage provençal. Le site offre une vue sur les contreforts des Alpilles, la plaine d’Arles et le Rhône. C’est au cœur de ce paradis des randonneurs avignonnais et arlésiens que l’ex-mannequin de Chanel, Inès de La Fressange, essuie une tempête médiatique et judiciaire depuis le début de l’été.La SCI Nine et Civil, dont elle est la gérante, y a acheté en 2004 une propriété, le Pas du Bouquet et Raousset, loin de tout regard, au bout d’un kilomètre et demi de chemin pierreux. En contrebas de la bâtisse principale, au bord de la piscine, la propriétaire a fait édifier une maison d’une centaine de mètres carrés, sans permis de construire.Lundi 17 août, la cour d’appel d’Aix-en-Provence a rejeté le recours de la SCI Nine et Civil contre une décision du juge des référés de Tarascon qui, le 23 juillet, l’avait condamnée sous astreinte à remettre les lieux en état et à démolir cette construction, réalisée au cœur d’une zone naturelle d’intérêt écologique, floristique et faunistique, un espace classé inscrit à l’inventaire des sites pittoresques. Défrichement, coupes d’arbres, mouvements de terrain, « les travaux ainsi réalisés en violation du plan d’occupation des sols de la commune et des règles d’urbanisme sont incontestablement de nature à causer une atteinte grave à l’environnement et à dénaturer le site de la Montagnette », écrivait le juge des référés en juillet.« Des insultes dans la presse »Le président de l’Association pour la défense de l’environnement rural (ADER), à l’origine de la procédure, Philippe Chansigaud, apiculteur et oléiculteur au pied de la Montagnette, se félicite que la cour d’appel n’ait pas accordé un quelconque sursis : « C’est une très bonne chose pour la gestion des espaces naturels, la justice confirme ainsi le désordre écologique. » Il dénonce en outre l’usage de « la stratégie du permis provençal ». « La pratique de Mme de La Fressange est habituelle dans la région. On construit et après on fait tout pour essayer de régulariser, déplore-t-il. Parfois, les responsables politiques sont prêts à jouer ce jeu de la politique du fait accompli lorsqu’il s’agit de chasseurs, de puissants représentants de syndicat professionnel ou encore de people. »« De la négligence ? Je ne sais pas…, indique de son côté Lucien Limousin, maire (divers droite) de Tarascon. C’est surprenant qu’ils aient procédé de la sorte, ils devaient se douter que quelqu’un s’apercevrait des travaux. » En mai, l’élu avait été alerté par l’ADER, qui avait déposé une plainte auprès du procureur de la République de Tarascon pour construction illicite. Après des procès-verbaux dressés par la police municipale, le maire avait signé deux arrêtés ordonnant l’arrêt immédiat des travaux.Fin juillet, il a rencontré les avocats de l’ancien mannequin, un architecte et le compagnon de Mme de La Fressange, Denis Olivennes, le PDG d’Europe 1, pour évoquer une possibilité de régularisation. Un nouveau rendez-vous est fixé fin août. Mais M. Limousin se montre dubitatif. « Le coin n’est pas constructible… Il faudra déposer un permis. On le transmettra à toutes les autorités publiques qui donneront leur avis. »L’ex-mannequin dispose désormais de trente jours pour raser ce qu’à l’audience les avocats de la SCI ont décrit comme « un très joli bâtiment qui doit être recouvert de pierre sèche et de végétation ». Mes Charles Petit et Nicolas Polubocsko ont, par ailleurs, dénoncé « les insultes dans la presse » dont Inès de La Fressange aurait fait l’objet, et l’intrusion sur sa propriété, avec la prise de photos par des drones.Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde 17.08.2015 à 13h37 • Mis à jour le17.08.2015 à 13h38 Un des patrons de la « police des polices » est dans le viseur de son propre service. Le site d’information Mediapart rapporte, lundi 17 août, que le commissaire divisionnaire Didier Cristini, à la tête de l’antenne de l’inspection générale de la police nationale (IGPN) de Nice, fait l’objet d’une enquête interne.L’affaire avait été révélée par RTL, au début d’août, quand le patron de l’unité de protection sociale de la ville, un organisme regroupant les brigades des stupéfiants, des mineurs et des mœurs, avait adressé une lettre de deux pages au directeur départemental de la sécurité publique dénonçant les méthodes du chef local de l’IGPN.Selon lui, M. Cristini se livre à un véritable harcèlement de ses collègues, qui « ne supportent plus d’être traqués injustement par la seule hostilité d’un homme ». Les services de M. Cristini sont accusés d’avoir mené plusieurs enquêtes sur le groupe, auditionné des dealers et des détenus, dont certains ont livré des témoignages à charge. Et M. Msili de dénoncer une enquête douteuse et dangereuse, sans résultat judiciaire pour le moment. D’autant que ce n’est pas la première fois qu’il est reproché au commissaire divisionnaire d’accorder un crédit exagéré à des accusations peu fiables, voire mensongères.Lire aussi :Selon l’IGPN, la « maison » police se porte bienDes accusateurs peu fiablesDidier Cristini était derrière une enquête de l’IGPN sur la brigade anticriminalité (BAC) de Grasse, qui avait failli être « décapitée », selon Mediapart, sur la base du témoignage d’un trafiquant de drogue et toxicomane. Plus tard, ce dernier reconnaîtra avoir « dit beaucoup de conneries parce qu[’il] voulai[t] [s]e venger de la police ». Il a finalement été condamné à quatre ans de prison ferme pour dénonciation calomnieuse et mensongère sur une autorité judiciaire entraînant des recherches inutiles.M. Cristini était également à l’origine de la dissolution, bien plus médiatique, de la BAC nord de Marseille en octobre 2012. Trente policiers avaient alors été suspendus et dix-sept mis en examen pour « vol en bande organisée, extorsion en bande organisée, acquisition, détention et transport non autorisé de stupéfiants ». L’enquête interne et l’instruction judiciaire, toujours en cours, semblent depuis revenir, peu à peu, sur les éléments du dossier reposant sur les dénonciations d’un ancien brigadier.Incité à prendre de longues vacances, le patron de l’IGPN de Nice peut toutefois compter sur le soutien de la patronne des « bœuf-carottes », Marie-France Monéger. Citée par Mediapart, cette dernière a déclaré que M. Cristini « ne mérite pas les critiques qu’on lui adresse. Il est sérieux, loyal, honnête et très investi dans son travail ».Lire nos informations : BAC de Marseille : l’image d’un témoin-clé ternie par des affaires judiciaires 17.08.2015 à 13h07 • Mis à jour le17.08.2015 à 13h45 Près de 100 000 animaux sont abandonnés chaque année en France, dont 40 000 durant la période estivale, selon la Société protectrice des animaux (SPA).Parmi les chiffres rendus publics, lundi 17 août, la SPA souligne les abandons entre le 1er et le 31 juillet, qui concernent 2 623 animaux : 999 chiens et 1 624 chats. Cela représente une hausse de 22 % des abandons par rapport à la même période en 2014.Une responsable de la SPA déplore en particulier « une vraie progression de l’abandon des chats ». Une campagne pour promouvoir la stérilisation des animaux domestiques a été lancée à la fin de juillet par l’association, qui rappelle qu’elle est le meilleur moyen pour « protéger les animaux » :« L’abandon massif des chats cette année concerne essentiellement des chatons, ce qui tend à nous indiquer qu’ils proviennent d’animaux non stérilisés, errants ou non ».« Déménagement, allergie... situation financière »La SPA héberge 45 000 chiens et chats en attente d’adoption dans ses 60 refuges et Maisons SPA chaque année. Selon l’association, « en plus des traditionnelles excuses données par les “abandonnants” : déménagement, allergie, séparation, départ en maison de retraite…, on trouve la situation économique sensible ».L’abandon d’un animal est passible d’une peine de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende, au même titre qu’un acte de cruauté envers un animal, conformément à l’article 521-1 du Code pénal.Depuis le début de l’année, les animaux sont symboliquement reconnus comme des « êtres vivants doués de sensibilité » en France. Une avancée législative qui satisfait une demande de la fondation 30 Millions d’Amis, pour obtenir une modification du Code civil, qui considérait jusqu’ici les animaux comme des « biens meubles ».Une mesure qui avait alors été critiquée aussi bien par certains défenseurs des animaux, qui estiment qu’elle est dénuée de portée pratique, que par la FNSEA, principal syndicat agricole, qui craignait qu’elle « ne [remît] en cause la pratique de l’élevage ».Lire l’entretien avec le juriste Jean-Marc Neumann Les animaux reconnus comme « êtres sensibles », un pas « totalement symbolique » 17.08.2015 à 11h26 • Mis à jour le17.08.2015 à 11h30 Un jeune garçon, né sans main droite, va devenir le premier enfant français à recevoir une prothèse imprimée en 3D. Virginie Contegal, la mère du jeune Maxence, explique le but de cette intervention, qui n’est en rien un acte chirurgical :« Ce n’est absolument pas médical. Il ne va pas subir de greffe, ni d’opération. La prothèse sera scratchée et il pourra l’enlever à la guise. Depuis que Maxence est né, on a fait le choix de ne pas l’appareiller avec une prothèse médicalisée. Là, il va avoir une main colorée aux couleurs de son choix, de super-héros (…), qu’il pourra enlever à sa guise. Ce sera ludique pour lui dans la cour de récré avec les copains. »Grâce à la technologie d’impression en 3D, ce type de prothèse ne coûte que 50 à 200 euros, selon la taille de la main. Si l’enfant la casse ou la perd, elle est donc facile à remplacer.Une association américaine spécialiséeLes parents du jeune garçon n’ont rien déboursé, puisqu'ils sont passés par l’association américaine e-Nable, qui met en commun les plans de prothèses de mains, à but humanitaire, et qui a permis à de nombreux enfants de bénéficier de cette technologie dans les pays anglo-saxons et en voie de développement.Interviewé par Le Parisien, Jon Schull, le créateur de l’association, recense « environ 2 000 mains livrées dans 37 pays » depuis 2013. Google avait remis en 2014 un prix de 540 000 euros à e-Nable pour « féliciter cette mission ». 16.08.2015 à 02h43 • Mis à jour le16.08.2015 à 05h55 Le chanteur-auteur-compositeur Jean-Jacques Goldman est toujours la personnalité préférée des Français, devant l’acteur Omar Sy qui confirme sa seconde place, selon le nouveau classement Ifop publié par le Journal du Dimanche.L’ancienne ministre Simone Veil arrive en troisième position, gagnant une place par rapport au précédent classement publié en décembre dernier. Suivent des personnalités de la chanson, du spectacle et du cinéma : Renaud (4e), Dany Boon (5e), Jean Reno (6e), Florent Pagny (7e), Sophie Marceau (8e), Jean-Paul Belmondo (9e) et Laurent Gerra (10e).Sarkozy devant HollandeCôté hommes politiques, le chef de l’Etat François Hollande arrive en 50e position (48e en décembre dernier). Son prédécesseur Nicolas Sarkozy est 40e (42e en décembre). Jean-Jacques Goldman mène ce classement depuis juillet 2013.Ce sondage a été réalisé par questionnaire mis en ligne du 15 au 21 juillet auprès d’un échantillon de 1 000 personnes représentatif de la population âgée de 15 ans et plus, selon la méthode des quotas. Jean-Michel Caroit (Saint-Domingue, correspondant) Stupeur et abattement se lisaient sur le visage des quatre Français condamnés vendredi 14 août à vingt de prison par le tribunal de Saint-Domingue pour trafic international de cocaïne. Les deux pilotes Pascal Fauret et Bruno Odos, le membre d’équipage Alain Castany et le passager Nicolas Pisapia avaient été arrêtés le 19 mars 2013 à bord d’un Falcon-50 contenant 26 valises chargées de 700,4 kg de cocaïne.Après quinze mois de détention provisoire, ils avaient été remis en liberté, le 21 juin 2014. Mais, après dix heures de délibérations, ils ont été reconnus vendredi « coupables du crime d’association en vue de (…) posséder des drogues illicites », a lu la secrétaire du tribunal.Le ministère des affaires étrangères de la France juge la peine « très lourde », mais se veut optimiste. Le Quai d’Orsay a assuré, samedi, que la condamnation des quatre hommes « n’est toutefois pas définitive » et a assuré « continuer à leur assurer une protection consulaire active ».Lire :Procès « Air Cocaïne » : les pilotes français bientôt fixés sur leur sortContrairement à la demande du procureur Milciades Guzman, le tribunal a décidé qu’ils resteraient en liberté avec interdiction de quitter l’île jusqu’à ce que la sentence soit définitive. Les avocats des quatre hommes ont immédiatement annoncé qu’ils feraient appel le mois prochain.Le tribunal de Saint-Domingue a également décidé la saisie du Falcon-50, par deux voix contre une. La présidente, Gisselle Mendez, s’est opposée à cette mesure, estimant qu’il n’avait pas été prouvé que les propriétaires de l’avion étaient impliqués dans le trafic. Six des dix Dominicains poursuivis dans cette affaire ont été acquittés. Les quatre autres, anciens fonctionnaires de la Direction nationale de contrôle des drogues (DNCD) en poste à l’aéroport de Punta Cana, dans l’est de la République dominicaine, au moment des faits, ont été condamnés à des peines allant de cinq à dix ans de prison.Convention de Chicago et mafia corseLes quatre Français ont pris la parole pour clamer leur innocence après les plaidoiries de leurs avocats et la réplique du procureur. « Cette affaire est pour moi une triple catastrophe, sur le plan professionnel, sur le plan financier et sur le plan familial, s’est exclamé Pascal Fauret, un ancien pilote de chasse reconverti dans l’aviation d’affaire. J’ai été sali, je ne suis pas un narcotrafiquant, je ne fais pas partie de la mafia corse, je suis innocent et je demande que le tribunal reconnaisse mon honneur et ma liberté et me rende mon entière liberté. »Les avocats des Français ont répété que le vol était commercial, et non privé comme le soutenait le procureur en faisant valoir que l’appareil avait reçu les services d’une compagnie, Swissport, servant les vols privés. « La convention de Chicago est très claire, les pilotes des vols commerciaux ne peuvent être tenus pour responsables du contenu des bagages », a dit avec insistance Me Fabian Melo, l’un des avocats de Pascal Fauret et Bruno Odos. Sa collègue Me Maria Elena Gratereaux a cité une affaire similaire datant de 2011 : la justice dominicaine avait alors exonéré les pilotes américains d’un petit avion chargé de cocaïne. « Y aurait-il une différence entre pilotes français et nord-américains ? », a-t-elle demandé.Me Luz Garcia, l’avocate d’Alain Castany, a dénoncé « une grave contamination des preuves et la violation de la “chaîne de traçabilité” ». Le procureur avait en effet présenté au tribunal la valise personnelle d’Alain Castany comme l’une des 26 valises contenant de la cocaïne. Le procureur avait dû reconnaître qu’il s’agissait d’une erreur.Dans sa réplique, le procureur a affirmé que les pilotes étaient « des instruments de la mafia du sud de la France ». Il a cité l’ouvrage de Jean-François Gayraud Le Monde des mafias. Géopolitique du crime organisé (Odile Jacob) pour dénoncer le danger que fait peser le crime organisé. « Ces personnes doivent payer en République dominicaine vu l’ampleur et la gravité des faits, pour que nos enfants en République dominicaine et en France ne soient pas menacés par cette peste », a-t-il dit. Il a aussi dénoncé les « pressions extérieures sur la justice dominicaine ».Jean-Michel Caroit (Saint-Domingue, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elise Vincent Une semaine après l’attaque du Thalys Amsterdam-Paris, vendredi 21 août, par un jeune Marocain lourdement armé, fiché pour son islamisme radical, une réunion des ministres européens des affaires intérieures et des transports devait avoir lieu, samedi 29 août, place Beauvau, à Paris. Au programme : le renforcement de la sécurité à bord des trains et l’amélioration de l’échange d’information entre services de renseignement, alors que le massacre n’a été évité que par miracle, grâce à l’intervention des passagers.L’ensemble des pays ayant des liaisons ferroviaires transfrontalières avec la France – Royaume-Uni, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Allemagne, Suisse, Italie et Espagne – devaient être présents. Le coordinateur européen pour la lutte contre le terrorisme, Gilles de Kerchove, était aussi attendu. Organisé sur le modèle de la réunion convoquée à Paris dans la foulée des attentats de janvier, ce rendez-vous ne devait pas déboucher sur des annonces martiales. Il devait toutefois être l’occasion de faire progresser un certain nombre de dossiers.Pas question en effet d’équiper toutes les gares de portiques de sécurité, comme les aéroports. Une mesure jugée impossible à mettre en œuvre par les experts en raison du volume de passagers. « Les marges de progression existent », assure-t-on toutefois au ministère de l’intérieur, à l’initiative de la réunion.Patrouilles « mixtes »Ainsi, l’idée de donner à des personnels autres que policier des moyens accrus de contrôle des passagers ou des bagages devait être sérieusement discutée. En France, cela pourrait concerner les 3 000 agents de la sûreté ferroviaire. Actuellement, ces hommes armés sous tutelle de la SNCF peuvent seulement contrôler les billets ou intervenir s’ils sont témoins d’une altercation.Après les attentats de janvier, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, avait par ailleurs pris des dispositions pour que les policiers municipaux – en première ligne pour les contrôles d’identité – puissent plus largement « expérimenter » des terminaux informatiques portables sécurisés où ils aient accès au fichier des personnes recherchées. L’intérêt d’étendre ces expérimentations pourrait être rappelé samedi.Dans le même esprit, les ministres européens pourraient s’accorder pour renforcer les patrouilles « mixtes » qui circulent déjà à bord des trains (composées de policiers français et belges, par exemple). Reste à savoir comment et avec quels effectifs : Vigipirate, en France, mobilise déjà quelque 30 000 gendarmes, policiers ou militaires affectés à plus de 5 000 lieux sensibles.Frontières « extérieures » et « intérieures »Le sujet délicat des contrôles d’identité devait également s’inviter à la table des discussions. L’enjeu : les développer, les rendre plus efficaces, ou mieux les cibler sans toucher à l’esprit de Schengen et prêter le flanc aux accusations de discriminations au faciès. Lundi 24 août, le secrétaire d’Etat aux transports, Alain Vidalies, a créé un début de polémique en assurant qu’il préférait « qu’on discrimine pour être efficace plutôt que de rester spectateur ».L’ambition du ministre de l’intérieur sur le sujet est plutôt d’utiliser les latitudes juridiques du code Schengen pour multiplier des contrôles « approfondis » aux frontières « extérieures » de l’Europe (Bulgarie, Grèce, etc.). Soit des contrôles qui ne se contentent pas d’une simple vérification de documents, mais prennent le temps d’interroger les fichiers de personnes recherchées. Pour les frontières « intérieures » de l’Europe, M. Cazeneuve plaide pour la multiplication de contrôles « simultanés » et « coordonnés » entre pays membres.Les contrôles d’identité apparaissent d’autant plus comme un élément clé qu’ils sont le seul moyen de repérer les individus fichés et d’actualiser les données les concernant. Les fameuses fiches « S » n’impliquent pas forcément de surveillance physique. S’il existe des zones d’ombre dans le parcours du tireur du Thalys, c’est en partie parce qu’il a échappé à des contrôles d’identité ou que, s’il en a été l’objet, son nom n’a pas été passé au filtre des fichiers centraux. L’information a pu, de fait, ne pas remonter jusqu’aux services de renseignements européens.Un souci de taille, dans le cas français, pour la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Environ 5 000 personnes font l’objet d’une fiche S en France, la DGSI n’a pas les moyens, à elle seule, de les actualiser rapidement. La fiche S n’est pas « une boule de cristal », nuance toutefois un haut fonctionnaire de police. En clair, même à jour, elle n’aurait pas forcément empêché Ayoub El-Khazzani de monter à bord du Amsterdam-Paris armé jusqu’aux dents et de passer à l’acte.Echange d’informationsLe troisième axe de travail de la réunion devait de facto concerner le serpent de mer qu’est l’amélioration du partage du renseignement entre Etats membres. Suite à l’attaque déjouée du Thalys, les services espagnols, belges, allemands et français se sont poliment renvoyé la responsabilité du suivi d’Ayoub El-Khazzani. « En fait, le système d’échange d’informations entre Etats membres n’est pas mauvais, mais il ne s’adapte pas assez vite, les djihadistes se sont améliorés », décrypte un bon connaisseur des dossiers de terrorisme.De l’avis général, les « équipes communes d’enquête », qui permettent la coopération entre services policiers et judiciaires de deux Etats sur des affaires ciblées, fonctionnent bien. Mais le système d’information Schengen (SIS) reste un maillon faible du dispositif. Cette énorme base de données centralise notamment les fichiers de personnes recherchées. « Il faudrait inviter tous les Etats à y verser leurs informations, certains le font, d’autres non, ou ne mettent pas tout », explique le même haut fonctionnaire de police tout en pointant les limites de l’exercice. Le SIS, comme Europol, l’agence européenne de police, pâtissent des habitudes des services qui privilégient les relations bilatérales pour protéger leurs sources.Samedi, les ministres européens devaient enfin aborder le projet de PNR européen (Passenger Name Record). Ce fichier pourrait centraliser toutes les informations (identité, trajet, réservation d’hôtel, etc.) de personnes voyageant par avion. Bloqué au Parlement européen depuis 2011 pour des questions de protection des données personnelles, le PNR a finalement été adopté, le 15 juillet, par la commission des libertés civiles. L’objectif est d’arriver à une adoption définitive d’ici la fin de l’année, mais les discussions qui incluent Commission, Conseil et Parlement européens sont périlleuses.Bien qu’il concerne le transport aérien, le PNR aurait pu fortement aider dans le cas d’Ayoub El-Khazzani, insiste-t-on place Beauvau. « Si on avait eu le PNR, on aurait pu savoir, par exemple, quand il était rentré de Turquie [porte d’entrée traditionnelle des candidats au djihad vers la Syrie] après y être parti en mai 2015. Il aurait “sonné” à l’aéroport d’Istanbul, on aurait pu éventuellement anticiper et déclencher une action judiciaire à sa sortie de l’avion. » Le contexteLégislationsAdoptée le 4 novembre 2014, la loi antiterroriste instaure notamment une interdiction administrative de sortie du territoire et un délit d’« entreprise terroriste individuelle » pour mieux lutter contre les « loups solitaires ».Adoptée le 24 juin, la loi sur le renseignement renforce les moyens des services, surtout pour la captation des données sur Internet. Elle légalise aussi certaines pratiques jusque-là dans une zone grise juridique, comme l’utilisation d’appareils interceptant toutes les communications dans un rayon donné.CoordinationLe ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a décidé fin juin de créer un état-major pour la prévention du terrorisme, placé directement auprès du ministre. Sa mission : mieux coordonner l’action des services qui travaillent en parallèle sur ces questions.Elise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 28.08.2015 à 17h56 • Mis à jour le28.08.2015 à 23h38 Soixante et onze personnes retrouvées asphyxiées dans un camion en Autriche, dont une enfant de 1 an ; 52 personnes retrouvées noyées dans une cale de bateau, au moins 105 autres noyées, également, et des centaines portées disparues dans le naufrage de plusieurs bateaux de fortune au large de la Libye…Depuis le milieu de semaine, les drames liés à l’afflux massif de migrants à travers la Méditerranée ou par l’est de l’Europe se sont multipliés. Les détails donnent la nausée, les chiffres le tournis.Selon un dernier décompte du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), ils ont été plus de 300 000 à atteindre l’Europe par la mer, un record absolu. Plus de 2 500 y ont trouvé la mort, un bilan bien en deçà de la réalité, tant les opérations de secours sont compliquées.L’agence Frontex, chargée des frontières extérieures de l’espace Schengen, donne d’autres chiffres : 340 000 personnes, venant d’Afrique subsaharienne, du Pakistan, de Syrie, du Maroc et du Bangladesh, ont tenté de rallier l’Europe sur les sept premiers mois de l’année, contre 123 500 en 2014. Selon les chiffres recueillis par le projet d’open data The Migrant Files, 30 816 personnes sont mortes ou disparues aux portes de l’Europe depuis 2000. Appel à la solidarité et mesures unilatéralesLa réponse politique de l’Europe est, pour le moins, dispersée. La France et l’Angleterre ont promis une coopération pour résoudre les problèmes à Calais, où plusieurs milliers de personnes vivent dans des conditions sordides et tentent quotidiennement de rallier les terres britanniques.L’Allemagne a décidé de suspendre le renvoi des demandeurs d’asile syriens vers le pays par lequel ils sont entrés dans l’UE, et ce même si elle n’y est pas obligée. La chancelière Angela Merkel en a appelé à la « solidarité » des pays, alors que se multiplient les incidents aux alentours des centres de réfugiés dans son pays.Selon la régulation européenne, seul le pays par lequel des migrants entrent illégalement dans l’UE est tenu d’examiner leur demande d’asile. Face à l’afflux dans les pays littoraux, comme la Grèce ou l’Italie, Berlin avait décidé de déroger à une règle qui ne fonctionnait plus, les administrations italienne et grecque ne pouvant plus recenser tous les arrivants. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 200 000 migrants sont arrivés en Grèce et 100 000 autres en Italie.« A moins d’avoir une réponse européenne… »Les dirigeants des pays de l’ouest des Balkans, Serbie, Hongrie et Macédoine en tête, ont participé jeudi en Autriche à un sommet censé aboutir à une réponse commune. La plupart des pays présents, qui doivent faire face à des situations parfois critiques à leurs frontières, ont renvoyé la balle à l’Union européenne.« Je crois que l’UE doit proposer un plan d’action et puis nous demander de nous y joindre. Je vais être très direct, nous sommes en train de supporter le poids du problème », avait dit le ministre des affaires étrangères serbe, Ivica Dacic. « A moins d’avoir une réponse européenne à cette crise (…), personne ne doit nourrir l’illusion que cela peut être réglé », avait renchéri son homologue macédonien, Nikola Poposki.Jusque-là, les Vingt-Huit étaient parvenus à des accords minimaux sur la prise en charge des demandeurs d’asile et sur le nombre de places accordées dans chaque pays. Pour Angela Merkel, une réunion des chefs d’Etat de l’UE n’est pas exclue, mais elle n’aura pas lieu tant qu’une stratégie commune ne sera pas prête à être mise sur la table. En attendant, sur la « route des Balkans de l’Ouest », empruntée par des réfugiés syriens ou irakiens fuyant la guerre mais aussi par des Albanais, des Kosovars ou des Serbes, la solution pour l’heure est bien souvent militaire. La Macédoine a déclaré l’état d’urgence à sa frontière, où trois mille nouvelles personnes arriveraient chaque jour, selon le ministère de l’intérieur.La Hongrie, qui achève la construction d’une clôture grillagée le long de sa frontière de 175 kilomètres avec la Serbie, a prévenu qu’elle n’hésiterait pas à y envoyer son armée. Même si elle est pour l’heure épargnée par la crise, la Roumanie a annoncé qu’elle allait renforcer « préventivement » la sécurité à sa frontière avec la Serbie, craignant que les migrants ne cherchent un passage par son territoire pour contourner la frontière serbo-hongroise fermée. 28.08.2015 à 10h11 En 2013, les familles ont déboursé en moyenne 411 euros par mois pour 137 heures d’accueil pour la garde de leur enfant de moins de 3 ans. Une fois déduites les aides sociales et fiscales (complément de libre choix du mode de garde et crédit d’impôt pour frais de garde), la facture diminue de 55 % pour atteindre 187 euros par mois, selon une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees).Ce budget varie selon le mode de garde : 1,80 euro pour une heure de crèche ou halte-garderie, contre 3,70 euros chez une assistante maternelle, selon une étude de la Drees.Lire aussi :Quelles aides financières pour faire garder ses enfants ?Trois enfants non scolarisés sur dix sont confiés à une assistante maternelle et un quart à une crèche ou une halte-garderie, d’après cette enquête menée en partenariat avec la Caisse nationale des allocations familiales, au 4e trimestre 2013, auprès de 6 700 ménages ayant au moins un enfant de moins de 6 ans.L’accueil collectif demeure légèrement moins coûteux, avec un reste à charge de 1,20 euro par heure de garde, contre 1,40 pour une assistante maternelle. Mais quel que soit le type d’accueil, le prix à payer dépend des ressources des parents. Le reste à charge varie ainsi du simple au triple pour une heure d’accueil en crèche ou en halte-garderie, entre les ménages les plus modestes (0,60 euro) et les plus aisés (2,10 euros). Il varie du simple au double chez une assistante maternelle (1 euro contre 2,10 euros). Emmanuelle Jardonnet Ce mois d’août aura décidément été chargé en déclarations et annonces concernant Michel Houellebecq. Mais la dernière en date est venue alléger une atmosphère plutôt lourde en polémiques : l’écrivain concevra une exposition au Palais de Tokyo à l’été 2016.Ce nouveau projet a été annoncé, mercredi 26 août dans la soirée, par Jean de Loisy, le président du centre d’art contemporain parisien, lors d’une présentation générale de la programmation des prochains mois. Baptisée « Rester vivant », titre qui reprend celui d’un des premiers essais de l’écrivain, publié en 1991, l’exposition se tiendra du 23 juin au 12 septembre 2016 et se déploiera sur 1 500 m².Un roman « cinématique »Ce ne sera pas une exposition « sur » Michel Houellebecq, prévient Jean de Loisy, mais « une exposition inventée par lui, composée de photos, mais aussi d’installations et de films, ainsi que d’invitations à de nombreux artistes, comme Iggy Pop ou Robert Combas. »« Ce sera le monde de Michel Houellebecq, vous passerez de salle en salle et un roman va se constituer dans votre tête, accompagné par des images et des sons. Vous aurez traversé une aventure de Michel Houellebecq », a encore détaillé le président du Palais de Tokyo, qui qualifie ce futur dispositif de « cinématique ».Toujours selon Jean de Loisy, qui connaît l’écrivain « depuis vingt-cinq ans », ce dernier est « un des artistes les plus marquants en photo ». Il ne s’agira d’ailleurs pas de la première exposition de celui qui multiplie les incursions dans tous les domaines artistiques – à la fois romancier, poète et essayiste, mais également réalisateur (La Possibilité d’une île, en 2008), acteur (dans L’Enlèvement de Michel Houellebecq, de Guillaume Nicloux, et Near Death Experience, de Gustave Kervern et Benoît Delépine, deux films sortis en 2014) ou encore chanteur (Présence humaine, en collaboration avec Bertrand Burgalat, en 2000).Une précédente expositionDe novembre 2014 à janvier 2015, l’artiste avait, en effet, présenté « Before Landing » au Pavillon Carré de Baudouin, espace culturel géré par la mairie du 20e arrondissement de Paris, une exposition qui faisait écho à la vision satirique de la France développée dans La Carte et le Territoire, son roman prix Goncourt 2010.Lire la critique de l’exposition : Houellebecq photographe, sans ménagement pour le territoireElle avait été fermée le 8 janvier, au lendemain de la tuerie de Charlie Hebdo, qui était aussi le jour de la sortie de son dernier roman, Soumission, particulièrement sujet à controverses.Cette annonce est donc venue en quelque sorte refermer une parenthèse estivale qui fut éminemment plus polémique. Alors que deux grandes séries lui ont été consacrées dans la presse, tout au long du mois d’août – un ensemble de cinq entretiens réalisés par Le Figaro Magazine, et les « Six vies de Michel Houellebecq », une longue enquête du Monde –, il aura multiplié les attaques contre ce travail explorant son univers et les moments clés de sa vie, suscitant l’incompréhension.Lire aussi la série « Six vies de Michel Houellebecq » : La tour et le territoire (1/6), Un gourou à « 20 ans » (2/6), Le procès verbal (3/6), Le corps à l’ouvrage (4/6), Trois jours et deux nuits au monastère (5/6) et 7 janvier, la collision tragique (6/6)Emmanuelle JardonnetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 28.08.2015 à 07h56 • Mis à jour le28.08.2015 à 08h16 Le chef d’entreprise Daniel Keller, 56 ans, a été réélu dans la soirée de jeudi 27 août grand maître du Grand Orient de France pour la troisième fois d’affilée, lors du convent annuel de cette obédience maçonnique qui se déroule jusqu’à samedi à Reims. Il a reçu vingt-neuf voix en sa faveur et cinq suffrages blancs.« Face à l’inquiétante évolution de la société et du monde avec la montée de la barbarie, il faut opposer un humanisme de combat », a-t-il expliqué après sa réélection.Enarque de la promotion Saint-Exupéry et normalien, ce directeur général d’un groupe de distribution automobile installé en région parisienne a enseigné, pendant un temps, la sociologie avant de rejoindre le ministère de l’économie et des finances, puis le constructeur automobile Renault à des postes de direction. Etiqueté « simple électeur de gauche », il a revendiqué lors de sa première élection à la tête de l’ordre, en 2013, une volonté d’indépendance par rapport aux partis politiques.Franc-maçon depuis dix-neuf ans, Daniel Keller a été initié dans la loge Vérité - Ni Dieu ni maître à Paris. Seul candidat en lice, il a été reconduit jeudi soir pour son troisième et dernier mandat, selon les statuts, de grand maître et président du conseil de l’Ordre, l’instance chargée d’élire le représentant suprême de l’obédience.Le Grand Orient de France, plus grande association maçonnique française, forte de quelque cinquante mille membres, tient en ce moment son convent annuel. Il donne l’occasion aux délégués des mille deux cents loges de ses dix-sept régions de discuter à huis clos des sujets en cours. 27.08.2015 à 11h17 • Mis à jour le27.08.2015 à 16h21 De plus en plus virulente contre le gaspillage alimentaire, la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, a convoqué les enseignes de la grande distribution jeudi 27 août, décidée à leur « mettre la pression » pour parvenir à un accord contre ce fléau, qu’elle a jugé « tout simplement insupportable ». La réunion devrait déboucher sur une convention d’engagements volontaires de la part des distributeurs, la plupart des grandes marques s’étant immédiatement déclarées prêtes à signer un tel document.« Auchan est pleinement favorable à cette approche pragmatique, qui permet de s’appuyer sur les actions déjà entreprises, de partager les bonnes pratiques et de structurer la démarche », s’est réjouie l’enseigne, tandis que le groupe Casino (Géant, Franprix, Monoprix, Leader Price...) a indiqué qu’il « signera la convention (...) afin de réaffirmer son engagement dans la lutte contre le gaspillage alimentaire ».Lire aussi :La France fait la chasse au gaspillage alimentaireDes consignes déjà appliquéesLeur concurrent Carrefour a aussi précisé qu’il signerait le texte jeudi au ministère. Tout comme le Groupement des Mousquetaires (Intermarché et Netto), qui affirme avoir « toujours été favorable aux dispositions législatives sur la lutte contre le gaspillage alimentaire ». Sans oublier de préciser que ses enseignes « appliquent depuis déjà plusieurs années les mesures prévues dans la loi sur la transition énergétique ».De la même manière, Auchan et Casino ont tenu à souligner que la plupart des engagements que va leur réclamer Ségolène Royal sont déjà pratique courante dans leurs magasins. Ainsi, Auchan indique que 100 % de ses hypermarchés « pratiquent chaque jour le don avec différentes associations : Restaurants du cœur, banques alimentaires, épiceries sociales, Secours populaire... » Pour Casino, « c’est 100 % des hypers, 80 % des supermarchés et plus de 180 magasins Monoprix » qui ont déjà établi une convention avec une association caritative. A l’échelle du groupe, 4 300 tonnes de produits ont été redistribuées en 2014, soit l’équivalent de 8,6 millions de repas.« La ministre fait son cinéma »S’estimant injustement montrées du doigt, d’autres enseignes ont réagi plus vertement à la convocation de Ségolène Royal, comme Serge Papin, PDG de Système U, qui s’est dit jeudi matin sur RTL « un petit peu surpris du ton employé par la ministre, nous désignant comme seuls coupables ».« La grande distribution dans son ensemble est le premier distributeur aux banques alimentaires, c’est quand même 120 millions de repas qui sont distribués chaque année, et c’est en croissance… »Michel-Edouard Leclerc, PDG de l’enseigne E.Leclerc, a de son côté estimé que cette réunion avait simplement lieu « parce que c’est la rentrée politique ! » « La ministre fait son cinéma », a-t-il lancé jeudi matin sur Europe 1. Le responsable a avancé que sa marque distribuait déjà « 26 000 tonnes de denrées alimentaires sous forme de dons aux associations, dont 6 000 tonnes aux banques alimentaires ». « Il faut que l’Etat s’engage. (...) Il faut doter ces associations. (...) Il manque des frigos, des camions, des bénévoles, probablement un peu de soutien salarial et organisationnel. (...) Donnez les moyens aux collectivités locales d’obtenir le tri dans les écoles, dans les cantines, dans les lieux où l’Etat donne de l’alimentation. »« Le premier donateur aux associations »La Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD) estime que la grande distribution est « le premier donateur aux associations », avec 31 % des dons, et souligne que le secteur n’est responsable que de 5 à 10 % du gaspillage alimentaire en France, loin derrière la restauration (15 %) ou les ménages (70 %). Elle a par ailleurs augmenté depuis deux ans de 3 % ses dons de repas aux associations et amélioré de 15 points son taux de recyclage des déchets, selon une étude parue mercredi, et menée par l’Essec (école de commerce), PwC (cabinet d’audit) et la FCD.Lire aussi :Quelle quantité de nourriture les Européens gaspillent-ils réellement ?Au chapitre des initiatives, Leclerc, Intermarché et Système U soulignent avoir noué des partenariats avec la start-up « Zéro gâchis » pour instaurer des rayons spéciaux pour les produits à date courte, vendus à tarifs réduits, jusqu’à - 70 %. Quant à Auchan et Casino, les deux enseignes avancent qu’elles mènent déjà en magasins des actions de sensibilisation, en distribuant des brochures anti-gaspillage ou en permettant aux clients de mieux maîtriser leurs achats : vente en vrac, petits conditionnements...De son côté, Nicolas Chabanne, le responsable des « Gueules cassées », a proposé à la ministre et à la FCD de généraliser l’utilisation d’étiquettes « antigaspi », qui permettent d’indiquer de manière très visible que le produit est proche de sa date limite de consommation. Ces étiquettes portent la mention « - 50 % Stop au Gaspi ! Bon à consommer, pas à jeter ! ». Lancées il y a huit mois, « elles marchent très bien dans les magasins qui les utilisent », a affirmé M. Chabanne. Depuis l’année dernière, ce collectif a aussi convaincu des centaines de points de vente de commercialiser des fruits, légumes, fromages et céréales présentant des défauts mais propres à la consommation.Lire aussi :Le chaos parlementaire du gaspillage alimentaire 27.08.2015 à 06h41 • Mis à jour le27.08.2015 à 10h33 | Pierre Le Hir De gré ou de force, la grande distribution va devoir s’engager davantage dans la lutte contre le gaspillage alimentaire. La ministre de l’écologie, Ségolène Royal, a décidé de « mettre la pression » sur cette filière, dont elle a convoqué les représentants jeudi 27 août dans l’après-midi. Il s’agit, explique-t-elle, de mettre fin à un « fléau insupportable ». D’ores et déjà, les groupes Auchan, Carrefour et Casino (enseignes Géant, Franprix, Monoprix, Leader Price…) ont annoncé, à la veille de cette réunion, qu’ils signeraient la « convention d’engagements » proposée par la ministre.L’ampleur du gâchis alimentaire appelle à réagir. Selon le rapport de Guillaume Garot, député PS de la Mayenne et ancien ministre délégué à l’agroalimentaire, remis en avril au gouvernement, entre 90 et 140 kg de nourriture par habitant sont perdus chaque année sur l’ensemble de la chaîne (de la production à la consommation), chaque Français jetant lui-même à la poubelle entre 20 et 30 kg de denrées, dont 7 encore emballées. Soit une perte économique évaluée entre 12 et 20 milliards d’euros par an.Lire : Chaque année, 1,3 milliard de tonnes de nourriture gaspilléeC’est ce qui motivait l’article 103 de la loi de transition énergétique adoptée le 22 juillet. Celui-ci imposait aux commerces de plus de 400 m2 de signer, avant le 1er juillet 2016, une convention avec des associations de collecte des invendus précisant « les modalités selon lesquelles les denrées alimentaires leur sont cédées à titre gratuit ». Il interdisait aussi aux distributeurs de « délibérément rendre leurs invendus alimentaires encore consommables impropres à la consommation », sous peine d’une amende de 3 750 euros, avec « affichage ou diffusion de la décision ». Ces dispositions avaient recueilli l’approbation unanime des députés et des sénateurs. Mais le Conseil constitutionnel les a censurées le 13 août, jugeant qu’elles résultaient d’amendements introduits au cours de la deuxième lecture de la loi, sans lien direct avec celle-ci.Mauvais procèsMme Royal revient donc à la charge. Les enseignes, annonce-t-elle, devront s’engager « de façon volontaire », par contrat, à respecter les mesures qui figuraient dans la loi. « Cela veut dire l’interdiction de détruire des stocks alimentaires, par exemple en les javellisant, et l’obligation de donner les stocks alimentaires aux associations caritatives », précise-t-elle. Et d’avertir : « Les grandes marques qui ne voudront pas s’engager dans ce contrat, je le ferai savoir. Je pense que ça ne leur fera pas une bonne publicité, parce que les Français sont conscients du scandale du gaspillage alimentaire. » La ministre a prévenu : faute d’engagement volontaire des distributeurs, elle en reviendra à un texte législatif coercitif.Lire aussi :Le chaos parlementaire du gaspillage alimentaireLa Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD), qui regroupe les principales enseignes à l’exception d’Intermarché et de Leclerc, estime que la ministre lui fait un mauvais procès. « Nous sommes déjà extrêmement impliqués dans la lutte antigaspillage, affirme Mathieu Pecqueur, directeur agriculture et qualité. Tous nos grands magasins donnent à des associations. En outre, notre activité ne génère qu’une faible part du gaspillage. » Jeudi matin, le patron des centres Leclerc a estimé que Mme Royal « fait sa rentrée sur le dos de la grande distribution ». Celle-ci est « complètement instrumentalisée », a regretté Michel-Edouard Leclerc sur Europe 1.D’après une étude de 2010 de la Commission européenne, la distribution est, en France, le maillon de la chaîne alimentaire qui gaspille le moins : elle ne serait responsable que de 6,6 % des pertes, loin derrière les ménages (73,6 %) et après la restauration hors foyer (12,5 %) et les industries agroalimentaires (7,3 %). D’autres enquêtes évaluent plutôt à près de 11 % son rôle dans la déperdition, ce qui reste de toute façon minoritaire.Quant au grief fait à certaines grandes surfaces de détruire intentionnellement leurs invendus, en les javellisant, Mathieu Pecqueur assure qu’il s’agit d’une pratique « marginale et exceptionnelle ». Elle est notamment liée, justifie-t-il, à la nécessité pour les distributeurs de ne pas voir leur responsabilité engagée au cas où des personnes tomberaient malades après avoir ingéré des denrées avariées. A ce sujet, Michel-Edouard Leclerc affirme, dans Le Parisien du 27 août, qu’« il faut absolument revoir la législation actuelle, trop restrictive dans la définition des dates limites de consommation et de péremption ». « De nombreux produits pourraient être conservés bien plus longtemps, estime-t-il. Par excès de précaution, producteurs et distributeurs préfèrent ne pas les maintenir en rayon, car leur responsabilité civile est énorme. » Lire aussi :Gaspillage alimentaire : un rapport préconise l’interdiction de jeter pour la grande distributionCadre législatif « inutile »La FCD affiche donc son hostilité à un cadre législatif « inutile », mais aussi « source de nouvelles contraintes et de paperasserie supplémentaire ». Elle lui préfère « un accord volontaire de bonnes pratiques, plus souple et plus efficace, car mieux adapté aux réalités du terrain et aux besoins des associations ».La Fédération française des banques alimentaires (FFBA), dont les 102 implantations distribuent annuellement plus de 100 000 tonnes de vivres à quelque 5 000 associations et centres communaux d’action sociale, soit l’équivalent de 200 millions de repas pour 900 000 bénéficiaires, estime, elle aussi, que les grandes surfaces « jouent le jeu ». « En 2014, indique son président, Jacques Bailet, les dons de la grande distribution ont représenté 35 % des approvisionnements de notre réseau, soit 10 % de plus qu’en 2013. Sur les six premiers mois de 2015, cette contribution est encore à la hausse. » Pour autant, ajoute-t-il, les enseignes « pourraient progresser, en améliorant le tri en amont des denrées qui ne sont plus commercialisables mais qui restent consommables, ce qui faciliterait beaucoup le travail des associations ».Ces dernières, poursuit-il, devraient, pour leur part, « mieux se former aux règles d’hygiène et de sécurité alimentaire, ainsi que mettre en place un meilleur accompagnement des bénéficiaires en situation de précarité ». Quant à l’Etat, il doit veiller, « même en période de disette budgétaire », à maintenir les subventions au secteur caritatif, de même que les aides fiscales dont bénéficient les grandes surfaces (une déduction, sur l’impôt sur les sociétés, de 60 % de la valeur des denrées données, dans la limite de 0,5 % du chiffre d’affaires). Sur tous ces points, les banques alimentaires, qui n’ont pas été conviées à la rencontre organisée par Mme Royal, souhaitent « une concertation préalable à tout accord, avec des objectifs pluriannuels ».Sans attendre, deux nouvelles propositions de loi reprenant l’article censuré ont déjà été déposées, devant le Sénat et l’Assemblée nationale, par des parlementaires UDI et Les Républicains. Reste que le principal foyer du gaspillage alimentaire est celui des ménages. Une gabegie dont la résorption relève moins d’une loi que de la responsabilité de chacun.Lire aussi :Quelle quantité de nourriture les Européens gaspillent-ils réellement ?Pierre Le HirJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.08.2015 à 06h58 • Mis à jour le16.08.2015 à 04h29 | Jean-Michel Caroit (Saint-Domingue, correspondant) Stupeur et abattement se lisaient sur le visage des quatre Français condamnés vendredi 14 août à vingt de prison par le tribunal de Saint-Domingue pour trafic international de cocaïne. Les deux pilotes Pascal Fauret et Bruno Odos, le membre d’équipage Alain Castany et le passager Nicolas Pisapia avaient été arrêtés le 19 mars 2013 à bord d’un Falcon-50 contenant 26 valises chargées de 700,4 kg de cocaïne.Après quinze mois de détention provisoire, ils avaient été remis en liberté, le 21 juin 2014. Mais, après dix heures de délibérations, ils ont été reconnus vendredi « coupables du crime d’association en vue de (…) posséder des drogues illicites », a lu la secrétaire du tribunal.Le ministère des affaires étrangères de la France juge la peine « très lourde », mais se veut optimiste. Le Quai d’Orsay a assuré, samedi, que la condamnation des quatre hommes « n’est toutefois pas définitive » et a assuré « continuer à leur assurer une protection consulaire active ».Lire :Procès « Air Cocaïne » : les pilotes français bientôt fixés sur leur sortContrairement à la demande du procureur Milciades Guzman, le tribunal a décidé qu’ils resteraient en liberté avec interdiction de quitter l’île jusqu’à ce que la sentence soit définitive. Les avocats des quatre hommes ont immédiatement annoncé qu’ils feraient appel le mois prochain.Le tribunal de Saint-Domingue a également décidé la saisie du Falcon-50, par deux voix contre une. La présidente, Gisselle Mendez, s’est opposée à cette mesure, estimant qu’il n’avait pas été prouvé que les propriétaires de l’avion étaient impliqués dans le trafic. Six des dix Dominicains poursuivis dans cette affaire ont été acquittés. Les quatre autres, anciens fonctionnaires de la Direction nationale de contrôle des drogues (DNCD) en poste à l’aéroport de Punta Cana, dans l’est de la République dominicaine, au moment des faits, ont été condamnés à des peines allant de cinq à dix ans de prison.Convention de Chicago et mafia corseLes quatre Français ont pris la parole pour clamer leur innocence après les plaidoiries de leurs avocats et la réplique du procureur. « Cette affaire est pour moi une triple catastrophe, sur le plan professionnel, sur le plan financier et sur le plan familial, s’est exclamé Pascal Fauret, un ancien pilote de chasse reconverti dans l’aviation d’affaire. J’ai été sali, je ne suis pas un narcotrafiquant, je ne fais pas partie de la mafia corse, je suis innocent et je demande que le tribunal reconnaisse mon honneur et ma liberté et me rende mon entière liberté. »Les avocats des Français ont répété que le vol était commercial, et non privé comme le soutenait le procureur en faisant valoir que l’appareil avait reçu les services d’une compagnie, Swissport, servant les vols privés. « La convention de Chicago est très claire, les pilotes des vols commerciaux ne peuvent être tenus pour responsables du contenu des bagages », a dit avec insistance Me Fabian Melo, l’un des avocats de Pascal Fauret et Bruno Odos. Sa collègue Me Maria Elena Gratereaux a cité une affaire similaire datant de 2011 : la justice dominicaine avait alors exonéré les pilotes américains d’un petit avion chargé de cocaïne. « Y aurait-il une différence entre pilotes français et nord-américains ? », a-t-elle demandé.Me Luz Garcia, l’avocate d’Alain Castany, a dénoncé « une grave contamination des preuves et la violation de la “chaîne de traçabilité” ». Le procureur avait en effet présenté au tribunal la valise personnelle d’Alain Castany comme l’une des 26 valises contenant de la cocaïne. Le procureur avait dû reconnaître qu’il s’agissait d’une erreur.Dans sa réplique, le procureur a affirmé que les pilotes étaient « des instruments de la mafia du sud de la France ». Il a cité l’ouvrage de Jean-François Gayraud Le Monde des mafias. Géopolitique du crime organisé (Odile Jacob) pour dénoncer le danger que fait peser le crime organisé. « Ces personnes doivent payer en République dominicaine vu l’ampleur et la gravité des faits, pour que nos enfants en République dominicaine et en France ne soient pas menacés par cette peste », a-t-il dit. Il a aussi dénoncé les « pressions extérieures sur la justice dominicaine ».Jean-Michel Caroit (Saint-Domingue, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matteo Maillard Dès la rentrée d’automne, les différents campus de l’université de Californie (UC) permettront à leurs étudiants de choisir parmi six identités de genre lors de leur inscription s’ils le souhaitent. Sur le formulaire, il sera possible de cocher la case homme, femme, homme transgenre, femme transgenre, queer ou identité différente.La catégorie transgenre homme est utilisée pour les personnes nées avec un sexe biologique féminin mais dont l’identité de genre est masculine. La logique inverse s’applique aux transgenres femmes. Le queer, ou « gender non-conforming », en anglais dans le texte, concerne les personnes qui ne se reconnaissent pas dans une catégorisation binaire homme/femme et défendent la pluralité des identités de genre. Pour ceux qui ne se reconnaissent pas dans ces différentes appellations, il reste l’option « identité différente ».Ces nouvelles catégories ont été suggérées par le conseil consultatif LGBT de l’université dans le but d’améliorer l’expérience des étudiants et de mieux répondre à leurs besoins, indique le Los Angeles Times. Cette mesure administrative permet à l’institution « d’obtenir une meilleure information sur sa population étudiante », explique Kate Moser, porte-parole du rectorat. « Auparavant, seuls des sondages sur l’expérience des étudiants au sein de nos campus permettaient de connaître ces détails », poursuit Pamela Brown, vice-présidente de la recherche institutionnelle et du planning académique à l’UC.Des étudiants victimes de harcèlementSi les informations récoltées sont particulièrement sensibles au vu de leur potentiel discriminatoire, l’établissement assure qu’elles ne seront utilisées que dans un objectif démographique. Cette partie du formulaire d’inscription reposant sur l’auto-identification, ils ne sont pas obligés de la référencer.Selon Johan Mosquera, étudiant et membre du centre de ressources LGBT du campus d’Irvine de l’UC, le référencement pourra aider les étudiants dont l’identité de genre ne correspond pas à leur sexe biologique à être mieux acceptés. Des étudiants qui sont régulièrement en proie au harcèlement ou aux crimes haineux à l’université, dénonce-t-il.« Nous travaillons dur pour que nos campus soient des modèles d’intégration et de compréhension, a déclaré Janet Napolitano, la présidente de l’Université de Californie dans un communiqué. Nous devons continuellement nous améliorer pour que nos étudiants se sentent respectés et soutenus. »Cette annonce intervient près d’une année après que la même université a décidé de remplacer les toilettes hommes et les toilettes femmes par des espaces neutres, afin de faciliter l’acceptation des étudiants transgenres sur les campus.Lire aussi :L’égalité des sexes sans peineMatteo MaillardJournaliste au Monde 14.08.2015 à 06h39 • Mis à jour le14.08.2015 à 07h57 Calamiteux. Les chiffres de la sécurité routière pour juillet 2015, avec une hausse de 19,2 % du nombre de tués par rapport au même mois en 2014, confirment une augmentation de la mortalité sur les routes. Cette explosion du nombre d’accidents mortels – 360 en juillet – accentue encore la pression qui pèse sur le gouvernement, déjà montré du doigt pour son manque d’initiative par le milieu associatif, tancé par les experts, et confronté à une inversion de la courbe du nombre de victimes de la route, repartie à la hausse pour la première fois depuis douze ans en 2014.La mortalité des plus de 65 ans en hausseEn augmentation de 3,7 % l’an passé, la mortalité routière enfle de 3,8 % sur les sept premiers mois de 2015, pour atteindre les 1918 tués. Sur la même période, on en comptait 1848 en 2014 et 1761 en 2013. Principales victimes de cette recrudescence, les cyclomotoristes, dont le taux de mortalité augmente de 11 % en un an. 105 d’entre eux ont perdu la vie en juillet, soit 57 % de plus qu’en juillet 2014. Si les 18-24 ans, victimes « traditionnelles » de la route, accusent une augmentation de 9 %, le profil des personnes décédées rend compte d’un phénomène nouveau : la mortalité des plus de 65 ans est en forte hausse, 21 % pour les sept premiers mois de 2015.La hausse de la mortalité ne s’accompagne pas systématiquement d’une dégradation des autres indicateurs d’accidentalité. Bien que, pour le mois de juillet, les blessés et les hospitalisés augmentent respectivement de 7,7 % et de 13,8 % sur un an, ces chiffres reculent de 4 % et de 2,3 % sur les sept premiers mois de 2015. Tandis que la mortalité de juillet est supérieure de 4,6 % à celle de juillet 2013, le nombre de blessés est lui inférieur de 5,8 %. Il semble donc que la gravité des accidents augmente.Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière, impute ces mauvais chiffres à un « relâchement des comportements », dont l’augmentation des infractions routières est d’après lui symptomatique. Entre 2013 et 2014, elles ont progressé d’1,5 %. Les excès de vitesse ont augmenté de 11,4 %. La moitié concerne des vitesses supérieures de 20 à 30 km/h aux limitations. Les délits liés à l’alcoolémie augmentent de 12,7 % (pour une hausse de 3,1 % des contrôles, soit 10,8 millions de dépistages). La conduite sous l’emprise des stupéfiants explose de 44,1 %. Enfin, la conduite sans permis progresse de 13,8 %.Une densification du traficDes facteurs conjoncturels sont également mis en avant, d’autant que ce mois de juillet apparaît particulièrement défavorable à la sécurité routière dans l’ensemble de l’Union Européenne où la mortalité sur les routes a augmenté de 7 % par rapport à 2014. Des conditions météorologiques favorables à la conduite en juillet, notamment pour les deux roues, combinées à un prix du carburant très bas et à une augmentation des séjours des Français en France (+ 18,8 %), ont conduit à une densification du trafic, avec un record de bouchons cumulés et une augmentation de 5 % du nombre de véhicules comptabilisés aux barrières de péages.Devant cette poussée record, symbolisée par des drames comme l’accident mortel de Rohan, le premier ministre Manuel Valls a annoncé, le 10 août, le premier conseil interministériel de sécurité routière pour la fin de l’été. En sommeil depuis 2011, ce dispositif, qui a montré son efficacité, était regretté par les acteurs de la sécurité routière. « La gouvernance de la politique de sécurité routière s’est affaiblie ces dernières années », déplorait récemment un rapport de l’Inspection générale de l’administration, pointant un « manque de volonté politique ».Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a rappelé « la totale et constante mobilisation du gouvernement ». Le délégué interministériel a quant à lui souligné les 26 mesures du « plan Cazeneuve », censé ramener le nombre de tués à moins de 2000 par an en 2020. Ce plan, comprenant notamment l’interdiction de l’oreillette et le passage du taux autorisé à 0,2 gramme d’alcool par litre de sang pour les conducteurs novices, a été jugé insuffisant par beaucoup, dont Philippe Lauwick, expert au Conseil national de la sécurité routière (CNSR) : « Il n’y a pas de mesure forte qui va permettre de changer la mortalité sur les routes ». Le CNSR avait notamment regretté que le gouvernement recule devant les lobbies comme la Ligue des conducteurs et 40 millions d’automobilistes sur la réduction de la vitesse de 90 à 80 km/h sur les routes à double sens sans séparation centrale. Les résultats de ce mois de juillet devraient donner des arguments au gouvernement pour affermir sa politique de sécurité routière.Louis Nadau 13.08.2015 à 19h24 A l’issue d’une enquête mettant en cause les services secrets turcs, Omer Güney, l’assassin présumé de trois militantes kurdes en 2013 à Paris, a été renvoyé jeudi 13 août devant les assises de Paris. Ce Turc de 33 ans, ancien agent d’entretien à l’aéroport de Roissy, sera jugé pour « assassinats en relation avec une entreprise terroriste », a appris l’AFP de source judiciaire. La date du procès n’est pas encore fixée.Le 9 janvier 2013, en plein jour, trois activistes kurdes avaient été froidement abattues de plusieurs balles dans la tête dans les locaux du Centre d’information du Kurdistan (CIK), dans le 10e arrondissement de Paris : Sakine Cansiz, 54 ans, une des fondatrices du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) réputée très proche de son chef historique, Abdullah Ocalan, Fidan Dogan, 28 ans, surnommée « la diplomate » en raison de ses liens étroits avec la classe politique européenne, et Leyla Saylemez, 24 ans, « la guerrière », chargée de former des femmes à la guérilla.Implication du renseignement turcDurant l’instruction, Omer Güney a nié les faits malgré de nombreux éléments à charge : des caméras de vidéosurveillance l’ont filmé entrant dans l’immeuble du CIK peu avant les crimes, l’ADN d’une des victimes a été retrouvé sur sa parka, et sa sacoche contenait des traces de poudre.L’enquête souligne en outre « l’implication » des services secrets turcs, le MIT, « dans l’instigation et la préparation des assassinats », selon des informations que s’était procurées Le Monde. Mais elle n’a pas réussi à établir s’ils en étaient les commanditaires. Les agents ont-ils agi « avec l’aval de leur hiérarchie » ou « à l’insu de leur service afin de le discréditer ou de nuire au processus de paix », engagé à l’époque entre Ankara et le PKK, s’interroge une source citée par l’AFP.Lire aussi :Assassinat de militantes kurdes à Paris : la justice souligne l’implication des services secrets turcs« Rien ne prouve que l’ordre soit venu du sommet de l’Etat. Le MIT est une organisation complexe et nombre de ses membres sont incontrôlables », souligne de son côté une autre source proche de l’enquête.Tentative d’évasion avec l’aide du MITOmer Güney s’était rapproché à la fin de 2011 d’associations kurdes en région parisienne. Décrit par ses proches comme un Turc ultranationaliste, il avait infiltré cette mouvance « dans un but de surveillance et d’espionnage », avec pour mission « d’éliminer des cadres du PKK », d’après la source proche du dossier. L’accusé, un temps chauffeur bénévole de Sakine Cansiz, a effectué de nombreux voyages secrets en Turquie, correspondait avec de mystérieux interlocuteurs turcs, et son téléphone portable contenait des centaines de clichés de sympathisants de la cause kurde. Un enregistrement sonore d’une conversation entre un homme présenté comme Omer Güney et deux agents du MIT a aussi été saisi par la justice.Les services secrets turcs ont officiellement démenti en janvier 2014 tout rôle dans les assassinats. Mais, quelques mois plus tard, les juges d’instruction chargés du dossier ont déjoué un projet d’évasion d’Omer Güney. L’homme, incarcéré depuis le 21 janvier 2013 près de Paris, comptait s’évader « avec l’aide d’un membre du MIT », selon la source proche du dossier.Lire aussi :Omer Güney projetait de s’évader de prison avec l’aide d’un agent turcOutre l’implication des services secrets turcs, plusieurs pistes ont été évoquées au début de l’enquête : un différend personnel, un règlement de comptes interne au sein du PKK ou un crime commis par les Loups gris, groupe d’extrême droite turc. Mais elles ont depuis été abandonnées.L’affaire est sensible dans le climat géopolitique actuel. Après des années d’accalmie, Ankara a repris les hostilités avec le PKK, bombardant sans relâche depuis la fin de juillet des positions de la guérilla kurde, au nom de « la guerre contre le terrorisme ». Matteo Maillard Cela faisait deux semaines qu’il passait ses nuits sous une tente bleue en face du lac Léman, à Genève, faute de pouvoir se payer un logement. David Hyde, 22 ans, stagiaire néo-zélandais aux Nations unies (ONU) a finalement remis sa démission mercredi 12 août 2015, épuisé par ses conditions de travail et l’absence de rémunération.Contacté par Le Monde, l’ONU a confirmé la démission de David Hyde de son poste de stagiaire auprès de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (UNCTAD), l’organisme qui l’employait.« Dites de moi que je suis jeune, que je suis idéaliste, mais je ne crois pas que ce système soit juste, a déclaré l’intéressé à la presse devant le siège de l’institution internationale. Comme le rappelle clairement la Déclaration universelle des droits de l’homme, chacun, sans discrimination, a droit à un salaire juste pour un travail juste »Le stagiaire sans toit de l'ONU a annoncé sa démission http://t.co/M1VL00Qppx #Genève http://t.co/KvtlAWr5r3— tdgch (@Tribune de Genève)require(["twitter/widgets"]);Parti de sa ville de Christchurch en Nouvelle-Zélande, David Hyde, diplômé en relations internationales, dont un semestre passé à Sciences Po Paris, était arrivé en Suisse fier d’avoir été recruté pour un stage de six mois au secrétariat des Nations unies.Un stage qui se déroule néanmoins dans la deuxième ville la plus chère du monde. Malgré ses nombreuses recherches, ses finances ne lui ont pas permis de trouver un studio ou une chambre en location, confie-t-il à La Tribune de Genève. Une situation à laquelle ne remédiera pas l’ONU dont les conditions de stages sont claires : ni rémunération, ni assurance, ni aide au logement ou au transport ne sont fournies.Sa tente dissimulée sous son bureau« On me demandait si je pouvais subvenir à mes propres moyens durant le stage, raconte David Hyde. À chaque fois que je répondais honnêtement, ma candidature était refusée. Alors quand j’ai postulé pour ce poste à l’ONU, je n’ai pas tout dit sur ma situation financière. J’ai déclaré avoir suffisamment pour m’en sortir, mais ce n’était pas le cas. Et j’ai eu le job. » Dépourvu de solution de logement, il s’est donc installé sur un coin d’herbe discret, non loin du club de la plage de l’ONU où, après le travail, il apercevait ses collègues boire des verres au bord de l’eau. Chaque soir il montait sa tente pour la plier le lendemain matin ; enfiler son costume, emporter son réchaud à gaz, ses quelques affaires de camping et dissimuler le tout sous son bureau.La mère de David Hyde ne savait rien de sa situation. Elle a appris la nouvelle par la presse. Mais ne s’en inquiète pas outre mesure. « Nous souhaiterions l’aider mais ça m’étonnerait qu’il accepte. Il a des principes et une vision très forte de la façon dont les gens doivent être traités, confie-t-elle au site d’information néo-zélandais Stuff. J’espère qu’il mange correctement et qu’il reste au chaud. Au moins, c’est l’été. »Un élan de solidaritéL’histoire de David Hyde, dont de nombreux médias se sont fait l’écho, n’a pas manqué d’émouvoir la population genevoise et de déclencher un élan de générosité. De nombreuses personnes indignées de la façon dont une organisation internationale aussi réputée que les Nations unies traite ses stagiaires ont ouvert leurs portes au jeune néo-zélandais.Des associations de défense des stagiaires comme le Geneva Interns Association (GIA) ont trouvé en lui le porte-drapeau de leur lutte contre les abus des organisations internationales particulièrement nombreuses à Genève. Un de ses membres pointant « l’incohérence de l’ONU qui promeut partout dans le monde des valeurs comme la non-discrimination, la diversité et la participation, mais qui ne les applique pas à son personnel ».En Suisse, le droit encadre très peu la pratique du stage, et les organisations internationales installées dans le pays échappent même complètement à la juridiction nationale. Ainsi les conditions de travail de David Hyde et ses 160 camarades stagiaires aux Nations unies de Genève ne sont pas décidées sur place. C’est l’Assemblée générale de l’organisation qui les vote à New York.Désormais, l’ex-stagiaire indique avoir trouvé un nouveau logement mais garde un goût amer de son expérience onusienne. « J’ai peut-être été naïf en venant ici, explique-t-il à La Tribune de Genève. Mais cette politique me rend furieux. (…) Finalement, seuls ceux dont les parents peuvent payer ont une chance. » En quittant son poste, David Hyde risque de ne jamais obtenir son certificat de stage, sésame pourtant si convoité pour obtenir un premier emploi rémunéré à l’ONU.Matteo MaillardJournaliste au Monde 13.08.2015 à 17h08 • Mis à jour le14.08.2015 à 09h44 Après le moulin de Cossy, à Giverny (Eure), et la luxueuse villa « Pamplemousse », sur l’île de Saint-Martin, des époux Balkany, les juges d’instruction chargés de l’enquête pour fraude fiscale visant Patrick et Isabelle Balkany ont réclamé la saisie d’une troisième demeure, à Marrakech, signale jeudi l’AFP citant une source proche du dossier, confirmant partiellement une information de Libération.Le quotidien rapporte que « les magistrats chargés de l’enquête ont saisi les titres porteurs de la société détenant la villa “Dar Gyucy”, à Marrakech, dont le couple des Hauts-de-Seine nie toujours être propriétaire ». Ces saisies peuvent être également utilisées « comme garanties avant une possible confiscation, en cas de condamnation devant le tribunal correctionnel », assure Libération.Lire : Tout comprendre à l'affaire BalkanyUn montage complexe de sociétés-écransLa somptueuse villa « Dar Gyucy » fait l’objet d’un complexe montage de sociétés-écrans au financement flou. Elle a été achetée par la société civile immobilière (SCI) « Dar Gyucy », créée en août 2009, dont le bénéficiaire économique est Jean-Pierre Aubry, le bras droit de Patrick Balkany à Levallois-Perret. Or, les enquêteurs ont constaté que ce dernier, officiellement propriétaire de la demeure, avait séjourné à l’hôtel lors de voyages à Marrakech.Il n’y a pas de lien direct entre la villa « Dar Gyucy » et le couple Balkany. La SCI « Dar Gyucy » est possédée à 1 % par Diana Brush, gestionnaire de fonds, et à 99 % par une autre société, Haydrige Investments Group Corp. Cette dernière, sise au Panama, est présidée par Marc Angst, qui n’est autre que le président de Gestrust, la société qui emploie… Diana Brush. La villa a été financée, pour un montant de près de 3 millions d’euros, par deux sociétés égyptiennes, dont une à laquelle participe le cheikh milliardaire Mohamed Bin Issa Al-Jaber, qui a réalisé plusieurs investissements importants à Levallois-Perret.Lire aussi :Sur la piste de la fortune de Patrick BalkanyMais les enquêteurs disposent d’un faisceau d’indices sur les propriétaires réels de la villa. Le compte bancaire de la SCI « Dar Gyucy » a ainsi été alimenté à plusieurs reprises par Julien Balkany, demi-frère de Patrick Balkany, en 2011, 2012 et 2013, tandis qu’Alexandre Balkany, le fils du couple, a lui versé 45 000 euros au total en 2012 et 2013.L’analyse des dépenses par carte bancaire d’Isabelle Balkany montrent également d’importants achats d’ameublement et de décoration, sur Internet (pour un montant total de 18 266 euros) ainsi qu’à Marrakech (au moins 15 000 euros), entre décembre 2008 et janvier 2010. Les séjours marocains très fréquents des Balkany et de leur fils, « sans dépense hôtelière », n’ont pas aidé à effacer les soupçons des enquêteurs. 13.08.2015 à 10h43 • Mis à jour le13.08.2015 à 15h23 | Matteo Maillard Quand on est étudiant à l’aube de sa vie professionnelle, les premières expériences de travail sont rarement des perspectives d’avenir. Du petit boulot pas franchement motivant au stage parfois ingrat, il est désormais de rigueur d’enchaîner les expériences afin de se forger un CV. Certaines de ces expériences peuvent se transformer en véritables révélateurs de carrière, ou du moins apparaître comme des moments agréables et originaux dont on tire une satisfaction aussi concrète qu’inattendue. Suite à un appel à témoignage, de nombreux lecteurs nous ont confié leurs (més)aventures.Lire aussi :Pauvre comme « job »Un mauvais stage peut en cacher un bonDurant l’été 2014, alors qu’il cherche un stage de deux mois « afin de découvrir le métier d’avocat », Olivier, 23 ans, étudiant en master 2 de droit des affaires à Nice, postule sur un site d’annonces spécialisé dans le milieu juridique, sans grand espoir. A sa surprise, son téléphone retentit quelques heures après le dépôt de son annonce. Au bout du fil, on lui propose un rendez-vous le lendemain matin. « Heureux, j’ai enfilé mon costume et me suis rendu à l’adresse du cabinet parisien. J’entre dans l’immeuble, et attends devant la porte. Personne. Soudain, l’ascenseur s’ouvre et en sort un homme en combo chemise hawaïenne - short - claquettes, qui me dit – ah c’est toi le nouveau ! – Je venais remplacer l’ancien stagiaire dont c’était le dernier jour de travail, dans un cabinet vide, ayant pour tout mobilier deux chaises et deux bureaux. Pas d’imprimante, pas de machine à café, pas de code civil, pas d’internet… rien ! »Lire aussi :Travail saisonnier : du nouveau à la fin de l’été ?Dans ce stage cauchemardesque aux « conditions matérielles et humaines nulles », Olivier se retrouve régulièrement seul. « J’ai dû rédiger en totale autonomie des assignations et des conclusions. J’ai conduit des consultations juridiques et préparé des rendez-vous clients. » Une expérience éprouvante mais qui, contre toute attente, se révèle particulièrement bénéfique pour Olivier. « J’ai finalement fait bien plus que n’importe quel autre stagiaire d’un gros cabinet », s’amuse l’étudiant, satisfait. « Ce fut une expérience exceptionnelle ! »« J’ai viré à l’extrême gauche »Outre la formation, les stages peuvent aussi bouleverser nos présupposés, voire entamer un revirement politique. C’est le cas de Julien D. 26 ans, « issu d’une famille cultivée », avec « de bonnes études » derrière lui. Il s’est toujours défini de centre droit sur l’échiquier politique, « convaincu qu’il ne servait à rien de râler, et qu’au lieu de revendiquer, il fallait mériter ». Son diplôme d’ingénieur en poche, il effectue un stage dans une usine chinoise où, durant quatre mois, il devait « faire des contrôles qualité pour le compte d’importateurs, pour qui le déplacement n’était pas possible ». Mais dès son arrivée, il subit « un choc », celui du « luxe côtoyant la misère ». Puis, « une équipe virée du jour au lendemain, donnant à tous le sentiment d’une terrible précarité », achève de le révolter. Ces événements le font « virer à l’extrême gauche ». « Toutes ces choses étaient contraires à mes idéaux, explique-t-il. Les chinois font avec et s’adaptent. Ils n’ont pas le luxe d’avoir des idéaux ; priorité à la vie quotidienne. Un salaire, c’est déjà bien, les opinions, c’est un luxe pour Occidental. » Une situation qui lui donne l’impression que les Français sont « un peuple d’idéalistes : exigeants, intransigeants, perfectionnistes ».Réorientation humanitaireMais le stage n’est pas vecteur de fierté nationale pour tout le monde. Il peut être aussi un moyen d’épanouissement dans une culture étrangère. En Afrique, Maxime L., 25 ans, s’y est rendu la première fois dans le cadre d’un projet de soutien scolaire monté avec le scoutisme français. A 400 kilomètres de Ouagadougou (Burkina Faso) et à plusieurs heures de route de la ville la plus proche, cet étudiant en classe préparatoire s’est retrouvé dans un village de brousse où il a dû apprendre à vivre très différemment de son confort citadin. « Une expérience déroutante », explique-t-il. « Nous devions aller jusqu’aux pompes à eau pour nous approvisionner, nous faisions à manger sur un réchaud à l’extérieur et nous dormions à même le sol dans un bâtiment en dur. » Alors que sa formation l’amenait à travailler dans la modélisation pour les banques, ce stage a décidé Maxime à se réorienter dans un cursus d’ingénieur en électricité, afin de travailler dans le développement et l’accès à l’énergie. Avec son association humanitaire « Idées Madagascar », il a aidé à construire et entretenir des réseaux d’eau potable dans la région des hauts plateaux de l’île. Ces stages lui ont donné le goût de l’humanitaire qui ne l’a pas quitté depuis. Aujourd’hui, il vit en Haïti depuis deux ans et travaille sur le projet de réhabilitation de la centrale hydroélectrique de Peligre pour fournir de l’électricité aux habitants de la région.Un polytechnicien en ZEPPas besoin pour autant de courir le monde pour s’épanouir dans son stage de formation, comme le démontre Taha Yassine Z., 21 ans, étudiant en deuxième année à l’Ecole polytechnique. Lui s’est rendu en octobre 2014 dans un lycée de ZEP pour y passer six mois « au chevet de l’éducation nationale » et fournir un soutien scolaire aux élèves. Une expérience qui fut « la source d’un questionnement riche et fertile », explique-t-il. « Comment transmettre le savoir ? Quelle frontière entre savoir académique et savoir vivre ? ». Si cette longue expérience lui a permis de s’épanouir « sur le plan humain et professionnel », celle-ci lui a laissé « le sentiment d’un travail inachevé ». Car « le soutien fourni aux élèves est un puits sans fond dans lequel toute nouvelle force vive est la bienvenue », soutient-il. « A défaut de réunir davantage de moyens en ces temps de crise, multiplions et encourageons des expériences comme celle que j’ai vécue. »Être au service des autresDe l’humanitaire à l’éducation, de nombreux lecteurs nous on fait part de leur désir d’effectuer un emploi au service de son prochain. A l’exemple de Nicolas D., 22 ans, étudiant à Colombes (Hauts-de-Seine), qui pousse l’intention encore plus loin. Chaque été, il abandonne sa tenue d’étudiant en droit, pour revêtir le maillot de bain du sauveteur en mer. Mais avant de pouvoir se lancer dans l’aventure, il a dû passer « des week-ends, des soirées, et parfois des vacances » à réviser pour passer ses diplômes de secourisme et le permis bateau. Mais son labeur a payé puisqu’il peut désormais agir dans toutes les situations où une personne se retrouverait en danger dans les vagues.« Le plus intéressant dans ce métier, ce sont les interventions », explique-t-il. « L’adrénaline et le stress montent. Vous pouvez par exemple vous retrouver devant une noyade, un malaise, une crise d’épilepsie, une hémorragie, ou plus rare, une crise cardiaque. Mais heureusement cela n’a pas été mon cas. C’est un peu la loterie. » Le métier lui a appris à « conserver son sang froid » dans ces situations de stress. Il n’idéalise pas pour autant son rôle de sauveteur et souligne qu’en général le travail est « plus ennuyeux » car porté sur de la surveillance et de la prévention. « On fait la police pour que les gens ne se retrouvent pas dans des situations dangereuses, comme un nageur qui irait se baigner par drapeau rouge, parce qu’il a “payé sa semaine de vacances” ». Des conflits qu’il doit apprendre à gérer mais qui lui rapportent « des mines d’anecdotes très drôles » qu’il s’amuse à raconter en privé.Matteo MaillardJournaliste au Monde 13.08.2015 à 06h47 | Eric Nunès Collégiens, lycéens, la rentrée 2015 sera celle de la transparence… Terminé les exclusions que l’on voudrait faire oublier, les heures de colle dissimulées, les signatures contrefaites et les avertissements maquillés. Le carnet de correspondance n’échappera pas à l’ère numérique. Alors que des millions d’élèves s’égaillaient en vacances, le gouvernement a publié, jeudi 16 juillet, un arrêté concernant la création d’un téléservice baptisé « Vie scolaire ». Ce système informatique, que Big Brother n’aurait pas renié, est susceptible d’informer directement les parents du moindre écart de leur progéniture durant leur vie scolaire.Objectif affiché : contribuer à la prévention du décrochage scolaire« Votre fille Valentine ne s’est pas présentée ce matin en cours d’anglais, veuillez contacter la direction du collège X ». Ce message est un SMS tombé en 2013 sur les mobiles de parents de l’académie de Versailles alors que l’heure de langue vivante n’était pas achevée. Depuis 2012, le téléservice « Absences » permet déjà aux établissements scolaires d’alerter, quasiment en temps réel, les parents des enfants tentés par l’école buissonnière. L’application « Vie scolaire » est une forme d’extension de ce système. Il n’est plus seulement question de se limiter au rapport des retards ou absences non justifiées, mais de notifier l’ensemble des accrocs, plus ou moins graves, de l’élève tout au long de son année. Avec un objectif affiché : contribuer à la prévention du décrochage scolaire.Punitions, retenues, exclusions, avertissements, blâmes, mesures de responsabilisation, de prévention ou d’accompagnement, et bien sûr… exclusion définitive seront consignés sur un fichier portant les nom et prénom de l’élève concerné. Y auront accès l’ensemble de ses enseignants, le chef d’établissement, les assistants d’éducation ainsi que le « personnel habilité », pointe vaguement la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) dans un avis rendu le 25 juin 2015, et publié le 5 août au Journal officiel.Un historique par établissementLe « curriculum vitae » des dérapages des élèves sera donc clairement consigné et partagé par Internet. Les parents ne pourront plus ignorer l’historique de leur rejeton : tous les moyens de les alerter pourront être employés – courrier, courriel, SMS et appel téléphonique seront associés à la sanction. Quant aux parents attachés aux méthodes traditionnelles ou qui ne disposent pas des outils de communication nécessaires, « la mention sur le carnet de correspondance en papier demeurera », précise le ministère de l’éducation nationale, interrogé par Le Monde. Pas d’obligation, assure la CNIL : « le consentement des personnes concernées reste libre ».Avant d’être généralisé, le système « Vie scolaire » sera testé dans cinq académies dès septembre. Lesquelles ? Le ministère garde le secret. « Les chefs d’établissement devront être volontaires », précise-t-on seulement. Qu’adviendra-t-il de l’historique de chacun des élèves de France depuis la classe de 6e ? Les informations seront conservées pendant la durée de l’année scolaire puis « définitivement supprimées », assure la CNIL. Quant aux élèves qui auraient besoin, en cours d’année, de se refaire une virginité dans un nouveau lycée ou collège, leur historique n’apparaîtra pas sur le fichier du nouvel établissement, selon les engagements du ministère à la CNIL.Enfin, les fiches individuelles des millions d’élèves de France seront protégées par un identifiant et un mot de passe. A l’abri des curieux ? Les mots de passe seront stockés dans un annuaire « crypté et indéchiffrable », assure la Commission.Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.08.2015 à 11h23 • Mis à jour le03.08.2015 à 14h55 Editorial du Monde. L’enquête que nous publions aujourd’hui le confirme : la lutte contre le terrorisme djihadiste est un combat complexe, incertain et dans lequel le risque zéro n’existe pas. Ainsi, les services de sécurité ne doivent qu’à un coup de chance inédit d’avoir évité, le 19 avril, un projet d’attentat contre une église de Villejuif, qui aurait pu faire des dizaines de morts.Son principal suspect, Sid Ahmed Ghlam, a été victime de sa propre maladresse : il s’était tiré une balle dans le pied et avait appelé le SAMU. Pourtant, cet étudiant algérien de 24 ans avait été signalé aux services de sécurité dès le printemps 2014 pour ses velléités de départ en Syrie, et il faisait l’objet d’une fiche « S », par laquelle la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) désigne les individus potentiellement menaçants pour la sécurité nationale. Cela ne l’avait pas empêché, dans les mois précédant son projet d’attentat, d’effectuer deux voyages en Turquie, sans éveiller davantage les soupçons.Le constat n’est pas nouveau. Depuis Mohamed Merah, auteur des tueries de Toulouse et Montauban en mars 2012, jusqu’à Sid Ahmed Ghlam ou Yassin Salhi (le principal suspect de la décapitation de son employeur et d’une tentative d’attaque kamikaze contre une entreprise de l’Isère le 26 juin), en passant évidemment par les frères Kouachi et Amedy Coulibaly, auteurs des attentats parisiens de janvier, tous les individus qui ont commis ou projeté des attentats en France étaient repérés et, peu ou prou, suivis par les services de renseignement. Cela ne les a ni dissuadés ni empêchés de passer à l’acte.Plusieurs milliers de personnes sont signalées à la DGSI comme potentiellement menaçantes pour la sécurité nationaleLes docteurs « y’a qu’à » y trouveront une nouvelle démonstration des faiblesses ou des ratés de l’antiterrorisme. Et de nouveaux arguments pour réclamer de muscler toujours davantage la lutte contre la menace djihadiste en France. La critique est aisée, mais peu réaliste.Pour deux raisons. La première est que plusieurs milliers de personnes font déjà l’objet d’une fiche « S ». Durant les deux dernières années seulement, plus de 4 000 ont ainsi été signalées dans le cadre des filières syriennes. Parmi ces dernières, 1 030 ont effectivement combattu en Syrie, dont 300 sont rentrées en France. Potentiellement, elles représentent autant de menaces éventuelles. Faut-il toutes les mettre sur écoute ? Ce serait matériellement difficile, voire impossible, pour les 2 000 agents de la DGSI. Et cela déplacerait dangereusement le curseur entre libertés fondamentales et lutte contre le terrorisme.Lire aussi :La « crêperie conspirative », concentré français du djihadismeDes cibles plus difficiles à évaluerLa seconde raison est tout aussi déterminante. Loi après loi, la lutte antiterroriste a beau se renforcer et ses moyens techniques et humains s’étoffer, ses cibles sont toujours plus fines et difficiles à évaluer. Contrairement à Mohamed Merah, aux frères Kouachi ou à Amedy Coulibaly, Sid Ahmed Ghlam à Villejuif ou Yassin Sahli dans l’Isère incarnent une menace plus diffuse et de basse intensité. L’un et l’autre avaient un casier judiciaire vierge, ni l’un ni l’autre ne s’était rendu dans des zones de combat (en Syrie, Irak ou Afghanistan), et ils n’avaient pas de liens connus avec des éléments radicaux.Face à cette radicalité nihiliste et morbide de plus en plus disséminée, la question n’est donc pas de savoir si un prochain attentat aura lieu en France, mais quand. Le renforcement en cours des services de sécurité et de leur efficacité doit permettre de circonscrire la menace. Pas de la faire disparaître.Lire aussi :Sid Ahmed Ghlam, entre les mailles du filet 03.08.2015 à 10h00 • Mis à jour le03.08.2015 à 16h31 « Ils évacuent des camps, nous ouvrons des écoles », affirme une banderole déployée sur la façade du collège Guillaume Budé, situé dans la rue Jean-Quarré, dans le 19e arrondissement de Paris. Depuis vendredi 31 juillet, une centaine de migrants, des Afghans, des Soudanais et des Erythréens, ont pris possession du lieu, qui sert désormais d’annexe au collège Guillaume-Budé pour accueillir ponctuellement des activités extrascolaires.Organisés au sein du collectif La Chapelle en lutte, ils dénoncent le démantèlement de leurs campements par les autorités sans solution de relogement. « Si on nous expulse, on occupera un autre lieu. Là, il faut que la mairie de Paris et surtout l’Etat soient conscients de la situation. L’objectif, c’est pas une nuit dans la rue », a fait valoir Lyes Louffok, un membre du comité. La municipalité doit justement faire un point sur cette occupation, lundi 3 août. Une évacuation du lieu pourrait être décidée. Dès vendredi, des représentants de la Ville s’étaient rendus sur place pour engager des négociations. Selon les témoignages reccueillis par un journaliste du Monde, présent sur les lieux, les discussions portaient sur le statut des différents individus occupant le bâtiment. En effet, les autorités distinguent les réfugiés des sans-papiers, ces derniers n’étant pas susceptibles d’être hébergés par les services municipaux.Lire sur Les Décodeurs :Cinq questions sur le droit d’asileParis, une étape vers CalaisLe groupe de migrants avait d’abord tenté, en fin de semaine, de s’installer rue des Rigoles, dans les locaux de l’association Ni putes ni soumises. Il y était resté vingt-quatre heures. Mercredi, un campement de 240 personnes, là encore majoritairement érythréennes et soudanaises, avait été démantelé dans le calme, rue Pajol. Tous ont été « hébergés et accompagnés », a assuré la mairie de Paris.#LycéeMigrants : sur les murs du lycée réquisitionné une banderole, "Ils évacuent des camps, nous ouvrons des écoles" http://t.co/eWDcTchk9b— LouisWitter (@Louis Witter)require(["twitter/widgets"]);Depuis le début du mois de juin, les évacuations de campements de migrants se multiplient dans le nord de Paris, avec des propositions de relogement pour les clandestins, le temps d’examiner leur demande d’asile. Mais de nouveaux arrivants se réinstallent souvent dans la foulée sur les sites vidés.Lire aussi le reportage :A Paris, les migrants de la Halle Pajol de nouveau évacuésBeaucoup d’entre eux, partis de Libye et arrivés par bateau en Italie, souhaitent gagner le Royaume-Uni. Paris constitue une étape vers la région de Calais, où ils sont plus de 3 000 à vivre dans des bidonvilles et à tenter de traverser le tunnel sous la Manche pour se rendre en Angleterre. Au premier semestre 2015, 137 000 personnes ont traversé la Méditerranée. Soren Seelow L’enquête a débuté comme un gag. Au bout du fil, un apprenti terroriste un peu maladroit vient de se tirer une balle dans la jambe :« Le SAMU de Paris, bonjour !– Oui, bonjour, au secours…– Vous êtes sur la voie publique, monsieur ?– Oui, sur la voie publique… Ahhh ! (…) J’suis dehors là. Ils ont tiré dans mon pied…– Tiré dans vos pieds ! Avec.. avec une arme, monsieur ? »Quelques minutes plus tard, la police découvre le blessé gisant sur le trottoir au pied de sa résidence étudiante, dans le 13e arrondissement de Paris : Sid Ahmed Ghlam, un étudiant algérien de 24 ans. Tandis qu’il est emmené à l’hôpital, les policiers remontent une trace de sang jusqu’à sa voiture. A l’intérieur, une kalachnikov, deux armes de poing, un gilet pare-balles et des documents manuscrits sur un projet d’attentat. Dans sa chambre, ils mettent la main sur trois autres kalachnikov et trois gilets pare-balles. L’analyse du matériel informatique confirme leurs inquiétudes : le jeune homme envisageait, comme il l’a reconnu par la suite, d’attaquer une église de Villejuif, dans le Val-de-Marne, le matin même, le dimanche 19 avril.L’attentat n’a jamais eu lieu. Dans des circonstances qui restent à éclaircir, une jeune femme, Aurélie Chatelain, a été tuée dans sa voiture, garée à quelques centaines de mètres de l’église Sainte-Thérèse de Villejuif. Sid Ahmed Ghlam attribue ce meurtre à un complice, mais l’ADN de la victime a été retrouvé sur sa manche et l’expertise balistique a établi que la même arme avait tué Aurélie Chatelain et transpercé sa jambe. Toujours est-il que ce meurtre, apparemment non prémédité, a fait dérailler un scénario écrit depuis plusieurs semaines. Téléguidé de l’étrangerLa maladresse du jeune Algérien est un coup de chance inédit dans les annales de l’antiterrorisme, et va permettre aux enquêteurs de mettre au jour un projet d’attentat orchestré de Syrie par des djihadistes français, que les services de renseignement pensent avoir identifiés. Sur leur principale hypothèse de travail plane un spectre, connu des services depuis plus de dix ans : Fabien Clain, un proche de Mohamed Merah, considéré comme un des principaux animateurs de la filière dite « d’Artigat », dans l’Ariège, au début des années 2000.Le dossier d’instruction dresse, par le jeu des relations de ses protagonistes, un tableau vivant de la galaxie djihadiste de ces quinze dernières années. Cette enquête à tiroirs commence par le décryptage de dizaines de fragments de correspondance retrouvés dans le matériel informatique de Sid Ahmed Ghlam. En moins de trois jours, les hommes de la Sous-direction antiterroriste (SDAT) et de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) restaurent les fichiers effacés. Leurs auteurs n’apparaissent pas, mais le contenu est explicite : l’étudiant a visiblement été téléguidé de l’étranger.L’aspect le plus intéressant de ces échanges réside dans la précision des instructions qui lui sont envoyées. Une de ces missives lui indique comment récupérer des armes dans une voiture volée sur un parking d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis :« Tu vas trouver sur cette rue une sandwicherie qui est dans un angle, ça s’appelle L’Atmosphère. (…) Tu regardes parmi les voitures garées là, et tu cherches une Renault Mégane. (…) Tu regardes sur la roue avant droite, tu vas trouver les clés posées dessus. (…) Tu ouvres, tu récupères le sac et tu vas le ranger dans ta voiture. (…) Une fois que c’est fait tu vas garer ta voiture plus loin et tu la laisses, tu reviendras la récupérer demain matin. (…) Tu rentres en transport à la maison. (…) Mets des gants quand tu touches la voiture. (…) Le paquet, c’est ce que tu as besoin pour travailler. Quand tu as récupéré le sac, envoie-moi un message. »Mais c’est une autre instruction qui va permettre aux enquêteurs de remonter jusqu’aux possibles commanditaires. Son auteur suggère à l’étudiant de se rendre dans un garage de Pierrefitte-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), pour récupérer une deuxième voiture afin d’y cacher son arsenal : « Quand tu arrives là-bas, tu demandes à parler à Rabi. Dès que tu le vois tu lui dis : “Je viens de la part de Vega et Thomas pour récupérer la BMW 318”. » Les acteurs de l’opération ont pris soin de crypter toutes leurs conversations. Mais ils ont commis un impair : ils ont livré aux enquêteurs un surnom et un prénom.Lire aussi :Sid Ahmed Ghlam, entre les mailles du filetDes vieilles connaissances de l’antiterrorismeIl faudra quelques jours seulement à la DGSI pour exploiter cet indice : Vega s’appelle en réalité Macreme A., comme l’a confirmé le gérant du garage, et son acolyte Thomas M. Les deux hommes, originaires de Seine-Saint-Denis, sont partis en Syrie au début de 2015 et apparaissent dans la même procédure de filière djihadiste que Fabien Clain. Présenté comme leur « comparse », ce Toulousain de 36 ans d’origine réunionnaise aurait joué de la Syrie un rôle majeur dans leur endoctrinement.Selon une note des services de renseignement, Fabien Clain apparaît dès 2001 dans le radar de l’antiterrorisme. Son frère Michel et lui ont fondé un groupuscule salafiste et épousé deux converties qui portent la burqa – ce que leur vaut le surnom de « clan des Belphégor » dans le quartier du Mirail. Leur groupuscule fusionne à la fin de 2004 avec une autre communauté, structurée autour d’un Français d’origine syrienne, Olivier Corel, dit « l’Emir blanc ».A l’occasion des réunions organisées dans la ferme de l’émir, à Artigat, les frères Clain rencontrent Abdelkader Merah et Sabri Essid, les frère et beau-frère de Mohamed Merah. Considérée comme un des noyaux historiques du djihadisme français, la cellule d’Artigat apparaît dans plusieurs dossiers de terrorisme, dont celui de Merah. En 2009, Fabien Clain a été condamné à cinq ans de prison pour avoir animé une filière d’acheminement vers l’Irak. Parti rejoindre les rangs de l’Etat islamique après sa libération, il n’a pu être entendu par les enquêteurs.Le volet français de l’enquête a en revanche permis la mise en examen de trois personnes elles aussi connectées – de façon plus ou moins directe – à d’anciennes cellules djihadistes. Parmi elles figure une autre vieille connaissance de l’antiterrorisme : Rabah B., dit le « Kabyle », soupçonné d’avoir organisé la livraison des armes cachées dans la Mégane à l’attention de Sid Ahmed Ghlam. Il avait été interpellé puis relâché faute de preuves lors du démantèlement en 2005 du réseau Chérifi, dont onze membres ont été condamnés en 2011 pour un projet d’attentat contre la DST, la Direction de la surveillance du territoire, l’ancêtre de la DGSI. Le « Kabyle » a continué à en fréquenter plusieurs après leur sortie de prison.Les deux autres mis en examen, également soupçonnés d’avoir participé à la livraison des armes, n’ont jamais été impliqués dans des affaires de terrorisme. Mais leur cercle relationnel illustre là encore le microcosme de la nébuleuse djihadiste et sa porosité avec le milieu du banditisme. Le premier est un proche de Moussa Coulibaly, qui avait agressé trois militaires au couteau à Nice le 3 février. Quant au second, il fréquente un ancien membre du Groupe islamique combattant marocain, suspecté d’avoir commandité les attentats de Casablanca et de Madrid au début des années 2000.Un autre homme, Pascal K., a été interpellé après l’identification de son ADN sur une brosse à cheveux retrouvée chez Ghlam. Il a finalement été relâché, mais les enquêteurs ont découvert que son frère Franck, un déserteur de l’armée française ayant participé à une opération extérieure au Liban, avait été l’élève de Farid Benyettou – l’ancien mentor de Chérif Kouachi, l’un des auteurs de la tuerie de Charlie Hebdo. Autant de connexions qui retracent l’historique de la famille du djihadisme français. Les anciens réseaux des années 2000 ont planté leurs graines. Sid Ahmed Ghlam était leur dernière jeune pousse. Jusqu’à ce qu’il se tire une balle dans le pied.Lire aussi :La « crêperie conspirative », concentré français du djihadismeSoren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.08.2015 à 01h30 • Mis à jour le02.08.2015 à 11h33 La résolution du problème des migrants cherchant à passer en Grande-Bretagne depuis Calais, en France, est une « priorité absolue », indiquent le ministre français de l’intérieur et son homologue britannique dans une tribune conjointe publiée dimanche 2 août par le Journal du dimanche.« Les choses sont claires : mettre fin à cette situation est une priorité absolue. Nos deux gouvernements sont déterminés à y parvenir, et à y parvenir ensemble », affirment Bernard Cazeneuve et Theresa May, qui se sont rencontrés mardi à Londres.Au cours de cette rencontre, le gouvernement britannique avait annoncé une rallonge de 10 millions d’euros pour renforcer la sécurité du terminal d’embarquement d’Eurotunnel à Coquelles, cible de plusieurs milliers de tentatives d’intrusion ces derniers jours.Lire :Calais : nouvelles clôtures et chiens renifleurs contre les intrusions de migrantsConstruction de nouvelles clôtures, renforts policiers… « toutes ces mesures vont dans le même sens et envoient un signal fort : nos frontières sont sûres, et les passeurs commettent un acte criminel en faisant venir à Calais des migrants dont ils savent qu’ils ne pourront aller plus loin », clament les deux ministres dans la déclaration parue dans le JDD.Lire aussi :A Calais, la France est « le bras policier » de Londres200 renvois de migrant par moisChaque mois, Paris et Londres assurent « le retour depuis Calais dans leur pays d’origine de 200 migrants qui ne peuvent pas bénéficier du droit d’asile », selon eux. Face au problème, une coordination des pays européens est nécessaire, la situation à Calais ne concernant « pas seulement nos deux pays », affirment encore Mme May et M. Cazeneuve.« Nombre de migrants présents à Calais pour tenter de rallier le Royaume-Uni sont en effet passés par l’Italie, la Grèce ou d’autres pays encore. La France n’est pour eux qu’un pays de transit », relèvent-ils. Selon eux, « toute réponse pérenne aux pressions migratoires repose sur la réduction du nombre de personnes qui quittent l’Afrique pour rejoindre l’Europe pour des raisons économiques ».Dans une interview au même journal, l’ancien ministre du travail et député (LR) de l’Aisne Xavier Bertrand se désolidarise en revanche du Royaume-Uni, estimant que les dernières mesures annoncées par le pays sont « décalées et dérisoires » : « Ce n’est pas une question d’argent. Ce ne sont pas quelques millions de plus qui vont régler le problème », ajoute-t-il, précisant que, selon-lui, Londres doit durcir son code du travail afin de dissuader les migrants de se rendre en France, puis en Angleterre.Les Britanniques « en font trop peu »« Les Anglais doivent changer leurs règles sur le travail des migrants parce qu’en Angleterre, (...) il est possible d’y travailler sans papiers, et beaucoup de patrons en profitent pour payer ces travailleurs-là moins cher », explique le député LR. « Messieurs les Anglais, cessez votre dumping social et mettez de l’ordre dans votre réglementation du travail illégal ! », poursuit-il.Depuis début juin et des travaux importants de sécurisation du port de Calais, barricades et barbelés incitent de nombreux migrants à se reporter sur le site du tunnel pour tenter de gagner la Grande-Bretagne qu’ils voient comme un eldorado. Plusieurs dizaines de migrants sont morts au cours des dernières années en tentant de passer. 01.08.2015 à 11h39 La somnolence est la principale cause de mortalité sur autoroutes, à l’origine de près d’un tiers (29 %) des accidents mortels ces cinq dernières années, selon le bilan annuel de l’Association française des sociétés d’autoroutes (AFSA) publié samedi 1er août : 142 personnes ont trouvé la mort dans 123 accidents sur les grands axes l’an dernier, soit 16 % de moins qu’en 2013. Depuis 2000, le nombre de tués sur autoroutes a été divisé par plus de deux (– 54 %).La somnolence au volant reste le danger majeur, notamment au petit matin et dans l’après-midi : c’est dans les tranches horaires 5 heures-8 heures et 14 heures-17 heures que se concentre la moitié (49 %) des accidents liés à ce phénomène. Les jeunes sont particulièrement touchés : lors de ces accidents, 52 % des conducteurs ont moins de 35 ans.Les autoroutes demeurent toutefois les voies de transport routier les plus sûres, avec seulement 4 % des accidents mortels enregistrés en France en 2014.Lire aussi :Chassé-croisé : jusqu’à 880 km de bouchons pour la pire journée de l’étéD’une manière plus large, la baisse de l’attention a été à l’origine de 41 % des accidents mortels, malgré une baisse régulière d’environ 5 % par an depuis 2010.Grâce notamment à l’instauration des radars automatiques au début des années 2000, la vitesse excessive est en net recul. Si elle était à l’origine de 31 % des accidents mortels en 1999, elle n’était mise en cause que dans 14,6 % des cas en 2014.Samedi, jour le plus dangereuxLa drogue, l’alcool ou les médicaments ont, eux, provoqué un accident mortel sur cinq (20 %) ces cinq dernières années. Les mois d’avril et septembre sont les plus meurtriers : entre 2010 et 2014, 10,3 % des accidents mortels ont eu lieu durant chacun de ses deux mois, qui ne représentent que 8,3 % du trafic chacun.Le samedi est le jour le plus dangereux en raison notamment d’excès (alcool, drogue…) plus fréquents et d’un taux d’occupation des véhicules plus important (1,47 personne par véhicule en semaine, 1,98 le week-end). Si la majorité des accidents ont lieu de jour (54 %), le risque est quatre fois plus élevé la nuit, où se produisent 46 % des accidents pour seulement 10 % du trafic autoroutier. Jean-Baptiste de Montvalon Inflexible, le Conseil d’Etat aura fait preuve de constance pendant le long feuilleton – encore inachevé – de la ratification par la France de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. Comme en 1996, puis en 2013, la plus haute juridiction administrative vient de rendre un avis défavorable – mais non contraignant – à la ratification de cette charte, adoptée à Strasbourg le 5 novembre 1992 et signée par la France le 7 mai 1999.Lire aussi :Régions : et les nouvelles capitales sont...Sollicité par le gouvernement le 24 juin sur le projet de loi constitutionnelle qui a été présenté par la garde des sceaux en conseil des ministres vendredi 31 juillet, le Conseil d’Etat, qui l’a examiné la veille, expose les raisons pour lesquelles il « n’a pu donner un avis favorable à ce texte ». Les mots ont varié avec le temps, mais la trame de l’argumentation reste la même : la charte mettrait en cause les principes d’indivisibilité de la République et d’unicité du peuple français.« Déclaration interprétative »Ces obstacles juridiques sont connus de longue date. Et les réflexions sur les moyens de les surmonter ne datent pas d’hier. Dans un rapport remis au premier ministre Lionel Jospin, en septembre 1998, le juriste Guy Carcassonne, décédé en mai 2013, avait estimé que la France pouvait souscrire une proportion suffisante des engagements prévus par la charte dans des conditions compatibles avec la Constitution. Il suggérait d’accompagner la signature de la France d’une « déclaration interprétative » rappelant qu’aux yeux de la France le terme de « groupe » visait une addition d’individus et non une entité autonome, titulaire de droits. C’est sur cette base que le processus de signature de la charte a abouti, en mai 1999. La ratification, en revanche, n’a jamais été menée à son terme.Saisi par Jacques Chirac, le Conseil constitutionnel avait jugé, dans sa décision du 16 juin 1999, que le préambule de la charte, notamment, était contraire à la Constitution. Et que la « déclaration interprétative » française ne levait pas cet obstacle. Il avait ainsi souligné que « les principes constitutionnels d’indivisibilité de la République, d’égalité devant la loi et d’unicité du peuple français (…) s’opposent à ce que soient reconnus des droits collectifs à quelque groupe que ce soit, défini par une communauté d’origine, de culture, de langue ou de croyance ». Une révision de la Constitution devenait dès lors un préalable indispensable à la ratification de la charte.Mise en gardeC’est l’objet du texte qui vient d’être présenté en conseil des ministres, et que François Hollande envisagerait de soumettre en 2016 au Parlement réuni en Congrès. Le Conseil d’Etat adresse au gouvernement une très claire mise en garde. A ses yeux, la charte européenne et la déclaration interprétative du 7 mai 1999 sont deux textes « difficilement compatibles entre eux ». Sans le dire explicitement, il juge donc incohérent d’insérer dans la Constitution, comme le souhaite le gouvernement, que l’autorisation de ratification s’applique à la Charte européenne des langues régionales et minoritaires « complétée par la déclaration interprétative du 7 mai 1999 ».Cette double référence, estime le Conseil d’Etat, « introduirait une contradiction interne génératrice d’insécurité juridique ». « En second lieu, ajoute-t-il dans son avis, elle produirait une contradiction entre l’ordre juridique interne et l’ordre juridique international, exposant tant à des incertitudes dans les procédures contentieuses nationales qu’à des critiques émanant des organes du Conseil de l’Europe chargés du contrôle de l’application de la charte. »Jean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 31.07.2015 à 15h01 • Mis à jour le31.07.2015 à 17h01 | Camille Bordenet Allongée dans le fauteuil dentaire, sous la lumière blafarde des néons, Fadhila s’abandonne aux mains du docteur Rivierez ; elle semble oublier le sifflement de la turbine et le bourdonnement du bac stérilisateur. Le visage de la jeune demandeuse d’asile est doux, innocent presque, ceint par un voile noir qui descend jusque sur son front. En se relevant, elle palpe sa joue encore engourdie par l’anesthésie, stupéfaite que cette sensation ne lui arrache plus un cri de douleur. Elle murmure d’une voix étouffée, à peine audible : « Ça fait longtemps qu’on ne s’était pas occupé de moi ».Sans papiers ni couverture sociale, Fadhila n’aurait jamais osé franchir la porte d’un service d’urgence à l’hôpital. Mais la douleur était devenue telle… C’est un copain du 115 qui lui a parlé du « Bus social dentaire ».Unique en son genre, ce cabinet dentaire itinérant sillonne Paris, les Hauts-de-Seine et la Seine-Saint-Denis depuis presque vingt ans pour offrir des soins dentaires, souvent d’urgence, aux plus démunis. « Tout ce que je vois ici, je ne l’avais jamais vu en vingt ans de pratique en cabinet libéral, confie Jean-Albert Rivierez, 85 ans, chirurgien-dentiste bénévole et vice-président de l’association humanitaire. Nous recevons des personnes en grande détresse sociale, sanitaire, ou mentale ».Au moment de sa création, en 1996, par le Conseil national de l’ordre des chirurgiens-dentistes, la structure – qui repose sur un concept analogue à celui des camions de la médecine du travail –, avait été pensée essentiellement pour une patientèle de sans-abri et ne devait durer que quelques années. « On espérait que l’exclusion sanitaire et sociale ne s’installerait pas, que des moyens importants seraient mis en œuvre par les pouvoirs publics… », soupire M. Rivierez.Lire : Les soins dentaires sont devenus inabordables Plus de 2000 patients par anVingt ans plus tard, les visages de la précarité se sont multipliés, les renoncements aux soins bucco-dentaires persistent, et le Bus roule toujours. Il accueille plus de 2000 patients par an, dont la plupart ne disposent d’aucune couverture sociale. « Nous sommes la seule association humanitaire dentaire à faire du soin et de la chirurgie gratuite en Ile-de-France », pointe le dentiste.Partout où le Bus s’arrête – de l’accueil de jour du Samu social à France terre d’asile ou Médecins du monde, des lieux d’accueil partenaires —, ils sont chaque matin des dizaines à l’attendre. « Des accidentés de la vie, des migrants, des Roms, des sans-abri, des mal logés, des nouveaux pauvres… on accueille tout le monde », dit Valérie Maximin, coordinatrice sociale de l’association. La priorité est donnée à ceux qui n’ont pas de couverture sociale, mais tous les patients sont reçus quand il s’agit d’urgences. Même ceux qui bénéficient de la couverture maladie universelle (CMU) ou de l’aide médicale d’Etat (AME) mais qui n’osent pas se rendre dans des cabinets dentaires en ville, de peur d’être jugés, ou refusés. Hormis la pose de prothèses, le Bus propose toutes les interventions (pour les prothèses, les patients sont souvent réorientés vers la permanence d’accès aux soins de santé bucco-dentaire de la Pitié-Salpêtrière). Seule condition pour monter à bord : présenter une pièce d’identité, même étrangère.Dans l’espace exigu du camion dentaire, neuf mètres sur trois tout au plus, les rires fusent. Car malgré les situations difficiles des patients, pas question de misérabilisme. « L’humour est notre thérapie. Mieux vaut être soudés quand on passe autant de temps les uns sur les autres », sourit Valérie en désignant du menton ses deux comparses : Katia Saidi, coordinatrice sociale et assistante dentaire et David Hubert, le chauffeur, « garde du corps » et doyen de l’équipe, qui maintient le Bus opérationnel depuis le premier jour. Un noyau de salariés auquel s’ajoutent une assistante dentaire et trente-cinq chirurgiens-dentistes bénévoles, de 25 à 87 ans, retraités ou en activité, qui se relaient pour assurer les neuf vacations hebdomadaires. « Certains jeunes praticiens n’hésitent pas à fermer leurs cabinets une demi-journée pour venir donner un coup de main », se félicite M. Rivierez.Lire : Des dents en moins, et pas les moyens « Favoriser la poursuite des soins »Le soin de Fadhila a duré vingt minutes. C’est, en moyenne, le temps consacré à chaque patient. « Faire moins, ce serait bâcler : ce ne sont pas parce qu’ils sont pauvres qu’on leur donne de pauvres soins », insiste Katia. Mais prendre plus de temps n’est pas non plus possible : « Ca impliquerait de refuser d’autres patients ». Avant de laisser Fadhila repartir, Katia s’assure que sa patiente a bien compris comment constituer son dossier pour obtenir l’AME, à laquelle elle est éligible. « La plupart de nos patients, parce qu’ils sont en situation irrégulière, ignorent qu’ils ont des droits médicaux, mais aussi sociaux, regrette la coordinatrice sociale. En marge des soins, notre mission est donc de les réorienter vers des structures sociales fixes et, dans la mesure du possible, vers le circuit général de soin. »Et pour mieux responsabiliser les patients, l’équipe du Bus social dentaire pose une condition simple : d’ici au prochain rendez-vous, ces derniers doivent s’engager à entamer les démarches nécessaires pour obtenir une couverture sociale adaptée, sans quoi le Bus ne s’engage pas à les reprendre en consultation. « On tente de créer un climat de confiance qui favorisera la poursuite des soins chez une population ayant souvent renoncé depuis longtemps à un suivi bucco-dentaire », explique la coordinatrice.Dans les faits, difficile de savoir si les patients ont poursuivi ou non les démarches, car beaucoup – un sur deux, en moyenne – ne reviennent pas. Fadhila, elle, est déterminée à faire ce qu’il faut pour continuer à être soignée au Bus : Katia lui a même montré sur un plan où aller déposer sa demande d’AME. La jeune femme repart avec dans sa poche son ordonnance, deux boîtes de médicaments – le Bus est fourni par la Pharmacie humanitaire internationale –, et même l’adresse d’autres structures d’accueil et de soins, partenaires de terrain du Bus dentaire.« Il arrive qu’on sauve des vies »Une chance que Katia parle l’arabe, l’anglais et l’italien, pour faciliter ces échanges. Car la langue – à laquelle s’ajoute, pour les étrangers en situation irrégulière, la peur de se déplacer de crainte d’être interpellés –, demeure la principale barrière à l’accompagnement médical et social souhaité par l’équipe. Malgré les panneaux « Ne pas bouger » et « Ne pas cracher » déclinés dans plusieurs langues sur les murs du cabinet, pas évident, sans les mots, d’expliquer à un patient nerveux qui n’a jamais été chez le dentiste en quoi va consister le soin. Et l’agressivité potentielle de certains demeure assez difficile à anticiper. « Quand on fait la liste le matin, on tente toujours de repérer ceux qui peuvent poser problème et devenir dangereux une fois dans le Bus », explique Valérie.Deux agents du recueil social de la RATP accompagnent ainsi Marion, vingt ans à peine et à la rue, le regard hagard éteint par la drogue, la bouche édentée, les traits creusés par des rides précoces. Recroquevillée dans le fauteuil à l’entrée du cabinet, la frêle gamine refuse d’être touchée. Il faudra quinze bonnes minutes pour la convaincre de passer sur le fauteuil dentaire. On doit lui enlever trois dents, au moins. « Il arrive qu’on sauve des vies en dépistant des infections, des abcès à opérer en urgence… », explique le chirurgien-dentiste. Il soupire : « Les patients ne viennent que lorsque la douleur est devenue intolérable. Sinon, ils se priveraient de soins, car leurs priorités sont ailleurs : se loger et manger. Le soin dentaire est vu comme un soin de confort ». Besoin de fonds supplémentairesMais la principale difficulté rencontrée par le Bus social dentaire demeure financière : la logistique qu’implique la mobilité, à laquelle s’ajoutent les salaires et l’entretien du matériel médical, tout cela coûte cher. Pour l’heure, l’association survit grâce au soutien de diverses subventions (les plus importantes viennent de l’Ordre national des chirurgiens-dentistes, de l’Agence régionale de santé d’Ile-de-France, de la Ville de Paris et de la CPAM de Seine-Saint-Denis) et de mécènes qui ont offert la radio numérique, le stérilisateur, le fauteuil et une partie du matériel médical. Des subventions qui deviennent de plus en plus difficiles à obtenir. « On a absolument besoin de trouver des fonds supplémentaires, sans quoi on devra se résoudre à mettre la clef sous la porte », soupire Valérie Maximin, qui gère la trésorerie.Se reconvertir en unité fixe ? « Notre action perdrait tout son sens, estime la coordinatrice. Ce qui fait notre originalité est d’être une unité itinérante, qui peut aller au-devant des populations qui ne franchiraient jamais la porte d’un cabinet dentaire classique. Là, ils voient que nous sommes parmi eux, dans leur environnement ». Elle jette un œil sur la cour du Samu social à travers le Velux : plus personne dans la file, le Bus va pouvoir fermer. « Neuf patients, c’était light comparé à d’habitude ! »La journée est pourtant loin d’être terminée. Encore une bonne heure pour stériliser le matériel, nettoyer le cabinet, trier les fiches des patients, gérer le planning des dentistes et passer quelques coups de fil aux partenaires de terrain. Puis David ira reconduire le cabinet dentaire à l’hôpital de Nanterre, où il est surveillé. Demain, au centre d’accueil de soins et d’orientation (CASO) de Médecins du monde à Saint-Denis, la vacation sera plus longue encore : « Là-bas, on ne sait jamais à quelle heure la journée va se terminer », dit Valérie en repliant sa blouse.Les sans-abri surexposés au risque dentaireSelon une étude sur l’accès aux soins bucco-dentaires des Français réalisée par l’IFOP, pas moins de 35 % des Français ont déjà renoncé à des soins dentaires pour des raisons financières.Mais c’est chez les personnes les plus pauvres que la situation est la plus préoccupante. Selon le rapport de l’Observatoire de l’accès aux droits et aux soins des plus démunis en France de Médecins du monde, les personnes soignées dans les centres d’accueil de soins et d’orientation (CASO) de l’ONG en France souffrent, par exemple, de 3,1 caries en moyenne, contre 1,2 dans la population générale adulte française.Cet état de santé bucco-dentaire est particulièrement dégradé pour les personnes à la rue ou en habitat précaire. Une étude menée en 2014 auprès des consultants des sept plus gros CASO de Médecins du monde a montré que plus d’un tiers (38,3 %) des personnes de 15 ans ou plus considèrent avoir un mauvais ou très mauvais état de santé bucco-dentaire, contre 25 % de la population générale. Toujours parmi les personnes de 15 ans ou plus, 60 % déclaraient au moins une dent absente – contre 36 % en population générale –, et pour plus de deux personnes sur cinq, au moins cinq dents étaient absentes.Camille BordenetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 31.07.2015 à 11h17 • Mis à jour le31.07.2015 à 14h33 | Isabelle Rey-Lefebvre A compter du samedi 1er août, les loyers sont désormais plafonnés dans la capitale pour les baux conclus ou renouvelés, comme promis par le candidat Hollande en 2012. L’objectif est de ralentir leur hausse (+ 42 % en dix ans), voire de faire baisser les plus excessifs. La mesure est populaire, puisque approuvée par 8 Français sur 10, selon un sondage BVA réalisé pour Foncia en juin, même si 46 % des Français ignorent le détail du mécanisme – il est vrai assez subtil – et 48 % redoutent que la mesure freine l’investissement immobilier.les associations de locataires soutiennent le dispositif, même si elles le trouvent un peu tardif et timoréCet encadrement soulève, bien sûr, la colère des bailleurs et des agents immobiliers : « Une erreur historique », juge Jean-François Buet, président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) ; « juridiquement fragile et économiquement irresponsable », renchérit l’Union des syndicats de l’immobilier (UNIS) ; « absurde ! », assène Denys Brunel, président de la Chambre nationale des propriétaires. Avec l’UNIS, la Fnaim et Plurience (syndicat qui fédère de grands groupes de gestion comme Foncia), il va déposer deux recours dans quelques jours : l’un devant le tribunal administratif, pour contester l’arrêté du préfet qui, le 26 juin, a fixé les valeurs maximales à ne pas dépasser ; l’autre devant le Conseil d’Etat, visant le décret national du 10 juin.A l’opposé, les associations de locataires mais aussi la Fondation Abbé-Pierre soutiennent le dispositif, même si elles le trouvent un peu tardif et timoré. Les écologistes réclament, eux, la pleine application de la loi ALUR (loi du 24 mars 2014 pour l’accès au logement et un urbanisme rénové) et Julien Bayou, conseiller régional (EELV) d’Ile-de-France, utilise à son tour l’arme des recours, contestant cette fois la décision du gouvernement de restreindre l’encadrement à Paris, en contradiction avec la loi ALUR, qui envisageait sa mise en œuvre dans 28 agglomérations au marché jugé « tendu ».Il attaque également devant le tribunal administratif l’arrêté préfectoral parisien, estimant son périmètre trop limité alors que les communes limitrophes de la capitale sont tout autant concernées. Le risque est en effet grand de faire grimper les loyers laissés libres en périphérie.Lire aussi :Contrat de location, encadrement des loyers… ce qui change en août dans l’immobilierLes calculettes des gérants ont chaufféL’Observatoire des loyers de l’agglomération parisienne (OLAP) a publié les prix médians par mètre carré qui serviront de référence pour 80 quartiers de Paris, regroupés en 14 zones et par types de logement. Ces médianes prennent en compte tous les loyers en cours, pas seulement ceux des contrats récemment signés, ce qui explique qu’elles soient inférieures aux offres du marché.C’est le moyen d’enrayer la spirale inflationniste qui alignerait tous les loyers sur les plus récents, donc les plus chers d’entre eux. A compter du 1er août, tout loyer nouveau, à Paris, ne peut dépasser son loyer de référence majoré de 20 % (et d’encore 11 % si l’appartement est meublé). A titre d’exemple, un studio situé dans un immeuble ancien ne pourra pas être loué plus de 27 ou 37,60 euros le mètre carré, selon le quartier.A peine les loyers maximaux publiés, les calculettes des gérants ont chauffé. L’impact pourrait être très sensible sur les petites surfaces, dont le prix au mètre carré est le plus élevé. L’OLAP estime qu’environ 20 % des 85 000 locations conclues dans l’année pourraient bénéficier de la baisse, dont un tiers de moins de 50 euros par mois, un tiers de 50 à 100 euros et un tiers de plus de 100 euros.A consulter les annonces publiées sur les sites comme Seloger.com, les loyers réclamés aujourd’hui sont très au-dessus de ces médianes majorées : « Il faut attendre car les agents immobiliers n’ont pas encore actualisé leurs annonces », reconnaît-on à l’Agence départementale d’information sur le logement, très sollicitée ces derniers temps par des propriétaires comme par des locataires.Une carte interactive pour connaître exactement le montant du loyer de référence et du montant de loyer majoré correspondant à son logement a été par ailleurs mise en ligne par la préfecture d’Ile-de-France.Lire le point de vue de la Fondation Abbé Pierre :Agir enfin contre la crise du logementNid à contentieuxEn cas d’éléments particuliers au logement (terrasse, vue…), un complément de loyer peut s’ajouter, à condition que le propriétaire le mentionne et le justifie dans le bail, le locataire ayant la possibilité de le contester dans les trois mois suivant la signature. Mais le flou de sa définition risque de susciter des litiges et fait dire aux agents immobiliers qu’il y a là un nid à contentieux et, pour les bailleurs, une incertitude juridique.Là ou le mécanisme se complique, c’est que cet encadrement s’ajoute à une disposition déjà en vigueur qui, elle, limite l’augmentation de loyer entre deux locataires successifs à son actualisation selon l’indice de révision des loyers (sauf si le logement est vacant depuis plus de dix-huit mois et/ou si des travaux d’un montant équivalant à au moins six mois de loyers y ont été entrepris). Les deux limites du loyer de référence majoré et de l’ancien loyer se cumulent : si l’ancien locataire payait plus que le loyer de référence majoré, le bailleur doit en baisser le prix pour l’arrivant ; s’il payait moins, le bailleur ne peut qu’appliquer l’indice. Il s’agit, là encore, d’éviter l’escalade des prix.Autre nouveauté qui passe presque inaperçue dans la bataille médiatique sur l’encadrement : l’obligation, à partir du 1er août, de conclure un bail conforme à un modèle type très complet, qui précise, en particulier, le montant du loyer payé par l’ancien locataire et la date de son dernier versement.La réussite du dispositif dépend de la bonne volonté des bailleurs, mais aussi de la pugnacité des locataires, qui auront d’ailleurs intérêt, dans un premier temps, à accepter les prétentions de leurs propriétaires afin d’entrer dans les lieux, quitte à les contester par la suite si elles sont abusives. Cela se passera devant la commission paritaire de conciliation des loyers, en préfecture, un moyen rapide et gratuit de médiation. Lille et Grenoble, qui envisagent la même mesure, suivront attentivement l’expérience parisienne.Une pratique qui se répand en EuropeDes dispositifs de plafonnement des loyers existent déjà en Allemagne, en Suède, aux Pays-Bas et en Suisse. Les Allemands ont adopté une loi que chaque land peut mettre en vigueur, s’il le souhaite. C’est le cas à Berlin, depuis le 1er juin, où les bailleurs doivent respecter les loyers moyens du voisinage sans les outrepasser de 10 %. En Suisse, dans la plupart des cantons, le locataire peut contester devant une commission un loyer considéré comme abusif. Entre deux locataires, l’augmentation est limitée à un taux décidé annuellement. Aux Pays-Bas, où le secteur locatif privé ne représente que 10 % du parc, une valeur locative maximale est calculée selon un barème de points cumulés en fonction des éléments de confort. La Suède a mis en place un contrôle strict où les loyers privés ne peuvent dépasser de plus de 5 % ceux du parc public municipal. Mais le système est contesté au niveau européen et semble favoriser la pratique de dessous-de-table, entre locataires, pour s’échanger les bons plans.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.08.2015 à 11h27 • Mis à jour le06.08.2015 à 19h56 L’homme abattu dans la matinée du jeudi 6 août dans le 12e arrondissement de Marseille a été identifié comme étant Robert Bérengier, un homme de 52 ans fiché au grand banditisme. Il a été tué de plusieurs balles tirées par deux individus à moto – un meurtre qui a, selon une source policière, « les caractéristiques d’un règlement de comptes ».Selon plusieurs témoignages rapportés par France Bleu Provence, l’homme était attendu. « Ses meurtriers se seraient acharnés sur lui, tirant à bout portant à huit ou dix reprises avec un 9 mm, avant de s’enfuir sur une moto de grosse cylindrée. Une dizaine de douilles ont été retrouvées sur les lieux », relate la radio.Une moto a été retrouvée brûlée à La Penne-sur-Huveaune (Bouches-du-Rhône) un village à proximité. C’est celle « des meurtriers a priori », selon la police.Depuis règlements de compte depuis janvier à MarseilleCet homicide intervient au lendemain de la visite de Manuel Valls en Provence-Alpes-Côte d’Azur. En déplacement à Forcalquier, dans les Alpes-de-Haute-Provence, le premier ministre s’était félicité des « résultats en matière de lutte contre la délinquance et l’insécurité » à Marseille et dans les Bouches-du-Rhône.Il avait vanté les mérites de la méthode mise en place par le gouvernement : « plus de moyens pour la police et la gendarmerie, une autre stratégie d’occupation du terrain et de lutte contre le trafic de drogue ».Depuis le début de l’année, 14 règlements de comptes ont eu lieu dans le département des Bouches-du-Rhône, dont la moitié ont été élucidés par la police judiciaire, selon le ministère de l’intérieur.A Marseille, il y a eu 7 règlements de comptes (sans compter l’homicide de jeudi matin), dont 4 ont été élucidés, a-t-il précisé. A la même époque de 2014, 15 règlements de comptes avaient eu lieu dans les Bouches-du-Rhône, dont 10 à Marseille, selon la même source. Benoît Floc'h A un mois de la rentrée, 7 500 bacheliers, bien qu’inscrits sur le logiciel d’orientation Admission post-bac (APB), n’ont toujours reçu aucune proposition de place à l’université. « Chaque cas individuel sera traité », a assuré Thierry Mandon, secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement supérieur, dans Les Echos du 5 août, en précisant : « C’est un problème qui existe depuis deux ou trois ans » et qui « tend à se développer. »Son entourage relativise : « Cela n’a rien d’extraordinaire, dit-on. Tous les ans, une fois les trois tours d’APB passés, il reste des jeunes qui n’ont pas obtenu satisfaction sur leurs vœux. C’est pour cela qu’une quatrième phase est prévue : la procédure complémentaire. Ouverte jusqu’au 15 septembre, elle permettra, au fil de l’eau, de trouver une place à chacun. »Thierry Mandon a, dans un premier temps, évoqué « entre 10 000 et 15 000 » cas. « Après vérification des services, précise l’un de ses conseillers, ils ne sont que 7 500 sur les 617 000 bacheliers. » Le nombre est également à relativiser du fait que les bacheliers sont toujours plus nombreux, et surtout toujours plus nombreux à choisir l’université : ils étaient 50 000 en plus en 2014 ; ils seront 30 000 supplémentaires cette année.« Il y a toujours plus d’étudiants qui entrent en première année, indique Jean-Loup Salzmann, président de la Conférence des présidents d’université, alors que notre budget stagne. Nous leur ouvrons des places, mais c’est de plus en plus difficile. » M. Salzmann évoque également ces « phénomènes de mode » qui poussent les bacheliers à opter, par exemple, pour les sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS) ou le droit. « Et ce ne sont pas toujours des filières où il est raisonnable de les accueillir compte tenu des débouchés, ajoute-t-il. Par ailleurs, ces modes sont plus rapides que la capacité des universités à s’y adapter. »« Multitude de cas particuliers »Bref, ça coince. C’est exactement ce que dénonçait l’Union nationale des étudiants de France (UNEF), mi-juillet. Selon le syndicat étudiant, 54 universités sur 74 pratiquent une sélection qui ne dit pas son nom pour réguler le flux croissant des impétrants sortis du lycée. D’autres réduisent leurs capacités d’accueil et tirent au sort leurs étudiants. Faux, rétorque M. Salzmann : « Nous accueillons tous les ans toujours davantage d’étudiants en premier cycle. C’est donc bien que le nombre de places augmente d’une année sur l’autre. »Oui, il manque des places, estime l’autre organisation représentative, la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE), mais « ce n’est pas à cela que la majorité de ces 10 000 bacheliers est confrontée, estime Alexandre Leroy, président de la FAGE. Il y a en réalité une multitude de cas particuliers ».Avec un point commun, cependant, précise le cabinet du secrétaire d’Etat : « Ceux qui restent, assure l’un de ses membres, sont souvent des bacheliers qui ont fait peu de choix, et très ciblés. Ils n’ont pas choisi au moins une filière non sélective dans leur académie, sinon ils auraient eu une proposition. Ce peut être le cas, par exemple, d’un jeune de province qui tient absolument à faire du droit à Panthéon-Assas. Or, on peut faire d’excellentes études de droit ailleurs qu’à Paris ! Mais ce n’est pas toujours facile à expliquer… »Quoi qu’il en soit, tout le monde est d’accord, ministre compris : il faudra augmenter les moyens des universités. Reste à convaincre Bercy.Benoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.08.2015 à 14h35 • Mis à jour le05.08.2015 à 15h19 Cinquante collectivités françaises vont être concernées par l’expérimentation d’un tarif social de l’eau, dont l’objectif est d’alléger la facture des ménages défavorisés. Le dispositif prévu par la loi Brottes d’avril 2013 permet d’instaurer pendant cinq ans des aides sociales au paiement de la facture hydrique ainsi qu’une tarification progressive selon les revenus ou le nombre de personnes composant le foyer.Paris, Rennes, Strasbourg, Bordeaux, Grenoble, Dijon ou encore Le Havre ont été ajoutés à la liste publiée mercredi 5 août au Journal officiel. Le ministère de l’écologie et de l’énergie avait décidé, le 31 juillet, d’augmenter le nombre les villes tests, fixées mi-avril à 18. L’expérimentation s’achèvera le 15 avril 2018 et les solutions « qui se seront révélées les plus pertinentes pourront, le cas échéant, être étendues à l’ensemble du territoire ».En mars dernier, le Sénat avait souhaité rétablir les coupures d’eau en cas d’impayés. Une mesure interdite par la loi Brottes que le Conseil constitutionnel, saisi d’une question prioritaire de constitutionnalité déposée par le distributeur Saur, avait confirmée fin mai. Depuis les années 1990, l’eau courante est reconnue comme droit fondamental en France.Lire aussi le portrait : L'homme qui refusait de couper l’eau aux démunis Jean-Baptiste de Montvalon Géographe, ancien ambassadeur, Michel Foucher est titulaire de la chaire de géopolitique appliquée au Collège d’études mondiales. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels L’Obsession des frontières (éd. Tempus Perrin, 2012).Face à la crise des migrants à Calais, un député du Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP) a suggéré que l’Angleterre reprenne la ville, tandis que des élus français ont souhaité que les contrôles à l’entrée du Royaume-Uni soient déplacés à Douvres… Que vous inspire cette « bataille » autour d’une frontière intra-européenne ?Si une « bataille » s’annonçait, les « bourgeois de Calais » sauraient cette fois résister à un siège… Nos capacités stratégiques ont progressé depuis la guerre de Cent Ans ! Que ce scénario de reconquête soit énoncé par un député eurosceptique est amusant et a le mérite, si l’on peut dire, d’exhumer une vieille carte mentale : la Manche fut, jusqu’au XIXe siècle, une mer pour deux royaumes, donc une aire d’affrontement. Devenue mer intérieure européenne, c’est la seule dotée d’un double toponyme sur les cartes officielles : Manche et English Channel. Dans la tradition militaire anglaise, la mer sépare et fait frontière ; en France, c’est la côte fortifiée.Lire le reportage :« J’essaie tous les jours de passer en Angleterre »Où est la frontière franco-britannique ? Elle se situe là où s’effectuent les contrôles de douane et de police : à la gare du Nord et à Saint-Pancras, à Roissy et Heathrow, à Douvres, Calais, comme dans une douzaine d’autres ports. La frontière juridique est maritime, à mi-distance des côtes des Etats riverains, et terrestre, au milieu du tunnel sous la Manche selon le traité signé à la cathédrale de Canterbury en février 1986, en présence de la reine Elisabeth et du président Mitterrand. Ces limites fixent l’aire d’extension de la convention de Schengen, que Londres a refusée tout en ouvrant ses portes aux migrants des Etats ayant adhéré à l’Union européenne en 2004, surtout Polonais et Baltes.Que recouvre sur notre continent la notion de frontière ?Les limites de la souveraineté et de l’identité nationales demeurent. En passant de Strasbourg à Kehl, en Allemagne, sur le pont de l’Europe, l’absence de contrôle douanier n’efface en rien les traits propres aux deux nations. L’espace de l’Europe instituée est plus fluide. La liberté de circulation est saluée par les opinions européennes, quand elle s’applique à elles-mêmes.Mais la mise en commun d’attributs de souveraineté suppose de bâtir à chaque instant des accords collectifs, comme on l’a vu lors de la crise grecque. L’Etat-nation, doté de son enveloppe frontalière – limite, pas barrière – est le noyau de base mais, dans le monde tel qu’il a l’inconvénient d’être, il doit se développer de concert avec les autres pour peser.Le coût humain et financier des migrations va-t-il engendrer un renforcement des frontières ou les remettre en cause ?Le calcul du coût suppose une typologie fine, selon les trajectoires migratoires. De qui parle-t-on ? Des Français de Londres ? Des Kurdes de Berlin ? Des Maliens d’Ile-de-France ? Des Syriens de Stockholm ? Les études sérieuses montrent que les bénéfices, individuels et collectifs, sont nettement supérieurs aux coûts : travail fourni, compétences importées et acquises, envoi de salaires aux familles des lieux d’origine. A l’âge global, chacun, dans l’ancien tiers-monde comme en Moldavie, sait qu’ailleurs l’herbe est plus verte. Les migrations sont irrépressibles. La prospérité et la sécurité de l’Europe la rendent attractive. Il faut renforcer la concertation dans la gestion des régimes frontaliers, au-delà des circonstances exceptionnelles.Après les drames autour des Canaries, Madrid a réalisé qu’il était aussi important d’aider la Mauritanie ou le Sénégal que les pays andins hispanophones. L’accès légal à l’espace européen pour étudier ou exercer une activité suppose une démarche cogérée avec les pays de départ. La convention de Schengen n’avait qu’un objectif interne, de libre circulation réservée aux ressortissants des pays signataires. Les crises et drames actuels posent la question d’une action à l’extérieur de l’Union européenne : aide ciblée au développement, programmes cogérés de migration circulaire et surtout de mobilité dans les zones d’interaction migratoire et, parfois, interventions dans les zones de crise.Lire le compte-rendu :Plus de 2 000 hommes, femmes et enfants sont morts « aux portes de l’Europe » en 2015Des chercheurs étudient les conséquences d’une éventuelle ouverture de toutes les frontières. Que vous inspire cette piste de travail ? L’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme affirme en effet le droit à quitter son pays. Cette liberté n’est pas encore acquise partout. Mais le droit d’émigrer ne trouve pas son corollaire dans celui d’immigrer. La disparité dans le régime des visas est grande : il est plus facile à un Danois d’aller en Indonésie que l’inverse. Les visas pour entrer dans l’espace Schengen sont exigés dans 134 Etats. Il n’est pas certain que l’asymétrie de traitement soit durable, au nom de l’égalité des droits des Etats. Le Sénégal a rétabli les visas pour les Français, et se rendre en Algérie n’est pas simple – message de réciprocité, en quelque sorte. Toutes les pistes méritent d’être expérimentées, d’abord celles traitant de la mobilité, depuis et vers l’Europe instituée.Lire sur Les Décodeurs :Comment fonctionne la politique migratoire entre le Royaume-Uni et la France ?Quel jugement portez-vous sur la façon dont les politiques français abordent cette question des frontières et des migrations ?La frontière civilisée est une interface et une ressource. Sa fonction de barrière ne s’impose qu’en cas de menace directe sur notre sécurité. Un changement de discours politique sur ces questions serait salutaire, avec la reconnaissance publique de la réalité durable des mobilités et la nécessaire construction de dispositifs les encadrant : visas de travail de longue durée, cogestion des mobilités entre pays de départ et pays d’arrivée, mise en place de règles pour détruire le régime illégal des passeurs…Ce qui est en jeu est également notre choix d’un rapport au monde. L’image positive du Royaume-Uni, projetée au loin par le message des Jeux olympiques de Londres, en 2012, cette image d’un pays moderne et multiculturel, ouvert et globalisé, nourrit une attraction irrésistible, même au fin fond du Soudan. D’où l’afflux vers Calais. Les Français – opinion et dirigeants –, qui candidatent pour des JO en 2024 et une Exposition universelle en 2025, seraient bien inspirés d’y réfléchir et d’assumer enfin toutes les composantes d’une politique d’ouverture, dans un monde de communication instantanée, loin d’un illusoire repli sur soi.Jean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Goar Au cœur de la trêve estivale, la crise des migrants à Calais et à Paris a offert une fenêtre de tir à la droite pour critiquer l’exécutif. En première ligne, le député de l’Aisne du parti Les Républicains (LR), Xavier Bertrand, a d’abord proposé dans le JDD de « laisser partir les migrants » en Angleterre avant de mettre la pression sur la majorité socialiste. « Je demande à Bernard Cazeneuve et Manuel Valls d’être plus fermes, plus offensifs à l’égard du gouvernement anglais », a-t-il répété, mardi 4 août sur RTL, en agitant la peur de voir des « barbelés tout le long du littoral. » « Pas question de laisser dénaturer la Côte d’Opale pour faire plaisir aux Anglais. » A Paris, l’occupation d’un lycée professionnel désaffecté du 19e arrondissement a entraîné une salve de communiqués. Claude Goasguen, député de Paris, a dénoncé un « précédent qui constitue un attrait toujours plus important des migrants », et Nadine Morano, députée européenne, a pris la même ligne, évoquant un « appel d’air considérable à l’immigration illégale », tout en dénonçant dans le même texte la saleté des rues de Paris « envahies de SDF, de matelas sur les trottoirs. Une honte pour l’image de la France ».Lire sur Les Décodeurs :Comment fonctionne la politique migratoire entre le Royaume-Uni et la France ?Un bilan comparableDepuis des semaines, la droite affiche sa fermeté en réclamant une stricte application de la loi, notamment en matière de reconduite à la frontière des demandeurs d’asile déboutés. Mardi, Eric Ciotti, secrétaire général adjoint de LR, a ainsi enjoint au gouvernement de mettre en place « une politique responsable, cohérente et lucide, se traduisant par une application ferme et résolue de la politique de reconduite des étrangers en situation irrégulière ». « A Calais comme à Paris, nous sommes en train de créer des abcès de fixation qui profitent aux passeurs et nuisent aux vrais demandeurs d’asile à la dérive », explique au Monde Roger Karoutchi, rapporteur spécial de la mission « Immigration, asile et intégration » au Sénat : « Il faut reconduire à la frontière ceux qui n’ont pas de raison de demander l’asile, sinon à quoi cela sert que nous votions des lois ? »Le Front national s’est engouffré dans la brèche mercredi et a accusé Nicolas Sarkozy de porter une « responsabilité historique » dans « l’aggravation des flux d’immigration clandestine dans notre pays ». « C’est lui qui a déstabilisé la Libye avec le soutien de François Hollande », a lancé sur RTL la présidente du parti, Marine Le Pen, assénant : « La classe politique française passe sa vie à essayer d’aller chercher des responsabilités ailleurs, alors que c’est eux les responsables de la situation. »Si la droite accuse la gauche de laxisme, les deux camps ont pourtant un bilan comparable en matière de reconduites à la frontière. En 2014, le ministère de l’intérieur a ainsi procédé à 27 606 « éloignements » d’immigrés illégaux (27 081 en 2013). Cette baisse par rapport au pic de 2012 (36 822 expulsions) est à relativiser, puisque le nombre d’expulsions en 2014 correspond environ à celui de 2010, à l’époque de la présidence de Nicolas Sarkozy (28 126). Mais la droite estime que la pression migratoire a augmenté et que la gauche n’est pas assez montée en puissance. Le nombre de demandes d’asile progresse en effet continuellement depuis 2007 (29 937 cette année-là contre 50 952 en 2014). « La situation migratoire de 2015 n’a rien à voir avec celle de 2003 », justifie M. Karoutchi, alors que Xavier Bertrand s’en est pris aux accords du Touquet, signés le 4 février 2003 par Nicolas Sarkozy, à l’époque ministre de l’intérieur.Lire aussi :Plus de 2 000 hommes, femmes et enfants sont morts « aux portes de l’Europe » en 2015Opposition frontaleAu niveau législatif, les parlementaires LR continuent également à s’opposer frontalement. Ils ont voté contre la réforme du droit d’asile, adoptée définitivement le 15 juillet, qui vise notamment à réduire la durée moyenne de traitement des demandes.Une semaine plus tard, les députés LR ont également voté contre le projet de loi sur le droit des étrangers, dont certains articles facilitent les reconduites à la frontière. Depuis son retour à la vie politique, Nicolas Sarkozy prône, lui, une refonte totale du droit migratoire européen avec la mise en place d’un Schengen 2, où tous les pays signataires se mettraient d’accord sur des conditions d’asile communes.Son principal rival à droite, Alain Juppé, s’y oppose en réclamant un renforcement des moyens de Frontex dans le cadre de Schengen. Divisés sur ce sujet, les dirigeants de la droite sont en tout cas d’accord sur une chose : à quelques mois des élections régionales, ils ne peuvent pas laisser le terrain de l’immigration au FN. Cela explique l’activisme de Xavier Bertrand, candidat dans la région Nord–Pas-Calais–Picardie, où il affrontera Marine Le Pen.Matthieu GoarJournaliste au Monde 04.08.2015 à 21h05 • Mis à jour le05.08.2015 à 09h45 Un enfant rom de 5 ans a été tué, mardi 4 août, lors d’un accident de la circulation à Paris, boulevard Ménilmontant (11e arrondissement). Selon les premiers éléments de l’enquête, le conducteur et le passager de la camionnette qui a percuté l’enfant ont pris la fuite à pied, après avoir abandonné la camionnette non loin de là.La maire de Paris, Anne Hidalgo, a publié un communiqué dans la soirée, disant faire « confiance aux services de police pour qu’ils soient rapidement identifiés et entendus, afin que soient établies au plus vite les circonstances exactes de ce drame ». Elle a également adressé ses « sincères condoléances » à la famille de la victime.« Il n’y avait aucune opération d’éviction en cours »Les circonstances de l’accident restent floues. Selon la préfecture de police de Paris (PP), qui a souligné que l’enquête était encore en cours, l’enfant se trouvait avec sa mère et sa tante au moment de l’accident.Ces dernières ont traversé à un passage protégé, lui faisant ensuite signe de les rejoindre. C’est au moment où l’enfant traversait à son tour qu’il a été renversé par une camionnette, précise la préfecture. L’enfant a succombé sur place malgré l’intervention des secours.La PP a par ailleurs démenti que l’enfant était en train de fuir une intervention de police visant à disperser des vendeurs à la sauvette, comme l’affirment des médias. « Il n’y avait aucune opération d’éviction en cours » et « l’enfant n’était pas en train de fuir mais se rendait au contraire vers le lieu où se trouvaient les vendeurs », a précisé le service de presse de la préfecture de police.Un journaliste de Libération affirme en effet que l’enfant faisait partie d’un groupe de vendeurs à la sauvette qui s’est dispersé, vers 14 h 30, alors que la police arrivait. Selon le quotidien, le garçon traversait la rue en courant au moment où il a été percuté. L’enquête a été confiée au service de traitement judiciaire des accidents de la préfecture de police. Martin UntersingerCela fait longtemps que la police parisienne compte des drones dans son arsenal. Officiellement, ces appareils ne prennent les airs qu'à des fins d'expérimentation. Pourtant, la Brigade de recherche et d'intervention (BRI), la prestigieuse unité d'élite de la préfecture de police, utilise régulièrement, publiquement et depuis plusieurs mois des appareils volants sans pilote lors de véritables interventions. Et ce alors que le cadre légal de l'utilisation de drones par les autorités en zone urbaine est largement inexistant.« démontrer la plus-value »Les rangs de la police bruissent de l'arrivée de drones depuis des années. La phase d'essai la plus récente date de 2014. Le journal interne de la préfecture s'en faisait l'écho, en septembre 2014 : on pouvait y lire qu'à ce stade, il s'agissait uniquement de « démontrer la plus-value » ou de « comparer les performances ». Plus loin, le journal était encore plus clair :« Aucun survol des personnes ou des espaces privés (terrasses privées, balcons, jardins privatifs…) ne sera possible. Les services de police, tout comme les particuliers qui utilisent ce type d’appareils, doivent respecter la réglementation existante. »Ce cadre juridique contraint assez fortement les expérimentations que mène la police. Ainsi, lorsqu'elle ordonne le survol du stade Duvauchelle de Créteil où se tient un match de football, le 19 septembre 2014, les drones doivent rester à l'écart du stade et des spectateurs, note le site 94 Citoyens. « L’objectif est de se familiariser avec ces produits, de voir quelles applications nous pouvons en tirer », explique là encore un agent de la direction opérationnelle des services techniques et logistiques (DOSTL), l'unité de la préfecture chargée de ces expérimentations, que l'on voit à l'œuvre dans la vidéo ci-dessous.Au moins deux interventions réellesDepuis, la police s'est quelque peu affranchie de ce cadre et a utilisé des drones lors d'interventions. Le 13 mars, la BRI est appelée au croisement des rues de Lieuvin et des Morillons, dans le XVe arrondissement de Paris. Au 4e étage, un homme, déjà connu des services de police pour des faits de violence, s’est retranché avec ses deux petites filles. Les négociations n'aboutissent pas. Après avoir fait placer un drone en vol stationnaire devant les fenêtres de l'appartement, la police donne l'assaut. L’homme est interpellé et ses fillettes extraites indemnes de l'appartement. Un photographe de l'Agence France-Presse est présent sur les lieux et photographie le drone en action. Le 2 juin, un homme est repéré en train de cambrioler une chambre de bonne, rue du Faubourg-Saint-Denis, dans le Xe arrondissement de Paris. Une opération policière d’envergure va être mise sur pied pour tenter de l’appréhender. Un témoin aperçoit un drone à proximité immédiate de l'opération policière. Selon nos informations, il a été mobilisé par la BRI, dépêchée sur les lieux. L'homme, cerné, parvient tout de même à se volatiliser sur les toits de Paris. Il n’a pas été retrouvé.La BRI ne fait pas mystère de son utilisation des drones. Il en est fait mention sur son site Internet, tout comme dans un « webdocumentaire » publié le 23 juin à l'occasion de son cinquantième anniversaire. On aperçoit même un modèle dans une photo postée ce jour-là sur le compte Twitter de la préfecture de police.#BRI50ans Présentation du matériel d'assistance technique. pic.twitter.com/ySEsV2iFUy— Préfecture de police (@prefpolice) 23 Juin 2015Disposant d'un seul drone léger, la brigade fait aussi appel, selon nos informations, à une entreprise spécialisée pour piloter des modèles plus lourds. Cette entreprise forme également les fonctionnaires de la BRI à l'utilisation de ces modèles. En tout, l'unité emploie au moins trois drones, dont un en propre.Un cadre légal incertainL'utilisation de drone, particulièrement en agglomération, est très strictement encadrée. Dans la plupart des cas, ce sont deux décrets de 2012 qui s'appliquent aux drones civils, c'est-à-dire ceux que l'on peut trouver dans le commerce, et qui interdisent le survol des zones habitées.Ce cadre légal général ne s'applique pas aux forces de police, « lorsque les circonstances de la mission et les exigences de l'ordre et de la sécurité publics le justifient ». Ce faisant, l'utilisation des drones par la police, rejetée dans un brouillard législatif, est soumise à un cadre juridique famélique. « C'est fait à l'arrache », avoue même une source policière. Un constat partagé par l'avocat spécialisé Didier Gazagne, du cabinet Alain Bensoussan :« [Cette exclusion du cadre de 2012] ne signifie pas que les missions réalisées ne puissent pas porter atteintes aux libertés publiques. L'utilisation des drones pour des missions de sécurité par les services de police et de gendarmerie pose des problèmes d'applicabilité du droit existant. Les différentes expérimentations réalisées par les différents services de police ou de gendarmerie pour des missions ne sont aujourd'hui à ma connaissance pas encadrées sur le plan juridique. »Seule possibilité de faire rentrer les drones dans le cadre de la loi : les faire immatriculer en tant qu'« aéronefs militaires », ce qui permet de leur appliquer un arrêté de 2013 qui prévoit un régime d'autorisation stricte.Les expérimentations ont-elles officiellement pris fin ? La BRI a-t-elle bénéficié d'autorisations spécifiques ? Peut-on s'attendre à la multiplication des drones dans le ciel parisien ? La BRI a-t-elle fait immatriculer ses drones pour les faire rentrer dans le cadre de la loi ? Ces essais ont-ils abouti à l'adoption, prévue de longue date, d'une doctrine d'utilisation ? Sollicités à plusieurs reprises, les services de la préfecture de police n'ont pas donné suite à nos questions.Quelles expérimentations ?Jusqu'à présent, les essais menés par la police concernant les drones étaient très limités. Le drone Elsa avait fait beaucoup parler de lui lorsque, en octobre 2007, la ministre de l’intérieur Michèle Alliot-Marie en a évoqué l'acquisition. Ces drones très légers ont fait l'objet de tests pendant plusieurs années. Interrogé à deux reprises par des députés en 2008 et 2010, le ministère de l'intérieur avait expliqué que ces tests étaient menés « en espace clos », et non en situation d'intervention réelle. « Certains points, en particulier juridiques, devront également être clarifiés », notait en 2010 le successeur de Michèle Alliot-Marie, Brice Hortefeux.Ce type de drone était brièvement sorti de l'expérimentation lors du sommet de l'Otan, à Strasbourg, en avril 2009. Interrogé sur le sujet, le ministère de l'intérieur avait expliqué, en 2010, qu'il avait, pour ce vol précis, « reçu l'accord des autorités compétentes » et que les expérimentations « se poursuivaient ».« Le survol de populations reste à ce jour très réglementé pour des raisons de sécurité évidentes », expliquait le ministre Bernard Cazeneuve en novembre 2014 en réponse à un député :« Un travail prospectif est actuellement mené au sein de la gendarmerie, de la police nationale et de la sécurité civile en vue de déterminer les missions qui pourraient être confiées à ce type d'appareils. [...] Aucun calendrier de déploiement n'a été arrêté. »Les forces de police et de gendarmerie militent de longue date pour une clarification du cadre légal applicable à leur utilisation d'engins volants sans pilote. Les bénéfices, en matière de maintien de l'ordre ou de repérages notamment, sont évidents. D'autant que certains événements, comme l'Euro 2016, qui se déroule en France dans moins d'un an, s'y prêtent particulièrement. //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444463', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Martin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Rey-Lefebvre « On s’attend à un arrivage (sic) de Calais, où la situation est devenue très difficile, mais aussi de Vintimille », assure Hervé Ouzzane, membre du collectif « La Chapelle en lutte ». Ancien tenancier de boîte de nuit, il était déjà très présent auprès des migrants de la rue Pajol (18e arrondissement), évacués le 29 juillet ; il campe désormais avec la centaine de migrants qui, depuis le 31 juillet, ont trouvé refuge dans un lycée technique professionnel désaffecté du 19e arrondissement de Paris. Hervé Ouzzane avait utilement récupéré, rue Pajol, tous les vivres non consommés et en avait rempli un grand chariot en disant, « ça peut servir ». Il n’avait pas tort.Après avoir tergiversé durant le week-end, la maire de Paris Anne Hidalgo a finalement renoncé à envoyer la police déloger les étrangers du lycée. « Ces migrants ont, au péril de leur vie, traversé le Sahara, la Méditerranée, ils ont fui la guerre en Afghanistan, au Soudan ou, pour les Erythréens, une dictature sanglante : la France mais surtout Paris leur doivent l’hospitalité et l’accueil, a déclaré, lundi 3 août, Bruno Julliard, premier adjoint à la maire de Paris. Nous avons choisi le dialogue et notre méthode porte ses fruits : d’abord recenser les personnes, puis leur proposer un hébergement d’un mois, quelle que soit leur situation. Pas dans des hôtels mais dans des centres où ils peuvent dormir, se nourrir, accomplir leurs démarches administratives. Bien que l’accueil des migrants soit de la compétence de l’Etat, la Mairie de Paris s’implique pour faire face à cette crise migratoire d’une ampleur sans précédent. » Ballottés d’un centre à l’autreRue Jean-Quarré, l’ancien lycée hôtelier, un méchant bâtiment des années 1970 vide depuis quatre ans, se prête plutôt bien à cette vie collective. Les classes sont devenues des dortoirs pour la centaine d’hommes présents, le préau fournit une ombre bienvenue et les rares prises électriques sont toutes saturées de chargeurs de téléphones portables, tandis que la cour accueille les jeux de ballon, pour tuer l’ennui.Dans les petits groupes, rassemblés par nationalité – des Soudanais, les plus nombreux, des Erythréens, des Tchadiens mais aussi des Libyens, des Maghrébins, quelques Maliens et des Sénégalais –, l’ambiance semble détendue, même si chacun, en baroudeur aguerri, garde son bagage à l’œil. Abdel Quafar, 34 ans, parti du Darfour en 2008, passé par la Libye puis par la Grèce, est en France depuis 2012 ; Aziz Bara, son compatriote ouvrier dans le bâtiment et Khider Ismail, ancien cameraman, ont suivi à peu près le même périple.Tous trois ne se font pas prier pour montrer le précieux titre de réfugié qui leur donne le droit d’être en France et d’y travailler, mais qui ne suffit pas pour y obtenir un logement et un emploi. Ils ont déjà été beaucoup ballottés d’un centre à l’autre, d’une association à l’autre : « Ce que nous souhaitons, c’est nous intégrer à la communauté française, mais c’est difficile », juge Abdel Quafar. A ses côtés, deux jeunes, arrivés depuis deux jours, découvrent les méandres administratifs français.Lire aussi :Cinq questions sur le droit d’asileTraités de « vichystes »Le squat est donc solidement chaperonné par le collectif « La Chapelle en lutte », qui refuse de se constituer en association et dont certains membres se font appeler par un pseudonyme. Ils filtrent les entrées et monopolisent la communication avec la Ville, dont les représentants venus, samedi 1er août, vérifier la sécurité électrique et tenter un premier recensement se sont fait vertement éconduire et auraient été traités de « vichystes ».Le collectif assure qu’une fois les listes dressées, il est difficile d’y faire admettre de nouveaux arrivants. Or, ceux-ci sont déjà en route car la nouvelle du squat du lycée Jean-Quarré s’est propagée à la vitesse d’un feu de forêt : une vingtaine de Soudanais ont quitté le campement des quais d’Austerlitz, où ils stationnaient depuis des mois, pour s’installer ici ; une douzaine d’Afghans, descendus de la gare de l’Est, ont rejoint, lundi, leurs compatriotes.Le collectif de soutien appelle de ses vœux une grande maison d’accueil des migrants à Paris, ce à quoi le ministère de l’intérieur se refuse. Quant au généreux discours de la Mairie de Paris, il se heurte à la pénurie de places d’hébergement. Tous les centres sont pleins et, selon la préfecture d’Ile-de-France, 1 300 migrants ont déjà été accueillis, depuis le 1er juin, dans des centres censés rester fermés l’été, et qui ont été rouverts pour l’occasion. « Nous verrons si la situation est tenable », avance prudemment M. Julliard à l’Hôtel de ville. Il ne souhaite pas créer un point de « cristallisation » et rappelle qu’il y a d’autres campements, notamment celui d’Austerlitz et ses 250 migrants, qui vivent de plus en plus durement la cohabitation avec les fêtards noctambules de la Cité du design et des péniches alentour : « C’est notre priorité », affirme-t-il.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.08.2015 à 02h30 • Mis à jour le04.08.2015 à 14h05 Trois mineurs, une fille de 12 ans et deux garçons de 14 et 15 ans, ont été interpellés, mardi 4 août, au lendemain de la découverte de la profanation d’un cimetière en Meurthe-et-Moselle, à Labry, près de Metz, a annoncé le procureur de Briey, Yves Le Clair. La jeune fille a été simplement entendue mais les deux garçons ont été placés en garde à vue. Les jeunes suspects, aux motivations « gothiques » selon le terme utilisé par le procureur, ont reconnu les faits.Les trois adolescents, qui habitent dans les environs du village, devront être présentés à un juge des enfants en vue d’une mise en examen pour « violation de sépulture ». Ce délit est passible, pour les mineurs, de six mois de prison.« Actes inacceptables »Selon M. Le Clair, c’est le maire de Labry, une commune de 1 700 habitants, qui a appelé la police après avoir constaté les dégradations. « Trente-cinq ornements funéraires, principalement des crucifix et des plaques, ont été déplacés », dont quatre ont été brisés, avait précisé M. Le Clair lundi, évoquant déjà la piste de « jeunes » voulant « faire les idiots » :« Le cimetière militaire qui jouxte le cimetière civil où se sont déroulés ces faits n’a subi aucune dégradation. D’après les dires du maire de Labry, ces faits sont susceptibles d’être l’œuvre de jeunes pour faire les idiots. »« Ces actes inacceptables appellent une réponse pénale ferme. Les enquêtes devront permettre d’en poursuivre les coupables », a souligné le ministère de l’intérieur. Le premier ministre, Manuel Valls, a fait part de son « indignation ». « Ces actes devront être sanctionnés durement ». Le curé de Labry, Gérard Cappannelli, penchait plutôt pour une « affaire de potaches » et a souligné qu’il conviendrait plutôt de faire comprendre aux auteurs des faits qu’on « respecte un cimetière comme on se respecte soi-même ». 26.04.2015 à 19h25 • Mis à jour le27.04.2015 à 10h09 François Hollande s'est rendu dimanche 26 avril au camp du Struthof, seul camp de concentration nazi installé sur le territoire français, à l'occasion de la Journée nationale de la déportation. Dans ce camp, 52 000 déportés venus de toute l'Europe ont été détenus et où 22 000 d'entre eux sont mort.François Hollande est le premier président français à avoir visité la chambre à gaz de ce camp, construit sur le site d'une ancienne petite station de montagne. Le chef de l'Etat a ensuite prononcé un discours dans lequel il a mis en garde contre la résurgence du racisme et de l'antisémitisme :« La connaissance de l'Histoire ne nous préserve pas du pire, le pire peut toujours se produire et c'est en le connaissant que nous pouvons le prévenir. L'antisémitisme et le racisme sont encore là et donc nous devons (...) agir pour protéger ceux qui peuvent en être encore aujourd'hui les victimes »Ici se trouve « la seule chambre à gaz, le seul camp de concentration qui a été installé sur le sol de France (...) Ce qui s'est passé ici est un crime atroce qui s'est produit en Europe et qui a été le fait d'Européens », a-t-il rappelé.Expérimentations médicalesM. Hollande, qui voulait donner une dimension européenne à cette commémoration, avait invité à ses côtés les dirigeants des principales institutions européennes : les présidents du Parlement Martin Schulz et du Conseil Donald Tusk, la première ministre de Lettonie, Laimdota Straujuma, qui assure la présidence tournante de l'UE, et le secrétaire général du conseil de l'Europe, Thorbjørn Jagland. Premier camp de concentration découvert par les Alliés à l'Ouest, le Struthof, qui fut l'un des plus meurtriers du IIIe Reich, est resté longtemps peu connu en dehors de l'Alsace. Il abrite aujourd'hui un Centre européen du résistant déporté, inauguré en 2005 par Jacques Chirac.Au Struthof, les déportés, essentiellement des politiques et des résistants mais aussi des Juifs, des Tziganes et des homosexuels, venaient quasiment de tous les pays annexés par le IIIe Reich.Sa chambre à gaz avait été installée par les nazis dans l'auberge-restaurant de l'ex-station de ski, essentiellement pour des expérimentations médicales, notamment de gaz de combat sur les détenus. 86 Juifs, venus d'Auschwitz, y furent aussi assassinés et leurs corps entreposés à l'université de Strasbourg, devenue dans l'Alsace annexée l'université du Reich. 26.04.2015 à 07h42 • Mis à jour le26.04.2015 à 11h04 Deux hommes ont été tués par balle et un troisième grièvement a été blessé dimanche 26 avril à l'aube dans une épicerie de nuit des quartiers nord de Marseille, a-t-on appris de sources judiciaire et policière. Si l'hypothèse du règlement de compte se confirmait, il s'agirait du quatrième assassinat de ce type dans la région marseillaise en une semaine.Les faits se sont produits vers 5 heures dans le quartier du Canet (14e arrondissement). Deux hommes ont alors fait feu avec deux kalachnikovs en direction de cet établissement, où a été retrouvé peu après le corps sans vie de l'une des victimes, derrière le comptoir. Dans un local de l'entresol où les deux autres hommes avaient cherché refuge, les secours ont découvert un mort et un blessé.Les deux personnes mortes, nées en 1983, ainsi que celle grièvement blessée et hospitalisée, née en 1988, étaient connues des services de police, mais pas a priori pour trafic de stupéfiants, selon les premiers éléments de l'enquête. La police judiciaire de Marseille a été saisie de l'affaire.Dimanche dernier, un homme d'une trentaine d'années connu des services de police avait été tué d'au moins une balle dans la tête, dans une cité du 15e arrondissement (quartiers Nord). Et dans la nuit de lundi à mardi, un homme de 43 ans « très défavorablement connu des services », habitant Aubagne, dans une cité connue pour être un haut lieu du trafic de stupéfiants, a été tué de plusieurs balles tirées à bout portant alors qu'il circulait dans cette cité. 25.04.2015 à 11h37 • Mis à jour le25.04.2015 à 17h02 | Emma Paoli Brillant en maths, excellent en physique-chimie, doué en français, fort en anglais, rapide au 100-mètre, bon nageur… Telles sont les qualités requises pour entrer à Polytechnique. « Nous sommes une école généraliste en plus d’être une école d’ingénieurs,justifie Michel Gonin, directeur du concours d’admission, notre formation offre un large spectre de débouchés et nous nous adressons à des profils complets ayant une curiosité naturelle et une forte capacité d’adaptation.  »Donc, être matheux ne suffit pas pour intégrer l’X. Sur les 5 000 candidats qui se présentent chaque année au concours, seuls 400 sont admis. Une dizaine d’épreuves les départagent : quatre de maths, trois de physique, deux de chimie, deux d’informatique, une d’analyse de documents scientifiques, une de composition française, une d’anglais, deux de course à pied, une de natation…« L’amour de la liberté et la haine du tyran »Le concours de Polytechnique est l’un des plus vieux et des plus sélectifs de France. A sa naissance, en 1794, la sélection se limitait à trois critères. Premièrement, être un garçon – les filles ne briseront ce monopole que deux siècles plus tard, en 1972. Deuxièmement, être un bon républicain, ce qui se manifeste, sous la Révolution, par « l’amour de la liberté et la haine du tyran », rappelle Olivier Azzola, chargé des archives à Polytechnique. Enfin, être un passionné de mathématiques.Le concours se résumait d’ailleurs à un oral dans cette discipline. « Pour les examinateurs de l’époque, le face-à-face était le meilleur moyen de juger des qualités intellectuelles et morales des candidats », explique M. Azzola. Le programme, lui, tenait en quelques lignes. La loi du 15 fructidor an III en fixait les contours : maîtrise de l’arithmétique, de l’algèbre et de la géométrie. Rapidement, néanmoins, d’autres matières ont fait leur apparition, comme le latin ou le dessin. « Un bon dirigeant se devait déjà d’être doté d’une solide culture classique », dit M. Azzola.« X » est « l’inconnue » en mathématiquesLe concours s’est corsé depuis. Si l’introduction de nouvelles matières (anglais, sport, physique-chimie) reflète le caractère « pluridisciplinaire » voulu à Polytechnique, les épreuves de maths restent déterminantes. Elles valent une quarantaine de points en tout, contre une dizaine pour les épreuves de français. « X » est d’ailleurs « l’inconnue » en mathématiques, preuve de l’importance de cette discipline à l’examen d’entrée. C’est celle qui demande le plus de préparation.« Il faut vraiment connaître le programme du concours sur le bout des doigts avant de s’y présenter », martèle Pierre Chapon, diplômé de Polytechnique en 2009 et auteur de Je vais vous apprendre à intégrer l’X (éditions du 46, 304 pages, 29 euros). D’où l’intérêt des classes préparatoires. « Deux heures de cours dans cette matière correspondent à plus de deux heures de révision », souligne M. Chapon. Deux heures pour relire et assimiler ses notes, et un certain temps pour en faire les exercices. « Mieux vaut en réussir un et l’avoir bien compris qu’en survoler dix en s’empressant d’aller chercher la solution », estime-t-il.« Les correcteurs apprécient les intégristes du langage mathématique » Pierre Chapon, diplômé de PolytechniqueM. Chapon conseille également aux candidats de noter leurs succès dans un cahier. « L’élève consigne la méthode de résolution d’un problème, puis la consulte régulièrement. » Une démarche qui vaut aussi pour ses échecs. « Même si l’exercice a été corrigé par le professeur, il doit en consigner la solution, puis le refaire une semaine après, de façon autonome, sans regarder ladite solution », explique-t-il. Une pratique qui permet « de mémoriser profondément les méthodes mathématiques ».Enfin, le jour J, il convient de soigner sa copie et d’accorder de l’importance au choix des mots. « Les correcteurs apprécient les intégristes du langage mathématique », s’amuse-t-il.Lire totalement chaque épreuve avant de se lancer est aussi utile. « Comme les sujets sont construits en progression, les dernières parties donnent parfois des éléments de réponse, remarque M. Chapon. Voire la réponse aux questions précédentes. »Emma PaoliJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Angèle Guicharnaud Un oral lors duquel c’est le candidat qui pose les questions au jury, un autre où il doit construire la ville de demain en Lego ou programmer un robot : les écoles rivalisent d’originalité pour mettre les étudiants à l’épreuve. Ce qu’elles cherchent : de la spontanéité. L’Ecole supérieure de commerce de Grenoble (ESC Grenoble) a mis en place un oral inversé. Le candidat choisit un membre du jury et lui pose toutes les questions qu’il souhaite pendant dix minutes. « Le jury était las de se retrouver face à des élèves trop préparés qui contrôlaient tout, jusqu’au degré d’émotion à mettre dans leur voix pour aborder tel ou tel sujet », explique Jean-François Fiorina, le directeur de cette école de commerce. Le jury est très satisfait de cette innovation. « Cela nous permet d’évaluer la capacité du candidat à écouter l’autre et à rebondir sur ses réponses », ajoute-t-il.Un moyen de mieux évaluer la créativité des étudiants, leur esprit d’équipe mais aussi leur capacité à entraîner d’autres personnes dans leur projetSortir des sentiers battus, bousculer les candidats pour mieux les connaître, c’est également le choix qu’a fait l’Ecole supérieure d’informatique, électronique, automatique (Esiea d’Ivry-sur-Seine, Val-de-Marne) de Paris. « Depuis deux ans, nous organisons une épreuve par équipe – cinq ou six candidats issus de classes prépa scientifiques, et un élève de l’école. Chaque équipe tire au sort un lieu comme un aéroport ou une salle de sport, par exemple, et le groupe doit imaginer un objet connecté susceptible de faciliter le quotidien des usagers », explique Franck Pissochet, chargé de la communication de l’école d’ingénieurs. Un moyen de mieux évaluer la créativité des étudiants, leur esprit d’équipe mais aussi leur capacité à entraîner d’autres personnes dans leur projet.« L’intérêt, c’est que les étudiants ne sachent pas à quoi s’attendre. Nous réfléchissons donc à renouveler l’épreuve prochainement », ajoute-t-il. La créativité sera cette fois à démontrer par les concepteurs de l’épreuve, et pas seulement par les candidats.Angèle GuicharnaudJournaliste au Monde Luc Leroux (Marseille, correspondant) Une élue socialiste, soupçonnée d’avoir refusé de célébrer le mariage de deux femmes par conviction religieuse, sera jugée pour discrimination en raison de l’orientation sexuelle. Sabrina Hout, adjointe de Samia Ghali, maire (PS) des 15e et 16e arrondissements de Marseille et sénatrice des Bouches-du-Rhône, est assignée, le 12 mai, devant le tribunal correctionnel de Marseille par le couple, dont le mariage, célébré le 16 août 2014, avait dû être annulé par la justice. Sabrina Hout avait en effet signé les actes d’état civil, mais avait laissé à un conseiller d’arrondissement non habilité, Christian Lancien, le soin de recueillir le consentement des épouses. Fin octobre, le procureur de la République de Marseille avait classé l’enquête ouverte pour faux en procédant à un rappel à la loi de l’élue.Lire aussi :A Marseille, imbroglio autour d’un mariage gaySauf que le couple, contraint à un nouveau mariage – célébré le 14 février par Samia Ghali –, n’a toujours pas digéré l’événement et demande « une sanction ». Me Philippe Vouland, avocat des deux femmes, réclame la condamnation de l’élue pour « discrimination commise par une personne dépositaire de l’autorité publique, dans l’exercice de ses fonctions ». Il s’appuie sur l’enquête conduite à l’automne dernier. Selon une employée municipale, Mme Hout aurait déclaré « qu’elle était désolée ; qu’elle ne se sentait pas de célébrer le mariage homo car elle est musulmane et pratiquante ». D’après une autre fonctionnaire, l’élue aurait expliqué que « c’était contre ses convictions religieuses et qu’elle irait en enfer si elle le faisait ». Même argument avancé selon Christian Lancien : « Elle a dit que sa religion l’empêchait de célébrer le mariage. »« Je ne suis pas homophobe »Entendue par les policiers en septembre dernier, Sabrina Hout, 39 ans, agent hospitalier, avait expliqué qu’elle ne se sentait pas bien physiquement et était sortie de la salle des mariages. Preuve pour le couple qu’elle n’était pas victime d’un malaise, Mme Hout avait retiré le cavalier portant son nom pour le remplacer par celui de Saïd Ahamada, un autre adjoint.Elle avait cependant procédé aux quatre autres unions programmées ce jour-là. L’élue se défend de toute discrimination : « Je ne suis pas une personne homophobe, je suis pratiquante de l’islam, mais en aucun cas je n’ai fait cela par rapport à ma religion. » Mme Ghali, qui lui a retiré sa délégation à la famille, assure que son adjointe est mortifiée par l’affaire. « En conseil d’arrondissement, elle a publiquement dit qu’elle n’avait pas l’intention de discriminer, qu’elle ne voulait pas faire de mal, déclare la sénatrice. Elle m’a même confié qu’elle avait honte et voulait s’excuser auprès des mariées. » Mais pour celles-ci, « il faut que cette illégalité soit reconnue pour que cela ne se reproduise pas. Les élus peuvent être catholiques, musulmans, mais ils doivent laisser leurs convictions religieuses à la porte de la mairie ».Pour Me Etienne Deshoulières, avocat de l’association Mousse, qui lutte contre les discriminations sexuelles et dont la plainte a entraîné l’ouverture récente d’une nouvelle enquête préliminaire pour discrimination, le jugement à venir « donnera l’opportunité de contredire François Hollande qui, au moment du débat de la loi sur le mariage pour tous, avait évoqué une clause de conscience pour les élus. Or, ne pas procéder à un mariage, c’est une discrimination ». SOS Homophobie entend se constituer partie civile aux côtés du couple.Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde 24.04.2015 à 14h23 La Manif pour tous, le mouvement qui s'est fait connaître par son opposition aux mariage homosexuel en 2013, est devenu un parti politique, selon une décision publiée vendredi 24 avril au Journal officiel. Les responsables de l'association assurent qu'il s'agit d'une « décision technique » et que ce changement ne vise pas à « présenter des candidats » à des élections.« L'association de financement du groupement politique La Manif pour tous (...) est agréée en qualité d'association de financement du parti politique “La Manif pour tous” pour exercer ses activités sur l'ensemble du territoire national », indique dans le JO une décision de la commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques.Déduction fiscale« Nous restons une association loi 1901 mais avec la qualité de parti politique », a expliqué Albéric Dumont, vice-président de La Manif pour tous. « Nous ne faisons pas ça pour présenter des candidats, ça ne changera rien à nos actions » :« Nous intervenons de plus en plus sur le champ politique et donc nous faisons évoluer nos statuts, pour être transparent vis-à-vis de nos adhérents et de l'administration. »« C'est une décision technique, une mise en cohérence de notre statut juridique avec notre activité militante et rien d'autre », a renchéri la présidente du mouvement, Ludovine de la Rochère. « On aurait dû le faire depuis longtemps. »Conséquence de cette décision, les donateurs de La Manif pour tous pourront bénéficier d'une déduction fiscale, a souligné Mme de la Rochère.Lire la synthèse : La Manif pour tous entend peser sur la politique familiale 24.04.2015 à 13h27 • Mis à jour le24.04.2015 à 14h20 Stéphane Thouvenel, l'auteur du tir qui a coûté la vie au bijoutier Thierry Unik lors du braquage de sa boutique en 2011 à Cannes, a été condamné vendredi à vingt-deux ans de réclusion criminelle par la cour d'assises des Alpes-Maritimes.La réclusion criminelle à perpétuité avait été requise jeudi contre M. Thouvenel qui a toujours soutenu que le tir était accidentel. Ses trois complices, qui comparaissaient à ses côtés, ont été condamnés à des peines de dix, douze et quinze ans de réclusion. Des peines de quinze à vingt-cinq ans avaient été requises contre eux.« M. Thouvenel est un petit délinquant, ce n'est pas un criminel », avait plaidé vendredi matin son avocat Fabien Collado. « Ce n'est pas un tueur, il n'y a aucun élément intentionnel », a ajouté l'avocat, évoquant une équipe « d'amateurs, de pieds nickelés ».« Sincèrement désolé »« Je ne trouve toujours pas les mots (...), je suis sincèrement désolé », a répété son client juste avant que le jury ne se retire pour délibérer, vers dix heures. Ses trois co-accusés ont eux aussi pris la parole pour présenter leurs excuses à la famille de la victime, dont son frère jumeau Michel.Le 26 novembre 2011 dans le quartier populaire de Cannes-la-Bocca, dans l'ouest de la ville, le braquage de la bijouterie des frères Michel et Thierry Unik a coûté la vie à Thierry, 42 ans, tué d'une balle dans la tête. Dans un contexte national de recrudescence des vols à main armée contre les commerces de métaux précieux cette année-là, l'affaire avait suscité une vive émotion. Le hold-up avait duré moins de deux minutes, selon les caméras de vidéosurveillance à l'intérieur de la bijouterie. Les malfaiteurs avaient raflé les bijoux en or et pris la fuite sur une moto et un scooter volés. Ils avaient été interpellés fin janvier 2012. Leila Marchand Depuis les attentats qui ont frappé la région parisienne en janvier, le niveau d'alerte du plan Vigipirate n'est jamais redescendu : il reste réglé sur « alerte attentat » dans cette région et sur « alerte renforcée » dans le reste de la France. Un niveau qui nécessite des mesures exceptionnelles. L'opération « Sentinelle », déployée au lendemain des attaques, mobilise gendarmes, policiers et militaires. L'effectif de l'armée en particulier a atteint un niveau record.10 412 hommes ont d'abord été déployés dès le 15 janvier (près de 8 000 au titre du plan Vigipirate renforcé et 1 500 en mission quotidienne de protection), dont plus de 6 000 en Ile-de-France et 4 000 en régions. Il y a aujourd'hui plus de militaires mobilisés sur le territoire français que partout ailleurs à l'étranger, où ils sont 9 500.Les forces de l'ordre surveillent en priorité les lieux « sensibles » : grands magasins, transports en commun, immeubles de presse, sites touristiques et lieux de culte. En plus des 120 sites déjà compris dans la couverture classique, 592 sites ont été ajoutés depuis janvier.Actuellement, près de 20 000 policiers, gendarmes et militaires sont mobilisés pour assurer particulièrement la protection des lieux de culte, selon le ministère de l'intérieur.Issu d'une circulaire de 1978L'origine du plan Vigipirate remonte à 1978, quand la France et l'Europe « étaient confrontées aux premières vagues d'attentats terroristes menés par des organisations extrémistes, séparatistes ou soutenus par des Etats étrangers », comme il est justifié sur le site du gouvernement.Il se limite alors à une circulaire interministérielle relative « à la mise en oeuvre des vigilances en cas de menaces des cas d'agressions terroristes ». Déclenché une première fois dans le cadre de la guerre du Golfe, entre janvier et avril 1991, il est instauré de façon formelle après les attentats de 1995 à Paris. C'est en 2003 que sont adoptés les 4 niveaux d'alerte répertoriés par couleur (jaune, orange, rouge et écarlate). En 2014, ce classement est devenu obsolète car le pays se trouvait continuellement en alerte rouge depuis les attentats de Londres en 2005, et régulièrement en rouge renforcé lors des fêtes de fin d'année. Le niveau écarlate, le plus élevé, a été activé une seule fois, après l'attentat perpétré par Mohammed Merah à Toulouse en 2012.Désormais il n'existe de fait plus que deux niveaux : « alerte attentat » et « alerte renforcée ».300 mesures et deux niveaux d'alertesLe plan Vigipirate comprend 300 mesures différentes qui visent à protéger « les citoyens et le territoire contre la menace terroriste », « maintenir une culture de vigilance » pour prévenir tout attentat et « permettre une réaction rapide et coordonnée en cas de menace caractérisée ».Sous l'autorité du premier ministre, il évolue en fonction du niveau de menace, qui est évalué par les services de renseignement ou en cas d'attaque. Une centaine de mesures sont mises en œuvre en permanence : surveillance des transports, des lieux publics, contrôle des accès aux sites publics… D'autres sont spécifiques, comme celles liées aux événements sportifs. Le niveau « alerte attentat », le plus élevé, est mis en place en cas de « menace imminente ». Les ministères et préfecture se réunissent alors en cellules de crise, les forces de l'ordre et les forces armées sont en alerte, et surtout la surveillance des lieux et le contrôle des personnes sont renforcées. Certaines de ses « mesures exceptionnelles » restent confidentielles, pour des raisons de sécurité. Une « durée très limitée »Le plan Vigipirate avait été pensé comme une réponse exceptionnelle à des menaces spécifiques. Le niveau « alerte attentat » est prévu pour une « durée très limitée ». Il est pourtant appliqué depuis déjà trois mois. Dans un contexte de tension parfois extrême depuis janvier, encore alimenté par un projet d'attentat déjoué à Paris le 19 avril selon le gouvernement, le plan prend une tournure définitive.1 million d'euros Cette mobilisation sans précédent entraîne pourtant d'importants surcoûts. Pour couvrir l'indemnité de service accordée aux soldats mobilisés 24 heures sur 24 et les factures de ce déploiement, un million d'euros est dépensé chaque jour.De plus, ce dispositif qui dure met les forces de l'ordre sous tension. Difficile de maintenir 20 h/ 24 un niveau de vigilance élevé, en restant posté pour la plupart de façon statique devant un lieu dit « sensible ». Certaines compagnies de CRS et syndicats de police n'ont pas tardé à manifester leur épuisement et à réclamer une revalorisation de leur indemnité journalière.La pertinence de cette omniprésence pose aussi question : les militaires la juge dangereuse pour les soldats en faction, régulièrement pris pour cible : provocations, insultes, menaces jetées en passant.Le dispositif est amené à évoluer, notamment avec des patrouilles mobiles plus nombreuses, mieux déployées, et un effectif total allégé. De même, l'effectif de 10 500 militaires devrait baisser par palier, passant de 7 500 prochainement à 3 000.Leila MarchandJournaliste au Monde 24.04.2015 à 12h01 • Mis à jour le24.04.2015 à 14h03 La justice a accordé une indemnisation totale de près de 12 439 106,13 millions d'euros à Anne-Laure, une jeune fille âgée de 17 ans, victime d'un accident de la route qui l'a rendue tétraplégique. Une indemnité « record », a assuré son avocat.Cette indemnisation, que devra verser la compagnie GAN Assurances, se décompose en près de 4,5 millions d'euros en capital, et 7,9 millions d'euros, donnés sous la forme d'une rente indexée tous les ans, a précisé Me Jacques-Antoine car accident, confirmant une information de La Provence.La jeune fille aujourd'hui âgée de 17 ans, avait 14 mois quand l'accident a eu lieu dans le Gard. La voiture dans laquelle ses parents circulaient avec leurs trois enfants avait été percutée de plein fouet par un véhicule arrivant en sens inverse.480 euros par jourLa rente qui doit lui être versée correspond à une somme, à ce jour, de 480 euros quotidiens, qui doivent lui permettre d'être accompagnée 24 heures sur 24, a expliqué Me Preziosi. Les préjudices liés aux éventuelles pertes de gains professionnels devront être ultérieurement étudiés. Le montant atteint « est lié au fait que l'évaluation des dommages corporels progresse, et aussi au très jeune âge de la jeune fille », a estimé son avocat.« Le GAN avait proposé une indemnisation de 144 euros pour 12 heures de la journée, la justice a accordé une base horaire de 20 euros pour 24 heures, soit 3,3 fois plus », se félicite l'avocat d'Anne-Laure.La décision, susceptible d'appel de la part de l'assureur, est assortie de l'exécution provisoire. Elle a été rendue au bout de 16 ans, « parce qu'il fallait mesurer les conséquences », une fois que l'état de santé de la victime s'est stabilisé et que sa croissance s'est achevée, a expliqué son avocat. 12.04.2015 à 17h30 • Mis à jour le12.04.2015 à 17h34 Le chauffard qui a percuté mortellement un policier lors d'un contrôle routier, vendredi  dans l'Aveyron, a été mis en examen dimanche 12 avril pour homicide volontaire aggravé, a indiqué le procureur de Montpellier, Christophe Barret.Le jeune homme, âgé de 27 ans, encourt la réclusion criminelle à perpétuité. « Il vient d'être placé sous mandat de dépôt et va être incarcéré, a priori à la maison d'arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone », à l'ouest de Montpellier, a précisé le procureur.Les analyses de sang effectuées sur le conducteur, ancien pompier âgé de 27 ans, ont révélé samedi qu'il était positif au cannabis. Cet homme a déjà été condamné pour conduite sous l'emprise de produits stupéfiants. Le policier, Benoît Vautrin, 36 ans, marié et père d'un jeune enfant, faisait partie d'une équipe effectuant des contrôles de vitesse à Aubin, près de Decazeville (Aveyron).Aucune trace de freinageLe chauffard, habitant les environs, roulait à 95 km/h au lieu de 50 km/h en ville, selon les premiers éléments de l'enquête. Attendu par une deuxième équipe 600 mètres plus loin, il avait alors fait demi-tour pour revenir à vive allure vers le premier groupe de quatre policiers. « Le choc a été extrêmement violent, il n'y a aucune trace de freinage », indiquait le procureur de Rodez, Yves Delpérié, dès vendredi soir sur place. Le policier avait été projeté à plusieurs mètres de hauteur, avait rebondi sur la voiture avant de retomber à 60 mètres du premier impact.Lors de la garde à vue du conducteur et de son passager, le propriétaire du véhicule, le conducteur a déclaré avoir fui le contrôle car il avait « les pneus lisses », selon M. Deperié. « Il a affirmé avoir fait un écart pour éviter le policier », mais « plusieurs témoins », policiers et riverains, « n'ont décelé aucune manœuvre d'évitement ».L'automobiliste, pare-brise défoncé, s'est arrêté spontanément une centaine de mètres plus loin et a tenté de porter secours à sa victime, selon les premiers éléments de l'enquête. La fouille du véhicule n'a rien révélé de suspect. 12.04.2015 à 09h06 • Mis à jour le12.04.2015 à 18h34 Un adolescent de 13 ans, membre prometteur du pôle espoir de la Ligue de surf de La Réunion, est mort dimanche 12 avril à la suite d'une nouvelle attaque de requin, selon les pompiers. Le jeune garçon surfait avec six camarades dans une zone interdite aux Aigrettes (cap Homard), sur la côte ouest de l'île, lorsqu'il a été attaqué.Très choqués, ces jeunes gens ont été pris en charge par les pompiers sur la plage, qui a été évacuée. La sous-préfète de Saint-Paul ainsi que les élus locaux se sont aussitôt rendus sur les lieux du drame. Il s'agit de la seizième attaque de squale depuis la résurgence mal expliquée de ce phénomène en 2011, et de la septième victime mortelle.Requin bouledogueL'expertise médicale, réalisée dimanche sur la dépouille du jeune surfeur, a révélé que l'animal auteur de l'attaque était un requin bouledogue, a indiqué la préfecture. Basée sur la taille et la physionomie des morsures, cette expertise fait état d'un « requin bouledogue de 2,5 mètres ».Plus tôt dans la journée, un requin tigre de 3,5 mètres avait été capturé et tué lors des opérations ciblées du dispositif « post-attaque » qui a mobilisé trois navires de pêche pour placer des dispositifs de capture.A la mi-février, la préfecture avait prolongé d'un an l'interdiction de baignade et de certaines activités nautiques sur le littoral réunionnais (hors lagon) en raison des risques persistants d'attaques. Seules quelques « zones d'expérimentations opérationnelles » avaient été autorisées pour permettre aux sportifs de s'entraîner dans des espaces « très encadrés ». « Interdire la mer »« Ce dispositif de zones sécurisées est le seul capable de permettre une reprise appropriée des sports nautiques », a souligné dimanche la préfecture, qui relève toutefois que « la turbidité de l'eau constatée ce matin n'aurait pas permis l'activation » de ce dispositif, qu'elle souhaite étendre. Les eaux troubles sont un des indicateurs de risque, les requins y évoluant avec une certaine prédilection.Deux jours après la mise en place de ces zones, une baigneuse de 20 ans qui avait bravé l'interdiction avait été happée par un requin près de la plage d'Etang-Salé, dans le sud de l'île, avant de mourir d'un arrêt cardiaque à l'hôpital.Lire le décryptage : Le moustique tue 80 000 fois plus que le requin La décision « d'interdire la mer », selon une expression souvent utilisée avec agacement par bon nombre de Réunionnais, avait été prise par la préfecture en juillet 2013 après la mort d'une jeune fille de 15 ans tuée par un requin alors qu'elle était à 5 m du rivage à Saint-Paul (ouest de l'île).Cette situation a contribué à une baisse significative de l'activité touristique et a entraîné l'annulation de la totalité des compétitions de surf et de bodyboard. Même si les autorités cherchent aussi à éviter la psychose en rappelant que des attaques de squales s'étaient déjà produites par le passé.Lire notre enquête (édition abonnés) : A La Réunion, la crise du requin révèle les dissensions entre Réunionnais et métropolitains 11.04.2015 à 13h40 • Mis à jour le11.04.2015 à 20h11 Quelques jours après l'attentat au siège du journal Charlie Hebdo et la prise d'otages dans un magasin Hyper Cacher, porte de Vincennes, à Paris, quelque quatre millions de Français étaient descendus dans les rues le 11 janvier pour rendre hommage aux dix-sept personnes tuées et marquer leur unité face au terrorisme.Trois mois après, trois amis ont appelé sur les réseaux sociaux à un nouveau rassemblement place de la République à Paris, samedi 11 avril, à 18 heures. Sous la bannière #RallumerRépu, Clémence, Henri et Nadia expliquent qu'il est temps pour eux d'honorer leur promesse et de « rallumer la place de la République ». Ils regrettent le sentiment de repli qu'ils perçoivent à peine trois mois après les événements. « On avait juré qu'on n'oublierait pas. On avait juré qu'on resterait debout. » — (@)require(["twitter/widgets"]);Regarder l'infographie : Des attentats à la marche républicaine, cinq jours en FranceUn « hommage aux victimes du terrorisme à travers le monde »Selon un récent sondage réalisé pour l'Assemblée nationale par Harris Interactive, 75 % des Français estiment que les cortèges du 11 janvier étaient « avant tout un moment d'émotion ponctuel », tandis que 53 % des sondés avaient ressenti une envie de s'engager dans la foulée.Les trois amis voudraient que l'hommage ne se limite pas aux victimes des attentats de Paris. Ils précisent qu'il s'agit d'un « rassemblement pour ne pas oublier et rendre hommage aux victimes du terrorisme à travers le monde, que ce soit celles de Paris, du Kenya, du Niger, du Mali, du Yémen, du Danemark ou de la Tunisie ». 11.04.2015 à 10h00 • Mis à jour le11.04.2015 à 10h57 | François Béguin La mobilisation d’une partie des médecins libéraux contre la généralisation du tiers payant aurait-elle eu tendance à occulter, ces derniers mois, les autres dispositions du projet de loi santé, et parfois même donné le sentiment que le texte se résumait à son seul article 18 ? L’examen des 57 articles du texte, qui s’est achevé dans la nuit du 10 au 11 avril, a fait apparaître des évolutions techniques de l’organisation du système de soins mais également des décisions qui auront un impact direct dans la vie quotidienne des Français.Les interdictionsPour prévenir les risques de cancer, lutter contre le surpoids ou endiguer les ivresses chez les jeunes, les députés ont entériné ou accentué un certain nombre d’interdictions. Fumer à l’intérieur d’un véhicule en présence d’un mineur ne sera plus possible. Les appareils de bronzage seront interdits aux mineurs. Il ne sera plus autorisé de vapoter dans les établissements scolaires, dans les trains, les bus, les avions et dans les « lieux de travail fermés et couverts à usage collectif ». Dans la mesure où des personnes travaillent dans les bars et restaurants, cela pourrait d’ailleurs à terme signifier une interdiction de vapoter dans ces lieux.Contre l’anorexie, deux mesures ont déjà beaucoup fait parler d’elle. Le fait d’encourager une personne à une maigreur extrême sera passible d’une peine d’un an d’emprisonnement et 10 000 euros d’amende. Le recours à des mannequins trop maigres, dont l’indice de masse corporel (IMC) est inférieur à des niveaux définis par la Haute Autorité de santé, sera prohibé. Deux amendements d’initiative parlementaire sur lesquels Jean-Louis Roumegas (EELV, Hérault) a fait part de ses réserves au cours des débats : « Il y a une hypertrophie législative qui n’est pas forcément de bon aloi », a-t-il jugé.Lire aussi :L’extrême maigreur des mannequins rendue illégaleLes objets interdits à la venteQuelques ustensiles ou objets devraient à terme disparaître de notre quotidien. Les jouets ou « amusettes » comportant du bisphénol A ne seront plus autorisés à la vente. Les fontaines à soda en libre-service, aujourd’hui proposées par certaines chaînes de fast-food ou des cafétérias, seront interdites. Même si la mesure sera sans doute plus compliquée – voire impossible – à mettre en œuvre, les coques de smartphones, les T-shirts ou tout autre objet incitant à l’ivresse ne pourront plus être vendus ou distribués comme support publicitaire.Les emballages des cigarettes, du tabac à rouler et du papier à rouler seront uniformisés à partir de 2016. Les produits aromatisés, comme les cigarettes mentholées, disparaîtront des présentoirs des buralistes d’ici à mai 2020. Les cigarettes comportant des petites capsules à activer, invention des cigarettiers pour attirer les jeunes consommateurs, seront également bannies. Lors des débats, des élus UMP, soucieux de répercuter l’hostilité des buralistes à la mise en place du paquet neutre, ont jugé le texte de la ministre de la santé Marisol Touraine « très sévère par rapport au tabac et à l’alcool ». Sans préciser à quelles mesures il faisait référence, le député UMP Nicolas Dhuicq (Aube) a évoqué une « logique hygiéniste ». « Vous voulez tout interdire, tout légiférer », a-t-il déclaré.Lire aussi :Loi santé : les « salles de shoot » sous le feu nourri de l’oppositionLes obligationsDe nouvelles obligations vont voir le jour. Les images publicitaires montrant un mannequin dont la silhouette aura été transformée par un logiciel devront être accompagnées de la mention « photographie retouchée ». Il est trop tôt pour savoir si cette mention concernera également les reportages de mode dans les magazines.Dans un autre domaine, des nouvelles procédures ont été mises en place pour informer les usagers ou les professionnels du système de santé. Chaque patient devra recevoir, lors de sa sortie d’hospitalisation, un document l’informant du coût de l’ensemble des prestations dont il a bénéficié, avec le détail de la part prise en charge par l’Assurance-maladie, par son organisme complémentaire et de l’éventuel solde qu’il lui reste à acquitter. Une lettre de liaison « synthétisant les informations nécessaires à la prise en charge du patient » devra systématiquement accompagner un patient envoyé par un praticien à un établissement de santé.Sous réserve que les industriels de l’agroalimentaire s’entendent sur le sujet et se montrent volontaires, un étiquetage nutritionnel unique devrait apparaître sur les emballages des produits alimentaires afin de faciliter les choix des consommateurs.Lire aussi :IVG : les députés suppriment le délai de réflexion de sept joursLes nouveaux droitsPlusieurs droits nouveaux figurent dans le projet de loi. La généralisation du tiers payant, la mesure phare du texte, est annoncée d’ici à la fin 2017. L’Assurance-maladie et les complémentaires devront cependant réussir à apporter les garanties techniques suffisantes pour désamorcer l’hostilité d’une partie des médecins libéraux.Un « droit à l’oubli » pour les anciens malades du cancer a également été voté. Les députés ont inséré dans la loi la convention signée fin mars par le gouvernement avec les assureurs. Ce droit va d’abord concerner les personnes ayant souffert d’un cancer avant l’âge de 15 ans. Il s’appliquera également à l’ensemble des anciens malades, quel que soit le cancer dont ils souffraient, quinze ans après l’arrêt du traitement. Un délai qui pourra être inférieur pour certains cancers. Le texte voté vendredi prévoit que ce droit à l’oubli soit étendu à d’autres maladies.Lire aussi :Un « droit à l’oubli » pour les anciens malades du cancerLe projet de loi sera voté solennellement mardi 14 avril à l’Assemblée, avant son examen au Sénat.François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.04.2015 à 22h12 • Mis à jour le10.04.2015 à 22h16 | Maryline Baumard Le nez dans son dossier, Aïcha revérifie qu’il ne lui manque rien. Bulletins de paye, preuves de vie en France, documents prouvant son identité, la jeune Malienne sait pourtant que son fichier contient tout ce que le fonctionnaire de la préfecture peut lui demander. Il n’empêche. Le revérifier une fois encore la rassure. Comme si plonger les doigts dans la paperasse, déplacer des feuilles absorbait un peu du stress ambiant.Ils sont sept, vendredi 10 avril, à attendre leur tour dans la salle Afrique Maghreb de la préfecture de police de Paris. Ils sont coiffeurs, coiffeuses ou manucures, ont débuté leur bataille il y a onze mois, et tenu un piquet de grève jour et nuit durant neuf mois au 57 boulevard de Strasbourg à Paris.Tout commence en effet en mai 2014. Les 18 salariés, dont 14 sans-papiers, du New York Fashion, salon de coiffure afro et manucure au métro Château-d’Eau, à Paris, se mettent en grève pour dénoncer leurs conditions de travail. Les journées commencées à 9 heures s’éternisent jusqu’à 23 heures, six jours sur sept. Le tout pour des salaires variant entre 200 et 400 euros mensuels. Et encore, quand ils sont payés. Les trois semaines de grève se soldent par l’obtention de contrats de travail, certes, mais le gérant décide en même temps de mettre la clé sous la porte. Avec ses feuilles de paye, le 57 devenait une anomalie dans ce quartier de Château-d’Eau. Selon Maryline Poulain de la CGT-Paris, près de 1 500 personnes non déclarées et en majorité sans papiers y sont en effet employées.>> Lire aussi notre reportage : A Paris, les coiffeurs sans papiers du « 57 » échappent à l’expulsion« Traite d’être humains »Une fois la liquidation judiciaire du salon prononcée, les salariés ne désarment pas. Ils occupent les locaux et mènent une action au pénal pour "traite d’êtres humains". Le bras de fer est lourd à porter pour les femmes et les hommes qui travaillaient là. Et même si la CGT a beaucoup aidé ces salariés aux droits bafoués, ce combat a été exténuant.En dépit de son angoisse, ce vendredi 10 avril est un des plus beaux jours dans la vie d’Aïcha. « Dans quelques minutes je vais avoir un papier qui m’autorisera à travailler en étant déclarée », confie-t-elle à voix basse, comme si le dire un peu trop fort pouvait arrêter le temps et casser le processus de régularisation. Un tournant dans sa vie comme dans celle d’Aminata, Fatou, Précious ou Daniel…Quand Précious récupère son récépissé de demande de carte de séjour, à en-tête de la République française, elle ne contient plus sa joie. Dans la salle d’attente sobre et stricte, elle esquisse même quelques pas de danse, fredonne un petit air. « Ce papier fait que je peux travailler. Quel bonheur ! Je vais pouvoir nourrir mes enfants », lance-t-elle, montrant le format A5 cartonné gris qu’on vient de lui remettre. Le papier, qui a valeur de titre de séjour provisoire est valable quatre mois et renouvelable en cas de contrat de travail. Ce qu’espère bien Précious. « Je veux travailler. Je vais travailler, évidemment ! » Le petit papier cartonné a un tout autre effet sur Aïcha. A peine l’a-t-elle entre les mains, que son sourire se liquéfie pour devenir larmes. Que de galères pour ce bout de papier gris ! Tout à coup, le passé semble ressurgir. Dans les gouttelettes qui perlent sur ses joues, s’écoulent toutes ses années de galère, l’exil, l’exploitation, l’humiliation et la peur qui ont été son lot quotidien, à elle et à ses amis de combat.Quatre mois pour se faire embaucher« Le plus difficile a été le premier jour. Le moment où on s’est rebellés et où on a expliqué que ça ne pouvait plus continuer ainsi », confie Aminata, une jeune Guinéenne. « Après ça a été long. Il y a eu des hauts et des bas », ajoute-t-elle en rangeant son précieux sésame dans le fond de son sac à main. « Le 24 juillet aussi a été une journée difficile », ajoute Marilyne Poulain, responsable des dossiers migrants à la CGT-Paris. Ce jour-là, elle et les coiffeurs ont appris le dépôt de bilan du salon. Ce qui ne les a pas empêchés de continuer le combat. « On se bat pour nous, mais aussi pour les autres. Avoir le droit de travailler légalement est le seul moyen d’échapper à la “mafia” de Château-d’Eau », explique l’une d’elle. « Le quartier est aux mains d’une mafia nigériane qui contrôle l’ensemble des salons », dénonçait en novembre dernier Marilyne Poulain. Elle-même a été menacée de décapitation et a dû déposer plainte. Son agresseur a été condamné à deux mois de prison avec sursis et 500 euros d’amende.Ce vendredi, c’est le dernier groupe des 14 sans-papiers qui récupérait son droit à travailler en France. Deux Chinois étaient convoqués à la préfecture ce matin et sept Africains cet après-midi. Tous disposent maintenant de ce récépissé grâce à la circulaire Valls du 28 novembre 2012. « Cela leur permettra d’obtenir un vrai contrat de travail », se félicite Maryline Poulain. Mais le compte à rebours est lancé puisqu’ils ont quatre mois pour se faire embaucher. Dans la coiffure ou ailleurs !Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.04.2015 à 20h38 • Mis à jour le10.04.2015 à 21h00 Le Sénat a autorisé vendredi 10 avril, à l'unanimité, les supermarchés à distribuer les invendus alimentaires à des associations, à l'occasion de l'examen sur le projet de loi Macron.Les sénateurs ont adopté, sous les applaudissements, un amendement centriste défendu par Nathalie Goulet permettant aux magasins de commerce de détail, d'une surface supérieure à 1 000 m2, de « mettre en place une convention d'organisation de la collecte sécurisée des denrées alimentaires invendues encore consommables au profit d'une ou plusieurs associations d'aide alimentaire ».Pour que cette disposition puisse entrer en vigueur, il faut maintenant qu'elle soit votée à l'Assemblée nationale.Une pétition de 17 000 signaturesMme Goulet, sénatrice de l'Orne, a expliqué :« Chaque jour 20 à 40 kg de nourritures sont jetés par chaque supermarché alors que des gens, en France, ne peuvent pas, faute de moyens, se nourrir. »Elle a souligné qu'Arash Derambarsh, élu de Courbevoie, dans les Hauts-de-Seine, a mené une expérience dans sa ville où il a pu distribuer chaque jour plus de 500 euros de nourriture. M. Derambarsh avait par ailleurs lancé une pétition sur le sujet, qui a recueilli 17 000 signatures.Lire aussi : Arash Derambarsh, l’« hyperactiviste » contre le gaspillage alimentaireDe son côté, le ministre de l'économie, Emmanuel Macron, a souligné qu'un rapport avait été demandé au député PS Guillaume Garot et qu'il sera remis le 15 avril. « Je vous demanderai donc d'attendre ce rapport », a-t-il défendu, sans être suivi par les sénateurs.Voir notre reportage : Les glaneurs des villesQuelque 1 700 amendements ont été déposés sur l'ensemble du texte dont l'examen va durer jusqu'au 18 avril. Il fera l'objet d'un vote solennel le 6 mai. Le gouvernement a demandé la procédure accélérée, c'est-à-dire une seule lecture par chambre. 10.04.2015 à 17h39 • Mis à jour le10.04.2015 à 20h25 Un policier du commissariat de Decazeville (Aveyron) a été tué par un chauffard lors d'un contrôle routier, a annoncé la préfecture vendredi 10 avril. Le conducteur du véhicule, immatriculé dans le Tarn, a refusé de s'arrêter « après constatation d'un excès de vitesse », et a renversé le policier sous les yeux de plusieurs de ses collègues.Le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, a fait part de « sa tristesse et de son indignation » dans un communiqué publié en fin d'après-midi. « Les deux occupants du véhicule ont aussitôt été interpellés et placés en garde à vue », a fait savoir le ministre, ajoutant : « Ils devront répondre de leur acte, d'une extrême gravité, devant la justice. »Selon le quotidien Midi libre, le drame s'est produit sur le territoire de la commune d'Aubin, dans le nord-ouest de l'Aveyron.  Le fonctionnaire de police était âgé de 37 ans et serait originaire d'Albi, selon des sources proches de l'enquête.Dans un communiqué national, le même syndicat « condamne fortement cette lâche agression commise par un délinquant routier ». Pour le syndicat de police, il s'agit d'un « homicide » et il demande que le conducteur soit « condamné à la hauteur du crime commis ». Jean-Baptiste de Montvalon Une navette réservée aux Roms, pour préserver de leur mauvaise odeur les chauffeurs et les autres passagers d’une ligne de bus montpelliéraine : cette proposition défendue par Dominique Granier, un délégué syndical Force ouvrière (FO) des Transports de l’agglomération de Montpellier (TaM), a mis le feu aux poudres.Les habitants d’un camp de Roms installés à Grammont, un quartier au nord-est de Montpellier, empruntent la ligne 9 jusqu’à Odysseum, en centre-ville. Le 2 avril, dans un entretien accordé à La Gazette de Montpellier, ce syndicaliste FO dénonçait le « danger sanitaire » que constitueraient, selon lui, les Roms qui utilisent les bus de la ligne 9. « C’est une véritable infection », assurait M. Granier dans La Gazette, en proposant notamment de « créer une navette spécialement pour eux ».Interrogé vendredi 10 avril, le directeur général de TaM, Jean-Luc Frizot, affirme au Monde que depuis cinq ans qu’il est en fonction, il n’a reçu qu’« une seule réclamation clientèle » à ce sujet. « Cette problématique entre conducteurs et populations Roms est ancienne et très difficile à traiter », concède-t-il toutefois.Pour la « gérer au mieux », la direction de TaM, explique-t-il, a déjà pris plusieurs mesures. Des bombes désodorisantes ont été distribuées aux conducteurs, afin d’éliminer les éventuelles mauvaises odeurs. Les 4 véhicules d’intervention de TaM ont été positionnés dans un secteur proche du campement et de cette ligne 9, afin d’intervenir rapidement en cas de tension. Il arrive également que TaM procède à des « substitutions de bus », certains étant remplacés le temps d’être nettoyés.« Raciste et discriminatoire »Les paroles de M. Granier, et surtout la nature de sa proposition, qui rappelle la politique de ségrégation jadis mise en place dans les transports américains à l’encontre des Noirs, ont très vite suscité une vive polémique.« Ce ne sont pas des lépreux, ils sont suivis sur le plan sanitaire ! Luttons contre la pauvreté, pas contre les pauvres », a réagi la CGT TaM Montpellier sur sa page Facebook. Le syndicat Sud TaM s’est indigné de propos qu’il juge « raciste et discriminatoire », et qu’il estime « véhiculés par une organisation d’extrême droite présente à la TaM ainsi qu’au sein de la mairie de Montpellier ». Implicitement mis en cause, Djamel Boumaaz, élu FN à l’agglomération, conseiller municipal de Montpellier et membre du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de TaM, n’a pu être joint par Le Monde. Il est, au CHSCT, l’un des huit titulaires élus par le personnel.Compte tenu de l’ampleur de la polémique, la direction de TaM et le syndicat FO se rejettent la responsabilité de l’initiative dans cette affaire. La direction de l’entreprise a publié, vendredi à la mi-journée, un communiqué dans lequel elle « dément formellement tout projet, en cours ou à venir, de création de “navette spécifique à destination de la population Roms” ». « Aucune mesure à caractère discriminatoire mentionnée dans les propos d’organisations syndicales n’a été envisagée », ajoute ce texte.Selon M. Frizot, ce sujet a abordé lors d’une réunion, le 2 avril, du CHSCT de TaM. Ce point, intitulé « la problématique d’hygiène et de sécurité rencontrée sur la ligne 9 », aurait été mis à l’ordre du jour à la demande des délégués FO. Secrétaire général de FO dans l’Hérault, Gilbert Fouilhé concède que M. Granier a tenu dans la presse des « propos malheureux », mais il dément formellement que la proposition de navette réservée émane de son syndicat.« Force ouvrière n’a jamais demandé la création de la navette spéciale Rom. 
Nous affirmons par contre que la direction de TAM a proposé la création de la “navette” en CHSCT et de sous-traiter la fin de la ligne. 
Nous jugeons les propos de la direction mensongers et inqualifiables », indique la direction départementale de FO dans un communiqué.Jean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Suc Le projet de loi sur le renseignement, examiné par les députés à partir de lundi 13 avril, prévoit notamment, depuis l’adoption en commission des lois d’un amendement en ce sens, d’intégrer l’administration pénitentiaire à la communauté du renseignement. En clair, de doter les surveillants de prison des mêmes moyens techniques que les espions de la DGSE ou de la DGSI – moyens par ailleurs étendus par le projet de loi – pour capter les communications électroniques et les échanges des détenus. Pour la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, Adeline Hazan, « on est en train de confondre la mission des gardiens de prison et des enquêteurs ».Lire le décryptage : Ce que prévoit le projet de loi sur le renseignementUn amendement adopté en commission des lois propose d’intégrer l’administration à la communauté du renseignement. Qu’en pensez-vous ?C’est très préoccupant. Assimiler de facto l’administration pénitentiaire à un service de renseignement à part entière est une idée surtout dangereuse car elle change la nature de la mission de l’administration pénitentiaire. Demander aux surveillants de se transformer en agents de renseignement, c’est miner toute relation de confiance entre les détenus et eux.La garde des sceaux Christiane Taubira a rappelé que selon la Constitution, la justice est « la gardienne de la liberté individuelle » et que donc son ministère ne pouvait se retrouver prescripteur d’écoutes téléphoniques et de pose de micros…Je suis d’accord avec la garde des sceaux. Je suis très étonnée que la commission des lois ait pu adopter un tel amendement. J’ai rencontré récemment les syndicats de surveillants à l’occasion de la remise de mon rapport annuel. Nous avons discuté du projet de loi renseignement. Ils sont très inquiets. On est en train de confondre la mission des gardiens de prison et des enquêteurs.Le renseignement pénitentiaire est constitué d’agents chargés de repérer les changements de comportement des détenus, ceux qui se radicalisent, participent à des prières collectives, s’isolent des autres, etc. Ils observent la collectivité, les rapports entre les uns et les autres et font des signalements. Ce n’est pas du tout la même chose que de sonoriser des cellules et espionner des détenus dans leur intimité.Actuellement, les informations recueillies par les agents pénitentiaires le sont sur la base de méthodes transparentes et connues : lectures des courriers, écoutes de leurs conversations téléphoniques, surveillance quotidienne et dans le respect des droits des détenus avec un contrôle possible de ce respect des droits. L’utilisation secrète des techniques de renseignement modifierait la nature de l’action des surveillants.C’est d’autant plus inutile que la nouvelle loi antiterrorisme prévoit désormais la sonorisation des parloirs et des cellules. Cela peut donc déjà se faire mais avec une différence notable : ces sonorisations sont ordonnées et contrôlées par un juge. Là, on demande aux surveillants de prendre eux-mêmes les décisions et de faire, en gros, le travail de la DGSI…Lire aussi :« Loi renseignement » : la prison, nid d’espions ?Pourtant, n’est-il pas nécessaire d’intensifier les moyens de détection de radicalisation en détention ?Il est vrai qu’il y a, à l’heure actuelle, une insuffisance du renseignement en milieu carcéral. Mais son renforcement est déjà prévu avec le doublement des effectifs dédiés au renseignement pénitentiaire d’ici à 2016. Ce qu’il faut surtout, c’est améliorer la coordination entre les services de l’administration pénitentiaire et les services de renseignement du ministère de l’intérieur.Le rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur les filières djihadistes, rendu public début avril, tire d’ailleurs la même conclusion. Les surveillants et l’administration pénitentiaire elle-même se plaignent régulièrement que lorsqu’ils transmettent des informations aux services de renseignement, ils n’ont aucun retour, ne savent pas si ce qu’ils avaient cru déceler s’est révélé pertinent ou non. Ce silence est très démobilisateur. Il y a un impératif d’équilibre à trouver entre la mission de sécurité que doit remplir l’administration pénitentiaire et la possibilité de vérifier que les droits fondamentaux sont respectés, même dans la période actuelle.Lire aussi le décryptage : L'impossible dialogue autour du projet de loi sur le renseignementMatthieu SucJournaliste au Monde 13.04.2015 à 11h08 • Mis à jour le13.04.2015 à 18h27 | Aurélie Collas et Mattea Battaglia Après les rythmes scolaires, l’éducation prioritaire, le collège… c’est une réforme majeure que la gauche engage sur le terrain de l’école : celle des programmes, censée entrer en vigueur à la rentrée 2016. Une « refonte » de l’école qui ne se limite pas à sa forme, mais s’ancre dans les contenus enseignés. C’est ce à quoi s’était engagé l’ex-ministre de l’éducation nationale Vincent Peillon, en 2013, en chargeant un conseil supérieur des programmes (CSP) de repenser tous les savoirs de la scolarité obligatoire de 6 à 16 ans.Un an et demi plus tard, l’instance indépendante rend sa copie. La première version, remise à la ministre de l’éducation, Najat Vallaud-Belkacem, le 10 avril, que Le Monde a pu consulter, bouleverse bien des repères. Fini les programmes par année et par discipline, avec leur succession de chapitres. Fini le « prêt-à-enseigner » trop lourd, trop encyclopédique, qu’on dit impossible à boucler à temps. C’est un fil conducteur pour trois ans − la durée d’un « cycle » dans le jargon de l’école −, et mêlant toutes les matières, dont les professeurs disposeront dorénavant. L’un couvre la période du CP au CE2. L’autre est à cheval sur l’école primaire et le collège ; il comprend le CM1, le CM2 et la 6e. Le dernier va de la 5e à la 3e.Maîtriser le français, une prioritéDans chacun de ces cycles, ce n’est pas ce qui doit être enseigné par le professeur entre les mois de septembre et juin qui est mis en avant, mais ce que les élèves doivent avoir appris au terme des trois années. « La maîtrise des langages, et notamment de la langue française, est la priorité » du cycle CP-CE2, peut-on lire dans le document. Le cycle suivant a une « double responsabilité » : « consolider les apprentissages fondamentaux » et « permettre une meilleure transition » entre le primaire et le collège. A partir de la 5e, l’élève s’est familiarisé avec l’organisation et les rythmes du collège. Il continue à construire ses compétences, sa citoyenneté, son projet d’orientation.Le programme à la française a-t-il vécu ? On amorce en tout cas un virage que la plupart de nos voisins − Italie, Finlande, Royaume-Uni, etc. −, ont déjà pris : celui des « curricula ». Dans ces pays, on livre aux équipes une sorte de trame nationale, qui fixe les objectifs à atteindre. A elles d’y mettre de la chair et des contenus, de définir une progression en fonction du rythme de leurs élèves.Dans les nouveaux programmes par cycle, des « repères de progressivité », année après année, sont néanmoins donnés. Ce peut être, en anglais, l’accent mis sur l’oral au CP et CE1 − « connaître quelques mots familiers », « savoir se présenter » −, avant l’entrée dans l’écrit, en CE2. En histoire-géographie, « on se centre, au CP, sur l’espace et le temps vécus de l’enfant » (son quartier, son école), avant d’aborder des périodes et des milieux plus lointains.Plus d’autonomie pour les profsSur le terrain, cela revient à donner plus d’autonomie aux professeurs, à en faire moins des exécutants que des experts des apprentissages. « C’est aussi les amener à travailler collectivement, sur des projets, à croiser leurs disciplines », souligne Michel Lussault, le président du conseil supérieur des programmes. Un tel changement est déjà à l’œuvre à l’école primaire, « où, par définition, les professeurs sont pluridisciplinaires, où ils travaillent davantage en équipe, où beaucoup ont déjà fait évoluer l’évaluation des élèves », explique-t-il. En revanche, il risque de bouleverser la culture professionnelle des professeurs de collège.Les nouveaux programmes – dont la version définitive est attendue en septembre – risquent de susciter des crispations. Certains craindront l’émergence d’une école qui n’est plus la même partout ; d’autres, une « primarisation » du collège. Ce dernier, pensé historiquement comme l’antichambre du lycée est, de fait, avec cette réforme, rattaché au premier degré. La France se construit, sans le dire, une « école du socle » de 6 à 16 ans, un peu comme ces écoles moyennes des pays nordiques.« Dépasser les vieilles querelles de chapelle »Dans le document se lit cependant, au fil des pages, la volonté de ne pas diviser. Il donne des gages aux partisans de méthodes dites traditionnelles − exercices répétés, par cœur −, autant qu’à ceux enclins à défendre l’école du plaisir, de la bienveillance. « On a voulu dépasser les vieilles querelles de chapelle, confirme M. Lussault. Peu importe la méthode, du moment qu’elle est bien appliquée. »C’est manifeste en français, où des « activités quotidiennes de lecture et d’écriture », la « production régulière de textes » sont compatibles, dès le CP, avec la pratique de l’oral que ces nouveaux programmes valorisent à tous les niveaux, alors qu’elle était, jusqu’à présent, le parent pauvre. Les programmes de mathématiques font, eux, la part belle à des exercices « conservant le plus souvent possible un caractère ludique ». Ils donnent autant d’importance à une « pratique régulière du calcul mental automatisé » qu’à l’étude des nombres et à la résolution de problèmes qui contribuent à donner du sens aux opérations.En histoire-géographie, le choix a été fait de ne pas s’émanciper de l’approche chronologique – « simple et parlante pour les élèves », note M. Lussault. Les programmes entendent donner des repères historiques à partir de grandes dates, de grands personnages. « Mais on a aussi fait une large place à l’histoire sociale et culturelle », explique M. Lussault. A côté des thèmes obligatoires, des sujets laissés au libre choix des enseignants, comme, dans le cycle 5e-3e, les empires byzantin et carolingien, le monde vers 1500 ou encore « les femmes au cœur de sociétés qui changent ».Sur les sujets prompts à enflammer l’opinion – le « genre », les faits religieux, la laïcité… –, le conseil supérieur des programmes ne s’est pas étendu. Reste à savoir ce que diront les enseignants de ces projets de programmes qui doivent leur être soumis avant l’été.Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteMattea BattagliaJournaliste au Monde Elise Vincent (avec AFP) L'homme de 37 ans, soupçonné de plusieurs agressions sexuelles sur des jeunes filles à Paris a été déféré, dimanche, à l'issue de sa garde à vue. Il devrait être mis en examen lundi 13 avril dans la journée, a confirmé au Monde le parquet de Paris.Arrêté vendredi soir, il est soupçonné d'un viol et de plusieurs agressions sexuelles sous la menace d'une arme blanche, au cours des mois de mars et d'avril. La brigade de protection des mineurs, a recensé huit victimes (dont sept mineures, pour la plupart des collégiennes, et une majeure).Déjà entendu en décembre 2014En garde à vue, l'homme aurait reconnu la « quasi-totalité » des faits qui lui sont reprochés, selon l'Agence France-Presse (AFP). Les enquêteurs ont fait le rapprochement entre plusieurs agressions avec un mode opératoire similaire : un homme agissant sous la menace d'une arme blanche et des faits qui se déroulaient dans les parties communes d'immeubles.Le suspect était inscrit à Pôle emploi et « occupait divers emplois précaires », dont celui d'« animateur vacataire à la Ville de Paris », selon nos informations. Mais il n'était pas « assistant éducatif », comme cela a pu être écrit. Les agressions identifiées jusque-là ont toutes eu lieu en dehors d'un établissement scolaire.L'agresseur présumé des jeunes filles avait déjà été entendu en décembre 2014 dans une affaire d'agression sexuelle où il était mis en cause, selon l'AFP, mais il n'a pas été poursuivi et l'enquête avait été classée pour « infraction insuffisamment caractérisée ».Elise Vincent (avec AFP)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.04.2015 à 17h54 • Mis à jour le13.04.2015 à 08h45 | Romain Geoffroy « Tout danger est écarté. » Christophe Molmy, chef de la brigade de recherche et d'intervention (BRI), a sonné la fin de l'alerte en fin de journée, dimanche 12 avril. Retranché dans un hôtel du 14e arrondissement de Paris depuis le milieu d'après-midi, dimanche 12 avril, un homme affirmait détenir une bombe.Le forcené, un client de l'hôtel d'une soixantaine d'années, est finalement sorti après quelques heures de négociations avec la BRI. Alors que quelques personnes avaient été évacuées plus tôt, une dizaine se trouvaient toujours dans l'hôtel au moment où l'homme s'est rendu, du fait de l'impossibilité d'évacuer l'arrière du bâtiment. Pour le moment, la BRI ne confirme pas la présence réelle d'explosifs.Le périmètre de sécurité mis en place depuis 17 heures environ empêchant les riverains d'accéder à une partie de l'avenue du général Leclerc a été levé.L'avenue du General Leclerc reprend son activité normale. Périmètre levé. http://t.co/JJOVeIqYgm— Romain Geoffroy (@romaingeoffroy)require(["twitter/widgets"]);Romain GeoffroyJournaliste au Monde 12.04.2015 à 13h23 Un homme de 28 ans a été tué par arme à feu samedi 12 avril au soir dans le quartier de l'Estaque à Marseille. La victime, non connue de la police, a été abattue de deux coups de fusil de chasse vers 23 heures en bord de mer, a indiqué la police judiciaire, chargée du dossier.Selon les premiers éléments de l'enquête, il semble que la victime et son agresseur se connaissaient, et avaient peut-être rendez-vous dans le restaurant devant lequel se sont déroulés les faits. Le ton est monté entre les deux hommes, indique un témoignage, et ils en sont venus aux mains. Puis, l'agresseur est parti pour prendre un fusil dans la malle de son véhicule avec lequel il a tiré à deux reprises.Selon La Provence, qui a révélé l'affaire, rapidement « d'importants effectifs de la brigade anticriminalité et de la police judiciaire ont quadrillé le secteur » à la recherche du tireur. Par ailleurs, vers 22 h 30, à quelques kilomètres de là, un homme de 25 ans, inconnu de la police, a été touché d'un tir à l'abdomen.Les faits se sont passés au pied d'un immeuble d'une cité du 15e arrondissement dans les quartiers nord de Marseille. Trois étuis de 9 mm et une cartouche non percutée ont été retrouvés sur place, laissant penser aux enquêteurs qu'un seul tireur avait ouvert le feu. Le jeune homme a été opéré dans la nuit et ses jours ne seraient pas en danger, a-t-on précisé. 11.04.2015 à 15h13 • Mis à jour le11.04.2015 à 18h01 Trois enfants ont été tués, samedi 11 avril, dans un drame familial à Schlierbach (Haut-Rhin), une petite commune proche de Mulhouse, vraisemblablement par leur mère, qui a été remise à la gendarmerie en charge de l'enquête dans l'après-midi.Le père a été retrouvé blessé dans la maison familiale, une bâtisse moderne située dans un lotissement de cette commune d'environ 1 200 habitants. Il devrait « subir une opération dans la journée », a indiqué le procureur de Mulhouse, Dominique Alzeari, qui s'est rendu sur les lieux du crime où s'activaient dans l'après-midi les enquêteurs. « Les premiers éléments laissent penser que c'est la mère qui est l'auteur » des coups mortels, « dans le cadre d'un drame familial », « a priori une dispute », a-t-il précisé.L'âge des trois enfants retrouvés morts dans leur maison n'a pas été précisé. Quant au quatrième enfant de la famille, « qui est sorti de la maison », « il est indemne » et faisait l'objet d'une prise en charge psychologique, selon M. Alzeari. Les secours avaient été alertés à la mi-journée par des témoins « pour des coups portés à l'arme blanche dans le cercle familial ».« Il y avait des problèmes conjugaux », s'est contenté de confirmer le procureur, indiquant que plusieurs témoins devaient être rapidement entendus et des enquêtes de voisinages menées pour éclairer le contexte familial. « Notre village souffre, nous sommes sous le choc », a dit devant des journalistes le maire de la commune, Bernard Juchs. « Des médecins et psychologues ont été envoyés sur place. C'est important », a-t-il ajouté, précisant qu'une aide psychologique était également prévue en milieu scolaire après le week-end. 11.04.2015 à 13h34 • Mis à jour le11.04.2015 à 14h00 Un homme a été tué par balle et un autre légèrement blessé, samedi 11 avril au matin, à la sortie d'une boîte de nuit de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Les deux victimes ont été prises pour cible peu après 6 heures, pour un motif encore inconnu, par un homme armé d'un fusil à pompe.L'agresseur « a d'abord tiré en l'air », puis a fait feu « en direction de ses victimes », avant de prendre la fuite, a dit une source judiciaire citée par l'AFP. L'une, touchée dans le bas du dos, a été transportée dans un état grave à l'hôpital, où elle est morte en fin de matinée, selon cette source. L'autre a été blessée au bras, mais « il ne s'agit que d'une blessure légère », a précisé une source policière. La police judiciaire est chargée de l'enquête. François Béguin La mobilisation d’une partie des médecins libéraux contre la généralisation du tiers payant aurait-elle eu tendance à occulter, ces derniers mois, les autres dispositions du projet de loi santé, et parfois même donné le sentiment que le texte se résumait à son seul article 18 ? L’examen des 57 articles du texte, qui s’est achevé dans la nuit du 10 au 11 avril, a fait apparaître des évolutions techniques de l’organisation du système de soins mais également des décisions qui auront un impact direct dans la vie quotidienne des Français.Les interdictionsPour prévenir les risques de cancer, lutter contre le surpoids ou endiguer les ivresses chez les jeunes, les députés ont entériné ou accentué un certain nombre d’interdictions. Fumer à l’intérieur d’un véhicule en présence d’un mineur ne sera plus possible. Les appareils de bronzage seront interdits aux mineurs. Il ne sera plus autorisé de vapoter dans les établissements scolaires, dans les trains, les bus, les avions et dans les « lieux de travail fermés et couverts à usage collectif ». Dans la mesure où des personnes travaillent dans les bars et restaurants, cela pourrait d’ailleurs à terme signifier une interdiction de vapoter dans ces lieux.Contre l’anorexie, deux mesures ont déjà beaucoup fait parler d’elle. Le fait d’encourager une personne à une maigreur extrême sera passible d’une peine d’un an d’emprisonnement et 10 000 euros d’amende. Le recours à des mannequins trop maigres, dont l’indice de masse corporel (IMC) est inférieur à des niveaux définis par la Haute Autorité de santé, sera prohibé. Deux amendements d’initiative parlementaire sur lesquels Jean-Louis Roumegas (EELV, Hérault) a fait part de ses réserves au cours des débats : « Il y a une hypertrophie législative qui n’est pas forcément de bon aloi », a-t-il jugé.Lire aussi :L’extrême maigreur des mannequins rendue illégaleLes objets interdits à la venteQuelques ustensiles ou objets devraient à terme disparaître de notre quotidien. Les jouets ou « amusettes » comportant du bisphénol A ne seront plus autorisés à la vente. Les fontaines à soda en libre-service, aujourd’hui proposées par certaines chaînes de fast-food ou des cafétérias, seront interdites. Même si la mesure sera sans doute plus compliquée – voire impossible – à mettre en œuvre, les coques de smartphones, les T-shirts ou tout autre objet incitant à l’ivresse ne pourront plus être vendus ou distribués comme support publicitaire.Les emballages des cigarettes, du tabac à rouler et du papier à rouler seront uniformisés à partir de 2016. Les produits aromatisés, comme les cigarettes mentholées, disparaîtront des présentoirs des buralistes d’ici à mai 2020. Les cigarettes comportant des petites capsules à activer, invention des cigarettiers pour attirer les jeunes consommateurs, seront également bannies. Lors des débats, des élus UMP, soucieux de répercuter l’hostilité des buralistes à la mise en place du paquet neutre, ont jugé le texte de la ministre de la santé Marisol Touraine « très sévère par rapport au tabac et à l’alcool ». Sans préciser à quelles mesures il faisait référence, le député UMP Nicolas Dhuicq (Aube) a évoqué une « logique hygiéniste ». « Vous voulez tout interdire, tout légiférer », a-t-il déclaré.Lire aussi :Loi santé : les « salles de shoot » sous le feu nourri de l’oppositionLes obligationsDe nouvelles obligations vont voir le jour. Les images publicitaires montrant un mannequin dont la silhouette aura été transformée par un logiciel devront être accompagnées de la mention « photographie retouchée ». Il est trop tôt pour savoir si cette mention concernera également les reportages de mode dans les magazines.Dans un autre domaine, des nouvelles procédures ont été mises en place pour informer les usagers ou les professionnels du système de santé. Chaque patient devra recevoir, lors de sa sortie d’hospitalisation, un document l’informant du coût de l’ensemble des prestations dont il a bénéficié, avec le détail de la part prise en charge par l’Assurance-maladie, par son organisme complémentaire et de l’éventuel solde qu’il lui reste à acquitter. Une lettre de liaison « synthétisant les informations nécessaires à la prise en charge du patient » devra systématiquement accompagner un patient envoyé par un praticien à un établissement de santé.Sous réserve que les industriels de l’agroalimentaire s’entendent sur le sujet et se montrent volontaires, un étiquetage nutritionnel unique devrait apparaître sur les emballages des produits alimentaires afin de faciliter les choix des consommateurs.Lire aussi :IVG : les députés suppriment le délai de réflexion de sept joursLes nouveaux droitsPlusieurs droits nouveaux figurent dans le projet de loi. La généralisation du tiers payant, la mesure phare du texte, est annoncée d’ici à la fin 2017. L’Assurance-maladie et les complémentaires devront cependant réussir à apporter les garanties techniques suffisantes pour désamorcer l’hostilité d’une partie des médecins libéraux.Un « droit à l’oubli » pour les anciens malades du cancer a également été voté. Les députés ont inséré dans la loi la convention signée fin mars par le gouvernement avec les assureurs. Ce droit va d’abord concerner les personnes ayant souffert d’un cancer avant l’âge de 15 ans. Il s’appliquera également à l’ensemble des anciens malades, quel que soit le cancer dont ils souffraient, quinze ans après l’arrêt du traitement. Un délai qui pourra être inférieur pour certains cancers. Le texte voté vendredi prévoit que ce droit à l’oubli soit étendu à d’autres maladies.Lire aussi :Un « droit à l’oubli » pour les anciens malades du cancerLe projet de loi sera voté solennellement mardi 14 avril à l’Assemblée, avant son examen au Sénat.François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.04.2015 à 22h12 • Mis à jour le10.04.2015 à 22h16 | Maryline Baumard Le nez dans son dossier, Aïcha revérifie qu’il ne lui manque rien. Bulletins de paye, preuves de vie en France, documents prouvant son identité, la jeune Malienne sait pourtant que son fichier contient tout ce que le fonctionnaire de la préfecture peut lui demander. Il n’empêche. Le revérifier une fois encore la rassure. Comme si plonger les doigts dans la paperasse, déplacer des feuilles absorbait un peu du stress ambiant.Ils sont sept, vendredi 10 avril, à attendre leur tour dans la salle Afrique Maghreb de la préfecture de police de Paris. Ils sont coiffeurs, coiffeuses ou manucures, ont débuté leur bataille il y a onze mois, et tenu un piquet de grève jour et nuit durant neuf mois au 57 boulevard de Strasbourg à Paris.Tout commence en effet en mai 2014. Les 18 salariés, dont 14 sans-papiers, du New York Fashion, salon de coiffure afro et manucure au métro Château-d’Eau, à Paris, se mettent en grève pour dénoncer leurs conditions de travail. Les journées commencées à 9 heures s’éternisent jusqu’à 23 heures, six jours sur sept. Le tout pour des salaires variant entre 200 et 400 euros mensuels. Et encore, quand ils sont payés. Les trois semaines de grève se soldent par l’obtention de contrats de travail, certes, mais le gérant décide en même temps de mettre la clé sous la porte. Avec ses feuilles de paye, le 57 devenait une anomalie dans ce quartier de Château-d’Eau. Selon Maryline Poulain de la CGT-Paris, près de 1 500 personnes non déclarées et en majorité sans papiers y sont en effet employées.>> Lire aussi notre reportage : A Paris, les coiffeurs sans papiers du « 57 » échappent à l’expulsion« Traite d’être humains »Une fois la liquidation judiciaire du salon prononcée, les salariés ne désarment pas. Ils occupent les locaux et mènent une action au pénal pour "traite d’êtres humains". Le bras de fer est lourd à porter pour les femmes et les hommes qui travaillaient là. Et même si la CGT a beaucoup aidé ces salariés aux droits bafoués, ce combat a été exténuant.En dépit de son angoisse, ce vendredi 10 avril est un des plus beaux jours dans la vie d’Aïcha. « Dans quelques minutes je vais avoir un papier qui m’autorisera à travailler en étant déclarée », confie-t-elle à voix basse, comme si le dire un peu trop fort pouvait arrêter le temps et casser le processus de régularisation. Un tournant dans sa vie comme dans celle d’Aminata, Fatou, Précious ou Daniel…Quand Précious récupère son récépissé de demande de carte de séjour, à en-tête de la République française, elle ne contient plus sa joie. Dans la salle d’attente sobre et stricte, elle esquisse même quelques pas de danse, fredonne un petit air. « Ce papier fait que je peux travailler. Quel bonheur ! Je vais pouvoir nourrir mes enfants », lance-t-elle, montrant le format A5 cartonné gris qu’on vient de lui remettre. Le papier, qui a valeur de titre de séjour provisoire est valable quatre mois et renouvelable en cas de contrat de travail. Ce qu’espère bien Précious. « Je veux travailler. Je vais travailler, évidemment ! » Le petit papier cartonné a un tout autre effet sur Aïcha. A peine l’a-t-elle entre les mains, que son sourire se liquéfie pour devenir larmes. Que de galères pour ce bout de papier gris ! Tout à coup, le passé semble ressurgir. Dans les gouttelettes qui perlent sur ses joues, s’écoulent toutes ses années de galère, l’exil, l’exploitation, l’humiliation et la peur qui ont été son lot quotidien, à elle et à ses amis de combat.Quatre mois pour se faire embaucher« Le plus difficile a été le premier jour. Le moment où on s’est rebellés et où on a expliqué que ça ne pouvait plus continuer ainsi », confie Aminata, une jeune Guinéenne. « Après ça a été long. Il y a eu des hauts et des bas », ajoute-t-elle en rangeant son précieux sésame dans le fond de son sac à main. « Le 24 juillet aussi a été une journée difficile », ajoute Marilyne Poulain, responsable des dossiers migrants à la CGT-Paris. Ce jour-là, elle et les coiffeurs ont appris le dépôt de bilan du salon. Ce qui ne les a pas empêchés de continuer le combat. « On se bat pour nous, mais aussi pour les autres. Avoir le droit de travailler légalement est le seul moyen d’échapper à la “mafia” de Château-d’Eau », explique l’une d’elle. « Le quartier est aux mains d’une mafia nigériane qui contrôle l’ensemble des salons », dénonçait en novembre dernier Marilyne Poulain. Elle-même a été menacée de décapitation et a dû déposer plainte. Son agresseur a été condamné à deux mois de prison avec sursis et 500 euros d’amende.Ce vendredi, c’est le dernier groupe des 14 sans-papiers qui récupérait son droit à travailler en France. Deux Chinois étaient convoqués à la préfecture ce matin et sept Africains cet après-midi. Tous disposent maintenant de ce récépissé grâce à la circulaire Valls du 28 novembre 2012. « Cela leur permettra d’obtenir un vrai contrat de travail », se félicite Maryline Poulain. Mais le compte à rebours est lancé puisqu’ils ont quatre mois pour se faire embaucher. Dans la coiffure ou ailleurs !Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.04.2015 à 17h10 • Mis à jour le23.04.2015 à 18h47 | Camille Bordenet C'était il y a tout juste deux ans : le 23 avril 2013, après 136 heures de débats houleux au Parlement, ponctués par de nombreuses manifestations, l'Assemblée nationale adoptait par 331 voix pour et 225 contre, le projet de loi dit du « mariage pour tous », ouvrant le mariage civil et l'adoption aux couples homosexuels.La France devenait alors le 14e pays à légaliser le mariage entre personnes de même sexe. Deux ans après, c'est l'occasion de dresser un bilan en chiffres.17 500 C'est le nombre de mariages entre personnes de même sexe qui ont été célébrés en France entre la promulgation de la loi Taubira en mai 2013 – vite suivie de la première union de Vincent Autin et Bruno Boileau –, et décembre 2014, selon les chiffres de l'Insee : 7 500 mariages en 2013, puis 10 000 en 2014, soit 4 % de l'ensemble des mariages civils en 2014 (241 000).Lire : 7 000 mariages homosexuels ont été célébrés en 2013L'effet « première année » a certainement joué : certains couples homosexuels formés depuis longtemps attendaient ce moment et ont souhaité se marier le plus rapidement possible. Trop tôt, donc, pour savoir quelle sera la proportion moyenne des mariages de personnes de même sexe sur le temps long.Le nombre de déclaration de Pacs de personnes de même sexe a quant à lui diminué entre 2012 et 2013, passant de 7 000 à 6 000 déclarations, conséquence probable de l'adoption de la loi sur le mariage pour tous.54 % C'est la part des mariages de couples homosexuels masculins en 2014 (59 % en 2013) par rapport aux couples féminins. Des proportions qui correspondent à la démographie des couples de même sexe : il s'agit de couples d'hommes dans six cas sur dix, selon l'Insee.50 C'est la moyenne d'âge des hommes de couples de même sexe qui se sont mariés en 2013, contre 43 ans pour les femmes. Un âge moyen plus élevé que chez les couples hétérosexuels (32,3 ans pour les hommes, 30,5 ans pour les femmes). Les écarts d'âge entre conjoints de même sexe se sont par ailleurs réduits entre 2013 et 2014, passant de 5,4 ans à 5,1 ans pour les femmes et de 8 ans à 7,4 ans pour les hommes.6 000 C'est le nombre de communes qui ont célébré au moins un mariage entre personnes de même sexe entre mai 2013 et décembre 2014, selon les estimations de l'Insee : 3 560 en 2013 et environ 4 000 en 2014.Les couples homosexuels ont davantage convolé dans les grandes villes : en 2013, près d'un quart des unions (23%) ont été scellées dans des villes de plus de 200 000 habitants (dont près de 14 % à Paris), contre 9 % des mariages entre couples de sexe différent dans des villes de plus de 200 000 habitants.5 C'est le nombre d'années de prison, assortis d'une amende de 75 000 euros, auquels s'expose un maire qui prendrait des mesures – même par son inaction – pour que les mariages de couples de même sexe ne puissent pas se dérouler dans sa commune. De quoi dissuader même les plus fervents opposants au mariage pour tous. Hormis quelques édiles procéduriers, rares sont les maires à avoir tenté de s'opposer au mariage de couples de même sexe dans leur commune. 95 % C'est le nombre de cas dans lesquels les tribunaux saisis de demandes d'adoption formulées par les épouses de mères d'enfants nés à l'étranger sous procréation médicalement assistée (PMA) se sont prononcés favorablement, selon le bilan d'une étude du ministère de la justice en date de juillet 2014.Selon cette note interne, consultée par La Croix, sur les 721 demandes d'adoption d'enfant né d'une PMA à l'étranger au sein d'un couple de femmes, 281 décisions sur 295 sont positives, soit 95 % des cas. Hormis cette note, difficile de disposer de chiffres précis en matière d'adoption par les couples de même sexe, le ministère de la justice, cité par La Croix, faisant valoir que « les statistiques ne font pas de distinction entre couples adoptants ».Plus récemment, quatre couples de femmes ayant eu recours à la PMA à l'étranger ont obtenu en appel l'adoption de leurs enfants, près d'un an après un refus en première instance du TGI de Versailles, le premier d'un tribunal en France.Sur la question de l'adoption, lire notre décryptage : Adoption et mariage homosexuel, les faits pour comprendrePas de chiffres officiels non plus à ce jour en matière de divorce entre les couples de même sexe, bien que, deux ans après l'adoption du mariage pour tous, des demandes commencent à arriver devant les tribunaux – le premier a eu lieu si mois à peine après la promulgation de la loi.« Même si on ne dispose pas pour l'instant d'estimations globales sur le nombre de divorces entre couples de même sexe, on commence à enregistrer quelques demandes, témoigne auprès du Monde Stéphane Cola, fondateur du réseau d'avocats Gay-Friendly, qui a eu à gérer jusqu'à huit dossiers en la matière. Un phénomène qui n'est pas surprenant puisque, comme pour les couples hétérosexuels, on sait que des divorces adviennent parfois dans l'année du mariage, même si leur proportion est faible. »Les données du ministère de la justice et de l'Insee font état du nombre total de divorces – 124 948 en 2013 –, sans isoler spécifiquement ceux qui concernent les couples de même sexe.Camille BordenetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Les Décodeurs Alors que nombre de synagogues, d'écoles juives et de mosquées sont sous protection policière permanente depuis les attentats de janvier, c'est deux églises que voulait, semble-t-il, viser Sid Ahmed Ghlam, l'étudiant algérien arrêté le 19 avril et fortement soupçonné du meurtre d'Aurélie Châtelain à Villejuif (Val-de-Marne) le même jour.Le député UMP du Rhône et secrétaire national du parti à la défense, Philippe Meunier, a demandé, mercredi 22 avril après la révélation de l'affaire, la mise sous protection de l'ensemble des églises « comme [c'est le cas] pour les mosquées et les synagogues ».Attentats islamistes :Le Gvt protège les mosquées. Il serait temps de protéger les églises.— PhilippeMeunier (@Meunier_Ph)require(["twitter/widgets"]); 56 217 C'est le nombre potentiel de sites à caractère religieux à surveiller si le gouvernement en faisait la demande. Début janvier, au plus fort de l'alerte attentat, ce sont très exactement 717 synagogues et écoles juives qui étaient protégées, avait alors annoncé Bernard Cazeneuve, le ministre de l'intérieur.S'il est difficile de connaître précisément le nombre de lieux de culte musulmans, on les estime à environ 2 500 dans l'Hexagone – en ajoutant la cinquantaine d'écoles musulmanes, la très grosse majorité concerne les églises paroissiales et établissements catholiques (environ 50 000 sur l'ensemble du territoire).  357 564 C'est le nombre de personnels armés dans la police, la gendarmerie et les trois armées (terre, air et marine), tel que prévu dans le projet de loi de finances 2015. Pour obtenir ce chiffre, nous avons pris les effectifs totaux (445 000) et soustrait les personnels administratifs, techniques, ouvriers d'Etat, les policiers scientifiques et les civils de la défense.  368 000 C'est le nombre théorique et approximatif d'hommes et femmes nécessaires pour protéger l'ensemble des sites à caractère religieux. Nous avons pour cela pris comme référence les 4 700 policiers et gendarmes mobilisés pour protéger les 717 synagogues et écoles juives de France, annoncés par Bernard Cazeneuve en janvier. Soit une moyenne d'environ 6,5 personnes par site.Ce total – théorique – est donc supérieur à l'ensemble des effectifs armés totaux sur l'ensemble du territoire, et ce alors qu'une bonne partie d'entre eux sont bien évidemment dévolus aux tâches « habituelles » des forces de sécurité. Et que les effectifs sont déjà mis à rude épreuve par l'actuelle surveillance.Lire : A Paris, les militaires sont-ils devenus des voisins comme les autres ?La mise sous protection de l'ensemble des sites à caractère religieux est donc impossible à mettre en œuvre avec les effectifs actuels. En plus des 120 sites déjà compris dans la couverture classique du plan Vigipirate, 592 sites ont été ajoutés depuis janvier. Bernard Cazeneuve a précisé que « près de 20 000 policiers, gendarmes et militaires » étaient mobilisés « pour assurer la protection des lieux de culte », sans préciser si ces effectifs avaient été élargis depuis l'attaque avortée à Villejuif. Les DécodeursJournaliste au Monde 23.04.2015 à 12h58 • Mis à jour le23.04.2015 à 17h42 | Madjid Zerrouky et Samuel Laurent Invité de la matinale de France Inter,  jeudi 23 avril, Manuel Valls a défendu la nouvelle loi sur le renseignement, en cours d'adoption. Et n'a pas hésité à affirmer que si cette loi avait été en place, Sid Ahmed Ghlam, terroriste présumé,  suspecté du meurtre d'une professeure de fitness dimanche matin à Villejuif alors qu'il préparait des attentats contre des églises, aurait pu être arrêté plus tôt.Ce qu'il a dit :« La loi sur le renseignement aurait donné plus de moyens aux services de renseignement pour effectuer un certain nombre de surveillances »Pourquoi ce n'est pas le problème1. Un suspect déjà détecté par les servicesLa loi sur le renseignement entend délimiter les raisons pour lesquelles les services renseignement peuvent réclamer la surveillance de quelqu'un et elle légalise d'autre part des techniques de collecte de renseignement, notamment la collecte de certaines données sur Internet dans le but de notamment détecter des terroristes potentiels.Et si cette loi – que le premier ministre s'est évertué à défendre – cristallise les critiques, c'est notamment en raison des procédés techniques intrusifs et des pratiques existantes qu'elle rend légales. Mais qui n'auraient pas changé grand-chose dans le cas présent.Lire : Pourquoi la loi sur le renseignement cristallise les critiquesCar Sid Ahmed Ghlam n'est en aucun cas passé sous les radars des services de renseignement, il était même connu et avait fait l'objet d'une surveillance et de vérifications à deux reprises :Les services de renseignement ont une première fois été alertés au printemps 2014 quand  le jeune homme a manifesté son désir de se rendre en Syrie, a indiqué le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve. Ses appels téléphoniques et connexions internet ont été l'objet d'une surveillance sans que rien d'intéressant ne soit relevé.Nouvelle alerte en février 2015, quand, selon les informations du « Monde », il a disparu une semaine en Turquie. La Direction générale de la sécurité intérieure le convoque à son retour pour l'interroger.Des vérifications qui ne donnent rien, selon François Molins, le procureur de Paris : « Les vérifications qui avaient été alors faites sans délais par les services de renseignement (la DGSI) n'ont pas permis de révéler des éléments qui auraient pu conduire à l'ouverture d'une enquête judiciaire. Il n'y avait donc, au vu des renseignements obtenus, aucun élément permettant d'objectiver le moindre début d'une association de malfaiteurs. »Il restait fiché. Une fiche de surveillance « S13 » (sûreté de l'Etat), qui implique une surveillance policière « sans attirer l'attention » et un suivi de ses déplacements hors de France,  a été rédigée à son encontre. C'est d'ailleurs sans doute cette fiche qui a alerté les policiers parisiens, dimanche. « Il n'y a eu aucune faille, aucun manquement », a conclu Bernard Cazeneuve, le ministre de l'intérieur.  Lire : Le suspect de l'attentat déjoué n'avait pas le profil d'un délinquant radicalisé2. Un problème de suivi, donc de stratégie   « Le problème, c'est la masse de renseignements à traiter, on ne sait jamais lequel va passer à l'action », expliquait un magistrat antiterroriste en janvier après les attaques à Paris. Comme l'a révélé le « Monde » à l'époque, les frères Kouachi, auteurs de la tuerie de Charlie Hebdo, étaient eux aussi connus des services de renseignement… lesquels ne les surveillaient pas ou peu. Aveuglés dans ce cas précis par la masse des départs de jeunes en Syrie, ils avaient délaissé les vétérans du djihad à l'image des Kouachi.Lire : « Charlie Hebdo » : quand la DGSI réécrit l'histoireAutre épisode douloureux, la DCRI – l'ancienne appellation de la DGSI – avait stoppé les surveillances sur Mohamed Merah six mois avant qu'il ne tue sept personnes en mars 2012 à Toulouse et Montauban.Dans tous ces cas, la même trame : des suspects, font l'objet d'une surveillance et d'un fichage par les services de renseignement, mais le suivi se fait de plus en plus ténu, jusqu'à ce qu'ils « disparaissent des radars » de l'antiterrorisme, avant de frapper quelques mois ou années plus tard. La question est donc avant tout celle des moyens policiers mis en place pour les suivre, de la hausse desdits moyens, de priorités et donc de stratégie.Interrogé par Atlantico, le chercheur de l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) François-Bernard Huygue, spécialiste des questions de terrorisme, ne dit pas autre chose :« Si vous prenez des personnages comme les Merah, Nemmouche, Kouachi ou Coulibaly, ils ont un point commun : ils avaient tous été "repérés". Des dossiers existaient auprès des services. Donc soit les écoutes ont été arrêtées trop tôt, ou soit on a trouvé aucun moyen juridique de faire quelque chose. Et cette loi sur le renseignement prévoit de placer des boîtes noires chez les fournisseurs d'accès pour trouver des profils suspects. D'accord, mais là, on avait déjà un profil suspect ! On ne voit donc vraiment pas à quoi cette loi aurait pu servir. »Pour lui,« il n'est pas très utile de vouloir trouver de nouveaux profils suspects si l'on n'arrive déjà pas à traiter efficacement ceux que l'on a déjà dans nos dossiers ».Bref, on ne peut pas faire de parallèle entre une loi destinée à écouter et surveiller électroniquement d'éventuels suspects et la question des moyens humains mis en place pour empêcher ces suspects de passer à l'acte une fois repérés.Madjid ZerroukyJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Soren Seelow L'essentielSid Ahmed Ghlam, étudiant en informatique de 24 ans, a été arrêté dimanche 19 avril dans le 13e arrondissement de Paris, après avoir appelé le SAMU pour une blessure par balle.La police soupçonne le jeune homme d'avoir projeté une attaque terroriste contre deux églises de Villejuif (Val-de-Marne). Sid Ahmed Ghlam est également mis en cause par la police dans le meurtre d'Aurélie Châtelain, 33 ans, retrouvée morte dans sa voiture dimanche matin.Les enquêteurs sont à la recherche d'éventuels complices et soupçonnent une attaque commanditée de l'étranger. Plus de trois mois après les attentats de janvier, le terrorisme a de nouveau frappé en France. Aurélie Châtelain, une professeure de fitness de 33 ans abattue dimanche 19 avril à Villejuif (Val-de-Marne), apparaît selon les premiers éléments de l’enquête comme la victime collatérale d’un projet d’attentat d’un genre nouveau par son ampleur, la nature de ses cibles et le profil de son exécutant.A la différence des attaques de Mohamed Merah en mars 2012, de Mehdi Nemmouche en mai 2014, des frères Kouachi ou d’Amedy Coulibaly en janvier − qui visaient des cibles juives ou des symboles jugés hostiles aux musulmans −, ce sont cette fois deux églises chrétiennes qui semblent avoir été visées par un projet d’attentat piloté depuis l’étranger.Le choix d’un lieu de culte chrétien n’est pas inédit − un projet d’attentat contre la cathédrale de Strasbourg avait été déjoué en décembre 2000 −, mais il s’inscrit dans un contexte particulier. Depuis le début de l’année, l’Etat islamique (EI) multiplie les exactions médiatisées à l’encontre des chrétiens d’Orient. Le projet d’attentat de dimanche a d’ailleurs avorté le jour de la diffusion d’une vidéo retraçant l’histoire du christianisme vue par l’EI, conclue par l’exécution de vingt-neuf chrétiens d’Ethiopie.Alors que les précédentes recrues de l’EI ou d’Al-Qaida avaient fait leurs classes en prison ou dans des camps d’entraînement, le suspect, dont la garde à vue a été prolongée de 24 heures, jeudi, est un étudiant en informatique sans histoire, sans passé judiciaire et visiblement peu familier des armes à feu. Un amateurisme qui a permis aux autorités d’éviter un massacre, mais qui souligne surtout une nouvelle forme de menace émanant de profils difficilement détectables.Un arsenal de guerreLe concours de circonstances qui a fait avorter ce projet d’attentat a débuté dimanche au petit matin, à Villejuif. Aurélie Châtelain est abattue sans raison apparente d’une balle de calibre 9 mm tandis qu’elle consulte son ordinateur sur le siège passager de son véhicule. Selon les premiers éléments de l’enquête, elle aurait été tuée par un étudiant en informatique de nationalité algérienne, Sid Ahmed Ghlam, 24 ans, dont l’empreinte ADN a été retrouvée dans l’habitacle. L’analyse balistique a permis d’établir que la balle avait été tirée par un revolver Sphinx retrouvé un peu plus tard dans le véhicule du jeune homme.Plusieurs éléments laissent à penser que Sid Ahmed Ghlam a tenté de voler sa voiture alors qu’il envisageait de commettre un carnage le matin même à la sortie de la messe de deux églises de Villejuif. Durant cette tentative de vol avortée, le suspect se serait malencontreusement tiré une balle dans la jambe, ce qui l’aurait amené à renoncer à son plan pour regagner son domicile.Lire aussi :La police déjoue fortuitement un projet d’attentat à ParisC’est à proximité de son foyer étudiant du 13e arrondissement de Paris, dimanche à 8 h 50, qu’il appelle le SAMU, affirmant avoir été victime d’une agression. Dans son véhicule, les policiers de la sécurité publique découvrent un arsenal de guerre : un gyrophare, un fusil kalachnikov chargé, trois chargeurs, un revolver Sig Sauer, un revolver Sphinx et des gilets pare-balles et tactiques, a précisé mercredi 22 avril le procureur de Paris, François Molins.Dans la chambre 310 de son foyer étudiant, les enquêteurs de la direction générale de la sécurité intérieure et de la section antiterroriste de la Préfecture de police de Paris trouvent trois autres fusils kalachnikov, des gilets, des brassards de police, les coordonnées GPS de deux églises, un caméscope ainsi que des documents en langue arabe évoquant Al-Qaida et l’Etat islamique.Ils mettent également la main sur des textes manuscrits attestant de cibles potentielles. « Il s’agit d’une feuille de route sur laquelle apparaissent le nom de deux églises de Villejuif, les horaires de la messe du dimanche, le temps de trajet depuis les commissariats locaux, la conduite à tenir en cas d’interpellation… », explique une source proche du dossier.Les enquêteurs découvrent enfin des conversations écrites avec un correspondant situé à l’étranger et « pouvant se trouver en Syrie », selon le procureur de Paris. « Son interlocuteur semble téléguider l’opération, explique une source policière. Il lui demande expressément de cibler une église. Il lui indique même l’endroit où récupérer des armes − dans une voiture stationnée en Seine-Saint-Denis − qui ont vraisemblablement déjà été payées. Sid Ahmed Ghlam explique à un moment qu’il ne se sent pas prêt, mais son interlocuteur le presse de passer à l’action. »SurveillanceGuère à l’aise avec une arme, le jeune étudiant boursier ne correspond pas au profil de l’islamo-délinquant radicalisé en prison. Mais Sid Ahmed Ghlam, qui a partagé son enfance entre la France et l’Algérie avant de rejoindre l’Hexagone en 2010 dans le cadre du regroupement familial, évolue dans un environnement sensible à une lecture fondamentaliste de l’islam. Plusieurs de ses proches, dont son frère et sa belle-sœur, appartiendraient à la mouvance Tabligh, un mouvement de prédication littéraliste. Une femme de 25 ans domiciliée à Saint-Dizier (Haute-Marne), chez qui il aurait envisagé de se réfugier après son attaque, également convertie à une pratique rigoriste de l’islam, a été placée en garde à vue mercredi matin.Sid Ahmed Ghlam avait lui-même été signalé par un de ses proches au printemps 2014 après avoir émis le souhait de rejoindre la Syrie. Il faisait depuis l’objet d’une fiche S, pour « sûreté de l’Etat », qui implique une surveillance discrète. Cette surveillance avait permis de détecter qu’il avait effectué un court séjour d’une semaine en Turquie en février 2015. Mais l’analyse de ses données de connexion et la brièveté de son séjour en Turquie n’avaient pas permis d’ouvrir une enquête judiciaire.Durant sa garde à vue, le jeune homme a nié les faits qui lui sont reprochés – il a assuré s’être blessé seul en tentant de se débarrasser de ses armes dans la Seine – avant de se réfugier dans le mutisme. Le parquet de Paris a demandé que sa garde à vue soit portée à six jours, une durée dérogatoire prévue en cas de risque d’action terroriste imminente. L’importance de l’équipement retrouvé lors des perquisitions laisse à ce jour ouverte l’hypothèse d’éventuels compagnons d’armes.Les évêques appellent à « ne pas céder à la peur »La Conférence des évêques de France a appelé, mercredi 22 avril, les catholiques à « ne pas céder à la peur » après la révélation d'attentats déjoués contre des églises à Villejuif (Val-de-Marne). Elle juge également « prématuré » de renforcer la surveillance autour de ses lieux de culte, tout en précisant que depuis les attentats de janvier,  « environ 200 églises sont surveillées et une vigilance particulière est recommandée aux curés et aux paroissiens ». « Les menaces terroristes, quelle qu'en soit la teneur, ont pour objectif de semer la peur, les catholiques n'y céderont pas », indique encore le communiqué, qui rappelle que les églises doivent rester « des lieux ouverts, des lieux d'accueil, conforme à l'esprit même de la religion catholique ».Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.04.2015 à 10h20 • Mis à jour le23.04.2015 à 17h42 L'essentielSid Ahmed Ghlam, étudiant en informatique de 24 ans, a été arrêté dimanche 19 avril dans le 13e arrondissement de Paris, après avoir appelé le SAMU pour une blessure par balle.La police soupçonne le jeune homme d'avoir projeté une attaque terroriste contre deux églises de Villejuif (Val-de-Marne). Sid Ahmed Ghlam est également mis en cause par la police dans le meurtre d'Aurélie Châtelain, 33 ans, retrouvée morte dans sa voiture dimanche matin.Les enquêteurs sont à la recherche d'éventuels complices et soupçonnent une attaque commanditée de l'étranger. Au lendemain de l'annonce qu'un projet d'attentat visant deux églises de Villejuif (Val-de-Marne) a probablement été évité, dimanche, la question de la protection des lieux de culte catholiques a inévitablement été posée, jeudi 23 avril. « Cette fois-ci sans doute (...) c'étaient les chrétiens, les catholiques de France qui étaient visés, pour la première fois », a souligné Manuel Valls, jeudi matin sur France Inter. Les églises doivent-elles en conséquence faire l'objet d'une surveillance marquée, comme c'est le cas pour les synagogues et les mosquées dans le cadre du plan Vigipirate ? Ce n'est pas l'avis de la conférence des évêques, qui avait assuré dès mercredi dans un communiqué qu'un tel déploiement était « prématuré ».Lire : Attentat déjoué à Paris : ce que l'on sait du suspectDes patrouilles ?Dans un pays qui compte quelque 45 000 églises catholiques, le gouvernement ne semble pas non plus prendre la voie de leur protection massive et systématique, difficilement réalisable au vu des effectifs des forces de l'ordre. Jeudi, Manuel Valls a toutefois indiqué que 178 lieux « bénéficient d'une protection spécifique », rappelant que « les autorités religieuses – c'est vrai pour les églises catholiques comme pour les autres – sont en lien constant avec le ministère de l'intérieur (...) ». Peu après, Bernard Cazeneuve a annoncé, à l'occasion de sa rencontre avec le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, que des « instructions » allaient être données dans la matinée pour répondre aux « attentes des représentants de l'Eglise catholique ». Le ministre de l'intérieur a notamment évoqué des « gardes dynamiques » qui pourraient notamment prendre la forme de patrouilles. Il a ajouté que « près de vingt mille policiers, gendarmes et militaires » étaient mobilisés « pour assurer la protection des lieux de culte », sans préciser si ces effectifs avaient été élargis depuis l'attaque avortée à Villejuif. Discours d'apaisementMgr Vingt-Trois a lui exprimé sa « reconnaissance pour le personnel qui est mis en œuvre pour Vigipirate ». « Leur présence visible montre que les intentions exprimées par le gouvernement et la République se traduisent par des actes », a-t-il affirmé, expliquant qu'il avait « demandé de poursuivre le travail déjà commencé par Vigipirate », et discuté de plusieurs modalités de mise en œuvre.Depuis les attentats de janvier, la sécurité a été renforcée autour de certains lieux particulièrement sensibles comme la cathédrale Notre-Dame de Paris ou la basilique du Sacré-Cœur. Depuis le plan Vigipirate, il est conseillé aux paroisses de n'ouvrir qu'un seul accès. A l'entrée, le personnel ou les bénévoles peuvent aussi demander aux visiteurs d'ouvrir leurs sacs qu'ils n'ont cependant pas le droit de fouiller.>> Lire aussi : Pourquoi la protection de tous les lieux de culte est impossibleL'Eglise catholique reste toutefois sur un discours d'apaisement. « La partie du plan Vigipirate concernant cette protection pourra évoluer le cas échéant dans le cadre de la concertation menée avec le ministère de l'intérieur », avait affirmé la conférence des évêques. Quant aux églises, « elles doivent rester des lieux ouverts, des lieux d'accueil, conformes à l'esprit même de la religion catholique. (...) Les menaces terroristes, quelle qu'en soit la teneur, ont pour objectif de semer la peur, les catholiques n'y céderont pas ».Pour concrétiser cette invitation à la sérénité, l'abbé Grosjean, prêtre du diocèse de Versailles, a lancé mercredi soir un appel à remplir les églises dimanche pour répondre aux terroristes, appel largement relayé sur Twitter.La meilleure réponse aux terroristes ? Que les églises soient pleines ce dimanche ! #AttentatEglise— Abbé Grosjean ن (@abbegrosjean) 22 Avril 2015 « Nous attaquer, c'est attaquer une religion, mais c'est attaquer une vision de l'homme. (...) Nous ne voulons pas nous incliner devant une conception du monde qui ferait de nous des ennemis les uns les autres », avait aussi déclaré Mgr André Vingt-Trois dans son intervention. Un discours d'apaisement que le Conseil français du culte musulman a salué, exprimant son « soutien au nom de tous les musulmans de France » aux « frères chrétiens » et condamnant fermement « tout acte touchant à la sacralité d'un lieu de culte ». 22.04.2015 à 20h58 • Mis à jour le22.04.2015 à 21h06 De onze à quinze ans de prison. Les peines sont lourdes pour les cinq membres du commando qui, en mai et juillet 2011, avait agressé des joueurs de l'Olympique de Marseille à leur domicile. La cour d'assises des mineurs des Bouches-du-Rhône a pourtant été moins sévère que l'avocate générale, qui avait réclamé, la veille, quatre peines de vingt ans et une de quinze. Les jurés ont en effet retenu mercredi 22 avril la circonstance atténuante de minorité pour les accusés de moins de 18 ans.Lire aussi (édition abonnés) : « C’est des joueurs de l’OM et ils ont des sous »A la lecture du verdict, des injures et des menaces ont été proférées à l'adresse des jurés et de l'avocate générale par l'un des accusés et par des membres du public.Da Silva et AyewLa peine la plus lourde – quinze ans de réclusion – a été prononcée en l'absence de l'accusé, âgé de 17 ans au moment des faits. Il avait été remis en liberté au terme de deux années de détention provisoire. Les quatre autres membres de cette bande ont été condamnés, l'un à onze ans de réclusion, un autre à treize ans et les deux derniers à douze ans de réclusion.Au total, les cinq accusés étaient jugés pour treize agressions, entre décembre 2010 et octobre 2011. Outre les vols de véhicule commis au domicile des joueurs, ils répondaient de deux autres agressions à domicile de particuliers ainsi que de l'attaque à main armée de six bureaux de tabac et de trois supérettes.En juillet 2011, le joueur brésilien Hilton Vitorino da Silva, aujourd'hui défenseur à Montpellier, son épouse, leurs enfants, âgés de 5 et 9 ans, ainsi que six membres de leur famille avaient été agressés peu avant minuit dans la maison du footballeur, dans un quartier bourgeois de Marseille. Hilton Vitorino da Silva avait reçu des coups de crosse sur le crâne et avait été menacé d'une arme.En mai 2011, quatre proches d'André et Jordan Ayew, dont l'épouse du premier, alors enceinte, avaient été molestés et menacés dans une villa de Roquevaire (Bouches-du-Rhône). 22.04.2015 à 20h03 • Mis à jour le22.04.2015 à 20h38 Les procédures pour « faux témoignage » se multiplient dans le cadre de l'affaire Bettencourt. Une amie de longue date de Liliane Bettencourt, Lucienne de Rozier, et une de ses anciennes femmes de chambre, Dominique Gaspard, ont été mises en examen mercredi 22 avril à Paris, dans une enquête distincte des procès à Bordeaux, selon une source judiciaire. Ces mises en examen ont été ordonnées dans l'information judiciaire instruite à Paris par le juge Roger Le Loire.Mardi, c'est l'ancienne secrétaire particulière de Liliane Bettencourt, Christiane Djenane, qui avait été mise en examen pour le même chef, cinq mois après que des poursuites similaires eurent été lancées contre l'ancienne comptable de la milliardaire, Claire Thibout.Le témoignage de cette dernière, au service de Liliane Bettencourt de 1995 à 2008, a pesé dans l'enquête pour déterminer si son entourage avait pu profiter de l'état de vulnérabilité de la milliardaire. Elle a réitéré ses accusations lors du procès pour abus de faiblesse qui s'est tenu à Bordeaux en début d'année, et dont le délibéré est attendu le 28 mai.Lire la synthèse : Ce qu'il faut retenir du procès BettencourtA l'origine de la procédure parisienne, une plainte pour faux témoignage lancée en 2012 contre plusieurs personnes, dont MMes Thibout, Djenane, Gaspard et de Rozier, par le photographe François-Marie Banier, un proche de Liliane Bettencourt. L'ex-gestionnaire de fortune de la milliardaire, Patrice de Maistre, avait engagé une procédure similaire. Dans sa plainte, M. Banier accusait MMes Gaspard et de Rozier de plusieurs mensonges dans des attestations et lors de dépositions le mettant en cause.En février, le ministère public a notamment requis trois ans de prison ferme et 375 000 euros d'amende contre M. Banier au cours du procès du volet « abus de faiblesse » à Bordeaux. Trois ans d'emprisonnement, dont dix-huit mois avec sursis, et 375 000 euros d'amende ont été requis contre M. de Maistre.Lire le décryptage : Affaire Bettencourt : une complexe fin de procès Paul Barelli (Nice, correspondant) Au cœur des collines niçoises, le quartier Saint-Antoine-de-Ginestière est entièrement bouclé par les policiers. Dès 8 heures, mercredi 22 avril, il faut montrer patte blanche pour accéder à l’hôpital L’Archet 2, à la sortie duquel, le 6 mai 2014, Hélène Pastor avait été mortellement blessée, ainsi que son chauffeur Mohamed Darwich, victimes d’un guet-apens. La richissime Monégasque venait de rendre visite à son fils Gildo.Pour la reconstitution ordonnée par le juge de la juridiction interrégionale spécialisée de Marseille, Christophe Perruaux, deux suspects ont été extraits de leur cellule : le tireur présumé, Samine Saïd Ahmed, incarcéré à Grasse, et Alhair Amadi, suspecté d’avoir été le guetteur de l’opération, venu des Baumettes à Marseille.Un important dispositif policier tient à l’écart les télévisions en instaurant un périmètre de sécurité. De puissants téléobjectifs pallient la distance. Des journalistes qui tentent de se rapprocher, dans les couloirs de l’hôpital, en sont courtoisement dissuadés par des policiers. « Et BFMTV, ils sont planqués dans le palmier ! », ironise l’un d’entre eux.A l’emplacement où Hélène Pastor et son chauffeur sont tombés dans l’embuscade, à la sortie du parking de l’hôpital, le tireur présumé refuse de sortir du fourgon. Il est vite ramené dans sa cellule. Seul le guetteur présumé, qui reconnaît être venu sur les lieux – mais pour, selon lui, participer à un braquage et non à un assassinat –, se prête à la reconstitution. Un policier armé, en capuche, vêtu de noir, prend position à quelques mètres du véhicule noir d’Hélène Pastor, une Lancia Voyager, et mime les tirs mortels. Une source proche de l’enquête confie : « La reconstitution n’est qu’une étape. Elle confirme le socle de nos investigations : le scénario d’un guet-apens. »Enquête en PologneDe son côté, Jean-Claude Guidicelli, l’avocat de Wojciech Janowski, suspecté d’être le commanditaire de ce double assassinat, attendait de la reconstitution qu’elle démontre que « les allégations de Pascal Dauriac [le coach sportif de M. Janowski], selon lesquelles Janowski lui aurait conseillé de mener l’opération à l’hôpital L’Archet plutôt qu’à Monaco en raison de l’absence de caméras, n’étaient qu’un énorme mensonge, vu qu’ici il y a des caméras partout ! »« Le guet-apens est indiscutable. C’est complètement insensé d’exécuter deux personnes pour de l’argent. La scène de crime est effrayante », martèle pour sa part Franck de Vita, l’avocat de Claude Pallanca, l’ex-époux d’Hélène Pastor.Mais pour Me Guidicelli, le vrai rendez-vous judiciaire aura lieu le 11 mai devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Aix-en-Provence, où la requête en nullité concernant la garde à vue de son client sera examinée. L’avocat toulonnais veut s’appuyer notamment sur l’absence d’interprète pour faire annuler les aveux passés lors de sa garde à vue par M. Janowski, ex-consul de Pologne à Monaco.L’affaire Pastor est loin d’être refermée. Les enquêteurs de la police judiciaire se rendront bientôt en Pologne dans le cadre d’une commission rogatoire internationale, afin de décrypter les éléments financiers du dossier.Paul Barelli (Nice, correspondant)Journaliste au Monde 22.04.2015 à 17h10 | Margherita Nasi (propos recueillis par) Durant plusieurs semaines, Le Monde donne la parole aux dirigeants des petites et très petites entreprises, pour qu’ils dévoilent leur quotidien en décrivant quelques-unes de leurs journées, leur engagement, leurs contraintes, leur moyen d’agir sur leur activité, sur l’emploi. Après Deza Nguembock et Farid Lahlou, c’est au tour de Jean-Pierre Riche de raconter son activité. Liberté, autonomie, fierté… quels sont les leviers qui motivent les dirigeants des petites entreprises ?Okavango-Energy est une jeune entreprise innovante spécialisée dans l’efficacité énergétique. Les prestations de ce cabinet couvrent la réalisation d’audits énergétiques réglementaires et de programmes opérationnels ayant pour objectif une réduction significative de l’empreinte environnementale des entreprises industrielles et l’amélioration de leur compétitivité.Un secteur aujourd’hui au cœur de l’actualité : avec la loi sur la transition énergétique, toutes les grandes entreprises doivent effectuer un audit avant le 4 décembre 2015. Comment faire face à la concurrence, comment s’adapter à ce calendrier serré ?Jean-Pierre Riche, son PDG, évoque son combat dans la compétition des audits obligatoires pour les grandes entreprises. Cet entrepreneur prépare actuellement la deuxième édition des Trophées de l’efficacité énergétique.Lundi, 7 heures. Je me lève. Pour moi, le petit-déjeuner est un moment de partage en famille. Après avoir emmené mon fils à l’école, il me faut une demi-heure pour rejoindre le bureau en voiture. En chemin, j’écoute souvent les infos à la radio, mais aujourd’hui, je dois passer des coups de fil en kit main libre avec des consultants partis en déplacement et un client pour faire le point sur l’avancée d’un projet avant que ses réunions ne commencent.Marché en forte croissanceJe préfère les conversations au téléphone que le courrier électronique : j’ai du mal à traiter tous mes mails au quotidien. Fin novembre, j’avais réussi à réorganiser toute ma boîte mail et passer d’un cumul de 1 200 mails non lus à une centaine. Suite à une série de déplacements, j’ai de nouveau plus de 300 mails non lus.Je traite bien sûr les mails urgents sur mon portable, dès que j’ai un moment, dans un train, un métro, un ascenseur, mais j’ai surtout expliqué à mes collaborateurs que le mail n’est pas le meilleur moyen de me contacter et obtenir une réponse rapide.9 à 11 heures. Ce matin, j’arrive à notre siège à Saint-Cloud. Mon entreprise est un cabinet de conseil en performance énergétique de l’industrie que j’ai créé en 2009. Nous aidons les entreprises industrielles européennes à réaliser des économies d’énergie en utilisant des méthodes uniques et innovantes de lean management (le management « sans gras »), appliqué à l’énergie.Lorsque j’arrive, je fais le tour des locaux pour dire bonjour et discuter avec l’équipe présente - nous sommes 25 en France - mais la plupart des consultants sont en déplacement sur des projets partout en France et à l’étranger. Je fais la bise aux femmes et je serre la main aux hommes, tout le monde se tutoie.Notre modèle de management est basé sur la convivialité, le respect des différences - nous avons sept nationalités dans le cabinet - la responsabilité, l’autonomie, et l’esprit d’équipe. Chaque lundi, nous avons la réunion commerciale dans la grande salle de réunion jusqu’à 11 heures, où nous rassemblons toute l’équipe de business development.Depuis l’arrivée de Nathalie Brunel, notre nouvelle managing director, je la laisse piloter cette réunion. Arrivée en janvier, elle a rejoint l’équipe pour démultiplier les capacités de développement de notre cabinet sur un marché en forte croissance. Nous avons convenu de nous répartir les taches par périmètre afin d’additionner efficacement nos efforts.Toutes les grandes entreprises doivent effectuer un audit avant le 4 décembre 2015. Cette obligation tire déjà le marché de l’audit énergétique vers le bas : depuis décembre, plusieurs entreprises ont lancé des appels d’offres massifs qui ont divisé les prix par trois.Elle s’occupe d’accélérer la croissance de la France et je me charge du lancement des nouvelles activités et de l’international : nous avons une filiale en Espagne et un bureau à Bruxelles. Au programme de la réunion commerciale de ce jour : l’audit énergétique réglementaire, qui est sur toutes les lèvres en ce moment.Fin 2014, le gouvernement français a traduit en décret une directive européenne pour obliger les grandes entreprises industrielles à prendre conscience de leur potentiel d’optimisation énergétique en identifiant les leviers d’amélioration de leurs installations. Toutes les grandes entreprises doivent donc effectuer un audit avant le 4 décembre 2015. C’est donc la course contre la montre mais cette obligation tire déjà le marché de l’audit énergétique vers le bas : depuis décembre, plusieurs entreprises ont lancé des appels d’offres massifs qui ont divisé les prix par trois.Ces nouvelles prestations, facturées entre 5 000 et 10 000 euros par site industriel, ne permettent pas de faire des analyses approfondies. C’est à la fois l’opportunité d’impliquer beaucoup plus d’entreprises sur le sujet de l’efficacité énergétique et le risque qu’elles soient déçues des conclusions d’audits low cost, renonçant à aller plus loin dans la démarche d’optimisation.Face à cette nouvelle situation du marché qui attire par ailleurs de nouveaux acteurs concurrents, nous avons décidé de construire des nouvelles prestations moins chères conformes à la réglementation, et de continuer à revendiquer notre différence avec des missions de mise en œuvre de plans d’économies avec engagement de résultat. En ce moment, les développements commerciaux se jouent alors sur la semaine, le calendrier est serré car le temps est celui de la réglementation et les opportunités sur les marchés apparaissent et disparaissent très vite.DiagnosticÀ la fin de la réunion, heureusement les nouvelles sont plutôt bonnes, nous avons suffisamment de contrats en cours et de clients potentiels pour nos objectifs de croissance mais il faut garder le rythme pour ne pas être en dessous de nos prévisions.12 heures. Après un « call » d’une demi-heure avec un partenaire pour augmenter nos capacités commerciales pour les audits réglementaires, je me rends à un déjeuner à midi en compagnie d’un ancien collaborateur. Nous avons travaillé ensemble lorsque j’étais PDG d’Altran en Espagne et depuis nous avons chacun évolué sur différentes voies mais nous sommes toujours restés en contact. Aujourd’hui, il est devenu directeur commercial grands comptes France d’un leader mondial des services aux entreprises. C’est donc l’occasion pour nous de faire le point sur nos activités et de réfléchir aux possibilités de développement d’offres communes.14 heures. De retour au bureau, j’enchaîne directement avec un rendez-vous téléphonique avec un « prospect » de l’industrie laitière. C’est notre deuxième rendez-vous avec le directeur de l’usine et le directeur technique. Ils veulent diminuer le coût de l’énergie par litre traité et notre mission se déroulera sur deux ans. Elle commencera par un diagnostic, puis nous mettrons en œuvre le plan d’action que nous aurons validé ensemble. La prochaine étape sera une visite du site pour vérifier le potentiel d’optimisation et finaliser la construction de notre offre.À 15 heures, je garde la cadence et assiste à une nouvelle réunion téléphonique, en espagnol cette fois-ci, avec un grand groupe agroalimentaire international dans les boissons. C’est notre bureau de Barcelone qui les a contactés pour les aider à avancer sur l’efficacité énergétique de leurs usines en Espagne. Je me rends en Espagne tous les mois pour piloter le développement de la filiale. Pour autant, une grande partie des réunions se fait par téléphone pour une question de gain de temps et d’argent.Une centaine de candidats16 à 18 heures. Je rencontre deux candidats. Toutes les semaines, je prends le temps d’en rencontrer pour nous faire connaître, d’une part, et pour les identifier, d’autre part. Car notre métier est basé sur les compétences des consultants, et pour être un acteur de référence sur le marché, il faut avoir les meilleurs collaborateurs.Je m’implique personnellement dans le processus continu de prérecrutement afin de détecter les meilleurs éléments. J’en rencontre une centaine par an. Le premier candidat est venu pour un besoin à court terme : préparer l’organisation des Trophées de la performance énergétique des industriels de l’agroalimentaire et l’enquête 2015 de l’Observatoire de la maturité énergétique des industriels de l’agroalimentaire, réalisés par Okavango.L’autre candidat répond lui à un poste de consultant; il a déjà une autre offre mais souhaite néanmoins nous rencontrer. Nous sommes un des rares cabinets spécialisés en industrie, et en forte croissance, donc nous n’avons heureusement pas de problèmes à recruter, même s’il y a bien sûr de la concurrence. Ces deux entretiens de recrutement se terminent à 19 heures 30.20 heures 30. Je rentre chez moi, dîne avec ma femme et mes enfants mais la soirée n’est pas finie car je dois retravailler entre 22 heures et minuit pour répondre aux mails et finaliser puis envoyer une proposition à un client.Suite de ce témoignage : jeudi 23 avril sur lemonde.fr/emploi.Margherita Nasi (propos recueillis par)Journaliste au Monde 11.04.2015 à 13h40 • Mis à jour le11.04.2015 à 18h04 Quelques jours après l'attentat au siège du journal Charlie Hebdo et la prise d'otages dans un magasin Hyper Cacher, porte de Vincennes, à Paris, quelque quatre millions de Français étaient descendus dans les rues le 11 janvier pour rendre hommage aux dix-sept personnes tuées et marquer leur unité face au terrorisme.Trois mois après, trois amis ont appelé sur les réseaux sociaux à un nouveau rassemblement place de la République à Paris, samedi 11 avril, à 18 heures. Sous la bannière #RallumerRépu, Clémence, Henri et Nadia expliquent qu'il est temps pour eux d'honorer leur promesse et de « rallumer la place de la République ». Ils regrettent le sentiment de repli qu'ils perçoivent à peine trois mois après les événements. « On avait juré qu'on n'oublierait pas. On avait juré qu'on resterait debout. » Tweets sur #RallumerRepu!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs");Regarder l'infographie : Des attentats à la marche républicaine, cinq jours en FranceUn « hommage aux victimes du terrorisme à travers le monde »Selon un récent sondage réalisé pour l'Assemblée nationale par Harris Interactive, 75 % des Français estiment que les cortèges du 11 janvier étaient « avant tout un moment d'émotion ponctuel », tandis que 53 % des sondés avaient ressenti une envie de s'engager dans la foulée.Les trois amis voudraient que l'hommage ne se limite pas aux victimes des attentats de Paris. Ils précisent qu'il s'agit d'un « rassemblement pour ne pas oublier et rendre hommage aux victimes du terrorisme à travers le monde, que ce soit celles de Paris, du Kenya, du Niger, du Mali, du Yémen, du Danemark ou de la Tunisie ». 11.04.2015 à 10h00 • Mis à jour le11.04.2015 à 10h57 | François Béguin La mobilisation d’une partie des médecins libéraux contre la généralisation du tiers payant aurait-elle eu tendance à occulter, ces derniers mois, les autres dispositions du projet de loi santé, et parfois même donné le sentiment que le texte se résumait à son seul article 18 ? L’examen des 57 articles du texte, qui s’est achevé dans la nuit du 10 au 11 avril, a fait apparaître des évolutions techniques de l’organisation du système de soins mais également des décisions qui auront un impact direct dans la vie quotidienne des Français.Les interdictionsPour prévenir les risques de cancer, lutter contre le surpoids ou endiguer les ivresses chez les jeunes, les députés ont entériné ou accentué un certain nombre d’interdictions. Fumer à l’intérieur d’un véhicule en présence d’un mineur ne sera plus possible. Les appareils de bronzage seront interdits aux mineurs. Il ne sera plus autorisé de vapoter dans les établissements scolaires, dans les trains, les bus, les avions et dans les « lieux de travail fermés et couverts à usage collectif ». Dans la mesure où des personnes travaillent dans les bars et restaurants, cela pourrait d’ailleurs à terme signifier une interdiction de vapoter dans ces lieux.Contre l’anorexie, deux mesures ont déjà beaucoup fait parler d’elle. Le fait d’encourager une personne à une maigreur extrême sera passible d’une peine d’un an d’emprisonnement et 10 000 euros d’amende. Le recours à des mannequins trop maigres, dont l’indice de masse corporel (IMC) est inférieur à des niveaux définis par la Haute Autorité de santé, sera prohibé. Deux amendements d’initiative parlementaire sur lesquels Jean-Louis Roumegas (EELV, Hérault) a fait part de ses réserves au cours des débats : « Il y a une hypertrophie législative qui n’est pas forcément de bon aloi », a-t-il jugé.Lire aussi :L’extrême maigreur des mannequins rendue illégaleLes objets interdits à la venteQuelques ustensiles ou objets devraient à terme disparaître de notre quotidien. Les jouets ou « amusettes » comportant du bisphénol A ne seront plus autorisés à la vente. Les fontaines à soda en libre-service, aujourd’hui proposées par certaines chaînes de fast-food ou des cafétérias, seront interdites. Même si la mesure sera sans doute plus compliquée – voire impossible – à mettre en œuvre, les coques de smartphones, les T-shirts ou tout autre objet incitant à l’ivresse ne pourront plus être vendus ou distribués comme support publicitaire.Les emballages des cigarettes, du tabac à rouler et du papier à rouler seront uniformisés à partir de 2016. Les produits aromatisés, comme les cigarettes mentholées, disparaîtront des présentoirs des buralistes d’ici à mai 2020. Les cigarettes comportant des petites capsules à activer, invention des cigarettiers pour attirer les jeunes consommateurs, seront également bannies. Lors des débats, des élus UMP, soucieux de répercuter l’hostilité des buralistes à la mise en place du paquet neutre, ont jugé le texte de la ministre de la santé Marisol Touraine « très sévère par rapport au tabac et à l’alcool ». Sans préciser à quelles mesures il faisait référence, le député UMP Nicolas Dhuicq (Aube) a évoqué une « logique hygiéniste ». « Vous voulez tout interdire, tout légiférer », a-t-il déclaré.Lire aussi :Loi santé : les « salles de shoot » sous le feu nourri de l’oppositionLes obligationsDe nouvelles obligations vont voir le jour. Les images publicitaires montrant un mannequin dont la silhouette aura été transformée par un logiciel devront être accompagnées de la mention « photographie retouchée ». Il est trop tôt pour savoir si cette mention concernera également les reportages de mode dans les magazines.Dans un autre domaine, des nouvelles procédures ont été mises en place pour informer les usagers ou les professionnels du système de santé. Chaque patient devra recevoir, lors de sa sortie d’hospitalisation, un document l’informant du coût de l’ensemble des prestations dont il a bénéficié, avec le détail de la part prise en charge par l’Assurance-maladie, par son organisme complémentaire et de l’éventuel solde qu’il lui reste à acquitter. Une lettre de liaison « synthétisant les informations nécessaires à la prise en charge du patient » devra systématiquement accompagner un patient envoyé par un praticien à un établissement de santé.Sous réserve que les industriels de l’agroalimentaire s’entendent sur le sujet et se montrent volontaires, un étiquetage nutritionnel unique devrait apparaître sur les emballages des produits alimentaires afin de faciliter les choix des consommateurs.Lire aussi :IVG : les députés suppriment le délai de réflexion de sept joursLes nouveaux droitsPlusieurs droits nouveaux figurent dans le projet de loi. La généralisation du tiers payant, la mesure phare du texte, est annoncée d’ici à la fin 2017. L’Assurance-maladie et les complémentaires devront cependant réussir à apporter les garanties techniques suffisantes pour désamorcer l’hostilité d’une partie des médecins libéraux.Un « droit à l’oubli » pour les anciens malades du cancer a également été voté. Les députés ont inséré dans la loi la convention signée fin mars par le gouvernement avec les assureurs. Ce droit va d’abord concerner les personnes ayant souffert d’un cancer avant l’âge de 15 ans. Il s’appliquera également à l’ensemble des anciens malades, quel que soit le cancer dont ils souffraient, quinze ans après l’arrêt du traitement. Un délai qui pourra être inférieur pour certains cancers. Le texte voté vendredi prévoit que ce droit à l’oubli soit étendu à d’autres maladies.Lire aussi :Un « droit à l’oubli » pour les anciens malades du cancerLe projet de loi sera voté solennellement mardi 14 avril à l’Assemblée, avant son examen au Sénat.François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.04.2015 à 22h12 • Mis à jour le10.04.2015 à 22h16 | Maryline Baumard Le nez dans son dossier, Aïcha revérifie qu’il ne lui manque rien. Bulletins de paye, preuves de vie en France, documents prouvant son identité, la jeune Malienne sait pourtant que son fichier contient tout ce que le fonctionnaire de la préfecture peut lui demander. Il n’empêche. Le revérifier une fois encore la rassure. Comme si plonger les doigts dans la paperasse, déplacer des feuilles absorbait un peu du stress ambiant.Ils sont sept, vendredi 10 avril, à attendre leur tour dans la salle Afrique Maghreb de la préfecture de police de Paris. Ils sont coiffeurs, coiffeuses ou manucures, ont débuté leur bataille il y a onze mois, et tenu un piquet de grève jour et nuit durant neuf mois au 57 boulevard de Strasbourg à Paris.Tout commence en effet en mai 2014. Les 18 salariés, dont 14 sans-papiers, du New York Fashion, salon de coiffure afro et manucure au métro Château-d’Eau, à Paris, se mettent en grève pour dénoncer leurs conditions de travail. Les journées commencées à 9 heures s’éternisent jusqu’à 23 heures, six jours sur sept. Le tout pour des salaires variant entre 200 et 400 euros mensuels. Et encore, quand ils sont payés. Les trois semaines de grève se soldent par l’obtention de contrats de travail, certes, mais le gérant décide en même temps de mettre la clé sous la porte. Avec ses feuilles de paye, le 57 devenait une anomalie dans ce quartier de Château-d’Eau. Selon Maryline Poulain de la CGT-Paris, près de 1 500 personnes non déclarées et en majorité sans papiers y sont en effet employées.>> Lire aussi notre reportage : A Paris, les coiffeurs sans papiers du « 57 » échappent à l’expulsion« Traite d’être humains »Une fois la liquidation judiciaire du salon prononcée, les salariés ne désarment pas. Ils occupent les locaux et mènent une action au pénal pour "traite d’êtres humains". Le bras de fer est lourd à porter pour les femmes et les hommes qui travaillaient là. Et même si la CGT a beaucoup aidé ces salariés aux droits bafoués, ce combat a été exténuant.En dépit de son angoisse, ce vendredi 10 avril est un des plus beaux jours dans la vie d’Aïcha. « Dans quelques minutes je vais avoir un papier qui m’autorisera à travailler en étant déclarée », confie-t-elle à voix basse, comme si le dire un peu trop fort pouvait arrêter le temps et casser le processus de régularisation. Un tournant dans sa vie comme dans celle d’Aminata, Fatou, Précious ou Daniel…Quand Précious récupère son récépissé de demande de carte de séjour, à en-tête de la République française, elle ne contient plus sa joie. Dans la salle d’attente sobre et stricte, elle esquisse même quelques pas de danse, fredonne un petit air. « Ce papier fait que je peux travailler. Quel bonheur ! Je vais pouvoir nourrir mes enfants », lance-t-elle, montrant le format A5 cartonné gris qu’on vient de lui remettre. Le papier, qui a valeur de titre de séjour provisoire est valable quatre mois et renouvelable en cas de contrat de travail. Ce qu’espère bien Précious. « Je veux travailler. Je vais travailler, évidemment ! » Le petit papier cartonné a un tout autre effet sur Aïcha. A peine l’a-t-elle entre les mains, que son sourire se liquéfie pour devenir larmes. Que de galères pour ce bout de papier gris ! Tout à coup, le passé semble ressurgir. Dans les gouttelettes qui perlent sur ses joues, s’écoulent toutes ses années de galère, l’exil, l’exploitation, l’humiliation et la peur qui ont été son lot quotidien, à elle et à ses amis de combat.Quatre mois pour se faire embaucher« Le plus difficile a été le premier jour. Le moment où on s’est rebellés et où on a expliqué que ça ne pouvait plus continuer ainsi », confie Aminata, une jeune Guinéenne. « Après ça a été long. Il y a eu des hauts et des bas », ajoute-t-elle en rangeant son précieux sésame dans le fond de son sac à main. « Le 24 juillet aussi a été une journée difficile », ajoute Marilyne Poulain, responsable des dossiers migrants à la CGT-Paris. Ce jour-là, elle et les coiffeurs ont appris le dépôt de bilan du salon. Ce qui ne les a pas empêchés de continuer le combat. « On se bat pour nous, mais aussi pour les autres. Avoir le droit de travailler légalement est le seul moyen d’échapper à la “mafia” de Château-d’Eau », explique l’une d’elle. « Le quartier est aux mains d’une mafia nigériane qui contrôle l’ensemble des salons », dénonçait en novembre dernier Marilyne Poulain. Elle-même a été menacée de décapitation et a dû déposer plainte. Son agresseur a été condamné à deux mois de prison avec sursis et 500 euros d’amende.Ce vendredi, c’est le dernier groupe des 14 sans-papiers qui récupérait son droit à travailler en France. Deux Chinois étaient convoqués à la préfecture ce matin et sept Africains cet après-midi. Tous disposent maintenant de ce récépissé grâce à la circulaire Valls du 28 novembre 2012. « Cela leur permettra d’obtenir un vrai contrat de travail », se félicite Maryline Poulain. Mais le compte à rebours est lancé puisqu’ils ont quatre mois pour se faire embaucher. Dans la coiffure ou ailleurs !Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.04.2015 à 20h38 • Mis à jour le10.04.2015 à 21h00 Le Sénat a autorisé vendredi 10 avril, à l'unanimité, les supermarchés à distribuer les invendus alimentaires à des associations, à l'occasion de l'examen sur le projet de loi Macron.Les sénateurs ont adopté, sous les applaudissements, un amendement centriste défendu par Nathalie Goulet permettant aux magasins de commerce de détail, d'une surface supérieure à 1 000 m2, de « mettre en place une convention d'organisation de la collecte sécurisée des denrées alimentaires invendues encore consommables au profit d'une ou plusieurs associations d'aide alimentaire ».Pour que cette disposition puisse entrer en vigueur, il faut maintenant qu'elle soit votée à l'Assemblée nationale.Une pétition de 17 000 signaturesMme Goulet, sénatrice de l'Orne, a expliqué :« Chaque jour 20 à 40 kg de nourritures sont jetés par chaque supermarché alors que des gens, en France, ne peuvent pas, faute de moyens, se nourrir. »Elle a souligné qu'Arash Derambarsh, élu de Courbevoie, dans les Hauts-de-Seine, a mené une expérience dans sa ville où il a pu distribuer chaque jour plus de 500 euros de nourriture. M. Derambarsh avait par ailleurs lancé une pétition sur le sujet, qui a recueilli 17 000 signatures.Lire aussi : Arash Derambarsh, l’« hyperactiviste » contre le gaspillage alimentaireDe son côté, le ministre de l'économie, Emmanuel Macron, a souligné qu'un rapport avait été demandé au député PS Guillaume Garot et qu'il sera remis le 15 avril. « Je vous demanderai donc d'attendre ce rapport », a-t-il défendu, sans être suivi par les sénateurs.Voir notre reportage : Les glaneurs des villesQuelque 1 700 amendements ont été déposés sur l'ensemble du texte dont l'examen va durer jusqu'au 18 avril. Il fera l'objet d'un vote solennel le 6 mai. Le gouvernement a demandé la procédure accélérée, c'est-à-dire une seule lecture par chambre. 10.04.2015 à 17h39 • Mis à jour le10.04.2015 à 20h25 Un policier du commissariat de Decazeville (Aveyron) a été tué par un chauffard lors d'un contrôle routier, a annoncé la préfecture vendredi 10 avril. Le conducteur du véhicule, immatriculé dans le Tarn, a refusé de s'arrêter « après constatation d'un excès de vitesse », et a renversé le policier sous les yeux de plusieurs de ses collègues.Le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, a fait part de « sa tristesse et de son indignation » dans un communiqué publié en fin d'après-midi. « Les deux occupants du véhicule ont aussitôt été interpellés et placés en garde à vue », a fait savoir le ministre, ajoutant : « Ils devront répondre de leur acte, d'une extrême gravité, devant la justice. »Selon le quotidien Midi libre, le drame s'est produit sur le territoire de la commune d'Aubin, dans le nord-ouest de l'Aveyron.  Le fonctionnaire de police était âgé de 37 ans et serait originaire d'Albi, selon des sources proches de l'enquête.Dans un communiqué national, le même syndicat « condamne fortement cette lâche agression commise par un délinquant routier ». Pour le syndicat de police, il s'agit d'un « homicide » et il demande que le conducteur soit « condamné à la hauteur du crime commis ». Jean-Baptiste de Montvalon Une navette réservée aux Roms, pour préserver de leur mauvaise odeur les chauffeurs et les autres passagers d’une ligne de bus montpelliéraine : cette proposition défendue par Dominique Granier, un délégué syndical Force ouvrière (FO) des Transports de l’agglomération de Montpellier (TaM), a mis le feu aux poudres.Les habitants d’un camp de Roms installés à Grammont, un quartier au nord-est de Montpellier, empruntent la ligne 9 jusqu’à Odysseum, en centre-ville. Le 2 avril, dans un entretien accordé à La Gazette de Montpellier, ce syndicaliste FO dénonçait le « danger sanitaire » que constitueraient, selon lui, les Roms qui utilisent les bus de la ligne 9. « C’est une véritable infection », assurait M. Granier dans La Gazette, en proposant notamment de « créer une navette spécialement pour eux ».Interrogé vendredi 10 avril, le directeur général de TaM, Jean-Luc Frizot, affirme au Monde que depuis cinq ans qu’il est en fonction, il n’a reçu qu’« une seule réclamation clientèle » à ce sujet. « Cette problématique entre conducteurs et populations Roms est ancienne et très difficile à traiter », concède-t-il toutefois.Pour la « gérer au mieux », la direction de TaM, explique-t-il, a déjà pris plusieurs mesures. Des bombes désodorisantes ont été distribuées aux conducteurs, afin d’éliminer les éventuelles mauvaises odeurs. Les 4 véhicules d’intervention de TaM ont été positionnés dans un secteur proche du campement et de cette ligne 9, afin d’intervenir rapidement en cas de tension. Il arrive également que TaM procède à des « substitutions de bus », certains étant remplacés le temps d’être nettoyés.« Raciste et discriminatoire »Les paroles de M. Granier, et surtout la nature de sa proposition, qui rappelle la politique de ségrégation jadis mise en place dans les transports américains à l’encontre des Noirs, ont très vite suscité une vive polémique.« Ce ne sont pas des lépreux, ils sont suivis sur le plan sanitaire ! Luttons contre la pauvreté, pas contre les pauvres », a réagi la CGT TaM Montpellier sur sa page Facebook. Le syndicat Sud TaM s’est indigné de propos qu’il juge « raciste et discriminatoire », et qu’il estime « véhiculés par une organisation d’extrême droite présente à la TaM ainsi qu’au sein de la mairie de Montpellier ». Implicitement mis en cause, Djamel Boumaaz, élu FN à l’agglomération, conseiller municipal de Montpellier et membre du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de TaM, n’a pu être joint par Le Monde. Il est, au CHSCT, l’un des huit titulaires élus par le personnel.Compte tenu de l’ampleur de la polémique, la direction de TaM et le syndicat FO se rejettent la responsabilité de l’initiative dans cette affaire. La direction de l’entreprise a publié, vendredi à la mi-journée, un communiqué dans lequel elle « dément formellement tout projet, en cours ou à venir, de création de “navette spécifique à destination de la population Roms” ». « Aucune mesure à caractère discriminatoire mentionnée dans les propos d’organisations syndicales n’a été envisagée », ajoute ce texte.Selon M. Frizot, ce sujet a abordé lors d’une réunion, le 2 avril, du CHSCT de TaM. Ce point, intitulé « la problématique d’hygiène et de sécurité rencontrée sur la ligne 9 », aurait été mis à l’ordre du jour à la demande des délégués FO. Secrétaire général de FO dans l’Hérault, Gilbert Fouilhé concède que M. Granier a tenu dans la presse des « propos malheureux », mais il dément formellement que la proposition de navette réservée émane de son syndicat.« Force ouvrière n’a jamais demandé la création de la navette spéciale Rom. 
Nous affirmons par contre que la direction de TAM a proposé la création de la “navette” en CHSCT et de sous-traiter la fin de la ligne. 
Nous jugeons les propos de la direction mensongers et inqualifiables », indique la direction départementale de FO dans un communiqué.Jean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.04.2015 à 12h00 • Mis à jour le10.04.2015 à 15h55 | Leila Marchand Ce sont des affaires dont on parle peu. Comme d'autres hommes, Maxime Gaget a été battu. Menacé et humilié par son ex-compagne pendant quinze mois, il a témoigné au procès de sa femme, jeudi 9 avril devant le tribunal correctionnel de Paris. Cinq ans d'emprisonnement ont été requis dans cette affaire où la procureure a évoqué une « inversion des rôles » avec une « femme bourreau et un homme victime ».Pourtant, si les femmes restent, de loin, les premières victimes de violences conjugales, le cas des hommes battus ou maltraités est moins exceptionnel qu'on pourrait le croire.149 000 hommes ont été victimes de violences au sein de leur couple en 2012 et 2013, selon l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (qui s'appuie l'enquête de victimisation « cadre de vie et sécurité »).398 000 Sur la même période, les femmes étaient toutefois bien plus nombreuses à se déclarer victimes de violences physiques ou sexuelles de la part de leur conjoint et de leur ex-conjoint.Un rapide calcul des victimes de violences conjugales montre que les hommes représentent donc 27 % des cas de violence conjugales et 17 % des cas mortels. La formule – tristement consacrée – : « Tous les trois jours, une femme décède sous les coups de son conjoint » peut toutefois son équivalent pour l’autre sexe : « Tous les 14,5 jours, un homme décède sous les coups de sa conjointe ».Cette violence, plus taboue, est mal représentée par les statistiques. Les hommes en parlent moins, le déclarent moins. Quand 10 femmes sur 100 déposent plainte suite aux violences qu’elles ont subies, seuls 3 hommes sur 100 osent se tourner vers la justice, toujours selon l’ONDRP.Alors que les violences faites aux femmes font – à raison – l'objet de plans et de campagnes très médiatisées, il existe peu de structures d’aide aux hommes battus. La première association fondée en 2009, SOS Hommes Battus, affirme recevoir environ 2 500 appels et mails chaque année.La nature des sévices endurés diffère selon les sexes. Les violences conjugales subies par les hommes sont beaucoup plus souvent physiques que sexuelles. #container_1428596057873{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1428596057873{ height:400px; } #container_1428596057873 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1428596057873 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1428596057873 .subtitre{ display:block; }Les hommes davantage victimes de violence physiqueEstimation d'après les déclarations de victimes de violences conjugales(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1428596057873", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://femmes.gouv.fr/wp-content/uploads/2012/11/reperes_18_CR-ONED-2008-2012.pdf", "_blank" ); 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Qui sont les hommes battus ?D’après les chiffres de l’ONDRP, les hommes victimes de violences conjugales sont souvent jeunes (entre 25 et 44 ans), vivent en couple – sans être mariés pour la plupart –, ont des revenus modestes et ont des enfants.Un profil similaire à celui des femmes battues hormis sur un critère : le niveau d'éducation. Alors que la plupart des femmes battues sont sans diplôme ou peu diplômés, les hommes battus sont diplômés de l’enseignement supérieur.Qui sont les femmes violentes ?Les études sur les femmes auteurs de violence conjugale manquent. Les seules données sur lesquelles on peut s'appuyer sont les recensements des morts violentes au sein des couples effectué chaque année par le ministère de l'intérieur. Avec un double biais : cela ne représente que la situation la plus extrême, l'homicide, et ne repose que sur l'étude de 25 cas en 2013. Le portrait-robot qui en ressort est quasi similaire à celui des hommes. La femme qui en vient à donner la mort à son conjoint est « le plus souvent mariée, a entre 51 et 60 ans et n’exerce pas ou plus d’activité professionnelle », selon l'étude réalisée par la délégation aux victimes.Les raisons du passage à l’acte, en cas d’homicide, diffèrent selon le sexe. Voici les plus fréquentes selon les témoignages des auteurs (lire, donc, par exemple « 33% des homicides au sein du couple causés par des femmes sont liés à une dispute ») #container_1428586543533{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1428586543533{ height:500px; } #container_1428586543533 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1428586543533 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1428586543533 .subtitre{ display:block; }Les raisons invoquées en cas d'homicide au sein du couple(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1428586543533", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://femmes.gouv.fr/wp-content/uploads/2014/11/DAV_Etude-nationale-sur-morts-violentes-2013.pdf", "_blank" ); } } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"Ministère de l'intérieur, étude nationale sur les morts violentes au sein du couple - 2013", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"Sur 146 homicides" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} %" }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Les disputes","La maladie de la victime ou de l'auteur","La jalousie","La folie ou la dépression","Les violences subies","Le refus de la séparation","Les difficultés financières","Autres"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Hommes", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 31 ], [ "", 10 ], [ "", 9 ], [ "", 8 ], [ "", 1 ], [ "", 35 ], [ "", 3 ], [ "", 3 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Femmes", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 33 ], [ "", 8 ], [ "", 12.5 ], [ "", 4 ], [ "", 20 ], [ "", 12.5 ], [ "", 4 ], [ "", 4 ] ], "color": "#FFc832" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Le mode d'action est également différent ; alors que les hommes finissent pour la plupart par se saisir d’une arme à feu, les femmes optent plus souvent pour l’arme blanche.En 2013, sur les 146 personnes décédées, 25 étaient des hommes. A chaque fois, il s’agissait de meurtre ou d’assassinat, et non pas d’homicide involontaire. Preuve que la violence délibérée est bien présente des deux côtés, que l’on soit homme ou femme.Leila MarchandJournaliste au Monde 10.04.2015 à 10h15 • Mis à jour le10.04.2015 à 15h07 Agressions physiques ou verbales, menaces, vols : les praticiens sont confrontés à de nombreux problèmes d’insécurité. L’Observatoire pour la sécurité des médecins, organe créé en 2003 par le Conseil de l’Ordre, a publié vendredi 10 avril ses statistiques pour l’année 2014 : 901 incidents ont été répertoriés, un chiffre en légère baisse par rapport au record de l’année 2013 (925 agressions), mais encore parmi les plus élevés depuis la création de l’observatoire. Le signe pour l’Ordre d’une inquiétante banalisation des incivilités, en particulier dans les cabinets libéraux, où le nombre d’agressions a explosé (83 % du total des agressions, contre 75 % en 2013).L’observatoire prend le pouls de l’insécurité dans les cabinets médicaux en recensant les déclarations d’agression des médecins. Les résultats sont ensuite analysés par l’institut de sondage Ipsos. Mais ces comptes-rendus étant facultatifs, ils ne rendent pas compte de la totalité des violences. Par ailleurs, la moitié des agressions ne sont pas suivies d’un dépôt de plainte. « C’est difficile quand on vit dans une relation de confiance [entre médecins et patients] de déclarer un incident », explique Patrick Bouet, le président de l’Ordre.Les généralistes, premières victimesEn 2014, 73 % des agressions déclarées sont des atteintes à la personne. Dans le détail, les agressions verbales et les menaces ont diminué de 4 % en 2014, alors que les agressions physiques stagnent par rapport à 2013. Le reste des incidents concerne des vols de matériel médical – comme des ordonnanciers et des tampons professionnels, qui permettent d’établir de fausses ordonnances.Dans la moitié des cas, l’agresseur est un patient. L’entourage du patient peut aussi être l’auteur de violences, chez le pédiatre par exemple. Parmi les motifs de ces agressions, on trouve les reproches au sujet de la prise en charge (30 % des cas), le vol ou la tentative de vol (20 %), le refus de prescription de médicament ou d’arrêt de travail (14 %) ou un temps d’attente jugé trop long (9 %).Les généralistes sont les plus visés (avec 61 % des déclarations d’agression, soit un chiffre en hausse de cinq points depuis deux ans), alors qu’ils ne représentent que 46 % des professionnels de santé. Viennent ensuite les spécialistes : en tête, les ophtalmologues, peut-être à cause des longs délais d’attente pour obtenir un rendez-vous, suivis par les dermatologues.Un boîtier avec bouton « SOS »L’insécurité touche davantage les villes et particulièrement les centres-villes (57 % des agressions), des zones où le phénomène a augmenté de 13 points depuis 2008. Les départements les plus touchés restent les mêmes que par le passé : le Nord (63 incidents déclarés), les Bouches-du-Rhône (41 incidents), l’Isère (38 incidents) et la Seine-Saint-Denis (35 incidents). Parmi ces quatre départements, le dernier est le seul à enregistrer une baisse des violences (en 2013, l’observatoire y avait en effet relevé 45 incidents). Néanmoins, pour Nadine Joly, coordinatrice des dispositifs de sécurité des professions exposées au ministère de l’intérieur, il existe « sans doute une sous-déclaration dans ces territoires difficiles ».Mais l’insécurité se constate sur l’ensemble du territoire car si l’on rapporte le nombre d’incidents au nombre de médecins en activité (pour obtenir le taux de victimation), le Tarn-et-Garonne, la Meuse, la Loire et la Haute-Vienne arrivent cette fois en tête.Pour tenter d’endiguer les violences, un protocole national a été mis en place en avril 2011. Il prévoit de sensibiliser les praticiens aux problèmes de sécurité, de leur donner des conseils de sécurité (protéger son cabinet contre le vol, réagir face à une agression) et de recueillir les plaintes plus rapidement.Dans le Gard, certains médecins sont équipés d’un boîtier avec GPS intégré. En cas d’agression, ils peuvent presser le bouton « SOS » pour alerter les secours. Mis en place en février 2013, il n’a été utilisé qu’une seule fois dans le département mais n’a pas permis de venir en aide au médecin molesté dans une cité. Parce qu’elle protégeait son visage des coups, la victime n’a pas pu appuyer sur le boîtier glissé dans sa poche. L’Ordre des médecins insiste donc sur la prévention pour désamorcer les conflits.Maurane Speroni 30.04.2015 à 13h00 • Mis à jour le30.04.2015 à 15h34 Apparue dans une vidéo provocante qui faisait le tour de son quartier, une adolescente de 15 ans a mis fin à ses jours mardi 28 avril au soir en se jetant par la fenêtre de son appartement situé à Stains (Seine-Saint-Denis), selon une source policière citée anonymement par l'AFP.La jeune fille a « sauté par la fenêtre de son appartement situé au 4e étage » d'un immeuble d'une cité de cette commune déshéritée de la banlieue parisienne. Ses parents et frères et sœurs, qui étaient présents dans l'appartement, ont entendu un « bruit énorme » et constaté qu'elle gisait sur le sol.« Filmée à son insu » dans une position provocanteSelon la source, l'adolescente « avait des problèmes car elle s'était exhibée devant une caméra ou avait été filmée à son insu » dans une position provocante. La vidéo, postée sur les réseaux sociaux, « avait été vue par de très nombreuses personnes de son quartier et de son entourage ».En outre, elle aurait été « victime de pressions ou chantages devenus insupportables » depuis la diffusion de la vidéo, a précisé la source policière, mettant en garde les adolescents « qui ne sentent pas les dangers des réseaux sociaux ». Son corps a été transporté à l'Institut médico-légal de Paris. L'enquête a été confiée à la sûreté territoriale de Seine-Saint-Denis. 30.04.2015 à 12h17 • Mis à jour le30.04.2015 à 15h21 | Anne-Aël Durand A l'occasion de la journée de la non-violence éducative, le 30 avril, rencontre avec des parents qui cherchent une autre voie pour leurs enfants, entre la fessée et le tout-permissif. « Les craies sont par terre, elles doivent être rangées. Viens, nous allons le faire ensemble. » Fanny prend Loane, 6 ans, par la main, s'accroupit et commence à ramasser les craies de couleur éparpillées sur la terrasse. Sa fille l'imite, accompagnée de Kim, 3 ans. Deux minutes plus tard, les deux petites blondes posent leur seau rempli sur la table et repartent dans le jardin. Une scène banale mais significative pour Fanny Voirol. « Avant, j'aurais dit : ‘Tu ranges ces craies tout de suite', je me serais fâchée, j'aurais crié fort, envoyé Loane dans sa chambre… Là, j'ai eu ce que je voulais dans une atmosphère sereine. »« Quand ma fille a eu 2 ans, elle faisait des crises pour tout : prendre le bain, se brosser les dents, sortir… Je la forçais, je la punissais, persuadée qu'il fallait se faire obéir coûte que coûte. » Cette jeune femme dynamique n'est pas une adepte de la fessée – « J'en ai donné deux ou trois, mais ce n'était pas efficace » – mais face à ce « bras de fer quotidien », elle cherchait une manière de s'y prendre autrement, sans pour autant céder sur ses principes éducatifs.« Habiletés de langage » et règlement sur le frigoFanny Voirol s'inscrit alors à des ateliers de parentalité positive, fondés sur la méthode de Faber-Mazlich, deux auteures qui ont popularisé aux Etats-Unis les travaux du psychologue Haïm Ginott. Les parents y apprennent à comprendre les sentiments et les besoins des enfants, et à formuler leurs exigences sans agressivité ni menaces.Sans trop y croire, la jeune maman se force à adopter ces nouvelles « habiletés de langage » et quelques astuces prodiguées durant le cours, comme l'élaboration de règles de vie, une série de consignes signées par parents et enfants et affichées sur le frigo de son pavillon de Pontault-Combault (Seine-et-Marne). « Au début, je me suis dit : ‘Pourvu que je ne jette pas 150 euros à la poubelle.' Mais je ne regrette pas ! Ça a tout changé. Ma fille est moins tendue et moi aussi. Ça a résolu les trois quarts des problèmes. » Fanny Voirol fréquente aujourd'hui un nouveau groupe, L'Atelier des parents. En alternant exposés, jeux de rôles et démonstrations visuelles, la formatrice, Séverine Cavaillès, aborde les mêmes notions : l'empathie, la nécessité de poser un cadre solide et stable, les alternatives à la punition. « La fessée est une réponse quand on se sent impuissant, dépassé, dont la nocivité pour le cerveau de l'enfant a été prouvée scientifiquement. Mais crier, humilier, ce n'est pas mieux », explique cette mère de quatre adolescents. Son conseil : arrêter de vouloir « faire payer » un enfant désobéissant, mais lui enseigner les conséquences : réparer ses bêtises, présenter ses excuses…“On mise tout sur notre enfant”Depuis deux ans, Séverine Cavaillès anime dans son salon de Saint-Maur-des-Fossés (Seine-et-Marne) des sessions pour de petits groupes de parents déroutés, épuisés, ou anxieux. « Je vois souvent des gens trop laxistes, débordés ou qui basculent dans l'autoritarisme d'un coup… Aujourd'hui, l'enfant est au centre. Comment poser l'autorité ? Comment être légitime ? » Côte à côte sur le canapé en cuir, Ambre Le Tiec et son mari Patrick, parents de Gabriel, 4 ans, transcrivent ses conseils sur leur petit livret d'apprentissage. « Notre premier enfant est venu tard, quand j'avais 45 ans. On mise tout sur lui, on veut être de bons parents pour qu'il se développe sans stress », explique Ambre de sa voix posée.Lire aussi : La fessée a-t-elle une valeur éducative ?Près d'elle, Nada Zriken, mère d'une fille de 7 ans et d'un garçon de 4 ans, partage ses propres expériences. Elle a déjà suivi cette formation et s'apprête à la prodiguer à son tour. Au début, même son mari la « regardait bizarrement » mais il a été bluffé par les résultats. « En France, on est en retard sur ces questions, car les parents se reposent sur l'école, qui est gratuite. Cela parait aberrant d'investir le moindre centime pour l'éducation. »La législation ne suffira pasEn effet, ces ateliers, qui coûtent 20 à 30 euros la séance, « restent encore confidentiels en France, par rapport aux Etats-Unis », estime un autre formateur, Arnaud Doillon, qui affirme que son public est « assez varié, avec environ 20 % d'hommes ». Certains psychologues proposent aussi un coaching parental individuel. C'est ainsi qu'Alexandra Fryda, 33 ans, s'est retrouvée dans le cabinet parisien de Laura Bianquis. « Je l'ai appelée car ma fille de 2 ans pleurait systématiquement quand je la posais à la crèche, c'était très dur, j'ai craqué. Les séances ont levé le blocage, et apportent aussi des moyens vraiment concrets. Avec ma fille, on a fabriqué une ‘boîte à colère' avec un coussin à frapper, des magazines à froisser ou jeter pour exprimer sa frustration… »Les promoteurs de la parentalité positive ou de l'éducation bienveillante notent depuis quelques années un engouement, également notable chez les professionnels de la petite enfance. Avec son ouvrage J'ai tout essayé (JCLattès), publié en 2011 et vendu à plus de 60 000 exemplaires, Isabelle Filliozat a contribué à populariser la parentalité positive et l'éducation bienveillante. « De tout temps, on a entendu que les parents étaient trop laxistes, mais le problème n'est pas là. Les enfants ne sont plus les mêmes qu'hier. Il y a les écrans, l'incertitude financière, le stress des parents, la malbouffe… Il faut comprendre comment les calmer », explique la psychothérapeute.Pour elle, le débat qui s'est ouvert en France sur la fessée peut permettre d'aborder ces questions. « C'est la mission des pouvoirs publics de faire une loi qui protège nos enfants. C'est comme la ceinture de sécurité : le débat a été vif, mais aujourd'hui, personne ne la remet en cause. Mais la législation ne suffira pas. Il faut des ressources pour les parents », détaille Isabelle Filliozat. « Aujourd'hui, les cours, les conférences sont privés, donc réservés à ceux qui peuvent payer ou ont l'idée d'y venir. Si la parentalité 'était une priorité nationale, il y aurait plus de moyens pour tous. »Cinq conseils pour essayer :Comprendre : connaître les besoins de l'enfant, et adopter un point de vue empathique, chercher à entendre la colère, la tristesse ou la frustration de son enfant pour désamorcer les crises.Poser un cadre : définir (à deux) des règles d'éducation adaptées à l'âge de l'enfant, et les formuler clairement. Se rappeler que l'enfant “teste” ce cadre, et pas la personne de ses parentsEtre positif : formuler les règles de manière affirmative plutôt que les interdits (“Marche” plutôt que “Ne cours pas”). Complimenter les bonnes actions plutôt que pointer les erreurs. Parler avec respect.Remplacer les punitions humiliantes ou brutales par des “conséquences” liées à l'action : réparer sa bêtise, s'excuser…Déculpabiliser : accepter qu'on ne sera pas un parent parfait, et cesser, en miroir, d'exiger d'avoir un enfant idéal. Et être patient...Anne-Aël DurandJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.04.2015 à 23h23 • Mis à jour le30.04.2015 à 11h01 | Gilles Paris (Washington, correspondant) Les juristes américains se perdaient en expectatives, mercredi 29 avril, au lendemain des auditions consacrées par la Cour suprême à la question du mariage homosexuel (cas Obergefell v. Hodges). Rédacteur en 2013 d’un l’arrêt important contestant la définition stricte du mariage comme l’union d’un homme et d’une femme votée par le Congrès en 1996, Anthony Kennedy a à plusieurs reprises rejoint la minorité des quatre juges libéraux (au sens anglo-saxon) sur les dossiers relatifs aux discriminations frappant les homosexuels. L’ancien juge de la Cour d’appel fédérale de San Francisco, nommé par le républicain Ronald Reagan en 1988, était ainsi considéré par les associations militant en faveur du mariage gay comme un allié face aux quatre autres juges conservateurs.Lire aussi :Anthony Kennedy, le juge pivot de la Cour suprêmeCes dernières ont donc été d’autant plus prises de court lorsque Anthony Kennedy a semblé mardi écrasé par les responsabilités, exprimant son inconfort à l’idée que neuf juges désignés et non élus remettent en cause une tradition pour laquelle il faut compter en siècles. « Nous vivons avec cette définition [du mariage] depuis des millénaires. Et il est très difficile pour la Cour de dire : Eh bien, nous sommes plus malins », a-t-il assuré. Les juges qui avaient été contraints de s’impliquer dans cette querelle juridique et sociétale à la suite de divergences entre les Cours d’appel fédérales sur la question de la légalisation du mariage homosexuels avaient refusé tout d’abord d’interférer en octobre 2014. Pour une raison évidente compte tenu de la profondeur des divisions internes manifestées par les auditions du 28 avril.« Vous voulez en fait changer cette institution »Le président de la Cour suprême, John Roberts a ainsi porté le fer en rappelant que jusqu’en 2001 aucun Etat dans le monde n’avait jamais défini autrement le mariage que l’union d’un homme et d’une femme. Il a également estimé, face à la juriste défendant le principe de la légalisation, Mary Bonauto, que cette dernière ne cherchait pas, contrairement à ce qu’elle assurait, à faire en sorte que les couples homosexuels « rejoignent une institution ». « Vous voulez en fait changer cette institution », a-t-il assuré.Un point aussitôt contesté par les juges libérales Ruth Bader Ginsburg et Sonia Sotomayor pour lesquelles étendre aux homosexuels les bénéfices du mariage ne retirerait rien aux couples hétérosexuels. Fidèle à elle-même, la juge Bader Ginsburg avait auparavant exécuté à sa manière la notion de tradition défendue par ses pairs conservateurs, le juge Roberts mais aussi Antonin Scalia et Samuel Alito en rappelant que le mariage avait aussi réduit les femmes à un rôle subalterne pendant des siècles, que cette institution avait évolué, fort heureusement de son point de vue, et qu’elle continuerait à la faire, dans une allusion au basculement de la société américaine, en quelques années, sur le sujet.Quête de dignitéComme le juge Kennedy, les juges conservateurs ont insisté sur l’atteinte à la démocratie que constituerait une décision s’imposant à tous prise par des juges. Pour John Roberts, « fermer le débat peut aussi fermer les esprits, et cela peut avoir des conséquences l’acceptation de cette nouvelle institution. Les personnes ne raisonnent pas de la même manière sur un sujet quand ils peuvent avoir l’opportunité de s’exprimer par un vote et quand il est tranché pour eux par des Cours ». « Nous ne vivons pas dans une pure démocratie, a rétorqué Elena Kagan, nous vivons dans une démocratie constitutionnelle » qui a le devoir de protéger les minorités.Les défenseurs de la légalisation du mariage gay ont repris espoir quand le juge Kennedy a exprimé ses doutes lorsque John Bursch, le juriste défendant les quatre États qui demandent que la Cour confirme l’interdiction du mariage homosexuel (Kentucky, Michigan, Ohio, Tennessee), a assuré que la démarche ne visait que le bien-être des enfants. Ils ont été un peu plus rassurés lorsque le juge a également exprimé une grande empathie envers la quête de dignité que traduisait selon lui la démarche des couples homosexuels. Mais les doutes nés des auditions de mardi ne seront vraiment dissipés que par la lecture de l’arrêt que rendra la Cour. Ce dernier est attendu dans les derniers jours du mois de juin.Lire aussi :La Cour suprême étudie la légalité du mariage gay aux Etats-UnisGilles Paris (Washington, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.04.2015 à 17h56 • Mis à jour le30.04.2015 à 16h03 | Elise Vincent Sa voix est nerveuse, son débit pressé, mais Valentin, 27 ans, domicilié à Aix-en- Provence (Bouches-du-Rhône), tente malgré tout de contenir son anxiété et refuse de céder au pessimisme. Voilà cinq jours qu’il essaie désespérément d’obtenir des nouvelles de son petit frère, Dorian, 24 ans, et de Julia, la compagne de celui-ci. Ils participaient à un trek dans la région martyre de Langtang, au Népal, quand le tremblement de terre a frappé le pays, samedi 25 avril. Cinq jours de stress et de recherches acharnées qu’il a décidé de mener essentiellement en s’appuyant sur les réseaux sociaux. « Sur place, je ne servirais à rien », explique-t-il.Lire aussi :Au Népal, les secours peinent à atteindre les villages isolés autour de GorkhaC’était le premier voyage de son frère et de sa compagne dans l’Himalaya. Depuis un an, ils s’étaient installés en Australie et travaillaient dans la restauration pour s’offrir ces vacances qui ont tourné au drame.Dorian et Julia faisaient partie d’un groupe de onze randonneurs. Ils étaient accompagnés d’un guide, d’un aide de camp et de trois porteurs. Le groupe était arrivé vendredi soir dans le village de Ghore Tabel, ravagé mardi par une avalanche, et devait rejoindre en quatre heures le lendemain le village de Langtang, totalement détruit par le séisme. Le tremblement de terre a eu lieu à 11 h 57, heure népalaise, samedi. Valentin espère que son frère était « entre les deux » villages à ce moment-là.Lire aussi :Népal : la recherche des disparus s’organise en ligneSamedi. Lorsqu’il apprend la nouvelle du tremblement de terre, Valentin l’avoue, il ne s’inquiète pas trop dans un premier temps. L’épicentre paraît loin. Il se contente avec les siens d’envoyer à Dorian et Julia un petit message sur Facebook, « histoire de se rassurer ». C’est déjà là, sur Facebook, que le jeune couple avait publié son dernier message en arrivant à l’entrée du parc de Langtang, deux jours avant la catastrophe.Ne voyant aucune réponse arriver, Valentin commence à sérieusement s’inquiéter. Dorian et Julia ne leur ont pas précisé le nom de l’agence avec laquelle ils partaient. Impossible, dès lors, de savoir qui contacter pour remonter jusqu’à eux.Valentin a alors une idée : « Je me suis dit que le meilleur moyen d’avoir le nom de l’agence était de  cracker la boîte mail de mon frère. » Fort d’un gros réseau Twitter, il se met à demander conseil tous azimuts pour savoir comment s’y prendre.Mon frère est au Népal. Je suis toujours sans nouvelles de lui. Je cherche a craker son mail pour des infos sur son Trek. Un expert ici svp?— Valolic_ (@VaLOLic)require(["twitter/widgets"]);On l’oriente vers le siège de Google en Irlande, qui lui répond que cette démarche n’est possible qu’en cas de « catastrophe », comme un « avion perdu » dans le ciel, et qu’il faut l’accord d’un « corps de l’Etat ». « Aussi aberrant que cela puisse paraître, le tremblement de terre ne rentre pas dans la catégorie des catastrophes », s’agace-t-il.Dimanche. Grâce à « l’effet boule de neige » des réseaux sociaux, Valentin finit par trouver le nom de l’agence de trekking de son frère : Trinetra Adventure, une petite société franco-népalaise basée à Katmandou. En l’appelant, il tombe sur les patrons : un couple de Français qui essaie tant que bien mal de prendre les appels depuis un téléphone installé dans la rue. L’agence a été détruite par les secousses et eux-mêmes dorment dehors.Les heures passent. L’agence tient informés comme elle peut les proches des randonneurs. Jusqu’à ce qu’elle apprenne à Valentin que tous les groupes ont pu être localisés, « sauf celui de [son] frère ». Lundi. Nouveau coup dur pour Valentin et ses proches. Depuis samedi, ils appellent régulièrement la cellule de crise du Quai d’Orsay pour prendre des nouvelles. À chaque fois, les informations sont maigres. Mais aux alentours de 13 heures ce lundi, une voix enjouée annonce à Valentin : « C’est bon, ils ont été localisés, ils sont vivants. » « J’étais euphorique », raconte-t-il.Mais la confusion s’installe quand ses proches appellent à leur tour la cellule de crise pour se faire confirmer l’information et obtiennent des réponses beaucoup plus ambiguës. « Finalement, vers 23 heures, on nous a dit “ne vous emballez pas, il ne s’agit pas de sources officielles”… »Mardi. Valentin réussit pour la première fois à joindre l’ambassade de France au Népal. On lui confirme ce qu’il redoutait : non, son frère et son groupe n’ont pas encore été localisés. Autre nouvelle difficile à avaler : « L’ambassade nous a dit qu’il n’y aurait pas d’hélicoptères déployés dans la vallée de Langtang pour faire des recherches ! »Valentin est renvoyé vers la cellule de crise du quai d’Orsay, qui, cette fois, lui propose un suivi plus personnalisé auprès d’une équipe comprenant un médecin. C’est cette équipe qui le tient désormais informé des évolutions de l’enquête. « On se sent un peu plus pris en charge », dit-il.Mercredi. A force d’agitation, notamment auprès d’ONG, Valentin a obtenu que la photo du guide du groupe de son frère – Dile Gurung – soit diffusée sur tous les téléphones satellite des sherpas guides qui étaient dans la région au moment du séisme. Il a aussi fait traduire en anglais et en népalais tous les appels à témoins qu’il a lancés sur les réseaux sociaux.Il a surtout obtenu des compagnies d’assurance de son frère et de sa compagne qu’elles lancent des « recherches privées ». Un hélicoptère devait survoler, mercredi matin, la vallée de Langtang pour essayer d’apercevoir des survivants coincés dans cette zone très touchée par le séisme. Valentin croise les doigts.Les compagnons du frère de ValentinValentin a tenu à ce que son témoignage soit associé à la liste de ceux qu’il connaît qui marchaient avec son frère. Et ce, afin que l’information circule au maximum. Les voici :- Julia Merle (la compagne de Dorian)- Guillaume Dutrève- René Dutrève- Florence Dutrève- Irène DeboulozElise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.04.2015 à 17h22 • Mis à jour le30.04.2015 à 04h13 Un individu placé en garde à vue durant le week-end, dans le cadre de l'enquête sur un projet d'attentat déjoué en Ile-de-France, a été mis en examen, mercredi 29 avril. L'homme de 33 ans est suspecté d'avoir aidé Sid Ahmed Ghlam, mis en examen pour assassinat et pour avoir planifié une attaque contre au moins une église de Villejuif (Val-de-Marne).Lire le portrait : Le suspect de l'attentat déjoué n'avait pas le profil d'un délinquant radicaliséL'individu, né en octobre 1981, doit répondre des chefs d'« association de malfaiteurs terroriste criminelle », « recel de vol en bande organisée » et « usage de fausses plaques d'immatriculation », toutes infractions en relation avec une entreprise terroriste, a déclaré au Monde le parquet de Paris.Son ADN a été retrouvé sur l'essuie-glace du véhicule où était entreposé l'arsenal de M. Ghlam. Son empreinte génétique a également été isolée sur un gilet pare-balles découvert au domicile de l'étudiant algérien.« Télécommandé » depuis la Syrie ?Les investigations ont montré que c'était sur instruction de commanditaires que Sid Ahmed Ghlam avait trouvé la clé de cette Renault Mégane volée, garée à Aulnay-sous-Bois et à l'intérieur de laquelle se trouvait tout ou partie des armes retrouvées après son arrestation fortuite, le 19 avril, à Paris.Lundi, le procureur de Paris, François Molins, avait affirmé que le jeune homme de 24 ans « [était] passé à l'acte à la suite d'instructions données vraisemblablement de Syrie et pour le compte d'organisations terroristes ». Selon le magistrat, il aurait bénéficié d'une aide logistique. « Ce type d'individu n'agit pas seul », avait également déclaré le premier ministre, Manuel Valls.L'importance de l'arsenal – quatre kalachnikovs, un pistolet, un revolver – en possession de Sid Ahmed Ghlam, dans son véhicule ou à son domicile, amène les enquêteurs à s'interroger sur sa volonté d'attaquer seul ou avec des complices. Deux autres personnes avaient été arrêtées ce week-end, mais leurs gardes à vue ont été levées mardi et mercredi.  29.04.2015 à 10h36 • Mis à jour le29.04.2015 à 11h49 | Gaëlle Dupont La Cour de justice de l’Union européenne estime, avec beaucoup de précautions, que la France devrait modifier sa réglementation en matière de don du sang, et trouver le moyen de ne pas en exclure systématiquement et à vie les hommes homosexuels. La Cour, qui interprète le droit européen, était interrogée par le tribunal administratif de Strasbourg. Elle a indiqué mercredi 29 avril que l’exclusion définitive pourrait ne pas être « proportionnée » avec l’objectif recherché, à savoir la sécurité des receveurs de sang.« La Cour estime que même si la situation épidémiologique pourrait justifier l’exclusion totale de la population homosexuelle masculine, il faut vérifier qu’il n’existe pas d’autres moyens, moins contraignants, qui permettraient à certains homosexuels et bisexuels de donner leur sang », explique un expert du droit de l’Union. Elle propose la mise en place de quarantaine sur les dons, ou la reformulation du questionnaire auquel doivent répondre les donneurs de sang.L’interdiction de donner son sang pour les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes est en vigueur depuis 1983. Elle est fondée sur une plus forte présence du VIH dans cette population, et sur l’existence d’une « fenêtre silencieuse » de dix jours, pendant lequel le virus est indétectable dans le sang collecté.La gauche avait promis de revenir sur cette interdiction générale, perçue par les associations de défense de droits des homosexuels comme une discrimination, avant de faire marche arrière. Mais, alors que le dossier semblait depuis bloqué, la décision de la Cour de justice de l’Union européenne intervient au moment où le gouvernement a décidé de faire évolution la réglementation.Lire aussi :Le Comité d’éthique ne préconise pas d’ouvrir le don du sang aux homosexuelsLe débat a été relancé, dans le cadre de l’examen de la loi sur la santé par l’Assemblée nationale, qui a adopté à l’unanimité, vendredi 3 avril, un amendement affirmant que « nul ne peut être exclu du don de sang en raison de son orientation sexuelle ». La ministre de la santé, Marisol Touraine, a annoncé des changements imminents. « Les questionnaires remis aux donneurs peuvent donner le sentiment d’une discrimination sur la base de la seule orientation sexuelle, ce qui n’est pas acceptable : ce qu’il faut regarder, ce sont les comportements sexuels, a-t-elle affirmé. Le questionnaire va évoluer. »L’enjeu reste de trouver une formule qui garantisse l’exigence de santé publique et la protection des receveurs. « Il y a 3 000 nouvelles infections par an chez les homosexuels en France, rappelle Josiane Pillonel, épidémiologiste et démographe à l’Institut national de veille sanitaire (InVS). La prévalence, c’est-à-dire la proportion de personnes porteuses, est estimée entre 8 et 20 % dans cette population. »Différents scénariosLa moitié du risque actuel de transmission du VIH par transfusion, estimée à 1 sur 2 900 000 dons, est due à des hommes ayant eu des relations sexuelles avec des hommes qui ont donné leur sang malgré l’interdiction. « On voit les limites de la mesure d’exclusion permanente actuelle », poursuit Mme Pillonel. La réglementation était perçue comme discriminatoire, elle n’est pas toujours respectée.L’INVS a modélisé différents scénarios. Si la mesure d’exclusion était limitée à douze mois et ne concernait que les hommes ayant eu des partenaires multiples, le risque pourrait être multiplié par quatre, passant à 1 sur 700 000 dons. « Cependant, ce scénario ne tient pas compte de l’éventuelle adhésion des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes à une mesure moins stricte, qui serait perçue comme plus équitable », observe Mme Pillonel. Des études menées à l’étranger ont montré qu’une réglementation perçue comme moins discriminatoire améliore la sincérité des donneurs sur leur comportement sexuel avant le don.En revanche, un assouplissement aurait un effet délétère s’il était interprété comme une garantie de sécurité pour les receveurs, et perçu comme une sorte de feu vert pour donner son sang afin de le faire tester. L’explication de la nouvelle réglementation et la responsabilisation des donneurs seraient donc capitale si cette mesure était retenue.Lire aussi :Pourquoi les homosexuels peuvent donner leurs organes et non leur sangL’exclusion des hommes ayant eu des relations sexuelles avec des hommes pendant les douze mois qui précèdent le don n’engendrerait en revanche aucune augmentation du risque. Des modélisations précises sont en cours de réalisation. C’est le choix fait en Grande-Bretagne, aux États-Unis, en Australie. Le Canada requiert une abstinence de 5 ans. L’acceptation des homosexuels abstinents depuis un an était déjà présentée par l’InVS en 2012 sur la base de travaux publiés à l’étranger comme « le changement le plus acceptable en raison du risque additionnel extrêmement faible ». Mais le choix final n’est pas encore arrêté.Gaëlle Dupontjournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Margherita Nasi Être une jeune entreprise innovante spécialisée dans l’efficacité énergétique, cela signifie d’abord faire preuve de réactivité. Car l’audit énergétique réglementaire est en ce moment sur toutes les lèvres.Avec le décret sur la transition énergétique, toutes les grandes entreprises doivent effectuer un audit avant le 4 décembre 2015. « C’est donc la course contre la montre », explique Jean Pierre Riche, PDG d’Okavango-Energy. La concurrence est rude : plusieurs entreprises lancent des appels d’offres massifs et divisent les prix.Lire aussi :24 heures avec le patron d’une PME : « Convivialité, respect des différences, responsabilité, autonomie et esprit d’équipe » (1/3)« Face à cette nouvelle situation du marché qui attire par ailleurs de nouveaux acteurs concurrents, nous avons décidé de construire des nouvelles prestations moins chères conformes à la réglementation, et de continuer à revendiquer notre différence avec des missions de mise en œuvre de plans d’économies avec engagement de résultat ».Il s’agit aussi de réfléchir aux éléments qui freinent la mise en œuvre des recommandations issues des audits énergétiques, pour pouvoir proposer des offres innovantes. Okavango-Energy développe ainsi une offre, KubangO, pour les PME et les entreprises de taille intermédiaire (ETI) industrielles souhaitant diminuer leurs coûts énergétiques sans recours à un endettement supplémentaire ni mobilisation de fonds propres. « Pour le secteur industriel, notre démarche reste encore très inédite, nous devons aménager les contrats existants dans le secteur tertiaire pour les adapter au secteur industriel », explique le PDG.Lire aussi :24 heures avec le patron d’une PME : direction l’Espagne (2/3)Pour être un acteur de référence sur le marché dans un métier basé sur les compétences des consultants, il faut aussi avoir les meilleurs candidats. Jean-Pierre Riche en rencontre toutes les semaines : « Je m’implique personnellement dans le processus continu de prérecrutement afin de détecter les meilleurs éléments. J’en rencontre une centaine par an ».Parmi les critères de recrutement, Jean-Pierre Riche cite la compétence, le respect des valeurs du groupe mais aussi l’expérience internationale. « Le cabinet a une vocation européenne et compte déjà plus de huit nationalités. Cette diversité des cultures oblige au respect de la différence, à la recherche des complémentarités, à l’ouverture d’esprit… elle est un des piliers de notre esprit d’équipe et un enrichissement personnel quotidien ».Lire aussi :24 heures avec le patron d’une PME : le développement d’une nouvelle offre (3/3)Car travailler avec un autre pays ne va pas de soi. Jean-Pierre Riche se rend tous les mois en Espagne pour piloter le développement de la filiale. Les clients y sont plus prudents quand il s’agit de démarrer une nouvelle collaboration. « La crise a, en outre, profondément marqué les entreprises, qui sortent lentement de leur état tétanisé. Il faut donc les mettre en confiance et discuter longuement avec elles pour qu’elles ne soient plus sur la défensive », analyse M. Riche. Et puis impossible de compter sur des aides du gouvernement : « Okavango Espagne ne trouve pas de subventions, les banques ne prêtent pas à une start-up et les mécanismes de contre garantie bancaires sont très limités ».Lire aussi :24 heures avec le patron d’une PME : Farid Lahlou repart toujours avec une leçonCela n’empêche pas Jean-Pierre Riche d’entamer ses journées avec envie et passion : « quand on est entrepreneur, chaque jour est une chance de faire grandir son enfant, son entreprise. Que ce soit pour des tâches stratégiques, qui sont intellectuellement stimulantes ou beaucoup plus opérationnelles voire basiques, comme ranger son bureau avant l’arrivée d’un client, on sait que tout ce travail réalisé mène au développement de son entreprise ».Margherita NasiJournaliste au Monde Margherita Nasi (propos recueillis par) Durant plusieurs semaines, Le Monde donne la parole aux dirigeants des petites et très petites entreprises, pour qu’ils dévoilent leur quotidien en décrivant quelques-unes de leurs journées, leur engagement, leurs contraintes, leur moyen d’agir… C’est au tour de Jean-Pierre Riche, âgé de 50 ans, le patron d’Okavango-Energy, une entreprise innovante créée en 2009 spécialisée dans l’efficacité énergétique, de raconter son activité.Les prestations de ce cabinet couvrent la réalisation d’audits énergétiques réglementaires et de programmes opérationnels ayant pour objectif une réduction significative de l’empreinte environnementale des entreprises industrielles et l’amélioration de leur compétitivité.7 heures. Heure habituelle pour se lever le matin, quand je ne voyage pas. J’entame ma journée avec envie et passion : quand on est entrepreneur, chaque jour est une chance de faire grandir son « enfant », son entreprise.Que ce soit pour des tâches stratégiques, qui sont intellectuellement stimulantes ou beaucoup plus opérationnelles voire basiques, comme ranger son bureau avant l’arrivée d’un client, on sait que tout ce travail réalisé mène au développement de son entreprise. Quelle plus belle motivation, à l’heure d’entamer sa journée ?9 heures. Arrivée dans les bureaux. Je retrouve la partie de l’équipe d’Okavango présente aujourd’hui à Saint-Cloud. J’ai toujours cherché dans le management de mon entreprise à développer la culture de la convivialité et le sens de l’équipe. J’apprécie quotidiennement la qualité des échanges entre les consultants d’Okavango, leur solidarité et implication dans notre projet d’entreprise.Lire aussi :24 heures avec le patron d’une PME : direction l’Espagne (2/3)Comme dans le sport - je pratique le rugby -, au-delà de la qualité de chaque individu, ce qui fait le succès d’une société est la dynamique du groupe : une équipe qui partage un projet commun, constituée d’équipiers motivés, qui prennent du plaisir dans ce qu’ils font et sont prêts à se surpasser pour gagner ensemble.Tiers financementCe matin, j’ai une première réunion avec Laurence. Elle m’accompagne dans la construction de KubangO, une offre innovante de tiers financement [mécanisme qui permet de faire financer la totalité des travaux par un organisme financier sans que le propriétaire ait à débourser le moindre euro dans le cadre d’une rénovation thermique] qui va ouvrir la porte à une transformation du marché de l’efficacité énergétique pour l’industrie.La vocation de KubangO est de répondre, sous forme d’une nouvelle filiale d’Okavango, aux besoins des PME et des entreprises de taille intermédiaire (ETI) industrielles qui souhaitent diminuer leurs coûts énergétiques sans recours à un endettement supplémentaire ni mobilisation de fonds propres.KubangO mettra en œuvre à ses frais des programmes d’efficacité énergétique sur des sites industriels complets, financera les investissements associés et se rémunérera par une prestation indexée sur les économies réalisées sur l’ensemble du site. Cette offre répond à l’un des principaux freins à la mise en œuvre des recommandations issues des audits énergétiques : 25 % des industriels ne mettent en place aucune des initiatives issues d’un audit selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), et 72 % citent l’incertitude sur le temps de retour ou sa durée comme obstacle principal, selon l’Observatoire 2014 de la maturité énergétique des industriels de l’agroalimentaire.À ce point de notre lancement, notre « business model » est clair et défini. Nous savons aussi comment nous allons refinancer l’activité pour la développer à une grande échelle. Durant cette réunion, nous allons donc discuter des détails contractuels et juridiques à affiner avant la signature des premiers projets pilotes.En Europe, le marché de l’efficacité énergétique dans le secteur tertiaire est largement développé et il existe déjà différentes offres de tiers financement, donc aussi des avocats expérimentés pour établir les contrats juridiques adaptés. Mais pour le secteur industriel, notre démarche reste encore très inédite, nous devons aménager les contrats existants dans le secteur tertiaire pour les adapter au secteur industriel en s’appuyant sur l’expérience d’Okavango dans la mise en place de plans de performance énergétiques avec engagement de résultat.Après avoir vu les différents points juridiques, nous travaillons sur la finalisation de notre levée de fonds. Nous travaillons depuis plusieurs mois avec les investisseurs et sommes en phase de mise en œuvre pratique pour formaliser les accords et rentrer les fonds dans la start-up. Nous avons déjà obtenu en début d’année une subvention européenne du programme KIC Climat (Knowledge Innovation Community), qui aide les projets portés par une PME dans les domaines de l’industrie verte et nous venons de déposer notre dossier pour la Small and Medium Entreprise, un nouveau programme européen qui s’adresse aux jeunes entreprises innovantes et qui peut financer jusqu’à 2,5 millions d’euros.Je recrute ce que j’appelle « les meilleurs », c’est-à-dire des personnes très compétentes dans leur domaine, qui apprennent vite et cherchent à se surpasser en permanenceCette nouvelle subvention nous donnerait les moyens d’aller encore plus vite dans le développement de KubangO. La commercialisation de KubangO a déjà commencé et va s’accélérer après la levée de fonds. Nous comptons sur la signature d’au moins quatre projets avant fin 2015, qui serviront de références pour nos futurs clients et nos financeurs.11 heures. J’ai un rendez-vous avec un postulant. Okavango a signé de nombreux contrats dans les dernières semaines et nous devons recruter pour adapter la taille de l’équipe au business qui va continuer d’arriver. J’ai rappelé divers candidats de notre vivier pour poursuivre le processus de recrutement. C’est une des forces de notre cabinet : nous avons organisé un processus continu de détection et prérecrutement, ce qui nous permet de recruter vite de très bons profils.Chaque semaine, des candidats dont le CV a retenu notre attention passent un premier entretien. Si l’échange est positif pour les deux parties, ils entrent dans un vivier de futurs candidats consultants que nous sollicitons dès que nous devons embaucher. Les candidats passent alors deux autres entretiens et un test d’évaluation, appelé entre nous « le cas crêpes ». Nous avons créé cette mise en situation d’un projet sur un site industriel, qui fabrique des crêpes, pour voir comment va réagir le candidat, quelles sont ses compétences techniques et sa méthode de travail.Lors des recrutements, quel que soit le candidat et le poste à pourvoir, j’ai toujours trois critères en tête :- Je recrute ce que j’appelle « les meilleurs », c’est-à-dire des personnes très compétentes dans leur domaine, qui apprennent vite et cherchent à se surpasser en permanence, n’ayant pas peur de se remettre en cause pour progresser ;- Je sélectionne essentiellement des hommes et des femmes ayant une expérience internationale, qui ont vécu à l’étranger, ou sont des étrangers vivant en France. Le cabinet a une vocation européenne et compte déjà plus de huit nationalités. Cette diversité des cultures oblige au respect de la différence, à la recherche des complémentarités, à l’ouverture d’esprit… Elle est un des piliers de notre esprit d’équipe et un enrichissement personnel quotidien ;- Enfin, j’attends de ceux qui nous rejoignent qu’ils viennent pour s’investir dans le projet d’entreprise, qu’ils respectent nos valeurs et notre double passion pour l’environnement et pour le progrès des performances de nos clients.La parole est libre13 heures. Fin de l’entretien. Le temps de vérifier mes mails, il est l’heure de la pause déjeuner. Les consultants présents au bureau viennent généralement avec leurs plats préparés et se réunissent sur la grande table de réunion. Je m’achète un sandwich à la boulangerie et les rejoins pour profiter d’un moment convivial avec l’équipe. Cette après-midi, je retrouve une partie de l’équipe Okavango pour la préparation des Trophées 2015 de la performance énergétique de l’agroalimentaire dont nous organisons la deuxième édition.Ces Trophées récompensent une entreprise ayant démontré son engagement concret sur cet enjeu à la fois environnemental et économique. Pour les meilleures entreprises de l’agroalimentaire, ils sont l’occasion de faire évaluer par des professionnels leurs actions de réduction énergétique. Les autres pourront se comparer et tirer des bonnes pratiques en suivant l’exemple des plus performants.Nous avions lancé ces trophées l’année dernière en partenariat avec le Salon international de l’alimentation (SIAL) et sous le haut patronage du ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt. Nous nous apprêtons à lancer l’appel à candidature en mai, autant dire demain. Il est temps de voir où en est notre planning et de préparer notre communication.La parole est libre et chacun peut exprimer son point de vue, les tâches qu’il a accomplies et celles à venir. Nous reprenons les axes d’amélioration de l’organisation de l’année dernière pour ne pas refaire les mêmes erreurs et mettre en place les petits détails, qui feront la différence. Trois personnes travaillent à temps plein pendant plusieurs mois sur cet événement et sur l’Observatoire de la maturité énergétique des industriels de l’agroalimentaire. J’aime déléguer et je leur laisse beaucoup de responsabilités et d’autonomie. C’est plus valorisant pour eux et cela me permet de démultiplier mes actions.Retour à la famille16 heures. La réunion a été plus longue que prévu mais nécessaire au bon déroulement du projet. Je dois réorganiser mon emploi de temps de l’après-midi et de la soirée, si je veux tout faire dans les temps. Je dois me rendre à 17 heures sur un site industriel dans la région parisienne pour rencontrer des clients et faire le bilan d’un « chantier Kaizen Leanergy », une méthode propre à Okavango issue du lean manufacturing [identifier et éliminer les gaspillages, techniques de production au plus juste] mis au point par Toyota dans les années 1970.En chemin, je téléphone au directeur de projet Okavango que je dois retrouver sur le site, et nous faisons un point sur les économies d’énergie que nous avons mis en œuvre immédiatement. C’est l’esprit du « Kaizen » : tout est réalisé sur place, sans attendre, avec les moyens à la disposition de l’équipe. Arrivé sur place, nous nous réunissons avec le directeur de l’usine et son référent énergie. La mise en place opérationnelle s’est bien passée.19 heures 30. Je rentre chez moi pour retrouver ma famille puis finaliser après dîner tous les dossiers que je n’ai pas terminé dans l’après-midi.Margherita Nasi (propos recueillis par)Journaliste au Monde 28.04.2015 à 10h50 • Mis à jour le28.04.2015 à 15h49 Un homme soupçonné d'être le ravisseur de Bérényss, une fillette de 7 ans enlevée puis relâchée la semaine dernière en Meurthe-et-Moselle, a été interpellé et placé en garde à vue, a annoncé mardi 28 avril Yves Le Clair, le procureur de Briey (Meurthe-et-Moselle), lors d'une conférence de presse.Le suspect, âgé d'une cinquantaine d'années, a été confondu grâce à l'ADN retrouvé sur les vêtements et les sous-vêtements de Bérényss. Un ADN identique à celui du ravisseur présumé figurant dans le fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG). L'homme y avait été inscrit après une plainte « pour des faits d'agression sexuelle sur des membres de sa famille », selon les dires du procureur."Le ravisseur de #Bérényss avait été inscrit récemment dans ce fichier parce qu'il avait été mis en cause pour une agression sexuelle"— GendarmerieNationale (@Gendarmerie)require(["twitter/widgets"]);L'homme a été interpellé à son domicile de Montzéville (Meuse), aux alentours de Verdun. Il a été fait appel au GIGN, car le suspect était également connu pour des antécédents de violences avec armes, notamment une infraction à la législation de la chasse.Si la fillette a raconté aux enquêteurs n'avoir « pas été victime de violences, ni physiques ni sexuelles », le procureur évoque un « comportement impudique » qui justifie l'ouverture d'une information judiciaire pour séquestration avec libération et agression sexuelle sur mineure.Enlevée pendant huit heuresLa fillette avait disparu le 23 avril vers 15 heures alors qu'elle faisait du vélo non loin du domicile familial, à Sancy. Sa mère avait alors aperçu une fourgonnette blanche de type Kangoo. En début de soirée, après de premières recherches infructueuses, le procureur s'était résolu à déclencher le plan alerte enlèvement. Quelque 200 gendarmes appuyés par des hélicoptères avaient été mobilisés pour les recherches.Vers 23 heures le même jour, la fillette avait été relâchée par son ravisseur, saine et sauve, devant la maison d'une médecin dans le village de Grandpré, dans les Ardennes, à 80 kilomètres de Reims. Après avoir subi des examens médicaux et une audition filmée – comme le prévoit la loi –, la fillette avait pu regagner son domicile vendredi en début de matinée en compagnie de ses parents, venus la chercher à l'hôpital de Reims.Dans les jours qui ont suivi, les gendarmes ont passé au tamis toute la zone autour de Grandpré. Samedi, le périmètre avait été élargi au maximum, notamment dans le nord et la partie est de l'arrondissement de Sedan.Lire : Comment fonctionne le dispositif « alerte enlèvement » ? 28.04.2015 à 09h19 • Mis à jour le28.04.2015 à 12h00 | Isabelle Rey-Lefebvre La construction de logements ne redémarre toujours pas, selon les chiffres publiés, ce mardi 28 avril, par les services statistiques du ministère du logement. Au premier trimestre 2015, le nombre de permis de construire accordés diminue de 1,3 % par rapport au trimestre précédent. Celui des mises en chantier fléchit de 1,4 %, pas loin, cependant, d’une stabilisation.En cumul sur douze mois, depuis avril 2014, ce sont 363 300 permis de construire qui ont été délivrés, soit 6,9 % de moins que sur les douze mois antérieurs. La baisse est plus prononcée (– 8,9 %) pour les logements mis en chantier dans la même période, au nombre de 351 400. La purge de la construction n’est donc pas achevée.« Objectifs inconciliables »« Ce marasme est très inquiétant pour la croissance économique en France : il a, à lui seul, coûté 0,6 point d’activité au 1,2 point de croissance globale, depuis 2012. Il pénalise d’abord l’emploi de ce secteur qui compte 1,5 million de salariés : la crise des années 1990 avait ainsi fait disparaître 20 % des effectifs », rappelle Thomas Grjebine, économiste au Cepii, le centre de recherche et d’expertise français sur l’économie mondiale. « Mais cela pèse aussi sur la consommation et l’investissement des ménages, estime-t-il. Le marché immobilier, neuf comme ancien, est très sensible à la psychologie des consommateurs qui, s’ils anticipent des moins-values, n’investissent pas. » Selon ce chercheur, en cherchant à faire baisser les prix, grâce à la loi ALUR et à l’encadrement des loyers, et à relancer la construction, le gouvernement « poursuit des objectifs inconciliables ».En dépit de taux de crédit très favorables, la demande des acheteurs est freinée par les prix décidément trop élevés − et hors de portée pour 80 % de la population – des logements neufs. Alors que le revenu annuel des ménages a baissé selon les chiffres de l’Insee, entre 2011 et 2015, de 1 750 euros, passant de 49 200 à 47 450 euros, le prix des logements neufs est resté quasi stable. Les promoteurs justifient leurs tarifs par des coûts de revient eux aussi incompressibles, en raison de la multiplication des exigences et des normes : nouvelle réglementation thermique, isolation acoustique, pose de fibre optique, prises électriques dans les garages, parking à vélos, normes d’accès pour personnes à mobilité réduite…La commission Mandon, charghée de la réforme de l’Etat et de la simplification, a bien repéré trente-cinq mesures qui pourraient alléger les coûts de construction, mais elles tardent à être mises en application . Les règles d’implantation des locaux pour vélos, par exemple, sont simplifiées, et l’exigence d’une place de parking voiture par logement a été levée dans les immeubles situés à moins de 500 mètres d’un réseau de transport en commun « ce qui représente une économie significative, de 250 à 280 euros le mètre carré, mais les élus en retardent la transposition dans leurs plans locaux d’urbanisme », déplore François Payelle, président de la Fédération des promoteurs immobiliers. Pour lui, « la machine à produire des normes est relancée, avec, à l’horizon 2018, une nouvelle réglementation thermique alors que celle de 2012 n’est pas encore digérée. »Exigences des élus« Tout se passe dans le bureau du maire, juge Hervé Puybouffat, président du promoteur toulousain Tagerim, où l’on se voit réclamer des toitures végétalisées, une isolation par l’extérieur plus coûteuse que les autres, des cages d’escalier en plus, des logements à double exposition… Autant d’exigences qui renchérissent les coûts. » Avec son concept Easydom, Tagerim tente pourtant de ramener le prix du mètre carré construit de 3 100 à 2 600 euros, en simplifiant, il est vrai, l’architecture. « Les élus ne réalisent pas que la somme de leurs demandes, un étage de moins, des espaces publics un peu plus vastes, renchérit le logement et que, chaque fois que son prix global augmente de 10 000 à 20 000 euros, ce sont 10 % de clients potentiels en moins », rappelle Laurent Escobar, directeur du bureau d’études Adéquation. « Il faut aussi explorer les possibilités de montage juridique qui dissocient terrain, resté propriété de la collectivité, et bâtiment, privatisé », propose-t-il.Le promoteur Alila, devenu, en quelques années, le premier de son secteur en Rhône-Alpes, a, lui, décidé de s’adresser aux primo-accédants et de tailler dans les coûts de commercialisation « très élevés, de l’ordre de 10 % à 20 %, voire plus si le promoteur fait appel à des réseaux de gestionnaires de patrimoine », détaille Hervé Legros, le jeune PDG. « Je vends beaucoup aux bailleurs sociaux, une clientèle exigeante, ce qui évite tout frais de vente, et à des prix inférieurs à 3 000 euros le mètre carré. J’ai aussi mis fin au rétrécissement des surfaces, en livrant, par exemple, des trois-pièces de 65, voire 70 mètres carrés, au lieu des 55 mètres carrés des confrères. Ces surfaces supplémentaires ne coûtent pas cher et vont même dans le sens de la réglementation sur l’accessibilité », se réjouit M. Legros, qui limite sa marge à 5 % et n’a aucun actionnaire pour le lui reprocher.Dans le même esprit, pour contenir les prix, Marc Vaissié a lancé Logementdirect.fr, un site de vente de logements neufs en direct, promettant une économie de 6 % : « C’est une première expérience dont l’offre n’est pas encore suffisamment étendue, reconnaît M. Vaissié. Les promoteurs n’aiment pas sortir de leurs habitudes, mais je vais relancer le site à l’automne », promet-il.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.04.2015 à 21h49 La famille d'Agnès Marin, violée et tuée en 2011 au Chambon-sur-Lignon, a adressé une lettre au Conseil de la magistrature (CSM) et réclame des sanctions contre une juge, qui avait remis en liberté le meurtrier condamné pour viol dans une affaire précédente.Le père, la mère ainsi que les grands-parents paternels de la jeune Agnès ont ainsi dénoncé, dans un courrier envoyé « il y a trois semaines » au CSM, dévoilé par Le Figaro et que l'AFP a pu consulter, la « légèreté » de la juge d'instruction, « dont les conséquences ont été dramatiques ».Le 18 novembre 2011, le corps carbonisé d'Agnès Marin, 13 ans, élève de troisième au collège-lycée Cévenol, établissement privé du Chambon-sur-Lignon, avait été retrouvé dans une forêt alentour sur les indications de Matthieu, son meurtrier. Outre des violences sexuelles, l'autopsie avait révélé 17 coups de couteau.Lire aussi : L'assassin d'Agnès Marin condamné à la réclusion à perpétuité en appelMatthieu, âgé alors de 17 ans, avait intégré ce collège, qui a depuis fermé ses portes, dans le cadre d'un contrôle judiciaire strict après quatre mois de détention provisoire pour le viol, un an avant, d'une autre jeune fille dans le Gard.Citant plusieurs extraits du réquisitoire de l'avocat général lors du premier procès de juin 2013, la famille d'Agnès Marin estime que « ce contrôle judiciaire, du ressort de la protection judiciaire de la jeunesse sous le contrôle du juge, a été totalement négligé une fois Mathieu Moulinas scolarisé au Cévenol », soulignant que l'internat était « mixte », un choix selon eux « éminemment contestable et pourtant validé par le magistrat instructeur ».« Manquements dans l'exercice de son métier »Dans leur lettre, les parents estiment que la juge qui a instruit la première affaire de viol « a fait preuve de manquements dans l'exercice de son métier de juge d'instruction ». « Nous demandons au Conseil supérieur de la magistrature d'examiner ce dossier et de prononcer à son encontre une sanction disciplinaire », concluent-ils.Rejugé en appel, à huis clos, devant la cour d'assises des mineurs de Riom (Puy-de-Dôme) en octobre 2014, pour le meurtre d'Agnès Marin, Matthieu avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, peine rarissime pour le mineur qu'il était au moment des faits. Les jurés avaient ainsi confirmé le verdict prononcé en première instance par la cour d'assises du Puy-en-Velay, tout en l'assortissant d'un suivi socio-judiciaire avec injonction de soins. Les parents de Matthieu avaient renoncé avec leur fils à un pourvoi en cassation. 27.04.2015 à 19h02 • Mis à jour le 28.04.2015 à 10h25Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/04/27/sept-centres-de-service-militaire-volontaire-vont-etre-crees-en-france_4623644_4401467.html"data-title="Qu'est-ce que le « service militaire volontaire » ?"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/04/27/400x300/4623663_7_6904_des-la-rentree-le-gouvernement-espere-en_53d2b7c881146da1023ea42f45ce57d3.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/04/27/sept-centres-de-service-militaire-volontaire-vont-etre-crees-en-france_4623644_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Dès la rentrée de septembre, le gouvernement expérimentera un « service militaire volontaire » (SMV) en métropole, dix-neuf ans après l'abrogation du service national obligatoire par Jacques Chirac. François Hollande a annoncé lundi 27 avril à Alençon la création de sept centres de SMV d'ici à 2016. « Il y aura trois centres de service militaire volontaire dès cette année qui accueilleront 1 000 jeunes », à Montigny-lès-Metz (Moselle), Brétigny-sur-Orge (Essonne) et « dans le sud de la France dès janvier 2016 », a déclaré le président, précisant que quatre autres centres seront créés l'an prochain.Lire sur les Décodeurs : Service civique, universel, citoyen : pour s'y retrouver dans les annonces de François HollandeQu'est-ce que le service militaire volontaire ?Ce dispositif d'insertion professionnelle de jeunes en grande difficulté s'inspire largement du « service militaire adapté » (SMA) développé depuis des décennies déjà outre-mer. Ce service militaire adapté avait été créé en 1961 dans les Antilles. A l'origine, le SMA est une idée de Pierre Messmer, alors ministre des armées, pour répondre au chômage frappant la moitié des jeunes ultramarins de moins de vingt-cinq ans.Dans la forme actuelle du SMA, les recrues doivent souscrire un contrat d'engagé volontaire des armées, avant de passer un test d'aptitude physique. La formation dure ensuite entre six et douze mois, durant lesquels l'élève élaborera son projet professionnel sous l'encadrement de militaires. Le régime du SMA est spartiate, avec cinq règles de discipline : être à l'heure, être en uniforme, respecter la sécurité, respecter son chef et travailler en équipe. Outre des cours de remise à niveau, l'élève a également la possibilité de suivre une formation aux premiers secours et de passer son permis B.Lire aussi (abonnés) : En Nouvelle-Calédonie, le « service militaire adapté » attire la jeunesse kanakComment ça marche ?Fondé sur le volontariat, le SMV annoncé lundi dépendra du ministère de la défense. Il s'adressera aux jeunes déscolarisés âgés de 18 à 25 ans, en rupture avec leur milieu social et familial et qui peinent à s'insérer sur le marché de l'emploi. Le SMV permettra de leur offrir des formations professionnelles liées aux besoins des bassins d'emplois locaux ou des « secteurs en tension » à l'échelle nationale, comme l'hôtellerie et le BTP, a précisé François Hollande lundi.Le dispositif est-il efficace ?Le SMA en outre-mer présente des chiffres encourageants. En 2014, pour 5 666 jeunes, le ministère des outre-mer a annoncé un taux d'insertion de 77 %, 76 % pour 2013 et plus de 70 % depuis 2008. Moins de 50 % des stagiaires ont obtenu un emploi en CDI, CDD de plus de six mois ou un contrat d'alternance. Pourtant, sur la ligne de départ, les jeunes partaient grévés par un manque de qualifications et des lacunes. Au moins 30 % d'entre eux étaient en situation d'illettrisme et 60 % n'avaient pas leur brevet des collèges.Combien coûtera-t-il ?Pour l'instant, aucune annonce n'a été faite sur le coût du dispositif, mais on peut imaginer qu'il sera relativement élevé, à l'instar de son homologue ultramarin. En 2013, le coût du SMA dans ces départements, s'élevait à près de 212 millions d'euros pour près de 5 000 recrues. En France, les sept centre du « service militaire » qui seront créés pourront accueillir au total « 2 000 jeunes », a indiqué le président de la République.Lire : Les annonces de François Hollande qui concernent les jeunesMatteo Maillard width="314" height="157" alt="François Hollande visite le BSMA (Bataillon du service militaire adapté), à Tsingoni (Mayotte) en août 2014." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/04/28/314x157/4624027_3_77ef_francois-hollande-visite-le-bsma-bataillon-du_7bc3a0ac77a22d6aa1fc5178e906e404.jpg" Vous ou l'un de vos proches avez suivi un service militaire adapté : a-t-il été l'école de la dernière chance ? Racontez votre expérience... A la rentrée de septembre, le gouvernement expérimentera un « service militaire volontaire » (SMV) en métropole. Ce dispositif d'insertion professionnelle de jeunes en grande difficulté s'inspire largement du « service militaire adapté » (SMA) développé depuis des décennies déjà outre-mer. Si vous ou l'un de vos proches a effectué un SMA, faites-nous part de cette expérience. width="314" height="157" alt="Pourquoi l’interdiction des calculatrices programmables au bac est une mauvaise idée" src="http://s2.lemde.fr/image/2015/04/28/314x157/4624416_3_6dae_pourquoi-l-interdiction-des-calculatrices-p_04206851ff108ac5752d2e92b2a1f923.jpg" Pourquoi l’interdiction des calculatrices programmables au bac est une mauvaise idée Le non-remplacement de Geneviève Fioraso, partie le 5 mars, inquiète l’enseignement supérieur. width="314" height="157" alt="Inquiétudes au sujet des programmes d'histoire" src="http://s2.lemde.fr/image/2015/04/28/314x157/4623969_3_d5b8_inquietudes-au-sujet-des-programmes-d-histoire_d4e536f624142bb431088bc378d4ddef.jpg" Barbes et Lumières, les nouveaux programmes d'histoire inquiètent 27.04.2015 à 12h45 Cent-vingt-cinq procédures judiciaires concernant des dossiers terroristes en lien avec la Syrie sont ouvertes en France, dont 58 enquêtes préliminaires suivies par le parquet et 67 informations judiciaires confiées à des juges d'instruction, a indiqué lundi 27 avril la chancellerie.Quelque 166 personnes ont été mises en examen dans le cadre de ces procédures et 113 d'entre elles placées en détention provisoire, a précisé le ministère. Selon une source proche du dossier, deux nouvelles enquêtes judiciaires antiterroristes sont ouvertes en moyenne chaque semaine.39 enquêtes judiciaires ouvertesDans un entretien lundi au Parisien, la ministre de la justice Christiane Taubira précise que 39 enquêtes judiciaires ont été ouvertes depuis le début de l'année dans ce cadre, dont 19 informations judiciaires, et que 35 personnes ont été mises en examen. « La filière dominante, c'est la syrienne, mais on a affaire aussi à des filières irakienne et tchétchène », indique la garde des sceaux, qui constate « une forte pression de Daech ».Cent-soixante-treize magistrats et acteurs de la lutte antiterroriste en provenance de 34 pays étaient attendus lundi à Paris afin de participer à une rencontre internationale visant à renforcer la coopération judiciaire internationale qui sera clôturée mercredi par le premier ministre Manuel Valls. Cette rencontre intervient une semaine après la révélation qu'un attentat avait été fortuitement évité contre une ou plusieurs églises de Villejuif (Val-de-Marne). Un Algérien de 24 ans, Sid Ahmed Ghlam, a été mis en examen et écroué vendredi dans cette affaire. Jacques Follorou Menacé et soumis à de fortes pressions, Séverin Medori, le maire corse de Linguizzetta, l’une des plus importantes communes de la Plaine orientale, a décidé de rompre avec la culture locale qui refuse tout appel à l’aide à l’Etat. Il a déposé une plainte en janvier 2014 pour ne pas laisser, dit-il, la voie libre à des appétits occultes dans le domaine touristique et de la construction. Plus d’un an plus tard, son constat est amer.Lire aussi :Ce maire corse qui ose briser l’omertaLa Corse est la proie d’une violence mafieuse où se mêlent l’argent, la politique et les voyous. Pourquoi cette spécificité ?C’est une société incestueuse, très petite, où règne une grande mixité et promiscuité. C’est une terre sur laquelle l’Etat est faible. Les voyous, quant à eux, font partie de la société, ils sont des acteurs à part entière de la vie sociale. Ce n’est pas infamant d’être un voyou, c’est un destin parmi d’autres. L’explication de leur forte présence dans notre société insulaire est complexe. Ce n’est pas le seul cas de surreprésentation par rapport au nombre d’habitants. Notre collectivité a aussi produit beaucoup de fonctionnaires.Vous êtes l’un des rares maires à avoir osé porter plainte pour dénoncer des pressions de nature mafieuse, alors qu’à l’évidence elles concernent aussi d’autres élus. Pourquoi ? Est-ce la peur ?Ce n’est pas que le fait de la peur. Il y a aussi le fait qu’agir ainsi est perçu comme une manifestation de faiblesse. Mais je n’ai rien d’un héros et je ne veux pas l’être. Je dirais même que, pour ma part, l’expérience m’a rendu très amer. Si je ne regrette pas de l’avoir fait, je ne porterai plus plainte. Dans le fond, j’ai le sentiment que cela ne sert à rien. On n’est pas pris au sérieux, que ce soit face à la justice pénale ou à l’autorité administrative. Les choses n’avancent pas, et les gens le savent. Cette inaction renforce l’impunité et vous affaiblit.Vous semblez en vouloir à l’Etat…Quand Manuel Valls est venu à Porto-Vecchio, avant qu’il ne soit premier ministre, il nous a dit : « Avec moi, les préfets vont appliquer le droit. » Pourtant, il subsiste des cas flagrants de fausses délibérations et de faux en écriture publique, qui restent sans réaction de l’Etat. La préfecture et le sous-préfet contestent mes affirmations. Mais ils sont, pour moi, comme le fameux « cabri européen » du général de Gaulle, ils s’enivrent de mots pour mieux masquer leurs renoncements.Ce n’est quand même pas l’Etat qui a tué Jean Leccia, un des directeurs du conseil général de Haute-Corse, ou Jacques Nacer, président de la chambre de commerce et d’industrie de Corse-du-Sud !Je le sais bien. La Corse n’est pas exempte de reproches. A bien des égards, notre île est une société malade, à la dérive, fascisante même, qui refuse d’admettre sa propre déliquescence. Le pire, c’est que ces morts ne seront pas les derniers. Il existe, ici, une forme de fatalisme, car le système auquel nous sommes confrontés fonctionne selon des règles occultes qui agissent de manière diffuse et subtile.Lors de la campagne pour les élections départementales, d’ex-amis de Paul Giacobbi, président de l’exécutif territorial, ont stigmatisé le « système Giacobbi ». Parlez-vous du même système ?Pour moi, il n’y a pas de système Giacobbi en soi. Il y a un vieux système clientéliste et clanique insulaire qui concerne tout le spectre politique sur l’île. Il a pu perdurer et se renforcer car, en face, l’Etat est arrangeant et inconstant. Le moteur de tout cela, c’est l’argent, notamment public, qui transite par le biais des marchés. Les déchets et les routes sont les plus profitables, et donc à l’origine de plus fortes tensions qui peuvent conduire au pire. Derrière les pressions qui pèsent sur moi aujourd’hui se profilent clairement la spéculation foncière et des projets auxquels je m’oppose.L’arrivée sur l’île d’une certaine richesse, avec la décentralisation, au début des années 1980, n’a-t-elle pas été un cadeau empoisonné attirant les appétits mafieux ?Si l’Etat jouait son rôle, ce ne serait pas un cadeau empoisonné. Et tant que la société corse ne se sera pas questionnée sur sa violence, les élus subiront le poids de ce transfert de richesse. Sur le terrain, des maires s’efforcent de résister. Mais plus il y aura de développement économique, moins il y aura de pressions souterraines sur les élus. La multiplication des initiatives individuelles et des créations d’entreprises peuvent constituer un rempart efficace car, plus vous avez d’acteurs économiques, moins vous pouvez les contrôler.Jacques FollorouJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.04.2015 à 19h25 • Mis à jour le27.04.2015 à 10h09 François Hollande s'est rendu dimanche 26 avril au camp du Struthof, seul camp de concentration nazi installé sur le territoire français, à l'occasion de la Journée nationale de la déportation. Dans ce camp, 52 000 déportés venus de toute l'Europe ont été détenus et où 22 000 d'entre eux sont mort.François Hollande est le premier président français à avoir visité la chambre à gaz de ce camp, construit sur le site d'une ancienne petite station de montagne. Le chef de l'Etat a ensuite prononcé un discours dans lequel il a mis en garde contre la résurgence du racisme et de l'antisémitisme :« La connaissance de l'Histoire ne nous préserve pas du pire, le pire peut toujours se produire et c'est en le connaissant que nous pouvons le prévenir. L'antisémitisme et le racisme sont encore là et donc nous devons (...) agir pour protéger ceux qui peuvent en être encore aujourd'hui les victimes »Ici se trouve « la seule chambre à gaz, le seul camp de concentration qui a été installé sur le sol de France (...) Ce qui s'est passé ici est un crime atroce qui s'est produit en Europe et qui a été le fait d'Européens », a-t-il rappelé.Expérimentations médicalesM. Hollande, qui voulait donner une dimension européenne à cette commémoration, avait invité à ses côtés les dirigeants des principales institutions européennes : les présidents du Parlement Martin Schulz et du Conseil Donald Tusk, la première ministre de Lettonie, Laimdota Straujuma, qui assure la présidence tournante de l'UE, et le secrétaire général du conseil de l'Europe, Thorbjørn Jagland. Premier camp de concentration découvert par les Alliés à l'Ouest, le Struthof, qui fut l'un des plus meurtriers du IIIe Reich, est resté longtemps peu connu en dehors de l'Alsace. Il abrite aujourd'hui un Centre européen du résistant déporté, inauguré en 2005 par Jacques Chirac.Au Struthof, les déportés, essentiellement des politiques et des résistants mais aussi des Juifs, des Tziganes et des homosexuels, venaient quasiment de tous les pays annexés par le IIIe Reich.Sa chambre à gaz avait été installée par les nazis dans l'auberge-restaurant de l'ex-station de ski, essentiellement pour des expérimentations médicales, notamment de gaz de combat sur les détenus. 86 Juifs, venus d'Auschwitz, y furent aussi assassinés et leurs corps entreposés à l'université de Strasbourg, devenue dans l'Alsace annexée l'université du Reich. Valérie Segond Près de 600 000 offres transitent chaque année sur le site de l’Association pour l’emploi des cadres (APEC) pour 170 000 recrutements. Presque quatre fois plus. Cherchez l’erreur ! Pourquoi des offres alléchantes pour des profils assez répandus se maintiennent-elles plusieurs semaines d’affilée ? Devant ces questions légitimes, circulent des explications plus ou moins farfelues.Si l’intérêt de poster une annonce fictive n’apparaît pas évident, il faut reconnaître que ces dernières années, plusieurs phénomènes ont nourri le doute. En premier lieu, la multidiffusion des offres s’est généralisée. D’abord, avec Monster, Cadremploi, Regionsjob, Meteojob, Qapa, etc., sans oublier les innombrables sites d’emplois spécialisés. Pour Jean-Cyril Le Goff, chez Pôle emploi, le phénomène s’explique par la multiplication des job boards sur Internet, « qui a fortement abaissé le coût de la publication des annonces. » Ce que confirme Bertrand Hébert, directeur général adjoint de l’APEC :« Les grands groupes veulent maximiser leurs chances de trouver le profil idéal en cherchant à la fois sur les grands sites généralistes et sur les petits sites plus spécialisés. »Arme de communication massiveD’autant que l’objectif de l’annonce n’est plus seulement de recruter. « La multidiffusion est une arme de communication massive sur la marque employeur à destination des concurrents comme des candidats, car elle renvoie l’image d’une entreprise prospère et en développement », remarque Pierre Josseaux, chargé de la satisfaction clients chez Qapa.Pour limiter le phénomène, Pôle emploi, qui a signé plus de cinquante partenariats avec des job boards, supprime systématiquement les doublons. Mais les job boards, qui renvoient leurs annonces sur des agrégateurs partenaires à fort trafic, négocient avec leurs gros clients annonceurs des contrats sur la base de gros volumes d’annonces, jusqu’à un nombre de publications illimité.Un processus de plus en plus longMais ce n’est pas tout. Car à l’évidence, le recrutement, notamment celui des cadres, est devenu un investissement et un processus assez lourd auquel les entreprises consacrent un temps de réflexion de plus en plus long, temps pendant lequel elles modifient souvent leur stratégie : « Soit elles changent d’avis sur la réalité et la nature de leurs besoins, soit, devant l’afflux des candidatures, elles découvrent des compétences qui pourraient leur être utiles et affinent le profil recherché, soit elles finissent tout simplement par décider de privilégier la mobilité interne sur le recrutement externe », explique Bertrand Hébert à l’APEC.C’est en grande partie cette indécision qui explique l’abondance d’offres qui restent des semaines malgré l’afflux des candidatures. A l’APEC, 45 % des annonces sont rediffusées, en particulier en provenance de PME qui ont peu de retours, mais « ce ne sont pas de fausses offres pour autant, précise M. Hébert, juste des offres qui peinent à rencontrer le profil idéal qui convaincra immédiatement le recruteur. »Au-delà de ce mouvement généralisé, la place prise par les métiers liés à l’informatique et à Internet dans les recrutements a contribué, elle aussi, à accroître ce phénomène. Les sociétés de services en ingénierie informatique (SSII) génèrent près de 30 % des offres de l’APEC. Or ce secteur travaille beaucoup sur appels d’offres, auxquels répond une multitude de prestataires qui, avant même d’avoir décroché le contrat, pour s’assurer d’avoir les compétences sous la main, publient des annonces. Voilà pourquoi il y a souvent cinq à dix offres pour un et un seul véritable poste à l’arrivée.Des réserves de compétencesIl n’y a pas que les SSII qui travaillent ainsi. La construction contribue aussi à démultiplier les annonces. « Ceux-là, ajoute Jean-Cyril Le Goff, veulent vérifier qu’ils pourront mobiliser les compétences dès que le besoin se précisera. Ce qui les amène à conduire une recherche intensive au départ puis à ne plus donner de nouvelles une fois le vivier de candidats constitué.»Autres acteurs à se constituer des portefeuilles de compétences disponibles sans avoir nécessairement d’offres fermes à la clé : les sociétés d’intérim qui, depuis la loi Borloo de janvier 2005, sont aussi devenues des agences de placement et se constituent donc leurs réserves de compétences.Alors « offres bidons » ou « offres test » ? « S’il y a des distorsions sur le marché du travail, l’idée qu’il existe un marché de fausses offres, je n’y crois pas », assure Bertrand Hébert. « Sur les 280 000 offres que nous diffusons quotidiennement, estime Jean-Cyril Le Goff, moins de 1 % posent problème, et il s’agit surtout de problèmes de conformité avec la loi. »Valérie Segond Anne Rodier @AXAFrance@MBoucaud bonjour. Serait-ce possible de connaître les postes proposés par votre entreprise ? Et les profils recherchés ? Merci. »« @bnpp_recrut bonjour, vous embauchez les étudiants pour l’été ? »« @bnpp_recrut recrutez-vous en licence marketing option digitale ? #VotreJob »« @NahedKa 24 févr. @allianzfrance sportive de haut niveau et titulaire d’un master 2 entrepreneuriat et événementiel sportif ne me ratez pas #VotreJob »« Bonjour @cheksab, merci beaucoup pour votre message. Pouvez-vous nous préciser dans quel domaine vous recherchez un poste cc@MBoucaud », répondait en direct la DRH d’Axa France, Marine de Boucaud, à un candidat internaute.Le 24 février, ce ne sont pas moins de 32 000 tweets qui ont été échangés en « contact direct » entre candidats et entreprises, estampillés du mot dièse (hashtag) #VotreJob, à l’occasion de la première journée européenne de l’emploi organisée par le réseau social Twitter. Un franc succès dû notamment aux grandes entreprises qui, de la BNP à GDF-Suez en passant par l’Armée de terre avaient investi le champ du message en 140 signes. Les processus de recrutement hyperformatés qui, durant des semaines, font revenir les candidats en entretien avec la RH, la DRH, la DRH groupe, le manager opérationnel, voire plus si affinités, appartiendraient-ils au passé ? Pas si simple.Les méthodes de recrutement changent pour intégrer la généralisation des outils Internet et la précarisation du marché du travail. En janvier, les chiffres de Pôle emploi ont bien apporté quelques signaux d’un éventuel retournement de tendance. Et il faudrait être un bien « triste sire » pour bouder une bonne nouvelle sur le front de l’emploi, si minime soit-elle ! Mais tant que les carnets de commandes ne se remplissent pas et que les entreprises ne reprennent pas franchement leurs investissements, l’embellie se fait attendre et le CDD s’impose comme la norme du recrutement.« Le flux d’offres qui ont été publiées sur Meteojob entre le 1erjanvier et le 27 février est à peu près identique à celui de 2014 (90 000 offres sur les deux mois). Mais le nombre d’offres en CDD a explosé : +60 % », constate Philippe Deljurie, cofondateur de cette plate-forme de recrutement en ligne. Au niveau national, au deuxième trimestre 2014, la part des CDD avait atteint son maximum historique, à 84,2 % des embauches, selon l’Insee.La touche numériqueL’entrée sur le marché du travail passe, chacun le sait, outre par les stages, d’abord par les CDD. L’impact sur le processus de recrutement est une volonté commune des candidats et des recruteurs de renforcer leur visibilité, les uns pour être recrutés vite et bien, les autres pour trouver et garder les meilleurs.Les candidats vont sur les réseaux sociaux pour multiplier leurs chances, faire de la veille et être identifiés comme experts dans leur communauté professionnelle. « Il s’agit pour eux d’aller là où se trouvent les recruteurs, sans être forcément dans une démarche de recherche d’emploi », explique Karl Rigal, responsable éditorial de monster.fr. En avril 2013 déjà, ce spécialiste du recrutement en ligne avait installé à La Défense un écran géant « pour mettre sous les yeux des recruteurs les profils des candidats envoyés dans un tweet #RecrutezMoi, avec un lien vers leur CV ».De leur côté, les recruteurs favorisent le contact direct pour faire connaître leurs métiers. BNP Paribas a ainsi participé à l’opération Twitter du 24 février, « pour faire savoir qu’elle recrute aussi dans les métiers high tech », explique Laure Rocalve, responsable de la marque employeur digital de l’entreprise.« Sur certaines fonctions, les postes de commerciaux ou de développeurs informatiques, les entreprises n’ont pas pléthore de candidatures et cherchent à se rendre visibles pour trouver les compétences qui leur manquent », explique Karl Rigal, responsable éditorial de monster.fr « Je ne suis pas sûr qu’on recrute sur Twitter, mais ça contribue à l’image de l’entreprise. Nous sommes tous dans une compétition de recrutement, où on veut tous les meilleurs », souligne Guy Mamou-Mani, président du Syntec numérique, le syndicat de la profession.La hausse du quota d’alternants, entrée en vigueur en 2015, a aussi incité des grands groupes à élargir leur palette de candidats.« Auparavant, on était sur une approche top-down [imposée par le haut] de diffusion des offres. L’échange informel sur Twitter casse les procédés classiques et permet de toucher des personnes qui spontanément ne penseraient pas à BNP Paribas. Pour la journée de mardi, l’objectif était de communiquer sur les alternants, confirme Laure Rocalve. Ces derniers temps, je me lève alternant, je vis alternant, je ne pense qu’alternant », plaisante-t-elle. En 2015, BNP Paribas souhaite en effet recruter en France 1 850 alternants et 1 100 stagiaires. Le cas de BNP Paribas n’est pas isolé. PSA prévoit aussi de recruter 2 000 alternants, en parallèle de 1 500 départs de salariés en fin de carrière.« Dans les groupes du CAC 40, la progression du recrutement d’alternants fait baisser le niveau de qualification exigée, remarque Philippe Deljurie. Les grandes entreprises recherchent des bac + 2 en alternance en lieu et place des bac + 4 ou bac + 5, car les alternants y sont vus comme des pré-embauches », dit-il. « Chez BNP Paribas, 50 % des alternants sont recrutés à l’issue de leur formation », indique Laure Rocalve. L’opération Twitter était aussi une opération de séduction.Dans ce contexte, « le numérique a amélioré l’efficacité des processus de recrutement », estime Guy Mamou-Mani, grâce à l’optimisation des réseaux sociaux, au renforcement de la cooptation, parfois organisée en réseaux en ligne comme chez Keycoopt, une plus grande personnalisation des annonces, le tout avec un coût maîtrisé, bien sûr.Le processus de recrutement passe toujours par une série d’entretiens pour atteindre le Saint-Graal de l’embauche. Twitter, comme tous les réseaux sociaux, sert à faire un premier tri. « En conversant en direct sur Twitter, les recruteurs obtiennent les premiers éléments de vérification du CV, avant de repartir sur un cheminement plus classique de recrutement », explique Karl Riga. De nombreux candidats contactés le 24 février ont d’ailleurs été invités à rejoindre le processus classique de recrutement. « Bonjour @cheksab je vous invite à consulter toutes nos #offres #juridiques ici : http://go.axa.com/ 1FyxjAH cc @MBoucaud », écrivait ainsi la DRH d’Axa France le 24 février.Tous les canaux possiblesC’est ainsi que les offres d’emploi sont désormais multidiffusées sur tous les canaux qui permettent de communiquer sur l’entreprise. Et à cette inflation d’offres, dont le nombre est supérieur à celui des postes réellement vacants, répond une inflation de CV. « Désormais, on traite 20 000 CV pour 600 recrutements réalisés », témoigne Guy Mamou-Mani.Et, « face à l’augmentation du nombre de candidatures par annonce, les entreprises demandent une analyse toujours plus fine des CV reçus », note Karl Rigal. C’est là que la cooptation et les agrégateurs de profils, comme TalentBin, interviennent et inversent la relation entre opportunités d’emplois et candidats : ce sont les entreprises qui recherchent leurs futures recrues. Serait-ce enfin le retournement de tendance tant attendu sur le marché de l’emploi ?Anne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journaliste François Béguin Après avoir voté la généralisation du tiers payant, les députés ont adopté, jeudi 9 avril, en séance, l’article 19 du projet de loi santé visant à mieux évaluer « l’importance et la nature des pratiques de refus de soins » aux bénéficiaires de la couverture maladie universelle (CMU) ou de l’aide médicale d’Etat (AME).Ils avaient auparavant adopté à l’unanimité un amendement remplaçant le mot « tests », qui suscitait le mécontentement d’une partie des praticiens libéraux, par une formulation plus souple laissant la possibilité pour un Ordre professionnel (médecins, dentistes, etc.) « de mesurer l’importance et la nature des pratiques de refus de soins par les moyens qu’il juge appropriés ». En clair, le « testing » sera possible, mais pas inscrit dans la loi. Il consiste à réaliser des enquêtes en se faisant passer pour des patients, dans l’idée d’y voir plus clair sur la pratique de certains médecins.Avant cette modification, les élus UMP avaient qualifié cette pratique de « profondément vexatoire » pour les médecins. « C’est jeter la suspicion et le discrédit sur l’activité des professionnels de santé », avait fait valoir le député UMP Jean-Pierre Door. Pour son homologue Gilles Lurton, « les médecins ont tous une déontologie et en général ne refusent jamais de dispenser des soins sauf pour des raisons bien particulières ».« Faire respecter l’éthique »Sur les bancs de la majorité, on mettait au contraire en avant la nécessité de mesurer ces refus. « L’essence même d’un Ordre est de faire respecter l’éthique », a expliqué Gérard Bapt (PS). Pour Jacqueline Fraysse (PCF), « ceux qui pratiquent la médecine normalement n’ont rien à redouter ». Dans un rapport remis en 2014, le Défenseur des droits avait jugé nécessaire de développer le testing.« Il n’y a là rien de stigmatisant, l’écrasante majorité des professionnels font leur travail », a déclaré la ministre de la santé Marisol Touraine, tout en justifiant l’existence de l’article par « le besoin d’y voir plus clair ». Elle s’est prononcée en faveur de la disparition du mot « test ».« Le testing a une valeur symbolique tellement forte que cela ne peut que braquer les acteurs », notait Patrick Bouet, le président du Conseil national de l’Ordre, avant l’examen de l’article. Les syndicats de médecins libéraux s’étaient fermement prononcés contre ce dispositif et avaient suggéré d’autres façons de détecter des refus de soins. Claude Leicher, le président de MG France, majoritaire chez les généralistes, prônait par exemple la mise en place d’une boîte mail par les agences régionales de santé, du type « refusdesoins@ars.org » où les patients ayant fait l’objet d’un refus de soins pourraient écrire.« Manifestement excessif »Estimant que le « testing » était une pratique destinée aux « entreprises commerciales » et que « les médecins ne sélectionnent pas leurs patients au faciès », « comme dans une boîte de nuit », Jean-Paul Ortiz, le président de la CSMF, majoritaire chez les médecins libéraux, souhaitait la mise en place d’un « observatoire » sous l’égide du Conseil national de l’Ordre des médecins.Le collectif interassociatif sur la santé (Ciss), une association de patients très engagée sur le sujet, militait pour sa part pour que « le testing soit confié au Défenseur des droits, qui semble plus impartial et objectif que l’Ordre national des médecins sur le sujet ». Il aurait également souhaité que la loi renforce la définition du refus de soins et l’étende à des rendez-vous proposés dans un délai « manifestement excessif ». En 2009, une mesure mettant en place le « testing » avait été votée par les députés mais n’avait pas franchi le stade du Sénat.François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 09.04.2015 à 14h40 • Mis à jour le 09.04.2015 à 17h07Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/vie-etudiante/article/2015/04/09/on-s-habitue-au-bizutage-on-en-garde-meme-de-bons-souvenirs_4611934_4401467.html"data-title="« On s'habitue au bizutage, on en garde même de bons souvenirs »"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2014/09/17/400x300/4489173_7_f483_un-pied-puis-l-autre-et-petit-a-petit-la_a4e07ca6da1f74111206727b53a7af17.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/vie-etudiante/article/2015/04/09/on-s-habitue-au-bizutage-on-en-garde-meme-de-bons-souvenirs_4611934_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" « Cela restera une des meilleures expériences de ma vie », affirme Johanna X. « Un des plus grands moments de mon existence », poursuit Mathias P. « Une période magique », corrobore Laurent H. Il ne s'agit pas ici de souvenirs d'une rencontre du troisième type ou encore de récits d'une révélation religieuse, mais de paroles d'étudiants ou d'anciens étudiants ayant subi un bizutage dans les années récentes.Plus d'une centaine d'anciens « bizuts », issus d'écoles et d'universités françaises et belges, ont répondu à l'appel à témoignages lancé sur LeMonde.fr après la publication du rapport réclamant la fin de « la période de transmission des valeurs » (familièrement appelée bizutage) au sein de l'Ecole nationale supérieure des arts et métiers (Ensam), dont un élève a trouvé la mort lors d'un bizutage en 2013, et dont un autre a été gravement blessé en 2014. S'ils n'ont aucune valeur représentative, s'ils peuvent aussi se refuser à briser l'omerta ou déroger à l'esprit de corps, force est de constater que l'immense majorité des témoignages recueillis évoquent un souvenir fort, et positif, de ce rite de passage de la vie estudiantine, tout en le qualifiant souvent de « dur », « fatigant »,« humiliant ».Lire : L'Etat exige la fin du bizutage à l'Ecole des arts et métiersComment cela se passe-t-il, concrètement ? Soize R. raconte la cérémonie d'intégration d'une faculté de médecine : une réception de nuit, dans un lieu inconnu (les bizuts ont été conduits en bus). « Une horde de personnes masquées en blouse nous ont fait boire de l'alcool à la volée. Puis, nous avons été parqués à genoux dans un trou sous des projecteurs. De là, avec un mégaphone, les règles nous ont été dictées. Il y avait des parcours du combattant, il fallait ramper dans la boue sous des pièces de boucherie, se balancer de la peinture en sous-vêtements, boire et faire des pompes... » A noter que ceux qui ne souhaitent pas se saouler doivent juste le préciser à leur arrivée et « ils se voient imprimer un "H2O" sur le front au marqueur », raconte la jeune femme.D'autres anciens bizuts soulignent que l'alcool est parfois le levier qui fait glisser la fête vers le drame, mais n'est en rien obligatoire. Ce qui n'empêche pas certains cocktails à zéro degré peuvent être particulièrement vomitifs. David V., étudiant en médecine dans une faculté du Sud-Ouest, garde un souvenir modéré du goût de celui que lui et ses compagnons ont dû ingurgiter pour pouvoir obtenir les indispensables « polycopiés » (documents de référence pour l'examen national de médecine). Sans alcool donc, mais « avec de l'huile, des œufs, de la farine, du chocolat en poudre, du yaourt et un Tampax usagé » en guise d'aromatisant.Humiliations publiques et récurrentesInsultes, humiliations font fréquemment partie intégrante du scénario soumis aux petits nouveaux, quelle que soit leur filière. Bizutée au sein d'une école de commerce, Orianne A. raconte : réunis dans le grand amphithéâtre de l'établissement, les « première année » sont accueillis par les membres du Bureau des étudiants (BDE) « déguisés en clowns effrayants » qui les ont insultés et leur ont jeté « des crevettes et de l'eau ».A deux filles qui avaient écrit sur une fiche, précédemment demandée, qu'elles étaient « démaquables » (prêtes à lâcher leur compagne ou compagnon), les anciens exigent qu'elles montent sur scène pour être présentées ainsi à l'ensemble de leurs camarades : « Voilà les deux putes de votre promo !» Orianne, alors simple témoin, ne s'en offusque pas. Ces humiliations publiques sont récurrentes durant les bizutages. « A la fin, on s'habitue, on en garde même de bons souvenirs », écrit-elle.Mais les « bizutages gentils » existent aussi, plaident nombre de jeunes comme Rebecca C., qui étudie la biologie en Auvergne. Une seule petite demi-journée d'intégration avec une enfilade de jeux potaches : « poisson-prisonnier, recherche d'une capsule dans un seau plein de fayots, bataille de crème à raser ». C'est « certes salissant », mais «bon-enfant », souligne la jeune femme. Renforcer la solidaritéMême s'ils ont été parfois soumis à des épreuves violentes, les bizutés, une fois le rite de passage surmonté, se disent « grandis » par l'épreuve. « C'était pénible, je ne dirai jamais le contraire. J'étais fatigué, je devais retenir des centaines de noms, de chants, de titres, les anciens n'étaient jamais contents. J'ai mangé des choses infâmes, j'ai fait du sport jusqu'à ne plus avoir de souffle, j'ai craqué et pleuré de nombreuses fois. Mais je me suis dépassée. J'ai fait connaissance avec les membres de ma promotion, j'ai appris le sens de l'entraide et de la solidarité. J'ai rencontré mes limites et je les ai repoussées », témoigne Marie R., de Pau. Idem pour François P, ancien « baptisé » (bizut en Belgique) de Liège : « C'était difficile et dégradant... mais j'ai vu se renforcer mes valeurs de solidarité, d'humililité, de résilience et d'abnégation. C'était très positif. Merci !»Les épreuves passées côte à côte feraient le ciment de chaque promotion. « J'ai noué des relations uniques avec mes "co-bleus", et j'ai aujourd'hui une aide pour mes études », avance Julie F. « Les années ont passé et mes meilleurs amis sont encore des anciens du baptême », souligne François V., la trentaine, avocat à Bruxelles. « Cette période permet de casser l'individualisme né de la prépa et oblige les élèves de première année à s'intéresser aux autres », analyse Fréderic M., ancien de l'Ecole des arts et métiers. Camille D. a pour sa part été durablement marquée par sa période d'intégration de deux semaines à l'université vétérinaire de Namur, en Belgique : le premier soir, « la bleusaille » est regroupée dans une salle, assise par terre. Elle se voit désignée : « On hurle mon nom. Deux parrains [étudiants aînés] se battent pour m'acheter. » Pour avoir la novice sous leur autorité, les aînés se livrent un duel à la bière : « 60 bouteilles à descendre », le plus rapide remporte le « lot ». Sur la table, autour de laquelle les rivaux se font face, « un seau pour le vomi ». Sous la table, Camille est « interloquée ». L'alcool coule à flot, « je suis saoule » et les lendemains ne sont que « mal de tête... de cœur. » >> A lire également : Bizutage : quand et surtout comment dire « stop »Eric Nunès width="314" height="157" alt="Une manifestation étudiante contre la politique d'austérité menée par le gouvernement du Québec, le 21 mars 2015, à Montréal." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/04/09/314x157/4612817_3_00d7_une-manifestation-etudiante-contre-la_f6a3685b3e6c199da1364095e121fa96.jpg" Affrontements et arrestations à l'université du Québec à Montréal Les universités appellent les étudiants français à respecter une minute de silence aujourd'hui à midi en hommage aux victimes des Chabab, assassinées à Garissa. width="314" height="157" alt="Lignes de code PHP." src="http://s1.lemde.fr/image/2015/04/08/314x157/4611577_3_3fac_lignes-de-code-php_4f79cd53f304a46d897a10f5f4871322.jpg" Aux Etats-Unis, des cours de code informatique plutôt que des cours de langues ? Zoom sur les derniers chiffres publiés, avec un point sur le type de contrats signés, le profil des apprentis et les principaux secteurs concernés. width="314" height="157" alt="Fabrice Erre." src="http://s1.lemde.fr/image/2015/04/08/314x157/4611823_3_1b4f_fabrice-erre_0969e98f36a4ee3259273ac825b3d4bc.jpg" Pourquoi envoie-t-on les jeunes profs dans les lycées les plus durs ? 09.04.2015 à 14h10 • Mis à jour le09.04.2015 à 16h49 | Chloé Hecketsweiler Le projet de loi santé, en cours de discussion à l’Assemblée nationale, est l’occasion pour la ministre de la santé, Marisol Touraine de lancer une opération mains propres. Après les révélations de Mediapart sur des liens entre experts des autorités de santé et laboratoires pharmaceutiques, la ministre devrait, selon nos informations, déposer un amendement pour contraindre les experts employés par ces autorités de santé à divulguer ce qu’ils perçoivent ou ont perçu des groupes pharmaceutiques. Jusque-là, ils devaient simplement déclarer l’existence d’un lien d’intérêt.Sont concernés au premier plan : la Haute Autorité de Santé (HAS), l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et le Comité économique des produits de santé (CEPS), chargés d’évaluer et de fixer le prix des médicaments en France. Dans chacune de ces instances, un déontologue sera chargé de contrôler les déclarations.Cette proposition sera déposée et discutée en même temps qu’un autre amendement destiné à rendre public le montant des contrats signés entre les professionnels de santé et les laboratoires pharmaceutiques pour des travaux de recherche, des missions de conseil ou des interventions publiques.Cette mesure étendra la portée du « Sunshine Act », comme on appelle le décret qui oblige, depuis 2013, les industriels à révéler le montant des « avantages » (repas, transport, hébergement, frais d’inscription…) consentis aux médecins, pharmaciens, sages-femmes etc.Lire aussi :Médecins et labos devront tout dire de leurs relationsEnquête préliminaireL’offensive du ministère coïncide avec l’ouverture d’une enquête par le parquet de Paris sur de possibles conflits d’intérêts dans le monde des médicaments. L’enquête préliminaire, ouverte pour prise illégale d’intérêts, a été confiée à l’Office anti-corruption de la police judiciaire (OCLCIFF), a révélé, jeudi 9 avril, l’AFP, citant une source judiciaire.L’agence du médicament (ANSM) et la Haute autorité de santé (HAS) avaient annoncé des enquêtes internes et transmis un signalement au procureur après un article, paru le 24 mars dans Mediapart, titré « Les gendarmes du médicament faisaient affaire avec les laboratoires ».Le site d’information faisait état de réunions fréquentes où des « membres éminents » de ces commissions donnaient des conseils rémunérés aux laboratoires sur la meilleure manière de monter leur dossier.« Si les faits rapportés sont exacts, ils sont inacceptables, et même d’une extrême gravité », avait réagi Marisol Touraine, en demandant à la HAS et à l’ANSM de « faire la lumière sur ces affirmations. »Lire aussi :Soupçons de conflits d’intérêts dans le médicamentDes liens controversés entre experts des autorités de santé et laboratoires pharmaceutiques sont déjà apparus dans le scandale sanitaire du Médiator, un médicament prescrit pendant des années comme coupe-faim et pouvant avoir des effets graves sur les valves du cœur.Dans cette affaire, où les investigations sont terminées, plusieurs fonctionnaires et médecins sont mis en examen pour leurs liens avec les laboratoires Servier, qui commercialisaient ce produit.Chloé HecketsweilerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 09.04.2015 à 11h58 • Mis à jour le09.04.2015 à 12h15 A l’occasion de la journée de l’innovation, mercredi 8 avril, la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a récompensé neuf initiatives pédagogiques de professeurs et enseignants, au lycée technologique Diderot (19e arrondissement de Paris). A deux jours de la présentation d’une réforme du collège dont les innovations – enseignement interdisciplinaire, travail en groupe, accompagnement personnalisé – suscitent la vive opposition d’une partie du corps enseignant, l’initative ne manquait pas de piquant.Lire aussi :Réforme du collège : pourquoi les profs résistent ?Lire aussi :Les futurs horaires du « collège 2016 »Le lycée Jules-Verne de Guingamp (Côtes-d’Armor) s’est ainsi vu décerner le prix du raccrochage scolaire pour un prototype de monocoque. Son proviseur Pascal Caro, un amoureux de la mer, a embarqué ses élèves dans l’élaboration de ce voilier de 10,5 m de long pouvant accueillir des personnes à mobilité réduite. Son objectif était de « redonner de l’estime de soi aux élèves grâce à un projet valorisant et innovant et développer les compétences professionnelles en chaudronnerie, électrotechnique, commerce et vente dans un lycée qui souffrait d’un déficit d’image ».Rendre concrets les apprentissagesRepenser ses pratiques professionnelles, inventer de nouvelles manières d’enseigner : comme Pascal Caro, certains enseignants essayent d’innover dans leurs salles de classe. C’est ce qu’a souhaité mettre en avant le ministère de l’éducation nationale. Najat Vallaud-Belkacem en a profité pour vanter la « refondation de l’école », qui « est en marche ». Et appuyer sa réforme du collège prévue pour la rentrée 2016 : « Je porte des réformes pour donner aux enseignants plus de marges de manœuvre, libérer leurs capacités d’initiatives et d’innovation. »Les neuf « prix de l’innovation » décernés mercredi l’ont été à des écoles, collèges et lycées porteurs d’initiatives pédagogiques originales. 600 projets, issus de toutes les académies, avaient été présentés par des établissements, et 30 retenus par un jury.Un prix spécial a récompensé le projet Philea, une réplique de l’atterrisseur Philae qui s’est posé sur la comète « Tchouri » en novembre 2014. Les élèves de dix lycées des académies de Paris (dont le lycée technologique Diderot, où se déroulait la cérémonie), Créteil et Limoges ont participé à la conception de la maquette grandeur nature. Tous ces projets font la promotion de l’interdisciplinarité et de la concrétisation des apprentissages. Deux points au menu de la réforme de la ministre.Maurane Speroni François Béguin Les députés ont confirmé, dans la nuit de mercredi 8 au jeudi 9 avril, lors de l'examen du projet de loi santé dans l'hémicycle, la suppression du délai de réflexion obligatoire de sept jours entre la première et la deuxième visite médicale pour une interruption volontaire de grossesse (IVG).Ils ont rejeté, par 40 voix contre 22, des amendements de l'UMP et de l'UDI qui visaient à supprimer cette mesure adoptée lors de l'examen en commission le 19 mars, puis ont adopté l'article à main levé.Lire : IVG : le délai de réflexion de sept jours est un « calvaire »Sur les bancs de l'opposition, quelques élus s'étaient particulièrement mobilisés sur cette question. « En deux ans, c'est la troisième fois que vous revenez sur la loi Veil, arrêtons de porter atteinte à son équilibre et de banaliser l'avortement», a fait valoir le député UMP Olivier Marleix.« La loi n'est pas là pour faire la morale »« C'est un acte à part, il faut qu'il ait un régime juridique à part », a abondé Julien Aubert, le député UMP du Vaucluse. « C'est une droit de la femme que nous sommes en train de défendre », a jugé François de Mazières (UMP, Yvelines) tandis que le député UDI Arnaud Richard prônait le maintien d'un « large consensus social » sur cette question.La députée PS Catherine Coutelle, présidente de la Délégation aux droits des femmes de l'Assemblée et auteure de l'amendement, a rappelé que Simone Veil avait été « obligée à des concessions » pour faire adopter son texte en 1975.« La loi n'est pas là pour faire la morale mais pour définir les droits et les devoirs de chacun », a jugé Brigitte Allain (EELV). « Ne pensez-vous pas que lorsque la femme a son test de grossesse en main, elle ne commence pas déjà son délai de réflexion ?», a demandé Michèle Delaunay (PS, GIronde), jugeant ce délai « infantilisant ».« Une femme qui a pris sa décision n'a pas besoin de temps »La ministre de la santé Marisol Touraine a expliqué qu'elle avait choisi de renoncer en janvier à proposer la réduction de ce délai de réflexion de sept à deux jours, comme elle en avait l'intention, en raison du « contexte particulier » dans le pays après les actes terroristes pour ne pas « donner l'impression » de se servir de « l'unité nationale » pour faire passer cette mesure.Elle a apporté son soutien à la suppression de ce délai. « La loi de 1975 résulte d'un équilibre qui n'a pas vocation a être figée pour l'éternité. La société a évolué, a-t-elle souligné. La relation à l'IVG ne s'est pas banalisée, elle s'est normalisée. Une femme qui a pris sa décision n'a pas besoin de temps. »Les députés ont par ailleurs également adopté un amendement de Catherine Coutelle permettant aux médecins exerçant en centres de santé de réaliser des IVG par méthode instrumentale. Depuis 2008 ils peuvent réaliser des IVG mais seulement par méthode médicamenteuse. « Le droit existe, les conditions d'accès doivent être assurées sur tout le territoire », a expliqué Mme Touraine, favorable à la mesure.François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 08.04.2015 à 18h49 • Mis à jour le08.04.2015 à 21h52 Le tribunal correctionnel de Marseille a condamné mercredi 8 avril à des peines allant de dix-huit mois à cinq ans de prison quatre Roumains accusés d'avoir organisé un trafic de bébés. Le tribunal a également condamné à des peines de deux ans avec sursis deux couples qui avaient acheté des enfants.Au total, dix personnes étaient jugées lors de ce procès qui a démarré mardi 7 avril. Des peines de sept ans de prison avaient été requises à l'encontre des quatre Roumains organisateurs du trafic et de deux ans de prison à l'encontre des acheteurs. Un jeune homme, poursuivi pour une transaction qui n'avait pas abouti, a été relaxé, tout comme une mère, restée en Roumanie, qui avait vendu son enfant.Les quatre organisateurs auraient agi, selon l'accusation, comme intermédiaires pour approcher des couples de la communauté du voyage ne pouvant pas avoir d'enfant, afin de leur vendre des nourrissons nés de mères roms.Lire le récit (édition abonnés) : Un réseau de vente de bébés roms démantelé à MarseilleNourrisson contre 8 000 euros et BMWL'affaire avait été révélée en juillet 2013, lorsqu'une transaction supposée avait été mise au jour par la police après une dénonciation anonyme : un nourrisson contre 8 000 euros et une voiture BMW. Le personnel soignant avait été intrigué par les pleurs fréquents d'une jeune Roumaine, qui venait de donner naissance à un garçon, et par la présence durant deux jours d'un couple à son chevet.Enfin, le départ de la jeune femme de l'établissement sans son enfant et contre l'avis médical avaient définitivement alerté les autorités. Matthieu Suc Les services antiterroristes sont-ils en ordre de bataille ? Quelques mois après l’affaire Merah – sept personnes assassinées en mars 2012 –, Manuel Valls, alors ministre de l’intérieur, avait donné « des instructions » pour en tirer les leçons. Il avait insisté, le 18 juin 2013, sur la nécessité de renforcer la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), « dans le cadre d’une meilleure coordination entre les services ».L’échec, de ce point de vue, est patent. Le rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur les filières djihadistes, rendu public mercredi 8 avril, déplore « une nouvelle guerre des polices ». Lui faisant écho, le rapport du syndicat Alliance, majoritaire chez les gardiens de la paix et marqué à droite, dresse sur le terrain un état des lieux accablant. Production syndicale, le rapport est certes discutable, mais il a le mérite de faire remonter le témoignage des agents sur terrain, que l’on entend peu.Lire aussi :Filières djihadistes : le Sénat condamne « la guerre des polices »Il illustre en creux l’extrême précarité des conditions de travail des policiers et une perte cruelle de savoir-faire. Surtout, il déplore les dysfonctionnements liés à la réorganisation depuis 2008 du renseignement intérieur français en plusieurs entités. Et ce n’est pas le moindre des paradoxes que de voir ce syndicat, ancré à droite, critiquer une réforme portée à l’époque par Nicolas Sarkozy.« RÉTENTION D’INFORMATIONS »« Force est de constater que la communication entre services est extrêmement tendue et difficile », assure d’emblée le rapport, illustrant ce propos par de nombreux témoignages. Les agents de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) critiquent ainsi leurs petits camarades de la Sous-direction antiterroriste (SDAT) de la police judiciaire et de la brigade criminelle, avec lesquels ils sont supposés mener les enquêtes judiciaires en matière de terrorisme. A en croire la DGSI, les deux services feraient de la « rétention d’informations » qui relèverait « soit de la négligence, soit de la volonté d’être celui qui solutionnera l’affaire ». Les enquêteurs de la SDAT accusent, eux, « la DGSI, les douanes, la gendarmerie, etc. » de faire « leur cuisine chacun de leur côté » pour s’attribuer « tous les lauriers »…Aucun service n’est épargné, mais les gendarmes, aux « méthodes intrusives au sein du renseignement », font l’unanimité contre eux. Un agent du service central du renseignement territorial (RT) dans l’ouest de la France raconte comment, selon lui, les militaires copient-collent « sans vergogne » les notes de son service « en changeant le tampon, j’ai la preuve », avant de les produire au préfet.Sur l’affaire Merah, l’Inspection générale de la police nationale constatait le 23 octobre 2012 que « des marges de progression importantes existent en termes de confiance et de fluidité des échanges entre le renseignement intérieur et les autres services de police ou de gendarmerie ». Deux ans plus tard, rien n’a changé.Lire aussi :Les rivalités minent les services de renseignementMatthieu SucJournaliste au Monde Margherita Nasi Après avoir massacré les prêtres du dieu canéen Baal, Elie doit fuir dans le désert et, en proie à un profond désespoir, en arrive à souhaiter la mort. Moïse est lui ébranlé par les frondes contre son autorité pendant l’Exode et la traversée du désert. Exténué, même le prophète est tenté par la mort. Ces deux cas, tirés de l’Ancien Testament, montrent que l’épuisement professionnel n’est pas un syndrome nouveau. La littérature regorge d’exemples : Flaubert sacrifiant sa vie sociale à son appétit de travail, ou encore Thomas Buddenbrook, personnage de la saga de Thomas Mann, expirant à sa table de travail.Ce détour littéraire permet à Philippe Zawieja, auteur de l’ouvrage Le burn-out, de rappeler que ce dernier n’est « ni un phénomène ni un terme récent ». Le terme est officiellement créé en 1969, suite à un article publié dans la revue « Crime & Delinquency ». Mais « loin des contours qu’en avaient esquissés les textes princeps au milieu des années 1970, le burn-out compte aujourd’hui plusieurs dizaines de définitions », explique le docteur en sciences et génie des activités à risques.Surtout, dans le langage quotidien le terme a fini par désigner toutes les formes de malaise au travail. « Ainsi tiraillé entre discours experts et (més) usages profanes, le concept de burn-out souffre aujourd’hui d’une cacophonie psychosociale ».Invitation à la prudenceLe but du chercheur associé au centre de recherche sur les risques et les crises de Mines ParisTech est alors de procéder à une « entreprise de clarification » : de la clinique du burn-out, à sa mesure, en passant par les déterminants, la prise en charge et la prévention, M. Zawieja tente de définir de façon aussi précise que possible le burn-out et de le situer par rapport aux autres formes d’épuisement professionnel.Il souhaite « clarifier, parfois démythifier, voire démystifier, un terme dont l’emploi apparaît aujourd’hui souvent abusif ». Une tâche délicate : alors que le terme est sur toutes les bouches, difficile de savoir quelle ligne de conduite adopter, entre « le tableau noir que voudraient nous fourguer quelques marchands de malheur et un optimisme béat qui confine parfois au déni de réalité ».L’auteur, qui a précédemment codirigé le Dictionnaire des risques psychosociaux, adopte une optique psychosociologique, se servant de la psychologie, de la psychanalyse mais aussi de la sociologie, des sciences du management et parfois même de la philosophie… « maelström plus approprié à la complexité du burn-out ».Car si on peut bien tirer une conclusion de cet ouvrage, c’est que le terme continue d’interroger : dans sa définition, son périmètre, son étiologie, son diagnostic, voire sa pertinence. Et puis il y a les questions ouvertes par le succès médiatique du burn-out : « derrière ses manifestations d’épuisement, quel message le sujet tente-t-il de faire passer, et à qui ? »Philippe Zawieja aborde également le débat actuel sur l’opportunité de la reconnaissance du burn-out en tant que maladie professionnelle, et invite à la prudence : une reconnaissance de ce type risquerait d’institutionnaliser certains épuisements ainsi que la responsabilité du phénomène. Une désignation qui, à ce stade de connaissance, ne peut relever que « d’un raisonnement simplificateur, voire simpliste », méritant d’être soupesé avant d’être transposé en santé psychique publique.Le burn-out, Philippe Zawieja (Presse Universitaires de France, collection Que sais-je ? 128 pages, 9 euros).Margherita NasiJournaliste au Monde Mathilde Damgé Le massacre de 148 personnes, majoritairement chrétiennes, jeudi 2 avril, à l'université de Garissa, dans le nord-est du Kenya, a assombri la célébration de Pâques, qui commémore la mort et la résurrection du Christ.Selon plusieurs témoignages, les étudiants ont été triés par les djihadistes du groupe somalien Harakat Al-Chabab Al-Moudjahidin, qui ont séparé les chrétiens des musulmans avant d'exécuter les premiers.Lire l'édito en édition abonnés : Kenya : un massacre contre l'intelligence« Victimes désignées »Le pape François a mis en garde les Occidentaux contre le risque « d'être les Ponce Pilate qui se lavent les mains » du sort des chrétiens dans de nombreux pays, en référence au préfet romain qui a permis la crucifixion de Jésus.« Les chrétiens ne sont certainement pas les seules victimes des violences homicides dans le monde, mais on ne peut ignorer qu'ils sont les victimes désignées et les plus fréquentes dans de nombreux pays. »Un changement de ton alors qu'à Noël, le prélat avait exhorté les croyants à montrer « tendresse » et « douceur » dans les situations « les plus dures », y compris les conflits.Lire en édition abonnés : Le cri d'alarme du pape en faveur des chrétiens persécutésSi les conditions de vie des chrétiens semblent devenir de plus en plus précaires dans certains pays où ils sont en minorité, difficile  d'établir un bilan chiffré exhaustif des attaques contre cette communauté.L'ONG Porte ouvertes compile les données d'associations, d'instituts de recherche et des médias, pour publier chaque année un index mondial des persécutions contre les chrétiens. Cet index recense les persécutions au sens large, qu'elles soient physiques (meurtres, attaques, tortures, viols) et morales (discrimination, interdiction de pratiquer son culte, conversions forcées).Cliquez sur la carte pour voir le détail du classement des pays40 pays sur 50 Selon le rapport 2015 de l'ONG chrétienne, l'extrémisme islamique est le « principal mécanisme de persécution » dans 40 pays sur les 50 recensés par l'ONG. La méthodologie de l'association distingue d'autres mécanismes comme les rivalités ethniques, l'oppression communiste ou le totalitarisme.Nous avons cherché à comptabiliser précisément le nombre de personnes de confession chrétienne tuées dans des attaques islamistes depuis l'arrivée du pape François au Vatican, en mars 2013, du fait de leur religion.En reprenant les articles de presse, nous avons dénombré 532 meurtres de chrétiens au cours d'attaques d'extrémistes se réclamant de l'islam. Il en manque certainement : tous les attentats ne sont pas médiatisés et certaines zones sont difficilement couvertes en raison des conflits intérieurs ou de situation de guerre.Enfin, il faut souligner que ce chiffre ne résume pas, loin s'en faut, les violences d'un pays. Les musulmans, les minorités religieuses et même les personnes sans religion sont souvent les premières victimes de ces conflits.Les principales violences contre des chrétiens :KenyaCe n'est pas la première fois qu'un attentat endeuille la population chrétienne du Kenya : ne serait-ce qu'en 2014, deux attaques ont fait respectivement 64 morts à Poromoko et Mpeketoni, et 6 morts à Mombasa.Dans l'attaque contre l'université kényane, outre le symbole d'un pays tourné vers l'instruction, il s'agissait pour le groupe islamiste armé qui a revendiqué l'attentat, les Chabab, de miser sur les divisions ethniques et religieuses. C'est ainsi qu'ils ont choisi d'assassiner des chrétiens et d'épargner ceux qui sont capables de réciter des versets du Coran. L'université de Garissa aurait été choisie parce qu'elle se trouvait « sur une terre musulmane colonisée ».Lire en édition abonnés : Au Kenya, la fuite des chrétiens de GarissaTanzanieLa Tanzanie, pays voisin du Kenya, a connu deux attaques visant spécifiquement les chrétiens, en 2013, à Arusha. Au total, six personnes sont mortes, selon nos décomptes.Les tensions religieuses se renforcent entre chrétiens et musulmans depuis deux ans autour de conflits économiques, comme l'abattage du bétail, traditionnellement réservé aux musulmans.NigerA Niamey, capitale du Niger, et à Zinder, dans le centre-sud du pays, des églises et des maisons de chrétiens ont été pillées et incendiées en janvier dernier, faisant 10 morts. Ces attaques sont survenues dans le cadre de manifestations contre la publication par l'hebdomadaire Charlie Hebdo d'une caricature représentant Mahomet.Lire en édition abonnés : Dix morts lors de protestations anti-« Charlie » au NigerPakistanUn double attentat revendiqué par les talibans pakistanais a fait au moins 14 morts le 15 mars dernier dans un quartier chrétien de Lahore. Ce drame survient deux ans après l'attentat contre une église de Peshawar où 82 personnes avaient trouvé la mort.La minorité chrétienne représente environ 2 % des 200 millions d'habitants du Pakistan, soit 4 millions de personnes. Le pays est régulièrement ensanglanté par des attentats fomentés par les talibans, groupes d'inspiration wahhabites tenants d'une lecture littéraliste de l'islam, qui s'en prennent aussi aux musulmans qu'ils considèrent comme « hérétiques » qu'ils soient chiites, ahmadis ou sunnites de tradition soufie.Lire en édition abonnés : Le Pakistan frappé par l'attentat antichrétien le plus meurtrier de son histoireNigériaAu Nigéria, des musulmans considérés comme de « mauvais musulmans » sont également visés par les violences de Boko Haram. Le groupe armé – dont le nom signifie « l'éducation occidentale est un péché », en langue haoussa – s'attaque d'ailleurs davantage aux écoles qu'aux lieux de culte.Selon l'ONG Portes ouvertes, le nombre de chrétiens tués aurait été multiplié par quatre en un an dans le pays. Parmi les 200 lycéennes enlevées par Boko Haram à Chibok, un village du nord-est du Nigéria, en avril 2014, près des trois quarts seraient chrétiennes.En deux ans, nous avons relevé cinq attaques dirigées explicitement contre des chrétiens dans les villages de Kano (5 morts), Tanjol et Tashek (8 morts), Shuwa (25 morts), Gumsuri (32 morts) et Izghe (plus de 100 morts).Libye et EgypteDans ces pays qui ont connu une révolution récente, nous avons comptabilisé deux attaques manifestes contre les chrétiens au cours des deux dernières années : l'une en octobre 2013 contre une église copte au Caire (4 morts), et l'autre en février dernier, contre des coptes également, décapités dans la région de la Tripolitaine en Libye.L'Etat islamique a revendiqué l'assassinat de ces 21 croyants égyptiens, tués en Libye, dans une vidéo où il s'adresse au « peuple de la croix fidèle à l'Eglise égyptienne ennemie ». En réponse à cette attaque, l'Egypte a bombardé des positions du groupe djihadiste en Libye.Pourtant, en Egypte, outre l'attentat contre l'église copte il y a deux ans, ces derniers sont aussi régulièrement la cible d'attaques depuis le renversement de Mohamed Morsi, les islamistes accusant les coptes d'avoir soutenu le coup de force de l'armée contre l'ancien président qui appartenait à la confrérie des Frères musulmans. Ces chrétiens, qui représentent 6 à 10 % des 85 millions d'Egyptiens, se sont régulièrement plaints de discrimination, notamment sous la présidence de M. Morsi.  Lire en édition abonnés : En Egypte, les coptes à la merci des enlèvementsLes pays où il est difficile d'avancer des chiffresSomalie, Soudan et CentrafriqueResponsables de l'attentat au Kenya, les Chabab ont contrôlé les deux tiers de la Somalie entre 2008 et 2011. Ils continuent aujourd'hui de garder la main sur de vastes zones rurales, notamment dans le sud. Le chaos politique qui règne dans le pays leur permet de mener régulièrement des attaques dans les villes, notamment dans la capitale, Mogadiscio. Les chrétiens ne sont généralement pas visés à cause de leur religion, mais sont plutôt en tant que victimes d'actes terroristes contre des occidentaux ou des étrangers.Lire le pédago : Qui sont les Chabab, à l'origine du massacre de Garissa, au Kenya ?Autres pays où la complexité de la situation politique empêche de distinguer les violences commises à l'encontre des communautés chrétiennes : le Soudan et la Centrafrique. En Centrafrique, les chrétiens se sont constitués en milices pour se défendre contre les rebelles, essentiellement musulmans, de la coalition qui avait pris le pouvoir en mars 2013 avant d'en être chassée en janvier 2014.Au Soudan, Nordistes musulmans et Sudistes chrétiens ou animistes se sont affrontés pendant près de trente ans. Depuis la partition du pays, en 2011, les chrétiens du nord sont soumis à un régime musulman où les violences à leur encontre se multiplient, selon des observateurs locaux.Afghanistan et PhilippinesD'autres attentats revendiqués ou attribués par le gouvernement local à des extrémistes religieux, en Afghanistan ou aux Philippines par exemple, ne peuvent être détaillés dans cet article dans la mesure où il n'est pas évident que les victimes étaient visées en tant que chrétiens. Le simple fait d'être occidental ou étranger servant de motif à ces attaques.Par exemple, l'attentat qui a visé, à Hérat en juillet dernier, deux humanitaires finlandaises appartenant à une ONG chrétienne n'a pas été revendiqué.Syrie et LibanLes pays en guerre sont aussi difficiles à intégrer dans ce décompte. En Syrie, les violences concernent la communauté chrétienne mais aussi yézidie. Le comité des Nations unies a dénoncé l'assassinat systématique d'enfants appartenant à ces minorités par des membres de l'organisation de l'Etat islamique. Il relate plusieurs cas d'exécutions de masse de garçons, ainsi que des décapitations, des crucifixions et des ensevelissements d'enfants vivants. Mais il n'opère aucun décompte.Lire en édition abonnés : L'exode des chrétiens assyriens de Syrie, ciblés par l'EILe problème est le même au Liban où des attentats touchant des quartiers chrétiens peuvent tout aussi bien viser la communauté chiite qui y habite.IrakEn Irak, la population chrétienne a diminué de moitié en dix ans. Soixante et une églises ont été attaquées et un millier de chrétiens tués. L'attentat le plus sanglant a eu lieu le 31 octobre 2010, lorsque quarante-quatre fidèles et deux prêtres sont morts dans l'attaque de la cathédrale syriaque catholique de Bagdad par la branche irakienne d'Al-Qaida.Lire le décryptage : Qui sont les chrétiens d'Irak ?Comme le reconnaît Portes ouvertes, il est très difficile de réaliser un comptage exact en raison de la complexité des conflits locaux et de l'impossibilité, dans certains pays, pour les médias de faire leur travail sur place. Et même si ce comptage est possible (l'association parvient à dénombrer une centaine de victimes chrétiennes en Corée du Nord), il reste encore à le comprendre en fonction de la situation politique de chaque pays.Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Dominique Gallois Il n’y aura pas d’augmentation des tarifs des péages d’autoroutes en 2015. Cette annonce, faite, mercredi 8 avril, par le premier ministre, Manuel Valls, à l’issue du conseil des ministres se veut le prélude à une sortie de la situation de crise avec les sociétés d’autoroutes, ouverte voici bientôt sept mois.Ce geste, qui aura pour effet de gommer l’augmentation de 1,07 % initialement prévue sur l’année, est une « décision unilatérale » de M. Valls, indique-t-on à Matignon. « Il est apparu opportun au premier ministre qu’il y ait un cadre général. »Il s’agit en l’occurrence de l’une des conditions fixée par le gouvernement pour engager – enfin – le plan de relance de 3,2 milliards d’euros proposé et financé par les sociétés d’autoroutes.« Tous les sujets sont sur la table »A Matignon, on précise qu’au-delà du « cadre fixé » par M. Valls, « tous les sujets sont sur la table ».Le « plan de travaux autoroutiers a été validé » et représentera « 3,2 milliards d’euros d’investissements », a rappelé M. Valls, qui s’exprimait dans le cadre de la présentation des mesures prises par le gouvernement pour tenter de soutenir et relancer l’investissement en France.Ce plan – sans financement public ni hausse des tarifs – a été négocié entre fin 2012 et 2013 et avalisé par la Commission européenne en octobre 2014. Mais le gouvernement avait lui-même bloqué ensuite le dossier pour se pencher sur la situation des concessions d’autoroutes.En échange de la création de 15 000 emplois sur la vingtaine de chantiers retenus, les concessionnaires ont demandé un allongement de deux ans en moyenne de la durée de leur concession« Les discussions en cours avec les sociétés d’autoroutes sont en train d’aboutir, les travaux doivent être lancés au plus vite », a ajouté M. Valls. Elles se traduisent aussi, par 500 millions d’investissements supplémentaires dans les infrastructures et les projets de transport, dont 300 millions à l’Afitf [Agence de financement des infrastructures des transports de France] sur trois ans. »Du côté des sociétés d’autoroutes aucun commentaire n’était fait, mercredi à mi-journée, l’accord formel n’étant toujours pas signé.Des précisions pourraient être données par le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, qui sera reçu jeudi 9 avril à la Fédération nationale des travaux publics (FNTP).Multiplication des propositionsCes annonces visent à clore rapidement un « dossier autoroutes » ouvert à l’automne 2014 avec la publication d’un rapport de l’Autorité de la concurrence, qui dénonçait la rente autoroutière, issue des privatisations de 2006, et les surprofits découlant de cette situation.Selon ce document, en dix ans, les tarifs ont augmenté de 21,7 %, une hausse supérieure à l’inflation, alors que l’augmentation du trafic est limitée depuis 2007 (+ 4,1 %).L’Autorité de la concurrence avait suggéré aux pouvoirs publics de profiter du plan de relance autoroutier à venir pour renégocier les contrats de concession à leur avantage et à celui des usagers.Dans la foulée, les parlementaires ont multiplié les propositions allant de la taxation des profits à la reprise des concessions en passant par la renégociation des contrats. Ségolène Royal, la ministre de l’écologie, a même proposé d’instaurer la gratuité des autoroutes le week-end.Lire aussi :La difficile remise à plat de la gestion des autoroutesRespect de l’équilibre des contratsAutant d’idées qui ont provoqué la colère des sociétés concessionnaires, pour qui toute modification ne saurait se faire que dans le respect de l’équilibre global des contrats, à savoir que quelle que soit la solution choisie, il faut une compensation.Le 27 janvier, M. Valls avait décidé de suspendre la hausse de 0,57 % des tarifs de péage, qui devait prendre effet au 1er février. Ce gel devait être provisoire, avait précisé Matignon, le temps qu’un groupe de travail, constitué de quinze parlementaires de la majorité et de l’opposition ainsi que de représentants de différents ministères reprenne le dossier dans sa globalité et fasse des propositions.Lire aussi :Autoroutes : la relance plutôt que la nationalisationDepuis plusieurs semaines, la perspective d’un gel au moins partiel des tarifs ou d’un décalage dans le temps des hausses était évoquée. En contrepartie, les sociétés d’autoroutes demandaient un lissage de la hausse sur les années suivantes.A ce stade, d’autres modulations de tarifs sont envisagées pour le covoiturage ou les véhicules propres.Lire aussi :Autoroutes : pas de diminution des tarifs envisagéePar ailleurs, le gouvernement évoque aussi l’idée d’un partage, au profit de l’Etat, des bénéfices des sociétés d’autoroutes lorsque les objectifs de trafic sont dépassés.Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Romain Geoffroy « Fabien Caillé, élu de l'Armée de Dumbledore. » L'homme qui se présente ainsi n'est pas membre d'un collectif de fans de Harry Potter, il sort d'une campagne pour les élections étudiantes de l'université Rennes 2. Avec lui, 44 étudiants ont déposé une liste inspirée de l'œuvre de J. K . Rowling, et ont pris, à la surprise générale, la deuxième place du scrutin, remporté par la liste de l'Elan associatif. Ils sont aujourd'hui plusieurs à siéger dans les différents collèges : deux au Conseil d'administration, où ils ont obtenu 26,24 % des voix, et cinq à la commission de la formation et de la vie universitaire (CFVU), plus consultative, où ils ont récolté 27,77 % des suffrages exprimés.« Au départ, on était cinq ou six à discuter sur le ton de l'humour des futures élections, se souvient Fabien Caillé, mandataire de la liste. Quelqu'un a eu l'idée de Harry Potter, on s'est dit que ça correspondait bien à Rennes 2. » Dans le livre, des étudiants constituent un groupe secret, l'armée de Dumbledore, censé combattre les forces du mal. « Nous c'est contre l'administration et la fusion prévue avec l'université Rennes 1 qu'on voulait se battre », assure le jeune homme aux cheveux longs, fier d'avoir trouvé la métaphore.« Construire une voie 9 3/4 », « acheter un Choixpeau magique »Le programme qu'ils présentent détonne dans cette université spécialisée dans les sciences humaines et sociales, réputée pour être l'une des facs les plus politisées de France : « Construire une voie 9 ¾ dans le métro qui relierait jour et nuit Villejean (principal campus de Rennes 2 situé au nord-ouest de la ville) à la rue de la soif » ; « Faire envoyer les résultats des examens par hibou »; « Acheter un Choixpeau magique [dans Harry Potter, ce chapeau choisit dans quelle "maison" étudieront les jeunes sorciers] pour aider les étudiants dans leurs choix d'orientation », etc.Difficile de savoir si, comme Coluche pour l'élection présidentielle de 1981, l'Armée de Dumbledore est une plaisanterie qui s'est prise au sérieux. Fabien Caillé en est persuadé, les gens n'ont pas voté à la légère. « On nous a accusé de dépolitiser, alors que c'est tout l'inverse, notre candidature décalée a remobilisé les électeurs. Notre politique, on pouvait la lire entre les lignes. » Les 1 800 voix cumulées récoltées (les étudiants étaient appelés à voter deux fois lors d'un même scrutin, une pour le CA, l'autre pour le CFVU), ont fait d'eux la deuxième association la plus puissante de l'université. Les « apprentis sorciers » de Rennes 2 interprètent ce succès comme le résultat d'une « façon différente de faire de la politique à l'université ». « Je pense que sans nous, les élections auraient été comme d'habitude : avec des méthodes tristes, et tout le monde se serait mobilisé à la veille des élections », se persuade le mandataire de liste. Des méthodes classiques de mobilisation qu'il a pourtant longtemps pratiquées, lui qui a été élu à Rennes 1 sur une liste de l'UNEF dans le passé. Le principal syndicat étudiant le reconnaît aussi, la mobilisation plus importante que d'habitude – 16 % des étudiants sont allés voter, contre 10 % un an plus tôt – est certainement due à l'engouement provoqué par la liste un peu surréaliste. Paul Le Damany, président de l'UNEF à Rennes et seul élu du syndicat au nouveau CA – ayant obtenu 14,8 % des voix au scrutin du CA, contre 42 % en 2014 – veut aussi croire à un contexte national défavorable : « Avec un gouvernement socialiste qui applique une politique néolibérale, le milieu étudiant est un peu résigné, alors qu'habituellement c'est une population plutôt mobilisée. »Pour le jeune syndicaliste, il s'agit aussi clairement d'un vote contestataire :« Leur succès vient du fait que les étudiants se sentent marginalisés de la démocratie universitaire, dans le sens où ils n'ont pas beaucoup de poids dans les conseils. La liste de l'Armée de Dumbledore est venue en expliquant que ces élections ne servaient à rien et ils ont voulu le montrer par l'absurde. »Résultat, la liste venue de Poudlard divise doucement le campus de Villejean, principal établissement de Rennes 2. Une bataille électorale oppose ceux qui sont pour la démarche humoristique et ceux qui craignent une dépolitisation de la vie étudiante. Des graffitis anti-Poudlard apparaissent sur les murs, et le symbole des Mangemorts (les partisans du dangereux sorcier Lord Voldemort) est visible sur certaines façades ; un « Voldemort vaincra » est même peint sur une barrière. Pour épouser le thème fantastique, l'Elan associatif, principale liste concurrente, imprime des affiches qui s'inspirent de la série « Game of Thrones », quand l'UNEF crée des slogans du type : « Nous on ne propose pas de solution magique », ou « Défendre ses droits c'est pas sorcier ». « Un passé syndical important à respecter »Assis sur le mur et devant le bâtiment L, soda à la main, Samuel, étudiant en deuxième année de psychologie, reconnaît sans honte avoir voté pour l'Armée de Dumbledore, par curiosité :« Leur démarche m'a d'abord fait rire, puis en regardant leur page Facebook, j'ai vu qu'ils l'expliquaient plutôt bien, qu'ils répondaient aux nombreux commentaires. Finalement, c'est un peu la démocratie participative qu'ils expérimentent. »Etudiante en littérature, Eloise a voté blanc. Elle ne se reconnaissait dans aucune liste et surtout pas dans celle de « Dumbledore ». « Je trouve que c'est dangereux de voter pour des gens qui n'ont pas de programme, s'indigne-t-elle. Il y a un vrai risque de signer un chèque en blanc à des gens dont on ne connaît pas grand chose politiquement. » Avec la médiatisation dont a fait l'objet cette liste plutôt improbable, la jeune fille craint que Rennes 2 n'ait été décrédibilisée.Piercing à l'oreille, barbe finement taillée, Kevin Nadarajah voit lui aussi d'un mauvais œil la candidature de cette liste : « On est à Rennes 2, il y a une histoire et un passé syndical important à respecter. » Cet étudiant en master de psychologie est élu pour la deuxième année consécutive au conseil d'administration de l'université, sur la liste de l'Elan associatif, sortie gagnante des urnes. Au coude à coude avec l'UNEF l'an passé, l'échec du syndicat pour ce scrutin leur a permis de prendre la première place. Une crise de gouvernance en toile de fondMais la mobilisation importante des élections des 24 et 25 mars est également liée à la crise de gouvernance dans laquelle est empêtrée cette université depuis plusieurs mois. Derrière cette élection poudlardesque, un dossier épineux, celui de la fusion des universités Rennes 1 (une université plutôt orientée vers les sciences et la médecine) avec Rennes 2. Un projet mis sur la table depuis 2013 et qui devait aboutir en 2016 à la création d'une seule et unique université rennaise.« On travaillait sur ce projet de fusion depuis plus d'un an », raconte Catherine Loneux, ancienne première vice-présidente de l'université pendant trois ans. « Il y avait beaucoup de points compliqués, mais on restait ouvert au dialogue. On a eu le courage d'essayer mais au bout d'un moment, en novembre 2014, quand on a commencé à parler de gouvernance, le dispositif s'est grippé. »L'université Rennes 1 tente d'imposer sa domination, elle souhaite garder entre 65 et 70 % des sièges dans les instances de gouvernance de la future université. Tout le Conseil d'administration de Rennes 2 s'y oppose, sauf une personne, Jean-Emile Gombert, alors président de l'université. « Il avait une position personnelle là-dessus, se rappelle Mme Loneux. Mais il était hors de question pour nous de nous laisser aspirer, j'ai alors démissionné de mes fonctions de vice-présidente et ensuite tous les administrateurs ont quitté leurs fonctions au CA. » A nouveau élue après que sa liste SGEN-CFDT est arrivée en deuxième position lors du scrutin enseignant, elle fera dorénavant partie du conseil d'administration, où elle siègera notamment avec les deux élus de l'Armée de Dumbledore. Enseignant en géographie à Rennes 2, Olivier David a aussi fait partie des vingt administrateurs démissionnaires. Tête de liste du Snesup-FSU et grand vainqueur des dernières élections, il est le très probable futur président de l'université. Son regard sur la « liste Dumbledore » reste plutôt bienveillant, d'autant que chaque voix sera importante pour s'assurer une majorité forte lors des conseils d'administration. « Cette liste a apporté des choses nouvelles sur les modes de mobilisation étudiante, remarque-t-il. Elle a apporté un certain engouement et de l'intérêt pour cette élection, et a attisé la curiosité des étudiants. »A sa demande, les étudiants lui ont d'ailleurs fourni un document d'une dizaine de pages, avec cette fois-ci des propositions un peu moins spectaculaires : « réaménager certains bâtiments pour en faire des espaces plus conviviaux », « améliorer l'information des étudiants » face à « la complexité administrative », ou encore « faire plus en faveur de la solidarité et l'égalité des sexes ». S'il assure que le projet de fusion est aujourd'hui totalement abandonné, M. David devra prochainement traiter un dossier tout aussi important et délicat : la création d'une communauté d'universités. L'université Bretagne-Loire devrait fédérer 27 établissements et regrouper à terme plus de 160 000 étudiants, 6 600 enseignants-chercheurs et 6 500 personnels administratifs et techniques. « J'espère qu'on sera dans quelque chose de plus fédéral, confie-t-il. Rennes 2 est en dehors du jeu en ce moment, avec cette crise, on a accumulé du retard. Les statuts ont été adoptés par le ministère sur des bases qui sont plutôt défavorables à Rennes 2 dans le conseil de décision, c'est là-dessus qu'il va falloir travailler. »Lire : La réforme universitaire épaissit le mille-feuille administratifRomain GeoffroyJournaliste au Monde David Revault d'Allonnes François Hollande s’est rendu à la maison d’Izieu (Ain), lundi 6 avril, au Mémorial des enfants juifs exterminés. Le 6 avril 1944, au petit matin, les SS et la Gestapo dépêchés par Klaus Barbie faisaient irruption dans ce refuge situé au bout d’une route serpentant entre vignes et petits villages, où des dizaines d’enfants de familles juives de toutes origines avaient trouvé asile depuis mai 1943. Arrêtés, 44 enfants et 7 adultes furent tous déportés et assassinés, à la seule exception d’une éducatrice.Soixante et onze ans après, il s’agissait pour le président de la République à la fois de commémorer cet événement, de souligner la politique mémorielle pratiquée en ce lieu accueillant chaque année des centaines d’élèves, et de se recueillir sur « le théâtre d’un crime abominable » tout en saluant « un symbole de mémoire et de fraternité ». « Les lieux de mémoire sont là pour mettre les consciences en éveil », a ainsi rappelé M. Hollande, qui a défini « le message d’Izieu » comme « celui de l’engagement », mais aussi « de la République » et « de la fraternité ».Après François Mitterrand, qui s’y était rendu pour l’inauguration du Musée mémorial en avril 1994, François Hollande est le second chef de l’Etat à effectuer le déplacement en ce lieu éminemment symbolique de la déportation des 76 000 juifs de France, dont 11 400 enfants. « Le temps ne doit pas effacer cela. S’il y parvenait, ce serait que la République aurait renoncé à demeurer elle-même », avait à l’époque prévenu M. Mitterrand. Son propos intervenait sept ans après la condamnation à perpétuité de Klaus Barbie, en 1987, par la Cour d’assises du Rhône, laquelle, avait-il alors estimé « ne nous exempte pas de (…) la lutte quotidienne contre les germes d’un mal qui guette nos sociétés ». Il avait condamné « des propos, des insultes, des inscriptions sacrilèges, des profanations de tombes ».« Mission éducative »Vingt et un ans plus tard, alors qu’en France l’antisémitisme ressurgit et que des attentats visent spécifiquement des juifs, l’Elysée avait conçu cette commémoration comme un « message particulièrement actuel ». « Plus que jamais, l’Histoire nous livre des leçons pour le présent. Elle nous rappelle qu’il y a besoin de combattants pour prévenir et pour vaincre la barbarie », a ainsi expliqué le chef de l’Etat.Un peu plus d’un mois après s’être rendu au cimetière juif saccagé de Sarre-Union (Bas-Rhin) et à Auschwitz (Pologne) pour le 70e anniversaire de la découverte du camp, François Hollande poursuit donc sans relâche ses efforts d’édification. « Dans notre civilisation de l’image et de l’information continue, les lieux de mémoire et les outils qu’ils proposent sont aussi une indispensable école du discernement et du rappel aux faits historiques face à toutes les falsifications », a-t-il rappelé, avant d’expliquer que le plan de lutte contre le racisme et l’antisémitisme, prochainement présenté par le premier ministre, « fera une place essentielle à la mission éducative » et « prévoit que chaque élève entrera en contact avec un lieu de culture, d’histoire et de mémoire, à chaque temps de la scolarité, primaire, collège et lycée ».Message politiqueM. Hollande a aussi expliqué que « le tronc commun de formation de tous les futurs professeurs du premier comme du second degré fera également une place prioritaire à l’enseignement laïc du fait religieux et à la lutte contre les préjugés racistes et antisémites ». « Les mémoires personnelles et familiales agissantes jusqu’à maintenant s’estompent, estime la présidente de la Maison d’Izieu, Hélène Waysbord, enseignante retraitée, écrivaine et fille de déportés. Le moment est venu de poser un nouveau jalon, de conserver ce passé en mémoire, non seulement comme un mémorial, mais un élément pour penser le présent et imaginer l’avenir, et de réveiller ceux qui disent qu’on a trop entendu parler de la Shoah et qu’il faut passer à autre chose. »Une semaine après le second tour des départementales, qui a vu le FN confirmer son ancrage électoral, M. Hollande a également délivré à Izieu un message très politique : « Le repli et le rejet sont des poisons mortels pour une nation. La France succomberait si elle y succombait », a martelé le président, citant Albert Einstein : « Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire. »David Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Chambraud L’« après-Charlie » était bien présent dans l’esprit de beaucoup des milliers de musulmans qui se sont pressés à la 32e rencontre annuelle organisée par l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), du 3 au 6 avril, au parc des expositions du Bourget, près de Paris. Ce grand rassemblement, mélange de foire, de congrès et de salon, qui se tient chaque année à Pâques, attire des acteurs de l’islam, engagés dans la vie spirituelle, dans des associations, le commerce, la culture… On y vient en famille acheter des vêtements, des livres, écouter des conférenciers ou assister à des débats. Cette année, les organisateurs avaient prévu plusieurs discussions autour des questions (re) soulevées après les attentats de janvier à Paris à propos de l’islam en France, en particulier sur la radicalisation, l’islamophobie, la laïcité et la liberté d’expression.Amar Lasfar, le président de l’UOIF, s’est employé à mettre en avant la « loyauté » des musulmans envers « la République ». Alors que, depuis janvier, le premier ministre, Manuel Valls, s’est inquiété à plusieurs reprises de « l’influence des frères musulmans », mouvance dont est issue l’UOIF, dans les « quartiers », M. Lasfar a vanté « le travail de prévention » fait par les responsables religieux envers « les radicaux supposés ». « On a échoué avec cinq d’entre eux [Mohammed Merah, Mehdi Nemmouche, les frères Kouachi et Amedy Coulibaly], mais qu’en est-il des centaines de milliers de jeunes qui sont de bons citoyens ? », a-t-il interrogé.Alors que le gouvernement a lancé une consultation pour élargir la représentation de l’islam, Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris (GMP) et président du Conseil français du culte musulman (CFCM), s’est rendu au Bourget, fait inhabituel tant les relations entre la GMP et l’UOIF ont connu des hauts et des bas au sein du CFCM – l’UOIF n’a pas participé aux dernières élections au CFCM. « Les musulmans sont souvent accusés d’avoir insuffisamment dénoncé la violence et le terrorisme, comme s’ils en étaient directement les responsables, et c’est faux », a-t-il lancé à la tribune de la salle des conférences.IslamophobieMais, à l’écart de cette salle principale, c’est du côté du « forum génér’action » qu’il fallait se rendre pour mesurer à quel point les jeunes générations de musulmans, nés en France, professionnels, impliqués dans la vie associative, militants de diverses causes, ont péniblement vécu les lendemains des attentats et, pour beaucoup, estiment leurs aînés trop conciliants à l’égard d’un climat et d’un système politico-judiciaire qu’ils jugent, en France, imprégnés d’islamophobie et où ils se sentent marginalisés.« Le parquet n’ouvre jamais l’action publique dans les affaires d’islamophobie. Cela veut dire que nous ne faisons pas partie de la société française », affirme Hakim Chergui. Et à un Amar Lasfar qui vante la loi de 1905, se dit « musulman à la mosquée et laïc dans la rue » et assure qu’en « devenant français, nous avons signé un pacte : respecter le cadre laïc », l’avocat rétorque : « Moi, je ne me suis engagé à rien. Je suis né, et par ma naissance je me suis vu attribuer des droits. C’est le respect de ces droits que nous demandons. »L’interdiction demandée par certains élus du voile à l’université ou pour les assistantes maternelles dans les crèches privées, maintient à vif la blessure de la loi de 2004 interdisant le port du voile à l’école pour les jeunes filles musulmanes. Le collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) comptabilise, aux côtés des agressions, les actes de discrimination contre des musulmans, et sa porte-parole, Elsa Ray, l’assure : « La lutte contre l’islamophobie participe aussi à la lutte contre la radicalisation car l’augmentation des discriminations et des violences contre les musulmans nourrit le radicalisme. »« Pris en otages »« Il est évident que l’on doit faire le ménage chez nous, affirme Nadia Tara, infirmière et militante associative à Reims venue tout exprès à Paris pour cette « rencontre », mais pourquoi ne pouvons-nous pas obtenir la prise en compte de plaintes contre des actes islamophobes quand nous nous rendons dans un commissariat ? »Si certains d’entre eux, en allant manifester après les attentats de janvier, ne se sont « jamais sentis autant français que ce jour-là » – comme la juriste strasbourgeoise Nora Rami, l’une des responsables du Comité 15 mars et libertés, mis en place pour aider les jeunes filles exclues de l’école après la loi de 2004 sur le voile –, d’autres, nombreux, se sont sentis « pris en otages », coincés entre ce qu’ils ont vécu comme une suspicion généralisée contre les musulmans et le sentiment d’être étrangers aux phénomènes de radicalisation.« L’après-Charlie a fini de décomplexer la parole anti-musulmans, affirme Sihame Assbague, porte-parole du collectif Stop le contrôle au faciès. Il a accentué la construction de l’ennemi de l’intérieur. On se dirige vers des atteintes plus frontales contre les musulmans, notamment contre les femmes. » « Je ne suis pas sûr que cela a augmenté l’islamophobie, tempère Hakim Chergui, mais ça nous a placés dans une impasse idéologique. Et il ne s’est trouvé personne de chez nous, pour porter notre voix et dire : “Je ne suis pas Charlie mais je suis avec Charlie”. »Cécile ChambraudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.04.2015 à 17h03 • Mis à jour le06.04.2015 à 09h15 La marine et les garde-côtes italiens ont secouru samedi en mer Méditerranée environ 1 500 migrants qui se trouvaient à bord de cinq embarcations, a-t-on appris dimanche 5 avril.Trois des bateaux étaient en difficulté et avaient envoyé des messages de détresse alors qu'ils se trouvaient au large des côtes libyennes. Les deux autres ont été localisés par les navires italiens qui s'étaient portés au secours des premiers.Les migrants vont être débarqués sur l'île de Lampedusa et dans des ports de Sicile, précise les garde-côtes dans un communiqué. Environ 170 000 migrants sont arrivés en Italie l'an dernier après avoir traversé la Méditerranée à bord d'embarcations de fortune. Plus de 3 000 ont péri lors du voyage.Lire aussi : La traversée de la Méditerranée, « route la plus mortelle du monde » 05.04.2015 à 03h29 • Mis à jour le05.04.2015 à 11h56 Le parquet de Libourne, chargé de l'enquête sur l'accident d'hélicoptère qui avait fait quatre morts en décembre 2013 en Gironde, dont l'ex-propriétaire et le nouvel acquéreur chinois du domaine viticole Château de La Rivière, a classé l'affaire, estimant que le crash était dû à une « erreur humaine du pilote ».Le procureur de la République de Libourne, Christophe Auger, a expliqué que « l'enquête n'a[vait] révélé aucun problème technique, ni de maintenance », confirmant une information du quotidien Sud Ouest.L'accident s'était produit le 20 décembre 2013, alors que l'homme d'affaires chinois Lam Kok, 46 ans, président du groupe Brilliant, spécialisé dans le négoce de thés, venait d'acquérir le prestigieux château viticole. L'appareil avait chuté dans les eaux de la Dordogne peu après son décollage. Aux commandes de l'appareil se trouvait James Grégoire, ex-propriétaire du Château de La Rivière. Lam Kok, le conseiller financier en France du groupe Brilliant et le fils du milliardaire, âgé de 12 ans, étaient à bord.L'alcool, « pas l'élément principal »M. Auger a rappelé que le vol avait été effectué en fin d'après-midi, en hiver, alors qu'il « faisait presque nuit ». Concernant une éventuelle consommation trop importante d'alcool par le pilote, le magistrat a estimé que cela pouvait être « un élément contributif, mais pas principal ».Le corps de l'enfant avait été découvert dès le soir de l'accident dans la carcasse de l'appareil qui gisait par 7 mètres de fond. Les autres corps, emportés par le courant, avaient été retrouvés en divers endroits du fleuve dans les semaines suivantes.L'acquisition du Château de La Rivière et de ses 65 hectares de vignes en appellation Fronsac, avait été réalisée la veille de l'accident pour 30 millions d'euros. L'épouse du milliardaire chinois est aujourd'hui à la tête du domaine.  04.04.2015 à 16h36 • Mis à jour le04.04.2015 à 16h59 Le nombre de morts sur les routes françaises a baissé de 11 % en mars par rapport au mois de mars 2014, a annoncé samedi 4 avril le ministre de l'intérieur Bernard Cazeneuve.Ces chiffres marquent une baisse « encourageante », a estimé le ministre, en déplacement à la préfecture de Seine-et-Marne à Melun, après deux mois de hausse en janvier et février. Trente vies ont ainsi été sauvées le mois dernier, par rapport aux 256 perdues l'an dernier.En 2014, et pour la première fois depuis 12 ans, la mortalité routière avait enregistré une hausse, avec 3388 personnes décédées. En janvier, M. Cazeneuve avait annoncé un plan de 26 mesures pour enrayer cette augmentation. Parmi elles, l'interdiction du kit mains libres au volant ou l'expérimentation de la baisse de la limitation de vitesse à 80 k/h sur certaines portions de route doivent entrer en vigueur d'ici au 30 juin.L'objectif du gouvernement est de tomber sous la barre des 2000 morts à l'horizon 2020. Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant) C’est peut-être un incroyable concours de circonstances qui a conduit un homme politique belge de 61 ans, l’ancien ministre régional et ancien président de parti, Steve Stevaert, à se suicider, jeudi 2 avril. Le corps de l’ex-dirigeant du SPA – le parti socialiste néerlandophone – a été retrouvé dans un canal, près de Hasselt, dans le Limbourg belge.Une information parue dans le quotidien De Tijd avait indiqué, le matin même, que le parquet de Bruxelles avait décidé de le renvoyer devant un tribunal correctionnel pour une affaire de viol et d’attentat à la pudeur, avec la circonstance aggravante d’un abus d’autorité lié aux fonctions qu’il exerçait. La décision du parquet datait du 24 mars, mais n’était pas connue jusque-là.En 2013, une jeune femme avait déposé plainte contre l’homme politique pour des faits datant de septembre 2010. A l’issue de l’enregistrement d’une émission de télévision, M. Stevaert aurait violé celle qu’il avait rencontrée sur le plateau. Un dossier médical appuyait cette plainte, dont le caractère tardif a toutefois étonné. La victime présumée a expliqué qu’elle avait peur de perdre son emploi dans la fonction publique. Interrogé après le dépôt de la plainte, M. Stevaert a admis avoir eu des relations sexuelles, mais nié le viol.Deux affaires examinéesLe quotidien De Morgen a apporté, samedi matin, de nouveaux éléments troublants, affirmant que si l’ancien ministre avait lu correctement les courriers que lui avait adressé la justice, « tout aurait pu se passer autrement ».Par le plus grand des hasards, deux affaires le concernant devaient, en effet, être traitées simultanément par la chambre du conseil de Bruxelles, une instance qui intervient dans l’instruction et décide d’un éventuel renvoi devant un tribunal.Dans le premier dossier, datant de 2011, l’ex-ministre risquait peu de chose, voire rien. Il avait d’abord déposé plainte contre une jeune femme qui, disait-il, voulait le faire chanter en diffusant les images de leurs ébats amoureux. La justice avait conclu à un non-lieu, faute d’avoir pu retrouver les vidéos. En retour, la jeune femme avait déposé plainte pour calomnie.Au matin du 24 mars dernier, les deux cabinets d’avocats qui assistent l’homme politique ont délégué une stagiaire à l’audience de la chambre du conseil : ils ont rassuré leur client en lui affirmant que la procédure en resterait là et qu’il n’avait rien à craindre.En réalité, ils ignorent que la chambre va aussi aborder le dossier du viol présumé. Quand on lui demande si elle représente également M. Stevaert pour cette autre affaire, la stagiaire tombe des nues. « Je n’ai pas reçu d’instructions à cet égard », explique-t-elle au juge. Qui ne peut que conclure à l’absence du prévenu, ce qui entraîne habituellement un renvoi direct devant le tribunal correctionnel. Une source judiciaire a en outre indiqué qu’en fait, M. Stevaert n’avait pas désigné d’avocat chargé de l’aider dans ce dossier.Les avocats pas au courantUne erreur ? Une confusion ? Ou la crainte d’une fuite qui aurait définitivement terni une carrière politique fulgurante, qui avait transformé cet ancien patron de bar en « Steve Wonder », un leader ultra-populaire ? Le parquet semble avoir été tellement étonné par la tournure de l’audience du 24 mars qu’il a diligenté une enquête interne. Elle a prouvé que les courriers adressés à l’ancien ministre pour le prévenir de l’audience lui étaient bien parvenus.L’avocate stagiaire nie, quant à elle, qu’on lui ait demandé si elle pouvait plaider également pour le viol présumé. « Elle est formelle : si elle avait été mise au courant, elle m’aurait appelé immédiatement », explique son patron, Me Kris Luyckx. Comme les autres défenseurs de l’homme politique, il ignorait apparemment tout de cette affaire de viol. Or, une intervention et une plaidoirie de sa part, ou de l’un de ses confrères, auraient plus que probablement permis à M. Stevaert d’obtenir, au minimum, un report de son renvoi en correctionnelle.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.04.2015 à 12h18 • Mis à jour le04.04.2015 à 12h52 Un gynécologue de Domont, dans le Val-d'Oise, a été mis en examen dans le cadre d'une enquête sur des soupçons de viols et d'agressions sexuelles lors de ses consultations. Il est mis en cause par « plusieurs dizaines » de patientes qui ont porté plainte contre lui.Cette mise en examen, révélée samedi par Le Parisien, remonte à plusieurs mois. Le gynécologue nie tout comportement déplacé, invoquant une « mauvaise interprétation » de ses gestes médicaux par ses patientes, a déclaré son avocat Me Jean Chevais.Certains actes, commis lors d'examens médicaux, pourraient être qualifiés de « viols » ou « agressions sexuelles », mais l'enquête n'est pas encore menée à son terme et il convient de rester « prudent », a indiqué une source judiciaire.Selon Le Parisien, ce sont au total 92 femmes qui ont porté plainte contre ce médecin, et les enquêteurs ont entrepris de passer au crible pas moins de 10 000 dossiers médicaux de patientes traitées dans son cabinet.Agé de 64 ans, le gynécologue a été placé sous contrôle judiciaire et interdit d'exercer depuis l'ouverture de l'enquête, il y a environ un an, a précisé son avocat. « Il est très doux, il prend son temps, c'est son mode opératoire. Certaines femmes pensent qu'il y a des gestes qui s'apparentent plus à des [pénétrations digitales à caractère] sexuel que gynécologique », a précisé Me Chevais. « Il y a pratiquement 5 000 femmes » interrogées par les enquêteurs, et seules 90 ont souhaité porter plainte, a-t-il souligné, dénonçant une « enquête un peu à charge », contre un médecin « jamais condamné » en trente ans d'exercice.En février 2014, un gynécologue célèbre, André Hazout, a été condamné à huit ans de prison pour des viols et agressions sexuelles sur six de ses patientes. 03.04.2015 à 14h25 • Mis à jour le03.04.2015 à 16h58 Georges Tron, le maire UMP de Draveil (Essonne), devra répondre devant les assises de faits de viol aggravé et d'agression sexuelle à l'encontre de deux anciennes employées municipales. La Cour de cassation a rejeté son pourvoi, vendredi 3 avril, confirmant ainsi la décision de la cour d'appel de Paris. A la mi-décembre cette dernière avait infirmé l'ordonnance de non-lieu dont l'élu avait bénéficié un an plus tôt.L'affaire a commencé le 25 mai 2011 avec le dépôt d'une plainte de deux anciennes employées de la mairie de Draveil, pour « harcèlement sexuel » à l'encontre de Georges Tron, alors secrétaire d'Etat à la fonction publique et maire de la ville. Les deux femmes accusent l'édile de s'être livré à de « très nombreux gestes déplacés » au prétexte de réflexologie plantaire (massage thérapeutique des pieds), qui auraient dégénéré en agression sexuelle. Il a toujours clamé son innocence.Lire : Georges Tron : « Dire que j’attrape les pieds est ridicule »Une adjointe également poursuivieSuivant le parquet, les juges d'instruction avaient rendu une ordonnace de non-lieu en décembre 2013, au terme d'une procédure longue d'environ deux ans et demi. Mais les plaignantes, Eva Loubrieu et Virginie Faux, avaient fait appel. C'est ainsi que la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris avait décidé le 15 décembre 2014 de renvoyer M. Tron devant les assises. L'affaire l'avait contraint à démissionner du gouvernement, le 29 mai 2011, et il avait perdu son poste de député de la 9e circonscription de l'Essonne en juin 2012. Après le non-lieu, il avait été réélu à la mairie de Draveil. Réélu dimanche à l'issue de second tour des élections départementales dans son canton de Draveil, M. Tron a finalement renoncé à briguer la présidence du conseil départemental de l'Essonne. Elle a été remportée jeudi par le maire UMP de Montgeron, François Durovray, proche de Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France).Lire : Pourquoi Georges Tron sera jugé pour violsUne de ses anciennes adjointes à la municipalité, Brigitte Gruel, comparaîtra également. Elle est accusée de viol sur l'une des deux plaignantes, de complicité de viol sur l'autre, et d'agressions sexuelles aggravées. 04.04.2015 à 14h39 • Mis à jour le04.04.2015 à 15h23 | Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant) C’est peut-être un incroyable concours de circonstances qui a conduit un homme politique belge de 61 ans, l’ancien ministre régional et ancien président de parti, Steve Stevaert, à se suicider, jeudi 2 avril. Le corps de l’ex-dirigeant du SPA – le parti socialiste néerlandophone – a été retrouvé dans un canal, près de Hasselt, dans le Limbourg belge.Une information parue dans le quotidien De Tijd avait indiqué, le matin même, que le parquet de Bruxelles avait décidé de le renvoyer devant un tribunal correctionnel pour une affaire de viol et d’attentat à la pudeur, avec la circonstance aggravante d’un abus d’autorité lié aux fonctions qu’il exerçait. La décision du parquet datait du 24 mars, mais n’était pas connue jusque-là.En 2013, une jeune femme avait déposé plainte contre l’homme politique pour des faits datant de septembre 2010. A l’issue de l’enregistrement d’une émission de télévision, M. Stevaert aurait violé celle qu’il avait rencontrée sur le plateau. Un dossier médical appuyait cette plainte, dont le caractère tardif a toutefois étonné. La victime présumée a expliqué qu’elle avait peur de perdre son emploi dans la fonction publique. Interrogé après le dépôt de la plainte, M. Stevaert a admis avoir eu des relations sexuelles, mais nié le viol.Deux affaires examinéesLe quotidien De Morgen a apporté, samedi matin, de nouveaux éléments troublants, affirmant que si l’ancien ministre avait lu correctement les courriers que lui avait adressé la justice, « tout aurait pu se passer autrement ».Par le plus grand des hasards, deux affaires le concernant devaient, en effet, être traitées simultanément par la chambre du conseil de Bruxelles, une instance qui intervient dans l’instruction et décide d’un éventuel renvoi devant un tribunal.Dans le premier dossier, datant de 2011, l’ex-ministre risquait peu de chose, voire rien. Il avait d’abord déposé plainte contre une jeune femme qui, disait-il, voulait le faire chanter en diffusant les images de leurs ébats amoureux. La justice avait conclu à un non-lieu, faute d’avoir pu retrouver les vidéos. En retour, la jeune femme avait déposé plainte pour calomnie.Au matin du 24 mars dernier, les deux cabinets d’avocats qui assistent l’homme politique ont délégué une stagiaire à l’audience de la chambre du conseil : ils ont rassuré leur client en lui affirmant que la procédure en resterait là et qu’il n’avait rien à craindre.En réalité, ils ignorent que la chambre va aussi aborder le dossier du viol présumé. Quand on lui demande si elle représente également M. Stevaert pour cette autre affaire, la stagiaire tombe des nues. « Je n’ai pas reçu d’instructions à cet égard », explique-t-elle au juge. Qui ne peut que conclure à l’absence du prévenu, ce qui entraîne habituellement un renvoi direct devant le tribunal correctionnel. Une source judiciaire a en outre indiqué qu’en fait, M. Stevaert n’avait pas désigné d’avocat chargé de l’aider dans ce dossier.Les avocats pas au courantUne erreur ? Une confusion ? Ou la crainte d’une fuite qui aurait définitivement terni une carrière politique fulgurante, qui avait transformé cet ancien patron de bar en « Steve Wonder », un leader ultra-populaire ? Le parquet semble avoir été tellement étonné par la tournure de l’audience du 24 mars qu’il a diligenté une enquête interne. Elle a prouvé que les courriers adressés à l’ancien ministre pour le prévenir de l’audience lui étaient bien parvenus.L’avocate stagiaire nie, quant à elle, qu’on lui ait demandé si elle pouvait plaider également pour le viol présumé. « Elle est formelle : si elle avait été mise au courant, elle m’aurait appelé immédiatement », explique son patron, Me Kris Luyckx. Comme les autres défenseurs de l’homme politique, il ignorait apparemment tout de cette affaire de viol. Or, une intervention et une plaidoirie de sa part, ou de l’un de ses confrères, auraient plus que probablement permis à M. Stevaert d’obtenir, au minimum, un report de son renvoi en correctionnelle.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.04.2015 à 12h18 • Mis à jour le04.04.2015 à 12h52 Un gynécologue de Domont, dans le Val-d'Oise, a été mis en examen dans le cadre d'une enquête sur des soupçons de viols et d'agressions sexuelles lors de ses consultations. Il est mis en cause par « plusieurs dizaines » de patientes qui ont porté plainte contre lui.Cette mise en examen, révélée samedi par Le Parisien, remonte à plusieurs mois. Le gynécologue nie tout comportement déplacé, invoquant une « mauvaise interprétation » de ses gestes médicaux par ses patientes, a déclaré son avocat Me Jean Chevais.Certains actes, commis lors d'examens médicaux, pourraient être qualifiés de « viols » ou « agressions sexuelles », mais l'enquête n'est pas encore menée à son terme et il convient de rester « prudent », a indiqué une source judiciaire.Selon Le Parisien, ce sont au total 92 femmes qui ont porté plainte contre ce médecin, et les enquêteurs ont entrepris de passer au crible pas moins de 10 000 dossiers médicaux de patientes traitées dans son cabinet.Agé de 64 ans, le gynécologue a été placé sous contrôle judiciaire et interdit d'exercer depuis l'ouverture de l'enquête, il y a environ un an, a précisé son avocat. « Il est très doux, il prend son temps, c'est son mode opératoire. Certaines femmes pensent qu'il y a des gestes qui s'apparentent plus à des [pénétrations digitales à caractère] sexuel que gynécologique », a précisé Me Chevais. « Il y a pratiquement 5 000 femmes » interrogées par les enquêteurs, et seules 90 ont souhaité porter plainte, a-t-il souligné, dénonçant une « enquête un peu à charge », contre un médecin « jamais condamné » en trente ans d'exercice.En février 2014, un gynécologue célèbre, André Hazout, a été condamné à huit ans de prison pour des viols et agressions sexuelles sur six de ses patientes. 03.04.2015 à 14h25 • Mis à jour le03.04.2015 à 16h58 Georges Tron, le maire UMP de Draveil (Essonne), devra répondre devant les assises de faits de viol aggravé et d'agression sexuelle à l'encontre de deux anciennes employées municipales. La Cour de cassation a rejeté son pourvoi, vendredi 3 avril, confirmant ainsi la décision de la cour d'appel de Paris. A la mi-décembre cette dernière avait infirmé l'ordonnance de non-lieu dont l'élu avait bénéficié un an plus tôt.L'affaire a commencé le 25 mai 2011 avec le dépôt d'une plainte de deux anciennes employées de la mairie de Draveil, pour « harcèlement sexuel » à l'encontre de Georges Tron, alors secrétaire d'Etat à la fonction publique et maire de la ville. Les deux femmes accusent l'édile de s'être livré à de « très nombreux gestes déplacés » au prétexte de réflexologie plantaire (massage thérapeutique des pieds), qui auraient dégénéré en agression sexuelle. Il a toujours clamé son innocence.Lire : Georges Tron : « Dire que j’attrape les pieds est ridicule »Une adjointe également poursuivieSuivant le parquet, les juges d'instruction avaient rendu une ordonnace de non-lieu en décembre 2013, au terme d'une procédure longue d'environ deux ans et demi. Mais les plaignantes, Eva Loubrieu et Virginie Faux, avaient fait appel. C'est ainsi que la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris avait décidé le 15 décembre 2014 de renvoyer M. Tron devant les assises. L'affaire l'avait contraint à démissionner du gouvernement, le 29 mai 2011, et il avait perdu son poste de député de la 9e circonscription de l'Essonne en juin 2012. Après le non-lieu, il avait été réélu à la mairie de Draveil. Réélu dimanche à l'issue de second tour des élections départementales dans son canton de Draveil, M. Tron a finalement renoncé à briguer la présidence du conseil départemental de l'Essonne. Elle a été remportée jeudi par le maire UMP de Montgeron, François Durovray, proche de Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France).Lire : Pourquoi Georges Tron sera jugé pour violsUne de ses anciennes adjointes à la municipalité, Brigitte Gruel, comparaîtra également. Elle est accusée de viol sur l'une des deux plaignantes, de complicité de viol sur l'autre, et d'agressions sexuelles aggravées. Matthieu Suc La scène se déroule au lendemain de la tuerie de Charlie Hebdo. Il est 19 h 50, ce jeudi 8 janvier, lorsqu’un agent du renseignement territorial (ex-RG) téléphone à l’ancien syndicaliste policier, Jo Masanet. Il lui parle de la cellule de crise mise en place « avec Bernard Cazeneuve et tous les services de renseignement », place Beauvau. Puis l’agent marque une pause. Il hésite, cherche ses mots pour évoquer les frères Kouachi toujours recherchés : « Bon, par contre… Faut savoir que, heu… On avait les informations déjà sur les individus… On les avait suivis, on les avait sur notre base de données… » Ils les connaissaient mais ne les surveillaient pas.« On avait constaté que la DGSI (la direction générale de la sécurité intérieure) était dépassée par les événements, d’accord ? Donc, on a un gros souci, là-dessus… » Cette conversation, écoutée par des enquêteurs en marge d’un dossier de trafic d’influence, illustre ce que beaucoup pensent sans oser le dire dans un cadre officiel. Et ce même au sein de la DGSI, traversée depuis par de légitimes questions sur ses choix stratégiques et ses méthodes de travail.L’enquête du Monde révèle ces dysfonctionnements évoqués par l’interlocuteur de Masanet. Il ne s’agit pas d’assurer que les attentats qui ont fait 17 morts en janvier auraient pu être déjoués mais, au moment où le gouvernement présente un projet de loi attribuant des pleins pouvoirs techniques aux services de renseignement, de mesurer la nature exacte des erreurs commises. Et de remettre en doute la version officielle, servie au lendemain des attentats.Lire aussi :Les attentats en France : la myopie des services de renseignementLorsque, le samedi 10 janvier, Le Monde publie un article décrivant « la myopie des services de renseignement », aveuglés par les départs de jeunes en Syrie et délaissant les vétérans du djihad, comme Chérif Kouachi, le ministère de l’intérieur organise dans l’après-midi « un débrief» avec des médias afin de désamorcer la polémique. A Beauvau, encadrés de collaborateurs du ministre, Patrick Calvar, le patron de la DGSI, et Lucile Rolland, la chef de la sous-direction « T » chargée de la lutte antiterroriste, détaillent sous le sceau du off à dix journalistes le dispositif qui visait les frères Kouachi.Les jours suivants, les médias reprennent ces éléments de langage : Chérif Kouachi a été surveillé jusqu’à la fin de l’année 2013, son frère Saïd jusqu’à l’été 2014, mais rien ne laissait penser qu’ils préparaient un attentat et, de toute façon – affirment des articles, citant « Beauvau » ou « certains cadres du renseignement » –, les écoutes administratives avaient dû être interrompues à la demande de la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS), l’autorité administrative indépendante chargée du contrôle de ces enquêtes.Interrogations sur la réalité d’une surveillanceCe qui provoque, lundi 12 janvier, un démenti de la CNCIS : « A aucun moment (la Commission) n’a manifesté d’opposition (…). Les affirmations contraires sont, par conséquent, au mieux une inexactitude, au pire une manipulation. » Ce communiqué aura peu d’écho. L’opération a fonctionné : la polémique s’est détournée de la DGSI.Pourtant les renseignements qu’elle a fournis durant la traque sont de nature à s’interroger sur la réalité de la surveillance des Kouachi. Le 7 janvier, la note de renseignement sur Saïd Kouachi fait moins de deux pages, et les informations datent d’avant 2012.N’y figurent pas les deux fiches « S » – pour sûreté de l’Etat – qui le présentent comme un « individu susceptible d’être lié à la mouvance islamiste radicale internationale » dont « les déplacements à l’étranger [sont] de nature à compromettre la sécurité nationale ». Il n’y est même pas mentionné son mariage, ni sa paternité. Il faudra attendre le 9 et une note « mise à jour » pour que la DGSI communique un état civil complet.Autre lacune : les trois adresses données pour son mandat de recherche se révèlent « erronées ». Dans la foulée, un nouveau mandat est émis avec trois adresses supplémentaires. Pour un même résultat. L’une d’elles, à Pantin, concerne un homonyme de 81 ans… En réalité, le terroriste vit à Reims depuis des années. Son adresse n’a jamais changé, à un détail près : le nom de la rue a été rebaptisé le 26 février 2014, date à laquelle la DGSI est censée le surveiller.Les parents Kouachi mis sur écoute sont décédésLa note sur Chérif Kouachi, condamné en 2008 dans le dossier de la filière irakienne des Buttes-Chaumont, n’est pas mieux renseignée et se révèle plus sommaire que celle de son beau-frère, un jeune de 18 ans ayant manifesté sur Internet son désir de partir en Syrie, l’obsession des services de renseignement. Symbole du manque de connaissance de ceux qu’ils sont supposés avoir surveillés durant près de trois ans : la DGSI met sur écoute, après la tuerie de Charlie Hebdo, une ligne de téléphone attribuée aux parents de Chérif et Saïd en Algérie, avant de réaliser qu’ils sont morts depuis plus de vingt ans.Le jeudi 8 janvier, le New York Times révèle que Saïd Kouachi se serait rendu au Yémen durant l’été 2011. Ce voyage va être abordé lors du débrief à Beauvau : les Etats-Unis avaient alerté les services français, ajoutant que Salim Benghalem, un délinquant radicalisé en prison, l’accompagnait. Mais la DGSI passe sous silence un élément capital. Dans le cadre d’un dossier de filière djihadiste, la justice a entendu, les 28 et 29 janvier 2014, un témoin qui rapporte les confidences faites par Salim Benghalem à propos du voyage au Yémen. Benghalem y a rencontré « un membre haut placé » d’Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA). « [Salim] a reçu une formation à la manipulation des armes. (…) Quelqu’un lui avait donné pour mission de commettre un attentat en France, il me semble que c’était contre une université américaine en France. (…) Il fallait qu’il se rende sur place avec une arme et qu’il tue tout le monde. » Le lendemain, ce témoin complétera : « [son] groupe était constitué de plusieurs Français ».Le témoin n’a pas prononcé le nom de Kouachi mais sa description d’un commando entraîné pour commettre des attentats en France est jugée suffisante pour relancer des écoutes sur Saïd début 2014. Pas assez pour en faire une priorité et consacrer des effectifs à des filatures. Au regard du mode opératoire de la tuerie de Charlie Hebdo et alors que celle-ci a été revendiquée par AQPA, se contenter d’écoutes sur un individu habitué depuis une dizaine d’années à ne rien dire au téléphone résonne a posteriori comme une erreur.Ce qui n’est pas sans rappeler un autre épisode douloureux au contre-espionnage français  : la DCRI – l’ancienne appellation de la DGSI – avait stoppé les surveillances sur Mohamed Merah six mois avant qu’il ne tue sept personnes en mars 2010 à Toulouse et à Montauban. Comme pour les Kouachi, le service se justifiait en disant que Merah n’avait « aucune activité radicale apparente » et surtout que la CNCIS n’avait pas autorisé les écoutes.L’histoire se répète. A une exception. Nommé après l’affaire Merah, le ministre de l’intérieur, Manuel Valls, avait assuré que c’était « l’intérêt de l’Etat que la vérité soit faite ». Vingt-quatre documents avaient été déclassifiés. On avait alors découvert que les rapports de la DCRI contredisaient la version de… la DCRI. M. Merah n’était pas « un loup solitaire » qui s’était autoradicalisé mais au contraire une « cible privilégiée » au sein d’un réseau identifié. Personne n’a encore réclamé la déclassification des comptes rendus de surveillance des Kouachi entre 2011 et 2014. Le ministère de l’intérieur, qui avait créé la DGSI en mai 2014 pour pallier ces dysfonctionnements, n’a pas souhaité faire de commentaire.Matthieu SucJournaliste au Monde 03.04.2015 à 10h21 • Mis à jour le04.04.2015 à 01h51 Trois responsables de la campagne 2012 de Nicolas Sarkozy ont été mis en examen pour « pour usage de faux, escroquerie, recel d'abus de confiance et complicité de financement illégal de campagne électorale », vendredi 3 avril, dans le cadre de l'affaire Bygmalion, a fait savoir dans la soirée une source judiciaire. Cette enquête vise un système présumé de fausses factures mis en place durant l'élection présidentielle de 2012 pour le compte du candidat de l'UMP.Guillaume Lambert, directeur de la campagne et aujourd'hui préfet de Lozère, le député UMP Philippe Briand, qui en était le trésorier, et l'avocat de l'UMP Philippe Blanchetier avaient été déférés, dans la matinée, au pôle financier du tribunal de grande instance de Paris après quarante-huit heures de garde à vue. Le ministre de l'intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé dans la soirée de vendredi son intention de demander que le préfet Lambert soit démis de ses fonctions. Lire notre décryptage : L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisode« Que du propre »Les enquêteurs ont la conviction qu'un système de fausses factures a été mis en place pour que l'UMP prenne en charge environ 18,5 millions d'euros de dépenses de la campagne de Nicolas Sarkozy. La fraude devait permettre d'empêcher que ces dépenses soient inscrites au budget de campagne et n'explosent le plafond autorisé de 22,5 millions d'euros, qui a finalement quand même été dépassé. Dans ce but, la filiale de Bygmalion, Event & Cie, a émis des fausses factures à l'UMP pour des événements dont certains n'ont pas été organisés.Guillaume Lambert, Philippe Briand et Philippe Blanchetier participaient notamment aux réunions de « suivi financier » de la campagne, selon le témoignage d'une ancienne cadre de l'UMP mise en examen, Fabienne Liadzé. Guillaume Lambert a déjà affirmé qu'il n'avait jamais été question pour lui de fausses factures ni d'un maquillage des comptes. Signataire du compte de campagne, Philippe Briand avait également assuré n'avoir fait « que du propre ».Notre visuel interactif : Les protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMPSept personnes déjà mises en examenLes juges d'instruction ont déjà mis en examen sept personnes : quatre anciens dirigeants de Bygmalion, dont trois ont reconnu la fraude, et trois anciens cadres de l'UMP, dont son ex-directeur général, Eric Cesari, proche de Nicolas Sarkozy. Les juges veulent savoir précisément qui était au courant, qui a donné l'ordre et à quel moment de la campagne.L'ancien chef de l'Etat, qui a toujours démenti en avoir connu l'existence, a été interrogé mercredi, dans une autre affaire, celle des pénalités qui lui avaient été infligées après l'invalidation de ses comptes de campagne lors de la présidentielle mais qui avaient été réglées par l'UMP. Lire notre synthèse : Comprendre l'affaire des pénalités de campagne de l'UMP Nicolas Chapuis La compétition au PS est déjà sur les rails. Le courant « cohérence socialiste », mené par les quatre députés Karine Berger, Valérie Rabault, Yann Galut et Alexis Bachelay, a décidé de déposer sa propre motion pour le congrès de Poitiers du 5 au 7 juin. Ils font alliance pour l'occasion avec trois autres premiers signataires de contributions générales, Dominique Bertinotti, l'ancienne ministre de la famille, Nicolas Brien et Madeleine Ngombet.Le nom de cette future motion n'a pas encore été arrêté. Mais c'est Karine Berger, la députée des Hautes-Alpes, qui sera la première signataire. « Le message qu'on veut faire passer est : “Qu'est-ce qu'on fait pour les déçus de la gauche ?” », explique-t-elle. Pour développer leurs idées et faire le bilan de la défaite aux départementales, les membres de la motion ont publié une tribune dans Le Monde, jeudi 2 avril, intitulée « Dans socialiste, il y a social, et le PS l'a oublié ». « Entre une gauche fantasmée et une gauche de gestion, il y a la place pour une gauche de transformation », estiment-ils dans ce texte. « On doit faire en sorte que le Parti socialiste redevienne l'instance d'arbitrage quand on est au pouvoir », explique Mme Berger.D’autres motions à venirCes élus qui font partie de la majorité actuelle dans le parti ont donc refusé de se joindre à Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du PS. « Sa motion agrège le gouvernement, alors que nous on veut justement poser la question du rapport du parti à l'exécutif », explique la députée des Hautes-Alpes.D’autres motions devraient bientôt suivre le mouvement, la date limite de dépôt étant fixée au conseil national du 11 avril. M. Cambadélis a l’intention de faire la sienne. L’aile droite du parti, menée par Gérard Collomb et Jean-Marie Le Guen, menace de faire la sienne si l’actuel premier secrétaire du parti n’intègre pas leurs idées dans son texte. Les frondeurs à la gauche du PS sont, eux, au milieu de négociations internes pour écrire le texte et désigner le premier secrétaire. Martine Aubry, qui a demandé à François Hollande des inflexions dans sa politique économique, attend de son côté de voir ce qu’elle va obtenir. Son choix final – rejoindre l’une ou l’autre des motions, ou faire la sienne – déterminera en partie l’équilibre des forces au congrès.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Léonor Lumineau Les attentats perpétrés à Paris les 7 et 9 janvier ont ravivé le débat sur la transmission des valeurs républicaines au sein de la jeunesse : un service obligatoire ? Civil ? Militaire ? « Je propose un nouveau contrat civique, avec la mise en place d’un service universel pour les jeunes », a tranché le président de la République, François Hollande, le 5 février. Son ambition ? Le service civique pourrait concerner entre 150 000 et 170 000 jeunes par an, contre 35 000 en 2014. Un objectif plus ambitieux que les 100 000 qu’il avait annoncés en novembre sur TF1, au cours de l’émission « Face aux Français », mais qui n’est pas sans risques.Instauré par la loi du 10 mars 2010, ce dispositif offre l’occasion aux 16-25 ans d’effectuer des missions d’intérêt général : appui aux familles et développement du lien social au sein des quartiers, préparation du Salon des solidarités, animation d’actions autour du livre en prison, par exemple. Il est réalisé dans des collectivités publiques ou des associations agréées par l’Etat sur la base du volontariat durant six à douze mois. L’Etat verse entre 467 euros net d’indemnité par mois pour 24 à 48 heures hebdomadaires, auxquels s’additionnent 106 euros versés par la structure d’accueil agréée. Une belle idée, en principe.Risques d’abusMais dans la réalité, l’annonce du triplement du nombre de missions d’ici à 2017 suscite des inquiétudes. Car dans les structures d’accueil, le service civique ressemble parfois à une nouvelle forme d’emploi à bas coût. Quand un service civique revient à 106 euros à l’employeur, un stagiaire à temps plein lui coûte 508,20 euros et un smicard 1 646 euros (dont 1 457,52 euros brut pour le salarié).« Il y a une préoccupation quant au développement quantitatif rapide du dispositif, qui est d’ailleurs posée depuis son démarrage et est inscrite dans la loi : le problème de substitution à l’emploi. Un service civique ne doit pas prendre la place d’un salarié », explique Valérie Becquet, maître de conférences en sociologie à l’université de Cergy-Pontoise (95). D’autant plus que le dispositif attire aussi des jeunes diplômés d’un master ou d’un doctorat qui peinent à trouver un emploi. Une main-d’œuvre qualifiée très bon marché.« Ma mission en mairie était à la fois frustrante et intéressante »Marie Borrel, 26 ans, diplômée d’un master en développement territorial, témoigne de son expérience du service civique.« Après la fin de mes études et deux mois de CDD, je me suis retrouvée au chômage et sans ressources. J’ai décidé de faire un service civique. J’ai été recrutée en 2013 sur une mission de six mois et nommée “ambassadrice du développement durable” au sein d’une mairie, pour travailler au service concerné, où il y avait déjà un autre jeune en service civique diplômé d’un master environnement. En tout, nous étions sept services civiques à la mairie.Ma mission, qui était très intéressante, consistait à enquêter sur les écogestes des salariés, gérer le site et les événements en rapport avec le développement durable. Selon moi, je remplaçais un véritable emploi, mais sans avoir la pression du chiffre et du résultat. Les missions correspondaient à des compétences universitaires et à un vrai poste de chargé de mission. D’ailleurs, je le valorise comme tel sur mon curriculum vitae.Ce service civique m’a aussi donné l’opportunité de suivre des formations intéressantes, dont une d’une semaine sur la responsabilité associative.Une collectivité débourse 100 euros pour avoir de jeunes diplômés comme nous, donc c’est tout bénéfice ! Je faisais quand même trente-cinq heures par semaine, c’était frustrant de travailler autant pour le même salaire que si j’avais fait vingt heures.Sur la fiche de poste, ils n’exigeaient pas de compétences spécifiques, juste des affinités avec les thématiques liées au développement durable, mais c’est à l’entretien que cette sélection s’est faite. Sur sept sélectionnés, nous étions cinq à avoir un niveau master. Je savais qu’il n’y avait pas d’emploi à la clé, mais ça a été intéressant pour moi de mettre un pied en collectivité.Je pense que le dispositif est plus détourné dans les structures qui ne sont pas des associations, car ces dernières sont plus proches des valeurs du service civique. »« Pour une association, le coût d’un service civique est quasiment nul, donc c’est déjà très, voire trop facile, d’accueillir un volontaire. Avec la montée en charge, on va multiplier par trois le risque d’abus », estime un membre de Génération précaire, souhaitant rester anonyme.« D’autant plus que le dispositif concerne un secteur associatif qui est en crise : les subventions publiques baissent, la précarité des salariés augmente, les contrats ne sont pas renouvelés… Cette formule qui permet d’embaucher à bas coût, proposée dans ce secteur, comporte forcément des risques de dérives », ajoute Frédéric Amiel, secrétaire général du syndicat Action pour les salariés du secteur associatif.Certes, cette inquiétude n’est pas vérifiable dans les chiffres, puisqu’il n’en existe pas dans ce domaine. « Elle renvoie plus à des préoccupations logiques et aux rapports parlementaires de 2011 et de la Cour des comptes de 2014 qui épinglaient déjà un glissement vers de l’emploi déguisé et conseillaient de renforcer les contrôles et le suivi des jeunes en service civique », admet Valérie Becquet.Mais il suffit d’une recherche d’une dizaine de minutes sur les sites d’annonces d’emploi en ligne pour tomber sur des offres de service civique qui ressemblent fort à des fiches de postes classiques. Exemple avec cette offre pour une mission de six mois : « Bac + 5 écologie/environnement ou bac + 2, bonnes connaissances naturalistes dans les domaines faune-flore et habitat, des connaissances en flore et phytosociologie seront particulièrement appréciées. Il est demandé aux candidats de détailler les connaissances naturalistes et leur niveau de maîtrise dans le CV (…). »« Des contrôles renforcés »Pourtant, des précautions ont été prises pour éviter les dérives. L’Agence du service civique précise ainsi sur son site que « des prérequis en termes de formation, de compétences particulières, d’expériences professionnelles ou bénévoles préalables ne peuvent être exigés. Ce sont donc des savoir être, un intérêt, des motivations qui peuvent être cités dans l’offre de mission ».Selon le président de l’Agence du service civique, François Chérèque, « aujourd’hui, 20 % des structures sont contrôlées tous les ans, et le président de la République a dit que l’agence serait renforcée pour mener les contrôles. Je veux être vigilant afin que le fait de multiplier les services civiques ne dénature pas la démarche », souligne-t-il avant d’expliquer qu’un plan de renforcement et de modernisation du contrôle de l’Agence est en cours.Selon lui, des pistes pour que les risques de dérives ne soient pas augmentés par la montée en charge ont été identifiées : « D’abord, une grosse part de l’augmentation des volumes va se faire dans des structures qui accueillent déjà des services civiques et qui savent donc déjà ce qu’elles font. De plus, nous travaillons avec le gouvernement sur des grands programmes pour identifier avec des ministères des actions sur lesquelles nous pourrions mettre des missions », ajoute-t-il.Pour sa part, Marie Trellu-Kane, présidente d’Unis-Cité, association pionnière du service civique, se réjouit du succès du dispositif : « C’est la première fois qu’une telle ambition de valoriser le service civique est portée par le gouvernement. Les cas d’emplois déguisés sont aujourd’hui minoritaires grâce au travail de contrôle de l’Agence du service civique et il faut laisser le temps aux structures de s’approprier et de bien comprendre l’état d’esprit du dispositif pour imaginer des missions accessibles aux jeunes sans compétences particulières. »Pour limiter les risques lors de la montée en charge et pour que les emplois déguisés disparaissent totalement, elle propose que « les jeunes ne soient jamais seuls sur une mission pour marquer la différence avec l’emploi et qu’il y ait au moins un jour de formation civique et citoyenne par mois », une mesure rendue obligatoire par la loi, mais sans pour autant détailler le nombre de jours.Léonor Lumineau Matthieu Suc Les services antiterroristes sont-ils en ordre de bataille ? Quelques mois après l’affaire Merah – sept personnes assassinées en mars 2012 –, Manuel Valls, alors ministre de l’intérieur, avait donné « des instructions » pour en tirer les leçons. Il avait insisté, le 18 juin 2013, sur la nécessité de renforcer la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), « dans le cadre d’une meilleure coordination entre les services ».L’échec, de ce point de vue, est patent. Le rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur les filières djihadistes, rendu public mercredi 8 avril, déplore « une nouvelle guerre des polices ». Lui faisant écho, le rapport du syndicat Alliance, majoritaire chez les gardiens de la paix et marqué à droite, dresse sur le terrain un état des lieux accablant. Production syndicale, le rapport est certes discutable, mais il a le mérite de faire remonter le témoignage des agents sur terrain, que l’on entend peu.Lire aussi :Filières djihadistes : le Sénat condamne « la guerre des polices »Il illustre en creux l’extrême précarité des conditions de travail des policiers et une perte cruelle de savoir-faire. Surtout, il déplore les dysfonctionnements liés à la réorganisation depuis 2008 du renseignement intérieur français en plusieurs entités. Et ce n’est pas le moindre des paradoxes que de voir ce syndicat, ancré à droite, critiquer une réforme portée à l’époque par Nicolas Sarkozy.« RÉTENTION D’INFORMATIONS »« Force est de constater que la communication entre services est extrêmement tendue et difficile », assure d’emblée le rapport, illustrant ce propos par de nombreux témoignages. Les agents de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) critiquent ainsi leurs petits camarades de la Sous-direction antiterroriste (SDAT) de la police judiciaire et de la brigade criminelle, avec lesquels ils sont supposés mener les enquêtes judiciaires en matière de terrorisme. A en croire la DGSI, les deux services feraient de la « rétention d’informations » qui relèverait « soit de la négligence, soit de la volonté d’être celui qui solutionnera l’affaire ». Les enquêteurs de la SDAT accusent, eux, « la DGSI, les douanes, la gendarmerie, etc. » de faire « leur cuisine chacun de leur côté » pour s’attribuer « tous les lauriers »…Aucun service n’est épargné, mais les gendarmes, aux « méthodes intrusives au sein du renseignement », font l’unanimité contre eux. Un agent du service central du renseignement territorial (RT) dans l’ouest de la France raconte comment, selon lui, les militaires copient-collent « sans vergogne » les notes de son service « en changeant le tampon, j’ai la preuve », avant de les produire au préfet.Sur l’affaire Merah, l’Inspection générale de la police nationale constatait le 23 octobre 2012 que « des marges de progression importantes existent en termes de confiance et de fluidité des échanges entre le renseignement intérieur et les autres services de police ou de gendarmerie ». Deux ans plus tard, rien n’a changé.Lire aussi :Les rivalités minent les services de renseignementMatthieu SucJournaliste au Monde Margherita Nasi Après avoir massacré les prêtres du dieu canéen Baal, Elie doit fuir dans le désert et, en proie à un profond désespoir, en arrive à souhaiter la mort. Moïse est lui ébranlé par les frondes contre son autorité pendant l’Exode et la traversée du désert. Exténué, même le prophète est tenté par la mort. Ces deux cas, tirés de l’Ancien Testament, montrent que l’épuisement professionnel n’est pas un syndrome nouveau. La littérature regorge d’exemples : Flaubert sacrifiant sa vie sociale à son appétit de travail, ou encore Thomas Buddenbrook, personnage de la saga de Thomas Mann, expirant à sa table de travail.Ce détour littéraire permet à Philippe Zawieja, auteur de l’ouvrage Le burn-out, de rappeler que ce dernier n’est « ni un phénomène ni un terme récent ». Le terme est officiellement créé en 1969, suite à un article publié dans la revue « Crime & Delinquency ». Mais « loin des contours qu’en avaient esquissés les textes princeps au milieu des années 1970, le burn-out compte aujourd’hui plusieurs dizaines de définitions », explique le docteur en sciences et génie des activités à risques.Surtout, dans le langage quotidien le terme a fini par désigner toutes les formes de malaise au travail. « Ainsi tiraillé entre discours experts et (més) usages profanes, le concept de burn-out souffre aujourd’hui d’une cacophonie psychosociale ».Invitation à la prudenceLe but du chercheur associé au centre de recherche sur les risques et les crises de Mines ParisTech est alors de procéder à une « entreprise de clarification » : de la clinique du burn-out, à sa mesure, en passant par les déterminants, la prise en charge et la prévention, M. Zawieja tente de définir de façon aussi précise que possible le burn-out et de le situer par rapport aux autres formes d’épuisement professionnel.Il souhaite « clarifier, parfois démythifier, voire démystifier, un terme dont l’emploi apparaît aujourd’hui souvent abusif ». Une tâche délicate : alors que le terme est sur toutes les bouches, difficile de savoir quelle ligne de conduite adopter, entre « le tableau noir que voudraient nous fourguer quelques marchands de malheur et un optimisme béat qui confine parfois au déni de réalité ».L’auteur, qui a précédemment codirigé le Dictionnaire des risques psychosociaux, adopte une optique psychosociologique, se servant de la psychologie, de la psychanalyse mais aussi de la sociologie, des sciences du management et parfois même de la philosophie… « maelström plus approprié à la complexité du burn-out ».Car si on peut bien tirer une conclusion de cet ouvrage, c’est que le terme continue d’interroger : dans sa définition, son périmètre, son étiologie, son diagnostic, voire sa pertinence. Et puis il y a les questions ouvertes par le succès médiatique du burn-out : « derrière ses manifestations d’épuisement, quel message le sujet tente-t-il de faire passer, et à qui ? »Philippe Zawieja aborde également le débat actuel sur l’opportunité de la reconnaissance du burn-out en tant que maladie professionnelle, et invite à la prudence : une reconnaissance de ce type risquerait d’institutionnaliser certains épuisements ainsi que la responsabilité du phénomène. Une désignation qui, à ce stade de connaissance, ne peut relever que « d’un raisonnement simplificateur, voire simpliste », méritant d’être soupesé avant d’être transposé en santé psychique publique.Le burn-out, Philippe Zawieja (Presse Universitaires de France, collection Que sais-je ? 128 pages, 9 euros).Margherita NasiJournaliste au Monde Mathilde Damgé Le massacre de 148 personnes, majoritairement chrétiennes, jeudi 2 avril, à l'université de Garissa, dans le nord-est du Kenya, a assombri la célébration de Pâques, qui commémore la mort et la résurrection du Christ.Selon plusieurs témoignages, les étudiants ont été triés par les djihadistes du groupe somalien Harakat Al-Chabab Al-Moudjahidin, qui ont séparé les chrétiens des musulmans avant d'exécuter les premiers.Lire l'édito en édition abonnés : Kenya : un massacre contre l'intelligence« Victimes désignées »Le pape François a mis en garde les Occidentaux contre le risque « d'être les Ponce Pilate qui se lavent les mains » du sort des chrétiens dans de nombreux pays, en référence au préfet romain qui a permis la crucifixion de Jésus.« Les chrétiens ne sont certainement pas les seules victimes des violences homicides dans le monde, mais on ne peut ignorer qu'ils sont les victimes désignées et les plus fréquentes dans de nombreux pays. »Un changement de ton alors qu'à Noël, le prélat avait exhorté les croyants à montrer « tendresse » et « douceur » dans les situations « les plus dures », y compris les conflits.Lire en édition abonnés : Le cri d'alarme du pape en faveur des chrétiens persécutésSi les conditions de vie des chrétiens semblent devenir de plus en plus précaires dans certains pays où ils sont en minorité, difficile  d'établir un bilan chiffré exhaustif des attaques contre cette communauté.L'ONG Porte ouvertes compile les données d'associations, d'instituts de recherche et des médias, pour publier chaque année un index mondial des persécutions contre les chrétiens. Cet index recense les persécutions au sens large, qu'elles soient physiques (meurtres, attaques, tortures, viols) et morales (discrimination, interdiction de pratiquer son culte, conversions forcées).Cliquez sur la carte pour voir le détail du classement des pays40 pays sur 50 Selon le rapport 2015 de l'ONG chrétienne, l'extrémisme islamique est le « principal mécanisme de persécution » dans 40 pays sur les 50 recensés par l'ONG. La méthodologie de l'association distingue d'autres mécanismes comme les rivalités ethniques, l'oppression communiste ou le totalitarisme.Nous avons cherché à comptabiliser précisément le nombre de personnes de confession chrétienne tuées dans des attaques islamistes depuis l'arrivée du pape François au Vatican, en mars 2013, du fait de leur religion.En reprenant les articles de presse, nous avons dénombré 532 meurtres de chrétiens au cours d'attaques d'extrémistes se réclamant de l'islam. Il en manque certainement : tous les attentats ne sont pas médiatisés et certaines zones sont difficilement couvertes en raison des conflits intérieurs ou de situation de guerre.Enfin, il faut souligner que ce chiffre ne résume pas, loin s'en faut, les violences d'un pays. Les musulmans, les minorités religieuses et même les laïcs sont souvent les premières victimes de ces conflits.Les principales violences contre des chrétiens :KenyaCe n'est pas la première fois qu'un attentat endeuille la population chrétienne du Kenya : ne serait-ce qu'en 2014, deux attaques ont fait respectivement 64 morts à Poromoko et Mpeketoni, et 6 morts à Mombasa.Dans l'attaque contre l'université kényane, outre le symbole d'un pays tourné vers l'instruction, il s'agissait pour le groupe islamiste armé qui a revendiqué l'attentat, les Chabab, de miser sur les divisions ethniques et religieuses. C'est ainsi qu'ils ont choisi d'assassiner des chrétiens et d'épargner ceux qui sont capables de réciter des versets du Coran. L'université de Garissa aurait été choisie parce qu'elle se trouvait « sur une terre musulmane colonisée ».Lire en édition abonnés : Au Kenya, la fuite des chrétiens de GarissaTanzanieLa Tanzanie, pays voisin du Kenya, a connu deux attaques visant spécifiquement les chrétiens, en 2013, à Arusha. Au total, six personnes sont mortes, selon nos décomptes.Les tensions religieuses se renforcent entre chrétiens et musulmans depuis deux ans autour de conflits économiques, comme l'abattage du bétail, traditionnellement réservé aux musulmans.NigerA Niamey, capitale du Niger, et à Zinder, dans le centre-sud du pays, des églises et des maisons de chrétiens ont été pillées et incendiées en janvier dernier, faisant 10 morts. Ces attaques sont survenues dans le cadre de manifestations contre la publication par l'hebdomadaire Charlie Hebdo d'une caricature représentant Mahomet.Lire en édition abonnés : Dix morts lors de protestations anti-« Charlie » au NigerPakistanUn double attentat revendiqué par les talibans pakistanais a fait au moins 14 morts le 15 mars dernier dans un quartier chrétien de Lahore. Ce drame survient deux ans après l'attentat contre une église de Peshawar où 82 personnes avaient trouvé la mort.La minorité chrétienne représente environ 2 % des 200 millions d'habitants du Pakistan, soit 4 millions de personnes. Le pays est régulièrement ensanglanté par des attentats fomentés par les talibans, groupes d'inspiration wahhabites tenants d'une lecture littéraliste de l'islam, qui s'en prennent aussi aux musulmans qu'ils considèrent comme « hérétiques » qu'ils soient chiites, ahmadis ou sunnites de tradition soufie.Lire en édition abonnés : Le Pakistan frappé par l'attentat antichrétien le plus meurtrier de son histoireNigériaAu Nigéria, des musulmans considérés comme de « mauvais musulmans » sont également visés par les violences de Boko Haram. Le groupe armé – dont le nom signifie « l'éducation occidentale est un péché », en langue haoussa – s'attaque d'ailleurs davantage aux écoles qu'aux lieux de culte.Selon l'ONG Portes ouvertes, le nombre de chrétiens tués aurait été multiplié par quatre en un an dans le pays. Parmi les 200 lycéennes enlevées par Boko Haram à Chibok, un village du nord-est du Nigéria, en avril 2014, près des trois quarts seraient chrétiennes.En deux ans, nous avons relevé cinq attaques dirigées explicitement contre des chrétiens dans les villages de Kano (5 morts), Tanjol et Tashek (8 morts), Shuwa (25 morts), Gumsuri (32 morts) et Izghe (plus de 100 morts).Libye et EgypteDans ces pays qui ont connu une révolution récente, nous avons comptabilisé deux attaques manifestes contre les chrétiens au cours des deux dernières années : l'une en octobre 2013 contre une église copte au Caire (4 morts), et l'autre en février dernier, contre des coptes également, décapités dans la région de la Tripolitaine en Libye.L'Etat islamique a revendiqué l'assassinat de ces 21 croyants égyptiens, tués en Libye, dans une vidéo où il s'adresse au « peuple de la croix fidèle à l'Eglise égyptienne ennemie ». En réponse à cette attaque, l'Egypte a bombardé des positions du groupe djihadiste en Libye.Pourtant, en Egypte, outre l'attentat contre l'église copte il y a deux ans, ces derniers sont aussi régulièrement la cible d'attaques depuis le renversement de Mohamed Morsi, les islamistes accusant les coptes d'avoir soutenu le coup de force de l'armée contre l'ancien président qui appartenait à la confrérie des Frères musulmans. Ces chrétiens, qui représentent 6 à 10 % des 85 millions d'Egyptiens, se sont régulièrement plaints de discrimination, notamment sous la présidence de M. Morsi.  Lire en édition abonnés : En Egypte, les coptes à la merci des enlèvementsLes pays où il est difficile d'avancer des chiffresSomalie, Soudan et CentrafriqueResponsables de l'attentat au Kenya, les Chabab ont contrôlé les deux tiers de la Somalie entre 2008 et 2011. Ils continuent aujourd'hui de garder la main sur de vastes zones rurales, notamment dans le sud. Le chaos politique qui règne dans le pays leur permet de mener régulièrement des attaques dans les villes, notamment dans la capitale, Mogadiscio. Les chrétiens ne sont généralement pas visés à cause de leur religion, mais sont plutôt en tant que victimes d'actes terroristes contre des occidentaux ou des étrangers.Lire le pédago : Qui sont les Chabab, à l'origine du massacre de Garissa, au Kenya ?Autres pays où la complexité de la situation politique empêche de distinguer les violences commises à l'encontre des communautés chrétiennes : le Soudan et la Centrafrique. En Centrafrique, les chrétiens se sont constitués en milices pour se défendre contre les rebelles, essentiellement musulmans, de la coalition qui avait pris le pouvoir en mars 2013 avant d'en être chassée en janvier 2014.Au Soudan, Nordistes musulmans et Sudistes chrétiens ou animistes se sont affrontés pendant près de trente ans. Depuis la partition du pays, en 2011, les chrétiens du nord sont soumis à un régime musulman où les violences à leur encontre se multiplient, selon des observateurs locaux.Afghanistan et PhilippinesD'autres attentats revendiqués ou attribués par le gouvernement local à des extrémistes religieux, en Afghanistan ou aux Philippines par exemple, ne peuvent être détaillés dans cet article dans la mesure où il n'est pas évident que les victimes étaient visées en tant que chrétiens. Le simple fait d'être occidental ou étranger servant de motif à ces attaques.Par exemple, l'attentat qui a visé, à Hérat en juillet dernier, deux humanitaires finlandaises appartenant à une ONG chrétienne n'a pas été revendiqué.Syrie et LibanLes pays en guerre sont aussi difficiles à intégrer dans ce décompte. En Syrie, les violences concernent la communauté chrétienne mais aussi yézidie. Le comité des Nations unies a dénoncé l'assassinat systématique d'enfants appartenant à ces minorités par des membres de l'organisation de l'Etat islamique. Il relate plusieurs cas d'exécutions de masse de garçons, ainsi que des décapitations, des crucifixions et des ensevelissements d'enfants vivants. Mais il n'opère aucun décompte.Lire en édition abonnés : L'exode des chrétiens assyriens de Syrie, ciblés par l'EILe problème est le même au Liban où des attentats touchant des quartiers chrétiens peuvent tout aussi bien viser la communauté chiite qui y habite.IrakEn Irak, la population chrétienne a diminué de moitié en dix ans. Soixante et une églises ont été attaquées et un millier de chrétiens tués. L'attentat le plus sanglant a eu lieu le 31 octobre 2010, lorsque quarante-quatre fidèles et deux prêtres sont morts dans l'attaque de la cathédrale syriaque catholique de Bagdad par la branche irakienne d'Al-Qaida.Lire le décryptage : Qui sont les chrétiens d'Irak ?Comme le reconnaît Portes ouvertes, il est très difficile de réaliser un comptage exact en raison de la complexité des conflits locaux et de l'impossibilité, dans certains pays, pour les médias de faire leur travail sur place. Et même si ce comptage est possible (l'association parvient à dénombrer une centaine de victimes chrétiennes en Corée du Nord), il reste encore à le comprendre en fonction de la situation politique de chaque pays.Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Dominique Gallois Il n’y aura pas d’augmentation des tarifs des péages d’autoroutes en 2015. Cette annonce, faite, mercredi 8 avril, par le premier ministre, Manuel Valls, à l’issue du conseil des ministres se veut le prélude à une sortie de la situation de crise avec les sociétés d’autoroutes, ouverte voici bientôt sept mois.Ce geste, qui aura pour effet de gommer l’augmentation de 1,07 % initialement prévue sur l’année, est une « décision unilatérale » de M. Valls, indique-t-on à Matignon. « Il est apparu opportun au premier ministre qu’il y ait un cadre général. »Il s’agit en l’occurrence de l’une des conditions fixée par le gouvernement pour engager – enfin – le plan de relance de 3,2 milliards d’euros proposé et financé par les sociétés d’autoroutes.« Tous les sujets sont sur la table »A Matignon, on précise qu’au-delà du « cadre fixé » par M. Valls, « tous les sujets sont sur la table ».Le « plan de travaux autoroutiers a été validé » et représentera « 3,2 milliards d’euros d’investissements », a rappelé M. Valls, qui s’exprimait dans le cadre de la présentation des mesures prises par le gouvernement pour tenter de soutenir et relancer l’investissement en France.Ce plan – sans financement public ni hausse des tarifs – a été négocié entre fin 2012 et 2013 et avalisé par la Commission européenne en octobre 2014. Mais le gouvernement avait lui-même bloqué ensuite le dossier pour se pencher sur la situation des concessions d’autoroutes.En échange de la création de 15 000 emplois sur la vingtaine de chantiers retenus, les concessionnaires ont demandé un allongement de deux ans en moyenne de la durée de leur concession« Les discussions en cours avec les sociétés d’autoroutes sont en train d’aboutir, les travaux doivent être lancés au plus vite », a ajouté M. Valls. Elles se traduisent aussi, par 500 millions d’investissements supplémentaires dans les infrastructures et les projets de transport, dont 300 millions à l’Afitf [Agence de financement des infrastructures des transports de France] sur trois ans. »Du côté des sociétés d’autoroutes aucun commentaire n’était fait, mercredi à mi-journée, l’accord formel n’étant toujours pas signé.Des précisions pourraient être données par le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, qui sera reçu jeudi 9 avril à la Fédération nationale des travaux publics (FNTP).Multiplication des propositionsCes annonces visent à clore rapidement un « dossier autoroutes » ouvert à l’automne 2014 avec la publication d’un rapport de l’Autorité de la concurrence, qui dénonçait la rente autoroutière, issue des privatisations de 2006, et les surprofits découlant de cette situation.Selon ce document, en dix ans, les tarifs ont augmenté de 21,7 %, une hausse supérieure à l’inflation, alors que l’augmentation du trafic est limitée depuis 2007 (+ 4,1 %).L’Autorité de la concurrence avait suggéré aux pouvoirs publics de profiter du plan de relance autoroutier à venir pour renégocier les contrats de concession à leur avantage et à celui des usagers.Dans la foulée, les parlementaires ont multiplié les propositions allant de la taxation des profits à la reprise des concessions en passant par la renégociation des contrats. Ségolène Royal, la ministre de l’écologie, a même proposé d’instaurer la gratuité des autoroutes le week-end.Lire aussi :La difficile remise à plat de la gestion des autoroutesRespect de l’équilibre des contratsAutant d’idées qui ont provoqué la colère des sociétés concessionnaires, pour qui toute modification ne saurait se faire que dans le respect de l’équilibre global des contrats, à savoir que quelle que soit la solution choisie, il faut une compensation.Le 27 janvier, M. Valls avait décidé de suspendre la hausse de 0,57 % des tarifs de péage, qui devait prendre effet au 1er février. Ce gel devait être provisoire, avait précisé Matignon, le temps qu’un groupe de travail, constitué de quinze parlementaires de la majorité et de l’opposition ainsi que de représentants de différents ministères reprenne le dossier dans sa globalité et fasse des propositions.Lire aussi :Autoroutes : la relance plutôt que la nationalisationDepuis plusieurs semaines, la perspective d’un gel au moins partiel des tarifs ou d’un décalage dans le temps des hausses était évoquée. En contrepartie, les sociétés d’autoroutes demandaient un lissage de la hausse sur les années suivantes.A ce stade, d’autres modulations de tarifs sont envisagées pour le covoiturage ou les véhicules propres.Lire aussi :Autoroutes : pas de diminution des tarifs envisagéePar ailleurs, le gouvernement évoque aussi l’idée d’un partage, au profit de l’Etat, des bénéfices des sociétés d’autoroutes lorsque les objectifs de trafic sont dépassés.Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laetitia Van Eeckhout Le soleil réapparu, les particules fines sont de retour. Et, avec elles, la polémique. « Personne ne peut ni imposer, ni vociférer, ni exiger » la circulation alternée, a lancé, mercredi 8 avril sur France Inter, la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, interrogée sur une éventuelle mise en place de cette mesure, alors que se profile un nouvel épisode de pollution. Airparif, l’observatoire de la qualité de l’air en Ile-de-France, prévoit en effet un possible dépassement, mercredi, du seuil d’information – atteint quand la concentration moyenne de particules fines (PM10) dépasse 50 microgrammes par mètre cube d’air (µg/m3). Un pic plus important est même prévu pour jeudi.La veille, la maire de Paris, Anne Hidalgo, et le président de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, avaient demandé à l’Etat de « planifier dès maintenant des mesures à prendre pour faire diminuer les niveaux de pollution ». « Dans la perspective d’un risque avéré de persistance de l’épisode de pollution cette semaine, et au regard des incompréhensions apparues dans la gestion du précédent épisode de pollution », les deux élus ont appelé l’Etat à convoquer « sans tarder une cellule de crise » avec les experts, la Ville de Paris et la région, « afin de prendre les décisions nécessaires ».Une réunion a eu lieu mercredi midi, convoquée par le préfet à la demande de Ségolène Royal, en présence de Airparif, Météo France et des représentants de la mairie de Paris, du conseil régional et des conseils départementaux franciliens. Le préfet de police y a décidé d’abaisser de 20 km/h la vitesse maximale autorisée sur les routes franciliennes. Tout en se félicitant de cette décision, la Ville de Paris et la région appelaient cependant, mercredi après-midi, à ce que soit également exigé le contournement de l’Ile-de-France par les poids-lourds de transit. « Il faut accompagner la mesure de réduction de la vitesse par des restrictions de circulation des véhicules les plus polluants, si l’on veut que le niveau de pollution baisse », fait-on valoir dans l’entourage d’Anne Hidalgo.Impopularité de la circulation alternéeLa région et la Ville dépendent de la préfecture (et donc de l’Etat) pour la mise en place de mesures d’urgence telles que la circulation alternée. Comme le prévoit le plan de protection de l’atmosphère de l’Ile-de-France, un tel dispositif peut être déclenché après deux jours consécutifs de dépassement du seuil d’information et dans la perspective de deux jours supplémentaires de dépassement.Mais la circulation alternée a toujours fait l’objet d’atermoiements de l’Etat, qui redoute son impopularité. « Empêcher quelqu’un de prendre sa voiture, c’est une mesure privative de liberté, il faut qu’elle soit justifiée », affirmait ainsi Ségolène Royal mercredi matin sur France Inter.Lors du pic du mois dernier, il a fallu attendre sept jours consécutifs de pollution de l’air en Ile-de-France et une longue tergiversation liée aux élections départementales, avant que le gouvernement ne mette en place, le 23 mars, la circulation alternée à Paris et sa proche banlieue. En mars 2014, ce ne fut aussi qu’au terme d’une semaine de pollution sévère qu’il s’y était résolu. Or, pour les élus, il est nécessaire d’agir de façon préventive, et non une fois le nuage de pollution bien installé.Péages urbainsC’est pourquoi Jean-Vincent Placé, sénateur EELV de l’Essonne, plaidait, mercredi sur iTélé, pour « un automatisme » de la circulation alternée, dès que ce seuil d’information est atteint, sans « qu’on ait besoin d’attendre que tel ou tel responsable politique » décide. Il souhaite également que la décision revienne à la « région qui a la compétence transport ». Et le chef de file des écologistes au Sénat de remettre sur la table le sujet des péages urbains. Pour lui, la circulation alternée « fait partie des solutions, mais comme justement (…) c’est extraordinaire ou en urgence, on n’habitue pas tout au long de l’année les uns et les autres, comme on le fait dans les pays scandinaves », avec les péages urbains. « Il faut faire en sorte qu’il y ait moins de voitures qui arrivent dans le centre de Paris (…), que les transports routiers soient plutôt à l’extérieur », a soutenu le sénateur écologiste, tout en soulignant qu’une telle mesure devait « évidemment » être développée « en concertation avec les usagers, les professionnels du transport ». Lire aussi : Pourquoi la circulation alternée ne suffit pas contre la pollution de l’airLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent « Il n'y a pas assez de mosquées en France, c'est évident. Il y a encore beaucoup trop de villes où la religion musulmane se pratique dans des conditions qui ne sont pas décentes. » Le secrétaire d'Etat à la simplification, Thierry Mandon, a appuyé mardi 7 avril sur i-Télé le constat formulé samedi par Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris et président du Conseil français du culte musulman (CFCM), sur le manque de lieux de culte dédiés à l'islam.Lire : Le président du Conseil français du culte musulman veut doubler le nombre de mosquéesLa déclaration a fait réagir la classe politique, à l'instar de Christian Estrosi, qui refuse toute nouvelle construction « tant que l'islam n'est pas structuré en France, tant qu'il n'est pas capable de former et de contrôler ses imams, tant qu'il n'y a pas ces garanties ». Quant au Front national, il dénonce par le biais de Florian Philippot une proposition « saugrenue et dangereuse ».Au-delà de ces inquiétudes pourtant, force est de constater que par rapport au nombre de fidèles, le nombre de mosquées reste restreint.1. Le flou des chiffresOn compte, en France, environ 4 millions de musulmans, selon diverses estimations, qui restent le plus souvent floues. L'institut national des études démographiques (Ined) évoque 2,1 millions de musulmans parmi les 18-50 ans, contre 11,5 millions de catholiques dans cette même tranche d'âge.   Tous ces musulmans ne sont pas pratiquants. Là aussi, le plus grand flou règne sur le nombre de fidèles qui fréquentent les mosquées.Lire : Quel est le poids de l'Islam en France ?Quant au nombre des lieux de culte, il n'est pas plus facile à identifier, notamment en raison du manque de centralisme de l'islam en France. Contrairement au catholicisme, qui dispose d'une organisation claire et structurée, l'islam, comme nombre de mouvances protestantes par exemple, est très peu hiérarchisé. S'il existe des instances respectées par tous les musulmans, il n'y a pas d'organigramme du clergé musulman. Une communauté de fidèles peut désigner l'un d'eux pour être son imam et diriger la prière. D'où la prolifération de salles de culte « officieuses » sans contrôle.2. Un lieu de culte pour 1 200 fidèlesEn 2012, le ministère de l'intérieur estimait qu'il y avait dans le pays 2 449 lieux de culte musulman, dont 318 outre-mer. Ce nombre a fortement augmenté durant la dernière décennie, puisque le précédent recensement faisait état de 1 536 lieux de culte en 2000. Néanmoins, un lieu de culte n'est pas une mosquée. Pour l'essentiel, les musulmans français prient dans des salles discrètes, même si on constate depuis la fin des années 2000 une vague de constructions de mosquées plus visibles. On comptait en 2009 seulement 64 mosquées dotées de minarets pour près de 2 500 lieux de prière, soit 2,5 % environ, bien loin du symbole que représentent ces tours pour certains.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1420627380862 .graphe").css("height", 450)$("#container_1420627380862 .title").empty()if ("Nombre de lieux de culte musulmans en France depuis 2000"!= ""){Nombre de lieux de culte musulmans en France depuis 2000")}$("#container_1420627380862 .subtitle").empty()if ("Estimations du ministère de l'intérieur"!= ""){Estimations du ministère de l'intérieur")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1420627380862 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "area", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://questions.assemblee-nationale.fr/q14/14-12994QE.htm", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Ministère de l'intérieur", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:0, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"datetime", categories:null, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value:%Y}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "%Y"},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Lieux de culte", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 946684800000, 1536 ], [ 1072915200000, 1685 ], [ 1167609600000, 1855 ], [ 1230768000000, 2101 ], [ 1262304000000, 2368 ], [ 1325376000000, 2449 ] ], "color": "#0386c3" }]})});var chart = $('#container_1420627380862 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}1/1 200 Si on estime qu'il y a en France 3 millions de pratiquants musulmans, on parvient au ratio d'un lieu de culte pour 1 200 fidèles.1/275 Si on compare avec le catholicisme, on recense environ 40 000 églises en France, pour 11 millions de catholiques pratiquants, soit une église pour 275 fidèles.Les catholiques ont donc quatre fois plus d'endroits où se réunir pour prier. De fait, les responsables musulmans sont unanimes à faire ce constat : il n'y a pas assez de lieux de culte pour accueillir décemment les fidèles. 3. Le casse-tête du financementDernier point à rappeler, l'épineuse question du financement. En France, la loi interdit à l'Etat de financer un lieu de culte. Impossible, donc pour une mairie de construire une mosquée, alors même que sur le terrain, un grand nombre d'élus reconnaît le manque de lieux adaptés à la prière.On se souvient ainsi de l'affaire des prières de rue, dans le 18e arrondissement de Paris. Durant des années, la rue Myrha était paralysée le vendredi par les fidèles qui s'y rassemblaient pour dénoncer le manque de place dans les lieux de culte proches. Une ancienne caserne a finalement été dédiée à la prière pour régler le problème en 2011.Lire : Contre les prières de rue, une nouvelle mosquée déjà comblePuisque l'Etat ne peut financer les mosquées, les fidèles tentent de s'en charger par des appels aux dons et des quêtes. Certains pays étrangers n'hésitent pas à donner, comme ce fut le cas par exemple de l'Algérie ou de l'Arabie Saoudite pour le financement de la mosquée de Lyon. Mais ce type de financement attire également les critiques qui craignent une « mainmise » externe sur l'islam de France.Ce type de financement n'est pas toujours accueilli avec enthousiasme par les mairies, qui craignent les répercussions électorales de la construction d'une mosquée. C'est par exemple le cas à Tulle, ex-fief de François Hollande, où un projet de construction sème le trouble parmi la classe politique locale.L'islam de France est donc confronté à une double contrainte : une dénonciation de la radicalisation qui serait le fait de certains lieux de culte sous emprise de l'islam rigoriste salafiste (selon Le Figaro, on compterait 89 mosquées salafistes contre 44 en 2010, soit donc 3,6 % contre 1,7 %) ; et dans le même temps, le refus par certains élus de nouvelles constructions de lieux de culte à cause de ce même danger de radicalisation. >> Lire : Le salafisme gagne du terrain chez les musulmansCes questions de financement et le peu d'enthousiasme de la classe politique sont autant d'éléments qui rendent improbable le doublement rapide du nombre de lieux de culte musulmans. Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Suc La commission d’enquête du Sénat rend public mercredi 8 avril son rapport sur les filières djihadistes. Fort de 70 personnes interrogées, de voyages aux Etats-Unis et en Turquie, le rapporteur socialiste, Jean-Pierre Sueur (Loiret), y brosse le portrait d’« un mouvement de reprofessionnalisation » des terroristes, bénéficiant des réseaux pour rejoindre la Syrie et l’Irak. « Le risque que le djihadisme amateur laisse place à un nouveau terrorisme plus professionnel est d’autant plus alarmant que les combattants de Daech bénéficient sur place d’une formation militaire sérieuse et dispensée par des soldats professionnels et aguerris », s’inquiète M. Sueur. « Le problème est profond, on ne le réglera pas en quelques mois, estime le rapporteur. Il va nous falloir fournir un effort de long terme, qui coûtera cher. »Pour parvenir à lutter contre ce phénomène, la commission d’enquête fait 110 propositions. Partant du constat que le financement du terrorisme échappe encore à la surveillance des services, notamment le microfinancement des départs vers la zone syro-irakienne, une batterie de mesures est envisagée afin de tarir le financement. Ainsi, la commission préconise de donner à Tracfin – le service de renseignement rattaché au ministère des finances – un pouvoir de réquisition d’informations auprès des opérateurs de voyage mais aussi de créer un programme européen de surveillance en ayant accès aux données, Swift, du nom de cette plateforme belge qui gère environ 20 millions de transactions par jour de plus de 10 800 établissements financiers dans près de 200 pays.Pour lutter contre la radicalisation en prison, la commission d’enquête apporte sa solution dans le débat actuel. « Nous proposons d’isoler dans les maisons d’arrêt les individus radicalisés dans un quartier à l’écart de la population carcérale, dans la limite de 10 à 15 personnes pour permettre une prise en charge individualisée et adéquate », détaille M. Sueur. Solution médiane entre ceux qui préconisent le regroupement de tous les islamistes radicaux au sein d’un même lieu afin d’éviter la radicalisation des autres détenus et les gardiens de prison qui mettent en garde contre le risque de « cocotte-minute » dès lors que des djihadistes plus ou moins engagés se retrouvent ensemble.Cellules de suiviEnfin, en amont, la commission d’enquête du Sénat propose de désigner un référent chargé de suivre en temps réel chacune des personnes repérées comme étant radicalisées, ce référent sera chargé de rendre compte régulièrement par la cellule préfectorale. Une circulaire du ministère de l’intérieur adressé aux préfets en date du 29 avril 2014 a en effet institué un « dispositif local d’accompagnement ». Mais, dans les faits, ce dispositif serait peu suivi. Un an plus tard, le rapporteur recense des cellules de veille mises en place dans seulement 42 préfectures.Aussi la commission propose de s’inspirer du fonctionnement d’un des rares bons élèves, la cellule de suivi mise en place par la préfecture du Bas-Rhin. Toutes les quatre semaines, cette cellule se réunit sous l’autorité conjointe du préfet et du procureur de la République. La première partie de la réunion se déroule en présence des services de police et du renseignement intérieur. Il s’agit d’évoquer la détection des nouveaux candidats au djihad. La seconde partie de la réunion voit l’arrivée de représentants du monde associatif et de diverses administrations, les responsables en charge du pilotage du contrat local de sécurité et de prévention de la délinquance, de l’éducation nationale, du conseil général, des services pénitentiaires. Il s’agit cette fois de vérifier que tous les signalements font l’objet d’un traitement approprié.La commission d’enquête souligne « le caractère très rigoureux du suivi de tous les cas individuels, la diversité des solutions apportées aux personnes, le partage de l’information entre les partenaires ». Les solutions pour lutter contre les filières djihadistes existent, il suffit de beaucoup d’investissements et de bonnes volontés. Rapport du Sénat sur les filières djihadistes by LeMondefrMatthieu SucJournaliste au Monde Béatrice Jérôme Ruineuse et inadaptée. Dans un rapport rendu public mercredi 8 avril, la Cour des comptes dresse un réquisitoire sévère contre la politique du logement en Ile-de-France.La production de logements en Ile-de-France coûte de plus en plus cher. Plus de 6 milliards d’euros y sont consacrés chaque année (subventions publiques pour le parc social, aides et exonérations fiscales, prêts à taux zéro pour l’accession à la propriété). Depuis 2010, l’Etat consent à la région 50 % du total de ses aides nationales à la construction de logements sociaux. Soit quelque 220 millions d’euros par an.Au total, la somme des fonds publics est considérable parce qu’explique la Cour, les « subventions et les efforts se sont concentrés dans les zones où le coût de construction est le plus élevé et le foncier le plus rare ».La ville de Paris perçoit ainsi entre 30 % et 45 % des crédits de l’Etat pour le logement social du fait de « l’accroissement du nombre de logements sociaux dans la capitale et [de] leur coût élevé », précise la Cour. Paris produit 23 % des nouveaux logements sociaux de la région et 6 % de l’effort national.Lire aussi :A Paris, les loyers bientôt encadrésPour compenser le coût élevé des opérations immobilières dans l’agglomération, les bailleurs sont enclins à privilégier des HLM à loyer élevé. Du coup, l’offre de logements sociaux pour les catégories très modestes n’est pas suffisante. Les promoteurs ont par ailleurs intérêt à « pratiquer des prix élevés dans le secteur libre », souligne la Cour. L’écart entre les loyers du secteur locatif privé et ceux du parc HLM est beaucoup plus grand qu’en province. Cette carence de logements intermédiaires pénalise les classes moyennes.« Des réalisations très en deçà »Faute de foncier en quantité, les communes du cœur de l’agglomération parisienne conventionnent des logements existants pour leur donner un statut social ce qui coûte cher et ne permet pas d’accroître l’offre globale, critique la Cour.Le volontarisme de Paris et d’une partie des communes de la petite couronne ne suffit pas. « Les vingt dernières années ont montré un écart croissant entre des objectifs toujours plus ambitieux de création de logement et des réalisations très en deçà », insiste le rapport. Un objectif de production de 70 000 logements par an à l’horizon 2030 a été fixé par le conseil régional d’Ile-de-France et réaffirmé par la loi de 2010 sur le Grand Paris. Or, moins de 44 000 mises en chantier sont recensées en moyenne par an.Lire aussi :Le Grand Paris, c’est parti !A rebours de la volonté affichée des élus de construire la ville sur la ville, la Cour préconise de bâtir davantage hors du tissu urbain, en grande couronne, là où le foncier est disponible et plus abordable. Parmi les outils de planifications créés par la région et validé par l’Etat, le Schéma directeur de la région Ile-de-France (SDRIF) préconise de concentrer les trois quarts de cet effort de construction sur des espaces déjà urbanisés et desservis par des transports en commun.« Des métropoles aux portes de la métropole »Selon la Cour des comptes, cet objectif de densification qui vise à éviter l’étalement urbain risque, au contraire, de « favoriser un développement résidentiel encore plus éloigné et émietté dans la couronne rurale ». Pour endiguer ce risque, « il est indispensable » selon la Cour de « bâtir des métropoles aux portes de la métropole ». Elle suggère d’exploiter davantage le gisement de foncier disponible dans les anciennes villes nouvelles de Sénart (Seine-et-Marne), de Saint-Quentin-en-Yvelines ou de Cergy-Pontoise (Val-d’Oise).La Cour des comptes place davantage d’espoirs dans l’engagement du gouvernement de relancer des opérations d’aménagement sur plusieurs sites en grande couronne qu’il ne mise sur l’autorité de la future Métropole du Grand Paris programmée pour janvier 2016 pour lever les résistances des élus qui ne veulent pas bâtir.Puisqu’il « est difficile d’obliger » les maires « à construire », constate la Cour des comptes, elle propose de les dessaisir du pouvoir de délivrer les permis de construire pour confier cette prérogative aux intercommunalités, appelées à se développer en Ile-de-France.Dans sa réponse au rapport, Marylise Lebranchu, ministre de la décentralisation oppose une fin de non-recevoir à cette suggestion : « En l’état actuel des modes d’élection des différents échelons, le maire garde une légitimité politique forte, à même de susciter une plus forte adhésion locale aux projets de construction menés. » Pour empêcher les « recours abusifs » des habitants qui freinent la mise en œuvre des permis délivrés, Mme Lebranchu juge « plus urgentes » les mesures de simplification des procédures promises par le gouvernement. Le rapport de la Cour des comptes Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.04.2015 à 04h20 • Mis à jour le08.04.2015 à 07h24 La Cour des comptes s'inquiète de l'incohérence dans l'attribution des logements sociaux en Ile-de-France, selon un rapport révélé mercredi 8 avril par Le Parisien-Aujourd'hui en France.>> Lire : Logements sociaux : les villes qui bafouent la loi SRULes magistrats, qui ont travaillé sur la période 2005-2012, ont constaté qu'en 2011 « 47 % des locataires du parc social, soit environ 520 000 ménages avaient des revenus dépassant 60 % du plafond de ressources de logements PLUS [prêts locatif à usage social] qui leur est applicable, alors que 36 % des locataires du parc privé, soit environ 430 000 ménages, avaient des revenus en dessous de ce plafond », rapporte le journal.10 % des ménages logés dépassent les plafonds de ressourcesDans son rapport, la Cour s'intéresse également aux locataires plutôt aisés des habitations à loyer modéré (HLM) et notamment à ceux du bailleur France Habitation, présent dans les huit départements franciliens et qui gère 43 000 logements, précise le quotidien.Selon la Cour, 10 % des ménages logés par ce bailleur dépassent les plafonds de ressources donnant droit à un logement social. D'après le rapport, en 2009, « 76 ménages ont déclaré des ressources supérieures au double du plafond », à savoir que « 54 ménages avaient des revenus supérieurs à 75 000 euros et 10 des revenus supérieurs à 100 000 euros » par an.Par ailleurs, la Cour souhaite voir un réexamen de la règle du « droit au maintien », dans la mesure où certains locataires restent dans leur logements sociaux alors qu'ils auraient les moyens de payer un loyer dans le secteur privé et que d'autres, aux revenus plus modestes, patientent sur les listes d'attente.Lire aussi (édition abonnés) : L’attribution des HLM toujours opaque 07.04.2015 à 19h02 Un policier qui était soupçonné d'avoir éborgné un adolescent de 17 ans, Ayoub Bouthara, en faisant usage d'un Flash-Ball en février 2011 à Audincourt (Doubs), a bénéficié d'un non-lieu, a-t-on appris mardi 7 avril. Un juge d'instruction de Montbéliard a rendu jeudi une ordonnance de non-lieu, a indiqué dans un communiqué la procureure Thérèse Brunisso. « L'information judiciaire n'a pas permis d'établir à l'encontre du policier d'infraction pénale », précise-t-elle.Ayoub Bouthara avait été touché par le projectile d'un Flash-Ball tiré par un policier lors d'une bataille rangée entre deux bandes d'une quarantaine de personnes chacune à Audincourt. Une quarantaine de policiers et de CRS étaient intervenus. Le lycéen ne faisait pas partie des émeutiers. Le tir du policier ne peut pas être qualifié de « violences volontaires, la décision de tirer étant justifiée au regard des circonstances », ni « de blessures involontaires, aucune faute pénale d'imprudence, de négligence, d'inattention ou d'inobservation des règles n'étant caractérisée », a souligné Mme Brunisso.L'adolescent avait perdu son œil après avoir été opéré en urgence. Le parquet de Montbéliard avait ouvert une information judiciaire en janvier 2012 et une enquête préliminaire avait été diligentée par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).Le 2 avril, un policier qui avait gravement blessé au visage, en mars 2010 lors d'une manifestation lycéenne à Montreuil (Seine-Saint-Denis), un autre lycéen, Geoffrey Tidjani, 16 ans, avec un tir de Flash-Ball, avait été condamné à un an de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Bobigny.Lire aussi (en édition abonnés) : Le procès du Flash-Ball et des manipulations policières Margherita Nasi Marc La Mola a toujours voulu être « flic ». Pour cet enfant des quartiers Nord de Marseille, porter l’uniforme, c’était se transformer en « héros qui sauve la vie des gens ». A 21 ans, il réalise son rêve et entre dans la police. Il découvre un métier qui l’épanouit, et souffre d’autant plus des clichés qui ternissent l’image de la profession. « Ce qui me fâchait le plus, c’était cette image du flic fasciste », se souvient-il. Mais les années passent, et son quotidien est toujours plus enthousiasmant que ce qu’affirment les mauvaises langues. Jusqu’en 2002.Au sommaire du Monde-CampusLe Monde-Campus est le semestriel du Monde sur l’entrée sur le marché du travail des jeunes diplômés. Au sommaire des deux dossiers du numéro de printemps sorti le 25 mars:Le modèle économique réinventé: les jeunes entrepreneurs des start-up et des coopératives introduisent de nouveaux codes- Jamais sans mon imprimante 3D, les makers changent la donne- La cybersécurité, voie royale pour les hackers- Start-up ou grand groupe, deux mondes que tout oppose- Les coopératives incarnent l’espoir de vivre le travail autrement- Comment les digital natives vont forcer l’entreprise à bougerCandidats/recruteurs: le new deal - Les réseaux concurrencent les sites d’emploi- Les associations d’anciens élèvesse modernisent- Cinq à dix offres pour un seul poste... les annonces sont-elles bidons?- Le service civique, une main-d’oeuvre qualifiée bon marché- Pour en finir avec la précarité des stagiairesLe pdf est téléchargeable à l’adresse suivante: http://www.lemonde.fr/emploi/article/2015/03/25/le-monde-campus-du-flux-du-faire-et-de-l-emploi_4601283_1698637.html« Avec l’arrivée de Nicolas Sarkozy comme ministre de l’intérieur, les choses ont changé. On a commencé à parler de rentabilité, de politique du chiffre, la police a adopté le fonctionnement d’une entreprise privée avec des résultats à atteindre. » Ce changement de stratégie pose de sérieux problèmes éthiques à Marc. « On me demandait de placer des gens en garde à vue pour des situations qui ne le nécessitaient pas, ou de bâcler volontairement des enquêtes non rentables alors que les victimes nécessitaient notre aide. »Lire aussi :Ethique en entreprise : les bonnes pratiques rongées par la criseLe 14 février 2011, il craque. Assis dans son salon, il s’empare de son arme et place le canon dans sa bouche. Sa femme rentre juste à temps pour éviter le suicide. Aujourd’hui, Marc La Mola a démissionné de la police. De son parcours professionnel et sa descente aux enfers, il a fait un livre, Le Sale Boulot. Confessions d’un flic à la dérive (J.-C. Gawsewitch Editeur, 2012).Petits arrangements« Les cas de conscience sont probablement ce qui procure le plus de souffrance aujourd’hui au travail », estime la psychanalyste Marie Pezé. Car si certains secteurs sont de par leur nature très touchés, les questionnements éthiques n’épargnent personne. Dans son cabinet, Marie Pezé a vu défiler les employés travaillés par leur morale. Elle se souvient de ce salarié d’une petite imprimerie, qui rate plusieurs rames de papier mais souhaite encore en faire une dernière plutôt que d’envoyer du travail mal fait à son client. « Il n’a pas pu : l’imprimerie a préféré envoyer un travail bâclé en se disant que le service après-vente s’en chargerait. Il en a fait une crise. »A l’autre bout de l’échelle hiérarchique, la psychanalyste a reçu des directeurs financiers à qui on a demandé des arrangements plus ou moins légaux et qui finissent par craquer. Il y a ceux qui se suicident, « souvent des personnes avec de grandes responsabilités, très investies, qui ont accepté beaucoup de choses pour sauver leur boîte jusqu’au moment où ils se retrouvent confrontés au système qu’ils ont contribué à mettre en place ».Autre réaction : le surinvestissement. « C’est Eichmann, [officier SS, responsable de la logistique de la “solution finale”] ne se posant pas la question de ce que transportent les trains mais se donnant beaucoup de mal pour que les trains partent et arrivent à l’heure. »Et puis il y a la fuite. C’est le cas de la jeune génération, « qui s’implique moins au travail pour moins souffrir », estime Mme Pezé.Car personne ne peut accepter de travailler dans la honte. C’est d’autant plus vrai aujourd’hui : l’éthique n’est plus l’apanage des responsables de l’entreprise, cette thématique concerne désormais tout le monde. D’après le dernier baromètre du climat éthique auprès des salariés des grandes entreprises, 84 % des salariés se sentent concernés par les actions menées par leur entreprise en matière d’éthique. Certains vont même jusqu’à s’engager personnellement pour remettre l’éthique au cœur de leur travail.Des a priori pénalisantsC’est le cas de Benoît Santoire. Cet huissier de justice n’ignore rien de la mauvaise réputation qui ternit l’image de la profession : il partageait ces clichés lorsqu’il était étudiant en droit. « Le métier est associé aux saisies et aux expulsions. Mais au cours d’un stage auprès d’un professionnel, j’ai découvert un autre quotidien. »Aujourd’hui, cet huissier installé dans la Meuse déclare n’avoir pratiquement plus aucun dossier d’expulsion : « J’arrive en discutant à faire en sorte que les personnes trouvent un logement ou le quittent sans qu’on en arrive à des situations dramatiques. J’explique aussi aux chefs d’entreprise que nous faisons beaucoup de médiation. » Surtout, il communique pour changer l’image du métier : « Ces a priori sont pénalisants, notamment en termes de renouvellement, car cela effraie encore certains jeunes. »La profession l’a compris aussi, et mène des actions replaçant l’éthique au cœur du métier : « L’année dernière, nous avons voté un règlement déontologique national. Nous menons aussi des actions ciblées sur les sujets qui nous préoccupent : nous avons mis en place un numéro vert pour les expulsions, pour que les personnes en difficulté puissent avoir des renseignements », poursuit M. Santoire. En 2013, le Conseil national des huissiers a même lancé une campagne de communication sous la forme de spots publicitaires.Certes, tous ne sont pas aussi francs quant à l’image de leur secteur. British American Tobacco France et Philip Morris France refusent de communiquer sur cette question. Mais les entreprises sont de plus en plus nombreuses à avoir compris que l’éthique est désormais une nécessité pour les salariés. Parfois, la prise de conscience passe par un scandale. C’est le cas de l’industrie pharmaceutique, dont l’image a été écornée auprès des patients, médecins et acteurs publics suite à l’affaire du Mediator.« L’industrie a dû travailler sur son image et sa communication. Aujourd’hui, le secteur essaie d’attirer les jeunes car nous manquons de médecins et de pharmaciens, et nous nous heurtons à l’image que l’usine renvoie aux citoyens », explique Pascal Le Guyader, directeur des affaires générales, industrielles et sociales du Leem, qui regroupe les entreprises du secteur de l’industrie pharmaceutique en France. M. Le Guyader regrette que les jeunes suivant des filières scientifiques bifurquent le plus souvent vers des carrières commerciales et marketing, considérées comme plus dynamiques. Pour expliquer le fonctionnement de l’industrie pharmaceutique, les entreprises du médicament ont même lancé un jeu vidéo en accès libre, Pharma War.Une donnée de fondA une époque où l’image et la réputation de l’entreprise pèsent toujours davantage, « l’éthique est devenue une donnée de fond du management en entreprise », affirme Yves Medina, président du Cercle d’éthique des affaires. Développement de cartographie des risques, mise en place de dispositifs d’alerte… « le sujet majeur reste la prévention du risque de corruption », explique M. Medina.Simple habillage ou réelle préoccupation morale ? L’opportunisme n’est jamais très loin, bien sûr, mais pour Yves Medina ces démarches sont toujours plus sincères : « Tout simplement parce qu’avec le développement des règlements internationaux, les entreprises ont compris les risques financiers et de réputation considérables encourus, et le sujet est donc traité sérieusement. »Margherita NasiJournaliste au Monde 07.04.2015 à 14h04 • Mis à jour le08.04.2015 à 09h17 | Gaëlle Dupont Quelle est la probabilité qu’un cœur tendre, mais dépourvu par le sort de tout bien matériel, se mette en ménage avec un(e) riche héritier(ère) ? Ou encore, quelles seraient les chances actuelles d’un Rastignac ou d’un Bel Ami d’arriver, comme dans Balzac et Maupassant, à s’enrichir en épousant des femmes bien dotées ? Pour celles et ceux qui rêvent d’avoir la belle vie grâce à un bon parti, la réponse est désespérante : ces chances sont très faibles. Car les héritiers et héritières préfèrent s’épouser entre eux. Cette réalité est mise en lumière par Nicolas Frémeaux, jeune chercheur en économie à l’université de Cergy Pontoise, ancien thésard de Thomas Piketty, dans le dernier numéro de la revue de l’Institut national d’études démographiques, Population, paru fin mars.La tendance des humains à l’homogamie, c’est-à-dire à s’apparier avec des personnes qui sont issues du même milieu social, ont le même niveau d’études et le même niveau de revenus, est bien connue. En revanche, l’importance de l’héritage dans le choix du conjoint a jusqu’à présent été peu étudiée.« Stratégies volontaires »M. Frémeaux a pour ce faire utilisé l’enquête Patrimoine de l’Insee, qui décortique les biens de 10 000 ménages français depuis 1992. Il a pris en compte non seulement le patrimoine, mais aussi l’héritage espéré en fonction du patrimoine des parents, ainsi que le niveau des revenus issus du travail de chacun des membres du couple (qu’il soit marié ou non). Il en tire notamment cette équation : RicheConjointj = α + r × ß1 RicheHéritieri + ß2 RicheTravailleur + γX ij + u. Résultat : non seulement les héritiers vivent et se reproduisent en circuit fermé, mais ils érigent des murs autour d’eux. Ils ne frayent pas avec des prétendants qui ont le double handicap de gagner peu et de ne rien posséder. Et ils ne condescendent même pas à tomber amoureux de gros revenus sans fortune familiale. Le patrimoine constitue leur unique boussole.Sur la période étudiée, les frontières entre les héritiers et les autres, y compris les hauts revenus, restent donc étanches, si ces derniers n’ont pas la chance d’avoir des parents qui ont accumulé des biens. « Les choix de mise en couple des individus sont déterminants pour expliquer la transmission des inégalités d’une génération à l’autre », en conclut l’auteur.Est-ce conscient ou inconscient ? « Chez les très riches, des stratégies volontaires sont mises en place pour éviter de mauvais mariages, comme les rallyes, répond M. Frémeaux. Pour les autres, ce sont les mécanismes traditionnels de l’homogamie qui jouent, c’est-à-dire le fait de fréquenter un certain milieu, d’aller dans certaines écoles, qui fait que vous rencontrez des gens qui vous ressemblent. » Les cendrillons dépitées peuvent quand même continuer à rêver un peu : ces résultats sont des moyennes. Il y a toujours eu, et il y aura toujours quelques exceptions.Gaëlle Dupontjournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Potet « Il y a de quoi se flinguer, c’est une souffrance terrible », avait déclaré au Monde Jean Germain en juin 2013 dans un salon du Sénat. C’était quelques mois avant sa mise en examen pour « complicité de prise illégale d’intérêts et détournements de fonds publics » dans l’affaire dite des « mariages chinois ». L’élu socialiste ne supportait pas d’être mis en cause dans ce dossier portant sur l’organisation de « noces romantiques » en Touraine entre 2007 et 2011, n’y voyant alors qu’une sombre manipulation. L’histoire retiendra que l’ancien maire de Tours s’est donné la mort mardi 7 avril, au premier jour du procès où il devait comparaître aux côtés de quatre autres prévenus, à l’âge de 67 ans.Lire : Procès des « mariages chinois » : le sénateur Jean Germain, ex-maire de Tours, retrouvé mortNé le 11 septembre 1947 à Tours, Jean Germain se fait d’abord connaître localement par un parcours universitaire irréprochable, qui le conduira à la présidence de l’université François-Rabelais de Tours (de 1988 à 1993), après avoir commencé sa carrière professionnelle comme maître de conférences en droit public. Sa bonne connaissance du monde universitaire lui vaudra d’être sollicité plus tard, à la fin des années 1990, par Pierre Moscovici et Jack Lang, respectivement ministres des affaires européennes et de l’éducation, pour une mission portant sur la mobilité des étudiants et des enseignants dans l’espace européen : son rapport se traduira par l’adoption d’une résolution du Conseil européen en annexe au traité de Nice.Lettre de dénonciation anonymeSa carrière politique commence véritablement en 1995, quand, à la surprise générale, et à la faveur d’une triangulaire, il arrache la mairie de Tours à l’inamovible Jean Royer, qui la détenait depuis trente-six ans. Le directeur de cabinet d’André Laignel quand celui-ci était secrétaire d’Etat à la formation professionnelle (1988-1991) va alors imposer son style, dominé par le bon sens et la prudence, à une ville qu’il va transformer progressivement en faisant sortir de terre un nouveau quartier (les Deux-Lions) et en lançant le chantier d’une ligne de tramway, inaugurée en 2013.Réélu maire en 2001 puis en 2008, vice-président de la région Centre de 1998 à 2011, président de la communauté d’agglomération Tour(s)+ de 2000 à 2014, Jean Germain devient sénateur en 2011. L’affaire des « mariages chinois » va alors peu à peu ternir son image de maire sans remous ou presque (il a également été épinglé dans la presse pour le cumul d’un nombre record de mandats et de représentations, ainsi que pour le maintien d’une indemnité d’inspecteur de l’éducation nationale). L’élu est persuadé que la lettre de dénonciation anonyme qui a tout déclenché a été écrite par quelqu’un issu de son propre camp.Lire notre récit de l’affaire, publié en 2013 : La marieuse chinoise de Tours était trop belleSa campagne pour les municipales de 2014 se révèle sans relief. Jean Germain se fait balayer par Serge Babary (UMP), un ancien président de chambre de commerce et d’industrie, alors qu’un candidat FN s’est maintenu au second tour. Il démissionnera dans la foulée du conseil municipal et s’éloignera peu à peu des affaires de sa ville. Jusqu’au bout, Jean Germain traînera comme un boulet les sarcasmes liés à cette affaire des « mariages chinois ». « Je n’ai pas piqué dans la caisse », répétait-il souvent.Frédéric PotetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 01.04.2015 à 13h25 • Mis à jour le01.04.2015 à 14h01 | Gérard Davet et Fabrice Lhomme L'essentielEn décembre 2012, la commission nationale des comptes de campagnes invalide les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy.L'UMP règle en 2013 les 516 615 euros de pénalités infligés à M. Sarkozy après le dépassement du plafond de dépenses de campagne.En décembre, M. Sarkozy annonce sa décision de rembourser l'UMP. Convoqué mercredi 1er avril au matin par les juges Renaud Van Ruymbeke et Serge Tournaire, qui instruisent depuis octobre 2014 l’affaire dite des pénalités, Nicolas Sarkozy a été placé sous le statut de témoin assisté, a fait savoir le parquet. Ce statut est intermédiaire entre celui de témoin simple et de mis en examen : il suppose qu’il existe des indices rendant vraisemblable que l’intéressé ait pu participer à la commission des infractions.Lire aussi : Bygmalion : trois responsables de la campagne de Sarkozy en garde à vueM. Sarkozy, déjà poursuivi pour « trafic d’influence », « corruption » et « violation du secret professionnel » dans un autre dossier – l’affaire Azibert –, se voit reprocher la prise en charge par l’UMP des pénalités financières qui lui avaient été infligées en décembre 2012. A cette date, constatant les dépassements de la campagne présidentielle malheureuse de M. Sarkozy, la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) avait ordonné au candidat de restituer à l’Etat l’avance forfaitaire de 153 000 euros dont il avait bénéficié, et de verser au Trésor public 363 615 euros, soit le montant du dépassement du plafond des dépenses de campagne.Lire aussi : UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosLe rejet du compte du candidat Sarkozy avait d’ailleurs été confirmé en juillet 2013 par le Conseil constitutionnel. Les deux instances ne faisaient alors qu’appliquer l’article L52-15 du code électoral qui stipule que « dans tous les cas où un dépassement du plafond des dépenses électorales a été constaté par une décision définitive, la commission fixe alors une somme égale au montant du dépassement que le candidat est tenu de verser au Trésor public ».Or, les dirigeants de l’UMP – à l’époque, Eric Cesari, proche de M. Sarkozy, était encore le directeur général du parti présidé par Jean-François Copé – avaient pourtant signé en 2013 le chèque de remboursement, sur la foi d’une simple expertise juridique rédigée par l’avocat Philippe Blanchetier, alors qu’il revenait au candidat de payer de sa poche. Cette décision, alors même que l’UMP était exsangue financièrement, avait été actée le 4 juillet 2013, dans les bureaux de M. Sarkozy, et ce en sa présence.Lire aussi :Les affaires de l’UMP virent au casse-tête juridiqueA noter que Me Blanchetier est certes le conseil de l’UMP, mais il représente également les intérêts de M. Sarkozy, puisqu’il l’a défendu devant la Commission des comptes de campagne, tout en étant le trésorier de l’association de financement du Club des amis de Nicolas Sarkozy.D’autres mises en examensMais le changement de direction à l’UMP le 15 juin 2014 a totalement changé la donne. M. Copé emporté par la tempête Bygmalion, le trio d’anciens premiers ministres Raffarin-Juppé-Fillon prend les choses en main. A l’initiative de l’ancien premier ministre François Fillon, grand rival de M. Sarkozy, deux autres avis juridiques sont ainsi demandés à deux avocats, Mes François Sureau et Kiril Bougartchev. Elles vont radicalement à l’encontre des préconisations de Me Blanchetier : selon ces deux avocats, l’UMP n’avait tout simplement pas le droit de se substituer à Nicolas Sarkozy pour régler la sanction. Les commissaires aux comptes signalent ces faits au parquet de Paris, qui ordonne dans la foulée une enquête préliminaire.Les premières investigations semblent donner raison aux commissaires aux comptes, puisque les juges d’instruction, avant M. Sarkozy, ont mis en examen, pour « abus de confiance », la députée de la Marne Catherine Vautrin, en tant qu’ex-trésorière de l’UMP, et Jean-François Copé, en son ancienne qualité de président du parti.Lire aussi :L’ex-trésorière de l’UMP dénonce « un règlement de comptes politique » entre Fillon et SarkozyInquiet des développements de l’enquête judiciaire, M. Sarkozy avait annoncé, en décembre 2014, sa décision de rembourser l’UMP de la somme dont elle s’était acquittée pour lui. Mais cela ne change rien d’un point de vue judiciaire, la réparation d’un préjudice n’effaçant pas l’infraction initiale.Lire aussi :Soucieux d’éloigner les menaces judiciaires, Nicolas Sarkozy rembourse sa dette à l’UMPFabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 01.04.2015 à 09h52 • Mis à jour le01.04.2015 à 11h47 La garde à vue de François Guéant, le fils de l'ancien ministre de l'intérieur, a été levée, mardi 31 mars. Il était entendu depuis lundi dans l'affaire des soupçons de financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Les enquêteurs s'interrogeaient sur des « mouvements financiers » dans lesquels il était impliqué, selon une source proche du dossier.Plusieurs anciens dignitaires libyens ont fait état de financements occultes dans la campagne électorale de 2007, des accusations démenties par l'ancien chef de l'Etat et par d'autres dignitaires libyens.Pas de lien avec l'affaire des tableaux de GuéantCette affaire a révélé des soupçons de fraude fiscale pesant sur Claude Guéant — ce sur quoi son fils n'a semble-t-il pas été interrogé — dans le cadre de la vente présumée de tableaux flamands qui lui avait valu d'être mis en examen pour « blanchiment de fraude fiscale, faux et usage de faux ».L'ancien proche de Nicolas Sarkozy attribue en effet à cette vente un virement de 500 000 euros sur son compte en mars 2008, et ce alors que les tableaux sont estimés à une somme bien inférieure. En l'état des investigations les faits reprochés à Claude Guéant ne semblent toutefois pas liés à un quelconque financement libyen.body { background:white!important; }.globalo{ width:100%!important; margin:0!important; max-width:534px; border:2px solid #42bda8!important; padding-top:15px;}.globalo img{border:none!important;} a:hover{ text-decoration: none!important; }.tt4{ height:50px; margin:0!important;}.illustr{ margin-top: 20px;}.clear { clear:both;}.volet_droite{ height: 580px;}.sidebar .tt4_capital{ margin-top:0;}.decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0;}.decodeurs a{ border-bottom:0!important;}.central{ width:100%; float:left;}.illustr img{ width:100%; padding-top:10px;}.conteneur{ position: relative;}.fleche{ font-size:70pt; cursor: pointer; width:10%; position:absolute!important; top:-5px; height: 60px; margin: 0!important;}.fleche p{ margin:0!important;}.fleche:hover{ color:#42bda8;}.fleche.alpha{ left:2px; text-align: left;}.fleche.omega{ right:16px; text-align: right;}.detail p{ margin:5px 0!important;}.affaire .tt2_capital{ text-align: center;}.affaire{ padding:0 16px!important;}h1.tt4{ margin:0 10%!important; width:90%;}@media handheld { .article p{ line-height:120%; }}Naviguez dans les affaires Sarkozy« Affaire KarachiDate des faits présumés : 1995Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : Financement,justiceMotifs de l'enquête : Financement & violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel Résumé de l'affaire :A l'approche des élections de 1995, le gouvernement d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était ministre du budget, aurait accordé des commissions faramineuses lors de ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite. En échange, des intermédiaires (imposés dans la négociation de ces contrats par le premier ministre et son ministre de la défense François Léotard) auraient rétrocédé une partie des sommes perçues pour financer la campagne présidentielle de M. Balladur, dont M. Sarkozy était porte-parole. Une enquête est par ailleurs ouverte pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel" après un communiqué de l'Elysée fin 2011 assurant que le nom de M. Sarkozy "n'apparaît dans aucun des éléments du dossier". Or ni le chef de l'Etat ni la présidence ne sont censés avoir accès aux pièces figurant dans un dossier d'instruction. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Si son nom revient de nombreuses fois dans la procédure, Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas inquiété dans cette affaire. L'enquête a confirmé que M. Sarkozy avait donné son aval à la conclusion des contrats et la rémunération des intermédiaires, même s'il y était, dans un premier temps, farouchement opposé. Cela pourrait lui être reproché. Mais rien ne prouve qu'il ait eu connaissance du fait que ces contrats mirobolants généraient des rétrocommissions.Dans l'enquête ouverte pour violation du secret de l'instruction, M. Sarkozy n'est pas le signataire du communiqué incriminé. Il ne devrait donc pas être poursuivi. Où en est l'affaire :En juin 2014, six personnes ont été renvoyées en correctionnelle dans le cadre de cette affaire, principalement pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" tandis que la Cour de justice de la République (CJR) était saisie des cas d'Edouard Balladur et de François Léotard.Les juges ont estimé qu'il appartenait à la CJR, seule compétente pour juger des ministres, de choisir le statut – témoin, témoin assisté ou mis en examen – sous lequel elle souhaitera interroger Nicolas Sarkozy. Sur la base des éléments du dossier, une mise en examen – et a fortiori une condamnation – de M. Sarkozy paraît très improbable. L'enquête pour "violation du secret de l'instruction" est toujours en cours et personne n'est poursuivi pour le moment. Pour en savoir plus :Comprendre l'affaire de Karachi en trois minutes, si vous avez raté un épisode et Nicolas Sarkozy n'est pas tiré d'affaire" BettencourtDate des faits présumés : 2005-2012Nicolas Sarkozy est hors de causeType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de faiblesse, trafic d'influence et recelRésumé de l'affaire :Des enregistrements clandestins pratiqués par leur majordome révèlent notamment que les milliardaires André et Liliane Bettencourt auraient donné des enveloppes d'argent liquide à plusieurs personnalités politiques de droite. De son côté, Mme Bettencourt aurait obtenu des arrangements de l'administration fiscale, alors dirigée par Eric Woerth. Or l'épouse de M. Woerth travaille dans une société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Or, le ministre Woerth avait remis une Légion d'honneur à Patrice de Maistre, homme de confiance de Liliane Bettencourt. En marge de cette affaire principale, le procureur Philippe Courroye ordonné l'examen des communications sur téléphone mobile des journalistes du Monde qui travaillent sur ce dossier.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Quelques mois après avoir été mis en examen en mars 2013 pour "abus de faiblesse", Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d'un non-lieu en octobre de la même année. Les juges d'instruction ont estimé qu'ils ne disposaient pas d'assez d'éléments pour mettre en examen l'ancien chef de l'Etat, comme l'ont été certains de ses proches (l'ex-ministre Eric Woerth, l'homme d'affaires Stéphane Courbit, etc.).Où en est l'affaire :Eric Woerth a été mis en examen en février 2012 pour "trafic d'influence passif". Il est soupçonné d'être intervenu dans la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre en échange de l'embauche de sa femme dans la société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Il est également poursuivi pour "abus de faiblesse" envers la milliardaire de 91 ans, volet pour lequel il comparaîtra devant le tribunal correctionnel avec dix autres personnes, malgré le non-lieu requis du parquet de Bordeaux, ainsi que pour "recel" dans la partie concernant un éventuel "trafic d'influence". Pour en savoir plus :Affaire Bettencourt : pourquoi Nicolas Sarkozy n'ira pas au procèsUn non-lieu pour Nicolas Sarkozy malgré son "comportement abusif" Arbitrage Tapie Date des faits présumés : 2007-2008Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinanceMotifs de l'enquête : Soupçons de pressionRésumé de l'affaire :En 2008, Bernard Tapie a perçu 405 millions d'euros de l'Etat après qu'un arbitrage privé – et controversé – a reconnu les torts du Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas, qui appartenait à l'homme d'affaires. Ce dernier, ainsi que trois autres personnes, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", tandis que la ministre de l'économie d'alors, Christine Lagarde, a été de son côté mise en examen pour "négligence". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir fait pression sur Christine Lagarde pour obtenir un arbitrage favorable à Bernard Tapie, qu'il souhaitait remercier de son soutien lors de la campagne de 2007. Mme Lagarde a toutefois toujours soutenu qu'elle n'avait pas agi sur ordre de l'ancien président. Selon nos informations, il semble que Nicolas Sarkozy, très proche de Bernard Tapie qu'il a reçu plusieurs fois à l'Elysée, ait joué un rôle moteur dans le processus ayant abouti à la procédure d'arbitrage. Stéphane Richard, l'ancien chef de cabinet de Christine Lagarde – mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" – a indiqué aux enquêteurs que M. Tapie avait participé à une réunion à l'Elysée destinée à mettre en place la procédure d'arbitrage.Où en est l'affaire :L'enquête est toujours en cours. Pour le moment, il n'y a pas d'échéance concernant Nicolas Sarkozy. Il y a peu de chances qu'il soit inquiété car il bénéficie à partir de mai 2007 de l'immunité présidentielle.Pour en savoir plus : L'affaire Tapie-Crédit lyonnais, si vous avez manqué un épisode Les liens privilégiés entre Nicolas Sarkozy et Bernard Tapie Kazakhstan Date des faits présumés : 2010-2011Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinanceMotifs de l'enquête : Soupçons de pressionRésumé de l'affaire :Deux juges d'instruction s'intéressent aux dessous de contrats signés en 2010 entre la France et le Kazakhstan, pour près de 2 milliards d’euros. Ces marchés, qui comprennent la fabrication de 45 hélicoptères par Eurocopter, sont susceptibles d’avoir donné lieu au versement en France de rétrocommissions.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, afin d’adoucir le sort judiciaire de trois oligarques d’origine kazakhe poursuivis en Belgique, et de permettre la conclusion de ces mirifiques contrats. L'un de ses anciens conseillers à l'Elysée est également suspecté d'avoir touché des pots-de-vin.Où en est l'affaire :L'affaire n'en est qu'à ses débuts. Deux intermédiaires et une avocate niçoise, suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions, ont été mis en examen en septembre 2014. Pour en savoir plus : Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète SarkozySondages de l'ElyséeDate des faits présumés : 2007-2012Nicolas Sarkozy est hors de causeType d'affaire : PolitiqueMotifs de l'enquête : Favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délitsRésumé de l'affaire :Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'Elysée est soupçonné d'avoir passé plusieurs marchés de manière irrégulière pour la fourniture de sondages, contractés auprès des sociétés de deux conseillers du président, Patrick Buisson et Pierre Giacometti. L'affaire a connu de très nombreux rebondissements judiciaires. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle, de même que les membres de son cabinet, même si cette immunité étendue pose question.Où en est l'affaire :Une enquête est toujours en cours sur les conditions d'attribution de ces marchés. La justice a découvert également que Patrick Buisson avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas SarkozyPour en savoir plus : L'interminable saga des sondages de l'Elysée Sondages de l'Elysée : les juges sur la piste des bandesBygmalionDate des faits présumés : 2012Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de confiance et financement illégal de campagne électoraleRésumé de l'affaire :L'UMP et l'agence de communication Bygmalion sont soupçonnées d'avoir établi des fausses factures pendant la campagne présidentielle de 2012 pour cacher un dépassement de 18,5 millions d'euros du plafond légal des dépenses électorales.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Bien qu'il persiste à répéter qu'il n'a jamais eu connaissance du système de fausse facturation et qu'il n'a appris le nom de Bygmalion qu'après la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy serait désormais directement dans le collimateur des enquêteurs avec l'ajout de l'infraction de "financement illégal de campagne électorale", qui vise le candidat lui-même.Où en est l'affaire :Une information judiciaire est en cours. Trois anciens cadres de l'UMP ont été mis en examen pour "abus de confiance et "faux et usage de faux" : Eric Cesari, ex-directeur général du parti et très proche de Nicolas Sarkozy, Fabienne Liadzé, ancienne directrice financière, et Pierre Chassat, ex-directeur de la communication. Trois anciens responsables de Bygmalion sont poursuivis pour le seul motif de "faux et usage de faux" : les cofondateurs Bastien Millot et Guy Alvès ainsi que Franck Attal, ex-patron de la filiale événementielle Event & Cie.Pour en savoir plus :Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy directement menacé L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeLes protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Ecoutes/trafic d'influence Date des faits présumés : 2013-2014Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : JusticeMotifs de l'enquête : Corruption active et recel de violation du secret professionnelRésumé de l'affaire :Alors qu'il est en attente d'une décision cruciale de la justice concernant la possibilité d'utiliser ses agendas présidentiels dans plusieurs affaires (Tapie, Karachi), Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché, via son avocat Me Thierry Herzog, à influencer un juge, Gilbert Azibert, pour se renseigner sur le sens de leur décision, en échange d'une aide pour obtenir un poste à Monaco. Les juges ont placé sur écoute Nicolas Sarkozy et découvert à cette occasion qu'il utilisait un second téléphone portable, au nom de "Paul Bismuth". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy a été mis en examen début juillet pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel". Il risque jusqu'à dix ans de prison. Auparavant, son avocat, Me Thierry Herzog, et M. Azibert, avaient eux aussi été mis en examen. Où en est l'affaire :Nicolas Sarkozy a été mis en examen le 1er juillet 2014, mais cette mise en examen a été suspendue par la chambre de l'instruction, en attendant l'examen de requêtes en nullité déposées par M. Sarkozy. Ce dernier conteste les conditions de sa mise sur écoute. Pour en savoir plus :Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas SarkozyEcoutes de Sarkozy : qui sont les protagonistes de l'affaire ?, Pourquoi Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruptionAmende des comptes de campagne Date des faits présumés : 2012-2013Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de confiance, complicité et recelRésumé de l'affaire :Après le rejet de ses comptes de la campagne de 2012 par le Conseil constitutionnel, en juillet 2013, Nicolas Sarkozy aurait dû payer lui-même, en tant que candidat, l'amende de 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond des dépenses de campagne. Or, contrairement aux dispositions du code électoral, c'est l'UMP qui a payé cette amende.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est directement visé par une information judiciaire du parquet de Paris pour "abus de confiance", "complicité" et "recel".Où en est l'affaire :Nicolas Sarkozy devrait prochainement être entendu par des juges d’instruction. Reste à savoir sous quel statut : témoin, témoin assisté ou mis en examen ?Pour en savoir plus :Comptes de campagne de 2012 : Nicolas Sarkozy visé par une enquête UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosFinancement libyen Date des faits présumés : 2005-2007Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délitsRésumé de l'affaire :Le clan sarkozyste, alors à l'Elysée, est soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. L'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien très proche de plusieurs responsables de droite comme Brice Hortefeux et Jean-François Copé, aurait servi d'intermédiaire. Le site Mediapart a révélé l'affaire pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2012 et met en avant un document d'un ex-dignitaire libyen censé prouver ce financement illégal, dont la validité est contestée.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas mis en cause directement dans cette affaire, dont l'instruction est encore en cours. Il a porté plainte contre Mediapart pour « faux et usage de faux » ainsi que pour « publication de fausses nouvelles » après la révélation de la note libyenne.Où en est l'affaire :Une information judiciaire contre X a été ouverte par le parquet de Paris en avril 2013. Le juge Van Ruymbeke, qui enquête déjà sur l'affaire Karachi, a auditionné Ziad Takieddine, qui, s'estimant trahi par ses anciens amis de l'UMP, a affirmé qu'il « existe des preuves » du financement illégal.Pour en savoir plus :Sarkozy et la Libye : si vous n'avez rien suiviFinancement libyen de la campagne de Sarkozy : des accusations mais pas de preuvesAffaire Karachi : Ziad Takieddine, l'embarrassant ami des proches de Sarkozy » nombre_affaires = 9; var fiche_depart = 9; $(".omega.fleche p").click(function(){ fiche_depart ++; next() }) $(".alpha.fleche p").click(function(){ fiche_depart --; next() }) function next(){ if(fiche_depart == 1) { $(".alpha.fleche p").hide() } else { $(".alpha.fleche p").show() } if(fiche_depart == nombre_affaires) { $(".omega.fleche p").hide() } else { $(".omega.fleche p").show() } $(".affaire").hide() $("#affaire"+fiche_depart).show() } next() Camille Bordenet C'est une façade d'immeuble quelconque, crépi bistre usé, deux vitres teintées, aucune inscription, fondue dans une rue tranquille d'un quartier populaire du 11e arrondissement parisien. Une façade devant laquelle personne ne levait la tête, jusqu'à ce que des militaires, treillis camouflage et fusils d'assaut Famas en mains, ne s'y installent pour en surveiller l'entrée. Un « site sensible » donc, dont les soldats sont devenus le seul signe ostentatoire. Quand les badauds les questionnent sur le lieu qu'ils protègent, ils bottent en touche, dans un sourire courtois.Au comptoir du café d'en face, tout le monde sait que l'endroit abrite une école juive. Dans la rue adjacente, on trouve aussi une mosquée. Et quelques pâtés de maison plus loin, une synagogue. Autant dire qu'ici, les hommes en vert ou bleu, incarnations les plus visibles du plan Vigipirate, font désormais partie du décor. Tout le périmètre est protégé depuis qu'en janvier, l'Ile-de-France a été placée en niveau « Alerte attentat » – 6 200 militaires avaient alors été mobilisés dans la région, 10 500 à l'échelle nationale, sans compter les forces de police et de gendarmerie, pour protéger 830 « sites sensibles » en France dont 310, principalement juifs, en Ile-de-France. Depuis la guerre d'Algérie, jamais l'armée n'avait été aussi visible sur le sol français. C'est d'ailleurs l'un des objectifs recherchés : être vus pour rassurer. Et dissuader.Lire aussi notre reportage (abonnés) : L’armée parmi nousDes voisins acceptés ?Isaac Ouaki, 66 ans, gardien de la synagogue Michkenot Yaacov depuis une quinzaine d'années, accueille ce nouveau voisinage avec enthousiasme. « Depuis qu'ils sont là, on se sent protégés et en sécurité, explique le vieil homme en plissant ses yeux rieurs. Et on s'entend vraiment bien. Ils me proposent toujours un coup de main pour porter les livraisons. C'est comme des voisins ».Des « voisins », l'expression a été utilisée par l'association Voisins solidaires dans une campagne invitant les Français à « exprimer leur reconnaissance » à leurs soldats en adoptant des « gestes de voisinage ». « Ils ont dû prendre pas mal de kilos avec toutes les pâtisseries qu'on leur a apporté depuis janvier », s'amuse Cédric Bensimon, 38 ans, un fidèle de la synagogue.Quelques mètres plus loin, devant la mosquée Omar – longtemps restée dans les radars parce qu'elle a été fréquentée par des individus tentés par le djihad armé (notamment la filière des Buttes Chaumont dont a fait partie Chérif Kouachi) –, ni soldats, ni policiers. Seulement un fidèle vêtu d'un gilet de sécurité jaune fluo.Dans le silence de son bureau, le Coran posé sur la table, le cheikh Achour explique qu'il a préféré décliner la proposition de protection policière parce qu'il ne faut « pas céder à la peur ». « Si on en a besoin, je la demanderai, mais je suis confiant : ici, on vit depuis longtemps ensemble, il y a toujours eu une bonne entente entre voisins, du respect entre les communautés et un dialogue interreligieux entre chrétiens, juifs et musulmans. Les attentats de janvier n'y ont rien changé ». Et de marteler : « les terroristes qui ont fait ça ne sont pas des musulmans, ils ne représentent pas l'islam, l'islam est une religion de paix et de miséricorde ».Celle qui reçoit derrière son comptoir juifs et musulmans au sortir de leurs prières ne dira pas le contraire sur le quartier. « Ici, les différentes communautés vivent en bon voisinage », affirme Véronique Ziza, 52 ans, gérante du café-restaurant qui jouxte l'école juive. Alors la nouvelle cohabitation avec les militaires, non, elle n'arrive pas à s'y faire. « Avant qu'ils arrivent, on savait qu'on était dans un quartier populaire, mais on ne ressentait jamais l'insécurité. Maintenant qu'ils sont autour de nous, on se sent presque en danger. C'est une présence qui, plutôt que d'être sécurisante peut être stigmatisante puisqu'ils pointent du doigt les lieux sensibles d'un quartier, c'est l'effet pervers de Vigipirate ». Et puis, « ils ne cherchent pas à s'intégrer : ils ne sont jamais venus prendre un café, ne prennent pas la peine de me saluer le matin ».Lire aussi (abonnés) : Antiterrorisme : l’armée en première ligne Un dispositif devenu permanentSi Cédric Bensimon accepte cette présence de forces armées dans la capitale, qu'il reconnaît trouver « rassurante » compte tenu des événements récents, il estime toutefois qu'elle ne doit pas s'installer dans la durée : « Ça doit rester une réponse exceptionnelle à une situation exceptionnelle. Je ne supporterais pas que mes enfants grandissent entourés de soldats. » Et d'ajouter : « On ne doit pas s'y résoudre et trouver ça normal. Si on est sous protection, c'est bien parce qu'il y a un grave problème : les juifs ne sont pas en sécurité en France ».C'est bien comme une réponse exceptionnelle à des menaces temporaires et spécifiques que le plan Vigipirate avait été pensé à l'origine, en 1978. Dans la pratique, le dispositif est devenu permanent, même dans ses plus hauts niveaux. Pendant dix ans, entre 2005 et février 2014 – date à laquelle l'ancien code couleur a été abandonné –, aucun responsable politique ne s'est risqué à abaisser le niveau de vigilance, bloqué au niveau « rouge » depuis les attentats de Londres. Une émission de France Culture s'interrogeait récemment sur le fait qu'on puisse considérer Vigipirate comme « un état d'exception permanent ».Professeur de sciences politiques à l'Université de Versailles et chercheur au Centre de recherche sociologique sur le droit et les institutions pénales (Cesdip), Jacques de Maillard répond par la négative :« On n'est pas dans un état d'exception au sens où les lois qui régulent nos conduites au quotidien se trouveraient bouleversées, où le paysage urbain serait transformé et où le coût serait délirant pour l'Etat. Un état d'exception, c'est, par exemple, l'état d'urgence déclenché lors des émeutes de 2005 : ça n'a pas vocation à durer. C'est justement parce que Vigipirate n'en est pas un qu'il peut être maintenu de façon durable. »« Action psychologique chère »« C'est quand même payer cher de l'action psychologique – le coût de la mobilisation des militaires dans le cadre de l'opération Sentinelle déployée en janvier a été évalué à un million d'euro par jour par le ministère de la défense – qui vise à rassurer la population plus qu'à déjouer des attentats, déplore pour sa part Michel Bosquet, 72 ans, en regardant passer d'un air las les trois militaires qui patrouillent d'un pas régulier autour de la gare du Nord. On ferait mieux de mettre ces moyens dans le renseignement. ».Le voyageur espère qu'on ne tardera pas à redescendre au niveau de vigilance « normal ». « Il y a une prudence politique extrêmement forte pour redescendre d'un niveau une fois qu'on est monté, parce que si jamais il arrive quelque chose deux semaines après, on a peur que ça nous retombe dessus politiquement, analyse Jacques de Maillard. Par conséquent, on préfère payer un peu plus cher et maintenir un dispositif même quand le risque n'est pas avéré de manière continue plutôt que de prendre le risque de reproches politiques d'imprudence. »« Ça n'a jamais empêché un attentat »Devant la barrière de métal gris qui protège la synagogue, Cédric Bensimon pointe une autre limite de Vigipirate : le fait de ne pas considérer les écoles laïques comme des sites sensibles, au même titre que les écoles juives, les lieux confessionnels ou les organes de presse. « Les écoles affichant le drapeau national et la devise de la République peuvent pourtant être la cible des fanatiques », estime-t-il.Pour Aminata Camara, 16 ans, élève dans un lycée professionnel public, c'est simple : Vigipirate se résume à l'affiche au logo triangulaire rouge à bord noir placardée sur le portail d'entrée de son établissement. Et aux annulations de sorties scolaires qui nécessitent de prendre le métro. « Vigipirate c'est débile. ça coûte cher et ça n'a jamais empêché un attentat », s'exaspère la jeune fille en fixant ses Nike colorées. Assis sur le banc à côté d'elle, la tête enfoncée sous sa capuche, son ami Mouhamadou Diaby, la coupe : « T'es ouf de dire ça alors que les soldats risquent leur vie pour nous protéger. A Aulnay, y'en a pas, mais quand je viens à Paris, je suis content de les voir rôder, ça me rassure ». « Culture de la vigilance »Au milieu du tumulte de la place de la République, Marie Beaurepaire, 25 ans, assistante de projet dans l'humanitaire, cherche ses mots pour décrire son ressenti. « Certains peuvent trouver normal que l'armée soit là pour les protéger mais pour moi c'est violent, inquiétant, anxiogène. C'est une démonstration de force brute étalée quotidiennement sous nos yeux. Et ça nous rappelle tous les jours les attentats ». Elle marque un silence. S'interroge sur la possibilité que les Français puissent finir par s'habituer à cette présence, si celle-ci était amenée à durer – pour l'heure, le ministère de la défense a annoncé le maintien du dispositif actuel au moins jusqu'à l'été, date à laquelle il sera réévalué.Lire aussi (abonnés) : Les musées face au risque terroriste« Après tout, on a bien fini par intégrer d'autres pratiques sécuritaires dans notre quotidien », fait remarquer un employé d'un grand centre commercial parisien. Il cite, pêle-mêle, les mesures de sécurité dans les aéroports, sur lesquelles personne aujourd'hui n'imaginerait revenir, les fouilles de sacs à l'entrée des centres commerciaux ou des musées, « de mieux en mieux acceptées », la vidéosurveillance, les messages « Attentifs ensemble » qui bercent les Parisiens dans le métro, les colis suspects qu'on n'hésite pas à signaler.Car c'est bien « une culture de la vigilance » que le plan Vigipirate entend « développer et maintenir », selon les termes officiels employés. Avec l'assentiment, voire la participation des citoyens. « La sécurité reste avant tout assurée par l'Etat. Les pouvoirs publics n'ont pas insisté pour impliquer les citoyens et véritablement créer une culture de la sécurité et de la vigilance, tempère le chercheur Jacques de Maillard, qui réfute toute idée d'un conditionnement de la population à l'acceptation d'un état sécuritaire. Dans les faits, l'adaptation des pratiques des gens à Vigipirate semble assez minimale. »« On s'y habitue sans s'y habituer »Dans la rue Béranger, siège du journal Libération dans le 3e arrondissement – qui héberge provisoirement dans ses murs la rédaction de Charlie Hebdo, dont chaque membre est protégé par des policiers des services de la protection (SDLP) –, les forces de l'ordre sont chouchoutées par le voisinage. « Ce matin, une dame nous a amené des chouquettes ; l'autre jour, c'était des croissants », témoigne un gendarme. Un employé du magasin de retouche plastronne, tout sourire : « C'est ici qu'ils viennent faire recoudre leurs vestes d'uniformes maintenant. »Au sein du journal, les sentiments sont plus mêlés, et on en vient à plaisanter de l'ironie de la situation : « C'est quand même le comble que dans une rédaction libertaire, anti-cléricale et qui se veut un contre-pouvoir à l'Etat, on se retrouve avec plus de flics que de journalistes dans les étages », commente Matthieu Ecoiffier, journaliste.Devant la machine à café, le dessinateur Luz crayonne en tirant sur sa cigarette, entouré d'agents du SDLP. Une scène devenue banale. « De fait, un nouveau voisinage s'établit, on finit par discuter avec eux comme avec des collègues. Mais quand on y réfléchit, cette situation n'est pas normale. On s'y habitue sans s'y habituer », soupire Matthieu Ecoiffier.Alors quand tous les uniformes repartiront ? « Et bien la vie continuera. On ne peut pas avoir des gardes du corps permanents, dit Isaac Ouaki en fermant sa synagogue après la dernière prière. Il a fait comment l'Hyper Cacher ? Il a rouvert ses portes ».Camille BordenetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.04.2015 à 08h38 • Mis à jour le01.04.2015 à 09h49 Trois responsables de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012 ont été placés en garde à vue mercredi 1er avril dans le cadre de l'affaire Bygmalion sur un système présumé de fausses factures durant la présidentielle, mercredi 1er avril. Guillaume Lambert, directeur de la campagne et aujourd'hui préfet de Lozère, le député UMP Philippe Briand, qui en était trésorier, et l'avocat de l'UMP Philippe Blanchetier sont interrogés dans les locaux de l'Office central de lutte contre les infractions financières et fiscales, à Nanterre (Hauts-de-Seine).Les enquêteurs ont la conviction qu'un système frauduleux a été mis en place pour que l'UMP prenne en charge environ 18,5 millions d'euros de dépenses de la campagne de Nicolas Sarkozy. Le but de la fraude était d'empêcher que ses dépenses n'explosent le plafond autorisé de 22,5 millions d'euros, qui a finalement été malgré tout dépassé.A cet effet, la filiale de Bygmalion, Event and Cie, a émis des fausses factures à l'UMP pour des événements dont certains n'ont pas été organisés. En parallèle, les coûts des meetings de campagne auraient été systématiquement minorés.Sept mises en examenLes juges d'instruction ont déjà mis en examen sept personnes : quatre anciens dirigeants de Bygmalion et trois anciens cadres de l'UMP, dont son ancien directeur général Eric Cesari, proche de Nicolas Sarkozy, et dont la signature apparaît sur des devis de conventions fictives.La fraude a été reconnue par certains protagonistes mais les juges veulent savoir précisément qui était au courant, qui a donné l'ordre et à quel moment de la campagne. Nicolas Sarkozy a toujours démenti en avoir connu l'existence.Au même moment, l'ancien chef de l'Etat est arrivé chez les juges financiers parisiens pour être interrogé, selon une source proche du dossier, dans une autre affaire, celle des pénalités qui lui avaient été infligées après l'invalidation de ses comptes de campagne lors de la présidentielle mais qui avaient été réglées par l'UMP. François Béguin Expérimentation des salles de consommation à moindre risque, suppression du délai de réflexion pour l’IVG, conditions du don d’organe… Au premier jour de l’examen du projet de loi santé, mardi 31 mars, les députés de l’UMP ont montré qu’ils ne comptaient pas limiter leurs critiques au seul tiers payant généralisé, et ont porté leurs objections sur d'autres mesures très concrètes du texte porté par la ministre de la santé Marisol Touraine .C’est l’expérimentation pendant six ans des salles de consommation à moindre risque (SCMR) , qualifiées de « salles de shoot », qui a fait l’objet du tir de barrage le plus nourri. Yannick Moreau (Vendée, UMP), en première ligne sur cette question, a assuré y voir une « légalisation déguisée, un appel d’air ». Plus tôt dans l’après-midi, il avait présenté une proposition de résolution signée par 105 députés visant à interdire toute « salle de shoot » sur le territoire français. Pour lui, une telle expérimentation serait un « très mauvais signal de banalisation de la drogue à l’attention de la jeunesse de notre pays ». L’ancien président UMP de l’Assemblée Bernard Accoyer (UMP) a qualifié le dispositif de « salles d’intoxication ». « Rupture législative en catimini »Autre angle d’attaque pour les élus de l’opposition : la suppression du délai de réflexion avant une IVG, adoptée le 19 mars en commission des affaires sociales. « Etes-vous dépassé par une minorité agissante de votre majorité ? », a demandé Gilles Lurton (UMP) à Mme Touraine, qui s’était dans un premier temps déclarée défavorable à cette suppression. « Cet amendement représente une menace pour l’équilibre du droit à l’avortement », a fait valoir Arnaud Robinet (UMP). Des critiques que Catherine Coutelle (PS, Vienne), la présidente de la délégation aux droits aux femmes de l’Assemblée et signataire de l’amendement, a balayé d’une phrase : « Les femmes n’ont pas besoin d’une obligation légale pour réfléchir. »Plusieurs députés UMP ont fustigé un amendement de Jean-Louis Touraine (PS, Rhône), pourtant adopté sans discussion en commission, visant à ne plus demander aux proches d’une personne décédée si celle-ci était hostile au don d’organes, sur la base d’un « consentement présumé » qui existe déjà aujourd’hui dans la loi. La députée UMP Valérie Boyer y a vu une « rupture législative » adoptée « en catimini ». « Cet amendement, qui suscite de légitimes débat, vise à clarifier le droit », a expliqué M. Touraine.Le tiers payant, ou « l’hôpital soviétisé »Le tiers payant, enfin, a donné lieu aux critiques les plus sévères. Arnaud Robinet a ainsi évoqué la « passion » de la ministre pour un « hôpital soviétisé ». « Avec le tiers payant, vous êtes en train de faire prendre un virage étatique à notre système de santé », a jugé plus sérieusement l’ancien ministre de la santé Xavier Bertrand, avant de lancer : « Ce texte, il faudra l’abroger pour le bien du système de santé à la française. »Face à ces critiques tous azimuts – seul le droit à l’oubli pour les anciens malades du cancer semblant trouver partiellement grâce aux yeux des parlementaires de l’opposition – Marisol Touraine a souligné les« obsessions de la droite » sur les salles de consommation à moindre risque, regretté une « succession de poncifs » et de « postures » et enfin constaté « la litanie de ce qui va apparaître comme les angoisses ou les fantasmes de l’opposition ».François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 31.03.2015 à 21h31 • Mis à jour le31.03.2015 à 22h55 L'affaire du directeur d'une école de l'Isère, écroué pour viols présumés sur plusieurs élèves après une première condamnation pour détention d'images pédopornographiques, a « libéré la parole », a déclaré mardi 31 mars la ministre de l'éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem. « Un certain nombre de cas nous sont signalés (...), ce qui est une bonne chose, a-t-elle affirmé sur Europe 1. Nous ne traitons rien à la légère, nous vérifions avec le parquet. »Mardi, le rectorat de Rennes a annoncé la suspension « immédiate » d'un professeur d'éducation physique et sportive, après avoir été informé par le procureur de la condamnation de cet homme en 2006 « pour détention de l'image d'un mineur présentant un caractère pornographique ». Dans ce cas-là, l'éducation nationale a été avertie par une fédération de parents d'élèves, a précisé la ministre.« L'affaire de Villefontaine n'est pas un cas isolé »« L'affaire de Villefontaine [en Isère] malheureusement n'est pas un cas isolé », comme le prouve l'affaire de Rennes, a encore dit Mme Vallaud-Belkacem, sur RTL cette fois. « La non-transmission par la justice des condamnations à l'éducation nationale est plus fréquente que nous le pensions. C'est un vrai problème que nous devons prendre à bras-le-corps. » Elle a fait savoir qu'elle réunirait, avec sa collègue de la justice Christiane Taubira, les procureurs généraux et les recteurs « pour y travailler ensemble ».Car dans l'affaire de Villefontaine, comme dans celle de Rennes, cette transmission d'informations n'a pas eu lieu. Les deux ministères mènent actuellement une double enquête administrative sur ces faits, dont les conclusions sont attendues le 30 avril.Un enseignant gardé à vue pour « corruption de mineure »Par ailleurs, un enseignant de 60 ans d'un collège de Marly, en Moselle, a été placé en garde à vue pour des « propositions déplacées » à une élève, avant d'être remis en liberté mardi dans l'attente d'investigations complémentaires, ont indiqué des sources policière et judiciaire, confirmant des informations d'i-Télé. « La qualification pénale retenue est corruption de mineure, c'est-à-dire des propositions déplacées, mais en aucun cas des agressions sexuelles », a ajouté un porte-parole du commissariat de Metz.Selon la chaîne de télévision, l'enseignant aurait transmis par courriel des photos de lui dénudé à l'une de ses élèves âgée de 14 ans. « Les faits ont été identifiés par l'autorité administrative », a précisé cette même source policière. Celle-ci a suspendu l'enseignant le 3 février par mesure conservatoire, a déclaré pour sa part le ministère de l'éducation nationale.Le procureur de Metz, Christian Mercuri, a quant à lui expliqué que « les outils informatiques du professeur » devaient faire l'objet d'examens complémentaires, en évoquant des supposés « échanges scabreux ». 31.03.2015 à 17h33 • Mis à jour le 31.03.2015 à 19h48Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/vie-etudiante/article/2015/03/31/a-normale-sup-la-prose-de-rappeurs-analysee-en-seminaire_4606025_4401467.html"data-title="A Normale Sup', la prose des rappeurs analysée en séminaire"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/03/31/400x300/4606962_7_7476_ill-4606962-9cfc-appel_b20f044be14733e0a240b6c0681ca92c.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/vie-etudiante/article/2015/03/31/a-normale-sup-la-prose-de-rappeurs-analysee-en-seminaire_4606025_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" « Ni de l'ENA, ni de Sciences Po', j'ai partagé les bancs avec X-Men et les Sages Po' » : la citation est extraite d'un morceau d'Ali, le rappeur étudié aujourd'hui, et Benoît Dufau trouve ça « amusant de citer ça ici ».  Ici, c'est l'Ecole normale supérieure (ENS), au 45, rue d'Ulm à Paris.Depuis janvier, ce jeune agrégé y organise le séminaire « La Plume et le Bitume », dédié à « une approche stylistique du rap français ». Les textes y sont étudiés comme des vers de Baudelaire.  « D'après vous, pourquoi Ali paraît plus doux que Booba [son ancien binôme au sein de la formation Lunatic] ? », interroge Benoît Dufau. « Il rappe un peu après le tempo, à la différence de Booba qui est pile sur la mesure, qui plus est avec un flow beaucoup plus violent », analyse un des participants de la séance du soir. Une autre se tente à une explication différente : « Ali affirme quand Booba revendique, sa parole semble plus apaisée. »« Sens rapologique »« Ecoutez bien, prêtez attention au nombre de syllabes », demande Benoît Dufau. Le normalien, qui prépare un projet de thèse sur Tristan Corbière, poète breton du XIXe siècle, décortique pendant son temps libre les rimes de la Cliqua et autres plumes du rap. C'est donc tout naturellement qu'il applique ses techniques de commentaires de poésie aux paroles de rap. Drôle de mélange : dans sa présentation, se croisent les termes « syncope », « antimétabole », « ellipse », « syllepse », ainsi que « punchline », « beat », « flow » et « sens rapologique ».« Le rap est une forme de langage et un sujet d'étude aussi légitime que la poésie : c'est truffé de références littéraires et sociologiques », commente Emmanuelle Carinos, la co-organisatrice de ces sessions de deux heures. Cette autre normalienne s'est lancée dans un master de sociologie. Comme son acolyte, elle est accro au hip hop. « J'ai ma petite réputation à l'ENS. On m'appelle Madame Rap ! » sourit-elle.De la « sale littérature »Quelques minutes plus tard, la salle s'attaque à un autre texte. Les enceintes crachent tour à tour les lyrics d'un Ali et d'un Booba encore tout jeunes. L'assemblée hoche frénétiquement la tête, silencieuse et concentrée. Ils sont une trentaine à s'être déplacés pour comprendre plus en détails les paroles des « punchliners », de tous âges et de tous les horizons, d'autant que la participation est gratuite et ouverte à tout un chacun.« D'habitude, on est plus nombreux », glisse Benoît Dufau. Voici quelques semaines, il avait fallu réserver un amphi : plus de deux cents personnes étaient venues écouter Lino, du duo mythique Ärsenik, commenter sa « sale littérature », comme il l'appelle. Avant lui, le rappeur Vîrus s'était prêt à l'exercice. Si Ali n'est pas présent ce soir, c'est que les organisateurs fonctionnent par diptyque : une séance sur le rappeur, sans lui, puis une séance avec lui.Les élèves de ce soir semblent d'ores et déjà prêts à affronter le rappeur des Hauts-de-Seine, à les écouter déballer les extraits d'interviews et des interprétations précisément sourcées. Quand le maître de cérémonie du séminaire rappelle l'importance de l'islam et les références coraniques des textes d'Ali, l'assemblée ajoute que les citations de la Bible et de l'hindouisme parsèment ses rimes.« On s'est fait lyncher »« C'est génial quand ça se passe comme ça. D'abord, nous apprenons plein de choses. Ensuite, on est heureux de voir que la démarche plaît aux gens », se réjouit Emmanuelle Carinos. Lorsqu'ils ont débuté leurs cycle de conférences, les réactions ont été plutôt positives dans l'établissement. Une fois passé l'effet de surprise, certains professeurs les ont jugés « courageux ». Les deux normaliens n'ont pas compris pourquoi, au début.Mais « il y a eu des articles sur le séminaire, on s'est fait lyncher dans les commentaires », racontent-ils. D'un côté par les puristes, ceux qui considèrent que le hip hop est une culture autodidacte, qui n'a rien à faire dans le temple de l'intellectualisme. De l'autre par les conservateurs, soucieux de préserver la pureté de la langue française, pour qui l'entrée du rap à l'ENS signe le début de la fin de l'institution littéraire.« Pour voir un mec de tess [cité] dans un amphi, faudrait y vendre des kebabs », assène le Havrais Brav' dans un de ses morceaux. Mais les rencontres de ces derniers mois lui donnent plutôt tort. Les rappeurs Youssoupha, Oxmo Puccino ou Greg Frite ont eu les honneurs de Sciences Po, Tiers Monde est intervenu dans un amphi de La Sorbonne, Kery James a été l'invité de l'Université de Cergy-Pontoise.Emmanuelle Carinos voit dans leur démarche un côté militant : « J'espère que le fait que ce genre de conférences s'organise ici donne des idées et de la motivation à d'autres pour le faire à leur tour ». A Benoît Dufau d'ajouter, pensif : « Ce serait drôle que l'ENS devienne un haut lieu du rap…  »Lire aussi : Le rap, du ghetto au préauInès Belgacem width="314" height="157" alt="Examens" src="http://s2.lemde.fr/image/2015/03/31/314x157/4606939_3_4ed0_examens_200c1d1a8cd09919b80a29a358cfa1f9.jpg" Les dates des concours d'entrée 2015 aux écoles de commerce Bac+2 Selon l'ordre national des chirurgiens dentistes, de plus en plus de nouveaux dentistes exerçant en France ont été diplômés hors du pays, contournant le numerus clausus. width="314" height="157" alt="Halifax, Canada. " src="http://s2.lemde.fr/image/2015/04/01/314x157/4607262_3_d2f3_halifax-canada_211e36bb9b94f3c58542c94e7e047fe6.jpg" Le Canada durcit l'accueil des stagiaires étrangers La 2e journée portes-ouvertes des start-up franciliennes du numérique propose aux étudiants et jeunes diplômés rencontres, jobs, stages et soirée. width="314" height="157" alt="" src="http://s2.lemde.fr/image/2015/04/01/314x157/4607567_3_3114_2015-04-01-c3ab573-2013-5obzb9_e9e38f80fc9a6ea80a8b5e48f9f62a56.jpg" Comment quatre jeunes diplômés ont tenté l’aventure de la joaillerie en ligne 31.03.2015 à 14h05 • Mis à jour le31.03.2015 à 15h43 | Bertrand Bissuel Icade, l’une des plus grosses sociétés foncières de France, a lésé ses propres intérêts pour le plus grand bonheur d’un de ses actionnaires. Ce surprenant constat ressort d’un « rapport particulier » de la Cour des comptes, rendu public lundi 30 mars. Il porte sur la gestion et les comptes de cette filiale de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), entre 2006 et 2013. L’opération critiquée par la haute juridiction fait l’objet d’une enquête préliminaire ouverte en décembre 2014.Les faits incriminés, déjà évoqués par Mediapart, sont relativement anciens. Ils concernent la société Entrepôts et magasins généraux de Paris (EMGP), propriété d’Icade. En 2004, la foncière décide d’ouvrir le capital d’EMGP à City North, une entreprise détenue par des Irlandais. Premier impair : la Cour considère que le partenariat noué avec ces bailleurs de fonds était un peu aventureux. « Ni Icade ni la CDC n’ont apporté la preuve que les vérifications d’usage sur la qualité des investisseurs et leur solidité financière avaient bien été effectuées, regrette-t-elle. La structure sociale adoptée par ces derniers [un fonds commun de créances], sous la forme d’un trust de droit irlandais représenté par un “nominee”, ne garantissait (…) pas la transparence nécessaire. »Finalement, un protocole d’accord est conclu durant l’été 2004. City North prend le contrôle d’une partie du capital d’EMGP (un peu plus de 10 %) en acquérant des obligations reconvertibles en actions (ORA), pour 51 millions d’euros. Icade et sa maison-mère commettent alors un deuxième impair car le comité des engagements de la CDC n’a pas donné son imprimatur à l’opération alors que son feu vert était requis, déplore la Cour.« Instruction expresse écrite »Le pacte de 2004 prévoit une « promesse d’achat » (acquisition des ORA par Icade à la demande de City North) et une « promesse de vente » (vente des ORA par City North sur requête d’Icade). En avril 2006, la foncière envisage de faire jouer ce droit (qui expire le 31 mai de la même année), avant d’y renoncer. Un choix entériné par un conseil d’administration « en format très restreint », ce qui, là encore, est contraire aux procédures, tacle la Cour.Quelques mois plus tard, changement de pied : cette fois, Icade exprime son intention de racheter les ORA détenus par City North dans EMGP. « Cette orientation résultait d’une instruction écrite expresse du directeur général de la Caisse des dépôts », souligne la Cour : il s’agit en l’espèce de Francis Mayer, qui assiste au conseil d’administration d’Icade, en septembre 2006, au cours duquel la décision est prise d’acheter ces ORA, moyennant 135,2 millions d’euros. City North réalise ainsi « une plus-value » légèrement supérieure à 84 millions d’euros alors que celle-ci n’aurait été que de 10 millions si Icade avait fait jouer la « promesse de vente » en mai 2006, car la foncière aurait payé moins cher à ce moment-là.Pas de doute, pour la Cour : cette transaction cause un « préjudice financier pour Icade et pour ses actionnaires, au premier chef son actionnaire majoritaire, la CDC ». « Le fait qu’Icade ait pu, avec l’aval de la CDC, prendre des décisions mal justifiées et défavorables à son intérêt social et à celui de la Caisse, témoigne de défaillances dans la gouvernance en place, à l’époque des faits, tant au niveau d’Icade que de la CDC », grince la haute juridiction.Parmi les autres griefs formulés par la Cour figure le dédommagement accordé à Etienne Bertier lorsque celui-ci a quitté son poste de PDG d’Icade en 2007Dans sa réponse au rapport, la direction d’Icade indique qu’elle n’a pas exercé son droit d’option en mai 2006 parce qu’elle voulait éviter un possible contentieux avec City North. La foncière souhaitait également préserver les relations avec son partenaire, apprécié en interne, semble-t-il. Ces considérations sont « aptes à légitimer les décisions prises en 2006 », conclut la direction d’Icade. La Caisse ajoute, de son côté, que le rachat des ORA s’inscrivait dans « une politique plus générale privilégiant la sortie des actionnaires minoritaires potentiels de plusieurs filiales d’Icade ». Elle reconnaît cependant le bien-fondé de certaines critiques, comme la non-consultation de certaines instances.Parmi les autres griefs formulés par la Cour figure le dédommagement accordé à Etienne Bertier lorsque celui-ci a quitté son poste de PDG d’Icade en 2007. Le « protocole transactionnel » qu’il a signé à cette occasion comportait une « indemnité forfaitaire de 1,3 million d’euros, soit trois ans de salaire », contre les deux ans « seulement » actés au départ, en vertu d’une décision du conseil d’administration. « Les raisons qui ont conduit le comité des rémunérations [présidé par Edmond Alphandéry] à rehausser l’indemnité que le conseil avait prévue (…) sont assez difficiles à saisir », juge la Cour. Au 1,3 million d’euros s’ajoutent une fraction de treizième mois et de la rémunération variable de M. Bertier, en cas de dépassement de ses objectifs. Celui-ci a aussi bénéficié du « maintien de la totalité de ses stock-options » dans des conditions préférentielles, ce qui « démontre le caractère discrétionnaire de l’avantage accordé ».Nuances sur l’affaire de la SNIEn revanche, la Cour nuance son propos sur la cession, décidée fin 2008, de quelque 25 000 logements d’Icade à des organismes HLM. Dans un autre rapport rendu en 2013, que Le Monde avait révélé, la haute juridiction avait critiqué cette opération où se faisaient face deux filiales de la Caisse des dépôts : Icade, donc, en tant que vendeur, et la Société nationale immobilière (SNI), qui pilotait un consortium de bailleurs sociaux candidats au rachat des immeubles. La Cour trouvait cette situation malsaine car la CDC avait un pouvoir d’influence sur les deux parties et pouvait être tentée de peser dans le sens des intérêts d’Icade (vendre au meilleur prix).Aujourd’hui, les magistrats de la rue Cambon dressent des constats plus mesurés – en avril 2014, une étude avait déjà blanchi la SNI. La CDC « n’a pas prédéterminé le prix », concluent-ils. « Les négociations entre les parties ont été effectives, parfois dures, à la limite de la rupture (…). La présence de tiers rendait impossible la fixation d’un prix de convenance », poursuivent-ils. Mais cette transaction reste discutable, à leurs yeux, car elle a mobilisé des moyens financiers colossaux (« de l’ordre de 2 milliards d’euros en provenance du secteur du logement social ») qui n’ont pu être employés pour la construction d’habitations nouvelles. Elle a, de plus, profité – entre autres – aux actionnaires privés d’Icade puisqu’elle a permis d’accroître leurs dividendes.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 31.03.2015 à 12h31 • Mis à jour le31.03.2015 à 12h45 La ministre de la santé et des affaires sociales Marisol Touraine s'est insurgée, mardi 31 mars, contre la décision des sénateurs de supprimer la pénalisation des clients de prostituées, jugeant « invraisemblable et régressif » ce renoncement.« Ce qui s'est passé cette nuit est absolument incroyable et méprisant à l'égard des femmes », a estimé la ministre, également chargée des droits des femmes, sur France 2, ajoutant que l'on avait fait « des prostituées non pas des victimes mais des coupables » en rétablissant le délit de racolage lors de l'examen de la proposition de loi visant à renforcer la lutte contre la prostitution.« C'est vraiment la double peine et ça, c'est la régression. »La ministre a, par ailleurs, dit vouloir « clairement » réintroduire la pénalisation des clients lors du retour du texte à l'Assemblée nationale. En cas de désaccord entre les deux chambres, les députés auront le dernier mot.« La suppression des mesures de responsabilisation des clients [qui avaient été votées par l'Assemblée nationale] nous prive d'un outil majeur pour faire reculer la demande et donc la prostitution, estime Mme Touraine dans un communiqué. Plusieurs dizaines de milliers de femmes, mais aussi d'hommes, mineurs et majeurs, sont maintenus sous la coupe [des] réseaux [internationaux de traite des êtres humains] par la violence, le chantage, la tromperie. »Lire : Le texte antiprostitution continue de diviser gouvernement et majorité 05.04.2015 à 05h20 • Mis à jour le05.04.2015 à 11h52 Le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Dalil Boubakeur, a appelé samedi 4 avril à doubler le nombre de mosquées d'ici à deux ans pour pallier le manque de lieux de culte pour les millions de musulmans français.« Nous avons 2 200 mosquées. Il en faut le double d'ici deux ans », a souhaité M. Boubakeur, qui est également recteur de la Mosquée de Paris, lors du Rassemblement annuel des musulmans de France, organisé par l'Union des organisations islamiques de France (UOIF) au Bourget.Pour les « 7 millions de musulmans » de France, les mosquées actuelles « ne suffisent pas », a souligné le président du CFCM. « Il faut que le nombre de mosquées reflète le nombre de musulmans (…) Nous avons le droit de construire des mosquées, [le droit] que les maires ne s'y opposent pas », a précisé son hôte, le président de l'UOIF, Amar Lasfar. Les estimations du nombre de musulmans en France varient de 4 millions à 5 millions, mais la loi française interdit de recenser les populations par religion ; ce qui empêche d'avoir un chiffrage précis. Lire le décryptage : Quel est le poids de l'islam en France ? Quels financements ?Le président du CFCM n'a pas précisé comment ces constructions pourraient être financées, un sujet sensible, alors que le gouvernement cherche à éviter leur financement par des Etats étrangers.M. Boubakeur a également insisté sur la nécessaire formation des imams, annonçant avoir bon espoir d'aboutir bientôt à un accord avec « certaines universités parisiennes » pour le volet non religieux de la formation. Les cours auraient pour objectif « de transmettre des connaissances de la France, de la loi, des traditions françaises à nos imams, pour qu'ils aient une formation complète, religieuse et républicaine », a-t-il ajouté.« Nous avons besoin d'une formation religieuse soutenue, acceptée et reconnue et nous devons faire tout pour que nos imams soient des modèles de paix et soient des modèles qui animent nos mosquées, qui sont des lieux de paix », a déclaré le président de l'instance qui représente le culte musulman en France. 04.04.2015 à 19h51 • Mis à jour le04.04.2015 à 19h53 La RATP, critiquée pour avoir refusé la mention « au bénéfice des chrétiens d'Orient » sur une affiche publicitaire d'un concert, a proposé samedi 4 avril une nouvelle campagne mentionnant uniquement le nom de l'association bénéficiaire, à savoir « L'Œuvre d'Orient ».La RATP a justifié cette tentative de compromis par une volonté « d'apaisement » et par la « situation humanitaire dramatique vécue par les minorités chrétiennes d'Orient ».La #RATP refuse les affiches avec : POUR LES CHRÉTIENS D'ORIENT,qui annoncaient le concert des #PRÊTRES à l'Olympia. http://t.co/CzI4DChywm— Jean-Michel di FALCO (@proteus2013)require(["twitter/widgets"]);La société de transports avait créé la polémique en refusant d'apposer la mention « au bénéfice des chrétiens d'Orient » sur des affiches annonçant un concert du groupe Les Prêtres, placardées dans le métro du 24 au 30 mars. Cette décision avait suscité l'incompréhension dans les milieux catholiques, notamment chez Mgr Jean-Michel Di Falco Léandri, évêque de Gap et créateur du trio musical Les Prêtres :« Ce n'est pas prendre partie dans un conflit à l'étranger que de vouloir venir en aide à des populations en danger, qu'elles soient chrétiennes, musulmanes ou autres. Il ne faut pas confondre la laïcité, que nous respectons, et un intégrisme laïque qui devient une chasse aux sorcières grotesque et ridicule. »Mais le geste de la RATP samedi ne l'a pas convaincu. Il craint que cet affichage ne soit pas suffisamment clair :« Tout le monde ne sait pas ce qu'est L'Œuvre d'Orient [une association de soutien aux minorités chrétiennes]. Est-ce que c'est le mot chrétien qui leur brûle les lèvres ? C'est invraisemblable, ça ne nous satisfait pas. »La justice a été saisieLa coordination des chrétiens d'orient (CHREDO) a saisi en référé vendredi dernier le tribunal de grande instance de Paris afin de contraindre la RATP et sa régie publicitaire Métrobus à permettre l'utilisation de la mention « au bénéfice des chrétiens d'Orient ». Ce référé doit être examiné mercredi. La RATP avait invoqué le « principe de neutralité du service public » dans « le contexte d'un conflit armé à l'étranger » pour ne pas faire figurer cette mention sur les 250 affiches du concert.La société estime que « ce dossier montre les difficultés croissantes d'appliquer les règles de neutralité et de laïcité au sein des espaces publicitaires de la RATP. »« Dans ces conditions, la RATP a décidé de mettre en place une instance de réflexion composée de personnalités incontestables afin d'évaluer et de préciser les principes qui doivent présider à l'affichage », a-t-elle annoncé.En novembre 2012, la régie publicitaire de la RATP avait refusé une campagne d'affichage contre l'islamophobie, arguant de son caractère religieux. 04.04.2015 à 14h39 • Mis à jour le04.04.2015 à 15h23 | Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant) C’est peut-être un incroyable concours de circonstances qui a conduit un homme politique belge de 61 ans, l’ancien ministre régional et ancien président de parti, Steve Stevaert, à se suicider, jeudi 2 avril. Le corps de l’ex-dirigeant du SPA – le parti socialiste néerlandophone – a été retrouvé dans un canal, près de Hasselt, dans le Limbourg belge.Une information parue dans le quotidien De Tijd avait indiqué, le matin même, que le parquet de Bruxelles avait décidé de le renvoyer devant un tribunal correctionnel pour une affaire de viol et d’attentat à la pudeur, avec la circonstance aggravante d’un abus d’autorité lié aux fonctions qu’il exerçait. La décision du parquet datait du 24 mars, mais n’était pas connue jusque-là.En 2013, une jeune femme avait déposé plainte contre l’homme politique pour des faits datant de septembre 2010. A l’issue de l’enregistrement d’une émission de télévision, M. Stevaert aurait violé celle qu’il avait rencontrée sur le plateau. Un dossier médical appuyait cette plainte, dont le caractère tardif a toutefois étonné. La victime présumée a expliqué qu’elle avait peur de perdre son emploi dans la fonction publique. Interrogé après le dépôt de la plainte, M. Stevaert a admis avoir eu des relations sexuelles, mais nié le viol.Deux affaires examinéesLe quotidien De Morgen a apporté, samedi matin, de nouveaux éléments troublants, affirmant que si l’ancien ministre avait lu correctement les courriers que lui avait adressé la justice, « tout aurait pu se passer autrement ».Par le plus grand des hasards, deux affaires le concernant devaient, en effet, être traitées simultanément par la chambre du conseil de Bruxelles, une instance qui intervient dans l’instruction et décide d’un éventuel renvoi devant un tribunal.Dans le premier dossier, datant de 2011, l’ex-ministre risquait peu de chose, voire rien. Il avait d’abord déposé plainte contre une jeune femme qui, disait-il, voulait le faire chanter en diffusant les images de leurs ébats amoureux. La justice avait conclu à un non-lieu, faute d’avoir pu retrouver les vidéos. En retour, la jeune femme avait déposé plainte pour calomnie.Au matin du 24 mars dernier, les deux cabinets d’avocats qui assistent l’homme politique ont délégué une stagiaire à l’audience de la chambre du conseil : ils ont rassuré leur client en lui affirmant que la procédure en resterait là et qu’il n’avait rien à craindre.En réalité, ils ignorent que la chambre va aussi aborder le dossier du viol présumé. Quand on lui demande si elle représente également M. Stevaert pour cette autre affaire, la stagiaire tombe des nues. « Je n’ai pas reçu d’instructions à cet égard », explique-t-elle au juge. Qui ne peut que conclure à l’absence du prévenu, ce qui entraîne habituellement un renvoi direct devant le tribunal correctionnel. Une source judiciaire a en outre indiqué qu’en fait, M. Stevaert n’avait pas désigné d’avocat chargé de l’aider dans ce dossier.Les avocats pas au courantUne erreur ? Une confusion ? Ou la crainte d’une fuite qui aurait définitivement terni une carrière politique fulgurante, qui avait transformé cet ancien patron de bar en « Steve Wonder », un leader ultra-populaire ? Le parquet semble avoir été tellement étonné par la tournure de l’audience du 24 mars qu’il a diligenté une enquête interne. Elle a prouvé que les courriers adressés à l’ancien ministre pour le prévenir de l’audience lui étaient bien parvenus.L’avocate stagiaire nie, quant à elle, qu’on lui ait demandé si elle pouvait plaider également pour le viol présumé. « Elle est formelle : si elle avait été mise au courant, elle m’aurait appelé immédiatement », explique son patron, Me Kris Luyckx. Comme les autres défenseurs de l’homme politique, il ignorait apparemment tout de cette affaire de viol. Or, une intervention et une plaidoirie de sa part, ou de l’un de ses confrères, auraient plus que probablement permis à M. Stevaert d’obtenir, au minimum, un report de son renvoi en correctionnelle.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.04.2015 à 12h18 • Mis à jour le04.04.2015 à 12h52 Un gynécologue de Domont, dans le Val-d'Oise, a été mis en examen dans le cadre d'une enquête sur des soupçons de viols et d'agressions sexuelles lors de ses consultations. Il est mis en cause par « plusieurs dizaines » de patientes qui ont porté plainte contre lui.Cette mise en examen, révélée samedi par Le Parisien, remonte à plusieurs mois. Le gynécologue nie tout comportement déplacé, invoquant une « mauvaise interprétation » de ses gestes médicaux par ses patientes, a déclaré son avocat Me Jean Chevais.Certains actes, commis lors d'examens médicaux, pourraient être qualifiés de « viols » ou « agressions sexuelles », mais l'enquête n'est pas encore menée à son terme et il convient de rester « prudent », a indiqué une source judiciaire.Selon Le Parisien, ce sont au total 92 femmes qui ont porté plainte contre ce médecin, et les enquêteurs ont entrepris de passer au crible pas moins de 10 000 dossiers médicaux de patientes traitées dans son cabinet.Agé de 64 ans, le gynécologue a été placé sous contrôle judiciaire et interdit d'exercer depuis l'ouverture de l'enquête, il y a environ un an, a précisé son avocat. « Il est très doux, il prend son temps, c'est son mode opératoire. Certaines femmes pensent qu'il y a des gestes qui s'apparentent plus à des [pénétrations digitales à caractère] sexuel que gynécologique », a précisé Me Chevais. « Il y a pratiquement 5 000 femmes » interrogées par les enquêteurs, et seules 90 ont souhaité porter plainte, a-t-il souligné, dénonçant une « enquête un peu à charge », contre un médecin « jamais condamné » en trente ans d'exercice.En février 2014, un gynécologue célèbre, André Hazout, a été condamné à huit ans de prison pour des viols et agressions sexuelles sur six de ses patientes. 03.04.2015 à 14h25 • Mis à jour le03.04.2015 à 16h58 Georges Tron, le maire UMP de Draveil (Essonne), devra répondre devant les assises de faits de viol aggravé et d'agression sexuelle à l'encontre de deux anciennes employées municipales. La Cour de cassation a rejeté son pourvoi, vendredi 3 avril, confirmant ainsi la décision de la cour d'appel de Paris. A la mi-décembre cette dernière avait infirmé l'ordonnance de non-lieu dont l'élu avait bénéficié un an plus tôt.L'affaire a commencé le 25 mai 2011 avec le dépôt d'une plainte de deux anciennes employées de la mairie de Draveil, pour « harcèlement sexuel » à l'encontre de Georges Tron, alors secrétaire d'Etat à la fonction publique et maire de la ville. Les deux femmes accusent l'édile de s'être livré à de « très nombreux gestes déplacés » au prétexte de réflexologie plantaire (massage thérapeutique des pieds), qui auraient dégénéré en agression sexuelle. Il a toujours clamé son innocence.Lire : Georges Tron : « Dire que j’attrape les pieds est ridicule »Une adjointe également poursuivieSuivant le parquet, les juges d'instruction avaient rendu une ordonnace de non-lieu en décembre 2013, au terme d'une procédure longue d'environ deux ans et demi. Mais les plaignantes, Eva Loubrieu et Virginie Faux, avaient fait appel. C'est ainsi que la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris avait décidé le 15 décembre 2014 de renvoyer M. Tron devant les assises. L'affaire l'avait contraint à démissionner du gouvernement, le 29 mai 2011, et il avait perdu son poste de député de la 9e circonscription de l'Essonne en juin 2012. Après le non-lieu, il avait été réélu à la mairie de Draveil. Réélu dimanche à l'issue de second tour des élections départementales dans son canton de Draveil, M. Tron a finalement renoncé à briguer la présidence du conseil départemental de l'Essonne. Elle a été remportée jeudi par le maire UMP de Montgeron, François Durovray, proche de Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France).Lire : Pourquoi Georges Tron sera jugé pour violsUne de ses anciennes adjointes à la municipalité, Brigitte Gruel, comparaîtra également. Elle est accusée de viol sur l'une des deux plaignantes, de complicité de viol sur l'autre, et d'agressions sexuelles aggravées. Matthieu Suc La scène se déroule au lendemain de la tuerie de Charlie Hebdo. Il est 19 h 50, ce jeudi 8 janvier, lorsqu’un agent du renseignement territorial (ex-RG) téléphone à l’ancien syndicaliste policier, Jo Masanet. Il lui parle de la cellule de crise mise en place « avec Bernard Cazeneuve et tous les services de renseignement », place Beauvau. Puis l’agent marque une pause. Il hésite, cherche ses mots pour évoquer les frères Kouachi toujours recherchés : « Bon, par contre… Faut savoir que, heu… On avait les informations déjà sur les individus… On les avait suivis, on les avait sur notre base de données… » Ils les connaissaient mais ne les surveillaient pas.« On avait constaté que la DGSI (la direction générale de la sécurité intérieure) était dépassée par les événements, d’accord ? Donc, on a un gros souci, là-dessus… » Cette conversation, écoutée par des enquêteurs en marge d’un dossier de trafic d’influence, illustre ce que beaucoup pensent sans oser le dire dans un cadre officiel. Et ce même au sein de la DGSI, traversée depuis par de légitimes questions sur ses choix stratégiques et ses méthodes de travail.L’enquête du Monde révèle ces dysfonctionnements évoqués par l’interlocuteur de Masanet. Il ne s’agit pas d’assurer que les attentats qui ont fait 17 morts en janvier auraient pu être déjoués mais, au moment où le gouvernement présente un projet de loi attribuant des pleins pouvoirs techniques aux services de renseignement, de mesurer la nature exacte des erreurs commises. Et de remettre en doute la version officielle, servie au lendemain des attentats.Lire aussi :Les attentats en France : la myopie des services de renseignementLorsque, le samedi 10 janvier, Le Monde publie un article décrivant « la myopie des services de renseignement », aveuglés par les départs de jeunes en Syrie et délaissant les vétérans du djihad, comme Chérif Kouachi, le ministère de l’intérieur organise dans l’après-midi « un débrief» avec des médias afin de désamorcer la polémique. A Beauvau, encadrés de collaborateurs du ministre, Patrick Calvar, le patron de la DGSI, et Lucile Rolland, la chef de la sous-direction « T » chargée de la lutte antiterroriste, détaillent sous le sceau du off à dix journalistes le dispositif qui visait les frères Kouachi.Les jours suivants, les médias reprennent ces éléments de langage : Chérif Kouachi a été surveillé jusqu’à la fin de l’année 2013, son frère Saïd jusqu’à l’été 2014, mais rien ne laissait penser qu’ils préparaient un attentat et, de toute façon – affirment des articles, citant « Beauvau » ou « certains cadres du renseignement » –, les écoutes administratives avaient dû être interrompues à la demande de la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS), l’autorité administrative indépendante chargée du contrôle de ces enquêtes.Interrogations sur la réalité d’une surveillanceCe qui provoque, lundi 12 janvier, un démenti de la CNCIS : « A aucun moment (la Commission) n’a manifesté d’opposition (…). Les affirmations contraires sont, par conséquent, au mieux une inexactitude, au pire une manipulation. » Ce communiqué aura peu d’écho. L’opération a fonctionné : la polémique s’est détournée de la DGSI.Pourtant les renseignements qu’elle a fournis durant la traque sont de nature à s’interroger sur la réalité de la surveillance des Kouachi. Le 7 janvier, la note de renseignement sur Saïd Kouachi fait moins de deux pages, et les informations datent d’avant 2012.N’y figurent pas les deux fiches « S » – pour sûreté de l’Etat – qui le présentent comme un « individu susceptible d’être lié à la mouvance islamiste radicale internationale » dont « les déplacements à l’étranger [sont] de nature à compromettre la sécurité nationale ». Il n’y est même pas mentionné son mariage, ni sa paternité. Il faudra attendre le 9 et une note « mise à jour » pour que la DGSI communique un état civil complet.Autre lacune : les trois adresses données pour son mandat de recherche se révèlent « erronées ». Dans la foulée, un nouveau mandat est émis avec trois adresses supplémentaires. Pour un même résultat. L’une d’elles, à Pantin, concerne un homonyme de 81 ans… En réalité, le terroriste vit à Reims depuis des années. Son adresse n’a jamais changé, à un détail près : le nom de la rue a été rebaptisé le 26 février 2014, date à laquelle la DGSI est censée le surveiller.Les parents Kouachi mis sur écoute sont décédésLa note sur Chérif Kouachi, condamné en 2008 dans le dossier de la filière irakienne des Buttes-Chaumont, n’est pas mieux renseignée et se révèle plus sommaire que celle de son beau-frère, un jeune de 18 ans ayant manifesté sur Internet son désir de partir en Syrie, l’obsession des services de renseignement. Symbole du manque de connaissance de ceux qu’ils sont supposés avoir surveillés durant près de trois ans : la DGSI met sur écoute, après la tuerie de Charlie Hebdo, une ligne de téléphone attribuée aux parents de Chérif et Saïd en Algérie, avant de réaliser qu’ils sont morts depuis plus de vingt ans.Le jeudi 8 janvier, le New York Times révèle que Saïd Kouachi se serait rendu au Yémen durant l’été 2011. Ce voyage va être abordé lors du débrief à Beauvau : les Etats-Unis avaient alerté les services français, ajoutant que Salim Benghalem, un délinquant radicalisé en prison, l’accompagnait. Mais la DGSI passe sous silence un élément capital. Dans le cadre d’un dossier de filière djihadiste, la justice a entendu, les 28 et 29 janvier 2014, un témoin qui rapporte les confidences faites par Salim Benghalem à propos du voyage au Yémen. Benghalem y a rencontré « un membre haut placé » d’Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA). « [Salim] a reçu une formation à la manipulation des armes. (…) Quelqu’un lui avait donné pour mission de commettre un attentat en France, il me semble que c’était contre une université américaine en France. (…) Il fallait qu’il se rende sur place avec une arme et qu’il tue tout le monde. » Le lendemain, ce témoin complétera : « [son] groupe était constitué de plusieurs Français ».Le témoin n’a pas prononcé le nom de Kouachi mais sa description d’un commando entraîné pour commettre des attentats en France est jugée suffisante pour relancer des écoutes sur Saïd début 2014. Pas assez pour en faire une priorité et consacrer des effectifs à des filatures. Au regard du mode opératoire de la tuerie de Charlie Hebdo et alors que celle-ci a été revendiquée par AQPA, se contenter d’écoutes sur un individu habitué depuis une dizaine d’années à ne rien dire au téléphone résonne a posteriori comme une erreur.Ce qui n’est pas sans rappeler un autre épisode douloureux au contre-espionnage français  : la DCRI – l’ancienne appellation de la DGSI – avait stoppé les surveillances sur Mohamed Merah six mois avant qu’il ne tue sept personnes en mars 2010 à Toulouse et à Montauban. Comme pour les Kouachi, le service se justifiait en disant que Merah n’avait « aucune activité radicale apparente » et surtout que la CNCIS n’avait pas autorisé les écoutes.L’histoire se répète. A une exception. Nommé après l’affaire Merah, le ministre de l’intérieur, Manuel Valls, avait assuré que c’était « l’intérêt de l’Etat que la vérité soit faite ». Vingt-quatre documents avaient été déclassifiés. On avait alors découvert que les rapports de la DCRI contredisaient la version de… la DCRI. M. Merah n’était pas « un loup solitaire » qui s’était autoradicalisé mais au contraire une « cible privilégiée » au sein d’un réseau identifié. Personne n’a encore réclamé la déclassification des comptes rendus de surveillance des Kouachi entre 2011 et 2014. Le ministère de l’intérieur, qui avait créé la DGSI en mai 2014 pour pallier ces dysfonctionnements, n’a pas souhaité faire de commentaire.Matthieu SucJournaliste au Monde 03.04.2015 à 10h21 • Mis à jour le04.04.2015 à 01h51 Trois responsables de la campagne 2012 de Nicolas Sarkozy ont été mis en examen pour « pour usage de faux, escroquerie, recel d'abus de confiance et complicité de financement illégal de campagne électorale », vendredi 3 avril, dans le cadre de l'affaire Bygmalion, a fait savoir dans la soirée une source judiciaire. Cette enquête vise un système présumé de fausses factures mis en place durant l'élection présidentielle de 2012 pour le compte du candidat de l'UMP.Guillaume Lambert, directeur de la campagne et aujourd'hui préfet de Lozère, le député UMP Philippe Briand, qui en était le trésorier, et l'avocat de l'UMP Philippe Blanchetier avaient été déférés, dans la matinée, au pôle financier du tribunal de grande instance de Paris après quarante-huit heures de garde à vue. Le ministre de l'intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé dans la soirée de vendredi son intention de demander que le préfet Lambert soit démis de ses fonctions. Lire notre décryptage : L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisode« Que du propre »Les enquêteurs ont la conviction qu'un système de fausses factures a été mis en place pour que l'UMP prenne en charge environ 18,5 millions d'euros de dépenses de la campagne de Nicolas Sarkozy. La fraude devait permettre d'empêcher que ces dépenses soient inscrites au budget de campagne et n'explosent le plafond autorisé de 22,5 millions d'euros, qui a finalement quand même été dépassé. Dans ce but, la filiale de Bygmalion, Event & Cie, a émis des fausses factures à l'UMP pour des événements dont certains n'ont pas été organisés.Guillaume Lambert, Philippe Briand et Philippe Blanchetier participaient notamment aux réunions de « suivi financier » de la campagne, selon le témoignage d'une ancienne cadre de l'UMP mise en examen, Fabienne Liadzé. Guillaume Lambert a déjà affirmé qu'il n'avait jamais été question pour lui de fausses factures ni d'un maquillage des comptes. Signataire du compte de campagne, Philippe Briand avait également assuré n'avoir fait « que du propre ».Notre visuel interactif : Les protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMPSept personnes déjà mises en examenLes juges d'instruction ont déjà mis en examen sept personnes : quatre anciens dirigeants de Bygmalion, dont trois ont reconnu la fraude, et trois anciens cadres de l'UMP, dont son ex-directeur général, Eric Cesari, proche de Nicolas Sarkozy. Les juges veulent savoir précisément qui était au courant, qui a donné l'ordre et à quel moment de la campagne.L'ancien chef de l'Etat, qui a toujours démenti en avoir connu l'existence, a été interrogé mercredi, dans une autre affaire, celle des pénalités qui lui avaient été infligées après l'invalidation de ses comptes de campagne lors de la présidentielle mais qui avaient été réglées par l'UMP. Lire notre synthèse : Comprendre l'affaire des pénalités de campagne de l'UMP 17.04.2015 à 15h54 • Mis à jour le17.04.2015 à 19h04 Un spectaculaire incendie, entraînant une épaisse fumée noire visible de Paris à l'aéroport de Roissy, s'est déclaré vendredi 17 avril dans un entrepôt situé à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), sans faire de victime.L'entrepôt est « loin des habitations mais proche des voies du RER B et de l'autoroute A86 ». Par « mesure de sécurité », le trafic du RER B a été interrompu entre les stations Gare du Nord, à Paris, et Aulnay, a fait savoir la SNCF sur le compte Twitter de la ligne, qui précise : « Le trafic ne pourra reprendre qu'après autorisation de la préfecture de police et des sapeurs-pompiers. » En attendant, des « navettes ferroviaires » circulent entre Aulnay-sous-Bois et Mitry-Charles-de-Gaulle.L'A86 a été fermée « pour éviter des perturbations de la circulation », au moins jusqu'à 19 heures, a précisé la préfecture de la Seine-Saint-Denis, mais il n'y a pas de risque de propagation de l'incendie. Un « plan de déviation » a été mis en place dans les deux sens pour désengorger l'autoroute, le soir de départs en vacances de printemps pour les trois académies d'Ile-de-France (Créteil, Paris, Versailles). Le feu s'est déclaré en milieu de journée dans un entrepôt « de textile et de chaussures » de 10 000 m2, tenu par des commerçants chinois et situé dans une zone commerciale de la Seine-Saint-Denis, a déclaré une source policière. Selon les sapeurs-pompiers de Paris, qui interviennent en Seine-Saint-Denis, aucune victime n'est à déplorer. « Il n'y avait personne à l'intérieur et tous les employés ont été évacués », a précisé la source policière.— (@)require(["twitter/widgets"]);Selon cette même source, des CRS ont été postés aux abords de l'autoroute pour dissuader les automobilistes de s'arrêter. « Beaucoup de moyens sont engagés, c'est un feu qui peut durer très longtemps », ont averti les pompiers. L'entrepôt voisin a été protégé pour parer à toute propagation. 17.04.2015 à 15h23 | Francine Aizicovici Les associations de victimes de l’amiante redoutent aujourd’hui que la justice française ne se prononce jamais sur les responsabilités dans plusieurs affaires ayant conduit à la contamination de centaines de milliers de personnes, dont 100 000, au total, seront décédées d’ici à 2025.Elles se montrent d’autant plus pessimistes qu’elles viennent d’enregistrer, le 15 avril, un revers judiciaire cinglant avec la confirmation de l’annulation de la mise en examen, dans l’affaire de l’usine de l’équipementier Ferodo-Valeo à Condé-sur-Noireau (Calvados), de plusieurs décideurs, dont Martine Aubry, en tant qu’ancienne directrice des relations du travail (DRT) de 1984 à 1987.Et ce n’est pas le fait que, le même jour, la Cour de cassation, ait cassé deux décisions d’annulation des mises en examen dans deux autres affaires (le campus universitaire parisien de Jussieu, les chantiers navals de la Normed à Dunkerque), renvoyant ces dossiers devant la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Paris, qui est de nature à laisser ces associations de victimes espérer quoi que ce soit.« Ces deux décisions n’ont plus aucune importance », estime Michel Parigot, président du comité anti amiante de Jussieu et vice-président de l’Association nationale des victimes de l’amiante (Andeva). Selon lui, « la chambre de l’instruction pourra s’appuyer sur l’argument retenu par la Cour de cassation dans l’affaire de Condé-sur-Noireau ». Et donc annuler les mises en examen. « Tout cela est une construction destinée à masquer le fait que l’on veut en finir avec les affaires d’amiante », veut croire M. Parigot.Lobby industrielAprès dix-neuf années d’instruction, la chambre criminelle de la Cour de cassation a mis un point final dans le dossier « Condé-sur Noireau », dans un arrêt du 15 avril, qui concernait outre Mme Aubry, sept autres décideurs, publics et privés, dont Olivier Dutheillet de Lamothe, qui avait succédé à Mme Aubry à la DRT.Ils avaient été mis en examen, en 2012, pour homicide et blessures involontaires après les plaintes avec constitution de partie civile d’anciens salariés de Ferodo-Valéo, engagées sous l’impulsion de l’Andeva. Les travailleurs ont été contaminés ainsi que leurs familles et des habitants alentour.Les représentants des personnes mises en examen siégeaient, aux côtés de hauts fonctionnaires du ministère de l’industrie, d’industriels du secteur et de scientifiques, au Comité permanent de l’amiante (CPA). Ce lobby, mis en place par des industriels, prônait un « usage contrôlé » de l’amiante, sur la base d’une valeur limite d’exposition (VLE), dans le but d’en retarder au maximum son interdiction.Lobby efficace puisqu’un décret de 1977 fixe cette VLE, qui en réalité n’assurait aucune protection des personnes. L’interdiction n’interviendra qu’en 1997, bien plus tard que dans d’autres pays comme l’Italie ou la Norvège.« On se moque de nous ! »La Chambre criminelle de la Cour de cassation a confirmé l’arrêt de la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Paris du 27 juin 2014, qui retenait que dans « le contexte des connaissances scientifiques de l’époque », les personnes poursuivies ne pouvaient « mesurer le risque d’une particulière gravité auquel elles auraient exposé les victimes ».« Nous avons apporté la preuve que les connaissances scientifiques existaient à l’époque mais la Cour de cassation n’y répond pas, déplore François Desriaux, autre vice-président de l’Andeva. On se moque de nous ! »Le rapport parlementaire de 2005 sur « Le drame de l’amiante » met d’ailleurs en évidence « le retard pris [par la France] pour édicter des mesures de précaution et d’interdiction de l’amiante, alors que les dangers de l’amiante étaient déjà parfaitement documentés au milieu des années 60. »« La responsabilité des décideurs ne sera jamais examinée. C’est un choix de société, qui est de protéger les décideurs » conclut M. Desriaux, rappelant que l’Andeva « n’a jamais demandé que ces mis en examen soient condamnés mais que les faits soient au moins examinés. Et ça, on nous le refuse. »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.04.2015 à 14h52 • Mis à jour le 17.04.2015 à 17h15Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/vie-etudiante/article/2015/04/17/des-etudiants-architectes-en-greve-construisent-leur-propre-ecole_4618125_4401467.html"data-title="« Démission direction ! » : l'école spéciale d'architecture de Paris est en grève"data-picture="http://s1.lemde.fr/image/2015/04/17/400x300/4618138_7_0ce5_les-eleves-de-l-ecole-speciale-d_7f08b246a85285b6cd7fa30c9b7c928b.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/vie-etudiante/article/2015/04/17/des-etudiants-architectes-en-greve-construisent-leur-propre-ecole_4618125_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" A l'Ecole spéciale d'architecture (ESA) de Paris, les cours se déroulent désormais en extérieur. Dans la cour de l'établissement, ou « le jardin » comme l'appellent les étudiants de cet établissement, pupitres et chaises ont été disposés en cercle pour continuer à étudier comme si de rien n'était, sous une grande banderole « Démission direction ! » suspendue au-dessus de leurs têtes. Depuis lundi 13 avril, tous les corps de l'école, professeurs, étudiants et personnels administratifs, sont en grève à la suite d'une procédure de licenciement économique avec dispense immédiate de neuf membres de l'administration sur les vingt-six que compte l'ESA.Le 9 avril, les responsables de la communication, des services techniques, informatiques, de la reprographie, de l'atelier maquette et deux bibliothécaires ont été raccompagnés à la porte, « manu militari, escortés d'un huissier et de vigiles, dénonce un représentant étudiant rencontré sur place qui souhaite préserver l'anonymat. Puis la direction a fait changer les serrures dans les bureaux des concernés, car ils craignent les sabotages. Tous les licenciés étant soit à la CGT, soit à la CNT, on a le sentiment d'une purge syndicale. »Si l'explosion est nouvelle, la crise, elle, semble sourdre depuis une année et demie déjà, après que la nouvelle direction a décidé de ne pas renouveler les contrats de dix-huit professeurs internationaux. « Le climat est délétère, les échanges internationaux sont en chute libre, les ateliers ferment, et nous externalisons des services indispensables comme l'informatique ou la reprographie », s'indigne une étudiante. A ses côtés, Brigitte Beauchamp, secrétaire pédagogique, illustre le propos :« Nous subissons des pressions énormes de leur part. Deux de mes collègues licenciés jeudi ont subi un harcèlement moral répétitif. L'un d'entre eux a même été victime de deux mises à pied et trois demandes de licenciement refusées par l'inspection du travail. »Investir ou démissionnerDans une salle de classe vidée de ses étudiants, le directeur François Bouvard réfute les accusations, justifiant des licenciements par une situation déficitaire :« Mes prédécesseurs ont doublé la structure administrative passant de douze à vingt-six personnes, ce qui représente un poids financier très lourd. Dans les comptes de l'année 2012-2013, les résultats net d'exploitation de l'école était en perte de 309 000 euros. Pour cette deuxième année de mandat, je me suis rendu compte que le déficit pouvait atteindre 500 000 euros. Couplé à l'érosion du nombre de nouveaux étudiants, dont les frais de scolarité représentent 90 % des revenus de l'école, la situation menaçait très sérieusement nos capacités d'autofinancement. » L'explication ne satisfait pas aux revendications des étudiants qui exigent la réintégration des neuf licenciés et la démission du directeur. Une pétition a déjà recueilli plus de 560 signatures sur le millier d'élèves inscrits que compte l'école. Un étudiant élu à l'assemblée générale de l'école nous explique :« Il justifie la réduction du programme international et les licenciements par un manque d'élèves et donc de financement, mais il n'a aucune vision de l'avenir. L'architecture est un métier qui séduit pourtant de plus en plus de jeunes. Et il y a quelques jours, le commissaire aux comptes de l'ESA soutenait qu'il était possible d'emprunter pour faire de nouveaux investissements, recruter des architectes renommés, investir dans du matériel, de nouvelles technologies et, ainsi, attirer des étudiants. Au lieu de ça, il inverse la logique, réduit l'école et ses ambitions, comme pour revenir au petit établissement dont il était l'élève dans les années 1970. »Dans le jardin de l'ESA, les cours se sont arrêtés pour la pause de midi. Des étudiants en profitent pour scier des planches de bois et déployer des bâches en plastique. « La grève risque de durer encore longtemps, nous avons donc dessiné les plans d'un préau que nous sommes en train de construire pour nous abriter de la pluie, s'exclame un représentant étudiant. Bâtir sa propre école, c'est peut-être la plus belle réponse que des apprentis architectes peuvent faire, face à la surdité de leur direction. »Matteo Maillard width="314" height="157" alt="L'assouplissement du délai de récupération des points suscite un vaste débat - ici, un permis de conduire." src="http://s2.lemde.fr/image/2010/04/01/314x157/1327283_3_d1b7_l-assouplissement-du-delai-de-recuperation-de_530f4aa2244b05a33b59cf16202de737.jpg" Comment passer son permis de conduire sans se ruiner ? La Conférence des grandes écoles a saisi le Conseil d’Etat pour mettre fin à cette discrimination width-314 height-157" Les grandes écoles veulent délivrer des diplômes nationaux de master (doublon, ne pas prendre) Transport, santé, cartographie... Le temps des vacances est aussi celui des travaux pratiques... Sur le blog de Fabrice Erre. width="314" height="157" alt="Des collégiens entrent dans le collège Saint-Exupéry de Perpignan en octobre 2013." src="http://s2.lemde.fr/image/2014/06/05/314x157/4433014_3_ee68_des-collegiens-entrent-dans-le-college-s_70cc05b224dc1da520b9997a9b516791.jpg" Le calendrier scolaire des trois prochaines années est arrivé Valérie Segond La fonction publique vous tente, mais après cinq ans d’études, vous avez la flemme de passer les concours ? Il est pourtant possible d’y entrer car l’Etat ne recrute pas que des fonctionnaires. Si la voie normale reste le concours, qui assure l’égalité des citoyens devant l’accès à l’emploi public et octroie un statut qui ouvre des droits,« l’administration a toujours eu besoin de talents avec des qualifications particulières que n’ont pas les corps de fonctionnaires », admet-on au cabinet de la ministre de la fonction publique et de la décentralisation, Marylise Lebranchu.Il y a d’abord des métiers dits nouveaux que l’on ne trouve dans aucun corps de fonctionnaires, comme la communication ou l’informatique. Ou -encore des conseillers ou directeurs de cabinet, pourvus à la demande du gouvernement, qui décide de ces embauches en conseil des ministres, et qui échappent au statut général.Des métiers spécifiquesIl y a ensuite des besoins de remplacements temporaires de fonctionnaires malades ou absents, ou sur des postes non pourvus. Il y a enfin des établissements publics spécifiques, comme Pôle emploi, un établissement public à caractère administratif (EPA), ou la Réunion des musées nationaux, un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), pour lesquels il a été décidé que les agents ne seront pas des fonctionnaires, car l’Etat n’a pas voulu créer de nouveaux corps de fonctionnaires pour ces métiers. Dans ces cas-là, les administrations peuvent recruter des agents sous contrat, dits des « contractuels » ou encore des « non-titulaires ».Si les cas paraissent très encadrés, il y a pourtant eu beaucoup de recrutements sous cette forme, et ce dans les trois fonctions publiques : d’Etat, territoriale et hospitalière. Mais aussi dans les EPIC comme Ubifrance, l’Etablissement public Paris-Saclay ou encore l’Agence nationale de rénovation urbaine, l’ANRU, créée en 2005 par Jean-Louis Borloo. Tous les EPIC ont été créés pour mettre en œuvre une politique publique stratégique. A une certaine époque, cela a même été un mode de recrutement assez privilégié par des administrations sommées par leur ministre de prendre des engagements moins lourds sur l’avenir.Des situations variéesSelon les rapports annuels sur l’état de la fonction publique, le nombre de contractuels dans les trois fonctions publiques est ainsi passé de 742 000, soit 14,7 % du total des agents publics en 2002, à 1 092 000 en 2005, soit 20,5 %. Mais depuis, le stock a reflué, à 914 000 fin 2012, soit 17 % des agents. Ils étaient un peu plus fin 2013: 932 000, indique la dernière étude de l’Insee (L’emploi dans la fonction publique en 2013) publiée vendredi 17 avril.Car cette voie d’entrée, hier assez favorable, a été nettement resserrée à la faveur des plans de maîtrise des dépenses publiques, et le flux des embauches sous cette forme est aujourd’hui marginal : en 2012, les contractuels ne représentaient plus que 2,4 % des recrutements publics. S’il y a donc des contractuels partout, leur situation et leur carrière sont très variées. Par exemple dans les EPIC, les non-titulaires recrutés pour leurs compétences sont plutôt bien payés et font des carrières analogues à celles du secteur privé : ils grimpent les échelons, gagnent en responsabilités et passent souvent à un moment de leur parcours dans une entreprise privée. « En un sens, ce statut opère comme un sas entre le secteur public et le secteur privé », observe une agente non titulaire d’une grande EPIC, assez satisfaite de son sort.Mais au cœur de l’administration, leur parcours n’est pas toujours rose : le fait de ne pas avoir passé de concours peut se payer assez cher. Pas tant en matière de salaire qu’en matière de statut social. Pour les contractuels, la rémunération dépend du premier salaire négocié à leur arrivée. Quand l’administration a besoin de qualifications en tension sur le marché, elle est prête à s’aligner sur le privé. Dans la suite de la carrière, le salaire évolue selon les règles de la fonction publique. Mais c’est la précarité structurelle du statut qui est pesante.Marie, cinquantenaire diplômée de Scien-ces Po, est contractuelle depuis dix-huit ans dans une grande administration consacrée à la sécurité. Elle a connu seize années de CDD, dont dix ans en « contrat de cabinet » de trois mois, six mois, puis un an. Puis six ans en « contrat de ville », qui avait l’avantage de la rendre éligible au CDI... au bout de six ans ! « Dans les faits, lorsque vous faites bien votre travail, l’emploi de contractuel en CDD est d’une grande stabilité, confie Marie, qui a pu, à 40 ans, souscrire un prêt immobilier auprès d’une banque qui a estimé que des CDD renouvelés présentaient la stabilité d’un CDI. Mais à la fin de chaque période, cela crée un inconfort psychologique, car il y a toujours un risque de ne pas être reconduit. » C’est en 2013 que Marie obtint, non sans peine, son premier CDI, après que l’administration eut épuisé toutes les possibilités légales de CDD.Les ministères successifs de la fonction publique n’ont cessé de lancer des plans de titularisation pour lutter contre la précarité de ses agents. Celui de mars 2012, inscrit dans la loi Sauvadet, n’est que le quinzième plan de lutte contre la précarité des contractuels. Un programme qui prévoit, pour ceux qui avaient plus de quatre ans de présence dans la fonction publique avant le 31 mars 2012, la possibilité de se faire titulariser. Et ce jusqu’au 31 mars 2016.Pas d’automatismeMais la titularisation n’est pas pour tous : d’abord, elle ne concerne que les agents occupant un emploi à temps complet. Ensuite, elle n’est pas -ouverte aux contractuels occupant un emploi de cabinet ou auprès d’un groupe d’élus. Et même si l’agent n’appartient à aucune de ces deux catégories, la titularisation est loin d’être automatique : quand Marie, qui avait décroché son CDI, a demandé à être titularisée, il lui a été répondu que c’était impossible, car l’Etat n’avait pas dans ce ministère de corps de fonctionnaires pour son métier... Ce qui est précisément la raison d’être des contractuels !Pour se faire titulariser, il y a bien sûr toujours la possibilité de passer un concours interne pour ceux qui sont en poste depuis quatre ans. « J’y ai pensé, dit Marie. Mais il faut bien reconnaître qu’il y aussi des inconvénients au statut de fonctionnaire, dont celui de pouvoir être mutée n’importe où, sur n’importe quel poste de même catégorie. »Reste, pour ceux qui ont au moins six années dans le même poste, la possibilité d’obtenir un CDI. Marie va donc devoir s’en contenter, et accepter les contraintes du statut de contractuel. Dont la difficulté d’accès à des postes de responsabilité et l’absence de mobilité professionnelle ne sont pas les moindres : « Après dix ans de service, j’ai fini par encadrer deux personnes, souligne Marie. Mais au fond, je fais la même chose qu’à mon arrivée car on est cantonné au poste pour lequel on a été recruté, sans pouvoir prétendre à faire autre chose. Psychologiquement, c’est difficile. Et surtout, j’ai au-dessus de moi deux fonctionnaires qui ne doivent leur position qu’au fait d’être titulaires. Non seulement les contractuels sont bloqués par les fonctionnaires dont la carrière progresse toute seule au gré de l’avancement et des mobilités systématiques au bout de trois ans, mais ils dépendent, pour l’exercice quotidien de leur métier, de personnes moins qualifiées qu’eux. »Alors la fonction publique vous attire ? Si vous cherchez la sécurité de l’emploi, un nouveau défi tous les trois ans, avec un salaire qui progresse au gré de l’avancement, et que vous souhaitiez être au cœur de l’administration, ça vaut peut-être le coup, pour éviter quelques frustrations, de passer un concours administratif.Valérie Segond Matthieu Suc Sans surprise, les députés devraient adopter, le 5 mai, lors d’un vote solennel, le projet de loi relatif au renseignement, dont l’examen s’est achevé, jeudi 16 avril à l’Assemblée nationale. Le groupe socialiste a annoncé qu’il voterait pour, l’opposition UMP et UDI a laissé entendre qu’elle ferait de même. Le débat dans l’hémicycle a révélé la différence entre « ceux qui ont le sens de l’Etat et ceux qui parfois ne l’ont pas », a jugé le premier ministre, Manuel Valls, jeudi.Ce projet de loi, défendu par le premier ministre en personne et porté par le président de la commission des lois, le socialiste Jean-Jacques Urvoas, a pour but de définir les missions et de sécuriser la pratique des services secrets, qui jusqu’ici exerçaient une partie de leurs activités de renseignement en dehors de tout cadre légal. Décidé dans son principe en juillet 2014, il a été accéléré après les attentats de janvier au nom de la lutte antiterroriste.Lire aussi :Les critiques de la CNIL contre le projet de loi sur le renseignementMalgré de vifs débats sur quelques points et des accusations de « loi liberticide » lancées au début de l’examen, l’union nationale a largement prévalu sur ce texte qui réunit au-delà des clivages politiques habituels, la principale opposition se situant à l’extérieur de l’hémicycle. Le défenseur des droits, les syndicats de magistrats et la commission nationale de l’informatique et des libertés, les associations de défense des droits de l’homme, des acteurs de l’économie numérique se sont alarmés de la légalisation de techniques rendant possible la surveillance de masse.« Imsi catcher »L’exécutif s’est donc employé à rassurer les opposants et à démentir l’existence de toute surveillance de masse… sans modifier substantiellement le texte. Le gouvernement et le rapporteur ont ainsi lâché du lest à l’occasion de la création de la commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR), l’autorité administrative indépendante chargée du contrôle des pratiques des services, élargissant de neuf à treize le nombre de ses membres. Les députés ont également voté un amendement déposé par M. Urvoas créant un statut de lanceur d’alerte protégé pour les agents de renseignement qui voudraient dénoncer des agissements illégaux de leurs services.Pas de concession en revanche sur les huit missions des services de renseignement, dont la définition brasse très large et va bien au-delà de la lutte contre le terrorisme. Les services pourront ainsi placer sous surveillance toute personne dans le cadre de la prévention de « violences collectives de nature à porter atteinte à la forme républicaine des institutions ». « Donc lors de Mai-68 ou des grandes grèves de 1995, les services auraient été habilités à espionner », s’alarme le député UMP Pierre Lellouche, inquiet que « ce texte tombe un jour dans de mauvaises mains ».Pas de modifications non plus concernant les techniques de surveillance que les services de renseignement pourront mettre en œuvre. Les agents pourront, pour « les seuls besoins de la prévention du terrorisme », recueillir les données techniques de connexion de « personnes préalablement identifiées comme présentant une menace (…) en temps réel sur les réseaux des opérateurs ». L’usage controversé des « Imsi catcher », ces dispositifs permettant de capter toutes les communications dans un rayon donné, a été adopté.« Boîte de Pandore »Le débat s’est révélé beaucoup plus âpre à propos des « boîtes noires », ce dispositif de détection des menaces terroristes par la mise en œuvre d’un algorithme chargé de repérer automatiquement une « succession suspecte de données de connexion » directement sur le réseau des opérateurs. Les députés ont voté plusieurs amendements proposés par le gouvernement à l’issue d’un entretien avec des représentants d’hébergeurs Internet qui avaient fait part de leurs craintes sur ce dispositif – et menacé de s’exiler hors de France.Les opérateurs qui le souhaitent pourront désormais effectuer eux-mêmes la séparation des métadonnées – les détails techniques liés à l’appel ou au SMS – et des contenus. Enfin, ce dispositif est rendu provisoire jusqu’au 31 décembre 2018, date à laquelle le gouvernement devra conduire son évaluation. L’hébergeur de données OVH s’est dit satisfait et a retiré ses menaces de délocalisation.Lire aussi :Des moyens accrus pour les services spéciauxMalgré ces concessions, plusieurs élus ont fait part de leurs inquiétudes. « La boîte noire, c’est la boîte de Pandore de ce projet de loi », assure la socialiste Aurélie Filippetti. « On nous dit que les masses de données qui vont transiter seront uniquement des métadonnées. Mais elles contiennent encore plus d’informations sur la vie privée de nos concitoyens ! » « Il ne s’agit pas de techniques de prélèvement de masse mais, au contraire, de techniques de ciblage », rétorque Bernard Cazeneuve, le ministre de l’intérieur. « Nous utilisons ces formules mathématiques pour prendre seulement ce dont nous avons besoin sur le flux. »Par ailleurs, l’Assemblée a voté un amendement du gouvernement qui crée un fichier regroupant les personnes condamnées ou poursuivies pour des faits de terrorisme. Les durées contenues dans ce fichier seront conservées au maximum pendant vingt ans pour les majeurs, dix ans pour les mineurs. Pendant dix ans, les personnes concernées seront tenues de déclarer leur adresse tous les trois mois dans un service de police et de gendarmerie, ainsi que « tout déplacement » à l’étranger.Enfin, la ministre de la justice, Christiane Taubira, qui s’opposait à un amendement incluant le bureau du renseignement pénitentiaire à la communauté du renseignement et lui permettant de procéder à des écoutes des détenus et des sonorisations des cellules, a été mise en minorité par une coalition gauche-droite. Officiellement, le gouvernement appuyait la démarche de la garde des sceaux, mais ce sont des proches de Manuel Valls qui ont manœuvré pour faire voter ce point et Bernard Cazeneuve n’a apporté qu’un faible soutien à sa collègue.Lire aussi :Loi sur le renseignement : Christiane Taubira mise en échec à l’AssembléeMatthieu SucJournaliste au Monde Cécile Chambraud et Bastien Bonnefous Il y a près de cinq mois, début décembre 2014, trois jeunes gens forçaient l’entrée d’un appartement de Créteil (Val-de-Marne), séquestraient le jeune couple qui s’y trouvait, violaient la femme et fouillaient le logement à la recherche de l’argent qui devait, dans leur esprit, forcément s’y trouver : « Ils pensaient qu’étant donné que ma famille est juive, les juifs, ça a de l’argent, a raconté Jonathan, l’une des victimes, et en plus les juifs ça ne met pas l’argent à la banque. »C’est à Créteil, ville où les importantes communautés juive et musulmane coexistent plutôt bien et cultivent leurs relations de bon voisinage, que Manuel Valls a choisi d’annoncer, vendredi 17 avril, un plan de lutte contre le racisme et l’antisémitisme. Six membres du gouvernement, dont Bernard Cazeneuve, le ministre de l’intérieur, et Najat Vallaud-Belkacem, sa collègue de l’éducation nationale, ont témoigné à ses côtés de l’engagement du gouvernement dans cette voie.Le racisme « augmente de manière insupportable »Trois mois après les attentats de Paris et Montrouge, le premier ministre a présenté plusieurs mesures particulièrement attendues par les associations, pour faire face à la hausse des actes antimusulmans et antisémites.Après une rencontre avec des lycéens de Créteil, le premier ministre a détaillé son plan de lutte sur trois ans, de 2015 à 2017, doté d’une enveloppe de 100 millions d’euros. Une campagne de communication nationale doit être lancée dès cet été.« Le racisme, l’antisémitisme, la haine des musulmans, des étrangers, l’homophobie augmentent de manière insupportable dans notre pays », a commenté M. Valls. Le chef du gouvernement a insisté sur le fait que « les Français juifs ne devaient plus avoir peur d’être juifs » et que « les Français musulmans ne devaient plus avoir honte d’être musulmans ».L’agression de Créteil s’inscrit dans une tendance à la très forte hausse des actes racistes et antisémites depuis un an et demi. En 2014, les actes antisémites ont augmenté de 100 %. Cette tendance est encore accentuée pour les actes antimusulmans depuis les attentats de janvier. Jeudi, l’Observatoire contre l’islamophobie, qui dépend du Conseil français du culte musulman (CFCM), a annoncé que les actes et menaces antimusulmans recensés au premier trimestre 2015 étaient six fois plus nombreux (222 contre 37) qu’à la même période de 2014.Lire le décryptage : Comment compte-t-on les actes antisémites et islamophobes ?Le label « grande cause nationale »Le 16 janvier, François Hollande avait pour la première fois introduit le terme « islamophobie » dans le vocabulaire gouvernemental français lors de ses vœux au corps diplomatique, quelques jours après les attentats de Charlie Hebdo, de Montrouge et de l’Hyper Cacher. Il avait alors érigé en « grande cause nationale » la lutte contre le racisme et l’antisémitisme. Ce label appelle des financements supplémentaires : la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme (Dilcra) va sélectionner les associations de lutte pour le leur décerner et leur apporter le soutien de l’Etat. Désormais rattachée à Matignon et plus au ministère de l’intérieur, la Dilcra est dirigée par le préfet Gilles Clavreul.Le plan doit aussi répondre à la volonté du président de la République de prévoir des « sanctions plus rapides et plus efficaces » contre « les propos de haine ». Devant le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), en février, M. Hollande a annoncé que « ces propos ne relève [raie] nt plus du droit de la presse mais du droit pénal ». Le chef de l’Etat avait aussi souhaité que soit « renforcé le caractère aggravant d’un délit au caractère antisémite ».Le plan prévoit aussi de créer une « unité nationale de lutte contre la haine sur Internet », composée d’officiers de police judiciaire, qui sera chargée d’améliorer le signalement et le suivi des actes et des propos racistes et antisémites sur la Toile. Cette structure s’ajoutera à la plateforme d’harmonisation, d’analyse, de recoupement et d’orientation des signalements (Pharos). Enfin, le gouvernement veut que « plus aucun incident ne reste sans réponse en milieu scolaire ». L’Etat prévoit ainsi de mettre en place des moyens et des équipes pour former et conseiller les enseignants et les animateurs sociaux.Lire le décryptage : L'islamophobie est-elle punie par la loi ?Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile ChambraudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.04.2015 à 19h54 • Mis à jour le16.04.2015 à 20h16 L'athlète Toumany Coulibaly a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire pour une série de cambriolages commis à l'été 2014. Le sprinteur de 27 ans avait été placé en garde à vue mardi 14 avril. Il est soupçonné, avec deux autres personnes, d'avoir participé à plusieurs cambriolages de commerce à Vigneux, dans l'Essonne, le 10 août 2014.En février 2013, alors qu'il faisait l'objet d'un aménagement de peine pour de précédents démêlés avec la justice, il avait déjà été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire pour sa participation présumée à une trentaine de cambriolages de pharmacie dans le sud de la région parisienne.« L'athlétisme m'a sauvé de la délinquance »Puis, en janvier 2014, après avoir été pris en chasse par des policiers, il avait été écroué pour un vol avec effraction dans un magasin de téléphonie de Vigneux. L'athlète licencié de l'ES Montgeron a également fait l'objet d'un nouveau placement en garde à vue en janvier 2015.Dans une interview publiée le 20 février par le journal Le Parisien, Toumany Coulibaly déclarait : « L'athlétisme m'a sauvé de la délinquance. » En février, il est devenu champion de France du 400 mètres en salle, le premier titre de sa carrière, qui compte quatre sélections en équipe de France entre 2012 et 2013. 16.04.2015 à 17h52 • Mis à jour le16.04.2015 à 18h57 | Isabelle Rey-Lefebvre La Ville de Paris lance son site d’annonces immobilières. Depuis jeudi 16 avril, le site Locannonces, accessible depuis le portail Paris.fr, propose 500 logements, à raison de 15 à 20 nouvelles offres par semaine. Avec ce nouveau système, « nous souhaitons renverser la logique des attributions et rendre les demandeurs plus acteurs de leur projet », déclare Ian Brossat, adjoint au maire chargé du logement.Paradoxalement, alors que les listes d’attente pour obtenir un HLM ne cessent de s’allonger – 180 000 candidats à Paris –, les bailleurs sociaux ont parfois du mal à remplir leurs immeubles. La municipalité, qui attribue quelque 4 000 logements chaque année, essuie 40 % de refus à ses premières propositions, obligeant à relancer la procédure. Typiquement c’est le cas d’un jeune couple avec un enfant qui habite une HLM dans le 15e arrondissement et qui, à l’arrivée de son second enfant, espère un quatre-pièces. On le lui propose, mais dans le 19e. Il y a bien sûr des localisations moins recherchées que d’autres et des loyers parfois trop élevés, notamment dans des immeubles neufs ou ceux de catégories supérieures financées.Attirer une clientèle de classes moyennesPour postuler sur Locannonces, il faut bien sûr être déjà enregistré comme demandeur mais cela peut se faire en ligne facilement, avoir des ressources compatibles avec les barèmes réglementaires mais aussi suffisantes pour couvrir trois fois le loyer. Exemple : la Mairie propose un quatre-pièces dans le 13e arrondissement, de 97 m2, au prix de 1 361 euros par mois, ou ce six-pièces de 110 m2 dans le 12e pour 1 577 euros… « Nous espérons attirer une clientèle des classes moyennes qui s’autocensure et n’ose pas candidater », indique Ian Brossat. Postuler n’est que la première étape d’un long processus, car, une fois passé le premier filtre du nombre d’occupants, qui doit être en adéquation avec la taille de l’appartement proposé, puis celui des ressources, ni trop élevées ni trop faibles, la Ville sélectionne les cinq dossiers qui ont obtenu les meilleures notes attribuées selon 25 critères, dossiers qui seront soumis à la commission d’attribution !Cette mise en ligne est pour le moment expérimentale et limitée au patrimoine de l’office Paris Habitat et au contingent de la Ville, qui peut désigner les locataires de 20 à 30 % des logements libérés. Paris s’attache à moderniser ce lourd processus d’attribution, depuis fin 2013 tous les dossiers sont anonymisés et font l’objet d’une cotation, une méthode de « scoring » afin de hiérarchiser les demandes, en principe en toute transparence.Il n’y a pas que Paris qui va au-devant des candidats locataires pour remplir les immeubles. « Dès que l’on s’éloigne de Paris, les immeubles neufs se remplissent lentement, c’est le cas, par exemple, à Etampes ou Montereau », admet Yves Laffoucrière, PDG de 3F qui détient plus de 200 000 logements. Ce bailleur n’hésite pas à publier ces annonces sur son site ou sur « Leboncoin » ou « Seloger ». C’est de cette façon qu’en Essonne 170 logements ont trouvé preneur sur les 1 200 attribués en 2014.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.04.2015 à 17h17 • Mis à jour le17.04.2015 à 12h42 | Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2ks21y"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2ks21y", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});Vendredi 17 avril, le président allemand, Joachim Gauck, et la chancelière, Angela Merkel, ont rendu hommage, devant 1 400 personnes, aux victimes de l’Airbus de Germanwings, qui s’est écrasé dans les Alpes le 24 mars avec 150 personnes à bord à la suite de l’acte volontaire du copilote Andreas Lubitz. Si la cérémonie organisée dans la cathédrale de Cologne devait être œcuménique et consensuelle, une question divise le pays : faut-il remettre partiellement en cause le secret médical ?L’enquête a en effet révélé qu’Andreas Lubitz avait été gravement dépressif, qu’il consultait médecins et psychothérapeutes, et qu’il était en arrêt maladie sans en avoir informé son employeur – probablement par peur de perdre sa ­licence de vol. D’où la réforme du texte qui encadre le secret médical que réclament certains députés. « Les pilotes doivent aller voir des médecins qui dépendent de leur employeur, et ces médecins doivent être délivrés du ­secret médical vis-à-vis de l’employeur comme de l’administration de l’aviation civile », affirme le conservateur Dirk Fischer. « Quand la vie d’autrui est menacée, le médecin est obligé d’informer l’employeur de l’incapacité de travail d’un collaborateur. Cela vaut particulièrement en cas de maladie psychique et d’un possible risque de suicide », renchérit le social-démocrate Karl Lauterbach, par ailleurs médecin. Dans ce pays où les débats sur la protection des données personnelles passionnent l’opinion, le sujet est explosif. Juridiquement contestableTrès rapidement, les représentants des pilotes, et plus encore les syndicats de médecins, se sont opposés à la levée – même partielle – du secret médical. « Une atteinte grave au droit fondamental des patients », juge Frank-Ulrich Mont­gomery, président de la chambre fédérale des médecins. Certains remarquent d’ailleurs que cette confidentialité ne ­s’arrête pas avec le décès du patient, et que les perquisitions menées chez les médecins qui ont suivi Andreas Lubitz sont juridiquement contestables. Pour d’autres, le remède pourrait être pire que le mal. « Le nombre annuel de suicides en Allemagne est passé de 18 000 à 10 000 en trente ans, précise Ulrich Hegerl, ­directeur de la clinique universitaire de Leipzig spécialisée en psychiatrie et psychothérapie, dans l’hebdomadaire DerSpiegel du 4 avril. La raison principale est sans doute que des personnes souffrant de maladies psychiques, notamment de dépressions, demandent à être aidées, et que ces maladies sont aujourd’hui mieux connues et mieux traitées. De nouvelles lois, des tests psychologiques plus fréquents, des interdictions professionnelles, tout ce dont on discute renforcerait à ­nouveau la stigmatisation. A la fin, nous déplorerions encore plus de morts. »D’ailleurs, le lien entre la dépression d’Andreas Lubitz et son acte fatal est-il seulement certain ? Les personnes qui souffrent de dépression commettent « nettement moins de délits que la moyenne de la population », tempère, dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung du 13 avril, le psychiatre Rainer M. Holm-Hadulla, pour qui le pilote souffrait surtout de troubles narcissiques de la personnalité. Ce que la catastrophe du vol 4U9525 montre surtout, c’est que le cerveau demeure un mystère, et que les spécialistes doivent rester ­modestes. « Le problème, ce n’est pas le secret médical, c’est la connaissance du danger pour autrui. Et, pour cela, il n’y a pas de méthode fiable », reconnaît Rainer ­Richter, président de la chambre fédérale des psychothérapeutes.Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste Paul Barelli (Nice, correspondant) Au cœur des collines niçoises, le quartier Saint-Antoine-de-Ginestière est entièrement bouclé par les policiers. Dès 8 heures, mercredi 22 avril, il faut montrer patte blanche pour accéder à l’hôpital L’Archet 2, à la sortie duquel, le 6 mai 2014, Hélène Pastor avait été mortellement blessée, ainsi que son chauffeur Mohamed Darwich, victimes d’un guet-apens. La richissime Monégasque venait de rendre visite à son fils Gildo.Pour la reconstitution ordonnée par le juge de la juridiction interrégionale spécialisée de Marseille, Christophe Perruaux, deux suspects ont été extraits de leur cellule : le tireur présumé, Samine Saïd Ahmed, incarcéré à Grasse, et Alhair Amadi, suspecté d’avoir été le guetteur de l’opération, venu des Baumettes à Marseille.Un important dispositif policier tient à l’écart les télévisions en instaurant un périmètre de sécurité. De puissants téléobjectifs pallient la distance. Des journalistes qui tentent de se rapprocher, dans les couloirs de l’hôpital, en sont courtoisement dissuadés par des policiers. « Et BFMTV, ils sont planqués dans le palmier ! », ironise l’un d’entre eux.A l’emplacement où Hélène Pastor et son chauffeur sont tombés dans l’embuscade, à la sortie du parking de l’hôpital, le tireur présumé refuse de sortir du fourgon. Il est vite ramené dans sa cellule. Seul le guetteur présumé, qui reconnaît être venu sur les lieux – mais pour, selon lui, participer à un braquage et non à un assassinat –, se prête à la reconstitution. Un policier armé, en capuche, vêtu de noir, prend position à quelques mètres du véhicule noir d’Hélène Pastor, une Lancia Voyager, et mime les tirs mortels. Une source proche de l’enquête confie : « La reconstitution n’est qu’une étape. Elle confirme le socle de nos investigations : le scénario d’un guet-apens. »Enquête en PologneDe son côté, Jean-Claude Guidicelli, l’avocat de Wojciech Janowski, suspecté d’être le commanditaire de ce double assassinat, attendait de la reconstitution qu’elle démontre que « les allégations de Pascal Dauriac [le coach sportif de M. Janowski], selon lesquelles Janowski lui aurait conseillé de mener l’opération à l’hôpital L’Archet plutôt qu’à Monaco en raison de l’absence de caméras, n’étaient qu’un énorme mensonge, vu qu’ici il y a des caméras partout ! »« Le guet-apens est indiscutable. C’est complètement insensé d’exécuter deux personnes pour de l’argent. La scène de crime est effrayante », martèle pour sa part Franck de Vita, l’avocat de Claude Pallanca, l’ex-époux d’Hélène Pastor.Mais pour Me Guidicelli, le vrai rendez-vous judiciaire aura lieu le 11 mai devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Aix-en-Provence, où la requête en nullité concernant la garde à vue de son client sera examinée. L’avocat toulonnais veut s’appuyer notamment sur l’absence d’interprète pour faire annuler les aveux passés lors de sa garde à vue par M. Janowski, ex-consul de Pologne à Monaco.L’affaire Pastor est loin d’être refermée. Les enquêteurs de la police judiciaire se rendront bientôt en Pologne dans le cadre d’une commission rogatoire internationale, afin de décrypter les éléments financiers du dossier.Paul Barelli (Nice, correspondant)Journaliste au Monde 22.04.2015 à 17h10 | Margherita Nasi (propos recueillis par) Durant plusieurs semaines, Le Monde donne la parole aux dirigeants des petites et très petites entreprises, pour qu’ils dévoilent leur quotidien en décrivant quelques-unes de leurs journées, leur engagement, leurs contraintes, leur moyen d’agir sur leur activité, sur l’emploi. Après Deza Nguembock et Farid Lahlou, c’est au tour de Jean-Pierre Riche de raconter son activité. Liberté, autonomie, fierté… quels sont les leviers qui motivent les dirigeants des petites entreprises ?Okavango-Energy est une jeune entreprise innovante spécialisée dans l’efficacité énergétique. Les prestations de ce cabinet couvrent la réalisation d’audits énergétiques réglementaires et de programmes opérationnels ayant pour objectif une réduction significative de l’empreinte environnementale des entreprises industrielles et l’amélioration de leur compétitivité.Un secteur aujourd’hui au cœur de l’actualité : avec la loi sur la transition énergétique, toutes les grandes entreprises doivent effectuer un audit avant le 4 décembre 2015. Comment faire face à la concurrence, comment s’adapter à ce calendrier serré ?Jean-Pierre Riche, son PDG, évoque son combat dans la compétition des audits obligatoires pour les grandes entreprises. Cet entrepreneur prépare actuellement la deuxième édition des Trophées de l’efficacité énergétique.Lundi, 7 heures. Je me lève. Pour moi, le petit-déjeuner est un moment de partage en famille. Après avoir emmené mon fils à l’école, il me faut une demi-heure pour rejoindre le bureau en voiture. En chemin, j’écoute souvent les infos à la radio, mais aujourd’hui, je dois passer des coups de fil en kit main libre avec des consultants partis en déplacement et un client pour faire le point sur l’avancée d’un projet avant que ses réunions ne commencent.Marché en forte croissanceJe préfère les conversations au téléphone que le courrier électronique : j’ai du mal à traiter tous mes mails au quotidien. Fin novembre, j’avais réussi à réorganiser toute ma boîte mail et passer d’un cumul de 1 200 mails non lus à une centaine. Suite à une série de déplacements, j’ai de nouveau plus de 300 mails non lus.Je traite bien sûr les mails urgents sur mon portable, dès que j’ai un moment, dans un train, un métro, un ascenseur, mais j’ai surtout expliqué à mes collaborateurs que le mail n’est pas le meilleur moyen de me contacter et obtenir une réponse rapide.9 à 11 heures. Ce matin, j’arrive à notre siège à Saint-Cloud. Mon entreprise est un cabinet de conseil en performance énergétique de l’industrie que j’ai créé en 2009. Nous aidons les entreprises industrielles européennes à réaliser des économies d’énergie en utilisant des méthodes uniques et innovantes de lean management (le management « sans gras »), appliqué à l’énergie.Lorsque j’arrive, je fais le tour des locaux pour dire bonjour et discuter avec l’équipe présente - nous sommes 25 en France - mais la plupart des consultants sont en déplacement sur des projets partout en France et à l’étranger. Je fais la bise aux femmes et je serre la main aux hommes, tout le monde se tutoie.Notre modèle de management est basé sur la convivialité, le respect des différences - nous avons sept nationalités dans le cabinet - la responsabilité, l’autonomie, et l’esprit d’équipe. Chaque lundi, nous avons la réunion commerciale dans la grande salle de réunion jusqu’à 11 heures, où nous rassemblons toute l’équipe de business development.Depuis l’arrivée de Nathalie Brunel, notre nouvelle managing director, je la laisse piloter cette réunion. Arrivée en janvier, elle a rejoint l’équipe pour démultiplier les capacités de développement de notre cabinet sur un marché en forte croissance. Nous avons convenu de nous répartir les taches par périmètre afin d’additionner efficacement nos efforts.Toutes les grandes entreprises doivent effectuer un audit avant le 4 décembre 2015. Cette obligation tire déjà le marché de l’audit énergétique vers le bas : depuis décembre, plusieurs entreprises ont lancé des appels d’offres massifs qui ont divisé les prix par trois.Elle s’occupe d’accélérer la croissance de la France et je me charge du lancement des nouvelles activités et de l’international : nous avons une filiale en Espagne et un bureau à Bruxelles. Au programme de la réunion commerciale de ce jour : l’audit énergétique réglementaire, qui est sur toutes les lèvres en ce moment.Fin 2014, le gouvernement français a traduit en décret une directive européenne pour obliger les grandes entreprises industrielles à prendre conscience de leur potentiel d’optimisation énergétique en identifiant les leviers d’amélioration de leurs installations. Toutes les grandes entreprises doivent donc effectuer un audit avant le 4 décembre 2015. C’est donc la course contre la montre mais cette obligation tire déjà le marché de l’audit énergétique vers le bas : depuis décembre, plusieurs entreprises ont lancé des appels d’offres massifs qui ont divisé les prix par trois.Ces nouvelles prestations, facturées entre 5 000 et 10 000 euros par site industriel, ne permettent pas de faire des analyses approfondies. C’est à la fois l’opportunité d’impliquer beaucoup plus d’entreprises sur le sujet de l’efficacité énergétique et le risque qu’elles soient déçues des conclusions d’audits low cost, renonçant à aller plus loin dans la démarche d’optimisation.Face à cette nouvelle situation du marché qui attire par ailleurs de nouveaux acteurs concurrents, nous avons décidé de construire des nouvelles prestations moins chères conformes à la réglementation, et de continuer à revendiquer notre différence avec des missions de mise en œuvre de plans d’économies avec engagement de résultat. En ce moment, les développements commerciaux se jouent alors sur la semaine, le calendrier est serré car le temps est celui de la réglementation et les opportunités sur les marchés apparaissent et disparaissent très vite.DiagnosticÀ la fin de la réunion, heureusement les nouvelles sont plutôt bonnes, nous avons suffisamment de contrats en cours et de clients potentiels pour nos objectifs de croissance mais il faut garder le rythme pour ne pas être en dessous de nos prévisions.12 heures. Après un « call » d’une demi-heure avec un partenaire pour augmenter nos capacités commerciales pour les audits réglementaires, je me rends à un déjeuner à midi en compagnie d’un ancien collaborateur. Nous avons travaillé ensemble lorsque j’étais PDG d’Altran en Espagne et depuis nous avons chacun évolué sur différentes voies mais nous sommes toujours restés en contact. Aujourd’hui, il est devenu directeur commercial grands comptes France d’un leader mondial des services aux entreprises. C’est donc l’occasion pour nous de faire le point sur nos activités et de réfléchir aux possibilités de développement d’offres communes.14 heures. De retour au bureau, j’enchaîne directement avec un rendez-vous téléphonique avec un « prospect » de l’industrie laitière. C’est notre deuxième rendez-vous avec le directeur de l’usine et le directeur technique. Ils veulent diminuer le coût de l’énergie par litre traité et notre mission se déroulera sur deux ans. Elle commencera par un diagnostic, puis nous mettrons en œuvre le plan d’action que nous aurons validé ensemble. La prochaine étape sera une visite du site pour vérifier le potentiel d’optimisation et finaliser la construction de notre offre.À 15 heures, je garde la cadence et assiste à une nouvelle réunion téléphonique, en espagnol cette fois-ci, avec un grand groupe agroalimentaire international dans les boissons. C’est notre bureau de Barcelone qui les a contactés pour les aider à avancer sur l’efficacité énergétique de leurs usines en Espagne. Je me rends en Espagne tous les mois pour piloter le développement de la filiale. Pour autant, une grande partie des réunions se fait par téléphone pour une question de gain de temps et d’argent.Une centaine de candidats16 à 18 heures. Je rencontre deux candidats. Toutes les semaines, je prends le temps d’en rencontrer pour nous faire connaître, d’une part, et pour les identifier, d’autre part. Car notre métier est basé sur les compétences des consultants, et pour être un acteur de référence sur le marché, il faut avoir les meilleurs collaborateurs.Je m’implique personnellement dans le processus continu de prérecrutement afin de détecter les meilleurs éléments. J’en rencontre une centaine par an. Le premier candidat est venu pour un besoin à court terme : préparer l’organisation des Trophées de la performance énergétique des industriels de l’agroalimentaire et l’enquête 2015 de l’Observatoire de la maturité énergétique des industriels de l’agroalimentaire, réalisés par Okavango.L’autre candidat répond lui à un poste de consultant; il a déjà une autre offre mais souhaite néanmoins nous rencontrer. Nous sommes un des rares cabinets spécialisés en industrie, et en forte croissance, donc nous n’avons heureusement pas de problèmes à recruter, même s’il y a bien sûr de la concurrence. Ces deux entretiens de recrutement se terminent à 19 heures 30.20 heures 30. Je rentre chez moi, dîne avec ma femme et mes enfants mais la soirée n’est pas finie car je dois retravailler entre 22 heures et minuit pour répondre aux mails et finaliser puis envoyer une proposition à un client.Suite de ce témoignage : jeudi 23 avril sur lemonde.fr/emploi.Margherita Nasi (propos recueillis par)Journaliste au Monde 22.04.2015 à 12h51 • Mis à jour le22.04.2015 à 14h46 | Elise Vincent Lui dit l’avoir abordée la première fois « chez des amis ». Elle décrit une approche plus frontale, sur un parking, un soir où elle regagnait son véhicule après avoir passé du temps chez une copine : « J’étais en train d’attacher ma fille. Il s’est arrêté pour me draguer. On a échangé quelques mots, je lui ai laissé mon numéro, et il m’a envoyé des textos dès le lendemain. » Aujourd’hui suspendue, Emmanuelle C., gendarmette de métier, aurait sans doute poursuivi une carrière sans nuage si elle n’avait succombé ce jour de 2013, aux avances d’Amar R., l’un des sept mis en examen de l’enquête sur les attentats de janvier.Lire aussi :Révélations sur les hommes de main de CoulibalyCe sont les hasards des filatures qui ont conduit jusqu’à leurs amours discrètes. Placée en garde à vue au mois de mars, Emmanuelle C. a été remise en liberté sans qu’aucune charge ne soit retenue contre elle. Mais la nature de la relation qu’elle avait nouée avec Amar R. a inquiété les enquêteurs. Amar R. a-t-il fait la cour à la belle Emmanuelle C. à dessein ? Jusqu’à sa suspension, la jeune femme aux grands yeux bleus et au teint clair occupait le poste de formateur en renseignement opérationnel. Elle vivait à la caserne et, dès le lendemain de sa rencontre avec Amar R., celui-ci a commencé à lui rendre visite au fort de Rosny.Emmanuelle C. s’est convertie à l’islam en 2011. Pratiquante, elle porte alors le voile et fait ses cinq prières par jour. Appliquée, elle a aussi suivi un an de cours d’arabe dans une mosquée francilienne. La passion du couple est toutefois un peu erratique. Alors qu’elle ne cache pas ses élans pour lui, Amar R. la présente comme une « amie » avec laquelle il n’a pas de relations sentimentales. A 34 ans, elle élève seule ses trois enfants âgés de 9, 7 et 2 ans. Quand le couple se dispute, Amar R. ne remet plus les pieds à la caserne pendant un mois alors qu’il s’y rendait trois fois par semaine.Passé tumultueuxLors de la garde à vue d’Amar R. début mars, les enquêteurs ont trouvé un téléphone dans sa poche avec des SMS envoyés début janvier par Emmanuelle C. Dans ces textos, la jeune femme décrit par le menu la façon dont elle doit assurer son tour de garde devant la caserne, la manière dont elle gère l’ouverture du portail et le contrôle des piétons, le poids des gilets pare-balles. « Les gendarmes ne sont pas encore équipés de fusil HK », écrit-elle tout en se disant prête à lui montrer « à quoi ça ressemble ».Emmanuelle C. n’ignore pas le passé tumultueux de son amant. Amar R. ne le lui a pas caché. Pour en avoir le cœur net, elle va à plusieurs reprises se risquer à consulter le fichier des antécédents judiciaires et celui des personnes recherchées. Mais elle dit avoir oublié de cliquer sur l’onglet « Schengen » qui lui aurait permis de constater qu’il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international dans le cadre d’une affaire de stupéfiants en Espagne. Amar R. était, quoi qu’il arrive, déjà plus qu’un amant à ses yeux, c’était un « confident ».Elise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Béatrice Jérôme (Rouen) Quand on est rouennais, on a beau être normand – donc réputé indécis – et vivre dans la ville natale de l’auteur du Cid, le choix n’a rien de cornélien : Rouen ne peut qu’être la future capitale de la Normandie. Adely Dias, artisan taxi dans la ville aux cent clochers, n’a guère de doute sur le sujet : « On a une cathédrale, une basilique, toute la panoplie et en plus on va bientôt faire partie du Grand Paris, alors ? En revanche, la force de Caen, je ne sais pas ce que c’est ! », déclare-t-il, ce vendredi d’avril, au volant de sa voiture garée devant la préfecture de la région Haute-Normandie.La Haute et la Basse-Normandie ne feront plus qu’une seule grande région le 1er janvier 2016. La loi de janvier 2015, qui crée une France à treize régions à la place des vingt-deux précédentes, a acté leur fusion sans susciter de débats houleux entre élus normands. En revanche, elle a ravivé la rivalité historique entre Rouen et Caen, qui aspirent chacune à devenir métropole régionale.Lire aussi :Sept « préfets préfigurateurs » à la tête des futures grandes régionsEntre les deux villes, le duel pourrait néanmoins tourner court et un compromis être trouvé. La raison ? Un amendement introduit dans la loi de janvier 2015 par le député (PRG) du Calvados, Alain Tourret, qui ouvre la porte à un bicéphalisme régional. Sur sa proposition, votée par le Parlement, la loi dispose que la préfecture de région et le conseil régional ne pourront être situés dans une même ville que si une majorité de trois cinquièmes des élus en décident ainsi. En introduisant cette possibilité de blocage, M. Tourret a souhaité donner aux élus régionaux de Basse-Normandie, dont il fait partie, une arme contre l’ambition des Haut- Normands de concentrer le pouvoir régional administratif et politique à Rouen.Deux fois plus peupléeDe fait, chez les socialistes normands, la tentation est forte d’installer une seule et même unité de commandement administrative et politique dans le chef-lieu de la Seine-Maritime. Fief historique de Laurent Fabius, tenue par des élus socialistes qu’il a adoubés, la Métropole de Rouen ne manque pas d’atouts, il est vrai, pour prétendre incarner le pouvoir régional.Dans son bureau situé à deux minutes de la préfecture à vol de mouette, Frédéric Sanchez, président socialiste de la métropole, déroule un argumentaire bien rodé : « La métropole de Rouen est deux fois plus peuplée que l’agglomération de Caen, son budget est deux fois plus important, et un emploi sur trois, en Normandie, se trouve dans l’aire urbaine rouennaise », souligne celui qui a succédé à Laurent Fabius à la tête de la collectivité en 2012.A ce constat, l’élu haut-normand ajoute un argument de bon sens qui plaide pour une seule et même capitale normande : « Il est plus facile pour le futur exécutif régional et le préfet de région de travailler ensemble s’ils sont implantés dans la même ville », explique M. Sanchez.Ce point de vue est aussi celui de Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur et ancien maire de Cherbourg (Manche), qui balance entre sa fidélité à son vieil ami Laurent Fabius et son tropisme bas-normand : « Je pense que, pour des raisons de bon fonctionnement, il est préférable que les deux exécutifs soient au même endroit, confie M. Cazeneuve. En revanche, nous devons veiller à une répartition équilibrée des services de l’Etat sur le territoire normand. Laurent Fabius et moi-même sommes exactement sur la même longueur d’ondes sur ce point. »La convergence de vue entre socialistes et ministres normands laisse deviner quel pourrait être le futur chef-lieu provisoire de la grande Normandie. Pierre-Henry Maccioni, préfet de la Haute-Normandie et de la Seine-Maritime, qui a été chargé par M.Cazeneuve de réunir les élus pour aboutir à un accord, aurait quelque difficulté à ne pas proposer Rouen. L’hypothèse semble d’autant plus probable qu’elle suscite l’assentiment d’Hervé Morin, député (UDI) de l’Eure et candidat soutenu par l’UMP aux régionales de décembre. « Il est normal que Rouen, qui est la plus grande ville de Normandie, soit aussi la préfecture », assure l’ancien ministre de la défense.Fusion-absorptionMais là s’arrête le consensus. Car M. Morin soutient également qu’il faudrait installer le conseil régional… à Caen. « Il ne faut pas que la création d’une seule Normandie soit l’occasion d’une fusion-absorption de la nouvelle région par la Seine-Maritime », prévient le député de l’Eure, qui rappelle que Rouen et Caen ne sont qu’à une heure de route. M. Morin assure que son idée est soutenue par le maire UMP de Caen et les cinq présidents de départements normands, « tous de droite », rappelle-t-il.Les socialistes n’entendent pas pour autant laisser au centre et à la droite le monopole de la défense des territoires normands. « M. Morin fait le pari que le gouvernement fera de Rouen le chef-lieu de la région, contre-attaque Marc-Antoine Jamet, vice-président socialiste de la région Haute-Normandie, chargé des finances. Du coup, il prend la défense des Caennais mais, s’il est élu patron de la région, il ne proposera pas le déménagement à Caen du conseil régional. »De son côté, Laurent Beauvais, président socialiste du conseil régional de Basse-Normandie, martèle que la « proximité » des services de la région avec la population demeure l’une de ses « priorités ». M. Beauvais travaille d’ailleurs avec Nicolas Mayer-Rossignol, président de la Haute-Normandie et candidat socialiste aux régionales, au rapprochement du petit millier d’agents régionaux concernés par la fusion des deux collectivités. Dans l’immédiat, les deux exécutifs n’ont pas prévu d’annoncer de grands déménagements de leurs services. A huit mois des élections régionales, c’est sans doute plus prudent.Béatrice Jérôme (Rouen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Rémi Barroux Dans sa volonté d’afficher son excellence environnementale, à huit mois de la conférence internationale sur le climat qui se tiendra en décembre à Paris, la France renforce sa politique pénale contre les atteintes à l’environnement, avec la publication mercredi 22 avril d’une circulaire à destination de tous les parquets de France. Elle avait été annoncée le 11 février par la garde des sceaux, Christiane Taubira, lors d’un colloque sur la criminalité écologique organisé par Le Monde.Dorénavant, les procureurs et procureurs généraux des tribunaux de grande instance et des cours d’appel français ont reçu consigne d’une plus grande rigueur et d’une meilleure efficacité dans la répression des infractions environnementales, « tout particulièrement dans le champ des contentieux communautaires [pollution des eaux d’origine agricole, traitement des eaux résiduaires urbaines, protection des espaces naturels et des espèces menacées, qualité de l’eau, contrôle des pêches, déchets] ».Peines dissuasivesDe fait, les atteintes à l’environnement coûtent cher à l’Etat français, au regard des réglementations européennes notamment. Une dizaine de procédures sont pendantes devant la Cour de justice européenne dans des domaines environnementaux. Et la France a dû débourser plusieurs dizaines de millions d’euros pour des manquements en matière de pêche maritime par exemple, rappelle Robert Gelli, le directeur des affaires criminelles et des grâces qui signe cette circulaire. De quoi motiver une plus grande fermeté dans la réponse pénale.Le texte ne s’attaque pas aux problèmes du préjudice environnemental et de sa réparation, qui relèvent du droit civil. La future loi sur ces questions, annoncée depuis de longs mois par le gouvernement, est toujours en préparation. Mais la circulaire, sans traiter directement du préjudice, apporte de nouveaux éléments.La doctrine proposée repose sur les principes « d’une part, de la recherche systématique de la remise en état ou de la restauration du milieu et, d’autre part, l’engagement de poursuites en cas d’atteintes graves ou irréversibles à l’environnement et en cas de manquement délibéré ou réitéré (…) ».Pour le professeur de droit Laurent Neyret, (université Versailles – Saint-Quentin) qui vient de publier Des écocrimes à l’écocide : le droit pénal au secours de l’environnement (éditions Bruylant, mars 2015, 468 pages), « ce qui est intéressant, c’est que les sanctions pénales vont évoluer en fonction de l’importance des dommages causés à l’environnement ». Sont ainsi distinguées les atteintes irréversibles, entraînant une « altération patente et irréparable de l’environnement » ; les atteintes réversibles seulement à l’issue d’une longue période ; et les atteintes réparables « dans un délai raisonnable ». Autre élément notable de la circulaire, ceux qui commettront une atteinte à l’environnement et qui en tireraient un gain économique substantiel, encourront des peines « dissuasives et proportionnées au montant de ce gain ».Un magistrat référentMais le problème de la justice environnementale ne réside pas tant dans le manque de textes juridiques et réglementaires que dans leur application. Aujourd’hui, précise le ministère, seules 60 % des affaires liées au contentieux de l’environnement peuvent être poursuivies et une réponse pénale est apportée à 88 % de ces affaires. 8 159 condamnations ont été prononcées en 2013 concernant les atteintes à l’environnement, un chiffre en augmentation par rapport aux années précédentes (7 687 en 2012, 7 016 en 2011), mais qui reste une part infime des condamnations pénales en France, 1 091 934 pour la même année, soit moins de 1 %.Les peines de prison sont extrêmement rares pour ce genre de délit, puisqu’elles représentent 3,9 % de ces affaires. Avec cette circulaire de politique pénale, le ministère de la justice espère voir dorénavant « des poursuites systématiques lorsque les atteintes à l’environnement sont graves ou irréversibles ».Et, pour être plus efficace, le ministère en appelle à une meilleure coordination des différentes administrations. Dans chaque parquet sera désigné un magistrat référent pour le contentieux de l’environnement, une avancée qui devrait permettre une réactivité plus importante et la possibilité pour les autres administrations ou organisations confrontées à ce type de délits de s’adresser à un spécialiste. Celui-ci sera formé au droit environnemental et travaillera en partenariat avec les différents organismes, chargés de la protection de l’environnement. Ainsi les services du ministère de l’écologie et ceux de l’agriculture, en particulier les agents des services déconcentrés, seront sollicités au même titre que ceux des établissements publics comme l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques, l’Office national des forêts, ou encore celui de la chasse et de la faune sauvage.Rémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.04.2015 à 09h51 • Mis à jour le22.04.2015 à 17h56 | Soren Seelow C’est une affaire aussi inquiétante qu’étrange. Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé à la presse, mercredi 22 avril, qu’un projet d’attentat contre une ou deux églises de la banlieue parisienne avait été fortuitement déjoué par la police, dimanche 19 avril. Son auteur, interpellé et placé en garde à vue, est par ailleurs soupçonné d’être le meurtrier d’une professeure de fitness retrouvée morte dans sa voiture dimanche à Villejuif (Val-de-Marne).Selon les informations du Monde, il s’agit d’un étudiant en électronique algérien de 24 ans arrivé en France en 2010 dans le cadre du regroupement familial. Sa compagne a également été interpellée, indique une source proche de l’enquête.Connu des services de renseignementTout commence par un banal appel au SAMU, dimanche matin, peu avant 9 heures. Un homme, blessé par balle dans une rue du 13e arrondissement de Paris, affirme avoir été agressé et perdre beaucoup de sang. Sur place, le SAMU appelle la police, comme il se doit en cas de blessure par arme. En remontant les traces de sang, les policiers arrivent jusqu’à un véhicule garé non loin de là. A l’intérieur, un arsenal de guerre : kalachnikov, arme de poing, gilet pare-balles, munitions et gyrophare.A l’hôpital, le blessé reconnaît être le propriétaire du véhicule. En perquisitionnant son appartement dans le 13e arrondissement, les policiers découvrent des documents écrits « établissant sans ambiguïté que l’individu projetait de commettre un attentat, vraisemblablement contre une ou deux églises », a précisé Bernard Cazeneuve. Plusieurs armes et des gilets tactiques laissent penser qu’il aurait pu avoir des complices.Le ministre de l’intérieur a précisé que les services de renseignement connaissaient le jeune homme depuis qu’il avait manifesté son désir de rejoindre la Syrie en 2014. Son environnement technique (données de connexion, téléphonie…) avait été établi, et il faisait l’objet d’une « fiche S », comme sûreté de l’Etat, qui implique une surveillance policière « sans attirer l’attention ».Blessé par inadvertance ?Selon les informations du Monde, le jeune homme avait disparu une semaine en Turquie en février 2015. Une nouvelle analyse de son environnement technique n’avait pas permis de « justifier l’ouverture d’une information judiciaire », a précisé Bernard Cazeneuve mercredi matin.Les investigations menées depuis dimanche conduisent les enquêteurs à établir un lien entre ce jeune homme, sa blessure à la jambe, son projet d’attentat et le meurtre jusqu’ici non élucidé d’une jeune femme âgée de 32 ans originaire de Caudry, près de Valenciennes (Nord), qui avait rejoint samedi la banlieue parisienne pour y suivre un stage de Pilates. Aurélie Châtelain avait été retrouvée morte dimanche matin à Villejuif sur le siège passager de son véhicule, touchée par un tir.Les enquêteurs soupçonnent l’étudiant d’avoir tenté, pour une raison inconnue, de voler son véhicule. Une tentative de vol manquée à l’occasion de laquelle il se serait tiré une balle dans la jambe par inadvertance. Il est établi qu’il s’est rendu à Villejuif le matin des faits et son ADN ainsi que des traces de sang ont été retrouvés dans la voiture d’Aurélie Châtelain.Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 21.04.2015 à 19h54 • Mis à jour le21.04.2015 à 20h27 | Eric Albert (Londres, correspondance) Robert « Bob » Maloubier est mort lundi 20 avril dans un hôpital parisien, à l'âge de 92 ans, après une vie à parcourir le monde et à monter des coups tordus pour le compte des services secrets français, puis de la compagnie pétrolière Elf. C'était en août 1943. Le jeune Bob, neuilly-pontain bien sous tous abords, saute sur Louviers. Agé de tout juste 20 ans, il arrive avec une mission essentielle, que Winston Churchill a résumé quelques années auparavant d'une phrase-slogan : « Mettez l'Europe à feu ! »Bob ne travaille pas pour De Gaulle et son BCRA (Bureau central de renseignements et d'action). Comme il le raconte dans son autobiographie, Agent secret de Churchill (Tallandier, 2011), il a été recruté par les Britanniques, à Alger où il était arrivé l'année précédente en voulant rejoindre Londres. Il appartient à l'ultraconfidentiel Special Operations Executive (SOE), le « bébé » de Churchill, en charge de l'action « subversive ». Face à l'Europe défaite, le Vieux Lion a imaginé d'envoyer sur le terrain des agents pour mener une guérilla de l'intérieur, à coup d'attentats et de lutte « asymétrique » comme on dit aujourd'hui. Dans chaque pays occupé, il envoie des petites équipes de trois personnes – un spécialiste des explosifs, un chargé des liaisons radio, un chef de groupe – qui ont pour mission de faire dérailler les trains, sauter les ponts, détruire les usines…Pendant la seconde guerre mondiale, 13 000 personnes travailleront pour le SOE. Seule une minorité sont des agents sur le terrain, le reste travaillant en soutien depuis l'Angleterre. La section française comptera environ 350 agents. Bob Maloubier était l'un des deux derniers encore en vie.En cet été 1943, le Débarquement se prépare, tout le monde le sait. Où et quand, rien n'est sûr, mais il faut affaiblir les fortifications du mur de l'Atlantique mis en place par Rommel. Bob reçoit par radio clandestine le nom des cibles industrielles qu'il doit viser : une usine qui fabrique des pièces de train d'atterrissage d'avions, une autre qui fournit en électricité la zone industrielle de Rouen, et – son plus beau coup – un navire ravitailleur de sous-marins au Havre. « J'ai fourni l'explosif à un de mes gars, qui travaillait au port. Il l'a mis dans la soute. Le lendemain, on ne voyait plus que le drapeau du navire qui sortait de l'eau ! »Sauvé de la mort par le gelPendant cinq mois, Bob Maloubier tisse son réseau en France. Une longévité exceptionnelle, alors que la durée de vie moyenne des agents du SOE en mission est de six semaines. Ça ne pouvait pas durer. Dans la nuit du 20 décembre 1943, en route sur sa Mobylette, Bob tombe sur une voiture de la Wehrmacht. Capturé, il parvient à s'échapper, mais il est touché d'une balle qui lui transperce foie et poumon. Crachant le sang, haletant, il s'enfuit à toutes jambes, traverse un canal pour échapper aux chiens et s'écroule dans un champ. Dehors, il fait moins 10 degrés.« Ce jour-là, je suis mort. » Ou plutôt il serait mort d'une hémorragie par un temps normal. Mais le froid arrête le saignement. « Je me suis réveillé le lendemain, une gaine de glace autour de moi. » Il se traîne jusqu'à un médecin, qui le soigne comme il peut. Quelques mois plus tard, il est remis d'aplomb, et parvient à rentrer à Londres. Pendant que les agents du SOE mettent « l'Europe à feu », les services secrets de Sa Majesté travaillent depuis l'Angleterre à un autre plan, essentiel au succès du Débarquement : Fortitude. C'est le nom de code d'une gigantesque opération de désinformation, pour faire croire aux Allemands que le Débarquement aura lieu ailleurs qu'en Normandie. Au nord, l'objectif est de faire gober à l'ennemi qu'en Ecosse, une quatrième armée britannique – qui n'existe pas – est prête à attaquer par la Norvège. Au sud-est de l'Angleterre, il s'agit d'inventer la First United States Army Group (Fusag), qui préparerait une offensive dans le Pas-de-Calais.Arabel, l'agent double venu d'espagneDans son livre paru en mai 2014, Les Secrets du jour J. L'Opération Fortitude ou comment Churchill mystifia Hitler (éditions La Boétie), Bob Maloubier raconte comment un improbable petit Espagnol va jouer un rôle décisif dans son succès. Quelle mouche a donc piqué Juan Pujol Garcia ? Scandalisé par la victoire d'Hitler, opposé à la dictature de Franco, il se présente un jour de 1941 à l'ambassade de Grande-Bretagne à Madrid, proposant d'être espion. On lui rit au nez, ne sachant d'où sort cet olibrius. Il se dit qu'il aura peut-être plus de chance d'être accepté s'il devient… agent allemand dans un premier temps.Il y parvient, retourne voir les Alliés, leur propose d'être agent double. Nouveau rejet, jusqu'à ce qu'un Américain s'intéresse de près à cet étrange Juan Pujol Garcia et convainque ses homologues britanniques de l'utilisation qui peut en être faite. Enfin arrivé en Grande-Bretagne, et sous contrôle étroit, Arabel – son nom de code – envoie de multiples messages aux Allemands, s'invente un réseau et des collaborateurs, complètement fictifs. De temps à autre, il donne des informations correctes, pour gagner leur confiance.Quand arrive le Débarquement, tout est en place : la guerre d'usure du SOE d'un côté, celle de désinformation des agents doubles de l'autre. Le 6 juin, Arabel – avec l'approbation directe de Churchill – tente un coup de maître : dès 3 heures du matin, il envoie un message avertissant d'un important débarquement sur les plages de Normandie. Son bureau de liaison en Espagne étant fermé la nuit, les officiers sur place ne recevront l'information que bien trop tard. Mais leur confiance en Arabel est désormais complète.Faire sauter deux ponts par nuitDeux jours plus tard, ils sont donc prêts à le croire quand celui ci leur révèle que le vrai Débarquement aura lieu dans le Pas-de-Calais. « L'offensive actuelle est un piège… Ne lançons pas toutes nos réserves… », avertit-il par radio. Le haut-commandement allemand ordonne immédiatement aux unités parties en renfort vers la Normandie de faire demi-tour.Lire le récit : La bataille de Normandie en neuf pointsParallèlement, le 7 juin, Bob Maloubier et son équipage s'envolent d'Angleterre. Destination : le Limousin. Objectif : saboter la remontée de la redoutable division Das Reich, qui part à la rescousse vers la Normandie. A raison de deux ponts par nuit, Bob ralentit leur progression. « Je faisais sauter les ponts la nuit. Le lendemain, une locomotive blindée des Allemands venait, ils réparaient, se retiraient… et je recommençais la nuit d'après. » Au total, Das Reich prendra quinze jours de retard.Entre les renforts allemands bloqués dans le Pas-de-Calais et ceux immobilisés par les embuscades du SOE, les troupes alliées ont bénéficié d'un répit inestimable. Point commun dans cette bataille : Winston Churchill, et son goût des coups tordus.Pourtant, en France, l'existence du SOE a longtemps été passée sous silence. De Gaulle ne voulait pas en entendre parler : après la guerre, il a tout fait pour en taire les exploits. La Résistance se devait d'être exclusivement française. Le livre de référence de l'historien Michael Foot sur le SOE, publié en 1966, ne sera traduit en français… qu'en 2008 (Des Anglais dans la Résistance. Le SOE en France, 1940-1944, préfacé par Jean Louis Crémieux Brilhac, Tallandier, 2011, 2e éd.). Et soixante-dix ans plus tard, Bob Maloubier savait qu'il serait invité aux cérémonies de commémorations… par les Britanniques, pas par les Français. Cet article est tiré du hors-série du Monde « 1944. Débarquements, résistances, libérations ».Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 21.04.2015 à 15h22 • Mis à jour le21.04.2015 à 15h40 La « tolérance zéro » pronée par le Pape François est-elle en passe de se vérifier dans les actes ? Le pape François a accepté mardi 21 avril la démission de Robert Finn, évêque de Kansas City (Missouri), cas emblématique aux Etats-Unis d'un prélat condamné pour avoir couvert un prêtre pédophile. Cette mesure était réclamée depuis longtemps par les associations d'anciennes victimes de prêtres aux Etats-Unis, comme le réseau SNAP.Lire : Des victimes de prêtres pédophiles portent plainte contre le pape pour "crime contre l'humanité"Robert Finn, 62 ans, avait été reconnu coupable par la justice américaine, en septembre 2012, de n'avoir pas dénoncé un prêtre de son diocèse, le père Shawn Ratigan, accusé de pédophilie et de détention d'images pédopornographiques. Mgr Finn avait été mis en liberté conditionnelle, avec pour consigne de former le personnel de son diocèse à la détection de cas de pédophilie et de créer un fonds de 10 000 dollars d'aide pour la défense des victimes.La « responsabilité » des supérieursCette annonce de démission, en vertu d'un article du code de droit canon (qui prévoit les cas de faute grave), survient au moment où le Saint-Siège prépare des mesures juridiques pour affronter concrètement la question de la « responsabilité » (« accountability ») des supérieurs qui laissent des prêtres pédophiles agir, ou encore les protègent ou les mutent.Ce dossier brûlant de l'« accountability » avait été discuté, à la mi-avril, en présence du pape, par le groupe de neuf cardinaux qui est chargé de le conseiller, le C9. Il avait reconnu que les règles « n'étaient pas assez clarifiées pour affronter ce type de problèmes » et demandé de nouvelles procédures, qui vont être élaborées.La nomination en janvier par le pape d'un évêque chilien, Juan de la Cruz Barros, soupçonné d'avoir protégé un prêtre pédophile, avait été jugée malheureuse par des experts laïcs conseillant le Vatican. Ils ont souhaité qu'il revienne sur sa décision.Lire aussi notre synthèse (édition abonnés) : Le pape François réforme la curie à pas comptés François Béguin et Laetitia Clavreul Tous les indicateurs sont au rouge. Après une décennie de baisse, la consommation de cannabis chez les adolescents de 17 ans est repartie nettement à la hausse. C’est ce que montrent les premiers chiffres issus des questionnaires anonymes remplis par plus de 22 000 jeunes lors des journées Défense et citoyenneté de mars 2014, publiés mardi 21 avril par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT). De mauvais résultats qui s’accompagnent d’une hausse de l’usage régulier d’alcool et de tabac.L’étude a été réalisée dans le cadre de l’enquête Escapad, menée régulièrement depuis 2000. Entre 2011 et 2014, l’OFDT observe « une recrudescence importante » de l’expérimentation de cannabis chez les adolescents de 17 ans : 47,8 % y ont goûté au moins une fois, contre 41,5 % trois ans plus tôt, soit près d’un jeune sur deux. Une hausse de plus de 6 points, mais un niveau en deçà, cependant, des 50,3 % observés en 2003. Depuis, il n’avait cessé de baisser.En trois ans, la proportion de ceux qui ont expérimenté cette substance illicite est passée de 44 % à 49,8 % pour les garçons, et de 38,9 % à 45,8 % pour les filles. En 2000, les garçons étaient autant qu’en 2014 à l’avoir testée, mais les filles étaient « seulement » 40,9 %.Le marché est mature : il y a des promotions, et des dealers préviennent de leurs arrivages par SMSBien plus que l’expérimentation, c’est le niveau de consommation qui interpelle. En trois ans, le pourcentage de jeunes de 17 ans déclarant avoir fumé un joint au moins une fois dans l’année est passé de 34,6 % à 38,2 %, et celui de ceux qui l’ont fait dans le mois de 22,4 % à 25,5 % (soit plus d’un jeune sur quatre). Près d’un sur dix (9,2 %) dit consommer du « shit » au moins dix fois par mois, contre 6,5 % en 2011. Sur ce point aussi, le chiffre de 2014 met fin à la baisse observée depuis 2003. Enfin, l’usage quotidien évolue de 3 % à 4 %.La note de l’OFDT insiste en outre sur le fait, important, que parmi les jeunes ayant fumé du « shit » dans l’année 25,7 % des garçons et 17,3 % des filles présentent un risque élevé d’usage dit problématique ou de dépendance. Soit 8 % de l’ensemble des adolescents de 17 ans, contre 5,3 % en 2011. On sait notamment que le cannabis induit des troubles de l’apprentissage et de la mémoire et qu’il peut précipiter la survenue de troubles psychiatriques. Etude après étude, les dangers d’un début de consommation précoce, qui accroît en outre le risque de dépendance, sont soulignés. Sans compter la qualité parfois médiocre des produits achetés.« Anxiolytique »Ces dernières années, d’autres enquêtes auprès des jeunes montraient plutôt une stabilisation de l’usage. Tous les regards vont donc se porter sur les futurs chiffres, pour savoir si la hausse redevient la tendance. Il faut dire qu’alors que le cannabis est de loin le produit illicite le plus consommé – 17 millions de Français l’ont expérimenté – ces mauvais chiffres s’inscrivent dans un ensemble inquiétant. Début avril, un baromètre de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé a montré que la consommation repart à la hausse chez les 18-64 ans. Après des années de forte augmentation, une stabilisation à un niveau élevé s’était opérée dans les années 2000. Ce n’est plus le cas : entre 2010 et 2014, l’usage dans l’année est passé de 8 % à 11 %, l’usage régulier de 2 % à 3 %. Le cannabis « répond à des attentes assez variées », remarque François Beck, le directeur de l’OFDT : « Certains l’utilisent comme anxiolytique ou pour trouver le sommeil, d’autres dans un contexte festif. C’est un produit transversal : on le trouve sur l’ensemble du territoire et dans beaucoup de milieux socioculturels. » Pour comprendre les motivations spécifiques des jeunes, des études plus qualitatives ont été lancées, précise-t-il.La hausse globale actuelle s’inscrit dans un contexte de net accroissement de l’offre, notamment de la culture locale. Ces dernières années, la France est devenue un pays non seulement de consommation de cannabis, mais aussi de production. En 2013, 140 000 pieds ont été saisis, contre 55 000 en 2010. Parallèlement, la vente de résine est demeurée très dynamique. Les économistes parlent d’un marché « mature », où l’offre s’est diversifiée, rendant le produit encore plus attractif. Il y a désormais des promotions, et les dealers n’hésitent plus à prévenir par SMS de leurs arrivages.« Il faut que les parents et les médias déconstruisent l’image du cannabis et débanalisent son usage »On peut trouver du cannabis sans problème, et partout en France. Selon une autre enquête de l’OFDT, 50 % des lycéens jugent que la substance est assez ou très facile d’accès, et seulement 15 % estiment qu’il leur serait impossible de s’en procurer. Sans compter que le produit est bon marché : pour 10 euros, un adolescent peut en acheter. L’augmentation des taux de tétrahydrocannabinol (THC) – le principe actif – contribue aussi à la plus grande attractivité du produit : en 2013, le taux de concentration moyen était de 17 % pour la résine, et 12,5 % pour l’herbe, selon l’Institut national de la police scientifique. Contre 7 % à 8 % dix ans plus tôt.En 2013, le plan gouvernemental de lutte contre les addictions, sans toucher au volet répressif promu par la droite précédemment, avait rééquilibré le volet sanitaire en mettant l’accent sur une prévention plus efficace. Il avait pour objectif de repérer plus précocement les consommateurs, avant leur arrivée dans les services d’addictologie, et de renforcer les consultations de jeunes consommateurs, lieux d’accueil des ados et de leurs familles. Ces mesures commencent à entrer en application.Cela suffira-t-il ? « Faire la morale aux jeunes, ça ne marche pas, estime Danièle Jourdain Ménninger, la présidente de la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca). Il faut que les parents et les médias déconstruisent l’image du cannabis et débanalisent son usage. » Pour elle, « ces chiffres inquiétants sont le résultat d’une politique passée ». En 2014, date de récolte des données, cela faisait néanmoins déjà deux ans que la majorité avait changé. Laetitia ClavreulJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterFrançois BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 25.04.2015 à 16h29 • Mis à jour le25.04.2015 à 18h56 Vingt-six personnes ont été arrêtées en Europe dans le cadre d'une opération contre un vaste trafic de viande de cheval, notamment en France et en Belgique, a annoncé samedi 25 avril Eurojust, l'organe européen de coordination judiciaire.Les individus interpellés sont soupçonnés de faire partie d'un « réseau criminel organisé » qui falsifiait les documents des équidés afin de faire « entrer, de manière frauduleuse, de la chair impropre à la consommation dans la chaîne alimentaire européenne ». La France estime qu'entre 2010 et 2013 4 700 chevaux ont été abattus aux alentours des Bouches-du-Rhône et introduits dans ce circuit. « Quatre cents passeports de chevaux présentant des anomalies ont été détectés » sur le territoire, a rapporté Eurojust, soulignant qu'une enquête y avait été ouverte en 2013 par le tribunal de Marseille.Deux cents chevaux examinésSelon Eurojust, le principal suspect est un Belge. C'est d'ailleurs là que l'enquête avait été lancée, en novembre 2012 sous l'impulsion du tribunal d'Arlon. Les médias belges font état de l'arrestation, en France, de quatre Belges : le dirigeant du réseau, originaire d'Arlon, ainsi qu'un Anversois et deux hommes de main.Le parquet néerlandais a, de son côté, effectué une quinzaine de perquisitions et arrêté trois personnes « à la demande des autorités françaises », qui ont requis leurs extraditions. Celles-ci devraient avoir lieu « au cours de la semaine », selon une personne proche du dossier.L'action, qui a été menée vendredi en France, en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne, en Irlande, au Luxembourg et en Grande-Bretagne, a permis de saisir 37 000 euros en numéraire, des médicaments et 800 passeports. Deux cents chevaux seront par ailleurs examinés par des services vétérinaires.Pas de lien établi avec 2013Aucun service judiciaire n'a pour l'instant établi de lien avec le scandale de la viande de cheval de 2013, l'un des plus importants du secteur agro-alimentaire européen. Il a éclaté en Irlande et Grande-Bretagne, lorsqu'il a été découvert des burgers surgelés fournis à plusieurs supermarchés, dont la chaîne Tesco, contenant une part de chair chevaline alors qu'ils étaient étiquetés « pur bœuf ». Ce fut aussi le cas pour des lasagnes du géant suédois de l'alimentation Findus.Des tests pratiqués par la suite dans l'Union européenne, dont les résultats ont été publiés par la Commission, ont décelé de la viande d'équidé dans moins de 5 % des produits censés ne contenir que de la viande bovine. La France représentait alors un quart des tests positifs.Lire aussi (édition abonnés) : Scandale alimentaire : une affaire toujours en cours en France Emma Paoli Brillant en maths, excellent en physique-chimie, doué en français, fort en anglais, rapide au 100-mètre, bon nageur… Telles sont les qualités requises pour entrer à Polytechnique. « Nous sommes une école généraliste en plus d’être une école d’ingénieurs,justifie Michel Gonin, directeur du concours d’admission, notre formation offre un large spectre de débouchés et nous nous adressons à des profils complets ayant une curiosité naturelle et une forte capacité d’adaptation.  »Donc, être matheux ne suffit pas pour intégrer l’X. Sur les 5 000 candidats qui se présentent chaque année au concours, seuls 400 sont admis. Une dizaine d’épreuves les départagent : quatre de maths, trois de physique, deux de chimie, deux d’informatique, une d’analyse de documents scientifiques, une de composition française, une d’anglais, deux de course à pied, une de natation…« L’amour de la liberté et la haine du tyran »Le concours de Polytechnique est l’un des plus vieux et des plus sélectifs de France. A sa naissance, en 1794, la sélection se limitait à trois critères. Premièrement, être un garçon – les filles ne briseront ce monopole que deux siècles plus tard, en 1972. Deuxièmement, être un bon républicain, ce qui se manifeste, sous la Révolution, par « l’amour de la liberté et la haine du tyran », rappelle Olivier Azzola, chargé des archives à Polytechnique. Enfin, être un passionné de mathématiques.Le concours se résumait d’ailleurs à un oral dans cette discipline. « Pour les examinateurs de l’époque, le face-à-face était le meilleur moyen de juger des qualités intellectuelles et morales des candidats », explique M. Azzola. Le programme, lui, tenait en quelques lignes. La loi du 15 fructidor an III en fixait les contours : maîtrise de l’arithmétique, de l’algèbre et de la géométrie. Rapidement, néanmoins, d’autres matières ont fait leur apparition, comme le latin ou le dessin. « Un bon dirigeant se devait déjà d’être doté d’une solide culture classique », dit M. Azzola.« X » est « l’inconnue » en mathématiquesLe concours s’est corsé depuis. Si l’introduction de nouvelles matières (anglais, sport, physique-chimie) reflète le caractère « pluridisciplinaire » voulu à Polytechnique, les épreuves de maths restent déterminantes. Elles valent une quarantaine de points en tout, contre une dizaine pour les épreuves de français. « X » est d’ailleurs « l’inconnue » en mathématiques, preuve de l’importance de cette discipline à l’examen d’entrée. C’est celle qui demande le plus de préparation.« Il faut vraiment connaître le programme du concours sur le bout des doigts avant de s’y présenter », martèle Pierre Chapon, diplômé de Polytechnique en 2009 et auteur de Je vais vous apprendre à intégrer l’X (éditions du 46, 304 pages, 29 euros). D’où l’intérêt des classes préparatoires. « Deux heures de cours dans cette matière correspondent à plus de deux heures de révision », souligne M. Chapon. Deux heures pour relire et assimiler ses notes, et un certain temps pour en faire les exercices. « Mieux vaut en réussir un et l’avoir bien compris qu’en survoler dix en s’empressant d’aller chercher la solution », estime-t-il.« Les correcteurs apprécient les intégristes du langage mathématique » Pierre Chapon, diplômé de PolytechniqueM. Chapon conseille également aux candidats de noter leurs succès dans un cahier. « L’élève consigne la méthode de résolution d’un problème, puis la consulte régulièrement. » Une démarche qui vaut aussi pour ses échecs. « Même si l’exercice a été corrigé par le professeur, il doit en consigner la solution, puis le refaire une semaine après, de façon autonome, sans regarder ladite solution », explique-t-il. Une pratique qui permet « de mémoriser profondément les méthodes mathématiques ».Enfin, le jour J, il convient de soigner sa copie et d’accorder de l’importance au choix des mots. « Les correcteurs apprécient les intégristes du langage mathématique », s’amuse-t-il.Lire totalement chaque épreuve avant de se lancer est aussi utile. « Comme les sujets sont construits en progression, les dernières parties donnent parfois des éléments de réponse, remarque M. Chapon. Voire la réponse aux questions précédentes. »Emma PaoliJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Angèle Guicharnaud Un oral lors duquel c’est le candidat qui pose les questions au jury, un autre où il doit construire la ville de demain en Lego ou programmer un robot : les écoles rivalisent d’originalité pour mettre les étudiants à l’épreuve. Ce qu’elles cherchent : de la spontanéité. L’Ecole supérieure de commerce de Grenoble (ESC Grenoble) a mis en place un oral inversé. Le candidat choisit un membre du jury et lui pose toutes les questions qu’il souhaite pendant dix minutes. « Le jury était las de se retrouver face à des élèves trop préparés qui contrôlaient tout, jusqu’au degré d’émotion à mettre dans leur voix pour aborder tel ou tel sujet », explique Jean-François Fiorina, le directeur de cette école de commerce. Le jury est très satisfait de cette innovation. « Cela nous permet d’évaluer la capacité du candidat à écouter l’autre et à rebondir sur ses réponses », ajoute-t-il.Un moyen de mieux évaluer la créativité des étudiants, leur esprit d’équipe mais aussi leur capacité à entraîner d’autres personnes dans leur projetSortir des sentiers battus, bousculer les candidats pour mieux les connaître, c’est également le choix qu’a fait l’Ecole supérieure d’informatique, électronique, automatique (Esiea d’Ivry-sur-Seine, Val-de-Marne) de Paris. « Depuis deux ans, nous organisons une épreuve par équipe – cinq ou six candidats issus de classes prépa scientifiques, et un élève de l’école. Chaque équipe tire au sort un lieu comme un aéroport ou une salle de sport, par exemple, et le groupe doit imaginer un objet connecté susceptible de faciliter le quotidien des usagers », explique Franck Pissochet, chargé de la communication de l’école d’ingénieurs. Un moyen de mieux évaluer la créativité des étudiants, leur esprit d’équipe mais aussi leur capacité à entraîner d’autres personnes dans leur projet.« L’intérêt, c’est que les étudiants ne sachent pas à quoi s’attendre. Nous réfléchissons donc à renouveler l’épreuve prochainement », ajoute-t-il. La créativité sera cette fois à démontrer par les concepteurs de l’épreuve, et pas seulement par les candidats.Angèle GuicharnaudJournaliste au Monde Luc Leroux (Marseille, correspondant) Une élue socialiste, soupçonnée d’avoir refusé de célébrer le mariage de deux femmes par conviction religieuse, sera jugée pour discrimination en raison de l’orientation sexuelle. Sabrina Hout, adjointe de Samia Ghali, maire (PS) des 15e et 16e arrondissements de Marseille et sénatrice des Bouches-du-Rhône, est assignée, le 12 mai, devant le tribunal correctionnel de Marseille par le couple, dont le mariage, célébré le 16 août 2014, avait dû être annulé par la justice. Sabrina Hout avait en effet signé les actes d’état civil, mais avait laissé à un conseiller d’arrondissement non habilité, Christian Lancien, le soin de recueillir le consentement des épouses. Fin octobre, le procureur de la République de Marseille avait classé l’enquête ouverte pour faux en procédant à un rappel à la loi de l’élue.Lire aussi :A Marseille, imbroglio autour d’un mariage gaySauf que le couple, contraint à un nouveau mariage – célébré le 14 février par Samia Ghali –, n’a toujours pas digéré l’événement et demande « une sanction ». Me Philippe Vouland, avocat des deux femmes, réclame la condamnation de l’élue pour « discrimination commise par une personne dépositaire de l’autorité publique, dans l’exercice de ses fonctions ». Il s’appuie sur l’enquête conduite à l’automne dernier. Selon une employée municipale, Mme Hout aurait déclaré « qu’elle était désolée ; qu’elle ne se sentait pas de célébrer le mariage homo car elle est musulmane et pratiquante ». D’après une autre fonctionnaire, l’élue aurait expliqué que « c’était contre ses convictions religieuses et qu’elle irait en enfer si elle le faisait ». Même argument avancé selon Christian Lancien : « Elle a dit que sa religion l’empêchait de célébrer le mariage. »« Je ne suis pas homophobe »Entendue par les policiers en septembre dernier, Sabrina Hout, 39 ans, agent hospitalier, avait expliqué qu’elle ne se sentait pas bien physiquement et était sortie de la salle des mariages. Preuve pour le couple qu’elle n’était pas victime d’un malaise, Mme Hout avait retiré le cavalier portant son nom pour le remplacer par celui de Saïd Ahamada, un autre adjoint.Elle avait cependant procédé aux quatre autres unions programmées ce jour-là. L’élue se défend de toute discrimination : « Je ne suis pas une personne homophobe, je suis pratiquante de l’islam, mais en aucun cas je n’ai fait cela par rapport à ma religion. » Mme Ghali, qui lui a retiré sa délégation à la famille, assure que son adjointe est mortifiée par l’affaire. « En conseil d’arrondissement, elle a publiquement dit qu’elle n’avait pas l’intention de discriminer, qu’elle ne voulait pas faire de mal, déclare la sénatrice. Elle m’a même confié qu’elle avait honte et voulait s’excuser auprès des mariées. » Mais pour celles-ci, « il faut que cette illégalité soit reconnue pour que cela ne se reproduise pas. Les élus peuvent être catholiques, musulmans, mais ils doivent laisser leurs convictions religieuses à la porte de la mairie ».Pour Me Etienne Deshoulières, avocat de l’association Mousse, qui lutte contre les discriminations sexuelles et dont la plainte a entraîné l’ouverture récente d’une nouvelle enquête préliminaire pour discrimination, le jugement à venir « donnera l’opportunité de contredire François Hollande qui, au moment du débat de la loi sur le mariage pour tous, avait évoqué une clause de conscience pour les élus. Or, ne pas procéder à un mariage, c’est une discrimination ». SOS Homophobie entend se constituer partie civile aux côtés du couple.Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde 24.04.2015 à 14h23 La Manif pour tous, le mouvement qui s'est fait connaître par son opposition aux mariage homosexuel en 2013, est devenu un parti politique, selon une décision publiée vendredi 24 avril au Journal officiel. Les responsables de l'association assurent qu'il s'agit d'une « décision technique » et que ce changement ne vise pas à « présenter des candidats » à des élections.« L'association de financement du groupement politique La Manif pour tous (...) est agréée en qualité d'association de financement du parti politique “La Manif pour tous” pour exercer ses activités sur l'ensemble du territoire national », indique dans le JO une décision de la commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques.Déduction fiscale« Nous restons une association loi 1901 mais avec la qualité de parti politique », a expliqué Albéric Dumont, vice-président de La Manif pour tous. « Nous ne faisons pas ça pour présenter des candidats, ça ne changera rien à nos actions » :« Nous intervenons de plus en plus sur le champ politique et donc nous faisons évoluer nos statuts, pour être transparent vis-à-vis de nos adhérents et de l'administration. »« C'est une décision technique, une mise en cohérence de notre statut juridique avec notre activité militante et rien d'autre », a renchéri la présidente du mouvement, Ludovine de la Rochère. « On aurait dû le faire depuis longtemps. »Conséquence de cette décision, les donateurs de La Manif pour tous pourront bénéficier d'une déduction fiscale, a souligné Mme de la Rochère.Lire la synthèse : La Manif pour tous entend peser sur la politique familiale 24.04.2015 à 13h27 • Mis à jour le24.04.2015 à 14h20 Stéphane Thouvenel, l'auteur du tir qui a coûté la vie au bijoutier Thierry Unik lors du braquage de sa boutique en 2011 à Cannes, a été condamné vendredi à vingt-deux ans de réclusion criminelle par la cour d'assises des Alpes-Maritimes.La réclusion criminelle à perpétuité avait été requise jeudi contre M. Thouvenel qui a toujours soutenu que le tir était accidentel. Ses trois complices, qui comparaissaient à ses côtés, ont été condamnés à des peines de dix, douze et quinze ans de réclusion. Des peines de quinze à vingt-cinq ans avaient été requises contre eux.« M. Thouvenel est un petit délinquant, ce n'est pas un criminel », avait plaidé vendredi matin son avocat Fabien Collado. « Ce n'est pas un tueur, il n'y a aucun élément intentionnel », a ajouté l'avocat, évoquant une équipe « d'amateurs, de pieds nickelés ».« Sincèrement désolé »« Je ne trouve toujours pas les mots (...), je suis sincèrement désolé », a répété son client juste avant que le jury ne se retire pour délibérer, vers dix heures. Ses trois co-accusés ont eux aussi pris la parole pour présenter leurs excuses à la famille de la victime, dont son frère jumeau Michel.Le 26 novembre 2011 dans le quartier populaire de Cannes-la-Bocca, dans l'ouest de la ville, le braquage de la bijouterie des frères Michel et Thierry Unik a coûté la vie à Thierry, 42 ans, tué d'une balle dans la tête. Dans un contexte national de recrudescence des vols à main armée contre les commerces de métaux précieux cette année-là, l'affaire avait suscité une vive émotion. Le hold-up avait duré moins de deux minutes, selon les caméras de vidéosurveillance à l'intérieur de la bijouterie. Les malfaiteurs avaient raflé les bijoux en or et pris la fuite sur une moto et un scooter volés. Ils avaient été interpellés fin janvier 2012. Leila Marchand Depuis les attentats qui ont frappé la région parisienne en janvier, le niveau d'alerte du plan Vigipirate n'est jamais redescendu : il reste réglé sur « alerte attentat » dans cette région et sur « alerte renforcée » dans le reste de la France. Un niveau qui nécessite des mesures exceptionnelles. L'opération « Sentinelle », déployée au lendemain des attaques, mobilise gendarmes, policiers et militaires. L'effectif de l'armée en particulier a atteint un niveau record.10 412 hommes ont d'abord été déployés dès le 15 janvier (près de 8 000 au titre du plan Vigipirate renforcé et 1 500 en mission quotidienne de protection), dont plus de 6 000 en Ile-de-France et 4 000 en régions. Il y a aujourd'hui plus de militaires mobilisés sur le territoire français que partout ailleurs à l'étranger, où ils sont 9 500.Les forces de l'ordre surveillent en priorité les lieux « sensibles » : grands magasins, transports en commun, immeubles de presse, sites touristiques et lieux de culte. En plus des 120 sites déjà compris dans la couverture classique, 592 sites ont été ajoutés depuis janvier.Actuellement, près de 20 000 policiers, gendarmes et militaires sont mobilisés pour assurer particulièrement la protection des lieux de culte, selon le ministère de l'intérieur.Issu d'une circulaire de 1978L'origine du plan Vigipirate remonte à 1978, quand la France et l'Europe « étaient confrontées aux premières vagues d'attentats terroristes menés par des organisations extrémistes, séparatistes ou soutenus par des Etats étrangers », comme il est justifié sur le site du gouvernement.Il se limite alors à une circulaire interministérielle relative « à la mise en oeuvre des vigilances en cas de menaces des cas d'agressions terroristes ». Déclenché une première fois dans le cadre de la guerre du Golfe, entre janvier et avril 1991, il est instauré de façon formelle après les attentats de 1995 à Paris. C'est en 2003 que sont adoptés les 4 niveaux d'alerte répertoriés par couleur (jaune, orange, rouge et écarlate). En 2014, ce classement est devenu obsolète car le pays se trouvait continuellement en alerte rouge depuis les attentats de Londres en 2005, et régulièrement en rouge renforcé lors des fêtes de fin d'année. Le niveau écarlate, le plus élevé, a été activé une seule fois, après l'attentat perpétré par Mohammed Merah à Toulouse en 2012.Désormais il n'existe de fait plus que deux niveaux : « alerte attentat » et « alerte renforcée ».300 mesures et deux niveaux d'alertesLe plan Vigipirate comprend 300 mesures différentes qui visent à protéger « les citoyens et le territoire contre la menace terroriste », « maintenir une culture de vigilance » pour prévenir tout attentat et « permettre une réaction rapide et coordonnée en cas de menace caractérisée ».Sous l'autorité du premier ministre, il évolue en fonction du niveau de menace, qui est évalué par les services de renseignement ou en cas d'attaque. Une centaine de mesures sont mises en œuvre en permanence : surveillance des transports, des lieux publics, contrôle des accès aux sites publics… D'autres sont spécifiques, comme celles liées aux événements sportifs. Le niveau « alerte attentat », le plus élevé, est mis en place en cas de « menace imminente ». Les ministères et préfecture se réunissent alors en cellules de crise, les forces de l'ordre et les forces armées sont en alerte, et surtout la surveillance des lieux et le contrôle des personnes sont renforcées. Certaines de ses « mesures exceptionnelles » restent confidentielles, pour des raisons de sécurité. Une « durée très limitée »Le plan Vigipirate avait été pensé comme une réponse exceptionnelle à des menaces spécifiques. Le niveau « alerte attentat » est prévu pour une « durée très limitée ». Il est pourtant appliqué depuis déjà trois mois. Dans un contexte de tension parfois extrême depuis janvier, encore alimenté par un projet d'attentat déjoué à Paris le 19 avril selon le gouvernement, le plan prend une tournure définitive.1 million d'euros Cette mobilisation sans précédent entraîne pourtant d'importants surcoûts. Pour couvrir l'indemnité de service accordée aux soldats mobilisés 24 heures sur 24 et les factures de ce déploiement, un million d'euros est dépensé chaque jour.De plus, ce dispositif qui dure met les forces de l'ordre sous tension. Difficile de maintenir 20 h/ 24 un niveau de vigilance élevé, en restant posté pour la plupart de façon statique devant un lieu dit « sensible ». Certaines compagnies de CRS et syndicats de police n'ont pas tardé à manifester leur épuisement et à réclamer une revalorisation de leur indemnité journalière.La pertinence de cette omniprésence pose aussi question : les militaires la juge dangereuse pour les soldats en faction, régulièrement pris pour cible : provocations, insultes, menaces jetées en passant.Le dispositif est amené à évoluer, notamment avec des patrouilles mobiles plus nombreuses, mieux déployées, et un effectif total allégé. De même, l'effectif de 10 500 militaires devrait baisser par palier, passant de 7 500 prochainement à 3 000.Leila MarchandJournaliste au Monde 24.04.2015 à 12h01 • Mis à jour le24.04.2015 à 14h03 La justice a accordé une indemnisation totale de près de 12 439 106,13 millions d'euros à Anne-Laure, une jeune fille âgée de 17 ans, victime d'un accident de la route qui l'a rendue tétraplégique. Une indemnité « record », a assuré son avocat.Cette indemnisation, que devra verser la compagnie GAN Assurances, se décompose en près de 4,5 millions d'euros en capital, et 7,9 millions d'euros, donnés sous la forme d'une rente indexée tous les ans, a précisé Me Jacques-Antoine car accident, confirmant une information de La Provence.La jeune fille aujourd'hui âgée de 17 ans, avait 14 mois quand l'accident a eu lieu dans le Gard. La voiture dans laquelle ses parents circulaient avec leurs trois enfants avait été percutée de plein fouet par un véhicule arrivant en sens inverse.480 euros par jourLa rente qui doit lui être versée correspond à une somme, à ce jour, de 480 euros quotidiens, qui doivent lui permettre d'être accompagnée 24 heures sur 24, a expliqué Me Preziosi. Les préjudices liés aux éventuelles pertes de gains professionnels devront être ultérieurement étudiés. Le montant atteint « est lié au fait que l'évaluation des dommages corporels progresse, et aussi au très jeune âge de la jeune fille », a estimé son avocat.« Le GAN avait proposé une indemnisation de 144 euros pour 12 heures de la journée, la justice a accordé une base horaire de 20 euros pour 24 heures, soit 3,3 fois plus », se félicite l'avocat d'Anne-Laure.La décision, susceptible d'appel de la part de l'assureur, est assortie de l'exécution provisoire. Elle a été rendue au bout de 16 ans, « parce qu'il fallait mesurer les conséquences », une fois que l'état de santé de la victime s'est stabilisé et que sa croissance s'est achevée, a expliqué son avocat. 24.04.2015 à 10h38 • Mis à jour le24.04.2015 à 14h41 | Anne-Aël Durand (Catane (Italie)) et Karim El Hadj (Catane (Italie)) Enzo Bianco est le maire de Catane, deuxième ville de Sicile, où ont été inhumés jeudi 23 avril 28 migrants morts dans le naufrage de samedi. Cet élu du Parti démocrate italien (PRI), ministre de l’intérieur entre 1999 et 2001, exerce son quatrième mandat à la tête de la ville. Il demande à l’Europe de repenser en profondeur sa politique d’immigration en Méditerranée.Lire aussi :L’UE se contente d’un compromis minimal en réponse à la dramatique crise migratoireCatane et la Sicile voient chaque jour débarquer de nouveaux migrants. Comment la ville et la région gèrent-elles cette situation ?L’attitude de ma ville et des Siciliens est extraordinaire. Nous sommes une des régions les plus pauvres de l’Europe, avec un chômage dramatique. A Catane, 50 % des jeunes sont sans emploi, et plus de 60 % parmi les jeunes femmes. Malgré la crise économique qui a frappé très fortement la ville, la population a très bien supporté l’arrivée des migrants, mieux que dans des régions plus riches, comme la Lombardie ou ailleurs en Europe. Après le naufrage, des gens ont appelé la mairie pour apporter à manger ou proposer leur aide.Jusqu’à il y a trente ans, la Sicile était une terre d’émigration vers les Etats-Unis, la France, l’Allemagne, l’Australie… Il y a dans le code génétique des Siciliens un respect pour ceux qui souffrent de la pauvreté et partent pour un autre pays chercher une vie meilleure. Ailleurs en Europe, il y a une certaine partie de la population qui a peur et qui est xénophobe. En Italie aussi. Mais ici, en Sicile, ce sentiment n’est pas très fort.Quels problèmes pose cet afflux de migrants à Catane ?L’avenir de l’Europe, de l’Italie, sera déterminé par leur capacité à affronter la question de l’immigration. Quelle que soit l’attitude du gouvernement, la pression démographique sera immense sur l’Europe et il n’y a aucune chance d’empêcher ces migrations.J’étais ministre de l’intérieur lors de la crise albanaise, quand des bateaux débarquaient sur les côtes orientales de l’Italie. La situation était affreuse. Mais on peut agir. Ici, à la mairie, j’ai une conseillère qui a été élue par les migrants. J’ai aussi créé un registre de citoyenneté pour les enfants, où ils sont inscrits comme « Catanais de naissance ». Ces enfants parlent italien et même le dialecte catanais, mais ne peuvent acquérir la nationalité qu’à 18 ans. C’est une manière de favoriser l’intégration.Dans la ville, il y a environ 10 % d’immigrés légaux et illégaux, et jusqu’à 25 % dans certains quartiers. Je sais qu’il y a des problèmes : du trafic de contrefaçon, beaucoup de prostitution. Catane essaie d’affronter ces questions par la prévention et la médiation plutôt que par la répression, sauf quand c’est nécessaire.Avez-vous les moyens de faire face à l’arrivée des migrants ?Non, bien sûr. Je reviens de Rome où j’ai assisté à une réunion entre l’Etat et les villes, pour demander de l’aide du gouvernement italien mais aussi de l’Union européenne. J’ai fait quatre propositions.D’abord, avoir un centre de premier accueil, parce que aujourd’hui les migrants sont logés dans des gymnases. Parfois 300 ou 400 personnes s’y entassent avec des matelas par terre et seulement 18 toilettes. Ce centre, qui pourrait être installé dans d’anciennes casernes militaires, ne devra pas arborer le drapeau de Catane ou de l’Italie, mais celui de l’Union européenne, car c’est l’Europe qui accueille ces personnes. J’ai parlé avec des Syriens et des Erythréens. Leur eldorado, ce n’est pas l’Italie, mais la Norvège et la Scandinavie, à cause des aides financières allouées aux demandeurs d’asile.Ensuite vient la question de Frontex, la police européenne des frontières, que j’ai contribué à lancer en 2001. Aujourd’hui, la siège de cette agence européenne se trouve à Varsovie, en Pologne, pour des raisons politiques. Est-ce là le couloir d’entrée principal de l’Europe ? J’aimerais que le bureau exécutif soit ici. Je suis prêt à mettre à disposition gratuitement des locaux pour que les fonctionnaires européens voient et comprennent ce phénomène.Il faudrait aussi durcir les lois pénales sur le trafic d’êtres humains et créer un poste de procureur européen dévolu à ces questions, comme cela a été fait pour lutter contre le terrorisme.Enfin, on pourrait créer des corridors humanitaires pour les demandeurs d’asile. Avec l’aide de l’Egypte, l’Europe ouvrirait un bureau au Caire pour les Syriens. Aujourd’hui, ceux-ci passent par la Libye, y vivent trois ou quatre mois dans des conditions terribles. Les faire venir par bateau ou avion coûterait moins cher que les opérations actuelles de secours en mer. Ce système faciliterait le tri entre demandeurs d’asile et clandestins. Concernant ces derniers on pourrait signer des accords avec leur pays d’origine pour les reconduire chez eux. J’ai évoqué cette question au comité des régions à Bruxelles la semaine dernière et j’espère déposer une proposition de résolution lors de la prochaine session plénière.L’immigration n’est pas une urgence du moment mais une question de fond. Il y a deux semaines, nous avons accueilli 11 500 migrants en Sicile, mais peut-être qu’en juin il y en aura 20 000 par semaine. Aujourd’hui, en Libye, entre 500 000 et un million de personnes aspirent à venir en Europe. Avec la croissance démographique de 7 % ou 8  % en Afrique, contre un peu plus de 1 % ici, la pression migratoire est mécanique.Lire le décryptage : Méditerranée : chiffres et carte pour comprendre la tragédieAnne-Aël Durand (Catane (Italie))Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteKarim El Hadj (Catane (Italie))JournalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste Benoît Floc'h Elles patientent depuis six mois, mais l’attente est en passe de prendre fin. Lundi 27 avril, universités et écoles d’ingénieurs publiques connaîtront la dotation que l’Etat leur versera en 2015. Et, parmi elles, celles qui sont désignées pour participer à un inédit « exercice de solidarité » − selon l’expression du ministère de l’éducation nationale − de 100 millions d’euros seront également fixées sur leur sort.Si leur budget, voté par le Parlement, est stable (à 12,8 milliards d’euros), l’ensemble des établissements qui dépendent du ministère de l’enseignement supérieur recevront cependant 200 millions supplémentaires cette année. Pour les financer, l’Etat dégage 100 millions d’euros grâce à la fin du chantier de désamiantage de Jussieu. L’autre moitié sera récupérée sur la dotation prévue de 47 établissements, l’Etat considérant qu’ils ont mis trop d’argent de côté ces dernières années.Sont concernés 11 universités sur 76, 25 écoles d’ingénieurs sur 36 et 12 « grands établissements ». Les règles prudentielles imposent aux universités d’avoir au moins 30 jours de réserve − les « fonds de roulement » − devant elles. L’Etat s’est intéressé aux établissements qui avaient économisé plus du double (soit 65 jours).Selon un rapport des inspections générales de Bercy et du ministère de l’éducation remis le 10 avril, sur un total de 1,4 milliard d’euros de fonds de roulement, « de 350 à 375 millions d’euros ne sont pas engagés [dans des projets] et sont donc mobilisables », précise le ministère. Manière de montrer que l’Etat, qui n’en retient que 100, est resté mesuré.Colère sur les campusCette modération affichée ne suffira sans doute pas à calmer la colère qui sourd sur les campus, surtout dans les établissements les plus touchés : l’université d’Artois (Pas-de-Calais) se voit retenir 24 millions d’euros mais ses réserves s’élevaient à 161 jours ! Lille-II 8,8 millions, Paris-II-Panthéon-Assas 7,7 millions… « La solidarité, très bien, j’y suis très attaché, indique Xavier Vandendriessche, président de l’université Lille-II. Mais j’y participe déjà à hauteur de 8 millions par an, somme qui devrait nous revenir, à en croire l’Etat lui-même, mais qu’il ne nous verse pas ! Par ailleurs, la solidarité ne devrait pas connaître de limites. D’accord pour partager l’argent, mais il faut aussi partager les postes… Il m’en manque 484, quand d’autres en ont 700 ou 800 en trop. »Le fonds de roulement de Lille-II passera de 90 à 72 jours. L’université avait mis 43 millions de côté. « Pourquoi se fait-il que mon établissement dispose de cette somme ? poursuit M. Vandendriessche, parce que notre université a toujours été gérée avec mesure et rigueur. Nous essayons d’être efficaces en utilisant le moins d’argent possible. Aujourd’hui, le plafond de la fac de médecine fuit et l’IUT de Roubaix s’effondre. Si on me prend mes fonds de roulement, comment je fais les réparations ? »Côté écoles d’ingénieurs, la colère est tout aussi vive. « C’est une mesure scandaleuse et inéquitable, estime François Cansell, président de la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (CDEFI). Cela fait des années que nous assainissons nos comptes. Ce sont ceux qui y ont le plus travaillé qui seront pénalisés. » Comme lui, M. Vandendriessche déplore le message ainsi envoyé à la communauté universitaire : « C’est la prime à une gestion dispendieuse, s’agace-t-il : allez-y, dépensez votre argent ! A la fin, il n’y aura aucune conséquence, l’Etat fera une rallonge en prenant de l’argent aux autres… »Excès de prudenceCe n’est vraiment pas comme cela que l’on voit les choses au ministère. Sans oser prononcer les mots de « mauvais gestionnaire » à propos des établissements qui économisent trop, une source proche du dossier considère que « ce n’est pas une prime à la mauvaise gestion. Au contraire : des réserves prudentielles excessives ne sont pas signe de sagesse et de cohérence. L’excès de prudence n’est plus de la prudence. Les universités doivent développer une culture de l’investissement ». Le ministère rappelle d’ailleurs que « l’opération n’obère pas la capacité des établissements à investir : il a été tenu compte des projets d’investissement d’ores et déjà engagés, qui ont été placés en dehors de l’assiette de l’opération de mobilisation ».L’Etat insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas de réaliser des économies, mais de financer des mesures « qui étaient parfois attendues depuis longtemps par la communauté universitaire » : la compensation des frais d’inscription qui ne sont pas payés aux universités par les étudiants boursiers et l’augmentation mécanique des rémunérations (baptisée « glissement vieillissement technicité »). L’argent permettra également de financer des mesures catégorielles et les 1 000 emplois supplémentaires promis en 2015. Reste un point : l’opération sera-t-elle reconduite en 2016 ? Au ministère, l’idée ne choque pas.Benoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.04.2015 à 00h41 • Mis à jour le24.04.2015 à 08h50 | Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) Un sommet « extraordinaire » ponctué par une formule de Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne : « J’aurais voulu que nous soyons déjà plus ambitieux. » Juncker faisait allusion au manque de solidarité entre Européens, en partie confirmé au cours de cette rencontre tenue à Bruxelles et qui devait apporter une réponse forte aux drames survenus récemment en Méditerranée. L’Union s’est, comme souvent, contentée d’un compromis minimal.Les Vingt-Huit s’en tirent au moins avec un résultat concret : le budget de l’opération Triton est triplé, passant de 2,9 à 9 millions d’euros mensuels. Soit un retour aux moyens consacrés antérieurement par l’Italie à Mare Nostrum, l’opération de sauvetage arrêtée en octobre 2014 parce qu’elle aurait, selon certaines capitales, facilité la tâche des passeurs en recueillant des milliers de personnes…Lire le décryptage : Méditerranée : chiffres et carte pour comprendre la tragédiePlus de ressources pour FrontexPour l’avenir, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Belgique et la France ont déjà annoncé une participation accrue aux opérations conduites par l’agence Frontex. Paris enverra un navire patrouilleur, un remorqueur en haute mer et doublera le nombre de ses experts engagés, a indiqué le président François Hollande. Jusqu’ici, la France avait mobilisé deux bateaux et un avion dans Triton. Le mandat de l’opération n’est pas modifié mais ses possibilités d’intervention dans les sauvetages se trouvent étendues, affirment les conclusions du sommet : il fallait fixer un objectif humanitaire sans offrir aux trafiquants la certitude que les occupants de leurs bateaux seraient à chaque fois sauvés. À noter que les navires du Royaume-Uni — qui n’est pas membre de Frontex — se déplaceront où ils l’entendent dans la zone entre les côtes libyennes et italiennes.Un autre objectif proposé par la Commission européenne était la saisie et la destruction des embarcations utilisées par les réseaux criminels. Il se heurte, comme prévu, aux contraintes du droit international : les Européens veulent obtenir l’aval du Conseil de sécurité des Nations unies. François Hollande doit évoquer, ce vendredi, la question avec Vladimir Poutine — la Russie est l’un des membres permanents de ce Conseil — et semble convaincu qu’il peut le convaincre de ne pas opposer son veto, « à condition que nous soyons très clairs sur nos objectifs et les moyens utilisés ». Dans l’intervalle, la Haute représentante Federica Mogherini doit présenter les options pratiques d’une telle intervention.Il reste le volet de la solidarité et, sur ce plan, on a assisté à un recul par rapport au projet de conclusions qui circulait avant le sommet. La réforme de « Dublin II », qui force l’Etat dans lequel arrive le migrant à traiter seul son dossier du début à la fin ? « Une perspective, nous allons y travailler », explique le président Hollande. Le « projet pilote » visant à accueillir 5 000 réfugiés syriens supplémentaires, répartis dans toute l’Union ? Le chiffre est oublié et une répartition ne se fera que sur une base volontaire, comme l’a exigé le premier ministre britannique David Cameron. Oubliée l’idée de « quotas » obligatoires, évoquée par l’Allemagne. François Hollande a indiqué jeudi que la France accueillerait entre « 500 à 700 » personnes. Manque d’ambitionLe Parlement européen attendait, à l’évidence, une action plus ambitieuse. « J’ai été surpris, ce matin, par leur sentiment dominant lors d’une réunion des présidents de groupe. C’était celui de la colère », expliquait le président de l’assemblée, Martin Schulz. Habituellement modéré, le groupe conservateur du PPE lance : « Assez de mots, pas de simple séance photo, il faut des réponses concrètes. » Le groupe en appelle à une politique d’asile commune aux Vingt-Huit et à l’instauration d’un système de quotas contraignant pour répartir les réfugiés entre tous les pays.« Ce qui se déroule aujourd’hui n’est rien d’autre que la conséquence de ce que l’Europe n’a pas voulu faire », enchaîne le chef du groupe libéral et démocrate, Guy Verhofstadt. À savoir, selon lui, « appuyer une mission onusienne de stabilisation en Libye, aider l’opposition démocratique syrienne, faire de Frontex une véritable agence de protection des frontières avec une contribution obligatoire des États, développer un système de visas humanitaires qui n’obligerait pas les gens à s’en remettre à des réseaux criminels ». L’ancien premier ministre belge conclut : « Comme l’Europe a refusé d’intervenir dans son voisinage, elle affronte aujourd’hui le problème du djihadisme et celui des réfugiés. Si elle persiste, elle devra affronter d’autres drames. »Fallait-il, en réalité, convoquer ce sommet extraordinaire, sans être certain qu’il pourrait formuler une réponse qui soit vraiment à la hauteur de l’enjeu ? « La tenue du sommet ne pouvait être la réponse en soi. Nous attendons maintenant le plan pour l’immigration que la Commission annonce pour la mi-mai », explique M. Schulz.Attendu à Strasbourg, mercredi 29 avril, le président du Conseil, Donald Tusk doit redouter un accueil peu chaleureux.Lire :Naufrages en Méditerranée : Frontex et sa mission « Triton » mises en causeJean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.04.2015 à 14h46 • Mis à jour le 02.04.2015 à 18h09Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/vie-etudiante/article/2015/04/02/sexistes-les-etudes-d-informatique_4607832_4401467.html"data-title="Etudiante en informatique, « Les blagues sexistes rythmaient mon quotidien »"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/04/02/400x300/4608607_7_9bfd_un-clavier_095d92131782d2a97ccf312c902f796f.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/vie-etudiante/article/2015/04/02/sexistes-les-etudes-d-informatique_4607832_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" L'informatique, c'est « un » ordinateur, « un » logiciel, « un » écran, « un » algorithme, « un » clavier et tout cela fonctionne plus facilement avec… « une » souris. Les formations d'informatique demeurent un univers où le masculin l'emporte largement. Ce qui n'empêche pas les « geekettes », comme les suffragettes en leur temps, de baliser le chemin vers l'égalité. Voici l'expérience de quelques-unes de ces jeunes femmes, qui ont donné leur témoignage au Monde.Pour eux, les femmes ne sont là « que pour les quotas »L'informatique fait partie des milieux où la présence des femmes surprend encore. Margaux L., 20 ans, étudiante en IUT d'informatique, raconte : « C'est un domaine encore un peu machiste. Si j'ai de bonnes notes, ou si je suis acceptée dans une filière sélective, c'est parce que je suis une fille. Autrement dit, si je suis là, ce n'est pas parce que je suis travailleuse ou bonne élève, mais parce que j'ai un chromosome X de plus ! », grince la future informaticienne. Mais lorsqu'il s'agit de rendre sa copie, hommes et femmes sont traités sur un pied d'égalité : « Mon apprentissage est le même que celui d'un garçon. Je remercie mes professeurs de ne pas faire la différence. »>> Lire : Informatique : quelles formations pour avoir un emploi ?Ingénieure en informatique, Marion X., 24 ans, se souvient également de cette bataille contre les rumeurs d'illégitimité qu'elle a dû mener quotidiennement. Entrée en école d'ingénieurs, elle ne compte plus les petites phrases insinuant que les femmes ne sont « là que pour les quotas ». « Mais ce sont finalement ces remarques qui m'ont donné la force et le courage de ne pas baisser les bras, comme une mission personnelle pour leur prouver que je suis aussi capable qu'eux. » Le sexisme de certains peut ainsi renforcer la motivation. Mais pour la jeune femme, évoluer dans un milieu encore majoritairement masculin a aussi ses avantages, comme celui « d'être entourée de personnes attentionnées et d'avoir plus facilement de l'aide. En définitive, c'est une chance réelle. »Blagues salaces au quotidienMême expérience pour Philippine L., en deuxième année de BTS informatique : « Mes camarades sont tous gentils et avenants avec moi. » Malgré son intégration réussie, Philippine regrette la lourdeur et les limites dialectiques de ses compères : « Leurs conversations sont principalement orientées sexe et jeux vidéo. C'est parfois pesant », concède d'une litote la jeune femme. Histoires salaces et humour de troisième mi-temps, « les blagues sexistes rythmaient mon quotidien, reconnaît Marion X. J'ai fini moi-même par prendre l'initiative de les lancer pour en contrôler le contenu ».Naïs A., élève de l'école 42, à Paris, goûte avec plus de plaisir son virage vers l'univers geek. Dans sa première vie étudiante, au sein d'une école de communication, « pas moyen de passer une journée sans se sentir jugée sur la façon de s'habiller ». L'artifice n'étant pas en cour parmi les apprentis codeurs, Naïs se sent comme dans une oasis : « C'est toujours avec le sourire que je viens à l'école, et j'en pars difficilement. »Marion D. a intégré une école d'informatique en septembre. Quatre autres filles suivent ce cursus essentiellement masculin, et elle dit n'avoir été confrontée à « aucun préjugé, ni propos sexiste ». « Ça s'améliore », mesure-t-elle. Doucement.Eric Nunès width="314" height="157" alt="Souvent bon enfant, les journées d'intégration peuvent mal tourner, d'où l'importance pour les étudiants d'apprendre à dire non au bizutage. " src="http://s2.lemde.fr/image/2014/09/17/314x157/4489168_3_d698_souvent-bon-enfant-les-journees_ca1ae189308b8332ba1db9c3de2c5a90.jpg" Vous avez été confronté au bizutage. Témoignez. Dans les récentes années, en tant qu'étudiant, vous avez assisté ou subi directement des pratiques d'intégration dégradantes, s'apparentant à du bizutage. Que s'est-il passé ? Comment l'avez-vous vécu ? Quelle a été la réaction des autres étudiants et de l'établissement ? width="314" height="157" alt="Lors d'un bizutage étudiant, le 9 septembre 2010 à Lyon (photo d'illustration)." src="http://s1.lemde.fr/image/2015/04/02/314x157/4608424_3_a1bc_lors-d-un-bizutage-etudiant-le-9-septembre_83f34c4db312f321f086936a197d189a.jpg" L’Etat exige la fin du bizutage à l’Ecole des arts et métiers Quels changements à la tête du classement des lycées 2015 ? A lire sur le blog Une année au lycée. width="314" height="157" alt="Le point sur le calendrier scolaire des trois prochaines années." src="http://s1.lemde.fr/image/2010/09/02/314x157/1406038_3_0656_le-point-sur-le-calendrier-scolaire-des-trois_fd92fd90325cef74980333e166a55323.jpg" Vacances scolaires : le calendrier des trois prochaines années 02.04.2015 à 14h36 • Mis à jour le02.04.2015 à 15h12 | Aurélie Collas Le chronopsychologue François Testu, président de l’Observatoire des rythmes et des temps de vie de l’enfant et du jeune, revient sur le projet de calendrier scolaire des trois prochaines années, présenté, jeudi 2 avril, par la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem. Ces projets apportent quelques ajustements pour « répondre à des difficultés bien identifiées » : des vacances de printemps avancées d’une semaine, un pont de l’Ascension généralisé, un redécoupage des zones A, B et C, et une rentrée des classes fixée « au plus tôt le 1er septembre ».Lire aussi :Un calendrier scolaire inspiré par le lobby du skiQue pensez-vous du projet de calendrier triennal présenté par la ministre ?Incontestablement, ce calendrier traduit un souci de ménager les enfants, en gardant ce qui a été mis en place ces dernières années : une coupure de quinze jours à la Toussaint, une rentrée qui n’empiète pas sur le mois d’août – pour ne pas rallonger le premier trimestre –, un réaménagement de la semaine. Un équilibre de l’année entre périodes de cours et périodes de vacances est recherché.Mais le calendrier scolaire reste un sujet complexe et délicat. Il suppose de trouver un compromis entre la satisfaction des besoins des adultes, notamment des besoins économiques, et le respect des rythmes des enfants, qui nécessite une alternance proche du « sept semaines d’école, deux semaines de vacances ». Dans ce projet, on ne peut pas dire que l’intérêt de l’enfant ait été oublié, mais l’alternance proposée n’est pas encore satisfaisante. Le problème vient surtout du troisième trimestre, qui reste trop long : jusqu’à onze à douze semaines de classe pour certaines zones.Quelles seraient les solutions pour avoir une année qui respecte mieux les rythmes des enfants ?C’est une refonte globale du nombre d’heures, de jours et de semaines de classe qu’il faudrait engager pour résoudre le problème du calendrier scolaire français : un nombre très important d’heures, concentré sur très peu de jours.Pour rééquilibrer l’année, on pourrait déjà envisager de la découper en six périodes de classe au lieu de cinq. Autrement dit, couper le troisième trimestre en deux, avec une période de vacances de quinze jours au milieu. Dans le projet de calendrier triennal, on voit un peu s’amorcer cette évolution, avec la généralisation du pont de l’Ascension qui permet une pause de quatre jours.Ensuite, j’estime que raccourcir les vacances d’été pour étaler l’année sur 37 à 38 semaines au lieu de 36 ne serait pas scandaleux. Mais alors, il ne faudrait pas empiéter sur le mois d’août. Le premier trimestre est déjà très long ; il concentre 40 % du temps scolaire. On pourrait plutôt rogner sur le début du mois de juillet. Le 3e trimestre ne serait pas rallongé pour autant s’il est coupé en deux.Enfin, je l’ai souvent dit, c’est le baccalauréat qui, en France, détermine le calendrier scolaire dès les petites classes. Tant qu’il sera maintenu dans sa forme actuelle – un examen final organisé sur tout le mois de juin –, on n’arrivera pas à toucher à l’année. Le transformer en contrôle continu est une proposition explosive… Au moins pourrait-on envisager de distinguer le calendrier scolaire du lycée et celui du primaire et du collège.L’alternance « sept semaines de cours, deux semaines de vacances » est souvent présentée comme une référence. Mais fait-elle consensus parmi les chercheurs ?C’est un idéal partagé. Il n’est pas forcément atteignable, mais on peut s’en rapprocher – avec, par exemple, des périodes de six à huit semaines de classe. L’important est surtout d’avoir deux semaines de vacances : une première pour se « désynchroniser » du rythme de l’école, et l’autre pour se sentir vraiment en vacances.Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.04.2015 à 13h29 • Mis à jour le02.04.2015 à 17h38 Le maire UMP de Tarbes, Gérard Trémège, a été mis en examen, jeudi 2 avril, « pour prise illégale d'intérêt, favoritisme et trafic d'influence passif au profit d'entreprises locales ».M. Trémège a été remis en liberté sous contrôle judiciaire, une mesure « qui ne l'empêche pas d'exercer son mandat de maire », a assuré son avocat, Me Didier Seban. Selon celui-ci, son client « reconnaît des erreurs possibles dans la passation de marchés publics, mais nie toute volonté de “système Trémège”» dans ce dossier, qui porte notamment sur la revente de terrains et de biens immobiliers par la municipalité.Le maire de Tarbes avait été placé en garde à vue mardi matin, de même que sa compagne, Isabelle Bonis, directrice de la société d'économie mixte de construction de la ville ; son adjoint à l'urbanisme, Michel Forget ; quatre chefs de service de la municipalité ; l'architecte Joris Ducastaing ; et Michel Caillaud, ancien directeur général des services de M. Trémège.Selon une source judiciaire, Isabelle Bonis a été mise en examen mercredi pour « recel de prise illégale d'intérêt », et le chef des services de la voirie pour « trafic d'influence passif ». M. Forget et trois autres chefs de service l'ont été pour complicité ou recel de trafic d'influence et de prise illégale d'intérêt, selon les cas. Quant à l'architecte Joris Ducastaing, il a lui aussi été mis en examen, pour des chefs qui n'étaient pas encore connus jeudi à la mi-journée.Laissés libres et placés sous contrôle judiciaireTous les mis en examen dans ce dossier ont été laissés libres et placés sous contrôle judiciaire. Michel Caillaud, qui comparaissait jeudi midi devant un juge d'instruction de Pau, est poursuivi pour « trafic d'influence, complicité de favoritisme et de prise illégale d'intérêt ». Selon Me Seban, Gérard Trémège est « heureux de s'expliquer » dans un dossier « qu'il ne connaissait que par la presse ». « Il est très en colère du traitement qui lui a été infligé, quarante-huit heures de garde à vue, et conteste tout », a précisé son avocat. Le maire nie notamment avoir reçu des cadeaux ou des voyages en échange de marchés ou de faveurs, et va faire appel de sa mise en examen et de son contrôle judiciaire, a annoncé son défenseur.Les auditions ont eu lieu dans le cadre de l'information judiciaire qui a été ouverte contre X en septembre 2013, à Pau, au sujet de faits présumés de prise illégale d'intérêt et de recel, ainsi que « d'atteinte à l'égalité des candidats dans les marchés publics (favoritisme) ».Selon une source proche du dossier, l'enquête concerne les conditions de réalisation de marchés publics mais également la cession d'une maison par la mairie à vil prix, revendue ensuite beaucoup plus cher après avoir été transformée par la compagne du maire. Joëlle Stolz (Vienne, correspondante) A 14 ans, l’apprenti djihadiste rêvait d’organiser un attentat à l’explosif dans une gare de Vienne pour tuer le maximum de gens, et avait enregistré un plan des lieux sur sa PlayStation. L’histoire a l’air d’un canular, mais elle fera l’objet d’un procès, le 19 mai, devant le tribunal de Sankt-Pölten, en Basse-Autriche.L’accusé, Mertkan G., un collégien d’origine turque, risque jusqu’à cinq ans de prison. Selon le dossier établi par le procureur, auquel le quotidien viennois Kurier a eu accès, le garçon était lié à l’organisation de l’Etat islamique (EI) et voulait se rendre en Syrie. On lui reproche d’avoir préparé un attentat, mais aussi d’avoir essayé de recruter pour le djihad l’un de ses camarades d’école, âgé de 12 ans.Selon son avocat, le pénaliste Rudolf Mayer – il fut le défenseur de Josef Fritzl, le père incestueux qui a séquestré pendant vingt-quatre ans, dans une cave, sa fille et leurs enfants –, il s’agit de « jeux imaginaires d’un adolescent travaillé par la puberté », que son séjour derrière les barreaux, depuis janvier, a ramené à la raison. Tel n’est pas l’avis du parquet, qui considère Mertkan G. comme dangereux, ni celui de la psychologue chargée de l’examiner, frappée par son manque de distance critique envers l’EI.Images de décapitationsLes policiers ont trouvé sur sa PlayStation, son smartphone et son ordinateur portable d’innombrables images de décapitations, de tortures, d’exécutions sommaires ou de cadavres atrocement mutilés. Plus grave : grâce à des sites Internet de propagande terroriste, l’adolescent avait eu accès à des indications pour fabriquer des explosifs, qu’il avait téléchargées sur sa console de jeux. Sous un nom d’emprunt, il aurait communiqué, par le truchement de Twitter, avec un mystérieux correspondant – lequel utilisait une photo d’Oussama Ben Laden – sur son projet d’un attentat à la bombe au Westbahnhof, la gare viennoise qui dessert les villes de province.La radicalisation du collégien serait une réaction aux frustrations vécues depuis son arrivée en Autriche, à l’âge de 7 ans : l’absence de son père, vite expulsé vers la Turquie, la fragilité de sa mère, qui parle à peine l’allemand, l’orientation scolaire vers une voie sans issue l’ont poussé vers le rigorisme religieux, puis vers la propagande djihadiste. Il a fait un premier séjour en détention préventive, à l’automne 2014, quand la directrice de son école a sonné l’alarme.Mimétisme terroristePlacé sous contrôle judiciaire, il est retourné en prison, en janvier, après avoir fugué et tenté d’enrôler un camarade encore plus jeune que lui. La presse autrichienne a traité cette affaire avec une rare discrétion. Le porte-parole du ministère de l’intérieur, Karl-Heinz Grundböck, précise au Monde que la police a organisé il y a quelques mois une session avec les journalistes, afin de les sensibiliser : tous les experts redoutent en effet le phénomène du mimétisme terroriste, amplifié par l’écho médiatique.Environ 200 personnes, dont des mineurs, ont rejoint la Syrie et l’Irak depuis l’Autriche. Elles sont 70 à en être revenues. Plus d’une douzaine de djihadistes attendent en prison d’être jugés : parmi eux Mertkan G., 14 ans. Vienne veut dissuader les candidats au djihadJoëlle Stolz (Vienne, correspondante)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 01.04.2015 à 15h32 En 2014, l'éducation nationale a prononcé 16 révocations définitives d'enseignants, qui venaient d'être condamnés pour des agissements pédophiles ou pour détention d'images pédopornographiques, a annoncé, mercredi 1er avril, la ministre de l'éducation, Najat Vallaud-Belkacem.Cette annonce a été faite après la révocation d'un directeur d'école à Villefontaine, près de Lyon, et la suspension de deux autres enseignants, en Moselle et près de Rennes.Lire aussi : Après l'affaire de pédophilie en Isère, l'éducation nationale a reçu plusieurs signalementsIl faut « faire attention à ne pas jeter l'opprobre sur l'ensemble du personnel », a pris soin de préciser la ministre, rappelant que l'éducation nationale compte environ un million de fonctionnaires, dont 840 000 enseignants.Une réunion entre procureurs généraux et recteurs aura lieu la semaine prochaine, avec pour objectif de rappeler l'obligation aux services de la justice de signaler à ceux de l'éducation toute condamnation d'un membre de l'éducation nationale pour des faits de pédophilie ou de pédopornographie.Obligation de transmission des informationsCette obligation de transmission des informations est soulignée dans une circulaire de la garde des sceaux, dont la publication la plus récente date du 11 mars. Mais, dans les faits, elle n'est pas toujours appliquée, comme l'ont montré récemment les affaires de Villefontaine (Isère) et de Rennes.Les casiers judiciaires des fonctionnaires sont examinés à leur embauche, mais rarement en cours de carrière. La réunion de la semaine prochaine s'interrogera donc sur un éventuel « systématisme » ou « régularité » dans ce processus pour le personnel éducatif, a ajouté Najat Vallaud-Belkacem.Le directeur de l'école de Villefontaine mis en examen pour des viols sur ses élèves de cours primaire qui auraient été commis entre décembre 2014 et mars 2015 avait été condamné en 2008 à six mois de prison avec sursis pour détention d'images pédopornographiques.Double enquête administrativeLe professeur de sport dans un collège d'Orgères, près de Rennes, avait été condamné en 2006 « pour détention de l'image d'un mineur présentant un caractère pornographique ». Il est en outre mis en examen pour agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans « dans le contexte familial ». Il n'a pas encore été jugé dans cette affaire-ci.Le fonctionnement normal de l'éducation nationale et de la justice, « dès lors qu'on a connaissance de faits graves, est de suspendre » l'enseignant, a rappelé la ministre. Si les faits étaient avérés, la personne serait révoquée.Les ministères de la justice et de l'éducation mènent actuellement une double enquête administrative – une première pour ces deux ministères – sur les « dysfonctionnements » mis en évidence dans les affaires de Villefontaine et de Rennes. Ses conclusions seront rendues le 30 avril. Gérard Davet et Fabrice Lhomme L'essentielEn décembre 2012, la commission nationale des comptes de campagnes invalide les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy.L'UMP règle en 2013 les 516 615 euros de pénalités infligés à M. Sarkozy après le dépassement du plafond de dépenses de campagne.En décembre, M. Sarkozy annonce sa décision de rembourser l'UMP. Convoqué mercredi 1er avril au matin par les juges Renaud Van Ruymbeke et Serge Tournaire, qui instruisent depuis octobre 2014 l’affaire dite des pénalités, Nicolas Sarkozy a été placé sous le statut de témoin assisté, a fait savoir le parquet. Ce statut est intermédiaire entre celui de témoin simple et de mis en examen : il suppose qu’il existe des indices rendant vraisemblable que l’intéressé ait pu participer à la commission des infractions.Lire aussi : Bygmalion : trois responsables de la campagne de Sarkozy en garde à vueM. Sarkozy, déjà poursuivi pour « trafic d’influence », « corruption » et « violation du secret professionnel » dans un autre dossier – l’affaire Azibert –, se voit reprocher la prise en charge par l’UMP des pénalités financières qui lui avaient été infligées en décembre 2012. A cette date, constatant les dépassements de la campagne présidentielle malheureuse de M. Sarkozy, la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) avait ordonné au candidat de restituer à l’Etat l’avance forfaitaire de 153 000 euros dont il avait bénéficié, et de verser au Trésor public 363 615 euros, soit le montant du dépassement du plafond des dépenses de campagne.Lire aussi : UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosLe rejet du compte du candidat Sarkozy avait d’ailleurs été confirmé en juillet 2013 par le Conseil constitutionnel. Les deux instances ne faisaient alors qu’appliquer l’article L52-15 du code électoral qui stipule que « dans tous les cas où un dépassement du plafond des dépenses électorales a été constaté par une décision définitive, la commission fixe alors une somme égale au montant du dépassement que le candidat est tenu de verser au Trésor public ».Or, les dirigeants de l’UMP – à l’époque, Eric Cesari, proche de M. Sarkozy, était encore le directeur général du parti présidé par Jean-François Copé – avaient pourtant signé en 2013 le chèque de remboursement, sur la foi d’une simple expertise juridique rédigée par l’avocat Philippe Blanchetier, alors qu’il revenait au candidat de payer de sa poche. Cette décision, alors même que l’UMP était exsangue financièrement, avait été actée le 4 juillet 2013, dans les bureaux de M. Sarkozy, et ce en sa présence.Lire aussi :Les affaires de l’UMP virent au casse-tête juridiqueA noter que Me Blanchetier est certes le conseil de l’UMP, mais il représente également les intérêts de M. Sarkozy, puisqu’il l’a défendu devant la Commission des comptes de campagne, tout en étant le trésorier de l’association de financement du Club des amis de Nicolas Sarkozy.D’autres mises en examensMais le changement de direction à l’UMP le 15 juin 2014 a totalement changé la donne. M. Copé emporté par la tempête Bygmalion, le trio d’anciens premiers ministres Raffarin-Juppé-Fillon prend les choses en main. A l’initiative de l’ancien premier ministre François Fillon, grand rival de M. Sarkozy, deux autres avis juridiques sont ainsi demandés à deux avocats, Mes François Sureau et Kiril Bougartchev. Elles vont radicalement à l’encontre des préconisations de Me Blanchetier : selon ces deux avocats, l’UMP n’avait tout simplement pas le droit de se substituer à Nicolas Sarkozy pour régler la sanction. Les commissaires aux comptes signalent ces faits au parquet de Paris, qui ordonne dans la foulée une enquête préliminaire.Les premières investigations semblent donner raison aux commissaires aux comptes, puisque les juges d’instruction, avant M. Sarkozy, ont mis en examen, pour « abus de confiance », la députée de la Marne Catherine Vautrin, en tant qu’ex-trésorière de l’UMP, et Jean-François Copé, en son ancienne qualité de président du parti.Lire aussi :L’ex-trésorière de l’UMP dénonce « un règlement de comptes politique » entre Fillon et SarkozyInquiet des développements de l’enquête judiciaire, M. Sarkozy avait annoncé, en décembre 2014, sa décision de rembourser l’UMP de la somme dont elle s’était acquittée pour lui. Mais cela ne change rien d’un point de vue judiciaire, la réparation d’un préjudice n’effaçant pas l’infraction initiale.Lire aussi :Soucieux d’éloigner les menaces judiciaires, Nicolas Sarkozy rembourse sa dette à l’UMPFabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 01.04.2015 à 09h52 • Mis à jour le01.04.2015 à 11h47 La garde à vue de François Guéant, le fils de l'ancien ministre de l'intérieur, a été levée, mardi 31 mars. Il était entendu depuis lundi dans l'affaire des soupçons de financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Les enquêteurs s'interrogeaient sur des « mouvements financiers » dans lesquels il était impliqué, selon une source proche du dossier.Plusieurs anciens dignitaires libyens ont fait état de financements occultes dans la campagne électorale de 2007, des accusations démenties par l'ancien chef de l'Etat et par d'autres dignitaires libyens.Pas de lien avec l'affaire des tableaux de GuéantCette affaire a révélé des soupçons de fraude fiscale pesant sur Claude Guéant — ce sur quoi son fils n'a semble-t-il pas été interrogé — dans le cadre de la vente présumée de tableaux flamands qui lui avait valu d'être mis en examen pour « blanchiment de fraude fiscale, faux et usage de faux ».L'ancien proche de Nicolas Sarkozy attribue en effet à cette vente un virement de 500 000 euros sur son compte en mars 2008, et ce alors que les tableaux sont estimés à une somme bien inférieure. En l'état des investigations les faits reprochés à Claude Guéant ne semblent toutefois pas liés à un quelconque financement libyen.body { background:white!important; }.globalo{ width:100%!important; margin:0!important; max-width:534px; border:2px solid #42bda8!important; padding-top:15px;}.globalo img{border:none!important;} a:hover{ text-decoration: none!important; }.tt4{ height:50px; margin:0!important;}.illustr{ margin-top: 20px;}.clear { clear:both;}.volet_droite{ height: 580px;}.sidebar .tt4_capital{ margin-top:0;}.decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0;}.decodeurs a{ border-bottom:0!important;}.central{ width:100%; float:left;}.illustr img{ width:100%; padding-top:10px;}.conteneur{ position: relative;}.fleche{ font-size:70pt; cursor: pointer; width:10%; position:absolute!important; top:-5px; height: 60px; margin: 0!important;}.fleche p{ margin:0!important;}.fleche:hover{ color:#42bda8;}.fleche.alpha{ left:2px; text-align: left;}.fleche.omega{ right:16px; text-align: right;}.detail p{ margin:5px 0!important;}.affaire .tt2_capital{ text-align: center;}.affaire{ padding:0 16px!important;}h1.tt4{ margin:0 10%!important; width:90%;}@media handheld { .article p{ line-height:120%; }}Naviguez dans les affaires Sarkozy« Affaire KarachiDate des faits présumés : 1995Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : Financement,justiceMotifs de l'enquête : Financement & violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel Résumé de l'affaire :A l'approche des élections de 1995, le gouvernement d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était ministre du budget, aurait accordé des commissions faramineuses lors de ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite. En échange, des intermédiaires (imposés dans la négociation de ces contrats par le premier ministre et son ministre de la défense François Léotard) auraient rétrocédé une partie des sommes perçues pour financer la campagne présidentielle de M. Balladur, dont M. Sarkozy était porte-parole. Une enquête est par ailleurs ouverte pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel" après un communiqué de l'Elysée fin 2011 assurant que le nom de M. Sarkozy "n'apparaît dans aucun des éléments du dossier". Or ni le chef de l'Etat ni la présidence ne sont censés avoir accès aux pièces figurant dans un dossier d'instruction. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Si son nom revient de nombreuses fois dans la procédure, Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas inquiété dans cette affaire. L'enquête a confirmé que M. Sarkozy avait donné son aval à la conclusion des contrats et la rémunération des intermédiaires, même s'il y était, dans un premier temps, farouchement opposé. Cela pourrait lui être reproché. Mais rien ne prouve qu'il ait eu connaissance du fait que ces contrats mirobolants généraient des rétrocommissions.Dans l'enquête ouverte pour violation du secret de l'instruction, M. Sarkozy n'est pas le signataire du communiqué incriminé. Il ne devrait donc pas être poursuivi. Où en est l'affaire :En juin 2014, six personnes ont été renvoyées en correctionnelle dans le cadre de cette affaire, principalement pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" tandis que la Cour de justice de la République (CJR) était saisie des cas d'Edouard Balladur et de François Léotard.Les juges ont estimé qu'il appartenait à la CJR, seule compétente pour juger des ministres, de choisir le statut – témoin, témoin assisté ou mis en examen – sous lequel elle souhaitera interroger Nicolas Sarkozy. Sur la base des éléments du dossier, une mise en examen – et a fortiori une condamnation – de M. Sarkozy paraît très improbable. L'enquête pour "violation du secret de l'instruction" est toujours en cours et personne n'est poursuivi pour le moment. Pour en savoir plus :Comprendre l'affaire de Karachi en trois minutes, si vous avez raté un épisode et Nicolas Sarkozy n'est pas tiré d'affaire" BettencourtDate des faits présumés : 2005-2012Nicolas Sarkozy est hors de causeType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de faiblesse, trafic d'influence et recelRésumé de l'affaire :Des enregistrements clandestins pratiqués par leur majordome révèlent notamment que les milliardaires André et Liliane Bettencourt auraient donné des enveloppes d'argent liquide à plusieurs personnalités politiques de droite. De son côté, Mme Bettencourt aurait obtenu des arrangements de l'administration fiscale, alors dirigée par Eric Woerth. Or l'épouse de M. Woerth travaille dans une société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Or, le ministre Woerth avait remis une Légion d'honneur à Patrice de Maistre, homme de confiance de Liliane Bettencourt. En marge de cette affaire principale, le procureur Philippe Courroye ordonné l'examen des communications sur téléphone mobile des journalistes du Monde qui travaillent sur ce dossier.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Quelques mois après avoir été mis en examen en mars 2013 pour "abus de faiblesse", Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d'un non-lieu en octobre de la même année. Les juges d'instruction ont estimé qu'ils ne disposaient pas d'assez d'éléments pour mettre en examen l'ancien chef de l'Etat, comme l'ont été certains de ses proches (l'ex-ministre Eric Woerth, l'homme d'affaires Stéphane Courbit, etc.).Où en est l'affaire :Eric Woerth a été mis en examen en février 2012 pour "trafic d'influence passif". Il est soupçonné d'être intervenu dans la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre en échange de l'embauche de sa femme dans la société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Il est également poursuivi pour "abus de faiblesse" envers la milliardaire de 91 ans, volet pour lequel il comparaîtra devant le tribunal correctionnel avec dix autres personnes, malgré le non-lieu requis du parquet de Bordeaux, ainsi que pour "recel" dans la partie concernant un éventuel "trafic d'influence". Pour en savoir plus :Affaire Bettencourt : pourquoi Nicolas Sarkozy n'ira pas au procèsUn non-lieu pour Nicolas Sarkozy malgré son "comportement abusif" Arbitrage Tapie Date des faits présumés : 2007-2008Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinanceMotifs de l'enquête : Soupçons de pressionRésumé de l'affaire :En 2008, Bernard Tapie a perçu 405 millions d'euros de l'Etat après qu'un arbitrage privé – et controversé – a reconnu les torts du Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas, qui appartenait à l'homme d'affaires. Ce dernier, ainsi que trois autres personnes, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", tandis que la ministre de l'économie d'alors, Christine Lagarde, a été de son côté mise en examen pour "négligence". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir fait pression sur Christine Lagarde pour obtenir un arbitrage favorable à Bernard Tapie, qu'il souhaitait remercier de son soutien lors de la campagne de 2007. Mme Lagarde a toutefois toujours soutenu qu'elle n'avait pas agi sur ordre de l'ancien président. Selon nos informations, il semble que Nicolas Sarkozy, très proche de Bernard Tapie qu'il a reçu plusieurs fois à l'Elysée, ait joué un rôle moteur dans le processus ayant abouti à la procédure d'arbitrage. Stéphane Richard, l'ancien chef de cabinet de Christine Lagarde – mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" – a indiqué aux enquêteurs que M. Tapie avait participé à une réunion à l'Elysée destinée à mettre en place la procédure d'arbitrage.Où en est l'affaire :L'enquête est toujours en cours. Pour le moment, il n'y a pas d'échéance concernant Nicolas Sarkozy. Il y a peu de chances qu'il soit inquiété car il bénéficie à partir de mai 2007 de l'immunité présidentielle.Pour en savoir plus : L'affaire Tapie-Crédit lyonnais, si vous avez manqué un épisode Les liens privilégiés entre Nicolas Sarkozy et Bernard Tapie Kazakhstan Date des faits présumés : 2010-2011Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinanceMotifs de l'enquête : Soupçons de pressionRésumé de l'affaire :Deux juges d'instruction s'intéressent aux dessous de contrats signés en 2010 entre la France et le Kazakhstan, pour près de 2 milliards d’euros. Ces marchés, qui comprennent la fabrication de 45 hélicoptères par Eurocopter, sont susceptibles d’avoir donné lieu au versement en France de rétrocommissions.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, afin d’adoucir le sort judiciaire de trois oligarques d’origine kazakhe poursuivis en Belgique, et de permettre la conclusion de ces mirifiques contrats. L'un de ses anciens conseillers à l'Elysée est également suspecté d'avoir touché des pots-de-vin.Où en est l'affaire :L'affaire n'en est qu'à ses débuts. Deux intermédiaires et une avocate niçoise, suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions, ont été mis en examen en septembre 2014. Pour en savoir plus : Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète SarkozySondages de l'ElyséeDate des faits présumés : 2007-2012Nicolas Sarkozy est hors de causeType d'affaire : PolitiqueMotifs de l'enquête : Favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délitsRésumé de l'affaire :Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'Elysée est soupçonné d'avoir passé plusieurs marchés de manière irrégulière pour la fourniture de sondages, contractés auprès des sociétés de deux conseillers du président, Patrick Buisson et Pierre Giacometti. L'affaire a connu de très nombreux rebondissements judiciaires. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle, de même que les membres de son cabinet, même si cette immunité étendue pose question.Où en est l'affaire :Une enquête est toujours en cours sur les conditions d'attribution de ces marchés. La justice a découvert également que Patrick Buisson avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas SarkozyPour en savoir plus : L'interminable saga des sondages de l'Elysée Sondages de l'Elysée : les juges sur la piste des bandesBygmalionDate des faits présumés : 2012Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de confiance et financement illégal de campagne électoraleRésumé de l'affaire :L'UMP et l'agence de communication Bygmalion sont soupçonnées d'avoir établi des fausses factures pendant la campagne présidentielle de 2012 pour cacher un dépassement de 18,5 millions d'euros du plafond légal des dépenses électorales.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Bien qu'il persiste à répéter qu'il n'a jamais eu connaissance du système de fausse facturation et qu'il n'a appris le nom de Bygmalion qu'après la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy serait désormais directement dans le collimateur des enquêteurs avec l'ajout de l'infraction de "financement illégal de campagne électorale", qui vise le candidat lui-même.Où en est l'affaire :Une information judiciaire est en cours. Trois anciens cadres de l'UMP ont été mis en examen pour "abus de confiance et "faux et usage de faux" : Eric Cesari, ex-directeur général du parti et très proche de Nicolas Sarkozy, Fabienne Liadzé, ancienne directrice financière, et Pierre Chassat, ex-directeur de la communication. Trois anciens responsables de Bygmalion sont poursuivis pour le seul motif de "faux et usage de faux" : les cofondateurs Bastien Millot et Guy Alvès ainsi que Franck Attal, ex-patron de la filiale événementielle Event & Cie.Pour en savoir plus :Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy directement menacé L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeLes protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Ecoutes/trafic d'influence Date des faits présumés : 2013-2014Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : JusticeMotifs de l'enquête : Corruption active et recel de violation du secret professionnelRésumé de l'affaire :Alors qu'il est en attente d'une décision cruciale de la justice concernant la possibilité d'utiliser ses agendas présidentiels dans plusieurs affaires (Tapie, Karachi), Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché, via son avocat Me Thierry Herzog, à influencer un juge, Gilbert Azibert, pour se renseigner sur le sens de leur décision, en échange d'une aide pour obtenir un poste à Monaco. Les juges ont placé sur écoute Nicolas Sarkozy et découvert à cette occasion qu'il utilisait un second téléphone portable, au nom de "Paul Bismuth". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy a été mis en examen début juillet pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel". Il risque jusqu'à dix ans de prison. Auparavant, son avocat, Me Thierry Herzog, et M. Azibert, avaient eux aussi été mis en examen. Où en est l'affaire :Nicolas Sarkozy a été mis en examen le 1er juillet 2014, mais cette mise en examen a été suspendue par la chambre de l'instruction, en attendant l'examen de requêtes en nullité déposées par M. Sarkozy. Ce dernier conteste les conditions de sa mise sur écoute. Pour en savoir plus :Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas SarkozyEcoutes de Sarkozy : qui sont les protagonistes de l'affaire ?, Pourquoi Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruptionAmende des comptes de campagne Date des faits présumés : 2012-2013Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de confiance, complicité et recelRésumé de l'affaire :Après le rejet de ses comptes de la campagne de 2012 par le Conseil constitutionnel, en juillet 2013, Nicolas Sarkozy aurait dû payer lui-même, en tant que candidat, l'amende de 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond des dépenses de campagne. Or, contrairement aux dispositions du code électoral, c'est l'UMP qui a payé cette amende.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est directement visé par une information judiciaire du parquet de Paris pour "abus de confiance", "complicité" et "recel".Où en est l'affaire :Nicolas Sarkozy devrait prochainement être entendu par des juges d’instruction. Reste à savoir sous quel statut : témoin, témoin assisté ou mis en examen ?Pour en savoir plus :Comptes de campagne de 2012 : Nicolas Sarkozy visé par une enquête UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosFinancement libyen Date des faits présumés : 2005-2007Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délitsRésumé de l'affaire :Le clan sarkozyste, alors à l'Elysée, est soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. L'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien très proche de plusieurs responsables de droite comme Brice Hortefeux et Jean-François Copé, aurait servi d'intermédiaire. Le site Mediapart a révélé l'affaire pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2012 et met en avant un document d'un ex-dignitaire libyen censé prouver ce financement illégal, dont la validité est contestée.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas mis en cause directement dans cette affaire, dont l'instruction est encore en cours. Il a porté plainte contre Mediapart pour « faux et usage de faux » ainsi que pour « publication de fausses nouvelles » après la révélation de la note libyenne.Où en est l'affaire :Une information judiciaire contre X a été ouverte par le parquet de Paris en avril 2013. Le juge Van Ruymbeke, qui enquête déjà sur l'affaire Karachi, a auditionné Ziad Takieddine, qui, s'estimant trahi par ses anciens amis de l'UMP, a affirmé qu'il « existe des preuves » du financement illégal.Pour en savoir plus :Sarkozy et la Libye : si vous n'avez rien suiviFinancement libyen de la campagne de Sarkozy : des accusations mais pas de preuvesAffaire Karachi : Ziad Takieddine, l'embarrassant ami des proches de Sarkozy » nombre_affaires = 9; var fiche_depart = 9; $(".omega.fleche p").click(function(){ fiche_depart ++; next() }) $(".alpha.fleche p").click(function(){ fiche_depart --; next() }) function next(){ if(fiche_depart == 1) { $(".alpha.fleche p").hide() } else { $(".alpha.fleche p").show() } if(fiche_depart == nombre_affaires) { $(".omega.fleche p").hide() } else { $(".omega.fleche p").show() } $(".affaire").hide() $("#affaire"+fiche_depart).show() } next() Camille Bordenet C'est une façade d'immeuble quelconque, crépi bistre usé, deux vitres teintées, aucune inscription, fondue dans une rue tranquille d'un quartier populaire du 11e arrondissement parisien. Une façade devant laquelle personne ne levait la tête, jusqu'à ce que des militaires, treillis camouflage et fusils d'assaut Famas en mains, ne s'y installent pour en surveiller l'entrée. Un « site sensible » donc, dont les soldats sont devenus le seul signe ostentatoire. Quand les badauds les questionnent sur le lieu qu'ils protègent, ils bottent en touche, dans un sourire courtois.Au comptoir du café d'en face, tout le monde sait que l'endroit abrite une école juive. Dans la rue adjacente, on trouve aussi une mosquée. Et quelques pâtés de maison plus loin, une synagogue. Autant dire qu'ici, les hommes en vert ou bleu, incarnations les plus visibles du plan Vigipirate, font désormais partie du décor. Tout le périmètre est protégé depuis qu'en janvier, l'Ile-de-France a été placée en niveau « Alerte attentat » – 6 200 militaires avaient alors été mobilisés dans la région, 10 500 à l'échelle nationale, sans compter les forces de police et de gendarmerie, pour protéger 830 « sites sensibles » en France dont 310, principalement juifs, en Ile-de-France. Depuis la guerre d'Algérie, jamais l'armée n'avait été aussi visible sur le sol français. C'est d'ailleurs l'un des objectifs recherchés : être vus pour rassurer. Et dissuader.Lire aussi notre reportage (abonnés) : L’armée parmi nousDes voisins acceptés ?Isaac Ouaki, 66 ans, gardien de la synagogue Michkenot Yaacov depuis une quinzaine d'années, accueille ce nouveau voisinage avec enthousiasme. « Depuis qu'ils sont là, on se sent protégés et en sécurité, explique le vieil homme en plissant ses yeux rieurs. Et on s'entend vraiment bien. Ils me proposent toujours un coup de main pour porter les livraisons. C'est comme des voisins ».Des « voisins », l'expression a été utilisée par l'association Voisins solidaires dans une campagne invitant les Français à « exprimer leur reconnaissance » à leurs soldats en adoptant des « gestes de voisinage ». « Ils ont dû prendre pas mal de kilos avec toutes les pâtisseries qu'on leur a apporté depuis janvier », s'amuse Cédric Bensimon, 38 ans, un fidèle de la synagogue.Quelques mètres plus loin, devant la mosquée Omar – longtemps restée dans les radars parce qu'elle a été fréquentée par des individus tentés par le djihad armé (notamment la filière des Buttes Chaumont dont a fait partie Chérif Kouachi) –, ni soldats, ni policiers. Seulement un fidèle vêtu d'un gilet de sécurité jaune fluo.Dans le silence de son bureau, le Coran posé sur la table, le cheikh Achour explique qu'il a préféré décliner la proposition de protection policière parce qu'il ne faut « pas céder à la peur ». « Si on en a besoin, je la demanderai, mais je suis confiant : ici, on vit depuis longtemps ensemble, il y a toujours eu une bonne entente entre voisins, du respect entre les communautés et un dialogue interreligieux entre chrétiens, juifs et musulmans. Les attentats de janvier n'y ont rien changé ». Et de marteler : « les terroristes qui ont fait ça ne sont pas des musulmans, ils ne représentent pas l'islam, l'islam est une religion de paix et de miséricorde ».Celle qui reçoit derrière son comptoir juifs et musulmans au sortir de leurs prières ne dira pas le contraire sur le quartier. « Ici, les différentes communautés vivent en bon voisinage », affirme Véronique Ziza, 52 ans, gérante du café-restaurant qui jouxte l'école juive. Alors la nouvelle cohabitation avec les militaires, non, elle n'arrive pas à s'y faire. « Avant qu'ils arrivent, on savait qu'on était dans un quartier populaire, mais on ne ressentait jamais l'insécurité. Maintenant qu'ils sont autour de nous, on se sent presque en danger. C'est une présence qui, plutôt que d'être sécurisante peut être stigmatisante puisqu'ils pointent du doigt les lieux sensibles d'un quartier, c'est l'effet pervers de Vigipirate ». Et puis, « ils ne cherchent pas à s'intégrer : ils ne sont jamais venus prendre un café, ne prennent pas la peine de me saluer le matin ».Lire aussi (abonnés) : Antiterrorisme : l’armée en première ligne Un dispositif devenu permanentSi Cédric Bensimon accepte cette présence de forces armées dans la capitale, qu'il reconnaît trouver « rassurante » compte tenu des événements récents, il estime toutefois qu'elle ne doit pas s'installer dans la durée : « Ça doit rester une réponse exceptionnelle à une situation exceptionnelle. Je ne supporterais pas que mes enfants grandissent entourés de soldats. » Et d'ajouter : « On ne doit pas s'y résoudre et trouver ça normal. Si on est sous protection, c'est bien parce qu'il y a un grave problème : les juifs ne sont pas en sécurité en France ».C'est bien comme une réponse exceptionnelle à des menaces temporaires et spécifiques que le plan Vigipirate avait été pensé à l'origine, en 1978. Dans la pratique, le dispositif est devenu permanent, même dans ses plus hauts niveaux. Pendant dix ans, entre 2005 et février 2014 – date à laquelle l'ancien code couleur a été abandonné –, aucun responsable politique ne s'est risqué à abaisser le niveau de vigilance, bloqué au niveau « rouge » depuis les attentats de Londres. Une émission de France Culture s'interrogeait récemment sur le fait qu'on puisse considérer Vigipirate comme « un état d'exception permanent ».Professeur de sciences politiques à l'Université de Versailles et chercheur au Centre de recherche sociologique sur le droit et les institutions pénales (Cesdip), Jacques de Maillard répond par la négative :« On n'est pas dans un état d'exception au sens où les lois qui régulent nos conduites au quotidien se trouveraient bouleversées, où le paysage urbain serait transformé et où le coût serait délirant pour l'Etat. Un état d'exception, c'est, par exemple, l'état d'urgence déclenché lors des émeutes de 2005 : ça n'a pas vocation à durer. C'est justement parce que Vigipirate n'en est pas un qu'il peut être maintenu de façon durable. »« Action psychologique chère »« C'est quand même payer cher de l'action psychologique – le coût de la mobilisation des militaires dans le cadre de l'opération Sentinelle déployée en janvier a été évalué à un million d'euro par jour par le ministère de la défense – qui vise à rassurer la population plus qu'à déjouer des attentats, déplore pour sa part Michel Bosquet, 72 ans, en regardant passer d'un air las les trois militaires qui patrouillent d'un pas régulier autour de la gare du Nord. On ferait mieux de mettre ces moyens dans le renseignement. ».Le voyageur espère qu'on ne tardera pas à redescendre au niveau de vigilance « normal ». « Il y a une prudence politique extrêmement forte pour redescendre d'un niveau une fois qu'on est monté, parce que si jamais il arrive quelque chose deux semaines après, on a peur que ça nous retombe dessus politiquement, analyse Jacques de Maillard. Par conséquent, on préfère payer un peu plus cher et maintenir un dispositif même quand le risque n'est pas avéré de manière continue plutôt que de prendre le risque de reproches politiques d'imprudence. »« Ça n'a jamais empêché un attentat »Devant la barrière de métal gris qui protège la synagogue, Cédric Bensimon pointe une autre limite de Vigipirate : le fait de ne pas considérer les écoles laïques comme des sites sensibles, au même titre que les écoles juives, les lieux confessionnels ou les organes de presse. « Les écoles affichant le drapeau national et la devise de la République peuvent pourtant être la cible des fanatiques », estime-t-il.Pour Aminata Camara, 16 ans, élève dans un lycée professionnel public, c'est simple : Vigipirate se résume à l'affiche au logo triangulaire rouge à bord noir placardée sur le portail d'entrée de son établissement. Et aux annulations de sorties scolaires qui nécessitent de prendre le métro. « Vigipirate c'est débile. ça coûte cher et ça n'a jamais empêché un attentat », s'exaspère la jeune fille en fixant ses Nike colorées. Assis sur le banc à côté d'elle, la tête enfoncée sous sa capuche, son ami Mouhamadou Diaby, la coupe : « T'es ouf de dire ça alors que les soldats risquent leur vie pour nous protéger. A Aulnay, y'en a pas, mais quand je viens à Paris, je suis content de les voir rôder, ça me rassure ». « Culture de la vigilance »Au milieu du tumulte de la place de la République, Marie Beaurepaire, 25 ans, assistante de projet dans l'humanitaire, cherche ses mots pour décrire son ressenti. « Certains peuvent trouver normal que l'armée soit là pour les protéger mais pour moi c'est violent, inquiétant, anxiogène. C'est une démonstration de force brute étalée quotidiennement sous nos yeux. Et ça nous rappelle tous les jours les attentats ». Elle marque un silence. S'interroge sur la possibilité que les Français puissent finir par s'habituer à cette présence, si celle-ci était amenée à durer – pour l'heure, le ministère de la défense a annoncé le maintien du dispositif actuel au moins jusqu'à l'été, date à laquelle il sera réévalué.Lire aussi (abonnés) : Les musées face au risque terroriste« Après tout, on a bien fini par intégrer d'autres pratiques sécuritaires dans notre quotidien », fait remarquer un employé d'un grand centre commercial parisien. Il cite, pêle-mêle, les mesures de sécurité dans les aéroports, sur lesquelles personne aujourd'hui n'imaginerait revenir, les fouilles de sacs à l'entrée des centres commerciaux ou des musées, « de mieux en mieux acceptées », la vidéosurveillance, les messages « Attentifs ensemble » qui bercent les Parisiens dans le métro, les colis suspects qu'on n'hésite pas à signaler.Car c'est bien « une culture de la vigilance » que le plan Vigipirate entend « développer et maintenir », selon les termes officiels employés. Avec l'assentiment, voire la participation des citoyens. « La sécurité reste avant tout assurée par l'Etat. Les pouvoirs publics n'ont pas insisté pour impliquer les citoyens et véritablement créer une culture de la sécurité et de la vigilance, tempère le chercheur Jacques de Maillard, qui réfute toute idée d'un conditionnement de la population à l'acceptation d'un état sécuritaire. Dans les faits, l'adaptation des pratiques des gens à Vigipirate semble assez minimale. »« On s'y habitue sans s'y habituer »Dans la rue Béranger, siège du journal Libération dans le 3e arrondissement – qui héberge provisoirement dans ses murs la rédaction de Charlie Hebdo, dont chaque membre est protégé par des policiers des services de la protection (SDLP) –, les forces de l'ordre sont chouchoutées par le voisinage. « Ce matin, une dame nous a amené des chouquettes ; l'autre jour, c'était des croissants », témoigne un gendarme. Un employé du magasin de retouche plastronne, tout sourire : « C'est ici qu'ils viennent faire recoudre leurs vestes d'uniformes maintenant. »Au sein du journal, les sentiments sont plus mêlés, et on en vient à plaisanter de l'ironie de la situation : « C'est quand même le comble que dans une rédaction libertaire, anti-cléricale et qui se veut un contre-pouvoir à l'Etat, on se retrouve avec plus de flics que de journalistes dans les étages », commente Matthieu Ecoiffier, journaliste.Devant la machine à café, le dessinateur Luz crayonne en tirant sur sa cigarette, entouré d'agents du SDLP. Une scène devenue banale. « De fait, un nouveau voisinage s'établit, on finit par discuter avec eux comme avec des collègues. Mais quand on y réfléchit, cette situation n'est pas normale. On s'y habitue sans s'y habituer », soupire Matthieu Ecoiffier.Alors quand tous les uniformes repartiront ? « Et bien la vie continuera. On ne peut pas avoir des gardes du corps permanents, dit Isaac Ouaki en fermant sa synagogue après la dernière prière. Il a fait comment l'Hyper Cacher ? Il a rouvert ses portes ».Camille BordenetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.04.2015 à 13h51 • Mis à jour le24.04.2015 à 15h54 L'essentielSid Ahmed Ghlam, suspecté d'avoir préparé un attentat contre une église de la région parisienne, devrait être mis en examen vendredi.L'Algérien de 24 ans, également suspecté d'avoir tué une femme de 32 ans, est resté muet depuis le début de sa garde à vue, dimanche.Les enquêteurs sont à la recherche de complices qui auraient fourni les armes et commandité l'attentat.Sid Ahmed Ghlam, l'homme soupçonné d'avoir prémédité d'attaquer au moins une église du Val-de-Marne, a été présenté vendredi 24 avril à des juges d'instruction, a annoncé le procureur de la République de Paris. Le ministère public a requis la mise en examen du jeune homme pour notamment « assassinat et tentative d'assassinats », « association de malfaiteurs en vue de commettre des crimes d'atteinte aux personnes », le tout « en relation avec une entreprise terroriste ». Le parquet a également demandé son placement en détention.Assisté de trois avocats, Sid Ahmed Ghlam doit être entendu dans la journée dans sa chambre de l'hôpital de l'Hôtel-Dieu, dans le centre de Paris, par les juges antiterroristes. Son éventuel placement en détention provisoire sera décidé par un magistrat spécialisé.Déclarations « fantaisistes »Lire son portrait : Le suspect de l'attentat déjoué n'avait pas le profil d'un délinquant radicaliséCet Algérien de 24 ans, étudiant en informatique, avait été arrêté après avoir appelé le SAMU car il s'était blessé par balle à la jambe. Alertés, les policiers ont rapidement découvert un important arsenal dans sa voiture et à son domicile, notamment des documents montrant son projet de mener un attentat contre deux églises de Villejuif, dans la banlieue du sud de Paris. Diverses analyses ont par ailleurs permis de relier le suspect au meurtre commis peu auparavant d'Aurélie Châtelain, une jeune femme de 32 ans, dont le corps avait été retrouvé dimanche matin dans sa voiture à Villejuif.Après des déclarations initiales jugées « fantaisistes » par les enquêteurs, Sid Ahmed Ghlam, est resté muet pendant sa garde à vue. Les juges vont devoir chercher à déterminer s'il a bénéficié de complicités – il était notamment en contact avec une personne pouvant se trouver en Syrie –, quelles ont été ses sources de financement, et d'où viennent les armes qui étaient en sa possession.La police est, selon plusieurs médias, à la recherche d'un voire de deux complices, notamment son fournisseur d'armes. « Ce type d'individu n'agit pas seul », avait affirmé le premier ministre, Manuel Valls, qui a évoqué « une commande (...) pour cibler une église ».Lire le décryptage : Pourquoi la protection de tous les lieux de culte est impossibleUne femme libérée de garde à vueUne voiture volée où se trouvaient les armes de Sid Ahmed Ghlam a été retrouvée mercredi à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) et est passée depuis au peigne fin. Ce sont ses présumés commanditaires qui lui ont indiqué où trouver la clé du véhicule, ont raconté des sources policières.Dans le même temps, une femme de son entourage âgée de 25 ans, interpellée mercredi à Saint-Dizier (Haute-Marne), où résident ses parents, « a été laissée libre à l'issue de sa garde à vue », a précisé le procureur François Molins dans un communiqué. « Les investigations se poursuivent sous l'autorité des magistrats instructeurs », a-t-il ajouté. 24.04.2015 à 13h01 • Mis à jour le24.04.2015 à 13h34 | Leila Marchand Depuis les attentats qui ont frappé la région parisienne en janvier, le niveau d'alerte du plan Vigipirate n'est jamais redescendu : il reste réglé sur « alerte attentat » dans cette région et sur « alerte renforcée » dans le reste de la France. Un niveau qui nécessite des mesures exceptionnelles. L'opération « Sentinelle », déployée au lendemain des attaques, mobilise gendarmes, policiers et militaires. L'effectif de l'armée en particulier a atteint un niveau record.10 412 hommes ont d'abord été déployés dès le 15 janvier (près de 8 000 au titre du plan Vigipirate renforcé et 1 500 en mission quotidienne de protection), dont plus de 6 000 en Ile-de-France et 4 000 en régions. Il y a aujourd'hui plus de militaires mobilisés sur le territoire français que partout ailleurs à l'étranger, où ils sont 9 500.Les forces de l'ordre surveillent en priorité les lieux « sensibles » : grands magasins, transports en commun, immeubles de presse, sites touristiques et lieux de culte. En plus des 120 sites déjà compris dans la couverture classique, 592 sites ont été ajoutés depuis janvier.Actuellement, près de 20 000 policiers, gendarmes et militaires sont mobilisés pour assurer particulièrement la protection des lieux de culte, selon le ministère de l'intérieur.Issu d'une circulaire de 1978L'origine du plan Vigipirate remonte à 1978, quand la France et l'Europe « étaient confrontées aux premières vagues d'attentats terroristes menés par des organisations extrémistes, séparatistes ou soutenus par des Etats étrangers », comme il est justifié sur le site du gouvernement.Il se limite alors à une circulaire interministérielle relative « à la mise en oeuvre des vigilances en cas de menaces des cas d'agressions terroristes ». Déclenché une première fois dans le cadre de la guerre du Golfe, entre janvier et avril 1991, il est instauré de façon formelle après les attentats de 1995 à Paris. C'est en 2003 que sont adoptés les 4 niveaux d'alerte répertoriés par couleur (jaune, orange, rouge et écarlate). En 2014, ce classement est devenu obsolète car le pays se trouvait continuellement en alerte rouge depuis les attentats de Londres en 2005, et régulièrement en rouge renforcé lors des fêtes de fin d'année. Le niveau écarlate, le plus élevé, a été activé une seule fois, après l'attentat perpétré par Mohammed Merah à Toulouse en 2012.Désormais il n'existe de fait plus que deux niveaux : « alerte attentat » et « alerte renforcée ».300 mesures et deux niveaux d'alertesLe plan Vigipirate comprend 300 mesures différentes qui visent à protéger « les citoyens et le territoire contre la menace terroriste », « maintenir une culture de vigilance » pour prévenir tout attentat et « permettre une réaction rapide et coordonnée en cas de menace caractérisée ».Sous l'autorité du premier ministre, il évolue en fonction du niveau de menace, qui est évalué par les services de renseignement ou en cas d'attaque. Une centaine de mesures sont mises en œuvre en permanence : surveillance des transports, des lieux publics, contrôle des accès aux sites publics… D'autres sont spécifiques, comme celles liées aux événements sportifs. Le niveau « alerte attentat », le plus élevé, est mis en place en cas de « menace imminente ». Les ministères et préfecture se réunissent alors en cellules de crise, les forces de l'ordre et les forces armées sont en alerte, et surtout la surveillance des lieux et le contrôle des personnes sont renforcées. Certaines de ses « mesures exceptionnelles » restent confidentielles, pour des raisons de sécurité. Une « durée très limitée »Le plan Vigipirate avait été pensé comme une réponse exceptionnelle à des menaces spécifiques. Le niveau « alerte attentat » est prévu pour une « durée très limitée ». Il est pourtant appliqué depuis déjà trois mois. Dans un contexte de tension parfois extrême depuis janvier, encore alimenté par un projet d'attentat déjoué à Paris le 19 avril selon le gouvernement, le plan prend une tournure définitive.1 million d'euros Cette mobilisation sans précédent entraîne pourtant d'importants surcoûts. Pour couvrir l'indemnité de service accordée aux soldats mobilisés 24 heures sur 24 et les factures de ce déploiement, un million d'euros est dépensé chaque jour.De plus, ce dispositif qui dure met les forces de l'ordre sous tension. Difficile de maintenir 20 h/ 24 un niveau de vigilance élevé, en restant posté pour la plupart de façon statique devant un lieu dit « sensible ». Certaines compagnies de CRS et syndicats de police n'ont pas tardé à manifester leur épuisement et à réclamer une revalorisation de leur indemnité journalière.La pertinence de cette omniprésence pose aussi question : les militaires la juge dangereuse pour les soldats en faction, régulièrement pris pour cible : provocations, insultes, menaces jetées en passant.Le dispositif est amené à évoluer, notamment avec des patrouilles mobiles plus nombreuses, mieux déployées, et un effectif total allégé. De même, l'effectif de 10 500 militaires devrait baisser par palier, passant de 7 500 prochainement à 3 000.Leila MarchandJournaliste au Monde 24.04.2015 à 12h01 • Mis à jour le24.04.2015 à 14h03 La justice a accordé une indemnisation totale de près de 12 439 106,13 millions d'euros à Anne-Laure, une jeune fille âgée de 17 ans, victime d'un accident de la route qui l'a rendue tétraplégique. Une indemnité « record », a assuré son avocat.Cette indemnisation, que devra verser la compagnie GAN Assurances, se décompose en près de 4,5 millions d'euros en capital, et 7,9 millions d'euros, donnés sous la forme d'une rente indexée tous les ans, a précisé Me Jacques-Antoine car accident, confirmant une information de La Provence.La jeune fille aujourd'hui âgée de 17 ans, avait 14 mois quand l'accident a eu lieu dans le Gard. La voiture dans laquelle ses parents circulaient avec leurs trois enfants avait été percutée de plein fouet par un véhicule arrivant en sens inverse.480 euros par jourLa rente qui doit lui être versée correspond à une somme, à ce jour, de 480 euros quotidiens, qui doivent lui permettre d'être accompagnée 24 heures sur 24, a expliqué Me Preziosi. Les préjudices liés aux éventuelles pertes de gains professionnels devront être ultérieurement étudiés. Le montant atteint « est lié au fait que l'évaluation des dommages corporels progresse, et aussi au très jeune âge de la jeune fille », a estimé son avocat.« Le GAN avait proposé une indemnisation de 144 euros pour 12 heures de la journée, la justice a accordé une base horaire de 20 euros pour 24 heures, soit 3,3 fois plus », se félicite l'avocat d'Anne-Laure.La décision, susceptible d'appel de la part de l'assureur, est assortie de l'exécution provisoire. Elle a été rendue au bout de 16 ans, « parce qu'il fallait mesurer les conséquences », une fois que l'état de santé de la victime s'est stabilisé et que sa croissance s'est achevée, a expliqué son avocat. Anne-Aël Durand (Catane (Italie)) et Karim El Hadj (Catane (Italie)) Enzo Bianco est le maire de Catane, deuxième ville de Sicile, où ont été inhumés jeudi 23 avril 28 migrants morts dans le naufrage de samedi. Cet élu du Parti démocrate italien (PRI), ministre de l’intérieur entre 1999 et 2001, exerce son quatrième mandat à la tête de la ville. Il demande à l’Europe de repenser en profondeur sa politique d’immigration en Méditerranée.Lire aussi :L’UE se contente d’un compromis minimal en réponse à la dramatique crise migratoireCatane et la Sicile voient chaque jour débarquer de nouveaux migrants. Comment la ville et la région gèrent-elles cette situation ?L’attitude de ma ville et des Siciliens est extraordinaire. Nous sommes une des régions les plus pauvres de l’Europe, avec un chômage dramatique. A Catane, 50 % des jeunes sont sans emploi, et plus de 60 % parmi les jeunes femmes. Malgré la crise économique qui a frappé très fortement la ville, la population a très bien supporté l’arrivée des migrants, mieux que dans des régions plus riches, comme la Lombardie ou ailleurs en Europe. Après le naufrage, des gens ont appelé la mairie pour apporter à manger ou proposer leur aide.Jusqu’à il y a trente ans, la Sicile était une terre d’émigration vers les Etats-Unis, la France, l’Allemagne, l’Australie… Il y a dans le code génétique des Siciliens un respect pour ceux qui souffrent de la pauvreté et partent pour un autre pays chercher une vie meilleure. Ailleurs en Europe, il y a une certaine partie de la population qui a peur et qui est xénophobe. En Italie aussi. Mais ici, en Sicile, ce sentiment n’est pas très fort.Quels problèmes pose cet afflux de migrants à Catane ?L’avenir de l’Europe, de l’Italie, sera déterminé par leur capacité à affronter la question de l’immigration. Quelle que soit l’attitude du gouvernement, la pression démographique sera immense sur l’Europe et il n’y a aucune chance d’empêcher ces migrations.J’étais ministre de l’intérieur lors de la crise albanaise, quand des bateaux débarquaient sur les côtes orientales de l’Italie. La situation était affreuse. Mais on peut agir. Ici, à la mairie, j’ai une conseillère qui a été élue par les migrants. J’ai aussi créé un registre de citoyenneté pour les enfants, où ils sont inscrits comme « Catanais de naissance ». Ces enfants parlent italien et même le dialecte catanais, mais ne peuvent acquérir la nationalité qu’à 18 ans. C’est une manière de favoriser l’intégration.Dans la ville, il y a environ 10 % d’immigrés légaux et illégaux, et jusqu’à 25 % dans certains quartiers. Je sais qu’il y a des problèmes : du trafic de contrefaçon, beaucoup de prostitution. Catane essaie d’affronter ces questions par la prévention et la médiation plutôt que par la répression, sauf quand c’est nécessaire.Avez-vous les moyens de faire face à l’arrivée des migrants ?Non, bien sûr. Je reviens de Rome où j’ai assisté à une réunion entre l’Etat et les villes, pour demander de l’aide du gouvernement italien mais aussi de l’Union européenne. J’ai fait quatre propositions.D’abord, avoir un centre de premier accueil, parce que aujourd’hui les migrants sont logés dans des gymnases. Parfois 300 ou 400 personnes s’y entassent avec des matelas par terre et seulement 18 toilettes. Ce centre, qui pourrait être installé dans d’anciennes casernes militaires, ne devra pas arborer le drapeau de Catane ou de l’Italie, mais celui de l’Union européenne, car c’est l’Europe qui accueille ces personnes. J’ai parlé avec des Syriens et des Erythréens. Leur eldorado, ce n’est pas l’Italie, mais la Norvège et la Scandinavie, à cause des aides financières allouées aux demandeurs d’asile.Ensuite vient la question de Frontex, la police européenne des frontières, que j’ai contribué à lancer en 2001. Aujourd’hui, la siège de cette agence européenne se trouve à Varsovie, en Pologne, pour des raisons politiques. Est-ce là le couloir d’entrée principal de l’Europe ? J’aimerais que le bureau exécutif soit ici. Je suis prêt à mettre à disposition gratuitement des locaux pour que les fonctionnaires européens voient et comprennent ce phénomène.Il faudrait aussi durcir les lois pénales sur le trafic d’êtres humains et créer un poste de procureur européen dévolu à ces questions, comme cela a été fait pour lutter contre le terrorisme.Enfin, on pourrait créer des corridors humanitaires pour les demandeurs d’asile. Avec l’aide de l’Egypte, l’Europe ouvrirait un bureau au Caire pour les Syriens. Aujourd’hui, ceux-ci passent par la Libye, y vivent trois ou quatre mois dans des conditions terribles. Les faire venir par bateau ou avion coûterait moins cher que les opérations actuelles de secours en mer. Ce système faciliterait le tri entre demandeurs d’asile et clandestins. Concernant ces derniers on pourrait signer des accords avec leur pays d’origine pour les reconduire chez eux. J’ai évoqué cette question au comité des régions à Bruxelles la semaine dernière et j’espère déposer une proposition de résolution lors de la prochaine session plénière.L’immigration n’est pas une urgence du moment mais une question de fond. Il y a deux semaines, nous avons accueilli 11 500 migrants en Sicile, mais peut-être qu’en juin il y en aura 20 000 par semaine. Aujourd’hui, en Libye, entre 500 000 et un million de personnes aspirent à venir en Europe. Avec la croissance démographique de 7 % ou 8  % en Afrique, contre un peu plus de 1 % ici, la pression migratoire est mécanique.Lire le décryptage : Méditerranée : chiffres et carte pour comprendre la tragédieAnne-Aël Durand (Catane (Italie))Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteKarim El Hadj (Catane (Italie))JournalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste Benoît Floc'h Elles patientent depuis six mois, mais l’attente est en passe de prendre fin. Lundi 27 avril, universités et écoles d’ingénieurs publiques connaîtront la dotation que l’Etat leur versera en 2015. Et, parmi elles, celles qui sont désignées pour participer à un inédit « exercice de solidarité » − selon l’expression du ministère de l’éducation nationale − de 100 millions d’euros seront également fixées sur leur sort.Si leur budget, voté par le Parlement, est stable (à 12,8 milliards d’euros), l’ensemble des établissements qui dépendent du ministère de l’enseignement supérieur recevront cependant 200 millions supplémentaires cette année. Pour les financer, l’Etat dégage 100 millions d’euros grâce à la fin du chantier de désamiantage de Jussieu. L’autre moitié sera récupérée sur la dotation prévue de 47 établissements, l’Etat considérant qu’ils ont mis trop d’argent de côté ces dernières années.Sont concernés 11 universités sur 76, 25 écoles d’ingénieurs sur 36 et 12 « grands établissements ». Les règles prudentielles imposent aux universités d’avoir au moins 30 jours de réserve − les « fonds de roulement » − devant elles. L’Etat s’est intéressé aux établissements qui avaient économisé plus du double (soit 65 jours).Selon un rapport des inspections générales de Bercy et du ministère de l’éducation remis le 10 avril, sur un total de 1,4 milliard d’euros de fonds de roulement, « de 350 à 375 millions d’euros ne sont pas engagés [dans des projets] et sont donc mobilisables », précise le ministère. Manière de montrer que l’Etat, qui n’en retient que 100, est resté mesuré.Colère sur les campusCette modération affichée ne suffira sans doute pas à calmer la colère qui sourd sur les campus, surtout dans les établissements les plus touchés : l’université d’Artois (Pas-de-Calais) se voit retenir 24 millions d’euros mais ses réserves s’élevaient à 161 jours ! Lille-II 8,8 millions, Paris-II-Panthéon-Assas 7,7 millions… « La solidarité, très bien, j’y suis très attaché, indique Xavier Vandendriessche, président de l’université Lille-II. Mais j’y participe déjà à hauteur de 8 millions par an, somme qui devrait nous revenir, à en croire l’Etat lui-même, mais qu’il ne nous verse pas ! Par ailleurs, la solidarité ne devrait pas connaître de limites. D’accord pour partager l’argent, mais il faut aussi partager les postes… Il m’en manque 484, quand d’autres en ont 700 ou 800 en trop. »Le fonds de roulement de Lille-II passera de 90 à 72 jours. L’université avait mis 43 millions de côté. « Pourquoi se fait-il que mon établissement dispose de cette somme ? poursuit M. Vandendriessche, parce que notre université a toujours été gérée avec mesure et rigueur. Nous essayons d’être efficaces en utilisant le moins d’argent possible. Aujourd’hui, le plafond de la fac de médecine fuit et l’IUT de Roubaix s’effondre. Si on me prend mes fonds de roulement, comment je fais les réparations ? »Côté écoles d’ingénieurs, la colère est tout aussi vive. « C’est une mesure scandaleuse et inéquitable, estime François Cansell, président de la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (CDEFI). Cela fait des années que nous assainissons nos comptes. Ce sont ceux qui y ont le plus travaillé qui seront pénalisés. » Comme lui, M. Vandendriessche déplore le message ainsi envoyé à la communauté universitaire : « C’est la prime à une gestion dispendieuse, s’agace-t-il : allez-y, dépensez votre argent ! A la fin, il n’y aura aucune conséquence, l’Etat fera une rallonge en prenant de l’argent aux autres… »Excès de prudenceCe n’est vraiment pas comme cela que l’on voit les choses au ministère. Sans oser prononcer les mots de « mauvais gestionnaire » à propos des établissements qui économisent trop, une source proche du dossier considère que « ce n’est pas une prime à la mauvaise gestion. Au contraire : des réserves prudentielles excessives ne sont pas signe de sagesse et de cohérence. L’excès de prudence n’est plus de la prudence. Les universités doivent développer une culture de l’investissement ». Le ministère rappelle d’ailleurs que « l’opération n’obère pas la capacité des établissements à investir : il a été tenu compte des projets d’investissement d’ores et déjà engagés, qui ont été placés en dehors de l’assiette de l’opération de mobilisation ».L’Etat insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas de réaliser des économies, mais de financer des mesures « qui étaient parfois attendues depuis longtemps par la communauté universitaire » : la compensation des frais d’inscription qui ne sont pas payés aux universités par les étudiants boursiers et l’augmentation mécanique des rémunérations (baptisée « glissement vieillissement technicité »). L’argent permettra également de financer des mesures catégorielles et les 1 000 emplois supplémentaires promis en 2015. Reste un point : l’opération sera-t-elle reconduite en 2016 ? Au ministère, l’idée ne choque pas.Benoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.04.2015 à 00h41 • Mis à jour le24.04.2015 à 08h50 | Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) Un sommet « extraordinaire » ponctué par une formule de Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne : « J’aurais voulu que nous soyons déjà plus ambitieux. » Juncker faisait allusion au manque de solidarité entre Européens, en partie confirmé au cours de cette rencontre tenue à Bruxelles et qui devait apporter une réponse forte aux drames survenus récemment en Méditerranée. L’Union s’est, comme souvent, contentée d’un compromis minimal.Les Vingt-Huit s’en tirent au moins avec un résultat concret : le budget de l’opération Triton est triplé, passant de 2,9 à 9 millions d’euros mensuels. Soit un retour aux moyens consacrés antérieurement par l’Italie à Mare Nostrum, l’opération de sauvetage arrêtée en octobre 2014 parce qu’elle aurait, selon certaines capitales, facilité la tâche des passeurs en recueillant des milliers de personnes…Lire le décryptage : Méditerranée : chiffres et carte pour comprendre la tragédiePlus de ressources pour FrontexPour l’avenir, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Belgique et la France ont déjà annoncé une participation accrue aux opérations conduites par l’agence Frontex. Paris enverra un navire patrouilleur, un remorqueur en haute mer et doublera le nombre de ses experts engagés, a indiqué le président François Hollande. Jusqu’ici, la France avait mobilisé deux bateaux et un avion dans Triton. Le mandat de l’opération n’est pas modifié mais ses possibilités d’intervention dans les sauvetages se trouvent étendues, affirment les conclusions du sommet : il fallait fixer un objectif humanitaire sans offrir aux trafiquants la certitude que les occupants de leurs bateaux seraient à chaque fois sauvés. À noter que les navires du Royaume-Uni — qui n’est pas membre de Frontex — se déplaceront où ils l’entendent dans la zone entre les côtes libyennes et italiennes.Un autre objectif proposé par la Commission européenne était la saisie et la destruction des embarcations utilisées par les réseaux criminels. Il se heurte, comme prévu, aux contraintes du droit international : les Européens veulent obtenir l’aval du Conseil de sécurité des Nations unies. François Hollande doit évoquer, ce vendredi, la question avec Vladimir Poutine — la Russie est l’un des membres permanents de ce Conseil — et semble convaincu qu’il peut le convaincre de ne pas opposer son veto, « à condition que nous soyons très clairs sur nos objectifs et les moyens utilisés ». Dans l’intervalle, la Haute représentante Federica Mogherini doit présenter les options pratiques d’une telle intervention.Il reste le volet de la solidarité et, sur ce plan, on a assisté à un recul par rapport au projet de conclusions qui circulait avant le sommet. La réforme de « Dublin II », qui force l’Etat dans lequel arrive le migrant à traiter seul son dossier du début à la fin ? « Une perspective, nous allons y travailler », explique le président Hollande. Le « projet pilote » visant à accueillir 5 000 réfugiés syriens supplémentaires, répartis dans toute l’Union ? Le chiffre est oublié et une répartition ne se fera que sur une base volontaire, comme l’a exigé le premier ministre britannique David Cameron. Oubliée l’idée de « quotas » obligatoires, évoquée par l’Allemagne. François Hollande a indiqué jeudi que la France accueillerait entre « 500 à 700 » personnes. Manque d’ambitionLe Parlement européen attendait, à l’évidence, une action plus ambitieuse. « J’ai été surpris, ce matin, par leur sentiment dominant lors d’une réunion des présidents de groupe. C’était celui de la colère », expliquait le président de l’assemblée, Martin Schulz. Habituellement modéré, le groupe conservateur du PPE lance : « Assez de mots, pas de simple séance photo, il faut des réponses concrètes. » Le groupe en appelle à une politique d’asile commune aux Vingt-Huit et à l’instauration d’un système de quotas contraignant pour répartir les réfugiés entre tous les pays.« Ce qui se déroule aujourd’hui n’est rien d’autre que la conséquence de ce que l’Europe n’a pas voulu faire », enchaîne le chef du groupe libéral et démocrate, Guy Verhofstadt. À savoir, selon lui, « appuyer une mission onusienne de stabilisation en Libye, aider l’opposition démocratique syrienne, faire de Frontex une véritable agence de protection des frontières avec une contribution obligatoire des États, développer un système de visas humanitaires qui n’obligerait pas les gens à s’en remettre à des réseaux criminels ». L’ancien premier ministre belge conclut : « Comme l’Europe a refusé d’intervenir dans son voisinage, elle affronte aujourd’hui le problème du djihadisme et celui des réfugiés. Si elle persiste, elle devra affronter d’autres drames. »Fallait-il, en réalité, convoquer ce sommet extraordinaire, sans être certain qu’il pourrait formuler une réponse qui soit vraiment à la hauteur de l’enjeu ? « La tenue du sommet ne pouvait être la réponse en soi. Nous attendons maintenant le plan pour l’immigration que la Commission annonce pour la mi-mai », explique M. Schulz.Attendu à Strasbourg, mercredi 29 avril, le président du Conseil, Donald Tusk doit redouter un accueil peu chaleureux.Lire :Naufrages en Méditerranée : Frontex et sa mission « Triton » mises en causeJean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 23.04.2015 à 17h53 • Mis à jour le23.04.2015 à 18h13 Le financement de la campagne présidentielle de 2012 laisse des traces au Front national (FN). Une femme, proche de Frédéric Chatillon, patron de Riwal, principal prestataire de service du FN, a été mise en examen mercredi dans l'enquête sur le financement du parti et de ses campagnes électorales, a-t-on appris jeudi 23 avril de source judiciaire.Sighild Blanc, 32 ans, a été mise en examen pour abus de biens sociaux, recel et blanchiment d'abus de biens sociaux. Elle est associée dans la société Unanime, une agence de communication liée à Riwal, explique une source proche du dossier. Selon des factures, Unanime a travaillé pour le FN lors de la campagne présidentielle de Marine Le Pen en 2012.Lire le décryptage : Comprendre l'affaire qui menace le FN et Marine Le PenProche de Marine Le Pen et ancien leader du syndicat d'extrême droite GUD, Frédéric Chatillon a été mis en examen le 8 avril pour financement illégal de parti politique, escroqueries lors des législatives et de la présidentielle de 2012, faux et usage de faux, abus de biens sociaux et blanchiment. Riwal a également été mise en examen en temps que personne morale. Les enquêteurs cherchent à déterminer si des responsables du parti personnel de Marine Le Pen, Jeanne, et de Riwal ont mis en place un système frauduleux lors des campagnes électorales, qui passerait notamment par des prestations surfacturées de la part de Riwal, explique une source proche du dossier.Jeanne a joué un rôle centralLors des législatives, Jeanne, considéré comme le « microparti » de Marine Le Pen, a joué un rôle central, en prêtant des fonds aux candidats frontistes tout en leur fournissant des kits électoraux fabriqués par Riwal. Les enquêteurs soupçonnent que ce système en vase clos ait pu permettre à Riwal de charger l'addition et de pratiquer des surfacturations au préjudice final de l'Etat, qui rembourse les frais de campagne. Les juges mènent des investigations sur des fonds qui ont transité par Hongkong et Singapour, selon une source proche du dossier.Le trésorier de Jeanne, Axel Loustau, qui a aussi été actionnaire de Riwal, et son prédécesseur, Olivier Duguet, sont aussi mis en examen dans ce dossier. Nicolas Crochet, un expert-comptable proche de Marine Le Pen, qu'il a conseillée, a également été mis en examen le 10 avril pour complicité d'escroquerie lors des législatives de 2012, financement illégal de parti politique et blanchiment d'abus de biens sociaux.Sighild Blanc n'a pu être jointe par l'Agence France-Presse et son entourage s'est refusé à tout commentaire.Lire le récit : Marine Le Pen rattrapée par l’affaire du financement du FN Camille Bordenet C'était il y a tout juste deux ans : le 23 avril 2013, après 136 heures de débats houleux au Parlement, ponctués par de nombreuses manifestations, l'Assemblée nationale adoptait par 331 voix pour et 225 contre, le projet de loi dit du « mariage pour tous », ouvrant le mariage civil et l'adoption aux couples homosexuels.La France devenait alors le 14e pays à légaliser le mariage entre personnes de même sexe. Deux ans après, c'est l'occasion de dresser un bilan en chiffres.17 500 C'est le nombre de mariages entre personnes de même sexe qui ont été célébrés en France entre la promulgation de la loi Taubira en mai 2013 – vite suivie de la première union de Vincent Autin et Bruno Boileau –, et décembre 2014, selon les chiffres de l'Insee : 7 500 mariages en 2013, puis 10 000 en 2014, soit 4 % de l'ensemble des mariages civils en 2014 (241 000).Lire : 7 000 mariages homosexuels ont été célébrés en 2013L'effet « première année » a certainement joué : certains couples homosexuels formés depuis longtemps attendaient ce moment et ont souhaité se marier le plus rapidement possible. Trop tôt, donc, pour savoir quelle sera la proportion moyenne des mariages de personnes de même sexe sur le temps long.Le nombre de déclaration de Pacs de personnes de même sexe a quant à lui diminué entre 2012 et 2013, passant de 7 000 à 6 000 déclarations, conséquence probable de l'adoption de la loi sur le mariage pour tous.54 % C'est la part des mariages de couples homosexuels masculins en 2014 (59 % en 2013) par rapport aux couples féminins. Des proportions qui correspondent à la démographie des couples de même sexe : il s'agit de couples d'hommes dans six cas sur dix, selon l'Insee.50 C'est la moyenne d'âge des hommes de couples de même sexe qui se sont mariés en 2013, contre 43 ans pour les femmes. Un âge moyen plus élevé que chez les couples hétérosexuels (32,3 ans pour les hommes, 30,5 ans pour les femmes). Les écarts d'âge entre conjoints de même sexe se sont par ailleurs réduits entre 2013 et 2014, passant de 5,4 ans à 5,1 ans pour les femmes et de 8 ans à 7,4 ans pour les hommes.6 000 C'est le nombre de communes qui ont célébré au moins un mariage entre personnes de même sexe entre mai 2013 et décembre 2014, selon les estimations de l'Insee : 3 560 en 2013 et environ 4 000 en 2014.Les couples homosexuels ont davantage convolé dans les grandes villes : en 2013, près d'un quart des unions (23%) ont été scellées dans des villes de plus de 200 000 habitants (dont près de 14 % à Paris), contre 9 % des mariages entre couples de sexe différent dans des villes de plus de 200 000 habitants.5 C'est le nombre d'années de prison, assortis d'une amende de 75 000 euros, auquels s'expose un maire qui prendrait des mesures – même par son inaction – pour que les mariages de couples de même sexe ne puissent pas se dérouler dans sa commune. De quoi dissuader même les plus fervents opposants au mariage pour tous. Hormis quelques édiles procéduriers, rares sont les maires à avoir tenté de s'opposer au mariage de couples de même sexe dans leur commune. 95 % C'est le nombre de cas dans lesquels les tribunaux saisis de demandes d'adoption formulées par les épouses de mères d'enfants nés à l'étranger sous procréation médicalement assistée (PMA) se sont prononcés favorablement, selon le bilan d'une étude du ministère de la justice en date de juillet 2014.Selon cette note interne, consultée par La Croix, sur les 721 demandes d'adoption d'enfant né d'une PMA à l'étranger au sein d'un couple de femmes, 281 décisions sur 295 sont positives, soit 95 % des cas. Hormis cette note, difficile de disposer de chiffres précis en matière d'adoption par les couples de même sexe, le ministère de la justice, cité par La Croix, faisant valoir que « les statistiques ne font pas de distinction entre couples adoptants ».Plus récemment, quatre couples de femmes ayant eu recours à la PMA à l'étranger ont obtenu en appel l'adoption de leurs enfants, près d'un an après un refus en première instance du TGI de Versailles, le premier d'un tribunal en France.Sur la question de l'adoption, lire notre décryptage : Adoption et mariage homosexuel, les faits pour comprendrePas de chiffres officiels non plus à ce jour en matière de divorce entre les couples de même sexe, bien que, deux ans après l'adoption du mariage pour tous, des demandes commencent à arriver devant les tribunaux – le premier a eu lieu si mois à peine après la promulgation de la loi.« Même si on ne dispose pas pour l'instant d'estimations globales sur le nombre de divorces entre couples de même sexe, on commence à enregistrer quelques demandes, témoigne auprès du Monde Stéphane Cola, fondateur du réseau d'avocats Gay-Friendly, qui a eu à gérer jusqu'à huit dossiers en la matière. Un phénomène qui n'est pas surprenant puisque, comme pour les couples hétérosexuels, on sait que des divorces adviennent parfois dans l'année du mariage, même si leur proportion est faible. »Les données du ministère de la justice et de l'Insee font état du nombre total de divorces – 124 948 en 2013 –, sans isoler spécifiquement ceux qui concernent les couples de même sexe.Camille BordenetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Les Décodeurs Alors que nombre de synagogues, d'écoles juives et de mosquées sont sous protection policière permanente depuis les attentats de janvier, c'est deux églises que voulait, semble-t-il, viser Sid Ahmed Ghlam, l'étudiant algérien arrêté le 19 avril et fortement soupçonné du meurtre d'Aurélie Châtelain à Villejuif (Val-de-Marne) le même jour.Le député UMP du Rhône et secrétaire national du parti à la défense, Philippe Meunier, a demandé, mercredi 22 avril après la révélation de l'affaire, la mise sous protection de l'ensemble des églises « comme [c'est le cas] pour les mosquées et les synagogues ».Attentats islamistes :Le Gvt protège les mosquées. Il serait temps de protéger les églises.— PhilippeMeunier (@Meunier_Ph)require(["twitter/widgets"]); 56 217 C'est le nombre potentiel de sites à caractère religieux à surveiller si le gouvernement en faisait la demande. Début janvier, au plus fort de l'alerte attentat, ce sont très exactement 717 synagogues et écoles juives qui étaient protégées, avait alors annoncé Bernard Cazeneuve, le ministre de l'intérieur.S'il est difficile de connaître précisément le nombre de lieux de culte musulmans, on les estime à environ 2 500 dans l'Hexagone – en ajoutant la cinquantaine d'écoles musulmanes, la très grosse majorité concerne les églises paroissiales et établissements catholiques (environ 50 000 sur l'ensemble du territoire).  357 564 C'est le nombre de personnels armés dans la police, la gendarmerie et les trois armées (terre, air et marine), tel que prévu dans le projet de loi de finances 2015. Pour obtenir ce chiffre, nous avons pris les effectifs totaux (445 000) et soustrait les personnels administratifs, techniques, ouvriers d'Etat, les policiers scientifiques et les civils de la défense.  368 000 C'est le nombre théorique et approximatif d'hommes et femmes nécessaires pour protéger l'ensemble des sites à caractère religieux. Nous avons pour cela pris comme référence les 4 700 policiers et gendarmes mobilisés pour protéger les 717 synagogues et écoles juives de France, annoncés par Bernard Cazeneuve en janvier. Soit une moyenne d'environ 6,5 personnes par site.Ce total – théorique – est donc supérieur à l'ensemble des effectifs armés totaux sur l'ensemble du territoire, et ce alors qu'une bonne partie d'entre eux sont bien évidemment dévolus aux tâches « habituelles » des forces de sécurité. Et que les effectifs sont déjà mis à rude épreuve par l'actuelle surveillance.Lire : A Paris, les militaires sont-ils devenus des voisins comme les autres ?La mise sous protection de l'ensemble des sites à caractère religieux est donc impossible à mettre en œuvre avec les effectifs actuels. En plus des 120 sites déjà compris dans la couverture classique du plan Vigipirate, 592 sites ont été ajoutés depuis janvier. Bernard Cazeneuve a précisé que « près de 20 000 policiers, gendarmes et militaires » étaient mobilisés « pour assurer la protection des lieux de culte », sans préciser si ces effectifs avaient été élargis depuis l'attaque avortée à Villejuif. Jeudi soir, le ministre de l'intérieur a appelé les préfets à renforcer la « vigilance » près des églises dès samedi. « Si l'Eglise catholique de France (...) ne formule aucune demande », elle souhaite toutefois que « tout ceux qui les fréquentent puissent bénéficier de la vigilance que les pouvoirs publics manifestent à l'égard » des Français, souligne Bernard Cazeneuve, qui appelle les préfets à adapter les dispositifs, notamment poser des « affichettes Vigipirate sur les portes d'accès aux édifices », « limiter le nombre de ces accès », accorder une « attention particulière aux colis ou bagages abandonnés » et rappeller la « nécessité de signaler aux services de police et de gendarmerie tout comportement inhabituel ». D'autre part, il est demandé d'informer les responsables des sites religieux sur « la possibilité de subventionner des dispositifs de vidéoprotection » pour « couvrir notamment l'accès principal ».Les DécodeursJournaliste au Monde 23.04.2015 à 12h58 • Mis à jour le23.04.2015 à 17h42 | Madjid Zerrouky et Samuel Laurent Invité de la matinale de France Inter,  jeudi 23 avril, Manuel Valls a défendu la nouvelle loi sur le renseignement, en cours d'adoption. Et n'a pas hésité à affirmer que si cette loi avait été en place, Sid Ahmed Ghlam, terroriste présumé,  suspecté du meurtre d'une professeure de fitness dimanche matin à Villejuif alors qu'il préparait des attentats contre des églises, aurait pu être arrêté plus tôt.Ce qu'il a dit :« La loi sur le renseignement aurait donné plus de moyens aux services de renseignement pour effectuer un certain nombre de surveillances »Pourquoi ce n'est pas le problème1. Un suspect déjà détecté par les servicesLa loi sur le renseignement entend délimiter les raisons pour lesquelles les services renseignement peuvent réclamer la surveillance de quelqu'un et elle légalise d'autre part des techniques de collecte de renseignement, notamment la collecte de certaines données sur Internet dans le but de notamment détecter des terroristes potentiels.Et si cette loi – que le premier ministre s'est évertué à défendre – cristallise les critiques, c'est notamment en raison des procédés techniques intrusifs et des pratiques existantes qu'elle rend légales. Mais qui n'auraient pas changé grand-chose dans le cas présent.Lire : Pourquoi la loi sur le renseignement cristallise les critiquesCar Sid Ahmed Ghlam n'est en aucun cas passé sous les radars des services de renseignement, il était même connu et avait fait l'objet d'une surveillance et de vérifications à deux reprises :Les services de renseignement ont une première fois été alertés au printemps 2014 quand  le jeune homme a manifesté son désir de se rendre en Syrie, a indiqué le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve. Ses appels téléphoniques et connexions internet ont été l'objet d'une surveillance sans que rien d'intéressant ne soit relevé.Nouvelle alerte en février 2015, quand, selon les informations du « Monde », il a disparu une semaine en Turquie. La Direction générale de la sécurité intérieure le convoque à son retour pour l'interroger.Des vérifications qui ne donnent rien, selon François Molins, le procureur de Paris : « Les vérifications qui avaient été alors faites sans délais par les services de renseignement (la DGSI) n'ont pas permis de révéler des éléments qui auraient pu conduire à l'ouverture d'une enquête judiciaire. Il n'y avait donc, au vu des renseignements obtenus, aucun élément permettant d'objectiver le moindre début d'une association de malfaiteurs. »Il restait fiché. Une fiche de surveillance « S13 » (sûreté de l'Etat), qui implique une surveillance policière « sans attirer l'attention » et un suivi de ses déplacements hors de France,  a été rédigée à son encontre. C'est d'ailleurs sans doute cette fiche qui a alerté les policiers parisiens, dimanche. « Il n'y a eu aucune faille, aucun manquement », a conclu Bernard Cazeneuve, le ministre de l'intérieur.  Lire : Le suspect de l'attentat déjoué n'avait pas le profil d'un délinquant radicalisé2. Un problème de suivi, donc de stratégie   « Le problème, c'est la masse de renseignements à traiter, on ne sait jamais lequel va passer à l'action », expliquait un magistrat antiterroriste en janvier après les attaques à Paris. Comme l'a révélé le « Monde » à l'époque, les frères Kouachi, auteurs de la tuerie de Charlie Hebdo, étaient eux aussi connus des services de renseignement… lesquels ne les surveillaient pas ou peu. Aveuglés dans ce cas précis par la masse des départs de jeunes en Syrie, ils avaient délaissé les vétérans du djihad à l'image des Kouachi.Lire : « Charlie Hebdo » : quand la DGSI réécrit l'histoireAutre épisode douloureux, la DCRI – l'ancienne appellation de la DGSI – avait stoppé les surveillances sur Mohamed Merah six mois avant qu'il ne tue sept personnes en mars 2012 à Toulouse et Montauban.Dans tous ces cas, la même trame : des suspects, font l'objet d'une surveillance et d'un fichage par les services de renseignement, mais le suivi se fait de plus en plus ténu, jusqu'à ce qu'ils « disparaissent des radars » de l'antiterrorisme, avant de frapper quelques mois ou années plus tard. La question est donc avant tout celle des moyens policiers mis en place pour les suivre, de la hausse desdits moyens, de priorités et donc de stratégie.Interrogé par Atlantico, le chercheur de l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) François-Bernard Huygue, spécialiste des questions de terrorisme, ne dit pas autre chose :« Si vous prenez des personnages comme les Merah, Nemmouche, Kouachi ou Coulibaly, ils ont un point commun : ils avaient tous été "repérés". Des dossiers existaient auprès des services. Donc soit les écoutes ont été arrêtées trop tôt, ou soit on a trouvé aucun moyen juridique de faire quelque chose. Et cette loi sur le renseignement prévoit de placer des boîtes noires chez les fournisseurs d'accès pour trouver des profils suspects. D'accord, mais là, on avait déjà un profil suspect ! On ne voit donc vraiment pas à quoi cette loi aurait pu servir. »Pour lui,« il n'est pas très utile de vouloir trouver de nouveaux profils suspects si l'on n'arrive déjà pas à traiter efficacement ceux que l'on a déjà dans nos dossiers ».Bref, on ne peut pas faire de parallèle entre une loi destinée à écouter et surveiller électroniquement d'éventuels suspects et la question des moyens humains mis en place pour empêcher ces suspects de passer à l'acte une fois repérés.Madjid ZerroukyJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Soren Seelow L'essentielSid Ahmed Ghlam, étudiant en informatique de 24 ans, a été arrêté dimanche 19 avril dans le 13e arrondissement de Paris, après avoir appelé le SAMU pour une blessure par balle.La police soupçonne le jeune homme d'avoir projeté une attaque terroriste contre deux églises de Villejuif (Val-de-Marne). Sid Ahmed Ghlam est également mis en cause par la police dans le meurtre d'Aurélie Châtelain, 33 ans, retrouvée morte dans sa voiture dimanche matin.Les enquêteurs sont à la recherche d'éventuels complices et soupçonnent une attaque commanditée de l'étranger. Plus de trois mois après les attentats de janvier, le terrorisme a de nouveau frappé en France. Aurélie Châtelain, une professeure de fitness de 33 ans abattue dimanche 19 avril à Villejuif (Val-de-Marne), apparaît selon les premiers éléments de l’enquête comme la victime collatérale d’un projet d’attentat d’un genre nouveau par son ampleur, la nature de ses cibles et le profil de son exécutant.A la différence des attaques de Mohamed Merah en mars 2012, de Mehdi Nemmouche en mai 2014, des frères Kouachi ou d’Amedy Coulibaly en janvier − qui visaient des cibles juives ou des symboles jugés hostiles aux musulmans −, ce sont cette fois deux églises chrétiennes qui semblent avoir été visées par un projet d’attentat piloté depuis l’étranger.Le choix d’un lieu de culte chrétien n’est pas inédit − un projet d’attentat contre la cathédrale de Strasbourg avait été déjoué en décembre 2000 −, mais il s’inscrit dans un contexte particulier. Depuis le début de l’année, l’Etat islamique (EI) multiplie les exactions médiatisées à l’encontre des chrétiens d’Orient. Le projet d’attentat de dimanche a d’ailleurs avorté le jour de la diffusion d’une vidéo retraçant l’histoire du christianisme vue par l’EI, conclue par l’exécution de vingt-neuf chrétiens d’Ethiopie.Alors que les précédentes recrues de l’EI ou d’Al-Qaida avaient fait leurs classes en prison ou dans des camps d’entraînement, le suspect, dont la garde à vue a été prolongée de 24 heures, jeudi, est un étudiant en informatique sans histoire, sans passé judiciaire et visiblement peu familier des armes à feu. Un amateurisme qui a permis aux autorités d’éviter un massacre, mais qui souligne surtout une nouvelle forme de menace émanant de profils difficilement détectables.Un arsenal de guerreLe concours de circonstances qui a fait avorter ce projet d’attentat a débuté dimanche au petit matin, à Villejuif. Aurélie Châtelain est abattue sans raison apparente d’une balle de calibre 9 mm tandis qu’elle consulte son ordinateur sur le siège passager de son véhicule. Selon les premiers éléments de l’enquête, elle aurait été tuée par un étudiant en informatique de nationalité algérienne, Sid Ahmed Ghlam, 24 ans, dont l’empreinte ADN a été retrouvée dans l’habitacle. L’analyse balistique a permis d’établir que la balle avait été tirée par un revolver Sphinx retrouvé un peu plus tard dans le véhicule du jeune homme.Plusieurs éléments laissent à penser que Sid Ahmed Ghlam a tenté de voler sa voiture alors qu’il envisageait de commettre un carnage le matin même à la sortie de la messe de deux églises de Villejuif. Durant cette tentative de vol avortée, le suspect se serait malencontreusement tiré une balle dans la jambe, ce qui l’aurait amené à renoncer à son plan pour regagner son domicile.Lire aussi :La police déjoue fortuitement un projet d’attentat à ParisC’est à proximité de son foyer étudiant du 13e arrondissement de Paris, dimanche à 8 h 50, qu’il appelle le SAMU, affirmant avoir été victime d’une agression. Dans son véhicule, les policiers de la sécurité publique découvrent un arsenal de guerre : un gyrophare, un fusil kalachnikov chargé, trois chargeurs, un revolver Sig Sauer, un revolver Sphinx et des gilets pare-balles et tactiques, a précisé mercredi 22 avril le procureur de Paris, François Molins.Dans la chambre 310 de son foyer étudiant, les enquêteurs de la direction générale de la sécurité intérieure et de la section antiterroriste de la Préfecture de police de Paris trouvent trois autres fusils kalachnikov, des gilets, des brassards de police, les coordonnées GPS de deux églises, un caméscope ainsi que des documents en langue arabe évoquant Al-Qaida et l’Etat islamique.Ils mettent également la main sur des textes manuscrits attestant de cibles potentielles. « Il s’agit d’une feuille de route sur laquelle apparaissent le nom de deux églises de Villejuif, les horaires de la messe du dimanche, le temps de trajet depuis les commissariats locaux, la conduite à tenir en cas d’interpellation… », explique une source proche du dossier.Les enquêteurs découvrent enfin des conversations écrites avec un correspondant situé à l’étranger et « pouvant se trouver en Syrie », selon le procureur de Paris. « Son interlocuteur semble téléguider l’opération, explique une source policière. Il lui demande expressément de cibler une église. Il lui indique même l’endroit où récupérer des armes − dans une voiture stationnée en Seine-Saint-Denis − qui ont vraisemblablement déjà été payées. Sid Ahmed Ghlam explique à un moment qu’il ne se sent pas prêt, mais son interlocuteur le presse de passer à l’action. »SurveillanceGuère à l’aise avec une arme, le jeune étudiant boursier ne correspond pas au profil de l’islamo-délinquant radicalisé en prison. Mais Sid Ahmed Ghlam, qui a partagé son enfance entre la France et l’Algérie avant de rejoindre l’Hexagone en 2010 dans le cadre du regroupement familial, évolue dans un environnement sensible à une lecture fondamentaliste de l’islam. Plusieurs de ses proches, dont son frère et sa belle-sœur, appartiendraient à la mouvance Tabligh, un mouvement de prédication littéraliste. Une femme de 25 ans domiciliée à Saint-Dizier (Haute-Marne), chez qui il aurait envisagé de se réfugier après son attaque, également convertie à une pratique rigoriste de l’islam, a été placée en garde à vue mercredi matin.Sid Ahmed Ghlam avait lui-même été signalé par un de ses proches au printemps 2014 après avoir émis le souhait de rejoindre la Syrie. Il faisait depuis l’objet d’une fiche S, pour « sûreté de l’Etat », qui implique une surveillance discrète. Cette surveillance avait permis de détecter qu’il avait effectué un court séjour d’une semaine en Turquie en février 2015. Mais l’analyse de ses données de connexion et la brièveté de son séjour en Turquie n’avaient pas permis d’ouvrir une enquête judiciaire.Durant sa garde à vue, le jeune homme a nié les faits qui lui sont reprochés – il a assuré s’être blessé seul en tentant de se débarrasser de ses armes dans la Seine – avant de se réfugier dans le mutisme. Le parquet de Paris a demandé que sa garde à vue soit portée à six jours, une durée dérogatoire prévue en cas de risque d’action terroriste imminente. L’importance de l’équipement retrouvé lors des perquisitions laisse à ce jour ouverte l’hypothèse d’éventuels compagnons d’armes.Les évêques appellent à « ne pas céder à la peur »La Conférence des évêques de France a appelé, mercredi 22 avril, les catholiques à « ne pas céder à la peur » après la révélation d'attentats déjoués contre des églises à Villejuif (Val-de-Marne). Elle juge également « prématuré » de renforcer la surveillance autour de ses lieux de culte, tout en précisant que depuis les attentats de janvier,  « environ 200 églises sont surveillées et une vigilance particulière est recommandée aux curés et aux paroissiens ». « Les menaces terroristes, quelle qu'en soit la teneur, ont pour objectif de semer la peur, les catholiques n'y céderont pas », indique encore le communiqué, qui rappelle que les églises doivent rester « des lieux ouverts, des lieux d'accueil, conforme à l'esprit même de la religion catholique ».Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.04.2015 à 17h31 | Jean-Baptiste de Montvalon Une navette réservée aux Roms, pour préserver de leur mauvaise odeur les chauffeurs et les autres passagers d’une ligne de bus montpelliéraine : cette proposition défendue par Dominique Granier, un délégué syndical Force ouvrière (FO) des Transports de l’agglomération de Montpellier (TaM), a mis le feu aux poudres.Les habitants d’un camp de Roms installés à Grammont, un quartier au nord-est de Montpellier, empruntent la ligne 9 jusqu’à Odysseum, en centre-ville. Le 2 avril, dans un entretien accordé à La Gazette de Montpellier, ce syndicaliste FO dénonçait le « danger sanitaire » que constitueraient, selon lui, les Roms qui utilisent les bus de la ligne 9. « C’est une véritable infection », assurait M. Granier dans La Gazette, en proposant notamment de « créer une navette spécialement pour eux ».Interrogé vendredi 10 avril, le directeur général de TaM, Jean-Luc Frizot, affirme au Monde que depuis cinq ans qu’il est en fonction, il n’a reçu qu’« une seule réclamation clientèle » à ce sujet. « Cette problématique entre conducteurs et populations Roms est ancienne et très difficile à traiter », concède-t-il toutefois.Pour la « gérer au mieux », la direction de TaM, explique-t-il, a déjà pris plusieurs mesures. Des bombes désodorisantes ont été distribuées aux conducteurs, afin d’éliminer les éventuelles mauvaises odeurs. Les 4 véhicules d’intervention de TaM ont été positionnés dans un secteur proche du campement et de cette ligne 9, afin d’intervenir rapidement en cas de tension. Il arrive également que TaM procède à des « substitutions de bus », certains étant remplacés le temps d’être nettoyés.« Raciste et discriminatoire »Les paroles de M. Granier, et surtout la nature de sa proposition, qui rappelle la politique de ségrégation jadis mise en place dans les transports américains à l’encontre des Noirs, ont très vite suscité une vive polémique.« Ce ne sont pas des lépreux, ils sont suivis sur le plan sanitaire ! Luttons contre la pauvreté, pas contre les pauvres », a réagi la CGT TaM Montpellier sur sa page Facebook. Le syndicat Sud TaM s’est indigné de propos qu’il juge « raciste et discriminatoire », et qu’il estime « véhiculés par une organisation d’extrême droite présente à la TaM ainsi qu’au sein de la mairie de Montpellier ». Implicitement mis en cause, Djamel Boumaaz, élu FN à l’agglomération, conseiller municipal de Montpellier et membre du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de TaM, n’a pu être joint par Le Monde. Il est, au CHSCT, l’un des huit titulaires élus par le personnel.Compte tenu de l’ampleur de la polémique, la direction de TaM et le syndicat FO se rejettent la responsabilité de l’initiative dans cette affaire. La direction de l’entreprise a publié, vendredi à la mi-journée, un communiqué dans lequel elle « dément formellement tout projet, en cours ou à venir, de création de “navette spécifique à destination de la population Roms” ». « Aucune mesure à caractère discriminatoire mentionnée dans les propos d’organisations syndicales n’a été envisagée », ajoute ce texte.Selon M. Frizot, ce sujet a abordé lors d’une réunion, le 2 avril, du CHSCT de TaM. Ce point, intitulé « la problématique d’hygiène et de sécurité rencontrée sur la ligne 9 », aurait été mis à l’ordre du jour à la demande des délégués FO. Secrétaire général de FO dans l’Hérault, Gilbert Fouilhé concède que M. Granier a tenu dans la presse des « propos malheureux », mais il dément formellement que la proposition de navette réservée émane de son syndicat.« Force ouvrière n’a jamais demandé la création de la navette spéciale Rom. 
Nous affirmons par contre que la direction de TAM a proposé la création de la “navette” en CHSCT et de sous-traiter la fin de la ligne. 
Nous jugeons les propos de la direction mensongers et inqualifiables », indique la direction départementale de FO dans un communiqué.Jean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.04.2015 à 12h00 • Mis à jour le10.04.2015 à 15h55 | Leila Marchand Ce sont des affaires dont on parle peu. Comme d'autres hommes, Maxime Gaget a été battu. Menacé et humilié par son ex-compagne pendant quinze mois, il a témoigné au procès de sa femme, jeudi 9 avril devant le tribunal correctionnel de Paris. Cinq ans d'emprisonnement ont été requis dans cette affaire où la procureure a évoqué une « inversion des rôles » avec une « femme bourreau et un homme victime ».Pourtant, si les femmes restent, de loin, les premières victimes de violences conjugales, le cas des hommes battus ou maltraités est moins exceptionnel qu'on pourrait le croire.149 000 hommes ont été victimes de violences au sein de leur couple en 2012 et 2013, selon l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (qui s'appuie l'enquête de victimisation « cadre de vie et sécurité »).398 000 Sur la même période, les femmes étaient toutefois bien plus nombreuses à se déclarer victimes de violences physiques ou sexuelles de la part de leur conjoint et de leur ex-conjoint.Un rapide calcul des victimes de violences conjugales montre que les hommes représentent donc 27 % des cas de violence conjugales et 17 % des cas mortels. La formule – tristement consacrée – : « Tous les trois jours, une femme décède sous les coups de son conjoint » peut toutefois son équivalent pour l’autre sexe : « Tous les 14,5 jours, un homme décède sous les coups de sa conjointe ».Cette violence, plus taboue, est mal représentée par les statistiques. Les hommes en parlent moins, le déclarent moins. Quand 10 femmes sur 100 déposent plainte suite aux violences qu’elles ont subies, seuls 3 hommes sur 100 osent se tourner vers la justice, toujours selon l’ONDRP.Alors que les violences faites aux femmes font – à raison – l'objet de plans et de campagnes très médiatisées, il existe peu de structures d’aide aux hommes battus. La première association fondée en 2009, SOS Hommes Battus, affirme recevoir environ 2 500 appels et mails chaque année.La nature des sévices endurés diffère selon les sexes. Les violences conjugales subies par les hommes sont beaucoup plus souvent physiques que sexuelles. #container_1428596057873{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1428596057873{ height:400px; } #container_1428596057873 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1428596057873 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1428596057873 .subtitre{ display:block; }Les hommes davantage victimes de violence physiqueEstimation d'après les déclarations de victimes de violences conjugales(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1428596057873", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://femmes.gouv.fr/wp-content/uploads/2012/11/reperes_18_CR-ONED-2008-2012.pdf", "_blank" ); 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Et, alors que les femmes signalent fréquemment leur ex-compagnon comme leur bourreau, la grande majorité des hommes subissent l'emprise de leur partenaire de vie du moment #container_1428596229647{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1428596229647{ height:400px; } #container_1428596229647 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1428596229647 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1428596229647 .subtitre{ display:block; }Les hommes davantage victime de leur conjoint actuelEstimation d'après les déclarations de victimes de violences conjugales(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Qui sont les hommes battus ?D’après les chiffres de l’ONDRP, les hommes victimes de violences conjugales sont souvent jeunes (entre 25 et 44 ans), vivent en couple – sans être mariés pour la plupart –, ont des revenus modestes et ont des enfants.Un profil similaire à celui des femmes battues hormis sur un critère : le niveau d'éducation. Alors que la plupart des femmes battues sont sans diplôme ou peu diplômés, les hommes battus sont diplômés de l’enseignement supérieur.Qui sont les femmes violentes ?Les études sur les femmes auteurs de violence conjugale manquent. Les seules données sur lesquelles on peut s'appuyer sont les recensements des morts violentes au sein des couples effectué chaque année par le ministère de l'intérieur. Avec un double biais : cela ne représente que la situation la plus extrême, l'homicide, et ne repose que sur l'étude de 25 cas en 2013. Le portrait-robot qui en ressort est quasi similaire à celui des hommes. La femme qui en vient à donner la mort à son conjoint est « le plus souvent mariée, a entre 51 et 60 ans et n’exerce pas ou plus d’activité professionnelle », selon l'étude réalisée par la délégation aux victimes.Les raisons du passage à l’acte, en cas d’homicide, diffèrent selon le sexe. Voici les plus fréquentes selon les témoignages des auteurs (lire, donc, par exemple « 33% des homicides au sein du couple causés par des femmes sont liés à une dispute ») #container_1428586543533{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1428586543533{ height:500px; } #container_1428586543533 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1428586543533 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1428586543533 .subtitre{ display:block; }Les raisons invoquées en cas d'homicide au sein du couple(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1428586543533", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://femmes.gouv.fr/wp-content/uploads/2014/11/DAV_Etude-nationale-sur-morts-violentes-2013.pdf", "_blank" ); } } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"Ministère de l'intérieur, étude nationale sur les morts violentes au sein du couple - 2013", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"Sur 146 homicides" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} %" }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Les disputes","La maladie de la victime ou de l'auteur","La jalousie","La folie ou la dépression","Les violences subies","Le refus de la séparation","Les difficultés financières","Autres"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Hommes", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 31 ], [ "", 10 ], [ "", 9 ], [ "", 8 ], [ "", 1 ], [ "", 35 ], [ "", 3 ], [ "", 3 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Femmes", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 33 ], [ "", 8 ], [ "", 12.5 ], [ "", 4 ], [ "", 20 ], [ "", 12.5 ], [ "", 4 ], [ "", 4 ] ], "color": "#FFc832" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Le mode d'action est également différent ; alors que les hommes finissent pour la plupart par se saisir d’une arme à feu, les femmes optent plus souvent pour l’arme blanche.En 2013, sur les 146 personnes décédées, 25 étaient des hommes. A chaque fois, il s’agissait de meurtre ou d’assassinat, et non pas d’homicide involontaire. Preuve que la violence délibérée est bien présente des deux côtés, que l’on soit homme ou femme.Leila MarchandJournaliste au Monde 10.04.2015 à 10h15 • Mis à jour le10.04.2015 à 15h07 Agressions physiques ou verbales, menaces, vols : les praticiens sont confrontés à de nombreux problèmes d’insécurité. L’Observatoire pour la sécurité des médecins, organe créé en 2003 par le Conseil de l’Ordre, a publié vendredi 10 avril ses statistiques pour l’année 2014 : 901 incidents ont été répertoriés, un chiffre en légère baisse par rapport au record de l’année 2013 (925 agressions), mais encore parmi les plus élevés depuis la création de l’observatoire. Le signe pour l’Ordre d’une inquiétante banalisation des incivilités, en particulier dans les cabinets libéraux, où le nombre d’agressions a explosé (83 % du total des agressions, contre 75 % en 2013).L’observatoire prend le pouls de l’insécurité dans les cabinets médicaux en recensant les déclarations d’agression des médecins. Les résultats sont ensuite analysés par l’institut de sondage Ipsos. Mais ces comptes-rendus étant facultatifs, ils ne rendent pas compte de la totalité des violences. Par ailleurs, la moitié des agressions ne sont pas suivies d’un dépôt de plainte. « C’est difficile quand on vit dans une relation de confiance [entre médecins et patients] de déclarer un incident », explique Patrick Bouet, le président de l’Ordre.Les généralistes, premières victimesEn 2014, 73 % des agressions déclarées sont des atteintes à la personne. Dans le détail, les agressions verbales et les menaces ont diminué de 4 % en 2014, alors que les agressions physiques stagnent par rapport à 2013. Le reste des incidents concerne des vols de matériel médical – comme des ordonnanciers et des tampons professionnels, qui permettent d’établir de fausses ordonnances.Dans la moitié des cas, l’agresseur est un patient. L’entourage du patient peut aussi être l’auteur de violences, chez le pédiatre par exemple. Parmi les motifs de ces agressions, on trouve les reproches au sujet de la prise en charge (30 % des cas), le vol ou la tentative de vol (20 %), le refus de prescription de médicament ou d’arrêt de travail (14 %) ou un temps d’attente jugé trop long (9 %).Les généralistes sont les plus visés (avec 61 % des déclarations d’agression, soit un chiffre en hausse de cinq points depuis deux ans), alors qu’ils ne représentent que 46 % des professionnels de santé. Viennent ensuite les spécialistes : en tête, les ophtalmologues, peut-être à cause des longs délais d’attente pour obtenir un rendez-vous, suivis par les dermatologues.Un boîtier avec bouton « SOS »L’insécurité touche davantage les villes et particulièrement les centres-villes (57 % des agressions), des zones où le phénomène a augmenté de 13 points depuis 2008. Les départements les plus touchés restent les mêmes que par le passé : le Nord (63 incidents déclarés), les Bouches-du-Rhône (41 incidents), l’Isère (38 incidents) et la Seine-Saint-Denis (35 incidents). Parmi ces quatre départements, le dernier est le seul à enregistrer une baisse des violences (en 2013, l’observatoire y avait en effet relevé 45 incidents). Néanmoins, pour Nadine Joly, coordinatrice des dispositifs de sécurité des professions exposées au ministère de l’intérieur, il existe « sans doute une sous-déclaration dans ces territoires difficiles ».Mais l’insécurité se constate sur l’ensemble du territoire car si l’on rapporte le nombre d’incidents au nombre de médecins en activité (pour obtenir le taux de victimation), le Tarn-et-Garonne, la Meuse, la Loire et la Haute-Vienne arrivent cette fois en tête.Pour tenter d’endiguer les violences, un protocole national a été mis en place en avril 2011. Il prévoit de sensibiliser les praticiens aux problèmes de sécurité, de leur donner des conseils de sécurité (protéger son cabinet contre le vol, réagir face à une agression) et de recueillir les plaintes plus rapidement.Dans le Gard, certains médecins sont équipés d’un boîtier avec GPS intégré. En cas d’agression, ils peuvent presser le bouton « SOS » pour alerter les secours. Mis en place en février 2013, il n’a été utilisé qu’une seule fois dans le département mais n’a pas permis de venir en aide au médecin molesté dans une cité. Parce qu’elle protégeait son visage des coups, la victime n’a pas pu appuyer sur le boîtier glissé dans sa poche. L’Ordre des médecins insiste donc sur la prévention pour désamorcer les conflits.Maurane Speroni 09.04.2015 à 18h20 | Valérie Segond Près de 600 000 offres transitent chaque année sur le site de l’Association pour l’emploi des cadres (APEC) pour 170 000 recrutements. Presque quatre fois plus. Cherchez l’erreur ! Pourquoi des offres alléchantes pour des profils assez répandus se maintiennent-elles plusieurs semaines d’affilée ? Devant ces questions légitimes, circulent des explications plus ou moins farfelues.Si l’intérêt de poster une annonce fictive n’apparaît pas évident, il faut reconnaître que ces dernières années, plusieurs phénomènes ont nourri le doute. En premier lieu, la multidiffusion des offres s’est généralisée. D’abord, avec Monster, Cadremploi, Regionsjob, Meteojob, Qapa, etc., sans oublier les innombrables sites d’emplois spécialisés. Pour Jean-Cyril Le Goff, chez Pôle emploi, le phénomène s’explique par la multiplication des job boards sur Internet, « qui a fortement abaissé le coût de la publication des annonces. » Ce que confirme Bertrand Hébert, directeur général adjoint de l’APEC :« Les grands groupes veulent maximiser leurs chances de trouver le profil idéal en cherchant à la fois sur les grands sites généralistes et sur les petits sites plus spécialisés. »Arme de communication massiveD’autant que l’objectif de l’annonce n’est plus seulement de recruter. « La multidiffusion est une arme de communication massive sur la marque employeur à destination des concurrents comme des candidats, car elle renvoie l’image d’une entreprise prospère et en développement », remarque Pierre Josseaux, chargé de la satisfaction clients chez Qapa.Pour limiter le phénomène, Pôle emploi, qui a signé plus de cinquante partenariats avec des job boards, supprime systématiquement les doublons. Mais les job boards, qui renvoient leurs annonces sur des agrégateurs partenaires à fort trafic, négocient avec leurs gros clients annonceurs des contrats sur la base de gros volumes d’annonces, jusqu’à un nombre de publications illimité.Un processus de plus en plus longMais ce n’est pas tout. Car à l’évidence, le recrutement, notamment celui des cadres, est devenu un investissement et un processus assez lourd auquel les entreprises consacrent un temps de réflexion de plus en plus long, temps pendant lequel elles modifient souvent leur stratégie : « Soit elles changent d’avis sur la réalité et la nature de leurs besoins, soit, devant l’afflux des candidatures, elles découvrent des compétences qui pourraient leur être utiles et affinent le profil recherché, soit elles finissent tout simplement par décider de privilégier la mobilité interne sur le recrutement externe », explique Bertrand Hébert à l’APEC.C’est en grande partie cette indécision qui explique l’abondance d’offres qui restent des semaines malgré l’afflux des candidatures. A l’APEC, 45 % des annonces sont rediffusées, en particulier en provenance de PME qui ont peu de retours, mais « ce ne sont pas de fausses offres pour autant, précise M. Hébert, juste des offres qui peinent à rencontrer le profil idéal qui convaincra immédiatement le recruteur. »Au-delà de ce mouvement généralisé, la place prise par les métiers liés à l’informatique et à Internet dans les recrutements a contribué, elle aussi, à accroître ce phénomène. Les sociétés de services en ingénierie informatique (SSII) génèrent près de 30 % des offres de l’APEC. Or ce secteur travaille beaucoup sur appels d’offres, auxquels répond une multitude de prestataires qui, avant même d’avoir décroché le contrat, pour s’assurer d’avoir les compétences sous la main, publient des annonces. Voilà pourquoi il y a souvent cinq à dix offres pour un et un seul véritable poste à l’arrivée.Des réserves de compétencesIl n’y a pas que les SSII qui travaillent ainsi. La construction contribue aussi à démultiplier les annonces. « Ceux-là, ajoute Jean-Cyril Le Goff, veulent vérifier qu’ils pourront mobiliser les compétences dès que le besoin se précisera. Ce qui les amène à conduire une recherche intensive au départ puis à ne plus donner de nouvelles une fois le vivier de candidats constitué.»Autres acteurs à se constituer des portefeuilles de compétences disponibles sans avoir nécessairement d’offres fermes à la clé : les sociétés d’intérim qui, depuis la loi Borloo de janvier 2005, sont aussi devenues des agences de placement et se constituent donc leurs réserves de compétences.Alors « offres bidons » ou « offres test » ? « S’il y a des distorsions sur le marché du travail, l’idée qu’il existe un marché de fausses offres, je n’y crois pas », assure Bertrand Hébert. « Sur les 280 000 offres que nous diffusons quotidiennement, estime Jean-Cyril Le Goff, moins de 1 % posent problème, et il s’agit surtout de problèmes de conformité avec la loi. »Valérie Segond Anne Rodier @AXAFrance@MBoucaud bonjour. Serait-ce possible de connaître les postes proposés par votre entreprise ? Et les profils recherchés ? Merci. »« @bnpp_recrut bonjour, vous embauchez les étudiants pour l’été ? »« @bnpp_recrut recrutez-vous en licence marketing option digitale ? #VotreJob »« @NahedKa 24 févr. @allianzfrance sportive de haut niveau et titulaire d’un master 2 entrepreneuriat et événementiel sportif ne me ratez pas #VotreJob »« Bonjour @cheksab, merci beaucoup pour votre message. Pouvez-vous nous préciser dans quel domaine vous recherchez un poste cc@MBoucaud », répondait en direct la DRH d’Axa France, Marine de Boucaud, à un candidat internaute.Le 24 février, ce ne sont pas moins de 32 000 tweets qui ont été échangés en « contact direct » entre candidats et entreprises, estampillés du mot dièse (hashtag) #VotreJob, à l’occasion de la première journée européenne de l’emploi organisée par le réseau social Twitter. Un franc succès dû notamment aux grandes entreprises qui, de la BNP à GDF-Suez en passant par l’Armée de terre avaient investi le champ du message en 140 signes. Les processus de recrutement hyperformatés qui, durant des semaines, font revenir les candidats en entretien avec la RH, la DRH, la DRH groupe, le manager opérationnel, voire plus si affinités, appartiendraient-ils au passé ? Pas si simple.Les méthodes de recrutement changent pour intégrer la généralisation des outils Internet et la précarisation du marché du travail. En janvier, les chiffres de Pôle emploi ont bien apporté quelques signaux d’un éventuel retournement de tendance. Et il faudrait être un bien « triste sire » pour bouder une bonne nouvelle sur le front de l’emploi, si minime soit-elle ! Mais tant que les carnets de commandes ne se remplissent pas et que les entreprises ne reprennent pas franchement leurs investissements, l’embellie se fait attendre et le CDD s’impose comme la norme du recrutement.« Le flux d’offres qui ont été publiées sur Meteojob entre le 1erjanvier et le 27 février est à peu près identique à celui de 2014 (90 000 offres sur les deux mois). Mais le nombre d’offres en CDD a explosé : +60 % », constate Philippe Deljurie, cofondateur de cette plate-forme de recrutement en ligne. Au niveau national, au deuxième trimestre 2014, la part des CDD avait atteint son maximum historique, à 84,2 % des embauches, selon l’Insee.La touche numériqueL’entrée sur le marché du travail passe, chacun le sait, outre par les stages, d’abord par les CDD. L’impact sur le processus de recrutement est une volonté commune des candidats et des recruteurs de renforcer leur visibilité, les uns pour être recrutés vite et bien, les autres pour trouver et garder les meilleurs.Les candidats vont sur les réseaux sociaux pour multiplier leurs chances, faire de la veille et être identifiés comme experts dans leur communauté professionnelle. « Il s’agit pour eux d’aller là où se trouvent les recruteurs, sans être forcément dans une démarche de recherche d’emploi », explique Karl Rigal, responsable éditorial de monster.fr. En avril 2013 déjà, ce spécialiste du recrutement en ligne avait installé à La Défense un écran géant « pour mettre sous les yeux des recruteurs les profils des candidats envoyés dans un tweet #RecrutezMoi, avec un lien vers leur CV ».De leur côté, les recruteurs favorisent le contact direct pour faire connaître leurs métiers. BNP Paribas a ainsi participé à l’opération Twitter du 24 février, « pour faire savoir qu’elle recrute aussi dans les métiers high tech », explique Laure Rocalve, responsable de la marque employeur digital de l’entreprise.« Sur certaines fonctions, les postes de commerciaux ou de développeurs informatiques, les entreprises n’ont pas pléthore de candidatures et cherchent à se rendre visibles pour trouver les compétences qui leur manquent », explique Karl Rigal, responsable éditorial de monster.fr « Je ne suis pas sûr qu’on recrute sur Twitter, mais ça contribue à l’image de l’entreprise. Nous sommes tous dans une compétition de recrutement, où on veut tous les meilleurs », souligne Guy Mamou-Mani, président du Syntec numérique, le syndicat de la profession.La hausse du quota d’alternants, entrée en vigueur en 2015, a aussi incité des grands groupes à élargir leur palette de candidats.« Auparavant, on était sur une approche top-down [imposée par le haut] de diffusion des offres. L’échange informel sur Twitter casse les procédés classiques et permet de toucher des personnes qui spontanément ne penseraient pas à BNP Paribas. Pour la journée de mardi, l’objectif était de communiquer sur les alternants, confirme Laure Rocalve. Ces derniers temps, je me lève alternant, je vis alternant, je ne pense qu’alternant », plaisante-t-elle. En 2015, BNP Paribas souhaite en effet recruter en France 1 850 alternants et 1 100 stagiaires. Le cas de BNP Paribas n’est pas isolé. PSA prévoit aussi de recruter 2 000 alternants, en parallèle de 1 500 départs de salariés en fin de carrière.« Dans les groupes du CAC 40, la progression du recrutement d’alternants fait baisser le niveau de qualification exigée, remarque Philippe Deljurie. Les grandes entreprises recherchent des bac + 2 en alternance en lieu et place des bac + 4 ou bac + 5, car les alternants y sont vus comme des pré-embauches », dit-il. « Chez BNP Paribas, 50 % des alternants sont recrutés à l’issue de leur formation », indique Laure Rocalve. L’opération Twitter était aussi une opération de séduction.Dans ce contexte, « le numérique a amélioré l’efficacité des processus de recrutement », estime Guy Mamou-Mani, grâce à l’optimisation des réseaux sociaux, au renforcement de la cooptation, parfois organisée en réseaux en ligne comme chez Keycoopt, une plus grande personnalisation des annonces, le tout avec un coût maîtrisé, bien sûr.Le processus de recrutement passe toujours par une série d’entretiens pour atteindre le Saint-Graal de l’embauche. Twitter, comme tous les réseaux sociaux, sert à faire un premier tri. « En conversant en direct sur Twitter, les recruteurs obtiennent les premiers éléments de vérification du CV, avant de repartir sur un cheminement plus classique de recrutement », explique Karl Riga. De nombreux candidats contactés le 24 février ont d’ailleurs été invités à rejoindre le processus classique de recrutement. « Bonjour @cheksab je vous invite à consulter toutes nos #offres #juridiques ici : http://go.axa.com/ 1FyxjAH cc @MBoucaud », écrivait ainsi la DRH d’Axa France le 24 février.Tous les canaux possiblesC’est ainsi que les offres d’emploi sont désormais multidiffusées sur tous les canaux qui permettent de communiquer sur l’entreprise. Et à cette inflation d’offres, dont le nombre est supérieur à celui des postes réellement vacants, répond une inflation de CV. « Désormais, on traite 20 000 CV pour 600 recrutements réalisés », témoigne Guy Mamou-Mani.Et, « face à l’augmentation du nombre de candidatures par annonce, les entreprises demandent une analyse toujours plus fine des CV reçus », note Karl Rigal. C’est là que la cooptation et les agrégateurs de profils, comme TalentBin, interviennent et inversent la relation entre opportunités d’emplois et candidats : ce sont les entreprises qui recherchent leurs futures recrues. Serait-ce enfin le retournement de tendance tant attendu sur le marché de l’emploi ?Anne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journaliste François Béguin Après avoir voté la généralisation du tiers payant, les députés ont adopté, jeudi 9 avril, en séance, l’article 19 du projet de loi santé visant à mieux évaluer « l’importance et la nature des pratiques de refus de soins » aux bénéficiaires de la couverture maladie universelle (CMU) ou de l’aide médicale d’Etat (AME).Ils avaient auparavant adopté à l’unanimité un amendement remplaçant le mot « tests », qui suscitait le mécontentement d’une partie des praticiens libéraux, par une formulation plus souple laissant la possibilité pour un Ordre professionnel (médecins, dentistes, etc.) « de mesurer l’importance et la nature des pratiques de refus de soins par les moyens qu’il juge appropriés ». En clair, le « testing » sera possible, mais pas inscrit dans la loi. Il consiste à réaliser des enquêtes en se faisant passer pour des patients, dans l’idée d’y voir plus clair sur la pratique de certains médecins.Avant cette modification, les élus UMP avaient qualifié cette pratique de « profondément vexatoire » pour les médecins. « C’est jeter la suspicion et le discrédit sur l’activité des professionnels de santé », avait fait valoir le député UMP Jean-Pierre Door. Pour son homologue Gilles Lurton, « les médecins ont tous une déontologie et en général ne refusent jamais de dispenser des soins sauf pour des raisons bien particulières ».« Faire respecter l’éthique »Sur les bancs de la majorité, on mettait au contraire en avant la nécessité de mesurer ces refus. « L’essence même d’un Ordre est de faire respecter l’éthique », a expliqué Gérard Bapt (PS). Pour Jacqueline Fraysse (PCF), « ceux qui pratiquent la médecine normalement n’ont rien à redouter ». Dans un rapport remis en 2014, le Défenseur des droits avait jugé nécessaire de développer le testing.« Il n’y a là rien de stigmatisant, l’écrasante majorité des professionnels font leur travail », a déclaré la ministre de la santé Marisol Touraine, tout en justifiant l’existence de l’article par « le besoin d’y voir plus clair ». Elle s’est prononcée en faveur de la disparition du mot « test ».« Le testing a une valeur symbolique tellement forte que cela ne peut que braquer les acteurs », notait Patrick Bouet, le président du Conseil national de l’Ordre, avant l’examen de l’article. Les syndicats de médecins libéraux s’étaient fermement prononcés contre ce dispositif et avaient suggéré d’autres façons de détecter des refus de soins. Claude Leicher, le président de MG France, majoritaire chez les généralistes, prônait par exemple la mise en place d’une boîte mail par les agences régionales de santé, du type « refusdesoins@ars.org » où les patients ayant fait l’objet d’un refus de soins pourraient écrire.« Manifestement excessif »Estimant que le « testing » était une pratique destinée aux « entreprises commerciales » et que « les médecins ne sélectionnent pas leurs patients au faciès », « comme dans une boîte de nuit », Jean-Paul Ortiz, le président de la CSMF, majoritaire chez les médecins libéraux, souhaitait la mise en place d’un « observatoire » sous l’égide du Conseil national de l’Ordre des médecins.Le collectif interassociatif sur la santé (Ciss), une association de patients très engagée sur le sujet, militait pour sa part pour que « le testing soit confié au Défenseur des droits, qui semble plus impartial et objectif que l’Ordre national des médecins sur le sujet ». Il aurait également souhaité que la loi renforce la définition du refus de soins et l’étende à des rendez-vous proposés dans un délai « manifestement excessif ». En 2009, une mesure mettant en place le « testing » avait été votée par les députés mais n’avait pas franchi le stade du Sénat.François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 09.04.2015 à 14h40 • Mis à jour le 09.04.2015 à 17h07Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/vie-etudiante/article/2015/04/09/on-s-habitue-au-bizutage-on-en-garde-meme-de-bons-souvenirs_4611934_4401467.html"data-title="« On s'habitue au bizutage, on en garde même de bons souvenirs »"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2014/09/17/400x300/4489173_7_f483_un-pied-puis-l-autre-et-petit-a-petit-la_a4e07ca6da1f74111206727b53a7af17.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/vie-etudiante/article/2015/04/09/on-s-habitue-au-bizutage-on-en-garde-meme-de-bons-souvenirs_4611934_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" « Cela restera une des meilleures expériences de ma vie », affirme Johanna X. « Un des plus grands moments de mon existence », poursuit Mathias P. « Une période magique », corrobore Laurent H. Il ne s'agit pas ici de souvenirs d'une rencontre du troisième type ou encore de récits d'une révélation religieuse, mais de paroles d'étudiants ou d'anciens étudiants ayant subi un bizutage dans les années récentes.Plus d'une centaine d'anciens « bizuts », issus d'écoles et d'universités françaises et belges, ont répondu à l'appel à témoignages lancé sur LeMonde.fr après la publication du rapport réclamant la fin de « la période de transmission des valeurs » (familièrement appelée bizutage) au sein de l'Ecole nationale supérieure des arts et métiers (Ensam), dont un élève a trouvé la mort lors d'un bizutage en 2013, et dont un autre a été gravement blessé en 2014. S'ils n'ont aucune valeur représentative, s'ils peuvent aussi se refuser à briser l'omerta ou déroger à l'esprit de corps, force est de constater que l'immense majorité des témoignages recueillis évoquent un souvenir fort, et positif, de ce rite de passage de la vie estudiantine, tout en le qualifiant souvent de « dur », « fatigant »,« humiliant ».Lire : L'Etat exige la fin du bizutage à l'Ecole des arts et métiersComment cela se passe-t-il, concrètement ? Soize R. raconte la cérémonie d'intégration d'une faculté de médecine : une réception de nuit, dans un lieu inconnu (les bizuts ont été conduits en bus). « Une horde de personnes masquées en blouse nous ont fait boire de l'alcool à la volée. Puis, nous avons été parqués à genoux dans un trou sous des projecteurs. De là, avec un mégaphone, les règles nous ont été dictées. Il y avait des parcours du combattant, il fallait ramper dans la boue sous des pièces de boucherie, se balancer de la peinture en sous-vêtements, boire et faire des pompes... » A noter que ceux qui ne souhaitent pas se saouler doivent juste le préciser à leur arrivée et « ils se voient imprimer un "H2O" sur le front au marqueur », raconte la jeune femme.D'autres anciens bizuts soulignent que l'alcool est parfois le levier qui fait glisser la fête vers le drame, mais n'est en rien obligatoire. Ce qui n'empêche pas certains cocktails à zéro degré peuvent être particulièrement vomitifs. David V., étudiant en médecine dans une faculté du Sud-Ouest, garde un souvenir modéré du goût de celui que lui et ses compagnons ont dû ingurgiter pour pouvoir obtenir les indispensables « polycopiés » (documents de référence pour l'examen national de médecine). Sans alcool donc, mais « avec de l'huile, des œufs, de la farine, du chocolat en poudre, du yaourt et un Tampax usagé » en guise d'aromatisant.Humiliations publiques et récurrentesInsultes, humiliations font fréquemment partie intégrante du scénario soumis aux petits nouveaux, quelle que soit leur filière. Bizutée au sein d'une école de commerce, Orianne A. raconte : réunis dans le grand amphithéâtre de l'établissement, les « première année » sont accueillis par les membres du Bureau des étudiants (BDE) « déguisés en clowns effrayants » qui les ont insultés et leur ont jeté « des crevettes et de l'eau ».A deux filles qui avaient écrit sur une fiche, précédemment demandée, qu'elles étaient « démaquables » (prêtes à lâcher leur compagne ou compagnon), les anciens exigent qu'elles montent sur scène pour être présentées ainsi à l'ensemble de leurs camarades : « Voilà les deux putes de votre promo !» Orianne, alors simple témoin, ne s'en offusque pas. Ces humiliations publiques sont récurrentes durant les bizutages. « A la fin, on s'habitue, on en garde même de bons souvenirs », écrit-elle.Mais les « bizutages gentils » existent aussi, plaident nombre de jeunes comme Rebecca C., qui étudie la biologie en Auvergne. Une seule petite demi-journée d'intégration avec une enfilade de jeux potaches : « poisson-prisonnier, recherche d'une capsule dans un seau plein de fayots, bataille de crème à raser ». C'est « certes salissant », mais «bon-enfant », souligne la jeune femme. Renforcer la solidaritéMême s'ils ont été parfois soumis à des épreuves violentes, les bizutés, une fois le rite de passage surmonté, se disent « grandis » par l'épreuve. « C'était pénible, je ne dirai jamais le contraire. J'étais fatigué, je devais retenir des centaines de noms, de chants, de titres, les anciens n'étaient jamais contents. J'ai mangé des choses infâmes, j'ai fait du sport jusqu'à ne plus avoir de souffle, j'ai craqué et pleuré de nombreuses fois. Mais je me suis dépassée. J'ai fait connaissance avec les membres de ma promotion, j'ai appris le sens de l'entraide et de la solidarité. J'ai rencontré mes limites et je les ai repoussées », témoigne Marie R., de Pau. Idem pour François P, ancien « baptisé » (bizut en Belgique) de Liège : « C'était difficile et dégradant... mais j'ai vu se renforcer mes valeurs de solidarité, d'humililité, de résilience et d'abnégation. C'était très positif. Merci !»Les épreuves passées côte à côte feraient le ciment de chaque promotion. « J'ai noué des relations uniques avec mes "co-bleus", et j'ai aujourd'hui une aide pour mes études », avance Julie F. « Les années ont passé et mes meilleurs amis sont encore des anciens du baptême », souligne François V., la trentaine, avocat à Bruxelles. « Cette période permet de casser l'individualisme né de la prépa et oblige les élèves de première année à s'intéresser aux autres », analyse Fréderic M., ancien de l'Ecole des arts et métiers. Camille D. a pour sa part été durablement marquée par sa période d'intégration de deux semaines à l'université vétérinaire de Namur, en Belgique : le premier soir, « la bleusaille » est regroupée dans une salle, assise par terre. Elle se voit désignée : « On hurle mon nom. Deux parrains [étudiants aînés] se battent pour m'acheter. » Pour avoir la novice sous leur autorité, les aînés se livrent un duel à la bière : « 60 bouteilles à descendre », le plus rapide remporte le « lot ». Sur la table, autour de laquelle les rivaux se font face, « un seau pour le vomi ». Sous la table, Camille est « interloquée ». L'alcool coule à flot, « je suis saoule » et les lendemains ne sont que « mal de tête... de cœur. » >> A lire également : Bizutage : quand et surtout comment dire « stop »Eric Nunès width="314" height="157" alt="Devant l'UQAM, l'une des universités fer de lance du mouvement contre l'austérité au Québec." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/04/10/314x157/4614090_3_e132_devant-l-uqam-l-une-des-universites-fer-de_85f7ee143578c9060361cbf6a797bc02.jpg" #manifencours #uqam #polmtl… comment les étudiants québécois se mobilisent en ligne Dans une note publiée en mars 2015, le ministère de l'éducation nationale dresse un état des lieux des effectifs des universités françaises. width="314" height="157" alt="Pas de diplomatie sans géographe. " src="http://s2.lemde.fr/image/2015/04/10/314x157/4613923_3_6b98_pas-de-diplomatie-sans-geographe_6c46945a46bed39e47de34de769a9383.png" Choc des civilisations Il est possible d'apprendre en jouant, en écoutant ou encore en lisant grâce à ces dix sites Internet sélectionnés par un professeur d'histoire-géographe. width="314" height="157" alt="60 minutes par jour, c'est le temps idéal de travail" src="http://s2.lemde.fr/image/2015/04/09/314x157/4612538_3_cee2_60-minutes-par-jour-c-est-le-temps-ideal-de_0309d9d65cf163c59c2734515f1e61ec.jpg" Pour réussir en maths, 60 minutes de travail par jour à la maison suffisent 09.04.2015 à 14h10 • Mis à jour le09.04.2015 à 16h49 | Chloé Hecketsweiler Le projet de loi santé, en cours de discussion à l’Assemblée nationale, est l’occasion pour la ministre de la santé, Marisol Touraine de lancer une opération mains propres. Après les révélations de Mediapart sur des liens entre experts des autorités de santé et laboratoires pharmaceutiques, la ministre devrait, selon nos informations, déposer un amendement pour contraindre les experts employés par ces autorités de santé à divulguer ce qu’ils perçoivent ou ont perçu des groupes pharmaceutiques. Jusque-là, ils devaient simplement déclarer l’existence d’un lien d’intérêt.Sont concernés au premier plan : la Haute Autorité de Santé (HAS), l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et le Comité économique des produits de santé (CEPS), chargés d’évaluer et de fixer le prix des médicaments en France. Dans chacune de ces instances, un déontologue sera chargé de contrôler les déclarations.Cette proposition sera déposée et discutée en même temps qu’un autre amendement destiné à rendre public le montant des contrats signés entre les professionnels de santé et les laboratoires pharmaceutiques pour des travaux de recherche, des missions de conseil ou des interventions publiques.Cette mesure étendra la portée du « Sunshine Act », comme on appelle le décret qui oblige, depuis 2013, les industriels à révéler le montant des « avantages » (repas, transport, hébergement, frais d’inscription…) consentis aux médecins, pharmaciens, sages-femmes etc.Lire aussi :Médecins et labos devront tout dire de leurs relationsEnquête préliminaireL’offensive du ministère coïncide avec l’ouverture d’une enquête par le parquet de Paris sur de possibles conflits d’intérêts dans le monde des médicaments. L’enquête préliminaire, ouverte pour prise illégale d’intérêts, a été confiée à l’Office anti-corruption de la police judiciaire (OCLCIFF), a révélé, jeudi 9 avril, l’AFP, citant une source judiciaire.L’agence du médicament (ANSM) et la Haute autorité de santé (HAS) avaient annoncé des enquêtes internes et transmis un signalement au procureur après un article, paru le 24 mars dans Mediapart, titré « Les gendarmes du médicament faisaient affaire avec les laboratoires ».Le site d’information faisait état de réunions fréquentes où des « membres éminents » de ces commissions donnaient des conseils rémunérés aux laboratoires sur la meilleure manière de monter leur dossier.« Si les faits rapportés sont exacts, ils sont inacceptables, et même d’une extrême gravité », avait réagi Marisol Touraine, en demandant à la HAS et à l’ANSM de « faire la lumière sur ces affirmations. »Lire aussi :Soupçons de conflits d’intérêts dans le médicamentDes liens controversés entre experts des autorités de santé et laboratoires pharmaceutiques sont déjà apparus dans le scandale sanitaire du Médiator, un médicament prescrit pendant des années comme coupe-faim et pouvant avoir des effets graves sur les valves du cœur.Dans cette affaire, où les investigations sont terminées, plusieurs fonctionnaires et médecins sont mis en examen pour leurs liens avec les laboratoires Servier, qui commercialisaient ce produit.Chloé HecketsweilerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste François Béguin et Laetitia Clavreul Tous les indicateurs sont au rouge. Après une décennie de baisse, la consommation de cannabis chez les adolescents de 17 ans est repartie nettement à la hausse. C’est ce que montrent les premiers chiffres issus des questionnaires anonymes remplis par plus de 22 000 jeunes lors des journées Défense et citoyenneté de mars 2014, publiés mardi 21 avril par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT). De mauvais résultats qui s’accompagnent d’une hausse de l’usage régulier d’alcool et de tabac.L’étude a été réalisée dans le cadre de l’enquête Escapad, menée régulièrement depuis 2000. Entre 2011 et 2014, l’OFDT observe « une recrudescence importante » de l’expérimentation de cannabis chez les adolescents de 17 ans : 47,8 % y ont goûté au moins une fois, contre 41,5 % trois ans plus tôt, soit près d’un jeune sur deux. Une hausse de plus de 6 points, mais un niveau en deçà, cependant, des 50,3 % observés en 2003. Depuis, il n’avait cessé de baisser.En trois ans, la proportion de ceux qui ont expérimenté cette substance illicite est passée de 44 % à 49,8 % pour les garçons, et de 38,9 % à 45,8 % pour les filles. En 2000, les garçons étaient autant qu’en 2014 à l’avoir testée, mais les filles étaient « seulement » 40,9 %.Le marché est mature : il y a des promotions, et des dealers préviennent de leurs arrivages par SMSBien plus que l’expérimentation, c’est le niveau de consommation qui interpelle. En trois ans, le pourcentage de jeunes de 17 ans déclarant avoir fumé un joint au moins une fois dans l’année est passé de 34,6 % à 38,2 %, et celui de ceux qui l’ont fait dans le mois de 22,4 % à 25,5 % (soit plus d’un jeune sur quatre). Près d’un sur dix (9,2 %) dit consommer du « shit » au moins dix fois par mois, contre 6,5 % en 2011. Sur ce point aussi, le chiffre de 2014 met fin à la baisse observée depuis 2003. Enfin, l’usage quotidien évolue de 3 % à 4 %.La note de l’OFDT insiste en outre sur le fait, important, que parmi les jeunes ayant fumé du « shit » dans l’année 25,7 % des garçons et 17,3 % des filles présentent un risque élevé d’usage dit problématique ou de dépendance. Soit 8 % de l’ensemble des adolescents de 17 ans, contre 5,3 % en 2011. On sait notamment que le cannabis induit des troubles de l’apprentissage et de la mémoire et qu’il peut précipiter la survenue de troubles psychiatriques. Etude après étude, les dangers d’un début de consommation précoce, qui accroît en outre le risque de dépendance, sont soulignés. Sans compter la qualité parfois médiocre des produits achetés.« Anxiolytique »Ces dernières années, d’autres enquêtes auprès des jeunes montraient plutôt une stabilisation de l’usage. Tous les regards vont donc se porter sur les futurs chiffres, pour savoir si la hausse redevient la tendance. Il faut dire qu’alors que le cannabis est de loin le produit illicite le plus consommé – 17 millions de Français l’ont expérimenté – ces mauvais chiffres s’inscrivent dans un ensemble inquiétant. Début avril, un baromètre de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé a montré que la consommation repart à la hausse chez les 18-64 ans. Après des années de forte augmentation, une stabilisation à un niveau élevé s’était opérée dans les années 2000. Ce n’est plus le cas : entre 2010 et 2014, l’usage dans l’année est passé de 8 % à 11 %, l’usage régulier de 2 % à 3 %. Le cannabis « répond à des attentes assez variées », remarque François Beck, le directeur de l’OFDT : « Certains l’utilisent comme anxiolytique ou pour trouver le sommeil, d’autres dans un contexte festif. C’est un produit transversal : on le trouve sur l’ensemble du territoire et dans beaucoup de milieux socioculturels. » Pour comprendre les motivations spécifiques des jeunes, des études plus qualitatives ont été lancées, précise-t-il.La hausse globale actuelle s’inscrit dans un contexte de net accroissement de l’offre, notamment de la culture locale. Ces dernières années, la France est devenue un pays non seulement de consommation de cannabis, mais aussi de production. En 2013, 140 000 pieds ont été saisis, contre 55 000 en 2010. Parallèlement, la vente de résine est demeurée très dynamique. Les économistes parlent d’un marché « mature », où l’offre s’est diversifiée, rendant le produit encore plus attractif. Il y a désormais des promotions, et les dealers n’hésitent plus à prévenir par SMS de leurs arrivages.« Il faut que les parents et les médias déconstruisent l’image du cannabis et débanalisent son usage »On peut trouver du cannabis sans problème, et partout en France. Selon une autre enquête de l’OFDT, 50 % des lycéens jugent que la substance est assez ou très facile d’accès, et seulement 15 % estiment qu’il leur serait impossible de s’en procurer. Sans compter que le produit est bon marché : pour 10 euros, un adolescent peut en acheter. L’augmentation des taux de tétrahydrocannabinol (THC) – le principe actif – contribue aussi à la plus grande attractivité du produit : en 2013, le taux de concentration moyen était de 17 % pour la résine, et 12,5 % pour l’herbe, selon l’Institut national de la police scientifique. Contre 7 % à 8 % dix ans plus tôt.En 2013, le plan gouvernemental de lutte contre les addictions, sans toucher au volet répressif promu par la droite précédemment, avait rééquilibré le volet sanitaire en mettant l’accent sur une prévention plus efficace. Il avait pour objectif de repérer plus précocement les consommateurs, avant leur arrivée dans les services d’addictologie, et de renforcer les consultations de jeunes consommateurs, lieux d’accueil des ados et de leurs familles. Ces mesures commencent à entrer en application.Cela suffira-t-il ? « Faire la morale aux jeunes, ça ne marche pas, estime Danièle Jourdain Ménninger, la présidente de la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca). Il faut que les parents et les médias déconstruisent l’image du cannabis et débanalisent son usage. » Pour elle, « ces chiffres inquiétants sont le résultat d’une politique passée ». En 2014, date de récolte des données, cela faisait néanmoins déjà deux ans que la majorité avait changé. Laetitia ClavreulJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterFrançois BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 21.04.2015 à 09h36 • Mis à jour le21.04.2015 à 09h37 Pourquoi chercher en Amérique ce qui n’appartient qu’à nous ? Pourquoi retraiter les clichés sur « Sarkozy l’Américain » et s’imaginer que ce nom, « Les Républicains », qu’il choisit pour son nouveau parti, dériverait de Reagan ou d’Eisenhower ? Dans sa réinvention, Nicolas Sarkozy s’inspire d’un débat profondément français, vieux d’un quart de siècle, et rend hommage à un philosophe amant de nos humanités perdues. Ou bien le pille, ou le trahit. On choisira. Voilà l’histoire.Nous sommes en novembre 1989 quand Régis Debray écrit dans Le Nouvel Observateur. « Etes-vous démocrate ou républicain ? », se demande le philosophe, dans un texte gourmand et magistral, pourtant circonstanciel. On sort de la première affaire de foulard islamique en France. On a disputé autour de collégiennes voilées à Creil, dans l’Oise, et Debray a pétitionné pour leur exclusion, avec Elisabeth Badinter et Alain Finkielkraut, déjà, contre Alain Touraine et Harlem Désir, alors. Il s’en explique et hausse le niveau. Ce n’est pas le foulard ou l’islam qui sont en jeu, mais une vision du monde, l’idée de la république, cette invention de France, qui s’oppose à la démocratie, norme anglo-saxonne qui deviendra hégémonique.« Refuser à une jeune musulmane l’entrée d’une salle de classe tant qu’elle ne laisserait pas son voile au vestiaire ? “Bonne action”, clamera le républicain. Non, “mauvaise action !”, s’indignera le démocrate. “Laïcité”, dira l’un. “Intolérance”, dira l’autre. » Et Debray poursuit, sur le rapport à Dieu, à la religion, au capitalisme mercantile et à l’égalité, il oppose la république au « In God we trust » des billets verts, trie les concepts avec jubilation.« En république, l’Etat surplombe la société. En démocratie, la société domine l’Etat. La première tempère l’antagonisme des intérêts et l’inégalité des conditions par la primauté de la loi ; la seconde les aménage par la voie pragmatique du contrat, de point à point, de gré à gré. » La société ou l’Etat, les Girondins ou les Jacobins, les provinces ou Paris, la démocratie ou la république ? Debray nous dit ce que nous sommes, devinant que ce pays va bientôt perdre ses raisons.La république unique sujetVingt-cinq ans après, Nicolas Sarkozy fait de la politique. Il est sur TF1, le 17 mars 2015, et plaide comme s’il avait inventé les mots qu’il emprunte. « La république a une identité. La France est une république, pas seulement une démocratie. Dans une démocratie, chacun fait ce qu’il veut tant que cela ne fait pas de mal aux autres. Dans une république, on est plus exigeant. La république, c’est la laïcité. » Il s’agit, ce soir-là, d’expliquer qu’il faudra exclure les femmes voilées de l’université, et interdire les menus sans porc dans les cantines. Des foulards de Creil aux hijabs de la fac, rien donc n’a changé ? Nicolas Sarkozy retraite, vulgarise et transmute ; c’est une forme de génie.Ce n’est pas la première fois qu’il emprunte à l’ex-compagnon du Che, homme de gauche revenu à de Gaulle puis à l’éternité française. En 2012, la thématique de la « frontière » venait de Debray : simple colifichet d’une réélection manquée. Cette fois, c’est sérieux. Depuis son retour en politique, l’automne dernier, les seules paroles structurantes de Sarkozy dérivent de la thématique de Debray.Le 7 novembre 2014, à Paris, dans le discours phare de sa reconquête de l’UMP, il proclame la république unique sujet de l’heure ; pour étayer l’argument, il oppose république et démocratie. Extraits : « La démocratie peut être compatible avec le communautarisme, la république, non ! » « La démocratie peut se contenter de l’intégration, la république, non ! Parce que la république réclame davantage. Elle réclame l’assimilation. » « La démocratie est indifférente à la façon dont on devient français, comme elle est indifférente aux modalités du regroupement familial. La république, non ! » Sarkozy, ce jour-là, mobilise aussi la république contre ces juges qui « font la guerre » aux politiques, et contre ces « corps intermédiaires » qui l’ont empêché de réformer. Et fait disparaître l’impératif égalitaire au profit d’un autre concept, plus électoral : « La démocratie n’est pas concernée par l’effort et le mérite. La république, si ! La république est incompatible avec l’assistanat ! » C’est la marque d’une pensée innovante que de faire évoluer les concepts, et il n’est pas de meilleure république que celle qui vous arrange ! Mais l’essentiel de cette république sarkozyenne se retrouve dans le message identitaire. Bien vite, on ne parle plus que de ça. Pourquoi s’en étonner ?Postérité compliquéeLe texte de Debray aura été riche d’une postérité compliquée. Après 1989, sa distinction fait des petits. Une pensée « républicaine » accapare le mot et devient une famille politique. Elle traverse en mutant vingt-cinq années de désillusions françaises. Elle passe par le Philippe Séguin de l’anti-Maastricht, le Chirac de 1995, le Chevènement de 2002, et puis elle change en avançant. Elle s’imbibe du désarroi identitaire et de la question musulmane : logique, elle en venait. La république sous-tend la question nationale, qui sous-tend l’identité, qui… A l’arrivée, vous avez Philippot.Malin gaulliste républicain qui reprend l’extrême droite avec la complicité stratégique de Marine Le Pen et républicanise le refus horrifié de l’Europe libérale, de la France musulmane et des assauts mondialisés. Le mot s’est transformé. La république n’est pas que notre belle évidence : elle devient un combat d’assiégés – le plaidoyer pour ces « Français de souche », forcément abandonnés par les élites méprisantes, qu’Alain Finkielkraut, compagnon de Debray en 1989, défend sans son Identité malheureuse.L’ethnique a subverti Marianne. Du très long texte de Debray, il ne reste désormais que le moins intéressant, son prétexte et son point de départ : non plus l’idée de l’exception, mais simplement cette prévention consensuelle, banalité majoritaire d’un pays fatigué : l’islam – l’islam enfoulardé – ne pourra pas passer par nous.Nicolas Sarkozy est une anecdote idéologique et un repère sociologique : un homme d’Etat porté par les peurs, plus roué que la moyenne, dans un pays sans mémoire. Après ses escapades des années Buisson, il fait mine de rebrousser chemin dans l’escalade des mots. Avoir promu l’identité nationale, quelle erreur finalement, confie-t-il en petit comité à l’UMP, il aurait mieux fait de parler de république.La confidence sort, c’est étudié pour. On applaudit la contrition de l’homme, le retour de Nicolas Sarkozy à la décence républicaine… En réalité, il n’y a rien de changé. Président de l’identité nationale, ayant renoncé à vanter – lui, le petit Français de sang-mêlé – la pluralité de la société, il avait offert à l’opinion les femmes en burqa et les prières de rue ? Candidat de la République, il sert le jambon obligatoire à la cantine, et ses partisans continueront – vous disiez laïcité ? – à regretter la déchristianisation de nos paysages.Quel besoin d’aller chercher chez Maurras ou chez Buisson ce que Debray lui offrait ? Le brouet est le même. Mais c’est Marianne qui servira la soupe, sous les applaudissements des gogos.Claude Askolovitch (Journaliste)Claude Askolovitch est l’auteur de Nos mal-aimés. Ces musulmans dont la France ne veut pas (Grasset, 2013). Bastien Bonnefous L’élargissement de la « prime d’activité », annoncé dimanche 19 avril par François Hollande, a encore des contours bien imprécis. Le projet de loi sur le dialogue social, qui doit être présenté mercredi en conseil des ministres et détaillé dans la foulée par le ministre du travail François Rebsamen, prévoit d’instaurer cette nouvelle prime destinée à plus de 5 millions de personnes actives, dont environ 1 million de jeunes âgés de 18 à 25 ans, payées entre 0,8 et 1,2 smic, soit moins de 1 400 euros net mensuels.Ce futur dispositif doit remplacer à partir du 1er janvier 2016 le revenu de solidarité active (RSA) activité et la prime pour l’emploi (PPE), pour encourager le retour à l’emploi et améliorer les revenus des « travailleurs pauvres ». Le premier ministre Manuel Valls en avait fait l’annonce dès le 3 mars, lors de sa présentation du plan national de lutte contre la pauvreté, y incluant déjà les 18-25 ans jusqu’à présent exclus du RSA, et chiffrant l’ensemble du futur dispositif à 4 milliards d’euros pour an, soit environ autant que les coûts cumulés du RSA activité et de la PPE.Etudiants et apprentisMais dimanche, dans son interview sur Canal+, le chef de l’Etat a élargi le périmètre de la prime à « toutes les personnes qui sont dans des petits boulots, l’intérim, le temps partiel (…) pour que cela puisse être avantageux de continuer à travailler ». François Hollande a l’intention d’en faire bénéficier les étudiants, mais « à la condition qu’ils travaillent », et les apprentis. « Il veut que tous ceux qui travaillent dans le pays aient droit à cette prime dès 18 ans, en fonction de leurs revenus et de leur situation familiale », explique un proche du président de la République.Or, pour l’instant, le projet de loi sur le dialogue social ne concerne pas les deux dernières catégories. « Les étudiants et les apprentis ne sont pas dans le projet de loi », ont confirmé lundi au Monde la Rue de Grenelle et Matignon. L’ajout de ces deux catégories devra donc se faire par amendement gouvernemental ou parlementaire lors de l’examen du texte par les députés à partir de la fin du mois de mai.Outre le niveau de revenus mensuels, un nombre minimum d’heures de travail sera nécessaire pour prétendre à la prime, y compris chez les étudiants salariés. « Il y a environ un million d’étudiants qui travaillent, mais on ne va pas tous les prendre », prévient Matignon. « Un étudiant qui fait quelques heures de baby-sitting par mois pour se faire de l’argent de poche, n’y aura pas droit ; en revanche, un étudiant qui, pour payer ses études, a un job régulier à temps partiel par exemple, pourra y prétendre », selon une source gouvernementale.« Moins de 500 millions d’euros » Un critère de sélection pourrait être retenu : le fait pour un étudiant salarié de dépasser les 900 euros de revenus mensuels, qui le range automatiquement parmi les cotisants au régime général de la sécurité sociale et plus seulement au régime étudiant. « La prime n’est pas une aide pour tous les étudiants, mais davantage pour les travailleurs pauvres qui poursuivent des études », précise ainsi un proche de M. Hollande.Quel coût pourrait avoir cet élargissement alors que le gouvernement doit faire face à des restrictions budgétaires ? « Un milliard d’euros de plus », selon le député socialiste de Saône-et-Loire Christophe Sirugue, futur rapporteur du projet de loi et guère favorable à la mesure. « Moins de 500 millions d’euros », corrige-t-on dans l’entourage présidentiel. Pas un centime supplémentaire, fait savoir de son côté Matignon, qui n’entend pas augmenter l’enveloppe initiale de 4 milliards d’euros annoncée par M. Valls.Le casse-tête budgétaire est donc loin d’être réglé. D’autant qu’à ce stade, l’annonce de M. Hollande ne satisfait pas les partenaires sociaux, qui estiment qu’ajouter étudiants salariés et élèves apprentis aux travailleurs les plus pauvres, y compris chez les moins de 25 ans, risque d’entraîner une baisse de la future prime d’activité de ces derniers.Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Caroit (Saint-Domingue, correspondant) Le procès des quatre Français impliqués dans l'affaire « Air cocaïne » a été une nouvelle fois renvoyé sine die par le tribunal de Saint-Domingue lundi 20 avril. Cet énième report a été cette fois provoqué par les avocats de la défense qui ont demandé la récusation de deux des trois juges du tribunal.Les deux pilotes Pascal Fauret et Bruno Odos, le membre d'équipage Alain Castany et le passager Nicolas Pisapia ont été arrêtés dans la nuit du 19 au 20 mars 2013 à bord d'un Falcon 50 chargé de 700 kilos de cocaïne sur le tarmac de l'aéroport de Punta Cana, la principale destination touristique à l'est de la République dominicaine.>> Lire le contexte : Ouverture du procès « Air cocaïne » à Saint-Domingue« Je n'ai ni la compétence linguistique ni technique pour comprendre exactement ce qui s'est passé », commentait Pascal Fauret à la sortie de la salle d'audience où son épouse était venue le soutenir. « Je n'espère rien, j'attends », lâchait de son côté Alain Castany qui ne cachait pas sa mauvaise humeur face à ce nouveau report. Les quatre Français ont été remis en liberté le 21 juin 2014 avec interdiction de quitter le territoire dominicain, après quinze mois de détention provisoire.27 personnes jugées« Lamentablement le procès doit être suspendu jusqu'à ce que la cour d'appel tranche sur la demande de récusation des deux magistrates qui ont manifesté une attitude de partialité en faveur du ministère public », expliquait Me Maria Elena Gratereaux, l'une des avocates des deux pilotes.Elle confirmait que tous les avocats de la défense, à une exception, s'étaient solidarisés avec la demande de récusation de deux des trois juges présentée par Me Valentin Peña, le défenseur d'un des accusés dominicains. Dix Dominicains, neuf militaires et un civil, anciens membres de DNCD, l'agence anti-drogue, douaniers ou agents de sécurité de l'aéroport de Punta Cana sont jugés en même temps que les quatre Français.Peu après l'ouverture de la séance, Me Fabian Melo, l'un des avocats des pilotes, a demandé le renvoi pour permettre la comparution d'experts français qui s'étaient présentés lors de la précédente audience du 9 mars dernier. Elle avait été suspendue à la suite de la demande de récusation des juges présentée alors par le ministère public.Cette fois les experts français n'ont pas refait le voyage. Seuls les témoins de l'accusation, dont l'ancien chef de la DNCD, le général Rolando Rosado Mateo, étaient présents. La présidente du tribunal Giselle Mendez a rejeté la demande de Me Melo soulignant que les parties avaient été informées dans un délai raisonnable de la date de la nouvelle audience.Un froid entre Paris et Saint-DomingueDe vifs échanges ont alors opposé le procureur général adjoint Milciades Guzman et plusieurs avocats de la défense qui lui reprochaient d'évoquer des opérations antérieures à celle du 19 mars 2013 qui avait abouti à l'arrestation des quatre Français et de 43 Dominicains dont la plupart ont été libérés. C'est lors de ces échanges que les avocats de la défense ont estimé que les juges Ingrid Fernandez et Claribel Nivar faisaient preuve de partialité en faveur du ministère public.« Ca fait plus de deux ans que ces personnes sont mises en cause sans avoir pu présenter leur défense », s'indignait Olivier Cadic, sénateur (UDI) des Français établis hors de France, de passage à Saint-Domingue. « Ces pilotes sont protégés par le droit international et n'ont rien à voir avec ce qu'ils transportent », affirmait-il à la sortie de l'audience où il était venu soutenir MM. Fauret et Odos à la demande du très actif comité de soutien monté avec l'appui du syndicat national des pilotes de ligne (SNPL).L'affaire « Air Cocaïne » et les lenteurs de la justice dominicaine ont jeté un froid sur les relations entre Paris et Saint-Domingue. Les autorités dominicaines ont mal perçu que le président François Hollande se rende en Haïti lors de sa tournée dans la région, en mai prochain, en snobant la République dominicaine voisine alors qu'il s'agit de la première puissance économique et touristique de la Caraïbe insulaire.Jean-Michel Caroit (Saint-Domingue, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jacques Follorou Dans un entretien accordé à France 2 et diffusé, lundi 20 avril, dans le journal télévisé de 20 heures, le président syrien, Bachar Al-Assad, indique que des « contacts » ont eu lieu entre les services de renseignement français et leurs homologues syriens sans préciser la date ou le nom des organes en question. Il précise, cependant, qu’il n’y a pas eu pour autant « de coopération ». Les conditions d’un éventuel échange d’informations entre la France et la Syrie dans la lutte antidjihadiste, a-t-il précisé, n’étaient pas réunies. La France, a-t-il expliqué, ne voulait rien donner en échange et continuait de soutenir « les terroristes » [terme employé par Damas pour désigner l’opposition modérée à son régime].De fait, M. Al-Assad confirme, ainsi, côté syrien, les informations du Monde, publiées le 7 octobre, révélant que la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) avait tenté, à la fin du premier trimestre 2014, de rétablir un lien direct avec les services de Damas afin d’obtenir des informations sur les djihadistes français présents en Syrie.Exigences inacceptablesLe régime de Bachar Al-Assad avait répondu à ce souhait en indiquant qu’il était prêt à coopérer dès lors que la France déciderait de rouvrir son ambassade en Syrie, fermée depuis le 6 mars 2012. Cette éventualité a été rejetée par le président français, François Hollande, qui reste très engagé contre le régime de Damas tout en ayant rejoint la coalition internationale contre l’organisation Etat islamique (EI), la principale force djihadiste en Syrie, opposée tant à l’Occident qu’à Bachar Al-Assad.Après les attaques de janvier à Paris, les responsables des services de sécurité en France, lors de réunions interministérielles auxquelles participait l’actuel patron de la DGSI, Patrick Calvar, ont, de nouveau, mis sur la table la question de la reprise de la coopération avec la Syrie en matière de renseignement pour optimiser la lutte antidjhadiste. Mais le pouvoir politique français n’a pas modifié sa ligne de conduite.D’autres pays occidentaux, comme l’Allemagne, par exemple, ont poursuivi leurs relations avec les autorités syriennes, et notamment leurs services de renseignement. La DGSI a dû, dans certains cas, passer par son partenaire allemand pour obtenir, indirectement, des informations sur des Français au cœur d’enquêtes en cours. Mais cette procédure constitue, selon la DGSI, un frein à l’efficacité de son travail.Le déplacement des agents de la DGSI faisait écho à une demande récurrente émanant de ce service : le besoin d’avoir des éléments sur les djihadistes français lors de leur séjour en Syrie. La visite à Damas est intervenue quelques semaines avant que Mehdi Nemmouche, l’un des geôliers de l’Etat islamique en Syrie, ne tue quatre personnes, en mai 2014, lors de l’attaque du Musée juif de Bruxelles. Il sera arrêté, par hasard, une semaine plus tard à Marseille, et est toujours dans l’attente de son jugement en Belgique. La délégation de membres des services français, en Syrie, comprenait notamment l’officier de liaison de la DGSI à Amman, en Jordanie, où ont été réaffectés les fonctionnaires précédemment en poste à Damas, et son collègue de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE).Lors de cette rencontre, le régime de Damas avait conditionné son aide, selon une source issue de la communauté du renseignement français, à un signe de reconnaissance de la France et « à l’arrêt des critiques publiques à son encontre du chef de l’Etat, François Hollande, et du ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius ». Des exigences jugées inacceptables par Paris.Réserve de la DGSEAu sommet de l’Etat français, la manœuvre syrienne pour rompre son isolement international en monnayant son aide dans la lutte contre le terrorisme a été moyennement appréciée. La DGSE conserve, quant à elle, une réserve inhérente à sa position au sein du monde du secret. A la différence de la DGSI, qui joue un rôle de défense du territoire, la DGSE est un service « offensif » peu susceptible de « coopérer » avec des régimes qu’elle espionne. Interrogée sur la démarche conjointe menée, au printemps, auprès de Damas avec la DGSI, la DGSE a assuré, début octobre 2014, au Monde qu’elle « n’envisage, pour sa part, aucune reprise de contact avec les services syriens ».Ali Mamlouk, conseiller spécial pour la sécurité du dictateur syrien, Bachar Al-Assad, et chef de la sécurité nationale, a géré ces contacts avec ces homologues français. Au cours des mois qui ont suivi la visite des représentants de la DGSI et de la DGSE à Damas, d’autres canaux ont été activés par Damas pour promouvoir, en France, l’idée d’une réouverture de l’ambassade française contre une coopération antidjihadiste. Pour l’instant, en vain.Sollicité par Le Monde, le ministère de l’intérieur, qui a autorité sur la DGSI, n’avait pas démenti en octobre 2014 la tentative de reprise de contact avec les services syriens. Le Quai d’Orsay, beaucoup plus rétif à ce type de contact, même si formellement, Paris n’a pas rompu ses relations diplomatiques avec Damas, avait tenu, pour sa part, à déclarer : « Nous soutenons l’opposition modérée en Syrie qui se bat sur deux fronts, contre la barbarie de Daech [acronyme arabe de l’Etat islamique] et contre le régime de M. Bachar Al-Assad, qui en est à l’origine. »Jacques FollorouJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jules GrandinLa Méditerranée reste la principale route d'immigrationSelon les chiffres de l'agence européenne de contrôle aux frontières, Frontex, plus de 170 000 migrants ont tenté de rallier l'Europe en passant par la Méditerannée centrale, c'est largement plus que toutes les autres « routes » de l'immigration vers l'UE. 20.04.2015 à 10h12 • Mis à jour le20.04.2015 à 15h11 | Bastien Bonnefous et Nicolas Chapuis C’est une première sous la Ve République. Le président de la République a décidé de saisir lui-même le Conseil constitutionnel sur le projet de loi renseignement. François Hollande en a fait l’annonce dimanche 19 avril sur le plateau du « Supplément », l’émission de Canal+ : « Le Conseil constitutionnel pourra regarder lui aussi, en fonction du droit, si ce texte est bien conforme, ou certaines de ses dispositions sont bien conformes, à la Constitution. »Lire aussi :Les points-clés de l’intervention de François Hollande sur Canal+Cette mesure exceptionnelle – jamais une loi ordinaire n’avait fait l’objet d’une telle saisine – souligne le caractère particulier de ce texte qui a pour but de définir les missions et de sécuriser la pratique des services secrets qui, jusqu’à présent, exerçaient une partie de leurs activités de renseignement en dehors de tout cadre légal. C’est également le premier projet de loi sur lequel l’avis du Conseil d’Etat a été rendu public, comme l’avait souhaité le chef de l’Etat à l’automne 2014.Pour François Hollande, c’est une façon de reprendre la main politiquement sur un texte qui soulève de fortes inquiétudes. « Sur un texte qui touche à l’équilibre entre la sécurité et les libertés publiques, le président voulait éviter que la saisine du Conseil constitutionnel puisse apparaître comme un instrument ou un enjeu partisan », explique l’Elysée. Selon son entourage, la décision de saisir le Conseil constitutionnel a été définitivement arbitrée vendredi matin. Le chef de l’Etat avait gardé l’annonce pour l’émission. Il n’a pas pu la placer au début de l’échange et a donc dû y revenir à la fin soulignant lui-même « l’importance » de cette décision.Lire aussi : Pourquoi la loi sur le renseignement cristallise les critiques« Ça permet de montrer qu’il n’y a aucune entourloupe »En réalité, elle est davantage symbolique qu’autre chose. Le Conseil constitutionnel aurait probablement été saisi dans tous les cas. Des parlementaires de droite, comme François Fillon, l’avaient déjà publiquement envisagé. Selon son entourage, Claude Bartolone avait prévu lui-même de le faire. « Ça sécurise et ça permet de montrer qu’il n’y a aucune entourloupe. En plus, la droite l’aurait fait de toute façon », explique-t-on à la présidence de l’Assemblée.De son côté, Matignon explique que l’exécutif pensait « depuis le début qu’il faudrait saisir le Conseil constitutionnel ». Pas de surprise, donc pour le gouvernement, promis juré. Pourtant, durant les débats parlementaires, ni Manuel Valls ni le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, interpellés par des députés de la majorité comme de l’opposition sur ce point, n’avaient voulu s’exprimer. « Ils ne m’avaient pas répondu alors que j’étais venu deux fois à la charge », se souvient le socialiste Pouria Amirshahi, élu des Français de l’étranger, qui estime que le gouvernement semblait fortement hésiter.Lire le décryptage : Loi renseignement : on a vérifié le « vrai/faux » du gouvernementLes services du premier ministre expliquent désormais que tout était prévu de longue date : avant de saisir les juges constitutionnels, le gouvernement voulait attendre la fin des débats et des votes en première lecture à l’Assemblée ainsi que le début des vacances parlementaires, avant l’examen du projet de loi au Sénat. Ce dimanche a donc été jugé comme « la bonne fenêtre » pour l’exécutif, tente d’expliquer un conseiller.« Personne ne vous écoutera »En « levant l’hypothèque du Conseil constitutionnel », selon les mots de l’Elysée, le chef de l’Etat veut surtout couper l’herbe sous le pied aux opposants à un projet de loi jugé liberticide. Il n’a eu de cesse sur Canal+ de balayer les soupçons. « Cessons de croire qu’il y a un système général d’écoutes. Pourquoi voudriez-vous que l’Etat, même les services, entreprennent de savoir ce que nous faisons, y compris dans notre vie privée ? », a-t-il demandé.Voir le visuel interactif : La galaxie des opposants au projet de loi sur le renseignementMais l’argumentaire a été brouillon et parfois imprécis, sur l’utilisation d’algorithmes pour surveiller les communications ou sur la Plate-forme nationale de cryptage et de décryptement (PNCD), système d’écoute à grande échelle dont il a semblé reconnaître l’existence.François Hollande a fini par résumer la philosophie générale du texte : « Personne ne vous écoutera sauf s’il y a eu un certain nombre de suspicions sur vos activités terroristes ou sur vos liens avec des personnes terroristes. » Et de rajouter également la dimension économique : « Ce dont il s’agit, c’est uniquement de la lutte contre le terrorisme ou de nos intérêts car il y a aussi des personnes qui viennent nous espionner pour savoir comment nos entreprises travaillent. »Voir la vidéo : Loi renseignement : une surveillance de masse ?Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 20.04.2015 à 09h06 • Mis à jour le20.04.2015 à 10h21 Henri Guaino a estimé, lundi 20 avril sur Radio classique et LCI, que « le champ de la loi [renseignement] est beaucoup trop étendu ». Ce projet de loi, dont l’examen s’est achevé, jeudi 16 avril à l’Assemblée nationale, vise à définir les missions et sécuriser la pratique des services secrets, qui jusqu’ici exerçaient une partie de leurs activités de renseignement en dehors de tout cadre légal. Décidé dans son principe en juillet 2014, il a été accéléré après les attentats de janvier au nom de la lutte antiterroriste.Mais pour le député UMP des Yvelines, « ça n’est pas une loi sur le terrorisme » car elle « couvre un champ beaucoup plus large ». Selon lui, « ce projet pose beaucoup de problèmes. Relatifs aux libertés, à l’intimité et à la vie privée ». François Hollande a annoncé dimanche sur le plateau du Supplément de Canal+ qu’il saisirait lui-même le Conseil constitutionnel au terme du processus législatif, « pour vérifier que la loi est bien conforme ». Dans un long plaidoyer, parfois un peu brouillon, le chef de l’Etat a défendu les mesures contenues dans le texte et a affirmé que les libertés publiques ne seraient pas affectées. « Personne ne pourra écouter votre conversation sans demander une autorisation d’une commission (…). Personne ne vous écoutera, sauf s’il y a eu une certaine suspicion sur des activités terroristes », a-t-il insisté.Lire aussi : Loi renseignement : on a vérifié le « vrai/faux » du gouvernement« Les contrôles sont insuffisants », a répété le député, demandant la mise en place « d’un vrai contrôle parlementaire en France ». Pour M. Guaino, le fait que François Hollande saisisse lui-même le Conseil constitutionnel est « incompréhensible ». « Je trouve que c’est de la petite astuce politicienne, je suis à la fois le rédacteur et le censeur de la loi. »Lire aussi :Les points-clés de l’intervention de François Hollande sur Canal+Bruno Le Maire, sur Europe 1, n’a pas été rassuré non plus par cette annonce de François Hollande : « Ce qui me rassurera, c’est quand on aura écouté les critiques de l’opposition. Sur un sujet aussi sensible, écoutons les critiques de l’opposition et modifions le texte. » 19.04.2015 à 10h06 • Mis à jour le19.04.2015 à 15h24 Nouveau drame en Méditerranée : le chavirage d'un chalutier transportant des migrants pourrait avoir fait jusqu'à 700 morts dans la nuit de samedi 18 à dimanche 19 avril, redoute le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Si ces chiffres étaient confirmés, il s'agirait de la « pire hécatombe jamais vue en Méditerranée », s'est alarmée l'agence des Nations unies.Vingt-huit personnes ont été repêchées après le naufrage, qui a eu lieu au large des côtes libyennes, à environ 120 milles nautiques au sud de l'île italienne de Lampedusa, rapporte Times of Malta. L'alerte a été lancée vers minuit, selon un porte-parole de la marine maltaise.Le bateau aurait chaviré lorsque les migrants, qui étaient plus de 700 à bord, selon les témoignages des survivants, se sont massés du même côté à l'approche d'un navire marchand, ajoute-t-il. Selon les médias italiens, environ une vingtaine de cadavres ont déjà été trouvés.Opération de secoursLe chalutier a lancé dans la nuit de samedi à dimanche un appel au secours reçu par les garde-côtes italiens, qui ont aussitôt demandé à un cargo portugais de se dérouter. A son arrivée sur les lieux, l'équipage a vu le chalutier chavirer, selon le HCR. Une importante opération de secours a été mise en place avec le concours des marines italienne et maltaise, a fait savoir un porte-parole de la marine maltaise.Cette semaine, deux naufrages ont provoqué la mort d'environ 450 migrants. Là encore, ce sont les récits de survivants qui ont permis d'établir ces bilans, alors que le flux de migrants provenant de Libye ne cesse de grossir.Entre cinq cents et mille personnes sont chaque jour récupérées par les gardes-côtes italiens ou des navires marchands. Plusieurs organisations internationales et humanitaires ont dénoncé ces derniers jours l'incurie des autorités européennes, réclamant davantage de moyens. « Il faut une opération “Mare nostrum” européenne », a réclamé Carlotta Sami, la porte-parole du HCR. L'opération italienne « Mare nostrum » de sauvetage des migrants a été remplacée par « Triton », une opération de surveillance des frontières beaucoup plus modeste.M. Hollande demande « le renforcement » de « Triton »Quelques heures après ce nouveau drame, lors de son intervention sur Canal+, François Hollande a déploré la « pire catastrophe de ces dernières années en Méditerranée », qualifiant les passeurs impliqués dans ces tragédies de « terroristes ». Et de demander « le renforcement du nombre de bateaux » de surveillance de l'opération « Triton » et une réunion européenne d'urgence entre les ministres de l'intérieur et des affaires étrangères – un appel immédiatement entendu, puisque Bruxelles a annoncé dans la foulée la tenue d'une telle réunion. Pour le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, la « crédibilité » de l'Europe est en jeu et il est temps pour elle d'« agir ».Un peu plus tôt, le pape François a appelé la communauté internationale à « agir avec décision et rapidité » face à la multiplication des tragédies en Méditerranée. Les migrants sont « des hommes et des femmes comme nous », a déclaré le souverain pontife devant des milliers de fidèles place Saint-Pierre, lançant un nouvel appel à la communauté internationale afin qu'elle « agisse avec décision et rapidité pour éviter que les tragédies ne se répètent ».Lire notre éditorial (édition abonnés) : Drames en Méditerranée : réagir, d’urgence 19.04.2015 à 02h38 • Mis à jour le19.04.2015 à 10h55 Un enseignant français de 62 ans, en poste au sein d'une école privée du bourg de Cacao, en Guyane, a été mis en examen samedi 18 avril par un juge d'instruction pour des faits présumé de « viol » et « d'agression sexuelle » sur mineurs « de moins de 15 ans », a-t-on appris auprès du parquet de Cayenne.L'homme, originaire d'Argenteuil, enseigne en Guyane depuis 2009, et est soupçonné de « viol » à l'encontre d'une fillette et d'« agression sexuelle » sur trois autres.Quatre fillettes âgées de 8 à 10 ansL'école se situe à 60 kilomètres de Cayenne sur le territoire de la commune de Roura en Guyane. Les quatre victimes présumées, quatre fillettes, auraient « entre 8 et 10 ans » et seraient toutes « des élèves de cet enseignant » selon Marie-Noëlle Collobert, la magistrate de permanence au parquet de Cayenne.Le mis en examen « nie les faits » a précisé la magistrate. L' enseignant avait été placé en garde à vue jeudi. A l'issue de 48 heures de garde à vue, il a été déféré samedi devant le parquet qui avait demandé sa mise en examen mais pas son placement en détention provisoire. Le juge d'instruction n'a pas demandé non plus son incarcération.L'homme a été laissé libre sous contrôle judiciaire ce qui lui interdit notamment de « quitter la Guyane », « d'entrer en contact avec les victimes présumées », « d'exercer toute activité susceptible d'être en contact avec des mineurs » ainsi que de « se rendre au bourg de Cacao », un village majoritairement peuplé de Français d'origine Hmong, des réfugiés de cette communauté persécutée au Laos ont commencé à y être installés à la fin des années 70, principalement pour y pratiquer l'agriculture. 18.04.2015 à 07h33 | Luc Bronner et Maxime Vaudano A partir de données inédites sur plus de 67 000 noms d'écoles, de collèges et de lycées, Le Monde décrypte le « palmarès » des noms d'établissements scolaires, une autre façon de raconter l'histoire de France depuis 200 ans.Lire l'article principal : De Jules Ferry à Pierre Perret, l'étonnant palmarès des noms d'écoles, de collèges et de lycées en FranceAu panthéon des personnalités célébrées par les établissements français, les écrivains et philosophes devancent largement les politiques et les scientifiques. #conteneur_graphes_1429105445275{ padding:0px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; clear: left; } #graphe_1429105445275{ height:650px; } #container_1429105445275 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1429105445275 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1429105445275 .subtitre{ display:block; } #container_1429105445275 .containeur_onglets { cursor:pointer; margin:10px 0 0 0; list-style:none; } #container_1429105445275 .containeur_onglets .onglet_veau { float: left; background: #fff; text-align: center; padding:5px; } #container_1429105445275 .containeur_onglets .onglet_veau.courant { margin: 0 4px 0 0; border: solid #e4e6e9; border-width: 1px 1px 0; border-top-left-radius: 4px; border-top-right-radius: 4px; background: #fff; background: -moz-linear-gradient(top,#f1f5f8 0,#fff 100%); background: -webkit-gradient(linear,left top,left bottom,color-stop(0,#f1f5f8),color-stop(100%,#fff)); background: -webkit-linear-gradient(top,#f1f5f8 0,#fff 100%); background: -o-linear-gradient(top,#f1f5f8 0,#fff 100%); background: -ms-linear-gradient(top,#f1f5f8 0,#fff 100%); background: linear-gradient(top,#f1f5f8 0,#fff 100%); filter: progid:DXImageTransform.Microsoft.gradient(startColorstr='#f1f5f8',endColorstr='#ffffff',GradientType=0); }Les noms les plus honorésEn vert, les hommes. 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{"y":180,"color":"#28beaa"}, {"y":178,"color":"#F19300"}, {"y":175,"color":"#F19300"}, {"y":174,"color":"#28beaa"}, {"y":166,"color":"#28beaa"}, {"y":149,"color":"#28beaa"}, {"y":149,"color":"#A2A9AE"}, {"y":146,"color":"#28beaa"}] ], [ // PUBLIC ["Jules Ferry","Jacques Prévert","Jean Moulin","Jean Jaurès","Antoine de Saint-Exupéry","Victor Hugo","Marie Curie","Louis Pasteur","Pierre Curie","Jean de la Fontaine","Paul Langevin","Centre","R.P.I.","Irène Joliot-Curie","Frédéric Joliot-Curie","Jean Macé","Marcel Pagnol","Jules Verne","Louise Michel","Paul Bert","Le Bourg","Anatole France","Albert Camus","Jean Rostand","Françoise Dolto","Henri Wallon","Georges Brassens","Intercommunale","Charles Perrault","Jean Monnet"], [{"y":642,"color":"#28beaa"}, {"y":471,"color":"#28beaa"}, {"y":433,"color":"#28beaa"}, {"y":429,"color":"#28beaa"}, {"y":407,"color":"#28beaa"}, {"y":365,"color":"#28beaa"}, {"y":360,"color":"#F19300"}, {"y":358,"color":"#28beaa"}, {"y":357,"color":"#28beaa"}, 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Vincent de Paul","Notre Dame de Lourdes","Saint Vincent","Saint François","Saint André","Saint Nicolas","Sainte Famille","Saint Jean-Baptiste"], [{"y":874,"color":"#28beaa"}, {"y":545,"color":"#A2A9AE"}, {"y":397,"color":"#F19300"}, {"y":374,"color":"#F19300"}, {"y":296,"color":"#A2A9AE"}, {"y":217,"color":"#F19300"}, {"y":209,"color":"#F19300"}, {"y":132,"color":"#28beaa"}, {"y":125,"color":"#28beaa"}, {"y":113,"color":"#28beaa"}, {"y":96,"color":"#28beaa"}, {"y":81,"color":"#28beaa"}, {"y":76,"color":"#F19300"}, {"y":71,"color":"#28beaa"}, {"y":70,"color":"#A2A9AE"}, {"y":65,"color":"#28beaa"}, {"y":63,"color":"#28beaa"}, {"y":49,"color":"#A2A9AE"}, {"y":45,"color":"#A2A9AE"}, {"y":43,"color":"#F19300"}, {"y":39,"color":"#F19300"}, {"y":39,"color":"#F19300"}, {"y":38,"color":"#28beaa"}, {"y":37,"color":"#A2A9AE"}, {"y":37,"color":"#28beaa"}, {"y":35,"color":"#28beaa"}, {"y":34,"color":"#28beaa"}, {"y":34,"color":"#28beaa"}, {"y":34,"color":"#A2A9AE"}, {"y":32,"color":"#28beaa"}] ] ]drawChart(0)function drawChart(identifiant){//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1429105445275", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, dataLabels:{ enabled:true, inside:false, allowOverlap:true }, }, pie:{ showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:eval(1.1*fulldata[identifiant][1][0].y), endOnTick:false, 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"+this.value; } }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, enabled:false, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "y", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": fulldata[identifiant][1], "color": "#0386c3" }] })} Antoine de Saint-Exupéry est le seul auteur célébré par son nom (418 écoles) et par son œuvre, en l'occurrence Le Petit Prince (98 établissements). Mais le héros littéraire incontestable des écoles primaires est le poète Jacques Prévert (472), devant Victor Hugo (365), Jean de La Fontaine (335), Marcel Pagnol (234) ou Jules Verne (230). Une école de Cergy a même reçu le nom de son sous-marin fictionnel, le Nautilus.Ces auteurs arrivent loin devant ceux du Siècle des Lumières, au sein desquels Condorcet (99) triomphe de Rousseau (82), Voltaire (78), Diderot (70) ou encore Montesquieu (27). Les représentants du XVIIe siècle, comme Racine (26), Corneille (18), La Bruyère (15) ou Spinoza (2) font figure d'oubliés de l'histoire intellectuelle française.Comme sur le plan politique, le XIXe siècle est très bien représenté avec, outre Hugo et Verne, de nombreux établissements baptisés en l'honneur de Daudet, Sand ou Lamartine. #container_1429117170114{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1429117170114{ height:400px; } #container_1429117170114 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1429117170114 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1429117170114 .subtitre{ display:block; }Les écrivains français du XIXe les plus honorés(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1429117170114", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, dataLabels:{ enabled:true, inside: false, allowOverlap:true, style:{ textShadow: 'none', color:'black' } }, }, pie:{ showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ enabled: false }, min:null, max:450, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Victor Hugo","Jules Verne","Alphonse Daudet","George Sand","Alphone de Lamartine","Emile Zola","Arthur Rimbaud","Paul Verlaine","Honoré de Balzac","Stendhal","Guy de Maupassant","François-René de Chateaubriand","Alexandre Dumas","Gustave Flaubert","Charles Baudelaire","Alfred de Musset","Gérard de Nerval","Théophile Gautier"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, enabled: false, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 365 ], [ "", 230 ], [ "", 112 ], [ "", 103 ], [ "", 95 ], [ "", 90 ], [ "", 50 ], [ "", 48 ], [ "", 43 ], [ "", 43 ], [ "", 29 ], [ "", 24 ], [ "", 24 ], [ "", 21 ], [ "", 18 ], [ "", 18 ], [ "", 11 ], [ "", 10 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);>> Lire également : Plus de présidents que de rois au fronton des écoles françaisesDans la génération des philosophes d'après-guerre – l'une des moins représentée dans les établissements scolaires – Albert Camus (176) sort clairement vainqueur, loin devant André Malraux, mais surtout devant son rival Jean-Paul Sartre (3), moins honoré que Simone de Beauvoir (10).Notre carte interactive des noms d'établissementsLa carte ci-dessous affiche l'ensemble des établissements français. Utilisez les filtres et le moteur de recherche pour visualiser un nom ou un mot :Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLuc BronnerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Luc Bronner et Maxime Vaudano A partir de données inédites sur plus de 67 000 noms d'écoles, de collèges et de lycées, Le Monde décrypte le « palmarès » des noms d'établissements scolaires, une autre façon de raconter l'histoire de France depuis 200 ans.Lire l'article principal : De Jules Ferry à Pierre Perret, l'étonnant palmarès des noms d'écoles, de collèges et de lycées en FranceLe nombre d'établissements privés sous contrat en France (9 254) est très nettement inférieur au nombre d'écoles, collèges et lycées publics (57 891). Et pourtant le privé truste le haut de la liste des noms d'établissements les plus courants. Car on y fait preuve de moins d'originalité : les saints et les « Notre-Dame » donnent leur nom à plus de la moitié des établissements privés. #container_1429026735081{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1429026735081{ height:350px; } #container_1429026735081 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1429026735081 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1429026735081 .subtitre{ display:block; }Les noms des établissements privés(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1429026735081", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "Ministère de l'éducation nationale / Le Monde", "_blank" ); } } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:true, distance:5, softConnector:false, useHTML: true, style:{ fontSize:'11pt' }, formatter:function(){ return this.key } }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["« Notre Dame » et « Saint(e) »","« Saint(e) »","«Notre Dame »","Autres"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, formatter: function () {"+this.key +' : ' + this.y + ' établissements ('+Highcharts.numberFormat(this.percentage,1)+" %)"; }, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "« Saint(e) » ", 4266 ], [ "« Notre Dame » et « Saint(e) »", 67 ], [ "« Notre Dame »", 1054 ], [ "Autres", 3867 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);« Saint-Joseph » est gravé au fronton de 874 établissements privés, principalement dans la péninsule bretonne, signe de l'enracinement de l'enseignement catholique dans le Grand Ouest, alors qu'il est au contraire quasiment absent de Corse. Avec quatre établissements publics supplémentaires, le saint patron des travailleurs est le nom le plus célébré dans les écoles françaises, tous statuts confondus. Explorez notre carte interactiveJeanne d'Arc, Foucauld et SévignéDans le privé, on compte par ailleurs 545 « Notre-Dame » (et même 1 108 avec ses différentes déclinaisons, comme « Notre-Dame des victoires » ou « Notre-Dame de la Visitation »), 397 « Jeanne d'Arc » ou encore 374 « Sainte Marie ». #conteneur_graphes_1429105445275{ padding:0px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; clear: left; } #graphe_1429105445275{ height:650px; } #container_1429105445275 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1429105445275 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1429105445275 .subtitre{ display:block; } #container_1429105445275 .containeur_onglets { cursor:pointer; margin:10px 0 0 0; list-style:none; } #container_1429105445275 .containeur_onglets .onglet_veau { float: left; background: #fff; text-align: center; padding:5px; } #container_1429105445275 .containeur_onglets .onglet_veau.courant { margin: 0 4px 0 0; border: solid #e4e6e9; border-width: 1px 1px 0; border-top-left-radius: 4px; border-top-right-radius: 4px; background: #fff; background: -moz-linear-gradient(top,#f1f5f8 0,#fff 100%); background: -webkit-gradient(linear,left top,left bottom,color-stop(0,#f1f5f8),color-stop(100%,#fff)); background: -webkit-linear-gradient(top,#f1f5f8 0,#fff 100%); background: -o-linear-gradient(top,#f1f5f8 0,#fff 100%); background: -ms-linear-gradient(top,#f1f5f8 0,#fff 100%); background: linear-gradient(top,#f1f5f8 0,#fff 100%); filter: progid:DXImageTransform.Microsoft.gradient(startColorstr='#f1f5f8',endColorstr='#ffffff',GradientType=0); }Les noms les plus honorésEn vert, les hommes. En orange, les femmes. En gris, les autres.Tous les établissementsLycéesCollègesEcolesPublicPrivé //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); $(".onglet_veau").click(function(){ $(".onglet_veau").removeClass("courant"); $(this).addClass("courant") drawChart($(this).data("chart")) }) var fulldata = [ [ // TOUS ["Saint Joseph","Jules Ferry","Notre Dame","Jacques Prévert","Jean Moulin","Jean Jaurès","Jeanne d'Arc","Antoine de Saint-Exupéry","Sainte Marie","Victor Hugo","Louis Pasteur","Marie Curie","Pierre Curie","Jean de la Fontaine","Paul 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]drawChart(5)function drawChart(identifiant){//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1429105445275", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, dataLabels:{ enabled:true, inside:false, allowOverlap:true }, }, pie:{ showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:eval(1.1*fulldata[identifiant][1][0].y), endOnTick:false, 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Il faut remonter à la 13e place pour trouver la première figure laïque, avec la marquise de Sévigné (76 établissements), suivie par Charles Péguy (54e, 15 établissements).Notre carte interactive des noms d'établissementsLa carte ci-dessous affiche l'ensemble des établissements français. Utilisez les filtres et le moteur de recherche pour visualiser un nom ou un mot :Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLuc BronnerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Luc Bronner et Maxime Vaudano A partir de données inédites sur plus de 67 000 noms d'écoles, de collèges et de lycées, Le Monde analyse le « palmarès » des noms d'établissements scolaires. Une autre façon de raconter l'histoire de France depuis 200 ans.Lire l'article principal : De Jules Ferry à Pierre Perret, l'étonnant palmarès des noms d'écoles, de collèges et de lycées en FranceSi la marque laissée dans l'histoire se lisait sur les frontons des écoles, Jules Ferry serait la vedette des manuels des écoliers, devant le général de Gaulle et Napoléon. L'inventeur de l'instruction primaire obligatoire, président du Conseil à deux reprises entre 1880 et 1885, est de loin le dirigeant français le plus célébré, et ce, devant tous les autres chefs d'Etat et de gouvernement. #container_1428582303496{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; max-width:534px; } #graphe_1428582303496{ height:1000px; } #container_1428582303496 .titre{e République; z-index:5 } #container_1428582303496 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1428582303496 .subtitre{ display:block; }Les dirigeants français les plus citésChefs d'Etat (en gras) et de gouvernement depuis la création du royaume des Francs.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts 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async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Signe que l'hommage républicain n'attend pas le nombre des années (au pouvoir), Pierre Mendès France se classe en deuxième position, avec 83 établissements à son nom, alors qu'il ne dirigea le gouvernement que sept mois et 18 jours, sous la chaotique IVe République.à peine sept roisBien que logique, la surreprésentation de la IIIe République par rapport aux autres régimes de l'histoire de France est remarquable, avec 29 personnalités personnalités honorées dans 1 108 établissements, parmi lesquelles Léon Gambetta (nom de 77 établissements scolaires), l'un des artisans de l'enracinement de la République après la Commune, ou Edouard Herriot (75 établissements), figure du Cartel des gauches dans les années 1920.A l'inverse, l'école française se montre timide avec son histoire prérépublicaine, puisque qu'elle ne rend hommage qu'à sept de ses rois, au premier rang desquels Charlemagne (28 établissements), auquel on attribue – en partie à tort – l'invention de l'école primaire. La période révolutionnaire est également sous-représentée, avec 37 établissements Robespierre, 21 Lakanal et 12 Danton.Elle est un peu plus généreuse avec les présidents de la Ve République, qui comptent parmi les personnalités politiques les plus honorées : 52 établissements pour le général de Gaulle, 39 pour François Mitterrand et 35 pour Georges Pompidou. Valéry Giscard d'Estaing, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, toujours vivants, n'ont pas encore reçu cet honneur.Dotés de moins de pouvoir, les présidents des régimes précédents sont beaucoup moins célébrés : 10 établissements pour Adolphe Thiers (IIe République), 12 pour Raymond Poincaré (IIIe) ou encore 13 pour René Coty (IVe), dont la femme Germaine, première dame très populaire morte pendant le mandat de son mari, dispose de plus d'établissements à son nom (16) que lui.Seuls trois présidents français ont été oubliés : Louis-Napoléon Bonaparte (président de la IIe République de 1848 à 1852), Paul Deschanel (au pouvoir sept mois avant sa mort, en 1920) et son successeur Alexandre Millerand (1920-1924).Notre carte interactive des noms d'établissementsLa carte ci-dessous affiche l'ensemble des établissements français. Utilisez les filtres et le moteur de recherche pour visualiser un nom ou un mot :Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLuc BronnerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Luc Bronner et Maxime Vaudano A ses grands hommes (et femmes), la République française et ses écoles éternellement reconnaissantes. Depuis deux siècles, la France rend hommage aux grands noms de l'histoire de France, de la littérature et de la science, en passant par la politique, en baptisant de leurs patronymes écoles, collèges et lycées. Les personnalités honorées racontent ainsi l'histoire tumultueuse du pays, la passion française pour l'éducation nationale, les héros célébrés par la République, ceux qu'elle a oubliés...A partir de données inédites sur plus de 67 000 noms d'écoles, de collèges et de lycées, Le Monde décrypte le « palmarès » des noms d'établissements scolaires, une autre façon de raconter l'histoire de France depuis deux cents ans.1. Ferry, Prévert et Moulin, héros de la République scolaire2. Le cas particulier de l'enseignement privé3. Les rois oubliés, la République célébrée4. L'hommage aux pédagogues5. De rares héros contemporains6. Femmes et étrangers oubliés7. Le XIXe maître des lettres8. Une géographie politique... et culturelle9. La tentation de l'arbreConnaître notre méthodologieLa carte ci-dessous affiche l'ensemble des établissements français. Utilisez les filtres et le moteur de recherche pour visualiser un nom ou un mot :1. Ferry, Prévert et Moulin, héros de la République scolairePromoteur de l'école publique, gratuite, laïque, Jules Ferry est l'homme le plus célébré au fronton des établissements publics français. Pas moins de 642 écoles, collèges et lycées lui ont donné son nom. Il surpasse Jacques Prévert, Jean Moulin, Jean Jaurès, Antoine de Saint-Exupéry, Victor Hugo, Louis Pasteur ou Marie Curie et son époux Pierre Curie, dans un palmarès dominé par les hommes. #conteneur_graphes_1429105445275{ padding:0px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; clear: left; } #graphe_1429105445275{ height:650px; } #container_1429105445275 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1429105445275 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1429105445275 .subtitre{ display:block; } #container_1429105445275 .containeur_onglets { cursor:pointer; margin:10px 0 0 0; list-style:none; } #container_1429105445275 .containeur_onglets .onglet_veau { float: left; background: #fff; text-align: center; padding:5px; } #container_1429105445275 .containeur_onglets .onglet_veau.courant { margin: 0 4px 0 0; border: solid #e4e6e9; border-width: 1px 1px 0; border-top-left-radius: 4px; border-top-right-radius: 4px; background: #fff; background: -moz-linear-gradient(top,#f1f5f8 0,#fff 100%); background: -webkit-gradient(linear,left top,left bottom,color-stop(0,#f1f5f8),color-stop(100%,#fff)); background: -webkit-linear-gradient(top,#f1f5f8 0,#fff 100%); background: -o-linear-gradient(top,#f1f5f8 0,#fff 100%); background: -ms-linear-gradient(top,#f1f5f8 0,#fff 100%); background: linear-gradient(top,#f1f5f8 0,#fff 100%); filter: progid:DXImageTransform.Microsoft.gradient(startColorstr='#f1f5f8',endColorstr='#ffffff',GradientType=0); }Les noms les plus honorésEn vert, les hommes. En orange, les femmes. En gris, les autres.Tous les établissementsLycéesCollègesEcolesPublicPrivé //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); $(".onglet_veau").click(function(){ $(".onglet_veau").removeClass("courant"); $(this).addClass("courant") drawChart($(this).data("chart")) }) var fulldata = [ [ // TOUS ["Saint Joseph","Jules Ferry","Notre Dame","Jacques Prévert","Jean Moulin","Jean Jaurès","Jeanne d'Arc","Antoine de Saint-Exupéry","Sainte Marie","Victor Hugo","Louis Pasteur","Marie Curie","Pierre Curie","Jean de la Fontaine","Paul 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Ce qui est assez logique : les écoles primaires ont, pour beaucoup, été construites dans la première vague de massification de l'éducation nationale, après le vote des lois rendant l'école libre et obligatoire.Le palmarès des écoles publiques célèbre les héros de la fin du XIXe et de la première moitié du XXe. Jules Ferry est mort en 1893, Jean Jaurès en 1914, Antoine de Saint-Exupéry en 1944, Jean Moulin en 1943, Victor Hugo en 1885, Louis Pasteur en 1895, Pierre Curie en 1906 et Marie Curie en 1934. Les deux exceptions, parmi les plus célébrés, sont Jean de la Fontaine, mort en 1695, et Jacques Prévert, mort en 1977.Les 8 286 collèges français sont le résultat du baby-boom et de la massification de l'enseignement, en particulier à partir des années 1960. Il a alors fallu construire des collèges par centaines – « un par jour ouvrable » pendant dix ans, comme le raconte l'historien de l'éducation Antoine Prost –. Les noms choisis pour les collèges témoignent de ce contexte. Jean Moulin est entré au Panthéon en 1964, 98 collèges portent son nom, soit le personnage historique le plus célébré dans les collèges. Outre Jules Ferry et Antoine de Saint-Exupéry, apparaissent ainsi Jean Rostand (mort en 1977) et Albert Camus (1960).Les plus vieux lycées remontent à la période napoléonienne. Mais la majorité des établissements ont été construits dans les années 1970 et 1980 pour absorber la poussée démographique dans l'enseignement secondaire, notamment depuis l'instauration, par la loi, d'un objectif de 80 % d'une génération parvenant au niveau du baccalauréat. Pour les seuls lycées, le couple Pierre et Marie Curie (respectivement 26 et 28 lycées) traduit probablement la volonté de placer les lycées sous l'horizon de la science. Au milieu des « classiques » (Léonard de Vinci, Blaise Pascal…) se retrouve l'un des pères fondateurs de l'Europe, Jean Monnet, mort en 1979, et honoré par 32 lycées.2. Le cas particulier de l'enseignement privéLes établissements privés sous contrat en France trustent le haut de la liste du « palmarès » des noms d'établissements les plus courants. Car ils font preuve de moins d'originalité : les saints et les « Notre-Dame » donnent leur nom à plus de la moitié des établissements privés. #container_1429026735081{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1429026735081{ height:350px; } #container_1429026735081 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1429026735081 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1429026735081 .subtitre{ display:block; }Les noms des établissements privés(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1429026735081", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "Ministère de l'éducation nationale / Le Monde", "_blank" ); } } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:true, distance:5, softConnector:false, useHTML: true, style:{ fontSize:'11pt' }, formatter:function(){ return this.key } }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["« Notre Dame » et « Saint(e) »","« Saint(e) »","«Notre Dame »","Autres"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, formatter: function () {"+this.key +' : ' + this.y + ' établissements ('+Highcharts.numberFormat(this.percentage,1)+" %)"; }, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "« Saint(e) » ", 4266 ], [ "« Notre Dame » et « Saint(e) »", 67 ], [ "« Notre Dame »", 1054 ], [ "Autres", 3867 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);« Saint-Joseph » est gravé au fronton de 874 établissements privés, principalement dans la péninsule bretonne, signe de l'enracinement de l'enseignement catholique dans le Grand Ouest. Avec quatre établissements supplémentaires dans le public, le saint patron des travailleurs est le plus célébré dans les établissements français, tous statuts confondus. Il faut remonter à la 13e place pour trouver la première laïque, avec la marquise de Sévigné (76 établissements), suivie par Charles Péguy (54e, 15).>> Lire le zoom : « Saint-Joseph » : le nom préféré des écoles privées3. Les rois oubliés, la République célébréeSi la marque laissée dans l'histoire se lisait dans les frontons des écoles, Jules Ferry le disputerait au général de Gaulle et à Napoléon dans les manuels d'écoliers. L'inventeur de l'instruction primaire obligatoire, président du conseil à deux reprises entre 1880 et 1885, est le dirigeant français le plus célébré (642 fois), loin devant tous les autres chefs d'Etat et de gouvernement.Bien que logique, la surreprésentation de la IIIe République par rapport aux autres régimes de l'histoire de France est remarquable, avec 29 personnalités honorées dans 1 108 établissements. A l'inverse, l'école française se montre timide avec son histoire pré-républicaine, puisque qu'elle ne rend hommage qu'à sept de ses rois. Enfin, l'accroissement du pouvoir des présidents de la République sous la Ve République est allé de pair avec leur célébration par la sémantique scolaire, le général de Gaulle se plaçant en tête des chefs d'Etat de l'histoire française.>> Lire le zoom et consulter l'infographie : Plus de présidents que de rois au fronton des écoles françaises4. L'hommage aux pédagoguesConsidéré comme un des pères de l'école gratuite, fondateur de la Ligue de l'enseignement, Jean Macé fut enseignant, écrivain... et franc-maçon : 235 établissements portent son nom. On retrouve ensuite, dans le domaine de la pédagogie, Paul Bert, qui fut ministre de l'instruction publique (180 établissements), Pauline Kergomard, considérée comme l'inventrice de l'école maternelle à la fin du XIXe siècle (113), Ferdinand Buisson, pédagogue, fondateur de la Ligue des droits de l'homme, président de la Ligue de l'enseignement (106). Quelque 126 établissements portent le nom de Jean Zay, ministre de l'éducation du front populaire, figure mythique de la gauche, assassiné par la milice en 1944.Quant au physicien Paul Langevin et au médecin philosophe Henri Wallon, qui laissèrent leur nom au plan Langevin-Wallon de réforme du système éducatif à la Libération, ils apparaissent sur le podium des « couples » les plus célébrés, dominé par les scientifiques et les saints. #container_1429172893528{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1429172893528{ height:300px; } #container_1429172893528 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1429172893528 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1429172893528 .subtitre{ display:block; }Les « couples » les plus célébrés(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1429172893528", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, dataLabels:{ enabled:true, inside: false, style:{ textShadow:'none', color:'black' } }, }, pie:{ showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:400, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Pierre & Marie Curie","Irène & Frédéric Joliot-Curie","Paul Langevin & Henri Wallon","Notre Dame & Saint Joseph","Saint Pierre & Saint Paul","Saint Jean-Baptiste de La Salle & Saint Joseph","Katia & Maurice Krafft"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, enabled: false, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nom", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 326 ], [ "", 212 ], [ "", 38 ], [ "", 20 ], [ "", 10 ], [ "", 9 ], [ "", 8 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);5. De rares héros contemporainsFrançoise Dolto, pionnière de la psychanalyse pour enfants, est la plus célébrée parmi les figures contemporaines non politiques (167 établissements). Georges Brassens aurait-il pu imaginer que son nom apparaîtrait au fronton de 149 établissements, largement devant Jacques Brel (71) ? Le mérite du chansonnier, outre son talent, est aussi d'être mort à une époque (1981) où se construisaient des établissements scolaires par dizaines tous les ans. D'autres personnalités contemporaines sont célébrées dans un nombre significatif d'écoles, de collèges et de lycées : Lucie Aubrac (103), Jacques-Yves Cousteau (63), Eric Tabarly (25), Nelson Mandela (22), Georges Charpak (15), Coluche (10), Simone Veil (11), Jean-Paul II (11) ou encore Niki de Saint Phalle (4).Fait rarissime : certaines personnalités voient de leur vivant leur nom offert à un établissement : c'est le cas des auteurs-compositeurs Pierre Perret (19), Henri Dès (15) et Yves Duteil (12), ou encore de l'explorateur cathodique Yann Arthus-Bertrand (6).Qui choisit le nom des écoles ?Le code de l'éducation prévoit que « la dénomination ou le changement de dénomination des établissements publics locaux d'enseignement est de la compétence de la collectivité territoriale de rattachement », soit la commune pour les écoles, le département pour les collèges et les régions pour les lycées.La loi précise que dans le cas des lycées, « la collectivité recueille l'avis du maire de la commune d'implantation et du conseil d'administration de l'établissement ». Une circulaire de 1988 précise qu'il est traditionnellement admis que les témoignages officiels de reconnaissance doivent être réservés aux personnalités qui se sont illustrées par des services exceptionnels rendus à la nation ou à l'humanité, ou par leur contribution éminente au développement des sciences, des arts ou des lettres ». Le texte précise que les noms doivent être des « exemples » qui revêtent une « valeur éducative » pour « les jeunes générations présentes et futures ».S'il est « d'usage que les choix arrêtés en matière d'hommages publics ne concernent en principe que des personnalités décédées depuis au moins cinq ans », les exceptions existent, comme l'école Paule Constant de Gan, baptisée en l'honneur de l'écrivain, qui est originaire de ce village des Pyrénées-Atlantiques.6. Femmes et étrangers oubliésJeanne d'Arc est la femme la plus célébrée (423 établissements)… mais par l'enseignement privé. L'école publique ne laisse qu'une place dérisoire aux grandes femmes de l'histoire. Une dizaine de femmes seulement parmi les cinquante noms les plus donnés : derrière Marie Curie (360), Irène Joliot-Curie (254) ou Louise Michel (190), on trouve Françoise Dolto (167), Pauline Kergomard (113) ou Lucie Aubrac (103).Même chose pour les grandes personnalités étrangères ; 95 établissements portent le nom d'Anne Franck, 78 celui de Pablo Picasso. Léonard de Vinci a donné son nom à 94 établissements, dont pas moins de 36 lycées. On compte toujours 21 établissements Martin Luther King, 17 Rosa Parks, 11 J. F. Kennedy, 9 Youri Gararine, 4 Karl Marx et 1 Winston Churchill. Willy Brandt (2) est le seul chancelier allemand célébré dans les écoles françaises.7. Le XIXe maître des lettresAntoine de Saint Exupéry est le seul auteur célébré par son nom (418 écoles) et par son œuvre, en l'occurrence Le Petit Prince (98 établissements). Mais le héros littéraire incontestable des écoles primaires est le poète Jacques Prévert, avec 472 établissements à son nom.Comme sur le plan politique, le XIXe siècle est bien mieux représenté que les périodes précédentes de l'histoire intellectuelle française : les Daudet, Hugo et Verne arrivent loin devant les Lumières Voltaire ou Rousseau, ou les écrivains du XVIIe, comme Racine et Corneille.>> Lire le zoom : L'école française préfère Saint-Exupéry à Voltaire8. Une géographie politique... et culturelleLa France compte 51 écoles Marcel Cachin, du nom de l'ancien directeur de L'Humanité, pilier du Front populaire, ancien parlementaire communiste. Sans surprise, la carte de l'implantation de ces écoles recouvre la carte des anciennes « banlieues rouges » longtemps tenues par le PC. Les écoles Jean-Jaurès l'emportent logiquement dans les bastions de gauche. Il reste toujours 6 écoles au nom de Maximilien Robespierre, principalement en banlieue parisienne.La localisation des établissements Marcel Cachin en région parisienne : On doit pourtant la plupart des particularismes géographiques à des raisons culturelles. Ainsi, Frédéric Mistral et Paul Cézanne sont surtout célébrés en Provence (ainsi que dans la capitale). Marcel Pagnol échappe, lui, à cette règle, puisque l'auteur de la Trilogie marseillaise est célébré sur l'ensemble du territoire français. 9. La tentation de l'arbreLe baptême d'un nouvel établissement scolaire est un geste politique. Certains élus choisissent une prudente neutralité. Et quoi de plus neutre que des arbres, des plantes ou des animaux ? Dans une hiérarchie bucolique difficilement explicable, les tilleuls sont les plus célébrés (12 établissements), devant les marronniers (49), les hirondelles (28), les charmilles (25), les bruyères (20), les lilas (19), les écureuils (19), les platanes (16), les coquelicots (12). En vrac, on trouve aussi capucines (13), arcs-en-ciel (78), lutins (28), clés des champs (25) ou encore... souris vertes (11).Dans d'autres cas, la géographie l'emporte sur l'originalité : 134 écoles du village, plus de 280 écoles « du bourg », 370 « du centre ». Et plus de 140 dont le nom est simplement « école publique », probable marqueur des batailles passées autour de l'enseignement privé. Tendance moins poétique, mais révélatrice du lent mouvement de disparition des petites communes et de leurs écoles, plusieurs centaines de communes ont choisi d'appeler leurs établissements « école intercommunale » ou « rassemblement pédagogique intercommunal » (RPI). Près d'un millier d'écoles primaires portent cette dénomination.MéthodologiePour procéder à cette étude, nous avons utilisé la dernière version du fichier des 67 201 établissements du premier et du second degré mise en ligne par le ministère de l'éducation nationale le 16 janvier 2015. Nous avons « nettoyé » le fichier pour supprimer le maximum de doublons (ex : « lycée J. Moulin » et « lycée Jean Moulin ») afin d'obtenir des palmarès fiables, et supprimé quelques enregistrements manquants. Quand des établissements rendaient hommage à plusieurs personnalités (« Pierre et Marie Curie », « Paul Langevin et Henri Wallon », nous les avons séparées pour obtenir un décompte plus fidèle à la réalité.>> Cliquez ici pour accéder au tableau complet des données traitéesMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLuc BronnerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.04.2015 à 17h26 • Mis à jour le17.04.2015 à 20h50 Le principal suspect du meurtre de Chloé, une fillette de 9 ans, mercredi à Calais, a été mis en examen et écroué vendredi 17 avril pour enlèvement, viol et séquestration suivie de mort sur mineur de moins de 15 ans. Il avait été déféré dans l'après-midi au palais de justice de Boulogne-sur-Mer.L'homme, un ressortissant polonais de 38 ans, a reconnu les faits jeudi. Il a déjà été condamné à deux reprises en France, à chaque fois par le tribunal correctionnel de Boulogne : la première fois, en 2004, à quatre ans de prison, la seconde, en 2010, à six ans – dans les deux cas pour des extorsions avec violence, des vols aggravés et une séquestration ou tentative de séquestration.Ce drame a suscité une vive émotion à Calais, où des milliers d'habitants ont participé jeudi à une marche blanche en mémoire de la fillette. Un nouveau rassemblement doit avoir lieu dans la ville samedi après-midi. Les funérailles de la fillette se tiendront mercredi matin.Début de polémiqueDepuis le début de l'enquête, le passé du Polonais a été au centre de l'attention jusqu'à faire naître une polémique dans la classe politique sur d'éventuelles défaillances de la justice, des forces de l'ordre ou des contrôles aux frontières.L'UMP a ainsi fustigé jeudi « la politique de désarmement pénal » en matière de remise de peine, menée, selon elle, par le gouvernement socialiste. L'homme, condamné à six ans de prison en 2010, est sorti au bout de quatre ans.« Abaisser à ce point le débat, profiter de ce crime abominable, effroyable, abject pour s'en prendre à la politique pénale du gouvernement qui n'a rien à voir avec ce qui s'est passé, et pour s'en prendre de nouveau à la garde des sceaux, c'est insupportable », a riposté vendredi Manuel Valls, le premier ministre.La Pologne exprime ses regretsSa présence sur le territoire français a également donné lieu à des protestations de personnalités politiques de droite et d'extrême droite : le tribunal de Boulogne-sur-Mer avait en effet prononcé une interdiction du territoire en 2014. Mais le procureur Jean-Pierre Valensi a expliqué jeudi que cette interdiction n'était en réalité « pas applicable » au regard des infractions pour lesquelles il avait été condamné.Lire le décryptage : De Wauquiez au FN, la course à l'intox autour du meurtre d'une fillette à CalaisLa justice polonaise a exprimé ses regrets face à cette « immense tragédie », mais elle a décliné toute responsabilité pour le fait qu'il se soit trouvé en liberté alors qu'il devait purger un an de réclusion dans son pays.L'homme avait en effet été condamné en Pologne le 18 novembre 2014 à un an de prison pour une tentative de cambriolage d'une voiture remontant à 2000, et cette peine a été confirmée en appel le 27 mars. Or, selon la procédure, les avocats disposent de sept jours pour demander au tribunal les attendus du jugement, et le tribunal doit les fournir dans les quatorze jours qui suivent. C'est seulement quand ces délais sont épuisés que le dossier retourne au tribunal de première instance, qui est chargé de faire exécuter la décision judiciaire, a expliqué en substance la porte-parole du tribunal de Varsovie. 17.04.2015 à 15h27 • Mis à jour le17.04.2015 à 15h36 La cour d'appel d'Aix-en-Provence a décidé, vendredi 17 avril, de maintenir en détention provisoire le défenseur sénégalais de l'Olympique gymnase club Nice, Souleymane Diawara, et son frère Adama, a-t-on appris de l'avocat de ce dernier.Souleymane Diawara a été mis en examen pour « extorsion de fonds et tentative » d'extorsion de fonds, dans le cadre d'une enquête menée par un juge d'instruction de Digne (Alpes-de-Haute Provence).Lire aussi : L'ex-joueur de l'OM Souleymane Diawara écroué aux Baumettes Francine Aizicovici Les associations de victimes de l’amiante redoutent aujourd’hui que la justice française ne se prononce jamais sur les responsabilités dans plusieurs affaires ayant conduit à la contamination de centaines de milliers de personnes, dont 100 000, au total, seront décédées d’ici à 2025.Elles se montrent d’autant plus pessimistes qu’elles viennent d’enregistrer, le 15 avril, un revers judiciaire cinglant avec la confirmation de l’annulation de la mise en examen, dans l’affaire de l’usine de l’équipementier Ferodo-Valeo à Condé-sur-Noireau (Calvados), de plusieurs décideurs, dont Martine Aubry, en tant qu’ancienne directrice des relations du travail (DRT) de 1984 à 1987.Et ce n’est pas le fait que, le même jour, la Cour de cassation, ait cassé deux décisions d’annulation des mises en examen dans deux autres affaires (le campus universitaire parisien de Jussieu, les chantiers navals de la Normed à Dunkerque), renvoyant ces dossiers devant la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Paris, qui est de nature à laisser ces associations de victimes espérer quoi que ce soit.« Ces deux décisions n’ont plus aucune importance », estime Michel Parigot, président du comité anti amiante de Jussieu et vice-président de l’Association nationale des victimes de l’amiante (Andeva). Selon lui, « la chambre de l’instruction pourra s’appuyer sur l’argument retenu par la Cour de cassation dans l’affaire de Condé-sur-Noireau ». Et donc annuler les mises en examen. « Tout cela est une construction destinée à masquer le fait que l’on veut en finir avec les affaires d’amiante », veut croire M. Parigot.Lobby industrielAprès dix-neuf années d’instruction, la chambre criminelle de la Cour de cassation a mis un point final dans le dossier « Condé-sur Noireau », dans un arrêt du 15 avril, qui concernait outre Mme Aubry, sept autres décideurs, publics et privés, dont Olivier Dutheillet de Lamothe, qui avait succédé à Mme Aubry à la DRT.Ils avaient été mis en examen, en 2012, pour homicide et blessures involontaires après les plaintes avec constitution de partie civile d’anciens salariés de Ferodo-Valéo, engagées sous l’impulsion de l’Andeva. Les travailleurs ont été contaminés ainsi que leurs familles et des habitants alentour.Les représentants des personnes mises en examen siégeaient, aux côtés de hauts fonctionnaires du ministère de l’industrie, d’industriels du secteur et de scientifiques, au Comité permanent de l’amiante (CPA). Ce lobby, mis en place par des industriels, prônait un « usage contrôlé » de l’amiante, sur la base d’une valeur limite d’exposition (VLE), dans le but d’en retarder au maximum son interdiction.Lobby efficace puisqu’un décret de 1977 fixe cette VLE, qui en réalité n’assurait aucune protection des personnes. L’interdiction n’interviendra qu’en 1997, bien plus tard que dans d’autres pays comme l’Italie ou la Norvège.« On se moque de nous ! »La Chambre criminelle de la Cour de cassation a confirmé l’arrêt de la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Paris du 27 juin 2014, qui retenait que dans « le contexte des connaissances scientifiques de l’époque », les personnes poursuivies ne pouvaient « mesurer le risque d’une particulière gravité auquel elles auraient exposé les victimes ».« Nous avons apporté la preuve que les connaissances scientifiques existaient à l’époque mais la Cour de cassation n’y répond pas, déplore François Desriaux, autre vice-président de l’Andeva. On se moque de nous ! »Le rapport parlementaire de 2005 sur « Le drame de l’amiante » met d’ailleurs en évidence « le retard pris [par la France] pour édicter des mesures de précaution et d’interdiction de l’amiante, alors que les dangers de l’amiante étaient déjà parfaitement documentés au milieu des années 60. »« La responsabilité des décideurs ne sera jamais examinée. C’est un choix de société, qui est de protéger les décideurs » conclut M. Desriaux, rappelant que l’Andeva « n’a jamais demandé que ces mis en examen soient condamnés mais que les faits soient au moins examinés. Et ça, on nous le refuse. »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.04.2015 à 14h52 • Mis à jour le 17.04.2015 à 17h15Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/vie-etudiante/article/2015/04/17/des-etudiants-architectes-en-greve-construisent-leur-propre-ecole_4618125_4401467.html"data-title="« Démission direction ! » : l'école spéciale d'architecture de Paris est en grève"data-picture="http://s1.lemde.fr/image/2015/04/17/400x300/4618138_7_0ce5_les-eleves-de-l-ecole-speciale-d_7f08b246a85285b6cd7fa30c9b7c928b.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/vie-etudiante/article/2015/04/17/des-etudiants-architectes-en-greve-construisent-leur-propre-ecole_4618125_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" A l'Ecole spéciale d'architecture (ESA) de Paris, les cours se déroulent désormais en extérieur. Dans la cour de l'établissement, ou « le jardin » comme l'appellent les étudiants de cet établissement, pupitres et chaises ont été disposés en cercle pour continuer à étudier comme si de rien n'était, sous une grande banderole « Démission direction ! » suspendue au-dessus de leurs têtes. Depuis lundi 13 avril, tous les corps de l'école, professeurs, étudiants et personnels administratifs, sont en grève à la suite d'une procédure de licenciement économique avec dispense immédiate de neuf membres de l'administration sur les vingt-six que compte l'ESA.Le 9 avril, les responsables de la communication, des services techniques, informatiques, de la reprographie, de l'atelier maquette et deux bibliothécaires ont été raccompagnés à la porte, « manu militari, escortés d'un huissier et de vigiles, dénonce un représentant étudiant rencontré sur place qui souhaite préserver l'anonymat. Puis la direction a fait changer les serrures dans les bureaux des concernés, car ils craignent les sabotages. Tous les licenciés étant soit à la CGT, soit à la CNT, on a le sentiment d'une purge syndicale. »Si l'explosion est nouvelle, la crise, elle, semble sourdre depuis une année et demie déjà, après que la nouvelle direction a décidé de ne pas renouveler les contrats de dix-huit professeurs internationaux. « Le climat est délétère, les échanges internationaux sont en chute libre, les ateliers ferment, et nous externalisons des services indispensables comme l'informatique ou la reprographie », s'indigne une étudiante. A ses côtés, Brigitte Beauchamp, secrétaire pédagogique, illustre le propos :« Nous subissons des pressions énormes de leur part. Deux de mes collègues licenciés jeudi ont subi un harcèlement moral répétitif. L'un d'entre eux a même été victime de deux mises à pied et trois demandes de licenciement refusées par l'inspection du travail. »Investir ou démissionnerDans une salle de classe vidée de ses étudiants, le directeur François Bouvard réfute les accusations, justifiant des licenciements par une situation déficitaire :« Mes prédécesseurs ont doublé la structure administrative passant de douze à vingt-six personnes, ce qui représente un poids financier très lourd. Dans les comptes de l'année 2012-2013, les résultats net d'exploitation de l'école était en perte de 309 000 euros. Pour cette deuxième année de mandat, je me suis rendu compte que le déficit pouvait atteindre 500 000 euros. Couplé à l'érosion du nombre de nouveaux étudiants, dont les frais de scolarité représentent 90 % des revenus de l'école, la situation menaçait très sérieusement nos capacités d'autofinancement. » L'explication ne satisfait pas aux revendications des étudiants qui exigent la réintégration des neuf licenciés et la démission du directeur. Une pétition a déjà recueilli plus de 560 signatures sur le millier d'élèves inscrits que compte l'école. Un étudiant élu à l'assemblée générale de l'école nous explique :« Il justifie la réduction du programme international et les licenciements par un manque d'élèves et donc de financement, mais il n'a aucune vision de l'avenir. L'architecture est un métier qui séduit pourtant de plus en plus de jeunes. Et il y a quelques jours, le commissaire aux comptes de l'ESA soutenait qu'il était possible d'emprunter pour faire de nouveaux investissements, recruter des architectes renommés, investir dans du matériel, de nouvelles technologies et, ainsi, attirer des étudiants. Au lieu de ça, il inverse la logique, réduit l'école et ses ambitions, comme pour revenir au petit établissement dont il était l'élève dans les années 1970. »Dans le jardin de l'ESA, les cours se sont arrêtés pour la pause de midi. Des étudiants en profitent pour scier des planches de bois et déployer des bâches en plastique. « La grève risque de durer encore longtemps, nous avons donc dessiné les plans d'un préau que nous sommes en train de construire pour nous abriter de la pluie, s'exclame un représentant étudiant. Bâtir sa propre école, c'est peut-être la plus belle réponse que des apprentis architectes peuvent faire, face à la surdité de leur direction. »Matteo Maillard width="314" height="157" alt="Voltaire et Antoine de Saint-Exupéry." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/04/16/314x157/4617644_3_ef79_voltaire-et-antoine-de-saint-exupery_12919417f78d0d4158add016a2e38620.jpg" L'école française préfère Saint-Exupéry à Voltaire Moins imaginatifs que les établissements publics, les écoles privées honorent majoritairement le saint patron des travailleurs. Les figures laïques sont quant à elles peu représentées. width="314" height="157" alt="Henri IV, Pierre Mendès-France et le général de Gaulle : trois dirigeants français." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/04/16/314x157/4617641_3_142e_henri-iv-pierre-mendes-france-et-le-general-de_fd2219256cd709476c2d60bbedffeb40.jpg" Plus de présidents que de rois au fronton des écoles françaises A partir de données inédites sur plus de 67 000 noms d'écoles, de collèges et de lycées, « Le Monde » décrypte le « palmarès » des noms d'établissements scolaires. width="314" height="157" alt="L'assouplissement du délai de récupération des points suscite un vaste débat - ici, un permis de conduire." src="http://s2.lemde.fr/image/2010/04/01/314x157/1327283_3_d1b7_l-assouplissement-du-delai-de-recuperation-de_530f4aa2244b05a33b59cf16202de737.jpg" Comment passer son permis de conduire sans se ruiner ? Valérie Segond La fonction publique vous tente, mais après cinq ans d’études, vous avez la flemme de passer les concours ? Il est pourtant possible d’y entrer car l’Etat ne recrute pas que des fonctionnaires. Si la voie normale reste le concours, qui assure l’égalité des citoyens devant l’accès à l’emploi public et octroie un statut qui ouvre des droits,« l’administration a toujours eu besoin de talents avec des qualifications particulières que n’ont pas les corps de fonctionnaires », admet-on au cabinet de la ministre de la fonction publique et de la décentralisation, Marylise Lebranchu.Il y a d’abord des métiers dits nouveaux que l’on ne trouve dans aucun corps de fonctionnaires, comme la communication ou l’informatique. Ou -encore des conseillers ou directeurs de cabinet, pourvus à la demande du gouvernement, qui décide de ces embauches en conseil des ministres, et qui échappent au statut général.Des métiers spécifiquesIl y a ensuite des besoins de remplacements temporaires de fonctionnaires malades ou absents, ou sur des postes non pourvus. Il y a enfin des établissements publics spécifiques, comme Pôle emploi, un établissement public à caractère administratif (EPA), ou la Réunion des musées nationaux, un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), pour lesquels il a été décidé que les agents ne seront pas des fonctionnaires, car l’Etat n’a pas voulu créer de nouveaux corps de fonctionnaires pour ces métiers. Dans ces cas-là, les administrations peuvent recruter des agents sous contrat, dits des « contractuels » ou encore des « non-titulaires ».Si les cas paraissent très encadrés, il y a pourtant eu beaucoup de recrutements sous cette forme, et ce dans les trois fonctions publiques : d’Etat, territoriale et hospitalière. Mais aussi dans les EPIC comme Ubifrance, l’Etablissement public Paris-Saclay ou encore l’Agence nationale de rénovation urbaine, l’ANRU, créée en 2005 par Jean-Louis Borloo. Tous les EPIC ont été créés pour mettre en œuvre une politique publique stratégique. A une certaine époque, cela a même été un mode de recrutement assez privilégié par des administrations sommées par leur ministre de prendre des engagements moins lourds sur l’avenir.Des situations variéesSelon les rapports annuels sur l’état de la fonction publique, le nombre de contractuels dans les trois fonctions publiques est ainsi passé de 742 000, soit 14,7 % du total des agents publics en 2002, à 1 092 000 en 2005, soit 20,5 %. Mais depuis, le stock a reflué, à 914 000 fin 2012, soit 17 % des agents. Ils étaient un peu plus fin 2013: 932 000, indique la dernière étude de l’Insee (L’emploi dans la fonction publique en 2013) publiée vendredi 17 avril.Car cette voie d’entrée, hier assez favorable, a été nettement resserrée à la faveur des plans de maîtrise des dépenses publiques, et le flux des embauches sous cette forme est aujourd’hui marginal : en 2012, les contractuels ne représentaient plus que 2,4 % des recrutements publics. S’il y a donc des contractuels partout, leur situation et leur carrière sont très variées. Par exemple dans les EPIC, les non-titulaires recrutés pour leurs compétences sont plutôt bien payés et font des carrières analogues à celles du secteur privé : ils grimpent les échelons, gagnent en responsabilités et passent souvent à un moment de leur parcours dans une entreprise privée. « En un sens, ce statut opère comme un sas entre le secteur public et le secteur privé », observe une agente non titulaire d’une grande EPIC, assez satisfaite de son sort.Mais au cœur de l’administration, leur parcours n’est pas toujours rose : le fait de ne pas avoir passé de concours peut se payer assez cher. Pas tant en matière de salaire qu’en matière de statut social. Pour les contractuels, la rémunération dépend du premier salaire négocié à leur arrivée. Quand l’administration a besoin de qualifications en tension sur le marché, elle est prête à s’aligner sur le privé. Dans la suite de la carrière, le salaire évolue selon les règles de la fonction publique. Mais c’est la précarité structurelle du statut qui est pesante.Marie, cinquantenaire diplômée de Scien-ces Po, est contractuelle depuis dix-huit ans dans une grande administration consacrée à la sécurité. Elle a connu seize années de CDD, dont dix ans en « contrat de cabinet » de trois mois, six mois, puis un an. Puis six ans en « contrat de ville », qui avait l’avantage de la rendre éligible au CDI... au bout de six ans ! « Dans les faits, lorsque vous faites bien votre travail, l’emploi de contractuel en CDD est d’une grande stabilité, confie Marie, qui a pu, à 40 ans, souscrire un prêt immobilier auprès d’une banque qui a estimé que des CDD renouvelés présentaient la stabilité d’un CDI. Mais à la fin de chaque période, cela crée un inconfort psychologique, car il y a toujours un risque de ne pas être reconduit. » C’est en 2013 que Marie obtint, non sans peine, son premier CDI, après que l’administration eut épuisé toutes les possibilités légales de CDD.Les ministères successifs de la fonction publique n’ont cessé de lancer des plans de titularisation pour lutter contre la précarité de ses agents. Celui de mars 2012, inscrit dans la loi Sauvadet, n’est que le quinzième plan de lutte contre la précarité des contractuels. Un programme qui prévoit, pour ceux qui avaient plus de quatre ans de présence dans la fonction publique avant le 31 mars 2012, la possibilité de se faire titulariser. Et ce jusqu’au 31 mars 2016.Pas d’automatismeMais la titularisation n’est pas pour tous : d’abord, elle ne concerne que les agents occupant un emploi à temps complet. Ensuite, elle n’est pas -ouverte aux contractuels occupant un emploi de cabinet ou auprès d’un groupe d’élus. Et même si l’agent n’appartient à aucune de ces deux catégories, la titularisation est loin d’être automatique : quand Marie, qui avait décroché son CDI, a demandé à être titularisée, il lui a été répondu que c’était impossible, car l’Etat n’avait pas dans ce ministère de corps de fonctionnaires pour son métier... Ce qui est précisément la raison d’être des contractuels !Pour se faire titulariser, il y a bien sûr toujours la possibilité de passer un concours interne pour ceux qui sont en poste depuis quatre ans. « J’y ai pensé, dit Marie. Mais il faut bien reconnaître qu’il y aussi des inconvénients au statut de fonctionnaire, dont celui de pouvoir être mutée n’importe où, sur n’importe quel poste de même catégorie. »Reste, pour ceux qui ont au moins six années dans le même poste, la possibilité d’obtenir un CDI. Marie va donc devoir s’en contenter, et accepter les contraintes du statut de contractuel. Dont la difficulté d’accès à des postes de responsabilité et l’absence de mobilité professionnelle ne sont pas les moindres : « Après dix ans de service, j’ai fini par encadrer deux personnes, souligne Marie. Mais au fond, je fais la même chose qu’à mon arrivée car on est cantonné au poste pour lequel on a été recruté, sans pouvoir prétendre à faire autre chose. Psychologiquement, c’est difficile. Et surtout, j’ai au-dessus de moi deux fonctionnaires qui ne doivent leur position qu’au fait d’être titulaires. Non seulement les contractuels sont bloqués par les fonctionnaires dont la carrière progresse toute seule au gré de l’avancement et des mobilités systématiques au bout de trois ans, mais ils dépendent, pour l’exercice quotidien de leur métier, de personnes moins qualifiées qu’eux. »Alors la fonction publique vous attire ? Si vous cherchez la sécurité de l’emploi, un nouveau défi tous les trois ans, avec un salaire qui progresse au gré de l’avancement, et que vous souhaitiez être au cœur de l’administration, ça vaut peut-être le coup, pour éviter quelques frustrations, de passer un concours administratif.Valérie Segond Matthieu Suc Sans surprise, les députés devraient adopter, le 5 mai, lors d’un vote solennel, le projet de loi relatif au renseignement, dont l’examen s’est achevé, jeudi 16 avril à l’Assemblée nationale. Le groupe socialiste a annoncé qu’il voterait pour, l’opposition UMP et UDI a laissé entendre qu’elle ferait de même. Le débat dans l’hémicycle a révélé la différence entre « ceux qui ont le sens de l’Etat et ceux qui parfois ne l’ont pas », a jugé le premier ministre, Manuel Valls, jeudi.Ce projet de loi, défendu par le premier ministre en personne et porté par le président de la commission des lois, le socialiste Jean-Jacques Urvoas, a pour but de définir les missions et de sécuriser la pratique des services secrets, qui jusqu’ici exerçaient une partie de leurs activités de renseignement en dehors de tout cadre légal. Décidé dans son principe en juillet 2014, il a été accéléré après les attentats de janvier au nom de la lutte antiterroriste.Lire aussi :Les critiques de la CNIL contre le projet de loi sur le renseignementMalgré de vifs débats sur quelques points et des accusations de « loi liberticide » lancées au début de l’examen, l’union nationale a largement prévalu sur ce texte qui réunit au-delà des clivages politiques habituels, la principale opposition se situant à l’extérieur de l’hémicycle. Le défenseur des droits, les syndicats de magistrats et la commission nationale de l’informatique et des libertés, les associations de défense des droits de l’homme, des acteurs de l’économie numérique se sont alarmés de la légalisation de techniques rendant possible la surveillance de masse.« Imsi catcher »L’exécutif s’est donc employé à rassurer les opposants et à démentir l’existence de toute surveillance de masse… sans modifier substantiellement le texte. Le gouvernement et le rapporteur ont ainsi lâché du lest à l’occasion de la création de la commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR), l’autorité administrative indépendante chargée du contrôle des pratiques des services, élargissant de neuf à treize le nombre de ses membres. Les députés ont également voté un amendement déposé par M. Urvoas créant un statut de lanceur d’alerte protégé pour les agents de renseignement qui voudraient dénoncer des agissements illégaux de leurs services.Pas de concession en revanche sur les huit missions des services de renseignement, dont la définition brasse très large et va bien au-delà de la lutte contre le terrorisme. Les services pourront ainsi placer sous surveillance toute personne dans le cadre de la prévention de « violences collectives de nature à porter atteinte à la forme républicaine des institutions ». « Donc lors de Mai-68 ou des grandes grèves de 1995, les services auraient été habilités à espionner », s’alarme le député UMP Pierre Lellouche, inquiet que « ce texte tombe un jour dans de mauvaises mains ».Pas de modifications non plus concernant les techniques de surveillance que les services de renseignement pourront mettre en œuvre. Les agents pourront, pour « les seuls besoins de la prévention du terrorisme », recueillir les données techniques de connexion de « personnes préalablement identifiées comme présentant une menace (…) en temps réel sur les réseaux des opérateurs ». L’usage controversé des « Imsi catcher », ces dispositifs permettant de capter toutes les communications dans un rayon donné, a été adopté.« Boîte de Pandore »Le débat s’est révélé beaucoup plus âpre à propos des « boîtes noires », ce dispositif de détection des menaces terroristes par la mise en œuvre d’un algorithme chargé de repérer automatiquement une « succession suspecte de données de connexion » directement sur le réseau des opérateurs. Les députés ont voté plusieurs amendements proposés par le gouvernement à l’issue d’un entretien avec des représentants d’hébergeurs Internet qui avaient fait part de leurs craintes sur ce dispositif – et menacé de s’exiler hors de France.Les opérateurs qui le souhaitent pourront désormais effectuer eux-mêmes la séparation des métadonnées – les détails techniques liés à l’appel ou au SMS – et des contenus. Enfin, ce dispositif est rendu provisoire jusqu’au 31 décembre 2018, date à laquelle le gouvernement devra conduire son évaluation. L’hébergeur de données OVH s’est dit satisfait et a retiré ses menaces de délocalisation.Lire aussi :Des moyens accrus pour les services spéciauxMalgré ces concessions, plusieurs élus ont fait part de leurs inquiétudes. « La boîte noire, c’est la boîte de Pandore de ce projet de loi », assure la socialiste Aurélie Filippetti. « On nous dit que les masses de données qui vont transiter seront uniquement des métadonnées. Mais elles contiennent encore plus d’informations sur la vie privée de nos concitoyens ! » « Il ne s’agit pas de techniques de prélèvement de masse mais, au contraire, de techniques de ciblage », rétorque Bernard Cazeneuve, le ministre de l’intérieur. « Nous utilisons ces formules mathématiques pour prendre seulement ce dont nous avons besoin sur le flux. »Par ailleurs, l’Assemblée a voté un amendement du gouvernement qui crée un fichier regroupant les personnes condamnées ou poursuivies pour des faits de terrorisme. Les durées contenues dans ce fichier seront conservées au maximum pendant vingt ans pour les majeurs, dix ans pour les mineurs. Pendant dix ans, les personnes concernées seront tenues de déclarer leur adresse tous les trois mois dans un service de police et de gendarmerie, ainsi que « tout déplacement » à l’étranger.Enfin, la ministre de la justice, Christiane Taubira, qui s’opposait à un amendement incluant le bureau du renseignement pénitentiaire à la communauté du renseignement et lui permettant de procéder à des écoutes des détenus et des sonorisations des cellules, a été mise en minorité par une coalition gauche-droite. Officiellement, le gouvernement appuyait la démarche de la garde des sceaux, mais ce sont des proches de Manuel Valls qui ont manœuvré pour faire voter ce point et Bernard Cazeneuve n’a apporté qu’un faible soutien à sa collègue.Lire aussi :Loi sur le renseignement : Christiane Taubira mise en échec à l’AssembléeMatthieu SucJournaliste au Monde 15.04.2015 à 18h07 • Mis à jour le15.04.2015 à 18h17 | Jacques Follorou Sergio Coronado, député (Europe écologie-Les Verts) de la deuxième circonscription des Français de l’étranger, membre de la commission des lois, analyse et critique, pour Le Monde, le projet de loi sur le renseignement actuellement discuté à l’Assemblée nationale.Le gouvernement a choisi une procédure d’urgence pour l’examen de son projet de loi sur le renseignement. Avez-vous le sentiment que le Parlement a été pris en otage ?On a amputé la capacité du Parlement à faire son travail. L’actuel président de la commission des lois disait naguère, au sujet de Nicolas Sarkozy, alors chef de l’État, « ce président n’aime pas le Parlement ». Je constate qu’aujourd’hui, c’est la même chose. Je fais partie des gens qui ont travaillé sur ce texte de loi et j’ai bien conscience que je n’ai pas réellement de vision sur ce monde du renseignement qui reste un sujet très difficile d’accès pour le Parlement. Le député lambda ne dispose d’aucune source.C’est vrai que nous pouvons apparaître comme un Parlement croupion. Les parlementaires, aux Etats-Unis, peuvent appuyer leurs travaux sur un bureau du renseignement. De plus, la procédure accélérée choisie par le gouvernement pour faire adopter cette loi interdit d’aborder le fond du sujet et fait de nous une chambre d’enregistrement.Pourtant, le même président de la commission des lois, M. Urvoas, se félicite du « travail coopératif » ayant présidé à la préparation de ce projet de loi sur le renseignement…Ce « travail coopératif » évoqué par M. Urvoas fait référence au dialogue avec les seuls services de renseignement qui ont, en effet, été associés aux travaux préparatoires. Mais les avocats, par exemple, ou les opérateurs Internet ou de téléphonie ou même, à bien des égards, les organismes de contrôle indépendant, eux, sont restés à l’écart de cette coopération.N’avez-vous pas aussi été pris au piège d’une forme de chantage à la « lutte antiterroriste » alors que ce texte légalise avant tout quarante ans de surveillance illégale ?Ce texte n’est, en effet, pas un texte antiterroriste. Le gouvernement, pour des raisons tactiques, avait choisi de le positionner sous forme de réponse à l’émotion des attaques de janvier à Paris. Mais, après avoir entendu le discours du premier ministre, il semble bien que l’antiterrorisme soit le seul credo du pouvoir politique sur cette loi renseignement. Et gare à ceux qui émettent des réserves ! Les mots ont fusé, ignorants, fantasme, outrance…Lire aussi :Renseignement : « On a profité du drame du 7 janvier pour que ce texte arrive au débat »Ce discours est d’autant plus problématique que les moyens alloués aux services de renseignement au nom de l’antiterrorisme seront, de fait, utilisés pour bien d’autres causes et dans des contextes parfois très flous. Le texte dit que ces moyens pourront être utilisés lorsque les intérêts de la France seront menacés, notamment, à l’étranger. Mais pour la Libye, par exemple, les choses ont évolué, le colonel Kadhafi a été l’hôte de la France puis on lui a fait la guerre. Contrevenir aux intérêts de la France est une notion floue.Ces moyens de surveillance sont également mis au service de la défense des intérêts économiques et industriels français. N’est-ce pas un atout pour le pays ?Les groupes du CAC 40 vont donc bénéficier du renseignement français. Mais ne risque-t-on pas de se perdre dans une certaine confusion ? Ces entreprises sont souvent des multinationales. Nous serions donc souverain pour deux car fiscalement elle pourrait échapper, on l’a vu, à l’impôt en France mais recevrait des informations confidentielles collectées au nom de la défense de notre économie nationale.La lutte antiterroriste nécessite-t-elle, en soi, d’étendre sans cesse les pouvoirs des services de renseignement au détriment des autres acteurs de la sécurité, notamment, le juge judiciaire ?Les syndicats de gardiens de la paix le disent eux-mêmes. Pour travailler et lutter contre le terrorisme, il leur faut, disent-ils, de la formation, des anthropologues, des linguistes, etc.. C’est un paradoxe. Tout en s’affaiblissant dans le cadre de la mondialisation, l’État étend sans cesse son contrôle sur les citoyens. Il n’est fort aujourd’hui que de la surveillance de ses administrés.A vous écouter, on dirait que la démocratie serait, en quelque sorte, victime d’un Etat de plus en plus sécuritaire. Est-ce la réalité d’aujourd’hui ?Face aux menaces, il y a deux options majeures : le renforcement de la démocratie ou le renforcement d’un système sécuritaire. Le gouvernement a choisi la deuxième voie. Le renseignement est, aujourd’hui, le dernier territoire de véritable souveraineté et l’Etat entend que personne ne vienne y regarder de trop près.Jacques FollorouJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.04.2015 à 12h00 • Mis à jour le15.04.2015 à 17h43 | Isabelle Rey-Lefebvre Combattre « l’apartheid territorial, social, ethnique » que dénonçait le premier ministre Manuel Valls, lors de ses vœux à la presse, le 20 janvier, quelques jours après les attentats de Paris et Montrouge. C’est l’objectif affiché du plan que la ministre du logement et de l’égalité des territoires, Sylvia Pinel, présente, mercredi 15 avril, en conseil des ministres. Vingt mesures pour améliorer la mixité sociale dans le logement, dont certaines nécessitent un travail législatif qui prendra place dans la loi Egalité des territoires et citoyenneté, déposée au Parlement à l’automne pour être discutée au premier semestre 2016.Le premier volet vise une meilleure répartition des logements sociaux dans tous les quartiers et renforcer l’efficacité de la loi Solidarité et renouvellement urbains (loi SRU), qui oblige les communes des agglomérations de plus de 50 000 habitants de se doter de 25 % de logements sociaux d’ici 2025. Pour y parvenir, le gouvernement dispose de la liste des 218 communes dites « carencées », c’est-à-dire qui n’ont pas réalisé l’objectif qui leur était assigné de créer de tels logements durant la période 2011-2013, et se décide enfin à la publier.Lire aussi :Des villes toujours rétives aux logements sociauxLes préfets seront incités à utiliser les outils que leur confèrent les arrêtés de carence : préempter en lieu et place de la commune lorsqu’un terrain est à vendre et, surtout, reprendre la délivrance des permis de construire pour susciter l’édification de logements sociaux.Mieux cibler les aides à la pierreC’est l’ancien ministre Thierry Repentin, déjà chargé, en tant que président de la Commission nationale de l’aménagement, de l’urbanisme et du foncier, de mobiliser les administrations et les collectivités locales pour céder 514 terrains de l’Etat et d’établissements publics comme la SNCF, Réseau ferré de France, la RATP ou Voies navigables de France, qui veillera à aiguillonner préfets et communes.Mais Sylvia Pinel souhaite aller plus loin en durcissant les obligations des 1 022 communes concernées par la loi SRU : un tiers des logements sociaux qu’elles créeront devront relever de la catégorie la plus sociale, car beaucoup de loyers HLM sont aujourd’hui trop élevés pour des locataires paupérisés.La nouvelle loi doit aussi transférer aux préfets de régions (et non plus de départements) la responsabilité de prononcer les arrêtés de carence afin « de donner moins de prise aux intérêts locaux et harmoniser les pratiques ». Car le bilan 2011-2013 de la loi SRU constate de grandes disparités de traitement en fonction du préfet. Ce dernier se montre sévère en termes de pénalités financières dans le Var et les Alpes-Maritimes et l’est beaucoup moins dans les Bouches-du-Rhône…L’Etat veut aussi mieux cibler la distribution de ses aides à la pierre pour subventionner la construction de logements sociaux là où les besoins sont les plus cruciaux, dans les zones tendues, et, dans le même temps, limiter la production de HLM dans les quartiers qui en comptent déjà plus de 50 % du total des résidences principales.Un débat houleux en perspectiveCe rééquilibrage est certes indispensable mais il se heurte à la grande difficulté de construire en zone chère, ce qui capte tous les financements et peut empêcher de bâtir ailleurs. Ainsi à Paris, 65 % des logements sociaux sont situés dans trois arrondissements, les 13e, 19e et 20e, mais créer un logement social dans le 8e arrondissement, qui n’en compte que 3 %, coûte 621 000 euros, tandis qu’en ajouter un au 20e ne revient qu’à 88 000 euros.En dépit de sa volonté de rééquilibrage, la municipalité a donc, ces dernières années, beaucoup plus préempté, acheté et construit dans les arrondissements populaires et très peu dans les déficitaires (4e, 6e, 7e, 8e, 16e). « Il faut tout de même nous laisser construire du logement intermédiaire ou étudiant dans ces quartiers », plaide Ian Brossat, adjoint (PCF) à la maire de Paris chargé du logement.Lire aussi :Le gouvernement réforme le droit au logement opposableUn autre volet de mesures envisage de réformer le mode d’attribution de ces logements sociaux, jusqu’ici confié, de façon assez cloisonnée, aux différents financeurs et réservataires, Etat, collectivité locale, 1 % Logement, bailleurs sociaux… Sous l’autorité des préfets, une conférence intercommunale serait créée pour les attribuer de façon mutualisée et en toute transparence, grâce à une cotation de chaque dossier. Beaucoup de maires se verront donc dépossédés de ce pouvoir et le débat risque d’être houleux.Enfin, la dernière innovation vise à rechercher une mixité par immeuble, grâce à une cartographie selon les revenus et les critères économiques et sociaux des locataires, afin de ne pas concentrer toutes les difficultés sociales dans un même bâtiment. L’Union sociale de l’habitat, qui regroupe les bailleurs sociaux, se dit prête à expérimenter un tel dispositif.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.04.2015 à 11h59 • Mis à jour le 15.04.2015 à 18h34Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/04/15/les-concours-d-eloquence-un-phenomene-persuasif_4616227_4401467.html"data-title="Les concours d’éloquence, un phénomène persuasif"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/04/15/400x300/4616225_7_2b3f_la-facade-de-la-sorbonne-le-26-janvier-2011_6bab864ed4f631033a70d7ce2e4b974e.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/04/15/les-concours-d-eloquence-un-phenomene-persuasif_4616227_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" « Est-il plus facile de répondre non ? » C’est à cette drôle de question que Guillaume Ouattara était invité à répondre, en dix minutes et en public. Comme les neuf autres étudiants participant au deuxième tour du concours d’éloquence de Sorbonne Universités, jeudi 9 avril, sa mission était de convaincre son auditoire que, décidément, oui, il est plus facile de répondre non.Pour convaincre son public, le jeune homme a évoqué les affres de l’ex-futur mari qui, devant l’autel, préfère dire non. Non, il n’épousera pas la jeune femme qui se tient à ses côtés. « C’est un non pour dire non, ou un non pour dire oui ? », balbutie le curé, raconte Guillaume. « Vous voulez dire un oui qui chercherait son nom, une sorte de non-non ? », demande le fiancé. « Oui », acquiesce le marieur. « Alors non, c’est un non de refus, un non d’ennui et un non de repli. » Dans le vieil amphi Guizot de la Sorbonne, le public est clairsemé, mais tout ouïe. Guillaume Ouattara enfonce le clou : « L’époux négatif a fait preuve de facilité : adieu contraintes, femme, enfants, impôts… Sinon, vous en prenez pour soixante ans… Vous trouvez ça facile ? »Raymond Devos n’aurait pas boudé son plaisir. Et le candidat a rempli sa mission : il fait partie des quatre étudiants qui disputeront la finale le 6 mai. « Trois d’entre eux viennent de l’université de technologie de Compiègne (UTC) », glisse avec un brin de fierté l’étudiant. Sorbonne Universités est une communauté d’établissements (Comue) qui rassemble les universités Paris-Sorbonne (IV), Pierre-et-Marie-Curie (VI), l’école de gestion Insead, l’Inserm ou l’UTC de Guillaume Ouattara.Comme « Fleurs d’éloquence », créé en 2012, les concours d’art oratoire pour étudiants fleurissent un peu partout sur les campus. Et ne sont donc plus l’apanage des étudiants en droit. A côté du concours bicentenaire de la Conférence des avocats du barreau de Paris, HEC, Sciences Po ou l’université de Toulon ont chacun le leur. « Le nombre de candidats est en constante augmentation, s’est félicité le président de Paris-Sorbonne, Barthélémy Jobert, en ouvrant la compétition. Car cela correspond à une attente chez les étudiants de toutes disciplines. L’idée selon laquelle ils sauraient s’exprimer en public naturellement ne va en réalité pas de soi. »Fleurs d’éloquence n’est pas qu’un concours. Les 150 étudiants inscrits ont reçu une formation de vingt heures. Au programme : de la rhétorique, qui est à l’éloquence ce que la théorie est à la pratique, disait Diderot. Ils abordent les grandes notions et la manière dont elles s’expriment dans de grands textes.Armes de citoyenAinsi du discours de Charles de Gaulle à Alger, le 4 juin 1958, dans lequel il prononce le fameux « Je vous ai compris ». Ils ont étudié celui que Marc Antoine prononce à l’enterrement de Jules César dans la pièce du même nom de Shakespeare : ou comment un orateur parvient à se mettre une foule dans la poche. Mais il a également pu s’agir d’une chronique de Desproges…« Il est important que les étudiants apprennent à exposer leurs idées », explique Juliette Dross, maître de conférences à la Sorbonne en langue et littérature latine, l’une des responsables de Fleurs d’éloquence. « Il y a de plus en plus de métiers où l’on est amené à présenter des projets ou une stratégie devant un comité de direction, des clients ou des prestataires, rappelle Marie-Ange Laurier, consultante à l’Association pour l’emploi des cadres (APEC). Les étudiants qui se frottent à ces concours arrivent rodés en entreprise. Ils maîtrisent leur communication, gèrent leurs émotions. Ils sont prêts à défendre un point de vue et, surtout, savent analyser la mécanique d’argumentation de leur interlocuteur pour proposer des contre-arguments. Qu’ils deviennent vendeurs ou manageurs, c’est une compétence qui rassure les entreprises. »Un thème imposéDe fait, les concours d’art oratoire reposent tous sur le même principe : construire une argumentation sur un thème imposé, sans savoir a priori le point de vue qu’il faudra défendre. Le prix Mirabeau, créé en 2011 par les étudiants des Sciences Po, oppose les étudiants des instituts d’études politiques les uns contre les autres. « Cela peut être utile de savoir convaincre un banquier quand on est entrepreneur. Mais chez nous, il y a toujours une logique politique et juridique », explique Romain Boyer, étudiant en master 1 à Sciences Po Lille, responsable du prix Mirabeau cette année.A Sorbonne Universités, Juliette Dross parle de « vigilance critique » : « Quand on sait analyser un discours, cela aide à faire le tri, relève-t-elle. Et c’est d’autant plus important dans une période de poussée des extrémismes et des discours radicaux. D’autant qu’aujourd’hui, les réseaux sociaux et les médias offrent un foisonnement de discours possibles. »Des armes de citoyen, est-ce cela que l’on gagne à ces concours ? Sans doute, mais pas seulement. Le prix Mirabeau met en jeu un voyage d’un montant de 500 euros, un abonnement cinéma et un chèque cadeau d’une valeur de 150 euros. « L’éloquence ne sert pas que pour une plaidoirie, rappelle Negar Haeri, secrétaire de la Conférence du barreau. La conviction est partout, y compris dans la séduction amoureuse… »Les concours d’éloquence du barreau : dix mois et trois toursCe sont les plus anciens, et sans doute les plus réputés : les trois concours organisés par la Conférence du barreau de Paris sont une vraie « école de l’éloquence ». Pour devenir l’un des douze « secrétaires » qui composent la conférence, il faut être tout jeune avocat et savoir parler. C’est l’objet du mythique concours de la conférence qui se déroule chaque année sur dix mois et en trois tours, où les secrétaires (titre qui permet de participer à la « défense d’urgence » que la conférence assume au sein de différentes juridictions) doivent choisir leurs successeurs.La conférence organise deux autres concours, plutôt réservés aux étudiants. La conférence Berryer, un exercice de style comique de haut vol où chaque candidat est étrillé par un jury présidé par une personnalité ; et la petite conférence, une préparation au concours de la Conférence.Benoît Floc'h width="314" height="157" alt="Epreuves du baccalauréat 2014. " src="http://s2.lemde.fr/image/2014/06/17/314x157/4439912_3_4c32_epreuves-du-baccalaureat-2014_575b30872240f24026ccc2f99ace0e63.jpg" Bac 2015 : les sujets de physique-chimie sont tombés... à Pondichéry Marx, Bourdieu, Keynes, Tocqueville... Les auteurs qu'il faut avoir lu pour convaincre l'examinateur lors de l'épreuve de sciences économiques et sociales. width="314" height="157" alt="L'écrivaine Colette (1873-1954)." src="http://s2.lemde.fr/image/2013/03/19/314x157/1850263_3_d4da_l-ecrivaine-colette-1873-1954_8ab7eb5790a1e9d68f508aae8b415072.jpg" Où sont les femmes ? Pas dans les programmes du bac littéraire Une étude américaine auprès d'adolescents montre que l'attrait pour Facebook ou Instagram varie selon les revenus familiaux. width="314" height="157" alt="Université de Nantes. " src="http://s1.lemde.fr/image/2015/04/15/314x157/4616023_3_f309_universite-de-nantes_17cad4d645659fc84d01e802dd9644e7.jpg" La transdisciplinarité, l'ADN de l'université de Nantes Gérard Davet et Fabrice Lhomme Claude Guéant partage décidément tout avec son mentor, Nicolas Sarkozy. Jusqu’à se faire piéger, tout comme lui, par son second téléphone portable, qu’il croyait sûr… Tout débute au mois de mai 2013 lorsque les policiers mandatés par les juges Serge Tournaire et René Grouman, chargés de l’affaire libyenne – le financement supposé de la campagne présidentielle de M. Sarkozy en 2007 par le régime libyen –, interceptent une conversation entre M. Guéant et l’ancienne chef de son cabinet, Nathalie Gonzalez-Prado, à qui il communique un nouveau numéro qu’il dit utiliser pour échapper aux journalistes. Quoi qu’il en soit, pendant plusieurs mois, les enquêteurs vont ainsi surprendre, sur ce second portable, une série de conversations mettant en scène un homme en plein désarroi, convaincu d’avoir été lâché par les siens.En colère contre l’UMP… et SarkozyEn ce printemps 2013, M. Guéant est publiquement mis en cause dans plusieurs affaires, notamment celle des primes de cabinet et celle des tableaux. Le 4 juin, son fils lui envoie ce SMS : « Je crois beaucoup à la théorie du bouc émissaire et je crois que ça ne dérange pas ton ancien boss bien au contraire », écrit François Guéant, faisant allusion à Nicolas Sarkozy. « Là il faut penser qu’à sa gueule papa », ajoute-t-il. « Tu as raison », répond Claude Guéant. Quelques jours plus tard, le 11 juin, c’est Marie-Sophie Charki, la fille de M. Guéant, qui téléphone à son père, afin d’évoquer cette affaire de primes. « Moi j’en ai ras-le-bol des insultes », clame Mme Charki. « Moi aussi. Oui oui. Ben moi aussi hein », répond M. Guéant. « Ça doit être l’intérieur qui fait des communications uniquement sur toi », lance-t-elle encore, imaginant que son père est victime d’une manipulation politique. « Ouais bien sûr… », approuve ce dernier. La conversation vient alors sur les « amis » politiques de l’ancien ministre. Des échanges savoureux.« Et puis l’UMP est nulle aussi… Parce qu’ils ne te défendent pas !, dit Marie-Sophie Charki – Oui. Bien sûr, répond Claude Guéant – Ils sont dégueulasses ! C’est des dégueulasses de toute façon. – Oui mais ça c’est sûr (…) Et puis quand tu vois certains qui disent pas forcément des choses négatives, qui disent… Mais qui défendent pas, quoi (…) Et que tu sais qui ils sont et ce qu’ils ont fait (…) Ou font ! – Ouais. – Bon, ben tu peux… Hein… Parce que je… Je sais quelques petits trucs quand même ! – Ouais. – Tu vois ? On n’est pas ministre de l’intérieur en vain ! – Ben ce serait bien qu’un jour tu les balances… Parce que franchement… – (Rires de M. Guéant) – Franchement il y a vraiment des claques qui se perdent !  – Ouais. »Quelques heures plus tard, M. Guéant est recontacté par sa fille.« Ce qu’il y a c’est qu’il faudrait que t’aies un ou deux copains à l’UMP qui te défendent, quoi, parce que c’est pas juste ce qu’il font, hein ? », interroge Mme Charki. « Bah oui je sais bien », approuve son père. « Mais t’en as pas un ou deux qui peut quand même être sympa et… » « Non », la coupe Claude Guéant, qui indique : « Je me démerderai tout seul et j’y arriverai tout seul. » « C’est dégueulasse franchement la politique c’est vraiment un sale milieu, vraiment… », déplore-t-elle. « Ah oui ça c’est sûr », approuve M. Guéant.« Ouais et puis ils se tiennent tous entre eux tu vois, c’est vraiment des médiocres », ajoute sa fille. « Oui, oui, quand je vois les mecs (…) qui font des trucs (…) quand je sais ce qu’ils font, ce qu’ils ont fait et ce qu’ils font, hein bon… », lui répond-il. « Mais pourquoi tu débines pas aussi toi, hein ? », insiste-t-elle. « Ah non c’est pas mon genre (…) Je vais pas débiner Dupont, Durand,… (…) Je me défends mais de là à mettre en cause des gens. »Lire aussi :Affaire Guéant : les juges dénoncent une « vente fictive » de tableauxLe 13 juin 2013, M. Guéant est rappelé par sa fille, sur le même thème. « Je suis très en colère, attaque-t-elle, parce que je trouve qu’à l’UMP quand même, ils ne se sont pas beaucoup bougé les fesses pour te défendre hein quand même… » « Oh bah non, c’est le moins qu’on puisse dire », acquiesce M. Guéant, qui pense avoir l’explication : « Surtout, je ne fais pas partie de la bande quoi… » Sa fille approuve : « T’es pas de leur bande ! C’est pour ça que je te dis… Ils se tiennent tous entre eux ! » « Oui oui (…) Ah c’est sûr ! », conclut M. Guéant. La discussion vient alors sur M. Sarkozy.Marie-Sophie Cherki : « Ils en ont long comme le bras dans leurs petites affaires personnelles, et puis il n’y en a pas un qui… Et moi je ne suis pas contente après Sarkozy parce qu’il aurait pu faire quelque chose pour toi ! » – Oui, je pense aussi. Oui oui, moi non plus, répond Claude Guéant. – Hein ? Hein ? Alors il a intérêt à se méfier parce que le jour où tu vas décider de balancer, et ben… tu vas voir !  – Oh bah je vais pas balancer ! – Ses petits copains, là… – Je ne vais pas balancer, tu le sais bien. – Oui, ben écoute… – Bon, enfin… On est comme on est… – Il mériterait… Il mériterait… – (Rires) OK, allez, salut Marie. »Fillon dans le collimateurLe 20 juin 2013, toujours en ligne avec sa fille, Claude Guéant évoque un article de L’Express le concernant. « J’ai compris, résume-t-il, que ça voulait dire qu’il fallait un minimum de solidarité parce qu’il ne fallait pas que je craque ! » « Mais c’est pas mon genre », ajoute-t-il, avant de préciser : « Mais je vais quand même distribuer quelques taloches… Gentiment hein… »A la même période, l’ex-secrétaire général de l’Elysée est souvent en ligne avec Michel Gaudin, directeur du cabinet de M. Sarkozy. Craignant lui aussi d’être écouté, ce dernier utilise le portable de… Véronique Waché, la conseillère en communication de M. Sarkozy. Le 13 juin 2013, les deux hommes évoquent un article publié par Le Lab d’Europe 1 affirmant que l’ancien chef de l’Etat a « lâché » son ancien secrétaire général.Amer, M. Guéant s’indigne : « En gros, c’est moi qui ai monté l’affaire Tapie quoi. Tu vois ? » « Oui oui. Mais en fait, le président n’a jamais rien dit à personne sur ce sujet. Je peux en témoigner, tente de le rassurer M. Gaudin. Donc tout ça, c’est de la malveillance journalistico-politique. » « Oui, mais tu sais, je pense qu’il y a quand même des gens autour du président (…) qui se laissent aller à ça, Michel. Hein, sinon ça ne sortirait pas ? » « Oui, oui. Non, non, mais je t’en parlerai, répond M. Gaudin. Parce qu’on a des soupçons, puisqu’on en a reparlé avec Véronique, elle m’a appelé pendant le discours du président tout à l’heure. » « Non parce que c’est un peu raide quand même, poursuit M. Guéant. Quoi, bon, moi je suis d’une totale loyauté (…) Je défendrai le président bec et ongles. Mais je ne peux pas porter tous les péchés de la terre ! (…) C’est vraiment le bouc émissaire quoi… Je prends tout sur la tête ! »Le 1er août 2013, c’est Nicolas Sarkozy lui-même, via son secrétariat, qui vient aux nouvelles. Claude Guéant évoque l’envoi de commissions rogatoires internationales (CRI) par les juges chargés de l’affaire des tableaux. « Ceci dit, à mon sens, il y a moyen de vérifier plus vite qu’en passant par des CRI », observe M. Guéant. « Bah bien sûr, abonde M. Sarkozy. Souvenez-vous ce qu’ils avaient fait dans l’affaire Clearstream. » L’ancien président a toujours reproché au juge Renaud Van Ruymbeke d’avoir mis trop de temps à le mettre hors de cause dans cette affaire de faux listings.M. Sarkozy évoque ensuite le Sarkothon, organisé par l’UMP après l’invalidation de son compte de campagne et la nécessité pour lui de rembourser l’Etat : « Pour la souscription, on est à 9 millions et demi aujourd’hui (…) Oh mais c’est exceptionnel. Puis ça me sort d’un sacré problème en plus. » Les deux hommes en viennent à la situation de l’UMP. « Et quant à M. Fillon, il est… il est toujours (…) comme on l’attendait », attaque M. Sarkozy. « Oui, oui, tout à fait, il est égal à ce qu’on a connu, absolument, renchérit Claude Guéant. Mais cela étant, il a quand même, M. le président, une caractéristique extraordinaire cet homme-là, c’est que, il peut dire n’importe quoi, tout glisse. » « Je pense, ajoute-t-il, que c’est parce que les gens n’y croient pas quoi. » « Personne ne s’intéresse à lui », conclut cruellement M. Sarkozy.Nadine Morano « apporteuse d’affaires »Ce même 1er août 2013, Nadine Morano téléphone à Claude Guéant. Les enquêteurs sont aux aguets car, cette fois, la Libye est l’objet de l’appel. « Bon Claude, commence l’ex-ministre, je vous appelais parce que j’aurais besoin de savoir si vous avez encore des contacts en Libye. Avec le premier ministre qui est actuellement en charge… » « C’est Zeidan, coupe M. Guéant. J’ai un contact auprès de lui. » « Parce que j’aurais besoin d’avoir un contact à haut niveau pour une entreprise et puis (…). On pourrait en reparler de vive voix… dans l’aide qu’on pourrait leur apporter », précise Mme Morano. « Je connais parce que j’ai déjà rencontré quelqu’un qui est l’un de ses conseillers (…) Qui a été ambassadeur à Paris, tout de suite après la révolution », reprend M. Guéant qui promet à son interlocutrice de lui envoyer les coordonnées de son contact libyen. « Si c’est un truc qui marche, je vous en parlerai, lâche Mme Morano. Parce que c’est une implantation d’une entreprise, voilà, il y a de l’apporteur d’affaire(s) à faire. On peut… » « Oui oui. D’accord », l’interrompt M. Guéant. « On en parlera », conclut Mme Morano.Affaire libyenne : les socialistes a la manœuvre ?Mais c’est un autre interlocuteur qui semble concentrer l’intérêt des enquêteurs : Alexandre Djouhri, intermédiaire sur de grands contrats internationaux, et accessoirement artisan de l’intrigante réconciliation entre Nicolas Sarkoy et Dominique de Villepin. Les deux hommes, qui se tutoient, semblent très proches. « On va voir les Popov ensemble, hein ? Les Russes ! », propose par exemple M. Djouhri à l’ancien ministre ce 26 septembre 2013. « Ah ben volontiers », répond ce dernier. Mais ce n’est pas cet aspect de la discussion qui retient l’attention.« Tu sais que j’ai vu là… Bechir. Je suis à Johannesburg, là », lance M. Djouhri. Bechir Saleh, l’ancien directeur du cabinet de Mouammar Kadhafi, est le détenteur de tous les secrets de l’ex-dictature libyenne. Il avait été « exfiltré » de France dans l’urgence entre les deux tours de la dernière présidentielle, juste après que Mediapart – contre qui M. Sarkozy a déposé plainte pour « faux et usage de faux » – ait publié un document évoquant un financement de la campagne 2007 de M. Sarkozy par le régime libyen. « Figure-toi, reprend M. Djouhri, que les socialos lui ont proposé de raconter des conneries. » « De dire, précise-t-il, voilà, oui, effectivement, j’aurais financé… des… mais des saloperies, et là, ils lui donnaient l’école pour les enfants, ils demandaient à la Libye de lever le mandat d’Interpol. » « C’est une magouille, s’exclame M. Guéant. C’est incroyable. » Un peu plus tard dans la discussion, M. Djouhri revient sur les éventuelles démarches qui auraient été effectuées par des émissaires des socialistes auprès de M. Saleh : « Attends, je te raconterai de vive voix tout ce que Bechir m’a raconté, les allées et venues (…) Des mecs qui sont venus lui parler et tout, mais c’est pas possible. »Les confidences de M. Djouhri pourraient être extrêmement embarrassantes pour le pouvoir, accusé de fait d’avoir tenté de faire pression sur un témoin important dans une procédure judicaire afin de nuire à Nicolas Sarkozy. Si ces approches ont bien eu lieu, elles ne semblent pas avoir été couronnées de succès : en novembre 2013, quelques semaines après cette conversation interceptée par les enquêteurs, M. Saleh, dans les colonnes de Vanity Fair, n’avait absolument pas confirmé avoir participé au financement occulte des activités politiques de M. Sarkozy, qualifiant même le document de Mediapart de « faux grossier ». De source gouvernementale, on indique qu’aucune démarche n’a été entreprise auprès de M. Saleh.Fabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Hélène Bekmezian Fin janvier, Claude Bartolone et Gérard Larcher s’étaient quittés, fâchés, sur le perron du Sénat. Après les attentats de janvier, le souhait du chef de l’Etat de faire travailler ensemble les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat à une « mission de réflexion sur les formes d’engagement et sur le renforcement de l’appartenance républicaine » avait fait long feu et, à la suite de plusieurs désaccords, les deux hommes avaient décidé de travailler chacun de leur côté.Mercredi 15 avril, ce sont donc deux rapports distincts qu’ils ont remis à François Hollande, deux réponses opposées – une de droite, une de gauche – à une même question. Intitulé « La nation française, un héritage en partage », l’un est introduit par une citation de Charles de Gaulle et promet d’être « décoiffant » assure l’entourage de Gérard Larcher, « alors que Bartolone est resté dans le cadre attendu ». « Au moins, il n’a pas auditionné les trois mêmes intellectuels qu’on voit partout », rétorque le camp d’en face, qui propose de « Libérer l’engagement des Français et refonder le lien civique », avec un préambule de François Mitterrand…A l’arrivée, si tous partagent le constat d’une France qui se replie sur elle et mettent en garde contre la tentation du communautarisme, leurs réponses divergent : au sénateur UMP le contrôle de l’immigration, le renforcement de l’autorité à l’école et le dialogue « franc » avec l’Islam ; au socialiste le « développement de la citoyenneté », le vote obligatoire et la lutte contre la « reproduction des élites ».« Créance sur la France »Pour l’ancien ministre de Jacques Chirac, il devient ainsi impérieux de « revisiter » les politiques d’immigration et de mieux contrôler les flux migratoires, « au risque que les communautarismes ne disloquent la nation ». Dans ce but, il propose, à l’instar de François Fillon dont il est proche, que le Parlement fixe chaque année des quotas en fonction des capacités d’accueil de la France et de ses besoins professionnels. Fini les « circulaires de régularisations collectives » qui pourraient contribuer à « l’émergence du sentiment, illégitime, selon lequel les étrangers, quelle que soit la légalité de leur séjour, ont une créance sur la France ». « L’assimilation des candidats à la nationalité française doit être mieux contrôlée », estime le sénateur, qui propose un service civique obligatoire pour « ceux qui affirment leur attachement à la France », à savoir les candidats à la naturalisation mais aussi les aspirants fonctionnaires.A gauche, le président de l’Assemblée voit les choses autrement : pour lui, ce sont les étudiants en grandes écoles qui devraient réaliser une « mission d’engagement citoyen » de trois mois minimum, sur le modèle de ce qui se fait déjà à l’Ecole polytechnique. Une mesure qui permettrait de « favoriser chez eux une plus grande ouverture d’esprit et une meilleure connaissance des réalités sociales » et de « renforcer les lieux de brassage ». « L’un des éléments les plus bloquants de notre société est la reproduction des élites. Les ségrégations et les exclusions subies nourrissent les ségrégations et les exclusions choisies, la République, on l’aime en se sentant aimé d’elle », avance Claude Bartolone.A la différence de son homologue du Sénat, il ne traite par ailleurs aucunement les questions d’immigration, de religion ou de laïcité. Pour une simple raison : « à aucun moment de mes différents échanges, ces sujets n’ont été abordés », assure-t-il. De son côté, Gérard Larcher aboutit, lui, à des conclusions inverses, puisqu’il estime que « les religions demeurent une donnée vivante de notre société » et que « le politique ne doit pas ignorer le fait religieux ». Au contraire, il doit même reprendre la main dans ce domaine, ce qui pourrait aller jusqu’à la « fermeture administrative » d’un lieu de culte si des actes ou des propos « contraires aux principes fondamentaux de notre pays » y étaient tenus.Pour l’élu UMP, l’islam français doit « s’organiser de manière plus représentative », le Conseil français du culte musulman « évoluer » et les imams être davantage formés en France. « La vérité, c’est qu’il y a un sujet avec l’islam, comme il y en a eu un il y a 110 ans avec le catholicisme », soutient le sénateur.« A force d’avoir chanté les différences, on a oublié ce qui nous réunissait. Notre pays est en train de se disloquer, de se fragmenter et cela ne se manifeste pas seulement dans les quartiers ou chez les gens d’origine étrangère mais aussi dans la France d’à côté, dite périphérique », explique l’ancien maire de Rambouillet, appelant à « ne plus faire du financement de la politique de la ville et des quartiers l’exclusive priorité ».Elu de Seine-Saint-Denis, Claude Bartolone cible, lui, sa principale mesure sur un fléau de son territoire, l’abstention, qui y atteint des records nationaux à chaque élection : le député propose l’instauration du vote obligatoire pour toutes les élections ainsi que l’inscription et la mise à jour automatique des listes électorales. A part cela, l’ancien ministre de la ville égrène surtout des mesures en direction du monde associatif qu’il qualifie lui-même de « petits trucs », mais qui pourraient être mis en application rapidement. Entre autres : créer un « droit à l’engagement associatif » avec un « crédit-temps engagement » pour les salariés pour effectuer leur service civique ou encore diversifier les formations proposées aux jeunes pendant le service civique (permis, brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur, brevet de secourisme…) et leur permettre de bénéficier des mêmes droits que les salariés (mutuelles, formations…).« Méritocratie républicaine »C’est toujours dans cet esprit consensuel de « développement citoyen » que M. Bartolone expose ses idées pour l’école, comme celle de créer un stage en association en seconde, sur le modèle des stages en entreprise, ainsi qu’une « banque d’offres de stages, pour éviter le cloisonnement et favoriser la mixité sociale et territoriale », ou encore de généraliser le tutorat entre étudiants et élèves de secondaire.A droite, le président UMP développe des idées tout aussi attendues pour son camp politique, telles que l’octroi d’une plus grande autonomie administrative aux établissements scolaires, le renforcement de l’autorité du maître, la promotion de la « méritocratie républicaine » et le retour en grâce du « sens éducatif, moral et symbolique de la “liturgie” républicaine et de ses rites ». Comme Nicolas Sarkozy en son temps, le pourtant très peu sarkozyste Gérard Larcher invite à « rénover » les programmes d’histoire et à écarter « l’idéologie victimaire et la repentance au profit d’un regard lucide et objectif sur notre histoire ». Au total, ce sont près d’une centaine de propositions qui recouvrent un large spectre politique que font les deux présidents du Parlement au président, pour beaucoup déjà vues ou entendues. A défaut d’être reprises par François Hollande, elles constitueront au moins largement de quoi nourrir les programmes des partis politiques pour les prochaines années.Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Maryline Baumard C’est un drame de l’ampleur de la tragédie de Lampedusa d’octobre 2013 qui se serait produit ce week-end au large de Reggio Calabria, à la pointe sud de la botte italienne. Quelque 400 migrants auraient disparu dans le naufrage d’une embarcation de fortune, dimanche 12 avril, aux dires des 150 survivants, débarqués mardi matin en Italie et interrogés par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l’ONG Save the Children. « Selon les témoignages recueillis ces dernières heures parmi les 150 survivants débarqués à Reggio Calabria, il y aurait environ 400 victimes dans ce naufrage qui intervenu vingt-quatre heures après le départ des côtes libyennes », a annoncé Save the Children dans un communiqué.Sur l’échelle de l’horreur, cet accident se situerait donc au-dessus des 366 noyés de Lampedusa, qui était à ce jour la plus grande tragédie de la Méditerranée en ce début de XXIe siècle.Lire : Lampedusa, seule au mondeDepuis ce week-end, et l’amélioration des conditions météorologiques, les passages entre la Libye ou la Tunisie et les côtes italiennes se multiplient. Le week-end a été très chargé, puisque les gardes-côtes italiens auraient porté secours à 42 bateaux chargés au total de plus de 6 500 migrants dimanche et lundi. Lundi, ils annonçaient avoir sauvé 144 personnes et récupéré neuf corps après le naufrage de l’une des embarcations. Les informations sont encore insuffisantes pour comprendre si ces neuf corps sont une partie des 400 noyés ou sont issus d’un autre accident.« Nous sommes encore en train d’enquêter pour comprendre la dynamique du naufrage » qui a touché l’embarcation chargée de plus de 500 Africains, dont beaucoup de garçons mineurs, a expliqué à l’AFP Flavio Di Giacomo, le porte-parole de l’OIM. Les premiers éléments laissent penser que le bateau a chaviré sous l’effet du mouvement des passagers lorsqu’ils ont aperçu les secours. Ils étaient confinés depuis plus de vingt heures dans cette embarcation de fortune, et les conditions dans lesquelles ils ont pris la mer ne sont pas encore connues. Lors d’autres passages, certains Africains relatent en effet avoir passé du temps en captivité, peu nourris, avant d’être jetés dans les canots. Tirs de trafiquantsParallèlement à ce drame, deux navires engagés dans l’opération européenne « Triton » en Méditerranée, opération de surveillance des frontières de l’espace Schengen, ont essuyé les tirs de trafiquants décidés à récupérer une barque après un sauvetage. L’information a été annoncée mardi en soirée par Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières. Le navire des gardes-côtes islandais Tyr était en train d’aider un remorqueur italien après avoir secouru 250 migrants à environ 60 milles nautiques des côtes libyennes quand un hors-bord s’est approché.« Les passeurs ont tiré plusieurs coups de feu en l’air pour récupérer l’embarcation en bois à bord de laquelle se trouvaient les migrants », explique Frontex dans un communiqué. Ils sont repartis avec leur barque vide. En février déjà, des passeurs armés de kalachnikovs avaient obligé des gardes-côtes italiens à leur rendre un bateau. « Cela signifie que les trafiquants en Libye commencent à être à court d’embarcations et qu’ils sont davantage disposés à utiliser des armes pour récupérer celles ayant déjà servi », estime Fabrice Leggeri, le directeur de Frontex. Cette violence n’augure rien de bon pour les prochains mois.Si le naufrage de ce week-end se confirme, ce sont 900 personnes qui auront péri sur cette route la plus meurtrière du monde en deux mois et demi, selon les comptages de l’OIM. A la même époque en 2014, 47 migrants y avaient perdu la vie. La fin de l’opération « Mare Nostrum » – un vaste programme de sauvetage pris en charge par les Italiens – et son remplacement par une patrouille de surveillance européenne des frontières, qui n’a pas mission première de sauver mais de surveiller, expliquent en partie cette hécatombe.Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.04.2015 à 18h44 • Mis à jour le15.04.2015 à 17h19 | Maryline Baumard Pour transformer une remise de Légion d’honneur en cérémonie pour les sans-papiers, il faut d’abord choisir cinq lycéens à qui le préfet a fait remettre une OQTF – obligation de quitter le territoire français. Il faut y ajouter autant de lycéens brillamment diplômés, qui quelques années auparavant étaient eux-mêmes sans titre de séjour et menacés d’expulsion. Pour que la recette soit réussie, il faut encore placer le récipiendaire de la décoration entre ces deux groupes, et lancer les discours !Cette recette-là, Henriette Zoughebi, créatrice du Salon du livre de jeunesse de Montreuil en 1984, et aujourd’hui vice-présidente du conseil régional d’Ile-de-France, l’avait bien mitonnée pour son passage au grade de chevalière de la Légion d’honneur, mardi 14 avril 2015. « Une décoration n’est que ce qu’on en fait », expliquait cette éternelle communiste, à quelques heures d’une cérémonie qu’elle aurait pu jalousement conserver pour elle. Son combat pour l’égalité sociale, la mixité dans les quartiers et les établissements scolaires, pour la lecture en Seine-Saint-Denis, lui valait bien une petite décoration.« Ces jeunes ont toute mon admiration »Eh non ! Celle qui ne croit plus au grand soir depuis quelque temps déjà a décidé d’offrir ce précieux moment à la jeunesse en difficulté. « Je suis fière d’être décorée parce que je suis profondément républicaine. Mes parents sont venus d’Europe centrale. Pour nous, la France est une terre d’accueil, la patrie des droits de l’homme. Aussi me semble-t-il normal de dédier cette décoration à ces jeunes qui ont le courage de venir au lycée alors qu’ils ont dormi dehors et n’ont parfois rien dans le ventre », analyse-t-elle. « Ces jeunes ont toute mon admiration. Je me reconnais en eux, même si je n’ai pas vécu les longs périples, parfois tragiques, qui les ont conduits ici. Ma mère a connu ce déracinement qui l’a amenée en France depuis sa Pologne natale. Et leurs histoires me renvoient à la sienne. Aussi, je profite de ce moment solennel pour demander au président de la République, qui m’honore de cette distinction, qu’il entende mon appel en faveur de cette jeunesse courageuse. Car la France doit croire dans le courage et le récompenser », ajoute celle qui, outre ses convictions politiques, a le sens de la mise en scène et n’oublie pas ses amis de RESF (Réseau d’éducation sans frontières) qui aident au quotidien les lycéens sans logement.Henriette Zoughebi aimerait que sa belle histoire d’amour avec la France soit celle de ces jeunes demain. A ses côtés, la provocatrice sexagénaire a même invité Armando Curri, le jeune Albanais distingué meilleur apprenti de France et honoré d’un titre de séjour signé à la va-vite pour lui permettre de franchir le seuil du Sénat.Enfouie sous un demi-siècle de militantisme, la décoration républicaine a réveillé en elle la gamine née dans le Marais, qui ne parlait que yiddish à la maison, se souvient qu’elle a appris le français à l’école en cours préparatoire. Celle qui est devenue bibliothécaire bien avant de briguer un mandat politique se rappelle aussi qu’elle est devenue française par les livres, le cinéma, le théâtre et évidemment l’école. « C’est la culture qui m’a faite et nous devons la même chose à ces jeunes qui arrivent aujourd’hui de loin », rappelle-t-elle, prouvant par sa prestation que cette décoration qui « ne se demande pas, ne se refuse pas, ne se porte pas » comme disait George Clemenceau, a encore un sens.Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.04.2015 à 16h24 | Bertrand Bissuel Les services publics doivent se fixer des priorités et accorder plus de considération aux attentes des usagers, en évolution permanente. Voilà quelques-unes des pistes contenues dans le rapport que France Stratégie a remis, lundi 13 avril, à Thierry Mandon, secrétaire d’Etat à la réforme de l’Etat. Cette instance, placée auprès du premier ministre et pilotée par l’économiste Jean Pisani-Ferry, cherche à cerner « les lignes de force de l’action » de l’Etat, des collectivités locales et de la Sécurité sociale pour la prochaine décennie.Son diagnostic, qui prolonge des réflexions esquissées dans un autre rapport qu’elle avait rendu en juin 2014 (« Quelle France dans dix ans ? »), est sans concession, en particulier pour les équipes qui se sont succédées à la tête du pays. Malgré la révision générale des politiques publiques (RGPP), engagée pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, et le programme de modernisation de l’action publique (MAP), lancé par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, « nous avons régulièrement reculé devant les choix », écrivent les auteurs du rapport. A leurs yeux, « l’écosystème public ne favorise ni [l'] émergence ni [la] diffusion » des innovations, même si les administrations sont capables, au coup par coup, de changer leurs façons de travailler. Si l’on veut éviter un « décrochage progressif de la qualité et de l’efficience des services », il est temps de changer.« L’Etat ne peut pas tout »France Stratégie maintient sa proposition, déjà énoncée dans le rapport sur la « France dans dix ans », de baisser de six points de PIB la dépense publique (hors charge de la dette). A l’heure actuelle, elle représente 57,2 % de la richesse nationale, ce qui place notre pays au deuxième rang de l’Union européenne, derrière la Finlande.Pour atteindre cet objectif, l’Etat a intérêt à évoluer « pour être présent là où il est le plus irremplaçable » et à « se désengage [r] des fonctions » pour lesquelles il est devenu dispensable. Lesquelles ? Le rapport ne le précise pas, mais ce tri est devenu crucial. Les élites politiques et administratives doivent « assumer que () “l’Etat ne peut pas tout” » et encourager les initiatives du privé (entreprises, particuliers, associations). Un « changement de culture [qui] nécessite courage et exigence, au risque de l’impopularité », prévient France Stratégie.L’évaluation régulière des politiques publiques figure parmi les exercices recommandés. Le propos vaut pour l’Etat et pour toutes les personnes morales qui assurent un service en faveur de la collectivité.Une attention particulière doit également être accordée aux personnels. « Les enseignants et les “top managers” » gagnent, en moyenne, moins bien leur vie que leurs homologues des autres pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Si la fonction publique souhaite rester attractive, il faudra veiller à verser des rémunérations en rapport avec la qualité des agents, « ce qui suppose en retour de poursuivre la diminution de leur nombre », souligne France Stratégie.Quant aux relations entre responsables politiques et responsables administratifs, elles mériteraient d’être clarifiées. « Les nominations aux emplois de direction de l’administration () répondent à des critères qui ne sont ni explicitement politiques ni exclusivement professionnels mais empruntent souvent () à l’un et l’autre domaine », observent les auteurs du rapport. Selon eux, « le caractère discrétionnaire des nominations affaiblit le management » et a pour effet de priver « le responsable d’une grande administration () de la confiance, de la latitude et du temps () nécessaires au bon exercice de ses missions ».« Comités de sélection »« Pour garantir la qualité du recrutement aux emplois supérieurs », France Stratégie suggère de mettre en place des « comités de sélection » : ceux-ci proposeraient quelques noms et le ministre serait tenu de faire son choix parmi l’un d’eux. Une mesure à laquelle M. Mandon est très attaché. En 2014, le gouvernement avait désigné de cette façon Laure de la Bretèche au poste de secrétaire général à la modernisation de l’action publique (SGMAP).Enfin, développant une idée déjà évoquée dans le rapport « Quelle France dans dix ans ? », l’organisme de Jean Pisani-Ferry insiste sur la nécessité d’ouvrir la haute fonction publique à des profils nouveaux : dans cette optique, un quart des postes pourvus en conseil des ministres seraient confiés à des personnes issues du secteur privé, du monde associatif ou à des fonctionnaires étrangers.Ces préconisations sont rendues publiques quelques jours avant les annonces gouvernementales sur la réorganisation des services déconcentrés de l’Etat. Lors du conseil des ministres du 22 avril, l’exécutif doit, en effet, divulguer les principes et le calendrier de cette réforme. Ensuite, d’ici à l’été, seront détaillées les missions que les administrations publiques conservent et celles qu’elles abandonnent.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Rafaële Rivais Au mois de mars, 231 personnes ont été tuées sur les routes de France, a annoncé la Sécurité routière, mardi 14 avril. C'est moins qu'en mars 2014 (baissse de 11,5 %), où 261 personnes étaient mortes dans des accidents de la circulation. Il faut toutefois préciser que mars 2014 avait été particulièrement noir, avec une hausse de 28 % du nombre de morts (61 personnes) par rapport à mars 2013. Ce fut d'ailleurs le pire mois de 2014, qui avait enregistré une première reprise de la mortalité routière depuis douze ans. En mars 2015, le résultat est moins bon qu'en mars 2013, où l'on avait déploré deux cents morts.Sur les trois premiers mois de l'année, la mortalité est en augmentation de 1,8 %, soit treize morts de plus, par rapport à la même période de l'année précédente. Bien que le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, juge « encourageante » la baisse de mars, il a pris la précaution de devancer son annonce : vendredi 3 avril, veille du week-end de Pâques, il avait fait savoir à l'Agence France-Presse que plusieurs des vingt-six mesures qu'il avaient annoncées le 26 janvier entreraient en vigueur avant l'été.Ce serait le cas de l'expérimentation de l’abaissement de la limitation de la vitesse de 90 km/h à 80 km/h sur les routes à double sens dépourvues de séparateur médian, annoncée en juin 2014. « Les trois à cinq tronçons concernés sont en train d'être choisis », a-t-il expliqué. Ce serait aussi le cas de l'interdiction du kit mains libres au volant, mais le système Bluetooth resterait autorisé.Pourtant, la conversation téléphonique, même au travers de haut-parleurs, reste un facteur de distraction. Elle n'est pas près de diminuer, si l'on en croit une étude de l'assureur MMA sur les comportements des conducteurs lors de leurs déplacements professionnels, rendue publique lundi 13 avril. Pour rappel, la route est la première cause d'accident mortel au travail, avec chaque année près de 20 000 accidents. En 2012, 19 565 accidents routiers se sont soldés par 115 disparitions et 1 878 incapacités permanentes. A la demande de MMA, l'IFOP avait réalisé une étude en ligne, du 11 au 19 mars, auprès d’un échantillon de 1 001 personnes effectuant des déplacements professionnels avec un véhicule au moins une fois par mois (hors professionnels de la route et hors trajets domicile-travail). Le déplacement professionnel type s’effectue principalement pendant la journée, en centre-ville, et dure moins d’une heure. Soixante-quatorze pour cent des personnes sondées déclarent utiliser leur téléphone mobile au volant pour passer ou recevoir des appels, lire ou envoyer des SMS. Un tiers d'entre elles reconnaissent tenir leur téléphone en main. Les 60 % de personnes qui passent des appels en conduisant contactent des collègues (55 %), des clients, patients ou prestataires (48 %), leur supérieur hiérarchique (44 %) ou des personnes de leur connaissance (43 %). Les 73 % de personnes qui reçoivent des appels en conduisant sont contactés par leurs collègues (53 %), des personnes de leur connaissance (48 %), leur supérieur hiérarchique (47 %), des clients, patients ou prestataires (43 %). La Sécurité routière propose une application, Mode conduite, qui met le téléphone portable en veille et envoie un message d'indisponibilité aux personnes extérieures qui appellent ou envoient un SMS. Elle n'est pour l'instant disponible que sur système Android. Rafaële RivaisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.04.2015 à 16h24 | Bertrand Bissuel Les services publics doivent se fixer des priorités et accorder plus de considération aux attentes des usagers, en évolution permanente. Voilà quelques-unes des pistes contenues dans le rapport que France Stratégie a remis, lundi 13 avril, à Thierry Mandon, secrétaire d’Etat à la réforme de l’Etat. Cette instance, placée auprès du premier ministre et pilotée par l’économiste Jean Pisani-Ferry, cherche à cerner « les lignes de force de l’action » de l’Etat, des collectivités locales et de la Sécurité sociale pour la prochaine décennie.Son diagnostic, qui prolonge des réflexions esquissées dans un autre rapport qu’elle avait rendu en juin 2014 (« Quelle France dans dix ans ? »), est sans concession, en particulier pour les équipes qui se sont succédées à la tête du pays. Malgré la révision générale des politiques publiques (RGPP), engagée pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, et le programme de modernisation de l’action publique (MAP), lancé par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, « nous avons régulièrement reculé devant les choix », écrivent les auteurs du rapport. A leurs yeux, « l’écosystème public ne favorise ni [l'] émergence ni [la] diffusion » des innovations, même si les administrations sont capables, au coup par coup, de changer leurs façons de travailler. Si l’on veut éviter un « décrochage progressif de la qualité et de l’efficience des services », il est temps de changer.« L’Etat ne peut pas tout »France Stratégie maintient sa proposition, déjà énoncée dans le rapport sur la « France dans dix ans », de baisser de six points de PIB la dépense publique (hors charge de la dette). A l’heure actuelle, elle représente 57,2 % de la richesse nationale, ce qui place notre pays au deuxième rang de l’Union européenne, derrière la Finlande.Pour atteindre cet objectif, l’Etat a intérêt à évoluer « pour être présent là où il est le plus irremplaçable » et à « se désengage [r] des fonctions » pour lesquelles il est devenu dispensable. Lesquelles ? Le rapport ne le précise pas, mais ce tri est devenu crucial. Les élites politiques et administratives doivent « assumer que () “l’Etat ne peut pas tout” » et encourager les initiatives du privé (entreprises, particuliers, associations). Un « changement de culture [qui] nécessite courage et exigence, au risque de l’impopularité », prévient France Stratégie.L’évaluation régulière des politiques publiques figure parmi les exercices recommandés. Le propos vaut pour l’Etat et pour toutes les personnes morales qui assurent un service en faveur de la collectivité.Une attention particulière doit également être accordée aux personnels. « Les enseignants et les “top managers” » gagnent, en moyenne, moins bien leur vie que leurs homologues des autres pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Si la fonction publique souhaite rester attractive, il faudra veiller à verser des rémunérations en rapport avec la qualité des agents, « ce qui suppose en retour de poursuivre la diminution de leur nombre », souligne France Stratégie.Quant aux relations entre responsables politiques et responsables administratifs, elles mériteraient d’être clarifiées. « Les nominations aux emplois de direction de l’administration () répondent à des critères qui ne sont ni explicitement politiques ni exclusivement professionnels mais empruntent souvent () à l’un et l’autre domaine », observent les auteurs du rapport. Selon eux, « le caractère discrétionnaire des nominations affaiblit le management » et a pour effet de priver « le responsable d’une grande administration () de la confiance, de la latitude et du temps () nécessaires au bon exercice de ses missions ».« Comités de sélection »« Pour garantir la qualité du recrutement aux emplois supérieurs », France Stratégie suggère de mettre en place des « comités de sélection » : ceux-ci proposeraient quelques noms et le ministre serait tenu de faire son choix parmi l’un d’eux. Une mesure à laquelle M. Mandon est très attaché. En 2014, le gouvernement avait désigné de cette façon Laure de la Bretèche au poste de secrétaire général à la modernisation de l’action publique (SGMAP).Enfin, développant une idée déjà évoquée dans le rapport « Quelle France dans dix ans ? », l’organisme de Jean Pisani-Ferry insiste sur la nécessité d’ouvrir la haute fonction publique à des profils nouveaux : dans cette optique, un quart des postes pourvus en conseil des ministres seraient confiés à des personnes issues du secteur privé, du monde associatif ou à des fonctionnaires étrangers.Ces préconisations sont rendues publiques quelques jours avant les annonces gouvernementales sur la réorganisation des services déconcentrés de l’Etat. Lors du conseil des ministres du 22 avril, l’exécutif doit, en effet, divulguer les principes et le calendrier de cette réforme. Ensuite, d’ici à l’été, seront détaillées les missions que les administrations publiques conservent et celles qu’elles abandonnent.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Rafaële Rivais Au mois de mars, 231 personnes ont été tuées sur les routes de France, a annoncé la Sécurité routière, mardi 14 avril. C'est moins qu'en mars 2014 (baissse de 11,5 %), où 261 personnes étaient mortes dans des accidents de la circulation. Il faut toutefois préciser que mars 2014 avait été particulièrement noir, avec une hausse de 28 % du nombre de morts (61 personnes) par rapport à mars 2013. Ce fut d'ailleurs le pire mois de 2014, qui avait enregistré une première reprise de la mortalité routière depuis douze ans. En mars 2015, le résultat est moins bon qu'en mars 2013, où l'on avait déploré deux cents morts.Sur les trois premiers mois de l'année, la mortalité est en augmentation de 1,8 %, soit treize morts de plus, par rapport à la même période de l'année précédente. Bien que le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, juge « encourageante » la baisse de mars, il a pris la précaution de devancer son annonce : vendredi 3 avril, veille du week-end de Pâques, il avait fait savoir à l'Agence France-Presse que plusieurs des vingt-six mesures qu'il avaient annoncées le 26 janvier entreraient en vigueur avant l'été.Ce serait le cas de l'expérimentation de l’abaissement de la limitation de la vitesse de 90 km/h à 80 km/h sur les routes à double sens dépourvues de séparateur médian, annoncée en juin 2014. « Les trois à cinq tronçons concernés sont en train d'être choisis », a-t-il expliqué. Ce serait aussi le cas de l'interdiction du kit mains libres au volant, mais le système Bluetooth resterait autorisé.Pourtant, la conversation téléphonique, même au travers de haut-parleurs, reste un facteur de distraction. Elle n'est pas près de diminuer, si l'on en croit une étude de l'assureur MMA sur les comportements des conducteurs lors de leurs déplacements professionnels, rendue publique lundi 13 avril. Pour rappel, la route est la première cause d'accident mortel au travail, avec chaque année près de 20 000 accidents. En 2012, 19 565 accidents routiers se sont soldés par 115 disparitions et 1 878 incapacités permanentes. A la demande de MMA, l'IFOP avait réalisé une étude en ligne, du 11 au 19 mars, auprès d’un échantillon de 1 001 personnes effectuant des déplacements professionnels avec un véhicule au moins une fois par mois (hors professionnels de la route et hors trajets domicile-travail). Le déplacement professionnel type s’effectue principalement pendant la journée, en centre-ville, et dure moins d’une heure. Soixante-quatorze pour cent des personnes sondées déclarent utiliser leur téléphone mobile au volant pour passer ou recevoir des appels, lire ou envoyer des SMS. Un tiers d'entre elles reconnaissent tenir leur téléphone en main. Les 60 % de personnes qui passent des appels en conduisant contactent des collègues (55 %), des clients, patients ou prestataires (48 %), leur supérieur hiérarchique (44 %) ou des personnes de leur connaissance (43 %). Les 73 % de personnes qui reçoivent des appels en conduisant sont contactés par leurs collègues (53 %), des personnes de leur connaissance (48 %), leur supérieur hiérarchique (47 %), des clients, patients ou prestataires (43 %). La Sécurité routière propose une application, Mode conduite, qui met le téléphone portable en veille et envoie un message d'indisponibilité aux personnes extérieures qui appellent ou envoient un SMS. Elle n'est pour l'instant disponible que sur système Android. Rafaële RivaisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.04.2015 à 12h51 • Mis à jour le14.04.2015 à 15h18 | Benoît Hopquin Le nombre de participants aux « Manifs pour tous », réunies contre le mariage homosexuel en 2012 et 2013, avait suscité une polémique particulière, les chiffres de la police et ceux des organisateurs variant de un à huit. Comparaison des méthodes, études des images aériennes, calculs de densité, mesurage des trajets et des largeurs d’avenues : rien n’avait permis de rapprocher, si ce n’est de réconcilier, les points de vue. Une commission des sages avait donc été mise en place en mai 2014 afin d’étudier la meilleure manière de compter. Dominique Schnapper, ancienne membre du Conseil constitutionnel et directrice de l’Ecole des hautes études en sciences sociales, Pierre Muller, inspecteur général de l’Insee, et Daniel Gaxie, professeur de science politique à Paris-I-Panthéon-Sorbonne, viennent de remettre leur rapport à la préfecture de police de Paris.Voir l’infographie : Les différentes méthodes de comptage pendant les manifestationsLes trois personnalités ont suivi plusieurs manifestations auprès des fonctionnaires de police. Elles ont interrogé les organisations syndicales qui ont bien voulu se prêter à l’exercice critique (la CGT a refusé). Elles ont étudié différentes méthodes de substitution ou de complément : échantillonnage, évaluation des moyens de transports utilisés (cars, trains, métro, etc...), voire recensement du nombre de portables ouverts sur le trajet, etc, etc. Autant d’évaluation pour en arriver à la conclusion que le système qui est actuellement employé par la police - le comptage manuel- reste le moins imparfait. « Il n’y a pas de système plus fiable », constate Dominique Schnapper.Aujourd’hui, les autorités positionnent sur des points hauts du parcours des fonctionnaires. Ces derniers comptent les rangs de manifestants qui défilent devant un point fixe, compteur en main, enregistrant d’un clic chaque passage de dix personnes. C’est ce chiffre, arrondi à la hausse, qui est donné aux médias au moment de l’ordre de dispersion. Dans les jours suivants, un nouveau comptage de validation est effectué devant un écran avec la vidéo du cortège. Pour le vérifier, les trois sages ont poussé le zèle jusqu’à se livrer eux-mêmes à l’exercice, notamment lors des manifestations du 1er mai, organisées soit par les syndicats, soit par le FN. « Nous sommes arrivés à des chiffres inférieurs à ceux de la police », explique Mme Schnapper.Une fourchetteLa commission fait cependant quelques préconisations dans son rapport. Elle estime que, plutôt qu’un chiffre précis, la police ne devrait donner qu’une fourchette le soir des manifestations ou indiquer à la manière des instituts de sondage la possibilité d’une marge d’erreur. « Le visionnage en temps réel d’une manifestation ne permet d’obtenir, au mieux, qu’un ordre de grandeur », estime le rapport. Elle considère qu’il faudrait augmenter le nombre de points de comptage, afin de tenir compte des manifestants qui ne font pas l’intégralité du parcours.Lire aussi : « Manif pour tous », le mode de calcul des organisateurs passé au crible des mathématiquesAutre suggestion, « faire une campagne de transparence auprès des journalistes en insistant pour qu’ils fassent le même travail que celui de la commission et assistent par eux-mêmes aux opérations de comptage ». La commission estime que la préfecture doit également continuer à examiner d’autres modes de comptage que celui utilisé actuellement, qui n’est au final que le moins imparfait. Des logiciels sont en cours de test mais aucun ne donne pour l’heure entière satisfaction.La commission espère que ses préconisations permettront de « susciter la confiance du public de bonne foi ». Ce n’est pas là la moindre gageure. « Les chiffres sur le nombre de manifestants ont une dimension politique », savent bien les membres de la commission.Benoît HopquinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.04.2015 à 11h04 • Mis à jour le14.04.2015 à 14h56 Quand elle se veut précise et pragmatique, la réforme est un art difficile. Au début de l’année, le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, en a fait l’expérience avec son projet de loi « pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques » : une ou deux mesures controversées, comme l’extension du travail le dimanche, ont polarisé le débat public et occulté de nombreuses dispositions utiles. A son tour, la ministre de la santé, Marisol Touraine, vient de le constater avec son projet de « modernisation de notre système de santé », que l’Assemblée nationale devait adopter en première lecture, mardi 14 avril. A force de cristalliser inquiétudes et résistances des médecins, la généralisation du tiers payant a masqué de nombreuses avancées permises par ce texte.Lire aussi : Ce que le projet de loi santé va changer au quotidienC’est vrai en matière de prévention sanitaire, comme en matière d’éthique. Mise en place du paquet de cigarettes neutre, instauration de l’action de groupe pour les produits de santé, renforcement des mesures de transparence entre l’industrie pharmaceutique et les professionnels de santé, expérimentation des salles de consommation à moindre risque pour les toxicomanes, transposition du « droit à l’oubli » pour les anciens malades du cancer, voilà autant de mesures de progrès portées par le projet de loi. A quoi l’on peut ajouter plusieurs dispositions, introduites opportunément par les députés lors de la discussion dans l’Hémicycle : suppression du délai de réflexion de sept jours avant une interruption volontaire de grossesse, adoption d’un principe de non-discrimination pour le don du sang pour les homosexuels ou encore durcissement de la lutte contre la maigreur excessive.Quant à la généralisation du tiers payant d’ici à 2017, promesse de campagne de François Hollande et mesure phare du texte, la ministre a eu beau répéter qu’elle ne constituait pas « une révolution pour notre système de santé », mais « un élément central dans l’accès aux soins », elle continue à relever d’un pari politique et sanitaire, tant la résistance des syndicats de médecins libéraux reste vive.Quel que puisse être l’intérêt de chacune d’entre elles, ce catalogue de mesures suffit-il à moderniser l’organisation de notre système de santé ? Le doute est permis. Certes, la mise en place des « communautés professionnelles territoriales de santé » devrait renforcer le « maillage du territoire » et favoriser, sur le terrain, des réponses adaptées aux problématiques locales. De même, le rétablissement de la notion de « service public hospitalier », supprimée en 2009, et le déploiement de « groupements hospitaliers de territoires » devraient améliorer l’efficacité de l’hôpital public dans l’offre de soins.Mais il n’est pas certain que ces dispositifs, établis dans le respect de la liberté d’installation des médecins, soient en eux-mêmes suffisants pour résoudre le problème majeur des « déserts médicaux », pour réduire significativement les délais d’obtention d’un rendez-vous chez certains spécialistes ou pour désengorger les services d’accueil des urgences. L’annonce par le premier ministre, Manuel Valls, de la tenue prochaine d’une « grande conférence de santé » chargée de débattre de l’avenir du métier médical et de son exercice renforce le doute. Le projet de loi santé, mûri depuis bientôt trois ans, n’avait-il pas vocation à répondre à ces problématiques ? Poser la question, c’est y répondre. 14.04.2015 à 10h57 • Mis à jour le 14.04.2015 à 14h26Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/04/14/du-cp-a-la-3e-l-integralite-des-futurs-programmes-scolaires_4615156_4401467.html"data-title="Du CP à la 3e, l'intégralité des futurs programmes scolaires"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2014/09/18/400x300/4489824_7_3ea5_dans-une-classe-de-cp-d-andrezieux-boutheon_a9616047810f9e581385d20d2ddaad78.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/04/14/du-cp-a-la-3e-l-integralite-des-futurs-programmes-scolaires_4615156_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Les projets de nouveaux programmes scolaires pour l'école élémentaire et le collège ont été soumis au gouvernement par le Conseil supérieur des programmes (CSP). Comme l'a révélé Le Monde, lundi 13 avril, l'objectif est de raisonner en « cycle » de trois ans, en fixant simplement des « attendus », autrement dit ce que les élèves doivent avoir acquis au terme des différentes périodes de leur scolarité obligatoire : du CP au CE2 (cycle 2), du CM1 à la 6e (cycle 3) et de la 5e à la 3e (cycle 4).Lire : Les nouveaux programmes scolaires bousculent le collègeCes nouveaux programmes, qui ont pris un an de retard, seront amendés après consultation des enseignants, pour entrer en vigueur à partir de la rentrée de septembre 2016 en CP, CM1 et 5e (la première année de chaque cycle), en même temps que le nouveau socle commun de connaissances, de compétences et de culture, avec lequel ils doivent s'articuler et qui définit ce que tout élève doit avoir acquis à 16 ans. Les programmes de maternelle (cycle 1) ont eux déjà été adoptés et seront appliqués à compter de la rentrée prochaine.Retrouvez ci-dessous, au format PDF, les projets du Conseil supérieur des programmes pour chacun des trois cycles. Chaque document comporte une cinquantaine de pages.Le projet de programme pour les CP, CE1 et CE2 (cycle 2)Projet de réforme des programmes scolaires du CP au CE2 (cycle 2)Le projet de programme pour les CM1, CM2 et 6e (cycle 3)Le projet de programme scolaire du cycle 3 (CM1, CM2, 6e)Le projet de programme pour les classes de la 5e à la 3e (cycle 4)Projet de réforme des programmes scolaires de la 5e à la 3e (Cycle 4) width="314" height="157" alt="Dans la classe de Leïla Ibrahim, professeure de français, au collège Robert-Desnos d'Orly (Val-de-Marne)." src="http://s2.lemde.fr/image/2014/01/16/314x157/4349338_3_ad79_dans-la-classe-de-leila-ibrahim-professeure_b443e9621e7b2dfccce850eed8222593.jpg" Avec la réforme des programmes, « la notion de redoublement n'a plus de sens » Etudiants, vous recherchez ou avez recherché dans les dernières années en logement en cité U ou en résidence étudiante, via les Crous ou des résidences privées. Comment se sont déroulées vos recherches et vos démarches administratives ? Ce type de logement vous semble-t-il accessible ? width="314" height="157" alt="Estelle Dalleu, coorganisatrice et journées d'études sur le jeu vidéo à l'université de Strasbourg, et Mathieu Triclot, auteur de « Philosophie du jeu vidéo »." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/04/13/314x157/4614837_3_bc44_estelle-dalleu-coorganisatrice-et-journees_6286ecf03879d24d3711af0171f54dc8.jpg" Le jeu vidéo, « art de l'écran » discuté par les universitaires Le concours Mini Maousse, organisé par la Cité de l'architecture et du patrimoine, permet aux étudiants lauréats de réaliser des prototypes grandeur nature sur des chantiers-écoles. width="314" height="157" alt="Le coup d'envoi du Bac 2015 sera donné mercredi 17 juin à 8 heures, avec l'épreuve de philosophie." src="http://s1.lemde.fr/image/2014/06/14/314x157/4438283_3_d181_le-coup-d-envoi-du-bac-2015-sera-donne_9e2d6835f9e7d713a63e31bd6e27f36f.jpg" Les sujets du bac philo sont tombés… à Pondichéry Maryline Baumard La discussion sur le projet de loi redessinant les contours de l’octroi de l’asile en France s’annonce houleuse au Sénat, où elle commence mercredi en commission. Alors que l’Assemblée nationale avait adouci certains points du projet gouvernemental, lors de la discussion de décembre 2014, 300 pages d’amendements proposés par les sénateurs viennent durcir considérablement les conditions d’octroi de la protection de la France.Lundi, comme un avant-goût des discussions, la Cour des comptes a ouvert la polémique. Un rapport des magistrats de la rue Cambon, intitulé « L’accueil et l’hébergement des demandeurs d’asile », s’est invité lundi, avec une série de propositions jugées provocatrices par les associations. Ces 113 pages, rendues publiques par Le Figaro, mettent en cause la politique menée depuis des décennies en matière de protection des personnes persécutées, ne la jugeant « pas soutenable à court terme », et instillent un doute sur les effets de la réforme à venir.Droit d'asile : comprendre les enjeux de la... par lemondefrLes associations estiment pour leur part que cette « vision purement comptable de l’asile est dangereuse, alors qu’on parle de protéger ou non la vie de civils innocents qui ont dû fuir leur pays ». Pour Eve Shahshahani, la responsable asile de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT), « protéger des vies a un prix, cela vaut pour les services des urgences des hôpitaux comme pour les demandes d’asile ». Les associations crient à la « caricature dans un dossier qui est difficile », à l’instar de Pierre Henry, le directeur de France terre d’asile. De son côté, le ministère de l’intérieur tente de calmer le jeu en se concentrant sur les chiffres. La Place Beauvau réfute ainsi l’idée avancée par les magistrats que l’asile coûterait 2 milliards d’euros au pays, et rappelle que le budget du ministère pour ce poste est d’« un peu moins de 600 millions d’euros en loi de finances ».« Hypocrisie de notre système »Le vrai point d’achoppement reste la gestion des refusés de l’asile. « In fine, note le rapport, 75 % des demandes d’asile sont rejetées annuellement en moyenne. (…) Malgré l’obligation de quitter le territoire français qui leur est notifiée, seul 1 % des déboutés sont effectivement éloignés. » Le rapport, qui ajoute que cette politique « est devenue la principale source d’arrivée d’immigrants clandestins en France », préconise d’« exécuter les obligations de quitter le territoire ». Il propose même que le « placement en rétention administrative », ces prisons pour étrangers, soit « étudié » (en oubliant d’en mesurer le coût).Sur ce point, la Cimade, un des grands services de soutien aux étrangers, s’insurge contre ce simplisme. Elle a calculé qu’en moyenne ce ne sont pas 1 %, mais 10 % des déboutés qui sont renvoyés. Et s’interroge par la voix de sa présidente, Geneviève Jacques : « Faut-il renvoyer vers les pays qui torturent, au mépris des droits de l’homme ? ». « Ce rapport oublie en effet ceux à qui on refuse le droit d’asile, mais qu’on ne peut pas renvoyer dans un pays où leur vie est en danger… et que l’hypocrisie de notre système pousse dans la clandestinité », ajoute Jean-François Dubost, d’Amnesty International.Le système français d’asile produit en effet des « ni-ni », des déboutés non expulsables, quand l’Allemagne a inventé un « statut d’indulgence » les autorisant à vivre sur le territoire. Mais le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, ne s’attaque pas plus à ce volet du dossier au sein de sa réforme de l’asile que ne l’ont fait ses prédécesseurs, de droite ou de gauche.En signant la convention de Genève sur les réfugiés de 1951, la France s’est engagée à offrir sa protection à « toute personne craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques ». Ce statut est reconnu au cas par cas et seul un quart des requérants l’obtient.Réduire le temps d’attenteFace à des demandes multipliées par deux entre 2007 et 2013 (66 000 en 2013), le système n’a pas su faire face et s’est engorgé. La pression aux portes de l’Europe, liée à la multiplication des zones de conflits, fait craindre une escalade des demandes alors même que la France est un des rares pays qui voit son nombre de demandeurs baisser en 2014 (− 1,2 %, selon le Haut-Commissariat aux réfugiés)…Reste qu’aujourd’hui la situation est mauvaise en France. La Cour évalue à deux ans le temps entre le dépôt d’un dossier et sa réponse, et la nécessité de réduire cette attente est le seul point qui fasse consensus. A écouter le ministre de l’intérieur, qui oublie au passage qu’il était contraint par une nécessaire mise en conformité de la loi française avec les directives européennes, cette réforme a pour but premier de faire tomber la procédure à neuf mois. Même si la quatrième chambre de la Cour des comptes émet déjà « des doutes sur la sincérité des objectifs fixés par le ministère de l’intérieur ». Ce qui fait d’ailleurs regretter à certaines associations que « la Cour ait cessé de faire les comptes pour faire de la politique ».D’autres mesures préconisées par le rapport inquiètent les travailleurs qui aident les réfugiés, comme la suppression de tout ou partie de l’accompagnement des demandeurs d’asile, ou la réduction de l’allocation, fixée à 340 euros mensuels, dont ils bénéficient pour se nourrir, puisqu’ils ne sont pas autorisés à travailler durant l’étude de leur dossier. Le rapporteur propose en effet une réduction, lorsque le requérant est logé, estimant que « cette allocation sert donc à financer des dépenses diverses personnelles, telles que des téléphones portables ». Une petite phrase qui caractérise assez bien le contexte ambiant.La rapidité avec laquelle Marine Le Pen ou le sénateur UMP Roger Karoutchi se sont saisis du sujet, lundi, ne laisse pas augurer d’une arrivée prochaine de l’autre projet de loi, portant sur les titres de séjour. Bien que présenté en conseil des ministres à l’été 2014, le texte n’est toujours pas à l’ordre du jour.Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.04.2015 à 09h40 • Mis à jour le14.04.2015 à 10h23 | Matthieu Suc et Martin Untersinger Une opposition de droite qui apporte son soutien à la majorité de gauche, l’extrême droite qui se pose en défenseur des libertés publiques, un gouvernement sur la défensive alors que les principales critiques contre le projet de loi qu’il présente ne peuvent s’exprimer à l’intérieur de l’hémicycle. La première journée de débat à l’Assemblée nationale du projet de loi sur le renseignement, lundi 13 avril, a marqué sa singularité.Lire aussi :Une loi sur le renseignement pour une France « en guerre » débattue à l’AssembléeSingulier parce que c’est le premier ministre qui le présente en personne à la représentation nationale. « Une exception, souligne Manuel Valls. Je le fais pour souligner l’importance de ce projet de loi. (…) Un projet juridique et démocratique majeur. »Une exception qui n’a pas soulevé les foules parlementaires. Le chef de gouvernement s’exprime devant une vingtaine de députés de tout bord confondu. En ayant fait savoir de longue date qu’elle voterait en faveur du texte, l’UMP a enlevé tout enjeu au débat et les députés peinent à se mobiliser.Le fait est que, dans son discours, Manuel Valls salue « le comportement de l’opposition » et réserve ses principales piques sans les nommer aux associations des droits de l’homme ou des acteurs de l’économie numérique ainsi qu’aux articles de presse qui se sont inquiétés du blanc-seing accordé aux services de renseignement pour déroger au respect de la vie privée. « Nous n’esquivons pas le débat. Il est faux de parler de “Patriot Act” ou de loi dangereuse », tonne le premier ministre qui dénonce « les fantasmes, les attentes disproportionnées, les critiques sévères », « les raccourcis (qui) confinent à la caricature », « les faux procès ». Son projet de loi constitue « un progrès important pour nos services et notre démocratie. Cette loi donne des garanties concrètes à nos compatriotes telles qu’ils n’en ont jamais eu en matière de renseignement », assure-t-il.Les ministres présents sur les bancs de l’Assemblée tiennent un discours similaire : « Il faut faire preuve de la plus grande rigueur lorsque l’on parle de ce texte, éviter les approximations, les amalgames, les raccourcis, prévient celui de l’intérieur, Bernard Cazeneuve. Il n’y a pas de surveillance de masse. Il y a un décalage considérable entre les commentaires de la loi et le contenu de la loi. Ce n’est pas une loi de surveillance généralisée mais une loi de contrôle du renseignement. » Le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian surenchérit : « Il n’existe pas, contrairement à ce que prétendent certains commentateurs, de captations massives des communications des Français. C’est une invention. »Lire aussi :Bernard Cazeneuve : « Il n’y a pas de surveillance de masse de la part des services français »Des simples mises en garde tant le débat entre opposition et majorité est policé. Certains emportements confinent parfois à la fausse polémique. Ainsi entend-on pester gentiment Patrick Devedjian (Hauts-de-Seine, UMP) contre une « loi floue », Eric Ciotti (Alpes-Maritimes, UMP), qui a annoncé d’emblée soutenir le projet de loi, provoquer un bref tollé en évoquant « l’attitude indigne de certains ici au moment de l’affaire Merah » – la gauche alors dans l’opposition avait demandé au gouvernement de droite de s’expliquer sur le raté des services de renseignement. Bruno Le Maire (Eure, UMP) joue, lui, des petites phrases plus que de l’opposition de fond en faisant mine de s’étonner à l’évocation de l’ancien président François Mitterrand. « Je ne suis pas sûr que la référence à (l’ancien chef de l’Etat) sur un texte sur les écoutes soit de nature à faciliter l’union nationale », en référence à l’affaire d’écoutes illégales de 1983 à 1986 par des collaborateurs de l’Elysée.Quelques voix dissidentes s’élèvent, comme celle de Pierre Lellouche (Paris, UMP), qui déplore que « toute opposition » ou critique au texte du gouvernement soit ramenée « à un fantasme ». Hervé Morin (Eure, UDI) tape également très dur sur le texte du gouvernement. « S’il est clair qu’il fallait un cadre juridique nouveau, ce texte s’apparente bien à un “Patriot Act” à la française, pointe l’ancien ministre de la défense. Nous légiférons pour les pouvoirs qui vont se succéder. Je ne veux pas que cette loi tombe dans des mains mal intentionnées. La démocratie, c’est attribuer à des pouvoirs des contre-pouvoirs aussi forts, seuls remparts contre l’arbitraire. »Finalement, la principale opposition au projet de loi au sein de l’hémicycle est venue de l’extrême droite. Marion Maréchal-Le Pen a repris, dans une allocution très écrite mais sonnant fausse, les arguments des associations des droits de l’homme : « Ce projet de loi est dangereux pour nos libertés individuelles. (…) Tout est prévu dans ce texte pour basculer du renseignement criminel au renseignement politique. (…) Vous créez un libre-service du renseignement. (…) Je ne peux voter en l’état car je ne peux expliquer aux Français que leur sécurité se fera au détriment de leurs libertés. »« Envoyer un signal »Sur le fond, le débat a été très technique et n’a pas suscité de grandes controverses. Lors de la session nocturne, les députés étaient une cinquantaine pour voter. Sous la férule du rapporteur, le président de la commission des lois Jean-Jacques Urvoas arc-bouté sur la défense de son texte, la majorité a rejeté vingt-six amendements et en a adopté seulement six.Ainsi lorsque des députés proposent que l’avis donné par l’autorité administrative indépendante, qui sera chargé de contrôler la légalité des actes des services de renseignements, soit impératif, M. Urvoas dit tout le mal qu’il pense de cette proposition : « La responsabilité des services de renseignement doit être assumée par le gouvernement. Les services sont une administration, ni plus, ni moins. En cas de dévoiement des services, c’est à l’autorité politique de l’assumer. »Des députés ont tout de même réussi à infléchir le texte sur la question de l’insertion des données personnelles comme composante de la protection de la vie privée. Le ministre de l’intérieur et le rapporteur du texte s’étaient opposés à cet ajout, réclamé par la Commission nationale informatique et liberté (CNIL), lors du passage du texte en commission des lois. Ils ont ensuite adouci leur position. Pour le ministre de l’intérieur, il s’agit « d’envoyer un signal ». Le rapporteur Jean-Jacques Urvoas préfère y voir une marque de confiance dans les autorités administratives, comme celle que son projet de loi crée pour contrôler les services. Pourtant, son réel pouvoir est mis en doute par les opposants au texte. Désormais, l’article premier de la loi sur le renseignement prévoit que la vie privée des Français soit respectée, y compris leurs données personnelles.En revanche, sur un autre point crucial du premier article du projet de loi, le rapporteur et le gouvernement n’ont pas cédé. Des députés ont tenté de modifier les sept finalités justifiant les actions des services de renseignement. Elles définissent les circonstances dans lesquelles les services peuvent réclamer de surveiller un individu. Y figurent notamment « l’indépendance nationale », « les intérêts majeurs de la politique étrangère », « les intérêts économiques majeurs » du pays ou « la prévention de la criminalité et de la délinquance organisées ».« Je dis attention »L’ancienne ministre de la culture Aurélie Filippetti (Moselle, PS) a déposé un amendement pour que les « intérêts économiques, industriels et scientifiques majeurs de la France » ne puissent plus être invoqués par les services, craignant qu’ils soient utilisés pour surveiller des journalistes enquêtant sur une grande entreprise française.Une autre finalité des services a attiré les critiques, celle des « intérêts majeurs de la politique étrangère », Sergio Coronado (Français de l’étranger, écologiste) en profitant pour demander si cela aurait conduit à la surveillance des opposants syriens ou libyens du temps où leurs chefs de l’Etat respectifs étaient reçus à l’Elysée… Là encore, les amendements proposant de retirer ou d’aménager cette finalité ont été rejetés.Le gouvernement, le rapporteur et la majorité restent également sourds lorsque Pierre Lellouche et Aurélie Filippetti s’inquiètent du champ d’action trop large accordé aux services de renseignement qui pourront écouter toute personne dans le cadre de « violences collectives de nature à porter atteinte à la forme républicaine des institutions ». « Donc lors de Mai-68 ou des grandes grèves de 1995, les services auraient été habilités à espionner… Si ce texte tombe un jour dans de mauvaises mains. Prenez vos chers “zadistes” de Notre-Dame-des-Landes, des agitateurs professionnels, là on dit qu’on a le droit de les espionner. Je dis attention », prévient Pierre Lellouche. Le gouvernement revendique sa bonne foi. « Bien entendu, les mouvements sociaux et les syndicats qui revendiquent ne sont pas concernés », assure Bernard Cazeneuve.Les débats reprennent mardi en fin d’après-midi.Matthieu SucJournaliste au MondeMartin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.04.2015 à 02h45 • Mis à jour le14.04.2015 à 10h48 | Martin Untersinger Il est rare qu’un premier ministre s’exprime à l’Assemblée nationale pour soutenir un projet de loi. Manuel Valls s’est pourtant rendu au palais Bourbon, lundi 13 avril, pour défendre auprès des députés la loi sur le renseignement. Preuve de l’importance de ce texte, que Matignon a largement porté, pour l’exécutif.« Certains raccourcis confinent à la caricature », assène, offensif, le premier ministre, qui veut « dissiper le malentendu, les inquiétudes disproportionnées et les faux procès ». A défaut d’avoir été entendues, les nombreuses critiques émises contre le projet de loi semblent donc avoir porté. C’est un Manuel Valls véhément qui a ainsi défendu « un projet juridique et démocratique majeur », démentant tout « Patriot Act ou loi dangereuse » et dénonçant « les postures ».Voix dissidentesLe ton est rapidement donné : pour le premier ministre, c’est « la première fois que nous faisons face à une menace extérieure et intérieure ». Pour Eric Ciotti, la France est « en guerre ». De toutes parts on se félicite d’un texte « équilibré », fruit « d’une longue réflexion ».Quelques voix dissidentes s’élèvent, comme celle de Pierre Lellouche, qui déplore que « toute opposition » ou toute critique au texte du gouvernement soit ramenée « à un fantasme ». Le centriste Hervé Morin tape également très dur sur le texte du gouvernement. « S’il est clair qu’il fallait un cadre juridique nouveau, ce texte s’apparente bien à un Patriot Act à la française », pointe l’ancien ministre de la défense. « Nous légiférons pour les pouvoirs qui vont se succéder. Je ne veux pas que cette loi tombe dans des mains mal intentionnées. La démocratie c’est attribuer à des pouvoirs des contre-pouvoirs aussi forts, seuls remparts contre l’arbitraire » a-t-il poursuivi.« Cette loi n’est en rien une réponse préparée dans l’urgence, elle a été mûrement réfléchie. Elle donne des garanties concrètes à nos compatriotes telles qu’ils n’en ont jamais eu en matière de renseignement », s’est pour sa part félicité Manuel Valls, avant de laisser ses ministres de l’intérieur, de la justice et de la défense face aux parlementaires.Protection des données personnellesL’examen de la loi a débuté par son copieux article premier. En plus de six heures de discussion, les députés ont à peine pu l’entamer.Ils ont d’abord réussi à faire plier le ministère de l’intérieur et le rapporteur du texte sur la question de l’insertion des données personnelles comme composante de la protection de la vie privée. Les deux s’étaient opposés à cet ajout, réclamé par la Commission nationale del’informatique et des libertés (CNIL) lors du passage du texte en commission des lois. Pour le ministre de l’intérieur, il s’agit « d’envoyer un signal ». Le rapporteur Jean-Jacques Urvoas préfère y voir une marque de confiance dans les autorités administratives, comme celle que son projet de loi crée pour contrôler les services, et dont le réel pouvoir est mis en doute par les opposants au texte. Désormais, l’article premier de la loi sur le renseignement prévoit que la vie privée des Français soit respectée, y compris leurs données personnelles.En revanche, sur un autre point crucial du premier article du projet de loi, le rapporteur et le gouvernement n’ont pas cédé. Des députés de tous les bords politiques ont tenté de modifier les finalités justifiant les actions des services de renseignement.L’épineuse question des finalitésAu nombre de sept, elles définissent les circonstances dans lesquelles les services peuvent réclamer de surveiller un individu. Y figurent notamment « l’indépendance nationale », « les intérêts majeurs de la politique étrangère », « les intérêts économiques majeurs » du pays ou « la prévention de la criminalité et de la délinquance organisées ».L’ancienne ministre de la culture Aurélie Filippetti a ainsi déposé un amendement pour que les « intérêts économiques, industriels et scientifiques majeurs de la France » ne puissent plus être invoqués par les services, craignant qu’ils soient utilisés pour surveiller des journalistes enquêtant sur une grande entreprise française.Une autre finalité des services a attiré les critiques, celle des « intérêts majeurs de la politique étrangère », le député écologiste Sergio Coronado en profitant pour demander si cela aurait conduit à la surveillance des opposants syriens ou libyens du temps où leurs chefs de l’Etat respectifs étaient reçus à l’Elysée… Là encore, les amendements proposant de retirer ou d’aménager cette finalité ont été rejetés.Enfin, dernier point de crispation, la mention « des violences collectives de nature à porter atteinte à la sécurité nationale ». « Est-ce que La Manif pour tous portait atteinte à la forme républicaine des institutions ? » s’interroge à haute voix le député UMP Claude Goasguen. Plusieurs parlementaires s’inquiètent de voir des manifestations majoritairement pacifiques tomber sous le coup du renseignement. Le rapporteur de la commission de loi s’est voulu rassurant, expliquant les aménagements effectués sur la question des finalités en commission des lois, qui ont par endroit restreint le texte. Mais il est resté inflexible.Au final, les finalités des services de renseignement sortent indemnes de l'examen en séance. #PJLRenseignement http://t.co/6Do1xUWwwg— clemgiu (@Clément Giuliano)require(["twitter/widgets"]);Martin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Suc Le projet de loi sur le renseignement, examiné par les députés à partir de lundi 13 avril, prévoit notamment, depuis l’adoption en commission des lois d’un amendement en ce sens, d’intégrer l’administration pénitentiaire à la communauté du renseignement. En clair, de doter les surveillants de prison des mêmes moyens techniques que les espions de la DGSE ou de la DGSI – moyens par ailleurs étendus par le projet de loi – pour capter les communications électroniques et les échanges des détenus. Pour la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, Adeline Hazan, « on est en train de confondre la mission des gardiens de prison et des enquêteurs ».Lire le décryptage : Ce que prévoit le projet de loi sur le renseignementUn amendement adopté en commission des lois propose d’intégrer l’administration à la communauté du renseignement. Qu’en pensez-vous ?C’est très préoccupant. Assimiler de facto l’administration pénitentiaire à un service de renseignement à part entière est une idée surtout dangereuse car elle change la nature de la mission de l’administration pénitentiaire. Demander aux surveillants de se transformer en agents de renseignement, c’est miner toute relation de confiance entre les détenus et eux.La garde des sceaux Christiane Taubira a rappelé que selon la Constitution, la justice est « la gardienne de la liberté individuelle » et que donc son ministère ne pouvait se retrouver prescripteur d’écoutes téléphoniques et de pose de micros…Je suis d’accord avec la garde des sceaux. Je suis très étonnée que la commission des lois ait pu adopter un tel amendement. J’ai rencontré récemment les syndicats de surveillants à l’occasion de la remise de mon rapport annuel. Nous avons discuté du projet de loi renseignement. Ils sont très inquiets. On est en train de confondre la mission des gardiens de prison et des enquêteurs.Le renseignement pénitentiaire est constitué d’agents chargés de repérer les changements de comportement des détenus, ceux qui se radicalisent, participent à des prières collectives, s’isolent des autres, etc. Ils observent la collectivité, les rapports entre les uns et les autres et font des signalements. Ce n’est pas du tout la même chose que de sonoriser des cellules et espionner des détenus dans leur intimité.Actuellement, les informations recueillies par les agents pénitentiaires le sont sur la base de méthodes transparentes et connues : lectures des courriers, écoutes de leurs conversations téléphoniques, surveillance quotidienne et dans le respect des droits des détenus avec un contrôle possible de ce respect des droits. L’utilisation secrète des techniques de renseignement modifierait la nature de l’action des surveillants.C’est d’autant plus inutile que la nouvelle loi antiterrorisme prévoit désormais la sonorisation des parloirs et des cellules. Cela peut donc déjà se faire mais avec une différence notable : ces sonorisations sont ordonnées et contrôlées par un juge. Là, on demande aux surveillants de prendre eux-mêmes les décisions et de faire, en gros, le travail de la DGSI…Lire aussi :« Loi renseignement » : la prison, nid d’espions ?Pourtant, n’est-il pas nécessaire d’intensifier les moyens de détection de radicalisation en détention ?Il est vrai qu’il y a, à l’heure actuelle, une insuffisance du renseignement en milieu carcéral. Mais son renforcement est déjà prévu avec le doublement des effectifs dédiés au renseignement pénitentiaire d’ici à 2016. Ce qu’il faut surtout, c’est améliorer la coordination entre les services de l’administration pénitentiaire et les services de renseignement du ministère de l’intérieur.Le rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur les filières djihadistes, rendu public début avril, tire d’ailleurs la même conclusion. Les surveillants et l’administration pénitentiaire elle-même se plaignent régulièrement que lorsqu’ils transmettent des informations aux services de renseignement, ils n’ont aucun retour, ne savent pas si ce qu’ils avaient cru déceler s’est révélé pertinent ou non. Ce silence est très démobilisateur. Il y a un impératif d’équilibre à trouver entre la mission de sécurité que doit remplir l’administration pénitentiaire et la possibilité de vérifier que les droits fondamentaux sont respectés, même dans la période actuelle.Lire aussi le décryptage : L'impossible dialogue autour du projet de loi sur le renseignementMatthieu SucJournaliste au Monde 19.04.2015 à 08h31 • Mis à jour le19.04.2015 à 14h09 Un million de personnes ont déjà réservé leur place pour le voir : à partir de dimanche 19 avril, le saint suaire, un linceul qui aurait enveloppé le corps du Christ, est présenté à Turin, en Italie. La dernière ostension de cet objet remonte à 2010. Il sera exposé, comme il y a cinq ans, dans la cathédrale de la capitale du Piémont, pendant plus de deux mois.« L'ostension du saint suaire est un grand événement de nature religieuse et civile », a déclaré Piero Fassino, le maire de Turin, qui a dit attendre « à bras ouverts » les centaines de milliers de pèlerins attendus pendant ces soixante-sept jours.La pièce de lin de 4,36 m sur 1,10 m sur laquelle, selon la tradition, se serait imprimée l'empreinte du corps du Christ supplicié, et en particulier son visage, a été découverte au milieu du XIVe siècle dans la collégiale Notre-Dame à Lirey, près de Troyes, en France.Bataille scientifiqueLe Vatican, propriétaire du saint suaire depuis qu'il lui a été offert, en 1983, par la famille de Savoie, ne s'est jamais prononcé sur son authenticité. « Ce qui compte le plus, c'est que cette toile (…) reflète de manière aussi claire et précise ce que l'Evangile décrit dans la passion et la mort de Jésus », a déclaré samedi Mgr Cesare Nosiglia, archevêque de Turin. « Ce n'est évidemment pas un discours de foi, car ce n'est pas un objet de foi ni de dévotion, mais cela peut aider la foi », a-t-il ajouté.En 2010, son exposition en public pendant quarante-trois jours avait attiré deux millions de personnes, dont le pape Benoît XVI, qui avait décrit une « icône extraordinaire » correspondant « totalement » au récit de la mort du Christ dans les Evangiles.Le pape François se rendra lui aussi à Turin les 20 et 21 juin. Ce suaire est depuis longtemps l'objet d'une bataille entre les scientifiques qui croient à son authenticité et ceux qui en doutent. Des historiens, s'appuyant notamment sur une datation au carbone 14 faite en 1988, ont établi que la fabrication de ce linceul remontait au Moyen-Age, entre 1260 et 1390, mais cette datation est elle-même contestée.Lire (édition abonnés) : Le suaire, le séisme et la science 18.04.2015 à 18h19 • Mis à jour le18.04.2015 à 21h07 Les douanes françaises ont effectué, le 15 avril, une saisie « historique » d'une quantité de cocaïne estimée à 2,25 tonnes entreposée à bord d'un voilier au large de la Martinique, ont annoncé samedi 18 avril le ministre des finances, Michel Sapin, et le secrétaire d'Etat au budget, Christian Eckert. Cette cargaison aurait une valeur de 100 millions d'euros.Le voilier – le « Silandra » – a été repéré mercredi par un avion de la douane qui a désigné la cible à deux vedettes lancées pour intercepter le bateau. Après plusieurs refus de manœuvre, celui-ci a été stoppé vers 21 heures locales. Il a été ramené vendredi en MartiniqueTrois suspects,  deux Espagnols et un Vénézuélien, ont été interpellés à bord du voilier, « battant faussement pavillon américain », à 200 km au large des côtes.Un ancien membre d'ETA interpellé« Les deux Espagnols étaient déjà connus en Espagne pour trafic de stupéfiants et l'un d'entre eux, dans les années 1980, pour des activités de terrorisme » liées au mouvement séparatiste basque ETA, a précisé à l'agence Reuters Michaël Lachaux, responsable des opérations aux Antilles et en Guyane pour la direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED), précisant que l'opération est le fruit d'une enquête de deux ans menée par la DNRED, en lien avec des services espagnols et britanniques.Cette saisie représente à elle seule un tiers des « prises » de l'année 2014 – les douanes françaises ayant saisi un total de 6,6 tonnes de cocaïne – et elle compte parmi les plus importantes jamais réalisées. Le record date de novembre 2006, avec une prise de 4,3 tonnes réalisée par la marine nationale sur un cargo panaméen au large de la Martinique.Lire : Un record de près de 200 tonnes de stupéfiants saisis par les douanes en 2014 Luc Bronner et Maxime Vaudano A partir de données inédites sur plus de 67 000 noms d'écoles, de collèges et de lycées, Le Monde décrypte le « palmarès » des noms d'établissements scolaires, une autre façon de raconter l'histoire de France depuis 200 ans.Lire l'article principal : De Jules Ferry à Pierre Perret, l'étonnant palmarès des noms d'écoles, de collèges et de lycées en FranceAu panthéon des personnalités célébrées par les établissements français, les écrivains et philosophes devancent largement les politiques et les scientifiques. #conteneur_graphes_1429105445275{ padding:0px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; clear: left; } #graphe_1429105445275{ height:650px; } #container_1429105445275 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1429105445275 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1429105445275 .subtitre{ display:block; } #container_1429105445275 .containeur_onglets { cursor:pointer; margin:10px 0 0 0; list-style:none; } #container_1429105445275 .containeur_onglets .onglet_veau { float: left; background: #fff; text-align: center; padding:5px; } #container_1429105445275 .containeur_onglets .onglet_veau.courant { margin: 0 4px 0 0; border: solid #e4e6e9; border-width: 1px 1px 0; border-top-left-radius: 4px; border-top-right-radius: 4px; background: #fff; background: -moz-linear-gradient(top,#f1f5f8 0,#fff 100%); background: -webkit-gradient(linear,left top,left bottom,color-stop(0,#f1f5f8),color-stop(100%,#fff)); background: -webkit-linear-gradient(top,#f1f5f8 0,#fff 100%); background: -o-linear-gradient(top,#f1f5f8 0,#fff 100%); background: -ms-linear-gradient(top,#f1f5f8 0,#fff 100%); background: linear-gradient(top,#f1f5f8 0,#fff 100%); filter: progid:DXImageTransform.Microsoft.gradient(startColorstr='#f1f5f8',endColorstr='#ffffff',GradientType=0); }Les noms les plus honorésEn vert, les hommes. 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Une école de Cergy a même reçu le nom de son sous-marin fictionnel, le Nautilus.Ces auteurs arrivent loin devant ceux du Siècle des Lumières, au sein desquels Condorcet (99) triomphe de Rousseau (82), Voltaire (78), Diderot (70) ou encore Montesquieu (27). Les représentants du XVIIe siècle, comme Racine (26), Corneille (18), La Bruyère (15) ou Spinoza (2) font figure d'oubliés de l'histoire intellectuelle française.Comme sur le plan politique, le XIXe siècle est très bien représenté avec, outre Hugo et Verne, de nombreux établissements baptisés en l'honneur de Daudet, Sand ou Lamartine. #container_1429117170114{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1429117170114{ height:400px; } #container_1429117170114 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1429117170114 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1429117170114 .subtitre{ display:block; }Les écrivains français du XIXe les plus honorés(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1429117170114", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, dataLabels:{ enabled:true, inside: false, allowOverlap:true, style:{ textShadow: 'none', color:'black' } }, }, pie:{ showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ enabled: false }, min:null, max:450, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Victor Hugo","Jules Verne","Alphonse Daudet","George Sand","Alphone de Lamartine","Emile Zola","Arthur Rimbaud","Paul Verlaine","Honoré de Balzac","Stendhal","Guy de Maupassant","François-René de Chateaubriand","Alexandre Dumas","Gustave Flaubert","Charles Baudelaire","Alfred de Musset","Gérard de Nerval","Théophile Gautier"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, enabled: false, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 365 ], [ "", 230 ], [ "", 112 ], [ "", 103 ], [ "", 95 ], [ "", 90 ], [ "", 50 ], [ "", 48 ], [ "", 43 ], [ "", 43 ], [ "", 29 ], [ "", 24 ], [ "", 24 ], [ "", 21 ], [ "", 18 ], [ "", 18 ], [ "", 11 ], [ "", 10 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);>> Lire également : Plus de présidents que de rois au fronton des écoles françaisesDans la génération des philosophes d'après-guerre – l'une des moins représentée dans les établissements scolaires – Albert Camus (176) sort clairement vainqueur, loin devant André Malraux, mais surtout devant son rival Jean-Paul Sartre (3), moins honoré que Simone de Beauvoir (10).Notre carte interactive des noms d'établissementsLa carte ci-dessous affiche l'ensemble des établissements français. Utilisez les filtres et le moteur de recherche pour visualiser un nom ou un mot :Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLuc BronnerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Luc Bronner et Maxime Vaudano A partir de données inédites sur plus de 67 000 noms d'écoles, de collèges et de lycées, Le Monde décrypte le « palmarès » des noms d'établissements scolaires, une autre façon de raconter l'histoire de France depuis 200 ans.Lire l'article principal : De Jules Ferry à Pierre Perret, l'étonnant palmarès des noms d'écoles, de collèges et de lycées en FranceLe nombre d'établissements privés sous contrat en France (9 254) est très nettement inférieur au nombre d'écoles, collèges et lycées publics (57 891). Et pourtant le privé truste le haut de la liste des noms d'établissements les plus courants. Car on y fait preuve de moins d'originalité : les saints et les « Notre-Dame » donnent leur nom à plus de la moitié des établissements privés. #container_1429026735081{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1429026735081{ height:350px; } #container_1429026735081 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1429026735081 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1429026735081 .subtitre{ display:block; }Les noms des établissements privés(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1429026735081", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "Ministère de l'éducation nationale / Le Monde", "_blank" ); } } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:true, distance:5, softConnector:false, useHTML: true, style:{ fontSize:'11pt' }, formatter:function(){ return this.key } }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["« Notre Dame » et « Saint(e) »","« Saint(e) »","«Notre Dame »","Autres"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, formatter: function () {"+this.key +' : ' + this.y + ' établissements ('+Highcharts.numberFormat(this.percentage,1)+" %)"; }, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "« Saint(e) » ", 4266 ], [ "« Notre Dame » et « Saint(e) »", 67 ], [ "« Notre Dame »", 1054 ], [ "Autres", 3867 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);« Saint-Joseph » est gravé au fronton de 874 établissements privés, principalement dans la péninsule bretonne, signe de l'enracinement de l'enseignement catholique dans le Grand Ouest, alors qu'il est au contraire quasiment absent de Corse. Avec quatre établissements publics supplémentaires, le saint patron des travailleurs est le nom le plus célébré dans les écoles françaises, tous statuts confondus. Explorez notre carte interactiveJeanne d'Arc, Foucauld et SévignéDans le privé, on compte par ailleurs 545 « Notre-Dame » (et même 1 108 avec ses différentes déclinaisons, comme « Notre-Dame des victoires » ou « Notre-Dame de la Visitation »), 397 « Jeanne d'Arc » ou encore 374 « Sainte Marie ». #conteneur_graphes_1429105445275{ padding:0px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; clear: left; } #graphe_1429105445275{ height:650px; } #container_1429105445275 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1429105445275 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1429105445275 .subtitre{ display:block; } #container_1429105445275 .containeur_onglets { cursor:pointer; margin:10px 0 0 0; list-style:none; } #container_1429105445275 .containeur_onglets .onglet_veau { float: left; background: #fff; text-align: center; padding:5px; } #container_1429105445275 .containeur_onglets .onglet_veau.courant { margin: 0 4px 0 0; border: solid #e4e6e9; border-width: 1px 1px 0; border-top-left-radius: 4px; border-top-right-radius: 4px; background: #fff; background: -moz-linear-gradient(top,#f1f5f8 0,#fff 100%); background: -webkit-gradient(linear,left top,left bottom,color-stop(0,#f1f5f8),color-stop(100%,#fff)); background: -webkit-linear-gradient(top,#f1f5f8 0,#fff 100%); background: -o-linear-gradient(top,#f1f5f8 0,#fff 100%); background: -ms-linear-gradient(top,#f1f5f8 0,#fff 100%); background: linear-gradient(top,#f1f5f8 0,#fff 100%); filter: progid:DXImageTransform.Microsoft.gradient(startColorstr='#f1f5f8',endColorstr='#ffffff',GradientType=0); }Les noms les plus honorésEn vert, les hommes. En orange, les femmes. En gris, les autres.Tous les établissementsLycéesCollègesEcolesPublicPrivé //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); $(".onglet_veau").click(function(){ $(".onglet_veau").removeClass("courant"); $(this).addClass("courant") drawChart($(this).data("chart")) }) var fulldata = [ [ // TOUS ["Saint Joseph","Jules Ferry","Notre Dame","Jacques Prévert","Jean Moulin","Jean Jaurès","Jeanne d'Arc","Antoine de Saint-Exupéry","Sainte Marie","Victor Hugo","Louis Pasteur","Marie Curie","Pierre Curie","Jean de la Fontaine","Paul 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]drawChart(5)function drawChart(identifiant){//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1429105445275", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, dataLabels:{ enabled:true, inside:false, allowOverlap:true }, }, pie:{ showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:eval(1.1*fulldata[identifiant][1][0].y), endOnTick:false, 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Il faut remonter à la 13e place pour trouver la première figure laïque, avec la marquise de Sévigné (76 établissements), suivie par Charles Péguy (54e, 15 établissements).Notre carte interactive des noms d'établissementsLa carte ci-dessous affiche l'ensemble des établissements français. Utilisez les filtres et le moteur de recherche pour visualiser un nom ou un mot :Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLuc BronnerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Luc Bronner et Maxime Vaudano A partir de données inédites sur plus de 67 000 noms d'écoles, de collèges et de lycées, Le Monde analyse le « palmarès » des noms d'établissements scolaires. Une autre façon de raconter l'histoire de France depuis 200 ans.Lire l'article principal : De Jules Ferry à Pierre Perret, l'étonnant palmarès des noms d'écoles, de collèges et de lycées en FranceSi la marque laissée dans l'histoire se lisait sur les frontons des écoles, Jules Ferry serait la vedette des manuels des écoliers, devant le général de Gaulle et Napoléon. L'inventeur de l'instruction primaire obligatoire, président du Conseil à deux reprises entre 1880 et 1885, est de loin le dirigeant français le plus célébré, et ce, devant tous les autres chefs d'Etat et de gouvernement. #container_1428582303496{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; max-width:534px; } #graphe_1428582303496{ height:1000px; } #container_1428582303496 .titre{e République; z-index:5 } #container_1428582303496 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1428582303496 .subtitre{ display:block; }Les dirigeants français les plus citésChefs d'Etat (en gras) et de gouvernement depuis la création du royaume des Francs.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts 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Arago","Odilon Barrot","Patrice de Mac Mahon","Jules Grévy","Armand Fallières","Jules Ferry","Léon Gambetta","Henri Brisson","Sadi Carnot","Emile Loubet","Alexandre Ribot","Charles Dupuy","Jean Casimir-Perier","Léon Bourgeois","Félix Faure","Pierre Waldeck-Rousseau","Émile Combes","Ferdinand Sarrien","Georges Clemenceau","Aristide Briand","Raymond Poincaré","Louis Barthou","Gaston Doumergue","Paul Painlevé","Georges Leygues","Edouard Herriot","Théodore Steeg","Paul Doumer","Joseph Paul-Boncour","Albert Lebrun","Léon Blum","Charles de Gaulle","Félix Gouin","Vincent Auriol","Paul Ramadier","Robert Schuman","André Marie","Edgar Faure","René Coty","Pierre Mendès-France","Guy Mollet","Félix Gaillard","Pierre Pflimlin","Michel Debré","Georges Pompidou","Pierre Messmer","François Mitterrand"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:1, rotation:0, style:{ fontSize:'7pt' } }, plotBands:[{ color:"rgba(168, 214, 234,0.2)", from:-0.5, to:0.5, label:{ useHTML:true, text:"Mérovingiens 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async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Signe que l'hommage républicain n'attend pas le nombre des années (au pouvoir), Pierre Mendès France se classe en deuxième position, avec 83 établissements à son nom, alors qu'il ne dirigea le gouvernement que sept mois et 18 jours, sous la chaotique IVe République.à peine sept roisBien que logique, la surreprésentation de la IIIe République par rapport aux autres régimes de l'histoire de France est remarquable, avec 29 personnalités personnalités honorées dans 1 108 établissements, parmi lesquelles Léon Gambetta (nom de 77 établissements scolaires), l'un des artisans de l'enracinement de la République après la Commune, ou Edouard Herriot (75 établissements), figure du Cartel des gauches dans les années 1920.A l'inverse, l'école française se montre timide avec son histoire prérépublicaine, puisque qu'elle ne rend hommage qu'à sept de ses rois, au premier rang desquels Charlemagne (28 établissements), auquel on attribue – en partie à tort – l'invention de l'école primaire. La période révolutionnaire est également sous-représentée, avec 37 établissements Robespierre, 21 Lakanal et 12 Danton.Elle est un peu plus généreuse avec les présidents de la Ve République, qui comptent parmi les personnalités politiques les plus honorées : 52 établissements pour le général de Gaulle, 39 pour François Mitterrand et 35 pour Georges Pompidou. Valéry Giscard d'Estaing, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, toujours vivants, n'ont pas encore reçu cet honneur.Dotés de moins de pouvoir, les présidents des régimes précédents sont beaucoup moins célébrés : 10 établissements pour Adolphe Thiers (IIe République), 12 pour Raymond Poincaré (IIIe) ou encore 13 pour René Coty (IVe), dont la femme Germaine, première dame très populaire morte pendant le mandat de son mari, dispose de plus d'établissements à son nom (16) que lui.Seuls trois présidents français ont été oubliés : Louis-Napoléon Bonaparte (président de la IIe République de 1848 à 1852), Paul Deschanel (au pouvoir sept mois avant sa mort, en 1920) et son successeur Alexandre Millerand (1920-1924).Notre carte interactive des noms d'établissementsLa carte ci-dessous affiche l'ensemble des établissements français. Utilisez les filtres et le moteur de recherche pour visualiser un nom ou un mot :Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLuc BronnerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Luc Bronner et Maxime Vaudano A ses grands hommes (et femmes), la République française et ses écoles éternellement reconnaissantes. Depuis deux siècles, la France rend hommage aux grands noms de l'histoire de France, de la littérature et de la science, en passant par la politique, en baptisant de leurs patronymes écoles, collèges et lycées. Les personnalités honorées racontent ainsi l'histoire tumultueuse du pays, la passion française pour l'éducation nationale, les héros célébrés par la République, ceux qu'elle a oubliés...A partir de données inédites sur plus de 67 000 noms d'écoles, de collèges et de lycées, Le Monde décrypte le « palmarès » des noms d'établissements scolaires, une autre façon de raconter l'histoire de France depuis deux cents ans.1. Ferry, Prévert et Moulin, héros de la République scolaire2. Le cas particulier de l'enseignement privé3. Les rois oubliés, la République célébrée4. L'hommage aux pédagogues5. De rares héros contemporains6. Femmes et étrangers oubliés7. Le XIXe maître des lettres8. Une géographie politique... et culturelle9. La tentation de l'arbreConnaître notre méthodologieLa carte ci-dessous affiche l'ensemble des établissements français. Utilisez les filtres et le moteur de recherche pour visualiser un nom ou un mot :1. Ferry, Prévert et Moulin, héros de la République scolairePromoteur de l'école publique, gratuite, laïque, Jules Ferry est l'homme le plus célébré au fronton des établissements publics français. Pas moins de 642 écoles, collèges et lycées lui ont donné son nom. Il surpasse Jacques Prévert, Jean Moulin, Jean Jaurès, Antoine de Saint-Exupéry, Victor Hugo, Louis Pasteur ou Marie Curie et son époux Pierre Curie, dans un palmarès dominé par les hommes. #conteneur_graphes_1429105445275{ padding:0px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; clear: left; } #graphe_1429105445275{ height:650px; } #container_1429105445275 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1429105445275 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1429105445275 .subtitre{ display:block; } #container_1429105445275 .containeur_onglets { cursor:pointer; margin:10px 0 0 0; list-style:none; } #container_1429105445275 .containeur_onglets .onglet_veau { float: left; background: #fff; text-align: center; padding:5px; } #container_1429105445275 .containeur_onglets .onglet_veau.courant { margin: 0 4px 0 0; border: solid #e4e6e9; border-width: 1px 1px 0; border-top-left-radius: 4px; border-top-right-radius: 4px; background: #fff; background: -moz-linear-gradient(top,#f1f5f8 0,#fff 100%); background: -webkit-gradient(linear,left top,left bottom,color-stop(0,#f1f5f8),color-stop(100%,#fff)); background: -webkit-linear-gradient(top,#f1f5f8 0,#fff 100%); background: -o-linear-gradient(top,#f1f5f8 0,#fff 100%); background: -ms-linear-gradient(top,#f1f5f8 0,#fff 100%); background: linear-gradient(top,#f1f5f8 0,#fff 100%); filter: progid:DXImageTransform.Microsoft.gradient(startColorstr='#f1f5f8',endColorstr='#ffffff',GradientType=0); }Les noms les plus honorésEn vert, les hommes. En orange, les femmes. En gris, les autres.Tous les établissementsLycéesCollègesEcolesPublicPrivé //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); $(".onglet_veau").click(function(){ $(".onglet_veau").removeClass("courant"); $(this).addClass("courant") drawChart($(this).data("chart")) }) var fulldata = [ [ // TOUS ["Saint Joseph","Jules Ferry","Notre Dame","Jacques Prévert","Jean Moulin","Jean Jaurès","Jeanne d'Arc","Antoine de Saint-Exupéry","Sainte Marie","Victor Hugo","Louis Pasteur","Marie Curie","Pierre Curie","Jean de la Fontaine","Paul 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]drawChart(0)function drawChart(identifiant){//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1429105445275", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, dataLabels:{ enabled:true, inside:false, allowOverlap:true }, }, pie:{ showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:eval(1.1*fulldata[identifiant][1][0].y), endOnTick:false, 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Ce qui est assez logique : les écoles primaires ont, pour beaucoup, été construites dans la première vague de massification de l'éducation nationale, après le vote des lois rendant l'école libre et obligatoire.Le palmarès des écoles publiques célèbre les héros de la fin du XIXe et de la première moitié du XXe. Jules Ferry est mort en 1893, Jean Jaurès en 1914, Antoine de Saint-Exupéry en 1944, Jean Moulin en 1943, Victor Hugo en 1885, Louis Pasteur en 1895, Pierre Curie en 1906 et Marie Curie en 1934. Les deux exceptions, parmi les plus célébrés, sont Jean de la Fontaine, mort en 1695, et Jacques Prévert, mort en 1977.Les 8 286 collèges français sont le résultat du baby-boom et de la massification de l'enseignement, en particulier à partir des années 1960. Il a alors fallu construire des collèges par centaines – « un par jour ouvrable » pendant dix ans, comme le raconte l'historien de l'éducation Antoine Prost –. Les noms choisis pour les collèges témoignent de ce contexte. Jean Moulin est entré au Panthéon en 1964, 98 collèges portent son nom, soit le personnage historique le plus célébré dans les collèges. Outre Jules Ferry et Antoine de Saint-Exupéry, apparaissent ainsi Jean Rostand (mort en 1977) et Albert Camus (1960).Les plus vieux lycées remontent à la période napoléonienne. Mais la majorité des établissements ont été construits dans les années 1970 et 1980 pour absorber la poussée démographique dans l'enseignement secondaire, notamment depuis l'instauration, par la loi, d'un objectif de 80 % d'une génération parvenant au niveau du baccalauréat. Pour les seuls lycées, le couple Pierre et Marie Curie (respectivement 26 et 28 lycées) traduit probablement la volonté de placer les lycées sous l'horizon de la science. Au milieu des « classiques » (Léonard de Vinci, Blaise Pascal…) se retrouve l'un des pères fondateurs de l'Europe, Jean Monnet, mort en 1979, et honoré par 32 lycées.2. Le cas particulier de l'enseignement privéLes établissements privés sous contrat en France trustent le haut de la liste du « palmarès » des noms d'établissements les plus courants. Car ils font preuve de moins d'originalité : les saints et les « Notre-Dame » donnent leur nom à plus de la moitié des établissements privés. #container_1429026735081{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1429026735081{ height:350px; } #container_1429026735081 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1429026735081 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1429026735081 .subtitre{ display:block; }Les noms des établissements privés(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1429026735081", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "Ministère de l'éducation nationale / Le Monde", "_blank" ); } } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:true, distance:5, softConnector:false, useHTML: true, style:{ fontSize:'11pt' }, formatter:function(){ return this.key } }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["« Notre Dame » et « Saint(e) »","« Saint(e) »","«Notre Dame »","Autres"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, formatter: function () {"+this.key +' : ' + this.y + ' établissements ('+Highcharts.numberFormat(this.percentage,1)+" %)"; }, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "« Saint(e) » ", 4266 ], [ "« Notre Dame » et « Saint(e) »", 67 ], [ "« Notre Dame »", 1054 ], [ "Autres", 3867 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);« Saint-Joseph » est gravé au fronton de 874 établissements privés, principalement dans la péninsule bretonne, signe de l'enracinement de l'enseignement catholique dans le Grand Ouest. Avec quatre établissements supplémentaires dans le public, le saint patron des travailleurs est le plus célébré dans les établissements français, tous statuts confondus. Il faut remonter à la 13e place pour trouver la première laïque, avec la marquise de Sévigné (76 établissements), suivie par Charles Péguy (54e, 15).>> Lire le zoom : « Saint-Joseph » : le nom préféré des écoles privées3. Les rois oubliés, la République célébréeSi la marque laissée dans l'histoire se lisait dans les frontons des écoles, Jules Ferry le disputerait au général de Gaulle et à Napoléon dans les manuels d'écoliers. L'inventeur de l'instruction primaire obligatoire, président du conseil à deux reprises entre 1880 et 1885, est le dirigeant français le plus célébré (642 fois), loin devant tous les autres chefs d'Etat et de gouvernement.Bien que logique, la surreprésentation de la IIIe République par rapport aux autres régimes de l'histoire de France est remarquable, avec 29 personnalités honorées dans 1 108 établissements. A l'inverse, l'école française se montre timide avec son histoire pré-républicaine, puisque qu'elle ne rend hommage qu'à sept de ses rois. Enfin, l'accroissement du pouvoir des présidents de la République sous la Ve République est allé de pair avec leur célébration par la sémantique scolaire, le général de Gaulle se plaçant en tête des chefs d'Etat de l'histoire française.>> Lire le zoom et consulter l'infographie : Plus de présidents que de rois au fronton des écoles françaises4. L'hommage aux pédagoguesConsidéré comme un des pères de l'école gratuite, fondateur de la Ligue de l'enseignement, Jean Macé fut enseignant, écrivain... et franc-maçon : 235 établissements portent son nom. On retrouve ensuite, dans le domaine de la pédagogie, Paul Bert, qui fut ministre de l'instruction publique (180 établissements), Pauline Kergomard, considérée comme l'inventrice de l'école maternelle à la fin du XIXe siècle (113), Ferdinand Buisson, pédagogue, fondateur de la Ligue des droits de l'homme, président de la Ligue de l'enseignement (106). Quelque 126 établissements portent le nom de Jean Zay, ministre de l'éducation du front populaire, figure mythique de la gauche, assassiné par la milice en 1944.Quant au physicien Paul Langevin et au médecin philosophe Henri Wallon, qui laissèrent leur nom au plan Langevin-Wallon de réforme du système éducatif à la Libération, ils apparaissent sur le podium des « couples » les plus célébrés, dominé par les scientifiques et les saints. #container_1429172893528{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1429172893528{ height:300px; } #container_1429172893528 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1429172893528 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1429172893528 .subtitre{ display:block; }Les « couples » les plus célébrés(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1429172893528", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, dataLabels:{ enabled:true, inside: false, style:{ textShadow:'none', color:'black' } }, }, pie:{ showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:400, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Pierre & Marie Curie","Irène & Frédéric Joliot-Curie","Paul Langevin & Henri Wallon","Notre Dame & Saint Joseph","Saint Pierre & Saint Paul","Saint Jean-Baptiste de La Salle & Saint Joseph","Katia & Maurice Krafft"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, enabled: false, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nom", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 326 ], [ "", 212 ], [ "", 38 ], [ "", 20 ], [ "", 10 ], [ "", 9 ], [ "", 8 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);5. De rares héros contemporainsFrançoise Dolto, pionnière de la psychanalyse pour enfants, est la plus célébrée parmi les figures contemporaines non politiques (167 établissements). Georges Brassens aurait-il pu imaginer que son nom apparaîtrait au fronton de 149 établissements, largement devant Jacques Brel (71) ? Le mérite du chansonnier, outre son talent, est aussi d'être mort à une époque (1981) où se construisaient des établissements scolaires par dizaines tous les ans. D'autres personnalités contemporaines sont célébrées dans un nombre significatif d'écoles, de collèges et de lycées : Lucie Aubrac (103), Jacques-Yves Cousteau (63), Eric Tabarly (25), Nelson Mandela (22), Georges Charpak (15), Coluche (10), Simone Veil (11), Jean-Paul II (11) ou encore Niki de Saint Phalle (4).Fait rarissime : certaines personnalités voient de leur vivant leur nom offert à un établissement : c'est le cas des auteurs-compositeurs Pierre Perret (19), Henri Dès (15) et Yves Duteil (12), ou encore de l'explorateur cathodique Yann Arthus-Bertrand (6).Qui choisit le nom des écoles ?Le code de l'éducation prévoit que « la dénomination ou le changement de dénomination des établissements publics locaux d'enseignement est de la compétence de la collectivité territoriale de rattachement », soit la commune pour les écoles, le département pour les collèges et les régions pour les lycées.La loi précise que dans le cas des lycées, « la collectivité recueille l'avis du maire de la commune d'implantation et du conseil d'administration de l'établissement ». Une circulaire de 1988 précise qu'il est traditionnellement admis que les témoignages officiels de reconnaissance doivent être réservés aux personnalités qui se sont illustrées par des services exceptionnels rendus à la nation ou à l'humanité, ou par leur contribution éminente au développement des sciences, des arts ou des lettres ». Le texte précise que les noms doivent être des « exemples » qui revêtent une « valeur éducative » pour « les jeunes générations présentes et futures ».S'il est « d'usage que les choix arrêtés en matière d'hommages publics ne concernent en principe que des personnalités décédées depuis au moins cinq ans », les exceptions existent, comme l'école Paule Constant de Gan, baptisée en l'honneur de l'écrivain, qui est originaire de ce village des Pyrénées-Atlantiques.6. Femmes et étrangers oubliésJeanne d'Arc est la femme la plus célébrée (423 établissements)… mais par l'enseignement privé. L'école publique ne laisse qu'une place dérisoire aux grandes femmes de l'histoire. Une dizaine de femmes seulement parmi les cinquante noms les plus donnés : derrière Marie Curie (360), Irène Joliot-Curie (254) ou Louise Michel (190), on trouve Françoise Dolto (167), Pauline Kergomard (113) ou Lucie Aubrac (103).Même chose pour les grandes personnalités étrangères ; 95 établissements portent le nom d'Anne Franck, 78 celui de Pablo Picasso. Léonard de Vinci a donné son nom à 94 établissements, dont pas moins de 36 lycées. On compte toujours 21 établissements Martin Luther King, 17 Rosa Parks, 11 J. F. Kennedy, 9 Youri Gararine, 4 Karl Marx et 1 Winston Churchill. Willy Brandt (2) est le seul chancelier allemand célébré dans les écoles françaises.7. Le XIXe maître des lettresAntoine de Saint Exupéry est le seul auteur célébré par son nom (418 écoles) et par son œuvre, en l'occurrence Le Petit Prince (98 établissements). Mais le héros littéraire incontestable des écoles primaires est le poète Jacques Prévert, avec 472 établissements à son nom.Comme sur le plan politique, le XIXe siècle est bien mieux représenté que les périodes précédentes de l'histoire intellectuelle française : les Daudet, Hugo et Verne arrivent loin devant les Lumières Voltaire ou Rousseau, ou les écrivains du XVIIe, comme Racine et Corneille.>> Lire le zoom : L'école française préfère Saint-Exupéry à Voltaire8. Une géographie politique... et culturelleLa France compte 51 écoles Marcel Cachin, du nom de l'ancien directeur de L'Humanité, pilier du Front populaire, ancien parlementaire communiste. Sans surprise, la carte de l'implantation de ces écoles recouvre la carte des anciennes « banlieues rouges » longtemps tenues par le PC. Les écoles Jean-Jaurès l'emportent logiquement dans les bastions de gauche. Il reste toujours 6 écoles au nom de Maximilien Robespierre, principalement en banlieue parisienne.La localisation des établissements Marcel Cachin en région parisienne : On doit pourtant la plupart des particularismes géographiques à des raisons culturelles. Ainsi, Frédéric Mistral et Paul Cézanne sont surtout célébrés en Provence (ainsi que dans la capitale). Marcel Pagnol échappe, lui, à cette règle, puisque l'auteur de la Trilogie marseillaise est célébré sur l'ensemble du territoire français. 9. La tentation de l'arbreLe baptême d'un nouvel établissement scolaire est un geste politique. Certains élus choisissent une prudente neutralité. Et quoi de plus neutre que des arbres, des plantes ou des animaux ? Dans une hiérarchie bucolique difficilement explicable, les tilleuls sont les plus célébrés (12 établissements), devant les marronniers (49), les hirondelles (28), les charmilles (25), les bruyères (20), les lilas (19), les écureuils (19), les platanes (16), les coquelicots (12). En vrac, on trouve aussi capucines (13), arcs-en-ciel (78), lutins (28), clés des champs (25) ou encore... souris vertes (11).Dans d'autres cas, la géographie l'emporte sur l'originalité : 134 écoles du village, plus de 280 écoles « du bourg », 370 « du centre ». Et plus de 140 dont le nom est simplement « école publique », probable marqueur des batailles passées autour de l'enseignement privé. Tendance moins poétique, mais révélatrice du lent mouvement de disparition des petites communes et de leurs écoles, plusieurs centaines de communes ont choisi d'appeler leurs établissements « école intercommunale » ou « rassemblement pédagogique intercommunal » (RPI). Près d'un millier d'écoles primaires portent cette dénomination.MéthodologiePour procéder à cette étude, nous avons utilisé la dernière version du fichier des 67 201 établissements du premier et du second degré mise en ligne par le ministère de l'éducation nationale le 16 janvier 2015. Nous avons « nettoyé » le fichier pour supprimer le maximum de doublons (ex : « lycée J. Moulin » et « lycée Jean Moulin ») afin d'obtenir des palmarès fiables, et supprimé quelques enregistrements manquants. Quand des établissements rendaient hommage à plusieurs personnalités (« Pierre et Marie Curie », « Paul Langevin et Henri Wallon », nous les avons séparées pour obtenir un décompte plus fidèle à la réalité.>> Cliquez ici pour accéder au tableau complet des données traitéesMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLuc BronnerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.04.2015 à 17h26 • Mis à jour le17.04.2015 à 20h50 Le principal suspect du meurtre de Chloé, une fillette de 9 ans, mercredi à Calais, a été mis en examen et écroué vendredi 17 avril pour enlèvement, viol et séquestration suivie de mort sur mineur de moins de 15 ans. Il avait été déféré dans l'après-midi au palais de justice de Boulogne-sur-Mer.L'homme, un ressortissant polonais de 38 ans, a reconnu les faits jeudi. Il a déjà été condamné à deux reprises en France, à chaque fois par le tribunal correctionnel de Boulogne : la première fois, en 2004, à quatre ans de prison, la seconde, en 2010, à six ans – dans les deux cas pour des extorsions avec violence, des vols aggravés et une séquestration ou tentative de séquestration.Ce drame a suscité une vive émotion à Calais, où des milliers d'habitants ont participé jeudi à une marche blanche en mémoire de la fillette. Un nouveau rassemblement doit avoir lieu dans la ville samedi après-midi. Les funérailles de la fillette se tiendront mercredi matin.Début de polémiqueDepuis le début de l'enquête, le passé du Polonais a été au centre de l'attention jusqu'à faire naître une polémique dans la classe politique sur d'éventuelles défaillances de la justice, des forces de l'ordre ou des contrôles aux frontières.L'UMP a ainsi fustigé jeudi « la politique de désarmement pénal » en matière de remise de peine, menée, selon elle, par le gouvernement socialiste. L'homme, condamné à six ans de prison en 2010, est sorti au bout de quatre ans.« Abaisser à ce point le débat, profiter de ce crime abominable, effroyable, abject pour s'en prendre à la politique pénale du gouvernement qui n'a rien à voir avec ce qui s'est passé, et pour s'en prendre de nouveau à la garde des sceaux, c'est insupportable », a riposté vendredi Manuel Valls, le premier ministre.La Pologne exprime ses regretsSa présence sur le territoire français a également donné lieu à des protestations de personnalités politiques de droite et d'extrême droite : le tribunal de Boulogne-sur-Mer avait en effet prononcé une interdiction du territoire en 2014. Mais le procureur Jean-Pierre Valensi a expliqué jeudi que cette interdiction n'était en réalité « pas applicable » au regard des infractions pour lesquelles il avait été condamné.Lire le décryptage : De Wauquiez au FN, la course à l'intox autour du meurtre d'une fillette à CalaisLa justice polonaise a exprimé ses regrets face à cette « immense tragédie », mais elle a décliné toute responsabilité pour le fait qu'il se soit trouvé en liberté alors qu'il devait purger un an de réclusion dans son pays.L'homme avait en effet été condamné en Pologne le 18 novembre 2014 à un an de prison pour une tentative de cambriolage d'une voiture remontant à 2000, et cette peine a été confirmée en appel le 27 mars. Or, selon la procédure, les avocats disposent de sept jours pour demander au tribunal les attendus du jugement, et le tribunal doit les fournir dans les quatorze jours qui suivent. C'est seulement quand ces délais sont épuisés que le dossier retourne au tribunal de première instance, qui est chargé de faire exécuter la décision judiciaire, a expliqué en substance la porte-parole du tribunal de Varsovie. 17.04.2015 à 15h27 • Mis à jour le17.04.2015 à 15h36 La cour d'appel d'Aix-en-Provence a décidé, vendredi 17 avril, de maintenir en détention provisoire le défenseur sénégalais de l'Olympique gymnase club Nice, Souleymane Diawara, et son frère Adama, a-t-on appris de l'avocat de ce dernier.Souleymane Diawara a été mis en examen pour « extorsion de fonds et tentative » d'extorsion de fonds, dans le cadre d'une enquête menée par un juge d'instruction de Digne (Alpes-de-Haute Provence).Lire aussi : L'ex-joueur de l'OM Souleymane Diawara écroué aux Baumettes Elise Vincent Sa voix est nerveuse, son débit pressé, mais Valentin, 27 ans, domicilié à Aix-en- Provence (Bouches-du-Rhône), tente malgré tout de contenir son anxiété et refuse de céder au pessimisme. Voilà cinq jours qu’il essaie désespérément d’obtenir des nouvelles de son petit frère, Dorian, 24 ans, et de Julia, la compagne de celui-ci. Ils participaient à un trek dans la région martyre de Langtang, au Népal, quand le tremblement de terre a frappé le pays, samedi 25 avril. Cinq jours de stress et de recherches acharnées qu’il a décidé de mener essentiellement en s’appuyant sur les réseaux sociaux. « Sur place, je ne servirais à rien », explique-t-il.Lire aussi :Au Népal, les secours peinent à atteindre les villages isolés autour de GorkhaC’était le premier voyage de son frère et de sa compagne dans l’Himalaya. Depuis un an, ils s’étaient installés en Australie et travaillaient dans la restauration pour s’offrir ces vacances qui ont tourné au drame.Dorian et Julia faisaient partie d’un groupe de onze randonneurs. Ils étaient accompagnés d’un guide, d’un aide de camp et de trois porteurs. Le groupe était arrivé vendredi soir dans le village de Ghore Tabel, ravagé mardi par une avalanche, et devait rejoindre en quatre heures le lendemain le village de Langtang, totalement détruit par le séisme. Le tremblement de terre a eu lieu à 11 h 57, heure népalaise, samedi. Valentin espère que son frère était « entre les deux » villages à ce moment-là.Samedi. Lorsqu’il apprend la nouvelle du tremblement de terre, Valentin l’avoue, il ne s’inquiète pas trop dans un premier temps. L’épicentre paraît loin. Il se contente avec les siens d’envoyer à Dorian et Julia un petit message sur Facebook, « histoire de se rassurer ». C’est déjà là, sur Facebook, que le jeune couple avait publié son dernier message en arrivant à l’entrée du parc de Langtang, deux jours avant la catastrophe.Ne voyant aucune réponse arriver, Valentin commence à sérieusement s’inquiéter. Dorian et Julia ne leur ont pas précisé le nom de l’agence avec laquelle ils partaient. Impossible, dès lors, de savoir qui contacter pour remonter jusqu’à eux.Valentin a alors une idée : « Je me suis dit que le meilleur moyen d’avoir le nom de l’agence était de  cracker la boîte mail de mon frère. » Fort d’un gros réseau Twitter, il se met à demander conseil tous azimuts pour savoir comment s’y prendre.Mon frère est au Népal. Je suis toujours sans nouvelles de lui. Je cherche a craker son mail pour des infos sur son Trek. Un expert ici svp?— Valolic_ (@VaLOLic)require(["twitter/widgets"]);On l’oriente vers le siège de Google en Irlande, qui lui répond que cette démarche n’est possible qu’en cas de « catastrophe », comme un « avion perdu » dans le ciel, et qu’il faut l’accord d’un « corps de l’Etat ». « Aussi aberrant que cela puisse paraître, le tremblement de terre ne rentre pas dans la catégorie des catastrophes », s’agace-t-il.Dimanche. Grâce à « l’effet boule de neige » des réseaux sociaux, Valentin finit par trouver le nom de l’agence de trekking de son frère : Trinetra Adventure, une petite société franco-népalaise basée à Katmandou. En l’appelant, il tombe sur les patrons : un couple de Français qui essaie tant que bien mal de prendre les appels depuis un téléphone installé dans la rue. L’agence a été détruite par les secousses et eux-mêmes dorment dehors.Les heures passent. L’agence tient informés comme elle peut les proches des randonneurs. Jusqu’à ce qu’elle apprenne à Valentin que tous les groupes ont pu être localisés, « sauf celui de [son] frère ». Lundi. Nouveau coup dur pour Valentin et ses proches. Depuis samedi, ils appellent régulièrement la cellule de crise du Quai d’Orsay pour prendre des nouvelles. À chaque fois, les informations sont maigres. Mais aux alentours de 13 heures ce lundi, une voix enjouée annonce à Valentin : « C’est bon, ils ont été localisés, ils sont vivants. » « J’étais euphorique », raconte-t-il.Mais la confusion s’installe quand ses proches appellent à leur tour la cellule de crise pour se faire confirmer l’information et obtiennent des réponses beaucoup plus ambiguës. « Finalement, vers 23 heures, on nous a dit “ne vous emballez pas, il ne s’agit pas de sources officielles”… »Mardi. Valentin réussit pour la première fois à joindre l’ambassade de France au Népal. On lui confirme ce qu’il redoutait : non, son frère et son groupe n’ont pas encore été localisés. Autre nouvelle difficile à avaler : « L’ambassade nous a dit qu’il n’y aurait pas d’hélicoptères déployés dans la vallée de Langtang pour faire des recherches ! »Valentin est renvoyé vers la cellule de crise du quai d’Orsay, qui, cette fois, lui propose un suivi plus personnalisé auprès d’une équipe comprenant un médecin. C’est cette équipe qui le tient désormais informé des évolutions de l’enquête. « On se sent un peu plus pris en charge », dit-il.Mercredi. A force d’agitation, notamment auprès d’ONG, Valentin a obtenu que la photo du guide du groupe de son frère – Dile Gurung – soit diffusée sur tous les téléphones satellite des sherpas guides qui étaient dans la région au moment du séisme. Il a aussi fait traduire en anglais et en népalais tous les appels à témoins qu’il a lancés sur les réseaux sociaux.Il a surtout obtenu des compagnies d’assurance de son frère et de sa compagne qu’elles lancent des « recherches privées ». Un hélicoptère devait survoler, mercredi matin, la vallée de Langtang pour essayer d’apercevoir des survivants coincés dans cette zone très touchée par le séisme. Valentin croise les doigts.Les compagnons du frère de ValentinValentin a tenu à ce que son témoignage soit associé à la liste de ceux qu’il connaît qui marchaient avec son frère. Et ce, afin que l’information circule au maximum. Les voici :- Julia Merle (la compagne de Dorian)- Guillaume Dutrève- René Dutrève- Florence Dutrève- Irène DeboulozElise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.04.2015 à 17h22 • Mis à jour le29.04.2015 à 18h49 Un individu placé en garde à vue durant le week-end, dans le cadre de l'enquête sur un projet d'attentat déjoué en Ile-de-France, a été mis en examen, mercredi 29 avril, selon une source judiciaire citée par l'AFP. L'homme de 33 ans est suspecté d'avoir aidé Sid Ahmed Ghlam, mis en examen pour assassinat et pour avoir planifié une attaque contre au moins une église de Villejuif (Val-de-Marne).Lire le portrait : Le suspect de l'attentat déjoué n'avait pas le profil d'un délinquant radicaliséLe parquet de Paris a requis le placement de ce complice présumé en détention provisoire. Son ADN a été retrouvé sur l'essuie-glace du véhicule où était entreposé l'arsenal de M. Ghlam. Son empreinte génétique a également été isolée sur un gilet pare-balles découvert au domicile de l'étudiant algérien.Les investigations ont montré que c'était sur instruction de commanditaires que Sid Ahmed Ghlam avait trouvé la clé de cette Renault Mégane volée, garée à Aulnay-sous-Bois et à l'intérieur de laquelle se trouvait tout ou partie des armes retrouvées après son arrestation fortuite le 19 avril à Paris.« Télécommandé » depuis la Syrie ?Lundi, le procureur de Paris, François Molins, avait affirmé que le jeune homme de 24 ans « [était] passé à l'acte à la suite d'instructions données vraisemblablement de Syrie et pour le compte d'organisations terroristes ». Selon le magistrat, il aurait bénéficié d'une aide logistique. « Ce type d'individu n'agit pas seul », avait également déclaré le premier ministre, Manuel Valls.L'importance de l'arsenal – quatre kalachnikovs, un pistolet, un revolver – en possession de Sid Ahmed Ghlam, dans son véhicule ou à son domicile, amène les enquêteurs à s'interroger sur sa volonté d'attaquer seul ou avec des complices. Deux autres personnes avaient été arrêtées ce week-end, mais leurs gardes à vue ont été levées mardi et mercredi.  29.04.2015 à 10h36 • Mis à jour le29.04.2015 à 11h49 | Gaëlle Dupont La Cour de justice de l’Union européenne estime, avec beaucoup de précautions, que la France devrait modifier sa réglementation en matière de don du sang, et trouver le moyen de ne pas en exclure systématiquement et à vie les hommes homosexuels. La Cour, qui interprète le droit européen, était interrogée par le tribunal administratif de Strasbourg. Elle a indiqué mercredi 29 avril que l’exclusion définitive pourrait ne pas être « proportionnée » avec l’objectif recherché, à savoir la sécurité des receveurs de sang.« La Cour estime que même si la situation épidémiologique pourrait justifier l’exclusion totale de la population homosexuelle masculine, il faut vérifier qu’il n’existe pas d’autres moyens, moins contraignants, qui permettraient à certains homosexuels et bisexuels de donner leur sang », explique un expert du droit de l’Union. Elle propose la mise en place de quarantaine sur les dons, ou la reformulation du questionnaire auquel doivent répondre les donneurs de sang.L’interdiction de donner son sang pour les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes est en vigueur depuis 1983. Elle est fondée sur une plus forte présence du VIH dans cette population, et sur l’existence d’une « fenêtre silencieuse » de dix jours, pendant lequel le virus est indétectable dans le sang collecté.La gauche avait promis de revenir sur cette interdiction générale, perçue par les associations de défense de droits des homosexuels comme une discrimination, avant de faire marche arrière. Mais, alors que le dossier semblait depuis bloqué, la décision de la Cour de justice de l’Union européenne intervient au moment où le gouvernement a décidé de faire évolution la réglementation.Lire aussi :Le Comité d’éthique ne préconise pas d’ouvrir le don du sang aux homosexuelsLe débat a été relancé, dans le cadre de l’examen de la loi sur la santé par l’Assemblée nationale, qui a adopté à l’unanimité, vendredi 3 avril, un amendement affirmant que « nul ne peut être exclu du don de sang en raison de son orientation sexuelle ». La ministre de la santé, Marisol Touraine, a annoncé des changements imminents. « Les questionnaires remis aux donneurs peuvent donner le sentiment d’une discrimination sur la base de la seule orientation sexuelle, ce qui n’est pas acceptable : ce qu’il faut regarder, ce sont les comportements sexuels, a-t-elle affirmé. Le questionnaire va évoluer. »L’enjeu reste de trouver une formule qui garantisse l’exigence de santé publique et la protection des receveurs. « Il y a 3 000 nouvelles infections par an chez les homosexuels en France, rappelle Josiane Pillonel, épidémiologiste et démographe à l’Institut national de veille sanitaire (InVS). La prévalence, c’est-à-dire la proportion de personnes porteuses, est estimée entre 8 et 20 % dans cette population. »Différents scénariosLa moitié du risque actuel de transmission du VIH par transfusion, estimée à 1 sur 2 900 000 dons, est due à des hommes ayant eu des relations sexuelles avec des hommes qui ont donné leur sang malgré l’interdiction. « On voit les limites de la mesure d’exclusion permanente actuelle », poursuit Mme Pillonel. La réglementation était perçue comme discriminatoire, elle n’est pas toujours respectée.L’INVS a modélisé différents scénarios. Si la mesure d’exclusion était limitée à douze mois et ne concernait que les hommes ayant eu des partenaires multiples, le risque pourrait être multiplié par quatre, passant à 1 sur 700 000 dons. « Cependant, ce scénario ne tient pas compte de l’éventuelle adhésion des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes à une mesure moins stricte, qui serait perçue comme plus équitable », observe Mme Pillonel. Des études menées à l’étranger ont montré qu’une réglementation perçue comme moins discriminatoire améliore la sincérité des donneurs sur leur comportement sexuel avant le don.En revanche, un assouplissement aurait un effet délétère s’il était interprété comme une garantie de sécurité pour les receveurs, et perçu comme une sorte de feu vert pour donner son sang afin de le faire tester. L’explication de la nouvelle réglementation et la responsabilisation des donneurs seraient donc capitale si cette mesure était retenue.Lire aussi :Pourquoi les homosexuels peuvent donner leurs organes et non leur sangL’exclusion des hommes ayant eu des relations sexuelles avec des hommes pendant les douze mois qui précèdent le don n’engendrerait en revanche aucune augmentation du risque. Des modélisations précises sont en cours de réalisation. C’est le choix fait en Grande-Bretagne, aux États-Unis, en Australie. Le Canada requiert une abstinence de 5 ans. L’acceptation des homosexuels abstinents depuis un an était déjà présentée par l’InVS en 2012 sur la base de travaux publiés à l’étranger comme « le changement le plus acceptable en raison du risque additionnel extrêmement faible ». Mais le choix final n’est pas encore arrêté.Gaëlle Dupontjournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Margherita Nasi Être une jeune entreprise innovante spécialisée dans l’efficacité énergétique, cela signifie d’abord faire preuve de réactivité. Car l’audit énergétique réglementaire est en ce moment sur toutes les lèvres.Avec le décret sur la transition énergétique, toutes les grandes entreprises doivent effectuer un audit avant le 4 décembre 2015. « C’est donc la course contre la montre », explique Jean Pierre Riche, PDG d’Okavango-Energy. La concurrence est rude : plusieurs entreprises lancent des appels d’offres massifs et divisent les prix.Lire aussi :24 heures avec le patron d’une PME : « Convivialité, respect des différences, responsabilité, autonomie et esprit d’équipe » (1/3)« Face à cette nouvelle situation du marché qui attire par ailleurs de nouveaux acteurs concurrents, nous avons décidé de construire des nouvelles prestations moins chères conformes à la réglementation, et de continuer à revendiquer notre différence avec des missions de mise en œuvre de plans d’économies avec engagement de résultat ».Il s’agit aussi de réfléchir aux éléments qui freinent la mise en œuvre des recommandations issues des audits énergétiques, pour pouvoir proposer des offres innovantes. Okavango-Energy développe ainsi une offre, KubangO, pour les PME et les entreprises de taille intermédiaire (ETI) industrielles souhaitant diminuer leurs coûts énergétiques sans recours à un endettement supplémentaire ni mobilisation de fonds propres. « Pour le secteur industriel, notre démarche reste encore très inédite, nous devons aménager les contrats existants dans le secteur tertiaire pour les adapter au secteur industriel », explique le PDG.Lire aussi :24 heures avec le patron d’une PME : direction l’Espagne (2/3)Pour être un acteur de référence sur le marché dans un métier basé sur les compétences des consultants, il faut aussi avoir les meilleurs candidats. Jean-Pierre Riche en rencontre toutes les semaines : « Je m’implique personnellement dans le processus continu de prérecrutement afin de détecter les meilleurs éléments. J’en rencontre une centaine par an ».Parmi les critères de recrutement, Jean-Pierre Riche cite la compétence, le respect des valeurs du groupe mais aussi l’expérience internationale. « Le cabinet a une vocation européenne et compte déjà plus de huit nationalités. Cette diversité des cultures oblige au respect de la différence, à la recherche des complémentarités, à l’ouverture d’esprit… elle est un des piliers de notre esprit d’équipe et un enrichissement personnel quotidien ».Lire aussi :24 heures avec le patron d’une PME : le développement d’une nouvelle offre (3/3)Car travailler avec un autre pays ne va pas de soi. Jean-Pierre Riche se rend tous les mois en Espagne pour piloter le développement de la filiale. Les clients y sont plus prudents quand il s’agit de démarrer une nouvelle collaboration. « La crise a, en outre, profondément marqué les entreprises, qui sortent lentement de leur état tétanisé. Il faut donc les mettre en confiance et discuter longuement avec elles pour qu’elles ne soient plus sur la défensive », analyse M. Riche. Et puis impossible de compter sur des aides du gouvernement : « Okavango Espagne ne trouve pas de subventions, les banques ne prêtent pas à une start-up et les mécanismes de contre garantie bancaires sont très limités ».Lire aussi :24 heures avec le patron d’une PME : Farid Lahlou repart toujours avec une leçonCela n’empêche pas Jean-Pierre Riche d’entamer ses journées avec envie et passion : « quand on est entrepreneur, chaque jour est une chance de faire grandir son enfant, son entreprise. Que ce soit pour des tâches stratégiques, qui sont intellectuellement stimulantes ou beaucoup plus opérationnelles voire basiques, comme ranger son bureau avant l’arrivée d’un client, on sait que tout ce travail réalisé mène au développement de son entreprise ».Margherita NasiJournaliste au Monde Margherita Nasi (propos recueillis par) Durant plusieurs semaines, Le Monde donne la parole aux dirigeants des petites et très petites entreprises, pour qu’ils dévoilent leur quotidien en décrivant quelques-unes de leurs journées, leur engagement, leurs contraintes, leur moyen d’agir… C’est au tour de Jean-Pierre Riche, âgé de 50 ans, le patron d’Okavango-Energy, une entreprise innovante créée en 2009 spécialisée dans l’efficacité énergétique, de raconter son activité.Les prestations de ce cabinet couvrent la réalisation d’audits énergétiques réglementaires et de programmes opérationnels ayant pour objectif une réduction significative de l’empreinte environnementale des entreprises industrielles et l’amélioration de leur compétitivité.7 heures. Heure habituelle pour se lever le matin, quand je ne voyage pas. J’entame ma journée avec envie et passion : quand on est entrepreneur, chaque jour est une chance de faire grandir son « enfant », son entreprise.Que ce soit pour des tâches stratégiques, qui sont intellectuellement stimulantes ou beaucoup plus opérationnelles voire basiques, comme ranger son bureau avant l’arrivée d’un client, on sait que tout ce travail réalisé mène au développement de son entreprise. Quelle plus belle motivation, à l’heure d’entamer sa journée ?9 heures. Arrivée dans les bureaux. Je retrouve la partie de l’équipe d’Okavango présente aujourd’hui à Saint-Cloud. J’ai toujours cherché dans le management de mon entreprise à développer la culture de la convivialité et le sens de l’équipe. J’apprécie quotidiennement la qualité des échanges entre les consultants d’Okavango, leur solidarité et implication dans notre projet d’entreprise.Lire aussi :24 heures avec le patron d’une PME : direction l’Espagne (2/3)Comme dans le sport - je pratique le rugby -, au-delà de la qualité de chaque individu, ce qui fait le succès d’une société est la dynamique du groupe : une équipe qui partage un projet commun, constituée d’équipiers motivés, qui prennent du plaisir dans ce qu’ils font et sont prêts à se surpasser pour gagner ensemble.Tiers financementCe matin, j’ai une première réunion avec Laurence. Elle m’accompagne dans la construction de KubangO, une offre innovante de tiers financement [mécanisme qui permet de faire financer la totalité des travaux par un organisme financier sans que le propriétaire ait à débourser le moindre euro dans le cadre d’une rénovation thermique] qui va ouvrir la porte à une transformation du marché de l’efficacité énergétique pour l’industrie.La vocation de KubangO est de répondre, sous forme d’une nouvelle filiale d’Okavango, aux besoins des PME et des entreprises de taille intermédiaire (ETI) industrielles qui souhaitent diminuer leurs coûts énergétiques sans recours à un endettement supplémentaire ni mobilisation de fonds propres.KubangO mettra en œuvre à ses frais des programmes d’efficacité énergétique sur des sites industriels complets, financera les investissements associés et se rémunérera par une prestation indexée sur les économies réalisées sur l’ensemble du site. Cette offre répond à l’un des principaux freins à la mise en œuvre des recommandations issues des audits énergétiques : 25 % des industriels ne mettent en place aucune des initiatives issues d’un audit selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), et 72 % citent l’incertitude sur le temps de retour ou sa durée comme obstacle principal, selon l’Observatoire 2014 de la maturité énergétique des industriels de l’agroalimentaire.À ce point de notre lancement, notre « business model » est clair et défini. Nous savons aussi comment nous allons refinancer l’activité pour la développer à une grande échelle. Durant cette réunion, nous allons donc discuter des détails contractuels et juridiques à affiner avant la signature des premiers projets pilotes.En Europe, le marché de l’efficacité énergétique dans le secteur tertiaire est largement développé et il existe déjà différentes offres de tiers financement, donc aussi des avocats expérimentés pour établir les contrats juridiques adaptés. Mais pour le secteur industriel, notre démarche reste encore très inédite, nous devons aménager les contrats existants dans le secteur tertiaire pour les adapter au secteur industriel en s’appuyant sur l’expérience d’Okavango dans la mise en place de plans de performance énergétiques avec engagement de résultat.Après avoir vu les différents points juridiques, nous travaillons sur la finalisation de notre levée de fonds. Nous travaillons depuis plusieurs mois avec les investisseurs et sommes en phase de mise en œuvre pratique pour formaliser les accords et rentrer les fonds dans la start-up. Nous avons déjà obtenu en début d’année une subvention européenne du programme KIC Climat (Knowledge Innovation Community), qui aide les projets portés par une PME dans les domaines de l’industrie verte et nous venons de déposer notre dossier pour la Small and Medium Entreprise, un nouveau programme européen qui s’adresse aux jeunes entreprises innovantes et qui peut financer jusqu’à 2,5 millions d’euros.Je recrute ce que j’appelle « les meilleurs », c’est-à-dire des personnes très compétentes dans leur domaine, qui apprennent vite et cherchent à se surpasser en permanenceCette nouvelle subvention nous donnerait les moyens d’aller encore plus vite dans le développement de KubangO. La commercialisation de KubangO a déjà commencé et va s’accélérer après la levée de fonds. Nous comptons sur la signature d’au moins quatre projets avant fin 2015, qui serviront de références pour nos futurs clients et nos financeurs.11 heures. J’ai un rendez-vous avec un postulant. Okavango a signé de nombreux contrats dans les dernières semaines et nous devons recruter pour adapter la taille de l’équipe au business qui va continuer d’arriver. J’ai rappelé divers candidats de notre vivier pour poursuivre le processus de recrutement. C’est une des forces de notre cabinet : nous avons organisé un processus continu de détection et prérecrutement, ce qui nous permet de recruter vite de très bons profils.Chaque semaine, des candidats dont le CV a retenu notre attention passent un premier entretien. Si l’échange est positif pour les deux parties, ils entrent dans un vivier de futurs candidats consultants que nous sollicitons dès que nous devons embaucher. Les candidats passent alors deux autres entretiens et un test d’évaluation, appelé entre nous « le cas crêpes ». Nous avons créé cette mise en situation d’un projet sur un site industriel, qui fabrique des crêpes, pour voir comment va réagir le candidat, quelles sont ses compétences techniques et sa méthode de travail.Lors des recrutements, quel que soit le candidat et le poste à pourvoir, j’ai toujours trois critères en tête :- Je recrute ce que j’appelle « les meilleurs », c’est-à-dire des personnes très compétentes dans leur domaine, qui apprennent vite et cherchent à se surpasser en permanence, n’ayant pas peur de se remettre en cause pour progresser ;- Je sélectionne essentiellement des hommes et des femmes ayant une expérience internationale, qui ont vécu à l’étranger, ou sont des étrangers vivant en France. Le cabinet a une vocation européenne et compte déjà plus de huit nationalités. Cette diversité des cultures oblige au respect de la différence, à la recherche des complémentarités, à l’ouverture d’esprit… Elle est un des piliers de notre esprit d’équipe et un enrichissement personnel quotidien ;- Enfin, j’attends de ceux qui nous rejoignent qu’ils viennent pour s’investir dans le projet d’entreprise, qu’ils respectent nos valeurs et notre double passion pour l’environnement et pour le progrès des performances de nos clients.La parole est libre13 heures. Fin de l’entretien. Le temps de vérifier mes mails, il est l’heure de la pause déjeuner. Les consultants présents au bureau viennent généralement avec leurs plats préparés et se réunissent sur la grande table de réunion. Je m’achète un sandwich à la boulangerie et les rejoins pour profiter d’un moment convivial avec l’équipe. Cette après-midi, je retrouve une partie de l’équipe Okavango pour la préparation des Trophées 2015 de la performance énergétique de l’agroalimentaire dont nous organisons la deuxième édition.Ces Trophées récompensent une entreprise ayant démontré son engagement concret sur cet enjeu à la fois environnemental et économique. Pour les meilleures entreprises de l’agroalimentaire, ils sont l’occasion de faire évaluer par des professionnels leurs actions de réduction énergétique. Les autres pourront se comparer et tirer des bonnes pratiques en suivant l’exemple des plus performants.Nous avions lancé ces trophées l’année dernière en partenariat avec le Salon international de l’alimentation (SIAL) et sous le haut patronage du ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt. Nous nous apprêtons à lancer l’appel à candidature en mai, autant dire demain. Il est temps de voir où en est notre planning et de préparer notre communication.La parole est libre et chacun peut exprimer son point de vue, les tâches qu’il a accomplies et celles à venir. Nous reprenons les axes d’amélioration de l’organisation de l’année dernière pour ne pas refaire les mêmes erreurs et mettre en place les petits détails, qui feront la différence. Trois personnes travaillent à temps plein pendant plusieurs mois sur cet événement et sur l’Observatoire de la maturité énergétique des industriels de l’agroalimentaire. J’aime déléguer et je leur laisse beaucoup de responsabilités et d’autonomie. C’est plus valorisant pour eux et cela me permet de démultiplier mes actions.Retour à la famille16 heures. La réunion a été plus longue que prévu mais nécessaire au bon déroulement du projet. Je dois réorganiser mon emploi de temps de l’après-midi et de la soirée, si je veux tout faire dans les temps. Je dois me rendre à 17 heures sur un site industriel dans la région parisienne pour rencontrer des clients et faire le bilan d’un « chantier Kaizen Leanergy », une méthode propre à Okavango issue du lean manufacturing [identifier et éliminer les gaspillages, techniques de production au plus juste] mis au point par Toyota dans les années 1970.En chemin, je téléphone au directeur de projet Okavango que je dois retrouver sur le site, et nous faisons un point sur les économies d’énergie que nous avons mis en œuvre immédiatement. C’est l’esprit du « Kaizen » : tout est réalisé sur place, sans attendre, avec les moyens à la disposition de l’équipe. Arrivé sur place, nous nous réunissons avec le directeur de l’usine et son référent énergie. La mise en place opérationnelle s’est bien passée.19 heures 30. Je rentre chez moi pour retrouver ma famille puis finaliser après dîner tous les dossiers que je n’ai pas terminé dans l’après-midi.Margherita Nasi (propos recueillis par)Journaliste au Monde 28.04.2015 à 10h50 • Mis à jour le28.04.2015 à 21h45 Un homme soupçonné d'être le ravisseur de Bérényss, une fillette de 7 ans enlevée puis relâchée la semaine dernière en Meurthe-et-Moselle, a été interpellé et placé en garde à vue, a annoncé mardi 28 avril Yves Le Clair, le procureur de Briey (Meurthe-et-Moselle), lors d'une conférence de presse.Le suspect, âgé d'une cinquantaine d'années, a été confondu grâce à l'ADN retrouvé sur les vêtements et les sous-vêtements de Bérényss. Un ADN identique à celui du ravisseur présumé figurant dans le fichier national automatisé des empreintes génétiques (Fnaeg). L'homme y avait été inscrit après une plainte « pour des faits d'agression sexuelle sur des membres de sa famille », selon les dires du procureur."Le ravisseur de #Bérényss avait été inscrit récemment dans ce fichier parce qu'il avait été mis en cause pour une agression sexuelle"— GendarmerieNationale (@Gendarmerie)require(["twitter/widgets"]);L'homme a été interpellé à son domicile de Montzéville (Meuse), aux alentours de Verdun. Il a été fait appel au GIGN, car le suspect était également connu pour des antécédents de violences avec armes, notamment une infraction à la législation de la chasse.Si la fillette a raconté aux enquêteurs n'avoir « pas été victime de violences, ni physiques ni sexuelles », le procureur évoque un « comportement impudique » qui justifie l'ouverture d'une information judiciaire pour séquestration avec libération et agression sexuelle sur mineure.Sonia, la mère de Bérényss, a exprimé mardi soir « un gros soulagement » depuis l'arrestation du suspect. Selon elle, Bérényss a reconnu son agresseur. « Notre fille va se remettre petit à petit, nous aussi (…). C'est une épreuve qui va demander beaucoup de temps, on ne l'oubliera jamais », a-t-elle ajouté.Enlevée pendant huit heuresLa fillette avait disparu le 23 avril vers 15 heures alors qu'elle faisait du vélo non loin du domicile familial, à Sancy. Sa mère avait alors aperçu une fourgonnette blanche de type Kangoo. En début de soirée, après de premières recherches infructueuses, le procureur s'était résolu à déclencher le plan « alerte enlèvement ». Quelque 200 gendarmes appuyés par des hélicoptères avaient été mobilisés pour les recherches.Vers 23 heures le même jour, la fillette avait été relâchée par son ravisseur, saine et sauve, devant la maison d'une médecin dans le village de Grandpré, dans les Ardennes, à 80 kilomètres de Reims. Après avoir subi des examens médicaux et une audition filmée – comme le prévoit la loi –, la fillette avait pu regagner son domicile vendredi en début de matinée en compagnie de ses parents, venus la chercher à Reims.Dans les jours qui ont suivi, les gendarmes ont passé au tamis toute la zone autour de Grandpré. Samedi, le périmètre avait été élargi au maximum, notamment dans le nord et la partie est de l'arrondissement de Sedan.Lire : Comment fonctionne le dispositif « alerte enlèvement » ? 28.04.2015 à 09h19 • Mis à jour le28.04.2015 à 12h00 | Isabelle Rey-Lefebvre La construction de logements ne redémarre toujours pas, selon les chiffres publiés, ce mardi 28 avril, par les services statistiques du ministère du logement. Au premier trimestre 2015, le nombre de permis de construire accordés diminue de 1,3 % par rapport au trimestre précédent. Celui des mises en chantier fléchit de 1,4 %, pas loin, cependant, d’une stabilisation.En cumul sur douze mois, depuis avril 2014, ce sont 363 300 permis de construire qui ont été délivrés, soit 6,9 % de moins que sur les douze mois antérieurs. La baisse est plus prononcée (– 8,9 %) pour les logements mis en chantier dans la même période, au nombre de 351 400. La purge de la construction n’est donc pas achevée.« Objectifs inconciliables »« Ce marasme est très inquiétant pour la croissance économique en France : il a, à lui seul, coûté 0,6 point d’activité au 1,2 point de croissance globale, depuis 2012. Il pénalise d’abord l’emploi de ce secteur qui compte 1,5 million de salariés : la crise des années 1990 avait ainsi fait disparaître 20 % des effectifs », rappelle Thomas Grjebine, économiste au Cepii, le centre de recherche et d’expertise français sur l’économie mondiale. « Mais cela pèse aussi sur la consommation et l’investissement des ménages, estime-t-il. Le marché immobilier, neuf comme ancien, est très sensible à la psychologie des consommateurs qui, s’ils anticipent des moins-values, n’investissent pas. » Selon ce chercheur, en cherchant à faire baisser les prix, grâce à la loi ALUR et à l’encadrement des loyers, et à relancer la construction, le gouvernement « poursuit des objectifs inconciliables ».En dépit de taux de crédit très favorables, la demande des acheteurs est freinée par les prix décidément trop élevés − et hors de portée pour 80 % de la population – des logements neufs. Alors que le revenu annuel des ménages a baissé selon les chiffres de l’Insee, entre 2011 et 2015, de 1 750 euros, passant de 49 200 à 47 450 euros, le prix des logements neufs est resté quasi stable. Les promoteurs justifient leurs tarifs par des coûts de revient eux aussi incompressibles, en raison de la multiplication des exigences et des normes : nouvelle réglementation thermique, isolation acoustique, pose de fibre optique, prises électriques dans les garages, parking à vélos, normes d’accès pour personnes à mobilité réduite…La commission Mandon, charghée de la réforme de l’Etat et de la simplification, a bien repéré trente-cinq mesures qui pourraient alléger les coûts de construction, mais elles tardent à être mises en application . Les règles d’implantation des locaux pour vélos, par exemple, sont simplifiées, et l’exigence d’une place de parking voiture par logement a été levée dans les immeubles situés à moins de 500 mètres d’un réseau de transport en commun « ce qui représente une économie significative, de 250 à 280 euros le mètre carré, mais les élus en retardent la transposition dans leurs plans locaux d’urbanisme », déplore François Payelle, président de la Fédération des promoteurs immobiliers. Pour lui, « la machine à produire des normes est relancée, avec, à l’horizon 2018, une nouvelle réglementation thermique alors que celle de 2012 n’est pas encore digérée. »Exigences des élus« Tout se passe dans le bureau du maire, juge Hervé Puybouffat, président du promoteur toulousain Tagerim, où l’on se voit réclamer des toitures végétalisées, une isolation par l’extérieur plus coûteuse que les autres, des cages d’escalier en plus, des logements à double exposition… Autant d’exigences qui renchérissent les coûts. » Avec son concept Easydom, Tagerim tente pourtant de ramener le prix du mètre carré construit de 3 100 à 2 600 euros, en simplifiant, il est vrai, l’architecture. « Les élus ne réalisent pas que la somme de leurs demandes, un étage de moins, des espaces publics un peu plus vastes, renchérit le logement et que, chaque fois que son prix global augmente de 10 000 à 20 000 euros, ce sont 10 % de clients potentiels en moins », rappelle Laurent Escobar, directeur du bureau d’études Adéquation. « Il faut aussi explorer les possibilités de montage juridique qui dissocient terrain, resté propriété de la collectivité, et bâtiment, privatisé », propose-t-il.Le promoteur Alila, devenu, en quelques années, le premier de son secteur en Rhône-Alpes, a, lui, décidé de s’adresser aux primo-accédants et de tailler dans les coûts de commercialisation « très élevés, de l’ordre de 10 % à 20 %, voire plus si le promoteur fait appel à des réseaux de gestionnaires de patrimoine », détaille Hervé Legros, le jeune PDG. « Je vends beaucoup aux bailleurs sociaux, une clientèle exigeante, ce qui évite tout frais de vente, et à des prix inférieurs à 3 000 euros le mètre carré. J’ai aussi mis fin au rétrécissement des surfaces, en livrant, par exemple, des trois-pièces de 65, voire 70 mètres carrés, au lieu des 55 mètres carrés des confrères. Ces surfaces supplémentaires ne coûtent pas cher et vont même dans le sens de la réglementation sur l’accessibilité », se réjouit M. Legros, qui limite sa marge à 5 % et n’a aucun actionnaire pour le lui reprocher.Dans le même esprit, pour contenir les prix, Marc Vaissié a lancé Logementdirect.fr, un site de vente de logements neufs en direct, promettant une économie de 6 % : « C’est une première expérience dont l’offre n’est pas encore suffisamment étendue, reconnaît M. Vaissié. Les promoteurs n’aiment pas sortir de leurs habitudes, mais je vais relancer le site à l’automne », promet-il.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.04.2015 à 21h49 La famille d'Agnès Marin, violée et tuée en 2011 au Chambon-sur-Lignon, a adressé une lettre au Conseil de la magistrature (CSM) et réclame des sanctions contre une juge, qui avait remis en liberté le meurtrier condamné pour viol dans une affaire précédente.Le père, la mère ainsi que les grands-parents paternels de la jeune Agnès ont ainsi dénoncé, dans un courrier envoyé « il y a trois semaines » au CSM, dévoilé par Le Figaro et que l'AFP a pu consulter, la « légèreté » de la juge d'instruction, « dont les conséquences ont été dramatiques ».Le 18 novembre 2011, le corps carbonisé d'Agnès Marin, 13 ans, élève de troisième au collège-lycée Cévenol, établissement privé du Chambon-sur-Lignon, avait été retrouvé dans une forêt alentour sur les indications de Matthieu, son meurtrier. Outre des violences sexuelles, l'autopsie avait révélé 17 coups de couteau.Lire aussi : L'assassin d'Agnès Marin condamné à la réclusion à perpétuité en appelMatthieu, âgé alors de 17 ans, avait intégré ce collège, qui a depuis fermé ses portes, dans le cadre d'un contrôle judiciaire strict après quatre mois de détention provisoire pour le viol, un an avant, d'une autre jeune fille dans le Gard.Citant plusieurs extraits du réquisitoire de l'avocat général lors du premier procès de juin 2013, la famille d'Agnès Marin estime que « ce contrôle judiciaire, du ressort de la protection judiciaire de la jeunesse sous le contrôle du juge, a été totalement négligé une fois Mathieu Moulinas scolarisé au Cévenol », soulignant que l'internat était « mixte », un choix selon eux « éminemment contestable et pourtant validé par le magistrat instructeur ».« Manquements dans l'exercice de son métier »Dans leur lettre, les parents estiment que la juge qui a instruit la première affaire de viol « a fait preuve de manquements dans l'exercice de son métier de juge d'instruction ». « Nous demandons au Conseil supérieur de la magistrature d'examiner ce dossier et de prononcer à son encontre une sanction disciplinaire », concluent-ils.Rejugé en appel, à huis clos, devant la cour d'assises des mineurs de Riom (Puy-de-Dôme) en octobre 2014, pour le meurtre d'Agnès Marin, Matthieu avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, peine rarissime pour le mineur qu'il était au moment des faits. Les jurés avaient ainsi confirmé le verdict prononcé en première instance par la cour d'assises du Puy-en-Velay, tout en l'assortissant d'un suivi socio-judiciaire avec injonction de soins. Les parents de Matthieu avaient renoncé avec leur fils à un pourvoi en cassation. 16.04.2015 à 17h52 • Mis à jour le16.04.2015 à 18h57 | Isabelle Rey-Lefebvre La Ville de Paris lance son site d’annonces immobilières. Depuis jeudi 16 avril, le site Locannonces, accessible depuis le portail Paris.fr, propose 500 logements, à raison de 15 à 20 nouvelles offres par semaine. Avec ce nouveau système, « nous souhaitons renverser la logique des attributions et rendre les demandeurs plus acteurs de leur projet », déclare Ian Brossat, adjoint au maire chargé du logement.Paradoxalement, alors que les listes d’attente pour obtenir un HLM ne cessent de s’allonger – 180 000 candidats à Paris –, les bailleurs sociaux ont parfois du mal à remplir leurs immeubles. La municipalité, qui attribue quelque 4 000 logements chaque année, essuie 40 % de refus à ses premières propositions, obligeant à relancer la procédure. Typiquement c’est le cas d’un jeune couple avec un enfant qui habite une HLM dans le 15e arrondissement et qui, à l’arrivée de son second enfant, espère un quatre-pièces. On le lui propose, mais dans le 19e. Il y a bien sûr des localisations moins recherchées que d’autres et des loyers parfois trop élevés, notamment dans des immeubles neufs ou ceux de catégories supérieures financées.Attirer une clientèle de classes moyennesPour postuler sur Locannonces, il faut bien sûr être déjà enregistré comme demandeur mais cela peut se faire en ligne facilement, avoir des ressources compatibles avec les barèmes réglementaires mais aussi suffisantes pour couvrir trois fois le loyer. Exemple : la Mairie propose un quatre-pièces dans le 13e arrondissement, de 97 m2, au prix de 1 361 euros par mois, ou ce six-pièces de 110 m2 dans le 12e pour 1 577 euros… « Nous espérons attirer une clientèle des classes moyennes qui s’autocensure et n’ose pas candidater », indique Ian Brossat. Postuler n’est que la première étape d’un long processus, car, une fois passé le premier filtre du nombre d’occupants, qui doit être en adéquation avec la taille de l’appartement proposé, puis celui des ressources, ni trop élevées ni trop faibles, la Ville sélectionne les cinq dossiers qui ont obtenu les meilleures notes attribuées selon 25 critères, dossiers qui seront soumis à la commission d’attribution !Cette mise en ligne est pour le moment expérimentale et limitée au patrimoine de l’office Paris Habitat et au contingent de la Ville, qui peut désigner les locataires de 20 à 30 % des logements libérés. Paris s’attache à moderniser ce lourd processus d’attribution, depuis fin 2013 tous les dossiers sont anonymisés et font l’objet d’une cotation, une méthode de « scoring » afin de hiérarchiser les demandes, en principe en toute transparence.Il n’y a pas que Paris qui va au-devant des candidats locataires pour remplir les immeubles. « Dès que l’on s’éloigne de Paris, les immeubles neufs se remplissent lentement, c’est le cas, par exemple, à Etampes ou Montereau », admet Yves Laffoucrière, PDG de 3F qui détient plus de 200 000 logements. Ce bailleur n’hésite pas à publier ces annonces sur son site ou sur « Leboncoin » ou « Seloger ». C’est de cette façon qu’en Essonne 170 logements ont trouvé preneur sur les 1 200 attribués en 2014.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.04.2015 à 15h30 • Mis à jour le16.04.2015 à 15h52 C'est le chiffre-choc de la Semaine internationale contre le harcèlement de rue : 100 % des utilisatrices de transports en commun y ont subi au moins une fois dans leur vie du harcèlement sexiste ou une agression sexuelle, selon un rapport remis jeudi par le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes.Les nombreux témoignages que nous avons recueillis illustrent l'ampleur du phénomène et appellent à une prise de conscience générale de la part des victimes, mais aussi des harceleurs, et des témoins.Lire notre reportage : Le harcèlement de rue, « c’est notre quotidien »Un harcèlement régulier, parfois quotidienSylvie M., 46 ans, cadre administrative« Il n'y a pas un jour dans les transports sans que certains individus se permettent d'avoir des regards insistants, salaces, ignobles. »Selin C., 24 ans, Paris, ingénieure« A Paris, c'est quotidien quand on est une femme. Dans le métro, avec ces types qui font des gestes déplacés ; dans le RER, quand vous dites à l'homme derrière vous “Monsieur arrêtez de me caresser les fesses” et qu'il vous répond que c'est sa mallette, qu'il ne fait rien, et que cinq minutes plus tard, il s'en va les mains vides. Ces jeunes qui vous crient dans la rue “Mademoiselle vous avez un beau cul !”, et quand vous leur dites d'aller se faire voire, ils répliquent : “T'as un gros cul sale pute !” » Les femmes contraintes de modifier leur comportement Louise M., 38 ans« J'ai l'impression d'avoir grandi avec le harcèlement de rue, de l'avoir toujours connu. A 14 ans, [dans le métro] un homme m'a mis la main sur la poitrine. Je lui ai dit : “ça ne va pas la tête ?”, il m'a répondu “salope”... Je suis ensuite restée assise sur le banc du métro, me sentant sale et “allumeuse”. Depuis ce jour, j'ai arrêté de porter des hauts moulants ou décolletés et je ne mets plus de jupe. J'ai trop peur de m'habiller sexy car j'ai vraiment intégré la croyance que c'est de ma faute si on me harcèle dans la rue et c'est à moi de faire ce qu'il faut pour ne pas exciter les hommes... C'est la première fois, suite au rapport du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes, que je réalise qu'en fait ce n'était pas de ma faute et que ce n'est pas moi la coupable ! »Aurélie K., 23 ans, ingénieure associée« Au début, je ne faisais pas attention à ces remarques, alors je traçais ma route et pour moi, il était hors de question de changer ma façon de m'habiller. Puis au bout de trois ans, j'ai remarqué que mon comportement avait changé : si je devais traverser ou être proche de certains quartiers, j'évitais de porter des jupes ou des robes ou lorsque je rentrais tard le soir, je prenais le taxi ou j'étais accompagnée. Combien de fois j'ai eu la boule ou ventre lorsque je rentrais seule chez moi ? Une peur s'installe peu à peu. »Valentine G., 23 ans, motion designer« Je sais que dès que je porte une jupe ou une robe, je multiplie par quatre le risque d'avoir ce genre de mésaventure. A ce stade, à part m'habiller en garçon, je n'ai pas trouvé de solution pour y faire face. »Isabelle C., 42 ans, professeure« En balayant d'un regard rétrospectif plusieurs années de ma vie, il reste ancré en moi ce vieux réflexe, discret mais bien présent, du conditionnement qui accompagne toute sortie dans l'espace public : un mélange de présence et d'absence pour ne pas attirer l'attention, une conscience des gestes et des mouvements, des stratégies conscientes pour se donner une contenance mais subtile pour être naturelle et vraisemblable. En effet, le harceleur flaire l'artifice et la peur. »Démunies quant aux comportements à adopter face aux harceleurs Charlotte R., 23 ans étudiante« On ne sait jamais comment réagir face à ses situations. Un homme vous interpelle : doit-on l'éviter, lui répondre “bonjour”, “non merci” selon la situation ? Le problème c'est que selon le caractère de ce(s) monsieur(s), la moindre réaction de notre part peut envenimer très vite les choses. De temps en temps, faire comme si de rien n'était nous permet d'éviter la situation. D'autre fois, ne pas répondre peut mettre en une seconde l'homme très en colère. Malheureusement, répondre juste “bonjour” ne marche pas non plus, puisque certains peuvent s'avérer très collants, on ne sait donc plus comment réagir et/ou quoi dire. »Charlyne L., 38 ans, enseignante à Nantes, a opté pour s'appuyer contre l'avant du tram pour faire face aux gens :« Je ne trouve pas normal de développer de telles stratégies. Vive le vélo ! »Magali M., 25 ans, Lyon« Je n'ai jamais voulu trouver de solution pour y faire face. Ça aurait été accepter de me soumettre à une forme de harcèlement qui ne devrait pas être banalisé, et qui viendrait de mon attitude et non de celle des harceleurs. J'ai été souvent tentée de proscrire la jupe et les talons quand je sortais seule pour préférer des vêtements plus couvrants, même par 30° C. Généralement, je parviens à résister à cette tentation, même si cela me vaut une boule au ventre et une attitude défensive voire agressive envers les hommes, dans la rue. »Lire aussi notre reportage : Succès de l'autodéfense chez les femmes, qui "ne veulent plus être des victimes"Certaines osent réagir, malgré la passivité des témoinsBethan K., 26 ans, après qu'un homme se soit frotté contre ses fesses dans le métro« J'ai fini par lui crier dessus, le traiter de pervers, lui demander s'il avait pas honte de faire ça. Il s'excuse en disant qu'il n'y avait pas de place dans la rame. (...) Tout le monde me félicite. Sympa. Mais personne n'est venu à mon aide pendant l'incident. C'est la solution pour moi : dire à ses personnes d'arrêter quand on voit ce genre de choses dégoûtantes. Qu'on apprenne aux mecs à ne pas faire ça et aux femmes à dire “stop”. »Sandrine G., 45 ans, victime d'attouchements aux fesses trois fois dans les transports« Je crois que si on réagit, si on montre aux hommes qu'on n'a pas peur d'eux, ça peut faire la différence. Je suis tellement indignée de ce qui m'arrive que je ne laisse pas passer, les femmes ont appris à se taire, à intégrer des limites. Elles sont parfois polies avec des mecs qui les insultent ou les dérangent. Moi un gars qui est lourd, je lui dis de dégager, s'il me répond, je l'insulte en hurlant, je n'ai pas à être gentille et baisser la tête. »Isabelle C., 42 ans, professeure« Il faut désamorcer la tentative avant la prise de parole pour que la personne renonce. Exemple : 1/ Regard insistant, la personne va vous aborder ;2/ Vous regardez pour montrer que vous ne la craignez pas ;3/ Vous trouvez une stratégie pour réguler cet instant et le remettre dans une normalité. Par exemple, vous grimacez avec agacement pour simuler une gêne au pied, un oubli, etc. »Un problème propre à la France ? Laura F., 21 ans, étudiante à Sciences Po« Lorsque j'habitais à Lille, je me faisais harceler deux fois par jour, tous les jours : en allant à l'école et en rentrant chez moi, que je sois en jean ou en jupe. J'habite à Londres depuis huit mois et ne me suis jamais fait harceler une seule fois. Je me demande quel échec de la société cela reflète. Cela fait partie des raisons pour lesquelles je ne veux plus habiter en France”. »Aurélie K., 23 ans, ingénieure associée« Maintenant je suis en Pologne pour vivre une nouvelle expérience et faire une pause dans mes études après avoir obtenu ma licence. On m'a déjà abordée, mais toujours poliment, même lorsque je répondais négativement. Au lieu d'entendre “salope”, on vous dit “d'accord bonne journée”, on vous respecte. S'il y a une raison qui me pousse à rester à l'étranger c'est bien celle-ci, car en France, je ne me sens pas en sécurité. »Gabrielle V., 27 ans, professeure à Londres« L'humiliation de ce jour et de tous les autres jusqu'à ce que je déménage à Londres – où je n'ai jamais été ne serait-ce qu'abordée – m'a fait comprendre que quand on est femme en France, on est seule. Et pour répondre à ceux qui pensent que c'est un problème d'immigration : il y a autant, même plus, d'immigrés musulmans à Londres. »Les pouvoirs publics appelés à s'emparer du problèmeSmail B., 50 ans, Mulhouse« Je suis de sexe masculin et suis très sensibilisé par la question. A mon avis, une des façons de faire régresser significativement ces harcèlements serait de contraindre les contrevenants (caméras par exemple tout au long de certains parcours empruntés). La question est de savoir si le simple harcèlement verbal est tolérable ou bien s'il faut envisagé de légiférer. Evidemment mettre aussi l'accent sur l'éducation dès le plus jeune âge. Il importe de sensibiliser au plus tôt les garçons. »Sylvie M., 46 ans, cadre administrative« Les pouvoirs publics doivent faire quelque chose, cela ne peut continuer comme cela. Il faut de la prévention dans les écoles et de la répression pour les acteurs de ces crimes et délits. » 16.04.2015 à 12h55 • Mis à jour le16.04.2015 à 15h59 | Anne Rodier 1,7million : c’est le nombre de projets de recrutements déclarés par les employeurs pour l’année 2015 et recensés par l’enquête annuelle Pôle emploi-Credoc. Le volume d’embauches prévues pour 2015 est en hausse de 2,3 % par rapport à celui de 2014. Plus d’un tiers sont des projets saisonniers.Hors emplois saisonniers, les métiers les plus demandés, en nombre de projets, concernent les agents d’entretien, les aides à domicile, puis les aides, apprentis dans la restauration.Les métiers pour lesquels les employeurs ont du mal à trouver de la main-d’œuvre demeurent malgré la crise, même si la part des projets difficiles à réaliser recule. 32,4 % des employeurs prévoient des difficultés de recrutement pour l’année 2015. « Cette évolution à la baisse est constante depuis 2012 » souligne Pôle emploi. En 2012 il y avait 42,6 % de projets difficiles, et en 2005 45 %.Au niveau cadre, les ingénieurs et cadres d’étude sont toujours les plus recherchés en particulier dans l’informatique. Ci-dessous la carte interactive de tous les projets :Anne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.04.2015 à 12h20 • Mis à jour le16.04.2015 à 16h11 | Anne Rodier Lorsque Julien Monnier est arrivé sur Paris au printemps 2014, il cherchait un emploi mais n’avait pas de garde pour son bébé. « J’allais à Pôle emploi avec mon fils sur les genoux » raconte-t-il. Le manque de places disponibles en crèche est tel, notamment dans les grandes agglomérations, que les chômeurs sont souvent refusés car « non prioritaires » lorsqu’ils demandent une place.Il y aurait quelque 350 000 places manquantes pour la garde des enfants en bas âge en France, selon le rapport du Haut conseil de la famille. Rapport du Haut conseil de la famille Trouver une place en crèche pour un demandeur d’emploi tient donc de la gageure, d’autant plus pour le seul jour de l’entretien d’embauche. 1 600 jours de crèche ont pourtant été réservés à cet effet en 2014. C’est le bilan positif d’un partenariat mis en place il y a un an par un accord-cadre national entre Pôle emploi et le réseau de crèches qui a inventé le concept de mise à disposition de places de crèches pour faciliter les démarches des demandeurs d’emploi, People & baby.L’opérateur public n’est pas toujours très actif dans le développement du dispositif. « A Pôle emploi, ils ne m’en avaient même pas parlé » s’étonne encore Julien Monnier. Les conseillers de Pôle emploi ne sont pas toujours informés du dispositif, mais l’accès est direct par Internet.Lorsque Charlotte Chassin-Gerin, alors chômeuse dans la région de Bordeaux a gentiment été réorientée par son conseiller Pôle emploi vers la PMI locale, le service public de la protection infantile, c’est en cherchant des crèches privées sur Internet qu’elle a découvert le partenariat « Crèche solidarité emploi ». « J’avais besoin de quelques jours de garde pour passer mes entretiens et parce que je craquais. Sur la commune, sans CDI je n’ai pas le droit à un accueil à temps plein pour mon bébé » dit-elle.Le principe du dispositifLe principe du dispositif baptisé « Crèche solidarité emploi » est simple : les parents font leur demande sur Internet, indique leur choix de crèche où ils voudraient inscrire leur enfant pour en laisser la garde une demi-journée, le temps de faire leurs démarches. Puis le directeur d’établissement les contacte, en principe sous 48 heures. Suit une éventuelle période d’adaptation de l’enfant - elle n’est pas toujours possible. Puis les rendez-vous s’organisent en fonction des besoins du demandeur d’emploi d’une part et des disponibilités des crèches d’autre part.« Les vacances scolaires sont des périodes beaucoup plus creuses, ça facilite l’accueil. Mais en général, on a pu répondre aux demandes des familles assez facilement, témoigne Nathalie Portat, directrice de la crèche Jeux de mots à Paris-19. « On accueille actuellement quatre à cinq familles », dit-elle.Trois types de demandesIl y a trois types de demandes : « quelques heures ou une demi-journée, de façon ponctuelle, pendant que maman a un entretien de recrutement, une place pour un mois le temps d’un CDD, voire une place à l’année. C’est le cas le plus compliqué à gérer de ceux que Pôle emploi envoie en formation » explique-t-elle.Pour les anciens chômeurs, ce dispositif a manifestement été une aide réelle. « De juin à décembre 2014, j’ai pu déposer mon fils à la crèche par demi-journée, ça a été un vrai soutien pour mes démarches » se souvient Julien Monnier qui, comme Charlotte, a retrouvé un travail depuis février. « 38 % des demandeurs d’emploi ayant bénéficié d’un accueil Crèche solidarité emploi dans le cadre de leurs recherches ont trouvé un emploi » se félicite Pôle emploi dans son premier bilan de l’opération.Les 12 700 crèches (387 110 places en 2012, selon les derniers chiffres du ministère des affaires sociales) que compte la France sont donc toutes invitées à rejoindre ce dispositif appliqué aujourd’hui dans près de 650 crèches, dans toute la France, mais avec une répartition parfois déséquilibrée, comme entre l’ouest et l’est de la région île-de-France.L’annuaire est consultable sur le site crechespourtous.com. Ci-dessous, la liste exhaustive des crèches.Liste des crèches dans chaque ville Anne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.04.2015 à 10h22 • Mis à jour le16.04.2015 à 14h25 Le procès de quatre hommes accusés d'avoir « entraîné la mort » d'un bijoutier de Cannes lors d'un violent braquage, le 26 novembre 2011, a débuté jeudi à Nice devant la cour d'assises des Alpes-Maritimes. Les quatre accusés comparaissent pour « vol avec violence ayant entraîné la mort » et « association de malfaiteurs en vue de commettre un vol en bande organisée ». Ils risquent la réclusion à perpétuité.A l'ouverture de l'audience, dans le box, les quatre hommes ont décliné leur identité. En face, sur le banc des parties civiles, Michel Unik, le frère jumeau de la victime, bras croisés, fixe du regard les accusés. Le procès est prévu jusqu'au vendredi 24 avril.« La douleur est toujours aussi vive »Thierry Unik est mort à 42 ans après avoir reçu une balle dans la tête, peu après l'irruption des braqueurs dans sa boutique de Cannes-La Bocca, quartier populaire de l'ouest de la ville. Le vol à main armée avait duré moins de deux minutes, selon les caméras de vidéo surveillance à l'intérieur de la bijouterie.Une trentaine de commerçants ont manifesté jeudi matin devant le palais de justice de Nice « contre l'oubli », juste avant l'ouverture du procès. « On a organisé ce rassemblement devant les marches du palais trois ans et demi après les faits afin de montrer (...) que la douleur est toujours aussi vive » a déclaré Eric Chaumier, le président de l'Union boccassienne artisans, commerces et industries. Maryline Baumard Sous les barbes d’une semaine et la crasse d’une vie sans douche se cache Abasou l’enseignant, Sam l’ingénieur ou Abdelatif le banquier. Le Secours catholique, une des associations les plus présentes à Calais (Pas-de-Calais), a voulu faire savoir qui sont les 2 000 migrants stationnés dans cette ville. Les humanitaires ont mené 54 entretiens approfondis qui rappellent que 48 % des migrants appartenaient aux classes sociales supérieures de leur société d’origine, et 20 % aux classes moyennes.Aujourd’hui, la fatigue et la faim ont gommé ce statut d’antan et fait oublier le niveau culturel de cette population reléguée aux confins de la ville, sur une ancienne décharge. Si l’enquête n’a pas une visée scientifique, elle s’est attachée à respecter la démographie des « jungles » calaisiennes. Ainsi, elle reflète les nationalités les plus présentes dans la ville portuaire avec un panel comprenant entre autres 13 Erythréens, 12 Soudanais, 7 Afghans et 4 Syriens.Lire (en édition abonnés) :Le bidonville de Calais, « Sangatte sans toit »En moyenne, ces migrants campent depuis 75 jours dans la ville, ont vécu une odyssée de 952 jours et ont déboursé 3 052 euros avant de s’échouer sous les bâches des camps de fortune. Le plus rapide a mis 56 jours pour rallier la France. Le plus lent traîne sur les routes depuis 18 ans (6 898 jours). C’est une exception, certes, mais son parcours illustre comment la moitié des exilés a tenté de s’installer dans des pays voisins du sien avant de se résoudre à tenter l’Europe. Robel, un Erythréen, est ainsi resté trois mois en Ethiopie avant de tenter le Soudan, puis la Libye, puis l’Italie. C’est aussi très souvent le cas des Syriens qui se déplacent dans un premier temps vers le Liban, la Jordanie ou la Turquie avant d’entamer le grand voyage.En quittant leur maison, seuls 20 des 54 migrants interrogés avaient en tête la Grande-Bretagne comme lieu où poser leur sac. Pour les autres, l’idée s’est installée au fil du voyage, par élimination. Ils ne se décident pas en fonction de la diaspora puisque contrairement aux idées qui circulent, seul un tiers (38 %) des exilés ont une attache familiale outre-Manche. Hamin, qui rêve de passer la frontière, ne cherche qu’« un pays où vivre en paix, où être traité comme un être humain. C’est tout ! »Le cauchemar du voyagePour 46 %, le choix de l’Angleterre s’est fait sur les conseils de leur communauté. Treize l’ont décidé après une « analyse raisonnée » des lieux où leurs compétences seraient le plus utiles, notamment le maniement de la langue anglaise. Deux ont expliqué aux enquêteurs s’être fié à leurs rêves et deux encore ne savent plus trop pourquoi ils poursuivent cet objectif. Aucun n’a resservi le discours stéréotypé qui voudrait que les passeurs soient maîtres du jeu et « survendent » la Grande-Bretagne comme un eldorado. Une version pourtant régulièrement servie quand il s’agit d’expliquer pourquoi ils ne souhaitent pas s’installer en France.Leur accès à l’Europe s’est fait par la Méditerranée, au départ de la Libye, pour 30 d’entre eux. Un cauchemar sur lequel tous s’arrêtent longuement dans leur récit. Méheret, une mère de famille qui a voyagé avec ses deux enfants se souvient de la peur doublée d’une « obligation de faire confiance ». D’autres racontent les canots pneumatiques qui se dégonflent, les jours entiers passés sur les eaux à errer, ou les passeurs qui surchargent l’esquif jusqu’à l’improbable.Cette Méditerranée centrale est la voie la plus classique d’entrée sur le vieux continent ; celle qui a amené 170 000 exilés sur les côtes italiennes en 2014. Huit des 54 migrants écoutés ont emprunté une route plus orientale, en longeant les côtes est de la Méditerranée pour débarquer en Grèce. Et 6 sont passés par la route des Balkans qui fait entrer dans l’espace Schengen à pied, par la Hongrie.Seuls 28 % se disent en bonne santéPour les deux tiers d’entre eux (36 migrants sur 54), le départ s’est décidé suite à des persécutions ou par peur d’en être victime. Pourtant, quand ils demandent l’asile en France, à peine un migrant installé à Calais sur deux l’obtient. Et encore les « Calaisiens » ont un meilleur taux d’acceptation que les autres demandeurs. Le Secours catholique analyse ce résultat discordant par le fait que « 33 des 54 personnes interrogées ont de l’asile une représentation insuffisamment poussée pour être en mesure de l’obtenir ».En réalité, le statut de réfugié est octroyé à partir d’un récit fait à un officier. Il faut être crédible, savoir raconter, convaincre. Dans le panel du Secours catholique, seules 15 personnes vont demander la protection de la France, 29 celle de la Grande-Bretagne. Quelle que soit leur histoire, 5 ne demanderont pas ce statut. Dans ce dernier groupe, certains disposent déjà du statut de réfugiés en Italie ou en Espagne. Ils en sont repartis après de vaines tentatives pour y trouver un travail. Même à 400 euros par mois on ne trouve rien, explique un des migrants.Au moment de l’entretien, seuls 28 % d’entre eux s’estimaient en bonne santé. Ashraf a perdu dix kilos en deux mois. Adam fouille dans les poubelles parce que le seul repas journalier qu’on lui sert ne lui suffit pas. Khan en a assez d’être pris pour un mendiant, alors qu’il avait dix salariés au Pakistan. Salah, lui, voit des gens devenir fous pendant qu’Ahmed Shah regrette que l’islam chiite interdise le suicide. « L’Europe a son prix » s’était entendu dire Mataï qui « ne s’imaginait pas qu’il serait aussi élevé ».Voir aussi, en images : La nouvelle jungle de CalaisMaryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.04.2015 à 09h00 • Mis à jour le16.04.2015 à 09h12 | Gaëlle Dupont Scène de la vie quotidienne d’une jeune femme, recueillie par l’association Stop harcèlement de rue.« Mmmm ! Mignonne ! – Eh j’tai dit que t’étais jolie ! – Sale pute, va ! » Cette situation, la plupart des passagères qui attendent leur train de banlieue gare du Nord, à Paris, l’ont vécue. Quand on leur demande s’il leur arrive d’être harcelées dans l’espace public, elles sourient d’un air las. « Tous les jours ! », s’exclame Aminata Touré, une Parisienne de 24 ans. « Ils disent : “T’es charmante”, “donne-moi ton 06”, témoigne Carla, 30 ans. Quand on ne répond pas, ils soufflent et te traitent de connasse. » « Je dirais que ça m’arrive une fois par semaine, estime Ophélie Seveque, 19 ans. Ils demandent : “Chérie, tu descends où, t’habites où ?” Les regards insistants c’est tout le temps. » Elles font bien la différence entre drague et harcèlement. « Tant que c’est poli, ça va, dit Valentine Letailleur, 20 ans. Quand on dit non et que la personne insiste, c’est gênant. » « Les regards ne me dérangent pas, affirme Alexiane Deschampt, 20 ans. On fait attention à soi aussi pour les attirer. Mais ce n’est pas parce qu’on se fait belles qu’on est des putes ! » Or, beaucoup d’hommes « ne lâchent pas facilement l’affaire ». « Même si tu changes de place, ils se calent dans un angle du wagon d’où ils peuvent te voir », relate Ophélie. Beaucoup s’étonnent qu’on leur pose cette question. « C’est triste, mais on s’habitue, observe Ophélie. C’est notre quotidien. »« Une situation intimidante, humiliante, dégradante ou offensante »Cela ne devrait pas être le cas, selon le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, qui rend public jeudi 16 avril un rapport commandé par le gouvernement, signe d’un intérêt nouveau pour ce sujet. Pour cette instance, il s’agit d’une forme de violence faite aux femmes. « Le harcèlement sexiste, écrit le Haut Conseil, se caractérise par le fait d’imposer tout propos ou comportement (…) qui a pour objet ou pour effet de créer une situation intimidante, humiliante, dégradante ou offensante (…). Il peut prendre des formes diverses comme des sifflements ou des commentaires sur le physique, non punis par la loi, ou des injures, punies par la loi. » Chacune se souvient d’au moins une grosse frayeur. Alexiane se rappelle d’un trajet nocturne particulièrement anxiogène vers Saint-Leu-la-Forêt (Val-d’Oise). « Un type agressif m’a abordée, il m’insultait, se souvient-elle. Je serrais mes clés dans ma poche pour me défendre au cas où. En sortant du train j’ai couru jusqu’à ma voiture. »La présence d’autres passagers rassure mais n’est pas un gage de sécurité. « Je rentrais en bus à Deuil-Montmagny [Val-d’Oise], deux types saouls me parlaient et m’attrapaient le bras, rapporte Magdalena Swinoga, 30 ans. Ça a duré tout le trajet, quarante minutes. » Sans entraîner d’intervention des passagers ou du chauffeur. L’affluence peut même être propice aux agressions. « Récemment, à l’heure de pointe, un homme m’a touché les fesses, relate Aurélie Oumezzaouche, 28 ans. Je n’ai rien dit, j’étais sidérée. » Même quand on a affaire à des atteintes punies par le code pénal (exhibitions, mains sur les fesses ou les cuisses, baisers forcés), les victimes portent rarement plainte.« Si tu es en jupe, dans leur tête, tu provoques »Beaucoup essaient d’ignorer les harceleurs. « Avant j’avais tendance à répondre, argumente Alexiane. Mais cela envenime les choses. » « On ne sait pas quoi faire, parce qu’on ne sait pas comment ça peut tourner », observe Magdalena. Très souvent, elles disent qu’elles ont un copain, même si c’est faux.Pour le Haut Conseil à l’égalité, ce harcèlement, répétitif, « entame le droit [des femmes] à la sécurité et limite leurs déplacements dans l’espace public ». Beaucoup modifient leur comportement pour l’éviter. « Si tu es en jupe, dans leur tête, tu provoques », affirme Aminata. Mêmes causes, même effets pour les talons ou les tenues légères. « Même quand il fait hyper-chaud en plein été, on ne peut pas être comme on veut, en tee-shirt et short », témoigne Johanna Dehayes, 18 ans. En toute saison, mieux vaut « tracer » et « regarder par terre ». Les endroits considérés comme les moins sûrs sont le train, le RER et le bus. « Dans la rue, tu peux courir, observe Alexiane. Dans un train, il n’y a pas d’échappatoire. »Carla se dit « bien contente d’aller au travail en voiture maintenant ». Les autres continuent à utiliser les transports en commun. Elles n’ont pas le choix, et disent ne pas avoir peur. « J’essaie de ne pas changer mes habitudes, de ne pas me faire raccompagner le soir, parce que ce n’est pas normal, affirme Alexiane. Je veux pouvoir m’habiller comme je veux et aller où je veux. »Le Haut Conseil à l’égalité estime le phénomène très largement répandu. Il demande sa quantification précise, qui n’a jamais été effectuée, les études se concentrant sur les violences les plus graves. Il appelle à une prise de conscience générale de la part des victimes, mais aussi des harceleurs, et des témoins, encouragés à ne pas tolérer de tels comportements.Elle a commencé, sous l’impulsion d’associations comme le collectif Stop harcèlement de rue, créé en février 2014, qui sensibilise par son site Internet et des actions sur le terrain. Selon le Haut Conseil, les pouvoirs publics doivent maintenant prendre le relais, notamment par une campagne nationale d’information.Gaëlle Dupontjournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.04.2015 à 11h01 • Mis à jour le03.04.2015 à 15h40 | Matthieu Suc La scène se déroule au lendemain de la tuerie de Charlie Hebdo. Il est 19 h 50, ce jeudi 8 janvier, lorsqu’un agent du renseignement territorial (ex-RG) téléphone à l’ancien syndicaliste policier, Jo Masanet. Il lui parle de la cellule de crise mise en place « avec Bernard Cazeneuve et tous les services de renseignement », place Beauvau. Puis l’agent marque une pause. Il hésite, cherche ses mots pour évoquer les frères Kouachi toujours recherchés : « Bon, par contre… Faut savoir que, heu… On avait les informations déjà sur les individus… On les avait suivis, on les avait sur notre base de données… » Ils les connaissaient mais ne les surveillaient pas.« On avait constaté que la DGSI (la direction générale de la sécurité intérieure) était dépassée par les événements, d’accord ? Donc, on a un gros souci, là-dessus… » Cette conversation, écoutée par des enquêteurs en marge d’un dossier de trafic d’influence, illustre ce que beaucoup pensent sans oser le dire dans un cadre officiel. Et ce même au sein de la DGSI, traversée depuis par de légitimes questions sur ses choix stratégiques et ses méthodes de travail.L’enquête du Monde révèle ces dysfonctionnements évoqués par l’interlocuteur de Masanet. Il ne s’agit pas d’assurer que les attentats qui ont fait 17 morts en janvier auraient pu être déjoués mais, au moment où le gouvernement présente un projet de loi attribuant des pleins pouvoirs techniques aux services de renseignement, de mesurer la nature exacte des erreurs commises. Et de remettre en doute la version officielle, servie au lendemain des attentats.Lire aussi :Les attentats en France : la myopie des services de renseignementLorsque, le samedi 10 janvier, Le Monde publie un article décrivant « la myopie des services de renseignement », aveuglés par les départs de jeunes en Syrie et délaissant les vétérans du djihad, comme Chérif Kouachi, le ministère de l’intérieur organise dans l’après-midi « un débrief» avec des médias afin de désamorcer la polémique. A Beauvau, encadrés de collaborateurs du ministre, Patrick Calvar, le patron de la DGSI, et Lucile Rolland, la chef de la sous-direction « T » chargée de la lutte antiterroriste, détaillent sous le sceau du off à dix journalistes le dispositif qui visait les frères Kouachi.Les jours suivants, les médias reprennent ces éléments de langage : Chérif Kouachi a été surveillé jusqu’à la fin de l’année 2013, son frère Saïd jusqu’à l’été 2014, mais rien ne laissait penser qu’ils préparaient un attentat et, de toute façon – affirment des articles, citant « Beauvau » ou « certains cadres du renseignement » –, les écoutes administratives avaient dû être interrompues à la demande de la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS), l’autorité administrative indépendante chargée du contrôle de ces enquêtes.Interrogations sur la réalité d’une surveillanceCe qui provoque, lundi 12 janvier, un démenti de la CNCIS : « A aucun moment (la Commission) n’a manifesté d’opposition (…). Les affirmations contraires sont, par conséquent, au mieux une inexactitude, au pire une manipulation. » Ce communiqué aura peu d’écho. L’opération a fonctionné : la polémique s’est détournée de la DGSI.Pourtant les renseignements qu’elle a fournis durant la traque sont de nature à s’interroger sur la réalité de la surveillance des Kouachi. Le 7 janvier, la note de renseignement sur Saïd Kouachi fait moins de deux pages, et les informations datent d’avant 2012.N’y figurent pas les deux fiches « S » – pour sûreté de l’Etat – qui le présentent comme un « individu susceptible d’être lié à la mouvance islamiste radicale internationale » dont « les déplacements à l’étranger [sont] de nature à compromettre la sécurité nationale ». Il n’y est même pas mentionné son mariage, ni sa paternité. Il faudra attendre le 9 et une note « mise à jour » pour que la DGSI communique un état civil complet.Autre lacune : les trois adresses données pour son mandat de recherche se révèlent « erronées ». Dans la foulée, un nouveau mandat est émis avec trois adresses supplémentaires. Pour un même résultat. L’une d’elles, à Pantin, concerne un homonyme de 81 ans… En réalité, le terroriste vit à Reims depuis des années. Son adresse n’a jamais changé, à un détail près : le nom de la rue a été rebaptisé le 26 février 2014, date à laquelle la DGSI est censée le surveiller.Les parents Kouachi mis sur écoute sont décédésLa note sur Chérif Kouachi, condamné en 2008 dans le dossier de la filière irakienne des Buttes-Chaumont, n’est pas mieux renseignée et se révèle plus sommaire que celle de son beau-frère, un jeune de 18 ans ayant manifesté sur Internet son désir de partir en Syrie, l’obsession des services de renseignement. Symbole du manque de connaissance de ceux qu’ils sont supposés avoir surveillés durant près de trois ans : la DGSI met sur écoute, après la tuerie de Charlie Hebdo, une ligne de téléphone attribuée aux parents de Chérif et Saïd en Algérie, avant de réaliser qu’ils sont morts depuis plus de vingt ans.Le jeudi 8 janvier, le New York Times révèle que Saïd Kouachi se serait rendu au Yémen durant l’été 2011. Ce voyage va être abordé lors du débrief à Beauvau : les Etats-Unis avaient alerté les services français, ajoutant que Salim Benghalem, un délinquant radicalisé en prison, l’accompagnait. Mais la DGSI passe sous silence un élément capital. Dans le cadre d’un dossier de filière djihadiste, la justice a entendu, les 28 et 29 janvier 2014, un témoin qui rapporte les confidences faites par Salim Benghalem à propos du voyage au Yémen. Benghalem y a rencontré « un membre haut placé » d’Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA). « [Salim] a reçu une formation à la manipulation des armes. (…) Quelqu’un lui avait donné pour mission de commettre un attentat en France, il me semble que c’était contre une université américaine en France. (…) Il fallait qu’il se rende sur place avec une arme et qu’il tue tout le monde. » Le lendemain, ce témoin complétera : « [son] groupe était constitué de plusieurs Français ».Le témoin n’a pas prononcé le nom de Kouachi mais sa description d’un commando entraîné pour commettre des attentats en France est jugée suffisante pour relancer des écoutes sur Saïd début 2014. Pas assez pour en faire une priorité et consacrer des effectifs à des filatures. Au regard du mode opératoire de la tuerie de Charlie Hebdo et alors que celle-ci a été revendiquée par AQPA, se contenter d’écoutes sur un individu habitué depuis une dizaine d’années à ne rien dire au téléphone résonne a posteriori comme une erreur.Ce qui n’est pas sans rappeler un autre épisode douloureux au contre-espionnage français  : la DCRI – l’ancienne appellation de la DGSI – avait stoppé les surveillances sur Mohamed Merah six mois avant qu’il ne tue sept personnes en mars 2010 à Toulouse et à Montauban. Comme pour les Kouachi, le service se justifiait en disant que Merah n’avait « aucune activité radicale apparente » et surtout que la CNCIS n’avait pas autorisé les écoutes.L’histoire se répète. A une exception. Nommé après l’affaire Merah, le ministre de l’intérieur, Manuel Valls, avait assuré que c’était « l’intérêt de l’Etat que la vérité soit faite ». Vingt-quatre documents avaient été déclassifiés. On avait alors découvert que les rapports de la DCRI contredisaient la version de… la DCRI. M. Merah n’était pas « un loup solitaire » qui s’était autoradicalisé mais au contraire une « cible privilégiée » au sein d’un réseau identifié. Personne n’a encore réclamé la déclassification des comptes rendus de surveillance des Kouachi entre 2011 et 2014. Le ministère de l’intérieur, qui avait créé la DGSI en mai 2014 pour pallier ces dysfonctionnements, n’a pas souhaité faire de commentaire.Matthieu SucJournaliste au Monde 03.04.2015 à 10h21 • Mis à jour le03.04.2015 à 18h49 Trois responsables de la campagne 2012 de Nicolas Sarkozy ont été mis en examen, vendredi 3 avril, dans le cadre de l'affaire Bygmalion, a fait savoir dans la soirée une source judiciaire. Cette enquête vise un système présumé de fausses factures mis en place durant l'élection présidentielle pour le compte du candidat de l'UMP.Guillaume Lambert, directeur de la campagne et aujourd'hui préfet de Lozère, le député UMP Philippe Briand, qui en était le trésorier, et l'avocat de l'UMP Philippe Blanchetier avaient été déférés, dans la matinée, au pôle financier du tribunal de grande instance de Paris après quarante-huit heures de garde à vue. Lire notre décryptage : L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeLes enquêteurs ont la conviction qu'un système de fausses factures a été mis en place pour que l'UMP prenne en charge environ 18,5 millions d'euros de dépenses de la campagne de Nicolas Sarkozy. La fraude devait permettre d'empêcher que ces dépenses soient inscrites au budget de campagne et n'explosent le plafond autorisé de 22,5 millions d'euros, qui a finalement quand même été dépassé. Dans ce but, la filiale de Bygmalion, Event & Cie, a émis des fausses factures à l'UMP pour des événements dont certains n'ont pas été organisés.Guillaume Lambert, Philippe Briand et Philippe Blanchetier participaient notamment aux réunions de « suivi financier » de la campagne, selon le témoignage d'une ancienne cadre de l'UMP mise en examen, Fabienne Liadzé. Guillaume Lambert a déjà affirmé qu'il n'avait jamais été question pour lui de fausses factures ni d'un maquillage des comptes. Signataire du compte de campagne, Philippe Briand avait également assuré n'avoir fait « que du propre ».Notre visuel interactif : Les protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMPSept personnes déjà mises en examenLes juges d'instruction ont déjà mis en examen sept personnes : quatre anciens dirigeants de Bygmalion, dont trois ont reconnu la fraude, et trois anciens cadres de l'UMP, dont son ex-directeur général, Eric Cesari, proche de Nicolas Sarkozy. Les juges veulent savoir précisément qui était au courant, qui a donné l'ordre et à quel moment de la campagne.L'ancien chef de l'Etat, qui a toujours démenti en avoir connu l'existence, a été interrogé mercredi, dans une autre affaire, celle des pénalités qui lui avaient été infligées après l'invalidation de ses comptes de campagne lors de la présidentielle mais qui avaient été réglées par l'UMP. Lire notre synthèse : Comprendre l'affaire des pénalités de campagne de l'UMP Nicolas Chapuis La compétition au PS est déjà sur les rails. Le courant « cohérence socialiste », mené par les quatre députés Karine Berger, Valérie Rabault, Yann Galut et Alexis Bachelay, a décidé de déposer sa propre motion pour le congrès de Poitiers du 5 au 7 juin. Ils font alliance pour l'occasion avec trois autres premiers signataires de contributions générales, Dominique Bertinotti, l'ancienne ministre de la famille, Nicolas Brien et Madeleine Ngombet.Le nom de cette future motion n'a pas encore été arrêté. Mais c'est Karine Berger, la députée des Hautes-Alpes, qui sera la première signataire. « Le message qu'on veut faire passer est : “Qu'est-ce qu'on fait pour les déçus de la gauche ?” », explique-t-elle. Pour développer leurs idées et faire le bilan de la défaite aux départementales, les membres de la motion ont publié une tribune dans Le Monde, jeudi 2 avril, intitulée « Dans socialiste, il y a social, et le PS l'a oublié ». « Entre une gauche fantasmée et une gauche de gestion, il y a la place pour une gauche de transformation », estiment-ils dans ce texte. « On doit faire en sorte que le Parti socialiste redevienne l'instance d'arbitrage quand on est au pouvoir », explique Mme Berger.D’autres motions à venirCes élus qui font partie de la majorité actuelle dans le parti ont donc refusé de se joindre à Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du PS. « Sa motion agrège le gouvernement, alors que nous on veut justement poser la question du rapport du parti à l'exécutif », explique la députée des Hautes-Alpes.D’autres motions devraient bientôt suivre le mouvement, la date limite de dépôt étant fixée au conseil national du 11 avril. M. Cambadélis a l’intention de faire la sienne. L’aile droite du parti, menée par Gérard Collomb et Jean-Marie Le Guen, menace de faire la sienne si l’actuel premier secrétaire du parti n’intègre pas leurs idées dans son texte. Les frondeurs à la gauche du PS sont, eux, au milieu de négociations internes pour écrire le texte et désigner le premier secrétaire. Martine Aubry, qui a demandé à François Hollande des inflexions dans sa politique économique, attend de son côté de voir ce qu’elle va obtenir. Son choix final – rejoindre l’une ou l’autre des motions, ou faire la sienne – déterminera en partie l’équilibre des forces au congrès.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Léonor Lumineau Les attentats perpétrés à Paris les 7 et 9 janvier ont ravivé le débat sur la transmission des valeurs républicaines au sein de la jeunesse : un service obligatoire ? Civil ? Militaire ? « Je propose un nouveau contrat civique, avec la mise en place d’un service universel pour les jeunes », a tranché le président de la République, François Hollande, le 5 février. Son ambition ? Le service civique pourrait concerner entre 150 000 et 170 000 jeunes par an, contre 35 000 en 2014. Un objectif plus ambitieux que les 100 000 qu’il avait annoncés en novembre sur TF1, au cours de l’émission « Face aux Français », mais qui n’est pas sans risques.Instauré par la loi du 10 mars 2010, ce dispositif offre l’occasion aux 16-25 ans d’effectuer des missions d’intérêt général : appui aux familles et développement du lien social au sein des quartiers, préparation du Salon des solidarités, animation d’actions autour du livre en prison, par exemple. Il est réalisé dans des collectivités publiques ou des associations agréées par l’Etat sur la base du volontariat durant six à douze mois. L’Etat verse entre 467 euros net d’indemnité par mois pour 24 à 48 heures hebdomadaires, auxquels s’additionnent 106 euros versés par la structure d’accueil agréée. Une belle idée, en principe.Risques d’abusMais dans la réalité, l’annonce du triplement du nombre de missions d’ici à 2017 suscite des inquiétudes. Car dans les structures d’accueil, le service civique ressemble parfois à une nouvelle forme d’emploi à bas coût. Quand un service civique revient à 106 euros à l’employeur, un stagiaire à temps plein lui coûte 508,20 euros et un smicard 1 646 euros (dont 1 457,52 euros brut pour le salarié).« Il y a une préoccupation quant au développement quantitatif rapide du dispositif, qui est d’ailleurs posée depuis son démarrage et est inscrite dans la loi : le problème de substitution à l’emploi. Un service civique ne doit pas prendre la place d’un salarié », explique Valérie Becquet, maître de conférences en sociologie à l’université de Cergy-Pontoise (95). D’autant plus que le dispositif attire aussi des jeunes diplômés d’un master ou d’un doctorat qui peinent à trouver un emploi. Une main-d’œuvre qualifiée très bon marché.« Ma mission en mairie était à la fois frustrante et intéressante »Marie Borrel, 26 ans, diplômée d’un master en développement territorial, témoigne de son expérience du service civique.« Après la fin de mes études et deux mois de CDD, je me suis retrouvée au chômage et sans ressources. J’ai décidé de faire un service civique. J’ai été recrutée en 2013 sur une mission de six mois et nommée “ambassadrice du développement durable” au sein d’une mairie, pour travailler au service concerné, où il y avait déjà un autre jeune en service civique diplômé d’un master environnement. En tout, nous étions sept services civiques à la mairie.Ma mission, qui était très intéressante, consistait à enquêter sur les écogestes des salariés, gérer le site et les événements en rapport avec le développement durable. Selon moi, je remplaçais un véritable emploi, mais sans avoir la pression du chiffre et du résultat. Les missions correspondaient à des compétences universitaires et à un vrai poste de chargé de mission. D’ailleurs, je le valorise comme tel sur mon curriculum vitae.Ce service civique m’a aussi donné l’opportunité de suivre des formations intéressantes, dont une d’une semaine sur la responsabilité associative.Une collectivité débourse 100 euros pour avoir de jeunes diplômés comme nous, donc c’est tout bénéfice ! Je faisais quand même trente-cinq heures par semaine, c’était frustrant de travailler autant pour le même salaire que si j’avais fait vingt heures.Sur la fiche de poste, ils n’exigeaient pas de compétences spécifiques, juste des affinités avec les thématiques liées au développement durable, mais c’est à l’entretien que cette sélection s’est faite. Sur sept sélectionnés, nous étions cinq à avoir un niveau master. Je savais qu’il n’y avait pas d’emploi à la clé, mais ça a été intéressant pour moi de mettre un pied en collectivité.Je pense que le dispositif est plus détourné dans les structures qui ne sont pas des associations, car ces dernières sont plus proches des valeurs du service civique. »« Pour une association, le coût d’un service civique est quasiment nul, donc c’est déjà très, voire trop facile, d’accueillir un volontaire. Avec la montée en charge, on va multiplier par trois le risque d’abus », estime un membre de Génération précaire, souhaitant rester anonyme.« D’autant plus que le dispositif concerne un secteur associatif qui est en crise : les subventions publiques baissent, la précarité des salariés augmente, les contrats ne sont pas renouvelés… Cette formule qui permet d’embaucher à bas coût, proposée dans ce secteur, comporte forcément des risques de dérives », ajoute Frédéric Amiel, secrétaire général du syndicat Action pour les salariés du secteur associatif.Certes, cette inquiétude n’est pas vérifiable dans les chiffres, puisqu’il n’en existe pas dans ce domaine. « Elle renvoie plus à des préoccupations logiques et aux rapports parlementaires de 2011 et de la Cour des comptes de 2014 qui épinglaient déjà un glissement vers de l’emploi déguisé et conseillaient de renforcer les contrôles et le suivi des jeunes en service civique », admet Valérie Becquet.Mais il suffit d’une recherche d’une dizaine de minutes sur les sites d’annonces d’emploi en ligne pour tomber sur des offres de service civique qui ressemblent fort à des fiches de postes classiques. Exemple avec cette offre pour une mission de six mois : « Bac + 5 écologie/environnement ou bac + 2, bonnes connaissances naturalistes dans les domaines faune-flore et habitat, des connaissances en flore et phytosociologie seront particulièrement appréciées. Il est demandé aux candidats de détailler les connaissances naturalistes et leur niveau de maîtrise dans le CV (…). »« Des contrôles renforcés »Pourtant, des précautions ont été prises pour éviter les dérives. L’Agence du service civique précise ainsi sur son site que « des prérequis en termes de formation, de compétences particulières, d’expériences professionnelles ou bénévoles préalables ne peuvent être exigés. Ce sont donc des savoir être, un intérêt, des motivations qui peuvent être cités dans l’offre de mission ».Selon le président de l’Agence du service civique, François Chérèque, « aujourd’hui, 20 % des structures sont contrôlées tous les ans, et le président de la République a dit que l’agence serait renforcée pour mener les contrôles. Je veux être vigilant afin que le fait de multiplier les services civiques ne dénature pas la démarche », souligne-t-il avant d’expliquer qu’un plan de renforcement et de modernisation du contrôle de l’Agence est en cours.Selon lui, des pistes pour que les risques de dérives ne soient pas augmentés par la montée en charge ont été identifiées : « D’abord, une grosse part de l’augmentation des volumes va se faire dans des structures qui accueillent déjà des services civiques et qui savent donc déjà ce qu’elles font. De plus, nous travaillons avec le gouvernement sur des grands programmes pour identifier avec des ministères des actions sur lesquelles nous pourrions mettre des missions », ajoute-t-il.Pour sa part, Marie Trellu-Kane, présidente d’Unis-Cité, association pionnière du service civique, se réjouit du succès du dispositif : « C’est la première fois qu’une telle ambition de valoriser le service civique est portée par le gouvernement. Les cas d’emplois déguisés sont aujourd’hui minoritaires grâce au travail de contrôle de l’Agence du service civique et il faut laisser le temps aux structures de s’approprier et de bien comprendre l’état d’esprit du dispositif pour imaginer des missions accessibles aux jeunes sans compétences particulières. »Pour limiter les risques lors de la montée en charge et pour que les emplois déguisés disparaissent totalement, elle propose que « les jeunes ne soient jamais seuls sur une mission pour marquer la différence avec l’emploi et qu’il y ait au moins un jour de formation civique et citoyenne par mois », une mesure rendue obligatoire par la loi, mais sans pour autant détailler le nombre de jours.Léonor Lumineau 02.04.2015 à 17h01 • Mis à jour le02.04.2015 à 19h06 L'ancien commandant de Guantanamo, le général deux étoiles Geoffrey Miller, pourrait être prochainement auditionné par la justice française. La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris a accédé, jeudi 2 avril, à la demande de deux anciens détenus du centre de détention, a précisé à l'Agence France-Presse leur avocat, Me William Bourdon. L'information a été confirmée de source judiciaire.Lire aussi : Une plongée dans l’enfer de GuantanamoNizar Sassi et Mourad Benchellali, arrêtés par les forces américaines en Afghanistan avant d'être transférés vers la base américaine située dans le sud-est de Cuba, où ils avaient été respectivement emprisonnés de la fin de 2001 à 2004 et 2005, avant d'être renvoyés en France. Les deux hommes ont porté plainte pour détention arbitraire et torture. L'enquête est toujours en cours.Voir aussi notre séléction d'articles et d'archives (édition abonnés) : Guantanamo, par ceux qui l'ont vécuC'est dans le cadre de cette dernière que s'inscrit l'audition de Geoffrey Miller. Elle avait préalablement été rejetée par deux juges. « Le général Miller est identifié dans toutes les enquêtes internationales et américaines, comme étant au cœur du dispositif de politique de torture qui était pratiquée », avait argué il y a quelques semaines Me Bourdon. « Il n'est pas pensable que des explications ne lui soient pas demandées. S'il refuse de venir, il faudra en tirer les conséquences. »Ni procès, ni inculpationLes plaignants appuyaient leur demande sur un rapport du Centre pour les droits constitutionnels et du Centre européen pour les droits de l'homme et constitutionnels, détaillant les mauvais traitements pratiqués à Guantanamo, mais aussi la responsabilité de M. Miller, qui en était aux commandes entre 2002 et 2004. Nizar Sassi et Mourad Benchellali ont également engagé des démarches devant la Cour européenne des droits de l'homme.La base américaine a commencé à recevoir des hommes suspectés de terrorisme quatre mois après les attentats du 11 septembre 2001. Malgré la promesse de Barack Obama de fermer le camp, ils sont encore 122 à y être détenus. Contrôlé par l'opposition républicaine, le Congrès s'oppose à toute clôture, malgré dles critiques sur les exactions qui y auraient été commises. En treize ans, près de 800 hommes y ont été enfermés, pour certains sans inculpation ni procès.Voir aussi la carte (édition abonnés) : L'évolution du nombre de prisonniers à Guantanamo 02.04.2015 à 14h39 • Mis à jour le02.04.2015 à 16h46 Les élections départementales des 22 et 29 mars 2015 ont installé le tripartisme en France. Elles ont confirmé, par l’abstention massive - qui s’est élevée à 50,01% des inscrits au second tour - la crise démocratique. Réflexions pour redonner du sens à la vie politique.- Malaise dans la représentation, par Nicolas Truong. Après la débâcle gouvernementale aux élections départementales, Manuel Valls a parlé d’un grand chambardement. Le diagnostic est incontestable.- Une France incapable d'inventer une force politique novatrice, par Sylvie Crossman et Jean-Pierre Barou (éditeurs et auteurs). Alors qu’en Espagne et en Grèce Podemos et Syriza invente une gauche alternative, la France est à la peine. Il est temps de changer la donne politique avec de nouvelles générations, loin des apparatchiks.- Christophe Guilluy, géographe : « les électeurs âgés nous protègent du populisme », propos recueillis par Nicolas Truong. La désaffiliation des catégories populaires n’est pas une fatalité.- Le vide intellectuel d’une gauche coupée du peuple, par l'historien Jacques Juillard. La défaite des socialistes lors des départementales n’est pas qu’un effet de l’alternance politique, mais entérine plutôt le divorce entre la gauche et les classes populaires. Les droits de l’homme ou les incantations moralisatrices contre le racisme ne sauraient tenir lieu de politique. Aurélie Collas Le chronopsychologue François Testu, président de l’Observatoire des rythmes et des temps de vie de l’enfant et du jeune, revient sur le projet de calendrier scolaire des trois prochaines années, présenté, jeudi 2 avril, par la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem. Ces projets apportent quelques ajustements pour « répondre à des difficultés bien identifiées » : des vacances de printemps avancées d’une semaine, un pont de l’Ascension généralisé, un redécoupage des zones A, B et C, et une rentrée des classes fixée « au plus tôt le 1er septembre ».Lire aussi :Un calendrier scolaire inspiré par le lobby du skiQue pensez-vous du projet de calendrier triennal présenté par la ministre ?Incontestablement, ce calendrier traduit un souci de ménager les enfants, en gardant ce qui a été mis en place ces dernières années : une coupure de quinze jours à la Toussaint, une rentrée qui n’empiète pas sur le mois d’août – pour ne pas rallonger le premier trimestre –, un réaménagement de la semaine. Un équilibre de l’année entre périodes de cours et périodes de vacances est recherché.Mais le calendrier scolaire reste un sujet complexe et délicat. Il suppose de trouver un compromis entre la satisfaction des besoins des adultes, notamment des besoins économiques, et le respect des rythmes des enfants, qui nécessite une alternance proche du « sept semaines d’école, deux semaines de vacances ». Dans ce projet, on ne peut pas dire que l’intérêt de l’enfant ait été oublié, mais l’alternance proposée n’est pas encore satisfaisante. Le problème vient surtout du troisième trimestre, qui reste trop long : jusqu’à onze à douze semaines de classe pour certaines zones.Quelles seraient les solutions pour avoir une année qui respecte mieux les rythmes des enfants ?C’est une refonte globale du nombre d’heures, de jours et de semaines de classe qu’il faudrait engager pour résoudre le problème du calendrier scolaire français : un nombre très important d’heures, concentré sur très peu de jours.Pour rééquilibrer l’année, on pourrait déjà envisager de la découper en six périodes de classe au lieu de cinq. Autrement dit, couper le troisième trimestre en deux, avec une période de vacances de quinze jours au milieu. Dans le projet de calendrier triennal, on voit un peu s’amorcer cette évolution, avec la généralisation du pont de l’Ascension qui permet une pause de quatre jours.Ensuite, j’estime que raccourcir les vacances d’été pour étaler l’année sur 37 à 38 semaines au lieu de 36 ne serait pas scandaleux. Mais alors, il ne faudrait pas empiéter sur le mois d’août. Le premier trimestre est déjà très long ; il concentre 40 % du temps scolaire. On pourrait plutôt rogner sur le début du mois de juillet. Le 3e trimestre ne serait pas rallongé pour autant s’il est coupé en deux.Enfin, je l’ai souvent dit, c’est le baccalauréat qui, en France, détermine le calendrier scolaire dès les petites classes. Tant qu’il sera maintenu dans sa forme actuelle – un examen final organisé sur tout le mois de juin –, on n’arrivera pas à toucher à l’année. Le transformer en contrôle continu est une proposition explosive… Au moins pourrait-on envisager de distinguer le calendrier scolaire du lycée et celui du primaire et du collège.L’alternance « sept semaines de cours, deux semaines de vacances » est souvent présentée comme une référence. Mais fait-elle consensus parmi les chercheurs ?C’est un idéal partagé. Il n’est pas forcément atteignable, mais on peut s’en rapprocher – avec, par exemple, des périodes de six à huit semaines de classe. L’important est surtout d’avoir deux semaines de vacances : une première pour se « désynchroniser » du rythme de l’école, et l’autre pour se sentir vraiment en vacances.Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.04.2015 à 13h29 • Mis à jour le02.04.2015 à 17h38 Le maire UMP de Tarbes, Gérard Trémège, a été mis en examen, jeudi 2 avril, « pour prise illégale d'intérêt, favoritisme et trafic d'influence passif au profit d'entreprises locales ».M. Trémège a été remis en liberté sous contrôle judiciaire, une mesure « qui ne l'empêche pas d'exercer son mandat de maire », a assuré son avocat, Me Didier Seban. Selon celui-ci, son client « reconnaît des erreurs possibles dans la passation de marchés publics, mais nie toute volonté de “système Trémège”» dans ce dossier, qui porte notamment sur la revente de terrains et de biens immobiliers par la municipalité.Le maire de Tarbes avait été placé en garde à vue mardi matin, de même que sa compagne, Isabelle Bonis, directrice de la société d'économie mixte de construction de la ville ; son adjoint à l'urbanisme, Michel Forget ; quatre chefs de service de la municipalité ; l'architecte Joris Ducastaing ; et Michel Caillaud, ancien directeur général des services de M. Trémège.Selon une source judiciaire, Isabelle Bonis a été mise en examen mercredi pour « recel de prise illégale d'intérêt », et le chef des services de la voirie pour « trafic d'influence passif ». M. Forget et trois autres chefs de service l'ont été pour complicité ou recel de trafic d'influence et de prise illégale d'intérêt, selon les cas. Quant à l'architecte Joris Ducastaing, il a lui aussi été mis en examen, pour des chefs qui n'étaient pas encore connus jeudi à la mi-journée.Laissés libres et placés sous contrôle judiciaireTous les mis en examen dans ce dossier ont été laissés libres et placés sous contrôle judiciaire. Michel Caillaud, qui comparaissait jeudi midi devant un juge d'instruction de Pau, est poursuivi pour « trafic d'influence, complicité de favoritisme et de prise illégale d'intérêt ». Selon Me Seban, Gérard Trémège est « heureux de s'expliquer » dans un dossier « qu'il ne connaissait que par la presse ». « Il est très en colère du traitement qui lui a été infligé, quarante-huit heures de garde à vue, et conteste tout », a précisé son avocat. Le maire nie notamment avoir reçu des cadeaux ou des voyages en échange de marchés ou de faveurs, et va faire appel de sa mise en examen et de son contrôle judiciaire, a annoncé son défenseur.Les auditions ont eu lieu dans le cadre de l'information judiciaire qui a été ouverte contre X en septembre 2013, à Pau, au sujet de faits présumés de prise illégale d'intérêt et de recel, ainsi que « d'atteinte à l'égalité des candidats dans les marchés publics (favoritisme) ».Selon une source proche du dossier, l'enquête concerne les conditions de réalisation de marchés publics mais également la cession d'une maison par la mairie à vil prix, revendue ensuite beaucoup plus cher après avoir été transformée par la compagne du maire. Margherita Nasi Marc La Mola a toujours voulu être « flic ». Pour cet enfant des quartiers Nord de Marseille, porter l’uniforme, c’était se transformer en « héros qui sauve la vie des gens ». A 21 ans, il réalise son rêve et entre dans la police. Il découvre un métier qui l’épanouit, et souffre d’autant plus des clichés qui ternissent l’image de la profession. « Ce qui me fâchait le plus, c’était cette image du flic fasciste », se souvient-il. Mais les années passent, et son quotidien est toujours plus enthousiasmant que ce qu’affirment les mauvaises langues. Jusqu’en 2002.Au sommaire du Monde-CampusLe Monde-Campus est le semestriel du Monde sur l’entrée sur le marché du travail des jeunes diplômés. Au sommaire des deux dossiers du numéro de printemps sorti le 25 mars:Le modèle économique réinventé: les jeunes entrepreneurs des start-up et des coopératives introduisent de nouveaux codes- Jamais sans mon imprimante 3D, les makers changent la donne- La cybersécurité, voie royale pour les hackers- Start-up ou grand groupe, deux mondes que tout oppose- Les coopératives incarnent l’espoir de vivre le travail autrement- Comment les digital natives vont forcer l’entreprise à bougerCandidats/recruteurs: le new deal - Les réseaux concurrencent les sites d’emploi- Les associations d’anciens élèvesse modernisent- Cinq à dix offres pour un seul poste... les annonces sont-elles bidons?- Le service civique, une main-d’oeuvre qualifiée bon marché- Pour en finir avec la précarité des stagiairesLe pdf est téléchargeable à l’adresse suivante: http://www.lemonde.fr/emploi/article/2015/03/25/le-monde-campus-du-flux-du-faire-et-de-l-emploi_4601283_1698637.html« Avec l’arrivée de Nicolas Sarkozy comme ministre de l’intérieur, les choses ont changé. On a commencé à parler de rentabilité, de politique du chiffre, la police a adopté le fonctionnement d’une entreprise privée avec des résultats à atteindre. » Ce changement de stratégie pose de sérieux problèmes éthiques à Marc. « On me demandait de placer des gens en garde à vue pour des situations qui ne le nécessitaient pas, ou de bâcler volontairement des enquêtes non rentables alors que les victimes nécessitaient notre aide. »Lire aussi :Ethique en entreprise : les bonnes pratiques rongées par la criseLe 14 février 2011, il craque. Assis dans son salon, il s’empare de son arme et place le canon dans sa bouche. Sa femme rentre juste à temps pour éviter le suicide. Aujourd’hui, Marc La Mola a démissionné de la police. De son parcours professionnel et sa descente aux enfers, il a fait un livre, Le Sale Boulot. Confessions d’un flic à la dérive (J.-C. Gawsewitch Editeur, 2012).Petits arrangements« Les cas de conscience sont probablement ce qui procure le plus de souffrance aujourd’hui au travail », estime la psychanalyste Marie Pezé. Car si certains secteurs sont de par leur nature très touchés, les questionnements éthiques n’épargnent personne. Dans son cabinet, Marie Pezé a vu défiler les employés travaillés par leur morale. Elle se souvient de ce salarié d’une petite imprimerie, qui rate plusieurs rames de papier mais souhaite encore en faire une dernière plutôt que d’envoyer du travail mal fait à son client. « Il n’a pas pu : l’imprimerie a préféré envoyer un travail bâclé en se disant que le service après-vente s’en chargerait. Il en a fait une crise. »A l’autre bout de l’échelle hiérarchique, la psychanalyste a reçu des directeurs financiers à qui on a demandé des arrangements plus ou moins légaux et qui finissent par craquer. Il y a ceux qui se suicident, « souvent des personnes avec de grandes responsabilités, très investies, qui ont accepté beaucoup de choses pour sauver leur boîte jusqu’au moment où ils se retrouvent confrontés au système qu’ils ont contribué à mettre en place ».Autre réaction : le surinvestissement. « C’est Eichmann, [officier SS, responsable de la logistique de la “solution finale”] ne se posant pas la question de ce que transportent les trains mais se donnant beaucoup de mal pour que les trains partent et arrivent à l’heure. »Et puis il y a la fuite. C’est le cas de la jeune génération, « qui s’implique moins au travail pour moins souffrir », estime Mme Pezé.Car personne ne peut accepter de travailler dans la honte. C’est d’autant plus vrai aujourd’hui : l’éthique n’est plus l’apanage des responsables de l’entreprise, cette thématique concerne désormais tout le monde. D’après le dernier baromètre du climat éthique auprès des salariés des grandes entreprises, 84 % des salariés se sentent concernés par les actions menées par leur entreprise en matière d’éthique. Certains vont même jusqu’à s’engager personnellement pour remettre l’éthique au cœur de leur travail.Des a priori pénalisantsC’est le cas de Benoît Santoire. Cet huissier de justice n’ignore rien de la mauvaise réputation qui ternit l’image de la profession : il partageait ces clichés lorsqu’il était étudiant en droit. « Le métier est associé aux saisies et aux expulsions. Mais au cours d’un stage auprès d’un professionnel, j’ai découvert un autre quotidien. »Aujourd’hui, cet huissier installé dans la Meuse déclare n’avoir pratiquement plus aucun dossier d’expulsion : « J’arrive en discutant à faire en sorte que les personnes trouvent un logement ou le quittent sans qu’on en arrive à des situations dramatiques. J’explique aussi aux chefs d’entreprise que nous faisons beaucoup de médiation. » Surtout, il communique pour changer l’image du métier : « Ces a priori sont pénalisants, notamment en termes de renouvellement, car cela effraie encore certains jeunes. »La profession l’a compris aussi, et mène des actions replaçant l’éthique au cœur du métier : « L’année dernière, nous avons voté un règlement déontologique national. Nous menons aussi des actions ciblées sur les sujets qui nous préoccupent : nous avons mis en place un numéro vert pour les expulsions, pour que les personnes en difficulté puissent avoir des renseignements », poursuit M. Santoire. En 2013, le Conseil national des huissiers a même lancé une campagne de communication sous la forme de spots publicitaires.Certes, tous ne sont pas aussi francs quant à l’image de leur secteur. British American Tobacco France et Philip Morris France refusent de communiquer sur cette question. Mais les entreprises sont de plus en plus nombreuses à avoir compris que l’éthique est désormais une nécessité pour les salariés. Parfois, la prise de conscience passe par un scandale. C’est le cas de l’industrie pharmaceutique, dont l’image a été écornée auprès des patients, médecins et acteurs publics suite à l’affaire du Mediator.« L’industrie a dû travailler sur son image et sa communication. Aujourd’hui, le secteur essaie d’attirer les jeunes car nous manquons de médecins et de pharmaciens, et nous nous heurtons à l’image que l’usine renvoie aux citoyens », explique Pascal Le Guyader, directeur des affaires générales, industrielles et sociales du Leem, qui regroupe les entreprises du secteur de l’industrie pharmaceutique en France. M. Le Guyader regrette que les jeunes suivant des filières scientifiques bifurquent le plus souvent vers des carrières commerciales et marketing, considérées comme plus dynamiques. Pour expliquer le fonctionnement de l’industrie pharmaceutique, les entreprises du médicament ont même lancé un jeu vidéo en accès libre, Pharma War.Une donnée de fondA une époque où l’image et la réputation de l’entreprise pèsent toujours davantage, « l’éthique est devenue une donnée de fond du management en entreprise », affirme Yves Medina, président du Cercle d’éthique des affaires. Développement de cartographie des risques, mise en place de dispositifs d’alerte… « le sujet majeur reste la prévention du risque de corruption », explique M. Medina.Simple habillage ou réelle préoccupation morale ? L’opportunisme n’est jamais très loin, bien sûr, mais pour Yves Medina ces démarches sont toujours plus sincères : « Tout simplement parce qu’avec le développement des règlements internationaux, les entreprises ont compris les risques financiers et de réputation considérables encourus, et le sujet est donc traité sérieusement. »Margherita NasiJournaliste au Monde 07.04.2015 à 14h04 • Mis à jour le07.04.2015 à 17h56 | Gaëlle Dupont Quelle est la probabilité qu’un cœur tendre, mais dépourvu par le sort de tout bien matériel, se mette en ménage avec un(e) riche héritier(ère) ? Ou encore, quelles seraient les chances actuelles d’un Rastignac ou d’un Bel Ami d’arriver, comme dans Balzac et Maupassant, à s’enrichir en épousant des femmes bien dotées ? Pour celles et ceux qui rêvent d’avoir la belle vie grâce à un bon parti, la réponse est désespérante : ces chances sont très faibles. Car les héritiers et héritières préfèrent s’épouser entre eux. Cette réalité est mise en lumière par Nicolas Frémeaux, jeune chercheur en économie à l’université de Cergy Pontoise, ancien thésard de Thomas Piketty, dans le dernier numéro de la revue de l’Institut national d’études démographiques, Population, paru fin mars.La tendance des humains à l’homogamie, c’est-à-dire à s’apparier avec des personnes qui sont issues du même milieu social, ont le même niveau d’études et le même niveau de revenus, est bien connue. En revanche, l’importance de l’héritage dans le choix du conjoint a jusqu’à présent été peu étudiée.« Stratégies volontaires »M. Frémeaux a pour ce faire utilisé l’enquête Patrimoine de l’Insee, qui décortique les biens de 10 000 ménages français depuis 1992. Il a pris en compte non seulement le patrimoine, mais aussi l’héritage espéré en fonction du patrimoine des parents, ainsi que le niveau des revenus issus du travail de chacun des membres du couple (qu’il soit marié ou non). Il en tire notamment cette équation : RicheConjointj = α + r × ß1 RicheHéritieri + ß2 RicheTravailleur + γX ij + u. Résultat : non seulement les héritiers vivent et se reproduisent en circuit fermé, mais ils érigent des murs autour d’eux. Ils ne frayent pas avec des prétendants qui ont le double handicap de gagner peu et de ne rien posséder. Et ils ne condescendent même pas à tomber amoureux de gros revenus sans fortune familiale. Le patrimoine constitue leur unique boussole.Sur la période étudiée, les frontières entre les héritiers et les autres, y compris les hauts revenus, restent donc étanches, si ces derniers n’ont pas la chance d’avoir des parents qui ont accumulé des biens. « Les choix de mise en couple des individus sont déterminants pour expliquer la transmission des inégalités d’une génération à l’autre », en conclut l’auteur.Est-ce conscient ou inconscient ? « Chez les très riches, des stratégies volontaires sont mises en place pour éviter de mauvais mariages, comme les rallyes, répond M. Frémeaux. Pour les autres, ce sont les mécanismes traditionnels de l’homogamie qui jouent, c’est-à-dire le fait de fréquenter un certain milieu, d’aller dans certaines écoles, qui fait que vous rencontrez des gens qui vous ressemblent. » Les cendrillons dépitées peuvent quand même continuer à rêver un peu : ces résultats sont des moyennes. Il y a toujours eu, et il y aura toujours quelques exceptions.Gaëlle Dupontjournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Potet « Il y a de quoi se flinguer, c’est une souffrance terrible », avait déclaré au Monde Jean Germain en juin 2013 dans un salon du Sénat. C’était quelques mois avant sa mise en examen pour « complicité de prise illégale d’intérêts et détournements de fonds publics » dans l’affaire dite des « mariages chinois ». L’élu socialiste ne supportait pas d’être mis en cause dans ce dossier portant sur l’organisation de « noces romantiques » en Touraine entre 2007 et 2011, n’y voyant alors qu’une sombre manipulation. L’histoire retiendra que l’ancien maire de Tours s’est donné la mort mardi 7 avril, au premier jour du procès où il devait comparaître aux côtés de quatre autres prévenus, à l’âge de 67 ans.Lire : Procès des « mariages chinois » : le sénateur Jean Germain, ex-maire de Tours, retrouvé mortNé le 11 septembre 1947 à Tours, Jean Germain se fait d’abord connaître localement par un parcours universitaire irréprochable, qui le conduira à la présidence de l’université François-Rabelais de Tours (de 1988 à 1993), après avoir commencé sa carrière professionnelle comme maître de conférences en droit public. Sa bonne connaissance du monde universitaire lui vaudra d’être sollicité plus tard, à la fin des années 1990, par Pierre Moscovici et Jack Lang, respectivement ministres des affaires européennes et de l’éducation, pour une mission portant sur la mobilité des étudiants et des enseignants dans l’espace européen : son rapport se traduira par l’adoption d’une résolution du Conseil européen en annexe au traité de Nice.Lettre de dénonciation anonymeSa carrière politique commence véritablement en 1995, quand, à la surprise générale, et à la faveur d’une triangulaire, il arrache la mairie de Tours à l’inamovible Jean Royer, qui la détenait depuis trente-six ans. Le directeur de cabinet d’André Laignel quand celui-ci était secrétaire d’Etat à la formation professionnelle (1988-1991) va alors imposer son style, dominé par le bon sens et la prudence, à une ville qu’il va transformer progressivement en faisant sortir de terre un nouveau quartier (les Deux-Lions) et en lançant le chantier d’une ligne de tramway, inaugurée en 2013.Réélu maire en 2001 puis en 2008, vice-président de la région Centre de 1998 à 2011, président de la communauté d’agglomération Tour(s)+ de 2000 à 2014, Jean Germain devient sénateur en 2011. L’affaire des « mariages chinois » va alors peu à peu ternir son image de maire sans remous ou presque (il a également été épinglé dans la presse pour le cumul d’un nombre record de mandats et de représentations, ainsi que pour le maintien d’une indemnité d’inspecteur de l’éducation nationale). L’élu est persuadé que la lettre de dénonciation anonyme qui a tout déclenché a été écrite par quelqu’un issu de son propre camp.Lire notre récit de l’affaire, publié en 2013 : La marieuse chinoise de Tours était trop belleSa campagne pour les municipales de 2014 se révèle sans relief. Jean Germain se fait balayer par Serge Babary (UMP), un ancien président de chambre de commerce et d’industrie, alors qu’un candidat FN s’est maintenu au second tour. Il démissionnera dans la foulée du conseil municipal et s’éloignera peu à peu des affaires de sa ville. Jusqu’au bout, Jean Germain traînera comme un boulet les sarcasmes liés à cette affaire des « mariages chinois ». « Je n’ai pas piqué dans la caisse », répétait-il souvent.Frédéric PotetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 07.04.2015 à 11h48 • Mis à jour le07.04.2015 à 14h04 Le plan Vigipirate n'est pas sans conséquence pour ceux qui l'incarnent chaque jour sur le terrain. En une semaine, trois compagnies républicaines de sécurité (CRS) se sont mises collectivement en arrêt maladie afin de manifester leur mécontentement devant les efforts qui leur sont demandé depuis trois mois maintenant.Le mouvement a d'abord concerné la compagnie de Toulouse vendredi puis, mardi, celles de Lyon et Nancy qui devaient venir renforcer le dispositif Vigipirate en région parisienne.« On a tapé sur les repos et la formation, les CRS n'en peuvent plus », explique Nicolas Comte, responsable d'Unité police SGP-FO. Il y a un « ras-le-bol » chez les CRS sur « l'emploi très tendu des effectifs » en raison de Vigipirate. Ils se disent « épuisés », selon lui, et « inquiets sur les possibilités de tenir à long et moyen terme à ce rythme ». « Il faut donner des signaux, ouvrir des négociations », a demandé le syndicaliste, ce qui a été commencé le semaine dernière selon lui.Lire le reportage : A Paris, les militaires sont-ils devenus des voisins comme les autres ?Jusqu'au 10 avril au moinsLes niveaux actuels du plan Vigipirate — « alerte attentats » pour l'Ile-de-France et les Alpes-Maritimes et « vigilance renforcée » pour le reste de la France — ont été prolongés jusqu'au 10 avril au moins, avait indiqué début mars une source gouvernementale. Les alertes devraient être prolongées « plusieurs mois ».Depuis les attentats contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher, 10 500 militaires protègent 830 « sites sensibles » en France dont 310, principalement juifs, en Ile-de-France. Un millier de CRS en moyenne sont mobilisés chaque jour, selon les sources syndicales.Lire le reportage (édition abonnés) : L’armée désormais parmi nous 07.04.2015 à 11h19 • Mis à jour le07.04.2015 à 15h46 | Olivier Razemon Dès que le printemps revient, les cyclistes envahissent ses rues et ses places. Paris serait-elle en train de se transformer en « capitale du vélo » ? Sa maire, Anne Hidalgo, souhaite en tout cas conforter la tendance. Un « plan vélo », rendu public le 3 avril, fixe l’objectif de multiplier par trois le nombre de trajets effectués à bicyclette d’ici à 2020, la part des déplacements à vélo devant passer de 5 % à 15 % du total des trajets effectués.Les récents épisodes de pollution et l’approche de la conférence mondiale sur le climat, qui se déroulera en décembre au Bourget, ont convaincu Mme Hidalgo de développer les modes alternatifs à la voiture individuelle. Le plan, qui doit être débattu au Conseil de Paris le 14 avril, est doté d’un budget de 150 millions d’euros sur cinq ans. Cela équivaut au budget consacré par Amsterdam à la bicyclette (20 millions d’euros par an) mais reste inférieur à celui de Londres (1,2 milliard d’euros d’ici à 2016).Les mesures semblent toutefois plus ambitieuses que celles contenues dans les « plans vélo » précédents, portés successivement par Jacques Chirac (1982), Jean Tiberi (1996) et Bertrand Delanoë (2002 puis 2010). La longueur cumulée des pistes cyclables devrait passer de 700 kilomètres aujourd’hui à 1 400 à la fin du mandat en cours. Surtout, un réseau express de voies entièrement dédiées aux vélos va voir le jour, constitué de pistes bidirectionnelles Nord-Sud, Est-Ouest et le long de la Seine. De nombreuses pistes locales mailleront la capitale. Généralisation des « zones 30 »La matérialisation de ces itinéraires amènera parfois, comme boulevard Sébastopol ou rue de Rivoli, à la suppression d’une voie aujourd’hui dévolue à la circulation des voitures et des deux-roues motorisés. « On prend de l’espace à la voiture pour le donner au vélo », admet Christophe Najdovski, adjoint (EELV) en charge des transports.Un « plan vélo » ne se mesure toutefois pas seulement au kilométrage de pistes cyclables. La Ville va généraliser les « zones 30 » dans l’ensemble des quartiers. « Seulement 10 % de la voirie, correspondant aux grands axes, sera encore limitée à 50 km/h », affirme M. Najdovski. Les quartiers ainsi apaisés seront dotés de cédez-le-passage cyclistes et de double-sens cyclables qui permettent aux cyclistes de passer au feu rouge et de remonter un sens interdit. Ces aménagements génèrent, contrairement aux idées reçues, davantage de sécurité pour l’ensemble des usagers, même si les automobilistes peuvent ressentir une certaine gêne.Lire aussi :Pourquoi la circulation alternée ne suffit pas contre la pollution de l’airContrairement aux années précédentes, Paris ne mise plus seulement sur le Vélib’. Pour inciter les Parisiens à utiliser leur propre bicyclette, la Ville consacrera 7 millions d’euros à la création de 10 000 places de stationnement. Et pour prévenir le risque de vol, des « vélostations », cages grillagées et sécurisées, prendront place sur la voirie, notamment aux abords des gares de Lyon et de Montparnasse. On pourra y laisser son vélo, jour et nuit, pour une somme d’environ 5 euros par mois. Enthousiasme modéréM. Najdovski espère par ailleurs convaincre les forces de l’ordre de verbaliser les véhicules motorisés garés sur les aménagements cyclables ou ne respectant pas les « sas », ces espaces matérialisés juste derrière les feux rouges. « J’ai entamé des discussions avec la Préfecture de police », assure-t-il.La progression de la part modale de la bicyclette suffira-t-elle à limiter la pollution de l’air et faire baisser les émissions de gaz à effet de serre ? M. Najdovski ne se prononce pas sur ce point. « Il est très difficile de mesurer les effets environnementaux d’un plan vélo », indique-t-il.Les mesures sont accueillies avec un enthousiasme modéré par les associations de cyclistes. Abel Guggenheim, militant à Mieux se déplacer à bicyclette, juge le plan « bien meilleur qu’annoncé dans un premier temps ». En revanche, il ne comprend pas le recours à la « démocratie participative » dont se targue la municipalité qui avait lancé à l’automne 2014 une grande consultation des Parisiens. Selon lui, rien ne sert de demander son avis à la population, dans la mesure où « la plupart des aménagements cyclables sont contre-intuitifs ». « Par exemple, les cyclistes disent ne pas apprécier les couloirs de bus partagés, pourtant très utilisés et sans danger », relève le militant.Sur la scène politique parisienne, le « plan vélo » fait pour l’heure l’objet d’un relatif consensus. Edith Gallois et Yann Wehrling, du groupe UDI-Modem au Conseil de Paris, assurent qu’ils le voteront, tout comme Philippe Goujon, maire (UMP) du 15e arrondissement.Olivier RazemonJournaliste au Monde 06.04.2015 à 19h15 • Mis à jour le07.04.2015 à 17h42 | Yohan Blavignat « Je ne cherche pas la personnalisation. Je fais ça pour ceux qui ont faim. » A seulement 35 ans, les yeux emplis de conviction, les traits tirés par des nuits trop courtes, Arash Derambarsh fait preuve d’un sens aigu de la communication au service de sa cause : la fin du gaspillage alimentaire. Et pour lui, la faim justifie les moyens. Alors qu’un amendement allant dans ce sens a été déposé par la sénatrice (UDI, Orne) Nathalie Goulet dans le cadre du projet de loi Macron qui sera discuté mardi 7 avril, son omniprésence médiatique fait grincer quelques dents, notamment dans les associations antigaspillage qui ne partagent ni ses méthodes ni les solutions qu’il propose.Le conseiller municipal de Courbevoie (Hauts-de-Seine) espère être reçu à l’Elysée afin, dit-il, de « convaincre » le président de la République, François Hollande, de la nécessité de légiférer sur la question. Il souhaite instaurer un droit opposable qui permettrait à tout citoyen de créer une association pour ensuite s’adresser au supermarché de son choix, afin que celui-ci lui remette les invendus pour une distribution le soir-même.Le Courbevoisien sait attirer les projecteurs. « J’ai fait un putsch médiatique, c’est vrai, mais je veux qu’on parle de mon combat plutôt qu’on s’attarde sur moi. Je ne me présenterai à aucune élection avant les municipales de 2020 pour prouver ma sincérité », affirme ce proche de Thierry Solère, député UMP des Hauts-de-Seine. Le regard caché derrière ses lunettes carrées, Arash Derambarsh se décrit comme un « homme d’action », à la différence de « certains politiques ». Il a donc attendu d’être élu aux municipales de mars 2014, sous l’étiquette divers droite, pour agir.« Je suis fier de mon parcours »Né en 1979 à Paris de parents iraniens ayant fui la révolution islamique, il part en Iran quelques mois après sa naissance et y vit jusqu’en 1983. « J’ai vu beaucoup de choses là-bas, donc je sais pour quoi je me bats aujourd’hui », témoigne l’élu, qui refuse la double nationalité – « Je suis de culture franco-persane et de nationalité française ». Son père, le réalisateur iranien Kioumars Derambarsh, et son oncle Kambiz Derambarsh, un caricaturiste renommé, vont donner au jeune homme l’amour de la politique et du « combat contre l’injustice ». Une lutte qu’il mène sur plusieurs fronts : en tant qu’élu, futur avocat pénaliste – il présentera sa thèse dans quelques mois – et éditeur au Cherche-Midi. « Je suis fier de mon parcours. Maintenant j’ai réussi, mais j’ai connu la faim et je sais qu’il est impossible de travailler ou de se concentrer lorsque notre ventre est vide », confie-t-il.Un constat qui l’amène, en décembre 2014, à récupérer les invendus de la journée dans un supermarché de sa ville, avec l’aide de bénévoles, afin de les redistribuer aux plus démunis. Arash Derambarsh et ses amis répèteront l’opération trois fois par semaine durant deux mois. « Chaque soir, on distribuait l’équivalent de 500 euros de nourriture mais c’est illégal, d’où l’idée de proposer une loi », poursuit l’élu.Lire aussi : La fin du gaspillage alimentaire dans les grandes surfaces ?Après avoir mis en pratique son idée pour lutter contre le gaspillage alimentaire sur le terrain de Courbevoie, Arash Derambarsh décide de faire du bruit. Il lance une pétition en janvier avec son « ami », l’acteur et réalisateur Mathieu Kassovitz. Alors qu’entre 20 et 40 kilos d’invendus sont jetés quotidiennement par chaque magasin, le but de l’opération est simple : atteindre les 200 000 signatures afin de pousser les députés à adopter une loi contre le gâchis alimentaire. Aujourd’hui, plus de 175 000 personnes ont signé la pétition et les choses semblent bouger dans le bon sens. L’élu municipal a lancé une vidéo avec de nombreuses personnalités, dont le présentateur Antoine de Caunes et le footballeur Youri Djorkaeff. L’association lancée par le chanteur Bono, One, lui a également assuré son aide et présentera des propositions devant les Nations unies en septembre.« Il y aura une loi avant l’été »Arash Derambarsh se targue du soutien d’une quarantaine d’élus, dont les députés Xavier Bertrand (UMP, Aisne), Jean-Christophe Lagarde (UDI, Seine-Saint-Denis) ou Guillaume Garot (PS, Mayenne). Ce dernier, ancien ministre délégué à l’agroalimentaire, qui doit rendre un rapport au premier ministre, Manuel Valls, dans les prochaines semaines, a effectivement signé la pétition. Dans un commentaire qu’il y a joint, il s’engage à proposer une loi « écrite avec des élus de tous bords, tirant les leçons des multiples initiatives locales menées partout en France ».Toutefois, le député socialiste ne partage pas les solutions proposées par Arash Derambarsh : « Il n’est pas le seul à proposer cela. Il est très présent dans les médias mais il ne s’y intéresse que depuis quelques mois ». Guillaume Garot ne croit pas à l’obligation du don qui provoquera des problèmes de stockage des aliments, et privilégie le levier de la défiscalisation. « Il y aura une loi avant l’été. Nous lui proposons une loi clé en main soutenue par une grande partie de la population, rétorque le Courbevoisien. Quant aux problèmes de logistique pour stocker les aliments, il y aura une entente avec les Restos du cœur ou d’autres pour utiliser leurs hangars. » Mais ces associations ont peur d’un afflux de marchandises qu’elles ne pourraient gérer.Yohan Blavignat 06.04.2015 à 17h29 • Mis à jour le07.04.2015 à 17h32 | Romain Geoffroy « Fabien Caillé, élu de l'Armée de Dumbledore. » L'homme qui se présente ainsi n'est pas membre d'un collectif de fans de Harry Potter, il sort d'une campagne pour les élections étudiantes de l'université Rennes 2. Avec lui, 44 étudiants ont déposé une liste inspirée de l'œuvre de J. K . Rowling, et ont pris, à la surprise générale, la deuxième place du scrutin, remporté par la liste de l'Elan associatif. Ils sont aujourd'hui plusieurs à siéger dans les différents collèges : deux au Conseil d'administration, où ils ont obtenu 26,24 % des voix, et cinq à la commission de la formation et de la vie universitaire (CFVU), plus consultative, où ils ont récolté 27,77 % des suffrages exprimés.« Au départ, on était cinq ou six à discuter sur le ton de l'humour des futures élections, se souvient Fabien Caillé, mandataire de la liste. Quelqu'un a eu l'idée de Harry Potter, on s'est dit que ça correspondait bien à Rennes 2. » Dans le livre, des étudiants constituent un groupe secret, l'armée de Dumbledore, censé combattre les forces du mal. « Nous c'est contre l'administration et la fusion prévue avec l'université Rennes 1 qu'on voulait se battre », assure le jeune homme aux cheveux longs, fier d'avoir trouvé la métaphore.« Construire une voie 9 3/4 », « acheter un Choixpeau magique »Le programme qu'ils présentent détonne dans cette université spécialisée dans les sciences humaines et sociales, réputée pour être l'une des facs les plus politisées de France : « Construire une voie 9 ¾ dans le métro qui relierait jour et nuit Villejean (principal campus de Rennes 2 situé au nord-ouest de la ville) à la rue de la soif » ; « Faire envoyer les résultats des examens par hibou »; « Acheter un Choixpeau magique [dans Harry Potter, ce chapeau choisit dans quelle "maison" étudieront les jeunes sorciers] pour aider les étudiants dans leurs choix d'orientation », etc.Difficile de savoir si, comme Coluche pour l'élection présidentielle de 1981, l'Armée de Dumbledore est une plaisanterie qui s'est prise au sérieux. Fabien Caillé en est persuadé, les gens n'ont pas voté à la légère. « On nous a accusé de dépolitiser, alors que c'est tout l'inverse, notre candidature décalée a remobilisé les électeurs. Notre politique, on pouvait la lire entre les lignes. » Les 1 800 voix cumulées récoltées (les étudiants étaient appelés à voter deux fois lors d'un même scrutin, une pour le CA, l'autre pour le CFVU), ont fait d'eux la deuxième association la plus puissante de l'université. Les « apprentis sorciers » de Rennes 2 interprètent ce succès comme le résultat d'une « façon différente de faire de la politique à l'université ». « Je pense que sans nous, les élections auraient été comme d'habitude : avec des méthodes tristes, et tout le monde se serait mobilisé à la veille des élections », se persuade le mandataire de liste. Des méthodes classiques de mobilisation qu'il a pourtant longtemps pratiquées, lui qui a été élu à Rennes 1 sur une liste de l'UNEF dans le passé. Le principal syndicat étudiant le reconnaît aussi, la mobilisation plus importante que d'habitude – 16 % des étudiants sont allés voter, contre 10 % un an plus tôt – est certainement due à l'engouement provoqué par la liste un peu surréaliste. Paul Le Damany, président de l'UNEF à Rennes et seul élu du syndicat au nouveau CA – ayant obtenu 14,8 % des voix au scrutin du CA, contre 42 % en 2014 – veut aussi croire à un contexte national défavorable : « Avec un gouvernement socialiste qui applique une politique néolibérale, le milieu étudiant est un peu résigné, alors qu'habituellement c'est une population plutôt mobilisée. »Pour le jeune syndicaliste, il s'agit aussi clairement d'un vote contestataire :« Leur succès vient du fait que les étudiants se sentent marginalisés de la démocratie universitaire, dans le sens où ils n'ont pas beaucoup de poids dans les conseils. La liste de l'Armée de Dumbledore est venue en expliquant que ces élections ne servaient à rien et ils ont voulu le montrer par l'absurde. »Résultat, la liste venue de Poudlard divise doucement le campus de Villejean, principal établissement de Rennes 2. Une bataille électorale oppose ceux qui sont pour la démarche humoristique et ceux qui craignent une dépolitisation de la vie étudiante. Des graffitis anti-Poudlard apparaissent sur les murs, et le symbole des Mangemorts (les partisans du dangereux sorcier Lord Voldemort) est visible sur certaines façades ; un « Voldemort vaincra » est même peint sur une barrière. Pour épouser le thème fantastique, l'Elan associatif, principale liste concurrente, imprime des affiches qui s'inspirent de la série « Game of Thrones », quand l'UNEF crée des slogans du type : « Nous on ne propose pas de solution magique », ou « Défendre ses droits c'est pas sorcier ». « Un passé syndical important à respecter »Assis sur le mur et devant le bâtiment L, soda à la main, Samuel, étudiant en deuxième année de psychologie, reconnaît sans honte avoir voté pour l'Armée de Dumbledore, par curiosité :« Leur démarche m'a d'abord fait rire, puis en regardant leur page Facebook, j'ai vu qu'ils l'expliquaient plutôt bien, qu'ils répondaient aux nombreux commentaires. Finalement, c'est un peu la démocratie participative qu'ils expérimentent. »Etudiante en littérature, Eloise a voté blanc. Elle ne se reconnaissait dans aucune liste et surtout pas dans celle de « Dumbledore ». « Je trouve que c'est dangereux de voter pour des gens qui n'ont pas de programme, s'indigne-t-elle. Il y a un vrai risque de signer un chèque en blanc à des gens dont on ne connaît pas grand chose politiquement. » Avec la médiatisation dont a fait l'objet cette liste plutôt improbable, la jeune fille craint que Rennes 2 n'ait été décrédibilisée.Piercing à l'oreille, barbe finement taillée, Kevin Nadarajah voit lui aussi d'un mauvais œil la candidature de cette liste : « On est à Rennes 2, il y a une histoire et un passé syndical important à respecter. » Cet étudiant en master de psychologie est élu pour la deuxième année consécutive au conseil d'administration de l'université, sur la liste de l'Elan associatif, sortie gagnante des urnes. Au coude à coude avec l'UNEF l'an passé, l'échec du syndicat pour ce scrutin leur a permis de prendre la première place. Une crise de gouvernance en toile de fondMais la mobilisation importante des élections des 24 et 25 mars est également liée à la crise de gouvernance dans laquelle est empêtrée cette université depuis plusieurs mois. Derrière cette élection poudlardesque, un dossier épineux, celui de la fusion des universités Rennes 1 (une université plutôt orientée vers les sciences et la médecine) avec Rennes 2. Un projet mis sur la table depuis 2013 et qui devait aboutir en 2016 à la création d'une seule et unique université rennaise.« On travaillait sur ce projet de fusion depuis plus d'un an », raconte Catherine Loneux, ancienne première vice-présidente de l'université pendant trois ans. « Il y avait beaucoup de points compliqués, mais on restait ouvert au dialogue. On a eu le courage d'essayer mais au bout d'un moment, en novembre 2014, quand on a commencé à parler de gouvernance, le dispositif s'est grippé. »Il est alors prévu que l'université Rennes 1 dispose de trois quarts des sièges au sein du futur Conseil d'administration. Si les sièges sont répartis en fonction du résultat des élections, chaque liste doit assurer la représentation des quatres grands secteurs disciplinaires définis par la loi, l'Université de Rennes 1 en représentant trois (sciences et technologies, santé, droit-économie-gestion), Rennes 2 un seul (sciences humaines et sociales). Tout le Conseil d'administration de Rennes 2 s'est opposé à ce processus, sauf une personne, Jean-Emile Gombert, alors président de l'université. « Il avait une position personnelle là-dessus, se rappelle Mme Loneux. Mais il était hors de question pour nous de nous laisser aspirer, j'ai alors démissionné de mes fonctions de vice-présidente et ensuite tous les administrateurs ont quitté leurs fonctions au CA. » A nouveau élue après que sa liste SGEN-CFDT est arrivée en deuxième position lors du scrutin enseignant, elle fera dorénavant partie du conseil d'administration, où elle siègera notamment avec les deux élus de l'Armée de Dumbledore. Enseignant en géographie à Rennes 2, Olivier David a aussi fait partie des vingt administrateurs démissionnaires. Tête de liste du Snesup-FSU et grand vainqueur des dernières élections, il est le très probable futur président de l'université. Son regard sur la « liste Dumbledore » reste plutôt bienveillant, d'autant que chaque voix sera importante pour s'assurer une majorité forte lors des conseils d'administration. « Cette liste a apporté des choses nouvelles sur les modes de mobilisation étudiante, remarque-t-il. Elle a apporté un certain engouement et de l'intérêt pour cette élection, et a attisé la curiosité des étudiants. »A sa demande, les étudiants lui ont d'ailleurs fourni un document d'une dizaine de pages, avec cette fois-ci des propositions un peu moins spectaculaires : « réaménager certains bâtiments pour en faire des espaces plus conviviaux », « améliorer l'information des étudiants » face à « la complexité administrative », ou encore « faire plus en faveur de la solidarité et l'égalité des sexes ». S'il assure que le projet de fusion est aujourd'hui totalement abandonné, M. David devra prochainement traiter un dossier tout aussi important et délicat : la création d'une communauté d'universités. L'université Bretagne-Loire devrait fédérer 27 établissements et regrouper à terme plus de 160 000 étudiants, 6 600 enseignants-chercheurs et 6 500 personnels administratifs et techniques. « J'espère qu'on sera dans quelque chose de plus fédéral, confie-t-il. Rennes 2 est en dehors du jeu en ce moment, avec cette crise, on a accumulé du retard. Les statuts ont été adoptés par le ministère sur des bases qui sont plutôt défavorables à Rennes 2 dans le conseil de décision, c'est là-dessus qu'il va falloir travailler. »Lire : La réforme universitaire épaissit le mille-feuille administratifRomain GeoffroyJournaliste au Monde David Revault d'Allonnes François Hollande s’est rendu à la maison d’Izieu (Ain), lundi 6 avril, au Mémorial des enfants juifs exterminés. Le 6 avril 1944, au petit matin, les SS et la Gestapo dépêchés par Klaus Barbie faisaient irruption dans ce refuge situé au bout d’une route serpentant entre vignes et petits villages, où des dizaines d’enfants de familles juives de toutes origines avaient trouvé asile depuis mai 1943. Arrêtés, 44 enfants et 7 adultes furent tous déportés et assassinés, à la seule exception d’une éducatrice.Soixante et onze ans après, il s’agissait pour le président de la République à la fois de commémorer cet événement, de souligner la politique mémorielle pratiquée en ce lieu accueillant chaque année des centaines d’élèves, et de se recueillir sur « le théâtre d’un crime abominable » tout en saluant « un symbole de mémoire et de fraternité ». « Les lieux de mémoire sont là pour mettre les consciences en éveil », a ainsi rappelé M. Hollande, qui a défini « le message d’Izieu » comme « celui de l’engagement », mais aussi « de la République » et « de la fraternité ».Après François Mitterrand, qui s’y était rendu pour l’inauguration du Musée mémorial en avril 1994, François Hollande est le second chef de l’Etat à effectuer le déplacement en ce lieu éminemment symbolique de la déportation des 76 000 juifs de France, dont 11 400 enfants. « Le temps ne doit pas effacer cela. S’il y parvenait, ce serait que la République aurait renoncé à demeurer elle-même », avait à l’époque prévenu M. Mitterrand. Son propos intervenait sept ans après la condamnation à perpétuité de Klaus Barbie, en 1987, par la Cour d’assises du Rhône, laquelle, avait-il alors estimé « ne nous exempte pas de (…) la lutte quotidienne contre les germes d’un mal qui guette nos sociétés ». Il avait condamné « des propos, des insultes, des inscriptions sacrilèges, des profanations de tombes ».« Mission éducative »Vingt et un ans plus tard, alors qu’en France l’antisémitisme ressurgit et que des attentats visent spécifiquement des juifs, l’Elysée avait conçu cette commémoration comme un « message particulièrement actuel ». « Plus que jamais, l’Histoire nous livre des leçons pour le présent. Elle nous rappelle qu’il y a besoin de combattants pour prévenir et pour vaincre la barbarie », a ainsi expliqué le chef de l’Etat.Un peu plus d’un mois après s’être rendu au cimetière juif saccagé de Sarre-Union (Bas-Rhin) et à Auschwitz (Pologne) pour le 70e anniversaire de la découverte du camp, François Hollande poursuit donc sans relâche ses efforts d’édification. « Dans notre civilisation de l’image et de l’information continue, les lieux de mémoire et les outils qu’ils proposent sont aussi une indispensable école du discernement et du rappel aux faits historiques face à toutes les falsifications », a-t-il rappelé, avant d’expliquer que le plan de lutte contre le racisme et l’antisémitisme, prochainement présenté par le premier ministre, « fera une place essentielle à la mission éducative » et « prévoit que chaque élève entrera en contact avec un lieu de culture, d’histoire et de mémoire, à chaque temps de la scolarité, primaire, collège et lycée ».Message politiqueM. Hollande a aussi expliqué que « le tronc commun de formation de tous les futurs professeurs du premier comme du second degré fera également une place prioritaire à l’enseignement laïc du fait religieux et à la lutte contre les préjugés racistes et antisémites ». « Les mémoires personnelles et familiales agissantes jusqu’à maintenant s’estompent, estime la présidente de la Maison d’Izieu, Hélène Waysbord, enseignante retraitée, écrivaine et fille de déportés. Le moment est venu de poser un nouveau jalon, de conserver ce passé en mémoire, non seulement comme un mémorial, mais un élément pour penser le présent et imaginer l’avenir, et de réveiller ceux qui disent qu’on a trop entendu parler de la Shoah et qu’il faut passer à autre chose. »Une semaine après le second tour des départementales, qui a vu le FN confirmer son ancrage électoral, M. Hollande a également délivré à Izieu un message très politique : « Le repli et le rejet sont des poisons mortels pour une nation. La France succomberait si elle y succombait », a martelé le président, citant Albert Einstein : « Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire. »David Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Chambraud L’« après-Charlie » était bien présent dans l’esprit de beaucoup des milliers de musulmans qui se sont pressés à la 32e rencontre annuelle organisée par l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), du 3 au 6 avril, au parc des expositions du Bourget, près de Paris. Ce grand rassemblement, mélange de foire, de congrès et de salon, qui se tient chaque année à Pâques, attire des acteurs de l’islam, engagés dans la vie spirituelle, dans des associations, le commerce, la culture… On y vient en famille acheter des vêtements, des livres, écouter des conférenciers ou assister à des débats. Cette année, les organisateurs avaient prévu plusieurs discussions autour des questions (re) soulevées après les attentats de janvier à Paris à propos de l’islam en France, en particulier sur la radicalisation, l’islamophobie, la laïcité et la liberté d’expression.Amar Lasfar, le président de l’UOIF, s’est employé à mettre en avant la « loyauté » des musulmans envers « la République ». Alors que, depuis janvier, le premier ministre, Manuel Valls, s’est inquiété à plusieurs reprises de « l’influence des frères musulmans », mouvance dont est issue l’UOIF, dans les « quartiers », M. Lasfar a vanté « le travail de prévention » fait par les responsables religieux envers « les radicaux supposés ». « On a échoué avec cinq d’entre eux [Mohammed Merah, Mehdi Nemmouche, les frères Kouachi et Amedy Coulibaly], mais qu’en est-il des centaines de milliers de jeunes qui sont de bons citoyens ? », a-t-il interrogé.Alors que le gouvernement a lancé une consultation pour élargir la représentation de l’islam, Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris (GMP) et président du Conseil français du culte musulman (CFCM), s’est rendu au Bourget, fait inhabituel tant les relations entre la GMP et l’UOIF ont connu des hauts et des bas au sein du CFCM – l’UOIF n’a pas participé aux dernières élections au CFCM. « Les musulmans sont souvent accusés d’avoir insuffisamment dénoncé la violence et le terrorisme, comme s’ils en étaient directement les responsables, et c’est faux », a-t-il lancé à la tribune de la salle des conférences.IslamophobieMais, à l’écart de cette salle principale, c’est du côté du « forum génér’action » qu’il fallait se rendre pour mesurer à quel point les jeunes générations de musulmans, nés en France, professionnels, impliqués dans la vie associative, militants de diverses causes, ont péniblement vécu les lendemains des attentats et, pour beaucoup, estiment leurs aînés trop conciliants à l’égard d’un climat et d’un système politico-judiciaire qu’ils jugent, en France, imprégnés d’islamophobie et où ils se sentent marginalisés.« Le parquet n’ouvre jamais l’action publique dans les affaires d’islamophobie. Cela veut dire que nous ne faisons pas partie de la société française », affirme Hakim Chergui. Et à un Amar Lasfar qui vante la loi de 1905, se dit « musulman à la mosquée et laïc dans la rue » et assure qu’en « devenant français, nous avons signé un pacte : respecter le cadre laïc », l’avocat rétorque : « Moi, je ne me suis engagé à rien. Je suis né, et par ma naissance je me suis vu attribuer des droits. C’est le respect de ces droits que nous demandons. »L’interdiction demandée par certains élus du voile à l’université ou pour les assistantes maternelles dans les crèches privées, maintient à vif la blessure de la loi de 2004 interdisant le port du voile à l’école pour les jeunes filles musulmanes. Le collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) comptabilise, aux côtés des agressions, les actes de discrimination contre des musulmans, et sa porte-parole, Elsa Ray, l’assure : « La lutte contre l’islamophobie participe aussi à la lutte contre la radicalisation car l’augmentation des discriminations et des violences contre les musulmans nourrit le radicalisme. »« Pris en otages »« Il est évident que l’on doit faire le ménage chez nous, affirme Nadia Tara, infirmière et militante associative à Reims venue tout exprès à Paris pour cette « rencontre », mais pourquoi ne pouvons-nous pas obtenir la prise en compte de plaintes contre des actes islamophobes quand nous nous rendons dans un commissariat ? »Si certains d’entre eux, en allant manifester après les attentats de janvier, ne se sont « jamais sentis autant français que ce jour-là » – comme la juriste strasbourgeoise Nora Rami, l’une des responsables du Comité 15 mars et libertés, mis en place pour aider les jeunes filles exclues de l’école après la loi de 2004 sur le voile –, d’autres, nombreux, se sont sentis « pris en otages », coincés entre ce qu’ils ont vécu comme une suspicion généralisée contre les musulmans et le sentiment d’être étrangers aux phénomènes de radicalisation.« L’après-Charlie a fini de décomplexer la parole anti-musulmans, affirme Sihame Assbague, porte-parole du collectif Stop le contrôle au faciès. Il a accentué la construction de l’ennemi de l’intérieur. On se dirige vers des atteintes plus frontales contre les musulmans, notamment contre les femmes. » « Je ne suis pas sûr que cela a augmenté l’islamophobie, tempère Hakim Chergui, mais ça nous a placés dans une impasse idéologique. Et il ne s’est trouvé personne de chez nous, pour porter notre voix et dire : “Je ne suis pas Charlie mais je suis avec Charlie”. »Cécile ChambraudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.04.2015 à 17h03 • Mis à jour le06.04.2015 à 09h15 La marine et les garde-côtes italiens ont secouru samedi en mer Méditerranée environ 1 500 migrants qui se trouvaient à bord de cinq embarcations, a-t-on appris dimanche 5 avril.Trois des bateaux étaient en difficulté et avaient envoyé des messages de détresse alors qu'ils se trouvaient au large des côtes libyennes. Les deux autres ont été localisés par les navires italiens qui s'étaient portés au secours des premiers.Les migrants vont être débarqués sur l'île de Lampedusa et dans des ports de Sicile, précise les garde-côtes dans un communiqué. Environ 170 000 migrants sont arrivés en Italie l'an dernier après avoir traversé la Méditerranée à bord d'embarcations de fortune. Plus de 3 000 ont péri lors du voyage.Lire aussi : La traversée de la Méditerranée, « route la plus mortelle du monde » Pierre Jullien Plusieurs amendements au projet de loi sur le dialogue social déposés par le député PS Benoît Hamon afin de faire reconnaître le burn-out comme maladie professionnelle ont été jugés irrecevables car entraînant des charges publiques supplémentaires, rapporte l’AFP jeudi 27 mai, de sources parlementaires.Un mois plus tôt, un sondage Ifop publié le 28 avril à l'occasion de la journée mondiale pour la santé et la sécurité au travail, expliquait qu'un salarié sur deux dit aussi avoir développé une affection liée à son travail, comme des troubles musculo-squelettiques (TMS) ou de l'épuisement professionnel (burn-out). Petit tour d’horizon des défintions du burn-out.Le Petit Larousse définit le mot comme un « syndrome d'épuisement professionnel caractérisé par une fatigue physique et psychique intense, générée par des sentiments d'impuissance et de désespoir ». Dans ce dictionnaire, le mot suit logiquement « burnous » - qu'une seule lettre sépare -, l'expression « faire suer le burnous » signifiant « exploiter quelqu'un au maximum », « de façon à en tirer un profit injuste », insiste même le Trésor de la langue française informatisé qui, de même que le Littré, ignore le trop moderne burn-out.Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le burn-out se caractérise par « un sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d'incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail » (conférence sur « La santé en milieu de travail », Montréal, 2005).Le site Passeportesanté.net précise que « c’est en 1969 que le terme [aurait] été utilisé pour la première fois ». « Le burnout (ou épuisement professionnel) est nécessairement lié au travail. Dans la dépression, le travail n’est pas la cause première, mais peut être un facteur aggravant».Selon l'OMS, ce phénomène se manifeste surtout dans les pays industrialisés et résulterait en bonne partie des transformations rapides opérées dans le monde du travail : globalisation des marchés, compétitivité, développement des technologies de l’information, précarité d’emploi, etc.Il « se trouve à la frontière de plusieurs désordres psychosomatiques et est souvent confondu avec d'autres concepts proches », tels que le stress, la fibromyalgie, la fatigue chronique et même le « workaholisme », détaille le Service de prévention et de médecine du travail des communautés française et germanophone de Belgique dans un document paru en 2013... Il dispense quelques conseils de prévention comme « rire », « faire des choses agréables », « établir un horaire », « apprendre à dire non », « varier son travail », « éviter le perfectionnisme » ou « échanger certaines tâches avec un collègue – dans la mesure du possible »...SurchauffeSurchauffe toujours, au sens propre, « un burn (anglicisme venant de « burnout ») est aussi une figure réalisée en moto et en automobile, explique Wikipedia, consistant à faire déraper la ou les roues arrière ou avant en accélérant tout en bloquant partiellement ou non la ou les roues avant. Il en résulte du bruit, de la fumée et une trace de pneu dessinée sur le bitume ». Par analogie, « certains travailleurs s’épuisent même au point d’y laisser leur vie. Le terme japonais karoshi désigne la mort subite par épuisement nerveux au travail, causée par une crise cardiaque. Le phénomène a été observé pour la première fois au Japon à la fin des années 1960», explique Passeportsanté.net, et le burn-out conduit « à la dépression des travailleurs psychologiquement cramés (…). Et, comme on le sait, on peut aller jusqu'au suicide » (Ce que veulent les Français, Eyrolles, 2012).Un arrêté du 20 février 1995 signé par pas moins de quatre ministres « relatif à la terminologie des sciences et techniques spatiales » recommande l'usage d'une liste de termes parmi lesquels « arrêt par épuisement » doit être préféré à « burnout », défini comme « l'arrêt de la combustion dans un propulseur, dû à l'épuisement d'un ergol »... Bref, une extinction de moteur.L'Académie française confirme que ce terme anglais, « emprunté au vocabulaire des techniques spatiales », ne manque pas d'équivalents français dont elle encourage l'utilisation. « La presse s’en est fâcheusement emparée », constate-t-elle, désignant « la sensation d’avoir perdu toute énergie auxquels font allusion les commentateurs sportifs lorsqu’ils disent familièrement qu’un joueur ou un athlète est carbonisé, vidé, etc. »Cette « crise dépressive touche, en particulier, ceux qui ont, au départ, fait preuve du plus grand enthousiasme », notent Paul Desalmand et Yves Stalloni (365 mots nouveaux expliqués, Chêne, 2013)... Un phénomène qui pourrait procéder d'un choix explicité par Neil Young dans la chanson Hey Hey, My My (Out of the Blue), de l'album « Rust never sleeps »: « it's better to burn out than to fade away » («Mieux vaut brûler vite que de s'éteindre à petit feu »)... dont le souvenir reste attaché au suicide de Kurt Cobain en 1994.Pierre JullienJournaliste généraliste Service économieSuivreAller sur la page de ce journaliste Claire Ané Quelles sont les principales voies d’accès aux écoles de commerce ? Le Monde publie en avant-première les résultats de l’enquête de la Conférence des grandes écoles (CGE) sur les voies d’accès à ses établissements en 2013. Comme en 2010, près de 55 % des nouveaux entrants proviennent des admissions parallèles.Entrées au niveau bacSans surprise, les lycéens représentent 91,8 % des entrants en écoles de commerce en cinq ans, qui proposent des prépas intégrées accessibles au niveau bac. Les origines des 9 % d’élèves restants sont très diverses : les étudiants de l’université titulaire d’une L1 (3 % du total) ou d’une L2 (1,21 %) sont les plus représentés.L’étude montre que les voies d’entrées post-bac en écoles de commerce se sont développées depuis l’étude de 2010.Entrées au niveau bac +2C’est à ce niveau que les écoles intègrent la plus forte part d’étudiants : d’une part, ceux qui sortent de prépa, qui représentent 64 % du total des entrées en L3, tous établissements confondus (écoles en trois ans et écoles en cinq ans). D’autre part, des étudiants en admissions parallèles, pour la plupart titulaires d’un DUT (17 %), d’un BTS (11 %) ou encore d’une Licence 2 à l’université (5 %).La répartition des entrants est presque identique si l’on se concentre sur les écoles en trois ans. En revanche, les cinq écoles en cinq ans ayant participé à l’étude recrutent peu à ce niveau : sur les 321 étudiants concernés, 12 % étaient issus de prépas, 34 % de DUT et 33 % de BTS.Entrées au niveau bac +331 % du total des entrées en écoles de management ont lieu à ce niveau, un chiffre qui n’a pas évolué depuis l’enquête de 2010. Mais leur provenance s’est modifiée : la CGE note une chute des titulaires de bachelors étrangers (13 %, en baisse de presque 14 points), au profit d’une hausse des entrants titulaires d’une licence 3 de l’université (près de 44 %, en hausse de 4 points) et, plus encore, issus d’autres formations de niveau L3 (27 %, contre 16,7 % en 2010). La CGE juge « probable qu’une part importante de ces intégrants proviennent d’écoles de management ou de commerce ne délivrant pas le grade de master ».Claire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.05.2015 à 13h52 • Mis à jour le27.05.2015 à 15h19 | Jérémie Lamothe Mercredi 27 mai, quatre personnalités, deux femmes et deux hommes, vont faire leur entrée au Panthéon. L’occasion de revenir sur l’histoire de ce temple devenu républicain en 1791.Qui sont les nouveaux panthéonisés ?Quels sont les parcours de ces nouveaux entrants, dont le point commun est d’avoir participé à la Résistance durant la seconde guerre mondiale ?Alors qu’elle étudiait l’ethnologie en Algérie, Germaine Tillion (1907-2008) entre en Résistance dès son retour en France, en 1940, au sein de ce que l’on appellera le réseau du Musée de l’homme. A la suite d’une trahison, elle est arrêtée en 1942, puis déportée dans le camp de concentration pour femmes de Ravensbrück, en Allemagne. Germaine Tillion est également faite Grand-Croix de la Légion d’honneur, en 1999.Lire le portrait : Germaine Tillion, une rescapée engagée contre la tortureAprès avoir étudié à l’Ecole normale supérieure, Pierre Brossolette (1903-1944) devient un journaliste engagé. Début 1941, il entre également dans le réseau du Musée de l’homme et devient rédacteur en chef du journal Résistance. Il rejoint Londres, où il prononce de nombreux discours depuis les locaux de la BBC.Mais ses prises de position lui valent de nombreuses inimitiés. Il s’oppose en particulier à Jean Moulin qui souhaite rassembler, autour du général de Gaulle, l’ensemble des formations politiques et les mouvements de résistance dans un conseil national. De retour en France à l’automne 1943, il est arrêté le 3 février 1944 par la Gestapo. Transféré dans les locaux de la police politique allemande à Paris, il se défenestre le 22 mars, pour éviter de parler sous la torture. En raison de son opposition à Jean Moulin, l’entrée de Pierre Brossolette au Panthéon a fait l’objet de nombreuses polémiques.Lire le portrait : Pierre Brossolette, le rebelle de la France libre  Comme Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz (1920-2002) est une rescapée du camp de Ravensbrück. Nièce du général de Gaulle, elle est arrêtée le 20 juillet 1943, dans une librairie parisienne en possession de documents clandestins. Elle aussi a fait partie du réseau de résistance du Musée de l’homme et a participé à des missions de renseignement. Elle est également emprisonnée dans le camp pour femmes de Ravensbrück. Dès la fin de la guerre, Geneviève de Gaulle-Anthonioz participe à la création de l’Association des anciennes déportées et internées de la Résistance. Elle préside l’association ATD Quart-Monde de 1964 à 1998. Geneviève de Gaulle-Anthonioz est la première française à recevoir la Grand-Croix de la Légion d’honneur.Lire le portrait : Geneviève de Gaulle-Anthonioz, à la hauteur du nomJean Zay (1904-1944) fait également son entrée au Panthéon. Grand défenseur de la laïcité, il est élu député du Loiret alors qu’il n’a que 28 ans. Après la victoire du Front populaire en 1936, Jean Zay devient ministre de l’éducation nationale et des beaux-arts. C’est le plus jeune ministre de la IIIe République. Mais le 3 septembre 1939, le jour même de l’entrée en guerre de la France, il démissionne.Après l’appel de Charles de Gaulle, il embarque, avec 27 parlementaires, à bord du Massilia. Direction le Maroc pour continuer la guerre depuis l’Afrique du Nord. Mais il est arrêté à Rabat et renvoyé en métropole. Il passe ensuite plus de trois ans en prison. Le 20 juin 1944, trois membres de la Milice, une organisation vichyste, se font passer pour des résistants, sortent Jean Zay de sa cellule et l’amènent dans une carrière abandonnée. Avant de se faire exécuter, l’Orléanais Jean Zay cria « Vive la France ! »Lire le portrait : Jean Zay, un républicain aux avant-postes du combat antifascisteCombien de personnes sont inhumées au Panthéon ?En faisant entrer ces quatre résistants, le chef de l’Etat porte à 77 le nombre de personnes qui reposent dans le Panthéon. Jusqu’ici, le temple républicain des « grands hommes » ne comptait que deux femmes, Marie Curie et Sophie Berthelot. Cette dernière est inhumée en tant qu’« épouse de », au côté de son mari le chimiste et homme politique Marcellin Berthelot. En compagnie de Marie Curie, Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz formeront donc le cercle très restreint des femmes panthéonisées grâce à leur action.François Hollande a choisi quatre résistants de la seconde guerre mondiale mais la liste des panthéonisés est très hétéroclite. Y figurent des hommes politiques (Antoine Condorcet, Jean Jaurès, Jean Monnet…), des écrivains (Jean-Jacques Rousseau, Victor Hugo, Emile Zola…), des scientifiques (Pierre et Marie Curie, Paul Langevin, Gaspard Monge…) ou encore des militaires (Michel Ordener, Gabriel-Louis Caulaincourt…).Lire aussi : Qui repose au Panthéon ?Le Panthéon a-t-il toujours accueilli les « grands hommes » ? Dans un rapport sur le rôle du Panthéon remis à François Hollande en 2013, Philippe Bélaval, président du Centre des monuments nationaux, rappelle l’histoire de ce monument.D’après ce dernier, l’édifice « a été conçu à la fin du règne de Louis XV comme une église catholique consacrée à sainte Geneviève, légendaire patronne de Paris ». A la Révolution, il devient « un temple destiné à recueillir les restes des hommes qui avaient préparé ou accompagné la chute de l’Ancien Régime ». Il prend alors à ce moment le nom de Panthéon. Durant le XIXe siècle, selon le régime établi en France, le monument est « ballotté entre son usage religieux et son usage laïc ». A la suite du triomphe de la République, l’usage laïc de l’édifice va l’emporter. Quelques jours après la mort de Victor Hugo, un décret du 26 mai 1885 l’officialise en rendant au Panthéon « sa destination primitive et légale ».Qui peut décider d’une entrée au Panthéon ?Le détenteur de ce pouvoir a beaucoup évolué au gré des régimes. En 1791, la décision d’inhumer une personnalité au Panthéon est dévolue à l’Assemblée constituante. Avant d’être confiée à la Convention en 1794. Sous le Premier empire, ce pouvoir revient à Napoléon Ier. Au cours de la IIIe et la IVe République, ce sont les parlementaires qui ont l’initiative du décret de panthéonisation.Sous la Ve République, c’est au président de la République de décider arbitrairement qui peut rentrer au Panthéon. Deux conditions doivent être respectées aujourd’hui : la nationalité française de la personnalité et l’accord de sa famille. Ce qui n’a pas toujours été le cas. Napoléon Bonaparte a ainsi fait entrer quatre Italiens, un Suisse et un Néerlandais.Mais une nouveauté est apparue en 2013. En parallèle de son rapport sur le rôle du Panthéon, Philippe Bélaval a lancé une grande consultation citoyenne en ligne. Elle avait pour but de permettre aux internautes de « participer à la réflexion qui pourrait conduire à de nouveaux hommages rendus à des hommes ou des femmes illustres au Panthéon ». Plus de 30 000 citoyens ont donné leur avis sur les qualités que doivent posséder les futurs panthéonisés. L’engagement pour la liberté arrive en tête (26,12 % des interrogés), devant l’engagement pour l’égalité (17,75 %). Viennent ensuite l’engagement pour la paix, l’action politique, l’engagement humanitaire ou pour la fraternité… Les citoyens ont également pu donner des noms de personnalités qui pourraient rentrer au Panthéon. Parmi les réponses figuraient ainsi Jean Zay et Germaine Tillion.Quel est le plus grand « panthéonisateur » ? La palme du plus grand « panthéonisateur » revient sans conteste à Napoléon Ier. Sur les 77 « grands hommes », l’empereur en a inhumé une quarantaine. Dans son rapport, le président du Centre des monuments nationaux, Philippe Bélaval, explique ce chiffre par le fait que Napoléon Bonaparte « y destinait tous les dignitaires de l’Empire morts en fonction ».Sous la Ve République, le général de Gaulle n’a panthéonisé qu’une seule personne, son compagnon de la Résistance Jean Moulin. Au contraire, François Mitterrand a beaucoup utilisé la symbolique républicaine du Panthéon. Dès le jour de son intronisation, le président socialiste, suivi par une foule immense, est venu à pied, une rose dans la main, se recueillir dans le Panthéon. Au cours de ses deux septennats, il a fait inhumer sept personnalités dont les époux Curie, ou encore Jean Monnet. Un record sous la Ve République.À partir de 3’40Sous Nicolas Sarkozy, seul Aimé Césaire a eu droit à un hommage national au Panthéon, en 2011. Depuis une plaque porte le nom, son corps étant resté en Martinique selon sa volonté. L’ancien chef de l’Etat souhaitait également panthéoniser Albert Camus, mais la famille de l’écrivain a refusé.Le romancier métis, Alexandre Dumas, est donc le dernier à avoir été panthéonisé, en 2002, par Jacques Chirac.Est-il possible de retirer quelqu’un du Panthéon ?L’entrée dans le Panthéon n’est pas définitive. Certaines personnalités ont en effet été retirées depuis 1791. Dont le premier à y entrer, Mirabeau. Après avoir été panthéonisé en 1791, on découvre que le politique tenait une correspondance secrète avec le Roi. Convaincu d’être un agent double, son corps est évacué par la porte de derrière en 1794. Marat, Le Peletier et Dampierre ont subi le même sort.Lire : Politiques, écrivains, résistants : que savez-vous des « grands hommes » du Panthéon ?Jérémie LamotheJournaliste au Monde Hélène Bekmezian et Maryline Baumard Les gens du voyage passeront-ils du statut de « Français entièrement à part » à celui de « Français à part entière » ? La question, posée par le préfet de Mayotte Hubert Derache dans un rapport remis au gouvernement en juillet 2013, pourrait trouver prochainement une réponse législative. Les députés ont en effet approuvé mercredi 27 mai en commission la proposition de loi du député socialiste de Loire-Atlantique Dominique Raimbourg visant entre autres à supprimer le livret de circulation. Une survivance de l’Ancien Régime qui voulait contrôler nomadisme et vagabondage.« Bien que français, les gens du voyage doivent encore pointer régulièrement au commissariat ou à la gendarmerie », déplore Olivier Le Mailloux, un avocat marseillais spécialiste de la question. En effet, les « personnes n’ayant pas de domicile fixe ni de résidence fixe depuis plus de six mois, et âgées de plus de 16 ans » ont obligation d’avoir sur eux un livret de circulation à jour.Lire : Gens du voyage : les communes pèchent toujours sur les aires d'accueilQuelques exceptions ont été apportées en octobre 2012 à cette mesure vexatoire : certaines catégories de population itinérante ont été exemptées de livret. A l’époque, « le Conseil constitutionnel a ouvert une brèche dans l’évolution manifestement jugée trop lente des gens du voyage dans leur longue marche vers l’égalité républicaine », rappelle Hubert Derache dans son rapport.« Données anthropométriques »C’est Me Le Mailloux qui est derrière cette avancée. La question prioritaire de constitutionnalité qu’il a déposée est alors venue à bout du « carnet de circulation », la version la plus inquisitrice de cette famille de documents puisque « dans ce carnet figuraient des données anthropométriques comme la circonférence de tête ou la couleur du teint », s’insurge l’avocat. Il reste le livret, moins contraignant, mais toujours présent.La proposition de loi portée par M. Raimbourg, qui se décline en trois volets, veut accélérer l’insertion de ce groupe de population dans le droit commun. Outre la fin des livrets, il inclut une obligation renforcée pour les communes de construire des aires d’accueil et leur octroie en retour la possibilité d’expulser plus aisément ceux qui s’installeraient ailleurs que dans un endroit balisé.« Aujourd’hui, 40 000 aires devraient être offertes aux gens du voyage, or seules 27 000 le sont réellement »La loi du 5 juillet 2000 obligeait déjà les communes de plus de 5 000 habitants à construire une aire d’accueil. « Aujourd’hui, 40 000 aires devraient être offertes aux gens du voyage, or seules 27 000 le sont réellement », regrette M. Raimbourg. « Dans le sud de la France, que l’on s’intéresse à Marseille, où j’exerce, ou bien aux Alpes-Maritimes, 80 % n’en ont pas », ajoute Olivier Le Mailloux.La loi de 2000 accordait bien au préfet un pouvoir de substitution dans la réalisation et la gestion des aires si la commune ne répondait pas à ses obligations, mais il n’a pas été utilisé. « Si des mises en demeure ont pu être adressées en nombre limité, ce pouvoir de substitution n’a jamais été mis en œuvre », rappelle le rapport Derache. Cette fois, la proposition de loi de Dominique Raimbourg proposera que le préfet ponctionne directement sur le budget communal le coût de construction d’une aire.« Réticences » au PSPolitiquement sensible, le sujet ne fait pour l’heure pas de remous à l’Assemblée. Aucun des groupes parlementaires ne l’a évoqué lors de sa réunion du mardi matin et, au PS comme à l’UMP, les députés semblent davantage préoccupés par les congrès de leurs partis que par le travail législatif. Pourtant, lorsque ce texte avait été présenté pour la première fois au groupe PS, à l’été 2013 – à quelques mois des élections municipales –, il avait suscité quelques réactions, entre autres sur le renforcement des pouvoirs des préfets. Le député d’Indre-et-Loire, Laurent Baumel, s’y était notamment opposé et continue d’exprimer aujourd’hui ses « réticences » sur cette mesure, dans un contexte de « budgets communaux très contraints ».L'examen du texte aura lieu en séance le 9 juin. La proposition de loi devrait, comme en commission, rencontrer un large consensus à gauche, en partie grâce au rapporteur PS et vice-président de la commission des lois, Dominique Raimbourg, considéré comme un « gage de consensus » par son collègue Olivier Dussopt. Ce qui n’empêchera pas l’UMP de combattre ce texte « déséquilibré, qui ne répond pas aux problèmes concrets des communes » d’après la députée du Doubs, Annie Genevard, qui avait déposé une proposition de loi de son côté, cosignée par 80 de ses collègues de droite. « Il se focalise sur la question de la discrimination, or il faut équilibrer les droits et les devoirs. Or, les difficultés des communes ne sont absolument pas prises en compte », déplore-t-elle. Egalement maire de Morteau, l’élue témoigne dans sa commune de « harcèlement envers la population, intimidation des commerçants et dégradations des installations publiques » de la part de gens du voyage.Enfin, la droite devrait défendre à nouveau des amendements pour maintenir le seuil maximum (3 % de la population) au-delà duquel une commune ne peut plus accueillir de gens du voyage, que Dominique Raimbourg propose de faire disparaître. Aux yeux du député, cette barre a d’autant moins de sens que, sur les 36 000 communes, 300 seulement l’atteignent.La France et l’Irlande sont les deux seuls pays d’Europe où la communauté du voyage ne s’est jamais sédentarisée. En France, la crise économique doublée d’une amélioration de la scolarisation des enfants ont amorcé un mouvement d’installation, léger encore, mais que la loi en cours de discussion pourrait accentuer.LexiqueLes gens du voyage sont des Français, attachés à l’itinérance. La France compterait une communauté de 350 000 personnes alors que dans les autres pays européen, hors l’Irlande, ce groupe s’est sédentarisé. Les Roms sont majoritairement d’origine roumaine ou bulgare et étaient sédentaires dans leur pays d’origine. Leur nombre est estimé à 20 000 en France.Les instances européennes ne font pas le distinguo entre ces deux types de population.Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteMaryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matteo Maillard Les étudiants de l’université Toulouse - Jean-Jaurès obtiendront-ils gain de cause ? Ils sont nombreux à dénoncer sur les réseaux sociaux « une injustice » : jeudi 21 mai, sur le campus du Mirail, 2 800 d’entre eux, issus d’une cinquantaine de filières, n’ont pas pu passer leurs examens d’anglais du semestre, et se sont vu attribuer d’office la note de 10/20.Une situation causée par « une simple erreur humaine, explique Thomas Ducados, président de l’association pour les initiatives étudiantes du Mirail (Apiem). Le service de gestion des salles avait réservé les amphithéâtres 8 et 9 pour la formation continue du diplôme d’accès aux études universitaires [DAEU], alors qu’ils étaient déjà réservés pour les oraux du département d’anglais. » Ne trouvant pas d’autres salles adaptées à l’épreuve d’anglais de compréhension orale, l’équipe pédagogique se trouve contrainte d’annuler l’examen la veille au soir, « la mort dans l’âme », précise un communiqué interne que Le Monde a pu consulter.Deuxième chance au rattrapageLe report de l’épreuve est jugé impossible par l’université, car il affecterait le calendrier de la session de rattrapage. En guise de solution « la moins pénalisante possible », l’université choisit d’attribuer à tous les étudiants concernés, par défaut, la note de 10/20 au second semestre. Une décision qui supprime, de facto, « les éventuelles notes obtenues au cours du semestre d’anglais », et sanctionne les plus méritants. Cette solution est cependant jugée plus favorable aux étudiants qu’une dispense : elle leur permet de tenter d’obtenir une meilleure note lors de la session de rattrapage, sans prendre de risque de descendre en dessous de 10.Mais la date de l’épreuve de rattrapage, le 29 juin, pose problème à certains étudiants. LaDépêche.fr cite le cas de Maëlle qui avait déjà prévu de « partir pour la Réunion lundi prochain » ou encore d’Harmony qui rendra les clefs de son appartement le 26 juin. D’autres étudiants craignent que ce 10/20 forcé nivelle par le bas leurs bons résultats du semestre. Ils évoquent aussi le risque de voir leur dossier de candidature aux masters « entaché » par une note obtenue au rattrapage.« Solution alternative »Mardi 26 mai, le syndicat étudiant majoritaire UNEF a organisé un sit-in, peu suivi, devant le conseil d’administration réuni le même jour pour trouver de nouvelles solutions à la crise. Romain Panza, son président à Toulouse, exige de l’université qu’elle revoit sa copie :« L’administration doit arrêter la note du second semestre au contrôle continu et non prendre en compte ce 10/20 arbitraire. Seuls ceux qui étaient en dessous de la moyenne au contrôle continu devraient voir leur note rehaussée à 10. Nous demandons aussi que la note qui sera obtenue le 29 juin ne mentionne pas le rattrapage et que les étudiants qui se sont déplacés pour passer l’examen annulé soient dédommagés de leurs frais de transport. »L’ampleur de la contestation a conduit la présidence de l’université à organiser, mercredi 27 mai, une réunion avec les différents acteurs concernés, afin de « réfléchir à une solution alternative qui pénaliserait moins les étudiants ».Matteo MaillardJournaliste au Monde 27.05.2015 à 09h56 • Mis à jour le27.05.2015 à 18h00 | Gérard Davet, Fabrice Lhomme et Simon Piel Au terme d’une longue enquête préliminaire, déclenchée en juin 2013, le parquet national financier (PNF) a informé les avocats, mardi 26 mai, qu’il renvoyait devant le tribunal correctionnel, dans l’affaire des primes de cabinet, l’ancien secrétaire général de l’Elysée Claude Guéant et l’ex-préfet de police de Paris Michel Gaudin – aujourd’hui directeur du cabinet de Nicolas Sarkozy. Trois autres préfets, ex-membres de l’ancien cabinet de M. Sarkozy, sont également cités directement devant le tribunal : Daniel Canepa, Michel Camux et Gérard Moisselin.M. Gaudin est renvoyé pour « détournement de fonds publics », M. Guéant pour « recel » et « complicité » de ce délit et les trois préfets pour « recel ». Il s’agit de ces importantes sommes d’argent liquide, normalement destinées aux frais d’enquête de la police, que M. Guéant, avec la bénédiction de M. Gaudin, alors directeur général de la police nationale (DGPN), aurait détournées à son profit lors du premier passage de M. Sarkozy au ministère de l’intérieur (2002-2004). M. Guéant, qui dirigeait alors le cabinet de M. Sarkozy, a reconnu avoir utilisé ces fonds en espèces, des années plus tard, pour ses dépenses personnelles.Selon les éléments de l’enquête judiciaire auxquels Le Monde a eu accès, c’est une perquisition, effectuée le 27 février 2013 dans le cadre de l’instruction sur un supposé financement libyen de la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy, qui a permis aux policiers de découvrir chez M. Guéant une série de factures suspectes.Lire aussi :Claude Guéant évoque une « instrumentalisation » de sa mise en examenElles témoignent d’importants règlements en espèces, correspondant aux achats d’équipements pour son appartement : 9 757 euros chez Darty, 10 000 euros aux cuisinistes Chartier, 1 860 euros aux meubles Rambault, 13 600 euros à la société Esprit Maison… Total des dépenses : 47 434 euros rien qu’entre 2006 et 2009. Selon une synthèse des enquêteurs, M. Guéant aurait disposé de 119 000 euros en espèces sur la même période.Interrogé par les policiers, le 6 mai 2013, M. Guéant a dû justifier la provenance de cet argent liquide. Nommé directeur du cabinet de M. Sarkozy place Beauvau, en mai 2002, il avait trouvé la dotation officielle, c’est-à-dire les primes permettant d’améliorer son salaire, un peu trop « étriquée »… Et déniché une solution : « La décision a donc été prise de conforter cette dotation par un complément venant des frais d’enquête et de surveillance. » Des fonds pourtant destinés aux policiers de terrain, afin de leur permettre, par exemple, de rémunérer leurs informateurs.« Quel con j’ai été »« Les sommes m’étaient remises par le directeur général de la police nationale de l’époque, Michel Gaudin. Il me remettait la totalité de 12 000 euros (par mois) et c’est moi qui assurais la répartition », a encore expliqué M. Guéant, avouant qu’il gardait 5 000 euros pour lui-même et concédait le reliquat à ses collaborateurs, MM. Camux, Canepa et Moisselin. Le système a perduré jusqu’en mars 2004. Comme l’a noté un rapport de l’Inspection générale de l’administration rendu en juin 2013, le budget officiel des indemnités accordées a ainsi augmenté de 300 % entre 2002 et 2005, passant de 434 000 euros à 1,3 million d’euros, pour se stabiliser autour de 1,5 million annuel.Saisi de l’enquête, le PNF a pu avoir accès aux interceptions téléphoniques ordonnées après que la ligne de M. Guéant a été placée sur écoute dans le cadre de l’instruction sur le financement libyen. « Quel con j’ai été de garder des factures ! Franchement », lance M. Guéant lors d’un échange téléphonique avec M. Gaudin le 13 juin 2013, en référence aux documents découverts par les enquêteurs lors de la perquisition à son domicile. « C’est pour ça que là, on pourrait peut-être se voir… Discrétos », lui répond l’ancien DGPN.La discussion vient ensuite sur la défense commune à tenir, les deux hommes souhaitant, pour reprendre l’expression utilisée dans une autre conversation par M. Gaudin, ne « pas se prendre les pieds dans le tapis ». Ce 13 juin 2013, si M. Guéant a déjà été entendu par les policiers, M. Gaudin, lui, doit être auditionné quelques jours plus tard par les magistrats de la Cour des comptes, ce qui l’inquiète : « C’est plus embêtant presque d’être convoqué par la Cour des comptes que par la justice judiciaire », lâche-t-il. « Mais enfin, sauf que là, moi je t’avais demandé un truc, tu l’as fait, donc tu es complètement à l’abri », tente de le rassurer M. Guéant.« Cette affaire n’est pas simple »En tout cas, les deux hommes sont décidés à se concerter. « Il faut clairement dire que c’était essentiellement pour des flics et puis que toi, t’en as gardé un petit peu ! Tu ne peux plus maintenant dire autre chose ! », lance M. Gaudin. « Oui, oui », approuve M. Guéant, qui ajoute toutefois : « J’ai déjà déposé devant la PJ [police judiciaire]. Je suis obligé de m’en tenir à ce que j’ai dit… » Sollicités, ni M. Guéant ni M. Gaudin n’ont souhaité s’exprimer. « Ce n’est pas un vol à l’étalage, cette affaire n’est pas simple et mérite au moins quelques investigations de la part d’un juge », a estimé de son côté Me Jean-Yves Dupeux, conseil de M. Guéant. Mais le parquet financier a fait un autre choix : estimant les faits caractérisés, le PNF a décidé de citer directement en correctionnelle MM. Guéant et Gaudin plutôt que de confier l’affaire à un juge d’instruction. Le parquet a cependant permis à la défense l’accès au dossier, ce qui n’est généralement pas le cas lors d’une enquête préliminaire. Le procès est programmé à partir du 28 septembre.Lire aussi :Placé sur écoutes, Claude Guéant promet de ne « pas balancer »Simon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterFabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jérémie Baruch et Mathilde Damgé La crèche reste l’un des modes de garde les plus « démocratiques » : les tarifs sont établis à partir d’une grille nationale qui permet à chaque famille de participer financièrement en fonction de ses ressources. Mais tous les parents y ont-ils accès de façon égalitaire ?Les zones rurales, parents pauvres de l’accueil collectifLa carte ci-dessous a été réalisée à partir des données communales 2012 de la Caisse des allocations familiales (CAF), données croisées avec la population des moins de 4 ans par commune (lien Insee. xls).Voir aussi le moteur de recherche : Combien y a-t-il de places dans votre commune ?Elle montre les écarts en France quant à la répartition des places dans les établissements d’accueil du jeune enfant (EAJE). Plus les zones sont foncées, plus il y a de places disponibles par rapport au nombre d’enfants de 0 à 4 ans. Certaines communes font figure d’exceptions : à Giverny (Eure), Garrigues (Tarn) ou La Morte (Isère), il ya 20 places de crèches pour… zéro enfant à garder (au dernier recensement de 2011).Mais on voit bien qu’en zone rurale, dans les petites communes, ces EAJE (crèches, haltes-garderies, microcrèches, jardins d’enfants…) sont moins nombreuses, notamment à cause de leur coût pour la commune.« Outre son coût plus difficile à supporter pour les petites communes, l’accueil des jeunes enfants n’est pas forcément une priorité des élus locaux, si bien que de nombreux parents ne disposent pas de crèche à proximité de leur foyer ou de leur lieu de travail en zone rurale », explique l’Institut national d’études démographiques (INED).Sept communes du Nord-Pas-de-Calais sont dans les 10 premières du classement des moins bien nanties en places de crèches. A l’inverse, quatre villes (Paris, Lyon, Marseille et Toulouse) concentrent 13 % des places disponibles en France.Un quart des places en Ile-de-FranceAu niveau départemental, on voit que, pour 1 000 enfants de moins de 3 ans en France, l’écart reste important : il peut ainsi varier de 36 à 292 places.Les inégalités décrites plus haut en sortent renforcées. Par exemple, l’Aisne, la Sarthe, le Pas-de-Calais et la Manche ont des taux de couverture les plus faibles du pays.Au contraire, à Paris, comme la part des enfants de moins de 3 ans est parmi les plus faibles en France, la tension entre l’offre et la demande est d’autant moins forte que la capitale concentre 716 crèches pour plus de 31 000 places, soit plus de 8 % des places en France (chiffres en libre accès dans le document de la CAF en. xls).Résultat, en Ile-de-France, où vivent 22 % des enfants de moins de 3 ans, c’est un quart de l’ensemble des établissements collectifs métropolitains qui est offert aux parents.Des crèches à moitié videsLes statistiques les plus intéressantes, mais les plus difficiles à trouver (l’Insee a été dans l’impossibilité de nous les fournir) sont celles des taux d’occupation des crèches au niveau des communes.D’autant qu’un bon taux d’occupation fait baisser le coût de l’accueil pour la structure et pour les pouvoirs publics qui la subventionnent.En 2007, on estimait que le taux d’occupation des EAJE au niveau de l’ensemble du territoire était seulement de 65 %. Certaines structures étaient même occupées à peine à 50 % de leur capacité, avec de manière générale une très grande hétérogénéité entre les régions.Ce taux se serait amélioré : les taux d’occupation moyen et médian sont tous deux très proches de 70 %, affirmait la CAF en 2010. Il devrait avoir encore progressé depuis, grâce à la modification de la loi qui permet une « suroccupation » de 20 %, certains jours de la semaine, pour les crèches ayant plus de 40 places disponibles.Des demandes peu satisfaitesLa France est toujours (avec l’Irlande) le pays le plus fécond d’Europe. En 2013, près de 2,4 millions d’enfants avaient moins de 3 ans.La crèche reste, avec l’assistante maternelle, l’un des modes de garde des plus plébiscités par les parents qui travaillent : 32 % selon le baromètre de la CAF sur la petite enfance.Ils sont un peu moins nombreux chez les parents d’enfants de 6 mois à 1 an : un quart souhaite y recourir. Mais souhaiter n’est pas toujours obtenir, et en dépit de l’augmentation du nombre de places, celles-ci restent insuffisantes et les parents doivent parfois se résigner à garder eux-mêmes leurs enfants.55 000 places nécessaires en 2013François Hollande s’était engagé, pendant la primaire socialiste précédant la campagne présidentielle, à créer 500 000 places « d’accueil sous toutes ses formes » sur son mandat, soit 100 000 par an.En 2013, Najat Vallaud-Belkacem annonçait viser 80 000 à 100 000 places de crèches d’ici à la fin du quinquennat, notamment via les fonds dégagés par la réforme du congé parental.Selon les chiffres de la CAF, le nombre de places de garde à la disposition des parents d’enfants de moins de 6 ans (nounous, accueil collectif, école maternelle) est de l’ordre de 1,3 million.377 000 sont des places de crèche. Selon un rapport du Haut Conseil de la famille (HCF), seulement 14 000 places ont vu le jour en 2013, au lieu des 55 000 nécessaires.Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterJérémie Baruch(data)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Raphaëlle Bacqué A voir, de loin, sa petite silhouette frêle presque toujours vêtue d’un cardigan sage sur un chemisier blanc, personne ne pouvait imaginer sa personnalité d’exception. Puis se dessinaient le regard dense, le sourire bienveillant et ce discours ferme contre le renoncement, l’humiliation et l’exclusion, qui avait fait peu à peu de Geneviève de Gaulle-Anthonioz la figure même de la rectitude morale. La nièce du général de Gaulle fut toujours à la hauteur de ce nom écrasant.« J’ai été merveilleusement heureuse », affirmait Geneviève de Gaulle. Pourtant sa jeunesse aurait fait frémir les plus intrépides. Née le 25 octobre 1920 à Saint-Jean-de-Valériscle, dans le Gard, elle a été obligée par son père, Xavier, ingénieur des Mines, à lire Mein Kampf à 14 ans, afin qu’elle comprenne la folie qui se prépare. Lorsqu’elle écoute six ans plus tard, incrédule, Pétain annoncer la défaite à la radio le 17 juin 1940, le renoncement lui semble inimaginable. Depuis Londres, son oncle Charles appelle dès le lendemain les Français à continuer le combat. La jeune fille plonge dans la Résistance, au sein du groupe du Musée de l’Homme, un petit cercle de courageux qui s’est fédéré autour des scientifiques du musée, bientôt rejoint par l’ethnologue Germaine Tillion et sa mère, Emilie.« J’étais une sorte de De Gaulle miniature »Le 20 juillet 1943, Geneviève est arrêtée dans une librairie, en plein Paris. « Je m’étais toujours dit que, si je devais un jour être reconnue coupable, je préférais que ce soit sous mon identité véritable, dira-t-elle. Je trouvais que c’était bien qu’il y ait des gens de la famille de Gaulle qui soient arrêtés, que cela se sache. » Les miliciens sont un peu gênés, devant cette jeune fille qui porte le nom du chef de la France libre, mais après six mois à la prison de Fresnes, elle est transférée à Compiègne, l’antichambre de la déportation. Le 30 janvier 1944, lorsqu’on appelle son nom pour la faire monter dans le train qui part pour le camp de concentration de Ravensbrück, en Allemagne, c’est un concert d’acclamations de ses codétenues : « Pour mes camarades déportées, j’étais une sorte de De Gaulle miniature. » Après trois jours d’atroce voyage, Geneviève devient le numéro matricule 27372.Elle manque cent fois mourir, au milieu « des femmes massacrées à la pioche, mordues par les chiens, jetées au milieu des folles dans les immondices », racontera-t-elle dans La Traversée de la nuit (Le Seuil, 1998). Elle apprend à l’été 1944 par une déportée tchèque que, le 26 août, « le grand Charles » a descendu les Champs-Elysées à Paris. Quelques mois plus tard, les SS, qui ont saisi son lien avec de Gaulle, la transfèrent à l’isolement. Himmler, qui caresse l’espoir d’une négociation avec les Alliés, voit en elle une monnaie d’échange. Elle ne sera libérée qu’en avril 1945, très affaiblie. Son oncle lui écrit aussitôt : « Je suis extrêmement fier que tu sois ma chère nièce. Remets-toi, maintenant. La France a besoin de filles comme toi. » La création du RPFA Genève, où elle se repose, elle rencontre Bernard Anthonioz, résistant savoyard, éditeur, ami d’Aragon et de Malraux. Il devient le grand amour de sa vie, son partenaire de combat, son mari, le père de ses quatre enfants. Ensemble, ils participent à la création du RPF, le parti gaulliste du général, puis rejoignent en 1958 André Malraux au ministère de la culture.A l’hiver 1958, cependant, cette grande croyante fait la connaissance dans un dîner du père Joseph Wresinski. Ce dernier est l’aumônier du « camp des sans-logis » de Noisy-le-Grand, un ensemble de cabanes recouvertes de tôle ondulée édifié par les compagnons d’Emmaüs après l’appel au secours de l’abbé Pierre quatre ans plus tôt. Elle s’y rend quelques jours plus tard et, choquée par ce qu’elle a vu, devient le porte-parole de ces pauvres auprès des ministères. Dès 1964, la voilà présidente d’ATD Quart Monde France.Qui pourrait dire non à cette grande résistante, qui connaît tous ceux qui comptent dans les allées du pouvoir et ne renonce jamais ? Mais les pauvres ne sont jamais prioritaires pour les gouvernements. En 1998, lorsque la droite vote contre le texte de cohésion sociale promis par Jacques Chirac et présenté à nouveau par Lionel Jospin, premier ministre de cohabitation, elle s’insurge dans les médias : « Que des hommes qui se réclament du gaullisme réagissent ainsi me fait particulièrement mal au cœur. » Quelques semaines plus tard, Chirac pour se rattraper fait d’elle la première femme à être élevée à la dignité de grand-croix de la Légion d’honneur, la plus haute distinction de l’ordre. Pas dupe, elle continue à demeurer « volontaire permanente » d’ATD Quart Monde, même après en avoir laissé la présidence. Résistante incarnée, courageuse, récitante hors pair de cette France d’après-guerre, elle meurt le 14 février 2002, sans avoir renoncé à rien.Raphaëlle Bacquégrand reporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Chapuis   Karine Berger et ses troupes ont choisi leur camp pour le congrès du Parti socialiste (PS). En vue du vote pour l’élection du premier secrétaire, jeudi 28 mai, une majorité de mandataires de la motion D a décidé de voter en faveur de l’actuel patron du parti, Jean-Christophe Cambadélis.Lire :La motion Cambadélis, un bréviaire pour ménager les sensibilitésLa décision a été prise lors d’une réunion des responsables départementaux, samedi 23 mai, et entérinée mardi 26 mai au soir. La motion A de M. Cambadélis a remporté le premier tour avec 60 % des votes, devant la motion B des frondeurs (29,5 %) et la motion D (9,5 %). Les instances du parti sont composées au prorata de ces scores.« Une logique politique »« Il y a une logique politique à ce que le premier signataire de la motion arrivée en tête dirige le parti », explique Karine Berger. Cependant, la députée des Hautes-Alpes précise qu’il ne s’agit pas d’une consigne de vote pour ses électeurs.Ce choix en faveur de M. Cambadélis ne fait pas l’unanimité au sein de la motion. Paul Quilès, l’ancien ministre de l’intérieur proche de la gauche du parti, qui avait rejoint Karine Berger, a fait part de son vif mécontentement sur la méthode. Une lettre devait être envoyée aux deux candidats, Jean-Christophe Cambadélis et Christian Paul, mais seul le premier a été consulté. « C’est un acte d’allégeance qui n’est pas très brillant, estime M. Quilès. Je retrouve ce que je déteste le plus au PS, cette obsession des postes. C’est totalement contradictoire avec le discours qu’on a tenu face aux militants pendant la campagne. »Pour Karine Berger, il ne s’agit pas d’une alliance avec M. Cambadélis. « Il n’y aura aucun rapprochement de nos lignes », explique la députée. Selon elle, la majorité des mandataires de la motion D ne souhaitait engager de discussion avec Christian Paul. Elle souligne à titre personnel qu’elle ne participera pas au secrétariat national — le gouvernement du parti. D’autres membres de la motion pourraient cependant intégrer la direction.Cette décision est surtout un camouflet pour la motion B des frondeurs. Christian Paul, le premier signataire, fait campagne sur la constitution de « majorité d’idées ». Il espérait peser sur la ligne du parti, en s’appuyant sur la motion de Karine Berger et sur les proches de Martine Aubry qui sont au sein de la motion A de M. Cambadélis. Pour la députée des Hautes-Alpes, il est hors de question de mettre en minorité le premier secrétaire désigné par les militants.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.05.2015 à 19h12 • Mis à jour le27.05.2015 à 10h57 | Eric Nunès Ceci n'est pas un slogan : lycéens, le bac 2015 peut vous rapporter gros ! Outre un laissez-passer vers l'enseignement supérieur, la collante peut être l’occasion de recevoir une somme oscillant entre quelques dizaines et plusieurs milliers d'euros. Deux conditions toutefois pour un jack-pot post bac : avoir une mention très bien – ou parfois bien – et passer son bac dans une commune ou un département dont les élus ont à cœur de récompenser leurs meilleurs lycéens. On notera que l’année du bac est souvent celle où ces mêmes jeunes reçoivent un papier également précieux : une carte d'électeur. Voici un tour de France des collectivités territoriales généreuses avec leurs bacheliers méritants, que nous vous invitons à enrichir en fin d’article.Commençons par le Sud, entre mer et montagne : dans les Alpes-Maritimes il fait bon passer son bac. En effet, le conseil départemental, présidé par l'UMP Eric Ciotti, accordera à nouveau en 2015 une prime de 200 euros aux bacheliers maralpins qui décrocheront la mention très bien.Double gratificationCeux qui habitent à Nice pourront presque doubler cette somme, puisque Christian Estrosi, maire UMP de la ville, leur accordera en effet 150 euros. Attention, le même avantage ne sera toutefois pas accordé aux résidents de la métropole niçoise, pourtant également présidée par cet ancien ministre de Nicolas Sarkozy.Ses largesses apparaissent moins spectaculaires que celles de sa presque voisine : Cannes. Depuis 2011, c'est 6 000 euros d'argent public que l'ancien maire UMP de la ville, Bernard Brochand, accordait à chacun de ses bacheliers les mieux notés. Son successeur l’an dernier, David Lisnard ( également UMP), a modifié sensiblement le système, en plafonnant l’enveloppe globale allouée sur une année à 30 000 euros. C'est un jury qui accordera une prime comprise entre 1 000 et 6 000 euros, répartie sur deux années, à condition que ces lycéens poursuivent des études supérieures. Selon quels critères le jury fixera-t-il les sommes allouées aux heureux bacheliers ? Le projet de délibération de la ville de Cannes ne le précise pas.Inégalités entre les territoiresL'Indre a offert, l'an dernier, 450 euros à 106 bacheliers qui ont décroché une mention très bien, et 250 euros à 211 autres ayant obtenu une mention bien. Une prime que le département envisage de renouveler l’an prochain. En Ile-de-France, le département des Yvelines, présidé par l'UMP Pierre Bédier, promet pour sa part 2 000 euros aux titulaires d’une mention très bien dont « les familles sont non imposables ».Hors de l'Hexagone, ce sont les départements de Guadeloupe et de Corse du Sud qui font preuve de largesses. Le département d'outre-mer, présidé par la socialiste Josette Claire Loncertin, accordera cette année encore 4 000 euros aux lycées qui décrocheront une mention très bien. Quant aux lycéens de Corse du Sud, en 2014, ils ont été 97 à toucher 1 000 euros, invités à une réception pour recevoir cette bourse et un petit cadeau en prime (des enceintes WiFi) d'une valeur de 100 euros. Le dispositif est relancé pour le bac 2015, mais le choix du cadeau n'est pas encore arrêté.Valoriser le diplômeCôté communes, une dizaine de jeunes vésuliens (habitants de Vesoul, Haute-Saône ) qui ont décroché la mention très bien en 2014 ont également reçu 1 000 euros de la mairie. L'opération est reconduite en 2015. Idem à Villemomble en Seine-Saint-Denis, où 300 euros seront distribués à chaque bachelier gratifié d'une mention très bien et 150 aux titulaires d'une mention bien.Delle, petite commune du Territoire de Belfort, tient également à récompenser, à la hauteur de ses moyens, ses lycéens prometteurs. Les bacheliers qui obtiennent une mention se voient offrir un bon d'achat de 50 euros. La remise fait l'objet d'une cérémonie à la mairie où sont invités les proches et la famille. « L'idée est de valoriser le diplôme et l'effort fourni », souligne Sandrine Larcher, adjointe au maire chargée de l'éducation.A Puteaux, près de Paris, il suffit d’obtenir une mention au bac, au CAP ou au BEP et de « ne pas justifier de revenus » pour se voir accorder une aide au permis de conduire de 610 euros, directement versée à l’auto-école. Enfin, il existe une commune où il n'est pas nécessaire d'avoir une mention ni même le bac pour faire l'objet des petites attentions du maire. À Massy ( Val-d'Oise), dirigée depuis vingt ans par l'UDI Vincent Delahaye, la mairie récompense tous ceux qui obtiennent un diplôme, quel qu’il soit : bac, BEP, CAP... Les jeunes concernés reçoivent un chèque culture de 20 euros et des réductions ou des places gratuites pour les équipements sportifs et culturels de la ville. Une opération séduction dont la mairie dit ne pas connaître le prix. Mairies, départements, banques, mutuelles... Entreprises et collectivités récompensent parfois généreusement les lycéens qui ont obtenu une mention très bien ou bien. Merci de nous signaler les bons plans dont vous avez connaissance dans notre appel à témoignages.  Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.05.2015 à 17h20 • Mis à jour le27.05.2015 à 14h49 Mercredi 27 mai, Journée nationale de la Résistance, quatre de ses figures majeures entrent au Panthéon : Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette et Jean Zay. L'occasion de tester vos connaissances sur l'un des monuments les plus connus de Paris.  26.05.2015 à 11h41 • Mis à jour le26.05.2015 à 18h18 | Franck Johannès L’officier de sécurité a jeté un œil dans le rétro. La petite Fiat noire était toujours là. Elle les suivait depuis déjà un moment, et le type au volant prenait des photos. Il était très tôt, ce matin frais du 15 octobre 2014, à Paris, il faisait à peu près noir, ça ne devait pas donner grand-chose. Boulevard de l’Hôpital, le policier a dit à son collègue de relever le numéro et s’est brusquement rangé sur le côté. La Fiat est passée, ils l’ont doublée, elle n’a pas insisté. Les deux agents ont rendu compte : ils sont chargés de la sécurité de deux journalistes du Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, qui reçoivent leur lot régulier de menaces de mort, et que le ministère de l’intérieur a placé sous protection. L’homme à l’appareil photo a été identifié. Il s’appelle Sébastien Valente. C’est le photographe qu’a choisi Nicolas Sarkozy pour sa campagne présidentielle.Lire : Sarkozy s'offre un paparazziLes ennuis ont commencé pour les deux journalistes le 8 mars 2014 exactement, lorsqu’ils ont révélé que l’ancien chef de l’Etat et son avocat avaient été placés sur écoute dans l’enquête sur un financement libyen. Le Journal du dimanche publie huit jours plus tard un fac-similé de l’agenda privé de François Hollande, qui fait état d’un rendez-vous avec les deux enquêteurs le 7 mars au soir – preuve supposée qu’ils s’informent directement auprès du pouvoir. Outre qu’il n’est pas d’usage de dévoiler les rendez-vous des confrères, la coïncidence tombe à plat : Le Monde du 8 mars est paru, comme toujours, la veille, et était déjà en kiosque au moment de l’entretien, consacré au livre que les journalistes entendent publier sur le quinquennat.La rumeur court bientôt que ce seraient les deux journalistes eux-mêmes qui auraient prévenu Nicolas Sarkozy des écoutes, par le biais de son avocat – sans qu’on saisisse bien le pourquoi de cette fantaisie. Les retombées, en revanche, sont concrètes : Gérard Davet et Fabrice Lhomme reçoivent des menaces de mort, de petits cercueils avec les noms et dates de naissance de leurs femmes et de leurs enfants, ou des balles envoyées par la poste. Au point qu’en septembre 2014, le ministère de l’intérieur les place entre les mains du service de la protection (SDLP). Les journalistes doivent tant bien que mal se faire déposer dans des endroits discrets pour ne pas « griller » leurs sources.François Hollande en maillot de bainLa pression monte d’un cran le 14 octobre 2014, avec le tweet d’Yves de Kerdrel, le directeur de Valeurs actuelles : Dans le prochain numéro de @Valeurs revoilà le cabinet noir contre #Sarkozy avec ses deux valets : les pseudo journalistes Davet et Lhomme.— ydekerdrel (@Yves de Kerdrel ن)require(["twitter/widgets"]);Le propos résume assez bien la pensée de proches de Nicolas Sarkozy et vaut au vicomte de Kerdrel d’être renvoyé devant le tribunal pour « injure publique ». Le 15 octobre, de bonne heure, Fabrice Lhomme vient au journal à pied, Gérard Davet est pris en charge dans la voiture des officiers de sécurité : les deux hommes ont rendez-vous « avec une très bonne source » sur les affaires Sarkozy. C’est ce jour-là que Sébastien Valente le suivait avec sa Fiat noire.Il ne s’en cache d’ailleurs pas. « J’ai essayé de faire une photo de M. Davet, a expliqué le photographe aux policiers, le but était de faire une photo avec ses officiers de sécurité. Je pensais que cette photo allait intéresser des magazines. C’est mon métier de faire des photos d’actualité (...) Mes tentatives de faire des photos de MM. Davet et Lhomme [se] sont arrêtées là. » Il n’est pas certain qu’une photo des journalistes avec les policiers se serait vendue bien cher. Une photo de leur source, si.Sébastien Valente, 34 ans, joue d’ordinaire dans une autre cour. La photo volée de François Hollande et de Julie Gayet à l’Elysée aurait transité, selon Le Canard enchaîné, par l’agence E-presse, dirigée par sa compagne ; il dément aussi avoir photographié François Hollande en maillot de bain et pas à son avantage. C’est, enfin, un proche de Carla Bruni, et le photographe officiel de Nicolas Sarkozy pour sa campagne de 2017 ; il avait joliment photographié le couple au cap Nègre en 2013.« Pseudo-affaires »Le 16 octobre, donc, Valeurs actuelles publie un article non signé qui donne les rendez-vous des deux journalistes à l’Elysée, à la chancellerie et au pôle national financier, « lieu en théorie impénétrable », assure l’hebdomadaire, alors que le parquet a même un correspondant détaché pour répondre à la presse. Une chose est sûre, « les révélations sur des pseudo-affaires » de la droite « ne peuvent avoir été conduites qu’avec l’aide de juges qui, cherchant à nuire au retour de Nicolas Sarkozy, sont prêts à violer impunément la loi », assure le magazine. Les rédactions de quatorze médias condamnent les méthodes « indignes » du journal.Le photographe opérait-il pour Valeurs actuelles ? « Je n’ai jamais travaillé avec ce journal », répond-ilSébastien Valente opérait-il pour Valeurs actuelles ? « Je n’ai jamais travaillé avec ce journal », répond le photographe. Yves de Kerdrel dit lui aussi ne pas le connaître, et assure devant la police n’avoir « eu recours à aucun moyen délictueux, filature, photographie pour obtenir ces informations » – l’hebdomadaire était d’ailleurs déjà imprimé quand le photographe a pris Gérard Davet en filature.Pour qui travaillait Valente ? Il n’est pas le seul à surveiller les journalistes. De retour de Montpellier, Fabrice Lhomme a été pris en chasse le 26 janvier sur le périphérique par quatre hommes et sauvé ce jour-là par le SDLP. En octobre 2014, un agent d’un centre d’impôt a été surpris à consulter les dossiers fiscaux des deux journalistes, une expertise a démontré qu’il était aussi l’auteur de certaines des menaces. Reste à savoir pour le compte de qui. Gérard Davet et Fabrice Lhomme ont porté plainte le 21 octobre 2014, au lendemain de la parution de Valeurs actuelles, pour « atteinte à l’intimité de la vie privée et violation des correspondances ». Le parquet, qui bute sur les dénégations du photographe et du patron du magazine, a classé l’affaire, faute d’user de méthodes plus intrusives. Savoir qui employait Sébastien Valente conduirait nécessairement à violer le secret des sources du photographe…Franck JohannèsFranck JohannèsSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.05.2015 à 09h50 • Mis à jour le27.05.2015 à 16h48 Deuxième semaine pour le troisième procès d’Outreau. L’audience doit être marquée mardi 26 mai par le témoignage en visioconférence de Thierry Delay, de la prison où il est incarcéré. L’homme a été condamné en 2004 à vingt ans de réclusion pour les viols de ses quatre fils, lors du premier procès d’Outreau, à Saint-Omer (Pas-de-Calais).Lire les explications :Pourquoi s’ouvre un troisième procès OutreauL’un des enfants, Dimitri Delay, qui s’est porté partie civile, devait également être entendu mardi, dans la matinée, devant la cour d’assises des mineurs d’Ille-et-Vilaine, où s’est ouvert le procès de Daniel Legrand, il y a une semaine. Mais « il n’est pas en état », selon son avocat, cité par la journaliste de France Inter présente à l’audience.#Outreau L'audience va reprendre. Mais Dimitri Delay ne sera pas entendu ce matin comme prévu. "Il n'est pas en état", selon son avocat.— ChPiret (@Charlotte Piret)require(["twitter/widgets"]);Daniel Legrand fait face une troisième fois à la justice pour l’affaire de pédophilie dans laquelle il a été acquitté il y a dix ans, avec douze autres personnes. Car, contrairement à ces derniers et aux quatre condamnés – Thierry Delay et Myriam Badaoui, les parents des enfants victimes et un couple de voisins –, il était mineur au moment d’une partie des faits. Et c’est sur cette période qu’il est jugé à Rennes, son acquittement de 2005 ne portant que sur les faits postérieurs à sa majorité.Lire aussi :Outreau, le procès sans finFiasco judiciaireLors de la première semaine de débats à Rennes, Jonathan Delay a accusé pour la première fois à la barre Daniel Legrand, alors qu’il ne l’avait pas reconnu aux deux précédents procès.Mercredi, c’est la mère des victimes, Myriam Badaoui – dont les révélations changeantes avaient fait basculer l’affaire d’Outreau – qui sera auditionnée. Condamnée à quinze ans de réclusion criminelle pour avoir violé ses enfants, elle a été libérée en 2011 après avoir purgé les deux tiers de sa peine.Myriam Badaoui avait finalement avoué avoir menti en grande partie pendant l’instruction de l’affaire d’Outreau, qui portait au départ sur un réseau pédophile présumé. Sur les dix-sept personnes mises en examen par le juge Fabrice Burgaud – qui n’a concédé aucun regret lors de son audition par la cour vendredi – treize furent acquittées à l’issue des procès de Saint-Omer en 2004 puis de l’appel à Paris en 2005. Un fiasco judiciaire au terme duquel même le chef de l’Etat, Jacques Chirac, présenta ses excuses aux acquittés, dont certains avaient été détenus pendant près de trois ans.Lire le compte rendu de notre envoyée spéciale :Procès Outreau : les évidences du juge, les doutes du policier 12.05.2015 à 15h47 • Mis à jour le12.05.2015 à 15h50 Faut-il voir dans la réforme du collège un nivellement par le bas ou une lutte plus efficace contre les décrochages et les inégalités scolaires? A l’approche de la journée de mobilisation contre la réforme du 19 mai, le débat s’envenime.- L'excellence n'est pas l'apanage d’une classe sociale, par Stephan Martens, professeur des universités et ancien recteur de l’académie de la Guadeloupe. L’idée que les humanités classiques et les classes bilingues sont élitistes est une absurdité. Contre l’esprit de cette réforme, l’effort et le mérite doivent concerner tous les élèves.- Halte à l'élitisme conservateur ! (par un collectif de signataires parmi lesquels l'historien Benjamin Stora, la responsable du pôle Education de Terra Nova Maya Akkari ou le sociologue Christian Baudelot), La réforme du collège fait face à une opposition de principe qui ne s’intéresse guère à la réalité des mesures annoncées. La polémique ignore l’essentiel, la lutte contre l’échec scolaire.- La réforme du collège garantit la mission républicaine de l'école, par Najat Vallaud-Belkacem. La ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche appelle à remettre la méritocratie au cœur du dispositif pour que tous les élèves progressent, y compris les meilleurs.- L'antiquité et les monothéismes, par Danièle Sallenave (académicienne). La réforme du collège devrait réduire le temps consacré à l’enseignement de la culture antique. Ce choix est d’autant plus regrettable que le monde construit par les Grecs et les Romains était réfrectataire au dogmatisme religieux qui nous menace aujourd’hui.- « La suppression des classes bilangues ne renforcera pas nécessairement l’égalité » : Susanne Wasum-Rainer, ambassadrice d’Allemagne en France, s’inquiète de la disparition des classes bilangues et des sections européennes, actée dans la réforme du collège. Elle rappelle que l’esprit des traités bilatéraux entre la France et l’Allemagne donne à l’enseignement de leur langue respective une dimension importante (propos recueillis par Séverin Graveleau). Romain Geoffroy Invitée au micro du « Grand Rendez-vous » d’i-Télé, Europe 1 et Le Monde, la candidate de l’UMP à la présidence de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, a affirmé, dimanche 10 mai, son intention de maintenir le tarif unique du passe Navigo à 70 euros. Un revirement : en novembre, elle dénonçait la mesure, évoquant « une fausse bonne nouvelle pour les usagers ».Lire : Un passe Navigo à tarif unique en Ile-de-FranceAujourd’hui, c’est vers le forfait Solidarité transports pour les étrangers en situation irrégulière que se tourne sa critique. Un tarif spécial qui permet aux bénéficiaires de l’aide médicale d’Etat (AME) d’avoir une réduction de 75 % du prix du passe Navigo en Ile-de-France.Ce qu’elle a dit : « Une mesure qui est une source d’injustice extrêmement grave (…) parce que tous ceux qui sont en situation régulière, eux, paient plein pot. (…) 163 000 étrangers en situation irrégulière bénéficient de cette gratuité. »Pourquoi c’est faux1. Quelque 110 000 bénéficiaires étrangers en situation irrégulière, pas 163 000Mme Pécresse évoque en fait le forfait Solidarité transport, un dispositif de la région qui permet aux bénéficiaires de certaines aides sociales de demander une réduction de 75 % du prix de la carte Navigo, voire dans certains cas de la gratuité du forfait. Une mesure appuyée par le Syndicat des transports d’Ile-de-France (STIF) et le conseil régional, afin de « lever les freins à la mobilité pour les personnes sans ressources et faciliter la recherche d’emploi ».Les bénéficiaires de l’aide médicale d’Etat – dispositif permettant aux immigrés en situation irrégulière de bénéficier de soins médicaux – peuvent bénéficier du forfait Solidarité. Mais contrairement au chiffre de 163 000 sans-papiers, la région Ile-de-France assure que 110 000 ayants droit à l’AME bénéficiaient du forfait Solidarité fin 2014.De plus, ils ne bénéficient que du tarif réduit à 75 % et non pas de la gratuité, comme l’affirme la députée UMP. #container_14313471363{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14313471363{ height:500px; } #container_14313471363 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14313471363 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14313471363 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14313471363 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre de bénéficiaires du tarif Solidarité transports en Ile-de-FrancePar catégorie d'ayants droit à la fin de 2012Source : STIF(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Les étrangers en situation irrégulière, bénéficiaires minoritaires« Tous ceux qui sont en situation régulière, eux, paient plein pot. » Mme Pécresse est ici dans l’exagération, en opposant étrangers sans papiers et citoyens français. Or, la grande majorité des personnes à bénéficier de la réduction, voire de la gratuité des transports, pour certains allocataires du revenu de solidarité active (RSA), ont leurs papiers parfaitement en règle.Ainsi, sur les 660 000 personnes bénéficiant tous les mois du tarif Solidarité, 48 % y ont droit en tant qu’allocataires du RSA et 31 % en tant qu’ayants droit a la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C), qui permet aux plus modestes un accès aux soins d’urgence. Bien plus, donc, que les 17 % que représentent les étrangers en situation irrégulière. #container_14313511278{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14313511278{ height:500px; } #container_14313511278 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14313511278 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14313511278 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14313511278 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Répartition des bénéficiaires de la tarification Solidarité en Ile-de-FranceEn pourcentageSource : STIF(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}3. Des économies largement surévaluéesPour l’ancienne ministre du budget, supprimer cette aide aux étrangers en situation irrégulière « permettra de récupérer 70 millions d’euros ».Si elle parvient à la tête de l’Ile-de-France à l’issue des élections régionales en décembre, Mme Pécresse risque de faire des économies moins importantes que prévues en supprimant ce bénéfice. Le conseil régional affirme en effet allouer 13 millions à 14 millions d’euros par an à la réduction tarifaire pour les bénéficiaires de l’AME ; le financement total de la mesure Solidarité transport par la région étant de 83,9 millions d’euros par an.4. La carte d’identité obligatoire dans les transports, efficace contre la fraude ?Dans la même interview, la députée des Yvelines dit vouloir s’attaquer à la fraude dans les transports en commun :« Je vais déposer dès cette semaine une proposition de loi qui demandera qu’on soit porteur de sa carte d’identité dès qu’on prendra les transports en commun (…). Il y a entre 200 et 400 millions d’euros de fraude dans les transports en commun, et seulement 5 % de recouvrement des amendes. »Pourquoi c’est plutôt vraiSur les chiffres de la fraude, Valérie Pécresse vise large et tombe donc juste. La fraude prive chaque année la SNCF d’environ 300 millions d’euros, et la RATP, de quelque 90 millions d’euros. En 2013, le ministre des transports, Frédéric Cuvillier, estimait ce chiffre « relativement stable d’une année sur l’autre ».La candidate UMP aux régionales en Ile-de-France espère lutter contre la fraude en imposant le port de la carte d’identité dans les transports. Elle escompte ainsi que les contrôleurs puissent obtenir l’adresse du fraudeur. Une solution limitée, étant donné que rien n’oblige à renouveler sa carte d’identité à chaque déménagement. Rien n’oblige non plus à posséder une carte d’identité en France.De plus, selon le code de procédure pénale, seules les autorités de police peuvent effectuer un contrôle d’identité. En pratique, les contrôleurs assermentés sont en fait habilités à relever l’identité et l’adresse du contrevenant. Cependant, le contrôleur seul ne peut pas, contrairement aux agents de police judiciaire, contraindre une personne à présenter sa pièce d’identité ou même l’interpeller.« En cas de problème pour établir l’identité d’un contrevenant, le code des transports prévoit une obligation pour ce dernier de rester sur place le temps que l’officier de police judiciaire appelé par les agents prenne une décision », précise la RATP.Romain GeoffroyJournaliste au Monde 12.05.2015 à 12h43 • Mis à jour le12.05.2015 à 15h40 | Maryline Baumard Officiellement, ces scènes n’existent pas : les violences policières exercées à Calais sur des migrants sont aussi largement dénoncées par les associations humanitaires que contestées par le ministère de l’intérieur. Pour prouver qu’elles existent, un collectif de citoyens calaisiens a filmé les pratiques policières. Et, cette fois, les images seront envoyées au Défenseur des droits, Jacques Toubon.Avec cet enregistrement tourné le 5 mai sur la rocade qui conduit tout droit au tunnel sous la Manche, donc au rêve britannique, ce collectif de citoyens qui vient en aide aux victimes de violences et les répertorient veut « montrer l’ordinaire de la brutalité policière à l’encontre des candidats (sic) au passage entre Calais et l’Angleterre, qui tentent de se dissimuler dans les camions ».Contactés lundi soir, par La Voix du Nord, les syndicats de police jugent ces images insuffisantes. « Une nouvelle fois, on n’y voit que des bribes de vidéos, estime Ludovic Hochart, d’UNSA-police. En général, quand on les voit au complet, la légitimité des interventions est démontrée. » Pour Gilles Debove, d’Unité-SGP-Police-FO, ces images prouvent que « les migrants n’ont plus peur des policiers : avant, il suffisait de mettre pied à terre pour qu’ils partent. Désormais, quand on les surprend dans les camions, ils ne veulent plus bouger ».Maltraitances, passages à tabac, fracturesEn janvier, Human Rights Watch (HWR), une des principales associations internationales de défense des droits de l’homme, avait publié une enquête au long cours sur ces violences. Pour toute réponse, le ministère de l’intérieur avait regretté dans un communiqué que HRW « n’ait pas pris la peine de vérifier les allégations dont elle fai[sai]t état ». L’entourage du ministre rappelait alors qu’« il existe trois voies de contrôle et que des enquêtes sont ouvertes à chaque fois que des faits remontent. L’inspection générale de la police nationale peut être directement saisie sur son site, y compris par les associations. Le procureur de la République peut aussi être prévenu, comme le Défenseur des droits. » Le Défenseur des droits est à nouveau saisi du sujet et les vidéos du 5 mai viendront compléter son dossier.Pour Izza Leghtas, chercheuse pour HRW et habituée aux terrains difficiles, l’enquête a été humainement éprouvante. « En novembre et décembre 2014, j’ai réalisé des entretiens longs avec quarante-quatre migrants dont trois mineurs, explique-t-elle. Dix-neuf m’ont déclaré avoir été maltraités au moins une fois par la police. Une maltraitance pouvant notamment signifier un passage à tabac. Huit avaient eu un membre cassé et vingt et un, dont deux enfants, avaient été aspergés de gaz. » Son travail n’a rien de statistique. Mais il confirme ce que chaque visiteur entend dès qu’il se rend sur un campement du Calaisis où vivent 2 200 personnes.En 2012, déjà, les violences dénoncées par les associations étaient contestées par la hiérarchie policière. Pourtant, le Défenseur des droits avait donné raison aux plaignants dans un rapport du 13 novembre 2012. « Au regard de la multiplicité des témoignages recueillis et malgré les dénégations des fonctionnaires, le Défenseur des droits estime que ces faits sont avérés », écrivait alors Dominique Baudis. La situation est-elle différente aujourd’hui ?Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Collectif Pendant la campagne présidentielle de 2012, le candidat François Hollande avait publié 40 mesures pour l’égalité entre les femmes et les hommes, parmi lesquelles le fait que « chaque politique publique prendra en compte l’égalité femmes hommes ». Trois ans plus tard, au nom de la « simplification », François Rebsamen défend un projet de loi sur le dialogue social, qui apporte des modifications profondes au Code du Travail. Quel est le lien entre ces deux faits ? Aucun, justement ! Avec cette loi, il est désormais officiel que le gouvernement ne prête plus aucune attention aux droits des femmes et aux inégalités professionnelles. Sinon comment expliquer qu’il s’apprête à détricoter toutes les dispositions adoptées depuis 1983 et la loi portée par Yvette Roudy, qui ont permis de sortir les femmes de l’invisibilité et de faire de l’égalité un sujet de dialogue social dans l’entreprise ?Les batailles des féministes ont notamment permis que soit mis en place un Rapport de Situation Comparée (RSC), qui permet de faire un état des lieux de la situation des femmes et des hommes dans l’entreprise, une négociation dédiée à l’égalité et des sanctions pour les entreprises récalcitrantes. Pas plus tard qu’en août 2014, ces dispositions ont été renforcées par la loi portée par Najat Vallaud-Belkacem : désormais, les entreprises doivent aussi mesurer les écarts cumulés sur les carrières et les collectivités territoriales doivent s’y soumettre.CynismeDans le projet de loi sur le dialogue social, c’est tout cet édifice qui est rayé d’un trait de plume. Nous pouvons noter, cyniquement, qu’il est inédit de voir un gouvernement revenir sur un article de loi défendu par ce même gouvernement 9 mois plus tôt. Les RSC sont des outils indispensables pour identifier et quantifier les inégalités, et donc déterminer les bons leviers d’action. Adossés à une négociation dédiée à l’égalité professionnelle, ils permettaient de faire enfin de l’égalité un thème de dialogue social en soi, tout en déclinant cet objectif dans l’ensemble des négociations.Sans ces outils, comment peut-on décemment mettre en œuvre une politique ambitieuse de lutte contre les inégalités professionnelles ? Sans ces outils, comment mettre à l’amende les employeurs qui ne respectent l’égalité salariale ? Sans ces outils, comment respecter ce principe constitutionnel « la loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l’homme » ? Sous prétexte de simplification, le gouvernement est en train de détruire des outils qui commençaient seulement à faire leurs preuves et à porter leurs fruits. Nous rappelons que dans le classement 2014 du Forum économique mondial, la France n’est qu’à la 126e position, sur 131 pays référencés. Les femmes doivent travailler 77 jours de plus par an pour gagner autant qu’un homme, et elles continuent de gagner en moyenne 27 % de moins que leurs homologues masculins. Ce pourcentage stagne depuis près de 30 ans.Et les mesures austéritaires à l’œuvre, couplées à la loi sur le dialogue social, ne nous laissent hélas présager rien de bon sur le terrain des inégalités professionnelles. Les conséquences, si cette loi venait à être votée en l’état, seraient graves. Les femmes continueraient d’être pénalisées dans le monde professionnel, elles qui sont soit bloquées par le plancher collant (temps partiels, etc.), soit se heurtent au plafond de verre, et qui dans tous les cas restent payées en deçà de leurs collègues masculins, peu importent leurs compétences, leurs aptitudes, et leurs parcours universitaire et professionnel. Après 43 ans de progrès législatifs en la matière (à défaut de progrès concrets), le gouvernement s’apprête à revenir en arrière.Au lieu de supprimer ces outils, c’est un renforcement de la lutte contre l’inégalité professionnelle qu’il faut mettre à l’ordre du jour. Pour instaurer l’obligation d’accords majoritaires sur l’égalité professionnelle, rendre obligatoire la suppression des écarts salariaux sous peine de sanction, lutter contre les temps partiels ou encore créer un droit d’expertise dédié, pour aider les représentant-es du personnel à analyser les données et trouver les bons leviers d’action. Nous appelons donc à une mobilisation massive contre les articles de cette loi qui reviennent sur les obligations légales des entreprises en matière d’égalité professionnelle. Les salaires des femmes ne sont pas des variables d’ajustement pour les entreprises ! Les femmes doivent avoir les mêmes possibilités de carrière professionnelle que les hommesYvette Roudy, ministre des droits des femmes de 1981 à 1985 ; Danielle Bousquet, présidente de l’Assemblée des femmes ; Geneviève Couraud, présidente d’Élu/es Contre les Violences Faites aux Femmes et de l’Observatoire des droits des femmes du CG 13 ; Claire Serre-combe, porte-parole d’Osez le féminisme ! ; Margaux Collet, militante d’Osez le féminisme ! ; Caroline De Haas, militante féministe ; Véronique Sehier, présidente du Planning Familial ; Sabine Salmon, Femmes solidairesLa liste des autres signataires de cet appel est disponible sur :http://www.sosegalitepro.fr/tribune-non-a-la-suppression-des-obligations-en-matiere-degalite-professionnelle/Collectif 12.05.2015 à 08h38 • Mis à jour le12.05.2015 à 10h13 Les autorités françaises recherchent 306 djihadistes, en Syrie ou « sur le retour », indique le procureur de la République de Paris, François Molins, dans un entretien au Figaro. « Il n’y a aucune raison d’être optimiste. La menace n’a jamais été aussi forte, notamment en raison de l’implication de la France dans la lutte contre Daech [acronyme arabe de l’Etat islamique], explique le magistrat. Depuis fin 2013, le nombre des dossiers a explosé de 180 % ! »Dans cet entretien, il cite trois types de menace : « Il y a les aguerris, d’autant plus dangereux qu’ils reviennent endurcis par les combats. (...) Puis il y a les déçus (...). Enfin, la dernière catégorie est le profil du déséquilibré psychiatrique ou psychique qui peut avoir prêté la main à des actions abominables et qu’il faut à la fois punir et traiter. »« Nous sommes face à des radicaux qui agissent dans la discrétion. Ils peuvent avoir des vies de famille normales, comme cela semble le cas pour Sid Ahmed Ghlam, qui voulait frapper le mois dernier à Villejuif. En apparence, ces individus semblent seuls mais, quand on gratte un peu, on s’aperçoit qu’ils agissent au nom de groupes terroristes sur des cibles correspondant à des mots d’ordre donnés par Daech ou Djabhat Al-Nosra [Front Al-Nosra] », mouvements actifs en Syrie et en Irak, ajoute François Molins.Lire aussi :Le suspect de l'attentat déjoué n'avait pas le profil d'un délinquant radicaliséDes années de procédure« Nous voulons juger le plus rapidement possible les dossiers syriens, poursuit François Molins. A ce jour, seuls 11 individus l’ont été. Le plus lourd est à venir puisque nous traitons actuellement des dizaines de dossiers avec 169 personnes mises en examen, dont 106 en détention provisoire », ajoute-t-il, précisant que le processus prendrait des années.« On sait que [Sid Ahmed] Ghlam a été téléguidé depuis la zone irako-syrienne. Selon toute hypothèse en cours de vérification, Amedy Coulibaly a, lui aussi, reçu des instructions depuis l’étranger », révèle le procureur de Paris, sans préciser de quel pays il s’agit.Lire aussi :« Désembrigader un djihadiste, ce n’est pas le rendre athée »Amedy Coulibaly, qui a tué au début de janvier trois clients et un employé juifs du supermarché parisien Hyper Cacher ainsi qu’une policière municipale à Montrouge, agissait en coordination avec les frères Chérif et Saïd Kouachi, auteurs de l’attentat contre Charlie Hebdo. Amedy Coulibaly a exprimé son allégeance au groupe Etat islamique, quand Chérif Kouachi a dit agir au nom d’Al-Qaida dans la péninsule Arabique.Lire aussi :Révélations sur les hommes de main de Coulibaly« Ce terrorisme low cost fait peur, car il est plus difficile à détecter. Il y a vingt ou trente ans, nous travaillions sur des cellules structurées et identifiées. Maintenant, nous sommes face à des individus venus de nulle part, adeptes de la “taqiya” – la technique islamique de la dissimulation –, et qui n'émettent que des signaux très faibles, quasiment indécelables par les services de renseignement », juge-t-il. Gaëlle Dupont Le tumulte du débat sur le mariage pour tous est passé, mais l’homophobie persiste à un niveau élevé en France. L’association SOS homophobie publie mardi 12 mai son rapport annuel, qui constitue l’unique baromètre disponible en France sur ce sujet. Les chiffres sont moins catastrophiques que ceux de l’édition 2014, mais ils démontrent l’« enracinement » de l’homophobie en France, selon le président de l’association Yohann Roszéwitch. La loi sur le mariage pour tous, rapidement entrée dans les mœurs avec 10 000 unions célébrées en 2014, et la visibilité nouvelle de parents homosexuels, n’ont donc pas fait reculer les actes homophobes sur le long terme.L’association a recueilli 2 197 témoignages en 2014. Cela représente une baisse de 38 % par rapport à 2013, année record où elle dénombrait 3 517 témoignages, en hausse de 80 % par rapport à 2012. « Ce sont les propos généraux, tenus dans le contexte du débat politique, qui ont reculé », observe M. Roszéwitch. Cependant, l’augmentation reste importante si les données sont comparées avec celles de l’année 2011, antérieure au débat sur le mariage pour tous. Les témoignages d’homophobie vécue au quotidien, dans la famille, le milieu scolaire, professionnel, ou encore le voisinage, sont stables ou augmentent. « L’homophobie ordinaire persiste », commente M. Roszéwitch.Une agression tous les deux joursLe chiffre des agressions reste inquiétant. Les témoignages sont en recul de 14 %, mais équivalent tout de même à une agression signalée tous les deux jours. Encore ne s’agit-il que de celles rapportées à SOS homophobie, donc d’une petite partie du phénomène. D’autres facteurs peuvent expliquer en partie la hausse globale des témoignages : la plus grande propension des victimes à témoigner, et la notoriété grandissante de l’association.Les comportements homophobes sont décrits avec précision. Les injures représentent les cas les plus nombreux (« PD de merde », « les PD ça brûle en enfer », « sale lesbienne », « c’est dégueulasse », etc.), et des crachats et des coups parfois très violents (coups de poing, bouteille cassée sur la tête) sont dénoncés.De nombreux cas de rejet et de harcèlement sont également signalés. Comme celui de Houda, 14 ans, qui a fait son coming out dans son collège des Yvelines, et que ses camarades ne veulent plus toucher de peur d’être « contaminés », à qui l’on lance des pierres ou l’on suggère de se jeter sous un train. Projetée par-dessus la rambarde des escaliers par un groupe d’élèves, elle est désormais déscolarisée, rapporte SOS homophobie.Le rapport décrit aussi le cas de Violette, 18 ans, dont le père, apprenant son homosexualité, l’a frappée tellement fort qu’il lui a cassé le bras et lui a dit qu’elle ne méritait que « de crever dans les pires souffrances ». Ou encore de Pierre et de Miguel, qui habitaient un village depuis six mois quand un nouveau voisin s’est installé et s’est mis à les insulter, les menaçant avec un revolver ou son chien, etc.L’association relève qu’Internet reste le principal lieu d’expression de l’homophobie. La liberté d’expression est souvent convoquée pour justifier des propos pénalement répréhensibles (injures, incitations à la discrimination, appels au meurtre). Exemples parmi d’autres : « Les PD, quand de vrais hommes seront au pouvoir on les enfournera dans les chambres à gaz ! Comme les juifs ! », « Si j’ai un enfant homosexuel je le tue de mes propres mains, je suis homophobe et j’assume. »SOS homophobie salue la réactivité grandissante de Twitter notamment, qui supprime de ses « tendances » les mots-clés homophobes qui lui sont signalés, afin d’éviter l’effet d’entraînement. Les signalements de l’association sont pris en compte de manière prioritaire depuis 2013. Dans le même objectif, des partenariats ont également été créés avec Facebook et Google en 2014. « Malgré ces progrès, ce que nous signalons reste une goutte d’eau », observe M. Roszéwitch.Gaëlle Dupontjournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matteo Maillard C'est un petit encadré qui a fait grand bruit dans le monde associatif étudiant. Dans son édition du 29 avril, Le Canard enchaîné dénonce un « coup de Crous » supposé entre le Centre régional des œuvres universitaires et scolaires (Crous), le syndicat Union nationale des étudiants de France (UNEF) et l'association des Etudiants musulmans de France (EMF).Ces trois structures auraient œuvré afin d'obtenir un logement étudiant pour Sid Ahmed Ghlam, le Franco-Algérien de 24 ans suspecté d'avoir ourdi des attentats contre deux églises de Villejuif et mis en examen fin avril. Des allégations au conditionnel de la part du journal satirique que n'ont pas manqué de dénoncer les trois organisations concernées.Lire : Le suspect de l'attentat déjoué n'avait pas le profil d'un délinquant radicaliséCitant l'analyse d'enquêteurs chargés de l'affaire Ghlam et celle d'un « ministre au parfum », Le Canard enchaîné dépeint l'UNEF comme une association en perte de vitesse lors des élections du Crous de novembre 2014, « talonnée par la FAGE », syndicat concurrent, et « recherchant des alliés ». Une situation qui aurait conduit le syndicat à s'appuyer sur des soutiens « du côté des organisations salafistes », écrit l'hebdomadaire. Le Canard enchaîné évoque EMF, qui aurait, en contrepartie de ses voix, demandé à l'UNEF, dont des élus siègent aux conseils d'administration des Crous, de fournir un logement étudiant à Sid Ahmed Ghlam. Ce dernier a effectivement résidé dans deux résidences pour étudiants du Crous à Paris.>> Lire : Le parcours chaotique d'un étudiant peu assidu« Nous n'avons eu aucun contact direct ou indirect avec Sid Ahmed Ghlam et n'avons donc eu aucune intervention le concernant auprès du Crous, conteste William Martinet, président de l'UNEF, qui nie aussi avoir eu un accord avec l'EMF de Paris. Nous sommes des associations concurrentes, et nous ne connaissons même pas l'existence d'une section parisienne de cette association. Pour être parfaitement honnête, le seul contact que j'ai eu avec leur président national, c'est au hasard de la manifestation pour Charlie au lendemain des attentats de janvier. »Un dossier blancL'EMF, association de cinq cents membres, présente dans une vingtaine de villes françaises, a découvert une reproduction de l'article du Canard sur le site identitaire Français de souche. « Nous ne sommes pas salafistes, bien au contraire, bondit Anas Saghrouni, son président. Nous agissons plutôt comme un rempart contre ces dérives radicales. » Au sujet de Sid Ahmed Ghlam, il jure que l'étudiant « n'a jamais été membre de l'association. »Face aux accusations, Guillaume Houzel, président du Centre national des œuvres universitaires et scolaires, est allé fouiller dans les archives. « Le dossier de Sid Ahmed Ghlam indique qu'il a été boursier échelon 6 (correspondant à une aide de 4 768 euros par an), ce qui signifie qu'il est issu d'un milieu particulièrement modeste, explique-t-il. Ses demandes de logement ont fait l'objet d'un traitement prioritaire, comme c'est le cas pour tous les boursiers des échelons 5 à 7. Il n'y a pas eu la moindre intervention syndicale, politique ou policière à son propos. Il n'y a pas non plus de remarque ou plainte de la part de voisins, ou d'étudiants. Son dossier est blanc. »Une perche pour l'extrême droiteAuteur de l'encadré, et rédacteur en chef du Canard, Louis-Marie Horeau maintient. « Nous ne contestons pas que Ghlam remplissait les conditions d'admission à la bourse et au logement, mais nous maintenons qu'il a eu un coup de pouce de l'UNEF. C'est ce que notre source ministérielle, proche du dossier, nous a confirmé. »Les appels et les e-mails de l'UNEF à l'hebdomadaire sont restés lettre morte. « Il n'y a pas non plus de correctif dans le Canard du 6 mai », regrette William Martinet. A la rédaction du Canard enchaîné, on conteste avoir reçu une demande de droit de réponse. « Ils ne se rendent pas compte qu'ils sont en train de tendre une perche à l'extrême droite avec ces fausses allégations, soutient M. Martinet. Toute la fachosphère bruisse de cette soi-disant preuve qui vient renforcer l'islamophobie et la théorie du complot. Notamment celle qui veut que les réseaux islamistes soient infiltrés partout dans la société française. »L'UNEF et EMF disent étudier toutes les voies possibles afin de « corriger cette erreur diffamante », jusqu'à l'éventualité de « saisir la justice ».Matteo MaillardJournaliste au Monde Maryline Baumard Détruire les bateaux des passeurs… L’idée revient dans le débat politique depuis les grandes tragédies de la Méditerranée du mois d’avril. Visuelle et médiatique, elle risque pourtant fort de ne rien changer au business mondial du passage de frontières. Surtout si l’on en croit les auteurs de Trafiquants d’hommes, un essai qui sort en librairie le 13 mai (édition Liana Levi) qui révèle la structure tentaculaire du marché mondial de franchissement des zones interdites.Pendant que les politiques réfléchissent à ces remèdes, deux Italiens ont consacré deux ans à une enquête approfondie sur l’organisation souterraine du monde des passeurs. Ils s’appellent Andrea di Nicola et Giampaolo Musumeci. Ils sont respectivement professeur de criminologie à l’université de Trente, en Italie, et reporter. Tous deux arrivent à la conclusion sans appel que « murs, patrouilles, fermeture de routes ne peuvent rien contre le trafic illégal de migrants ».Selon eux, « derrière les dizaines de milliers de migrants qui arrivent chaque année en Europe se cache une industrie composée certes de petits délinquants parfois misérables, mais aussi et surtout de grands professionnels du crime ». Pour les deux spécialistes, la face visible du trafic n’est rien comparée à sa profondeur. Le capitaine du bateau que la justice des différents pays se félicite d’avoir arrêté est un insignifiant petit maillon dans le parcours, long, qui conduit les migrants aux frontières de l’Europe. C’est d’ailleurs « parfois un migrant qui paie son voyage avec de prétendus talents de skippeur », comme on l’a observé à la fin de 2014 avec les cargos venus de Turquie. Et si ce n’est pas le cas, le capitaine n’est le plus souvent qu’un « petit voyou » interchangeable, alors que le « big boss », le cerveau, lui, reste bien caché.Talents locauxLa chaîne des intervenants est pensée de manière telle que personne ne connaît l’organisation intégrale, ni ne sait vraiment qui la gère. Ainsi, les deux enquêteurs prennent-ils l’exemple de la route des Balkans, le troisième point d’entrée en Europe après les deux routes de la Méditerranée. Sur cette voie terrestre, qui arrive d’Afghanistan, « chaque cellule gère une étape et confie le migrant à la suivante », rappellent les auteurs de Trafiquants d’hommes. Ce qui n’empêche pas l’aspirant au départ d’avoir globalement payé un voyage pour l’Europe. La répartition des sommes dues à chacun se fait alors entre les chefs de cellules.Comme avec une agence de voyage classique, le prix à acquitter dépend du confort choisi, de la formule avec ou sans passeport. En avion ou non. Dans certaines formules, le migrant ne sera aidé que pour la traversée des frontières, dans d’autres cas de figure, il sera pris en charge d’un bout à l’autre de son chemin, avec des temps d’attente, dits « de regroupement », dans certaines zones. L’offre n’est d’ailleurs pas la même partout, puisque les responsables de cellules animent leur réseau en utilisant les talents locaux qu’ils vont recruter.Ici, ils feront travailler un propriétaire de société de location de voitures, là un homme qui possède un ou deux chalutiers, là encore un routier. Sans compter que les responsables locaux doivent aussi trouver des espaces pour loger discrètement les voyageurs entre deux étapes. Dans tous les cas de figure, la règle de base qui prévaut est qu’il faut un « local », quelqu’un né près de la frontière, qui connaît parfaitement les lieux et les autorités qui y officient. De nombreux métiers peuvent servir, de manière occasionnelle ou régulière, le trafic. Ce qui les rend plus difficiles à appréhender.Pour comprendre ces structures sous-jacentes du trafic d’hommes, Andrea di Nicola et Giampaolo Musumeci ont rencontré, pendant deux ans, des migrants qui leur ont raconté leur voyage. Les auteurs se sont aussi intéressés à d’autres maillons de la grande chaîne mondiale du passage de frontières.Leur thèse est simple : ces gens « opèrent selon un système réfractaire aux enquêtes les plus poussées et forment un réseau fluide, qui ne suit pas le modèle monolithique typique d’organisations telle que la Mafia ou la 'Ndrangheta ». Résultat, on peut toujours démanteler les filières, comme s’enorgueillit de le faire Bernard Cazeneuve, le ministre de l’intérieur, « quand une filière est découverte, une autre se met aussitôt en place », rappellent le criminologue et le journaliste.Stratagèmes sophistiquésDe ce livre ressortent deux figures : Josip Loncaric et Muammer Küçük, car tous deux ont marqué le monde du passage.Le premier est croate. Aujourd’hui il a passé la main et disparu des écrans. De toute sa carrière, il n’a été arrêté qu’une seule fois. C’était à Ljubljana, la capitale slovène, et il a d’ailleurs été relâché après une courte détention provisoire. Pourtant, il aurait commandité le passage de près de 90 % des Chinois entrés en Italie dans les années 1990, de 50 % des arrivants du Bangladesh, de 30 % des Philippins. Selon le procureur de Trieste, Jospi Loncaric, cité par les deux auteurs, il aurait même été « le plus important trafiquant d’hommes d’Europe ». Et bien que toujours caché derrière une structure préservant son anonymat, son organisation aurait fait entrer 35 000 clandestins en Italie chaque année pour un gain total de 70 millions d’euros pour lui.Muammer Küçük présente un tout autre profil. Ce Turc a été « imaginatif ». Il a écrasé toute la concurrence en autorisant le paiement une fois arrivé à domicile. Il a par ailleurs équipé ses passeurs de téléphones portables et mis en place un réseau de contacts partout sur la planète. Dans son système, certains n’assurent pas les voyages, mais sont caissiers ou banquiers. Leur existence rend le système plus fluide et plus indétectable. Ainsi, un Afghan qui vit à Rome et veut payer le départ de son frère dans son pays d’origine va chez un hawaladar (« banquier ») à Rome à qui il donne la somme en liquide et la commission pour le service. Le courtier romain a un correspondant en Afghanistan. Il lui fait savoir que la facture est réglée, mais l’argent ne circule pas entre eux. Ils sont liés par une reconnaissance de dette, avant que les comptes ne s’apurent naturellement à l’issue d’autres transactions, qui peuvent éventuellement porter sur d’autres marchandises.Si le trafic d’humains est très sophistiqué dans sa structuration, il le devient aussi en termes de stratagèmes. Au-delà des doubles fonds dans les camions, des loges aménagées sous les sièges des voitures, des fausses familles qui passent les frontières en camping-car ou des migrants qui débarquent d’un yacht de luxe d’ordinaire loué par les riches touristes, MM. Di Nicola et Musumeci ont observé que les banques de passeports de certains passeurs chinois, mais aussi les échanges de cartes d’embarquement en zone de transit avaient largement cours.Même si le livre est très fouilli, même si l’écriture aurait gagné à être davantage aboutie, cette enquête reste d’une richesse extraordinaire et mérite d’être lue, pour sortir du paysage un peu schématique que le monde politique aimerait faire passer.Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matteo Maillard Depuis la crise économique de 2008, le nombre de stages en France a presque triplé, culminant à 1,6 million par an en 2012, selon un rapport du Conseil économique social et environnemental (CESE) sur l'emploi des jeunes. Certaines entreprises abusent de la situation, en profitant bien souvent de la méconnaissance des stagiaires en matière de droit. Un tort que le syndicat étudiant UNEF tente de combattre en publiant son Guide des droits des stagiaires. Ecrit en collaboration avec le syndicat Ugict-CGT, qui a apporté son expertise juridique, cette brochure de quarante pages est diffusée à 50 000 exemplaires dans les universités et les entreprises, et l'on peut télécharger gratuitement sa version PDF. Entretien avec Marthe Corpet, trésorière nationale de l'UNEF, étudiante en droit et chargée de la rédaction de ce guide.Pourquoi avoir rédigé ce guide ?Marthe Corpet : Nous l'avons créé pour apporter des réponses pratiques aux questions usuelles que se posent les étudiants au sujet de leur stage. Qu'est-ce qui définit son cadre ? Comment est-il évalué ? Quel est le rôle de l'établissement d'enseignement supérieur ? Comment valoriser son expérience ? Mais l'idée est surtout d'apporter des réponses juridiques aux questions des droits et devoirs du stagiaire et de l'employeur. Ce sont des interrogations primordiales à l'heure où le statut du stage comme expérience d'apprentissage est si régulièrement bafoué.En tant que syndicat étudiant, vous devez recevoir de nombreux témoignages sur la situation des stagiaires en entreprise. Quelles sont les remarques récurrentes ?Cela fait plusieurs années que nous suivons l'évolution de la loi et nous recevons effectivement de nombreux témoignages dans le cadre de nos permanences à l'UNEF. Ils font état de situations où le stagiaire est laissé pour compte. Le cliché du stage photocopie-café est une réalité encore bien présente en entreprise. Parmi les principaux problèmes rapportés : les difficultés liées à l'encadrement pédagogique, les étudiants qui ne trouvent pas de stage correspondant à leur cursus, les établissements qui n'aident pas dans la démarche, les ruptures de stage en cours de route, et les évaluations de fin de stage non réalisées ou effectuées sur des critères qui ne sont pas légaux.A lire également, les témoignages d'ex-stagiaires déçus : « Boucs émissaires » ou « coursier » : quand le stage se passe malLa nouvelle loi sur les stages, dont le décret d'application est paru en novembre 2014, n'a-t-elle pas mis un terme à ces abus ?Cette loi est une avancée nécessaire. Une première étape qui a permis l'augmentation de la gratification des stagiaires, passée à 523,26 euros par mois, et l'amélioration de leur encadrement. Mais il manque encore des éléments fondamentaux. Comment se fait-il qu'on accepte qu'un stagiaire fasse des heures supplémentaires, alors qu'il est là pour la formation et non pour le besoin économique de l'entreprise ? Nous revendiquons le droit du stagiaire à bénéficier des 35 heures, et ce, quel que soit le secteur d'emploi. Nous demandons aussi que le code du travail précise la définition du recours abusif à des stages. Il doit lister ces abus et en préciser les sanctions, aujourd'hui trop floues. Nous attendons aussi du gouvernement qu'il augmente les contrôles de l'inspection du travail et qu'il dédie des inspecteurs à la surveillance des stages.Lire notre décryptage de la nouvelle loi : Davantage d'argent, plus de droits, et des tickets de métro... ce qui change pour les stagiairesDes entreprises sont pointées du doigt car elles remplacent des titulaires par des postes de stages. Un décret, dont la publication est annoncée comme imminente, devrait fixer le nombre maximal de stagiaires par entreprise à 10 % du nombre d'employés. Créer un tel plafond n'est-il pas excessif ?Non, un stage est une activité de formation qui permet à l'étudiant de mettre ses savoirs théoriques en pratique, mais il ne doit en aucun cas être une substitution à l'emploi. Une façon de vérifier qu'il s'agit bien d'un stage et non d'un emploi dissimulé, est de s'assurer que le stagiaire ne remplisse pas un rôle indispensable aux activités économiques de l'entreprise. Par exemple, à la Société générale, pour l'année 2011, 26 % des effectifs de la banque étaient des stagiaires. C'est révélateur d'une volonté permanente de contourner le droit du travail. D'un point de vue économique comme moral, ce n'est pas acceptable, quand on sait que les jeunes sont si durement frappés par le chômage.A l'UNEF, on souhaiterait même établir un plafond au sein de chaque service. Ce qui éviterait que les jeunes soient concentrés dans des branches particulières des entreprises, comme la communication et les activités de support et d'aministration des entreprises, où ils sont souvent utilisés en substitution aux salariés. Il n'est pas concevable non plus qu'un tuteur encadre trente stagiaires, comme cela nous a déjà été rapporté.Lire notre reportage sur une action de Génération précaire : « Nous venons libérer les stagiaires »L'emploi abusif de stagiaires est-il une pratique récente ?Nous avons remarqué sa recrudescence depuis la crise économique. L'augmentation du chômage des jeunes a conduit ces derniers à poursuivre leurs études, plutôt que de tenter leur chance sur un marché de l'emploi bouché. Certaines entreprises en ont profité, car il est plus facile de faire pression sur les jeunes plutôt que sur le reste de la population active, mieux protégée. Un jeune qui doit enchaîner trois, quatre ou cinq stages d'affilée avant de décrocher un emploi, cela peut créer de la précarité. Ce phénomène de bizutage social est non seulement un frein pour l'économie, mais représente aussi un danger pour la société, en remettant en cause le principe d'égalité des chances.Mise à jour : Le bilan social 2011 de la Société Générale comporte une erreur. Il indique « stagiaires de vacances » à la place de « auxiliaires d'été » qui sont des fils de salariés employés en CDD durant les mois de juillet et août. Les chiffres corrigés sont plus proches de 10,8 % de stagiaires et 15,9 % d'auxiliaires.Matteo MaillardJournaliste au Monde 13.05.2015 à 17h23 • Mis à jour le13.05.2015 à 18h25 | Matteo Maillard Qu’est-ce que tu veux faire quand tu seras grand ? La question semble enfantine, mais les jeunes tardent à y trouver une réponse précise : 76 % des étudiants du supérieur déclarent avoir commencé à réfléchir à leurs études et à un choix d’orientation après avoir franchi le seuil du lycée, et 41 % ont même attendu d’être en classe de terminale, selon une étude Opinionway pour le réseau social professionnel LinkedIn.Au moment d’effectuer ce choix, seuls 55 % des 1 907 étudiants du supérieur interrogés avaient une idée claire de ce qu’ils voulaient faire professionnellement, 34 % avaient encore des doutes et 11 % toujours aucune idée. Ce qui n’empêche pas 62 % des étudiants d’affirmer qu’ils étudient selon leur vocation. C’est particulièrement vrai pour ceux qui se destinent aux professions médicales et paramédicales, suivis par les futurs juristes. Que les parents qui se désespèrent d’influencer leur progéniture se rassurent : 57 % des jeunes interrogés estiment qu’ils jouent un rôle important dans le choix de leurs études.La réputation des établissements est importantePour obtenir des informations sur les filières, 23 % des jeunes se tournent d’abord vers Internet et les sites spécialisés. Viennent, juste après, les médias traditionnels (dossiers dans les journaux, classements) pour 20 % des interrogés. Les portes ouvertes des écoles et les outils mis à disposition par les pouvoirs publics ne sont cités que par 12 % des étudiants.La réputation des établissements devient un critère de choix important avec la multiplication des palmarès internationaux qui les mettent en compétition. Le premier même pour 35 % des étudiants.Ce qui compte aussi aux yeux des étudiants, c’est de pouvoir étudier sans être obligé de changer de département ou de région (34 %), tout restant attentif au coût de l’éducation (32 %). Flemmards et vénaux les étudiants ? Les perspectives de rémunération ou la facilité présumée d’une filière les préoccupent moins, respectivement à 29 % et 27 %.29 % regrettent leurs choix d’orientationCe que les deux tiers d’étudiants auraient davantage apprécié, c’est un accompagnement de leur orientation, dès le lycée. Les étudiants de l’université sont même 71 % à s’être alors sentis délaissés. Au final, 29 % regrettent leurs choix d’orientation, et un sur cinq envisage d’en changer, tout en se déclarant à 86 % satisfaits de leur filière.Si la crise est passée par là, elle ne semble pas avoir fait disparaître les vocations, ni les espoirs. Seuls 26 % des étudiants veulent changer leur parcours face à un contexte économique difficile et 93 % pensent trouver du travail dans leur domaine de formation.Le diplôme devient alors une valeur refuge : 88 % estiment que celui qu’ils préparent va avoir une grande influence sur leur future carrière, même si 66 % d’entre eux sont prêts à travailler à un poste moins qualifié que leur niveau de diplôme pour être embauché. Conscient de la situation du marché de l’emploi sans pour autant se résigner, la moitié des étudiants se disent prêts à accepter un travail dans un domaine très différent, si leur carrière se trouve dans une mauvaise passe.Méthodologie : étude réalisée en ligne par OpinionWay du 25 mars au 10 avril 2015 auprès d’un échantillon représentatif de 1 907 étudiants français. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas sur les critères de sexe, d’âge, de région de résidence, de niveau de diplôme et de type d’établissement.Matteo MaillardJournaliste au Monde Jérémie Lamothe Quatre mois après les attentats de Paris et les manifestations qui ont rassemblé près de quatre millions de personnes dans les rues, les livres sur l’après-Charlie continuent de fleurir dans les librairies. Le dernier essai d’Emmanuel Todd, Qui est Charlie ?, en est la dernière preuve : le démographe y dénonce « l’imposture » de cette France du 11 janvier qui s’est déplacée en masse pour défendre la liberté d’expression.Lire aussi :Manuel Valls : « Non, la France du 11 janvier n'est pas une imposture »Emmanuel Todd est le premier auteur à critiquer aussi ouvertement l’esprit post-Charlie, parmi les nombreux ouvrages sur les événements, et ses conséquences politiques, religieuses ou identitaires. Du dernier ouvrage de Caroline Fourest chez Grasset, à celui de Laurent Joffrin chez Stock, en passant par celui d’Abdennour Bidar chez Albin Michel… En tout, ce sont une quinzaine de livres liés directement ou indirectement au 11 janvier qui se trouvent dans les librairies.De nombreuses ventesMais le public est-il demandeur ? Oui, selon Jérome Dayre, fondateur des éditions Inculte : « En librairie, les lecteurs ont énormément réagi, dès le lendemain de l’attaque de Charlie Hebdo. Les libraires ont joué leur rôle en ressortant des livres sur la tolérance par exemple. Ça a très bien marché. Il y a eu une vraie attente du public, les gens étaient vraiment désemparés. »Dans la grande librairie Mollat à Bordeaux, Pierre Coutelle, responsable du pôle littérature et sciences humaines, compare cet engouement « à l’après-11 septembre. Les gens ont demandé des ouvrages d’exploration sur l’islam, la géopolitique… Après les attentats, il n’y a pas eu de réaction de fuite de la part des lecteurs. Au contraire, il y a eu une vraie demande de compréhension ».Une réaction spontanée qui a surpris Olivier Nora, PDG des éditions Grasset : « Ce qui s’est produit a été contre-intuitif. Je pensais que la machine serait arrêtée par l’attentat. Lorsqu’il y a des actualités aussi fortes, les gens se précipitent vers la presse, Internet mais là il s’est produit l’inverse. C’est un mélange de réveil militant, républicain et citoyen. »Toutes les maisons d’édition interrogées le reconnaissent volontiers, les livres liés aux événements de janvier se portent très bien. C’est le cas de celui d’Edgar Morin et de Patrick Singaïny, Avant, pendant, après le 11 janvier, publié aux éditions de l’Aube. Pour le directeur des collections d’essai, Jean Viard : « Cet essai a été vendu pour l’instant à 4 500 exemplaires, on peut espérer en vendre 10 000. » Un bon chiffre : « Aujourd’hui, quand un essai se vend à 1 500-3 000 exemplaires, on commence à avoir de l’effet, avec des idées qui se diffusent ».Des bons résultats perçus également chez Grasset d’après Olivier Nora : « Le livre de Caroline Fourest, sorti le 29 avril, a déjà été vendu à près de 11 000 exemplaires. Il va rentrer dans les best-sellers à partir de la semaine prochaine. Je suis surpris que ça aille aussi vite. »Un temps de réaction différentDes scores qui s’expliquent peut-être aussi par la rapidité avec laquelle certaines maisons d’édition ont décidé de participer au mouvement. Le Livre de poche a par exemple sorti dès le 5 février Nous sommes Charlie, un recueil de soixante textes en réaction à la tuerie qui a touché le journal satirique : « Ce livre a été décidé dès le lendemain des attentats de Charlie Hebdo, le jeudi. On a souhaité une réaction à chaud, un mouvement spontané », précise l’attachée de presse, Anne Bouissy.Albin Michel a également souhaité très vite réagir en sortant dès le 18 février Plaidoyer pour la fraternité, d’Abdennour Bidar. Une rapidité assumée par Jean Mouttapa, directeur du département Spiritualités : « Chez Albin Michel, on le fait très rarement, ça perturbe le réseau commercial. Mais là, ça valait le coup, on a réfléchi et on s’est dit qu’en cinq semaines, il devait être en librairie. »Une réactivité qui n’est pas partagée par tous. Aux éditions de La Découverte, on a fait le choix de ne pas surréagir au traumatisme des événements. Seul le livre d’Edwy Plenel, Pour les musulmans, sorti en septembre 2014, a été réédité avec une nouvelle préface évoquant les attentats. D’après François Gèze, éditeur à La Découverte : « Nous n’avons pas souhaité sortir un livre directement. Beaucoup de choses ont déjà été écrites sur le sujet. Nous sommes plutôt à la recherche de livres qui aident, qui éclairent, sans être dépendants de l’actualité. »« La machine à débattre s’est remise en mouvement »De fait, le « filon » du 11 janvier a poussé de nombreux auteurs à démarcher les maisons d’édition. Avec plus ou mois de réussite, précise Olivier Nora : « Beaucoup d’auteurs nous ont sollicités pour écrire un livre sur ces événements mais tous n’ont pas une expertise telle que cela mérite un livre. » Pour ce dernier, cette effervescence est une très bonne nouvelle : « La machine à débattre s’est remise en mouvement, notamment entre les deux gauches, sur les concepts de laïcité par exemple. Il est vrai que l’événement permet une énorme traînée, et personne ne pense que ça va s’arrêter. » Prochainement, dans les rayons de la librairie Mollat, à Bordeaux, Pierre Coutelle prévoit en effet « une quarantaine de livres » sur ce sujet en 2015.Un renouvellement du débat indispensable et vital pour Jean Viard, des éditions de l’Aube : « On est entré dans un cycle de violence qui va durer dix à vingt ans, la société doit se charpenter. On n’a jamais eu une aussi forte volonté de débat. Le 11 janvier n’est pas une date, mais une ouverture de période, le champ intellectuel va être passionnant. »« Les gens cherchaient plus des livres de réflexion que d’évasion »« Jusqu’en février, on était dans les livres de réaction, puis ça a commencé à s’estomper. Mais depuis la sortie du livre de Todd, ça repart », précise Jérémie Chevallier, vendeur à la librairie Gibert Joseph à Barbès (XVIIIe arrondissement de Paris), pour qui « les lecteurs demandent maintenant des livres de réflexion, qui vont davantage sur le fond ».Le Traité de la tolérance de Voltaire a par exemple été réimprimé et vendu à plus de 90 000 exemplaires par les éditions Folio-Gallimard depuis les attentats de janvier. Selon Jean Mouttapa, directeur du département Spiritualités chez Albin Michel, l’une des premières préoccupations des Français a aussi été de s’informer sur l’islam : « Nous avions beaucoup de livres sur l’islam que nous avons ressortis et nos ventes ont explosé. Nous avons beaucoup revendu Islam sans soumission, d’Abdennour Bidar, la traduction du Coran, par Jacques Berque ou encore l’autobiographie d’Abd al Malik, Qu’Allah bénisse la France. »La volonté de comprendre ces événements a une incidence sur le reste du marché du livre, remarque également Olivier Nora : « Dès janvier, il y a eu une prime à la non-fiction. Les gens cherchaient plus des livres de réflexion que d’évasion. La littérature “haut de gamme” et le roman n’ont pas connu un très bon premier trimestre. »Jérémie LamotheJournaliste au Monde 13.05.2015 à 12h35 • Mis à jour le13.05.2015 à 16h02 | Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) Depuis le 1er janvier, quelque 1 800 migrants se sont noyés dans la Méditerranée, et ces tragédies ont mis en évidence les carences de la politique européenne, mais surtout la nécessité d’y remédier. Poussée par une partie de l’opinion et s’appuyant sur les conclusions du sommet européen du 23 avril, qui avait plaidé pour plus de solidarité entre les Etats, la Commission a anticipé la publication de son  « Agenda européen sur la migration ». Ce texte, présenté mercredi 13 mai, ambitionne de proposer une approche globale, mêlant mesures d’urgence et actions sur le long terme, aspects humanitaires et répressifs, surveillance renforcée des frontières – on va examiner en 2016 l’éventuelle création d’un corps européen de gardes – et ouverture des mêmes frontières à des travailleurs qualifiés.Lire aussi :L’Europe insensible aux migrants ?La proposition qui suscitera sans doute le plus de discussions, tant dans les Etats membres qu’au Parlement de Strasbourg, est l’instauration d’un système de quotas par pays pour l’accueil des réfugiés arrivés sur les rives européennes de la Méditerranée. Présentée comme une mesure d’urgence, elle vise au placement (relocation) de demandeurs d’asile qui doivent faire l’objet d’une protection internationale. Ces quotas seront calculés en fonction du produit intérieur brut, de la population, mais aussi du niveau de chômage des pays.Bruxelles songe également à un système de quotas pour la réinstallation (resettlement) de personnes persécutées ayant fui vers un pays tiers. Elles sont plus de 10 millions dans le monde, et les Nations unies, qui coordonnent un programme de réinstallation, aimeraient que l’UE accueille 20 000 personnes par an. Bruxelles propose de le faire en deux ans.Sévérité accrue envers ceux qui ne peuvent prétendre à l’asileLire aussi :« Contre le populisme, une politique juste mais stricte de l’immigration »Plus généralement, la Commission aimerait définir, dès la fin 2015, une clé permettant de répartir de manière permanente les réfugiés et demandeurs d’asile en cas d’afflux massif. Ce n’est pas la première tentative du genre, et celle-ci aussi pourrait susciter bien des réticences. Surtout dans la partie centrale et orientale de l’Union, où l’on ne manifeste aucune intention d’accueillir des réfugiés, alors que cinq Etats, dont la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, ont reçu 72 % des demandes en 2014.Afin d’assurer un meilleur équilibre, la Commission entend aussi évaluer, dès 2016, le système dit « Dublin », qui oblige l’Etat où est arrivé en premier lieu le demandeur d’asile à traiter sa demande et à subvenir à ses besoins. L’Italie ou la Grèce doivent ainsi gérer le flux de retour des migrants, renvoyés de France ou d’Allemagne. C’est un obstacle à la solidarité entre pays membres et, malgré les réticences, Bruxelles se dit prête à engager les discussions sur une révision du mécanisme. Pour aider les pays où accostent en grand nombre les migrants, le texte de la Commission évoque une approche d’urgence (« Hotspot »): le Bureau européen d’appui pour l’asile, l’agence de surveillance Frontex et Europol pourraient aider au traitement rapide des demandes d’asile. Et Frontex appuierait les opérations de retour forcé pour ceux dont les requêtes seraient rejetées.La Commission insiste sur le fait que l’ouverture des frontières à ceux qui ont réellement besoin d’une protection doit se doubler d’une sévérité accrue à l’encontre de ceux qui ne peuvent prétendre à l’asile. Selon Eurostat, sur les quelque 425 000 personnes dont les demandes ont été rejetées en 2013, 167 000 seulement ont quitté le sol européen.« Réduire les incitations à la migration illégale » Parallèlement, la Commission affirme la nécessité de « réduire les incitations à la migration illégale ». Elle compte notamment envoyer dans les délégations européennes auprès d’une série de pays (Egypte, Pakistan, Turquie, pays du Maghreb, Soudan, etc.) des officiers de liaison chargés des questions migratoires.Un sommet sera organisé prochainement, à Malte, avec les principaux pays tiers pour évoquer les causes profondes de l’immigration, la protection de certaines personnes ou le démantèlement des réseaux de trafiquants. La coopération avec les pays de transit est une autre idée évoquée depuis des années mais, promet la Commission, elle devrait, cette fois, trouver une véritable traduction. « Avec cet Agenda, nous confirmons et étendons notre coopération mais nous savons qu’une véritable réponse sur le long terme suppose de résoudre les causes profondes, de la pauvreté à l’instabilité causée par les guerres », explique la haute représentante Federica Mogherini.Lire aussi :Les négriers de la MéditerranéeLa Commission de Bruxelles affirme la nécessité de « réduire les incitations à la migration illégale »Il ne se trouvera pas grand monde pour contester cette déclaration de bonnes intentions. Un autre volet de la stratégie va, en revanche, entraîner d’âpres débats, que le président Jean-Claude Juncker a d’ailleurs déjà expérimentés. Il a pourtant tenu à ce que le projet dévoilé mercredi envisage également l’immigration légale, rendue nécessaire, souligne le document, par le déclin démographique de l’Europe et par le manque de main-d’œuvre dans certains secteurs (les technologies, les sciences, l’ingénierie, etc.).Un programme sur la mobilité de travail sera dévoilé avant la fin de l’année et une consultation publique lancée sur la nécessité d’attirer des personnes qualifiées. Un dialogue devrait aussi être engagé avec le patronat et les syndicats, dans le but de favoriser des « recrutements éthiques ».Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nathalie Brafman Au moment même où le sort de La Mutuelle des étudiants (LMDE) semble scellé, après des mois d’incertitudes, les mutuelles étudiantes sont de nouveau critiquées. Après la charge de l’UFC-Que choisir, en 2012, qui suggérait de rapatrier la santé des étudiants dans le giron des caisses primaires d’assurance-maladie afin de mettre fin à un système « aussi défavorable aux étudiants qu’onéreux pour la collectivité », un rapport sénatorial publié la même année qui préconisait une réforme profonde et là encore la suppression de ce régime spécifique, c’est le Défenseur des droits, Jacques Toubon, qui enfonce le clou dans un rapport intitulé : « Accès des étudiants aux soins : leur protection sociale est-elle à la hauteur des enjeux ? »Lire aussi :Sortie de crise à La Mutuelle des étudiantsRetards d’affiliation à la Sécurité sociale, cartes Vitale inutilisables, remboursements relégués aux calendes grecques, défauts d’information… les griefs ne manquent pas. Le Défenseur des droits les a recueillis auprès d’étudiants, entre le 5 décembre 2014 et le 5 février 2015, dans un questionnaire en ligne sur son site. Au total, 1 500 étudiants – qui ne constituent donc pas un échantillon représentatif – ont témoigné de leurs difficultés. Les reproches concernent pour 55 % la LMDE – principale mutuelle étudiante –, le reste la Smerep et le réseau Emevia.« Un an sans carte Vitale »Les embûches commencent dès le début de l’affiliation : « Depuis juillet 2014, je suis inscrite à la [mutuelle] et à ce jour, le 11 décembre, je n’ai toujours pas de carte Vitale, ni d’attestation et ils ne répondent jamais au téléphone. Je dois reporter des soins car je n’ai pas les moyens d’avancer l’argent », raconte une étudiante. L’appel à témoignages révèle que 26 % des étudiants ayant répondu rencontrent un problème d’affiliation et/ou de désaffiliation et que 23 % ont été contraints de faire l’avance de leurs frais de santé, en raison de ces problèmes.Une fois le sésame de l’affiliation en poche, les difficultés se poursuivent : 36 % des étudiants ont eu du mal à obtenir une carte Vitale fonctionnelle. « Un an sans carte Vitale : mieux valait ne pas être malade ! », témoigne un autre étudiant. Quant aux remboursements : 57 % disent ne pas avoir été remboursés rapidement.Et quand les étudiants tentent d’obtenir des réponses de leur mutuelle, là encore, c’est le parcours du combattant. « J’ai l’impression de parler à un mur ; des réponses toute faites par mail mais rien n’avance », critique l’un d’entre eux. Près de 50 % des démarches entreprises par les étudiants auprès des mutuelles resteraient, selon le Défenseur des droits, sans réponse. Pire, lorsqu’une réponse est apportée, 77 % des étudiants indiquent que celle-ci l’est trop tardivement.« Le manque de considération des étudiants (…) constitue indéniablement un facteur d’aggravation d’un phénomène de renoncement aux prestations de Sécurité sociale, par défaut d’information ou par lassitude des démarches administratives qu’ils doivent entreprendre », conclut le rapport. Le Défenseur des droits formule onze recommandations : donner une carte Vitale aux étudiants utilisable dès leur affiliation, accélérer les délais de remboursement ou encore renforcer la formation des personnels des mutuelles pour améliorer la qualité des réponses apportées.Nathalie BrafmanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adrien de Tricornot Le feuilleton de la reprise de La Mutuelle des étudiants (LMDE), premier organisme de santé étudiant, se rapproche de son épilogue. L’assemblée générale de la LMDE a voté, mardi 12 mai, les deux résolutions approuvant une forme de scission. L’essentiel des activités – l’assurance-maladie des étudiants (le régime obligatoire) – peut désormais être directement confié à la Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAM-TS), qui propose d’en assurer la gestion. Et ce qui restera – affiliation des étudiants, prévention ou offre de mutuelle complémentaire – pourra être poursuivi avec l’acceptation par l’AG de la seule offre de reprise encore en lice : celle d’Intériale, mutuelle de la police, des préfectures et des agents territoriaux.Lire aussi :La tension monte autour du sauvetage de la LMDEUne fin en coup de sifflet se dessine donc pour la LMDE, fondée en 2000 avec peu de moyens sur les décombres d’une MNEF emportée par les scandales de détournements et d’emplois fictifs. La Mutuelle générale de l’éducation nationale (MGEN) lui avait servi de support juridique et lui avait, avec la Matmut, prêté de quoi poursuivre son activité sous une gouvernance étudiante contrôlée par le syndicat étudiant de gauche UNEF.Difficultés financièresIl ne resterait ainsi à la mutuelle étudiante plus que sa façade, les relations avec les étudiants, et sa résidence secondaire, les activités d’assurance facultative. Cette issue doit se concrétiser d’ici l’automne. La seule mutuelle étudiante nationale (aux côtés de la francilienne Smerep et des dix autres régionales du réseau emeVia) n’a pas vraiment de meilleure possibilité. Elle a été placée sous administration judiciaire en février, à la demande de son administratrice provisoire Anne-Marie Cozien. Celle-ci avait été nommée en juillet 2014 par l’organe de supervision des banques et des assurances, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) qui s’inquiétait, déjà, de son manque de fonds propres…Les difficultés financières persistent tandis que la LMDE est toujours vertement critiquée pour ses insuffisances, notamment dans un récent rapport du Défenseur des droits. « Hasard du calendrier, c’est au moment où le Défenseur des droits pointe les insuffisances de la LMDE que nous apportons les meilleures garanties avec nos partenaires – CNAM et mutualiste – pour l’amélioration de la qualité du service », défend William Martinet, président de l’UNEF. Mais il reste des embûches sur le chemin tracé par l’AG de la LMDE. Les comptes 2014 ne sont toujours pas arrêtés, ni par conséquent son passif : c’est ce qui a conduit notamment la Mutuelle nationale territoriale (MNT) à se désister de son offre de reprise le 7 mai. Il faudra obtenir la levée de l’administration provisoire de la LMDE. Puis le mandataire judiciaire pourra entamer les négociations avec les créanciers, de même que le repreneur potentiel, Intériale.Vigilance sur l’emploiJusqu’à 480 « équivalents temps plein », travaillant dans la gestion, pourraient rejoindre la CNAM. Des négociations vont commencer sur les postes restant dans la mutuelle – une centaine selon l’UNEF. Une information-consultation du comité d’entreprise va s’ouvrir : « La nouvelle est plutôt positive, mais nous devons regarder si la viabilité économique et la qualité du service seront enfin au rendez-vous. Nous serons très vigilants sur l’emploi, et à ce qu’il n’y ait pas de mobilité géographique forcée », note la secrétaire du comité d’entreprise, Frédérique Galliat, également déléguée syndicale UNSA.A terme, la carte Vitale, dont les retards de délivrance sont reprochés à la LMDE, sera directement envoyée aux adhérents par l’Assurance-maladie. Un avantage compétitif. « C’est une proposition qui est faite par la CNAM à toutes les mutuelles étudiantes. Il est probable que la question se posera pour elles, dans les prochaines années », prévoit M. Martinet. Ses consœurs déplorent le « dysfonctionnement » de la gestion de la LMDE. Et demandent une simplification des règles – comme la dématérialisation des dossiers d’inscription – pour améliorer les services et démentir la mauvaise réputation dont elles s’estiment injustement frappées.Lire aussi :La galère des remboursements continue à la LMDELire aussi :Mutuelles étudiantes : le Défenseur des droits relève des difficultés d’accès aux soinsAdrien de TricornotJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Pascale Robert-Diard Alain Orsoni est assis dans le prétoire au milieu d'une brochette d'accusés libres qui, tous, ont l'âge d'être ses fils. Le sien, Guy Orsoni, a pris place dans le box aux côtés des trois autres accusés détenus qui comparaissent depuis lundi 11 mai devant la cour d'assises des Bouches-du-Rhône à Aix-en-Provence pour meurtre et tentative de meurtre en bande organisée. Attentif, l'ancien dirigeant nationaliste griffonne quelques notes sur une enveloppe en écoutant le contrôleur général et actuel directeur interrégional de la police judiciaire (DRPJ) de Marseille, Eric Arella, livrer à la cour et aux jurés une sorte d'exposé magistral sur dix ans d'histoire politico-criminelle en Corse.Au fil de son propos s'enchaînent et s'expliquent, dans une logique policière apparemment implacable, les multiples règlements de comptes entre clans qui fondent l'accusation dans ce dossier. De temps à autre, Alain Orsoni secoue la tête, soupire, lève les yeux au plafond. Quand Eric Arella termine son exposé, le sombre décor est posé : les dix jeunes hommes à l'allure sage et aux gueules d'ange qui sont renvoyés devant la cour d'assises seraient tous, à des degrés de responsabilité divers, les bras armés de l'affrontement sanglant qui oppose depuis 2008, date du retour en Corse d'Alain Orsoni après douze ans d'exil au Nicaragua et en Espagne, les membres de son "clan" à ceux du Petit Bar, dont les frères Castola, sur fond de différents financiers, de haines familiales et d'enjeux de pouvoir sur la région ajaccienne.« Le clan Orsoni n’existe pas »Alain Orsoni vient se planter face à la cour: « J'ai noté un nombre incalculable de contre-vérités dans l'exposé de Monsieur le contrôleur général. Il me semble nécessaire de donner aux jurés un autre éclairage ». Et le voilà tout à la fois procureur de l'enquête policière, historien du nationalisme corse, biographe de sa vie et de ses engagements politiques et redoutable avocat de son fils, arrêté en 2011 après deux ans de cavale.A l'adresse du responsable policier campé derrière lui, il lance: «  Vous faites des hypothèses en partant d'un postulat : le clan Orsoni. Je dis, moi, que le clan Orsoni n'existe pas ». Il poursuit: « J'ai été un combattant, un militant nationaliste très engagé, j'assume mon combat et mes erreurs. Mais est-ce que, à cause de ce combat, il est normal que l'on me traite de bandit ? »En écho au policier qui avait insisté sur les surnoms donnés par ses adversaires au parti qu’il a fondé - le Mouvement pour l'autodétermination (MPA) avait été rebaptisé "Mouvement pour Alain" ou "Mouvement pour les affaires" - Alain Orsoni observe: « C'est donc un crime de vouloir faire des affaires? de vouloir travailler au pays? Si je suis ce chef soi-disant mafieux, qu'on m'apporte des preuves! Où sont mes commerces? Où sont mes intérêts dans le bâtiment? Aucun! Mon seul revenu, c'est le salaire que j'ai touché comme dirigeant de l'ACA [le club de foot d'Ajaccio dont il est devenu le dirigeant en 2008].» « Celui-là, il n'a pas besoin d'avocat »Alain Orsoni en vient ensuite à ce qui constitue le coeur du procès, sa rivalité supposée avec les Castola, dont aurait hérité son fils Guy, accusé d'être le chef du commando qui a perpétré l'assassinat de Thierry Castola et la tentative d'assassinat contre son frère Francis. Il s'explique d'abord sur les raisons pour lesquelles il avait refusé de porter le cercueil de son « ami intime » Francis Castola père, assassiné en 2005, qui fut son frère d'armes dans le mouvement nationaliste. « Quand je suis venu à l'enterrement, on m'annonce que ceux qui allaient porter le cercueil, c'était presque l'ensemble du Petit Bar et moi. Mais pour moi, le Petit bar, c'est une bande de crapules patentées qui font du racket, du trafic de came et qui terrorisent les petits commerçants. Je n'ai pas eu envie d'être associé à ça. Je fais partie des citoyens corses qui condamnent sans ambiguïté le grand banditisme », dit-il.Il poursuit en se retournant, souverain, vers le contrôleur général Eric Arella: « La Corse n'est pas cartésienne. Elle a de fortes influences moyen-orientales. Pour vous, il y a un mort, et puis il y a une riposte. Je vais vous expliquer le syndrome du sac poubelle. Vous en mettez un dans la rue alors que c'est interdit. Trois jours plus tard, il y en a dix qui viennent de tous les côtés. Eh bien, je vais vous dire, les règlements de comptes, c'est pareil. Vous ne savez pas d'où ils viennent. » Alain Orsoni plonge ses yeux dans ceux des jurés: « Je sais de la manière la plus absolue que mon fils est innocent. On ne peut pas se contenter d'approximations. Je compte sur vous ». Au fond de la salle, les policiers qui assurent la sécurité de l'audience apprécient la prestation en connaisseurs. « Celui-là, il n'a pas besoin d'avocat », murmure l'un d'eux. Pascale Robert-DiardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Chambraud Trop dangereuse, trop inopportune, trop mal ficelée : la proposition de loi visant à imposer un « principe de neutralité en matière religieuse » aux crèches privées, aux assistantes maternelles y compris à domicile et aux centres de loisirs et de vacances pour mineurs bénéficiant de subventions publiques devrait être vidée de l’essentiel de son contenu contesté, lors de son examen en séance par les députés, mercredi 13 mai. C’est la solution qu’a trouvée la majorité pour éviter in extremis un nouvel embrasement du débat récurrent sur la laïcité.Fruit tardif de l’affaire Baby-Loup (du nom de la crèche de Chanteloup-les-Vignes, dans les Yvelines, qui avait licencié une salariée voilée, en 2008), ce texte rédigé par les radicaux de gauche avait pourtant été adopté sans faire de vague par les sénateurs en janvier 2012. Mais lorsqu’il a été inscrit une première fois à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale, le 12 mars, des responsables de la majorité ont pris conscience qu’un large éventail d’institutions étaient prêtes à se mobiliser contre lui.Atmosphère empoisonnéeLes mouvements scouts de toutes obédiences – y compris aconfessionnels –, la Conférence des évêques de France, l’Eglise orthodoxe, l’Observatoire de la laïcité, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), sans compter une partie du gouvernement et du PS jugeaient parfaitement contraire à l’esprit de la laïcité et à la liberté de conscience d’imposer une neutralité religieuse à ses organismes privés accueillant des jeunes. Dans une atmosphère déjà empoisonnée par les propositions visant à interdire aux mères voilées d’accompagner les sorties scolaires ou à prohiber le voile à l’université, le gouvernement et les chefs de file socialistes de l’Assemblée avaient donc préféré reporter de l’examen du texte au mois de mai, après les élections départementales.Au final, l’obligation de neutralité ne devrait plus concerner que les crèches chargées d’une mission de service public, comme le prévoit la jurisprudence du Conseil d’Etat. Les autres public pourront apporter une « restriction à caractère proportionné » à la liberté d’exercice religieux, comme le port du voile. Celle-ci devra être prévue par le règlement intérieur.@CecileChambraudchambraud@lemonde.frCécile ChambraudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Mattea Battaglia, Benoît Floc'h et Séverin Graveleau Le géographe Michel Lussault préside le Conseil supérieur des programmes (CSP), à l’origine des projets de programmes scolaires qui nourrissent depuis quelques semaines un vif débat. C’est d’abord leur conception, leur écriture, le fait qu’ils rompent avec la conception annuelle des programmes pour fixer des objectifs sur trois ans, qui ont pris de court la communauté éducative. Puis les critiques se sont concentrées sur les contenus, en histoire notamment, où certains thèmes apparaissent comme obligatoires quand d’autres sont laissés au choix des professeurs. Alors que les enseignants sont invités, depuis le 11 mai, à donner leur avis sur ces projets, le président du CSP s’explique sur ces polémiques.Parmi les projets de programmes, ce sont ceux d’histoire qui soulèvent les polémiques les plus virulentes. Etes-vous surpris par leur ampleur ?Pas vraiment. Nous n’avons pas d’exemple d’annonces de programmes, dans l’histoire de l’école, qui n’ait pas donné lieu à des contestations. Nous avons conservé un rapport non pacifié à notre histoire. A chaque fois, c’est la même chose : la polémique apparaît à propos de ce qui est supposé être enlevé – ou ajouté – à une hypothétique belle et bonne histoire de France, un programme idéal qui n’existe pas. La réalité est autre : chaque programme est le fruit de compromis, d’arbitrages, et ceux que nous avons adoptés, indépendamment du ministère de l’éducation nationale, ne font pas exception.La question de l’enseignement de l’islam, inscrit dans les thématiques obligatoires en classe de 5e, a enflammé – et politisé – le débat. Accordez-vous réellement une place plus importante à cette religion ?Nous faisons le choix de proposer aux professeurs plusieurs entrées (des « sous-thèmes ») pour chaque thème trimestriel. L’enseignement de l’islam est obligatoire, en effet. Mais c’est déjà le cas aujourd’hui ! Certains prétendent que la chrétienté, elle, ne sera plus forcément enseignée. Par incompréhension ? Par malhonnêteté ? Peut-être me suis-je mal expliqué. En tout cas, la chrétienté n’est pas facultative.Je prends un exemple. « Société, Eglise et pouvoir politique dans l’Occident chrétien du XIe siècle au XVe siècle » est un des thèmes à traiter en 5e. Un seul sous-thème est obligatoire : la monarchie française. On ne peut pas étudier ce sujet sans aborder la chrétienté. L’enseignant doit ensuite choisir entre deux autres points, qui relèvent de l’histoire sociale, mais qui tous deux reviennent à étudier une société marquée par l’Eglise. Mais nous aurions dû l’écrire plus clairement.Certains historiens jugent « lâche » de laisser le choix aux enseignants d’aborder ou pas certains sujets qui fâchent…Je ne comprends pas que l’on mélange la science historique avec la morale politique. En quoi enseigner les traites négrières serait-il lâche ? Faut-il renoncer à expliquer en quoi les lois antisémites de Pétain sont scandaleuses ? Faut-il un enseignement allégorique, enseigner une nation française mythique qui n’a jamais existé ? Il y a quelque chose de dérangeant dans l’idée, récurrente, de vouloir faire de l’histoire un « roman national ». Car cela renvoie à une conception de l’histoire qui ne serait plus un outil de lucidité. Or la lucidité n’est pas le dolorisme, la repentance ou la culpabilité. Il s’agit juste de reconnaître la pluralité de l’histoire de France.François Hollande lui-même parle de récit national !J’invite François Hollande et Najat Vallaud-Belkacem à ne pas forcer le trait sur ce point car on finirait par « désespérer Billancourt » : les professeurs ne sont pas pour le roman national. N’en rajoutons pas.Derrière ces points de tension, c’est la nature même de l’histoire et des finalités de son enseignement sur lesquels la société s’interroge…Nous avons tranché sur des points essentiels. Première question : faut-il enseigner l’histoire de manière chronologique ou par thèmes ? Contrairement à ce que disent certains de nos détracteurs, nous avons opté pour une perspective intégralement chronologique. Nous sommes dans le cadre de la scolarité obligatoire, les élèves doivent d’abord acquérir des repères.Deuxième question : faut-il privilégier l’histoire de France, ou enseigner une histoire du monde, comme le défendent plusieurs courants historiques ? Il y a eu débat au sein même du CSP, avec un compromis trouvé : se centrer sur l’histoire de France – au moins autant que dans les programmes actuels, si ce n’est plus en cycle 3 (CM1-CM2-6e) –, avec une ouverture sur une histoire mondiale et connectée.Lire aussi :Des historiens dénoncent lacunes et manque de cohérenceCes programmes seront réécrits à l’issue de la phase de consultation des enseignants. Jusqu’où êtes-vous prêt à aller ?Je veux bien admettre que le projet est mal fagoté. Aucune critique ne m’effraie. Mais il y a eu un emballement médiatique lié à la surréaction de certains intellectuels qui n’avaient pas lu le projet. Je peux travailler avec des gens qui m’ont traité de tous les noms. La ministre de l’éducation va rencontrer des historiens. Nous allons organiser un forum en Sorbonne… Nous écouterons tout ce qui se dira, pour présenter la mouture finale en septembre.Mais le CSP se fixe deux limites. Pas de recul sur la liberté pédagogique laissée aux enseignants grâce aux thématiques au choix. Pas, non plus, d’évolution de l’histoire vers un « roman national », qui serait un dévoiement de ce en quoi nous croyons. Latin et grec : Vallaud-Belkacem veut plus de « lisibilité »Le Conseil supérieur des programmes (CSP) devra remettre mi-octobre à Najat Vallaud-Belkacem des propositions sur l’enseignement du latin et du grec. La ministre de l’éducation nationale vient en effet de demander dans une lettre « des articulations plus lisibles avec les langues et cultures de l'Antiquité » dans les programmes de français de la 5e à la 3e. Mme Vallaud-Belkacem souhaite que le CSP rédige « des programmes pour les enseignements de complément de latin et de grec », alors que les opposants à la réforme du collège redoutent la disparition de cet enseignement.Séverin GraveleauJournaliste au MondeMattea BattagliaJournaliste au MondeBenoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cabinet d'avocats Flichy Grangé (Avocat) Le travail au domicile est désormais facilité par le développement des nouvelles technologies. Il n’est pas rare que le contrat de travail permette au salarié d’exécuter la totalité ou une partie de son travail à domicile.Modifier cette organisation impose le respect de certaines formalités. En effet, le domicile du salarié n’est pas un lieu de travail comme un autre, en témoigne la jurisprudence de la chambre sociale de la Cour de cassation.Le domicile du salarié relève de la vie privée. Dans le sillage, tant de la convention européenne des droits de l’homme et des libertés fondamentales (article 8), que du droit français, protecteur de la vie privée (articles 9 C. Civ. et L.1121-1 C. Trav.), la Cour de cassation attache une protection particulière au domicile du salarié. Ce dernier est en principe libre d’en choisir le lieu d’implantation (Cass. soc. 28 février 2012, n°10-18.308) ou de refuser d’y exercer ses fonctions (Cass. soc. 2 octobre 2001, n°99-42.727).Recueillir l’accord du collaborateurDès lors que les parties s’accordent pour prévoir l’exécution du travail, en tout ou en partie, au domicile du salarié, sans que soient posées de limites particulières, cette organisation spécifique devient contractuelle. L’employeur ne pourra donc pas unilatéralement imposer au salarié de réintégrer les locaux de l’entreprise de manière permanente. Mais il lui faudra recueillir l’accord du salarié.La Cour de cassation a rappelé ce principe dans une affaire où la possibilité de travailler à domicile avait été prévue dès l’embauche. Le contrat de travail prévoyait que le salarié exerce ses fonctions dans un établissement de la société ou à son domicile. Dans un premier temps, le salarié a travaillé exclusivement à son domicile, puis l’employeur lui a demandé de travailler exclusivement dans les locaux professionnels.L’exercice des fonctions au sein de la société étant prévu par contrat, le changement de lieu de travail exigé par l’employeur ne constituait pas, selon lui, une modification du contrat de travail nécessitant l’accord du salarié. Le licenciement a donc été décidé, consécutif au refus de cette mesure, au nom de son pouvoir disciplinaire.Mais la Cour de cassation a censuré cet argument : « lorsque les parties sont convenues d’une exécution de tout ou partie de la prestation de travail par le salarié à son domicile, l’employeur ne peut modifier cette organisation sans l’accord du salarié ». (Cass. soc. 12 février 2014 n° 12-23.051). Autrement dit, le salarié ne pouvait pas être unilatéralement privé de l’option de travailler depuis son domicile prévue dans son contrat.Selon le contenu du contratL’organisation du travail peut résulter d’une clause du contrat prévue dès l’embauche ou même, comme semble l’entendre la Cour de cassation, dans un autre cas, d’un accord des parties non formalisé dans une clause expresse (Cass. soc. 13 février 2013 n° 11-22.360 : salarié ayant travaillé pendant douze ans à son domicile alors que le contrat ne comportait aucune clause relative au lieu de travail). Mais une fois devenue contractuelle, cette organisation ne peut être modifiée sans l’accord du salarié. Peu importe l’existence d’une clause de mobilité (Cass. soc. 31 mai 2006 n° 04-43.592).Reste à améliorer l’encadrement de cette forme d’organisation du travail. Par exemple, en inscrivant la possibilité de travailler à domicile pour une durée limitée. Dans ce cas, à l’issue du terme convenu, il pourra être demandé au salarié de rejoindre les locaux de la société. Ou encore, en aménageant efficacement les conditions d’adaptation et de réversibilité.Charlotte Michaud (Avocat associé, www.flichy.com).Cabinet d'avocats Flichy Grangé (Avocat) Hélène Bekmezian et Cécile Chambraud Trop dangereuse, trop inopportune, trop mal ficelée. La proposition de loi, visant à imposer un « principe de neutralité en matière religieuse » aux crèches privées, aux assistantes maternelles et aux centres de loisirs et de vacances pour mineurs bénéficiant de subventions publiques, devrait être vidée de l’essentiel de son contenu contesté, lors de son examen en séance par les députés, mercredi 13 mai.Son rapporteur, Alain Tourret, député (RRDP) du Calvados, s’est retrouvé bien seul lorsqu’il s’est agi de défendre ce texte de ses collègues sénateurs du Parti radical de gauche, pourtant adopté sans vagues par le Sénat en janvier 2012, y compris par l’UMP et le PS. Inscrit une première fois à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale le 12 mars, ce fruit tardif de l’affaire Baby-Loup (du nom de la crèche de Chanteloup-les-Vignes, dans les Yvelines, qui avait licencié une salariée voilée, en 2008) a suscité un tir de barrage de la part de plusieurs membres du gouvernement, d’une partie du PS et d’organismes aussi divers que les mouvements scouts de toutes obédiences – y compris aconfessionnels –, la Conférence des évêques de France, l’Observatoire de la laïcité et la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH).Lire aussi :Le PS ne sait plus à quelle laïcité se vouerLes uns reprochent au texte des radicaux de gauche une conformité douteuse avec les principes constitutionnels d’égalité et de liberté de conscience. D’autres le jugent contraire à l’esprit et à la tradition de la laïcité. Dans une atmosphère déjà empoisonnée par les propositions visant à interdire aux mères voilées d’accompagner les sorties scolaires ou à prohiber le voile à l’université, et avant les élections départementales, le gouvernement et les chefs de file socialistes de l’Assemblée avaient imposé un report de l’examen du texte au mois de mai.Lire aussi :L’Assemblée s’épargne un débat sur la laïcitéAprès le scrutin, c’est le député du Val-d’Oise Philippe Doucet qui, au PS, a fait office d’ambassadeur auprès des radicaux de gauche – de « facilitateur », selon ses mots. « Il fallait qu’on puisse atterrir », explique-t-il. Finalement, un accord a été trouvé qui, d’après les deux camps (PS et radicaux de gauche), répond aux principales objections exprimées notamment par Jean-Louis Bianco, président de l’Observatoire de la laïcité, Christine Lazerges, présidente de la CNCDH, et Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l’Assemblée. Il devrait vider le texte de ses dispositions les plus contestées.Le nouveau texte ne devrait plus concerner que l’accueil de la petite enfance. Selon M. Tourret, les établissements et services accueillant des enfants de moins de 6 ans dans le cadre d’une mission de service public seront soumis à l’obligation de neutralité religieuse. « Il s’agit de donner force législative à un principe déterminé par le conseil d’Etat », explique-t-il. Les établissements qui ne relèvent pas des missions de service public pourront apporter une « restriction à caractère proportionné » à la liberté d’exercice religieux, qui doit être fixée par le règlement intérieur. Les activités de ces établissements doivent assurer le respect de liberté de conscience des enfants. M. Tourret se dit satisfait de ce compromis : « Je veux que la loi renforce le principe de laïcité, mais je comprends qu’il soit nécessaire de préciser les choses afin de ne pas risquer l’incompréhension. Je préfère d’abord stabiliser une situation, puis nous verrons pour la suite. »Lire aussi :La gauche fracturée par le retour du religieuxHélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile ChambraudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.05.2015 à 15h47 • Mis à jour le12.05.2015 à 15h50 Faut-il voir dans la réforme du collège un nivellement par le bas ou une lutte plus efficace contre les décrochages et les inégalités scolaires? A l’approche de la journée de mobilisation contre la réforme du 19 mai, le débat s’envenime.- L'excellence n'est pas l'apanage d’une classe sociale, par Stephan Martens, professeur des universités et ancien recteur de l’académie de la Guadeloupe. L’idée que les humanités classiques et les classes bilingues sont élitistes est une absurdité. Contre l’esprit de cette réforme, l’effort et le mérite doivent concerner tous les élèves.- Halte à l'élitisme conservateur ! (par un collectif de signataires parmi lesquels l'historien Benjamin Stora, la responsable du pôle Education de Terra Nova Maya Akkari ou le sociologue Christian Baudelot), La réforme du collège fait face à une opposition de principe qui ne s’intéresse guère à la réalité des mesures annoncées. La polémique ignore l’essentiel, la lutte contre l’échec scolaire.- La réforme du collège garantit la mission républicaine de l'école, par Najat Vallaud-Belkacem. La ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche appelle à remettre la méritocratie au cœur du dispositif pour que tous les élèves progressent, y compris les meilleurs.- L'antiquité et les monothéismes, par Danièle Sallenave (académicienne). La réforme du collège devrait réduire le temps consacré à l’enseignement de la culture antique. Ce choix est d’autant plus regrettable que le monde construit par les Grecs et les Romains était réfrectataire au dogmatisme religieux qui nous menace aujourd’hui.- « La suppression des classes bilangues ne renforcera pas nécessairement l’égalité » : Susanne Wasum-Rainer, ambassadrice d’Allemagne en France, s’inquiète de la disparition des classes bilangues et des sections européennes, actée dans la réforme du collège. Elle rappelle que l’esprit des traités bilatéraux entre la France et l’Allemagne donne à l’enseignement de leur langue respective une dimension importante (propos recueillis par Séverin Graveleau). Jérémie Lamothe Avoir le choix de sa monnaie pour payer son boulanger, son pharmacien ou son plombier. Privilégier, selon le territoire, l’eusko, la Pêche ou la Bou’Sol à l’euro pour faire ses courses. Utopique au premier abord, cette liberté de choisir sa monnaie devient réalité grâce à l’émergence progressive des monnaies locales complémentaires.Inexistantes il y a encore cinq ans, une trentaine de monnaies locales cohabitent aujourd’hui en France et autant sont à l’étude. Les acteurs de ces projets alternatifs se réunissent du 22 au 24 mai au Pays basque, à l’occasion des rencontres du réseau des Monnaies locales complémentaires (MLC).Pour le philosophe Patrick Viveret, fervent défenseur de ces monnaies citoyennes, ces monnaies locales sont « un réaffirmement du territoire. Les monnaies locales servent l’économie réelle avec une valeur ajoutée sociale et humaine. » Redynamiser l’économie locale est l’objectif principal de ces monnaies alternatives.Pour attirer les citoyens et les entreprises, l’utilisation de ces monnaies se doit d’être simple. Un eusko, une Bou’sol ou un MIEL… équivaut à un euro. Les consommateurs viennent retirer des billets, ou des coupons selon la formule choisie, dans des comptoirs d’échanges agréés et les utilisent ensuite chez les commerçants et artisans partenaires.Complémentaires de l’euroJacques Stern est directeur du Crédit municipal de Nantes. Le 28 avril, la municipalité nantaise a lancé sa monnaie locale, SoNantes, gérée par la banque publique. Pour lui, cette initiative ne vient pas en confrontation avec l’euro : « SoNantes est un outil complémentaire à l’euro pour les échanges locaux. L’euro reste un très bon outil, nous ne comptons pas révolutionner le marché. »Le vice-président du Conseil régional des Pays de la Loire, Jean-Philippe Magnen, a rendu un rapport, le mois dernier, à Carole Delga, la secrétaire d’Etat chargée du commerce, au sujet des monnaies locales. Il préconise leur développement, qui « favorise les circuits courts et l’économie locale ». Pour l’élu écologiste, il s’agit de « monnaies d’échanges et pas de crédit. On ne peut pas les épargner, on doit les remettre dans le circuit économique donc ça profite à tout le monde. »Et pour cause, certaines monnaies locales sont dites fondantes. Après les avoir retirées, les consommateurs doivent les utiliser dans les mois qui suivent, sous peine de voir leurs billets perdre de la valeur. C’est le cas en Gironde du MIEL (monnaie d’intérêt économique locale), lancé en janvier 2013. « L’argent perd deux centimes tous les six mois, explique Philippe Labansat, bénévole de l’association chargée du MIEL. L’objectif, grâce à ce système de fonte, est de faciliter la circulation de la monnaie, de créer de l’activité et de ne pas mettre l’argent dans un tiroir. »Déclic après la crise financière de 2008Ces monnaies alternatives ont connu un réel essor après le krach financier de 2008. « Désormais on vit dans une crise structurelle, analyse l’élu écologiste Jean-Philippe Magnen. Et la monnaie centrale ralentit le rythme de circulation de monnaie. » Une critique de l’euro partagée par le philosophe Patrick Viveret : « Le problème de l’euro réside dans la façon dont il a été institué et dont il s’est développé. Les gens y étaient favorables au départ mais ils ont eu droit à une monnaie au caractère spéculatif affirmé, causant de fortes régressions sociales. »Ancrées dans un territoire, les monnaies ont également pour fonction de remettre en avant l’identité de ces régions. C’est notamment le cas de l’eusko, au Pays basque. Cette monnaie a entre autres été lancée… pour promouvoir la langue basque. « Les gens ne parlent plus assez basque ici, on veut donc la réimpulser par la monnaie », souligne Dante Edme-Sanjurjo, coprésident d’Euska Moneta. L’eusko, lancé en janvier 2013, est aujourd’hui une des plus importantes monnaies locales en France avec 550 entreprises partenaires et plus de 370 000 euskos en circulation. Des monnaies locales qui favorisent la fraude fiscale ?La vitalité des monnaies locales suscitent toutefois une pointe de scepticisme chez certains. Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) préconise plus de contrôles, dans un rapport rendu le 15 avril. « Aujourd’hui, les monnaies locales échappent à toutes formes d’impôt, ou de cotisations sociales, regrette le rapporteur du CESE, Pierre-Antoine Gailly. La plupart ne sont pas déclarées par les entreprises. Ce n’est pas une fraude parce que ça reste à petite échelle mais elles doivent rester dans les clous de la fiscalité. »« Les monnaies locales sont des monnaies convertibles donc récupérables et remboursables en euro, il n’y a pas de création monétaire », se défend Jean-Philippe Magnen.Pour sécuriser les développements des monnaies alternatives, le législateur est intervenu dans la loi du 31 juillet 2014 relative à l’économie sociale et solidaire, qui reconnaît dans son article 16 les monnaies locales complémentaires comme moyen de paiement.Des monnaies 2.0Autre moyen de rassurer de nouveaux utilisateurs, l’émergence des monnaies locales 2.0. Les achats ne se font pas en billets ou en coupons mais avec une carte numérique, par SMS ou Internet. C’est le choix de Nantes avec sa monnaie SoNantes, précise Jacques Stern, directeur du Crédit municipal de Nantes : « La monnaie papier génère des coûts supplémentaires et il y a le risque de trafic, de fausse monnaie. » Un virage numérique que prendra bientôt l’eusko, au Pays basque, annonce Dante Edme-Sanjurjo : « C’est le gros chantier actuel. Ça permettra d’obtenir un système sérieux, sécurisé. Certaines entreprises sont d’accord pour se lancer avec nous, mais seulement quand on aura adopté le système numérique. »Mais pour Pierre-Antoine Gailly, du CESE, avant de se lancer dans ce processus, les monnaies doivent avoir les reins solides : « Les monnaies numériques ne posent aucun problème mais les logiciels qui sont utilisés doivent être connus et les personnes qui les utilisent également. C’est plus carré mais derrière, il faut des moyens matériels plus costauds. »A l’avenir, des citoyens pourront même régler des services publics. Ce sera le cas à Nantes, précise Jacques Stern : « Bientôt les Nantais pourront payer les musées, les activités culturelles, les spectacles en SoNantes. Viendront ensuite les parkings, puis les transports en commun. »Si les collectivités locales, comme Boulogne-sur-Mer, avec la Bou’Sol, ou Toulouse, avec la Sol-Violette, s’investissent dans les monnaies locales, il faut tout de même faire attention à ne pas dénaturer ces projets, prévient le philosophe Patrick Viveret : « Ça montre que ce mouvement prend de l’importance et que ce ne sont pas des utopiques. Mais il ne faut pas réinventer les baronnies locales. L’articulation entre monnaie et citoyenneté doit rester importante. »Jérémie LamotheJournaliste au Monde Simon Piel Le Quai d’Orsay a redouté l’incident diplomatique. Un prince saoudien en goguette dans la capitale qui se fait détrousser de plusieurs centaines de milliers de dollars en espèces, de montres de luxe et de bijoux de grande valeur, alors qu’il se rend paisiblement à l’aéroport du Bourget, voilà qui fait désordre. D’autant plus que l’Arabie saoudite apparaît de plus en plus comme un partenaire privilégié de la France.Neuf mois après le braquage, le 17 août 2014, porte de la Chapelle à proximité de l’entrée de l’autoroute A1, d’un convoi de berlines de luxe affrété par la société Alizé Limousine pour le prince Abdel Aziz Ben Fahd, les policiers ont interpellé douze personnes. Un treizième est en fuite. Six d’entre eux ont été mis en examen pour vol avec arme en bande organisée et association de malfaiteurs et ont été placés en détention.En plein jour, l’équipe de braqueurs, cagoulés, armés et… bien renseignés, avait immobilisé l’une des Mercedes du convoi comme une vulgaire diligence avant de saisir leur butin, puis de prendre la fuite à bord de grosses BMW. Tous ont nié leur participation, sauf un – 35 ans, 14 condamnations inscrites au casier judiciaire.« Connus des services de police »L’équipe de braqueurs était composée d’amis de Pontoise et de Saint-Ouen-l’Aumône et de complices rencontrés en prison, à la maison d’arrêt de Nanterre, notamment. Tous étaient « connus des services de police » pour des escroqueries, des braquages ou du trafic de stupéfiants. Des informations, dont les enquêteurs pensent qu’elles pourraient avoir été fournies par un ancien salarié de la société de location de limousines, sont venues concrétiser leur envie d’argent facile.Le crime aurait été presque parfait si la police judiciaire de Versailles n’avait pas mis en place une surveillance des membres de cette équipe depuis un petit moment. Elle les avait ainsi observés opérer des repérages à l’Hôtel George-V, à Paris, où résidait le prince, ainsi qu’à l’endroit où les véhicules ayant servi au braquage ont été incendiés. Sans comprendre ce qui se tramait.Neuf mois plus tard, le butin a été écoulé. Lors des perquisitions, 40 000 euros en liquide ont été retrouvés chez l’un des mis en cause. Le prince, lui, n’a pas perdu le sommeil. Après le braquage, il est parti à Ibiza faire la fête et n’a pas jugé utile de porter plainte, à la différence de trois membres du convoi, parmi lesquels un attaché du protocole de l’ambassade d’Arabie saoudite. L’incident diplomatique s’est envolé avec le jet princier.Simon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jérémie Lamothe Dans le cadre de l’examen de loi sur la transition énergétique, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité, jeudi 21 mai, trois amendements qui interdisent à la grande distribution de jeter leurs invendus. Les moyennes et grandes surfaces, à partir de 400 m², devront désormais passer des conventions avec les associations afin de faciliter les dons alimentaires.Une obligation légale qui vient consolider un système qui existe déjà, rappelle Jacques Bailet, président de la Fédération française des banques alimentaires : « Cet amendement renforce la solidarité qui était déjà présente entre distributeurs et associations. Nous travaillons avec près de 2 000 grandes surfaces, c’est notre principal contributeur. » Ainsi sur les 100 000 tonnes de denrées alimentaires que distribuent chaque année les Banques alimentaires, 35 % viennent des grandes surfaces. « Et il y a eu une progression de 10 % entre 2013 et 2014 », précise Jacques Bailet.Le vote des députés est également une très bonne nouvelle pour l’association Le Chaînon manquant, qui fait le lien entre la grande distribution et les associations alimentaires. Pour son délégué général, Julien Meimon, « ce vote contribue à mettre l’accent sur la lutte contre le gaspillage alimentaire. Ça va permettre d’amplifier et de dynamiser un système qui existe déjà ».Une obligation défavorable aux petites surfacesMais si l’unanimité a été trouvée dans l’Hémicycle et chez les associations alimentaires, la grande distribution ne s’associe pas à ce consensus général. Pour Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), ces amendements « viennent rajouter de nouvelles contraintes et de la paperasse supplémentaire ». « Nous comptons 4 500 magasins qui ont déjà des partenariats avec les associations alimentaires, poursuit M. Creyssel. Ces amendements viennent compliquer un système qui marche. »Du côté de la Croix-Rouge, on reconnaît que « le système de conventions entre les associations et la grande distribution existe déjà ». Mais pour Patrice Dalem, directeur de l’action sociale chez l’association humanitaire, le vote des députés permet « une prise de conscience de la part de ceux qui n’étaient pas dans cette démarche. C’est une dynamique vertueuse qui est mise en place. »Mais le délégué général de la FCD n’en démord pas. Ce dernier se soucie particulièrement des plus petites surfaces : « On sait bien que dans les grandes surfaces ça se passe bien, mais pour les plus petites, celles qui font entre 400 et 1 000 m², ça sera plus compliqué de respecter ces obligations. Elles se situent souvent en centre-ville, elles ont peu de produits qui peuvent être donnés et elles n’ont pas forcément d’entrepôt de stockage. »Voir notre infographie : Chaque année, 1,3 milliard de tonnes de nourriture gaspilléesLes associations demandent des moyensCes nouvelles obligations vont également demander une logistique accrue aux associations alimentaires. Ces dernières vont devoir s’adapter pour faire face à l’explosion des dons. C’est le cas des Banques alimentaires, prévient Jacques Bailet : « Il va falloir assurer des moyens humains et matériels pour gérer ces nouveaux dons. Il faut que les associations bénéficient de moyens complémentaires de la part des collectivités locales, des mécènes et des enseignes de la grande distribution. » Les associations mettent notamment en avant la déduction fiscale de 60 % dont bénéficient les grandes surfaces après chaque don. Pour M. Bailet, « il paraît normal qu’une partie de cette déduction fiscale soit recyclée vers les associations, pour nous permettre de nous équiper en biens logistiques ». Si le président des Banques alimentaires souligne le bon comportement de Carrefour, « qui nous a déjà livré près de 200 camions frigorifiques », il met en garde les autres groupes qui ne voudront pas apporter une aide financière aux associations : « Nous mettrons les autres enseignes en face de leurs responsabilités. »Mais pour le délégué général de la FCD : « On aide déjà beaucoup les associations. Des fondations ont été créées par les grands groupes pour financer des camionnettes, des entrepôts… On ne peut pas à la fois donner et financer le système. » Pour lui, c’est désormais à « l’Etat et aux collectivités locales de prendre leurs responsabilités ». Jérémie LamotheJournaliste au Monde Benoît Floc'h Le sort de la fameuse « pantoufle » de Polytechnique est réglé. Samedi 23 mai, le gouvernement a publié au Journal officiel le décret qui réforme ce régime, contre l’avis du Conseil d’Etat. La pantoufle est la somme – plus de 40 000 euros – que les élèves qui ne travaillent pas dix ans pour l’Etat en sortant de l’école militaire d’ingénieurs doivent rembourser à l’école.La Cour des comptes dénonce le problème depuis trois ans, Polytechnique demande à l’Etat de le régler depuis cinq ans. Mais cela fait quinze ans qu’il est identifié. En effet, depuis la dernière réforme du dispositif, en l’an 2000, plus aucun polytechnicien n’est tenu de s’acquitter de la pantoufle, hormis ceux, très peu nombreux, qui choisissent de devenir fonctionnaire mais ne le restent pas dix ans. « Un polytechnicien menant carrière dans des institutions bancaires américaines est exonéré de remboursement, à la différence d’un ingénieur des Ponts travaillant dans une direction régionale de l’Etat », s’agace le député UMP de Haute-Marne François Cornut-Gentille, auteur d’un récent rapport sur l’école.Lire aussi : Polytechnique : l'Etat accusé de négligenceDans son principe, établi par Polytechnique dès 2010, la réforme rétablit donc la règle d’avant 2000 : tout polytechnicien ne travaillant pas dix ans pour l’Etat remboursera sa scolarité. Pour l’école, c’est une question d’éthique, d’image et d’argent : le manque à gagner serait de l’ordre de 5 millions d’euros par an. Pourtant, le 23 février, le Conseil d’Etat avait rejeté le projet de décret présenté à l’automne par le gouvernement. Mais l’avis du Conseil d’Etat est consultatif, et le ministère de la défense plaide pour l’adoption du texte en dépit des critiques de l’institution du Palais-Royal.« Notre texte est solide juridiquement »Le ministère de la défense considère en effet que la légalité de son projet, lu et relu par de nombreux services juridiques de l’Etat, est solide. Le Conseil d’Etat pense le contraire. Dans certains cas, estime-t-il, l’égalité entre polytechniciens n’est pas garantie. Ce serait notamment le cas de celui qui choisirait de devenir fonctionnaire, démissionnerait avant dix ans puis servirait dans le secteur public comme contractuel, vis-à-vis de l’un de ses camarades qui serait d’entrée de jeu contractuel. De fait, les deux feraient carrière dans le public, mais l’un devrait rembourser la pantoufle quand l’autre en serait exonéré.La décision du Conseil d’Etat « n’a pas manqué de surprendre toutes les administrations », écrivait le président de l’école, Jacques Biot, dans un courrier adressé au député Cornut-Gentille le 6 mars. « Notre texte est solide juridiquement », assure de son côté au Monde son directeur général, Yves Demay. Une troisième source interne à l’école considère qu’« il s’agit d’arguties juridiques destinées à empêcher le texte de sortir. Le cas évoqué par le Conseil d’Etat concernerait peut-être un cas sur 5 000 en dix ans ! Officiellement, le Conseil souhaite que l’école élabore un décret par corps de l’Etat, soit une dizaine de textes nouveaux. Cela prendrait un temps fou… En réalité, le texte est pris en otage par quelques personnes du Conseil d’Etat qui cherchent à obtenir autre chose du gouvernement. »En tout cas, déplore M. Cornut-Gentille, « la crise de la pantoufle est emblématique des fragilités de l’école, de la faiblesse de la tutelle et des lenteurs de l’X à se réformer. Elle justifie à elle seule les questions que j’ai posées dans mon rapport sur la mission de Polytechnique. Si celle-ci était parfaitement claire, il n’y aurait pas de problème de pantoufle. » C’est tout l’objet de la mission confiée fin 2014 au conseiller maître honoraire à la Cour des Comptes Bernard Attali.En attendant, contrairement à ce qui était prévu, la réforme ne s’appliquera pas aux X entrés à l’école en 2014 : l’Etat y a renoncé. Ce sont donc les X 2015 qui seront les premiers concernés. L’école ne percevra les premières potentielles « pantoufles » qu’en… 2025.Benoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.05.2015 à 16h01 | Pierre Jullien « Les vacances sont un fait social récent, relevait Roland Barthes (Mythologies, 1957). D'abord fait scolaire, elles sont devenues, depuis les congés payés, un fait prolétarien, du moins laborieux ». Vendredi soir 22 mai s’ouvre le week-end du quatrième jour ferié du moi de mai, le dernier jour ferié avant l’été, week-end durant lequel de nombreux salariés vont laisser leur poste vacant.Le cabinet Mercer a établi en septembre 2014 un classement des jours fériés octroyés dans 64 pays selon lequel l'Inde arrive en tête, avec 18 jours fériés, le Mexique fermant la marche avec 7 jours seulement. Avec en moyenne 11 jours fériés accordés à ses salariés, la France arrive en 31e position ex-aequo de ce classement mondial.Si l'on ajoute les congés payés, le total de jours chômés atteint 36, ce qui la met dans le peloton de tête des pays les plus généreux, derrière Malte, l'Autriche (38), la Grèce, la Bolivie, la Pologne (37), mais loin devant le Canada (19), la Chine (21) ou les Etats-Unis (25).Ce qui n'empêche pas que « les Français travaillent, en durée annuelle, 1559 heures » et que la France « se situe dans la moyenne des pays comparables », selon Michel Musolino (150 idées reçues sur la France, First, 2012). Mais, ajoute-t-il, « l'important n'est pas de savoir combien de temps on travaille mais comment on travaille », la France se retrouvant en bonne position du point de vue de la productivité, devant l'Allemagne ou le Royaume-Uni.« Une charge sans titulaire »Le Trésor de la langue française informatisé définit le mot, au pluriel, comme une « cessation d'activité d'un organisme officiel pour une période déterminée de l'année ». C'est aussi une «période plus ou moins longue pendant laquelle une personne cesse toute activité professionnelle pour se reposer, se détendre », une « période de fermeture des écoles et des facultés ».Le mot renvoie aux congés payés, apparus en France en 1936, auxquels les salariés ont droit conformément à la législation du travail, qui sont passés de deux semaines lors du Front populaire à 5 semaines en 1982.Au sens, au singulier, d'« état d'une charge qui est sans titulaire » en usage dès le XIVe siècle, dérivé de vacant (XIIIe siècle), le pluriel est recensé à la fin du siècle suivant pour désigner la «période où les tribunaux interrompent leurs travaux » et pour son sens de « jour de repos ». Le mot est dérivé du latin vacans, participe présent de vaco (« être libre, inoccupé, vacant », « être sans »), le dictionnaire Gaffiot traduisant vacare alicui rei par « avoir des loisirs pour quelque chose ».Le mot au singulier renvoie à l'« état de ce qui est vide, inoccupé »... Tout le contraire de vacances bien remplies.Le Dictionnaire de l'école des femmes s'interroge, évoquant les conséquences cauchemardesques de charges familiales peu partagées: « sincèrement, les vacances au féminin = détente ? Repos ? Inaction ? A voir. » « Et pourtant, nous en rêvons tous, toute l'année. Peut-être comme une quête, juste pour vivre une fois la définition initiale : « être sans »... illusions ».Pierre JullienJournaliste généraliste Service économieSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.05.2015 à 14h37 • Mis à jour le23.05.2015 à 10h36 | Gaëlle Dupont Depuis le début du procès de Daniel Legrand, l’un des acquittés de l’affaire d’Outreau, à Rennes, mardi 19 juin, le nom d’une petite association de protection de l’enfance est souvent cité. Et pour cause : Innocence en danger a largement contribué à sa tenue. C’est elle et le syndicat national des magistrats FO qui ont alerté le parquet de Douai, en juin 2013, de la prochaine prescription des faits reprochés à Daniel Legrand en tant que mineur – ils ont été disjoints de ceux qui lui étaient reprochés comme majeur et pour lesquels il a été acquitté. Elle a ainsi contribué à relancer la mécanique infernale de l’affaire, qui s’est soldée par quatre condamnations (le couple Badaoui-Delay et leurs voisins) et treize acquittements.« Si des enfants disent : “J’ai été violé par X”, cette personne doit être jugée »Ce sont des avocats habitués à travailler avec Innocence en danger qui assistent les enfants Delay, lesquels maintiennent leurs accusations contre Daniel Legrand, sans parvenir jusqu’à présent à les étayer. Pourquoi rejuger un homme acquitté, simplement parce qu’il est devenu majeur pendant la période des faits poursuivis, de 1997 à 2000 ? La présidente et fondatrice de l’association réfute toute volonté d’acharnement. « Les avocats de la défense nous érigent en coupables, affirme Homayra Sellier. Mais si des enfants disent : “J’ai été violé par X”, cette personne doit être jugée. » Elle affirme n’avoir « rien à gagner : ni argent, ni notoriété ». « Je suis bénévole comme 90 % des gens qui travaillent avec nous, y compris les avocats, poursuit-elle. Je subis des menaces. Je peux me tromper, mais ma démarche est honnête. » Lire aussi :Outreau, le procès sans finL’association a également financé un film, Outreau l’autre vérité, sorti en 2013, qui adopte le point de vue, ignoré selon son auteur Serge Garde, des enfants victimes – et jugé « conspirationniste » par l’avocat d’une des acquittées, Eric Dupond-Moretti. L’association est une petite structure – une seule salariée – qui se donne pour objectif de « défendre les enfants et leurs paroles » et apporte un soutien juridique aux mineurs victimes de violences sexuelles. Créée en 1999 par Mme Sellier, à l’époque épouse d’un agent de change, aujourd’hui veuve, elle est présente dans une dizaine de pays et a accompagné une centaine d’enfants, selon sa fondatrice.Des membres « jusqu’au-boutistes »« Ce sont des gens très motivés, qui font un travail remarquable pour aider les enfants », affirme Gilles Lazimi, médecin et coordinateur de campagne à la Fondation pour l’enfance. L’association paraît cependant isolée dans le monde de la protection de l’enfance. Beaucoup, sans condamner son travail militant, prennent leurs distances, jugeant que ses membres « ont du mal à prendre du recul », sont « jusqu’au-boutistes », ou « un peu exaltés ».En outre, contrairement à d’autres affaires d’enfants martyrisés (Marina Sabatier, Fiona Bourgeon…), les trois principales associations de protection de l’enfance maltraitée (La voix de l’enfant, l’Enfant bleu, et Enfance et partage) ne sont pas parties civiles à Rennes et ont préféré « tourner la page ».« Je regarde avec consternation ce qui est en train de se passer, déclare Cristiane Ruel, porte-parole d’Enfance et partage. Pourquoi remuer tout ça alors qu’il y a si peu d’éléments concordants ? Je ne suis pas sûre que ce procès puisse aider les victimes à aller mieux. » La juriste de l’Enfant bleu renchérit : « On leur donne un espoir, mais peut-être un faux espoir, dit Fleur Almar. Ces enfants ont été maltraités tout au long de la procédure pénale. Nous ne voulions pas continuer dans cette voie. »« Outreau a pollué toutes les autres affaires »Certains craignent également que le procès ne réactive la suspicion à l’égard de la parole des mineurs, l’un des principaux legs de l’affaire d’Outreau. « Tous les enfants ont été reconnus comme victimes, pourtant on a fait comme si c’étaient de sales petits menteurs, constate Anne Tursz, pédiatre et épidémiologiste à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). L’affaire s’est retournée contre les enfants et a laissé des traces. Alors qu’il est très rare qu’ils racontent n’importe quoi, s’ils sont correctement interrogés. »Pour Martine Brousse, présidente de La voix de l’enfant, « Outreau a pollué toutes les autres affaires et nous redoutons que ce troisième volet génère à nouveau des doutes. Si la parole des victimes avait été recueillie dans de bonnes conditions, par des personnes formées, cela n’aurait sans doute pas donné les mêmes effets. »L’association a depuis participé à la création d’une cinquantaine d’unités d’accueil médico-judiciaires pédiatriques, spécialement conçues pour que les jeunes victimes soient entendues par des équipes pluridisciplinaires. « Nous travaillons à la création d’outils qui aident à la manifestation de la vérité », explique Mme Brousse. Ces associations redoutent qu’avec « Outreau 3 », leur priorité, le repérage des enfants en danger, ne repasse au second plan. Elles rappellent que, selon l’Inserm, deux enfants meurent par jour de maltraitance, en général de leurs parents.Lire aussi (abonnés) :Procès Outreau : les évidences du juge, les doutes du policierGaëlle Dupontjournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.05.2015 à 11h57 • Mis à jour le22.05.2015 à 17h52 | Frédéric Cazenave Une étude publiée jeudi 21 mai permet de constater l’augmentation de la taxe d’habitation et de la taxe foncière au cours des dix dernières années dans l’ensemble des communes de France.Voir notre infographie :Comment les taxes d’habitation et taxes foncières ont augmenté depuis dix ansContrairement à la taxe foncière, qui est due par les seuls propriétaires, la taxe d’habitation doit être acquittée par toute personne occupant un logement : les propriétaires (résidences principales mais également secondaires), les locataires et même les occupants à titre gratuit.Elle s’applique à tous les locaux meublés servant d’habitation (maisons, appartements) et leurs dépendances (chambres de service, garages…). Toutefois, certaines communes peuvent exonérer les chambres d’hôtes, meublés de tourisme et gîtes ruraux, si ces derniers sont situés en zones de revitalisation rurale.20,8 milliards d’eurosEn 2014, 29,1 millions de Français ont payé la taxe d’habitation, ce qui a permis de faire entrer 20,8 milliards d’euros dans les caisses de l’Etat.Calculer cette taxe d’habitation n’est pas une mince affaire. Les collectivités locales fixent un taux qui s’applique à la valeur locative du logement. Cette valeur est censée représenter le loyer annuel théorique que pourrait rapporter le bien s’il était loué dans les conditions normales du marché. Mais cette valeur est complètement dépassée, la dernière campagne d’évaluation des valeurs locatives remontant à… 1970.Le casse-tête de la valeur locativeTous les logements ont été classés dans une catégorie en fonction de leur aspect allant de « nettement somptueux » à « aspect délabré ». A chaque catégorie correspond un tarif au m² qui fait référence aux loyers pratiqués en janvier 1970. Ce tarif n’a été actualisé qu’une seule fois en 1980. Depuis, il est revalorisé chaque année au niveau national par la loi de finances.Ce tarif est appliqué à la « surface pondérée » de votre logement, surface qui est censée tenir compte de son état et de sa situation mais aussi de ses « éléments de confort ». C’est la raison pour laquelle certains logements sociaux construits dans les années 1960 et dotés de tous les éléments de confort de l’époque (vide-ordures, baignoire, chauffage central…) affichent une valeur locative plus élevée que certains appartements anciens situés en centre-ville qui n’avaient pas encore été rénovés dans les années 1970…Le gouvernement a donc engagé une réforme des valeurs locatives. Cette révision est expérimentée dans cinq départements tests : Charente-Maritime, le Nord, l’Orne, Paris et le Val-de-Marne, selon un arrêté publié en décembre 2014.Les prix de l’immobilier et des loyers ayant flambé depuis trente ans, il faut évidement s’attendre à une forte hausse des valeurs locatives. Mais la loi prévoit que cette réforme doit s’opérer à « produit constant ». Les collectivités pourraient donc devoir baisser leur taux pour atténuer la hausse.Lire aussi : Impôts locaux : la révision des valeurs locatives sur les railsDes abattements possiblesS’il s’agit de votre résidence principale, cette valeur locative peut ensuite être diminuée par le biais de différents abattements. Mais attention, le taux de ces abattements dépend de chaque collectivité et s’applique sur la valeur locative moyenne des logements de votre commune, et non sur le vôtre.Lire le décryptage : Taxe d'habitation : quels abattements possible ?Une fois obtenue cette valeur locative nette, s’appliquent les taux d’imposition votés par les collectivités pour obtenir le montant de la taxe.Des cas d’exonérationCertains foyers peuvent être exonérés de taxe d’habitation. Les bénéficiaires de l’Allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) ou de l’Allocation supplémentaire d’invalidité (ASI) le sont automatiquement, d’autres cas sont aussi possibles à condition de respecter de nombreuses conditions.Lire le décryptage : Taxe d'habitation : qui la paie, qui en est exonéréUne majoration possible pour les résidences secondairesA la suite d’une disposition de la loi de finances rectificative pour 2014, 1 151 communes situées en « zones tendues » sont libres de majorer jusqu’à 20 % la taxe d’habitation sur les résidences secondaires. Il s’agit des communes où la taxe sur les logements vacants s’applique.Si des villes comme Sète (Hérault), La Baule (Loire-Atlantique) et La Rochelle (Charente-Maritime) ont décidé de ne rien faire, d’autres ont choisi d’appliquer cette surtaxe payable dès décembre 2015. C’est le cas de Paris et Toulouse, ou encore de communes touristiques de taille moyenne.Lire le décryptage : Comment les taxes d’habitation et taxes foncières ont augmenté depuis dix ans Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Chambraud Les principaux cultes existant en France ont décidé de s’unir pour être audibles dans la préparation de la conférence de Paris sur les changements climatiques (COP21), qui se tiendra du 30 novembre au 11 décembre. François Hollande recevra le 1er juillet à l’Elysée les représentants des catholiques, des protestants, des orthodoxes, des musulmans, des juifs et des bouddhistes, qui, depuis 2010, se rencontrent tous les mois dans le cadre de l’informelle Conférence des responsables de culte en France (CRCF). Observant un jeûne ce jour-là, ils remettront au président de la République un texte commun interreligieux, un « plaidoyer » selon le terme utilisé par François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France, qui assure la présidence tournante de la CRCF.Quel sera le contenu de ce texte ? Pour commencer à y travailler, la CRCF a organisé, jeudi 21 mai, au Sénat, à Paris, un colloque qui réunissait des représentants de ces six confessions. Ils y avaient convié Nicolas Hulot. L’envoyé spécial du président de la République pour la protection de la planète pouvait d’ailleurs se considérer comme pas tout à fait étranger à cette initiative. En février 2014, devant la crainte d’un « échec » de la conférence de Paris par manque de volonté des politiques, Nicolas Hulot avait appelé dans Le Monde les autorités religieuses à « provoquer un sursaut de conscience face à la crise climatique actuelle ».Pour contribuer à cette mobilisation, le militant écologiste s’est rendu trois fois au Vatican, a tenté de convaincre le pape d’aller au symbolique Mont-Saint-Michel lors d’un voyage en France initialement envisagé en 2015, et a aussi rencontré le patriarche de Constantinople Bartholomée.« La crise climatique est l’ultime injustice »Jeudi 21, Nicolas Hulot a exhorté les représentants français des religions à apporter une « dimension verticale » à la « profonde crise de civilisation » née du changement climatique. « L’âme du monde est malade, a-t-il affirmé. Vous avez des voix qui passent au-dessus du bruit de fond de la société. La crise climatique est l’ultime injustice. Elle affecte prioritairement les personnes en situation de vulnérabilité. Elle fait le lit de toutes les radicalisations et de tous les intégrismes. Pour la première fois dans l’Histoire, il y a un enjeu qui vaut pour toutes les sociétés, pour toutes les cultures. »Les délégués des six confessions ont fait un constat partagé sur la profondeur de la crise et l’urgence d’y répondre. « Nous sommes dans une période favorable pour nous ressaisir et ne pas sombrer dans le catastrophisme. Un autre avenir est possible », a assuré Jean-Luc Brunin, l’évêque du Havre et président du conseil famille et société à la Conférence des évêques de France. Même si ces différentes familles spirituelles ne peuvent se prévaloir d’avoir été des précurseurs sur la question du changement climatique, les confessions chrétiennes travaillent le sujet depuis plusieurs mois, chacune de son côté.Lire aussi :Une encyclique sur « l’écologie humaine » attendue en juinLes représentants des trois grandes religions révélées ont rappelé ce qui, dans les textes sur lesquels elles reposent, fonde leurs conceptions des rapports entre l’homme et la nature, notamment dans les récits de la Création. Certains ont estimé que les religions avaient peut-être laissé le champ libre à une interprétation qui oppose l’homme et son environnement et qu’il y avait place pour un travail théologique. « Une anthropologie humaine à repenser », a résumé Mgr Brunin.« Savoir rassembler »Après des mois marqués par les répercussions des attentats de janvier à Paris et les interrogations autour du djihadisme, les participants à cette initiative ont aussi apprécié de pouvoir se retrouver autour d’un sujet moins explosif. « Il faut saisir l’occasion de débats qui rapprochent dans notre société, observe Joël Mergui, président du Consistoire central. Dans une situation de crise, il est indispensable de savoir rassembler. » Anouar Kbibech, président du Rassemblement des musulmans de France, qui prendra la présidence du Conseil français du culte musulman le 30 juin, a exprimé son « bonheur » de ne pas être une fois de plus interrogé sur « des repas halal dans les cantines, le voile ou la longueur des jupes », sujets de controverses récurrentes.En filigrane de cette initiative commune, les représentants des différentes confessions voient tout l’intérêt qu’ils peuvent avoir à se saisir d’un sujet comme le changement climatique, au moment où le contenu du principe de laïcité fait l’objet de polémiques incessantes. Pas religieux au sens strict, pas aussi clivant que les questions de bioéthique ou de pratiques sexuelles, il concerne par nature toutes les familles spirituelles. Aussi leur participation au débat public est-elle sans doute moins sujette à controverse.Sur le climat, a affirmé François Clavairoly, « les cultes ne se positionnent nullement en surplomb de la société comme des donneurs de leçon. Mais ils ne sont pas timides au point de s’effacer et ils collaborent avec les forces vives du pays ». « Inclure les religions dans la réflexion collective, c’est la plus belle laïcité », a affirmé le grand rabbin de France, Haïm Korsia.Lire aussi :Aux Etats-Unis, les paroisses veulent convertir les climatosceptiquesCécile ChambraudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Nunès C'était un engagement de début de mandat de François Hollande : répondre au déficit de logements sociaux étudiants en France, donner un coup de fouet à la construction. En somme, mettre fin à l’un des cauchemars de la vie étudiante qui consiste à se trouver un toit à bon prix. Lycéens et étudiants ont jusqu'au 31 mai pour effectuer sur Internet leur demande pour la rentrée de septembre. Tous ne seront pas satisfaits.Lire également : Logements étudiants, les constructions promises tardentLes offres de logements étudiants sont en effet disparates sur le territoire et souvent inférieures aux besoins. Le rapport de gestion du réseau des œuvres universitaires et scolaires de 2014 rappelle que le déficit de logements sociaux étudiants est estimé, dès 2004, à 50 000 unités. Les académies cancres pointées par le document : Paris, Créteil, Lille et Lyon, où le nombre de places manquantes est le plus criant. Dix ans plus tard, les mauvais élèves sont toujours les mêmes, selon le rapport annuel sur le réseau des œuvres universitaires et scolaires de la Cour des comptes. Dans ces académies, « le nombre de places manquantes dépasse encore les 40 % du parc existant ».Tension dans les académies de Créteil et LilleSur le marché du logement social étudiant, la tension demeure dans les académies de Créteil (5 186 places) et Lille (1 070) comme le révèle un bilan de la construction de logements sociaux étudiants réalisé par le Centre national des œuvres universitaires et scolaires (Cnous) que Le Monde s’est procuré. Pendant l’année 2014, des deux académies, dont le déficit de places est estimé supérieur à 3 000 depuis le rapport sur le logement étudiant du député UMP Jean-Paul Anciaux, aucune n’a reçu de place supplémentaire.Le Crous lillois projette toutefois de rattraper partiellement son retard avec la promesse de livrer plus de 1 500 places en 2016 et 2017; Créteil en prévoit moins de 800 entre 2014 et 2017. Un objectif qui, s’il est réalisé, demeure largement insuffisant pour rattraper le retard cumulé. Des Crous de taille comparable comme Toulouse et Nantes ont construit depuis une décennie trois à quatre fois plus de logements sociaux étudiants que Lille, et sont en mesure de proposer environ le double de places que Créteil.Paris sous tensionL’académie de Lyon-Saint Etienne a construit 788 places nouvelles depuis 2004. Soit environ un tiers des besoins identifiés à l’époque par le député Anciaux. La capitale figure également parmi les académies sous tensions. « En 2013, le Crous de Paris disposait d'une offre de logement proche de celle du Crous de Rouen, qui accueille six fois moins d'étudiants », souligne la Cour des comptes. La difficulté à trouver du foncier disponible dans la capitale explique partiellement cette situation.Parmi les cancres figure Rennes, dont le nombre de places manquantes se situe entre 20 et 40 % de l'immobilier social existant. Parmi les premiers de la classe des académies, dont le parc de logements étudiants suscite peu ou pas de tensions, figurent Limoges, Orléans-Tours, Besançon, Nancy-Metz et Strasbourg. Le Crous de Montpellier est également dans le peloton de tête avec la réalisation de 2 404 places entre 2004 et 2013, et les besoins en logements sociaux de ses étudiants comblés. Lire également : Etudiants : comment se loger sans se ruinerEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 21.05.2015 à 19h26 • Mis à jour le21.05.2015 à 21h19 L'essentielBernard Tapie a perçu 405 millions d'euros pour un préjudice dont il s'estimait victime dans un litige concernant la vente d'Adidas en 1993.La justice avait annulé cet arbitrage en février, s'interrogeant sur les relations entre un de avocats de M. Tapie et un des trois juges arbitres.Dans la foulée, cinq personnes, dont M. Tapie, sont mise en examen pour « escroquerie en bande organisée ». Déjà poursuivi pour « escroquerie en bande organisée » dans l’affaire Tapie, Stéphane Richard, patron d’Orange, a de nouveau été mis en examen, jeudi 21 mai, cette fois, pour le chef de « complicité de détournement de fonds publics par une personne privée », cette dernière étant Bernard Tapie lui-même.M. Richard est impliqué dans l’affaire en raison des fonctions qu’il exerçait avant de prendre la tête d’Orange : il était directeur de cabinet de Christine Lagarde, alors ministre de l’économie, actuellement directrice générale du FMI. Cette dernière avait accepté le recours à un arbitrage privé pour régler le contentieux opposant Bernard Tapie et le Crédit lyonnais. Le premier estimait avoir été lésé par la banque lors de la vente d’Adidas en 1993.En guise de réaction, Orange a assuré qu'il n'y avait « aucun élément nouveau, mais seulement une autre qualification juridique » dans cette nouvelle mise en examen. Selon Jean-Bernard Orsini, directeur de la presse et des médias de l'opérateur, « cette procédure n'interfère pas avec la capacité de Stéphane Richard à diriger le groupe ». Lire le décryptage : Tapie-Adidas-Crédit lyonnais, une longue saga judiciaireUne signature préimpriméeA l’issue de cet arbitrage, M. Tapie avait vu son préjudice reconnu et avait perçu, à ce titre, la somme de 405 millions d’euros. En février, la justice avait finalement annulé la procédure, l’estimant biaisée en raison des liens existant entre l’un des juges et l’avocat de M. Tapie.Le PDG d’Orange a toujours réfuté avoir eu un rôle déterminant dans le choix de préférer un procédure d’arbitrage privé. Les juges le soupçonnent, eux, d'avoir dissimulé à sa ministre des notes de l'Agence des participations de l'Etat (APE) déconseillant le recours à l'arbitrage, ce qu'il conteste fermement. Autre grief, l'utilisation de la signature préimprimée de la ministre, la « griffe», sur une lettre du 23 octobre 2007 donnant des instructions sur l'arbitrage. Il conteste ce reproche, affirmant ne rien avoir caché à sa ministre.Sa nouvelle mise en cause est la conséquence directe de l’annulation de l’arbitrage, mais aussi de la nouvelle accusation pesant sur M. Tapie lui-même. Depuis le début du mois, il n’est plus uniquement mis en cause pour « escroquerie en bande organisée », mais aussi pour « détournement de fonds publics », auquel le patron d’Orange est désormais soupçonné d’avoir participé. De fait, Jean-François Rocchi et Bernard Scemama, présidents à l'époque des faits du CDR et de l'EPFR, les entités chargées de solder l'héritage du Crédit lyonnais, se sont aussi vu notifier cette mise en examen supplémentaire comme complices. Gaëlle Picut (Propos recueillis par) L'arrêt du 6 mai 2015 de la Cour de Cassation signe-t-il la fin du règne de l’arbitraire dans les hausses de salaires? Sylvain Niel, avocat conseil en droit social, directeur associé chez Fidal , analyse les conséquences de cette décision.L'affaire jugée concerne une entreprise de fabrication de matériel médical qui a refusé d'augmenter l'un de ses ingénieurs qui travaillait dans un service dont les performances étaient jugées décevantes, alors que d'autres cadres avaient bénéficié d'une augmentation salariale.La Cour a estimé qu'il ne suffit plus de dire qu'un collaborateur appartient à un service qui a eu des résultats insuffisants, mais il faut également prouver en quoi les résultats ont été mauvais.« L’absence d'augmentation individuelle de salaire d’un cadre, par rapport aux autres augmentés, doit être justifiée par l'existence d'éléments objectifs justifiant cette différence de rémunération » indique l'avocat en droit social.« L'arrêt de la cour de cassation va donc obliger les employeurs à s'interroger sur quels critères objectifs sont calculées les augmentations individuelles et à expliquer sur quoi ils sont fondées » explique-t-il.« Il n'y a pas de définition précise [de l’élément objectif], reconnaît M. Niel. Il faut plutôt le définir par différence à une décision discrétionnaire, arbitraire ».Cette décision de la Cour de cassation soulève deux principales interrogations. Pour être transparentes, les décisions d'augmentation individuelle doivent pouvoir reposer sur des éléments chiffrés (par exemple, le chiffre d'affaires, la marge, l'augmentation de la productivité, la progression du bénéfice, etc.). « Cet élément objectif chiffré doit-il être appliqué de la même façon à tous les collaborateurs ou doit-il varier au sein d'une même catégorie professionnelle ? » soulève Sylvain Niel.Deuxième question posée, celle de l’objectivité des critères d'évaluation annuelle. « En plus des négociations salariales annuelles obligatoires, les DRH vont peut être être amenés à négocier avec les partenaires sociaux sur les éléments objectifs d'évaluation, surtout si la grille d'évaluation repose à la fois sur des critères objectifs tels que l'animation d'une équipe, la qualité du travail, la prise d'initiative et sur des facteurs subjectifs tel que le courage ».Cette décision va plus loin que le principe d'égalité de traitement que l'on peut résumer par «A travail égal, salaire égal ». Elle introduit la notion d’« à qualité de travail égale, augmentation de salaire égale ».Gaëlle Picut (Propos recueillis par)Journaliste au Monde Julien Lemaignen Toucher plus de 6 000 euros par mois d’allocation-chômage, c’est peut-être un peu trop, a suggéré François Rebsamen, jeudi 21 mai. Interrogé sur RMC et BFM-TV, le ministre du travail a laissé ouverte la possibilité de baisser le plafond de l’indemnisation des chômeurs, y voyant un des moyens de ne « pas laisser dériver » l’assurance chômage.La « protection élevée des hauts revenus, des cadres », est « assez unique au monde », a souligné M. Rebsamen, ajoutant que « ce serait mieux de se rapprocher, sûrement, de la moyenne européenne ». D’après l’Unédic, 880 personnes percevaient l’allocation maximale fin 2013, soit 6 273 euros net mensuels. Ils représentaient 0,02 % des bénéficiaires et 0,23 % des dépenses d’allocation, pour un montant de 66,2 millions d’euros.Dans son rapport Eclairages de novembre 2014, l’Unédic n’évoque pas le nombre d’indemnisés atteignant le plafond mais seulement ceux dont l’enveloppe dépasse les 4 000 euros. Selon les calculs du Monde, ils étaient alors – hors intermittents – 17 560, touchant en moyenne 5 200 euros par mois. Si l’on extrapole ce chiffre sur un an, cela représente un coût d’1,1 milliard d’euros. Dans l’hypothèse, par exemple, où le plafond serait ramené de 6 000 à 4 000 euros, cette somme serait réduite à 843 millions d’euros, soit une économie annuelle de 257 millions.Un débat récurrentLa question de l’abaissement du plafond revient régulièrement dans le débat public. En 2011, Bruno Le Maire, à l’époque chargé du projet présidentiel de l’UMP, avait critiqué un « dispositif d’indemnisation parmi les plus généreux du monde, en particulier pour les cadres à haut salaire ».Laurent Berger, devenu entre-temps le leader de la CFDT, avait alors pris appui sur la modestie de l’économie escomptée pour lui répondre que « l’indemnisation des cadres, c’est un non-sujet, une non-source d’économies et c’est démago », comme l’avait mentionné Le Point. Laurence Parisot, alors présidente du Medef, avait aussi fait remarquer qu’un abaissement du plafond d’indemnisation des cadres devait s’accompagner d’une baisse de leurs cotisations à l’assurance chômage, « sinon ce serait tout à fait injuste ». Ce cas de figure rendrait beaucoup moins évident le bénéfice de l’opération pour les finances publiques.En 2013, cependant, la Cour des comptes était revenue à la charge dans un rapport. « Dans les autres pays européens, le niveau de l’indemnisation est souvent beaucoup plus strictement plafonné », observait-elle déjà. Mais que voudrait dire, comme le suggère M. Rebsamen, se « rapprocher » de la moyenne européenne ? D’après l’Unédic, le montant de l’allocation de chômage est plafonné à 2 800 euros en Norvège, 2 500 en Allemagne, 2 400 au Danemark, 1 600 en Belgique et en Suède. La moyenne de douze pays européens, y compris la France, donne un résultat de 2 614 euros. Loin, très loin de la générosité hexagonale.Pression de BruxellesLe ministre du travail a pris la parole dans un contexte de durcissement des conditions faites aux chômeurs, même s’il a annoncé, la veille, une aide de 300 euros mensuels pour près de 40 000 chômeurs attendant leur retraite. Le 13 mai, dans sa recommandation sur le programme de réforme français, la Commission européenne a fait part de ses doutes quant à la « durabilité » du modèle d’indemnisation. Elle appelle la France à « revoir » l’indemnisation des salariés aux plus hauts revenus, mais aussi les critères d’éligibilité et la dégressivité dans le temps des allocations. « On a un système qui est protecteur. En étant protecteur, il peut être plus lent à réagir à la reprise d’emploi », a déclaré M. Rebsamen, comme en écho, jeudi sur RMC.Dans le même temps, Pôle emploi a annoncé la mise en place un nouveau dispositif de contrôle des chômeurs pour s’assurer qu’ils cherchent bien un emploi. Il s’agit de les empêcher de « s’enkyster dans le chômage de longue durée » selon le gouvernement, mais l’association de chômeurs AC! y voit plutôt une « répression à l’encontre de victimes du système ».Julien LemaignenJournaliste au Monde Matthieu Suc Lors de la présentation jeudi 21 mai de son rapport d’activité pour l’année 2014, l’Inspection générale de la police (IGPN) a observé un recours « de plus en plus fréquent » aux armes non létales de la part des policiers.Concrètement, les agents ont utilisé à 567 reprises le pistolet à impulsion électrique, plus connu sous le nom de Taser. Dans 20 % des cas, il suffit de pointer le faisceau laser de visée sur le corps de l’individu ciblé pour mettre fin à la menace, sans avoir besoin de tirer.« Cette arme est très intéressante à distance, résume Marie-France Moneger-Guyomarc’h, la patronne de l’IGPN. Elle a un effet dissuasif. Son bilan est positif, nous recommandons de la garder dans la panoplie des policiers. »« Obsolète »En revanche, le Flash-Ball n’a pas les faveurs de l’IGPN. Trop « obsolète », selon la police des polices qui souligne que cette arme, à courte portée de tir, a été mise en service en 1995 et a provoqué parfois de graves blessures. L’IGPN milite pour des armes défensives à longue distance, aujourd’hui beaucoup plus précises.Concernant les armes létales, sur 2014, le rapport de l’IGPN recense 228 usages du Sig Sauer, le pistolet de dotation des policiers. Pour la moitié des tirs comptabilisés, ce sont des véhicules qui ont été pris pour cible, principalement lorsque des personnes en infraction tentaient de prendre la fuite en fonçant sur les policiers qui cherchaient à les interpeller. Plus insolite : un quart des 228 tirs visait des animaux. « Des chiens enragés, des nouveaux animaux de compagnie comme les singes, mais aussi des sangliers ou des renards qui viennent en ville… », précise Mme Moneger-Guyomarc’h.Lire aussi :Selon l’IGPN, la « maison » police se porte bienMatthieu SucJournaliste au Monde Matteo Maillard C'est un petit encadré qui a fait grand bruit dans le monde associatif étudiant. Dans son édition du 29 avril, Le Canard enchaîné dénonce un « coup de Crous » supposé entre le Centre régional des œuvres universitaires et scolaires (Crous), le syndicat Union nationale des étudiants de France (UNEF) et l'association des Etudiants musulmans de France (EMF).Ces trois structures auraient œuvré afin d'obtenir un logement étudiant pour Sid Ahmed Ghlam, le Franco-Algérien de 24 ans suspecté d'avoir ourdi des attentats contre deux églises de Villejuif et mis en examen fin avril. Des allégations au conditionnel de la part du journal satirique que n'ont pas manqué de dénoncer les trois organisations concernées.Lire : Le suspect de l'attentat déjoué n'avait pas le profil d'un délinquant radicaliséCitant l'analyse d'enquêteurs chargés de l'affaire Ghlam et celle d'un « ministre au parfum », Le Canard enchaîné dépeint l'UNEF comme une association en perte de vitesse lors des élections du Crous de novembre 2014, « talonnée par la FAGE », syndicat concurrent, et « recherchant des alliés ». Une situation qui aurait conduit le syndicat à s'appuyer sur des soutiens « du côté des organisations salafistes », écrit l'hebdomadaire. Le Canard enchaîné évoque EMF, qui aurait, en contrepartie de ses voix, demandé à l'UNEF, dont des élus siègent aux conseils d'administration des Crous, de fournir un logement étudiant à Sid Ahmed Ghlam. Ce dernier a effectivement résidé dans deux résidences pour étudiants du Crous à Paris.>> Lire : Le parcours chaotique d'un étudiant peu assidu« Nous n'avons eu aucun contact direct ou indirect avec Sid Ahmed Ghlam et n'avons donc eu aucune intervention le concernant auprès du Crous, conteste William Martinet, président de l'UNEF, qui nie aussi avoir eu un accord avec l'EMF de Paris. Nous sommes des associations concurrentes, et nous ne connaissons même pas l'existence d'une section parisienne de cette association. Pour être parfaitement honnête, le seul contact que j'ai eu avec leur président national, c'est au hasard de la manifestation pour Charlie au lendemain des attentats de janvier. »Un dossier blancL'EMF, association de cinq cents membres, présente dans une vingtaine de villes françaises, a découvert une reproduction de l'article du Canard sur le site identitaire Français de souche. « Nous ne sommes pas salafistes, bien au contraire, bondit Anas Saghrouni, son président. Nous agissons plutôt comme un rempart contre ces dérives radicales. » Au sujet de Sid Ahmed Ghlam, il jure que l'étudiant « n'a jamais été membre de l'association. »Face aux accusations, Guillaume Houzel, président du Centre national des œuvres universitaires et scolaires, est allé fouiller dans les archives. « Le dossier de Sid Ahmed Ghlam indique qu'il a été boursier échelon 6 (correspondant à une aide de 4 768 euros par an), ce qui signifie qu'il est issu d'un milieu particulièrement modeste, explique-t-il. Ses demandes de logement ont fait l'objet d'un traitement prioritaire, comme c'est le cas pour tous les boursiers des échelons 5 à 7. Il n'y a pas eu la moindre intervention syndicale, politique ou policière à son propos. Il n'y a pas non plus de remarque ou plainte de la part de voisins, ou d'étudiants. Son dossier est blanc. »Une perche pour l'extrême droiteAuteur de l'encadré, et rédacteur en chef du Canard, Louis-Marie Horeau maintient. « Nous ne contestons pas que Ghlam remplissait les conditions d'admission à la bourse et au logement, mais nous maintenons qu'il a eu un coup de pouce de l'UNEF. C'est ce que notre source ministérielle, proche du dossier, nous a confirmé. »Les appels et les e-mails de l'UNEF à l'hebdomadaire sont restés lettre morte. « Il n'y a pas non plus de correctif dans le Canard du 6 mai », regrette William Martinet. A la rédaction du Canard enchaîné, on conteste avoir reçu une demande de droit de réponse. « Ils ne se rendent pas compte qu'ils sont en train de tendre une perche à l'extrême droite avec ces fausses allégations, soutient M. Martinet. Toute la fachosphère bruisse de cette soi-disant preuve qui vient renforcer l'islamophobie et la théorie du complot. Notamment celle qui veut que les réseaux islamistes soient infiltrés partout dans la société française. »L'UNEF et EMF disent étudier toutes les voies possibles afin de « corriger cette erreur diffamante », jusqu'à l'éventualité de « saisir la justice ».Matteo MaillardJournaliste au Monde Maryline Baumard Détruire les bateaux des passeurs… L’idée revient dans le débat politique depuis les grandes tragédies de la Méditerranée du mois d’avril. Visuelle et médiatique, elle risque pourtant fort de ne rien changer au business mondial du passage de frontières. Surtout si l’on en croit les auteurs de Trafiquants d’hommes, un essai qui sort en librairie le 13 mai prochain (édition Liana Levi) qui révèle la structure tentaculaire du marché mondial de franchissement des zones interdites.Pendant que les politiques réfléchissent à ces remèdes, deux Italiens ont consacré deux ans de leur vie à une enquête approfondie sur l’organisation souterraine du monde des passeurs. Ils s’appellent Andrea di Nicola et Giampaolo Musumeci. Ils sont respectivement professeur de criminologie à l’université de Trente, en Italie, et reporter. Tous deux arrivent à la conclusion sans appel que « murs, patrouilles, fermeture de routes ne peuvent rien contre le trafic illégal de migrants ».Selon eux, « derrière les dizaines de milliers de migrants qui arrivent chaque année en Europe se cache une industrie composée certes de petits délinquants parfois misérables, mais aussi et surtout de grands professionnels du crime ». Pour les deux spécialistes, la face visible du trafic n’est rien comparée à sa profondeur. Le capitaine du bateau que la justice des différents pays se félicite d’avoir arrêté est un insignifiant petit maillon dans le parcours, long, qui conduit les migrants aux frontières de l’Europe. C’est d’ailleurs « parfois un migrant qui paie son voyage avec de prétendus talents de skippeur », comme on l’a observé à la fin de 2014 avec les cargos venus de Turquie. Et si ce n’est pas le cas, le capitaine n’est le plus souvent qu’un « petit voyou » interchangeable, alors que le « big boss », le cerveau, lui, reste bien caché. Anonyme.Talents locauxLa chaîne des intervenants est pensée de manière telle que personne ne connaît l’organisation intégrale, ni ne sait vraiment qui la gère. Ainsi, les deux enquêteurs prennent-ils l’exemple de la route des Balkans, le troisième point d’entrée en Europe après les deux routes de la Méditerranée. Sur cette voie terrestre, qui arrive d’Afghanistan, « chaque cellule gère une étape et confie le migrant à la suivante », rappellent les auteurs de Trafiquants d’hommes. Ce qui n’empêche pas l’aspirant au départ d’avoir globalement payé un voyage pour l’Europe. La répartition des sommes dues à chacun se fait alors entre les chefs de cellules.Comme avec une agence de voyage classique, le prix à acquitter dépend du confort choisi, de la formule avec ou sans passeport. En avion ou non. Dans certaines formules, le migrant ne sera aidé que pour la traversée des frontières, dans d’autres cas de figure, il sera pris en charge d’un bout à l’autre de son chemin, avec des temps d’attente, dit « de regroupement » dans certaines zones. L’offre n’est d’ailleurs pas la même partout, puisque les responsables de cellules animent leur réseau en utilisant les talents locaux qu’ils vont recruter.Ici, ils feront travailler un propriétaire de société de location de voitures, là un homme qui possède un ou deux chalutiers, là encore un routier. Sans compter que les responsables locaux doivent aussi trouver des espaces pour loger discrètement les voyageurs entre deux étapes. Dans tous les cas de figure, la règle de base qui prévaut est qu’il faut un « local », quelqu’un né près de la frontière, qui connaît parfaitement les lieux et les autorités qui y officient. De nombreux métiers peuvent servir, de manière occasionnelle ou régulière, le trafic. Ce qui les rend plus difficiles à appréhender.Pour comprendre ces structures sous-jacentes du trafic d’hommes, Andrea di Nicola et Giampaolo Musumeci ont rencontré, pendant deux ans, des migrants qui leur ont raconté leur voyage. Les auteurs se sont aussi intéressés à d’autres maillons de la grande chaîne mondiale du passage de frontières.Leur thèse est simple : ces gens « opèrent selon un système réfractaire aux enquêtes les plus poussées et forment un réseau fluide, qui ne suit pas le modèle monolithique typique d’organisations telle que la Mafia ou la 'Ndrangheta ». Résultat, on peut toujours démanteler les filières, comme s’enorgueillit de le faire Bernard Cazeneuve, le ministre de l’intérieur, « quand une filière est découverte, une autre se met aussitôt en place », rappellent le criminologue et le journaliste.Stratagèmes sophistiquésDe ce livre ressortent deux figures : Josip Loncaric et Muammer Küçük, car tous deux ont marqué le monde du passage.Le premier est croate. Aujourd’hui il a passé la main et disparu des écrans. De toute sa carrière, il n’a été arrêté qu’une seule fois. C’était à Ljubljana, la capitale slovène, et il a d’ailleurs été relâché après une courte détention provisoire. Pourtant, il aurait commandité le passage de près de 90 % des Chinois entrés en Italie dans les années 1990, de 50 % des arrivants du Bangladesh, de 30 % des Philippins. Selon le procureur de Trieste, Jospi Loncaric, cité par les deux auteurs, il aurait même été « le plus important trafiquant d’hommes d’Europe ». Et bien que toujours caché derrière une structure préservant son anonymat, son organisation aurait fait entrer 35 000 clandestins en Italie chaque année pour un gain total de 70 millions d’euros pour lui.Muammer Küçük, présente un tout autre profil. Ce Turc a été « imaginatif ». Il a écrasé toute la concurrence en autorisant le paiement une fois arrivé à domicile. Il a par ailleurs équipé ses passeurs de téléphones portables et mis en place un réseau de contacts partout sur la planète. Dans son système, certains n’assurent pas les voyages, mais sont caissiers ou banquiers. Leur existence rend le système plus fluide et plus indétectable. Ainsi, un Afghan qui vit à Rome et veut payer le départ de son frère dans son pays d’origine va chez un hawaladar (« banquier ») à Rome à qui il donne la somme en liquide et la commission pour le service. Le courtier romain a un correspondant en Afghanistan. Il lui fait savoir que la facture est réglée, mais l’argent ne circule pas entre eux. Ils sont liés par une reconnaissance de dette, avant que les comptes ne s’apurent naturellement à l’issue d’autres transactions, qui peuvent éventuellement porter sur d’autres marchandises.Si le trafic d’humains est très sophistiqué dans sa structuration, il le devient aussi en termes de stratagèmes. Au-delà les doubles fonds dans les camions, les loges aménagées sous les sièges des voitures, les fausses familles qui passent les frontières en camping-car ou les migrants qui débarquent d’un yacht de luxe d’ordinaire loué par les riches touristes, MM. Di Nicola et Musumeci ont observé les banques de passeports de certains passeurs chinois, mais aussi les échanges de cartes d’embarquement en zone de transit avaient largement cours.Même si le livre est très fouilli, même si l’écriture aurait gagné à être davantage aboutie, cette enquête reste d’une richesse extraordinaire et mérite d’être lue, pour sortir du paysage un peu schématique que le monde politique aimerait faire passer.Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matteo Maillard Depuis la crise économique de 2008, le nombre de stages en France a presque triplé, culminant à 1,6 million par an en 2012, selon un rapport du Conseil économique social et environnemental (CESE) sur l'emploi des jeunes. Certaines entreprises abusent de la situation, en profitant bien souvent de la méconnaissance des stagiaires en matière de droit. Un tort que le syndicat étudiant UNEF tente de combattre en publiant son Guide des droits des stagiaires. Ecrit en collaboration avec le syndicat Ugict-CGT, qui a apporté son expertise juridique, cette brochure de quarante pages est diffusée à 50 000 exemplaires dans les universités et les entreprises, et l'on peut télécharger gratuitement sa version PDF. Entretien avec Marthe Corpet, trésorière nationale de l'UNEF, étudiante en droit et chargée de la rédaction de ce guide.Pourquoi avoir rédigé ce guide ?Marthe Corpet : Nous l'avons créé pour apporter des réponses pratiques aux questions usuelles que se posent les étudiants au sujet de leur stage. Qu'est-ce qui définit son cadre ? Comment est-il évalué ? Quel est le rôle de l'établissement d'enseignement supérieur ? Comment valoriser son expérience ? Mais l'idée est surtout d'apporter des réponses juridiques aux questions des droits et devoirs du stagiaire et de l'employeur. Ce sont des interrogations primordiales à l'heure où le statut du stage comme expérience d'apprentissage est si régulièrement bafoué.En tant que syndicat étudiant, vous devez recevoir de nombreux témoignages sur la situation des stagiaires en entreprise. Quelles sont les remarques récurrentes ?Cela fait plusieurs années que nous suivons l'évolution de la loi et nous recevons effectivement de nombreux témoignages dans le cadre de nos permanences à l'UNEF. Ils font état de situations où le stagiaire est laissé pour compte. Le cliché du stage photocopie-café est une réalité encore bien présente en entreprise. Parmi les principaux problèmes rapportés : les difficultés liées à l'encadrement pédagogique, les étudiants qui ne trouvent pas de stage correspondant à leur cursus, les établissements qui n'aident pas dans la démarche, les ruptures de stage en cours de route, et les évaluations de fin de stage non réalisées ou effectuées sur des critères qui ne sont pas légaux.A lire également, les témoignages d'ex-stagiaires déçus : « Boucs émissaires » ou « coursier » : quand le stage se passe malLa nouvelle loi sur les stages, dont le décret d'application est paru en novembre 2014, n'a-t-elle pas mis un terme à ces abus ?Cette loi est une avancée nécessaire. Une première étape qui a permis l'augmentation de la gratification des stagiaires, passée à 523,26 euros par mois, et l'amélioration de leur encadrement. Mais il manque encore des éléments fondamentaux. Comment se fait-il qu'on accepte qu'un stagiaire fasse des heures supplémentaires, alors qu'il est là pour la formation et non pour le besoin économique de l'entreprise ? Nous revendiquons le droit du stagiaire à bénéficier des 35 heures, et ce, quel que soit le secteur d'emploi. Nous demandons aussi que le code du travail précise la définition du recours abusif à des stages. Il doit lister ces abus et en préciser les sanctions, aujourd'hui trop floues. Nous attendons aussi du gouvernement qu'il augmente les contrôles de l'inspection du travail et qu'il dédie des inspecteurs à la surveillance des stages.Lire notre décryptage de la nouvelle loi : Davantage d'argent, plus de droits, et des tickets de métro... ce qui change pour les stagiairesDes entreprises sont pointées du doigt car elles remplacent des titulaires par des postes de stages. Un décret, dont la publication est annoncée comme imminente, devrait fixer le nombre maximal de stagiaires par entreprise à 10 % du nombre d'employés. Créer un tel plafond n'est-il pas excessif ?Non, un stage est une activité de formation qui permet à l'étudiant de mettre ses savoirs théoriques en pratique, mais il ne doit en aucun cas être une substitution à l'emploi. Une façon de vérifier qu'il s'agit bien d'un stage et non d'un emploi dissimulé, est de s'assurer que le stagiaire ne remplisse pas un rôle indispensable aux activités économiques de l'entreprise. Par exemple, à la Société générale, l'an passé, 26 % des effectifs de la banque étaient des stagiaires. C'est révélateur d'une volonté permanente de contourner le droit du travail. D'un point de vue économique comme moral, ce n'est pas acceptable, quand on sait que les jeunes sont si durement frappés par le chômage.A l'UNEF, on souhaiterait même établir un plafond au sein de chaque service. Ce qui éviterait que les jeunes soient concentrés dans des branches particulières des entreprises, comme la communication et les activités de support et d'aministration des entreprises, où ils sont souvent utilisés en substitution aux salariés. Il n'est pas concevable non plus qu'un tuteur encadre trente stagiaires, comme cela nous a déjà été rapporté.Lire notre reportage sur une action de Génération précaire : « Nous venons libérer les stagiaires »L'emploi abusif de stagiaires est-il une pratique récente ?Nous avons remarqué sa recrudescence depuis la crise économique. L'augmentation du chômage des jeunes a conduit ces derniers à poursuivre leurs études, plutôt que de tenter leur chance sur un marché de l'emploi bouché. Certaines entreprises en ont profité, car il est plus facile de faire pression sur les jeunes plutôt que sur le reste de la population active, mieux protégée. Un jeune qui doit enchaîner trois, quatre ou cinq stages d'affilée avant de décrocher un emploi, cela peut créer de la précarité. Ce phénomène de bizutage social est non seulement un frein pour l'économie, mais représente aussi un danger pour la société, en remettant en cause le principe d'égalité des chances.Matteo MaillardJournaliste au Monde 11.05.2015 à 15h29 • Mis à jour le11.05.2015 à 15h34 | Rafaële Rivais Le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, a présenté au Conseil national de la sécurité routière (CNSR), lundi 11 mai, les trois tronçons sur lesquels il entend expérimenter une baisse de la vitesse, pendant deux ans à compter de cet été. Il se trouvent sur la RN 7 (18 km dans la Drôme), la RN 151 (17 km dans la Nièvre et 32 km dans l'Yonne) et la RN 57 (14 km en Haute-Saône).Cette information avait déjà été partiellement diffusée dans la presse et largement commentée, Chantal Perrichon, la présidente de la Ligue contre la violence routière, ayant notamment dénoncé un « manque de courage politique », au vu de la petite taille des tronçons. Bernard Cazeneuve a fait preuve d'une certaine habileté, en renvoyant dos à dos ses détracteurs. Il a mis sur le même plan ceux qui, comme la Ligue contre la violence routière, réclament cet abaissement sur l'ensemble des routes à double sens dépourvues de séparateur médian, parce qu'il permettrait de sauver 400 vies par an, et ceux qui, comme 40 Millions d'automobilistes, le rejettent, par refus de nouvelles sanctions.Une expérimentation « transparente, honnête et rigoureuse »Les premiers le réclament « comme s'il s'agissait d'une vérité révélée », s'est-il moqué. Les seconds le refusent d'une manière tout aussi « péremptoire ». « Je veux me situer à rebours de ces approches dogmatiques », a-t-il insisté, pour justifier son choix. Il s'est déclaré « violemment modéré », à l'inverse de ceux qui profèrent des « propos outranciers ».Il a promis que l'expérimentation serait « transparente, honnête et rigoureuse », et qu'il viendrait la « soumettre à la contestation » des membres du CNSR. Mais il n'a pas permis à ces derniers d'échanger avec lui, après son discours. « Nous lui aurions expliqué que nous n'avons pas de vérité révélée, mais des vérités démontrées par les scientifiques », indiquait à la sortie Mme Perrichon, en rappelant que deux d’entre eux avaient démissionné du comité d’experts du CNSR pour protester contre la politique du gouvernement.Bernard Cazeneuve a précisé que la résolution du CNSR constituait un « aiguillon utile », mais qu'il lui revenait, à lui, de « mettre en place une stratégie ». Cette stratégie consiste à « faire preuve de pédagogie », car « on ne fait rien de durable sans se donner la peine de convaincre et sans emporter l’adhésion des citoyens concernés ».« Le volontarisme ne suffit plus »Le ministre s'est encore moqué de ceux qui pensent qu'« il suffit de prendre une mesure » pour réduire la mortalité, la réalité n' étant « pas si simple ». « J’aimerais qu’il suffise, comme cela était encore le cas... en 1978, lorsqu’un taux d’alcool maximal a été défini pour la première fois, d’appliquer de façon uniforme une mesure, ou un paquet de mesures fortes, pour faire baisser de façon presque immédiate le nombre des accidents et des décès », a-t-il ajouté. Mais « la réalité est que nous sommes parvenus à la fin d’un cycle et que le volontarisme, s’il demeure bien entendu indispensable, ne suffit plus à lui seul à obtenir des résultats en matière de sécurité routière ». Il a assuré que « le courage politique, le vrai, consiste à sortir des sentiers battus, des postures convenues, des clivages médiatiquement entretenus pour prendre la juste décision ».Il a rappelé le « plan d'action du gouvernement », annoncé le 26 janvier. Pour montrer combien il tient aux avis du CNSR, il a précisé que nombre des mesures annoncées avaient été recommandées par cette instance de conseil. Il a ajouté que s'il n'était pas venu plus souvent rendre des comptes, c'est qu'il n'y avait « pas été invité », faisant peser la responsabilité de son absence sur le président, Armand Jung, député (PS) du Bas-Rhin.Rafaële RivaisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gaëlle Dupont Dans la maison parisienne de Sarah Levine, cinq enfants âgés de 10 ans à 1 an jouent autour de la table de la salle à manger. Elly, Addy, Darvin, Oscar, et Viviane pourraient être frères et sœurs, ou cousins. La réalité est plus compliquée. Ils n’ont pas tous de lien de famille, et pourtant ils en forment une. Biscornue, atypique, mais une famille tout de même. Son lien est le duo de femmes assises avec les enfants, qui se disent « comme des sœurs ». En fait, l’une a porté l’enfant de l’autre. Aimée Melton, 41 ans, a mis au monde Oscar, 4 ans, le fils de Sarah, 46 ans. Elles sont toutes deux américaines. Sarah est installée à Paris depuis dix ans, et mariée à un Français. Aimée passe une semaine chez Sarah avec ses trois enfants.« Ce sont de vrais enfants, de vraies personnes, pas des sous-citoyens »Pour que le tableau soit complet, il manque la mère porteuse de Viviane, le deuxième enfant de Sarah. Comme Aimée, elle vit à Denver aux États-Unis. Sarah a mis un troisième enfant en route, avec… une troisième mère porteuse. Tout ce petit monde fêtera ensemble la fête nationale du 4-Juillet aux Etats-Unis, dans la famille de Sarah. « J’ai une relation spéciale avec les femmes qui ont porté mes enfants, confie Sarah. En particulier avec Aimée, la première. » Elles ont écrit un livre ensemble, Lorsqu’on n’a que l’amour, paru chez Flammarion en février (304 p., 19 euros). Depuis la naissance d’Oscar, les deux « mères » se voient deux fois par an.Sarah et Aimée font les choses à l’américaine : cash. Elles dévoilent leur histoire sans fard, donnent leurs noms de famille, et acceptent que leurs enfants soient photographiés. « Ce sont de vrais enfants, de vraies personnes, pas des sous-citoyens », insiste Sarah. Une attitude rare en France, où la gestation pour autrui (GPA) est un sujet tabou, même si 200 familles y auraient recours chaque année selon les associations.« Je ne l’ai pas fait pour l’argent »C’est Aimée qui a eu l’idée du livre. « J’étais inquiète des répercussions émotionnelles de tout cela, explique-t-elle en anglais. Et je pensais que le bébé devrait pouvoir lire cette histoire plus tard. » Grande, solidement bâtie, habillée sans chichis, elle n’a jamais quitté sa profession de sage-femme. La question brûle les lèvres : pourquoi porter l’enfant d’un autre couple ? « Cela m’a fait me sentir merveilleuse, importante, puissante », explique-t-elle. Avant d’ajouter en riant : « C’est peut-être un truc égomaniaque ! »Est-ce l’appât du gain ? Sur les 110 000 euros dépensés au total par Sarah et son mari, 27 000 euros sont allés à Aimée. « Si on tient compte du fait que cela a pris deux ans au total, ce n’est pas énorme, répond-elle. Je ne l’aurai pas fait sans l’argent, mais je ne l’ai pas fait pour l’argent. Il a surtout servi à me justifier vis-à-vis de ma famille et de mon mari. » C’est une proche de Sarah qui l’a mise en relation avec Aimée, car elle lui avait confié son désir de devenir mère porteuse. Sarah et son mari tentaient depuis quatre ans d’avoir un enfant. Un cancer de l’endomètre suivi d’une ablation de l’utérus venait de leur enlever tout espoir de concevoir seuls. « Ma solution avait un nom : gestation pour autrui », résume Sarah. Mais son mari Éric a un avis « conforme à la position officielle de la France » : résolument hostile.Aimée se sent « gardienne », pas mèreIl a donc fallu le convaincre. « Il a peu à peu ouvert son esprit, à condition que la personne ait une bonne conscience du risque, et qu’on ne l’exploite pas », raconte Sarah. Entre Sarah et Aimée, le courant passe. Des embryons formés in vitro à partir des gamètes de Sarah et Eric sont implantés dans l’utérus d’Aimée. Une fausse couche, puis les rebondissements de la grossesse qui aboutira à la naissance d’Oscar sont partagés grâce à Skype. Aimée se sent « gardienne », pas mère. « On me demande toujours si cela n’a pas été difficile de donner mon bébé, argumente-t-elle. Mais je ne l’ai jamais considéré comme mon enfant. Je n’ai pas donné un bébé. J’ai donné la possibilité d’être mère à une autre femme. » « Surro-brother »Elle ne cache rien, pourtant, du vide qui l’a envahi après l’accouchement, quand elle a volontairement placé une serviette entre elle et l’enfant, qu’elle ne se sentait « pas autorisée à toucher de peur que l’amour déferle ». « Je ne quitte pas des yeux Sarah et son bébé. Je regarde Sarah bien plus qu’Oscar, en fait. Je contemple sa joie et je m’en nourris, raconte-t-elle dans le livre. La doublure a cédé sa place à la vraie maman. (…) Tant d’attente impatiente, tant d’énergie investie en préparatifs. Et puis soudain plus rien. Tout est fini. » Elle n’a pas de regrets. « On ressent un vide après chaque grand projet », assume-t-elle. Elle a aujourd’hui pour Oscar un sentiment d’amour « protecteur mais pas possessif ». Ses enfants le connaissent et l’appellent leur « surro-brother », de l’anglais surrogate mother, qui signifie mère de substitution. Sarah aime l’expression française de mère porteuse. « Gestatrice, c’est trop sec, dit-elle. Aimée m’a permis de devenir mère. Je ne veux pas enlever ce côté émotionnel. » Les deux femmes se revendiquent féministes. « Aux États-Unis, cela veut dire que les femmes sont jugées libres de disposer de leurs corps, ironise Aimée. Les féministes qui s’opposent à la GPA devraient s’occuper du leur au lieu de dire aux autres ce qu’elles doivent faire. » Elles savent pourtant que leur expérience est à mille lieues de celle des Indiennes ou des Ukrainiennes qui portent des enfants pour survivre, dans des conditions matérielles parfois difficiles, la plupart du temps sans garder de lien avec l’enfant. Sur ce point seulement, les deux amies ne sont pas d’accord. Sarah affirme qu’elle ne l’aurait pas fait dans ces conditions. Aimée estime que « si c’est la meilleure solution pour elles », c’est à ces femmes de décider.Gaëlle Dupontjournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matteo Maillard Quand, le 20 avril au matin, les policiers forcent la porte de la chambre 310 de la résidence étudiante rue Julie-Daubié dans le 13e arrondissement de Paris, ils y trouvent un véritable arsenal de guerre et des documents mentionnant Al-Qaida et l'Etat islamique, un caméscope et les coordonnées GPS de deux églises de Villejuif. Cette studette de quelques mètres carrés louée par le Centre régional des œuvres universitaires et scolaires (Crous) a servi de quartier général à Sid Ahmed Ghlam, 24 ans, soupçonné de préparer un attentat visant des lieux de culte. Le Monde a reconstitué, grâce à une source proche du dossier, les grandes lignes de son parcours étudiant, à la trajectoire chaotique.Lire : Le suspect de l'attentat déjoué n'avait pas le profil d'un délinquant radicaliséArrivé en France en 2010 dans le cadre du regroupement familial, le jeune franco-algérien brigue l'année suivante une admission au sein de l'école d'informatique Supinfo à Metz (Moselle) en première année de classe préparatoire intégrée. Comme des centaines de milliers d'étudiants chaque année, il effectue une demande de bourse et de logement auprès d'un Crous, pour l'année académique 2011-2012. Il dépose son dossier à l'antenne de Nancy (Meurthe-et-Moselle), la plus proche de Saint-Dizier (Haute-Marne), ville où il réside avec ses proches.Issu d'une famille particulièrement modeste, il obtient une bourse de 4 768 euros par an, correspondant à l'échelon 6 du barême, qui en comporte huit. En raison de cet échelon élevé, sa demande de logement est classée prioritaire. Sid Ahmed Ghlam est finalement accepté sur le campus parisien de Supinfo plutôt que celui de Metz, en première année de classe préparatoire aux grandes écoles, avec une rentrée fixée à novembre. Sa demande de logement est transférée au Crous de la capitale qui lui affecte, dès le 11 octobre, une chambre d'étudiant dans la résidence située à Paris 61, rue Myrha dans le 18e arrondissement, où il vivra jusqu'à la fin de sa deuxième année de prépa.Equipement militairePeu assidu, accumulant les absences et les échecs, Sid Ahmed Ghlam envisage de redoubler sa deuxième année, avant de faire le choix d'une réorientation. Il s'inscrit à la rentrée 2013 à l'UFR Sciences exactes et naturelles de l'université de Reims (Marne), en deuxième année de licence. Selon Le Canard enchaîné du 29 avril, il aurait logé, durant cette période, dans le quartier de la Croix-Rouge, à quelques dizaines de mètres du domicile des frères Kouachi, sans qu'il ne soit pour l'instant possible de savoir s'ils se connaissaient.En septembre 2014, l'étudiant revient à Paris. Il obtient un nouveau logement social étudiant : la chambre 310 de la résidence Julie-Daubié dans le 13e arrondissement, où il vivait jusqu'à son arrestation, pour un loyer d'environ 200 euros par mois. Il s'inscrit dans le même temps à l'université Pierre-et-Marie-Curie, directement en troisième année de licence sciences et technologies santé, mention électronique, énergie électrique, automatique. Dès octobre, ses camarades ne le voient plus en cours ni aux travaux dirigés où il s'est inscrit. Il ne se présente pas non plus aux examens de décembre. Le même mois, l'administration de l'établissement découvre qu'il s'est inscrit de façon frauduleuse, grâce à un bulletin de notes falsifié, et « le convoque devant la section disciplinaire », précise un communiqué de l'université.La dernière modification de son dossier étudiant auprès du Crous indique le 3 avril. Sid Ahmed Ghlam, qui risque de perdre son logement s'il est renvoyé à cause de sa fraude, signale au Crous de Paris souhaiter se réinscrire en troisième année de licence à Pierre-et-Marie-Curie, cette fois-ci en ingénierie ou sciences de la vie. Un stratagème qui lui permettra de gagner du temps afin de préparer son attentat. Deux semaines plus tard, au petit matin du dimanche 19 avril, Aurélie Châtelain est tuée d'une balle de 9 mm, côté passager de son véhicule, dans ce que les enquêteurs imaginent être un vol de voiture avorté. L'arme du crime, un pistolet Sphinx, est retrouvé quelques heures plus tard dans la voiture de Sid Ahmed Ghlam avec d'autres armes et de l'équipement militaire. Le jeune franco-algérien, qui s'est entretemps tiré accidentellement une balle dans la jambe, est arrêté par les policiers à quelques pas de sa résidence de la rue Julie-Daubié.Matteo MaillardJournaliste au Monde 11.05.2015 à 08h34 • Mis à jour le11.05.2015 à 18h04 | Alexandre Piquard, Samuel Laurent, Maxime Vaudano et Leila Marchand « L’analyse des unes de newsmagazines est une science ancienne et assez inexacte », ironise Etienne Gernelle, directeur de la rédaction du Point. On détecte pourtant certaines tendances quand on dénombre, comme LeMonde.fr l’a fait, les 273 couvertures publiées sur un an (du 1er mars 2014 au 9 avril 2015) par cinq hebdomadaires généralistes français :Le Nouvel Observateur (du groupe Le Monde, 448 000 exemplaires vendus en moyenne, dont 46 000 en kiosques),L’Express (400 000 ex., dont 54 000 en kiosques),Le Point (381 000 ex., dont 72 000 en kiosques)Marianne (155 803 ex. dont 67 374 en kiosques)Valeurs actuelles (112 000 ex., dont 25 000 en kiosques)(Voir notre méthodologie détaillée en fin d’article)Parmi les 14 catégories définies, on constate une part importante de sujets dits « magazine », qui ne sont pas liés à l’actualité, politique ou autre. Notamment dans les unes de la catégorie culture/loisirs/santé/« marronniers », qui inclut l’histoire ou le cinéma, mais aussi les sujets récurrents comme les palmarès et classements sur l’immobilier. #container_14309925725{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14309925725{ height:500px; } #container_14309925725 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14309925725 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14309925725 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14309925725 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Répartition des sujets de "une" des newsmagazinesPar thèmes, en %, sur un an et une sélection de cinq titres. 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document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}« Médicaments qui guérissent », « derniers jours d’Hitler », « folie De Funès », diplômes qui donnent du travail ou palmarès des hôpitaux… avec 57 couvertures, cette catégorie représente 20 % des unes des cinq newsmagazines. Et en particulier un tiers des unes de L’Express, un quart de celles de L’Obs et 27 % de celles du Point.« Les unes d’actualité politique pure vendent moins bien ces temps-ci », explique Christophe Barbier, directeur de la rédaction de L’Express, en précisant que son titre est le seul des trois grands hebdomadaires à avoir titré sur les élections départementales après le 1er tour, en évoquant « La Gauche en ruines ». Cette même semaine, Le Point avait fait sa une sur Winston Churchill et L’Obs sur les mémoires des époux Klarsfeld (avec toutefois un entretien évoquant la montée du Front national).« La période est peu favorable au politique. Il y a une désaffection, on la voit dans les chiffres de vente, abonde Etienne Gernelle. Michel Onfray vend mieux que Hollande ou Sarkozy. » Le numéro du 12 mars sur « Le Philosophe qui secoue la France » a permis au Point d’écouler « 30 % d’exemplaires en plus que la moyenne », alors que la dernière couverture consacrée au président de la République (« Et maintenant on fait la sieste ? », le 2 avril) a fait l’objet d’une vente « normale ».Les unes géopolitiques ont également des résultats de vente incertains, selon le patron de L’Express. Christophe Barbier note un paradoxe : « Les gens demandent de l’actualité internationale mais ne l’achètent pas forcément… » Les sujets internationaux sont donc mis en avant quand l’actualité l’impose vraiment, résume le directeur de L’Express, citant en exemple « Poutine super-tsar » (paru en janvier 2014, et donc absent de notre étude).Moins de « marronniers » et de francs-maçons qu’on ne croitEvoquer les sujets hors actualité, pour les hebdomadaires, fait immédiatement penser aux « marronniers », ces sujets que l’on a l’impression de voir revenir sans cesse : le classement des meilleurs lycées, les francs-maçons… Pourtant, la pratique a changé et s’est éloignée de certains clichés, insistent les dirigeants de newsmagazines. « Cela fait plusieurs années que nous n’avons pas fait de couverture sur les francs-maçons. Idem pour les classes moyennes. Pourtant, on nous en parle toujours. Il y a chez les gens un effet de persistance rétinienne », s’amuse Etienne Gernelle. De fait, aucun newsmagazine n’a mis les francs-maçons en une depuis plus d’un an. #container_14309930038{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14309930038{ height:500px; } #container_14309930038 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14309930038 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14309930038 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14309930038 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les sujets "magazine" dans les newsmagazinesVentilation des 53 unes de la catégorie "culture/loisirs/santé/marronniers dans les cinq newsmagazines étudiés. (function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14309930038", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Sexe","Palmarès","Alimentation","Tourisme","Immobilier","Culture","Santé","Portrait","Psycho","Vie pratique","Histoire"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre de unes", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1 ], [ "", 3 ], [ "", 3 ], [ "", 4 ], [ "", 4 ], [ "", 4 ], [ "", 5 ], [ "", 7 ], [ "", 7 ], [ "", 9 ], [ "", 11 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " unes", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}« Les gros marronniers, il en reste peu, expose Christophe Barbier de L’Express. Nous en avons surtout gardé deux : le ‘spécial immobilier’, deux fois par an, et le classement des hôpitaux, qui est pour les lecteurs un service dans un domaine important. » Le classement des lycées n’existe désormais plus que sous la forme d’un moteur de recherche sur le site de L’Express, explique M. Barbier.Le refus des marronniers est un parti pris beaucoup plus franc pour Valeurs actuelles. Son directeur, Yves de Kerdrel, raille les couvertures des autres hebdos sur la santé ou les derniers jours d’Hitler. Chez Valeurs actuelles et Marianne, deux titres au tirage plus faible, les sujets culture/loisirs/santé/« marronniers » ne représentent que 5,5 % et 10 % des unes.« Ces sujets sont guidés par les régies publicitaires. Et ils se vendent même parfois plus mal que la moyenne ! », critique M. Kerdrel, citant le cas de l’immobilier. L’Express affirme que son « spécial immobilier » ne répond pas à un impératif de publicité (les budgets seraient intéressants en mars à l’occasion d’un salon de l’immobilier, mais pas tellement en septembre) mais de diffusion. Selon M. Barbier, le moteur des ventes est local : l’édition nationale du numéro sur l’immobilier de septembre réalise une performance moyenne, mais les 36 éditions régionales apportent un plus qui fait de ce numéro « une des meilleures ventes de l’année ». D’autres dossiers sont plus directement réalisés par les hebdomadaires pour des raisons de la publicité (sur les vins, le numérique ou les flottes automobiles d’entreprises) mais ils sont très rarement en une, note-t-il.« C’est un pur métier d’offre. On ne sait pas vraiment ce que souhaitent les gens. On est souvent surpris quand on essaye de deviner les ventes, philosophe Etienne Gernelle. Les gens imaginent qu’on a des experts marketing et des recettes mais ce n’est pas le cas. Il faut donc une stratégie de long terme. »L’histoire, la psychologie et la morale sont « tendance »Parmi les sujets « magazine », on trouve beaucoup de thèmes historiques (11 unes), mais aussi de vie pratique et de conseils (« manuel de culture générale », « comment éviter le burn-out »…) Les sujets psycho (« la revanche des introvertis », « les hypernarcissiques ») sont également souvent tentés. Autre tendance : le grand portrait d’un artiste ou d’un intellectuel. Parmi les titres, chacun a ses spécialités : Le Point aime par exemple les dossiers historiques (Hitler, chute de Rome, Débarquement de 1944…). L’Express se pique de sujets psycho (« L’esprit qui soigne le corps », « Les Hyper narcissiques », « Les Manipulateurs »…). L’Obs navigue entre les deux, mais garde une appétence pour les valeurs sûres que sont « Les Diplômes qui donnent du travail » ou « Immobilier, pourquoi acheter ? »« L’histoire, c’est une tendance de longue date au Point, confirme M. Gernelle. Notre stratégie, c’est de proposer du fond. Et donc d’écrire souvent sur des intellectuels : des philosophes des historiens… » « Il y a deux ans, nous avons choisi de relancer la thématique psychologique sous l’angle de l’univers personnel, explique de son côté Christophe Barbier, de L’Express. Le domaine avait fait de belles performances il y a dix ans avec des psychologues comme Marcel Rufo ou Boris Cyrulnik, notamment sur la question du bonheur. Aujourd’hui, il faut trouver les nouvelles tendances. »M. Barbier estime que les couvertures sur les pervers narcissiques, ou celle sur le « burn-out » ont réalisé de très bons scores, en augmentant les ventes de 20 à 30 % par rapport à un numéro comparable. Dans le même esprit, L’Express a fait sa dernière couverture sur l’éducation : « Comment rendre nos enfants heureux ? ». Le Point a déjà titré sur « Les Jaloux, enquête sur une maladie qui gâche la vie » et L’Obs sur « La Revanche des introvertis ».« Les philosophes sont à la mode », constate enfin M. Barbier. « Les questions sur la République, les valeurs, la France, la laïcité, cela préoccupe les gens, estime M. Gernelle. On voit d’ailleurs que le Nouvel Observateur a consacré sa une à Emmanuel Todd (pour son livre Qui est Charlie ?). » Le directeur du Point affirme ne pas avoir mis Alain Finkielkraut ou Michel Onfray en couverture pour les ventes, mais note que ces numéros ont bien fonctionné. « Il y a cinq ans, la une que nous avions dédiée à Michel Onfray, pour son livre sur Sigmund Freud, s’était moins bien vendue », compare-t-il. La catégorie « valeurs et morale » comprend ainsi 29 unes des cinq newsmagazines étudiés, en un an. Les frontières entre catégories sont parfois poreuses et les questions de « valeurs » rejoignent des enjeux politiques : c’est clair avec des auteurs comme Michel Houellebecq, Michel Onfray, Alain Finkielkraut ou Emmanuel Todd, tous liés aux débats sur la laïcité et l’islam, notamment. Idem pour des unes de l’hebdo de droite Valeurs actuelles comme « Zemmour l’insoumis - comment Le Suicide français annonce la révolte d’un pays qui refuse de mourir » ou « De l’ordre - Etat, banlieues, école, les Français veulent de l’autorité ». Dans le même esprit, Le Point a mis en une « Les mal-élevés - Comment ils font la loi dans les transports - Sarkozy, Hollande et le savoir-vivre », quand Marianne titrait « Laïcité - pourquoi il faut se ressaisir » ou distinguait « Vrais et faux rebelles - De B comme Booba à Z comme Zemmour ».Leila MarchandJournaliste au MondeMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.05.2015 à 06h50 • Mis à jour le11.05.2015 à 14h57 | Rafaële Rivais Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé, lundi 11 mai, lors de la séance plénière du Conseil national de la sécurité routière (CNSR), les trois segments de route choisis pour expérimenter la limitation de la vitesse à 80 km/h : ils se trouvent sur la RN 7 (18 km dans la Drôme), la RN 151 (17 km dans la Nièvre et 32 km dans l'Yonne) et la RN 57 (14 km en Haute-Saône).Alors que certains experts préconisaient un abaissement de la vitesse de 90 à 80 km/h sur toutes les routes à double sens dépourvues de séparateur médian – où 2 000 personnes sont tuées chaque année –, le gouvernement a privilégié une expérimentation cet été « sur des segments très accidentogènes ».« Pourquoi pas des tronçons d’un kilomètre ?, raille Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière. Le ministre a tellement peur d’être impopulaire qu’il va prouver sur une microdistance une thèse qui a déjà été validée dans tous les pays du monde, à savoir que la baisse de 1 % de la vitesse moyenne entraîne une baisse de 4 % du nombre des accidents mortels. »Alors que la mortalité sur les routes repart à la hausse, après une baisse continue de douze ans, la séance plénière réclamera aussi que le gouvernement tienne un comité interministériel par an, afin de mieux mobiliser les ministères.Des radars de face pour identifier les conducteursLe CNSR devait en outre recommander de « remédier aux failles qui permettent à des conducteurs d’échapper à tout ou partie des conséquences d’une infraction constatée ». Il devait demander le déploiement des radars double face, qui flasheront les conducteurs de face et non plus seulement de dos. Le système actuel permet à nombre d’employés au volant de voitures de service (y compris des chauffeurs de taxi) de ne pas être reconnus et d’échapper aux sanctions. Leur entreprise paie l’amende, mais refuse de dire lequel d’entre eux conduisait, afin qu’il ne soit pas possible de lui retirer des points de permis. Le CNSR demande que les employeurs tiennent un registre indiquant l’identité du salarié qui utilise un de leurs véhicules. Le ministre de l’intérieur avait annoncé, le 26 janvier, qu’il souhaitait prendre des mesures dans ce sens.Le CNSR pourrait aussi demander que les radars mobiles de nouvelle génération, embarqués à bord de voitures banalisées et non détectables par les avertisseurs, soient utilisés plus souvent. Les 180 voitures disponibles actuellement ne roulent que deux heures par jour, faute d’effectifs. Le CNSR devrait demander que leur utilisation soit sous-traitée, du fait qu’elle ne nécessite pas de personnel assermenté.Rafaële RivaisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maryline Baumard La loi sur la demande d’asile ne refera pas de la France le grand pays des droits de l’homme. A l’heure où les naufrages s’enchaînent en Méditerranée, où des demandeurs d’asile se noient en masse avant d’avoir pu demander protection en Europe, ce texte – en discussion au Sénat à compter de lundi 11 mai – assimile plus que jamais le demandeur à un migrant économique déguisé.La commission des lois du Sénat a beaucoup retravaillé le texte voté à l’Assemblée nationale en décembre 2014, avec une priorité : renvoyer les déboutés du droit d’asile. Les sénateurs proposent que tout migrant à qui est refusé le statut de réfugié ait automatiquement obligation de quitter le territoire français. Et comme les parlementaires savent que certains ne pourront être renvoyés, car ils risquent la mort dans leur pays, ils ont instauré un deuxième verrouillage : l’impossibilité de demander ensuite une régularisation sur un autre motif pour tout demandeur d’asile. Par voie de conséquence, le Parlement vote une loi qui va fabriquer des clandestins.Alors que les députés avaient essayé de trouver un équilibre entre l’accélération des procédures nécessaires dans un système très engorgé et le respect du demandeur, le texte se soucie aujourd’hui moins du demandeur que de la limitation des flux d’entrées en France. Même si ceux-ci restent inférieurs à 15 000 réfugiés par an, puisque les trois quarts des dossiers sont rejetés.La philosophie de cette nouvelle loi est en ligne avec la politique menée vis-à-vis des Syriens. 1 500 ont été accueillis en France en tant que réfugiés, quand l’Allemagne a ouvert ses portes à plus de 20 000 d’entre eux et le Liban à 1,5 million.baumard@lemonde.fr@marylinebaumardMaryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.05.2015 à 18h31 • Mis à jour le11.05.2015 à 08h52 Vous avez décroché de l'actu ce week-end ? Petite séance de rattrapage avec les informations qui ont rythmé ces samedi 9 et dimanche 10 mai.Quatre morts dans l'accident d'un avion militaire d'Airbus en Espagne Un avion militaire A400M d'Airbus s'est écrasé samedi près de l'aéroport de Séville (Andalousie) en Espagne. L'accident a fait quatre morts. L'appareil était destiné à la Turquie, selon Airbus et transportait six passagers et effectuait son premier vol. Les boîtes noires ont été retrouvées dimanche et seront analysées dans les jours à venir.  Ce crash s’ajoute aux difficultés en nombre pour cet avion de transport. Sorti en 2013, il se voulait le modèle phare des avions militaires d’Airbus. Avant même son lancement, les retards et surcoûts se sont accumulés, à tel point que les premières livraisons attendues en 2010 ont été décalées et le programme a été majoré de 6,2 milliards d’euros partagés à l’époque entre Airbus et ses clients – soit 30 % de dépassement de budget.Voir aussi : Crash de Séville : déboires et handicaps en série pour le cargo A400M Vives tensions en Macédoine après la mort de policiers, tués par un groupe armé « voisin » Samedi 9 et dimanche 10 mai, des accrochages armés ont eu lieu à la frontière commune avec le Kosovo, dans la ville de Kumanovo au nord. Au moins vingt-deux personnes, dont huit policiers, sont mortes. Les quatorze autres victimes sont des assaillants présumés albanais, selon les autorités macédoniennes. Dimanche, les policiers encerclaient toujours les attaquants retranchés dans la ville de Kumanovo.En alerte, la Serbie, pays limitrophe du Kosovo et de la Macédoine a immédiatement déployé des troupes à sa frontière. Belgrade a eu son propre conflit (1998-1999) avec les Albanais de l'UCK, l'armée de libération du Kosovo, et entretient toujours des relations délicates avec son ancienne province. Lire : Vingt-deux personnes dont huit policiers tués dans des affrontements en Macédoine9-Mai : le jour de grâce de Poutine La Russie a célébré samedi, en grande pompes, l'anniversaire de sa victoire contre l'Allemagne nazie, il y a soixante-dix ans. Les cérémonies ont été un succès pour le chef d’Etat. Les badauds réunis à la Place Rouge ont pu admirer un défilé militaire spectaculaire, au cours duquel plus de 16 000 militaires, des centaines de chars et de blindés, ainsi que des avions et des hélicoptères de combat ont paradé. A cette démonstration de force s’est ajoutée une véritable démonstration populaire.Lire aussi : Cérémonies du 9-Mai : Moscou aux couleurs militairesTournée marathon de François Hollande aux Antilles Le président a entamé vendredi soir une visite éclair de l'archipel, qui doit le conduire à visiter pas moins de six îles en cinq jours, dont Cuba et Haïti. Le thème phare de cette tournée demeure le climat. Samedi, le chef d'Etat a présidé à Fort-de-France (Martinique) un sommet sur ce sujet où il a évoqué « l'appel de Fort de France », destiné à attirer l'attention de la commmunauté internationale sur les effets du réchauffement climatique dans la zone caraïbe. Il doit inaugurer dimanche soir le Mémorial ACTe, dédié aux victimes de la traite et de l'esclavage.>> Lire aussi : Aux Antilles, un François Hollande aux airs de candidat Ligue 1 : Lyon laisse le PSG filer vers le titre Football. Le Paris Saint-Germain a fait un grand pas vers le titre de champion de France de football en étrillant Guingamp vendredi (6-0) et en profitant de la défaite de son dauphin, Lyon, à Caen (0-3). Dans le bas du tableau, le FC Metz est officiellement relégué en Ligue 2 après une nouvelle défaite, à domicile contre Lorient (0-4). Evian-Thonon est en mauvaise position pour se maintenir, en comptant quatre points de retard sur le premier non-relégable, Reims, qui l'a battu samedi (2-3).Rugby. En rugby, le leader toulonnais, champion d'Europe la semaine dernière, s'est imposé contre Castres (37-21) tandis que son dauphin et finaliste malheureux la semaine dernière, Clermont, a vaincu Grenoble (37-17). Le Stade Français s'est offert dimanche le derby francilien face au Racing Metro (28-19).F1. Le pilote allemand Nico Rosberg (Mercedes) a remporté dimanche le Grand Prix d'Espagne de Formule 1 devant son coéquipier britannique, Lewis Hamilton, qui reste en tête du championnat du monde, et un autre Allemand, Sebastian Vettel (Ferrari). Antoine Flandrin François Hollande a inauguré dimanche 10 mai, jour de commémoration de l’abolition de l’esclavage, le Mémorial ACTe, « centre caribéen d’expressions et de mémoire de la traite et de l’esclavage », à Pointe-à-Pitre. Pendant un temps, il avait été envisagé que le président de la République arrive par la mer pour découvrir cet immense bâtiment long de 240 mètres, situé au bord de la baie. Mais une telle mise en scène comportait le risque de rappeler les heures funestes de l’histoire de la France, lorsque les bateaux négriers accostaient en Guadeloupe avec des esclaves à leur bord.Une arrivée plus solennelle a donc été choisie. Après s’être arrêté sur la place de la Victoire devant le monument aux morts des soldats de l’île tués pendant la Grande Guerre, puis devant la stèle dédiée aux fusillés de 1802 et aux émeutiers de 1967, le président a pris la route pour se rendre au Mémorial ACTe.Les millions de victimes de l’esclavage représentéesPour l’accueillir, Pointe-à-Pitre s’est refait une beauté. Le maire de la ville, Jacques Bangou, et le président du conseil régional, Victorin Lurel, principaux artisans du projet, n’ont pas lésiné sur les moyens. La Darse, petit port situé en contrebas de la place de la Victoire, a été débarrassée de ses sargasses, ces algues puantes qui empoisonnent la vie des riverains. Des équipes de nettoiement et de ravalement ont également mis les bouchées doubles pour redonner un semblant de propreté au Carénage, quartier défavorisé du sud de Pointe-à-Pitre, où se trouve le Mémorial ACTe. A quelques pas de l’édifice, de nombreux Guadeloupéens vivent dans des cases insalubres en taule, et la prostitution y est monnaie courante.Arrivé au mémorial, le président de la République a pu admirer le mémorial, bâtiment ultramoderne en forme de serpent, tapissé de granit noir, aux façades recouvertes d'éclats de quartz, dont le scintillement représente les millions de victimes de la traite négrière et de l'esclavage. Il a visité les salles d’exposition en compagnie du président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, et des cinq ministres présents : la ministre de la justice, Christiane Taubira ; la ministre des outre-mer, George Pau-Langevin ; la ministre de l'écologie, Ségolène Royal ; la ministre de la culture, Fleur Pellerin ; et la secrétaire d'Etat au développement et à la francophonie, Annick Girardin.Sommés de finir l’aménagement des salles d’exposition pour la venue du président, les artistes et les scénographes ont fait de leur mieux. Si toutes les salles n’étaient pas terminées, l’essentiel était là.Lire aussi :Cinq choses à savoir sur le Mémorial ACTe, en GuadeloupePromesse électorale tenueSous un soleil de plomb, le président a accueilli, peu avant 11 heures, deux chefs d’Etat africains, Macky Sall (Sénégal) et Ibrahim Boubacar Keita (Mali), ainsi que le président d’Haïti, Michel Martelly, et une quinzaine de chefs de gouvernement et de ministres de la Caraïbe. La secrétaire de l'Organisation internationale de la francophonie, l'Haïtienne Michaëlle Jean, était également présente à l’inauguration, ainsi que de nombreuses personnalités politiques antillaises : Roger Bambuck, Patrick Karam et Firmine Richard.François Hollande avait inscrit la construction du Mémorial ACTe en tête des mesures pour l’outre-mer dans son programme présidentiel de 2012. Comme il s’y était engagé, le 10 mai 2013, lors de la commémoration de l’abolition de l’esclavage de 1848, l’Etat a participé au financement du monument. Pour le chef de l’Etat, ce geste était nécessaire pour apaiser la mémoire douloureuse de cette page tragique de l’histoire de France.Quelque 1 200 personnes ont pu écouter son discours sur le parvis du Mémorial ACTe, dont une majorité de Guadeloupéens triés sur le volet. Les habitants du Carénage, qui depuis 2008 ont assisté de loin à la construction de l’édifice, devront attendre l’ouverture officielle, le 7 juillet. Si l’inauguration suscite interrogations et frustrations, c’est le sentiment de fierté qui domine. « C’est un grand moment pour la Guadeloupe et les Caraïbes, affirme Jocelyn Poulin, qui a travaillé comme soudeur sur le chantier. C’est le plus grand et le plus beau bâtiment que j’aie jamais vu. »« Le Mémorial ACTe va permettre aux Guadeloupéens de mieux connaître leur passé. Nous avons besoin de savoir d’où nous venons afin de mieux nous projeter dans l’avenir, explique Gabriel Ravillon, un enseignant. Ce monument va aussi permettre d’attirer plus de touristes. » Philippe Martineau, marin pêcheur du Carénage, ne tarit pas d’éloges non plus. Mais il attend également que des efforts soient faits pour rénover l’habitat dans le quartier.Le président attendu sur la question des réparationsDans cette île en grande difficulté économique et sociale, de nombreuses voix se sont fait entendre pour dénoncer le coût de l’opération (83 millions d'euros). Mélina Seymour, fondatrice du parti Ambition Guadeloupe, estime que « cette somme aurait dû être investie pour créer des emplois, notamment pour les jeunes Guadeloupéens, dont plus de la moitié sont frappés par le chômage ».Particulièrement attendu sur la question des réparations, François Hollande a d’abord ravi le public local en annonçant que la France s’acquitterait de sa dette envers Haïti. Sous Charles X, une « rançon » fut exigée à l’île de Saint-Domingue qui dut payer le prix fort pour rester indépendante. Ces propos ont créé une confusion au sein du public. L’Elysée a ensuite précisé qu’il s’agissait d’une dette morale et non d’une dette financière.La visite de François Hollande à Haïti le 12 mai sera l’occasion d’évoquer de nouveau le sujet.« Le débat sur les réparations, je le sais, n’est pas épuisé. Je reprends à mon compte les mots d’Aimé Césaire quant à la nature irréparable du crime. Cependant, en lui donnant un nom et un statut en 2001, le Parlement français accomplissait un acte de vérité, de courage et de justice, indispensable, la première des réparations. En l’inscrivant dans les programmes scolaires, à tous les niveaux d’enseignement, conformément à la loi, réparation est faite de l’oubli et de l’occultation. Mais il reste à explorer l’incommensurable legs laissé par toutes ces generations. »Cela n’est pas un revirement par rapport à son discours de 2013. A l’occasion de la journée commémorative de l’abolition de 1848, François Hollande avait déclaré que les réparations étaient tout simplement « impossibles ». Il avait ensuite infléchi sa position en novembre 2014 à Thiaroye au Sénégal où trente-cinq Sénégalais furent massacrés par des gendarmes français renforcés par des troupes coloniales en décembre 1944. François Hollande avait alors affirmé qu’il était venu « réparer les erreurs de la France ».Antoine FlandrinJournaliste au Monde Rafaële Rivais C’est dans une certaine tension que se tiendra, lundi 11 mai, la prochaine séance plénière du Conseil national de la sécurité routière (CNSR). En effet, deux experts du comité rattaché à cette instance consultative de conseil au gouvernement, Claudine Perez-Diaz et Claude Got, viennent d’en démissionner : dans Le Monde daté du 18 mars, ils ont déploré que « la France abandonne sa sécurité routière ». Lire aussi :Deux experts démissionnent du Conseil national de la sécurité routière qu’ils jugent « en perdition »Ils estiment en effet que le gouvernement a commis une grave erreur en refusant d’abaisser de 90 km/h à 80 km/h la vitesse sur les routes à double sens dépourvues de séparateur médian, où 2 000 personnes sont tuées chaque année. Cette mesure aurait permis de sauver de 350 à 400 vies par an, au moment où la mortalité repart à la hausse, après une baisse continue de douze ans.Le 16 juin 2014, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, avait rejeté toute généralisation de cette disposition, que l’association 40 Millions d’automobilistes juge impopulaire. Il lui avait préféré une « expérimentation sur des segments très accidentogènes », qui n’a pas encore démarré, un an plus tard. M. Cazeneuve viendra clore la séance du CNSR et présentera enfin les segments choisis.Ils devraient être au nombre de trois. Selon certains journaux locaux, il s’agirait notamment d’un tronçon de vingt-trois kilomètres sur la route Centre-Europe Atlantique, dans l’Allier, et d’un autre de treize kilomètres sur la route nationale 57, dans la Haute-Saône. « Pourquoi pas des tronçons d’un kilomètre ? », raille Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière :« Le ministre a tellement peur d’être impopulaire qu’il va prouver sur une microdistance une thèse qui a déjà été validée dans tous les pays du monde, à savoir que la baisse de 1 % de la vitesse moyenne entraîne une baisse de 4 % du nombre des accidents mortels. »L’expérimentation devrait commencer cet été.Le CNSR réclamera plus de pouvoir pour le délégué interministérielL’ordre du jour de la séance plénière du CNSR prévoit aussi une recommandation sur le « management de la sécurité routière ». A cette occasion, le CNSR devrait demander que le délégué interministériel à la sécurité routière soit « sous la responsabilité directe » du premier ministre, afin que tous les secteurs concernés (éducation, justice, santé, notamment) se mobilisent, et non plus sous celle, seulement, du ministre de l’intérieur. Il réclamera aussi que le gouvernement tienne un comité interministériel par an.C’est ce que préconise un rapport de l’Inspection générale de l’administration (IGA), rédigé sous la direction de Marianne Bondaz en juillet 2014, mais jamais rendu public : « L’absence de comité interministériel depuis 2011 entraîne une certaine confusion dans les esprits sur le “qui fait quoi ?” et n’est pas de nature à mobiliser l’ensemble des ministères », indique le rapport.« La tenue de ces comités interministériels doit permettre de donner des orientations claires et se distinguer des travaux du Conseil national de la sécurité routière, qui a un rôle de représentation de la société civile, de débat et de proposition, et non un rôle de définition et de mise en œuvre de la politique publique. »Le rapport préconise « un comité interministériel au moins une fois par an, et le suivi des orientations prises ».Des radars de face pour identifier les conducteursLe CNSR devrait en outre recommander de « remédier aux failles qui permettent à des conducteurs d’échapper à tout ou partie des conséquences d’une infraction constatée ». Il devrait demander le déploiement des radars double face, qui flasheront les conducteurs de face et non plus seulement de dos (un dispositif fait pour les motos, qui n’ont de plaque minéralogique qu’à l’arrière), et permettront de mieux identifier les conducteurs.Le fait que les radars flashent à l’arrière permet à nombre d’employés au volant de voitures de service (y compris des chauffeurs de taxi) de ne pas être reconnus et d’échapper aux sanctions. Leur entreprise paie l’amende, mais refuse de dire lequel d’entre eux conduisait, afin qu’il ne soit pas possible de lui retirer des points de permis. Le CNSR demande que les employeurs tiennent un registre indiquant l’identité du salarié qui utilise un de leurs véhicules. Sans attendre la recommandation de l’assemblée plénière du CNSR, le ministre de l’intérieur avait annoncé, le 26 janvier, qu’il souhaitait prendre des mesures dans ce sens.Le CNSR pourrait aussi demander que les radars mobiles de nouvelle génération, embarqués à bord de voitures banalisées et non détectables par les avertisseurs, soient utilisés plus souvent. Les 180 voitures disponibles actuellement ne roulent que deux heures par jour, faute d’effectifs. Le CNSR devrait demander que leur utilisation soit sous-traitée, du fait qu’elle ne nécessite pas de personnel assermenté.Lire aussi :Sécurité routière : quelle efficacité pour les mesures du gouvernement ?Rafaële RivaisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 31.05.2015 à 14h22 Un homme âgé d'une vingtaine d'années, auxiliaire dans un collège de Villeneuve-d'Ascq (Nord) et entraîneur d'équipes de jeunes de football, a été mis en examen vendredi pour viols et corruption de mineurs, a indiqué le parquet de Lille dimanche 31 mai, confirmant une information de la Voix du Nord.« Il a été déféré vendredi et placé en mandat de dépôt, il doit être présenté mercredi devant le juge des libertés et de la détention », a-t-il ajouté, précisant que l'éducateur « reconnaissait les faits mais indiquait que les victimes de moins de 15 ans étaient consentantes ».Début avril, le président du club de football de l'US Ascq (division d'honneur régional) comptant 440 licenciés, alerte le procureur de la république. « Lors d'un loto, il a eu un comportement anormal vis-à-vis d'un jeune qui souhaitait venir au club, en l'embrassant sur la bouche », a expliqué Michel Hardy. « Je le surveillais depuis le mois de décembre car je trouvais qu'il avait trop de familiarité, sans avoir toutefois pu déceler d'actes répréhensibles. »« Beaucoup de parents se posent des questions »Le violeur présumé, au club depuis cinq années, entraînait l'équipe des moins de 14 ans, et intervenait occasionnellement lors d'entraînements des moins de 12 ans. « Beaucoup de parents se posent des questions, on a mis en place une communication vis-à-vis des parents dont les enfants ont été en contact avec » cet homme, a expliqué M. Hardy.Le rectorat de l'académie de Lille a souligné « que toutes les garanties ont été prises pour que tout se passe bien [au collège Rimbaud de Villeneuve d'Ascq] lundi », ajoutant que « la principale du collège sera à l'écoute des élèves, des parents d'élèves et des enseignants dans ce dossier ». 30.05.2015 à 22h20 • Mis à jour le30.05.2015 à 23h50 | Jérémie Lamothe L’organisation indépendantiste basque ETA a refait parler d’elle, jeudi 28 mai. Une opération, menée par la police judiciaire de Bayonne, la sous-direction antiterroriste de la PJ et la direction générale de la sécurité intérieure, en collaboration avec la Guardia Civil espagnole, a permis de découvrir des dizaines d’armes et plusieurs kilos d’explosifs, appartenant à l’organisation, dans une villa cossue de Biarritz.A lire : Comment ETA s’est implantée en FranceCe coup de filet rappelle que l’organisation indépendantiste est encore présente sur le territoire français. Ce qui n’a pas surpris Jean Chalvidant, spécialiste de la question basque, et auteur de plusieurs livres sur l’organisation, dont Secrets d’ETA (Picollec, 2012) : « D’après mes informations, il y aurait près de 150-200 étarras [militants d’ETA] en France, dont seulement une vingtaine directement opérationnels. Et on estime leur arsenal à environ 200 pistolets et revolvers et 5 000 kg d’explosifs. » Un désarmement rejetéPour ce membre du département de recherche sur les menaces criminelles contemporaines, à l’université Paris-II, il est très compliqué aujourd’hui de reconnaître des militants qui se sont fondus dans la société : « Ils vivent au grand jour, payent leur loyer et envoient leurs enfants au collège. L’image d’un étarra planqué dans un grenier fait partie du passé. »Même si ETA a renoncé à son activité armée en 2011, les militants indépendantistes rejettent, jusqu’ici, tout plan de désarmement. Une faute de la part d’ETA et du gouvernement espagnol pour Gorka Landaburu, directeur du mensuel espagnol Cambio 16 : « Depuis 2011, l’organisation est en stand-by. Le premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, veut une dissolution de l’organisation avant toute discussion sur les armes alors qu’ETA souhaite parler des armes, avant d’évoquer une dissolution. C’est une situation surréaliste. » Le chercheur Jean Chalvidant a une explication à ce statu quo : « Si ETA ne rend pas les armes, c’est qu’elle ne veut pas qu’elles servent à expliquer 300 assassinats, expertises balistiques à la clé, qui pourraient impliquer plusieurs de ses membres. » Lire aussi :Les aveux d’un repenti de l’ETA« Mariano Rajoy attend que la situation pourrisse »Mais si l’opération menée à Biarritz rappelle que la question basque n’est pas réglée, ce n’est plus une priorité en Espagne, selon Gorka Landaburu : « Madrid ne considère plus ETA comme un problème ni comme une priorité. Rajoy attend que la situation pourrisse, alors qu’il avait la possibilité de mettre un point final à l’organisation. C’est une erreur. » Le journaliste estime que ce dernier coup de filet sert surtout le gouvernement espagnol qui « avait besoin de redorer son blason après les élections municipales du 24 mai [marquées par la percée du parti Podemos] ».Depuis les attentats de la gare d’Atocha à Madrid en 2004, la question des terroristes djihadistes a supplanté celle des terroristes basques, précise Jean Chalvidant : « ETA est en phase terminale. Ce qui a permis aux services français et espagnols de se redéployer sur des objectifs et des cibles plus urgents, les djihadistes. »Après avoir arrêté la lutte armée en 2011, ETA s’est lancé dans le combat politique au sein des partis Sortu et EH Bildu. Lors des dernières élections municipales, le parti des indépendantistes de gauche EH Bildu a rassemblé près de 24 % des électeurs du Pays basque. Pour le chercheur Jean Chalvidant, « c’est un résultat inférieur à celui de 2011 (25,94 %), qui ne lui a pas permis de conserver des fiefs comme Saint-Sébastien, Bergara, Tolosa… La faute à un trop grand sectarisme. » Un constat partagé par Gorka Landaburu : « Depuis quatre ans, ils sont passés des pancartes à la gestion. Et les Basques sont très critiques contre leur travail car ils ont gouverné pour eux-mêmes. »Pour le directeur de Cambio 16, le statu quo va se poursuivre au moins jusqu’aux prochaines législatives, en décembre 2015 : « Il peut y avoir des opérations policières ponctuelles, pour faire pression sur ETA et montrer aux Espagnols que la lutte continue. Mais maintenant il faut trouver une solution durable beaucoup plus politique. »Lire aussi :Secrets d’ETAJérémie LamotheJournaliste au Monde 30.05.2015 à 10h30 • Mis à jour le30.05.2015 à 10h36 | Florence Aubenas (Rennes - envoyée spéciale) La garde à vue venait de commencer quand le policier a demandé à Daniel Legrand, abruptement : « Avez-vous déjà caressé le sexe ou les fesses d’une femme, d’un homme ou d’un enfant ? » L’autre en est resté abasourdi : « Ça me gêne de parler de ça. En fait, je n’ai jamais caressé d’adulte ou d’enfant de ma vie. » La question précédente du policier était : « Etes-vous vierge ? », et la réponse « Oui. » Daniel Legrand a 19 ans alors. « Trois adultes vous accusent de pédophilie », avait continué le policier. Le garçon n’avait rien trouvé d’autre à dire que : « Le ciel me tombe sur la tête. » C’était le 14 novembre 2001.Près de quatorze ans plus tard, à Rennes, Philippe Dary, président de la cour d’assises des mineurs, vient de lire le PV à l’audience. Il commente : « Ce sont des questions plutôt inhabituelles en garde à vue. » Tout est « plutôt inhabituel », il faut dire. Acquitté comme douze autres personnes en 2005, Daniel Legrand doit répondre une nouvelle fois – et pour une chicane de procédure – du même dossier, l’affaire d’Outreau, le « plus grand fiasco judiciaire français ».Ce vendredi 29 mai 2015, le procès entre dans son dernier tiers, et c’est un homme à lunettes, en élégant chandail, qui témoigne à la barre. Il se présente : « Retraité. » Gilbert Delobel a tenu pendant vingt ans le sex-shop de la rue des Religieuses-Anglaises, à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Sa boutique aurait été l’épicentre d’un réseau pédophile international. « Qu’est-ce que vous en pensez ? », lui demande le président. L’autre rigole. « Rien. » Le président continue : « Vous connaissez Daniel Legrand ? » « Jamais vu. » Pendant toute l’instruction, Myriam Badaoui et un couple de voisins avaient accusé Daniel Legrand et son père de diriger « une entreprise d’attouchements », convoyant des enfants par voitures entières vers leur maison en Belgique. « Le fils tenait le sex-shop pendant que son père m’enculait », raconte Myriam Badaoui à longueur d’interrogatoire.A la barre, le retraité Delobel secoue la tête. Il ne connaît rien de tout cela, si ce n’est Thierry Delay, le mari de Myriam Badaoui. Un bon client. A la fin des années 1990, il venait deux fois par semaine, toujours seul, « acheter des gadgets ». « Vous voulez dire des godemichés ? », demande le président. « C’est ça. »« Vous êtes sur la liste »Dans l’après-midi qui s’avance, le public bâille de plus en plus à mesure que le président Dary détricote à nouveau l’invraisemblable pelote du « meurtre de la petite fille belge ». Daniel Legrand s’était accusé en janvier 2002 d’avoir assisté à la mise à mort d’une enfant dans l’appartement des Delay, avant de se rétracter deux mois plus tard. Il espérait piéger ses accusateurs. Les gens quittent la salle. Ceux qui restent vont brutalement se réveiller.Il est presque 16 h 30 quand un médecin vient témoigner à son tour. A Outreau, quartier de la Tour du Renard, il a soigné la famille Delay jusqu’en février 2001, à l’arrestation de Myriam Badaoui et de son mari, dénoncés par leurs enfants. Dans la foulée, une première vague d’interpellations a eu lieu, mais c’est la seconde qui a marqué le médecin, en novembre 2001. Lui n’est pas inquiété alors, mais il sent une rumeur monter autour de lui. Son nom se murmure à l’épicerie, chez les représentants en pharmacie. Il veut croire à une homonymie jusqu’à ce que des journalistes lui annoncent : « Vous êtes sur la liste. » Le médecin se présente au commissariat. On le renvoie. Il appelle le juge d’instruction. Pas de réponse. Il écrit. Toujours rien.Trois mois plus tard, des policiers l’embarquent à 7 h 55, le 26 février 2002. Devant la cour d’assises, le président Dary préfère ne pas lire publiquement ce dont l’accusent à l’époque Myriam Badaoui et deux de ses enfants. Mais contrairement aux personnes mises en cause avant lui, le médecin est relâché le jour même.« Prise de conscience »Le dossier a, en effet, considérablement évolué entre-temps. Le meurtre de la petite fille s’apprête à tourner au non-lieu, la piste belge s’est effondrée, aucune écoute téléphonique, pas de mouvement d’argent, les enquêteurs peinent à rassembler quelques indices matériels en dehors des aveux et dénonciations de Myriam Badaoui, suivie par un couple de voisins.« En continuant à les écouter, nous allions nous retrouver avec la moitié de la population d’Outreau accusée et l’autre victime », a expliqué quelques jours plus tôt François-Xavier Masson, du SRPJ de Lille, devant les assises de Rennes. Dans l’affaire d’Outreau, 70 personnes au moins ont été mises en cause dans des conditions comparables, moins d’un tiers arrêtées et 13 finalement acquittées.« L’absence de mise en examen de certaines personnes pourtant accusées par les enfants et Myriam Badaoui est vraisemblablement le fait d’une prise de conscience, jamais reconnue par le juge d’instruction ni le procureur de la République », a conclu de son côté la commission parlementaire, saisie après les acquittements. Et le docteur ? A l’audience de Rennes, il se trouve justement que Myriam Badaoui en avait parlé en pleurant : « Je l’avais accusé par vengeance », après une histoire confuse où un de ses fils était battu.RumeursA Rennes, Patrice Reviron, avocat de la partie civile prend la parole. « Quelle est votre pratique Internet, docteur ? » Le médecin explique qu’il lui est arrivé de se retrouver sur des sites illégaux, pédophiles par exemple, en surfant sur des portails pornographiques. Il l’avait déjà dit en garde à vue, affirmant se déconnecter aussitôt. A l’époque, il avait aussi proposé la saisie de son ordinateur.« L’a-t-on fait ? », demande Me Reviron. C’est non. Alors l’avocat hausse brutalement la voix : « Et bien, moi, ça m’étonne. »Un silence de plomb s’abat sur les assises. L’avocat général se lève. « On va arrêter les sous-entendus. » Et comme une provocation, il demande : « Etiez-vous le médecin d’un groupe pédo-criminel ? Etiez-vous appelé à soigner des enfants qui étaient “trop abîmés” ? Etes-vous copain avec la police ou des magistrats ? »Aux assises de Rennes, c’est la première fois qu’une digue se rompt vraiment. Dans leurs flots invisibles et furieux, quelques sites Internet, un livre, des blogs se sont remis à charrier des rumeurs autour d’une quarantaine de noms dans l’affaire Outreau.Florence Aubenas (Rennes - envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gilles Rof Combien Manuel Valls a-t-il réellement promis à Marseille et à sa future métropole ce vendredi 29 mai ? Au terme d’une journée marathon, commencée par un petit déjeuner avec le maire UMP de la ville Jean-Claude Gaudin et six présidents d’EPCI (établissement public de coopération intercommunale), et bouclée par une visite à l’usine Airbus Helicopters de Marignane, le chef du gouvernement laisse dans son sillage deux promesses. Celle de « prendre à bras le corps » les problèmes de ce territoire, et celle de tenir une très longue liste d’engagements. Certains chiffrés et dotés d’un calendrier. D’autres relevant plus de la déclaration d’intention politique.Les plus clairs des engagements du gouvernement sont ceux contenus dans le Contrat plan Etat-région (CPER). Un document portant sur la période 2015-2020, signé au conseil régional PACA en début d’après-midi par Manuel Valls et son président socialiste, Michel Vauzelle. Sur la somme totale de 1,67 milliard d’euros d’investissements publics, l’Etat a fixé sa part à 826 millions d’euros – 61 millions d’euros de plus que pour le plan précédent. « Si on ajoute les crédits du plan Campus et ceux du Plan d’investissement d’avenir, a calculé M. Valls à la tribune de l’hémicycle régional, cela fait un investissement de l’Etat de 1,6 milliard d’euros pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur ». Fustigeant « ceux qui estiment que l’Etat ne fait pas assez », le premier ministre a rappelé à ses détracteurs locaux que c’était « son » gouvernement et celui de Jean-Marc Ayrault qui « avaient fait les choses » pour Marseille et son territoire.Lire aussi :Manuel Valls à Marseille pour concrétiser les engagements financiers de l’EtatQuelques minutes avant l’arrivée de M. Valls, les conseillers régionaux UMP-UDI et Front national ont quitté l’hémicycle pour marquer leur désaccord. La veille, seize grands élus UMP, dont le député-maire de Nice, Christian Estrosi, candidat aux élections régionales de décembre, avaient cosigné une lettre dénonçant un « abandon financier programmé » par l’Etat. « Ce n’est pas parce qu’on est en campagne régionale qu’il faut dire ce genre de bêtises », a rétorqué Manuel Valls à l’attention de l’ancien ministre délégué à l’industrie de Nicolas Sarkozy.Le CPER prévoit notamment d’investir 775 millions d’euros dans le domaine des transports. Dans cette enveloppe, près de 400 millions iront au réseau ferroviaire, avec l’amélioration de la peu performante desserte Aix-Marseille et les liaisons entre les métropoles niçoise et marseillaise. Quelque 78 millions seront également consacrés à l’amélioration des bassins du Grand Port maritime de Marseille, que le premier ministre souhaite voir atteindre le « niveau des ports de l’Europe du Nord les plus modernes ».« Le soutien aux métropoles, les questions de l’emploi et de la transition écologique sont au cœur de ce contrat », a expliqué Manuel Valls. Des projets à hauteur de 281 millions d’euros sur la recherche et l’innovation, 275 millions d’euros sur la transition écologique dont 146 consacrés « à la reconquête de la biodiversité », figurent dans les engagements conjoints de l’Etat et de la Région. Enfin, dans le domaine de la solidarité, le CPER prévoit également 107,5 millions d’euros sur 23 opérations de rénovation urbaine (dont 12 dans les Bouches-du-Rhône), hors des habituels crédits de l’Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU).Une métropole Aix-Marseille-Provence en 2016Dans la matinée, le premier ministre s’était concentré sur un autre sujet : la future métropole Aix-Marseille-Provence. Au sortir du comité interministériel exceptionnel organisé à la préfecture, en présence de six ministres et de trois secrétaires d’Etat, M. Valls a rappelé « son attachement » personnel à la « capitale méditerranéenne de la France », et sa détermination à voir la métropolisation souhaitée par le gouvernement prendre son élan. « Dans les faits, elle est déjà là », a expliqué Manuel Valls, assurant les élus de la présence de l’Etat pour les aider à bâtir cette métropole prévue au 1er janvier 2016, regroupant 92 communes et 1,8 million d’habitants.Si la volonté est affichée, le programme « d’accompagnement du développement de la métropole » présenté par le premier ministre n’est pas doté d’une enveloppe globale précise, ce qui lui a valu de sérieuses critiques des élus UMP, Jean-Claude Gaudin en tête.Certaines mesures bénéficient d’un calendrier fixe : création de douze nouvelles classes pour les enfants de moins de 3 ans dans les quartiers populaires de Marseille et recrutement de 200 jeunes en service civique à la rentrée 2015, ouverture du premier tronçon de la rocade routière L2 au premier trimestre 2016, plan de rénovation des copropriétés dégradées fin 2016…D’autres tracent une direction dans laquelle l’Etat assure vouloir s’engager, comme le financement de l’étude du prolongement du tramway vers les quartiers nord de la ville… « Nous agissons avec lucidité et modestie, a insisté le chef du gouvernement. Nous savons que cela prendra du temps. » M. Valls s’est placé dans la continuité d’action du pacte de sécurité et de cohésion sociale lancée par son prédécesseur. Sur les 37 millions d’euros promis à Marseille par M. Ayrault, les services de l’Etat assurent que 30 ont déjà été investis. 30 millions d’euros, c’est la dotation que le gouvernement pourrait exceptionnellement ajouter en 2016 pour « permettre la mise en place de la métropole Aix-Marseille Provence ». Une enveloppe de 100 millions d’euros reste à utiliserAu cours d’un petit déjeuner « républicain mais tendu », selon un participant, Manuel Valls a rencontré les présidents des communautés de communes, toujours remontés contre le projet. Face à leurs accusations de « ne pas mettre les moyens nécessaires », le premier ministre a joué la compréhension et la fermeté. « Dans ce domaine, il faut éviter la démagogie, a-t-il prévenu. Ceux qui ont combattu férocement la métropole ne peuvent aujourd’hui expliquer qu’il faut des centaines de millions supplémentaires de l’Etat pour la faire vivre. » En plus des budgets des six EPCI fusionnés – soit près de 2,7 milliards d’euros – la métropole Aix-Marseille doit recevoir annuellement une dotation de base de 50 millions d’euros de l’Etat.Au cours de son déplacement, Manuel Valls a souhaité placer les élus locaux devant leurs responsabilités. Au sujet des crédits de l’Agence nationale de rénovation urbaine, il a regretté qu’une enveloppe de 100 millions d’euros reste à utiliser par la ville de Marseille avant la fin 2015. « Il ne suffit pas de demander des crédits supplémentaires, il faut déjà utiliser ceux qui ont été attribués », a fait remarquer le chef du gouvernement, pointant le manque de volonté politique. Manuel Valls a également menacé les communes qui n’atteignent pas les quotas légaux en matière de logements sociaux « de renvoyer vers les préfets, permis de construire et droits de préemption ». « La région PACA détient le triste record des communes ne respectant pas leurs obligations en matière de mixité sociale », a regretté le premier ministre, avant d’assurer : « L’Etat veut aider Marseille, agir dans tous les domaines. Mais ici, plus qu’ailleurs, l’Etat doit incarner l’intérêt général. »Gilles RofJournaliste au Monde Claire Ané Les 920 000 jeunes affiliés à La Mutuelle des étudiants (LMDE), vont bientôt dire adieu aux longs délais de remboursement de soins, la non-délivrance de carte Vitale et autres galères. En vertu de l’accord conclu, jeudi 28 mai, avec l’Assurance maladie, celle-ci gérera leur régime obligatoire de sécurité sociale à compter de la rentrée 2015.Concrètement, ils bénéficieront d’« une prise en charge plus simple, plus rapide et plus efficace », a promis Nicolas Revel, directeur général de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam). « La gestion était désastreuse, les délais de remboursement beaucoup trop longs, l’entrée et la sortie de La Mutuelle difficiles. Les étudiants ne parvenaient pas non plus à nous joindre en cas de problème », a reconnu Anne-Marie Cozien, administratrice provisoire de la première mutuelle étudiante, qui croule sous les dettes et a été placée sous sauvegarde judiciaire en février. Ses dysfonctionnements ont été sévèrement critiqués par la Cour des comptes, et dans un récent rapport du Défenseur des droits.Lire aussi :Mutuelles étudiantes : le Défenseur des droits relève des difficultés d’accès aux soinsDémarches simplifiéesA compter du 1er octobre, les soins seront remboursés en moins de sept jours avec la carte vitale, et la part mutuelle devrait elle aussi être versée plus vite. Les étudiants pourront effectuer leurs démarches sur Internet, via leur compte Ameli, et consulter leur historique de remboursement. Ils pourront obtenir des réponses à leurs questions, par mail en moins de 48 heures, grâce à un numéro de téléphone dédié aux affiliés LMDE, avec une durée d’attente moyenne de 2 minutes 30, ou dans les points d’accueil de l’Assurance maladie. Des démarches simplifiées en cas de déménagement. A l’issue de leurs études, le transfert vers le régime de base sera fluide et simplifié.Une cellule de conciliation est aussi prévue pour le traitement des situations les plus complexes, y compris pour les réclamations antérieures au 1er octobre 2015. Elles risquent d’être nombreuses…. « Absence de délivrance de la carte Vitale, de prise en compte des déclarations de médecin traitant ou d’affection de longue durée », les défaillances pointées récemment par le Défenseur des droits ne manquent pas.Les étudiants seront en revanche directement en relation avec la LMDE pour leur affiliation lors de leurs inscriptions dans le supérieur. La mutuelle prévoit par ailleurs de renforcer ses actions de prévention (sida, addictions, MST, problèmes psychologiques…) à destination de ses adhérents. Pour les quelque 5 % d’étudiants qui ont choisi le pan « complémentaire » santé facultative de la LMDE, la question n’est pas encore tranchée, mais une reprise par la mutuelle Intériale est évoquée.Lire aussi :Sortie de crise à La Mutuelle des étudiantsClaire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Rey-Lefebvre Le tribunal d’instance de Rennes a ordonné vendredi 29 mai l’expulsion immédiate des squatteurs qui occupaient depuis 2013 la maison de Maryvonne Thamin, rue de Châtillon, à Rennes. Le juge a non seulement refusé d’accorder un délai de deux mois qu’avait réclamé Me Stéphanie Pelletier, l’avocate de trois des occupants, mais a aussi accordé le concours de la force publique. Les squatteurs sont également condamnés à verser à la partie adverse 800 euros au titre des frais de justiceLire aussi :Maryvonne, les squatteurs et les Bonnets rougesLa propriétaire de 83 ans, Maryvonne Thamin pourra donc récupérer sa maison et la mettre en vente comme c’est son projet. Mais dans quel état sera son bien ? S’interroge son avocat Me Philippe Billaud, qui précise que les squatteurs ont plié bagage dès jeudi. Dans leur précipitation, ils ont laissé tomber sur la chaussée une enveloppe dont le contenu en dit un peu plus sur leur personnalité et motivations : « Kill the capitalism », « Contre la police, contre toute autorité, révolution sociale et libertaire », « sans papier, sans frontière, personne n’est illégal », « bouffer du facho, mais pas des animaux », peut-on lire sur des autocollants glissés dans cette enveloppe.Cette affaire a donné lieu à des confrontations musclées : le 3 mai, notamment, la police a dû mettre un terme à un affrontement entre militants d’extrême-droite, venus soutenir la propriétaire et cherchant à déloger les occupants, et militants d’extrême-gauche, venus prêter main-forte aux squatteurs.Surenchères de propositions de loiLes représentants des propriétaires, et des hommes politiques comme Marc-Philippe Daubresse, député UMP du Nord et ministre du logement dans le gouvernement Raffarin (entre 2004 et 2005), ont aussi remis en cause la protection supposée des squatteurs et la loi droit au logement opposable du 5 mars 2007. Pourtant, cette loi « Dalo », portée par Jean-Louis Borloo (alors ministre du logement) et adoptée à l’unanimité, ne protège pas les squatteurs, mais les squattés. L’article 38 permet en effet aux locataires en titre et aux propriétaires victimes d’intrusion dans leur domicile de saisir le préfet, pour qu’il procède sans décision de justice à l’expulsion des intrus. Mais dans le cas de Maryvonne Thamin, cette maison inoccupée depuis des années ne constituait plus son domicile et ne permettait donc pas au préfet d’intervenir sans décision de justice, celle-là même qu’a obtenue la propriétaire ce vendredi.Depuis la médiatisation de cette affaire, les hommes politiques de droite font assaut de propositions. Avec 40 de ses collègues, le député UMP du Vaucluse Julien Aubert a annoncé sur son blog avoir déposé le 20 mai une proposition de loi modifiant l’article 38 de la loi Dalo et créant un délit d’occupation du bien d’autrui sans droit ni titre, sanctionnable d’un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende. Le député de l’Essonne Nicolas Dupont-Aignan lui a emboîté le pas en déposant jeudi sur le bureau de l’Assemblée nationale un texte assez similaire.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.05.2015 à 13h35 • Mis à jour le29.05.2015 à 13h36 Un migrant a été grièvement blessé par une arme à feu dans la nuit du jeudi 28 au vendredi 29 mai, indique le parquet de Boulogne-sur-Mer. « Une enquête est en cours pour tentative d’homicide volontaire qui vise à chercher l’arme et l’auteur des coups de feu et c’est la PAF [police aux frontières] qui a été saisie car c’est en lien avec des faits de passeurs », a indiqué le procureur de Boulogne-sur-Mer, Jean-Pierre ValensLes violences de la nuit sont dues « vraisemblablement » à des luttes entre passeurs et de territoire, a-t-il précisé. Environ 2 300 migrants, selon la préfecture, notamment afghans, soudanais, érythréens et syriens, vivent dans des tentes ou des abris de fortune à Calais, où ils essaient de passer en Grande-Bretagne.Un centre d’accueil de jour a été ouvert mi-janvier à l’est de Calais pour tenter de faire face à l’afflux de migrants, leur offrant notamment des repas. « L’ouverture du centre Jules-Ferry a fait beaucoup de bien mais il n’empêche qu’il y a un afflux de migrants encore tout à fait exceptionnel », a souligné M. Valensi. Maryline Baumard (Wattrelos, envoyée spéciale) Emile Anquetil goûte peu le débat qui enflamme la frontière franco-belge. Le sexagénaire coule des jours heureux à 50 mètres du territoire français et à deux pas des gens du voyage installés sur l’aire d’accueil de Wattrelos, dans le département du Nord – « ceux qu’on voudrait voir disparaître », précise-t-il en lavant son camping-car, ce lundi 25 mai. « Il faut sortir de l’ère des murs, estime M. Anquetil. Berlin a détruit le sien, on fera pareil la nuit ici, si on nous en construit un. J’ai pas passé la moitié de ma vie à jouer au chat et à la souris avec les douaniers pour laisser le retour d’une frontière. »La commune de Wattrelos, limitrophe de Mouscron en Belgique, compte en fait ériger une séparation de 2,4 mètres de hauteur et de 5 cm de large sur une vingtaine de mètres, entre la nouvelle aire d’accueil, prévue pour 2016, et les premiers riverains belges. Ce nouveau camp, prévu pour accueillir les caravanes de quatorze familles du voyage sédentarisées depuis des années, sera plus près de la frontière que le précédent.Avant même que l’on ait sorti les truelles, la séparation achoppe sur une double symbolique. Difficile de construire un mur sur le tracé d’une frontière abolie par l’Europe. Surtout quand il s’agit de faire disparaître de sa vue un groupe d’habitants. Ce débat, qui est... 29.05.2015 à 05h50 • Mis à jour le29.05.2015 à 09h09 L’Assemblée nationale a inscrit dans le projet de loi sur le dialogue social que les maladies psychiques pouvaient être reconnues comme maladies professionnelles, via des amendements des députés PS et du gouvernement, dans le cadre du débat sur le burn-out.Porté par l’ancien ministre Benoît Hamon et cosigné par tout le groupe socialiste, cet amendement, identique à celui du gouvernement, dispose que « les pathologies psychiques peuvent être reconnues comme maladies d’origine professionnelle » aux mêmes conditions que les autres affections.Lire (en édition abonnés) :La difficile reconnaissance du burn-outLa prise en compte de ces pathologies se fera via le système complémentaire de reconnaissance des maladies professionnelles, l’inscription dans le tableau des maladies professionnelles n’étant pas adaptée à la spécificité et à la complexité de ces pathologies, selon l’exposé des motifs de l’amendement gouvernemental.Le ministre du travail « réservé »Ces cas feront l’objet d’un traitement spécifique par les caisses primaires d’assurance-maladie et les comités régionaux de reconnaissance des maladies professionnelles, selon des modalités qui seront précisées par décret. Pourrait notamment être envisagée la participation de praticiens spécialisés en psychiatrie à l’examen de ces dossiers.S’il a reconnu que « les maladies psychiques liées au travail, en particulier le syndrome d’épuisement professionnel, dit “burn-out”, sont une réalité » et évoqué « de vraies souffrances individuelles » liées à ce syndrome, le ministre du travail François Rebsamen a parlé d’un « problème complexe ».Il s’est montré « réservé » à une inscription du burn-out dans la classification des maladies professionnelles, « qui pourrait satisfaire tout le monde a priori mais qui aurait peu de réalité, à part un aspect médiatique ».« La meilleure solution » est de permettre la reconnaissance du burn-out par les comités régionaux, a plaidé M. Rebsamen, insistant sur la « priorité absolue » de la prévention, au travers notamment d’un guide à destination des employeurs, et sur le futur plan santé au travail en discussion avec les partenaires sociaux.Lire aussi :Le « burn-out » reste mal défini, mal quantifié Benoît Hopquin Scène de genre politico-médiatique, jeudi 28 mai, devant la 17ème chambre du tribunal correctionnel de Paris, chargée de la presse. Branle-bas même, de par la qualité des protagonistes. Etait étudiée devant les juges la plainte de François Fillon, ancien premier ministre, contre Jean-Pierre Jouyet, actuel secrétaire général de l’Elysée, contre le journal Le Monde et lemonde.fr, contre les éditions Stock et contre deux journalistes de renom, Gérard Davet et Fabrice Lhomme. François Fillon est présent à l’audience. Jean-Pierre Jouyet est en revanche absent, même s’il va être le personnage central de débats qui dureront plus de dix heures.Lire aussi notre décryptage : Tout comprendre à l'affaire Jouyet-FillonDans un long mais indispensable préambule, la présidente de la cour, Fabienne Siredey-Garnier, tente de camper les faits ou plutôt leur impossible entrelacs. Dans un livre, « Sarko s’est tuer », puis dans une série d’articles parus en novembre 2014, les deux journalistes évoquaient un déjeuner qui s’est tenu le 24 juin, entre Jean-Pierre Jouyet et François Fillon. Les deux hommes entretenaient des relations de proximité, M. Jouyet ayant été deux ans ministre des affaires européennes dans le gouvernement Fillon. Selon les deux journalistes, au cours de ce repas, il aura été question des affaires qui commençaient à éclore autour de l’UMP, et de l’une d’entre elles, plus particulièrement : le remboursement par l’UMP des dépassements de dépenses survenues lors de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012. La magistrate rappelle le contexte de concurrence politique entre MM. Sarkozy et Fillon au sein de l’UMP, le tohu-bohu que provoqua la révélation du contenu de cette rencontre Fillon-Jouyet, le sentiment que l’ancien premier ministre tentait d’enfoncer son rival, le trahissait même.Fillon dénonce une « farce »Mme Siredey-Garnier lit ensuite le décryptage des dix minutes de conversation enregistrée par les deux journalistes lors de leur rencontre avec M. Jouyet, le 20 septembre 2014. Sans fioritures ni précautions oratoires, Jean-Pierre Jouyet y affirme que François Fillon lui aurait demandé de faire accélérer les procédures contre Nicolas Sarkozy, de « taper vite », de lui « casser les pattes » alors qu’était annoncé le retour de l’ancien président de la République dans la vie politique. La présidente évoque les démentis formels de M. Fillon qui ont suivi, les revirements de M. Jouyet qui dément à demi-mot puis confirme à demi-mot les propos. Elle tente de résumer les divergences entre les versions de cet épisode. En fait, elles différent en tout. Il n’est qu’une chose reconnue par tous : le déjeuner a bien eu lieu.Pendant cet exposé, François Fillon est resté marmoréen, le menton légèrement relevé, les joues parfois traversé de rougeurs agacées. Puis il prend la parole et lit une déclaration écrite sur une feuille blanche qu’il tient d’une main tremblante d’émotion. Il rappelle que c’est la première fois qu’il s’exprime ainsi, à la barre d’un prétoire. « Je ne peux supporter la manœuvre visant à salir mon honneur dont je suis victime. Je n’accepte pas une telle salissure ». Il réfute « l’attitude abjecte » qui lui a été prêtée. Il donne en gage « toute sa vie politique » : « Je n’ai jamais été mêlé à une affaire. Je n’ai jamais fait pression ou tenté de faire pression sur l’appareil judiciaire. Jamais je n’aurais pu solliciter une intervention contre le président de la République que j’ai accepté de servir malgré nos différences ». Il dénonce ensuite une « farce » : « J’aurais été remettre mon destin et mon honneur dans les mains de mes adversaires politiques ». Et de conclure : « Je n’accepte pas la victoire du mensonge et du calcul ».Après ce préambule, interrogé, relancé par la présidente sur les propos qui lui sont prêtés dans les enregistrements de Jean-Pierre Jouyet, François Fillon n’a qu’une réponse : « Ils sont inventés », trois fois il le répète. Il insiste : « Je n’ai jamais évoqué les affaires en cours dans ma famille politique ». Avant enfin de livrer le fond de sa pensée. « Je ne peux pas ne pas y voir le fait qu’il [Jean-Pierre Jouyet] était en service commandé. Ce n’est pas quelqu’un de maladroit ou qui n’aurait pas réfléchi à ce qu’il faisait ». Il se montre plus direct encore en évoquant « une affaire d’Etat », « une opération montée avec deux objectifs : me décrédibiliser et semer la zizanie dans ma famille politique ». La ligne de François Fillon et de ses avocats est tracée pour la journée, celle du complot visant à le détruire politiquement.« Les personnalités publiques doivent assumer leurs propos »Il y avait un troisième protagoniste du déjeuner : Antoine Gosset-Grainville, qui joua les intermédiaires entre les deux hommes, organisa la rencontre, fort de ses bonnes relations avec l’un et l’autre. Le voilà justement qui est appelé à la barre comme témoin, celui qui paya l’addition de ce déjeuner chez Ledoyen. La voix est suave, les mots pesés au trébuchet mais catégoriques. « Aucun des propos que vous évoquez n’ont été tenus ». Le repas n’a porté que sur l’Europe, sur l’éventualité d’une candidature de Fillon à la tête d’une instance européenne : la rencontre devait sonder l’attitude qu’aurait l’Elysée dans une telle hypothèse.Les avocats de la défense lui font remarquer qu’à d’autres moments, il a affirmé qu’il n’y avait pas d’ordre du jour. Il s’enferre un peu, revient à l’essentiel : « le sujet des affaires n’a pas été évoqué », insiste-t-il encore, une fois, deux fois, trois fois. Plus hésitantes sont ses réponses quand on lui demande pourquoi Jean-Pierre Jouyet aurait affabulé devant les journalistes. « Il invente ? », insiste deux fois la présidente. Chaque fois, le témoin use de périphrases pour ne pas répondre. « Mensonge par omission », conclut un des avocats des journalistes, François Saint-Pierre. « Cela ne correspond pas à ce qui a été dit au déjeuner », dit une dernière fois le témoin avant de se retirer.L’audience tourne alors à une longue bataille de dates, calendrier contre calendrier. François Fillon assure n’avoir connu l’existence d’un risque pénal, lié au remboursement par l’UMP de dépenses qui incombaient au candidat Sarkozy, qu’après le déjeuner du 24 juin. Comment, alors, aurait-il pu en parler à ce déjeuner ? Les journalistes et leurs avocats tentent de démontrer que les menaces pénales étaient connues à l’UMP dès le 20 juin, donc avant le fameux déjeuner.Rappelés à la barre, les deux journalistes du Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, nommés interlocuteur 1 et interlocuteur 3 sur les transcriptions du 20 septembre, défendent le sérieux de leur travail journalistique. Le matin, ils avaient déjà expliqué avoir vérifié l’information, multiplié les sources, quatre selon leur décompte, à l’UMP ou à l’Elysée. Ils ont par ailleurs envoyé à François Fillon des SMS, cinq au total, demandant des entretiens qu’ils n’eurent jamais. Ces SMS évoquant les affaires financières n’étaient pas assez explicites, ont rétorqué les avocats de la partie civile et François Fillon. « S’ils m’avaient précisé le sujet, j’aurais accepté. A aucun moment, les auteurs de ce livre m’ont contacté sur le déjeuner et les propos que j’y ai tenus ».Gérard Davet et Fabrice Lhomme se défendent d’avoir brisé le off et fait état d’une conversation qui n’avait vocation à être publiée, comme le leur a reproché Jean Veil, avocat de M. Jouyet. Ils détaillent les conditions de l’entretien, le 20 septembre, estimant notamment que la présence de deux téléphones en mode enregistreur ne pouvait être ignorée de leur interlocuteur. Ils expliquent comment cet entretien était passé par l’intermédiaire tout ce qu’il y a de plus officiel du service de presse. Les deux journalistes ont ensuite rappelé M. Jouyet pour les prévenir de la parution de cette histoire de déjeuner dans le livre, sans que M. Jouyet ne trouve à redire. « Les personnalités publiques doivent assumer leurs propos. Je n’ai aucun regret », estime Fabrice Lhomme, ajoutant : « Je n’ai jamais violé de off ». « On a avancé en toute transparence », assure Gérard Davet.Lire aussi l'analyse (en édition abonnés) :Jean-Pierre Jouyet, l’ami qui parle tropJugement mis en délibéré au 9 juilletPuis sont enfin diffusées dans la salle les quelque dix minutes de la conversation entre M. Jouyet et les deux journalistes, largement à bâtons rompus. François Fillon écoute les propos du secrétaire général. Qu’a-t-il pu penser à cet instant, en entendant crûment Jean-Pierre Jouyet, un homme en qui il avait confiance, un ami sans doute, parler aussi crûment d’un rendez-vous censé être discret, voire secret ? M. Fillon rejoint-il à cet instant les pensées de son avocat, Me Jean-Pierre Versini-Campinchi, qui n’a pas hésité à comparer ce qu’il a entendu aux délateurs des années noires. « C’est glaçant », a estimé l’avocat. Pour ce dernier, il n’y a qu’une hypothèse plausible : « C’est une manipulation politique. On met le cataclysme à l’UMP. Ce qui n’était pas prévu, c’est que MM Davet et Lhomme décident de fracasser leurs sources ». « C’est une affaire d’Etat », poursuit-il, en donnant le nom de l’instigateur supposé : François Hollande. Puis Orly Rezlan, également avocate de M. Fillon, a attaqué le travail des journalistes du Monde, dénoncé leur « recherche du sensationnel ». « Ils n’ont réalisé aucune enquête », a-t-elle insisté. Plus tard : « Ils ont exécuté François Fillon avec une insoutenable légèreté ».La procureure Annabelle Philippe n’a retiré des débats qu’une seule certitude : « On ne sait pas ce qui s’est passé lors de ce déjeuner et on ne le saura jamais ». A ses yeux, même l’enregistrement fourni ne permet pas de savoir formellement ce qui s’est dit entre les deux hommes. Cela reste et restera parole contre parole. « J’ai du mal à qualifier l’enquête [des deux journalistes] de très sérieuse au regard des exigences de la jurisprudence », assure-t-elle. Mais la procureure estime que l’intérêt général de leur travail est évident tout comme leur bonne foi. Elle a donc requis « de ne pas retenir de responsabilités » pénales contre eux et contre Jean-Pierre Jouyet. Jean Veil, très discret toute la journée, a plaidé « la naïveté, la franchise et la transparence » de ce dernier. Appelé comme complice de la diffamation, il serait plutôt, aux yeux de son conseil, victime du « harcèlement et de la légèreté des journalistes », le plaçant « dans une situation extraordinairement déplaisante ».Premier défendeur des journalistes, Christophe Bigot a estimé que ceux-ci n’ont pas diffamé. Ils n’ont fait que décrire les mœurs politiques, telles qu’on les connaît. « François Fillon vient chercher un brevet de vertu devant la cour ». Marie Burguburu est allée plus loin dans cette démonstration. « Il n’y a procès que parce que les faits sont vrais et révélés de manière précise ». Pour l’avocate, François Fillon ne pouvait que réagir à ce dévoilement cru des manières politiques. « Politiquement, il était en danger. » François Saint-Pierre a enfoncé le clou. « S’il a voulu ce procès, c’est pour se justifier vis-à-vis des siens. C’était le moyen nécessaire pour lui de répondre aux accusations de son propre parti ». Mais, à ce moment, François Fillon a déjà quitté la salle. Le jugement a été mis en délibéré jusqu’au 9 juillet.Lire notre enquête : Fillon a sollicité l'Elysée pour accélérer les poursuites judiciaires contre SarkozyBenoît HopquinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Chapuis Une victoire sans fanfare. Jean-Christophe Cambadélis a été élu jeudi 28 mai premier secrétaire du Parti socialiste. L’annonce a été faite par Christophe Borgel, le responsable des élections au siège du PS à Paris, dans un silence de cathédrale, seulement troublé par les quelques journalistes présents.Lire :Les trois défis de Cambadélis pour être conforté à la tête du PSAvec plus de 70 % des voix, le patron de la motion A, soutenue par le gouvernement, devance Christian Paul premier signataire de la motion des frondeurs. Le vote dépourvu de suspense n’a pas déplacé les foules. A peine 60 000 militants socialistes se sont déplacés aux urnes. La participation a logiquement chuté entre les deux tours, passant de 55 % à 50 %. La motion A de M. Cambadélis avait recueilli 60 % des votes lors du premier tour jeudi 21 mai, devant la motion B de M. Paul (29 %).Cambadélis, premier des socialistesSolférino s’est mis au diapason de cette drôle d’intronisation. Aucune célébration n’a été organisée au siège du parti. Aucun militant n’était présent et peu de responsables avaient fait le déplacement. Mis à part quelques applaudissements pour saluer l’annonce de la victoire de M. Cambadélis dans la salle où sont collectés les résultats, le siège du PS a accueilli la nouvelle dans une forme de torpeur.M. Cambadélis réalise enfin son rêve de toujours : être adoubé par les adhérents socialistes au poste de premier secrétaire. Il occupait le siège depuis sa désignation en conseil national en avril 2014, mais sans avoir reçu l’onction des militants. Il doit désormais composer sa future direction. Elle sera « paritaire et à l’image de la société », affirme-t-il. Il a déjà proposé à la motion C (1,5 % des voix) et à la motion D (9,5 %) d’intégrer le secrétariat national, le gouvernement du parti.Avec la motion B, celle des frondeurs, le rassemblement s’annonce plus complexe. D’après M. Cambadélis, ces derniers ne sont pas « mûrs » pour accepter de participer à la direction. En signe de rassemblement, le premier secrétaire souhaiterait les associer à la rédaction d’une adresse aux Français, lors du congrès du PS à Poitiers du 5 au 7 juin. Mais Christian Paul voudrait de son côté que ce message soit également envoyé au gouvernement, ce que refuse la majorité.Lire aussi :Malgré la défaite, les frondeurs du PS ne désarment pas« Le Parti socialiste a tourné la page de ses divisions »Le député de la Nièvre, qui s’est adressé à la presse dans la cour pavée de Solférino jeudi soir, est le grand perdant de la soirée. Il ne progresse pas en terme de score pour le poste de premier secrétaire par rapport au vote sur les motions de la semaine précédente. Cela signifie qu’il a échoué à amplifier le score de sa motion au premier tour (29 %) sur son nom les militants qui avaient voté pour la motion C ou D.S’il a reconnu sa défaite et a salué dans bureau le nouveau premier secrétaire, M. Paul a cependant estimé que le vote des militants avait exprimé un désir « d’inflexion de la politique du gouvernement » : « Nous prendrons toute notre place dans l’action quotidienne du PS, conscients que les propositions de réformes que nous défendons pour les deux années à venir sont partagées par la majorité des socialistes. »De son côté, Christophe Borgel, proche de M. Cambadélis savourait la victoire, synonyme pour lui de la fin de la fronde au Parlement et des contestations internes : « Le Parti socialiste a tourné la page de ses divisions, pour s’engager dans la bataille de la réussite du quinquennat. »Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.05.2015 à 10h30 • Mis à jour le30.05.2015 à 10h36 | Florence Aubenas (Rennes - envoyée spéciale) La garde à vue venait de commencer quand le policier a demandé à Daniel Legrand, abruptement : « Avez-vous déjà caressé le sexe ou les fesses d’une femme, d’un homme ou d’un enfant ? » L’autre en est resté abasourdi : « Ça me gêne de parler de ça. En fait, je n’ai jamais caressé d’adulte ou d’enfant de ma vie. » La question précédente du policier était : « Etes-vous vierge ? », et la réponse « Oui. » Daniel Legrand a 19 ans alors. « Trois adultes vous accusent de pédophilie », avait continué le policier. Le garçon n’avait rien trouvé d’autre à dire que : « Le ciel me tombe sur la tête. » C’était le 14 novembre 2001.Près de quatorze ans plus tard, à Rennes, Philippe Dary, président de la cour d’assises des mineurs, vient de lire le PV à l’audience. Il commente : « Ce sont des questions plutôt inhabituelles en garde à vue. » Tout est « plutôt inhabituel », il faut dire. Acquitté comme douze autres personnes en 2005, Daniel Legrand doit répondre une nouvelle fois – et pour une chicane de procédure – du même dossier, l’affaire d’Outreau, le « plus grand fiasco judiciaire français ».Ce vendredi 29 mai 2015, le procès entre dans son dernier tiers, et c’est un homme à lunettes, en élégant chandail, qui témoigne à la barre. Il se présente : « Retraité. » Gilbert Delobel a tenu pendant vingt ans le sex-shop de la rue des Religieuses-Anglaises, à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Sa boutique aurait été l’épicentre d’un réseau pédophile international. « Qu’est-ce que vous en pensez ? », lui demande le président. L’autre rigole. « Rien. » Le président continue : « Vous connaissez Daniel Legrand ? » « Jamais vu. » Pendant toute l’instruction, Myriam Badaoui et un couple de voisins avaient accusé Daniel Legrand et son père de diriger « une entreprise d’attouchements », convoyant des enfants par voitures entières vers leur maison en Belgique. « Le fils tenait le sex-shop pendant que son père m’enculait », raconte Myriam Badaoui à longueur d’interrogatoire.A la barre, le retraité Delobel secoue la tête. Il ne connaît rien de tout cela, si ce n’est Thierry Delay, le mari de Myriam Badaoui. Un bon client. A la fin des années 1990, il venait deux fois par semaine, toujours seul, « acheter des gadgets ». « Vous voulez dire des godemichés ? », demande le président. « C’est ça. »« Vous êtes sur la liste »Dans l’après-midi qui s’avance, le public bâille de plus en plus à mesure que le président Dary détricote à nouveau l’invraisemblable pelote du « meurtre de la petite fille belge ». Daniel Legrand s’était accusé en janvier 2002 d’avoir assisté à la mise à mort d’une enfant dans l’appartement des Delay, avant de se rétracter deux mois plus tard. Il espérait piéger ses accusateurs. Les gens quittent la salle. Ceux qui restent vont brutalement se réveiller.Il est presque 16 h 30 quand un médecin vient témoigner à son tour. A Outreau, quartier de la Tour du Renard, il a soigné la famille Delay jusqu’en février 2001, à l’arrestation de Myriam Badaoui et de son mari, dénoncés par leurs enfants. Dans la foulée, une première vague d’interpellations a eu lieu, mais c’est la seconde qui a marqué le médecin, en novembre 2001. Lui n’est pas inquiété alors, mais il sent une rumeur monter autour de lui. Son nom se murmure à l’épicerie, chez les représentants en pharmacie. Il veut croire à une homonymie jusqu’à ce que des journalistes lui annoncent : « Vous êtes sur la liste. » Le médecin se présente au commissariat. On le renvoie. Il appelle le juge d’instruction. Pas de réponse. Il écrit. Toujours rien.Trois mois plus tard, des policiers l’embarquent à 7 h 55, le 26 février 2002. Devant la cour d’assises, le président Dary préfère ne pas lire publiquement ce dont l’accusent à l’époque Myriam Badaoui et deux de ses enfants. Mais contrairement aux personnes mises en cause avant lui, le médecin est relâché le jour même.« Prise de conscience »Le dossier a, en effet, considérablement évolué entre-temps. Le meurtre de la petite fille s’apprête à tourner au non-lieu, la piste belge s’est effondrée, aucune écoute téléphonique, pas de mouvement d’argent, les enquêteurs peinent à rassembler quelques indices matériels en dehors des aveux et dénonciations de Myriam Badaoui, suivie par un couple de voisins.« En continuant à les écouter, nous allions nous retrouver avec la moitié de la population d’Outreau accusée et l’autre victime », a expliqué quelques jours plus tôt François-Xavier Masson, du SRPJ de Lille, devant les assises de Rennes. Dans l’affaire d’Outreau, 70 personnes au moins ont été mises en cause dans des conditions comparables, moins d’un tiers arrêtées et 13 finalement acquittées.« L’absence de mise en examen de certaines personnes pourtant accusées par les enfants et Myriam Badaoui est vraisemblablement le fait d’une prise de conscience, jamais reconnue par le juge d’instruction ni le procureur de la République », a conclu de son côté la commission parlementaire, saisie après les acquittements. Et le docteur ? A l’audience de Rennes, il se trouve justement que Myriam Badaoui en avait parlé en pleurant : « Je l’avais accusé par vengeance », après une histoire confuse où un de ses fils était battu.RumeursA Rennes, Patrice Reviron, avocat de la partie civile prend la parole. « Quelle est votre pratique Internet, docteur ? » Le médecin explique qu’il lui est arrivé de se retrouver sur des sites illégaux, pédophiles par exemple, en surfant sur des portails pornographiques. Il l’avait déjà dit en garde à vue, affirmant se déconnecter aussitôt. A l’époque, il avait aussi proposé la saisie de son ordinateur.« L’a-t-on fait ? », demande Me Reviron. C’est non. Alors l’avocat hausse brutalement la voix : « Et bien, moi, ça m’étonne. »Un silence de plomb s’abat sur les assises. L’avocat général se lève. « On va arrêter les sous-entendus. » Et comme une provocation, il demande : « Etiez-vous le médecin d’un groupe pédo-criminel ? Etiez-vous appelé à soigner des enfants qui étaient “trop abîmés” ? Etes-vous copain avec la police ou des magistrats ? »Aux assises de Rennes, c’est la première fois qu’une digue se rompt vraiment. Dans leurs flots invisibles et furieux, quelques sites Internet, un livre, des blogs se sont remis à charrier des rumeurs autour d’une quarantaine de noms dans l’affaire Outreau.Florence Aubenas (Rennes - envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gilles Rof Combien Manuel Valls a-t-il réellement promis à Marseille et à sa future métropole ce vendredi 29 mai ? Au terme d’une journée marathon, commencée par un petit déjeuner avec le maire UMP de la ville Jean-Claude Gaudin et six présidents d’EPCI (établissement public de coopération intercommunale), et bouclée par une visite à l’usine Airbus Helicopters de Marignane, le chef du gouvernement laisse dans son sillage deux promesses. Celle de « prendre à bras le corps » les problèmes de ce territoire, et celle de tenir une très longue liste d’engagements. Certains chiffrés et dotés d’un calendrier. D’autres relevant plus de la déclaration d’intention politique.Les plus clairs des engagements du gouvernement sont ceux contenus dans le Contrat plan Etat-région (CPER). Un document portant sur la période 2015-2020, signé au conseil régional PACA en début d’après-midi par Manuel Valls et son président socialiste, Michel Vauzelle. Sur la somme totale de 1,67 milliard d’euros d’investissements publics, l’Etat a fixé sa part à 826 millions d’euros – 61 millions d’euros de plus que pour le plan précédent. « Si on ajoute les crédits du plan Campus et ceux du Plan d’investissement d’avenir, a calculé M. Valls à la tribune de l’hémicycle régional, cela fait un investissement de l’Etat de 1,6 milliard d’euros pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur ». Fustigeant « ceux qui estiment que l’Etat ne fait pas assez », le premier ministre a rappelé à ses détracteurs locaux que c’était « son » gouvernement et celui de Jean-Marc Ayrault qui « avaient fait les choses » pour Marseille et son territoire.Lire aussi :Manuel Valls à Marseille pour concrétiser les engagements financiers de l’EtatQuelques minutes avant l’arrivée de M. Valls, les conseillers régionaux UMP-UDI et Front national ont quitté l’hémicycle pour marquer leur désaccord. La veille, seize grands élus UMP, dont le député-maire de Nice, Christian Estrosi, candidat aux élections régionales de décembre, avaient cosigné une lettre dénonçant un « abandon financier programmé » par l’Etat. « Ce n’est pas parce qu’on est en campagne régionale qu’il faut dire ce genre de bêtises », a rétorqué Manuel Valls à l’attention de l’ancien ministre délégué à l’industrie de Nicolas Sarkozy.Le CPER prévoit notamment d’investir 775 millions d’euros dans le domaine des transports. Dans cette enveloppe, près de 400 millions iront au réseau ferroviaire, avec l’amélioration de la peu performante desserte Aix-Marseille et les liaisons entre les métropoles niçoise et marseillaise. Quelque 78 millions seront également consacrés à l’amélioration des bassins du Grand Port maritime de Marseille, que le premier ministre souhaite voir atteindre le « niveau des ports de l’Europe du Nord les plus modernes ».« Le soutien aux métropoles, les questions de l’emploi et de la transition écologique sont au cœur de ce contrat », a expliqué Manuel Valls. Des projets à hauteur de 281 millions d’euros sur la recherche et l’innovation, 275 millions d’euros sur la transition écologique dont 146 consacrés « à la reconquête de la biodiversité », figurent dans les engagements conjoints de l’Etat et de la Région. Enfin, dans le domaine de la solidarité, le CPER prévoit également 107,5 millions d’euros sur 23 opérations de rénovation urbaine (dont 12 dans les Bouches-du-Rhône), hors des habituels crédits de l’Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU).Une métropole Aix-Marseille-Provence en 2016Dans la matinée, le premier ministre s’était concentré sur un autre sujet : la future métropole Aix-Marseille-Provence. Au sortir du comité interministériel exceptionnel organisé à la préfecture, en présence de six ministres et de trois secrétaires d’Etat, M. Valls a rappelé « son attachement » personnel à la « capitale méditerranéenne de la France », et sa détermination à voir la métropolisation souhaitée par le gouvernement prendre son élan. « Dans les faits, elle est déjà là », a expliqué Manuel Valls, assurant les élus de la présence de l’Etat pour les aider à bâtir cette métropole prévue au 1er janvier 2016, regroupant 92 communes et 1,8 million d’habitants.Si la volonté est affichée, le programme « d’accompagnement du développement de la métropole » présenté par le premier ministre n’est pas doté d’une enveloppe globale précise, ce qui lui a valu de sérieuses critiques des élus UMP, Jean-Claude Gaudin en tête.Certaines mesures bénéficient d’un calendrier fixe : création de douze nouvelles classes pour les enfants de moins de 3 ans dans les quartiers populaires de Marseille et recrutement de 200 jeunes en service civique à la rentrée 2015, ouverture du premier tronçon de la rocade routière L2 au premier trimestre 2016, plan de rénovation des copropriétés dégradées fin 2016…D’autres tracent une direction dans laquelle l’Etat assure vouloir s’engager, comme le financement de l’étude du prolongement du tramway vers les quartiers nord de la ville… « Nous agissons avec lucidité et modestie, a insisté le chef du gouvernement. Nous savons que cela prendra du temps. » M. Valls s’est placé dans la continuité d’action du pacte de sécurité et de cohésion sociale lancée par son prédécesseur. Sur les 37 millions d’euros promis à Marseille par M. Ayrault, les services de l’Etat assurent que 30 ont déjà été investis. 30 millions d’euros, c’est la dotation que le gouvernement pourrait exceptionnellement ajouter en 2016 pour « permettre la mise en place de la métropole Aix-Marseille Provence ». Une enveloppe de 100 millions d’euros reste à utiliserAu cours d’un petit déjeuner « républicain mais tendu », selon un participant, Manuel Valls a rencontré les présidents des communautés de communes, toujours remontés contre le projet. Face à leurs accusations de « ne pas mettre les moyens nécessaires », le premier ministre a joué la compréhension et la fermeté. « Dans ce domaine, il faut éviter la démagogie, a-t-il prévenu. Ceux qui ont combattu férocement la métropole ne peuvent aujourd’hui expliquer qu’il faut des centaines de millions supplémentaires de l’Etat pour la faire vivre. » En plus des budgets des six EPCI fusionnés – soit près de 2,7 milliards d’euros – la métropole Aix-Marseille doit recevoir annuellement une dotation de base de 50 millions d’euros de l’Etat.Au cours de son déplacement, Manuel Valls a souhaité placer les élus locaux devant leurs responsabilités. Au sujet des crédits de l’Agence nationale de rénovation urbaine, il a regretté qu’une enveloppe de 100 millions d’euros reste à utiliser par la ville de Marseille avant la fin 2015. « Il ne suffit pas de demander des crédits supplémentaires, il faut déjà utiliser ceux qui ont été attribués », a fait remarquer le chef du gouvernement, pointant le manque de volonté politique. Manuel Valls a également menacé les communes qui n’atteignent pas les quotas légaux en matière de logements sociaux « de renvoyer vers les préfets, permis de construire et droits de préemption ». « La région PACA détient le triste record des communes ne respectant pas leurs obligations en matière de mixité sociale », a regretté le premier ministre, avant d’assurer : « L’Etat veut aider Marseille, agir dans tous les domaines. Mais ici, plus qu’ailleurs, l’Etat doit incarner l’intérêt général. »Gilles RofJournaliste au Monde Claire Ané Les 920 000 jeunes affiliés à La Mutuelle des étudiants (LMDE), vont bientôt dire adieu aux longs délais de remboursement de soins, la non-délivrance de carte Vitale et autres galères. En vertu de l’accord conclu, jeudi 28 mai, avec l’Assurance maladie, celle-ci gérera leur régime obligatoire de sécurité sociale à compter de la rentrée 2015.Concrètement, ils bénéficieront d’« une prise en charge plus simple, plus rapide et plus efficace », a promis Nicolas Revel, directeur général de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam). « La gestion était désastreuse, les délais de remboursement beaucoup trop longs, l’entrée et la sortie de La Mutuelle difficiles. Les étudiants ne parvenaient pas non plus à nous joindre en cas de problème », a reconnu Anne-Marie Cozien, administratrice provisoire de la première mutuelle étudiante, qui croule sous les dettes et a été placée sous sauvegarde judiciaire en février. Ses dysfonctionnements ont été sévèrement critiqués par la Cour des comptes, et dans un récent rapport du Défenseur des droits.Lire aussi :Mutuelles étudiantes : le Défenseur des droits relève des difficultés d’accès aux soinsDémarches simplifiéesA compter du 1er octobre, les soins seront remboursés en moins de sept jours avec la carte vitale, et la part mutuelle devrait elle aussi être versée plus vite. Les étudiants pourront effectuer leurs démarches sur Internet, via leur compte Ameli, et consulter leur historique de remboursement. Ils pourront obtenir des réponses à leurs questions, par mail en moins de 48 heures, grâce à un numéro de téléphone dédié aux affiliés LMDE, avec une durée d’attente moyenne de 2 minutes 30, ou dans les points d’accueil de l’Assurance maladie. Des démarches simplifiées en cas de déménagement. A l’issue de leurs études, le transfert vers le régime de base sera fluide et simplifié.Une cellule de conciliation est aussi prévue pour le traitement des situations les plus complexes, y compris pour les réclamations antérieures au 1er octobre 2015. Elles risquent d’être nombreuses…. « Absence de délivrance de la carte Vitale, de prise en compte des déclarations de médecin traitant ou d’affection de longue durée », les défaillances pointées récemment par le Défenseur des droits ne manquent pas.Les étudiants seront en revanche directement en relation avec la LMDE pour leur affiliation lors de leurs inscriptions dans le supérieur. La mutuelle prévoit par ailleurs de renforcer ses actions de prévention (sida, addictions, MST, problèmes psychologiques…) à destination de ses adhérents. Pour les quelque 5 % d’étudiants qui ont choisi le pan « complémentaire » santé facultative de la LMDE, la question n’est pas encore tranchée, mais une reprise par la mutuelle Intériale est évoquée.Lire aussi :Sortie de crise à La Mutuelle des étudiantsClaire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Rey-Lefebvre Le tribunal d’instance de Rennes a ordonné vendredi 29 mai l’expulsion immédiate des squatteurs qui occupaient depuis 2013 la maison de Maryvonne Thamin, rue de Châtillon, à Rennes. Le juge a non seulement refusé d’accorder un délai de deux mois qu’avait réclamé Me Stéphanie Pelletier, l’avocate de trois des occupants, mais a aussi accordé le concours de la force publique. Les squatteurs sont également condamnés à verser à la partie adverse 800 euros au titre des frais de justiceLire aussi :Maryvonne, les squatteurs et les Bonnets rougesLa propriétaire de 83 ans, Maryvonne Thamin pourra donc récupérer sa maison et la mettre en vente comme c’est son projet. Mais dans quel état sera son bien ? S’interroge son avocat Me Philippe Billaud, qui précise que les squatteurs ont plié bagage dès jeudi. Dans leur précipitation, ils ont laissé tomber sur la chaussée une enveloppe dont le contenu en dit un peu plus sur leur personnalité et motivations : « Kill the capitalism », « Contre la police, contre toute autorité, révolution sociale et libertaire », « sans papier, sans frontière, personne n’est illégal », « bouffer du facho, mais pas des animaux », peut-on lire sur des autocollants glissés dans cette enveloppe.Cette affaire a donné lieu à des confrontations musclées : le 3 mai, notamment, la police a dû mettre un terme à un affrontement entre militants d’extrême-droite, venus soutenir la propriétaire et cherchant à déloger les occupants, et militants d’extrême-gauche, venus prêter main-forte aux squatteurs.Surenchères de propositions de loiLes représentants des propriétaires, et des hommes politiques comme Marc-Philippe Daubresse, député UMP du Nord et ministre du logement dans le gouvernement Raffarin (entre 2004 et 2005), ont aussi remis en cause la protection supposée des squatteurs et la loi droit au logement opposable du 5 mars 2007. Pourtant, cette loi « Dalo », portée par Jean-Louis Borloo (alors ministre du logement) et adoptée à l’unanimité, ne protège pas les squatteurs, mais les squattés. L’article 38 permet en effet aux locataires en titre et aux propriétaires victimes d’intrusion dans leur domicile de saisir le préfet, pour qu’il procède sans décision de justice à l’expulsion des intrus. Mais dans le cas de Maryvonne Thamin, cette maison inoccupée depuis des années ne constituait plus son domicile et ne permettait donc pas au préfet d’intervenir sans décision de justice, celle-là même qu’a obtenue la propriétaire ce vendredi.Depuis la médiatisation de cette affaire, les hommes politiques de droite font assaut de propositions. Avec 40 de ses collègues, le député UMP du Vaucluse Julien Aubert a annoncé sur son blog avoir déposé le 20 mai une proposition de loi modifiant l’article 38 de la loi Dalo et créant un délit d’occupation du bien d’autrui sans droit ni titre, sanctionnable d’un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende. Le député de l’Essonne Nicolas Dupont-Aignan lui a emboîté le pas en déposant jeudi sur le bureau de l’Assemblée nationale un texte assez similaire.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.05.2015 à 13h35 • Mis à jour le29.05.2015 à 13h36 Un migrant a été grièvement blessé par une arme à feu dans la nuit du jeudi 28 au vendredi 29 mai, indique le parquet de Boulogne-sur-Mer. « Une enquête est en cours pour tentative d’homicide volontaire qui vise à chercher l’arme et l’auteur des coups de feu et c’est la PAF [police aux frontières] qui a été saisie car c’est en lien avec des faits de passeurs », a indiqué le procureur de Boulogne-sur-Mer, Jean-Pierre ValensLes violences de la nuit sont dues « vraisemblablement » à des luttes entre passeurs et de territoire, a-t-il précisé. Environ 2 300 migrants, selon la préfecture, notamment afghans, soudanais, érythréens et syriens, vivent dans des tentes ou des abris de fortune à Calais, où ils essaient de passer en Grande-Bretagne.Un centre d’accueil de jour a été ouvert mi-janvier à l’est de Calais pour tenter de faire face à l’afflux de migrants, leur offrant notamment des repas. « L’ouverture du centre Jules-Ferry a fait beaucoup de bien mais il n’empêche qu’il y a un afflux de migrants encore tout à fait exceptionnel », a souligné M. Valensi. Maryline Baumard (Wattrelos, envoyée spéciale) Emile Anquetil goûte peu le débat qui enflamme la frontière franco-belge. Le sexagénaire coule des jours heureux à 50 mètres du territoire français et à deux pas des gens du voyage installés sur l’aire d’accueil de Wattrelos, dans le département du Nord – « ceux qu’on voudrait voir disparaître », précise-t-il en lavant son camping-car, ce lundi 25 mai. « Il faut sortir de l’ère des murs, estime M. Anquetil. Berlin a détruit le sien, on fera pareil la nuit ici, si on nous en construit un. J’ai pas passé la moitié de ma vie à jouer au chat et à la souris avec les douaniers pour laisser le retour d’une frontière. »La commune de Wattrelos, limitrophe de Mouscron en Belgique, compte en fait ériger une séparation de 2,4 mètres de hauteur et de 5 cm de large sur une vingtaine de mètres, entre la nouvelle aire d’accueil, prévue pour 2016, et les premiers riverains belges. Ce nouveau camp, prévu pour accueillir les caravanes de quatorze familles du voyage sédentarisées depuis des années, sera plus près de la frontière que le précédent.Avant même que l’on ait sorti les truelles, la séparation achoppe sur une double symbolique. Difficile de construire un mur sur le tracé d’une frontière abolie par l’Europe. Surtout quand il s’agit de faire disparaître de sa vue un groupe d’habitants. Ce débat, qui est... 29.05.2015 à 05h50 • Mis à jour le29.05.2015 à 09h09 L’Assemblée nationale a inscrit dans le projet de loi sur le dialogue social que les maladies psychiques pouvaient être reconnues comme maladies professionnelles, via des amendements des députés PS et du gouvernement, dans le cadre du débat sur le burn-out.Porté par l’ancien ministre Benoît Hamon et cosigné par tout le groupe socialiste, cet amendement, identique à celui du gouvernement, dispose que « les pathologies psychiques peuvent être reconnues comme maladies d’origine professionnelle » aux mêmes conditions que les autres affections.Lire (en édition abonnés) :La difficile reconnaissance du burn-outLa prise en compte de ces pathologies se fera via le système complémentaire de reconnaissance des maladies professionnelles, l’inscription dans le tableau des maladies professionnelles n’étant pas adaptée à la spécificité et à la complexité de ces pathologies, selon l’exposé des motifs de l’amendement gouvernemental.Le ministre du travail « réservé »Ces cas feront l’objet d’un traitement spécifique par les caisses primaires d’assurance-maladie et les comités régionaux de reconnaissance des maladies professionnelles, selon des modalités qui seront précisées par décret. Pourrait notamment être envisagée la participation de praticiens spécialisés en psychiatrie à l’examen de ces dossiers.S’il a reconnu que « les maladies psychiques liées au travail, en particulier le syndrome d’épuisement professionnel, dit “burn-out”, sont une réalité » et évoqué « de vraies souffrances individuelles » liées à ce syndrome, le ministre du travail François Rebsamen a parlé d’un « problème complexe ».Il s’est montré « réservé » à une inscription du burn-out dans la classification des maladies professionnelles, « qui pourrait satisfaire tout le monde a priori mais qui aurait peu de réalité, à part un aspect médiatique ».« La meilleure solution » est de permettre la reconnaissance du burn-out par les comités régionaux, a plaidé M. Rebsamen, insistant sur la « priorité absolue » de la prévention, au travers notamment d’un guide à destination des employeurs, et sur le futur plan santé au travail en discussion avec les partenaires sociaux.Lire aussi :Le « burn-out » reste mal défini, mal quantifié Benoît Hopquin Scène de genre politico-médiatique, jeudi 28 mai, devant la 17ème chambre du tribunal correctionnel de Paris, chargée de la presse. Branle-bas même, de par la qualité des protagonistes. Etait étudiée devant les juges la plainte de François Fillon, ancien premier ministre, contre Jean-Pierre Jouyet, actuel secrétaire général de l’Elysée, contre le journal Le Monde et lemonde.fr, contre les éditions Stock et contre deux journalistes de renom, Gérard Davet et Fabrice Lhomme. François Fillon est présent à l’audience. Jean-Pierre Jouyet est en revanche absent, même s’il va être le personnage central de débats qui dureront plus de dix heures.Lire aussi notre décryptage : Tout comprendre à l'affaire Jouyet-FillonDans un long mais indispensable préambule, la présidente de la cour, Fabienne Siredey-Garnier, tente de camper les faits ou plutôt leur impossible entrelacs. Dans un livre, « Sarko s’est tuer », puis dans une série d’articles parus en novembre 2014, les deux journalistes évoquaient un déjeuner qui s’est tenu le 24 juin, entre Jean-Pierre Jouyet et François Fillon. Les deux hommes entretenaient des relations de proximité, M. Jouyet ayant été deux ans ministre des affaires européennes dans le gouvernement Fillon. Selon les deux journalistes, au cours de ce repas, il aura été question des affaires qui commençaient à éclore autour de l’UMP, et de l’une d’entre elles, plus particulièrement : le remboursement par l’UMP des dépassements de dépenses survenues lors de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012. La magistrate rappelle le contexte de concurrence politique entre MM. Sarkozy et Fillon au sein de l’UMP, le tohu-bohu que provoqua la révélation du contenu de cette rencontre Fillon-Jouyet, le sentiment que l’ancien premier ministre tentait d’enfoncer son rival, le trahissait même.Fillon dénonce une « farce »Mme Siredey-Garnier lit ensuite le décryptage des dix minutes de conversation enregistrée par les deux journalistes lors de leur rencontre avec M. Jouyet, le 20 septembre 2014. Sans fioritures ni précautions oratoires, Jean-Pierre Jouyet y affirme que François Fillon lui aurait demandé de faire accélérer les procédures contre Nicolas Sarkozy, de « taper vite », de lui « casser les pattes » alors qu’était annoncé le retour de l’ancien président de la République dans la vie politique. La présidente évoque les démentis formels de M. Fillon qui ont suivi, les revirements de M. Jouyet qui dément à demi-mot puis confirme à demi-mot les propos. Elle tente de résumer les divergences entre les versions de cet épisode. En fait, elles différent en tout. Il n’est qu’une chose reconnue par tous : le déjeuner a bien eu lieu.Pendant cet exposé, François Fillon est resté marmoréen, le menton légèrement relevé, les joues parfois traversé de rougeurs agacées. Puis il prend la parole et lit une déclaration écrite sur une feuille blanche qu’il tient d’une main tremblante d’émotion. Il rappelle que c’est la première fois qu’il s’exprime ainsi, à la barre d’un prétoire. « Je ne peux supporter la manœuvre visant à salir mon honneur dont je suis victime. Je n’accepte pas une telle salissure ». Il réfute « l’attitude abjecte » qui lui a été prêtée. Il donne en gage « toute sa vie politique » : « Je n’ai jamais été mêlé à une affaire. Je n’ai jamais fait pression ou tenté de faire pression sur l’appareil judiciaire. Jamais je n’aurais pu solliciter une intervention contre le président de la République que j’ai accepté de servir malgré nos différences ». Il dénonce ensuite une « farce » : « J’aurais été remettre mon destin et mon honneur dans les mains de mes adversaires politiques ». Et de conclure : « Je n’accepte pas la victoire du mensonge et du calcul ».Après ce préambule, interrogé, relancé par la présidente sur les propos qui lui sont prêtés dans les enregistrements de Jean-Pierre Jouyet, François Fillon n’a qu’une réponse : « Ils sont inventés », trois fois il le répète. Il insiste : « Je n’ai jamais évoqué les affaires en cours dans ma famille politique ». Avant enfin de livrer le fond de sa pensée. « Je ne peux pas ne pas y voir le fait qu’il [Jean-Pierre Jouyet] était en service commandé. Ce n’est pas quelqu’un de maladroit ou qui n’aurait pas réfléchi à ce qu’il faisait ». Il se montre plus direct encore en évoquant « une affaire d’Etat », « une opération montée avec deux objectifs : me décrédibiliser et semer la zizanie dans ma famille politique ». La ligne de François Fillon et de ses avocats est tracée pour la journée, celle du complot visant à le détruire politiquement.« Les personnalités publiques doivent assumer leurs propos »Il y avait un troisième protagoniste du déjeuner : Antoine Gosset-Grainville, qui joua les intermédiaires entre les deux hommes, organisa la rencontre, fort de ses bonnes relations avec l’un et l’autre. Le voilà justement qui est appelé à la barre comme témoin, celui qui paya l’addition de ce déjeuner chez Ledoyen. La voix est suave, les mots pesés au trébuchet mais catégoriques. « Aucun des propos que vous évoquez n’ont été tenus ». Le repas n’a porté que sur l’Europe, sur l’éventualité d’une candidature de Fillon à la tête d’une instance européenne : la rencontre devait sonder l’attitude qu’aurait l’Elysée dans une telle hypothèse.Les avocats de la défense lui font remarquer qu’à d’autres moments, il a affirmé qu’il n’y avait pas d’ordre du jour. Il s’enferre un peu, revient à l’essentiel : « le sujet des affaires n’a pas été évoqué », insiste-t-il encore, une fois, deux fois, trois fois. Plus hésitantes sont ses réponses quand on lui demande pourquoi Jean-Pierre Jouyet aurait affabulé devant les journalistes. « Il invente ? », insiste deux fois la présidente. Chaque fois, le témoin use de périphrases pour ne pas répondre. « Mensonge par omission », conclut un des avocats des journalistes, François Saint-Pierre. « Cela ne correspond pas à ce qui a été dit au déjeuner », dit une dernière fois le témoin avant de se retirer.L’audience tourne alors à une longue bataille de dates, calendrier contre calendrier. François Fillon assure n’avoir connu l’existence d’un risque pénal, lié au remboursement par l’UMP de dépenses qui incombaient au candidat Sarkozy, qu’après le déjeuner du 24 juin. Comment, alors, aurait-il pu en parler à ce déjeuner ? Les journalistes et leurs avocats tentent de démontrer que les menaces pénales étaient connues à l’UMP dès le 20 juin, donc avant le fameux déjeuner.Rappelés à la barre, les deux journalistes du Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, nommés interlocuteur 1 et interlocuteur 3 sur les transcriptions du 20 septembre, défendent le sérieux de leur travail journalistique. Le matin, ils avaient déjà expliqué avoir vérifié l’information, multiplié les sources, quatre selon leur décompte, à l’UMP ou à l’Elysée. Ils ont par ailleurs envoyé à François Fillon des SMS, cinq au total, demandant des entretiens qu’ils n’eurent jamais. Ces SMS évoquant les affaires financières n’étaient pas assez explicites, ont rétorqué les avocats de la partie civile et François Fillon. « S’ils m’avaient précisé le sujet, j’aurais accepté. A aucun moment, les auteurs de ce livre m’ont contacté sur le déjeuner et les propos que j’y ai tenus ».Gérard Davet et Fabrice Lhomme se défendent d’avoir brisé le off et fait état d’une conversation qui n’avait vocation à être publiée, comme le leur a reproché Jean Veil, avocat de M. Jouyet. Ils détaillent les conditions de l’entretien, le 20 septembre, estimant notamment que la présence de deux téléphones en mode enregistreur ne pouvait être ignorée de leur interlocuteur. Ils expliquent comment cet entretien était passé par l’intermédiaire tout ce qu’il y a de plus officiel du service de presse. Les deux journalistes ont ensuite rappelé M. Jouyet pour les prévenir de la parution de cette histoire de déjeuner dans le livre, sans que M. Jouyet ne trouve à redire. « Les personnalités publiques doivent assumer leurs propos. Je n’ai aucun regret », estime Fabrice Lhomme, ajoutant : « Je n’ai jamais violé de off ». « On a avancé en toute transparence », assure Gérard Davet.Lire aussi l'analyse (en édition abonnés) :Jean-Pierre Jouyet, l’ami qui parle tropJugement mis en délibéré au 9 juilletPuis sont enfin diffusées dans la salle les quelque dix minutes de la conversation entre M. Jouyet et les deux journalistes, largement à bâtons rompus. François Fillon écoute les propos du secrétaire général. Qu’a-t-il pu penser à cet instant, en entendant crûment Jean-Pierre Jouyet, un homme en qui il avait confiance, un ami sans doute, parler aussi crûment d’un rendez-vous censé être discret, voire secret ? M. Fillon rejoint-il à cet instant les pensées de son avocat, Me Jean-Pierre Versini-Campinchi, qui n’a pas hésité à comparer ce qu’il a entendu aux délateurs des années noires. « C’est glaçant », a estimé l’avocat. Pour ce dernier, il n’y a qu’une hypothèse plausible : « C’est une manipulation politique. On met le cataclysme à l’UMP. Ce qui n’était pas prévu, c’est que MM Davet et Lhomme décident de fracasser leurs sources ». « C’est une affaire d’Etat », poursuit-il, en donnant le nom de l’instigateur supposé : François Hollande. Puis Orly Rezlan, également avocate de M. Fillon, a attaqué le travail des journalistes du Monde, dénoncé leur « recherche du sensationnel ». « Ils n’ont réalisé aucune enquête », a-t-elle insisté. Plus tard : « Ils ont exécuté François Fillon avec une insoutenable légèreté ».La procureure Annabelle Philippe n’a retiré des débats qu’une seule certitude : « On ne sait pas ce qui s’est passé lors de ce déjeuner et on ne le saura jamais ». A ses yeux, même l’enregistrement fourni ne permet pas de savoir formellement ce qui s’est dit entre les deux hommes. Cela reste et restera parole contre parole. « J’ai du mal à qualifier l’enquête [des deux journalistes] de très sérieuse au regard des exigences de la jurisprudence », assure-t-elle. Mais la procureure estime que l’intérêt général de leur travail est évident tout comme leur bonne foi. Elle a donc requis « de ne pas retenir de responsabilités » pénales contre eux et contre Jean-Pierre Jouyet. Jean Veil, très discret toute la journée, a plaidé « la naïveté, la franchise et la transparence » de ce dernier. Appelé comme complice de la diffamation, il serait plutôt, aux yeux de son conseil, victime du « harcèlement et de la légèreté des journalistes », le plaçant « dans une situation extraordinairement déplaisante ».Premier défendeur des journalistes, Christophe Bigot a estimé que ceux-ci n’ont pas diffamé. Ils n’ont fait que décrire les mœurs politiques, telles qu’on les connaît. « François Fillon vient chercher un brevet de vertu devant la cour ». Marie Burguburu est allée plus loin dans cette démonstration. « Il n’y a procès que parce que les faits sont vrais et révélés de manière précise ». Pour l’avocate, François Fillon ne pouvait que réagir à ce dévoilement cru des manières politiques. « Politiquement, il était en danger. » François Saint-Pierre a enfoncé le clou. « S’il a voulu ce procès, c’est pour se justifier vis-à-vis des siens. C’était le moyen nécessaire pour lui de répondre aux accusations de son propre parti ». Mais, à ce moment, François Fillon a déjà quitté la salle. Le jugement a été mis en délibéré jusqu’au 9 juillet.Lire notre enquête : Fillon a sollicité l'Elysée pour accélérer les poursuites judiciaires contre SarkozyBenoît HopquinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Chapuis Une victoire sans fanfare. Jean-Christophe Cambadélis a été élu jeudi 28 mai premier secrétaire du Parti socialiste. L’annonce a été faite par Christophe Borgel, le responsable des élections au siège du PS à Paris, dans un silence de cathédrale, seulement troublé par les quelques journalistes présents.Lire :Les trois défis de Cambadélis pour être conforté à la tête du PSAvec plus de 70 % des voix, le patron de la motion A, soutenue par le gouvernement, devance Christian Paul premier signataire de la motion des frondeurs. Le vote dépourvu de suspense n’a pas déplacé les foules. A peine 60 000 militants socialistes se sont déplacés aux urnes. La participation a logiquement chuté entre les deux tours, passant de 55 % à 50 %. La motion A de M. Cambadélis avait recueilli 60 % des votes lors du premier tour jeudi 21 mai, devant la motion B de M. Paul (29 %).Cambadélis, premier des socialistesSolférino s’est mis au diapason de cette drôle d’intronisation. Aucune célébration n’a été organisée au siège du parti. Aucun militant n’était présent et peu de responsables avaient fait le déplacement. Mis à part quelques applaudissements pour saluer l’annonce de la victoire de M. Cambadélis dans la salle où sont collectés les résultats, le siège du PS a accueilli la nouvelle dans une forme de torpeur.M. Cambadélis réalise enfin son rêve de toujours : être adoubé par les adhérents socialistes au poste de premier secrétaire. Il occupait le siège depuis sa désignation en conseil national en avril 2014, mais sans avoir reçu l’onction des militants. Il doit désormais composer sa future direction. Elle sera « paritaire et à l’image de la société », affirme-t-il. Il a déjà proposé à la motion C (1,5 % des voix) et à la motion D (9,5 %) d’intégrer le secrétariat national, le gouvernement du parti.Avec la motion B, celle des frondeurs, le rassemblement s’annonce plus complexe. D’après M. Cambadélis, ces derniers ne sont pas « mûrs » pour accepter de participer à la direction. En signe de rassemblement, le premier secrétaire souhaiterait les associer à la rédaction d’une adresse aux Français, lors du congrès du PS à Poitiers du 5 au 7 juin. Mais Christian Paul voudrait de son côté que ce message soit également envoyé au gouvernement, ce que refuse la majorité.Lire aussi :Malgré la défaite, les frondeurs du PS ne désarment pas« Le Parti socialiste a tourné la page de ses divisions »Le député de la Nièvre, qui s’est adressé à la presse dans la cour pavée de Solférino jeudi soir, est le grand perdant de la soirée. Il ne progresse pas en terme de score pour le poste de premier secrétaire par rapport au vote sur les motions de la semaine précédente. Cela signifie qu’il a échoué à amplifier le score de sa motion au premier tour (29 %) sur son nom les militants qui avaient voté pour la motion C ou D.S’il a reconnu sa défaite et a salué dans bureau le nouveau premier secrétaire, M. Paul a cependant estimé que le vote des militants avait exprimé un désir « d’inflexion de la politique du gouvernement » : « Nous prendrons toute notre place dans l’action quotidienne du PS, conscients que les propositions de réformes que nous défendons pour les deux années à venir sont partagées par la majorité des socialistes. »De son côté, Christophe Borgel, proche de M. Cambadélis savourait la victoire, synonyme pour lui de la fin de la fronde au Parlement et des contestations internes : « Le Parti socialiste a tourné la page de ses divisions, pour s’engager dans la bataille de la réussite du quinquennat. »Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.05.2015 à 18h28 Connaître les coefficients attribués à chaque matière des séries S, ES, L et STMG du bac 2015 s'avère très utile pour optimiser votre programme de révisions. Il ne s'agit pas de faire des impasses sur les petits coefficients, mais de concentrer vos efforts sur les bonnes matières, en fonction de leur poids dans la note finale et de vos aptitudes. Inutile par exemple de passer trop de temps sur une matière dont le coefficient est 2 : y obtenir un 20/20 vous fera gagner moins de points qu'un 10/20 dans une matière de coefficient 7.BAC S 2015Les épreuves se déroulant à la fin de l'année de 1re S sont notées « anticipé » dans le tableau ci-dessous. Si vous avez choisi la spécialité mathématiques, physique-chimie, sciences de la vie et de la Terre ou sciences de l'ingénieur, il faut rajouter 2 au coefficient de base de cette matière. Il existe par ailleurs des matières facultatives, dont seuls les points au-dessus de 10 sont comptabilisés, et dont le coefficient est de 1, 2 ou 3. Retrouvez-en la liste détaillée sur la page bac S du site officiel Eduscol. BAC L 2015Les épreuves se déroulant à la fin de l'année de 1re L sont notées « anticipé » dans le tableau ci-dessous. Si vous avez choisi la spécialité langue vivante 1 ou 2 approfondie, il faut rajouter 4 à son coefficient de base. Pour les autres spécialités (à consulter sur la page bac L du site officiel Eduscol), le coefficient varie entre 4 et 6.Le candidat peut aussi choisir jusqu'à deux matières facultatives, dont seuls les points au-dessus de 10 sont comptabilisés, et dont le coefficient est de 1, 2 ou 3. Retrouvez-en la liste détaillée sur Eduscol.BAC ES 2015Les épreuves se déroulant à la fin de l'année de 1re ES sont notées « anticipé » dans le tableau ci-dessous. Si vous avez choisi la spécialité mathématiques ou sciences économiques et sociales, il faut rajouter 2 à son coefficient de base. Pour les autres spécialités (listées sur la page bac ES du site officiel Eduscol), le coefficient peut aller de 2 à 5. Si vous avez choisi des épreuves facultatives (deux maximum, détaillées sur Eduscol), seuls les points au-dessus de 10 sont comptabilisés, et dont le coefficient est de 1, 2 ou 3.BAC STMG 2015Les épreuves se déroulant à la fin de l'année de 1re STMG sont notées « anticipé » dans le tableau ci-dessous. S'y ajoute l'épreuve obligatoire d'étude-gestion, évaluée en contrôle continu anticipé : seuls les points au-dessus de 10 sont comptabilisés, avec un coefficient de 2. Si vous avez choisi des épreuves facultatives (deux maximum), seuls les points au-dessus de 10 sont comptabilisés, avec un coefficient de 1 ou 2. Retrouvez-en la liste détaillée sur la page du bac STMG du site officiel Eduscol. 28.05.2015 à 15h20 • Mis à jour le28.05.2015 à 15h41 | Alexandre Pouchard Indifférente ou presque aux farouches critiques contre l’instauration de quotas de migrants dans les vingt-huit pays de l’Union européenne, la Commission a proposé mercredi 27 mai de répartir 40 000 demandeurs d’asile actuellement en Italie (24 000) et en Grèce (16 000), ainsi que de 20 000 réfugiés, entre les différents Etats de l’UE.Lire :La France invitée à accueillir 9 127 migrants en deux ansDésormais politiquement sensible, le mot « quota » ne figure pas dans la proposition de Bruxelles, qui a préféré le terme de « clé ». Le nombre de personnes à répartir a été calculé en fonction du nombre d’habitants du pays d’accueil, mais également du produit intérieur brut (PIB), du taux de chômage ou encore du nombre de demandes d’asile reçues dans le pays.23 Etats accueilleraient 40 000 demandeurs d’asile. Tous les pays d’Europe ne figurent pas sur cette liste : outre l’Italie et la Grèce, qui croulent déjà sous les demandes d’asile, certains Etat bénéficient de dispositions européennes leur permettant de s’exclure du dispositif (Royaume-Uni, Irlande, Danemark).28 Etats accueilleraient 20 000 réfugiés de l’ONU. L’ensemble des Vingt-Huit seraient concernés par un autre dispositif lié à l’ONU : quelque 20 000 réfugiés, au statut reconnu par les Nations unies, demandent une protection internationale et pourraient être dirigés vers un des pays européens.Ces deux volets ajoutés, l’Allemagne serait ainsi la première destination des demandeurs d’asile et des réfugiés, avec près de 12 000 personnes accueillies, devant la France (9 100 personnes).Une autre lecture de ces données est intéressante : rapporté à la seule population du pays, les Etats accueillant le plus de migrants ne sont plus du tout les mêmes. C’est ainsi des « petits » Etats comme le Luxembourg et Malte, qui recevraient proportionnellement le plus de demandeurs d’asile et de réfugiés, avec un taux (finalement modeste), de plus de 9 migrants pour 10 000 habitants.L’Allemagne et la France, elle, sont à un ratio respectif de 1,47 et 1,39 personne pour 10 000 habitants.Un contexte de nombreuses demandes d’asileIl faut toutefois rappeler que certains pays font face, depuis plusieurs années, à une très forte augmentation du nombre de demandes d’asile. C’est ce qui conduit, en France, l’UMP ou le Front national à qualifier de « folie » la proposition de Bruxelles.Paris n’est toutefois pas en première ligne sur ce terrain en Europe. Loin de sa réputation de terre d’accueil, la France n’était plus que quatrième en 2014, avec environ 64 300 demandes d’asile déposées. L’Allemagne fait face à une vague beaucoup plus massive (202 800), suivie de la Suède (81 000) et de l’Italie (64 600). #container_14328028155{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14328028155{ height:500px; } #container_14328028155 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14328028155 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14328028155 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14328028155 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'Allemagne, première terre d'accueil des migrants en EuropeNombre de demandes d'asiles déposées depuis 2012 dans les 10 principaux pays d'accueil.Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Sur ce point, la France se montre beaucoup moins généreuse que ses voisins, avec un taux de réponse positive d’environ 30 %, contre près de 50 % en Allemagne, 60 % en Italie et plus de 80 % en Suède, selon les chiffres d’Eurostat.Lire aussi :Réfugiés : les arguties déplorables du gouvernementAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.05.2015 à 13h18 • Mis à jour le28.05.2015 à 13h45 La mortalité routière a augmenté de 3,5 % en 2014 par rapport à 2013, première hausse depuis douze ans, selon les chiffres définitifs publiés jeudi 28 mai. Il y a eu 3 384 morts sur les routes en 2014, soit 116 de plus que l'année précédente. Le nombre de blessés augmente dans les mêmes proportions, avec 73 048 personnes (+ 3,5 %), dont 35 000 sont blessées grièvement. Les accidents corporels ont aussi augmenté de 2,4 %.« Les usagers les plus vulnérables, piétons (+ 7 %, 34 tués en plus) et cyclistes (+ 8 %, 12 tués en plus), ainsi que les automobilistes (+ 3 %, 51 tués en plus) sont les plus touchés par cette hausse », précise Manuelle Salathé, secrétaire générale de l’Observatoire interministériel à la Sécurité routière (ONISR). Celle-ci dénonce « une attitude générale de relâchement vis-à-vis des règles sur les routes, qu’il s'agisse de la vitesse, de la consommation d’alcool et de stupéfiants, du port de la ceinture ou encore des règles de priorité ».L’observatoire relève ainsi que les délits routiers ont augmenté de 17,6 % en 2014, avec une hausse très forte des délits de fuite (+ 23 %), des délits relatifs à l’alcool (+ 13 %) et aux stupéfiants (+ 44 %).« Changer les comportements »« Neuf accidents sur dix ont pour cause le comportement de l’usager », souligne le délégué interministériel Emmanuel Barbe, pour qui il faut encore « travailler à changer les comportements », notamment au travers des vingt-six mesures annoncées en janvier par le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve.Deux entreront d’ailleurs en vigueur au 1er juillet. Le taux d’alcool légal sera abaissé de 0,5 à 0,2 gramme par litre de sang pour les conducteurs novices (trois ans après le permis ou deux s’il y a eu conduite accompagnée), « ce qui signifie ne pas boire, pas même un verre », insiste M. Barbe. Les oreillettes, casques et écouteurs, qu’ils servent à téléphoner ou écouter la radio ou de la musique, seront également interdits au volant.« Les pouvoirs publics ne sont pas dans l’intention de baisser la garde mais plutôt de la lever encore plus », a poursuivi le délégué interministériel, évoquant d’autres pistes comme un permis rénové ou des rendez-vous post-permis.A quelques rares exceptions, comme l’année 2001, le nombre de morts sur les routes est en baisse constante depuis 1973. La mortalité a ainsi été divisée par cinq en un peu plus de quarante ans en France, et les autorités maintiennent l’objectif de la faire baisser à 2 000 tués d’ici à 2020. 28.05.2015 à 12h39 • Mis à jour le28.05.2015 à 13h13 Le bras de fer se poursuit. Alors que le décret mettant en place la réforme du collège a été publié au Journal officiel, les syndicats SNES-FSU, SNEP, FO, CGT et SUD ont appelé dans un communiqué à une nouvelle grève le 11 juin pour réclamer l’abrogation du texte. Ils critiquent notamment « le refus [de Najat Vallaud-Belkacem] d’entendre les demandes des personnels d’enseignement, d’éducation et d’orientation du second degré » et enjoignent « les personnels à amplifier l’action ».Le SNALC, syndicat classé à droite, ne s’est pour le moment pas joint au mouvement. « L’intersyndicale avait appelé à mettre en débat une nouvelle journée de grève » le 4 juin, a déclaré à l’AFP Jean-Rémi Girard, secrétaire national à la pédagogie du SNALC. « Nous attendons le retour de ces réunions pour nous prononcer. On a des retours très contradictoires sur une nouvelle journée de grève », a-t-il ajouté.Lire aussi :Réforme du collège : les enseignants dans la rue pour obtenir « l'abrogation »« Passage en force »Une première manifestation avait déjà eu lieu le 19 mai. Moins suivie que prévue, cette grève avait mobilisé 27,61 % des enseignants selon le ministère, le double selon le SNES-FSU, syndicat majoritaire dans l’enseignement secondaire. La manifestation parisienne avait elle rassemblé entre 6 000 et 7 000 personnes selon le SNES, 3 500 selon la préfecture.Dans la foulée, la ministre de l’éducation Najat Vallaud-Belkacem avait accéléré l’agenda de la réforme, prévue pour entrer en vigueur à la rentrée 2016. Les syndicats et l’opposition avaient vivement critiqué un « passage en force ». « Il fallait publier ce décret pour passer à l’étape suivante, les textes d’application, qui permettront de répondre aux inquiétudes », avait de son côté justifié la ministre. Elle répondra jeudi après-midi aux questions des sénateurs sur ce thème.Lire aussi :Réforme du collège : Vallaud-Belkacem ne veut « plus perdre de temps » Matteo Maillard A l’université Jean-Jaurès de Toulouse, la contestation étudiante a été entendue par la présidence. Lors d’une réunion, mercredi 27 mai, le conseil d’administration est revenu sur la décision d’attribuer d’office la note de 10/20 aux 2 800 étudiants dont l’examen d’anglais du 21 mai avait été annulé parce que l’amphi qui devait les accueillir avait entre-temps été réservé pour un autre examen.Lire aussi :A Toulouse, les étudiants dénoncent le 10/20 attribué après l’annulation d’un examenA la place, les étudiants se verront attribuer la même note au second semestre que celle obtenue au premier si elle était supérieure à la moyenne. Dans le cas contraire, ils « obtiendront automatiquement la note de 10/20 », précise le communiqué de la présidence.Si les étudiants ne se satisfont pas de cette duplication de leurs résultats entre le premier et le deuxième semestre, « ils seront libres de venir composer en session de rattrapage », le 29 juin. Et s’ils obtiennent alors une note inférieure à 10/20, « ils ne seront pas pénalisés et obtiendront malgré tout 10/20 par défaut ».Autre revendication satisfaite : les dossiers de candidature en master ne seront pas entachés par une mention « obtenu en rattrapage », puisque la note de cette session sera inscrite comme un premier essai réussi.A l’annonce de ces conclusions, le syndicat étudiant UNEF s’est dit « entièrement satisfait des mesures mises en places » et a salué une sortie de crise rapide.Matteo MaillardJournaliste au Monde 28.05.2015 à 06h55 • Mis à jour le28.05.2015 à 13h23 | Florence Aubenas (Rennes, envoyée spéciale) Myriam Badaoui va s’en sortir. Elle y croit. Elle a perdu 30 kilos au moins, un changement si phénoménal qu’on la suspecte d’avoir essayé aussi la chirurgie esthétique. Il paraît que non. Elle arrive en survêtement devant la cour d’assises de Rennes, mercredi 27 mai, capuche rabattue jusqu’aux sourcils, pas de photo, merci, pas un regard non plus vers cette foule venue pour elle, « la mère pédophile » – elle le reconnaît volontiers –, « l’accusatrice qui a brisé la vie de treize innocents » – elle le reconnaît aussi –, la prima donna de l’affaire d’Outreau, la plus grande foire judiciaire française.Lire aussi :Outreau, le procès sans fin« Je me sens bien dans ma peau. Je suis aujourd’hui quelqu’un de différent »Myriam Badaoui, 46 ans, avait fait valser le procès « Outreau 1 », puis était apparue comme témoin dans « Outreau 2 ». Après douze ans de prison, la revoilà en guest-star à « Outreau 3 ». « Je me sens bien dans ma peau, dit-elle. Je suis aujourd’hui quelqu’un de différent. » A la barre, elle aurait pu enchaîner facilement sur Thierry Delay, son mari, avec ses 138 cassettes porno rangées par thèmes, son litre de pastis chaque jour quand les allocations viennent de tomber et leurs quatre fils qui finissent par les dénoncer pour viols. Mais non. Elle en vient à ce qui restera, sans doute, la grande histoire de sa vie : le juge d’instruction Fabrice Burgaud.En février 2001, quand elle est arrêtée, la prison lui semble d’emblée « une seconde jeunesse ». Elle le dit alors : « Je me sens mieux que chez moi : à la maison, je n’avais le droit de rien. » Ici, elle fait de l’informatique, de la couture. Et surtout, « on m’écoute ». Assez vite, le juge Fabrice Burgaud la convoque : les quatre fils Delay commencent à mettre en cause de plus en plus de personnes, au-delà de leurs parents. « Les enfants ne mentent pas », dit Fabrice Burgaud, dont Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) est le premier poste.Lire aussi :Procès Outreau : les évidences du juge, les doutes du policierMyriam Badaoui se récrie d’abord. D’autres adultes impliqués ? Elle ne voit qu’un couple de voisins, qui avoue à son tour. Puis elle plie, validant les premiers noms. Est-ce qu’elle n’a pas toujours eu cette impression d’être à la merci d’un plus fort ? Il y a eu son mariage à 14 ans, quand le père l’a expédiée en Algérie : elle était devenue le souffre-douleur de la belle-mère. Puis le retour à Outreau, dix ans plus tard et la rencontre avec Thierry Delay.Lire aussi :Thierry Delay, le personnage mystérieux du procès d’Outreau« La vie a été moche »Les 37 tomes de l’affaire, en pile monumentale, vacillent au fond de la salle d’assises à Rennes. Le président Philippe Dary pioche un PV. Au gré des auditions, Myriam Badaoui y racontait comment une boulangère convoyait des cassettes pédophiles en Belgique, cachées sous des paquets de chips, ou les croix tailladées à ses chevilles par le chef du réseau, ivre de sexe et violence. « Tout ça, quand même, ça sort d’où ? », demande le président Dary. Myriam Badaoui penche la tête. « Il fallait que je fasse des mises en scène. C’est moche, je sais. »Au début de sa détention, au printemps 2001, elle se voyait libérée très vite, en provisoire du moins. L’avenir, alors, s’appelle Maurice. Ce frère d’une codétenue est veilleur de nuit à l’Armée du salut. Avec lui, « je vais repartir à zéro, je me sens comme à 16 ans, écrit-elle au juge Burgaud. La vie a été moche pour moi. Ecoutez-moi non comme une accusée mais comme une femme qui aime. Je vous aiderai jusqu’au bout ». Mais la libération ne vient pas. Dans une lettre, Myriam Badaoui tempête contre le juge, s’excuse aussitôt, supplie qu’il la convoque. Myriam confirme chaque nouveau nom. « Quand je revenais en cellule, je me disais : combien de fois encore je devrais dire ? »« Quand je revenais en cellule, je me disais : combien de fois encore je devrais dire ? »Devant les assises, le président Dary reprend : « Puis vous parlez de Daniel Legrand. » Daniel Legrand ? Elle l’aurait presque oublié, ce type dans le box, jugé et acquitté comme les autres, mais qu’un problème de procédure fait à nouveau comparaître seul, pour le même dossier. « Je ne le connais ni d’Eve ni d’Adam, dit Myriam Badoui. Le juge m’a montré les photos. J’essayais parfois de dire non, mais il tapait du poing sur le bureau. Je repartais dans mes délires. Il était content, je montais en grade. »Pendant l’instruction, tout le palais de justice de Boulogne-sur-Mer s’empresse autour de Myriam Badaoui. « Pour la première fois, quelqu’un me mettait sur un piédestal. » Au juge Burgaud, elle dit oui à tout, le meurtre d’une fillette ou le réseau tentaculaire vers la Belgique. « Je ne voulais pas le décevoir. Je ne le voyais plus comme juge. » « Qui était-il, alors ? », demande Franck Berton, un des avocats de la défense. « Un ami », dit Myriam Badaoui.Ça fait longtemps qu’elle a oublié Maurice, le veilleur de nuit. Elle n’a même plus envie de sortir de prison. En septembre 2002, Fabrice Burgaud est promu à Paris. « Pourquoi vous pleurez ? », demande le président Dary. Myriam s’est sentie « abandonnée ». Dans la salle, Jonathan, un de ses fils, veut la parole. On l’avait oublié, lui aussi. Il demande : « Est-ce que tu oses dire devant moi qu’il n’y avait que quatre adultes ? » « Tu veux que je te fasse plaisir et que je te dise non ? C’est pas parce que je suis ta mère que je dois mentir. » Partie civile, Jonathan Delay, 20 ans, continue à accuser plusieurs des acquittés. Dans le box, Daniel Legrand s’est endormi.Lire aussi :Procès Outreau : les enfants Delay continuent d’accuserFlorence Aubenas (Rennes, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.05.2015 à 22h11 | Jérémie Lamothe Les Français étaient venus en nombre assister à l’entrée au Panthéon de quatre résistants, Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Jean Zay et Pierre Brossolette, mercredi 27 mai. Mais leur frustration était à la hauteur de leur envie de goûter ce moment historique : toutes les rues adjacentes à la place du Panthéon étant coupées, et le public se trouvait relégué à plusieurs centaines de mètres de l’édifice, derrière des barrières. Difficile dans ces conditions de voir ou d’entendre quelque chose.Lire aussi :Au Panthéon, Hollande invoque « l’esprit de la Résistance »« L’accès est très limité. Du coup, ce n’est pas une cérémonie très populaire, c’est plus une cérémonie VIP », déploraient Amira et Benjamin, venus avec leurs deux enfants. Benjamin, étudiant en droit au Panthéon, comparaît ainsi cette cérémonie « avec le jour d’investiture de François Mitterrand, où la foule l’avait accompagné jusqu’au Panthéon. Ça a bien changé… ». La déception était aussi perceptible chez Nelly et Françoise, deux sexagénaires, venues « pour honorer les résistants » : « Nous sommes très fâchées, on ne peut pas s’approcher de la cérémonie. Mais c’était à prévoir… »« Le Panthéon, église laïque »Malgré cette frustration, il était important pour elles de venir, notamment pour honorer la mémoire de Germaine Tillion et de Geneviève de Gaulle-Anthonioz : « Les femmes ont beaucoup œuvré pendant la guerre. C’est très bien qu’elles aient été choisies. » En retrait de la foule se tient François Agniel, fils de la résistante Michèle Agniel, déportée à Ravensbrück comme les deux résistantes honorées. Pour lui, célébrer ces deux femmes a donc une saveur particulière : « Ma mère connaissait très bien Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz. Elles ont été la voix de toutes les résistantes qui se sont tues pendant quarante ans. »Pour François-Xavier, 50 ans, il était important « de célébrer des personnalités reconnues par la France et par l’ensemble des Européens ». Comme une grande majorité des personnes présentes, il souligne « la présence de deux femmes. Ça permet de réparer un oubli et de montrer l’évolution de la société. C’est un bon choix de François Hollande ». Dans la foule, Thomas et Marc ont décidé de faire une pause dans leurs révisions pour assister à cet événement. Pour eux, cette cérémonie « est symbolique. Il faut être reconnaissant envers ces gens-là. C’est grâce à eux si on peut avoir une éducation et vivre aujourd’hui. Ils représentent tout le monde ».Comme le président de la République, M. Hollande, qui a rappelé l’esprit du 11 janvier, Anne et Philippe trouvent que la cérémonie tombe au bon moment : « C’est un symbole important, surtout en cette période. Ça permet de rappeler les valeurs constitutives de notre histoire. » Pour François-Xavier, « le Panthéon est devenu une église laïque. Cette célébration œcuménique symbolise la nation. C’est important pour l’unité du pays ».Jérémie LamotheJournaliste au Monde David Revault d'Allonnes « Entre ici », avait lancé en 1964 André Malraux, dans un discours demeuré illustre, en accueillant au Panthéon Jean Moulin et son « terrible cortège ». « Prenez place », a conclu plus d'un demi-siècle plus tard François Hollande, mercredi 27 mai, après que les quatre cercueils symbolisant Pierre Brossolette, Germaine Tillion, Geneviève De Gaulle-Anthonioz et Jean Zay ont été disposés sur leurs catafalques, en bas des marches du temple laïque de la République. « Prenez place. Ici, c'est la vôtre », a réitéré le président, en conclusion d'un discours de panthéonisation consacré, bien sûr, à « l'esprit de résistance ».« Aujourd'hui, la France a rendez-vous avec le meilleur d'elle-même », avait attaqué François Hollande, qui avait un peu plus tôt remonté à pied une partie de la rue Soufflot, sur les traces de François Mitterrand, avant que les cercueils des panthéonisés, dix minutes plus tard, n'empruntent le même chemin. Juché sur une tribune installée au pied des marches, le président n'a cessé d'opérer des va-et-vient entre passé et présent, entre histoire et politique, se fondant sur le parcours hors du commun de « deux femmes rescapées de l'enfer des camps et deux hommes disparus atrocement dans les derniers jours de l'occupation ». Quatre panthéonisés qui « ont valeur d'exemple. Il nous appartient de les suivre », a-t-il lancé.Lire aussi :Quatre héros de la Résistance font leur entrée au PanthéonLe chef de l'Etat l'a explicitement affirmé : « L'histoire n'est pas une nostalgie, elle est ce que nous en ferons. » C'est pourquoi la dialectique entre les parcours des quatre personnalités par lui choisies et les combats politiques du moment a été, dans le propos présidentiel, récurrente. Ainsi lorsqu'il a retracé la vie de Pierre Brossolette, partisan d'« une République moderne, généreuse, ouverte, exigeante. La tâche n'est pas finie. Nous devons la mener jusqu’au bout », a-t-il estimé, brandissant la nécessité de « réformer pour ne rien refermer, pour progresser, pour avancer, pour transformer ».L'esprit du 11 janvierMême lien entre mémoire et devoir quand il évoque le cas de Germaine Tillion. Evoquant l'obsession de l'ethnologue pour « l'humanité oubliée », il a estimé « qu'aujourd'hui Germaine Tillion serait dans les camps de réfugiés qui attendent en Syrie et Irak » ou « s'inquiéterait du sort des migrants en Méditerranée ». De même a-t-il évoqué Jean Zay, victime de la « haine du juif, du protestant, de la Ligue des droits de l'homme, de la démocratie. [...] Soixante-dix ans après, ces haines reviennent, avec d'autres figures, dans d'autres circonstances, mais toujours avec les mêmes mots et les mêmes intentions. Elles frappent des innocents, des journalistes, des juifs, des policiers. »Brandissant à nouveau l'esprit du 11 janvier, il a ainsi salué les Français « qui n 'ont jamais peur de défendre la liberté. Tous n'étaient pas là ce jour-là. Mais la marche était pour tous », a-t-il assuré, fustigeant « l'indifférence face au fanatisme, à l'antisémitisme, au racisme » et estimant que « chaque génération a un devoir de vigilance [...]. Chaque individu a le choix d'agir. Tout commence par un choix. » Se dresser, donc, « pour que l'intolérable ne soit pas toléré ». « Ne pas plier, ne pas se replier et lutter » : telle est la « leçon » que le président entendait retenir de cette entrée en force de la Résistance au Panthéon, où elle rejoint le fondateur du Conseil national de la Résistance.Lire aussi :Six questions sur les « grands hommes » du Panthéon« L'histoire, bien davantage qu'un patrimoine à entretenir, nous transmet l'éminente responsabilité d'être à la hauteur du passé, des défis d'aujourd'hui et de demain », entendait marteler M. Hollande. Après une Marseillaise et un Chant des partisans, le président, en un cérémonial fort bien réglé, a suivi les cercueils à l'intérieur du Panthéon, y prenant la tête du cortège des familles. Puis il s'est offert quelques instants de discussion avec les collégiens présents sur les marches, quelques photos et enfin attardé pour un long bain de foule rue Soufflot.Lire aussi :Dans la foule autour du Panthéon, émotion et frustrationDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Pierre Jullien Plusieurs amendements au projet de loi sur le dialogue social déposés par le député PS Benoît Hamon afin de faire reconnaître le burn-out comme maladie professionnelle ont été jugés irrecevables car entraînant des charges publiques supplémentaires, rapporte l’AFP jeudi 27 mai, de sources parlementaires.Un mois plus tôt, un sondage Ifop publié le 28 avril à l'occasion de la journée mondiale pour la santé et la sécurité au travail, expliquait qu'un salarié sur deux dit aussi avoir développé une affection liée à son travail, comme des troubles musculo-squelettiques (TMS) ou de l'épuisement professionnel (burn-out). Petit tour d’horizon des défintions du burn-out.Le Petit Larousse définit le mot comme un « syndrome d'épuisement professionnel caractérisé par une fatigue physique et psychique intense, générée par des sentiments d'impuissance et de désespoir ». Dans ce dictionnaire, le mot suit logiquement « burnous » - qu'une seule lettre sépare -, l'expression « faire suer le burnous » signifiant « exploiter quelqu'un au maximum », « de façon à en tirer un profit injuste », insiste même le Trésor de la langue française informatisé qui, de même que le Littré, ignore le trop moderne burn-out.Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le burn-out se caractérise par « un sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d'incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail » (conférence sur « La santé en milieu de travail », Montréal, 2005).Le site Passeportesanté.net précise que « c’est en 1969 que le terme [aurait] été utilisé pour la première fois ». « Le burnout (ou épuisement professionnel) est nécessairement lié au travail. Dans la dépression, le travail n’est pas la cause première, mais peut être un facteur aggravant».Selon l'OMS, ce phénomène se manifeste surtout dans les pays industrialisés et résulterait en bonne partie des transformations rapides opérées dans le monde du travail : globalisation des marchés, compétitivité, développement des technologies de l’information, précarité d’emploi, etc.Il « se trouve à la frontière de plusieurs désordres psychosomatiques et est souvent confondu avec d'autres concepts proches », tels que le stress, la fibromyalgie, la fatigue chronique et même le « workaholisme », détaille le Service de prévention et de médecine du travail des communautés française et germanophone de Belgique dans un document paru en 2013... Il dispense quelques conseils de prévention comme « rire », « faire des choses agréables », « établir un horaire », « apprendre à dire non », « varier son travail », « éviter le perfectionnisme » ou « échanger certaines tâches avec un collègue – dans la mesure du possible »...SurchauffeSurchauffe toujours, au sens propre, « un burn (anglicisme venant de « burnout ») est aussi une figure réalisée en moto et en automobile, explique Wikipedia, consistant à faire déraper la ou les roues arrière ou avant en accélérant tout en bloquant partiellement ou non la ou les roues avant. Il en résulte du bruit, de la fumée et une trace de pneu dessinée sur le bitume ». Par analogie, « certains travailleurs s’épuisent même au point d’y laisser leur vie. Le terme japonais karoshi désigne la mort subite par épuisement nerveux au travail, causée par une crise cardiaque. Le phénomène a été observé pour la première fois au Japon à la fin des années 1960», explique Passeportsanté.net, et le burn-out conduit « à la dépression des travailleurs psychologiquement cramés (…). Et, comme on le sait, on peut aller jusqu'au suicide » (Ce que veulent les Français, Eyrolles, 2012).Un arrêté du 20 février 1995 signé par pas moins de quatre ministres « relatif à la terminologie des sciences et techniques spatiales » recommande l'usage d'une liste de termes parmi lesquels « arrêt par épuisement » doit être préféré à « burnout », défini comme « l'arrêt de la combustion dans un propulseur, dû à l'épuisement d'un ergol »... Bref, une extinction de moteur.L'Académie française confirme que ce terme anglais, « emprunté au vocabulaire des techniques spatiales », ne manque pas d'équivalents français dont elle encourage l'utilisation. « La presse s’en est fâcheusement emparée », constate-t-elle, désignant « la sensation d’avoir perdu toute énergie auxquels font allusion les commentateurs sportifs lorsqu’ils disent familièrement qu’un joueur ou un athlète est carbonisé, vidé, etc. »Cette « crise dépressive touche, en particulier, ceux qui ont, au départ, fait preuve du plus grand enthousiasme », notent Paul Desalmand et Yves Stalloni (365 mots nouveaux expliqués, Chêne, 2013)... Un phénomène qui pourrait procéder d'un choix explicité par Neil Young dans la chanson Hey Hey, My My (Out of the Blue), de l'album « Rust never sleeps »: « it's better to burn out than to fade away » («Mieux vaut brûler vite que de s'éteindre à petit feu »)... dont le souvenir reste attaché au suicide de Kurt Cobain en 1994.Pierre JullienJournaliste généraliste Service économieSuivreAller sur la page de ce journaliste Claire Ané Quelles sont les principales voies d’accès aux écoles de commerce ? Le Monde publie en avant-première les résultats de l’enquête de la Conférence des grandes écoles (CGE) sur les voies d’accès à ses établissements en 2013. Comme en 2010, près de 55 % des nouveaux entrants proviennent des admissions parallèles.Entrées au niveau bacSans surprise, les lycéens représentent 91,8 % des entrants en écoles de commerce en cinq ans, qui proposent des prépas intégrées accessibles au niveau bac. Les origines des 9 % d’élèves restants sont très diverses : les étudiants de l’université titulaire d’une L1 (3 % du total) ou d’une L2 (1,21 %) sont les plus représentés.L’étude montre que les voies d’entrées post-bac en écoles de commerce se sont développées depuis l’étude de 2010.Entrées au niveau bac +2C’est à ce niveau que les écoles intègrent la plus forte part d’étudiants : d’une part, ceux qui sortent de prépa, qui représentent 64 % du total des entrées en L3, tous établissements confondus (écoles en trois ans et écoles en cinq ans). D’autre part, des étudiants en admissions parallèles, pour la plupart titulaires d’un DUT (17 %), d’un BTS (11 %) ou encore d’une Licence 2 à l’université (5 %).La répartition des entrants est presque identique si l’on se concentre sur les écoles en trois ans. En revanche, les cinq écoles en cinq ans ayant participé à l’étude recrutent peu à ce niveau : sur les 321 étudiants concernés, 12 % étaient issus de prépas, 34 % de DUT et 33 % de BTS.Entrées au niveau bac +331 % du total des entrées en écoles de management ont lieu à ce niveau, un chiffre qui n’a pas évolué depuis l’enquête de 2010. Mais leur provenance s’est modifiée : la CGE note une chute des titulaires de bachelors étrangers (13 %, en baisse de presque 14 points), au profit d’une hausse des entrants titulaires d’une licence 3 de l’université (près de 44 %, en hausse de 4 points) et, plus encore, issus d’autres formations de niveau L3 (27 %, contre 16,7 % en 2010). La CGE juge « probable qu’une part importante de ces intégrants proviennent d’écoles de management ou de commerce ne délivrant pas le grade de master ».Claire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.05.2015 à 14h07 • Mis à jour le28.05.2015 à 11h40 | Jérôme Gautheret Sur le trottoir de l’avenue Foch, devant le siège parisien de la Gestapo, un homme au corps disloqué agonise. Quelques instants plus tôt, il a échappé à la surveillance de ses geôliers, qui le détenaient dans une chambre de bonne. En passant par une lucarne, malgré ses blessures aux mains, il est parvenu à gagner un balcon, avant de se jeter dans le vide. Le prisonnier, torturé depuis trois jours, s’est défenestré plutôt que de livrer ses secrets. Il mourra quelques heures plus tard à l’hôpital de la Pitié, sans avoir parlé. Ainsi périt Pierre Brossolette, martyr de la résistance, le 22 mars 1944. Il avait 40 ans.Né dans une famille d’enseignants, à Paris, le 25 juin 1903, Brossolette se révèle vite d’une intelligence indomptable, hors norme. Premier au concours d’entrée à l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm, deuxième à l’agrégation d’histoire, il renonce à la voie de l’enseignement et de la recherche qui lui tend les bras, pour se lancer dans la politique et le journalisme. Il se spécialise vite dans les questions internationales. Comme beaucoup d’intellectuels de sa génération, trop jeunes pour avoir vécu l’épreuve du feu mais assez âgés pour être marqués à vie par l’horreur du premier conflit mondial, il s’enthousiasme pour les idées européennes d’Aristide Briand, le rapprochement avec l’Allemagne et la création de la Société des nations, en 1919.A partir de 1926, il livre ses analyses à de nombreux organes de la presse non communiste : Excelsior, Marianne, L’Europe nouvelle, Notre temps, puis Le Populaire, à partir de la fin 1938. Sur le plan politique, il milite à la Ligue des droits de l’homme et à la Ligue contre l’antisémitisme. Après une période de compagnonnage avec ceux que l’on surnomme alors les « Jeunes Turcs », l’aile gauche du Parti radical, il rejoint la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO) en 1930. De 1932 à 1939, et malgré deux revers électoraux, en 1934 et 1936, il dirige la fédération socialiste de l’Aube.Malgré son hostilité de la première heure au fascisme et au nazisme, il lui faudra une dizaine d’années pour renoncer à son pacifisme viscéral. « La montée des périls » – pour reprendre le titre d’un article qu’il publie dans L’Europe nouvelle en novembre 1937 – le conduit à opter pour une position plus intransigeante. Antimunichois, révulsé par l’absence de soutien des démocraties à la République espagnole en guerre contre les nationalistes du général Franco, Pierre Brossolette plaide pour une alliance de revers avec Moscou, malgré son anticommunisme. Appelé sous les drapeaux à la fin du mois d’août 1939, en qualité de lieutenant de réserve, il s’engage sans états d’âme.La débâcle du printemps 1940 le laisse anéanti. Continuer à écrire, pour lui, est inenvisageable. Quant à la voie de l’enseignement, elle lui est interdite, en raison de ses engagements passés. Avec sa femme Gilberte, il décide d’ouvrir une librairie à Paris, rue de la Pompe, dans le 16e arrondissement. C’est là, aux premiers jours de 1941, que l’écrivain Jean Cassou lui propose de s’engager dans le réseau dit « du Musée de l’homme ». Ce premier groupe est vite démantelé. Après des contacts avec divers mouvements de la zone Nord, il rejoint le réseau Confrérie Notre-Dame, dirigée par le colonel Rémy, pour qui il écrit plusieurs rapports envoyés à la France libre qui lui valent d’être appelé à Londres en avril 1942. En octobre, il est propulsé au rang d’adjoint de Passy, le dirigeant du Bureau central de renseignement et d’action.De Gaulle mis en gardeMais son ascension, et certaines de ses initiatives, lui valent bientôt de solides inimitiés. Ainsi, plusieurs de ses amis socialistes s’offusquent de le voir recruter, lors de la première de ses trois missions clandestines en France, Charles Vallin, ancien numéro 2 du très nationaliste Parti social français, fondé par le colonel de La Rocque. Plus grave, lors de sa deuxième mission (janvier-avril 1943), il choisit d’ignorer la consigne de former un Conseil de la Résistance unique rassemblant, outre les mouvements de résistance, les syndicats et les partis politiques, qu’il juge discrédités.Au début de 1943, cette hostilité ouverte au régime des partis contrarie les plans de De Gaulle. Le général cherche à rassurer les alliés américains et britanniques, qui doutent de ses opinions démocratiques. La ligne défendue par Jean Moulin triomphe. Brossolette, qui avait osé mettre en garde le général contre ses tendances autoritaires, dès novembre 1942 (« Il entre dans votre système de nier la critique, d’en nier la valeur, d’en nier la réalité même »), est marginalisé.Après l’arrestation de Jean Moulin, en juin 1943, De Gaulle lui refuse la direction du Conseil national de la résistance. Il lui permet tout de même de retourner en France à l’automne 1943, pour aider à l’installation du successeur désigné, Emile Bollaert. Sur place, ses initiatives achèveront d’irriter les autorités de la France libre. Rappelé à Londres, il échoue par trois fois à prendre la mer. La troisième tentative, dans la nuit du 2 au 3 février 1944, se solde par un naufrage. Bollaert et lui sont arrêtés à la suite d’un contrôle de routine. Brossolette n’est identifié que le 16 mars, trahi, selon la légende, par la mèche barrant son front, qui aurait retrouvé en prison, faute de teinture, sa blancheur d’origine. Trois jours plus tard, il est envoyé à Paris. C’est là qu’il connaîtra son dernier supplice.Jérôme GautheretJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Catherine Simon « Ce qui m’a rendu lucide, c’est l’ethnographie », disait Germaine Tillion quelques années avant sa mort en 2008, à l’âge de 100 ans. C’est à Paris, où elle suit les cours de Marcel Mauss et de Louis Massignon, que cette jeune provinciale, née en 1907 en Haute-Loire, découvre les sciences humaines et la discipline qui fut le fondement de sa vie. Dès 1934, avide d’expériences, elle part en Algérie, bivouaquant parmi les Berbères Chaouia de l’Aurès. Ce qu’elle y découvre n’a rien d’exotique. « Je m’attendais à trouver des sauvages, donc des gens sublimes, et je retrouve… la France paysanne ! Il n’y a guère que les parlers qui étaient différents », s’amusait-elle. De ses quatre missions ethnographiques, elle rapporte plusieurs cahiers de notes. Qui seront finalement perdus.Car juin 1940 arrive. Et avec cet été terrible, l’ombre jetée sur l’Europe par l’ignominie nazie. Face à la menace hitlérienne, les dirigeants français capitulent. Elle en vomit, « littéralement », nous a-t-elle raconté plus tard. C’est ainsi qu’elle choisit son camp. « Il suffit d’une seconde pour qu’une vie bascule. Devenir un salaud ou un héros, à quoi cela tient-il ? Après, le “choix” étant fait, on doit s’y tenir… »Ce que l’on appellera plus tard le réseau du Musée de l’homme, premier mouvement de Résistance en territoire occupé, se met en place. Cette nébuleuse d’une douzaine de personnes a un objectif principal : contrer la propagande nazie. Mais la répression s’abat dès 1941. En août 1942, Germaine Tillion est à son tour arrêtée. C’est à la prison de Fresnes qu’elle reçoit le surnom de « Kouri », que ses proches, Anise Postel-Vinay, Denise Jacob ou Geneviève de Gaulle Anthonioz, utiliseront toujours en s’adressant à elle. Le 21 octobre 1943, elle monte dans le train qui la conduit en Allemagne. Direction : le camp nazi de Ravensbrück. Elle y retrouve sa mère, Emilie, arrêtée pour fait de Résistance – qui, elle, n’en reviendra pas.« Si j’ai survécu, je le dois d’abord et, à coup sûr, au hasard, ensuite à la colère, à la volonté de dévoiler ces crimes et, enfin, à une coalition de l’amitié – car j’avais perdu le désir viscéral de vivre », écrit-elle dans la dernière édition de son Ravensbrück (Seuil, 1988), ouvrage magistral, fournissant une analyse novatrice sur ce que fut l’enfer de la déportation sous le joug nazi. Elle ne s’en tient pas là. En 1951, avec le trotskiste David Rousset, elle crée la Commission internationale contre le régime concentrationnaire – qui dénonce l’existence des goulags en URSS.Un sens de la révolte intactHistorienne, ethnologue, polémiste : Germaine Tillion est tout cela. Mais plus encore. Ce « marabout rusé et noble », comme l’appelait l’historien Pierre Vidal-Naquet, a le sens du temps, de ses lenteurs, de ses mystères. Ses cahiers de notes des années 1930, perdus à Ravensbrück ? Elle en reconstitue l’essentiel, à l’aide de quelques brouillons rescapés et de sa mémoire prodigieuse, donnant matière à un livre récent, Il était une fois l’ethnographie (Seuil, 2000). Son Verfügbar aux enfers ? Ce livret d’opérette, plein d’un humour terrible, qui dit la condition des déportées, ne sera publié qu’en 2005 (La Martinière). Quant à ses articles et ouvrages sur l’Algérie des années 1950, qui racontent la brutale « clochardisation » des populations et s’indignent de la torture, ils ne seront, eux aussi, édités (ou réédités) que bien plus tard (L’Afrique bascule vers l’avenir, Tirésias, 1999).Naviguant souvent à contre-courant, il lui est arrivé d’être détestée ou insultée, pendant ses années algériennes notamment. Sa rencontre avec le chef FLN Yacef Saadi, en juillet 1957, visant à obtenir une trêve des attentats, avait été qualifiée de « saloperie » par Simone de Beauvoir. La fondatrice des centres sociaux, organismes visant à lutter contre la pauvreté des populations algériennes, comme l’observatrice intraitable qu’elle a voulu rester, sera toujours la cible des borgnes et des ultras.Toute « vieille gaulliste » qu’elle fût, selon ses propres termes, la grande dame de Saint-Mandé – où elle a vécu jusqu’à sa mort – a toujours su garder son sens de la révolte intact, prenant, par exemple, la défense des sans-papiers. Et, jusqu’au bout, elle a douté. Des hommes, bien sûr. De Dieu aussi. Avec la même malice profonde : « Il y a un dialogue qui s’instaure. Est-ce entre vous et vous ? s’interrogeait-elle, en 2000. Ou entre vous et Dieu ? La balle vous est renvoyée, mais on ne sait pas par quel mur. »Catherine SimonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jérémie Lamothe Mercredi 27 mai, quatre personnalités, deux femmes et deux hommes, vont faire leur entrée au Panthéon. L’occasion de revenir sur l’histoire de ce temple devenu républicain en 1791.Qui sont les nouveaux panthéonisés ?Quels sont les parcours de ces nouveaux entrants, dont le point commun est d’avoir participé à la Résistance durant la seconde guerre mondiale ?Alors qu’elle étudiait l’ethnologie en Algérie, Germaine Tillion (1907-2008) entre en Résistance dès son retour en France, en 1940, au sein de ce que l’on appellera le réseau du Musée de l’homme. A la suite d’une trahison, elle est arrêtée en 1942, puis déportée dans le camp de concentration pour femmes de Ravensbrück, en Allemagne. Germaine Tillion est également faite Grand-Croix de la Légion d’honneur, en 1999.Lire le portrait : Germaine Tillion, une rescapée engagée contre la tortureAprès avoir étudié à l’Ecole normale supérieure, Pierre Brossolette (1903-1944) devient un journaliste engagé. Début 1941, il entre également dans le réseau du Musée de l’homme et devient rédacteur en chef du journal Résistance. Il rejoint Londres, où il prononce de nombreux discours depuis les locaux de la BBC.Mais ses prises de position lui valent de nombreuses inimitiés. Il s’oppose en particulier à Jean Moulin qui souhaite rassembler, autour du général de Gaulle, l’ensemble des formations politiques et les mouvements de résistance dans un conseil national. De retour en France à l’automne 1943, il est arrêté le 3 février 1944 par la Gestapo. Transféré dans les locaux de la police politique allemande à Paris, il se défenestre le 22 mars, pour éviter de parler sous la torture. En raison de son opposition à Jean Moulin, l’entrée de Pierre Brossolette au Panthéon a fait l’objet de nombreuses polémiques.Lire le portrait : Pierre Brossolette, le rebelle de la France libre  Comme Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz (1920-2002) est une rescapée du camp de Ravensbrück. Nièce du général de Gaulle, elle est arrêtée le 20 juillet 1943, dans une librairie parisienne en possession de documents clandestins. Elle aussi a fait partie du réseau de résistance du Musée de l’homme et a participé à des missions de renseignement. Elle est également emprisonnée dans le camp pour femmes de Ravensbrück. Dès la fin de la guerre, Geneviève de Gaulle-Anthonioz participe à la création de l’Association des anciennes déportées et internées de la Résistance. Elle préside l’association ATD Quart-Monde de 1964 à 1998. Geneviève de Gaulle-Anthonioz est la première française à recevoir la Grand-Croix de la Légion d’honneur.Lire le portrait : Geneviève de Gaulle-Anthonioz, à la hauteur du nomJean Zay (1904-1944) fait également son entrée au Panthéon. Grand défenseur de la laïcité, il est élu député du Loiret alors qu’il n’a que 28 ans. Après la victoire du Front populaire en 1936, Jean Zay devient ministre de l’éducation nationale et des beaux-arts. C’est le plus jeune ministre de la IIIe République. Mais le 3 septembre 1939, le jour même de l’entrée en guerre de la France, il démissionne.Après l’appel de Charles de Gaulle, il embarque, avec 27 parlementaires, à bord du Massilia. Direction le Maroc pour continuer la guerre depuis l’Afrique du Nord. Mais il est arrêté à Rabat et renvoyé en métropole. Il passe ensuite plus de trois ans en prison. Le 20 juin 1944, trois membres de la Milice, une organisation vichyste, se font passer pour des résistants, sortent Jean Zay de sa cellule et l’amènent dans une carrière abandonnée. Avant de se faire exécuter, l’Orléanais Jean Zay cria « Vive la France ! »Lire le portrait : Jean Zay, un républicain aux avant-postes du combat antifascisteCombien de personnes sont inhumées au Panthéon ?En faisant entrer ces quatre résistants, le chef de l’Etat porte à 77 le nombre de personnes qui reposent dans le Panthéon. Jusqu’ici, le temple républicain des « grands hommes » ne comptait que deux femmes, Marie Curie et Sophie Berthelot. Cette dernière est inhumée en tant qu’« épouse de », au côté de son mari le chimiste et homme politique Marcellin Berthelot. En compagnie de Marie Curie, Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz formeront donc le cercle très restreint des femmes panthéonisées grâce à leur action.François Hollande a choisi quatre résistants de la seconde guerre mondiale mais la liste des panthéonisés est très hétéroclite. Y figurent des hommes politiques (Antoine Condorcet, Jean Jaurès, Jean Monnet…), des écrivains (Jean-Jacques Rousseau, Victor Hugo, Emile Zola…), des scientifiques (Pierre et Marie Curie, Paul Langevin, Gaspard Monge…) ou encore des militaires (Michel Ordener, Gabriel-Louis Caulaincourt…).Lire aussi : Qui repose au Panthéon ?Le Panthéon a-t-il toujours accueilli les « grands hommes » ? Dans un rapport sur le rôle du Panthéon remis à François Hollande en 2013, Philippe Bélaval, président du Centre des monuments nationaux, rappelle l’histoire de ce monument.D’après ce dernier, l’édifice « a été conçu à la fin du règne de Louis XV comme une église catholique consacrée à sainte Geneviève, légendaire patronne de Paris ». A la Révolution, il devient « un temple destiné à recueillir les restes des hommes qui avaient préparé ou accompagné la chute de l’Ancien Régime ». Il prend alors à ce moment le nom de Panthéon. Durant le XIXe siècle, selon le régime établi en France, le monument est « ballotté entre son usage religieux et son usage laïc ». A la suite du triomphe de la République, l’usage laïc de l’édifice va l’emporter. Quelques jours après la mort de Victor Hugo, un décret du 26 mai 1885 l’officialise en rendant au Panthéon « sa destination primitive et légale ».Qui peut décider d’une entrée au Panthéon ?Le détenteur de ce pouvoir a beaucoup évolué au gré des régimes. En 1791, la décision d’inhumer une personnalité au Panthéon est dévolue à l’Assemblée constituante. Avant d’être confiée à la Convention en 1794. Sous le Premier empire, ce pouvoir revient à Napoléon Ier. Au cours de la IIIe et la IVe République, ce sont les parlementaires qui ont l’initiative du décret de panthéonisation.Sous la Ve République, c’est au président de la République de décider arbitrairement qui peut rentrer au Panthéon. Deux conditions doivent être respectées aujourd’hui : la nationalité française de la personnalité et l’accord de sa famille. Ce qui n’a pas toujours été le cas. Napoléon Bonaparte a ainsi fait entrer quatre Italiens, un Suisse et un Néerlandais.Mais une nouveauté est apparue en 2013. En parallèle de son rapport sur le rôle du Panthéon, Philippe Bélaval a lancé une grande consultation citoyenne en ligne. Elle avait pour but de permettre aux internautes de « participer à la réflexion qui pourrait conduire à de nouveaux hommages rendus à des hommes ou des femmes illustres au Panthéon ». Plus de 30 000 citoyens ont donné leur avis sur les qualités que doivent posséder les futurs panthéonisés. L’engagement pour la liberté arrive en tête (26,12 % des interrogés), devant l’engagement pour l’égalité (17,75 %). Viennent ensuite l’engagement pour la paix, l’action politique, l’engagement humanitaire ou pour la fraternité… Les citoyens ont également pu donner des noms de personnalités qui pourraient rentrer au Panthéon. Parmi les réponses figuraient ainsi Jean Zay et Germaine Tillion.Quel est le plus grand « panthéonisateur » ? La palme du plus grand « panthéonisateur » revient sans conteste à Napoléon Ier. Sur les 77 « grands hommes », l’empereur en a inhumé une quarantaine. Dans son rapport, le président du Centre des monuments nationaux, Philippe Bélaval, explique ce chiffre par le fait que Napoléon Bonaparte « y destinait tous les dignitaires de l’Empire morts en fonction ».Sous la Ve République, le général de Gaulle n’a panthéonisé qu’une seule personne, son compagnon de la Résistance Jean Moulin. Au contraire, François Mitterrand a beaucoup utilisé la symbolique républicaine du Panthéon. Dès le jour de son intronisation, le président socialiste, suivi par une foule immense, est venu à pied, une rose dans la main, se recueillir dans le Panthéon. Au cours de ses deux septennats, il a fait inhumer sept personnalités dont les époux Curie, ou encore Jean Monnet. Un record sous la Ve République.À partir de 3’40Sous Nicolas Sarkozy, seul Aimé Césaire a eu droit à un hommage national au Panthéon, en 2011. Depuis une plaque porte le nom, son corps étant resté en Martinique selon sa volonté. L’ancien chef de l’Etat souhaitait également panthéoniser Albert Camus, mais la famille de l’écrivain a refusé.Le romancier métis, Alexandre Dumas, est donc le dernier à avoir été panthéonisé, en 2002, par Jacques Chirac.Est-il possible de retirer quelqu’un du Panthéon ?L’entrée dans le Panthéon n’est pas définitive. Certaines personnalités ont en effet été retirées depuis 1791. Dont le premier à y entrer, Mirabeau. Après avoir été panthéonisé en 1791, on découvre que le politique tenait une correspondance secrète avec le Roi. Convaincu d’être un agent double, son corps est évacué par la porte de derrière en 1794. Marat, Le Peletier et Dampierre ont subi le même sort.Lire : Politiques, écrivains, résistants : que savez-vous des « grands hommes » du Panthéon ?Jérémie LamotheJournaliste au Monde 09.05.2015 à 04h00 • Mis à jour le09.05.2015 à 16h09 Plus de 6 000 salariés du groupe chinois Tiens, invités aux frais de leur patron pour un séjour de plusieurs jours en France dont deux sur la Côte d'Azur, ont battu vendredi 8 mai à Nice un nouveau « record », après celui de la plus importante délégation chinoise jamais venue en Europe.Arrivant groupés sur la promenade des Anglais, ils ont pris place sur des repères fixés au sol, de manière à former la phrase « Tiens' dream is Nice in the Côte d'Azur » (« le rêve de Tiens est Nice sur la Côte d'Azur »), la plus longue phrase humaine vue du ciel. Un record établi sous l'œil des inspecteurs du Guinness Book pour les 20 ans de leur conglomérat, qui intervient dans de multiples secteurs d'activité.30 000 nuitées réservéesDevant les yeux quelque peu ébahis des Niçois et des touristes présents, cette armée de salariés chinois a ensuite assisté à une parade nautique et aérienne dans la baie des Anges, pendant que le président du groupe, Li Jinyuan, s'offrait un défilé, en ce jour de commémoration du 8 mai 1945, à bord d'une jeep américaine de la dernière guerre.Pour ce voyage exceptionnel, qui a débuté par un séjour à Paris, M. Li Jinyuan a dû réserver au total pas moins de 30 000 nuitées dans 140 hôtels et privatiser le Musée du Louvre, selon la chaîne BFM-TV. Sur la Côte d'Azur, ce sont 4 760 chambres qui ont été réservées dans 79 hôtels 4 et 5 étoiles entre Cannes et Monaco. S'y sont ajoutées la location d'une salle avec dix écrans géants pour une convention d'entreprise et la réquisition de 146 bus pour les déplacements dans la région.Réception au Quai d'OrsayLe PDG de Tiens a été reçu par le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, en milieu de semaine. « Pour la France, c'est extrêmement intéressant : sur le plan culturel, sur le plan des échanges, sur le plan économique aussi », a salué le ministre.« Le tourisme est une industrie créatrice d'emplois non délocalisables et j'espère que l'exemple de M. Li Jinyuan va être suivi par beaucoup d'autres grandes sociétés chinoises ». Les retombées économiques de ce séjour ont été estimées à entre 13 et 20 millions d'euros, selon différentes sources. 08.05.2015 à 15h17 • Mis à jour le08.05.2015 à 16h13 | Julien Lemaignen Parmi de nombreuses données sur l’état d’esprit des Français, l’étude annuelle sur les « fractures françaises » a fait état, mercredi 6 mai, d’une progression significative de l’opinion favorable au retour de la peine de mort. D’après cette enquête – réalisée par Ipsos et Sopra Steria avec la Fondation Jean-Jaurès et Science Po –, 52 % des Français, toutes sensibilités politiques confondues, s’y disent favorables : c’est 7 points de plus que l’année précédente. En particulier, les sympathisants socialistes sont 36 % à souhaiter ce rétablissement, soit une hausse spectaculaire de 15 points par rapport à 2014. La proportion augmente aussi nettement chez les cadres et les professions intermédiaires (à 37 et 39 %, contre 26 % en 2014) et les retraités (à 53 % contre 45 % en 2014). Pour Brice Teinturier, le directeur général délégué d’Ipsos, le débat sur la peine capitale n’est « pas réglé » et les études « montrent une forte progression du soutien au rétablissement de la peine de mort depuis les années 2010 ». Pour lui, les attentats de janvier ont fait sauter chez certains, notamment parmi les sympathisants de gauche et les CSP +, le « verrou » de l’opposition de principe à la peine capitale, car « le sentiment que la violence est de plus en plus forte conduit à radicaliser la prise de position » et affaiblit l’idée qu’on peut « réintégrer dans la société » tous les condamnés, quel que soit le crime. Peu importe, selon lui, que nombre d’études brandies par les opposants à la peine capitale lui dénient la moindre influence sur la sûreté des sociétés, car cette idée n’est « pas établie dans le grand public ».A la menace terroriste, Emmanuel Rivière, de l’institut TNS Sofres, ajoute un « climat autour des agressions sexuelles » – dont l’enlèvement, le viol et le meurtre de la petite Chloé, le 15 avril à Calais, constitueraient un paroxysme récent – susceptible de favoriser les opinions favorables au rétablissement de la peine de mort. Certes, nuance-t-il, « il ne faudrait pas dire trop vite que ça y est, les Français sont pour le retour de la peine », mais « le haut fait de Mitterrand [et de Robert Badinter, son garde des sceaux, qui ont fait abolir la peine capitale en 1981] est moins dans les mémoires ». Il évoque aussi une « porosité » idéologique entre l’extrême droite et le reste du champ politique, qui facilite la progression de cette idée.« C’est une question dans l’absolu »Anne Denis, responsable de la commission pour l’abolition de la peine de mort chez Amnesty International, interroge toutefois la façon dont la question est posée : « C’est une question dans l’absolu qui appelle une réaction spontanée. Or, en ce qui concerne la peine de mort, la réponse spontanée, émotionnelle, est d’être pour : on se projette comme victime potentielle, on pense à ses enfants, à ses petits-enfants… Mais dans les missions d’éducation aux droits humains, à partir du moment où on introduit un élément de réflexion, on ouvre une lucarne qui fait que les gens ne considèrent plus normal d’exécuter quelqu’un. »Voir le visual interactif : Qui pratique la peine de mort dans le monde ?Le retour de la peine de mort est à tout le moins extrêmement improbable : outre par sa Constitution, qui l’interdit, la France est tenue par la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, par deux protocoles du Conseil de l’Europe, par un protocole des Nations unies, par le traité de Lisbonne de l’Union européenne… De quoi mettre l’éteignoir sur les velléités d’un rétablissement, sauf pour le Front national. Sa présidente, Marine Le Pen, a redit le 8 janvier, le lendemain de l’attentat contre Charlie Hebdo, qu’elle était « personnellement favorable » à un référendum sur la question, qui prendrait la forme d’une alternative proposée aux Français entre le retour de la peine capitale et l’adoption de la « perpétuité réelle », qui enlèverait au condamné visé toute possibilité de sortir un jour de prison. La mesure est inscrite au programme du FN pour la sécurité.Lire aussi :Une France moins pessimiste où les idées du FN s’enracinentL’abolition de la peine de mort en 1981 n’avait, du reste, pas clos le débat politique. L’Assemblée nationale compte 22 propositions de loi pour le rétablissement de la peine capitale entre 1984 et 2004, dont six pour la seule année 1988. La dernière recensée, en 2004, a été déposée par Richard Dell’Agnola, alors député UMP du Val-de-Marne, et signée par 46 autres députés. Considérant la France en « état de guerre » contre le terrorisme, l’élu estimait que le pays pouvait rétablir la peine de mort pour ces faits. Mais c’était avant que l’Hexagone devienne partie, en 2007, au protocole du Conseil de l’Europe et au pacte des Nations unies qui interdisent la peine de mort en toutes circonstances, y compris les conflits militaires.Outre le cas français, la présidente de la coalition mondiale contre la peine de mort, Florence Bellivier, s’est émue dans un entretien à Amnesty, le 6 mai, d’une « période de telles convulsions économiques et de guerres que l’abolition [de la peine de mort dans les pays qui la pratiquent encore] n’est pas considérée comme une priorité ». Et de citer, elle aussi, « l’atmosphère générale » de la crainte du terrorisme qui « repousse les limites de la moralité ».Lire aussi le compte rendu de la dernière exécution en France : C’est à ce moment qu’il commence à réaliser que c’est finiJulien LemaignenJournaliste au Monde Nicolas Hazard (Président du comptoir de l'innovation) Nous sommes tous attachés à notre modèle social. Il nous accompagne dans les aléas de la vie (maladie, vieillesse, chômage, exclusion…). Il est un élément central de notre cohésion sociale. Face aux difficultés liées à son financement et aux évolutions des risques sociaux, ce modèle, tel que nous le connaissons, s’adapte. Aux côtés des acteurs institutionnels (Etat, collectivités locales, syndicats), les entrepreneurs sociaux sont au cœur de cette évolution. Ils développent des produits et services pour répondre aux grandes problématiques auxquelles nous sommes confrontés.Plus que jamais, la bataille pour l’emploi est la priorité des mois à venir. Le franchissement de la barre symbolique des 3,5 millions de chômeurs démontre l’importance de trouver rapidement des leviers pour inverser cette tendance. C’est le combat que livrent de nombreux entrepreneurs sociaux, convaincus que chacun a sa place sur le marché de l’emploi. Ils se battent ainsi pour créer de l’activité économique, qui permette de recruter mais aussi de maintenir l’emploi en France, notamment pour les personnes les plus fragiles.Lire aussi :« Made in France social » : Ecocup, des Pyrénées à TwickenhamC’est le cas de Christophe Chevalier et de son entreprise Archer. Basée dans la zone industrielle du bassin de Romans, Archer œuvre depuis vingt-huit ans pour le développement économique et solidaire de son territoire, la Drôme.66 % des salariés en insertionActeur historique de l’insertion par l’activité économique, Archer œuvre pour le maintien d’activités menacées de délocalisation ou de liquidation. De la relance de la fabrication de chaussures Made in Romans (Drôme), à la sous-traitance automobile, en passant par les services à la personne, Archer est actif dans une quinzaine d’activités rassemblées dans un « groupe économique solidaire ».Le groupe Archer multiplie les initiatives innovantes pour favoriser l’emploi sur son territoire. Il a ainsi mis en place une CAE (coopérative d’activité et d’emplois) rassemblant une cinquantaine d’entrepreneurs, une école de l’entrepreneuriat leur permettant de se former et de bénéficier du tutorat d’acteurs clés de la région, mais également un PTCE (Pôle territorial de coopération économique) qui réunit en un même lieu acteurs publics, entreprises et associations. Une des actions phares des acteurs de PÔLE sud a été la relocalisation d’une unité de montage de produits dans l’industrie automobile.En 2013, Archer emploie 1 305 salariés, dont 66 % (220) sont en insertion. Le groupe permet à des personnes en situation précaire d’acquérir des compétences par transfert de savoir-faire. Elles bénéficient d’un accompagnement social leur permettant de retrouver un emploi à l’issu de leurs parcours au sein du groupe. Cette mission sociale est assurée par un management engagé dans le bon recrutement et dans la formation personnalisée pour chacun de ses salariés.450 % de son obligation légaleConcrètement, le parcours d’un salarié dans l’entreprise passe par quatre phases, durant lesquelles il est accompagné : le recrutement et l’intégration sur le poste de travail du nouveau salarié ; la professionnalisation dans l’emploi d’intérim ; les différentes phases de formation ; la préparation des salariés à la sortie et à l’embauche dans une entreprise dite « classique ».Archer réalise chaque année plus de 7 000 heures de formations qualifiantes, dont 63 % pour ses salariés en insertion, 12 % pour ses salariés permanents et 23 % pour des bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA). Cela représente 450 % de son obligation légale en matière de formation !Le groupe au chiffre d’affaires de près de 4 millions d’euros, occupe ainsi une place de premier rang sur son territoire par sa taille, sa réactivité, sa connaissance des acteurs locaux et des collectivités.Il prouve que créer de l’activité localement et maintenir des emplois en France est toujours possible, un véritable exemple du Made in France économique et social !Nicolas Hazard (Président du comptoir de l'innovation) 07.05.2015 à 19h36 • Mis à jour le07.05.2015 à 19h45 Le marchand d'art Guy Wildenstein a été renvoyé en correctionnelle, jeudi 7 mai, ont fait savoir plusieurs sources à l'Agence France-Presse. Le parquet national financier (PNF) avait formulé une requête en ce sens au mois de janvier.L'homme est soupçonné de s'être « volontairement et frauduleusement soustrait » aux impôts sur la succession de son père Daniel, mort en 2001. Le PNF souhaitait également qu'il réponde de l'« omission de déclaration des biens détenus » par « des sociétés ou entités logées dans des trusts » installées dans des paradis fiscaux.Les juges financiers ont également renvoyé sa belle-sœur, Liouba, son neveu Alec Junior, ainsi que trois de ses conseillers. Ils devront répondre de faits de « complicité » et – ou – de « blanchiment de fraude fiscale ». Deux entreprises installées dans des paradis fiscaux, la Royal Bank of Canada Trust Company (Bahamas) et la Northern Trust Fiduciary Services (Guernesey, île située dans la Manche, à l'ouest de Cherbourg) seront également jugées.CONFLIT FAMILIALLes Wildenstein s'étaient vu notifier en 2012 un redressement fiscal colossal de près de 600 millions d'euros, dont 250 millions pour Guy, redressement qu'il conteste. Leur fortune est estimée à plusieurs milliards d'euros, composée en grande partie de biens immobiliers et d'œuvres d'art.Née d'un conflit familial, l'affaire avait connu à ses débuts un retentissement politique, Guy Wildenstein ayant été membre de Premier Cercle, le groupe des riches donateurs de l'Union pour un mouvement populaire (UMP). Décoré en 2009 de la Légion d'honneur par Nicolas Sarkozy, il a été le représentant UMP de la circonscription de Washington au sein de l'Assemblée des Français de l'étranger.Lire aussi sur le contexte de cette affaire : Bercy poursuit Guy Wildenstein 07.05.2015 à 19h06 • Mis à jour le09.05.2015 à 15h57 | Eric Nunès Dix-neuf ans après l'abrogation du service national obligatoire par Jacques Chirac, le gouvernement prévoit d'expérimenter, dès septembre, un service militaire volontaire (SMV) sur le modèle du « service militaire adapté » (SMA) développé depuis des décennies déjà outre-mer. Marie-Céline Whannou, auteure d'une thèse en histoire contemporaine sur « L'histoire du maintien de l'ordre dans les Départements d'outre-mer sous la Ve République », revient pour Le Monde.fr sur les raisons de la mise en place du SMA, il y a plus de cinquante ans, et sur son bilan.Lire également : Qu'est-ce que le « service militaire volontaire » ?Pourquoi le service militaire adapté a-t-il été créé, en 1960 ?Il s'agit d'une réponse directe aux émeutes de Fort-de-France de décembre 1959, dans un contexte de tensions sociales dans les grands centres urbains des Antilles-Guyane : explosion urbaine et anarchique, chômage élevé, population très jeune, infrastructures publiques non adaptées. Ces émeutes sanglantes marqueront durablement les opinions en raison de la violence des manifestations et de la gestion complexe des forces de l'ordre par les autorités civiles et militaires. Le général Némo, à la tête des forces militaires Antilles-Guyane, propose alors un projet de défense nationale visant à encadrer les jeunes, à leur dispenser une formation professionnelle répondant aux besoins économiques locaux tout en leur donnant des instructions militaires adaptées à leur environnement.Le SMA s'intègre aussi dans la politique de grand travaux menés dans l'Outre-mer et visant à améliorer les infrastructures publiques vieillissantes, à commencer par les casernes militaires, les réseaux d'assainissement, et les routes, particulièrement en Guyane.Enfin, le troisième objectif est de permettre aux jeunes Martiniquais et Guadeloupéens de partir en Guyane sur la base du volontariat. Au rôle de régulation démographique que peut alors jouer le SMA, s'ajoute la question d'une politique agraire visant à investir les zones pionnières de ce département français d'Amérique en offrant aux futures recrues une maison et un terrain pour cultiver la terre. Un tel dispositif avait été expérimenté en Algérie avec les soldats de métropole.Comment cela a-t-il été accueilli à l'époque ? On sait qu'un courant d'opinion hostile au « plan Némo » voit le jour dès son instauration ; il naît des parlementaires autonomistes et socialistes et les débats à l'Assemblée nationale sont l'occasion de joutes verbales acérées. Aimé Césaire déclare ainsi : « Nous connaissons maintenant la grande pensée du règne : c'est de résoudre le problème démographique antillais par la colonisation militaire de la Guyane. Nos jeunes gens, machette en main, coloniseront la brousse guyanaise et y joueront les légionnaires romains. » La population a-t-elle suivi les courants d'opinion des partis politiques locaux ou bien a-t-elle accueilli favorablement ce dispositif ? La recherche historique n'a pas encore permis de trancher.Quel bilan peut-on faire de la mise en place du SMA ?En complément des départs organisés par le Bureau des migrations d'outre-mer (le Bumidom), la création du SMA est considérée comme un véritable projet politique de défense nationale qui vise l'encadrement d'une population jeune et fragile. En ce sens, la création du SMA illustre une certaine image de l'ordre qui répond à un environnement social instable. Mais concrètement, le SMA n'a pas permis de juguler les émeutes urbaines dans l'Outre-mer. Pour preuve, les mouvements se poursuivent : émeutes à Fort-de-France en 1961, grève guadeloupéenne de 1967, grève de mai 1973 à Saint-Denis de la Réunion, émeutes à Cayenne en 1974.Sur un plan structurel, les difficultés sont bien réelles : elles concernent l'organisation de la vie en caserne, la cohabitation entre soldats locaux et métropolitains. Selon les inspections militaires de l'époque, l'insertion professionnelle des jeunes ne serait pas une grande réussite. Mais ces rapports seraient à croiser avec les retours d'expérience des entreprises locales chargées de recruter les jeunes à la sortie du service militaire.Nous pouvons toutefois apporter une nuance : le SMA marque un esprit d'ouverture de l'armée vers la société civile, et le bilan n'est pas si négatif puisque le dispositif s'étend à La Réunion en 1965, sous la forme d'un Centre militaire de perfectionnement.A-t-il été un outil efficace pour lutter contre le désœuvrement d'une partie de la population ?Rétrospectivement, et avec l'extrême impartialité qui nous incombe, il ne pouvait être à lui seul un outil efficace pour lutter contre le désœuvrement des populations. Car il est inspiré d'un contexte colonial encore très présent à l'époque de sa création, avec des mécanismes de pensée très éloignés des problématiques sociales que connaissent alors les ultramarins. Les hauts-fonctionnaires militaires et civils qui le mettent en place ont une expérience de l'Afrique subsaharienne, de l'Indochine et de l'Algérie. Et les Antilles et la Guyane sont alors de très récents départements français (loi de départementalisation de 1947).Et depuis ?En 2009, à la suite des violences dans les banlieues parisiennes, le SMA est à nouveau sur le devant de la scène. On en reparle aujourd'hui après les attentats de janvier. Pour qu'il soit mieux mis en œuvre, il est impératif d'en tirer un bilan historique prenant en compte les spécificités sociales et l'histoire de l'Outre-mer.Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Leila Marchand Les attentats de janvier ont ravivé la question de la place du religieux en France. Comment faire cohabiter différentes croyances ? Comment vivre sa religion dans un pays laïque ? L'importance que prend ce débat est d'autant plus paradoxale que la majorité des Français se sentent aujourd'hui loin de toute appartenance religieuse.Les statistiques ethniques ou sur l'appartenance religieuse étant très encadrées en France, le nombre exact de personnes sans religion est inconnu. Mais plusieurs sondages effectués au niveau mondial et européen en donnent une bonne estimation.Un tiers des Français « non religieux »En 2012, l'association de sondages WIN/Gallup International, spécialiste de la question, a demandé à plus de 50 000 personnes dans 57 pays si elles se considéraient « religieuses », « non religieuses » ou « athées convaincues ». A cette question, environ un tiers des Français répondent être « non religieux » et presque un autre tiers « athées ». On obtient donc 63 % de Français qui ne s'identifient à aucune religion contre seulement 37 % de Français religieux. #container_14309936978{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14309936978{ height:500px; } #container_14309936978 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14309936978 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14309936978 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14309936978 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La France compte une majorité d'athées et de personnes "sans religion"Ces résultats ont été obtenus à partir d'une enquête publiée en 2012 à partir des réponses de 1671 personnesSource : WIN-Gallup International(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14309936978", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Se déclarant religieux","Se déclarant non religieux","Athée convaincu","Ne sait pas / pas de réponse"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Position face à la religion en France", "showInLegend": true, "innerSize": "40%", "data": [ { "name": "Se déclarant religieux", "y": 37, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Se déclarant non religieux", "y": 34, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Athée convaincu", "y": 29, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Ne sait pas / pas de réponse", "y": 1, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; 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Les réponses sont assez proches de celle du premier sondage : 40 % des Français se déclarent athées et environ un tiers « croient en un esprit ou une force supérieure ». Un avis plus nuancé mais qui les place tout de même dans les personnes « sans religion ». Près de 70 % des Français sondés ne se réclament donc d'aucune religion précise, même si un tiers d'entre eux croit en une forme de divinité.4,5 % de Français catholiques vont encore à la messeLa question de la religiosité d'un pays est sensible à aborder et potentiellement source d'erreur car les notions de religion, de foi et de spiritualité peuvent avoir des résonances différentes selon les personnes interrogées. Comme le précise l'étude de Gallup en annexe, une part importante de sondés appartenant à une religion déclarent avoir la foi mais ne pas se vivre comme une « personne religieuse ». De même, les personnes se déclarant athées ne font parfois pas la différence avec l'agnosticisme (personne déclarant ne pas pouvoir trancher sur l'existence d'un dieu) ou le déisme (croyance en un dieu sans se réclamer d'une religion).Certains chiffres sont en revanche catégoriques, comme ceux concernant le catholicisme collectés par l'IFOP : la part de Français pratiquants est en grande diminution. Seule une petite minorité, 4,5 %, assiste à la messe chaque semaine. Et, même si aujourd'hui encore près de 70 % de la population française est baptisée, les nouvelles générations renoncent pour la plupart à baptiser leurs enfants : on comptait 472 000 baptêmes en 1990, on n'en dénombre plus que 303 000 en 2010 (pour 800 000 naissances).Concernant l'islam, la pratique religieuse est plus régulière. Selon une enquête IFOP pour La Croix, 41 % des personnes « d'origine musulmane » se disaient « croyantes et pratiquantes » (contre 16 % chez les catholiques), et 34 % « croyantes mais non pratiquantes » (57 % des catholiques), 25 % se disant « sans religion ou seulement d'origine musulmane » (27 % des catholiques). Seuls 25 % des interrogés disaient aller « généralement à la mosquée le vendredi ».La France, un des pays les plus athées au mondeLa tendance à l'athéisme est mondiale d'après les critères établis par l'étude Gallup. Depuis 2005, date de leur précédent sondage, la part de personnes « religieuses » a baissé de 9 % et la part de personnes athées a augmenté de 3 %. Mais la situation française reste une exception dans un monde où la religion garde encore une place de premier plan : plus de la moitié (59 %) de la population mondiale se sent toujours « religieuse » et 13 % seulement se déclarent athée. Dans le top 5 des pays athées (parmi la cinquantaine de pays interrogés), la France tient la 4e place, derrière la Chine, le Japon et la République tchèque. L'étude met en corrélation ces résultats avec la richesse du pays concerné. Une grande partie des pays les plus religieux comptent également le plus petit revenu national brut : Ghana, Nigeria, Roumanie, Kenya, Afghanistan… A l'inverse,  les moins religieux sont souvent les plus aisés, comme la France, le Japon, la Suède, Hongkong, l'Australie, l'Allemagne ou les Pays-Bas.Leila MarchandJournaliste au Monde Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Steeve Poitrinel a 29 ans et travaille comme ingénieur système et réseau au sein d’une structure associative à Paris.Pour lui, l’entreprise idéale doit avant tout veiller au plein épanouissement de ses collaborateurs. Comment ? En favorisant leur évolution professionnelle mais aussi en respectant leur vie privée.Lire aussi :Tassadit Boumrar : « L’entreprise idéale n’existe pas »Elodie Chermann (Propos recueillis par) 07.05.2015 à 16h06 • Mis à jour le07.05.2015 à 16h18 | Eric Nunès Pour certains, c'est une déviation sur l'autoroute bien balisée de leur scolarité, pour d'autres, un chemin de traverse qui les mènera, plus sûrement, vers ce à quoi ils se destinent. C'est une année de césure, une période de plusieurs mois où l'on quitte le train-train de l'enseignement supérieur pour mener une nouvelle expérience avant la dernière ligne droite qui devra déboucher sur l'emploi. François Hollande a annoncé, mercredi 6 mai, que l'année de césure serait permise à l'université dès la rentrée 2015,  et « considérée comme une suspension de son cycle universitaire mais en aucune façon comme une rupture ». 15 % des jeunes ont effectué un tel break. Ceux d'entre eux qui ont répondu à notre appel à témoignage estiment pour la plupart qu'à l'aube de leur vie professionnelle, cette période leur a permis de faire le meilleur choix.Tant qu'à rompre avec ses études, autant se dépayser nettement. Mélodie a ainsi quitté l'Hexagone avant sa dernière année d'école d'ingénieur, direction le cercle polaire. La jeune femme part se forger une expérience en tant que bénévole dans un parc national en Finlande et mène un projet sur les conséquences du réchauffement climatique sur la faune locale... « Organisation, budget, communication publique, recherche de sponsors, de soutiens financiers », l'étudiante s'exerce à porter toutes les casquettes. Dans une autre langue, une culture différente et sous un autre climat. « J'ai gagné en confiance en moi», résume-t-elle.Une occasion de mouvementNinon a choisi, elle, le soleil. C'est à Miami que cette Parisienne atterrit entre deux années de Master avec pour mission de créer l'antenne d'une entreprise française en Floride. D'étudiante, elle passe directement au statut d'entrepreneure, qu'elle cumule à un job de serveuse, car il faut bien vivre. « L'effet boule de neige jouant à plein, j'ai rapidement rencontré du monde, je me suis intégrée à la vie locale, j'ai voyagé aux Etats-Unis dans tous les sens. C'est extrêmement valorisant sur mon CV et j'arrive très bien à le vendre. »Une césure, c'est une occasion de mouvement. Une abscisse sur des trajectoires ordonnées qui permet de nouvelles rencontres, de nouvelles opportunités. Jeanne a poussé jusqu'en Amérique du Sud avant sa deuxième année de Master. Alors que le taux de chômage des moins de 25 ans approche les 25 % en France, « il m'a suffi d'un mois pour intégrer une entreprise multinationale d'études de marché. Moi qui avais peur que le fait d'être étrangère me complique ma recherche de travail, j'ai finalement réussi à trouver un emploi en CDI à l'étranger plus rapidement que mon stage de deux mois en France. » Pour elle, l'année de break se révèle un accélérateur de carrière. « J'ai dépassé la barrière stage pour passer directement à l'étape travail », se félicite-t-elle.Corriger une erreur d'orientationCette pause dans les études est aussi un moyen, pour les étudiants victimes d'une erreur d'aiguillage dans leur orientation post-bac, de faire le point, confirmer ou pas des choix lors d'une course qui tient autant du sprint que du marathon. Pour Jean, l'année de césure, passée en entreprise, a été celle de sa première rupture professionnelle : « C'est l'opportunité de tester ses limites, d'avoir le droit de se tromper de poste puisqu'il y a un terme à l'expérience. » Guillaume, étudiant chimiste, a, lui, trouvé « sa voie ». Après un stage au sein d'un département recherche et développement d'un des leaders mondiaux de la chimie, il change d'école pour sa dernière année et se spécialise dans le « domaine des polymères », avant d'embrayer sur un doctorat.Si cette année d'expérience ouvre à certains de nouveaux champs, d'autres y trouvent plutôt matière à conforter leurs choix. « J'ai expérimenté le travail en bureau d'étude et me confronter à la réalité du milieu professionnel avant de réfléchir plus avant à mon orientation », témoigne Laura, hydrogéologue. « Une année qui aide à valider ses choix d'avenir », analyse Jean-Christophe, stagiaire en finance. L'année de césure, on en fait ce qu'on en veut donc. On peut mener un vieux rêve, découvrir le monde, ajouter une ligne précieuse à son curriculum vitae...Lire également : L'année de « césure », séduisante mais encore peu valoriséeIls sont toutefois quelques-uns à regretter l'expérience qu'ils ont vécue pendant cette « pause ». Cécile, qui avait choisi de voyager, regrette cette année « off » qu'elle s'efforce aujourd'hui de « masquer» sur son CV. Ce « trou » d'une année « ne rassure pas les employeurs », explique-t-elle. Ensuite, certaines entreprises ne jouent pas le jeu de la formation de ses étudiants, d'autres abusent d'une main-d'œuvre corvéable, silencieuse et déjà formée. « J'ai été payé au lance-pierre pour réaliser un travail d'ingénieur », témoigne Jean Z.  Idem pour Jean D., qui se souvient de « 60 à 70 heures de travail par semaine » pour être finalement « sous-payé ». « Mon stage n'est pas pris au sérieux par mon tuteur », regrette pour sa part Helline, élève ingénieure en chimie et stagiaire en Allemagne. La circulaire annoncée pour l'été par François Hollande, introduisant l'année de césure, permettra-t-elle de mettre fin aux abus et déconvenues ?Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Madjid Zerrouky (Béziers, envoyé spécial) « Ça, c’est les Gaulois ! » : la pancarte, criarde, accueille le visiteur à l’entrée du Musée du Biterrois. Comme si la municipalité de Béziers (Hérault), dont le maire, Robert Ménard, a affirmé qu’il y avait 64,6 % d’enfants musulmans dans ses écoles, cherchait à conjurer le sort en rendant hommage à « nos ancêtres », comme le soulignait le journal municipal en mars. Qui sous-titrait même : « La Gaule contre-attaque ! »Pour son exposition, gratuite, le musée a fait les choses en grand, même s’il n’y a pas foule en ce mercredi 6 mai après-midi : les deux tiers de la surface sont occupés par des statues romaines, de la vaisselle, des outils et autres métiers à tisser utilisés par nos illustres ancêtres. Dans l’espace central, parmi les « traces laissées par les Gaulois », les paroles d’une chanson d’Henri Salvador côtoient celles de La Marche lorraine (« Jeanne d’Arc, vierge souveraine… ») .A la sortie, une affiche très années 1950, ornée de huit petites têtes blondes souriantes, annonce les festivités dans le plateau des poètes, un parc de Béziers. La ville rêvée selon la communication municipale.Sauf qu’à un jet de pierre de la forteresse du XVIIIe siècle qui abrite le musée s’étend la partie de la ville « honnie » par Robert Ménard, celle qu’il fustigeait quelques mois avant l’annonce de sa candidature aux municipales dans le Midi libre en la qualifiant de « délabrée, dont les paraboles punaisent les façades d’immeubles occupés par des pauvres, des Maghrébins, des Gitans » : Garibaldi. Un quartier populaire souvent appelé quartier « arabe » après que des populations d’origine maghrébine – et des Gitans sédentarisés – se sont installées dans les logements et dans les locaux commerciaux que les Biterrois ont délaissés au cours des années 1980.« Que du buzz »Garibaldi, dont les ruelles serpentent du canal du Midi vers le centre-ville, porte tous les stigmates qui valent à Béziers le titre peu enviable de quatrième ville la plus pauvre de France. Les façades sont délabrées, les immeubles murés, les trottoirs défoncés et la propreté est à l’avenant. Ici, où se succèdent kebabs, boucheries hallal et même un écrivain public, difficile de trouver des ouailles de Robert Ménard. « On est tombé sur le gros facho, vous pouvez l’écrire, s’exclame Tony Ferreira, 28 ans. Et c’est un Portugais qui vous le dit ! »Pour beaucoup d’habitants croisés ici, le fichier qu'aurait constitué la mairie pour répertorier le nombre d'enfants « musulmans » inscrits dans les écoles de la ville n’est qu’une affaire de plus pour un maire qui multiplie les déclarations et décisions laissant entendre que la population d'origine étrangère serait à l’origine des problèmes que rencontre Béziers.« Oui, dans notre ville […] il y a un trop grand nombre d’immigrés [ce qui rend l’intégration, et, plus encore, l’assimilation] impossibles », a encore renchéri Robert Ménard, mardi, lors d'une conférence de presse à la mairie en réponse à l’affaire du fichage. La dernière en date d’une série de mesures à caractère polémique, mises en œuvre depuis son élection en mars 2014 : interdiction de pendre le linge aux fenêtres et de « cracher sur la voie publique », limitation des antennes paraboliques visibles depuis la rue, instauration d’un couvre-feu de 23 heures à 6 heures pour les mineurs lors des week-end et vacances scolaires, renforcement et armement de la police municipale, installation d'une crèche de Noël dans l'hôtel de ville... Le tout sur fond de réhabilitation de l'Algérie française, en rebaptisant une rue au nom d'un putschiste de 1961. Tony, « chômeur » rencontré en compagnie de Kader, un saisonnier travaillant dans la restauration, soupire en racontant le « cirque » du matin : Robert Ménard, « qui a débarqué avec une équipe de télé pour compter les Maghrébins à la sortie de l’école ».Les deux hommes prennent la dernière sortie du maire avec un certain fatalisme : « Comme d’habitude, ce n’est que du buzz pour se faire connaître. Il ne fait que ça depuis qu’il est élu : de la provocation pour faire parler de lui. » Un constat que rejoint Cyril Hennion, le vice-président de la Ligue des droits de l’homme à Béziers : « Il fait toujours ça, une grosse provocation, puis une petite marche arrière. Même si ces histoires de fichiers commencent à être vraiment inquiétantes. »Lire : Robert Ménard, un habitué des mesures polémiques« Et puis il salit la ville. Déjà, Béziers, c’est du chômage à n’en plus finir. Qui va investir ici ? Regardez, il n’y a plus rien, les commerces ferment, tout est sale. Tout ce que fait le maire, c’est pour les vieux qui votent pour lui, là-haut », ajoute Tony en désignant la direction du centre-ville.« La mobilisation des moyens s’est faite au niveau du centre-ville, mais tout est fait au détriment des autres territoires », confirme Cyril Hennion, en égrenant la liste des « économies » réalisées par la municipalité : budget du centre communal d’action social, centres de loisirs, cantines scolaires…« Vous venez pour Satan ? »Un peu plus haut débute justement cet autre monde, celui de la « chouette ville », selon les mots de trois adolescentes croisées en train de déambuler en face de la mairie. Même si elles concèdent s’y ennuyer un peu.Façades réhabilitées, placettes ombragées et terrasses alignées au cordeau : c’est un Béziers de carte postale qui s’étend sur un quadrilatère de quelques centaines de mètres. « Robert Ménard privilégie le noyau dur de son électorat, à commencer par les commerçants, à qui il a promis de développer le tourisme et que son discours séduit », ajoute Cyril Hennion.Les commerçants, justement, ne jurent plus que par le triptyque « propreté, police municipale, sécurité ». Et ce n’est pas ici qu’on entendra dire du mal du maire : « Vous venez pour Satan ? Au moins avec lui, c’est propre, plus sûr, la police municipale patrouille, les gens sont contents, jure la propriétaire d’une boutique de prêt-à-porter rue du 4-Septembre. Avant la nouvelle mairie, la ville était déserte et le commerce inexistant. » Le fichier des écoles ? Haussement d’épaules. Quant aux « immigrés », « de toute façon, ils ne viennent pas acheter chez nous ».On ne sait si Sorya Béchar et Mohamed Ali, croisés plus tôt avec leur enfant dans les allées Paul-Riquet se sentiraient visés ou s’ils avaient l’intention d’aller faire quelques emplettes. Mais ce couple de trentenaires ne se fait aucune illusion sur les motivations de Robert Ménard : « Ce sont une démarche et des propos racistes. C’est le Front national, c’est comme ça. »« Les Arabes ne nous disent pas bonjour, ils ont du mal à s’adapter », rétorque pour tout commentaire Franck Maugain, un jeune apprenti. Titillés sur l’affaire de la liste des écoles, certains soutiens du maire ne prennent pas de gants. « Il y a trop d’étrangers, c’est évident. M. Ménard fait ce qu’il peut », lâche Evelyne, la cinquantaine, sans gêne manifeste mais qui refuse de donner son nom. Avant d’embrayer dans une description apocalyptique de la ville, décrite comme « noyée sous la drogue, le racket et les violences. Moi-même, je ne sors plus le soir à cause d’eux, vous voyez ? »Spirale sans fin« Les gens se lâchent de plus en plus, confirme David Garcia, membre du syndicat Solidaires. La parole raciste est là, et elle prend chez les jeunes. » Trois rues plus loin, à la Bourse du travail, syndicats et associations de la ville cherchaient justement la parade à ce genre de discours, mercredi dans l’après-midi. Avis unanime : ce n’est pas gagné.« On est sur un discours ethnique et un vote identitaire qu’on retrouve désormais chez les différentes couches d’arrivants dans la ville : les Espagnols et les ″Européens″ face aux Gitans, les Gitans face au Arabes. Aujourd’hui, les jeunes d’origine espagnole ne votent plus à gauche, contrairement à leurs parents et grands-parents, et dans la première génération d’immigrés maghrébins certains se mettent à voter FN », ajoute le syndicaliste.En cause, « une spirale sans fin qui, depuis la désindustrialisation de la ville, à partir des années 1970, a plongé Béziers dans la misère. Ménard, pas plus que ceux qui se sont succédé avant lui à la mairie, n’a pas cherché à y remédier. Ils se contentent de soigner leur clientèle. » Quitte à monter les uns contre les autres, selon M. Garcia, pour qui le nouveau maire joue en ce moment avec le feu : « Le premier risque pour l’ordre public, c’est Ménard. » Les heurts communautaires entre jeunes d’origine gitane et maghrébine qui avaient embrasé la ville en 2005 sont dans toutes les mémoires. « Pour l’instant, les jeunes de la Devèze [une zone urbaine sensible de la ville], se contrôlent. Mais un dérapage, impliquant la police municipale par exemple [désormais armée] peut vite arriver vu l’ambiance. Et ça peut exploser », craint aussi Cyril Hennion.« Les politiques, c’est de toute façon tous les mêmes : pousse-toi de là que je m’y mette pour garder ma place. » Devisant sur un banc allées Paul-Riquet, Carlo Garrigo et Vincent Bellester, anciens réfugiés espagnols, 170 ans à eux deux, jugent le bilan de Robert Ménard avec l’air de ceux qui en ont vu d’autres : « du vent », pour M. Garrigo. « Ah si : j’ai reçu quatre PV en un mois, deux dans chaque sens de l’allée, c’est ça le nouveau maire ! »Madjid Zerrouky (Béziers, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.05.2015 à 18h36 • Mis à jour le06.05.2015 à 18h56 Comment faire économiser 20 millions d’euros par an à un organisme sans supprimer des emplois ? En aménageant les 35 heures, répond Martin Hirsch, le patron de l’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), qui a rencontré les syndicats, mercredi 6 mai, afin de définir un calendrier pour la discussion de la réforme de l’organisation du travail.La négociation doit commencer le 28 mai et se terminer le 18 juin, et le nouvel accord entrer en vigueur en janvier 2016. Signe de la forte défiance suscitée par la perspective même de négocier, une intersyndicale CGT-SUD-FO a lancé dès le 30 avril un appel à faire grève contre « l’austérité » le 21 mai.Trente-huit établissements et 75 000 personnes (hors médecins) sont concernés. « On ne remet pas en cause les 35 heures », a précisé M. Hirsch, « c’est juste les organiser différemment ». D’après le directeur général, le souci de mieux « coïncider » avec les besoins des malades – au regard notamment du développement de la chirurgie ambulatoire (sortie le jour de l’opération) –, celui d’améliorer les conditions de travail et le cadre budgétaire « contraint » justifient la réforme. « Je ne souhaite pas qu’on réduise les effectifs au lit du malade », a aussi précisé M. Hirsch, alors que la direction de l’AP-HP avait prévenu, fin avril, que sans cette réforme le respect de la trajectoire financière de l’établissement pourrait conduire à la suppression de 4 000 emplois.« Personne n’est content »La majorité des personnels de l’AP-HP dépasse les 35 heures hebdomadaires et « les minutes accumulées font des milliers de jours à rattraper, en récupérations, en RTT », expliquait M. Hirsch mi-mars sur le site des Echos.« Mais la rigidité de nos organisations fait que souvent, les RTT sont annulées au dernier moment pour faire face au manque d’effectifs, des mensualités de remplacements sont alors dépensées en catastrophe et au final, personne n’est content. D’où aussi un absentéisme élevé, de l’usure… » Les rythmes de travail à l’AP-HP sont très divers :66 % des agents travaillent 7 h 36 par jour (soit 38 heures par semaine) ou 7 h 50.D’autres font 10 heures de nuit, 12 heures de jour.Certains cadres sont, eux, au forfaitLe nombre de jours de RTT varie entre 20 et 24 jours. Une grande partie de ces journées ne sont pas prises par les agents à cause de la charge de travail, et accumulées sur des comptes épargne temps : le stock représentait 74,7 millions d’euros fin 2014, selon la direction.Le projet de réforme a déjà rencontré la très vive opposition des représentants des salariés. « Sous couvert de qualité de vie au travail, de lutte contre l’absentéisme et d’usure, [M. Hirsch] veut nous enlever les RTT pour avoir plus de flexibilité et veut supprimer les équipes fixes », s’inquiète Carole Soulay, responsable SUD, qui s’alarme de « l’impact sur la vie familiale des agents ». Didier Choplet, de la CFDT-AP-HP, évoque de son côté un « risque de démotivation très fort ».Contexte tendu de toutes partsLes discussions devraient être suivies de près par le monde hospitalier. Plusieurs personnels ont obtenu dernièrement des réductions du temps de travail. D’abord les urgentistes, fin 2014, dont le temps de travail hebdomadaire est passé d’une soixantaine d’heures à 48 heures. Même chose, depuis le 1er mai, pour les étudiants internes – après la pression exercée par Bruxelles sur la France pour qu’elle respecte la législation européenne. Les sages-femmes doivent bénéficier pour leur part de revalorisations salariales.Et des syndicats de médecins hospitaliers ont rencontré le gouvernement, le 28 avril, plaidant pour la revalorisation de leur profession via notamment une meilleure rémunération pour les jeunes praticiens, l’augmentation de certaines primes et la réforme, là encore, du temps de travail.Lire aussi :Accord « historique » pour les médecins urgentistesEn même temps, les hôpitaux restent appelés à réaliser 3 milliards d’euros d’économies d’ici à 2017. Or, comme l’a annoncé le 27 avril la Conférence des directeurs généraux des centres hospitaliers régionaux et universitaires (CHRU), le déficit des établissements s’est creusé en 2014, à 196 millions d’euros.Dans ce cadre, prévenait-elle, « les nouvelles mesures salariales octroyées à certaines catégories de personnels vont peser doublement sur le résultat des CHRU » en 2015 et au-delà. Ainsi, renégocier les 35 heures permet de « tenir budgétairement » au moment où les « contraintes sont fortes », analyse Gérard Vincent, le délégué général de la Fédération hospitalière de France. Une majorité d’hôpitaux ont rouvert le dossier des 35 heures et certains déjà réduit le nombre de RTT. Delphine Roucaute Après avoir affirmé sur France 2 qu’il avait comptabilisé le nombre d’enfants musulmans dans les écoles de sa ville, le maire de Béziers Robert Ménard a été entendu par la police dans le cadre l'enquête préliminaire ouverte par le procureur de Béziers pour « tenue illégale de fichiers en raison de l'origine ethnique ».En effet, on ne transige pas en France avec ce que l’on appelle les « statistiques ethniques ». La question cristallise pourtant les polémiques depuis une vingtaine d’années, tout le monde ne s’accordant pas sur la nécessité ou non de procéder à des études d’ampleur sur l’origine ethnique ou religieuse des Français.Qu’est-ce qui constitue exactement un délit ?La loi du 6 janvier 1978, dite « loi informatique et libertés » interdit de recueillir et d’enregistrer des informations faisant apparaître, directement ou indirectement, les origines « raciales » ou ethniques, ainsi que les appartenances religieuses des personnes. Outrepasser ces règles peut conduire à une peine de prison de cinq ans et 300 000 euros d’amende, ce à quoi la commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) peut ajouter une amende. Une simple déclaration impliquant des statistiques supposées ne constitue donc pas en soi un délit ; il faut avoir constitué un fichier recensant ces données sensibles.Lire aussi :Pourquoi Robert Ménard n’a pas le droit de ficher les écoliers musulmans de BéziersMais qu’entend-on exactement par « statistique ethnique » ? La définition du terme « ethnique » est en effet sujette à controverse, puisque ce vocabulaire fait partie de celui de l’administration coloniale et des pays qui ont connu des politiques de ségrégation, comme l’Inde par exemple, où il est utilisé pour identifier et recenser les populations. L’ethnie constitue une expression identitaire, fortement liée au pays d’origine, mais aussi à une langue, une histoire ou une culture commune. Un des problèmes principaux est que l’« identité ethnique » peut être assignée par un élément extérieur au groupe supposé ; l’identité n’est dès lors plus revendiquée, mais subie, et donc facteur de discrimination.En France, les statistiques reposent sur la nationalité effective des personnes. Mais toute origine « raciale » est évacuée des statistiques officielles. Ainsi, il est interdit de faire, hors dérogations accordées notamment à certains instituts de recherche, des statistiques sur les Kabyles, les noirs, les juifs – même chose pour les groupes religieux. Se pose avant tout la question des dérives qu’engendreraient de tels comptages, et la stigmatisation des populations qui pourrait en découler.Quelles polémiques autour de la question du fichage ?La question de savoir s’il faut ou non autoriser les statistiques ethniques et réformer la loi « informatique et libertés » de 1978 est en débat depuis une vingtaine d’années. En 1998, elle opposait Hervé Le Bras, démographe enseignant à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (Ehess), à Michèle Tribalat de l’Institut national d’études démographiques (INED), une chercheuse polémique régulièrement citée dans la sphère frontiste. Le premier critiquait le travail de cette dernière, notamment sa distinction entre les Français issus d’autres origines et les « Français de souche », une expression qui selon lui flatte le « vieux fond ethnique » de la droite. « La collecte de données n'est pas une menace en elle-même. Ce qui constitue une menace ce sont les catégories utilisées pour classer les données », déclarait-il à l’époque.La question a été vivement relancée en 2007 par Nicolas Sarkozy et la nomination de Yazid Sabeg, un homme d’affaires né en Algérie devenu le chantre de la discrimination positive, qui met en place un comité pour la mesure et l’évaluation de la diversité des discriminations (Comedd) sous la houlette de François Héran. En réaction, une vingtaine de chercheurs et universitaires forment une contre-commission, la commission alternative de réflexions sur les « statistiques ethniques » et les discriminations (Carsed) qui publie en 2009 l’ouvrage collectif Le Retour de la race cherchant à dénoncer le « leurre » de la réflexion engagée au Comedd. Ce livre prend clairement la tournure d’un règlement de compte, en accusant en quatrième de couverture « les quelques scientifiques présents [dans le Comedd d’être] tous favorables à une mesure de l’ethnicité ou de la race ». Le Carsed écrit :« En développant une vision de la société durablement fragmentée selon les critères d’origine, donc figés, [cette classification ethnique] aboutit à terme à la fragmentation et à la concurrence entre "communautés" avec chacun ses lobbies, ses victimes, ses exclusions, son entre-soi, sa solidarité limitée aux membres du groupe alors que l’Etat républicain a la mission de l’assurer pour tous. »A l’époque, la tentative de Brice Hortefeux, alors ministre de l’intérieur (et de l’immigration), de créer un fichier de police nommé Edvige, enregistrant notamment la couleur de peau, tue le débat en illustrant les risques d’un fichage ethnique. Mais certains, comme Manuel Valls, prendront position en faveur de telles statistiques.Lire : « Edvige 2 est un fichier de présomptions »C’est d’ailleurs l’actuel premier ministre qui a relancé la machine, plus récemment, avec ses déclarations remarquées sur un « apartheid territorial, social, ethnique ». Alors que le député (UMP) de la Marne Benoist Apparu plaidait le 28 janvier en faveur des statistiques ethniques, le président François Hollande a estimé que le pays n’avait « pas besoin de faire des statistiques ethniques. Regardez où vivent un certain nombre de nos compatriotes et vous verrez les problèmes de chômage, de scolarité, de réussite, voire même la capacité à créer une entreprise ». De son côté, la députée écologiste Esther Benbassa appelait également à des statistiques ethniques afin de lutter contre les discriminations : « Exigeons la parité pour les minorités visibles, oui, mais pour y parvenir, mesurons tout ce qui nous en sépare. »Quelles sont les méthodes utilisées par les chercheurs ?De fait, les études ethniques existent, puisque la loi donne dérogation aux chercheurs pour étudier les origines ethniques et religieuses, selon certains critères très encadrés. C’est la CNIL qui étudie chaque enquête, en fonction de la finalité des recherches, de l’institut qui les mène, du consentement des personnes concernées et du respect de leur anonymat. Mais, comme le souligne le directeur de recherche à l’INED Patrick Simon auprès de Libération, « l’interdiction de principe a réussi à imposer l’idée que vouloir mesurer les conséquences de l’origine ethnique dans une étude est sulfureux ». Et a pour conséquence une forme d’autocensure des chercheurs.Le sociologue Didier Fassin explique ainsi à Libération que dans le cadre de son enquête sur une maison d’arrêt en banlieue parisienne, L’Ombre du monde parue en 2015, il a dû élaborer ses propres statistiques ethniques en se basant sur la consonance des noms des détenus et leur couleur de peau à partir de la photo de leur dossier pénitentiaire. Cette approche lui a permis d’étudier la proportion de personnes originaires de l’immigration parmi les détenus. Un sujet extrêmement sensible ; il suffit de se rappeler des polémiques déclenchées par Eric Zemmour à ce sujet.Mais le chercheur ne se contente pas de constater le pourcentage de personnes noires ou d’origine arabe en prison : il interroge leur situation sociale, la fréquence des contrôles à leur égard et la dureté des peines. Bref, la discrimination qu’ils rencontrent et qui explique ces chiffres. Un travail qui n’a – faut-il le rappeler ? –, rien de commun avec les prétendues statistiques de Robert Ménard, qui présentent un biais méthodologique énorme : M. Ménard disait compter non pas les immigrés ou la diversité ethnique, mais bien l’appartenance religieuse, sur la foi du seul patronyme. Or on peut s’appeler Ahmed sans être musulman, ou être fidèle à l’islam et être prénommé Jean-Pierre. Par ailleurs, M. Ménard n’a pas demandé le consentement des personnes concernées.Quelles autres pratiques existent à l’étranger ?L'ambiguïté du débat repose en partie sur le fait que les statistiques ethniques existent dans d’autres pays, comme les Etats-Unis, où les recensions religieuses sont couramment pratiquées, sur déclaration des personnes concernées. L’exemple du voisin britannique est particulièrement important pour la France, puisque la législation y autorise la compilation de données portant sur la religion et les origines ethno-raciales depuis les années 80. Aucune restriction n’est prévue et celles-ci apparaissent explicitement dans les études de l’Office des statistiques. Si la société britannique, fondée sur le multiculturalisme, a bien accepté cette possibilité, les affrontements entre le pouvoir et les minorités ainsi reconnues n’ont cessé de se multiplier.D’un autre côté, le Sénat rappelle dans un rapport que la commission européenne contre le racisme et l’intolérance (ECRI) encourageait, dans son rapport de 2010 « les autorités françaises à poursuivre les efforts visant à mettre en place un système complet cohérent de collecte des données permettant [...] de déterminer l'ampleur des manifestations du racisme et de la discrimination raciale directe et indirecte » et de développer des statistiques ethniques et religieuses fondées sur le principe de confidentialité et de consentement.Il faut toutefois souligner que chaque pays européen a ses propres règles et qu’il n’existe pas de modèle unique à suivre. En 2008, au niveau européen, seuls 22 pays sur 42 proposaient lors du recueil de données statistiques publiques des questions portant explicitement sur l’ethnicité. En sachant qu’il n’existe pas de définition de l’origine ethnique au niveau européen.Delphine RoucauteJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.05.2015 à 15h53 • Mis à jour le06.05.2015 à 16h06 | Maxime Vaudano Alors que les drames migratoires dans la Méditerranée se sont hissés au sommet de l’agenda politique européen ces dernières semaines, les critiques se multiplient en France contre la politique d’asile française, jugée trop généreuse par la droite et l’extrême droite.1. Une explosion du nombre de demandeurs d’asile ?Ce qu’a dit Roger Karoutchi :« Ce qui est inconséquent, Monsieur le Premier Ministre, c’est d’accepter le fait qu’il y ait 65 000 demandeurs d’asile par an, contre 35 000 par an il y a 5 ans. […] C’est de faire en sorte que notre pays accordant environ 10 000 à 15 000 statuts de réfugiés par an, et ne raccompagnant réellement qu’un maximum de 5 000 déboutés du droit d’asile aux frontières, nous créons nous-mêmes 40 000 à 45 000 sans papiers chaque année », a accusé le sénateur UMP des Hauts-de-Seine en réponse à Manuel Valls.Pourquoi c’est plutôt vraiSelon les sources, la France a en effet accueilli 59 000 à 63 000 demandeurs d’asile en 2014, en nette augmentation par rapport à il y a cinq ans, selon l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). Il ne faut toutefois pas oublier que nous ne faisons que retrouver les niveaux de 2001-2004, et n’atteignons pas encore le pic de 1989, lié notamment à la demande en provenance de la Turquie et du Zaïre. #container_14308200751{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14308200751{ height:500px; } #container_14308200751 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14308200751 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14308200751 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14308200751 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Demandes et admissions à l'asile en FranceSource : OFPRA(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14308200751", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "areaspline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["1973","1974","1975","1976","1977","1978","1979","1980","1981","1982","1983","1984","1985","1986","1987","1988","1989","1990","1991","1992","1993","1994","1995","1996","1997","1998","1999","2000","2001","2002","2003","2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Demandes", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1620 ], [ "", 2188 ], [ "", 8510 ], [ "", 18478 ], [ "", 17007 ], [ "", 14200 ], [ "", 16810 ], [ "", 18790 ], [ "", 19863 ], [ "", 22505 ], [ "", 22350 ], [ "", 21714 ], [ "", 28925 ], [ "", 26290 ], [ "", 27672 ], [ "", 34352 ], [ "", 61422 ], [ "", 54813 ], [ "", 47380 ], [ "", 39835 ], [ "", 35406 ], [ "", 32413 ], [ "", 25036 ], [ "", 21122 ], [ "", 22637 ], [ "", 22990 ], [ "", 31855 ], [ "", 39775 ], [ "", 48652 ], [ "", 52877 ], [ "", 54429 ], [ "", 57616 ], [ "", 52066 ], [ "", 34853 ], [ "", 29937 ], [ "", 34258 ], [ "", 38803 ], [ "", 41619 ], [ "", 45654 ], [ "", 47467 ], [ "", 51715 ], [ "", 50952 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Admissions", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 1237 ], [ "", 1891 ], [ "", 6238 ], [ "", 14797 ], [ "", 12473 ], [ "", 13091 ], [ "", 14296 ], [ "", 17099 ], [ "", 14586 ], [ "", 15670 ], [ "", 14608 ], [ "", 14314 ], [ "", 11539 ], [ "", 10645 ], [ "", 8704 ], [ "", 8794 ], [ "", 8770 ], [ "", 13486 ], [ "", 15467 ], [ "", 10266 ], [ "", 9914 ], [ "", 7025 ], [ "", 4742 ], [ "", 4344 ], [ "", 4112 ], [ "", 4342 ], [ "", 4659 ], [ "", 5185 ], [ "", 7323 ], [ "", 8495 ], [ "", 9790 ], [ "", 11292 ], [ "", 13770 ], [ "", 7354 ], [ "", 8781 ], [ "", 11441 ], [ "", 10373 ], [ "", 10340 ], [ "", 10702 ], [ "", 9976 ], [ "", 11371 ], [ "", 14512 ] ], "type": "column", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; 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Karoutchi, cette forte hausse de la demande ne s’accompagne pas d’un effort supplémentaire de la France pour accepter ces demandes d’asile, dont le nombre reste stable autour de 10 000 à 15 000 par an depuis une décennie.Voir aussi le visuel interactif : D’où viennent les demandeurs d’asile qui arrivent en France ? 2. Une machine à sans papiers ?Que deviennent donc ces « déboutés » du droit d’asile ? L’immense majorité d’entre eux bravent leur obligation de quitter le territoire français (OQTF), restent clandestinement en France et se transforment en sans papiers, selon Roger Karoutchi. Un argumentaire également développé par Marine Le Pen lors de son discours du 1er mai :« [Le droit d’asile] est devenu une nouvelle porte d’entrée [de l’immigration] quand on sait qu’à peine 1 % des déboutés sont finalement expulsés. »Pourquoi c’est certainement fauxEn citant ce chiffre, la présidente du FN fait référence à un rapport de la Cour des comptes en préparation, dont Le Figaro (lien payant) a publié une version provisoire en avril, très critique sur le coût du système d’asile français.Dans ce document, les sages de la rue Cambon avancent en effet cette estimation de 1 % de départs effectifs des déboutés en se basant sur des chiffres du ministère de l’intérieur. Problème : ledit ministère a indiqué à Metronews que ce chiffre n’était « pas juste ». « La Cour semble avoir fait un comptage manuel sur une période de 5 mois, entre janvier et mai 2014, qui n’est pas très représentative », a expliqué le ministère à nos confrères. A l’AFP, une source ministérielle évalue plutôt un chiffre oscillant « autour de 10 %, voire 20 % » (ce qui se rapproche des calculs de la Cimade).Au-delà de ces querelles de chiffres, beaucoup s’accordent toutefois sur le fait que la tolérance de la politique d’éloignement alimente substantiellement le nombre d’étrangers en situation irrégulière sur le sol français.3. Un détournement de l’asile par l’immigration économique ?Lors de son discours du 1er mai, Marine Le Pen a également assuré que :« Le droit d’asile, que nous reconnaissons comme un droit individuel réservé aux victimes d’oppressions politiques, a été depuis longtemps détourné de son sens originel pour devenir une filière à part entière de l’immigration massive. »Cette même critique est formulée dans le rapport provisoire de Cour des comptes, qui écrit que « la demande d’asile est utilisée par certaines personnes comme une nouvelle filière d’immigration, notamment économique ».Pourquoi c’est douteuxPrécisons tout d’abord que les critères pour obtenir l’asile sont très clairs : l’Ofpra (et la Cour nationale du droit d’asile, qui traite les recours) s’appuie sur la convention de Genève, qui protège toute personne qui « craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité, et qui ne peut, ou du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays ». Peu de chances donc pour un migrant économique de parvenir à ses fins par une demande d’asile.En revanche, selon les détracteurs du système, nombre d’entre eux utiliseraient la procédure d’asile pour entrer sur le territoire français, s’installer en attendant le traitement de leur demande, avant de s’y maintenir clandestinement après avoir été déboutés, dans l’espoir d’être finalement régularisés au bout de cinq ans.Il suffit pourtant de regarder le palmarès des nationalités les plus représentées parmi les demandes d’asile pour remettre en doute l’affirmation des sages selon laquelle « la France se caractérise par un faible nombre de demandeurs d’asile originaires de pays en guerre ou en conflit ». République démocratique du Congo, Russie et Syrie y côtoient le Bangladesh et l’Albanie. On retrouve d’ailleurs peu ou prou les mêmes nationalités entre les demandeurs et les admis. #container_14307562318{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14307562318{ height:550px; } #container_14307562318 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14307562318 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14307562318 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14307562318 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les principales nationalités candidates à l'asile en 2014Source : Rapport d'activité 2014 de l'OFPRA(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); 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margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les principales nationalités admises à l'asile en 2014Total des admissions CNDA et OFPRA.Source : Rapport d'activité 2014 de l'OFPRA(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14307533704", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Syrie","Russie","Sri Lanka","Guinée","RD Congo","Afghanistan","Albanie","Kosovo","Chine","Bangladesh","Centrafrique","Soudan","Irak","Mali","Turquie","Côte","Arménie","Somalie","Égypte","Géorgie","Mauritanie","Érythrée","Pakistan","Azerbaïdjan","Nigéria"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Total admissions", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1467 ], [ "", 1199 ], [ "", 1058 ], [ "", 751 ], [ "", 751 ], [ "", 708 ], [ "", 663 ], [ "", 617 ], [ "", 616 ], [ "", 598 ], [ "", 433 ], [ "", 402 ], [ "", 397 ], [ "", 362 ], [ "", 341 ], [ "", 261 ], [ "", 253 ], [ "", 245 ], [ "", 241 ], [ "", 214 ], [ "", 201 ], [ "", 183 ], [ "", 182 ], [ "", 165 ], [ "", 157 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}4. Un coût exorbitant ?Marine Le Pen (FN) et Roger Karoutchi (UMP) ne se sont pas privés d’interpeller le gouvernement sur l’un des chiffres chocs du rapport provisoire de la Cour des comptes : la politique d’asile coûterait 2 milliards d’euros par an à la France.Les sages de la rue Cambon ne se sont en effet pas arrêtés à la ligne budgétaire officiellement consacrée à l’asile (un peu moins de 600 millions d’euros), estimant qu’elle ne trace pas l’ensemble des dépenses « effectuées pour les demandeurs d’asile ». D’après leurs calculs, qui intègrent par exemple le coût de scolarisation des enfants, les demandeurs d’asile coûtent à eux seuls 990 millions d’euros, auxquels il faut rajouter 1 milliard pour les personnes déboutées, quand elles sortent des radars budgétaires.Mais ce chiffre est à prendre avec des pincettes. Après la fuite de son rapport dans Le Figaro, la Cour des comptes a mis en garde dans un communiqué contre une « lecture partielle et partiale de ses observations provisoires, qui portent en l’espèce sur la période 2009-2014 ». En outre, elle reconnaît la difficulté à établir un décompte précis du coût de l’asile et demande à l’administration « de bien vouloir examiner la validité des données utilisées et du calcul » qu’elle a effectué.Le gouvernement, de son côté, fait valoir que la réforme de l’asile qui doit être votée d’ici l’été permettra d’en réduire le coût, en diminuant les délais d’instruction des demandes.Quelles prestations la France accorde-t-elle aux demandeurs d’asile ?Dans sa charge contre la politique d’asile française, Marine Le Pen a dénoncé le fait que les demandeurs d’asile soient « intégralement pris en charge par l’Etat » et qu’ils bénéficient de « droits exorbitants » ? Voici la réalité de ce qu’ils perçoivent.Une allocation pendant la durée de la procédure340,5 €Les demandeurs d’asile reçoivent pendant l’instruction de leur demande une allocation temporaire d’attente (ATA), versée par Pôle emploi, de 11,35 euros par jour, soit 340,50 euros par mois en moyenne. Cette allocation est remplacée par l’allocation mensuelle de subsistance (AMS) une fois que le demandeur rentre dans un centre d’accueil pour demandeurs d’asile : comprise entre 91 et 718 euros par mois, cette allocation dépend de la situation du demandeur, de sa composition familiale et de ses ressources.Un accès au système de santéLes demandeurs bénéficient aussi d’un accès privilégié à la couverture maladie universelle (CMU), de base et complémentaire, des dispositifs qui permettent aux plus défavorisés d’accéder à la sécurité sociale. Contrairement aux autres bénéficiaires, français ou étrangers, ils ne sont pas tenus de justifier une résidence stable en France de trois mois pour s’y enregistrer. En revanche, il doit justifier d’avoir perçu des revenus inférieurs à 9 534 euros l’année précédente.Ces systèmes ouvrent le droit à un remboursement des dépenses de santé par l’assurance maladie française, et dispensent les demandeurs d’asile de l’avance des frais. La CMU complémentaire donne également le droit à des réductions sur la facture de gaz, d’électricité ou de transport.Lire : En dix ans, la CMU a réduit les inégalités dans l'accès à la santéQuand, pour une raison ou un autre, les demandeurs d’asile ne peuvent être affiliés à la sécurité sociale et bénéficier de la CMU (et quand ils plongent dans la clandestinité après avoir été déboutés), ils peuvent bénéficier de l’aide médicale d’Etat (AME), qui prend en charge « à 100 % les soins médicaux et d’hospitalisation en cas de maladie ou de maternité dans la limite des tarifs de la sécurité sociale, sans avoir à avancer les frais ». L’AME bénéficie généralement aux sans papiers qui peuvent justifier d’au moins trois mois de résidence en France.» Lire notre décryptage sur l’AMELa possibilité de travaillerLes demandeurs d’asile doivent attendre un an pour pouvoir solliciter une autorisation provisoire de travail afin d’occuper légalement un emploi en France. Ce document, qui doit être renouvelé au minimum tous les six mois, est délivré par la préfecture sur certains critères : le demandeur d’asile doit disposer d’une promesse d’embauche ou d’un contrat de travail, et le préfet peut la refuser si la situation de l’emploi dans la profession et la région concernées est trop tendue. Bien entendu, leur travail devient illégal quand ils deviennent sans-papiers.La scolarisation des enfantsEnfin, les enfants de demandeurs d’asile peuvent être scolarisés dès l’âge de 3 ans, à condition que l’école maternelle donne son accord. De 6 à 16 ans, en revanche, l’instruction est obligatoire, comme pour tous les enfants français et étrangers vivant en France.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Rey-Lefebvre La Fédération européenne du logement social a publié, mardi 5 mai, son rapport annuel dans lequel elle détaille comment les 28 états membres ont, entre 2007 et 2013, traversé la crise.Forte baisse de la constructionCette crise s’est d’abord matérialisée par l’éclatement de la bulle immobilière dans les pays dits vulnérables (Grèce, Chypre, Slovénie), où les prix ont baissé. C’est aussi le cas en Irlande - mais ils sont déjà repartis à la hausse - et au Royaume-Uni.Mais la première conséquence de la crise est l’effondrement de la construction. L’un des exemples les plus frappants est l’Espagne, où elle a chuté dramatiquement, passant de 727 900 logements neufs en 2006, à 77 800 en 2011.Les banques qui finançaient les promoteurs ont récupéré en catastrophe près de 700 000 logements « mais refusé de les vendre aux bailleurs sociaux qui proposaient de les acheter », déplore Laurent Ghekiere, représentant, pour la France, de l’Union sociale de l’habitat auprès de cette fédération et président de son observatoire européen, créé en 2004.D’autres pays, comme la Belgique, la République Tchèque, la France, la Pologne, la Suède, mais aussi le Danemark, la Hongrie, l’Irlande et le Portugal ont également souffert d’une forte contraction de la construction.Pour autant, en France la construction de logements sociaux a relativement bien tenu durant la crise et joué son rôle contre cyclique, grâce aux prêts consentis par la Caisse des Dépôts dont les initiatives ne dépendent pas de la santé des banques.« Le problème de la France est qu’elle ne construit globalement pas assez, compte tenu de sa démographie dynamique, en particulier dans les grandes villes en développement », relève Laurent Ghekiere.Forte hausse de l’endettement des ménagesUn autre indicateur, d’ailleurs surveillé attentivement par la Commission européenne, est l’endettement des ménages, hérité des folles années de hausse des prix des logements et dopé par une politique accommodante, de la part des banques et des gouvernements, en faveur de l’accession à la propriété.Cet endettement est, en moyenne, passé de 43 % du PIB en 2004, à 52 % en 2014. Comparé au revenu disponible des ménages, son bond est plus spectaculaire encore, de 66,4 %, en 2004, à 81,8 %, en 2012.Les Hollandais sont les plus endettés (108,4 % du PIB) alors que c’est leur pays qui compte le plus de logements sociaux (33 %). « Cela vient de la politique du gouvernement qui a permis la déduction totale des intérêts d’emprunts pour acheter. La Commission européenne a donc demandé aux Pays-Bas de plafonner ou réduire cet avantage », souligne M. Ghekiere.Les Danois sont guère moins endettés (100,8 % du PIB), comme les Anglais (81 %), les Suédois (80,7 %), devant les Irlandais (77,5 %). Les Français figurent au milieu du tableau (43 %).Poids croissant du logement dans les budgetsEn dépit de baisses de prix survenues depuis 2007, le coût du logement devient de plus en plus insupportable à l’économie des ménages européens. Il capte, en moyenne, 22,2 % de leur revenu disponible. Mais 20 % des ménages modestes dépensent désormais 40 % de leurs revenus pour se loger.La Grèce est le pays où ce poids pèse le plus sensible (40 % des revenus consacrés au logement), suivi du Danemark et des Pays-Bas (30 %) et de l’Allemagne (28 %).Un contrecoup est que les jeunes générations ne parviennent pas à accéder à un logement autonome. Dans les pays du Sud, la proportion des 18/35 ans vivant encore chez leurs parents est, par exemple, de 66 % en Italie, de 58 % au Portugal et 55 % en Espagne. Et le phénomène s’étend désormais à l’Irlande (42 %), l’Allemagne (41 %), la Belgique (44 %).En France, la proportion des ménages devant consacrer plus de 40 % de leurs revenus au logement est de 5 %.Baisse des aides publiquesLa crise a également affecté les politiques du logement et provoqué la réduction des aides publiques, dont les auteurs estiment que le niveau moyen est passé, dans les pays de l’Union, de 1,1 % à 0,8 % du PIB.En Grèce, l’organisme de financement du logement social a, par exemple, sous la pression de la Troïka des créanciers du pays, été quasiment supprimé.Au Royaume-Uni, en Irlande, Espagne, Portugal, les aides au logement ont été fortement réduites et ciblées vers les catégories les plus modestes.Hausse du nombre des sans-abriLe nombre de sans-abri a beaucoup augmenté dans tous les pays européens, exceptée la Finlande : la France est très touchée, avec 50 % de hausse, entre 2001 et 2011, tandis que, entre 2011 et 2013, la Danemark enregistre une hausse de 16 %, l’Allemagne de 21 %, les Pays-Bas de 17 %, la Suède de 29 %, mais 45 % en République Tchèque, entre 2010 et 2014.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste de Montvalon et Gérard Courtois Une France un peu moins pessimiste, un peu moins frileuse et repliée sur elle-même, un peu plus confiante dans l’avenir : tel est le visage du pays que reflète la troisième édition de notre enquête annuelle « Fractures françaises », réalisée du 22 au 27 avril par Ipsos/Sopra Steria en partenariat avec la Fondation Jean Jaurès et Sciences Po - auprès d’un échantillon de 1 000 personnes interrogées sur Internet. La dégradation de l’image du Front national – que 78 % qualifient de parti d’« extrême droite » – est l’un des autres enseignements majeurs de ce sondage, qui confirme toutefois que les idées du FN s’installent dans l’opinion : c’est désormais une majorité de Français (52 %) qui souhaite le rétablissement de la peine de mort ; un chiffre en hausse de sept points en un an. Un léger regain de confiance Si les crispations alarmantes enregistrées lors des deux précédentes vagues de cette enquête n’ont pas disparu, l’atmosphère s’est un peu détendue depuis un an. Ainsi la confiance dans toutes les institutions testées a progressé. C’est le cas en particulier des grandes entreprises (45 %, +7) et des banques (41 %, +6). La nostalgie est moindre qu’en 2014 : 70 % des sondés (en baisse de 8 points) assurent qu’ils s’inspirent de plus en plus des valeurs du passé. La mondialisation est considérée comme une opportunité par 44 % des personnes interrogées (+5 points). L’image de l’Europe s’améliore : 52 % (+7 points) estiment que l’appartenance de la France à l’Union européenne est une bonne chose et 75 % (+8) souhaitent que la France reste dans la zone euro.Lire aussi :Des Français moins pessimistesL’image du FN se dégrade…Réalisée quelques jours avant que la crise ouverte entre Marine Le Pen et son père atteigne son paroxysme, cette enquête montre que l’image du FN est mauvaise, et qu’elle s’est encore détériorée. Qualifié d’« extrême droite » – une appellation que réfute Mme Le Pen – par 78 % des sondés, le FN est jugé « xénophobe » (61 %). 60 % (neuf points de plus en un an) affirment que c’est « un parti dangereux pour la démocratie ». 69 % estiment qu’il n’est pas « capable de gouverner le pays ».Lire aussi :L’image du FN se dégrade mais ses idées s’installent… mais ses idées s’installentLa sortie de l’euro est le seul marqueur du FN qui est massivement rejeté dans cette enquête. La hausse la plus spectaculaire concerne le rétablissement de la peine de mort (52 %, +7). Les réponses aux questions sur l’immigration ne traduisent pas d’évolution notable. Autrement dit, le tableau reste aussi sombre qu’auparavant. Deux tiers des Français (67 %, +1) jugent qu’« il y a trop d’étrangers en France ». 71 % (+1) estiment qu’« il n’est pas normal que les cantines scolaires servent des plats différents selon les convictions religieuses des élèves ». Les fortes crispations suscitées par l’islam sont également en adéquation avec le discours du FN à ce sujet. 54 % (+3 points par rapport à janvier) jugent la religion musulmane « pas compatible avec les valeurs de la société française ».Lire aussi :La crispation sur l’islam s’accroît depuis janvierLes sympathisants socialistes se droitisentLibérale – au plan économique – et autoritaire : la ligne que défend et incarne Manuel Valls, longtemps marginalisé au sein de son parti, rencontre une adhésion croissante parmi les sympathisants socialistes. 34 % des personnes interrogées (+11 points) estiment que « pour relancer la croissance, il faut limiter au maximum le rôle de l’Etat dans l’économie française et donner aux entreprises le plus de liberté possible ». 49 % (+21) expriment leur confiance dans les grandes entreprises. Même tendance s’agissant des banques (44 %, +13). 58 % des sondés (+8) estiment que « la mondialisation est une opportunité pour la France ». Les sympathisants socialistes sont également plus nombreux à approuver des affirmations ou des mesures relatives à l’ordre et la sécurité. 78 % (+16) approuvent l’idée selon laquelle « on a besoin d’un vrai chef en France pour remettre de l’ordre ». 36 % (+15) se disent favorables au rétablissement de la peine de mort.Lire aussi :Les sympathisants socialistes se convertissent au libéralismeJean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard CourtoisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent Face au tollé unanime déclenché par ses déclarations sur le nombre d’élèves « présumés musulmans » dans sa ville de Béziers, Robert Ménard, qui risque gros, car ce type de statistique est illégal, n’a eu de cesse de réagir. Mais ses équipes ont donné plusieurs versions de l’histoire, qui tendent à se contredire.1. Le 3 janvier : « Nous avons analysé les listes des écoles »Ce qu’il a dit : Dans un article de Midi libre paru le 3 janvier 2015, Robert Ménard avait déjà évoqué le « fichage » des élèves aux prénoms à consonance « musulmane » : « A Béziers, 60 % des élèves sont musulmans », avait-il affirmé pour justifier la thèse du « grand remplacement » développée par l’idéologue d’extrême droite Renaud Camus. Le maire reconnaissait déjà que « c’est interdit, ce genre de statistique », tout en expliquant au journal régional avoir « analysé les listes des écoles biterroises » pour les obtenir. Et ajoutant : « Les prénoms suffisent à vous indiquer l’origine. Si vous vous appelez Marie, vous n’êtes pas musulman. »Ce qu’on peut en dire : Les mots sont clairs : M. Ménard explique avoir « analysé les listes » des écoles de sa ville, auxquelles il a donc accès. Selon l’Insee, on comptait environ 14 000 élèves scolarisés à Béziers en 2011 (dont plus de la moitié ont entre 6 et 17 ans), ce qui exclut a priori une analyse faite en un coup d’œil : classer 14 000 noms en fonction de leur « consonance étrangère » présumée prend du temps.2. Le 4 mai : « Le maire a les noms, classe par classe, des enfants »Ce qu’il a dit : C’est cette même version que Robert Ménard répète sur le plateau de l’émission « Mots croisés » lundi 4 mai, avec un chiffre plus précis : « 64,5 % des élèves » seraient musulmans, selon ses calculs. Quant à la méthode, il persiste :« Ce sont les chiffres de ma mairie. Pardon de vous dire que le maire a les noms classe par classe, des enfants. Je sais que je n’ai pas le droit mais on le fait. »Ce qu’on peut en dire : Dans cette seconde version, le maire de Béziers se fait plus précis encore sur son chiffre, ce qui tend à indiquer qu’il y a eu un comptage minutieux. Et il assume une fois encore le fait d’avoir accès aux noms des enfants de sa ville classe par classe. 3. Le 5 mai : « On n’établit aucune liste, mais on essaye de savoir ce qu’il en est »Ce qu’il a dit : Troisième interview et une version qui change : le lendemain, sur RMC, M. Ménard répète :« Les deux tiers des élèves en maternelle et en primaire, dans le public, sont issus de l’immigration, c’est trop ! »Mais la méthode de comptage est décrite de façon plus floue :« Je fais le tour des écoles et je constate ce qu’il en est. Pour les aider. (…) On n’établit aucune liste, mais on essaie de savoir ce qu’il en est pour peser les conséquences. »ContradictionAlors que la polémique est déjà lancée, Robert Ménard change quelque peu de version, et se fait moins précis sur la méthode. Mais cette nouvelle affirmation, outre qu’elle est contradictoire avec les précédentes, pose d’autres questions : comment le maire peut-il, sur la foi de quelques « tours des écoles », établir un pourcentage précis à la décimale près ? De même, s’il s’agit « d’aider » les élèves, peut-on prendre pour seul critère un prénom pour déterminer qui a besoin d’assistance ?4. Le 5 mai : « La mairie n’a jamais constitué de fichier des enfants scolarisés »Ce qu’il a dit : Dans la journée, alors que les réactions s’enchaînent et que la polémique monte, une quatrième version émerge, avec un communiqué de la ville de Béziers :« La mairie (…) ne constitue pas et n’a jamais constitué de fichiers des enfants scolarisés dans les écoles publiques de la ville. Le voudrait-elle qu’elle n’en a d’ailleurs pas les moyens. Il ne peut donc exister aucun "fichage" des enfants, musulmans ou non. Le seul fichier existant à notre connaissance recensant les élèves des écoles publiques de la ville est celui de l’éducation nationale. C’est donc à elle, et elle seule, de rendre publique cette liste. Elle ne le fera certainement pas au prétexte de motifs juridiques. » ContradictionCette fois, la mairie contredit carrément le maire en expliquant n’avoir « jamais constitué de fichier » et n’en avoir « d’ailleurs pas les moyens », puisque selon elle les fichiers sont ceux de l’éducation nationale. Mais là encore, cette version pose question. Une mairie, qui gère les cantines scolaires et les centres de loisirs périscolaires, a forcément des listes d’élèves. Ensuite, M. Ménard a reconnu à plusieurs reprises que le maire « a les noms classe par classe, des enfants ».5. Le 5 mai : « Nous n’avons jamais rien conservé »Enfin, Robert Ménard a donné une nouvelle version lors d’une conférence de presse en fin de journée, expliquant qu’il n’avait « jamais rien conservé » de ces comptages, et qu’il n’y avait « pas de listings » d’élèves « présumés musulmans ». Et d’ajouter :« Oui, pardon de vous le dire, dans notre ville, il y a trop d’immigrés (…) Ça veut dire que l’intégration est impossible (…) Ce que je veux, c’est que les enfants aient les mêmes chances. Oui, il faut faire des statistiques ethniques, j’y ai toujours été favorable (…) Le premier qui le demandait, c’est Manuel Valls. »ContradictionCette dernière version est encore différente : M. Ménard ne nie pas mais choisit la contre-attaque. Il n’explique plus, comme ses services, ne jamais avoir constitué de liste, mais plutôt ne jamais l’avoir conservée. Et tente d’élargir la question à celle de la constitution de statistiques ethniques, interdites en France mais régulièrement souhaitées par certains politiques ou chercheurs. Mais ici aussi, la version pose question : peut-on mettre sur le même plan l’étude par des chercheurs de la notion de diversité (qui ne tient pas à la religion mais plutôt à l’intégration de minorités) et la recherche par une mairie du nombre de prénoms d’enfants à « consonance musulmane » ?Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Leila Marchand On tue bien moins aujourd'hui qu'il y a vingt ans à Paris. En 1994, 4,8 personnes sur 100 000 étaient victimes d'un homicide volontaire à Paris. En 2013, ce taux n'est plus que de 1,5 personne, soit 64 % de moins. Une chute importante et surtout persistante d'année en année.Qu'est-ce qu'un homicide volontaire ?Le fait de causer la mort d'une personne par une violence ou une blessure intentionnelle. Dans le droit français, un homicide volontaire peut être qualifié de meurtre (non prémédité) ou d'assassinat (avec préméditation).Cette tendance ressort d'une étude de  l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) et de l'institut médico-légal (IML) de Paris, publiée en avril 2015. Pour la première fois, les statistiques policières et les données médicales ont été croisées. #container_14308149811{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14308149811{ height:500px; } #container_14308149811 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14308149811 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14308149811 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14308149811 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }De 1994 à 2013, le taux d'homicide volontaire a baissé de 64%Ces taux sont déduits des rapports de l'Institut médico légal sur Paris, Créteil, Meaux, Bobigny, dans sa banlieue.Source : Préfecture de police, Institut médico-légal de Paris(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14308149811", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", spacingBottom: 10 }, colors:["#ff3232","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["1994","1995","1996","1997","1998","1999","2000","2001","2002","2003","2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Taux d'homicide volontaire pour 100 000 personnes", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 4.8 ], [ "", 4.5 ], [ "", 4.2 ], [ "", 3.2 ], [ "", 3.7 ], [ "", 3.2 ], [ "", 3.1 ], [ "", 3.3 ], [ "", 2.9 ], [ "", 3.3 ], [ "", 2.2 ], [ "", 2.9 ], [ "", 2.2 ], [ "", 2.5 ], [ "", 2.2 ], [ "", 2 ], [ "", 1.9 ], [ "", 2.1 ], [ "", 1.6 ], [ "", 1.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}L'IML étant en lien avec les tribunaux de grande instance de Paris et Créteil, Meaux et Bobigny, l'étude se base uniquement sur ce territoire, mais les résultats dessinent une tendance qui « rejoint les statistiques nationales observées en France depuis plusieurs années » comme le rapporte l'ONDRP.2 112 hommes et 1 025 femmes tués en vingt ansEntre 1994 et 2013, 3 137 personnes au total ont été tuées volontairement à Paris, selon l'institut médico-légal. Parmi elles, on compte 2 112 hommes et 1 025 femmes, et 349 de victimes mineures. #container_14308168776{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14308168776{ height:350px; } #container_14308168776 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14308168776 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14308168776 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14308168776 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les victimes d'homicide volontaire sont bien plus souvent des hommesSource : Institut médico-légal de Paris(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14308168776", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#285a82","#ff3232","#821400","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Femmes","Femmes mineures","Hommes","Hommes mineurs"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"vertical", verticalAlign:"middle", align:"right", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "% de victimes d'homicides volontaires", "showInLegend": true, "innerSize": "40%", "data": [ { "name": "Femmes", "y": 28.4, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Femmes mineures", "y": 4.2, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Hommes", "y": 60.5, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Hommes mineurs", "y": 6.9, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Le taux d'hommes victimes a largement baissé en vingt ans : il est passé de 7,4 pour 100 000 hommes à 2 pour 100 000 hommes, soit 70 % de moins. Du côté des femmes, l'évolution est aussi positive : le nombre de victimes recensées par l'IML a été quasiment divisé par deux en vingt ans, passant de 2,4 cas pour 100 000 femmes en 1994 à 1,8 pour 100 000 femmes en 2013.Deux tiers d'hommes tués pour un tiers de femme, c'est également les chiffres que rapporte l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) en Europe. Ailleurs dans le monde, la part de femmes victimes est bien moins élevée : seulement 10 % en Amérique, 19 % en Afrique et 21 % en Asie. Comment l'expliquer ? « Plus les homicides volontaires sont liés aux bandes organisées, aux gangs et à la criminalité organisée dans son ensemble, plus les victimes sont de sexe masculin, ce qui diminue mécaniquement la part des victimes femmes » répond l'ONDRP.L'arme blanche, le moyen le plus utiliséD'après les autopsies pratiquées par l'IML de Paris depuis vingt ans, 1 849 victimes ont succombé suite à une blessure par arme, quelle qu'elle soit, soit 58,9 % du total. Les armes blanches ont été utilisées à 977 reprises et les armes à feu – le plus souvent des carabines ou fusils de chasse – dans 872 cas.La moitié des victimes de meurtre (52,8 %) décèdent donc par arme blanche. Les meurtres par arme à feu, moins importants, ont même tendance à diminuer. En 1994, l'IML de Paris avait diagnostiqué 100 victimes par l'usage d'une arme à feu. En 2013, il en constate 27.Au niveau mondial, c'est pourtant l'arme à feu qui domine selon l'ONUDC : 177 000 (41 %) sur les 437 000 victimes répertoriées. Sans surprise, c'est en Amérique que ce mode opératoire est le plus utilisé (66 %), tandis qu'en Europe il reste minoritaire (13 %). #container_14308199650{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14308199650{ height:400px; } #container_14308199650 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14308199650 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14308199650 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14308199650 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'arme blanche et l'arme feu sont les moyens les plus souvent utilisés Le nombre de victimes d’homicides volontaires commis par arme blanche constaté par l’IML de Paris passe de 85 en 1994 à 17 en 2013.Source : Institut médico-légal de Paris(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14308199650", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Asphyxie","Strangulation","Coups","Arme blanche","Arme à feu"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Mode opératoire en cas d'homicide volontaire", "showInLegend": true, "innerSize": "40%", "data": [ { "name": "Asphyxie", "y": 4.7, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Strangulation", "y": 4.8, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Coups", "y": 19.5, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Arme blanche", "y": 31.2, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Arme à feu", "y": 27.8, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}D'après l'IML, quand aucune arme n'a été utilisée, la victime est le plus souvent morte des suites de coups (612 cas), asphyxiée (147 cas) ou par strangulation (152 cas).« On tue moins en France qu'aux siècles précédents »Comment expliquer la baisse significative du nombre d'homicides volontaires ? Selon le criminologue et responsable de l'ONDRP, Christophe Soullez, « on tue moins en France qu'aux siècles précédents. Nous sommes dans une société qui se pacifie de ce point de vue. » "Il y a aussi les progrès de la médecine et de la science qui font qu'un individu blessé, par balles par exemple, est rapidement pris en charge par les secours". Un phénomène qui est également observé en sécurité routière.Le Honduras, plus haut taux d'homicides volontaires au mondeAu niveau mondial, les homicides volontaires représentent seulement 1 % de l'ensemble des morts, selon l'OMS. Bien sûr, les situations restent contrastées selon le pays, la région, la ville. La France est bien située avec un taux de 1,4 homicide volontaire pour 100 000 personnes. L'Amérique du Sud est le continent qui compte le plus de morts violentes. En première place, le Honduras, avec un taux de 90,4. C'est dans les très petits Etats que les meurtres sont les plus rares : Monaco (aucun homicide en 2012), Hong Kong (0,2), Singapour, Islande (0,3), Japon et en Polynésie française (0,4). La baisse notée en région parisienne depuis vingt ans se confirme au niveau mondial. Entre 1995 et 2010, dans 101 pays où le nombre de meurtres est faible (Europe et Asie), et dans 17 pays affichant des taux moyens, les taux d'homicide ont baissé, alors qu'ils augmentent dans les pays où ils étaient déjà élevés.Attention toutefois à l'abus d'interprétation : une baisse du nombre d'homicides n'est pas forcément liée à une baisse de la criminalité. C'est le constat des Nations unies, qui notent une hausse de la criminalité violente en Europe depuis le début des années 1990 malgré la baisse du taux d'homicides volontaires.Leila MarchandJournaliste au Monde Simon Piel Le microparti de Marine Le Pen « Jeanne », représenté par Jean-François Jalkh, a été mis en examen en tant que personne morale, mardi 5 mai, pour « escroqueries » et « acceptation par un parti politique d'un financement par une personne morale », en l'occurrence la société Riwal, pour les législatives de 2012. Cette mise en examen s’inscrit dans le cadre de l'information judiciaire ouverte à Paris en avril et confiée aux juges Renaud van Ruymbeke et Aude Buresi concernant le financement des campagnes électorales du FN pour les cantonales de 2011 et les législatives de 2012.Une décision logique après la série de mises en examen qui a rythmé ces dernières semaines l’actualité judiciaire du parti d’extrême droite. Le 8 avril, Frédéric Chatillon, fondateur de la société Riwal et proche de Marine Le Pen, avait été mis en examen pour « financement illégal de parti politique ». A la fin de janvier, il avait déjà été mis en examen pour « faux et usage de faux », « escroquerie », « abus de biens sociaux » et « blanchiment d’abus de biens sociaux ».Jeanne au cœur du dispositifLors des législatives, Jeanne a joué un rôle central en prêtant des fonds aux candidats du Front national et en leur fournissant des kits électoraux fabriqués par Riwal. Les enquêteurs soupçonnent que ce système ait pu permettre à la société de Frédéric Chatillon de pratiquer des surfacturations. Les juges mènent par ailleurs des investigations sur des fonds qui ont transité par Hongkong et Singapour.Le trésorier de Jeanne, Axel Loustau, qui a aussi été actionnaire de Riwal, et son prédécesseur, Olivier Duguet, sont également mis en examen dans ce dossier. Nicolas Crochet, un expert-comptable proche de Marine Le Pen, qu'il a conseillée, a également été mis en examen le 10 avril pour complicité d’escroquerie lors des législatives de 2012, financement illégal de parti politique et blanchiment d'abus de biens sociaux. La question d’une mise en examen prochaine du Front national en tant que personne morale se pose aujourd’hui de plus en plus sérieusement.En marge d’un déplacement à Prague, Mme Le Pen a dementi toute responsabilité dans ce dossier.« Je persiste à vous dire que nous n'avons rien à nous reprocher. Le processus de financement des élections a été à quatre reprises au moins entériné par la la Commission nationale des comptes de campagnes et des financements politiques. C’est une mesure administrative absolument classique. »Lire le récit :Marine Le Pen rattrapée par l’affaire du financement du FNSimon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 05.05.2015 à 21h12 • Mis à jour le05.05.2015 à 21h15 Combien de familles vont être impactées par les réformes de la politique familiale, mises en œuvre en 2014 et programmées cette année ? Dans une étude publiée mardi 5 mai, la Caisse nationale d'allocations familiales (Cnaf) estime que, d'ici à 2018, elles vont entraîner une perte de revenus pour 3,2 millions de foyers et un gain pour quelque 2,1 millions d'autres. Plusieurs mesures conduisent à réduire l'aide versée aux familles les plus aisées : abaissement du quotient, modulation des allocations à partir du 1er juillet... D'autres visent à accroître les transferts vers les foyers les plus vulnérables : complément pour familles nombreuses majoré, revalorisation de l'allocation de soutien destinée aux familles monoparentales... Au total, en France métropolitaine, ces réformes génèreraient pour l'État une économie de 860 millions d'euros.Perte moyenne de 67 euros par moisSelon les estimations de la Cnaf, 3,2 millions de foyers verraient leur revenu disponible diminuer en moyenne de 67 euros par mois. La moitié de ces familles appartiennent aux trois plus hauts déciles de niveau de vie – supérieur à 2 130 euros par mois. Elles concentrent 86 % des pertes financières totales. Pour les 20 % les plus riches, la perte moyenne serait de l'ordre de 129 euros par mois.En raison des réformes de la prestation d'accueil du jeune enfant, c'est-à-dire la non-revalorisation de l'allocation de base et de la prime à la naissance, des ménages plus modestes verront également leurs revenus diminuer : 16 % des familles perdantes appartiendraient aux trois déciles de niveau de vie les plus bas. Cependant, leur perte moyenne ne serait que de 17 euros par mois.Hausse d'impôts de 71 euros par moisA l'inverse, près de 2,1 millions de familles percevraient en moyenne 67 euros de plus par mois d'ici 2018. Parmi elles, six sur dix appartiendraient aux deux plus bas déciles de niveau de vie – inférieur à 1 138 euros par mois – et concentreraient 73 % des gains financiers.Les foyers monoparentaux représenteraient 52 % des familles gagnantes. Dans le détail, la baisse du plafond du quotient familial, intervenue en 2014, concernerait 1,4 million de ménages, appartenant pour 85 % d'entre eux aux 20 % des ménages les plus riches. Leur impôt augmenterait en moyenne de 71 euros par mois.La modulation des allocations familiales en fonction des revenus, qui entrera en vigueur au 1er juillet, entraînerait des réductions pour environ 485 000 ménages, soit 10 % des bénéficiaires des allocations familiales, pour une perte moyenne de 127 euros par mois. 05.05.2015 à 17h06 • Mis à jour le05.05.2015 à 18h48 | Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant) Un tribunal de Bruxelles a jugé illégal, lundi 4 mai, le service de covoiturage Uber qui suscite, en Belgique comme en France, la colère du secteur des taxis. Le juge a déclaré coupable d’infraction à la législation sur le transport de personnes un conducteur qui utilisait l’application de la société américaine. Il bénéficie d’une mesure de clémence – pas d’inscription de la décision dans son casier judiciaire – mais sa voiture a été saisie.Lire aussi :Uber : « Les batailles juridiques seront sans fin »Uber a indiqué qu’elle soutiendrait son « partenaire » tout au long de la procédure : divers recours sont, en effet, encore possibles pour l’intéressé. Et le directeur d’Uber Brussels a indiqué que sa société poursuivrait ses activités, déplorant au passage une décision « construite sur un cadre juridique antérieur aux smartphones ».Le jugement était très attendu par les représentants du secteur, qui avaient organisé, il y a quelques semaines une grande manifestation à Bruxelles. Elle avait entraîné le blocage, durant plusieurs heures, du quartier européen. De nombreux taxis français faisaient partie de ce cortège.Des dizaines de plaintes ont été déposées en Belgique contre Uber, accusée de tromper le public et les propriétaires de voitures censées être mises à la disposition de la société pour un service de « covoiturage ». La justice rejette cette notion qui, souligne-t-elle, ne peut concerner qu’un même trajet « effectué ensemble et sans paiement ».Préparation d’un plan de transports pour BruxellesLa balle est désormais dans le camp des pouvoirs publics, à savoir la Région de Bruxelles, compétente pour la mobilité et les taxis. Le ministre Pascal Smet (socialiste flamand) prépare un plan de transports pour la capitale et a manifesté son intention d’«encadrer » des services comme Uber ou Djump.Après avoir déposé plainte contre Uber et tenté de faire fermer son site Internet, le ministre envisage un nouveau cadre légal pour les applications de covoiturage. S’appuyant sur la décision de la justice, il espère désormais convaincre la société de respecter les normes en vigueur pour les taxis (aptitudes et santé du conducteur, état et assurance du véhicule, etc.)Entrevoyant une possible issue au conflit qui les oppose aux pouvoirs publics, les dirigeants d’Uber Brussels avaient, il y a quelques semaines, manifesté leur intention, non pas de se soumettre au règlement pour les taxis, mais de ne pas se limiter à des services « de particulier à particulier ». Ils songeaient notamment à proposer des limousines.Le nouveau plan régional ne devrait pas voir le jour avant plusieurs mois mais il suscite déjà la colère du « Front commun » des taxis bruxellois. Ses responsables pensent qu’Uber ne se soumettra, en réalité, à aucun cadre légal mais multipliera les recours en justice pour tenter de s’imposer.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.05.2015 à 16h31 • Mis à jour le04.05.2015 à 17h53 | Mattea Battaglia et Franck Johannès Les ministres de la justice et de l’éducation nationale envisagent de faire adopter, dès le 1er juin, un texte pour « garantir la transmission d’information » sur les adultes mis en cause et en contact avec des mineurs, après le scandale provoqué par « les agissements de nature sexuelle » imputés à un directeur d’école à Villefontaine (Isère) et un professeur d’éducation physique en collège en Ille-et-Vilaine. Au total, 55 mineurs, ou leurs parents, se sont déjà manifestés depuis la mise en examen du directeur d'école de Villefontaine.Christiane Taubira et Najat Vallaud-Belkacem ont annoncé, lundi 4 mai à Grenoble, un « projet de légalisation du devoir d’information par la justice des condamnations des agents publics et associatifs en contact avec les mineurs » – donc pas seulement les enseignants, même s’ils sont le premier public visé.Il s’agirait en pratique de faire adopter un amendement lors du prochain texte sur la justice examiné par le Parlement, en l’occurrence le projet de loi relatif à l’adaptation de la procédure pénale au droit de l’Union européenne, qui sera examiné à partir du 1er juin à l’Assemblée nationale.Dysfonctionnements partagésCar dans les deux affaires qui ont défrayé la chronique ces dernières semaines, les inspections générales ont bien conclu à des dysfonctionnements partagés. « Il semble constant qu’aussi bien dans le dossier de Grenoble que dans celui de Rennes, les parquets compétents n’ont avisé l’éducation nationale ni des poursuites, ni des condamnations », peut-on lire dans la synthèse du rapport d’étape que Le Monde a pu consulter avant sa présentation à la presse lundi – rapport évoquant, entre autres, une « organisation imprécise des parquets ». Rapport de l'IGAENR et de l'IGSJL’éducation nationale n’est pas en reste, en particulier dans l’affaire de Rennes, où courrier et information se sont visiblement perdus, selon les investigations faites par la mission d’inspection. Les renseignements obtenus par le chef d’établissement auprès des services de police n’ont pu remonter jusqu’au recteur.Secret de l’enquête et présomption d’innocenceL’amendement souhaité par le gouvernement envisage deux cas de figure : une information « possible », à l’appréciation du procureur, « au cours de l’enquête » – soit à partir de la garde à vue ou de l’enquête préliminaire – et une information « obligatoire » lors de l’engagement des poursuites (ouverture d’une information judiciaire, renvoi devant le tribunal) et bien sûr au moment de la condamnation, « afin que l’action disciplinaire puisse être engagée ».Ces mesures posent la question du respect du secret de l’enquête et surtout celle de la présomption d’innocence, dans le cas en particulier d’une personne mise en cause, probablement suspendue pendant des mois pendant l’enquête, et qui bénéficierait finalement d’un non-lieu final ou d’une relaxe. Le gouvernement envisage enfin de « faire un état des lieux pour les personnels actuels ».Mattea BattagliaJournaliste au MondeFranck JohannèsFranck JohannèsSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Rey-Lefebvre Trois questions à Benoist Apparu, député UMP de la Marne, ancien secrétaire d’Etat puis ministre chargé du logement, de juin 2009 à mai 2012, sous la présidence de Nicolas Sarkozy.Que pensez-vous de la réforme annoncée du 1 % logement ?Pour moi, c’est un outil indispensable de financement du logement et il faut le préserver. Tous les ministres des finances ont la tentation de capter ses 2 milliards d’euros annuels pour créer un fonds dédié au logement. Mais je crains que cet outil disparaisse rapidement et que les sommes soient ensuite noyées dans le budget global de l’Etat.Lire aussi :Vers une réforme du 1  % logementQue suggérez-vous ?Je serais partisan de rassembler les 900 000 logements des filiales HLM des collecteurs en une seule entité qui aurait un rôle de leader pour structurer le marché du logement social. Celle-ci pourrait vendre chaque année, par exemple, 2 % du parc, ce qui dégagerait, avec la collecte, 2 milliards d’euros et permettrait de construire du logement social en soulageant d’autant le budget de l’Etat. Ainsi, le logement social s’autonomiserait.Action Logement a aujourd’hui un rôle prépondérant dans la rénovation urbaine. Sera-t-il maintenu ?Je propose de marier l’Agence nationale de la rénovation urbaine (ANRU) et le 1 % qui, en guise de dot, apporterait les 32 000 appartements de la Foncière Logement. Leur vente dégagerait près de 5 milliards d’euros à affecter au nouveau plan de rénovation urbaine, le Plan 2, pour accélérer sa mise en œuvre. Le 1 % n’aurait ainsi plus à financer cette mission chaque année, ce qui lui permettrait de dégager des moyens nouveaux pour produire du logement locatif social.Comme le payeur doit être le décideur, je suggère que cet ensemble structurant soit placé sous la tutelle du 1 %, qui aurait ainsi un rôle pivot dans la production, le peuplement et la rénovation du logement social. Ce serait un nouveau modèle économique ne reposant plus sur l’Etat, même s’il garde son pouvoir de contrôle et de régulation.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent Décidément, la ministre de l’éducation nationale est une cible privilégiée des intox. Une citation qui lui est attribuée circule ainsi depuis quelques jours sur les réseaux sociaux : « Dans un pays musulman comme la France, il n’est pas normal qu’il y ait encore des Français qui rejettent l’islam, il faudrait que l’éducation nationale instaure dans ses programmes les principes coraniques pour y habituer les Français dès le plus jeune âge. Autoriser le voile, apprendre des passages du Corans (sic) et la culture musulmane. Voilà ce dont a vraiment besoin la France. Après tout il ne faut pas oublier que contrairement au christiannisme, l’islam est compatible avec la démocratie ! » Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale, 12 juillet 2006, sur les plateaux (sic) de RTL.1. D’où vient la rumeur ?Difficile de retrouver l’origine de cette image, apparue il y a quelques jours sur les réseaux sociaux. Sa forme, un texte associé à une photo, est un classique des images que produisent souvent les profils militants.Comme souvent, elle connaît un certain succès, essentiellement dans les milieux d’extrême droite, où Najat Vallaud-Belkacem fait partie des figures les plus haïes. Ce sont ainsi chez un compte FN et un autre d’un militant du Bloc identitaire qu’on retrouve les premiers partages de cette image.🔴RT sans discontinuer— FrancoisArielle (@Francois Arielle)require(["twitter/widgets"]);#FN #RBM ALERTE !!! Najat décrit la France "comme un pays musulman" !!! Elle avoue ses convictions ! http://t.co/rAl5VTQt86 @MLP_officiel— TlRdacteur (@Solange)require(["twitter/widgets"]);Les commentaires à cette photo légendée sont – sans surprise – d’une violence verbale certaine.@AchardArlette Elle est serieuse cette salope??!!!! Putain j'ai une haineee....— heisenberg84120 (@Heisenberg✞)require(["twitter/widgets"]);NVBK : en 2006 sur RTL . Les paroles de cette salope . Qui hait la France , elle est ministre de l'éducation en plus http://t.co/WpukpJOf5i— AchardArlette (@arlolibre.BBR FN)require(["twitter/widgets"]); @AchardArlette il faut la mettre sur le bord de la route pour quelle face la pute— papoufrancais (@papou français)require(["twitter/widgets"]);2. Pourquoi est-elle fausse ?Sans surprise, impossible de retrouver la moindre mention de cette citation ou une forme approchante en dehors de cette image légendée. Or il paraît difficile de croire qu’une telle déclaration serait passée totalement inaperçue.D’autres éléments évidents démontrent qu’il s’agit là d’un faux :- En 2006, NVB n’était pas encore connue. A cette époque, où Jacques Chirac était chef de l’Etat, Mme Vallaud-Belkacem n’était évidemment pas encore ministre. Mais elle n’était pas non plus une figure nationale du Parti socialiste : elle venait alors tout juste d’être élue conseillère régionale de Rhône-Alpes en 2004. Et elle ne sera désignée porte-parole de Ségolène Royal que quelques mois plus tard, en février 2007.En 2006, Mme Vallaud-Belkacem était sans doute une figure montante parmi les jeunes cadres du PS, mais elle n’avait que peu de notoriété nationale en politique, et encore moins auprès du grand public.- Pas de Najat Vallaud-Belkacem invitée de RTL ce jour-là. Si on cherche un peu, on peut retrouver l’invité de RTL ce 12 juillet 2006 : Jean-Michel Aphatie recevait le général Henri Bentegeat, alors chef d’Etat-major des armées, venu parler du défilé militaire du surlendemain.- Mme Vallaud-Belkacem tient des positions inverses. Reste le fond des propos attribués. Outre qu’on voit mal quel politique français pourrait les tenir, le cas est spécialement mal choisi s’agissant de Mme Belkacem : si elle se revendique croyante, elle explique volontiers ne jamais avoir été une « pratiquante régulière ».Elle est par exemple opposée au port du voile intégral, et expliquait ainsi au site marocain Yabiladi, au moment de la polémique sur le voile intégral, en 2010 :« Le fait même que des femmes portent des burqas en France, que leur nombre soit en augmentation ou non, (…) témoigne à l’évidence d’un problème grave. Le port de la burqa par une femme, qu’elle qu’en soit la raison, et que ce soit un choix personnel ou une décision subie et imposée par d’autres, va à l’encontre de toutes mes convictions, de toutes mes valeurs, de ma vision de la société et de l’émancipation de la personne humaine. »En tant que ministre des droits des femmes, elle a également été mise en avant lors du vote de l’ouverture du mariage aux personnes de même sexe en 2012 et 2013. En 2014, elle a rappelé dans un discours son attachement à la laïcité.3. Pourquoi ce texte est absurdeDernier point, s’il en fallait : le contenu des paroles associées à Mme Vallaud-Belkacem est une ineptie qu’aucun personnage politique français connaissant un minimum les institutions ne pourrait prononcer :- « Instaurer les principes coraniques » à l’école est impossible, sauf à changer par référendum la Constitution et à revenir sur les lois Ferry, qui font de la France et de son école des espaces laïcs, où donc on ne pratique aucun apprentissage de « principes » religieux. Personne, du reste, ne se risque à le proposer.- « Autoriser le voile » est tout aussi inepte : il n’est pas interdit dans les lieux publics. Ce qui est interdit, c’est le port de « signes religieux ostentatoires » à l’école, et le fait de « porter une tenue destinée à dissimuler son visage » dans l’espace public. Donc, dans la rue, le voile intégral, et non le simple foulard porté sur les cheveux (qui est en revanche interdit dans les établissements scolaires publics).- Enfin, nombre de passages de ce texte en soulignent le caractère apocryphe. Ainsi, la phrase « contrairement au christianisme, l’islam est compatible avec la démocratie » rappelle les mots de François Hollande après les attentats du 11 janvier. Le chef de l’Etat avait rappelé que « l’islam est compatible avec la démocratie ». Quant au passage sur les programmes de l’éducation nationale, ils ne sont pas sans rappeler la polémique entretenue par certains milieux de droite et d’extrême droite contre la réforme des programmes d’histoire. Ces critiques se focalisent notamment sur la place de l’étude de la civilisation islamique. Autre similarité, l’extrême droite agitait durant les élections départementales un slogan « non à l’obligation d’apprendre des passages du Coran à l’école », repris par quelques candidats FN.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.05.2015 à 11h20 • Mis à jour le04.05.2015 à 15h35 | Matthieu Suc Les habitants de Trappes étaient appelés à une marche blanche, lundi 4 mai à 18 heures, pour exprimer leur incompréhension après la mort de Moussa, 14 ans, tué par balle vendredi dans cette commune des Yvelines. Une mort ressentie comme particulièrement injuste et absurde, conséquence d’une montée des violences entre les jeunes de la ville. C’était un « gamin sans histoire », selon le député PS de la circonscription, Benoît Hamon, un adolescent « inconnu des services de police », selon le parquet de Versailles. Moussa siégeait au conseil municipal des jeunes de la commune et s’entraînait au foot à l’Etoile sportive de Trappes.Samedi 25 avril, Moussa concluait une semaine de révision du brevet des collèges au château d’Alleret, en Auvergne. Pour y participer, l’adolescent avait dû remplir une lettre de motivation et présenter ses trois derniers bulletins scolaires. Vendredi 1er mai, Moussa est mort square Albert-Camus à Trappes, fauché par une balle de 9 mm qui lui a perforé l’abdomen. Avec trois amis, il sortait de la mosquée, où il avait assisté à la prière du vendredi, lorsque, aux environs de 15 h 30, des hommes à bord d’une Renault Clio noire ont fait feu à l’arme de guerre.Sans attendre la marche blanche, plusieurs centaines d’habitants se sont réunis, samedi 2 mai, devant l’espace jeunes Anatole-France où le maire PS, Guy Malandain, rencontrait les parents de Moussa, ceux d’un ami légèrement blessé à une jambe dans la fusillade ainsi que les familles du collège Gustave-Courbet où Moussa était scolarisé. L’objectif : apaiser les esprits et éviter des représailles. « Il ne peut pas y avoir de vengeance, de haine, d’assassinat », martèle Guy Malandain, à l’issue du rendez-vous. Préparer la rentrée de lundi au collège, aussi. « On va avoir du mal à reprendre un rythme scolaire, témoigne Christine Le Merlus, la principale du collège. Dans la classe de 3e C, il y a désormais une chaise vide. » L’enseignante confie son désarroi : « Ça ne rime à rien, c’était un gentil gamin, l’élève sans problème. On ne l’imagine pas gangster, mais alors pas du tout… »« C’est une histoire de gamins, tellement ridicule… »A l’extérieur de l’espace Anatole-France, la foule patiente dans le calme et sous la pluie. Même si, ça et là, des tensions affleurent. Lorsqu’une personne âgée évoque les trafics de drogue et le sentiment d’insécurité devant une journaliste, une mère de famille l’apostrophe, lui reprochant de « dénigrer la ville ». Hadija, une coquette commerçante arborant un voile très coloré, prend soin de souligner que son fils fait des études de lettres avant de s’en prendre à la politique municipale : « Certes les enfants qui sont à l’école sont bien encadrés, mais que fait-on de ceux qui sont sortis du système scolaire, ceux qui ramènent le malheur sur Trappes ? »Certains s’emportent contre le maire en poste depuis 2001 et « qui n’a rien fait ». Le 15 avril, des coups de feu avaient déjà été tirés square Albert-Camus, sans faire de victimes. Farid, un entraîneur de foot, s’énerve : M. Malandin « n’a pas pris ses responsabilités. Cela fait des mois qu’on sait qu’il y a des problèmes et il n’a rien fait. On n’est pas à Marseille, ici ! »Car si, pour l’heure, la police n’écarte aucune piste, la rumeur de la rue attribue l’origine de la fusillade à un contentieux entre les jeunes du square Albert-Camus et ceux du square Léo-Lagrange. La rivalité historique entre ces deux quartiers remonte aux années 1990, « à une époque où les protagonistes des conflits actuels n’étaient pas nés », résume Ali Rabeh, l’adjoint aux sports de la commune. Une rivalité ravivée depuis octobre 2014, mais qui n’aurait pas pour cadre le trafic de drogue. « Ce n’est pas une histoire de gangs, ce n’est pas une guerre de territoire, c’est une histoire de gamins, tellement ridicule… », répète Nathalie, qui a grandi à Trappes et y élève ses trois enfants.Des gamins identiques aux autresA entendre les manifestants, tout aurait démarré lorsque deux « petits » d’un quartier auraient lancé leur chien « pour rire » sur « un grand » de l’autre quartier. Une claque est donnée en réplique, puis un passage à tabac. Mi-avril, un jeune de Léo-Lagrange est poignardé. Deux jours plus tard, des hommes encagoulés pénètrent dans un domicile et frappent des fillettes, à la recherche de l’auteur des coups de couteau. « Depuis, les uns passent leur temps à chercher les autres en ville », confirme Ali Rabeh. A chaque fois, la réponse donnée se fait plus violente. Vendredi, elle a tué.Animatrice à Trappes, Nathalie, la mère de trois enfants, côtoie les uns et les autres. « Je les connais des deux côtés, je les aime des deux côtés. Individuellement, ce sont de bons petits. » Soudain, une fille alerte sa mère : « Les Albert-Camus sont là. » En file indienne, ils fendent la foule. Des gamins totalement identiques aux autres.Par sécurité, les matchs de foot ont été annulés ce week-end. Les jeunes des deux quartiers jouent dans le même club. Des familles de Léo-Lagrange et d’Albert-Camus s’étaient rencontrées en avril pour tenter d’éviter que cela ne dégénère, elles avaient prévu de se revoir. Ironie du sort, après avoir vécu longtemps square Camus, la famille de Moussa avait déménagé à Paul-Langevin, un square en guerre avec aucun autre.Matthieu SucJournaliste au Monde 03.05.2015 à 22h23 Un corps correspondant au signalement du petit Marcus, garçonnet de deux ans et demi porté disparu depuis dix jours, a été retrouvé flottant dans un cours d'eau dimanche à Auvers-sur-Oise (Val-d'Oise).« Ce sont des riverains d'Auvers-sur-Oise qui l'ont retrouvé cet après-midi, il était coincé entre une barque et la berge », a déclaré le procureur de Pontoise Yves Jannier. « Le corps semble être celui du petit Marcus mais il reste à l'identifier et à procéder à une autopsie pour connaître les causes de la mort », a-t-il dit. Selon lui, « il y a de fortes chances qu'il se soit noyé ».« Les habits correspondent »Les résultats des analyses ADN pourraient être connus lundi, selon Nicolas Para, officier de gendarmerie chargé de la communication. Il fait peu de doute qu'il s'agit bien du petit Marcus car « les habits correspondent » à ceux que portait le petit garçon au moment de sa disparition, selon une source proche de l'enquête.D'importantes recherches avaient été mises en œuvre et le parquet de Pontoise avait confié jeudi à un juge d'instruction les investigations pour retrouver ce garçonnet réunionnais qui était en vacances avec sa mère dans le Val-d'Oise quand il a disparu. L'information judiciaire qui avait été ouverte pour « disparition inquiétante » va être requalifiée en « recherche des causes de la mort », a indiqué le procureur.Marcus avait disparu le vendredi 24 avril dans l'après-midi alors qu'il jouait dans le jardin du pavillon de sa tante situé en bordure d'une rivière, l'Oise, à une trentaine de kilomètres au nord de Paris. Le parquet avait indiqué dans la semaine qu'il n'y avait « pas d'éléments » accréditant la thèse d'un enlèvement mais que toutes les hypothèses étaient étudiées. 02.05.2015 à 22h52 La barre des 100 morts parmi les djihadistes partis de France pour la Syrie et l'Irak a été franchie, selon un décompte des services antiterroristes français communiqué samedi 2 mai à l'AFP par une source proche du dossier.Lire aussi : La France veut encadrer les « jeunes de retour » du djihadLe taux de mortalité parmi les djihadistes français est particulièrement élevé, relève cette source, qui la met en rapport avec les plus de 800 personnes qui sont allées en Syrie et en Irak, dont quelque 450 y sont encore et environ 260 ont quitté la zone. En ajoutant ceux qui ont émis le souhait de se rendre sur place ou ceux qui sont en route, 1 600 personnes environ sont impliquées dans les filières djihadistes.Lire l'analyse : Les nouveaux chiffres de la radicalisationSept jeunes de LunelParmi les derniers décès sur les 104 désormais identifiés figure celui de deux adolescents de 12 et 14 ans qui étaient partis il y a deux ans avec leur mère, une femme radicalisée originaire de la région de Toulouse. Les deux mineurs toulousains étaient apparus dans des vidéos de propagande djihadiste.Parmi les derniers décès identifiés, figure également un des jeunes de Lunel, la petite ville de l'Hérault d'où sont originaires entre dix et vingt jeunes hommes de 18 à 30 ans partis faire le djihad, dont sept sont morts. Lire aussi : Lunel, laboratoire miniature du djihad made in FranceLe dernier en date est l'un des auteurs du triple attentat suicide à un poste-frontière de Touraibil entre l'Irak et la Jordanie, qui a fait quatre morts côté irakien, a précisé la source. Outre le Français, deux autres francophones, un Sénégalais et un Belge, comptent parmi les kamikazes de cette attaque revendiquée le 25 avril par l'organisation de l'Etat islamique (EI). Manon Rescan Bien sûr, il y a la pluie. Bien sûr, ce sont les vacances. Pas de quoi consoler pour autant les responsables syndicaux en tête du cortège parisien du 1er Mai, vendredi, au moment d’atteindre la place de la Nation. « Cinq mille », lance Luc Berille, secrétaire général de l’UNSA, en guise d’estimation de la mobilisation.A sa droite, Philippe Martinez, dont c’était le baptême à la tête de la CGT, est visiblement moins avide de parier sur les chiffres. « On m’a dit qu’il y avait soixante-dix mille personnes ce matin » dans les autres défilés en France, esquive-t-il. Même le Parti communiste luttait pour écouler son muguet dans la dernière portion du boulevard Voltaire. Finalement, la CGT estimera que cent dix mille personnes ont défilé dans toute la France, la police soixante-quatorze mille. Soit bien moins qu’en 2014, quand le rapport était deux cent dix mille et quatre-vingt-dix-neuf mille.« On savait que ce serait un jour particulier », reconnaît un représentant de la FSU, qui refuse toutefois d’y voir un échec de la stratégie syndicale. Les principales fédérations nationales se sont une nouvelle fois mobilisées en ordre dispersé cette année, au point que trois rassemblements distincts étaient prévus à Paris.Force ouvrière a déserté le cortège, se contentant d’un rassemblement au mur des Fédérés, au cimetière du Père-Lachaise, pour un traditionnel hommage aux morts de la Commune de Paris en 1871. Pas de marche sous la pluie non plus pour la CFDT, qui avait organisé son festival à destination de la jeunesse à l’Insep.Lire l'analyse :Un 1er Mai syndical en trompe-l’œilMultiples combatsSeuls la CGT, l’UNSA, Solidaires et la FSU se sont donc retrouvés place de la République en milieu d’après midi, sous le mot d’ordre diffus de la lutte pour le progrès social en Europe.Les organisations syndicales françaises faisaient même figure de petites poucettes face à l’ampleur de la mobilisation des Turcs et des Kurdes qui dansaient à 14 heures sur la place de la République. La dispersion des rangs syndicaux aura peut-être rendu cette année un peu plus visibles les multiples combats politiques qui s’expriment aussi, à la même date, dans les rangs du cortège parisien. « C’est ça que j’aime dans le 1er Mai, confie Ginette Lavigne, réalisatrice syndiquée à la CGT Spectacle, un verre du traditionnel mojito du PCF à la main. On voit les étrangers qu’on ne voit jamais autrement, les sans-papiers… » Comme elle, ils sont nombreux, la cinquantaine dépassée, pour qui la question de défiler le 1er Mai ne se pose guère. « Ça me donne du souffle et de l’énergie », confie Fred Thimonier, enseignant dans un collège pour élèves en grande difficulté scolaire dans le 15e arrondissement de Paris. « Et puis c’est une occasion de croiser des copains », dit-il en souriant, resté sur le trottoir pour faire le guet.« Il y a toujours des droits des salariés à défendre  »Devant la banderole des personnalités, un homme aux cheveux blancs fait figure d’intrus. « Je n’ai pas trouvé les gens de mon syndicat », confie ce fonctionnaire territorial, qui souhaite rester anonyme. Lui ne manifeste pas tous les ans, mais en 2015, c’était une évidence, à cause, dit-il, de « ce qu’a fait le gouvernement ces derniers mois ». Il égrène, comme d’autres, la loi Macron, le pacte de responsabilité, une austérité mise en place par un gouvernement que beaucoup peinent à qualifier « de gauche ». « On est là parce qu’il y a toujours des droits des salariés à défendre, poursuit-il en marchant. Les revendications sont les mêmes, mais le rapport de force a changé : on est moins nombreux », regrette-t-il en désignant de la tête la maigreur des rangs des manifestants.Lire l'analyse :Un 1er Mai syndical en trompe-l’œil « Pourtant, le syndicalisme reste un outil au service des travailleurs et utile au quotidien », rappelle Didier Aubé, de SUD-PTT. Dans les rangs des organisations, le sondage publié par Le Figaro la veille, affirmant que 54 % des personnes interrogées jugeaient les syndicats « pas utiles » a beaucoup agacé. « SUD-Culture vient d’aider des femmes de ménage travaillant à la BNF pour le compte d’une société à obtenir des titularisations et du meilleur matériel pour travailler », rappelle, à titre d’exemple, M. Aubé.Lire le décryptage des Décodeurs : A quoi sert un syndicat ?Pourtant, l’identité du cortège de vendredi, très largement constitué de personnes de plus de cinquante ans, souvent fonctionnaires, révèle à elle seule le déficit de représentativité des syndicats. Sur le trottoir, serrés sous un parapluie, Valentin et Margot semblent hésiter à entrer dans les rangs.A 29 et 31 ans, ils sont venus participer à « un moment sympathique, festif et populaire », où « différents combats se rassemblent ». Mais pas question pour eux de rejoindre les rangs d’une organisation. « Je n’ai pas envie d’avoir une étiquette, confie Valentin en tirant sur une cigarette. Je peux m’engager, mais temporairement, sans prendre racine dans un mouvement. » « C’est peut-être générationnel », conclut-il.Manon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.05.2015 à 11h56 • Mis à jour le01.05.2015 à 13h44 Il y a vingt ans, un Marocain de 29 ans, Brahim Bouarram, mourait en marge du défilé du 1er Mai organisé tous les ans par le Front national (FN), précipité dans la Seine du haut du pont du Carroussel par des skinheads venus pour l'occasion de Champagne-Ardenne.Plusieurs hommages lui ont été rendus, ce vendredi 1er mai, et notamment sur le lieu de sa chute dans la Seine en crue, dans le 1er arrondissement de Paris.Au pont du carrousel au rassemblement pour la memoire de Brahim Bouarram. 1995-2015 http://t.co/UZG13amKnM— Pierre Laurent (@plaurent_pcf)require(["twitter/widgets"]);Ce matin, @ElsaDiMeo @sarahproust @mpdelagontrie et @Anne_Hidalgo ont rendu hommage à Brahim Bouarram http://t.co/ZYG2WmXANh— Parti socialiste (@partisocialiste)require(["twitter/widgets"]);L'Association des travailleurs maghrébins de France a également organisé un rassemblement sur le pont du Carroussel à 11 heures car, comme elle l'explique :« C'était il y a vingt ans, mais ça aurait pu être hier. Ça pourrait être aujourd'hui. Ça pourrait être demain, si les idées nauséabondes d'un racisme devenu finalement très ordinaire continuent d'essaimer dans notre République. »Symbole de la lutte contre le racismeLe 1er mai 1995, alors que le défilé du Front national en l'honneur de Jeanne d'Arc se déroulait sur la rive gauche de la Seine au pas de 12 000 supporteurs de Jean-Marie Le Pen – alors président du parti –, un groupe de quatre hommes au cheveu ras et « look skinhead » s'étaient détachés de la masse des militants d'extrême droite pour se diriger vers les quais. Quelques instants plus tard, Brahim Bouarram tombait à l'eau après une courte altercation avec l'un d'entre eux. La Seine étant en crue ce jour-là, et ne sachant pas nager, le jeune Marocain mourait noyé.Les quatre skinheads, venus de Reims par des cars affrêtés pour l'occasion, assuraient ne pas être membres du Front national. Deux d'entre eux avaient pourtant participé à la sécurité de plusieurs meetings du parti. Mickaël Fréminet fut condamné, le 15 mai 1998 à huit ans de prison pour le meurtre de M. Bouarram, tandis que ses trois comparses étaient condamnés à des peines moins lourdes pour non-assistance à personne en danger.Depuis, Brahim Bouarram est devenu un symbole de la lutte contre le racisme. En 2003, Bertrand Delanoë, alors maire de Paris, avait fait ériger une plaque commémorative sur le lieu de sa mort. En 2012, un rassemblement avait également eu lieu en présence de Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche) et Eva Joly (Europe Ecologie-Les Verts) et du fils de Brahim Bouarram.L'hommage de ce vendredi résonne d'un écho particulier dans un contexte de montée du FN dans les urnes, et alors que, comme l'expliquent les associations qui défilent en hommage au Marocain, « le racisme, la xénophobie, l'islamophobie, l'antisémitisme, le rejet de l'autre progressent et se banalisent ». 01.05.2015 à 08h03 • Mis à jour le01.05.2015 à 16h19 Comme chaque année, c'est un défilé en ordre dispersé. La Confédération générale du travail (CGT) conduit vendredi 1er mai des cortèges antiaustérité avec trois autres syndicats – la Fédération syndicale unitaire (FSU), Solidaires et l'Union nationale des syndicats autonomes (UNSA). Vers 15 heures à Paris, plusieurs milliers de personnes ont quitté la place de la République en direction de la Nation.En désaccord avec les mots d'ordre, ni Force ouvrière (FO) ni la Confédération française démocratique du travail (CFDT) ne participent au défilé parisien. Les syndicats qui ont lancé cet appel « unitaire » entendent aussi réaffirmer qu'ils « sont décidés à défendre la démocratie », alors qu'un récent sondage rapporte que moins d'un Français sur deux (45 %) les juge utiles.Suivre les défilés en direct avec nos envoyés spéciaux à ParisTweets de https://twitter.com/sonsperdus/lists/d-fil-s-du-1er-mai!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs");Lire aussi notre analyse : Un 1er Mai syndical en trompe-l’œil Florence Moreau (Bordeaux, correspondance) Certes, il n'a pas de papiers, se dit égyptien d'une trentaine d'années sans que ce pays le reconnaisse comme un de ses ressortissants, a déjà fait l'objet d'une procédure administrative, puis d'un jugement pour séjour irrégulier, et est sous le coup d'une ordonnance de quitter le territoire français depuis 2009. Mais tout cela, les policiers bordelais ne pouvaient pas le savoir, ni même le soupçonner, quand ils ont contrôlé Ahmed A., mardi soir dans le quartier de la gare à Bordeaux.Lire : Contrôles d'identité : la police sévèrement jugéeAgissant dans le cadre de l'article 78-2 du code de procédure pénale, sur réquisition du procureur de la République autorisant des contrôles d'identité « aux fins de recherche et de poursuite d'infractions », « dans les lieux et pour une période de temps déterminés par ce magistrat », ils traquaient notamment ce soir-là les trafics de stupéfiants et la préparation d'actes terroristes.« Contrôlons individu de type nord-africain »Le fait qu'ils découvrent de façon incidente un délit de maintien irrégulier sur le territoire malgré la mise en œuvre d'une mesure d'éloignement, passible d'un an de prison et de 3 750 euros d'amende, n'a fait que les conforter dans la certitude qu'ils avaient la loi pour eux. Quitte à changer de cadre juridique en passant du code de procédure pénale au code de l'entrée et du séjour des étrangers.Ce n'est pas l'avis de l'avocate d'Ahmed A., Me Ophélie Berrier, qui dénonce un délit de faciès et demande l'annulation de la procédure devant le tribunal correctionnel de Bordeaux qui devait juger son client, jeudi, pour être resté en France irrégulièrement.Les policiers l'écrivent presque dans leur procès verbal. « De passage place Pierre-Jacques-Dormoy, contrôlons individu de type nord-africain. » « Il était en bleu de travail, rien ne justifiait ce contrôle au faciès », plaide l'avocate. « Il n'y a pas de flagrant délit de quoi que ce soit, il n'y a pas d'atteinte à l'ordre public à prévenir, et rien ne permet de supputer qu'il peut être l'auteur d'une quelconque infraction. »« Il n'y a pas besoin de suspicion »Les yeux rivés sur le code de procédure pénale, le vice-procureur Thierry Pons n'a pas la même lecture du même article et demande au tribunal d'écarter la nullité. Pour le magistrat, dans les lieux et temps définis par la réquisition, « n'importe qui peut être contrôlé, il n'y a pas besoin de suspicion ». Il cite le code : « Le fait que le contrôle d'identité révèle des infractions autres que celles visées dans les réquisitions du procureur de la République ne constitue pas une cause de nullité des procédures incidentes. »Emmenés par le président Alain Reynal, les juges en ont décidé autrement. « Le prévenu en situation irrégulière a fait l'objet d'un contrôle d'identité dans le cadre de l'article 78.2, posent-ils dans leur jugement. Ce contrôle a été effectué sur la base d'une tenue vestimentaire banale et d'une apparence physique de type nord-africain. Ces vérifications qui ont pour but d'identifier des personnes suspectées de commettre des infractions limitativement énumérées et définies par la réquisition ne peuvent être utilisés pour faire des contrôles discriminatoires. »Le tribunal correctionnel a donc annulé ce contrôle au faciès, « entaché d'irrégularité ainsi que toute la procédure qui a suivi ». Le procès n'a donc pas eu lieu. Ahmed A. a été remis en liberté.Lire aussi : A quoi servent vraiment les contrôles d'identité ?Florence Moreau (Bordeaux, correspondance)Journaliste au Monde Julien Lemaignen Parmi de nombreuses données sur l’état d’esprit des Français, l’étude annuelle sur les « fractures françaises » a fait état, mercredi 6 mai, d’une progression significative de l’opinion favorable au retour de la peine de mort. D’après cette enquête – réalisée par Ipsos et Sopra Steria avec la Fondation Jean-Jaurès et Science Po –, 52 % des Français, toutes sensibilités politiques confondues, s’y disent favorables : c’est 7 points de plus que l’année précédente. En particulier, les sympathisants socialistes sont 36 % à souhaiter ce rétablissement, soit une hausse spectaculaire de 15 points par rapport à 2014. La proportion augmente aussi nettement chez les cadres et les professions intermédiaires (à 37 et 39 %, contre 26 % en 2014) et les retraités (à 53 % contre 45 % en 2014). Pour Brice Teinturier, le directeur général délégué d’Ipsos, le débat sur la peine capitale n’est « pas réglé » et les études « montrent une forte progression du soutien au rétablissement de la peine de mort depuis les années 2010 ». Pour lui, les attentats de janvier ont fait sauter chez certains, notamment parmi les sympathisants de gauche et les CSP +, le « verrou » de l’opposition de principe à la peine capitale, car « le sentiment que la violence est de plus en plus forte conduit à radicaliser la prise de position » et affaiblit l’idée qu’on peut « réintégrer dans la société » tous les condamnés, quel que soit le crime. Peu importe, selon lui, que nombre d’études brandies par les opposants à la peine capitale lui dénient la moindre influence sur la sûreté des sociétés, car cette idée n’est « pas établie dans le grand public ».A la menace terroriste, Emmanuel Rivière, de l’institut TNS Sofres, ajoute un « climat autour des agressions sexuelles » – dont l’enlèvement, le viol et le meurtre de la petite Chloé, le 15 avril à Calais, constitueraient un paroxysme récent – susceptible de favoriser les opinions favorables au rétablissement de la peine de mort. Certes, nuance-t-il, « il ne faudrait pas dire trop vite que ça y est, les Français sont pour le retour de la peine », mais « le haut fait de Mitterrand [et de Robert Badinter, son garde des sceaux, qui ont fait abolir la peine capitale en 1981] est moins dans les mémoires ». Il évoque aussi une « porosité » idéologique entre l’extrême droite et le reste du champ politique, qui facilite la progression de cette idée.« C’est une question dans l’absolu »Anne Denis, responsable de la commission pour l’abolition de la peine de mort chez Amnesty International, interroge toutefois la façon dont la question est posée : « C’est une question dans l’absolu qui appelle une réaction spontanée. Or, en ce qui concerne la peine de mort, la réponse spontanée, émotionnelle, est d’être pour : on se projette comme victime potentielle, on pense à ses enfants, à ses petits-enfants… Mais dans les missions d’éducation aux droits humains, à partir du moment où on introduit un élément de réflexion, on ouvre une lucarne qui fait que les gens ne considèrent plus normal d’exécuter quelqu’un. »Voir le visual interactif : Qui pratique la peine de mort dans le monde ?Le retour de la peine de mort est à tout le moins extrêmement improbable : outre par sa Constitution, qui l’interdit, la France est tenue par la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, par deux protocoles du Conseil de l’Europe, par un protocole des Nations unies, par le traité de Lisbonne de l’Union européenne… De quoi mettre l’éteignoir sur les velléités d’un rétablissement, sauf pour le Front national. Sa présidente, Marine Le Pen, a redit le 8 janvier, le lendemain de l’attentat contre Charlie Hebdo, qu’elle était « personnellement favorable » à un référendum sur la question, qui prendrait la forme d’une alternative proposée aux Français entre le retour de la peine capitale et l’adoption de la « perpétuité réelle », qui enlèverait au condamné visé toute possibilité de sortir un jour de prison. La mesure est inscrite au programme du FN pour la sécurité.Lire aussi :Une France moins pessimiste où les idées du FN s’enracinentL’abolition de la peine de mort en 1981 n’avait, du reste, pas clos le débat politique. L’Assemblée nationale compte 22 propositions de loi pour le rétablissement de la peine capitale entre 1984 et 2004, dont six pour la seule année 1988. La dernière recensée, en 2004, a été déposée par Richard Dell’Agnola, alors député UMP du Val-de-Marne, et signée par 46 autres députés. Considérant la France en « état de guerre » contre le terrorisme, l’élu estimait que le pays pouvait rétablir la peine de mort pour ces faits. Mais c’était avant que l’Hexagone devienne partie, en 2007, au protocole du Conseil de l’Europe et au pacte des Nations unies qui interdisent la peine de mort en toutes circonstances, y compris les conflits militaires.Outre le cas français, la présidente de la coalition mondiale contre la peine de mort, Florence Bellivier, s’est émue dans un entretien à Amnesty, le 6 mai, d’une « période de telles convulsions économiques et de guerres que l’abolition [de la peine de mort dans les pays qui la pratiquent encore] n’est pas considérée comme une priorité ». Et de citer, elle aussi, « l’atmosphère générale » de la crainte du terrorisme qui « repousse les limites de la moralité ».Lire aussi le compte rendu de la dernière exécution en France : C’est à ce moment qu’il commence à réaliser que c’est finiJulien LemaignenJournaliste au Monde Nicolas Hazard (Président du comptoir de l'innovation) Nous sommes tous attachés à notre modèle social. Il nous accompagne dans les aléas de la vie (maladie, vieillesse, chômage, exclusion…). Il est un élément central de notre cohésion sociale. Face aux difficultés liées à son financement et aux évolutions des risques sociaux, ce modèle, tel que nous le connaissons, s’adapte. Aux côtés des acteurs institutionnels (Etat, collectivités locales, syndicats), les entrepreneurs sociaux sont au cœur de cette évolution. Ils développent des produits et services pour répondre aux grandes problématiques auxquelles nous sommes confrontés.Plus que jamais, la bataille pour l’emploi est la priorité des mois à venir. Le franchissement de la barre symbolique des 3,5 millions de chômeurs démontre l’importance de trouver rapidement des leviers pour inverser cette tendance. C’est le combat que livrent de nombreux entrepreneurs sociaux, convaincus que chacun a sa place sur le marché de l’emploi. Ils se battent ainsi pour créer de l’activité économique, qui permette de recruter mais aussi de maintenir l’emploi en France, notamment pour les personnes les plus fragiles.Lire aussi :« Made in France social » : Ecocup, des Pyrénées à TwickenhamC’est le cas de Christophe Chevalier et de son entreprise Archer. Basée dans la zone industrielle du bassin de Romans, Archer œuvre depuis vingt-huit ans pour le développement économique et solidaire de son territoire, la Drôme.66 % des salariés en insertionActeur historique de l’insertion par l’activité économique, Archer œuvre pour le maintien d’activités menacées de délocalisation ou de liquidation. De la relance de la fabrication de chaussures Made in Romans (Drôme), à la sous-traitance automobile, en passant par les services à la personne, Archer est actif dans une quinzaine d’activités rassemblées dans un « groupe économique solidaire ».Le groupe Archer multiplie les initiatives innovantes pour favoriser l’emploi sur son territoire. Il a ainsi mis en place une CAE (coopérative d’activité et d’emplois) rassemblant une cinquantaine d’entrepreneurs, une école de l’entrepreneuriat leur permettant de se former et de bénéficier du tutorat d’acteurs clés de la région, mais également un PTCE (Pôle territorial de coopération économique) qui réunit en un même lieu acteurs publics, entreprises et associations. Une des actions phares des acteurs de PÔLE sud a été la relocalisation d’une unité de montage de produits dans l’industrie automobile.En 2013, Archer emploie 1 305 salariés, dont 66 % (220) sont en insertion. Le groupe permet à des personnes en situation précaire d’acquérir des compétences par transfert de savoir-faire. Elles bénéficient d’un accompagnement social leur permettant de retrouver un emploi à l’issu de leurs parcours au sein du groupe. Cette mission sociale est assurée par un management engagé dans le bon recrutement et dans la formation personnalisée pour chacun de ses salariés.450 % de son obligation légaleConcrètement, le parcours d’un salarié dans l’entreprise passe par quatre phases, durant lesquelles il est accompagné : le recrutement et l’intégration sur le poste de travail du nouveau salarié ; la professionnalisation dans l’emploi d’intérim ; les différentes phases de formation ; la préparation des salariés à la sortie et à l’embauche dans une entreprise dite « classique ».Archer réalise chaque année plus de 7 000 heures de formations qualifiantes, dont 63 % pour ses salariés en insertion, 12 % pour ses salariés permanents et 23 % pour des bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA). Cela représente 450 % de son obligation légale en matière de formation !Le groupe au chiffre d’affaires de près de 4 millions d’euros, occupe ainsi une place de premier rang sur son territoire par sa taille, sa réactivité, sa connaissance des acteurs locaux et des collectivités.Il prouve que créer de l’activité localement et maintenir des emplois en France est toujours possible, un véritable exemple du Made in France économique et social !Nicolas Hazard (Président du comptoir de l'innovation) 07.05.2015 à 19h36 • Mis à jour le07.05.2015 à 19h45 Le marchand d'art Guy Wildenstein a été renvoyé en correctionnelle, jeudi 7 mai, ont fait savoir plusieurs sources à l'Agence France-Presse. Le parquet national financier (PNF) avait formulé une requête en ce sens au mois de janvier.L'homme est soupçonné de s'être « volontairement et frauduleusement soustrait » aux impôts sur la succession de son père Daniel, mort en 2001. Le PNF souhaitait également qu'il réponde de l'« omission de déclaration des biens détenus » par « des sociétés ou entités logées dans des trusts » installées dans des paradis fiscaux.Les juges financiers ont également renvoyé sa belle-sœur, Liouba, son neveu Alec Junior, ainsi que trois de ses conseillers. Ils devront répondre de faits de « complicité » et – ou – de « blanchiment de fraude fiscale ». Deux entreprises installées dans des paradis fiscaux, la Royal Bank of Canada Trust Company (Bahamas) et la Northern Trust Fiduciary Services (Guernesey, île située dans la Manche, à l'ouest de Cherbourg) seront également jugées.CONFLIT FAMILIALLes Wildenstein s'étaient vu notifier en 2012 un redressement fiscal colossal de près de 600 millions d'euros, dont 250 millions pour Guy, redressement qu'il conteste. Leur fortune est estimée à plusieurs milliards d'euros, composée en grande partie de biens immobiliers et d'œuvres d'art.Née d'un conflit familial, l'affaire avait connu à ses débuts un retentissement politique, Guy Wildenstein ayant été membre de Premier Cercle, le groupe des riches donateurs de l'Union pour un mouvement populaire (UMP). Décoré en 2009 de la Légion d'honneur par Nicolas Sarkozy, il a été le représentant UMP de la circonscription de Washington au sein de l'Assemblée des Français de l'étranger.Lire aussi sur le contexte de cette affaire : Bercy poursuit Guy Wildenstein 07.05.2015 à 19h06 | Eric Nunès Dix-neuf ans après l'abrogation du service national obligatoire par Jacques Chirac, le gouvernement prévoit d'expérimenter, dès septembre, un service militaire volontaire (SMV) sur le modèle du « service militaire adapté » (SMA) développé depuis des décennies déjà outre-mer. Marie-Céline Whannou, auteure d'une thèse en histoire contemporaine sur « L'histoire du maintien de l'ordre dans les Départements d'outre-mer sous la Ve République », revient pour Le Monde.fr sur les raisons de la mise en place du SMA, il y a plus de cinquante ans, et sur son bilan.Lire également : Qu'est-ce que le « service militaire volontaire » ?Pourquoi le service militaire adapté a-t-il été créé, en 1960 ?Il s'agit d'une réponse directe aux émeutes de Fort-de-France de décembre 1959, dans un contexte de tensions sociales dans les grands centres urbains des Antilles-Guyane : explosion urbaine et anarchique, chômage élevé, population très jeune, infrastructures publiques non adaptées. Ces émeutes sanglantes marqueront durablement les opinions en raison de la violence des manifestations et de la gestion complexe des forces de l'ordre par les autorités civiles et militaires. Le général Némo, à la tête des forces militaires Antilles-Guyane, propose alors un projet de défense nationale visant à encadrer les jeunes, à leur dispenser une formation professionnelle répondant aux besoins économiques locaux tout en leur donnant des instructions militaires adaptées à leur environnement.Le SMA s'intègre aussi dans la politique de grand travaux menés dans l'Outre-mer et visant à améliorer les infrastructures publiques vieillissantes, à commencer par les casernes militaires, les réseaux d'assainissement, et les routes, particulièrement en Guyane.Enfin, le troisième objectif est de permettre aux jeunes Martiniquais et Guadeloupéens de partir en Guyane sur la base du volontariat. Au rôle de régulation démographique que peut alors jouer le SMA, s'ajoute la question d'une politique agraire visant à investir les zones pionnières de ce département français d'Amérique en offrant aux futures recrues une maison et un terrain pour cultiver la terre. Un tel dispositif avait été expérimenté en Algérie avec les soldats de métropole.Comment cela a-t-il été accueilli à l'époque ? On sait qu'un courant d'opinion hostile au « plan Némo » voit le jour dès son instauration ; il naît des parlementaires autonomistes et socialistes et les débats à l'Assemblée nationale sont l'occasion de joutes verbales acérées. Aimé Césaire déclare ainsi : « Nous connaissons maintenant la grande pensée du règne : c'est de résoudre le problème démographique antillais par la colonisation militaire de la Guyane. Nos jeunes gens, machette en main, coloniseront la brousse guyanaise et y joueront les légionnaires romains. » La population a-t-elle suivi les courants d'opinion des partis politiques locaux ou bien a-t-elle accueilli favorablement ce dispositif ? La recherche historique n'a pas encore permis de trancher.Quel bilan peut-on faire de la mise en place du SMA ?En complément des départs organisés par le Bureau des migrations d'outre-mer (le Bumidom), la création du SMA est considérée comme un véritable projet politique de défense nationale qui vise l'encadrement d'une population jeune et fragile. En ce sens, la création du SMA illustre une certaine image de l'ordre qui répond à un environnement social instable. Mais concrètement, le SMA n'a pas permis de juguler les émeutes urbaines dans l'Outre-mer. Pour preuve, les mouvements se poursuivent : émeutes à Fort-de-France en 1961, grève guadeloupéenne de 1967, grève de mai 1973 à Saint-Denis de la Réunion, émeutes à Cayenne en 1974.Sur un plan structurel, les difficultés sont bien réelles : elles concernent l'organisation de la vie en caserne, la cohabitation entre soldats locaux et métropolitains. Selon les inspections militaires de l'époque, l'insertion professionnelle des jeunes ne serait pas une grande réussite. Mais ces rapports seraient à croiser avec les retours d'expérience des entreprises locales chargées de recruter les jeunes à la sortie du service militaire.Nous pouvons toutefois apporter une nuance : le SMA marque un esprit d'ouverture de l'armée vers la société civile, et le bilan n'est pas si négatif puisque le dispositif s'étend à La Réunion en 1965, sous la forme d'un Centre militaire de perfectionnement.A-t-il été un outil efficace pour lutter contre le désœuvrement d'une partie de la population ?Rétrospectivement, et avec l'extrême impartialité qui nous incombe, il ne pouvait être à lui seul un outil efficace pour lutter contre le désœuvrement des populations. Car il est inspiré d'un contexte colonial encore très présent à l'époque de sa création, avec des mécanismes de pensée très éloignés des problématiques sociales que connaissent alors les ultramarins. Les hauts-fonctionnaires militaires et civils qui le mettent en place ont une expérience de l'Afrique subsaharienne, de l'Indochine et de l'Algérie. Et les Antilles et la Guyane sont alors de très récents départements français (loi de départementalisation de 1947).Et depuis ?En 2009, à la suite des violences dans les banlieues parisiennes, le SMA est à nouveau sur le devant de la scène. On en reparle aujourd'hui après les attentats de janvier. Pour qu'il soit mieux mis en œuvre, il est impératif d'en tirer un bilan historique prenant en compte les spécificités sociales et l'histoire de l'Outre-mer.Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Leila Marchand Les attentats de janvier ont ravivé la question de la place du religieux en France. Comment faire cohabiter différentes croyances ? Comment vivre sa religion dans un pays laïque ? L'importance que prend ce débat est d'autant plus paradoxale que la majorité des Français se sentent aujourd'hui loin de toute appartenance religieuse.Les statistiques ethniques ou sur l'appartenance religieuse étant très encadrées en France, le nombre exact de personnes sans religion est inconnu. Mais plusieurs sondages effectués au niveau mondial et européen en donnent une bonne estimation.Un tiers des Français « non religieux »En 2012, l'association de sondages WIN/Gallup International, spécialiste de la question, a demandé à plus de 50 000 personnes dans 57 pays si elles se considéraient « religieuses », « non religieuses » ou « athées convaincues ». A cette question, environ un tiers des Français répondent être « non religieux » et presque un autre tiers « athées ». On obtient donc 63 % de Français qui ne s'identifient à aucune religion contre seulement 37 % de Français religieux. #container_14309936978{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14309936978{ height:500px; } #container_14309936978 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14309936978 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14309936978 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14309936978 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La France compte une majorité d'athées et de personnes "sans religion"Ces résultats ont été obtenus à partir d'une enquête publiée en 2012 à partir des réponses de 1671 personnesSource : WIN-Gallup International(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14309936978", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Se déclarant religieux","Se déclarant non religieux","Athée convaincu","Ne sait pas / pas de réponse"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Position face à la religion en France", "showInLegend": true, "innerSize": "40%", "data": [ { "name": "Se déclarant religieux", "y": 37, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Se déclarant non religieux", "y": 34, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Athée convaincu", "y": 29, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Ne sait pas / pas de réponse", "y": 1, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; 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Les réponses sont assez proches de celle du premier sondage : 40 % des Français se déclarent athées et environ un tiers « croient en un esprit ou une force supérieure ». Un avis plus nuancé mais qui les place tout de même dans les personnes « sans religion ». Près de 70 % des Français sondés ne se réclament donc d'aucune religion précise, même si un tiers d'entre eux croit en une forme de divinité.4,5 % de Français catholiques vont encore à la messeLa question de la religiosité d'un pays est sensible à aborder et potentiellement source d'erreur car les notions de religion, de foi et de spiritualité peuvent avoir des résonances différentes selon les personnes interrogées. Comme le précise l'étude de Gallup en annexe, une part importante de sondés appartenant à une religion déclarent avoir la foi mais ne pas se vivre comme une « personne religieuse ». De même, les personnes se déclarant athées ne font parfois pas la différence avec l'agnosticisme (personne déclarant ne pas pouvoir trancher sur l'existence d'un dieu) ou le déisme (croyance en un dieu sans se réclamer d'une religion).Certains chiffres sont en revanche catégoriques, comme ceux concernant le catholicisme collectés par l'IFOP : la part de Français pratiquants est en grande diminution. Seule une petite minorité, 4,5 %, assiste à la messe chaque semaine. Et, même si aujourd'hui encore près de 70 % de la population française est baptisée, les nouvelles générations renoncent pour la plupart à baptiser leurs enfants : on comptait 472 000 baptêmes en 1990, on n'en dénombre plus que 303 000 en 2010 (pour 800 000 naissances).Concernant l'islam, la pratique religieuse est plus régulière. Selon une enquête IFOP pour La Croix, 41 % des personnes « d'origine musulmane » se disaient « croyantes et pratiquantes » (contre 16 % chez les catholiques), et 34 % « croyantes mais non pratiquantes » (57 % des catholiques), 25 % se disant « sans religion ou seulement d'origine musulmane » (27 % des catholiques). Seuls 25 % des interrogés disaient aller « généralement à la mosquée le vendredi ».La France, un des pays les plus athées au mondeLa tendance à l'athéisme est mondiale d'après les critères établis par l'étude Gallup. Depuis 2005, date de leur précédent sondage, la part de personnes « religieuses » a baissé de 9 % et la part de personnes athées a augmenté de 3 %. Mais la situation française reste une exception dans un monde où la religion garde encore une place de premier plan : plus de la moitié (59 %) de la population mondiale se sent toujours « religieuse » et 13 % seulement se déclarent athée. Dans le top 5 des pays athées (parmi la cinquantaine de pays interrogés), la France tient la 4e place, derrière la Chine, le Japon et la République tchèque. L'étude met en corrélation ces résultats avec la richesse du pays concerné. Une grande partie des pays les plus religieux comptent également le plus petit revenu national brut : Ghana, Nigeria, Roumanie, Kenya, Afghanistan… A l'inverse,  les moins religieux sont souvent les plus aisés, comme la France, le Japon, la Suède, Hongkong, l'Australie, l'Allemagne ou les Pays-Bas.Leila MarchandJournaliste au Monde Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Steeve Poitrinel a 29 ans et travaille comme ingénieur système et réseau au sein d’une structure associative à Paris.Pour lui, l’entreprise idéale doit avant tout veiller au plein épanouissement de ses collaborateurs. Comment ? En favorisant leur évolution professionnelle mais aussi en respectant leur vie privée.Lire aussi :Tassadit Boumrar : « L’entreprise idéale n’existe pas »Elodie Chermann (Propos recueillis par) 07.05.2015 à 16h06 • Mis à jour le07.05.2015 à 16h18 | Eric Nunès Pour certains, c'est une déviation sur l'autoroute bien balisée de leur scolarité, pour d'autres, un chemin de traverse qui les mènera, plus sûrement, vers ce à quoi ils se destinent. C'est une année de césure, une période de plusieurs mois où l'on quitte le train-train de l'enseignement supérieur pour mener une nouvelle expérience avant la dernière ligne droite qui devra déboucher sur l'emploi. François Hollande a annoncé, mercredi 6 mai, que l'année de césure serait permise à l'université dès la rentrée 2015,  et « considérée comme une suspension de son cycle universitaire mais en aucune façon comme une rupture ». 15 % des jeunes ont effectué un tel break. Ceux d'entre eux qui ont répondu à notre appel à témoignage estiment pour la plupart qu'à l'aube de leur vie professionnelle, cette période leur a permis de faire le meilleur choix.Tant qu'à rompre avec ses études, autant se dépayser nettement. Mélodie a ainsi quitté l'Hexagone avant sa dernière année d'école d'ingénieur, direction le cercle polaire. La jeune femme part se forger une expérience en tant que bénévole dans un parc national en Finlande et mène un projet sur les conséquences du réchauffement climatique sur la faune locale... « Organisation, budget, communication publique, recherche de sponsors, de soutiens financiers », l'étudiante s'exerce à porter toutes les casquettes. Dans une autre langue, une culture différente et sous un autre climat. « J'ai gagné en confiance en moi», résume-t-elle.Une occasion de mouvementNinon a choisi, elle, le soleil. C'est à Miami que cette Parisienne atterrit entre deux années de Master avec pour mission de créer l'antenne d'une entreprise française en Floride. D'étudiante, elle passe directement au statut d'entrepreneure, qu'elle cumule à un job de serveuse, car il faut bien vivre. « L'effet boule de neige jouant à plein, j'ai rapidement rencontré du monde, je me suis intégrée à la vie locale, j'ai voyagé aux Etats-Unis dans tous les sens. C'est extrêmement valorisant sur mon CV et j'arrive très bien à le vendre. »Une césure, c'est une occasion de mouvement. Une abscisse sur des trajectoires ordonnées qui permet de nouvelles rencontres, de nouvelles opportunités. Jeanne a poussé jusqu'en Amérique du Sud avant sa deuxième année de Master. Alors que le taux de chômage des moins de 25 ans approche les 25 % en France, « il m'a suffi d'un mois pour intégrer une entreprise multinationale d'études de marché. Moi qui avais peur que le fait d'être étrangère me complique ma recherche de travail, j'ai finalement réussi à trouver un emploi en CDI à l'étranger plus rapidement que mon stage de deux mois en France. » Pour elle, l'année de break se révèle un accélérateur de carrière. « J'ai dépassé la barrière stage pour passer directement à l'étape travail », se félicite-t-elle.Corriger une erreur d'orientationCette pause dans les études est aussi un moyen, pour les étudiants victimes d'une erreur d'aiguillage dans leur orientation post-bac, de faire le point, confirmer ou pas des choix lors d'une course qui tient autant du sprint que du marathon. Pour Jean, l'année de césure, passée en entreprise, a été celle de sa première rupture professionnelle : « C'est l'opportunité de tester ses limites, d'avoir le droit de se tromper de poste puisqu'il y a un terme à l'expérience. » Guillaume, étudiant chimiste, a, lui, trouvé « sa voie ». Après un stage au sein d'un département recherche et développement d'un des leaders mondiaux de la chimie, il change d'école pour sa dernière année et se spécialise dans le « domaine des polymères », avant d'embrayer sur un doctorat.Si cette année d'expérience ouvre à certains de nouveaux champs, d'autres y trouvent plutôt matière à conforter leurs choix. « J'ai expérimenté le travail en bureau d'étude et me confronter à la réalité du milieu professionnel avant de réfléchir plus avant à mon orientation », témoigne Laura, hydrogéologue. « Une année qui aide à valider ses choix d'avenir », analyse Jean-Christophe, stagiaire en finance. L'année de césure, on en fait ce qu'on en veut donc. On peut mener un vieux rêve, découvrir le monde, ajouter une ligne précieuse à son curriculum vitae...Lire également : L'année de « césure », séduisante mais encore peu valoriséeIls sont toutefois quelques-uns à regretter l'expérience qu'ils ont vécue pendant cette « pause ». Cécile, qui avait choisi de voyager, regrette cette année « off » qu'elle s'efforce aujourd'hui de « masquer» sur son CV. Ce « trou » d'une année « ne rassure pas les employeurs », explique-t-elle. Ensuite, certaines entreprises ne jouent pas le jeu de la formation de ses étudiants, d'autres abusent d'une main-d'œuvre corvéable, silencieuse et déjà formée. « J'ai été payé au lance-pierre pour réaliser un travail d'ingénieur », témoigne Jean Z.  Idem pour Jean D., qui se souvient de « 60 à 70 heures de travail par semaine » pour être finalement « sous-payé ». « Mon stage n'est pas pris au sérieux par mon tuteur », regrette pour sa part Helline, élève ingénieure en chimie et stagiaire en Allemagne. La circulaire annoncée pour l'été par François Hollande, introduisant l'année de césure, permettra-t-elle de mettre fin aux abus et déconvenues ?Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Madjid Zerrouky (Béziers, envoyé spécial) « Ça, c’est les Gaulois ! » : la pancarte, criarde, accueille le visiteur à l’entrée du Musée du Biterrois. Comme si la municipalité de Béziers (Hérault), dont le maire, Robert Ménard, a affirmé qu’il y avait 64,6 % d’enfants musulmans dans ses écoles, cherchait à conjurer le sort en rendant hommage à « nos ancêtres », comme le soulignait le journal municipal en mars. Qui sous-titrait même : « La Gaule contre-attaque ! »Pour son exposition, gratuite, le musée a fait les choses en grand, même s’il n’y a pas foule en ce mercredi 6 mai après-midi : les deux tiers de la surface sont occupés par des statues romaines, de la vaisselle, des outils et autres métiers à tisser utilisés par nos illustres ancêtres. Dans l’espace central, parmi les « traces laissées par les Gaulois », les paroles d’une chanson d’Henri Salvador côtoient celles de La Marche lorraine (« Jeanne d’Arc, vierge souveraine… ») .A la sortie, une affiche très années 1950, ornée de huit petites têtes blondes souriantes, annonce les festivités dans le plateau des poètes, un parc de Béziers. La ville rêvée selon la communication municipale.Sauf qu’à un jet de pierre de la forteresse du XVIIIe siècle qui abrite le musée s’étend la partie de la ville « honnie » par Robert Ménard, celle qu’il fustigeait quelques mois avant l’annonce de sa candidature aux municipales dans le Midi libre en la qualifiant de « délabrée, dont les paraboles punaisent les façades d’immeubles occupés par des pauvres, des Maghrébins, des Gitans » : Garibaldi. Un quartier populaire souvent appelé quartier « arabe » après que des populations d’origine maghrébine – et des Gitans sédentarisés – se sont installées dans les logements et dans les locaux commerciaux que les Biterrois ont délaissés au cours des années 1980.« Que du buzz »Garibaldi, dont les ruelles serpentent du canal du Midi vers le centre-ville, porte tous les stigmates qui valent à Béziers le titre peu enviable de quatrième ville la plus pauvre de France. Les façades sont délabrées, les immeubles murés, les trottoirs défoncés et la propreté est à l’avenant. Ici, où se succèdent kebabs, boucheries hallal et même un écrivain public, difficile de trouver des ouailles de Robert Ménard. « On est tombé sur le gros facho, vous pouvez l’écrire, s’exclame Tony Ferreira, 28 ans. Et c’est un Portugais qui vous le dit ! »Pour beaucoup d’habitants croisés ici, le fichier qu'aurait constitué la mairie pour répertorier le nombre d'enfants « musulmans » inscrits dans les écoles de la ville n’est qu’une affaire de plus pour un maire qui multiplie les déclarations et décisions laissant entendre que la population d'origine étrangère serait à l’origine des problèmes que rencontre Béziers.« Oui, dans notre ville […] il y a un trop grand nombre d’immigrés [ce qui rend l’intégration, et, plus encore, l’assimilation] impossibles », a encore renchéri Robert Ménard, mardi, lors d'une conférence de presse à la mairie en réponse à l’affaire du fichage. La dernière en date d’une série de mesures à caractère polémique, mises en œuvre depuis son élection en mars 2014 : interdiction de pendre le linge aux fenêtres et de « cracher sur la voie publique », limitation des antennes paraboliques visibles depuis la rue, instauration d’un couvre-feu de 23 heures à 6 heures pour les mineurs lors des week-end et vacances scolaires, renforcement et armement de la police municipale, installation d'une crèche de Noël dans l'hôtel de ville... Le tout sur fond de réhabilitation de l'Algérie française, en rebaptisant une rue au nom d'un putschiste de 1961. Tony, « chômeur » rencontré en compagnie de Kader, un saisonnier travaillant dans la restauration, soupire en racontant le « cirque » du matin : Robert Ménard, « qui a débarqué avec une équipe de télé pour compter les Maghrébins à la sortie de l’école ».Les deux hommes prennent la dernière sortie du maire avec un certain fatalisme : « Comme d’habitude, ce n’est que du buzz pour se faire connaître. Il ne fait que ça depuis qu’il est élu : de la provocation pour faire parler de lui. » Un constat que rejoint Cyril Hennion, le vice-président de la Ligue des droits de l’homme à Béziers : « Il fait toujours ça, une grosse provocation, puis une petite marche arrière. Même si ces histoires de fichiers commencent à être vraiment inquiétantes. »Lire : Robert Ménard, un habitué des mesures polémiques« Et puis il salit la ville. Déjà, Béziers, c’est du chômage à n’en plus finir. Qui va investir ici ? Regardez, il n’y a plus rien, les commerces ferment, tout est sale. Tout ce que fait le maire, c’est pour les vieux qui votent pour lui, là-haut », ajoute Tony en désignant la direction du centre-ville.« La mobilisation des moyens s’est faite au niveau du centre-ville, mais tout est fait au détriment des autres territoires », confirme Cyril Hennion, en égrenant la liste des « économies » réalisées par la municipalité : budget du centre communal d’action social, centres de loisirs, cantines scolaires…« Vous venez pour Satan ? »Un peu plus haut débute justement cet autre monde, celui de la « chouette ville », selon les mots de trois adolescentes croisées en train de déambuler en face de la mairie. Même si elles concèdent s’y ennuyer un peu.Façades réhabilitées, placettes ombragées et terrasses alignées au cordeau : c’est un Béziers de carte postale qui s’étend sur un quadrilatère de quelques centaines de mètres. « Robert Ménard privilégie le noyau dur de son électorat, à commencer par les commerçants, à qui il a promis de développer le tourisme et que son discours séduit », ajoute Cyril Hennion.Les commerçants, justement, ne jurent plus que par le triptyque « propreté, police municipale, sécurité ». Et ce n’est pas ici qu’on entendra dire du mal du maire : « Vous venez pour Satan ? Au moins avec lui, c’est propre, plus sûr, la police municipale patrouille, les gens sont contents, jure la propriétaire d’une boutique de prêt-à-porter rue du 4-Septembre. Avant la nouvelle mairie, la ville était déserte et le commerce inexistant. » Le fichier des écoles ? Haussement d’épaules. Quant aux « immigrés », « de toute façon, ils ne viennent pas acheter chez nous ».On ne sait si Sorya Béchar et Mohamed Ali, croisés plus tôt avec leur enfant dans les allées Paul-Riquet se sentiraient visés ou s’ils avaient l’intention d’aller faire quelques emplettes. Mais ce couple de trentenaires ne se fait aucune illusion sur les motivations de Robert Ménard : « Ce sont une démarche et des propos racistes. C’est le Front national, c’est comme ça. »« Les Arabes ne nous disent pas bonjour, ils ont du mal à s’adapter », rétorque pour tout commentaire Franck Maugain, un jeune apprenti. Titillés sur l’affaire de la liste des écoles, certains soutiens du maire ne prennent pas de gants. « Il y a trop d’étrangers, c’est évident. M. Ménard fait ce qu’il peut », lâche Evelyne, la cinquantaine, sans gêne manifeste mais qui refuse de donner son nom. Avant d’embrayer dans une description apocalyptique de la ville, décrite comme « noyée sous la drogue, le racket et les violences. Moi-même, je ne sors plus le soir à cause d’eux, vous voyez ? »Spirale sans fin« Les gens se lâchent de plus en plus, confirme David Garcia, membre du syndicat Solidaires. La parole raciste est là, et elle prend chez les jeunes. » Trois rues plus loin, à la Bourse du travail, syndicats et associations de la ville cherchaient justement la parade à ce genre de discours, mercredi dans l’après-midi. Avis unanime : ce n’est pas gagné.« On est sur un discours ethnique et un vote identitaire qu’on retrouve désormais chez les différentes couches d’arrivants dans la ville : les Espagnols et les ″Européens″ face aux Gitans, les Gitans face au Arabes. Aujourd’hui, les jeunes d’origine espagnole ne votent plus à gauche, contrairement à leurs parents et grands-parents, et dans la première génération d’immigrés maghrébins certains se mettent à voter FN », ajoute le syndicaliste.En cause, « une spirale sans fin qui, depuis la désindustrialisation de la ville, à partir des années 1970, a plongé Béziers dans la misère. Ménard, pas plus que ceux qui se sont succédé avant lui à la mairie, n’a pas cherché à y remédier. Ils se contentent de soigner leur clientèle. » Quitte à monter les uns contre les autres, selon M. Garcia, pour qui le nouveau maire joue en ce moment avec le feu : « Le premier risque pour l’ordre public, c’est Ménard. » Les heurts communautaires entre jeunes d’origine gitane et maghrébine qui avaient embrasé la ville en 2005 sont dans toutes les mémoires. « Pour l’instant, les jeunes de la Devèze [une zone urbaine sensible de la ville], se contrôlent. Mais un dérapage, impliquant la police municipale par exemple [désormais armée] peut vite arriver vu l’ambiance. Et ça peut exploser », craint aussi Cyril Hennion.« Les politiques, c’est de toute façon tous les mêmes : pousse-toi de là que je m’y mette pour garder ma place. » Devisant sur un banc allées Paul-Riquet, Carlo Garrigo et Vincent Bellester, anciens réfugiés espagnols, 170 ans à eux deux, jugent le bilan de Robert Ménard avec l’air de ceux qui en ont vu d’autres : « du vent », pour M. Garrigo. « Ah si : j’ai reçu quatre PV en un mois, deux dans chaque sens de l’allée, c’est ça le nouveau maire ! »Madjid Zerrouky (Béziers, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.05.2015 à 14h34 • Mis à jour le07.05.2015 à 15h25 | Lucie Soullier Tarnac, épisode 51. Le parquet de Paris a requis le renvoi de Julien Coupat, de sa compagne Yildune Lévy et de son ex-petite amie Gabrielle Hallez, pour « terrorisme », jeudi 7 mai. Une nouvelle page dans une saga politico-judiciaire aux rebondissements médiatisés, et racontée en détail sur le blog dédié du Monde.Lire aussi :Tarnac : le parquet requiert le renvoi de Julien Coupat en correctionnelle pour terrorismeCar si initialement, il s’agissait d’une enquête sur le sabotage de lignes SNCF, les dix mis en examen ont ensuite contesté l’instruction et déposé plusieurs plaintes, notamment pour usage de faux et atteinte à l’intimité de la vie privée.Retour sur l’affaire, ou plutôt les affaires Tarnac, qui durent depuis sept ans.Que se passait-il à Tarnac ? Dans le petit village corrézien de Tarnac, un groupe de jeunes issus de l’extrême gauche gravite autour d’un intellectuel fédérateur, Julien Coupat.En avril 2008, le patron de la sous-direction antiterroriste (SDAT) de la police judiciaire demande au parquet de Paris l’ouverture d’une enquête préliminaire sur « une structure clandestine anarcho-autonome entretenant des relations conspiratives avec des militants de la même idéologie implantés à l’étranger et projetant de commettre des actions violentes » et son leader supposé, Julien Coupat.Que reproche-t-on à Julien Coupat ? Cinq sabotages sont déplorés par la SNCF dans les nuits des 25 au 26 octobre et du 7 au 8 novembre 2008 dans l’Oise, dans l’Yonne et en Seine-et-Marne.En Seine-et-Marne, les policiers décrivent dans un procès verbal une voiture occupée par Julien Coupat et sa compagne, Yildune Lévy, tournant pendant des heures autour du lieu du sabotage dans la nuit du 7 au 8 novembre. Le couple justifie leur proximité de l’une des lignes : « On a fait l’amour dans la voiture, comme plein de jeunes. »Le 11 novembre, neuf suspects (cinq femmes et quatre hommes) sont interpellés et placés en garde à vue. Quatre jours plus tard, ils sont mis en examen pour « association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme » et Julien Coupat, en outre, pour « direction ou organisation d’un groupement formé en vue de la préparation d’un acte terroriste ». Un dixième suspect sera mis en examen quelque temps plus tard.Après sept ans d’enquête, le ministère ne requiert le renvoi que d’une partie des membres du groupe pour des sabotages de lignes SNCF. Seuls trois d’entre eux sont inquiétés pour « destructions ou dégradations en réunion en relation avec une entreprise terroriste » : Julien Coupat et Yildune Lévy, accusés du sabotage de la ligne Est du TGV à Dhuisy (Seine-et-Marne) à l’aide d’un crochet posé sur la caténaire, le 8 novembre 2008, et Gabrielle Hallez, accusée avec Julien Coupat des mêmes faits à Vigny (Moselle), le 26 octobre 2008. L’enquête n’a pas permis de trouver de suspects pour les trois autres sabotages (deux dans l’Oise et un dans l’Yonne).Que reproche-t-on à l’enquête ?Le manque de preuves La pose d’un crochet sur une caténaire est le seul fait concret que les juges et les policiers sont parvenus à ramasser contre Julien Coupat et Yildune Lévy pour le sabotage de la ligne TGV à Dhuisy. Leur mise en examen repose essentiellement sur le procès-verbal d’une filature réalisée par la sous-direction antiterroriste (SDAT) de la police judiciaire et la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), le groupe d’enquête chargé de Julien Coupat.La défense conteste la véracité du document et la présence même de certains policiers, qu’elle soupçonne d’avoir utilisé une balise illégale posée sur la voiture du couple.A Nanterre, une instruction pour « faux en écriture publique » visant ce procès-verbal de filature a été ouverte en novembre 2011. La cour d’appel de Versailles a ordonné l’audition des policiers de la DCRI. Douze d’entre eux ont été entendus anonymement, leur service étant couvert par le secret défense. Mais ils ont refusé de répondre, s’abritant derrière une mémoire défaillante et le secret.Lire : Les incohérences de l'enquêteLes méthodes de la DCRIDès le mois de novembre 2008, les parents des neuf inculpés demandent la libération de leurs enfants dans une lettre ouverte. Ils dénoncent les méthodes utilisées par la police, la complaisance des médias et la présomption de culpabilité qui pèse sur leurs enfants.Créée en juillet 2008, la DCRI est alors toute nouvelle, et ses méthodes seront décortiquées et critiquées par la presse.Lire : Une instruction qui en dit long sur l'antiterrorisme à la françaiseLa défense demande notamment l’annulation de deux pièces du dossier : la surveillance (illégale) du domicile de Julien Coupat à partir du 15 août 2008 et le placement sur écoute sauvage de l’épicerie de Tarnac. En octobre 2010, la cour d’appel de Paris valide l’intégralité de l’enquête et la chambre de l’instruction rejette la demande d’annulation.Mais la défense n’a pas dit son dernier mot. Elle dépose plusieurs plaintes qui aboutiront à l’ouverture d’une instruction en janvier 2012 pour « atteinte au secret des correspondances » et « atteinte à l’intimité de la vie privée ». En cause : la découverte par le gérant du Magasin général de Tarnac d’un dispositif d’écoutes artisanales dès avril 2008. Mais les juges se confronteront au mur du secret défense. Après avoir réussi à obtenir, non sans mal, les motifs de la mise sur écoute, ce n’est pas la « prévention du terrorisme » qui est invoquée, mais « la criminalité et la délinquance organisées ». Des faits dont il n’a jamais été question dans l’affaire de Tarnac.Lire : Les juges impuissants face au secret défenseLa qualification de terrorismeLors de l’instruction, la défense a contesté le caractère « terroriste » de ces sabotages, mettant notamment en avant le fait que personne n’avait été blessé.La question de l’inculpation pour terrorisme se pose d’autant plus qu’en août 2014, un sabotage en tous points similaire – la pose d’un crochet sur une caténaire de la ligne du TGV Lyon-Paris – a pourtant été considéré comme un simple « acte de malveillance » par le parquet de Chalon-sur-Saône.Dans son réquisitoire, le ministère public leur répond jeudi 7 mai que « la finalité terroriste du groupuscule ne saurait être nuancée par l’absence de victimes humaines », l’article 421-1 du code pénal disposant que « les atteintes aux biens » peuvent constituer en droit français des actes de terrorisme, pour peu qu’elles aient « pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ».Lucie SoullierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.05.2015 à 12h24 • Mis à jour le07.05.2015 à 15h21 Najat Vallaud-Belkacem, invitée de Guillaume... par radioclassiqueFace à la grogne qui gagne du terrain, la ministre de l’éducation Najat Vallaud-Belkacem se démultiplie dans les radios. Jeudi 7 mai, elle était interrogé par Sud Radio. Forte du soutien présidentiel reçu la veille, elle s’est dite déterminée à défendre cette réforme jusqu’au bout. Lire aussi :Réforme du collège : François Hollande contre « le concert des immobiles »« Je l’assumerai de toutes mes forces, a t-elle déclaré, sans jamais faillir face à ceux qui ne proposent rien. » A chaque réforme ses détracteurs, a tenu à rappeler la ministre de l’éducation.A ceux qui réclament le retrait pur et simple du projet, elle a également rappelé l’état des lieux. Chiffres à l’appui : en 2002, a-t-elle soutenu 13 % des élèves sortaient du collège avec des difficultés à maîtriser le Français. Ils seraient 25 % aujourd’hui, toujours selon la ministre de l’éducation. « Le collège va mal depuis longtemps, et depuis des années au lieu de le réparer on crée des îlots de bien-être » pour une élite favorisée, a-t-elle défendu.Lire aussi :« La réforme du collège garantit la mission républicaine de l’école », par Najat Vallaud-BelkacemAlors que sa réforme propose « plus de moyens, plus de profs, plus d’heures, comment peut-on être contre ça ? », s’est interrogée la ministre. Et de poursuivre : « Ce sont les inégalités scolaires qui provoquent la crise. »Pour Olivier Besancenot, le cofondateur du Nouveau Parti anticapitaliste, la question de l’éducation est avant tout « un choix politique », alors que l’on pourrait donner plus au budget de l’école et moins à celui de l’armée. « Où en est la promesse de François Hollande d’embaucher 60 000 profs ? », a-t-il demandé jeudi sur France Inter. Ceux qui s’opposent au projet, ce sont « d’abord les enseignants eux-mêmes », a souligné Olivier Besancenot.Ancien ministre de l’éducation sous trois gouvernements différents, président du MoDem et maire de Pau, François Bayrou voit dans l’école « la promesse de donner à tous la meilleure chance d’arriver au plus haut niveau ». Sur BFMTV, l’ancien candidat à la présidentielle a précisé qu’il demandait donc que cette réforme soit retirée, en particulier parce qu’il n’approuve pas « la suppression des langues mères », le latin et le grec. L’occasion pour l’élu de Pau de révéler qu’il échangeait parfois des SMS avec Alain Juppé. Des SMS… en latin.Pour Bayrou, la réforme du collège doit être... par BFMTV 01.05.2015 à 09h48 • Mis à jour le01.05.2015 à 10h07 Alors que son syndicat organise non pas un défilé mais un festival à Paris pour ce 1er Mai, le patron de la Confédération française démocratique du travail (CFDT), Laurent Berger, reconnaît qu'il s'agit d'une décision pour attirer un public jeune. Il « faut arrêter de considérer qu'il y a des traditions immuables », a-t-il justifié sur RMC.« Il faut déringardiser le syndicalisme. Il y a un climat global qui fait que les Français sont en défiance à l'égard de beaucoup d'institutions. »Un récent sondage rapporte que moins d'un Français sur deux (45 %) les juge utiles. « Il y a une part de responsabilité », a admis Laurent Berger.« L'erreur que le syndicalisme a pu faire, c'est de donner le sentiment qu'il était en réaction, en commentaire de la situation vécue par les salariés, mais pas les mains dans le cambouis, pas à essayer de trouver les solutions. Or nous en trouvons, mais elles sont inaudibles parce que l'image qu'ont les syndicats, c'est qu'ils protestent, contestent, mais ont du mal à proposer. » 01.05.2015 à 05h57 • Mis à jour le01.05.2015 à 09h34 | Florence Moreau (Bordeaux, correspondance) Certes, il n'a pas de papiers, se dit égyptien d'une trentaine d'années sans que ce pays le reconnaisse comme un de ses ressortissants, a déjà fait l'objet d'une procédure administrative, puis d'un jugement pour séjour irrégulier, et est sous le coup d'une ordonnance de quitter le territoire français depuis 2009. Mais tout cela, les policiers bordelais ne pouvaient pas le savoir, ni même le soupçonner, quand ils ont contrôlé Ahmed A., mardi soir dans le quartier de la gare à Bordeaux.Lire : Contrôles d'identité : la police sévèrement jugéeAgissant dans le cadre de l'article 78-2 du code de procédure pénale, sur réquisition du procureur de la République autorisant des contrôles d'identité « aux fins de recherche et de poursuite d'infractions », « dans les lieux et pour une période de temps déterminés par ce magistrat », ils traquaient notamment ce soir-là les trafics de stupéfiants et la préparation d'actes terroristes.« Contrôlons individu de type nord-africain »Le fait qu'ils découvrent de façon incidente un délit de maintien irrégulier sur le territoire malgré la mise en œuvre d'une mesure d'éloignement, passible d'un an de prison et de 3 750 euros d'amende, n'a fait que les conforter dans la certitude qu'ils avaient la loi pour eux. Quitte à changer de cadre juridique en passant du code de procédure pénale au code de l'entrée et du séjour des étrangers.Ce n'est pas l'avis de l'avocate d'Ahmed A., Me Ophélie Berrier, qui dénonce un délit de faciès et demande l'annulation de la procédure devant le tribunal correctionnel de Bordeaux qui devait juger son client, jeudi, pour être resté en France irrégulièrement.Les policiers l'écrivent presque dans leur procès verbal. « De passage place Pierre-Jacques-Dormoy, contrôlons individu de type nord-africain. » « Il était en bleu de travail, rien ne justifiait ce contrôle au faciès », plaide l'avocate. « Il n'y a pas de flagrant délit de quoi que ce soit, il n'y a pas d'atteinte à l'ordre public à prévenir, et rien ne permet de supputer qu'il peut être l'auteur d'une quelconque infraction. »« Il n'y a pas besoin de suspicion »Les yeux rivés sur le code de procédure pénale, le vice-procureur Thierry Pons n'a pas la même lecture du même article et demande au tribunal d'écarter la nullité. Pour le magistrat, dans les lieux et temps définis par la réquisition, « n'importe qui peut être contrôlé, il n'y a pas besoin de suspicion ». Il cite le code : « Le fait que le contrôle d'identité révèle des infractions autres que celles visées dans les réquisitions du procureur de la République ne constitue pas une cause de nullité des procédures incidentes. »Emmenés par le président Alain Reynal, les juges en ont décidé autrement. « Le prévenu en situation irrégulière a fait l'objet d'un contrôle d'identité dans le cadre de l'article 78.2, posent-ils dans leur jugement. Ce contrôle a été effectué sur la base d'une tenue vestimentaire banale et d'une apparence physique de type nord-africain. Ces vérifications qui ont pour but d'identifier des personnes suspectées de commettre des infractions limitativement énumérées et définies par la réquisition ne peuvent être utilisés pour faire des contrôles discriminatoires. »Le tribunal correctionnel a donc annulé ce contrôle au faciès, « entaché d'irrégularité ainsi que toute la procédure qui a suivi ». Le procès n'a donc pas eu lieu. Ahmed A. a été remis en liberté.Lire aussi : A quoi servent vraiment les contrôles d'identité ?Florence Moreau (Bordeaux, correspondance)Journaliste au Monde 30.04.2015 à 13h00 • Mis à jour le30.04.2015 à 15h34 Apparue dans une vidéo provocante qui faisait le tour de son quartier, une adolescente de 15 ans a mis fin à ses jours mardi 28 avril au soir en se jetant par la fenêtre de son appartement situé à Stains (Seine-Saint-Denis), selon une source policière citée anonymement par l'AFP.La jeune fille a « sauté par la fenêtre de son appartement situé au 4e étage » d'un immeuble d'une cité de cette commune déshéritée de la banlieue parisienne. Ses parents et frères et sœurs, qui étaient présents dans l'appartement, ont entendu un « bruit énorme » et constaté qu'elle gisait sur le sol.« Filmée à son insu » dans une position provocanteSelon la source, l'adolescente « avait des problèmes car elle s'était exhibée devant une caméra ou avait été filmée à son insu » dans une position provocante. La vidéo, postée sur les réseaux sociaux, « avait été vue par de très nombreuses personnes de son quartier et de son entourage ».En outre, elle aurait été « victime de pressions ou chantages devenus insupportables » depuis la diffusion de la vidéo, a précisé la source policière, mettant en garde les adolescents « qui ne sentent pas les dangers des réseaux sociaux ». Son corps a été transporté à l'Institut médico-légal de Paris. L'enquête a été confiée à la sûreté territoriale de Seine-Saint-Denis. 30.04.2015 à 12h17 • Mis à jour le30.04.2015 à 21h00 | Anne-Aël Durand A l'occasion de la journée de la non-violence éducative, le 30 avril, rencontre avec des parents qui cherchent une autre voie pour leurs enfants, entre la fessée et le tout-permissif. « Les craies sont par terre, elles doivent être rangées. Viens, nous allons le faire ensemble. » Fanny prend Loane, 6 ans, par la main, s'accroupit et commence à ramasser les craies de couleur éparpillées sur la terrasse. Sa fille l'imite, accompagnée de Kim, 3 ans. Deux minutes plus tard, les deux petites blondes posent leur seau rempli sur la table et repartent dans le jardin. Une scène banale mais significative pour Fanny Voirol. « Avant, j'aurais dit : ‘Tu ranges ces craies tout de suite', je me serais fâchée, j'aurais crié fort, envoyé Loane dans sa chambre… Là, j'ai eu ce que je voulais dans une atmosphère sereine. »« Quand ma fille a eu 2 ans, elle faisait des crises pour tout : prendre le bain, se brosser les dents, sortir… Je la forçais, je la punissais, persuadée qu'il fallait se faire obéir coûte que coûte. » Cette jeune femme dynamique n'est pas une adepte de la fessée – « J'en ai donné deux ou trois, mais ce n'était pas efficace » – mais face à ce « bras de fer quotidien », elle cherchait une manière de s'y prendre autrement, sans pour autant céder sur ses principes éducatifs.« Habiletés de langage » et règlement sur le frigoFanny Voirol s'inscrit alors à des ateliers de parentalité positive, fondés sur la méthode de Faber-Mazlich, deux auteures qui ont popularisé aux Etats-Unis les travaux du psychologue Haïm Ginott. Les parents y apprennent à comprendre les sentiments et les besoins des enfants, et à formuler leurs exigences sans agressivité ni menaces.Sans trop y croire, la jeune maman se force à adopter ces nouvelles « habiletés de langage » et quelques astuces prodiguées durant le cours, comme l'élaboration de règles de vie, une série de consignes signées par parents et enfants et affichées sur le frigo de son pavillon de Pontault-Combault (Seine-et-Marne). « Au début, je me suis dit : ‘Pourvu que je ne jette pas 150 euros à la poubelle.' Mais je ne regrette pas ! Ça a tout changé. Ma fille est moins tendue et moi aussi. Ça a résolu les trois quarts des problèmes. » Fanny Voirol fréquente aujourd'hui un nouveau groupe, L'Atelier des parents. En alternant exposés, jeux de rôles et démonstrations visuelles, la formatrice, Séverine Cavaillès, aborde les mêmes notions : l'empathie, la nécessité de poser un cadre solide et stable, les alternatives à la punition. « La fessée est une réponse quand on se sent impuissant, dépassé, dont la nocivité pour le cerveau de l'enfant a été prouvée scientifiquement. Mais crier, humilier, ce n'est pas mieux », explique cette mère de quatre adolescents. Son conseil : arrêter de vouloir « faire payer » un enfant désobéissant, mais lui enseigner les conséquences : réparer ses bêtises, présenter ses excuses…“On mise tout sur notre enfant”Depuis deux ans, Séverine Cavaillès anime dans son salon de Saint-Maur-des-Fossés (Seine-et-Marne) des sessions pour de petits groupes de parents déroutés, épuisés, ou anxieux. « Je vois souvent des gens trop laxistes, débordés ou qui basculent dans l'autoritarisme d'un coup… Aujourd'hui, l'enfant est au centre. Comment poser l'autorité ? Comment être légitime ? » Côte à côte sur le canapé en cuir, Ambre Le Tiec et son mari Patrick, parents de Gabriel, 4 ans, transcrivent ses conseils sur leur petit livret d'apprentissage. « Notre premier enfant est venu tard, quand j'avais 45 ans. On mise tout sur lui, on veut être de bons parents pour qu'il se développe sans stress », explique Ambre de sa voix posée.Lire aussi : La fessée a-t-elle une valeur éducative ?Près d'elle, Nada Zriken, mère d'une fille de 7 ans et d'un garçon de 4 ans, partage ses propres expériences. Elle a déjà suivi cette formation et s'apprête à la prodiguer à son tour. Au début, même son mari la « regardait bizarrement » mais il a été bluffé par les résultats. « En France, on est en retard sur ces questions, car les parents se reposent sur l'école, qui est gratuite. Cela parait aberrant d'investir le moindre centime pour l'éducation. »La législation ne suffira pasEn effet, ces ateliers, qui coûtent 20 à 30 euros la séance, « restent encore confidentiels en France, par rapport aux Etats-Unis », estime un autre formateur, Arnaud Doillon, qui affirme que son public est « assez varié, avec environ 20 % d'hommes ». Certains psychologues proposent aussi un coaching parental individuel. C'est ainsi qu'Alexandra Fryda, 33 ans, s'est retrouvée dans le cabinet parisien de Laura Bianquis. « Je l'ai appelée car ma fille de 2 ans pleurait systématiquement quand je la posais à la crèche, c'était très dur, j'ai craqué. Les séances ont levé le blocage, et apportent aussi des moyens vraiment concrets. Avec ma fille, on a fabriqué une ‘boîte à colère' avec un coussin à frapper, des magazines à froisser ou jeter pour exprimer sa frustration… »Les promoteurs de la parentalité positive ou de l'éducation bienveillante notent depuis quelques années un engouement, également notable chez les professionnels de la petite enfance. Avec son ouvrage J'ai tout essayé (JCLattès), publié en 2011 et vendu à plus de 60 000 exemplaires, Isabelle Filliozat a contribué à populariser la parentalité positive et l'éducation bienveillante. « De tout temps, on a entendu que les parents étaient trop laxistes, mais le problème n'est pas là. Les enfants ne sont plus les mêmes qu'hier. Il y a les écrans, l'incertitude financière, le stress des parents, la malbouffe… Il faut comprendre comment les calmer », explique la psychothérapeute.Pour elle, le débat qui s'est ouvert en France sur la fessée peut permettre d'aborder ces questions. « C'est la mission des pouvoirs publics de faire une loi qui protège nos enfants. C'est comme la ceinture de sécurité : le débat a été vif, mais aujourd'hui, personne ne la remet en cause. Mais la législation ne suffira pas. Il faut des ressources pour les parents », détaille Isabelle Filliozat. « Aujourd'hui, les cours, les conférences sont privés, donc réservés à ceux qui peuvent payer ou ont l'idée d'y venir. Si la parentalité 'était une priorité nationale, il y aurait plus de moyens pour tous. »Cinq conseils pour essayer :Comprendre : connaître les besoins de l'enfant, et adopter un point de vue empathique, chercher à entendre la colère, la tristesse ou la frustration de son enfant pour désamorcer les crises.Poser un cadre : définir (à deux) des règles d'éducation adaptées à l'âge de l'enfant, et les formuler clairement. Se rappeler que l'enfant “teste” ce cadre, et pas la personne de ses parentsEtre positif : formuler les règles de manière affirmative plutôt que les interdits (“Marche” plutôt que “Ne cours pas”). Complimenter les bonnes actions plutôt que pointer les erreurs. Parler avec respect.Remplacer les punitions humiliantes ou brutales par des “conséquences” liées à l'action : réparer sa bêtise, s'excuser…Déculpabiliser : accepter qu'on ne sera pas un parent parfait, et cesser, en miroir, d'exiger d'avoir un enfant idéal. Et être patient...Anne-Aël DurandJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.04.2015 à 23h23 • Mis à jour le30.04.2015 à 11h01 | Gilles Paris (Washington, correspondant) Les juristes américains se perdaient en expectatives, mercredi 29 avril, au lendemain des auditions consacrées par la Cour suprême à la question du mariage homosexuel (cas Obergefell v. Hodges). Rédacteur en 2013 d’un l’arrêt important contestant la définition stricte du mariage comme l’union d’un homme et d’une femme votée par le Congrès en 1996, Anthony Kennedy a à plusieurs reprises rejoint la minorité des quatre juges libéraux (au sens anglo-saxon) sur les dossiers relatifs aux discriminations frappant les homosexuels. L’ancien juge de la Cour d’appel fédérale de San Francisco, nommé par le républicain Ronald Reagan en 1988, était ainsi considéré par les associations militant en faveur du mariage gay comme un allié face aux quatre autres juges conservateurs.Lire aussi :Anthony Kennedy, le juge pivot de la Cour suprêmeCes dernières ont donc été d’autant plus prises de court lorsque Anthony Kennedy a semblé mardi écrasé par les responsabilités, exprimant son inconfort à l’idée que neuf juges désignés et non élus remettent en cause une tradition pour laquelle il faut compter en siècles. « Nous vivons avec cette définition [du mariage] depuis des millénaires. Et il est très difficile pour la Cour de dire : Eh bien, nous sommes plus malins », a-t-il assuré. Les juges qui avaient été contraints de s’impliquer dans cette querelle juridique et sociétale à la suite de divergences entre les Cours d’appel fédérales sur la question de la légalisation du mariage homosexuels avaient refusé tout d’abord d’interférer en octobre 2014. Pour une raison évidente compte tenu de la profondeur des divisions internes manifestées par les auditions du 28 avril.« Vous voulez en fait changer cette institution »Le président de la Cour suprême, John Roberts a ainsi porté le fer en rappelant que jusqu’en 2001 aucun Etat dans le monde n’avait jamais défini autrement le mariage que l’union d’un homme et d’une femme. Il a également estimé, face à la juriste défendant le principe de la légalisation, Mary Bonauto, que cette dernière ne cherchait pas, contrairement à ce qu’elle assurait, à faire en sorte que les couples homosexuels « rejoignent une institution ». « Vous voulez en fait changer cette institution », a-t-il assuré.Un point aussitôt contesté par les juges libérales Ruth Bader Ginsburg et Sonia Sotomayor pour lesquelles étendre aux homosexuels les bénéfices du mariage ne retirerait rien aux couples hétérosexuels. Fidèle à elle-même, la juge Bader Ginsburg avait auparavant exécuté à sa manière la notion de tradition défendue par ses pairs conservateurs, le juge Roberts mais aussi Antonin Scalia et Samuel Alito en rappelant que le mariage avait aussi réduit les femmes à un rôle subalterne pendant des siècles, que cette institution avait évolué, fort heureusement de son point de vue, et qu’elle continuerait à la faire, dans une allusion au basculement de la société américaine, en quelques années, sur le sujet.Quête de dignitéComme le juge Kennedy, les juges conservateurs ont insisté sur l’atteinte à la démocratie que constituerait une décision s’imposant à tous prise par des juges. Pour John Roberts, « fermer le débat peut aussi fermer les esprits, et cela peut avoir des conséquences l’acceptation de cette nouvelle institution. Les personnes ne raisonnent pas de la même manière sur un sujet quand ils peuvent avoir l’opportunité de s’exprimer par un vote et quand il est tranché pour eux par des Cours ». « Nous ne vivons pas dans une pure démocratie, a rétorqué Elena Kagan, nous vivons dans une démocratie constitutionnelle » qui a le devoir de protéger les minorités.Les défenseurs de la légalisation du mariage gay ont repris espoir quand le juge Kennedy a exprimé ses doutes lorsque John Bursch, le juriste défendant les quatre États qui demandent que la Cour confirme l’interdiction du mariage homosexuel (Kentucky, Michigan, Ohio, Tennessee), a assuré que la démarche ne visait que le bien-être des enfants. Ils ont été un peu plus rassurés lorsque le juge a également exprimé une grande empathie envers la quête de dignité que traduisait selon lui la démarche des couples homosexuels. Mais les doutes nés des auditions de mardi ne seront vraiment dissipés que par la lecture de l’arrêt que rendra la Cour. Ce dernier est attendu dans les derniers jours du mois de juin.Lire aussi :La Cour suprême étudie la légalité du mariage gay aux Etats-UnisGilles Paris (Washington, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.04.2015 à 17h56 • Mis à jour le30.04.2015 à 16h03 | Elise Vincent Sa voix est nerveuse, son débit pressé, mais Valentin, 27 ans, domicilié à Aix-en- Provence (Bouches-du-Rhône), tente malgré tout de contenir son anxiété et refuse de céder au pessimisme. Voilà cinq jours qu’il essaie désespérément d’obtenir des nouvelles de son petit frère, Dorian, 24 ans, et de Julia, la compagne de celui-ci. Ils participaient à un trek dans la région martyre de Langtang, au Népal, quand le tremblement de terre a frappé le pays, samedi 25 avril. Cinq jours de stress et de recherches acharnées qu’il a décidé de mener essentiellement en s’appuyant sur les réseaux sociaux. « Sur place, je ne servirais à rien », explique-t-il.Lire aussi :Au Népal, les secours peinent à atteindre les villages isolés autour de GorkhaC’était le premier voyage de son frère et de sa compagne dans l’Himalaya. Depuis un an, ils s’étaient installés en Australie et travaillaient dans la restauration pour s’offrir ces vacances qui ont tourné au drame.Dorian et Julia faisaient partie d’un groupe de onze randonneurs. Ils étaient accompagnés d’un guide, d’un aide de camp et de trois porteurs. Le groupe était arrivé vendredi soir dans le village de Ghore Tabel, ravagé mardi par une avalanche, et devait rejoindre en quatre heures le lendemain le village de Langtang, totalement détruit par le séisme. Le tremblement de terre a eu lieu à 11 h 57, heure népalaise, samedi. Valentin espère que son frère était « entre les deux » villages à ce moment-là.Lire aussi :Népal : la recherche des disparus s’organise en ligneSamedi. Lorsqu’il apprend la nouvelle du tremblement de terre, Valentin l’avoue, il ne s’inquiète pas trop dans un premier temps. L’épicentre paraît loin. Il se contente avec les siens d’envoyer à Dorian et Julia un petit message sur Facebook, « histoire de se rassurer ». C’est déjà là, sur Facebook, que le jeune couple avait publié son dernier message en arrivant à l’entrée du parc de Langtang, deux jours avant la catastrophe.Ne voyant aucune réponse arriver, Valentin commence à sérieusement s’inquiéter. Dorian et Julia ne leur ont pas précisé le nom de l’agence avec laquelle ils partaient. Impossible, dès lors, de savoir qui contacter pour remonter jusqu’à eux.Valentin a alors une idée : « Je me suis dit que le meilleur moyen d’avoir le nom de l’agence était de  cracker la boîte mail de mon frère. » Fort d’un gros réseau Twitter, il se met à demander conseil tous azimuts pour savoir comment s’y prendre.Mon frère est au Népal. Je suis toujours sans nouvelles de lui. Je cherche a craker son mail pour des infos sur son Trek. Un expert ici svp?— Valolic_ (@VaLOLic)require(["twitter/widgets"]);On l’oriente vers le siège de Google en Irlande, qui lui répond que cette démarche n’est possible qu’en cas de « catastrophe », comme un « avion perdu » dans le ciel, et qu’il faut l’accord d’un « corps de l’Etat ». « Aussi aberrant que cela puisse paraître, le tremblement de terre ne rentre pas dans la catégorie des catastrophes », s’agace-t-il.Dimanche. Grâce à « l’effet boule de neige » des réseaux sociaux, Valentin finit par trouver le nom de l’agence de trekking de son frère : Trinetra Adventure, une petite société franco-népalaise basée à Katmandou. En l’appelant, il tombe sur les patrons : un couple de Français qui essaie tant que bien mal de prendre les appels depuis un téléphone installé dans la rue. L’agence a été détruite par les secousses et eux-mêmes dorment dehors.Les heures passent. L’agence tient informés comme elle peut les proches des randonneurs. Jusqu’à ce qu’elle apprenne à Valentin que tous les groupes ont pu être localisés, « sauf celui de [son] frère ». Lundi. Nouveau coup dur pour Valentin et ses proches. Depuis samedi, ils appellent régulièrement la cellule de crise du Quai d’Orsay pour prendre des nouvelles. À chaque fois, les informations sont maigres. Mais aux alentours de 13 heures ce lundi, une voix enjouée annonce à Valentin : « C’est bon, ils ont été localisés, ils sont vivants. » « J’étais euphorique », raconte-t-il.Mais la confusion s’installe quand ses proches appellent à leur tour la cellule de crise pour se faire confirmer l’information et obtiennent des réponses beaucoup plus ambiguës. « Finalement, vers 23 heures, on nous a dit “ne vous emballez pas, il ne s’agit pas de sources officielles”… »Mardi. Valentin réussit pour la première fois à joindre l’ambassade de France au Népal. On lui confirme ce qu’il redoutait : non, son frère et son groupe n’ont pas encore été localisés. Autre nouvelle difficile à avaler : « L’ambassade nous a dit qu’il n’y aurait pas d’hélicoptères déployés dans la vallée de Langtang pour faire des recherches ! »Valentin est renvoyé vers la cellule de crise du quai d’Orsay, qui, cette fois, lui propose un suivi plus personnalisé auprès d’une équipe comprenant un médecin. C’est cette équipe qui le tient désormais informé des évolutions de l’enquête. « On se sent un peu plus pris en charge », dit-il.Mercredi. A force d’agitation, notamment auprès d’ONG, Valentin a obtenu que la photo du guide du groupe de son frère – Dile Gurung – soit diffusée sur tous les téléphones satellite des sherpas guides qui étaient dans la région au moment du séisme. Il a aussi fait traduire en anglais et en népalais tous les appels à témoins qu’il a lancés sur les réseaux sociaux.Il a surtout obtenu des compagnies d’assurance de son frère et de sa compagne qu’elles lancent des « recherches privées ». Un hélicoptère devait survoler, mercredi matin, la vallée de Langtang pour essayer d’apercevoir des survivants coincés dans cette zone très touchée par le séisme. Valentin croise les doigts.Les compagnons du frère de ValentinValentin a tenu à ce que son témoignage soit associé à la liste de ceux qu’il connaît qui marchaient avec son frère. Et ce, afin que l’information circule au maximum. Les voici :- Julia Merle (la compagne de Dorian)- Guillaume Dutrève- René Dutrève- Florence Dutrève- Irène DuboulozElise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.04.2015 à 17h22 • Mis à jour le30.04.2015 à 04h13 Un individu placé en garde à vue durant le week-end, dans le cadre de l'enquête sur un projet d'attentat déjoué en Ile-de-France, a été mis en examen, mercredi 29 avril. L'homme de 33 ans est suspecté d'avoir aidé Sid Ahmed Ghlam, mis en examen pour assassinat et pour avoir planifié une attaque contre au moins une église de Villejuif (Val-de-Marne).Lire le portrait : Le suspect de l'attentat déjoué n'avait pas le profil d'un délinquant radicaliséL'individu, né en octobre 1981, doit répondre des chefs d'« association de malfaiteurs terroriste criminelle », « recel de vol en bande organisée » et « usage de fausses plaques d'immatriculation », toutes infractions en relation avec une entreprise terroriste, a déclaré au Monde le parquet de Paris.Son ADN a été retrouvé sur l'essuie-glace du véhicule où était entreposé l'arsenal de M. Ghlam. Son empreinte génétique a également été isolée sur un gilet pare-balles découvert au domicile de l'étudiant algérien.« Télécommandé » depuis la Syrie ?Les investigations ont montré que c'était sur instruction de commanditaires que Sid Ahmed Ghlam avait trouvé la clé de cette Renault Mégane volée, garée à Aulnay-sous-Bois et à l'intérieur de laquelle se trouvait tout ou partie des armes retrouvées après son arrestation fortuite, le 19 avril, à Paris.Lundi, le procureur de Paris, François Molins, avait affirmé que le jeune homme de 24 ans « [était] passé à l'acte à la suite d'instructions données vraisemblablement de Syrie et pour le compte d'organisations terroristes ». Selon le magistrat, il aurait bénéficié d'une aide logistique. « Ce type d'individu n'agit pas seul », avait également déclaré le premier ministre, Manuel Valls.L'importance de l'arsenal – quatre kalachnikovs, un pistolet, un revolver – en possession de Sid Ahmed Ghlam, dans son véhicule ou à son domicile, amène les enquêteurs à s'interroger sur sa volonté d'attaquer seul ou avec des complices. Deux autres personnes avaient été arrêtées ce week-end, mais leurs gardes à vue ont été levées mardi et mercredi.  05.05.2015 à 17h06 • Mis à jour le05.05.2015 à 18h48 | Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant) Un tribunal de Bruxelles a jugé illégal, lundi 4 mai, le service de covoiturage Uber qui suscite, en Belgique comme en France, la colère du secteur des taxis. Le juge a déclaré coupable d’infraction à la législation sur le transport de personnes un conducteur qui utilisait l’application de la société américaine. Il bénéficie d’une mesure de clémence – pas d’inscription de la décision dans son casier judiciaire – mais sa voiture a été saisie.Lire aussi :Uber : « Les batailles juridiques seront sans fin »Uber a indiqué qu’elle soutiendrait son « partenaire » tout au long de la procédure : divers recours sont, en effet, encore possibles pour l’intéressé. Et le directeur d’Uber Brussels a indiqué que sa société poursuivrait ses activités, déplorant au passage une décision « construite sur un cadre juridique antérieur aux smartphones ».Le jugement était très attendu par les représentants du secteur, qui avaient organisé, il y a quelques semaines une grande manifestation à Bruxelles. Elle avait entraîné le blocage, durant plusieurs heures, du quartier européen. De nombreux taxis français faisaient partie de ce cortège.Des dizaines de plaintes ont été déposées en Belgique contre Uber, accusée de tromper le public et les propriétaires de voitures censées être mises à la disposition de la société pour un service de « covoiturage ». La justice rejette cette notion qui, souligne-t-elle, ne peut concerner qu’un même trajet « effectué ensemble et sans paiement ».Préparation d’un plan de transports pour BruxellesLa balle est désormais dans le camp des pouvoirs publics, à savoir la Région de Bruxelles, compétente pour la mobilité et les taxis. Le ministre Pascal Smet (socialiste flamand) prépare un plan de transports pour la capitale et a manifesté son intention d’«encadrer » des services comme Uber ou Djump.Après avoir déposé plainte contre Uber et tenté de faire fermer son site Internet, le ministre envisage un nouveau cadre légal pour les applications de covoiturage. S’appuyant sur la décision de la justice, il espère désormais convaincre la société de respecter les normes en vigueur pour les taxis (aptitudes et santé du conducteur, état et assurance du véhicule, etc.)Entrevoyant une possible issue au conflit qui les oppose aux pouvoirs publics, les dirigeants d’Uber Brussels avaient, il y a quelques semaines, manifesté leur intention, non pas de se soumettre au règlement pour les taxis, mais de ne pas se limiter à des services « de particulier à particulier ». Ils songeaient notamment à proposer des limousines.Le nouveau plan régional ne devrait pas voir le jour avant plusieurs mois mais il suscite déjà la colère du « Front commun » des taxis bruxellois. Ses responsables pensent qu’Uber ne se soumettra, en réalité, à aucun cadre légal mais multipliera les recours en justice pour tenter de s’imposer.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.05.2015 à 15h11 • Mis à jour le05.05.2015 à 17h39 | Sylvia Zappi Avec sifflets et drapeaux syndicaux, ils se sont rassemblés devant le siège de leur office HLM à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), avant de se rendre esplanade des Invalides à Paris. Avec ou sans uniforme, quelque 200 gardiens d’immeubles HLM sont venus dénoncer un décret de mai 2012, publié entre les deux tours de la présidentielle et qui doit rentrer en application en septembre. Ce décret, portant sur le régime des logements de fonction des fonctionnaires, menace de priver les agents des offices HLM de leur logement gratuit. Passé inaperçu jusqu’à ce que les bailleurs sociaux reçoivent une circulaire début mars, il semble bien embêter le gouvernement.Personne n’avait, semble-t-il, compris que tous les agents des fonctions publiques – Etat, hôpitaux et collectivités territoriales – étaient concernés. Y compris ces gardiens de HLM qui habitent dans leur cité. Des agents sous astreinte, présents sept jours sur sept, 24 heures sur 24, et pour qui, pas une nuit ne se passe sans qu’ils soient dérangés pour une urgence. Payés 1 300 euros mensuel, le logement fait partie des avantages en nature qui permettent de les attirer dans des emplois souvent durs et très prenants. Ne faisant pas partie, selon le texte, des personnels devant bénéficier d’un logement « par nécessité absolue de service », ils seront soumis à une « redevance d’occupation ».Le loyer qu’ils devront désormais payer pour moitié est estimé, avec les charges, entre 300 et 500 euros. « On va perdre beaucoup », dénonce Stéphane Plante, gardien depuis douze ans à Villetaneuse. « Qu’est-ce qui va nous rester à la fin du mois ? Ils veulent nous mettre en précarité », s’énerve Mohamed Assous de Pierrefitte-sur-Seine. « On a l’impression de ne pas être reconnu dans notre travail », souffle Christine Gadois, agente depuis dix-huit ans à la cité Allende à Saint-Denis.Négociation en directLa mobilisation est partie de ces personnels de Plaine Commune Habitat, le principal bailleur de Seine-Saint-Denis, qui, le premier, a saisi le ministère de la fonction publique. « Les gardiens sont les chevilles ouvrières des cités. Des éléments indispensables à la cohésion sociale dans les résidences, plébiscités par les locataires. Pourquoi veut-on les affaiblir au moment où le gouvernement assure qu’il veut renforcer la présence humaine dans les quartiers populaires ? », s’interroge Stéphane Peu, président de Plaine Commune habitat. « Cette fonction est essentielle dans nos quartiers, cet affaiblissement de leur pouvoir d’achat n’est pas acceptable », renchérit Stéphane Troussel, président PS du conseil général qui dirige l’Office départemental de Seine-Saint-Denis. Élus comme syndicats réclament une dérogation pour leurs gardiens.Sur les 10 000 agents recensés par l’Union sociale pour l’habitat, fédération nationale des offices HLM, 2 500, sous statut de fonctionnaire, seraient concernés. Alertée, la secrétaire d’Etat à la ville les a assurés, mercredi 29 avril, de son soutien. Sans engagement précis. Avec leurs panneaux « Touchez pas à nos gardiens », ils sont venus interpeller la ministre du logement, Sylvia Pinel, celle de la fonction publique, Marylise Lebranchu. Cette dernière est venue à leur rencontre sur l’esplanade des Invalides, mardi. Négociant en direct, elle a promis que le loyer ne serait plus à charge pour les gardiens. Restent les charges locatives : entre 150 et 200 euros, selon les résidences. « C’est encore trop lourd pour les gardiens », tranche M. Peu. Un second rendez-vous est prévu au cabinet de la ministre en fin d’après-midi.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Prudhomme Dans la nuit du lundi 4 mai au mardi 5 mai, le Sénat a validé, comme l’avait déjà fait avant lui l’Assemblée nationale, le principe d’une augmentation, de cinq à douze, du nombre de dimanches où les commerces pourront obtenir une autorisation d’ouverture.Cette mesure, inscrite dans le projet de loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques, également appelée « loi Macron », a été largement approuvée par les sénateurs, hormis les communistes (CRC) et les écologistes, qui ont déposé des amendements de suppression.Le vote définitif de la « loi Macron » au Sénat est prévu le 12 mai. Le texte devra ensuite encore passer devant une commission mixte paritaire, afin d’« accorder » les versions adoptées par les députés et les sénateurs.Petit « état des lieux » sur la nature des dispositions qui concernent le travail dominical, leur calendrier d’application….Quand l’ouverture des magasins 12 dimanches par an s’appliquera-t-elle ?Selon le texte adopté par les sénateurs, cette disposition pourrait entrer en vigueur dès cette année, alors que la précédente version prévoyait une mise en application en 2016 seulement.Il faudra toutefois que cela soit confirmé lors de la dernière phase du processus législatif, en commission mixte paritaire.Qui décidera des dates d’ouverture ? Actuellement, les commerces ont, sauf exception de filière ou de zone d’activité, le droit d’ouvrir cinq dimanches par an, communément appelés « les cinq dimanches du maire ». Cette possibilité est utilisée pour la plupart à l’occasion de la période de Noël et des soldes.Dans le nouveau cadre législatif, seul le maire pourra décider d’accorder les ouvertures des commerces, après avis de son conseil municipal pour les cinq premiers dimanches. Et il devra avoir aussi l’avis de l’intercommunalité au-delà de ces cinq dimanches.Y aura-t-il des exceptions possibles ?En l’état, le texte prévoit quelques exceptions, toutes fixées par décret. Elles concernent notamment les zones touristiques et zones commerciales, qui sont autorisées à ouvrir tous les dimanches, ou encore les zones touristiques internationales (ZTI) où l’ouverture des magasins est autorisée tous les dimanches et le soir, jusqu’à minuit.Les commerces de douze gares connaissant une affluence exceptionnelle auront également l’autorisation d’ouvrir le dimanche.Le Sénat a par ailleurs adopté la suppression des « Périmètres d’usage de consommation exceptionnel « (PUCE), issus de la loi « Mallié » de 2009. Le texte autorise ainsi désormais « les commerces situés dans les zones commerciales caractérisées par une offre commerciale et une demande particulièrement importantes à ouvrir le dimanche. »Des compensations sont-elles prévues pour les salariés concernés ?Pour les commercers qui pourront ouvrir douze dimanches par an, il est prévu une rémunération au moins égale au double de la rémunération normalement prévue pour une durée du travail équivalente et un repos compensateur équivalent en temps.En ce qui concerne les compensations au travail dominical, notamment pour les autres commerces ouvrant tous les dimanches, les sénateurs ont adopté un amendement qui permet de recourir aux accords de groupe pour définir les compensations accordées aux salariés privés.Ils ont également voté un autre amendement qui vise à inscrire dans la loi le fait que tous les accords devront permettre au salarié de percevoir une indemnité plus importante que le reste de la semaine. « Il faut s’assurer que le salaire proposé pour le travail dominical ne sera pas égal à celui proposé pour le reste de la semaine, et/ou qu’un repos compensateur sera impérativement proposé au salarié », a expliqué l’auteur de cet amendement, David Assouline (PS).Lire aussi :Le travail dominical fait débat sur la majoration des salairesQuelles sont les positions de syndicats et des acteurs du secteur du commerce ?Le vote du Sénat ne manquera pas de faire réagir les syndicats. La CFTC, opposée à l’extension de l’ouverture dominicale, avait adressé, lundi, aux sénateurs un quiz humoristique, de huit questions. Dont celle-ci : « Quand j’ai 100 euros de pouvoir d’achat, affirmer que je dépenserai plus si les magasins ouvrent le dimanche ou la nuit, est-ce de l’économie, de la magie ou de la bêtise ? »Les organisations patronales, elles, sont divisées sur les dispositions du projet de loi Macron relatives au travail dominical. Certaines jugent que le texte aura un impact très limité car il comporte trop de garde-fous. D’autres, au contraire, estiment qu’il risque de fragiliser le petit commerce de centre-ville.Lire aussi :Le patronat du commerce divisé sur le travail dominical« On a tous des intérêts différents, ce qui n’aide pas à y voir clair », concédait d’ailleurs, dans un entretien au « Monde », le 18 avril, Régis Schultz, le patron de Darty, citant ceux, comme lui, qui veulent ouvrir le dimanche, les grandes surfaces de bricolage et de meubles « ayant intérêt à ce que rien ne bouge, pour éviter la concurrence », les magasins d’alimentation « autorisés à ouvrir le matin, mais qui ne voudraient pas que les autres ouvrent, car cela va amener de la fréquentation qui les obligera à embaucher ».Cécile PrudhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.05.2015 à 16h46 • Mis à jour le05.05.2015 à 08h12 Une nouvelle plaque sera érigée mardi à Bagneux, dans les Hauts-de-Seine, en hommage à Ilan Halimi, jeune homme français de confession juive tué par le « gang des barbares » en 2006. Samedi, la plaque commémorative originale posée en 2011, au centre de cette ville où le jeune homme avait été tué, avait été retrouvée brisée. L'acte avait suscité une indignation chez les habitants de la commune et les politiques. La maire de Bagneux, Marie-Hélène Amiable, avait aussitôt fait retirer la stèle brisée où était inscrit : « Ilan Halimi, victime de la barbarie, de l'antisémitisme et du racisme. »Enquête en coursUne enquête a été ouverte dimanche pour « dégradation volontaire » par le parquet de Nanterre, mais il est encore impossible d'affirmer avec certitude qu'il s'agit d'un acte de vandalisme. « Aucune inscription antisémite n'a été constatée » sur les lieux, a fait savoir le parquet. « Une pierre a été saisie », a précisé une source policière.En 2006, Ilan Halimi avait été retrouvé agonisant près d'une voie de chemin de fer dans l'Essonne après avoir été enlevé et torturé trois semaines durant à Bagneux par le « gang des barbares ». Le chef de cette bande, Youssouf Fofana, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Mattea Battaglia et Franck Johannès Les ministres de la justice et de l’éducation nationale envisagent de faire adopter, dès le 1er juin, un texte pour « garantir la transmission d’information » sur les adultes mis en cause et en contact avec des mineurs, après le scandale provoqué par « les agissements de nature sexuelle » imputés à un directeur d’école à Villefontaine (Isère) et un professeur d’éducation physique en collège en Ille-et-Vilaine. Au total, 55 mineurs, ou leurs parents, se sont déjà manifestés depuis la mise en examen du directeur d'école de Villefontaine.Christiane Taubira et Najat Vallaud-Belkacem ont annoncé, lundi 4 mai à Grenoble, un « projet de légalisation du devoir d’information par la justice des condamnations des agents publics et associatifs en contact avec les mineurs » – donc pas seulement les enseignants, même s’ils sont le premier public visé.Il s’agirait en pratique de faire adopter un amendement lors du prochain texte sur la justice examiné par le Parlement, en l’occurrence le projet de loi relatif à l’adaptation de la procédure pénale au droit de l’Union européenne, qui sera examiné à partir du 1er juin à l’Assemblée nationale.Dysfonctionnements partagésCar dans les deux affaires qui ont défrayé la chronique ces dernières semaines, les inspections générales ont bien conclu à des dysfonctionnements partagés. « Il semble constant qu’aussi bien dans le dossier de Grenoble que dans celui de Rennes, les parquets compétents n’ont avisé l’éducation nationale ni des poursuites, ni des condamnations », peut-on lire dans la synthèse du rapport d’étape que Le Monde a pu consulter avant sa présentation à la presse lundi – rapport évoquant, entre autres, une « organisation imprécise des parquets ». Rapport de l'IGAENR et de l'IGSJL’éducation nationale n’est pas en reste, en particulier dans l’affaire de Rennes, où courrier et information se sont visiblement perdus, selon les investigations faites par la mission d’inspection. Les renseignements obtenus par le chef d’établissement auprès des services de police n’ont pu remonter jusqu’au recteur.Secret de l’enquête et présomption d’innocenceL’amendement souhaité par le gouvernement envisage deux cas de figure : une information « possible », à l’appréciation du procureur, « au cours de l’enquête » – soit à partir de la garde à vue ou de l’enquête préliminaire – et une information « obligatoire » lors de l’engagement des poursuites (ouverture d’une information judiciaire, renvoi devant le tribunal) et bien sûr au moment de la condamnation, « afin que l’action disciplinaire puisse être engagée ».Ces mesures posent la question du respect du secret de l’enquête et surtout celle de la présomption d’innocence, dans le cas en particulier d’une personne mise en cause, probablement suspendue pendant des mois pendant l’enquête, et qui bénéficierait finalement d’un non-lieu final ou d’une relaxe. Le gouvernement envisage enfin de « faire un état des lieux pour les personnels actuels ».Mattea BattagliaJournaliste au MondeFranck JohannèsFranck JohannèsSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Rey-Lefebvre Trois questions à Benoist Apparu, député UMP de la Marne, ancien secrétaire d’Etat puis ministre chargé du logement, de juin 2009 à mai 2012, sous la présidence de Nicolas Sarkozy.Que pensez-vous de la réforme annoncée du 1 % logement ?Pour moi, c’est un outil indispensable de financement du logement et il faut le préserver. Tous les ministres des finances ont la tentation de capter ses 2 milliards d’euros annuels pour créer un fonds dédié au logement. Mais je crains que cet outil disparaisse rapidement et que les sommes soient ensuite noyées dans le budget global de l’Etat.Lire aussi :Vers une réforme du 1  % logementQue suggérez-vous ?Je serais partisan de rassembler les 900 000 logements des filiales HLM des collecteurs en une seule entité qui aurait un rôle de leader pour structurer le marché du logement social. Celle-ci pourrait vendre chaque année, par exemple, 2 % du parc, ce qui dégagerait, avec la collecte, 2 milliards d’euros et permettrait de construire du logement social en soulageant d’autant le budget de l’Etat. Ainsi, le logement social s’autonomiserait.Action Logement a aujourd’hui un rôle prépondérant dans la rénovation urbaine. Sera-t-il maintenu ?Je propose de marier l’Agence nationale de la rénovation urbaine (ANRU) et le 1 % qui, en guise de dot, apporterait les 32 000 appartements de la Foncière Logement. Leur vente dégagerait près de 5 milliards d’euros à affecter au nouveau plan de rénovation urbaine, le Plan 2, pour accélérer sa mise en œuvre. Le 1 % n’aurait ainsi plus à financer cette mission chaque année, ce qui lui permettrait de dégager des moyens nouveaux pour produire du logement locatif social.Comme le payeur doit être le décideur, je suggère que cet ensemble structurant soit placé sous la tutelle du 1 %, qui aurait ainsi un rôle pivot dans la production, le peuplement et la rénovation du logement social. Ce serait un nouveau modèle économique ne reposant plus sur l’Etat, même s’il garde son pouvoir de contrôle et de régulation.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécilia Suzzoni (Fondatrice et présidente d’honneur de l’Association le latin dans les littératures européennes) Evoquant, il y a maintenant plus de quinze ans, « la disparition programmée du latin » comme référence culturelle majeure de notre enseignement général, nous la disions à la fois injuste et absurde, soulignant qu’elle allait à rebours d’un véritable aggiornamento indispensable des études littéraires.Loin de l’oublier ou de le minorer, nous rappelions que le grec devait aussi trouver sa place légitime dans une rénovation de l’enseignement de ces langues anciennes, qu’il a tout à gagner de la bonne santé du latin, que rien ne serait plus absurde qu’une concurrence contre nature entre ces deux langues.C’est dire si la réforme du collège en cours, qui prétend intégrer en une sorte de bricolage, confus et rudimentaire, l’enseignement des langues anciennes dans les Enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI), au prétexte de familiariser les collégiens avec les « expressions latines ou grecques » pendant le cours de français, n’est qu’une triste caricature de cette discipline nouvelle, ambitieuse, à fonder.Amas de faux-semblantsTelle qu’elle se présente, elle semble plutôt entériner, sous un amas de faux-semblants à même de jeter la confusion dans les esprits des parents et des élèves, la disparition du latin et du grec, en amont comme en aval. Qui peut croire que des orientations sérieuses se feront en classe de seconde sur la base des EPI, alors même qu’aujourd’hui la dimension optionnelle de ces disciplines entraîne au lycée une forte diminution des effectifs ? D’autant que rien n’est évidemment annoncé de la création d’une filière littéraire dotée de son véritable socle épistémologique…Ce projet de réforme a de quoi alarmer l’ensemble des enseignants des disciplines fondamentales, convaincus de la présence indispensable du latin à tous les moments de la formation et de toutes les disciplines de la mémoire et du langage. Les démonstrations et propositions que nous avons formulées ces dernières années gardent leur entière pertinence. Mais la situation actuelle renforce l’urgence de leur prise en compte.Nous continuons à penser que le système optionnel est l’impedimentum majeur qui pèse sur les langues anciennes : il en a progressivement fragilisé, amoindri la portée scientifique, placé son enseignement en concurrence déloyale avec les autres disciplines (maintenant deux langues vivantes !), contraint les enseignants à se dépêtrer héroïquement dans de misérables pièges (rendre attractives les langues anciennes), dans le même temps où les autres disciplines fondamentales campent sur leur territoire, trouvent en elles le gage permanent de la validité historique et scientifique de leur démarche.En finir avec le replâtrageC’est à un véritable débat qui n’a jamais eu lieu que nous en appelons, pour que cesse tout bricolage ou replâtrage, pour que le paysage des études littéraires en France, qui ne cesse de se déliter, retrouve une cohérence doctrinale. Aucune réforme des humanités ne pourra faire l’économie de la connaissance historique de leur objet, laquelle inclut évidemment le latin et le grec. Il faut aussi que les autorités intellectuelles dans leur ensemble cessent de feindre d’ignorer qu’il y a belle lurette que le latin et le grec ont cessé d’être instrumentalisés à des fins conservatrices et réactionnaires.Qu’on cesse donc de mettre des guillemets à l’expression « notre culture », comme si elle était à prendre avec des pincettes ! Revendiquons-la au contraire comme nôtre, non seulement parce qu’elle l’est, de fait, mais aussi parce que, loin de tout repli identitaire, notre matrice gréco-latine offre ce précieux privilège, à disposition de tous, de se décliner en une pluralité d’altérités : l’islam, nous le savons, et la chose doit apparaître de plus en plus clairement, est partie prenante de l’héritage gréco-romain.On semble même avoir oublié que la traduction a trouvé, en Occident, son lieu de naissance à Rome, faisant du latin la première langue moderne de l’Europe ; qu’à ce titre le latin reste évidemment le véhicule obligé d’une réappropriation par l’Europe de ses langues de culture.Déficit culturelPense-t-on que de jeunes esprits, dans un système éducatif, moderne, ambitieux, puissent ne pas se sentir concernés par « l’évidence de ces catégories oubliées » ? Sans doute un coup de force, qui irait dans le sens de cette disparition programmée, peut-il réussir, moins par mauvaise volonté ou conviction que par étourderie, paresse, irresponsabilité.Les gouvernements qui se succèdent encouragent l’appétit des langues vivantes et des études commerciales, mais on ne se débarrasse pas facilement du « grand nom de Rome » et de « la gloire d’Athènes ». Et le déficit culturel de l’Europe ne cesse aussi d’être dénoncé par les esprits les moins suspects de se retrancher dans une défense obsidionale du passé.C’est de toute façon dans une refonte désormais inévitable des disciplines et de la formation des maîtres que nous devons continuer à œuvrer. Il faut cesser de s’enliser dans le piège de réformes dont on voit bien qu’elles ne font qu’aggraver suspicion et malentendus.Il appartient à des autorités politiques responsables, ambitieuses pour l’avenir culturel de leur pays, de mettre un terme à « cette ennuyeuse question du latin qui nous abrutit depuis quelque temps », disait déjà avec humour une nouvelle de Maupassant. Non pas en signant la mort du latin mais en redéfinissant sa place, raisonnable et légitime, dans le cadre de cet aggiornamento que nous appelons de nos vœux.Ce texte est soutenu par Yves Bonnefoy, poète ; Xavier Darcos, membre de l’Académie française ; Régis Debray, philosophe ; Michel Deguy, poète ; Marc Fumaroli, membre de l’Académie française ; Thomas Pavel, professeur de littérature française ; Heinz Wismann, philosophe ; Michel Zink, professeur au Collège de France. Liste intégrale des signataires sur www.sitealle.comCécilia Suzzoni (Fondatrice et présidente d’honneur de l’Association le latin dans les littératures européennes) Samuel Laurent Décidément, la ministre de l’éducation nationale est une cible privilégiée des intox. Une citation qui lui est attribuée circule ainsi depuis quelques jours sur les réseaux sociaux : « Dans un pays musulman comme la France, il n’est pas normal qu’il y ait encore des Français qui rejettent l’islam, il faudrait que l’éducation nationale instaure dans ses programmes les principes coraniques pour y habituer les Français dès le plus jeune âge. Autoriser le voile, apprendre des passages du Corans (sic) et la culture musulmane. Voilà ce dont a vraiment besoin la France. Après tout il ne faut pas oublier que contrairement au christiannisme, l’islam est compatible avec la démocratie ! » Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale, 12 juillet 2006, sur les plateaux (sic) de RTL.1. D’où vient la rumeur ?Difficile de retrouver l’origine de cette image, apparue il y a quelques jours sur les réseaux sociaux. Sa forme, un texte associé à une photo, est un classique des images que produisent souvent les profils militants.Comme souvent, elle connaît un certain succès, essentiellement dans les milieux d’extrême droite, où Najat Vallaud-Belkacem fait partie des figures les plus haïes. Ce sont ainsi chez un compte FN et un autre d’un militant du Bloc identitaire qu’on retrouve les premiers partages de cette image.🔴RT sans discontinuer— FrancoisArielle (@Francois Arielle)require(["twitter/widgets"]);#FN #RBM ALERTE !!! Najat décrit la France "comme un pays musulman" !!! Elle avoue ses convictions ! http://t.co/rAl5VTQt86 @MLP_officiel— TlRdacteur (@Solange)require(["twitter/widgets"]);Les commentaires à cette photo légendée sont – sans surprise – d’une violence verbale certaine.@AchardArlette Elle est serieuse cette salope??!!!! Putain j'ai une haineee....— heisenberg84120 (@Heisenberg✞)require(["twitter/widgets"]);NVBK : en 2006 sur RTL . Les paroles de cette salope . Qui hait la France , elle est ministre de l'éducation en plus http://t.co/WpukpJOf5i— AchardArlette (@arlolibre.BBR FN)require(["twitter/widgets"]); @AchardArlette il faut la mettre sur le bord de la route pour quelle face la pute— papoufrancais (@papou français)require(["twitter/widgets"]);2. Pourquoi est-elle fausse ?Impossible de retrouver la moindre mention de cette citation ou une forme approchante en dehors de cette image légendée. Or il paraît difficile de croire qu’une telle déclaration serait passée totalement inaperçue.D’autres éléments évidents démontrent qu’il s’agit là d’un faux :- En 2006, NVB n’était pas encore connue. A cette époque, où Jacques Chirac était chef de l’Etat, Mme Vallaud-Belkacem n’était évidemment pas encore ministre. Mais elle n’était pas non plus une figure nationale du Parti socialiste : elle venait alors tout juste d’être élue conseillère régionale de Rhône-Alpes en 2004. Et elle ne sera désignée porte-parole de Ségolène Royal que quelques mois plus tard, en février 2007.En 2006, Mme Vallaud-Belkacem était sans doute une figure montante parmi les jeunes cadres du PS, mais elle n’avait que peu de notoriété nationale en politique, et encore moins auprès du grand public.- Pas de Najat Vallaud-Belkacem invitée de RTL ce jour-là. Si on cherche un peu, on peut retrouver l’invité de RTL ce 12 juillet 2006 : Jean-Michel Aphatie recevait le général Henri Bentegeat, alors chef d’Etat-major des armées, venu parler du défilé militaire du surlendemain.- Mme Vallaud-Belkacem tient des positions inverses. Reste le fond des propos attribués. Outre qu’on voit mal quel politique français pourrait les tenir, le cas est spécialement mal choisi s’agissant de Mme Belkacem : si elle se revendique croyante, elle explique volontiers ne jamais avoir été une « pratiquante régulière ».Elle est par exemple opposée au port du voile intégral, et expliquait ainsi au site marocain Yabiladi, au moment de la polémique sur le voile intégral, en 2010 :« Le fait même que des femmes portent des burqas en France, que leur nombre soit en augmentation ou non, (…) témoigne à l’évidence d’un problème grave. Le port de la burqa par une femme, qu’elle qu’en soit la raison, et que ce soit un choix personnel ou une décision subie et imposée par d’autres, va à l’encontre de toutes mes convictions, de toutes mes valeurs, de ma vision de la société et de l’émancipation de la personne humaine. »En tant que ministre des droits des femmes, elle a également été mise en avant lors du vote de l’ouverture du mariage aux personnes de même sexe en 2012 et 2013. En 2014, elle a rappelé dans un discours son attachement à la laïcité.3. Pourquoi ce texte est absurdeDernier point, s’il en fallait : le contenu des paroles associées à Mme Vallaud-Belkacem est une ineptie qu’aucun personnage politique français connaissant un minimum les institutions ne pourrait prononcer :- « Instaurer les principes coraniques » à l’école est impossible, sauf à changer par référendum la Constitution et à revenir sur les lois Ferry, qui font de la France et de son école des espaces laïcs, où donc on ne pratique aucun apprentissage de « principes » religieux. Personne, du reste, ne se risque à le proposer.- « Autoriser le voile » est tout aussi inepte : il n’est pas interdit dans les lieux publics. Ce qui est interdit, c’est le port de « signes religieux ostentatoires » à l’école, et le fait de « porter une tenue destinée à dissimuler son visage » dans l’espace public. Donc, dans la rue, le voile intégral, et non le simple foulard porté sur les cheveux (qui est en revanche interdit dans les établissements scolaires publics).- Enfin, nombre de passages de ce texte en soulignent le caractère apocryphe. Ainsi, la phrase « contrairement au christianisme, l’islam est compatible avec la démocratie » rappelle les mots de François Hollande après les attentats du 11 janvier. Le chef de l’Etat avait rappelé que « l’islam est compatible avec la démocratie ». Quant au passage sur les programmes de l’éducation nationale, ils ne sont pas sans rappeler la polémique entretenue par certains milieux de droite et d’extrême droite contre la réforme des programmes d’histoire. Ces critiques se focalisent notamment sur la place de l’étude de la civilisation islamique. Autre similarité, l’extrême droite agitait durant les élections départementales un slogan « non à l’obligation d’apprendre des passages du Coran à l’école », repris par quelques candidats FN.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.05.2015 à 11h20 • Mis à jour le04.05.2015 à 15h35 | Matthieu Suc Les habitants de Trappes étaient appelés à une marche blanche, lundi 4 mai à 18 heures, pour exprimer leur incompréhension après la mort de Moussa, 14 ans, tué par balle vendredi dans cette commune des Yvelines. Une mort ressentie comme particulièrement injuste et absurde, conséquence d’une montée des violences entre les jeunes de la ville. C’était un « gamin sans histoire », selon le député PS de la circonscription, Benoît Hamon, un adolescent « inconnu des services de police », selon le parquet de Versailles. Moussa siégeait au conseil municipal des jeunes de la commune et s’entraînait au foot à l’Etoile sportive de Trappes.Samedi 25 avril, Moussa concluait une semaine de révision du brevet des collèges au château d’Alleret, en Auvergne. Pour y participer, l’adolescent avait dû remplir une lettre de motivation et présenter ses trois derniers bulletins scolaires. Vendredi 1er mai, Moussa est mort square Albert-Camus à Trappes, fauché par une balle de 9 mm qui lui a perforé l’abdomen. Avec trois amis, il sortait de la mosquée, où il avait assisté à la prière du vendredi, lorsque, aux environs de 15 h 30, des hommes à bord d’une Renault Clio noire ont fait feu à l’arme de guerre.Sans attendre la marche blanche, plusieurs centaines d’habitants se sont réunis, samedi 2 mai, devant l’espace jeunes Anatole-France où le maire PS, Guy Malandain, rencontrait les parents de Moussa, ceux d’un ami légèrement blessé à une jambe dans la fusillade ainsi que les familles du collège Gustave-Courbet où Moussa était scolarisé. L’objectif : apaiser les esprits et éviter des représailles. « Il ne peut pas y avoir de vengeance, de haine, d’assassinat », martèle Guy Malandain, à l’issue du rendez-vous. Préparer la rentrée de lundi au collège, aussi. « On va avoir du mal à reprendre un rythme scolaire, témoigne Christine Le Merlus, la principale du collège. Dans la classe de 3e C, il y a désormais une chaise vide. » L’enseignante confie son désarroi : « Ça ne rime à rien, c’était un gentil gamin, l’élève sans problème. On ne l’imagine pas gangster, mais alors pas du tout… »« C’est une histoire de gamins, tellement ridicule… »A l’extérieur de l’espace Anatole-France, la foule patiente dans le calme et sous la pluie. Même si, ça et là, des tensions affleurent. Lorsqu’une personne âgée évoque les trafics de drogue et le sentiment d’insécurité devant une journaliste, une mère de famille l’apostrophe, lui reprochant de « dénigrer la ville ». Hadija, une coquette commerçante arborant un voile très coloré, prend soin de souligner que son fils fait des études de lettres avant de s’en prendre à la politique municipale : « Certes les enfants qui sont à l’école sont bien encadrés, mais que fait-on de ceux qui sont sortis du système scolaire, ceux qui ramènent le malheur sur Trappes ? »Certains s’emportent contre le maire en poste depuis 2001 et « qui n’a rien fait ». Le 15 avril, des coups de feu avaient déjà été tirés square Albert-Camus, sans faire de victimes. Farid, un entraîneur de foot, s’énerve : M. Malandin « n’a pas pris ses responsabilités. Cela fait des mois qu’on sait qu’il y a des problèmes et il n’a rien fait. On n’est pas à Marseille, ici ! »Car si, pour l’heure, la police n’écarte aucune piste, la rumeur de la rue attribue l’origine de la fusillade à un contentieux entre les jeunes du square Albert-Camus et ceux du square Léo-Lagrange. La rivalité historique entre ces deux quartiers remonte aux années 1990, « à une époque où les protagonistes des conflits actuels n’étaient pas nés », résume Ali Rabeh, l’adjoint aux sports de la commune. Une rivalité ravivée depuis octobre 2014, mais qui n’aurait pas pour cadre le trafic de drogue. « Ce n’est pas une histoire de gangs, ce n’est pas une guerre de territoire, c’est une histoire de gamins, tellement ridicule… », répète Nathalie, qui a grandi à Trappes et y élève ses trois enfants.Des gamins identiques aux autresA entendre les manifestants, tout aurait démarré lorsque deux « petits » d’un quartier auraient lancé leur chien « pour rire » sur « un grand » de l’autre quartier. Une claque est donnée en réplique, puis un passage à tabac. Mi-avril, un jeune de Léo-Lagrange est poignardé. Deux jours plus tard, des hommes encagoulés pénètrent dans un domicile et frappent des fillettes, à la recherche de l’auteur des coups de couteau. « Depuis, les uns passent leur temps à chercher les autres en ville », confirme Ali Rabeh. A chaque fois, la réponse donnée se fait plus violente. Vendredi, elle a tué.Animatrice à Trappes, Nathalie, la mère de trois enfants, côtoie les uns et les autres. « Je les connais des deux côtés, je les aime des deux côtés. Individuellement, ce sont de bons petits. » Soudain, une fille alerte sa mère : « Les Albert-Camus sont là. » En file indienne, ils fendent la foule. Des gamins totalement identiques aux autres.Par sécurité, les matchs de foot ont été annulés ce week-end. Les jeunes des deux quartiers jouent dans le même club. Des familles de Léo-Lagrange et d’Albert-Camus s’étaient rencontrées en avril pour tenter d’éviter que cela ne dégénère, elles avaient prévu de se revoir. Ironie du sort, après avoir vécu longtemps square Camus, la famille de Moussa avait déménagé à Paul-Langevin, un square en guerre avec aucun autre.Matthieu SucJournaliste au Monde 04.05.2015 à 09h27 • Mis à jour le05.05.2015 à 14h45 | Najat Vallaud-Belkacem (ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche) Enjeu décisif pour notre jeunesse, la réforme du collège est l’occasion d’en finir avec cette singularité qui veut qu’une réforme désirée soit toujours caricaturée et dénigrée par la coalition des approximations, postures et conservatismes réunis. Cette réforme n’a qu’une ambition : donner au plus grand nombre de nos élèves des chances supplémentaires de réussir sans jamais renoncer à l’excellence et au mérite.Chacun le reconnaît, le collège est le maillon faible de notre système éducatif. Non du fait des enseignants investis dans leur travail, mais parce que l’ambition de démocratisation de la réussite a été abandonnée. Inefficace sur le plan de la réussite scolaire et injuste vis-à-vis des élèves, décourageant l’effort par la prévalence de l’origine sociale sur leurs destins, le collège apparaît comme un renoncement à la promesse d’égalité par l’éducation. Au moment où le sentiment d’appartenance à la République est crucial pour la cohésion sociale, c’est insupportable !Lire aussi :La réforme du collège fait déjà des remousEffective à la rentrée 2016, la réforme du collège est une réponse pragmatique et globale pour que tous les élèves construisent leur avenir professionnel et deviennent des citoyens éclairés. Approuvée par le Conseil supérieur de l’éducation, construite à partir des expériences de terrain, elle est centrée sur l’apprentissage des savoirs fondamentaux, grâce à de nouvelles pratiques pédagogiques et une autonomie accrue des équipes éducatives.Plutôt que de déléguer aux seuls parents et à quelques officines privées le soin de faire réviser et consolider les apprentissages, l’accompagnement personnalisé et le travail en petits groupes seront fortement renforcés. Dans ce collège unique mais moins uniforme, la capacité des élèves à travailler en équipe, à apprendre la conduite de projets, à prendre la parole sera améliorée. Face aux défis du monde actuel, la réforme prévoit de développer les langues vivantes, de s’ouvrir au numérique, de diversifier les modes d’apprentissage grâce à des enseignements pratiques interdisciplinaires. Enfin, pour la première fois, cette nouvelle organisation s’appuiera sur une refonte complète des programmes et une évaluation qui encourage l’effort et la réussite, dans un collège au climat apaisé, respectueux du rythme des élèves et de l’autorité des maîtres. Ces orientations ont été approuvées par de nombreux responsables politiques de gauche comme de droite.L’opportunité est belle d’en finir avec la défiance qui accompagne tout changement, comme si notre société était devenue incapable de puiser en son sein les ressources de son redressement. Dès lors que les objectifs sont partagés et les moyens ambitieux avec la création de 4 000 postes, pourquoi ne pas rechercher les voies pour réussir ensemble ? Ce sursaut existe sur le terrain et il ne se passe pas de jour sans que j’en reçoive le témoignage.Mais souvent, faute d’avoir pris la peine de lire la réforme, le ballet des Cassandre a entamé son entreprise de caricature voire de désinformation. Voilà que l’on chante à nouveau l’air du déclin de la civilisation !Lire aussi :Réforme du collège : pourquoi les professeurs résistent ?Réforme des langues vivantesEn République, l’égalité n’est pas l’ennemie de l’excellence, elle est la condition pour que chacun puisse y accéder. D’aucuns, à droite, n’hésitent pourtant pas à dénoncer un « nivellement par le bas », occultant les conséquences de leur politique de suppression de 80 000 postes. Qu’on en juge : selon PISA, en français, les élèves qui ne maîtrisent pas la lecture sont passés de 15 à 19 % entre 2000 et 2012 ; de 17 à 22 % en mathématiques ; et de 15 à 21 % en histoire-géographie ! Alors oui, à une politique qui tirait les élèves vers le bas dans un collège à deux vitesses, je veux que succède la promotion d’une méritocratie qui permette à tous les élèves de progresser, y compris les meilleurs, et offre à chacun les mêmes perspectives de réussite, selon leur travail et leur mérite.C’est le sens du renforcement majeur que prévoit la réforme pour les langues vivantes, en généralisant l’apprentissage par tous les élèves d’une première langue dès le CP et d’une seconde dès la 5e au lieu de la 4e actuellement. Au lieu d’avoir 16 % d’élèves qui apprennent deux langues dès la 6e dans des classes à part, ce sont demain 100 % des élèves qui bénéficieront, dès la 5e, de 25 % d’heures d’apprentissage en plus. S’agissant de l’allemand, la possibilité de l’apprendre en première langue dès l’école primaire sera assurée sur tout le territoire grâce à une carte académique des langues et un fléchage de postes de professeur d’école adapté. Elle sera même encouragée avec la garantie apportée aux enfants concernés qu’ils pourront commencer l’anglais en deuxième langue vivante dès la classe de 6e. Et on évoque un recul ? Alors même que notre engagement pour enrayer la baisse d’attractivité de l’allemand est porté par une augmentation massive des recrutements de professeurs, plus de 500 en 2015, contre moins de 200 en 2010 ? Il y a là un contresens complet.La même tentative de mystification est à l’œuvre s’agissant du latin : alors qu’il est aujourd’hui une option choisie par 20 % des élèves qui l’abandonnent pour les trois quarts en fin de collège, la réforme permet de rendre accessible le latin, sa culture et sa civilisation à tous les élèves grâce à un enseignement interdisciplinaire spécifique dès la 5e. Pour ceux qui le souhaitent, la possibilité de bénéficier d’un enseignement complémentaire de latin est préservée. Loin d’un abandon, c’est la marque d’une ambition de démocratisation du latin. Au moment où nous créons un parcours citoyen, cette richesse ne doit pas être réservée à quelques-uns, mais proposée à tous au service de la maîtrise de notre langue et de la transmission des valeurs humanistes dont le latin et le grec sont porteurs.Lire aussi :La réforme du collège accusée de menacer l’enseignement de l’allemandDe nouveaux programmesComble de la tartufferie, les projets de programmes sont accusés de tous les maux avant même d’être arrêtés : trop allégés et jargonnant et, en histoire, suspectés de « saper les racines chrétiennes de la France ». En fait, élaborés par le Conseil supérieur des programmes, instance représentant la diversité de la société incluant six élus (gauche et droite), ces projets sont en phase de consultation jusqu’au 12 juin. J’ai indiqué qu’ils évolueraient pour veiller à leur clarté et lisibilité. En histoire, les nouveaux programmes rétabliront une logique chronologique et renforceront l’enseignement laïque des faits religieux. L’étude du judaïsme et des débuts du christianisme (6e), de l’islam et de la chrétienté médiévale (5e), de la société des Lumières (4e) sera assurée comme ils l’étaient jusqu’alors, ainsi que l’enseignement de l’esclavage, des génocides, de la colonisation et de la décolonisation. Sur un enjeu aussi décisif que la transmission de notre histoire commune, ma seule exigence, en respectant la responsabilité scientifique des historiens, sera de rechercher le consensus le plus large.La réalité peu enviable de notre collège invite au même sens des responsabilités. Quand les thuriféraires du statu quo acceptent un collège qui produit 140 000 décrocheurs chaque année, il faut refuser le fatalisme et cette culture de la défiance qui abîment l’école et la République. Alors, finissons-en avec les approximations, les polémiques médiocres, les postures qui interdisent le débat. Faisons de la réforme du collège l’occasion d’amplifier la refondation de l’école, dans un acte de soutien aux enseignants et de confiance dans notre jeunesse. Sortons enfin de la déploration, pour rendre à tous les élèves le goût de la réussite, du bonheur d’apprendre, de l’effort récompensé par des chances égales. Dans un pays amoureux de l’égalité, faire droit à l’exigence de Condorcet « d’établir entre les citoyens une égalité de fait, premier but de l’instruction nationale », c’est l’honneur d’un projet républicain.Najat Vallaud-Belkacem (ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche) 17.05.2015 à 12h58 • Mis à jour le17.05.2015 à 13h38 | Maryline Baumard La France est officiellement opposée à l’instauration de « quotas de migrants » au niveau européen, mais plaide pour une répartition « plus équitable » des réfugiés dans l’Union. C’est la position défendue par le premier ministre, Manuel Valls, samedi 16 mai, à deux jours de la reprise au Sénat de la discussion sur la loi asile.Cette dialectique est d’autant plus difficile à comprendre que l’Union européenne propose justement des quotas pour parvenir à une répartition équitable entre les pays.En matière d’accueil des réfugiés, deux données diffèrent largement. D’une part, le nombre de demandeurs, d’autre part le taux d’octroi de ce statut. Selon les statistiques 2014 du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR), la France n’est que le 6e pays le plus demandé au monde. Son attrait s’est largement terni ces dernières années puisqu’elle a perdu trois places et est un des rares Etats à observer une décroissance (très légère) de ces demandes quand elles flambent partout ailleurs.Sur les 34 pays les plus industrialisés, l’Allemagne est devenue la destination la plus attrayante pour les personnes en quête d’une protection. Elle est suivie par les Etats-Unis, la Turquie, la Suède et l’Italie. De grands pays de l’Union europénne, comme la Pologne, ne prennent qu’une part très réduite de l’afflux migratoire.Lire la chronique :Quotas migratoires : l'Europe évoque enfin le principe de solidaritéTaux de refus en France élevéSi l’on s’intéresse cette fois au pourcentage de demandes qui reçoivent une réponse positive, la France n’est pas généreuse. Elle se classe même loin derrière la moyenne de l’Union européenne. Selon les données Eurostat, établies sur l’année 2014, 45 % des demandeurs obtiennent un statut de réfugié dans l’Union lors de leur demande initiale, contre un taux deux fois moins élevé en France (22 %).Inutile de préciser que ce large pourcentage de refus contribue à la perte d’attractivité du pays en la matière. Ainsi, les Erythréens qui sont refusés dans 85 % des cas par la France, trouvent ailleurs une reconnaissance de leur statut de personne persécutée. Les trois quarts des 14 600 Erythréens qui sont arrivés en Europe en 2014 ont été accueillis par la Suède (5 700), les Pays-Bas (3 600) et le Royaume-Uni (2 300). La France, elle, n’en a accepté que 183 et s’étonne ensuite qu’ils campent à Calais dans l’attente d’une traversée de la Manche.Ces données montrent bien que chaque pays de l’Union accueille comme il l’entend ses réfugiés. Ils sont logés ou laissés à la rue, ils perçoivent ou non une indemnité de survie durant l’instruction de leur dossier. Et, bien que les Etats se basent sur le même texte de la convention de Genève, ils ne l’interprètent pas de la même manière.La Commission propose une répartition chiffréeL’accueil des demandes individuelles est donc une prérogative étatique que Bruxelles n’a pas l’intention de toucher. En revanche, c’est en cas d’afflux massif d’arrivants que la Commission propose une répartition chiffrée « des personnes qui ont besoin d’une protection et non des migrants économiques », tient à préciser Philippe Leclerc, le correspond du HCR auprès de la France. Il ne s’agit évidemment pas d’obliger un Etat à accueillir de migrants économiques ; même si certains profitent de ce débat pour jeter le flou sur ce point crucial.Le 13 mai, la Commission européenne a avancé l’idée qu’une répartition pensée globalement obligerait la France à augmenter le nombre de ses propres demandeurs d’asile de 14 % ; l’Allemagne, de 18 % ; et l’Italie, de 11 %. « Il s’agit d’une mesure d’urgence, pour une situation précise [l’afflux en Méditerranée]. Je précise que chaque Etat pourra continuer à déterminer s’il accorde, ou non, l’asile à la personne concernée. Nous n’imposerons rien », a précisé au Monde le même jour le premier vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans.La mise en place d’un tel système nécessiterait à un premier accueil international permettant de définir qui au sein de ces arrivées massives a besoin de ce statut. « Nous sommes favorables à cette idée et en discuterons aussi bien avec les Etats qu’avec l’Europe afin d’être le plus efficace possible en matière de délivrance d’une protection internationale », ajoute Philippe Leclerc.Lire aussi :Bruxelles propose des quotas sur l’accueil des réfugiésGrande-Bretagne, Hongrie, Pologne et France opposés aux quotasLes quotas, auxquels s’opposent déjà la Grande-Bretagne, la Hongrie, la Pologne et désormais la France, s’appuient en même temps sur un autre levier. En effet, en parallèle à ces demandeurs qui déposent individuellement leur dossier, le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) a repéré des personnes nécessitant une sortie urgente des camps et une réinstallation dans un pays tiers. C’est une des missions du HCR.Les Syriens, dont on connaît la situation et qui ont sursaturé les pays voisins (Liban, Turquie, etc.), puisque près de 4 millions y sont installés, pourraient être plus largement accueillis sur le Vieux Continent, selon l’agence des Nations unies. En 2014 les Vingt-Huit en ont accueilli soixante-dix mille. Le HCR a donc demandé à l’Union européenne d’en accueillir 20 000 au cours des deux prochaines années. La clé de répartition établie par les instances européennes imposerait à la France d’en prendre en charge 2 375.Lorsque Manuel Valls rappelle samedi que « la France, déjà, a fait beaucoup : ainsi 5 000 réfugiés syriens et 4 500 Irakiens ont déjà été accueillis en France depuis 2012 », il additionne en fait les différents modes d’accueil, qu’ils soient individuels ou préconisés par le Haut-Commissariat des Nations unies aux réfugiés. En fait, la France a accueilli 500 réfugiés Syriens sélectionnés par le HCR en 2014. Elle est en train d’en accueillir 500 autres, et le chef de l’Etat, François Hollande, a annoncé en accepter encore quelques centaines (sans chiffrer) lors du dernier sommet européen, le 23 avril. A titre de comparaison, l’Allemagne a donné son accord pour 10 000 en 2014… et autant pour 2015.Quotas calculés en fonction du PIBLes quotas que souhaite mettre en œuvre l’Union seraient calculés en fonction du produit intérieur brut (PIB) du pays, de sa population, de son taux de chômage et du nombre de réfugiés déjà installés. Or quand le HCR recalcule le taux d’accueil des réfugiés en fonction du PIB de chaque pays, la France tombe de deux rangs en matière d’effort consenti, pour se placer au 8e rang des 34 pays industrialisés (contre une 6e place si l’on s’en tient à l’accueil en valeur absolue). Ce facteur intégré, la Turquie est le pays qui consacre le plus fort taux de son PIB sur ce poste, elle est suivie par l’Allemagne, les Etats-Unis et l’Italie.Si l’on fait bouger le curseur pour analyser le nombre de réfugiés accueillis non plus en fonction de la richesse du pays, mais par millier d’habitants, là encore la France ne se classe pas au rang des pays les plus généreux. C’est la Suède qui arrive en tête. Entre 2010 et 2014, le pays nordique a accepté 24,4 % de réfugiés par millier d’habitants, Malte le suit avec 17,5 % ; le Luxembourg avec 12,6 %… Avec ce mode de calcul la France ne figure même pas dans les dix premiers !Ces vérités statistiques ne trouvent que peu leur place dans un débat très politisé et instrumentalisé, où l’on confond volontiers migrant et demandeur d’asile. Demain 18 mai, le Sénat va reprendre les discussions sur la proposition de loi censée améliorer l’asile en France. Dans les semaines à venir et avant que le plan européen ne soit discuté par les ministres de l’intérieur, le 15 juin à Luxembourg, puis soumis aux dirigeants lors du sommet de Bruxelles du 30 juin, les discussions vont aller bon train. Les prises de positions de Manuel Valls montrent de façon précoce que le texte pourra arriver largement amendé en discussion.Lire l'éditorial :Quotas migratoires : un pas dans la bonne directionMaryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 17.05.2015 à 12h25 • Mis à jour le17.05.2015 à 13h15 La réforme du collège est « nécessaire et indispensable ». Dimanche 17 mai, la ministre de l’éducation, Najat Vallaud-Belkacem, a défendu bec et ongles son projet lors du « Grand Rendez-Vous » Europe 1-i-Télé-Dailymotion-Le Monde. En réponse aux nombreuses attaques, la ministre a dénoncé « un matraquage fait de désinformation (…), de malhonnêteté intellectuelle » concernant le contenu des nouveaux programmes. Elle a notamment fustigé la droite, l’accusant d’« enfumer l’opinion publique ».La veille, continuant l’offensive musclée de l’opposition contre cette réforme, Nicolas Sarkozy avait critiqué une « volonté de détruire ce qui fait le génie français ». Bruno Le Maire avait, de son côté, décrit dans les colonnes de Libération une réforme qui « nivelle au lieu de tirer vers le haut ».Lire aussi :Nicolas Sarkozy et la droite continuent à cibler la réforme du collège« Cette réforme du collège, ce n’est pas cela », a matraqué la ministre dimanche matin. « Evidemment, les Lumières seront obligatoires », a-t-elle assuré, en réponse aux critiques. L’islam enseigné au collège ? « Ce n’est pas vraiment une nouveauté, a-t-elle expliqué. On trouve trace de l’islam obligatoire dans les programmes du collège depuis 1957. » Le renoncement à la chronologie ? « Au contraire, elle est de retour de façon très claire. ».« Mensonges éhontés »Interrogée sur l’expression de « pseudo-intellectuels » qu’elle avait employée à l’égard de certains opposants à la réforme, Najat Vallaud-Belkacem a admis s’être échauffée, tout en critiquant les personnes, au « nombre très limité », à qui cette formule était adressée :« Pardonnez-moi de sortir de mes gonds quand j’entends des mensonges éhontés. L’expression s’adresse à ceux qui dans la presse prétendent que la réforme est faite pour faire disparaître le latin et l’allemand et les remplacer par des cours d’improvisation. »La ministre a toutefois reconnu « des défauts dans les projets actuels du Conseil supérieur des programmes, notamment cette question de l’obligatoire et du facultatif qui a pu créer des ambiguïtés, qui doivent être levées ». Avant d’affirmer que « les textes relayés dans la presse, notamment sur l’histoire, sont une ébauche, qui vont faire l’objet d’une consultation auprès des enseignants ».Lire aussi :Réforme du collège : ce qui est vrai, ce qui est faux 16.05.2015 à 23h33 • Mis à jour le17.05.2015 à 10h25 | Matthieu Goar La droite a repéré une cible et elle continue son offensive sans relâche. Samedi 16 mai, Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire ont une nouvelle fois profité de leur tribune respective pour critiquer la réforme du collège menée par la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem. Le premier a dénoncé une « une volonté de détruire ce qui fait le génie français » alors que le second a décrit dans les colonnes de Libération une réforme qui « nivelle au lieu de tirer vers le haut ».Lire notre décryptage :Réforme du collège : ce qui est vrai, ce qui est fauxEn déplacement dans l’Hérault, l’ancien président de la République a passé la moitié d’une réunion publique à évoquer la question de l’éducation nationale. Le président de l’Union pour un mouvement populaire (UMP), en campagne pour faire adopter le nouveau nom « Les Républicains » lors du congrès du 30 mai, s’est posé en défenseur d’une école d’excellence. « Quelles sont les valeurs de l’école de la République ? C’est l’ambition, c’est le mérite, c’est l’effort, c’est l’idée formidable qu’un gosse venu de n’importe quelle famille va apprendre à l’école à se surpasser, va comprendre qu’il n’y a pas de plaisir sans effort », a déclaré l’ancien chef de l’Etat avant de critiquer la ministre : « Dans les familles les plus aisées le naufrage de l’école sera compensé par la force de la famille, par le milieu social. Je l’accuse d’être injuste à l’endroit des plus modestes, qui vont se retrouver tout seuls, abandonnés. »Nicolas Sarkozy avait déjà commencé à attaquer cette réforme lors d’un meeting aux Pavillons-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), lundi 11 mai. A chaque fois, il dénonce la fin des classes « bilangues », le « nivellement généralisé » et il résume le programme de la réforme à sa façon sous les rires de ses partisans : « Si le livre est trop épais, ne le lis pas… Si ton professeur t’ennuie, sors de classe et vas profiter… Avec ça on va faire de bons républicains, de bons citoyens. » Comme il l’avait fait à l’automne lors de la campagne pour la présidence de l’UMP, cette thématique permet à l’ancien chef de l’Etat de glorifier les valeurs du travail face à « l’égalitarisme » socialiste.Des attaques frontales contre la ministreMais le président de l’UMP attaque également frontalement la ministre de l’éducation. Dans l’Hérault, il a une nouvelle fois déclenché les huées de la salle en citant dans la même phrase la ministre de la justice, Christiane Taubira, régulièrement conspuée dans les meetings de la droite, et Mme Vallaud-Belkacem. Lundi 11 mai, M. Sarkozy avait évoqué ces deux ministres en les décrivant toutes deux « dans le combat effréné pour la médiocrité ». Le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, avait alors jugé cette sortie « légèrement xénophobe ». « Le vrai racisme, c’est celui qui consiste à dire qu’on ne peut pas dire ce que l’on pense de quelqu’un au prétexte de son nom, de sa figure ou de ses origines », a rétorqué, samedi, M. Sarkozy ironisant sur M. Cambadélis qui, lui, « n’est pas presque stupide ». Ce combat politique sur l’école n’élève pas vraiment le niveau des débats. Mais il permet à M. Sarkozy de retrouver parfois des accents de sa campagne de 2007 où il glorifiait la valeur du travail et le mérite républicain.Le député de l’Eure Bruno Le Maire a été un des premiers à monter au front contre cette réforme. Dès le milieu de semaine dernière, c’est lui qui a proposé auxs parlementaires de signer une lettre ouverte au premier ministre. Ce document a réuni la signature de 250 députés et sénateurs de droite. Depuis, il multiplie les interviews et se positionne dans une critique plus technique de la réforme. « Soyons réalistes : est-ce que les élèves de 5e qui ont des difficultés en français pourront apprendre correctement une deuxième langue ? La réponse est non », a-t-il expliqué à Libération en critiquant la fin des classes « bilangues » et l’instauration de l’apprentissage d’une deuxième langue vivante en cinquième. Dans cet entretien, le futur candidat à la primaire se prononce pour des options « professionnalisantes » dès la sixième et la création d’un corps de professeurs unique du cours préparatoire jusqu’à la troisième. Le combat politique pour l’école risque d’occuper encore une bonne partie de l’année 2015.Lire aussi :Collège : chronique d’une fronde devenue politiqueMatthieu GoarJournaliste au Monde 15.05.2015 à 15h51 • Mis à jour le16.05.2015 à 10h21 | Elise Vincent Une enquête préliminaire a été ouverte pour agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans, vendredi 15 mai, par le parquet de Paris, suite à la révélation d’attouchements sur des élèves du très chic collège Montaigne, situé ans le 6e arrondissement de Paris. Les faits concernent six élèves âgés de 10 à 11 ans, inscrits en classe de 6e. L’enquête a été confiée à la brigade de protection des mineurs.Tout a commencé par un signalement de parents d’élèves, mi-avril. Un courrier a été adressé au rectorat et à la direction de l’établissement parisien. Les parents de plusieurs jeunes filles se plaignaient du fait que leurs enfants aient été amenés à visionner des vidéos pornographiques sur des téléphones portables et subi des attouchements sexuels. Très rapidement, l’ensemble des élèves concernés a été convoqué avec leurs parents : victimes, comme enfants mis en cause.SanctionsLors de ces rencontres, un certain nombre de faits « posant problèmes » ont pu être vérifiés, selon le rectorat de Paris, comme des pincements de fesses ou des attouchements de la poitrine des jeunes filles à travers leurs vêtements. Il n’y aurait toutefois pas eu d’attouchements corporels directs, selon nos informations. Par ailleurs, l’enquête interne à l’établissement n’a, pour l’instant, pas permis de savoir si le visionnage des vidéos avait eu lieu à l’intérieur ou à l’extérieur du collège. Il s’agirait d’un jeu qui a dégénéré.La direction du collège Montaigne a toutefois décidé, lors de deux conseils de discipline distincts, lundi 11 mai, de prononcer des sanctions « d’exclusion définitive avec sursis » contre deux garçons, considérés comme des leaders. Deux autres ont été exclus temporairement, car considérés comme des suiveurs. Enfin, deux autres devront se soumettre à des « travaux d’intérêt pédagogiques ». La direction de l’établissement a, par ailleurs, décidé de faire intervenir une association dans la classe de 6e concernée par ces dérives : l’association Je. Tu. Il…, spécialisée dans les programmes de prévention au sein de l’éducation nationale sur les thèmes des conduites à risque ou de la sexualité.Elise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matteo Maillard (propos recueillis) Trente-cinq ans et trois réformes n’y auront rien changé. Le bac technologique peine à se débarrasser de son stigmate de « voie de garage ». Une marque au fer rouge dans l’imaginaire des élèves et des parents qui y voient la promesse d’un déclassement. Les changements de nom de ce qui fut d’abord le bac « G », puis STT (sciences et techniques tertiaires) après la réforme de 1992, STG (sciences et technologies de la gestion) en 2005 et enfin STMG (sciences et technologies du management et de la gestion) à la rentrée 2012, n’ont en rien modifié la perception de cette filière : « Les meilleurs doivent aller en série générale, quand on relègue les médiocres aux séries techno », dénonce Marie-France Gravouil. Cette enseignante en économie et gestion de la région nantaise milite depuis plusieurs années pour une reconsidération de sa filière STMG qui passera d’abord « par un changement d’image » afin d’attirer les bons élèves.En quoi le bac STMG diffère des autres bacs technologiques ?Marie-France Gravouil : Le bac technologique tertiaire STMG souffre beaucoup plus de la concurrence des bacs généraux que les autres bacs technos comme arts appliqués, technologies de laboratoire, industrie, hôtellerie, santé, social ou agronomie ; car sa spécialisation est moins marquée. Etant donné que cette série est le plus souvent adossée à un lycée général, elle subit de plein fouet la concurrence avec la filière ES, qui est très différente en termes de contenus et de méthodes mais dont les débouchés sont voisins de STMG.D’où provient selon vous ce désaveu des filières technologiques ?Il y a en France un certain mépris pour tout ce qui est lié au professionnel. Nous sommes englués dans de vieux schémas. Le désir d’orientation vers un métier manuel est dévalorisé. C’est une vision qui entretient l’idée d’une opposition entre l’enseignement général et l’enseignement professionnel et les enseignants y concourent. Ils sont naturellement plus exigeants envers un élève qui souhaite s’orienter vers une filière générale que pour les autres souhaits d’orientation.Cela conduit à évaluer prématurément le potentiel des élèves, à les mettre dans des cases : les élèves capables d’abstraction et ceux qui rencontrent des difficultés d’apprentissage. Les bons élèves se doivent alors d’aller en filière générale et les moins bons en filière professionnelle ou technologique. Les cartes sont faussées dès le départ car l’orientation se fait non pas en fonction des envies des élèves mais à partir de leurs prétendues dispositions.Comment faire pour rompre avec cette opposition entre enseignement technique et enseignement général ?Aujourd’hui, l’orientation en lycée professionnel oblige à délaisser l’enseignement général, or, ce n’est pas parce que vous voulez être maçon que vous ne vous intéressez pas à la littérature ! Il est important d’ouvrir le lycée général à la culture professionnelle et inversement.Le lycée idéal, serait celui où un socle d’enseignement général serait proposé le matin, avec des groupes de niveaux et des passerelles en fonction des progrès des élèves, et un socle d’enseignement technologique ou professionnel serait proposé l’après-midi. Cela évacuerait le clivage habituel entre les élèves supposés doués pour l’enseignement général et les autres, en proie à des carences depuis le plus jeune âge.Cela donnerait aussi la possibilité d’opter pour une approche professionnalisante dès le lycée et favoriserait la mixité des profils dans les matières professionnelles ou technologiques en tirant vers le haut les élèves qui ont des difficultés en enseignement général.Le choix d’une orientation technologique s’apparente souvent à un manque d’ambition du point de vue des parents. Est-ce le fait de la reproduction sociale ?L’ambition des parents est liée à leur vécu. Les orientations de leurs enfants sont très souvent dépendantes des représentations que la famille véhicule. Beaucoup de familles restent prisonnières des images qui avaient cours lors de leurs études. Si les parents n’ont pas leur bac, le fait de voir leur enfant faire un bac techno les comblera, alors que ceux qui sont diplômés de l’enseignement général accepteront plus difficilement que leurs enfants fassent une filière technologique.Comment faire pour que les filières technologiques soient reconsidérées ?Informer sans relâche ! Car il subsiste encore une grande ignorance des enseignants de collège, lycée et de l’enseignement supérieur, des parents, des élèves, concernant les innovations nées des réformes successives. En STMG, nous avons une approche concrète des notions et replaçons l’élève dans un rôle d’acteur de sa propre éducation. Nous ne dispensons pas de cours magistraux mais privilégions les mises en situation et les travaux de groupe. De plus, nous avons une culture numérique très présente avec l’utilisation de « jeux sérieux » pour favoriser l’apprentissage.Connaissez-vous des pays où les filières technologiques et d’apprentissage sont mieux considérées et sur lesquels la France pourrait prendre exemple ?Oui, en Allemagne les formations professionnelles ne sont pas dévalorisées. Il y a beaucoup plus de passerelles entre l’enseignement général et professionnel. Les entreprises collaborent d’ailleurs beaucoup plus qu’en France à la formation des jeunes.Après avoir réalisé un bac STMG, est-il possible d’entrer en classe préparatoire ?Oui, mais ce n’est pas souhaitable pour tous les élèves. Chacun doit construire son parcours en fonction de son projet d’orientation. Nous avons la possibilité, du fait d’une approche pédagogique plus concrète d’offrir à des jeunes, issus de profils variés, des chances de réussite. La réussite ne passe pas forcément par la prépa. Ce que nous souhaitons avoir dans nos classes, c’est une grande diversité de profils. Une richesse que nous pouvons mettre à profit par le travail collaboratif et l’élaboration d’une intelligence collective.Ne pensez-vous pas qu’on oriente trop tôt ?Non, le problème est plutôt que l’élève s’oriente souvent pour de mauvaises raisons car il se connaît peu et n’est pas informé suffisamment sur les métiers et les séries. C’est pourquoi les filières doivent rester ouvertes à des enseignements qui peuvent paraître éloignés d’elles. Elles ne doivent pas s’enfermer dans leurs spécificités et permettre des ponts entre elles que les élèves pourront emprunter au fur et à mesure de la construction de leur projetMatteo Maillard (propos recueillis)Journaliste au Monde 15.05.2015 à 12h56 | Claire Ané Dernière étape pour réussir à entrer dans des écoles de commerce, l’oral est un exercice auquel il faut bien se préparer. Franck Attelan, diplômé de l’Essec, membre de jurys de plusieurs écoles et directeur de la prépa privée Aurlom, donne ses conseils aux candidats. Franck Attelan est également fondateur de HighLearning, associé au Monde pour la rubrique Testez-vous.Comment aborder les épreuves orales, qui, à la différence des écrits, n’ont pas de programme à proprement parler ? Le point commun à toutes les écoles de commerce est de délivrer un diplôme de management. Dès lors que vous avez compris cela, la démarche est de convaincre le jury que vous êtes là pour devenir manager. Il vous faut donc d’abord comprendre ce qu’est un manager : quelqu’un de très polyvalent, qui détient des savoirs, des savoir-faire et un savoir être : travailler en équipe, avoir de l’influence, de l’autorité mais aussi de la souplesse. Il faut ensuite faire passer au jury le message que l’école va vous aider à acquérir ces compétences. Pensez au triangle des compétences, avec trois pointes : vous, votre projet professionnel et l’école. L’entretien doit vous permettre de faire sans arrêt le lien entre ces trois dimensions.Parler de soi n’est pas facile pour tout le monde. Quelles sont vos recommandations pour ce moment ? Sachez d’abord que, quels que soit l’école et le « format » de l’oral, vous aurez toujours un moment de parole libre. Ce peut être au début, pour vous présenter, ou une occasion que vous saisirez au fil de l’entretien. Cela n’a rien de difficile en soi, mais il faut s’y préparer un peu. D’autant qu’il y a des questions auxquelles vous avez peu de chances d’échapper. On va vous interroger sur votre « historique ». D’où venez-vous ? Il faut évoquer les aspects académiques mais aussi personnels. On peut parler de son environnement, du fait que l’on vient d’une banlieue, par exemple. Ou qu’on est l’aîné d’une grande fratrie ; cela montre aussi que vous avez endossé des responsabilités. Se souvenir aussi de ce que l’on aime ou pas comme matières, ce que l’on a fait comme stages, jobs d’été ou jobs étudiant. Il faut se connaître par cœur, être prêt à commenter chaque ligne de son CV. Même si l’on sort du bac, on a des choses à dire, le stage de 3e, une expérience en tant que délégué de classe, des activités extrascolaires…La question des qualités et des défauts du candidat est un passage quasi obligé, et délicat, non ?Il faut aller au plus simple, ne pas chercher à faire preuve de supériorité ni d’originalité. On peut évoquer sa rigueur, sa patience, sa persévérance, en n’hésitant pas à l’illustrer. Par exemple : « Je fais de la boxe depuis mes 13 ans, je suis quelqu’un de combatif, et cela me sera utile pour entrer au bureau des élèves, où il faut démarcher constamment des sponsors potentiels pour les soirées étudiantes. »Concernant les défauts, attention à la formulation. Dire en entretien que vous manquez de confiance en vous, ce n’est pas très positif. Il suffit de le formuler autrement : « J’aimerais gagner en confiance/en calme/en souplesse… » Aucun défaut ne pose problème en soi dès lors qu’il est présenté correctement.Quelles sont les attentes des jurys concernant le projet professionnel ? Il n’est pas facile à définir quand on sort du bac, ou même à bac + 2…Rassurez-vous, les attentes dépendent de votre niveau d’études. Si vous postulez à bac + 2, vous avez déjà pu effectuer des stages et vous faire une idée du secteur dans lequel vous souhaitez travailler. C’est plus compliqué quand on sort du bac, mais il serait dommage de vous priver d’évoquer vos aspirations, qui rendent souvent la discussion assez concrète. Il est facile de marquer des points dès lors que vous aurez pris le temps de vous renseigner sur un secteur qui vous intéresse, ne serait-ce qu’en quelques heures sur Internet.Même si c’est maladroit, un peu naïf ou brouillon, c’est toujours mieux que de ne rien avoir à dire. N’hésitez pas à dire par exemple « C’est ce que j’ai pu comprendre en faisant des recherches sur ce secteur, excusez-moi que ce ne soit pas encore très précis, mais je compte justement faire mon premier stage dans ce domaine ». Votre honnêteté intellectuelle vous servira toujours. Et puis évoquer un secteur suffit, et c’est souvent plus facile et enthousiasmant que de parler d’un métier plus technique et généraliste, tel que trader, avocat d’affaires, consultant en management ou en marketing.Comment parler de l’école dont on passe l’épreuve orale ? Il faut connaître la brochure et le site Internet par cœur. Si vous sortez de classe prépa et que vous passez de nombreux oraux, préparez bien les trois au quatre qui vous intéressent le plus. Vous allez probablement évoquer le fait que l’école propose une année à l’étranger à tel ou tel endroit, dire que tel de ses mastères vous intéresse à l’issue de votre bachelor ou de votre parcours en grandes écoles initiales, mais cela ne suffit pas à faire la différence. Le jury appréciera que vous ayez réfléchi aux valeurs de l’établissement que vous visez, et à ce qu’elles signifient pour vous.Vous pouvez aussi dire que vous avez été très sensible à des aspects que nul ne trouvera jamais sur le site Internet de l’école : la journée portes ouvertes, des discussions lors d’un salon étudiant et/ou avec des élèves, et même des échanges fructueux avec l’administration. Il n’est pas inutile de citer les noms de responsables de l’école que vous avez rencontrés, ou même lus ou suivis sur les réseaux sociaux. Il faut montrer au jury que si vous avez le choix, vous n’irez pas forcément dans l’école la mieux positionnée dans les classements internationaux, mais celle qui vous a fait la meilleure impression et vous correspond le mieux.Faut-il suivre intensément l’actualité en vue de l’oral ? Généralement, les jurys font simple : ils vont vous parler de l’actualité des trois ou quatre derniers jours, et des grands sujets de l’année écoulée. Cela vaut la peine de lire la presse quotidienne et de regarder des émissions qui mêlent actualité chaude et analyse du pour et du contre. Préparez-vous à l’idée qu’un jury peut vous demander ce que vous avez retenu de l’actualité récente. A L’Essec, on vous demandera ainsi « quels sont les thèmes d’actualité que vous souhaiteriez aborder ». Il n y a pas de bons ou de mauvais sujets, et il est plutôt bienvenu d’évoquer autre chose qu’une actualité qui fait la « une » des journaux : l’essentiel est d’avoir quelque chose à en dire. Si le cursus visé prévoit une période à l’étranger, il peut aussi être utile de bien connaître la région du monde concernée.Pour vérifier vos connaissances concernant les écoles de commerce que vous visez, accédez aux quiz « Ecoles de commerce » de notre rubrique Testez-vous, proposée en partenariat avec HighLearning, fondé par Franck Attelan.Claire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.05.2015 à 21h56 Les familles de trois enfants nés par gestation pour autrui (GPA) à l'étranger ont obtenu gain de cause. Le tribunal de grande instance (TGI) de Nantes a enjoint, mercredi 13 mai, au procureur de la République de la ville la transcription sur les registres d'état civil de leurs actes de naissance. La justice a, par ailleurs, condamné le parquet à verser 1 000 euros au titre des remboursements de frais d'avocats à chacun des requérants.Confirmant une information du quotidien Ouest-France, Me Caroline Mécary, le conseil des familles, a précisé à l'Agence France-Presse que les magistrats avaient suivi les arrêts rendus par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) en juin 2014 dans des dossiers similaires. L'instance rappelait alors la primauté de l'intérêt supérieur de l'enfant sur l'intérêt général, soulignant que si la France a le droit d'interdire la GPA sur son territoire, elle ne peut pas porter atteinte à « l'identité » des enfants nés de mères porteuses à l'étranger, en refusant de les reconnaître.Lors de l'audience, en mars, le parquet de Nantes – compétent en matière d'état civil pour toute la France, du fait de la présence dans cette ville du service national qui lui est dédié – s'était opposé à l'enregistrement d'enfants, nés en Ukraine, en Inde et aux Etats-Unis.« Un scandale »Pour Me Mécary, la décision du TGI marque « la victoire du droit sur les tergiversations politiciennes auxquelles on a assisté au plus haut niveau de l'Etat ». Et de déplorer que cette question « se règle dans le silence des tribunaux » plutôt que par une décision politique. « Derrière ces trois lettres, GPA, se cache un scandale que la France, patrie des droits de l'homme, doit combattre et non avaliser par l'intermédiaire des tribunaux », a réagi de son côté dans un communiqué la présidente de la Manif pour tous, Ludovine de la Rochère.Lire aussi (édition abonnés) : Dans la Manif pour tous, la crainte de voir la GPA pratiquée « à une échelle industrielle »En octobre, le premier ministre Manuel Valls avait assuré que la reconnaissance des enfants nés par ce procédé resterait interdite en France, malgré la condamnation par la CEDH. Au plan pénal, la gestation pour autrui est réprimée dans le pays, comme portant atteinte à l'état civil de l'enfant. Elle est assimilée à une supposition d'enfant qui est constitutive d'un délit passible de trois années d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende.Le Conseil d'Etat avait pourtant estimé en décembre que le fait qu'un enfant naisse par ce biais à l'étranger ne peut justifier de le priver de sa nationalité, dès lors que sa filiation avec un parent français est légalement établie à l'étranger.Lire aussi le témoignage d'une mère porteuse : Gestation pour autrui : « J’ai donné la possibilité d’être mère à une autre femme » Alexandre Piquard Zineb El Rhazoui, journaliste membre de la rédaction de Charlie Hebdo, a reçu, mercredi 13 mai, un courrier de la direction la convoquant à un entretien préalable à un licenciement pour faute grave, a appris Le Monde. Elle est d’ici là mise à pied. Contactée, la direction refuse de commenter « une procédure en cours et interne », mais insiste sur le fait qu’il ne s’agit que d’une convocation à un entretien, pas d’un licenciement effectif. La décision intervient dans un contexte de tensions entre la direction et la rédaction.Zineb El Rhazoui dit ne pas comprendre le motif du courrier ni la faute grave évoquée et s’étonne de la méthode « bureaucratique » employée, « sans discussion préalable ». « Je suis choquée et scandalisée qu’une direction qui a bénéficié d’autant de soutien après les attentats de janvier fasse preuve d’aussi peu de soutien envers un de ses salariés, qui est sous pression comme tous dans l’équipe et fait l’objet de menaces. »Menaces de mortSociologue des religions, franco-marocaine et militante contre l’islamisme et l’intégrisme, Zineb El Rhazoui, a notamment fait l’objet de menaces de mort de la part d’islamistes, mi février. Visant également son mari, ces menaces ont été dénoncées par des sociétés de journalistes. Par ailleurs scénariste de La Vie de Mahomet, dessiné par Charb, Mme El Rhazoui vit depuis sous protection renforcée, à Paris.« Mon mari a perdu son emploi car des djihadistes ont dévoilé son lieu de travail, il a dû quitter le Maroc, je suis menacée, je vis dans des chambres d’amis ou à l’hôtel et la direction envisage de me licencier... Bravo Charlie », ironise Zineb El Rhazoui.Conditions chaotiquesSans préjuger du motif du courrier reçu, Mme El Rhazoui explique qu’elle n’a pas pu travailler normalement depuis les attentats qui ont décimé la rédaction en janvier. « Je ne suis pas la seule. On ne peut pas reprocher aux gens d’aller mal et de ne pas se comporter en bons ouvriers, on vit dans des conditions chaotiques. C’est impossible de faire des reportages sous protection policière... », explique-t-elle.Avant janvier, Zineb El Rhazoui réalisait pour Charlie Hebdo des reportages en France et à l’étranger, notamment en Afrique, souvent sur les religions. Elle a été recrutée en 2011 pendant les « printemps arabes ». Auparavant, elle a été militante au Maroc, opposée au régime ou au ramadan, via notamment le mouvement alternatif pour les libertés individuelles, qu’elle a confondé. Elle a aussi été très active au sein de l’association Ni putes ni soumises.Depuis janvier, Mme El Rhazoui est souvent apparue dans les médias, notamment au « Grand Journal », afin de défendre la laïcité contre l’islamisme ou le droit au blasphème, des thèmes liés à Charlie Hebdo et aux attentats, comme lors de conférences, à Chicago, Montréal ou Paris.« Mesure punitive »Au fond, Mme El Rhazoui s’estime aujourd’hui victime d’une « mesure punitive » pour avoir contesté la direction actuelle de Charlie Hebdo. Elle a fait partie des signataires d’une tribune parue fin mars dans Le Monde demandant une « refondation » du journal et une gouvernance – ainsi qu’une structure de capital – beaucoup plus collégiale qu’aujourd’hui. Le capital est actuellement détenu à 60 % par le directeur de la publication Riss et le directeur financier Eric Portheault. Ils travaillent de façon assez étroite avec le rédacteur en chef Gérard Biard (L’avocat Richard Malka, proche de la direction et notamment actif dans un projet de fondation, a lui fait savoir début avril qu’il se concentrerait désormais sur les dossier de droit de la presse du journal).La tribune des journalistes – qui ont créé une association – n’avait pas plu à la direction, qui s’est estimée injustement visée. Un e-mail a été envoyé aux signataires, leur demandant de ne pas émettre de critiques à l’extérieur. Par ailleurs, les salariés ont été consultés sur leur vision du futur du journal, dans l’optique d’une future nouvelle formule.« Après une phase où on pensait qu’une vraie discussion avait repris, les choses ne passent aujourd’hui pas bien », estime un journaliste signataire de la tribune.« Pas d’explication »Patrick Pelloux, chroniqueur à Charlie, est furieux du courrier envoyé à Zineb El Rhazoui : « On est tous encore en train de gérer l’après-attentat. Convoquer des membres de l’équipe qui sont encore dans des souffrances incroyables, c’est méchant et déloyal. »« Recevoir des prix pour la liberté d’expression et convoquer des journalistes menacés, c’est paradoxal, ajoute-t-il. Et on n’a pas d’explication alors que journal se veut alternatif et socialement irréprochable... »Un autre journaliste s’indigne du sort réservé à Zineb El Rhazoui, qui est une « grande gueule » mais qui « s’est exposée et mise en danger depuis des années » pour écrire un livre comme celui sur Mahomet avec Charb ou pour ramener des reportages.« Je suis très surpris d’une décision aussi bête et méchante, mais pas au sens de Hara-Kiri... critique-t-il. La méthode est incroyable pour Charlie. C’est violent. » La réaction de la direction sous-entend qu’il pourrait ne pas s’agir de licencier Zineb El Rhazoui, simplement de la rappeler à l’ordre et à ses devoirs envers le journal. Cette dernière ne décolère pas et estime que « si c’était le cas, on aurait dû discuter... ».A lire aussi (édition abonnés) : « Charlie Hebdo » : le casse-tête de la reconstruction Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gabriel Coutagne Même si les fumeurs finissent par ne plus les voir, elles sont bien là : depuis le 20 avril 2011, chaque paquet de cigarettes doit obligatoirement être orné d’une image représentant les dangers liés au tabac. Photographie médicale, photomontage, mise en scène ou dessin, la forme varie, mais l’intention reste la même : réduire l’attrait de la cigarette et son pouvoir de séduction, longtemps amplifié par la publicité, le marketing, le cinéma. Les autorités sanitaires postulent que le cliché d’un cancer de la langue ou d’un embryon, d’un homme en train de passer un test d’effort ou d’une tumeur au poumon peut avoir un effet dissuasif.Pour cela, rien de tel que l’image, explique Karine Gallopel-Morvan, chercheuse en marketing social à l’Ecole des hautes études en santé publique. « Une majorité d’études montre très clairement la prédominance du format visuel par rapport au format textuel. Concernant les images les plus efficaces, cela va dépendre du sexe, de l’âge, etc., des individus. »Quelle est l’efficacité réelle de ces représentations ?Si les messages écrits (« Fumer tue », par exemple) sont similaires d’un pays à un autre, les images, elles, sont radicalement différentes selon les régions du monde. Le Brésil montre volontiers l’image (fictive) d’un fœtus mort et gisant dans un cendrier, là où l’Union européenne se contente du dessin d’un fœtus dans le ventre de sa mère. Au sein de l’UE, les images sont communes à tous les pays. Elles sont conçues et choisies à partir d’une réflexion commune entre un groupe d’experts et une agence de communication. L’agence propose des idées, et trois d’entre elles sont sélectionnées sur la base d’une étude quantitative auprès d’un public test.Mais au fond, quelle est l’efficacité réelle de ces représentations ? Font-elles vraiment peur ? Le sujet intéresse particulièrement Christian Caujolle, ancien directeur de la photographie à Libération et essayiste, qui a longtemps collectionné ces paquets de cigarettes, violents, horribles ou ridicules. « L’impact de ces images dépend de la culture dans laquelle elles s’intègrent, et du degré de crédulité du public auquel elles s’adressent », analyse-t-il. En Thaïlande, par exemple, les autorités n’hésitent pas à mettre l’image d’un nourrisson hospitalisé, présenté comme victime de la consommation de tabac de sa mère, sans détour.Caractère outrancierPour lui, le caractère outrancier de certaines illustrations a des résultats négatifs. « Ces images sont extrêmes, mais elles finissent par être aussi efficaces que peut l’être un film d’horreur », ironise-t-il. C’est le cas notamment des visuels réalisés à partir de montages, par exemple une main dont les doigts se consument comme des cigares. « Non seulement cette surenchère révèle l’inefficacité de ces images, ajoute-t-il, mais elle approche de la caricature. L’effet qui en résulte est plus de l’ordre de la plaisanterie que du dégoût ou de la dissuasion. » Un point de vue confirmé par Karine Gallopel-Morvan, pour qui « les messages comportant des images violentes peuvent paraître exagérés : des études montrent qu’elles ne sont pas toujours considérées comme crédibles ». La prochaine campagne de prévention, en 2016, comportera 42 images, abordant différents thèmes. Les messages à caractère médical seront majoritaires, mais les images chercheront aussi à interpeller d’une autre manière que par la figuration de la maladie elle-même. Par exemple, en renvoyant le fumeur à la situation dans laquelle il laisserait sa famille, en cas de décès. « Les images montrant des témoignages de personnes “réelles” qui ont souffert à cause du tabac sont celles qui sont le plus efficaces », explique Karine Gallopel-Morvan.Cette campagne accompagnera l’entrée en vigueur, dès le 20 mai 2016, de l’obligation faite aux fabricants de cigarettes d’adopter le paquet neutre. « Cette décision a pour objectif de rendre à l’objet sa dangerosité », confirme Karine Gallopel-Morvan. Surtout dans les pays, qui, comme la France, ont interdit les publicités pour le tabac (depuis la loi Evin du 10 janvier 1991), et où le paquet de cigarettes devient à la fois produit et support de communication. « Le paquet neutre est peut-être plus efficace, car on prive l’objet de son pouvoir de séduction », espère Christian Caujolle.Lire aussi :Ce que le projet de loi santé va changer au quotidienPlus de logos, peu de couleurs, une forme et des règles typographiques standardisées, le paquet neutre comportera cependant toujours des illustrations liées à la dangerosité. Même si la portée de ces visuels reste forcément relative. « Une image renvoie à une abstraction, analyse Christian Caujolle. Pourquoi aurait-elle une influence directe sur un comportement ? Une image ne peut pas avoir un impact sur le réel : être confronté à la maladie, c’est réel. Ces images, elles, restent abstraites. » On investit ces images d’un pouvoir qu’elles ne peuvent pas avoir, ajoute-t-il en citant Roland Barthes : « La photographie littérale introduit au scandale de l’horreur, et non à l’horreur elle-même. » Sans compter que rien n’empêchera les fumeurs d’adopter toutes sortes de conduites d’évitement, depuis l’étui à cigarettes jusqu’au simple geste de retourner le paquet face contre table, s’ils désirent se libérer des représentations du mal – à défaut d’écarter le mal lui-même.Gabriel CoutagneJournaliste (service photo)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jérémie Lamothe Dans le cadre de l’examen de loi sur la transition énergétique, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité, jeudi 21 mai, trois amendements qui interdisent à la grande distribution de jeter leurs invendus. Les moyennes et grandes surfaces, à partir de 400 m², devront désormais passer des conventions avec les associations afin de faciliter les dons alimentaires.Une obligation légale qui vient consolider un système qui existe déjà, rappelle Jacques Bailet, président de la Fédération française des banques alimentaires : « Cet amendement renforce la solidarité qui était déjà présente entre distributeurs et associations. Nous travaillons avec près de 2 000 grandes surfaces, c’est notre principal contributeur. » Ainsi sur les 100 000 tonnes de denrées alimentaires que distribuent chaque année les Banques alimentaires, 35 % viennent des grandes surfaces. « Et il y a eu une progression de 10 % entre 2013 et 2014 », précise Jacques Bailet.Le vote des députés est également une très bonne nouvelle pour l’association Le Chaînon manquant, qui fait le lien entre la grande distribution et les associations alimentaires. Pour son délégué général, Julien Meimon, « ce vote contribue à mettre l’accent sur la lutte contre le gaspillage alimentaire. Ça va permettre d’amplifier et de dynamiser un système qui existe déjà ».Une obligation défavorable aux petites surfacesMais si l’unanimité a été trouvée dans l’Hémicycle et chez les associations alimentaires, la grande distribution ne s’associe pas à ce consensus général. Pour Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), ces amendements « viennent rajouter de nouvelles contraintes et de la paperasse supplémentaire ». « Nous comptons 4 500 magasins qui ont déjà des partenariats avec les associations alimentaires, poursuit M. Creyssel. Ces amendements viennent compliquer un système qui marche. »Du côté de la Croix-Rouge, on reconnaît que « le système de conventions entre les associations et la grande distribution existe déjà ». Mais pour Patrice Dalem, directeur de l’action sociale chez l’association humanitaire, le vote des députés permet « une prise de conscience de la part de ceux qui n’étaient pas dans cette démarche. C’est une dynamique vertueuse qui est mise en place. »Mais le délégué général de la FCD n’en démord pas. Ce dernier se soucie particulièrement des plus petites surfaces : « On sait bien que dans les grandes surfaces ça se passe bien, mais pour les plus petites, celles qui font entre 400 et 1 000 m², ça sera plus compliqué de respecter ces obligations. Elles se situent souvent en centre-ville, elles ont peu de produits qui peuvent être donnés et elles n’ont pas forcément d’entrepôt de stockage. »Voir notre infographie : Chaque année, 1,3 milliard de tonnes de nourriture gaspilléesLes associations demandent des moyensCes nouvelles obligations vont également demander une logistique accrue aux associations alimentaires. Ces dernières vont devoir s’adapter pour faire face à l’explosion des dons. C’est le cas des Banques alimentaires, prévient Jacques Bailet : « Il va falloir assurer des moyens humains et matériels pour gérer ces nouveaux dons. Il faut que les associations bénéficient de moyens complémentaires de la part des collectivités locales, des mécènes et des enseignes de la grande distribution. » Les associations mettent notamment en avant la déduction fiscale de 60 % dont bénéficient les grandes surfaces après chaque don. Pour M. Bailet, « il paraît normal qu’une partie de cette déduction fiscale soit recyclée vers les associations, pour nous permettre de nous équiper en biens logistiques ». Si le président des Banques alimentaires souligne le bon comportement de Carrefour, « qui nous a déjà livré près de 200 camions frigorifiques », il met en garde les autres groupes qui ne voudront pas apporter une aide financière aux associations : « Nous mettrons les autres enseignes en face de leurs responsabilités. »Mais pour le délégué général de la FCD : « On aide déjà beaucoup les associations. Des fondations ont été créées par les grands groupes pour financer des camionnettes, des entrepôts… On ne peut pas à la fois donner et financer le système. » Pour lui, c’est désormais à « l’Etat et aux collectivités locales de prendre leurs responsabilités ». Jérémie LamotheJournaliste au Monde Benoît Floc'h Le sort de la fameuse « pantoufle » de Polytechnique est en passe d’être réglé. Selon nos informations, le gouvernement s’apprête à publier au Journal officiel le décret qui réforme ce régime, contre l’avis du Conseil d’Etat. La pantoufle est la somme – plus de 40 000 euros – que les élèves qui ne travaillent pas dix ans pour l’Etat en sortant de l’école militaire d’ingénieurs doivent rembourser à l’école.La Cour des comptes dénonce le problème depuis trois ans, Polytechnique demande à l’Etat de le régler depuis cinq ans. Mais cela fait quinze ans qu’il est identifié. En effet, depuis la dernière réforme du dispositif, en l’an 2000, plus aucun polytechnicien n’est tenu de s’acquitter de la pantoufle, hormis ceux, très peu nombreux, qui choisissent de devenir fonctionnaire mais ne le restent pas dix ans. « Un polytechnicien menant carrière dans des institutions bancaires américaines est exonéré de remboursement, à la différence d’un ingénieur des Ponts travaillant dans une direction régionale de l’Etat », s’agace le député UMP de Haute-Marne François Cornut-Gentille, auteur d’un récent rapport sur l’école.Lire aussi : Polytechnique : l'Etat accusé de négligenceDans son principe, établi par Polytechnique dès 2010, la réforme rétablit donc la règle d’avant 2000 : tout polytechnicien ne travaillant pas dix ans pour l’Etat remboursera sa scolarité. Pour l’école, c’est une question d’éthique, d’image et d’argent : le manque à gagner serait de l’ordre de 5 millions d’euros par an. Pourtant, le 23 février, le Conseil d’Etat avait rejeté le projet de décret présenté à l’automne par le gouvernement. Mais l’avis du Conseil d’Etat est consultatif, et le ministère de la défense plaide pour l’adoption du texte en dépit des critiques de l’institution du Palais-Royal.« Notre texte est solide juridiquement »Le ministère de la défense considère en effet que la légalité de son projet, lu et relu par de nombreux services juridiques de l’Etat, est solide. Le Conseil d’Etat pense le contraire. Dans certains cas, estime-t-il, l’égalité entre polytechniciens n’est pas garantie. Ce serait notamment le cas de celui qui choisirait de devenir fonctionnaire, démissionnerait avant dix ans puis servirait dans le secteur public comme contractuel, vis-à-vis de l’un de ses camarades qui serait d’entrée de jeu contractuel. De fait, les deux feraient carrière dans le public, mais l’un devrait rembourser la pantoufle quand l’autre en serait exonéré.La décision du Conseil d’Etat « n’a pas manqué de surprendre toutes les administrations », écrivait le président de l’école, Jacques Biot, dans un courrier adressé au député Cornut-Gentille le 6 mars. « Notre texte est solide juridiquement », assure de son côté au Monde son directeur général, Yves Demay. Une troisième source interne à l’école considère qu’« il s’agit d’arguties juridiques destinées à empêcher le texte de sortir. Le cas évoqué par le Conseil d’Etat concernerait peut-être un cas sur 5 000 en dix ans ! Officiellement, le Conseil souhaite que l’école élabore un décret par corps de l’Etat, soit une dizaine de textes nouveaux. Cela prendrait un temps fou… En réalité, le texte est pris en otage par quelques personnes du Conseil d’Etat qui cherchent à obtenir autre chose du gouvernement. »En tout cas, déplore M. Cornut-Gentille, « la crise de la pantoufle est emblématique des fragilités de l’école, de la faiblesse de la tutelle et des lenteurs de l’X à se réformer. Elle justifie à elle seule les questions que j’ai posées dans mon rapport sur la mission de Polytechnique. Si celle-ci était parfaitement claire, il n’y aurait pas de problème de pantoufle. » C’est tout l’objet de la mission confiée fin 2014 au conseiller maître honoraire à la Cour des Comptes Bernard Attali.En attendant, contrairement à ce qui était prévu, la réforme ne s’appliquera pas aux X entrés à l’école en 2014 : l’Etat y a renoncé. Ce sont donc les X 2015 qui seront les premiers concernés. L’école ne percevra les premières potentielles « pantoufles » qu’en… 2025.Benoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.05.2015 à 16h01 | Pierre Jullien « Les vacances sont un fait social récent, relevait Roland Barthes (Mythologies, 1957). D'abord fait scolaire, elles sont devenues, depuis les congés payés, un fait prolétarien, du moins laborieux ». Vendredi soir 22 mai s’ouvre le week-end du quatrième jour ferié du moi de mai, le dernier jour ferié avant l’été, week-end durant lequel de nombreux salariés vont laisser leur poste vacant.Le cabinet Mercer a établi en septembre 2014 un classement des jours fériés octroyés dans 64 pays selon lequel l'Inde arrive en tête, avec 18 jours fériés, le Mexique fermant la marche avec 7 jours seulement. Avec en moyenne 11 jours fériés accordés à ses salariés, la France arrive en 31e position ex-aequo de ce classement mondial.Si l'on ajoute les congés payés, le total de jours chômés atteint 36, ce qui la met dans le peloton de tête des pays les plus généreux, derrière Malte, l'Autriche (38), la Grèce, la Bolivie, la Pologne (37), mais loin devant le Canada (19), la Chine (21) ou les Etats-Unis (25).Ce qui n'empêche pas que « les Français travaillent, en durée annuelle, 1559 heures » et que la France « se situe dans la moyenne des pays comparables », selon Michel Musolino (150 idées reçues sur la France, First, 2012). Mais, ajoute-t-il, « l'important n'est pas de savoir combien de temps on travaille mais comment on travaille », la France se retrouvant en bonne position du point de vue de la productivité, devant l'Allemagne ou le Royaume-Uni.« Une charge sans titulaire »Le Trésor de la langue française informatisé définit le mot, au pluriel, comme une « cessation d'activité d'un organisme officiel pour une période déterminée de l'année ». C'est aussi une «période plus ou moins longue pendant laquelle une personne cesse toute activité professionnelle pour se reposer, se détendre », une « période de fermeture des écoles et des facultés ».Le mot renvoie aux congés payés, apparus en France en 1936, auxquels les salariés ont droit conformément à la législation du travail, qui sont passés de deux semaines lors du Front populaire à 5 semaines en 1982.Au sens, au singulier, d'« état d'une charge qui est sans titulaire » en usage dès le XIVe siècle, dérivé de vacant (XIIIe siècle), le pluriel est recensé à la fin du siècle suivant pour désigner la «période où les tribunaux interrompent leurs travaux » et pour son sens de « jour de repos ». Le mot est dérivé du latin vacans, participe présent de vaco (« être libre, inoccupé, vacant », « être sans »), le dictionnaire Gaffiot traduisant vacare alicui rei par « avoir des loisirs pour quelque chose ».Le mot au singulier renvoie à l'« état de ce qui est vide, inoccupé »... Tout le contraire de vacances bien remplies.Le Dictionnaire de l'école des femmes s'interroge, évoquant les conséquences cauchemardesques de charges familiales peu partagées: « sincèrement, les vacances au féminin = détente ? Repos ? Inaction ? A voir. » « Et pourtant, nous en rêvons tous, toute l'année. Peut-être comme une quête, juste pour vivre une fois la définition initiale : « être sans »... illusions ».Pierre JullienJournaliste généraliste Service économieSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.05.2015 à 14h37 • Mis à jour le22.05.2015 à 16h30 | Gaëlle Dupont Depuis le début du procès de Daniel Legrand, l’un des acquittés de l’affaire d’Outreau, à Rennes, mardi 19 juin, le nom d’une petite association de protection de l’enfance est souvent cité. Et pour cause : Innocence en danger a largement contribué à sa tenue. C’est elle et le syndicat national des magistrats FO qui ont alerté le parquet de Douai, en juin 2013, de la prochaine prescription des faits reprochés à Daniel Legrand en tant que mineur – ils ont été disjoints de ceux qui lui étaient reprochés comme majeur et pour lesquels il a été acquitté. Elle a ainsi contribué à relancer la mécanique infernale de l’affaire, qui s’est soldée par quatre condamnations (le couple Badaoui-Delay et leurs voisins) et treize acquittements.« Si des enfants disent : “J’ai été violé par X”, cette personne doit être jugée »Ce sont des avocats habitués à travailler avec Innocence en danger qui assistent les enfants Delay, lesquels maintiennent leurs accusations contre Daniel Legrand, sans parvenir jusqu’à présent à les étayer. Pourquoi rejuger un homme acquitté, simplement parce qu’il est devenu majeur pendant la période des faits poursuivis, de 1997 à 2000 ? La présidente et fondatrice de l’association réfute toute volonté d’acharnement. « Les avocats de la défense nous érigent en coupables, affirme Homayra Sellier. Mais si des enfants disent : “J’ai été violé par X”, cette personne doit être jugée. » Elle affirme n’avoir « rien à gagner : ni argent, ni notoriété ». « Je suis bénévole comme 90 % des gens qui travaillent avec nous, y compris les avocats, poursuit-elle. Je subis des menaces. Je peux me tromper, mais ma démarche est honnête. » Lire aussi :Outreau, le procès sans finL’association a également financé un film, Outreau l’autre vérité, sorti en 2013, qui adopte le point de vue, ignoré selon son auteur Serge Garde, des enfants victimes – et jugé « conspirationniste » par l’avocat d’une des acquittées, Eric Dupond-Moretti. L’association est une petite structure – une seule salariée – qui se donne pour objectif de « défendre les enfants et leurs paroles » et apporte un soutien juridique aux mineurs victimes de violences sexuelles. Créée en 1999 par Mme Sellier, à l’époque épouse d’un agent de change, aujourd’hui veuve, elle est présente dans une dizaine de pays et a accompagné une centaine d’enfants, selon sa fondatrice.Des membres « jusqu’au-boutistes »« Ce sont des gens très motivés, qui font un travail remarquable pour aider les enfants », affirme Gilles Lazimi, médecin et coordinateur de campagne à la Fondation pour l’enfance. L’association paraît cependant isolée dans le monde de la protection de l’enfance. Beaucoup, sans condamner son travail militant, prennent leurs distances, jugeant que ses membres « ont du mal à prendre du recul », sont « jusqu’au-boutistes », ou « un peu exaltés ».En outre, contrairement à d’autres affaires d’enfants martyrisés (Marina Sabatier, Fiona Bourgeon…), les trois principales associations de protection de l’enfance maltraitée (La voix de l’enfant, l’Enfant bleu, et Enfance et partage) ne sont pas parties civiles à Rennes et ont préféré « tourner la page ».« Je regarde avec consternation ce qui est en train de se passer, déclare Cristiane Ruel, porte-parole d’Enfance et partage. Pourquoi remuer tout ça alors qu’il y a si peu d’éléments concordants ? Je ne suis pas sûre que ce procès puisse aider les victimes à aller mieux. » La juriste de l’Enfant bleu renchérit : « On leur donne un espoir, mais peut-être un faux espoir, dit Fleur Almar. Ces enfants ont été maltraités tout au long de la procédure pénale. Nous ne voulions pas continuer dans cette voie. »« Outreau a pollué toutes les autres affaires »Certains craignent également que le procès ne réactive la suspicion à l’égard de la parole des mineurs, l’un des principaux legs de l’affaire d’Outreau. « Tous les enfants ont été reconnus comme victimes, pourtant on a fait comme si c’étaient de sales petits menteurs, constate Anne Tursz, pédiatre et épidémiologiste à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). L’affaire s’est retournée contre les enfants et a laissé des traces. Alors qu’il est très rare qu’ils racontent n’importe quoi, s’ils sont correctement interrogés. »Pour Martine Brousse, présidente de La voix de l’enfant, « Outreau a pollué toutes les autres affaires et nous redoutons que ce troisième volet génère à nouveau des doutes. Si la parole des victimes avait été recueillie dans de bonnes conditions, par des personnes formées, cela n’aurait sans doute pas donné les mêmes effets. »L’association a depuis participé à la création d’une cinquantaine d’unités d’accueil médico-judiciaires pédiatriques, spécialement conçues pour que les jeunes victimes soient entendues par des équipes pluridisciplinaires. « Nous travaillons à la création d’outils qui aident à la manifestation de la vérité », explique Mme Brousse. Ces associations redoutent qu’avec « Outreau 3 », leur priorité, le repérage des enfants en danger, ne repasse au second plan. Elles rappellent que, selon l’Inserm, deux enfants meurent par jour de maltraitance, en général de leurs parents.Gaëlle Dupontjournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.05.2015 à 11h57 • Mis à jour le22.05.2015 à 17h52 | Frédéric Cazenave Une étude publiée jeudi 21 mai permet de constater l’augmentation de la taxe d’habitation et de la taxe foncière au cours des dix dernières années dans l’ensemble des communes de France.Voir notre infographie :Comment les taxes d’habitation et taxes foncières ont augmenté depuis dix ansContrairement à la taxe foncière, qui est due par les seuls propriétaires, la taxe d’habitation doit être acquittée par toute personne occupant un logement : les propriétaires (résidences principales mais également secondaires), les locataires et même les occupants à titre gratuit.Elle s’applique à tous les locaux meublés servant d’habitation (maisons, appartements) et leurs dépendances (chambres de service, garages…). Toutefois, certaines communes peuvent exonérer les chambres d’hôtes, meublés de tourisme et gîtes ruraux, si ces derniers sont situés en zones de revitalisation rurale.20,8 milliards d’eurosEn 2014, 29,1 millions de Français ont payé la taxe d’habitation, ce qui a permis de faire entrer 20,8 milliards d’euros dans les caisses de l’Etat.Calculer cette taxe d’habitation n’est pas une mince affaire. Les collectivités locales fixent un taux qui s’applique à la valeur locative du logement. Cette valeur est censée représenter le loyer annuel théorique que pourrait rapporter le bien s’il était loué dans les conditions normales du marché. Mais cette valeur est complètement dépassée, la dernière campagne d’évaluation des valeurs locatives remontant à… 1970.Le casse-tête de la valeur locativeTous les logements ont été classés dans une catégorie en fonction de leur aspect allant de « nettement somptueux » à « aspect délabré ». A chaque catégorie correspond un tarif au m² qui fait référence aux loyers pratiqués en janvier 1970. Ce tarif n’a été actualisé qu’une seule fois en 1980. Depuis, il est revalorisé chaque année au niveau national par la loi de finances.Ce tarif est appliqué à la « surface pondérée » de votre logement, surface qui est censée tenir compte de son état et de sa situation mais aussi de ses « éléments de confort ». C’est la raison pour laquelle certains logements sociaux construits dans les années 1960 et dotés de tous les éléments de confort de l’époque (vide-ordures, baignoire, chauffage central…) affichent une valeur locative plus élevée que certains appartements anciens situés en centre-ville qui n’avaient pas encore été rénovés dans les années 1970…Le gouvernement a donc engagé une réforme des valeurs locatives. Cette révision est expérimentée dans cinq départements tests : Charente-Maritime, le Nord, l’Orne, Paris et le Val-de-Marne, selon un arrêté publié en décembre 2014.Les prix de l’immobilier et des loyers ayant flambé depuis trente ans, il faut évidement s’attendre à une forte hausse des valeurs locatives. Mais la loi prévoit que cette réforme doit s’opérer à « produit constant ». Les collectivités pourraient donc devoir baisser leur taux pour atténuer la hausse.Lire aussi : Impôts locaux : la révision des valeurs locatives sur les railsDes abattements possiblesS’il s’agit de votre résidence principale, cette valeur locative peut ensuite être diminuée par le biais de différents abattements. Mais attention, le taux de ces abattements dépend de chaque collectivité et s’applique sur la valeur locative moyenne des logements de votre commune, et non sur le vôtre.Lire le décryptage : Taxe d'habitation : quels abattements possible ?Une fois obtenue cette valeur locative nette, s’appliquent les taux d’imposition votés par les collectivités pour obtenir le montant de la taxe.Des cas d’exonérationCertains foyers peuvent être exonérés de taxe d’habitation. Les bénéficiaires de l’Allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) ou de l’Allocation supplémentaire d’invalidité (ASI) le sont automatiquement, d’autres cas sont aussi possibles à condition de respecter de nombreuses conditions.Lire le décryptage : Taxe d'habitation : qui la paie, qui en est exonéréUne majoration possible pour les résidences secondairesA la suite d’une disposition de la loi de finances rectificative pour 2014, 1 151 communes situées en « zones tendues » sont libres de majorer jusqu’à 20 % la taxe d’habitation sur les résidences secondaires. Il s’agit des communes où la taxe sur les logements vacants s’applique.Si des villes comme Sète (Hérault), La Baule (Loire-Atlantique) et La Rochelle (Charente-Maritime) ont décidé de ne rien faire, d’autres ont choisi d’appliquer cette surtaxe payable dès décembre 2015. C’est le cas de Paris et Toulouse, ou encore de communes touristiques de taille moyenne.Lire le décryptage : Comment les taxes d’habitation et taxes foncières ont augmenté depuis dix ans Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Chambraud Les principaux cultes existant en France ont décidé de s’unir pour être audibles dans la préparation de la conférence de Paris sur les changements climatiques (COP21), qui se tiendra du 30 novembre au 11 décembre. François Hollande recevra le 1er juillet à l’Elysée les représentants des catholiques, des protestants, des orthodoxes, des musulmans, des juifs et des bouddhistes, qui, depuis 2010, se rencontrent tous les mois dans le cadre de l’informelle Conférence des responsables de culte en France (CRCF). Observant un jeûne ce jour-là, ils remettront au président de la République un texte commun interreligieux, un « plaidoyer » selon le terme utilisé par François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France, qui assure la présidence tournante de la CRCF.Quel sera le contenu de ce texte ? Pour commencer à y travailler, la CRCF a organisé, jeudi 21 mai, au Sénat, à Paris, un colloque qui réunissait des représentants de ces six confessions. Ils y avaient convié Nicolas Hulot. L’envoyé spécial du président de la République pour la protection de la planète pouvait d’ailleurs se considérer comme pas tout à fait étranger à cette initiative. En février 2014, devant la crainte d’un « échec » de la conférence de Paris par manque de volonté des politiques, Nicolas Hulot avait appelé dans Le Monde les autorités religieuses à « provoquer un sursaut de conscience face à la crise climatique actuelle ».Pour contribuer à cette mobilisation, le militant écologiste s’est rendu trois fois au Vatican, a tenté de convaincre le pape d’aller au symbolique Mont-Saint-Michel lors d’un voyage en France initialement envisagé en 2015, et a aussi rencontré le patriarche de Constantinople Bartholomée.« La crise climatique est l’ultime injustice »Jeudi 21, Nicolas Hulot a exhorté les représentants français des religions à apporter une « dimension verticale » à la « profonde crise de civilisation » née du changement climatique. « L’âme du monde est malade, a-t-il affirmé. Vous avez des voix qui passent au-dessus du bruit de fond de la société. La crise climatique est l’ultime injustice. Elle affecte prioritairement les personnes en situation de vulnérabilité. Elle fait le lit de toutes les radicalisations et de tous les intégrismes. Pour la première fois dans l’Histoire, il y a un enjeu qui vaut pour toutes les sociétés, pour toutes les cultures. »Les délégués des six confessions ont fait un constat partagé sur la profondeur de la crise et l’urgence d’y répondre. « Nous sommes dans une période favorable pour nous ressaisir et ne pas sombrer dans le catastrophisme. Un autre avenir est possible », a assuré Jean-Luc Brunin, l’évêque du Havre et président du conseil famille et société à la Conférence des évêques de France. Même si ces différentes familles spirituelles ne peuvent se prévaloir d’avoir été des précurseurs sur la question du changement climatique, les confessions chrétiennes travaillent le sujet depuis plusieurs mois, chacune de son côté.Lire aussi :Une encyclique sur « l’écologie humaine » attendue en juinLes représentants des trois grandes religions révélées ont rappelé ce qui, dans les textes sur lesquels elles reposent, fonde leurs conceptions des rapports entre l’homme et la nature, notamment dans les récits de la Création. Certains ont estimé que les religions avaient peut-être laissé le champ libre à une interprétation qui oppose l’homme et son environnement et qu’il y avait place pour un travail théologique. « Une anthropologie humaine à repenser », a résumé Mgr Brunin.« Savoir rassembler »Après des mois marqués par les répercussions des attentats de janvier à Paris et les interrogations autour du djihadisme, les participants à cette initiative ont aussi apprécié de pouvoir se retrouver autour d’un sujet moins explosif. « Il faut saisir l’occasion de débats qui rapprochent dans notre société, observe Joël Mergui, président du Consistoire central. Dans une situation de crise, il est indispensable de savoir rassembler. » Anouar Kbibech, président du Rassemblement des musulmans de France, qui prendra la présidence du Conseil français du culte musulman le 30 juin, a exprimé son « bonheur » de ne pas être une fois de plus interrogé sur « des repas halal dans les cantines, le voile ou la longueur des jupes », sujets de controverses récurrentes.En filigrane de cette initiative commune, les représentants des différentes confessions voient tout l’intérêt qu’ils peuvent avoir à se saisir d’un sujet comme le changement climatique, au moment où le contenu du principe de laïcité fait l’objet de polémiques incessantes. Pas religieux au sens strict, pas aussi clivant que les questions de bioéthique ou de pratiques sexuelles, il concerne par nature toutes les familles spirituelles. Aussi leur participation au débat public est-elle sans doute moins sujette à controverse.Sur le climat, a affirmé François Clavairoly, « les cultes ne se positionnent nullement en surplomb de la société comme des donneurs de leçon. Mais ils ne sont pas timides au point de s’effacer et ils collaborent avec les forces vives du pays ». « Inclure les religions dans la réflexion collective, c’est la plus belle laïcité », a affirmé le grand rabbin de France, Haïm Korsia.Lire aussi :Aux Etats-Unis, les paroisses veulent convertir les climatosceptiquesCécile ChambraudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Nunès C'était un engagement de début de mandat de François Hollande : répondre au déficit de logements sociaux étudiants en France, donner un coup de fouet à la construction. En somme, mettre fin à l’un des cauchemars de la vie étudiante qui consiste à se trouver un toit à bon prix. Lycéens et étudiants ont jusqu'au 31 mai pour effectuer sur Internet leur demande pour la rentrée de septembre. Tous ne seront pas satisfaits.Lire également : Logements étudiants, les constructions promises tardentLes offres de logements étudiants sont en effet disparates sur le territoire et souvent inférieures aux besoins. Le rapport de gestion du réseau des œuvres universitaires et scolaires de 2014 rappelle que le déficit de logements sociaux étudiants est estimé, dès 2004, à 50 000 unités. Les académies cancres pointées par le document : Paris, Créteil, Lille et Lyon, où le nombre de places manquantes est le plus criant. Dix ans plus tard, les mauvais élèves sont toujours les mêmes, selon le rapport annuel sur le réseau des œuvres universitaires et scolaires de la Cour des comptes. Dans ces académies, « le nombre de places manquantes dépasse encore les 40 % du parc existant ».Tension dans les académies de Créteil et LilleSur le marché du logement social étudiant, la tension demeure dans les académies de Créteil (5 186 places) et Lille (1 070) comme le révèle un bilan de la construction de logements sociaux étudiants réalisé par le Centre national des œuvres universitaires et scolaires (Cnous) que Le Monde s’est procuré. Pendant l’année 2014, des deux académies, dont le déficit de places est estimé supérieur à 3 000 depuis le rapport sur le logement étudiant du député UMP Jean-Paul Anciaux, aucune n’a reçu de place supplémentaire.Le Crous lillois projette toutefois de rattraper partiellement son retard avec la promesse de livrer plus de 1 500 places en 2016 et 2017; Créteil en prévoit moins de 800 entre 2014 et 2017. Un objectif qui, s’il est réalisé, demeure largement insuffisant pour rattraper le retard cumulé. Des Crous de taille comparable comme Toulouse et Nantes ont construit depuis une décennie trois à quatre fois plus de logements sociaux étudiants que Lille, et sont en mesure de proposer environ le double de places que Créteil.Paris sous tensionL’académie de Lyon-Saint Etienne a construit 788 places nouvelles depuis 2004. Soit environ un tiers des besoins identifiés à l’époque par le député Anciaux. La capitale figure également parmi les académies sous tensions. « En 2013, le Crous de Paris disposait d'une offre de logement proche de celle du Crous de Rouen, qui accueille six fois moins d'étudiants », souligne la Cour des comptes. La difficulté à trouver du foncier disponible dans la capitale explique partiellement cette situation.Parmi les cancres figure Rennes, dont le nombre de places manquantes se situe entre 20 et 40 % de l'immobilier social existant. Parmi les premiers de la classe des académies, dont le parc de logements étudiants suscite peu ou pas de tensions, figurent Limoges, Orléans-Tours, Besançon, Nancy-Metz et Strasbourg. Le Crous de Montpellier est également dans le peloton de tête avec la réalisation de 2 404 places entre 2004 et 2013, et les besoins en logements sociaux de ses étudiants comblés. Lire également : Etudiants : comment se loger sans se ruinerEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 21.05.2015 à 19h26 • Mis à jour le21.05.2015 à 21h19 L'essentielBernard Tapie a perçu 405 millions d'euros pour un préjudice dont il s'estimait victime dans un litige concernant la vente d'Adidas en 1993.La justice avait annulé cet arbitrage en février, s'interrogeant sur les relations entre un de avocats de M. Tapie et un des trois juges arbitres.Dans la foulée, cinq personnes, dont M. Tapie, sont mise en examen pour « escroquerie en bande organisée ». Déjà poursuivi pour « escroquerie en bande organisée » dans l’affaire Tapie, Stéphane Richard, patron d’Orange, a de nouveau été mis en examen, jeudi 21 mai, cette fois, pour le chef de « complicité de détournement de fonds publics par une personne privée », cette dernière étant Bernard Tapie lui-même.M. Richard est impliqué dans l’affaire en raison des fonctions qu’il exerçait avant de prendre la tête d’Orange : il était directeur de cabinet de Christine Lagarde, alors ministre de l’économie, actuellement directrice générale du FMI. Cette dernière avait accepté le recours à un arbitrage privé pour régler le contentieux opposant Bernard Tapie et le Crédit lyonnais. Le premier estimait avoir été lésé par la banque lors de la vente d’Adidas en 1993.En guise de réaction, Orange a assuré qu'il n'y avait « aucun élément nouveau, mais seulement une autre qualification juridique » dans cette nouvelle mise en examen. Selon Jean-Bernard Orsini, directeur de la presse et des médias de l'opérateur, « cette procédure n'interfère pas avec la capacité de Stéphane Richard à diriger le groupe ». Lire le décryptage : Tapie-Adidas-Crédit lyonnais, une longue saga judiciaireUne signature préimpriméeA l’issue de cet arbitrage, M. Tapie avait vu son préjudice reconnu et avait perçu, à ce titre, la somme de 405 millions d’euros. En février, la justice avait finalement annulé la procédure, l’estimant biaisée en raison des liens existant entre l’un des juges et l’avocat de M. Tapie.Le PDG d’Orange a toujours réfuté avoir eu un rôle déterminant dans le choix de préférer un procédure d’arbitrage privé. Les juges le soupçonnent, eux, d'avoir dissimulé à sa ministre des notes de l'Agence des participations de l'Etat (APE) déconseillant le recours à l'arbitrage, ce qu'il conteste fermement. Autre grief, l'utilisation de la signature préimprimée de la ministre, la « griffe», sur une lettre du 23 octobre 2007 donnant des instructions sur l'arbitrage. Il conteste ce reproche, affirmant ne rien avoir caché à sa ministre.Sa nouvelle mise en cause est la conséquence directe de l’annulation de l’arbitrage, mais aussi de la nouvelle accusation pesant sur M. Tapie lui-même. Depuis le début du mois, il n’est plus uniquement mis en cause pour « escroquerie en bande organisée », mais aussi pour « détournement de fonds publics », auquel le patron d’Orange est désormais soupçonné d’avoir participé. De fait, Jean-François Rocchi et Bernard Scemama, présidents à l'époque des faits du CDR et de l'EPFR, les entités chargées de solder l'héritage du Crédit lyonnais, se sont aussi vu notifier cette mise en examen supplémentaire comme complices. Gaëlle Picut (Propos recueillis par) L'arrêt du 6 mai 2015 de la Cour de Cassation signe-t-il la fin du règne de l’arbitraire dans les hausses de salaires? Sylvain Niel, avocat conseil en droit social, directeur associé chez Fidal , analyse les conséquences de cette décision.L'affaire jugée concerne une entreprise de fabrication de matériel médical qui a refusé d'augmenter l'un de ses ingénieurs qui travaillait dans un service dont les performances étaient jugées décevantes, alors que d'autres cadres avaient bénéficié d'une augmentation salariale.La Cour a estimé qu'il ne suffit plus de dire qu'un collaborateur appartient à un service qui a eu des résultats insuffisants, mais il faut également prouver en quoi les résultats ont été mauvais.« L’absence d'augmentation individuelle de salaire d’un cadre, par rapport aux autres augmentés, doit être justifiée par l'existence d'éléments objectifs justifiant cette différence de rémunération » indique l'avocat en droit social.« L'arrêt de la cour de cassation va donc obliger les employeurs à s'interroger sur quels critères objectifs sont calculées les augmentations individuelles et à expliquer sur quoi ils sont fondées » explique-t-il.« Il n'y a pas de définition précise [de l’élément objectif], reconnaît M. Niel. Il faut plutôt le définir par différence à une décision discrétionnaire, arbitraire ».Cette décision de la Cour de cassation soulève deux principales interrogations. Pour être transparentes, les décisions d'augmentation individuelle doivent pouvoir reposer sur des éléments chiffrés (par exemple, le chiffre d'affaires, la marge, l'augmentation de la productivité, la progression du bénéfice, etc.). « Cet élément objectif chiffré doit-il être appliqué de la même façon à tous les collaborateurs ou doit-il varier au sein d'une même catégorie professionnelle ? » soulève Sylvain Niel.Deuxième question posée, celle de l’objectivité des critères d'évaluation annuelle. « En plus des négociations salariales annuelles obligatoires, les DRH vont peut être être amenés à négocier avec les partenaires sociaux sur les éléments objectifs d'évaluation, surtout si la grille d'évaluation repose à la fois sur des critères objectifs tels que l'animation d'une équipe, la qualité du travail, la prise d'initiative et sur des facteurs subjectifs tel que le courage ».Cette décision va plus loin que le principe d'égalité de traitement que l'on peut résumer par «A travail égal, salaire égal ». Elle introduit la notion d’« à qualité de travail égale, augmentation de salaire égale ».Gaëlle Picut (Propos recueillis par)Journaliste au Monde Julien Lemaignen Toucher plus de 6 000 euros par mois d’allocation-chômage, c’est peut-être un peu trop, a suggéré François Rebsamen, jeudi 21 mai. Interrogé sur RMC et BFM-TV, le ministre du travail a laissé ouverte la possibilité de baisser le plafond de l’indemnisation des chômeurs, y voyant un des moyens de ne « pas laisser dériver » l’assurance chômage.La « protection élevée des hauts revenus, des cadres », est « assez unique au monde », a souligné M. Rebsamen, ajoutant que « ce serait mieux de se rapprocher, sûrement, de la moyenne européenne ». D’après l’Unédic, 880 personnes percevaient l’allocation maximale fin 2013, soit 6 273 euros net mensuels. Ils représentaient 0,02 % des bénéficiaires et 0,23 % des dépenses d’allocation, pour un montant de 66,2 millions d’euros.Dans son rapport Eclairages de novembre 2014, l’Unédic n’évoque pas le nombre d’indemnisés atteignant le plafond mais seulement ceux dont l’enveloppe dépasse les 4 000 euros. Selon les calculs du Monde, ils étaient alors – hors intermittents – 17 560, touchant en moyenne 5 200 euros par mois. Si l’on extrapole ce chiffre sur un an, cela représente un coût d’1,1 milliard d’euros. Dans l’hypothèse, par exemple, où le plafond serait ramené de 6 000 à 4 000 euros, cette somme serait réduite à 843 millions d’euros, soit une économie annuelle de 257 millions.Un débat récurrentLa question de l’abaissement du plafond revient régulièrement dans le débat public. En 2011, Bruno Le Maire, à l’époque chargé du projet présidentiel de l’UMP, avait critiqué un « dispositif d’indemnisation parmi les plus généreux du monde, en particulier pour les cadres à haut salaire ».Laurent Berger, devenu entre-temps le leader de la CFDT, avait alors pris appui sur la modestie de l’économie escomptée pour lui répondre que « l’indemnisation des cadres, c’est un non-sujet, une non-source d’économies et c’est démago », comme l’avait mentionné Le Point. Laurence Parisot, alors présidente du Medef, avait aussi fait remarquer qu’un abaissement du plafond d’indemnisation des cadres devait s’accompagner d’une baisse de leurs cotisations à l’assurance chômage, « sinon ce serait tout à fait injuste ». Ce cas de figure rendrait beaucoup moins évident le bénéfice de l’opération pour les finances publiques.En 2013, cependant, la Cour des comptes était revenue à la charge dans un rapport. « Dans les autres pays européens, le niveau de l’indemnisation est souvent beaucoup plus strictement plafonné », observait-elle déjà. Mais que voudrait dire, comme le suggère M. Rebsamen, se « rapprocher » de la moyenne européenne ? D’après l’Unédic, le montant de l’allocation de chômage est plafonné à 2 800 euros en Norvège, 2 500 en Allemagne, 2 400 au Danemark, 1 600 en Belgique et en Suède. La moyenne de douze pays européens, y compris la France, donne un résultat de 2 614 euros. Loin, très loin de la générosité hexagonale.Pression de BruxellesLe ministre du travail a pris la parole dans un contexte de durcissement des conditions faites aux chômeurs, même s’il a annoncé, la veille, une aide de 300 euros mensuels pour près de 40 000 chômeurs attendant leur retraite. Le 13 mai, dans sa recommandation sur le programme de réforme français, la Commission européenne a fait part de ses doutes quant à la « durabilité » du modèle d’indemnisation. Elle appelle la France à « revoir » l’indemnisation des salariés aux plus hauts revenus, mais aussi les critères d’éligibilité et la dégressivité dans le temps des allocations. « On a un système qui est protecteur. En étant protecteur, il peut être plus lent à réagir à la reprise d’emploi », a déclaré M. Rebsamen, comme en écho, jeudi sur RMC.Dans le même temps, Pôle emploi a annoncé la mise en place un nouveau dispositif de contrôle des chômeurs pour s’assurer qu’ils cherchent bien un emploi. Il s’agit de les empêcher de « s’enkyster dans le chômage de longue durée » selon le gouvernement, mais l’association de chômeurs AC! y voit plutôt une « répression à l’encontre de victimes du système ».Julien LemaignenJournaliste au Monde Matthieu Suc Lors de la présentation jeudi 21 mai de son rapport d’activité pour l’année 2014, l’Inspection générale de la police (IGPN) a observé un recours « de plus en plus fréquent » aux armes non létales de la part des policiers.Concrètement, les agents ont utilisé à 567 reprises le pistolet à impulsion électrique, plus connu sous le nom de Taser. Dans 20 % des cas, il suffit de pointer le faisceau laser de visée sur le corps de l’individu ciblé pour mettre fin à la menace, sans avoir besoin de tirer.« Cette arme est très intéressante à distance, résume Marie-France Moneger-Guyomarc’h, la patronne de l’IGPN. Elle a un effet dissuasif. Son bilan est positif, nous recommandons de la garder dans la panoplie des policiers. »« Obsolète »En revanche, le Flash-Ball n’a pas les faveurs de l’IGPN. Trop « obsolète », selon la police des polices qui souligne que cette arme, à courte portée de tir, a été mise en service en 1995 et a provoqué parfois de graves blessures. L’IGPN milite pour des armes défensives à longue distance, aujourd’hui beaucoup plus précises.Concernant les armes létales, sur 2014, le rapport de l’IGPN recense 228 usages du Sig Sauer, le pistolet de dotation des policiers. Pour la moitié des tirs comptabilisés, ce sont des véhicules qui ont été pris pour cible, principalement lorsque des personnes en infraction tentaient de prendre la fuite en fonçant sur les policiers qui cherchaient à les interpeller. Plus insolite : un quart des 228 tirs visait des animaux. « Des chiens enragés, des nouveaux animaux de compagnie comme les singes, mais aussi des sangliers ou des renards qui viennent en ville… », précise Mme Moneger-Guyomarc’h.Lire aussi :Selon l’IGPN, la « maison » police se porte bienMatthieu SucJournaliste au Monde 21.05.2015 à 17h03 • Mis à jour le21.05.2015 à 17h27 | Matthieu Suc La police se porte bien, en dépit des affaires qui l’ont éclaboussée ces derniers mois. C’est, en tout cas, le message que Marie-France Moneger-Guyomarc’h, la patronne de l’Inspection générale de la police (IGPN), la police des polices, a voulu faire passer en présentant jeudi 21 mai le rapport d’activité de son service pour l’année 2014.Pourtant, du viol d’une touriste canadienne dont sont accusés des hommes de la brigade de recherches et d’intervention (BRI) au vol de 52 kg de cocaïne, d’une valeur marchande de deux millions d’euros, au 36, quai des Orfèvres, en passant par la mise en examen du patron du 36, Bernard Petit, et de son chef de cabinet, Richard Atlan, suspectés de « violation de secret de l’instruction », la place Beauvau a connu, depuis un an, son lot de révélations.Lire aussi :Les petits trafics de « Picsou » et du « Tatoué », de la brigade des stupsLire aussi :Le 36, quai des Orfèvres sous le choc« Effectivement, il y a eu plusieurs affaires qui ont fait du bruit dans la maison, a concédé la directrice de l’IGPN. Mais je n’ai pas le sentiment que la maison aille plus mal. Simplement, le curseur de ce qui est admissible a diminué. Il n’y a plus rien sous le tapis. C’est une volonté du ministre de l’intérieur de laisser l’IGPN faire ses enquêtes en toute transparence sans interférence. »« La police a des vulnérabilités »Si les cas de corruption de fonctionnaires de police ont augmenté de 15 % par rapport en 2013, cela ne veut pas dire que la police est plus corrompue qu’avant, souligne la patronne de l’IGPN. Celle-ci aime à répéter que « quand on cherche, on trouve plus que quand on ne cherche pas ». Pour l’essentiel, il s’agit de consultation de fichiers pour le compte de tiers ou de contraventions que l’on fait sauter, « des cas relativement peu graves ». En matière de stupéfiants, Mme Moneger-Guyomarc’h reconnaît que « la police a des vulnérabilités ». « Les policiers ne sont pas à l’abri. Les quantités de stupéfiants saisies augmentent, la tentation avec… », résume-t-elle.Lire aussi :Un nouveau scandale éclabousse la police nationaleDe manière générale, l’IGPN reçoit entre trois et dix signalements par jour pour des fautes présumées de policiers. Avec des pics durant le printemps et l’automne « lors des périodes où se multiplient de grandes manifestations à Paris », explique Mme Moneger-Guyomarc’h, les manifestants et parfois les riverains se plaignant souvent de la façon dont est assuré le maintien de l’ordre. L’IGPN souligne toutefois que ces signalements demeurent relativement faibles au regard des 2,5 millions d’interventions policières par an sur l’ensemble du territoire.En 2014 – par rapport à 2013 – il y a eu une augmentation de quelque 3 % des saisines de l’IGPN par la justice. Pour près de la moitié, des affaires de « violences volontaires », le reste se partageant entre affaires de vols, faux en écriture ou corruption. La moitié de ces enquêtes a fait l’objet d’un classement.Du côté des enquêtes administratives sur les « manquements » de fonctionnaires, sur injonction du ministre de l’Intérieur ou des hiérarques policiers, l’IGPN enregistre une baisse de 13 % du nombre des sanctions. Mais, c’est un effet purement mécanique, prévient Mme Moneger-Guyomarc’h. Fin 2014 avaient lieu les élections professionnelles et durant cette période, les commissions paritaires et les conseils de discipline n’étaient pas réunis. Ils ont été reportés en 2015.Matthieu SucJournaliste au Monde Elodie Chermann Fin 2009, la quasi totalité de la génération née en 1942 était partie à la retraite. Ce qui a permis à la la direction de la recherche du ministère du travail (Drees) de reconstituer leurs fins de carrières et de chiffrer la hausse des situations de chômage à l'approche de l'âge légal d'ouverture des droits à la retraite, publiée lundi 18 mai dans Etudes & Résultats, Drees n°917.La part des personnes principalement au chômage passe de 3 % des hommes et des femmes à 50 ans, à 14 % des hommes et 12 % des femmes à l'âge de 59 ans. Auxquels s'ajoutent ceux qui ont renoncé à chercher un emploi. « Entre 50 et 59 ans, 21 % à 24 % des hommes, et 32 % à 37 % des femmes sont absents du marché du travail » note la Drees, qui précise qu'ils ne sont pas encore en retraite, ni en préretraite, ni au chômage.A 50 ans, près d'une femme sur quatre avait définitivement quitté le marché du travail souligne la Drees. A 60 ans, ce sont 59% des hommes et 49% des femmes de cette génération qui avaient cessé toute activité professionnelle.Décalage probable pour la génération suivante« On constate d’importantes disparités entre les deux sexes », note l’économiste Annie Jolivet, chercheuse au Centre d’études de l’emploi, spécialisée dans l’emploi des seniors. « Moins présentes sur le marché du travail entre 50 et 65 ans, les femmes de cette génération sont nombreuses à avoir attendu l’âge automatique du taux plein, c’est-à-dire 65 ans, pour liquider leurs droits [à la retraite]. » 28,5% sont passées directement de l’emploi à la retraite, d’autres ont alterné les périodes d’emploi, d’absence, de maladie et d’inactivité.« Plus on approche l’âge légal d’ouverture des droits, plus le risque d’être confronté au chômage est important », souligne ainsi Annie Jolivet.Cette augmentation va vraisemblablement se poursuivre sur les générations suivantes mais avec un décalage probable de l’âge où ça se produit à 60-62 ans.Attention cependant aux extrapolations hasardeuses. « Si cette étude donne une image assez précise des comportements de départ à la retraite pour la génération 1942, elle ne saurait en aucun cas présager des évolutions à venir », insiste l’économiste. « Les assurés nés en 1942 ont en effet été concernés par la réforme des retraites de 1993 mais pas par toutes les suivantes : 2003, 2007, 2010, 2014 », explique-t-elle.« Ils n’ont donc pas subi les allongements successifs de durée de cotisation, ni le relèvement de l’âge de la dispense de recherche d’emploi en 2009, ni les modifications des règles de mise à la retraite. » Difficile dans ces conditions d’anticiper les vagues de départ chez les générations plus jeunes. « Cette radiographie par génération donne des points de repère synthétiques mais ne prend pas en compte l’évolution des comportements déjà constatée dans les statistiques annuelles. »Elodie Chermann Eric Nunès Ceci n'est pas un slogan : lycéens, le bac 2015 peut vous rapporter gros ! Outre un laissez-passer vers l'enseignement supérieur, la collante peut être l’occasion de recevoir une somme oscillant entre quelques dizaines et plusieurs milliers d'euros. Deux conditions toutefois pour un jack-pot post bac : avoir une mention très bien – ou parfois bien – et passer son bac dans une commune ou un département dont les élus ont à cœur de récompenser leurs meilleurs lycéens. On notera que l’année du bac est souvent celle où ces mêmes jeunes reçoivent un papier également précieux : une carte d'électeur. Voici un tour de France des collectivités territoriales généreuses avec leurs bacheliers méritants, que nous vous invitons à enrichir en fin d’article.Commençons par le Sud, entre mer et montagne : dans les Alpes-Maritimes il fait bon passer son bac. En effet, le conseil départemental, présidé par l'UMP Eric Ciotti, accordera à nouveau en 2015 une prime de 200 euros aux bacheliers maralpins qui décrocheront la mention très bien.Double gratificationCeux qui habitent à Nice pourront presque doubler cette somme, puisque Christian Estrosi, maire UMP de la ville, leur accordera en effet 150 euros. Attention, le même avantage ne sera toutefois pas accordé aux résidents de la métropole niçoise, pourtant également présidée par cet ancien ministre de Nicolas Sarkozy.Ses largesses apparaissent moins spectaculaires que celles de sa presque voisine : Cannes. Depuis 2011, c'est 6 000 euros d'argent public que l'ancien maire UMP de la ville, Bernard Brochand, accordait à chacun de ses bacheliers les mieux notés. Son successeur l’an dernier, David Lisnard ( également UMP), a modifié sensiblement le système, en plafonnant l’enveloppe globale allouée sur une année à 30 000 euros. C'est un jury qui accordera une prime comprise entre 1 000 et 6 000 euros, répartie sur deux années, à condition que ces lycéens poursuivent des études supérieures. Selon quels critères le jury fixera-t-il les sommes allouées aux heureux bacheliers ? Le projet de délibération de la ville de Cannes ne le précise pas.Inégalités entre les territoiresL'Indre a offert, l'an dernier, 450 euros à 106 bacheliers qui ont décroché une mention très bien, et 250 euros à 211 autres ayant obtenu une mention bien. Une prime que le département envisage de renouveler l’an prochain. En Ile-de-France, le département des Yvelines, présidé par l'UMP Pierre Bédier, promet pour sa part 2 000 euros aux titulaires d’une mention très bien dont « les familles sont non imposables ».Hors de l'Hexagone, ce sont les départements de Guadeloupe et de Corse du Sud qui font preuve de largesses. Le département d'outre-mer, présidé par la socialiste Josette Claire Loncertin, accordera cette année encore 4 000 euros aux lycées qui décrocheront une mention très bien. Quant aux lycéens de Corse du Sud, en 2014, ils ont été 97 à toucher 1 000 euros, invités à une réception pour recevoir cette bourse et un petit cadeau en prime (des enceintes WiFi) d'une valeur de 100 euros. Le dispositif est relancé pour le bac 2015, mais le choix du cadeau n'est pas encore arrêté.Valoriser le diplômeCôté communes, une dizaine de jeunes vésuliens (habitants de Vesoul, Haute-Saône ) qui ont décroché la mention très bien en 2014 ont également reçu 1 000 euros de la mairie. L'opération est reconduite en 2015. Idem à Villemomble en Seine-Saint-Denis, où 300 euros seront distribués à chaque bachelier gratifié d'une mention très bien et 150 aux titulaires d'une mention bien.Delle, petite commune du Jura, tient également à récompenser, à la hauteur de ses moyens, ses lycéens prometteurs. Les bacheliers qui obtiennent une mention se voient offrir un bon d'achat de 50 euros. La remise fait l'objet d'une cérémonie à la mairie où sont invités les proches et la famille. « L'idée est de valoriser le diplôme et l'effort fourni », souligne Sandrine Larcher, adjointe au maire chargée de l'éducation.Enfin, il existe une commune où il n'est pas nécessaire d'avoir une mention ni même le bac pour faire l'objet des petites attentions du maire. À Massy ( Val-d'Oise), dirigée depuis vingt ans par l'UDI Vincent Delahaye, la mairie récompense tous ceux qui obtiennent un diplôme, quel qu’il soit : bac, BEP, CAP... Les jeunes concernés reçoivent un chèque culture de 20 euros et des réductions ou des places gratuites pour les équipements sportifs et culturels de la ville. Une opération séduction dont la mairie dit ne pas connaître le prix. Mairies, départements, banques, mutuelles... Entreprises et collectivités récompensent parfois généreusement les lycéens qui ont obtenu une mention très bien ou bien. Merci de nous signaler les bons plans dont vous avez connaissance dans notre appel à témoignages.  Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.05.2015 à 17h20 • Mis à jour le26.05.2015 à 17h40 Mercredi 27 mai, Journée nationale de la Résistance, quatre de ses figures majeures entrent au Panthéon : Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette et Jean Zay. L'occasion de tester vos connaissances sur l'un des monuments les plus connus de Paris.  26.05.2015 à 11h41 • Mis à jour le26.05.2015 à 18h18 | Franck Johannès L’officier de sécurité a jeté un œil dans le rétro. La petite Fiat noire était toujours là. Elle les suivait depuis déjà un moment, et le type au volant prenait des photos. Il était très tôt, ce matin frais du 15 octobre 2014, à Paris, il faisait à peu près noir, ça ne devait pas donner grand-chose. Boulevard de l’Hôpital, le policier a dit à son collègue de relever le numéro et s’est brusquement rangé sur le côté. La Fiat est passée, ils l’ont doublée, elle n’a pas insisté. Les deux agents ont rendu compte : ils sont chargés de la sécurité de deux journalistes du Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, qui reçoivent leur lot régulier de menaces de mort, et que le ministère de l’intérieur a placé sous protection. L’homme à l’appareil photo a été identifié. Il s’appelle Sébastien Valente. C’est le photographe qu’a choisi Nicolas Sarkozy pour sa campagne présidentielle.Lire : Sarkozy s'offre un paparazziLes ennuis ont commencé pour les deux journalistes le 8 mars 2014 exactement, lorsqu’ils ont révélé que l’ancien chef de l’Etat et son avocat avaient été placés sur écoute dans l’enquête sur un financement libyen. Le Journal du dimanche publie huit jours plus tard un fac-similé de l’agenda privé de François Hollande, qui fait état d’un rendez-vous avec les deux enquêteurs le 7 mars au soir – preuve supposée qu’ils s’informent directement auprès du pouvoir. Outre qu’il n’est pas d’usage de dévoiler les rendez-vous des confrères, la coïncidence tombe à plat : Le Monde du 8 mars est paru, comme toujours, la veille, et était déjà en kiosque au moment de l’entretien, consacré au livre que les journalistes entendent publier sur le quinquennat.La rumeur court bientôt que ce seraient les deux journalistes eux-mêmes qui auraient prévenu Nicolas Sarkozy des écoutes, par le biais de son avocat – sans qu’on saisisse bien le pourquoi de cette fantaisie. Les retombées, en revanche, sont concrètes : Gérard Davet et Fabrice Lhomme reçoivent des menaces de mort, de petits cercueils avec les noms et dates de naissance de leurs femmes et de leurs enfants, ou des balles envoyées par la poste. Au point qu’en septembre 2014, le ministère de l’intérieur les place entre les mains du service de la protection (SDLP). Les journalistes doivent tant bien que mal se faire déposer dans des endroits discrets pour ne pas « griller » leurs sources.François Hollande en maillot de bainLa pression monte d’un cran le 14 octobre 2014, avec le tweet d’Yves de Kerdrel, le directeur de Valeurs actuelles : Dans le prochain numéro de @Valeurs revoilà le cabinet noir contre #Sarkozy avec ses deux valets : les pseudo journalistes Davet et Lhomme.— ydekerdrel (@Yves de Kerdrel ن)require(["twitter/widgets"]);Le propos résume assez bien la pensée de proches de Nicolas Sarkozy et vaut au vicomte de Kerdrel d’être renvoyé devant le tribunal pour « injure publique ». Le 15 octobre, de bonne heure, Fabrice Lhomme vient au journal à pied, Gérard Davet est pris en charge dans la voiture des officiers de sécurité : les deux hommes ont rendez-vous « avec une très bonne source » sur les affaires Sarkozy. C’est ce jour-là que Sébastien Valente le suivait avec sa Fiat noire.Il ne s’en cache d’ailleurs pas. « J’ai essayé de faire une photo de M. Davet, a expliqué le photographe aux policiers, le but était de faire une photo avec ses officiers de sécurité. Je pensais que cette photo allait intéresser des magazines. C’est mon métier de faire des photos d’actualité (...) Mes tentatives de faire des photos de MM. Davet et Lhomme [se] sont arrêtées là. » Il n’est pas certain qu’une photo des journalistes avec les policiers se serait vendue bien cher. Une photo de leur source, si.Sébastien Valente, 34 ans, joue d’ordinaire dans une autre cour. La photo volée de François Hollande et de Julie Gayet à l’Elysée aurait transité, selon Le Canard enchaîné, par l’agence E-presse, dirigée par sa compagne ; il dément aussi avoir photographié François Hollande en maillot de bain et pas à son avantage. C’est, enfin, un proche de Carla Bruni, et le photographe officiel de Nicolas Sarkozy pour sa campagne de 2017 ; il avait joliment photographié le couple au cap Nègre en 2013.« Pseudo-affaires »Le 16 octobre, donc, Valeurs actuelles publie un article non signé qui donne les rendez-vous des deux journalistes à l’Elysée, à la chancellerie et au pôle national financier, « lieu en théorie impénétrable », assure l’hebdomadaire, alors que le parquet a même un correspondant détaché pour répondre à la presse. Une chose est sûre, « les révélations sur des pseudo-affaires » de la droite « ne peuvent avoir été conduites qu’avec l’aide de juges qui, cherchant à nuire au retour de Nicolas Sarkozy, sont prêts à violer impunément la loi », assure le magazine. Les rédactions de quatorze médias condamnent les méthodes « indignes » du journal.Le photographe opérait-il pour Valeurs actuelles ? « Je n’ai jamais travaillé avec ce journal », répond-ilSébastien Valente opérait-il pour Valeurs actuelles ? « Je n’ai jamais travaillé avec ce journal », répond le photographe. Yves de Kerdrel dit lui aussi ne pas le connaître, et assure devant la police n’avoir « eu recours à aucun moyen délictueux, filature, photographie pour obtenir ces informations » – l’hebdomadaire était d’ailleurs déjà imprimé quand le photographe a pris Gérard Davet en filature.Pour qui travaillait Valente ? Il n’est pas le seul à surveiller les journalistes. De retour de Montpellier, Fabrice Lhomme a été pris en chasse le 26 janvier sur le périphérique par quatre hommes et sauvé ce jour-là par le SDLP. En octobre 2014, un agent d’un centre d’impôt a été surpris à consulter les dossiers fiscaux des deux journalistes, une expertise a démontré qu’il était aussi l’auteur de certaines des menaces. Reste à savoir pour le compte de qui. Gérard Davet et Fabrice Lhomme ont porté plainte le 21 octobre 2014, au lendemain de la parution de Valeurs actuelles, pour « atteinte à l’intimité de la vie privée et violation des correspondances ». Le parquet, qui bute sur les dénégations du photographe et du patron du magazine, a classé l’affaire, faute d’user de méthodes plus intrusives. Savoir qui employait Sébastien Valente conduirait nécessairement à violer le secret des sources du photographe…Franck JohannèsFranck JohannèsSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.05.2015 à 09h50 • Mis à jour le26.05.2015 à 10h13 Deuxième semaine pour le troisième procès Outreau. L’audience doit être marquée mardi 26 mai par le témoignage en visioconférence de Thierry Delay, depuis la prison où il est incarcéré. L’homme a été condamné en 2004 à vingt ans de réclusion pour les viols de ses quatre fils, lors du premier procès d’Outreau à Saint-Omer (Pas-de-Calais).Lire les explications :Pourquoi s’ouvre un troisième procès OutreauL’un des enfants, Dimitri Delay, qui s’est porté partie civile, devait également être entendu mardi, dans la matinée, devant la cour d’assises des mineurs d’Ille-et-Vilaine où s’est ouvert le procès de Daniel Legrand, il y a une semaine. Mais « il n’est pas en état », selon son avocat cité par la journaliste de France Inter présente à l’audience.#Outreau L'audience va reprendre. Mais Dimitri Delay ne sera pas entendu ce matin comme prévu. "Il n'est pas en état", selon son avocat.— ChPiret (@Charlotte Piret)require(["twitter/widgets"]);Daniel Legrand fait face une troisième fois à la justice pour l’affaire de pédophilie dans laquelle il a été acquitté il y a dix ans, avec douze autres personnes. Car, contrairement à ces derniers et aux quatre condamnés – Thierry Delay et Myriam Badaoui, les parents des enfants victimes et un couple de voisins –, il était mineur au moment d’une partie des faits. Et c’est sur cette période qu’il est jugé à Rennes, son acquittement de 2005 ne portant que sur les faits postérieurs à sa majorité.Lire aussi :Outreau, le procès sans finFiasco judiciaireLors de la première semaine de débats à Rennes, Jonathan Delay a accusé pour la première fois à la barre Daniel Legrand, alors qu’il ne l’avait pas reconnu aux deux précédents procès.Mercredi, c’est la mère des victimes, Myriam Badaoui – dont les révélations changeantes avaient fait basculer l’affaire d’Outreau – qui sera auditionnée. Condamnée à quinze ans de réclusion criminelle pour avoir violé ses enfants, elle a été libérée en 2011 après avoir purgé les deux tiers de sa peine.Myriam Badaoui avait finalement avoué avoir menti en grande partie pendant l’instruction de l’affaire d’Outreau, qui portait au départ sur un réseau pédophile présumé. Sur les 17 personnes mises en examen par le juge Fabrice Burgaud – qui n’a concédé aucun regret lors de son audition par la cour vendredi – treize furent acquittées à l’issue des procès de Saint-Omer en 2004 puis de l’appel à Paris en 2005. Un fiasco judiciaire au terme duquel même le chef de l’Etat, Jacques Chirac, présenta ses excuses aux acquittés, dont certains avaient été détenus pendant près de trois ans.Lire le compte rendu de notre envoyée spéciale :Procès Outreau : les évidences du juge, les doutes du policier 26.05.2015 à 08h13 • Mis à jour le26.05.2015 à 08h22 Le « burn-out » est-il le nouveau mal du siècle ? Près de 12 % de la population active en souffre, selon Jean-Claude Delgènes, directeur du cabinet Technologia, cité par Libération qui consacre sa « une » à « l'effondrement au travail ». Le malaise touche 3,2 millions de personnes en France.Lire : Le burn-out reste mal défini, mal quantifiéAlors que l’Assemblée nationale examine à partir de mardi 26 mai le projet de loi sur le dialogue social du ministre du travail, François Rebsamen, certains élus y voient l'occasion d'évoquer le problème.« De la responsabilité de la gauche »Parmi eux, Benoît Hamon, député PS des Yvelines, porte trois amendements pour la reconnaissance du « burn-out » comme maladie professionnelle. « Il en va de la responsabilité de la gauche d'adapter les protections aux nouvelles menaces », lance-t-il dans Libération.« Reconnaître la cause professionnelle de ce mal, c'est obliger les entreprises à payer pour les dégâts qu'elles engendrent sur la santé des salariés. »Car le mal n'a pas de définition officielle et n'entre pas dans la liste des maladies professionnelles reconnues. Résultat, il faut prouver un lien direct entre le travail et la maladie et « justifier d'une incapacité permanente partielle de plus de 25 % » pour que le « burn-out » soit pris en charge, précise Libération. Une mission compliquée pour des salariés déjà au bord de l'effondrement.Lire aussi l'enquête (édition abonnés) : France Télécom, la mécanique de la chaise vide Luc Cédelle « Crise de gouvernance » ou premier contrecoup du passage en force de la réforme du collège ? Les deux explications s’entremêlent sur la crise ouverte que traverse la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE). Dimanche 24 mai, lors de son 69e congrès à Reims, le rapport d’activité présenté par la direction nationale a été rejeté et l’actuel président, Paul Raoult, n’a pas été réélu comme administrateur.C’est la première fois depuis la fondation de la FCPE en 1947 qu’un président rééligible n’est pas reconduit comme membre du conseil d’administration. Quant au rapport d’activité, il a obtenu 41 % de votes positifs, 48 % de vote contre et 11 % d’abstentions. Pour l’élection des administrateurs, les suffrages des congressistes se répartissaient entre 24 candidats, chaque votant ayant la possibilité d’apporter son suffrage à huit d’entre eux. Paul Raoult n’a obtenu qu’environ 250 voix sur 800 – contre près de 400 à l’administrateur le mieux élu.Principale cause de ce désaveu selon les adversaires de la réforme du collège : le soutien actif apporté au projet par la direction sortante de la FCPE. Une responsable du Syndicat national des enseignements de second degré (SNES) a ironisé sur Twitter : « On comprend mieux pourquoi il fallait publier le décret sur la réforme du collège 2016 aussi vite ! C’est-à-dire avant le congrès de la FCPE ! » Catherine Troendlé, sénatrice du Haut-Rhin et secrétaire nationale de l’UMP chargée de l’éducation, a réagi pour sa part en soulignant « le revers cinglant » essuyé par la direction de la FCPE.« Attention aux raccourcis trop rapides »Paul Raoult, statutairement encore président jusqu’à l’élection d’un successeur dans deux semaines, « dément formellement » cette interprétation. « La question posée au congrès n’était pas du tout celle de la réforme du collège. Cette question avait été posée en interne il y a un an et les principes de l’actuelle réforme largement approuvés. Il s’agit beaucoup plus d’un problème de gouvernance interne et d’une contestation visant à ce propos la direction nationale, dont moi-même. » Paul Raoult rappelle à ce propos que la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a bel et bien été ovationnée lors de son intervention samedi à la tribune du congrès. « Les images sont sur notre site ne trompent pas », ajoute-t-il.« Pour moi, en vingt ans d’implication militante, cette situation est une première », confie Jean-Marie David, membre de la délégation de la FCPE des Hauts-de-Seine. « Attention aux raccourcis trop rapides ! Il y a un désaveu, reconnaît-il, mais la réforme du collège n’est pas seule en cause. » Les motifs d’insatisfaction sont divers. On reproche à Paul Raoult sa manière de communiquer dans les médias et ses positionnements politiques. Entre les deux tours des élections départementales, un communiqué appelant à barrer la route au Front national a surpris les militants. « Là, on est clairement sorti de notre rôle », estime M. David.Reste que les crispations sur le collège sont vives. Si, depuis avril, la fédération a multiplié les marques de soutien à la réforme, certains conseils départementaux ont fait savoir qu’ils ne se reconnaissaient pas – ou plus – dans cette ligne. « Il y a ceux qui le disent, ceux qui l'écrivent... Mais à ma connaissance, on est entre 30 et 50 conseils départementaux hostiles à la réforme telle qu'elle est proposée aujourd'hui », estime Sébastien Léger, président de la FCPE de Seine-Maritime. Quant aux motifs de son inquiétude, ils sont proches de ceux mis en avant par les enseignants grévistes du 19 mai : atteintes aux sections bilangues, à l’enseignement du latin et du grec.Lire aussi :Réforme du collège : les enseignants reprennent en main la contestationLors de son discours devant le congrès, Najat Vallaud-Belkacem s’était placée dans la continuité de Vincent Peillon et de Benoît Hamon, qui avait eu à cœur de choyer la première fédération de parents d’élèves. Citant Jean Zay, elle a souhaité que « l’école [soit] un lieu ou les querelles des hommes ne pénètrent pas ». Et c’est à une véritable standing ovation qu’elle a eu droit à la fin de ses cinquante minutes de discours. Elle venait d’ailleurs de leur confirmer qu’une étude était en cours pour « expertiser le coût » de la reconnaissance du statut de parents d’élèves, l’une de leurs principales revendications depuis de nombreuses années.« La contestation de la direction actuelle a gagné les rangs d’une partie de la majorité »« La contestation en interne sur le collège a existé, mais n’a vraiment pas été virulente, assurait lundi matin un ancien militant, bon connaisseur des arcanes de la fédération de parents d’élèves. Il y a traditionnellement à la FCPE un courant majoritaire plutôt favorable aux réformes et une opposition minoritaire proche de la FSU. Ce qui s’est produit est que la contestation de la direction actuelle a gagné les rangs d’une partie de la majorité. » Certains contestent « la manière dont Paul Raoult a mené la barque », et observent que « dans une fédération où la présidentialisation est très importance, il fallait bien que quelqu’un porte le chapeau ».La FCPE, traversée de divers courants de gauche, mais qui n’a jamais connu de scission depuis sa création en 1947, pourrait-elle imploser ? La question s’était déjà posée en 2013, à la fin du règne – cinq ans – de Jean-Jacques Hazan, le prédécesseur de Paul Raoult. Certains lui reprochaient également son « suivisme » à l’égard du ministère et un soutien affiché à la réforme des rythmes scolaires. En 2013, déjà, des conseils départementaux semblaient vouloir faire sécession, à commencer par celui de Paris.Luc CédelleJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jérôme Porier Encore méconnu, l’usufruit locatif social (ULS) est un dispositif que beaucoup d’épargnants auraient intérêt à examiner à la loupe, tant ses avantages sont nombreux. A condition de se montrer – très – patient, il permet de se constituer un patrimoine immobilier à moindre coût et sans payer d’impôt. Le tout en favorisant la mixité sociale en zone tendue.Ce dispositif confidentiel – 1 500 logements sont vendus annuellement – a été inventé en 2001 par PERL, une société qui détient encore les deux tiers du marché. « Il s’agit d’une niche, mais sa croissance va s’accélérer dans les prochaines années », annonce Laurent Mogno, directeur général de PERL. Le groupe Primonial et PERL se sont associés pour lancer, en décembre 2014, une société civile de placement immobilier (SCPI), baptisée SCPI Patrimmo Croissance, qui exploite le mécanisme de l’ULS.« Ce produit a déjà collecté 20 millions d’euros », annonce Laurent Fléchet, président du directoire de Primonial REIM. Rendue possible par la loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové, cette innovation devrait démocratiser ce dispositif, d’autant que ce produit peut être logé dans un contrat d’assurance-vie. Le prix d’une part n’est que de 487 euros, mais il faut en souscrire au moins dix. Un bémol : comme souvent avec les SCPI, les frais prélevés par la société de gestion sont élevés (11,96 % à la souscription, mais les frais de gestion annuels sont quasiment nuls).Comment fonctionne l’ULS ? L’idée est de décomposer le droit de propriété d’un bien immobilier entre un nu-propriétaire (celui qui possède le bien) et un usufruitier (qui en reçoit la jouissance pour une certaine durée). Un investisseur achète ainsi un logement (neuf ou ancien), en cède la jouissance à un bailleur social pour une longue durée. En échange, l’acheteur obtient une décote sur le prix de marché. Le rabais est d’environ 40 % pour une durée de quinze ans, plus 2 % par année supplémentaire.Le temps du démembrement, l’acquéreur ne touche aucun loyer, mais ce manque à gagner est compensé par le fait qu’il récupère, à l’échéance du contrat, la pleine propriété d’un bien en bon état (le bailleur social s’y engage), qu’il peut utiliser à sa guise. Cerise sur le gâteau : si le contribuable est assujetti à l’ISF, le bien sort de sa base taxable pendant la durée de l’opération. En revanche, il n’est plus possible, depuis 2012, de sortir la dette finançant l’acquisition de cette même assiette.Avoir les reins solidesLorsque l’usufruitier est un bailleur social, les intérêts de l’emprunt contracté pour financer l’acquisition du logement sont déductibles des revenus fonciers. L’opération est, donc, pertinente pour ceux qui perçoivent d’importants loyers. A noter, il existe une version « très sociale » de ce dispositif, qui procure les mêmes avantages. Dans ce cas, le bailleur peut être une association spécialisée dans l’hébergement des personnes en difficulté comme Habitat et Humanisme.Avant de se lancer, l’investisseur doit s’assurer qu’il a les reins assez solides pour rembourser entre 500 et 1 000 euros par mois sans contrepartie, un montant qui correspond au ticket minimum pour un deux-pièces en zone tendue (comme à Levallois, dans les Hauts-de-Seine, ou à Nice, par exemple). « Certains de nos clients provinciaux utilisent ce dispositif pour acheter en région parisienne afin de se procurer un complément de revenus au moment de la retraite », explique Philippe Mottura, directeur des partenariats et du développement externe chez Barclays.L’ULS peut aussi être utilisé pour transmettre un patrimoine immobilier. « Comme un parent peut donner jusqu’à 100 000 euros à son enfant en franchise d’impôt tous les quinze ans, rien ne l’empêche de donner la nue-propriété d’un bien d’une valeur de 100 000 euros. Au moment du remembrement, quinze ans plus tard, l’enfant récupérera un bien d’une valeur de 140 000 à 160 000 euros sans aucune taxe », complète M. Mottura. A noter : si le souscripteur décède au cours de la période de démembrement, ses héritiers ont l’obligation de respecter ses engagements jusqu’à l’échéance prévue.Pendant la durée du démembrement, le logement intègre le parc du bailleur social qui en a acheté l’usufruit. Celui-ci assure la gestion et l’entretien du bien et sélectionne les locataires. « Des plafonds de ressource sont imposés, mais ils sont peu contraignants. Ils correspondent aux trois quarts des ménages en Ile-de-France », dit M. Mottura. A la fin du démembrement, le bail s’éteint. Si le locataire est toujours éligible au logement social, le bailleur social doit lui trouver une solution de relogement. Si ce n’est pas le cas, il peut demander à signer un contrat de bail de droit commun avec le nouveau propriétaire. En outre, si le logement est mis en vente, il bénéficie d’une priorité pour l’acquérir.10 000 nouveaux logements par anPrimonial et PERL, qui se sont associés pour lancer la SCPI Patrimmo Croissance, estiment que cette innovation pourrait permettre de construire annuellement jusqu’à 10 000 logements à louer en zone tendue (Ile-de-France, Côte d’Azur…). Les villes ne respectant pas la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbain, qui les oblige à respecter une proportion de 25 % d’habitat social, sous peine d’amende, ont intérêt à encourager l’essor de l’usufruit locatif social. Les biens ainsi loués sont, en effet, comptabilisés (temporairement) comme des logements sociaux.Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste François Béguin Les associations de riverains du 39, boulevard de La Chapelle, dans le 10e arrondissement de Paris, auront finalement eu gain de cause. La future salle de consommation à moindre risque (SCMR), plus connue sous le nom de « salle de shoot », ne sera pas implantée à cette adresse, mais quelques centaines de mètres plus loin, sur le terrain de l’hôpital Lariboisière. « C’est un dispositif santé, on l’adosse à l’hôpital », annonce au Monde Bernard Jomier, l’adjoint au maire de Paris chargé de la santé, soucieux de « banaliser le dispositif » afin d’en « élargir l’adhésion politique ».« Plus les liens sont forts avec l’hôpital, plus on rassure »A Lariboisière, l’emplacement exact n’est pas encore arrêté. Deux lieux, l’un en « dur », l’autre en Algeco, sont envisagés pour accueillir les 200 m2 de la salle. « On ne fera pas entrer les usagers par la grande porte de l’hôpital, ce sera un accès plus discret », assure d’ores et déjà Bernard Jomier. « Ce sera une entrée séparée qui mènera à une enclave au sein de l’hôpital », abonde Rémi Féraud, le maire PS du 10e arrondissement, pour qui « plus les liens sont forts avec l’hôpital, plus on rassure ». « Le site du 39 a montré des défauts, notamment son enclavement et ses difficultés d’accès », ajoute-t-il, jugeant par ailleurs que l’actuelle présence d’un campement de migrants à proximité crée un « environnement urbain trop dégradé pour pouvoir envisager l’ouverture de la salle ».A l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), on confirme « travailler avec la ville pour pouvoir accueillir ce centre » et on explique que « les discussions portent sur l’emplacement le plus adapté ». Cette décision marque un rapprochement de la capitale avec les choix de Bordeaux et Strasbourg, les deux autres villes pressenties pour expérimenter cette structure qui doit permettre de réduire les risques d’infection, de contamination (VIH, hépatite C) et d’overdose des toxicomanes les plus précaires. Les deux villes ont fait connaître leur volonté d’associer leur future salle d’injection à une structure hospitalière.Expérimentation pendant six ansA l’intérieur de ces espaces, les toxicomanes ne pourront pas être poursuivis pour « usage illicite et détention illicite de stupéfiants » lorsque la quantité de drogue détenue sera limitée au « seul usage personnel ». Le personnel médical et paramédical qui supervisera le fonctionnement de ces structures bénéficiera également d’une immunité.L’association Gaïa Paris, structure de prévention et de soins en toxicomanie chargée du projet, a régulièrement mis en avant les réticences des usagers à fréquenter les structures hospitalières. « Cela pourrait avoir du sens d’être proche de l’hôpital, mais en étant complètement indépendant », avait déclaré à L’Obs au mois d’avril Céline de Beaulieu, la coordinatrice de l’association. La solution retenue devrait donc lui convenir.Reste la question de la date d’ouverture de la salle. Le projet de loi santé autorisant l’expérimentation de ces salles d’injection pendant six ans a été voté à l’Assemblée nationale en avril mais ne sera débattu au Sénat qu’en septembre et en octobre. Un calendrier qui complique la mise en route de la salle avant début 2016.François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jérémie Lamothe Avoir le choix de sa monnaie pour payer son boulanger, son pharmacien ou son plombier. Privilégier, selon le territoire, l’eusko, la Pêche ou la Bou’Sol à l’euro pour faire ses courses. Utopique au premier abord, cette liberté de choisir sa monnaie devient réalité grâce à l’émergence progressive des monnaies locales complémentaires.Inexistantes il y a encore cinq ans, une trentaine de monnaies locales cohabitent aujourd’hui en France et autant sont à l’étude. Les acteurs de ces projets alternatifs se réunissent du 22 au 24 mai au Pays basque, à l’occasion des rencontres du réseau des Monnaies locales complémentaires (MLC).Pour le philosophe Patrick Viveret, fervent défenseur de ces monnaies citoyennes, ces monnaies locales sont « un réaffirmement du territoire. Les monnaies locales servent l’économie réelle avec une valeur ajoutée sociale et humaine. » Redynamiser l’économie locale est l’objectif principal de ces monnaies alternatives.Pour attirer les citoyens et les entreprises, l’utilisation de ces monnaies se doit d’être simple. Un eusko, une Bou’sol ou un MIEL… équivaut à un euro. Les consommateurs viennent retirer des billets, ou des coupons selon la formule choisie, dans des comptoirs d’échanges agréés et les utilisent ensuite chez les commerçants et artisans partenaires.Complémentaires de l’euroJacques Stern est directeur du Crédit municipal de Nantes. Le 28 avril, la municipalité nantaise a lancé sa monnaie locale, SoNantes, gérée par la banque publique. Pour lui, cette initiative ne vient pas en confrontation avec l’euro : « SoNantes est un outil complémentaire à l’euro pour les échanges locaux. L’euro reste un très bon outil, nous ne comptons pas révolutionner le marché. »Le vice-président du Conseil régional des Pays de la Loire, Jean-Philippe Magnen, a rendu un rapport, le mois dernier, à Carole Delga, la secrétaire d’Etat chargée du commerce, au sujet des monnaies locales. Il préconise leur développement, qui « favorise les circuits courts et l’économie locale ». Pour l’élu écologiste, il s’agit de « monnaies d’échanges et pas de crédit. On ne peut pas les épargner, on doit les remettre dans le circuit économique donc ça profite à tout le monde. »Et pour cause, certaines monnaies locales sont dites fondantes. Après les avoir retirées, les consommateurs doivent les utiliser dans les mois qui suivent, sous peine de voir leurs billets perdre de la valeur. C’est le cas en Gironde du MIEL (monnaie d’intérêt économique locale), lancé en janvier 2013. « L’argent perd deux centimes tous les six mois, explique Philippe Labansat, bénévole de l’association chargée du MIEL. L’objectif, grâce à ce système de fonte, est de faciliter la circulation de la monnaie, de créer de l’activité et de ne pas mettre l’argent dans un tiroir. »Déclic après la crise financière de 2008Ces monnaies alternatives ont connu un réel essor après le krach financier de 2008. « Désormais on vit dans une crise structurelle, analyse l’élu écologiste Jean-Philippe Magnen. Et la monnaie centrale ralentit le rythme de circulation de monnaie. » Une critique de l’euro partagée par le philosophe Patrick Viveret : « Le problème de l’euro réside dans la façon dont il a été institué et dont il s’est développé. Les gens y étaient favorables au départ mais ils ont eu droit à une monnaie au caractère spéculatif affirmé, causant de fortes régressions sociales. »Ancrées dans un territoire, les monnaies ont également pour fonction de remettre en avant l’identité de ces régions. C’est notamment le cas de l’eusko, au Pays basque. Cette monnaie a entre autres été lancée… pour promouvoir la langue basque. « Les gens ne parlent plus assez basque ici, on veut donc la réimpulser par la monnaie », souligne Dante Edme-Sanjurjo, coprésident d’Euska Moneta. L’eusko, lancé en janvier 2013, est aujourd’hui une des plus importantes monnaies locales en France avec 550 entreprises partenaires et plus de 370 000 euskos en circulation. Des monnaies locales qui favorisent la fraude fiscale ?La vitalité des monnaies locales suscitent toutefois une pointe de scepticisme chez certains. Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) préconise plus de contrôles, dans un rapport rendu le 15 avril. « Aujourd’hui, les monnaies locales échappent à toutes formes d’impôt, ou de cotisations sociales, regrette le rapporteur du CESE, Pierre-Antoine Gailly. La plupart ne sont pas déclarées par les entreprises. Ce n’est pas une fraude parce que ça reste à petite échelle mais elles doivent rester dans les clous de la fiscalité. »« Les monnaies locales sont des monnaies convertibles donc récupérables et remboursables en euro, il n’y a pas de création monétaire », se défend Jean-Philippe Magnen.Pour sécuriser les développements des monnaies alternatives, le législateur est intervenu dans la loi du 31 juillet 2014 relative à l’économie sociale et solidaire, qui reconnaît dans son article 16 les monnaies locales complémentaires comme moyen de paiement.Des monnaies 2.0Autre moyen de rassurer de nouveaux utilisateurs, l’émergence des monnaies locales 2.0. Les achats ne se font pas en billets ou en coupons mais avec une carte numérique, par SMS ou Internet. C’est le choix de Nantes avec sa monnaie SoNantes, précise Jacques Stern, directeur du Crédit municipal de Nantes : « La monnaie papier génère des coûts supplémentaires et il y a le risque de trafic, de fausse monnaie. » Un virage numérique que prendra bientôt l’eusko, au Pays basque, annonce Dante Edme-Sanjurjo : « C’est le gros chantier actuel. Ça permettra d’obtenir un système sérieux, sécurisé. Certaines entreprises sont d’accord pour se lancer avec nous, mais seulement quand on aura adopté le système numérique. »Mais pour Pierre-Antoine Gailly, du CESE, avant de se lancer dans ce processus, les monnaies doivent avoir les reins solides : « Les monnaies numériques ne posent aucun problème mais les logiciels qui sont utilisés doivent être connus et les personnes qui les utilisent également. C’est plus carré mais derrière, il faut des moyens matériels plus costauds. »A l’avenir, des citoyens pourront même régler des services publics. Ce sera le cas à Nantes, précise Jacques Stern : « Bientôt les Nantais pourront payer les musées, les activités culturelles, les spectacles en SoNantes. Viendront ensuite les parkings, puis les transports en commun. »Si les collectivités locales, comme Boulogne-sur-Mer, avec la Bou’Sol, ou Toulouse, avec la Sol-Violette, s’investissent dans les monnaies locales, il faut tout de même faire attention à ne pas dénaturer ces projets, prévient le philosophe Patrick Viveret : « Ça montre que ce mouvement prend de l’importance et que ce ne sont pas des utopiques. Mais il ne faut pas réinventer les baronnies locales. L’articulation entre monnaie et citoyenneté doit rester importante. »Jérémie LamotheJournaliste au Monde Simon Piel Le Quai d’Orsay a redouté l’incident diplomatique. Un prince saoudien en goguette dans la capitale qui se fait détrousser de plusieurs centaines de milliers de dollars en espèces, de montres de luxe et de bijoux de grande valeur, alors qu’il se rend paisiblement à l’aéroport du Bourget, voilà qui fait désordre. D’autant plus que l’Arabie saoudite apparaît de plus en plus comme un partenaire privilégié de la France.Neuf mois après le braquage, le 17 août 2014, porte de la Chapelle à proximité de l’entrée de l’autoroute A1, d’un convoi de berlines de luxe affrété par la société Alizé Limousine pour le prince Abdel Aziz Ben Fahd, les policiers ont interpellé douze personnes. Un treizième est en fuite. Six d’entre eux ont été mis en examen pour vol avec arme en bande organisée et association de malfaiteurs et ont été placés en détention.En plein jour, l’équipe de braqueurs, cagoulés, armés et… bien renseignés, avait immobilisé l’une des Mercedes du convoi comme une vulgaire diligence avant de saisir leur butin, puis de prendre la fuite à bord de grosses BMW. Tous ont nié leur participation, sauf un – 35 ans, 14 condamnations inscrites au casier judiciaire.« Connus des services de police »L’équipe de braqueurs était composée d’amis de Pontoise et de Saint-Ouen-l’Aumône et de complices rencontrés en prison, à la maison d’arrêt de Nanterre, notamment. Tous étaient « connus des services de police » pour des escroqueries, des braquages ou du trafic de stupéfiants. Des informations, dont les enquêteurs pensent qu’elles pourraient avoir été fournies par un ancien salarié de la société de location de limousines, sont venues concrétiser leur envie d’argent facile.Le crime aurait été presque parfait si la police judiciaire de Versailles n’avait pas mis en place une surveillance des membres de cette équipe depuis un petit moment. Elle les avait ainsi observés opérer des repérages à l’Hôtel George-V, à Paris, où résidait le prince, ainsi qu’à l’endroit où les véhicules ayant servi au braquage ont été incendiés. Sans comprendre ce qui se tramait.Neuf mois plus tard, le butin a été écoulé. Lors des perquisitions, 40 000 euros en liquide ont été retrouvés chez l’un des mis en cause. Le prince, lui, n’a pas perdu le sommeil. Après le braquage, il est parti à Ibiza faire la fête et n’a pas jugé utile de porter plainte, à la différence de trois membres du convoi, parmi lesquels un attaché du protocole de l’ambassade d’Arabie saoudite. L’incident diplomatique s’est envolé avec le jet princier.Simon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jérémie Lamothe Dans le cadre de l’examen de loi sur la transition énergétique, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité, jeudi 21 mai, trois amendements qui interdisent à la grande distribution de jeter leurs invendus. Les moyennes et grandes surfaces, à partir de 400 m², devront désormais passer des conventions avec les associations afin de faciliter les dons alimentaires.Une obligation légale qui vient consolider un système qui existe déjà, rappelle Jacques Bailet, président de la Fédération française des banques alimentaires : « Cet amendement renforce la solidarité qui était déjà présente entre distributeurs et associations. Nous travaillons avec près de 2 000 grandes surfaces, c’est notre principal contributeur. » Ainsi sur les 100 000 tonnes de denrées alimentaires que distribuent chaque année les Banques alimentaires, 35 % viennent des grandes surfaces. « Et il y a eu une progression de 10 % entre 2013 et 2014 », précise Jacques Bailet.Le vote des députés est également une très bonne nouvelle pour l’association Le Chaînon manquant, qui fait le lien entre la grande distribution et les associations alimentaires. Pour son délégué général, Julien Meimon, « ce vote contribue à mettre l’accent sur la lutte contre le gaspillage alimentaire. Ça va permettre d’amplifier et de dynamiser un système qui existe déjà ».Une obligation défavorable aux petites surfacesMais si l’unanimité a été trouvée dans l’Hémicycle et chez les associations alimentaires, la grande distribution ne s’associe pas à ce consensus général. Pour Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), ces amendements « viennent rajouter de nouvelles contraintes et de la paperasse supplémentaire ». « Nous comptons 4 500 magasins qui ont déjà des partenariats avec les associations alimentaires, poursuit M. Creyssel. Ces amendements viennent compliquer un système qui marche. »Du côté de la Croix-Rouge, on reconnaît que « le système de conventions entre les associations et la grande distribution existe déjà ». Mais pour Patrice Dalem, directeur de l’action sociale chez l’association humanitaire, le vote des députés permet « une prise de conscience de la part de ceux qui n’étaient pas dans cette démarche. C’est une dynamique vertueuse qui est mise en place. »Mais le délégué général de la FCD n’en démord pas. Ce dernier se soucie particulièrement des plus petites surfaces : « On sait bien que dans les grandes surfaces ça se passe bien, mais pour les plus petites, celles qui font entre 400 et 1 000 m², ça sera plus compliqué de respecter ces obligations. Elles se situent souvent en centre-ville, elles ont peu de produits qui peuvent être donnés et elles n’ont pas forcément d’entrepôt de stockage. »Voir notre infographie : Chaque année, 1,3 milliard de tonnes de nourriture gaspilléesLes associations demandent des moyensCes nouvelles obligations vont également demander une logistique accrue aux associations alimentaires. Ces dernières vont devoir s’adapter pour faire face à l’explosion des dons. C’est le cas des Banques alimentaires, prévient Jacques Bailet : « Il va falloir assurer des moyens humains et matériels pour gérer ces nouveaux dons. Il faut que les associations bénéficient de moyens complémentaires de la part des collectivités locales, des mécènes et des enseignes de la grande distribution. » Les associations mettent notamment en avant la déduction fiscale de 60 % dont bénéficient les grandes surfaces après chaque don. Pour M. Bailet, « il paraît normal qu’une partie de cette déduction fiscale soit recyclée vers les associations, pour nous permettre de nous équiper en biens logistiques ». Si le président des Banques alimentaires souligne le bon comportement de Carrefour, « qui nous a déjà livré près de 200 camions frigorifiques », il met en garde les autres groupes qui ne voudront pas apporter une aide financière aux associations : « Nous mettrons les autres enseignes en face de leurs responsabilités. »Mais pour le délégué général de la FCD : « On aide déjà beaucoup les associations. Des fondations ont été créées par les grands groupes pour financer des camionnettes, des entrepôts… On ne peut pas à la fois donner et financer le système. » Pour lui, c’est désormais à « l’Etat et aux collectivités locales de prendre leurs responsabilités ». Jérémie LamotheJournaliste au Monde Benoît Floc'h Le sort de la fameuse « pantoufle » de Polytechnique est réglé. Samedi 23 mai, le gouvernement a publié au Journal officiel le décret qui réforme ce régime, contre l’avis du Conseil d’Etat. La pantoufle est la somme – plus de 40 000 euros – que les élèves qui ne travaillent pas dix ans pour l’Etat en sortant de l’école militaire d’ingénieurs doivent rembourser à l’école.La Cour des comptes dénonce le problème depuis trois ans, Polytechnique demande à l’Etat de le régler depuis cinq ans. Mais cela fait quinze ans qu’il est identifié. En effet, depuis la dernière réforme du dispositif, en l’an 2000, plus aucun polytechnicien n’est tenu de s’acquitter de la pantoufle, hormis ceux, très peu nombreux, qui choisissent de devenir fonctionnaire mais ne le restent pas dix ans. « Un polytechnicien menant carrière dans des institutions bancaires américaines est exonéré de remboursement, à la différence d’un ingénieur des Ponts travaillant dans une direction régionale de l’Etat », s’agace le député UMP de Haute-Marne François Cornut-Gentille, auteur d’un récent rapport sur l’école.Lire aussi : Polytechnique : l'Etat accusé de négligenceDans son principe, établi par Polytechnique dès 2010, la réforme rétablit donc la règle d’avant 2000 : tout polytechnicien ne travaillant pas dix ans pour l’Etat remboursera sa scolarité. Pour l’école, c’est une question d’éthique, d’image et d’argent : le manque à gagner serait de l’ordre de 5 millions d’euros par an. Pourtant, le 23 février, le Conseil d’Etat avait rejeté le projet de décret présenté à l’automne par le gouvernement. Mais l’avis du Conseil d’Etat est consultatif, et le ministère de la défense plaide pour l’adoption du texte en dépit des critiques de l’institution du Palais-Royal.« Notre texte est solide juridiquement »Le ministère de la défense considère en effet que la légalité de son projet, lu et relu par de nombreux services juridiques de l’Etat, est solide. Le Conseil d’Etat pense le contraire. Dans certains cas, estime-t-il, l’égalité entre polytechniciens n’est pas garantie. Ce serait notamment le cas de celui qui choisirait de devenir fonctionnaire, démissionnerait avant dix ans puis servirait dans le secteur public comme contractuel, vis-à-vis de l’un de ses camarades qui serait d’entrée de jeu contractuel. De fait, les deux feraient carrière dans le public, mais l’un devrait rembourser la pantoufle quand l’autre en serait exonéré.La décision du Conseil d’Etat « n’a pas manqué de surprendre toutes les administrations », écrivait le président de l’école, Jacques Biot, dans un courrier adressé au député Cornut-Gentille le 6 mars. « Notre texte est solide juridiquement », assure de son côté au Monde son directeur général, Yves Demay. Une troisième source interne à l’école considère qu’« il s’agit d’arguties juridiques destinées à empêcher le texte de sortir. Le cas évoqué par le Conseil d’Etat concernerait peut-être un cas sur 5 000 en dix ans ! Officiellement, le Conseil souhaite que l’école élabore un décret par corps de l’Etat, soit une dizaine de textes nouveaux. Cela prendrait un temps fou… En réalité, le texte est pris en otage par quelques personnes du Conseil d’Etat qui cherchent à obtenir autre chose du gouvernement. »En tout cas, déplore M. Cornut-Gentille, « la crise de la pantoufle est emblématique des fragilités de l’école, de la faiblesse de la tutelle et des lenteurs de l’X à se réformer. Elle justifie à elle seule les questions que j’ai posées dans mon rapport sur la mission de Polytechnique. Si celle-ci était parfaitement claire, il n’y aurait pas de problème de pantoufle. » C’est tout l’objet de la mission confiée fin 2014 au conseiller maître honoraire à la Cour des Comptes Bernard Attali.En attendant, contrairement à ce qui était prévu, la réforme ne s’appliquera pas aux X entrés à l’école en 2014 : l’Etat y a renoncé. Ce sont donc les X 2015 qui seront les premiers concernés. L’école ne percevra les premières potentielles « pantoufles » qu’en… 2025.Benoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Manon Rescan Bien sûr, il y a la pluie. Bien sûr, ce sont les vacances. Pas de quoi consoler pour autant les responsables syndicaux en tête du cortège parisien du 1er Mai, vendredi, au moment d’atteindre la place de la Nation. « Cinq mille », lance Luc Berille, secrétaire général de l’UNSA, en guise d’estimation de la mobilisation.A sa droite, Philippe Martinez, dont c’était le baptême à la tête de la CGT, est visiblement moins avide de parier sur les chiffres. « On m’a dit qu’il y avait soixante-dix mille personnes ce matin » dans les autres défilés en France, esquive-t-il. Même le Parti communiste luttait pour écouler son muguet dans la dernière portion du boulevard Voltaire. Finalement, la CGT estimera que cent dix mille personnes ont défilé dans toute la France, la police soixante-quatorze mille. Soit bien moins qu’en 2014, quand le rapport était deux cent dix mille et quatre-vingt-dix-neuf mille.« On savait que ce serait un jour particulier », reconnaît un représentant de la FSU, qui refuse toutefois d’y voir un échec de la stratégie syndicale. Les principales fédérations nationales se sont une nouvelle fois mobilisées en ordre dispersé cette année, au point que trois rassemblements distincts étaient prévus à Paris.Force ouvrière a déserté le cortège, se contentant d’un rassemblement au mur des Fédérés, au cimetière du Père-Lachaise, pour un traditionnel hommage aux morts de la Commune de Paris en 1871. Pas de marche sous la pluie non plus pour la CFDT, qui avait organisé son festival à destination de la jeunesse à l’Insep.Lire l'analyse :Un 1er Mai syndical en trompe-l’œilMultiples combatsSeuls la CGT, l’UNSA, Solidaires et la FSU se sont donc retrouvés place de la République en milieu d’après midi, sous le mot d’ordre diffus de la lutte pour le progrès social en Europe.Les organisations syndicales françaises faisaient même figure de petites poucettes face à l’ampleur de la mobilisation des Turcs et des Kurdes qui dansaient à 14 heures sur la place de la République. La dispersion des rangs syndicaux aura peut-être rendu cette année un peu plus visibles les multiples combats politiques qui s’expriment aussi, à la même date, dans les rangs du cortège parisien. « C’est ça que j’aime dans le 1er Mai, confie Ginette Lavigne, réalisatrice syndiquée à la CGT Spectacle, un verre du traditionnel mojito du PCF à la main. On voit les étrangers qu’on ne voit jamais autrement, les sans-papiers… » Comme elle, ils sont nombreux, la cinquantaine dépassée, pour qui la question de défiler le 1er Mai ne se pose guère. « Ça me donne du souffle et de l’énergie », confie Fred Thimonier, enseignant dans un collège pour élèves en grande difficulté scolaire dans le 15e arrondissement de Paris. « Et puis c’est une occasion de croiser des copains », dit-il en souriant, resté sur le trottoir pour faire le guet.« Il y a toujours des droits des salariés à défendre  »Devant la banderole des personnalités, un homme aux cheveux blancs fait figure d’intrus. « Je n’ai pas trouvé les gens de mon syndicat », confie ce fonctionnaire territorial, qui souhaite rester anonyme. Lui ne manifeste pas tous les ans, mais en 2015, c’était une évidence, à cause, dit-il, de « ce qu’a fait le gouvernement ces derniers mois ». Il égrène, comme d’autres, la loi Macron, le pacte de responsabilité, une austérité mise en place par un gouvernement que beaucoup peinent à qualifier « de gauche ». « On est là parce qu’il y a toujours des droits des salariés à défendre, poursuit-il en marchant. Les revendications sont les mêmes, mais le rapport de force a changé : on est moins nombreux », regrette-t-il en désignant de la tête la maigreur des rangs des manifestants.Lire l'analyse :Un 1er Mai syndical en trompe-l’œil « Pourtant, le syndicalisme reste un outil au service des travailleurs et utile au quotidien », rappelle Didier Aubé, de SUD-PTT. Dans les rangs des organisations, le sondage publié par Le Figaro la veille, affirmant que 54 % des personnes interrogées jugeaient les syndicats « pas utiles » a beaucoup agacé. « SUD-Culture vient d’aider des femmes de ménage travaillant à la BNF pour le compte d’une société à obtenir des titularisations et du meilleur matériel pour travailler », rappelle, à titre d’exemple, M. Aubé.Lire le décryptage des Décodeurs : A quoi sert un syndicat ?Pourtant, l’identité du cortège de vendredi, très largement constitué de personnes de plus de cinquante ans, souvent fonctionnaires, révèle à elle seule le déficit de représentativité des syndicats. Sur le trottoir, serrés sous un parapluie, Valentin et Margot semblent hésiter à entrer dans les rangs.A 29 et 31 ans, ils sont venus participer à « un moment sympathique, festif et populaire », où « différents combats se rassemblent ». Mais pas question pour eux de rejoindre les rangs d’une organisation. « Je n’ai pas envie d’avoir une étiquette, confie Valentin en tirant sur une cigarette. Je peux m’engager, mais temporairement, sans prendre racine dans un mouvement. » « C’est peut-être générationnel », conclut-il.Manon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.05.2015 à 11h56 • Mis à jour le01.05.2015 à 13h44 Il y a vingt ans, un Marocain de 29 ans, Brahim Bouarram, mourait en marge du défilé du 1er Mai organisé tous les ans par le Front national (FN), précipité dans la Seine du haut du pont du Carroussel par des skinheads venus pour l'occasion de Champagne-Ardenne.Plusieurs hommages lui ont été rendus, ce vendredi 1er mai, et notamment sur le lieu de sa chute dans la Seine en crue, dans le 1er arrondissement de Paris.Au pont du carrousel au rassemblement pour la memoire de Brahim Bouarram. 1995-2015 http://t.co/UZG13amKnM— Pierre Laurent (@plaurent_pcf)require(["twitter/widgets"]);Ce matin, @ElsaDiMeo @sarahproust @mpdelagontrie et @Anne_Hidalgo ont rendu hommage à Brahim Bouarram http://t.co/ZYG2WmXANh— Parti socialiste (@partisocialiste)require(["twitter/widgets"]);L'Association des travailleurs maghrébins de France a également organisé un rassemblement sur le pont du Carroussel à 11 heures car, comme elle l'explique :« C'était il y a vingt ans, mais ça aurait pu être hier. Ça pourrait être aujourd'hui. Ça pourrait être demain, si les idées nauséabondes d'un racisme devenu finalement très ordinaire continuent d'essaimer dans notre République. »Symbole de la lutte contre le racismeLe 1er mai 1995, alors que le défilé du Front national en l'honneur de Jeanne d'Arc se déroulait sur la rive gauche de la Seine au pas de 12 000 supporteurs de Jean-Marie Le Pen – alors président du parti –, un groupe de quatre hommes au cheveu ras et « look skinhead » s'étaient détachés de la masse des militants d'extrême droite pour se diriger vers les quais. Quelques instants plus tard, Brahim Bouarram tombait à l'eau après une courte altercation avec l'un d'entre eux. La Seine étant en crue ce jour-là, et ne sachant pas nager, le jeune Marocain mourait noyé.Les quatre skinheads, venus de Reims par des cars affrêtés pour l'occasion, assuraient ne pas être membres du Front national. Deux d'entre eux avaient pourtant participé à la sécurité de plusieurs meetings du parti. Mickaël Fréminet fut condamné, le 15 mai 1998 à huit ans de prison pour le meurtre de M. Bouarram, tandis que ses trois comparses étaient condamnés à des peines moins lourdes pour non-assistance à personne en danger.Depuis, Brahim Bouarram est devenu un symbole de la lutte contre le racisme. En 2003, Bertrand Delanoë, alors maire de Paris, avait fait ériger une plaque commémorative sur le lieu de sa mort. En 2012, un rassemblement avait également eu lieu en présence de Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche) et Eva Joly (Europe Ecologie-Les Verts) et du fils de Brahim Bouarram.L'hommage de ce vendredi résonne d'un écho particulier dans un contexte de montée du FN dans les urnes, et alors que, comme l'expliquent les associations qui défilent en hommage au Marocain, « le racisme, la xénophobie, l'islamophobie, l'antisémitisme, le rejet de l'autre progressent et se banalisent ». 01.05.2015 à 08h03 • Mis à jour le01.05.2015 à 16h19 Comme chaque année, c'est un défilé en ordre dispersé. La Confédération générale du travail (CGT) conduit vendredi 1er mai des cortèges antiaustérité avec trois autres syndicats – la Fédération syndicale unitaire (FSU), Solidaires et l'Union nationale des syndicats autonomes (UNSA). Vers 15 heures à Paris, plusieurs milliers de personnes ont quitté la place de la République en direction de la Nation.En désaccord avec les mots d'ordre, ni Force ouvrière (FO) ni la Confédération française démocratique du travail (CFDT) ne participent au défilé parisien. Les syndicats qui ont lancé cet appel « unitaire » entendent aussi réaffirmer qu'ils « sont décidés à défendre la démocratie », alors qu'un récent sondage rapporte que moins d'un Français sur deux (45 %) les juge utiles.Suivre les défilés en direct avec nos envoyés spéciaux à ParisTweets de https://twitter.com/sonsperdus/lists/d-fil-s-du-1er-mai!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs");Lire aussi notre analyse : Un 1er Mai syndical en trompe-l’œil Florence Moreau (Bordeaux, correspondance) Certes, il n'a pas de papiers, se dit égyptien d'une trentaine d'années sans que ce pays le reconnaisse comme un de ses ressortissants, a déjà fait l'objet d'une procédure administrative, puis d'un jugement pour séjour irrégulier, et est sous le coup d'une ordonnance de quitter le territoire français depuis 2009. Mais tout cela, les policiers bordelais ne pouvaient pas le savoir, ni même le soupçonner, quand ils ont contrôlé Ahmed A., mardi soir dans le quartier de la gare à Bordeaux.Lire : Contrôles d'identité : la police sévèrement jugéeAgissant dans le cadre de l'article 78-2 du code de procédure pénale, sur réquisition du procureur de la République autorisant des contrôles d'identité « aux fins de recherche et de poursuite d'infractions », « dans les lieux et pour une période de temps déterminés par ce magistrat », ils traquaient notamment ce soir-là les trafics de stupéfiants et la préparation d'actes terroristes.« Contrôlons individu de type nord-africain »Le fait qu'ils découvrent de façon incidente un délit de maintien irrégulier sur le territoire malgré la mise en œuvre d'une mesure d'éloignement, passible d'un an de prison et de 3 750 euros d'amende, n'a fait que les conforter dans la certitude qu'ils avaient la loi pour eux. Quitte à changer de cadre juridique en passant du code de procédure pénale au code de l'entrée et du séjour des étrangers.Ce n'est pas l'avis de l'avocate d'Ahmed A., Me Ophélie Berrier, qui dénonce un délit de faciès et demande l'annulation de la procédure devant le tribunal correctionnel de Bordeaux qui devait juger son client, jeudi, pour être resté en France irrégulièrement.Les policiers l'écrivent presque dans leur procès verbal. « De passage place Pierre-Jacques-Dormoy, contrôlons individu de type nord-africain. » « Il était en bleu de travail, rien ne justifiait ce contrôle au faciès », plaide l'avocate. « Il n'y a pas de flagrant délit de quoi que ce soit, il n'y a pas d'atteinte à l'ordre public à prévenir, et rien ne permet de supputer qu'il peut être l'auteur d'une quelconque infraction. »« Il n'y a pas besoin de suspicion »Les yeux rivés sur le code de procédure pénale, le vice-procureur Thierry Pons n'a pas la même lecture du même article et demande au tribunal d'écarter la nullité. Pour le magistrat, dans les lieux et temps définis par la réquisition, « n'importe qui peut être contrôlé, il n'y a pas besoin de suspicion ». Il cite le code : « Le fait que le contrôle d'identité révèle des infractions autres que celles visées dans les réquisitions du procureur de la République ne constitue pas une cause de nullité des procédures incidentes. »Emmenés par le président Alain Reynal, les juges en ont décidé autrement. « Le prévenu en situation irrégulière a fait l'objet d'un contrôle d'identité dans le cadre de l'article 78.2, posent-ils dans leur jugement. Ce contrôle a été effectué sur la base d'une tenue vestimentaire banale et d'une apparence physique de type nord-africain. Ces vérifications qui ont pour but d'identifier des personnes suspectées de commettre des infractions limitativement énumérées et définies par la réquisition ne peuvent être utilisés pour faire des contrôles discriminatoires. »Le tribunal correctionnel a donc annulé ce contrôle au faciès, « entaché d'irrégularité ainsi que toute la procédure qui a suivi ». Le procès n'a donc pas eu lieu. Ahmed A. a été remis en liberté.Lire aussi : A quoi servent vraiment les contrôles d'identité ?Florence Moreau (Bordeaux, correspondance)Journaliste au Monde 30.04.2015 à 13h00 • Mis à jour le30.04.2015 à 15h34 Apparue dans une vidéo provocante qui faisait le tour de son quartier, une adolescente de 15 ans a mis fin à ses jours mardi 28 avril au soir en se jetant par la fenêtre de son appartement situé à Stains (Seine-Saint-Denis), selon une source policière citée anonymement par l'AFP.La jeune fille a « sauté par la fenêtre de son appartement situé au 4e étage » d'un immeuble d'une cité de cette commune déshéritée de la banlieue parisienne. Ses parents et frères et sœurs, qui étaient présents dans l'appartement, ont entendu un « bruit énorme » et constaté qu'elle gisait sur le sol.« Filmée à son insu » dans une position provocanteSelon la source, l'adolescente « avait des problèmes car elle s'était exhibée devant une caméra ou avait été filmée à son insu » dans une position provocante. La vidéo, postée sur les réseaux sociaux, « avait été vue par de très nombreuses personnes de son quartier et de son entourage ».En outre, elle aurait été « victime de pressions ou chantages devenus insupportables » depuis la diffusion de la vidéo, a précisé la source policière, mettant en garde les adolescents « qui ne sentent pas les dangers des réseaux sociaux ». Son corps a été transporté à l'Institut médico-légal de Paris. L'enquête a été confiée à la sûreté territoriale de Seine-Saint-Denis. 30.04.2015 à 12h17 • Mis à jour le30.04.2015 à 21h00 | Anne-Aël Durand A l'occasion de la journée de la non-violence éducative, le 30 avril, rencontre avec des parents qui cherchent une autre voie pour leurs enfants, entre la fessée et le tout-permissif. « Les craies sont par terre, elles doivent être rangées. Viens, nous allons le faire ensemble. » Fanny prend Loane, 6 ans, par la main, s'accroupit et commence à ramasser les craies de couleur éparpillées sur la terrasse. Sa fille l'imite, accompagnée de Kim, 3 ans. Deux minutes plus tard, les deux petites blondes posent leur seau rempli sur la table et repartent dans le jardin. Une scène banale mais significative pour Fanny Voirol. « Avant, j'aurais dit : ‘Tu ranges ces craies tout de suite', je me serais fâchée, j'aurais crié fort, envoyé Loane dans sa chambre… Là, j'ai eu ce que je voulais dans une atmosphère sereine. »« Quand ma fille a eu 2 ans, elle faisait des crises pour tout : prendre le bain, se brosser les dents, sortir… Je la forçais, je la punissais, persuadée qu'il fallait se faire obéir coûte que coûte. » Cette jeune femme dynamique n'est pas une adepte de la fessée – « J'en ai donné deux ou trois, mais ce n'était pas efficace » – mais face à ce « bras de fer quotidien », elle cherchait une manière de s'y prendre autrement, sans pour autant céder sur ses principes éducatifs.« Habiletés de langage » et règlement sur le frigoFanny Voirol s'inscrit alors à des ateliers de parentalité positive, fondés sur la méthode de Faber-Mazlich, deux auteures qui ont popularisé aux Etats-Unis les travaux du psychologue Haïm Ginott. Les parents y apprennent à comprendre les sentiments et les besoins des enfants, et à formuler leurs exigences sans agressivité ni menaces.Sans trop y croire, la jeune maman se force à adopter ces nouvelles « habiletés de langage » et quelques astuces prodiguées durant le cours, comme l'élaboration de règles de vie, une série de consignes signées par parents et enfants et affichées sur le frigo de son pavillon de Pontault-Combault (Seine-et-Marne). « Au début, je me suis dit : ‘Pourvu que je ne jette pas 150 euros à la poubelle.' Mais je ne regrette pas ! Ça a tout changé. Ma fille est moins tendue et moi aussi. Ça a résolu les trois quarts des problèmes. » Fanny Voirol fréquente aujourd'hui un nouveau groupe, L'Atelier des parents. En alternant exposés, jeux de rôles et démonstrations visuelles, la formatrice, Séverine Cavaillès, aborde les mêmes notions : l'empathie, la nécessité de poser un cadre solide et stable, les alternatives à la punition. « La fessée est une réponse quand on se sent impuissant, dépassé, dont la nocivité pour le cerveau de l'enfant a été prouvée scientifiquement. Mais crier, humilier, ce n'est pas mieux », explique cette mère de quatre adolescents. Son conseil : arrêter de vouloir « faire payer » un enfant désobéissant, mais lui enseigner les conséquences : réparer ses bêtises, présenter ses excuses…“On mise tout sur notre enfant”Depuis deux ans, Séverine Cavaillès anime dans son salon de Saint-Maur-des-Fossés (Seine-et-Marne) des sessions pour de petits groupes de parents déroutés, épuisés, ou anxieux. « Je vois souvent des gens trop laxistes, débordés ou qui basculent dans l'autoritarisme d'un coup… Aujourd'hui, l'enfant est au centre. Comment poser l'autorité ? Comment être légitime ? » Côte à côte sur le canapé en cuir, Ambre Le Tiec et son mari Patrick, parents de Gabriel, 4 ans, transcrivent ses conseils sur leur petit livret d'apprentissage. « Notre premier enfant est venu tard, quand j'avais 45 ans. On mise tout sur lui, on veut être de bons parents pour qu'il se développe sans stress », explique Ambre de sa voix posée.Lire aussi : La fessée a-t-elle une valeur éducative ?Près d'elle, Nada Zriken, mère d'une fille de 7 ans et d'un garçon de 4 ans, partage ses propres expériences. Elle a déjà suivi cette formation et s'apprête à la prodiguer à son tour. Au début, même son mari la « regardait bizarrement » mais il a été bluffé par les résultats. « En France, on est en retard sur ces questions, car les parents se reposent sur l'école, qui est gratuite. Cela parait aberrant d'investir le moindre centime pour l'éducation. »La législation ne suffira pasEn effet, ces ateliers, qui coûtent 20 à 30 euros la séance, « restent encore confidentiels en France, par rapport aux Etats-Unis », estime un autre formateur, Arnaud Doillon, qui affirme que son public est « assez varié, avec environ 20 % d'hommes ». Certains psychologues proposent aussi un coaching parental individuel. C'est ainsi qu'Alexandra Fryda, 33 ans, s'est retrouvée dans le cabinet parisien de Laura Bianquis. « Je l'ai appelée car ma fille de 2 ans pleurait systématiquement quand je la posais à la crèche, c'était très dur, j'ai craqué. Les séances ont levé le blocage, et apportent aussi des moyens vraiment concrets. Avec ma fille, on a fabriqué une ‘boîte à colère' avec un coussin à frapper, des magazines à froisser ou jeter pour exprimer sa frustration… »Les promoteurs de la parentalité positive ou de l'éducation bienveillante notent depuis quelques années un engouement, également notable chez les professionnels de la petite enfance. Avec son ouvrage J'ai tout essayé (JCLattès), publié en 2011 et vendu à plus de 60 000 exemplaires, Isabelle Filliozat a contribué à populariser la parentalité positive et l'éducation bienveillante. « De tout temps, on a entendu que les parents étaient trop laxistes, mais le problème n'est pas là. Les enfants ne sont plus les mêmes qu'hier. Il y a les écrans, l'incertitude financière, le stress des parents, la malbouffe… Il faut comprendre comment les calmer », explique la psychothérapeute.Pour elle, le débat qui s'est ouvert en France sur la fessée peut permettre d'aborder ces questions. « C'est la mission des pouvoirs publics de faire une loi qui protège nos enfants. C'est comme la ceinture de sécurité : le débat a été vif, mais aujourd'hui, personne ne la remet en cause. Mais la législation ne suffira pas. Il faut des ressources pour les parents », détaille Isabelle Filliozat. « Aujourd'hui, les cours, les conférences sont privés, donc réservés à ceux qui peuvent payer ou ont l'idée d'y venir. Si la parentalité 'était une priorité nationale, il y aurait plus de moyens pour tous. »Cinq conseils pour essayer :Comprendre : connaître les besoins de l'enfant, et adopter un point de vue empathique, chercher à entendre la colère, la tristesse ou la frustration de son enfant pour désamorcer les crises.Poser un cadre : définir (à deux) des règles d'éducation adaptées à l'âge de l'enfant, et les formuler clairement. Se rappeler que l'enfant “teste” ce cadre, et pas la personne de ses parentsEtre positif : formuler les règles de manière affirmative plutôt que les interdits (“Marche” plutôt que “Ne cours pas”). Complimenter les bonnes actions plutôt que pointer les erreurs. Parler avec respect.Remplacer les punitions humiliantes ou brutales par des “conséquences” liées à l'action : réparer sa bêtise, s'excuser…Déculpabiliser : accepter qu'on ne sera pas un parent parfait, et cesser, en miroir, d'exiger d'avoir un enfant idéal. Et être patient...Anne-Aël DurandJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.04.2015 à 23h23 • Mis à jour le30.04.2015 à 11h01 | Gilles Paris (Washington, correspondant) Les juristes américains se perdaient en expectatives, mercredi 29 avril, au lendemain des auditions consacrées par la Cour suprême à la question du mariage homosexuel (cas Obergefell v. Hodges). Rédacteur en 2013 d’un l’arrêt important contestant la définition stricte du mariage comme l’union d’un homme et d’une femme votée par le Congrès en 1996, Anthony Kennedy a à plusieurs reprises rejoint la minorité des quatre juges libéraux (au sens anglo-saxon) sur les dossiers relatifs aux discriminations frappant les homosexuels. L’ancien juge de la Cour d’appel fédérale de San Francisco, nommé par le républicain Ronald Reagan en 1988, était ainsi considéré par les associations militant en faveur du mariage gay comme un allié face aux quatre autres juges conservateurs.Lire aussi :Anthony Kennedy, le juge pivot de la Cour suprêmeCes dernières ont donc été d’autant plus prises de court lorsque Anthony Kennedy a semblé mardi écrasé par les responsabilités, exprimant son inconfort à l’idée que neuf juges désignés et non élus remettent en cause une tradition pour laquelle il faut compter en siècles. « Nous vivons avec cette définition [du mariage] depuis des millénaires. Et il est très difficile pour la Cour de dire : Eh bien, nous sommes plus malins », a-t-il assuré. Les juges qui avaient été contraints de s’impliquer dans cette querelle juridique et sociétale à la suite de divergences entre les Cours d’appel fédérales sur la question de la légalisation du mariage homosexuels avaient refusé tout d’abord d’interférer en octobre 2014. Pour une raison évidente compte tenu de la profondeur des divisions internes manifestées par les auditions du 28 avril.« Vous voulez en fait changer cette institution »Le président de la Cour suprême, John Roberts a ainsi porté le fer en rappelant que jusqu’en 2001 aucun Etat dans le monde n’avait jamais défini autrement le mariage que l’union d’un homme et d’une femme. Il a également estimé, face à la juriste défendant le principe de la légalisation, Mary Bonauto, que cette dernière ne cherchait pas, contrairement à ce qu’elle assurait, à faire en sorte que les couples homosexuels « rejoignent une institution ». « Vous voulez en fait changer cette institution », a-t-il assuré.Un point aussitôt contesté par les juges libérales Ruth Bader Ginsburg et Sonia Sotomayor pour lesquelles étendre aux homosexuels les bénéfices du mariage ne retirerait rien aux couples hétérosexuels. Fidèle à elle-même, la juge Bader Ginsburg avait auparavant exécuté à sa manière la notion de tradition défendue par ses pairs conservateurs, le juge Roberts mais aussi Antonin Scalia et Samuel Alito en rappelant que le mariage avait aussi réduit les femmes à un rôle subalterne pendant des siècles, que cette institution avait évolué, fort heureusement de son point de vue, et qu’elle continuerait à la faire, dans une allusion au basculement de la société américaine, en quelques années, sur le sujet.Quête de dignitéComme le juge Kennedy, les juges conservateurs ont insisté sur l’atteinte à la démocratie que constituerait une décision s’imposant à tous prise par des juges. Pour John Roberts, « fermer le débat peut aussi fermer les esprits, et cela peut avoir des conséquences l’acceptation de cette nouvelle institution. Les personnes ne raisonnent pas de la même manière sur un sujet quand ils peuvent avoir l’opportunité de s’exprimer par un vote et quand il est tranché pour eux par des Cours ». « Nous ne vivons pas dans une pure démocratie, a rétorqué Elena Kagan, nous vivons dans une démocratie constitutionnelle » qui a le devoir de protéger les minorités.Les défenseurs de la légalisation du mariage gay ont repris espoir quand le juge Kennedy a exprimé ses doutes lorsque John Bursch, le juriste défendant les quatre États qui demandent que la Cour confirme l’interdiction du mariage homosexuel (Kentucky, Michigan, Ohio, Tennessee), a assuré que la démarche ne visait que le bien-être des enfants. Ils ont été un peu plus rassurés lorsque le juge a également exprimé une grande empathie envers la quête de dignité que traduisait selon lui la démarche des couples homosexuels. Mais les doutes nés des auditions de mardi ne seront vraiment dissipés que par la lecture de l’arrêt que rendra la Cour. Ce dernier est attendu dans les derniers jours du mois de juin.Lire aussi :La Cour suprême étudie la légalité du mariage gay aux Etats-UnisGilles Paris (Washington, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.04.2015 à 17h56 • Mis à jour le30.04.2015 à 16h03 | Elise Vincent Sa voix est nerveuse, son débit pressé, mais Valentin, 27 ans, domicilié à Aix-en- Provence (Bouches-du-Rhône), tente malgré tout de contenir son anxiété et refuse de céder au pessimisme. Voilà cinq jours qu’il essaie désespérément d’obtenir des nouvelles de son petit frère, Dorian, 24 ans, et de Julia, la compagne de celui-ci. Ils participaient à un trek dans la région martyre de Langtang, au Népal, quand le tremblement de terre a frappé le pays, samedi 25 avril. Cinq jours de stress et de recherches acharnées qu’il a décidé de mener essentiellement en s’appuyant sur les réseaux sociaux. « Sur place, je ne servirais à rien », explique-t-il.Lire aussi :Au Népal, les secours peinent à atteindre les villages isolés autour de GorkhaC’était le premier voyage de son frère et de sa compagne dans l’Himalaya. Depuis un an, ils s’étaient installés en Australie et travaillaient dans la restauration pour s’offrir ces vacances qui ont tourné au drame.Dorian et Julia faisaient partie d’un groupe de onze randonneurs. Ils étaient accompagnés d’un guide, d’un aide de camp et de trois porteurs. Le groupe était arrivé vendredi soir dans le village de Ghore Tabel, ravagé mardi par une avalanche, et devait rejoindre en quatre heures le lendemain le village de Langtang, totalement détruit par le séisme. Le tremblement de terre a eu lieu à 11 h 57, heure népalaise, samedi. Valentin espère que son frère était « entre les deux » villages à ce moment-là.Lire aussi :Népal : la recherche des disparus s’organise en ligneSamedi. Lorsqu’il apprend la nouvelle du tremblement de terre, Valentin l’avoue, il ne s’inquiète pas trop dans un premier temps. L’épicentre paraît loin. Il se contente avec les siens d’envoyer à Dorian et Julia un petit message sur Facebook, « histoire de se rassurer ». C’est déjà là, sur Facebook, que le jeune couple avait publié son dernier message en arrivant à l’entrée du parc de Langtang, deux jours avant la catastrophe.Ne voyant aucune réponse arriver, Valentin commence à sérieusement s’inquiéter. Dorian et Julia ne leur ont pas précisé le nom de l’agence avec laquelle ils partaient. Impossible, dès lors, de savoir qui contacter pour remonter jusqu’à eux.Valentin a alors une idée : « Je me suis dit que le meilleur moyen d’avoir le nom de l’agence était de  cracker la boîte mail de mon frère. » Fort d’un gros réseau Twitter, il se met à demander conseil tous azimuts pour savoir comment s’y prendre.Mon frère est au Népal. Je suis toujours sans nouvelles de lui. Je cherche a craker son mail pour des infos sur son Trek. Un expert ici svp?— Valolic_ (@VaLOLic)require(["twitter/widgets"]);On l’oriente vers le siège de Google en Irlande, qui lui répond que cette démarche n’est possible qu’en cas de « catastrophe », comme un « avion perdu » dans le ciel, et qu’il faut l’accord d’un « corps de l’Etat ». « Aussi aberrant que cela puisse paraître, le tremblement de terre ne rentre pas dans la catégorie des catastrophes », s’agace-t-il.Dimanche. Grâce à « l’effet boule de neige » des réseaux sociaux, Valentin finit par trouver le nom de l’agence de trekking de son frère : Trinetra Adventure, une petite société franco-népalaise basée à Katmandou. En l’appelant, il tombe sur les patrons : un couple de Français qui essaie tant que bien mal de prendre les appels depuis un téléphone installé dans la rue. L’agence a été détruite par les secousses et eux-mêmes dorment dehors.Les heures passent. L’agence tient informés comme elle peut les proches des randonneurs. Jusqu’à ce qu’elle apprenne à Valentin que tous les groupes ont pu être localisés, « sauf celui de [son] frère ». Lundi. Nouveau coup dur pour Valentin et ses proches. Depuis samedi, ils appellent régulièrement la cellule de crise du Quai d’Orsay pour prendre des nouvelles. À chaque fois, les informations sont maigres. Mais aux alentours de 13 heures ce lundi, une voix enjouée annonce à Valentin : « C’est bon, ils ont été localisés, ils sont vivants. » « J’étais euphorique », raconte-t-il.Mais la confusion s’installe quand ses proches appellent à leur tour la cellule de crise pour se faire confirmer l’information et obtiennent des réponses beaucoup plus ambiguës. « Finalement, vers 23 heures, on nous a dit “ne vous emballez pas, il ne s’agit pas de sources officielles”… »Mardi. Valentin réussit pour la première fois à joindre l’ambassade de France au Népal. On lui confirme ce qu’il redoutait : non, son frère et son groupe n’ont pas encore été localisés. Autre nouvelle difficile à avaler : « L’ambassade nous a dit qu’il n’y aurait pas d’hélicoptères déployés dans la vallée de Langtang pour faire des recherches ! »Valentin est renvoyé vers la cellule de crise du quai d’Orsay, qui, cette fois, lui propose un suivi plus personnalisé auprès d’une équipe comprenant un médecin. C’est cette équipe qui le tient désormais informé des évolutions de l’enquête. « On se sent un peu plus pris en charge », dit-il.Mercredi. A force d’agitation, notamment auprès d’ONG, Valentin a obtenu que la photo du guide du groupe de son frère – Dile Gurung – soit diffusée sur tous les téléphones satellite des sherpas guides qui étaient dans la région au moment du séisme. Il a aussi fait traduire en anglais et en népalais tous les appels à témoins qu’il a lancés sur les réseaux sociaux.Il a surtout obtenu des compagnies d’assurance de son frère et de sa compagne qu’elles lancent des « recherches privées ». Un hélicoptère devait survoler, mercredi matin, la vallée de Langtang pour essayer d’apercevoir des survivants coincés dans cette zone très touchée par le séisme. Valentin croise les doigts.Les compagnons du frère de ValentinValentin a tenu à ce que son témoignage soit associé à la liste de ceux qu’il connaît qui marchaient avec son frère. Et ce, afin que l’information circule au maximum. Les voici :- Julia Merle (la compagne de Dorian)- Guillaume Dutrève- René Dutrève- Florence Dutrève- Irène DuboulozElise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jérémie Lamothe Avoir le choix de sa monnaie pour payer son boulanger, son pharmacien ou son plombier. Privilégier, selon le territoire, l’eusko, la Pêche ou la Bou’Sol à l’euro pour faire ses courses. Utopique au premier abord, cette liberté de choisir sa monnaie devient réalité grâce à l’émergence progressive des monnaies locales complémentaires.Inexistantes il y a encore cinq ans, une trentaine de monnaies locales cohabitent aujourd’hui en France et autant sont à l’étude. Les acteurs de ces projets alternatifs se réunissent du 22 au 24 mai au Pays basque, à l’occasion des rencontres du réseau des Monnaies locales complémentaires (MLC).Pour le philosophe Patrick Viveret, fervent défenseur de ces monnaies citoyennes, ces monnaies locales sont « un réaffirmement du territoire. Les monnaies locales servent l’économie réelle avec une valeur ajoutée sociale et humaine. » Redynamiser l’économie locale est l’objectif principal de ces monnaies alternatives.Pour attirer les citoyens et les entreprises, l’utilisation de ces monnaies se doit d’être simple. Un eusko, une Bou’sol ou un MIEL… équivaut à un euro. Les consommateurs viennent retirer des billets, ou des coupons selon la formule choisie, dans des comptoirs d’échanges agréés et les utilisent ensuite chez les commerçants et artisans partenaires.Complémentaires de l’euroJacques Stern est directeur du Crédit municipal de Nantes. Le 28 avril, la municipalité nantaise a lancé sa monnaie locale, SoNantes, gérée par la banque publique. Pour lui, cette initiative ne vient pas en confrontation avec l’euro : « SoNantes est un outil complémentaire à l’euro pour les échanges locaux. L’euro reste un très bon outil, nous ne comptons pas révolutionner le marché. »Le vice-président du Conseil régional des Pays de la Loire, Jean-Philippe Magnen, a rendu un rapport, le mois dernier, à Carole Delga, la secrétaire d’Etat chargée du commerce, au sujet des monnaies locales. Il préconise leur développement, qui « favorise les circuits courts et l’économie locale ». Pour l’élu écologiste, il s’agit de « monnaies d’échanges et pas de crédit. On ne peut pas les épargner, on doit les remettre dans le circuit économique donc ça profite à tout le monde. »Et pour cause, certaines monnaies locales sont dites fondantes. Après les avoir retirées, les consommateurs doivent les utiliser dans les mois qui suivent, sous peine de voir leurs billets perdre de la valeur. C’est le cas en Gironde du MIEL (monnaie d’intérêt économique locale), lancé en janvier 2013. « L’argent perd deux centimes tous les six mois, explique Philippe Labansat, bénévole de l’association chargée du MIEL. L’objectif, grâce à ce système de fonte, est de faciliter la circulation de la monnaie, de créer de l’activité et de ne pas mettre l’argent dans un tiroir. »Déclic après la crise financière de 2008Ces monnaies alternatives ont connu un réel essor après le krach financier de 2008. « Désormais on vit dans une crise structurelle, analyse l’élu écologiste Jean-Philippe Magnen. Et la monnaie centrale ralentit le rythme de circulation de monnaie. » Une critique de l’euro partagée par le philosophe Patrick Viveret : « Le problème de l’euro réside dans la façon dont il a été institué et dont il s’est développé. Les gens y étaient favorables au départ mais ils ont eu droit à une monnaie au caractère spéculatif affirmé, causant de fortes régressions sociales. »Ancrées dans un territoire, les monnaies ont également pour fonction de remettre en avant l’identité de ces régions. C’est notamment le cas de l’eusko, au Pays basque. Cette monnaie a entre autres été lancée… pour promouvoir la langue basque. « Les gens ne parlent plus assez basque ici, on veut donc la réimpulser par la monnaie », souligne Dante Edme-Sanjurjo, coprésident d’Euska Moneta. L’eusko, lancé en janvier 2013, est aujourd’hui une des plus importantes monnaies locales en France avec 550 entreprises partenaires et plus de 370 000 euskos en circulation. Des monnaies locales qui favorisent la fraude fiscale ?La vitalité des monnaies locales suscitent toutefois une pointe de scepticisme chez certains. Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) préconise plus de contrôles, dans un rapport rendu le 15 avril. « Aujourd’hui, les monnaies locales échappent à toutes formes d’impôt, ou de cotisations sociales, regrette le rapporteur du CESE, Pierre-Antoine Gailly. La plupart ne sont pas déclarées par les entreprises. Ce n’est pas une fraude parce que ça reste à petite échelle mais elles doivent rester dans les clous de la fiscalité. »« Les monnaies locales sont des monnaies convertibles donc récupérables et remboursables en euro, il n’y a pas de création monétaire », se défend Jean-Philippe Magnen.Pour sécuriser les développements des monnaies alternatives, le législateur est intervenu dans la loi du 31 juillet 2014 relative à l’économie sociale et solidaire, qui reconnaît dans son article 16 les monnaies locales complémentaires comme moyen de paiement.Des monnaies 2.0Autre moyen de rassurer de nouveaux utilisateurs, l’émergence des monnaies locales 2.0. Les achats ne se font pas en billets ou en coupons mais avec une carte numérique, par SMS ou Internet. C’est le choix de Nantes avec sa monnaie SoNantes, précise Jacques Stern, directeur du Crédit municipal de Nantes : « La monnaie papier génère des coûts supplémentaires et il y a le risque de trafic, de fausse monnaie. » Un virage numérique que prendra bientôt l’eusko, au Pays basque, annonce Dante Edme-Sanjurjo : « C’est le gros chantier actuel. Ça permettra d’obtenir un système sérieux, sécurisé. Certaines entreprises sont d’accord pour se lancer avec nous, mais seulement quand on aura adopté le système numérique. »Mais pour Pierre-Antoine Gailly, du CESE, avant de se lancer dans ce processus, les monnaies doivent avoir les reins solides : « Les monnaies numériques ne posent aucun problème mais les logiciels qui sont utilisés doivent être connus et les personnes qui les utilisent également. C’est plus carré mais derrière, il faut des moyens matériels plus costauds. »A l’avenir, des citoyens pourront même régler des services publics. Ce sera le cas à Nantes, précise Jacques Stern : « Bientôt les Nantais pourront payer les musées, les activités culturelles, les spectacles en SoNantes. Viendront ensuite les parkings, puis les transports en commun. »Si les collectivités locales, comme Boulogne-sur-Mer, avec la Bou’Sol, ou Toulouse, avec la Sol-Violette, s’investissent dans les monnaies locales, il faut tout de même faire attention à ne pas dénaturer ces projets, prévient le philosophe Patrick Viveret : « Ça montre que ce mouvement prend de l’importance et que ce ne sont pas des utopiques. Mais il ne faut pas réinventer les baronnies locales. L’articulation entre monnaie et citoyenneté doit rester importante. »Jérémie LamotheJournaliste au Monde Simon Piel Le Quai d’Orsay a redouté l’incident diplomatique. Un prince saoudien en goguette dans la capitale qui se fait détrousser de plusieurs centaines de milliers de dollars en espèces, de montres de luxe et de bijoux de grande valeur, alors qu’il se rend paisiblement à l’aéroport du Bourget, voilà qui fait désordre. D’autant plus que l’Arabie saoudite apparaît de plus en plus comme un partenaire privilégié de la France.Neuf mois après le braquage, le 17 août 2014, porte de la Chapelle à proximité de l’entrée de l’autoroute A1, d’un convoi de berlines de luxe affrété par la société Alizé Limousine pour le prince Abdel Aziz Ben Fahd, les policiers ont interpellé douze personnes. Un treizième est en fuite. Six d’entre eux ont été mis en examen pour vol avec arme en bande organisée et association de malfaiteurs et ont été placés en détention.En plein jour, l’équipe de braqueurs, cagoulés, armés et… bien renseignés, avait immobilisé l’une des Mercedes du convoi comme une vulgaire diligence avant de saisir leur butin, puis de prendre la fuite à bord de grosses BMW. Tous ont nié leur participation, sauf un – 35 ans, 14 condamnations inscrites au casier judiciaire.« Connus des services de police »L’équipe de braqueurs était composée d’amis de Pontoise et de Saint-Ouen-l’Aumône et de complices rencontrés en prison, à la maison d’arrêt de Nanterre, notamment. Tous étaient « connus des services de police » pour des escroqueries, des braquages ou du trafic de stupéfiants. Des informations, dont les enquêteurs pensent qu’elles pourraient avoir été fournies par un ancien salarié de la société de location de limousines, sont venues concrétiser leur envie d’argent facile.Le crime aurait été presque parfait si la police judiciaire de Versailles n’avait pas mis en place une surveillance des membres de cette équipe depuis un petit moment. Elle les avait ainsi observés opérer des repérages à l’Hôtel George-V, à Paris, où résidait le prince, ainsi qu’à l’endroit où les véhicules ayant servi au braquage ont été incendiés. Sans comprendre ce qui se tramait.Neuf mois plus tard, le butin a été écoulé. Lors des perquisitions, 40 000 euros en liquide ont été retrouvés chez l’un des mis en cause. Le prince, lui, n’a pas perdu le sommeil. Après le braquage, il est parti à Ibiza faire la fête et n’a pas jugé utile de porter plainte, à la différence de trois membres du convoi, parmi lesquels un attaché du protocole de l’ambassade d’Arabie saoudite. L’incident diplomatique s’est envolé avec le jet princier.Simon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jérémie Lamothe Dans le cadre de l’examen de loi sur la transition énergétique, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité, jeudi 21 mai, trois amendements qui interdisent à la grande distribution de jeter leurs invendus. Les moyennes et grandes surfaces, à partir de 400 m², devront désormais passer des conventions avec les associations afin de faciliter les dons alimentaires.Une obligation légale qui vient consolider un système qui existe déjà, rappelle Jacques Bailet, président de la Fédération française des banques alimentaires : « Cet amendement renforce la solidarité qui était déjà présente entre distributeurs et associations. Nous travaillons avec près de 2 000 grandes surfaces, c’est notre principal contributeur. » Ainsi sur les 100 000 tonnes de denrées alimentaires que distribuent chaque année les Banques alimentaires, 35 % viennent des grandes surfaces. « Et il y a eu une progression de 10 % entre 2013 et 2014 », précise Jacques Bailet.Le vote des députés est également une très bonne nouvelle pour l’association Le Chaînon manquant, qui fait le lien entre la grande distribution et les associations alimentaires. Pour son délégué général, Julien Meimon, « ce vote contribue à mettre l’accent sur la lutte contre le gaspillage alimentaire. Ça va permettre d’amplifier et de dynamiser un système qui existe déjà ».Une obligation défavorable aux petites surfacesMais si l’unanimité a été trouvée dans l’Hémicycle et chez les associations alimentaires, la grande distribution ne s’associe pas à ce consensus général. Pour Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), ces amendements « viennent rajouter de nouvelles contraintes et de la paperasse supplémentaire ». « Nous comptons 4 500 magasins qui ont déjà des partenariats avec les associations alimentaires, poursuit M. Creyssel. Ces amendements viennent compliquer un système qui marche. »Du côté de la Croix-Rouge, on reconnaît que « le système de conventions entre les associations et la grande distribution existe déjà ». Mais pour Patrice Dalem, directeur de l’action sociale chez l’association humanitaire, le vote des députés permet « une prise de conscience de la part de ceux qui n’étaient pas dans cette démarche. C’est une dynamique vertueuse qui est mise en place. »Mais le délégué général de la FCD n’en démord pas. Ce dernier se soucie particulièrement des plus petites surfaces : « On sait bien que dans les grandes surfaces ça se passe bien, mais pour les plus petites, celles qui font entre 400 et 1 000 m², ça sera plus compliqué de respecter ces obligations. Elles se situent souvent en centre-ville, elles ont peu de produits qui peuvent être donnés et elles n’ont pas forcément d’entrepôt de stockage. »Voir notre infographie : Chaque année, 1,3 milliard de tonnes de nourriture gaspilléesLes associations demandent des moyensCes nouvelles obligations vont également demander une logistique accrue aux associations alimentaires. Ces dernières vont devoir s’adapter pour faire face à l’explosion des dons. C’est le cas des Banques alimentaires, prévient Jacques Bailet : « Il va falloir assurer des moyens humains et matériels pour gérer ces nouveaux dons. Il faut que les associations bénéficient de moyens complémentaires de la part des collectivités locales, des mécènes et des enseignes de la grande distribution. » Les associations mettent notamment en avant la déduction fiscale de 60 % dont bénéficient les grandes surfaces après chaque don. Pour M. Bailet, « il paraît normal qu’une partie de cette déduction fiscale soit recyclée vers les associations, pour nous permettre de nous équiper en biens logistiques ». Si le président des Banques alimentaires souligne le bon comportement de Carrefour, « qui nous a déjà livré près de 200 camions frigorifiques », il met en garde les autres groupes qui ne voudront pas apporter une aide financière aux associations : « Nous mettrons les autres enseignes en face de leurs responsabilités. »Mais pour le délégué général de la FCD : « On aide déjà beaucoup les associations. Des fondations ont été créées par les grands groupes pour financer des camionnettes, des entrepôts… On ne peut pas à la fois donner et financer le système. » Pour lui, c’est désormais à « l’Etat et aux collectivités locales de prendre leurs responsabilités ». Jérémie LamotheJournaliste au Monde Benoît Floc'h Le sort de la fameuse « pantoufle » de Polytechnique est réglé. Samedi 23 mai, le gouvernement a publié au Journal officiel le décret qui réforme ce régime, contre l’avis du Conseil d’Etat. La pantoufle est la somme – plus de 40 000 euros – que les élèves qui ne travaillent pas dix ans pour l’Etat en sortant de l’école militaire d’ingénieurs doivent rembourser à l’école.La Cour des comptes dénonce le problème depuis trois ans, Polytechnique demande à l’Etat de le régler depuis cinq ans. Mais cela fait quinze ans qu’il est identifié. En effet, depuis la dernière réforme du dispositif, en l’an 2000, plus aucun polytechnicien n’est tenu de s’acquitter de la pantoufle, hormis ceux, très peu nombreux, qui choisissent de devenir fonctionnaire mais ne le restent pas dix ans. « Un polytechnicien menant carrière dans des institutions bancaires américaines est exonéré de remboursement, à la différence d’un ingénieur des Ponts travaillant dans une direction régionale de l’Etat », s’agace le député UMP de Haute-Marne François Cornut-Gentille, auteur d’un récent rapport sur l’école.Lire aussi : Polytechnique : l'Etat accusé de négligenceDans son principe, établi par Polytechnique dès 2010, la réforme rétablit donc la règle d’avant 2000 : tout polytechnicien ne travaillant pas dix ans pour l’Etat remboursera sa scolarité. Pour l’école, c’est une question d’éthique, d’image et d’argent : le manque à gagner serait de l’ordre de 5 millions d’euros par an. Pourtant, le 23 février, le Conseil d’Etat avait rejeté le projet de décret présenté à l’automne par le gouvernement. Mais l’avis du Conseil d’Etat est consultatif, et le ministère de la défense plaide pour l’adoption du texte en dépit des critiques de l’institution du Palais-Royal.« Notre texte est solide juridiquement »Le ministère de la défense considère en effet que la légalité de son projet, lu et relu par de nombreux services juridiques de l’Etat, est solide. Le Conseil d’Etat pense le contraire. Dans certains cas, estime-t-il, l’égalité entre polytechniciens n’est pas garantie. Ce serait notamment le cas de celui qui choisirait de devenir fonctionnaire, démissionnerait avant dix ans puis servirait dans le secteur public comme contractuel, vis-à-vis de l’un de ses camarades qui serait d’entrée de jeu contractuel. De fait, les deux feraient carrière dans le public, mais l’un devrait rembourser la pantoufle quand l’autre en serait exonéré.La décision du Conseil d’Etat « n’a pas manqué de surprendre toutes les administrations », écrivait le président de l’école, Jacques Biot, dans un courrier adressé au député Cornut-Gentille le 6 mars. « Notre texte est solide juridiquement », assure de son côté au Monde son directeur général, Yves Demay. Une troisième source interne à l’école considère qu’« il s’agit d’arguties juridiques destinées à empêcher le texte de sortir. Le cas évoqué par le Conseil d’Etat concernerait peut-être un cas sur 5 000 en dix ans ! Officiellement, le Conseil souhaite que l’école élabore un décret par corps de l’Etat, soit une dizaine de textes nouveaux. Cela prendrait un temps fou… En réalité, le texte est pris en otage par quelques personnes du Conseil d’Etat qui cherchent à obtenir autre chose du gouvernement. »En tout cas, déplore M. Cornut-Gentille, « la crise de la pantoufle est emblématique des fragilités de l’école, de la faiblesse de la tutelle et des lenteurs de l’X à se réformer. Elle justifie à elle seule les questions que j’ai posées dans mon rapport sur la mission de Polytechnique. Si celle-ci était parfaitement claire, il n’y aurait pas de problème de pantoufle. » C’est tout l’objet de la mission confiée fin 2014 au conseiller maître honoraire à la Cour des Comptes Bernard Attali.En attendant, contrairement à ce qui était prévu, la réforme ne s’appliquera pas aux X entrés à l’école en 2014 : l’Etat y a renoncé. Ce sont donc les X 2015 qui seront les premiers concernés. L’école ne percevra les premières potentielles « pantoufles » qu’en… 2025.Benoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.05.2015 à 16h01 | Pierre Jullien « Les vacances sont un fait social récent, relevait Roland Barthes (Mythologies, 1957). D'abord fait scolaire, elles sont devenues, depuis les congés payés, un fait prolétarien, du moins laborieux ». Vendredi soir 22 mai s’ouvre le week-end du quatrième jour ferié du moi de mai, le dernier jour ferié avant l’été, week-end durant lequel de nombreux salariés vont laisser leur poste vacant.Le cabinet Mercer a établi en septembre 2014 un classement des jours fériés octroyés dans 64 pays selon lequel l'Inde arrive en tête, avec 18 jours fériés, le Mexique fermant la marche avec 7 jours seulement. Avec en moyenne 11 jours fériés accordés à ses salariés, la France arrive en 31e position ex-aequo de ce classement mondial.Si l'on ajoute les congés payés, le total de jours chômés atteint 36, ce qui la met dans le peloton de tête des pays les plus généreux, derrière Malte, l'Autriche (38), la Grèce, la Bolivie, la Pologne (37), mais loin devant le Canada (19), la Chine (21) ou les Etats-Unis (25).Ce qui n'empêche pas que « les Français travaillent, en durée annuelle, 1559 heures » et que la France « se situe dans la moyenne des pays comparables », selon Michel Musolino (150 idées reçues sur la France, First, 2012). Mais, ajoute-t-il, « l'important n'est pas de savoir combien de temps on travaille mais comment on travaille », la France se retrouvant en bonne position du point de vue de la productivité, devant l'Allemagne ou le Royaume-Uni.« Une charge sans titulaire »Le Trésor de la langue française informatisé définit le mot, au pluriel, comme une « cessation d'activité d'un organisme officiel pour une période déterminée de l'année ». C'est aussi une «période plus ou moins longue pendant laquelle une personne cesse toute activité professionnelle pour se reposer, se détendre », une « période de fermeture des écoles et des facultés ».Le mot renvoie aux congés payés, apparus en France en 1936, auxquels les salariés ont droit conformément à la législation du travail, qui sont passés de deux semaines lors du Front populaire à 5 semaines en 1982.Au sens, au singulier, d'« état d'une charge qui est sans titulaire » en usage dès le XIVe siècle, dérivé de vacant (XIIIe siècle), le pluriel est recensé à la fin du siècle suivant pour désigner la «période où les tribunaux interrompent leurs travaux » et pour son sens de « jour de repos ». Le mot est dérivé du latin vacans, participe présent de vaco (« être libre, inoccupé, vacant », « être sans »), le dictionnaire Gaffiot traduisant vacare alicui rei par « avoir des loisirs pour quelque chose ».Le mot au singulier renvoie à l'« état de ce qui est vide, inoccupé »... Tout le contraire de vacances bien remplies.Le Dictionnaire de l'école des femmes s'interroge, évoquant les conséquences cauchemardesques de charges familiales peu partagées: « sincèrement, les vacances au féminin = détente ? Repos ? Inaction ? A voir. » « Et pourtant, nous en rêvons tous, toute l'année. Peut-être comme une quête, juste pour vivre une fois la définition initiale : « être sans »... illusions ».Pierre JullienJournaliste généraliste Service économieSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.05.2015 à 14h37 • Mis à jour le23.05.2015 à 10h36 | Gaëlle Dupont Depuis le début du procès de Daniel Legrand, l’un des acquittés de l’affaire d’Outreau, à Rennes, mardi 19 juin, le nom d’une petite association de protection de l’enfance est souvent cité. Et pour cause : Innocence en danger a largement contribué à sa tenue. C’est elle et le syndicat national des magistrats FO qui ont alerté le parquet de Douai, en juin 2013, de la prochaine prescription des faits reprochés à Daniel Legrand en tant que mineur – ils ont été disjoints de ceux qui lui étaient reprochés comme majeur et pour lesquels il a été acquitté. Elle a ainsi contribué à relancer la mécanique infernale de l’affaire, qui s’est soldée par quatre condamnations (le couple Badaoui-Delay et leurs voisins) et treize acquittements.« Si des enfants disent : “J’ai été violé par X”, cette personne doit être jugée »Ce sont des avocats habitués à travailler avec Innocence en danger qui assistent les enfants Delay, lesquels maintiennent leurs accusations contre Daniel Legrand, sans parvenir jusqu’à présent à les étayer. Pourquoi rejuger un homme acquitté, simplement parce qu’il est devenu majeur pendant la période des faits poursuivis, de 1997 à 2000 ? La présidente et fondatrice de l’association réfute toute volonté d’acharnement. « Les avocats de la défense nous érigent en coupables, affirme Homayra Sellier. Mais si des enfants disent : “J’ai été violé par X”, cette personne doit être jugée. » Elle affirme n’avoir « rien à gagner : ni argent, ni notoriété ». « Je suis bénévole comme 90 % des gens qui travaillent avec nous, y compris les avocats, poursuit-elle. Je subis des menaces. Je peux me tromper, mais ma démarche est honnête. » Lire aussi :Outreau, le procès sans finL’association a également financé un film, Outreau l’autre vérité, sorti en 2013, qui adopte le point de vue, ignoré selon son auteur Serge Garde, des enfants victimes – et jugé « conspirationniste » par l’avocat d’une des acquittées, Eric Dupond-Moretti. L’association est une petite structure – une seule salariée – qui se donne pour objectif de « défendre les enfants et leurs paroles » et apporte un soutien juridique aux mineurs victimes de violences sexuelles. Créée en 1999 par Mme Sellier, à l’époque épouse d’un agent de change, aujourd’hui veuve, elle est présente dans une dizaine de pays et a accompagné une centaine d’enfants, selon sa fondatrice.Des membres « jusqu’au-boutistes »« Ce sont des gens très motivés, qui font un travail remarquable pour aider les enfants », affirme Gilles Lazimi, médecin et coordinateur de campagne à la Fondation pour l’enfance. L’association paraît cependant isolée dans le monde de la protection de l’enfance. Beaucoup, sans condamner son travail militant, prennent leurs distances, jugeant que ses membres « ont du mal à prendre du recul », sont « jusqu’au-boutistes », ou « un peu exaltés ».En outre, contrairement à d’autres affaires d’enfants martyrisés (Marina Sabatier, Fiona Bourgeon…), les trois principales associations de protection de l’enfance maltraitée (La voix de l’enfant, l’Enfant bleu, et Enfance et partage) ne sont pas parties civiles à Rennes et ont préféré « tourner la page ».« Je regarde avec consternation ce qui est en train de se passer, déclare Cristiane Ruel, porte-parole d’Enfance et partage. Pourquoi remuer tout ça alors qu’il y a si peu d’éléments concordants ? Je ne suis pas sûre que ce procès puisse aider les victimes à aller mieux. » La juriste de l’Enfant bleu renchérit : « On leur donne un espoir, mais peut-être un faux espoir, dit Fleur Almar. Ces enfants ont été maltraités tout au long de la procédure pénale. Nous ne voulions pas continuer dans cette voie. »« Outreau a pollué toutes les autres affaires »Certains craignent également que le procès ne réactive la suspicion à l’égard de la parole des mineurs, l’un des principaux legs de l’affaire d’Outreau. « Tous les enfants ont été reconnus comme victimes, pourtant on a fait comme si c’étaient de sales petits menteurs, constate Anne Tursz, pédiatre et épidémiologiste à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). L’affaire s’est retournée contre les enfants et a laissé des traces. Alors qu’il est très rare qu’ils racontent n’importe quoi, s’ils sont correctement interrogés. »Pour Martine Brousse, présidente de La voix de l’enfant, « Outreau a pollué toutes les autres affaires et nous redoutons que ce troisième volet génère à nouveau des doutes. Si la parole des victimes avait été recueillie dans de bonnes conditions, par des personnes formées, cela n’aurait sans doute pas donné les mêmes effets. »L’association a depuis participé à la création d’une cinquantaine d’unités d’accueil médico-judiciaires pédiatriques, spécialement conçues pour que les jeunes victimes soient entendues par des équipes pluridisciplinaires. « Nous travaillons à la création d’outils qui aident à la manifestation de la vérité », explique Mme Brousse. Ces associations redoutent qu’avec « Outreau 3 », leur priorité, le repérage des enfants en danger, ne repasse au second plan. Elles rappellent que, selon l’Inserm, deux enfants meurent par jour de maltraitance, en général de leurs parents.Lire aussi (abonnés) :Procès Outreau : les évidences du juge, les doutes du policierGaëlle Dupontjournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.05.2015 à 11h57 • Mis à jour le22.05.2015 à 17h52 | Frédéric Cazenave Une étude publiée jeudi 21 mai permet de constater l’augmentation de la taxe d’habitation et de la taxe foncière au cours des dix dernières années dans l’ensemble des communes de France.Voir notre infographie :Comment les taxes d’habitation et taxes foncières ont augmenté depuis dix ansContrairement à la taxe foncière, qui est due par les seuls propriétaires, la taxe d’habitation doit être acquittée par toute personne occupant un logement : les propriétaires (résidences principales mais également secondaires), les locataires et même les occupants à titre gratuit.Elle s’applique à tous les locaux meublés servant d’habitation (maisons, appartements) et leurs dépendances (chambres de service, garages…). Toutefois, certaines communes peuvent exonérer les chambres d’hôtes, meublés de tourisme et gîtes ruraux, si ces derniers sont situés en zones de revitalisation rurale.20,8 milliards d’eurosEn 2014, 29,1 millions de Français ont payé la taxe d’habitation, ce qui a permis de faire entrer 20,8 milliards d’euros dans les caisses de l’Etat.Calculer cette taxe d’habitation n’est pas une mince affaire. Les collectivités locales fixent un taux qui s’applique à la valeur locative du logement. Cette valeur est censée représenter le loyer annuel théorique que pourrait rapporter le bien s’il était loué dans les conditions normales du marché. Mais cette valeur est complètement dépassée, la dernière campagne d’évaluation des valeurs locatives remontant à… 1970.Le casse-tête de la valeur locativeTous les logements ont été classés dans une catégorie en fonction de leur aspect allant de « nettement somptueux » à « aspect délabré ». A chaque catégorie correspond un tarif au m² qui fait référence aux loyers pratiqués en janvier 1970. Ce tarif n’a été actualisé qu’une seule fois en 1980. Depuis, il est revalorisé chaque année au niveau national par la loi de finances.Ce tarif est appliqué à la « surface pondérée » de votre logement, surface qui est censée tenir compte de son état et de sa situation mais aussi de ses « éléments de confort ». C’est la raison pour laquelle certains logements sociaux construits dans les années 1960 et dotés de tous les éléments de confort de l’époque (vide-ordures, baignoire, chauffage central…) affichent une valeur locative plus élevée que certains appartements anciens situés en centre-ville qui n’avaient pas encore été rénovés dans les années 1970…Le gouvernement a donc engagé une réforme des valeurs locatives. Cette révision est expérimentée dans cinq départements tests : Charente-Maritime, le Nord, l’Orne, Paris et le Val-de-Marne, selon un arrêté publié en décembre 2014.Les prix de l’immobilier et des loyers ayant flambé depuis trente ans, il faut évidement s’attendre à une forte hausse des valeurs locatives. Mais la loi prévoit que cette réforme doit s’opérer à « produit constant ». Les collectivités pourraient donc devoir baisser leur taux pour atténuer la hausse.Lire aussi : Impôts locaux : la révision des valeurs locatives sur les railsDes abattements possiblesS’il s’agit de votre résidence principale, cette valeur locative peut ensuite être diminuée par le biais de différents abattements. Mais attention, le taux de ces abattements dépend de chaque collectivité et s’applique sur la valeur locative moyenne des logements de votre commune, et non sur le vôtre.Lire le décryptage : Taxe d'habitation : quels abattements possible ?Une fois obtenue cette valeur locative nette, s’appliquent les taux d’imposition votés par les collectivités pour obtenir le montant de la taxe.Des cas d’exonérationCertains foyers peuvent être exonérés de taxe d’habitation. Les bénéficiaires de l’Allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) ou de l’Allocation supplémentaire d’invalidité (ASI) le sont automatiquement, d’autres cas sont aussi possibles à condition de respecter de nombreuses conditions.Lire le décryptage : Taxe d'habitation : qui la paie, qui en est exonéréUne majoration possible pour les résidences secondairesA la suite d’une disposition de la loi de finances rectificative pour 2014, 1 151 communes situées en « zones tendues » sont libres de majorer jusqu’à 20 % la taxe d’habitation sur les résidences secondaires. Il s’agit des communes où la taxe sur les logements vacants s’applique.Si des villes comme Sète (Hérault), La Baule (Loire-Atlantique) et La Rochelle (Charente-Maritime) ont décidé de ne rien faire, d’autres ont choisi d’appliquer cette surtaxe payable dès décembre 2015. C’est le cas de Paris et Toulouse, ou encore de communes touristiques de taille moyenne.Lire le décryptage : Comment les taxes d’habitation et taxes foncières ont augmenté depuis dix ans Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Chambraud Les principaux cultes existant en France ont décidé de s’unir pour être audibles dans la préparation de la conférence de Paris sur les changements climatiques (COP21), qui se tiendra du 30 novembre au 11 décembre. François Hollande recevra le 1er juillet à l’Elysée les représentants des catholiques, des protestants, des orthodoxes, des musulmans, des juifs et des bouddhistes, qui, depuis 2010, se rencontrent tous les mois dans le cadre de l’informelle Conférence des responsables de culte en France (CRCF). Observant un jeûne ce jour-là, ils remettront au président de la République un texte commun interreligieux, un « plaidoyer » selon le terme utilisé par François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France, qui assure la présidence tournante de la CRCF.Quel sera le contenu de ce texte ? Pour commencer à y travailler, la CRCF a organisé, jeudi 21 mai, au Sénat, à Paris, un colloque qui réunissait des représentants de ces six confessions. Ils y avaient convié Nicolas Hulot. L’envoyé spécial du président de la République pour la protection de la planète pouvait d’ailleurs se considérer comme pas tout à fait étranger à cette initiative. En février 2014, devant la crainte d’un « échec » de la conférence de Paris par manque de volonté des politiques, Nicolas Hulot avait appelé dans Le Monde les autorités religieuses à « provoquer un sursaut de conscience face à la crise climatique actuelle ».Pour contribuer à cette mobilisation, le militant écologiste s’est rendu trois fois au Vatican, a tenté de convaincre le pape d’aller au symbolique Mont-Saint-Michel lors d’un voyage en France initialement envisagé en 2015, et a aussi rencontré le patriarche de Constantinople Bartholomée.« La crise climatique est l’ultime injustice »Jeudi 21, Nicolas Hulot a exhorté les représentants français des religions à apporter une « dimension verticale » à la « profonde crise de civilisation » née du changement climatique. « L’âme du monde est malade, a-t-il affirmé. Vous avez des voix qui passent au-dessus du bruit de fond de la société. La crise climatique est l’ultime injustice. Elle affecte prioritairement les personnes en situation de vulnérabilité. Elle fait le lit de toutes les radicalisations et de tous les intégrismes. Pour la première fois dans l’Histoire, il y a un enjeu qui vaut pour toutes les sociétés, pour toutes les cultures. »Les délégués des six confessions ont fait un constat partagé sur la profondeur de la crise et l’urgence d’y répondre. « Nous sommes dans une période favorable pour nous ressaisir et ne pas sombrer dans le catastrophisme. Un autre avenir est possible », a assuré Jean-Luc Brunin, l’évêque du Havre et président du conseil famille et société à la Conférence des évêques de France. Même si ces différentes familles spirituelles ne peuvent se prévaloir d’avoir été des précurseurs sur la question du changement climatique, les confessions chrétiennes travaillent le sujet depuis plusieurs mois, chacune de son côté.Lire aussi :Une encyclique sur « l’écologie humaine » attendue en juinLes représentants des trois grandes religions révélées ont rappelé ce qui, dans les textes sur lesquels elles reposent, fonde leurs conceptions des rapports entre l’homme et la nature, notamment dans les récits de la Création. Certains ont estimé que les religions avaient peut-être laissé le champ libre à une interprétation qui oppose l’homme et son environnement et qu’il y avait place pour un travail théologique. « Une anthropologie humaine à repenser », a résumé Mgr Brunin.« Savoir rassembler »Après des mois marqués par les répercussions des attentats de janvier à Paris et les interrogations autour du djihadisme, les participants à cette initiative ont aussi apprécié de pouvoir se retrouver autour d’un sujet moins explosif. « Il faut saisir l’occasion de débats qui rapprochent dans notre société, observe Joël Mergui, président du Consistoire central. Dans une situation de crise, il est indispensable de savoir rassembler. » Anouar Kbibech, président du Rassemblement des musulmans de France, qui prendra la présidence du Conseil français du culte musulman le 30 juin, a exprimé son « bonheur » de ne pas être une fois de plus interrogé sur « des repas halal dans les cantines, le voile ou la longueur des jupes », sujets de controverses récurrentes.En filigrane de cette initiative commune, les représentants des différentes confessions voient tout l’intérêt qu’ils peuvent avoir à se saisir d’un sujet comme le changement climatique, au moment où le contenu du principe de laïcité fait l’objet de polémiques incessantes. Pas religieux au sens strict, pas aussi clivant que les questions de bioéthique ou de pratiques sexuelles, il concerne par nature toutes les familles spirituelles. Aussi leur participation au débat public est-elle sans doute moins sujette à controverse.Sur le climat, a affirmé François Clavairoly, « les cultes ne se positionnent nullement en surplomb de la société comme des donneurs de leçon. Mais ils ne sont pas timides au point de s’effacer et ils collaborent avec les forces vives du pays ». « Inclure les religions dans la réflexion collective, c’est la plus belle laïcité », a affirmé le grand rabbin de France, Haïm Korsia.Lire aussi :Aux Etats-Unis, les paroisses veulent convertir les climatosceptiquesCécile ChambraudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Nunès C'était un engagement de début de mandat de François Hollande : répondre au déficit de logements sociaux étudiants en France, donner un coup de fouet à la construction. En somme, mettre fin à l’un des cauchemars de la vie étudiante qui consiste à se trouver un toit à bon prix. Lycéens et étudiants ont jusqu'au 31 mai pour effectuer sur Internet leur demande pour la rentrée de septembre. Tous ne seront pas satisfaits.Lire également : Logements étudiants, les constructions promises tardentLes offres de logements étudiants sont en effet disparates sur le territoire et souvent inférieures aux besoins. Le rapport de gestion du réseau des œuvres universitaires et scolaires de 2014 rappelle que le déficit de logements sociaux étudiants est estimé, dès 2004, à 50 000 unités. Les académies cancres pointées par le document : Paris, Créteil, Lille et Lyon, où le nombre de places manquantes est le plus criant. Dix ans plus tard, les mauvais élèves sont toujours les mêmes, selon le rapport annuel sur le réseau des œuvres universitaires et scolaires de la Cour des comptes. Dans ces académies, « le nombre de places manquantes dépasse encore les 40 % du parc existant ».Tension dans les académies de Créteil et LilleSur le marché du logement social étudiant, la tension demeure dans les académies de Créteil (5 186 places) et Lille (1 070) comme le révèle un bilan de la construction de logements sociaux étudiants réalisé par le Centre national des œuvres universitaires et scolaires (Cnous) que Le Monde s’est procuré. Pendant l’année 2014, des deux académies, dont le déficit de places est estimé supérieur à 3 000 depuis le rapport sur le logement étudiant du député UMP Jean-Paul Anciaux, aucune n’a reçu de place supplémentaire.Le Crous lillois projette toutefois de rattraper partiellement son retard avec la promesse de livrer plus de 1 500 places en 2016 et 2017; Créteil en prévoit moins de 800 entre 2014 et 2017. Un objectif qui, s’il est réalisé, demeure largement insuffisant pour rattraper le retard cumulé. Des Crous de taille comparable comme Toulouse et Nantes ont construit depuis une décennie trois à quatre fois plus de logements sociaux étudiants que Lille, et sont en mesure de proposer environ le double de places que Créteil.Paris sous tensionL’académie de Lyon-Saint Etienne a construit 788 places nouvelles depuis 2004. Soit environ un tiers des besoins identifiés à l’époque par le député Anciaux. La capitale figure également parmi les académies sous tensions. « En 2013, le Crous de Paris disposait d'une offre de logement proche de celle du Crous de Rouen, qui accueille six fois moins d'étudiants », souligne la Cour des comptes. La difficulté à trouver du foncier disponible dans la capitale explique partiellement cette situation.Parmi les cancres figure Rennes, dont le nombre de places manquantes se situe entre 20 et 40 % de l'immobilier social existant. Parmi les premiers de la classe des académies, dont le parc de logements étudiants suscite peu ou pas de tensions, figurent Limoges, Orléans-Tours, Besançon, Nancy-Metz et Strasbourg. Le Crous de Montpellier est également dans le peloton de tête avec la réalisation de 2 404 places entre 2004 et 2013, et les besoins en logements sociaux de ses étudiants comblés. Lire également : Etudiants : comment se loger sans se ruinerEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 21.05.2015 à 19h26 • Mis à jour le21.05.2015 à 21h19 L'essentielBernard Tapie a perçu 405 millions d'euros pour un préjudice dont il s'estimait victime dans un litige concernant la vente d'Adidas en 1993.La justice avait annulé cet arbitrage en février, s'interrogeant sur les relations entre un de avocats de M. Tapie et un des trois juges arbitres.Dans la foulée, cinq personnes, dont M. Tapie, sont mise en examen pour « escroquerie en bande organisée ». Déjà poursuivi pour « escroquerie en bande organisée » dans l’affaire Tapie, Stéphane Richard, patron d’Orange, a de nouveau été mis en examen, jeudi 21 mai, cette fois, pour le chef de « complicité de détournement de fonds publics par une personne privée », cette dernière étant Bernard Tapie lui-même.M. Richard est impliqué dans l’affaire en raison des fonctions qu’il exerçait avant de prendre la tête d’Orange : il était directeur de cabinet de Christine Lagarde, alors ministre de l’économie, actuellement directrice générale du FMI. Cette dernière avait accepté le recours à un arbitrage privé pour régler le contentieux opposant Bernard Tapie et le Crédit lyonnais. Le premier estimait avoir été lésé par la banque lors de la vente d’Adidas en 1993.En guise de réaction, Orange a assuré qu'il n'y avait « aucun élément nouveau, mais seulement une autre qualification juridique » dans cette nouvelle mise en examen. Selon Jean-Bernard Orsini, directeur de la presse et des médias de l'opérateur, « cette procédure n'interfère pas avec la capacité de Stéphane Richard à diriger le groupe ». Lire le décryptage : Tapie-Adidas-Crédit lyonnais, une longue saga judiciaireUne signature préimpriméeA l’issue de cet arbitrage, M. Tapie avait vu son préjudice reconnu et avait perçu, à ce titre, la somme de 405 millions d’euros. En février, la justice avait finalement annulé la procédure, l’estimant biaisée en raison des liens existant entre l’un des juges et l’avocat de M. Tapie.Le PDG d’Orange a toujours réfuté avoir eu un rôle déterminant dans le choix de préférer un procédure d’arbitrage privé. Les juges le soupçonnent, eux, d'avoir dissimulé à sa ministre des notes de l'Agence des participations de l'Etat (APE) déconseillant le recours à l'arbitrage, ce qu'il conteste fermement. Autre grief, l'utilisation de la signature préimprimée de la ministre, la « griffe», sur une lettre du 23 octobre 2007 donnant des instructions sur l'arbitrage. Il conteste ce reproche, affirmant ne rien avoir caché à sa ministre.Sa nouvelle mise en cause est la conséquence directe de l’annulation de l’arbitrage, mais aussi de la nouvelle accusation pesant sur M. Tapie lui-même. Depuis le début du mois, il n’est plus uniquement mis en cause pour « escroquerie en bande organisée », mais aussi pour « détournement de fonds publics », auquel le patron d’Orange est désormais soupçonné d’avoir participé. De fait, Jean-François Rocchi et Bernard Scemama, présidents à l'époque des faits du CDR et de l'EPFR, les entités chargées de solder l'héritage du Crédit lyonnais, se sont aussi vu notifier cette mise en examen supplémentaire comme complices. Gaëlle Picut (Propos recueillis par) L'arrêt du 6 mai 2015 de la Cour de Cassation signe-t-il la fin du règne de l’arbitraire dans les hausses de salaires? Sylvain Niel, avocat conseil en droit social, directeur associé chez Fidal , analyse les conséquences de cette décision.L'affaire jugée concerne une entreprise de fabrication de matériel médical qui a refusé d'augmenter l'un de ses ingénieurs qui travaillait dans un service dont les performances étaient jugées décevantes, alors que d'autres cadres avaient bénéficié d'une augmentation salariale.La Cour a estimé qu'il ne suffit plus de dire qu'un collaborateur appartient à un service qui a eu des résultats insuffisants, mais il faut également prouver en quoi les résultats ont été mauvais.« L’absence d'augmentation individuelle de salaire d’un cadre, par rapport aux autres augmentés, doit être justifiée par l'existence d'éléments objectifs justifiant cette différence de rémunération » indique l'avocat en droit social.« L'arrêt de la cour de cassation va donc obliger les employeurs à s'interroger sur quels critères objectifs sont calculées les augmentations individuelles et à expliquer sur quoi ils sont fondées » explique-t-il.« Il n'y a pas de définition précise [de l’élément objectif], reconnaît M. Niel. Il faut plutôt le définir par différence à une décision discrétionnaire, arbitraire ».Cette décision de la Cour de cassation soulève deux principales interrogations. Pour être transparentes, les décisions d'augmentation individuelle doivent pouvoir reposer sur des éléments chiffrés (par exemple, le chiffre d'affaires, la marge, l'augmentation de la productivité, la progression du bénéfice, etc.). « Cet élément objectif chiffré doit-il être appliqué de la même façon à tous les collaborateurs ou doit-il varier au sein d'une même catégorie professionnelle ? » soulève Sylvain Niel.Deuxième question posée, celle de l’objectivité des critères d'évaluation annuelle. « En plus des négociations salariales annuelles obligatoires, les DRH vont peut être être amenés à négocier avec les partenaires sociaux sur les éléments objectifs d'évaluation, surtout si la grille d'évaluation repose à la fois sur des critères objectifs tels que l'animation d'une équipe, la qualité du travail, la prise d'initiative et sur des facteurs subjectifs tel que le courage ».Cette décision va plus loin que le principe d'égalité de traitement que l'on peut résumer par «A travail égal, salaire égal ». Elle introduit la notion d’« à qualité de travail égale, augmentation de salaire égale ».Gaëlle Picut (Propos recueillis par)Journaliste au Monde Julien Lemaignen Toucher plus de 6 000 euros par mois d’allocation-chômage, c’est peut-être un peu trop, a suggéré François Rebsamen, jeudi 21 mai. Interrogé sur RMC et BFM-TV, le ministre du travail a laissé ouverte la possibilité de baisser le plafond de l’indemnisation des chômeurs, y voyant un des moyens de ne « pas laisser dériver » l’assurance chômage.La « protection élevée des hauts revenus, des cadres », est « assez unique au monde », a souligné M. Rebsamen, ajoutant que « ce serait mieux de se rapprocher, sûrement, de la moyenne européenne ». D’après l’Unédic, 880 personnes percevaient l’allocation maximale fin 2013, soit 6 273 euros net mensuels. Ils représentaient 0,02 % des bénéficiaires et 0,23 % des dépenses d’allocation, pour un montant de 66,2 millions d’euros.Dans son rapport Eclairages de novembre 2014, l’Unédic n’évoque pas le nombre d’indemnisés atteignant le plafond mais seulement ceux dont l’enveloppe dépasse les 4 000 euros. Selon les calculs du Monde, ils étaient alors – hors intermittents – 17 560, touchant en moyenne 5 200 euros par mois. Si l’on extrapole ce chiffre sur un an, cela représente un coût d’1,1 milliard d’euros. Dans l’hypothèse, par exemple, où le plafond serait ramené de 6 000 à 4 000 euros, cette somme serait réduite à 843 millions d’euros, soit une économie annuelle de 257 millions.Un débat récurrentLa question de l’abaissement du plafond revient régulièrement dans le débat public. En 2011, Bruno Le Maire, à l’époque chargé du projet présidentiel de l’UMP, avait critiqué un « dispositif d’indemnisation parmi les plus généreux du monde, en particulier pour les cadres à haut salaire ».Laurent Berger, devenu entre-temps le leader de la CFDT, avait alors pris appui sur la modestie de l’économie escomptée pour lui répondre que « l’indemnisation des cadres, c’est un non-sujet, une non-source d’économies et c’est démago », comme l’avait mentionné Le Point. Laurence Parisot, alors présidente du Medef, avait aussi fait remarquer qu’un abaissement du plafond d’indemnisation des cadres devait s’accompagner d’une baisse de leurs cotisations à l’assurance chômage, « sinon ce serait tout à fait injuste ». Ce cas de figure rendrait beaucoup moins évident le bénéfice de l’opération pour les finances publiques.En 2013, cependant, la Cour des comptes était revenue à la charge dans un rapport. « Dans les autres pays européens, le niveau de l’indemnisation est souvent beaucoup plus strictement plafonné », observait-elle déjà. Mais que voudrait dire, comme le suggère M. Rebsamen, se « rapprocher » de la moyenne européenne ? D’après l’Unédic, le montant de l’allocation de chômage est plafonné à 2 800 euros en Norvège, 2 500 en Allemagne, 2 400 au Danemark, 1 600 en Belgique et en Suède. La moyenne de douze pays européens, y compris la France, donne un résultat de 2 614 euros. Loin, très loin de la générosité hexagonale.Pression de BruxellesLe ministre du travail a pris la parole dans un contexte de durcissement des conditions faites aux chômeurs, même s’il a annoncé, la veille, une aide de 300 euros mensuels pour près de 40 000 chômeurs attendant leur retraite. Le 13 mai, dans sa recommandation sur le programme de réforme français, la Commission européenne a fait part de ses doutes quant à la « durabilité » du modèle d’indemnisation. Elle appelle la France à « revoir » l’indemnisation des salariés aux plus hauts revenus, mais aussi les critères d’éligibilité et la dégressivité dans le temps des allocations. « On a un système qui est protecteur. En étant protecteur, il peut être plus lent à réagir à la reprise d’emploi », a déclaré M. Rebsamen, comme en écho, jeudi sur RMC.Dans le même temps, Pôle emploi a annoncé la mise en place un nouveau dispositif de contrôle des chômeurs pour s’assurer qu’ils cherchent bien un emploi. Il s’agit de les empêcher de « s’enkyster dans le chômage de longue durée » selon le gouvernement, mais l’association de chômeurs AC! y voit plutôt une « répression à l’encontre de victimes du système ».Julien LemaignenJournaliste au Monde Matthieu Suc Lors de la présentation jeudi 21 mai de son rapport d’activité pour l’année 2014, l’Inspection générale de la police (IGPN) a observé un recours « de plus en plus fréquent » aux armes non létales de la part des policiers.Concrètement, les agents ont utilisé à 567 reprises le pistolet à impulsion électrique, plus connu sous le nom de Taser. Dans 20 % des cas, il suffit de pointer le faisceau laser de visée sur le corps de l’individu ciblé pour mettre fin à la menace, sans avoir besoin de tirer.« Cette arme est très intéressante à distance, résume Marie-France Moneger-Guyomarc’h, la patronne de l’IGPN. Elle a un effet dissuasif. Son bilan est positif, nous recommandons de la garder dans la panoplie des policiers. »« Obsolète »En revanche, le Flash-Ball n’a pas les faveurs de l’IGPN. Trop « obsolète », selon la police des polices qui souligne que cette arme, à courte portée de tir, a été mise en service en 1995 et a provoqué parfois de graves blessures. L’IGPN milite pour des armes défensives à longue distance, aujourd’hui beaucoup plus précises.Concernant les armes létales, sur 2014, le rapport de l’IGPN recense 228 usages du Sig Sauer, le pistolet de dotation des policiers. Pour la moitié des tirs comptabilisés, ce sont des véhicules qui ont été pris pour cible, principalement lorsque des personnes en infraction tentaient de prendre la fuite en fonçant sur les policiers qui cherchaient à les interpeller. Plus insolite : un quart des 228 tirs visait des animaux. « Des chiens enragés, des nouveaux animaux de compagnie comme les singes, mais aussi des sangliers ou des renards qui viennent en ville… », précise Mme Moneger-Guyomarc’h.Lire aussi :Selon l’IGPN, la « maison » police se porte bienMatthieu SucJournaliste au Monde 10.05.2015 à 18h14 | Antoine Flandrin François Hollande inaugure dimanche 10 mai, jour de commémoration de l’abolition de l’esclavage, le Mémorial ACTe, « centre caribéen d’expressions et de mémoire de la traite et de l’esclavage », à Pointe-à-Pitre. Pendant un temps, il avait été envisagé que le président de la République arrive par la mer pour découvrir cet immense bâtiment long de 240 mètres, situé au bord de la baie. Mais une telle mise en scène comportait le risque de rappeler les heures funestes de l’histoire de la France, lorsque les bateaux négriers accostaient en Guadeloupe avec des esclaves à leur bord.Une arrivée plus solennelle a donc été choisie. Après s’être arrêté sur la place de la Victoire devant le monument aux morts des soldats de l’île tués pendant la Grande Guerre, puis devant la stèle dédiée aux fusillés de 1802 et aux émeutiers de 1967, le président prendra la route pour se rendre au Mémorial ACTe.Les millions de victimes de l’esclavage représentéesPour l’accueillir, Pointe-à-Pitre s’est refait une beauté. Le maire de la ville, Jacques Bangou, et le président du conseil régional, Victorin Lurel, principaux artisans du projet, n’ont pas lésiné sur les moyens. La Darse, petit port situé en contrebas de la place de la Victoire, a été débarrassée de ses sargasses, ces algues puantes qui empoisonnent la vie des riverains. Des équipes de nettoiement et de ravalement ont également mis les bouchées doubles pour redonner un semblant de propreté au Carénage, quartier défavorisé du sud de Pointe-à-Pitre, où se trouve le Mémorial ACTe. A quelques pas de l’édifice, de nombreux Guadeloupéens vivent dans des cases insalubres en taule, et la prostitution y est monnaie courante.Le président de la République pourra ensuite admirer le mémorial, bâtiment ultramoderne en forme de serpent, tapissé de granit noir, aux façades recouvertes d'éclats de quartz, dont le scintillement représente les millions de victimes de la traite négrière et de l'esclavage. Il visitera les salles d’exposition en compagnie du président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, et des cinq ministres présents : la ministre de la justice, Christiane Taubira ; la ministre des outre-mer, George Pau-Langevin ; la ministre de l'écologie, Ségolène Royal ; la ministre de la culture, Fleur Pellerin ; et la secrétaire d'Etat au développement et à la francophonie, Annick Girardin.Sommés de finir l’aménagement des salles d’exposition pour la venue du président, les artistes et les scénographes ont fait de leur mieux. Si toutes les salles ne sont pas terminées, l’essentiel est là.Lire aussi :Cinq choses à savoir sur le Mémorial ACTe, en GuadeloupePromesse électorale tenueLe président accueillera ensuite deux chefs d’Etat africains, Macky Sall (Sénégal) et Ibrahim Boubacar Keita (Mali), le président d’Haïti, Michel Martelly, et une quinzaine de chefs de gouvernement et de ministres de la Caraïbe. La secrétaire de l'Organisation internationale de la francophonie, l'Haïtienne Michaëlle Jean, sera également présente à l’inauguration, ainsi que de nombreuses personnalités politiques antillaises : Roger Bambuck, Patrick Karam et Firmine Richard.François Hollande avait inscrit la construction du Mémorial ACTe en tête des mesures pour l’outre-mer dans son programme présidentiel de 2012. Comme il s’y était engagé, le 10 mai 2013, lors de la commémoration de l’abolition de l’esclavage de 1848, l’Etat a participé au financement du monument. Pour le chef de l’Etat, ce geste était nécessaire pour apaiser la mémoire douloureuse de cette page tragique de l’histoire de France.Quelque 1 200 Guadeloupéens, triés sur le volet, auront la chance d’écouter son discours sur le parvis du Mémorial ACTe. Les habitants du Carénage, qui depuis 2008 ont assisté de loin à la construction de l’édifice, devront attendre l’ouverture officielle, le 7 juillet. Si l’inauguration suscite interrogations et frustrations, c’est le sentiment de fierté qui domine. « C’est un grand moment pour la Guadeloupe et les Caraïbes, affirme Jocelyn Poulin, qui a travaillé comme soudeur sur le chantier. C’est le plus grand et le plus beau bâtiment que j’aie jamais vu. »« Le Mémorial ACTe va permettre aux Guadeloupéens de mieux connaître leur passé. Nous avons besoin de savoir d’où nous venons afin de mieux nous projeter dans l’avenir, explique Gabriel Ravillon, un enseignant. Ce monument va aussi permettre d’attirer plus de touristes. » Philippe Martineau, marin pêcheur du Carénage, ne tarit pas d’éloges non plus. Mais il attend également que des efforts soient faits pour rénover l’habitat dans le quartier.Le président attendu sur la question des réparationsDans cette île en grande difficulté économique et sociale, de nombreuses voix se sont fait entendre pour dénoncer le coût de l’opération. 83 millions d'euros suscitent des attentes, des frustrations et des interrogations. Mélina Seymour, fondatrice du parti Ambition Guadeloupe, estime que « cette somme aurait dû être investie pour créer des emplois, notamment pour les jeunes Guadeloupéens, dont plus de la moitié sont frappés par le chômage ».Pour sa part, l'indépendantiste Luc Reinette, à l'origine du projet de mémorial de l'esclavage, n'assistera pas à l'inauguration. Pour lui, la construction d'un tel monument aurait dû s'accompagner d'un pardon de la part de l'Etat français. Son association, le Comité international des peuples noirs (CIPN), appelle également le chef de l'Etat à réparer les spoliations commises par la France à l'égard de Haïti au XIXe siècle.François Hollande sera particulièrement attendu sur la question des réparations. En 2013, à l’occasion de la journée commémorative de l’abolition de 1848, François Hollande avait déclaré qu’elles étaient tout simplement « impossibles ». Un discours qui avait froissé de nombreux Antillais. Il avait ensuite infléchi sa position, en novembre 2014, à Thiaroye, au Sénégal, où trente-cinq Sénégalais furent massacrés par des gendarmes français renforcés par des troupes coloniales en décembre 1944. François Hollande avait alors affirmé qu’il était venu « réparer les erreurs de la France ».Antoine FlandrinJournaliste au Monde Rafaële Rivais C’est dans une certaine tension que se tiendra, lundi 11 mai, la prochaine séance plénière du Conseil national de la sécurité routière (CNSR). En effet, deux experts du comité rattaché à cette instance consultative de conseil au gouvernement, Claudine Perez-Diaz et Claude Got, viennent d’en démissionner : dans Le Monde daté du 18 mars, ils ont déploré que « la France abandonne sa sécurité routière ». Lire aussi :Deux experts démissionnent du Conseil national de la sécurité routière qu’ils jugent « en perdition »Ils estiment en effet que le gouvernement a commis une grave erreur en refusant d’abaisser de 90 km/h à 80 km/h la vitesse sur les routes à double sens dépourvues de séparateur médian, où 2 000 personnes sont tuées chaque année. Cette mesure aurait permis de sauver de 350 à 400 vies par an, au moment où la mortalité repart à la hausse, après une baisse continue de douze ans.Le 16 juin 2014, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, avait rejeté toute généralisation de cette disposition, que l’association 40 Millions d’automobilistes juge impopulaire. Il lui avait préféré une « expérimentation sur des segments très accidentogènes », qui n’a pas encore démarré, un an plus tard. M. Cazeneuve viendra clore la séance du CNSR et présentera enfin les segments choisis.Ils devraient être au nombre de trois. Selon certains journaux locaux, il s’agirait notamment d’un tronçon de vingt-trois kilomètres sur la route Centre-Europe Atlantique, dans l’Allier, et d’un autre de treize kilomètres sur la route nationale 57, dans la Haute-Saône. « Pourquoi pas des tronçons d’un kilomètre ? », raille Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière :« Le ministre a tellement peur d’être impopulaire qu’il va prouver sur une microdistance une thèse qui a déjà été validée dans tous les pays du monde, à savoir que la baisse de 1 % de la vitesse moyenne entraîne une baisse de 4 % du nombre des accidents mortels. »L’expérimentation devrait commencer cet été.Le CNSR réclamera plus de pouvoir pour le délégué interministérielL’ordre du jour de la séance plénière du CNSR prévoit aussi une recommandation sur le « management de la sécurité routière ». A cette occasion, le CNSR devrait demander que le délégué interministériel à la sécurité routière soit « sous la responsabilité directe » du premier ministre, afin que tous les secteurs concernés (éducation, justice, santé, notamment) se mobilisent, et non plus sous celle, seulement, du ministre de l’intérieur. Il réclamera aussi que le gouvernement tienne un comité interministériel par an.C’est ce que préconise un rapport de l’Inspection générale de l’administration (IGA), rédigé sous la direction de Marianne Bondaz en juillet 2014, mais jamais rendu public : « L’absence de comité interministériel depuis 2011 entraîne une certaine confusion dans les esprits sur le “qui fait quoi ?” et n’est pas de nature à mobiliser l’ensemble des ministères », indique le rapport.« La tenue de ces comités interministériels doit permettre de donner des orientations claires et se distinguer des travaux du Conseil national de la sécurité routière, qui a un rôle de représentation de la société civile, de débat et de proposition, et non un rôle de définition et de mise en œuvre de la politique publique. »Le rapport préconise « un comité interministériel au moins une fois par an, et le suivi des orientations prises ».Des radars de face pour identifier les conducteursLe CNSR devrait en outre recommander de « remédier aux failles qui permettent à des conducteurs d’échapper à tout ou partie des conséquences d’une infraction constatée ». Il devrait demander le déploiement des radars double face, qui flasheront les conducteurs de face et non plus seulement de dos (un dispositif fait pour les motos, qui n’ont de plaque minéralogique qu’à l’arrière), et permettront de mieux identifier les conducteurs.Le fait que les radars flashent à l’arrière permet à nombre d’employés au volant de voitures de service (y compris des chauffeurs de taxi) de ne pas être reconnus et d’échapper aux sanctions. Leur entreprise paie l’amende, mais refuse de dire lequel d’entre eux conduisait, afin qu’il ne soit pas possible de lui retirer des points de permis. Le CNSR demande que les employeurs tiennent un registre indiquant l’identité du salarié qui utilise un de leurs véhicules. Sans attendre la recommandation de l’assemblée plénière du CNSR, le ministre de l’intérieur avait annoncé, le 26 janvier, qu’il souhaitait prendre des mesures dans ce sens.Le CNSR pourrait aussi demander que les radars mobiles de nouvelle génération, embarqués à bord de voitures banalisées et non détectables par les avertisseurs, soient utilisés plus souvent. Les 180 voitures disponibles actuellement ne roulent que deux heures par jour, faute d’effectifs. Le CNSR devrait demander que leur utilisation soit sous-traitée, du fait qu’elle ne nécessite pas de personnel assermenté.Lire aussi :Sécurité routière : quelle efficacité pour les mesures du gouvernement ?Rafaële RivaisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 09.05.2015 à 04h00 • Mis à jour le09.05.2015 à 16h09 Plus de 6 000 salariés du groupe chinois Tiens, invités aux frais de leur patron pour un séjour de plusieurs jours en France dont deux sur la Côte d'Azur, ont battu vendredi 8 mai à Nice un nouveau « record », après celui de la plus importante délégation chinoise jamais venue en Europe.Arrivant groupés sur la promenade des Anglais, ils ont pris place sur des repères fixés au sol, de manière à former la phrase « Tiens' dream is Nice in the Côte d'Azur » (« le rêve de Tiens est Nice sur la Côte d'Azur »), la plus longue phrase humaine vue du ciel. Un record établi sous l'œil des inspecteurs du Guinness Book pour les 20 ans de leur conglomérat, qui intervient dans de multiples secteurs d'activité.30 000 nuitées réservéesDevant les yeux quelque peu ébahis des Niçois et des touristes présents, cette armée de salariés chinois a ensuite assisté à une parade nautique et aérienne dans la baie des Anges, pendant que le président du groupe, Li Jinyuan, s'offrait un défilé, en ce jour de commémoration du 8 mai 1945, à bord d'une jeep américaine de la dernière guerre.Pour ce voyage exceptionnel, qui a débuté par un séjour à Paris, M. Li Jinyuan a dû réserver au total pas moins de 30 000 nuitées dans 140 hôtels et privatiser le Musée du Louvre, selon la chaîne BFM-TV. Sur la Côte d'Azur, ce sont 4 760 chambres qui ont été réservées dans 79 hôtels 4 et 5 étoiles entre Cannes et Monaco. S'y sont ajoutées la location d'une salle avec dix écrans géants pour une convention d'entreprise et la réquisition de 146 bus pour les déplacements dans la région.Réception au Quai d'OrsayLe PDG de Tiens a été reçu par le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, en milieu de semaine. « Pour la France, c'est extrêmement intéressant : sur le plan culturel, sur le plan des échanges, sur le plan économique aussi », a salué le ministre.« Le tourisme est une industrie créatrice d'emplois non délocalisables et j'espère que l'exemple de M. Li Jinyuan va être suivi par beaucoup d'autres grandes sociétés chinoises ». Les retombées économiques de ce séjour ont été estimées à entre 13 et 20 millions d'euros, selon différentes sources. 08.05.2015 à 15h17 • Mis à jour le08.05.2015 à 16h13 | Julien Lemaignen Parmi de nombreuses données sur l’état d’esprit des Français, l’étude annuelle sur les « fractures françaises » a fait état, mercredi 6 mai, d’une progression significative de l’opinion favorable au retour de la peine de mort. D’après cette enquête – réalisée par Ipsos et Sopra Steria avec la Fondation Jean-Jaurès et Science Po –, 52 % des Français, toutes sensibilités politiques confondues, s’y disent favorables : c’est 7 points de plus que l’année précédente. En particulier, les sympathisants socialistes sont 36 % à souhaiter ce rétablissement, soit une hausse spectaculaire de 15 points par rapport à 2014. La proportion augmente aussi nettement chez les cadres et les professions intermédiaires (à 37 et 39 %, contre 26 % en 2014) et les retraités (à 53 % contre 45 % en 2014). Pour Brice Teinturier, le directeur général délégué d’Ipsos, le débat sur la peine capitale n’est « pas réglé » et les études « montrent une forte progression du soutien au rétablissement de la peine de mort depuis les années 2010 ». Pour lui, les attentats de janvier ont fait sauter chez certains, notamment parmi les sympathisants de gauche et les CSP +, le « verrou » de l’opposition de principe à la peine capitale, car « le sentiment que la violence est de plus en plus forte conduit à radicaliser la prise de position » et affaiblit l’idée qu’on peut « réintégrer dans la société » tous les condamnés, quel que soit le crime. Peu importe, selon lui, que nombre d’études brandies par les opposants à la peine capitale lui dénient la moindre influence sur la sûreté des sociétés, car cette idée n’est « pas établie dans le grand public ».A la menace terroriste, Emmanuel Rivière, de l’institut TNS Sofres, ajoute un « climat autour des agressions sexuelles » – dont l’enlèvement, le viol et le meurtre de la petite Chloé, le 15 avril à Calais, constitueraient un paroxysme récent – susceptible de favoriser les opinions favorables au rétablissement de la peine de mort. Certes, nuance-t-il, « il ne faudrait pas dire trop vite que ça y est, les Français sont pour le retour de la peine », mais « le haut fait de Mitterrand [et de Robert Badinter, son garde des sceaux, qui ont fait abolir la peine capitale en 1981] est moins dans les mémoires ». Il évoque aussi une « porosité » idéologique entre l’extrême droite et le reste du champ politique, qui facilite la progression de cette idée.« C’est une question dans l’absolu »Anne Denis, responsable de la commission pour l’abolition de la peine de mort chez Amnesty International, interroge toutefois la façon dont la question est posée : « C’est une question dans l’absolu qui appelle une réaction spontanée. Or, en ce qui concerne la peine de mort, la réponse spontanée, émotionnelle, est d’être pour : on se projette comme victime potentielle, on pense à ses enfants, à ses petits-enfants… Mais dans les missions d’éducation aux droits humains, à partir du moment où on introduit un élément de réflexion, on ouvre une lucarne qui fait que les gens ne considèrent plus normal d’exécuter quelqu’un. »Voir le visual interactif : Qui pratique la peine de mort dans le monde ?Le retour de la peine de mort est à tout le moins extrêmement improbable : outre par sa Constitution, qui l’interdit, la France est tenue par la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, par deux protocoles du Conseil de l’Europe, par un protocole des Nations unies, par le traité de Lisbonne de l’Union européenne… De quoi mettre l’éteignoir sur les velléités d’un rétablissement, sauf pour le Front national. Sa présidente, Marine Le Pen, a redit le 8 janvier, le lendemain de l’attentat contre Charlie Hebdo, qu’elle était « personnellement favorable » à un référendum sur la question, qui prendrait la forme d’une alternative proposée aux Français entre le retour de la peine capitale et l’adoption de la « perpétuité réelle », qui enlèverait au condamné visé toute possibilité de sortir un jour de prison. La mesure est inscrite au programme du FN pour la sécurité.Lire aussi :Une France moins pessimiste où les idées du FN s’enracinentL’abolition de la peine de mort en 1981 n’avait, du reste, pas clos le débat politique. L’Assemblée nationale compte 22 propositions de loi pour le rétablissement de la peine capitale entre 1984 et 2004, dont six pour la seule année 1988. La dernière recensée, en 2004, a été déposée par Richard Dell’Agnola, alors député UMP du Val-de-Marne, et signée par 46 autres députés. Considérant la France en « état de guerre » contre le terrorisme, l’élu estimait que le pays pouvait rétablir la peine de mort pour ces faits. Mais c’était avant que l’Hexagone devienne partie, en 2007, au protocole du Conseil de l’Europe et au pacte des Nations unies qui interdisent la peine de mort en toutes circonstances, y compris les conflits militaires.Outre le cas français, la présidente de la coalition mondiale contre la peine de mort, Florence Bellivier, s’est émue dans un entretien à Amnesty, le 6 mai, d’une « période de telles convulsions économiques et de guerres que l’abolition [de la peine de mort dans les pays qui la pratiquent encore] n’est pas considérée comme une priorité ». Et de citer, elle aussi, « l’atmosphère générale » de la crainte du terrorisme qui « repousse les limites de la moralité ».Lire aussi le compte rendu de la dernière exécution en France : C’est à ce moment qu’il commence à réaliser que c’est finiJulien LemaignenJournaliste au Monde Nicolas Hazard (Président du comptoir de l'innovation) Nous sommes tous attachés à notre modèle social. Il nous accompagne dans les aléas de la vie (maladie, vieillesse, chômage, exclusion…). Il est un élément central de notre cohésion sociale. Face aux difficultés liées à son financement et aux évolutions des risques sociaux, ce modèle, tel que nous le connaissons, s’adapte. Aux côtés des acteurs institutionnels (Etat, collectivités locales, syndicats), les entrepreneurs sociaux sont au cœur de cette évolution. Ils développent des produits et services pour répondre aux grandes problématiques auxquelles nous sommes confrontés.Plus que jamais, la bataille pour l’emploi est la priorité des mois à venir. Le franchissement de la barre symbolique des 3,5 millions de chômeurs démontre l’importance de trouver rapidement des leviers pour inverser cette tendance. C’est le combat que livrent de nombreux entrepreneurs sociaux, convaincus que chacun a sa place sur le marché de l’emploi. Ils se battent ainsi pour créer de l’activité économique, qui permette de recruter mais aussi de maintenir l’emploi en France, notamment pour les personnes les plus fragiles.Lire aussi :« Made in France social » : Ecocup, des Pyrénées à TwickenhamC’est le cas de Christophe Chevalier et de son entreprise Archer. Basée dans la zone industrielle du bassin de Romans, Archer œuvre depuis vingt-huit ans pour le développement économique et solidaire de son territoire, la Drôme.66 % des salariés en insertionActeur historique de l’insertion par l’activité économique, Archer œuvre pour le maintien d’activités menacées de délocalisation ou de liquidation. De la relance de la fabrication de chaussures Made in Romans (Drôme), à la sous-traitance automobile, en passant par les services à la personne, Archer est actif dans une quinzaine d’activités rassemblées dans un « groupe économique solidaire ».Le groupe Archer multiplie les initiatives innovantes pour favoriser l’emploi sur son territoire. Il a ainsi mis en place une CAE (coopérative d’activité et d’emplois) rassemblant une cinquantaine d’entrepreneurs, une école de l’entrepreneuriat leur permettant de se former et de bénéficier du tutorat d’acteurs clés de la région, mais également un PTCE (Pôle territorial de coopération économique) qui réunit en un même lieu acteurs publics, entreprises et associations. Une des actions phares des acteurs de PÔLE sud a été la relocalisation d’une unité de montage de produits dans l’industrie automobile.En 2013, Archer emploie 1 305 salariés, dont 66 % (220) sont en insertion. Le groupe permet à des personnes en situation précaire d’acquérir des compétences par transfert de savoir-faire. Elles bénéficient d’un accompagnement social leur permettant de retrouver un emploi à l’issu de leurs parcours au sein du groupe. Cette mission sociale est assurée par un management engagé dans le bon recrutement et dans la formation personnalisée pour chacun de ses salariés.450 % de son obligation légaleConcrètement, le parcours d’un salarié dans l’entreprise passe par quatre phases, durant lesquelles il est accompagné : le recrutement et l’intégration sur le poste de travail du nouveau salarié ; la professionnalisation dans l’emploi d’intérim ; les différentes phases de formation ; la préparation des salariés à la sortie et à l’embauche dans une entreprise dite « classique ».Archer réalise chaque année plus de 7 000 heures de formations qualifiantes, dont 63 % pour ses salariés en insertion, 12 % pour ses salariés permanents et 23 % pour des bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA). Cela représente 450 % de son obligation légale en matière de formation !Le groupe au chiffre d’affaires de près de 4 millions d’euros, occupe ainsi une place de premier rang sur son territoire par sa taille, sa réactivité, sa connaissance des acteurs locaux et des collectivités.Il prouve que créer de l’activité localement et maintenir des emplois en France est toujours possible, un véritable exemple du Made in France économique et social !Nicolas Hazard (Président du comptoir de l'innovation) 07.05.2015 à 19h36 • Mis à jour le07.05.2015 à 19h45 Le marchand d'art Guy Wildenstein a été renvoyé en correctionnelle, jeudi 7 mai, ont fait savoir plusieurs sources à l'Agence France-Presse. Le parquet national financier (PNF) avait formulé une requête en ce sens au mois de janvier.L'homme est soupçonné de s'être « volontairement et frauduleusement soustrait » aux impôts sur la succession de son père Daniel, mort en 2001. Le PNF souhaitait également qu'il réponde de l'« omission de déclaration des biens détenus » par « des sociétés ou entités logées dans des trusts » installées dans des paradis fiscaux.Les juges financiers ont également renvoyé sa belle-sœur, Liouba, son neveu Alec Junior, ainsi que trois de ses conseillers. Ils devront répondre de faits de « complicité » et – ou – de « blanchiment de fraude fiscale ». Deux entreprises installées dans des paradis fiscaux, la Royal Bank of Canada Trust Company (Bahamas) et la Northern Trust Fiduciary Services (Guernesey, île située dans la Manche, à l'ouest de Cherbourg) seront également jugées.CONFLIT FAMILIALLes Wildenstein s'étaient vu notifier en 2012 un redressement fiscal colossal de près de 600 millions d'euros, dont 250 millions pour Guy, redressement qu'il conteste. Leur fortune est estimée à plusieurs milliards d'euros, composée en grande partie de biens immobiliers et d'œuvres d'art.Née d'un conflit familial, l'affaire avait connu à ses débuts un retentissement politique, Guy Wildenstein ayant été membre de Premier Cercle, le groupe des riches donateurs de l'Union pour un mouvement populaire (UMP). Décoré en 2009 de la Légion d'honneur par Nicolas Sarkozy, il a été le représentant UMP de la circonscription de Washington au sein de l'Assemblée des Français de l'étranger.Lire aussi sur le contexte de cette affaire : Bercy poursuit Guy Wildenstein 07.05.2015 à 19h06 • Mis à jour le09.05.2015 à 15h57 | Eric Nunès Dix-neuf ans après l'abrogation du service national obligatoire par Jacques Chirac, le gouvernement prévoit d'expérimenter, dès septembre, un service militaire volontaire (SMV) sur le modèle du « service militaire adapté » (SMA) développé depuis des décennies déjà outre-mer. Marie-Céline Whannou, auteure d'une thèse en histoire contemporaine sur « L'histoire du maintien de l'ordre dans les Départements d'outre-mer sous la Ve République », revient pour Le Monde.fr sur les raisons de la mise en place du SMA, il y a plus de cinquante ans, et sur son bilan.Lire également : Qu'est-ce que le « service militaire volontaire » ?Pourquoi le service militaire adapté a-t-il été créé, en 1960 ?Il s'agit d'une réponse directe aux émeutes de Fort-de-France de décembre 1959, dans un contexte de tensions sociales dans les grands centres urbains des Antilles-Guyane : explosion urbaine et anarchique, chômage élevé, population très jeune, infrastructures publiques non adaptées. Ces émeutes sanglantes marqueront durablement les opinions en raison de la violence des manifestations et de la gestion complexe des forces de l'ordre par les autorités civiles et militaires. Le général Némo, à la tête des forces militaires Antilles-Guyane, propose alors un projet de défense nationale visant à encadrer les jeunes, à leur dispenser une formation professionnelle répondant aux besoins économiques locaux tout en leur donnant des instructions militaires adaptées à leur environnement.Le SMA s'intègre aussi dans la politique de grand travaux menés dans l'Outre-mer et visant à améliorer les infrastructures publiques vieillissantes, à commencer par les casernes militaires, les réseaux d'assainissement, et les routes, particulièrement en Guyane.Enfin, le troisième objectif est de permettre aux jeunes Martiniquais et Guadeloupéens de partir en Guyane sur la base du volontariat. Au rôle de régulation démographique que peut alors jouer le SMA, s'ajoute la question d'une politique agraire visant à investir les zones pionnières de ce département français d'Amérique en offrant aux futures recrues une maison et un terrain pour cultiver la terre. Un tel dispositif avait été expérimenté en Algérie avec les soldats de métropole.Comment cela a-t-il été accueilli à l'époque ? On sait qu'un courant d'opinion hostile au « plan Némo » voit le jour dès son instauration ; il naît des parlementaires autonomistes et socialistes et les débats à l'Assemblée nationale sont l'occasion de joutes verbales acérées. Aimé Césaire déclare ainsi : « Nous connaissons maintenant la grande pensée du règne : c'est de résoudre le problème démographique antillais par la colonisation militaire de la Guyane. Nos jeunes gens, machette en main, coloniseront la brousse guyanaise et y joueront les légionnaires romains. » La population a-t-elle suivi les courants d'opinion des partis politiques locaux ou bien a-t-elle accueilli favorablement ce dispositif ? La recherche historique n'a pas encore permis de trancher.Quel bilan peut-on faire de la mise en place du SMA ?En complément des départs organisés par le Bureau des migrations d'outre-mer (le Bumidom), la création du SMA est considérée comme un véritable projet politique de défense nationale qui vise l'encadrement d'une population jeune et fragile. En ce sens, la création du SMA illustre une certaine image de l'ordre qui répond à un environnement social instable. Mais concrètement, le SMA n'a pas permis de juguler les émeutes urbaines dans l'Outre-mer. Pour preuve, les mouvements se poursuivent : émeutes à Fort-de-France en 1961, grève guadeloupéenne de 1967, grève de mai 1973 à Saint-Denis de la Réunion, émeutes à Cayenne en 1974.Sur un plan structurel, les difficultés sont bien réelles : elles concernent l'organisation de la vie en caserne, la cohabitation entre soldats locaux et métropolitains. Selon les inspections militaires de l'époque, l'insertion professionnelle des jeunes ne serait pas une grande réussite. Mais ces rapports seraient à croiser avec les retours d'expérience des entreprises locales chargées de recruter les jeunes à la sortie du service militaire.Nous pouvons toutefois apporter une nuance : le SMA marque un esprit d'ouverture de l'armée vers la société civile, et le bilan n'est pas si négatif puisque le dispositif s'étend à La Réunion en 1965, sous la forme d'un Centre militaire de perfectionnement.A-t-il été un outil efficace pour lutter contre le désœuvrement d'une partie de la population ?Rétrospectivement, et avec l'extrême impartialité qui nous incombe, il ne pouvait être à lui seul un outil efficace pour lutter contre le désœuvrement des populations. Car il est inspiré d'un contexte colonial encore très présent à l'époque de sa création, avec des mécanismes de pensée très éloignés des problématiques sociales que connaissent alors les ultramarins. Les hauts-fonctionnaires militaires et civils qui le mettent en place ont une expérience de l'Afrique subsaharienne, de l'Indochine et de l'Algérie. Et les Antilles et la Guyane sont alors de très récents départements français (loi de départementalisation de 1947).Et depuis ?En 2009, à la suite des violences dans les banlieues parisiennes, le SMA est à nouveau sur le devant de la scène. On en reparle aujourd'hui après les attentats de janvier. Pour qu'il soit mieux mis en œuvre, il est impératif d'en tirer un bilan historique prenant en compte les spécificités sociales et l'histoire de l'Outre-mer.Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Leila Marchand Les attentats de janvier ont ravivé la question de la place du religieux en France. Comment faire cohabiter différentes croyances ? Comment vivre sa religion dans un pays laïque ? L'importance que prend ce débat est d'autant plus paradoxale que la majorité des Français se sentent aujourd'hui loin de toute appartenance religieuse.Les statistiques ethniques ou sur l'appartenance religieuse étant très encadrées en France, le nombre exact de personnes sans religion est inconnu. Mais plusieurs sondages effectués au niveau mondial et européen en donnent une bonne estimation.Un tiers des Français « non religieux »En 2012, l'association de sondages WIN/Gallup International, spécialiste de la question, a demandé à plus de 50 000 personnes dans 57 pays si elles se considéraient « religieuses », « non religieuses » ou « athées convaincues ». A cette question, environ un tiers des Français répondent être « non religieux » et presque un autre tiers « athées ». On obtient donc 63 % de Français qui ne s'identifient à aucune religion contre seulement 37 % de Français religieux. #container_14309936978{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14309936978{ height:500px; } #container_14309936978 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14309936978 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14309936978 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14309936978 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La France compte une majorité d'athées et de personnes "sans religion"Ces résultats ont été obtenus à partir d'une enquête publiée en 2012 à partir des réponses de 1671 personnesSource : WIN-Gallup International(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14309936978", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Se déclarant religieux","Se déclarant non religieux","Athée convaincu","Ne sait pas / pas de réponse"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Position face à la religion en France", "showInLegend": true, "innerSize": "40%", "data": [ { "name": "Se déclarant religieux", "y": 37, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Se déclarant non religieux", "y": 34, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Athée convaincu", "y": 29, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Ne sait pas / pas de réponse", "y": 1, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; 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Les réponses sont assez proches de celle du premier sondage : 40 % des Français se déclarent athées et environ un tiers « croient en un esprit ou une force supérieure ». Un avis plus nuancé mais qui les place tout de même dans les personnes « sans religion ». Près de 70 % des Français sondés ne se réclament donc d'aucune religion précise, même si un tiers d'entre eux croit en une forme de divinité.4,5 % de Français catholiques vont encore à la messeLa question de la religiosité d'un pays est sensible à aborder et potentiellement source d'erreur car les notions de religion, de foi et de spiritualité peuvent avoir des résonances différentes selon les personnes interrogées. Comme le précise l'étude de Gallup en annexe, une part importante de sondés appartenant à une religion déclarent avoir la foi mais ne pas se vivre comme une « personne religieuse ». De même, les personnes se déclarant athées ne font parfois pas la différence avec l'agnosticisme (personne déclarant ne pas pouvoir trancher sur l'existence d'un dieu) ou le déisme (croyance en un dieu sans se réclamer d'une religion).Certains chiffres sont en revanche catégoriques, comme ceux concernant le catholicisme collectés par l'IFOP : la part de Français pratiquants est en grande diminution. Seule une petite minorité, 4,5 %, assiste à la messe chaque semaine. Et, même si aujourd'hui encore près de 70 % de la population française est baptisée, les nouvelles générations renoncent pour la plupart à baptiser leurs enfants : on comptait 472 000 baptêmes en 1990, on n'en dénombre plus que 303 000 en 2010 (pour 800 000 naissances).Concernant l'islam, la pratique religieuse est plus régulière. Selon une enquête IFOP pour La Croix, 41 % des personnes « d'origine musulmane » se disaient « croyantes et pratiquantes » (contre 16 % chez les catholiques), et 34 % « croyantes mais non pratiquantes » (57 % des catholiques), 25 % se disant « sans religion ou seulement d'origine musulmane » (27 % des catholiques). Seuls 25 % des interrogés disaient aller « généralement à la mosquée le vendredi ».La France, un des pays les plus athées au mondeLa tendance à l'athéisme est mondiale d'après les critères établis par l'étude Gallup. Depuis 2005, date de leur précédent sondage, la part de personnes « religieuses » a baissé de 9 % et la part de personnes athées a augmenté de 3 %. Mais la situation française reste une exception dans un monde où la religion garde encore une place de premier plan : plus de la moitié (59 %) de la population mondiale se sent toujours « religieuse » et 13 % seulement se déclarent athée. Dans le top 5 des pays athées (parmi la cinquantaine de pays interrogés), la France tient la 4e place, derrière la Chine, le Japon et la République tchèque. L'étude met en corrélation ces résultats avec la richesse du pays concerné. Une grande partie des pays les plus religieux comptent également le plus petit revenu national brut : Ghana, Nigeria, Roumanie, Kenya, Afghanistan… A l'inverse,  les moins religieux sont souvent les plus aisés, comme la France, le Japon, la Suède, Hongkong, l'Australie, l'Allemagne ou les Pays-Bas.Leila MarchandJournaliste au Monde Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Steeve Poitrinel a 29 ans et travaille comme ingénieur système et réseau au sein d’une structure associative à Paris.Pour lui, l’entreprise idéale doit avant tout veiller au plein épanouissement de ses collaborateurs. Comment ? En favorisant leur évolution professionnelle mais aussi en respectant leur vie privée.Lire aussi :Tassadit Boumrar : « L’entreprise idéale n’existe pas »Elodie Chermann (Propos recueillis par) Julien Lemaignen Toucher plus de 6 000 euros par mois d’allocation-chômage, c’est peut-être un peu trop, a suggéré François Rebsamen, jeudi 21 mai. Interrogé sur RMC et BFM-TV, le ministre du travail a laissé ouverte la possibilité de baisser le plafond de l’indemnisation des chômeurs, y voyant un des moyens de ne « pas laisser dériver » l’assurance chômage.La « protection élevée des hauts revenus, des cadres », est « assez unique au monde », a souligné M. Rebsamen, ajoutant que « ce serait mieux de se rapprocher, sûrement, de la moyenne européenne ». D’après l’Unédic, 880 personnes percevaient l’allocation maximale fin 2013, soit 6 273 euros net mensuels. Ils représentaient 0,02 % des bénéficiaires et 0,23 % des dépenses d’allocation, pour un montant de 66,2 millions d’euros.Dans son rapport Eclairages de novembre 2014, l’Unédic n’évoque pas le nombre d’indemnisés atteignant le plafond mais seulement ceux dont l’enveloppe dépasse les 4 000 euros. Selon les calculs du Monde, ils étaient alors – hors intermittents – 17 560, touchant en moyenne 5 200 euros par mois. Si l’on extrapole ce chiffre sur un an, cela représente un coût d’1,1 milliard d’euros. Dans l’hypothèse, par exemple, où le plafond serait ramené de 6 000 à 4 000 euros, cette somme serait réduite à 843 millions d’euros, soit une économie annuelle de 257 millions.Un débat récurrentLa question de l’abaissement du plafond revient régulièrement dans le débat public. En 2011, Bruno Le Maire, à l’époque chargé du projet présidentiel de l’UMP, avait critiqué un « dispositif d’indemnisation parmi les plus généreux du monde, en particulier pour les cadres à haut salaire ».Laurent Berger, devenu entre-temps le leader de la CFDT, avait alors pris appui sur la modestie de l’économie escomptée pour lui répondre que « l’indemnisation des cadres, c’est un non-sujet, une non-source d’économies et c’est démago », comme l’avait mentionné Le Point. Laurence Parisot, alors présidente du Medef, avait aussi fait remarquer qu’un abaissement du plafond d’indemnisation des cadres devait s’accompagner d’une baisse de leurs cotisations à l’assurance chômage, « sinon ce serait tout à fait injuste ». Ce cas de figure rendrait beaucoup moins évident le bénéfice de l’opération pour les finances publiques.En 2013, cependant, la Cour des comptes était revenue à la charge dans un rapport. « Dans les autres pays européens, le niveau de l’indemnisation est souvent beaucoup plus strictement plafonné », observait-elle déjà. Mais que voudrait dire, comme le suggère M. Rebsamen, se « rapprocher » de la moyenne européenne ? D’après l’Unédic, le montant de l’allocation de chômage est plafonné à 2 800 euros en Norvège, 2 500 en Allemagne, 2 400 au Danemark, 1 600 en Belgique et en Suède. La moyenne de douze pays européens, y compris la France, donne un résultat de 2 614 euros. Loin, très loin de la générosité hexagonale.Pression de BruxellesLe ministre du travail a pris la parole dans un contexte de durcissement des conditions faites aux chômeurs, même s’il a annoncé, la veille, une aide de 300 euros mensuels pour près de 40 000 chômeurs attendant leur retraite. Le 13 mai, dans sa recommandation sur le programme de réforme français, la Commission européenne a fait part de ses doutes quant à la « durabilité » du modèle d’indemnisation. Elle appelle la France à « revoir » l’indemnisation des salariés aux plus hauts revenus, mais aussi les critères d’éligibilité et la dégressivité dans le temps des allocations. « On a un système qui est protecteur. En étant protecteur, il peut être plus lent à réagir à la reprise d’emploi », a déclaré M. Rebsamen, comme en écho, jeudi sur RMC.Dans le même temps, Pôle emploi a annoncé la mise en place un nouveau dispositif de contrôle des chômeurs pour s’assurer qu’ils cherchent bien un emploi. Il s’agit de les empêcher de « s’enkyster dans le chômage de longue durée » selon le gouvernement, mais l’association de chômeurs AC! y voit plutôt une « répression à l’encontre de victimes du système ».Julien LemaignenJournaliste au Monde Matthieu Suc Lors de la présentation jeudi 21 mai de son rapport d’activité pour l’année 2014, l’Inspection générale de la police (IGPN) a observé un recours « de plus en plus fréquent » aux armes non étales de la part des policiers.Concrètement, les agents ont utilisé à 567 reprises le pistolet à impulsion électrique, plus connu sous le nom de Taser. Dans 20 % des cas, il suffit de pointer le faisceau laser de visée sur le corps de l’individu ciblé pour mettre fin à la menace, sans avoir besoin de tirer.« Cette arme est très intéressante à distance, résume Marie-France Moneger-Guyomarc’h, la patronne de l’IGPN. Elle a un effet dissuasif. Son bilan est positif, nous recommandons de la garder dans la panoplie des policiers. »« Obsolète »En revanche, le Flash-Ball n’a pas les faveurs de l’IGPN. Trop « obsolète », selon la police des polices qui souligne que cette arme, à courte portée de tir, a été mise en service en 1995 et a provoqué parfois de graves blessures. L’IGPN milite pour des armes défensives à longue distance, aujourd’hui beaucoup plus précises.Concernant les armes létales, sur 2014, le rapport de l’IGPN recense 228 usages du Sig Sauer, le pistolet de dotation des policiers. Pour la moitié des tirs comptabilisés, ce sont des véhicules qui ont été pris pour cible, principalement lorsque des personnes en infraction tentaient de prendre la fuite en fonçant sur les policiers qui cherchaient à les interpeller. Plus insolite : un quart des 228 tirs visait des animaux. « Des chiens enragés, des nouveaux animaux de compagnie comme les singes, mais aussi des sangliers ou des renards qui viennent en ville… », précise Mme Moneger-Guyomarc’h.Lire aussi :Selon l’IGPN, la « maison » police se porte bienMatthieu SucJournaliste au Monde 21.05.2015 à 17h03 • Mis à jour le21.05.2015 à 17h27 | Matthieu Suc La police se porte bien, en dépit des affaires qui l’ont éclaboussée ces derniers mois. C’est, en tout cas, le message que Marie-France Moneger-Guyomarc’h, la patronne de l’Inspection générale de la police (IGPN), la police des polices, a voulu faire passer en présentant jeudi 21 mai le rapport d’activité de son service pour l’année 2014.Pourtant, du viol d’une touriste canadienne dont sont accusés des hommes de la brigade de recherches et d’intervention (BRI) au vol de 52 kg de cocaïne, d’une valeur marchande de deux millions d’euros, au 36, quai des Orfèvres, en passant par la mise en examen du patron du 36, Bernard Petit, et de son chef de cabinet, Richard Atlan, suspectés de « violation de secret de l’instruction », la place Beauvau a connu, depuis un an, son lot de révélations.Lire aussi :Les petits trafics de « Picsou » et du « Tatoué », de la brigade des stupsLire aussi :Le 36, quai des Orfèvres sous le choc« Effectivement, il y a eu plusieurs affaires qui ont fait du bruit dans la maison, a concédé la directrice de l’IGPN. Mais je n’ai pas le sentiment que la maison aille plus mal. Simplement, le curseur de ce qui est admissible a diminué. Il n’y a plus rien sous le tapis. C’est une volonté du ministre de l’intérieur de laisser l’IGPN faire ses enquêtes en toute transparence sans interférence. »« La police a des vulnérabilités »Si les cas de corruption de fonctionnaires de police ont augmenté de 15 % par rapport en 2013, cela ne veut pas dire que la police est plus corrompue qu’avant, souligne la patronne de l’IGPN. Celle-ci aime à répéter que « quand on cherche, on trouve plus que quand on ne cherche pas ». Pour l’essentiel, il s’agit de consultation de fichiers pour le compte de tiers ou de contraventions que l’on fait sauter, « des cas relativement peu graves ». En matière de stupéfiants, Mme Moneger-Guyomarc’h reconnaît que « la police a des vulnérabilités ». « Les policiers ne sont pas à l’abri. Les quantités de stupéfiants saisies augmentent, la tentation avec… », résume-t-elle.Lire aussi :Un nouveau scandale éclabousse la police nationaleDe manière générale, l’IGPN reçoit entre trois et dix signalements par jour pour des fautes présumées de policiers. Avec des pics durant le printemps et l’automne « lors des périodes où se multiplient de grandes manifestations à Paris », explique Mme Moneger-Guyomarc’h, les manifestants et parfois les riverains se plaignant souvent de la façon dont est assuré le maintien de l’ordre. L’IGPN souligne toutefois que ces signalements demeurent relativement faibles au regard des 2,5 millions d’interventions policières par an sur l’ensemble du territoire.En 2014 – par rapport à 2013 – il y a eu une augmentation de quelque 3 % des saisines de l’IGPN par la justice. Pour près de la moitié, des affaires de « violences volontaires », le reste se partageant entre affaires de vols, faux en écriture ou corruption. La moitié de ces enquêtes a fait l’objet d’un classement.Du côté des enquêtes administratives sur les « manquements » de fonctionnaires, sur injonction du ministre de l’Intérieur ou des hiérarques policiers, l’IGPN enregistre une baisse de 13 % du nombre des sanctions. Mais, c’est un effet purement mécanique, prévient Mme Moneger-Guyomarc’h. Fin 2014 avaient lieu les élections professionnelles et durant cette période, les commissions paritaires et les conseils de discipline n’étaient pas réunis. Ils ont été reportés en 2015.Matthieu SucJournaliste au Monde Elodie Chermann Fin 2009, la quasi totalité de la génération née en 1942 était partie à la retraite. Ce qui a permis à la la direction de la recherche du ministère du travail (Drees) de reconstituer leurs fins de carrières et de chiffrer la hausse des situations de chômage à l'approche de l'âge légal d'ouverture des droits à la retraite, publiée lundi 18 mai dans Etudes & Résultats, Drees n°917.La part des personnes principalement au chômage passe de 3 % des hommes et des femmes à 50 ans, à 14 % des hommes et 12 % des femmes à l'âge de 59 ans. Auxquels s'ajoutent ceux qui ont renoncé à chercher un emploi. « Entre 50 et 59 ans, 21 % à 24 % des hommes, et 32 % à 37 % des femmes sont absents du marché du travail » note la Drees, qui précise qu'ils ne sont pas encore en retraite, ni en préretraite, ni au chômage.A 50 ans, près d'une femme sur quatre avait définitivement quitté le marché du travail souligne la Drees. A 60 ans, ce sont 59% des hommes et 49% des femmes de cette génération qui avaient cessé toute activité professionnelle.Décalage probable pour la génération suivante« On constate d’importantes disparités entre les deux sexes », note l’économiste Annie Jolivet, chercheuse au Centre d’études de l’emploi, spécialisée dans l’emploi des seniors. « Moins présentes sur le marché du travail entre 50 et 65 ans, les femmes de cette génération sont nombreuses à avoir attendu l’âge automatique du taux plein, c’est-à-dire 65 ans, pour liquider leurs droits [à la retraite]. » 28,5% sont passées directement de l’emploi à la retraite, d’autres ont alterné les périodes d’emploi, d’absence, de maladie et d’inactivité.« Plus on approche l’âge légal d’ouverture des droits, plus le risque d’être confronté au chômage est important », souligne ainsi Annie Jolivet.Cette augmentation va vraisemblablement se poursuivre sur les générations suivantes mais avec un décalage probable de l’âge où ça se produit à 60-62 ans.Attention cependant aux extrapolations hasardeuses. « Si cette étude donne une image assez précise des comportements de départ à la retraite pour la génération 1942, elle ne saurait en aucun cas présager des évolutions à venir », insiste l’économiste. « Les assurés nés en 1942 ont en effet été concernés par la réforme des retraites de 1993 mais pas par toutes les suivantes : 2003, 2007, 2010, 2014 », explique-t-elle.« Ils n’ont donc pas subi les allongements successifs de durée de cotisation, ni le relèvement de l’âge de la dispense de recherche d’emploi en 2009, ni les modifications des règles de mise à la retraite. » Difficile dans ces conditions d’anticiper les vagues de départ chez les générations plus jeunes. « Cette radiographie par génération donne des points de repère synthétiques mais ne prend pas en compte l’évolution des comportements déjà constatée dans les statistiques annuelles. »Elodie Chermann Pierre Breteau Viktor Orban se verrait bien rétablir la peine de mort en Hongrie. Le premier ministre hongrois l'annonçait mardi 19 mai devant le Parlement européen, avant de se rétracter puis d'annoncer une consultation publique. « Tout n'est pas inscrit dans le marbre, on peut en débattre », déclarait même le dirigeant hongrois, « les traités [européens] ne sont pas des commandements divins », ajoutait-il.Des « commandements divins », sans doute pas, mais la question de la peine de mort est centrale dans l'Union, et sa réintroduction serait « contraire aux valeurs fondamentales de l'UE », a indiqué le vice-président chargé des droits fondamentaux, Frans Timmermans. Selon l'article 2 du traité sur l'Union européenne, la « violation grave par un Etat membre des valeurs [défendues par l'Union] » pousserait le Conseil européen – qui décide des priorités poltiques générales de l'Union – à « suspendre certains des droits découlant de l'application des traités à l'Etat membre en question », et donc son droit de vote au Conseil.Le Conseil de l'Europe opposé à tout rétablissementOutre les principes fondamentaux de l'UE, la Hongrie a ratifié la Convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales du Conseil de l'Europe (signée le 6 novembre 1990, ratifiée le 5 novembre 1992). Le texte, amendé depuis sa rédaction en 1950, est très clair dans sa version de 1982 : « La peine de mort est abolie. Nul ne peut être condamné à une telle peine, ni exécuté. » Dans ce sens, le secrétaire général du Conseil de l'Europe, Thorbjørn Jagland, a rappelé que « la réintroduction de la peine de mort serait contraire aux obligations de la Hongrie liées à la Convention ».Le Conseil de l'Europe, institution créée en 1949 pour défendre les droits de l'homme et qui n'est pas lié à l'Union européenne, dispose de peu de moyens coercitifs. Son Assemblée parlementaire, composée de députés des 47 Etats membres et qui siège à Strasbourg, pourrait suspendre leur droit de vote aux sept représentants hongrois. Elle l'a fait en avril 2014 avec les 18 députés russes après l'annexion de la Crimée, et l'a renouvelé en janvier 2015.Dans les cas « les plus extrêmes », l'Assemblée peut recommander qu'un Etat soit exclu du Conseil de l'Europe, ce qui n'est jamais arrivé, indique le secrétariat général.La constitution hongroise rendrait le rétablissement difficileL'effondrement des républiques socialistes d'Europe centrale et orientale et leur rapprochement avec l'Ouest au tout début des années 1990 avait favorisé, sous le patronage du Conseil de l'Europe, l'inscription de l'abolition de la peine de mort dans les nouvelles Constitutions. La Hongrie, elle, avait aboli la peine capitale par une résolution de la Cour constitutionnelle d'octobre 1990 sur « l’inconstitutionnalité de la peine de mort ». La résolution se basait sur l'article 54 de la Constitution qui établit que « toute personne a le droit inhérent à la vie et à la dignité ; personne ne peut en être privé arbitrairement ».Même remaniée par Viktor Orban et les conservateurs dans un sens très nationaliste en 2012, la Constitution hongroise affirme que « que la dignité de l’homme repose sur la vie humaine » dès sa profession de foi.Aujourd'hui, sur le continent européen, seule la Biélorussie (qui n'est pas membre de l'UE ni même du Conseil de l'Europe) n'a pas aboli la peine capitale, une exécution y a eu lieu l'an dernier. Son grand voisin russe non plus, mais il n'applique plus la peine capitale depuis l'introduction d'un moratoire entré en vigueur en août 1996, année de l'adhésion de la Russie au Conseil de l'Europe.Pierre BreteauJournaliste au Monde 21.05.2015 à 12h46 • Mis à jour le21.05.2015 à 13h41 | Matteo Maillard Le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche a mis en ligne jeudi 21 mai un « Guide pratique des stages étudiants », qui suit de près le « Guide des droits des stagiaires » diffusé par le syndicat étudiant UNEF. Conçu comme un mode d’emploi, le document recense de nombreux conseils et informations pratiques, méthodologiques et juridiques sur les stages. Son objectif est de « favoriser le développement de stages de qualité et la protection du stagiaire ». Il s’adresse aussi aux organismes d’accueil (entreprises, associations, administrations, collectivités…) et aux établissements d’enseignement supérieur (universités, écoles, instituts, organismes de formation…). Evolutif, il sera mis à jour régulièrement sur le site du ministère. Vous pouvez dès à présent télécharger sa version longue au format PDF.Matteo MaillardJournaliste au Monde Florence Aubenas (Rennes, envoyée spéciale) Jonathan Delay a passé un blazer couleur sable, du gel dans ses cheveux : elle lui va bien, sa tenue de cour d’assises. On l’attend, il le sait. Devant le portique de sécurité, le public piétine en file impatiente et une haie de micros encercle la porte du tribunal. Depuis plusieurs semaines, déjà, lui et deux de ses frères font miroiter des révélations qu’ils pourraient livrer devant la cour. Jonathan Delay, 23 ans, entre en piste le premier, ce mercredi 20 mai. Ça y est, l’affaire d’Outreau, et sa diabolique broyeuse judiciaire, s’est remise en marche au deuxième jour d’audience du troisième procès, à Rennes cette fois.Lire aussi :Au procès d’Outreau, l’accusé Daniel Legrand « ne désire plus rien »« Sur quoi je dois parler ? », demande Jonathan Delay, entendu à la barre comme partie civile. « Avez-vous des souvenirs ? », commence Philippe Dary, le président. « J’ai le souvenir d’avoir été violé », répond le garçon, d’un ton si naturel qu’il intimide. Sa famille d’accueil, M. et Mme Chochois, a commencé à se douter de quelque chose quand Jonathan a demandé où ils rangeaient leurs cassettes pornos. On est l’automne 2000, il a 6 ans. Un soir de foot, les incertitudes s’estompent tout à fait sur le canapé du salon : « Je regardais le match avec M. Chochois quand j’ai pris une posture délicate en lui demandant de me faire telle et telle chose. Il m’a dit : moi, je ne fais pas ça. »« Nous avons été déclarés coupables de notre propre vécu. Traités de menteurs et de mythomanes »Les uns après les autres, Jonathan et ses frères se mettent à dénoncer leurs parents, puis quelques voisins du quartier de la tour du Renard à Outreau, près de Boulogne-sur-Mer. La mère avoue, puis un couple à l’étage au-dessous – pour « quelques soirées seulement » –, et enfin le père, bon dernier à parler. Sur cette « réalité simple et sordide », selon un enquêteur du service régional de police judiciaire (SRPJ) de Lille, ces quatre-là sont condamnés en 2004. Mais entre-temps s’est mise en marche cette mécanique qui continue à affoler la France dix ans plus tard.Durant l’enquête, les enfants et les quatre condamnés avaient, en effet, lancé d’autres mises en cause, laissant supposer un réseau de pédophilie international : treize personnes avaient d’abord été accusées, puis acquittées et indemnisées dans le scandale et les larmes. « Après, c’est nous qui avons été déclarés coupables de notre propre vécu, dit Jonathan Delay, devant la cour. Traités de menteurs et de mythomanes. »C’est un rebondissement de procédure qui a déclenché ce nouveau procès à Rennes, envoyant du même coup les quatre frères en pleine lumière : Daniel Legrand, un des acquittés, se trouvait être mineur pendant une partie des faits qui font l’objet des poursuites, volet disjoint à l’époque et brutalement rouvert aujourd’hui aux assises de Rennes. Dans la salle s’installe tous les matins un public étonnant, gens aux visages fermés qui prennent des notes par défiance envers la presse, parlent bas et entre eux, se saluent discrètement mais tweetent des commentaires assassins pendant l’audience.Chapelle hétérocliteUn documentaire, divers livres, quelques blogs… Depuis quelques années s’est constituée une chapelle hétéroclite, allant de la protection de l’enfance à une droite très extrême, qui a prospéré sur les parts d’ombre d’une instruction très contestée. Leurs propos, distillés sous forme de sous-entendus : « Outreau ? Et si, en fait, tout était vrai ? »Les quatre frères y ont une place à part, avec leurs procès-verbaux pour souvenirs d’enfance, les photos de commissariat en guise d’album de famille et des listes de noms comme horizon. « J’ai identifié sept violeurs (…) qui ont échappé à la punition qui aurait été juste. Je les aurai toujours en tête », écrit Chérif, un autre frère Delay, dans son autobiographie de 2011 (Je suis debout, Le Cherche Midi). Sa venue est régulièrement annoncée au tribunal, mais toujours incertaine : Chérif est enfermé pour « violences », en psychiatrie.C’est Jonathan qui est debout à la barre, et le président Dary fait tout pour l’apaiser : « Monsieur Delay, vous êtes victime, vous avez subi les choses les plus graves par des adultes alors qu’ils auraient dû vous protéger. » Jonathan Delay : « J’ai été violé par des gens qui ont été acquittés. »On commence par tourner autour de la douzaine de noms qu’il avait donnés, enfant, pendant les deux ans d’instruction, de 2001 à 2002. Mais, très vite, on se retrouve bien sûr dans l’immense marécage d’Outreau, les trente-sept tomes du dossier presque sans aucun fait matériel, mais noyé de mots, de noms, plus de soixante-dix mises en cause, recueillis par la police ou les services sociaux avec autant de bonne volonté que de confusion.Les enfants avaient affirmé être allés en Belgique, avoir tourné des films pédophiles avec des chiens et des moutons. Devant la cour, Jonathan se concentre : « Je me souviens l’avoir dit. » « Mais l’avoir subi ? », demande Franck Berton, un des avocats de la défense. Il ne sait plus. « Sans doute, si c’est écrit. » Et, comme si l’affaire avait fini par tout dévorer, la réalité paraît soudain s’effacer devant le récit des auditions.Jonathan Delay n’avait pas reconnu Daniel Legrand aux deux précédents procès. Rien, jamais, pas une mise en cause.Jonathan Delay, un temps, arrête le naufrage. Il refuse de répondre quand on lui demande quel acquitté a fait quoi, raconte ne plus se souvenir de ceux qu’il mettait en cause à l’époque.Ce n’était pas le cas de Daniel Legrand, assis dans son box. Il ne l’avait pas reconnu aux deux précédents procès, aucune photo ne lui en a d’ailleurs jamais été présentée non plus. Rien, jamais, pas une mise en cause. Une seule fois, en revanche, Jonathan Delay avait pointé non Daniel Legrand, mais son père, qui porte le même nom et qui est l’un des treize acquittés lui aussi. A l’époque, il en avait entendu parler à la télé, croit-il. Mais le fils ?« Je vois son visage, il est chez mes parents », annonce brusquement Jonathan. Stupeur dans la salle. Hugues Vigier, un autre avocat de Daniel Legrand, s’étonne : « Vous ne vous souvenez plus des gens que vous aviez mis en cause, mais lui vous revient aujourd’hui… » Silence du jeune homme. Puis : « Oui, je le vois. »Dans le box, Daniel Legrand, ­acquitté comme majeur, risque vingt ans de prison comme mineur.Lire aussi :Outreau, le procès sans finFlorence Aubenas (Rennes, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Pierre Barthélémy Qu’il soit permis de commencer cette chronique par une anecdote personnelle. La scène s’est récemment déroulée dans la voiture familiale, à un de ces moments-clés pour une automobile où le compteur kilométrique affiche un nombre tout rond, en l’occurrence 200 000 km. D’un coup, cinq « 9 » se sont transformés en autant de « 0 ». Et l’un des enfants assistant à cet instant presque magique de demander : « Papa, combien ça fait, 200 000 kilomètres ? » Heureusement, papa sait à peu près compter, et il explique que la voiture a bouclé cinq tours de la planète ou bien qu’elle a parcouru un peu plus de la moitié de la distance Terre-Lune. Ouf…Il n’est pas toujours aussi simple de donner une représentation parlante d’un grand nombre. Dans une étude publiée en 2013 par l’International Journal of Public Health (IJPH), une équipe australo-malaisienne de la Monash University déplorait que, dans cette discipline hautement bourrée de chiffres et de statistiques qu’est l’épidémiologie, l’on avait parfois du mal à trouver les images évocatrices pour communiquer sur l’impact de tel ou tel problème sanitaire. Il existe néanmoins l’unité choc du « crash de Boeing 747 », employée en 2004 par un responsable africain de l’Organisation mondiale de la santé pour décrire la mortalité maternelle sur son continent : « A chaque minute, expliquait-il, une femme meurt des suites de sa grossesse ou d’un accouchement. On peut traduire ceci en 1 500 femmes mortes chaque jour, ou en disant que cela équivaut à cinq 747 s’écrasant quotidiennement et tuant tous les passagers et membres d’équipage. » Boeing a dû apprécier la publicité gratuite.L’ennui, c’est que la combine un peu « gros sabots » du 747 ne marche pas toujours, surtout avec des maladies non mortelles mais pas anodines pour autant, comme l’obésité. Puisqu’il suffit rarement que les épidémiologistes et autres ministres de la santé aient conscience de la gravité de la situation pour que la population réagisse, les auteurs de l’étude de l’IJPH ont donc voulu leur donner un coup de main, en inventant des images chocs – mais précises – pour décrire le panorama du gras dans le pays emblématique du surpoids, les Etats-Unis. Le fameux indice de masse corporelle (IMC), que l’on calcule en divisant la masse par le carré de la taille, n’est en effet ni pratique ni évocateur de grand-chose.Nos chercheurs ont donc voulu illustrer la quantité totale de lipides que la population américaine devrait perdre pour retrouver, collectivement, une silhouette normale. Prenez (d’après les chiffres de 2010) 144 millions de personnes en surpoids (IMC compris entre 25 et 30) ou obèses (IMC supérieur à 30) et liposucez-les virtuellement. Vous récupérez 2,4 millions de tonnes de gras. Sachant qu’un kilogramme de saindoux humain tient dans un volume de 1,0874 litre, cela représente 2,6 milliards de litres de graisse. Jusqu’ici, cela ne dit rien à personne. Mais dès que l’on calcule que cette collecte remplirait un total de 1 038 piscines olympiques (bassins de 50 mètres…), on commence à saisir l’ampleur du phénomène.Les auteurs ne se sont pas arrêtés là et ils ont estimé que ce gras, bourré de calories, pouvait chauffer, pendant toute une année, 90 000 foyers américains, ce qui ferait une économie d’énergie de 162 millions de dollars. Il est cependant probable que si les Etats-Unis détenaient ce millier de piscines de graisse, ils tenteraient de les revendre comme huile de friture à des fast-foods, mais ce calcul-là n’a pas été fait dans l’étude.Voir l'infographie : Le surpoids dans l'Union européennePierre BarthélémyJournaliste au Monde François Béguin Entre 5 000 salariés de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), selon la préfecture de police, et 8 000, selon les syndicats, se sont rassemblés, jeudi 21 mai dans le centre de Paris, pour protester contre le projet de réorganisation du temps de travail de ses 75 000 personnels (hors médecins) que leur directeur, Martin Hirsch, entend mettre en œuvre au 1er janvier 2016.« C'est un succès », s'est réjouie Rose May Rousseau, secrétaire générale de l'Union CGT de l'AP-HP. « Cela fait longtemps que l'on n'avait pas vu une telle mobilisation », avait estimé plus tôt Yann Flecher, de la CGT. Pour le premier conflit social d’envergure auquel fait face M. Hirsch, toutes les organisations représentatives (CGT, SUD, FO et même la CFDT) ont – fait rare – fait front commun avec la CFE-CGC, la CFTC et l’UNSA.#aphp les organisateurs annoncent 8000 participants et appellent à une "grève dure" le 28 mai http://t.co/0smAjMmdcd— FrancoisBeguin (@François Béguin)require(["twitter/widgets"]);« Cela n'a strictement rien donné »Reçue à la mi-journée par Martin Hirsch, l'intersyndicale n'a pas encore décidé des suites à donner à son mouvement, alors que les négociations doivent ouvrir le 28 mai. « Cela n'a strictement rien donné », s'est agacé Jean-Marc Devauchelle, secrétaire général de SUD Santé, à l'issue de la rencontre. Pour sa part, Rose May Rousseau a indiqué attendre des « propositions » plus tard dans la journée.Contrairement à ce qui a été beaucoup dit ces derniers jours, ce plan, qui vise à économiser 20 millions d’euros par an, ne prévoit pas de supprimer les trente-cinq heures dans les 38 établissements de l’AP-HP, mais de remodeler la façon dont elles sont mises en œuvre depuis 2002. Par exemple, réduire la durée de la journée de travail de sept heures trente-six minutes ou sept heures cinquante, comme c’est le cas aujourd’hui pour une majorité des personnels administratifs ou paramédicaux, à sept heures trente permettrait à la direction d’« économiser » sur l’année trois à cinq journées de RTT sur les vingt jours annuels dont bénéficient les salariés, et de limiter ainsi le nombre de jours stockés à grands frais sur les comptes épargne-temps.Lire le reportage :A l’hôpital Tenon, l’angoisse de la fin des 35 heuresSi le projet porté par M. Hirsch est encore délibérément flou – il ne fera ses propositions concrètes que le 28 mai à l’ouverture des négociations –, les syndicats s’inquiètent par ailleurs du sort réservé aux journées de repos accordées aux mères à l’occasion de la Fête des mères, à celles offertes aux médaillés du travail, ou à une éventuelle réduction du temps accordé pour se changer.Ce projet de réforme « c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase », ont répété les manifestants, qui tous évoquent la fatigue et l’épuisement des personnels... « La direction aimerait nous enlever des RTT mais pour l’instant, c’est encore un peu flou », reconnaît Malika, 54 ans, préparatrice en pharmacie à l’hôpital Bicêtre, au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), qui dit attendre le 28 mai « pour savoir à quelle sauce on sera mangé ».« Je l’aimais bien Martin Hirsch »« Si on raccourcit nos journées, il sera impossible de faire en sept heures ce qu’on fait aujourd’hui en huit, soupire Apolline, aide-soignante au service des maladies infectieuses à Tenon. On ne va pas dire : “j’ai fait mes sept heures, je me casse”. Ils misent sur notre conscience professionnelle. » Et d’ajouter : « C’est une grosse arnaque. Pourtant je l’aimais bien Martin Hirsch, il était social. Je suis déçu, ils sont tous pareils. »Des assemblées générales doivent avoir lieu vendredi 22 mai dans les hôpitaux de l’AP-HP. Une nouvelle journée de grève devrait être décidée pour le jeudi 28 mai, date prévue de l’ouverture des négociations.François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter François Béguin Le dispositif mis en place depuis 2013 pour limiter les dépassements d’honoraires pratiqués par certains médecins libéraux – en grande majorité des spécialistes – a-t-il vraiment fait la preuve de son efficacité ? Un mois après que l’Assurance-maladie a répondu par l’affirmative à cette question, évoquant les « effets positifs pour les patients et leur reste à charge », l’Observatoire citoyen des restes à charge en santé publie, jeudi 21 mai, les conclusions de sa propre étude. Entre 2012 et 2014, relève-t-il, ces dépassements ont enregistré une progression de 6,6 % et représentent désormais plus de 2,8 milliards d’euros à la charge des patients.Se « réjouissant » que « certains excès tarifaires » aient bien été « freinés », l’Observatoire, qui a été créé en 2013 par le Collectif interassociatif sur la santé (CISS), le magazine 60 millions de consommateurs et la société Santéclair, émet toutefois un sérieux « bémol » sur le « bilan positif » dressé par l’Assurance-maladie le 20 avril.Celle-ci avait annoncé que le taux de dépassement pratiqué par les médecins en secteur 2 (en honoraires libres) avait connu une légère baisse entre 2012 et 2014, passant de 55,4 % à 54,1 %. Un bon résultat obtenu selon elle grâce à la mise en place du Contrat d’accès aux soins (CAS), signé et respecté par 8 750 praticiens libéraux s’engageant à ne pas demander à leurs patients le double des tarifs de la « Sécu » contre une prise en charge d’une partie de leur cotisation par l’Assurance-maladie (pour un montant moyen de 5 500 euros). Lire notre article sur l'étude de l'Assurance maladie :La hausse des dépassements d’honoraires a été enrayée« Généralisation » des dépassements d’honorairesPour expliquer cette forte hausse de 6,6 %, qui pourrait paraître contradictoire avec les tendances annoncées il y a un mois, l’Observatoire souligne que davantage de médecins en secteur 2 ont appliqué des dépassements d’honoraires en 2014 qu’en 2012 : 43 % contre 41,1 %. La « généralisation rampante » des dépassements d’honoraires chez les médecins spécialistes représente désormais un « mouvement de fond », juge-t-il.L’Observatoire dénonce également les « effets d’aubaine » générés par le Contrat d’accès aux soins (CAS) qui a contribué à « généraliser » les dépassements, « puisque tous les médecins signataires sont autorisés à en pratiquer ». « L’ouverture à des dépassements d’honoraires de certaines spécialités en secteur 1, aux tarifs jugés sous-évalués, comme en chirurgie, était un objectif secondaire du Contrat d’accès aux soins », explique-t-on au CISS, où l’on regrette que « cette dimension ait pris des proportions trop importantes ». Les dépassements facturés par les 1 000 radiologues de secteur 1 ayant signé un CAS sont ainsi passés, entre 2012 et 2014, de 16 à 30 millions d’euros.Jugeant les effets de ce contrat « beaucoup trop relatifs et mitigés pour constituer une solution viable aux problèmes d’accès aux soins que posent les dépassements d’honoraires », l’Observatoire recommande de « ne surtout pas le généraliser » et d’« ajuster à la baisse le plafond de dépassements d’honoraires autorisés dans son cadre ».François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matteo Maillard Le Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (Cneser) l’affirme : le port du voile à l’université n’est pas « une menace contre l’institution universitaire ». A 37 voix pour, 3 abstentions et un refus de prendre part au vote, ce comité consultatif auprès du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche a adopté, lundi 18 mai, cette motion soumise par la conférence des présidents d’université.Rappelant la jurisprudence du Conseil d’Etat et de la Cour européenne des droits de l’homme, le texte voté précise que « l’interdiction du port du voile ou tout autre signe religieux visible par des étudiants à l’université n’a pas de base légale (à l’exception de cas concernant la sécurité ou l’hygiène) ». De ce fait, « y voir une menace contre l’institution universitaire relève d’une défiance à l’encontre des universitaires qui seraient jugés inaptes à former des esprits libres et à ouvrir de nouveaux champs de connaissances, souligne le comité. C’est aussi mépriser les étudiantes et les étudiants en les tenant pour incapables d’exercer leur esprit critique et de prendre distance avec leurs croyances. »Si menace il y a, le comité estime que celle-ci résiderait « dans le risque d’intrusion des religions et d’idéologies diverses dans la science, le contenu des enseignements ou des champs de recherche ».Un climat académique tenduCette décision survient après que le débat sur le port du voile à l’université a agité le milieu académique et politique au début de l’année. Plusieurs accrochages verbaux, parfois physiques, ont eu lieu entre des étudiants et des professeurs d’universités. Ceux-ci se plaignaient de la présence d’étudiantes voilées dans les amphithéâtres, refusant, dans certains cas, de faire cours tant qu’elles n’avaient pas retiré leur voile.Lire : Le débat sur le voile rebondit à l’universitéEn février, l’UMP a préconisé d’étendre à l’enseignement supérieur la loi de 2004 interdisant dans les établissements du primaire et du secondaire « le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse ».Dans sa motion, le Cneser a soutenu que l’université accueillait depuis le Moyen Age « des adultes, universitaires, chercheurs et étudiants ou étudiantes de toutes origines ou opinions philosophiques, religieuses ou politiques » et qu’elle ne tenait donc pas à « renoncer à toute ouverture internationale profondément ancrée dans la tradition universitaire ».Lire : Interdire le port du voile à l’université ?Matteo MaillardJournaliste au Monde Harry Bellet Il y a parfois des moments de joie (intellectuelle, ça va de soi) dans un tribunal. Comme par exemple, quand on entend deux grands avocats s’empailler – courtoisement – sur la notion de droit d’auteur. Pour Maître Bernard Edelman, Peggy Guggenheim, en constituant sa collection à Venise, a réalisé une « œuvre de l’esprit », qui à ce titre doit être protégée. Or, selon Maître Pierre-Louis Dauzier, « une collection n’est pas nécessairement une œuvre ». Et accumuler des tableaux ne fait pas de leur propriétaire un auteur.Ce mardi 19 mai, la cour d’appel de Paris entendait en effet la plainte de certains des descendants de celle qui fut une des plus surprenantes collectionneuses du XXe siècle, Peggy Guggenheim (1898-1979). Ils estiment que les œuvres qu'elle avait réunies dans le Palazzo Venier dei Leoni, à Venise forment un tout, et que la Fondation Solomon R. Guggenheim, qui gère les lieux depuis la mort de Peggy (elle lui a fait don du palais en 1970 et de la collection en 1976) en a dénaturé l'esprit. Entre un tiers et la moitié des 326 œuvres est exposé selon les saisons. Le jardin a été modifié et une cafétéria ouverte. Le palais de Peggy, reflet de son goût et de celui d'une époque, est devenu selon eux la banale et mouvante extension d'un musée américain, alors qu'ils y voient une œuvre en soi.« Violation de sépulture »Dans un précédent procès, le tribunal de grande instance de Paris les a déboutés, le 2 juillet 2014, de leur demande, au nom de « l'autorité de la chose jugée ». La cause avait en effet été déjà plaidée en 1994, donnant raison à la fondation américaine. Un accord amiable était ensuite intervenu entre la fondation et les plaignants. Ceux-ci pensent qu'il n'a pas été respecté. En 2013, ils ont découvert que les œuvres collectionnées par leur grand-mère avaient été déplacées au profit d'autres, données par Hannelore et Rudolph Schulhof, dont le nom figure désormais sur une plaque à côté de celui de Peggy. En outre, le jardin où Peggy repose est occupé par des sculptures, pour l'essentiel provenant de la collection Patsy et Raymond Nasher. Le mur d'entrée du jardin porte une plaque à leur nom et des fêtes y sont organisées. D'où une accusation de « violation de sépulture ».Devant la cour d'appel, Maître Oivier Morice, pour les plaignants, et Maître Christophe Perchet, pour le Guggenheim, ont eu à débattre de l’autorité de la chose jugée. Pour le second, elle est établie, pour le premier, qui invoque un arrêt de la Cour de cassation, elle n’a lieu « qu’à l’égard de ce qui a fait l’objet d’un jugement et été tranché dans son dispositif ». Par ailleurs, « elle ne peut être opposée lorsque des événements postérieurs sont venus modifier la situation antérieurement reconnue en justice ».La question de l’accrochageSi les juges suivent ce raisonnement, ils auront à se pencher sur ce qui fait l'intérêt de ce procès : une collection peut-elle être considérée comme une œuvre de l'esprit ? Un tribunal avait reconnu en 1997 ce caractère à celle de la Cinémathèque conçue par Henri Langlois. Ce n'est pas le cas de celle de Peggy Guggenheim, a plaidé Maître Pierre-Louis Dauzier, pour lequel « il est incontestable que le collectionneur fait un choix, il choisit d'acquérir. Peggy Guggenheim a été une égérie du monde de l'art, elle achetait beaucoup pour soutenir les artistes. » Pour autant son accrochage était « très didactique, sans originalité, pas autre chose qu'une compilation ». Peggy n'a « pas donné un sens esthétique dans lequel devrait être présentée la collection », dont elle a elle-même changé plusieurs fois la disposition de son vivant.De son côté, Maître Bernard Edelman a produit ce qu'il estime être la preuve du contraire, un plan de la disposition des collections établi à la disparition de Peggy Guggenheim, qui montre une répartition élaborée des tableaux. Il en demande, au nom des plaignants, la remise en état.Décision le 23 septembre.Harry BelletJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 18.05.2015 à 17h12 • Mis à jour le18.05.2015 à 18h11 La réforme du collège portée par la ministre de l’éducation Najat Vallaud-Belkacem rencontre une vive opposition parmi les leaders d'opinion. Faut-il y voir un nouvel affrontement droite-gauche ?...- Réforme du collège: fractures intellectuelles, par Nicolas Truong. La querelle oppose deux conceptions de l’éducation : celle avant tout attachée à la transmission des savoirs, et une autre qui, pour y parvenir, insiste davantage sur les savoirs de la transmission. Mais elle oppose aussi deux visions de l’Histoire et de la nation.- La Rue de Grenelle est aux mains de « pédagogistes » inamovibles, par Jacques Julliard, historien et essayiste. Les réformes successives de l’école démontrent comment la gauche et la droite se livrent au bricolage, au risque de dénaturer des valeurs communes.- Non aux intellos godillots, par l'écrivain et essayiste Pascal Bruckner. Le pouvoir actuel conçoit les intellectuels comme des individus qu’il convoque pour défendre ses idées ou attaquer ses adversaires. Ils doivent au contraire faire vivre l’esprit critique, loin des injonctions des gouvernements. On ne peut exiger des penseurs qu'ils exercent leur esprit critique à l'égard de tout sauf du gouvernement.- Contre l’école inégalitaire, vive le collège du XXIe siècle. L’enseignement secondaire actuel reproduit et transmet des inégalités de manière intolérable, selon un collectif de signataires, parmi lesquels le président de Terra Nova François Chérèque, le psychiatre Boris Cyrulnik ou l’historien Jean Baubérot. La loi en préparation prévoit une meilleure répartition des moyens, pour tous.- Marre de la nostalgie élitiste!, par Antoine Prost, historien et profgesseur émérite à l'université Paris-I. A chaque réforme de l’éducation, l’intelligentsia préfère l’école des années 1950 à la modernisation nécessaire. « Alors proposez-en une bonne », l’exhorte-t-il. 18.05.2015 à 14h42 • Mis à jour le18.05.2015 à 15h06 Le chanteur Jean-Luc Lahaye a été condamné lundi 18 mai par le tribunal correctionnel de Paris à un an de prison avec sursis pour corruption de mineure.Le chanteur de 62 ans était poursuivi pour avoir demandé à une jeune fille de moins de 15 ans de s'adonner à des jeux sexuels par webcam interposée. Il a cependant été relaxé des chefs de proposition sexuelle à mineur de moins de 15 ans et de détention d'images pédopornographiques de mineur de moins de 15 ans.Le tribunal a estimé que l'ancienne star des années 80 connaissait précisément la date de naissance de la jeune fille avec qui il chattait sur Facebook entre mars et août 2013. Jean-Luc Lahaye lui avait réclamé à plusieurs reprises des photos nues, ce qu'avait refusé l'adolescente dans un premier temps, avant de se plier à ses exigences, et de lui fournir des clichés à caractère sexuel.Déjà condamné en 2007Lors du procès, qui s'est tenu à huis clos le 23 mars, le parquet avait requis deux ans de prison avec sursis. Un des avocats du chanteur, Me Jean-Philippe Touati, s'est félicité de la relaxe concernant le chef d'accusation de détention d'images pédopornographiques, le motif qui « blessait le plus » Jean-Luc Lahaye.Selon ses conseils, M. Lahaye n'écarte pas la possibilité de faire appel de la condamnation. Plusieurs associations de défense des enfants, comme Innocence en danger, la Fondation pour l'enfance ou encore La voix de l'enfant, sont parties civiles dans ce dossier.Jean-Luc Lahaye avait déjà été condamné en 2007 à 10 000 euros d'amende pour avoir eu des relations sexuelles avec une jeune fille mineure. Celle-ci, âgée de 18 ans au moment du procès, l'avait accusé de l'avoir violée à deux reprises alors qu'elle avait un peu moins de 15 ans. L'artiste avait reconnu avoir eu des relations sexuelles avec la plaignante, mais avait formellement contesté l'avoir forcée. Les charges de viol n'avaient pas été retenues.Lire aussi : Dix choses à savoir sur Jean-Luc Lahaye 18.05.2015 à 13h22 • Mis à jour le18.05.2015 à 17h44 | Richard Schittly (Lyon, correspondant) Les médecins généralistes de l’agglomération de Roanne (Loire) ont lancé, lundi 18 mai, un mouvement de grève qui doit durer trois jours pour protester contre le projet de loi santé porté par la ministre Marisol Touraine.Selon le docteur Bruno Pagès, l’un des médecins à l’origine du mouvement, la grève est « massive » : « Cinquante des cinquante-deux cabinets sont complètement fermés, les deux qui restent ouverts doivent cesser leur activité dans les jours prochains, une centaine de médecins du bassin roannais sont à l’arrêt, on peut dire que notre action dépasse les 95 % de participation. »Des panneaux sont accrochés aux portes des cabinets. Un message identique passe sur les répondeurs téléphoniques, avec la consigne d’appeler le 15 « pour les urgences vitales ». Avec deux de ses confrères, ce médecin généraliste de Roanne a imaginé et organisé en trois semaines ce mouvement de grève, avec l’idée de provoquer « un fort impact médiatique ». De ce point de vue, l’action dépasse leurs espérances. « On parle beaucoup de nous parce que le mouvement est massif, les médecins ont très vite adhéré à cette démarche, le message passe », analyse Bruno Pagès.Pour le trio d’organisateurs, il fallait éviter toute appartenance syndicale ou politique pour donner à cette action un élan de fond. « Le fondement de notre mouvement c’est la spontanéité, c’est l’expression d’un malaise profond sur l’avenir de la médecine libérale en France », dit le médecin roannais.« Sujets d’inquiétude »Dans une lettre adressée aux patients et relayée notamment par le syndicat UFML (Union française pour une médecine libre), les médecins roannais grévistes dénoncent « l’évolution catastrophique de la démographie médicale » et le vote « en toute hâte », le 14 avril, par l’Assemblée nationale du projet de loi Touraine, lors d’une procédure accélérée qui verra une « évolution considérable de la charge administrative demandée aux médecins ». « Le vote en catimini du projet de loi Touraine est le catalyseur du mal-être de la population médicale », a expliqué M. Pagès. « Finalement le débat n’a jamais eu lieu, les sujets d’inquiétude sont pourtant multiples, les contraintes administratives, les conditions de travail, la liberté de prescription, les atteintes au secret médical, tous ces sujets importants passent sans discussion, on nous prépare un système étatique complètement corseté », dit M. Pagès.Pour le médecin, la réforme du tiers payant n’est pas le seul sujet de discorde. Certes, il est critiqué : « Ses modalités pratiques vont nous prendre du temps administratif au détriment du temps passé avec les patients, et il n’est pas dit que le système de franchise fonctionne auprès des plus démunis. »Lire aussi :Ce que le projet de loi santé va changer au quotidienMais au-delà de ce projet de réforme, une crainte plus sourde semble s’exprimer dans le mouvement de Roanne. Celle d’un réel risque de régression de la médecine généraliste dans les territoires. « Derrière la dégradation de nos conditions de travail, il y a un problème d’attractivité de notre profession », dit M. Pagès.Selon lui, la moyenne d’âge des généralistes est de 60 ans à Roanne. La relève peine à arriver. Les délais de rendez-vous s’accentuent. Les médecins racontent volontiers cette anecdote pour résumer la situation : des jeunes internes qui viennent en stage chez eux sont ébahis par leur métier, mais ils n’entendent pas du tout se plier à ses contraintes. Ils disent aux généralistes à la fin du stage : « Vous faites un métier formidable, mais on ne viendra jamais. »« Des projets de blocages »« Sur les 52 médecins de l’agglomération roannaise, nous allons perdre prochainement quatre médecins. Deux partent à la retraite et deux cèdent leurs cabinets à cause de l’épuisement. Dans les dix-huit prochains mois, la pyramide des âges nous fait envisager une quinzaine de départs », a détaillé le docteur Pagès.Selon le service de communication du mouvement, l’agence régionale de santé (ARS) suit le mouvement « de très près ». Des médecins ont fait part de leur intention d’enclencher un mouvement similaire dans le département de Saône-et-Loire pour la journée de mercredi. Le collectif MST 71 (Médecins sans télétransmission), qui regroupe près de 200 généralistes, a appelé dimanche soir à suivre le mouvement « par solidarité », a indiqué l’une de ses porte-parole, Stéphanie Grassi. « On reçoit beaucoup d’appels, des projets de blocages de deux à cinq jours s’organisent ailleurs en France », assurent les médecins roannais.Le collectif de médecins à l’origine du mouvement se retrouvera mercredi pour déterminer les suites à donner à cette action, mais « une grogne aussi forte ne pourra se terminer par une fin de non-recevoir de la ministre », a déclaré le docteur Pagès.Lire aussi :L’épreuve de santé de Marisol TouraineRichard Schittly (Lyon, correspondant)Journaliste au Monde 18.05.2015 à 11h21 • Mis à jour le18.05.2015 à 11h31 | Simon Piel Il est peu banal qu’une commandante de police vienne témoigner devant un magistrat pour détailler les dysfonctionnements qui ont ponctué la conduite de son enquête. Encore moins que celle-ci revienne sur ses propres conclusions. C’est pourtant ce qu’a fait Nathalie Le Roy, commandante de police à la brigade financière chargée des investigations sur l’affaire Kerviel, le 9 avril, devant le juge d’instruction du pôle financier Roger le Loire.Selon ses déclarations, auxquelles le site Médiapart a eu accès, Mme Le Roy a expliqué qu’« à l’occasion des différentes auditions et des différents documents que j’ai pu avoir entre les mains, j’ai eu le sentiment puis la certitude que la hiérarchie de Jérôme Kerviel ne pouvait ignorer les positions prises par ce dernier ». A l’appui de « ce sentiment », elle a notamment évoqué le témoignage d’un ancien salarié de la banque. Opérant au sein de l’entité « risques opérationnels », il a assuré à l’enquêtrice que « l’activité de Jérôme Kerviel était connue » et affirmé avoir alerté, en avril 2007, Claire Dumas, adjointe au directeur des risques opérationnels, par le biais d’un message électronique « avec une tête de mort pour attirer leur attention ». Tout au long de la procédure qui a abouti, en mars 2014, à la condamnation de Jérôme Kerviel à cinq ans de prison dont trois ferme, la banque, elle, a défendu, le fait qu’elle ignorait tout de ses agissements.« J’ai eu le sentiment d’avoir été instrumentalisée par la Société générale », a précisé Mme Le Roy. « L’ensemble des documents qui ont été requis dans cette enquête auprès de la Société générale nous ont été fournis par cette dernière, car nous n’avions pas le matériel informatique pour l’exploitation. (…) C’est la Société générale elle-même qui m’adresse les personnes qu’elle juge bon d’être entendues », a-t-elle indiqué. Contactée, Mme Le Roy n’a pas donné suite à nos sollicitations.De son côté, la Société générale a tenu à rappeler au Monde que Jérôme Kerviel « avait lui-même déclaré aux policiers qui l’interrogeaient en janvier 2008 qu’il avait agi seul et à l’insu de sa hiérarchie. Il avait aussi renouvelé ses aveux devant les deux juges d’instruction, Mme Françoise Desset, doyen des juges d’instruction, et M. Renaud Van Ruymbeke, en présence de ses avocats ».Une information judiciaire pour « faux, usage de faux » et « escroquerie au jugement » avait été ouverte en juillet 2014 après plusieurs plaintes déposées contre la banque par Jérôme Kerviel. Il y dénonçait les enregistrements de son interrogatoire interne réalisé par la direction de la banque en janvier 2008, au moment où celle-ci avait pris connaissance des positions prises par l’ancien trader.Selon lui, ces enregistrements ont été montés et certains passages coupés. Il s’agirait notamment des moments où il accusait sa hiérarchie d’avoir été au courant de ses pratiques. Or ces bandes ont fait partie des pièces qui ont nourri la procédure et conduit à sa condamnation. L’ancien trader soulignait dans ces plaintes l’aggravation des pertes qui lui ont été imputées alors que, selon lui, elles seraient dues à d’autres traders. Il pointait en outre des opérations fictives qui auraient été menées par la banque pour truquer le montant de ces mêmes pertes. La banque avait répliqué en déposant à son tour deux plaintes pour dénonciation calomnieuse. Contacté, l’avocat de Jérôme Kerviel, David Koubbi, n’a pas donné suite à nos sollicitations.Simon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 18.05.2015 à 11h14 • Mis à jour le18.05.2015 à 11h22 | Mattea Battaglia et Séverin Graveleau De l’autonomie des établissements à l’interdisciplinarité, en passant par l’enseignement des langues anciennes, de l’allemand ou encore de l’histoire, plusieurs fronts se sont ouverts contre la réforme des collèges. Autant de raisons qui pourraient pousser les enseignants à se mobiliser mardi 19 mai, à l’appel des syndicats, s’ils réussissent à s’y retrouver entre réelles craintes professionnelles et battage politico-médiatique.Enseignement des langues anciennesC’est le sujet qui a, en premier, créé la polémique autour de la réforme du collège, dès la fin du mois de mars. La première mouture du texte présentée par la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem prévoyait une disparition des options latin et grec, jugées « trop élitistes » par le ministère – 20 % des collégiens apprennent le latin, 3 % le grec – au profit d’un des huit nouveaux « enseignements pratiques interdisciplinaires » (EPI), « Langues et cultures de l’Antiquité », destiné à tous les élèves.Face à la fronde des enseignants concernés, ainsi que leurs nombreux relais politiques et intellectuels craignant une future disparition des langues anciennes, la ministre a revu sa copie fin mars. En plus de l’EPI en question, que les élèves pourront suivre à raison d’au moins une heure par semaine pendant toute leur scolarité, ceux qui souhaitent approfondir l’aspect linguistique auront accès à un « enseignement de complément » en latin, une sorte d’option allégée : une heure hebdomadaire en 5e, deux heures en 4e et 3e. L’addition des deux dispositifs, dont le Conseil supérieur des programmes (CSP) a été chargé de réfléchir aux contenus, donne deux heures par semaine en 5e, et trois heures en 4e et 3e, soit autant qu’aujourd’hui. Mais les latinistes et hellénistes dénoncent le « saupoudrage » de ces enseignements.Disparition des « classes » bilanguesLeur quasi-suppression programmée a eu un impact bien au-delà des cercles d’enseignants. Présentées comme un dispositif élitiste alors qu’il n’existe pas vraiment de « classes » bilangues – les 16 % de collégiens qui bénéficient, dès l’entrée en 6e, d’un enseignement linguistique renforcé, sont répartis dans les classes pour éviter cet écueil –, les bilangues seraient « rendues obsolètes » par l’introduction pour tous d’une LV2 dès la 5e (soit un an plus tôt), expliquait-on rue de Grenelle, mi-mars, en présentant la réforme. Les bilangues subsisteront pour les enfants sensibilisés à une autre langue que l’anglais au primaire – une toute petite minorité, de fait.Mais des gages ont été donnés aux professeurs d’allemand pour qui ce dispositif, créé il y a dix ans, a constitué une véritable planche de salut, enrayant la chute des effectifs dont souffrait leur discipline. Alors que l’inquiétude s’est propagée outre-Rhin, le chef de l’Etat a promis plus de professeurs, plus de recrutements, plus d’élèves… sans dissiper les craintes des germanophiles, sceptiques. Plus de 500 postes seront ouverts au concours (capes d’allemand) l’an prochain, alors que le vivier de candidats s’assèche. A ce compte-là, viser 500 000 élèves apprenant l’allemand dans deux ans, contre 480 000 aujourd’hui, est un « déni de la réalité », selon les enseignants mobilisés.Les programmes d’histoireLe débat, plus récent, autour des programmes d’histoire n’a pas directement à voir avec la réforme du collège, mais avec la refonte des programmes menée simultanément par le ministère. Présenté par le CSP le 13 avril dernier, et soumis à la consultation des enseignants jusqu’au 12 juin prochain, ce projet prévoit, pour l’enseignement de l’histoire, de faire une distinction entre des thèmes obligatoires et d’autres laissés « au choix » des enseignants. La polémique, principalement politique, s’est concentrée sur les thèmes choisis par le CSP pour être « obligatoires » ou non.A droite et à l’extrême droite, on a cru y voir un enseignement de l’histoire de l’islam prenant le pas sur celui de la chrétienté. Les partisans du « roman national » ont dénoncé de leur côté une histoire « repentance », qui préférerait mettre en valeur la traite négrière ou la colonisation que les Lumières. Mais si l’islam est bien obligatoire en classe de 5e dans ce projet de programme – comme il l’est déjà aujourd’hui –, les Lumières et l’héritage chrétien restent enseignés dans des thématiques obligatoires tout au long de la scolarité. Le président du CSP, Michel Lussault, concède un « manque de clarté » et un projet « mal fagoté ». Celui-ci sera donc revu après la fin de la consultation des enseignants. Najat Vallaud-Belkacem, en guise de réponse aux détracteurs du CSP, a prévu de réunir des historiens de renom tels que Pierre Nora ou Jean-Pierre Azéma afin que le travail en cours bénéficie de leur regard.L’autonomie accrue des établissements On la promeut, rue de Grenelle, comme un moyen de libérer la prise d’initiatives, la capacité d’innovation des équipes. Comme la promesse, aussi, d’une réponse éducative au plus près des besoins des 3,2 millions de collégiens. Reste que beaucoup d’enseignants l’entendent plutôt comme un principe libéral, redoutant que des « pouvoirs accrus » soient donnés aux chefs d’établissement.Le gouvernement a beau assurer que les équipes seront à la manœuvre pour définir le contenu des 20 % du temps laissés à la discrétion de chaque collège – par exemple pour des travaux en petits groupes, des co-interventions en classe –, la crainte du « petit chef » a ressurgi. Comme lorsque la droite avait expérimenté, dans des établissements difficiles, le recrutement par les principaux de collège.Autre danger agité par certains syndicats : le développement d’une offre éducative à géométrie variable – un collège « à plusieurs vitesses » –, plus inégalitaire encore qu’il ne l’est aujourd’hui, alors que chaque collège propose actuellement, à quelques détails près, la même organisation.L’interdisciplinaritéSur un point, au moins, les enseignants ne peuvent pas donner tort à la ministre de l’éducation : l’interdisciplinarité se pratique déjà dans certains collèges… mais sur le mode de l’expérimentation. Rien de généralisé ni de généralisable, estiment beaucoup de professeurs, surtout si cela doit se faire sur le mode de l’injonction. Croiser les disciplines : cette autre façon d’enseigner, symbolisée par les huit types d’EPI qui devront être proposés en 5e, 4e et 3e à raison de trois heures hebdomadaires, est vécue par nombre d’enseignants comme une remise en cause de leur liberté pédagogique.Une remise en cause, aussi, du schéma traditionnel « un cours-une heure-une discipline ». Non pas que les enseignants soient opposés, par principe, à l’interdisciplinarité : travailler à plusieurs à partir de projets communs, la plupart y sont habitués. C’est plutôt qu’ils ne l’envisagent pas autrement que sur le mode du volontariat, sans y voir le remède à tous les maux dont souffre le collège – à commencer par l’ennui. Le SNES, syndicat majoritaire, le martèle aujourd’hui : l’interdisciplinarité a certes l’avantage de rendre les savoirs plus concrets, mais ses effets sur les performances scolaires restent à prouver.Séverin GraveleauJournaliste au MondeMattea BattagliaJournaliste au Monde 18.05.2015 à 10h07 • Mis à jour le18.05.2015 à 14h00 | Audrey Tonnelier Le tribunal correctionnel de Paris a clos, lundi 18 mai, le procès EADS. Sept dirigeants et ex-dirigeants du groupe aéronautique, ainsi que les groupes Daimler et Lagardère y étaient poursuivis pour délit d’initiés. Mais le parquet national financier (PNF) a réclamé la fin des poursuites. Motif : tous avaient été mis hors de cause en 2009 par la commission des sanctions de l’Autorité des marchés financiers (AMF). Or, reprenant le principe non bis in idem (pas deux fois pour la même chose), le Conseil constitutionnel a jugé, en mars, qu’un délit d’initié ne pouvait être poursuivi à la fois par le gendarme de la Bourse et par la justice pénale.Toutefois, le débat sur la double poursuite ne fait que commencer. Gérard Rameix, le président de l’AMF, détaille au « Monde » le contenu de ses propositions pour la future loi sur les délits boursiers.Lire aussi :« Affaire EADS » : vers une loi sur les délits boursiersVous étiez secrétaire général de l’AMF en 2006 et avez ouvert l’enquête EADS. Avez-vous des regrets sur l’issue du procès ?J’ai soutenu avec succès devant le collège de l’AMF la nécessité d’ouvrir une procédure de sanction. Je n’étais plus là en 2009, quand la Commission des Sanctions a statué [et blanchi l’ensemble des mis en cause]. Elle a considéré que le niveau de preuves n’était pas suffisant, je n’ai pas à commenter cette décision. Même si, bien sûr, ce n’est pas la plus grande victoire de ma carrière.L’AMF remet cette semaine au gouvernement et aux parlementaires ses propositions pour réformer la répression des délits boursiers, qui doit faire l’objet d’une loi d’ici à septembre 2016. Pourquoi ce débat ?En mars 2014, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) avait prohibé dans une affaire italienne le système de répression dual [administratif d’une part, via l’AMF pour la France, et pénal de l’autre]. Elle a indiqué que lorsqu’une sanction est définitive dans un système, les poursuites doivent s’arrêter dans l’autre.Le 18 mars dernier, le Conseil constitutionnel, saisi dans l’affaire EADS, a indiqué qu’en matière boursière, il ne peut y avoir cumul de poursuites pénales et administratives. Cela concerne les délits d’initié, mais le raisonnement peut s’appliquer aux deux autres infractions boursières relevant du pénal : la manipulation de cours et la diffusion de fausses informations.Avez-vous été surpris par cette décision du Conseil ?Oui, car c’est un revirement. Depuis 1989, le Conseil Constitutionnel reconnaissait la possibilité de poursuites et de sanctions sur deux terrains juridiques différents, tout en prévoyant un principe de proportionnalité : la sanction pénale tenait compte du montant de la sanction administrative, souvent antérieure.Notre objectif est que cette nouvelle contrainte juridique mène à une politique de répression des infractions boursières cohérente, sans affaiblir le système actuel.Parce qu’il y a un risque d’affaiblissement, selon vous ?Oui. Depuis sa création, en 2003, l’AMF a rendu 315 décisions et infligé un peu plus de 177 millions d’euros d’amendes. Nous menons une politique de répression de plus en plus affirmée, conforme à ce qu’attend l’opinion publique depuis la crise financière.Dans le système qui prévalait jusqu’à présent, un dossier pouvait être traité deux fois, même si cela arrivait rarement en pratique. C’était un mode de répression efficace : il nous permettait de prononcer des sanctions importantes dans des délais raisonnables (deux à trois ans), même s’il ne comportait pas la possibilité de peines de prison.L’AMF informait systématiquement le parquet lorsqu’une affaire pouvait relever du pénal, mais n’interrompait pas ses poursuites pour autant. En un peu plus de dix ans, nous avons transmis 182 affaires au parquet et 22 d’entre elles ont donné lieu à une sanction pénale.Que va-t-il se passer désormais ?Si la future loi choisit le principe d’aiguillage des dossiers, ceux-ci iront soit vers la voie administrative, soit pénale. Dans ce dernier cas, nous devrons nous reposer sur une procédure qui reste longue, complexe, exigeante en termes de preuve et davantage susceptible d’être ralentie par un certain nombre d’incidents de procédures.N’était-ce pas déjà le cas, dans les cas les plus graves ?Si, mais il pouvait y avoir cumul des poursuites ! Le parquet savait que nous réprimions de notre côté, et nous laissait la main dans un certain nombre de cas. Ce que je crains, c’est une tentation de privilégier la voie pénale, qui conduirait le parquet à poursuivre beaucoup plus systématiquement que par le passé. Au risque d’aboutir à un engorgement et au fait que certains dossiers échoueraient pour des raisons de procédure.La création, il y a un an, du parquet national financier (PNF), qui cherche encore ses marques, renforce-t-elle vos craintes ?Nos deux institutions coopèrent étroitement, mais avec des cultures et des méthodes de travail différentes. Chacun devra désormais avoir conscience que, s’il s’empare d’un dossier, l’autre ne pourra pas le faire.Dans la plupart des cas, la répression dite administrative nous semble plus appropriée. Le principal avantage de la voie pénale est de pouvoir aboutir à des peines de prison, or elles sont très rares. Depuis la création de l’AMF, pas une seule peine de prison ferme n’a été prononcée, et seulement une douzaine de peines avec sursis.Le pénal ne serait donc pas nécessaire ?Si, au contraire ! D’abord parce que, pour certaines affaires exceptionnelles, il dispose de méthodes d’investigations que nous n’avons pas (gardes à vue, écoutes, filatures…). Ensuite, parce que le droit européen [directive sur les abus de marché d’avril 2014] prévoit que les infractions les plus graves doivent pouvoir être réprimées au pénal. Enfin, parce que les dérapages du secteur financier, depuis la crise, ont rendu le grand public légitimement plus sensible à ce sujet.Il est donc logique de disposer de moyens de répression symbolique forts, comme la prison. Cependant, il faut agir avec prudence et ne pas tomber dans une utilisation excessive de la procédure pénale. Je vois difficilement la machine pénale capable d’absorber les 10 à 15 dossiers qui donnent chaque année lieu à l’ouverture d’une procédure de sanction par l’AMF.Les montants des amendes infligées par l’AMF restent bas au regard du plafond théorique de 100 millions dont vous disposez…Cette somme est récente (avant 2010, le plafond était de 10 millions), nous commençons seulement à avoir des affaires qui relèvent de ce plafond. L’affaire LVMH [sanctionné en juillet 2013 pour être monté masqué au capital de son concurrent Hermès], a abouti à une sanction de 8 millions d’euros, mais le plafond applicable était de 10 millions seulement. Par ailleurs, je rappelle qu’au pénal, les amendes ne peuvent pas dépasser 1,5 million d’euros !Que proposez-vous pour réformer le système ?Nous proposons de distinguer clairement le manquement d’initié du délit d’initié. Aujourd’hui, ces deux termes désignent peu ou prou la même infraction (utilisation d’informations inconnues du marché, qui influent sur le cours de Bourse pour en tirer un profit ou éviter une perte), l’un devant l’AMF, l’autre devant les tribunaux pénaux.Il n’y a pas de notion de gravité. Nous proposons d’introduire un ordre de grandeur financier - un million d’euros de profit réalisé ou de perte évitée - et des critères d’influence sur le cours de Bourse : 3 % à 5 % de décalage de cours par exemple.Des critères d’intentionnalité, d’agissement en bande organisée, de récidive et la présence de délits connexes (abus de biens sociaux, présentation de faux bilan…) justifieraient aussi une compétence pénale.Dans ces cas-là, l’AMF se portera partie civile, afin de contrer les efforts de la défense pour essayer d’invalider ou de ralentir les procédures. Nous proposons une période de concertation de deux mois pour définir l’orientation du dossier.Le PNF a clairement dit qu’il souhaite in fine trancher sur cette orientation…Je trouve problématique de voir les investigations d’une autorité administrative indépendante privée d’effet par une autorité extérieure, fût-elle le parquet. C’est un point que devra trancher le législateur.Les sanctions pénales ne correspondent-elles pas déjà aux cas les plus graves ?Pas toujours ! Dans certains cas, le parquet estime qu’il dispose de preuves suffisantes pour avoir des chances de succès devant un tribunal correctionnel, même si le gain n’est pas considérable. Le pénal présente des contraintes de niveau de preuve plus strictes.À l’inverse, nous pouvons considérer qu’un faisceau d’indices suffit à montrer un comportement irrégulier. En matière de délit d’initié, quand vous n’êtes pas l’auteur de l’information ou celui qui y a accès de par sa fonction, la preuve absolue de la manière dont l’information a été acquise existe très rarement.L’une des critiques faites à l’AMF est celui de l’indépendance de sa Commission des sanctions…Je réfute complètement cette critique. Si l’on veut que le régulateur de marché puisse faire respecter ses règles, il est logique qu’il ait des moyens qui n’obéissent pas à toutes les contraintes de la procédure pénale. La Commission des sanctions est bien sûr intégrée à l’AMF, mais elle est totalement indépendante du collège [chargé d’engager les poursuites].Nos décisions sont d’ailleurs fréquemment contestées devant la Cour d’Appel ou le Conseil d’Etat, avec de faibles taux de succès pour les mis en cause (en 2014, 77 % des recours contre les décisions de sanction de l’AMF ont été rejetés).Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 18.05.2015 à 07h22 • Mis à jour le18.05.2015 à 12h03 L’affaire Kerviel va-t-elle rebondir ? Selon le site d’informations Mediapart, la commandante de police chargée de l’enquête sur les pertes de la Société générale au début de 2008 a fait état, lors d’une récente audition devant la justice, d’éléments qui établiraient que plusieurs dirigeants de la banque étaient au courant des agissements de l’ex-trader Jérôme Kerviel.Nathalie Le Roy a été auditionnée le 9 avril par le juge d’instruction Roger Le Loire dans le cadre de l’information judiciaire ouverte en juin 2014 pour escroquerie au jugement, faux et usage de faux. Elle aurait mentionné, à cette occasion, le témoignage d’un ancien salarié de la Société générale. Opérant au sein de l’entité « risques opérationnels », il aurait assuré à l’enquêtrice que « l’activité de Jérôme Kerviel était connue » et affirmé avoir alerté, en avril 2007, Claire Dumas, adjointe au directeur des risques opérationnels, et d’autres membres de la banque, notamment par le biais d’un message électronique « avec une tête de mort pour attirer leur attention ».Après avoir demandé l’extraction des messages électroniques du salarié et constaté que le fameux message ne s’y trouvait pas, Mme Le Roy a sollicité les échanges entre Mme Dumas et le salarié par messagerie électronique, par la voie d’une réquisition judiciaire qui serait restée lettre morte.« A l’occasion des différentes auditions et des différents documents que j’ai pu avoir entre les mains, j’ai eu le sentiment puis la certitude que la hiérarchie de Jérôme Kerviel ne pouvait ignorer les positions prises par ce dernier, aurait déclaré Mme Le Roy, selon Mediapart. Je ne me suis jamais manifestée pour ne pas interférer dans le cours de la justice, mais j’avoue que ma convocation aujourd’hui m’apporte un soulagement. Je me suis très longtemps remise en question. » Exprimant le sentiment d’avoir été « instrumentalisée par la Société générale », la commandante de police évoque une enquête influencée par la banque qui lui a adressé « les personnes qu’elle [jugeait] bon d’être entendues ».PrudenceLe juge Le Loire aurait depuis saisi la brigade financière pour vérifier les points soulevés par la commandante, qui a quitté la PJ il y a quelques mois. L’agence Reuters indique de son côté que « de source policière haut placée, on invite à prendre les déclarations “sans doute sincères” de Nathalie Le Roy avec la plus grande prudence ».L’ancien trader, condamné à cinq ans d’emprisonnement dont trois ferme pour abus de confiance, manipulations informatiques, faux et usage de faux, est sorti de prison en septembre 2014 et a été placé sous bracelet électronique. Il a toujours affirmé que la Société générale savait qu’il prenait des positions vertigineuses non couvertes.Mi-mars 2014, la Cour de cassation a rendu sa condamnation pénale définitive mais a cassé le volet civil de la décision, qui attribuait 4,9 milliards d’euros de dommages et intérêts à la banque.Un nouveau procès civil doit se tenir du 20 au 22 janvier 2016 pour établir la répartition des responsabilités dans cette perte, la banque ayant reconnu avoir failli sur le plan des contrôles.Eva Joly, eurodéputée Europe Ecologie-Les Verts, a appelé sur Twitter à une révision du procès.Les éléments nouveaux transforment l'affaire #Kerviel en affaire Société Générale. Le procès doit être révisé #JusticeEnMarche @mediapart— EvaJoly (@Eva Joly)require(["twitter/widgets"]); Matteo Maillard Le Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (Cneser) l’affirme : le port du voile à l’université n’est pas « une menace contre l’institution universitaire ». A 37 voix pour, 3 abstentions et un refus de prendre part au vote, ce comité consultatif auprès du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche a adopté, lundi 18 mai, cette motion soumise par la conférence des présidents d’université.Rappelant la jurisprudence du Conseil d’Etat et de la Cour européenne des droits de l’homme, le texte voté précise que « l’interdiction du port du voile ou tout autre signe religieux visible par des étudiants à l’université n’a pas de base légale (à l’exception de cas concernant la sécurité ou l’hygiène) ». De ce fait, « y voir une menace contre l’institution universitaire relève d’une défiance à l’encontre des universitaires qui seraient jugés inaptes à former des esprits libres et à ouvrir de nouveaux champs de connaissances, souligne le comité. C’est aussi mépriser les étudiantes et les étudiants en les tenant pour incapables d’exercer leur esprit critique et de prendre distance avec leurs croyances. »Si menace il y a, le comité estime que celle-ci résiderait « dans le risque d’intrusion des religions et d’idéologies diverses dans la science, le contenu des enseignements ou des champs de recherche ».Un climat académique tenduCette décision survient après que le débat sur le port du voile à l’université a agité le milieu académique et politique au début de l’année. Plusieurs accrochages verbaux, parfois physiques, ont eu lieu entre des étudiants et des professeurs d’universités. Ceux-ci se plaignaient de la présence d’étudiantes voilées dans les amphithéâtres, refusant, dans certains cas, de faire cours tant qu’elles n’avaient pas retiré leur voile.Lire : Le débat sur le voile rebondit à l’universitéEn février, l’UMP a préconisé d’étendre à l’enseignement supérieur la loi de 2004 interdisant dans les établissements du primaire et du secondaire « le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse ».Dans sa motion, le Cneser a soutenu que l’université accueillait depuis le Moyen Age « des adultes, universitaires, chercheurs et étudiants ou étudiantes de toutes origines ou opinions philosophiques, religieuses ou politiques » et qu’elle ne tenait donc pas à « renoncer à toute ouverture internationale profondément ancrée dans la tradition universitaire ».Lire : Interdire le port du voile à l’université ?Matteo MaillardJournaliste au Monde Harry Bellet Il y a parfois des moments de joie (intellectuelle, ça va de soi) dans un tribunal. Comme par exemple, quand on entend deux grands avocats s’empailler – courtoisement – sur la notion de droit d’auteur. Pour Maître Bernard Edelman, Peggy Guggenheim, en constituant sa collection à Venise, a réalisé une « œuvre de l’esprit », qui à ce titre doit être protégée. Or, selon Maître Pierre-Louis Dauzier, « une collection n’est pas nécessairement une œuvre ». Et accumuler des tableaux ne fait pas de leur propriétaire un auteur.Ce mardi 19 mai, la cour d’appel de Paris entendait en effet la plainte de certains des descendants de celle qui fut une des plus surprenantes collectionneuses du XXe siècle, Peggy Guggenheim (1898-1979). Ils estiment que les œuvres qu'elle avait réunies dans le Palazzo Venier dei Leoni, à Venise forment un tout, et que la Fondation Solomon R. Guggenheim, qui gère les lieux depuis la mort de Peggy (elle lui a fait don du palais en 1970 et de la collection en 1976) en a dénaturé l'esprit. Entre un tiers et la moitié des 326 œuvres est exposé selon les saisons. Le jardin a été modifié et une cafétéria ouverte. Le palais de Peggy, reflet de son goût et de celui d'une époque, est devenu selon eux la banale et mouvante extension d'un musée américain, alors qu'ils y voient une œuvre en soi.« Violation de sépulture »Dans un précédent procès, le tribunal de grande instance de Paris les a déboutés, le 2 juillet 2014, de leur demande, au nom de « l'autorité de la chose jugée ». La cause avait en effet été déjà plaidée en 1994, donnant raison à la fondation américaine. Un accord amiable était ensuite intervenu entre la fondation et les plaignants. Ceux-ci pensent qu'il n'a pas été respecté. En 2013, ils ont découvert que les œuvres collectionnées par leur grand-mère avaient été déplacées au profit d'autres, données par Hannelore et Rudolph Schulhof, dont le nom figure désormais sur une plaque à côté de celui de Peggy. En outre, le jardin où Peggy repose est occupé par des sculptures, pour l'essentiel provenant de la collection Patsy et Raymond Nasher. Le mur d'entrée du jardin porte une plaque à leur nom et des fêtes y sont organisées. D'où une accusation de « violation de sépulture ».Devant la cour d'appel, Maître Oivier Morice, pour les plaignants, et Maître Christophe Perchet, pour le Guggenheim, ont eu à débattre de l’autorité de la chose jugée. Pour le second, elle est établie, pour le premier, qui invoque un arrêt de la Cour de cassation, elle n’a lieu « qu’à l’égard de ce qui a fait l’objet d’un jugement et été tranché dans son dispositif ». Par ailleurs, « elle ne peut être opposée lorsque des événements postérieurs sont venus modifier la situation antérieurement reconnue en justice ».La question de l’accrochageSi les juges suivent ce raisonnement, ils auront à se pencher sur ce qui fait l'intérêt de ce procès : une collection peut-elle être considérée comme une œuvre de l'esprit ? Un tribunal avait reconnu en 1997 ce caractère à celle de la Cinémathèque conçue par Henri Langlois. Ce n'est pas le cas de celle de Peggy Guggenheim, a plaidé Maître Pierre-Louis Dauzier, pour lequel « il est incontestable que le collectionneur fait un choix, il choisit d'acquérir. Peggy Guggenheim a été une égérie du monde de l'art, elle achetait beaucoup pour soutenir les artistes. » Pour autant son accrochage était « très didactique, sans originalité, pas autre chose qu'une compilation ». Peggy n'a « pas donné un sens esthétique dans lequel devrait être présentée la collection », dont elle a elle-même changé plusieurs fois la disposition de son vivant.De son côté, Maître Bernard Edelman a produit ce qu'il estime être la preuve du contraire, un plan de la disposition des collections établi à la disparition de Peggy Guggenheim, qui montre une répartition élaborée des tableaux. Il en demande, au nom des plaignants, la remise en état.Décision le 23 septembre.Harry BelletJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 20.05.2015 à 15h41 • Mis à jour le20.05.2015 à 16h23 Pierre Albertini, professeur de première supérieure (Khâgne) au lycée CondorcetJe viens de lire le cri de colère contre la « nostalgie élitiste » de l’historien Antoine Prost. Il ne m’a absolument pas convaincu. Antoine Prost, je pense que vous êtes un très grand savant, un de nos meilleurs historiens, admirablement formé par des institutions scolaires à l’ancienne (les études classiques, la khâgne du Parc, l’École normale supérieure), mais que, dès qu’il s’agit de réforme scolaire, vous vous transformez en idéologue. La véhémence de votre cri me fait penser qu’il y entre du fanatisme, de ce fanatisme à fortes racines catholiques qu’on trouve chez tant de pédagogistes du SGEN. Vous êtes en fait un idéologue de l’enfance et vous excipez très indûment de votre qualité d’historien pour essayer de nous fourguer l’horrible camelote du réformisme.Depuis les années 1970, le pédagogisme cher à votre cœur a montré (sous Haby, sous Savary, sous Jospin, sous Allègre, sous Najat Vallaud-Belkacem) ce dont il était capable et le résultat est un désastre à peu près complet. S’il n’y avait pas une religion du pédagogisme, totalement réfractaire à l’expérience et au bilan, l’affaire serait entendue. Au nom de la démocratisation, et en usant sans vergogne d’un pathos sociologique (qui dégoulinait encore avant-hier à propos des mauvais résultats de nos élèves en mathématiques), on a imposé les « sciences de l’éducation » à tous les jeunes professeurs, désintégré l’enseignement primaire, diminué du même coup les compétences linguistiques, grammaticales et arithmétiques de la majorité des collégiens, abaissé les exigences (notamment scientifiques) au lycée - et, pour finir, cassé le thermomètre, en modifiant les épreuves et les modalités d’évaluation du baccalauréat, dont les résultats sont chaque année plus mirifiques, et en demandant, dernière trouvaille, l’abandon des notes chiffrées remplacées par des couleurs.Filières sélectivesComme il existe toujours des filières sélectives dans l’enseignement supérieur, les familles affolées ont de plus en plus souvent opté, lorsqu’elles en avaient les moyens, pour les lycées de l’entre-soi, l’enseignement privé et les aides parascolaires, ce qui a fait flamber les inégalités sociales. Par chance, des classements internationaux ont fait apparaître l’ampleur de la Bérézina, un peu comme les rares voyageurs franchissant le rideau de fer permettaient aux Soviétiques de s’apercevoir qu’ils ne vivaient pas au paradis. Et maintenant l’un des principaux responsables de l’effondrement vient dénoncer une prétendue nostalgie élitiste et insulter, semaine après semaine, dans un journal qui fut toujours le fer de lance du pédagogisme, les professeurs qui ne pensent pas comme lui.Je ne suis pas élitiste. Je crois profondément à la nécessaire démocratisation de l’enseignement. Tous les élèves ont droit au meilleur enseignement possible. Je ne suis pas nostalgique. Je ne crois pas que le latin et le grec soient admirables en tant qu’origine de notre civilisation. Je déteste le roman national et je suis totalement imperméable au discours de Pierre Nora. Je pense que les corpus d’auteurs scolaires doivent être constamment renouvelés. Je me réjouis qu’on enseigne le chinois à des collégiens de plus en plus nombreux et je serais ravi qu’il en allât de même de l’arabe. Il y a bien longtemps que l’évolution politique d’Alain Finkielkraut m’a rendu sévère à son égard. Je pense seulement qu’il n’y a aucune raison de détruire ce qui fonctionne, comme on l’a fait (dans l’enseignement primaire) et comme on s’apprête à le faire (au collège), avec votre bénédiction.La rationalité au cœur du systèmeCe qui doit être au cœur de notre système scolaire, ce n’est pas l’enfant, c’est la rationalité. L’enseignement primaire et l’enseignement secondaire refondés doivent nourrir l’intelligence des enfants, pour qu’ils puissent être par la suite des adultes éclairés et responsables, des citoyens, des hommes et des femmes susceptibles de comprendre le monde (y compris le monde techno-scientifique) dans lequel ils seront appelés à vivre. Cette exigence passe par l’enseignement des disciplines constituées, les exercices, l’apprentissage du vocabulaire et des règles, la répétition, le travail solitaire, la lecture individuelle, et même parfois, pourquoi le nier ?, l’ennui.Pourquoi refusons-nous la réforme de Mme Vallaud-Belkacem ? Parce que nous trouvons contradictoire l’idée d’égalitarisme et celle d’autonomie accrue des établissements : 20 % du temps scolaire laissé à la discrétion des chefs d’établissement, c’est un premier pas vers de nouvelles inégalités. Parce que nous ne croyons pas aux bénéfices de la pluridisciplnarité telle qu’elle sera bientôt imposée par des réformateurs dont certains détestent la spécialisation disciplinaire des professeurs. La pluridisciplinarité est déjà largement pratiquée mais elle n’a de sens que lorsque chaque discipline est solidement fondée et lorsque le dialogue entre les disciplines est mûrement réfléchi.Autrement dit, convoquer un professeur d’histoire et un professeur d’espagnol pour faire écrire à une classe de 4e une lettre en espagnol à des horticulteurs kényans, ce n’est pas un progrès, c’est de la foutaise. Parce que nous pensons que la réforme est (comme bien souvent) un cache-misère et qu’elle va, sous couvert d’égalité, imposer la même pénurie à tout le monde (on le voit bien à propos des classes bilangues et des horaires d’allemand), ce qui renforcera l’enseignement privé (qui, comme toujours, interprétera les textes à sa façon et à son avantage, au nom du « caractère propre » et en vertu des pouvoirs exorbitants de ses chefs d’établissements). Parce que nous pensons aussi que le latin et le grec doivent continuer à être enseignés en tant que langues, la version et le thème donnant des habitudes d’exactitude et la maîtrise de la phrase complexe, si utiles pour penser, que ces langues éclairent le français, font entrer dans la longue durée, montrent aussi que des hommes ont pu être pleinement humains en dehors de tout monothéisme (il est vrai que l’étude du chinois et celle du japonais peuvent avoir les mêmes vertus mais nous avons sous la main plus de professeurs de lettres classiques que de professeurs de langues orientales).Parce que nous pensons enfin que d’autres voies sont possibles : une augmentation sensible des heures de français en 6e (la 2e langue en 5e, quand les élèves n’ont aucune maîtrise de la grammaire française, est pure poudre aux yeux), le doublement ou le triplement du salaire des professeurs enseignant dans les établissements les plus déshérités ce qui aurait la vertu de modifier l’image de l’enseignant aux yeux de ses élèves et d’attirer vers la carrière les meilleurs lycéens des classes populaires, que l’actuel système médiatique se contente d’orienter systématiquement vers Sciences Po, école qui contribue bien davantage à nos problèmes qu’à leur solution. 20.05.2015 à 13h49 • Mis à jour le20.05.2015 à 16h39 | Martin Untersinger Où se cachent donc les IMSI-catchers français et comment sont-ils utilisés ? Ces appareils sophistiqués destinés notamment à intercepter les appels entre téléphones mobiles pourront être utilisés par les services secrets lorsque la loi sur le renseignement, récemment votée à l’Assemblée nationale, entrera en vigueur.Lire : Que sont les IMSI-catchers, ces valises qui espionnent les téléphones portables ?Malgré la discrétion des autorités à leur sujet, l’existence des IMSI-catchers et leur utilisation illégale par les services de renseignement est un secret de Polichinelle. Jean-Jacques Urvoas, le rapporteur à l’Assemblée nationale de la loi sur le renseignement, estimait dans les colonnes de Libération le nombre d’IMSI-catchers en circulation à « moins d’une dizaine ». Lors des travaux au Sénat sur la loi sur le renseignement, le sénateur Michel Boutant, membre de la délégation parlementaire au renseignement, avait expliqué que l’un de ces outils avait été utilisé dans la traque des frères Kouachi.Pour la première fois, Le Monde a trouvé trace de l’achat récent, par les pouvoirs publics, d’au moins deux de ces appareils.Ils ont été commandés par la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED), le service de renseignement des douanes, l’un des six services français. Les preuves de ces achats remontent à 2010, soit bien longtemps avant que l’on évoque la légalisation de leur usage administratif par les services de renseignement sur le territoire français. Le document recensant les marchés attribués par la DNRED en 2014 mentionne l’« acquisition d’un IMSI-catcher miniaturisé ». Le marché a été bouclé il y a quelques mois, le 27 novembre 2014, pour un montant de 30 000 euros avec l’entreprise française Amesys, filiale du groupe Bull.Lire : Espionnage de masse : des sociétés françaises au service de dictaturesCette société n’est pas une inconnue : accusée d’avoir vendu au régime Kadhafi des outils de surveillance de sa population, elle est sous le coup d’une enquête ouverte par la justice française pour complicité d’acte de torture. Ce n’est pas le premier IMSI-catcher qu’a acheté la DNRED. Un document similaire, listant les marchés noués par ce service en 2012, mentionne la « transformation de l’IMSI-catcher en système autonome avec son amplificateur de puissance » pour laquelle l’administration a déboursé 187 947 euros, au mois de juillet.Cette prestation a été fournie par l’entreprise Nethawk, avec qui la douane a ses habitudes. En 2010, elle a conclu avec cette même société, pour 51 000 euros, un « marché d’acquisition d’un amplificateur tribandes » et en 2011, a déboursé plus de 100 000 euros pour « étendre les capacités de récupération à distance des identifiants de téléphonie mobile ». Si le terme IMSI-catcher n’apparaît pas, ces deux services correspondent parfaitement au mode de fonctionnement de ces appareils, qui doivent se faire passer pour des antennes-relais de téléphonie mobile et identifier les numéros des téléphones avoisinants. En 2014, enfin, Nethawk a conclu avec la DNRED un contrat de « maintenance logicielle » portant sur un IMSI-catcher, pour 32 350 euros.Alors que les services de l’Etat ne semblent pas avoir voulu cacher ces marchés publics – les documents les recensant sont librement accessibles sur Internet – la direction des douanes n’a pas été en mesure d’expliquer leur achat alors que la loi interdit, jusqu’à présent, leur utilisation.Le juteux marché de la surveillanceL’une des entreprises qui a fourni certains de ces matériels, Nethawk, est une filiale française d’un groupe de télécommunications finlandais, rachetée en 2010 par l’entreprise canadienne Exfo.Selon les bilans comptables de l’entreprise, la vente de l’IMSI-catcher n’a représenté que 13 % du chiffre d’affaires réalisé en France en 2012 : a-t-elle vendu d’autres IMSI-catchers aux services de l’Etat ? Etait-elle au courant de la légèreté, voire de l’inexistence, du cadre juridique de l’utilisation de ces appareils ? Chez Nethawk, on refuse de commenter les informations du Monde, citant la nature « confidentielle et sensible » de ces transactions. Même refus du côté d’Amesys, également sollicitée.Comme nous l’écrivions récemment, les entreprises qui vendent des IMSI-catchers sont en effet très discrètes sur cette partie de leur catalogue. Nethawk ne fait pas exception à la règle, mais de nombreux éléments montrent que la fourniture d’IMSI-catcher est une partie cruciale de l’activité française de l’entreprise depuis plusieurs années.Une brochure commerciale, fournie au Monde par l’organisation non gouvernementale Privacy International, qui milite pour un encadrement plus strict des technologies de surveillance, montre qu’Exfo vend bien des IMSI-catchers.De plus, des salariés français de l’entreprise se sont rendus à plusieurs reprises à des colloques spécialisés, organisés à guichets fermés et réservés à des entreprises et des personnels des forces de l’ordre triés sur le volet. Lors de l’un de ces colloques, le 14 février 2013 à Dubaï, l’un des cadres français de Nethawk avait ainsi réalisé une présentation, « ouverte uniquement aux forces de l’ordre et aux fonctionnaires d’Etat » intitulée « Solution unique d’IMSI-catching pour opérations mobiles (pédestres, véhicule, aéronefs) et fixes (prisons) ». Quelques mois plus tard, le 7 juin à Prague, il redonnait une conférence identique. En octobre, à Brasilia, Nethawk sera à nouveau sur scène, pour tenter de convaincre de potentiels clients des avantages de « l’IMSI-catching ».Un document publié par WikiLeaks montre que les autorités françaises sont coutumières de ce type de rassemblement : en 2012, le ministère de l’intérieur et celui de la défense faisaient partie des participants.Si on en croit son profil LinkedIn, ce cadre de Nethawk basé en France est notamment chargé depuis mai 2010 de la « vente des solutions Exfo Nethawk aux agences de sécurité gouvernementales (civiles et militaires) » et se vante de « dix ans d’expérience dans les ventes auprès de fabricants d’équipements de réseaux, d’opérateurs sans fil et d’agences de sécurité-forces de l’ordre en Europe et au Moyen-Orient ».Cadre légalL’utilisation des IMSI-catchers par les services dans le cadre d’écoutes et d’enquêtes administratives, c’est-à-dire sans l’intervention du juge, est prohibée jusqu’à l’entrée en vigueur de la loi sur le renseignement. Mais dans la sphère judiciaire, où les services de renseignement sont parfois amenés à intervenir, le cadre légal est plus flou et rien n’empêche, en théorie, de les utiliser. Une source au sein de l’antiterrorisme précise n’avoir jamais vu d’IMSI-catcher à l’œuvre dans son domaine.Le code pénal précise qu’il est interdit de commercialiser ou de fabriquer un appareil qui permettrait de porter atteinte au secret des correspondances ou d’enregistrer quelqu’un à son insu, sauf autorisation ministérielle. Cette dernière est donnée après avis d’une commission consultative chapeauté par le secrétariat général de la défense nationale. Ces dispositions s’appliquent-elles aux IMSI-catchers, y compris ceux destinés aux forces de l’ordre ? La commission a-t-elle eu à se prononcer sur l’achat de ce matériel par les douanes ? Contactée, l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information, qui assure le secrétariat de cette commission, s’est refusée à tout commentaire.Martin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.05.2015 à 11h48 • Mis à jour le20.05.2015 à 14h35 Editorial du « Monde ». En matière de justice, la procédure est cardinale. Elle garantit les droits de chacun – l’accusation, la défense, les parties civiles – et la tenue d’un procès équitable. Mais la justice se grandit-elle à faire excès de procédure, à jouer d’un formalisme extrême qui vient à faire douter de l’autorité de la chose jugée et aboutit à un imbroglio incompréhensible qui n’a plus grand-chose à voir avec l’idée même de justice ? Sûrement pas.Malheureusement, c’est ce qui s’annonce à Rennes. Une cour d’assises va juger un homme pour des faits de pédophilie, Daniel Legrand, pour la troisième fois dans le même dossier. On n’ose écrire qu’il s’agit de l’affaire d’Outreau, le plus grand fiasco judiciaire français. On n’ose mentionner que cette affaire a donné lieu à trois commissions d’enquête où toutes les institutions sont venues faire repentance et sonder leurs dysfonctionnements. On n’ose rappeler que Daniel Legrand faisait partie des treize acquittés, tous finalement blanchis par la justice, généreusement indemnisés en 2005, et auxquels la République avait présenté ses excuses.Lire aussi l'enquête (en édition abonnés) :Outreau, le procès sans finLire aussi le compte-rendu :Au procès d’Outreau, l’accusé Daniel Legrand « ne désire plus rien »Cette nouvelle audience pourrait se concevoir si un élément inconnu avait soudain été découvert – aveux, piste, indice… –, remettant en cause l’acquittement de Daniel Legrand. Mais la raison est de pure forme, et magistrats comme parties civiles renchérissent au contraire, la main sur le cœur, que cet « Outreau 3 » ne reviendra pas sur la chose jugée. Acquitté il est, acquitté il restera. Pourquoi alors un troisième procès Outreau ? Pour un problème de forme qui n’a rien à voir avec le fond de l’affaire.La perspective de cet « Outreau 3 » a longtemps été refoulée comme un cauchemarDaniel Legrand est devenu majeur le 15 juillet 1999, juste au milieu de la période des faits poursuivis dans l’affaire – qui court de 1997 à 2000. Ce n’est pas la première fois qu’un tel cas se présente, et les magistrats, en général, tranchent au plus simple : l’ensemble des accusés est renvoyé devant la cour d’assises des mineurs. En octobre 2003, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Douai choisit une autre option : disjoindre le cas de Daniel Legrand. Il sera jugé avec les autres – et donc acquitté – pour les faits postérieurs à sa majorité, mais répondra aussi d’un procès devant les assises des mineurs pour la période précédente, de 1997 à 1999…La perspective de cet « Outreau 3 » a longtemps été refoulée comme un cauchemar. Devant les assises de Rennes, les avocats de Daniel Legrand affirment qu’un magistrat du parquet général de Douai leur avait promis de laisser le dossier mourir de sa belle mort. L’affaire aurait en effet été automatiquement prescrite si elle n’avait pas été audiencée dans un délai de dix ans à compter d’octobre 2003. Il suffisait d’attendre.Mais lorsque arrive 2013, le fond de l’air a changé. Fabrice Burgaud, le juge qui a conduit de façon calamiteuse l’instruction initiale, est devenu pour certains de ses collègues un symbole de la magistrature maltraitée par les politiques et les médias. Un courant s’est peu à peu dessiné, à travers un documentaire, divers livres, qui va créer un climat favorable à la réouverture du dossier. Ce qui paraissait impensable il y a encore quelques années – rouvrir le procès d’Outreau et débattre à nouveau de ce qui a été pourtant jugé par deux cours d’assises – est désormais concevable.La question posée à l’institution judiciaire était simple. Fallait-il enterrer ce troisième procès en laissant courir la prescription, ou enterrer la justice en renvoyant dans le box un homme déjà acquitté ? Il est regrettable qu’elle ait choisi la deuxième option. Eric Nunès Lorsqu’on est étudiant, mieux vaut être inscrit en Normandie, dans le Poitou ou à Montpellier plutôt qu’à Paris, Lille ou Lyon pour espérer trouver un logement universitaire à un tarif abordable. A quelques jours de l’échéance – le 31 mai – pour en faire la demande, il y aura beaucoup de candidats et peu d’élus.A lire également : Bourses et logements étudiants, comment faire sa demande ?Répondre au déficit de logements sociaux étudiants en France, donner un coup de fouet à la construction et mettre fin à une décennie de rapports alarmants sur la question, était pourtant un engagement de début de mandat de François Hollande.L’objectif gouvernemental, intégré à la loi du 18 janvier 2013, était de construire 42 445 logements (plan dit des 40 000) sur quatre ans, la moitié devant être gérée par les centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (Crous), l’autre par les bailleurs sociaux. Une promesse qui devait étendre de près de 25 % un parc immobilier qui comprend, en 2015, 162 547 places, dont 84 435 dans les cités universitaires.Le record de la décennieCertes, 2013 a été celle d’un sursaut pour le logement social étudiant. Le Crous de Versailles, qui compte aujourd’hui plus de 12 000 places, a reçu à lui seul 560 places, la plus grosse livraison faite à cette académie depuis dix ans. Ce bol d’air est également vrai dans les académies de Grenoble (400 places en plus), Bordeaux (514) et Paris (571). Sur l’ensemble du territoire français, les logements sociaux étudiants ont été dotés de 4 010 places supplémentaires qui viennent compléter le parc immobilier des Crous. Le record de la décennie. Un record, en effet, mais encore bien loin de l’objectif des 5 000 places par an pour les Crous. Un chiffre fixé pour atteindre l’objectif gouvernemental de 10 000 logements par an, les bailleurs sociaux devant prendre en charge la construction de l’autre moitié.Cette embellie n’a pas duré. 2014 a été une année noire. En effet, seulement 2 241 places ont été livrées. Une situation d’autant plus inquiétante que les étudiants continuent à être de plus en plus nombreux  : à la rentrée 2013, ils étaient plus de 2,4 millions et, à la rentrée 2014, le ministère estime qu’ils étaient 38 000 de plus.Et ce décalage entre le nombre d’étudiants et l’offre de logement social ne cesse de croître. « Les besoins croissent plus vite que la réalisation de nouvelles constructions », témoigne Alice Clément, élue nationale de la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE).« 25 % des objectifs réalisés »Mais si on en croit l’exécutif, l’inertie n’est plus d’actualité. Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, et Sylvia Pinel, ministre du logement, de l’égalité des territoires et de la ruralité, se sont « félicitées », jeudi 9 avril, dans un communiqué, de « l’avancée très positive » du « plan 40 000 ».Selon les deux ministres, depuis 2013, « plus de 25 % des objectifs ont été réalisés, avec la construction de 11 912 logements étudiants. » Problème : les Crous admettent déjà cumuler, sur 2013 et 2014, plusieurs milliers de places de retard par rapport à leurs objectifs initiaux. Enfin les projections pour 2015 ne prévoient aucun rattrapage. L’objectif des 40 000 logements étudiants est-il encore atteignable ?Les bailleurs sociaux sont-ils, eux, en avance sur leur objectif de livraison pour compenser le retard pris par les Crous. Les deux ministères, le logement comme l’éducation nationale, reconnaissent être dans l’« incapacité » d’évaluer le nombre de logements construits hors des Crous. Alors comment les deux ministres sont-elles parvenues à ce chiffre de 11 912 places créées ?« Pour réaliser les 20 000 premières places en logement social étudiant d’ici à fin 2015, le gouvernement s’est approprié les plans de construction du plan Anciaux [du nom du député UMP, auteur de deux rapports sur le logement social étudiant] du précédent quinquennat », analyse un dirigeant syndical étudiant. « Les 20 000 premières places seront livrées, mais nous n’avons aucune visibilité sur le plan de financement qui permettra d’aboutir, en 2017, à 40 000 nouvelles places », confirme Salah Kirane, vice-président de l’UNEF. Même constat pour Alice Clément, élue nationale de la FAGE, qui reste « peu optimiste » quant à la mise en œuvre des promesses du gouvernement. « Il faudrait un vrai coup de collier », estime-t-elle.Des prévisions en-deça des objectifsCe qui n’empêche pas les deux ministères d’afficher leur satisfaction : fin 2015, « 50 % des objectifs auront été atteints », soit une production de « 20 722 nouveaux logements étudiants » après trois années.Des résultats « très encourageants » selon Najat Vallaud-Belkacem et Sylvia Pinel. Même si en 2012, c’est 8 000 places nouvelles par an que le plan gouvernemental avait fixé pour parvenir à 40 000 à la fin du quinquennat de François Hollande et que, par conséquent, les prévisions des deux ministres sont déjà en deçà des objectifs annoncés au début du mandat présidentiel.Dans son rapport annuel sur le réseau des œuvres universitaires et scolaires publié en février 2015, la Cour des comptes soulignait qu’aujourd’hui « seuls 11 % des étudiants logent en résidence universitaire ». Pas étonnant alors que les autres soient obligés de se loger dans le parc privé et de payer des loyers exorbitants.Lire aussi :Un an après son lancement, la caution locative étudiante peine à trouver son publicEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Claire Ané Plus qu’un mois avant l’épreuve d’histoire-géo du bac 2015 (séries S, ES et L), qui se tiendra jeudi 18 juin. Pour vous aider dans le marathon des révisions et la jungle des conseils, Le Monde vous a préparé une liste de liens qui joignent l’utile à (un peu) d’agréable. L’idée est d’y retrouver en un clin d’œil nos fiches de cours, quiz, recommandations de sites Web, d’émissions radio et de sujets corrigés, et un guide méthodologique pour rendre la meilleure copie possible le jour J.Cette liste de liens sera enrichie jusqu’aux épreuves, n’hésitez à y revenir de temps en temps.Des fiches de cours, des quiz et des applis pour bien démarrerSi vous avez égaré vos notes et/ou souhaitez faire le point sur vos acquis, nous proposons en partenariat avec digiSchool des fiches de révision et des quiz portant sur le programme d’histoire-géographie de terminale de chaque série : retrouvez ainsi celles qui concernent le bac S, le bac ES, le bac L (histoire et géographie) et le bac STMG. Pour réviser et vous exercer sur vos mobiles et tablettes, vous pouvez également télécharger nos applis de révision du bac, qui proposent un parcours pédagogique en variant les matières.Une sélection de sites Web pour réviser autrementBesoin de lever le nez de vos classeurs ? Jean-Pierre Costille, professeur d’histoire-géographie au lycée Jules-Haag de Besançon, a sélectionné pour vous dix sites Internet pour vous perfectionner dans sa matière en variant les sources et les plaisirs, avec des jeux, des cartes, des vidéos et des podcasts. A vos claviers, et dites bien à vos parents que ce temps d’écran est pour la bonne cause !Lire : Bac 2015 : les meilleurs sites Web pour réviser l’histoire-géographieDes cours en BD pour se détendre studieusementFabrice Erre, professeur d’histoire-géo et talentueux auteur du blog BD « Une année au lycée », vous propose ses fiches de révision « maison », en rappelant les points clés d’un chapitre du programme de terminale S en six cases. Pari d’ores et déjà tenu sur « L’historien et les mémoires de la seconde guerre mondiale en France », « Le Proche et le Moyen-Orient, un foyer de conflits depuis la fin de la seconde guerre mondiale », « Les Etats-Unis et le monde depuis 1945 », « La Chine et le monde depuis 1949 ». Des émissions de radio à écouter et à podcasterNous sommes partenaires de France Culture pour une série d’émissions de préparation au bac, dans différentes matières, du lundi 25 mai à vendredi 29 mai. Côté histoire-géo, Emmanuel Laurentin vous donne rendez-vous tous les matins de 9 h 5 à 10 heures, dans « la fabrique de l’histoire ». Découvrez le programme, qui sera actualisé avec les liens permettant de réécouter et de podcaster chaque émission dès le lendemain de sa diffusion.A lire : Révisez le bac avec les émissions de France CultureMéthodologie et conseils pour réussir l’épreuve le jour JVous aurez beau avoir acquis toutes les connaissances nécessaires, encore faut-il savoir à quoi s’attendre le jour de l’examen. Le guide pratique ci-dessous, extrait de nos hors-séries « réviser son bac avec Le Monde - histoire » et « réviser son bac avec Le Monde - géographie », vous explique comment procéder avec méthode, de la lecture du sujet au rendu de la copie, en passant par le brouillon.Lire aussi :Bac 2015 : comment réussir l'épreuve d'histoire-géoLire aussi :Bac : les erreurs à éviter dans votre copie d'histoire-géoDes annales et des sujets corrigés pour se mettre en condition L’an dernier, les élèves de S ne passaient pas l’histoire-géographie en terminale. Voici donc les sujets et des plans détaillés pour les séries ES et L.A lire également : Le sujet du bac STMG 2015 tombé en avril à Pondichéry Claire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste 20.05.2015 à 08h02 • Mis à jour le20.05.2015 à 11h09 | Florence Aubenas « Levez-vous s’il vous plaît », demande Philippe Dary, qui préside la cour d’assises des mineurs, à Rennes. Dans le box, Daniel Legrand se lève. « Même si les questions vous sont posées par les avocats, répondez en me regardant, comme si je vous les demandais moi-même », continue le président, du ton que prennent les magistrats pour initier les accusés aux arcanes de la procédure. L’autre laisse tomber : « Je sais, j’ai l’habitude. »Daniel Legrand, 33 ans, était un des treize acquittés dans l’affaire d’Outreau en 2005, le plus grand fiasco judiciaire français, où Myriam Badaoui, ses fils et deux voisins avaient accusé plus de 70 personnes de participer à un réseau de pédophilie international. Après deux procès, il comparait pour la troisième fois aux assises – des mineurs, ce coup-ci – sans éléments nouveaux mais pour la seule raison qu’il n’avait pas encore 18 ans de 1997 à 1999, début de la période incriminée.Lire aussi :Outreau, le procès sans finLire aussi :Comment l’affaire d’Outreau a ébranlé la justice française« S’il est acquitté ou qu’il a du sursis, moi je pète un câble : c’est ma dernière cartouche », avait annoncé bien avant l’audience Cherif Delay, un des fils de Myriam Badaoui, partie civile comme deux de ses frères. Ce 19 mai, pour l’ouverture des débats, se dresse la haie de caméras des grands jours. Ça se bouscule devant la salle, des représentants d’association cherchent à intimider la famille des accusés ou certains journalistes.A l’intérieur, c’est sur la raison même de cet « Outreau 3 » que les avocats commencent à ferrailler. « En trente ans de carrière, c’est la première fois que je vois un accusé jugé à la fois aux mineurs et aux majeurs », lance Eric Dupond-Moretti, un de ceux qui défendent Daniel Legrand. Convoqués pour s’en expliquer, des magistrats ont tenté d’esquiver en envoyant des courriers. Les débats grimpent encore d’un ton.« Un poids mort »Dans le box, Daniel Legrand ferme les yeux, comme si l’envie de se battre lui était passée, la colère aussi, cette fougue même qui l’habitait quand il criait son innocence devant les assises de Saint-Omer en 2004 ou de Paris en 2005. « Il ne désire plus rien, un poids mort », analyse à la barre le docteur Aït-Menguellet, chef de service en psychiatrie à Lille.Parfois, Legrand tente de s’intéresser à ce jeune homme dont la cour s’évertue à lui parler : un garçon de 16 ans qui se rêvait champion de football. Lui-même. Deux témoins et quelques feuillets de procès-verbaux sont tout ce qui parle de sa personnalité dans les 37 tomes de l’enquête. Une liste d’une vingtaine de noms avait été dressée : des professeurs, des joueurs de son club ou des copains de quartier, signataires d’une pétition de soutien. Le juge d’instruction Fabrice Burgaud n’a pas cherché à les entendre.« Outreau ? L’histoire nous est tombée sur le coin de la gueule », dit sa sœur, Peggy Legrand, la quarantaine. Fille d’ouvrier, femme d’ouvrier, c’est elle qui, finalement, va faire pénétrer les jurés de Rennes dans la maison Legrand, à Wimereux, station balnéaire de la Côte d’Opale, à 10 kilomètres d’Outreau, dans le Pas-de-Calais. Pour entrer dans la cuisine, il fallait passer les chaussons afin de ne pas rayer le carrelage. On éteignait la télé quand deux personnes s’embrassaient à l’écran. « Daniel avait une vie d’adolescent, toujours la même. Il se levait tard. Les jeunes du quartier tapaient à la fenêtre et tous allaient s’installer sur le muret en face du pavillon. Ils discutaient. Fumaient des joints. Allaient taper le ballon sur le pré, 200 mètres plus loin. »Lessivée par la vieDaniel Legrand portait le même nom que son père, chaudronnier pendant plus de quarante ans dans la même entreprise, jamais de vacances pour payer le pavillon. Quand il a finalement été saisi, les Legrand ont été hébergés là où ils ont pu, dans la famille. Les deux Daniel dormaient dans la voiture, une vieille Citroën, garée devant chez Peggy. C’est à cette période-là, le 14 novembre 2001, qu’ils ont tous deux été arrêtés.« Vous savez que Myriam Badaoui vous avait aussi accusée d’avoir fait des partouzes avec elle ? », demande Stéphane Cantero, l’avocat général, à Nadine Legrand, la mère de Daniel.Elle s’écrie : « Ah non, j’ai jamais trompé mon mari ! » C’est une femme petite aux cheveux très courts, comme lessivée par la vie, et qu’une amputation au pied fait légèrement boiter. Au premier procès à Saint-Omer, il avait fallu lui expliquer ce que voulait dire « partouze ». Elle n’avait pas compris non plus quand on lui avait demandé si elle était déjà entrée dans un sex-shop. Elle avait répondu benoîtement : « Oui, je l’avoue franchement, pour échanger une cassette de Titanic. » Son mari était alors accusé d’être le chef d’un réseau pédophile, tournant des vidéos en Belgique avec des enfants et un berger allemand, pour les revendre avec son fils dans un sex-shop de Boulogne-sur-Mer. Il est mort en 2012, sept ans jour pour jour après son acquittement. Dans le box, le fils s’est endormi.Florence AubenasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 20.05.2015 à 06h42 • Mis à jour le20.05.2015 à 08h50 Au lendemain d’une journée de mobilisation des enseignants contre la réforme du collège, celle-ci vient de passer de l’état de projet à celui de texte officiel : le décret et l’arrêté portant sur ce texte contesté sont parus mercredi 20 mai au Journal officiel.Le premier ministre, Manuel Valls, avait réaffirmé mardi que la réforme du collège serait « mise en œuvre » et que le décret serait « publié le plus rapidement possible », en dépit des protestations.Lire aussi :Collège : Hollande fait fi de la contestationUne « faute » pour le SNESLe SNES-FSU, premier syndicat du secondaire, qui réclamait une suspension de la réforme pour engager des discussions avec le ministère de l’éducation, a dénoncé « une provocation » et une « faute » du gouvernement.Le président du Modem, François Bayrou, a lui qualifié de « passage en force » la publication du décret. S’en prenant à « l’autoritarisme de petits chefs », le maire de Pau et ancien ministre de l’éducation nationale a appelé à une « manifestation nationale » pour que « l’indignation se fasse entendre ».Les textes relatifs à l’organisation des enseignements au collège prévoient une entrée en vigueur de la réforme « à compter de la rentrée scolaire 2016 ». Ils laissent chaque collège fixer 20 % de son emploi du temps, avec un accompagnement personnalisé pour tous, l’interdisciplinarité et une deuxième langue vivante avancée en 5e.Faible mobilisation mardiL’arrêté paru au JO détaille aussi les enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI), prévus à partir de la 5e pour favoriser notamment le travail en groupe. Les huit thèmes des EPI vont de la santé à la culture en passant par la transition écologique ou les langues de l’Antiquité. Les élèves en suivront deux par an et au moins six des huit thématiques entre la 5e et la 3e.Lire aussi :Valls dit-il vrai sur les inégalités à l’école ?L’autonomie accrue accordée aux établissements et l’interdisciplinarité ont cristallisé l’opposition des syndicats hostiles à cette réforme, qui avaient appelé à la grève mardi 19 mai. Un gros quart des professeurs des collèges publics (27,61 %) ont répondu à l’appel d’une intersyndicale de sept organisations, selon le ministère de l’éducation, alors que le SNES annonçait « plus de 50 % » de participation.La ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a répété mardi que la réforme était « indispensable ». Elle a cependant assuré « entendre » les enseignants, en grève ou pas, et a promis « des garanties » pour une bonne mise en œuvre de la réforme dans les textes d’application. Maurane Speroni La caution locative étudiante (CLé) reste encore confidentielle. Depuis sa généralisation en septembre, cette garantie, qui permet aux étudiants sans garant quels que soient leurs revenus, leur situation famille et leur nationalité d’accéder à un logement, n’a bénéficié qu’à 2 250 d’entre eux. Encore très loin de l’objectif fixé par le gouvernement, de 14 000 à 20 000 bénéficiaires d’ici 2017.A consulter : le site Lokaviz, qui précise à qui s’adresse la CLé et comment faire sa demandeConcrètement, avec la CLé, l’Etat se porte garant pour eux, contre une cotisation mensuelle correspondant à 1,5 % du montant du loyer. En cas d’impayés, le propriétaire est indemnisé par un fonds – alimenté par l’Etat, la Caisse des dépôts et consignations, les régions et les cotisations des bénéficiaires – en attendant que l’étudiant puisse rembourser.Une étude menée en 2013 par l’Observatoire de la vie étudiante avait montré que 16,5 % des étudiants logés dans le privé avaient du mal à trouver une caution solidaire. La même année, les régions Nord-Pas-de-Calais, Ile-de-France, Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur avaient expérimenté ce système, mais il ne concernait que les étudiants étrangers, isolés ou issus de familles monoparentales. Il était donc temps de l’étendre à tous les étudiants sur tout le territoire.Manque de visibilitéSi le chiffre de 2 250 demandes paraît bien faible, il s’explique sans doute parce que la généralisation de ce système est intervenue en septembre, une période où la plupart des étudiants avaient bouclé leurs démarches. Mais pas seulement. Selon les syndicats étudiants, la CLé manque de visibilité. « Les étudiants ne connaissent pas le dispositif », indique-t-on à l’UNEF. Alexandre Leroy, le président de la Fédération des associations générales étudiantes, fait le même constat. « Le nombre de bénéficiaires évoluera en fonction de la volonté du gouvernement de faire connaître la CLé. Deux mille bénéficiaires sur l’année 2014-2015, c’est compréhensible, mais s’il n’y a encore que 2 000 bénéficiaires cette année, ce sera une faute », prévient-il.Guillaume Houzel, le directeur du Cnous (Centre national des œuvres universitaires et scolaires), l’organisme qui gère la CLé, espère qu’à la rentrée 2015 le nombre de bénéficiaires atteindra 7 000 à 8 000 jeunes. Et 20 000 à l’horizon 2017-2018, ce qui devrait permettre de financer totalement la CLé grâce aux cotisations des étudiants. Mais selon lui, « cela mettra quelques années pour que les étudiants et les propriétaires utilisent la CLé », conscient qu’il doit convaincre les propriétaires du parc privé de la fiabilité de la caution solidaire.Maurane SperoniJournaliste au Monde Luc Cédelle « Crise de gouvernance » ou premier contrecoup du passage en force de la réforme du collège ? Les deux explications s’entremêlent sur la crise ouverte que traverse la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE). Dimanche 24 mai, lors de son 69e congrès à Reims, le rapport d’activité présenté par la direction nationale a été rejeté et l’actuel président, Paul Raoult, n’a pas été réélu comme administrateur.C’est la première fois depuis la fondation de la FCPE en 1947 qu’un président rééligible n’est pas reconduit comme membre du conseil d’administration. Quant au rapport d’activité, il a obtenu 41 % de votes positifs, 48 % de vote contre et 11 % d’abstentions. Pour l’élection des administrateurs, les suffrages des congressistes se répartissaient entre 24 candidats, chaque votant ayant la possibilité d’apporter son suffrage à huit d’entre eux. Paul Raoult n’a obtenu qu’environ 250 voix sur 800 – contre près de 400 à l’administrateur le mieux élu.Principale cause de ce désaveu selon les adversaires de la réforme du collège : le soutien actif apporté au projet par la direction sortante de la FCPE. Une responsable du Syndicat national des enseignements de second degré (SNES) a ironisé sur Twitter : « On comprend mieux pourquoi il fallait publier le décret sur la réforme du collège 2016 aussi vite ! C’est-à-dire avant le congrès de la FCPE ! » Catherine Troendlé, sénatrice du Haut-Rhin et secrétaire nationale de l’UMP chargée de l’éducation, a réagi pour sa part en soulignant « le revers cinglant » essuyé par la direction de la FCPE.« Attention aux raccourcis trop rapides »Paul Raoult, statutairement encore président jusqu’à l’élection d’un successeur dans deux semaines, « dément formellement » cette interprétation. « La question posée au congrès n’était pas du tout celle de la réforme du collège. Cette question avait été posée en interne il y a un an et les principes de l’actuelle réforme largement approuvés. Il s’agit beaucoup plus d’un problème de gouvernance interne et d’une contestation visant à ce propos la direction nationale, dont moi-même. » Paul Raoult rappelle à ce propos que la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a bel et bien été ovationnée lors de son intervention samedi à la tribune du congrès. « Les images sont sur notre site ne trompent pas », ajoute-t-il.« Pour moi, en vingt ans d’implication militante, cette situation est une première », confie Jean-Marie David, membre de la délégation de la FCPE des Hauts-de-Seine. « Attention aux raccourcis trop rapides ! Il y a un désaveu, reconnaît-il, mais la réforme du collège n’est pas seule en cause. » Les motifs d’insatisfaction sont divers. On reproche à Paul Raoult sa manière de communiquer dans les médias et ses positionnements politiques. Entre les deux tours des élections départementales, un communiqué appelant à barrer la route au Front national a surpris les militants. « Là, on est clairement sorti de notre rôle », estime M. David.Reste que les crispations sur le collège sont vives. Si, depuis avril, la fédération a multiplié les marques de soutien à la réforme, certains conseils départementaux ont fait savoir qu’ils ne se reconnaissaient pas – ou plus – dans cette ligne. « Il y a ceux qui le disent, ceux qui l'écrivent... Mais à ma connaissance, on est entre 30 et 50 conseils départementaux hostiles à la réforme telle qu'elle est proposée aujourd'hui », estime Sébastien Léger, président de la FCPE de Seine-Maritime. Quant aux motifs de son inquiétude, ils sont proches de ceux mis en avant par les enseignants grévistes du 19 mai : atteintes aux sections bilangues, à l’enseignement du latin et du grec.Lire aussi :Réforme du collège : les enseignants reprennent en main la contestationLors de son discours devant le congrès, Najat Vallaud-Belkacem s’était placée dans la continuité de Vincent Peillon et de Benoît Hamon, qui avait eu à cœur de choyer la première fédération de parents d’élèves. Citant Jean Zay, elle a souhaité que « l’école [soit] un lieu ou les querelles des hommes ne pénètrent pas ». Et c’est à une véritable standing ovation qu’elle a eu droit à la fin de ses cinquante minutes de discours. Elle venait d’ailleurs de leur confirmer qu’une étude était en cours pour « expertiser le coût » de la reconnaissance du statut de parents d’élèves, l’une de leurs principales revendications depuis de nombreuses années.« La contestation de la direction actuelle a gagné les rangs d’une partie de la majorité »« La contestation en interne sur le collège a existé, mais n’a vraiment pas été virulente, assurait lundi matin un ancien militant, bon connaisseur des arcanes de la fédération de parents d’élèves. Il y a traditionnellement à la FCPE un courant majoritaire plutôt favorable aux réformes et une opposition minoritaire proche de la FSU. Ce qui s’est produit est que la contestation de la direction actuelle a gagné les rangs d’une partie de la majorité. » Certains contestent « la manière dont Paul Raoult a mené la barque », et observent que « dans une fédération où la présidentialisation est très importance, il fallait bien que quelqu’un porte le chapeau ».La FCPE, traversée de divers courants de gauche, mais qui n’a jamais connu de scission depuis sa création en 1947, pourrait-elle imploser ? La question s’était déjà posée en 2013, à la fin du règne – cinq ans – de Jean-Jacques Hazan, le prédécesseur de Paul Raoult. Certains lui reprochaient également son « suivisme » à l’égard du ministère et un soutien affiché à la réforme des rythmes scolaires. En 2013, déjà, des conseils départementaux semblaient vouloir faire sécession, à commencer par celui de Paris.Luc CédelleJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jérôme Porier Encore méconnu, l’usufruit locatif social (ULS) est un dispositif que beaucoup d’épargnants auraient intérêt à examiner à la loupe, tant ses avantages sont nombreux. A condition de se montrer – très – patient, il permet de se constituer un patrimoine immobilier à moindre coût et sans payer d’impôt. Le tout en favorisant la mixité sociale en zone tendue.Ce dispositif confidentiel – 1 500 logements sont vendus annuellement – a été inventé en 2001 par PERL, une société qui détient encore les deux tiers du marché. « Il s’agit d’une niche, mais sa croissance va s’accélérer dans les prochaines années », annonce Laurent Mogno, directeur général de PERL. Le groupe Primonial et PERL se sont associés pour lancer, en décembre 2014, une société civile de placement immobilier (SCPI), baptisée SCPI Patrimmo Croissance, qui exploite le mécanisme de l’ULS.« Ce produit a déjà collecté 20 millions d’euros », annonce Laurent Fléchet, président du directoire de Primonial REIM. Rendue possible par la loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové, cette innovation devrait démocratiser ce dispositif, d’autant que ce produit peut être logé dans un contrat d’assurance-vie. Le prix d’une part n’est que de 487 euros, mais il faut en souscrire au moins dix. Un bémol : comme souvent avec les SCPI, les frais prélevés par la société de gestion sont élevés (11,96 % à la souscription, mais les frais de gestion annuels sont quasiment nuls).Comment fonctionne l’ULS ? L’idée est de décomposer le droit de propriété d’un bien immobilier entre un nu-propriétaire (celui qui possède le bien) et un usufruitier (qui en reçoit la jouissance pour une certaine durée). Un investisseur achète ainsi un logement (neuf ou ancien), en cède la jouissance à un bailleur social pour une longue durée. En échange, l’acheteur obtient une décote sur le prix de marché. Le rabais est d’environ 40 % pour une durée de quinze ans, plus 2 % par année supplémentaire.Le temps du démembrement, l’acquéreur ne touche aucun loyer, mais ce manque à gagner est compensé par le fait qu’il récupère, à l’échéance du contrat, la pleine propriété d’un bien en bon état (le bailleur social s’y engage), qu’il peut utiliser à sa guise. Cerise sur le gâteau : si le contribuable est assujetti à l’ISF, le bien sort de sa base taxable pendant la durée de l’opération. En revanche, il n’est plus possible, depuis 2012, de sortir la dette finançant l’acquisition de cette même assiette.Avoir les reins solidesLorsque l’usufruitier est un bailleur social, les intérêts de l’emprunt contracté pour financer l’acquisition du logement sont déductibles des revenus fonciers. L’opération est, donc, pertinente pour ceux qui perçoivent d’importants loyers. A noter, il existe une version « très sociale » de ce dispositif, qui procure les mêmes avantages. Dans ce cas, le bailleur peut être une association spécialisée dans l’hébergement des personnes en difficulté comme Habitat et Humanisme.Avant de se lancer, l’investisseur doit s’assurer qu’il a les reins assez solides pour rembourser entre 500 et 1 000 euros par mois sans contrepartie, un montant qui correspond au ticket minimum pour un deux-pièces en zone tendue (comme à Levallois, dans les Hauts-de-Seine, ou à Nice, par exemple). « Certains de nos clients provinciaux utilisent ce dispositif pour acheter en région parisienne afin de se procurer un complément de revenus au moment de la retraite », explique Philippe Mottura, directeur des partenariats et du développement externe chez Barclays.L’ULS peut aussi être utilisé pour transmettre un patrimoine immobilier. « Comme un parent peut donner jusqu’à 100 000 euros à son enfant en franchise d’impôt tous les quinze ans, rien ne l’empêche de donner la nue-propriété d’un bien d’une valeur de 100 000 euros. Au moment du remembrement, quinze ans plus tard, l’enfant récupérera un bien d’une valeur de 140 000 à 160 000 euros sans aucune taxe », complète M. Mottura. A noter : si le souscripteur décède au cours de la période de démembrement, ses héritiers ont l’obligation de respecter ses engagements jusqu’à l’échéance prévue.Pendant la durée du démembrement, le logement intègre le parc du bailleur social qui en a acheté l’usufruit. Celui-ci assure la gestion et l’entretien du bien et sélectionne les locataires. « Des plafonds de ressource sont imposés, mais ils sont peu contraignants. Ils correspondent aux trois quarts des ménages en Ile-de-France », dit M. Mottura. A la fin du démembrement, le bail s’éteint. Si le locataire est toujours éligible au logement social, le bailleur social doit lui trouver une solution de relogement. Si ce n’est pas le cas, il peut demander à signer un contrat de bail de droit commun avec le nouveau propriétaire. En outre, si le logement est mis en vente, il bénéficie d’une priorité pour l’acquérir.10 000 nouveaux logements par anPrimonial et PERL, qui se sont associés pour lancer la SCPI Patrimmo Croissance, estiment que cette innovation pourrait permettre de construire annuellement jusqu’à 10 000 logements à louer en zone tendue (Ile-de-France, Côte d’Azur…). Les villes ne respectant pas la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbain, qui les oblige à respecter une proportion de 25 % d’habitat social, sous peine d’amende, ont intérêt à encourager l’essor de l’usufruit locatif social. Les biens ainsi loués sont, en effet, comptabilisés (temporairement) comme des logements sociaux.Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste François Béguin Les associations de riverains du 39, boulevard de La Chapelle, dans le 10e arrondissement de Paris, auront finalement eu gain de cause. La future salle de consommation à moindre risque (SCMR), plus connue sous le nom de « salle de shoot », ne sera pas implantée à cette adresse, mais quelques centaines de mètres plus loin, sur le terrain de l’hôpital Lariboisière. « C’est un dispositif santé, on l’adosse à l’hôpital », annonce au Monde Bernard Jomier, l’adjoint au maire de Paris chargé de la santé, soucieux de « banaliser le dispositif » afin d’en « élargir l’adhésion politique ».« Plus les liens sont forts avec l’hôpital, plus on rassure »A Lariboisière, l’emplacement exact n’est pas encore arrêté. Deux lieux, l’un en « dur », l’autre en Algeco, sont envisagés pour accueillir les 200 m2 de la salle. « On ne fera pas entrer les usagers par la grande porte de l’hôpital, ce sera un accès plus discret », assure d’ores et déjà Bernard Jomier. « Ce sera une entrée séparée qui mènera à une enclave au sein de l’hôpital », abonde Rémi Féraud, le maire PS du 10e arrondissement, pour qui « plus les liens sont forts avec l’hôpital, plus on rassure ». « Le site du 39 a montré des défauts, notamment son enclavement et ses difficultés d’accès », ajoute-t-il, jugeant par ailleurs que l’actuelle présence d’un campement de migrants à proximité crée un « environnement urbain trop dégradé pour pouvoir envisager l’ouverture de la salle ».A l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), on confirme « travailler avec la ville pour pouvoir accueillir ce centre » et on explique que « les discussions portent sur l’emplacement le plus adapté ». Cette décision marque un rapprochement de la capitale avec les choix de Bordeaux et Strasbourg, les deux autres villes pressenties pour expérimenter cette structure qui doit permettre de réduire les risques d’infection, de contamination (VIH, hépatite C) et d’overdose des toxicomanes les plus précaires. Les deux villes ont fait connaître leur volonté d’associer leur future salle d’injection à une structure hospitalière.Expérimentation pendant six ansA l’intérieur de ces espaces, les toxicomanes ne pourront pas être poursuivis pour « usage illicite et détention illicite de stupéfiants » lorsque la quantité de drogue détenue sera limitée au « seul usage personnel ». Le personnel médical et paramédical qui supervisera le fonctionnement de ces structures bénéficiera également d’une immunité.L’association Gaïa Paris, structure de prévention et de soins en toxicomanie chargée du projet, a régulièrement mis en avant les réticences des usagers à fréquenter les structures hospitalières. « Cela pourrait avoir du sens d’être proche de l’hôpital, mais en étant complètement indépendant », avait déclaré à L’Obs au mois d’avril Céline de Beaulieu, la coordinatrice de l’association. La solution retenue devrait donc lui convenir.Reste la question de la date d’ouverture de la salle. Le projet de loi santé autorisant l’expérimentation de ces salles d’injection pendant six ans a été voté à l’Assemblée nationale en avril mais ne sera débattu au Sénat qu’en septembre et en octobre. Un calendrier qui complique la mise en route de la salle avant début 2016.François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jérémie Lamothe Avoir le choix de sa monnaie pour payer son boulanger, son pharmacien ou son plombier. Privilégier, selon le territoire, l’eusko, la Pêche ou la Bou’Sol à l’euro pour faire ses courses. Utopique au premier abord, cette liberté de choisir sa monnaie devient réalité grâce à l’émergence progressive des monnaies locales complémentaires.Inexistantes il y a encore cinq ans, une trentaine de monnaies locales cohabitent aujourd’hui en France et autant sont à l’étude. Les acteurs de ces projets alternatifs se réunissent du 22 au 24 mai au Pays basque, à l’occasion des rencontres du réseau des Monnaies locales complémentaires (MLC).Pour le philosophe Patrick Viveret, fervent défenseur de ces monnaies citoyennes, ces monnaies locales sont « un réaffirmement du territoire. Les monnaies locales servent l’économie réelle avec une valeur ajoutée sociale et humaine. » Redynamiser l’économie locale est l’objectif principal de ces monnaies alternatives.Pour attirer les citoyens et les entreprises, l’utilisation de ces monnaies se doit d’être simple. Un eusko, une Bou’sol ou un MIEL… équivaut à un euro. Les consommateurs viennent retirer des billets, ou des coupons selon la formule choisie, dans des comptoirs d’échanges agréés et les utilisent ensuite chez les commerçants et artisans partenaires.Complémentaires de l’euroJacques Stern est directeur du Crédit municipal de Nantes. Le 28 avril, la municipalité nantaise a lancé sa monnaie locale, SoNantes, gérée par la banque publique. Pour lui, cette initiative ne vient pas en confrontation avec l’euro : « SoNantes est un outil complémentaire à l’euro pour les échanges locaux. L’euro reste un très bon outil, nous ne comptons pas révolutionner le marché. »Le vice-président du Conseil régional des Pays de la Loire, Jean-Philippe Magnen, a rendu un rapport, le mois dernier, à Carole Delga, la secrétaire d’Etat chargée du commerce, au sujet des monnaies locales. Il préconise leur développement, qui « favorise les circuits courts et l’économie locale ». Pour l’élu écologiste, il s’agit de « monnaies d’échanges et pas de crédit. On ne peut pas les épargner, on doit les remettre dans le circuit économique donc ça profite à tout le monde. »Et pour cause, certaines monnaies locales sont dites fondantes. Après les avoir retirées, les consommateurs doivent les utiliser dans les mois qui suivent, sous peine de voir leurs billets perdre de la valeur. C’est le cas en Gironde du MIEL (monnaie d’intérêt économique locale), lancé en janvier 2013. « L’argent perd deux centimes tous les six mois, explique Philippe Labansat, bénévole de l’association chargée du MIEL. L’objectif, grâce à ce système de fonte, est de faciliter la circulation de la monnaie, de créer de l’activité et de ne pas mettre l’argent dans un tiroir. »Déclic après la crise financière de 2008Ces monnaies alternatives ont connu un réel essor après le krach financier de 2008. « Désormais on vit dans une crise structurelle, analyse l’élu écologiste Jean-Philippe Magnen. Et la monnaie centrale ralentit le rythme de circulation de monnaie. » Une critique de l’euro partagée par le philosophe Patrick Viveret : « Le problème de l’euro réside dans la façon dont il a été institué et dont il s’est développé. Les gens y étaient favorables au départ mais ils ont eu droit à une monnaie au caractère spéculatif affirmé, causant de fortes régressions sociales. »Ancrées dans un territoire, les monnaies ont également pour fonction de remettre en avant l’identité de ces régions. C’est notamment le cas de l’eusko, au Pays basque. Cette monnaie a entre autres été lancée… pour promouvoir la langue basque. « Les gens ne parlent plus assez basque ici, on veut donc la réimpulser par la monnaie », souligne Dante Edme-Sanjurjo, coprésident d’Euska Moneta. L’eusko, lancé en janvier 2013, est aujourd’hui une des plus importantes monnaies locales en France avec 550 entreprises partenaires et plus de 370 000 euskos en circulation. Des monnaies locales qui favorisent la fraude fiscale ?La vitalité des monnaies locales suscitent toutefois une pointe de scepticisme chez certains. Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) préconise plus de contrôles, dans un rapport rendu le 15 avril. « Aujourd’hui, les monnaies locales échappent à toutes formes d’impôt, ou de cotisations sociales, regrette le rapporteur du CESE, Pierre-Antoine Gailly. La plupart ne sont pas déclarées par les entreprises. Ce n’est pas une fraude parce que ça reste à petite échelle mais elles doivent rester dans les clous de la fiscalité. »« Les monnaies locales sont des monnaies convertibles donc récupérables et remboursables en euro, il n’y a pas de création monétaire », se défend Jean-Philippe Magnen.Pour sécuriser les développements des monnaies alternatives, le législateur est intervenu dans la loi du 31 juillet 2014 relative à l’économie sociale et solidaire, qui reconnaît dans son article 16 les monnaies locales complémentaires comme moyen de paiement.Des monnaies 2.0Autre moyen de rassurer de nouveaux utilisateurs, l’émergence des monnaies locales 2.0. Les achats ne se font pas en billets ou en coupons mais avec une carte numérique, par SMS ou Internet. C’est le choix de Nantes avec sa monnaie SoNantes, précise Jacques Stern, directeur du Crédit municipal de Nantes : « La monnaie papier génère des coûts supplémentaires et il y a le risque de trafic, de fausse monnaie. » Un virage numérique que prendra bientôt l’eusko, au Pays basque, annonce Dante Edme-Sanjurjo : « C’est le gros chantier actuel. Ça permettra d’obtenir un système sérieux, sécurisé. Certaines entreprises sont d’accord pour se lancer avec nous, mais seulement quand on aura adopté le système numérique. »Mais pour Pierre-Antoine Gailly, du CESE, avant de se lancer dans ce processus, les monnaies doivent avoir les reins solides : « Les monnaies numériques ne posent aucun problème mais les logiciels qui sont utilisés doivent être connus et les personnes qui les utilisent également. C’est plus carré mais derrière, il faut des moyens matériels plus costauds. »A l’avenir, des citoyens pourront même régler des services publics. Ce sera le cas à Nantes, précise Jacques Stern : « Bientôt les Nantais pourront payer les musées, les activités culturelles, les spectacles en SoNantes. Viendront ensuite les parkings, puis les transports en commun. »Si les collectivités locales, comme Boulogne-sur-Mer, avec la Bou’Sol, ou Toulouse, avec la Sol-Violette, s’investissent dans les monnaies locales, il faut tout de même faire attention à ne pas dénaturer ces projets, prévient le philosophe Patrick Viveret : « Ça montre que ce mouvement prend de l’importance et que ce ne sont pas des utopiques. Mais il ne faut pas réinventer les baronnies locales. L’articulation entre monnaie et citoyenneté doit rester importante. »Jérémie LamotheJournaliste au Monde Simon Piel Le Quai d’Orsay a redouté l’incident diplomatique. Un prince saoudien en goguette dans la capitale qui se fait détrousser de plusieurs centaines de milliers de dollars en espèces, de montres de luxe et de bijoux de grande valeur, alors qu’il se rend paisiblement à l’aéroport du Bourget, voilà qui fait désordre. D’autant plus que l’Arabie saoudite apparaît de plus en plus comme un partenaire privilégié de la France.Neuf mois après le braquage, le 17 août 2014, porte de la Chapelle à proximité de l’entrée de l’autoroute A1, d’un convoi de berlines de luxe affrété par la société Alizé Limousine pour le prince Abdel Aziz Ben Fahd, les policiers ont interpellé douze personnes. Un treizième est en fuite. Six d’entre eux ont été mis en examen pour vol avec arme en bande organisée et association de malfaiteurs et ont été placés en détention.En plein jour, l’équipe de braqueurs, cagoulés, armés et… bien renseignés, avait immobilisé l’une des Mercedes du convoi comme une vulgaire diligence avant de saisir leur butin, puis de prendre la fuite à bord de grosses BMW. Tous ont nié leur participation, sauf un – 35 ans, 14 condamnations inscrites au casier judiciaire.« Connus des services de police »L’équipe de braqueurs était composée d’amis de Pontoise et de Saint-Ouen-l’Aumône et de complices rencontrés en prison, à la maison d’arrêt de Nanterre, notamment. Tous étaient « connus des services de police » pour des escroqueries, des braquages ou du trafic de stupéfiants. Des informations, dont les enquêteurs pensent qu’elles pourraient avoir été fournies par un ancien salarié de la société de location de limousines, sont venues concrétiser leur envie d’argent facile.Le crime aurait été presque parfait si la police judiciaire de Versailles n’avait pas mis en place une surveillance des membres de cette équipe depuis un petit moment. Elle les avait ainsi observés opérer des repérages à l’Hôtel George-V, à Paris, où résidait le prince, ainsi qu’à l’endroit où les véhicules ayant servi au braquage ont été incendiés. Sans comprendre ce qui se tramait.Neuf mois plus tard, le butin a été écoulé. Lors des perquisitions, 40 000 euros en liquide ont été retrouvés chez l’un des mis en cause. Le prince, lui, n’a pas perdu le sommeil. Après le braquage, il est parti à Ibiza faire la fête et n’a pas jugé utile de porter plainte, à la différence de trois membres du convoi, parmi lesquels un attaché du protocole de l’ambassade d’Arabie saoudite. L’incident diplomatique s’est envolé avec le jet princier.Simon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jérémie Lamothe Dans le cadre de l’examen de loi sur la transition énergétique, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité, jeudi 21 mai, trois amendements qui interdisent à la grande distribution de jeter leurs invendus. Les moyennes et grandes surfaces, à partir de 400 m², devront désormais passer des conventions avec les associations afin de faciliter les dons alimentaires.Une obligation légale qui vient consolider un système qui existe déjà, rappelle Jacques Bailet, président de la Fédération française des banques alimentaires : « Cet amendement renforce la solidarité qui était déjà présente entre distributeurs et associations. Nous travaillons avec près de 2 000 grandes surfaces, c’est notre principal contributeur. » Ainsi sur les 100 000 tonnes de denrées alimentaires que distribuent chaque année les Banques alimentaires, 35 % viennent des grandes surfaces. « Et il y a eu une progression de 10 % entre 2013 et 2014 », précise Jacques Bailet.Le vote des députés est également une très bonne nouvelle pour l’association Le Chaînon manquant, qui fait le lien entre la grande distribution et les associations alimentaires. Pour son délégué général, Julien Meimon, « ce vote contribue à mettre l’accent sur la lutte contre le gaspillage alimentaire. Ça va permettre d’amplifier et de dynamiser un système qui existe déjà ».Une obligation défavorable aux petites surfacesMais si l’unanimité a été trouvée dans l’Hémicycle et chez les associations alimentaires, la grande distribution ne s’associe pas à ce consensus général. Pour Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), ces amendements « viennent rajouter de nouvelles contraintes et de la paperasse supplémentaire ». « Nous comptons 4 500 magasins qui ont déjà des partenariats avec les associations alimentaires, poursuit M. Creyssel. Ces amendements viennent compliquer un système qui marche. »Du côté de la Croix-Rouge, on reconnaît que « le système de conventions entre les associations et la grande distribution existe déjà ». Mais pour Patrice Dalem, directeur de l’action sociale chez l’association humanitaire, le vote des députés permet « une prise de conscience de la part de ceux qui n’étaient pas dans cette démarche. C’est une dynamique vertueuse qui est mise en place. »Mais le délégué général de la FCD n’en démord pas. Ce dernier se soucie particulièrement des plus petites surfaces : « On sait bien que dans les grandes surfaces ça se passe bien, mais pour les plus petites, celles qui font entre 400 et 1 000 m², ça sera plus compliqué de respecter ces obligations. Elles se situent souvent en centre-ville, elles ont peu de produits qui peuvent être donnés et elles n’ont pas forcément d’entrepôt de stockage. »Voir notre infographie : Chaque année, 1,3 milliard de tonnes de nourriture gaspilléesLes associations demandent des moyensCes nouvelles obligations vont également demander une logistique accrue aux associations alimentaires. Ces dernières vont devoir s’adapter pour faire face à l’explosion des dons. C’est le cas des Banques alimentaires, prévient Jacques Bailet : « Il va falloir assurer des moyens humains et matériels pour gérer ces nouveaux dons. Il faut que les associations bénéficient de moyens complémentaires de la part des collectivités locales, des mécènes et des enseignes de la grande distribution. » Les associations mettent notamment en avant la déduction fiscale de 60 % dont bénéficient les grandes surfaces après chaque don. Pour M. Bailet, « il paraît normal qu’une partie de cette déduction fiscale soit recyclée vers les associations, pour nous permettre de nous équiper en biens logistiques ». Si le président des Banques alimentaires souligne le bon comportement de Carrefour, « qui nous a déjà livré près de 200 camions frigorifiques », il met en garde les autres groupes qui ne voudront pas apporter une aide financière aux associations : « Nous mettrons les autres enseignes en face de leurs responsabilités. »Mais pour le délégué général de la FCD : « On aide déjà beaucoup les associations. Des fondations ont été créées par les grands groupes pour financer des camionnettes, des entrepôts… On ne peut pas à la fois donner et financer le système. » Pour lui, c’est désormais à « l’Etat et aux collectivités locales de prendre leurs responsabilités ». Jérémie LamotheJournaliste au Monde Benoît Floc'h Le sort de la fameuse « pantoufle » de Polytechnique est réglé. Samedi 23 mai, le gouvernement a publié au Journal officiel le décret qui réforme ce régime, contre l’avis du Conseil d’Etat. La pantoufle est la somme – plus de 40 000 euros – que les élèves qui ne travaillent pas dix ans pour l’Etat en sortant de l’école militaire d’ingénieurs doivent rembourser à l’école.La Cour des comptes dénonce le problème depuis trois ans, Polytechnique demande à l’Etat de le régler depuis cinq ans. Mais cela fait quinze ans qu’il est identifié. En effet, depuis la dernière réforme du dispositif, en l’an 2000, plus aucun polytechnicien n’est tenu de s’acquitter de la pantoufle, hormis ceux, très peu nombreux, qui choisissent de devenir fonctionnaire mais ne le restent pas dix ans. « Un polytechnicien menant carrière dans des institutions bancaires américaines est exonéré de remboursement, à la différence d’un ingénieur des Ponts travaillant dans une direction régionale de l’Etat », s’agace le député UMP de Haute-Marne François Cornut-Gentille, auteur d’un récent rapport sur l’école.Lire aussi : Polytechnique : l'Etat accusé de négligenceDans son principe, établi par Polytechnique dès 2010, la réforme rétablit donc la règle d’avant 2000 : tout polytechnicien ne travaillant pas dix ans pour l’Etat remboursera sa scolarité. Pour l’école, c’est une question d’éthique, d’image et d’argent : le manque à gagner serait de l’ordre de 5 millions d’euros par an. Pourtant, le 23 février, le Conseil d’Etat avait rejeté le projet de décret présenté à l’automne par le gouvernement. Mais l’avis du Conseil d’Etat est consultatif, et le ministère de la défense plaide pour l’adoption du texte en dépit des critiques de l’institution du Palais-Royal.« Notre texte est solide juridiquement »Le ministère de la défense considère en effet que la légalité de son projet, lu et relu par de nombreux services juridiques de l’Etat, est solide. Le Conseil d’Etat pense le contraire. Dans certains cas, estime-t-il, l’égalité entre polytechniciens n’est pas garantie. Ce serait notamment le cas de celui qui choisirait de devenir fonctionnaire, démissionnerait avant dix ans puis servirait dans le secteur public comme contractuel, vis-à-vis de l’un de ses camarades qui serait d’entrée de jeu contractuel. De fait, les deux feraient carrière dans le public, mais l’un devrait rembourser la pantoufle quand l’autre en serait exonéré.La décision du Conseil d’Etat « n’a pas manqué de surprendre toutes les administrations », écrivait le président de l’école, Jacques Biot, dans un courrier adressé au député Cornut-Gentille le 6 mars. « Notre texte est solide juridiquement », assure de son côté au Monde son directeur général, Yves Demay. Une troisième source interne à l’école considère qu’« il s’agit d’arguties juridiques destinées à empêcher le texte de sortir. Le cas évoqué par le Conseil d’Etat concernerait peut-être un cas sur 5 000 en dix ans ! Officiellement, le Conseil souhaite que l’école élabore un décret par corps de l’Etat, soit une dizaine de textes nouveaux. Cela prendrait un temps fou… En réalité, le texte est pris en otage par quelques personnes du Conseil d’Etat qui cherchent à obtenir autre chose du gouvernement. »En tout cas, déplore M. Cornut-Gentille, « la crise de la pantoufle est emblématique des fragilités de l’école, de la faiblesse de la tutelle et des lenteurs de l’X à se réformer. Elle justifie à elle seule les questions que j’ai posées dans mon rapport sur la mission de Polytechnique. Si celle-ci était parfaitement claire, il n’y aurait pas de problème de pantoufle. » C’est tout l’objet de la mission confiée fin 2014 au conseiller maître honoraire à la Cour des Comptes Bernard Attali.En attendant, contrairement à ce qui était prévu, la réforme ne s’appliquera pas aux X entrés à l’école en 2014 : l’Etat y a renoncé. Ce sont donc les X 2015 qui seront les premiers concernés. L’école ne percevra les premières potentielles « pantoufles » qu’en… 2025.Benoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.05.2015 à 16h01 | Pierre Jullien « Les vacances sont un fait social récent, relevait Roland Barthes (Mythologies, 1957). D'abord fait scolaire, elles sont devenues, depuis les congés payés, un fait prolétarien, du moins laborieux ». Vendredi soir 22 mai s’ouvre le week-end du quatrième jour ferié du moi de mai, le dernier jour ferié avant l’été, week-end durant lequel de nombreux salariés vont laisser leur poste vacant.Le cabinet Mercer a établi en septembre 2014 un classement des jours fériés octroyés dans 64 pays selon lequel l'Inde arrive en tête, avec 18 jours fériés, le Mexique fermant la marche avec 7 jours seulement. Avec en moyenne 11 jours fériés accordés à ses salariés, la France arrive en 31e position ex-aequo de ce classement mondial.Si l'on ajoute les congés payés, le total de jours chômés atteint 36, ce qui la met dans le peloton de tête des pays les plus généreux, derrière Malte, l'Autriche (38), la Grèce, la Bolivie, la Pologne (37), mais loin devant le Canada (19), la Chine (21) ou les Etats-Unis (25).Ce qui n'empêche pas que « les Français travaillent, en durée annuelle, 1559 heures » et que la France « se situe dans la moyenne des pays comparables », selon Michel Musolino (150 idées reçues sur la France, First, 2012). Mais, ajoute-t-il, « l'important n'est pas de savoir combien de temps on travaille mais comment on travaille », la France se retrouvant en bonne position du point de vue de la productivité, devant l'Allemagne ou le Royaume-Uni.« Une charge sans titulaire »Le Trésor de la langue française informatisé définit le mot, au pluriel, comme une « cessation d'activité d'un organisme officiel pour une période déterminée de l'année ». C'est aussi une «période plus ou moins longue pendant laquelle une personne cesse toute activité professionnelle pour se reposer, se détendre », une « période de fermeture des écoles et des facultés ».Le mot renvoie aux congés payés, apparus en France en 1936, auxquels les salariés ont droit conformément à la législation du travail, qui sont passés de deux semaines lors du Front populaire à 5 semaines en 1982.Au sens, au singulier, d'« état d'une charge qui est sans titulaire » en usage dès le XIVe siècle, dérivé de vacant (XIIIe siècle), le pluriel est recensé à la fin du siècle suivant pour désigner la «période où les tribunaux interrompent leurs travaux » et pour son sens de « jour de repos ». Le mot est dérivé du latin vacans, participe présent de vaco (« être libre, inoccupé, vacant », « être sans »), le dictionnaire Gaffiot traduisant vacare alicui rei par « avoir des loisirs pour quelque chose ».Le mot au singulier renvoie à l'« état de ce qui est vide, inoccupé »... Tout le contraire de vacances bien remplies.Le Dictionnaire de l'école des femmes s'interroge, évoquant les conséquences cauchemardesques de charges familiales peu partagées: « sincèrement, les vacances au féminin = détente ? Repos ? Inaction ? A voir. » « Et pourtant, nous en rêvons tous, toute l'année. Peut-être comme une quête, juste pour vivre une fois la définition initiale : « être sans »... illusions ».Pierre JullienJournaliste généraliste Service économieSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.05.2015 à 14h37 • Mis à jour le23.05.2015 à 10h36 | Gaëlle Dupont Depuis le début du procès de Daniel Legrand, l’un des acquittés de l’affaire d’Outreau, à Rennes, mardi 19 juin, le nom d’une petite association de protection de l’enfance est souvent cité. Et pour cause : Innocence en danger a largement contribué à sa tenue. C’est elle et le syndicat national des magistrats FO qui ont alerté le parquet de Douai, en juin 2013, de la prochaine prescription des faits reprochés à Daniel Legrand en tant que mineur – ils ont été disjoints de ceux qui lui étaient reprochés comme majeur et pour lesquels il a été acquitté. Elle a ainsi contribué à relancer la mécanique infernale de l’affaire, qui s’est soldée par quatre condamnations (le couple Badaoui-Delay et leurs voisins) et treize acquittements.« Si des enfants disent : “J’ai été violé par X”, cette personne doit être jugée »Ce sont des avocats habitués à travailler avec Innocence en danger qui assistent les enfants Delay, lesquels maintiennent leurs accusations contre Daniel Legrand, sans parvenir jusqu’à présent à les étayer. Pourquoi rejuger un homme acquitté, simplement parce qu’il est devenu majeur pendant la période des faits poursuivis, de 1997 à 2000 ? La présidente et fondatrice de l’association réfute toute volonté d’acharnement. « Les avocats de la défense nous érigent en coupables, affirme Homayra Sellier. Mais si des enfants disent : “J’ai été violé par X”, cette personne doit être jugée. » Elle affirme n’avoir « rien à gagner : ni argent, ni notoriété ». « Je suis bénévole comme 90 % des gens qui travaillent avec nous, y compris les avocats, poursuit-elle. Je subis des menaces. Je peux me tromper, mais ma démarche est honnête. » Lire aussi :Outreau, le procès sans finL’association a également financé un film, Outreau l’autre vérité, sorti en 2013, qui adopte le point de vue, ignoré selon son auteur Serge Garde, des enfants victimes – et jugé « conspirationniste » par l’avocat d’une des acquittées, Eric Dupond-Moretti. L’association est une petite structure – une seule salariée – qui se donne pour objectif de « défendre les enfants et leurs paroles » et apporte un soutien juridique aux mineurs victimes de violences sexuelles. Créée en 1999 par Mme Sellier, à l’époque épouse d’un agent de change, aujourd’hui veuve, elle est présente dans une dizaine de pays et a accompagné une centaine d’enfants, selon sa fondatrice.Des membres « jusqu’au-boutistes »« Ce sont des gens très motivés, qui font un travail remarquable pour aider les enfants », affirme Gilles Lazimi, médecin et coordinateur de campagne à la Fondation pour l’enfance. L’association paraît cependant isolée dans le monde de la protection de l’enfance. Beaucoup, sans condamner son travail militant, prennent leurs distances, jugeant que ses membres « ont du mal à prendre du recul », sont « jusqu’au-boutistes », ou « un peu exaltés ».En outre, contrairement à d’autres affaires d’enfants martyrisés (Marina Sabatier, Fiona Bourgeon…), les trois principales associations de protection de l’enfance maltraitée (La voix de l’enfant, l’Enfant bleu, et Enfance et partage) ne sont pas parties civiles à Rennes et ont préféré « tourner la page ».« Je regarde avec consternation ce qui est en train de se passer, déclare Cristiane Ruel, porte-parole d’Enfance et partage. Pourquoi remuer tout ça alors qu’il y a si peu d’éléments concordants ? Je ne suis pas sûre que ce procès puisse aider les victimes à aller mieux. » La juriste de l’Enfant bleu renchérit : « On leur donne un espoir, mais peut-être un faux espoir, dit Fleur Almar. Ces enfants ont été maltraités tout au long de la procédure pénale. Nous ne voulions pas continuer dans cette voie. »« Outreau a pollué toutes les autres affaires »Certains craignent également que le procès ne réactive la suspicion à l’égard de la parole des mineurs, l’un des principaux legs de l’affaire d’Outreau. « Tous les enfants ont été reconnus comme victimes, pourtant on a fait comme si c’étaient de sales petits menteurs, constate Anne Tursz, pédiatre et épidémiologiste à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). L’affaire s’est retournée contre les enfants et a laissé des traces. Alors qu’il est très rare qu’ils racontent n’importe quoi, s’ils sont correctement interrogés. »Pour Martine Brousse, présidente de La voix de l’enfant, « Outreau a pollué toutes les autres affaires et nous redoutons que ce troisième volet génère à nouveau des doutes. Si la parole des victimes avait été recueillie dans de bonnes conditions, par des personnes formées, cela n’aurait sans doute pas donné les mêmes effets. »L’association a depuis participé à la création d’une cinquantaine d’unités d’accueil médico-judiciaires pédiatriques, spécialement conçues pour que les jeunes victimes soient entendues par des équipes pluridisciplinaires. « Nous travaillons à la création d’outils qui aident à la manifestation de la vérité », explique Mme Brousse. Ces associations redoutent qu’avec « Outreau 3 », leur priorité, le repérage des enfants en danger, ne repasse au second plan. Elles rappellent que, selon l’Inserm, deux enfants meurent par jour de maltraitance, en général de leurs parents.Lire aussi (abonnés) :Procès Outreau : les évidences du juge, les doutes du policierGaëlle Dupontjournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.05.2015 à 11h57 • Mis à jour le22.05.2015 à 17h52 | Frédéric Cazenave Une étude publiée jeudi 21 mai permet de constater l’augmentation de la taxe d’habitation et de la taxe foncière au cours des dix dernières années dans l’ensemble des communes de France.Voir notre infographie :Comment les taxes d’habitation et taxes foncières ont augmenté depuis dix ansContrairement à la taxe foncière, qui est due par les seuls propriétaires, la taxe d’habitation doit être acquittée par toute personne occupant un logement : les propriétaires (résidences principales mais également secondaires), les locataires et même les occupants à titre gratuit.Elle s’applique à tous les locaux meublés servant d’habitation (maisons, appartements) et leurs dépendances (chambres de service, garages…). Toutefois, certaines communes peuvent exonérer les chambres d’hôtes, meublés de tourisme et gîtes ruraux, si ces derniers sont situés en zones de revitalisation rurale.20,8 milliards d’eurosEn 2014, 29,1 millions de Français ont payé la taxe d’habitation, ce qui a permis de faire entrer 20,8 milliards d’euros dans les caisses de l’Etat.Calculer cette taxe d’habitation n’est pas une mince affaire. Les collectivités locales fixent un taux qui s’applique à la valeur locative du logement. Cette valeur est censée représenter le loyer annuel théorique que pourrait rapporter le bien s’il était loué dans les conditions normales du marché. Mais cette valeur est complètement dépassée, la dernière campagne d’évaluation des valeurs locatives remontant à… 1970.Le casse-tête de la valeur locativeTous les logements ont été classés dans une catégorie en fonction de leur aspect allant de « nettement somptueux » à « aspect délabré ». A chaque catégorie correspond un tarif au m² qui fait référence aux loyers pratiqués en janvier 1970. Ce tarif n’a été actualisé qu’une seule fois en 1980. Depuis, il est revalorisé chaque année au niveau national par la loi de finances.Ce tarif est appliqué à la « surface pondérée » de votre logement, surface qui est censée tenir compte de son état et de sa situation mais aussi de ses « éléments de confort ». C’est la raison pour laquelle certains logements sociaux construits dans les années 1960 et dotés de tous les éléments de confort de l’époque (vide-ordures, baignoire, chauffage central…) affichent une valeur locative plus élevée que certains appartements anciens situés en centre-ville qui n’avaient pas encore été rénovés dans les années 1970…Le gouvernement a donc engagé une réforme des valeurs locatives. Cette révision est expérimentée dans cinq départements tests : Charente-Maritime, le Nord, l’Orne, Paris et le Val-de-Marne, selon un arrêté publié en décembre 2014.Les prix de l’immobilier et des loyers ayant flambé depuis trente ans, il faut évidement s’attendre à une forte hausse des valeurs locatives. Mais la loi prévoit que cette réforme doit s’opérer à « produit constant ». Les collectivités pourraient donc devoir baisser leur taux pour atténuer la hausse.Lire aussi : Impôts locaux : la révision des valeurs locatives sur les railsDes abattements possiblesS’il s’agit de votre résidence principale, cette valeur locative peut ensuite être diminuée par le biais de différents abattements. Mais attention, le taux de ces abattements dépend de chaque collectivité et s’applique sur la valeur locative moyenne des logements de votre commune, et non sur le vôtre.Lire le décryptage : Taxe d'habitation : quels abattements possible ?Une fois obtenue cette valeur locative nette, s’appliquent les taux d’imposition votés par les collectivités pour obtenir le montant de la taxe.Des cas d’exonérationCertains foyers peuvent être exonérés de taxe d’habitation. Les bénéficiaires de l’Allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) ou de l’Allocation supplémentaire d’invalidité (ASI) le sont automatiquement, d’autres cas sont aussi possibles à condition de respecter de nombreuses conditions.Lire le décryptage : Taxe d'habitation : qui la paie, qui en est exonéréUne majoration possible pour les résidences secondairesA la suite d’une disposition de la loi de finances rectificative pour 2014, 1 151 communes situées en « zones tendues » sont libres de majorer jusqu’à 20 % la taxe d’habitation sur les résidences secondaires. Il s’agit des communes où la taxe sur les logements vacants s’applique.Si des villes comme Sète (Hérault), La Baule (Loire-Atlantique) et La Rochelle (Charente-Maritime) ont décidé de ne rien faire, d’autres ont choisi d’appliquer cette surtaxe payable dès décembre 2015. C’est le cas de Paris et Toulouse, ou encore de communes touristiques de taille moyenne.Lire le décryptage : Comment les taxes d’habitation et taxes foncières ont augmenté depuis dix ans Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Chambraud Les principaux cultes existant en France ont décidé de s’unir pour être audibles dans la préparation de la conférence de Paris sur les changements climatiques (COP21), qui se tiendra du 30 novembre au 11 décembre. François Hollande recevra le 1er juillet à l’Elysée les représentants des catholiques, des protestants, des orthodoxes, des musulmans, des juifs et des bouddhistes, qui, depuis 2010, se rencontrent tous les mois dans le cadre de l’informelle Conférence des responsables de culte en France (CRCF). Observant un jeûne ce jour-là, ils remettront au président de la République un texte commun interreligieux, un « plaidoyer » selon le terme utilisé par François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France, qui assure la présidence tournante de la CRCF.Quel sera le contenu de ce texte ? Pour commencer à y travailler, la CRCF a organisé, jeudi 21 mai, au Sénat, à Paris, un colloque qui réunissait des représentants de ces six confessions. Ils y avaient convié Nicolas Hulot. L’envoyé spécial du président de la République pour la protection de la planète pouvait d’ailleurs se considérer comme pas tout à fait étranger à cette initiative. En février 2014, devant la crainte d’un « échec » de la conférence de Paris par manque de volonté des politiques, Nicolas Hulot avait appelé dans Le Monde les autorités religieuses à « provoquer un sursaut de conscience face à la crise climatique actuelle ».Pour contribuer à cette mobilisation, le militant écologiste s’est rendu trois fois au Vatican, a tenté de convaincre le pape d’aller au symbolique Mont-Saint-Michel lors d’un voyage en France initialement envisagé en 2015, et a aussi rencontré le patriarche de Constantinople Bartholomée.« La crise climatique est l’ultime injustice »Jeudi 21, Nicolas Hulot a exhorté les représentants français des religions à apporter une « dimension verticale » à la « profonde crise de civilisation » née du changement climatique. « L’âme du monde est malade, a-t-il affirmé. Vous avez des voix qui passent au-dessus du bruit de fond de la société. La crise climatique est l’ultime injustice. Elle affecte prioritairement les personnes en situation de vulnérabilité. Elle fait le lit de toutes les radicalisations et de tous les intégrismes. Pour la première fois dans l’Histoire, il y a un enjeu qui vaut pour toutes les sociétés, pour toutes les cultures. »Les délégués des six confessions ont fait un constat partagé sur la profondeur de la crise et l’urgence d’y répondre. « Nous sommes dans une période favorable pour nous ressaisir et ne pas sombrer dans le catastrophisme. Un autre avenir est possible », a assuré Jean-Luc Brunin, l’évêque du Havre et président du conseil famille et société à la Conférence des évêques de France. Même si ces différentes familles spirituelles ne peuvent se prévaloir d’avoir été des précurseurs sur la question du changement climatique, les confessions chrétiennes travaillent le sujet depuis plusieurs mois, chacune de son côté.Lire aussi :Une encyclique sur « l’écologie humaine » attendue en juinLes représentants des trois grandes religions révélées ont rappelé ce qui, dans les textes sur lesquels elles reposent, fonde leurs conceptions des rapports entre l’homme et la nature, notamment dans les récits de la Création. Certains ont estimé que les religions avaient peut-être laissé le champ libre à une interprétation qui oppose l’homme et son environnement et qu’il y avait place pour un travail théologique. « Une anthropologie humaine à repenser », a résumé Mgr Brunin.« Savoir rassembler »Après des mois marqués par les répercussions des attentats de janvier à Paris et les interrogations autour du djihadisme, les participants à cette initiative ont aussi apprécié de pouvoir se retrouver autour d’un sujet moins explosif. « Il faut saisir l’occasion de débats qui rapprochent dans notre société, observe Joël Mergui, président du Consistoire central. Dans une situation de crise, il est indispensable de savoir rassembler. » Anouar Kbibech, président du Rassemblement des musulmans de France, qui prendra la présidence du Conseil français du culte musulman le 30 juin, a exprimé son « bonheur » de ne pas être une fois de plus interrogé sur « des repas halal dans les cantines, le voile ou la longueur des jupes », sujets de controverses récurrentes.En filigrane de cette initiative commune, les représentants des différentes confessions voient tout l’intérêt qu’ils peuvent avoir à se saisir d’un sujet comme le changement climatique, au moment où le contenu du principe de laïcité fait l’objet de polémiques incessantes. Pas religieux au sens strict, pas aussi clivant que les questions de bioéthique ou de pratiques sexuelles, il concerne par nature toutes les familles spirituelles. Aussi leur participation au débat public est-elle sans doute moins sujette à controverse.Sur le climat, a affirmé François Clavairoly, « les cultes ne se positionnent nullement en surplomb de la société comme des donneurs de leçon. Mais ils ne sont pas timides au point de s’effacer et ils collaborent avec les forces vives du pays ». « Inclure les religions dans la réflexion collective, c’est la plus belle laïcité », a affirmé le grand rabbin de France, Haïm Korsia.Lire aussi :Aux Etats-Unis, les paroisses veulent convertir les climatosceptiquesCécile ChambraudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Nunès C'était un engagement de début de mandat de François Hollande : répondre au déficit de logements sociaux étudiants en France, donner un coup de fouet à la construction. En somme, mettre fin à l’un des cauchemars de la vie étudiante qui consiste à se trouver un toit à bon prix. Lycéens et étudiants ont jusqu'au 31 mai pour effectuer sur Internet leur demande pour la rentrée de septembre. Tous ne seront pas satisfaits.Lire également : Logements étudiants, les constructions promises tardentLes offres de logements étudiants sont en effet disparates sur le territoire et souvent inférieures aux besoins. Le rapport de gestion du réseau des œuvres universitaires et scolaires de 2014 rappelle que le déficit de logements sociaux étudiants est estimé, dès 2004, à 50 000 unités. Les académies cancres pointées par le document : Paris, Créteil, Lille et Lyon, où le nombre de places manquantes est le plus criant. Dix ans plus tard, les mauvais élèves sont toujours les mêmes, selon le rapport annuel sur le réseau des œuvres universitaires et scolaires de la Cour des comptes. Dans ces académies, « le nombre de places manquantes dépasse encore les 40 % du parc existant ».Tension dans les académies de Créteil et LilleSur le marché du logement social étudiant, la tension demeure dans les académies de Créteil (5 186 places) et Lille (1 070) comme le révèle un bilan de la construction de logements sociaux étudiants réalisé par le Centre national des œuvres universitaires et scolaires (Cnous) que Le Monde s’est procuré. Pendant l’année 2014, des deux académies, dont le déficit de places est estimé supérieur à 3 000 depuis le rapport sur le logement étudiant du député UMP Jean-Paul Anciaux, aucune n’a reçu de place supplémentaire.Le Crous lillois projette toutefois de rattraper partiellement son retard avec la promesse de livrer plus de 1 500 places en 2016 et 2017; Créteil en prévoit moins de 800 entre 2014 et 2017. Un objectif qui, s’il est réalisé, demeure largement insuffisant pour rattraper le retard cumulé. Des Crous de taille comparable comme Toulouse et Nantes ont construit depuis une décennie trois à quatre fois plus de logements sociaux étudiants que Lille, et sont en mesure de proposer environ le double de places que Créteil.Paris sous tensionL’académie de Lyon-Saint Etienne a construit 788 places nouvelles depuis 2004. Soit environ un tiers des besoins identifiés à l’époque par le député Anciaux. La capitale figure également parmi les académies sous tensions. « En 2013, le Crous de Paris disposait d'une offre de logement proche de celle du Crous de Rouen, qui accueille six fois moins d'étudiants », souligne la Cour des comptes. La difficulté à trouver du foncier disponible dans la capitale explique partiellement cette situation.Parmi les cancres figure Rennes, dont le nombre de places manquantes se situe entre 20 et 40 % de l'immobilier social existant. Parmi les premiers de la classe des académies, dont le parc de logements étudiants suscite peu ou pas de tensions, figurent Limoges, Orléans-Tours, Besançon, Nancy-Metz et Strasbourg. Le Crous de Montpellier est également dans le peloton de tête avec la réalisation de 2 404 places entre 2004 et 2013, et les besoins en logements sociaux de ses étudiants comblés. Lire également : Etudiants : comment se loger sans se ruinerEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Elise Vincent Une enquête préliminaire a été ouverte pour agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans , vendredi 15 mai, par le parquet de Paris, suite à la révélation d’attouchement sur des élèves du très chic collège Montaigne, situé ans le VIe arrondissement de Paris. Les faits concernent six élèves âgés de 10 à 11 ans, inscrits en classe de 6e. L’enquête a été confiée à la brigade de protection des mineurs.Tout a commencé par un signalement de parents d’élèves, mi-avril. Un courrier a été adressé au rectorat et à la direction de l’établissement parisien. Les parents de plusieurs jeunes filles se plaignaient du fait que leurs enfants aient été amenés à visionner des vidéos pornographiques sur des téléphones portables et subi des attouchements sexuels. Très rapidement, l’ensemble des élèves concernés ont été convoqués avec leurs parents : victimes, comme enfants mis en cause.SanctionsLors de ces rencontres, un certain nombre de faits « posant problèmes » ont pu être vérifiés, selon le rectorat de Paris, comme des pincements de fesses ou des attouchements de la poitrine des jeunes filles à travers leurs vêtements. Il n’y aurait toutefois pas eu d’attouchements corporels directs, selon nos informations. L’enquête interne à l’établissement n’a par ailleurs, pour l’instant, pas permis de savoir si le visionnage des vidéos avait eu lieu à l’intérieur ou à l’extérieur du collège. Il s’agirait d’un jeu qui a dégénéré.La direction du collège Montaigne a toutefois décidé, lors de deux conseils de discipline distincts, lundi 11 mai, de prononcer des sanctions « d’exclusion définitive avec sursis » contre deux garçons, considérés comme des leaders. Deux autres ont été exclus temporairement, car considérés comme des suiveurs. Enfin, deux autres ont écopé de « travaux d’intérêt pédagogiques ».  La direction de l’établissement a, par ailleurs, décidé de faire intervenir une association dans la classe de 6e concernée par ces dérives : l’association Je. Tu. Il…, spécialisée dans les programmes de prévention au sein de l’éducation nationale sur les thèmes des conduites à risque ou de la sexualité.Elise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matteo Maillard (propos recueillis) Trente-cinq ans et trois réformes n’y auront rien changé. Le bac technologique peine à se débarrasser de son stigmate de « voie de garage ». Une marque au fer rouge dans l’imaginaire des élèves et des parents qui y voient la promesse d’un déclassement. Les changements de nom de ce qui fut d’abord le bac « G », puis STT (sciences et techniques tertiaires) après la réforme de 1992, STG (sciences et technologies de la gestion) en 2005 et enfin STMG (sciences et technologies du management et de la gestion) à la rentrée 2012, n’ont en rien modifié la perception de cette filière : « Les meilleurs doivent aller en série générale, quand on relègue les médiocres aux séries techno », dénonce Marie-France Gravouil. Cette enseignante en économie et gestion de la région nantaise milite depuis plusieurs années pour une reconsidération de sa filière STMG qui passera d’abord « par un changement d’image » afin d’attirer les bons élèves.En quoi le bac STMG diffère des autres bacs technologiques ?Marie-France Gravouil : Le bac technologique tertiaire STMG souffre beaucoup plus de la concurrence des bacs généraux que les autres bacs technos comme arts appliqués, technologies de laboratoire, industrie, hôtellerie, santé, social ou agronomie ; car sa spécialisation est moins marquée. Etant donné que cette série est le plus souvent adossée à un lycée général, elle subit de plein fouet la concurrence avec la filière ES, qui est très différente en termes de contenus et de méthodes mais dont les débouchés sont voisins de STMG.D’où provient selon vous ce désaveu des filières technologiques ?Il y a en France un certain mépris pour tout ce qui est lié au professionnel. Nous sommes englués dans de vieux schémas. Le désir d’orientation vers un métier manuel est dévalorisé. C’est une vision qui entretient l’idée d’une opposition entre l’enseignement général et l’enseignement professionnel et les enseignants y concourent. Ils sont naturellement plus exigeants envers un élève qui souhaite s’orienter vers une filière générale que pour les autres souhaits d’orientation.Cela conduit à évaluer prématurément le potentiel des élèves, à les mettre dans des cases : les élèves capables d’abstraction et ceux qui rencontrent des difficultés d’apprentissage. Les bons élèves se doivent alors d’aller en filière générale et les moins bons en filière professionnelle ou technologique. Les cartes sont faussées dès le départ car l’orientation se fait non pas en fonction des envies des élèves mais à partir de leurs prétendues dispositions.Comment faire pour rompre avec cette opposition entre enseignement technique et enseignement général ?Aujourd’hui, l’orientation en lycée professionnel oblige à délaisser l’enseignement général, or, ce n’est pas parce que vous voulez être maçon que vous ne vous intéressez pas à la littérature ! Il est important d’ouvrir le lycée général à la culture professionnelle et inversement.Le lycée idéal, serait celui où un socle d’enseignement général serait proposé le matin, avec des groupes de niveaux et des passerelles en fonction des progrès des élèves, et un socle d’enseignement technologique ou professionnel serait proposé l’après-midi. Cela évacuerait le clivage habituel entre les élèves supposés doués pour l’enseignement général et les autres, en proie à des carences depuis le plus jeune âge.Cela donnerait aussi la possibilité d’opter pour une approche professionnalisante dès le lycée et favoriserait la mixité des profils dans les matières professionnelles ou technologiques en tirant vers le haut les élèves qui ont des difficultés en enseignement général.Le choix d’une orientation technologique s’apparente souvent à un manque d’ambition du point de vue des parents. Est-ce le fait de la reproduction sociale ?L’ambition des parents est liée à leur vécu. Les orientations de leurs enfants sont très souvent dépendantes des représentations que la famille véhicule. Beaucoup de familles restent prisonnières des images qui avaient cours lors de leurs études. Si les parents n’ont pas leur bac, le fait de voir leur enfant faire un bac techno les comblera, alors que ceux qui sont diplômés de l’enseignement général accepteront plus difficilement que leurs enfants fassent une filière technologique.Comment faire pour que les filières technologiques soient reconsidérées ?Informer sans relâche ! Car il subsiste encore une grande ignorance des enseignants de collège, lycée et de l’enseignement supérieur, des parents, des élèves, concernant les innovations nées des réformes successives. En STMG, nous avons une approche concrète des notions et replaçons l’élève dans un rôle d’acteur de sa propre éducation. Nous ne dispensons pas de cours magistraux mais privilégions les mises en situation et les travaux de groupe. De plus, nous avons une culture numérique très présente avec l’utilisation de « jeux sérieux » pour favoriser l’apprentissage.Connaissez-vous des pays où les filières technologiques et d’apprentissage sont mieux considérées et sur lesquels la France pourrait prendre exemple ?Oui, en Allemagne les formations professionnelles ne sont pas dévalorisées. Il y a beaucoup plus de passerelles entre l’enseignement général et professionnel. Les entreprises collaborent d’ailleurs beaucoup plus qu’en France à la formation des jeunes.Après avoir réalisé un bac STMG, est-il possible d’entrer en classe préparatoire ?Oui, mais ce n’est pas souhaitable pour tous les élèves. Chacun doit construire son parcours en fonction de son projet d’orientation. Nous avons la possibilité, du fait d’une approche pédagogique plus concrète d’offrir à des jeunes, issus de profils variés, des chances de réussite. La réussite ne passe pas forcément par la prépa. Ce que nous souhaitons avoir dans nos classes, c’est une grande diversité de profils. Une richesse que nous pouvons mettre à profit par le travail collaboratif et l’élaboration d’une intelligence collective.Ne pensez-vous pas qu’on oriente trop tôt ?Non, le problème est plutôt que l’élève s’oriente souvent pour de mauvaises raisons car il se connaît peu et n’est pas informé suffisamment sur les métiers et les séries. C’est pourquoi les filières doivent rester ouvertes à des enseignements qui peuvent paraître éloignés d’elles. Elles ne doivent pas s’enfermer dans leurs spécificités et permettre des ponts entre elles que les élèves pourront emprunter au fur et à mesure de la construction de leur projetMatteo Maillard (propos recueillis)Journaliste au Monde 15.05.2015 à 12h56 | Claire Ané Dernière étape pour réussir à entrer dans des écoles de commerce, l’oral est un exercice auquel il faut bien se préparer. Franck Attelan, diplômé de l’Essec, membre de jurys de plusieurs écoles et directeur de la prépa privée Aurlom, donne ses conseils aux candidats. Franck Attelan est également fondateur de HighLearning, associé au Monde pour la rubrique Testez-vous.Comment aborder les épreuves orales, qui, à la différence des écrits, n’ont pas de programme à proprement parler ? Le point commun à toutes les écoles de commerce est de délivrer un diplôme de management. Dès lors que vous avez compris cela, la démarche est de convaincre le jury que vous êtes là pour devenir manager. Il vous faut donc d’abord comprendre ce qu’est un manager : quelqu’un de très polyvalent, qui détient des savoirs, des savoir-faire et un savoir être : travailler en équipe, avoir de l’influence, de l’autorité mais aussi de la souplesse. Il faut ensuite faire passer au jury le message que l’école va vous aider à acquérir ces compétences. Pensez au triangle des compétences, avec trois pointes : vous, votre projet professionnel et l’école. L’entretien doit vous permettre de faire sans arrêt le lien entre ces trois dimensions.Parler de soi n’est pas facile pour tout le monde. Quelles sont vos recommandations pour ce moment ? Sachez d’abord que, quels que soit l’école et le « format » de l’oral, vous aurez toujours un moment de parole libre. Ce peut être au début, pour vous présenter, ou une occasion que vous saisirez au fil de l’entretien. Cela n’a rien de difficile en soi, mais il faut s’y préparer un peu. D’autant qu’il y a des questions auxquelles vous avez peu de chances d’échapper. On va vous interroger sur votre « historique ». D’où venez-vous ? Il faut évoquer les aspects académiques mais aussi personnels. On peut parler de son environnement, du fait que l’on vient d’une banlieue, par exemple. Ou qu’on est l’aîné d’une grande fratrie ; cela montre aussi que vous avez endossé des responsabilités. Se souvenir aussi de ce que l’on aime ou pas comme matières, ce que l’on a fait comme stages, jobs d’été ou jobs étudiant. Il faut se connaître par cœur, être prêt à commenter chaque ligne de son CV. Même si l’on sort du bac, on a des choses à dire, le stage de 3e, une expérience en tant que délégué de classe, des activités extrascolaires…La question des qualités et des défauts du candidat est un passage quasi obligé, et délicat, non ?Il faut aller au plus simple, ne pas chercher à faire preuve de supériorité ni d’originalité. On peut évoquer sa rigueur, sa patience, sa persévérance, en n’hésitant pas à l’illustrer. Par exemple : « Je fais de la boxe depuis mes 13 ans, je suis quelqu’un de combatif, et cela me sera utile pour entrer au bureau des élèves, où il faut démarcher constamment des sponsors potentiels pour les soirées étudiantes. »Concernant les défauts, attention à la formulation. Dire en entretien que vous manquez de confiance en vous, ce n’est pas très positif. Il suffit de le formuler autrement : « J’aimerais gagner en confiance/en calme/en souplesse… » Aucun défaut ne pose problème en soi dès lors qu’il est présenté correctement.Quelles sont les attentes des jurys concernant le projet professionnel ? Il n’est pas facile à définir quand on sort du bac, ou même à bac + 2…Rassurez-vous, les attentes dépendent de votre niveau d’études. Si vous postulez à bac + 2, vous avez déjà pu effectuer des stages et vous faire une idée du secteur dans lequel vous souhaitez travailler. C’est plus compliqué quand on sort du bac, mais il serait dommage de vous priver d’évoquer vos aspirations, qui rendent souvent la discussion assez concrète. Il est facile de marquer des points dès lors que vous aurez pris le temps de vous renseigner sur un secteur qui vous intéresse, ne serait-ce qu’en quelques heures sur Internet.Même si c’est maladroit, un peu naïf ou brouillon, c’est toujours mieux que de ne rien avoir à dire. N’hésitez pas à dire par exemple « C’est ce que j’ai pu comprendre en faisant des recherches sur ce secteur, excusez-moi que ce ne soit pas encore très précis, mais je compte justement faire mon premier stage dans ce domaine ». Votre honnêteté intellectuelle vous servira toujours. Et puis évoquer un secteur suffit, et c’est souvent plus facile et enthousiasmant que de parler d’un métier plus technique et généraliste, tel que trader, avocat d’affaires, consultant en management ou en marketing.Comment parler de l’école dont on passe l’épreuve orale ? Il faut connaître la brochure et le site Internet par cœur. Si vous sortez de classe prépa et que vous passez de nombreux oraux, préparez bien les trois au quatre qui vous intéressent le plus. Vous allez probablement évoquer le fait que l’école propose une année à l’étranger à tel ou tel endroit, dire que tel de ses mastères vous intéresse à l’issue de votre bachelor ou de votre parcours en grandes écoles initiales, mais cela ne suffit pas à faire la différence. Le jury appréciera que vous ayez réfléchi aux valeurs de l’établissement que vous visez, et à ce qu’elles signifient pour vous.Vous pouvez aussi dire que vous avez été très sensible à des aspects que nul ne trouvera jamais sur le site Internet de l’école : la journée portes ouvertes, des discussions lors d’un salon étudiant et/ou avec des élèves, et même des échanges fructueux avec l’administration. Il n’est pas inutile de citer les noms de responsables de l’école que vous avez rencontrés, ou même lus ou suivis sur les réseaux sociaux. Il faut montrer au jury que si vous avez le choix, vous n’irez pas forcément dans l’école la mieux positionnée dans les classements internationaux, mais celle qui vous a fait la meilleure impression et vous correspond le mieux.Faut-il suivre intensément l’actualité en vue de l’oral ? Généralement, les jurys font simple : ils vont vous parler de l’actualité des trois ou quatre derniers jours, et des grands sujets de l’année écoulée. Cela vaut la peine de lire la presse quotidienne et de regarder des émissions qui mêlent actualité chaude et analyse du pour et du contre. Préparez-vous à l’idée qu’un jury peut vous demander ce que vous avez retenu de l’actualité récente. A L’Essec, on vous demandera ainsi « quels sont les thèmes d’actualité que vous souhaiteriez aborder ». Il n y a pas de bons ou de mauvais sujets, et il est plutôt bienvenu d’évoquer autre chose qu’une actualité qui fait la « une » des journaux : l’essentiel est d’avoir quelque chose à en dire. Si le cursus visé prévoit une période à l’étranger, il peut aussi être utile de bien connaître la région du monde concernée.Pour vérifier vos connaissances concernant les écoles de commerce que vous visez, accédez aux quiz « Ecoles de commerce » de notre rubrique Testez-vous, proposée en partenariat avec HighLearning, fondé par Franck Attelan.Claire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.05.2015 à 21h56 Les familles de trois enfants nés par gestation pour autrui (GPA) à l'étranger ont obtenu gain de cause. Le tribunal de grande instance (TGI) de Nantes a enjoint, mercredi 13 mai, au procureur de la République de la ville la transcription sur les registres d'état civil de leurs actes de naissance. La justice a, par ailleurs, condamné le parquet à verser 1 000 euros au titre des remboursements de frais d'avocats à chacun des requérants.Confirmant une information du quotidien Ouest-France, Me Caroline Mécary, le conseil des familles, a précisé à l'Agence France-Presse que les magistrats avaient suivi les arrêts rendus par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) en juin 2014 dans des dossiers similaires. L'instance rappelait alors la primauté de l'intérêt supérieur de l'enfant sur l'intérêt général, soulignant que si la France a le droit d'interdire la GPA sur son territoire, elle ne peut pas porter atteinte à « l'identité » des enfants nés de mères porteuses à l'étranger, en refusant de les reconnaître.Lors de l'audience, en mars, le parquet de Nantes – compétent en matière d'état civil pour toute la France, du fait de la présence dans cette ville du service national qui lui est dédié – s'était opposé à l'enregistrement d'enfants, nés en Ukraine, en Inde et aux Etats-Unis.« Un scandale »Pour Me Mécary, la décision du TGI marque « la victoire du droit sur les tergiversations politiciennes auxquelles on a assisté au plus haut niveau de l'Etat ». Et de déplorer que cette question « se règle dans le silence des tribunaux » plutôt que par une décision politique. « Derrière ces trois lettres, GPA, se cache un scandale que la France, patrie des droits de l'homme, doit combattre et non avaliser par l'intermédiaire des tribunaux », a réagi de son côté dans un communiqué la présidente de la Manif pour tous, Ludovine de la Rochère.Lire aussi (édition abonnés) : Dans la Manif pour tous, la crainte de voir la GPA pratiquée « à une échelle industrielle »En octobre, le premier ministre Manuel Valls avait assuré que la reconnaissance des enfants nés par ce procédé resterait interdite en France, malgré la condamnation par la CEDH. Au plan pénal, la gestation pour autrui est réprimée dans le pays, comme portant atteinte à l'état civil de l'enfant. Elle est assimilée à une supposition d'enfant qui est constitutive d'un délit passible de trois années d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende.Le Conseil d'Etat avait pourtant estimé en décembre que le fait qu'un enfant naisse par ce biais à l'étranger ne peut justifier de le priver de sa nationalité, dès lors que sa filiation avec un parent français est légalement établie à l'étranger.Lire aussi le témoignage d'une mère porteuse : Gestation pour autrui : « J’ai donné la possibilité d’être mère à une autre femme » Alexandre Piquard Zineb El Rhazoui, journaliste membre de la rédaction de Charlie Hebdo, a reçu, mercredi 13 mai, un courrier de la direction la convoquant à un entretien préalable à un licenciement pour faute grave, a appris Le Monde. Elle est d’ici là mise à pied. Contactée, la direction refuse de commenter « une procédure en cours et interne », mais insiste sur le fait qu’il ne s’agit que d’une convocation à un entretien, pas d’un licenciement effectif. La décision intervient dans un contexte de tensions entre la direction et la rédaction.Zineb El Rhazoui dit ne pas comprendre le motif du courrier ni la faute grave évoquée et s’étonne de la méthode « bureaucratique » employée, « sans discussion préalable ». « Je suis choquée et scandalisée qu’une direction qui a bénéficié d’autant de soutien après les attentats de janvier fasse preuve d’aussi peu de soutien envers un de ses salariés, qui est sous pression comme tous dans l’équipe et fait l’objet de menaces. »Menaces de mortSociologue des religions, franco-marocaine et militante contre l’islamisme et l’intégrisme, Zineb El Rhazoui, a notamment fait l’objet de menaces de mort de la part d’islamistes, mi février. Visant également son mari, ces menaces ont été dénoncées par des sociétés de journalistes. Par ailleurs scénariste de La Vie de Mahomet, dessiné par Charb, Mme El Rhazoui vit depuis sous protection renforcée, à Paris.« Mon mari a perdu son emploi car des djihadistes ont dévoilé son lieu de travail, il a dû quitter le Maroc, je suis menacée, je vis dans des chambres d’amis ou à l’hôtel et la direction envisage de me licencier... Bravo Charlie », ironise Zineb El Rhazoui.Conditions chaotiquesSans préjuger du motif du courrier reçu, Mme El Rhazoui explique qu’elle n’a pas pu travailler normalement depuis les attentats qui ont décimé la rédaction en janvier. « Je ne suis pas la seule. On ne peut pas reprocher aux gens d’aller mal et de ne pas se comporter en bons ouvriers, on vit dans des conditions chaotiques. C’est impossible de faire des reportages sous protection policière... », explique-t-elle.Avant janvier, Zineb El Rhazoui réalisait pour Charlie Hebdo des reportages en France et à l’étranger, notamment en Afrique, souvent sur les religions. Elle a été recrutée en 2011 pendant les « printemps arabes ». Auparavant, elle a été militante au Maroc, opposée au régime ou au ramadan, via notamment le mouvement alternatif pour les libertés individuelles, qu’elle a confondé. Elle a aussi été très active au sein de l’association Ni putes ni soumises.Depuis janvier, Mme El Rhazoui est souvent apparue dans les médias, notamment au « Grand Journal », afin de défendre la laïcité contre l’islamisme ou le droit au blasphème, des thèmes liés à Charlie Hebdo et aux attentats, comme lors de conférences, à Chicago, Montréal ou Paris.« Mesure punitive »Au fond, Mme El Rhazoui s’estime aujourd’hui victime d’une « mesure punitive » pour avoir contesté la direction actuelle de Charlie Hebdo. Elle a fait partie des signataires d’une tribune parue fin mars dans Le Monde demandant une « refondation » du journal et une gouvernance – ainsi qu’une structure de capital – beaucoup plus collégiale qu’aujourd’hui. Le capital est actuellement détenu à 60 % par le directeur de la publication Riss et le directeur financier Eric Portheault. Ils travaillent de façon assez étroite avec le rédacteur en chef Gérard Biard (L’avocat Richard Malka, proche de la direction et notamment actif dans un projet de fondation, a lui fait savoir début avril qu’il se concentrerait désormais sur les dossier de droit de la presse du journal).La tribune des journalistes – qui ont créé une association – n’avait pas plu à la direction, qui s’est estimée injustement visée. Un e-mail a été envoyé aux signataires, leur demandant de ne pas émettre de critiques à l’extérieur. Par ailleurs, les salariés ont été consultés sur leur vision du futur du journal, dans l’optique d’une future nouvelle formule.« Après une phase où on pensait qu’une vraie discussion avait repris, les choses ne passent aujourd’hui pas bien », estime un journaliste signataire de la tribune.« Pas d’explication »Patrick Pelloux, chroniqueur à Charlie, est furieux du courrier envoyé à Zineb El Rhazoui : « On est tous encore en train de gérer l’après-attentat. Convoquer des membres de l’équipe qui sont encore dans des souffrances incroyables, c’est méchant et déloyal. »« Recevoir des prix pour la liberté d’expression et convoquer des journalistes menacés, c’est paradoxal, ajoute-t-il. Et on n’a pas d’explication alors que journal se veut alternatif et socialement irréprochable... »Un autre journaliste s’indigne du sort réservé à Zineb El Rhazoui, qui est une « grande gueule » mais qui « s’est exposée et mise en danger depuis des années » pour écrire un livre comme celui sur Mahomet avec Charb ou pour ramener des reportages.« Je suis très surpris d’une décision aussi bête et méchante, mais pas au sens de Hara-Kiri... critique-t-il. La méthode est incroyable pour Charlie. C’est violent. » La réaction de la direction sous-entend qu’il pourrait ne pas s’agir de licencier Zineb El Rhazoui, simplement de la rappeler à l’ordre et à ses devoirs envers le journal. Cette dernière ne décolère pas et estime que « si c’était le cas, on aurait dû discuter... ».A lire aussi (édition abonnés) : « Charlie Hebdo » : le casse-tête de la reconstruction Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maxime Vaudano, Romain Geoffroy et Mathilde Damgé Les faits datent maintenant de plus de cinq ans, mais la polémique fait rage entre Rachida Dati et Le Point. Mercredi 13 mai, l’hebdomadaire – repris par une bonne partie de la presse, dont Le Monde – affirme que l’ancienne garde des sceaux s’est fait épingler par la Cour des comptes pour des dépenses indues lors de son passage au ministère de la justice, mêlant achats d’accessoires de luxe, frais de bouche et dépenses de communication suspectes. Une « polémique insidieuse », selon Mme Dati, qui réfute toutes les accusations du Point.Nous avons épluché le rapport en question de la Cour des comptes pour tirer les choses au clair.Ce qu’affirme Le Point :« Les magistrats de la rue Cambon ont invalidé des factures passées par le ministère de la justice en 2008 et en 2009, quand la députée européenne officiait comme garde des sceaux. Au total, près de 190 000 euros de dépenses ont été retoqués. »En épluchant les « frais de représentation et de réception », poursuit l’hebdomadaire, « la Cour des comptes a retrouvé 8 985,87 euros de factures qui n’avaient rien à faire là. De l’argent qui a notamment servi à acheter des foulards Hermès ».Ce que répond Rachida Dati :La défense de l’ancienne ministre tient en deux points :les dépenses en question ont été invalidées par la Cour « pour de pures raisons d’imputation comptable », et non pour leur bien-fondé. Faire des « cadeaux » aux « délégations judiciaires étrangères en visite en France (cravates, foulards…) » relève, selon elle, d’une « pratique parfaitement habituelle » ;ce n’est pas elle, mais le « comptable en chef » du ministère qui est mis en cause dans le rapport.Pourquoi elle dit plutôt vraiQue dit le rapport de la Cour des comptes ?L’arrêt de la Cour, publié le 22 janvier 2015, porte sur le contrôle budgétaire du ministère de la justice de 2007 à 2010. Il invalide un total de 188 414,83 euros de dépenses consenties sur la période, jugées non conformes, et réclame leur remboursement à l’Etat.Des reproches plutôt sur la forme que sur le fondComme le dit Rachida Dati, à aucun moment les magistrats de la Cour des comptes ne remettent explicitement en cause le bien-fondé des dépenses de son ministère.La première salve de critiques porte sur un peu moins de 10 000 euros de « frais de représentation et de réception ». Ces dépenses, qui mêlent frais de bouche et « cadeaux de représentation » offerts aux délégations étrangères de passage, ne sont pas illégales – elles sont même encadrées par une circulaire de 1992, qui autorise le remboursement de frais relatifs à « l’accueil de personnalités étrangères à l’administration ».Le souci, c’est que les formes n’ont pas été respectées pour justifier ces dépenses. Le comptable doit en effet remplir dans ces cas-là un certificat administratif justifiant la catégorie à laquelle se rattache chaque dépense. Or, dans plusieurs cas, il a omis de le faire (pour 2 835 euros), déclaré des dépenses hors cadre (3 288 euros) ou oublié de faire signer les certificats par un directeur d’administration centrale (3 732 euros). Ce qui empêche de vérifier que ces dépenses ont effectivement servi aux frais de représentation, plutôt que de bénéficier au personnel du ministère. Si le rapport n’évoque jamais de « foulard Hermès » ou de cravates, il fournit une répartition de ces dépenses suspectes par grands postes de dépenses : #container_14315971109{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14315971109{ height:500px; } #container_14315971109 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14315971109 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14315971109 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14315971109 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les dépenses, contestées, de représentation et de réception du ministère de la justiceSource : Rapport de la Cour des comptes(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Les magistrats reprochent au comptable de ne pas avoir contrôlé systématiquement la validité de l’exécution de la prestation avant d’autoriser le versement des sommes à l’entreprise, comme le prévoit la loi. En clair, les factures sont insuffisamment précises pour pouvoir justifier de la réalité du travail effectué par la société.Un cabinet proche de Nicolas SarkozyLa société Giacometti-Péron n’est pas inconnue de la Cour des comptes puisqu’elle a déjà été épinglée au moins quatre fois par celle-ci pour des marchés conclus sans aucune mise en concurrence. L’entreprise est d’ailleurs impliquée dans une enquête du pôle financier dans l’affaire dite des sondages de l’Elysée, passés sous le gouvernement Fillon. Pierre Giacometti, président du cabinet de communication, est un conseiller proche de Nicolas Sarkozy. Il a accompagné pendant de nombreuses années le ministre Sarkozy avant qu’il ne devienne président.La responsabilité du « comptable »A aucun moment l’arrêt de la Cour des comptes ne cite le nom de Rachida Dati. En effet, comme elle le rappelle à plusieurs reprises, le responsable légal de toutes ces irrégularités est le « comptable en chef » du ministère.Au titre de sa fonction de chef du département comptable du ministère de la justice, ce mystérieux « M. X » visé à plusieurs reprises dans le rapport « a engagé sa responsabilité personnelle et pécuniaire […] faute d’avoir exercé le contrôle » suffisant sur les dépenses incriminées.« Lorsque le manquement du comptable […] a causé un préjudice financier à l’organisme public concerné, […] le comptable a l’obligation de verser immédiatement de ses deniers personnels la somme correspondante. »Même s’il n’a pas bénéficié des dépenses ou commis d’acte illégal, M. X va donc devoir rembourser pas moins de 188 414,83 euros à l’Etat pour ses négligences.Même quand ce n’est pas lui qui est directement en cause : il doit en effet justifier l’identité et la légitimité des personnes à qui il délègue son pouvoir. Ce qu’il n’a pas fait, par exemple, dans le cadre de déjeuners de la direction de l’administration pénitentiaire pour plus de 700 euros, « les frais de réception litigieux ont été pris en charge sans que leur objet ne soit connu et sans preuve que les personnes les ayant engagés étaient juridiquement habilitées à cette fin ».Et même si, comme le suggère Le Point, Rachida Dati était à l’origine de la majorité de ces dépenses irrégulières, elle ne sera pas inquiétée. Toutefois, la Cour peut se montrer indulgente : sur le paiement effectué dans une brasserie lilloise, la Cour estime que la somme apparaît faible au regard du montant total des dépenses (environ 700 euros) et qu’« il sera fait une juste appréciation des circonstances de l’espèce en obligeant M. X de s’acquitter de la somme de 70 euros ».En outre, conformément au code des juridictions financières, le comptable ou le ministère pourront se pourvoir en cassation auprès du Conseil d’Etat pour vice de forme, incompétence ou violation de la loi, des arrêts et des ordonnances rendus par la Cour des comptes.Un poste récentAu ministère de la justice, c'est seulement depuis le 1er janvier 2007 que le contrôleur budgétaire et comptable ministériel (CBCM) exerce pleinement ses attributions (2005 pour les autres ministères). Auparavant, c’était un contrôleur financier, représentant du ministre des finances auprès du ministère, qui était chargé de veiller à la régularité budgétaire des opérations dans chaque ministère. En cas de désaccord, le contrôleur pouvait refuser d'apposer son visa et cette opposition ne pouvait être levée que par le ministre des finances.Romain GeoffroyJournaliste au MondeMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.05.2015 à 14h19 • Mis à jour le15.05.2015 à 13h23 Par Emmanuelle Picard (ENS de Lyon) - André Loez (professeur en CPGE) - Laurence De Cock (Université Lyon-II) - Guillaume Mazeau (MCF Université Paris-I)Historien(ne)s de métier, nous sommes consterné(e)s par la tonalité actuelle du débat public sur les nouveaux programmes d’histoire du collège. Nous souhaitons ici opposer une contradiction des plus fermes aux peurs, aux mensonges et aux fantasmes alimentés à ce sujet par différents médias.Mensonge pur et simple d’abord sur le contenu de ces programmes, quand on cherche à faire croire que l’enseignement de l’histoire du christianisme médiéval, au contraire de celle de l’islam, ne serait plus obligatoire. Tentative éhontée d’alimenter la stigmatisation grandissante de l’islam, qui ne mérite qu’une opposition ferme. Mensonge tout aussi direct lorsqu’on s’ingénie à faire croire à nos concitoyens que la « chronologie » disparaîtrait : que chacun se rassure, le déroulé chronologique des périodes historiques est une réalité parfaitement ancrée, du primaire à l’université, dans notre système d’enseignement, et le projet actuel de programmes ne l’altère en rien.Fantasme récurrent, enfin, lorsque l’on prétend que l’histoire de France serait sacrifiée. Il faut d’abord rappeler que la construction de la nation telle que nous la connaissons ne s’est achevée que très tardivement : vouloir enseigner l’histoire de France au Moyen Age comme si notre pays avait été déjà là n’a donc absolument aucun sens. D’autre part, il n’y a d’histoire que pour comprendre le présent : les nouveaux programmes sont ouverts sur le monde car ils répondent à des questions d’aujourd’hui et invitent à une réflexion sur les liens entre les hommes au-delà des frontières.Résultat de multiples apportsPour autant, ils ne tournent pas le dos à l’histoire nationale, qui demeure un des principaux fils conducteurs des programmes, pour peu qu’on les lise sérieusement. L’histoire de France elle-même est le résultat de multiples apports démographiques, économiques, sociaux, politiques, culturels, intellectuels ou religieux, et pour la comprendre réellement, il convient de retracer ces liens que notre pays a toujours entretenus avec de multiples espaces extérieurs (européens, coloniaux, internationaux), ce qui permet aux élèves de mieux comprendre les relations de plus en plus complexes entre la France, l’Europe et le monde d’aujourd’hui.Au-delà, ces prises de position reflètent une erreur plus fondamentale. Il faut n’avoir pas mis les pieds depuis très longtemps dans une salle de classe pour croire que ce qui se joue dans un cours d’histoire est de l’ordre de l’adhésion à la nation. A lire certains, il suffirait d’apprendre à chanter La Marseillaise ou de faire cours toute l’année durant sur Louis XIV ou Napoléon pour faire « aimer la France ». Or poser la question dans ces termes est le signe le plus sûr qu’on se fourvoie, sur l’efficacité des cours d’histoire comme sur leur fonction.N’en déplaise à beaucoup, il y a longtemps que l’inculcation du patriotisme n’est plus la mission première de l’école républicaine. Les enseignants d’histoire-géographie n’ont pas pour vocation de fabriquer la loyauté nationale de leurs élèves, quand bien même ils le pourraient, mais de les aider à se construire comme de futurs citoyens, c’est-à-dire comme des libres acteurs du présent et du futur à partir d’une connaissance critique du passé.Discipline critiqueOn comprend qu’un tel horizon effraie ceux et celles qui ne voient dans l’histoire qu’une récitation nostalgique et mécanique du passé national. Comme si, dans le monde actuel, on pouvait devenir citoyen sans aborder l’histoire des grands monothéismes, de l’Asie ou de l’Afrique, ou sans affronter des héritages complexes, qu’il s’agisse des Lumières, des guerres mondiales ou de la colonisation. Comme si on ne pouvait pas faire confiance aux professeurs pour construire librement un enseignement réfléchi sur le passé dans sa richesse et sa diversité, loin des injonctions idéologiques ou patriotiques.Contre les mensonges et les fantasmes qui dévoient comme souvent le débat sur l’école et ses évolutions, nous entendons rappeler que l’histoire n’est pas le véhicule d’une propagande inculquée, mais une discipline critique permettant de questionner le passé et d’agir librement au présent, en toute conscience. Dans ce sens nous appelons les responsables politiques à ne pas céder aux instrumentalisations médiatiques alimentant la culture de la peur, de la haine et du repli sur soi qui gangrènent actuellement la société française.Même s’ils ne sont pas parfaits, ces projets de programmes, issus du travail collectif présenté par le Conseil supérieur des programmes, nous semblent suffisamment équilibrés et ouverts, dans le choix des thèmes comme dans la liberté laissée aux professeurs de les traiter.Ce texte est signé par des historiens, professeurs ou maîtres de conférences:  Frédéric Abécassis (MCF ENS de Lyon), Joëlle Alazard (professeure en CPGE), Raphaëlle Branche (PR université de Rouen), Clémence Cardon-Quint (MCF université de Bordeaux), Jean-Luc Chappey (MCF HDR université Paris-I), Christophe Charle (PR université Paris-I, IUF), Sébastien Cote (professeur en CPGE), Natacha Coquery (PR université Lyon-II, IUF), Laurence De Cock (chercheuse, université Lyon-II), Christian Delacroix (université de Marne-la-Vallée, retraité), Jérémie Foa (MCF Aix-Marseille Université), Eric Fournier (MCF université Paris-I), Patrick Garcia (PR université de Cergy), Paulin Ismard (MCF université Paris-I), Dominique Kalifa (PR université Paris-I), Mathilde Larrère (MCF université de Marne-la-Vallée), Patricia Legris (MCF université Rennes-II), André Loez (professeur en CPGE), Nicolas Mariot (DR CNRS), Jean-Clément Martin (PR émérite université Paris-I), Catherine Mayeur-Jaouen (PR Inalco, IUF), Guillaume Mazeau (MCF université Paris-I), Jeanne Moisand (MCF université Paris-I), Igor Moullier (MCF ENS de Lyon), Gérard Noiriel (DR EHESS), Nicolas Offenstadt (MCF HDR université Paris-I), Emmanuelle Picard (MCF ENS de Lyon), Manon Pignot (MCF université de Picardie), Philippe Poirrier (PR université de Bourgogne), Antoine Prost (PR émérite université Paris-I), Frédéric Régent (MCF université Paris-I), Rebecca Rogers (PR université Paris-V), Frédéric Rousseau (PR université Montpellier-III), Pierre Serna (PR université Paris-I), Chantal Verdeil (MCF Inalco, IUF), Michelle Zancarini-Fournel (PR émérite université Lyon-I). Il est possible de signer ce texte à l’adresse : programmes.histoire.2015@gmail.com 14.05.2015 à 10h41 • Mis à jour le14.05.2015 à 11h09 « La trame principale est excellente. Il y a quelques modifications à apporter sur les langues », a commenté Jack Lang à propos de la réforme du collège, jeudi 14 mai, sur RMC. « Je pense que Mme Vallaud-Belkacem apportera des améliorations », a poursuivi l’ancien ministre de l’éducation des gouvernements Bérégovoy et Jospin.Mercredi 13 mai, la ministre de l’éducation nationale avait demandé au Conseil supérieur des programmes des propositions sur les langues anciennes. La lettre envoyée par Najat Vallaud-Belkacem demande de plancher sur les programmes des deux dispositifs qui remplaceront les options latin et grec. Jack Lang a déploré que leur enseignement se fasse « sous la forme d’une activité pluridisciplinaire incertaine ».Lire aussi :Réforme du collège : opération déminage« Les langues ont été maltraitées depuis des années à l’école », a critiqué Jack Lang, dénonçant une « classe politique [qui] se contrefiche de l’école le plus souvent ». « Elle se réveille quand il y a une tempête comme celle-là. »Le président de l’Institut du monde arabe a regretté la suppression annoncée des classes européennes, qu’il avait créées en 1992. « C’est une réussite parce que ça marche », a-t-il souligné, plaidant pour un renforcement des langues à l’école, notamment de l’arabe, « pas suffisamment » enseigné à l’école.#ReformeCollege "Je regrette la suppression des classes européennes" @jack_lang sur @RMCinfo & @BFMTV #BourdinDirect pic.twitter.com/3iueJZ9CTj— Jean-Jacques Bourdin (@JJBourdin_RMC) 14 Mai 2015 Eric Nunès Près de 788 000 élèves de terminale ont formulé au moins un vœu sur la plate-forme Admission postbac (APB) en vue de poursuivre leur scolarité dans l’enseignement supérieur. Ils ont jusqu’au 31 mai 2015, au plus tard, pour modifier le classement de ces souhaits. Carole Orsini, conseillère pédagogique à l’Ecole alsacienne, analyse pour Le Monde.fr l’importance de cette étape et donne quelques conseils pour faire le meilleur choix.Il reste trois semaines aux lycéens, jusqu’au 31 mai, pour hiérarchiser leurs choix d’établissements. L’ordre des vœux de chaque élève est-il primordial ?Carole Orsini : La première chose à bien comprendre est que ce ne sont pas les établissements qui choisissent leurs futurs élèves parmi les candidats, mais c’est le système APB, c’est-à-dire un algorithme.Le logiciel APB croise deux fichiers : il fusionne celui des demandes des candidats et celui des listes de candidatures qu’ont reçues les établissements d’accueil, listes qu’ils ont eux-mêmes classées en fonction de l’intérêt qu’ils ont pour chaque candidat. Ce faisant, le système a deux objectifs prioritaires : le premier est de faire la meilleure proposition possible à chacun des 788 000 candidats, en tenant compte de la liste de vœux personnelle de chacun ; le second est de caser tous les candidats bacheliers dans l’enseignement supérieur. Deux objectifs difficiles à concilier.Un autre élément que chaque candidat doit prendre en compte, avant de finaliser sa liste, c’est que dès que le système répond favorablement à un des choix sur la liste de vœux, tous les autres choix sont éliminés. C’est-à-dire que si APB valide le vœu numéro 3 d’un lycéen, les 4, 5, 6, 7… seront effacés. Seuls les choix supérieurs seront proposables dans l’hypothèse du désistement d’un candidat et de la libération d’une place dans les établissements 1 et 2.Lire également : APB mode d’emploi : les questions que vous vous posezLa hiérarchisation des vœux est donc primordiale. La liste doit tenir compte des souhaits et des goûts des candidats, mais il faut également prendre en compte un principe de réalité, réfléchir à l’adéquation du dossier du candidat avec les exigences de niveau des établissements dans les filières sélectives.Les établissements sont-ils informés de l’ordre des vœux des candidats lorsqu’ils font leur sélection d’élèves ?Absolument pas. L’élève hiérarchise ses choix, et les établissements d’accueil classent les candidatures en fonction de leurs critères, mais ils ne savent ni à quelle place le candidat a classé leur établissement ni quels sont les autres choix qu’il a faits.Quels sont les critères des établissements ?Sur la base des dossiers des candidats, chaque établissement est libre de « critériser ». Certaines écoles vont utiliser comme principal critère les épreuves anticipées du bac, celles que les candidats ont passées en fin de première. D’autres préféreront se fonder sur les résultats en mathématiques pendant l’année de terminale… Généralement, parmi les éléments qui sont regardés en priorité figurent l’avis du chef d’établissement, les appréciations des professeurs. Les notes brutes sont un peu moins importantes, car chaque lycée a des points forts, une tradition d’excellence dans telle ou telle matière et un système de notation particulier. En revanche, le classement de l’élève dans sa discipline phare peut être également un facteur décisif.Comment les lycéens peuvent-ils connaître ces critères de sélection et élaborer une stratégie pour maximiser leurs chances d’intégrer l’établissement souhaité ?Les candidats doivent discuter avec les conseillers d’orientation, discuter avec leurs professeurs, se rendre aux journées portes ouvertes des établissements avec leur dossier, faire un point sur leur profil avec les équipes pédagogiques sur les chances qu’ils ont d'être acceptés ou pas. Il y a un faisceau d’informations que l’élève doit recueillir sur les établissements d’accueil pour définir ceux qui seront en adéquation avec son propre profil. Là, il pourra constituer sa liste APB.Sachant que les meilleurs candidats choisiront les meilleures écoles, les chefs d’établissements d’accueil ont-ils des stratégies pour faire le plein de bons élèves ?Les chefs d’établissement font du surbooking, car ils savent que les meilleurs dossiers auront postulé dans les écoles les plus prestigieuses. Mais cela permet de libérer des places lors de la seconde phase d’admission, pour des élèves de niveau intermédiaire, qui n’avaient pas pu obtenir la formation convoitée dès le premier tour.Lire aussi : APB 2015 : kit de survie à l’usage des lycéensEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maxime Vaudano, Romain Geoffroy et Mathilde Damgé Les faits datent maintenant de plus de cinq ans, mais la polémique fait rage entre Rachida Dati et Le Point. Mercredi 13 mai, l’hebdomadaire – repris par une bonne partie de la presse, dont Le Monde – affirme que l’ancienne garde des sceaux s’est fait épingler par la Cour des comptes pour des dépenses indues lors de son passage au ministère de la justice, mêlant achats d’accessoires de luxe, frais de bouche et dépenses de communication suspectes. Une « polémique insidieuse », selon Mme Dati, qui réfute toutes les accusations du Point.Nous avons épluché le rapport en question de la Cour des comptes pour tirer les choses au clair.Ce qu’affirme Le Point :« Les magistrats de la rue Cambon ont invalidé des factures passées par le ministère de la justice en 2008 et en 2009, quand la députée européenne officiait comme garde des sceaux. Au total, près de 190 000 euros de dépenses ont été retoqués. »En épluchant les « frais de représentation et de réception », poursuit l’hebdomadaire, « la Cour des comptes a retrouvé 8 985,87 euros de factures qui n’avaient rien à faire là. De l’argent qui a notamment servi à acheter des foulards Hermès ».Ce que répond Rachida Dati :La défense de l’ancienne ministre tient en deux points :les dépenses en question ont été invalidées par la Cour « pour de pures raisons d’imputation comptable », et non pour leur bien-fondé. Faire des « cadeaux » aux « délégations judiciaires étrangères en visite en France (cravates, foulards…) » relève, selon elle, d’une « pratique parfaitement habituelle » ;ce n’est pas elle, mais le « comptable en chef » du ministère qui est mis en cause dans le rapport.Pourquoi elle dit plutôt vraiQue dit le rapport de la Cour des comptes ?L’arrêt de la Cour, publié le 22 janvier 2015, porte sur le contrôle budgétaire du ministère de la justice de 2007 à 2010. Il invalide un total de 188 414,83 euros de dépenses consenties sur la période, jugées non conformes, et réclame leur remboursement à l’Etat.Des reproches plutôt sur la forme que sur le fondComme le dit Rachida Dati, à aucun moment les magistrats de la Cour des comptes ne remettent explicitement en cause le bien-fondé des dépenses de son ministère.La première salve de critiques porte sur un peu moins de 10 000 euros de « frais de représentation et de réception ». Ces dépenses, qui mêlent frais de bouche et « cadeaux de représentation » offerts aux délégations étrangères de passage, ne sont pas illégales – elles sont même encadrées par une circulaire de 1992, qui autorise le remboursement de frais relatifs à « l’accueil de personnalités étrangères à l’administration ».Le souci, c’est que les formes n’ont pas été respectées pour justifier ces dépenses. Le comptable doit en effet remplir dans ces cas-là un certificat administratif justifiant la catégorie à laquelle se rattache chaque dépense. Or, dans plusieurs cas, il a omis de le faire (pour 2 835 euros), déclaré des dépenses hors cadre (3 288 euros) ou oublié de faire signer les certificats par un directeur d’administration centrale (3 732 euros). Ce qui empêche de vérifier que ces dépenses ont effectivement servi aux frais de représentation, plutôt que de bénéficier au personnel du ministère. Si le rapport n’évoque jamais de « foulard Hermès » ou de cravates, il fournit une répartition de ces dépenses suspectes par grands postes de dépenses : #container_14315971109{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14315971109{ height:500px; } #container_14315971109 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14315971109 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14315971109 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14315971109 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les dépenses, contestées, de représentation et de réception du ministère de la justiceSource : Rapport de la Cour des comptes(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Les magistrats reprochent au comptable de ne pas avoir contrôlé systématiquement la validité de l’exécution de la prestation avant d’autoriser le versement des sommes à l’entreprise, comme le prévoit la loi. En clair, les factures sont insuffisamment précises pour pouvoir justifier de la réalité du travail effectué par la société.Un cabinet proche de Nicolas SarkozyLa société Giacometti-Péron n’est pas inconnue de la Cour des comptes puisqu’elle a déjà été épinglée au moins quatre fois par celle-ci pour des marchés conclus sans aucune mise en concurrence. L’entreprise est d’ailleurs impliquée dans une enquête du pôle financier dans l’affaire dite des sondages de l’Elysée, passés sous le gouvernement Fillon. Pierre Giacometti, président du cabinet de communication, est un conseiller proche de Nicolas Sarkozy. Il a accompagné pendant de nombreuses années le ministre Sarkozy avant qu’il ne devienne président.La responsabilité du « comptable »A aucun moment l’arrêt de la Cour des comptes ne cite le nom de Rachida Dati. En effet, comme elle le rappelle à plusieurs reprises, le responsable légal de toutes ces irrégularités est le « comptable en chef » du ministère.Au titre de sa fonction de chef du département comptable du ministère de la justice, ce mystérieux « M. X » visé à plusieurs reprises dans le rapport « a engagé sa responsabilité personnelle et pécuniaire […] faute d’avoir exercé le contrôle » suffisant sur les dépenses incriminées.« Lorsque le manquement du comptable […] a causé un préjudice financier à l’organisme public concerné, […] le comptable a l’obligation de verser immédiatement de ses deniers personnels la somme correspondante. »Même s’il n’a pas bénéficié des dépenses ou commis d’acte illégal, M. X va donc devoir rembourser pas moins de 188 414,83 euros à l’Etat pour ses négligences.Même quand ce n’est pas lui qui est directement en cause : il doit en effet justifier l’identité et la légitimité des personnes à qui il délègue son pouvoir. Ce qu’il n’a pas fait, par exemple, dans le cadre de déjeuners de la direction de l’administration pénitentiaire pour plus de 700 euros, « les frais de réception litigieux ont été pris en charge sans que leur objet ne soit connu et sans preuve que les personnes les ayant engagés étaient juridiquement habilitées à cette fin ».Et même si, comme le suggère Le Point, Rachida Dati était à l’origine de la majorité de ces dépenses irrégulières, elle ne sera pas inquiétée. Toutefois, la Cour peut se montrer indulgente : sur le paiement effectué dans une brasserie lilloise, la Cour estime que la somme apparaît faible au regard du montant total des dépenses (environ 700 euros) et qu’« il sera fait une juste appréciation des circonstances de l’espèce en obligeant M. X de s’acquitter de la somme de 70 euros ».En outre, conformément au code des juridictions financières, le comptable ou le ministère pourront se pourvoir en cassation auprès du Conseil d’Etat pour vice de forme, incompétence ou violation de la loi, des arrêts et des ordonnances rendus par la Cour des comptes.Un poste récentAu ministère de la justice, c'est seulement depuis le 1er janvier 2007 que le contrôleur budgétaire et comptable ministériel (CBCM) exerce pleinement ses attributions (2005 pour les autres ministères). Auparavant, c’était un contrôleur financier, représentant du ministre des finances auprès du ministère, qui était chargé de veiller à la régularité budgétaire des opérations dans chaque ministère. En cas de désaccord, le contrôleur pouvait refuser d'apposer son visa et cette opposition ne pouvait être levée que par le ministre des finances.Romain GeoffroyJournaliste au MondeMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.05.2015 à 12h42 • Mis à jour le14.05.2015 à 13h01 Samia Hathroubi, professeure d’Histoire de formation en Seine-Saint-DenisOn m’a dit que je m’inquiétais trop quand, devant une chaîne américaine, je me suis offusquée des menaces verbales et physiques contre des femmes, voilées ou non, dont on m’avait fait part après les attentats des 7 et 9 janvier. J’ai voulu le croire. On m’a dit que l’esprit du 11 janvier, celui d’une France forte et indivisible, résisterait face aux attaques répétées contre des mosquées. J’y ai cru. Puis on m’a demandé si j’étais Charlie. La question était d’autant plus insistante que je porte le nom de Samia. Moi qui, lors de cette marche, avais mené une délégation composée de Français, de Britanniques, de juifs, de musulmans, de chrétiens et d’autres, je ne comprenais pas que l’on puisse, sur l’autel de cette liberté, faire la chasse aux non-Charlie.J’ai alors vu l’esprit du 11 janvier se fissurer. Bien trop tôt. Et surtout au cœur de l’antre de notre République. À l’école. On m’a signifié que les enfants envoyés au poste de police pour « apologie du terrorisme », ce nouveau chef d’accusation né au lendemain des attentats, n’étaient que des cas isolés et qu’après tout, à huit ans, défendre des terroristes, c’était un signe de dysfonctionnement. Et puis Najat Vallaud-Belkacem avait parlé. Alors j’ai essayé de la croire. Je n’ai pas osé leur dire qu’à neuf ans, moi aussi, il m’était arrivé, face à mon directeur d’école médusé, de tenir des paroles folles. J’avais défié l’autorité. Si j’avais prononcé ces paroles aujourd’hui, elles m’auraient sans doute envoyée au poste. À l’époque, honteuse, je ne suis pas allée plus loin. Et puis ça a continué. C’est devenu de plus en plus oppressant. Sans que je comprenne trop comment, de « liberté », on en est arrivé à « repas des enfants à l’école ». Alors j’ai pensé à mes nièces, Lilia et Hanna, qui malgré leur innocence et leur jeune âge sont obligées de se positionner par rapport au porc et à la viande qui se trouvent dans leur assiette chaque midi. ÉpuisementPuis ils ont accusé certains de créer de toutes pièces l’islamophobie, mot qu’ils ne prononcent pas. À coups de tribunes et d’essais, ils ont dit que nous, les étranges étrangers, nous minimisions l’antisémitisme, que nous devions d’abord nous justifier. Ils nous ont accusés, nous les étranges étrangers, d’être communautaires quand nous parlions de justice et d’équité, quand nous évoquions la lutte contre le racisme envers les noirs, les musulmans et les Arabes. Là, définitivement, je n’ai pas compris. Moi qui ai toujours plaidé pour le contraire. Alors j’ai trouvé insultant ce rejet de nos luttes pour l’égalité. J’ai pourtant continué à croire aux valeurs cardinales qu’on m’avait enseignées, celles qu’on m’avait inculquées à l’école républicaine. Au moment où l’on votait la loi qui permet de nous surveiller tous, ou plutôt tous ceux – bicots, arabes, musulmans, terroristes en puissance, islamistes cachés – qui sont désignés comme la cinquième colonne par la vindicte populaire, il aura fallu qu’un ancien chantre de la liberté d’expression devenu, comme d’autres, principal soutien des antiennes frontistes, déclare, sur une chaîne publique devant des millions de spectateurs, qu’il fichait les enfants musulmans à l’école pour que définitivement je finisse par prendre peur. Peur pour nos enfants. Peur pour nos libertés. Et épuisée. Épuisée par cette lancinante campagne de nos élites politiques et médiatiques obnubilées, obsédées par ces étranges étrangers français depuis longtemps. Malgré le travail silencieux, laborieux, de sédimentation de ces Français « nouveaux » moins préoccupés par la taille des jupes que par l’éducation de leurs enfants, moins passionnés par la formation des imams que par la peur du chômage, je m’inquiète que Lilia et Hannah, déjà Françaises depuis quatre générations, ne puissent un jour écrire ce genre de tribune. 14.05.2015 à 09h27 • Mis à jour le14.05.2015 à 11h14 | Eric Nunès Près de 788 000 élèves de terminale ont formulé au moins un vœu sur la plate-forme Admission postbac (APB) en vue de poursuivre leur scolarité dans l’enseignement supérieur. Ils ont jusqu’au 31 mai 2015, au plus tard, pour modifier le classement de ces souhaits. Carole Orsini, conseillère pédagogique à l’Ecole alsacienne, analyse pour Le Monde.fr l’importance de cette étape et donne quelques conseils pour faire le meilleur choix.Il reste trois semaines aux lycéens, jusqu’au 31 mai, pour hiérarchiser leurs choix d’établissements. L’ordre des vœux de chaque élève est-il primordial ?Carole Orsini : La première chose à bien comprendre est que ce ne sont pas les établissements qui choisissent leurs futurs élèves parmi les candidats, mais c’est le système APB, c’est-à-dire un algorithme.Le logiciel APB croise deux fichiers : il fusionne celui des demandes des candidats et celui des listes de candidatures qu’ont reçues les établissements d’accueil, listes qu’ils ont eux-mêmes classées en fonction de l’intérêt qu’ils ont pour chaque candidat. Ce faisant, le système a deux objectifs prioritaires : le premier est de faire la meilleure proposition possible à chacun des 788 000 candidats, en tenant compte de la liste de vœux personnelle de chacun ; le second est de caser tous les candidats bacheliers dans l’enseignement supérieur. Deux objectifs difficiles à concilier.Un autre élément que chaque candidat doit prendre en compte, avant de finaliser sa liste, c’est que dès que le système répond favorablement à un des choix sur la liste de vœux, tous les autres choix sont éliminés. C’est-à-dire que si APB valide le vœu numéro 3 d’un lycéen, les 4, 5, 6, 7… seront effacés. Seuls les choix supérieurs seront proposables dans l’hypothèse du désistement d’un candidat et de la libération d’une place dans les établissements 1 et 2.Lire également : APB mode d’emploi : les questions que vous vous posezLa hiérarchisation des vœux est donc primordiale. La liste doit tenir compte des souhaits et des goûts des candidats, mais il faut également prendre en compte un principe de réalité, réfléchir à l’adéquation du dossier du candidat avec les exigences de niveau des établissements dans les filières sélectives.Les établissements sont-ils informés de l’ordre des vœux des candidats lorsqu’ils font leur sélection d’élèves ?Absolument pas. L’élève hiérarchise ses choix, et les établissements d’accueil classent les candidatures en fonction de leurs critères, mais ils ne savent ni à quelle place le candidat a classé leur établissement ni quels sont les autres choix qu’il a faits.Quels sont les critères des établissements ?Sur la base des dossiers des candidats, chaque établissement est libre de « critériser ». Certaines écoles vont utiliser comme principal critère les épreuves anticipées du bac, celles que les candidats ont passées en fin de première. D’autres préféreront se fonder sur les résultats en mathématiques pendant l’année de terminale… Généralement, parmi les éléments qui sont regardés en priorité figurent l’avis du chef d’établissement, les appréciations des professeurs. Les notes brutes sont un peu moins importantes, car chaque lycée a des points forts, une tradition d’excellence dans telle ou telle matière et un système de notation particulier. En revanche, le classement de l’élève dans sa discipline phare peut être également un facteur décisif.Comment les lycéens peuvent-ils connaître ces critères de sélection et élaborer une stratégie pour maximiser leurs chances d’intégrer l’établissement souhaité ?Les candidats doivent discuter avec les conseillers d’orientation, discuter avec leurs professeurs, se rendre aux journées portes ouvertes des établissements avec leur dossier, faire un point sur leur profil avec les équipes pédagogiques sur les chances qu’ils ont d'être acceptés ou pas. Il y a un faisceau d’informations que l’élève doit recueillir sur les établissements d’accueil pour définir ceux qui seront en adéquation avec son propre profil. Là, il pourra constituer sa liste APB.Sachant que les meilleurs candidats choisiront les meilleures écoles, les chefs d’établissements d’accueil ont-ils des stratégies pour faire le plein de bons élèves ?Les chefs d’établissement font du surbooking, car ils savent que les meilleurs dossiers auront postulé dans les écoles les plus prestigieuses. Mais cela permet de libérer des places lors de la seconde phase d’admission, pour des élèves de niveau intermédiaire, qui n’avaient pas pu obtenir la formation convoitée dès le premier tour.Lire aussi : APB 2015 : kit de survie à l’usage des lycéensEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent et Leila Marchand Adoptée par le Conseil supérieur de l’éducation le 10 avril 2015, la réforme du collège portée par la ministre de l’éducation, Najat Vallaud-Belkacem, doit être mise en œuvre pour la rentrée scolaire 2016.Le texte a soulevé de nombreuses critiques, autant du côté des enseignants et des syndicats, que des politiques. Des critiques qui ont parfois dépassé cette seule réforme, pour viser plus généralement la méthode d’enseignement de l’histoire, par exemple, et les nouveaux programmes prévus dans cette discipline.Or il ne s’agit pas là de la même chose : les enseignements sont régulièrement aménagés par le Conseil national des programmes, une instance qui agit sans rapport direct avec la réforme, touchant plutôt à l’aménagement du temps et à l’organisation des enseignements.A force de critiques, il devient difficile de distinguer ce qui figure exactement dans cette réforme. Retour sur les points qui posent le plus question :1. La réforme du collègePourquoi une nouvelle réforme du collège ?Par cette réforme, la ministre veut s’attaquer au « maillon faible » du système scolaire. « Inégalitaire », « suscitant l’ennui », « le collège aggrave la difficulté scolaire, particulièrement dans les disciplines fondamentales », déclare-t-elle sur le site du gouvernement.Attention, cette réforme n'est pas à confondre avec la refonte des programmes, qui doit entrer en vigueur au même moment, en septembre 2016. Quand la réforme s'attaque à la forme, la refonte concerne les contenus, enseignés de la CP à la 3e. Engagée en 2013 par l'ex-ministre de l'éducation Vincent Peillon, elle a été pensée par une instance indépendante composée d'experts et de parlementaires, le conseil supérieur des programmes (CSP). Ces nouveaux programmes seront amendés après consultation des enseignants, le 12 juin.En quoi consistent les enseignements transversaux ?Les « enseignements complémentaires » sont au cœur de la nouvelle organisation du collège. Ces modules s’ajoutent au tronc commun, qui rassemble les disciplines déjà existantes.Ils prendront la forme soit « de temps d’accompagnement personnalisés » soit « d’enseignements interdisciplinaires ». Pour ces derniers, les élèves travailleront en petits groupes sur des thématiques transversales. Huit thèmes au choix ont été définis : « développement durable », « information, communication et citoyenneté », « langues et cultures de l’antiquité », « langues et cultures étrangères ou régionales », « monde économique et professionnel », « corps, santé, sécurité », « culture et création artistiques », « sciences et société ».Les élèves en suivront au moins deux par an. Chaque établissement dispose d’une marge de manœuvre de 20 % de son temps d’enseignement pour se consacrer à ces modules.Le latin et le grec sont-ils supprimés ?Pas vraimentActuellement, l’enseignement du latin et du grec passe par une option facultative que les élèves peuvent choisir à la fin de la sixième. Elle ne concerne que « 18 % des élèves, dont les trois quarts abandonnent à l’issue du collège », selon Najat Vallaud-Belkacem.Pour garantir le « latin pour tous », la ministre les remplace par deux mesures :1/ Un saupoudrage des cours de français avec « les éléments fondamentaux des apports du latin et du grec à la langue française ». Une « initiation à l’étude des langues anciennes », a précisé Mme Vallaud-Belkacem devant l’Assemblée.2/ L’intégration du grec et du latin à « Langues et cultures de l’antiquité », l’un des huit enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) créés par la réforme de la ministre. Entre la 5e et la 3e, les collégiens auront la possibilité de suivre six de ces modules censés croiser plusieurs disciplines autour d’une « démarche de projet conduisant à une réalisation concrète, individuelle ou collective », à raison de trois heures hebdomadaires au maximum (le volume horaire exact sera défini par le recteur).A la suite des vives critiques des enseignants, un troisième volet a été ajouté à la dernière minute : la création d’un « enseignement de complément » en langues anciennes doté d’une heure en 5e et de deux heures en 4e et 3e, dépendant du volontarisme des établissements.Le latin et le grec ne seront donc pas « supprimés », mais le nombre d’heures qui leur est consacré sera réduit.L’allemand sera-t-il encore enseigné ?OuiL’allemand ne sera pas supprimé. La réforme va, en réalité, mettre fin aux classes bilangues, qui permettent aujourd’hui à 16 % des élèves de 6e et de 5e d’apprendre deux langues vivantes, dès le début du collège. A la rentrée 2016, tous les élèves apprendront une 2e langue à partir de la 5e, au lieu de la 4e aujourd’hui.Les détracteurs de la réforme estiment que la suppression des classes bilangues (voir ci-dessous), risque d’entraîner la chute de l’apprentissage de l’allemand. Un quart des élèves apprenaient cette langue dans les années 1990, contre seulement 15 % environ aujourd’hui, assurent les collectifs de défense de son apprentissage. Selon eux, les classes bilangues ont stoppé cette désaffection, et leur suppression risque de faire chuter à nouveau le nombre d’élèves apprenant l’allemand. Cette crainte a également été exprimée par l’ambassadrice d’Allemagne en France.Lire aussi :« La suppression des classes bilangues ne renforcera pas nécessairement l’égalité »Pourquoi le gouvernement veut-il supprimer les classes bilangues et européennes ? Ces classes où les élèves apprennent deux langues étrangères sont accusées par la ministre d’être réservées aux élèves les plus privilégiés et de favoriser l’élitisme, ces classes étant plutôt fréquentées par des élèves issus de milieux plus favorisés.L’idée est donc de les supprimer dès la 5e au profit d’une deuxième langue et des fameux enseignements transversaux des EPI. Mme Vallaud-Belkacem estime que la réforme crée ainsi « des classes bilangues pour tous dès la 5e ».Le débat est ancien entre tenants d’une éducation égalitariste, pour qui on doit offrir les mêmes enseignements à tous les élèves, et partisans d’un certain élitisme, qui estiment bénéfique de conserver des cursus réservés aux meilleurs.2. La réforme des programmesD’autres critiques reviennent de façon récurrente, alors qu’elles ne sont pas directement liées à la réforme, mais aux nouveaux programmes, notamment d’histoire. Là aussi, les questions et polémiques sont nombreuses. Revenons sur les plus citées :Enseignera-t-on obligatoirement l’histoire de l’islam ?Oui, mais ce n’est pas nouveauLes milieux d’extrême droite ont agité ce drapeau rouge, dénonçant le fait qu’en 5e, les élèves devront obligatoirement suivre un module sur l’histoire de la civilisation islamique, tandis que l’histoire de la chrétienté médiévale ne sera qu’une option au choix des enseignants.La nouveauté des programmes (qui n’est pas liée, donc, à la réforme des collèges), c’est, pour la première fois, l’introduction d’enseignements facultatifs : les professeurs peuvent choisir un thème parmi plusieurs proposés. C’est le cas en 5e, où le christianisme médiéval devient une option parmi d’autres.La civilisation islamique est au programme de 5e depuis bien longtemps, et de manière obligatoire. Les nouveaux programmes n’ont donc pas introduit cet enseignement, qui a plusieurs décennies. En outre, les débuts du christianisme seront désormais étudiés en classe de 6e, et le rôle de l’Eglise est évoqué dans une grande partie des cours consacrés à l’histoire de la France.L’enseignement des Lumières sera-t-il facultatif ?OuiLa disparition de l’enseignement des Lumières est également souvent citée. Il est exact que ce thème devient facultatif, l’enseignement obligatoire de ce module en 4e étant « Un monde dominé par l’Europe : empires coloniaux, échanges commerciaux et traites négrières ».A l’heure actuelle, la période des Lumières est obligatoirement étudiée dans la première partie du programme d’histoire de 4e. Avec les nouveaux programmes, elle ne le sera plus que de manière facultative. Mais, comme pour le christianisme, les élèves étudieront toujours la renaissance et l’époque moderne (XVIe-XVIIIe), et les Lumières y seront évoquées en filigrane.Lire aussi :« L’idée de vouloir faire de l’histoire un “roman national” est dérangeante »Leila MarchandJournaliste au MondeSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.05.2015 à 17h23 • Mis à jour le13.05.2015 à 18h25 | Matteo Maillard Qu’est-ce que tu veux faire quand tu seras grand ? La question semble enfantine, mais les jeunes tardent à y trouver une réponse précise : 76 % des étudiants du supérieur déclarent avoir commencé à réfléchir à leurs études et à un choix d’orientation après avoir franchi le seuil du lycée, et 41 % ont même attendu d’être en classe de terminale, selon une étude Opinionway pour le réseau social professionnel LinkedIn.Au moment d’effectuer ce choix, seuls 55 % des 1 907 étudiants du supérieur interrogés avaient une idée claire de ce qu’ils voulaient faire professionnellement, 34 % avaient encore des doutes et 11 % toujours aucune idée. Ce qui n’empêche pas 62 % des étudiants d’affirmer qu’ils étudient selon leur vocation. C’est particulièrement vrai pour ceux qui se destinent aux professions médicales et paramédicales, suivis par les futurs juristes. Que les parents qui se désespèrent d’influencer leur progéniture se rassurent : 57 % des jeunes interrogés estiment qu’ils jouent un rôle important dans le choix de leurs études.La réputation des établissements est importantePour obtenir des informations sur les filières, 23 % des jeunes se tournent d’abord vers Internet et les sites spécialisés. Viennent, juste après, les médias traditionnels (dossiers dans les journaux, classements) pour 20 % des interrogés. Les portes ouvertes des écoles et les outils mis à disposition par les pouvoirs publics ne sont cités que par 12 % des étudiants.La réputation des établissements devient un critère de choix important avec la multiplication des palmarès internationaux qui les mettent en compétition. Le premier même pour 35 % des étudiants.Ce qui compte aussi aux yeux des étudiants, c’est de pouvoir étudier sans être obligé de changer de département ou de région (34 %), tout restant attentif au coût de l’éducation (32 %). Flemmards et vénaux les étudiants ? Les perspectives de rémunération ou la facilité présumée d’une filière les préoccupent moins, respectivement à 29 % et 27 %.29 % regrettent leurs choix d’orientationCe que les deux tiers d’étudiants auraient davantage apprécié, c’est un accompagnement de leur orientation, dès le lycée. Les étudiants de l’université sont même 71 % à s’être alors sentis délaissés. Au final, 29 % regrettent leurs choix d’orientation, et un sur cinq envisage d’en changer, tout en se déclarant à 86 % satisfaits de leur filière.Si la crise est passée par là, elle ne semble pas avoir fait disparaître les vocations, ni les espoirs. Seuls 26 % des étudiants veulent changer leur parcours face à un contexte économique difficile et 93 % pensent trouver du travail dans leur domaine de formation.Le diplôme devient alors une valeur refuge : 88 % estiment que celui qu’ils préparent va avoir une grande influence sur leur future carrière, même si 66 % d’entre eux sont prêts à travailler à un poste moins qualifié que leur niveau de diplôme pour être embauché. Conscient de la situation du marché de l’emploi sans pour autant se résigner, la moitié des étudiants se disent prêts à accepter un travail dans un domaine très différent, si leur carrière se trouve dans une mauvaise passe.Méthodologie : étude réalisée en ligne par OpinionWay du 25 mars au 10 avril 2015 auprès d’un échantillon représentatif de 1 907 étudiants français. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas sur les critères de sexe, d’âge, de région de résidence, de niveau de diplôme et de type d’établissement.Matteo MaillardJournaliste au Monde Jérémie Lamothe Quatre mois après les attentats de Paris et les manifestations qui ont rassemblé près de quatre millions de personnes dans les rues, les livres sur l’après-Charlie continuent de fleurir dans les librairies. Le dernier essai d’Emmanuel Todd, Qui est Charlie ?, en est la dernière preuve : le démographe y dénonce « l’imposture » de cette France du 11 janvier qui s’est déplacée en masse pour défendre la liberté d’expression.Lire aussi :Manuel Valls : « Non, la France du 11 janvier n'est pas une imposture »Emmanuel Todd est le premier auteur à critiquer aussi ouvertement l’esprit post-Charlie, parmi les nombreux ouvrages sur les événements, et ses conséquences politiques, religieuses ou identitaires. Du dernier ouvrage de Caroline Fourest chez Grasset, à celui de Laurent Joffrin chez Stock, en passant par celui d’Abdennour Bidar chez Albin Michel… En tout, ce sont une quinzaine de livres liés directement ou indirectement au 11 janvier qui se trouvent dans les librairies.De nombreuses ventesMais le public est-il demandeur ? Oui, selon Jérome Dayre, fondateur des éditions Inculte : « En librairie, les lecteurs ont énormément réagi, dès le lendemain de l’attaque de Charlie Hebdo. Les libraires ont joué leur rôle en ressortant des livres sur la tolérance par exemple. Ça a très bien marché. Il y a eu une vraie attente du public, les gens étaient vraiment désemparés. »Dans la grande librairie Mollat à Bordeaux, Pierre Coutelle, responsable du pôle littérature et sciences humaines, compare cet engouement « à l’après-11 septembre. Les gens ont demandé des ouvrages d’exploration sur l’islam, la géopolitique… Après les attentats, il n’y a pas eu de réaction de fuite de la part des lecteurs. Au contraire, il y a eu une vraie demande de compréhension ».Une réaction spontanée qui a surpris Olivier Nora, PDG des éditions Grasset : « Ce qui s’est produit a été contre-intuitif. Je pensais que la machine serait arrêtée par l’attentat. Lorsqu’il y a des actualités aussi fortes, les gens se précipitent vers la presse, Internet mais là il s’est produit l’inverse. C’est un mélange de réveil militant, républicain et citoyen. »Toutes les maisons d’édition interrogées le reconnaissent volontiers, les livres liés aux événements de janvier se portent très bien. C’est le cas de celui d’Edgar Morin et de Patrick Singaïny, Avant, pendant, après le 11 janvier, publié aux éditions de l’Aube. Pour le directeur des collections d’essai, Jean Viard : « Cet essai a été vendu pour l’instant à 4 500 exemplaires, on peut espérer en vendre 10 000. » Un bon chiffre : « Aujourd’hui, quand un essai se vend à 1 500-3 000 exemplaires, on commence à avoir de l’effet, avec des idées qui se diffusent ».Des bons résultats perçus également chez Grasset d’après Olivier Nora : « Le livre de Caroline Fourest, sorti le 29 avril, a déjà été vendu à près de 11 000 exemplaires. Il va rentrer dans les best-sellers à partir de la semaine prochaine. Je suis surpris que ça aille aussi vite. »Un temps de réaction différentDes scores qui s’expliquent peut-être aussi par la rapidité avec laquelle certaines maisons d’édition ont décidé de participer au mouvement. Le Livre de poche a par exemple sorti dès le 5 février Nous sommes Charlie, un recueil de soixante textes en réaction à la tuerie qui a touché le journal satirique : « Ce livre a été décidé dès le lendemain des attentats de Charlie Hebdo, le jeudi. On a souhaité une réaction à chaud, un mouvement spontané », précise l’attachée de presse, Anne Bouissy.Albin Michel a également souhaité très vite réagir en sortant dès le 18 février Plaidoyer pour la fraternité, d’Abdennour Bidar. Une rapidité assumée par Jean Mouttapa, directeur du département Spiritualités : « Chez Albin Michel, on le fait très rarement, ça perturbe le réseau commercial. Mais là, ça valait le coup, on a réfléchi et on s’est dit qu’en cinq semaines, il devait être en librairie. »Une réactivité qui n’est pas partagée par tous. Aux éditions de La Découverte, on a fait le choix de ne pas surréagir au traumatisme des événements. Seul le livre d’Edwy Plenel, Pour les musulmans, sorti en septembre 2014, a été réédité avec une nouvelle préface évoquant les attentats. D’après François Gèze, éditeur à La Découverte : « Nous n’avons pas souhaité sortir un livre directement. Beaucoup de choses ont déjà été écrites sur le sujet. Nous sommes plutôt à la recherche de livres qui aident, qui éclairent, sans être dépendants de l’actualité. »« La machine à débattre s’est remise en mouvement »De fait, le « filon » du 11 janvier a poussé de nombreux auteurs à démarcher les maisons d’édition. Avec plus ou mois de réussite, précise Olivier Nora : « Beaucoup d’auteurs nous ont sollicités pour écrire un livre sur ces événements mais tous n’ont pas une expertise telle que cela mérite un livre. » Pour ce dernier, cette effervescence est une très bonne nouvelle : « La machine à débattre s’est remise en mouvement, notamment entre les deux gauches, sur les concepts de laïcité par exemple. Il est vrai que l’événement permet une énorme traînée, et personne ne pense que ça va s’arrêter. » Prochainement, dans les rayons de la librairie Mollat, à Bordeaux, Pierre Coutelle prévoit en effet « une quarantaine de livres » sur ce sujet en 2015.Un renouvellement du débat indispensable et vital pour Jean Viard, des éditions de l’Aube : « On est entré dans un cycle de violence qui va durer dix à vingt ans, la société doit se charpenter. On n’a jamais eu une aussi forte volonté de débat. Le 11 janvier n’est pas une date, mais une ouverture de période, le champ intellectuel va être passionnant. »« Les gens cherchaient plus des livres de réflexion que d’évasion »« Jusqu’en février, on était dans les livres de réaction, puis ça a commencé à s’estomper. Mais depuis la sortie du livre de Todd, ça repart », précise Jérémie Chevallier, vendeur à la librairie Gibert Joseph à Barbès (XVIIIe arrondissement de Paris), pour qui « les lecteurs demandent maintenant des livres de réflexion, qui vont davantage sur le fond ».Le Traité de la tolérance de Voltaire a par exemple été réimprimé et vendu à plus de 90 000 exemplaires par les éditions Folio-Gallimard depuis les attentats de janvier. Selon Jean Mouttapa, directeur du département Spiritualités chez Albin Michel, l’une des premières préoccupations des Français a aussi été de s’informer sur l’islam : « Nous avions beaucoup de livres sur l’islam que nous avons ressortis et nos ventes ont explosé. Nous avons beaucoup revendu Islam sans soumission, d’Abdennour Bidar, la traduction du Coran, par Jacques Berque ou encore l’autobiographie d’Abd al Malik, Qu’Allah bénisse la France. »La volonté de comprendre ces événements a une incidence sur le reste du marché du livre, remarque également Olivier Nora : « Dès janvier, il y a eu une prime à la non-fiction. Les gens cherchaient plus des livres de réflexion que d’évasion. La littérature “haut de gamme” et le roman n’ont pas connu un très bon premier trimestre. »Jérémie LamotheJournaliste au Monde 13.05.2015 à 12h35 • Mis à jour le13.05.2015 à 16h02 | Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) Depuis le 1er janvier, quelque 1 800 migrants se sont noyés dans la Méditerranée, et ces tragédies ont mis en évidence les carences de la politique européenne, mais surtout la nécessité d’y remédier. Poussée par une partie de l’opinion et s’appuyant sur les conclusions du sommet européen du 23 avril, qui avait plaidé pour plus de solidarité entre les Etats, la Commission a anticipé la publication de son  « Agenda européen sur la migration ». Ce texte, présenté mercredi 13 mai, ambitionne de proposer une approche globale, mêlant mesures d’urgence et actions sur le long terme, aspects humanitaires et répressifs, surveillance renforcée des frontières – on va examiner en 2016 l’éventuelle création d’un corps européen de gardes – et ouverture des mêmes frontières à des travailleurs qualifiés.Lire aussi :L’Europe insensible aux migrants ?La proposition qui suscitera sans doute le plus de discussions, tant dans les Etats membres qu’au Parlement de Strasbourg, est l’instauration d’un système de quotas par pays pour l’accueil des réfugiés arrivés sur les rives européennes de la Méditerranée. Présentée comme une mesure d’urgence, elle vise au placement (relocation) de demandeurs d’asile qui doivent faire l’objet d’une protection internationale. Ces quotas seront calculés en fonction du produit intérieur brut, de la population, mais aussi du niveau de chômage des pays.Bruxelles songe également à un système de quotas pour la réinstallation (resettlement) de personnes persécutées ayant fui vers un pays tiers. Elles sont plus de 10 millions dans le monde, et les Nations unies, qui coordonnent un programme de réinstallation, aimeraient que l’UE accueille 20 000 personnes par an. Bruxelles propose de le faire en deux ans.Sévérité accrue envers ceux qui ne peuvent prétendre à l’asileLire aussi :« Contre le populisme, une politique juste mais stricte de l’immigration »Plus généralement, la Commission aimerait définir, dès la fin 2015, une clé permettant de répartir de manière permanente les réfugiés et demandeurs d’asile en cas d’afflux massif. Ce n’est pas la première tentative du genre, et celle-ci aussi pourrait susciter bien des réticences. Surtout dans la partie centrale et orientale de l’Union, où l’on ne manifeste aucune intention d’accueillir des réfugiés, alors que cinq Etats, dont la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, ont reçu 72 % des demandes en 2014.Afin d’assurer un meilleur équilibre, la Commission entend aussi évaluer, dès 2016, le système dit « Dublin », qui oblige l’Etat où est arrivé en premier lieu le demandeur d’asile à traiter sa demande et à subvenir à ses besoins. L’Italie ou la Grèce doivent ainsi gérer le flux de retour des migrants, renvoyés de France ou d’Allemagne. C’est un obstacle à la solidarité entre pays membres et, malgré les réticences, Bruxelles se dit prête à engager les discussions sur une révision du mécanisme. Pour aider les pays où accostent en grand nombre les migrants, le texte de la Commission évoque une approche d’urgence (« Hotspot »): le Bureau européen d’appui pour l’asile, l’agence de surveillance Frontex et Europol pourraient aider au traitement rapide des demandes d’asile. Et Frontex appuierait les opérations de retour forcé pour ceux dont les requêtes seraient rejetées.La Commission insiste sur le fait que l’ouverture des frontières à ceux qui ont réellement besoin d’une protection doit se doubler d’une sévérité accrue à l’encontre de ceux qui ne peuvent prétendre à l’asile. Selon Eurostat, sur les quelque 425 000 personnes dont les demandes ont été rejetées en 2013, 167 000 seulement ont quitté le sol européen.« Réduire les incitations à la migration illégale » Parallèlement, la Commission affirme la nécessité de « réduire les incitations à la migration illégale ». Elle compte notamment envoyer dans les délégations européennes auprès d’une série de pays (Egypte, Pakistan, Turquie, pays du Maghreb, Soudan, etc.) des officiers de liaison chargés des questions migratoires.Un sommet sera organisé prochainement, à Malte, avec les principaux pays tiers pour évoquer les causes profondes de l’immigration, la protection de certaines personnes ou le démantèlement des réseaux de trafiquants. La coopération avec les pays de transit est une autre idée évoquée depuis des années mais, promet la Commission, elle devrait, cette fois, trouver une véritable traduction. « Avec cet Agenda, nous confirmons et étendons notre coopération mais nous savons qu’une véritable réponse sur le long terme suppose de résoudre les causes profondes, de la pauvreté à l’instabilité causée par les guerres », explique la haute représentante Federica Mogherini.Lire aussi :Les négriers de la MéditerranéeLa Commission de Bruxelles affirme la nécessité de « réduire les incitations à la migration illégale »Il ne se trouvera pas grand monde pour contester cette déclaration de bonnes intentions. Un autre volet de la stratégie va, en revanche, entraîner d’âpres débats, que le président Jean-Claude Juncker a d’ailleurs déjà expérimentés. Il a pourtant tenu à ce que le projet dévoilé mercredi envisage également l’immigration légale, rendue nécessaire, souligne le document, par le déclin démographique de l’Europe et par le manque de main-d’œuvre dans certains secteurs (les technologies, les sciences, l’ingénierie, etc.).Un programme sur la mobilité de travail sera dévoilé avant la fin de l’année et une consultation publique lancée sur la nécessité d’attirer des personnes qualifiées. Un dialogue devrait aussi être engagé avec le patronat et les syndicats, dans le but de favoriser des « recrutements éthiques ».Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adrien de Tricornot Depuis mardi 12 mai, la plate-forme Coursera propose un nouveau MOOC (cours en ligne ouvert et massif), baptisé : « Changeons le monde : passons à l’action ». Un enseignement pour créer des entreprises qui placent leur impact social ou environnemental au premier rang ; la rentabilité n’étant envisagée que comme une contrainte et non un objectif à maximiser à tout prix et au plus vite.Son auteur, Thierry Sibieude – professeur à l’Essec, où il a cofondé et dirige la première chaire d’entrepreneuriat social de France, créée en 2002 –, n’en est pas à son coup d’essai. Fin 2014, un premier MOOC, « L’entrepreneuriat qui change le monde », a été diffusé sur la plate-forme France Université numérique (FUN), suivi par « 9 600 personnes, dont un grand nombre de jeunes, et environ 900 étudiants ont suivi le cours jusqu’au bout et obtenu le certificat, ce qui est un très bon taux pour un MOOC », souligne ce pionnier.L’Essec, qui a formé près de 300 de ces étudiants à cette spécialité, à raison d’une vingtaine par an, était très tôt partie du constat que le secteur des associations, des ONG ou des fondations aurait besoin de cadres managériaux expérimentés pour se développer. Depuis, elle a aussi développé un incubateur social, Antropia, pour aider de nouveaux modèles économiques à émerger. Et elle a été suivie dans la voie du « social business » par sa concurrente HEC, dont la chaire, créée en 2008, est coprésidée par le Prix Nobel de la paix Muhammad Yunus, et le directeur de l’AP-HP, Martin Hirsch.« Les jeunes diplômés sont à la recherche de sens. Ils sont de plus en plus nombreux à chercher un premier emploi dans une entreprise qui allie efficacité économique et engagement social. Et ce, quelle que soit leur formation, qu’ils sortent de grandes écoles, diplômés de l’université ou de formation plus spécialisée, souligne Nicolas Hazard, président du Comptoir de l’innovation. L’entrepreneuriat social et l’économie sociale et solidaire en général sont particulièrement prisés et offrent de très belles opportunités. C’est un des seuls secteurs qui a continué à créer des emplois en temps de crise et qui a ainsi continué de recruter de jeunes diplômés. »Compétences variéesLes opportunités dans ce secteur sont diverses et les compétences recherchées très variées, « car il s’agit finalement d’entreprises comme les autres en termes de métiers, le petit supplément d’âme en plus ». M. Hazard est en train de créer dans la Silicon Valley « la première entreprise d’insertion des Etats-Unis, sur le modèle français, en partenariat avec eBay et Google », afin d’offrir un emploi à 85 jeunes en difficulté, notamment d’ex-détenus. Il recommande aux futurs entrepreneurs sociaux « d’apprendre d’abord un métier et un socle de connaissance » à l’école ou à l’université, et seulement ensuite de faire une spécialisation par des stages, des expériences ou un complément de formation.Si l’entrepreneuriat social peut toucher tous les domaines économiques (par l’insertion, le commerce équitable…), le vieillissement de la population va conduire à une « forte dynamique des métiers de soins et d’aide aux personnes fragiles associée à de nombreux départs en fin de carrière », en particulier les aides à domicile, aides-soignants et infirmiers, selon le rapport Dares-France Strategie intitulé « Les métiers en 2022. Prospective par domaine professionnel ». Pour répondre à la demande de soins, de nouveaux modèles économiques et le secteur de l’économie sociale et solidaire seront particulièrement sollicités.Adrien de TricornotJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nathalie Brafman Au moment même où le sort de La Mutuelle des étudiants (LMDE) semble scellé, après des mois d’incertitudes, les mutuelles étudiantes sont de nouveau critiquées. Après la charge de l’UFC-Que choisir, en 2012, qui suggérait de rapatrier la santé des étudiants dans le giron des caisses primaires d’assurance-maladie afin de mettre fin à un système « aussi défavorable aux étudiants qu’onéreux pour la collectivité », un rapport sénatorial publié la même année qui préconisait une réforme profonde et là encore la suppression de ce régime spécifique, c’est le Défenseur des droits, Jacques Toubon, qui enfonce le clou dans un rapport intitulé : « Accès des étudiants aux soins : leur protection sociale est-elle à la hauteur des enjeux ? »Lire aussi :Sortie de crise à La Mutuelle des étudiantsRetards d’affiliation à la Sécurité sociale, cartes Vitale inutilisables, remboursements relégués aux calendes grecques, défauts d’information… les griefs ne manquent pas. Le Défenseur des droits les a recueillis auprès d’étudiants, entre le 5 décembre 2014 et le 5 février 2015, dans un questionnaire en ligne sur son site. Au total, 1 500 étudiants – qui ne constituent donc pas un échantillon représentatif – ont témoigné de leurs difficultés. Les reproches concernent pour 55 % la LMDE – principale mutuelle étudiante –, le reste la Smerep et le réseau Emevia.« Un an sans carte Vitale »Les embûches commencent dès le début de l’affiliation : « Depuis juillet 2014, je suis inscrite à la [mutuelle] et à ce jour, le 11 décembre, je n’ai toujours pas de carte Vitale, ni d’attestation et ils ne répondent jamais au téléphone. Je dois reporter des soins car je n’ai pas les moyens d’avancer l’argent », raconte une étudiante. L’appel à témoignages révèle que 26 % des étudiants ayant répondu rencontrent un problème d’affiliation et/ou de désaffiliation et que 23 % ont été contraints de faire l’avance de leurs frais de santé, en raison de ces problèmes.Une fois le sésame de l’affiliation en poche, les difficultés se poursuivent : 36 % des étudiants ont eu du mal à obtenir une carte Vitale fonctionnelle. « Un an sans carte Vitale : mieux valait ne pas être malade ! », témoigne un autre étudiant. Quant aux remboursements : 57 % disent ne pas avoir été remboursés rapidement.Et quand les étudiants tentent d’obtenir des réponses de leur mutuelle, là encore, c’est le parcours du combattant. « J’ai l’impression de parler à un mur ; des réponses toute faites par mail mais rien n’avance », critique l’un d’entre eux. Près de 50 % des démarches entreprises par les étudiants auprès des mutuelles resteraient, selon le Défenseur des droits, sans réponse. Pire, lorsqu’une réponse est apportée, 77 % des étudiants indiquent que celle-ci l’est trop tardivement.« Le manque de considération des étudiants (…) constitue indéniablement un facteur d’aggravation d’un phénomène de renoncement aux prestations de Sécurité sociale, par défaut d’information ou par lassitude des démarches administratives qu’ils doivent entreprendre », conclut le rapport. Le Défenseur des droits formule onze recommandations : donner une carte Vitale aux étudiants utilisable dès leur affiliation, accélérer les délais de remboursement ou encore renforcer la formation des personnels des mutuelles pour améliorer la qualité des réponses apportées.Nathalie BrafmanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Pierre Breteau Monté au créneau lundi 18 mai pour soutenir la réforme du collège de sa ministre de l’éducation nationale dans les matins de France Culture et une tribune dans Libération, Manuel Valls a dépeint un système éducatif en grandes difficultés et qu’il voudrait voir réformer.Un collège de plus en plus inégalitaireCe qu’il a dit :« [Le collège] contribue à une école de plus en plus inégalitaire où le parcours scolaire dépend de plus en plus du milieu social d’origine. »POURQUOI C’EST VRAILe système éducatif français est plus inégalitaire en 2012 qu’en 2003, selon le rapport PISA 2012 de l’OCDE (pour « Programme international pour le suivi des acquis des élèves » de l'Organisation de coopération et de développement économiques ), qui compare le niveau des élèves de plus de 15 ans dans 65 pays.De fait, dans l’Hexagone, l’appartenance à un milieu « défavorisé » réduit encore plus en 2012 qu’en 2003 les chances de réussite des élèves, selon l’« indice PISA de statut économique, social et culturel », consacré spécifiquement aux inégalités sociales.Cet indice pondère les difficultés scolaires des élèves en prenant en compte leur origine sociale et économique. Il augmente à mesure que ces inégalités « socioscolaires » s’aggravent. Ce qui a été le cas entre 2003 et 2006, passant de 43 points en 2003 à 55 en 2006 et à 57 en 2012. De plus en plus d’élèves en difficultéCe qu’il dit :« Il y a un échec du collège, il ne garantit plus aujourd’hui l’acquisition des fondamentaux pour tous les élèves : à la fin de l’école primaire, un élève sur huit ne maîtrise pas les compétences en français. Et à la fin du collège, c’est le double. »POURQUOI C’EST VRAINous n’avons pas trouvé d’éléments sur l’acquisition des fondamentaux à la fin du primaire et le ministère n’a pas été en mesure de nous éclairer. Concernant le collège, la proportion d’élèves sortant de ce cycle avec des difficultés avec l’écrit est passée de 16,2 % en 2000 à 19,7 % en 2009, selon le rapport PISA de l’OCDE qui mesure la « compréhension de l’écrit » dans 65 pays. Avec sa formulation d’« un élève sur quatre », soit 20 %, le premier ministre dit vrai.Côté mathématiques, la proportion d’élèves « peu performants » est du même ordre et s’établit, selon le rapport 2012, à 22,4 %. Néanmoins, le nombre d’élèves « très performants » est resté stable depuis 2003.Ce qu’il dit :« Il y a aujourd’hui plus d’enfants d’ouvriers qui sont en échec scolaire qu’il y a trente ans. »POURQUOI C’EST FLOUSelon les chiffres de l’OCDE, entre 2007 et 2011, environ 140 000 jeunes sont sortis du système éducatif sans diplôme en moyenne chaque année, ou alors simplement avec le brevet. Parmi tous ces jeunes qui sortent sans diplôme, 21 % sont fils et filles d’ouvriers ou d’employés.Contactés par Le Monde, Matignon et le ministère de l’éducation nationale n’ont pas encore fourni de chiffres comparables pour le début des années 1980.Néanmoins, la part de jeunes de 20 à 24 ans sans diplôme baisse sans discontinuer. En France, elle est passée de 30 % en 1993 à 16 % en 2008, et enfin à 14 % en 2013.Pierre BreteauJournaliste au Monde Leila Marchand, Delphine Roucaute et Alexandre Pouchard Près de dix ans après son acquittement en appel par la cour d’assises de Paris, qui a mis un terme – partiel – à la très controversée affaire d’Outreau, Daniel Legrand fils, 33 ans, comparaît de nouveau devant la justice à partir du mardi 19 mai, pour les mêmes accusations de viols et agressions sexuelles sur mineurs. Retour sur cette affaire très médiatisée qui a mis en lumière les failles du système judiciaire français.Lire aussi :Outreau, le procès sans finQuels sont les faits à l’origine de l’affaire ?L’affaire éclate le 25 février 2000 dans la cité HLM de la tour du Renard à Outreau, dans le Nord-Pas-de-Calais : quatre enfants d’une famille sont placés sous assistance éducative. Ils confient à leur assistante maternelle des « manières » que leur auraient fait subir leurs parents, Thierry Delay et Myriam Badaoui. Une enquête judiciaire est ouverte et plusieurs dizaines de suspects, dont les parents, sont placés en garde à vue. La mère reconnaît une partie des faits et accuse plusieurs dizaines de personnes – parmi lesquels les Legrand père et fils –, dont des voisins.Dans le contexte de l'affaire Dutroux, qui a ébranlé quelques années plus tôt la Belgique voisine, un réseau pédophile est suspecté. Des personnes qualifiées de « notables » par la presse sont interpellées : un huissier de justice, un chauffeur de taxi… L'affaire se médiatise.Qu’a décidé la justice ?Deux procès ont lieu : un procès d’assises à Saint-Omer en 2004 et un procès en appel à Paris en 2005. Lors du premier procès, dix-sept personnes sont accusées – un dix-huitième, François Mourmand, est mort en prison en 2002 à la suite d'une intoxication médicamenteuse accidentelle. Parmi les accusés, six seulement comparaissent libres. Dix-sept enfants sont parties civiles et douze seront finalement considérés comme victimes, dont les quatre fils du couple Delay.Coup de théâtre lors de ce procès : le dossier s'effondre. La parole des enfants apparaît vague et contradictoire et Myriam Badaoui innocente treize de ses coaccusés.Le verdict du premier procès (juillet 2004) : les parents Thierry Delay et Myriam Badaoui sont respectivement condamnés à vingt et quinze ans de réclusion criminelle pour viols, agressions sexuelles, proxénétisme et corruption de mineurs. Un couple de voisins est lui condamné à quatre et six ans de prison. Ces quatre personnes ne feront pas appel de leur condamnation. Par ailleurs, six autres personnes sont condamnées tandis que sept accusés sont acquittés.L’arrêt de la cour d’assises lors du procès en appel de Paris (décembre 2005) : les six personnes condamnées en première instance et qui ont fait appel sont toutes acquittées un an plus tard.Le président de la République de l’époque, Jacques Chirac, leur présente officiellement « regrets et excuses devant ce qui restera comme un désastre judiciaire sans précédent » avant qu’ils soient reçus à Matignon en décembre 2005 par le premier ministre Dominique de Villepin et le ministre de la justice Pascal Clément.Pourquoi cette affaire a-t-elle eu un tel retentissement ?Si l’affaire éclate en 2000, sa médiatisation devient réellement considérable en 2002, lorsque l’un des accusés, Daniel Legrand, écrit au juge pour évoquer le meurtre d’une petite fille auquel il dit avoir assisté.D’une affaire de pédophilie, on passe à une affaire de meurtre, et les médias commencent à parler d’une « affaire Dutroux à la française ». La proximité spatiale et temporelle est très forte avec ce feuilleton judiciaire qui se noue depuis quelques années de l’autre côté de la frontière belge. Et c’est également dans ce même coin de campagne du Pas-de-Calais qu’a eu lieu une autre affaire criminelle, celle des frères Jourdain, auteurs d’enlèvements, viols et assassinats de quatre jeunes filles, en 1997. L’affaire Outreau éclate dans ce contexte d’affaires sordides et de dénonciation massive de la pédophilie . Un certain nombre de médias s’engouffrent alors dans la stigmatisation sociale et régionale des acteurs de l’affaire.A l’emballement médiatique répond l’emballement judiciaire. A tel point que l’affaire d’Outreau marque une étape dans l’histoire judiciaire française. Le rapport de la commission d’enquête parlementaire constituée après l’acquittement général des accusés en 2005 pointe les dysfonctionnements de la procédure et des pistes de réforme pour qu’un tel fiasco ne se reproduise plus.En effet, dès les premières gardes à vue, en 2001, certains points de la procédure ont créé la polémique, notamment l’impossibilité pour l’avocat d’être présent dès les débuts de la garde à vue de son client. Depuis, ce point a été réformé, mais sous la pression de la Cour européenne des droits de l’homme, en 2011, et l’avocat n’a toujours pas accès au dossier de son client pour l’assister. Revoir l’application de la détention provisoire fait aussi partie des préconisations du rapport, puisque quatre accusés ont passé trente mois en prison, et trois autres jusqu’à trois ans sous les verrous, avant d’être innocentés.Mais c’est avant tout le juge d’instruction qui pâtit du procès. Fabrice Burgaud, âgé de 30 ans au début de l’instruction et tout juste sorti de l’Ecole nationale de la magistrature, devient la figure du scandale quand on l’accuse d’avoir mené l’instruction de manière désastreuse. Il est sanctionné en 2009 pour « un certain nombre de négligences, maladresses et défauts de maîtrise dans la conduite de l'information ». L’affaire aura mis en évidence la solitude qui entoure ce juge qui est censé travailler « à charge et à décharge » et a tout pouvoir pour désigner des experts, organiser des confrontations, puis déterminer l’issue à donner à la procédure. L’obligation de recourir à trois juges d’instruction au lieu d’un seul a été évoquée après le procès, mais n’est toujours pas appliquée.Lire aussi :Les juges d’instruction en accusationPourquoi un troisième procès en 2015 ?Né en 1981, Daniel Legrand fils était encore mineur au début de la période des faits examinés (1997-2000). Il devait donc normalement être jugé par une cour d’assises des mineurs. La justice avait deux possibilités : juger tous les accusés devant la cour d’assises des mineurs – comme c’est généralement le cas – ou bien séparer l’affaire en deux :d’un côté, tous les accusés jugés devant la cour d’assises, y compris Daniel Legrand fils pour les faits éventuellement commis après sa majorité, le 15 juillet 1999 ;de l’autre, Daniel Legrand fils jugé seul devant la cour d’assises des mineurs pour les faits éventuellement commis alors qu’il était encore mineur.C’est la deuxième option qui a été choisie. Daniel Legrand fils a donc été acquitté des faits soupçonnés d’avoir été commis entre la mi-juillet 1999 et 2000… mais doit maintenant être rejugé pour les mêmes faits supposés, entre 1997 et mi-1999. Certaines victimes présumées continuent de maintenir leurs accusations et une association de défense de l’enfance, Innocence en danger, est aussi à l’origine de ce nouveau procès. En 2013, elle a rappelé au parquet de Douai que les charges retenues contre Daniel Legrand lorsqu'il était mineur n'avaient pas été jugées et risquaient d'être prescrites.Lire aussi :Pourquoi s’ouvre un troisième procès OutreauLeila MarchandJournaliste au MondeDelphine RoucauteJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.05.2015 à 16h07 • Mis à jour le19.05.2015 à 16h37 Le tribunal de Rennes a rendu son jugement, lundi 18 mai, dans l’affaire de la mort de Zyed et Bouna. La justice a suivi les réquisitions du parquet, qui réclamait la relaxe des deux policiers poursuivis pour non-assistance à personne en danger. Pour Didier Lapeyronnie, professeur de sociologie à Paris IV, cette décision « pose l’existence de deux poids deux mesures  » dans la justice française.« Dix ans plus tard, le tribunal a tranché : la relaxe pour les policiers poursuivis pour non-assistance à personne en danger. Le 27 octobre 2005, deux adolescents de Clichy-sous-Bois sont morts électrocutés dans le transformateur où ils se cachaient pour échapper aux policiers qui les poursuivaient. À n’en pas douter, le verdict sera interprété comme un profond déni de justice non seulement par les proches, mais plus généralement par la population des quartiers populaires. Le verdict réitère le drame et sa charge émotionnelle. Comme une sorte de rite, il fonde une identité commune négative, celle des victimes des pratiques institutionnelles et du rejet de la République, à laquelle il associe le sentiment d’une injustice absolue puisqu’elle viole les codes et les principes moraux fondamentaux de la société. Il pose l’existence de deux poids deux mesures : les habitants des quartiers ne sont pas des citoyens à part entière.Ils sont rejetés et traités de façon inégalitaire et discriminatoire : justice de classe, justice blanche entérinant le racisme et légitimant la violence. Malgré les discours, les habitants des quartiers ne sont pas, au même titre que les autres, sujets de droit. Ce déni, quotidien et continu, dont chacun fait l’expérience, et à partir duquel il interprète sa condition, empêche littéralement de vivre. Au-delà des droits, la possibilité de devenir ou d’être un individu accompli est entravée ou même niée : les institutions ne sont pas des mécanismes habilitants. Avec le drame, elles se révèlent être des forces mortifères. Au mieux, pensent les habitants, confisqués au profit des catégories sociales moyennes ou supérieures, elles fonctionnent sans nous, mais le plus souvent, elles fonctionnent contre nous.C’est pourquoi, la relaxe des policiers est un verdict politique : l’expression de la coupure de deux mondes antagonistes et étrangers et la manifestation du pouvoir de l’un sur l’autre. Il y a dix ans, activés par le drame, ces mécanismes politiques et émotionnels avaient entraîné trois semaines d’émeutes. Protestation morale contre la police, son racisme, ses comportements et sa violence, les émeutes en appellent au respect et à la justice, à une véritable reconnaissance et au droit à la vie. Elles sont profondément inscrites dans notre paysage politique depuis près de quarante ans. Celles de 2005 avaient une ampleur particulière, mais elles ne différaient guère des émeutes précédentes et de celles qui ont suivi en 2007 ou 2 012.Comme partout, pensons à Ferguson ou Baltimore récemment, les émeutes font suite à des interventions policières. Elles sont portées par des populations marginalisées, dominées par un sentiment d’exclusion et d’injustice sociale et raciale fondamentale. N’accédant pas aux mécanismes de la représentation politique, la suspension de l’ordre civil est la seule arme dont elles disposent pour se faire entendre.Depuis 2005, malgré les discours tenus, le plan de Rénovation urbaine et les tentatives du ministère Lamy, la situation sociale s’est dégradée et a renforcé la marginalisation politique. La crise de 2007 a accru sensiblement la pauvreté et le chômage et a fragmenté les quartiers en augmentant les inégalités entre les cités et leur environnement urbain mais aussi au sein même des populations. Les femmes et les jeunes sont les premiers touchés, notamment le chômage et l’inactivité.Toute une partie des populations se trouve enfermée dans ce qui s’apparente aujourd’hui à une marginalité urbaine marquée par une culture de la pauvreté. Celle-ci engendre un enfermement de plus en plus important : les individus n’ont plus les ressources et les moyens de « sortir » de leur quartier et la pauvreté les conduit à des formes de replis marqués sur ce qu’ils possèdent de ressources symboliques et émotionnelles, en grande partie la famille et les rôles familiaux traditionnels, ainsi que la religion. Les femmes sont les premières affectées. Elles se sont éloignées du marché du travail et leur condition s’est sensiblement dégradée, tant du point de vue de leur niveau de vie que des violences qu’elles subissent.En dix ans, venant combler le vide politique, l’islam a pris une place centrale dans la vie sociale et individuelle. Pour une grande partie de ces populations, il s’agit là de la seule ressource culturelle et politique disponible, grammaire de la vie quotidienne pour les uns, notamment les plus pauvres, vecteur de la construction personnelle et identitaire, garant d’une intégrité émotionnelle pour les autres. Il contribue puissamment à une forme d’intégration et de marginalisation simultanées. Dans une société hostile, qui prive des ressources institutionnelles, il offre une alternative politique et culturelle, rattache au monde et donne une place mais, en même temps, il renforce et légitime le sentiment d’étrangeté et d’extériorité. C’est à travers son prisme que sont évaluées les situations et jugées les pratiques institutionnelles.C’est pourquoi, déjà fortes, la distance et la méfiance vis-à-vis de la République ont aussi considérablement augmenté : les institutions ne sont pas légitimes dans la mesure où elles sont extérieures, comme si elles agissaient et s’exprimaient dans un langage étranger au profit des catégories sociales supérieures ou des Blancs. L’école notamment suscite un fort ressentiment comme l’a montré la polémique récente sur les ABC de l’égalité et les incompréhensions réciproques avec les familles. L’école engendre de fortes attentes, tout en faisant l’objet de méfiance et d’hostilité : les habitants considèrent qu’elle ne fonctionne guère à leur bénéfice et sont inquiets de ce que pourrait cacher son opacité. Les réactions aux attentats de janvier ont aussi révélé ce sentiment d’étrangeté ou de non-appartenance à la République ou à une même nation.Dix ans après 2005, les mécanismes qui avaient généré l’émeute ont été renforcés. La décennie passée n’a pas permis de résoudre les problèmes, bien au contraire. Les relations entre les populations et la police ou les institutions sont aussi distantes et difficiles, les logiques d’enfermement et de repli ont été alimentées par la crise économique, générant culture de la pauvreté et économie souterraine, la situation des femmes s’est dégradée, l’emprise de la religion s’est accrue. Rien n’a été fait pour sortir d’une situation de désintégration politique que ce verdict illustre et renforce. Le problème des banlieues, problème d’abord politique, reste sans solution.Didier Lapeyronnie est professeur de sociologie à l’université de la Sorbonne - Paris IV et membre du Centre d’analyse et d’intervention sociologiques (EHESS-CNRS). 19.05.2015 à 15h15 • Mis à jour le19.05.2015 à 15h50 | Eric Nunès Eric Charbonnier, expert éducation à l’Organisation de coopération et de développement économiques et blogueur sur Le monde.fr, analyse les raisons du retard des Français dans la maîtrise des langues vivantes et la réponse proposée par la contestée réforme du collège.Parmi les points de crispation sur la réforme du collège figure la modification de l'apprentissage des langues au collège. Pourquoi les élèves français sont-ils en retard dans ces matières ?L'enseignement des langues n'était pas considéré, il y a encore dix ans, comme un élément important du système scolaire. Il suffit d'observer comment est réparti le temps scolaire en primaire : la compréhension de l'écrit et les mathématiques occupent 50 % du temps d'enseignement.Au-delà du temps scolaire, les habitudes au sein de la cellule familiale pèsent également sur l'apprentissage des langues étrangères. Prenons par exemple les enfants finlandais : dès leur plus jeune âge, lorsqu'ils regardent un dessin animé, il est sous-titré en anglais. Leur rapprochement avec une langue étrangère arrive très tôt dans leur éducation.Ce n'est pas le cas en France. Nos résultats en découlent.Est-ce au collège que les élèves français décrochent en langues ?Le décrochage scolaire en langues, mais également sur tous les fondamentaux, a lieu, en France, dès le début de la scolarité. Dès les premières années de l'élémentaire, des élèves sont en difficulté. Et ces difficultés des élèves, toutes matières confondues, ne font que s'amplifier au fur et à mesure que la scolarité avance.Le collège n'est donc pas plus responsable que l'école primaire ou le lycée du retard des Français en langues à la fin du secondaire ?Non. Les gouvernements successifs ont beaucoup investi depuis plusieurs années sur le collège et le lycée et sous-investi dans l'enseignement primaire alors que c'est là, dès le départ, qu'il faut s'attaquer à l'échec scolaire. Si l'apprentissage des langues est une priorité, c'est en primaire qu'il faut porter l’effort. En même temps que la compréhension de l'écrit et les mathématiques.Avancer d'un an l'apprentissage d'une deuxième langue vivante permettra-t-il de rattraper le retard des élèves français ?Cette réforme est dans la continuité des précédentes. Après que l'on a avancé l'apprentissage d'une première langue vivante de la 6e au primaire, il apparaît logique d'avancer également celui d'une deuxième langue dans le curriculum. Mais la vraie question est : comment va-t-on enseigner ?Dans le système français, le problème n'est pas celui du nombre d'heures dédiées à une matière, mais aux méthodes d'enseignement. Les élèves de collège en France reçoivent 1 000 heures d'enseignement par an, toutes matières confondues. La moyenne des pays de l'OCDE est de 900. Il n'y a pas de corrélation entre le volume horaire et la performance éducative. En ce qui concerne les langues, la France se classe parfois derrière des pays qui y consacrent moins de temps.On focalise le débat : la réussite du système français dépendrait de la suppression du latin ou du grec, de l'inclusion des langues étrangères en 5e alors que la réussite dépend d'une réforme beaucoup plus globale du système.Il faut davantage prendre en compte la méthode d'enseignement, la formation des enseignants, la manière dont on va gérer les élèves qui sont en difficulté, quelle que soit la matière, qu'il s'agisse de mathématiques ou d'une langue étrangère.Quel est le bilan des classes bilangues, que la réforme prévoit de supprimer ? Leurs élèves font partie des 30 % d’une classe d’âge qui réussissent bien dans le système français. Mais depuis 15 ans, l'échec scolaire augmente. Le système se dégrade par le bas. Les pays qui améliorent leurs performances ou se maintiennent sont ceux qui ont fait le choix d'associer la notion de qualité à une équité sociale. C'est-à-dire que l'on ne retrouve pas tous les élèves de milieux favorisés dans les mêmes classes, les mêmes établissements.L'un des objectifs de la suppression des classes bilangues est d'éviter la mise en place, par des parents, de stratégies pour contourner la carte scolaire...Les pays qui ont mis en place des cartes scolaires souples, où les parents pouvaient choisir l'établissement, sont ceux qui ont vu les inégalités s'aggraver. C'est le cas de la Suède, du Royaume-Uni et de la Nouvelle-Zélande. Si l'idée est de créer ou de maintenir une mixité sociale, il faut donc s'appliquer à maintenir une carte scolaire rigide.Il existe une autre voie pour arriver à une mixité sociale : c'est d'allouer plus de moyens aux établissements des zones difficiles et d'y attirer des enseignants de qualité, biens formés et expérimentés. On peut ainsi convaincre les parents d'y scolariser leurs enfants.La réforme est-elle innovante ?Non, elle rejoint ce qui a pu être fait dans d'autre pays pour être plus égalitaire. Mais cela crée un débat fort.La droite, l'UMP en tête, craint, avec cette réforme, un « nivellement par le bas » du système éducatif...Il est en tout cas urgent de s’occuper de ceux qui ne réussissent pas dans ce système : la performance du système français d'éducation se dégrade, le classement international de la France empire depuis dix ans, la proportion de bons élèves ne s'améliore pas et il y a de plus en plus d'élèves en échec scolaire : 20 % à l'âge de 15 ans. Et on voudrait avoir l'impression que tout va bien ! Cela n'est pas le cas.Lire également : Réforme du collège : ce qui va changer pour les élèves  Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nathalie Guibert En 2015, « l’armée de terre va devenir le premier recruteur de France », a annoncé mardi 19 mai au cours d’une rencontre de presse son chef d’état-major, le général Jean-Pierre Bosser. Ainsi, 12 000 jeunes devraient rejoindre les rangs d’ici à la fin de l’année contre 7 000 prévus initialement, « un objectif jamais visé, un effort extrêmement important ».Il s’explique par les récentes décisions présidentielles : le 29 avril, en conseil de défense, François Hollande a attribué de nouveaux moyens aux armées dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Il s’agit d’honorer le nouveau contrat de « protection du territoire national », avec le déploiement, devenu permanent, de 7 000 soldats dans l’opération Sentinelle de surveillance des sites sensibles. Mais il faut aussi pouvoir fournir des effectifs suffisants et formés pour les opérations militaires extérieures, dont le rythme est maintenu à un niveau élevé, du Sahel à l’Irak. La force opérationnelle terrestre, prête à ête envoyée pour combattre à tout moment, doit donc passer de 66 000 à 77 000 hommes dès 2016.Au total, le président a décidé de sauvegarder 18 750 postes civils et militaires dans la défense, sur les 33 700 qui devaient être supprimés dans le cadre de la loi de programmation militaire, entre 2014 et 2019.Lire aussi :Défense : le gros de l’effort reporté à l’après-2017Les régiments de l’armée de terre constitueront les premiers débouchés des nouveaux soldats, avec 5 000 nouveaux recrutements en 2015, autant en 2016, et 1 000 d’ici à l’été 2017. Ces effectifs seront constitués, aux trois quarts, par des militaires du rang. Pour parvenir à son objectif, l’armée prévoit d’utiliser tous les moyens possibles : attirer de nouveaux jeunes bien sûr, mais aussi inciter certains de ceux qui arrivent en fin de contrat à rester, et même reprendre des soldats qui ont pu, pour des raisons diverses, quitter les rangs après un premier contrat et se trouveraient au chômage. Pour la première fois, le commandement va autoriser chaque régiment à sélectionner directement sur le terrain local « entre 30 et 45 jeunes ». Les contrats offerts, des CDD de cinq ans et trois ans, ne seront pas modifiés ; mais des anciens engagés pourraient être repris « pour un an ou deux ».A l’occasion de cet appel d’air exceptionnel, les services de renseignement sont particulièrement mobilisés : le commandement veut éviter les infiltrations de candidats au djihad qui viendraient acquérir à peu de frais des compétences dans le maniement des armes.Trois commandements de « métier »Cette campagne difficile à réussir prend en outre place dans vaste chantier. L’armée de terre se réorganise complètement, autour de ses 80 régiments. Trois grands commandements de « métier » sont créés pour rassembler les moyens spécialisés : en plus de celui des forces spéciales et de celui de l’aérocombat (les hélicoptères) qui existaient déjà sous une autre forme, le commandement du territoire national, confié au général Gaëtan Poncelin de Raucourt, l’actuel patron de la Brigade des sapeurs pompiers de Paris, est une petite révolution. Cet échelon n’avait pas existé depuis la guerre d’Algérie.En outre, dans les forces, les traditionnelles brigades (7 000 hommes) sont recomposées sous deux divisions, un échelon hérité de l’époque napoléonienne qui avait disparu à la fin de la conscription, en 1996. L’armée française comptera désormais deux brigades blindées lourdes « pour le combat de haute intensité », deux brigades médianes (avec les moyens amphibie notamment) et deux brigades légères coiffant les parachutistes et les chasseurs alpins.L’armée de terre avait perdu vingt régiments de 1 000 hommes au cours des dix dernières années.Nathalie GuibertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matteo Maillard et Séverin Graveleau Quelques milliers d'enseignants sont descendus dans la rue mardi 19 mai, pour protester contre la réforme du collège. A la mi-journée, le ministère de l’éducation nationale indiquait que 23,44 % des enseignants de collège étaient en grève. Selon les remontées académiques, ils seraient 27,61 % dans les établissement publics et 6,75 % dans le privé.Du côté de l’intersyndicale qui avait appelé à la grève – SNES-FSU, SNEP-FSU, Snetaa, Snalc, SUD Education, FO et CGT Educ’action – on avance le chiffre de « plus de 50 % d’enseignants grévistes ».Comme à chaque grève, les estimations varient sensiblement entre le gouvernement et les syndicats. La différence entre ces deux chiffres s’explique par les méthodes de calcul utilisées de part et d’autre. Le SNES-FSU indique obtenir ce résultat « à partir d’un échantillon de 10 000 enseignants (...) en service aujourd’hui ». Alors que le taux de grève du ministère est établi sur la base du nombre de professeurs des collèges en grève rapporté au nombre total d’enseignants en collège.Forte mobilisation en Ile-de-FranceLe SNES-FSU, syndicat majoritaire dans le second degré, dresse déjà une carte de France de la mobilisation. Parmi les départements où le plus d’enseignants seraient en grève, la Charente occupe le haut du tableau (69 % de grévistes), suivie par la Seine-Saint-Denis (62 %) et la Seine-et-Marne (61 %). Paris, les Bouches-du-Rhône, les Yvelines auraient des taux de mobilisation entre 56 et 60 %.Des manifestations ont été organisées dans une cinquantaine de villes. A Paris, le défilé est parti du jardin du Luxembourg à 14 h. Selon la préfecture de police, il y avait entre 3 400 et 3 600 manifestants. Des slogans comme « Abrogation ! » et « cette réforme on n'en veut pas, notre collège vaut mieux que ça », se faisaient entendre dans le défilé.A l’unisson, 1 400 personnes ont défilé à Lyon, un millier à Lille, 600 à Toulouse ou encore 500 à Bordeaux selon la police. Les professeurs de langues anciennes et d'allemand étaient particulièrement représentés.« Des interrogations légitimes »Depuis Berlin, le président François Hollande a défendu la réforme contestée, mardi, estimant qu'elle devait « permettre d'assurer la réussite pour tous » et « l'excellence ».« Il y a des interrogations, elles sont légitimes. Mais il y a une réforme qui doit permettre d'assurer la réussite pour tous (...) et l'excellence. C'est l'esprit de la réforme du collège. »Lire aussi :Réforme du collège : le gouvernement face à la fronde des enseignantsPlus tôt, la ministre de l'éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, avait de nouveau rappelé que la réforme du collège « se fera » et entrera en vigueur comme prévu à la rentrée 2016 car « elle est indispensable », selon elle. La ministre, en première ligne sur le dossier, a toutefois assuré avoir entendu le mécontentement d'une partie des professeurs, et promis que des « garanties » pour une bonne mise en œuvre de la réforme seraient introduites dans les textes d'application. « Je suis ouverte à la discussion », a-t-elle répété.Séverin GraveleauJournaliste au MondeMatteo MaillardJournaliste au Monde Nathalie Brafman et Isabelle Rey-Lefebvre La tension monte encore d’un cran à l’Institut universitaire de technologie (IUT) de Saint-Denis. Cinq membres du personnel, menacés par SMS, ont décidé d’exercer leur droit de retrait. « Un palier a été franchi le week-end dernier », se désole Samuel Mayol, son directeur, dans un communiqué publié lundi 18 mai. Lui­-même et six membres du personnel ou du conseil d’administration ont reçu, dimanche 17 mai, à midi, le même SMS contenant des injures racistes et antisémites. « Par prudence, et pour ne pas gêner l’enquête, nous ne voulons pas préciser les termes exacts employés », souligne Patrick Vassallo, président de l’IUT, élu local de Saint-­Denis et lui-­même visé.Les victimes ont été toutes convoquées, mardi 19 mai, pour déposer plainte au service de la police judiciaire de Bobigny, là où sont désormais centralisées toutes les procédures concernant le climat de tension qui règne à l’IUT depuis un an et demi. En effet, depuis janvier 2014, Samuel Mayol et sa famille ont été la cible de trente menaces et agressions, allant de lettres anonymes, menaces de mort, aux coups et blessures, en passant par une tentative d’intrusion à son domicile. Pour le moment, les enquêtes de police n’ont pas abouti.Cinq fonctionnaires ou enseignants visés dimanche ont décidé d’exercer leur droit de retrait – ce qui les autorise à cesser le travail – puisque leur sécurité n’est pas garantie. Samuel Mayol, lui, ne l’envisage pas, pour assurer le fonctionnement de l’établissement : la plupart des cours sont certes achevés mais pas les stages ni les examens.Violent conflitTous seront aussi reçus, mardi 19 mai en fin d’après-midi, par Jean-­Loup Salzmann, le président de l’université Paris 13-Villetaneuse à laquelle est rattaché cet IUT. « Enfin, l’université prend en considération notre malaise et nous soutient ouvertement », se félicite Florent Tétard, enseignant, élu Snesup et membre du conseil d’administration. A la demande de l’université, une conférence de presse organisée par le syndicat a finalement été annulée, avec la promesse d’être reçus.Parallèlement à ces menaces, récurrentes depuis des mois, sans qu’aucun lien n’ait été établi, un violent conflit oppose le directeur de l’IUT à des enseignants, notamment M. Rachid Zouhhad, démis de ses fonctions de directeur du département techniques de commercialisation, en janvier 2014, lors d’un conseil d’administration particulièrement houleux. Ce dernier ainsi que deux autres enseignants proches de lui ont été mis en cause, dans un rapport de l’inspection générale de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche (IGAENR).« Sentiment d’abandon et d’isolement »Les auteurs du rapport dénoncent un comportement clanique, des dysfonctionnements dans la gestion des enseignants, des recrutements de vacataires sans titre ni compétences, et d’écarter certains, notamment des femmes. Ces critiques, Rachid Zouhhad les a vivement contestées, dénonçant « un rapport partial et truffé de préjugés ». Les inspecteurs ont également pointé la faible réactivité des services de l’université en réponse aux alertes des étudiants et des personnels inquiétés, « ce qui a pu légitimement alimenter, chez les intéressés, un sentiment d’abandon et d’isolement », écrivent-ils.Lire aussi :De graves dysfonctionnements confirmés à l’IUT de Saint-DenisL’IGAENR va jusqu’à préconiser la mutation de M. Zouhhad et d’un enseignant dans un autre service de l’université. Les victimes des récentes menaces réclament, elles, que « les semeurs de troubles soient immédiatement écartés pour permettre au personnel de travailler sereinement ». En attendant, Jean-­Loup Salzmann a promis qu’il allait « mettre en œuvre l’ensemble des recommandations de ce rapport ». Dans un communiqué publié le 18 mai, il a annoncé que l’université allait saisir la section disciplinaire qui étudiera les reproches adressés à trois personnels. Le jugement est attendu en juin.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteNathalie BrafmanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adrien de Tricornot Qu’elle agace, inquiète ou non, la réforme du collège ne laisse pas les professeurs indifférents. Parmi eux, beaucoup mettent en avant la réduction de l’enseignement de leurs matières. Les nouvelles grilles introduisent notamment des enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI), censés croiser les disciplines. Résultat : pour Luc Destombe, 40 ans, professeur de mathématiques dans un collège de la Loire, « on touche à l’essentiel : l’emploi du temps de tous les élèves, et encore plus de ceux qui bénéficient d’options. En 3e, la perte va de trois heures par semaine pour un élève sans option, jusqu’à huit heures pour un élève avec une option latin et bénéficiant d’un accompagnement éducatif ».« Aujourd’hui, j’ai cinq heures d’enseignement hebdomadaire du français en 6e, auxquels s’ajoute une heure d’accompagnement éducatif, témoigne Tanguy Simon, 35 ans, enseignant en français à Elancourt (Yvelines). Dans les nouveaux programmes, j’aurai quatre heures et demie d’enseignement et je devrai, sur ce temps-là, consacrer une heure à l’accompagnement éducatif », déplore-t-il. Tandis que les nouveaux EPI sont perçus avec appréhension : « L’histoire des mathématiques, cela me passionne et j’en ai toujours fait. Mais imposer les EPI risque de ne pas convenir à tous les enseignants, et de limiter la liberté pédagogique », explique Luc Destombe.La réforme du collège verra l’introduction de l’enseignement d’une deuxième langue dès la 5e et s’accompagnera de l’arrêt des classes bilangues ou des sections européennes. Ce qui soucie Sylvain Fontaine, 40 ans, professeur d’éducation musicale au collège Robespierre d’Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), de même que « la disparition de l’option découverte professionnelle qui permettait d’avoir des stages et d’envisager de mieux préparer une orientation professionnelle. Au total, on risque de perdre un public que ça intéressait, et certainement aussi en mixité sociale ». « On va interdire à mes élèves volontaires d’apprendre dès la 6e une deuxième langue, trois heures par semaine pendant quatre ans. Et en contrepartie, tous les élèves auront deux heures et demie d’enseignement à partir de la 5e, ce qui est insuffisant et beaucoup moins efficace », ajoute Carine Tennenbaum, 41 ans, professeure d’allemand dans l’académie de Rennes, soulignant que la classe bilangue est ouverte « sans sélection ».« Il y a moins de contenu pour le contenu »La réforme des programmes, en débat, recueille de son côté des avis très divers. En français, « le flou des programmes permettra de faire à peu près ce que l’on veut… mais pas de la façon qu’on souhaite. Cela risque en réalité d’aggraver les inégalités entre collèges sur ce qui est appris », dit Tanguy Simon. Pour Luc Destombe, « en mathématiques, un quart du programme est retiré en 3e, pour tenir compte de la baisse des horaires : la géométrie plane et euclidienne disparaît ». Ce n’est pas l’avis de Gaëlle Bonjean, professeure de mathématiques à Pouzauges (Vendée) : « Dans le cadre des EPI, je peux très bien faire de la géométrie euclidienne », souligne-t-elle.« La réforme est une première pierre qui doit être complétée par une refondation de la formation des enseignants »Et la professeure d’applaudir : « Je trouve le nouveau programme de mathématiques très bien rédigé. Il y a moins de contenu pour le contenu. Ce sont de très bonnes intentions qui s’expriment, et il faudra vraiment des enseignants extrêmement enthousiastes, ce qui est difficile avec des classes surchargées. » Pour Mme Bonjean, en effet, la réforme n’est pas le problème : « Ce qui me fait le plus souffrir – et mes collègues aussi –, c’est de ne pas pouvoir aider les élèves en difficulté dans une classe de 30, même si j’ai beau préparer plusieurs cours pour plusieurs types d’élèves, et quatre ou cinq types de devoirs différents pour la même classe. A 20 ou 25 élèves, ce ne serait pas pareil. Mais là, on se sent impuissants. »Pour Christophe Chartreux, 57 ans, enseignant en français et en histoire-géographie en Seine-Maritime, « la réforme à elle seule n’est pas une baguette magique, mais elle est une première pierre qui doit être complétée par une refondation de la formation des enseignants et un travail extrêmement important en direction des parents » pour les associer au collège. « Si les enseignants la prennent à bras-le-corps et y vont à fond, la situation des élèves les plus en difficulté s’améliorera », pense-t-il. « Le collège se contente de trier », déplore M. Chartreux. Pour lui ce « petit lycée » qu’est le collège devrait changer et mener sa propre vie.Lire aussi :Le collège idéal vu par les ténors de la droiteAdrien de TricornotJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Florence Aubenas (Rennes, envoyée spéciale) Au procès Outreau 3, devant la cour d’assises des mineurs de Rennes, la présence de Jonathan et Chérif, deux des fils de Thierry Delay et Myriam Badaoui devrait marquer une des différences principales avec les deux procès précédents. Ils devraient être entendus mercredi 20 mai dans l’après-midi, au deuxième jour d’audience où comparait Daniel Legrand, déjà acquitté dans la même affaire.C’est Dimitri, 8 ans, qui avait enclenché l’affaire en novembre 2000. Apprenant qu’il devait passer des vacances chez ses parents, il avait crié dans sa famille d’accueil : « Papa me fait l’amour. » Un à un, les quatre fils se sont alors mis à faire des révélations sur leur père et leur mère d’abord, puis des voisins avant de mettre en cause des gens extérieurs au quartier à partir du printemps 2001.Sur dix-sept accusés, finalement renvoyés devant les assises, treize se sont dits innocents : l’enjeu public autour de leur acquittement avait contribué à escamoter le témoignage des enfants aux assises de Saint-Omer en 2004 puis à Paris en 2006. « Quand j’ai appris les acquittements, c’est comme si c’est moi qui avait été coupable », dit Jonathan, 20 ans. Et Chérif Delay, 25 ans, l’aîné : « On nous a traité de menteurs et de mythomanes. » Dans sa biographie, Je suis debout (Le cherche midi) publié en 2011, il continue à mettre en cause au moins sept des acquittés, sans les nommer.Une vie d’erranceLes quatre frères ont jusqu’à présent suivi un parcours comparable, enchaînant les familles d’accueil, les foyers à l’adolescence, puis une vie d’errance. Au lendemain de sa majorité, Jonathan se retrouve à la porte de l’établissement, sac à la main. Il se souvient être monté dans le train pour Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Et seul devant la gare, à quelques kilomètres d’Outreau, il a passé sur le trottoir sa première nuit d’homme. Il travaille un peu dans une boulangerie ou un café, passe par la psychiatrie, repart à Paris où il dort dehors, SDF parmi les SDF.A l’annonce du 3e procès, les quatre frères ont commencé par dénoncer avec fracas et colère cette nouvelle « mascarade », pour laquelle Innocence en Danger, une association de protection des enfants, avait particulièrement œuvré. Celle-ci espérait se porter partie civile, avant de devoir y renoncer pour des problèmes administratifs.Jonathan Delay a fini par se constituer partie civile, comme son frère Chérif qui purge une courte peine de prison pour « violences » dans un établissement psychiatrique. Ils seront chacun assistés d’un avocat de l’association.L’enjeu financier n’est pas anodin non plus : les enfants Delay évoquent régulièrement les 30 000 euros qu’ils ont touchés comme victime de leur parent et d’un couple de voisins (ces derniers ont reconnu les faits et ont été condamnés), comparé aux 200 000 euros versés aux acquittés, avec les excuses de la République présentées par le garde des sceaux en 2005 après le procès de Paris. Dimitri, 24 ans, deuxième de la fratrie, continue de refuser d’assister au procès de Rennes, pour l’instant du moins. Dylan, 18 ans, le benjamin, est au Maroc. Si Daniel Legrand, seul accusé cette fois dans le même dossier, est une seconde fois acquitté, « je serai déçu », a déjà annoncé Jonathan.Lire aussi :Pourquoi s’ouvre un troisième procès OutreauFlorence Aubenas (Rennes, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gilles Rof Combien Manuel Valls a-t-il réellement promis à Marseille et à sa future métropole ce vendredi 29 mai ? Au terme d’une journée marathon, commencée par un petit déjeuner avec le maire UMP de la ville Jean-Claude Gaudin et six présidents d’EPCI (établissement public de coopération intercommunale), et bouclée par une visite à l’usine Airbus Helicopters de Marignane, le chef du gouvernement laisse dans son sillage deux promesses. Celle de « prendre à bras le corps » les problèmes de ce territoire, et celle de tenir une très longue liste d’engagements. Certains chiffrés et dotés d’un calendrier. D’autres relevant plus de la déclaration d’intention politique.Les plus clairs des engagements du gouvernement sont ceux contenus dans le Contrat plan Etat-région (CPER). Un document portant sur la période 2015-2020, signé au conseil régional PACA en début d’après-midi par Manuel Valls et son président socialiste, Michel Vauzelle. Sur la somme totale de 1,67 milliard d’euros d’investissements publics, l’Etat a fixé sa part à 826 millions d’euros – 61 millions d’euros de plus que pour le plan précédent. « Si on ajoute les crédits du plan Campus et ceux du Plan d’investissement d’avenir, a calculé M. Valls à la tribune de l’hémicycle régional, cela fait un investissement de l’Etat de 1,6 milliard d’euros pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur ». Fustigeant « ceux qui estiment que l’Etat ne fait pas assez », le premier ministre a rappelé à ses détracteurs locaux que c’était « son » gouvernement et celui de Jean-Marc Ayrault qui « avaient fait les choses » pour Marseille et son territoire.Lire aussi :Manuel Valls à Marseille pour concrétiser les engagements financiers de l’EtatQuelques minutes avant l’arrivée de M. Valls, les conseillers régionaux UMP-UDI et Front national ont quitté l’hémicycle pour marquer leur désaccord. La veille, seize grands élus UMP, dont le député-maire de Nice, Christian Estrosi, candidat aux élections régionales de décembre, avaient cosigné une lettre dénonçant un « abandon financier programmé » par l’Etat. « Ce n’est pas parce qu’on est en campagne régionale qu’il faut dire ce genre de bêtises », a rétorqué Manuel Valls à l’attention de l’ancien ministre délégué à l’industrie de Nicolas Sarkozy.Le CPER prévoit notamment d’investir 775 millions d’euros dans le domaine des transports. Dans cette enveloppe, près de 400 millions iront au réseau ferroviaire, avec l’amélioration de la peu performante desserte Aix-Marseille et les liaisons entre les métropoles niçoise et marseillaise. Quelque 78 millions seront également consacrés à l’amélioration des bassins du Grand Port maritime de Marseille, que le premier ministre souhaite voir atteindre le « niveau des ports de l’Europe du Nord les plus modernes ».« Le soutien aux métropoles, les questions de l’emploi et de la transition écologique sont au cœur de ce contrat », a expliqué Manuel Valls. Des projets à hauteur de 281 millions d’euros sur la recherche et l’innovation, 275 millions d’euros sur la transition écologique dont 146 consacrés « à la reconquête de la biodiversité », figurent dans les engagements conjoints de l’Etat et de la Région. Enfin, dans le domaine de la solidarité, le CPER prévoit également 107,5 millions d’euros sur 23 opérations de rénovation urbaine (dont 12 dans les Bouches-du-Rhône), hors des habituels crédits de l’Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU).Une métropole Aix-Marseille-Provence en 2016Dans la matinée, le premier ministre s’était concentré sur un autre sujet : la future métropole Aix-Marseille-Provence. Au sortir du comité interministériel exceptionnel organisé à la préfecture, en présence de six ministres et de trois secrétaires d’Etat, M. Valls a rappelé « son attachement » personnel à la « capitale méditerranéenne de la France », et sa détermination à voir la métropolisation souhaitée par le gouvernement prendre son élan. « Dans les faits, elle est déjà là », a expliqué Manuel Valls, assurant les élus de la présence de l’Etat pour les aider à bâtir cette métropole prévue au 1er janvier 2016, regroupant 92 communes et 1,8 million d’habitants.Si la volonté est affichée, le programme « d’accompagnement du développement de la métropole » présenté par le premier ministre n’est pas doté d’une enveloppe globale précise, ce qui lui a valu de sérieuses critiques des élus UMP, Jean-Claude Gaudin en tête.Certaines mesures bénéficient d’un calendrier fixe : création de douze nouvelles classes pour les enfants de moins de 3 ans dans les quartiers populaires de Marseille et recrutement de 200 jeunes en service civique à la rentrée 2015, ouverture du premier tronçon de la rocade routière L2 au premier trimestre 2016, plan de rénovation des copropriétés dégradées fin 2016…D’autres tracent une direction dans laquelle l’Etat assure vouloir s’engager, comme le financement de l’étude du prolongement du tramway vers les quartiers nord de la ville… « Nous agissons avec lucidité et modestie, a insisté le chef du gouvernement. Nous savons que cela prendra du temps. » M. Valls s’est placé dans la continuité d’action du pacte de sécurité et de cohésion sociale lancée par son prédécesseur. Sur les 37 millions d’euros promis à Marseille par M. Ayrault, les services de l’Etat assurent que 30 ont déjà été investis. 30 millions d’euros, c’est la dotation que le gouvernement pourrait exceptionnellement ajouter en 2016 pour « permettre la mise en place de la métropole Aix-Marseille Provence ». Une enveloppe de 100 millions d’euros reste à utiliserAu cours d’un petit déjeuner « républicain mais tendu », selon un participant, Manuel Valls a rencontré les présidents des communautés de communes, toujours remontés contre le projet. Face à leurs accusations de « ne pas mettre les moyens nécessaires », le premier ministre a joué la compréhension et la fermeté. « Dans ce domaine, il faut éviter la démagogie, a-t-il prévenu. Ceux qui ont combattu férocement la métropole ne peuvent aujourd’hui expliquer qu’il faut des centaines de millions supplémentaires de l’Etat pour la faire vivre. » En plus des budgets des six EPCI fusionnés – soit près de 2,7 milliards d’euros – la métropole Aix-Marseille doit recevoir annuellement une dotation de base de 50 millions d’euros de l’Etat.Au cours de son déplacement, Manuel Valls a souhaité placer les élus locaux devant leurs responsabilités. Au sujet des crédits de l’Agence nationale de rénovation urbaine, il a regretté qu’une enveloppe de 100 millions d’euros reste à utiliser par la ville de Marseille avant la fin 2015. « Il ne suffit pas de demander des crédits supplémentaires, il faut déjà utiliser ceux qui ont été attribués », a fait remarquer le chef du gouvernement, pointant le manque de volonté politique. Manuel Valls a également menacé les communes qui n’atteignent pas les quotas légaux en matière de logements sociaux « de renvoyer vers les préfets, permis de construire et droits de préemption ». « La région PACA détient le triste record des communes ne respectant pas leurs obligations en matière de mixité sociale », a regretté le premier ministre, avant d’assurer : « L’Etat veut aider Marseille, agir dans tous les domaines. Mais ici, plus qu’ailleurs, l’Etat doit incarner l’intérêt général. »Gilles RofJournaliste au Monde Claire Ané Les 920 000 jeunes affiliés à La Mutuelle des étudiants (LMDE), vont bientôt dire adieu aux longs délais de remboursement de soins, la non-délivrance de carte Vitale et autres galères. En vertu de l’accord conclu, jeudi 28 mai, avec l’Assurance maladie, celle-ci gérera leur régime obligatoire de sécurité sociale à compter de la rentrée 2015.Concrètement, ils bénéficieront d’« une prise en charge plus simple, plus rapide et plus efficace », a promis Nicolas Revel, directeur général de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam). « La gestion était désastreuse, les délais de remboursement beaucoup trop longs, l’entrée et la sortie de La Mutuelle difficiles. Les étudiants ne parvenaient pas non plus à nous joindre en cas de problème », a reconnu Anne-Marie Cozien, administratrice provisoire de la première mutuelle étudiante, qui croule sous les dettes et a été placée sous sauvegarde judiciaire en février. Ses dysfonctionnements ont été sévèrement critiqués par la Cour des comptes, et dans un récent rapport du Défenseur des droits.Lire aussi :Mutuelles étudiantes : le Défenseur des droits relève des difficultés d’accès aux soinsDémarches simplifiéesA compter du 1er octobre, les soins seront remboursés en moins de sept jours avec la carte vitale, et la part mutuelle devrait elle aussi être versée plus vite. Les étudiants pourront effectuer leurs démarches sur Internet, via leur compte Ameli, et consulter leur historique de remboursement. Ils pourront obtenir des réponses à leurs questions, par mail en moins de 48 heures, grâce à un numéro de téléphone dédié aux affiliés LMDE, avec une durée d’attente moyenne de 2 minutes 30, ou dans les points d’accueil de l’Assurance maladie. Des démarches simplifiées en cas de déménagement. A l’issue de leurs études, le transfert vers le régime de base sera fluide et simplifié.Une cellule de conciliation est aussi prévue pour le traitement des situations les plus complexes, y compris pour les réclamations antérieures au 1er octobre 2015. Elles risquent d’être nombreuses…. « Absence de délivrance de la carte Vitale, de prise en compte des déclarations de médecin traitant ou d’affection de longue durée », les défaillances pointées récemment par le Défenseur des droits ne manquent pas.Les étudiants seront en revanche directement en relation avec la LMDE pour leur affiliation lors de leurs inscriptions dans le supérieur. La mutuelle prévoit par ailleurs de renforcer ses actions de prévention (sida, addictions, MST, problèmes psychologiques…) à destination de ses adhérents. Pour les quelque 5 % d’étudiants qui ont choisi le pan « complémentaire » santé facultative de la LMDE, la question n’est pas encore tranchée, mais une reprise par la mutuelle Intériale est évoquée.Lire aussi :Sortie de crise à La Mutuelle des étudiantsClaire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Rey-Lefebvre Le tribunal d’instance de Rennes a ordonné vendredi 29 mai l’expulsion immédiate des squatteurs qui occupaient depuis 2013 la maison de Maryvonne Thamin, rue de Châtillon, à Rennes. Le juge a non seulement refusé d’accorder un délai de deux mois qu’avait réclamé Me Stéphanie Pelletier, l’avocate de trois des occupants, mais a aussi accordé le concours de la force publique. Les squatteurs sont également condamnés à verser à la partie adverse 800 euros au titre des frais de justiceLire aussi :Maryvonne, les squatteurs et les Bonnets rougesLa propriétaire de 83 ans, Maryvonne Thamin pourra donc récupérer sa maison et la mettre en vente comme c’est son projet. Mais dans quel état sera son bien ? S’interroge son avocat Me Philippe Billaud, qui précise que les squatteurs ont plié bagage dès jeudi. Dans leur précipitation, ils ont laissé tomber sur la chaussée une enveloppe dont le contenu en dit un peu plus sur leur personnalité et motivations : « Kill the capitalism », « Contre la police, contre toute autorité, révolution sociale et libertaire », « sans papier, sans frontière, personne n’est illégal », « bouffer du facho, mais pas des animaux », peut-on lire sur des autocollants glissés dans cette enveloppe.Cette affaire a donné lieu à des confrontations musclées : le 3 mai, notamment, la police a dû mettre un terme à un affrontement entre militants d’extrême-droite, venus soutenir la propriétaire et cherchant à déloger les occupants, et militants d’extrême-gauche, venus prêter main-forte aux squatteurs.Surenchères de propositions de loiLes représentants des propriétaires, et des hommes politiques comme Marc-Philippe Daubresse, député UMP du Nord et ministre du logement dans le gouvernement Raffarin (entre 2004 et 2005), ont aussi remis en cause la protection supposée des squatteurs et la loi droit au logement opposable du 5 mars 2007. Pourtant, cette loi « Dalo », portée par Jean-Louis Borloo (alors ministre du logement) et adoptée à l’unanimité, ne protège pas les squatteurs, mais les squattés. L’article 38 permet en effet aux locataires en titre et aux propriétaires victimes d’intrusion dans leur domicile de saisir le préfet, pour qu’il procède sans décision de justice à l’expulsion des intrus. Mais dans le cas de Maryvonne Thamin, cette maison inoccupée depuis des années ne constituait plus son domicile et ne permettait donc pas au préfet d’intervenir sans décision de justice, celle-là même qu’a obtenue la propriétaire ce vendredi.Depuis la médiatisation de cette affaire, les hommes politiques de droite font assaut de propositions. Avec 40 de ses collègues, le député UMP du Vaucluse Julien Aubert a annoncé sur son blog avoir déposé le 20 mai une proposition de loi modifiant l’article 38 de la loi Dalo et créant un délit d’occupation du bien d’autrui sans droit ni titre, sanctionnable d’un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende. Le député de l’Essonne Nicolas Dupont-Aignan lui a emboîté le pas en déposant jeudi sur le bureau de l’Assemblée nationale un texte assez similaire.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.05.2015 à 13h35 • Mis à jour le29.05.2015 à 13h36 Un migrant a été grièvement blessé par une arme à feu dans la nuit du jeudi 28 au vendredi 29 mai, indique le parquet de Boulogne-sur-Mer. « Une enquête est en cours pour tentative d’homicide volontaire qui vise à chercher l’arme et l’auteur des coups de feu et c’est la PAF [police aux frontières] qui a été saisie car c’est en lien avec des faits de passeurs », a indiqué le procureur de Boulogne-sur-Mer, Jean-Pierre ValensLes violences de la nuit sont dues « vraisemblablement » à des luttes entre passeurs et de territoire, a-t-il précisé. Environ 2 300 migrants, selon la préfecture, notamment afghans, soudanais, érythréens et syriens, vivent dans des tentes ou des abris de fortune à Calais, où ils essaient de passer en Grande-Bretagne.Un centre d’accueil de jour a été ouvert mi-janvier à l’est de Calais pour tenter de faire face à l’afflux de migrants, leur offrant notamment des repas. « L’ouverture du centre Jules-Ferry a fait beaucoup de bien mais il n’empêche qu’il y a un afflux de migrants encore tout à fait exceptionnel », a souligné M. Valensi. Maryline Baumard (Wattrelos, envoyée spéciale) Emile Anquetil goûte peu le débat qui enflamme la frontière franco-belge. Le sexagénaire coule des jours heureux à 50 mètres du territoire français et à deux pas des gens du voyage installés sur l’aire d’accueil de Wattrelos, dans le département du Nord – « ceux qu’on voudrait voir disparaître », précise-t-il en lavant son camping-car, ce lundi 25 mai. « Il faut sortir de l’ère des murs, estime M. Anquetil. Berlin a détruit le sien, on fera pareil la nuit ici, si on nous en construit un. J’ai pas passé la moitié de ma vie à jouer au chat et à la souris avec les douaniers pour laisser le retour d’une frontière. »La commune de Wattrelos, limitrophe de Mouscron en Belgique, compte en fait ériger une séparation de 2,4 mètres de hauteur et de 5 cm de large sur une vingtaine de mètres, entre la nouvelle aire d’accueil, prévue pour 2016, et les premiers riverains belges. Ce nouveau camp, prévu pour accueillir les caravanes de quatorze familles du voyage sédentarisées depuis des années, sera plus près de la frontière que le précédent.Avant même que l’on ait sorti les truelles, la séparation achoppe sur une double symbolique. Difficile de construire un mur sur le tracé d’une frontière abolie par l’Europe. Surtout quand il s’agit de faire disparaître de sa vue un groupe d’habitants. Ce débat, qui est... 29.05.2015 à 05h50 • Mis à jour le29.05.2015 à 09h09 L’Assemblée nationale a inscrit dans le projet de loi sur le dialogue social que les maladies psychiques pouvaient être reconnues comme maladies professionnelles, via des amendements des députés PS et du gouvernement, dans le cadre du débat sur le burn-out.Porté par l’ancien ministre Benoît Hamon et cosigné par tout le groupe socialiste, cet amendement, identique à celui du gouvernement, dispose que « les pathologies psychiques peuvent être reconnues comme maladies d’origine professionnelle » aux mêmes conditions que les autres affections.Lire (en édition abonnés) :La difficile reconnaissance du burn-outLa prise en compte de ces pathologies se fera via le système complémentaire de reconnaissance des maladies professionnelles, l’inscription dans le tableau des maladies professionnelles n’étant pas adaptée à la spécificité et à la complexité de ces pathologies, selon l’exposé des motifs de l’amendement gouvernemental.Le ministre du travail « réservé »Ces cas feront l’objet d’un traitement spécifique par les caisses primaires d’assurance-maladie et les comités régionaux de reconnaissance des maladies professionnelles, selon des modalités qui seront précisées par décret. Pourrait notamment être envisagée la participation de praticiens spécialisés en psychiatrie à l’examen de ces dossiers.S’il a reconnu que « les maladies psychiques liées au travail, en particulier le syndrome d’épuisement professionnel, dit “burn-out”, sont une réalité » et évoqué « de vraies souffrances individuelles » liées à ce syndrome, le ministre du travail François Rebsamen a parlé d’un « problème complexe ».Il s’est montré « réservé » à une inscription du burn-out dans la classification des maladies professionnelles, « qui pourrait satisfaire tout le monde a priori mais qui aurait peu de réalité, à part un aspect médiatique ».« La meilleure solution » est de permettre la reconnaissance du burn-out par les comités régionaux, a plaidé M. Rebsamen, insistant sur la « priorité absolue » de la prévention, au travers notamment d’un guide à destination des employeurs, et sur le futur plan santé au travail en discussion avec les partenaires sociaux.Lire aussi :Le « burn-out » reste mal défini, mal quantifié Benoît Hopquin Scène de genre politico-médiatique, jeudi 28 mai, devant la 17ème chambre du tribunal correctionnel de Paris, chargée de la presse. Branle-bas même, de par la qualité des protagonistes. Etait étudiée devant les juges la plainte de François Fillon, ancien premier ministre, contre Jean-Pierre Jouyet, actuel secrétaire général de l’Elysée, contre le journal Le Monde et lemonde.fr, contre les éditions Stock et contre deux journalistes de renom, Gérard Davet et Fabrice Lhomme. François Fillon est présent à l’audience. Jean-Pierre Jouyet est en revanche absent, même s’il va être le personnage central de débats qui dureront plus de dix heures.Lire aussi notre décryptage : Tout comprendre à l'affaire Jouyet-FillonDans un long mais indispensable préambule, la présidente de la cour, Fabienne Siredey-Garnier, tente de camper les faits ou plutôt leur impossible entrelacs. Dans un livre, « Sarko s’est tuer », puis dans une série d’articles parus en novembre 2014, les deux journalistes évoquaient un déjeuner qui s’est tenu le 24 juin, entre Jean-Pierre Jouyet et François Fillon. Les deux hommes entretenaient des relations de proximité, M. Jouyet ayant été deux ans ministre des affaires européennes dans le gouvernement Fillon. Selon les deux journalistes, au cours de ce repas, il aura été question des affaires qui commençaient à éclore autour de l’UMP, et de l’une d’entre elles, plus particulièrement : le remboursement par l’UMP des dépassements de dépenses survenues lors de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012. La magistrate rappelle le contexte de concurrence politique entre MM. Sarkozy et Fillon au sein de l’UMP, le tohu-bohu que provoqua la révélation du contenu de cette rencontre Fillon-Jouyet, le sentiment que l’ancien premier ministre tentait d’enfoncer son rival, le trahissait même.Fillon dénonce une « farce »Mme Siredey-Garnier lit ensuite le décryptage des dix minutes de conversation enregistrée par les deux journalistes lors de leur rencontre avec M. Jouyet, le 20 septembre 2014. Sans fioritures ni précautions oratoires, Jean-Pierre Jouyet y affirme que François Fillon lui aurait demandé de faire accélérer les procédures contre Nicolas Sarkozy, de « taper vite », de lui « casser les pattes » alors qu’était annoncé le retour de l’ancien président de la République dans la vie politique. La présidente évoque les démentis formels de M. Fillon qui ont suivi, les revirements de M. Jouyet qui dément à demi-mot puis confirme à demi-mot les propos. Elle tente de résumer les divergences entre les versions de cet épisode. En fait, elles différent en tout. Il n’est qu’une chose reconnue par tous : le déjeuner a bien eu lieu.Pendant cet exposé, François Fillon est resté marmoréen, le menton légèrement relevé, les joues parfois traversé de rougeurs agacées. Puis il prend la parole et lit une déclaration écrite sur une feuille blanche qu’il tient d’une main tremblante d’émotion. Il rappelle que c’est la première fois qu’il s’exprime ainsi, à la barre d’un prétoire. « Je ne peux supporter la manœuvre visant à salir mon honneur dont je suis victime. Je n’accepte pas une telle salissure ». Il réfute « l’attitude abjecte » qui lui a été prêtée. Il donne en gage « toute sa vie politique » : « Je n’ai jamais été mêlé à une affaire. Je n’ai jamais fait pression ou tenté de faire pression sur l’appareil judiciaire. Jamais je n’aurais pu solliciter une intervention contre le président de la République que j’ai accepté de servir malgré nos différences ». Il dénonce ensuite une « farce » : « J’aurais été remettre mon destin et mon honneur dans les mains de mes adversaires politiques ». Et de conclure : « Je n’accepte pas la victoire du mensonge et du calcul ».Après ce préambule, interrogé, relancé par la présidente sur les propos qui lui sont prêtés dans les enregistrements de Jean-Pierre Jouyet, François Fillon n’a qu’une réponse : « Ils sont inventés », trois fois il le répète. Il insiste : « Je n’ai jamais évoqué les affaires en cours dans ma famille politique ». Avant enfin de livrer le fond de sa pensée. « Je ne peux pas ne pas y voir le fait qu’il [Jean-Pierre Jouyet] était en service commandé. Ce n’est pas quelqu’un de maladroit ou qui n’aurait pas réfléchi à ce qu’il faisait ». Il se montre plus direct encore en évoquant « une affaire d’Etat », « une opération montée avec deux objectifs : me décrédibiliser et semer la zizanie dans ma famille politique ». La ligne de François Fillon et de ses avocats est tracée pour la journée, celle du complot visant à le détruire politiquement.« Les personnalités publiques doivent assumer leurs propos »Il y avait un troisième protagoniste du déjeuner : Antoine Gosset-Grainville, qui joua les intermédiaires entre les deux hommes, organisa la rencontre, fort de ses bonnes relations avec l’un et l’autre. Le voilà justement qui est appelé à la barre comme témoin, celui qui paya l’addition de ce déjeuner chez Ledoyen. La voix est suave, les mots pesés au trébuchet mais catégoriques. « Aucun des propos que vous évoquez n’ont été tenus ». Le repas n’a porté que sur l’Europe, sur l’éventualité d’une candidature de Fillon à la tête d’une instance européenne : la rencontre devait sonder l’attitude qu’aurait l’Elysée dans une telle hypothèse.Les avocats de la défense lui font remarquer qu’à d’autres moments, il a affirmé qu’il n’y avait pas d’ordre du jour. Il s’enferre un peu, revient à l’essentiel : « le sujet des affaires n’a pas été évoqué », insiste-t-il encore, une fois, deux fois, trois fois. Plus hésitantes sont ses réponses quand on lui demande pourquoi Jean-Pierre Jouyet aurait affabulé devant les journalistes. « Il invente ? », insiste deux fois la présidente. Chaque fois, le témoin use de périphrases pour ne pas répondre. « Mensonge par omission », conclut un des avocats des journalistes, François Saint-Pierre. « Cela ne correspond pas à ce qui a été dit au déjeuner », dit une dernière fois le témoin avant de se retirer.L’audience tourne alors à une longue bataille de dates, calendrier contre calendrier. François Fillon assure n’avoir connu l’existence d’un risque pénal, lié au remboursement par l’UMP de dépenses qui incombaient au candidat Sarkozy, qu’après le déjeuner du 24 juin. Comment, alors, aurait-il pu en parler à ce déjeuner ? Les journalistes et leurs avocats tentent de démontrer que les menaces pénales étaient connues à l’UMP dès le 20 juin, donc avant le fameux déjeuner.Rappelés à la barre, les deux journalistes du Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, nommés interlocuteur 1 et interlocuteur 3 sur les transcriptions du 20 septembre, défendent le sérieux de leur travail journalistique. Le matin, ils avaient déjà expliqué avoir vérifié l’information, multiplié les sources, quatre selon leur décompte, à l’UMP ou à l’Elysée. Ils ont par ailleurs envoyé à François Fillon des SMS, cinq au total, demandant des entretiens qu’ils n’eurent jamais. Ces SMS évoquant les affaires financières n’étaient pas assez explicites, ont rétorqué les avocats de la partie civile et François Fillon. « S’ils m’avaient précisé le sujet, j’aurais accepté. A aucun moment, les auteurs de ce livre m’ont contacté sur le déjeuner et les propos que j’y ai tenus ».Gérard Davet et Fabrice Lhomme se défendent d’avoir brisé le off et fait état d’une conversation qui n’avait vocation à être publiée, comme le leur a reproché Jean Veil, avocat de M. Jouyet. Ils détaillent les conditions de l’entretien, le 20 septembre, estimant notamment que la présence de deux téléphones en mode enregistreur ne pouvait être ignorée de leur interlocuteur. Ils expliquent comment cet entretien était passé par l’intermédiaire tout ce qu’il y a de plus officiel du service de presse. Les deux journalistes ont ensuite rappelé M. Jouyet pour les prévenir de la parution de cette histoire de déjeuner dans le livre, sans que M. Jouyet ne trouve à redire. « Les personnalités publiques doivent assumer leurs propos. Je n’ai aucun regret », estime Fabrice Lhomme, ajoutant : « Je n’ai jamais violé de off ». « On a avancé en toute transparence », assure Gérard Davet.Lire aussi l'analyse (en édition abonnés) :Jean-Pierre Jouyet, l’ami qui parle tropJugement mis en délibéré au 9 juilletPuis sont enfin diffusées dans la salle les quelque dix minutes de la conversation entre M. Jouyet et les deux journalistes, largement à bâtons rompus. François Fillon écoute les propos du secrétaire général. Qu’a-t-il pu penser à cet instant, en entendant crûment Jean-Pierre Jouyet, un homme en qui il avait confiance, un ami sans doute, parler aussi crûment d’un rendez-vous censé être discret, voire secret ? M. Fillon rejoint-il à cet instant les pensées de son avocat, Me Jean-Pierre Versini-Campinchi, qui n’a pas hésité à comparer ce qu’il a entendu aux délateurs des années noires. « C’est glaçant », a estimé l’avocat. Pour ce dernier, il n’y a qu’une hypothèse plausible : « C’est une manipulation politique. On met le cataclysme à l’UMP. Ce qui n’était pas prévu, c’est que MM Davet et Lhomme décident de fracasser leurs sources ». « C’est une affaire d’Etat », poursuit-il, en donnant le nom de l’instigateur supposé : François Hollande. Puis Orly Rezlan, également avocate de M. Fillon, a attaqué le travail des journalistes du Monde, dénoncé leur « recherche du sensationnel ». « Ils n’ont réalisé aucune enquête », a-t-elle insisté. Plus tard : « Ils ont exécuté François Fillon avec une insoutenable légèreté ».La procureure Annabelle Philippe n’a retiré des débats qu’une seule certitude : « On ne sait pas ce qui s’est passé lors de ce déjeuner et on ne le saura jamais ». A ses yeux, même l’enregistrement fourni ne permet pas de savoir formellement ce qui s’est dit entre les deux hommes. Cela reste et restera parole contre parole. « J’ai du mal à qualifier l’enquête [des deux journalistes] de très sérieuse au regard des exigences de la jurisprudence », assure-t-elle. Mais la procureure estime que l’intérêt général de leur travail est évident tout comme leur bonne foi. Elle a donc requis « de ne pas retenir de responsabilités » pénales contre eux et contre Jean-Pierre Jouyet. Jean Veil, très discret toute la journée, a plaidé « la naïveté, la franchise et la transparence » de ce dernier. Appelé comme complice de la diffamation, il serait plutôt, aux yeux de son conseil, victime du « harcèlement et de la légèreté des journalistes », le plaçant « dans une situation extraordinairement déplaisante ».Premier défendeur des journalistes, Christophe Bigot a estimé que ceux-ci n’ont pas diffamé. Ils n’ont fait que décrire les mœurs politiques, telles qu’on les connaît. « François Fillon vient chercher un brevet de vertu devant la cour ». Marie Burguburu est allée plus loin dans cette démonstration. « Il n’y a procès que parce que les faits sont vrais et révélés de manière précise ». Pour l’avocate, François Fillon ne pouvait que réagir à ce dévoilement cru des manières politiques. « Politiquement, il était en danger. » François Saint-Pierre a enfoncé le clou. « S’il a voulu ce procès, c’est pour se justifier vis-à-vis des siens. C’était le moyen nécessaire pour lui de répondre aux accusations de son propre parti ». Mais, à ce moment, François Fillon a déjà quitté la salle. Le jugement a été mis en délibéré jusqu’au 9 juillet.Lire notre enquête : Fillon a sollicité l'Elysée pour accélérer les poursuites judiciaires contre SarkozyBenoît HopquinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Chapuis Une victoire sans fanfare. Jean-Christophe Cambadélis a été élu jeudi 28 mai premier secrétaire du Parti socialiste. L’annonce a été faite par Christophe Borgel, le responsable des élections au siège du PS à Paris, dans un silence de cathédrale, seulement troublé par les quelques journalistes présents.Lire :Les trois défis de Cambadélis pour être conforté à la tête du PSAvec plus de 70 % des voix, le patron de la motion A, soutenue par le gouvernement, devance Christian Paul premier signataire de la motion des frondeurs. Le vote dépourvu de suspense n’a pas déplacé les foules. A peine 60 000 militants socialistes se sont déplacés aux urnes. La participation a logiquement chuté entre les deux tours, passant de 55 % à 50 %. La motion A de M. Cambadélis avait recueilli 60 % des votes lors du premier tour jeudi 21 mai, devant la motion B de M. Paul (29 %).Cambadélis, premier des socialistesSolférino s’est mis au diapason de cette drôle d’intronisation. Aucune célébration n’a été organisée au siège du parti. Aucun militant n’était présent et peu de responsables avaient fait le déplacement. Mis à part quelques applaudissements pour saluer l’annonce de la victoire de M. Cambadélis dans la salle où sont collectés les résultats, le siège du PS a accueilli la nouvelle dans une forme de torpeur.M. Cambadélis réalise enfin son rêve de toujours : être adoubé par les adhérents socialistes au poste de premier secrétaire. Il occupait le siège depuis sa désignation en conseil national en avril 2014, mais sans avoir reçu l’onction des militants. Il doit désormais composer sa future direction. Elle sera « paritaire et à l’image de la société », affirme-t-il. Il a déjà proposé à la motion C (1,5 % des voix) et à la motion D (9,5 %) d’intégrer le secrétariat national, le gouvernement du parti.Avec la motion B, celle des frondeurs, le rassemblement s’annonce plus complexe. D’après M. Cambadélis, ces derniers ne sont pas « mûrs » pour accepter de participer à la direction. En signe de rassemblement, le premier secrétaire souhaiterait les associer à la rédaction d’une adresse aux Français, lors du congrès du PS à Poitiers du 5 au 7 juin. Mais Christian Paul voudrait de son côté que ce message soit également envoyé au gouvernement, ce que refuse la majorité.Lire aussi :Malgré la défaite, les frondeurs du PS ne désarment pas« Le Parti socialiste a tourné la page de ses divisions »Le député de la Nièvre, qui s’est adressé à la presse dans la cour pavée de Solférino jeudi soir, est le grand perdant de la soirée. Il ne progresse pas en terme de score pour le poste de premier secrétaire par rapport au vote sur les motions de la semaine précédente. Cela signifie qu’il a échoué à amplifier le score de sa motion au premier tour (29 %) sur son nom les militants qui avaient voté pour la motion C ou D.S’il a reconnu sa défaite et a salué dans bureau le nouveau premier secrétaire, M. Paul a cependant estimé que le vote des militants avait exprimé un désir « d’inflexion de la politique du gouvernement » : « Nous prendrons toute notre place dans l’action quotidienne du PS, conscients que les propositions de réformes que nous défendons pour les deux années à venir sont partagées par la majorité des socialistes. »De son côté, Christophe Borgel, proche de M. Cambadélis savourait la victoire, synonyme pour lui de la fin de la fronde au Parlement et des contestations internes : « Le Parti socialiste a tourné la page de ses divisions, pour s’engager dans la bataille de la réussite du quinquennat. »Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.05.2015 à 18h28 Connaître les coefficients attribués à chaque matière des séries S, ES, L et STMG du bac 2015 s'avère très utile pour optimiser votre programme de révisions. Il ne s'agit pas de faire des impasses sur les petits coefficients, mais de concentrer vos efforts sur les bonnes matières, en fonction de leur poids dans la note finale et de vos aptitudes. Inutile par exemple de passer trop de temps sur une matière dont le coefficient est 2 : y obtenir un 20/20 vous fera gagner moins de points qu'un 10/20 dans une matière de coefficient 7.BAC S 2015Les épreuves se déroulant à la fin de l'année de 1re S sont notées « anticipé » dans le tableau ci-dessous. Si vous avez choisi la spécialité mathématiques, physique-chimie, sciences de la vie et de la Terre ou sciences de l'ingénieur, il faut rajouter 2 au coefficient de base de cette matière. Il existe par ailleurs des matières facultatives, dont seuls les points au-dessus de 10 sont comptabilisés, et dont le coefficient est de 1, 2 ou 3. Retrouvez-en la liste détaillée sur la page bac S du site officiel Eduscol. BAC L 2015Les épreuves se déroulant à la fin de l'année de 1re L sont notées « anticipé » dans le tableau ci-dessous. Si vous avez choisi la spécialité langue vivante 1 ou 2 approfondie, il faut rajouter 4 à son coefficient de base. Pour les autres spécialités (à consulter sur la page bac L du site officiel Eduscol), le coefficient varie entre 4 et 6.Le candidat peut aussi choisir jusqu'à deux matières facultatives, dont seuls les points au-dessus de 10 sont comptabilisés, et dont le coefficient est de 1, 2 ou 3. Retrouvez-en la liste détaillée sur Eduscol.BAC ES 2015Les épreuves se déroulant à la fin de l'année de 1re ES sont notées « anticipé » dans le tableau ci-dessous. Si vous avez choisi la spécialité mathématiques ou sciences économiques et sociales, il faut rajouter 2 à son coefficient de base. Pour les autres spécialités (listées sur la page bac ES du site officiel Eduscol), le coefficient peut aller de 2 à 5. Si vous avez choisi des épreuves facultatives (deux maximum, détaillées sur Eduscol), seuls les points au-dessus de 10 sont comptabilisés, et dont le coefficient est de 1, 2 ou 3.BAC STMG 2015Les épreuves se déroulant à la fin de l'année de 1re STMG sont notées « anticipé » dans le tableau ci-dessous. S'y ajoute l'épreuve obligatoire d'étude-gestion, évaluée en contrôle continu anticipé : seuls les points au-dessus de 10 sont comptabilisés, avec un coefficient de 2. Si vous avez choisi des épreuves facultatives (deux maximum), seuls les points au-dessus de 10 sont comptabilisés, avec un coefficient de 1 ou 2. Retrouvez-en la liste détaillée sur la page du bac STMG du site officiel Eduscol. 28.05.2015 à 15h46 • Mis à jour le28.05.2015 à 15h54 Défendre la liberté d’expression et apporter leur soutien à l’un des leurs. Plusieurs centaines de lycéens ont manifesté, jeudi 28 mai, à Saint-Maur-des-Fossés dans le Val-de-Marne pour dénoncer les menaces de mort reçues par Louis. Elève dans cette commune et à la tête d’un journal scolaire, il a été pris pour cible pour avoir publié en janvier un numéro en hommage à l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo.Quelque 300 à 400 manifestants, originaires de plusieurs établissements de la ville, se sont donné rendez-vous à 12 h 30 devant le lycée Marcelin-Berthelot à l’initiative de syndicats lycéens. Défilant derrière une banderole « Marche pour la liberté d’expression », ils ont rejoint le parvis de la gare du parc de Saint-Maur.« Liberté dans nos classes ! Ni censure, ni menaces ! », « Résistance contre la censure ! », ont résonné dans le cortège, où plusieurs personnes brandissaient des pancartes « Je suis Louis » en lettres blanches sur fond noir, sur le modèle de « Je suis Charlie ». Cinq membres de la rédaction de l’hebdomadaire participaient à ce rassemblement. Une chronique illustrée en soutien au lycéen a par ailleurs été publiée dans le dernier numéro de Charlie Hebdo.« Apolitique et non partisane »Dans les rangs du cortège, quelques rares professeurs de l’établissement de Louis. « Certains [de mes collègues] avaient peur de la récupération politique. Moi, je pense qu’il faut manifester avant que n’arrive quelque chose de plus grave », déclare une enseignante d’histoire-géographie. La mobilisation se voulait cependant « apolitique et non partisane », selon les syndicats à son origine.Louis, 17 ans, avait fait paraître le 22 janvier un numéro spécial de La Mouette bâillonnée, la publication de son établissement, en réaction aux attentats. Depuis, il a reçu sept menaces de mort, au lycée mais aussi à son domicile. Certaines ont même été accompagnées de balles.La rédaction de La Mouette bâillonnée avait fait savoir qu’elle ne participerait pas à la marche, pour des raisons de sécurité, mais aussi, car « les motivations du ou des harceleurs ne sont pas identifiées ».« Le risque, c’est que [toute cette histoire] se traduise par un repli, une peur du débat et une difficulté des journaux lycéens à publier », s’inquiète Matthieu Porte, président de l’association Jets d’encre, qui revendique fédérer 300 journaux lycéens en France. « Cette presse est amateur mais n’est pas une sous-presse. Un lycéen rédacteur en chef n’est pas irresponsable, mais un citoyen déjà actif. »A lire également : Pour les lycéens caricaturistes, l'esprit « Charlie » demeure Anne Chemin C’est un livre passionnant, que l’on peut feuilleter pendant des heures pour le simple plaisir de découvrir des informations surprenantes, des statistiques oubliées ou des perspectives nouvelles. Dirigé par l’historien Olivier Wieviorka, La France en chiffres de 1870 à nos jours (Perrin, 666  p., 28  €) retrace, statistiques à ­l’appui, l’histoire politique, économique, sociale et culturelle de la France depuis la proclamation de la IIIe République. De l’allongement considérable de l’espérance de vie à la démocratisation scolaire, en passant par la disparition de la paysannerie ou l’égalité des sexes, il ­raconte les révolutions qui ont marqué les cent cinquante dernières années.En parcourant cet ouvrage de plus de 600 pages enrichi de nombreuses statistiques, on ne peut s’empêcher de penser que, depuis le début de la IIIe République, l’Histoire semble s’être accélérée. « L’allure du temps a tout à fait changé, écrivait déjà Michelet, en 1872. Il a doublé le pas d’une manière étrange. Dans une simple vie d’homme, j’ai vu deux grandes révolutions, qui autrefois auraient peut-être mis entre elles deux mille ans d’intervalle. » L’historien Daniel Halévy était, lui aussi, acquis à cette idée en publiant chez Self, en 1948, son Essai sur l’accélération de l’Histoire. Depuis la seconde guerre mondiale, le rythme ne semble pas avoir ­ralenti, bien au contraire. Retour sur les six grandes révolutions du XXe  siècle.Une espérance de vie qui a doubléQui se souvient qu’en 1870, l’espérance de vie d’un nouveau-né atteignait à peine 38 ans pour une fille et 34 ans pour un garçon ? Qu’en 1873, une épidémie de choléra fit fuir la moitié de la population de Caen ? Qu’il fallut attendre le début des années 1920 pour que l’espérance de vie des hommes dépasse le seuil symbolique des 50 ans ? L’incroyable explosion de la longévité est l’une des révolutions les plus spectaculaires du XXe siècle  : entre 1870 et 2010, l’espérance de vie des Français a plus que doublé – elle est passée de 34 à 78 ans pour les hommes et de 38 à 84 ans pour les femmes.Dès la fin du XIXe siècle, les grandes ­épidémies commencent à disparaître. Le choléra et la variole s’estompent au ­début du XXe, la petite vérole, dans l’entre-deux-guerres, la tuberculose, après la seconde guerre mondiale. «  Le recul de la mortalité est l’un des plus grands succès de l’époque contemporaine, peut-on lire dans La France en chiffres. La durée moyenne de la vie s’allonge de quinze ans au XIXe siècle, et de trente ans entre 1901 et 1991. Cet accroissement résulte essentiellement des progrès de la médecine, rendus accessibles à tous par l’extension de la protection sanitaire et sociale. »Après avoir drastiquement réduit la mortalité infantile à la fin du XIXe siècle, la médecine, à partir des années 1970, réussit à faire baisser la mortalité aux grands âges de la vie. Les équilibres générationnels de la société française s’en trouvent bouleversés. Au cours des dernières années du XXe siècle, la part des personnes âgées de plus de 60 ans a énormément progressé  : elles représentaient près de 24  % de la population en 2012, contre seulement 8  % à la fin du XIXe siècle. La part des jeunes de moins de 20 ans n’a cessé, elle, de s’amenuiser – à peine 25  % des Français en 2012, contre plus de 35  % à la fin du XIXe siècle.D’une élite cultivée à la massification scolaireLe contraste entre la France scolaire des débuts de la IIIe République et celle d’aujourd’hui est saisissant. Dans les ­années 1870, à peine 1  % d’une génération obtenait son baccalauréat  : un petit siècle et demi plus tard, la proportion ­dépasse les 70 %. Dans les années 1870, la France comptait à peine 10 000 étudiants, elle en recense 200 fois plus aujourd’hui. Dans les années 1870, les professeurs de l’enseignement supérieur étaient au nombre de 500, ils sont près de 100  000 actuellement.Cette révolution s’est accomplie en plusieurs étapes. L’école laïque, gratuite et obligatoire est fondée sur les trois grandes lois de Jules Ferry de 1880-1882, mais en cette fin de XIXe siècle, elle concerne ­surtout l’école primaire. «  La démocratisation de l’enseignement secondaire est la principale conquête de l’entre-deux-guerres, précise La France en chiffres. Le secondaire masculin se développe quand sa ­gratuité est instituée en 1930 par le gouvernement Tardieu (droite modernisatrice) et, surtout, par le ministre de l’éducation ­nationale du Front populaire, Jean Zay. »Lire aussi :Jean Zay, un républicain aux avant-postes du combat antifascisteDans les années 1960, l’effort éducatif se porte sur l’enseignement supérieur. «  Le 6 janvier 1959, la scolarité est prolongée jusqu’à 16 ans et à partir de la même ­époque, la massification de l’enseignement, et surtout du supérieur, se fait fulgurante », poursuit l’ouvrage. Pour passer en cent cinquante ans d’une minuscule élite éduquée à une vraie massification scolaire, la France a fait un effort financier sans ­précédent. En 1868, la part des ­dépenses d’éducation dans le budget de l’Etat atteignait 1,2  % ; il dépasse aujourd’hui les 20 %. «  Depuis la fin des années 1950, le budget de l’éducation ­dépasse celui de la défense.  »Le déclin du mariageA la fin du XIXe siècle, le mariage était encore le socle incontournable de la ­famille  : il représentait la seule forme d’union respectable dans un monde où les «  filles-mères  » et les «  bâtards  » étaient durablement frappés du sceau de l’infamie. Instauré en 1792 par la Révolution, supprimé sous la Restauration, réautorisé en 1884, le divorce demeurait rarissime  : prohibé par l’Eglise catholique, il ne concernait que 3  % des mariages au tournant du siècle, 7  % dans les ­années 1930, rappelle La France en chiffres.Le mariage n’est plus une obligation sociale mais une ­simple «  question de conscience personnelle  »Un gros siècle plus tard, le mariage n’est plus une obligation sociale mais une ­simple « question de conscience personnelle  », selon les mots de la sociologue du droit Irène Théry. Depuis les années 1980, il est d’ailleurs massivement délaissé par les jeunes  : en 2012, à peine 17  % des femmes de 25 ans étaient mariées, alors que ce pourcentage dépassait 75  % dans la ­génération de leurs mères. Aujourd’hui, une naissance hors mariage n’est plus une faute morale mais une manière comme une autre de fonder une famille  : en 2014, 57 % des bébés étaient issus d’un couple non marié, contre… 6  % en 1970 ! La loi a pris acte de cette révolution  : ­depuis 2006, elle ne distingue plus, lors de l’enregistrement de la naissance, les ­enfants « naturels » des enfants dits ­ «  légitimes  ». Cette révolution familiale a été parachevée par la loi de 2013 sur le « mariage pour tous », qui autorise les couples de même sexe à se marier et à adopter des enfants. Cette réforme était totalement inimaginable il y a encore quelques ­décennies  : en 1960, l’amendement ­Mirguet rangeait encore l’homosexualité au chapitre des « fléaux sociaux », au même titre que l’alcoolisme, la tuber­culose, la toxicomanie, le proxénétisme et la prostitution. L’auteur de cet amendement, un député gaulliste, ne se doutait pas que, plus de cinquante ans plus tard, les ­homosexuels pourraient passer devant M. le maire.La fin du catholicisme majoritaireDans les années 1870, le catholicisme français est à son apogée  : à cette période, le clergé français dispose de plus de prêtres, de frères et de sœurs qu’au ­lendemain de la Révolution, en 1790, et plus de lieux de culte qu’au début du XIXe siècle. «  Terre de chrétienté et de laïcité, la France, “fille aînée de l’Eglise”, a donné un tiers des saints du catholicisme, peut-on lire dans l’ouvrage dirigé par Olivier Wieviorka. En 1898, le pays fournit deux tiers des missionnaires catholiques masculins dans le monde (…). La France compte plus de religieuses que l’Italie ou l’Espagne.  »Dès le début du XXe siècle, cette France profondément catholique est fragilisée par la montée du positivisme et de la ­libre-pensée, puis par la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat. Après la seconde guerre mondiale, elle affronte la désaffection massive de ses fidèles. «  Comme partout en Occident, la sécularisation et la libéralisation accélérée des ­sociétés la plongent dans une crise sans précédent, constate La France en chiffres. De nombreux fidèles se détachent de la pratique et des sacrements (…). Les années 1970-1990 accentuent le malaise  : la baisse continue de la pratique et des vocations, le vieillissement du clergé régulier et diocésain obligent à regrouper nombre de paroisses faute de desservants. »En France, les catholiques pratiquants sont aujourd’hui «  durablement minoritaires  », souligne ce livre. Les chiffres sont stupéfiants  : l’Eglise ordonnait près de 1 800 prêtres tous les ans dans les ­années 1870, elle en ordonne actuellement à peine une centaine par an. Les prêtres de plus de 50 ans représentaient 6  % des effectifs en 1860, ils en représentent près de 80  % actuellement. Les grands rites ­catholiques disparaissent peu à peu du paysage social français  : les « messalisants », ces catholiques qui ­déclarent se rendre à la messe régulièrement, ne ­représentaient plus que 4,5  % des Français en 2006.La lente agonie de la paysannerieLa disparition de la paysannerie est sans aucun doute l’une des grandes ­révolutions du XXe siècle. A la fin du ­Second Empire, en 1870, la France est encore une nation rurale  : les deux tiers des Français vivent à la campagne. Alors que les autres pays industrialisés ­d’Europe, et notamment l’Angleterre, ­connaissent, à la fin du XXe siècle, un exode rural à marche forcée qui nourrit la croissance du monde industriel et des cités ouvrières, la France rurale sombre avec une très grande lenteur  : dans les années 1930, la moitié des Français ­résident encore dans les campagnes.Aujourd’hui, la ruralité est très affaiblie. «  La France s’est largement urbanisée au XXe siècle, constate l’ouvrage. A plus de deux tiers rurale en 1872, elle est désormais pour plus des trois quarts urbaine. La taille des agglomérations s’est accrue : si plus de 75  % de la population habite dans des petites communes de moins de 5 000 habitants en 1861, ils ne sont plus que 29  % en 2006.  » Les agriculteurs ont fait les frais de ces bouleversements  : ils représentaient 50 % des actifs en 1870, ils sont moins de 4  % aujourd’hui. La modernisation engagée aux lendemains de la seconde guerre mondiale a, en outre, profondément transformé leurs modes de vie, qui n’ont plus grand-chose à voir avec ceux des «  paysans  » d’antan.Cette disparition de la paysannerie avait été annoncée, en 1967, par un livre – controversé – du sociologue Henri Mendras, La Fin des paysans (Sedeis, réédition Actes Sud). «  En une génération, la France a vu disparaître une civilisation millénaire, ­constitutive d’elle-même, écrivait-il dans une postface rédigée en 1984. Pourtant, aujourd’hui encore, beaucoup se refusent à l’évidence, notamment parmi ceux qui ont été les artisans de cette disparition, hauts fonctionnaires, hommes politiques et dirigeants agricoles. Comme s’il était inconvenant de dire à la famille qu’elle est au chevet d’un cadavre : “Chut ! il dort.”  »La révolution de l’égalité des sexesPierre Joseph Proudhon était un socialiste libertaire, mais sur les femmes il avait les idées de son époque. «  La femme n’est pas seulement autre que l’homme  : elle est autre parce qu’elle est moindre (…) », écrivait-il en 1858. A cette période, les femmes étaient considérées comme des mineures par le code civil napoléonien, elles n’étaient pas autorisées à voter et elles ne pouvaient poursuivre leurs études bien longtemps  : en 1861, Julie Daubié, la ­première femme bachelière, dut batailler des années pour qu’on l’autorise à se présenter à l’examen. Au cours du XXe siècle, les barrières tombent progressivement. Jeanne Chauvin devient la première femme avocate, en 1900, Elise Deroche la première à obtenir un brevet de pilote d’avion, en 1910, Marie Curie la première à entrer à l’Académie de médecine, en 1922. A la fin des années 1930, le monde politique, traditionnellement ­réservé aux hommes, s’entrouvre peu à peu aux femmes  : Cécile Brunschvicg, ­Suzanne Lacore et Irène Joliot-Curie sont les trois premières femmes à participer à un gouvernement, au sein du Front populaire, en 1936 – mais elles sont toujours ­privées du droit de vote…«  A ce jour, une seule femme a exercé, en France, les fonctions de premier ministre, Edith ­Cresson »Alors que les Australiennes, les Finlandaises, les Danoises, les Allemandes et les Britanniques votent depuis des décennies, il faut en effet attendre la fin de la seconde guerre mondiale pour que les femmes françaises puissent se rendre aux urnes. Elles gagnent ensuite le droit de travailler sans l’autorisation de leur mari (1965), le droit à la contraception (1967) et le droit à l’avortement (1975).Aujourd’hui, l’égalité a immensément progressé mais elle reste encore loin d’être acquise  : les femmes assument encore 80  % des tâches ménagères, elles sont payées 25  % de moins que les hommes et elles représentent à peine 30  % des députés à l’Assemblée. «  A ce jour, une seule femme a exercé, en France, les fonctions de premier ministre, Edith ­Cresson », rappelle La France en chiffres.À LIRE La France en chiffres de 1870 à nos jours sous la direction d’Olivier Wieviorka. De Julie Le Gac, Anne-Laure Ollivier, Raphaël Spina (Perrin, 666 p., 28 €).Anne CheminJournaliste au supplément Culture-IdéesSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Pouchard Indifférente ou presque aux farouches critiques contre l’instauration de quotas de migrants dans les vingt-huit pays de l’Union européenne, la Commission a proposé mercredi 27 mai de répartir 40 000 demandeurs d’asile actuellement en Italie (24 000) et en Grèce (16 000), ainsi que de 20 000 réfugiés, entre les différents Etats de l’UE.Lire :La France invitée à accueillir 9 127 migrants en deux ansDésormais politiquement sensible, le mot « quota » ne figure pas dans la proposition de Bruxelles, qui a préféré le terme de « clé ». Le nombre de personnes à répartir a été calculé en fonction du nombre d’habitants du pays d’accueil, mais également du produit intérieur brut (PIB), du taux de chômage ou encore du nombre de demandes d’asile reçues dans le pays.23 Etats accueilleraient 40 000 demandeurs d’asile. Tous les pays d’Europe ne figurent pas sur cette liste : outre l’Italie et la Grèce, qui croulent déjà sous les demandes d’asile, certains Etat bénéficient de dispositions européennes leur permettant de s’exclure du dispositif (Royaume-Uni, Irlande, Danemark).28 Etats accueilleraient 20 000 réfugiés de l’ONU. L’ensemble des Vingt-Huit seraient concernés par un autre dispositif lié à l’ONU : quelque 20 000 réfugiés, au statut reconnu par les Nations unies, demandent une protection internationale et pourraient être dirigés vers un des pays européens.Ces deux volets ajoutés, l’Allemagne serait ainsi la première destination des demandeurs d’asile et des réfugiés, avec près de 12 000 personnes accueillies, devant la France (9 100 personnes).Une autre lecture de ces données est intéressante : rapporté à la seule population du pays, les Etats accueillant le plus de migrants ne sont plus du tout les mêmes. C’est ainsi des « petits » Etats comme le Luxembourg et Malte, qui recevraient proportionnellement le plus de demandeurs d’asile et de réfugiés, avec un taux (finalement modeste), de plus de 9 migrants pour 10 000 habitants.L’Allemagne et la France, elle, sont à un ratio respectif de 1,47 et 1,39 personne pour 10 000 habitants.Un contexte de nombreuses demandes d’asileIl faut toutefois rappeler que certains pays font face, depuis plusieurs années, à une très forte augmentation du nombre de demandes d’asile. C’est ce qui conduit, en France, l’UMP ou le Front national à qualifier de « folie » la proposition de Bruxelles.Paris n’est toutefois pas en première ligne sur ce terrain en Europe. Loin de sa réputation de terre d’accueil, la France n’était plus que quatrième en 2014, avec environ 64 300 demandes d’asile déposées. L’Allemagne fait face à une vague beaucoup plus massive (202 800), suivie de la Suède (81 000) et de l’Italie (64 600). #container_14328028155{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14328028155{ height:500px; } #container_14328028155 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14328028155 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14328028155 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14328028155 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'Allemagne, première terre d'accueil des migrants en EuropeNombre de demandes d'asiles déposées depuis 2012 dans les 10 principaux pays d'accueil.Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Sur ce point, la France se montre beaucoup moins généreuse que ses voisins, avec un taux de réponse positive d’environ 30 %, contre près de 50 % en Allemagne, 60 % en Italie et plus de 80 % en Suède, selon les chiffres d’Eurostat.Lire aussi :Réfugiés : les arguties déplorables du gouvernementAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 15.05.2015 à 15h51 • Mis à jour le16.05.2015 à 10h21 | Elise Vincent Une enquête préliminaire a été ouverte pour agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans, vendredi 15 mai, par le parquet de Paris, suite à la révélation d’attouchements sur des élèves du très chic collège Montaigne, situé ans le 6e arrondissement de Paris. Les faits concernent six élèves âgés de 10 à 11 ans, inscrits en classe de 6e. L’enquête a été confiée à la brigade de protection des mineurs.Tout a commencé par un signalement de parents d’élèves, mi-avril. Un courrier a été adressé au rectorat et à la direction de l’établissement parisien. Les parents de plusieurs jeunes filles se plaignaient du fait que leurs enfants aient été amenés à visionner des vidéos pornographiques sur des téléphones portables et subi des attouchements sexuels. Très rapidement, l’ensemble des élèves concernés a été convoqué avec leurs parents : victimes, comme enfants mis en cause.SanctionsLors de ces rencontres, un certain nombre de faits « posant problèmes » ont pu être vérifiés, selon le rectorat de Paris, comme des pincements de fesses ou des attouchements de la poitrine des jeunes filles à travers leurs vêtements. Il n’y aurait toutefois pas eu d’attouchements corporels directs, selon nos informations. Par ailleurs, l’enquête interne à l’établissement n’a, pour l’instant, pas permis de savoir si le visionnage des vidéos avait eu lieu à l’intérieur ou à l’extérieur du collège. Il s’agirait d’un jeu qui a dégénéré.La direction du collège Montaigne a toutefois décidé, lors de deux conseils de discipline distincts, lundi 11 mai, de prononcer des sanctions « d’exclusion définitive avec sursis » contre deux garçons, considérés comme des leaders. Deux autres ont été exclus temporairement, car considérés comme des suiveurs. Enfin, deux autres devront se soumettre à des « travaux d’intérêt pédagogiques ». La direction de l’établissement a, par ailleurs, décidé de faire intervenir une association dans la classe de 6e concernée par ces dérives : l’association Je. Tu. Il…, spécialisée dans les programmes de prévention au sein de l’éducation nationale sur les thèmes des conduites à risque ou de la sexualité.Elise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matteo Maillard (propos recueillis) Trente-cinq ans et trois réformes n’y auront rien changé. Le bac technologique peine à se débarrasser de son stigmate de « voie de garage ». Une marque au fer rouge dans l’imaginaire des élèves et des parents qui y voient la promesse d’un déclassement. Les changements de nom de ce qui fut d’abord le bac « G », puis STT (sciences et techniques tertiaires) après la réforme de 1992, STG (sciences et technologies de la gestion) en 2005 et enfin STMG (sciences et technologies du management et de la gestion) à la rentrée 2012, n’ont en rien modifié la perception de cette filière : « Les meilleurs doivent aller en série générale, quand on relègue les médiocres aux séries techno », dénonce Marie-France Gravouil. Cette enseignante en économie et gestion de la région nantaise milite depuis plusieurs années pour une reconsidération de sa filière STMG qui passera d’abord « par un changement d’image » afin d’attirer les bons élèves.En quoi le bac STMG diffère des autres bacs technologiques ?Marie-France Gravouil : Le bac technologique tertiaire STMG souffre beaucoup plus de la concurrence des bacs généraux que les autres bacs technos comme arts appliqués, technologies de laboratoire, industrie, hôtellerie, santé, social ou agronomie ; car sa spécialisation est moins marquée. Etant donné que cette série est le plus souvent adossée à un lycée général, elle subit de plein fouet la concurrence avec la filière ES, qui est très différente en termes de contenus et de méthodes mais dont les débouchés sont voisins de STMG.D’où provient selon vous ce désaveu des filières technologiques ?Il y a en France un certain mépris pour tout ce qui est lié au professionnel. Nous sommes englués dans de vieux schémas. Le désir d’orientation vers un métier manuel est dévalorisé. C’est une vision qui entretient l’idée d’une opposition entre l’enseignement général et l’enseignement professionnel et les enseignants y concourent. Ils sont naturellement plus exigeants envers un élève qui souhaite s’orienter vers une filière générale que pour les autres souhaits d’orientation.Cela conduit à évaluer prématurément le potentiel des élèves, à les mettre dans des cases : les élèves capables d’abstraction et ceux qui rencontrent des difficultés d’apprentissage. Les bons élèves se doivent alors d’aller en filière générale et les moins bons en filière professionnelle ou technologique. Les cartes sont faussées dès le départ car l’orientation se fait non pas en fonction des envies des élèves mais à partir de leurs prétendues dispositions.Comment faire pour rompre avec cette opposition entre enseignement technique et enseignement général ?Aujourd’hui, l’orientation en lycée professionnel oblige à délaisser l’enseignement général, or, ce n’est pas parce que vous voulez être maçon que vous ne vous intéressez pas à la littérature ! Il est important d’ouvrir le lycée général à la culture professionnelle et inversement.Le lycée idéal, serait celui où un socle d’enseignement général serait proposé le matin, avec des groupes de niveaux et des passerelles en fonction des progrès des élèves, et un socle d’enseignement technologique ou professionnel serait proposé l’après-midi. Cela évacuerait le clivage habituel entre les élèves supposés doués pour l’enseignement général et les autres, en proie à des carences depuis le plus jeune âge.Cela donnerait aussi la possibilité d’opter pour une approche professionnalisante dès le lycée et favoriserait la mixité des profils dans les matières professionnelles ou technologiques en tirant vers le haut les élèves qui ont des difficultés en enseignement général.Le choix d’une orientation technologique s’apparente souvent à un manque d’ambition du point de vue des parents. Est-ce le fait de la reproduction sociale ?L’ambition des parents est liée à leur vécu. Les orientations de leurs enfants sont très souvent dépendantes des représentations que la famille véhicule. Beaucoup de familles restent prisonnières des images qui avaient cours lors de leurs études. Si les parents n’ont pas leur bac, le fait de voir leur enfant faire un bac techno les comblera, alors que ceux qui sont diplômés de l’enseignement général accepteront plus difficilement que leurs enfants fassent une filière technologique.Comment faire pour que les filières technologiques soient reconsidérées ?Informer sans relâche ! Car il subsiste encore une grande ignorance des enseignants de collège, lycée et de l’enseignement supérieur, des parents, des élèves, concernant les innovations nées des réformes successives. En STMG, nous avons une approche concrète des notions et replaçons l’élève dans un rôle d’acteur de sa propre éducation. Nous ne dispensons pas de cours magistraux mais privilégions les mises en situation et les travaux de groupe. De plus, nous avons une culture numérique très présente avec l’utilisation de « jeux sérieux » pour favoriser l’apprentissage.Connaissez-vous des pays où les filières technologiques et d’apprentissage sont mieux considérées et sur lesquels la France pourrait prendre exemple ?Oui, en Allemagne les formations professionnelles ne sont pas dévalorisées. Il y a beaucoup plus de passerelles entre l’enseignement général et professionnel. Les entreprises collaborent d’ailleurs beaucoup plus qu’en France à la formation des jeunes.Après avoir réalisé un bac STMG, est-il possible d’entrer en classe préparatoire ?Oui, mais ce n’est pas souhaitable pour tous les élèves. Chacun doit construire son parcours en fonction de son projet d’orientation. Nous avons la possibilité, du fait d’une approche pédagogique plus concrète d’offrir à des jeunes, issus de profils variés, des chances de réussite. La réussite ne passe pas forcément par la prépa. Ce que nous souhaitons avoir dans nos classes, c’est une grande diversité de profils. Une richesse que nous pouvons mettre à profit par le travail collaboratif et l’élaboration d’une intelligence collective.Ne pensez-vous pas qu’on oriente trop tôt ?Non, le problème est plutôt que l’élève s’oriente souvent pour de mauvaises raisons car il se connaît peu et n’est pas informé suffisamment sur les métiers et les séries. C’est pourquoi les filières doivent rester ouvertes à des enseignements qui peuvent paraître éloignés d’elles. Elles ne doivent pas s’enfermer dans leurs spécificités et permettre des ponts entre elles que les élèves pourront emprunter au fur et à mesure de la construction de leur projetMatteo Maillard (propos recueillis)Journaliste au Monde 15.05.2015 à 12h56 | Claire Ané Dernière étape pour réussir à entrer dans des écoles de commerce, l’oral est un exercice auquel il faut bien se préparer. Franck Attelan, diplômé de l’Essec, membre de jurys de plusieurs écoles et directeur de la prépa privée Aurlom, donne ses conseils aux candidats. Franck Attelan est également fondateur de HighLearning, associé au Monde pour la rubrique Testez-vous.Comment aborder les épreuves orales, qui, à la différence des écrits, n’ont pas de programme à proprement parler ? Le point commun à toutes les écoles de commerce est de délivrer un diplôme de management. Dès lors que vous avez compris cela, la démarche est de convaincre le jury que vous êtes là pour devenir manager. Il vous faut donc d’abord comprendre ce qu’est un manager : quelqu’un de très polyvalent, qui détient des savoirs, des savoir-faire et un savoir être : travailler en équipe, avoir de l’influence, de l’autorité mais aussi de la souplesse. Il faut ensuite faire passer au jury le message que l’école va vous aider à acquérir ces compétences. Pensez au triangle des compétences, avec trois pointes : vous, votre projet professionnel et l’école. L’entretien doit vous permettre de faire sans arrêt le lien entre ces trois dimensions.Parler de soi n’est pas facile pour tout le monde. Quelles sont vos recommandations pour ce moment ? Sachez d’abord que, quels que soit l’école et le « format » de l’oral, vous aurez toujours un moment de parole libre. Ce peut être au début, pour vous présenter, ou une occasion que vous saisirez au fil de l’entretien. Cela n’a rien de difficile en soi, mais il faut s’y préparer un peu. D’autant qu’il y a des questions auxquelles vous avez peu de chances d’échapper. On va vous interroger sur votre « historique ». D’où venez-vous ? Il faut évoquer les aspects académiques mais aussi personnels. On peut parler de son environnement, du fait que l’on vient d’une banlieue, par exemple. Ou qu’on est l’aîné d’une grande fratrie ; cela montre aussi que vous avez endossé des responsabilités. Se souvenir aussi de ce que l’on aime ou pas comme matières, ce que l’on a fait comme stages, jobs d’été ou jobs étudiant. Il faut se connaître par cœur, être prêt à commenter chaque ligne de son CV. Même si l’on sort du bac, on a des choses à dire, le stage de 3e, une expérience en tant que délégué de classe, des activités extrascolaires…La question des qualités et des défauts du candidat est un passage quasi obligé, et délicat, non ?Il faut aller au plus simple, ne pas chercher à faire preuve de supériorité ni d’originalité. On peut évoquer sa rigueur, sa patience, sa persévérance, en n’hésitant pas à l’illustrer. Par exemple : « Je fais de la boxe depuis mes 13 ans, je suis quelqu’un de combatif, et cela me sera utile pour entrer au bureau des élèves, où il faut démarcher constamment des sponsors potentiels pour les soirées étudiantes. »Concernant les défauts, attention à la formulation. Dire en entretien que vous manquez de confiance en vous, ce n’est pas très positif. Il suffit de le formuler autrement : « J’aimerais gagner en confiance/en calme/en souplesse… » Aucun défaut ne pose problème en soi dès lors qu’il est présenté correctement.Quelles sont les attentes des jurys concernant le projet professionnel ? Il n’est pas facile à définir quand on sort du bac, ou même à bac + 2…Rassurez-vous, les attentes dépendent de votre niveau d’études. Si vous postulez à bac + 2, vous avez déjà pu effectuer des stages et vous faire une idée du secteur dans lequel vous souhaitez travailler. C’est plus compliqué quand on sort du bac, mais il serait dommage de vous priver d’évoquer vos aspirations, qui rendent souvent la discussion assez concrète. Il est facile de marquer des points dès lors que vous aurez pris le temps de vous renseigner sur un secteur qui vous intéresse, ne serait-ce qu’en quelques heures sur Internet.Même si c’est maladroit, un peu naïf ou brouillon, c’est toujours mieux que de ne rien avoir à dire. N’hésitez pas à dire par exemple « C’est ce que j’ai pu comprendre en faisant des recherches sur ce secteur, excusez-moi que ce ne soit pas encore très précis, mais je compte justement faire mon premier stage dans ce domaine ». Votre honnêteté intellectuelle vous servira toujours. Et puis évoquer un secteur suffit, et c’est souvent plus facile et enthousiasmant que de parler d’un métier plus technique et généraliste, tel que trader, avocat d’affaires, consultant en management ou en marketing.Comment parler de l’école dont on passe l’épreuve orale ? Il faut connaître la brochure et le site Internet par cœur. Si vous sortez de classe prépa et que vous passez de nombreux oraux, préparez bien les trois au quatre qui vous intéressent le plus. Vous allez probablement évoquer le fait que l’école propose une année à l’étranger à tel ou tel endroit, dire que tel de ses mastères vous intéresse à l’issue de votre bachelor ou de votre parcours en grandes écoles initiales, mais cela ne suffit pas à faire la différence. Le jury appréciera que vous ayez réfléchi aux valeurs de l’établissement que vous visez, et à ce qu’elles signifient pour vous.Vous pouvez aussi dire que vous avez été très sensible à des aspects que nul ne trouvera jamais sur le site Internet de l’école : la journée portes ouvertes, des discussions lors d’un salon étudiant et/ou avec des élèves, et même des échanges fructueux avec l’administration. Il n’est pas inutile de citer les noms de responsables de l’école que vous avez rencontrés, ou même lus ou suivis sur les réseaux sociaux. Il faut montrer au jury que si vous avez le choix, vous n’irez pas forcément dans l’école la mieux positionnée dans les classements internationaux, mais celle qui vous a fait la meilleure impression et vous correspond le mieux.Faut-il suivre intensément l’actualité en vue de l’oral ? Généralement, les jurys font simple : ils vont vous parler de l’actualité des trois ou quatre derniers jours, et des grands sujets de l’année écoulée. Cela vaut la peine de lire la presse quotidienne et de regarder des émissions qui mêlent actualité chaude et analyse du pour et du contre. Préparez-vous à l’idée qu’un jury peut vous demander ce que vous avez retenu de l’actualité récente. A L’Essec, on vous demandera ainsi « quels sont les thèmes d’actualité que vous souhaiteriez aborder ». Il n y a pas de bons ou de mauvais sujets, et il est plutôt bienvenu d’évoquer autre chose qu’une actualité qui fait la « une » des journaux : l’essentiel est d’avoir quelque chose à en dire. Si le cursus visé prévoit une période à l’étranger, il peut aussi être utile de bien connaître la région du monde concernée.Pour vérifier vos connaissances concernant les écoles de commerce que vous visez, accédez aux quiz « Ecoles de commerce » de notre rubrique Testez-vous, proposée en partenariat avec HighLearning, fondé par Franck Attelan.Claire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.05.2015 à 21h56 Les familles de trois enfants nés par gestation pour autrui (GPA) à l'étranger ont obtenu gain de cause. Le tribunal de grande instance (TGI) de Nantes a enjoint, mercredi 13 mai, au procureur de la République de la ville la transcription sur les registres d'état civil de leurs actes de naissance. La justice a, par ailleurs, condamné le parquet à verser 1 000 euros au titre des remboursements de frais d'avocats à chacun des requérants.Confirmant une information du quotidien Ouest-France, Me Caroline Mécary, le conseil des familles, a précisé à l'Agence France-Presse que les magistrats avaient suivi les arrêts rendus par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) en juin 2014 dans des dossiers similaires. L'instance rappelait alors la primauté de l'intérêt supérieur de l'enfant sur l'intérêt général, soulignant que si la France a le droit d'interdire la GPA sur son territoire, elle ne peut pas porter atteinte à « l'identité » des enfants nés de mères porteuses à l'étranger, en refusant de les reconnaître.Lors de l'audience, en mars, le parquet de Nantes – compétent en matière d'état civil pour toute la France, du fait de la présence dans cette ville du service national qui lui est dédié – s'était opposé à l'enregistrement d'enfants, nés en Ukraine, en Inde et aux Etats-Unis.« Un scandale »Pour Me Mécary, la décision du TGI marque « la victoire du droit sur les tergiversations politiciennes auxquelles on a assisté au plus haut niveau de l'Etat ». Et de déplorer que cette question « se règle dans le silence des tribunaux » plutôt que par une décision politique. « Derrière ces trois lettres, GPA, se cache un scandale que la France, patrie des droits de l'homme, doit combattre et non avaliser par l'intermédiaire des tribunaux », a réagi de son côté dans un communiqué la présidente de la Manif pour tous, Ludovine de la Rochère.Lire aussi (édition abonnés) : Dans la Manif pour tous, la crainte de voir la GPA pratiquée « à une échelle industrielle »En octobre, le premier ministre Manuel Valls avait assuré que la reconnaissance des enfants nés par ce procédé resterait interdite en France, malgré la condamnation par la CEDH. Au plan pénal, la gestation pour autrui est réprimée dans le pays, comme portant atteinte à l'état civil de l'enfant. Elle est assimilée à une supposition d'enfant qui est constitutive d'un délit passible de trois années d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende.Le Conseil d'Etat avait pourtant estimé en décembre que le fait qu'un enfant naisse par ce biais à l'étranger ne peut justifier de le priver de sa nationalité, dès lors que sa filiation avec un parent français est légalement établie à l'étranger.Lire aussi le témoignage d'une mère porteuse : Gestation pour autrui : « J’ai donné la possibilité d’être mère à une autre femme » Alexandre Piquard Zineb El Rhazoui, journaliste membre de la rédaction de Charlie Hebdo, a reçu, mercredi 13 mai, un courrier de la direction la convoquant à un entretien préalable à un licenciement pour faute grave, a appris Le Monde. Elle est d’ici là mise à pied. Contactée, la direction refuse de commenter « une procédure en cours et interne », mais insiste sur le fait qu’il ne s’agit que d’une convocation à un entretien, pas d’un licenciement effectif. La décision intervient dans un contexte de tensions entre la direction et la rédaction.Zineb El Rhazoui dit ne pas comprendre le motif du courrier ni la faute grave évoquée et s’étonne de la méthode « bureaucratique » employée, « sans discussion préalable ». « Je suis choquée et scandalisée qu’une direction qui a bénéficié d’autant de soutien après les attentats de janvier fasse preuve d’aussi peu de soutien envers un de ses salariés, qui est sous pression comme tous dans l’équipe et fait l’objet de menaces. »Menaces de mortSociologue des religions, franco-marocaine et militante contre l’islamisme et l’intégrisme, Zineb El Rhazoui, a notamment fait l’objet de menaces de mort de la part d’islamistes, mi février. Visant également son mari, ces menaces ont été dénoncées par des sociétés de journalistes. Par ailleurs scénariste de La Vie de Mahomet, dessiné par Charb, Mme El Rhazoui vit depuis sous protection renforcée, à Paris.« Mon mari a perdu son emploi car des djihadistes ont dévoilé son lieu de travail, il a dû quitter le Maroc, je suis menacée, je vis dans des chambres d’amis ou à l’hôtel et la direction envisage de me licencier... Bravo Charlie », ironise Zineb El Rhazoui.Conditions chaotiquesSans préjuger du motif du courrier reçu, Mme El Rhazoui explique qu’elle n’a pas pu travailler normalement depuis les attentats qui ont décimé la rédaction en janvier. « Je ne suis pas la seule. On ne peut pas reprocher aux gens d’aller mal et de ne pas se comporter en bons ouvriers, on vit dans des conditions chaotiques. C’est impossible de faire des reportages sous protection policière... », explique-t-elle.Avant janvier, Zineb El Rhazoui réalisait pour Charlie Hebdo des reportages en France et à l’étranger, notamment en Afrique, souvent sur les religions. Elle a été recrutée en 2011 pendant les « printemps arabes ». Auparavant, elle a été militante au Maroc, opposée au régime ou au ramadan, via notamment le mouvement alternatif pour les libertés individuelles, qu’elle a confondé. Elle a aussi été très active au sein de l’association Ni putes ni soumises.Depuis janvier, Mme El Rhazoui est souvent apparue dans les médias, notamment au « Grand Journal », afin de défendre la laïcité contre l’islamisme ou le droit au blasphème, des thèmes liés à Charlie Hebdo et aux attentats, comme lors de conférences, à Chicago, Montréal ou Paris.« Mesure punitive »Au fond, Mme El Rhazoui s’estime aujourd’hui victime d’une « mesure punitive » pour avoir contesté la direction actuelle de Charlie Hebdo. Elle a fait partie des signataires d’une tribune parue fin mars dans Le Monde demandant une « refondation » du journal et une gouvernance – ainsi qu’une structure de capital – beaucoup plus collégiale qu’aujourd’hui. Le capital est actuellement détenu à 60 % par le directeur de la publication Riss et le directeur financier Eric Portheault. Ils travaillent de façon assez étroite avec le rédacteur en chef Gérard Biard (L’avocat Richard Malka, proche de la direction et notamment actif dans un projet de fondation, a lui fait savoir début avril qu’il se concentrerait désormais sur les dossier de droit de la presse du journal).La tribune des journalistes – qui ont créé une association – n’avait pas plu à la direction, qui s’est estimée injustement visée. Un e-mail a été envoyé aux signataires, leur demandant de ne pas émettre de critiques à l’extérieur. Par ailleurs, les salariés ont été consultés sur leur vision du futur du journal, dans l’optique d’une future nouvelle formule.« Après une phase où on pensait qu’une vraie discussion avait repris, les choses ne passent aujourd’hui pas bien », estime un journaliste signataire de la tribune.« Pas d’explication »Patrick Pelloux, chroniqueur à Charlie, est furieux du courrier envoyé à Zineb El Rhazoui : « On est tous encore en train de gérer l’après-attentat. Convoquer des membres de l’équipe qui sont encore dans des souffrances incroyables, c’est méchant et déloyal. »« Recevoir des prix pour la liberté d’expression et convoquer des journalistes menacés, c’est paradoxal, ajoute-t-il. Et on n’a pas d’explication alors que journal se veut alternatif et socialement irréprochable... »Un autre journaliste s’indigne du sort réservé à Zineb El Rhazoui, qui est une « grande gueule » mais qui « s’est exposée et mise en danger depuis des années » pour écrire un livre comme celui sur Mahomet avec Charb ou pour ramener des reportages.« Je suis très surpris d’une décision aussi bête et méchante, mais pas au sens de Hara-Kiri... critique-t-il. La méthode est incroyable pour Charlie. C’est violent. » La réaction de la direction sous-entend qu’il pourrait ne pas s’agir de licencier Zineb El Rhazoui, simplement de la rappeler à l’ordre et à ses devoirs envers le journal. Cette dernière ne décolère pas et estime que « si c’était le cas, on aurait dû discuter... ».A lire aussi (édition abonnés) : « Charlie Hebdo » : le casse-tête de la reconstruction Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gabriel Coutagne Même si les fumeurs finissent par ne plus les voir, elles sont bien là : depuis le 20 avril 2011, chaque paquet de cigarettes doit obligatoirement être orné d’une image représentant les dangers liés au tabac. Photographie médicale, photomontage, mise en scène ou dessin, la forme varie, mais l’intention reste la même : réduire l’attrait de la cigarette et son pouvoir de séduction, longtemps amplifié par la publicité, le marketing, le cinéma. Les autorités sanitaires postulent que le cliché d’un cancer de la langue ou d’un embryon, d’un homme en train de passer un test d’effort ou d’une tumeur au poumon peut avoir un effet dissuasif.Pour cela, rien de tel que l’image, explique Karine Gallopel-Morvan, chercheuse en marketing social à l’Ecole des hautes études en santé publique. « Une majorité d’études montre très clairement la prédominance du format visuel par rapport au format textuel. Concernant les images les plus efficaces, cela va dépendre du sexe, de l’âge, etc., des individus. »Quelle est l’efficacité réelle de ces représentations ?Si les messages écrits (« Fumer tue », par exemple) sont similaires d’un pays à un autre, les images, elles, sont radicalement différentes selon les régions du monde. Le Brésil montre volontiers l’image (fictive) d’un fœtus mort et gisant dans un cendrier, là où l’Union européenne se contente du dessin d’un fœtus dans le ventre de sa mère. Au sein de l’UE, les images sont communes à tous les pays. Elles sont conçues et choisies à partir d’une réflexion commune entre un groupe d’experts et une agence de communication. L’agence propose des idées, et trois d’entre elles sont sélectionnées sur la base d’une étude quantitative auprès d’un public test.Mais au fond, quelle est l’efficacité réelle de ces représentations ? Font-elles vraiment peur ? Le sujet intéresse particulièrement Christian Caujolle, ancien directeur de la photographie à Libération et essayiste, qui a longtemps collectionné ces paquets de cigarettes, violents, horribles ou ridicules. « L’impact de ces images dépend de la culture dans laquelle elles s’intègrent, et du degré de crédulité du public auquel elles s’adressent », analyse-t-il. En Thaïlande, par exemple, les autorités n’hésitent pas à mettre l’image d’un nourrisson hospitalisé, présenté comme victime de la consommation de tabac de sa mère, sans détour.Caractère outrancierPour lui, le caractère outrancier de certaines illustrations a des résultats négatifs. « Ces images sont extrêmes, mais elles finissent par être aussi efficaces que peut l’être un film d’horreur », ironise-t-il. C’est le cas notamment des visuels réalisés à partir de montages, par exemple une main dont les doigts se consument comme des cigares. « Non seulement cette surenchère révèle l’inefficacité de ces images, ajoute-t-il, mais elle approche de la caricature. L’effet qui en résulte est plus de l’ordre de la plaisanterie que du dégoût ou de la dissuasion. » Un point de vue confirmé par Karine Gallopel-Morvan, pour qui « les messages comportant des images violentes peuvent paraître exagérés : des études montrent qu’elles ne sont pas toujours considérées comme crédibles ». La prochaine campagne de prévention, en 2016, comportera 42 images, abordant différents thèmes. Les messages à caractère médical seront majoritaires, mais les images chercheront aussi à interpeller d’une autre manière que par la figuration de la maladie elle-même. Par exemple, en renvoyant le fumeur à la situation dans laquelle il laisserait sa famille, en cas de décès. « Les images montrant des témoignages de personnes “réelles” qui ont souffert à cause du tabac sont celles qui sont le plus efficaces », explique Karine Gallopel-Morvan.Cette campagne accompagnera l’entrée en vigueur, dès le 20 mai 2016, de l’obligation faite aux fabricants de cigarettes d’adopter le paquet neutre. « Cette décision a pour objectif de rendre à l’objet sa dangerosité », confirme Karine Gallopel-Morvan. Surtout dans les pays, qui, comme la France, ont interdit les publicités pour le tabac (depuis la loi Evin du 10 janvier 1991), et où le paquet de cigarettes devient à la fois produit et support de communication. « Le paquet neutre est peut-être plus efficace, car on prive l’objet de son pouvoir de séduction », espère Christian Caujolle.Lire aussi :Ce que le projet de loi santé va changer au quotidienPlus de logos, peu de couleurs, une forme et des règles typographiques standardisées, le paquet neutre comportera cependant toujours des illustrations liées à la dangerosité. Même si la portée de ces visuels reste forcément relative. « Une image renvoie à une abstraction, analyse Christian Caujolle. Pourquoi aurait-elle une influence directe sur un comportement ? Une image ne peut pas avoir un impact sur le réel : être confronté à la maladie, c’est réel. Ces images, elles, restent abstraites. » On investit ces images d’un pouvoir qu’elles ne peuvent pas avoir, ajoute-t-il en citant Roland Barthes : « La photographie littérale introduit au scandale de l’horreur, et non à l’horreur elle-même. » Sans compter que rien n’empêchera les fumeurs d’adopter toutes sortes de conduites d’évitement, depuis l’étui à cigarettes jusqu’au simple geste de retourner le paquet face contre table, s’ils désirent se libérer des représentations du mal – à défaut d’écarter le mal lui-même.Gabriel CoutagneJournaliste (service photo)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maxime Vaudano, Romain Geoffroy et Mathilde Damgé Les faits datent maintenant de plus de cinq ans, mais la polémique fait rage entre Rachida Dati et Le Point. Mercredi 13 mai, l’hebdomadaire – repris par une bonne partie de la presse, dont Le Monde – affirme que l’ancienne garde des sceaux s’est fait épingler par la Cour des comptes pour des dépenses indues lors de son passage au ministère de la justice, mêlant achats d’accessoires de luxe, frais de bouche et dépenses de communication suspectes. Une « polémique insidieuse », selon Mme Dati, qui réfute toutes les accusations du Point.Nous avons épluché le rapport en question de la Cour des comptes pour tirer les choses au clair.Ce qu’affirme Le Point :« Les magistrats de la rue Cambon ont invalidé des factures passées par le ministère de la justice en 2008 et en 2009, quand la députée européenne officiait comme garde des sceaux. Au total, près de 190 000 euros de dépenses ont été retoqués. »En épluchant les « frais de représentation et de réception », poursuit l’hebdomadaire, « la Cour des comptes a retrouvé 8 985,87 euros de factures qui n’avaient rien à faire là. De l’argent qui a notamment servi à acheter des foulards Hermès ».Ce que répond Rachida Dati :La défense de l’ancienne ministre tient en deux points :les dépenses en question ont été invalidées par la Cour « pour de pures raisons d’imputation comptable », et non pour leur bien-fondé. Faire des « cadeaux » aux « délégations judiciaires étrangères en visite en France (cravates, foulards…) » relève, selon elle, d’une « pratique parfaitement habituelle » ;ce n’est pas elle, mais le « comptable en chef » du ministère qui est mis en cause dans le rapport.Pourquoi elle dit plutôt vraiQue dit le rapport de la Cour des comptes ?L’arrêt de la Cour, publié le 22 janvier 2015, porte sur le contrôle budgétaire du ministère de la justice de 2007 à 2010. Il invalide un total de 188 414,83 euros de dépenses consenties sur la période, jugées non conformes, et réclame leur remboursement à l’Etat.Des reproches plutôt sur la forme que sur le fondComme le dit Rachida Dati, à aucun moment les magistrats de la Cour des comptes ne remettent explicitement en cause le bien-fondé des dépenses de son ministère.La première salve de critiques porte sur un peu moins de 10 000 euros de « frais de représentation et de réception ». Ces dépenses, qui mêlent frais de bouche et « cadeaux de représentation » offerts aux délégations étrangères de passage, ne sont pas illégales – elles sont même encadrées par une circulaire de 1992, qui autorise le remboursement de frais relatifs à « l’accueil de personnalités étrangères à l’administration ».Le souci, c’est que les formes n’ont pas été respectées pour justifier ces dépenses. Le comptable doit en effet remplir dans ces cas-là un certificat administratif justifiant la catégorie à laquelle se rattache chaque dépense. Or, dans plusieurs cas, il a omis de le faire (pour 2 835 euros), déclaré des dépenses hors cadre (3 288 euros) ou oublié de faire signer les certificats par un directeur d’administration centrale (3 732 euros). Ce qui empêche de vérifier que ces dépenses ont effectivement servi aux frais de représentation, plutôt que de bénéficier au personnel du ministère. Si le rapport n’évoque jamais de « foulard Hermès » ou de cravates, il fournit une répartition de ces dépenses suspectes par grands postes de dépenses : #container_14315971109{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14315971109{ height:500px; } #container_14315971109 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14315971109 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14315971109 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14315971109 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les dépenses, contestées, de représentation et de réception du ministère de la justiceSource : Rapport de la Cour des comptes(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Les magistrats reprochent au comptable de ne pas avoir contrôlé systématiquement la validité de l’exécution de la prestation avant d’autoriser le versement des sommes à l’entreprise, comme le prévoit la loi. En clair, les factures sont insuffisamment précises pour pouvoir justifier de la réalité du travail effectué par la société.Un cabinet proche de Nicolas SarkozyLa société Giacometti-Péron n’est pas inconnue de la Cour des comptes puisqu’elle a déjà été épinglée au moins quatre fois par celle-ci pour des marchés conclus sans aucune mise en concurrence. L’entreprise est d’ailleurs impliquée dans une enquête du pôle financier dans l’affaire dite des sondages de l’Elysée, passés sous le gouvernement Fillon. Pierre Giacometti, président du cabinet de communication, est un conseiller proche de Nicolas Sarkozy. Il a accompagné pendant de nombreuses années le ministre Sarkozy avant qu’il ne devienne président.La responsabilité du « comptable »A aucun moment l’arrêt de la Cour des comptes ne cite le nom de Rachida Dati. En effet, comme elle le rappelle à plusieurs reprises, le responsable légal de toutes ces irrégularités est le « comptable en chef » du ministère.Au titre de sa fonction de chef du département comptable du ministère de la justice, ce mystérieux « M. X » visé à plusieurs reprises dans le rapport « a engagé sa responsabilité personnelle et pécuniaire […] faute d’avoir exercé le contrôle » suffisant sur les dépenses incriminées.« Lorsque le manquement du comptable […] a causé un préjudice financier à l’organisme public concerné, […] le comptable a l’obligation de verser immédiatement de ses deniers personnels la somme correspondante. »Même s’il n’a pas bénéficié des dépenses ou commis d’acte illégal, M. X va donc devoir rembourser pas moins de 188 414,83 euros à l’Etat pour ses négligences.Même quand ce n’est pas lui qui est directement en cause : il doit en effet justifier l’identité et la légitimité des personnes à qui il délègue son pouvoir. Ce qu’il n’a pas fait, par exemple, dans le cadre de déjeuners de la direction de l’administration pénitentiaire pour plus de 700 euros, « les frais de réception litigieux ont été pris en charge sans que leur objet ne soit connu et sans preuve que les personnes les ayant engagés étaient juridiquement habilitées à cette fin ».Et même si, comme le suggère Le Point, Rachida Dati était à l’origine de la majorité de ces dépenses irrégulières, elle ne sera pas inquiétée. Toutefois, la Cour peut se montrer indulgente : sur le paiement effectué dans une brasserie lilloise, la Cour estime que la somme apparaît faible au regard du montant total des dépenses (environ 700 euros) et qu’« il sera fait une juste appréciation des circonstances de l’espèce en obligeant M. X de s’acquitter de la somme de 70 euros ».En outre, conformément au code des juridictions financières, le comptable ou le ministère pourront se pourvoir en cassation auprès du Conseil d’Etat pour vice de forme, incompétence ou violation de la loi, des arrêts et des ordonnances rendus par la Cour des comptes.Un poste récentAu ministère de la justice, c'est seulement depuis le 1er janvier 2007 que le contrôleur budgétaire et comptable ministériel (CBCM) exerce pleinement ses attributions (2005 pour les autres ministères). Auparavant, c’était un contrôleur financier, représentant du ministre des finances auprès du ministère, qui était chargé de veiller à la régularité budgétaire des opérations dans chaque ministère. En cas de désaccord, le contrôleur pouvait refuser d'apposer son visa et cette opposition ne pouvait être levée que par le ministre des finances.Romain GeoffroyJournaliste au MondeMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.05.2015 à 14h19 • Mis à jour le15.05.2015 à 13h23 Par Emmanuelle Picard (ENS de Lyon) - André Loez (professeur en CPGE) - Laurence De Cock (Université Lyon-II) - Guillaume Mazeau (MCF Université Paris-I)Historien(ne)s de métier, nous sommes consterné(e)s par la tonalité actuelle du débat public sur les nouveaux programmes d’histoire du collège. Nous souhaitons ici opposer une contradiction des plus fermes aux peurs, aux mensonges et aux fantasmes alimentés à ce sujet par différents médias.Mensonge pur et simple d’abord sur le contenu de ces programmes, quand on cherche à faire croire que l’enseignement de l’histoire du christianisme médiéval, au contraire de celle de l’islam, ne serait plus obligatoire. Tentative éhontée d’alimenter la stigmatisation grandissante de l’islam, qui ne mérite qu’une opposition ferme. Mensonge tout aussi direct lorsqu’on s’ingénie à faire croire à nos concitoyens que la « chronologie » disparaîtrait : que chacun se rassure, le déroulé chronologique des périodes historiques est une réalité parfaitement ancrée, du primaire à l’université, dans notre système d’enseignement, et le projet actuel de programmes ne l’altère en rien.Fantasme récurrent, enfin, lorsque l’on prétend que l’histoire de France serait sacrifiée. Il faut d’abord rappeler que la construction de la nation telle que nous la connaissons ne s’est achevée que très tardivement : vouloir enseigner l’histoire de France au Moyen Age comme si notre pays avait été déjà là n’a donc absolument aucun sens. D’autre part, il n’y a d’histoire que pour comprendre le présent : les nouveaux programmes sont ouverts sur le monde car ils répondent à des questions d’aujourd’hui et invitent à une réflexion sur les liens entre les hommes au-delà des frontières.Résultat de multiples apportsPour autant, ils ne tournent pas le dos à l’histoire nationale, qui demeure un des principaux fils conducteurs des programmes, pour peu qu’on les lise sérieusement. L’histoire de France elle-même est le résultat de multiples apports démographiques, économiques, sociaux, politiques, culturels, intellectuels ou religieux, et pour la comprendre réellement, il convient de retracer ces liens que notre pays a toujours entretenus avec de multiples espaces extérieurs (européens, coloniaux, internationaux), ce qui permet aux élèves de mieux comprendre les relations de plus en plus complexes entre la France, l’Europe et le monde d’aujourd’hui.Au-delà, ces prises de position reflètent une erreur plus fondamentale. Il faut n’avoir pas mis les pieds depuis très longtemps dans une salle de classe pour croire que ce qui se joue dans un cours d’histoire est de l’ordre de l’adhésion à la nation. A lire certains, il suffirait d’apprendre à chanter La Marseillaise ou de faire cours toute l’année durant sur Louis XIV ou Napoléon pour faire « aimer la France ». Or poser la question dans ces termes est le signe le plus sûr qu’on se fourvoie, sur l’efficacité des cours d’histoire comme sur leur fonction.N’en déplaise à beaucoup, il y a longtemps que l’inculcation du patriotisme n’est plus la mission première de l’école républicaine. Les enseignants d’histoire-géographie n’ont pas pour vocation de fabriquer la loyauté nationale de leurs élèves, quand bien même ils le pourraient, mais de les aider à se construire comme de futurs citoyens, c’est-à-dire comme des libres acteurs du présent et du futur à partir d’une connaissance critique du passé.Discipline critiqueOn comprend qu’un tel horizon effraie ceux et celles qui ne voient dans l’histoire qu’une récitation nostalgique et mécanique du passé national. Comme si, dans le monde actuel, on pouvait devenir citoyen sans aborder l’histoire des grands monothéismes, de l’Asie ou de l’Afrique, ou sans affronter des héritages complexes, qu’il s’agisse des Lumières, des guerres mondiales ou de la colonisation. Comme si on ne pouvait pas faire confiance aux professeurs pour construire librement un enseignement réfléchi sur le passé dans sa richesse et sa diversité, loin des injonctions idéologiques ou patriotiques.Contre les mensonges et les fantasmes qui dévoient comme souvent le débat sur l’école et ses évolutions, nous entendons rappeler que l’histoire n’est pas le véhicule d’une propagande inculquée, mais une discipline critique permettant de questionner le passé et d’agir librement au présent, en toute conscience. Dans ce sens nous appelons les responsables politiques à ne pas céder aux instrumentalisations médiatiques alimentant la culture de la peur, de la haine et du repli sur soi qui gangrènent actuellement la société française.Même s’ils ne sont pas parfaits, ces projets de programmes, issus du travail collectif présenté par le Conseil supérieur des programmes, nous semblent suffisamment équilibrés et ouverts, dans le choix des thèmes comme dans la liberté laissée aux professeurs de les traiter.Ce texte est signé par des historiens, professeurs ou maîtres de conférences:  Frédéric Abécassis (MCF ENS de Lyon), Joëlle Alazard (professeure en CPGE), Raphaëlle Branche (PR université de Rouen), Clémence Cardon-Quint (MCF université de Bordeaux), Jean-Luc Chappey (MCF HDR université Paris-I), Christophe Charle (PR université Paris-I, IUF), Sébastien Cote (professeur en CPGE), Natacha Coquery (PR université Lyon-II, IUF), Laurence De Cock (chercheuse, université Lyon-II), Christian Delacroix (université de Marne-la-Vallée, retraité), Jérémie Foa (MCF Aix-Marseille Université), Eric Fournier (MCF université Paris-I), Patrick Garcia (PR université de Cergy), Paulin Ismard (MCF université Paris-I), Dominique Kalifa (PR université Paris-I), Mathilde Larrère (MCF université de Marne-la-Vallée), Patricia Legris (MCF université Rennes-II), André Loez (professeur en CPGE), Nicolas Mariot (DR CNRS), Jean-Clément Martin (PR émérite université Paris-I), Catherine Mayeur-Jaouen (PR Inalco, IUF), Guillaume Mazeau (MCF université Paris-I), Jeanne Moisand (MCF université Paris-I), Igor Moullier (MCF ENS de Lyon), Gérard Noiriel (DR EHESS), Nicolas Offenstadt (MCF HDR université Paris-I), Emmanuelle Picard (MCF ENS de Lyon), Manon Pignot (MCF université de Picardie), Philippe Poirrier (PR université de Bourgogne), Antoine Prost (PR émérite université Paris-I), Frédéric Régent (MCF université Paris-I), Rebecca Rogers (PR université Paris-V), Frédéric Rousseau (PR université Montpellier-III), Pierre Serna (PR université Paris-I), Chantal Verdeil (MCF Inalco, IUF), Michelle Zancarini-Fournel (PR émérite université Lyon-I). Il est possible de signer ce texte à l’adresse : programmes.histoire.2015@gmail.com 02.05.2015 à 22h52 La barre des 100 morts parmi les djihadistes partis de France pour la Syrie et l'Irak a été franchie, selon un décompte des services antiterroristes français communiqué samedi 2 mai à l'AFP par une source proche du dossier.Lire aussi : La France veut encadrer les « jeunes de retour » du djihadLe taux de mortalité parmi les djihadistes français est particulièrement élevé, relève cette source, qui la met en rapport avec les plus de 800 personnes qui sont allées en Syrie et en Irak, dont quelque 450 y sont encore et environ 260 ont quitté la zone. En ajoutant ceux qui ont émis le souhait de se rendre sur place ou ceux qui sont en route, 1 600 personnes environ sont impliquées dans les filières djihadistes.Lire l'analyse : Les nouveaux chiffres de la radicalisationSept jeunes de LunelParmi les derniers décès sur les 104 désormais identifiés figure celui de deux adolescents de 12 et 14 ans qui étaient partis il y a deux ans avec leur mère, une femme radicalisée originaire de la région de Toulouse. Les deux mineurs toulousains étaient apparus dans des vidéos de propagande djihadiste.Parmi les derniers décès identifiés, figure également un des jeunes de Lunel, la petite ville de l'Hérault d'où sont originaires entre dix et vingt jeunes hommes de 18 à 30 ans partis faire le djihad, dont sept sont morts. Lire aussi : Lunel, laboratoire miniature du djihad made in FranceLe dernier en date est l'un des auteurs du triple attentat suicide à un poste-frontière de Touraibil entre l'Irak et la Jordanie, qui a fait quatre morts côté irakien, a précisé la source. Outre le Français, deux autres francophones, un Sénégalais et un Belge, comptent parmi les kamikazes de cette attaque revendiquée le 25 avril par l'organisation de l'Etat islamique (EI). Manon Rescan Bien sûr, il y a la pluie. Bien sûr, ce sont les vacances. Pas de quoi consoler pour autant les responsables syndicaux en tête du cortège parisien du 1er Mai, vendredi, au moment d’atteindre la place de la Nation. « Cinq mille », lance Luc Berille, secrétaire général de l’UNSA, en guise d’estimation de la mobilisation.A sa droite, Philippe Martinez, dont c’était le baptême à la tête de la CGT, est visiblement moins avide de parier sur les chiffres. « On m’a dit qu’il y avait soixante-dix mille personnes ce matin » dans les autres défilés en France, esquive-t-il. Même le Parti communiste luttait pour écouler son muguet dans la dernière portion du boulevard Voltaire. Finalement, la CGT estimera que cent dix mille personnes ont défilé dans toute la France, la police soixante-quatorze mille. Soit bien moins qu’en 2014, quand le rapport était deux cent dix mille et quatre-vingt-dix-neuf mille.« On savait que ce serait un jour particulier », reconnaît un représentant de la FSU, qui refuse toutefois d’y voir un échec de la stratégie syndicale. Les principales fédérations nationales se sont une nouvelle fois mobilisées en ordre dispersé cette année, au point que trois rassemblements distincts étaient prévus à Paris.Force ouvrière a déserté le cortège, se contentant d’un rassemblement au mur des Fédérés, au cimetière du Père-Lachaise, pour un traditionnel hommage aux morts de la Commune de Paris en 1871. Pas de marche sous la pluie non plus pour la CFDT, qui avait organisé son festival à destination de la jeunesse à l’Insep.Lire l'analyse :Un 1er Mai syndical en trompe-l’œilMultiples combatsSeuls la CGT, l’UNSA, Solidaires et la FSU se sont donc retrouvés place de la République en milieu d’après midi, sous le mot d’ordre diffus de la lutte pour le progrès social en Europe.Les organisations syndicales françaises faisaient même figure de petites poucettes face à l’ampleur de la mobilisation des Turcs et des Kurdes qui dansaient à 14 heures sur la place de la République. La dispersion des rangs syndicaux aura peut-être rendu cette année un peu plus visibles les multiples combats politiques qui s’expriment aussi, à la même date, dans les rangs du cortège parisien. « C’est ça que j’aime dans le 1er Mai, confie Ginette Lavigne, réalisatrice syndiquée à la CGT Spectacle, un verre du traditionnel mojito du PCF à la main. On voit les étrangers qu’on ne voit jamais autrement, les sans-papiers… » Comme elle, ils sont nombreux, la cinquantaine dépassée, pour qui la question de défiler le 1er Mai ne se pose guère. « Ça me donne du souffle et de l’énergie », confie Fred Thimonier, enseignant dans un collège pour élèves en grande difficulté scolaire dans le 15e arrondissement de Paris. « Et puis c’est une occasion de croiser des copains », dit-il en souriant, resté sur le trottoir pour faire le guet.« Il y a toujours des droits des salariés à défendre  »Devant la banderole des personnalités, un homme aux cheveux blancs fait figure d’intrus. « Je n’ai pas trouvé les gens de mon syndicat », confie ce fonctionnaire territorial, qui souhaite rester anonyme. Lui ne manifeste pas tous les ans, mais en 2015, c’était une évidence, à cause, dit-il, de « ce qu’a fait le gouvernement ces derniers mois ». Il égrène, comme d’autres, la loi Macron, le pacte de responsabilité, une austérité mise en place par un gouvernement que beaucoup peinent à qualifier « de gauche ». « On est là parce qu’il y a toujours des droits des salariés à défendre, poursuit-il en marchant. Les revendications sont les mêmes, mais le rapport de force a changé : on est moins nombreux », regrette-t-il en désignant de la tête la maigreur des rangs des manifestants.Lire l'analyse :Un 1er Mai syndical en trompe-l’œil « Pourtant, le syndicalisme reste un outil au service des travailleurs et utile au quotidien », rappelle Didier Aubé, de SUD-PTT. Dans les rangs des organisations, le sondage publié par Le Figaro la veille, affirmant que 54 % des personnes interrogées jugeaient les syndicats « pas utiles » a beaucoup agacé. « SUD-Culture vient d’aider des femmes de ménage travaillant à la BNF pour le compte d’une société à obtenir des titularisations et du meilleur matériel pour travailler », rappelle, à titre d’exemple, M. Aubé.Lire le décryptage des Décodeurs : A quoi sert un syndicat ?Pourtant, l’identité du cortège de vendredi, très largement constitué de personnes de plus de cinquante ans, souvent fonctionnaires, révèle à elle seule le déficit de représentativité des syndicats. Sur le trottoir, serrés sous un parapluie, Valentin et Margot semblent hésiter à entrer dans les rangs.A 29 et 31 ans, ils sont venus participer à « un moment sympathique, festif et populaire », où « différents combats se rassemblent ». Mais pas question pour eux de rejoindre les rangs d’une organisation. « Je n’ai pas envie d’avoir une étiquette, confie Valentin en tirant sur une cigarette. Je peux m’engager, mais temporairement, sans prendre racine dans un mouvement. » « C’est peut-être générationnel », conclut-il.Manon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.05.2015 à 11h56 • Mis à jour le01.05.2015 à 13h44 Il y a vingt ans, un Marocain de 29 ans, Brahim Bouarram, mourait en marge du défilé du 1er Mai organisé tous les ans par le Front national (FN), précipité dans la Seine du haut du pont du Carroussel par des skinheads venus pour l'occasion de Champagne-Ardenne.Plusieurs hommages lui ont été rendus, ce vendredi 1er mai, et notamment sur le lieu de sa chute dans la Seine en crue, dans le 1er arrondissement de Paris.Au pont du carrousel au rassemblement pour la memoire de Brahim Bouarram. 1995-2015 http://t.co/UZG13amKnM— Pierre Laurent (@plaurent_pcf)require(["twitter/widgets"]);Ce matin, @ElsaDiMeo @sarahproust @mpdelagontrie et @Anne_Hidalgo ont rendu hommage à Brahim Bouarram http://t.co/ZYG2WmXANh— Parti socialiste (@partisocialiste)require(["twitter/widgets"]);L'Association des travailleurs maghrébins de France a également organisé un rassemblement sur le pont du Carroussel à 11 heures car, comme elle l'explique :« C'était il y a vingt ans, mais ça aurait pu être hier. Ça pourrait être aujourd'hui. Ça pourrait être demain, si les idées nauséabondes d'un racisme devenu finalement très ordinaire continuent d'essaimer dans notre République. »Symbole de la lutte contre le racismeLe 1er mai 1995, alors que le défilé du Front national en l'honneur de Jeanne d'Arc se déroulait sur la rive gauche de la Seine au pas de 12 000 supporteurs de Jean-Marie Le Pen – alors président du parti –, un groupe de quatre hommes au cheveu ras et « look skinhead » s'étaient détachés de la masse des militants d'extrême droite pour se diriger vers les quais. Quelques instants plus tard, Brahim Bouarram tombait à l'eau après une courte altercation avec l'un d'entre eux. La Seine étant en crue ce jour-là, et ne sachant pas nager, le jeune Marocain mourait noyé.Les quatre skinheads, venus de Reims par des cars affrêtés pour l'occasion, assuraient ne pas être membres du Front national. Deux d'entre eux avaient pourtant participé à la sécurité de plusieurs meetings du parti. Mickaël Fréminet fut condamné, le 15 mai 1998 à huit ans de prison pour le meurtre de M. Bouarram, tandis que ses trois comparses étaient condamnés à des peines moins lourdes pour non-assistance à personne en danger.Depuis, Brahim Bouarram est devenu un symbole de la lutte contre le racisme. En 2003, Bertrand Delanoë, alors maire de Paris, avait fait ériger une plaque commémorative sur le lieu de sa mort. En 2012, un rassemblement avait également eu lieu en présence de Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche) et Eva Joly (Europe Ecologie-Les Verts) et du fils de Brahim Bouarram.L'hommage de ce vendredi résonne d'un écho particulier dans un contexte de montée du FN dans les urnes, et alors que, comme l'expliquent les associations qui défilent en hommage au Marocain, « le racisme, la xénophobie, l'islamophobie, l'antisémitisme, le rejet de l'autre progressent et se banalisent ». 01.05.2015 à 08h03 • Mis à jour le01.05.2015 à 16h19 Comme chaque année, c'est un défilé en ordre dispersé. La Confédération générale du travail (CGT) conduit vendredi 1er mai des cortèges antiaustérité avec trois autres syndicats – la Fédération syndicale unitaire (FSU), Solidaires et l'Union nationale des syndicats autonomes (UNSA). Vers 15 heures à Paris, plusieurs milliers de personnes ont quitté la place de la République en direction de la Nation.En désaccord avec les mots d'ordre, ni Force ouvrière (FO) ni la Confédération française démocratique du travail (CFDT) ne participent au défilé parisien. Les syndicats qui ont lancé cet appel « unitaire » entendent aussi réaffirmer qu'ils « sont décidés à défendre la démocratie », alors qu'un récent sondage rapporte que moins d'un Français sur deux (45 %) les juge utiles.Suivre les défilés en direct avec nos envoyés spéciaux à ParisTweets de https://twitter.com/sonsperdus/lists/d-fil-s-du-1er-mai!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs");Lire aussi notre analyse : Un 1er Mai syndical en trompe-l’œil Florence Moreau (Bordeaux, correspondance) Certes, il n'a pas de papiers, se dit égyptien d'une trentaine d'années sans que ce pays le reconnaisse comme un de ses ressortissants, a déjà fait l'objet d'une procédure administrative, puis d'un jugement pour séjour irrégulier, et est sous le coup d'une ordonnance de quitter le territoire français depuis 2009. Mais tout cela, les policiers bordelais ne pouvaient pas le savoir, ni même le soupçonner, quand ils ont contrôlé Ahmed A., mardi soir dans le quartier de la gare à Bordeaux.Lire : Contrôles d'identité : la police sévèrement jugéeAgissant dans le cadre de l'article 78-2 du code de procédure pénale, sur réquisition du procureur de la République autorisant des contrôles d'identité « aux fins de recherche et de poursuite d'infractions », « dans les lieux et pour une période de temps déterminés par ce magistrat », ils traquaient notamment ce soir-là les trafics de stupéfiants et la préparation d'actes terroristes.« Contrôlons individu de type nord-africain »Le fait qu'ils découvrent de façon incidente un délit de maintien irrégulier sur le territoire malgré la mise en œuvre d'une mesure d'éloignement, passible d'un an de prison et de 3 750 euros d'amende, n'a fait que les conforter dans la certitude qu'ils avaient la loi pour eux. Quitte à changer de cadre juridique en passant du code de procédure pénale au code de l'entrée et du séjour des étrangers.Ce n'est pas l'avis de l'avocate d'Ahmed A., Me Ophélie Berrier, qui dénonce un délit de faciès et demande l'annulation de la procédure devant le tribunal correctionnel de Bordeaux qui devait juger son client, jeudi, pour être resté en France irrégulièrement.Les policiers l'écrivent presque dans leur procès verbal. « De passage place Pierre-Jacques-Dormoy, contrôlons individu de type nord-africain. » « Il était en bleu de travail, rien ne justifiait ce contrôle au faciès », plaide l'avocate. « Il n'y a pas de flagrant délit de quoi que ce soit, il n'y a pas d'atteinte à l'ordre public à prévenir, et rien ne permet de supputer qu'il peut être l'auteur d'une quelconque infraction. »« Il n'y a pas besoin de suspicion »Les yeux rivés sur le code de procédure pénale, le vice-procureur Thierry Pons n'a pas la même lecture du même article et demande au tribunal d'écarter la nullité. Pour le magistrat, dans les lieux et temps définis par la réquisition, « n'importe qui peut être contrôlé, il n'y a pas besoin de suspicion ». Il cite le code : « Le fait que le contrôle d'identité révèle des infractions autres que celles visées dans les réquisitions du procureur de la République ne constitue pas une cause de nullité des procédures incidentes. »Emmenés par le président Alain Reynal, les juges en ont décidé autrement. « Le prévenu en situation irrégulière a fait l'objet d'un contrôle d'identité dans le cadre de l'article 78.2, posent-ils dans leur jugement. Ce contrôle a été effectué sur la base d'une tenue vestimentaire banale et d'une apparence physique de type nord-africain. Ces vérifications qui ont pour but d'identifier des personnes suspectées de commettre des infractions limitativement énumérées et définies par la réquisition ne peuvent être utilisés pour faire des contrôles discriminatoires. »Le tribunal correctionnel a donc annulé ce contrôle au faciès, « entaché d'irrégularité ainsi que toute la procédure qui a suivi ». Le procès n'a donc pas eu lieu. Ahmed A. a été remis en liberté.Lire aussi : A quoi servent vraiment les contrôles d'identité ?Florence Moreau (Bordeaux, correspondance)Journaliste au Monde 30.04.2015 à 13h00 • Mis à jour le30.04.2015 à 15h34 Apparue dans une vidéo provocante qui faisait le tour de son quartier, une adolescente de 15 ans a mis fin à ses jours mardi 28 avril au soir en se jetant par la fenêtre de son appartement situé à Stains (Seine-Saint-Denis), selon une source policière citée anonymement par l'AFP.La jeune fille a « sauté par la fenêtre de son appartement situé au 4e étage » d'un immeuble d'une cité de cette commune déshéritée de la banlieue parisienne. Ses parents et frères et sœurs, qui étaient présents dans l'appartement, ont entendu un « bruit énorme » et constaté qu'elle gisait sur le sol.« Filmée à son insu » dans une position provocanteSelon la source, l'adolescente « avait des problèmes car elle s'était exhibée devant une caméra ou avait été filmée à son insu » dans une position provocante. La vidéo, postée sur les réseaux sociaux, « avait été vue par de très nombreuses personnes de son quartier et de son entourage ».En outre, elle aurait été « victime de pressions ou chantages devenus insupportables » depuis la diffusion de la vidéo, a précisé la source policière, mettant en garde les adolescents « qui ne sentent pas les dangers des réseaux sociaux ». Son corps a été transporté à l'Institut médico-légal de Paris. L'enquête a été confiée à la sûreté territoriale de Seine-Saint-Denis. 30.04.2015 à 12h17 • Mis à jour le30.04.2015 à 21h00 | Anne-Aël Durand A l'occasion de la journée de la non-violence éducative, le 30 avril, rencontre avec des parents qui cherchent une autre voie pour leurs enfants, entre la fessée et le tout-permissif. « Les craies sont par terre, elles doivent être rangées. Viens, nous allons le faire ensemble. » Fanny prend Loane, 6 ans, par la main, s'accroupit et commence à ramasser les craies de couleur éparpillées sur la terrasse. Sa fille l'imite, accompagnée de Kim, 3 ans. Deux minutes plus tard, les deux petites blondes posent leur seau rempli sur la table et repartent dans le jardin. Une scène banale mais significative pour Fanny Voirol. « Avant, j'aurais dit : ‘Tu ranges ces craies tout de suite', je me serais fâchée, j'aurais crié fort, envoyé Loane dans sa chambre… Là, j'ai eu ce que je voulais dans une atmosphère sereine. »« Quand ma fille a eu 2 ans, elle faisait des crises pour tout : prendre le bain, se brosser les dents, sortir… Je la forçais, je la punissais, persuadée qu'il fallait se faire obéir coûte que coûte. » Cette jeune femme dynamique n'est pas une adepte de la fessée – « J'en ai donné deux ou trois, mais ce n'était pas efficace » – mais face à ce « bras de fer quotidien », elle cherchait une manière de s'y prendre autrement, sans pour autant céder sur ses principes éducatifs.« Habiletés de langage » et règlement sur le frigoFanny Voirol s'inscrit alors à des ateliers de parentalité positive, fondés sur la méthode de Faber-Mazlich, deux auteures qui ont popularisé aux Etats-Unis les travaux du psychologue Haïm Ginott. Les parents y apprennent à comprendre les sentiments et les besoins des enfants, et à formuler leurs exigences sans agressivité ni menaces.Sans trop y croire, la jeune maman se force à adopter ces nouvelles « habiletés de langage » et quelques astuces prodiguées durant le cours, comme l'élaboration de règles de vie, une série de consignes signées par parents et enfants et affichées sur le frigo de son pavillon de Pontault-Combault (Seine-et-Marne). « Au début, je me suis dit : ‘Pourvu que je ne jette pas 150 euros à la poubelle.' Mais je ne regrette pas ! Ça a tout changé. Ma fille est moins tendue et moi aussi. Ça a résolu les trois quarts des problèmes. » Fanny Voirol fréquente aujourd'hui un nouveau groupe, L'Atelier des parents. En alternant exposés, jeux de rôles et démonstrations visuelles, la formatrice, Séverine Cavaillès, aborde les mêmes notions : l'empathie, la nécessité de poser un cadre solide et stable, les alternatives à la punition. « La fessée est une réponse quand on se sent impuissant, dépassé, dont la nocivité pour le cerveau de l'enfant a été prouvée scientifiquement. Mais crier, humilier, ce n'est pas mieux », explique cette mère de quatre adolescents. Son conseil : arrêter de vouloir « faire payer » un enfant désobéissant, mais lui enseigner les conséquences : réparer ses bêtises, présenter ses excuses…“On mise tout sur notre enfant”Depuis deux ans, Séverine Cavaillès anime dans son salon de Saint-Maur-des-Fossés (Seine-et-Marne) des sessions pour de petits groupes de parents déroutés, épuisés, ou anxieux. « Je vois souvent des gens trop laxistes, débordés ou qui basculent dans l'autoritarisme d'un coup… Aujourd'hui, l'enfant est au centre. Comment poser l'autorité ? Comment être légitime ? » Côte à côte sur le canapé en cuir, Ambre Le Tiec et son mari Patrick, parents de Gabriel, 4 ans, transcrivent ses conseils sur leur petit livret d'apprentissage. « Notre premier enfant est venu tard, quand j'avais 45 ans. On mise tout sur lui, on veut être de bons parents pour qu'il se développe sans stress », explique Ambre de sa voix posée.Lire aussi : La fessée a-t-elle une valeur éducative ?Près d'elle, Nada Zriken, mère d'une fille de 7 ans et d'un garçon de 4 ans, partage ses propres expériences. Elle a déjà suivi cette formation et s'apprête à la prodiguer à son tour. Au début, même son mari la « regardait bizarrement » mais il a été bluffé par les résultats. « En France, on est en retard sur ces questions, car les parents se reposent sur l'école, qui est gratuite. Cela parait aberrant d'investir le moindre centime pour l'éducation. »La législation ne suffira pasEn effet, ces ateliers, qui coûtent 20 à 30 euros la séance, « restent encore confidentiels en France, par rapport aux Etats-Unis », estime un autre formateur, Arnaud Doillon, qui affirme que son public est « assez varié, avec environ 20 % d'hommes ». Certains psychologues proposent aussi un coaching parental individuel. C'est ainsi qu'Alexandra Fryda, 33 ans, s'est retrouvée dans le cabinet parisien de Laura Bianquis. « Je l'ai appelée car ma fille de 2 ans pleurait systématiquement quand je la posais à la crèche, c'était très dur, j'ai craqué. Les séances ont levé le blocage, et apportent aussi des moyens vraiment concrets. Avec ma fille, on a fabriqué une ‘boîte à colère' avec un coussin à frapper, des magazines à froisser ou jeter pour exprimer sa frustration… »Les promoteurs de la parentalité positive ou de l'éducation bienveillante notent depuis quelques années un engouement, également notable chez les professionnels de la petite enfance. Avec son ouvrage J'ai tout essayé (JCLattès), publié en 2011 et vendu à plus de 60 000 exemplaires, Isabelle Filliozat a contribué à populariser la parentalité positive et l'éducation bienveillante. « De tout temps, on a entendu que les parents étaient trop laxistes, mais le problème n'est pas là. Les enfants ne sont plus les mêmes qu'hier. Il y a les écrans, l'incertitude financière, le stress des parents, la malbouffe… Il faut comprendre comment les calmer », explique la psychothérapeute.Pour elle, le débat qui s'est ouvert en France sur la fessée peut permettre d'aborder ces questions. « C'est la mission des pouvoirs publics de faire une loi qui protège nos enfants. C'est comme la ceinture de sécurité : le débat a été vif, mais aujourd'hui, personne ne la remet en cause. Mais la législation ne suffira pas. Il faut des ressources pour les parents », détaille Isabelle Filliozat. « Aujourd'hui, les cours, les conférences sont privés, donc réservés à ceux qui peuvent payer ou ont l'idée d'y venir. Si la parentalité 'était une priorité nationale, il y aurait plus de moyens pour tous. »Cinq conseils pour essayer :Comprendre : connaître les besoins de l'enfant, et adopter un point de vue empathique, chercher à entendre la colère, la tristesse ou la frustration de son enfant pour désamorcer les crises.Poser un cadre : définir (à deux) des règles d'éducation adaptées à l'âge de l'enfant, et les formuler clairement. Se rappeler que l'enfant “teste” ce cadre, et pas la personne de ses parentsEtre positif : formuler les règles de manière affirmative plutôt que les interdits (“Marche” plutôt que “Ne cours pas”). Complimenter les bonnes actions plutôt que pointer les erreurs. Parler avec respect.Remplacer les punitions humiliantes ou brutales par des “conséquences” liées à l'action : réparer sa bêtise, s'excuser…Déculpabiliser : accepter qu'on ne sera pas un parent parfait, et cesser, en miroir, d'exiger d'avoir un enfant idéal. Et être patient...Anne-Aël DurandJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.04.2015 à 23h23 • Mis à jour le30.04.2015 à 11h01 | Gilles Paris (Washington, correspondant) Les juristes américains se perdaient en expectatives, mercredi 29 avril, au lendemain des auditions consacrées par la Cour suprême à la question du mariage homosexuel (cas Obergefell v. Hodges). Rédacteur en 2013 d’un l’arrêt important contestant la définition stricte du mariage comme l’union d’un homme et d’une femme votée par le Congrès en 1996, Anthony Kennedy a à plusieurs reprises rejoint la minorité des quatre juges libéraux (au sens anglo-saxon) sur les dossiers relatifs aux discriminations frappant les homosexuels. L’ancien juge de la Cour d’appel fédérale de San Francisco, nommé par le républicain Ronald Reagan en 1988, était ainsi considéré par les associations militant en faveur du mariage gay comme un allié face aux quatre autres juges conservateurs.Lire aussi :Anthony Kennedy, le juge pivot de la Cour suprêmeCes dernières ont donc été d’autant plus prises de court lorsque Anthony Kennedy a semblé mardi écrasé par les responsabilités, exprimant son inconfort à l’idée que neuf juges désignés et non élus remettent en cause une tradition pour laquelle il faut compter en siècles. « Nous vivons avec cette définition [du mariage] depuis des millénaires. Et il est très difficile pour la Cour de dire : Eh bien, nous sommes plus malins », a-t-il assuré. Les juges qui avaient été contraints de s’impliquer dans cette querelle juridique et sociétale à la suite de divergences entre les Cours d’appel fédérales sur la question de la légalisation du mariage homosexuels avaient refusé tout d’abord d’interférer en octobre 2014. Pour une raison évidente compte tenu de la profondeur des divisions internes manifestées par les auditions du 28 avril.« Vous voulez en fait changer cette institution »Le président de la Cour suprême, John Roberts a ainsi porté le fer en rappelant que jusqu’en 2001 aucun Etat dans le monde n’avait jamais défini autrement le mariage que l’union d’un homme et d’une femme. Il a également estimé, face à la juriste défendant le principe de la légalisation, Mary Bonauto, que cette dernière ne cherchait pas, contrairement à ce qu’elle assurait, à faire en sorte que les couples homosexuels « rejoignent une institution ». « Vous voulez en fait changer cette institution », a-t-il assuré.Un point aussitôt contesté par les juges libérales Ruth Bader Ginsburg et Sonia Sotomayor pour lesquelles étendre aux homosexuels les bénéfices du mariage ne retirerait rien aux couples hétérosexuels. Fidèle à elle-même, la juge Bader Ginsburg avait auparavant exécuté à sa manière la notion de tradition défendue par ses pairs conservateurs, le juge Roberts mais aussi Antonin Scalia et Samuel Alito en rappelant que le mariage avait aussi réduit les femmes à un rôle subalterne pendant des siècles, que cette institution avait évolué, fort heureusement de son point de vue, et qu’elle continuerait à la faire, dans une allusion au basculement de la société américaine, en quelques années, sur le sujet.Quête de dignitéComme le juge Kennedy, les juges conservateurs ont insisté sur l’atteinte à la démocratie que constituerait une décision s’imposant à tous prise par des juges. Pour John Roberts, « fermer le débat peut aussi fermer les esprits, et cela peut avoir des conséquences l’acceptation de cette nouvelle institution. Les personnes ne raisonnent pas de la même manière sur un sujet quand ils peuvent avoir l’opportunité de s’exprimer par un vote et quand il est tranché pour eux par des Cours ». « Nous ne vivons pas dans une pure démocratie, a rétorqué Elena Kagan, nous vivons dans une démocratie constitutionnelle » qui a le devoir de protéger les minorités.Les défenseurs de la légalisation du mariage gay ont repris espoir quand le juge Kennedy a exprimé ses doutes lorsque John Bursch, le juriste défendant les quatre États qui demandent que la Cour confirme l’interdiction du mariage homosexuel (Kentucky, Michigan, Ohio, Tennessee), a assuré que la démarche ne visait que le bien-être des enfants. Ils ont été un peu plus rassurés lorsque le juge a également exprimé une grande empathie envers la quête de dignité que traduisait selon lui la démarche des couples homosexuels. Mais les doutes nés des auditions de mardi ne seront vraiment dissipés que par la lecture de l’arrêt que rendra la Cour. Ce dernier est attendu dans les derniers jours du mois de juin.Lire aussi :La Cour suprême étudie la légalité du mariage gay aux Etats-UnisGilles Paris (Washington, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.04.2015 à 17h56 • Mis à jour le03.05.2015 à 13h44 | Elise Vincent Sa voix est nerveuse, son débit pressé, mais Valentin, 27 ans, domicilié à Aix-en- Provence (Bouches-du-Rhône), tente malgré tout de contenir son anxiété et refuse de céder au pessimisme. Voilà cinq jours qu’il essaie désespérément d’obtenir des nouvelles de son petit frère, Dorian, 24 ans, et de Julia, la compagne de celui-ci. Ils participaient à un trek dans la région martyre de Langtang, au Népal, quand le tremblement de terre a frappé le pays, samedi 25 avril. Cinq jours de stress et de recherches acharnées qu’il a décidé de mener essentiellement en s’appuyant sur les réseaux sociaux. « Sur place, je ne servirais à rien », explique-t-il.Lire aussi :Au Népal, les secours peinent à atteindre les villages isolés autour de GorkhaC’était le premier voyage de son frère et de sa compagne dans l’Himalaya. Depuis un an, ils s’étaient installés en Australie et travaillaient dans la restauration pour s’offrir ces vacances qui ont tourné au drame.Dorian et Julia faisaient partie d’un groupe de onze randonneurs. Ils étaient accompagnés d’un guide, d’un aide de camp et de trois porteurs. Le groupe était arrivé vendredi soir dans le village de Ghore Tabel, ravagé mardi par une avalanche, et devait rejoindre en quatre heures le lendemain le village de Langtang, totalement détruit par le séisme. Le tremblement de terre a eu lieu à 11 h 57, heure népalaise, samedi. Valentin espère que son frère était « entre les deux » villages à ce moment-là.Lire aussi :Népal : la recherche des disparus s’organise en ligneSamedi. Lorsqu’il apprend la nouvelle du tremblement de terre, Valentin l’avoue, il ne s’inquiète pas trop dans un premier temps. L’épicentre paraît loin. Il se contente avec les siens d’envoyer à Dorian et Julia un petit message sur Facebook, « histoire de se rassurer ». C’est déjà là, sur Facebook, que le jeune couple avait publié son dernier message en arrivant à l’entrée du parc de Langtang, deux jours avant la catastrophe.Ne voyant aucune réponse arriver, Valentin commence à sérieusement s’inquiéter. Dorian et Julia ne leur ont pas précisé le nom de l’agence avec laquelle ils partaient. Impossible, dès lors, de savoir qui contacter pour remonter jusqu’à eux.Valentin a alors une idée : « Je me suis dit que le meilleur moyen d’avoir le nom de l’agence était de  cracker la boîte mail de mon frère. » Fort d’un gros réseau Twitter, il se met à demander conseil tous azimuts pour savoir comment s’y prendre.Mon frère est au Népal. Je suis toujours sans nouvelles de lui. Je cherche a craker son mail pour des infos sur son Trek. Un expert ici svp?— Valolic_ (@VaLOLic)require(["twitter/widgets"]);On l’oriente vers le siège de Google en Irlande, qui lui répond que cette démarche n’est possible qu’en cas de « catastrophe », comme un « avion perdu » dans le ciel, et qu’il faut l’accord d’un « corps de l’Etat ». « Aussi aberrant que cela puisse paraître, le tremblement de terre ne rentre pas dans la catégorie des catastrophes », s’agace-t-il.Dimanche. Grâce à « l’effet boule de neige » des réseaux sociaux, Valentin finit par trouver le nom de l’agence de trekking de son frère : Trinetra Adventure, une petite société franco-népalaise basée à Katmandou. En l’appelant, il tombe sur les patrons : un couple de Français qui essaie tant que bien mal de prendre les appels depuis un téléphone installé dans la rue. L’agence a été détruite par les secousses et eux-mêmes dorment dehors.Les heures passent. L’agence tient informés comme elle peut les proches des randonneurs. Jusqu’à ce qu’elle apprenne à Valentin que tous les groupes ont pu être localisés, « sauf celui de [son] frère ». Lundi. Nouveau coup dur pour Valentin et ses proches. Depuis samedi, ils appellent régulièrement la cellule de crise du Quai d’Orsay pour prendre des nouvelles. À chaque fois, les informations sont maigres. Mais aux alentours de 13 heures ce lundi, une voix enjouée annonce à Valentin : « C’est bon, ils ont été localisés, ils sont vivants. » « J’étais euphorique », raconte-t-il.Mais la confusion s’installe quand ses proches appellent à leur tour la cellule de crise pour se faire confirmer l’information et obtiennent des réponses beaucoup plus ambiguës. « Finalement, vers 23 heures, on nous a dit “ne vous emballez pas, il ne s’agit pas de sources officielles”… »Mardi. Valentin réussit pour la première fois à joindre l’ambassade de France au Népal. On lui confirme ce qu’il redoutait : non, son frère et son groupe n’ont pas encore été localisés. Autre nouvelle difficile à avaler : « L’ambassade nous a dit qu’il n’y aurait pas d’hélicoptères déployés dans la vallée de Langtang pour faire des recherches ! »Valentin est renvoyé vers la cellule de crise du quai d’Orsay, qui, cette fois, lui propose un suivi plus personnalisé auprès d’une équipe comprenant un médecin. C’est cette équipe qui le tient désormais informé des évolutions de l’enquête. « On se sent un peu plus pris en charge », dit-il.Mercredi. A force d’agitation, notamment auprès d’ONG, Valentin a obtenu que la photo du guide du groupe de son frère – Dile Gurung – soit diffusée sur tous les téléphones satellite des sherpas guides qui étaient dans la région au moment du séisme. Il a aussi fait traduire en anglais et en népalais tous les appels à témoins qu’il a lancés sur les réseaux sociaux.Il a surtout obtenu des compagnies d’assurance de son frère et de sa compagne qu’elles lancent des « recherches privées ». Un hélicoptère devait survoler, mercredi matin, la vallée de Langtang pour essayer d’apercevoir des survivants coincés dans cette zone très touchée par le séisme. Valentin croise les doigts.Les compagnons du frère de ValentinValentin a tenu à ce que son témoignage soit associé à la liste de ceux qu’il connaît qui marchaient avec son frère. Et ce, afin que l’information circule au maximum. Les voici :- Julia Merle (la compagne de Dorian)- Guillaume Dutrève- René Dutrève- Florence Dutrève- Irène DuboulozMise à jour du 2 maiSamedi 2 mai, Valentin a évoqué sur Twitter la mort de son frère et de son amie.On les cherchait dans le Langtang alors qu'ils étaient déjà dans les étoiles. Douleurs immenses. Merci à tous. pic.twitter.com/uNanDVNML6— VaLOLic (@Valolic_) 2 Mai 2015Elise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Leila Marchand Les attentats de janvier ont ravivé la question de la place du religieux en France. Comment faire cohabiter différentes croyances ? Comment vivre sa religion dans un pays laïque ? L'importance que prend ce débat est d'autant plus paradoxale que la majorité des Français se sentent aujourd'hui loin de toute appartenance religieuse.Les statistiques ethniques ou sur l'appartenance religieuse étant très encadrées en France, le nombre exact de personnes sans religion est inconnu. Mais plusieurs sondages effectués au niveau mondial et européen en donnent une bonne estimation.Un tiers des Français « non religieux »En 2012, l'association de sondages WIN/Gallup International, spécialiste de la question, a demandé à plus de 50 000 personnes dans 57 pays si elles se considéraient « religieuses », « non religieuses » ou « athées convaincues ». A cette question, environ un tiers des Français répondent être « non religieux » et presque un autre tiers « athées ». On obtient donc 63 % de Français qui ne s'identifient à aucune religion contre seulement 37 % de Français religieux. #container_14309936978{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14309936978{ height:500px; } #container_14309936978 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14309936978 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14309936978 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14309936978 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La France compte une majorité d'athées et de personnes "sans religion"Ces résultats ont été obtenus à partir d'une enquête publiée en 2012 à partir des réponses de 1671 personnesSource : WIN-Gallup International(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14309936978", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Se déclarant religieux","Se déclarant non religieux","Athée convaincu","Ne sait pas / pas de réponse"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Position face à la religion en France", "showInLegend": true, "innerSize": "40%", "data": [ { "name": "Se déclarant religieux", "y": 37, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Se déclarant non religieux", "y": 34, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Athée convaincu", "y": 29, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Ne sait pas / pas de réponse", "y": 1, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; 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Les réponses sont assez proches de celle du premier sondage : 40 % des Français se déclarent athées et environ un tiers « croient en un esprit ou une force supérieure ». Un avis plus nuancé mais qui les place tout de même dans les personnes « sans religion ». Près de 70 % des Français sondés ne se réclament donc d'aucune religion précise, même si un tiers d'entre eux croit en une forme de divinité.4,5 % de Français catholiques vont encore à la messeLa question de la religiosité d'un pays est sensible à aborder et potentiellement source d'erreur car les notions de religion, de foi et de spiritualité peuvent avoir des résonances différentes selon les personnes interrogées. Comme le précise l'étude de Gallup en annexe, une part importante de sondés appartenant à une religion déclarent avoir la foi mais ne pas se vivre comme une « personne religieuse ». De même, les personnes se déclarant athées ne font parfois pas la différence avec l'agnosticisme (personne déclarant ne pas pouvoir trancher sur l'existence d'un dieu) ou le déisme (croyance en un dieu sans se réclamer d'une religion).Certains chiffres sont en revanche catégoriques, comme ceux concernant le catholicisme collectés par l'IFOP : la part de Français pratiquants est en grande diminution. Seule une petite minorité, 4,5 %, assiste à la messe chaque semaine. Et, même si aujourd'hui encore près de 70 % de la population française est baptisée, les nouvelles générations renoncent pour la plupart à baptiser leurs enfants : on comptait 472 000 baptêmes en 1990, on n'en dénombre plus que 303 000 en 2010 (pour 800 000 naissances).Concernant l'islam, la pratique religieuse est plus régulière. Selon une enquête IFOP pour La Croix, 41 % des personnes « d'origine musulmane » se disaient « croyantes et pratiquantes » (contre 16 % chez les catholiques), et 34 % « croyantes mais non pratiquantes » (57 % des catholiques), 25 % se disant « sans religion ou seulement d'origine musulmane » (27 % des catholiques). Seuls 25 % des interrogés disaient aller « généralement à la mosquée le vendredi ».La France, un des pays les plus athées au mondeLa tendance à l'athéisme est mondiale d'après les critères établis par l'étude Gallup. Depuis 2005, date de leur précédent sondage, la part de personnes « religieuses » a baissé de 9 % et la part de personnes athées a augmenté de 3 %. Mais la situation française reste une exception dans un monde où la religion garde encore une place de premier plan : plus de la moitié (59 %) de la population mondiale se sent toujours « religieuse » et 13 % seulement se déclarent athée. Dans le top 5 des pays athées (parmi la cinquantaine de pays interrogés), la France tient la 4e place, derrière la Chine, le Japon et la République tchèque. L'étude met en corrélation ces résultats avec la richesse du pays concerné. Une grande partie des pays les plus religieux comptent également le plus petit revenu national brut : Ghana, Nigeria, Roumanie, Kenya, Afghanistan… A l'inverse,  les moins religieux sont souvent les plus aisés, comme la France, le Japon, la Suède, Hongkong, l'Australie, l'Allemagne ou les Pays-Bas.Leila MarchandJournaliste au Monde 07.05.2015 à 16h06 • Mis à jour le07.05.2015 à 16h18 | Eric Nunès Pour certains, c'est une déviation sur l'autoroute bien balisée de leur scolarité, pour d'autres, un chemin de traverse qui les mènera, plus sûrement, vers ce à quoi ils se destinent. C'est une année de césure, une période de plusieurs mois où l'on quitte le train-train de l'enseignement supérieur pour mener une nouvelle expérience avant la dernière ligne droite qui devra déboucher sur l'emploi. François Hollande a annoncé, mercredi 6 mai, que l'année de césure serait permise à l'université dès la rentrée 2015,  et « considérée comme une suspension de son cycle universitaire mais en aucune façon comme une rupture ». 15 % des jeunes ont effectué un tel break. Ceux d'entre eux qui ont répondu à notre appel à témoignage estiment pour la plupart qu'à l'aube de leur vie professionnelle, cette période leur a permis de faire le meilleur choix.Tant qu'à rompre avec ses études, autant se dépayser nettement. Mélodie a ainsi quitté l'Hexagone avant sa dernière année d'école d'ingénieur, direction le cercle polaire. La jeune femme part se forger une expérience en tant que bénévole dans un parc national en Finlande et mène un projet sur les conséquences du réchauffement climatique sur la faune locale... « Organisation, budget, communication publique, recherche de sponsors, de soutiens financiers », l'étudiante s'exerce à porter toutes les casquettes. Dans une autre langue, une culture différente et sous un autre climat. « J'ai gagné en confiance en moi», résume-t-elle.Une occasion de mouvementNinon a choisi, elle, le soleil. C'est à Miami que cette Parisienne atterrit entre deux années de Master avec pour mission de créer l'antenne d'une entreprise française en Floride. D'étudiante, elle passe directement au statut d'entrepreneure, qu'elle cumule à un job de serveuse, car il faut bien vivre. « L'effet boule de neige jouant à plein, j'ai rapidement rencontré du monde, je me suis intégrée à la vie locale, j'ai voyagé aux Etats-Unis dans tous les sens. C'est extrêmement valorisant sur mon CV et j'arrive très bien à le vendre. »Une césure, c'est une occasion de mouvement. Une abscisse sur des trajectoires ordonnées qui permet de nouvelles rencontres, de nouvelles opportunités. Jeanne a poussé jusqu'en Amérique du Sud avant sa deuxième année de Master. Alors que le taux de chômage des moins de 25 ans approche les 25 % en France, « il m'a suffi d'un mois pour intégrer une entreprise multinationale d'études de marché. Moi qui avais peur que le fait d'être étrangère me complique ma recherche de travail, j'ai finalement réussi à trouver un emploi en CDI à l'étranger plus rapidement que mon stage de deux mois en France. » Pour elle, l'année de break se révèle un accélérateur de carrière. « J'ai dépassé la barrière stage pour passer directement à l'étape travail », se félicite-t-elle.Corriger une erreur d'orientationCette pause dans les études est aussi un moyen, pour les étudiants victimes d'une erreur d'aiguillage dans leur orientation post-bac, de faire le point, confirmer ou pas des choix lors d'une course qui tient autant du sprint que du marathon. Pour Jean, l'année de césure, passée en entreprise, a été celle de sa première rupture professionnelle : « C'est l'opportunité de tester ses limites, d'avoir le droit de se tromper de poste puisqu'il y a un terme à l'expérience. » Guillaume, étudiant chimiste, a, lui, trouvé « sa voie ». Après un stage au sein d'un département recherche et développement d'un des leaders mondiaux de la chimie, il change d'école pour sa dernière année et se spécialise dans le « domaine des polymères », avant d'embrayer sur un doctorat.Si cette année d'expérience ouvre à certains de nouveaux champs, d'autres y trouvent plutôt matière à conforter leurs choix. « J'ai expérimenté le travail en bureau d'étude et me confronter à la réalité du milieu professionnel avant de réfléchir plus avant à mon orientation », témoigne Laura, hydrogéologue. « Une année qui aide à valider ses choix d'avenir », analyse Jean-Christophe, stagiaire en finance. L'année de césure, on en fait ce qu'on en veut donc. On peut mener un vieux rêve, découvrir le monde, ajouter une ligne précieuse à son curriculum vitae...Lire également : L'année de « césure », séduisante mais encore peu valoriséeIls sont toutefois quelques-uns à regretter l'expérience qu'ils ont vécue pendant cette « pause ». Cécile, qui avait choisi de voyager, regrette cette année « off » qu'elle s'efforce aujourd'hui de « masquer» sur son CV. Ce « trou » d'une année « ne rassure pas les employeurs », explique-t-elle. Ensuite, certaines entreprises ne jouent pas le jeu de la formation de ses étudiants, d'autres abusent d'une main-d'œuvre corvéable, silencieuse et déjà formée. « J'ai été payé au lance-pierre pour réaliser un travail d'ingénieur », témoigne Jean Z.  Idem pour Jean D., qui se souvient de « 60 à 70 heures de travail par semaine » pour être finalement « sous-payé ». « Mon stage n'est pas pris au sérieux par mon tuteur », regrette pour sa part Helline, élève ingénieure en chimie et stagiaire en Allemagne. La circulaire annoncée pour l'été par François Hollande, introduisant l'année de césure, permettra-t-elle de mettre fin aux abus et déconvenues ?Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Madjid Zerrouky (Béziers, envoyé spécial) « Ça, c’est les Gaulois ! » : la pancarte, criarde, accueille le visiteur à l’entrée du Musée du Biterrois. Comme si la municipalité de Béziers (Hérault), dont le maire, Robert Ménard, a affirmé qu’il y avait 64,6 % d’enfants musulmans dans ses écoles, cherchait à conjurer le sort en rendant hommage à « nos ancêtres », comme le soulignait le journal municipal en mars. Qui sous-titrait même : « La Gaule contre-attaque ! »Pour son exposition, gratuite, le musée a fait les choses en grand, même s’il n’y a pas foule en ce mercredi 6 mai après-midi : les deux tiers de la surface sont occupés par des statues romaines, de la vaisselle, des outils et autres métiers à tisser utilisés par nos illustres ancêtres. Dans l’espace central, parmi les « traces laissées par les Gaulois », les paroles d’une chanson d’Henri Salvador côtoient celles de La Marche lorraine (« Jeanne d’Arc, vierge souveraine… ») .A la sortie, une affiche très années 1950, ornée de huit petites têtes blondes souriantes, annonce les festivités dans le plateau des poètes, un parc de Béziers. La ville rêvée selon la communication municipale.Sauf qu’à un jet de pierre de la forteresse du XVIIIe siècle qui abrite le musée s’étend la partie de la ville « honnie » par Robert Ménard, celle qu’il fustigeait quelques mois avant l’annonce de sa candidature aux municipales dans le Midi libre en la qualifiant de « délabrée, dont les paraboles punaisent les façades d’immeubles occupés par des pauvres, des Maghrébins, des Gitans » : Garibaldi. Un quartier populaire souvent appelé quartier « arabe » après que des populations d’origine maghrébine – et des Gitans sédentarisés – se sont installées dans les logements et dans les locaux commerciaux que les Biterrois ont délaissés au cours des années 1980.« Que du buzz »Garibaldi, dont les ruelles serpentent du canal du Midi vers le centre-ville, porte tous les stigmates qui valent à Béziers le titre peu envieux de quatrième ville la plus pauvre de France. Les façades sont délabrées, les immeubles murés, les trottoirs défoncés et la propreté est à l’avenant. Ici, où se succèdent kebabs, boucheries hallal et même un écrivain public, difficile de trouver des ouailles de Robert Ménard. « On est tombé sur le gros facho, vous pouvez l’écrire, s’exclame Tony Ferreira, 28 ans. Et c’est un Portugais qui vous le dit ! »Pour beaucoup d’habitants croisés ici, le fichier qu'aurait constitué la mairie pour répertorier le nombre d'enfants « musulmans » inscrits dans les écoles de la ville n’est qu’une affaire de plus pour un maire qui multiplie les déclarations et décisions laissant entendre que la population d'origine étrangère serait à l’origine des problèmes que rencontre Béziers.« Oui, dans notre ville […] il y a un trop grand nombre d’immigrés [ce qui rend l’intégration, et, plus encore, l’assimilation] impossibles », a encore renchéri Robert Ménard, mardi, lors d'une conférence de presse à la mairie en réponse à l’affaire du fichage. La dernière en date d’une série de mesures à caractère polémique, mises en œuvre depuis son élection en mars 2014 : interdiction de pendre le linge aux fenêtres et de « cracher sur la voie publique », limitation des antennes paraboliques visibles depuis la rue, instauration d’un couvre-feu de 23 heures à 6 heures pour les mineurs lors des week-end et vacances scolaires, renforcement et armement de la police municipale, installation d'une crèche de Noël dans l'hôtel de ville... Le tout sur fond de réhabilitation de l'Algérie française, en rebaptisant une rue au nom d'un putschiste de 1961. Tony, « chômeur » rencontré en compagnie de Kader, un saisonnier travaillant dans la restauration, soupire en racontant le « cirque » du matin : Robert Ménard, « qui a débarqué avec une équipe de télé pour compter les Maghrébins à la sortie de l’école ».Les deux hommes prennent la dernière sortie du maire avec un certain fatalisme : « Comme d’habitude, ce n’est que du buzz pour se faire connaître. Il ne fait que ça depuis qu’il est élu : de la provocation pour faire parler de lui. » Un constat que rejoint Cyril Hennion, le vice-président de la Ligue des droits de l’homme à Béziers : « Il fait toujours ça, une grosse provocation, puis une petite marche arrière. Même si ces histoires de fichiers commencent à être vraiment inquiétantes. »Lire : Robert Ménard, un habitué des mesures polémiques« Et puis il salit la ville. Déjà, Béziers, c’est du chômage à n’en plus finir. Qui va investir ici ? Regardez, il n’y a plus rien, les commerces ferment, tout est sale. Tout ce que fait le maire, c’est pour les vieux qui votent pour lui, là-haut », ajoute Tony en désignant la direction du centre-ville.« La mobilisation des moyens s’est faite au niveau du centre-ville, mais tout est fait au détriment des autres territoires », confirme Cyril Hennion, en égrenant la liste des « économies » réalisées par la municipalité : budget du centre communal d’action social, centres de loisirs, cantines scolaires…« Vous venez pour Satan ? »Un peu plus haut débute justement cet autre monde, celui de la « chouette ville », selon les mots de trois adolescentes croisées en train de déambuler en face de la mairie. Même si elles concèdent s’y ennuyer un peu.Façades réhabilitées, placettes ombragées et terrasses alignées au cordeau : c’est un Béziers de carte postale qui s’étend sur un quadrilatère de quelques centaines de mètres. « Robert Ménard privilégie le noyau dur de son électorat, à commencer par les commerçants, à qui il a promis de développer le tourisme et que son discours séduit », ajoute Cyril Hennion.Les commerçants, justement, ne jurent plus que par le triptyque « propreté, police municipale, sécurité ». Et ce n’est pas ici qu’on entendra dire du mal du maire : « Vous venez pour Satan ? Au moins avec lui, c’est propre, plus sûr, la police municipale patrouille, les gens sont contents, jure la propriétaire d’une boutique de prêt-à-porter rue du 4-Septembre. Avant la nouvelle mairie, la ville était déserte et le commerce inexistant. » Le fichier des écoles ? Haussement d’épaules. Quant aux « immigrés », « de toute façon, ils ne viennent pas acheter chez nous ».On ne sait si Sorya Béchar et Mohamed Ali, croisés plus tôt avec leur enfant dans les allées Paul-Riquet se sentiraient visés ou s’ils avaient l’intention d’aller faire quelques emplettes. Mais ce couple de trentenaires ne se fait aucune illusion sur les motivations de Robert Ménard : « Ce sont une démarche et des propos racistes. C’est le Front national, c’est comme ça. »« Les Arabes ne nous disent pas bonjour, ils ont du mal à s’adapter », rétorque pour tout commentaire Franck Maugain, un jeune apprenti. Titillés sur l’affaire de la liste des écoles, certains soutiens du maire ne prennent pas de gants. « Il y a trop d’étrangers, c’est évident. M. Ménard fait ce qu’il peut », lâche Evelyne, la cinquantaine, sans gêne manifeste mais qui refuse de donner son nom. Avant d’embrayer dans une description apocalyptique de la ville, décrite comme « noyée sous la drogue, le racket et les violences. Moi-même, je ne sors plus le soir à cause d’eux, vous voyez ? »Spirale sans fin« Les gens se lâchent de plus en plus, confirme David Garcia, membre du syndicat Solidaires. La parole raciste est là, et elle prend chez les jeunes. » Trois rues plus loin, à la Bourse du travail, syndicats et associations de la ville cherchaient justement la parade à ce genre de discours, mercredi dans l’après-midi. Avis unanime : ce n’est pas gagné.« On est sur un discours ethnique et un vote identitaire qu’on retrouve désormais chez les différentes couches d’arrivants dans la ville : les Espagnols et les ″Européens″ face aux Gitans, les Gitans face au Arabes. Aujourd’hui, les jeunes d’origine espagnole ne votent plus à gauche, contrairement à leurs parents et grands-parents, et dans la première génération d’immigrés maghrébins certains se mettent à voter FN », ajoute le syndicaliste.En cause, « une spirale sans fin qui, depuis la désindustrialisation de la ville, à partir des années 1970, a plongé Béziers dans la misère. Ménard, pas plus que ceux qui se sont succédé avant lui à la mairie, n’a pas cherché à y remédier. Ils se contentent de soigner leur clientèle. » Quitte à monter les uns contre les autres, selon M. Garcia, pour qui le nouveau maire joue en ce moment avec le feu : « Le premier risque pour l’ordre public, c’est Ménard. » Les heurts communautaires entre jeunes d’origine gitane et maghrébine qui avaient embrasé la ville en 2005 sont dans toutes les mémoires. « Pour l’instant, les jeunes de la Devèze [une zone urbaine sensible de la ville], se contrôlent. Mais un dérapage, impliquant la police municipale par exemple [désormais armée] peut vite arriver vu l’ambiance. Et ça peut exploser », craint aussi Cyril Hennion.« Les politiques, c’est de toute façon tous les mêmes : pousse-toi de là que je m’y mette pour garder ma place. » Devisant sur un banc allées Paul-Riquet, Carlo Garrigo et Vincent Bellester, anciens réfugiés espagnols, 170 ans à eux deux, jugent le bilan de Robert Ménard avec l’air de ceux qui en ont vu d’autres : « du vent », pour M. Garrigo. « Ah si : j’ai reçu quatre PV en un mois, deux dans chaque sens de l’allée, c’est ça le nouveau maire ! »Madjid Zerrouky (Béziers, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.05.2015 à 14h34 • Mis à jour le07.05.2015 à 15h25 | Lucie Soullier Tarnac, épisode 51. Le parquet de Paris a requis le renvoi de Julien Coupat, de sa compagne Yildune Lévy et de son ex-petite amie Gabrielle Hallez, pour « terrorisme », jeudi 7 mai. Une nouvelle page dans une saga politico-judiciaire aux rebondissements médiatisés, et racontée en détail sur le blog dédié du Monde.Lire aussi :Tarnac : le parquet requiert le renvoi de Julien Coupat en correctionnelle pour terrorismeCar si initialement, il s’agissait d’une enquête sur le sabotage de lignes SNCF, les dix mis en examen ont ensuite contesté l’instruction et déposé plusieurs plaintes, notamment pour usage de faux et atteinte à l’intimité de la vie privée.Retour sur l’affaire, ou plutôt les affaires Tarnac, qui durent depuis sept ans.Que se passait-il à Tarnac ? Dans le petit village corrézien de Tarnac, un groupe de jeunes issus de l’extrême gauche gravite autour d’un intellectuel fédérateur, Julien Coupat.En avril 2008, le patron de la sous-direction antiterroriste (SDAT) de la police judiciaire demande au parquet de Paris l’ouverture d’une enquête préliminaire sur « une structure clandestine anarcho-autonome entretenant des relations conspiratives avec des militants de la même idéologie implantés à l’étranger et projetant de commettre des actions violentes » et son leader supposé, Julien Coupat.Que reproche-t-on à Julien Coupat ? Cinq sabotages sont déplorés par la SNCF dans les nuits des 25 au 26 octobre et du 7 au 8 novembre 2008 dans l’Oise, dans l’Yonne et en Seine-et-Marne.En Seine-et-Marne, les policiers décrivent dans un procès verbal une voiture occupée par Julien Coupat et sa compagne, Yildune Lévy, tournant pendant des heures autour du lieu du sabotage dans la nuit du 7 au 8 novembre. Le couple justifie leur proximité de l’une des lignes : « On a fait l’amour dans la voiture, comme plein de jeunes. »Le 11 novembre, neuf suspects (cinq femmes et quatre hommes) sont interpellés et placés en garde à vue. Quatre jours plus tard, ils sont mis en examen pour « association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme » et Julien Coupat, en outre, pour « direction ou organisation d’un groupement formé en vue de la préparation d’un acte terroriste ». Un dixième suspect sera mis en examen quelque temps plus tard.Après sept ans d’enquête, le ministère ne requiert le renvoi que d’une partie des membres du groupe pour des sabotages de lignes SNCF. Seuls trois d’entre eux sont inquiétés pour « destructions ou dégradations en réunion en relation avec une entreprise terroriste » : Julien Coupat et Yildune Lévy, accusés du sabotage de la ligne Est du TGV à Dhuisy (Seine-et-Marne) à l’aide d’un crochet posé sur la caténaire, le 8 novembre 2008, et Gabrielle Hallez, accusée avec Julien Coupat des mêmes faits à Vigny (Moselle), le 26 octobre 2008. L’enquête n’a pas permis de trouver de suspects pour les trois autres sabotages (deux dans l’Oise et un dans l’Yonne).Que reproche-t-on à l’enquête ?Le manque de preuves La pose d’un crochet sur une caténaire est le seul fait concret que les juges et les policiers sont parvenus à ramasser contre Julien Coupat et Yildune Lévy pour le sabotage de la ligne TGV à Dhuisy. Leur mise en examen repose essentiellement sur le procès-verbal d’une filature réalisée par la sous-direction antiterroriste (SDAT) de la police judiciaire et la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), le groupe d’enquête chargé de Julien Coupat.La défense conteste la véracité du document et la présence même de certains policiers, qu’elle soupçonne d’avoir utilisé une balise illégale posée sur la voiture du couple.A Nanterre, une instruction pour « faux en écriture publique » visant ce procès-verbal de filature a été ouverte en novembre 2011. La cour d’appel de Versailles a ordonné l’audition des policiers de la DCRI. Douze d’entre eux ont été entendus anonymement, leur service étant couvert par le secret défense. Mais ils ont refusé de répondre, s’abritant derrière une mémoire défaillante et le secret.Lire : Les incohérences de l'enquêteLes méthodes de la DCRIDès le mois de novembre 2008, les parents des neuf inculpés demandent la libération de leurs enfants dans une lettre ouverte. Ils dénoncent les méthodes utilisées par la police, la complaisance des médias et la présomption de culpabilité qui pèse sur leurs enfants.Créée en juillet 2008, la DCRI est alors toute nouvelle, et ses méthodes seront décortiquées et critiquées par la presse.Lire : Une instruction qui en dit long sur l'antiterrorisme à la françaiseLa défense demande notamment l’annulation de deux pièces du dossier : la surveillance (illégale) du domicile de Julien Coupat à partir du 15 août 2008 et le placement sur écoute sauvage de l’épicerie de Tarnac. En octobre 2010, la cour d’appel de Paris valide l’intégralité de l’enquête et la chambre de l’instruction rejette la demande d’annulation.Mais la défense n’a pas dit son dernier mot. Elle dépose plusieurs plaintes qui aboutiront à l’ouverture d’une instruction en janvier 2012 pour « atteinte au secret des correspondances » et « atteinte à l’intimité de la vie privée ». En cause : la découverte par le gérant du Magasin général de Tarnac d’un dispositif d’écoutes artisanales dès avril 2008. Mais les juges se confronteront au mur du secret défense. Après avoir réussi à obtenir, non sans mal, les motifs de la mise sur écoute, ce n’est pas la « prévention du terrorisme » qui est invoquée, mais « la criminalité et la délinquance organisées ». Des faits dont il n’a jamais été question dans l’affaire de Tarnac.Lire : Les juges impuissants face au secret défenseLa qualification de terrorismeLors de l’instruction, la défense a contesté le caractère « terroriste » de ces sabotages, mettant notamment en avant le fait que personne n’avait été blessé.La question de l’inculpation pour terrorisme se pose d’autant plus qu’en août 2014, un sabotage en tous points similaire – la pose d’un crochet sur une caténaire de la ligne du TGV Lyon-Paris – a pourtant été considéré comme un simple « acte de malveillance » par le parquet de Chalon-sur-Saône.Dans son réquisitoire, le ministère public leur répond jeudi 7 mai que « la finalité terroriste du groupuscule ne saurait être nuancée par l’absence de victimes humaines », l’article 421-1 du code pénal disposant que « les atteintes aux biens » peuvent constituer en droit français des actes de terrorisme, pour peu qu’elles aient « pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ».Lucie SoullierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.05.2015 à 12h24 • Mis à jour le07.05.2015 à 15h21 Najat Vallaud-Belkacem, invitée de Guillaume... par radioclassiqueFace à la grogne qui gagne du terrain, la ministre de l’éducation Najat Vallaud-Belkacem se démultiplie dans les radios. Jeudi 7 mai, elle était interrogé par Sud Radio. Forte du soutien présidentiel reçu la veille, elle s’est dite déterminée à défendre cette réforme jusqu’au bout. Lire aussi :Réforme du collège : François Hollande contre « le concert des immobiles »« Je l’assumerai de toutes mes forces, a t-elle déclaré, sans jamais faillir face à ceux qui ne proposent rien. » A chaque réforme ses détracteurs, a tenu à rappeler la ministre de l’éducation.A ceux qui réclament le retrait pur et simple du projet, elle a également rappelé l’état des lieux. Chiffres à l’appui : en 2002, a-t-elle soutenu 13 % des élèves sortaient du collège avec des difficultés à maîtriser le Français. Ils seraient 25 % aujourd’hui, toujours selon la ministre de l’éducation. « Le collège va mal depuis longtemps, et depuis des années au lieu de le réparer on crée des îlots de bien-être » pour une élite favorisée, a-t-elle défendu.Lire aussi :« La réforme du collège garantit la mission républicaine de l’école », par Najat Vallaud-BelkacemAlors que sa réforme propose « plus de moyens, plus de profs, plus d’heures, comment peut-on être contre ça ? », s’est interrogée la ministre. Et de poursuivre : « Ce sont les inégalités scolaires qui provoquent la crise. »Pour Olivier Besancenot, le cofondateur du Nouveau Parti anticapitaliste, la question de l’éducation est avant tout « un choix politique », alors que l’on pourrait donner plus au budget de l’école et moins à celui de l’armée. « Où en est la promesse de François Hollande d’embaucher 60 000 profs ? », a-t-il demandé jeudi sur France Inter. Ceux qui s’opposent au projet, ce sont « d’abord les enseignants eux-mêmes », a souligné Olivier Besancenot.Ancien ministre de l’éducation sous trois gouvernements différents, président du MoDem et maire de Pau, François Bayrou voit dans l’école « la promesse de donner à tous la meilleure chance d’arriver au plus haut niveau ». Sur BFMTV, l’ancien candidat à la présidentielle a précisé qu’il demandait donc que cette réforme soit retirée, en particulier parce qu’il n’approuve pas « la suppression des langues mères », le latin et le grec. L’occasion pour l’élu de Pau de révéler qu’il échangeait parfois des SMS avec Alain Juppé. Des SMS… en latin.Pour Bayrou, la réforme du collège doit être... par BFMTV Soren Seelow Après sept ans d’une enquête mouvementée et largement médiatisée, le parquet de Paris a rendu son réquisitoire définitif dans l’affaire dite de « Tarnac ». En novembre 2008, dix jeunes gens issus de l’ultragauche gravitant dans ce petit village corrézien autour d’un intellectuel fédérateur, Julien Coupat, avaient été mis en examen pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». Les services de police et de renseignement les soupçonnaient d’être impliqués dans une série de sabotages de lignes TGV commis dans les nuits du 25 au 26 octobre et du 7 au 8 novembre 2008.Dans son réquisitoire, que Le Monde a pu consulter, le ministère public demande que seuls les trois principaux mis en examen – Julien Coupat, sa compagne Yildune Lévy et son ex-petite amie Gabrielle Hallez – soient renvoyés devant le tribunal correctionnel pour des sabotages « en relation avec une entreprise terroriste ». Il requiert un non-lieu pour deux de leurs compagnons, ainsi que pour trois des cinq sabotages, dont l’enquête n’a « pas permis d’identifier les auteurs ».Lire aussi : Comprendre l’affaire TarnacPour les cinq autres membres présumés de cette « association de malfaiteurs », le parquet, qui reconnaît manquer d’éléments les reliant aux dégradations, rejette la circonstance aggravante d’« entreprise terroriste ». Il requiert néanmoins leur renvoi pour des « tentatives de falsification de documents administratifs », des « recels » de documents volés ou des « refus de se soumettre à des prélèvements biologiques ». C’est la juge d’instruction, Jeanne Duyé, qui décidera au final de renvoyer ou non devant le tribunal tous ces mis en examen. Elle devrait signer l’ordonnance de renvoi avant l’automne.Flot de critiques sur l’enquêtePolitisé dès sa genèse par le gouvernement Fillon, qui avait fait de l’« ultragauche » une priorité policière, le dossier Tarnac est devenu au fil de l’instruction un objet médiatico-judiciaire incontrôlable. Procès-verbal après procès-verbal, les méthodes d’enquête de la toute nouvelle Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), créée le 1er juillet 2008, ont été éreintées par voie de presse, fragilisant chaque jour un peu plus l’instruction.Les fers à béton posés sur les caténaires de cinq lignes TGV en octobre et novembre 2008 avaient occasionné de nombreux retards, mais aucun blesséSi ce dossier a provoqué tant de passions et de remous, c’est en raison de sa charge politique et parce qu’il interroge les fondements mêmes de l’arsenal antiterroriste à la française. Dans ce contexte houleux, le ministère public savait son réquisitoire attendu. Aussi a-t-il pris le soin de revenir en détail sur le flot de critiques qui s’est abattu sur cette enquête et sur la plus épineuse des questions qu’elle soulève : Julien Coupat est-il un terroriste ?Lire aussi :Comprendre l’affaire TarnacLes fers à béton usinés posés sur les caténaires de cinq lignes TGV en octobre et novembre 2008 avaient occasionné de nombreux retards, mais aucun blessé. De l’aveu même des experts, ce dispositif, emprunté aux méthodes employées dans les années 1990 par les militants antinucléaires allemands, ne peut engendrer aucun déraillement ni porter atteinte à la sécurité des voyageurs.Sabotage similaire en août 2014Le caractère relativement bénin de ces dégradations avait été soulevé lors de l’instruction par les avocats de la défense, qui en contestaient le caractère « terroriste ». Le ministère public leur répond que « la finalité terroriste du groupuscule ne saurait être nuancée par l’absence de victimes humaines », l’article 421-1 du code pénal disposant que « les atteintes aux biens » peuvent constituer en droit français des actes de terrorisme pour peu qu’elles aient « pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ».En août 2014, un sabotage en tout point similaire – la pose d’un crochet sur une caténaire de la ligne du TGV Lyon-Paris – a pourtant été considéré comme un simple « acte de malveillance ». Selon les informations du Monde, c’est le parquet de Châlons-sur-Saône qui a ouvert une enquête préliminaire dans cette affaire, la section antiterroriste du parquet de Paris n’ayant pas jugé utile de se saisir du dossier.Si Julien Coupat, Yildune Lévy et Gabrielle Hallez sont renvoyés pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », c’est donc uniquement à la lumière de leur idéologie et de leurs relations mise au jour par la surveillance dont ils faisaient l’objet avant le début des sabotages. Un contexte qui permet à l’accusation de projeter une intention terroriste sur des dégradations qui relèveraient en d’autres circonstances du droit commun.« Structure clandestine anarcho-autonome »L’enquête préliminaire visant les membres du groupe de Tarnac a été ouverte le 16 avril 2008, soit six mois avant les sabotages. Elle se fondait sur une note de la sous-direction antiterroriste décrivant cette communauté comme une « structure clandestine anarcho-autonome entretenant des relations conspiratives avec des militants de la même idéologie implantés à l’étranger et projetant de commettre des actions violentes ». Les services de renseignement étaient destinataires d’une information selon laquelle Julien Coupat avait rencontré des anarcho-autonomes « dans un appartement new-yorkais » en janvier 2008. C’est ce voyage qui, sur la fois d’un renseignement des autorités américaines, a déclenché l’ouverture de l’enquête. Selon le ministère public, ces liens avec la « mouvance anarchiste internationale » constituent un des arguments justifiant la qualification de « terrorisme ».Mais le pivot de l’accusation repose sur la pensée du principal mis en cause, c’est-à-dire sur ses écrits. Le ministère public considère comme acquis que Julien Coupat est la « plume principale » – ce que l’intéressé a toujours démenti – d’un « pamphlet » intitulé L’Insurrection qui vient, publié en 2007 par le Comité invisible. Ce texte préconise un « blocage organisé des axes de communication », au premier rang desquels les chemins de fer, par des groupes ayant adopté un mode de vie communautaire, afin de faire tomber « l’architecture de flux » qu’est devenu le monde moderne.« Sentiment de terreur et d’intimidation »Pour le parquet, cet « opuscule présenté de façon faussement béate par plusieurs témoins comme un simple livre de philosophie » est en réalité un guide théorique visant à « renverser par la violence l’Etat ». S’il reconnaît que le passage à l’acte violent « apparaît dans un premier temps de relativement faible intensité », le ministère public estime qu’il ne s’agissait que d’une « phase initiale » que l’interpellation des suspects a permis d’interrompre, évitant que ne s’installe « un sentiment de terreur et d’intimidation » dans le pays.Le 25 mars 2009, les avocats de la défense avaient contesté la définition très large de l’« association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » au regard du droit international, estimant qu’elle s’appliquait abusivement à leurs clients. « Il ne suffit pas à la partie poursuivante de mettre en perspective des infractions de droit commun avec un discours politique critique pour caractériser l’existence d’une infraction terroriste, argumentaient-ils. Affirmer l’inverse permettrait de qualifier d’entreprise terroriste toute action portée par un discours politique ou syndical visant à dénoncer des choix politiques ou à exprimer une exaspération, voire une colère. »« Si la promotion idéologique d’une nécessité de changer de société est une position politique protégée par la liberté d’opinion, sa mise en œuvre par l’intimidation ou la terreur relève de la délinquance, rétorque le ministère public. L’infraction terroriste est par nature politique puisque instiller l’intimidation ou la terreur a comme finalité l’exercice d’une forme de pouvoir sur la société. » Lire aussi :Tarnac : quand François Hollande dénonçait une « affaire politique »Au secours de la cote D104Le parquet de Paris répond dans son réquisitoire à « la tentative de discréditer la cote D104 », pierre angulaire de l’accusation. Ce procès-verbal, qui retranscrit la filature du véhicule de Julien Coupat et de sa compagne Yildune Lévy durant la nuit du 7 au 8 novembre 2008, est censé attester de leur présence sur les lieux d’un sabotage. Or le PV de cette surveillance comporte plusieurs incohérences qui ont conduit les avocats à porter plainte pour « faux et usage de faux ». Ils contestaient la présence de certains policiers cette nuit-là, soupçonnés d’avoir rédigé leur PV à partir d’une balise posée illégalement sur la voiture du couple. L’information a conclu à un non-lieu. Le parquet s’appuie sur cette décision pour souligner que cette filature est « avérée par des éléments objectifs » et rappelle que les deux personnes mises en cause n’ont jamais contesté « leur présence sur les lieux de la surveillance ».Voir aussi le blog « Tarnac, une instruction française »Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.05.2015 à 10h15 • Mis à jour le07.05.2015 à 11h31 | Nicolas Truong Un spectre hante la France. Celui du « catholicisme zombie ». Une survivance de l’empreinte catholique dans les mentalités qui, selon l’historien et anthropologue Emmanuel Todd, explique en grande partie « l’accès d’hystérie » de la mobilisation historique du 11 janvier. Une détermination puissante et inconsciente qui permet, pêle-mêle, de comprendre « l’islamophobie » des classes moyennes, la dévotion européiste des élites, le mépris des ilotes taxés de « populistes » et même pourquoi le Parti socialiste de François Hollande est désormais « ancré à droite ».Dans Qui est Charlie ? Sociologie d’une crise religieuse (Seuil, 252 pages, 18 euros), Emmanuel Todd veut démonter « l’imposture » de la communion nationale du 11 janvier. Comme l’avaient déjà rappelé de nombreux observateurs, « une partie de la France n’était pas là » lors de cette mémorable journée. En un mot, relève aujourd’hui Emmanuel Todd, c’est la France des classes moyennes supérieures qui a manifesté, pendant que celle du monde populaire, des jeunes des banlieues et des ouvriers de province boudait l’événement.Lire le portrait :Emmanuel Todd, homme de tumulteL’unanimisme politique et médiatique lui fit l’effet d’un « flash totalitaire ». En janvier 2015, assure-t-il, « aucune analyse critique n’aurait été audible ». Rony Brauman, ancien président de Médecin sans frontières, contestait pourtant dans nos colonnes « la rhétorique de l’intimidation morale » en expliquant ce qui l’avait empêché de rejoindre le cortège (Le Monde daté du 16 janvier), tandis que le philosophe Alain Badiou raillait cette injonction à manifester : « C’est tout juste si Manuel Valls n’envisageait pas d’emprisonner les absents », écrivait-il (Le Monde daté du 28 janvier). Comme on peut le constater, l’originalité de l’essai d’Emmanuel Todd ne réside pas dans la victimisation d’un auteur alors prétendument bâillonné et qui fait aujourd’hui la couverture des journaux de toute l’intelligentsia de la gauche.« Oligarchie de masse »L’ouvrage est une invitation à comprendre les mécanismes du pouvoir idéologique et politique de notre société à partir du moment « Charlie », une analyse savante et virulente de la « crise religieuse » d’une nation qui « se ment à elle-même » dans la communion laïque. Bien sûr, accorde-t-il, les manifestants ont, en toute conscience, défilé pour la tolérance. Mais ce n’est pas la réalité des « valeurs latentes » qui les agissaient. Ce jour-là, écrit-il, « il s’agissait avant tout d’affirmer un pouvoir social, une domination ». Celle de la « France blanche » des catégories supérieures qui s’est précipitée dans les rues pour « définir comme besoin prioritaire le droit de cracher sur la religion des faibles ». Celle d’une France inégalitaire non dans ses proclamations théoriques et conscientes, mais dans ses comportements pratiques et inconscients.Car « les forces qui se réclament aujourd’hui de la République ne sont pas d’essence républicaine », explique-t-il. Comme l’illustre l’écart entre les manifestations massives de Lyon et celles plus modestes de Marseille, ce sont les habitants des anciennes terres catholiques et hiérarchiques qui se sont mobilisées le 11 janvier. C’est cette « oligarchie de masse » qui accepte la ségrégation sociale des populations défavorisées, la relégation des jeunes musulmans dans les ghettos urbains qui s’est indignée, insiste-t-il.Cartographie à l’appui, le démographe veut démontrer qu’une « subculture catholique périphérique », qui perdure malgré le déclin de l’Eglise, détermine à leur insu les individus. Et favorise l’avènement d’une « néo-République » inégalitaire. Sous son influence, la « divinité cruelle » de la monnaie unique européenne a remplacé la Sainte-Trinité. Car le traité de Maastricht « nous vient du catholicisme et de Vichy plus que de la Révolution », assure-t-il. Sous son emprise également, le PS s’est droitisé. Ainsi François Hollande, fils de parents catholiques, apparaît-il comme « la parfaite incarnation du catholicisme zombie ». Certes, le PS est « subjectivement » antiraciste, mais il est « objectivement xénophobe » assure Todd, car « il exclut les enfants d’immigrés de la nation française ». En résumé, il y a un décalage complet entre les paroles et les actes de ces dominants qui composèrent l’essentiel des manifestants.Combattre « la nouvelle hystérie laïciste »De l’islamophobie des beaux quartiers à l’antisémitisme des banlieues reléguées, la responsabilité des notables de cette « néo-République » inégalitaire est, selon Todd, immense. Que faire alors ? Combattre « la nouvelle hystérie laïciste », écrit-il, qui n’est autre qu’une « religion » qui fait de l’islam son bouc émissaire en proclamant « le devoir de caricaturer Mahomet ».Après l’outrance de la démonstration, place à l’œcuménisme de la conclusion. Toute la panoplie de la laïcité ouverte du néorépublicanisme que Todd s’acharne à combattre y est sagement déclinée. Droit au blasphème, liberté d’expression protégée par l’Etat, assimilation des immigrés, « intégration positive » de l’islam… Même l’interdiction du foulard à l’école, considérée comme islamophobe par beaucoup, est considérée par l’auteur, qui n’est exempt ni de paradoxes ni de contradictions, comme « une bonne chose ». La cohorte de ses anathèmes s’achève donc sur le catalogue d’un pur catéchisme républicain. Il est enfin temps de répondre à la question posée par l’anthropologue : « Qui est Charlie ? » C’est Emmanuel Todd, mais il ne le savait pas.Lire la tribune du premier ministre :Manuel Valls : « Non, la France du 11 janvier n'est pas une imposture »Nicolas TruongResponsable des pages Idées-DébatsSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.05.2015 à 21h19 • Mis à jour le06.05.2015 à 21h21 Nouvel épisode dans la polémique sur la longueur des jupes dans les établissements scolaires. Le site Internet du quotidien régional La République du Centre publie, mercredi 6 mai le témoignage d’une jeune Orléanaise de confession musulmane, Ikram, 18 ans, « victime de discrimination et de harcèlement » en raison de sa tenue vestimentaire. Elle devait déposer plainte dans la journée contre deux membres du personnel du lycée Paul-Gauguin, à La Source, où elle est élève en terminale.« Certains professeurs me parlent de ma jupe longue. Tous les jours, on me dit que ce n'est pas approprié. Mais dans le carnet, nulle part, il est écrit que l'on ne peut pas porter une jupe longue au lycée. Jamais, je n'ai porté le voile à l'intérieur de l'établissement. »Elle explique ôter son hidjab – seul signe religieux qu’elle arbore, d’après elle – tous les matins, devant les grilles de l’enceinte du lycée. Ce qui ne l’empêche pas d’être convoquée toutes les semaines par le personnel administratif, qui la juge encore « trop couverte ». A cela, s’ajoutent des remarques offensantes : « On m'a demandé si je voulais aller faire le djihad. On m'a dit, aussi, que ma longue jupe pouvait servir à passer la serpillière. »Lire aussi (édition abonnés) :Crispation à l’école sur les jupes longuesLa jeune fille affirme aussi avoir été interdite de cours par l’une de ses professeurs, qui lui a rouvert les portes de sa classe au bout d’une semaine. « A condition que je m'excuse. Mais que je m'excuse de quoi ? », s’interroge-t-elle. Depuis, elle arrive en retard pour éviter l’enseignante en question, quand elle ne sèche pas tout bonnement.« Il existe une loi »Interrogée par La République du Centre, une de ses amies raconte avoir tenté de dialoguer avec le corps enseignant pour mettre un terme à « l'acharnement par rapport à cette jupe longue ».« [Les professeurs] nous disent que ce ne sont pas nos affaires. Des élèves ont même déjà été exclus avec elle. »Face à une situation qui durerait depuis plusieurs mois, Ikram s'est tournée vers le collectif Stop aux discriminations, qui l’a encouragée à saisir la justice.Si son dossier s’appuie sur les témoignages d'une dizaine de ses camarades, le proviseur du lycée Paul-Gauguin affirme, lui, ne pas être au courant du cas spécifique d’Ikram. Il reconnaît cependant que ses équipes sont régulièrement confrontées à des incidents similaires :« Avoir une jupe longue n'a aucune importance. Il existe une loi, on ne peut pas porter de signe religieux ostentatoire. Et puis, nous sommes dans un lycée professionnel avec des lycéens qui seront sur le marché du travail dans trois mois. Cette tenue n'est pas appropriée. »L’inspectrice d’académie adjointe, Raymonde Rouzic, a pour sa part admis connaître la situation de la jeune fille. Une situation qui n’a rien à voir avec des questions de respect ou non de la laïcité :« Les problèmes ne sont pas liés à sa jupe longue, mais plutôt à un problème de vie scolaire, à un manque de travail. Elle n'a jamais été punie pour sa jupe. Il ne faut pas faire d'amalgame. »Selon Mme Rouzic, la lycéenne n’a jamais été victime ni de brimades ni d’interdiction de classe. Le témoignage d’Ikram relèverait d’une forme d’effet de mode, après les révélations de Sarah, quelques jours plus tôt.Une centaine de plaintes en 2014Elève au collège Léo-Lagrange de Charleville-Mézières, l’adolescente de 15 ans s’était vu refuser à deux reprises l’entrée de l’établissement. Motif invoqué : sa jupe était d’une longueur qui, aux yeux de la principale du collège, en faisait un « signe ostentatoire d’appartenance religieuse ».Lire aussi :Najat Vallaud-Belkacem : « Aucune élève ne peut être exclue en fonction de la longueur de sa jupe »Si le cas de cette jeune fille s’inscrit, selon les services académiques, dans un contexte particulier – il aurait été question d’une « provocation assumée » –, en 2014, le Collectif contre l’islamophobie en France a été saisi de plus d’une centaine de cas de collégiennes et de lycéennes à qui leur établissement reprochait une tenue vestimentaire contraire à la loi de 2004. La plupart de ces affaires concernaient la longueur de leurs jupes.Lire aussi l'entretien avec le sociologue François Dubet :Laïcité : « Va-t-on interdire les jupes plissées bleu marine ? »Dans le texte en question il est précisé que sont interdits « les signes et tenues dont le port conduit à se faire immédiatement reconnaître par son appartenance religieuse ». En revanche, les « accessoires et les tenues qui sont portés communément par des élèves en dehors de toute signification religieuse » sont eux acceptés.Lire aussi l'éditorial du Monde :Islam : une semaine ordinaire en France 06.05.2015 à 18h43 • Mis à jour le07.05.2015 à 16h31 | Eric Nunès Votre école ou votre université est-elle championne du monde dans sa catégorie ? Au regard de l'édition 2015 du QS World University Rankings by Subject, qui établit un classement des meilleurs établissements par discipline, c'est peu probable si votre campus n'est pas situé outre-Atlantique, ou à défaut outre-Manche. Comme d’autres classements internationaux scrutés par les professionnels, cette sorte de « top 50 » se base sur la réputation de chaque établissement et sur les citations dont ses travaux universitaires font l'objet, ce qui donne la part belle aux établissements anglo-saxons. Mais il se distingue en se focalisant sur les 36 disciplines les plus prisées des étudiants, et permet ainsi aux établissements français d’être (un peu) mieux classés que dans le palmarès global QS : aucune « médaille d'or », mais une honorable 3e place pour l’Insead parmi les écoles de commerces, et des places d’honneur.Lire également : Les universités françaises peinent à soigner leur réputation internationaleLes établissements états-uniens arrivent en tête dans 27 des 36 classements. La domination américaine semble écrasante sur l'ensemble des domaines d'études. Trois universités américaines occupent les trois premières places en finance, mais également en communication et média, en économie, en chimie, en électronique, en science des matériaux, en philosophie... Ils sont suivis par les anglais (7 fois premiers). Seules deux écoles non anglo-saxonnes parviennent en tête d'une spécialité : l'Institut Karolinska, en Suède, numéro un mondial en odontologie (médecine dentaire), et l'Ecole polytechnique de Zurich, en Suisse, dans les sciences de la Terre.L’Insead sur le podiumQuelques établissements français parviennent toutefois à se distinguer. L'Institut européen d'administration des affaires (Insead) décroche une médaille de bronze en business et management. Seule la London Business School et Harvard, aux Etats-Unis, devancent cette école privée française. Dans la même catégorie, HEC est classée 13e. Les deux écoles françaises sont également 21e et 31e en comptabilité.Science po Paris est aussi une référence mondiale en... sciences politiques. Dans sa spécialité, la parisienne dame le pion aux américaines Stanford, Yale et Columbia et se situe à la 5e place, très proche de Harvard, Princeton ou Oxford, en Angleterre.L'enseignement français se distingue encore en philosophie. Si les 20 premières places de ce classement sont exclusivement accordées à des universités de langue anglaise, l'université de Paris I (Panthéon-Sorbonne) est 21e, mais 1re hors de l'univers anglophone. Deux autres établissements français sont classés parmi les 50 meilleurs établissements : l'Ecole normale supérieure (22e) et l'université de Paris IV (Sorbonne).Paris I et Paris IV se distinguent sur plusieurs frontsL'excellence des universités de Paris I et Paris IV en sciences humaines est soulignée par leur place dans le « top 50 » de plusieurs disciplines. Outre la philosophie, Paris I est classée également en histoire, en géographie et en droit ; Paris IV se distingue encore en sociologie et en langues vivantes où la fac parisienne, à la 9e place, talonne Stanford.En mathématiques également, deux françaises sont classées : l'Ecole normale supérieure (44e) et Polytechnique (17e). L'Institut des sciences et industries du vivant et de l'environnement, dit AgroParisTech, pointe à la 13e place dans le domaine de l'agriculture et forêts. L'Ecole nationale supérieure de création industrielle (Ensci) est classée 32e en art et design, l'université Pierre et Marie Curie 41e en statistique et recherche opérationnelle.Pour approfondir : Classement de Shanghaï : les universités françaises maintiennent leur rangEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.05.2015 à 16h59 • Mis à jour le06.05.2015 à 17h13 | Delphine Roucaute Après avoir affirmé sur France 2 qu’il avait comptabilisé le nombre d’enfants musulmans dans les écoles de sa ville, le maire de Béziers Robert Ménard a été entendu par la police dans le cadre l'enquête préliminaire ouverte par le procureur de Béziers pour « tenue illégale de fichiers en raison de l'origine ethnique ».En effet, on ne transige pas en France avec ce que l’on appelle les « statistiques ethniques ». La question cristallise pourtant les polémiques depuis une vingtaine d’années, tout le monde ne s’accordant pas sur la nécessité ou non de procéder à des études d’ampleur sur l’origine ethnique ou religieuse des Français.Qu’est-ce qui constitue exactement un délit ?La loi du 6 janvier 1978, dite « loi informatique et libertés » interdit de recueillir et d’enregistrer des informations faisant apparaître, directement ou indirectement, les origines « raciales » ou ethniques, ainsi que les appartenances religieuses des personnes. Outrepasser ces règles peut conduire à une peine de prison de cinq ans et 300 000 euros d’amende, ce à quoi la commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) peut ajouter une amende. Une simple déclaration impliquant des statistiques supposées ne constitue donc pas en soi un délit ; il faut avoir constitué un fichier recensant ces données sensibles.Lire aussi :Pourquoi Robert Ménard n’a pas le droit de ficher les écoliers musulmans de BéziersMais qu’entend-on exactement par « statistique ethnique » ? La définition du terme « ethnique » est en effet sujette à controverse, puisque ce vocabulaire fait partie de celui de l’administration coloniale et des pays qui ont connu des politiques de ségrégation, comme l’Inde par exemple, où il est utilisé pour identifier et recenser les populations. L’ethnie constitue une expression identitaire, fortement liée au pays d’origine, mais aussi à une langue, une histoire ou une culture commune. Un des problèmes principaux est que l’« identité ethnique » peut être assignée par un élément extérieur au groupe supposé ; l’identité n’est dès lors plus revendiquée, mais subie, et donc facteur de discrimination.En France, les statistiques reposent sur la nationalité effective des personnes. Mais toute origine « raciale » est évacuée des statistiques officielles. Ainsi, il est interdit de faire, hors dérogations accordées notamment à certains instituts de recherche, des statistiques sur les Kabyles, les noirs, les juifs – même chose pour les groupes religieux. Se pose avant tout la question des dérives qu’engendreraient de tels comptages, et la stigmatisation des populations qui pourrait en découler.Quelles polémiques autour de la question du fichage ?La question de savoir s’il faut ou non autoriser les statistiques ethniques et réformer la loi « informatique et libertés » de 1978 est en débat depuis une vingtaine d’années. En 1998, elle opposait Hervé Le Bras, démographe enseignant à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (Ehess), à Michèle Tribalat de l’Institut national d’études démographiques (INED), une chercheuse polémique régulièrement citée dans la sphère frontiste. Le premier critiquait le travail de cette dernière, notamment sa distinction entre les Français issus d’autres origines et les « Français de souche », une expression qui selon lui flatte le « vieux fond ethnique » de la droite. « La collecte de données n'est pas une menace en elle-même. Ce qui constitue une menace ce sont les catégories utilisées pour classer les données », déclarait-il à l’époque.La question a été vivement relancée en 2007 par Nicolas Sarkozy et la nomination de Yazid Sabeg, un homme d’affaires né en Algérie devenu le chantre de la discrimination positive, qui met en place un comité pour la mesure et l’évaluation de la diversité des discriminations (Comedd) sous la houlette de François Héran. En réaction, une vingtaine de chercheurs et universitaires forment une contre-commission, la commission alternative de réflexions sur les « statistiques ethniques » et les discriminations (Carsed) qui publie en 2009 l’ouvrage collectif Le Retour de la race cherchant à dénoncer le « leurre » de la réflexion engagée au Comedd. Ce livre prend clairement la tournure d’un règlement de compte, en accusant en quatrième de couverture « les quelques scientifiques présents [dans le Comedd d’être] tous favorables à une mesure de l’ethnicité ou de la race ». Le Carsed écrit :« En développant une vision de la société durablement fragmentée selon les critères d’origine, donc figés, [cette classification ethnique] aboutit à terme à la fragmentation et à la concurrence entre "communautés" avec chacun ses lobbies, ses victimes, ses exclusions, son entre-soi, sa solidarité limitée aux membres du groupe alors que l’Etat républicain a la mission de l’assurer pour tous. »A l’époque, la tentative de Brice Hortefeux, alors ministre de l’intérieur (et de l’immigration), de créer un fichier de police nommé Edvige, enregistrant notamment la couleur de peau, tue le débat en illustrant les risques d’un fichage ethnique. Mais certains, comme Manuel Valls, prendront position en faveur de telles statistiques.Lire : « Edvige 2 est un fichier de présomptions »C’est d’ailleurs l’actuel premier ministre qui a relancé la machine, plus récemment, avec ses déclarations remarquées sur un « apartheid territorial, social, ethnique ». Alors que le député (UMP) de la Marne Benoist Apparu plaidait le 28 janvier en faveur des statistiques ethniques, le président François Hollande a estimé que le pays n’avait « pas besoin de faire des statistiques ethniques. Regardez où vivent un certain nombre de nos compatriotes et vous verrez les problèmes de chômage, de scolarité, de réussite, voire même la capacité à créer une entreprise ». De son côté, la députée écologiste Esther Benbassa appelait également à des statistiques ethniques afin de lutter contre les discriminations : « Exigeons la parité pour les minorités visibles, oui, mais pour y parvenir, mesurons tout ce qui nous en sépare. »Quelles sont les méthodes utilisées par les chercheurs ?De fait, les études ethniques existent, puisque la loi donne dérogation aux chercheurs pour étudier les origines ethniques et religieuses, selon certains critères très encadrés. C’est la CNIL qui étudie chaque enquête, en fonction de la finalité des recherches, de l’institut qui les mène, du consentement des personnes concernées et du respect de leur anonymat. Mais, comme le souligne le directeur de recherche à l’INED Patrick Simon auprès de Libération, « l’interdiction de principe a réussi à imposer l’idée que vouloir mesurer les conséquences de l’origine ethnique dans une étude est sulfureux ». Et a pour conséquence une forme d’autocensure des chercheurs.Le sociologue Didier Fassin explique ainsi à Libération que dans le cadre de son enquête sur une maison d’arrêt en banlieue parisienne, L’Ombre du monde parue en 2015, il a dû élaborer ses propres statistiques ethniques en se basant sur la consonance des noms des détenus et leur couleur de peau à partir de la photo de leur dossier pénitentiaire. Cette approche lui a permis d’étudier la proportion de personnes originaires de l’immigration parmi les détenus. Un sujet extrêmement sensible ; il suffit de se rappeler des polémiques déclenchées par Eric Zemmour à ce sujet.Mais le chercheur ne se contente pas de constater le pourcentage de personnes noires ou d’origine arabe en prison : il interroge leur situation sociale, la fréquence des contrôles à leur égard et la dureté des peines. Bref, la discrimination qu’ils rencontrent et qui explique ces chiffres. Un travail qui n’a – faut-il le rappeler ? –, rien de commun avec les prétendues statistiques de Robert Ménard, qui présentent un biais méthodologique énorme : M. Ménard disait compter non pas les immigrés ou la diversité ethnique, mais bien l’appartenance religieuse, sur la foi du seul patronyme. Or on peut s’appeler Ahmed sans être musulman, ou être fidèle à l’islam et être prénommé Jean-Pierre. Par ailleurs, M. Ménard n’a pas demandé le consentement des personnes concernées.Quelles autres pratiques existent à l’étranger ?L'ambiguïté du débat repose en partie sur le fait que les statistiques ethniques existent dans d’autres pays, comme les Etats-Unis, où les recensions religieuses sont couramment pratiquées, sur déclaration des personnes concernées. L’exemple du voisin britannique est particulièrement important pour la France, puisque la législation y autorise la compilation de données portant sur la religion et les origines ethno-raciales depuis les années 80. Aucune restriction n’est prévue et celles-ci apparaissent explicitement dans les études de l’Office des statistiques. Si la société britannique, fondée sur le multiculturalisme, a bien accepté cette possibilité, les affrontements entre le pouvoir et les minorités ainsi reconnues n’ont cessé de se multiplier.D’un autre côté, le Sénat rappelle dans un rapport que la commission européenne contre le racisme et l’intolérance (ECRI) encourageait, dans son rapport de 2010 « les autorités françaises à poursuivre les efforts visant à mettre en place un système complet cohérent de collecte des données permettant [...] de déterminer l'ampleur des manifestations du racisme et de la discrimination raciale directe et indirecte » et de développer des statistiques ethniques et religieuses fondées sur le principe de confidentialité et de consentement.Il faut toutefois souligner que chaque pays européen a ses propres règles et qu’il n’existe pas de modèle unique à suivre. En 2008, au niveau européen, seuls 22 pays sur 42 proposaient lors du recueil de données statistiques publiques des questions portant explicitement sur l’ethnicité. En sachant qu’il n’existe pas de définition de l’origine ethnique au niveau européen.Delphine RoucauteJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.07.2015 à 17h35 • Mis à jour le11.07.2015 à 18h06 Le taux de réussite au bac 2015 est quasiment identique à celui de l’année passée : 87,8 % des candidats ont réussi l’examen, cette année, après les oraux de rattrapage, a annoncé le ministère de l’éducation nationale, samedi 11 juillet. C’est 0,1 point de moins que l’an passé.Au total, 617 900 candidats sont devenus bacheliers à l’issue de cette session, soit près de neuf sur dix.Lire aussi :Du prénom à la mention au bac : des déterminismes sociaux toujours puissantsDans le détail des filières :Bac général : 91,5 % de réussite (+ 0,6 point)Bac technologique : 90,6 % de réussite (stable)Bac professionnel : 80,3 % (– 1,6 point)Au sein de la filière générale le taux de réussite a atteint :91,8 % en série scientifique (S)90,6 %, en série littéraire (L)91,2 % en série économique et sociale (ES)La ministre de l’éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem a félicité dans un communiqué « les élèves et leurs enseignants pour ces très bons résultats de l’ensemble des voies du lycée ».Il ne s’agit toutefois pas des chiffres définitifs, une session de remplacement sera à nouveau organisée en septembre, réservée aux candidats qui ont eu un empêchement en juin.Lire aussi :Les idées des profs pour réformer le bac Olivier Faye Le Front national s’apprête à vivre un été pourri. Embourbé depuis plus de trois mois dans le conflit entre Marine Le Pen et son père, le parti d’extrême droite a désormais investi le terrain judiciaire, et il risque de ne pas le quitter de sitôt. Mercredi 15 juillet, la cour d’appel de Versailles examinera l’appel formé par le FN à la suite de la suspension de son assemblée générale extraordinaire décidée, mercredi 8 juillet, par le tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre (Hauts-de-Seine).Lire aussi :Jean-Marie Le Pen veut sauver sa présidence d’honneur devant les tribunauxL’assemblée générale extraordinaire, qui consiste en un vote par courrier des adhérents du parti, devait valider la réforme des statuts du Front national, et en particulier la suppression de la présidence d’honneur, occupée par Jean-Marie Le Pen. Saisi en référé par ce dernier, le TGI a estimé que la procédure violait les statuts du Front national, et a demandé qu’un congrès « physique » soit organisé à la place. Depuis lors, au FN, le mot d’ordre officiel est de ne pas commenter cette perspective tant que le jugement en appel n’a pas été rendu.« Dire à 30 000 personnes qu’on se fout de leur avis »Marine Le Pen elle-même ne souhaite pas aborder les détails d’un rendez-vous qui permettrait à Jean-Marie Le Pen de défendre sa cause directement devant les adhérents. « Je n’arrive pas à me résoudre à l’idée que l’on dise aux trente mille personnes qui ont voté que l’on se fout de leur avis, et que ce seront les trois mille mecs qui ont les moyens de venir au congrès qui décideront pour eux », explique au Monde la présidente du Front national.Lancée le 20 juin, l’assemblée générale extraordinaire devait en théorie livrer son verdict vendredi 10 juillet. Le 8 juillet, jour de la suspension de la procédure par la justice, 29 248 des 51 551 adhérents du FN à jour de leur cotisation avaient déjà renvoyé leur bulletin, soit une participation de 56,74 %. Ce sont donc 7 000 votants supplémentaires qui ont renvoyé leur bulletin par rapport au congrès de Lyon, en 2014, quand Marine Le Pen avait été réélue présidente du Front national avec 100 % des voix, sans candidat face à elle. L’enjeu n’est pas le même, néanmoins, et la direction du FN peut s’estimer déçue face à cette participation mitigée, alors qu’elle avait appelé ses adhérents à la mobilisation.« Quand on dépasse 50 % dans un parti, c’est déjà exceptionnel, surtout pour une modification statutaire qui n’est quand même pas hyper fun, je m’attendais à moins que ça, fait valoir Mme Le Pen. L’UMP n’a eu que 40 % [45,74 %] de participation à son congrès de refondation, qui voyait pourtant revenir un ancien président de la République. »Un congrès lors de l’université d’été ?L’organisation d’un congrès physique suppose l’élection de délégués dans le cadre d’assemblées départementales, et il doit être réuni dans les trois mois qui suivent sa convocation. Si le FN venait à perdre en appel dans sa tentative de maintenir l’assemblée générale par courrier, il pourrait en théorie convoquer rapidement ses troupes, et ne pas trop empiéter sur la campagne des élections régionales. En privé, un dirigeant reconnaît que l’université d’été du parti, à Marseille, les 5 et 6 septembre, pourrait constituer un moment propice à l’organisation de ce congrès.Quoi qu’il arrive, et même si la justice lui donne tort, Marine Le Pen a en tout cas décidé de mettre en avant les résultats tirés des courriers qui ont été envoyés depuis le 20 juin, et qui sont placés pour l’instant sous contrôle d’huissier. Pour elle, il ne fait aucun doute que le verdict lui est favorable. « Dans tous les cas, nous allons dépouiller et donner le résultat, même si cela n’a aucune valeur juridique. Jean-Marie Le Pen ne peut pas refuser de savoir ce que les gens ont dit, estime la présidente du FN. Le Pen dit être le représentant de la majorité silencieuse. Il est plutôt celui qui impose le silence à la majorité. »Lire aussi :Jean-Marie Le Pen s’accroche au FNQuel que soit le jugement émis par la cour d’appel de Versailles, les frontistes savent par avance que la bataille judiciaire ne fait que commencer, et animera tout l’été et sans doute la rentrée de septembre. Marine Le Pen comme Jean-Marie Le Pen ont en effet fait part de leur intention de porter l’affaire au fond si jamais les événements ne tournaient pas en leur faveur.Olivier Faye Laura Wojcik Seuls 3 % des Bryan, des Jordan, des Mohammed, des Brandon et des Anissa qui passent le bac général ou technologique l’obtiennent avec une mention très bien, alors que pour les Joséphine, les Augustin, et les Apolline, cette proportion monte à 20 %. Une différence notable alors qu’en moyenne 8,1 % des bacheliers avaient obtenu cette distinction dans les filières générales et technologiques en 2014.Baptiste Coulmont, sociologue, maître de conférences et chercheur au Centre national de la recherche scientifique et à l’université Paris-8, explore chaque année depuis 2012 les listes des résultats du baccalauréat dans chaque académie pour classer les prénoms en fonction des mentions très bien au bac. Seuls les candidats ayant autorisé la publication de leurs résultats dont le prénom apparaît plus de 40 fois dans la base de données, et ceux qui ont obtenu plus de 8 à l’examen sont pris en compte.Bourgeoisie aisée« En passant par les prénoms, on personnalise les inégalités à l’école », assure le chercheur. Des inégalités régulièrement soulignées par les chiffres. En 2013, une enquête de l’Organisation de coopération et de développement économique a par exemple montré que les élèves issus de familles défavorisées avaient trois fois plus de chance d’être en échec scolaire que les autres. Si Baptiste Coulmont a, lui, choisi de prendre la mention très bien comme référentiel, c’est pour « faire apparaître le succès de la bourgeoisie en opposition avec ceux qui accèdent plus difficilement aux mêmes résultats, puisque cette mention est très clivante ».L’intérêt c’est de montrer, au travers de cette hiérarchie de prénoms, à quel point le déterminisme social reste fort dans la réussite scolaire. « Il suffit d’avoir vécu en France depuis quelques années pour se rendre compte que les Augustin n’évoluent pas dans les mêmes milieux que les Dylan », glisse le sociologue. Et, à l’image des résultats des années précédentes, c’est bel et bien la bourgeoisie aisée que l’on retrouve le plus à droite du nuage, là où le taux d’obtention est le plus fort. 70 ans de prénom en forme de marqueur socialMais comment le prénom a-t-il pu devenir un marqueur social si puissant ? « Tout a commencé après 1945 », explique Baptiste Coulmont. « En Europe du Nord, les classes populaires ont commencé à vouloir exercer leur autonomie culturelle et à choisir des prénoms délaissés par les bourgeois », poursuit le chercheur. Avant les Kevin, les Raoul et les Raymond. Avant les Kelly, les Mauricette et les Josette.Aujourd’hui le prénom marqueur est devenu tellement fort que certains d’entre eux sont cantonnés à certains quartiers de France. Exemple avec Amicie ou Foulque, « donnés presque tout le temps à des enfants avec une particule du 7e arrondissement de Paris, comme un marqueur ultime d’appartenance sociale », rappelle Baptiste Colmont.Une double aversion empêche une remise en cause de ces indicateurs : « La bourgeoisie parisienne voit avec horreur les prénoms à connotation anglo-saxonne plus fréquente chez les classes plus populaires. Mais les Augustin et Diane exercent la même répulsion dans le Nord de la France, chez les ouvriers. Pour eux souvent Diane, c’est un nom de chien plutôt que d’enfant », illustre le chercheur.Inutile cependant de chercher à ranger ces prénoms dans des groupes qui traduisent une situation sociale figée et monolithique, prévient le sociologue. Ils appartiennent plutôt à une « quasi-infinité de groupes, distingués les uns des autres par une infinité de petits choix, qui traduisent des positions différentes dans l’espace social ou géographique », nuance Baptiste Coulmont.« Dylan B, bac +5, fier détenteur d’une mention »Les conclusions de Baptiste Coulmont dérangent certains : « Chaque année, des Bryan ou des Sabrina m’écrivent pour me dire que les déterminismes que je démontre sont faux, parce qu’eux ont réussi. Je leur réponds que oui, ils existent aussi, mais cela ne veut pas dire que la moyenne est fausse pour autant » souligne le chercheur.En 2015 c’est Dylan B., bac +5 dans une grande école, qui s’est empressé de lui envoyer un mail au ton très amer : « Comme chaque année votre travail d’essentialisation des individus, loin de toute déontologie universitaire, fait la “une” des journaux, et assure 364 jours de maintien des sarcasmes envers ceux qui ont le malheur de ne pas avoir un prénom dans vos petits papiers. »Dylan B. regrette l’impact négatif de l’étude sur le quotidien de ceux qui portent les prénoms à gauche du spectre. Un facteur de plus pour « figer ces individus dans un déterminisme basé sur leurs prénoms » confie le jeune homme. Des prénoms qu’on a trop tendance à percevoir comme ceux « de l’échec », selon lui, et qui « condamnent tous ceux qui les portent à être vus comme inférieurs ». Lorsque l’on demande à cet étudiant s’il se considère comme un cas à part parmi ses homonymes, il rétorque que « Je dois donc être une exception, mais pourquoi les Dylan qui réussissent doivent-ils se sentir comme une exception ? Je trouve le phénomène assez dérangeant. »Le jeune homme a signé son mail au sociologue d’un « Dylan B, bac +5, fier détenteur d’une mention au Bac 2010 et d’un 18 sur 20 en philosophie (preuve s’il en est que malgré votre déterminisme nauséabond, on peut encore réussir en s’appelant Dylan en France) ».Laura WojcikJournaliste au Monde 10.07.2015 à 15h42 | Francine Aizicovici « Un mensonge est en train de s’installer », alerte Florian Borg, président du Syndicat des avocats de France : faire croire, comme le soutient Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, que « le plafonnement des dommages et intérêts en cas de licenciement abusif favorisera l’emploi ».La création d’un tel barème est prévue par la loi Macron sur la croissance et l’activité, qui sera adoptée définitivement vendredi 10 juillet, par le recours à l’article 49-3 de la Constitution. Il concerne donc les licenciements sans cause réelle et sérieuse, à l’exception des licenciements prononcés dans les cas de harcèlement, de discrimination, nullité du licenciement économique. ETCLire aussi :Loi Macron : un troisième recours au 49-3 pour une adoption définitiveCe barème, objet d’un « amendement gouvernemental de dernière minute, élaboré sans aucune concertation avec les syndicats », selon M. Borg, prend en compte seulement deux critères : l’ancienneté du salarié dans l’entreprise – moins de 2 ans, de 2 à 10 ans et à partir de 10 ans – et la taille de celle-ci – celles de moins de 20 salariés, celles entre 20 et 299 et celles de plus de 300 salariés.Nouvelles fourchettesDans le système actuel, les conseillers prud’homaux accordent au contraire une réparation intégrale du préjudice en fonction de plusieurs facteurs, comme l’âge du salarié, ses qualifications, sa situation familiale, ou encore ses probables difficultés à retrouver un emploi. Ces facteurs ne seront donc plus pris en compte qu’à l’intérieur des nouvelles fourchettes prévues dans la grille.Inscrite dans le code du travail, l’indemnité de six mois de salaire minimum pour un travailleur ayant deux ans d’ancienneté dans une entreprise de 11 salariés et plus, est donc évacuée.Ainsi, pour un salarié ayant entre deux et dix ans d'ancienneté, la fourchette ira de 2 à 6 mois d'indemnités dans les entreprises de moins de 20 salariés, mais de 4 à 10 mois dans les entreprises de 20 à 299 salariés.« Eradication d’un droit fondamental »Cette réforme constitue « une éradication d’un droit fondamental à la réparation intégrale d’une faute commise par un employeur », dénonce M. Borg. Son syndicat, ainsi que celui de la magistrature, la CFDT, la CGT, FO, la CGC, Solidaires et l’UNSA ont lancé une pétition qui a recueilli 20 000 signatures pour dire « Non à l’impunité patronale, oui au droit à la réparation intégrale du préjudice ».« Limiter la réparation du préjudice, c’est remettre en cause le principe selon lequel celui qui cause un dommage s’oblige à le réparer entièrement », peut-on lire dans ce texte, qui demande le retrait de cette mesure.Celle-ci est aussi « la porte ouverte à tous les abus », estime M. Borg. Il suffira, selon lui, que l’employeur avance un « motif bidon », voire aucun motif, pour licencier un salarié. La nouvelle grille s’appliquera, « sans même qu’il soit nécessaire de passer par le juge ». Et pour un coût qui, selon l’avocat, « est, dans plus de 60 % des situations, inférieur à ce qui se pratique aujourd’hui » dans les conseils de prud’hommes.« Un séisme »Pour le Syndicat de la magistrature, « ce qui est remis en cause, c’est aussi l’office du juge, comme le dit Patrick Henriot, membre du conseil syndical. Jusqu’à présent, notre rôle était d’évaluer si l’employeur avait eu un comportement fautif et si oui, évaluer le montant de la réparation, qui est différent d’un salarié à l’autre. Avec ce plafonnement, la moitié du travail nous est enlevée ; on n’aura plus à évaluer le préjudice. Pour nous, c’est un séisme, une mesure scandaleuse. »Habituellement plutôt sage face à la politique du gouvernement, la CFDT est elle aussi très remontée contre cette mesure qui instaure, selon Marie-Andrée Seguin, secrétaire nationale, « une véritable impunité patronale ».« On nous objecte qu’il s’agit aussi de désengorger les tribunaux, ajoute-t-elle. Or, il est clair que si nous n’obtenons pas satisfaction pour un salarié, nous irons chercher toutes les voies de recours, en nous appuyant sur les cas d’exclusion de l’application du barème, comme le harcèlement, ce qui rallongera la durée des procédures. »Saisine du Conseil constitutionnelSelon la CGT, 81 % des salariés sont concernés par cette réforme. Celle-ci, au lieu d’avoir un effet « bienfaiteur sur l’emploi, va au contraire le détériorer fortement en sécurisant l’entreprise qui pourra budgétiser à souhait les licenciements abusifs, alors qu’il suffirait d’obliger les employeurs à réintégrer tous les salariés qui en sont victimes pour avoir des effets bénéfiques sur l’emploi », souligne Frédéric Paré, conseiller prud’homale CGT à Paris. Pour les syndicats, qui ont « contribué à faire élire ce gouvernement dit de gauche, c’est une trahison ! », déplore-t-il.Mais les pétitionnaires ne baissent pas les bras. Si le conseil constitutionnel est saisi, le Syndicat des avocats de France compte produire un mémoire pour « éclairer les juges ».Le Syndicat des avocats de France et le Syndicat de la magistrature ont déposé devant le Conseil constitutionnel un mémoire pour contester la constitutionnalité des mesures plafonnant les indemnités dues en cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse. Ce mémoire accompagnera la saisine du Conseil annoncée par des parlementaires.Si cette saisine n’aboutit pas, les syndicats pourraient interpeller la Cour de justice de l’Union Européenne.Lire aussi :Neuf points de crispation sur la loi MacronFrancine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matteo Maillard Bac ou autre diplôme en poche, il est maintenant temps de préparer sa rentrée étudiante. Première embûche de taille : trouver un logement convenable qui allie salubrité, bon emplacement et loyer modique. L’entreprise serait aisée s’il n’y avait pas, entre juin et septembre, 1,4 million d’étudiants dans la même situation que vous. Si vous ne souhaitez pas passer votre été à faire la queue dans des cages d’escaliers pour visiter des appartements qui ne vous conviendront pas, il existe d’autres solutions. Sur Internet, des dizaines de sites originaux vous permettent désormais de trouver un logement en évitant les écueils de l’immobilier. Que vous soyez à la recherche d’une résidence, d’une colocation ou d’un échange de chambres, voici une liste des meilleurs sites, pour beaucoup testés par nos lecteurs.Lire : Etudiants : comment se loger sans se ruinerSe loger sans intermédiairesPetites annonces : leboncoin.fr, pap.fr et Entreparticuliers.comLeboncoin.fr, site de référence pour les petites annonces, est recommandé par Fanny, 21 ans : « Je recherche uniquement sur ce site afin de ne pas payer les honoraires des agences immobilières. Les frais d’agence sont trop chers pour des étudiants. » Un avis que partage Nicolas, 20 ans, qui appelle tout de même à la vigilance. « Attention à bien visiter le domicile en question pour éviter les mauvaises surprises : photos datant de plusieurs années, voisinage peu recommandable, etc. Toutes ces petites choses qui peuvent rendre votre envol bien plus compliqué que prévu. » Le site propose aussi des annonces de professionnels mais vous pouvez cantonner votre recherche à celles des particuliers.Les sites pap.fr et Entreparticuliers.com, proposent d’être alerté par e-mail des nouveautés. Valentin juge le second site « pratique si l’on souhaite éviter les frais d’agence. En revanche, bien souvent les particuliers se font déborder et louent leurs appartements rapidement. Il y a donc beaucoup de recherche pour peu de résultats. »« Appart-dating » sur locatme.fr et somhome.comConnaissez-vous la nouvelle tendance de l’« appart-dating » ? À l’image d’un site de rencontre, locatme.fr met en relation locataires et propriétaires en fonction de leur profil et critères (âge, situation financière, fumeur ou non…). Un algorithme « calcule leur niveau de compatibilité » avant de les mettre en relation, ce qui permet d’éviter visites et espoirs inutiles.Fonctionnant sur le même principe, somhome.com, propose de remplir son profil comme sur un réseau social, avec ses critères, sa situation et ses goûts, et de constituer en ligne son dossier avec tous les documents requis. Un système de calendrier facilite l’organisation de visites.Échange ou location de chambre sur studyenjoy.com et Roomlala.comCette plateforme collaborative a pour but de permettre aux étudiants de trouver un logement gratuit. Le principe est celui d’un échange de service. Vos parents laissent votre chambre à disposition d’un étudiant étranger et, en contrepartie, vous emménagez dans une chambre laissée vacante par un autre étudiant. Pour faciliter les échanges, il n’est pas nécessaire que cette chambre soit celle de l’étudiant que vos parents hébergent.Roomlala.com permet de louer un logement entre particuliers sur une durée paramétrable en nombres de jours, de semaines ou de mois. Un onglet campus, dédié aux étudiants, permet d’accéder à toutes les offres de studios, de colocation, de chambre en résidence ou chez l’habitant. Il y a aussi la possibilité de louer un logement contre service (gardiennage, soutien scolaire, compagnie pour personnes âgées etc.).Se loger en colocationBien qu’il soit possible de trouver des colocations sur les sites entre particuliers, certains services sont précisément dédiés à cette pratique de plus en plus populaire.Profils et « apéros colocs » sur appartager.com Ce site, qui propose un nombre important d’annonces, vous demandera de vous créer au préalable un profil. Conseil : réalisez une bio courte et drôle (n’oubliez pas que ceux qui regarderont votre profil seront peut-être vos futurs colocs). Si le dépôt d’une annonce est gratuit, l’accès aux coordonnées d’un membre nécessitera de prendre un abonnement, sauf s’il est lui-même déjà abonné. Le coût d’un abonnement varie de 15 à 50 euros selon la durée de parution souhaitée. Ce site organise parfois des « apéros colocs », afin de vérifier autour d’un verre, in vivo, l’existence de l’alchimie nécessaire à la vie en colocation. Pour Valentin N., qui a pu s’y essayer, ce fut l’occasion de « faire des rencontres sympas ». Un service qu’il estime « parfait pour les nouveaux arrivants dans une ville ».Géolocalisation avec lacartedescolocs.frAutre manière d’aborder la colocation, une carte interactive sur laquelle on peut rechercher, par arrondissement ou quartier, le logement de ses rêves. Un site que Hugo, 30 ans, apprécie pour « sa gratuité, son interface moderne, très ergonomique, assez conviviale », avec laquelle « il est facile de localiser une offre dans le secteur souhaité ». Mais il prévient : « attention aux mauvais plans… Par exemple un jeune homme qui propose de partager son 15 m2 avec une jeune fille ».Partages linguistiques sur room4talk.comSi vous êtes un étudiant étranger inscrit dans une université en France ou un étudiant français inscrit à l’étranger, pourquoi ne pas mettre ce temps à contribution pour devenir bilingue ? C’est le pari de Room4Talk qui met en colocation des jeunes souhaitant apprendre mutuellement une langue étrangère. Ainsi, Victor, 24 ans, cohabite depuis trois mois avec un étudiant britannique. « Chaque jour toutes nos discussions se font en anglais pour moi et en français pour lui afin que nous progressions. Et après trois mois, nos progrès sont assez impressionnants », assure-t-il.Colocation intergénérationnelle avec esdes-intergenerations.netAutre possibilité : faire de la colocation intergénérationnelle. De nombreuses personnes âgées ont des chambres vides dans leur maison ou leur appartement. Une occasion pour les fondateurs de ce site d’offrir aux jeunes un toit « contre une présence, une sécurité, un échange de petits services ».Sites spécialisésPour accéder à d’autres offres, il existe toujours la possibilité de passer par des professionnels de l’immobilier, soit en agence, soit via ces différents sites.Les génériques seloger.com, explorimmo.com, logic-immo.com...Seloger.com, géant de l’immobilier, a l’avantage d’offrir un vaste choix d’annonces d’agences immobilières, des filtres de recherche efficaces et des conseils d’experts qui répondent aux questions les plus courantes. Pour Valentin, c’est un « bon site, pratique et facile d’utilisation avec la possibilité de mettre un système d’alerte sur son téléphone dès qu’une annonce répondant aux critères est publiée ». Dans le même esprit, signalons explorimmo.com ou logic-immo.com.Les sites dédiés aux étudiants adele.org, location-etudiant.fr et lokaviz.frAdele.org est dédié à la recherche de chambre ou appartement en résidences étudiantes. Il permet de déposer votre dossier en ligne puis, s’il est accepté, de directement signer le bail. Hugo en a été un utilisateur régulier. « Il référence et permet de comparer les résidences étudiantes en mettant clairement en avant le prix du loyer, charges comprises et des photos de la résidence. »Avec près de 280 000 logements référencés, location-etudiant.fr propose des offres taillées pour les besoins des étudiants (souvent des chambres, des résidences et des petits logements peu onéreux). C’est le cas de Jeanne, 24 ans, qui a utilisé ce site « chaque année » pendant ses quatre ans d’études « car il y a toujours beaucoup d’annonces ».Créé par le Crous d’Ile-de-France, lokaviz.fr est une plate-forme qui met en relation étudiants et propriétaires de studios et de chambres à louer. Elle héberge des annonces pour plus de 152 000 logements et 694 résidences dans 246 villes françaises. Le moteur de recherche proposé est complet et comprend de multiples critères (loyer maximum, localisation, type de logement, date de disponibilité etc.). En outre, tous les logements présentés bénéficient du label Crous qui garantit une localisation à proximité des établissements, un loyer modéré et « le respect des bonnes pratiques en matière de rapports locatifs entre le bailleur et le locataire ». Si les annonces sont visibles de tous, pour obtenir les coordonnées des propriétaires, vous devez vous inscrire gratuitement à l’aide de votre compte Portail de la vie étudiante (PVE).Les sites montés par les écoles via studapart.comUn certain nombre d’écoles (surtout des écoles d’ingénieurs et de commerce) utilisent la plate-forme de Studapart, qui s’intègre à leurs intranets pour permettre une recherche de logements proches, encadré par celui-ci. Les étudiants bénéficient d’offres de logements exclusives. « C’est toujours plus rassurant quand on sait que l’on passe par une plateforme propre à son école », précise Jennifer, qui fait aussi état de « réductions ».Les réseaux sociauxDernière option, n’oubliez pas lors de vos recherches de jeter un œil sur les réseaux sociaux. Ils sont le lieu idéal pour passer une annonce auprès de vos contacts Facebook ou participer à des groupes de discussions sur le logement et les bons plans. C’est en tout cas ce que conseille Eléa, 22 ans : « Avant d’utiliser Internet, je mise sur le bouche-à-oreille. Je demande à mes amis s’ils connaissent quelqu’un qui quitte son appartement. Je leur demande aussi de partager ma recherche de location sur Facebook pour avoir une plus grande visibilité. »Sur Facebook, un des groupes les plus connus pour déposer vos petites annonces, notamment de logement, c’est WANTED#bons plans. Un réseau qui regroupe plus de 87 000 membres, dont une grande majorité de Parisiens.Matteo MaillardJournaliste au Monde Alexandre Pouchard Partiel, incomplet, trop centré sur l’économie : le produit intérieur brut (PIB) est depuis longtemps accusé de ne refléter que partiellement la situation d’un pays, écartant des domaines primordiaux comme la qualité de vie ou le développement durable. #container_14364532334{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14364532334{ height:500px; } #container_14364532334 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14364532334 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14364532334 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14364532334 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La croissance de la France en berne par rapport à ses voisinsEvolution du produit intérieur brut (%).Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var 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Près de trois mois après, le Conseil économique, social et environnemental (Cese), organisme consultatif composé de représentants sociaux (patronat, syndicats, associations), et France Stratégie, un organisme rattaché au premier ministre et formulant des recommandations au gouvernement, ont proposé dix indicateurs complémentaires au PIB pour « prendre en compte toutes les dimensions du développement, tant économiques, sociales qu’environnementales ».Ces indicateurs « sont destinés à servir de support au rapport que devra annexer chaque année le gouvernement au projet de loi de finances », précise l’étude. Une soixantaine de personnes y ont contribué, dont des représentants des partenaires sociaux, de la société civile, des administrations, des organisations internationales, des experts et des universitaires. Un panel de citoyens a ensuite été consulté pour « tester leur compréhension des thèmes et des indicateurs choisis, et vérifier l’adéquation de ces indicateurs avec leurs préoccupations ».Dans sa synthèse, France Stratégie se dit conscient des « critiques et insatisfactions » qui ne manqueront pas d’être soulevées par ces propositions, dans la mesure où « tout indicateur statistique donne une vision forcément restrictive de la réalité qu’il prétend traduire ». Mais estime nécessaire de « se limiter à un petit nombre d’indicateurs pertinents et facilement compréhensibles » pour « influencer les choix de politique publique ».Tour d’horizon de ces dix nouveaux outils. Pour chacun, nous avons indiqué par une couleur si la France était dans la moyenne (jaune), bien placée (vert) ou mauvaise élève (rouge). Travail : le taux d’emploiL’accès à l’emploi est l’élément le plus pertinent à prendre en compte pour refléter au mieux la situation de la France, ont jugé une majorité des Français sondés dans le cadre de l’étude. Le groupe de travail a ainsi sélectionné le taux d’emploi, qui mesure la part des personnes possédant un emploi entre 15 ou 20 ans (selon les mesures) et 64 ans.« En tenant compte des individus qui ont pu cesser la recherche d’emploi par découragement, il permet de valoriser les politiques qui créent effectivement de l’emploi, plutôt que celles qui incitent aux sorties du marché du travail pour faire baisser le chômage. »En 2014, le taux d’emploi en France était de 64,2 %, tout proche de la moyenne dans l’Union européenne (64,9 %), selon les données d’Eurostat. L’Allemagne et le Royaume-Uni sont, sur cet indicateur, en tête parmi nos voisins (respectivement 73,8 % et 71,9 %). Des nombres flatteurs qui masquent toutefois un développement de l’emploi précaire, symbolisé par les « mini-jobs » outre-Rhin voire les « contrats zéro heure » outre-Manche.Lire aussi :Droit du travail : des « mini-jobs » allemands au « contrat zéro heure » britannique #container_14362797038{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14362797038{ height:500px; } #container_14362797038 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14362797038 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14362797038 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14362797038 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'Allemagne et le Royaume-Uni champions du taux d'emploiTaux d'emploi des 15-64 ans.Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14362797038", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, 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1230850800000, 69.9 ], [ 1262386800000, 69.4 ], [ 1293922800000, 69.3 ], [ 1325458800000, 69.9 ], [ 1357081200000, 70.5 ], [ 1388617200000, 71.9 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Stabilité financière : la dette de l’économieLorsqu’on parle de la dette, on désigne en général la dette publique, à savoir l’endettement des administrations publiques (locales et nationales). Le groupe de travail estime que cela n’est pas suffisant et qu’il faut aussi tenir compte de la dette de l’ensemble de l’économie du pays, « c’est-à-dire la somme des crédits contractés à la fois par les entreprises, les particuliers et l’Etat » – l’endettement de l’ensemble des « agents économiques non financiers », dans le jargon des économistes.En France, si la dette publique a largement augmenté depuis 2008, passant de 67,8 % du PIB à 92,2 % en 2013, les dettes des entreprises et des ménages ont elles aussi enflé, mais dans une moindre proportion selon les chiffres de l’Insee, passant respectivement de 57 % à 63,3 % et de 47,7 à 54,8 % durant la même période. #container_14364496110{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14364496110{ height:500px; } #container_14364496110 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14364496110 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14364496110 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14364496110 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La dette publique française a augmenté à un rythme plus élevé que le reste de l'économieDette des administrations publique, sociétés non financières, ménages et institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLM), en % du PIB.Source : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14364496110", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: 1, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Ménages et ISBLM", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1041462000000, 35.9 ], [ 1072998000000, 38 ], [ 1104620400000, 40.8 ], [ 1136156400000, 43.3 ], [ 1167692400000, 45.7 ], [ 1199228400000, 47.7 ], [ 1230850800000, 51.7 ], [ 1262386800000, 52.9 ], [ 1293922800000, 54 ], [ 1325458800000, 54.4 ], [ 1357081200000, 54.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Sociétés non financières", "color": "#FFc832", "data": [ [ 1041462000000, 51.2 ], [ 1072998000000, 50.1 ], [ 1104620400000, 51.1 ], [ 1136156400000, 51.2 ], [ 1167692400000, 53 ], [ 1199228400000, 57 ], [ 1230850800000, 60.3 ], [ 1262386800000, 60.2 ], [ 1293922800000, 62.2 ], [ 1325458800000, 63.4 ], [ 1357081200000, 63.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Administrations publiques", "color": "#ff3232", "data": [ [ 1041462000000, 63.9 ], [ 1072998000000, 65.5 ], [ 1104620400000, 67 ], [ 1136156400000, 64.2 ], [ 1167692400000, 64.2 ], [ 1199228400000, 67.8 ], [ 1230850800000, 78.8 ], [ 1262386800000, 81.5 ], [ 1293922800000, 85 ], [ 1325458800000, 89.2 ], [ 1357081200000, 92.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Investissement : le patrimoine productifAutre indicateur économique, plus complexe celui-là : le patrimoine productif, qui mesure « l’accumulation des moyens de production transmis d’une génération à l’autre ». Concrètement, il étudie les actifs physiques (machines, équipements, infrastructures, cheptel, forêts, etc.) ainsi qu’immatériels (brevets, œuvres artistiques et littéraires, logiciels, recherche et développement, etc.) et les rapporte ensuite au produit intérieur net (PIN, constitué du PIB moins le capital fixe consommé pendant la même période).En 2013, le patrimoine productif français était de 403,2 %, en progression quasi constante depuis dix ans (356,9 % en 2004). Cet indicateur n’est pour le moment pas disponible au niveau européen et n’a pas permis de comparaison. #container_14363496209{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363496209{ height:500px; } #container_14363496209 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363496209 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363496209 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363496209 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Le "patrimoine productif" de la France a progressé de 46 points en dix ansLe patrimoine productif est obtenu en rapportant les actifs fixes (biens matériels ou immatériels utilisés dans la production) au produit intérieur net (PIB moins le "capital fixe" consommé pendant la même période).Source : France Stratégie(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363496209", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: -1, max: 410, startOnTick: "", endOnTick:"", reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Patrimoine productif", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1072998000000, 356.9 ], [ 1104620400000, 363.7 ], [ 1136156400000, 364.2 ], [ 1167692400000, 370.7 ], [ 1199228400000, 374.7 ], [ 1230850800000, 395.8 ], [ 1262386800000, 397.9 ], [ 1293922800000, 395.5 ], [ 1325458800000, 399.1 ], [ 1357081200000, 403.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: "", valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Santé : l’espérance de vie en bonne santéDésigné « premier thème social » par les Français interrogés dans le cadre de l’étude, la santé serait représentée par l’indicateur d’espérance de vie en bonne santé. A ne pas confondre avec l’espérance de vie totale, il mesure l’âge le nombre d’années qu’une personne à la naissance peut s’attendre à vivre en bonne santé, à savoir dans « l’absence de limitations d’activités ou d’incapacités ».Au niveau européen, on constate que les champions de l’espérance de vie ne sont pas forcément ceux de l’espérance de vie en bonne santé. Si l’Espagne (83,2 ans en moyenne en 2013, hommes et femmes confondus) et l’Italie (82,8 ans) sont en tête avec le premier indicateur parmi nos voisins, le Royaume-Uni (64,6 ans) l’est avec le second, suivi de la France (63,7 ans) et de l’Italie (61,35 ans). #container_14364330656{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14364330656{ height:500px; } #container_14364330656 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14364330656 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14364330656 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14364330656 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les champions de l'espérance de vie en bonne santé ne sont pas forcément ceux de l'espérance de vie totaleIndicateur "années de vie en bonne santé" (AVBS), qui mesure le nombre d'années qu'une personne à la naissance peut s'attendre à vivre en bonne santé.Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14364330656", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#0386c3","#ff3232","#ff3232","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ans", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ans", zIndex: -1 }, min: null, max: 90, startOnTick: true, endOnTick:"", reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["France","Allemagne","Espagne","Italie","Royaume-Uni","UE"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "left", verticalAlign: "top", x: 5, y: 3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 15 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Bonne santé (hommes)", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 63 ], [ "", 57.8 ], [ "", 64.7 ], [ "", 61.8 ], [ "", 64.4 ], [ "", 61.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }, { "name": "Espérance de vie (hommes)", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 79 ], [ "", 78.6 ], [ "", 80.2 ], [ "", 80.3 ], [ "", 79.2 ], [ "", 77.8 ] ], "type": "line", "lineWidth": 0, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Bonne santé (femmes)", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 64.4 ], [ "", 57 ], [ "", 57 ], [ "", 60.9 ], [ "", 64.8 ], [ "", 61.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }, { "name": "Espérance de vie (femmes)", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 85.6 ], [ "", 83.2 ], [ "", 83.2 ], [ "", 85.2 ], [ "", 82.9 ], [ "", 83.3 ] ], "type": "line", "lineWidth": 0, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " ans", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Qualité de vie : la satisfaction à l’égard de la vieComment quantifier la qualité de vie ? L’indicateur de la satisfaction à l’égard de la vie se démarque des autres par le fait que celui-ci est subjectif, basé sur des déclarations lors d’études d’opinion. L’OCDE utilise déjà les données collectées par le Gallup World Poll, sondage mondial interrogeant des milliers de personnes dans de nombreux pays et décrit par l’étude comme « le meilleur candidat en raison de ses caractéristiques statistiques, de son ancienneté et de la possibilité qu’il offre de faire des comparaisons internationales ». Les sondés doivent répondre à la question suivante :« Imaginez une échelle de onze échelons où la valeur la plus basse (0) représente la pire vie possible pour vous et la valeur la plus haute (10) représente la meilleure vie possible pour vous. Sur quel échelon vous sentez-vous personnellement à l’heure actuelle ? »A ce jeu-là, les Français se situent globalement dans la moyenne des pays de l’OCDE (6,5 contre 6,6), tandis que les Allemands se déclarent les plus heureux, en moyenne, parmi nos voisins (7). #container_14363562789{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363562789{ height:500px; } #container_14363562789 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363562789 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363562789 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363562789 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Satisfaction de la vie : la France dans la moyenne de l'OCDEIndice de satisfaction de la vie, sur une échelle de 1 à 10.Source : Gallup World Poll(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363562789", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#191919","#608a32","#ffc832","#ff3232","#f19300","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 4, max: null, startOnTick: "", endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "France", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1325458800000, 6.6 ], [ 1357081200000, 6.7 ], [ 1388617200000, 6.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Allemagne", "color": "#191919", "data": [ [ 1325458800000, 6.7 ], [ 1357081200000, 7 ], [ 1388617200000, 7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Italie", "color": "#608a32", "data": [ [ 1325458800000, 5.8 ], [ 1357081200000, 6 ], [ 1388617200000, 6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Espagne", "color": "#ffc832", "data": [ [ 1325458800000, 6.3 ], [ 1357081200000, 6.2 ], [ 1388617200000, 6.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Royaume-Uni", "color": "#ff3232", "data": [ [ 1325458800000, 6.8 ], [ 1357081200000, 6.9 ], [ 1388617200000, 6.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "OCDE", "color": "#f19300", "data": [ [ 1325458800000, 6.6 ], [ 1357081200000, 6.6 ], [ 1388617200000, 6.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Inégalités : les écarts de revenusPour mesurer les inégalités – et tenter de les réduire –, c’est l’écart de revenus qui a été privilégié. Il peut être mesuré par le rapport entre le revenu des 10 % les plus riches et celui des 10 % les plus pauvres (le « rapport interdécile » de l’Insee), bien qu’il présente l’inconvénient d’être « très fortement influencé par les revenus des quelques centaines de personnes les plus fortunées, sans traduire réellement l’évolution du revenu de la majeure partie de la population constituant le décile supérieur », note l’étude. Une autre possibilité était de considérer le taux de pauvreté comme indicateur.Au niveau européen, les comparaisons sont réalisées avec le coefficient de Gini, dont le but est précisément de montrer les inégalités de revenus. Constitué sur une échelle de 0 à 100, plus il est important, plus les inégalités sont fortes. Parmi nos voisins, l’Espagne (33,7 en 2013) et l’Italie (32,5) sont les plus inégalitaires, tandis que la France (30,1), le Royaume-Uni (30,2) et l’Allemagne (29,7) sont légèrement en dessous à la moyenne européenne (30,5). #container_14363568346{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363568346{ height:500px; } #container_14363568346 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363568346 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363568346 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363568346 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Ecarts de revenus : la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni dans la moyenne européenneCoefficient de Gini du revenu disponible équivalent. Plus il est important, plus les inégalités sont fortes.Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363568346", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#191919","#ffc832","#608a32","#ff3232","#f19300","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 15, max: 38, startOnTick: 1, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "France", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1104620400000, 27.7 ], [ 1136156400000, 27.3 ], [ 1167692400000, 26.6 ], [ 1199228400000, 29.8 ], [ 1230850800000, 29.9 ], [ 1262386800000, 29.8 ], [ 1293922800000, 30.8 ], [ 1325458800000, 30.5 ], [ 1357081200000, 30.1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Allemagne", "color": "#191919", "data": [ [ 1104620400000, 26.1 ], [ 1136156400000, 26.8 ], [ 1167692400000, 30.4 ], [ 1199228400000, 30.2 ], [ 1230850800000, 29.1 ], [ 1262386800000, 29.3 ], [ 1293922800000, 29 ], [ 1325458800000, 28.3 ], [ 1357081200000, 29.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Espagne", "color": "#ffc832", "data": [ [ 1104620400000, 32.2 ], [ 1136156400000, 31.9 ], [ 1167692400000, 31.9 ], [ 1199228400000, 31.9 ], [ 1230850800000, 32.9 ], [ 1262386800000, 33.5 ], [ 1293922800000, 34 ], [ 1325458800000, 34.2 ], [ 1357081200000, 33.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Italie", "color": "#608a32", "data": [ [ 1104620400000, 32.8 ], [ 1136156400000, 32.1 ], [ 1167692400000, 32.2 ], [ 1199228400000, 31 ], [ 1230850800000, 31.5 ], [ 1262386800000, 31.2 ], [ 1293922800000, 31.9 ], [ 1325458800000, 31.9 ], [ 1357081200000, 32.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Royaume-Uni", "color": "#ff3232", "data": [ [ 1104620400000, 34.6 ], [ 1136156400000, 32.5 ], [ 1167692400000, 32.6 ], [ 1199228400000, 33.9 ], [ 1230850800000, 32.4 ], [ 1262386800000, 32.9 ], [ 1293922800000, 33 ], [ 1325458800000, 31.3 ], [ 1357081200000, 30.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "UE", "color": "#f19300", "data": [ [ 1104620400000, 30.6 ], [ 1136156400000, 30.3 ], [ 1167692400000, 30.6 ], [ 1199228400000, 30.9 ], [ 1230850800000, 30.5 ], [ 1262386800000, 30.4 ], [ 1293922800000, 30.8 ], [ 1325458800000, 30.4 ], [ 1357081200000, 30.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Education : la part des diplômésLe progrès d’un pays se mesure également à l’aune de la qualité de son système éducatif. Le groupe de travail regrette la « périodicité insuffisante (triennale) » des indicateurs PISA, qui permettent l’évaluation des systèmes d’éducation au sein de l’OCDE. Bien que partiel, la part des diplômés de l’enseignement supérieur dans la population des 25-34 ans est l’indicateur qui a finalement été jugé le plus pertinent par le groupe de travail. Au niveau européen, c’est une tranche d’âge plus resserrée (30-34 ans) qui est étudiée. Le Royaume-Uni est le plus avancé parmi nos voisins (47,7 %), devant la France (44,1 %). A contrario, l’Allemagne (31,4 %) et surtout l’Italie (23,9 %) apparaissent les plus en retard dans cette catégorie. #container_14363577076{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363577076{ height:500px; } #container_14363577076 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363577076 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363577076 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363577076 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La part des diplômés en faible progression en FrancePart des diplômés de l'enseignement supérieur parmi les 30-34 ans.Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363577076", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#191919","#ffc832","#608a32","#ff3232","#f19300","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: 1, max: 50, startOnTick: 1, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "France", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 37.7 ], [ "", 39.7 ], [ "", 41.4 ], [ "", 41.2 ], [ "", 43.2 ], [ "", 43.4 ], [ "", 43.3 ], [ "", 43.5 ], [ "", 44.1 ], [ "", 44.1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Allemagne", "color": "#191919", "data": [ [ "", 26.1 ], [ "", 25.8 ], [ "", 26.5 ], [ "", 27.7 ], [ "", 29.4 ], [ "", 29.8 ], [ "", 30.6 ], [ "", 31.8 ], [ "", 32.9 ], [ "", 31.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Espagne", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 39.9 ], [ "", 39.4 ], [ "", 40.9 ], [ "", 41.3 ], [ "", 40.7 ], [ "", 42 ], [ "", 41.9 ], [ "", 41.5 ], [ "", 42.3 ], [ "", 42.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Italie", "color": "#608a32", "data": [ [ "", 17.1 ], [ "", 17.6 ], [ "", 18.6 ], [ "", 19.2 ], [ "", 19 ], [ "", 19.9 ], [ "", 20.4 ], [ "", 21.9 ], [ "", 22.5 ], [ "", 23.9 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Royaume-Uni", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 34.6 ], [ "", 36.5 ], [ "", 38.5 ], [ "", 39.7 ], [ "", 41.4 ], [ "", 43.1 ], [ "", 45.5 ], [ "", 46.9 ], [ "", 47.4 ], [ "", 47.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "UE", "color": "#f19300", "data": [ [ "", 28.1 ], [ "", 29 ], [ "", 30.1 ], [ "", 31.2 ], [ "", 32.3 ], [ "", 33.8 ], [ "", 34.8 ], [ "", 36 ], [ "", 37.1 ], [ "", 37.9 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Climat : la consommation carboneAlors que la France souhaite apparaître en pointe dans la lutte contre le changement climatique, intégrer les problématiques environnementales dans la mesure du progrès est nécessaire. Plus que le seul comptage des émissions nationales de gaz à effet de serre (au cœur des négociations climatiques), c’est l’empreinte carbone qui a été jugée la plus pertinente car elle mesure « la quantité de gaz à effet de serre nécessaire à la satisfaction des besoins des personnes vivant en France, sur une année ». Le groupe de travail lui préfère toutefois le terme de « consommation carbone », jugé « plus parlant ». Autrement dit, c’est l’évolution du comportement de chaque Français (et des entreprises, des administrations…) qui peut ainsi être étudié.Au niveau international, la comparaison est peu aisée car cet indicateur n’est pour le moment pris en compte par aucun organe officiel. Le site Carbon Footprint of Nations, réalisé par le Centre pour le climat et la recherche environnemental d’Oslo et une université norvégienne, comptabilise l’empreinte écologique de chaque pays en 2004. La France y apparaît en avance par rapport à ses voisins, avec environ 12 tonnes d’équivalent CO2 par personne et par an, contre 13 pour l’Espagne et l’Italie, 15 pour l’Allemagne et même 17 pour le Royaume-Uni. #container_14363580346{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363580346{ height:500px; } #container_14363580346 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363580346 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363580346 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363580346 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La France a une empreinte carbone plus faible que ses voisinsEn tonnes équivalent CO2 par habitant, en 2004.Source : Carbon Footprint of Nations(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363580346", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#191919","#ffc832","#608a32","#ff3232","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"tonnes équivalent CO2 par habitant" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Empreinte carbone"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "France", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 12 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Allemagne", "color": "#191919", "data": [ [ "", 15 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Espagne", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 13 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Italie", "color": "#608a32", "data": [ [ "", 13 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Royaume-Uni", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 17 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " téqCO2/hab", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Dans l’Hexagone, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) calcule régulièrement l’empreinte carbone des Français et donne un résultat similaire à celui de Carbon Footprint of Nations. Selon l’Ademe, elle était de 11,6 tonnes équivalent CO2 en 1990, a connu une hausse en 2007 (12,1) avant de diminuer en 2010 (11,6).Ressources naturelles : le recyclage des déchetsUne des manières de faire baisser l’empreinte carbone est de recycler un maximum de ses déchets, signe, selon le groupe de travail, de la « responsabilité collective dans le gaspillage actuel des ressources naturelles ». Le taux de recyclage des déchets municipaux (matière, comme le papier ou le verre, mais aussi organique, avec le compostage) a été choisi comme indicateur pertinent.Sur ce point, la France est très en retard avec 37,6 % des déchets municipaux recyclés en 2013. Parmi ses voisins les plus riches, seule l’Espagne fait pire (30 %), alors que l’Allemagne est largement en avance (64,5 %), devant le Royaume-Uni (43,5 %) et au-dessus de la moyenne européenne (41,8 %). #container_14363680611{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363680611{ height:500px; } #container_14363680611 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363680611 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363680611 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363680611 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'Allemagne, très en avance dans le recyclage des déchets municipauxPart des déchets municipaux recyclés (%).Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363680611", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#191919","#ffc832","#608a32","#ff3232","#f19300","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: 1, max: null, startOnTick: 1, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "France", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 29 ], [ "", 29.7 ], [ "", 30.6 ], [ "", 31.9 ], [ "", 33.3 ], [ "", 34.1 ], [ "", 34.9 ], [ "", 36.9 ], [ "", 37.2 ], [ "", 37.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Allemagne", "color": "#191919", "data": [ [ "", 56.4 ], [ "", 60.9 ], [ "", 62.1 ], [ "", 63.2 ], [ "", 63.8 ], [ "", 63.1 ], [ "", 62.5 ], [ "", 63 ], [ "", 65.2 ], [ "", 64.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Espagne", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 30.9 ], [ "", 31.4 ], [ "", 31.2 ], [ "", 30.6 ], [ "", 39.7 ], [ "", 33.2 ], [ "", 29.2 ], [ "", 26.7 ], [ "", 29.8 ], [ "", 30 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Italie", "color": "#608a32", "data": [ [ "", 17.6 ], [ "", 18.5 ], [ "", 19.2 ], [ "", 25 ], [ "", 23.8 ], [ "", 29.7 ], [ "", 31 ], [ "", 35.5 ], [ "", 38.4 ], [ "", 39.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Royaume-Uni", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 22.6 ], [ "", 26.7 ], [ "", 30.3 ], [ "", 33.6 ], [ "", 36.4 ], [ "", 38.3 ], [ "", 40.2 ], [ "", 42 ], [ "", 42.8 ], [ "", 43.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "UE", "color": "#f19300", "data": [ [ "", 30.5 ], [ "", 31.8 ], [ "", 32.8 ], [ "", 34.8 ], [ "", 36.4 ], [ "", 37.4 ], [ "", 38 ], [ "", 39.4 ], [ "", 41.2 ], [ "", 41.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Biodiversité : l’abondance des oiseauxC’est peut-être le plus surprenant des indicateurs proposés. Pour mesurer l’évolution de la biodiversité, le groupe de travail a hésité entre l’indicateur d’artificialisation des sols, qui mesure la diminution des habitats naturels, et l’évolution du nombre de spécimens d’espèces vivantes sensibles à l’évolution de l’habitat naturel.En attendant un éventuel indicateur rassemblant les deux – ce que le groupe de travail appelle de ses vœux –, c’est le dernier paramètre qui a été finalement choisi, par le biais de l’évolution de la population d’oiseaux d’un certain nombre d’espèces communes. Pourquoi les oiseaux ? Parce qu’ils « sont en fin de chaîne alimentaire et la raréfaction ou la disparition d’autres espèces a un impact sur leurs populations », explique l’étude.Le détail par pays de l’indice d’abondance des oiseaux n’est pas disponible, Eurostat ne disposant que d’un agrégat total pour l’Union européenne. En France, cette donnée est recueillie par l’Observatoire national de la biodiversité, qui mesure les taux de variations des populations de 60 espèces communes échantillonnées annuellement. En prenant 1989 comme base 100, l’indice est progressivement tombé à 67 en 2014. #container_14363669086{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363669086{ height:500px; } #container_14363669086 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363669086 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363669086 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363669086 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Une biodiversité en baisse en FranceIndice d'abondance des oiseaux communs (milieux agricoles, forestiers et bâtis), avec l'année 1989 comme base 100.Source : Observatoire national de la biodiversité(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Ces indicateurs seront transmis au gouvernement et au Parlement chaque année, avant la loi de finances. Le défi sera ensuite d’harmoniser ces indicateurs au niveau européen et de tenter de les rendre incontournables pour mesurer la croissance de chaque pays.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.07.2015 à 12h35 • Mis à jour le10.07.2015 à 13h30 | Samuel Laurent « Atteinte à la laïcité », « privilèges exorbitants » pour les musulmans… Pour sa 14e édition, la Nuit du ramadan organisée par la mairie de Paris n’a pas échappé à la polémique. De l’opposition municipale de droite au Front national (FN) en passant par Sens commun, une organisation issue de la Manif pour tous, critiques et questionnements fusent. Comme chaque année, ou presque.De quoi parle-t-on ?La mairie de Paris a organisé lundi 6 juillet 2015 au soir un événement dédié aux cultures de l’Islam, dans les salons de l’Hôtel de ville. Un buffet de rupture de jeûne (l’« iftar », en arabe) et un concert étaient prévus pour 450 invités.Cette fête a attiré les critiques de l’opposition parisienne, des Républicains au FN. Madeleine Bazin de Jessey, secrétaire nationale des Républicains aux programmes de formation, a publié une tribune au vitriol dans Le Figaro. Mme Bazin de Jessey, par ailleurs membre de Sens commun, un mouvement qui réunit les anciens de La Manif pour tous proches du parti de Nicolas Sarkozy, y fustige cette « laïcité à géométrie variable », citant le contre-exemple de la crèche de Noël, installée dans le bâtiment du conseil général de Vendée et interdite par la justice en décembre. Wallerand de Saint-Just, secrétaire de la fédération parisienne du FN, dénonce de son côté le « communautarisme » et un nouvel « appel du pied confessionnel des socialistes aux musulmans ».Est-ce nouveau ?Non. Cette fête a lieu chaque année depuis son instauration en 2001 par Bertrand Delanoë. Elle a pu prendre une ampleur plus importante encore : en 2009, elle s’était tenue au Palais omnisports de Paris-Bercy, avec 15 000 invités et en présence de nombreux artistes, dont Damon Albarn (ex-chanteur de Blur). En réalité, la mairie n’a de cesse de réduire la voilure de cet événement.Car la polémique non plus ne date pas d’aujourd’hui : le FN dénonce cette soirée depuis des années. Les critiques des membres des Républicains sont plus récentes, mais pas neuves. En 2011, le conseiller de Paris Jérôme Dubus s’était offusqué de ce qu’il estimait être une « atteinte à la laïcité ».La préfecture de Paris avait également critiqué la manifestation, estimant qu’elle « semblait contraire au principe de la neutralité des services publics ». Ce que la mairie contestait, arguant que la fête, qui tombe au milieu du ramadan et non à son début ou à sa fin, n’a pas de caractère cultuel, mais culturel.La mairie de Paris ne fait-elle de fête que pour le ramadan ?Non. Contactés, les services municipaux citent nombre d’exemples où les salons de l’Hôtel de Ville ont été utilisés pour des célébrations en rapport avec une religion comme pour la fête juive de Hanoukka le 18 décembre 2014… La ville évoque également d’autres événements dont elle est partenaire, comme les 850 ans de Notre-Dame de Paris, ou « Protestants en fête » en 2013.La Nuit du ramadan détonne cependant par l’importance des fonds qui lui sont consacrés. Si son coût pour la mairie (30 000 euros) est en net recul par rapport aux années précédentes – elle a pu dépasser certaines années les 100 000 euros –, il devance largement les dépenses pour la Conférence citoyenne de partage par exemple, à laquelle étaient conviés en mars 2015 des religieux de toutes confessions, et qui a coûté… 1 954 euros à la Ville de Paris, selon celle-ci.Mais la mairie organise ou soutient nombre d’événements, y compris un « prix de la laïcité » remis annuellement. Et la Ville a pu se montrer tatillonne sur la question de la laïcité. Ainsi, en 2011, elle avait posé des conditions précises à l’organisation d’un marché de Noël sur les Champs-Elysées.Pourquoi une crèche de Noël peut être interdite et cette fête autorisée ?Chez les contempteurs de cette Nuit du ramadan, on lit fréquemment une comparaison entre cette fête et « l’affaire » de la crèche de Noël interdite dans les locaux du conseil général de Vendée.Pourtant, les deux affaires ont peu en commun : la mairie de Paris organise une fête qu’elle revendique comme « culturelle », et qui ne correspond pas à une date précise. Le conseil général de Vendée, lui, avait fait le choix d’installer une crèche de Noël dans ses locaux.Dans le cas vendéen, c’est un particulier, Jean Regourd, président de la fédération vendéenne de la libre-pensée, une organisation athéiste, qui avait attaqué le conseil général devant le tribunal administratif – et gagné. Il avait la loi pour lui : la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat de 1905 interdit en effet explicitement dans son article 28 « d’élever ou d’apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit ».La loi ne prévoit en revanche rien concernant le fait pour une administration publique d’organiser une fête à destination d’une communauté. Et il semble que personne n’ait saisi la justice pour demander l’interdiction de la Nuit du ramadan à Paris.Et à droite, fête-t-on le ramadan ?L’indignation contre la Nuit du ramadan a été forte à droite. Pourtant, un certain nombre d’élus et de personnalités de ce camp célèbrent aussi cet événement, l’un des plus importants de l’année pour la communauté musulmane. Le meilleur exemple est sans doute… Nicolas Sarkozy.Mardi 7 juillet, le chef de file des Républicains assistait en effet à un iftar à la Grande Mosquée de Paris, en compagnie, assure le site Saphir News, qui a révélé l’information, « de représentants des principales fédérations musulmanes de France, y compris de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) bien qu’elle ne fasse pas partie du Conseil français du culte musulman (CFCM) ».Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Vachon Selon le bulletin épidémiologique hebdomadaire de l’Institut de veille sanitaire (InVS), paru mardi 7 juillet, l’alcool est l’une des toutes premières causes d’hospitalisation en France. Un problème majeur de santé publique que les professeurs François Paille (Centre hospitalier universitaire de Nancy) et Michel Reynaud (hôpital Paul-Brousse, Villejuif), auteurs de l’étude, imputent au binge drinking ou « biture express », le fait de boire très rapidement une grande quantité d’alcool.L’étude des professeurs Paille et Reynaud porte sur l’ensemble des séjours hospitaliers, publics et privés, en lien avec la consommation d’alcool. Elle révèle que les hospitalisations pour lesquelles l’alcool est impliqué ont coûté 2,64 milliards d’euros (estimation) en 2012, soit 3,6 % des objectifs nationaux de dépenses de l’Assurance-maladie (72,7 milliards d’euros).MéthodologiePour réaliser leur étude, qui porte sur l’année 2012, les médecins ont recensé les séjours et consultations hospitalières – en médecine, chirurgie, obstétrique et odontologie (MCO), en soins de suite et de réadaptation (SSR) ou en psychiatrie – dont le diagnostic contenait le mot « alcool ». Les prises en charge dans les services d’urgence, dans les centres de soins d’accompagnement et de prévention en addictologie ou en médecine de ville n’ont pas été prises en compte. Ils en ont déduit la part que représentent les hospitalisations liées à l’alcool sur l’ensemble de l’activité hospitalière de ces services. Cela leur a permis, à partir des chiffres de dépenses annuelles de l’agence technique de l’information sur l’hospitalisation (ATIH), de déterminer le coût des hospitalisations liées à l’alcool.Démence, dépendance, cirrhoses et autres pathologies liées à la consommation d’alcool… les causes de ces hospitalisations sont multiples. Et touchent surtout les hommes. Ils représentent la majorité de la patientèle de ces services pour les hospitalisations liées à l’alcool, majorité plus ou moins large selon le service.Consommation quotidienne en baisseL’étude relève également une hausse de 16,5 % du nombre de patients hospitalisés en médecine, chirurgie, obstétrique et odontologie (MCO) entre 2006 et 2012. Pourtant, la consommation d’alcool est en baisse depuis une quarantaine d’années en France. Et les Français boivent de moins en moins quotidiennement, comme le montre le graphique suivant, présenté dans la lettre Tendances de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT). La consommation régulière ne saurait donc être tenue pour seule responsable.Les pratiques excessives, telles le binge drinking, sont probablement plus risquées. Et à ce sujet, les professeurs Paille et Reynaud contrecarrent l’idée reçue selon laquelle seuls les jeunes seraient les adeptes de ce phénomène : l’augmentation des hospitalisations pour alcoolisation aiguë a plutôt concerné des adultes d’âge mûr (43 ans de moyenne d’âge) alors qu’elles sont restées stables chez les plus jeunes entre 2006 et 2012.Une autre étude, publiée par le baromètre Santé 2014 de l’Inpes, concluait au contraire en mars à une extension du phénomène du binge drinking chez les jeunes, parlant d’un « comportement générationnel ». Elle signalait que 14 % des 15-24 ans et 10 % des 25-34 ans avaient pratiqué le binge drinking, contre 6 % pour les 35-44 ans. L’échantillon sélectionné pour les besoins de cette étude avait été… interrogé par téléphone. Il se basait donc sur la propre interprétation des personnes interrogées.Lire aussi :Alcool: l’ivresse de plus en plus fréquente chez les jeunes françaisOn apprend par ailleurs dans l’étude sanitaire de l’InVS que les intoxications aiguës, aussi bien que les hospitalisations pour dépendance alcoolique, concernent surtout le Nord-Pas-de-Calais et la Réunion, avec un taux supérieur au double de la moyenne nationale. Témoignages :« Binge drinking » : toujours plus de fillesBastien Vachon 09.07.2015 à 18h08 • Mis à jour le10.07.2015 à 13h23 | Simon Piel, Fabrice Lhomme et Gérard Davet Démissionnaire depuis le 11juin, l’ex-sénateur (UDI) du Gers Aymeri de Montesquiou a été mis en examen mercredi 8 juillet par deux juges du pôle financier parisien pour « corruption passive par personne exerçant une fonction publique » et « complicité de blanchiment en bande organisée » dans l’affaire du Kazakhgate.Le parlementaire est soupçonné d’avoir perçu des commissions occultes en marge de marchés passés en 2010 avec le Kazakhstan par le gouvernement Fillon, sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Au mois de mars, le bureau du Sénat avait levé l’immunité du sénateur, dont les bureaux et le domicile avaient ensuite été perquisitionnés.Les juges Roger Le Loire et René Grouman enquêtent sur les dessous de juteux contrats signés sous la présidence de M. Sarkozy, dont M. de Montesquiou était le représentant officiel en Asie centrale, un marché approchant un montant total de 2 milliards d’euros. Il s’agissait notamment de l’achat par Astana de 45 hélicoptères fabriqués par Eurocopter (devenu Airbus Helicopters) et 295 locomotives.M. de Montesquiou a notamment été mis en cause par des rapports de Tracfin, l’organisme anti-blanchiment de Bercy, et par les déclarations d’une avocate niçoise, Me Catherine Degoul, choisie comme intermédiaire par l’Elysée pour permettre à des hommes d’affaires kazakhs d’échapper aux poursuites de la justice belge, condition posée par le président kazakh, Noursoultan Nazarbaiev, pour signer des contrats avec la France.Lire nos explications :Le Kazakhgate : une affaire d’EtatUne « lettre de mission »Devant les juges, ainsi que l’a révélé M le magazine du Monde le 6 juin, Me Degoul avait déclaré que M. de Montesquiou, de même que le préfet Jean-Francois Etienne des Rosaies, autre membre de la cellule élyséenne lui aussi mis en examen, avaient touché des fonds en espèces.Des déclarations confortées par les enquêteurs, qui ont découvert par exemple qu’un intermédiaire belge, Guy Vanden Berghe, avait versé 200 000 euros en liquide au sénateur, début 2011.Au cours de l’enquête, les policiers ont saisi une « lettre de mission » du 17 mai 2010 signée de Nicolas Sarkozy lui-même et adressée au sénateur, confirmant que ce dernier était bien mandaté par la présidence de la République. Interrogé par M. De Montesquiou avait assuré n’avoir « perçu aucune commission sur la vente des hélicoptères au Kazakhstan ».body { background:white!important; }.globalo{ width:100%!important; margin:0!important; max-width:534px; border:2px solid #42bda8!important; padding-top:15px;}.globalo img{border:none!important;} a:hover{ text-decoration: none!important; }.tt4{ height:50px; margin:0!important;}.illustr{ margin-top: 20px;}.clear { clear:both;}.volet_droite{ height: 580px;}.sidebar .tt4_capital{ margin-top:0;}.decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0;}.decodeurs a{ border-bottom:0!important;}.central{ width:100%; float:left;}.illustr img{ width:100%; padding-top:10px;}.conteneur{ position: relative;}.fleche{ font-size:70pt; cursor: pointer; width:10%; position:absolute!important; top:-5px; height: 60px; margin: 0!important;}.fleche p{ margin:0!important;}.fleche:hover{ color:#42bda8;}.fleche.alpha{ left:2px; text-align: left;}.fleche.omega{ right:16px; text-align: right;}.detail p{ margin:5px 0!important;}.affaire .tt2_capital{ text-align: center;}.affaire{ padding:0 16px!important;}h1.tt4{ margin:0 10%!important; width:90%;}@media handheld { .article p{ line-height:120%; }}Naviguez dans les affaires Sarkozy« Affaire KarachiDate des faits présumés : 1995Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : Financement,justiceMotifs de l'enquête : Financement & violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel Résumé de l'affaire :A l'approche des élections de 1995, le gouvernement d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était ministre du budget, aurait accordé des commissions faramineuses lors de ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite. En échange, des intermédiaires (imposés dans la négociation de ces contrats par le premier ministre et son ministre de la défense François Léotard) auraient rétrocédé une partie des sommes perçues pour financer la campagne présidentielle de M. Balladur, dont M. Sarkozy était porte-parole. Une enquête est par ailleurs ouverte pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel" après un communiqué de l'Elysée fin 2011 assurant que le nom de M. Sarkozy "n'apparaît dans aucun des éléments du dossier". Or ni le chef de l'Etat ni la présidence ne sont censés avoir accès aux pièces figurant dans un dossier d'instruction. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Si son nom revient de nombreuses fois dans la procédure, Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas inquiété dans cette affaire. L'enquête a confirmé que M. Sarkozy avait donné son aval à la conclusion des contrats et la rémunération des intermédiaires, même s'il y était, dans un premier temps, farouchement opposé. Cela pourrait lui être reproché. Mais rien ne prouve qu'il ait eu connaissance du fait que ces contrats mirobolants généraient des rétrocommissions.Dans l'enquête ouverte pour violation du secret de l'instruction, M. Sarkozy n'est pas le signataire du communiqué incriminé. Il ne devrait donc pas être poursuivi. Où en est l'affaire :En juin 2014, six personnes ont été renvoyées en correctionnelle dans le cadre de cette affaire, principalement pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" tandis que la Cour de justice de la République (CJR) était saisie des cas d'Edouard Balladur et de François Léotard.Les juges ont estimé qu'il appartenait à la CJR, seule compétente pour juger des ministres, de choisir le statut – témoin, témoin assisté ou mis en examen – sous lequel elle souhaitera interroger Nicolas Sarkozy. Sur la base des éléments du dossier, une mise en examen – et a fortiori une condamnation – de M. Sarkozy paraît très improbable. L'enquête pour "violation du secret de l'instruction" est toujours en cours et personne n'est poursuivi pour le moment. Pour en savoir plus :Comprendre l'affaire de Karachi en trois minutes, si vous avez raté un épisode et Nicolas Sarkozy n'est pas tiré d'affaire" BettencourtDate des faits présumés : 2005-2012Nicolas Sarkozy est hors de causeType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de faiblesse, trafic d'influence et recelRésumé de l'affaire :Des enregistrements clandestins pratiqués par leur majordome révèlent notamment que les milliardaires André et Liliane Bettencourt auraient donné des enveloppes d'argent liquide à plusieurs personnalités politiques de droite. De son côté, Mme Bettencourt aurait obtenu des arrangements de l'administration fiscale, alors dirigée par Eric Woerth. Or l'épouse de M. Woerth travaille dans une société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Or, le ministre Woerth avait remis une Légion d'honneur à Patrice de Maistre, homme de confiance de Liliane Bettencourt. En marge de cette affaire principale, le procureur Philippe Courroye ordonné l'examen des communications sur téléphone mobile des journalistes du Monde qui travaillent sur ce dossier.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Quelques mois après avoir été mis en examen en mars 2013 pour "abus de faiblesse", Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d'un non-lieu en octobre de la même année. Les juges d'instruction ont estimé qu'ils ne disposaient pas d'assez d'éléments pour mettre en examen l'ancien chef de l'Etat, comme l'ont été certains de ses proches (l'ex-ministre Eric Woerth, l'homme d'affaires Stéphane Courbit, etc.).Où en est l'affaire :Eric Woerth a été mis en examen en février 2012 pour "trafic d'influence passif". Il est soupçonné d'être intervenu dans la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre en échange de l'embauche de sa femme dans la société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Il est également poursuivi pour "abus de faiblesse" envers la milliardaire de 91 ans, volet pour lequel il comparaîtra devant le tribunal correctionnel avec dix autres personnes, malgré le non-lieu requis du parquet de Bordeaux, ainsi que pour "recel" dans la partie concernant un éventuel "trafic d'influence". Pour en savoir plus :Affaire Bettencourt : pourquoi Nicolas Sarkozy n'ira pas au procèsUn non-lieu pour Nicolas Sarkozy malgré son "comportement abusif" Arbitrage Tapie Date des faits présumés : 2007-2008Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinanceMotifs de l'enquête : Soupçons de pressionRésumé de l'affaire :En 2008, Bernard Tapie a perçu 405 millions d'euros de l'Etat après qu'un arbitrage privé – et controversé – a reconnu les torts du Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas, qui appartenait à l'homme d'affaires. Ce dernier, ainsi que trois autres personnes, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", tandis que la ministre de l'économie d'alors, Christine Lagarde, a été de son côté mise en examen pour "négligence". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir fait pression sur Christine Lagarde pour obtenir un arbitrage favorable à Bernard Tapie, qu'il souhaitait remercier de son soutien lors de la campagne de 2007. Mme Lagarde a toutefois toujours soutenu qu'elle n'avait pas agi sur ordre de l'ancien président. Selon nos informations, il semble que Nicolas Sarkozy, très proche de Bernard Tapie qu'il a reçu plusieurs fois à l'Elysée, ait joué un rôle moteur dans le processus ayant abouti à la procédure d'arbitrage. Stéphane Richard, l'ancien chef de cabinet de Christine Lagarde – mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" – a indiqué aux enquêteurs que M. Tapie avait participé à une réunion à l'Elysée destinée à mettre en place la procédure d'arbitrage.Où en est l'affaire :L'enquête est toujours en cours. Pour le moment, il n'y a pas d'échéance concernant Nicolas Sarkozy. Il y a peu de chances qu'il soit inquiété car il bénéficie à partir de mai 2007 de l'immunité présidentielle.Pour en savoir plus : L'affaire Tapie-Crédit lyonnais, si vous avez manqué un épisode Les liens privilégiés entre Nicolas Sarkozy et Bernard Tapie Kazakhstan Date des faits présumés : 2010-2011Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinanceMotifs de l'enquête : Soupçons de pressionRésumé de l'affaire :Deux juges d'instruction s'intéressent aux dessous de contrats signés en 2010 entre la France et le Kazakhstan, pour près de 2 milliards d’euros. Ces marchés, qui comprennent la fabrication de 45 hélicoptères par Eurocopter, sont susceptibles d’avoir donné lieu au versement en France de rétrocommissions.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, afin d’adoucir le sort judiciaire de trois oligarques d’origine kazakhe poursuivis en Belgique, et de permettre la conclusion de ces mirifiques contrats. L'un de ses anciens conseillers à l'Elysée est également suspecté d'avoir touché des pots-de-vin.Où en est l'affaire :L'affaire n'en est qu'à ses débuts. Deux intermédiaires et une avocate niçoise, suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions, ont été mis en examen en septembre 2014. Pour en savoir plus : Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète SarkozySondages de l'ElyséeDate des faits présumés : 2007-2012Nicolas Sarkozy est hors de causeType d'affaire : PolitiqueMotifs de l'enquête : Favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délitsRésumé de l'affaire :Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'Elysée est soupçonné d'avoir passé plusieurs marchés de manière irrégulière pour la fourniture de sondages, contractés auprès des sociétés de deux conseillers du président, Patrick Buisson et Pierre Giacometti. L'affaire a connu de très nombreux rebondissements judiciaires. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle, de même que les membres de son cabinet, même si cette immunité étendue pose question.Où en est l'affaire :Une enquête est toujours en cours sur les conditions d'attribution de ces marchés. La justice a découvert également que Patrick Buisson avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas SarkozyPour en savoir plus : L'interminable saga des sondages de l'Elysée Sondages de l'Elysée : les juges sur la piste des bandesBygmalionDate des faits présumés : 2012Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de confiance et financement illégal de campagne électoraleRésumé de l'affaire :L'UMP et l'agence de communication Bygmalion sont soupçonnées d'avoir établi des fausses factures pendant la campagne présidentielle de 2012 pour cacher un dépassement de 18,5 millions d'euros du plafond légal des dépenses électorales.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Bien qu'il persiste à répéter qu'il n'a jamais eu connaissance du système de fausse facturation et qu'il n'a appris le nom de Bygmalion qu'après la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy serait désormais directement dans le collimateur des enquêteurs avec l'ajout de l'infraction de "financement illégal de campagne électorale", qui vise le candidat lui-même.Où en est l'affaire :Une information judiciaire est en cours. Trois anciens cadres de l'UMP ont été mis en examen pour "abus de confiance et "faux et usage de faux" : Eric Cesari, ex-directeur général du parti et très proche de Nicolas Sarkozy, Fabienne Liadzé, ancienne directrice financière, et Pierre Chassat, ex-directeur de la communication. Trois anciens responsables de Bygmalion sont poursuivis pour le seul motif de "faux et usage de faux" : les cofondateurs Bastien Millot et Guy Alvès ainsi que Franck Attal, ex-patron de la filiale événementielle Event & Cie.Pour en savoir plus :Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy directement menacé L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeLes protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Ecoutes/trafic d'influence Date des faits présumés : 2013-2014Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : JusticeMotifs de l'enquête : Corruption active et recel de violation du secret professionnelRésumé de l'affaire :Alors qu'il est en attente d'une décision cruciale de la justice concernant la possibilité d'utiliser ses agendas présidentiels dans plusieurs affaires (Tapie, Karachi), Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché, via son avocat Me Thierry Herzog, à influencer un juge, Gilbert Azibert, pour se renseigner sur le sens de leur décision, en échange d'une aide pour obtenir un poste à Monaco. Les juges ont placé sur écoute Nicolas Sarkozy et découvert à cette occasion qu'il utilisait un second téléphone portable, au nom de "Paul Bismuth". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy a été mis en examen début juillet pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel". Il risque jusqu'à dix ans de prison. Auparavant, son avocat, Me Thierry Herzog, et M. Azibert, avaient eux aussi été mis en examen. Où en est l'affaire :Nicolas Sarkozy a été mis en examen le 1er juillet 2014, mais cette mise en examen a été suspendue par la chambre de l'instruction, en attendant l'examen de requêtes en nullité déposées par M. Sarkozy. Ce dernier conteste les conditions de sa mise sur écoute. Pour en savoir plus :Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas SarkozyEcoutes de Sarkozy : qui sont les protagonistes de l'affaire ?, Pourquoi Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruptionAmende des comptes de campagne Date des faits présumés : 2012-2013Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de confiance, complicité et recelRésumé de l'affaire :Après le rejet de ses comptes de la campagne de 2012 par le Conseil constitutionnel, en juillet 2013, Nicolas Sarkozy aurait dû payer lui-même, en tant que candidat, l'amende de 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond des dépenses de campagne. Or, contrairement aux dispositions du code électoral, c'est l'UMP qui a payé cette amende.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est directement visé par une information judiciaire du parquet de Paris pour "abus de confiance", "complicité" et "recel".Où en est l'affaire :Nicolas Sarkozy devrait prochainement être entendu par des juges d’instruction. Reste à savoir sous quel statut : témoin, témoin assisté ou mis en examen ?Pour en savoir plus :Comptes de campagne de 2012 : Nicolas Sarkozy visé par une enquête UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosFinancement libyen Date des faits présumés : 2005-2007Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délitsRésumé de l'affaire :Le clan sarkozyste, alors à l'Elysée, est soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. L'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien très proche de plusieurs responsables de droite comme Brice Hortefeux et Jean-François Copé, aurait servi d'intermédiaire. Le site Mediapart a révélé l'affaire pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2012 et met en avant un document d'un ex-dignitaire libyen censé prouver ce financement illégal, dont la validité est contestée.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas mis en cause directement dans cette affaire, dont l'instruction est encore en cours. Il a porté plainte contre Mediapart pour « faux et usage de faux » ainsi que pour « publication de fausses nouvelles » après la révélation de la note libyenne.Où en est l'affaire :Une information judiciaire contre X a été ouverte par le parquet de Paris en avril 2013. Le juge Van Ruymbeke, qui enquête déjà sur l'affaire Karachi, a auditionné Ziad Takieddine, qui, s'estimant trahi par ses anciens amis de l'UMP, a affirmé qu'il « existe des preuves » du financement illégal.Pour en savoir plus :Sarkozy et la Libye : si vous n'avez rien suiviFinancement libyen de la campagne de Sarkozy : des accusations mais pas de preuvesAffaire Karachi : Ziad Takieddine, l'embarrassant ami des proches de Sarkozy » nombre_affaires = 9; var fiche_depart = 4; $(".omega.fleche p").click(function(){ fiche_depart ++; next() }) $(".alpha.fleche p").click(function(){ fiche_depart --; next() }) function next(){ if(fiche_depart == 1) { $(".alpha.fleche p").hide() } else { $(".alpha.fleche p").show() } if(fiche_depart == nombre_affaires) { $(".omega.fleche p").hide() } else { $(".omega.fleche p").show() } $(".affaire").hide() $("#affaire"+fiche_depart).show() } next()Simon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterFabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Cette semaine, la parole est à Ghislaine Tormos, la seule femme à travailler comme monitrice sur chaîne à l'atelier du ferrage de l'usine PSA de Poissy (Yvelines). Syndicaliste dans l'âme, l'ouvrière de 52 ans demande qu'on supprime le système hiérarchique et qu'on prenne davantage en compte les idées des salariés de la base.Elle est coauteure avec Francine Raymond du Salaire de la vie, aux éditions Don quichotte, qui raconte la fermeture du site d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), où elle travaillait avant.Lire aussi :Karine Lebas : « Mon entreprise idéale applique un management participatif »Elodie Chermann (Propos recueillis par) Gabriel Coutagne Les étals des commerçants ont remplacé la horde des camions de CRS. Porte de Vincennes, c’est jour de marché. Face à l’Hyper Cacher, clients et commerçants s’activent. Leurs voix, qui ont remplacé les sirènes, rendent lointain le bruit de la circulation du boulevard périphérique, pourtant tout proche.« Le souvenir du 9 janvier est toujours là, mais il commence un peu à s’estomper », confie Gérard, un habitant du quartier. Dans les allées du marché, les conversations portent plus volontiers sur la canicule qui frappe la région parisienne en ce début d’été. « Mais l’émotion reste présente », soupire le retraité, ses mains agaçant son paquet de cigarettes.De l’autre côté de l’avenue se dresse la supérette où a eu lieu l’attaque qui a coûté la vie à quatre otages. Depuis sa réouverture, le 15 mars dernier, le magasin accueille de nouveau ses clients. Comme pour gommer cet épisode tragique, sa devanture a été repeinte. Le logo, imprimé sur une bâche, se veut plus minimaliste. A l’intérieur, les nombreuses caméras de vidéosurveillance quadrillent chaque rayon du magasin.Lire : Réouverture de l'Hyper Cacher : les clients n'ont « sûrement pas » peurBarrièresL’Hyper Cacher reste toujours barricadé derrière plusieurs barrières, transformées en reposoirs pour quelques bouquets fanés ou affiches accrochées là en hommage aux victimes. Au sol, un bout de satin, sur lequel on lit encore les condoléances adressées au proches des victimes par l’ambassade des Etats-Unis.Au-delà des barrières, aucune voiture n’est autorisée à stationner, sauf un véhicule des forces de l’ordre. « Nous assurons la sécurité de l’établissement durant les horaires d’ouverture », explique l’un des deux policiers en faction devant l’entrée. Un dispositif allégé par rapport aux premières semaines qui ont suivi les attentats.« Les choses sont redevenues normales, mais les événements récents ont nourri un sentiment de peur, notamment parmi la communauté juive », raconte Catherine, une autre habitante du quartier. « La tension est encore palpable », poursuit-elle, en tournant son regard vers le magasin. Fleurs fanéesUn homme en tablier, employé de la charcuterie cacher voisine de la supérette, s’énerve quand on l’interroge sur le sujet. Il ne veux pas s’adresser à la presse : « Je m’en fous, j’ai pas besoin de ça », grogne-t-il, en tournant le dos. A quelques mètres, un autre homme barbu, kippa vissée sur la tête, est plongé dans la lecture d’un livre religieux. Il refuse, plus poliment, d’aborder le sujet.« Je connais des habitués de l’Hyper Cacher, et pour eux, qui connaissaient des victimes, c’est encore difficile », déclare Christophe, la trentaine élancée, avant de s’engouffrer dans le métro.Lire aussi :Yoav, Philippe, Yohan et François-Michel, les quatre otages tués porte de VincennesA huit stations de là, dans le 11e arrondissement de la capitale, on retrouve d’autres traces des événements de janvier. Au coin de la rue du Chemin-Vert et du boulevard Richard-Lenoir, deux barrières en métal protègent des dessins, de nombreux « Je suis Charlie », des bougies éteintes, des fleurs et des plantes asséchées, déposés en hommage aux victimes de l’attaque contre la rédaction de Charlie Hebdo. C’est à quelques pas de là que le policier Ahmed Merabet avait été abattu froidement par les frères Kouachi, pendant leur fuite.« Autrefois, on élevait des stèles ou des monuments », professe Nicolas, un jeune riverain qui se présente comme artiste. « On va sans doute installer une plaque commémorative », imagine-t-il. Le patron d’un café voisin est plus sceptique : « Les gens ne viennent plus trop ici pour se recueillir. L’esprit Charlie, c’est fini. » GraffitisAu 10, rue Nicolas-Appert – l’adresse de la rédaction de Charlie Hebdo jusqu’au 7 janvier 2015 –, la vie semble avoir repris un cours presque normal. La présence policière se fait discrète, même si, plusieurs fois par jour, deux gendarmes armés de fusils mitrailleurs viennent inspecter les lieux, d’un pas calme. Leur présence, imposée par le plan Vigipirate, vise aussi, selon eux, à rassurer : « On essaie de montrer qu’on est là. »Quatre graffitis au pochoir ornent un mur adjacent à l’immeuble. Ce sont des portraits, en noir et blanc. Ceux de Wolinski, Cabu, Charb et Tignous. Sur la façade du bâtiment, un autre clame « Je suis Charlie », comme un refrain devenu naturel. Des barrières empêchent les voitures de stationner dans la rue, comme à la porte de Vincennes. Elles semblent aussi imposer une petite frontière entre ceux qui travaillent toujours dans le bâtiment et les passants, venus en curieux.Lire : Attentat à « Charlie Hebdo » : « Vous allez payer car vous avez insulté le Prophète »« Ça va », rassure une jeune femme, descendue pour fumer une cigarette au pied du bâtiment, où elle travaille. « De toutes façons, il faut bien que ça aille… La vie reprend ses droits. » Même si elle reconnaît que les touristes sont désormais nombreux. Elle s’agace un peu de leur présence, « surtout ceux qui font des photos ». Couleurs« On est venus voir, en curieux, mais ce n’est pas pour cela qu’on est monté à Paris », se défend une mère de famille, venue d’Alès avec son époux et leurs trois enfants. « Nous vivions dans le quartier il y a quelques années, et l’événement nous a beaucoup touchés », reconnaissent-ils. L’aîné, un adolescent d’une quinzaine d’années, regarde longuement l’entrée par laquelle les frères Kouachi se sont engouffrés, les armes à la main, par un matin d’hiver. De son côté, Sonya, employée de mairie venue de Belgique, est émue, derrière ses lunettes noires. « Je suis venue sur les lieux pour voir », explique t-elle, d’une voix hésitante. « J’avais besoin de rendre tout cela réel. »Lire : Des attentats à la marche républicaine, cinq jours en FranceTrès vite, la rue Nicolas-Appert retrouve son calme. A certains moments, il arrive même qu’elle devienne totalement déserte, recueillie. Seuls quelques rires d’enfants viennent briser le silence. Ils viennent de la halte-garderie qui fait face à l’immeuble qui accueillait Charlie Hebdo. Comme partout dans Paris, des poteaux séparent les trottoirs de la chaussée. Mais, rue Appert, une main les a peints de couleurs vives. Comme pour signifier qu’une page est en train de se tourner. Gabriel CoutagneJournaliste (service photo)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Richard Schittly (Lyon, correspondant) Un tweet maladroit peut déboucher sur une bonne action. Jean-Michel Aulas a annoncé mardi 7 juillet à Lyon, lors d’une soirée de gala, qu’il apportait tout son soutien à la création d’une association destinée à la prise en charge d’enfants autistes. Nommée Autisme, ambition, avenir (AAA), celle-ci s’inspire du modèle anglo-saxon qui met en réseau familles et professionnels.Cet engagement du président de l’Olympique lyonnais (OL) s’ajoute à une série d’actions de charité. L’OL dispose d’une fondation, créée il y a neuf ans, avec un budget de l’ordre du million d’euros. L’action caritative aussi s’est professionnalisée, dans des partenariats structurés, soigneusement étudiés. Les joueurs, soucieux de valoriser leur image de marque, participent volontiers. L’OL intervient par exemple en faveur de la recherche sur le cancer, au centre Léon-Bérard.Ici, le soutien à l’association d’aide aux autistes résulte d’une histoire particulière. Très actif sur les réseaux sociaux, Jean-Michel Aulas poste un tweet ravageur, le 22 février, en traitant les supporters de Saint-Etienne d’« autistes ». Fort de quelque 216 000 followers, le président de l’OL enflamme les réseaux sociaux et s’attire un procès en stigmatisation. Sa stratégie de communication, qui consiste à capter l’attention pour libérer son équipe de la pression médiatique, tourne à la vilaine polémique.« Passer au-delà de l’erreur »Quatre mois plus tard, sans aller jusqu’à avouer qu’il a fait une bourde, M. Aulas confesse sa « méconnaissance d’un sujet » et « regrette d’avoir provoqué beaucoup d’émotion ». Pour se rattraper, sinon se racheter, le président du club lyonnais porte donc son attention sur une association en faveur des enfants autistes. « Il faut savoir passer au-delà de l’erreur », explique-t-il.Opportunisme ? Manière courageuse de tirer une leçon positive, défend plutôt Isabelle Kumar, mère d’un enfant autiste, vice-présidente de l’association AAA : « Il a mis ses réseaux à notre disposition. Notre association prend en charge cinq enfants à la rentrée prochaine. C’est un homme chaleureux et très ouvert. » Journaliste au sein de la rédaction d’Euronews, basée à Lyon, Isabelle Kumar a suivi attentivement la polémique sur le tweet. Un mois après, elle contactait le président de l’OL sur Twitter. Tweet gagnant cette fois-ci.Richard Schittly (Lyon, correspondant)Journaliste au Monde 13.07.2015 à 14h51 | Martine Jacot Passer du lycée à l’université n’est pas aisé : un tiers des bacheliers entrés en licence scientifique abandonnent (contre 27 % toutes licences confondues) et plus d’un quart redoublent. Pour leur faciliter la transition, la conférence des doyens et directeurs des UFR scientifiques (CDUS) vient de lancer un site, Faq2sciences, gratuit et ouvert à tous, qui leur permet de s’auto-évaluer et de se perfectionner avant la rentrée 2015.Fruit de plus d’un an de travaux avec l’université des sciences en ligne (Unisciel), ce site propose d’abord au futur étudiant une série de tests par questions à choix multiples (QCM) dans sept matières (physique, chimie, mathématiques, sciences de la vie, de la terre, de l’univers et informatique), afin de détecter ses forces et ses lacunes. Pour combler ces dernières pendant les vacances ou à la rentrée, vingt-cinq modules d’apprentissage ont été imaginés. Chacun d’eux comporte des cours en ligne ou en vidéo, des exercices, et d’autres tests d’auto-évaluation.Le site « permet d’anticiper les difficultés, d’identifier les points à travailler, mais aussi de rassurer les futurs étudiants dans leur capacité à réussir leur licence scientifique », résume Jean-Marc Broto, président de la CDUS. L’objectif est de combler l’écart apparu entre les connaissances des bacheliers et celles requises à l’université, depuis la réforme des programmes scientifiques au lycée, entrée en vigueur en 2013. Et d’éviter ainsi que les étudiants français comme étrangers (15 % des promotions scientifiques) soient « largués » en première année.Soutien du ministère de l’enseignement supérieurL’initiative, soutenue par le ministère de l’enseignement supérieur et par les deux fédérations d’étudiants en sciences – l’AFNEUS et la FNEB –, est saluée par la bachelière Amani Zguiden, qui s’y est lancée : elle apprécie que les corrections de ses erreurs soient « bien expliquées ». Mais elle qui s’attendait à se voir confirmer son choix d’orientation, ou, dans le cas contraire, qu’une solution lui soit indiquée, a été déçue. Ce n’est en effet pas l’objectif de la plate-forme.Faq2sciences ne remplace pas non plus les tests d’évaluation organisés à la rentrée depuis deux ou trois ans dans dix-huit facultés scientifiques, mais permettra de mieux s’y préparer. Ces tests mènent souvent à la mise sur pied, pour ceux qui en ont besoin, de groupes de remise à niveau avant le début proprement dit des cours de licence.Afin de prévenir décrochages et abandons en première année, d’autres initiatives ont été prises, qu’il s’agisse de tutorats organisés par les étudiants ou les professeurs, ou de suivis individuels. Des mesures que prône ardemment le rapport, publié le 8 juillet, de la mission parlementaire sur les liens entre le lycée et l’enseignement supérieur mais qui se heurtent aux manques de moyens des universités.Pour les nouveaux entrants à l’université dont les lacunes sont trop importantes, certaines facultés scientifiques proposent un parcours L1 en deux années, avec des cours de rattrapage dans les matières faibles. A l’université Toulouse-III, 250 étudiants en ont ainsi bénéficié l’an dernier, sur les quelque 2 000 entrés en 2014.La CDUS et Unisciel ont entrepris d’aller plus loin, en ébauchant un Faq2sciences destiné à combler les éventuelles lacunes des deuxième et troisième années de licence scientifique. « Un projet utile aussi pour les détenteurs d’un DUT ou d’un BTS en poursuite ou en reprise d’études, qui sont de plus en plus nombreux dans nos facultés », explique Jean-Marc Broto. La CDUS et Unisciel ont sollicité l’aide financière du programme Iniatives d'excellence en formations innovantes (IDEFI) pour finaliser ce projet et ses 80 modules. Mais elle vient de leur être refusée.Martine JacotJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.07.2015 à 17h35 • Mis à jour le11.07.2015 à 18h06 Le taux de réussite au bac 2015 est quasiment identique à celui de l’année passée : 87,8 % des candidats ont réussi l’examen, cette année, après les oraux de rattrapage, a annoncé le ministère de l’éducation nationale, samedi 11 juillet. C’est 0,1 point de moins que l’an passé.Au total, 617 900 candidats sont devenus bacheliers à l’issue de cette session, soit près de neuf sur dix.Lire aussi :Du prénom à la mention au bac : des déterminismes sociaux toujours puissantsDans le détail des filières :Bac général : 91,5 % de réussite (+ 0,6 point)Bac technologique : 90,6 % de réussite (stable)Bac professionnel : 80,3 % (– 1,6 point)Au sein de la filière générale le taux de réussite a atteint :91,8 % en série scientifique (S)90,6 %, en série littéraire (L)91,2 % en série économique et sociale (ES)La ministre de l’éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem a félicité dans un communiqué « les élèves et leurs enseignants pour ces très bons résultats de l’ensemble des voies du lycée ».Il ne s’agit toutefois pas des chiffres définitifs, une session de remplacement sera à nouveau organisée en septembre, réservée aux candidats qui ont eu un empêchement en juin.Lire aussi :Les idées des profs pour réformer le bac Colette Sabarly Il y a la théorie… et la pratique. Légalement, lorsqu’on souhaite acheter un bien immobilier, l’assurance décès invalidité n’est pas obligatoire. Oui mais voilà, les banques en font une condition incontournable dans l’octroi d’un prêt immobilier.Celle-ci prend en charge les mensualités du crédit, notamment en cas de décès ou d’invalidité totale et définitive. Dans la plupart des cas, y souscrire est très simple. Soit l’emprunteur opte pour le contrat groupe de la banque, soit il fait appel à une autre compagnie, comme il en a le droit depuis la loi Lagarde de 2010.Le plus souvent, la souscription se borne à remplir un questionnaire de santé qui permet à la banque d’évaluer le risque qu’elle prend. Mais en cas de souci de santé, décrocher une assurance s’avère beaucoup plus complexe et onéreux.Dans le jargon des assureurs, un risque aggravé signifie que la probabilité qu’une personne subisse l’événement garanti est supérieure à celle de la population de référence. Il peut être lié à l’exercice d’une profession, d’un sport, mais aussi à un surpoids, à du tabagisme, à des problèmes de dos et, bien sûr, à des pathologies plus graves dont souffre ou a souffert dans le passé l’emprunteur.« Beaucoup de maladies sont identifiées comme à risques et il ne faut pas négliger un diabète, une hernie, une opération du genou ou encore des problèmes de thyroïde que les banques n’assurent pas ou beaucoup trop mal », note Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux.com, même si dans l’ensemble les courtiers se veulent rassurants. « Un pontage cardiaque, un cancer en rémission sont assurables par des contrats individuels en délégation », indique Philippe Taboret, le directeur général adjoint de Cafpi.Surprimes et exclusionsPour ceux qui se voient refuser l’assurance, tout n’est pas perdu. La convention Aeras (assurer et emprunter avec un risque aggravé de santé), dispositif mis en place en 2007 permet de repêcher de nombreux candidats. « Elle joue un rôle central, explique Stéphane Dedeyan, directeur général délégué de Generali et président de la commission plénière assurance de personnes de l’Association française de l’assurance (AFA). En 2013, 97 % des demandes ont fait l’objet d’une proposition d’assurance. » « Ces statistiques sont à prendre avec des pincettes, même si la prise en charge à des conditions tarifaires plus acceptables s’améliore », nuance Marc Morel, le directeur du Collectif interassociatif sur la santé (CISS).Le droit à l’oubli, espoir pour les emprunteursMesure emblématique du troisième plan cancer signé le 24 mars entre l’Etat et les assureurs, le droit à l’oubli va bientôt devenir réalité pour les emprunteurs aujourd’hui guéris.Ils pourront désormais souscrire un prêt immobilier sans être pénalisés. Les accédants à la propriété qui ont eu un cancer pédiatrique avant l’âge de 15 ans n’auront ainsi plus à déclarer leur antécédent cinq ans après la fin du protocole thérapeutique. Idem pour tous les anciens malades d’un cancer, quinze ans après la fin du protocole de soins.Enfin, pour certains cancers, les assureurs vont établir des grilles de référence qui définiront les conditions de délais du droit à l’oubli et de prime pour les assurances.D’autres pathologies pourraient en bénéficier. « Cela ne doit aussi concerner les maladies chroniques tels le VIH, l’insuffisance rénale… avec lesquelles on peut vivre très longtemps avec un traitement », souligne Marc Morel.Qui peut bénéficier de cette convention ? Tous ceux qui se heurtent à un refus d’assurance de niveau 1 (assurance standard) et de niveau 2 (analyse individualisée) dont le prêt ne dépasse pas 320 000 euros et dont le remboursement n’excède pas l’âge de 70 ans. Le délai de traitement du dossier est de cinq semaines si toutes les pièces médicales sont fournies en temps et en heure.Reste alors la question du prix. En cas de risque aggravé, les surprimes et exclusions sont souvent au menu des contrats. « Les compagnies ont des politiques différentes et couvrent plus ou moins bien certaines maladies avec traitement, poursuit Marc Morel. Les emprunteurs ont donc intérêt à faire jouer la concurrence et passer par des courtiers. » Car lorsqu’elles les couvrent, elles font payer le prix fort.Généralement, le coût d’une assurance standard oscille entre 0,20 % et 0,25 % du montant du crédit, mais il peut doubler, voire tripler pour un risque aggravé, ce qui n’est pas négligeable. « Notre tarification est établie au cas par cas et la surprime généralement inférieure à 100 % de notre tarif normal, ce qui n’est pas rédhibitoire », rétorque Bruno Hardy, directeur technique de l’assureur Metlife. A voire.Pour un emprunteur de moins de 39 ans souscrivant un prêt de 250 000 euros sur vingt ans avec une assurance standard à 0,25 %, l’assurance lui coûte 52 euros par mois. Mais avec un risque aggravé facturé à 0,50 %, elle monte à 104 euros – soit près de 25 000 euros sur la durée du prêt – et à 0,70 %, elle coûte 145 euros chaque mois – soit un total de près de 35 000 euros. Un coût qui peut faire capoter un projet.Colette SabarlyJournaliste au Monde Olivier Faye Le Front national s’apprête à vivre un été pourri. Embourbé depuis plus de trois mois dans le conflit entre Marine Le Pen et son père, le parti d’extrême droite a désormais investi le terrain judiciaire, et il risque de ne pas le quitter de sitôt. Mercredi 15 juillet, la cour d’appel de Versailles examinera l’appel formé par le FN à la suite de la suspension de son assemblée générale extraordinaire décidée, mercredi 8 juillet, par le tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre (Hauts-de-Seine).Lire aussi :Jean-Marie Le Pen veut sauver sa présidence d’honneur devant les tribunauxL’assemblée générale extraordinaire, qui consiste en un vote par courrier des adhérents du parti, devait valider la réforme des statuts du Front national, et en particulier la suppression de la présidence d’honneur, occupée par Jean-Marie Le Pen. Saisi en référé par ce dernier, le TGI a estimé que la procédure violait les statuts du Front national, et a demandé qu’un congrès « physique » soit organisé à la place. Depuis lors, au FN, le mot d’ordre officiel est de ne pas commenter cette perspective tant que le jugement en appel n’a pas été rendu.« Dire à 30 000 personnes qu’on se fout de leur avis »Marine Le Pen elle-même ne souhaite pas aborder les détails d’un rendez-vous qui permettrait à Jean-Marie Le Pen de défendre sa cause directement devant les adhérents. « Je n’arrive pas à me résoudre à l’idée que l’on dise aux trente mille personnes qui ont voté que l’on se fout de leur avis, et que ce seront les trois mille mecs qui ont les moyens de venir au congrès qui décideront pour eux », explique au Monde la présidente du Front national.Lancée le 20 juin, l’assemblée générale extraordinaire devait en théorie livrer son verdict vendredi 10 juillet. Le 8 juillet, jour de la suspension de la procédure par la justice, 29 248 des 51 551 adhérents du FN à jour de leur cotisation avaient déjà renvoyé leur bulletin, soit une participation de 56,74 %. Ce sont donc 7 000 votants supplémentaires qui ont renvoyé leur bulletin par rapport au congrès de Lyon, en 2014, quand Marine Le Pen avait été réélue présidente du Front national avec 100 % des voix, sans candidat face à elle. L’enjeu n’est pas le même, néanmoins, et la direction du FN peut s’estimer déçue face à cette participation mitigée, alors qu’elle avait appelé ses adhérents à la mobilisation.« Quand on dépasse 50 % dans un parti, c’est déjà exceptionnel, surtout pour une modification statutaire qui n’est quand même pas hyper fun, je m’attendais à moins que ça, fait valoir Mme Le Pen. L’UMP n’a eu que 40 % [45,74 %] de participation à son congrès de refondation, qui voyait pourtant revenir un ancien président de la République. »Un congrès lors de l’université d’été ?L’organisation d’un congrès physique suppose l’élection de délégués dans le cadre d’assemblées départementales, et il doit être réuni dans les trois mois qui suivent sa convocation. Si le FN venait à perdre en appel dans sa tentative de maintenir l’assemblée générale par courrier, il pourrait en théorie convoquer rapidement ses troupes, et ne pas trop empiéter sur la campagne des élections régionales. En privé, un dirigeant reconnaît que l’université d’été du parti, à Marseille, les 5 et 6 septembre, pourrait constituer un moment propice à l’organisation de ce congrès.Quoi qu’il arrive, et même si la justice lui donne tort, Marine Le Pen a en tout cas décidé de mettre en avant les résultats tirés des courriers qui ont été envoyés depuis le 20 juin, et qui sont placés pour l’instant sous contrôle d’huissier. Pour elle, il ne fait aucun doute que le verdict lui est favorable. « Dans tous les cas, nous allons dépouiller et donner le résultat, même si cela n’a aucune valeur juridique. Jean-Marie Le Pen ne peut pas refuser de savoir ce que les gens ont dit, estime la présidente du FN. Le Pen dit être le représentant de la majorité silencieuse. Il est plutôt celui qui impose le silence à la majorité. »Lire aussi :Jean-Marie Le Pen s’accroche au FNQuel que soit le jugement émis par la cour d’appel de Versailles, les frontistes savent par avance que la bataille judiciaire ne fait que commencer, et animera tout l’été et sans doute la rentrée de septembre. Marine Le Pen comme Jean-Marie Le Pen ont en effet fait part de leur intention de porter l’affaire au fond si jamais les événements ne tournaient pas en leur faveur.Olivier Faye Laura Wojcik Seuls 3 % des Bryan, des Jordan, des Mohammed, des Brandon et des Anissa qui passent le bac général ou technologique l’obtiennent avec une mention très bien, alors que pour les Joséphine, les Augustin, et les Apolline, cette proportion monte à 20 %. Une différence notable alors qu’en moyenne 8,1 % des bacheliers avaient obtenu cette distinction dans les filières générales et technologiques en 2014.Baptiste Coulmont, sociologue, maître de conférences et chercheur au Centre national de la recherche scientifique et à l’université Paris-8, explore chaque année depuis 2012 les listes des résultats du baccalauréat dans chaque académie pour classer les prénoms en fonction des mentions très bien au bac. Seuls les candidats ayant autorisé la publication de leurs résultats dont le prénom apparaît plus de 40 fois dans la base de données, et ceux qui ont obtenu plus de 8 à l’examen sont pris en compte.Bourgeoisie aisée« En passant par les prénoms, on personnalise les inégalités à l’école », assure le chercheur. Des inégalités régulièrement soulignées par les chiffres. En 2013, une enquête de l’Organisation de coopération et de développement économique a par exemple montré que les élèves issus de familles défavorisées avaient trois fois plus de chance d’être en échec scolaire que les autres. Si Baptiste Coulmont a, lui, choisi de prendre la mention très bien comme référentiel, c’est pour « faire apparaître le succès de la bourgeoisie en opposition avec ceux qui accèdent plus difficilement aux mêmes résultats, puisque cette mention est très clivante ».L’intérêt c’est de montrer, au travers de cette hiérarchie de prénoms, à quel point le déterminisme social reste fort dans la réussite scolaire. « Il suffit d’avoir vécu en France depuis quelques années pour se rendre compte que les Augustin n’évoluent pas dans les mêmes milieux que les Dylan », glisse le sociologue. Et, à l’image des résultats des années précédentes, c’est bel et bien la bourgeoisie aisée que l’on retrouve le plus à droite du nuage, là où le taux d’obtention est le plus fort. 70 ans de prénom en forme de marqueur socialMais comment le prénom a-t-il pu devenir un marqueur social si puissant ? « Tout a commencé après 1945 », explique Baptiste Coulmont. « En Europe du Nord, les classes populaires ont commencé à vouloir exercer leur autonomie culturelle et à choisir des prénoms délaissés par les bourgeois », poursuit le chercheur. Avant les Kevin, les Raoul et les Raymond. Avant les Kelly, les Mauricette et les Josette.Aujourd’hui le prénom marqueur est devenu tellement fort que certains d’entre eux sont cantonnés à certains quartiers de France. Exemple avec Amicie ou Foulque, « donnés presque tout le temps à des enfants avec une particule du 7e arrondissement de Paris, comme un marqueur ultime d’appartenance sociale », rappelle Baptiste Colmont.Une double aversion empêche une remise en cause de ces indicateurs : « La bourgeoisie parisienne voit avec horreur les prénoms à connotation anglo-saxonne plus fréquente chez les classes plus populaires. Mais les Augustin et Diane exercent la même répulsion dans le Nord de la France, chez les ouvriers. Pour eux souvent Diane, c’est un nom de chien plutôt que d’enfant », illustre le chercheur.Inutile cependant de chercher à ranger ces prénoms dans des groupes qui traduisent une situation sociale figée et monolithique, prévient le sociologue. Ils appartiennent plutôt à une « quasi-infinité de groupes, distingués les uns des autres par une infinité de petits choix, qui traduisent des positions différentes dans l’espace social ou géographique », nuance Baptiste Coulmont.« Dylan B, bac +5, fier détenteur d’une mention »Les conclusions de Baptiste Coulmont dérangent certains : « Chaque année, des Bryan ou des Sabrina m’écrivent pour me dire que les déterminismes que je démontre sont faux, parce qu’eux ont réussi. Je leur réponds que oui, ils existent aussi, mais cela ne veut pas dire que la moyenne est fausse pour autant » souligne le chercheur.En 2015 c’est Dylan B., bac +5 dans une grande école, qui s’est empressé de lui envoyer un mail au ton très amer : « Comme chaque année votre travail d’essentialisation des individus, loin de toute déontologie universitaire, fait la “une” des journaux, et assure 364 jours de maintien des sarcasmes envers ceux qui ont le malheur de ne pas avoir un prénom dans vos petits papiers. »Dylan B. regrette l’impact négatif de l’étude sur le quotidien de ceux qui portent les prénoms à gauche du spectre. Un facteur de plus pour « figer ces individus dans un déterminisme basé sur leurs prénoms » confie le jeune homme. Des prénoms qu’on a trop tendance à percevoir comme ceux « de l’échec », selon lui, et qui « condamnent tous ceux qui les portent à être vus comme inférieurs ». Lorsque l’on demande à cet étudiant s’il se considère comme un cas à part parmi ses homonymes, il rétorque que « Je dois donc être une exception, mais pourquoi les Dylan qui réussissent doivent-ils se sentir comme une exception ? Je trouve le phénomène assez dérangeant. »Le jeune homme a signé son mail au sociologue d’un « Dylan B, bac +5, fier détenteur d’une mention au Bac 2010 et d’un 18 sur 20 en philosophie (preuve s’il en est que malgré votre déterminisme nauséabond, on peut encore réussir en s’appelant Dylan en France) ».Laura WojcikJournaliste au Monde 10.07.2015 à 15h42 | Francine Aizicovici « Un mensonge est en train de s’installer », alerte Florian Borg, président du Syndicat des avocats de France : faire croire, comme le soutient Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, que « le plafonnement des dommages et intérêts en cas de licenciement abusif favorisera l’emploi ».La création d’un tel barème est prévue par la loi Macron sur la croissance et l’activité, qui sera adoptée définitivement vendredi 10 juillet, par le recours à l’article 49-3 de la Constitution. Il concerne donc les licenciements sans cause réelle et sérieuse, à l’exception des licenciements prononcés dans les cas de harcèlement, de discrimination, nullité du licenciement économique. ETCLire aussi :Loi Macron : un troisième recours au 49-3 pour une adoption définitiveCe barème, objet d’un « amendement gouvernemental de dernière minute, élaboré sans aucune concertation avec les syndicats », selon M. Borg, prend en compte seulement deux critères : l’ancienneté du salarié dans l’entreprise – moins de 2 ans, de 2 à 10 ans et à partir de 10 ans – et la taille de celle-ci – celles de moins de 20 salariés, celles entre 20 et 299 et celles de plus de 300 salariés.Nouvelles fourchettesDans le système actuel, les conseillers prud’homaux accordent au contraire une réparation intégrale du préjudice en fonction de plusieurs facteurs, comme l’âge du salarié, ses qualifications, sa situation familiale, ou encore ses probables difficultés à retrouver un emploi. Ces facteurs ne seront donc plus pris en compte qu’à l’intérieur des nouvelles fourchettes prévues dans la grille.Inscrite dans le code du travail, l’indemnité de six mois de salaire minimum pour un travailleur ayant deux ans d’ancienneté dans une entreprise de 11 salariés et plus, est donc évacuée.Ainsi, pour un salarié ayant entre deux et dix ans d'ancienneté, la fourchette ira de 2 à 6 mois d'indemnités dans les entreprises de moins de 20 salariés, mais de 4 à 10 mois dans les entreprises de 20 à 299 salariés.« Eradication d’un droit fondamental »Cette réforme constitue « une éradication d’un droit fondamental à la réparation intégrale d’une faute commise par un employeur », dénonce M. Borg. Son syndicat, ainsi que celui de la magistrature, la CFDT, la CGT, FO, la CGC, Solidaires et l’UNSA ont lancé une pétition qui a recueilli 20 000 signatures pour dire « Non à l’impunité patronale, oui au droit à la réparation intégrale du préjudice ».« Limiter la réparation du préjudice, c’est remettre en cause le principe selon lequel celui qui cause un dommage s’oblige à le réparer entièrement », peut-on lire dans ce texte, qui demande le retrait de cette mesure.Celle-ci est aussi « la porte ouverte à tous les abus », estime M. Borg. Il suffira, selon lui, que l’employeur avance un « motif bidon », voire aucun motif, pour licencier un salarié. La nouvelle grille s’appliquera, « sans même qu’il soit nécessaire de passer par le juge ». Et pour un coût qui, selon l’avocat, « est, dans plus de 60 % des situations, inférieur à ce qui se pratique aujourd’hui » dans les conseils de prud’hommes.« Un séisme »Pour le Syndicat de la magistrature, « ce qui est remis en cause, c’est aussi l’office du juge, comme le dit Patrick Henriot, membre du conseil syndical. Jusqu’à présent, notre rôle était d’évaluer si l’employeur avait eu un comportement fautif et si oui, évaluer le montant de la réparation, qui est différent d’un salarié à l’autre. Avec ce plafonnement, la moitié du travail nous est enlevée ; on n’aura plus à évaluer le préjudice. Pour nous, c’est un séisme, une mesure scandaleuse. »Habituellement plutôt sage face à la politique du gouvernement, la CFDT est elle aussi très remontée contre cette mesure qui instaure, selon Marie-Andrée Seguin, secrétaire nationale, « une véritable impunité patronale ».« On nous objecte qu’il s’agit aussi de désengorger les tribunaux, ajoute-t-elle. Or, il est clair que si nous n’obtenons pas satisfaction pour un salarié, nous irons chercher toutes les voies de recours, en nous appuyant sur les cas d’exclusion de l’application du barème, comme le harcèlement, ce qui rallongera la durée des procédures. »Saisine du Conseil constitutionnelSelon la CGT, 81 % des salariés sont concernés par cette réforme. Celle-ci, au lieu d’avoir un effet « bienfaiteur sur l’emploi, va au contraire le détériorer fortement en sécurisant l’entreprise qui pourra budgétiser à souhait les licenciements abusifs, alors qu’il suffirait d’obliger les employeurs à réintégrer tous les salariés qui en sont victimes pour avoir des effets bénéfiques sur l’emploi », souligne Frédéric Paré, conseiller prud’homale CGT à Paris. Pour les syndicats, qui ont « contribué à faire élire ce gouvernement dit de gauche, c’est une trahison ! », déplore-t-il.Mais les pétitionnaires ne baissent pas les bras. Si le conseil constitutionnel est saisi, le Syndicat des avocats de France compte produire un mémoire pour « éclairer les juges ».Le Syndicat des avocats de France et le Syndicat de la magistrature ont déposé devant le Conseil constitutionnel un mémoire pour contester la constitutionnalité des mesures plafonnant les indemnités dues en cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse. Ce mémoire accompagnera la saisine du Conseil annoncée par des parlementaires.Si cette saisine n’aboutit pas, les syndicats pourraient interpeller la Cour de justice de l’Union Européenne.Lire aussi :Neuf points de crispation sur la loi MacronFrancine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matteo Maillard Bac ou autre diplôme en poche, il est maintenant temps de préparer sa rentrée étudiante. Première embûche de taille : trouver un logement convenable qui allie salubrité, bon emplacement et loyer modique. L’entreprise serait aisée s’il n’y avait pas, entre juin et septembre, 1,4 million d’étudiants dans la même situation que vous. Si vous ne souhaitez pas passer votre été à faire la queue dans des cages d’escaliers pour visiter des appartements qui ne vous conviendront pas, il existe d’autres solutions. Sur Internet, des dizaines de sites originaux vous permettent désormais de trouver un logement en évitant les écueils de l’immobilier. Que vous soyez à la recherche d’une résidence, d’une colocation ou d’un échange de chambres, voici une liste des meilleurs sites, pour beaucoup testés par nos lecteurs.Lire : Etudiants : comment se loger sans se ruinerSe loger sans intermédiairesPetites annonces : leboncoin.fr, pap.fr et Entreparticuliers.comLeboncoin.fr, site de référence pour les petites annonces, est recommandé par Fanny, 21 ans : « Je recherche uniquement sur ce site afin de ne pas payer les honoraires des agences immobilières. Les frais d’agence sont trop chers pour des étudiants. » Un avis que partage Nicolas, 20 ans, qui appelle tout de même à la vigilance. « Attention à bien visiter le domicile en question pour éviter les mauvaises surprises : photos datant de plusieurs années, voisinage peu recommandable, etc. Toutes ces petites choses qui peuvent rendre votre envol bien plus compliqué que prévu. » Le site propose aussi des annonces de professionnels mais vous pouvez cantonner votre recherche à celles des particuliers.Les sites pap.fr et Entreparticuliers.com, proposent d’être alerté par e-mail des nouveautés. Valentin juge le second site « pratique si l’on souhaite éviter les frais d’agence. En revanche, bien souvent les particuliers se font déborder et louent leurs appartements rapidement. Il y a donc beaucoup de recherche pour peu de résultats. »« Appart-dating » sur locatme.fr et somhome.comConnaissez-vous la nouvelle tendance de l’« appart-dating » ? À l’image d’un site de rencontre, locatme.fr met en relation locataires et propriétaires en fonction de leur profil et critères (âge, situation financière, fumeur ou non…). Un algorithme « calcule leur niveau de compatibilité » avant de les mettre en relation, ce qui permet d’éviter visites et espoirs inutiles.Fonctionnant sur le même principe, somhome.com, propose de remplir son profil comme sur un réseau social, avec ses critères, sa situation et ses goûts, et de constituer en ligne son dossier avec tous les documents requis. Un système de calendrier facilite l’organisation de visites.Échange ou location de chambre sur studyenjoy.com et Roomlala.comCette plateforme collaborative a pour but de permettre aux étudiants de trouver un logement gratuit. Le principe est celui d’un échange de service. Vos parents laissent votre chambre à disposition d’un étudiant étranger et, en contrepartie, vous emménagez dans une chambre laissée vacante par un autre étudiant. Pour faciliter les échanges, il n’est pas nécessaire que cette chambre soit celle de l’étudiant que vos parents hébergent.Roomlala.com permet de louer un logement entre particuliers sur une durée paramétrable en nombres de jours, de semaines ou de mois. Un onglet campus, dédié aux étudiants, permet d’accéder à toutes les offres de studios, de colocation, de chambre en résidence ou chez l’habitant. Il y a aussi la possibilité de louer un logement contre service (gardiennage, soutien scolaire, compagnie pour personnes âgées etc.).Se loger en colocationBien qu’il soit possible de trouver des colocations sur les sites entre particuliers, certains services sont précisément dédiés à cette pratique de plus en plus populaire.Profils et « apéros colocs » sur appartager.com Ce site, qui propose un nombre important d’annonces, vous demandera de vous créer au préalable un profil. Conseil : réalisez une bio courte et drôle (n’oubliez pas que ceux qui regarderont votre profil seront peut-être vos futurs colocs). Si le dépôt d’une annonce est gratuit, l’accès aux coordonnées d’un membre nécessitera de prendre un abonnement, sauf s’il est lui-même déjà abonné. Le coût d’un abonnement varie de 15 à 50 euros selon la durée de parution souhaitée. Ce site organise parfois des « apéros colocs », afin de vérifier autour d’un verre, in vivo, l’existence de l’alchimie nécessaire à la vie en colocation. Pour Valentin N., qui a pu s’y essayer, ce fut l’occasion de « faire des rencontres sympas ». Un service qu’il estime « parfait pour les nouveaux arrivants dans une ville ».Géolocalisation avec lacartedescolocs.frAutre manière d’aborder la colocation, une carte interactive sur laquelle on peut rechercher, par arrondissement ou quartier, le logement de ses rêves. Un site que Hugo, 30 ans, apprécie pour « sa gratuité, son interface moderne, très ergonomique, assez conviviale », avec laquelle « il est facile de localiser une offre dans le secteur souhaité ». Mais il prévient : « attention aux mauvais plans… Par exemple un jeune homme qui propose de partager son 15 m2 avec une jeune fille ».Partages linguistiques sur room4talk.comSi vous êtes un étudiant étranger inscrit dans une université en France ou un étudiant français inscrit à l’étranger, pourquoi ne pas mettre ce temps à contribution pour devenir bilingue ? C’est le pari de Room4Talk qui met en colocation des jeunes souhaitant apprendre mutuellement une langue étrangère. Ainsi, Victor, 24 ans, cohabite depuis trois mois avec un étudiant britannique. « Chaque jour toutes nos discussions se font en anglais pour moi et en français pour lui afin que nous progressions. Et après trois mois, nos progrès sont assez impressionnants », assure-t-il.Colocation intergénérationnelle avec esdes-intergenerations.netAutre possibilité : faire de la colocation intergénérationnelle. De nombreuses personnes âgées ont des chambres vides dans leur maison ou leur appartement. Une occasion pour les fondateurs de ce site d’offrir aux jeunes un toit « contre une présence, une sécurité, un échange de petits services ».Sites spécialisésPour accéder à d’autres offres, il existe toujours la possibilité de passer par des professionnels de l’immobilier, soit en agence, soit via ces différents sites.Les génériques seloger.com, explorimmo.com, logic-immo.com...Seloger.com, géant de l’immobilier, a l’avantage d’offrir un vaste choix d’annonces d’agences immobilières, des filtres de recherche efficaces et des conseils d’experts qui répondent aux questions les plus courantes. Pour Valentin, c’est un « bon site, pratique et facile d’utilisation avec la possibilité de mettre un système d’alerte sur son téléphone dès qu’une annonce répondant aux critères est publiée ». Dans le même esprit, signalons explorimmo.com ou logic-immo.com.Les sites dédiés aux étudiants adele.org, location-etudiant.fr et lokaviz.frAdele.org est dédié à la recherche de chambre ou appartement en résidences étudiantes. Il permet de déposer votre dossier en ligne puis, s’il est accepté, de directement signer le bail. Hugo en a été un utilisateur régulier. « Il référence et permet de comparer les résidences étudiantes en mettant clairement en avant le prix du loyer, charges comprises et des photos de la résidence. »Avec près de 280 000 logements référencés, location-etudiant.fr propose des offres taillées pour les besoins des étudiants (souvent des chambres, des résidences et des petits logements peu onéreux). C’est le cas de Jeanne, 24 ans, qui a utilisé ce site « chaque année » pendant ses quatre ans d’études « car il y a toujours beaucoup d’annonces ».Créé par le Crous d’Ile-de-France, lokaviz.fr est une plate-forme qui met en relation étudiants et propriétaires de studios et de chambres à louer. Elle héberge des annonces pour plus de 152 000 logements et 694 résidences dans 246 villes françaises. Le moteur de recherche proposé est complet et comprend de multiples critères (loyer maximum, localisation, type de logement, date de disponibilité etc.). En outre, tous les logements présentés bénéficient du label Crous qui garantit une localisation à proximité des établissements, un loyer modéré et « le respect des bonnes pratiques en matière de rapports locatifs entre le bailleur et le locataire ». Si les annonces sont visibles de tous, pour obtenir les coordonnées des propriétaires, vous devez vous inscrire gratuitement à l’aide de votre compte Portail de la vie étudiante (PVE).Les sites montés par les écoles via studapart.comUn certain nombre d’écoles (surtout des écoles d’ingénieurs et de commerce) utilisent la plate-forme de Studapart, qui s’intègre à leurs intranets pour permettre une recherche de logements proches, encadré par celui-ci. Les étudiants bénéficient d’offres de logements exclusives. « C’est toujours plus rassurant quand on sait que l’on passe par une plateforme propre à son école », précise Jennifer, qui fait aussi état de « réductions ».Les réseaux sociauxDernière option, n’oubliez pas lors de vos recherches de jeter un œil sur les réseaux sociaux. Ils sont le lieu idéal pour passer une annonce auprès de vos contacts Facebook ou participer à des groupes de discussions sur le logement et les bons plans. C’est en tout cas ce que conseille Eléa, 22 ans : « Avant d’utiliser Internet, je mise sur le bouche-à-oreille. Je demande à mes amis s’ils connaissent quelqu’un qui quitte son appartement. Je leur demande aussi de partager ma recherche de location sur Facebook pour avoir une plus grande visibilité. »Sur Facebook, un des groupes les plus connus pour déposer vos petites annonces, notamment de logement, c’est WANTED#bons plans. Un réseau qui regroupe plus de 87 000 membres, dont une grande majorité de Parisiens.Matteo MaillardJournaliste au Monde Alexandre Pouchard Partiel, incomplet, trop centré sur l’économie : le produit intérieur brut (PIB) est depuis longtemps accusé de ne refléter que partiellement la situation d’un pays, écartant des domaines primordiaux comme la qualité de vie ou le développement durable. #container_14364532334{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14364532334{ height:500px; } #container_14364532334 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14364532334 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14364532334 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14364532334 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La croissance de la France en berne par rapport à ses voisinsEvolution du produit intérieur brut (%).Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var 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(!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Début avril, le Parlement français a adopté une proposition de loi écologiste préconisant l’examen de nouvelles mesures avant les discussions budgétaires de l’automne. Près de trois mois après, le Conseil économique, social et environnemental (Cese), organisme consultatif composé de représentants sociaux (patronat, syndicats, associations), et France Stratégie, un organisme rattaché au premier ministre et formulant des recommandations au gouvernement, ont proposé dix indicateurs complémentaires au PIB pour « prendre en compte toutes les dimensions du développement, tant économiques, sociales qu’environnementales ».Ces indicateurs « sont destinés à servir de support au rapport que devra annexer chaque année le gouvernement au projet de loi de finances », précise l’étude. Une soixantaine de personnes y ont contribué, dont des représentants des partenaires sociaux, de la société civile, des administrations, des organisations internationales, des experts et des universitaires. Un panel de citoyens a ensuite été consulté pour « tester leur compréhension des thèmes et des indicateurs choisis, et vérifier l’adéquation de ces indicateurs avec leurs préoccupations ».Dans sa synthèse, France Stratégie se dit conscient des « critiques et insatisfactions » qui ne manqueront pas d’être soulevées par ces propositions, dans la mesure où « tout indicateur statistique donne une vision forcément restrictive de la réalité qu’il prétend traduire ». Mais estime nécessaire de « se limiter à un petit nombre d’indicateurs pertinents et facilement compréhensibles » pour « influencer les choix de politique publique ».Tour d’horizon de ces dix nouveaux outils. Pour chacun, nous avons indiqué par une couleur si la France était dans la moyenne (jaune), bien placée (vert) ou mauvaise élève (rouge). Travail : le taux d’emploiL’accès à l’emploi est l’élément le plus pertinent à prendre en compte pour refléter au mieux la situation de la France, ont jugé une majorité des Français sondés dans le cadre de l’étude. Le groupe de travail a ainsi sélectionné le taux d’emploi, qui mesure la part des personnes possédant un emploi entre 15 ou 20 ans (selon les mesures) et 64 ans.« En tenant compte des individus qui ont pu cesser la recherche d’emploi par découragement, il permet de valoriser les politiques qui créent effectivement de l’emploi, plutôt que celles qui incitent aux sorties du marché du travail pour faire baisser le chômage. »En 2014, le taux d’emploi en France était de 64,2 %, tout proche de la moyenne dans l’Union européenne (64,9 %), selon les données d’Eurostat. L’Allemagne et le Royaume-Uni sont, sur cet indicateur, en tête parmi nos voisins (respectivement 73,8 % et 71,9 %). Des nombres flatteurs qui masquent toutefois un développement de l’emploi précaire, symbolisé par les « mini-jobs » outre-Rhin voire les « contrats zéro heure » outre-Manche.Lire aussi :Droit du travail : des « mini-jobs » allemands au « contrat zéro heure » britannique #container_14362797038{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14362797038{ height:500px; } #container_14362797038 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14362797038 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14362797038 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14362797038 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'Allemagne et le Royaume-Uni champions du taux d'emploiTaux d'emploi des 15-64 ans.Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14362797038", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, 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{el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Stabilité financière : la dette de l’économieLorsqu’on parle de la dette, on désigne en général la dette publique, à savoir l’endettement des administrations publiques (locales et nationales). Le groupe de travail estime que cela n’est pas suffisant et qu’il faut aussi tenir compte de la dette de l’ensemble de l’économie du pays, « c’est-à-dire la somme des crédits contractés à la fois par les entreprises, les particuliers et l’Etat » – l’endettement de l’ensemble des « agents économiques non financiers », dans le jargon des économistes.En France, si la dette publique a largement augmenté depuis 2008, passant de 67,8 % du PIB à 92,2 % en 2013, les dettes des entreprises et des ménages ont elles aussi enflé, mais dans une moindre proportion selon les chiffres de l’Insee, passant respectivement de 57 % à 63,3 % et de 47,7 à 54,8 % durant la même période. #container_14364496110{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14364496110{ height:500px; } #container_14364496110 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14364496110 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14364496110 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14364496110 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La dette publique française a augmenté à un rythme plus élevé que le reste de l'économieDette des administrations publique, sociétés non financières, ménages et institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLM), en % du PIB.Source : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14364496110", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: 1, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Ménages et ISBLM", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1041462000000, 35.9 ], [ 1072998000000, 38 ], [ 1104620400000, 40.8 ], [ 1136156400000, 43.3 ], [ 1167692400000, 45.7 ], [ 1199228400000, 47.7 ], [ 1230850800000, 51.7 ], [ 1262386800000, 52.9 ], [ 1293922800000, 54 ], [ 1325458800000, 54.4 ], [ 1357081200000, 54.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Sociétés non financières", "color": "#FFc832", "data": [ [ 1041462000000, 51.2 ], [ 1072998000000, 50.1 ], [ 1104620400000, 51.1 ], [ 1136156400000, 51.2 ], [ 1167692400000, 53 ], [ 1199228400000, 57 ], [ 1230850800000, 60.3 ], [ 1262386800000, 60.2 ], [ 1293922800000, 62.2 ], [ 1325458800000, 63.4 ], [ 1357081200000, 63.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Administrations publiques", "color": "#ff3232", "data": [ [ 1041462000000, 63.9 ], [ 1072998000000, 65.5 ], [ 1104620400000, 67 ], [ 1136156400000, 64.2 ], [ 1167692400000, 64.2 ], [ 1199228400000, 67.8 ], [ 1230850800000, 78.8 ], [ 1262386800000, 81.5 ], [ 1293922800000, 85 ], [ 1325458800000, 89.2 ], [ 1357081200000, 92.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Investissement : le patrimoine productifAutre indicateur économique, plus complexe celui-là : le patrimoine productif, qui mesure « l’accumulation des moyens de production transmis d’une génération à l’autre ». Concrètement, il étudie les actifs physiques (machines, équipements, infrastructures, cheptel, forêts, etc.) ainsi qu’immatériels (brevets, œuvres artistiques et littéraires, logiciels, recherche et développement, etc.) et les rapporte ensuite au produit intérieur net (PIN, constitué du PIB moins le capital fixe consommé pendant la même période).En 2013, le patrimoine productif français était de 403,2 %, en progression quasi constante depuis dix ans (356,9 % en 2004). Cet indicateur n’est pour le moment pas disponible au niveau européen et n’a pas permis de comparaison. #container_14363496209{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363496209{ height:500px; } #container_14363496209 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363496209 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363496209 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363496209 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Le "patrimoine productif" de la France a progressé de 46 points en dix ansLe patrimoine productif est obtenu en rapportant les actifs fixes (biens matériels ou immatériels utilisés dans la production) au produit intérieur net (PIB moins le "capital fixe" consommé pendant la même période).Source : France Stratégie(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363496209", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: -1, max: 410, startOnTick: "", endOnTick:"", reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Patrimoine productif", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1072998000000, 356.9 ], [ 1104620400000, 363.7 ], [ 1136156400000, 364.2 ], [ 1167692400000, 370.7 ], [ 1199228400000, 374.7 ], [ 1230850800000, 395.8 ], [ 1262386800000, 397.9 ], [ 1293922800000, 395.5 ], [ 1325458800000, 399.1 ], [ 1357081200000, 403.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: "", valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Santé : l’espérance de vie en bonne santéDésigné « premier thème social » par les Français interrogés dans le cadre de l’étude, la santé serait représentée par l’indicateur d’espérance de vie en bonne santé. A ne pas confondre avec l’espérance de vie totale, il mesure l’âge le nombre d’années qu’une personne à la naissance peut s’attendre à vivre en bonne santé, à savoir dans « l’absence de limitations d’activités ou d’incapacités ».Au niveau européen, on constate que les champions de l’espérance de vie ne sont pas forcément ceux de l’espérance de vie en bonne santé. Si l’Espagne (83,2 ans en moyenne en 2013, hommes et femmes confondus) et l’Italie (82,8 ans) sont en tête avec le premier indicateur parmi nos voisins, le Royaume-Uni (64,6 ans) l’est avec le second, suivi de la France (63,7 ans) et de l’Italie (61,35 ans). #container_14364330656{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14364330656{ height:500px; } #container_14364330656 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14364330656 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14364330656 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14364330656 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les champions de l'espérance de vie en bonne santé ne sont pas forcément ceux de l'espérance de vie totaleIndicateur "années de vie en bonne santé" (AVBS), qui mesure le nombre d'années qu'une personne à la naissance peut s'attendre à vivre en bonne santé.Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14364330656", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#0386c3","#ff3232","#ff3232","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ans", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ans", zIndex: -1 }, min: null, max: 90, startOnTick: true, endOnTick:"", reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["France","Allemagne","Espagne","Italie","Royaume-Uni","UE"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "left", verticalAlign: "top", x: 5, y: 3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 15 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Bonne santé (hommes)", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 63 ], [ "", 57.8 ], [ "", 64.7 ], [ "", 61.8 ], [ "", 64.4 ], [ "", 61.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }, { "name": "Espérance de vie (hommes)", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 79 ], [ "", 78.6 ], [ "", 80.2 ], [ "", 80.3 ], [ "", 79.2 ], [ "", 77.8 ] ], "type": "line", "lineWidth": 0, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Bonne santé (femmes)", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 64.4 ], [ "", 57 ], [ "", 57 ], [ "", 60.9 ], [ "", 64.8 ], [ "", 61.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }, { "name": "Espérance de vie (femmes)", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 85.6 ], [ "", 83.2 ], [ "", 83.2 ], [ "", 85.2 ], [ "", 82.9 ], [ "", 83.3 ] ], "type": "line", "lineWidth": 0, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " ans", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Qualité de vie : la satisfaction à l’égard de la vieComment quantifier la qualité de vie ? L’indicateur de la satisfaction à l’égard de la vie se démarque des autres par le fait que celui-ci est subjectif, basé sur des déclarations lors d’études d’opinion. L’OCDE utilise déjà les données collectées par le Gallup World Poll, sondage mondial interrogeant des milliers de personnes dans de nombreux pays et décrit par l’étude comme « le meilleur candidat en raison de ses caractéristiques statistiques, de son ancienneté et de la possibilité qu’il offre de faire des comparaisons internationales ». Les sondés doivent répondre à la question suivante :« Imaginez une échelle de onze échelons où la valeur la plus basse (0) représente la pire vie possible pour vous et la valeur la plus haute (10) représente la meilleure vie possible pour vous. Sur quel échelon vous sentez-vous personnellement à l’heure actuelle ? »A ce jeu-là, les Français se situent globalement dans la moyenne des pays de l’OCDE (6,5 contre 6,6), tandis que les Allemands se déclarent les plus heureux, en moyenne, parmi nos voisins (7). #container_14363562789{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363562789{ height:500px; } #container_14363562789 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363562789 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363562789 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363562789 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Satisfaction de la vie : la France dans la moyenne de l'OCDEIndice de satisfaction de la vie, sur une échelle de 1 à 10.Source : Gallup World Poll(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363562789", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#191919","#608a32","#ffc832","#ff3232","#f19300","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 4, max: null, startOnTick: "", endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "France", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1325458800000, 6.6 ], [ 1357081200000, 6.7 ], [ 1388617200000, 6.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Allemagne", "color": "#191919", "data": [ [ 1325458800000, 6.7 ], [ 1357081200000, 7 ], [ 1388617200000, 7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Italie", "color": "#608a32", "data": [ [ 1325458800000, 5.8 ], [ 1357081200000, 6 ], [ 1388617200000, 6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Espagne", "color": "#ffc832", "data": [ [ 1325458800000, 6.3 ], [ 1357081200000, 6.2 ], [ 1388617200000, 6.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Royaume-Uni", "color": "#ff3232", "data": [ [ 1325458800000, 6.8 ], [ 1357081200000, 6.9 ], [ 1388617200000, 6.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "OCDE", "color": "#f19300", "data": [ [ 1325458800000, 6.6 ], [ 1357081200000, 6.6 ], [ 1388617200000, 6.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Inégalités : les écarts de revenusPour mesurer les inégalités – et tenter de les réduire –, c’est l’écart de revenus qui a été privilégié. Il peut être mesuré par le rapport entre le revenu des 10 % les plus riches et celui des 10 % les plus pauvres (le « rapport interdécile » de l’Insee), bien qu’il présente l’inconvénient d’être « très fortement influencé par les revenus des quelques centaines de personnes les plus fortunées, sans traduire réellement l’évolution du revenu de la majeure partie de la population constituant le décile supérieur », note l’étude. Une autre possibilité était de considérer le taux de pauvreté comme indicateur.Au niveau européen, les comparaisons sont réalisées avec le coefficient de Gini, dont le but est précisément de montrer les inégalités de revenus. Constitué sur une échelle de 0 à 100, plus il est important, plus les inégalités sont fortes. Parmi nos voisins, l’Espagne (33,7 en 2013) et l’Italie (32,5) sont les plus inégalitaires, tandis que la France (30,1), le Royaume-Uni (30,2) et l’Allemagne (29,7) sont légèrement en dessous à la moyenne européenne (30,5). #container_14363568346{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363568346{ height:500px; } #container_14363568346 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363568346 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363568346 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363568346 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Ecarts de revenus : la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni dans la moyenne européenneCoefficient de Gini du revenu disponible équivalent. Plus il est important, plus les inégalités sont fortes.Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363568346", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#191919","#ffc832","#608a32","#ff3232","#f19300","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 15, max: 38, startOnTick: 1, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "France", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1104620400000, 27.7 ], [ 1136156400000, 27.3 ], [ 1167692400000, 26.6 ], [ 1199228400000, 29.8 ], [ 1230850800000, 29.9 ], [ 1262386800000, 29.8 ], [ 1293922800000, 30.8 ], [ 1325458800000, 30.5 ], [ 1357081200000, 30.1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Allemagne", "color": "#191919", "data": [ [ 1104620400000, 26.1 ], [ 1136156400000, 26.8 ], [ 1167692400000, 30.4 ], [ 1199228400000, 30.2 ], [ 1230850800000, 29.1 ], [ 1262386800000, 29.3 ], [ 1293922800000, 29 ], [ 1325458800000, 28.3 ], [ 1357081200000, 29.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Espagne", "color": "#ffc832", "data": [ [ 1104620400000, 32.2 ], [ 1136156400000, 31.9 ], [ 1167692400000, 31.9 ], [ 1199228400000, 31.9 ], [ 1230850800000, 32.9 ], [ 1262386800000, 33.5 ], [ 1293922800000, 34 ], [ 1325458800000, 34.2 ], [ 1357081200000, 33.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Italie", "color": "#608a32", "data": [ [ 1104620400000, 32.8 ], [ 1136156400000, 32.1 ], [ 1167692400000, 32.2 ], [ 1199228400000, 31 ], [ 1230850800000, 31.5 ], [ 1262386800000, 31.2 ], [ 1293922800000, 31.9 ], [ 1325458800000, 31.9 ], [ 1357081200000, 32.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Royaume-Uni", "color": "#ff3232", "data": [ [ 1104620400000, 34.6 ], [ 1136156400000, 32.5 ], [ 1167692400000, 32.6 ], [ 1199228400000, 33.9 ], [ 1230850800000, 32.4 ], [ 1262386800000, 32.9 ], [ 1293922800000, 33 ], [ 1325458800000, 31.3 ], [ 1357081200000, 30.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "UE", "color": "#f19300", "data": [ [ 1104620400000, 30.6 ], [ 1136156400000, 30.3 ], [ 1167692400000, 30.6 ], [ 1199228400000, 30.9 ], [ 1230850800000, 30.5 ], [ 1262386800000, 30.4 ], [ 1293922800000, 30.8 ], [ 1325458800000, 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se mesure également à l’aune de la qualité de son système éducatif. Le groupe de travail regrette la « périodicité insuffisante (triennale) » des indicateurs PISA, qui permettent l’évaluation des systèmes d’éducation au sein de l’OCDE. Bien que partiel, la part des diplômés de l’enseignement supérieur dans la population des 25-34 ans est l’indicateur qui a finalement été jugé le plus pertinent par le groupe de travail. Au niveau européen, c’est une tranche d’âge plus resserrée (30-34 ans) qui est étudiée. Le Royaume-Uni est le plus avancé parmi nos voisins (47,7 %), devant la France (44,1 %). A contrario, l’Allemagne (31,4 %) et surtout l’Italie (23,9 %) apparaissent les plus en retard dans cette catégorie. #container_14363577076{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363577076{ height:500px; } #container_14363577076 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363577076 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363577076 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363577076 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La part des diplômés en faible progression en FrancePart des diplômés de l'enseignement supérieur parmi les 30-34 ans.Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363577076", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#191919","#ffc832","#608a32","#ff3232","#f19300","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: 1, max: 50, startOnTick: 1, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "France", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 37.7 ], [ "", 39.7 ], [ "", 41.4 ], [ "", 41.2 ], [ "", 43.2 ], [ "", 43.4 ], [ "", 43.3 ], [ "", 43.5 ], [ "", 44.1 ], [ "", 44.1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Allemagne", "color": "#191919", "data": [ [ "", 26.1 ], [ "", 25.8 ], [ "", 26.5 ], [ "", 27.7 ], [ "", 29.4 ], [ "", 29.8 ], [ "", 30.6 ], [ "", 31.8 ], [ "", 32.9 ], [ "", 31.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Espagne", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 39.9 ], [ "", 39.4 ], [ "", 40.9 ], [ "", 41.3 ], [ "", 40.7 ], [ "", 42 ], [ "", 41.9 ], [ "", 41.5 ], [ "", 42.3 ], [ "", 42.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Italie", "color": "#608a32", "data": [ [ "", 17.1 ], [ "", 17.6 ], [ "", 18.6 ], [ "", 19.2 ], [ "", 19 ], [ "", 19.9 ], [ "", 20.4 ], [ "", 21.9 ], [ "", 22.5 ], [ "", 23.9 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Royaume-Uni", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 34.6 ], [ "", 36.5 ], [ "", 38.5 ], [ "", 39.7 ], [ "", 41.4 ], [ "", 43.1 ], [ "", 45.5 ], [ "", 46.9 ], [ "", 47.4 ], [ "", 47.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "UE", "color": "#f19300", "data": [ [ "", 28.1 ], [ "", 29 ], [ "", 30.1 ], [ "", 31.2 ], [ "", 32.3 ], [ "", 33.8 ], [ "", 34.8 ], [ "", 36 ], [ "", 37.1 ], [ "", 37.9 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Climat : la consommation carboneAlors que la France souhaite apparaître en pointe dans la lutte contre le changement climatique, intégrer les problématiques environnementales dans la mesure du progrès est nécessaire. Plus que le seul comptage des émissions nationales de gaz à effet de serre (au cœur des négociations climatiques), c’est l’empreinte carbone qui a été jugée la plus pertinente car elle mesure « la quantité de gaz à effet de serre nécessaire à la satisfaction des besoins des personnes vivant en France, sur une année ». Le groupe de travail lui préfère toutefois le terme de « consommation carbone », jugé « plus parlant ». Autrement dit, c’est l’évolution du comportement de chaque Français (et des entreprises, des administrations…) qui peut ainsi être étudié.Au niveau international, la comparaison est peu aisée car cet indicateur n’est pour le moment pris en compte par aucun organe officiel. Le site Carbon Footprint of Nations, réalisé par le Centre pour le climat et la recherche environnemental d’Oslo et une université norvégienne, comptabilise l’empreinte écologique de chaque pays en 2004. La France y apparaît en avance par rapport à ses voisins, avec environ 12 tonnes d’équivalent CO2 par personne et par an, contre 13 pour l’Espagne et l’Italie, 15 pour l’Allemagne et même 17 pour le Royaume-Uni. #container_14363580346{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363580346{ height:500px; } #container_14363580346 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363580346 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363580346 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363580346 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La France a une empreinte carbone plus faible que ses voisinsEn tonnes équivalent CO2 par habitant, en 2004.Source : Carbon Footprint of Nations(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363580346", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#191919","#ffc832","#608a32","#ff3232","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"tonnes équivalent CO2 par habitant" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Empreinte carbone"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "France", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 12 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Allemagne", "color": "#191919", "data": [ [ "", 15 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Espagne", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 13 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Italie", "color": "#608a32", "data": [ [ "", 13 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Royaume-Uni", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 17 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " téqCO2/hab", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Dans l’Hexagone, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) calcule régulièrement l’empreinte carbone des Français et donne un résultat similaire à celui de Carbon Footprint of Nations. Selon l’Ademe, elle était de 11,6 tonnes équivalent CO2 en 1990, a connu une hausse en 2007 (12,1) avant de diminuer en 2010 (11,6).Ressources naturelles : le recyclage des déchetsUne des manières de faire baisser l’empreinte carbone est de recycler un maximum de ses déchets, signe, selon le groupe de travail, de la « responsabilité collective dans le gaspillage actuel des ressources naturelles ». Le taux de recyclage des déchets municipaux (matière, comme le papier ou le verre, mais aussi organique, avec le compostage) a été choisi comme indicateur pertinent.Sur ce point, la France est très en retard avec 37,6 % des déchets municipaux recyclés en 2013. Parmi ses voisins les plus riches, seule l’Espagne fait pire (30 %), alors que l’Allemagne est largement en avance (64,5 %), devant le Royaume-Uni (43,5 %) et au-dessus de la moyenne européenne (41,8 %). #container_14363680611{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363680611{ height:500px; } #container_14363680611 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363680611 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363680611 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363680611 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'Allemagne, très en avance dans le recyclage des déchets municipauxPart des déchets municipaux recyclés (%).Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363680611", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#191919","#ffc832","#608a32","#ff3232","#f19300","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: 1, max: null, startOnTick: 1, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "France", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 29 ], [ "", 29.7 ], [ "", 30.6 ], [ "", 31.9 ], [ "", 33.3 ], [ "", 34.1 ], [ "", 34.9 ], [ "", 36.9 ], [ "", 37.2 ], [ "", 37.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Allemagne", "color": "#191919", "data": [ [ "", 56.4 ], [ "", 60.9 ], [ "", 62.1 ], [ "", 63.2 ], [ "", 63.8 ], [ "", 63.1 ], [ "", 62.5 ], [ "", 63 ], [ "", 65.2 ], [ "", 64.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Espagne", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 30.9 ], [ "", 31.4 ], [ "", 31.2 ], [ "", 30.6 ], [ "", 39.7 ], [ "", 33.2 ], [ "", 29.2 ], [ "", 26.7 ], [ "", 29.8 ], [ "", 30 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Italie", "color": "#608a32", "data": [ [ "", 17.6 ], [ "", 18.5 ], [ "", 19.2 ], [ "", 25 ], [ "", 23.8 ], [ "", 29.7 ], [ "", 31 ], [ "", 35.5 ], [ "", 38.4 ], [ "", 39.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Royaume-Uni", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 22.6 ], [ "", 26.7 ], [ "", 30.3 ], [ "", 33.6 ], [ "", 36.4 ], [ "", 38.3 ], [ "", 40.2 ], [ "", 42 ], [ "", 42.8 ], [ "", 43.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "UE", "color": "#f19300", "data": [ [ "", 30.5 ], [ "", 31.8 ], [ "", 32.8 ], [ "", 34.8 ], [ "", 36.4 ], [ "", 37.4 ], [ "", 38 ], [ "", 39.4 ], [ "", 41.2 ], [ "", 41.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Biodiversité : l’abondance des oiseauxC’est peut-être le plus surprenant des indicateurs proposés. Pour mesurer l’évolution de la biodiversité, le groupe de travail a hésité entre l’indicateur d’artificialisation des sols, qui mesure la diminution des habitats naturels, et l’évolution du nombre de spécimens d’espèces vivantes sensibles à l’évolution de l’habitat naturel.En attendant un éventuel indicateur rassemblant les deux – ce que le groupe de travail appelle de ses vœux –, c’est le dernier paramètre qui a été finalement choisi, par le biais de l’évolution de la population d’oiseaux d’un certain nombre d’espèces communes. Pourquoi les oiseaux ? Parce qu’ils « sont en fin de chaîne alimentaire et la raréfaction ou la disparition d’autres espèces a un impact sur leurs populations », explique l’étude.Le détail par pays de l’indice d’abondance des oiseaux n’est pas disponible, Eurostat ne disposant que d’un agrégat total pour l’Union européenne. En France, cette donnée est recueillie par l’Observatoire national de la biodiversité, qui mesure les taux de variations des populations de 60 espèces communes échantillonnées annuellement. En prenant 1989 comme base 100, l’indice est progressivement tombé à 67 en 2014. #container_14363669086{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363669086{ height:500px; } #container_14363669086 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363669086 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363669086 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363669086 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Une biodiversité en baisse en FranceIndice d'abondance des oiseaux communs (milieux agricoles, forestiers et bâtis), avec l'année 1989 comme base 100.Source : Observatoire national de la biodiversité(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Le défi sera ensuite d’harmoniser ces indicateurs au niveau européen et de tenter de les rendre incontournables pour mesurer la croissance de chaque pays.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.07.2015 à 12h35 • Mis à jour le10.07.2015 à 13h30 | Samuel Laurent « Atteinte à la laïcité », « privilèges exorbitants » pour les musulmans… Pour sa 14e édition, la Nuit du ramadan organisée par la mairie de Paris n’a pas échappé à la polémique. De l’opposition municipale de droite au Front national (FN) en passant par Sens commun, une organisation issue de la Manif pour tous, critiques et questionnements fusent. Comme chaque année, ou presque.De quoi parle-t-on ?La mairie de Paris a organisé lundi 6 juillet 2015 au soir un événement dédié aux cultures de l’Islam, dans les salons de l’Hôtel de ville. Un buffet de rupture de jeûne (l’« iftar », en arabe) et un concert étaient prévus pour 450 invités.Cette fête a attiré les critiques de l’opposition parisienne, des Républicains au FN. Madeleine Bazin de Jessey, secrétaire nationale des Républicains aux programmes de formation, a publié une tribune au vitriol dans Le Figaro. Mme Bazin de Jessey, par ailleurs membre de Sens commun, un mouvement qui réunit les anciens de La Manif pour tous proches du parti de Nicolas Sarkozy, y fustige cette « laïcité à géométrie variable », citant le contre-exemple de la crèche de Noël, installée dans le bâtiment du conseil général de Vendée et interdite par la justice en décembre. Wallerand de Saint-Just, secrétaire de la fédération parisienne du FN, dénonce de son côté le « communautarisme » et un nouvel « appel du pied confessionnel des socialistes aux musulmans ».Est-ce nouveau ?Non. Cette fête a lieu chaque année depuis son instauration en 2001 par Bertrand Delanoë. Elle a pu prendre une ampleur plus importante encore : en 2009, elle s’était tenue au Palais omnisports de Paris-Bercy, avec 15 000 invités et en présence de nombreux artistes, dont Damon Albarn (ex-chanteur de Blur). En réalité, la mairie n’a de cesse de réduire la voilure de cet événement.Car la polémique non plus ne date pas d’aujourd’hui : le FN dénonce cette soirée depuis des années. Les critiques des membres des Républicains sont plus récentes, mais pas neuves. En 2011, le conseiller de Paris Jérôme Dubus s’était offusqué de ce qu’il estimait être une « atteinte à la laïcité ».La préfecture de Paris avait également critiqué la manifestation, estimant qu’elle « semblait contraire au principe de la neutralité des services publics ». Ce que la mairie contestait, arguant que la fête, qui tombe au milieu du ramadan et non à son début ou à sa fin, n’a pas de caractère cultuel, mais culturel.La mairie de Paris ne fait-elle de fête que pour le ramadan ?Non. Contactés, les services municipaux citent nombre d’exemples où les salons de l’Hôtel de Ville ont été utilisés pour des célébrations en rapport avec une religion comme pour la fête juive de Hanoukka le 18 décembre 2014… La ville évoque également d’autres événements dont elle est partenaire, comme les 850 ans de Notre-Dame de Paris, ou « Protestants en fête » en 2013.La Nuit du ramadan détonne cependant par l’importance des fonds qui lui sont consacrés. Si son coût pour la mairie (30 000 euros) est en net recul par rapport aux années précédentes – elle a pu dépasser certaines années les 100 000 euros –, il devance largement les dépenses pour la Conférence citoyenne de partage par exemple, à laquelle étaient conviés en mars 2015 des religieux de toutes confessions, et qui a coûté… 1 954 euros à la Ville de Paris, selon celle-ci.Mais la mairie organise ou soutient nombre d’événements, y compris un « prix de la laïcité » remis annuellement. Et la Ville a pu se montrer tatillonne sur la question de la laïcité. Ainsi, en 2011, elle avait posé des conditions précises à l’organisation d’un marché de Noël sur les Champs-Elysées.Pourquoi une crèche de Noël peut être interdite et cette fête autorisée ?Chez les contempteurs de cette Nuit du ramadan, on lit fréquemment une comparaison entre cette fête et « l’affaire » de la crèche de Noël interdite dans les locaux du conseil général de Vendée.Pourtant, les deux affaires ont peu en commun : la mairie de Paris organise une fête qu’elle revendique comme « culturelle », et qui ne correspond pas à une date précise. Le conseil général de Vendée, lui, avait fait le choix d’installer une crèche de Noël dans ses locaux.Dans le cas vendéen, c’est un particulier, Jean Regourd, président de la fédération vendéenne de la libre-pensée, une organisation athéiste, qui avait attaqué le conseil général devant le tribunal administratif – et gagné. Il avait la loi pour lui : la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat de 1905 interdit en effet explicitement dans son article 28 « d’élever ou d’apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit ».La loi ne prévoit en revanche rien concernant le fait pour une administration publique d’organiser une fête à destination d’une communauté. Et il semble que personne n’ait saisi la justice pour demander l’interdiction de la Nuit du ramadan à Paris.Et à droite, fête-t-on le ramadan ?L’indignation contre la Nuit du ramadan a été forte à droite. Pourtant, un certain nombre d’élus et de personnalités de ce camp célèbrent aussi cet événement, l’un des plus importants de l’année pour la communauté musulmane. Le meilleur exemple est sans doute… Nicolas Sarkozy.Mardi 7 juillet, le chef de file des Républicains assistait en effet à un iftar à la Grande Mosquée de Paris, en compagnie, assure le site Saphir News, qui a révélé l’information, « de représentants des principales fédérations musulmanes de France, y compris de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) bien qu’elle ne fasse pas partie du Conseil français du culte musulman (CFCM) ».Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Benoît Floc'h Pour refuser la candidature d’un étudiant qui souhaitait entrer en deuxième année (M2) du master de webmarketing, l’université d’Angers a indiqué qu’il n’avait fait état d’« aucune présence sur les réseaux sociaux (Twitter, Linkedin) ». Déçu, le jeune homme a saisi le tribunal administratif de Nantes. Et celui-ci a suspendu, mercredi 8 juillet, la décision de l’université.« S’il n’était pas possible d’inscrire cet étudiant en M2, explique Jean-Paul Saint-André, président de l’université, c’est parce que ses résultats étaient insuffisants, et que sa motivation n’a pas convaincu l’équipe pédagogique. La présence sur les réseaux sociaux est accessoire. Ce n’est qu’un élément parmi d’autres. »Au reste, ce n’est pas cela que le tribunal a sanctionné. Ce que les juges reprochent à l’établissement, c’est d’avoir envoyé, le 10 avril, un courriel à l’étudiant pour l’informer du rejet de sa candidature, sans que le rédacteur fasse état de sa compétence ni qu’il motive la décision. Certes, un courrier a été envoyé le 1er juillet pour expliquer les raisons du refus, mais ce n’est pas ce texte qui était attaqué. L’université a donc huit jours pour reconsidérer le cas.« Décision isolée »« Ils vont motiver leur décision, prévoit Me Florent Verdier, l’avocat de l’étudiant. Mais elle sera de toute façon illégale. » Car, finalement, peu importent les raisons qui justifient aux yeux des universitaires le fait que le jeune homme ne puisse pas passer de M1 en M2. Le point-clé, rappelle Me Verdier, c’est que les universités n’ont pas le droit de sélectionner avant le troisième cycle.Elles le font toutes, pourtant, en se fondant sur l’article 11 de l’arrêté du 25 avril 2002. Or, « cet article aurait dû être abrogé depuis longtemps, indique l’avocat, car la réglementation a évolué depuis 2002. Et elle précise clairement que, d’une part, le master constitue le cycle 2 de l’université et que, d’autre part, l’accès en cycle 2 est ouvert à tous les diplômés de cycle 1. Mais les responsables politiques n’ont pas le courage de le faire. Et ce sont les étudiants qui en subissent les conséquences. » Quelques tribunaux leur ont cependant donné raison.Les présidents d’université, aussi, portent cela sur leurs épaules. Ils ont rappelé avec agacement, en mars, qu’il était « urgent que ce point soit réglé ». Alors ? « La décision du tribunal de Nantes est une décision isolée, dit-on dans l’entourage de Thierry Mandon, le nouveau secrétaire d’Etat à l’enseignement supérieur. Il n’y a pas de jurisprudence clairement établie sur cette question. » Fermez le ban.Benoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bastien Vachon Selon le bulletin épidémiologique hebdomadaire de l’Institut de veille sanitaire (InVS), paru mardi 7 juillet, l’alcool est l’une des toutes premières causes d’hospitalisation en France. Un problème majeur de santé publique que les professeurs François Paille (Centre hospitalier universitaire de Nancy) et Michel Reynaud (hôpital Paul-Brousse, Villejuif), auteurs de l’étude, imputent au binge drinking ou « biture express », le fait de boire très rapidement une grande quantité d’alcool.L’étude des professeurs Paille et Reynaud porte sur l’ensemble des séjours hospitaliers, publics et privés, en lien avec la consommation d’alcool. Elle révèle que les hospitalisations pour lesquelles l’alcool est impliqué ont coûté 2,64 milliards d’euros (estimation) en 2012, soit 3,6 % des objectifs nationaux de dépenses de l’Assurance-maladie (72,7 milliards d’euros).MéthodologiePour réaliser leur étude, qui porte sur l’année 2012, les médecins ont recensé les séjours et consultations hospitalières – en médecine, chirurgie, obstétrique et odontologie (MCO), en soins de suite et de réadaptation (SSR) ou en psychiatrie – dont le diagnostic contenait le mot « alcool ». Les prises en charge dans les services d’urgence, dans les centres de soins d’accompagnement et de prévention en addictologie ou en médecine de ville n’ont pas été prises en compte. Ils en ont déduit la part que représentent les hospitalisations liées à l’alcool sur l’ensemble de l’activité hospitalière de ces services. Cela leur a permis, à partir des chiffres de dépenses annuelles de l’agence technique de l’information sur l’hospitalisation (ATIH), de déterminer le coût des hospitalisations liées à l’alcool.Démence, dépendance, cirrhoses et autres pathologies liées à la consommation d’alcool… les causes de ces hospitalisations sont multiples. Et touchent surtout les hommes. Ils représentent la majorité de la patientèle de ces services pour les hospitalisations liées à l’alcool, majorité plus ou moins large selon le service.Consommation quotidienne en baisseL’étude relève également une hausse de 16,5 % du nombre de patients hospitalisés en médecine, chirurgie, obstétrique et odontologie (MCO) entre 2006 et 2012. Pourtant, la consommation d’alcool est en baisse depuis une quarantaine d’années en France. Et les Français boivent de moins en moins quotidiennement, comme le montre le graphique suivant, présenté dans la lettre Tendances de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT). La consommation régulière ne saurait donc être tenue pour seule responsable.Les pratiques excessives, telles le binge drinking, sont probablement plus risquées. Et à ce sujet, les professeurs Paille et Reynaud contrecarrent l’idée reçue selon laquelle seuls les jeunes seraient les adeptes de ce phénomène : l’augmentation des hospitalisations pour alcoolisation aiguë a plutôt concerné des adultes d’âge mûr (43 ans de moyenne d’âge) alors qu’elles sont restées stables chez les plus jeunes entre 2006 et 2012.Une autre étude, publiée par le baromètre Santé 2014 de l’Inpes, concluait au contraire en mars à une extension du phénomène du binge drinking chez les jeunes, parlant d’un « comportement générationnel ». Elle signalait que 14 % des 15-24 ans et 10 % des 25-34 ans avaient pratiqué le binge drinking, contre 6 % pour les 35-44 ans. L’échantillon sélectionné pour les besoins de cette étude avait été… interrogé par téléphone. Il se basait donc sur la propre interprétation des personnes interrogées.Lire aussi :Alcool: l’ivresse de plus en plus fréquente chez les jeunes françaisOn apprend par ailleurs dans l’étude sanitaire de l’InVS que les intoxications aiguës, aussi bien que les hospitalisations pour dépendance alcoolique, concernent surtout le Nord-Pas-de-Calais et la Réunion, avec un taux supérieur au double de la moyenne nationale. Témoignages :« Binge drinking » : toujours plus de fillesBastien Vachon 09.07.2015 à 18h08 • Mis à jour le10.07.2015 à 13h23 | Simon Piel, Fabrice Lhomme et Gérard Davet Démissionnaire depuis le 11juin, l’ex-sénateur (UDI) du Gers Aymeri de Montesquiou a été mis en examen mercredi 8 juillet par deux juges du pôle financier parisien pour « corruption passive par personne exerçant une fonction publique » et « complicité de blanchiment en bande organisée » dans l’affaire du Kazakhgate.Le parlementaire est soupçonné d’avoir perçu des commissions occultes en marge de marchés passés en 2010 avec le Kazakhstan par le gouvernement Fillon, sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Au mois de mars, le bureau du Sénat avait levé l’immunité du sénateur, dont les bureaux et le domicile avaient ensuite été perquisitionnés.Les juges Roger Le Loire et René Grouman enquêtent sur les dessous de juteux contrats signés sous la présidence de M. Sarkozy, dont M. de Montesquiou était le représentant officiel en Asie centrale, un marché approchant un montant total de 2 milliards d’euros. Il s’agissait notamment de l’achat par Astana de 45 hélicoptères fabriqués par Eurocopter (devenu Airbus Helicopters) et 295 locomotives.M. de Montesquiou a notamment été mis en cause par des rapports de Tracfin, l’organisme anti-blanchiment de Bercy, et par les déclarations d’une avocate niçoise, Me Catherine Degoul, choisie comme intermédiaire par l’Elysée pour permettre à des hommes d’affaires kazakhs d’échapper aux poursuites de la justice belge, condition posée par le président kazakh, Noursoultan Nazarbaiev, pour signer des contrats avec la France.Lire nos explications :Le Kazakhgate : une affaire d’EtatUne « lettre de mission »Devant les juges, ainsi que l’a révélé M le magazine du Monde le 6 juin, Me Degoul avait déclaré que M. de Montesquiou, de même que le préfet Jean-Francois Etienne des Rosaies, autre membre de la cellule élyséenne lui aussi mis en examen, avaient touché des fonds en espèces.Des déclarations confortées par les enquêteurs, qui ont découvert par exemple qu’un intermédiaire belge, Guy Vanden Berghe, avait versé 200 000 euros en liquide au sénateur, début 2011.Au cours de l’enquête, les policiers ont saisi une « lettre de mission » du 17 mai 2010 signée de Nicolas Sarkozy lui-même et adressée au sénateur, confirmant que ce dernier était bien mandaté par la présidence de la République. Interrogé par M. De Montesquiou avait assuré n’avoir « perçu aucune commission sur la vente des hélicoptères au Kazakhstan ».body { background:white!important; }.globalo{ width:100%!important; margin:0!important; max-width:534px; border:2px solid #42bda8!important; padding-top:15px;}.globalo img{border:none!important;} a:hover{ text-decoration: none!important; }.tt4{ height:50px; margin:0!important;}.illustr{ margin-top: 20px;}.clear { clear:both;}.volet_droite{ height: 580px;}.sidebar .tt4_capital{ margin-top:0;}.decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0;}.decodeurs a{ border-bottom:0!important;}.central{ width:100%; float:left;}.illustr img{ width:100%; padding-top:10px;}.conteneur{ position: relative;}.fleche{ font-size:70pt; cursor: pointer; width:10%; position:absolute!important; top:-5px; height: 60px; margin: 0!important;}.fleche p{ margin:0!important;}.fleche:hover{ color:#42bda8;}.fleche.alpha{ left:2px; text-align: left;}.fleche.omega{ right:16px; text-align: right;}.detail p{ margin:5px 0!important;}.affaire .tt2_capital{ text-align: center;}.affaire{ padding:0 16px!important;}h1.tt4{ margin:0 10%!important; width:90%;}@media handheld { .article p{ line-height:120%; }}Naviguez dans les affaires Sarkozy« Affaire KarachiDate des faits présumés : 1995Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : Financement,justiceMotifs de l'enquête : Financement & violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel Résumé de l'affaire :A l'approche des élections de 1995, le gouvernement d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était ministre du budget, aurait accordé des commissions faramineuses lors de ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite. En échange, des intermédiaires (imposés dans la négociation de ces contrats par le premier ministre et son ministre de la défense François Léotard) auraient rétrocédé une partie des sommes perçues pour financer la campagne présidentielle de M. Balladur, dont M. Sarkozy était porte-parole. Une enquête est par ailleurs ouverte pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel" après un communiqué de l'Elysée fin 2011 assurant que le nom de M. Sarkozy "n'apparaît dans aucun des éléments du dossier". Or ni le chef de l'Etat ni la présidence ne sont censés avoir accès aux pièces figurant dans un dossier d'instruction. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Si son nom revient de nombreuses fois dans la procédure, Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas inquiété dans cette affaire. L'enquête a confirmé que M. Sarkozy avait donné son aval à la conclusion des contrats et la rémunération des intermédiaires, même s'il y était, dans un premier temps, farouchement opposé. Cela pourrait lui être reproché. Mais rien ne prouve qu'il ait eu connaissance du fait que ces contrats mirobolants généraient des rétrocommissions.Dans l'enquête ouverte pour violation du secret de l'instruction, M. Sarkozy n'est pas le signataire du communiqué incriminé. Il ne devrait donc pas être poursuivi. Où en est l'affaire :En juin 2014, six personnes ont été renvoyées en correctionnelle dans le cadre de cette affaire, principalement pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" tandis que la Cour de justice de la République (CJR) était saisie des cas d'Edouard Balladur et de François Léotard.Les juges ont estimé qu'il appartenait à la CJR, seule compétente pour juger des ministres, de choisir le statut – témoin, témoin assisté ou mis en examen – sous lequel elle souhaitera interroger Nicolas Sarkozy. Sur la base des éléments du dossier, une mise en examen – et a fortiori une condamnation – de M. Sarkozy paraît très improbable. L'enquête pour "violation du secret de l'instruction" est toujours en cours et personne n'est poursuivi pour le moment. Pour en savoir plus :Comprendre l'affaire de Karachi en trois minutes, si vous avez raté un épisode et Nicolas Sarkozy n'est pas tiré d'affaire" BettencourtDate des faits présumés : 2005-2012Nicolas Sarkozy est hors de causeType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de faiblesse, trafic d'influence et recelRésumé de l'affaire :Des enregistrements clandestins pratiqués par leur majordome révèlent notamment que les milliardaires André et Liliane Bettencourt auraient donné des enveloppes d'argent liquide à plusieurs personnalités politiques de droite. De son côté, Mme Bettencourt aurait obtenu des arrangements de l'administration fiscale, alors dirigée par Eric Woerth. Or l'épouse de M. Woerth travaille dans une société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Or, le ministre Woerth avait remis une Légion d'honneur à Patrice de Maistre, homme de confiance de Liliane Bettencourt. En marge de cette affaire principale, le procureur Philippe Courroye ordonné l'examen des communications sur téléphone mobile des journalistes du Monde qui travaillent sur ce dossier.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Quelques mois après avoir été mis en examen en mars 2013 pour "abus de faiblesse", Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d'un non-lieu en octobre de la même année. Les juges d'instruction ont estimé qu'ils ne disposaient pas d'assez d'éléments pour mettre en examen l'ancien chef de l'Etat, comme l'ont été certains de ses proches (l'ex-ministre Eric Woerth, l'homme d'affaires Stéphane Courbit, etc.).Où en est l'affaire :Eric Woerth a été mis en examen en février 2012 pour "trafic d'influence passif". Il est soupçonné d'être intervenu dans la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre en échange de l'embauche de sa femme dans la société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Il est également poursuivi pour "abus de faiblesse" envers la milliardaire de 91 ans, volet pour lequel il comparaîtra devant le tribunal correctionnel avec dix autres personnes, malgré le non-lieu requis du parquet de Bordeaux, ainsi que pour "recel" dans la partie concernant un éventuel "trafic d'influence". Pour en savoir plus :Affaire Bettencourt : pourquoi Nicolas Sarkozy n'ira pas au procèsUn non-lieu pour Nicolas Sarkozy malgré son "comportement abusif" Arbitrage Tapie Date des faits présumés : 2007-2008Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinanceMotifs de l'enquête : Soupçons de pressionRésumé de l'affaire :En 2008, Bernard Tapie a perçu 405 millions d'euros de l'Etat après qu'un arbitrage privé – et controversé – a reconnu les torts du Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas, qui appartenait à l'homme d'affaires. Ce dernier, ainsi que trois autres personnes, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", tandis que la ministre de l'économie d'alors, Christine Lagarde, a été de son côté mise en examen pour "négligence". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir fait pression sur Christine Lagarde pour obtenir un arbitrage favorable à Bernard Tapie, qu'il souhaitait remercier de son soutien lors de la campagne de 2007. Mme Lagarde a toutefois toujours soutenu qu'elle n'avait pas agi sur ordre de l'ancien président. Selon nos informations, il semble que Nicolas Sarkozy, très proche de Bernard Tapie qu'il a reçu plusieurs fois à l'Elysée, ait joué un rôle moteur dans le processus ayant abouti à la procédure d'arbitrage. Stéphane Richard, l'ancien chef de cabinet de Christine Lagarde – mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" – a indiqué aux enquêteurs que M. Tapie avait participé à une réunion à l'Elysée destinée à mettre en place la procédure d'arbitrage.Où en est l'affaire :L'enquête est toujours en cours. Pour le moment, il n'y a pas d'échéance concernant Nicolas Sarkozy. Il y a peu de chances qu'il soit inquiété car il bénéficie à partir de mai 2007 de l'immunité présidentielle.Pour en savoir plus : L'affaire Tapie-Crédit lyonnais, si vous avez manqué un épisode Les liens privilégiés entre Nicolas Sarkozy et Bernard Tapie Kazakhstan Date des faits présumés : 2010-2011Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinanceMotifs de l'enquête : Soupçons de pressionRésumé de l'affaire :Deux juges d'instruction s'intéressent aux dessous de contrats signés en 2010 entre la France et le Kazakhstan, pour près de 2 milliards d’euros. Ces marchés, qui comprennent la fabrication de 45 hélicoptères par Eurocopter, sont susceptibles d’avoir donné lieu au versement en France de rétrocommissions.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, afin d’adoucir le sort judiciaire de trois oligarques d’origine kazakhe poursuivis en Belgique, et de permettre la conclusion de ces mirifiques contrats. L'un de ses anciens conseillers à l'Elysée est également suspecté d'avoir touché des pots-de-vin.Où en est l'affaire :L'affaire n'en est qu'à ses débuts. Deux intermédiaires et une avocate niçoise, suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions, ont été mis en examen en septembre 2014. Pour en savoir plus : Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète SarkozySondages de l'ElyséeDate des faits présumés : 2007-2012Nicolas Sarkozy est hors de causeType d'affaire : PolitiqueMotifs de l'enquête : Favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délitsRésumé de l'affaire :Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'Elysée est soupçonné d'avoir passé plusieurs marchés de manière irrégulière pour la fourniture de sondages, contractés auprès des sociétés de deux conseillers du président, Patrick Buisson et Pierre Giacometti. L'affaire a connu de très nombreux rebondissements judiciaires. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle, de même que les membres de son cabinet, même si cette immunité étendue pose question.Où en est l'affaire :Une enquête est toujours en cours sur les conditions d'attribution de ces marchés. La justice a découvert également que Patrick Buisson avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas SarkozyPour en savoir plus : L'interminable saga des sondages de l'Elysée Sondages de l'Elysée : les juges sur la piste des bandesBygmalionDate des faits présumés : 2012Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de confiance et financement illégal de campagne électoraleRésumé de l'affaire :L'UMP et l'agence de communication Bygmalion sont soupçonnées d'avoir établi des fausses factures pendant la campagne présidentielle de 2012 pour cacher un dépassement de 18,5 millions d'euros du plafond légal des dépenses électorales.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Bien qu'il persiste à répéter qu'il n'a jamais eu connaissance du système de fausse facturation et qu'il n'a appris le nom de Bygmalion qu'après la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy serait désormais directement dans le collimateur des enquêteurs avec l'ajout de l'infraction de "financement illégal de campagne électorale", qui vise le candidat lui-même.Où en est l'affaire :Une information judiciaire est en cours. Trois anciens cadres de l'UMP ont été mis en examen pour "abus de confiance et "faux et usage de faux" : Eric Cesari, ex-directeur général du parti et très proche de Nicolas Sarkozy, Fabienne Liadzé, ancienne directrice financière, et Pierre Chassat, ex-directeur de la communication. Trois anciens responsables de Bygmalion sont poursuivis pour le seul motif de "faux et usage de faux" : les cofondateurs Bastien Millot et Guy Alvès ainsi que Franck Attal, ex-patron de la filiale événementielle Event & Cie.Pour en savoir plus :Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy directement menacé L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeLes protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Ecoutes/trafic d'influence Date des faits présumés : 2013-2014Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : JusticeMotifs de l'enquête : Corruption active et recel de violation du secret professionnelRésumé de l'affaire :Alors qu'il est en attente d'une décision cruciale de la justice concernant la possibilité d'utiliser ses agendas présidentiels dans plusieurs affaires (Tapie, Karachi), Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché, via son avocat Me Thierry Herzog, à influencer un juge, Gilbert Azibert, pour se renseigner sur le sens de leur décision, en échange d'une aide pour obtenir un poste à Monaco. Les juges ont placé sur écoute Nicolas Sarkozy et découvert à cette occasion qu'il utilisait un second téléphone portable, au nom de "Paul Bismuth". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy a été mis en examen début juillet pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel". Il risque jusqu'à dix ans de prison. Auparavant, son avocat, Me Thierry Herzog, et M. Azibert, avaient eux aussi été mis en examen. Où en est l'affaire :Nicolas Sarkozy a été mis en examen le 1er juillet 2014, mais cette mise en examen a été suspendue par la chambre de l'instruction, en attendant l'examen de requêtes en nullité déposées par M. Sarkozy. Ce dernier conteste les conditions de sa mise sur écoute. Pour en savoir plus :Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas SarkozyEcoutes de Sarkozy : qui sont les protagonistes de l'affaire ?, Pourquoi Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruptionAmende des comptes de campagne Date des faits présumés : 2012-2013Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de confiance, complicité et recelRésumé de l'affaire :Après le rejet de ses comptes de la campagne de 2012 par le Conseil constitutionnel, en juillet 2013, Nicolas Sarkozy aurait dû payer lui-même, en tant que candidat, l'amende de 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond des dépenses de campagne. Or, contrairement aux dispositions du code électoral, c'est l'UMP qui a payé cette amende.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est directement visé par une information judiciaire du parquet de Paris pour "abus de confiance", "complicité" et "recel".Où en est l'affaire :Nicolas Sarkozy devrait prochainement être entendu par des juges d’instruction. Reste à savoir sous quel statut : témoin, témoin assisté ou mis en examen ?Pour en savoir plus :Comptes de campagne de 2012 : Nicolas Sarkozy visé par une enquête UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosFinancement libyen Date des faits présumés : 2005-2007Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délitsRésumé de l'affaire :Le clan sarkozyste, alors à l'Elysée, est soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. L'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien très proche de plusieurs responsables de droite comme Brice Hortefeux et Jean-François Copé, aurait servi d'intermédiaire. Le site Mediapart a révélé l'affaire pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2012 et met en avant un document d'un ex-dignitaire libyen censé prouver ce financement illégal, dont la validité est contestée.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas mis en cause directement dans cette affaire, dont l'instruction est encore en cours. Il a porté plainte contre Mediapart pour « faux et usage de faux » ainsi que pour « publication de fausses nouvelles » après la révélation de la note libyenne.Où en est l'affaire :Une information judiciaire contre X a été ouverte par le parquet de Paris en avril 2013. Le juge Van Ruymbeke, qui enquête déjà sur l'affaire Karachi, a auditionné Ziad Takieddine, qui, s'estimant trahi par ses anciens amis de l'UMP, a affirmé qu'il « existe des preuves » du financement illégal.Pour en savoir plus :Sarkozy et la Libye : si vous n'avez rien suiviFinancement libyen de la campagne de Sarkozy : des accusations mais pas de preuvesAffaire Karachi : Ziad Takieddine, l'embarrassant ami des proches de Sarkozy » nombre_affaires = 9; var fiche_depart = 4; $(".omega.fleche p").click(function(){ fiche_depart ++; next() }) $(".alpha.fleche p").click(function(){ fiche_depart --; next() }) function next(){ if(fiche_depart == 1) { $(".alpha.fleche p").hide() } else { $(".alpha.fleche p").show() } if(fiche_depart == nombre_affaires) { $(".omega.fleche p").hide() } else { $(".omega.fleche p").show() } $(".affaire").hide() $("#affaire"+fiche_depart).show() } next()Simon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterFabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Olivier Faye Le Front national s’apprête à vivre un été pourri. Embourbé depuis plus de trois mois dans le conflit entre Marine Le Pen et son père, le parti d’extrême droite a désormais investi le terrain judiciaire, et il risque de ne pas le quitter de sitôt. Mercredi 15 juillet, la cour d’appel de Versailles examinera l’appel formé par le FN à la suite de la suspension de son assemblée générale extraordinaire décidée, mercredi 8 juillet, par le tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre (Hauts-de-Seine).Lire aussi :Jean-Marie Le Pen veut sauver sa présidence d’honneur devant les tribunauxL’assemblée générale extraordinaire, qui consiste en un vote par courrier des adhérents du parti, devait valider la réforme des statuts du Front national, et en particulier la suppression de la présidence d’honneur, occupée par Jean-Marie Le Pen. Saisi en référé par ce dernier, le TGI a estimé que la procédure violait les statuts du Front national, et a demandé qu’un congrès « physique » soit organisé à la place. Depuis lors, au FN, le mot d’ordre officiel est de ne pas commenter cette perspective tant que le jugement en appel n’a pas été rendu.« Dire à 30 000 personnes qu’on se fout de leur avis »Marine Le Pen elle-même ne souhaite pas aborder les détails d’un rendez-vous qui permettrait à Jean-Marie Le Pen de défendre sa cause directement devant les adhérents. « Je n’arrive pas à me résoudre à l’idée que l’on dise aux trente mille personnes qui ont voté que l’on se fout de leur avis, et que ce seront les trois mille mecs qui ont les moyens de venir au congrès qui décideront pour eux », explique au Monde la présidente du Front national.Lancée le 20 juin, l’assemblée générale extraordinaire devait en théorie livrer son verdict vendredi 10 juillet. Le 8 juillet, jour de la suspension de la procédure par la justice, 29 248 des 51 551 adhérents du FN à jour de leur cotisation avaient déjà renvoyé leur bulletin, soit une participation de 56,74 %. Ce sont donc 7 000 votants supplémentaires qui ont renvoyé leur bulletin par rapport au congrès de Lyon, en 2014, quand Marine Le Pen avait été réélue présidente du Front national avec 100 % des voix, sans candidat face à elle. L’enjeu n’est pas le même, néanmoins, et la direction du FN peut s’estimer déçue face à cette participation mitigée, alors qu’elle avait appelé ses adhérents à la mobilisation.« Quand on dépasse 50 % dans un parti, c’est déjà exceptionnel, surtout pour une modification statutaire qui n’est quand même pas hyper fun, je m’attendais à moins que ça, fait valoir Mme Le Pen. L’UMP n’a eu que 40 % [45,74 %] de participation à son congrès de refondation, qui voyait pourtant revenir un ancien président de la République. »Un congrès lors de l’université d’été ?L’organisation d’un congrès physique suppose l’élection de délégués dans le cadre d’assemblées départementales, et il doit être réuni dans les trois mois qui suivent sa convocation. Si le FN venait à perdre en appel dans sa tentative de maintenir l’assemblée générale par courrier, il pourrait en théorie convoquer rapidement ses troupes, et ne pas trop empiéter sur la campagne des élections régionales. En privé, un dirigeant reconnaît que l’université d’été du parti, à Marseille, les 5 et 6 septembre, pourrait constituer un moment propice à l’organisation de ce congrès.Quoi qu’il arrive, et même si la justice lui donne tort, Marine Le Pen a en tout cas décidé de mettre en avant les résultats tirés des courriers qui ont été envoyés depuis le 20 juin, et qui sont placés pour l’instant sous contrôle d’huissier. Pour elle, il ne fait aucun doute que le verdict lui est favorable. « Dans tous les cas, nous allons dépouiller et donner le résultat, même si cela n’a aucune valeur juridique. Jean-Marie Le Pen ne peut pas refuser de savoir ce que les gens ont dit, estime la présidente du FN. Le Pen dit être le représentant de la majorité silencieuse. Il est plutôt celui qui impose le silence à la majorité. »Lire aussi :Jean-Marie Le Pen s’accroche au FNQuel que soit le jugement émis par la cour d’appel de Versailles, les frontistes savent par avance que la bataille judiciaire ne fait que commencer, et animera tout l’été et sans doute la rentrée de septembre. Marine Le Pen comme Jean-Marie Le Pen ont en effet fait part de leur intention de porter l’affaire au fond si jamais les événements ne tournaient pas en leur faveur.Olivier Faye Laura Wojcik Seuls 3 % des Bryan, des Jordan, des Mohammed, des Brandon et des Anissa qui passent le bac général ou technologique l’obtiennent avec une mention très bien, alors que pour les Joséphine, les Augustin, et les Apolline, cette proportion monte à 20 %. Une différence notable alors qu’en moyenne 8,1 % des bacheliers avaient obtenu cette distinction dans les filières générales et technologiques en 2014.Baptiste Coulmont, sociologue, maître de conférences et chercheur au Centre national de la recherche scientifique et à l’université Paris-8, explore chaque année depuis 2012 les listes des résultats du baccalauréat dans chaque académie pour classer les prénoms en fonction des mentions très bien au bac. Seuls les candidats ayant autorisé la publication de leurs résultats dont le prénom apparaît plus de 40 fois dans la base de données, et ceux qui ont obtenu plus de 8 à l’examen sont pris en compte.Bourgeoisie aisée« En passant par les prénoms, on personnalise les inégalités à l’école », assure le chercheur. Des inégalités régulièrement soulignées par les chiffres. En 2013, une enquête de l’Organisation de coopération et de développement économique a par exemple montré que les élèves issus de familles défavorisées avaient trois fois plus de chance d’être en échec scolaire que les autres. Si Baptiste Coulmont a, lui, choisi de prendre la mention très bien comme référentiel, c’est pour « faire apparaître le succès de la bourgeoisie en opposition avec ceux qui accèdent plus difficilement aux mêmes résultats, puisque cette mention est très clivante ».L’intérêt c’est de montrer, au travers de cette hiérarchie de prénoms, à quel point le déterminisme social reste fort dans la réussite scolaire. « Il suffit d’avoir vécu en France depuis quelques années pour se rendre compte que les Augustin n’évoluent pas dans les mêmes milieux que les Dylan », glisse le sociologue. Et, à l’image des résultats des années précédentes, c’est bel et bien la bourgeoisie aisée que l’on retrouve le plus à droite du nuage, là où le taux d’obtention est le plus fort. 70 ans de prénom en forme de marqueur socialMais comment le prénom a-t-il pu devenir un marqueur social si puissant ? « Tout a commencé après 1945 », explique Baptiste Coulmont. « En Europe du Nord, les classes populaires ont commencé à vouloir exercer leur autonomie culturelle et à choisir des prénoms délaissés par les bourgeois », poursuit le chercheur. Avant les Kevin, les Raoul et les Raymond. Avant les Kelly, les Mauricette et les Josette.Aujourd’hui le prénom marqueur est devenu tellement fort que certains d’entre eux sont cantonnés à certains quartiers de France. Exemple avec Amicie ou Foulque, « donnés presque tout le temps à des enfants avec une particule du 7e arrondissement de Paris, comme un marqueur ultime d’appartenance sociale », rappelle Baptiste Colmont.Une double aversion empêche une remise en cause de ces indicateurs : « La bourgeoisie parisienne voit avec horreur les prénoms à connotation anglo-saxonne plus fréquente chez les classes plus populaires. Mais les Augustin et Diane exercent la même répulsion dans le Nord de la France, chez les ouvriers. Pour eux souvent Diane, c’est un nom de chien plutôt que d’enfant », illustre le chercheur.Inutile cependant de chercher à ranger ces prénoms dans des groupes qui traduisent une situation sociale figée et monolithique, prévient le sociologue. Ils appartiennent plutôt à une « quasi-infinité de groupes, distingués les uns des autres par une infinité de petits choix, qui traduisent des positions différentes dans l’espace social ou géographique », nuance Baptiste Coulmont.« Dylan B, bac +5, fier détenteur d’une mention »Les conclusions de Baptiste Coulmont dérangent certains : « Chaque année, des Bryan ou des Sabrina m’écrivent pour me dire que les déterminismes que je démontre sont faux, parce qu’eux ont réussi. Je leur réponds que oui, ils existent aussi, mais cela ne veut pas dire que la moyenne est fausse pour autant » souligne le chercheur.En 2015 c’est Dylan B., bac +5 dans une grande école, qui s’est empressé de lui envoyer un mail au ton très amer : « Comme chaque année votre travail d’essentialisation des individus, loin de toute déontologie universitaire, fait la “une” des journaux, et assure 364 jours de maintien des sarcasmes envers ceux qui ont le malheur de ne pas avoir un prénom dans vos petits papiers. »Dylan B. regrette l’impact négatif de l’étude sur le quotidien de ceux qui portent les prénoms à gauche du spectre. Un facteur de plus pour « figer ces individus dans un déterminisme basé sur leurs prénoms » confie le jeune homme. Des prénoms qu’on a trop tendance à percevoir comme ceux « de l’échec », selon lui, et qui « condamnent tous ceux qui les portent à être vus comme inférieurs ». Lorsque l’on demande à cet étudiant s’il se considère comme un cas à part parmi ses homonymes, il rétorque que « Je dois donc être une exception, mais pourquoi les Dylan qui réussissent doivent-ils se sentir comme une exception ? Je trouve le phénomène assez dérangeant. »Le jeune homme a signé son mail au sociologue d’un « Dylan B, bac +5, fier détenteur d’une mention au Bac 2010 et d’un 18 sur 20 en philosophie (preuve s’il en est que malgré votre déterminisme nauséabond, on peut encore réussir en s’appelant Dylan en France) ».Laura WojcikJournaliste au Monde 10.07.2015 à 15h42 | Francine Aizicovici « Un mensonge est en train de s’installer », alerte Florian Borg, président du Syndicat des avocats de France : faire croire, comme le soutient Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, que « le plafonnement des dommages et intérêts en cas de licenciement abusif favorisera l’emploi ».La création d’un tel barème est prévue par la loi Macron sur la croissance et l’activité, qui sera adoptée définitivement vendredi 10 juillet, par le recours à l’article 49-3 de la Constitution. Il concerne donc les licenciements sans cause réelle et sérieuse, à l’exception des licenciements prononcés dans les cas de harcèlement, de discrimination, nullité du licenciement économique. ETCLire aussi :Loi Macron : un troisième recours au 49-3 pour une adoption définitiveCe barème, objet d’un « amendement gouvernemental de dernière minute, élaboré sans aucune concertation avec les syndicats », selon M. Borg, prend en compte seulement deux critères : l’ancienneté du salarié dans l’entreprise – moins de 2 ans, de 2 à 10 ans et à partir de 10 ans – et la taille de celle-ci – celles de moins de 20 salariés, celles entre 20 et 299 et celles de plus de 300 salariés.Nouvelles fourchettesDans le système actuel, les conseillers prud’homaux accordent au contraire une réparation intégrale du préjudice en fonction de plusieurs facteurs, comme l’âge du salarié, ses qualifications, sa situation familiale, ou encore ses probables difficultés à retrouver un emploi. Ces facteurs ne seront donc plus pris en compte qu’à l’intérieur des nouvelles fourchettes prévues dans la grille.Inscrite dans le code du travail, l’indemnité de six mois de salaire minimum pour un travailleur ayant deux ans d’ancienneté dans une entreprise de 11 salariés et plus, est donc évacuée.Ainsi, pour un salarié ayant entre deux et dix ans d'ancienneté, la fourchette ira de 2 à 6 mois d'indemnités dans les entreprises de moins de 20 salariés, mais de 4 à 10 mois dans les entreprises de 20 à 299 salariés.« Eradication d’un droit fondamental »Cette réforme constitue « une éradication d’un droit fondamental à la réparation intégrale d’une faute commise par un employeur », dénonce M. Borg. Son syndicat, ainsi que celui de la magistrature, la CFDT, la CGT, FO, la CGC, Solidaires et l’UNSA ont lancé une pétition qui a recueilli 20 000 signatures pour dire « Non à l’impunité patronale, oui au droit à la réparation intégrale du préjudice ».« Limiter la réparation du préjudice, c’est remettre en cause le principe selon lequel celui qui cause un dommage s’oblige à le réparer entièrement », peut-on lire dans ce texte, qui demande le retrait de cette mesure.Celle-ci est aussi « la porte ouverte à tous les abus », estime M. Borg. Il suffira, selon lui, que l’employeur avance un « motif bidon », voire aucun motif, pour licencier un salarié. La nouvelle grille s’appliquera, « sans même qu’il soit nécessaire de passer par le juge ». Et pour un coût qui, selon l’avocat, « est, dans plus de 60 % des situations, inférieur à ce qui se pratique aujourd’hui » dans les conseils de prud’hommes.« Un séisme »Pour le Syndicat de la magistrature, « ce qui est remis en cause, c’est aussi l’office du juge, comme le dit Patrick Henriot, membre du conseil syndical. Jusqu’à présent, notre rôle était d’évaluer si l’employeur avait eu un comportement fautif et si oui, évaluer le montant de la réparation, qui est différent d’un salarié à l’autre. Avec ce plafonnement, la moitié du travail nous est enlevée ; on n’aura plus à évaluer le préjudice. Pour nous, c’est un séisme, une mesure scandaleuse. »Habituellement plutôt sage face à la politique du gouvernement, la CFDT est elle aussi très remontée contre cette mesure qui instaure, selon Marie-Andrée Seguin, secrétaire nationale, « une véritable impunité patronale ».« On nous objecte qu’il s’agit aussi de désengorger les tribunaux, ajoute-t-elle. Or, il est clair que si nous n’obtenons pas satisfaction pour un salarié, nous irons chercher toutes les voies de recours, en nous appuyant sur les cas d’exclusion de l’application du barème, comme le harcèlement, ce qui rallongera la durée des procédures. »Saisine du Conseil constitutionnelSelon la CGT, 81 % des salariés sont concernés par cette réforme. Celle-ci, au lieu d’avoir un effet « bienfaiteur sur l’emploi, va au contraire le détériorer fortement en sécurisant l’entreprise qui pourra budgétiser à souhait les licenciements abusifs, alors qu’il suffirait d’obliger les employeurs à réintégrer tous les salariés qui en sont victimes pour avoir des effets bénéfiques sur l’emploi », souligne Frédéric Paré, conseiller prud’homale CGT à Paris. Pour les syndicats, qui ont « contribué à faire élire ce gouvernement dit de gauche, c’est une trahison ! », déplore-t-il.Mais les pétitionnaires ne baissent pas les bras. Si le conseil constitutionnel est saisi, le Syndicat des avocats de France compte produire un mémoire pour « éclairer les juges ».Le Syndicat des avocats de France et le Syndicat de la magistrature ont déposé devant le Conseil constitutionnel un mémoire pour contester la constitutionnalité des mesures plafonnant les indemnités dues en cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse. Ce mémoire accompagnera la saisine du Conseil annoncée par des parlementaires.Si cette saisine n’aboutit pas, les syndicats pourraient interpeller la Cour de justice de l’Union Européenne.Lire aussi :Neuf points de crispation sur la loi MacronFrancine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matteo Maillard Bac ou autre diplôme en poche, il est maintenant temps de préparer sa rentrée étudiante. Première embûche de taille : trouver un logement convenable qui allie salubrité, bon emplacement et loyer modique. L’entreprise serait aisée s’il n’y avait pas, entre juin et septembre, 1,4 million d’étudiants dans la même situation que vous. Si vous ne souhaitez pas passer votre été à faire la queue dans des cages d’escaliers pour visiter des appartements qui ne vous conviendront pas, il existe d’autres solutions. Sur Internet, des dizaines de sites originaux vous permettent désormais de trouver un logement en évitant les écueils de l’immobilier. Que vous soyez à la recherche d’une résidence, d’une colocation ou d’un échange de chambres, voici une liste des meilleurs sites, pour beaucoup testés par nos lecteurs.Lire : Etudiants : comment se loger sans se ruinerSe loger sans intermédiairesPetites annonces : leboncoin.fr, pap.fr et Entreparticuliers.comLeboncoin.fr, site de référence pour les petites annonces, est recommandé par Fanny, 21 ans : « Je recherche uniquement sur ce site afin de ne pas payer les honoraires des agences immobilières. Les frais d’agence sont trop chers pour des étudiants. » Un avis que partage Nicolas, 20 ans, qui appelle tout de même à la vigilance. « Attention à bien visiter le domicile en question pour éviter les mauvaises surprises : photos datant de plusieurs années, voisinage peu recommandable, etc. Toutes ces petites choses qui peuvent rendre votre envol bien plus compliqué que prévu. » Le site propose aussi des annonces de professionnels mais vous pouvez cantonner votre recherche à celles des particuliers.Les sites pap.fr et Entreparticuliers.com, proposent d’être alerté par e-mail des nouveautés. Valentin juge le second site « pratique si l’on souhaite éviter les frais d’agence. En revanche, bien souvent les particuliers se font déborder et louent leurs appartements rapidement. Il y a donc beaucoup de recherche pour peu de résultats. »« Appart-dating » sur locatme.fr et somhome.comConnaissez-vous la nouvelle tendance de l’« appart-dating » ? À l’image d’un site de rencontre, locatme.fr met en relation locataires et propriétaires en fonction de leur profil et critères (âge, situation financière, fumeur ou non…). Un algorithme « calcule leur niveau de compatibilité » avant de les mettre en relation, ce qui permet d’éviter visites et espoirs inutiles.Fonctionnant sur le même principe, somhome.com, propose de remplir son profil comme sur un réseau social, avec ses critères, sa situation et ses goûts, et de constituer en ligne son dossier avec tous les documents requis. Un système de calendrier facilite l’organisation de visites.Échange ou location de chambre sur studyenjoy.com et Roomlala.comCette plateforme collaborative a pour but de permettre aux étudiants de trouver un logement gratuit. Le principe est celui d’un échange de service. Vos parents laissent votre chambre à disposition d’un étudiant étranger et, en contrepartie, vous emménagez dans une chambre laissée vacante par un autre étudiant. Pour faciliter les échanges, il n’est pas nécessaire que cette chambre soit celle de l’étudiant que vos parents hébergent.Roomlala.com permet de louer un logement entre particuliers sur une durée paramétrable en nombres de jours, de semaines ou de mois. Un onglet campus, dédié aux étudiants, permet d’accéder à toutes les offres de studios, de colocation, de chambre en résidence ou chez l’habitant. Il y a aussi la possibilité de louer un logement contre service (gardiennage, soutien scolaire, compagnie pour personnes âgées etc.).Se loger en colocationBien qu’il soit possible de trouver des colocations sur les sites entre particuliers, certains services sont précisément dédiés à cette pratique de plus en plus populaire.Profils et « apéros colocs » sur appartager.com Ce site, qui propose un nombre important d’annonces, vous demandera de vous créer au préalable un profil. Conseil : réalisez une bio courte et drôle (n’oubliez pas que ceux qui regarderont votre profil seront peut-être vos futurs colocs). Si le dépôt d’une annonce est gratuit, l’accès aux coordonnées d’un membre nécessitera de prendre un abonnement, sauf s’il est lui-même déjà abonné. Le coût d’un abonnement varie de 15 à 50 euros selon la durée de parution souhaitée. Ce site organise parfois des « apéros colocs », afin de vérifier autour d’un verre, in vivo, l’existence de l’alchimie nécessaire à la vie en colocation. Pour Valentin N., qui a pu s’y essayer, ce fut l’occasion de « faire des rencontres sympas ». Un service qu’il estime « parfait pour les nouveaux arrivants dans une ville ».Géolocalisation avec lacartedescolocs.frAutre manière d’aborder la colocation, une carte interactive sur laquelle on peut rechercher, par arrondissement ou quartier, le logement de ses rêves. Un site que Hugo, 30 ans, apprécie pour « sa gratuité, son interface moderne, très ergonomique, assez conviviale », avec laquelle « il est facile de localiser une offre dans le secteur souhaité ». Mais il prévient : « attention aux mauvais plans… Par exemple un jeune homme qui propose de partager son 15 m2 avec une jeune fille ».Partages linguistiques sur room4talk.comSi vous êtes un étudiant étranger inscrit dans une université en France ou un étudiant français inscrit à l’étranger, pourquoi ne pas mettre ce temps à contribution pour devenir bilingue ? C’est le pari de Room4Talk qui met en colocation des jeunes souhaitant apprendre mutuellement une langue étrangère. Ainsi, Victor, 24 ans, cohabite depuis trois mois avec un étudiant britannique. « Chaque jour toutes nos discussions se font en anglais pour moi et en français pour lui afin que nous progressions. Et après trois mois, nos progrès sont assez impressionnants », assure-t-il.Colocation intergénérationnelle avec esdes-intergenerations.netAutre possibilité : faire de la colocation intergénérationnelle. De nombreuses personnes âgées ont des chambres vides dans leur maison ou leur appartement. Une occasion pour les fondateurs de ce site d’offrir aux jeunes un toit « contre une présence, une sécurité, un échange de petits services ».Sites spécialisésPour accéder à d’autres offres, il existe toujours la possibilité de passer par des professionnels de l’immobilier, soit en agence, soit via ces différents sites.Les génériques seloger.com, explorimmo.com, logic-immo.com...Seloger.com, géant de l’immobilier, a l’avantage d’offrir un vaste choix d’annonces d’agences immobilières, des filtres de recherche efficaces et des conseils d’experts qui répondent aux questions les plus courantes. Pour Valentin, c’est un « bon site, pratique et facile d’utilisation avec la possibilité de mettre un système d’alerte sur son téléphone dès qu’une annonce répondant aux critères est publiée ». Dans le même esprit, signalons explorimmo.com ou logic-immo.com.Les sites dédiés aux étudiants adele.org, location-etudiant.fr et lokaviz.frAdele.org est dédié à la recherche de chambre ou appartement en résidences étudiantes. Il permet de déposer votre dossier en ligne puis, s’il est accepté, de directement signer le bail. Hugo en a été un utilisateur régulier. « Il référence et permet de comparer les résidences étudiantes en mettant clairement en avant le prix du loyer, charges comprises et des photos de la résidence. »Avec près de 280 000 logements référencés, location-etudiant.fr propose des offres taillées pour les besoins des étudiants (souvent des chambres, des résidences et des petits logements peu onéreux). C’est le cas de Jeanne, 24 ans, qui a utilisé ce site « chaque année » pendant ses quatre ans d’études « car il y a toujours beaucoup d’annonces ».Créé par le Crous d’Ile-de-France, lokaviz.fr est une plate-forme qui met en relation étudiants et propriétaires de studios et de chambres à louer. Elle héberge des annonces pour plus de 152 000 logements et 694 résidences dans 246 villes françaises. Le moteur de recherche proposé est complet et comprend de multiples critères (loyer maximum, localisation, type de logement, date de disponibilité etc.). En outre, tous les logements présentés bénéficient du label Crous qui garantit une localisation à proximité des établissements, un loyer modéré et « le respect des bonnes pratiques en matière de rapports locatifs entre le bailleur et le locataire ». Si les annonces sont visibles de tous, pour obtenir les coordonnées des propriétaires, vous devez vous inscrire gratuitement à l’aide de votre compte Portail de la vie étudiante (PVE).Les sites montés par les écoles via studapart.comUn certain nombre d’écoles (surtout des écoles d’ingénieurs et de commerce) utilisent la plate-forme de Studapart, qui s’intègre à leurs intranets pour permettre une recherche de logements proches, encadré par celui-ci. Les étudiants bénéficient d’offres de logements exclusives. « C’est toujours plus rassurant quand on sait que l’on passe par une plateforme propre à son école », précise Jennifer, qui fait aussi état de « réductions ».Les réseaux sociauxDernière option, n’oubliez pas lors de vos recherches de jeter un œil sur les réseaux sociaux. Ils sont le lieu idéal pour passer une annonce auprès de vos contacts Facebook ou participer à des groupes de discussions sur le logement et les bons plans. C’est en tout cas ce que conseille Eléa, 22 ans : « Avant d’utiliser Internet, je mise sur le bouche-à-oreille. Je demande à mes amis s’ils connaissent quelqu’un qui quitte son appartement. Je leur demande aussi de partager ma recherche de location sur Facebook pour avoir une plus grande visibilité. »Sur Facebook, un des groupes les plus connus pour déposer vos petites annonces, notamment de logement, c’est WANTED#bons plans. Un réseau qui regroupe plus de 87 000 membres, dont une grande majorité de Parisiens.Matteo MaillardJournaliste au Monde Alexandre Pouchard Partiel, incomplet, trop centré sur l’économie : le produit intérieur brut (PIB) est depuis longtemps accusé de ne refléter que partiellement la situation d’un pays, écartant des domaines primordiaux comme la qualité de vie ou le développement durable. #container_14364532334{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14364532334{ height:500px; } #container_14364532334 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14364532334 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14364532334 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14364532334 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La croissance de la France en berne par rapport à ses voisinsEvolution du produit intérieur brut (%).Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var 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Près de trois mois après, le Conseil économique, social et environnemental (Cese), organisme consultatif composé de représentants sociaux (patronat, syndicats, associations), et France Stratégie, un organisme rattaché au premier ministre et formulant des recommandations au gouvernement, ont proposé dix indicateurs complémentaires au PIB pour « prendre en compte toutes les dimensions du développement, tant économiques, sociales qu’environnementales ».Ces indicateurs « sont destinés à servir de support au rapport que devra annexer chaque année le gouvernement au projet de loi de finances », précise l’étude. Une soixantaine de personnes y ont contribué, dont des représentants des partenaires sociaux, de la société civile, des administrations, des organisations internationales, des experts et des universitaires. Un panel de citoyens a ensuite été consulté pour « tester leur compréhension des thèmes et des indicateurs choisis, et vérifier l’adéquation de ces indicateurs avec leurs préoccupations ».Dans sa synthèse, France Stratégie se dit conscient des « critiques et insatisfactions » qui ne manqueront pas d’être soulevées par ces propositions, dans la mesure où « tout indicateur statistique donne une vision forcément restrictive de la réalité qu’il prétend traduire ». Mais estime nécessaire de « se limiter à un petit nombre d’indicateurs pertinents et facilement compréhensibles » pour « influencer les choix de politique publique ».Tour d’horizon de ces dix nouveaux outils. Pour chacun, nous avons indiqué par une couleur si la France était dans la moyenne (jaune), bien placée (vert) ou mauvaise élève (rouge). Travail : le taux d’emploiL’accès à l’emploi est l’élément le plus pertinent à prendre en compte pour refléter au mieux la situation de la France, ont jugé une majorité des Français sondés dans le cadre de l’étude. Le groupe de travail a ainsi sélectionné le taux d’emploi, qui mesure la part des personnes possédant un emploi entre 15 ou 20 ans (selon les mesures) et 64 ans.« En tenant compte des individus qui ont pu cesser la recherche d’emploi par découragement, il permet de valoriser les politiques qui créent effectivement de l’emploi, plutôt que celles qui incitent aux sorties du marché du travail pour faire baisser le chômage. »En 2014, le taux d’emploi en France était de 64,2 %, tout proche de la moyenne dans l’Union européenne (64,9 %), selon les données d’Eurostat. L’Allemagne et le Royaume-Uni sont, sur cet indicateur, en tête parmi nos voisins (respectivement 73,8 % et 71,9 %). Des nombres flatteurs qui masquent toutefois un développement de l’emploi précaire, symbolisé par les « mini-jobs » outre-Rhin voire les « contrats zéro heure » outre-Manche.Lire aussi :Droit du travail : des « mini-jobs » allemands au « contrat zéro heure » britannique #container_14362797038{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14362797038{ height:500px; } #container_14362797038 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14362797038 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14362797038 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14362797038 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'Allemagne et le Royaume-Uni champions du taux d'emploiTaux d'emploi des 15-64 ans.Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14362797038", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, 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1230850800000, 69.9 ], [ 1262386800000, 69.4 ], [ 1293922800000, 69.3 ], [ 1325458800000, 69.9 ], [ 1357081200000, 70.5 ], [ 1388617200000, 71.9 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Stabilité financière : la dette de l’économieLorsqu’on parle de la dette, on désigne en général la dette publique, à savoir l’endettement des administrations publiques (locales et nationales). Le groupe de travail estime que cela n’est pas suffisant et qu’il faut aussi tenir compte de la dette de l’ensemble de l’économie du pays, « c’est-à-dire la somme des crédits contractés à la fois par les entreprises, les particuliers et l’Etat » – l’endettement de l’ensemble des « agents économiques non financiers », dans le jargon des économistes.En France, si la dette publique a largement augmenté depuis 2008, passant de 67,8 % du PIB à 92,2 % en 2013, les dettes des entreprises et des ménages ont elles aussi enflé, mais dans une moindre proportion selon les chiffres de l’Insee, passant respectivement de 57 % à 63,3 % et de 47,7 à 54,8 % durant la même période. #container_14364496110{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14364496110{ height:500px; } #container_14364496110 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14364496110 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14364496110 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14364496110 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La dette publique française a augmenté à un rythme plus élevé que le reste de l'économieDette des administrations publique, sociétés non financières, ménages et institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLM), en % du PIB.Source : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14364496110", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: 1, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Ménages et ISBLM", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1041462000000, 35.9 ], [ 1072998000000, 38 ], [ 1104620400000, 40.8 ], [ 1136156400000, 43.3 ], [ 1167692400000, 45.7 ], [ 1199228400000, 47.7 ], [ 1230850800000, 51.7 ], [ 1262386800000, 52.9 ], [ 1293922800000, 54 ], [ 1325458800000, 54.4 ], [ 1357081200000, 54.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Sociétés non financières", "color": "#FFc832", "data": [ [ 1041462000000, 51.2 ], [ 1072998000000, 50.1 ], [ 1104620400000, 51.1 ], [ 1136156400000, 51.2 ], [ 1167692400000, 53 ], [ 1199228400000, 57 ], [ 1230850800000, 60.3 ], [ 1262386800000, 60.2 ], [ 1293922800000, 62.2 ], [ 1325458800000, 63.4 ], [ 1357081200000, 63.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Administrations publiques", "color": "#ff3232", "data": [ [ 1041462000000, 63.9 ], [ 1072998000000, 65.5 ], [ 1104620400000, 67 ], [ 1136156400000, 64.2 ], [ 1167692400000, 64.2 ], [ 1199228400000, 67.8 ], [ 1230850800000, 78.8 ], [ 1262386800000, 81.5 ], [ 1293922800000, 85 ], [ 1325458800000, 89.2 ], [ 1357081200000, 92.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Investissement : le patrimoine productifAutre indicateur économique, plus complexe celui-là : le patrimoine productif, qui mesure « l’accumulation des moyens de production transmis d’une génération à l’autre ». Concrètement, il étudie les actifs physiques (machines, équipements, infrastructures, cheptel, forêts, etc.) ainsi qu’immatériels (brevets, œuvres artistiques et littéraires, logiciels, recherche et développement, etc.) et les rapporte ensuite au produit intérieur net (PIN, constitué du PIB moins le capital fixe consommé pendant la même période).En 2013, le patrimoine productif français était de 403,2 %, en progression quasi constante depuis dix ans (356,9 % en 2004). Cet indicateur n’est pour le moment pas disponible au niveau européen et n’a pas permis de comparaison. #container_14363496209{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363496209{ height:500px; } #container_14363496209 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363496209 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363496209 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363496209 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Le "patrimoine productif" de la France a progressé de 46 points en dix ansLe patrimoine productif est obtenu en rapportant les actifs fixes (biens matériels ou immatériels utilisés dans la production) au produit intérieur net (PIB moins le "capital fixe" consommé pendant la même période).Source : France Stratégie(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363496209", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: -1, max: 410, startOnTick: "", endOnTick:"", reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Patrimoine productif", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1072998000000, 356.9 ], [ 1104620400000, 363.7 ], [ 1136156400000, 364.2 ], [ 1167692400000, 370.7 ], [ 1199228400000, 374.7 ], [ 1230850800000, 395.8 ], [ 1262386800000, 397.9 ], [ 1293922800000, 395.5 ], [ 1325458800000, 399.1 ], [ 1357081200000, 403.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: "", valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Santé : l’espérance de vie en bonne santéDésigné « premier thème social » par les Français interrogés dans le cadre de l’étude, la santé serait représentée par l’indicateur d’espérance de vie en bonne santé. A ne pas confondre avec l’espérance de vie totale, il mesure l’âge le nombre d’années qu’une personne à la naissance peut s’attendre à vivre en bonne santé, à savoir dans « l’absence de limitations d’activités ou d’incapacités ».Au niveau européen, on constate que les champions de l’espérance de vie ne sont pas forcément ceux de l’espérance de vie en bonne santé. Si l’Espagne (83,2 ans en moyenne en 2013, hommes et femmes confondus) et l’Italie (82,8 ans) sont en tête avec le premier indicateur parmi nos voisins, le Royaume-Uni (64,6 ans) l’est avec le second, suivi de la France (63,7 ans) et de l’Italie (61,35 ans). #container_14364330656{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14364330656{ height:500px; } #container_14364330656 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14364330656 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14364330656 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14364330656 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les champions de l'espérance de vie en bonne santé ne sont pas forcément ceux de l'espérance de vie totaleIndicateur "années de vie en bonne santé" (AVBS), qui mesure le nombre d'années qu'une personne à la naissance peut s'attendre à vivre en bonne santé.Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14364330656", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#0386c3","#ff3232","#ff3232","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ans", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ans", zIndex: -1 }, min: null, max: 90, startOnTick: true, endOnTick:"", reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["France","Allemagne","Espagne","Italie","Royaume-Uni","UE"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "left", verticalAlign: "top", x: 5, y: 3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 15 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Bonne santé (hommes)", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 63 ], [ "", 57.8 ], [ "", 64.7 ], [ "", 61.8 ], [ "", 64.4 ], [ "", 61.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }, { "name": "Espérance de vie (hommes)", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 79 ], [ "", 78.6 ], [ "", 80.2 ], [ "", 80.3 ], [ "", 79.2 ], [ "", 77.8 ] ], "type": "line", "lineWidth": 0, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Bonne santé (femmes)", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 64.4 ], [ "", 57 ], [ "", 57 ], [ "", 60.9 ], [ "", 64.8 ], [ "", 61.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }, { "name": "Espérance de vie (femmes)", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 85.6 ], [ "", 83.2 ], [ "", 83.2 ], [ "", 85.2 ], [ "", 82.9 ], [ "", 83.3 ] ], "type": "line", "lineWidth": 0, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " ans", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Qualité de vie : la satisfaction à l’égard de la vieComment quantifier la qualité de vie ? L’indicateur de la satisfaction à l’égard de la vie se démarque des autres par le fait que celui-ci est subjectif, basé sur des déclarations lors d’études d’opinion. L’OCDE utilise déjà les données collectées par le Gallup World Poll, sondage mondial interrogeant des milliers de personnes dans de nombreux pays et décrit par l’étude comme « le meilleur candidat en raison de ses caractéristiques statistiques, de son ancienneté et de la possibilité qu’il offre de faire des comparaisons internationales ». Les sondés doivent répondre à la question suivante :« Imaginez une échelle de onze échelons où la valeur la plus basse (0) représente la pire vie possible pour vous et la valeur la plus haute (10) représente la meilleure vie possible pour vous. Sur quel échelon vous sentez-vous personnellement à l’heure actuelle ? »A ce jeu-là, les Français se situent globalement dans la moyenne des pays de l’OCDE (6,5 contre 6,6), tandis que les Allemands se déclarent les plus heureux, en moyenne, parmi nos voisins (7). #container_14363562789{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363562789{ height:500px; } #container_14363562789 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363562789 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363562789 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363562789 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Satisfaction de la vie : la France dans la moyenne de l'OCDEIndice de satisfaction de la vie, sur une échelle de 1 à 10.Source : Gallup World Poll(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363562789", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#191919","#608a32","#ffc832","#ff3232","#f19300","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 4, max: null, startOnTick: "", endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "France", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1325458800000, 6.6 ], [ 1357081200000, 6.7 ], [ 1388617200000, 6.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Allemagne", "color": "#191919", "data": [ [ 1325458800000, 6.7 ], [ 1357081200000, 7 ], [ 1388617200000, 7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Italie", "color": "#608a32", "data": [ [ 1325458800000, 5.8 ], [ 1357081200000, 6 ], [ 1388617200000, 6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Espagne", "color": "#ffc832", "data": [ [ 1325458800000, 6.3 ], [ 1357081200000, 6.2 ], [ 1388617200000, 6.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Royaume-Uni", "color": "#ff3232", "data": [ [ 1325458800000, 6.8 ], [ 1357081200000, 6.9 ], [ 1388617200000, 6.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "OCDE", "color": "#f19300", "data": [ [ 1325458800000, 6.6 ], [ 1357081200000, 6.6 ], [ 1388617200000, 6.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Inégalités : les écarts de revenusPour mesurer les inégalités – et tenter de les réduire –, c’est l’écart de revenus qui a été privilégié. Il peut être mesuré par le rapport entre le revenu des 10 % les plus riches et celui des 10 % les plus pauvres (le « rapport interdécile » de l’Insee), bien qu’il présente l’inconvénient d’être « très fortement influencé par les revenus des quelques centaines de personnes les plus fortunées, sans traduire réellement l’évolution du revenu de la majeure partie de la population constituant le décile supérieur », note l’étude. Une autre possibilité était de considérer le taux de pauvreté comme indicateur.Au niveau européen, les comparaisons sont réalisées avec le coefficient de Gini, dont le but est précisément de montrer les inégalités de revenus. Constitué sur une échelle de 0 à 100, plus il est important, plus les inégalités sont fortes. Parmi nos voisins, l’Espagne (33,7 en 2013) et l’Italie (32,5) sont les plus inégalitaires, tandis que la France (30,1), le Royaume-Uni (30,2) et l’Allemagne (29,7) sont légèrement en dessous à la moyenne européenne (30,5). #container_14363568346{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363568346{ height:500px; } #container_14363568346 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363568346 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363568346 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363568346 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Ecarts de revenus : la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni dans la moyenne européenneCoefficient de Gini du revenu disponible équivalent. Plus il est important, plus les inégalités sont fortes.Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363568346", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#191919","#ffc832","#608a32","#ff3232","#f19300","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 15, max: 38, startOnTick: 1, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "France", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1104620400000, 27.7 ], [ 1136156400000, 27.3 ], [ 1167692400000, 26.6 ], [ 1199228400000, 29.8 ], [ 1230850800000, 29.9 ], [ 1262386800000, 29.8 ], [ 1293922800000, 30.8 ], [ 1325458800000, 30.5 ], [ 1357081200000, 30.1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Allemagne", "color": "#191919", "data": [ [ 1104620400000, 26.1 ], [ 1136156400000, 26.8 ], [ 1167692400000, 30.4 ], [ 1199228400000, 30.2 ], [ 1230850800000, 29.1 ], [ 1262386800000, 29.3 ], [ 1293922800000, 29 ], [ 1325458800000, 28.3 ], [ 1357081200000, 29.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Espagne", "color": "#ffc832", "data": [ [ 1104620400000, 32.2 ], [ 1136156400000, 31.9 ], [ 1167692400000, 31.9 ], [ 1199228400000, 31.9 ], [ 1230850800000, 32.9 ], [ 1262386800000, 33.5 ], [ 1293922800000, 34 ], [ 1325458800000, 34.2 ], [ 1357081200000, 33.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Italie", "color": "#608a32", "data": [ [ 1104620400000, 32.8 ], [ 1136156400000, 32.1 ], [ 1167692400000, 32.2 ], [ 1199228400000, 31 ], [ 1230850800000, 31.5 ], [ 1262386800000, 31.2 ], [ 1293922800000, 31.9 ], [ 1325458800000, 31.9 ], [ 1357081200000, 32.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Royaume-Uni", "color": "#ff3232", "data": [ [ 1104620400000, 34.6 ], [ 1136156400000, 32.5 ], [ 1167692400000, 32.6 ], [ 1199228400000, 33.9 ], [ 1230850800000, 32.4 ], [ 1262386800000, 32.9 ], [ 1293922800000, 33 ], [ 1325458800000, 31.3 ], [ 1357081200000, 30.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "UE", "color": "#f19300", "data": [ [ 1104620400000, 30.6 ], [ 1136156400000, 30.3 ], [ 1167692400000, 30.6 ], [ 1199228400000, 30.9 ], [ 1230850800000, 30.5 ], [ 1262386800000, 30.4 ], [ 1293922800000, 30.8 ], [ 1325458800000, 30.4 ], [ 1357081200000, 30.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Education : la part des diplômésLe progrès d’un pays se mesure également à l’aune de la qualité de son système éducatif. Le groupe de travail regrette la « périodicité insuffisante (triennale) » des indicateurs PISA, qui permettent l’évaluation des systèmes d’éducation au sein de l’OCDE. Bien que partiel, la part des diplômés de l’enseignement supérieur dans la population des 25-34 ans est l’indicateur qui a finalement été jugé le plus pertinent par le groupe de travail. Au niveau européen, c’est une tranche d’âge plus resserrée (30-34 ans) qui est étudiée. Le Royaume-Uni est le plus avancé parmi nos voisins (47,7 %), devant la France (44,1 %). A contrario, l’Allemagne (31,4 %) et surtout l’Italie (23,9 %) apparaissent les plus en retard dans cette catégorie. #container_14363577076{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363577076{ height:500px; } #container_14363577076 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363577076 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363577076 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363577076 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La part des diplômés en faible progression en FrancePart des diplômés de l'enseignement supérieur parmi les 30-34 ans.Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363577076", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#191919","#ffc832","#608a32","#ff3232","#f19300","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: 1, max: 50, startOnTick: 1, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "France", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 37.7 ], [ "", 39.7 ], [ "", 41.4 ], [ "", 41.2 ], [ "", 43.2 ], [ "", 43.4 ], [ "", 43.3 ], [ "", 43.5 ], [ "", 44.1 ], [ "", 44.1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Allemagne", "color": "#191919", "data": [ [ "", 26.1 ], [ "", 25.8 ], [ "", 26.5 ], [ "", 27.7 ], [ "", 29.4 ], [ "", 29.8 ], [ "", 30.6 ], [ "", 31.8 ], [ "", 32.9 ], [ "", 31.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Espagne", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 39.9 ], [ "", 39.4 ], [ "", 40.9 ], [ "", 41.3 ], [ "", 40.7 ], [ "", 42 ], [ "", 41.9 ], [ "", 41.5 ], [ "", 42.3 ], [ "", 42.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Italie", "color": "#608a32", "data": [ [ "", 17.1 ], [ "", 17.6 ], [ "", 18.6 ], [ "", 19.2 ], [ "", 19 ], [ "", 19.9 ], [ "", 20.4 ], [ "", 21.9 ], [ "", 22.5 ], [ "", 23.9 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Royaume-Uni", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 34.6 ], [ "", 36.5 ], [ "", 38.5 ], [ "", 39.7 ], [ "", 41.4 ], [ "", 43.1 ], [ "", 45.5 ], [ "", 46.9 ], [ "", 47.4 ], [ "", 47.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "UE", "color": "#f19300", "data": [ [ "", 28.1 ], [ "", 29 ], [ "", 30.1 ], [ "", 31.2 ], [ "", 32.3 ], [ "", 33.8 ], [ "", 34.8 ], [ "", 36 ], [ "", 37.1 ], [ "", 37.9 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Climat : la consommation carboneAlors que la France souhaite apparaître en pointe dans la lutte contre le changement climatique, intégrer les problématiques environnementales dans la mesure du progrès est nécessaire. Plus que le seul comptage des émissions nationales de gaz à effet de serre (au cœur des négociations climatiques), c’est l’empreinte carbone qui a été jugée la plus pertinente car elle mesure « la quantité de gaz à effet de serre nécessaire à la satisfaction des besoins des personnes vivant en France, sur une année ». Le groupe de travail lui préfère toutefois le terme de « consommation carbone », jugé « plus parlant ». Autrement dit, c’est l’évolution du comportement de chaque Français (et des entreprises, des administrations…) qui peut ainsi être étudié.Au niveau international, la comparaison est peu aisée car cet indicateur n’est pour le moment pris en compte par aucun organe officiel. Le site Carbon Footprint of Nations, réalisé par le Centre pour le climat et la recherche environnemental d’Oslo et une université norvégienne, comptabilise l’empreinte écologique de chaque pays en 2004. La France y apparaît en avance par rapport à ses voisins, avec environ 12 tonnes d’équivalent CO2 par personne et par an, contre 13 pour l’Espagne et l’Italie, 15 pour l’Allemagne et même 17 pour le Royaume-Uni. #container_14363580346{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363580346{ height:500px; } #container_14363580346 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363580346 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363580346 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363580346 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La France a une empreinte carbone plus faible que ses voisinsEn tonnes équivalent CO2 par habitant, en 2004.Source : Carbon Footprint of Nations(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363580346", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#191919","#ffc832","#608a32","#ff3232","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"tonnes équivalent CO2 par habitant" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Empreinte carbone"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "France", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 12 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Allemagne", "color": "#191919", "data": [ [ "", 15 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Espagne", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 13 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Italie", "color": "#608a32", "data": [ [ "", 13 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Royaume-Uni", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 17 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " téqCO2/hab", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Dans l’Hexagone, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) calcule régulièrement l’empreinte carbone des Français et donne un résultat similaire à celui de Carbon Footprint of Nations. Selon l’Ademe, elle était de 11,6 tonnes équivalent CO2 en 1990, a connu une hausse en 2007 (12,1) avant de diminuer en 2010 (11,6).Ressources naturelles : le recyclage des déchetsUne des manières de faire baisser l’empreinte carbone est de recycler un maximum de ses déchets, signe, selon le groupe de travail, de la « responsabilité collective dans le gaspillage actuel des ressources naturelles ». Le taux de recyclage des déchets municipaux (matière, comme le papier ou le verre, mais aussi organique, avec le compostage) a été choisi comme indicateur pertinent.Sur ce point, la France est très en retard avec 37,6 % des déchets municipaux recyclés en 2013. Parmi ses voisins les plus riches, seule l’Espagne fait pire (30 %), alors que l’Allemagne est largement en avance (64,5 %), devant le Royaume-Uni (43,5 %) et au-dessus de la moyenne européenne (41,8 %). #container_14363680611{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363680611{ height:500px; } #container_14363680611 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363680611 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363680611 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363680611 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'Allemagne, très en avance dans le recyclage des déchets municipauxPart des déchets municipaux recyclés (%).Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363680611", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#191919","#ffc832","#608a32","#ff3232","#f19300","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: 1, max: null, startOnTick: 1, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "France", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 29 ], [ "", 29.7 ], [ "", 30.6 ], [ "", 31.9 ], [ "", 33.3 ], [ "", 34.1 ], [ "", 34.9 ], [ "", 36.9 ], [ "", 37.2 ], [ "", 37.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Allemagne", "color": "#191919", "data": [ [ "", 56.4 ], [ "", 60.9 ], [ "", 62.1 ], [ "", 63.2 ], [ "", 63.8 ], [ "", 63.1 ], [ "", 62.5 ], [ "", 63 ], [ "", 65.2 ], [ "", 64.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Espagne", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 30.9 ], [ "", 31.4 ], [ "", 31.2 ], [ "", 30.6 ], [ "", 39.7 ], [ "", 33.2 ], [ "", 29.2 ], [ "", 26.7 ], [ "", 29.8 ], [ "", 30 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Italie", "color": "#608a32", "data": [ [ "", 17.6 ], [ "", 18.5 ], [ "", 19.2 ], [ "", 25 ], [ "", 23.8 ], [ "", 29.7 ], [ "", 31 ], [ "", 35.5 ], [ "", 38.4 ], [ "", 39.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Royaume-Uni", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 22.6 ], [ "", 26.7 ], [ "", 30.3 ], [ "", 33.6 ], [ "", 36.4 ], [ "", 38.3 ], [ "", 40.2 ], [ "", 42 ], [ "", 42.8 ], [ "", 43.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "UE", "color": "#f19300", "data": [ [ "", 30.5 ], [ "", 31.8 ], [ "", 32.8 ], [ "", 34.8 ], [ "", 36.4 ], [ "", 37.4 ], [ "", 38 ], [ "", 39.4 ], [ "", 41.2 ], [ "", 41.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Biodiversité : l’abondance des oiseauxC’est peut-être le plus surprenant des indicateurs proposés. Pour mesurer l’évolution de la biodiversité, le groupe de travail a hésité entre l’indicateur d’artificialisation des sols, qui mesure la diminution des habitats naturels, et l’évolution du nombre de spécimens d’espèces vivantes sensibles à l’évolution de l’habitat naturel.En attendant un éventuel indicateur rassemblant les deux – ce que le groupe de travail appelle de ses vœux –, c’est le dernier paramètre qui a été finalement choisi, par le biais de l’évolution de la population d’oiseaux d’un certain nombre d’espèces communes. Pourquoi les oiseaux ? Parce qu’ils « sont en fin de chaîne alimentaire et la raréfaction ou la disparition d’autres espèces a un impact sur leurs populations », explique l’étude.Le détail par pays de l’indice d’abondance des oiseaux n’est pas disponible, Eurostat ne disposant que d’un agrégat total pour l’Union européenne. En France, cette donnée est recueillie par l’Observatoire national de la biodiversité, qui mesure les taux de variations des populations de 60 espèces communes échantillonnées annuellement. En prenant 1989 comme base 100, l’indice est progressivement tombé à 67 en 2014. #container_14363669086{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363669086{ height:500px; } #container_14363669086 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363669086 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363669086 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363669086 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Une biodiversité en baisse en FranceIndice d'abondance des oiseaux communs (milieux agricoles, forestiers et bâtis), avec l'année 1989 comme base 100.Source : Observatoire national de la biodiversité(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Ces indicateurs seront transmis au gouvernement et au Parlement chaque année, avant la loi de finances. Le défi sera ensuite d’harmoniser ces indicateurs au niveau européen et de tenter de les rendre incontournables pour mesurer la croissance de chaque pays.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.07.2015 à 12h35 • Mis à jour le10.07.2015 à 13h30 | Samuel Laurent « Atteinte à la laïcité », « privilèges exorbitants » pour les musulmans… Pour sa 14e édition, la Nuit du ramadan organisée par la mairie de Paris n’a pas échappé à la polémique. De l’opposition municipale de droite au Front national (FN) en passant par Sens commun, une organisation issue de la Manif pour tous, critiques et questionnements fusent. Comme chaque année, ou presque.De quoi parle-t-on ?La mairie de Paris a organisé lundi 6 juillet 2015 au soir un événement dédié aux cultures de l’Islam, dans les salons de l’Hôtel de ville. Un buffet de rupture de jeûne (l’« iftar », en arabe) et un concert étaient prévus pour 450 invités.Cette fête a attiré les critiques de l’opposition parisienne, des Républicains au FN. Madeleine Bazin de Jessey, secrétaire nationale des Républicains aux programmes de formation, a publié une tribune au vitriol dans Le Figaro. Mme Bazin de Jessey, par ailleurs membre de Sens commun, un mouvement qui réunit les anciens de La Manif pour tous proches du parti de Nicolas Sarkozy, y fustige cette « laïcité à géométrie variable », citant le contre-exemple de la crèche de Noël, installée dans le bâtiment du conseil général de Vendée et interdite par la justice en décembre. Wallerand de Saint-Just, secrétaire de la fédération parisienne du FN, dénonce de son côté le « communautarisme » et un nouvel « appel du pied confessionnel des socialistes aux musulmans ».Est-ce nouveau ?Non. Cette fête a lieu chaque année depuis son instauration en 2001 par Bertrand Delanoë. Elle a pu prendre une ampleur plus importante encore : en 2009, elle s’était tenue au Palais omnisports de Paris-Bercy, avec 15 000 invités et en présence de nombreux artistes, dont Damon Albarn (ex-chanteur de Blur). En réalité, la mairie n’a de cesse de réduire la voilure de cet événement.Car la polémique non plus ne date pas d’aujourd’hui : le FN dénonce cette soirée depuis des années. Les critiques des membres des Républicains sont plus récentes, mais pas neuves. En 2011, le conseiller de Paris Jérôme Dubus s’était offusqué de ce qu’il estimait être une « atteinte à la laïcité ».La préfecture de Paris avait également critiqué la manifestation, estimant qu’elle « semblait contraire au principe de la neutralité des services publics ». Ce que la mairie contestait, arguant que la fête, qui tombe au milieu du ramadan et non à son début ou à sa fin, n’a pas de caractère cultuel, mais culturel.La mairie de Paris ne fait-elle de fête que pour le ramadan ?Non. Contactés, les services municipaux citent nombre d’exemples où les salons de l’Hôtel de Ville ont été utilisés pour des célébrations en rapport avec une religion comme pour la fête juive de Hanoukka le 18 décembre 2014… La ville évoque également d’autres événements dont elle est partenaire, comme les 850 ans de Notre-Dame de Paris, ou « Protestants en fête » en 2013.La Nuit du ramadan détonne cependant par l’importance des fonds qui lui sont consacrés. Si son coût pour la mairie (30 000 euros) est en net recul par rapport aux années précédentes – elle a pu dépasser certaines années les 100 000 euros –, il devance largement les dépenses pour la Conférence citoyenne de partage par exemple, à laquelle étaient conviés en mars 2015 des religieux de toutes confessions, et qui a coûté… 1 954 euros à la Ville de Paris, selon celle-ci.Mais la mairie organise ou soutient nombre d’événements, y compris un « prix de la laïcité » remis annuellement. Et la Ville a pu se montrer tatillonne sur la question de la laïcité. Ainsi, en 2011, elle avait posé des conditions précises à l’organisation d’un marché de Noël sur les Champs-Elysées.Pourquoi une crèche de Noël peut être interdite et cette fête autorisée ?Chez les contempteurs de cette Nuit du ramadan, on lit fréquemment une comparaison entre cette fête et « l’affaire » de la crèche de Noël interdite dans les locaux du conseil général de Vendée.Pourtant, les deux affaires ont peu en commun : la mairie de Paris organise une fête qu’elle revendique comme « culturelle », et qui ne correspond pas à une date précise. Le conseil général de Vendée, lui, avait fait le choix d’installer une crèche de Noël dans ses locaux.Dans le cas vendéen, c’est un particulier, Jean Regourd, président de la fédération vendéenne de la libre-pensée, une organisation athéiste, qui avait attaqué le conseil général devant le tribunal administratif – et gagné. Il avait la loi pour lui : la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat de 1905 interdit en effet explicitement dans son article 28 « d’élever ou d’apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit ».La loi ne prévoit en revanche rien concernant le fait pour une administration publique d’organiser une fête à destination d’une communauté. Et il semble que personne n’ait saisi la justice pour demander l’interdiction de la Nuit du ramadan à Paris.Et à droite, fête-t-on le ramadan ?L’indignation contre la Nuit du ramadan a été forte à droite. Pourtant, un certain nombre d’élus et de personnalités de ce camp célèbrent aussi cet événement, l’un des plus importants de l’année pour la communauté musulmane. Le meilleur exemple est sans doute… Nicolas Sarkozy.Mardi 7 juillet, le chef de file des Républicains assistait en effet à un iftar à la Grande Mosquée de Paris, en compagnie, assure le site Saphir News, qui a révélé l’information, « de représentants des principales fédérations musulmanes de France, y compris de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) bien qu’elle ne fasse pas partie du Conseil français du culte musulman (CFCM) ».Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Vachon Selon le bulletin épidémiologique hebdomadaire de l’Institut de veille sanitaire (InVS), paru mardi 7 juillet, l’alcool est l’une des toutes premières causes d’hospitalisation en France. Un problème majeur de santé publique que les professeurs François Paille (Centre hospitalier universitaire de Nancy) et Michel Reynaud (hôpital Paul-Brousse, Villejuif), auteurs de l’étude, imputent au binge drinking ou « biture express », le fait de boire très rapidement une grande quantité d’alcool.L’étude des professeurs Paille et Reynaud porte sur l’ensemble des séjours hospitaliers, publics et privés, en lien avec la consommation d’alcool. Elle révèle que les hospitalisations pour lesquelles l’alcool est impliqué ont coûté 2,64 milliards d’euros (estimation) en 2012, soit 3,6 % des objectifs nationaux de dépenses de l’Assurance-maladie (72,7 milliards d’euros).MéthodologiePour réaliser leur étude, qui porte sur l’année 2012, les médecins ont recensé les séjours et consultations hospitalières – en médecine, chirurgie, obstétrique et odontologie (MCO), en soins de suite et de réadaptation (SSR) ou en psychiatrie – dont le diagnostic contenait le mot « alcool ». Les prises en charge dans les services d’urgence, dans les centres de soins d’accompagnement et de prévention en addictologie ou en médecine de ville n’ont pas été prises en compte. Ils en ont déduit la part que représentent les hospitalisations liées à l’alcool sur l’ensemble de l’activité hospitalière de ces services. Cela leur a permis, à partir des chiffres de dépenses annuelles de l’agence technique de l’information sur l’hospitalisation (ATIH), de déterminer le coût des hospitalisations liées à l’alcool.Démence, dépendance, cirrhoses et autres pathologies liées à la consommation d’alcool… les causes de ces hospitalisations sont multiples. Et touchent surtout les hommes. Ils représentent la majorité de la patientèle de ces services pour les hospitalisations liées à l’alcool, majorité plus ou moins large selon le service.Consommation quotidienne en baisseL’étude relève également une hausse de 16,5 % du nombre de patients hospitalisés en médecine, chirurgie, obstétrique et odontologie (MCO) entre 2006 et 2012. Pourtant, la consommation d’alcool est en baisse depuis une quarantaine d’années en France. Et les Français boivent de moins en moins quotidiennement, comme le montre le graphique suivant, présenté dans la lettre Tendances de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT). La consommation régulière ne saurait donc être tenue pour seule responsable.Les pratiques excessives, telles le binge drinking, sont probablement plus risquées. Et à ce sujet, les professeurs Paille et Reynaud contrecarrent l’idée reçue selon laquelle seuls les jeunes seraient les adeptes de ce phénomène : l’augmentation des hospitalisations pour alcoolisation aiguë a plutôt concerné des adultes d’âge mûr (43 ans de moyenne d’âge) alors qu’elles sont restées stables chez les plus jeunes entre 2006 et 2012.Une autre étude, publiée par le baromètre Santé 2014 de l’Inpes, concluait au contraire en mars à une extension du phénomène du binge drinking chez les jeunes, parlant d’un « comportement générationnel ». Elle signalait que 14 % des 15-24 ans et 10 % des 25-34 ans avaient pratiqué le binge drinking, contre 6 % pour les 35-44 ans. L’échantillon sélectionné pour les besoins de cette étude avait été… interrogé par téléphone. Il se basait donc sur la propre interprétation des personnes interrogées.Lire aussi :Alcool: l’ivresse de plus en plus fréquente chez les jeunes françaisOn apprend par ailleurs dans l’étude sanitaire de l’InVS que les intoxications aiguës, aussi bien que les hospitalisations pour dépendance alcoolique, concernent surtout le Nord-Pas-de-Calais et la Réunion, avec un taux supérieur au double de la moyenne nationale. Témoignages :« Binge drinking » : toujours plus de fillesBastien Vachon 09.07.2015 à 18h08 • Mis à jour le10.07.2015 à 13h23 | Simon Piel, Fabrice Lhomme et Gérard Davet Démissionnaire depuis le 11juin, l’ex-sénateur (UDI) du Gers Aymeri de Montesquiou a été mis en examen mercredi 8 juillet par deux juges du pôle financier parisien pour « corruption passive par personne exerçant une fonction publique » et « complicité de blanchiment en bande organisée » dans l’affaire du Kazakhgate.Le parlementaire est soupçonné d’avoir perçu des commissions occultes en marge de marchés passés en 2010 avec le Kazakhstan par le gouvernement Fillon, sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Au mois de mars, le bureau du Sénat avait levé l’immunité du sénateur, dont les bureaux et le domicile avaient ensuite été perquisitionnés.Les juges Roger Le Loire et René Grouman enquêtent sur les dessous de juteux contrats signés sous la présidence de M. Sarkozy, dont M. de Montesquiou était le représentant officiel en Asie centrale, un marché approchant un montant total de 2 milliards d’euros. Il s’agissait notamment de l’achat par Astana de 45 hélicoptères fabriqués par Eurocopter (devenu Airbus Helicopters) et 295 locomotives.M. de Montesquiou a notamment été mis en cause par des rapports de Tracfin, l’organisme anti-blanchiment de Bercy, et par les déclarations d’une avocate niçoise, Me Catherine Degoul, choisie comme intermédiaire par l’Elysée pour permettre à des hommes d’affaires kazakhs d’échapper aux poursuites de la justice belge, condition posée par le président kazakh, Noursoultan Nazarbaiev, pour signer des contrats avec la France.Lire nos explications :Le Kazakhgate : une affaire d’EtatUne « lettre de mission »Devant les juges, ainsi que l’a révélé M le magazine du Monde le 6 juin, Me Degoul avait déclaré que M. de Montesquiou, de même que le préfet Jean-Francois Etienne des Rosaies, autre membre de la cellule élyséenne lui aussi mis en examen, avaient touché des fonds en espèces.Des déclarations confortées par les enquêteurs, qui ont découvert par exemple qu’un intermédiaire belge, Guy Vanden Berghe, avait versé 200 000 euros en liquide au sénateur, début 2011.Au cours de l’enquête, les policiers ont saisi une « lettre de mission » du 17 mai 2010 signée de Nicolas Sarkozy lui-même et adressée au sénateur, confirmant que ce dernier était bien mandaté par la présidence de la République. Interrogé par M. De Montesquiou avait assuré n’avoir « perçu aucune commission sur la vente des hélicoptères au Kazakhstan ».body { background:white!important; }.globalo{ width:100%!important; margin:0!important; max-width:534px; border:2px solid #42bda8!important; padding-top:15px;}.globalo img{border:none!important;} a:hover{ text-decoration: none!important; }.tt4{ height:50px; margin:0!important;}.illustr{ margin-top: 20px;}.clear { clear:both;}.volet_droite{ height: 580px;}.sidebar .tt4_capital{ margin-top:0;}.decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0;}.decodeurs a{ border-bottom:0!important;}.central{ width:100%; float:left;}.illustr img{ width:100%; padding-top:10px;}.conteneur{ position: relative;}.fleche{ font-size:70pt; cursor: pointer; width:10%; position:absolute!important; top:-5px; height: 60px; margin: 0!important;}.fleche p{ margin:0!important;}.fleche:hover{ color:#42bda8;}.fleche.alpha{ left:2px; text-align: left;}.fleche.omega{ right:16px; text-align: right;}.detail p{ margin:5px 0!important;}.affaire .tt2_capital{ text-align: center;}.affaire{ padding:0 16px!important;}h1.tt4{ margin:0 10%!important; width:90%;}@media handheld { .article p{ line-height:120%; }}Naviguez dans les affaires Sarkozy« Affaire KarachiDate des faits présumés : 1995Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : Financement,justiceMotifs de l'enquête : Financement & violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel Résumé de l'affaire :A l'approche des élections de 1995, le gouvernement d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était ministre du budget, aurait accordé des commissions faramineuses lors de ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite. En échange, des intermédiaires (imposés dans la négociation de ces contrats par le premier ministre et son ministre de la défense François Léotard) auraient rétrocédé une partie des sommes perçues pour financer la campagne présidentielle de M. Balladur, dont M. Sarkozy était porte-parole. Une enquête est par ailleurs ouverte pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel" après un communiqué de l'Elysée fin 2011 assurant que le nom de M. Sarkozy "n'apparaît dans aucun des éléments du dossier". Or ni le chef de l'Etat ni la présidence ne sont censés avoir accès aux pièces figurant dans un dossier d'instruction. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Si son nom revient de nombreuses fois dans la procédure, Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas inquiété dans cette affaire. L'enquête a confirmé que M. Sarkozy avait donné son aval à la conclusion des contrats et la rémunération des intermédiaires, même s'il y était, dans un premier temps, farouchement opposé. Cela pourrait lui être reproché. Mais rien ne prouve qu'il ait eu connaissance du fait que ces contrats mirobolants généraient des rétrocommissions.Dans l'enquête ouverte pour violation du secret de l'instruction, M. Sarkozy n'est pas le signataire du communiqué incriminé. Il ne devrait donc pas être poursuivi. Où en est l'affaire :En juin 2014, six personnes ont été renvoyées en correctionnelle dans le cadre de cette affaire, principalement pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" tandis que la Cour de justice de la République (CJR) était saisie des cas d'Edouard Balladur et de François Léotard.Les juges ont estimé qu'il appartenait à la CJR, seule compétente pour juger des ministres, de choisir le statut – témoin, témoin assisté ou mis en examen – sous lequel elle souhaitera interroger Nicolas Sarkozy. Sur la base des éléments du dossier, une mise en examen – et a fortiori une condamnation – de M. Sarkozy paraît très improbable. L'enquête pour "violation du secret de l'instruction" est toujours en cours et personne n'est poursuivi pour le moment. Pour en savoir plus :Comprendre l'affaire de Karachi en trois minutes, si vous avez raté un épisode et Nicolas Sarkozy n'est pas tiré d'affaire" BettencourtDate des faits présumés : 2005-2012Nicolas Sarkozy est hors de causeType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de faiblesse, trafic d'influence et recelRésumé de l'affaire :Des enregistrements clandestins pratiqués par leur majordome révèlent notamment que les milliardaires André et Liliane Bettencourt auraient donné des enveloppes d'argent liquide à plusieurs personnalités politiques de droite. De son côté, Mme Bettencourt aurait obtenu des arrangements de l'administration fiscale, alors dirigée par Eric Woerth. Or l'épouse de M. Woerth travaille dans une société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Or, le ministre Woerth avait remis une Légion d'honneur à Patrice de Maistre, homme de confiance de Liliane Bettencourt. En marge de cette affaire principale, le procureur Philippe Courroye ordonné l'examen des communications sur téléphone mobile des journalistes du Monde qui travaillent sur ce dossier.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Quelques mois après avoir été mis en examen en mars 2013 pour "abus de faiblesse", Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d'un non-lieu en octobre de la même année. Les juges d'instruction ont estimé qu'ils ne disposaient pas d'assez d'éléments pour mettre en examen l'ancien chef de l'Etat, comme l'ont été certains de ses proches (l'ex-ministre Eric Woerth, l'homme d'affaires Stéphane Courbit, etc.).Où en est l'affaire :Eric Woerth a été mis en examen en février 2012 pour "trafic d'influence passif". Il est soupçonné d'être intervenu dans la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre en échange de l'embauche de sa femme dans la société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Il est également poursuivi pour "abus de faiblesse" envers la milliardaire de 91 ans, volet pour lequel il comparaîtra devant le tribunal correctionnel avec dix autres personnes, malgré le non-lieu requis du parquet de Bordeaux, ainsi que pour "recel" dans la partie concernant un éventuel "trafic d'influence". Pour en savoir plus :Affaire Bettencourt : pourquoi Nicolas Sarkozy n'ira pas au procèsUn non-lieu pour Nicolas Sarkozy malgré son "comportement abusif" Arbitrage Tapie Date des faits présumés : 2007-2008Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinanceMotifs de l'enquête : Soupçons de pressionRésumé de l'affaire :En 2008, Bernard Tapie a perçu 405 millions d'euros de l'Etat après qu'un arbitrage privé – et controversé – a reconnu les torts du Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas, qui appartenait à l'homme d'affaires. Ce dernier, ainsi que trois autres personnes, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", tandis que la ministre de l'économie d'alors, Christine Lagarde, a été de son côté mise en examen pour "négligence". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir fait pression sur Christine Lagarde pour obtenir un arbitrage favorable à Bernard Tapie, qu'il souhaitait remercier de son soutien lors de la campagne de 2007. Mme Lagarde a toutefois toujours soutenu qu'elle n'avait pas agi sur ordre de l'ancien président. Selon nos informations, il semble que Nicolas Sarkozy, très proche de Bernard Tapie qu'il a reçu plusieurs fois à l'Elysée, ait joué un rôle moteur dans le processus ayant abouti à la procédure d'arbitrage. Stéphane Richard, l'ancien chef de cabinet de Christine Lagarde – mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" – a indiqué aux enquêteurs que M. Tapie avait participé à une réunion à l'Elysée destinée à mettre en place la procédure d'arbitrage.Où en est l'affaire :L'enquête est toujours en cours. Pour le moment, il n'y a pas d'échéance concernant Nicolas Sarkozy. Il y a peu de chances qu'il soit inquiété car il bénéficie à partir de mai 2007 de l'immunité présidentielle.Pour en savoir plus : L'affaire Tapie-Crédit lyonnais, si vous avez manqué un épisode Les liens privilégiés entre Nicolas Sarkozy et Bernard Tapie Kazakhstan Date des faits présumés : 2010-2011Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinanceMotifs de l'enquête : Soupçons de pressionRésumé de l'affaire :Deux juges d'instruction s'intéressent aux dessous de contrats signés en 2010 entre la France et le Kazakhstan, pour près de 2 milliards d’euros. Ces marchés, qui comprennent la fabrication de 45 hélicoptères par Eurocopter, sont susceptibles d’avoir donné lieu au versement en France de rétrocommissions.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, afin d’adoucir le sort judiciaire de trois oligarques d’origine kazakhe poursuivis en Belgique, et de permettre la conclusion de ces mirifiques contrats. L'un de ses anciens conseillers à l'Elysée est également suspecté d'avoir touché des pots-de-vin.Où en est l'affaire :L'affaire n'en est qu'à ses débuts. Deux intermédiaires et une avocate niçoise, suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions, ont été mis en examen en septembre 2014. Pour en savoir plus : Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète SarkozySondages de l'ElyséeDate des faits présumés : 2007-2012Nicolas Sarkozy est hors de causeType d'affaire : PolitiqueMotifs de l'enquête : Favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délitsRésumé de l'affaire :Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'Elysée est soupçonné d'avoir passé plusieurs marchés de manière irrégulière pour la fourniture de sondages, contractés auprès des sociétés de deux conseillers du président, Patrick Buisson et Pierre Giacometti. L'affaire a connu de très nombreux rebondissements judiciaires. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle, de même que les membres de son cabinet, même si cette immunité étendue pose question.Où en est l'affaire :Une enquête est toujours en cours sur les conditions d'attribution de ces marchés. La justice a découvert également que Patrick Buisson avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas SarkozyPour en savoir plus : L'interminable saga des sondages de l'Elysée Sondages de l'Elysée : les juges sur la piste des bandesBygmalionDate des faits présumés : 2012Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de confiance et financement illégal de campagne électoraleRésumé de l'affaire :L'UMP et l'agence de communication Bygmalion sont soupçonnées d'avoir établi des fausses factures pendant la campagne présidentielle de 2012 pour cacher un dépassement de 18,5 millions d'euros du plafond légal des dépenses électorales.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Bien qu'il persiste à répéter qu'il n'a jamais eu connaissance du système de fausse facturation et qu'il n'a appris le nom de Bygmalion qu'après la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy serait désormais directement dans le collimateur des enquêteurs avec l'ajout de l'infraction de "financement illégal de campagne électorale", qui vise le candidat lui-même.Où en est l'affaire :Une information judiciaire est en cours. Trois anciens cadres de l'UMP ont été mis en examen pour "abus de confiance et "faux et usage de faux" : Eric Cesari, ex-directeur général du parti et très proche de Nicolas Sarkozy, Fabienne Liadzé, ancienne directrice financière, et Pierre Chassat, ex-directeur de la communication. Trois anciens responsables de Bygmalion sont poursuivis pour le seul motif de "faux et usage de faux" : les cofondateurs Bastien Millot et Guy Alvès ainsi que Franck Attal, ex-patron de la filiale événementielle Event & Cie.Pour en savoir plus :Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy directement menacé L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeLes protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Ecoutes/trafic d'influence Date des faits présumés : 2013-2014Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : JusticeMotifs de l'enquête : Corruption active et recel de violation du secret professionnelRésumé de l'affaire :Alors qu'il est en attente d'une décision cruciale de la justice concernant la possibilité d'utiliser ses agendas présidentiels dans plusieurs affaires (Tapie, Karachi), Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché, via son avocat Me Thierry Herzog, à influencer un juge, Gilbert Azibert, pour se renseigner sur le sens de leur décision, en échange d'une aide pour obtenir un poste à Monaco. Les juges ont placé sur écoute Nicolas Sarkozy et découvert à cette occasion qu'il utilisait un second téléphone portable, au nom de "Paul Bismuth". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy a été mis en examen début juillet pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel". Il risque jusqu'à dix ans de prison. Auparavant, son avocat, Me Thierry Herzog, et M. Azibert, avaient eux aussi été mis en examen. Où en est l'affaire :Nicolas Sarkozy a été mis en examen le 1er juillet 2014, mais cette mise en examen a été suspendue par la chambre de l'instruction, en attendant l'examen de requêtes en nullité déposées par M. Sarkozy. Ce dernier conteste les conditions de sa mise sur écoute. Pour en savoir plus :Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas SarkozyEcoutes de Sarkozy : qui sont les protagonistes de l'affaire ?, Pourquoi Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruptionAmende des comptes de campagne Date des faits présumés : 2012-2013Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de confiance, complicité et recelRésumé de l'affaire :Après le rejet de ses comptes de la campagne de 2012 par le Conseil constitutionnel, en juillet 2013, Nicolas Sarkozy aurait dû payer lui-même, en tant que candidat, l'amende de 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond des dépenses de campagne. Or, contrairement aux dispositions du code électoral, c'est l'UMP qui a payé cette amende.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est directement visé par une information judiciaire du parquet de Paris pour "abus de confiance", "complicité" et "recel".Où en est l'affaire :Nicolas Sarkozy devrait prochainement être entendu par des juges d’instruction. Reste à savoir sous quel statut : témoin, témoin assisté ou mis en examen ?Pour en savoir plus :Comptes de campagne de 2012 : Nicolas Sarkozy visé par une enquête UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosFinancement libyen Date des faits présumés : 2005-2007Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délitsRésumé de l'affaire :Le clan sarkozyste, alors à l'Elysée, est soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. L'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien très proche de plusieurs responsables de droite comme Brice Hortefeux et Jean-François Copé, aurait servi d'intermédiaire. Le site Mediapart a révélé l'affaire pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2012 et met en avant un document d'un ex-dignitaire libyen censé prouver ce financement illégal, dont la validité est contestée.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas mis en cause directement dans cette affaire, dont l'instruction est encore en cours. Il a porté plainte contre Mediapart pour « faux et usage de faux » ainsi que pour « publication de fausses nouvelles » après la révélation de la note libyenne.Où en est l'affaire :Une information judiciaire contre X a été ouverte par le parquet de Paris en avril 2013. Le juge Van Ruymbeke, qui enquête déjà sur l'affaire Karachi, a auditionné Ziad Takieddine, qui, s'estimant trahi par ses anciens amis de l'UMP, a affirmé qu'il « existe des preuves » du financement illégal.Pour en savoir plus :Sarkozy et la Libye : si vous n'avez rien suiviFinancement libyen de la campagne de Sarkozy : des accusations mais pas de preuvesAffaire Karachi : Ziad Takieddine, l'embarrassant ami des proches de Sarkozy » nombre_affaires = 9; var fiche_depart = 4; $(".omega.fleche p").click(function(){ fiche_depart ++; next() }) $(".alpha.fleche p").click(function(){ fiche_depart --; next() }) function next(){ if(fiche_depart == 1) { $(".alpha.fleche p").hide() } else { $(".alpha.fleche p").show() } if(fiche_depart == nombre_affaires) { $(".omega.fleche p").hide() } else { $(".omega.fleche p").show() } $(".affaire").hide() $("#affaire"+fiche_depart).show() } next()Simon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterFabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Cette semaine, la parole est à Ghislaine Tormos, la seule femme à travailler comme monitrice sur chaîne à l'atelier du ferrage de l'usine PSA de Poissy (Yvelines). Syndicaliste dans l'âme, l'ouvrière de 52 ans demande qu'on supprime le système hiérarchique et qu'on prenne davantage en compte les idées des salariés de la base.Elle est coauteure avec Francine Raymond du Salaire de la vie, aux éditions Don quichotte, qui raconte la fermeture du site d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), où elle travaillait avant.Lire aussi :Karine Lebas : « Mon entreprise idéale applique un management participatif »Elodie Chermann (Propos recueillis par) Gabriel Coutagne Les étals des commerçants ont remplacé la horde des camions de CRS. Porte de Vincennes, c’est jour de marché. Face à l’Hyper Cacher, clients et commerçants s’activent. Leurs voix, qui ont remplacé les sirènes, rendent lointain le bruit de la circulation du boulevard périphérique, pourtant tout proche.« Le souvenir du 9 janvier est toujours là, mais il commence un peu à s’estomper », confie Gérard, un habitant du quartier. Dans les allées du marché, les conversations portent plus volontiers sur la canicule qui frappe la région parisienne en ce début d’été. « Mais l’émotion reste présente », soupire le retraité, ses mains agaçant son paquet de cigarettes.De l’autre côté de l’avenue se dresse la supérette où a eu lieu l’attaque qui a coûté la vie à quatre otages. Depuis sa réouverture, le 15 mars dernier, le magasin accueille de nouveau ses clients. Comme pour gommer cet épisode tragique, sa devanture a été repeinte. Le logo, imprimé sur une bâche, se veut plus minimaliste. A l’intérieur, les nombreuses caméras de vidéosurveillance quadrillent chaque rayon du magasin.Lire : Réouverture de l'Hyper Cacher : les clients n'ont « sûrement pas » peurBarrièresL’Hyper Cacher reste toujours barricadé derrière plusieurs barrières, transformées en reposoirs pour quelques bouquets fanés ou affiches accrochées là en hommage aux victimes. Au sol, un bout de satin, sur lequel on lit encore les condoléances adressées au proches des victimes par l’ambassade des Etats-Unis.Au-delà des barrières, aucune voiture n’est autorisée à stationner, sauf un véhicule des forces de l’ordre. « Nous assurons la sécurité de l’établissement durant les horaires d’ouverture », explique l’un des deux policiers en faction devant l’entrée. Un dispositif allégé par rapport aux premières semaines qui ont suivi les attentats.« Les choses sont redevenues normales, mais les événements récents ont nourri un sentiment de peur, notamment parmi la communauté juive », raconte Catherine, une autre habitante du quartier. « La tension est encore palpable », poursuit-elle, en tournant son regard vers le magasin. Fleurs fanéesUn homme en tablier, employé de la charcuterie cacher voisine de la supérette, s’énerve quand on l’interroge sur le sujet. Il ne veux pas s’adresser à la presse : « Je m’en fous, j’ai pas besoin de ça », grogne-t-il, en tournant le dos. A quelques mètres, un autre homme barbu, kippa vissée sur la tête, est plongé dans la lecture d’un livre religieux. Il refuse, plus poliment, d’aborder le sujet.« Je connais des habitués de l’Hyper Cacher, et pour eux, qui connaissaient des victimes, c’est encore difficile », déclare Christophe, la trentaine élancée, avant de s’engouffrer dans le métro.Lire aussi :Yoav, Philippe, Yohan et François-Michel, les quatre otages tués porte de VincennesA huit stations de là, dans le 11e arrondissement de la capitale, on retrouve d’autres traces des événements de janvier. Au coin de la rue du Chemin-Vert et du boulevard Richard-Lenoir, deux barrières en métal protègent des dessins, de nombreux « Je suis Charlie », des bougies éteintes, des fleurs et des plantes asséchées, déposés en hommage aux victimes de l’attaque contre la rédaction de Charlie Hebdo. C’est à quelques pas de là que le policier Ahmed Merabet avait été abattu froidement par les frères Kouachi, pendant leur fuite.« Autrefois, on élevait des stèles ou des monuments », professe Nicolas, un jeune riverain qui se présente comme artiste. « On va sans doute installer une plaque commémorative », imagine-t-il. Le patron d’un café voisin est plus sceptique : « Les gens ne viennent plus trop ici pour se recueillir. L’esprit Charlie, c’est fini. » GraffitisAu 10, rue Nicolas-Appert – l’adresse de la rédaction de Charlie Hebdo jusqu’au 7 janvier 2015 –, la vie semble avoir repris un cours presque normal. La présence policière se fait discrète, même si, plusieurs fois par jour, deux gendarmes armés de fusils mitrailleurs viennent inspecter les lieux, d’un pas calme. Leur présence, imposée par le plan Vigipirate, vise aussi, selon eux, à rassurer : « On essaie de montrer qu’on est là. »Quatre graffitis au pochoir ornent un mur adjacent à l’immeuble. Ce sont des portraits, en noir et blanc. Ceux de Wolinski, Cabu, Charb et Tignous. Sur la façade du bâtiment, un autre clame « Je suis Charlie », comme un refrain devenu naturel. Des barrières empêchent les voitures de stationner dans la rue, comme à la porte de Vincennes. Elles semblent aussi imposer une petite frontière entre ceux qui travaillent toujours dans le bâtiment et les passants, venus en curieux.Lire : Attentat à « Charlie Hebdo » : « Vous allez payer car vous avez insulté le Prophète »« Ça va », rassure une jeune femme, descendue pour fumer une cigarette au pied du bâtiment, où elle travaille. « De toutes façons, il faut bien que ça aille… La vie reprend ses droits. » Même si elle reconnaît que les touristes sont désormais nombreux. Elle s’agace un peu de leur présence, « surtout ceux qui font des photos ». Couleurs« On est venus voir, en curieux, mais ce n’est pas pour cela qu’on est monté à Paris », se défend une mère de famille, venue d’Alès avec son époux et leurs trois enfants. « Nous vivions dans le quartier il y a quelques années, et l’événement nous a beaucoup touchés », reconnaissent-ils. L’aîné, un adolescent d’une quinzaine d’années, regarde longuement l’entrée par laquelle les frères Kouachi se sont engouffrés, les armes à la main, par un matin d’hiver. De son côté, Sonya, employée de mairie venue de Belgique, est émue, derrière ses lunettes noires. « Je suis venue sur les lieux pour voir », explique t-elle, d’une voix hésitante. « J’avais besoin de rendre tout cela réel. »Lire : Des attentats à la marche républicaine, cinq jours en FranceTrès vite, la rue Nicolas-Appert retrouve son calme. A certains moments, il arrive même qu’elle devienne totalement déserte, recueillie. Seuls quelques rires d’enfants viennent briser le silence. Ils viennent de la halte-garderie qui fait face à l’immeuble qui accueillait Charlie Hebdo. Comme partout dans Paris, des poteaux séparent les trottoirs de la chaussée. Mais, rue Appert, une main les a peints de couleurs vives. Comme pour signifier qu’une page est en train de se tourner. Gabriel CoutagneJournaliste (service photo)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Richard Schittly (Lyon, correspondant) Un tweet maladroit peut déboucher sur une bonne action. Jean-Michel Aulas a annoncé mardi 7 juillet à Lyon, lors d’une soirée de gala, qu’il apportait tout son soutien à la création d’une association destinée à la prise en charge d’enfants autistes. Nommée Autisme, ambition, avenir (AAA), celle-ci s’inspire du modèle anglo-saxon qui met en réseau familles et professionnels.Cet engagement du président de l’Olympique lyonnais (OL) s’ajoute à une série d’actions de charité. L’OL dispose d’une fondation, créée il y a neuf ans, avec un budget de l’ordre du million d’euros. L’action caritative aussi s’est professionnalisée, dans des partenariats structurés, soigneusement étudiés. Les joueurs, soucieux de valoriser leur image de marque, participent volontiers. L’OL intervient par exemple en faveur de la recherche sur le cancer, au centre Léon-Bérard.Ici, le soutien à l’association d’aide aux autistes résulte d’une histoire particulière. Très actif sur les réseaux sociaux, Jean-Michel Aulas poste un tweet ravageur, le 22 février, en traitant les supporters de Saint-Etienne d’« autistes ». Fort de quelque 216 000 followers, le président de l’OL enflamme les réseaux sociaux et s’attire un procès en stigmatisation. Sa stratégie de communication, qui consiste à capter l’attention pour libérer son équipe de la pression médiatique, tourne à la vilaine polémique.« Passer au-delà de l’erreur »Quatre mois plus tard, sans aller jusqu’à avouer qu’il a fait une bourde, M. Aulas confesse sa « méconnaissance d’un sujet » et « regrette d’avoir provoqué beaucoup d’émotion ». Pour se rattraper, sinon se racheter, le président du club lyonnais porte donc son attention sur une association en faveur des enfants autistes. « Il faut savoir passer au-delà de l’erreur », explique-t-il.Opportunisme ? Manière courageuse de tirer une leçon positive, défend plutôt Isabelle Kumar, mère d’un enfant autiste, vice-présidente de l’association AAA : « Il a mis ses réseaux à notre disposition. Notre association prend en charge cinq enfants à la rentrée prochaine. C’est un homme chaleureux et très ouvert. » Journaliste au sein de la rédaction d’Euronews, basée à Lyon, Isabelle Kumar a suivi attentivement la polémique sur le tweet. Un mois après, elle contactait le président de l’OL sur Twitter. Tweet gagnant cette fois-ci.Richard Schittly (Lyon, correspondant)Journaliste au Monde 31.07.2015 à 15h01 • Mis à jour le31.07.2015 à 17h01 | Camille Bordenet Allongée dans le fauteuil dentaire, sous la lumière blafarde des néons, Fadhila s’abandonne aux mains du docteur Rivierez ; elle semble oublier le sifflement de la turbine et le bourdonnement du bac stérilisateur. Le visage de la jeune demandeuse d’asile est doux, innocent presque, ceint par un voile noir qui descend jusque sur son front. En se relevant, elle palpe sa joue encore engourdie par l’anesthésie, stupéfaite que cette sensation ne lui arrache plus un cri de douleur. Elle murmure d’une voix étouffée, à peine audible : « Ça fait longtemps qu’on ne s’était pas occupé de moi ».Sans papiers ni couverture sociale, Fadhila n’aurait jamais osé franchir la porte d’un service d’urgence à l’hôpital. Mais la douleur était devenue telle… C’est un copain du 115 qui lui a parlé du « Bus social dentaire ».Unique en son genre, ce cabinet dentaire itinérant sillonne Paris, les Hauts-de-Seine et la Seine-Saint-Denis depuis presque vingt ans pour offrir des soins dentaires, souvent d’urgence, aux plus démunis. « Tout ce que je vois ici, je ne l’avais jamais vu en vingt ans de pratique en cabinet libéral, confie Jean-Albert Rivierez, 85 ans, chirurgien-dentiste bénévole et vice-président de l’association humanitaire. Nous recevons des personnes en grande détresse sociale, sanitaire, ou mentale ».Au moment de sa création, en 1996, par le Conseil national de l’ordre des chirurgiens-dentistes, la structure – qui repose sur un concept analogue à celui des camions de la médecine du travail –, avait été pensée essentiellement pour une patientèle de sans-abri et ne devait durer que quelques années. « On espérait que l’exclusion sanitaire et sociale ne s’installerait pas, que des moyens importants seraient mis en œuvre par les pouvoirs publics… », soupire M. Rivierez.Lire : Les soins dentaires sont devenus inabordables Plus de 2000 patients par anVingt ans plus tard, les visages de la précarité se sont multipliés, les renoncements aux soins bucco-dentaires persistent, et le Bus roule toujours. Il accueille plus de 2000 patients par an, dont la plupart ne disposent d’aucune couverture sociale. « Nous sommes la seule association humanitaire dentaire à faire du soin et de la chirurgie gratuite en Ile-de-France », pointe le dentiste.Partout où le Bus s’arrête – de l’accueil de jour du Samu social à France terre d’asile ou Médecins du monde, des lieux d’accueil partenaires —, ils sont chaque matin des dizaines à l’attendre. « Des accidentés de la vie, des migrants, des Roms, des sans-abri, des mal logés, des nouveaux pauvres… on accueille tout le monde », dit Valérie Maximin, coordinatrice sociale de l’association. La priorité est donnée à ceux qui n’ont pas de couverture sociale, mais tous les patients sont reçus quand il s’agit d’urgences. Même ceux qui bénéficient de la couverture maladie universelle (CMU) ou de l’aide médicale d’Etat (AME) mais qui n’osent pas se rendre dans des cabinets dentaires en ville, de peur d’être jugés, ou refusés. Hormis la pose de prothèses, le Bus propose toutes les interventions (pour les prothèses, les patients sont souvent réorientés vers la permanence d’accès aux soins de santé bucco-dentaire de la Pitié-Salpêtrière). Seule condition pour monter à bord : présenter une pièce d’identité, même étrangère.Dans l’espace exigu du camion dentaire, neuf mètres sur trois tout au plus, les rires fusent. Car malgré les situations difficiles des patients, pas question de misérabilisme. « L’humour est notre thérapie. Mieux vaut être soudés quand on passe autant de temps les uns sur les autres », sourit Valérie en désignant du menton ses deux comparses : Katia Saidi, coordinatrice sociale et assistante dentaire et David Hubert, le chauffeur, « garde du corps » et doyen de l’équipe, qui maintient le Bus opérationnel depuis le premier jour. Un noyau de salariés auquel s’ajoutent une assistante dentaire et trente-cinq chirurgiens-dentistes bénévoles, de 25 à 87 ans, retraités ou en activité, qui se relaient pour assurer les neuf vacations hebdomadaires. « Certains jeunes praticiens n’hésitent pas à fermer leurs cabinets une demi-journée pour venir donner un coup de main », se félicite M. Rivierez.Lire : Des dents en moins, et pas les moyens « Favoriser la poursuite des soins »Le soin de Fadhila a duré vingt minutes. C’est, en moyenne, le temps consacré à chaque patient. « Faire moins, ce serait bâcler : ce ne sont pas parce qu’ils sont pauvres qu’on leur donne de pauvres soins », insiste Katia. Mais prendre plus de temps n’est pas non plus possible : « Ca impliquerait de refuser d’autres patients ». Avant de laisser Fadhila repartir, Katia s’assure que sa patiente a bien compris comment constituer son dossier pour obtenir l’AME, à laquelle elle est éligible. « La plupart de nos patients, parce qu’ils sont en situation irrégulière, ignorent qu’ils ont des droits médicaux, mais aussi sociaux, regrette la coordinatrice sociale. En marge des soins, notre mission est donc de les réorienter vers des structures sociales fixes et, dans la mesure du possible, vers le circuit général de soin. »Et pour mieux responsabiliser les patients, l’équipe du Bus social dentaire pose une condition simple : d’ici au prochain rendez-vous, ces derniers doivent s’engager à entamer les démarches nécessaires pour obtenir une couverture sociale adaptée, sans quoi le Bus ne s’engage pas à les reprendre en consultation. « On tente de créer un climat de confiance qui favorisera la poursuite des soins chez une population ayant souvent renoncé depuis longtemps à un suivi bucco-dentaire », explique la coordinatrice.Dans les faits, difficile de savoir si les patients ont poursuivi ou non les démarches, car beaucoup – un sur deux, en moyenne – ne reviennent pas. Fadhila, elle, est déterminée à faire ce qu’il faut pour continuer à être soignée au Bus : Katia lui a même montré sur un plan où aller déposer sa demande d’AME. La jeune femme repart avec dans sa poche son ordonnance, deux boîtes de médicaments – le Bus est fourni par la Pharmacie humanitaire internationale –, et même l’adresse d’autres structures d’accueil et de soins, partenaires de terrain du Bus dentaire.« Il arrive qu’on sauve des vies »Une chance que Katia parle l’arabe, l’anglais et l’italien, pour faciliter ces échanges. Car la langue – à laquelle s’ajoute, pour les étrangers en situation irrégulière, la peur de se déplacer de crainte d’être interpellés –, demeure la principale barrière à l’accompagnement médical et social souhaité par l’équipe. Malgré les panneaux « Ne pas bouger » et « Ne pas cracher » déclinés dans plusieurs langues sur les murs du cabinet, pas évident, sans les mots, d’expliquer à un patient nerveux qui n’a jamais été chez le dentiste en quoi va consister le soin. Et l’agressivité potentielle de certains demeure assez difficile à anticiper. « Quand on fait la liste le matin, on tente toujours de repérer ceux qui peuvent poser problème et devenir dangereux une fois dans le Bus », explique Valérie.Deux agents du recueil social de la RATP accompagnent ainsi Marion, vingt ans à peine et à la rue, le regard hagard éteint par la drogue, la bouche édentée, les traits creusés par des rides précoces. Recroquevillée dans le fauteuil à l’entrée du cabinet, la frêle gamine refuse d’être touchée. Il faudra quinze bonnes minutes pour la convaincre de passer sur le fauteuil dentaire. On doit lui enlever trois dents, au moins. « Il arrive qu’on sauve des vies en dépistant des infections, des abcès à opérer en urgence… », explique le chirurgien-dentiste. Il soupire : « Les patients ne viennent que lorsque la douleur est devenue intolérable. Sinon, ils se priveraient de soins, car leurs priorités sont ailleurs : se loger et manger. Le soin dentaire est vu comme un soin de confort ». Besoin de fonds supplémentairesMais la principale difficulté rencontrée par le Bus social dentaire demeure financière : la logistique qu’implique la mobilité, à laquelle s’ajoutent les salaires et l’entretien du matériel médical, tout cela coûte cher. Pour l’heure, l’association survit grâce au soutien de diverses subventions (les plus importantes viennent de l’Ordre national des chirurgiens-dentistes, de l’Agence régionale de santé d’Ile-de-France, de la Ville de Paris et de la CPAM de Seine-Saint-Denis) et de mécènes qui ont offert la radio numérique, le stérilisateur, le fauteuil et une partie du matériel médical. Des subventions qui deviennent de plus en plus difficiles à obtenir. « On a absolument besoin de trouver des fonds supplémentaires, sans quoi on devra se résoudre à mettre la clef sous la porte », soupire Valérie Maximin, qui gère la trésorerie.Se reconvertir en unité fixe ? « Notre action perdrait tout son sens, estime la coordinatrice. Ce qui fait notre originalité est d’être une unité itinérante, qui peut aller au-devant des populations qui ne franchiraient jamais la porte d’un cabinet dentaire classique. Là, ils voient que nous sommes parmi eux, dans leur environnement ». Elle jette un œil sur la cour du Samu social à travers le Velux : plus personne dans la file, le Bus va pouvoir fermer. « Neuf patients, c’était light comparé à d’habitude ! »La journée est pourtant loin d’être terminée. Encore une bonne heure pour stériliser le matériel, nettoyer le cabinet, trier les fiches des patients, gérer le planning des dentistes et passer quelques coups de fil aux partenaires de terrain. Puis David ira reconduire le cabinet dentaire à l’hôpital de Nanterre, où il est surveillé. Demain, au centre d’accueil de soins et d’orientation (CASO) de Médecins du monde à Saint-Denis, la vacation sera plus longue encore : « Là-bas, on ne sait jamais à quelle heure la journée va se terminer », dit Valérie en repliant sa blouse.Les sans-abri surexposés au risque dentaireSelon une étude sur l’accès aux soins bucco-dentaires des Français réalisée par l’IFOP, pas moins de 35 % des Français ont déjà renoncé à des soins dentaires pour des raisons financières.Mais c’est chez les personnes les plus pauvres que la situation est la plus préoccupante. Selon le rapport de l’Observatoire de l’accès aux droits et aux soins des plus démunis en France de Médecins du monde, les personnes soignées dans les centres d’accueil de soins et d’orientation (CASO) de l’ONG en France souffrent, par exemple, de 3,1 caries en moyenne, contre 1,2 dans la population générale adulte française.Cet état de santé bucco-dentaire est particulièrement dégradé pour les personnes à la rue ou en habitat précaire. Une étude menée en 2014 auprès des consultants des sept plus gros CASO de Médecins du monde a montré que plus d’un tiers (38,3 %) des personnes de 15 ans ou plus considèrent avoir un mauvais ou très mauvais état de santé bucco-dentaire, contre 25 % de la population générale. Toujours parmi les personnes de 15 ans ou plus, 60 % déclaraient au moins une dent absente – contre 36 % en population générale –, et pour plus de deux personnes sur cinq, au moins cinq dents étaient absentes.Camille BordenetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 31.07.2015 à 11h17 • Mis à jour le31.07.2015 à 14h33 | Isabelle Rey-Lefebvre A compter du samedi 1er août, les loyers sont désormais plafonnés dans la capitale pour les baux conclus ou renouvelés, comme promis par le candidat Hollande en 2012. L’objectif est de ralentir leur hausse (+ 42 % en dix ans), voire de faire baisser les plus excessifs. La mesure est populaire, puisque approuvée par 8 Français sur 10, selon un sondage BVA réalisé pour Foncia en juin, même si 46 % des Français ignorent le détail du mécanisme – il est vrai assez subtil – et 48 % redoutent que la mesure freine l’investissement immobilier.les associations de locataires soutiennent le dispositif, même si elles le trouvent un peu tardif et timoréCet encadrement soulève, bien sûr, la colère des bailleurs et des agents immobiliers : « Une erreur historique », juge Jean-François Buet, président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) ; « juridiquement fragile et économiquement irresponsable », renchérit l’Union des syndicats de l’immobilier (UNIS) ; « absurde ! », assène Denys Brunel, président de la Chambre nationale des propriétaires. Avec l’UNIS, la Fnaim et Plurience (syndicat qui fédère de grands groupes de gestion comme Foncia), il va déposer deux recours dans quelques jours : l’un devant le tribunal administratif, pour contester l’arrêté du préfet qui, le 26 juin, a fixé les valeurs maximales à ne pas dépasser ; l’autre devant le Conseil d’Etat, visant le décret national du 10 juin.A l’opposé, les associations de locataires mais aussi la Fondation Abbé-Pierre soutiennent le dispositif, même si elles le trouvent un peu tardif et timoré. Les écologistes réclament, eux, la pleine application de la loi ALUR (loi du 24 mars 2014 pour l’accès au logement et un urbanisme rénové) et Julien Bayou, conseiller régional (EELV) d’Ile-de-France, utilise à son tour l’arme des recours, contestant cette fois la décision du gouvernement de restreindre l’encadrement à Paris, en contradiction avec la loi ALUR, qui envisageait sa mise en œuvre dans 28 agglomérations au marché jugé « tendu ».Il attaque également devant le tribunal administratif l’arrêté préfectoral parisien, estimant son périmètre trop limité alors que les communes limitrophes de la capitale sont tout autant concernées. Le risque est en effet grand de faire grimper les loyers laissés libres en périphérie.Lire aussi :Contrat de location, encadrement des loyers… ce qui change en août dans l’immobilierLes calculettes des gérants ont chaufféL’Observatoire des loyers de l’agglomération parisienne (OLAP) a publié les prix médians par mètre carré qui serviront de référence pour 80 quartiers de Paris, regroupés en 14 zones et par types de logement. Ces médianes prennent en compte tous les loyers en cours, pas seulement ceux des contrats récemment signés, ce qui explique qu’elles soient inférieures aux offres du marché.C’est le moyen d’enrayer la spirale inflationniste qui alignerait tous les loyers sur les plus récents, donc les plus chers d’entre eux. A compter du 1er août, tout loyer nouveau, à Paris, ne peut dépasser son loyer de référence majoré de 20 % (et d’encore 11 % si l’appartement est meublé). A titre d’exemple, un studio situé dans un immeuble ancien ne pourra pas être loué plus de 27 ou 37,60 euros le mètre carré, selon le quartier.A peine les loyers maximaux publiés, les calculettes des gérants ont chauffé. L’impact pourrait être très sensible sur les petites surfaces, dont le prix au mètre carré est le plus élevé. L’OLAP estime qu’environ 20 % des 85 000 locations conclues dans l’année pourraient bénéficier de la baisse, dont un tiers de moins de 50 euros par mois, un tiers de 50 à 100 euros et un tiers de plus de 100 euros.A consulter les annonces publiées sur les sites comme Seloger.com, les loyers réclamés aujourd’hui sont très au-dessus de ces médianes majorées : « Il faut attendre car les agents immobiliers n’ont pas encore actualisé leurs annonces », reconnaît-on à l’Agence départementale d’information sur le logement, très sollicitée ces derniers temps par des propriétaires comme par des locataires.Une carte interactive pour connaître exactement le montant du loyer de référence et du montant de loyer majoré correspondant à son logement a été par ailleurs mise en ligne par la préfecture d’Ile-de-France.Lire le point de vue de la Fondation Abbé Pierre :Agir enfin contre la crise du logementNid à contentieuxEn cas d’éléments particuliers au logement (terrasse, vue…), un complément de loyer peut s’ajouter, à condition que le propriétaire le mentionne et le justifie dans le bail, le locataire ayant la possibilité de le contester dans les trois mois suivant la signature. Mais le flou de sa définition risque de susciter des litiges et fait dire aux agents immobiliers qu’il y a là un nid à contentieux et, pour les bailleurs, une incertitude juridique.Là ou le mécanisme se complique, c’est que cet encadrement s’ajoute à une disposition déjà en vigueur qui, elle, limite l’augmentation de loyer entre deux locataires successifs à son actualisation selon l’indice de révision des loyers (sauf si le logement est vacant depuis plus de dix-huit mois et/ou si des travaux d’un montant équivalant à au moins six mois de loyers y ont été entrepris). Les deux limites du loyer de référence majoré et de l’ancien loyer se cumulent : si l’ancien locataire payait plus que le loyer de référence majoré, le bailleur doit en baisser le prix pour l’arrivant ; s’il payait moins, le bailleur ne peut qu’appliquer l’indice. Il s’agit, là encore, d’éviter l’escalade des prix.Autre nouveauté qui passe presque inaperçue dans la bataille médiatique sur l’encadrement : l’obligation, à partir du 1er août, de conclure un bail conforme à un modèle type très complet, qui précise, en particulier, le montant du loyer payé par l’ancien locataire et la date de son dernier versement.La réussite du dispositif dépend de la bonne volonté des bailleurs, mais aussi de la pugnacité des locataires, qui auront d’ailleurs intérêt, dans un premier temps, à accepter les prétentions de leurs propriétaires afin d’entrer dans les lieux, quitte à les contester par la suite si elles sont abusives. Cela se passera devant la commission paritaire de conciliation des loyers, en préfecture, un moyen rapide et gratuit de médiation. Lille et Grenoble, qui envisagent la même mesure, suivront attentivement l’expérience parisienne.Une pratique qui se répand en EuropeDes dispositifs de plafonnement des loyers existent déjà en Allemagne, en Suède, aux Pays-Bas et en Suisse. Les Allemands ont adopté une loi que chaque land peut mettre en vigueur, s’il le souhaite. C’est le cas à Berlin, depuis le 1er juin, où les bailleurs doivent respecter les loyers moyens du voisinage sans les outrepasser de 10 %. En Suisse, dans la plupart des cantons, le locataire peut contester devant une commission un loyer considéré comme abusif. Entre deux locataires, l’augmentation est limitée à un taux décidé annuellement. Aux Pays-Bas, où le secteur locatif privé ne représente que 10 % du parc, une valeur locative maximale est calculée selon un barème de points cumulés en fonction des éléments de confort. La Suède a mis en place un contrôle strict où les loyers privés ne peuvent dépasser de plus de 5 % ceux du parc public municipal. Mais le système est contesté au niveau européen et semble favoriser la pratique de dessous-de-table, entre locataires, pour s’échanger les bons plans.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 31.07.2015 à 09h23 • Mis à jour le31.07.2015 à 15h02 La révélation de ce projet de réforme de la garde des sceaux a fait bondir les associations de sécurité routière : conduire sans permis ou sans assurance pourrait bientôt ne plus être considéré comme un délit, mais comme une contravention passible d’une simple amende forfaitaire de 500 euros.C’est ce que prévoit un volet du projet sur la justice du XXIe siècle, que Christiane Taubira doit présenter vendredi 31 juillet en conseil des ministres. Dans l’exposé des motifs de la loi — révélé par La Croix et que l’Agence France-Presse (AFP) a pu consulter —, la chancellerie justifie cette réforme en expliquant que ces nouvelles mesures « permettront d’assurer une répression automatique », ainsi qu’une « sanction plus rapide et plus systématique ».Mais, face à la polémique immédiatement suscitée, la ministre a semblé prête à revenir sur ce projet, vendredi matin, au micro de France Inter :« S’il n’y a pas d’acceptabilité dans la société, nous en tirerons tous les enseignements. »« Plus efficace, plus rapide, plus juste »Si la ministre a reconnu avoir elle-même été « réticente » à cette mesure au début, elle a toutefois plaidé sa cause, soulignant qu’il ne s’agit ni d’une « banalisation de l’infraction » ni d’une « incitation », mais qu’elle vise à être « plus efficace, plus rapide et plus juste » :« Cela permettra à la police et à la gendarmerie de dégager du temps pour faire de la prévention, car c’est ça qui est efficace. (…) Aujourd’hui, la réalité, c’est que plus de 70 % de ces infractions sont traitées, non pas en juridictions correctionnelles, mais par ordonnance pénale avec des amendes et des délais qui vont de dix à quatorze mois pour un défaut de permis ou d’assurance. Et nous constatons une grande disparité des décisions sur l’ensemble du territoire sur le montant des amendes : cela varie de 250 à 450 euros, à peu près. »La ministre a aussi répondu aux associations de sécurité routière, insistant sur le fait que « le gouvernement n’[était] pas insensible aux victimes, bien au contraire » :« Nous avons augmenté le budget alloué aux victimes d’accidents de la route de 65 %. »Des sanctions aggravées en cas de récidiveLe premier ministre Manuel Valls s’est lui dit ouvert au dialogue sur la question. « Sur ce sujet comme sur les autres, le gouvernement et la garde des sceaux sont ouverts au débat parlementaire », a-t-il insisté au cours d’un point presse donné à l’issue du conseil des ministres.Jusqu’à présent, la conduite sans permis était passible d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende. Selon le nouveau texte, lorsque les faits « seront constatés pour la première fois », et à l’exception « de certaines circonstances » (alcoolémie, non-port de la ceinture…), l’automobiliste ne devra plus s’acquitter que d’une amende de 500 euros — 400 euros immédiatement, 750 euros avec majoration.« Lorsque ces faits seront commis de façon renouvelée dans un délai de cinq ans, ou commis en même temps que d’autres infractions ou par le conducteur d’un véhicule de transport de personnes ou de marchandises, ils continueront de constituer des délits », précise le texte.Et, dans ces cas-là, les sanctions seront même aggravées : deux ans de prison et 30 000 euros d’amende pour un défaut de permis, et deux mois pour un défaut d’assurance (contre une amende aujourd’hui). Le défaut d’assurance sera, lui, passible d’une peine de deux mois, alors qu’il n’est puni aujourd’hui que d’une amende.Lire aussi : Moins cher, obtenu plus vite : le point sur la réforme du permis de conduire 30.07.2015 à 13h13 • Mis à jour le30.07.2015 à 16h10 Le drame humain qui se joue tous les jours à Calais, avec ses vagues de migrants essayant de rejoindre à tout prix – y compris celui de leur vie – le Royaume-Uni, réveille des réactions passionnées de l’autre côté de la Manche.En plein débat sur le départ ou non du Royaume-Uni de l’Union européenne, qui sera décidé après un référendum qui pourrait avoir lieu dans moins d’un an, la question déclenche des charges sévères dans la presse britannique.Le Daily Mail, tabloïd conservateur et deuxième journal le plus lu du pays, décrit à Calais des scènes cauchemardesques pour les touristes britanniques et les routiers, tous assis « pétrifiés » dans leurs véhicules verrouillés, aux vitres levées, dans lesquels des migrants tentent « effrontément » de pénétrer. Dans le Kent, de l’autre côté de la Manche, le tabloïd, coutumier des formules excessives, décrit des habitants pris au piège dans leur propre maison, dans l’impossibilité de faire des trajets même courts sur des routes engorgées de camions qui n’ont pas pu emprunter le tunnel sous la Manche « assiégé ».Lire aussi :Les migrants de Calais mettent Français et Britanniques au bord de la crise diplomatique Appels à l’armée britanniquePire, dénonce le Daily Mail : les vacances sur le continent européen, « planifiées depuis longtemps, et pour lesquelles les familles ont économisé », sont « fichues ». La raison de ce désastre incombe, en vrac, à l’Italie, « qui s’est moquée de l’UE en ignorant les règles selon lesquelles les migrants doivent demander l’asile dans le premier pays où ils entrent », à la Commisison européenne, « qui a été particulièrement lamentable dans l’application de ses lois et protocoles », et aussi – surtout – à la France, « qui envoie sans vergogne des migrants vers le Royaume-Uni, sans relever leurs empreintes digitales, et qui libère après quelques minutes les clandestins » qu’elle arrête.Les autorités britanniques, « qui refusent de critiquer la France », ne sont pas épargnées. Le tabloïd ose même, dans le titre d’un point de vue publié dans ses pages et sur son site, cette question : « Nous avons empêché Hitler d’entrer. Pourquoi nos piètres dirigeants ne sont-ils pas capables de stopper quelques millers de migrants exténués ? »« C’en est assez », tonne le Daily Mail, enjoignant les autorités « d’arrêter de se tourner les pouces », et de considérer l’idée d’envoyer l’armée britannique renforcer la sécurité autour des frontières.Le thème est repris par le tabloïd The Sun, journal le plus lu du Royaume-Uni, qui se félicite de la suggestion d’un commissaire de police du Surrey, un comté frontalier du Kent, de déplacer des soldats qui pourraient « s’assurer que notre frontière n’est pas violée ». Un autre tabloïd, l’europhobe Daily Express, résume en un titre : il faut « envoyer l’armée pour arrêter l’invasion des migrants ».Paris « se soustrait à ses responsabilités »Le quotidien conservateur Daily Telegraph se fait (un peu) plus mesuré et reconnaît que les afflux de migrants, qui ont fui « des nations brisées, comme la Syrie », sont « des problèmes internationaux » et que « tous les pays concernés ont un rôle à jouer ». Mais « certains pays sont davantage responsables de ces problèmes que d’autres » et « la plupart des torts reviennent à la France ».Le journal note par exemple qu’envoyer des renforts policiers à Calais, comme l’a annoncé mercredi le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve, est une réponse tardive. « Tout aussi extraordinaire », poursuit le Daily Telegraph, M. Cazeneuve « a écrit à Eurotunnel, une société privée, visiblement pour lui reprocher de ne pas en faire assez pour sécuriser l’entrée du tunnel sous la Manche ». Or « s’assurer de la sécurité des frontières françaises est le travail de l’Etat français », martèle le journal. Lequel accuse Paris de « se soustraire à ses responsabilités » et de « transférer ses problèmes à la Grande-Bretagne ». « Un tel égoïsme national face à une crise de nature internationale est tout simplement inacceptable », conclut le quotidien.« Un problème commun, qui doit être résolu conjointement »Le Guardian, quotidien de centre gauche, tempère grandement tous ces points de vue et envisage le sujet comme le résultat d’une crise mondiale et non de la faute d’un Etat ou de l’Union européenne : « Le problème des migrants (...) serait probablement devenu critique, que le Royaume-Uni soit dans l’UE ou non, et que le tunnel sous la Manche existe ou non. Les pressions migratoires venant de Syrie ou d’Afrique subsaharienne sont une réalité humaine, elles n’ont pas surgi à cause de traités européens. »Le Guardian salue ainsi le « pragmatisme » des deux ministres de l’intérieur français et britannique Bernard Cazeneuve et Theresa May, qui se sont rencontrés mercredi pour évoquer le sujet. « Ce n’est pas un problème purement britannique, pas plus qu’un problème purement français. C’est un problème commun, qui doit être résolu conjointement, aussi humainement que fermement », commente le quotidien. Et de conclure : « Nous avons besoin de davantage de partenariat avec l’Europe, et de moins de gesticulations. »Lire aussi :Les migrants de Calais, l’affaire de l’Europe Pascale Robert-Diard L’affaire dite du Bikini de Reims qui s’est emballée dans les médias et sur les réseaux sociaux samedi 25 et dimanche 26 juillet avant de se dégonfler, fait des remous à SOS Racisme. Dans un communiqué, l’association regrette en effet la « précipitation » avec laquelle elle a agi dans cette histoire.Lire le récit :Emoi et conclusions hâtives après l’agression d’une femme en bikini dans un parc de ReimsSur la foi d’un article de L’Union de Reims qualifiant d’agression « aux relents de police religieuse », l’altercation qui avait opposé un groupe de jeunes femmes à une autre qui bronzait dans le parc en short et haut de maillot de bain, SOS Racisme avait en effet pris l’initiative d’appeler à une manifestation de protestation dès le lendemain au parc Léo-Lagrange de Reims.L’idée d’utiliser à cet effet le hashtag (mot-clé) #JePorteMonMaillotAuParcLeo avait donné une accélération brutale à la viralité de l’histoire sur Twitter et Facebook, mais la manifestation avait tourné au ridicule, en rassemblant moins de dix personnes sous un ciel gris et pluvieux.« Le rassemblement prévu aurait dû être annulé »« La précipitation est mauvaise conseillère » écrit le président de SOS Racisme, Dominique Sopo, en relevant que cet appel au rassemblement « qui aurait pu avoir sa légitimité sur des faits solidement étayés, n’aurait pas dû être prévu pour le lendemain, quelles qu’aient pu être la frénésie des réseaux sociaux et l’emballement médiatique. Par ailleurs, une fois que les autorités judiciaires ont démenti tout aspect moral dans cette bagarre, le rassemblement prévu aurait dû être annulé. » Dominique Sopo s’en prend aux médias qui « après avoir abondamment relayé les informations de L’Union ont eu la délicatesse de mettre une fois de plus la frénésie au débit des politiques, des associatifs et des réseaux sociaux. »L’affaire a par ailleurs conduit SOS Racisme à faire disparaître de l’organigramme de son site le nom de Daniel Dhombres qui en assurait la coordination éditoriale. Celui-ci avait publié dimanche sur Twitter, un tweet dans lequel il invoquait « l’origine » des jeunes filles pour accréditer l’hypothèse d’un « motif religieux » à l’agression.mea culpa d @SOS_Racisme Sa vision manipulatrice serait due aux : - médias -à @Dan_Dhombres #SOSDissolution pic.twitter.com/Q4sr2VqYMK— A.Décroissance (@ADecroissance) 29 Juillet 2015Il avait alors été vivement pris à partie sur le réseau social. Son compte est depuis passé en mode privé : seules les personnes qui y sont autorisées peuvent désormais lire ses messages.Pascale Robert-DiardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julia Pascual (Calais - envoyée spéciale) Elles se sont installées sur des bancs, devant le Grand Théâtre de Calais, le regard hagard. Soudain, leur visage s’illumine. Elles font de grands gestes en direction d’une camionnette. Un bénévole associatif est venu chercher ces trois Erythréennes pour leur éviter de marcher jusqu’au camp de la « jungle », à sept kilomètres de là. Elles sont exténuées, après avoir essayé toute la nuit de rejoindre l’Angleterre par le tunnel sous la Manche, comme plusieurs centaines de migrants qui tentent leur chance chaque jour.Pour faire face à des tentatives d’intrusions sans précédent – Eurotunnel évoquait mercredi 29 juillet une « explosion du nombre de migrants » et « 37 000 » interpellations depuis le 1er janvier –, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a envoyé deux unités mobiles en renfort. Mercredi matin, un migrant a été « retrouvé sur la chaussée, dans une bretelle qui partait du tunnel, a précisé le procureur de la République de Boulogne-sur-Mer, Jean-Pierre Valensi. Tout porte à croire qu’il est tombé du camion et rien ne permet de dire qu’il a été renversé ». Sa nationalité n’a pas été confirmée. Ce nouveau décès porte à neuf le nombre de morts recensés depuis le début du mois de juin.Officiellement car, dans le camp de migrants où la quasi-totalité d’entre eux sont réunis, la rumeur circulait qu’un Pakistanais était également décédé, électrocuté dans la zone du tunnel. Le parquet de Boulogne a bien confirmé que l’homme a été blessé le 27 juillet dans la zone de l’Eurotunnel. Il est décédé à l’hôpital de Calais, mardi 28 juillet. « Il s’est cogné la tête en tentant de sauter sur une plate-forme », a précisé le procureur de la République, M. Valensi. « Il avait une demande d’asile en cours à Nice, précise une bénévole qui souhaite rester anonyme. On l’avait amené à la préfecture mais les services ne voulaient pas faire rapatrier son dossier à Calais. Lui préférait rester ici où il y a toute une communauté. C’était une des premières fois qu’il tentait de passer en Angleterre. »« Piqûres de barbelés » Dans le camp où vivent quelque 2 500 migrants, les équipes de Médecins du monde (MDM) tournent à plein régime. Chaque semaine, environ 150 personnes sont refusées en consultation, faute de moyens. En plus de faire face aux besoins « courants », qui vont des séquelles de tortures aux soins gynécologiques, en passant par des cas de gale, les équipes de MDM gèrent les conséquences des tentatives de passage outre-Manche.Alam Ahmadzai, un jeune Afghan de 22 ans, porte un épais bandage autour du poignet. Il a la peau arrachée. « J’essaye tous les jours de passer en Angleterre, deux ou trois fois », explique t-il. Jean-François Patry, médecin bénévole arrivé il y a dix jours, confirme : « Il y a beaucoup de plaies au niveau des mains. Ce sont des piqûres profondes de barbelés, des cisaillements ou des brûlures lorsqu’ils s’accrochent au train. Hier, on en a eu beaucoup, en particulier des enfants de 12 ou 13 ans. » Les situations les plus graves sont redirigées vers l’hôpital. « Le deuxième type de blessures est lié aux sauts de grande hauteur, poursuit le Dr Patry. Il s’agit de contusions des talons ou des tibias, des élongations, des déchirures de ligaments, des entorses, des fractures… »Le médecin constate une « augmentation de la gravité de la traumatologie, du fait des conditions plus difficiles de passage ». L’augmentation des tentatives d’intrusion dans le tunnel est directement liée à la sécurisation du port de Calais. Début juin, un impressionnant grillage de six mètres de haut et coiffé de barbelés a été érigé le long de la rocade qui mène aux car-ferries. Les migrants se sont donc reportés vers le tunnel, où la prise de risques est plus importante. Le danger ? « Quel danger ? », interroge Tarek, un Ethiopien de 25 ans arrivé il y a un mois et qui essaye « jour après jour ». « Dans mon pays, la guerre, la dictature, oui, c’est dangereux. » Quatre amis à lui ont réussi à passer en Angleterre la semaine dernière. Tarek ne supporte plus la vie dans la « jungle ».Mais certains ne veulent pas quitter la France comme Sadam Matar, un Soudanais de 20 ans. En désignant la bâche de plastique sous laquelle il vit depuis trois mois, il répète « problem Calais », dans un anglais balbutiant. Les équipes du Secours catholique ont distribué 125 kits cabanes depuis la mi-juillet, point de départ d’une vaste opération humanitaire, « mais énormément de demandes ne sont pas satisfaites », regrette Clémence, une bénévole. Une mère de famille syrienne et ses trois jeunes enfants, viennent justement d’arriver. Le centre Jules-Ferry, qui a ouvert en mars dans la « jungle » pour héberger les publics vulnérables, les a refusées, faute de place. On leur propose une tente. La mère s’effondre. « Ses enfants ne veulent pas rester ici, ils ne se sentent pas bien, rapporte Clémence. Elle veut aller en Angleterre, partir cette nuit… »Lire nos explications :La France, « bras policier » du Royaume-Uni à Calais ?Maraudes d’information « Plein de personnes resteraient si on leur offrait des conditions différentes, veut croire Faustine Douillard, intervenante sociale de France terre d’asile, qui réalise des maraudes d’information quotidienne. Aujourd’hui, il y a quatre à cinq mois d’attente pour accéder à un hébergement en CADA [centre d’accueil pour demandeurs d’asile]. Ça fait deux mois et demi que c’est comme ça. Les gens se découragent. »Ahmadi Mahmood Jan a fui l’Afghanistan. Le jeune homme de 21 ans a obtenu l’asile en Italie il y a trois ans, mais hors de question de rester là-bas. C’est l’Angleterre ou rien. Il y a habité presqu’un an. Interpellé et renvoyé il y a un mois, il refait le chemin. « Je tente par tous les moyens. Vous ne comprenez pas. Mais comment j’aurai un futur sinon ? »Il est aux alentours de 19 heures quand des migrants par dizaines prennent le chemin du tunnel. Mariam Guerey, du Secours catholique, en prend quelques-uns dans son camion, pour leur éviter la marche. Des femmes et des enfants, comme ce gamin érythréen de 12 ans, complètement seul. L’instant d’après, derrière le parking du Leader Price, il disparaîtra. Traverser l’autoroute et tenter sa chance au « passage ». Encore.Lire aussi :Faut-il abattre l’espace Schengen ?Julia Pascual (Calais - envoyée spéciale)Journaliste au Monde 30.07.2015 à 06h52 • Mis à jour le30.07.2015 à 12h10 | Séverin Graveleau « La pression qui s’exerce maintenant chaque nuit dépasse ce qu’un concessionnaire peut raisonnablement faire. » C’est par ces mots que le groupe Eurotunnel a une nouvelle fois appelé, mercredi 29 juillet, l’Etat français à prendre ses responsabilités. Alors que le tunnel sous la Manche fait face depuis plusieurs semaines à une explosion des tentatives d’intrusion de migrants cherchant à gagner le Royaume-Uni, le concessionnaire affirme avoir intercepté « plus de 37 000 migrants » depuis le 1er janvier et avoir investi « au-delà de ses obligations contractuelles » dans la protection du terminal d’embarquement.Le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve et le premier ministre Manuel Valls ont répondu en appelant aussi le groupe à « assumer ses responsabilités ». Déjà dans une lettre adressée le 23 juillet à Jacques Gounon, PDG du groupe, M. Cazeneuve avait reproché à Eurotunnel d’avoir « divisé par trois les moyens humains qu’il consacre à la sécurisation du site ». Il répondait ainsi à la demande de l’exploitant d’une indemnisation de 9,7 millions d’euros aux Etats français et britannique pour compenser les pertes liées à l’afflux des clandestins.Lire aussi :Nouvelles intrusions de migrants sur le site d’Eurotunnel à CalaisObligation valable qu’à l’intérieur de l’enceinteAu centre du débat autour des attributions des uns et des autres, le traité de concession dit « Liaison fixe transmanche », signé en 1986 par chacun des acteurs, et depuis amendé à plusieurs reprises. S’il précise bien que le concessionnaire « doit mettre en œuvre tous les moyens nécessaires pour permettre […] la circulation dans de bonnes conditions de sécurité et de commodité », cette obligation n’est valable qu’à l’intérieur de ses murs et pour l’exercice de son activité. Il n’impose pas à Eurotunnel de garantir à lui seul le périmètre extérieur du site de Coquelles contre les incursions – « ce qui nécessiterait des pouvoirs de police qu’il ne possède pas », précisait même en 2007 une sentence du tribunal arbitral international de La Haye, sur laquelle Eurotunnel compte s’appuyer.A la suite des perturbations causées à son exploitation par les intrusions de migrants en provenance du centre d’accueil de Sangatte – fermé en 2002 – l’entreprise avait demandé réparation et obtenu 24 millions d’euros d’indemnisation. La responsabilité de la France et du Royaume-Uni était engagée dans la mesure où il leur incombait de « maintenir des conditions normales de sûreté et d’ordre public dans le terminal de Coquelles et autour de celui-ci » précisait la sentence.Lire aussi :Les migrants de Calais mettent Français et Britanniques au bord de la crise diplomatique L’emprise du tunnel, « un espace privé »Le ministère de l’intérieur comme l’entreprise privée dénoncent deux choses différentes. « C’est bien la sécurité “aux abords” du site que nous réclamons, et de façon pérenne », confirme un porte-parole d’Eurotunnel. « L’emprise du tunnel en tant que tel est un espace privé, la sécurité de celui-ci incombe à l’entreprise », précise-t-on place Beauvau en indiquant qu’« il n’y a aucune volonté de décharger l’Etat de sa mission de contrôle des frontières ».Quid de la responsabilité du Royaume-Uni, dont le refus de signer les accords de Schengen impose de fait ces contrôles à la frontière française ? Dans un avis rendu le 2 juillet, la Commission nationale consultative des droits de l’homme, instance indépendante, recommandait la « dénonciation » de certains traités bilatéraux franco-britanniques qui conduisent selon elle la France à être « le bras policier de la politique migratoire britannique ». Une option qui « n’est pas à l’ordre du jour », indique le ministère de l’intérieur.Jeudi matin, l’entreprise et le ministère de l’Intérieur jouaient enfin l’apaisement. Dans un communiqué la place Beauveau indique que Bernard Cazeneuve et Jacques Gounon « s’accordent sur la necessité de renforcer encore la sécurisation du site dans un esprit de responsabilité partagé ». Eurotunnel se félicite de son côté que son appel ait « été entendu avec une réponse immédiate et oppérationnelle des deux gouvernements ». La société fait référence aux deux unités supplémentaires de CRS et gendarmes mobiles envoyées dès jeudi soir sur le site, portant à près de 500 le nombre de CRS et de gendarmes mobilisés. Mais aussi aux 10 millions d’euros supplémentaires promis par le Royaume-Uni pour renforcer la sécurité du terminal français. Une première réunion à ce sujet doit se réunir ce jeudi pour « identifier les aménagements nécessaires ».Selon les informations recueuillies par « Le Monde », le dispositif renforcé a déjà permiImage précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-55ba30b928732'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 10\r\n \r\n \r\nDes migrants tentent d'atteindre le tunnel sous la Manche, pr\u00e8s de Frethun (Pas-de-Calais), le 28 juillet.\r\nCr\u00e9dits : PHILIPPE HUGUEN \/ AFP\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Des migrants tentent d'atteindre le tunnel sous la Manche, pr\u00e8s de Frethun (Pas-de-Calais), le 28 juillet.","source":"PHILIPPE HUGUEN \/ AFP","index":0,"position":1,"total_count":10,"item_lie":null,"link":"\/europe\/portfolio\/2015\/07\/29\/des-centaines-de-migrants-sur-le-site-d-eurotunnel_4703479_3214.html","isCurrent":true},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 2 \/ 10\r\n \r\n \r\nApr\u00e8s de nombreuses tentatives d\u2019intrusion dans la nuit de lundi \u00e0 mardi, le site d\u2019Eurotunnel \u00e0 Calais a de nouveau \u00e9t\u00e9 l\u2019objet d\u2019au moins \u00ab 1 500 \u00bb tentatives d\u2019intrusions de la part de migrants dans la nuit de mardi \u00e0 mercredi, a indiqu\u00e9 \u00e0 l\u2019AFP une source polici\u00e8re. L\u2019un d\u2019entre eux a trouv\u00e9 la mort.\r\nCr\u00e9dits : PHILIPPE HUGUEN \/ AFP\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Apr\u00e8s de nombreuses tentatives d\u2019intrusion dans la nuit de lundi \u00e0 mardi, le site d\u2019Eurotunnel \u00e0 Calais a de nouveau \u00e9t\u00e9 l\u2019objet d\u2019au moins \u00ab 1 500 \u00bb tentatives d\u2019intrusions de la part de migrants dans la nuit de mardi \u00e0 mercredi, a indiqu\u00e9 \u00e0 l\u2019AFP une source polici\u00e8re. L\u2019un d\u2019entre eux a trouv\u00e9 la mort.","source":"PHILIPPE HUGUEN \/ AFP","index":1,"position":2,"total_count":10,"item_lie":null,"link":"\/europe\/portfolio\/2015\/07\/29\/des-centaines-de-migrants-sur-le-site-d-eurotunnel_4703479_3214_1.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 3 \/ 10\r\n \r\n \r\nSur les rails du terminal d'Eurotunnel, le 28 juillet. La veille, l\u2019entreprise avait annonc\u00e9 avoir recens\u00e9 environ 2 000 tentatives de migrants pour \u00ab rentrer \u00bb sur le site du tunnel sous la Manche \u00e0 Calais, dans la nuit de lundi \u00e0 mardi, soit le nombre de tentatives le plus important depuis plus d\u2019un mois et demi, selon un porte-parole.\r\nCr\u00e9dits : PHILIPPE HUGUEN \/ AFP\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Sur les rails du terminal d'Eurotunnel, le 28 juillet. 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Pourtant, des m\u00e9dias reprenant l\u2019information publi\u00e9e par \"Le Figaro\", dont \"Valeurs actuelles\" ou \"La Libre Belgique\", n\u2019ont pas h\u00e9sit\u00e9 \u00e0 affirmer que ces migrants avaient \u00ab envahi \u00bb le tunnel.\r\nCr\u00e9dits : PHILIPPE HUGUEN \/ AFP\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"\u00ab Ils ont \u00e9t\u00e9 intercept\u00e9s aux barri\u00e8res ou sur le terminal, mais en aucun cas dans le tunnel \u00bb, a pr\u00e9cis\u00e9 la soci\u00e9t\u00e9 au \"T\u00e9l\u00e9gramme\". 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Dans un communiqué, l’association regrette en effet la « précipitation » avec laquelle elle a agi dans cette histoire.Lire le récit :Emoi et conclusions hâtives après l’agression d’une femme en bikini dans un parc de ReimsSur la foi d’un article de L’Union de Reims qualifiant d’agression « aux relents de police religieuse », l’altercation qui avait opposé un groupe de jeunes femmes à une autre qui bronzait dans le parc en short et haut de maillot de bain, SOS Racisme avait en effet pris l’initiative d’appeler à une manifestation de protestation dès le lendemain au parc Léo-Lagrange de Reims.L’idée d’utiliser à cet effet le hashtag (mot-clé) #JePorteMonMaillotAuParcLeo avait donné une accélération brutale à la viralité de l’histoire sur Twitter et Facebook, mais la manifestation avait tourné au ridicule, en rassemblant moins de dix personnes sous un ciel gris et pluvieux.« Le rassemblement prévu aurait dû être annulé »« La précipitation est mauvaise conseillère » écrit le président de SOS Racisme, Dominique Sopo, en relevant que cet appel au rassemblement « qui aurait pu avoir sa légitimité sur des faits solidement étayés, n’aurait pas dû être prévu pour le lendemain, quelles qu’aient pu être la frénésie des réseaux sociaux et l’emballement médiatique. Par ailleurs, une fois que les autorités judiciaires ont démenti tout aspect moral dans cette bagarre, le rassemblement prévu aurait dû être annulé. » Dominique Sopo s’en prend aux médias qui « après avoir abondamment relayé les informations de L’Union ont eu la délicatesse de mettre une fois de plus la frénésie au débit des politiques, des associatifs et des réseaux sociaux. »L’affaire a par ailleurs conduit SOS Racisme à faire disparaître de l’organigramme de son site le nom de Daniel Dhombres qui en assurait la coordination éditoriale. Celui-ci avait publié dimanche sur Twitter, un tweet dans lequel il invoquait « l’origine » des jeunes filles pour accréditer l’hypothèse d’un « motif religieux » à l’agression.mea culpa d @SOS_Racisme Sa vision manipulatrice serait due aux : - médias -à @Dan_Dhombres #SOSDissolution pic.twitter.com/Q4sr2VqYMK— A.Décroissance (@ADecroissance) 29 Juillet 2015Il avait alors été vivement pris à partie sur le réseau social. Son compte est depuis passé en mode privé : seules les personnes qui y sont autorisées peuvent désormais lire ses messages.Pascale Robert-DiardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julia Pascual (Calais - envoyée spéciale) Elles se sont installées sur des bancs, devant le Grand Théâtre de Calais, le regard hagard. Soudain, leur visage s’illumine. Elles font de grands gestes en direction d’une camionnette. Un bénévole associatif est venu chercher ces trois Erythréennes pour leur éviter de marcher jusqu’au camp de la « jungle », à sept kilomètres de là. Elles sont exténuées, après avoir essayé toute la nuit de rejoindre l’Angleterre par le tunnel sous la Manche, comme plusieurs centaines de migrants qui tentent leur chance chaque jour.Pour faire face à des tentatives d’intrusions sans précédent – Eurotunnel évoquait mercredi 29 juillet une « explosion du nombre de migrants » et « 37 000 » interpellations depuis le 1er janvier –, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a envoyé deux unités mobiles en renfort. Mercredi matin, un migrant a été « retrouvé sur la chaussée, dans une bretelle qui partait du tunnel, a précisé le procureur de la République de Boulogne-sur-Mer, Jean-Pierre Valensi. Tout porte à croire qu’il est tombé du camion et rien ne permet de dire qu’il a été renversé ». Sa nationalité n’a pas été confirmée. Ce nouveau décès porte à neuf le nombre de morts recensés depuis le début du mois de juin.Officiellement car, dans le camp de migrants où la quasi-totalité d’entre eux sont réunis, la rumeur circulait qu’un Pakistanais était également décédé, électrocuté dans la zone du tunnel. Le parquet de Boulogne a bien confirmé que l’homme a été blessé le 27 juillet dans la zone de l’Eurotunnel. Il est décédé à l’hôpital de Calais, mardi 28 juillet. « Il s’est cogné la tête en tentant de sauter sur une plate-forme », a précisé le procureur de la République, M. Valensi. « Il avait une demande d’asile en cours à Nice, précise une bénévole qui souhaite rester anonyme. On l’avait amené à la préfecture mais les services ne voulaient pas faire rapatrier son dossier à Calais. Lui préférait rester ici où il y a toute une communauté. C’était une des premières fois qu’il tentait de passer en Angleterre. »« Piqûres de barbelés » Dans le camp où vivent quelque 2 500 migrants, les équipes de Médecins du monde (MDM) tournent à plein régime. Chaque semaine, environ 150 personnes sont refusées en consultation, faute de moyens. En plus de faire face aux besoins « courants », qui vont des séquelles de tortures aux soins gynécologiques, en passant par des cas de gale, les équipes de MDM gèrent les conséquences des tentatives de passage outre-Manche.Alam Ahmadzai, un jeune Afghan de 22 ans, porte un épais bandage autour du poignet. Il a la peau arrachée. « J’essaye tous les jours de passer en Angleterre, deux ou trois fois », explique t-il. Jean-François Patry, médecin bénévole arrivé il y a dix jours, confirme : « Il y a beaucoup de plaies au niveau des mains. Ce sont des piqûres profondes de barbelés, des cisaillements ou des brûlures lorsqu’ils s’accrochent au train. Hier, on en a eu beaucoup, en particulier des enfants de 12 ou 13 ans. » Les situations les plus graves sont redirigées vers l’hôpital. « Le deuxième type de blessures est lié aux sauts de grande hauteur, poursuit le Dr Patry. Il s’agit de contusions des talons ou des tibias, des élongations, des déchirures de ligaments, des entorses, des fractures… »Le médecin constate une « augmentation de la gravité de la traumatologie, du fait des conditions plus difficiles de passage ». L’augmentation des tentatives d’intrusion dans le tunnel est directement liée à la sécurisation du port de Calais. Début juin, un impressionnant grillage de six mètres de haut et coiffé de barbelés a été érigé le long de la rocade qui mène aux car-ferries. Les migrants se sont donc reportés vers le tunnel, où la prise de risques est plus importante. Le danger ? « Quel danger ? », interroge Tarek, un Ethiopien de 25 ans arrivé il y a un mois et qui essaye « jour après jour ». « Dans mon pays, la guerre, la dictature, oui, c’est dangereux. » Quatre amis à lui ont réussi à passer en Angleterre la semaine dernière. Tarek ne supporte plus la vie dans la « jungle ».Mais certains ne veulent pas quitter la France comme Sadam Matar, un Soudanais de 20 ans. En désignant la bâche de plastique sous laquelle il vit depuis trois mois, il répète « problem Calais », dans un anglais balbutiant. Les équipes du Secours catholique ont distribué 125 kits cabanes depuis la mi-juillet, point de départ d’une vaste opération humanitaire, « mais énormément de demandes ne sont pas satisfaites », regrette Clémence, une bénévole. Une mère de famille syrienne et ses trois jeunes enfants, viennent justement d’arriver. Le centre Jules-Ferry, qui a ouvert en mars dans la « jungle » pour héberger les publics vulnérables, les a refusées, faute de place. On leur propose une tente. La mère s’effondre. « Ses enfants ne veulent pas rester ici, ils ne se sentent pas bien, rapporte Clémence. Elle veut aller en Angleterre, partir cette nuit… »Lire nos explications :La France, « bras policier » du Royaume-Uni à Calais ?Maraudes d’information « Plein de personnes resteraient si on leur offrait des conditions différentes, veut croire Faustine Douillard, intervenante sociale de France terre d’asile, qui réalise des maraudes d’information quotidienne. Aujourd’hui, il y a quatre à cinq mois d’attente pour accéder à un hébergement en CADA [centre d’accueil pour demandeurs d’asile]. Ça fait deux mois et demi que c’est comme ça. Les gens se découragent. »Ahmadi Mahmood Jan a fui l’Afghanistan. Le jeune homme de 21 ans a obtenu l’asile en Italie il y a trois ans, mais hors de question de rester là-bas. C’est l’Angleterre ou rien. Il y a habité presque an. Interpellé et renvoyé il y a un mois, il refait le chemin. « Je tente par tous les moyens. Vous ne comprenez pas. Mais comment j’aurai un futur sinon ? »Il est aux alentours de 19 heures quand des migrants par dizaines prennent le chemin du tunnel. Mariam Guerey, du Secours catholique, en prend quelques-uns dans son camion, pour leur éviter la marche. Des femmes et des enfants, comme ce gamin érythréen de 12 ans, complètement seul. L’instant d’après, derrière le parking du Leader Price, il disparaîtra. Traverser l’autoroute et tenter sa chance au « passage ». Encore.Lire aussi :Faut-il abattre l’espace Schengen ?Julia Pascual (Calais - envoyée spéciale)Journaliste au Monde 30.07.2015 à 06h52 • Mis à jour le30.07.2015 à 12h10 | Séverin Graveleau « La pression qui s’exerce maintenant chaque nuit dépasse ce qu’un concessionnaire peut raisonnablement faire. » C’est par ces mots que le groupe Eurotunnel a une nouvelle fois appelé, mercredi 29 juillet, l’Etat français à prendre ses responsabilités. Alors que le tunnel sous la Manche fait face depuis plusieurs semaines à une explosion des tentatives d’intrusion de migrants cherchant à gagner le Royaume-Uni, le concessionnaire affirme avoir intercepté « plus de 37 000 migrants » depuis le 1er janvier et avoir investi « au-delà de ses obligations contractuelles » dans la protection du terminal d’embarquement.Le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve et le premier ministre Manuel Valls ont répondu en appelant aussi le groupe à « assumer ses responsabilités ». Déjà dans une lettre adressée le 23 juillet à Jacques Gounon, PDG du groupe, M. Cazeneuve avait reproché à Eurotunnel d’avoir « divisé par trois les moyens humains qu’il consacre à la sécurisation du site ». Il répondait ainsi à la demande de l’exploitant d’une indemnisation de 9,7 millions d’euros aux Etats français et britannique pour compenser les pertes liées à l’afflux des clandestins.Lire aussi :Nouvelles intrusions de migrants sur le site d’Eurotunnel à CalaisObligation valable qu’à l’intérieur de l’enceinteAu centre du débat autour des attributions des uns et des autres, le traité de concession dit « Liaison fixe transmanche », signé en 1986 par chacun des acteurs, et depuis amendé à plusieurs reprises. S’il précise bien que le concessionnaire « doit mettre en œuvre tous les moyens nécessaires pour permettre […] la circulation dans de bonnes conditions de sécurité et de commodité », cette obligation n’est valable qu’à l’intérieur de ses murs et pour l’exercice de son activité. Il n’impose pas à Eurotunnel de garantir à lui seul le périmètre extérieur du site de Coquelles contre les incursions – « ce qui nécessiterait des pouvoirs de police qu’il ne possède pas », précisait même en 2007 une sentence du tribunal arbitral international de La Haye, sur laquelle Eurotunnel compte s’appuyer.A la suite des perturbations causées à son exploitation par les intrusions de migrants en provenance du centre d’accueil de Sangatte – fermé en 2002 – l’entreprise avait demandé réparation et obtenu 24 millions d’euros d’indemnisation. La responsabilité de la France et du Royaume-Uni était engagée dans la mesure où il leur incombait de « maintenir des conditions normales de sûreté et d’ordre public dans le terminal de Coquelles et autour de celui-ci » précisait la sentence.Lire aussi :Les migrants de Calais mettent Français et Britanniques au bord de la crise diplomatique L’emprise du tunnel, « un espace privé »Le ministère de l’intérieur comme l’entreprise privée dénoncent deux choses différentes. « C’est bien la sécurité “aux abords” du site que nous réclamons, et de façon pérenne », confirme un porte-parole d’Eurotunnel. « L’emprise du tunnel en tant que tel est un espace privé, la sécurité de celui-ci incombe à l’entreprise », précise-t-on place Beauvau en indiquant qu’« il n’y a aucune volonté de décharger l’Etat de sa mission de contrôle des frontières ».Quid de la responsabilité du Royaume-Uni, dont le refus de signer les accords de Schengen impose de fait ces contrôles à la frontière française ? Dans un avis rendu le 2 juillet, la Commission nationale consultative des droits de l’homme, instance indépendante, recommandait la « dénonciation » de certains traités bilatéraux franco-britanniques qui conduisent selon elle la France à être « le bras policier de la politique migratoire britannique ». Une option qui « n’est pas à l’ordre du jour », indique le ministère de l’intérieur.Jeudi matin, l’entreprise et le ministère de l’Intérieur jouaient enfin l’apaisement. Dans un communiqué la place Beauveau indique que Bernard Cazeneuve et Jacques Gounon « s’accordent sur la necessité de renforcer encore la sécurisation du site dans un esprit de responsabilité partagé ». Eurotunnel se félicite de son côté que son appel ait « été entendu avec une réponse immédiate et oppérationnelle des deux gouvernements ». La société fait référence aux deux unités supplémentaires de CRS et gendarmes mobiles envoyées dès jeudi soir sur le site, portant à près de 500 le nombre de CRS et de gendarmes mobilisés. Mais aussi aux 10 millions d’euros supplémentaires promis par le Royaume-Uni pour renforcer la sécurité du terminal français. Une première réunion à ce sujet doit se réunir ce jeudi pour « identifier les aménagements nécessaires ».Selon les informations recueuillies par « Le Monde », le dispositif renforcé a déjà permiImage précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-55ba30b928732'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 10\r\n \r\n \r\nDes migrants tentent d'atteindre le tunnel sous la Manche, pr\u00e8s de Frethun (Pas-de-Calais), le 28 juillet.\r\nCr\u00e9dits : PHILIPPE HUGUEN \/ AFP\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Des migrants tentent d'atteindre le tunnel sous la Manche, pr\u00e8s de Frethun (Pas-de-Calais), le 28 juillet.","source":"PHILIPPE HUGUEN \/ AFP","index":0,"position":1,"total_count":10,"item_lie":null,"link":"\/europe\/portfolio\/2015\/07\/29\/des-centaines-de-migrants-sur-le-site-d-eurotunnel_4703479_3214.html","isCurrent":true},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 2 \/ 10\r\n \r\n \r\nApr\u00e8s de nombreuses tentatives d\u2019intrusion dans la nuit de lundi \u00e0 mardi, le site d\u2019Eurotunnel \u00e0 Calais a de nouveau \u00e9t\u00e9 l\u2019objet d\u2019au moins \u00ab 1 500 \u00bb tentatives d\u2019intrusions de la part de migrants dans la nuit de mardi \u00e0 mercredi, a indiqu\u00e9 \u00e0 l\u2019AFP une source polici\u00e8re. L\u2019un d\u2019entre eux a trouv\u00e9 la mort.\r\nCr\u00e9dits : PHILIPPE HUGUEN \/ AFP\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Apr\u00e8s de nombreuses tentatives d\u2019intrusion dans la nuit de lundi \u00e0 mardi, le site d\u2019Eurotunnel \u00e0 Calais a de nouveau \u00e9t\u00e9 l\u2019objet d\u2019au moins \u00ab 1 500 \u00bb tentatives d\u2019intrusions de la part de migrants dans la nuit de mardi \u00e0 mercredi, a indiqu\u00e9 \u00e0 l\u2019AFP une source polici\u00e8re. L\u2019un d\u2019entre eux a trouv\u00e9 la mort.","source":"PHILIPPE HUGUEN \/ AFP","index":1,"position":2,"total_count":10,"item_lie":null,"link":"\/europe\/portfolio\/2015\/07\/29\/des-centaines-de-migrants-sur-le-site-d-eurotunnel_4703479_3214_1.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 3 \/ 10\r\n \r\n \r\nSur les rails du terminal d'Eurotunnel, le 28 juillet. La veille, l\u2019entreprise avait annonc\u00e9 avoir recens\u00e9 environ 2 000 tentatives de migrants pour \u00ab rentrer \u00bb sur le site du tunnel sous la Manche \u00e0 Calais, dans la nuit de lundi \u00e0 mardi, soit le nombre de tentatives le plus important depuis plus d\u2019un mois et demi, selon un porte-parole.\r\nCr\u00e9dits : PHILIPPE HUGUEN \/ AFP\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Sur les rails du terminal d'Eurotunnel, le 28 juillet. 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Pourtant, des m\u00e9dias reprenant l\u2019information publi\u00e9e par \"Le Figaro\", dont \"Valeurs actuelles\" ou \"La Libre Belgique\", n\u2019ont pas h\u00e9sit\u00e9 \u00e0 affirmer que ces migrants avaient \u00ab envahi \u00bb le tunnel.\r\nCr\u00e9dits : PHILIPPE HUGUEN \/ AFP\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"\u00ab Ils ont \u00e9t\u00e9 intercept\u00e9s aux barri\u00e8res ou sur le terminal, mais en aucun cas dans le tunnel \u00bb, a pr\u00e9cis\u00e9 la soci\u00e9t\u00e9 au \"T\u00e9l\u00e9gramme\". 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Certes, Cécile Duflot, nommée ministre du Logement, l’a inscrit dans son projet de loi dès 2013 et la disposition a bel et bien été votée dans la loi du 24 mars 2014. Pourtant, il a fallu que les textes d’application paraissent il y a quelques jours et que l’échéance du 1er août approche pour que l’on comprenne que le pire était arrivé : le marché des locations résidentielles sera corseté à Paris par un mécanisme d’encadrement administratif. La seule satisfaction des défenseurs de la liberté et des tenants de l’autorégulation du marché aura été d’entendre le premier ministre dès son arrivée à Matignon faire acte de contrition. Trop tard, même s’il a limité le désastre : alors que toutes les zones tendues devaient être ainsi encadrées, le principe a été choisi de s’en remettre aux maires des villes concernées. Au demeurant, il se pourrait que d’autres villes y soient également soumises : la maire de Lille l’a déjà demandé.Il faut dire haut et fort que ce dispositif d’encadrement n’a rien pour lui. À tel point qu’il ne témoigne que d’un entêtement du gouvernement, marqué par une idéologie des plus regrettables.Un levier de déséquilibreIl est d’abord effrayant pour les investisseurs. Dans le cas de l’investissement locatif, les risques de la carence, de la vacance, de l’impayé, de la déprédation ne sont pas théoriques, et le propriétaire est prêt à y faire face. Il prétend pour cela à une rentabilité et à une relative liberté. Dans son principe, l’encadrement est dissuasif pour l’investisseur, qu’il soit un particulier ou une institution financière.On notera aussi que la temporalité politique est totalement dépassée par celle de l’économie. L’intention de François Hollande, exprimée en 2011, alors que les loyers parisiens augmentaient, entre en vigueur quatre ans plus tard, alors que les loyers de relocation sont orientés à la baisse. On applique un remède, qu’il soit bon ou mauvais, quand le mal a disparu.Lire aussi :A qui va profiter l’encadrement des loyers parisiens ?Mais alors, où les investisseurs actuels ou potentiels iraient-ils donc ? Contrairement à ce que pense le gouvernement, ils ne sont pas otages de l’immobilier. Leur bien se vendra sans peine à un prix élevé, et la plus-value engrangée leur ouvre le choix des supports. L’encadrement peut même les conduire à ne pas renoncer à l’immobilier s’ils y sont attachés. Il les détournera de Paris intra-muros pour les mener ailleurs. Depuis quelques mois, on voit les bailleurs de la capitale préférer les communes de la couronne. Le problème est que Paris, dont 60 % des habitants sont locataires, a un besoin crucial des bailleurs privés. En clair, l’encadrement est un repoussoir, qui bénéficie à des villes dans lesquelles le besoin n’est pas aussi impérieux, et c’est l’aménagement du territoire qui en pâtit. Et en tant que garante de l’égalité des territoires, la ministre du Logement, Sylvia Pinel, constatera que l’encadrement est un levier de déséquilibre.Les chiffres à cet égard sont déjà porteurs d’enseignement. Les achats de logements locatifs, qui constituaient plus de 30 % des acquisitions à Paris, sont tombés en dessous des 10 %. Au moment où la maire de Paris, Anne Hidalgo, veut faire revenir les investisseurs, notamment institutionnels, pour abonder l’offre locative et éviter la surchauffe liée à une demande insatisfaite, le paradoxe est de taille. On sait également que la maire de la capitale est soucieuse de mobiliser le parc vacant, sans doute 40 000 logements disponibles. Le moins qu’on puisse dire est qu’elle ne s’y prend pas bien.Un nid à contentieuxEn outre, ce dispositif, pour précis que le gouvernement l’ait voulu, avec la définition de 80 quartiers — d’ailleurs définis en 1860, sur des critères d’homogénéité obsolètes —, et la distinction des années de construction des immeubles et de leur typologie par nombre de pièces, ne prend pas en compte l’état des logements. L’effort d’entretien des bailleurs, dont on sait qu’il était indéniable depuis une dizaine d’années, n’est pas valorisé. Pourquoi donc le poursuivraient-ils dans ce cadre ? L’encadrement va éteindre l’élan de rénovation et de réhabilitation du parc locatif privé parisien.Au passage, il va introduire de l’insécurité là où régnait une véritable sérénité. Il faut s’attendre d’abord à des contestations quant aux marges de manœuvre laissées au bailleur ou à son mandataire de placer le loyer 30 % en dessous ou 20 % au-dessus de la valeur de référence. Qui plus est, le locataire disposera de trois ans pour exprimer son désaccord, ce qui est une aberration contractuelle. Ce délai de contestation va fragiliser gravement les baux d’habitation. D’évidence, on n’a pas non plus pensé aux prêteurs, sans qui l’investissement locatif n’existerait pas. Comment s’engageront-ils sur un plan de financement alors que les produits d’exploitation attendus peuvent sur simple avis d’une commission de conciliation baisser de 10 ou de 15 % ?Bien sûr, il n’a pas échappé non plus que le concept de supplément de loyer, qui était une variable d’ajustement bienvenue en soi, serait un nid à contentieux. Pendant trois mois, le locataire pourra remettre en question le montant, et pour le coup, les textes ne précisent pas les critères du supplément applicable et alors tous les débats seront permis.Comble de l’insécurité, les baux en cours. Un locataire dont le bail a été renouvelé pourra au plus tard cinq mois avant l’échéance du contrat contester le niveau de son loyer. On imagine les conséquences de cette mesure : les bailleurs vont vivre dans la crainte du lendemain, et ce qu’on considérait comme un placement à forte visibilité entre tous devient le plus aléatoire du monde.Le bailleur, mauvais coupableAu-delà de la critique de la décision bientôt en application, que faire ? Gagner en pragmatisme et fuir l’idéologie. Oui, les locataires sont affaiblis par les circonstances économiques, mais les propriétaires n’en sont pas la cause. On fait semblant d’avoir trouvé une solution en désignant comme coupable l’autre partie prenante à l’acte de louer, le bailleur.La FNAIM désapprouve le choix de l’encadrement, et pour n’avoir pas été entendue, elle porte l’affaire devant le juge. Le Conseil d’État devra dire si l’encadrement à Paris et celui en cours de construction à Lille sont conformes aux principes fondamentaux du droit, à commencer par le droit de propriété. S’il le faut, le juge communautaire sera saisi. Pour autant, ces instances ne sont pas suspensives, et avant que l’État ne soit conduit à revenir sur son erreur historique, il y a urgence à agir positivement. Julia Pascual (Calais, envoyée spéciale) La nuit est tombée sur Calais, mardi 28 juillet. A quelques kilomètres à peine du centre-ville, sur la route de Fréthun, des ombres surgissent ici et là, qui entament une même marche en direction du tunnel sous la Manche. Sous un pont, des voies ferrées qu’éclaire la lumière jaune de réverbères, ils apparaissent, le visage dissimulé sous leur capuche ou enroulé dans un chèche qui les abrite du froid et du vent. Têtes baissées, d’un pas rapide et décidé, ils avancent, par groupes de 15 ou 30, dans un flot presque continu. La plupart sont soudanais ou tchadiens et ne parlent qu’arabe. Ils vont en Angleterre, « inch’Allah ». Ils viennent du camp de la « nouvelle jungle », à 2 h 30 de marche de là, trainant avec eux l’odeur du feu de bois. Une voiture de police banalisée s’arrête. Alors que les groupes défilent, le policier assure que la nuit est normale : « On patrouille, tout simplement. »Lire aussi :Le bidonville de Calais, « Sangatte sans toit »Un corps a été découvert mercredi matin sur le terminalPlus de 2 300 intrusions de migrants cherchant à gagner la Grande-Bretagne ont de nouveau été recensées sur le site d’Eurotunnel dans la nuit de mardi à mercredi. La nuit précédente, 2 100 tentatives d’intrusion avaient été comptabilisées sur le périmètre de 650 hectares. Selon la presse britannique, 148 migrants avaient réussi à passer en Angleterre mardi matin.Une quinzaine de migrants ont été blessés dans la nuit de lundi à mardi, et un corps a été découvert mercredi matin sur le terminal : un Soudanais qui aurait été percuté par un camion qui descendait de la navette ferroviaire, à laquelle les migrants tentent de s’accrocher pour traverser le tunnel.Depuis le début du mois de juin, neuf personnes ont péri sur le site et 1 500 à 2 000 tentatives d’intrusion ont été recensées chaque nuit, les migrants tentant leur chance par groupes d’une dizaine et parfois d’une centaine. La société Eurotunnel s’inquiète de ces chiffres, « le plus grand nombre d’intrusions recensées depuis 2002 », sur une zone de 650 hectares. Bernard Cazeneuve, le ministre de l’intérieur, s’est rendu mardi à Londres pour désamorcer une crise diplomatique naissante et a promis des moyens supplémentaires.Le ministère de l’intérieur estime à 3 000 le nombre de migrants dans la zone de Calais. Pour Eurotunnel, le chiffre est minoré. « On estime à 5 000 le nombre de migrants à Calais. Il y a un accroissement depuis le début de l’année, ça permet de comprendre pourquoi on arrive à des niveaux extrêmement élevés d’intrusions depuis plusieurs semaines. Et il faut les mettre en regard avec le nombre de décès ».Associations circonspectesLes associations sur le terrain se montrent circonspectes : « C’est vrai que ces derniers temps, il y a beaucoup de nouveaux migrants. On le voit car ils nous réclament des bâches et des couvertures, observe Mariam Guerey, du Secours catholique. Mais ils sont 2 000 dans le camp et à part deux petits squats où il y a une trentaine de Syriens et une quinzaine de Soudanais, il n’y a plus d’autres lieux de vie à Calais. » Depuis le début de l’année, les migrants sont en effet regroupés et tolérés sur un même site, un terrain de la mairie.« J’ai le sentiment qu’Eurotunnel essaye de se dédouaner, de ne pas prendre la responsabilité des décès sur leur site »« Quelque chose n’est pas cohérent, note Christian Salomé, de l’Auberge des migrants, une association qui vient en aide aux étrangers installés dans la « nouvelle jungle » calaisienne. J’ai le sentiment qu’Eurotunnel essaye de se dédouaner, de ne pas prendre la responsabilité des décès sur leur site en montrant que le danger provient du nombre élevé de migrants, d’un débordement et non pas d’un défaut de sécurité. »Un défaut pourtant relevé par le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve. Dans une lettre à Eurotunnel du 23 juillet, il estime que l’entreprise n’a pas fait « les efforts nécessaires pour lutter contre l’intrusion de migrants dans le tunnel sous la Manche à Calais ».Deux compagnies de forces mobiles supplémentairesDe retour de son déplacement à Londres, le ministre a annoncé mercredi matin l’envoi de deux compagnies de forces mobiles supplémentaires à Calais, soit 120 personnes, en plus des quelque 250 policiers déjà mobilisés sur place.« Les effectifs de gardiennage ont été multipliés par deux depuis le début de l’année »Eurotunnel réclame de son côté une indemnisation 9 millions d’euros à la France et à la Grande-Bretagne et met en avant ses efforts : « Les effectifs de gardiennage ont été multipliés par deux depuis le début de l’année, ce qui porte à près de 200 le nombre de gardiens. »La société indique avoir déjà intercepté 37 000 migrants depuis le début de l’année… « Originellement, il n’y avait qu’une seule barrière autour du site, indique la porte-parole du groupe. Nous sommes en train de finir de construire un quatrième niveau de barrière à certains points du site, les quais, et nous nous coordonnons quotidiennement avec les forces de l’ordre. »Mardi, vers minuit, la zone de fret de marchandises commençait à se remplir de semi-remorques. On pouvait apercevoir un migrant qui traversait un parking en courant tandis qu’un chauffeur le klaxonnait frénétiquement. Dans une petite citadine, quatre intérimaires attendaient que la nuit passe. La nuit précédente, ils avaient commencé à organiser des files de camions vers 4 heures du matin. Ils sont sollicités depuis le mois de mai pour gérer ces congestions de trafic. Cette nuit, on les a prévenus que la situation devait se gâter. Ils attendent.En quittant la zone de fret, sur l’autoroute A16, on croise un camion de CRS à l’arrêt et, un peu plus loin, des groupes d’Erythréens qui semblent s’en retourner vers leur campement, bredouilles. Mercredi matin, le trafic ferroviaire de fret était interrompu. Des files de camions s’entassaient sur l’autoroute A16. Et des migrants, aux abords, semblaient vouloir retenter leur chance.Julia Pascual (Calais, envoyée spéciale)Journaliste au Monde Damien Leloup //sas_manager.render(21484); ADVERT_AD(['50270/464684', 21484, '', 'pave_milieu', '']); //sas_manager.render(21483); ADVERT_AD(['50270/464684', 21483, '', 'pave_haut', '']);les derniers articles de la thématique Adèle Haenel, actrice tout-terrain Björn Borg, l’archange du tennis Au Mount Washington Hotel, les fantômes de Bretton Woodstous les articles de la thématique Durant les mois de débats sur le projet de loi renseignement, elle est apparue à maintes reprises sur les écrans : Adrienne Charmet-Alix, 35 ans, est devenue le visage et la voix de La Quadrature du Net, l’association de défense des libertés numériques.En 2009, un membre anonyme du cabinet de Christine Albanel s’emportait contre ce groupe qui inondait les parlementaires de courriels de protestation contre la loi Hadopi, le qualifiant, dans une formule restée célèbre, de « cinq gus dans un garage ». En avril 2014, lorsqu’elle est recrutée par l’association, La Quadrature garde cette image d’un rassemblement d’ingénieurs informaticiens parisiens célibataires et barbus.Cette provinciale revendiquée, mère de famille et de formation littéraire, ne rentre pas vraiment dans la catégorie des fous du numérique. La preuve ? Elle ne sait même pas coder ! Après avoir grandi en Bourgogne et étudié à Rennes, elle commence une thèse d’histoire sur le jansénisme, à Paris. En 2006, c’est la révélation, avec la découverte du fonctionnement de Wikipedia et de sa communauté. « Je ne connaissais rien aux licences libres, j’étais au beau milieu de ma thèse, mais je m’y suis tout de suite mise à fond – ce partage de la connaissance me tenait à cœur. »Durant presque trois ans, elle consacre « quasiment un temps plein » à l’encyclopédie collaborative comme bénévole et renonce à finir sa thèse faute d’argent. Elle enseigne alors au collège, puis rejoint Toulouse pour travailler dans une entreprise de vente en ligne. L’historienne se met au marketing statistique… et se pose des questions. « J’ai vu arriver le marketing comportemental, l’utilisation de Facebook pour la vente, l’achat de fichiers-clients… avec tous les questionnements éthiques sous-jacents qui se posent quand on manipule un fichier d’un million de personnes. »Un « point d’équilibre »En 2009, elle est élue au conseil d’administration de l’association Wikimedia France et en devient présidente dans la foulée, un poste qui l’oblige à retourner en région parisienne. Elle restera cinq ans à ce poste, avec une feuille de route, qu’elle s’est elle-même fixée, allant du développement des contributions en Afrique francophone au rapprochement avec les institutions, dont les musées. Elle noue aussi des contacts avec des militants de La Quadrature du Net : Wikipedia étant l’un des sites les plus fréquentés en France, elle est auditionnée par les députés sur la neutralité du Net. Elle connaît mal le sujet, se plonge dans les rapports, discute avec des activistes…Fin 2013, La Quadrature du Net cherche à se réorganiser. L’organisation, qui a beaucoup travaillé sur des dossiers européens, est au bord de l’implosion. « Il fallait un changement de braquet, passer d’une non-structure qui conduisait ses membres au burn-out à une vraie structure qui les ménage », explique Jérémie Zimmermann, cadre historique de l’organisation. Adrienne Charmet-Alix apparaît à l’équipe comme « le point d’équilibre : une vraie militante qui était aussi capable de s’insérer dans les milieux institutionnels ». La militante passe bien auprès des activistes : elle ne reçoit pas ses e-mails sur son téléphone, « faute d’une bonne solution de chiffrement ». Mais les politiques aussi l’apprécient, de la gauche de la gauche aux « juristes de droite » : elle refuse les tee-shirts geeks, cet uniforme unisexe du milieu des défenseurs des libertés numériques.A peine arrivée à La Quadrature, en avril 2014, elle est tout de suite plongée dans le bain : loi terrorisme, fin 2014, attentats de janvier 2015 et les critiques du gouvernement contre les réseaux sociaux, loi renseignement… Elle avait envie de changer d’air après Wikipedia, mais l’actualité la rattrape : par rapport à Wikimedia, le travail est « beaucoup plus politique, plus défensif, plus dur moralement, plus riche intellectuellement – avant de gueuler, on prend le temps de réfléchir ! ».Rapports, analyses juridiques, discussions avec des députés… La Quadrature publie beaucoup, collabore au recours auprès du Conseil d’Etat déposé par l’association FDN sur un décret d’application de la loi de programmation militaire. S’engage contre un projet de loi renseignement qu’elle juge dangereux. « On nous connaît de nom [à l’Assemblée] : on est vus comme des “chieurs”, mais on est facilement reçus par les députés, au moins dans les phases préparatoires des projets de loi. » Un travail de lobbyiste ? « On discute avec tout le monde, mais on ne fait pas vraiment la même chose qu’un lobby, on ne cherche pas à avoir une influence occulte. Quand on rédige des propositions d’amendements, on les publie en ligne ! »Au bout du compte, le projet de loi sur le renseignement a été voté à une large majorité à l’Assemblée comme au Sénat. Une défaite, reconnaît Adrienne Charmet-Alix, mais une « défaite honorable », car plus de parlementaires que prévu se sont opposés au texte. Rétrospectivement, aurait-il fallu procéder autrement, faire des contre-propositions ? « Ce n’est pas notre rôle, juge Adrienne Charmet-Alix. Et puis ce n’est pas possible d’élaborer un modèle alternatif lorsque le gouvernement refuse de donner accès aux données et aux retours d’expérience. » Un an après son arrivée à La Quadrature du Net, cette littéraire assumée parlerait presque comme une ingénieure. Changer le monde : tel est le thème de l’édition 2015 du Monde Festival qui se tiendra les 25, 26 et 27 septembre à Paris avec Anne Hidalgo, Emmanuel Macron, Thomas Piketty, Matthieu Ricard, Chantal Jouanno, Jordi Savall… Comment réguler Internet ? Va-t-on vers la fin de la croissance ? Quels contre-pouvoirs à la civilisation numérique ? La musique peut-elle changer le monde ? Retrouvez le programme sur www.lemonde.fr/festival/Damien Leloup 29.07.2015 à 06h39 • Mis à jour le29.07.2015 à 11h42 Huit entreprises propriétaires de 13 sites de rencontre sur Internet, dont Meetic ou Attractive World, ont été mises en demeure, mardi 28 juillet, par la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) de modifier leur pratique concernant notamment le recueil d’informations sensibles sur leurs clients. Parmi les autres sites épinglés figurent Adopte un mec, Easyflirt, Rencontre obèse, Destidyll, Force Gay, Mektoube, JDream, Feuj World, Marmite love, Gauche rencontre et Celibest.La CNIL avait inscrit ces contrôles à son programme annuel en 2014 après avoir constaté le nombre important des utilisateurs de ces sites et la quantité de données sensibles, voire intimes, traitées par ces entreprises. En moyenne, huit manquements à la loi informatique et liberté ont été constatés dans chacune des huit sociétés gestionnaires, a précisé la CNIL à l’AFP.Le premier constat du gendarme d’Internet porte sur l’extrême sensibilité des informations fournies par les clients des sites de rencontre. « La plupart des sites proposent à leurs utilisateurs une recherche de partenaires très ciblée, par communauté sociale, ethnique ou religieuse, par localisation géographique, en fonction de l’appartenance physique, des pratiques sexuelles ou des opinions politiques », explique la CNIL. Or, souligne la commission, « ces sites ne recueillent pas le consentement exprès des personnes pour la collecte de données sensibles ».« Il est important que les internautes aient conscience de la protection attachée à ces données qui relèvent des éléments clefs de leur intimité », poursuit la commission, qui suggère aux sites la mise en place d’une « case à cocher permettant aux internautes de se rendre compte de la sensibilité des données qu’ils renseignent ».Pas de suppression des donnéesParmi les autres griefs, la CNIL reproche à ces entreprises de ne pas procéder « à la suppression des données des membres ayant demandé leur désinscription ou ayant cessé d’utiliser leur compte depuis une longue durée » ou de mettre en œuvre des fichiers pour exclure des personnes du service sans leur avoir demandé auparavant l’autorisation.Elle les accuse enfin « de ne pas informer correctement les internautes de leurs droits ainsi que des conditions dans lesquelles des cookies sont déposés sur leur ordinateur ». Outre les mises en demeures auxquelles les huit sociétés ont trois mois pour se conformer, la CNIL a mis en place sur son site une fiche pratique à destination de leurs clients pour les aider à mieux protéger leur intimité.« La sécurité de nos données a toujours été une de nos préoccupations principales », a immédiatement réagi auprès de l’AFP Alexandre Lubot, directeur général du groupe Meetic, pour qui les recommandations de la CNIL relèvent plus « du perfectionnement que du manquement ». « On est confiant sur la qualité de notre dispositif et l’on a toujours respecté nos clients, mais on va bien sûr entamer un dialogue avec la CNIL pour perfectionner encore notre service ».En Amérique du Nord, le site de rencontres adultères Ashley Madison a récemment subi un piratage d’ampleur : des pirates ont menacé, en juillet, de révéler l’identité et les fantasmes de ses 37 millions d’abonnés.Lire aussi :Des hackeurs menacent de publier les données des clients d’un site de rencontres adultèresLa Matinale avec AFP 28.07.2015 à 19h35 • Mis à jour le29.07.2015 à 07h52 Après de nombreuses tentatives d’intrusion dans la nuit de lundi à mardi, le site d’Eurotunnel à Calais a de nouveau été l’objet d’au moins « 1 500 » tentatives d’intrusions de la part de migrants dans la nuit de mardi à mercredi a indiqué à l’AFP une source policière. L’un d’entre eux a trouvé la mort.« Nos équipes ont retrouvé un corps ce [mercredi] matin et les pompiers ont confirmé le décès de la personne », a indiqué un porte-parole d’Eurotunnel.La veille, l’entreprise avait annoncé avoir recensé environ 2 000 migrants essayant« de rentrer » sur le site du tunnel sous la Manche à Calais, dans la nuit de lundi à mardi, la plus importante tentative d’intrusion sur le site depuis plus d’un mois et demi, selon un porte-parole.Mais ce chiffre était contesté par plusieurs sources policières citées par l’AFP, certaines parlant de 1 200 tentatives d’intrusion et précisant que certains candidats à l’exil avaitent tenté de s’introduire sur le site à plusieurs reprises.« Il y a des tentatives régulières d’intrusion par des petits groupes qui sont repoussés, mais il est inexact de dire qu’il y a eu au même moment 2 000 migrants. »La préfecture du Pas-de-Calais, elle, n’était pas en mesure de préciser ces chiffres.« Ils ont été interceptés aux barrières ou sur le terminal »Eurotunnel avait prévenu ses usagers, mardi peu avant 11 heures, que des retards avaient lieu au départ de l’Angleterre en raison de pertubations dues à « la présence de migrants dans la nuit », sans donner davantage de précisions.Following cancellations due to migrant activity overnight, our timetable is disrupted and there is a 01h wait on site from UK. ^SL— LeShuttle (@Eurotunnel LeShuttle)require(["twitter/widgets"]);Eurotunnel a insisté sur le fait qu’aucun migrant n’est entré physiquement dans le tunnel. « Ils ont été interceptés aux barrières ou sur le terminal, mais en aucun cas dans le tunnel », ont-ils précisé au Télégramme. Pourtant, des médias reprenant l’information publiée par Le Figaro, dont Valeurs actuelles ou La Libre Belgique, n’ont pas hésité à affirmer que ces migrants avaient « envahi » le tunnel.Les migrants auraient, en fait, profité de la paralysie du trafic dû au conflit social entre la compagnie maritime MyFerryLink et le groupe Eurotunneltransmanche pour monter dans les camions à l’arrêt à Calais.Sept millions de livres en plus pour la sécurité du terminalA l’issue d’une réunion sur la question migratoire entre le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, et son homologue britannique, Theresa May, cette dernière a annoncé une rallonge de 7 millions de livres (10 millions d’euros) pour renforcer la sécurité du terminal d’embarquement d’Eurotunnel à Coquelles. Cette somme s’ajoute aux 4,7 millions d’euros déboursés par les autorités britanniques pour la construction de barrières visant à sécuriser les accès des plateformes et du terminal.Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur, a accusé, mardi, le groupe Eurotunnel de n’avoir pas fait les efforts nécessaires face à « l’aggravation de la situation » entraînée par l’afflux massif de migrants, dans une lettre au président du groupe. « Je souhaiterais que vous vous interrogiez davantage sur les moyens humains que vous entendez consacrer à la sécurisation de ce site », a-t-il ajouté, estimant que le groupe avait divisé par trois les moyens humains consacrés à la sécurité depuis 2002.De sources officielles, le départ de quelque 5 000 migrants candidats à l’émigration vers la Grande-Bretagne a été à ce jour empêché, que ce soit sur le site d’Eurotunnel ou via le port de Calais. Le groupe Eurotunnel a demandé une indemnisation de 9,7 millions d’euros aux gouvernements français et britannique, pour compenser ses dépenses et pertes d’exploitation depuis le 1er janvier 2015, liées à l’afflux de migrants.Lire le décryptage :Pourquoi les accords de Schengen sont-ils remis en cause ? Pierre Breteau et Samuel Laurent Une nouvelle fois, le chômage a (faiblement) augmenté en juin, selon la dernière livraison de chiffres de Pôle emploi. Et une nouvelle fois, la majorité socialiste et François Hollande doivent assumer : ils ne sont pas parvenus à faire diminuer le nombre de demandeurs d’emploi, qui reste croissant depuis 2008 et la crise financière.La situation française est-elle particulièrement mauvaise en Europe ? Pour le savoir, nous avons voulu regarder deux éléments : d’un côté, le niveau du chômage dans les 28 pays de l’Union européenne (UE). Mais aussi et surtout, l’évolution du nombre de demandeurs d’emploi dans chaque pays depuis 2008, en comparaison avec la moyenne européenne.La carte ci-dessus vous permet d’afficher les deux types de données. La couleur montre le niveau de chômage d’un pays en mai 2015 (derniers chiffres disponibles à l’échelle européenne), et en passant votre souris sur ledit pays, vous pouvez afficher une courbe montrant l’évolution du chômage depuis sept ans.Deux constats s’imposent : d’une part, le niveau du chômage place la France du côté des pays « latins » (Italie, Espagne), où il est plus élevé, plutôt que du côté des pays tels l’Allemagne ou le Royaume-Uni, où il est plus faible.D’autre part, on constate que la courbe du chômage en France épouse assez bien celle de la moyenne de l’Union européenne, et ce depuis plusieurs années.Lire sur Les Décodeurs :Le chômage stable est-il le résultat d’une « manipulation » ?Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Pierre Breteau et Samuel Laurent Une nouvelle fois, le chômage a (faiblement) augmenté en juin, selon la dernière livraison de chiffres de Pôle emploi. Et une nouvelle fois, la majorité socialiste et François Hollande doivent assumer : ils ne sont pas parvenus à faire diminuer le nombre de demandeurs d’emploi, qui reste croissant depuis 2008 et la crise financière.La situation française est-elle particulièrement mauvaise en Europe ? Pour le savoir, nous avons voulu regarder deux éléments : d’un côté, le niveau du chômage dans les 28 pays de l’Union européenne (UE). Mais aussi et surtout, l’évolution du nombre de demandeurs d’emploi dans chaque pays depuis 2008, en comparaison avec la moyenne européenne.La carte ci-dessus vous permet d’afficher les deux types de données. La couleur montre le niveau de chômage d’un pays en mai 2015 (derniers chiffres disponibles à l’échelle européenne), et en passant votre souris sur ledit pays, vous pouvez afficher une courbe montrant l’évolution du chômage depuis sept ans.Deux constats s’imposent : d’une part, le niveau du chômage place la France du côté des pays « latins » (Italie, Espagne), où il est plus élevé, plutôt que du côté des pays tels l’Allemagne ou le Royaume-Uni, où il est plus faible.D’autre part, on constate que la courbe du chômage en France épouse assez bien celle de la moyenne de l’Union européenne, et ce depuis plusieurs années.Lire sur Les Décodeurs :Le chômage stable est-il le résultat d’une « manipulation » ?Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.07.2015 à 15h25 • Mis à jour le28.07.2015 à 16h33 | Maxime Vaudano et Pierre Breteau C’est un simple changement de méthodologie assure-t-on à Pôle emploi, une « modification de procédure » dans l’établissement des chiffres du chômage depuis le mois de juin 2015.Derrière la novlangue administrative, la stabilisation du chômage le mois dernier, qualifiée de « manipulation » des chiffres par certains membres de l’opposition, tient principalement à un mode plus fin de classement des chômeurs inscrits à Pôle emploi.Lire les dernières informations :Chômage : quasi-stabilité au mois de juinDes données plus précisesDepuis juin 2015, Pôle emploi a accès à des « données administratives plus complètes », qui lui permettent de classer plus précisément les demandeurs d’emplois dans ses cinq catégories :catégorie A : ceux qui n’ont pas du tout travaillé dans le mois qui a précédé ;catégorie B : les demandeurs d’emploi ayant travaillé moins de 78 heures dans le mois écoulé ;catégorie C : ceux qui ont eu une activité réduite supérieure à 78 heures ;catégorie D : les demandeurs d’emploi dispensés de recherche en raison d’un stage, d’une formation ou d’une maladie :catégorie E : dispensés de recherche d’emploi car déjà employés (en contrat aidé, par exemple).L’agence explique que grâce à une meilleure coordination avec l’Agence de services et de paiement (ASP), elle dispose d’informations plus fiables sur « les demandeurs d’emploi en formation, en service civique ou en contrat à durée déterminée d’insertion (CDDI) » – ce qui a permis de reclasser tous les chômeurs inscrits à tort dans les catégories A, B et C vers les catégories D et E, qui regroupent les personnes ne recherchant pas activement un emploi.ExemplePierre, inscrit comme demandeur d’emploi sans activité (catégorie A), a signé en avril 2015 un contrat de service civique. Problème : Pôle emploi n’en a pas été informé, et continuait à le considérer comme chômeur de catégorie A, lui versant toujours ses allocations chômage.Mais en juin 2015, l’agence nationale du service civique a donné son accord à l’Agence de services et de paiement (ASP) pour qu’elle transmette chaque mois à Pôle emploi la liste des jeunes en service civique qu’elle a la charge de rémunérer. Résultat : Pôle emploi a reclassé Pierre en catégorie D et suspendu le versement de ses allocations jusqu’à la fin de son contrat.Sans ce changement de méthodologie, la baisse de 16 800 inscrits observée dans les trois premières catégories – les plus scrutées – aurait été une hausse de 8 000. Le nombre de chômeurs dans les dernières catégories aurait quant à lui été stable, au lieu d’augmenter de 24 800 : #container_14380749994{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14380749994{ height:500px; } #container_14380749994 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14380749994 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14380749994 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14380749994 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'évolution mensuelle du chômage en juin 2015En France métropolitaineSource : Pôle emploi(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14380749994", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#cccccc","#f19300","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, formatter:function(){ 0) ? 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Bassères. Mécaniquement, le contingent des radiés qui sortent des statistiques parce qu’ils oublient d’« actualiser » leur situation auprès de l’agence était plus faible que d’habitude, ce qui a grossi le nombre de chômeurs inscrits, et doublé l’ampleur de la hausse.Réprimandé par le ministère du travail, le directeur de Pôle emploi a promis de revenir à « la règle d’une seule relance par SMS, quel que soit le mois », pour éviter de fausser les statistiques d’un mois sur l’autre.Lire aussi : Chômage : le biais de François HollandePierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.07.2015 à 08h57 • Mis à jour le28.07.2015 à 15h19 | Bertrand Bissuel et La Matinale Est-ce le signe que la courbe du chômage est sur le point de s’infléchir ? Au mois de juin, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) s’est élevé à un peu plus de 3,553 millions en métropole, soit une très légère hausse de 1 300 par rapport au mois précédent, selon les statistiques rendues publiques, lundi 27 juillet, par le ministère du travail et par Pôle emploi.En mai, l’accroissement avait été nettement plus fort (+ 16 200). Si cette légère hausse enregistrée le mois dernier est bien inférieure, elle est à prendre avec précaution, car les modes de calcul de Pôle Emploi viennent de changer. Sans cette modification de calcul, le nombre de demandeurs au mois de juin aurait été de 11 300.Selon ce nouveau mode de calcul qui permet de mieux prendre en compte les demandeurs d’emploi en formation, en service civique ou en contrat aidé, le nombre de chômeurs n’ayant pas du tout travaillé dans le mois s’établit à 3 553 500, auxquels il faut rajouter les 1 843 900 personnes qui ont exercé une activité réduite (catégorie B et C).Selon Pôle Emploi :« Ce n’est pas un changement de modalité de calcul. On continue à mesurer le nombre de demandeurs d’emploi sur les listes de Pôle emploi de la même manière ».Si l’on y ajoute les demandeurs d’emploi ayant occupé une activité réduite (catégories B et C), il y avait, à la fin juin, un peu plus de 5,397 millions d’inscrits à Pôle emploi dans l’Hexagone. Un chiffre en recul de 0,3 % sur un mois (mais qui s’est accru de 7,1 % durant l’année écoulée). En raisonnant sur l’ensemble du territoire (c’est-à-dire avec les outre-mer), le total s’élève à 5,703 millions (-0,3 % comparé à mai).« Évolutions positives »Dans un communiqué diffusé lundi, le ministre du travail, François Rebsamen, insiste sur la nécessité d’analyser les chiffres « en longue période ». Depuis le début de l’année, le ralentissement de la hausse du nombre de demandeurs d’emplois en catégorie A « est un signe encourageant », d’après lui : + 8 800 par mois en moyenne, « soit deux fois moins qu’au second semestre 2014 », assure-t-il.La diminution du nombre de chômeurs chez les moins de vingt-cinq ans constitue un motif de satisfaction et s’explique, à ses yeux, « par le succès des dispositifs mis en œuvre » au profit des jeunes (emplois d’avenir, garanties jeunes).Plus globalement, les « évolutions positives » de certains indicateurs reflètent l’amélioration du climat économique, estime M. Rebsamen (hausse des déclarations d’embauches de plus d’un mois et de l’intérim, croissance plus soutenue au premier trimestre…).Ces chiffres ne sont toutefois pas flatteurs pour la France, comparé à la Suède, au Royaume-Uni ou à l’Allemagne, où le chômage est en baisse. Depuis son arrivée au pouvoir, François Hollande n’a pas réussi à inverser la courbe du chômage. En France, elle est en hausse quasi continue, tandis qu’elle commence à baisser dans les principaux pays européens.En moyenne, dans les 28 pays de l’Union européenne, le chômage décroît. Entre mai 2012 et mai 2015, le taux est passé de 10,4 % à 9,6 %. Selon Eurostat, il a augmenté en France sur la même période, passant de 9,7 % à 10,3 %.La MatinaleJournaliste au MondeBertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.07.2015 à 18h03 • Mis à jour le28.07.2015 à 14h17 | Bertrand Bissuel Est-ce le signe que la courbe du chômage est sur le point de s’infléchir ? Au mois de juin, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) s’est élevé à un peu plus de 3,553 millions en métropole, soit une très légère hausse de 1 300 par rapport au mois précédent, selon les statistiques rendues publiques, lundi, par le ministère du travail et par Pôle emploi. Sur un an, cet indicateur progresse de 4,7 %.Si l’on y ajoute les demandeurs d’emploi ayant occupé une activité réduite (catégories B et C), il y avait, à la fin juin, un peu plus de 5,397 millions d’inscrits à Pôle emploi dans l’Hexagone. Un chiffre en recul de 0,3 % sur un mois (mais qui s’est accru de 7,1 % durant l’année écoulée). En raisonnant sur l’ensemble du territoire (c’est-à-dire avec les outre-mer), le total s’élève à 5,703 millions (-0,3 % par rapport à mai).Mais les comparaisons sont très délicates à effectuer car Pôle emploi a modifié ses méthodes de classement des chômeurs. Disposant d’informations plus précises qui lui permettent de savoir quels sont les demandeurs d’emploi en formation, en service civique ou en contrat aidé, l’opérateur a basculé une partie d’entre eux, relevant des catégories A, B et C vers les catégories D et E (demandeurs dispensés de « faire des actes positifs de recherche d’emploi »). Si cette opération n’avait pas eu lieu, le nombre de chômeurs en catégorie A aurait été plus élevé de 10 000 (et de près de 25 000 dans les catégories A, B et C).Ces réserves étant posées, les chiffres diffusés lundi mettent en évidence un reflux du nombre de demandeurs d’emploi de moins de 25 ans, relevant de la catégorie A (-1,1 % en juin, mais +1,8 % en un an).Lire l'analyse :Chômage : la hausse indéchiffrablePas d’amélioration chez les seniorsEn revanche, il n’y a aucune embellie du côté des seniors et des chômeurs de longue durée.Le nombre de demandeurs d’emplois de plus de 50 ans est en hausse de 0,6 % par rapport à mai (+8,5 % en un an).Et celui des demandeurs d’emplois (dans les catégories A, B et C) depuis au moins un an augmente de 0,5 % sur un mois (+10,8 % en un an).Le nombre de personnes qui sont sorties des listes de Pôle emploi (dans les catégories A, B et C, en métropole) s’est fortement accru : +18,7 % en juin (+5,2 % comparé à juin 2014). Ont notamment joué dans cette tendance les sorties pour « reprises d’emploi déclarées » (+19 %) et les « entrées en stage » (+24,6 %).Dans un communiqué diffusé lundi, le ministre du travail, François Rebsamen, insiste sur la nécessité d’analyser les chiffres « en longue période ». Depuis le début de l’année, le ralentissement de la hausse du nombre de demandeurs d’emplois en catégorie A « est un signe encourageant », d’après lui : + 8 800 par mois en moyenne, « soit deux fois moins qu’au second semestre 2014 », assure-t-il. Bruno Ducoudré, de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), pense, de son côté, qu’il est encore trop pour parler de décélération du phénomène. En revanche, le second semestre devrait marquer « le tournant de la reprise », avec un taux de chômage qui retomberait à 9,8 % fin 2015, puis à 9,5 % fin 2016 (contre 10 % en décembre 2014), selon les dernières prévisions de l’OFCE.La diminution en juin du nombre de chômeurs chez les moins de 25 ans constitue un motif de satisfaction pour M. Rebsamen et s’explique, à ses yeux, « par le succès des dispositifs mis en œuvre » au profit des jeunes (emplois d’avenir, garanties jeunes).Plus globalement, les « évolutions positives » de certains indicateurs reflètent l’amélioration du climat économique, estime le ministre du travail (hausse des déclarations d’embauches de plus d’un mois et de l’intérim, croissance plus soutenue au premier trimestre…).Sans surprise, les chiffres publiés lundi servent de prétexte à l’opposition pour fustiger l’action de l’exécutif. « La reprise économique portée par la situation mondiale ne se traduit pas dans notre pays à cause de la politique incompréhensible de François Hollande et de son gouvernement, dénonce le député Gérard Cherpion (Les Républicains, Vosges), l’un des meilleurs connaisseurs des questions sur l’emploi parmi les parlementaires de droite. Pour chaque timide avancée en faveur des entreprises, deux mesures anti-entreprises sont prises. » Quant à la quasi-stabilité en juin du nombre de chômeurs, elle est « en trompe-l’œil », grince M. Cherpion, du fait des changements apportés par Pôle emploi dans le dénombrement des inscrits sur ses listes.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.07.2015 à 15h53 • Mis à jour le27.07.2015 à 16h16 C’est l’équivalent de quelque 200 Ferrari ou d’une moitié d’Airbus. Un joueur du Haut-Rhin a remporté 40 468 528 euros à l’Euro Millions, record de l’année en France pour cette loterie transnationale.Il s’agit du second jackpot Euro Millions remporté en France cette année, selon la Française des Jeux (FDJ). Un Nîmois avait remporté 15 millions d’euros en février. En France, le plus gros gain, soit 169 millions d’euros, a été gagné en novembre 2012 dans les Alpes-Maritimes.Une chance sur 116 531 800Le record d’Euro Millions est détenu depuis le 27 octobre 2014 par un Portugais, qui avait empoché 190 millions d’euros, et par un couple de Britanniques, qui avait remporté en 2012 la même somme, le plafond prévu par le jeu.Neuf pays participent à Euro Millions : la France, le Royaume-Uni, l’Espagne, le Luxembourg, la Belgique, la Suisse, le Portugal, l’Irlande et l’Autriche. Mais c’est la France qui comptabilise le plus grand nombre de gagnants de la cagnotte, avec 91 vainqueurs sur les 380 cagnottes remportées jusqu’à maintenant.Il ne faut toutefois pas oublier que chaque joueur dispose d’une chance sur 116 531 800 de cocher les sept bons numéros du premier rang. Soit moins de chances que d’être frappé par un astéroïde (une chance sur 720 000) ou électrocuté par la foudre (une chance sur 250 000). 27.07.2015 à 11h52 • Mis à jour le28.07.2015 à 10h13 La situation en Gironde et dans le Var, où les sapeurs-pompiers luttaient contre plusieurs incendies lundi 27 juillet, est en passe de revenir à la normale. L’incendie, qui s’est déclaré près de Saint-Jean-d’Illac et dure depuis le 24 juillet, a ravagé près de 580 hectares de pins et est désormais « fixé », a annoncé mardi 28 juillet la préfecture de Gironde. Dans les environs de Fréjus, plusieurs départs de feu ont entraîné l’évacuation de quelque 10 000 personnes de trois campings, selon la préfecture. Plus de 200 sapeurs-pompiers sont mobilisés sur place, alors que le risque de rafales de vent sur le littoral est très élevé, mardi. Le Var reste classé en « risque incendie très sévère » dans une majeure partie du département.En Gironde, les derniers évacués ont été autorisés à rentrer chez eux, notamment ceux dont les maisons étaient menacées par le feu en sous-bois. Près de 180 pompiers, venus en renfort d’une demi-douzaine de départements du Sud-Ouest, ont commencé à repartir, mardi matin. Quelque 450 soldats du feu sont toutefois encore mobilisés, car « la situation reste sensible », selon le commandement des pompiers.Les causes de l’incendie demeurent inconnues, l’enquête de gendarmerie ne privilégiant aucune hypothèse, criminelle ou accidentelle.Des images du sinistre, filmées par France 2 :Lire aussi :Canicule, sécheresse, incendies : le spectre de 1976Des flammes attisées par les rafales dans le Var Dans le Var, les incendies qui se sont déclarés à Fréjus, Bauduen et La Cadière-d’Azur, attisés par des vents violents, étaient plus inquiétants, avant d’être fixés en fin d’après-midi. Dans la soirée, les campeurs évacués préventivement pouvaient réintégrer les domaines.A Fréjus, le feu s’est déclaré à 13 h 45, a brûlé 19 hectares et mobilise 300 sapeurs-pompiers et 90 engins, a précisé la préfecture. Dix mille personnes ont été évacuées de trois campings. Trois gymnases ont été ouverts dans la journée et ont accueilli plus d’un millier de vacanciers. La mairie devait en laisser un ouvert au cours de la nuit pour ceux qui en auraient besoin.Au Pin de la Lègue, un vaste domaine de 120 hectares sur lesquels sont dispersés sous les pins quelque 2 500 mobil-homes, le départ de l’incendie a été constaté vers 13 h 30. Cinq mille cinq cents personnes en ont été évacuées. Des pompiers venus du Var, des Alpes-Maritimes et des Bouches-du-Rhône sont intervenus, soutenus par des Canadair, a expliqué le capitaine Pierre Chevrier, qui dirige le groupement des Alpes-Maritimes. « Le risque météo est important et reste important », observe-t-il en évoquant de « belles rafales de mistral, un manque de pluie et la chaleur ».A Bauduen, à 80 kilomètres au nord-ouest de Fréjus, dans le parc naturel régional du Verdon, le feu, qui s’est déclaré vers 15 h 15, a parcouru deux hectares et mobilisé 80 pompiers. Quatre Canadair et deux hélicoptères y ont aussi été déployés.Enfin, à La Cadière-d’Azur, à la frontière sud-ouest du Var, où un feu s’est déclaré vers 17 h 45, environ 1,7 hectare a été parcouru par les flammes, et l’incendie mobilisait en fin de journée 100 sapeurs-pompiers et deux hélicoptères bombardiers d’eau. Lire les réactions :Feux de forêt : François Hollande appelle à lutter contre « la négligence » et « la bêtise » Gilles Rof (Marseille, correspondant) Le président de la République s’est rendu lundi 27 juillet à Marseille pour « féliciter » les enquêteurs qui ont procédé à la saisie de 5,8 tonnes de cannabis, la veille, dans une villa de Vitrolles (Bouches-du-Rhône).En visite officielle dans le Var, François Hollande a décidé le matin même de prolonger son déplacement de quelques heures, pour accompagner son ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve. Après avoir assisté à des exercices des sapeurs-pompiers du Var et de la Gendarmerie maritime de Toulon, le président a détourné son cortège en fin de matinée jusqu’à Marseille.Dans les locaux de la CRS 55, dans le quartier de la Croix Rouge, il a salué « la plus importante saisie de drogue effectuée par la police depuis 2011 » après s’être entretenu avec les enquêteurs de l’Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants (Ocrtis) et de la police judiciaire marseillaise, qui ont conjointement procédé à la prise.« Des hommes aguerris à leur fonction, qui travaillaient très bien »La drogue, présentée dans une camionnette au président et à la presse, provient du Maroc, et a transité par l’Espagne les 23 et 24 juillet derniers, a expliqué Patrick Laberche, directeur adjoint de l’Ocrtis. Elle représenterait, toujours selon la même source, « pas moins de quinze millions d’euros à la revente ».Trois hommes de moins de 25 ans, originaires de la région parisienne et du Centre, ont été arrêtés dimanche à Marseille et Vitrolles. Ils seraient tous, selon les enquêteurs, des « logisticiens » du trafic. « Des hommes aguerris à leur fonction, qui travaillaient très bien et sont connus des services de police » a précisé M. Laberche, qui espère que la suite de l’investigation va permettre de « remonter vers des trafiquants d’envergure ». L’enquête, qui dure depuis plusieurs semaines et a monopolisé une vingtaine de fonctionnaires, est partie d’une information qui a permis de repérer un point de stockage à Vitrolles, à une trentaine de kilomètres de Marseille. « Nous avons suivi des mouvements de véhicules qui sont descendus jusqu’au Maroc et sont remontés par l’Espagne » a expliqué Patrick Laberche.« Coopération entre les services »La drogue aurait transité par ferry, puis en camionnette jusqu’à Vitrolles où elle aurait commencé à être dispatchée. Dimanche, les enquêteurs qui surveillaient le trafic, ont procédé à une première interpellation dans le quartier des Arnavaux à Marseille. Une berline contenant 150 kg de cannabis a été interceptée avec deux hommes à son bord.Le reste de la drogue a été saisie dans la villa située à Vitrolles, « point de stockage intermédiaire ». « Le cannabis pouvait être destiné à Marseille, à la région parisienne mais aussi à des débouchés internationaux » note Patrick Laberche qui estime à 300 tonnes, le cannabis nécessaire à la consommation annuelle en France.Le président de la République a salué « la coopération entre les services marocains, espagnols et français » qui a permis de démanteler ce réseau d’approvisionnement. « Les moyens ont été mis et les résultats sont là, s’est félicité François Hollande. Depuis 2012, j’ai veillé à créer des zones de sécurité prioritaires, notamment à Marseille, et à renforcer les dispositions permettant d’agir contre les trafics et notamment de drogue. Et nous en voyons les résultats. Ici, ils sont particulièrement spectaculaires ».Le sénateur et maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin (Les Républicains) a « félicité chaleureusement tous les enquêteurs qui ont contribué à ce succès exceptionnel aux portes même de Marseille », et s’est réjoui, avant de savoir que le président de la République faisait le déplacement, « que le ministre de l’Intérieur vienne lui-même leur exprimer la reconnaissance de (notre) pays ».Lire aussi :Le cannabis en forte hausse chez les adosGilles Rof (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde Bertrand Bissuel Début décembre 2014, le gouvernement avait manifesté le désir de simplifier le bulletin de salaire. Il dispose désormais de pistes très précises pour agir. Lundi 27 juillet, Jean-Christophe Sciberras, ex-président de l’Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH) et directeur des relations sociales du groupe de chimie Solvay, rend un rapport contenant dix-sept préconisations destinées à rendre plus compréhensible ce document qui est remis, tous les mois, à plus de 20 millions de personnes employées dans le privé. Il propose de démarrer ce vaste chantier dès le début de 2016, à travers une première phase expérimentale qui impliquerait des entreprises volontaires, avant de généraliser la réforme à partir de 2017.Le constat du groupe de travail dirigé par M. Sciberras est sans appel : « Le bulletin de paie français bat des records de complexité. » Pour étayer son propos, le DRH de Solvay a fait des comparaisons entre les filiales de sa propre société, qui est implantée sur plusieurs continents : dans l’Hexagone, la fiche de salaire compte 40 lignes, contre 15 en Allemagne, 14 aux Etats-Unis et 12 au Japon. Une situation imputable notamment à la très haute sophistication de notre système de notre protection sociale, dont le financement est assis sur la masse salariale. Les intitulés des lignes « sont souvent obscurs » parce qu’ils mentionnent divers organismes, pas forcément connus de tous, et qui sont chargés de recouvrer des sommes ou de gérer des droits.« L’enjeu de la lisibilité »« Les entreprises ont (…) privilégié l’exactitude de la somme à verser au salarié (…) en abandonnant complètement l’enjeu de la lisibilité », ajoute M. Sciberras. Au point que le bulletin de paie a progressivement perdu de son « sens ».L’objectif est donc de lui en redonner, en expliquant tout d’abord « à quoi servent les prélèvements opérés sur [le] salaire brut ». La mission conduite par M. Sciberras suggère notamment de regrouper les lignes de cotisations « par risque couvert » (santé, chômage, retraite…) et de préciser la contribution respective du salarié et de l’employeur pour financer ces risques.Contestée par certains représentants syndicaux, l’idée de donner une « information générale sur le coût total du travail » est également mise en avant. Le rapport suggère de faire apparaître la notion de « rémunération totale », qui additionne le salaire brut et l’ensemble des contributions patronales.Dans un même souci de pédagogie, M. Sciberras souhaite que soit connu l’effort financier de l’Etat pour réduire le coût du travail, même si, reconnaît-il, cette démarche est critiquée par des syndicats d’employeurs et de salariés. Ne seraient retenus « que les allégements ayant un impact sur les cotisations sociales », ce qui exclut le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE).« Economies notables »Le groupe de travail considère qu’une telle réforme doit être mise à profit pour diminuer certaines dépenses. Par exemple en supprimant l’obligation faite aux entreprises de notifier les versements de l’intéressement et de la participation à part du bulletin de paie. Ainsi, « il est possible de faire des économies notables équivalentes à la diffusion de deux documents papiers par an, soit deux fois 20 centimes par salarié, plus le coût éventuel de l’affranchissement de 42 centimes par envoi », souligne le rapport.La « dématérialisation » de la fiche de salaire constitue une autre voie à explorer. La France « est très en retard » en la matière, selon M. Sciberras, qui se fonde, là encore, sur des observations recueillies dans des pays où le groupe Solvay est installé. L’ex-président de l’ANDRH est partisan d’une large diffusion par voie électronique du bulletin de paie : une telle solution aurait vocation à devenir le « droit commun », tout en laissant la possibilité à ceux qui le demandent de conserver le « format papier ». Pour assurer la sécurité des données, les salariés disposeraient d’un « coffre-fort électronique public géré par la Caisse des dépôts et consignations ».Sans cette opération de « clarification » , « l’attachement à notre modèle de protection sociale peut être écorné progressivement », conclut le rapport. Il faut donc lutter « contre cette complexité qui prive le salarié et parfois aussi l’employeur d’exercer son rôle de citoyen ».Certaines des recommandations de M. Sciberras vont à l’encontre de telles ambitions, pour la CGT. Dans un communiqué diffusé lundi, la centrale syndicale trouve que le rapport, s’il était mis en œuvre, aurait pour conséquence une « très grande perte d’informations indispensables » aux salariés, par exemple sur « les taux et sur les bases de calcul » ainsi que sur « les détails relatifs aux retraites ». De même, le fait de présenter les lignes du bulletin de paie par risques et non par organismes revient à « nier la construction de la protection sociale ». La CGT invite, du même coup, le gouvernement à ne prendre en compte les propositions du rapport, synonymes, à ses yeux, d’« enfumage ».Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.07.2015 à 17h40 • Mis à jour le26.07.2015 à 17h46 Le record du monde de décollage de montgolfières « en ligne » a été battu dimanche 26 juillet à Chambley (Meurthe-et-Moselle), où quelque 433 ballons d’une quarantaine de nationalités ont pris leur envol simultanément sur trois lignes de plus de 6 km, surpassant le précédent record (391) établi au même endroit en 2013.« C’est une nouvelle page de l’histoire de l’aérostation qui s’écrit », a commenté l’organisateur de la biennale Lorraine Mondial Air Ballons, Philippe Buron-Pilâtre, qui a certifié le record au côté d’un huissier de justice, peu avant midi.La manifestation, plus grand rassemblement de montgolfières au monde, avait pourtant été lancée sous de mauvais auspices vendredi, en raison de conditions météorologiques empêchant tout vol jusqu’à dimanche. « Il y a deux jours, on n’aurait jamais pensé que la tentative de record du monde serait un succès », s’est réjoui M. Buron-Pilâtre, descendant de l’auteur du premier envol humain en ballon en 1783 à Paris, Jean-François Pilâtre de Rozier 3 000 pilotes et équipages« Partir en ligne, avec autant de ballons, ça oblige à être dans un état de concentration maximal, en vérifiant toujours qu’on ne risque pas de perturber d’autres montgolfières, mais le résultat est incroyable », s’est enthousiasmé l’un des pilotes, Philippe Benaben, dans sa nacelle surplombée d’un ballon d’une contenance de 2 600 m3. Le plus gros danger ? « Qu’une nacelle entre en collision avec un autre ballon et le déchire », a souligné ce vieil habitué du rendez-vous qui a lieu tous les deux ans depuis 1989.Au fil des ans, le Lorraine Mondial Air Ballons (LMAB) est devenu le premier rassemblement de montgolfières au monde, devant celui d’Albuquerque au Nouveau-Mexique (États-Unis), avec 3 000 pilotes et équipages. « Depuis plus de 30 ans, l’idée me trottait de battre les Américains : c’est quand même en France qu’a été inventée la montgolfière ! Les pilotes nous ont fait confiance et ils reviennent ici désormais à chaque fois », s’est enthousiasmé Philippe Buron-Pilâtre, dont l’illustre aïeul était originaire de Metz. 26.07.2015 à 12h42 • Mis à jour le27.07.2015 à 15h29 | Pascale Robert-Diard Trois amies sont allongées sur le dos dans un parc public de Reims. Elles portent toutes un short en jean et un haut de maillot de bain. Passent devant elles cinq jeunes filles, dont l’une est particulièrement complexée. « Allez vous rhabiller, c’est pas l’été ! », lance-t-elle. « C’est sûr qu’avec ton physique de déménageur… », riposte l’une de celles qui bronzaient au soleil. Les deux en viennent aussitôt aux mains, se tirent les cheveux et se giflent. L’agressée a le dessus, les copines de l’agresseuse s’en mêlent, la police est alertée.Les cinq filles, trois majeures de 18 à 24 ans, Inès Nouri, Zohra Karim, Hadoune Tadjouri et deux mineures de 16 et 17 ans, sont interpellées. L’une d’entre elles a trois jours d’incapacité temporaire de travail (ITT), sa victime, Angélique Slosse, en a quatre. Voilà l’histoire qui s’est déroulée mercredi 22 juillet à Reims et qui n’aurait sans doute jamais dû dépasser la colonne des informations en bref du journal local.Mais si l’on juge un pays à l’aune de ses faits divers, il faudra retenir l’emballement auquel a donné lieu cette histoire samedi 25 et dimanche 26 juillet. Tout a commencé par un article publié samedi dans L’Union et qui fait le récit suivant : « Une Rémoise de 21 ans profitait du soleil avec deux amies et bronzait en maillot de bain au parc Léo-Lagrange. C’est alors qu’un groupe de cinq jeunes filles passe à proximité. L’une d’elles se détache du groupe. Voir cette femme qui bronze au soleil, allongée dans l’herbe, semble contraire à sa morale et sa conception des bonnes mœurs car elle vient lui reprocher sa tenue légère jugée indécente en pareil endroit. Effarée par un tel discours aux relents de police religieuse, la jeune femme se rebiffe en rétorquant qu’on n’a pas à lui dicter sa façon de se vêtir. »En quelques heures, l’affaire est relayée sur les médias nationaux et les réseaux sociaux Facebook et Twitter s’emballent, même si entre-temps, L’Union nuance sa version de l’agression en retirant son commentaire sur « les relents de police religieuse ». Le maire de Reims et député (Les Républicains) de la Marne, Arnaud Robinet, condamne dans la soirée une agression « intolérable sur notre territoire ». Gilles Clavreul, délégué interministériel à la lutte contre le racisme poste au même moment deux messages sans nuances : « Agression scandaleuse qui appelle des sanctions exemplaires #Reims », « Pour une fois silence remarquable des habituels défenseurs de la “liberté vestimentaire” », qui accréditent la rumeur d’une agression sur fond de conflit religieux.Oui j'appelle à l'apaisement car personnes ne connaît le fond de cette affaire. Laissons la justice et la police faire leur travail. (2)— ArnaudRobinet (@Arnaud Robinet)require(["twitter/widgets"]);Intolérable sur notre territoire. Je condamne fermement cette agression. http://t.co/xigw84sLd8— ArnaudRobinet (@Arnaud Robinet)require(["twitter/widgets"]);Mais c’est surtout l’appel de SOS Racisme à organiser le lendemain dimanche un rassemblement de protestation contre cette agression en manifestant en maillot de bain au parc Léo-Lagrange qui donne une accélération brutale à la viralité de l’histoire sur les réseaux sociaux, via le hashtag (mot-clé) : #JePorteMonMaillotAuParcLeo.#JePorteMonMaillotAuParcLeo par solidarité plus de 150 cyclistes descendront les Champs-Elysées porteurs d'un maillot http://t.co/BWQPA8Dge8— SOS_Racisme (@SOS Racisme)require(["twitter/widgets"]);Le journal « L’Union » rétropédaleTandis que les internautes sont incités à publier des photos d’eux en maillot de bain en guise de soutien, les réactions politiques continuent de pleuvoir : Eric Ciotti, député (LR) des Alpes-Maritimes informe à la fois ses abonnés Twitter qu’il a « participé au pèlerinage de Notre-Dame du Très Haut au Col de la Bonette » et dénonce une « agression inacceptable par laquelle on veut nous imposer un mode de vie qui n’est pas le nôtre. ».La députée européenne Nadine Morano (LR) invoque pour sa part les mânes de Bardot pour défendre le bikini et le vice-président du Front national, Florian Philippot, lui aussi sur son compte Twitter, affirme que la jeune femme a été « lynchée car vivant à la française ! ». Il fait un parallèle avec l’autre polémique du moment, la « privatisation » d’une plage de Vallauris (Alpes-Maritimes) par un Saoudien : « Les agresseuses de la femme en maillot de bain n’ont qu’à se baigner sur la plage saoudienne de Vallauris. Là-bas l’Etat les chouchoutera… », écrit-il.Dimanche matin, sous le hashtag #JePorteMonMaillotAuParcLeo, l’humour – des photos des premiers maillots de bain pour femme au début du XXe, à l’image de Dominique de Villepin sortant de l’eau sur une plage de La Baule en 2005 – est vite noyé sous la xénophobie, le machisme, la violence et la vulgarité. Le maire de Reims lance alors un premier appel au calme. « Il est intolérable de stigmatiser une communauté ou une autre pour un acte commis par quelques-uns et sans connaître le fond de cette affaire », déclare Arnaud Robinet. Après s’être entretenu avec la directrice départementale de la sécurité, il intervient à nouveau pour indiquer que « cette agression, confirmée, n’a pas d’aspect religieux. »Le journal L’Union, comme effaré par l’ampleur d’un incendie qu’il a contribué à déclencher, rétropédale : « Sans connaître les motivations précises de l’agression – on ignore quels sont les propos tenus par les jeunes filles qui ont molesté la victime – les commentaires pleuvent et fournissent toutes sortes d’explications », peut-on lire dans la version actualisée de son site.Une poignée de personnes en maillotMais l’attention se focalise alors sur la « manifestation » attendue au parc Léo-Lagrange en milieu de journée. À l’heure dite, sous le ciel gris mouillé de Reims, on découvre les images plutôt comiques d’une poignée de personnes en maillot de bain (moins d’une dizaine), grelottant devant les caméras de télévision et les reporters venus plus nombreux que les manifestants.Ce n’est qu’en début d’après-midi que le parquet donne enfin le contenu de l’échange entre les jeunes femmes. Il précise surtout que « ni la victime ni les auteures des coups n’ont fait état, lors des auditions, d’un mobile religieux ou d’un mobile moral qui aurait déclenché l’altercation ». Lundi matin, la procureure, Hélène Morton, a confirmé que le parquet a fait appel du placement sous le statut de témoin assisté de l’une des deux mineures, pour obtenir sa mise en examen, eu égard à ses antécédents judiciaires, et que les majeures seront jugées devant le tribunal correctionnel le 24 septembre sous le seul motif de « violences en réunion ». Pascale Robert-DiardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Fabrice Lhomme et Gérard Davet Le parlementaire a été mis en examen pour corruption passive et blanchiment en bande organisée. La justice française lui reproche d'avoir perçu des commissions occultes en marge d'un marché de livraisons d'hélicoptères au Kazakhstan en 2011, en liaison avec une cellule secrète basée à l'Elysée.Plus d’informations dans quelques minutes.Lire aussi :Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète SarkozyLire aussi :Au Kazakhstan, François Hollande se démarque de Nicolas SarkozyLire aussi :Le Kazakhgate : une affaire d’Etat Lire aussi :François Hollande au Kazakhstan, pour une diplomatie renouveléeFabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Cette semaine, la parole est à Ghislaine Tormos, la seule femme à travailler comme monitrice sur chaîne à l'atelier du ferrage de l'usine PSA de Poissy (Yvelines). Syndicaliste dans l'âme, l'ouvrière de 52 ans demande qu'on supprime le système hiérarchique et qu'on prenne davantage en compte les idées des salariés de la base.Elle est coauteure avec Francine Raymond du Salaire de la vie, aux éditions Don quichotte, qui raconte la fermeture du site d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), où elle travaillait avant.Lire aussi :Karine Lebas : « Mon entreprise idéale applique un management participatif »Elodie Chermann (Propos recueillis par) Gabriel Coutagne Les étals des commerçants ont remplacé la horde des camions de CRS. Porte de Vincennes, c’est jour de marché. Face à l’Hyper Cacher, clients et commerçants s’activent. Leurs voix, qui ont remplacé les sirènes, rendent lointain le bruit de la circulation du boulevard périphérique, pourtant tout proche.« Le souvenir du 9 janvier est toujours là, mais il commence un peu à s’estomper », confie Gérard, un habitant du quartier. Dans les allées du marché, les conversations portent plus volontiers sur la canicule qui frappe la région parisienne en ce début d’été. « Mais l’émotion reste présente », soupire le retraité, ses mains agaçant son paquet de cigarettes.De l’autre côté de l’avenue se dresse la supérette où a eu lieu l’attaque qui a coûté la vie à quatre otages. Depuis sa réouverture, le 15 mars dernier, le magasin accueille de nouveau ses clients. Comme pour gommer cet épisode tragique, sa devanture a été repeinte. Le logo, imprimé sur une bâche, se veut plus minimaliste. A l’intérieur, les nombreuses caméras de vidéosurveillance quadrillent chaque rayon du magasin.Lire : Réouverture de l'Hyper Cacher : les clients n'ont « sûrement pas » peurBarrièresL’Hyper Cacher reste toujours barricadé derrière plusieurs barrières, transformées en reposoirs pour quelques bouquets fanés ou affiches accrochées là en hommage aux victimes. Au sol, un bout de satin, sur lequel on lit encore les condoléances adressées au proches des victimes par l’ambassade des Etats-Unis.Au-delà des barrières, aucune voiture n’est autorisée à stationner, sauf un véhicule des forces de l’ordre. « Nous assurons la sécurité de l’établissement durant les horaires d’ouverture », explique l’un des deux policiers en faction devant l’entrée. Un dispositif allégé par rapport aux premières semaines qui ont suivi les attentats.« Les choses sont redevenues normales, mais les événements récents ont nourri un sentiment de peur, notamment parmi la communauté juive », raconte Catherine, une autre habitante du quartier. « La tension est encore palpable », poursuit-elle, en tournant son regard vers le magasin. Fleurs fanéesUn homme en tablier, employé de la charcuterie cacher voisine de la supérette, s’énerve quand on l’interroge sur le sujet. Il ne veux pas s’adresser à la presse : « Je m’en fous, j’ai pas besoin de ça », grogne-t-il, en tournant le dos. A quelques mètres, un autre homme barbu, kippa vissée sur la tête, est plongé dans la lecture d’un livre religieux. Il refuse, plus poliment, d’aborder le sujet.« Je connais des habitués de l’Hyper Cacher, et pour eux, qui connaissaient des victimes, c’est encore difficile », déclare Christophe, la trentaine élancée, avant de s’engouffrer dans le métro.Lire aussi :Yoav, Philippe, Yohan et François-Michel, les quatre otages tués porte de VincennesA huit stations de là, dans le 11e arrondissement de la capitale, on retrouve d’autres traces des événements de janvier. Au coin de la rue du Chemin-Vert et du boulevard Richard-Lenoir, deux barrières en métal protègent des dessins, de nombreux « Je suis Charlie », des bougies éteintes, des fleurs et des plantes asséchées, déposés en hommage aux victimes de l’attaque contre la rédaction de Charlie Hebdo. C’est à quelques pas de là que le policier Ahmed Merabet avait été abattu froidement par les frères Kouachi, pendant leur fuite.« Autrefois, on élevait des stèles ou des monuments », professe Nicolas, un jeune riverain qui se présente comme artiste. « On va sans doute installer une plaque commémorative », imagine-t-il. Le patron d’un café voisin est plus sceptique : « Les gens ne viennent plus trop ici pour se recueillir. L’esprit Charlie, c’est fini. » GraffitisAu 10, rue Nicolas-Appert – l’adresse de la rédaction de Charlie Hebdo jusqu’au 7 janvier 2015 –, la vie semble avoir repris un cours presque normal. La présence policière se fait discrète, même si, plusieurs fois par jour, deux gendarmes armés de fusils mitrailleurs viennent inspecter les lieux, d’un pas calme. Leur présence, imposée par le plan Vigipirate, vise aussi, selon eux, à rassurer : « On essaie de montrer qu’on est là. »Quatre graffitis au pochoir ornent un mur adjacent à l’immeuble. Ce sont des portraits, en noir et blanc. Ceux de Wolinski, Cabu, Charb et Tignous. Sur la façade du bâtiment, un autre clame « Je suis Charlie », comme un refrain devenu naturel. Des barrières empêchent les voitures de stationner dans la rue, comme à la porte de Vincennes. Elles semblent aussi imposer une petite frontière entre ceux qui travaillent toujours dans le bâtiment et les passants, venus en curieux.Lire : Attentat à « Charlie Hebdo » : « Vous allez payer car vous avez insulté le Prophète »« Ça va », rassure une jeune femme, descendue pour fumer une cigarette au pied du bâtiment, où elle travaille. « De toutes façons, il faut bien que ça aille… La vie reprend ses droits. » Même si elle reconnaît que les touristes sont désormais nombreux. Elle s’agace un peu de leur présence, « surtout ceux qui font des photos ». Couleurs« On est venus voir, en curieux, mais ce n’est pas pour cela qu’on est monté à Paris », se défend une mère de famille, venue d’Alès avec son époux et leurs trois enfants. « Nous vivions dans le quartier il y a quelques années, et l’événement nous a beaucoup touchés », reconnaissent-ils. L’aîné, un adolescent d’une quinzaine d’années, regarde longuement l’entrée par laquelle les frères Kouachi se sont engouffrés, les armes à la main, par un matin d’hiver. De son côté, Sonya, employée de mairie venue de Belgique, est émue, derrière ses lunettes noires. « Je suis venue sur les lieux pour voir », explique t-elle, d’une voix hésitante. « J’avais besoin de rendre tout cela réel. »Lire : Des attentats à la marche républicaine, cinq jours en FranceTrès vite, la rue Nicolas-Appert retrouve son calme. A certains moments, il arrive même qu’elle devienne totalement déserte, recueillie. Seuls quelques rires d’enfants viennent briser le silence. Ils viennent de la halte-garderie qui fait face à l’immeuble qui accueillait Charlie Hebdo. Comme partout dans Paris, des poteaux séparent les trottoirs de la chaussée. Mais, rue Appert, une main les a peints de couleurs vives. Comme pour signifier qu’une page est en train de se tourner. Gabriel CoutagneJournaliste (service photo)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Richard Schittly (Lyon, correspondant) Un tweet maladroit peut déboucher sur une bonne action. Jean-Michel Aulas a annoncé mardi 7 juillet à Lyon, lors d’une soirée de gala, qu’il apportait tout son soutien à la création d’une association destinée à la prise en charge d’enfants autistes. Nommée Autisme, ambition, avenir (AAA), celle-ci s’inspire du modèle anglo-saxon qui met en réseau familles et professionnels.Cet engagement du président de l’Olympique lyonnais (OL) s’ajoute à une série d’actions de charité. L’OL dispose d’une fondation, créée il y a neuf ans, avec un budget de l’ordre du million d’euros. L’action caritative aussi s’est professionnalisée, dans des partenariats structurés, soigneusement étudiés. Les joueurs, soucieux de valoriser leur image de marque, participent volontiers. L’OL intervient par exemple en faveur de la recherche sur le cancer, au centre Léon-Bérard.Ici, le soutien à l’association d’aide aux autistes résulte d’une histoire particulière. Très actif sur les réseaux sociaux, Jean-Michel Aulas poste un tweet ravageur, le 22 février, en traitant les supporters de Saint-Etienne d’« autistes ». Fort de quelque 216 000 followers, le président de l’OL enflamme les réseaux sociaux et s’attire un procès en stigmatisation. Sa stratégie de communication, qui consiste à capter l’attention pour libérer son équipe de la pression médiatique, tourne à la vilaine polémique.« Passer au-delà de l’erreur »Quatre mois plus tard, sans aller jusqu’à avouer qu’il a fait une bourde, M. Aulas confesse sa « méconnaissance d’un sujet » et « regrette d’avoir provoqué beaucoup d’émotion ». Pour se rattraper, sinon se racheter, le président du club lyonnais porte donc son attention sur une association en faveur des enfants autistes. « Il faut savoir passer au-delà de l’erreur », explique-t-il.Opportunisme ? Manière courageuse de tirer une leçon positive, défend plutôt Isabelle Kumar, mère d’un enfant autiste, vice-présidente de l’association AAA : « Il a mis ses réseaux à notre disposition. Notre association prend en charge cinq enfants à la rentrée prochaine. C’est un homme chaleureux et très ouvert. » Journaliste au sein de la rédaction d’Euronews, basée à Lyon, Isabelle Kumar a suivi attentivement la polémique sur le tweet. Un mois après, elle contactait le président de l’OL sur Twitter. Tweet gagnant cette fois-ci.Richard Schittly (Lyon, correspondant)Journaliste au Monde 09.07.2015 à 11h05 Il est 10 h 35, Didier Goubert tape dans ses mains et s’adresse au petit groupe affairé dans la cuisine : « La pause est finie, tout le monde retourne travailler. »En poste depuis un mois seulement, M. Goubert est directeur de l’entreprise solidaire Travailler et apprendre ensemble (TAE), un projet pilote d’ATD Quart Monde, une association qui se bat contre la précarité sociale, à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis). Au sein de l’entreprise, vingt salariés se partagent des tâches dans les domaines du bâtiment, du ménage et de l’informatique. Tous ont des passés compliqués, mêlant pauvreté et isolement.Créée en 2001, TAE fonctionne différemment des entreprises classiques, elle emploie d’anciens chômeurs de longue durée, des individus exclus de la société. « Il est important de leur redonner confiance et de les replonger doucement dans le monde du travail », explique Pierre-Antoine Béraud, le directeur-adjoint de TAE. Le but : recréer du lien social grâce au travail.Vingt salariés, quatre « compagnons »La précarité sociale et financière conduit souvent à l’isolement, souligne un rapport de la Fondation de France sur la solitude, publié le 9 juillet. L’étude précise que seule une personne en emploi sur cinq n’est pas en capacité de construire des relations sociales dans le cadre du travail. Et que pour « 76 % des français, le fait de retrouver une activité rémunératrice serait une action efficace pour lutter contre la solitude ».Dans le bâtiment qui héberge la société TAE, soutenue par la Fondation de France, les ordinateurs empilés sur des palettes attendent sagement d’être réparés. Chaque palette est numérotée. Les clients sont essentiellement des collectivités locales ou des mairies, mais il y a également des entreprises privées. Une fois les ordinateurs réparés, ils repartent vers les sièges sociaux ou sont donnés à des associations. Tout est très organisé, car comme le rappelle le directeur, « il faut que l’informatique nous rapporte 200 000 euros par an ».Parmi les vingt salariés, quatre « compagnons ». Ils dédient entre six mois et trois ans à l’entreprise. Salariés, ils partagent également leur expérience du monde du travail. A 26 ans, et avec un master « Réseaux et Télécoms » en poche, Timothée (qui a préféré ne pas donner son nom) œuvre depuis deux ans au sein de TAE. « Je voulais travailler dans un milieu solidaire, où les gens prennent soin les uns des autres ». Ainsi, « le lundi matin, si l’on constate qu’il manque quelqu’un au bureau, on l’appelle sur son téléphone. Si la personne ne répond pas, on va toquer à sa porte », explique Timothée.« Les assistants sociaux oublient les parents »« Il ne faut pas se renfermer sur soi-même, c’est là que commence la descente aux enfers », prévient Chantal Caudron, 53 ans, les larmes aux yeux. Ancienne aide-soignante, elle est contrainte de quitter son emploi suite à un accident de travail. Un loyer trop lourd pousse cette mère de quatre enfants à retourner vivre chez ses parents, pourtant trop âgés pour subvenir aux besoins de toute la famille. Lorsqu’elle est affaiblie par une dépression, ses enfants sont placés dans des foyers. Chantal est seule. « Les assistants sociaux viennent en aide aux enfants, mais ils nous oublient, nous, les parents », explique-t-elle.Depuis son arrivée à TAE en 2003, Chantal s’est battue auprès de la direction pour que les salariés obtiennent des CDI. « Les contrats d’insertion dont bénéficiaient les employés étaient signés pour une période donnée. Une fois cette période achevée, les gens replongeaient dans leur solitude », explique M. Goubert. Désormais détenteurs de CDI, les salariés peuvent aspirer à un avenir meilleur.Dans la cuisine, Roselyne (qui a aussi préféré ne pas donner son nom) prépare le déjeuner pour tout le monde. « Je suis sous-chef », indique-t-elle fièrement. Ce travail, que lui a trouvé l’agence Pôle emploi de Neuilly-sur-Marne en 2014, a mis fin a des années de galère : « J’ai perdu mes parents à quelques mois d’intervalle, mes frères et sœurs ont maintenant leur propre famille. » Victime d’abus de faiblesse par la société qui l’employait à l’époque, elle était à deux doigts de perdre son logement. Dans un an, Roselyne pourra prétendre à un CDI. « J’aimerais bien aller en informatique, mais ça on verra… », dit-elle, rêveuse. Les inquiétudes ont en tout cas disparu. Elle fait désormais partie de « la grande famille ».Valentine Arama Fabrice Lhomme et Gérard Davet Bernard Tapie, 72 ans, repart au combat avec son nouvel avocat, Me Emmanuel Gaillard, l’homme qui a obtenu, en juillet 2014, la condamnation de l’Etat russe à une amende de 50 milliards de dollars dans son conflit avec Ioukos.Un attelage redoutable qui va réclamer à l’Etat, le 29 septembre, devant la cour d’appel de Paris, la somme record d’un milliard d’euros, agrémentée d’intérêts courant sur plus de vingt ans. Toujours, bien sûr, dans le cadre de la revente d’Adidas en 1993 qui a donné lieu à un interminable litige entre l’homme d’affaires et le Crédit lyonnais et le CDR, l’organisme mis en place par l’Etat en 1995 pour apurer le passif de la banque. Bernard Tapie estime avoir été floué par sa banque, accusée d’avoir encaissé de fortes plus-values dans son dos.Lire aussi : Affaire Tapie-Crédit lyonnais : vingt ans de procédure pour rien ?Pertes et profitsL’arbitrage suspect, qui vaut à l’homme d’affaires une double mise en examen, est désormais passé par pertes et profits. Bernard Tapie a été interrogé à deux reprises par le juge Serge Tournaire. Et semblé admettre ses torts, en reconnaissant ce qu’il avait d’abord démenti dans ses interrogatoires devant les policiers. Oui, il a sollicité Nicolas Sarkozy et lui a rendu visite à 17 reprises, lui parlant plusieurs fois de l’arbitrage souhaité. « Est-ce que l’arbitrage pouvait avoir lieu sans que Nicolas Sarkozy donne son accord ? La réponse est non », lâche-t-il même au juge, le 10 mars.Oui, aussi, la désignation par son avocat Me Maurice Lantourne du juge arbitre Pierre Estoup, qui concentre toutes les suspicions, n’était pas une bonne idée : « Ils se sont rencontrés, ils se sont consultés, a indiqué M. Tapie. (…) M. Estoup a eu incontestablement des contacts avec M. Lantourne avant. Aucun avocat n’est assez sot pour désigner un arbitre qui lui soit hostile. » Or, M. Estoup – soumis à une obligation de « révélation étendue » – avait omis de signaler ces liens de proximité.Lire aussi :Affaire Tapie : la cour d’appel de Paris accepte la révision de l’arbitrageEmmanuel Gaillard s’attaque désormais au fond du conflit ; il a mis la main sur un document, signé par un banquier mandaté par le Crédit lyonnais et daté du 1er février 1993, qu’il juge essentiel, car à même de prouver que la banque a sciemment trompé son client, Bernard Tapie. Selon Me Gaillard, cette note démontrerait que « dès le départ, la banque avait imaginé de capter la plus-value résultant de la mise en bourse d’Adidas à un montant qui pouvait atteindre 11 milliards de francs (2,09 milliards d’euros) ». Or, M. Tapie avait revendu Adidas à un pool d’actionnaires pour « seulement » 318 millions d’euros, en février 1993.Deuxième frontUne thèse vivement contestée par Me William Bourdon, qui représente les intérêts de l’Etat : « Nous restons confiants quant à l’issue positive de la procédure tant les preuves de l’énorme boniment d’origine sont accablantes, c’est-à-dire la créance inventée de M. Tapie sur le Crédit lyonnais. »Sur un deuxième front, Bernard Tapie a demandé à l’un de ses conseils, Me Thierry Lévy, de déposer une plainte pour « faux, usage de faux, faux en écriture publique, escroquerie et tentative d’escroquerie », contre le commandant de police Yves-Marie L’Hélias, en poste à la brigade financière. La plainte devait être déposée jeudi 9 juillet, auprès du parquet de Paris.L’homme d’affaires n’a jamais digéré le rapport de synthèse rédigé par le policier un an plus tôt, le 9 juillet 2014. La conclusion de ce rapport – révélé par Le Monde le 11 septembre 2014 – établi sur la base de centaines de documents, était sans appel : « Les faits ayant pu être établis par les investigations ne permettent pas de donner crédit à la thèse de M. Tapie et aux conclusions des arbitres. »Lire aussi : Tapie-Adidas-Crédit lyonnais : une longue saga judiciaireFabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Julia Pascual Le gouvernement dégaine jeudi 9 juillet un plan national de lutte contre le harcèlement dans les transports. Le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve, les secrétaires d’Etat aux droits des femmes et aux transports, Pascale Boistard et Alain Vidalies, présentent à Paris un ensemble de douze engagements sur le sujet. Ils reprennent en fait l’essentiel des recommandations émises il y a trois mois par le Haut conseil à l’égalité femmes hommes (HCEfh).Lire aussi :Comment lutter contre le harcèlement sexiste dans les transports ?En avril, le HCEfh, organisme indépendant saisi par le gouvernement, avait constaté l’ampleur d’un « phénomène mal connu et largement minimisé ou normalisé », estimant que « toutes les utilisatrices des transports ont déjà été victimes » de harcèlement sexiste ou de violences sexuelles dans les transports, en particulier « les jeunes femmes ». « Le phénomène a été occulté pendant des années », confirmait Margaux Collet, porte-parole d’Osez le féminisme, association qui a été auditionnée dans le cadre de la préparation du plan national.Parmi les engagements pris, le gouvernement annonce l’expérimentation de « marches participatives » au cours desquelles des usagères pourront visiter des stations, des gares, des trains pour « identifier les aménagements insécurisant ou pouvant être améliorés (éclairage, présence humaine, vidéoprotection, rame d’un seul tenant…) ». Ce genre de marches, en provenance du Canada, est d’ores et déjà expérimenté dans douze « quartiers prioritaires » depuis 2014 par l’association France Médiation. Elles seront donc étendues aux transports à proprement parler sans que l’on sache encore quels opérateurs, en dehors de la RATP et de la SNCF, seront proactifs en la matière. En outre, une autre expérimentation devrait être initiée à Nantes d’un « arrêt à la demande des bus la nuit » pour éviter aux usagers d’effectuer de trop longs trajets à pied vers leur domicile.« Améliorer l’accompagnement des victimes »Le secrétariat d’Etat aux droits des femmes financera également « à l’automne 2015 » une « campagne de sensibilisation » via l’achat d’espaces publicitaires pour rappeler « que le harcèlement et les violences sexistes sont punis par la loi » et « inviter les témoins à être solidaires face à ces situations ».Lire aussi :Le harcèlement de rue, « c’est notre quotidien »Le numéro d’urgence 3117 de la SNCF permettra « avant la fin de l’année 2015 » de recueillir les signalements, y compris par texto, pour éventuellement déclencher l’intervention des forces de sécurité. Une réflexion autour d’autres « outils numériques d’alerte et de signalement » est prévue, de même qu’une enquête de victimation, sans que son financement n’ait encore été arrêté.Le plan gouvernemental prévoit que la MIPROF (Mission interministérielle pour la protection des femmes victimes de violences et la lutte contre la traite des êtres humains) mettra à disposition des opérateurs de transport des modules spécifiques de formation pour leurs personnels, permettant d’« améliorer l’accompagnement des victimes ». Un « travail » sera enfin engagé en direction des régies publicitaires dans les transports en commun afin que les publicités sexistes ne soient pas diffusées. « La régie de la RATP intègre déjà ce critère dans son processus de validation », illustre t-on au secrétariat d’États aux droits des femmes, alors que jeudi, les réseaux sociaux s’émouvaient encore d’une campagne publicitaire des Galeries Lafayette dans le métro parisien, présentant une femme nue dans une position lascive.« C’est intéressant que le gouvernement se soit saisi de la question, notait Joëlle Kerivin, présidente de l’espace Simone de Beauvoir, une association nantaise qui travaille sur les questions d’espace public et de genre. Maintenant, il faut voir comment ce plan se traduit et se déploie concrètement. On sera vigilantes ». Même prudence du côté d’Osez le féminisme, qui regrette l’absence « de budget, d’évaluation » précis. « Il y a des éléments très positifs mais on continue d’être dans une réponse très sécuritaire qui place les femmes dans une situation de victimes, regrette pour sa part Chris Blache, sociologue et cofondatrice de Genre et Ville. Il faudrait travailler sur les ambiances des espaces publics pour lutter contre le sentiment d’insécurité, par exemple en proposant plus d’art dans le métro ou en diffusant des messages moins anxiogènes ».Julia PascualJournaliste au Monde 09.07.2015 à 02h57 • Mis à jour le09.07.2015 à 11h44 | Pascale Robert-Diard Ils sont singuliers ces moments où les élus, les responsables politiques, découvrent avec effarement – et à leur détriment – la rigueur d’une loi décidée par le gouvernement auquel ils ont appartenu. A la barre de la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris, mercredi 8 juillet, se tient Yamina Benguigui. L’ancienne ministre de la francophonie, qui est également élue de la Ville de Paris, est la première personnalité à comparaître en application de la loi du 11 octobre 2013 sur la transparence de la vie publique, élaborée et votée dans la précipitation qui a suivi la démission du ministre du budget, Jérôme Cahuzac, confondu d’avoir dissimulé des fonds à l’étranger.La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, présidée par l’ancien procureur général près la Cour de cassation, Jean-Louis Nadal, avait émis en avril 2014 « un doute sérieux sur l’exhaustivité, l’exactitude et la sincérité » des déclarations de patrimoine et d’intérêt transmises par Yamina Benguigui et en avait saisi le parquet de Paris, conformément à la procédure prévue par la loi.Il est principalement reproché à l’ancienne ministre – productrice et réalisatrice de documentaires dans la vie civile – d’avoir omis à trois reprises de déclarer les actions qu’elle possédait dans une société de droit belge. Une première fois en 2012, lors de son entrée au gouvernement, puis en avril 2013 et en janvier 2014. Entre ces dates, les fameuses parts de société dont elle était détentrice ont beaucoup voyagé. Mme Benguigui s’en est d’abord défaite pour l’euro symbolique auprès de l’un de ses associés avec une clause de retour, qui prévoyait qu’elle pouvait les racheter au même prix.« Il y a eu l’affaire Cahuzac et tout s’est emballé »La cellule fiscale chargée de conseiller les membres du gouvernement ayant tiqué sur cette vente certes licite mais qui pouvait s’apparenter à une dissimulation de propriété, lui suggère alors de faire valoir sa clause de retour et de procéder à une vente définitive. Les services fiscaux font observer au passage que la société belge lourdement déficitaire dont Mme Benguigui est actionnaire depuis 2005, dégage désormais des bénéfices importants. Le montant de ses parts est évalué à plus de 900 000 euros, sur lesquels la ministre acquitte un redressement fiscal. Une nouvelle évaluation, confiée à un cabinet d’audit, réduit un an plus tard leur valeur de moitié, à 430 000 euros. C’est le prix auquel elles sont revendues en 2014.Les différentes déclarations de patrimoine interviennent au milieu de ces mouvements et de fait, Mme Benguigui n’est plus détentrice de ces titres – au mieux l’est-elle d’une créance – quand elle les remplit. « Je n’ai jamais caché un centime, j’ai suivi toutes les recommandations que l’on m’a faites. Mais il y a eu l’affaire Cahuzac et tout s’est emballé », dit-elle à la barre, visiblement blessée par sa mise en cause. Ses deux avocats, Mes Antoine Vey et Eric Dupond-Moretti insistent pour leur part, sur la bonne foi de leur cliente prise au piège d’une loi d’urgence dont la complexité et l’impréparation avaient été dénoncées à l’époque par la majorité des parlementaires.Des « omissions » coupables« Cette loi a été votée. On peut toujours penser qu’elle va trop loin, mais c’est la loi », leur a répondu le procureur Jérôme Marilly, en prenant soin toutefois de circonscrire l’enjeu de ce dossier. Il n’est question « ni d’enrichissement personnel, ni de paradis fiscal, ni de compte en Suisse. Mme Benguigui n’est pas accusée de malhonnêteté », a-t-il souligné. « Mais la légèreté n’est pas une excuse recevable de la part d’une ministre de la République », a ajouté le procureur. Il est là pour faire respecter la loi et la loi considère désormais qu’en matière de transparence de la vie publique, il est des « omissions » coupables.Surtout lorsqu’elles se répètent et que les enjeux démocratiques de cette nouvelle législation après la tempête soulevée par l’affaire Cahuzac, ont été rappelés solennellement en conseil des ministres, puis dans une circulaire adressée à chaque membre du gouvernement. Autant d’arguments qui justifient, selon lui, une condamnation de l’ancienne ministre, à l’encontre de laquelle il a requis quatre mois d’emprisonnement avec sursis et 15 000 euros d’amende. « Le fondement de la procédure pénale, c’est de condamner les malhonnêtes, pas ceux qui ont pu se tromper », a plaidé Me Dupond-Moretti, en dénonçant « le poujadisme » d’une justice « qui consiste à dire : “Vous êtes ministre, vous n’avez pas le droit de vous tromper”. » Jugement le 23 septembre.Lire notre note de blog : Les déclarations de patrimoine, « une sacrée galère ! » pour les députésPascale Robert-DiardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maryline Baumard Vincent Cochetel est le directeur Europe du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Les 25 et 26 juin, les chefs d’Etat et de gouvernement n’ont pas abouti à un accord sur la relocalisation de 40 000 réfugiés arrivés en Europe. Le sujet est à nouveau entre les mains des ministres de l’intérieur jeudi 9 juillet au Luxembourg. Qu’attendez-vous de cette réunion ?J’attends d’abord qu’on revienne à la raison. Que se réinstaure une plus grande confiance entre les Etats dans leur capacité à respecter leurs obligations. L’Europe doit aujourd’hui faire face à une arrivée importante de demandeurs d’asile, certes, mais en aucun cas massive. Aujourd’hui, 86 % des personnes déplacées sur la planète vivent dans des pays en développement. Et en 2014, ce sont 42 500 personnes qui ont été déplacées quotidiennement par les guerres et violations des droits de l’homme. Réinstaller 20 000 réfugiés et relocaliser à partir de la Grèce et de l’Italie 40 000 personnes en deux ans sur un continent de 500 millions d’habitants me semble de l’ordre du possible.D’accord mais les flux se sont encore intensifiés depuis 2014…Quelque 219 000 personnes sont arrivées en bateau l’an dernier sur les côtes européennes. La moitié n’avaient pas vocation à obtenir l’asile. En 2015, nous comptabilisons 130 000 arrivées sur les six premiers mois : 78 000 sur les côtes grecques et le reste sur les côtes italiennes. Sur les flux arrivant en Grèce, 85 % nous semblent pouvoir prétendre au statut de réfugié compte tenu de leur origine. Ceux qui entrent aujourd’hui par l’Italie semblent être majoritairement des migrants économiques.La mauvaise nouvelle dans ce que vous nous dites là, c’est que la Grèce est devenue la première terre d’entrée en Europe. Etant donné sa situation aujourd’hui dans l’Europe, êtes-vous inquiet ?C’est effectivement une très mauvaise nouvelle, puisque le système de réception des demandeurs d’asile dans ce pays est quasi inexistant. La plupart des îles ont arrêté la prise d’empreintes digitales, l’enregistrement des demandes, et elles n’offrent pas d’hébergement. D’ailleurs, la capacité totale de premier accueil dans tout le pays est de l’ordre de 1 100 places ; ce qui n’a rien à voir avec les besoins. Pour comprendre, il suffit de mettre en lien cette donnée avec les 1 600 arrivées sur la seule île de Lesbos le week-end dernier !Lire aussi :Lesbos, l’île au bord du naufrageJusqu’à il y a quelques semaines, la Grèce prenait et enregistrait les empreintes digitales de chaque personne arrivée sur ses côtes, contrairement à la pratique en Italie. C’était même nécessaire pour avoir son laissez-passer et quitter les îles.Aujourd’hui, ils ne le font plus. Mais l’Europe se doit de les aider à remettre en place un contrôle systématique, conformément aux obligations de tout pays européen. Aujourd’hui, ces entrées non contrôlées ont des répercutions en cascade sur tous les pays voisins. En quittant Athènes, les réfugiés et les migrants passent en Macédoine, puis en Serbie, et de là passent en Hongrie. Cette route des Balkans est devenue très dangereuse, un lieu de trafic humain et de violence. Et le Parlement hongrois a redit hier sa volonté de construire une barrière entre la Serbie et son territoire. Or nous l’avons vu entre la Grèce et la Bulgarie, les barrières et barbelés ne sont pas des solutions. Le lieu de passage se déplacera. C’est triste de penser qu’en 1956 le mur empêchait les citoyens hongrois persécutés de quitter leur pays en masse ; demain le nouveau « mur » empêchera d’autres réfugiés de trouver la sécurité sur leur territoire…Si la Turquie contrôlait mieux ses frontières, l’Europe serait-elle moins sous pression ? D’ailleurs, elle a fait des efforts sur les cargos. Il n’y a plus eu de départ depuis Noël de cargos chargés de migrants à destination de l’Italie. Ne jetons pas la pierre à la Turquie. Avec 1,8 million de réfugiés sur son territoire, c’est le premier pays du monde pour l’accueil des réfugiés. Quand nous ferons autant qu’elle, nous pourrons critiquer ! Mais je reconnais que s’ils ont jugulé les départs de gros bateaux, ils ne semblent pas pouvoir contrôler aussi bien les plus petites embarcations…Si l’on écoute notre ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, les Italiens ne respectent pas le droit européen en matière de gestion des flux de migrants. Etes-vous d’accord avec cette analyse ?Beaucoup de choses doivent êtres améliorées en Italie, par exemple l’identification systématique de toute personne sauvée en mer, des meilleures conditions de réception dans un système simplifié, un traitement plus efficace et accéléré des demandes d’asile. Mais surtout, l’Italie ne renvoie pratiquement aucun débouté du droit d’asile. C’est un vrai problème, car il ne peut nulle part y avoir de procédure d’asile qui fonctionne véritablement sans politique efficace de renvoi de ceux qui n’ont pas droit à cette protection. Et l’Italie n’est malheureusement pas une exception. Sans politique de renvoi efficace, les opinions publiques dans de nombreux pays européens ont du mal à faire la différence entre un réfugié et quelqu’un qui n’a pas besoin de protection internationale.Voir aussi notre grand format: En dix ans, la CMU a réduit les inégalités dans l'accès à la santéCompte tenu de cet état des lieux, que faut-il pour que les discussions entre ministres de l’intérieur avancent jeudi ?Il faut que la confiance se réinstalle entre les Etats européens. On parle de l’Italie, mais le blocage des migrants et demandeurs d’asile à Vintimille a eu lieu parce que la France n’a pas confiance totale dans la gestion italienne des arrivées à leur frontière maritime…Tout comme Calais et les 3 000 migrants qui y stationnent sont le fruit de l’absence de confiance des Britanniques dans la politique migratoire menée par la France…On peut effectivement voir des points communs entre ces deux situations. De nombreux pays européens pensent que les meilleures solutions sont dans les pays voisins… Plusieurs pays du sud de l’Europe demandent de la solidarité avant qu’on leur parle de responsabilité, compte tenu de leur position géographique. Les quelques pays du Nord qui sont les pays de réception de la majorité des demandeurs d’asile en Europe inversent la proposition. Il faut mettre fin à ce dialogue de sourds à travers une coopération pratique en mettant en œuvre toutes les composantes de l’agenda européen pour la migration.C’est déjà cette impasse qui a empêché un accord sur la répartition obligatoire des 40 000 réfugiés. Comment en sort-on ? D’une manière simple. On impose que chacun des 28 pays prenne sa part. Ce chiffre de 40 000 est un début très modeste. On attend les propositions de chaque Etat demain. Si on n’arrive pas à relocaliser les 40 000 réfugiés sur deux ans à partir de l’Italie et de la Grece, on a deux solutions. Soit on refait un tour de table et on commence d’une manière pratique avec les offres actuelles. Soit on demande à ceux qui ne veulent pas participer ou en prennent moins que ce que proposait la clé de répartition établie par la Commission européenne d’aider financièrement d’autres pays à accueillir à leur place, pour une période intérimaire leur permettant de se préparer à participer à ce programme commun de solidarité. Un tel système fut envisagé par l’Autriche en 1956, quand elle fut confrontée à l’arrivée de 200 000 réfugiés hongrois sur son territoire.La France n’a pas été un modèle depuis que cette discussion s’est ouverte en mai, au lendemain du naufrage d’un bateau transportant 800 personnes. Que pensez-vous du cafouillage de la France avec ses quotas et sa discussion sur les paramètres de la clé de répartition ? Je pense qu’il y a effectivement eu un peu de cafouillage en matière de communication, mais que la France essaie de tenir une position d’équilibre, se refusant à signer un chèque en blanc aux pays du Sud, mais indiquant sa volonté de participer aux efforts communs.Quel serait le rôle du HCR au sein des dispositifs de premier accueil (« hotspots ») que l’Europe rêve de mettre en place dans les pays d’arrivée, où serait fait le tri entre migrants économiques à renvoyer tout de suite et demandeurs d’asile ?En tant que HCR, nous sommes prêts à aider dans la mise en œuvre de ce projet et par exemple aider à gérer l’identification des cas plus vulnérables avec des besoins spécifiques. Par ailleurs, nous pourrions trouver des solutions autres que l’Europe pour des réfugiés ayant de la famille sur d’autres continents.Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 08.07.2015 à 16h31 • Mis à jour le08.07.2015 à 16h34 Il n’y aura pas, pour l’heure, de nouveau procès Agnelet. La Cour de cassation a rejeté, mercredi 8 juillet, le pourvoi de l’homme condamné à vingt ans de prison pour le meurtre d’Agnès Le Roux.La riche héritière du casino du Palais de la Méditerranée, qui était la maîtresse de Maurice Agnelet, avait disparu, ainsi que sa voiture, à Nice le week-end de la Toussaint en 1977. Ni son corps ni le véhicule n’ont été retrouvés depuis.Si le mystère reste entier sur les circonstances du crime, M. Agnelet s’était retrouvé au centre de l’affaire en raison de sommes d’argent arrivées sur un compte à son nom, issues de la vente par Agnès Le Roux de ses parts dans le casino. La somme (3 millions de francs) était d’abord apparue sur un compte genevois qui leur appartenait à tous les deux, avant de lui revenir totalement après la mort de la jeune femme.Lire : Affaire Le Roux : quelles charges pèsent contre Maurice AgneletTrois procès en trente ansAujourd’hui âgé de 77 ans, Maurice Agnelet avait dans un premier temps bénéficié d’un non-lieu en 1985 dans cette affaire. Il avait été à nouveau poursuivi à partir de 1999 quand une autre de ses maîtresses était revenue sur l’alibi qu’elle lui avait fourni jusqu’alors. Maurice Agnelet avait été acquitté en 2006, avant d’être condamné en appel, l’année suivante, à vingt ans de réclusion criminelle.Au début de 2013, c’est la Cour européenne de droits de l’homme (CEDH) qui avait donné raison à Maurice Agnelet, en estimant que l’ancien avocat niçois n’avait pas bénéficié d’un procès équitable, notamment faute de motivation du verdict. Une décision qui avait débouché sur un nouveau procès en 2014, à l’issu duquel Maurice Agnelet avait finalement été reconnu coupable du meurtre par les assises d’Ille-et-Vilaine.Niant comme depuis le début de cette affaire le crime, Maurice Agnelet avait ensuite saisi la Cour de cassation au motif, notamment, que le verdict mentionnait un témoignage qui n’aurait été ni évoqué ni débattu contradictoirement à l’audience. Un élément qui fait dire à la défense de Maurice Agnelet qu’il n’a pas eu toutes les chances de faire établir son innocence, et fondait son pourvoi en cassation.Lire : Procès Agnelet, les leçons d’une tourmenteAprès le rejet de son pourvoi en cassation, M. Agnelet pourrait toutefois saisir une nouvelle fois la CEDH sur ce nouveau verdict. Son avocat, Me François Saint-Pierre, a expliqué à l’agence de presse Reuters qu’il attendrait de pouvoir examiner précisément les raisons juridiques du rejet de ce pourvoi, avant d’envisager une saisie de la CEDH. Il a également affirmé qu’il allait demander la libération conditionnelle de son client, « compte tenu de son âge, de son état de santé et des années passées en prison ». Olivier Faye Nouvelle victoire sur le front judiciaire pour Jean-Marie Le Pen contre sa fille. Le tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre (Hauts-de-Seine), saisi en référé par le député européen, a décidé, mercredi 8 juillet, de suspendre l’assemblée générale extraordinaire du Front national. Cette dernière – qui consiste en un vote par courrier des 51 000 adhérents frontistes à jour de cotisation – avait été convoquée le 4 mai par la direction du FN pour entériner une série de réformes des statuts, et en premier lieu la suppression de la présidence d’honneur.Lire aussi :Jean-Marie Le Pen veut sauver sa présidence d’honneur devant les tribunaux« Le tribunal a estimé que le Front national n’a pas respecté ses statuts et l’invite à convoquer un congrès physique devant lequel Jean-Marie Le Pen pourra se défendre », explique au Monde l’avocat de M. Le Pen, Me Frédéric Joachim. Le FN a décidé de faire appel de cette décision.« Cette victoire allait d’elle-même, je ne comprends pas comment des juristes avisés ont pu s’engager sur la voie d’une persécution personnelle et politique qui se trouve condamnée dans ses procédés par la justice, a réagi Jean-Marie Le Pen sur BFMTV. Mes adversaires ont eu tort deux fois en une semaine. S’il y a un congrès véritable, j'en serai un des orateurs, c’est moi qui suis mis en cause dans une dignité qui m’a été accordée par un congrès précédent. »Et le patriarche frontiste de lancer un message à sa fille : « On a vingt-quatre heures pour maudire ses juges, mais après il faut réfléchir et essayer de ne pas détruire l’instrument sur lequel comptent les Français pour les arracher à la décadence. »Vers un congrès physique« La justice semble dépenser beaucoup d’énergie à conserver à Jean-Marie Le Pen sa capacité de nuire au Front National, faisant fi du comportement et des propos tenus par ce dernier… », a jugé pour sa part le parti d’extrême droite dans un communiqué.L’assemblée générale extraordinaire devait se clôturer vendredi 10 juillet. Plus de 52 % des adhérents avaient déjà renvoyé leur bulletin au siège du parti, à Nanterre, selon le mouvement d’extrême droite. Cette procédure était inédite dans l’histoire du Front national, a fortiori pour une réforme de ses statuts.Dans son ordonnance, le TGI a estimé que le FN n’avait pas respecté ses statuts, qui précisent que le vote par correspondance n’est prévu que dans le cadre des assemblées générales ordinaires. L’impossibilité pour Jean-Marie Le Pen de se défendre face aux adhérents a de plus motivé cette décision. Le 2 juillet, le cofondateur du FN avait déjà gagné une première partie en obtenant que le TGI de Nanterre annule sa suspension du Front national.Marine Le Pen se trouve désormais contrainte d’organiser un congrès physique, dont la convocation risque d’empiéter sur la campagne pour les élections régionales de décembre. La présidente du FN a fait savoir que les bulletins de vote déjà reçus par le parti étaient placés sous le contrôle d’un huissier dans l’attente que son appel soit examiné. « Cet aléa juridique ne change rien aux décisions politiques prises, de la manière la plus claire et devant l’ensemble des Français, par les instances dirigeantes du Front National, décisions très certainement entérinées par les adhérents », avance le parti dans son communiqué.En l’état, une conciliation avec son père semble peu probable, tant les deux parties se trouvent dans un conflit violent depuis trois mois, et les entretiens donnés par M. Le Pen à RMC et à Rivarol, dans lesquels il répétait notamment que les chambres à gaz n’étaient pour lui qu’un « détail » de l’histoire de la seconde guerre mondiale.Lire aussi :Jean-Marie Le Pen réplique à sa fille dans « Rivarol »« J'accueille cette décision avec une satisfaction amère. Je ne me réjouis pas que la communication entre Jean-Marie Le Pen et Marine Le Pen se fasse par les tribunaux », se désole Bruno Gollnisch, joint par Le Monde. Pour ce proche de Jean-Marie Le Pen, la « désescalade » entre les deux parties est encore possible. « Il faut que nous trouvions une solution. Un congrès ne serait pas utile, hors de proportion au vu de l'enjeu, qui n’est que de supprimer la présidence d'honneur. Cela peut se régler à l'amiable », veut croire le député européen.Le soutien de Marine Le Pen, Gilbert Collard (député du Gard, Rassemblement Bleu Marine) a quant à lui réagi sur son compte Twitter..@lepenjm obtient l'annulation du congrès papier, cela va être physique ! http://t.co/rgjzylCxqv— GilbertCollard (@Gilbert Collard ن)require(["twitter/widgets"]);« L’important, c’est une question de fond : est-ce que l’on est d’accord ou pas sur le caractère inacceptable des propos de Jean-Marie Le Pen ? », estime ce dernier, joint par Le Monde.Olivier Faye Simon Piel et Benoît Vitkine Un banquier russe, mort au retour de son jogging dans sa propriété britannique du Surrey en novembre 2012, a-t-il été empoisonné à Paris ? C’est la question à laquelle va tâcher de répondre la justice française après que le parquet de Paris a décidé, le 26 juin, d’ouvrir une enquête préliminaire pour assassinat en bande organisée après la mort d’Alexandre Perepilitchni, homme d’affaires de 44 ans réfugié au Royaume-Uni depuis 2010.Cette enquête confiée à la brigade criminelle fait suite aux investigations financières menées parallèlement en France par le juge d’instruction Renaud Van Ruymbeke sur un dossier qui a considérablement refroidi les relations entre Moscou et les capitales occidentales depuis plusieurs années : l’affaire Magnitski, du nom de ce juriste poursuivi par la justice russe pour des charges fictives et mort en 2009 des suites de mauvais traitements subis en prison. Sergueï Magnitski dénonçait une escroquerie impliquant des fonctionnaires russes, qui auraient exproprié un fonds d’investissement, Hermitage Capital Management, avant de soutirer 150 millions d’euros à l’Etat russe avec la complicité d’agents du fisc. Son calvaire avait poussé le ­Congrès américain à adopter, en 2012, une « liste Magnitski » interdisant de séjour aux Etats-Unis les fonctionnaires russes impliqués dans l’affaire.Depuis 2010, Alexandre Perepilitchni aidait le patron d’Hermitage et employeur de Sergueï Magnitski, l’investisseur américain Bill Browder, à retrouver la trace de l’argent de l’escroquerie, sorti de Russie par le biais d’une multitude de sociétés-écrans et de comptes bancaires dans plusieurs pays. La collaboration de l’ancien banquier était particulièrement précieuse : selon les éléments de l’instruction suisse, il aurait lui-même joué un rôle dans l’affaire en aidant l’une des protagonistes de l’escroquerie, Olga Stepanova, à placer ses gains en Suisse.En sa qualité de directrice du bureau du fisc de Moscou, Mme Stepanova avait auparavant obtenu le versement de 150 millions d’euros aux nouveaux « propriétaires » des sociétés volées à Bill Browder. Ce n’est qu’après la mort de Sergueï Magnitski que Perepilitchni aurait décidé de changer de camp et de contacter M. Browder, lui fournissant des documents sur ces comptes bancaires ouverts, notamment au Credit Suisse.Enquête sommaireLes magistrats français semblent donc prendre très au sérieux les révélations parues il y a quelques semaines dans la presse britannique. Le 19 mai, le Times indiquait que du gelsemium, une plante originaire de Chine et dont l’absorption peut être mortelle, avait été retrouvée dans l’estomac d’Alexandre Perepilitchni.Juste après sa mort, et malgré les avertissements de Bill Browder sur le caractère pour le moins particulier du défunt, l’enquête britannique avait été sommaire, concluant à une mort naturelle. C’est finalement à l’initiative de la compagnie d’assurances de M. Perepilitchni – qui cherchait un moyen de ne pas verser la prime d’assurance décès souscrite par le banquier russe – qu’une expertise plus poussée a été menée cette année. Elle a révélé la présence du gelsemium.Ingérée à petites doses, la plante est un antistress utilisé en homéopathie ; à hautes doses, elle devient un poison qui peut provoquer la mort dans un délai allant de quelques heures à quarante-huit heures. L’hypothèse la plus probable – sans écarter tout à fait la piste britannique – est donc que l’empoisonnement de M. Perepilitchni remonte au court séjour parisien qu’il a effectué juste avant de rentrer chez lui dans le Surrey, près de Londres.Pour les avocats français de M. Browder, Mes Temime, Akorri et Minkowski, le « timing » des événements laisse en tout cas peu de place au doute quant au fait que la mort d’Alexandre Perepilitchni est bien liée à l’affaire Magnitski : l’ancien banquier s’apprêtait à témoigner une nouvelle fois devant les enquêteurs suisses ; il avait par ailleurs cessé ses activités et ne se consacrait plus qu’au dossier Magnitski.Les interrogations se portent désormais sur les personnes qu’il a pu rencontrer notamment à l’Hôtel Bristol, rue du Faubourg-Saint-Honoré à Paris, où il était enregistré pour trois nuits lors de ce séjour parisien. Les magistrats du pôle financier, qui enquêtent depuis début 2014 sur un système présumé de blanchiment en France des fonds détournés en Russie, se sont d’ailleurs rendus dans le palace pour effectuer des vérifications. Comme le révélait fin juin l’AFP, ce volet blanchiment de l’affaire Magnitski avance. Une intermédiaire franco-russe installée à Saint-Tropez vient d’être mise en examen et des comptes bancaires à Monaco et au Luxembourg ont été gelés.Simon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterBenoît VitkineJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.07.2015 à 17h13 • Mis à jour le06.07.2015 à 18h42 | Séverin Graveleau Après les politiques et les intellectuels, les Immortels de l’Académie française et une partie des syndicats enseignants, la réforme du collège qui doit entrer en vigueur à la rentrée 2016 est-elle en train de se trouver de nouveaux adversaires inattendus ? C’est en tout cas ce que peut laisser craindre à la ministre de l’éducation, Najat Vallaud-Belkacem, la récente prise de position du SNPDEN-Unsa, premier syndicat des chefs d’établissement.Lire aussi :L’Académie française sabre la réforme du collègeDans un communiqué daté de lundi 6 juillet, il indique qu’il « décidera s’il continue d’apporter son soutien à la réforme du collège lors de sa conférence nationale » en septembre. En cause, la circulaire d’application de la réforme publiée au Bulletin officiel le 2 juillet. Ce mode d’emploi du nouveau « collège 2016 » qui leur est justement destiné est tout bonnement jugé « inacceptable » par le SNPDEN-Unsa.« Par l’interprétation qu’elle apporte », elle « vide de son contenu la principale raison pour laquelle [le syndicat] a apporté son appui à la réforme du collège » précisent les chefs d’établissement. Car c’est, selon eux, le cœur même de la réforme qui est remis en cause dans la circulaire d’application : l’autonomie et la responsabilité supplémentaires accordées aux établissements et à leurs chefs.Lire aussi :Des collèges appelés à tester dès septembre la réforme controversée« Lobby disciplinaire »La réforme prévoit en effet que les collèges puissent utiliser, comme ils le souhaitent, 20 % de leur emploi du temps sur du travail en petits groupes, de l’accompagnement personnalisé, ou pour les nouveaux « enseignements pratiques interdisciplinaires » (EPI). C’est d’ailleurs cette liberté accordée aux chefs d’établissement, considérés par certains comme les grands « gagnants » de cette réforme, qui fait craindre à ses détracteurs de les voir se transformer en « petits chefs ». Et qui a mis dans la rue 24 % des enseignants le 19 mai, selon le ministère, et moitié moins lors de la journée de grève nationale du 11 juin.La circulaire « empiète systématiquement sur les compétences dévolues par le code de l’éducation aux instances de l’établissement », juge le SNPDENSauf que la circulaire « empiète systématiquement sur les compétences dévolues par le code de l’éducation aux instances de l’établissement et tout particulièrement à son conseil d’administration », juge le SNPDEN. Il en est ainsi des groupes à effectifs réduits qui, dans la circulaire, « ont vocation à être constitués en priorité pour les sciences expérimentales, la technologie, les langues vivantes étrangères, les langues régionales et l’enseignement moral et civique ». Autrement dit, les chefs d’établissement sont fortement incités – la circulaire n’est juridiquement pas injonctive – à flécher vers ces matières les trois heures par classe mises à disposition pour les groupes à effectif réduit. « Il y a un lobby disciplinaire qui a joué », estime Philippe Tournier, le secrétaire général du syndicat. Il craint que « cette circulaire ne crée des tensions entre les disciplines, là où un travail collectif de l’équipe éducative aurait pu aboutir à un consensus ».« Trouver le bon point d’équilibre »Le SNPDEN regrette aussi que la circulaire « se mêle de fixer comment les élèves doivent être répartis dans les classes », alors même que le code de l’éducation stipule que les collèges disposent d’une autonomie qui porte sur les modalités de répartition des élèves. Le texte ministériel précise simplement que les élèves qui suivent l’enseignement de complément de latin ou grec – qui vient compenser la disparition des « options » correspondantes –, ainsi que ceux inscrits en classe bilangue en 6e, soient répartis dans plusieurs classes « afin d’éviter la constitution de filières ». Un autre élément qui questionne « la gouvernance même du système éducatif », selon Philippe Tournier. Il explique : « Soit on nous confie plus de responsabilités et on nous laisse ensuite travailler, soit le ministère fait tout et il n’a donc pas à nous demander notre avis. » Le secrétaire général tempère toutefois ces propos en indiquant qu’il ne s’agit pas pour le SNPDEN « de devenir un adversaire de la réforme ».Du côté du ministère on confirme bien que l’écriture de la circulaire « vise évidement à rassurer ceux qui pouvaient être inquiets » mais que ces éléments ne sont « que des rappels de bon sens » ne remettant pas en cause la « plus grande autonomie » portée par la réforme.Mais, « à trop vouloir rassurer ceux qui ont peur [de la réforme du collège], on prend le risque de démotiver ceux qui y croient et qui ont envie » commente Frédéric Sève, du SGEN-CFDT, l’un des deux syndicats enseignants favorables à la réforme. Il s’agit en tout cas maintenant de « trouver le bon point d’équilibre, ajoute Christian Chevalier, du SE-UNSA, afin de rassurer d’un côté les enseignants, de l’autre les chefs d’établissement ». Ce que le ministère avait pourtant bien essayé de faire avec cette circulaire.Séverin GraveleauJournaliste au Monde Bertrand Bissuel Récemment épinglée pour de multiples infractions au code du travail, la Croix-Rouge française tente aujourd’hui de se faire pardonner. Mardi 30 juin, la direction de l’organisation humanitaire a signé un « accord d’établissement » avec la CFE-CGC, l’unique syndicat représentatif au sein du siège à Paris. Le texte, dont le contenu a été dévoilé aux personnels, lundi 6 juillet, prévoit d’accorder une « indemnisation (…) afin de compenser le préjudice subi par les salariés ».Lire aussi :Les salariés associatifs, entre engagement et précariatLe dédommagement, qui repose sur une grille attribuant des points en fonction de la gravité des faits, prendra deux formes : soit des jours de congés crédités sur le compte épargne temps (CET) des personnes concernées, soit une somme d’argent si le calcul final donne droit à moins d’une demi-journée de congés.D’après Eric Laurent, délégué syndical central CFE-CGC, 289 salariés (sur les 480 employés au siège) bénéficieront de ce dispositif dont la mise en œuvre s’étalera sur deux années. La compensation accordée sera supérieure à un mois de congés pour « une douzaine de personnes », complète Philippe Cafiero, directeur des ressources humaines de l’association. Le coût global de la mesure devrait avoisiner les 340 000 euros.Lire aussi :La Croix-Rouge accusée de violer le code du travailPlus de 3 600 dépassementsA la suite d’un contrôle effectué début mars, l’inspection du travail avait dressé une liste impressionnante d’« infractions » commises en 2014 au siège de la Croix-Rouge : un peu plus de 3 600 dépassements de la durée maximale du travail (sur une journée et sur une semaine) auxquels s’ajoutaient « 129 privations du repos quotidien minimal ». Le président de l’association, le professeur Jean-Jacques Eledjam, avait reçu une lettre comminatoire de deux inspecteurs du travail qui le sommaient de prendre des dispositions « pour que ces dysfonctionnements, préjudiciables à la santé physique et mentale de vos salariés, cessent immédiatement ». « Il vous appartiendra également de réparer financièrement le préjudice causé à ces derniers par cette organisation du travail illégale, dangereuse et pathogène », avaient-ils ordonné.« Marquer le coup »L’accord conclu le 30 juin répond à cette injonction et à une demande de la CFE-CGC. « Nous souhaitions trouver une solution pour sortir de cette situation par le haut, affirme M. Cafiero. La page est tournée. » « Le but était de marquer le coup vis-à-vis de la direction sans mettre à genoux l’association, confie, pour sa part, M. Laurent. C’est pour cette raison que l’indemnisation est échelonnée sur deux années. »Lorsque les remontrances de l’inspection du travail avaient été déballées sur la place publique, à la fin mai, la Croix-Rouge s’était défendue en invoquant la spécificité de son action. « Nos missions demandent une grande mobilisation et disponibilité de nos salariés et bénévoles, quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit, le jour de la semaine », avait-elle plaidé dans un communiqué, en précisant qu’au niveau du siège, « ce sont les directions métiers “d’urgence” qui sont en grande majorité concernées par les dépassements d’horaires ».M. Cafiero explique que des négociations sont engagées sur l’organisation du travail et les horaires applicables au siège afin d’éviter que de tels errements se reproduisent. Reste maintenant à savoir si les constats de l’inspection du travail seront consignés dans un procès-verbal transmis au procureur de la République de Paris. Le parquet de Paris indique ne pas avoir, à ce stade, la totalité du dossier.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Escande Des chauffeurs de taxi furieux renversent des voitures pour défendre leur profession. Des migrants s’échouent en masse sur les côtes pour trouver un emploi en Europe. En France, la prochaine élection présidentielle se jouera en grande partie sur le chômage. Partout la question du travail occupe les esprits et préoccupe les politiques.Normal, depuis que les sociétés humaines se sont affranchies de l’esclavage, puis de la féodalité, qui reléguaient le travail aux couches basses de la société, cette notion s’est retrouvée au cœur de nos existences. Elle se déploie dans trois dimensions. Economique, bien sûr, on travaille pour subvenir à ses besoins, mais aussi sociale et philosophique. Un emploi est le plus sûr moyen de s’insérer dans une communauté et de trouver, le plus souvent, un sens à son existence.C’est la raison pour laquelle le Cercle des économistes a choisi ce thème cette année pour ses rencontres d’Aix, qui se sont achevées dimanche 5 juillet. Avec une idée qui taraude les esprits en ce moment : sommes-nous à la veille d’un changement majeur du mode de travail, de sa répartition, de sa qualité ?Lire aussi :Précarité au travail : la voie du plein-emploi ?Révolution copernicienneLa situation européenne nous montre que le chômage n’est pas une fatalité. Des pays majeurs comme l’Allemagne ou la Grande-Bretagne sont retournés au plein-emploi après avoir connu des récessions plus profondes que celle de la France. Mais à quel prix ? Celui du développement de ce que l’on pourrait appeler le « précariat ». Ce travail aléatoire et faiblement rémunéré, souvent indépendant, qui a fait sortir de l’inactivité des millions d’individus. A l’inverse, les pays qui ont freiné ce mouvement vers les « mini-jobs » allemands ou les « contrats zéro heure » britanniques, comme la France ou l’Italie, continuent de connaître des taux de chômage à deux chiffres. Précarité et emploi contre stabilité et chômage.La Grande-Bretagne a fait son choix, et va plus loin en revoyant entièrement le rôle de l’Etat. Chacun sa réponse. La France en trouvera une autre, plus conforme à son histoire, à sa culture. Il reste que, dans une économie ouverte et de croissance modérée, la précarité est la transition indispensable pour éradiquer le chômage de masse. Et, dans nos sociétés largement tertiarisées, le stock d’emplois disponibles se trouve dans les services à basse qualification.Comme l’ont préconisé les économistes à Aix, pour contrer le développement d’une société à deux vitesses, il est impératif de revoir toute la chaîne de l’emploi, du stage au CDI en passant par le travail indépendant. Mais aussi de fluidifier le marché à l’échelle européenne, et d’investir massivement en formation. Cette révolution copernicienne de la mobilité sociale est en train de se faire, officiellement et sous le manteau. Il est de notre intérêt d’accompagner le mouvement, plutôt que d’avoir à le subir.Lire aussi :Pour en finir avec la précarité des stagiairesPhilippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Maryline Baumard « Admis au deuxième groupe d’épreuves »… Ceux qui pensaient être bacheliers mardi 7 juillet seront déçus quand ils verront leur nom suivi de cette mention. Ceux qui pensaient être éliminés au premier tour seront ravis. « Le rattrapage est véritablement une seconde chance et il faut l’aborder dans cet état d’esprit », précise Corinne Barre, professeur de sciences économiques et sociales au lycée Chérioux à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne).Résultats du bac 2015 : découvrez-les mardi sur Le Monde. frPour connaître les résultats du bac 2015 mardi 7 juillet, vous pouvez d’ores et déjà vous inscrire à l’Alerte bac du Monde.fr, afin d’être prévenu par e-mail dès leur publication.Mardi, ils seront publiés en temps réel à partir de 8 heures sur notre page spéciale Résultats du bac 2015.Vous pourrez également y accéder sur nos applis Réviser le bac avec Le Monde, disponibles pour les séries S, ES, L et STMG sur l’AppStore et GooglePlay.Infos, sujets, corrigés et reportages sur le bac sont proposés sur notre page www.lemonde.fr/bac-lycee/.Lire aussi :Résultats du bac 2015 : où et quand les trouver au plus tôt mardi 7 juillet ?« Dans mon lycée, 30 % des élèves vont au rattrapage en série ES. La très grande majorité sont bacheliers à l’issue de ces deux oraux. Même si c’est une semaine après les autres, ils ont le titre ! » rappelle l’enseignante. « Nous sommes conscients que les élèves qui nous arrivent à l’oral ne sont pas les premiers de la classe. Tous les enseignants qui font passer les oraux sont dans cet état d’esprit », ajoute Yann Tholozan, enseignant de mathématiques au lycée Vauvenargues à Aix-en-Provence. Ce qui ne signifie pas qu’on y va les mains dans les poches. Trois enseignants vous donnent huit conseils à ne pas négliger.1. Récupérer ses notes et les analyserC’est la première étape, une fois votre admission au rattrapage connue. Il faut d’ailleurs quitter rapidement son lycée pour éviter de se laisser démoraliser par ses copains qui eux ont eu le bac au premier tour et ont envie de le fêter. Le temps de celui qui va au rattrapage est compté… La fête ce sera après le second tour. Vous aurez tout l’été pour ça. Mais avant, soyez méthodique.2. Penser sa stratégieLe principe du rattrapage est simple. Il permet d’annuler deux notes obtenues à l’écrit du baccalauréat en les remplaçant par deux notes obtenues à des oraux que le candidat repasse. Deux oraux qu’il choisit. Comme le relève Yann Tholozan, « il faut en général opter pour les disciplines à fort coefficient dans lesquelles on a eu les notes les plus faibles… A condition quand même de se sentir de composer à l’oral dans les deux disciplines et d’être capable de faire mieux qu’à l’écrit ». L’enseignant conseille de faire ses calculs en mettant des notes fictives – mais possibles – et en appliquant les coefficients, pour voir quelle matière permet de passer le cap des 10 sur 20 et donc d’avoir le bac.3. Discuter avec ses enseignantsAvec vos simulations, allez voir vos enseignants dans votre établissement. Ils sont à votre disposition ou sont joignables pour vous aider à faire le bon choix. Ils vous connaissent, savent si vous pourrez assurer à l’oral dans leur discipline et si vous pouvez escompter mieux que votre note d’écrit. A Chérioux, en banlieue parisienne, Corinne Barre attend ses élèves avec leur feuille de notes. « En bac ES, ceux qui passent au second tour ont très souvent raté l’histoire-géographie et les sciences économiques. C’est très souvent le duo qu’ils choisissent… certains prennent les langues vivantes ou les mathématiques. Pour les langues, ça marche pour ceux qui sont meilleurs à l’oral qu’à l’écrit… Pour les mathématiques, il faut se sentir de faire un oral dans cette discipline », ajoute l’enseignante.Hugo Billard, qui enseigne au lycée de Sain-Cyr-l’Ecole (Yvelines), estime que l’histoire-géo au rattrapage, ce n’est pas pour tout le monde. « Je ne conseille de choisir cette discipline qu’aux candidats qui ont eu en dessous de 7 sur 20. Lorsqu’on a eu 9 ou 10, cela ne sert à rien car il est difficile d’y avoir un 15 ou 16 », précise l’enseignant.4. S’inscrire auprès de son centre d’examenUne fois le choix des deux disciplines arrêté, il faut s’inscrire dans son centre d’examen. C’est lui qui établit les dates des oraux avec les jurys5. Travailler d’arrache-piedUne fois les disciplines choisies, il faut se mettre en travail. Le compte à rebours est lancé ! « Je donne tous les ans le même conseil à mes élèves. Que ceux qui ont eu le baccalauréat d’emblée, aident leurs camarades. Je les incite à leur donner leurs fiches de révisions. Et s’il manque un cours à un élève admis au second tour, je lui photocopie le mien. Il faut qu’il connaisse bien les grandes notions du programme. On n’attendra pas de lui un approfondissement sur un auteur, mais une bonne présentation des notions au programme et la preuve qu’il a travaillé », rappelle Mme Barre.En mathématiques, même chose. « Je donne en général à mes élèves des QCM qui permettent de réviser le programme de l’année. L’élève va avoir 4 ou 5 questions lors de son oral qui vont lui permettre d’aborder une bonne partie du programme. Il faut qu’il montre qu’il a travaillé, qu’il sait de quoi on lui parle. Même s’il n’a pas le temps de tout faire, il faut qu’il prouve qu’il sait comment s’y prendre, qu’il a de la méthode. »6. Ne jamais oublier qu’un examinateur est un enseignant ! M. Tholozan et Mme Barre donnent tous les deux le même conseil : « Ne pas dire à son examinateur qu’on n’a pas étudié ce chapitre en classe » ou « que le prof était nul ». « Ce genre de réflexion indispose plutôt l’examinateur », rappelle Corinne Barre. Il ne faut jamais oublier que celui qui fait passer l’oral est un enseignant qui connaît par cœur les tactiques des lycéens… Il ne faut pas oublier non plus qu’il faut structurer sa prestation orale.« En histoire-géographie, c’est très vrai. Il faut absolument produire un exposé structuré. Sur votre feuille de préparation, vous devez avoir dégagé une problématique et établi un plan structuré en trois parties avec trois sous-parties. Il peut manquer des choses, ce n’est pas très grave, mais vous devez montrer vos capacités à organiser logiquement un travail », rappelle l’enseignant. « Cet oral est une occasion de montrer votre intelligence. En établissant un croquis ou une carte, vous prouvez que vous êtes capable de schématiser des relations entre plusieurs événements… et vous marquez forcément des points », ajoute-t-il.7. Se mettre dans la tête que son examinateur est un allié« Un enseignant qui fait passer les oraux est plutôt enclin à la bienveillance. Je vais mettre une mauvaise note à l’élève qui ne connaît pas les notions ou les cours… Mais je peux aussi mettre un 18 sur 20 », rappelle Corinne Berre. « On sait en faisant passer les oraux qu’on n’aura pas affaire aux meilleurs élèves. On ne s’attend donc pas à des merveilles. En mathématiques ,on va essentiellement poser des questions de cours. Et si l’élève sèche sur un point, on va l’interroger sur d’autres sujets pour lui permettre de se rattraper », ajoute Yann Tholozan.Les deux enseignants ont déjà vu des élèves transformer un « 3 » ou « 4 » obtenu à l’écrit en un 18 sur 20 à l’oral. D’ailleurs, certains enseignants demandent aux élèves combien de points il leur manque. Cette question montre assez bien l’esprit d’une épreuve qui ne s’appelle pas « rattrapage » pour rien !8. Gérer son tempsLa durée de l’épreuve varie en fonction de la matière. En général, elle dure 40 minutes : 20 minutes de préparation et 20 minutes de passage. En histoire et géographie, vous aurez deux sujets, l’un en « majeure », l’autre en « mineure », comme lors de l’écrit. « Il faut toujours commencer par préparer sa mineure. Trop d’élèves se laissent prendre par le temps, passent 20 minutes sur la majeure et arrivent devant l’examinateur sans avoir du tout réfléchi à la mineure. C’est une erreur tactique qui coûte cher. Il faut passer 5 minutes sur la mineure qui vaut un quart des points », précise Hugo Billard.9. Ne pas oublier…... sa carte d’identité et son relevé de notes. Ce sont des pièces obligatoires. mais il est autre chose à ne pas oublier : la politesse. « Soyez poli ! » rappelle Hugo Billard. « Le baccalauréat est un sésame pour l’enseignement supérieur. Pour franchir cette étape, vous devez montrer que vous êtes capable de vous plier aux codes de notre société. La politesse en fait partie. Que vous le vouliez ou non, vous serez aussi évalué sur votre courtoisie. Il n’y a pas de points spécifiques au barème pour cela, mais l’examinateur y est sensible », rappelle l’enseignant.Cet article a fait l’objet d’une première publication à l’occasion du baccalauréat 2014. data-tym-playerid="tym-player-x2p2ihm" data-tym-title="Bac : comment préparer son rattrapage ?" data-tym-permalink="http://www.lemonde.fr/bac-lycee/video/2015/06/30/baccalaureat-comment-preparer-son-rattrapage_4664407_4401499.html" data-tym-categories="bac-lycee,education,societe,reportages,campus,ecole-primaire-et-secondaire,bac-s,bac-l,bac-es,bac-stmg,eclairages,videos" data-tym-tags="bac-lycee,education,societe,reportages,campus,ecole-primaire-et-secondaire,bac-s,bac-l,bac-es,bac-stmg,eclairages,videos" data-tym-providerreference="x2p2ihm" data-tym-userid="c65c6f24-33a6-4b3b-b557-62f78984f216" data-tym-providername="dailymotion"Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 05.07.2015 à 11h31 • Mis à jour le05.07.2015 à 17h48 La médaillée mondiale Mélanie Hénique a porté plainte, vendredi 3 juillet, pour agression homophobe après avoir été insultée et rouée de coups il y a huit jours à Amiens, rapporte la nageuse, qui a eu le nez cassé et a dû se faire opérer.« J'étais avec deux amies vendredi dernier [le 26 juin] et on sortait d'un restaurant. Quatre mecs nous regardaient, ils nous ont demandé des cigarettes, mais je sentais que ce n'était pas que pour ça », a témoigné la jeune femme de 23 ans, médaillée de bronze sur 50 m papillon aux Mondiaux de 2011. Passée sur la table d’opération mardi, elle se souvient :« On allait repartir, mais ils ont commencé à nous insulter et tout s'est enchaîné très vite. Un des gars nous a bloquées, je n'ai rien vu venir, le mec m'a frappée, j'étais complètement sonnée, je ne sais pas ce qu'il s'est passé après, j'ai vu mes amies par terre. Après, on est allées aux urgences. »« C'était un devoir pour moi de rendre publics ces faits, non pas pour parler de moi, mais ne serait-ce que pour aider tout ceux qui n’osent pas porter plainte. Ça arrive trop souvent », a insisté la jeune femme, qui « assume complètement » son homosexualité : « Je suis comme je suis. Mais je ne suis pas non plus quelqu'un qui va le montrer, je suis discrète. Je fais attention, c’est ma vie privée et je ne l’étale pas. »« Je suis allée porter plainte vendredi, à Amiens, là où ça s'est passé. C'était important d'aller porter plainte. C’est un acte grave, homophobe, c’est inadmissible, ça doit être puni », a précisé Mélanie Hénique, qui s’est installée en janvier à Marseille.« Ce n’est pas normal, ce doit être sévèrement puni, a-t-elle poursuivi. J’ai bien conscience du climat homophobe qui règne en France, malheureusement, aujourd’hui. C’est une forme de racisme, c’est aussi insupportable que toute autre discrimination, et ça doit être condamné comme tel. »Forfait pour l’Open de France« J’ai déjà été insultée, mais on ne m’avait jamais frappée », a-t-elle poursuivi, sans vouloir préciser la teneur des insultes, « tellement c'était violent ». Elle a expliqué ressentir toujours des douleurs suite aux coups, et être encore fortement choquée : « Il y avait beaucoup de haine. Psychologiquement, c’est un sacré choc, je ne m’y attendais pas du tout. »Après cette agression, la nageuse de l’équipe de France, sélectionnée pour les Championnats du monde, début août à Kazan, en Russie, où elle est l’une des chances de médaille tricolore, a dû stopper sa préparation pendant dix jours. Elle a ainsi dû déclarer forfait pour l’Open de France, où sont réunis tous les Bleus ce week-end à Vichy. 03.07.2015 à 14h16 • Mis à jour le03.07.2015 à 15h34 Uber suspend son service UberPop en France ? Pour Manuel Valls, c’est le résultat de la « fermeté » affichée par le gouvernement dans le domaine. « C’est une profession qui a besoin de règles, nous ne sommes pas dans la loi de la jungle et avec un esclavagisme qui serait celui des temps modernes », a déclaré le premier ministre à la presse vendredi, insistant sur le fait que « notre société a besoin d’autorité et de règles ».« Nous avons toujours dit que nous n’étions pas contre Uber, que nous n’étions pas contre les VTC [véhicule de tourisme avec chauffeur], qu’il fallait, là aussi, des règles. Nous sommes d’ailleurs prêts à examiner dans ce domaine-là toutes les évolutions nécessaires, mais UberPOP devait être interdit. »« Ça va dans le bon sens, mais une activité illégale, ça ne se suspend pas, ça s’arrête », a affirmé pour sa part le secrétaire d’Etat chargés des transports, Alain Vidalies.La semaine dernière le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, avait demandé au préfet de police de Paris de prendre un arrêté interdisant l’activité d’UberPop, illégale en France depuis le 1er janvier et l’entrée en vigueur de la loi Thévenoud, qui réglemente l’exercice de la profession de chauffeur.Lire aussi :Uber annonce la suspension d’UberPop en France dès ce soir« La France doit s’adapter à cette modernité »La décision a évidemment été saluée par les taxis, qui sont en guerre depuis des mois contre l’application. « Nous attendions cela depuis plus de 18 mois », s’est réjoui Thierry Guichère, président de l’association des Taxis de France, sur RTL. UberPop « était illégale, et il est normal que cette application cesse au plus vite, car elle nous a déjà pris beaucoup, beaucoup, beaucoup trop de clients ».« L’annonce est satisfaisante en soi. Néanmoins on reste très vigilants et très méfiants, a tempéré Séverine Bourlier, secrétaire générale de l’Union nationale des taxis. Uber est coutumier de manœuvres de ce genre et ils sont capables de créer des applications similaires sous un autre nom. »En revanche, le député Frédéric Lefebvre (Les Républicains) a estimé que « la France d[eva]it s’adapter à cette modernité ». « Il faut trouver une solution d’équilibre plutôt que d’interdire UberPop (…) il faut qu’il y ait des règles », a-t-il déclaré sur France Info :« Aujourd’hui, si on ne fait pas partie de l’élite politique, journalistique, économique, si on n’est pas abonné à telle ou telle grande société de taxis, (…) on n’arrive jamais à trouver un taxi, on a des tarifs qui sont inabordables. »Le directeur général d’Uber France, Thibaud Simphal, a annoncé vendredi 3 juillet dans une interview au Monde la suspension de son service controversé, dans un souci « d’apaisement ».M. Simphal et le directeur d’Uber pour l’Europe Pierre-Dimitri Gore-Coty ont été renvoyés en correctionnelle cette semaine pour pratique commerciale trompeuse, complicité d’exercice illégal de la profession de taxi, et traitement de données informatiques illégal.Lire aussi :Face à Uber, les taxis estiment que leur « survie est en jeu » 03.07.2015 à 12h15 • Mis à jour le06.07.2015 à 12h56 Pour connaître les résultats du bac 2015 mardi 7 juillet, vous pouvez d’ores et déjà vous inscrire à l’Alerte bac du Monde.fr, afin d’être prévenu par e-mail dès leur publication.Mardi, ils seront publiés en temps réel à partir de 8 heures sur notre page spéciale Résultats du bac 2015.Vous pourrez également y accéder sur nos applis Réviser le bac avec Le Monde, disponibles pour les séries S, ES, L et STMG sur l’AppStore et GooglePlay.Infos, sujets, corrigés et reportages sur le bac sont proposés sur notre page www.lemonde.fr/bac-lycee/.Lire aussi :Résultats du bac 2015 : où et quand les trouver au plus tôt mardi 7 juillet ? Pierre Jullien Les candidats à l’emploi ne manquent pas de participer aux nombreux « job dating », ces rencontres de recrutement organisées dans le cadre des salons de l’emploi, des carrefours des métiers… À l’approche des vacances, les étudiants se lancent traditionnellement dans la quête d’un job d’été…Jobs d’été : 25 % des jeunes en cherchent un, 39 % afin de financer leurs études Vous égrenez les annonces locales pour trouver un petit boulot près de chez vous cet été ? Vous êtes loin d’être seul : 63 % des Français ont déjà fait un job d’été au cours de leur vie. Et un quart des jeunes de 18-34 ans sont dans le même cas que vous en ce moment, selon un sondage BVA pour 20 Minutes et Le Bon coin.fr publié vendredi. Plus de deux sur trois (39 %) de ces jeunes travaillent pour financer leurs études, contre 33 % pour payer leurs loisirs.A lire également : Jobs d'été : « La recette qui marche reste le dépôt massif de CV et le réseau »Le job d’été idéal pour les sondés ? Animateur dans un club ou une colonie de vacances, selon 39 % des personnes interrogées, et en Espagne de préférence. 28 % des sondés considèrent en effet ce pays comme la meilleure destination étrangère pour un job d’été, suivie par le Royaume-Uni (22 %) et l’Irlande (20 %).Les jeunes apparaissent partagés entre l’envie de privilégier une région touristique (45 %) et de travailler à proximité de leur lieu de vie (49 %).Enquête réalisée en ligne les 11 et 12 juin 2015, auprès d’un échantillon de 989 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.De son côté, les gouvernements italien puis français ont lancé leur « Jobs act », inspiré d’un programme créé en 2011 par le président américain, Barack Obama, pour relancer rapidement la création d’emploi dans les petites entreprises. En Italie cette loi entrée en vigueur le 7 mars accorde des exemptions de charges sociales aux entreprises qui embauchent mais facilite aussi le licenciement durant les trois premières années du contrat.Cela vaut mieux que de se voir accusé d’être un « serial job killer », comme ont pu l’être des patrons de Volvo, le 16 juin, à Lyon, accusés par des salariés de Renault Trucks (groupe Volvo) de supprimer des emplois, ou, en 2014, le premier ministre canadien Stephen Harper, par les employés de la poste canadienne en pleine restructuration.Dans un langage familier, le mot job désigne un travail rémunéré, dont… l’emploi dans un sens péjoratif signifie « petit boulot », « peu qualifié et provisoire », précise Le Petit Larousse. Une tendance dépréciative illustrée par plus de 2,4 millions de salariés allemands qui occupaient en 2013 un « mini-job », bien obligés d’accepter – sans qu’on puisse les taxer de jobardise ou de jobarderie - ces contrats dispensés de charges sociales dont la rémunération est plafonnée à 450 euros par mois.Dans un sens argotique vieilli, « monter le job à quelqu’un » signifie « monter la tête à quelqu’un, le tromper »Pauvre job. Un job de pauvre dont l’importation en France n’est pas souhaitable pour Louis Gallois, président du conseil de surveillance de PSA Peugeot-Citroën, et ancien patron de la SNCF ou encore d’EADS, qui s’est prononcé contre.Le mot est emprunté à l’anglais, « attesté depuis le XVIe siècle, assure le Trésor de la langue française informatisé, au sens de tâche, partie spécifique d’un travail à accomplir puis affaire et au XIXe siècle, emploi rémunéré, situation ».Dans un sens argotique vieilli, « monter le job à quelqu’un » signifie « monter la tête à quelqu’un, le tromper ». On « se monte le job » comme on se monterait le bourrichon.Le Littré explique les expressions « c’est la femme à Job », « qui se dit d’une femme acariâtre » et la plus connue « pauvre comme Job », pour excessivement pauvre, font référence à un tout autre Job, le patriarche de l’histoire Sainte célèbre par ses malheurs.Pierre JullienJournaliste généraliste Service économieSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.07.2015 à 07h53 • Mis à jour le03.07.2015 à 13h54 | Laurence Girard La ferme des « 1 000 vaches », située à Drucat dans la Somme, devrait revenir à un troupeau de 500 têtes. C’est en tout cas le sens de la mise en demeure prononcée par Nicole Klein, la préfète de la Somme. Signé mardi 1er juillet, l’arrêté donne 15 jours à l’exploitant pour se mettre en conformité, à compter de sa notification vendredi 3 juillet.S’il ne se conforme aux dispositions de cette mise en demeure, le propriétaire s’expose à des sanctions administratives, soit une amende maximale de 15 000 euros et une astreinte journalière maximum de 1 500 euros. Ceci en dehors des poursuites pénales susceptibles d’être engagées comme le précise la Préfecture dans un communiqué publié jeudi 2 juillet.Dépassement non autoriséCette décision de la préfecture fait suite à un contrôle diligenté le 9 juin dans la ferme de l’homme d’affaires Michel Ramery. Les inspecteurs avaient constaté un dépassement du nombre de vaches laitières autorisées.Ils avaient dénombré 796 bêtes, alors que l’arrêté préfectoral délivré le 1er février 2013 fixait le seuil à 500 vaches. Le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, avait immédiatement réagi en affirmant que des sanctions devaient être appliquées.Suite à l’envoi du rapport et du projet d’arrêté de mise en demeure, l’exploitant avait fait part de ses observations, dans un courrier adressé le 17 juin aux services de l’Etat.Lire aussi :Ferme des 1 000 vaches : le gouvernement promet des sanctionsLaurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Pascale Robert-Diard (Douai (Nord) envoyée spéciale) Il y a tout dans ce verdict. De la rigueur et de l’humanité. De l’intelligence et de l’indulgence. Il y a surtout six jours d’une audience dont on pressent qu’elle hantera longtemps tous ceux qui y ont assisté et particulièrement les trois femmes et les trois hommes que le tirage au sort a désignés comme jurés. Comme ils ont résonné juste les mots que leur avait lancés l’avocat de Dominique Cottrez, Me Frank Berton, quelques heures plus tôt : « Vous pourrez dire à vos proches : “Je l’ai comprise. Je peux expliquer.” » Justes aussi ceux avec lesquels il avait conclu sa plaidoirie en s’adressant à celle qu’il défendait : « Vous n’avez jamais eu confiance en personne. Je vous demande d’avoir confiance dans les juges de votre pays. » Ces juges, l’avocat était allé les saisir au cœur de leurs préjugés. Il avait planté ses yeux noirs dans ceux d’une jeune femme jurée qu’il avait vue pleurer, deux jours plus tôt. « Vous, Madame, qui êtes peut-être mère ou qui le serez demain. » Il avait fixé du regard son voisin aux cheveux blancs. « Vous, Monsieur, qui êtes peut-être grand-père. » A chacun et à tous, il avait dit les mots nécessaires, ceux qu’il faut prononcer pour ouvrir l’écoute : « On ne tue pas un enfant. » Il s’était approché de leurs craintes, celles de citoyens qui, après cette parenthèse de noirceur, allaient reprendre le chemin de leur quotidien et auxquels les proches, les amis demanderaient sans doute des comptes, diraient leur horreur face aux huit crimes commis par cette accusée sur ses nouveau-nés.En condamnant, jeudi 2 juillet, Dominique Cottrez à neuf ans d’emprisonnement, la cour et les jurés du Nord ont prononcé la peine modérée que n’osait pas espérer la défense. Ils l’ont aussi suivie en reconnaissant à cette mère infanticide la circonstance atténuante de l’altération du discernement au moment des faits qui lui sont reprochés, telle qu’elle est prévue par l’article 121-1 du code pénal. Mais ce juste verdict est d’abord la victoire d’une audience.Lire le récit du procès :« Il faut accepter de ne pas tout comprendre » de Dominique Cottrez« Troubles psychiques »Comme toujours, elle repose d’abord sur celle ou celui qui la conduit. Pendant six jours, la présidente, Anne Segond, a cherché un chemin vers l’accusée, sans rien cacher de ses doutes, de ses agacements, parfois, face à ses silences, ses contradictions ou ses mensonges. Elle n’a jamais cédé sur la rigueur d’une instruction qui devait être autant à charge qu’à décharge. Elle a contraint l’accusée à affronter l’horreur de ses actes, en lui faisant raconter, nouveau-né après nouveau-né, les circonstances dans lesquelles elle les avait tués.Ce verdict doit aussi être porté au crédit des deux représentants de l’accusation, Eric Vaillant et Annelise Cau. La peine prononcée est évidemment très loin des dix-huit ans de réclusion criminelle requis mercredi 1er juillet par l’avocat général. Mais s’ils ne les ont pas suivis sur le quantum, la cour et les jurés les ont écoutés sur le fond. Ils ont fait leur la demande d’Eric Vaillant « de ne pas retenir contre Dominique Cottrez le mensonge de l’inceste », dans lequel il n’a vu que la manifestation d’un « énième élément des troubles psychiques dont elle souffre ». Ils ont compris la phrase d’Annelise Cau, évoquant la sinistre « deuxième famille » que représentait pour elle les cadavres des nouveau-nés empaquetés dans des sacs-poubelles qu’elle a gardés pendant vingt ans dans sa chambre à coucher ou dans le garage. Sitôt connue la décision de la cour, le parquet a d’ailleurs laissé entendre qu’il ne ferait pas appel. « Dont acte. C’est un bon procès. De la bonne justice », a déclaré Eric Vaillant.Et puis, bien sûr, ce verdict contient tout ce que la cour et les jurés ont perçu de la vie d’une femme que la découverte de ses actes criminels a sortie de la caverne dans laquelle elle s’était recluse. Tout au long de ce procès, elle leur a offert son visage dénudé. C’est difficile à raconter le visage de Dominique Cottrez. Deux minces filets de cheveux qui lui font de drôles d’accroche-cœurs au sommet du front. Un menton qui tremble. Mais surtout des yeux pleins de peur, de larmes silencieuses et de soumission aux autres. A la présidente Anne Segond, Dominique Cottrez a donné la réponse qui, peut-être, a résumé le mieux son existence.« Comment sentez-vous le regard des autres sur vous ?, lui a-t-elle demandé. – Il n’y a pas de regard, en fait. »La cour et les jurés ont condamné la mère coupable d’un octuple infanticide. Ils ont aussi jugé avec humanité un demi-siècle de solitude. data-tym-playerid="tym-player-x2w7z7p" data-tym-title="Infanticides : pourquoi le parquet a requis dix-huit ans contre Dominique Cottrez" data-tym-permalink="http://www.lemonde.fr/videos/video/2015/07/01/pourquoi-le-parquet-a-requis-18-ans-contre-dominique-cottrez_4666486_1669088.html" data-tym-categories="eclairages,videos" data-tym-tags="eclairages,videos" data-tym-providerreference="x2w7z7p" data-tym-userid="c65c6f24-33a6-4b3b-b557-62f78984f216" data-tym-providername="dailymotion"Pascale Robert-Diard (Douai (Nord) envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maryline Baumard Et s’il était urgent de dénoncer les accords franco-britanniques régissant Calais (Pas-de-Calais) et ses migrants ? C’est ce que propose la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), dans un avis rendu le 2 juillet. Cette autorité administrative indépendante, qui assure un rôle de conseil et de proposition en matière de droits de l’homme, est arrivée à cette conclusion à l’issue d’une auto-saisine sur la situation calaisienne, où 3 000 migrants sont bloqués et maintenus dans des conditions jugées « infra-humaines » par la commission.La proposition de la CNCDH pourrait bien faire avaler le thé de travers outre-Manche. La presse populaire est en effet déjà à fleur de peau sur le sujet car les grèves successives de MyFerryLink, avec blocage du trafic sous le Tunnel, ont permis à de nombreux migrants de profiter du désordre pour franchir la frontière fin juin. Et aujourd’hui la même cause risque de produire les mêmes effets.Après des auditions et une visite de terrain dont la délégation est revenue « extrêmement choquée », la Commission dénonce entre autres « les coûts multiples induits par la retenue sur le territoire français des migrants qui voulaient rejoindre la Grande-Bretagne ». Alors, sans plus de détour, « la CNCDH recommande instamment la dénonciation des traités et accords dits du Touquet et de Sangatte ». La France et le Royaume-Uni ont conclu plusieurs traités et accords administratifs bilatéraux, afin de délocaliser les contrôles frontaliers britanniques dans les zones portuaires et ferroviaires françaises et de renforcer les dispositifs de sécurité dans ces dernières. Or ces textes conduiraient « à faire de la France le “bras policier” de la politique migratoire britannique » selon l’instance consultative.Lire le reportage :Le bidonville de Calais, « Sangatte sans toit »Atteinte au droit d’asileJeudi, à l’heure où la CNCDH peaufinait encore son avis très peu diplomatique, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, recevait à déjeuner son homologue britannique, Theresa May. Officiellement, les deux ministres se sont félicités de ces accords conjoints. Plus officieusement, la ministre britannique a aussi rappelé son souhait que la France fasse un peu mieux en matière d’offre d’asile à Calais, afin que les traversées de la Manche soient moins nombreuses. Une exigence britannique à laquelle Paris se plie déjà avec zèle depuis quelques mois.Or ce sujet des réfugiés est aussi abordé par la CNCDH qui déplore que la France empêche les réfugiés de déposer une demande d’asile de l’autre côté de la Manche, en leur interdisant de quitter l’Hexagone. « La CNCDH y voit une atteinte à la substance même du droit d’asile », rappelle l’avis, qui estime ni plus ni moins que les accords signés sont « incompatibles avec les dispositions du règlement Dublin III » qui sont la référence en matière de gestion de l’asile en Europe. Les 70 à 80 Syriens qui réclament chaque jour de discuter avec les autorités des deux pays à ce sujet reçoivent, en guise de réponse, des évacuations par les CRS de la place d’Armes de Calais. Si leur droit de réfugié est bafoué, leur liberté de quitter la France aussi. La Commission juge plus largement, en effet, que « l’application des accords bilatéraux est [aussi] une atteinte disproportionnée au droit fondamental de quitter n’importe quel pays, énoncé dans la Convention européenne des droits de l’homme ».L’aspect financier des accords ne compenserait même pas ces graves atteintes au droit. La CNCDH estime par ailleurs ces accords inéquitables car très à l’avantage de Londres. « Si l’arrangement de septembre 2014 prévoit le versement sur trois ans de 15 millions d’euros par le Royaume-Uni à la France, cette somme apparaît tout à fait dérisoire au regard du coût engendré par l’accueil des migrants en France », précise encore l’avis, qui rappelle que le seul centre d’accueil de jour Jules-Ferry a coûté 6 millions à la France (et 4 millions à l’Europe).Lire aussi (édition abonnés) :A Calais, une opération humanitaire inéditeOutre cet aspect diplomatique auquel peu d’instances osent toucher, la CNCDH demande aux pouvoirs publics « de prévoir des financements pour renforcer la capacité d’accueil des dispositifs d’hébergement d’urgence, afin de mettre définitivement un terme aux conditions de vie inhumaines et indignes des migrants présents sur la lande ». Aujourd’hui 100 personnes y disposent d’un vrai lit. Soit 3 % des exilés… Un rapport remis la veille au ministre de l’intérieur évoquait cette nécessité d’héberger les migrants. Mais sans en faire un préalable.Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.07.2015 à 14h16 • Mis à jour le03.07.2015 à 15h34 Uber suspend son service UberPop en France ? Pour Manuel Valls, c’est le résultat de la « fermeté » affichée par le gouvernement dans le domaine. « C’est une profession qui a besoin de règles, nous ne sommes pas dans la loi de la jungle et avec un esclavagisme qui serait celui des temps modernes », a déclaré le premier ministre à la presse vendredi, insistant sur le fait que « notre société a besoin d’autorité et de règles ».« Nous avons toujours dit que nous n’étions pas contre Uber, que nous n’étions pas contre les VTC [véhicule de tourisme avec chauffeur], qu’il fallait, là aussi, des règles. Nous sommes d’ailleurs prêts à examiner dans ce domaine-là toutes les évolutions nécessaires, mais UberPOP devait être interdit. »« Ça va dans le bon sens, mais une activité illégale, ça ne se suspend pas, ça s’arrête », a affirmé pour sa part le secrétaire d’Etat chargés des transports, Alain Vidalies.La semaine dernière le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, avait demandé au préfet de police de Paris de prendre un arrêté interdisant l’activité d’UberPop, illégale en France depuis le 1er janvier et l’entrée en vigueur de la loi Thévenoud, qui réglemente l’exercice de la profession de chauffeur.Lire aussi :Uber annonce la suspension d’UberPop en France dès ce soir« La France doit s’adapter à cette modernité »La décision a évidemment été saluée par les taxis, qui sont en guerre depuis des mois contre l’application. « Nous attendions cela depuis plus de 18 mois », s’est réjoui Thierry Guichère, président de l’association des Taxis de France, sur RTL. UberPop « était illégale, et il est normal que cette application cesse au plus vite, car elle nous a déjà pris beaucoup, beaucoup, beaucoup trop de clients ».« L’annonce est satisfaisante en soi. Néanmoins on reste très vigilants et très méfiants, a tempéré Séverine Bourlier, secrétaire générale de l’Union nationale des taxis. Uber est coutumier de manœuvres de ce genre et ils sont capables de créer des applications similaires sous un autre nom. »En revanche, le député Frédéric Lefebvre (Les Républicains) a estimé que « la France d[eva]it s’adapter à cette modernité ». « Il faut trouver une solution d’équilibre plutôt que d’interdire UberPop (…) il faut qu’il y ait des règles », a-t-il déclaré sur France Info :« Aujourd’hui, si on ne fait pas partie de l’élite politique, journalistique, économique, si on n’est pas abonné à telle ou telle grande société de taxis, (…) on n’arrive jamais à trouver un taxi, on a des tarifs qui sont inabordables. »Le directeur général d’Uber France, Thibaud Simphal, a annoncé vendredi 3 juillet dans une interview au Monde la suspension de son service controversé, dans un souci « d’apaisement ».M. Simphal et le directeur d’Uber pour l’Europe Pierre-Dimitri Gore-Coty ont été renvoyés en correctionnelle cette semaine pour pratique commerciale trompeuse, complicité d’exercice illégal de la profession de taxi, et traitement de données informatiques illégal.Lire aussi :Face à Uber, les taxis estiment que leur « survie est en jeu » 03.07.2015 à 12h15 Pour connaître les résultats du bac 2015 mardi 7 juillet, vous pouvez d’ores et déjà vous inscrire à l’Alerte bac du Monde.fr, afin d’être prévenu par e-mail dès leur publication.Mardi, ils seront publiés en temps réel à partir de 8 heures sur notre page spéciale Résultats du bac 2015.Vous pourrez également y accéder sur nos applis Réviser le bac avec Le Monde, disponibles pour les séries S, ES, L et STMG sur l’AppStore et GooglePlay.Infos, sujets, corrigés et reportages sur le bac sont proposés sur notre page www.lemonde.fr/bac-lycee/.Lire aussi :Résultats du bac 2015 : où et quand les trouver au plus tôt mardi 7 juillet ? Pierre Jullien Les candidats à l’emploi ne manquent pas de participer aux nombreux « job dating », ces rencontres de recrutement organisées dans le cadre des salons de l’emploi, des carrefours des métiers… À l’approche des vacances, les étudiants se lancent traditionnellement dans la quête d’un job d’été…Jobs d’été : 25 % des jeunes en cherchent un, 39 % afin de financer leurs études Vous égrenez les annonces locales pour trouver un petit boulot près de chez vous cet été ? Vous êtes loin d’être seul : 63 % des Français ont déjà fait un job d’été au cours de leur vie. Et un quart des jeunes de 18-34 ans sont dans le même cas que vous en ce moment, selon un sondage BVA pour 20 Minutes et Le Bon coin.fr publié vendredi. Plus de deux sur trois (39 %) de ces jeunes travaillent pour financer leurs études, contre 33 % pour payer leurs loisirs.A lire également : Jobs d'été : « La recette qui marche reste le dépôt massif de CV et le réseau »Le job d’été idéal pour les sondés ? Animateur dans un club ou une colonie de vacances, selon 39 % des personnes interrogées, et en Espagne de préférence. 28 % des sondés considèrent en effet ce pays comme la meilleure destination étrangère pour un job d’été, suivie par le Royaume-Uni (22 %) et l’Irlande (20 %).Les jeunes apparaissent partagés entre l’envie de privilégier une région touristique (45 %) et de travailler à proximité de leur lieu de vie (49 %).Enquête réalisée en ligne les 11 et 12 juin 2015, auprès d’un échantillon de 989 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.De son côté, les gouvernements italien puis français ont lancé leur « Jobs act », inspiré d’un programme créé en 2011 par le président américain, Barack Obama, pour relancer rapidement la création d’emploi dans les petites entreprises. En Italie cette loi entrée en vigueur le 7 mars accorde des exemptions de charges sociales aux entreprises qui embauchent mais facilite aussi le licenciement durant les trois premières années du contrat.Cela vaut mieux que de se voir accusé d’être un « serial job killer », comme ont pu l’être des patrons de Volvo, le 16 juin, à Lyon, accusés par des salariés de Renault Trucks (groupe Volvo) de supprimer des emplois, ou, en 2014, le premier ministre canadien Stephen Harper, par les employés de la poste canadienne en pleine restructuration.Dans un langage familier, le mot job désigne un travail rémunéré, dont… l’emploi dans un sens péjoratif signifie « petit boulot », « peu qualifié et provisoire », précise Le Petit Larousse. Une tendance dépréciative illustrée par plus de 2,4 millions de salariés allemands qui occupaient en 2013 un « mini-job », bien obligés d’accepter – sans qu’on puisse les taxer de jobardise ou de jobarderie - ces contrats dispensés de charges sociales dont la rémunération est plafonnée à 450 euros par mois.Dans un sens argotique vieilli, « monter le job à quelqu’un » signifie « monter la tête à quelqu’un, le tromper »Pauvre job. Un job de pauvre dont l’importation en France n’est pas souhaitable pour Louis Gallois, président du conseil de surveillance de PSA Peugeot-Citroën, et ancien patron de la SNCF ou encore d’EADS, qui s’est prononcé contre.Le mot est emprunté à l’anglais, « attesté depuis le XVIe siècle, assure le Trésor de la langue française informatisé, au sens de tâche, partie spécifique d’un travail à accomplir puis affaire et au XIXe siècle, emploi rémunéré, situation ».Dans un sens argotique vieilli, « monter le job à quelqu’un » signifie « monter la tête à quelqu’un, le tromper ». On « se monte le job » comme on se monterait le bourrichon.Le Littré explique les expressions « c’est la femme à Job », « qui se dit d’une femme acariâtre » et la plus connue « pauvre comme Job », pour excessivement pauvre, font référence à un tout autre Job, le patriarche de l’histoire Sainte célèbre par ses malheurs.Pierre JullienJournaliste généraliste Service économieSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.07.2015 à 07h53 • Mis à jour le03.07.2015 à 13h54 | Laurence Girard La ferme des « 1 000 vaches », située à Drucat dans la Somme, devrait revenir à un troupeau de 500 têtes. C’est en tout cas le sens de la mise en demeure prononcée par Nicole Klein, la préfète de la Somme. Signé mardi 1er juillet, l’arrêté donne 15 jours à l’exploitant pour se mettre en conformité, à compter de sa notification vendredi 3 juillet.S’il ne se conforme aux dispositions de cette mise en demeure, le propriétaire s’expose à des sanctions administratives, soit une amende maximale de 15 000 euros et une astreinte journalière maximum de 1 500 euros. Ceci en dehors des poursuites pénales susceptibles d’être engagées comme le précise la Préfecture dans un communiqué publié jeudi 2 juillet.Dépassement non autoriséCette décision de la préfecture fait suite à un contrôle diligenté le 9 juin dans la ferme de l’homme d’affaires Michel Ramery. Les inspecteurs avaient constaté un dépassement du nombre de vaches laitières autorisées.Ils avaient dénombré 796 bêtes, alors que l’arrêté préfectoral délivré le 1er février 2013 fixait le seuil à 500 vaches. Le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, avait immédiatement réagi en affirmant que des sanctions devaient être appliquées.Suite à l’envoi du rapport et du projet d’arrêté de mise en demeure, l’exploitant avait fait part de ses observations, dans un courrier adressé le 17 juin aux services de l’Etat.Lire aussi :Ferme des 1 000 vaches : le gouvernement promet des sanctionsLaurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Pascale Robert-Diard (Douai (Nord) envoyée spéciale) Il y a tout dans ce verdict. De la rigueur et de l’humanité. De l’intelligence et de l’indulgence. Il y a surtout six jours d’une audience dont on pressent qu’elle hantera longtemps tous ceux qui y ont assisté et particulièrement les trois femmes et les trois hommes que le tirage au sort a désignés comme jurés. Comme ils ont résonné juste les mots que leur avait lancés l’avocat de Dominique Cottrez, Me Frank Berton, quelques heures plus tôt : « Vous pourrez dire à vos proches : “Je l’ai comprise. Je peux expliquer.” » Justes aussi ceux avec lesquels il avait conclu sa plaidoirie en s’adressant à celle qu’il défendait : « Vous n’avez jamais eu confiance en personne. Je vous demande d’avoir confiance dans les juges de votre pays. » Ces juges, l’avocat était allé les saisir au cœur de leurs préjugés. Il avait planté ses yeux noirs dans ceux d’une jeune femme jurée qu’il avait vue pleurer, deux jours plus tôt. « Vous, Madame, qui êtes peut-être mère ou qui le serez demain. » Il avait fixé du regard son voisin aux cheveux blancs. « Vous, Monsieur, qui êtes peut-être grand-père. » A chacun et à tous, il avait dit les mots nécessaires, ceux qu’il faut prononcer pour ouvrir l’écoute : « On ne tue pas un enfant. » Il s’était approché de leurs craintes, celles de citoyens qui, après cette parenthèse de noirceur, allaient reprendre le chemin de leur quotidien et auxquels les proches, les amis demanderaient sans doute des comptes, diraient leur horreur face aux huit crimes commis par cette accusée sur ses nouveau-nés.En condamnant, jeudi 2 juillet, Dominique Cottrez à neuf ans d’emprisonnement, la cour et les jurés du Nord ont prononcé la peine modérée que n’osait pas espérer la défense. Ils l’ont aussi suivie en reconnaissant à cette mère infanticide la circonstance atténuante de l’altération du discernement au moment des faits qui lui sont reprochés, telle qu’elle est prévue par l’article 121-1 du code pénal. Mais ce juste verdict est d’abord la victoire d’une audience.Lire le récit du procès :« Il faut accepter de ne pas tout comprendre » de Dominique Cottrez« Troubles psychiques »Comme toujours, elle repose d’abord sur celle ou celui qui la conduit. Pendant six jours, la présidente, Anne Segond, a cherché un chemin vers l’accusée, sans rien cacher de ses doutes, de ses agacements, parfois, face à ses silences, ses contradictions ou ses mensonges. Elle n’a jamais cédé sur la rigueur d’une instruction qui devait être autant à charge qu’à décharge. Elle a contraint l’accusée à affronter l’horreur de ses actes, en lui faisant raconter, nouveau-né après nouveau-né, les circonstances dans lesquelles elle les avait tués.Ce verdict doit aussi être porté au crédit des deux représentants de l’accusation, Eric Vaillant et Annelise Cau. La peine prononcée est évidemment très loin des dix-huit ans de réclusion criminelle requis mercredi 1er juillet par l’avocat général. Mais s’ils ne les ont pas suivis sur le quantum, la cour et les jurés les ont écoutés sur le fond. Ils ont fait leur la demande d’Eric Vaillant « de ne pas retenir contre Dominique Cottrez le mensonge de l’inceste », dans lequel il n’a vu que la manifestation d’un « énième élément des troubles psychiques dont elle souffre ». Ils ont compris la phrase d’Annelise Cau, évoquant la sinistre « deuxième famille » que représentait pour elle les cadavres des nouveau-nés empaquetés dans des sacs-poubelles qu’elle a gardés pendant vingt ans dans sa chambre à coucher ou dans le garage. Sitôt connue la décision de la cour, le parquet a d’ailleurs laissé entendre qu’il ne ferait pas appel. « Dont acte. C’est un bon procès. De la bonne justice », a déclaré Eric Vaillant.Et puis, bien sûr, ce verdict contient tout ce que la cour et les jurés ont perçu de la vie d’une femme que la découverte de ses actes criminels a sortie de la caverne dans laquelle elle s’était recluse. Tout au long de ce procès, elle leur a offert son visage dénudé. C’est difficile à raconter le visage de Dominique Cottrez. Deux minces filets de cheveux qui lui font de drôles d’accroche-cœurs au sommet du front. Un menton qui tremble. Mais surtout des yeux pleins de peur, de larmes silencieuses et de soumission aux autres. A la présidente Anne Segond, Dominique Cottrez a donné la réponse qui, peut-être, a résumé le mieux son existence.« Comment sentez-vous le regard des autres sur vous ?, lui a-t-elle demandé. – Il n’y a pas de regard, en fait. »La cour et les jurés ont condamné la mère coupable d’un octuple infanticide. Ils ont aussi jugé avec humanité un demi-siècle de solitude. data-tym-playerid="tym-player-x2w7z7p" data-tym-title="Infanticides : pourquoi le parquet a requis dix-huit ans contre Dominique Cottrez" data-tym-permalink="http://www.lemonde.fr/videos/video/2015/07/01/pourquoi-le-parquet-a-requis-18-ans-contre-dominique-cottrez_4666486_1669088.html" data-tym-categories="eclairages,videos" data-tym-tags="eclairages,videos" data-tym-providerreference="x2w7z7p" data-tym-userid="c65c6f24-33a6-4b3b-b557-62f78984f216" data-tym-providername="dailymotion"Pascale Robert-Diard (Douai (Nord) envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maryline Baumard Et s’il était urgent de dénoncer les accords franco-britanniques régissant Calais (Pas-de-Calais) et ses migrants ? C’est ce que propose la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), dans un avis rendu le 2 juillet. Cette autorité administrative indépendante, qui assure un rôle de conseil et de proposition en matière de droits de l’homme, est arrivée à cette conclusion à l’issue d’une auto-saisine sur la situation calaisienne, où 3 000 migrants sont bloqués et maintenus dans des conditions jugées « infra-humaines » par la commission.La proposition de la CNCDH pourrait bien faire avaler le thé de travers outre-Manche. La presse populaire est en effet déjà à fleur de peau sur le sujet car les grèves successives de MyFerryLink, avec blocage du trafic sous le Tunnel, ont permis à de nombreux migrants de profiter du désordre pour franchir la frontière fin juin. Et aujourd’hui la même cause risque de produire les mêmes effets.Après des auditions et une visite de terrain dont la délégation est revenue « extrêmement choquée », la Commission dénonce entre autres « les coûts multiples induits par la retenue sur le territoire français des migrants qui voulaient rejoindre la Grande-Bretagne ». Alors, sans plus de détour, « la CNCDH recommande instamment la dénonciation des traités et accords dits du Touquet et de Sangatte ». La France et le Royaume-Uni ont conclu plusieurs traités et accords administratifs bilatéraux, afin de délocaliser les contrôles frontaliers britanniques dans les zones portuaires et ferroviaires françaises et de renforcer les dispositifs de sécurité dans ces dernières. Or ces textes conduiraient « à faire de la France le “bras policier” de la politique migratoire britannique » selon l’instance consultative.Lire le reportage :Le bidonville de Calais, « Sangatte sans toit »Atteinte au droit d’asileJeudi, à l’heure où la CNCDH peaufinait encore son avis très peu diplomatique, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, recevait à déjeuner son homologue britannique, Theresa May. Officiellement, les deux ministres se sont félicités de ces accords conjoints. Plus officieusement, la ministre britannique a aussi rappelé son souhait que la France fasse un peu mieux en matière d’offre d’asile à Calais, afin que les traversées de la Manche soient moins nombreuses. Une exigence britannique à laquelle Paris se plie déjà avec zèle depuis quelques mois.Or ce sujet des réfugiés est aussi abordé par la CNCDH qui déplore que la France empêche les réfugiés de déposer une demande d’asile de l’autre côté de la Manche, en leur interdisant de quitter l’Hexagone. « La CNCDH y voit une atteinte à la substance même du droit d’asile », rappelle l’avis, qui estime ni plus ni moins que les accords signés sont « incompatibles avec les dispositions du règlement Dublin III » qui sont la référence en matière de gestion de l’asile en Europe. Les 70 à 80 Syriens qui réclament chaque jour de discuter avec les autorités des deux pays à ce sujet reçoivent, en guise de réponse, des évacuations par les CRS de la place d’Armes de Calais. Si leur droit de réfugié est bafoué, leur liberté de quitter la France aussi. La Commission juge plus largement, en effet, que « l’application des accords bilatéraux est [aussi] une atteinte disproportionnée au droit fondamental de quitter n’importe quel pays, énoncé dans la Convention européenne des droits de l’homme ».L’aspect financier des accords ne compenserait même pas ces graves atteintes au droit. La CNCDH estime par ailleurs ces accords inéquitables car très à l’avantage de Londres. « Si l’arrangement de septembre 2014 prévoit le versement sur trois ans de 15 millions d’euros par le Royaume-Uni à la France, cette somme apparaît tout à fait dérisoire au regard du coût engendré par l’accueil des migrants en France », précise encore l’avis, qui rappelle que le seul centre d’accueil de jour Jules-Ferry a coûté 6 millions à la France (et 4 millions à l’Europe).Lire aussi (édition abonnés) :A Calais, une opération humanitaire inéditeOutre cet aspect diplomatique auquel peu d’instances osent toucher, la CNCDH demande aux pouvoirs publics « de prévoir des financements pour renforcer la capacité d’accueil des dispositifs d’hébergement d’urgence, afin de mettre définitivement un terme aux conditions de vie inhumaines et indignes des migrants présents sur la lande ». Aujourd’hui 100 personnes y disposent d’un vrai lit. Soit 3 % des exilés… Un rapport remis la veille au ministre de l’intérieur évoquait cette nécessité d’héberger les migrants. Mais sans en faire un préalable.Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.07.2015 à 16h50 • Mis à jour le02.07.2015 à 20h41 Dominique Cottrez, une ancienne aide-soignante de 51 ans, a été jugée coupable du meurtre de huit nourrissons qu'elle avait mis au monde entre 1994 et 2007 par la cour d'assises du Nord, jeudi 2 juillet. Elle a été condamnée à neuf ans de prison – une peine moins sévère que les 18 ans requis par l'avocat général.Les jurés n'ont pas retenu la préméditation pour le premier infanticide, mais ont souligné un « dessein arrêté » pour les suivants. Ils ont également reconnu l'existence d'une altération du discernement de Mme Cottrez. « C'est un verdict d'apaisement parce qu'un quart de siècle après le début de ces faits, cette femme de 51 ans, certes, dormira ce soir en prison mais elle n'y dormira pas pendant des années, s'est félicité son avocat Frank Berton à la sortie de l'audience. Elle a dit sa satisfaction, sa joie d'avoir été entendue pour une fois, d'avoir été comprise pour une fois, qu'on puisse enfin l'accompagner ».« Ce qui a primé, au-delà de l'humanité, c'est aussi la question de l'altération du discernement » dans ce cas de dénégation de grossesse, a noté de son côté Me Rodolphe Costantino, qui représentait l'association Enfance et Partage, partie civile.  « J'espère seulement que l'opinion publique, uniquement marquée par l'horreur des crimes qu'elle avait commis -qui pourtant a été prise en compte dans cette décision- ne considérera pas que c'est une décision particulièrement clémente ».Pas de prescripitionAu cours du procès, Dominique Cottrez a affirmé n’avoir pas été victime d’inceste de la part de son père, contrairement à ce qu’elle avait déclaré au cours de l’enquête, faisant disparaître une potentielle clé d’explication de ces infanticides.Les avocats de Dominique Cottrez avaient espéré que les faits seraient déclarés prescrits, mais la chambre criminelle de la Cour de Cassation a estimé en 2013 que la période de prescription devait se calculer à partir de la date de découverte des corps, en 2010, et non celle de la mort des bébés.Lire le récit du procès :« Il faut accepter de ne pas tout comprendre » de Dominique Cottrez data-tym-playerid="tym-player-x2w7z7p" data-tym-title="Condamnée à neuf ans de prison pour infanticides, Dominique Cottrez « comprise pour une fois »" data-tym-permalink="http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2015/07/02/dominique-cottrez-condamnee-a-9-ans-de-prison_4667985_1653578.html" data-tym-categories="police-justice,societe,justice" data-tym-tags="police-justice,societe,justice" data-tym-providerreference="x2w7z7p" data-tym-userid="c65c6f24-33a6-4b3b-b557-62f78984f216" data-tym-providername="dailymotion" 02.07.2015 à 14h51 • Mis à jour le03.07.2015 à 05h54 Le tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre (Hauts-de-Seine) a annulé, jeudi 2 juillet, pour une question de forme, la suspension de Jean-Marie Le Pen, cofondateur du Front national (FN), par le bureau exécutif du parti d’extrême droite le 4 mai.Le parti « devra rétablir M. Jean-Marie Le Pen dans tous les droits attachés à sa qualité d’adhérent et, le cas échéant, à celle de président d’honneur », a précisé le jugement.Le parti a annoncé qu’il allait faire appel de cette décision, et sa direction s’efforce d’en minimiser la portée. « La suspension était provisoire jusqu’aux résultats de l’assemblée générale extraordinaire. Ce résultat sera rendu public dans huit jours, donc cela ne change rien à la procédure », assure Marine Le Pen au Monde. « Qu’il retrouve sa présidence d’honneur et sa qualité d’adhérent n’a pas beaucoup d’incidences », juge Nicolas Bay, secrétaire général du parti. « Concrètement, ça ne change rien. Il va redevenir membre de la direction du Front pendant une semaine, mais il n’y aura pas de réunion pendant une semaine », note un dirigeant.« Je suis président d’honneur à vie »L’assemblée générale du parti d’extrême droite, consistant en un vote des adhérents sur une rénovation des statuts de leur parti, qui doit en particulier supprimer la présidence d’honneur du parti, a cours jusqu’au 10 juillet. « Il va fanfaronner un peu, mais ça ne changera rien à la décision des adhérents », veut croire un cadre du FN.« Je suis président d'honneur à vie. Le tribunal a réglé tout cela en un seul attendu très clair », a lancé Jean-Marie Le Pen sur RTL, dans la soirée. Selon lui, « le questionnement du prochain congrès va peut-être supprimer la présidence d'honneur dans le futur, mais il ne peut pas la supprimer dans le passé ». M. Le Pen a également fait savoir qu’il serait de retour à son bureau du Front national dès vendredi matin, à 11 heures.Au lendemain d’une éventuelle suppression de la présidence d’honneur, rien ne dit que Jean-Marie Le Pen soit à nouveau l’objet d’une suspension. « Cela va dépendre de lui : est-ce qu’il va accepter le verdict des urnes ? », s’interroge sans trop y croire un proche de Marine Le Pen.A la suite de plusieurs déclarations polémiques de Jean-Marie Le Pen, le FN avait convoqué une assemblée générale extraordinaire pour « supprimer l’article 11 bis des statuts [du parti] relatif à la présidence d’honneur », fonction occupée par Jean-Marie Le Pen. Ce dernier avait alors formulé un recours pour « contester son exclusion » du parti.Lire nos explications :Pourquoi le Front national en appelle à ses adhérents contre Jean-Marie Le Pen Olivier Faye Nouvelle victoire sur le front judiciaire pour Jean-Marie Le Pen contre sa fille. Le tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre (Hauts-de-Seine, saisi en référé par le député européen, a décidé, mercredi 8 juillet, de suspendre l’assemblée générale extraordinaire du Front national. Cette dernière – qui consiste en un vote par courrier des 51 000 adhérents frontistes à jour de cotisation – avait été convoquée le 4 mai par la direction du FN pour entériner une série de réformes des statuts, et en premier lieu la suppression de la présidence d’honneur.Lire aussi :Jean-Marie Le Pen veut sauver sa présidence d’honneur devant les tribunaux« Le tribunal a estimé que le Front national n’a pas respecté ses statuts et l’invite à convoquer un congrès physique devant lequel Jean-Marie Le Pen pourra se défendre », explique au Monde l’avocat de M. Le Pen, Me Frédéric Joachim.« Cette victoire allait d’elle même, je ne comprends pas comment des juristes avisés ont pu s’engager sur la voie d’une persécution personnelle et politique qui se trouve condamnée dans ses procédés par la justice, a réagi Jean-Marie Le Pen sur BFMTV. Mes adversaires ont eu tort deux fois en une semaine. S’il y a un congrès véritable, j'en serai un des orateurs, c’est moi qui suis mis en cause dans une dignité qui m’a été accordée par un congrès précédent. »Et le patriarche frontiste de lancer un message à sa fille : « On a 24 heures pour maudire ses juges, mais après il faut réfléchir et essayer de ne pas détruire l’instrument sur lequel compte les Français pour les arracher à la décadence. »Le 2 juillet, Jean-Marie Le Pen avait déjà gagné une première partie en obtenant que le TGI de Nanterre annule sa suspension du Front national.L’assemblée générale extraordinaire devait se clôturer vendredi 10 juillet. Plus de la moitié des adhérents avaient déjà renvoyé leur bulletin au siège du parti, à Nanterre, selon la direction du mouvement d’extrême droite.« J'accueille cette décision avec une satisfaction amère. Je ne me réjouis pas que la communication entre Jean-Marie Le Pen et Marine Le Pen se fasse par les tribunaux », se désole Bruno Gollnisch, joint par Le Monde. Pour ce proche de Jean-Marie Le Pen, la « désescalade » entre les deux parties est encore possible. « Il faut que nous trouvions une solution. Un congrès ne serait pas utile, hors de proportion au vu de l'enjeu, qui n'est que de supprimer la présidence d'honneur. Cela peut se régler à l'amiable », veut croire le député européen.Le soutien de Marine Le Pen, Gilbert Collard (député du Gard, Rassemblement Bleu Marine) a quant à lui réagi sur son compte Twitter..@lepenjm obtient l'annulation du congrès papier, cela va être physique ! http://t.co/rgjzylCxqv— GilbertCollard (@Gilbert Collard ن)require(["twitter/widgets"]);Olivier Faye Simon Piel et Benoît Vitkine Un banquier russe, mort au retour de son jogging dans sa propriété britannique du Surrey en novembre 2012, a-t-il été empoisonné à Paris ? C’est la question à laquelle va tâcher de répondre la justice française après que le parquet de Paris a décidé, le 26 juin, d’ouvrir une enquête préliminaire pour assassinat en bande organisée après la mort d’Alexandre Perepilitchni, homme d’affaires de 44 ans réfugié au Royaume-Uni depuis 2010.Cette enquête confiée à la brigade criminelle fait suite aux investigations financières menées parallèlement en France par le juge d’instruction Renaud Van Ruymbeke sur un dossier qui a considérablement refroidi les relations entre Moscou et les capitales occidentales depuis plusieurs années : l’affaire Magnitski, du nom de ce juriste poursuivi par la justice russe pour des charges fictives et mort en 2009 des suites de mauvais traitements subis en prison. Sergueï Magnitski dénonçait une escroquerie impliquant des fonctionnaires russes, qui auraient exproprié un fonds d’investissement, Hermitage Capital Management, avant de soutirer 150 millions d’euros à l’Etat russe avec la complicité d’agents du fisc. Son calvaire avait poussé le ­Congrès américain à adopter, en 2012, une « liste Magnitski » interdisant de séjour aux Etats-Unis les fonctionnaires russes impliqués dans l’affaire.Depuis 2010, Alexandre Perepilitchni aidait le patron d’Hermitage et employeur de Sergueï Magnitski, l’investisseur américain Bill Browder, à retrouver la trace de l’argent de l’escroquerie, sorti de Russie par le biais d’une multitude de sociétés-écrans et de comptes bancaires dans plusieurs pays. La collaboration de l’ancien banquier était particulièrement précieuse : selon les éléments de l’instruction suisse, il aurait lui-même joué un rôle dans l’affaire en aidant l’une des protagonistes de l’escroquerie, Olga Stepanova, à placer ses gains en Suisse.En sa qualité de directrice du bureau du fisc de Moscou, Mme Stepanova avait auparavant obtenu le versement de 150 millions d’euros aux nouveaux « propriétaires » des sociétés volées à Bill Browder. Ce n’est qu’après la mort de Sergueï Magnitski que Perepilitchni aurait décidé de changer de camp et de contacter M. Browder, lui fournissant des documents sur ces comptes bancaires ouverts, notamment au Credit Suisse.Enquête sommaireLes magistrats français semblent donc prendre très au sérieux les révélations parues il y a quelques semaines dans la presse britannique. Le 19 mai, le Times indiquait que du gelsemium, une plante originaire de Chine et dont l’absorption peut être mortelle, avait été retrouvée dans l’estomac d’Alexandre Perepilitchni.Juste après sa mort, et malgré les avertissements de Bill Browder sur le caractère pour le moins particulier du défunt, l’enquête britannique avait été sommaire, concluant à une mort naturelle. C’est finalement à l’initiative de la compagnie d’assurances de M. Perepilitchni – qui cherchait un moyen de ne pas verser la prime d’assurance décès souscrite par le banquier russe – qu’une expertise plus poussée a été menée cette année. Elle a révélé la présence du gelsemium.Ingérée à petites doses, la plante est un antistress utilisé en homéopathie ; à hautes doses, elle devient un poison qui peut provoquer la mort dans un délai allant de quelques heures à quarante-huit heures. L’hypothèse la plus probable – sans écarter tout à fait la piste britannique – est donc que l’empoisonnement de M. Perepilitchni remonte au court séjour parisien qu’il a effectué juste avant de rentrer chez lui dans le Surrey, près de Londres.Pour les avocats français de M. Browder, Mes Temime, Akorri et Minkowski, le « timing » des événements laisse en tout cas peu de place au doute quant au fait que la mort d’Alexandre Perepilitchni est bien liée à l’affaire Magnitski : l’ancien banquier s’apprêtait à témoigner une nouvelle fois devant les enquêteurs suisses ; il avait par ailleurs cessé ses activités et ne se consacrait plus qu’au dossier Magnitski.Les interrogations se portent désormais sur les personnes qu’il a pu rencontrer notamment à l’Hôtel Bristol, rue du Faubourg-Saint-Honoré à Paris, où il était enregistré pour trois nuits lors de ce séjour parisien. Les magistrats du pôle financier, qui enquêtent depuis début 2014 sur un système présumé de blanchiment en France des fonds détournés en Russie, se sont d’ailleurs rendus dans le palace pour effectuer des vérifications. Comme le révélait fin juin l’AFP, ce volet blanchiment de l’affaire Magnitski avance. Une intermédiaire franco-russe installée à Saint-Tropez vient d’être mise en examen et des comptes bancaires à Monaco et au Luxembourg ont été gelés.Simon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterBenoît VitkineJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Cazenave Face à l’engorgement du parc locatif social et aux difficultés croissantes des ménages modestes à se loger, le Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées (HCLPD) souhaite mobiliser le parc privé. Dans un rapport rendu public mercredi 8 juillet, cette instance, créée à la demande de l’abbé Pierre et qui dépend des services du premier ministre, avance une série de mesures afin de créer, chaque année, 40 000 logements sociaux dans le parc privé pendant trois ans – soit 120 000 au total.« Cela représente un tiers de la production prévue de logements sociaux », souligne René Dutrey, le secrétaire général du Haut Comité. « Entre le 1,8 million de logements remis sur le marché chaque année et les 2,6 à 3 millions qui sont vacants, le parc privé offre un potentiel important de biens disponibles rapidement. »Pour atteindre cet objectif, le rapport propose notamment de donner un nouvel élan aux dispositifs d’intermédiation locative et aux conventionnements de logements par l’Anah (Agence nationale de l’habitat). De quoi s’agit-il ? De propriétaires qui acceptent de louer à un loyer inférieur aux prix du marché ou qui mettent leur bien à la disposition d’une association ou d’une collectivité. Charge à ces dernières de louer le logement à des personnes ayant de faibles ressources. En échange de ce geste sur le loyer, ces bailleurs, qui ont signé une convention avec l’Anah ou opté pour un système comme Solibail (ou « Louez solidaire » à Paris), bénéficient de coups de pouce fiscaux ou financiers et de garanties des risques locatifs.Lire aussi :Location et solidarité peuvent cohabiterRenforcer l’intérêt économiqueLe HCLPD souhaite aller plus loin en renforçant encore l’intérêt de ces dispositifs. Comment ? En remplaçant les déductions fiscales (elles se traduisent par un abattement sur les revenus fonciers) par un crédit d’impôt annuel pendant la durée de la location. Autres pistes : l’Anah pourrait subventionner les petits travaux d’amélioration réalisés par les propriétaires et même compenser, en partie, le manque à gagner sur le loyer. Enfin, le rapport souligne l’importance d’accorder la garantie des risques locatifs à l’ensemble des dispositifs existants.« Il faut aussi mieux faire connaître ces solutions, qui sont économiquement intéressantes pour les propriétaires, et les rendre plus simples car il n’est pas facile de s’y retrouver entre les différents interlocuteurs. C’est pourquoi nous préconisons la mise en place d’un guichet unique, qui facilitera la vie du bailleur, et souhaitons qu’une campagne nationale d’information soit lancée », ajoute René Dutrey. De quoi donner un nouveau souffle à ces dispositifs, espère-t-il.Selon le rapport publié mercredi, le nombre de conventions signées par l’Anah a, en effet, fortement décliné, passant de 26 554 en 2008 à 7 678 en 2014. En parallèle, 30 731 logements sont gérés par des agences immobilières sociales, 7 583 par Solibail et 887 par « Louez solidaire ».« Bonus-malus des loyers »Pour financer ces mesures, le HCLPD propose que l’ensemble des recettes générées par la taxe sur les logements vacants (129,9 millions d’euros en 2013) soit alloué au budget de l’Anah. Le Haut Comité plaide aussi pour la création d’une taxe sur les loyers anormalement élevés (au-delà de 20 % du loyer médian) dans les secteurs tendus.Lire aussi :A Paris, 15 % des studios affichent des loyers abusifs« D’un côté nous dégageons des fonds pour inciter les bailleurs privés à louer social, de l’autre nous taxons de manière plus efficace les logements vacants ou ceux proposés à des prix aberrants. C’est un peu comme un bonus-malus des loyers », résume M. Dutrey.Après la carotte, le bâton : le rapport préconise que dans les communes ne respectant pas la loi SRU (solidarité et au renouvellement urbain) et ses 20 % de logements sociaux, les préfets puissent imposer de tels dispositifs d’intermédiation locative et ainsi créer une nouvelle offre sociale. Une bonne façon alors de garantir la mixité, les logements locatifs privés étant présents dans toutes les agglomérations et tous les quartiers.Lire aussi : Logements sociaux : les villes qui bafouent la loi SRUFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Claire Ané En 2015, 524 300 candidats au baccalauréat l’ont obtenu dès le premier tour a annoncé, mardi 7 juillet, le ministère de l’éducation nationale. Cela représente 78,8 % du total, un taux stable par rapport à l’an dernier (- 0,1 point). Si la performance des candidats au bac général (81,6 % de réussite), qui représentent plus de la moitié de l’effectif total, s’est améliorée par rapport à l’an passé (+ 1,3 point), celle des candidats au baccalauréat professionnel connaît une baisse sensible (- 2,7 points), et celle des candidats pour le baccalauréat technologique un léger recul (- 0,6 point).46 500 candidats sont ajournés (7 %), c’est-à-dire qu’ils échouent, et 94 600 (14,2 %) pourront encore tenter de décrocher leur diplôme lors de la session de rattrapage, qui se déroulera du mercredi 8 au vendredi 10 juillet.Voici le détail pour les différentes séries du bac général et technologique et pour le bac professionnel.Bac S, ES et L. 52 % des candidats se présentaient dans la filière générale (+ 10 400 élèves par rapport à 2014). Le taux d’admis à l’issue du premier groupe d’épreuves atteint 81,6 %, soit 1,3 point de plus qu’en 2014. La plus forte hausse concerne la série ES, avec 3,4 points de plus et 80,6 % de candidats admis au premier groupe. Puis, pour la série L, avec 1 point de plus et 79,7 % d’admis. Enfin, la série S augmente très légèrement (+ 0,1 point), mais domine toujours, avec 82,7 % d’admis.Bac technologique. Un candidat sur cinq se présentait cette année au bac technologique (- 4 200 candidats par rapport à 2014). Le taux d’admis à l’issue du premier groupe d’épreuves est de 80,2 %, en léger recul par rapport à la session 2014 (- 0,6 point), essentiellement dû aux résultats des séries STI2D (sciences et technologies de l’industrie et du développement durable) et hôtellerie.Bac professionnel. Le taux d’admis au premier tour y est moins élevé, à 72,6 % (- 2,7 points). La baisse est plus particulièrement marquée (- 3,9 points) dans le domaine des services, avec 73,8 % des candidats admis ; elle se limite à 1,2 point dans le domaine de la production, avec 71,1 % de candidats admis. Cette année, 28 % des candidats au bac se présentaient dans la voie professionnelle.Claire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste Laetitia Van Eeckhout Pour la première fois en France, une enquête préliminaire a été ouverte par le pôle santé publique du TGI de Paris pour homicide involontaire après la plainte contre X déposée par la famille d’un vigneron bordelais décédé d’un cancer, provoqué par l’utilisation de pesticides.L’information a été rendue publique mardi 7 juillet, dans un communiqué commun par Phyto-Victimes et Générations futures, qui soutiennent la démarche de la famille. Jusqu’alors, en effet, les procédures n’avaient porté que sur la reconnaissance d’un lien entre usages de produits chimiques et maladies chez les agriculteurs.Cette plainte au pénal a été déposée, rappellent les ONG, « pour faire la lumière sur ce qui s’est passé et dégager les responsabilités des firmes qui ont commercialisé des produits sans avoir indiqué les risques encourus ». « Il s’agit aussi de comprendre la complaisance de l’Etat, qui a continué à homologuer ces produits alors qu’on les savait dangereux. »« C’est précisément ce que nous attendions et espérions. Un classement sans suite aurait été intolérable pour nous », insiste Valérie Murat, fille du vigneron James-Bernard Murat, qui a déposé plainte le 27 avril avec l’espoir de briser « l’omerta » régnant, selon elle, sur l’impact sanitaire des pesticides utilisés dans la viticulture.Atteint d’un cancer du poumon en 2010, James-Bernard Murat a succombé des suites de cette maladie le 8 décembre 2012, à l’âge de 70 ans. En février 2011, le caractère professionnel de sa maladie liée à l’utilisation de l’arsénite de sodium avait été reconnu par l’Assurance accidents des exploitants agricoles (AAEXA). Selon sa fille, le viticulteur de Pujols (Gironde) a utilisé pendant quarante-deux ans, de 1958 à 2000, de l’arsénite de sodium pour traiter ses vignes contre l’esca, une maladie due à des champignons parasites qui attaque le bois des ceps, sans jamais avoir été alerté sur la toxicité de ce produit pour sa santé. Dangerosité reconnue depuis 1955Pourtant la dangerosité du produit est reconnue depuis au moins 1955, date de création du tableau des maladies professionnelles liées à l’arsenic et à ses composés minéraux. « Mais l’Etat a tardé à prendre les mesures nécessaires. Il n’a interdit qu’en 1973 l’arsénite de sodium dans l’agriculture, sauf dans la viticulture. Ce n’est qu’en novembre 2001 qu’il a enfin définitivement interdit et retiré ce produit à base d’arsenic », souligne François Lafforgue, avocat de la famille Murat. Près de quarante ans après les révélations sur la toxicité du pesticide. Le Royaume-Uni l’avait, lui, banni dès 1961.François Veillerette, porte-parole de Générations futures, espère que l’enquête ouverte par le parquet sera suivie d’une instruction « qui marquera le début de la fin de l’impunité dans cette tragédie des pesticides ».« Il est difficile de faire aboutir ce genre d’action car en matière pénale on exige des preuves certaines, analyse Laurent Neyret, professeur de droit, spécialiste du droit de l’environnement. Mais l’ouverture de cette enquête préliminaire peut permettre de démêler l’écheveau des causalités et des responsabilités éventuelles entre les entreprises qui commercialisent ce produit et l’Etat. »Début mai, le parquet de Paris a classé sans suite une plainte contre X de mise en danger d’autrui visant à dénoncer la pollution de l’air et ses conséquences sur la santé. Le procureur justifiait alors le classement sans suite par la multiplicité des sources de pollution : « C’est l’activité (circulation routière, chauffage au bois, certaines activités industrielles ou agricoles) et non la carence alléguée des pouvoirs publics qui se trouve directement à l’origine de la pollution atmosphérique et de ses conséquences négatives en termes de santé », arguait-il alors.S’agissant de la plainte contre X pour « homicide involontaire » déposée par la famille Murat, le produit comme la victime sont bien identifiés. « Il y a manifestement des dysfonctionnements dans cette affaire qui appellent des explications », insiste Me Lafforgue.Lire aussi : « Omerta sur les pesticides dans le vignoble bordelais »Laetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laura Wojcik Les résultats du bac 2015 sont aussi à vivre sur Twitter, réseau social où les hashtags #bac2015 et #JaiMonBac dominent les tendances ce mardi 7 juillet. Les messages de satisfaction ont surgi avec la publication des premiers résultats à 8 h 30, avant une véritable explosion de tweets vers 10 heures, quand la plupart des élèves de terminale ont entraperçu leur nom, sur une liste punaisée au mur du lycée ou sur le Web.» Consultez gratuitement les résultats du bac 2015 sur Le Monde. frLes timelines françaises ont alors été envahies de chapeaux pointus rouges et d’emojis de satisfaction en tout genre, saupoudrés de confettis multicolores : du traditionnel smiley grand sourire à celui qui pleure de joie, en passant par les gros biceps contractés en guise de victoire fracassante. Le « zéro problème » mimé avec les doigts, hérité des codes de la plongée sous-marine, a lui aussi beaucoup de succès.Pour marquer l’étendue de sa joie, la tendance est aux messages en majuscules. Cela peut aller du simple « C’EST BEAU LA VIE », au tonitruant « J’AI MON BAC MENTION ASSEZ BIEEEEEEEEEEEEEEEEN ». D’ailleurs, « BAC MENTION ASSEZ BIEN » s’est hissé un temps dans les tendances Twitter juste après 10 heures, laissant penser que les détenteurs de cette mention étaient les plus heureux du Web, ou du moins les plus nombreux.Typologie des twittos du bacComme chaque mouvement de foule virtuel, le bac est l’occasion de dresser une typologie de ses twittos. Des jaloux amers aux blagueurs compulsifs, en passant par les euphoriques bavards et les malchanceux incompris. Les bacheliers heureux sont logiquement les plus nombreux, avec un taux de réussite à l’examen qui devrait, comme les dernières années, dépasser les 85 %. Aux côtés des bonheurs en lettres majuscules évoqués plus haut, se distinguent de plus sobres « bac en poche » ou « j’ai mon bac ». On croise aussi de concis « je l’ai », avec quelques points d’exclamation de circonstance. Les plus aventureux se lancent dans des figures de style alimentaires :Bac S mention TB avec félicitation du Jury saupoudré de parmesan tqt l'école de médecine me voilà #JaiMonBac— charlnbrl (@Charlène)require(["twitter/widgets"]);Et puis, il y a ceux qui disent merci à la terre entière : à Dieu, leurs parents, le chien, et même au contenu de leur assiette.Bac S mention Très Bien, merci à mon chien Japsy de m'avoir soutenu dans les moments de doute et d'incertitude 🐶😍— MaxDshys (@Azazel)require(["twitter/widgets"]);"@FabiiyKiLa: J'ai mon BAC Merci Seigneur 🙏👌🎉🎉🎉🎊 #Bac2015" première bachelière de mon twitter— AshleyFaray_ (@Sarauniya Omega )require(["twitter/widgets"]);J'ai mon bac avec mention assez bien je remercie ma mère mon père ,merci Dieu ,merci le poulet qui m'a donner de la force— HenriqueSkuna (@Skuna)require(["twitter/widgets"]);Les plus fins calculateurs exposent déjà leurs ambitions financières. Les mentions valent leur pesant d’or dans certaines banques, et les lycéens ne l’oublient pas :Maintenant que vous avez votre bac, prenez votre diplôme et faites le tour des banques pour récupérér les cagnottes— DoctorChu_ (@Je suis trop petit)require(["twitter/widgets"]);Quand j'ai su que j'avais mon Bac, j'ai chialé en pensant à tout l'argent que j'allais recevoir, j'étais émue de pouvoir être riche 💶😍😂— _PaulineHG (@Pauline)require(["twitter/widgets"]);Une pensée s’impose aussi pour tous ceux qui n’ont pas décroché le précieux sésame et doivent supporter la joie exubérante des autres sur les pages d’accueil de tous leurs réseaux sociaux. De nombreux twittos proposent un hashtag #jaipasmonbac pour centraliser les messages de ces déçus du jour :Est-ce qu'il existe un Hashtag : #JaipasmonBAC ?— HLamballais (@Héloïse !)require(["twitter/widgets"]);Et des malchanceux semblent avoir suivi le conseil :#JaiPasMonBac #Tristitude— Fedex62_ (@Fred)require(["twitter/widgets"]);Certains d’entre eux ont néanmoins déjà trouvé de quoi se consoler et laissent flotter une brise d’optimisme dans leurs tweets :La question était "Alors le bac ?💪🏽" sa me désespère. http://t.co/CTCxK2Ai42— FDiana_ (@happiness )require(["twitter/widgets"]);Et comme dans toutes les grand-messes collectives, des guides spirituels surgissent, tentant de transmettre de sages conseils à leurs cadets :Moi j'ai pas eu le bac par contre j'ai fait un malaise devant le lycée ceux qui m'a permis de cassé mon ramàdan a 10h30 merci a l'académie 😎— GOMORRA13015 (@GORDO)require(["twitter/widgets"]);À ceux qui ont eu le BAC ne faites pas l'erreur d'aller à la fac, vous allez perdre une année bêtement cherchez un travail même dans un grec— Kierenne (@kierenne)require(["twitter/widgets"]);Laura WojcikJournaliste au Monde Anne Rodier Dans le texte du projet de loi relatif au dialogue social et à l'emploi, qui revient en seconde lecture à l'Assemblée, mardi 7 juillet, le gouvernement a rétabli deux amendements que le Sénat avait supprimés il y a un mois, le 8 juin précisément.Lire aussi :Le Sénat estime que le burn-out n’est pas une maladie professionnelleLe nouveau texte dit d'une part que « les pathologies psychiques peuvent être reconnues comme maladie d'origine professionnelle », ce qui sans désigner le burn-out ouvre la possibilité de le faire reconnaître comme maladie professionnelle.Et d'autre part qu'un rapport « sur l'intégration des affections psychiques dans le tableau des maladies professionnelles » sera remis « avant le 1er juin 2016 ». Le sujet est donc reporté à l'année prochaine, mais il n'est plus définitivement enterré.Lire aussi :Le burn-out, révélateur du mauvais managementLe burn-out, syndrome d'épuisement professionnel, « concerne l'ensemble des individus au travail et frappe entre 2 % et 11 % d'entre eux » rappelle le sociologue du travail Didier Truchot dans le Dictionnaire des risques psychosociaux écrit sous la direction de Philippe Zawieja et Franck Guarnieri (éd Seuil, 890 pages, 49 euros).Anne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journaliste Séverin Graveleau « Pour enseigner [les mathématiques], il faut des professeurs ». C’est par une lapalissade que la Commission française pour l’enseignement des mathématiques est venue saluer, en fin de semaine dernière, la parution des résultats définitifs du certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement (capes) de mathématiques. La figure de style n’est pas de trop pour déplorer, une fois de plus, le manque d’enseignants dans la discipline à la fin du concours. Pour cette session 2015, sur les quelque 1 800 candidats ayant réussi les épreuves d’admissibilité, seuls 1 097 sont admis. Or, 1 440 postes étaient ouverts cette année. Il y a donc près de 24 % de « perte », comme dit la communauté éducative.Comme chaque année depuis 2012 et la promesse de François Hollande de recréer 60 000 postes d’enseignants – là où son prédécesseur en avait supprimé 80 000 –, certains critiquent le verre à moitié vide quand d’autres se félicitent qu’il soit à moitié plein. « En plus d’un meilleur taux de couverture – moins de postes vacants – que l’année dernière, nous avons recruté en 2015 plus de monde en valeur absolue », argue-t-on du ministère de l’éducation nationale.Et en effet. Comparé à 2013, près de 280 professeurs de maths supplémentaires rejoignent la profession (le parallèle avec 2014 est plus ardu car deux concours avaient lieu simultanément). Sur l’ensemble des disciplines, le ministère se félicite de la hausse du nombre d’enseignants recrutés depuis deux ans.« Actionner d’autres leviers »Les syndicats enseignants du second degré, et notamment le principal d’entre eux, le SNES-FSU, pointent, eux, les difficultés de certaines disciplines dissimulées derrière les chiffres globaux. Car cette année encore les mathématiques ne sont que la partie émergée de l’iceberg : 76 postes sont « perdus » en allemand, 259 en anglais, 141 en lettres classiques, 197 en lettres modernes, 28 en musique et un en langue des signes française. Les mêmes matières, au nombre de sept, sont en crise depuis cinq ans. Tous concours confondus – agrégation, capes externe et interne, concours spécialisés, etc. – ce serait même 4 912 postes ouverts aux concours de l’enseignement et de l’éducation de la session 2015 qui restent vacants, selon le SNES-FSU, soit 23 %.« Est-ce qu’on a plus recruté qu’en 2013, c’est évident, analyse Caroline Lechevallier, secrétaire nationale du syndicat. Est-ce que c’est suffisant pour assurer l’enseignement de la discipline à tous les élèves, remplacer les départs à la retraite, faire face à la montée des effectifs, et les multiples suppressions de postes du quinquennat précédent ? Certainement pas. »Comme la Commission française pour l’enseignement des mathématiques dans sa discipline, le SNES-FSU plaide pour « un vrai prérecrutement » de tous les enseignants « avec des étudiants rémunérés pour qu’ils se consacrent à leurs études ». Il faut surtout, explique Caroline Lechevallier, que « le ministère continue sa démarche volontariste mais en actionnant d’autres leviers ». En particulier celui de la revalorisation du métier, qui passerait par une revalorisation des salaires et de meilleures conditions de travail, éternelle revendication des enseignants français, moins bien payés que la plupart de leurs collègues européens. La démarche aurait l’intérêt d’attirer plus de monde vers les concours, donc d’augmenter le vivier de potentiels bons candidats à même de combler tous les besoins.Des recrutements moins problématiques dans le premier degréSi les concours du second degré ne font pas le plein en termes de postes cette année encore, la situation s’améliore dans le premier degré. Sur les 11 122 postes ouverts pour 2015 au concours externe de professeur des écoles, 10 822 candidats ont été admis. Le différentiel de postes vacants – 300 – concerne l’académie de Créteil pour laquelle un concours supplémentaire de 500 postes était organisé cette année. Selon les informations recueillies par Le Monde, ils pourraient tous être pourvus et ainsi donner au rectorat une marge de manœuvre de 200 postes.Séverin GraveleauJournaliste au Monde Matteo Maillard Devant le lycée Franklin-Roosevelt de Reims (Marne), ils ne sont qu’une vingtaine à patienter, ce mardi 7 juillet, quinze minutes avant l’affichage des résultats du baccalauréat 2015. Une fois les grilles ouvertes, Charles et Thomas traversent la cour, le pas léger. « Je ne suis pas trop stressé, même si je m’attends à l’avoir au rattrapage », dit Charles en souriant. « Non, pas stressé », embraie Thomas, tentant de se convaincre. Il fait déjà chaud, et un ami l’alpague : « Toi, c’est sûr que tu vas avoir 18 au projet. » Le visage de Thomas reprend un peu de couleur. « Mais oui, même le prof a cité ton nom en exemple, ne sois pas modeste », poursuit son ami.Consultez gratuitement les résultats du bac 2015 sur Le Monde. fr8 h 30. Sur les baies vitrées, les surveillants commencent à afficher les résultats du bac technologique. Les lycéens arrivent en grappes et s’agglutinent au plus près des vitres. Certains laissent échapper des petits cris d’excitation ; d’autres, déçus, se prennent le front, ou se laissent tomber lourdement sur un banc. « Je l’ai, et avec mention ! », s’exclame Charles en fendant la foule. « C’est vraiment qu’il est donné à tout le monde », relève-t-il avec gouaille, faisant semblant de dissimuler son contentement. Pour les heureux élus, le premier réflexe est d’appeler les parents, histoire de partager la nouvelle. Mais pour Charles, pas besoin : « Ils regarderont sur Internet. » De toute façon, « ils n’ont pas essayé de m’appeler », s’assure-t-il, un coup d’œil sur le portable à demi tiré de sa poche. Lui a préféré venir, car l’affichage des résultats, « c’est un moment symbolique ». Et partager la tension à plusieurs permet de se sentir moins seul, en cas de bonnes comme de mauvaises nouvelles.Celles du jour sont plutôt positives, et le jeune homme tape sur les épaules de ses camarades, eux aussi triomphants. « Dans notre classe, presque tout le monde l’a eu », dit Thomas, qui n’a pas eu 18, mais 19, au projet. « En même temps, il faut vraiment n’avoir rien fait toute l’année pour ne pas l’avoir », rétorque Charles. « Ce n’est pas vrai, intervient un camarade. Anaïs par exemple, elle ne l’a pas eu, c’est étonnant. » Charles acquiesce : « C’est vrai qu’une fois passé on a l’impression que c’était facile, mais c’était quand même galère. »« Et dire que tu as eu la mention, alors que je suis vingt fois plus intelligent que toi »Alors que tous les élèves font la queue pour obtenir leurs notes, un père scrute avec inquiétude les listes de noms sans y trouver celui de Julien, son fils. « J’espère que je suis admis », plaisante-t-il nerveusement, parcourant les listes jusqu’à la dernière page : « Ah le voilà ! C’est bon, il l’a eu. » Les traits du visage se détendent. « Pas de mention, mais je suis content. » Julien, bac techno en poche, pourra donc poursuivre en BTS, comme le souhaite son père, chauffeur dans une entreprise de transport. Sans perdre un instant, il saisit son téléphone avant de s’éclipser. « Ce n’est pas tout, mais je ne dois pas me mettre en retard au travail », confie-t-il. Charles non plus ne souhaite pas trop tarder. Il travaille dans une bibliothèque, à la réception des livres, et même si son patron est « au courant pour le bac », il ne veut pas se mettre en porte à faux. L’an prochain, il prévoit de suivre la filière génie civil de l’IUT de Reims. « Et dire que tu as eu la mention, alors que je suis vingt fois plus intelligent que toi », lui lance un camarade amusé, avant d’apercevoir un ami de l’autre côté de la cour : « Attends, je vais lui faire croire qu’il ne l’a pas eu, tu vas voir l’ascenseur émotionnel ! »« Mon petit frère a raté son bac »Le groupe s’assied sous l’un des chênes de la cour, bientôt rejoint par un grand brun, Florian. « Je viens voir les mentions », leur sourit Laurence Bouget, vice-proviseure du lycée Franklin-Roosevelt, qui regarde leurs relevés de notes, et compare les moyennes. « Tu as eu 20 en EPS, ah bon ? » glisse-t-elle à Florian, avec un regard complice. La boutade est comprise de ses camarades, qui sourient avec respect. C’est qu’il est l’un des trois seuls élèves du lycée à passer l’option sport de haut niveau. Arbitre international de badminton, il fait aussi du hockey depuis quatorze ans et exerce désormais ses talents en athlétisme. Le tout, dans l’objectif de devenir pompier.Le bac en poche, il va enfin pouvoir accéder à ce rêve de gosse. Il a déjà tout prévu : une colocation à Charleville-Mézières avec un ami, pompier volontaire comme lui, pour suivre un DUT HSE (hygiène, sécurité et environnement), puis passer le concours de sapeur-pompier professionnel. Devant les résultats affichés, deux jeunes femmes, Julie et Noémie, paraissent inquiètes, bras croisés et visage fermé. Elles attendent Lucas. « Il vient de rater son bac. Là il est à l’intérieur pour choisir avec ses profs les matières qu’il rattrapera », explique sa sœur Julie. Le téléphone dans une main, elle vient de prévenir leurs parents. « Ils ne sont pas surpris… il faut dire qu’ils ont l’habitude, moi aussi j’ai eu mon bac au rattrapage », glisse-t-elle avec un petit sourire. Noémie, sa meilleure amie, compatit. Elle est présente par devoir amical, mais aussi par devoir professionnel, puisqu’elle fait partie des assistants d’éducation au lycée Roosevelt.L’intérieur du bâtiment se vide peu à peu. Des dizaines de bacheliers sont déjà passés devant les assistants d’éducation récupérer leurs relevés de notes. Demeurent quelques retardataires, ou des parents venus à la place de leur enfant. Comme cette mère dont le fils travaille, arrivée précipitamment : « Qu’est-ce que je dois vous remettre ? », demande-t-elle à l’assistant. « Votre chéquier », répond-t-il. Elle s’exécute : « Je vous dois combien ? ». L’assistant se tourne vers son collègue : « Je ne pensais pas qu’elle allait marcher cette blague ». La mère, confuse, rigole : « Mon fils a eu le bac, je suis sur mon petit nuage, je fais n’importe quoi ! » Derrière elle, les derniers bacheliers quittent le lycée aussi rapidement qu’ils étaient arrivés. Aux profs qui les saluent d’un « Au revoir », ils répondent en s’esclaffant : « A jamais ! »Matteo MaillardJournaliste au Monde Bastien Vachon et Damien Leloup Commandé par Manuel Valls après les attentats de janvier, le rapport du député (PS) de l’Essonne, Malek Boutih, sur « l’analyse et la prévention des phénomènes de radicalisation et du djihadisme en particulier », a été remis jeudi 2 juillet au premier ministre. Intitulé « Génération radicale », il décrit une jeunesse manipulée par Internet, qui contribue « à la diffusion de croyances irrationnelles ». Il prône la création d’un commissariat à la souveraineté numérique, qui s’impose, selon lui, comme « l’outil indispensable permettant l’alliance des pouvoirs publics et du privé pour doter la France et l’Europe de leur propre infrastructure numérique, sans reproduire la logique autarcique du modèle chinois ». Sur la forme, le rapport, pour lequel M. Boutih assure ne pas avoir touché de rémunération, étonne par les interlocuteurs consultés et contient quelques approximations.Parmi les personnes auditionnées par Malek Boutih pour rédiger ce document, quelques noms étonnants : la militante Frigide Barjot, plus connue pour son combat contre le mariage pour tous que pour son expertise sur les radicalismes religieux, ou encore le journaliste controversé Jean-Paul Ney. Présenté comme l’auteur de Pourquoi ils font le Djihad. Enquête sur la génération Merah, un livre à paraître en septembre aux éditions du Rocher, M. Ney s’est surtout illustré sur les réseaux sociaux pour ses pratiques journalistiques douteuses. Mercredi 7 janvier, il avait désigné à tort un adolescent comme étant le troisième homme qui accompagnait les auteurs de la fusillade à Charlie Hebdo. Jean-Paul Ney contributeur du rapport sur le djihadisme de Malek Boutih - L'explication: http://t.co/CmTyTZQYqQ http://t.co/dVKQA1wsct— davidperrotin (@David Perrotin)require(["twitter/widgets"]);Un choix d’interlocuteur étrange que M. Boutih, qui ne « connaissait pas très bien le personnage », a justifié au Monde.fr par le fait que M. Ney a « lui-même demandé à être auditionné ».En revanche, aucun représentant du culte musulman parmi les interlocuteurs de l’ancien président de SOS-Racisme, qui assume ce choix. Il signale que les auditions réalisées n’ont pas toutes influencé son rapport, mais ne regrette aucune audition. « Je n’ai pas fait un rapport pour me faire plaisir avec des gens avec lesquels je suis d’accord. J’ai écouté de tout, j’ai écouté n’importe quoi. J’ai écouté tous les points de vue, des gens qui s’y connaissaient et d’autres qui ne s’y connaissaient pas. »Skyrock au cœur du rapportDans la partie de son rapport consacrée au djihadisme en ligne, Malek Boutih cite en revanche une personne qu’il connaît bien : Pierre Bellanger, le directeur de Skyrock et auteur de plusieurs livres sur les évolutions du numérique. Longuement cité dans une sous-partie du rapport qui décrit le Web comme un nouveau « Far West », M. Bellanger est présenté dans le rapport comme un « spécialiste incontesté des enjeux du réseau, qui a théorisé le concept de souveraineté numérique ». Le député oublie en revanche de préciser que Pierre Bellanger est aussi… son patron. Malek Boutih est en effet directeur des relations institutionnelles pour Skyrock.Un peu plus loin, M. Boutih mêle des notions sans rapport – il évoque par exemple « le contrôle du cœur de la toile qu’est le système d’exploitation », probable confusion entre le système d’exploitation (le logiciel faisant tourner un ordinateur) et  le serveur racine du DNS,  « l'annuaire »  fondamental qui permet aux navigateurs Web de s'orienter sur le réseau.De même, dans un passage du rapport consacré aux réseaux sociaux, Malek Boutih cite en exemple « l’application Yax utilisée par les adolescents ». Placé 81e au classement des applications gratuites de réseaux sociaux sur iTunes, le service est pourtant loin d’être le plus utilisé – Facebook reste très largement le réseau social le plus populaire. Mais Yax est un service lancé par… Skyrock.Ferveur des élus de droiteAutre hic, le rapport commence par une citation du Petit prince qui n’en est en fait pas une. L’origine des lignes citées en préambule par M. Boutih, attribuées à tort à Antoine de Saint-Exupéry, est inconnue.Malgré ces singularités sur la forme, le rapport de Malek Boutih a attiré la ferveur des élus de droite. Xavier Bertrand l’a ainsi qualifié de « courageux et intéressant », Roger Karoutchi d’« édifiant et sans langue de bois ». Bruno Le Maire, Christine Boutin ou encore Frédéric Lefebvre ont également signalé leur intérêt pour le document. Pas de réaction à gauche pour le moment. Le texte a été présenté, lundi 6 juillet au soir, au bureau national du PS.Bastien VachonDamien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Séverin Graveleau et Mattea Battaglia Le ministère de l’éducation nationale envisage de rémunérer des enseignants volontaires qui accepteraient de se former à la réforme du collège durant les vacances de la Toussaint : l’hypothèse a été officialisée, le 2 juillet, dans le cadre d’un Conseil supérieur de l’éducation (CSE), par la directrice générale de l’enseignement scolaire, Florence Robine, ancienne rectrice de Créteil.« Il y aurait deux dispositifs de formation prévue sur la base du volontariat, explique Christian Chevalier, du syndicat SE-UNSA. Des universités d’automne organisées par les rectorats et une formation sur site, les formateurs se déplaçant dans les collèges pour accompagner les équipes ». Ces sessions dureraient trois ou quatre jours maximum, précise-t-il, et seraient rémunérées à hauteur de 50 euros par jour, selon l’ordre de grandeur transmis au SE-UNSA et « qui reste à caler », souligne Christian Chevalier.Volonté « d’avancer »C’est une des rares questions qui inquiète les partisans de la réforme du collège censée entrer en vigueur à la rentrée 2016 : la formation des enseignants. Enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI), accompagnement personnalisé, groupes à effectifs réduits : la mise en place de ces nouveaux temps d’enseignement, sur les 20 % d’autonomie laissée aux collèges sur leur emploi du temps, bouscule à la fois l’organisation des établissements et les pratiques des professeurs.Lire aussi :Des collèges appelés à tester dès septembre la réforme controverséeDès le 20 mai et la publication au Journal officiel du décret et de l’arrêté relatifs à la réforme du collège, au lendemain de la première journée de mobilisation nationale, le ministère avait affiché sa volonté « d’avancer », et de réfléchir à la formation des enseignants.Il n’y aura finalement pas de journée banalisée pour se préparer à la réforme, comme le demandait le Sgen-CFDT, l’un des deux syndicats favorables à celle-ci, mais des formations de plusieurs jours, réparties en plusieurs vagues entre octobre 2015 et mai 2016 afin « de ne pas mobiliser tous les enseignants d’un collège en même temps », précise la circulaire d’application publiée au Bulletin officiel le 2 juillet.La même circulaire indique que la première vague sera composée d’enseignants volontaires, en particulier des membres des conseils pédagogiques des collèges, « qui pourront accompagner la réflexion pédagogique au sein des établissements ». C’est donc pour qu’ils soient encore plus « volontaires » que le ministère envisage de les rémunérer.Lire aussi :Les chefs d’établissement marchandent leur soutien à la réforme du collègeSéverin GraveleauJournaliste au MondeMattea BattagliaJournaliste au Monde 06.07.2015 à 20h25 • Mis à jour le07.07.2015 à 10h21 | Benoît Floc'h Les droits d’inscription à l’université n’augmenteront pas à la rentrée prochaine, a annoncé, lundi 6 juillet, Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur.Pour 2015-2016, les droits resteront donc de :184 euros pour la licence256 euros pour le master391 euros pour le doctorat610 euros pour les écoles d’ingénieurs qui dépendent du ministère de l’enseignement supérieur.La décision, inédite, est purement symbolique. L’an dernier, la hausse avait été modique, « la plus faible depuis dix ans », s’était réjoui le ministère en 2014. Hors paiement de la cotisation de sécurité sociale étudiante, l’inscription en licence avait augmenté de 1 euro (+ 0,55 %), de 2 euros en master (+ 0,79 %) et de 3 euros (+ 0,77 %) en doctorat. De 2004 à 2014, la hausse en euros constants était de 13,5 %.« Symbole important »« C’est une décision en faveur du pouvoir d’achat des étudiants », a pourtant déclaré Mme Vallaud-Belkacem. Si l’on se cale sur l’augmentation de l’an passé, ils auront en effet de 1 à 3 euros supplémentaires dans leur porte-monnaie pour débuter l’année.Si l’économie est minime, les petites attentions sont toujours les bienvenues à l’approche de la présidentielle. « C’est un symbole important qu'il faudra accompagner d'investissements », a salué Alexandre Leroy, président de la FAGE. « Une mobilisation et une victoire syndicale ! », a réagi l’UNEF.Dans le même temps, une dizaine d’écoles d’ingénieurs dépendant d’autres ministères ont massivement augmenté leurs droits ces dernières années. Après l’Ecole des mines, les Télécom, les Ponts ParisTech, par exemple, CentraleSupélec fera passer ses frais de 620 euros à 1 850 euros à la rentrée 2015 (et 2 200 euros en 2016).Benoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matteo Maillard Le gouvernement a publié, jeudi 2 juillet, son rapport annuel sur l’état du système français d’enseignement supérieur et de recherche. Dans cette huitième édition, quarante-neuf thèmes sont abordés. De l’accès aux études à la parité des effectifs en passant par les conditions de vie des étudiants et l’insertion professionnelle des diplômés, le panorama se veut complet et fiable. Il s’appuie en effet sur les statistiques du ministère de l’éducation nationale et les données d’autres organismes comme l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), le Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq) ou l'Observatoire de la vie étudiante (OVE). Voici les principaux enseignements de cette vaste enquête.De plus en plus d’étudiantsC’est un record dans les annales de l’éducation nationale. A la rentrée 2013, 2 430 100 étudiants étaient inscrits dans des filières de l’enseignement supérieur. Avec une augmentation de 1,8 % par rapport à 2012, le nombre d’étudiants en France « n’a jamais été aussi important », précise le rapport. Un score d’autant plus impressionnant « que les jeunes en âge d’étudier sont légèrement moins nombreux ». Pour l’expliquer, le ministère invoque « une plus forte attractivité de l’enseignement supérieur auprès des bacheliers français mais aussi auprès des étudiants étrangers ». Ceux-ci représentent d’ailleurs plus de 12 % des effectifs étudiants pour cette même année 2013. Globalement, la hausse a été la plus forte dans le secteur de l’enseignement privé, qui a vu le nombre de ses étudiants doubler entre 2000 et 2012.Lire aussi : Près d’1,5 million d’étudiants sur les bancs de l’université en FranceSans surprise, la progression des effectifs étudiants trouve ses racines dans l’augmentation du nombre de bacheliers. La session du bac 2014 a ainsi couronné 625 650 candidats, portant le taux de réussite à 88 %. Sur une génération, cela représente 77 % de bacheliers, alors que ces derniers n’étaient que 60 % en 1995.Lire aussi : Sept informations à retenir des résultats définitifs du baccalauréat 2014Une majorité de femmes et des écarts sociaux toujours présentsEn 2013, 55 % des étudiants sont des étudiantes. Les femmes sont largement majoritaires dans les universités, principalement en lettres et en sciences humaines, où leur proportion atteint 70 %. Celle-ci monte jusqu’à 84 % dans les formations paramédicales ou sociales. Par contre, dans les formations plus sélectives (classes préparatoires aux grandes écoles et instituts universitaires de technologie) elles sont minoritaires par rapport à leurs camarades masculins. Même constat dans l’ensemble des filières scientifiques et dans les écoles d’ingénieurs, où elles ne sont que 27 %, malgré une progression de 5 points en quinze ans.function resizeIframe(obj){obj.style.height = obj.contentWindow.document.body.scrollHeight + 'px';}Ces dernières années ont aussi été l’occasion d’une plus large ouverture sociale, avec une démocratisation de l’accès à l’enseignement supérieur. En 2013, 60 % des 20-24 ans ont fait des études, contre 32 % de la génération des 45-49 ans. Si cette progression touche tous les milieux sociaux, le fossé entre les catégories favorisées et défavorisées de la population est toujours nettement marqué. Quand les enfants de cadres ou de professions intermédiaires sont 79 % à avoir effectué des études supérieures, cette proportion chute à 46 % pour les enfants d’ouvriers ou d’employés. Le contraste est particulièrement flagrant dans les formations élitistes : 30 % des enfants de cadres sortent diplômés d'une grande école ou de l'université à un niveau bac + 5 ou supérieur, contre seulement 7 % des enfants d'ouvriers.Lire aussi :Grandes écoles : l’ouverture sociale progresse à petits pasLes diplômes restent des boucliers contre le chômageCes disparités sociales sont d’autant plus graves que les diplômes préservent leur qualité de sésame à l’entrée sur le marché du travail. En temps normal, et plus encore en temps de crise, les diplômés sont « moins exposés au chômage », souligne le ministère, « avec des nuances selon les niveaux de diplôme, les spécialités ou les voies de formation ».Lire aussi :Les études longues, une arme contre le chômageEn 2013, la catégorie des diplômés ne comportait que 13 % de chômeurs contre 25 % parmi les non-diplômés. Les jeunes ingénieurs et diplômés du secteur de la santé connaissent même le plein emploi, avec respectivement, seulement 3 % et 2 % de chômeurs. Cet effet protecteur du diplôme sur le marché de l’emploi explique pourquoi un tiers des jeunes sortant sans diplôme reprennent les études dans les trois ans suivant leur formation initiale. « C'est près du double du taux observé à la fin des années 1990 », souligne le rapport.Des dépenses croissantes, mais en dessous de la moyenne de l’OCDEDepuis les années 1980, les dépenses allouées à l’enseignement supérieur ont considérablement augmenté. En trente ans, elles ont été multipliées par 2,5 (en prix constants, soit corrigés de l’inflation) avec une augmentation moyenne annuelle de 2,8 %. En 2013, la collectivité nationale a dépensé 28,7 milliards d’euros dans ce secteur, soit une augmentation de 1,2 % par rapport à 2012. Un étudiant coûtait alors 11 540 euros, soit 40 % de plus qu’en 1980. Une somme variable selon la filière, de 10 850 euros pour un étudiant d’université publique et jusqu’à 14 850 euros pour un élève de classe préparatoire aux grandes écoles.A la rentrée 2013, plus de 660 000 étudiants ont bénéficié d'une aide financière directe sous la forme de bourses ou de prêts. Si on y ajoute les allocations de logement et les allègements fiscaux, l’aide a atteint 6 milliards d’euros. Un pactole plus conséquent que les 3,5 milliards (en prix constants) versés en 1995.Pourtant, ce ne sont pas les étudiants qui sont les principaux bénéficiaires de ces dépenses. Celles-ci concernent, aux deux tiers, le personnel des établissements du supérieur. En dix ans, le nombre d'enseignants du supérieur a ainsi progressé de près de 5 %, pour attieindre 91 800, dont 57 000 enseignants-chercheurs et assimilés pour l’année 2013.Malgré l’augmentation logique des dépenses de l’enseignement supérieur, celles-ci demeurent insuffisantes en comparaison à nos voisins économiques. En effet, la part du produit intérieur brut (PIB) dépensé dans ce secteur se situe un dixième en dessous de la moyenne (1,6 % du PIB) des pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). La France se positionne ainsi loin derrière le Canada, qui consacre 2,8 % de son PIB, les Etats-Unis (2,7 %) et la Corée du Sud (2,6 %).function resizeIframe(obj){obj.style.height = obj.contentWindow.document.body.scrollHeight + 'px';}  Le privé à la pointe de la rechercheSi la France consacre une part plus importante de son PIB (2,23 % soit 46,5 milliards d’euros) à la recherche et au développement, cette dépense se situe encore en deçà de plusieurs pays de l’OCDE, comme la Corée du Sud ( 4,4 %), le Japon (3,4 %) et les Etats-Unis (2,7 %).De plus, l’effort de recherche est principalement dû aux entreprises. Le secteur privé exécute 65 % des travaux en recherche et développement sur le territoire national et les finance à hauteur de 59 %. Quant à la part du financement de la recherche par le secteur public, elle se repose à 55 % sur les organismes de recherche et à 40 % sur les établissments d’enseignement supérieur.Classements internationaux : une bonne place mais menacéeLa recherche ne se mesure pas seulement à la part de PIB consacré. En termes de publications scientifiques, la France se défend plutôt bien en se classant au 6e rang mondial avec une part qui atteint 3,5 %. Le constat est encore plus positif au vu du nombre de brevets déposés : un 4e rang mondial qui honore, avec 6,4 % des demandes de brevet enregistrées selon le système de calcul européen. Un rang mondial qui chute pourtant en 7e position si l’on en croit le système américain de brevet. Un bémol pourtant, depuis 2004, dans les deux systèmes, la part mondiale de la France diminue « du fait de l’entrée de nouveaux pays comme la Chine ou la Corée du Sud », précise le rapport du ministère.Lire : Les universités françaises peinent à soigner leur réputation internationaleMatteo MaillardJournaliste au Monde Jacques Follorou Paul Giacobbi, député (PRG) et président du conseil exécutif de Corse, est convoqué, jeudi 2 juillet, aux fins de mise en examen, par le juge d’instruction chargé de l’affaire dite des gîtes ruraux au tribunal de grande instance de Bastia. Au terme de son audition, il pourrait se voir reprocher des faits de « complicité de détournements de fonds publics » ou ressortir du cabinet d’instruction en qualité de témoin assisté.La mise en cause directe du plus haut personnage politique de l’île est l’épilogue d’un dossier, vieux de trois ans, devenu le symbole d’un fonctionnement clanique érigé en système et dont l’absence d’avancée illustrait, jusque-là, aux yeux d’une partie de l’opinion insulaire une forme d’impuissance judiciaire.Lire aussi :Le système Giacobbi pèse sur l’élection en Haute-CorseLes faits recueillis par les enquêteurs font état d’un détournement présumé de 300 000 à 400 000 euros d’argent public versés par le conseil général de Haute-Corse, entre 2008 et 2010, à une époque où il était dirigé par M. Giacobbi. Des fils, filles ou belle-sœur d’élus appartenant à la mouvance, voire à la garde rapprochée de M. Giacobbi, auraient bénéficié de versements présumés frauduleux.Un virement de 45 000 eurosCes subventions ont été délivrées au titre d’un programme d’aide à la création de gîtes ruraux. Dans la pratique, cette manne aurait été utilisée à des fins purement personnelles, notamment, pour rénover des habitations particulières. Comme l’avait révélé Le Monde, début 2013, les premiers soupçons sont apparus, en avril 2011, lorsque l’organisme antiblanchiment français, Tracfin, a constaté l’existence de mouvements de fonds suspects sur les comptes de Stéphane, Jean-Marc et Vanina Domarchi, respectivement fils et épouse de Dominique Domarchi, ex-maire de Sant’Andréa-di-Cotone (Haute-Corse) et bras droit de M. Giacobbi, jusqu’à son assassinat en mars 2011.Des versements d’espèces étaient ainsi repérés sur un compte de Stéphane et sur deux comptes de Jean-Marc Domarchi. Un virement de 45 000 euros provenant du conseil général a été enregistré sur le compte de Vanina Domarchi. Les investigations ont mis au jour d’autres dossiers suspects. Celui de Francine Ferrandi, compagne de Jacques Costa, frère de Pierre Costa, maire de Moltifao et conseiller général au moment des faits. En 2009, Mme Ferrandi a bénéficié d’une aide de 15 000 euros, sans aucune justification. Proche de Paul Giacobbi, Pierre Costa, qui est aussi le frère de Maurice, l’un des chefs du gang de La Brise de mer abattu en août 2012, siégeait à la commission chargée d’attribuer les subventions.« Des méthodes d’intimidation »Plus de 95 % des subventions, soit un trentaine de dossiers, auraient bénéficié à des personnes demeurant, dans leur grande majorité, dans le secteur de Venaco (Haute-Corse), le fief de Paul Giacobbi. Depuis le changement de magistrat en charge de cette affaire, les actes d’enquête semblent se multiplier, donnant forme aux propos du ministère public lors de l’audience de rentrée en janvier, sur la volonté de poursuivre, sans distinction, toutes les formes d’atteinte à l’ordre social. Fin mai, trois salariés du conseil général de Haute-Corse ont été mis en examen dans cette instruction. Cette mesure avait suscité une vive réaction de la part des syndicats qui avaient dénoncé « des méthodes d’intimidation » visant de « simples fonctionnaires exécutants des ordres ».Sollicité, M. Giacobbi n’a pas donné suite, mercredi, aux questions du Monde sur sa convocation aux fins de mise en examen. Il a, néanmoins, déjà fait état de sa position sur ce dossier, depuis 2013, assurant qu’il n’avait personnellement rien à se reprocher. Jeudi 25 juin, alors qu’il avait déjà reçu sa lettre de convocation, mais sans évoquer ce fait, il a, lors d’une session publique de l’Assemblée de Corse, tenu à anticiper les divers griefs formulés à son encontre.Dénonçant les « ordures » de la presse nationale, il a ainsi déclaré : « Depuis cinq ans, je me suis efforcé de remettre de l’ordre sur un certain nombre de sujets, je sais que cela gêne. » Affichant une supposée « détermination et sérénité », il a ajouté : « Il n’y a pas de système (…), le travail, je sais que c’est difficile à comprendre pour ceux qui ne fichent rien, le respect c’est difficile à comprendre pour ceux qui ne respectent rien, et l’humilité qui consiste à dire que l’on n’est pas irremplaçable, je comprends que ce soit difficile à comprendre pour ceux qui se pensent des sauveurs. »Jacques FollorouJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Florence Moreau (Bordeaux, correspondance) « Ils avaient pleinement conscience de commettre un acte répréhensible. Ils ont délibérément contourné la législation française. » Difficile pour le moment de dire quelle sera la portée du jugement rendu mercredi 1er juillet par le tribunal correctionnel de Bordeaux. Deux hommes, en couple depuis de longues années et récemment mariés, ont été jugés coupables de « provocation par don, promesse, menace ou abus d’autorité à l’abandon d’enfant né ou à naître ». Ils ont chacun été condamnés à une amende de 7 500 euros, avec sursis.La qualification pénale cachait en fait un dossier de gestation pour autrui, à ce jour toujours interdite en France. L’affaire examinée lors de l’audience du 3 juin dénotait par son contexte, alors que de récentes décisions nationales et européennes poussent à l’inscription à l’état-civil français d’enfants nés par GPA à l’étranger – la Cour de cassation doit se prononcer vendredi 3 juillet sur ce sujet.Lire aussi :Un état civil sous condition pour les enfants nés de GPACette fois, la fillette de 8 mois est bel et bien née en France. Un cas exceptionnel. Le couple, qui souhaitait fonder une famille, a trouvé une agence à Chypre qui proposait de recourir à une mère porteuse. Une convention rémunérée a été passée entre les parents d’intention, l’agence entremetteuse et une Bulgare vivant à Chypre. La jeune femme a même été accueillie en Gironde avec son fils et son compagnon durant les deux derniers mois de sa grossesse et a ainsi accouché en Gironde.Les deux époux ne nient pas avoir eu recours à une mère porteuse et admettent avoir sciemment omis le nom de cette dernière sur l’acte de naissance, ce qui a alerté la justice. Mais ils contestent la qualification pénale donnée. « Cette notion de provocation à l’abandon d’enfant, ce n’est pas notre histoire, ce n’est pas ce que nous voulons transmettre à notre fille. On ne se reconnaît pas dans ce mot », avait confié le père déclaré. « Nous n’avons pas demandé à une femme d’abandonner son enfant. »Le tribunal correctionnel de Bordeaux, qui a relu le contrat, a estimé le contraire. Face aux difficultés sémantiques et juridiques posées par un contrat conclu à Chypre, les juges bordelais se sont déclarés territorialement compétents, dans la mesure où les parents résident en Gironde et où l’enfant est né dans ce même département. Ils ont aussi posé dans leur jugement que « la Bulgare doit être légalement considérée comme la mère de l’enfant puisque c’est elle qui a accouché ».Pas d’autre but que « le désir d’un enfant »Ce statut, un des éléments constitutifs de l’infraction reprochée, avait été contesté par Me David Dumontet : « Elle n’est pas la mère biologique de la petite, qui a été conçue par un don d’ovocytes et de sperme, et n’a jamais eu l’intention de la garder. »Le but lucratif de cet abandon est tout aussi clair pour les juges puisque la mère porteuse « n’avait pas caché que c’est dans le but d’offrir une meilleure vie à son enfant qu’elle a accepté. Il y a bien eu promesse puis remise de fonds », notent les juges.Parce que c’était un projet commun et revendiqué comme tel, les deux pères ont été pareillement condamnés. Toutefois, pour ne pas pénaliser leurs ressources ni leur carrière, le tribunal a souhaité que la peine soit assortie du sursis et ne soit pas inscrite sur leur casier judiciaire. « Il n’est pas douteux qu’ils n’aient pas été animés par un autre but que le désir d’un enfant à élever au sein de leur couple », font valoir les juges. « C’est une peine de principe qui ne fait pas pour autant une jurisprudence », conclut Me David Dumontet, l’avocat des deux pères, qui ont évité les médias au moment du prononcé de leur condamnation.Pour l’heure, même si le parquet de Bordeaux a demandé l’annulation de la reconnaissance de paternité frauduleuse, procédure au civil qui pourrait être tranchée dans quelques mois, les deux pères n’ont pas été privés de la garde de l’enfant.Florence Moreau (Bordeaux, correspondance)Journaliste au Monde Martin Untersinger La France, par l’entremise de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), n’a rien à envier aux Etats-Unis lorsqu’il s’agit d’espionner la planète. Selon L’Obs, qui cite « des témoignages anonymes de plusieurs responsables actuels et passés », les deux derniers présidents de la République ont donné leur accord à de vastes opérations de surveillance d’Internet menées par la DGSE. L’hebdomadaire corrobore ainsi dans son enquête de nombreux éléments rapportés depuis 2013 par Le Monde.Mise sur écoute des câbles sous-marinsSelon l’hebdomadaire, Nicolas Sarkozy aurait approuvé au début de l’année 2008, lors d’une réunion secrète à l’Elysée, la mise sur écoute des nombreux câbles sous-marins qui accostent en France.Ce plan quinquennal qui a couru jusqu’en 2013, comportait un investissement de 700 millions d’euros et l’embauche de 600 personnes, écrit L’Obs. Grâce à un décret secret pris en Conseil d’Etat – dont l’existence était fortement soupçonnée – des stations d’écoute de la DGSE ont été installées à proximité des câbles sous-marins par lesquels transitent aujourd’hui l’écrasante majorité des communications mondiales.A Marseille (Bouches-du-Rhône) ou à Saint-Valéry-en-Caux (Seine-Maritime), les agents français ont ainsi pu espionner le trafic en provenance des Etats-Unis, de l’Afrique ou du Moyen-Orient pour en extraire des informations sur le terrorisme mais aussi, on peut le supposer, sur des entreprises ou des diplomates du monde entier. Que la DGSE se soit dotée d’outils pour récupérer des données transitant via les câbles sous-marins n’est pas nouveau ; jamais, en revanche, le détail de la supervision politique de ces opérations n’avait été apporté.Lire : La France, précieux partenaire de l'espionnage de la NSAUn second « plan câble » a été approuvé par François Hollande en 2013, selon les mêmes modalités, et comporterait l’installation de plusieurs nouvelles stations d’écoute. L’Obs détaille aussi la collaboration entre Orange et la DGSE. Le Monde révélait, dès le mois de mars 2014, les liens entre l’opérateur téléphonique et la DGSE :« La direction des réseaux [d’Orange] gère notamment les stations dites « d’atterrissement », où accostent les câbles sous-marins France Télécom-Orange touchant la France et par lesquels transitent les flux massifs de données collectées. Un tri préalable peut aisément être réalisé en fonction des pays et des régions d’origine, puis tout est stocké dans des locaux de la DGSE. »Les données interceptées par la DGSE sont ensuite acheminées vers le sous-sol de l’agence, boulevard Mortier à Paris, pour être analysées par des supercalculateurs au sein d’un centre de données parmi les plus importants d’Europe, comme nous l’avons déjà écrit à plusieurs reprises. L’Obs cite une source expliquant qu’un stockage sur « des années et des années » est effectué : « Quand on s’intéresse à une adresse IP ou à un numéro de téléphone, on va chercher dans nos bases ces données et on retrouve la liste de ses correspondants, pendant des années. »Lire : Espionnage : comment Orange et les services secrets coopèrentHors du régime d’autorisations individuellesL’Obs explique aussi, comme l’écrivait déjà Le Monde en avril dernier, que la DGSE a dû prendre quelques arrangements avec la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS), qui encadre la surveillance en France. La loi existante ne portait alors que sur les écoutes téléphoniques. Rien n’était prévu pour les interceptions massives de données depuis les câbles. Hors de question pour la DGSE de soumettre le flot d’informations interceptées à un régime d’autorisations individuelles : il a donc été décidé que la CNCIS aménage son régime d’autorisation en délivrant des « fiches pays », permettant d’espionner le trafic en provenance de certains Etats, ainsi que des « fiches thématiques », portant sur certains sujets comme le terrorisme.Lire aussi :Ce « Big Brother » dissimulé au cœur du renseignementSelon L’Obs, un accord avait également été trouvé lorsque des données françaises étaient prises dans les filets de la DGSE : dans ce cas, l’agence ne procédait pas à l’exploitation de ces informations et la procédure basculait dans le cadre plus classique de l’interception administrative. Mais, comme le note l’hebdomadaire, il n’y a aucun moyen de s’assurer du suivi effectif de cette précaution, pas plus qu’il n’est possible de distinguer systématiquement et avec certitude les données « françaises » des données étrangères, à l’heure où de nombreux internautes utilisent des services dans le cloud, hébergés à l’étranger.La loi sur le renseignement, tout juste adoptée, prévoit justement le cas des communications émises vers ou reçues depuis l’étranger, soit précisément celui des câbles sous-marins et que toute donnée française interceptée par la DGSE soit soumise au contrôle de la commission idoine.Enfin, L’Obs évoque le traité de Londres de 2010, signé entre la France et la Grande-Bretagne sur les questions de défense. Un volet secret de ce traité porterait, écrit l’hebdomadaire, sur l’échange de données entre le GCHQ britannique et la DGSE. Un échange de données que nous avons évoqué en novembre 2013 et en mars 2014. Cette coopération entre les deux services est même devenue une « quasi-mutualisation des savoirs ».Lire : Les services secrets britanniques ont accès aux données des clients français d'OrangeMartin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Virginie Seghers (Présidente de Prophil) et Xavier Delsol (Associé chez Delsol Avocats) Les Playmobil pleurent leur fondateur, Horst Brandstätter, mais ils lui survivront d’autant mieux que ce visionnaire a légué les titres de son entreprise à une fondation expressément créée au préalable pour être propriétaire de l’entreprise après son décès le 3 juin. Elle rejoint ainsi de nombreuses entreprises européennes emblématiques : qui sait que Bosch ou Bertelsmann (Allemagne), Rolex (Suisse), Ikea (Suède), Carlsberg (Danemark), ou Pierre Fabre (France) appartiennent à des fondations ? Et plus loin, Tata, en Inde ?Les fondateurs de plus de 500 entreprises en Allemagne, 1 000 en Norvège, 1 300 au Danemark, ont fait le choix de transmettre la majorité du capital et des droits de vote à des fondations (voir la première étude européenne comparée sur les fondations actionnaires, publiée avec la chaire philanthropie de l’Essec et Mazars, site Internet : fondations-actionnaires.eu). Pourquoi ont-ils fait un tel choix ?Ils y ont vu deux intérêts majeurs. L’un est patrimonial, car la fondation actionnaire protège le capital de l’entreprise qui lui a été transmis de façon irrévocable et inaliénable en l’inscrivant dans le long terme, et en lui évitant donc des OPA. L’autre est philanthropique : la valeur créée par l’entreprise concourt directement à une action d’intérêt général.Gouvernance philanthropiqueSans propriétaires ni membres, les fondations actionnaires sont garantes d’une perspective de long terme grâce à un actionnariat stable. Certaines entreprises ainsi détenues sont en partie cotées en Bourse (Novo Nordisk), ou propriété des salariés (Pierre Fabre).Au Danemark, elles sont florissantes : les 1 350 entreprises propriétés de fondations représentent près de 10 % de la richesse nationale, un cinquième de l’emploi privé et 54 % de la capitalisation boursière. Leurs dons annuels s’élèvent à 800 millions d’euros. Et leur performance économique est supérieure à celle des entreprises « classiques ».Pendant longtemps, en France, le Conseil d’Etat a considéré qu’une fondation ne pouvait pas détenir des participations dans une entreprise autrement qu’à titre accessoire, au motif qu’une telle gestion par une fondation pourrait « contaminer » son intérêt général. Mais ne pourrions-nous pas considérer au contraire qu’une telle gouvernance philanthropique pourrait « contaminer » positivement l’entreprise ? Car la fondation actionnaire inverse les rôles habituels : elle gère l’entreprise, oriente les choix d’investissements dans une perspective de long terme, et se trouve donc par nature soucieuse de sa performance globale (économique, sociale, environnementale).Don et investissementDepuis 2005 (loi Dutreil du 2 août), a été introduit dans la loi sur le mécénat de 1987, à l’instigation de Pierre Fabre, le fait que, « dans le cadre d’une opération de cession ou de transmission d’entreprise, une fondation reconnue d’utilité publique peut recevoir des parts sociales ou des actions d’une société ayant une activité industrielle ou commerciale, sans limitation de seuil ou de droits de vote, à la condition que soit respecté le principe de spécialité de la fondation ».Réelle reconnaissance, cette avancée n’a été utilisée à ce jour que lors de la transmission des Laboratoires Pierre Fabre au décès de ce dernier en 2013. Le « principe de spécialité » constitue un frein évident, en considérant que la gestion d’une entreprise n’est pas de la compétence d’une fondation. Il confond selon nous la fin et les moyens puisque le financement d’une fondation doit, par nature, provenir principalement des revenus de sa dotation, quelle qu’en soit la nature.Des clarifications législatives s’imposent à l’heure où, en France, 700 000 entreprises familiales devraient être transmises dans les quinze prochaines années. Car ce modèle économique qui articule don et investissement, capitalisme et altruisme, pourrait indéniablement inspirer nombre d’entrepreneurs.Xavier Delsol (Associé chez Delsol Avocats)Virginie Seghers (Présidente de Prophil) Martine Abrous (Sociologue, université Paris-XIII) En France, il existe des lois sociales en faveur des pauvres dont ils ne se saisissent pas toujours. Qu’en est-il du droit à la domiciliation en faveur des « sans adresse stable », qui leur permet, en se faisant domicilier au centre communal d’action sociale ou à défaut auprès d’une association, d’obtenir une attestation de domicile indispensable pour obtenir ou maintenir l’accès à leurs droits civils, civiques et sociaux ?L’enjeu est de taille. L’actualité récente a braqué les projecteurs sur les réfugiés, en attente ou pas d’une réponse à une demande d’asile. Mais, selon la Fondation Abbé-Pierre, en 2015, 694 000 personnes « privées de domicile personnel » sont hébergées provisoirement, dont 9 485 en résidence sociale, 38 000 en hôtel, 85 000 dans des « habitations de fortune » et 411 000 chez des tiers.Pour beaucoup, le droit à la domiciliation, qui conditionne l’accès aux administrations, à l’école, aux employeurs, permet d’éviter la double peine : sans logement stable, pas de carte d’identité, ni de couverture sociale, ni d’allocations familiales, ni de mariage civil, ni de vote….Le gouvernement avait mis la domiciliation au cœur de sa feuille de route 2015-2017 du Plan pluriannuel contre la pauvreté et l’exclusion sociale. La secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion, Ségolène Neuville, l’a réaffirmé le 7 avril devant l’Union nationale des centres communaux d’action sociale (CCAS), en préconisant la publication des textes d’application de ce droit, l’amélioration de la coordination entre les acteurs afin « d’apporter une réponse systématique aux demandes de domiciliation et mieux objectiver la notion de lien avec la commune ».Manque de visibilité, de moyensCar si l’application de ce droit premier de la citoyenneté tend à se concrétiser, des problèmes juridiques, administratifs et techniques la freine. En Seine-Saint-Denis, les demandes de domiciliation se concentrent dans certaines villes qui mènent une politique volontariste à partir d’une définition large du lien avec la commune, alors que d’autres villes refusent de domicilier.Les services de l’Etat qui coordonnent le dispositif manquent de visibilité sur les refus souvent non justifiés, alors que la loi du 5 mars 2007 fixe l’obligation aux centres communaux de justifier les refus en précisant qu’une personne justifie d’un lien avec la commune si elle y travaille, ou y réalise des démarches d’insertion, ou y exerce l’autorité parentale sur ses enfants scolarisés dans la commune, ou si elle a des liens amicaux ou des parents dans la commune.La gestion du dispositif reste complexe en dépit de la loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (dite loi ALUR) du 24 mars 2014. Celle-ci avait regroupé trois procédures antérieures (pour les demandeurs d’asile, pour l’aide médicale d’Etat, pour le droit commun). Mais le manque de moyens alloués au dispositif, le flou juridique sur la définition du lien avec la commune, les réticences à domicilier une population en demande d’aide sociale sont encore des freins qui suscitent des questions : le souhait de Mme Neuville va-t-il se concrétiser ?Les acteurs vont-ils relever le défi d’une réforme ambitieuse, non pas seulement en délivrant une attestation de domicile, mais aussi en accompagnant les demandeurs ? La loi prévoit un entretien systématique avec les demandeurs, la mise en œuvre d’un schéma départemental de la domiciliation, bref une politique volontariste.« j’ai eu mes salaires »La domiciliation est bien un levier de l’inclusion. La recherche que nous avons menée fin 2014 dans une ville de Seine-Saint-Denis confirme l’attractivité de ce droit, visible devant le CCAS par l’énorme file d’attente des demandeurs qui disent que la domiciliation, « c’est tout ».Premier point d’entrée pour faire valoir ses droits, la domiciliation à la mairie confère une certaine reconnaissance sociale, plus de sécurité, une réassurance essentielle lorsque le mode de vie éclaté parfois entre deux ou trois villes oblige à faire garder les enfants dans l’une, travailler dans l’autre, être hébergé dans une troisième. La domiciliation amortit les risques sanitaires et sociaux de la vie en errance, à l’issue parfois dramatique.Les témoignages montrent une gamme de motivations : les uns se domicilient pour un suivi médical, d’autres pour recevoir leur courrier en sécurité – le courrier, « c’est personnel, confidentiel, à la mairie je sais qu’il n’est pas ouvert, alors que ceux qui m’hébergent lisent mes lettres ». Pour ce travailleur qui dort dans sa voiture, se faire domicilier est le seul moyen de recevoir le précieux courrier.Les demandes affluent, les lettres s’empilent, les agents administratifs craignent d’être dépassés : « Il ne faut pas perdre de temps, le courrier peut être une convocation pour une hospitalisation. » Ils identifient toutes sortes de situations : « On voit des personnes au chômage, mais aussi des travailleurs précaires qui veulent faire évoluer leur situation. » A l’instar de ce jeune, un des premiers domiciliés par la ville, qui témoigne d’un parcours réussi : « A partir de la “dom”, j’ai réglé mes problèmes, j’ai trouvé un emploi, j’ai eu mes salaires, maintenant on a notre logement avec ma “cop” ! » Tous n’en sont pas encore là. En attendant des jours meilleurs, la priorité est de rester en lien avec les administrations pour maintenir un contact et les droits sociaux acquis, car il s’agit de ne pas tout perdre.Martine Abrous (Sociologue, université Paris-XIII) 01.07.2015 à 11h08 | Eric Leroux Portée par Marisol Touraine, la ministre des affaires sociales et de la santé, la nouvelle aide à la complémentaire santé (ACS) prend son envol aujourd’hui, dix ans après la création de ce dispositif qui reste mal connu. Preuve de sa faible notoriété, seules 1,2 million de personnes en bénéficient, alors que 3 à 4 millions de citoyens y sont éligibles.Ce dispositif permet à des personnes aux faibles ressources – entre le plafond de ressource de la Couverture maladie universelle complémentaire et 35 % au-delà – de recevoir une aide financière pour payer leur mutuelle.Lire : Les aides pour payer sa complémentaire santé trop souvent ignoréesLes montants accordés dépendent de l’âge du bénéficiaire : 100 euros par an pour un jeune de moins de 16 ans, 200 euros pour les personnes âgées de 16 à 49 ans, 350 euros entre 50 et 59 ans, et 550 euros à partir de 60 ans.Pour en bénéficier, il faut en faire la demande à la caisse d’assurance maladie en remplissant un formulaire spécifique (ref. 12812-02 ou 12504-03) et en joignant des pièces justificatives. Le gouvernement a aussi mis en ligne un site très complet.Dix contrats éligiblesMatérialisée sous forme d’une « attestation chèque » délivrée par la Caisse d’assurance maladie, cette aide pouvait jusqu’ici être utilisée pour payer une complémentaire auprès de n’importe quel organisme agréé. Désormais, le choix des bénéficiaires est plus réduit : dix contrats ont été retenus par les pouvoirs publics à l’issue d’un appel d’offres.Ces dix offres – la plupart mis au point en commun par plusieurs assureurs ou mutuelles – se déclinent en trois niveaux de garanties :le premier, qui correspond à une formule d’entrée de gamme, couvre le seul ticket modérateur (la différence entre le tarif de convention de la Sécurité sociale et son remboursement effectif) et monte à 125 % du tarif de convention pour les prothèses dentaires ;le contrat intermédiaire y ajoute 100 à 200 euros de forfait pour les lunettes et des remboursements à 225 % pour les prothèses dentaires ;le plus étendu accorde 150 euros pour des lunettes simples, 350 euros pour des verres complexes, et rembourse les prothèses dentaires à 300 % du tarif de la Sécurité sociale. Il prévoit aussi un forfait de 450 euros pour les prothèses auditives.Chaque bénéficiaire de l’ACS peut choisir celle qui lui convient le mieux parmi ces trois formules, en fonction notamment du reste à charge qu’il doit supporter une fois l’aide déduite.Tarifs inférieursCette sélection des contrats éligibles offre un atout de poids aux assurés : selon le ministère, les tarifs sont inférieurs de 36 % pour le premier niveau de contrat par rapport à des contrats courants. L’économie est de 24 % pour le niveau intermédiaire, et 14 % pour le niveau supérieur.En moyenne, ces contrats coûtent 454 euros par an pour le premier niveau, 586 euros pour le deuxième, et 704 euros pour le troisième. Les prix réels varient quant à eux en fonction de l’âge de l’assuré. Des tarifs qui n’intègrent pas l’aide reçue, qui vient donc en déduction.Les personnes qui bénéficient déjà de l’ACS pourront conserver leur complémentaire actuelle jusqu’à l’échéance annuelle. Les organismes complémentaires les informeront de l’obligation de choisir un contrat éligible pour continuer à percevoir l’aide.Ceux qui bénéficient déjà d’une complémentaire, mais qui n’ont pas encore l’ACS, peuvent mettre fin immédiatement à leur contrat actuel pour souscrire un contrat éligible auprès du même organisme ou, s’il n’en propose pas, auprès d’un autre assureur. Il n’est alors pas nécessaire d’attendre l’échéance.Enfin, les titulaires de ces contrats ACS bénéficient de deux avantages supplémentaires : le tiers payant intégral et l’absence de franchises et de participation sur les soins (un euro chez le médecin, 50 centimes par boîte de médicament, etc.).Eric LerouxJournaliste au Monde Hervé Estampes (Directeur général de l’AFPA) Malgré les signes de reprise, le taux de chômage se maintient à 10 %. Et les entreprises peinent toujours à recruter. À cause du décalage entre offre et demande ? Pas seulement. L’inadéquation entre offre et demande, ou chômage frictionnel, reste bien sûr une réalité : l’emploi et le candidat ne sont pas dans le même bassin d’emploi, ou le candidat à l’embauche estime toujours qu’il peut trouver mieux.Inadéquation géographique entre offre et demande et indécision sont donc des premières explications crédibles. Mais ce ne sont pas les seules. Le concept « d’emplois non pourvus » peut recouvrir des réalités différentes.Lire aussi :Patrons cherchent salariés, désespérémentEn première lieu, l’emploi non pourvu correspond évidemment à une offre d’emploi vacante : le recruteur ne trouve pas son assistante bilingue en chinois, ou un soudeur pour le chantier de la semaine prochaine.Potentialités du « big data » insuffisamment mobiliséesCe concept est un peu différent de celui « d’emploi caché », censé fleurir au sein du réseau des TPE/PME. Un patron aimerait étoffer sa petite équipe, mais s’interroge sur le profil précis à recruter et le risque du recrutement. Il ne va donc pas faire émerger une offre d’emploi.Mais l’emploi aurait pu être « découvert » et sans doute pourvu si l’on avait actionné les bons leviers. Enfin, à côté de ces deux acceptions se trouve le concept « d’emploi en tension », concernant les métiers qui connaissent un vif engouement. Un expert du désamiantage, du digital, un technicien de maintenance d’une éolienne… sont autant d’exemples de ces métiers dits « en tension ».Lire aussi :Pas de miracle pour le chômageEn clair, les entreprises ont des besoins, mais le nombre de professionnels censés y répondre s’avère insuffisant. Du coup, le chef d’entreprise va devoir accepter de payer un salaire très important, ou risquer de perdre sa précieuse ressource… puis publier une offre d’emploi qui ne sera pas pourvue ! Perte d’efficience économique assurée dans les deux cas.Pour poursuivre sur les emplois « en tension », la réponse doit être celle de l’identification rigoureuse des emplois concernés, des volumes prévisionnels associés, et de programmes de formation adaptés. Si la puissance publique dispose d’un certain nombre d’outils - enquêtes, notamment de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), ou « Besoins en main-d’Œuvre » (BMO) de Pôle emploi - et d’une multitude de données disparates, force est de constater que les potentialités du « big data » n’ont pas encore été suffisamment mobilisées pour faire émerger un outil global, permettant de délivrer la « photographie » des besoins la plus nette possible.Epauler les dirigeantsLa stratégie numérique de l’Etat gagnerait à être enrichie d’une telle démarche, dont le retour sur investissement serait immédiat. S’agissant des « emplois cachés », mais aussi des emplois non pourvus dans le secteur des TPE/PME, d’ailleurs objet du plan annoncé le 9 juin par le premier ministre, le constat du terrain montre que le point crucial demeure finalement l’assistance aux chefs d’entreprises, pour mieux préciser leurs besoins, les profils demandés ou les qualités humaines qu’ils privilégient.Cette assistance est fondamentale. Vous voulez un ouvrier du bâtiment ? Pour quel type de tâches précisément ? Au-delà des compétences métier, quelles qualités comportementales estimez-vous indispensables ? On s’apercevra ainsi que la maîtrise d’Excel peut rapidement s’acquérir pour un(e) candidat(e) motivé(e) et sérieux (se). Et surtout que les compétences liées au métier s’avèrent au moins aussi importantes aux yeux du patron que les aptitudes dites « transverses », comme la ponctualité ou l’esprit d’équipe.Toutefois, le « coaching » des chefs d’entreprises pour réfléchir autour de la création d’emplois n’existe toujours pas réellement. Pôle emploi vient de se doter de 4 000 conseillers destinés à l’accompagnement des entreprises dans leurs recrutements : une bonne idée… si Pôle emploi parvient à rompre avec la défiance des dirigeants de PME/TPE.De ce point de vue, la création, par bassin d’emploi, de plateformes régionales coordonnant opérationnellement les différents acteurs du service public de l’emploi (Pôle emploi, Conseil régional, Missions locales, Association nationale pour la formation professionnelle des adultes…) serait sans doute plus efficiente. Du numérique, des formations, un service public de l’emploi de proximité et plus proche des entreprises : tout ceci n’a pas été réellement additionné pour lutter contre le chômage. Est-on bien sûr d’avoir tout tenté ?Hervé Estampes (Directeur général de l’AFPA) Denis Cosnard data-tym-playerid="tym-player-x2w6sdt" data-tym-title="Camions et migrants toujours bloqués à Calais" data-tym-permalink="http://www.lemonde.fr/entreprises/video/2015/07/01/camions-et-migrants-toujours-bloques-a-calais_4666203_1656994.html" data-tym-categories="actualite,videos,entreprises,transports,emploi" data-tym-tags="actualite,videos,entreprises,transports,emploi" data-tym-providerreference="x2w6sdt" data-tym-userid="c65c6f24-33a6-4b3b-b557-62f78984f216" data-tym-providername="dailymotion"Les marins de la société coopérative et participative (SCOP) SeaFrance ont à nouveau bloqué le port de Calais (Pas-de-Calais), mercredi 1er juillet, avant d’annoncer la suspension de leur mouvement en début de soirée.Le mouvement, entamé mardi, a entraîné d’importantes perturbations sur l’A16, l’autoroute qui mène au tunnel sous la Manche, tandis que les ferries ont été immobilisés. Les marins doivent rencontrer jeudi à 11 heures le secrétaire d’Etat aux transports Alain Vidalies. « De ce fait, on maintient la pression sur les navires, mais on laisse rentrer les bateaux de la compagnie P&O un par un à partir de 20 h, jusqu'à la fin des négociations », a déclaré mercredi soir Eric Vercoutre, secrétaire général du Syndicat Maritime Nord.Les marins envisagent de nouvelles actions pour bloquer le tunnel, comme ils l’ont déjà fait mardi, stoppant temporairement le trafic des TGV Eurostar. Les autorités conseillent aux voyageurs de différer leur venue dans la région.Qui bloque le port ?Le mouvement est mené par les marins de la SCOP SeaFrance. Cette société coopérative exploitait, depuis trois ans, trois ferries appartenant à MyFerryLink, une filiale d’Eurotunnel : le Rodin, le Berlioz, et le Nord-Pas-de-Calais. Les bateaux font la navette entre Calais, en France, et Douvres, en Angleterre.Mais ce contrat s’arrête le 1er juillet. Or c’est la seule activité de la SCOP, qui dépend à 100 % de ce contrat. Dans ces conditions, l’entreprise, déjà placée en sauvegarde puis en redressement judiciaire, va en principe être liquidée. Plusieurs centaines d’emplois sont en jeu. La Scop compte 577 salariés en France et environ 70 en Grande-Bretagne.Les administrateurs judiciaires ont annoncé, mardi, avoir saisi le tribunal pour lui demander de convertir le redressement judiciaire en liquidation judiciaire. La décision est imminente.Circulation toujours difficile dans le Dunkerquois ce matin => http://t.co/qO1w24z6uW http://t.co/WKpklfrxJi— VDNDunkerque (@VDN Dunkerque)require(["twitter/widgets"]);Pourquoi Eurotunnel lâche-t-il la SCOP SeaFrance ?Depuis deux ans, Eurotunnel a été la cible d’attaques récurrentes des autorités britanniques de la concurrence. Craignant la constitution d’une position dominante, celles-ci ne veulent pas que l’entreprise française soit présente à la fois sous l’eau avec le tunnel, et sur l’eau avec des ferries.Lassée de ces attaques, la direction d’Eurotunnel a décidé, en janvier, d’abandonner l’essentiel de son activité maritime, alors même que cette dernière semblait en passe d’atteindre l’équilibre financier.Un contrat a été signé pour louer, puis vendre, deux des trois ferries à la compagnie danoise DFDS, l’un des deux autres opérateurs déjà présents sur place. Le transfert doit s’effectuer le 2 juillet. Eurotunnel ne compte garder qu’un ferry, qui assurera uniquement le transport de marchandises.Dans ce nouveau schéma, la SCOP SeaFrance est hors-jeu. DFDS ne compte pas travailler avec elle, comme le faisait Eurotunnel. La compagnie danoise prévoit juste de reprendre 202 des salariés de la SCOP pour s’occuper des deux bateaux.De son côté, Eurotunnel devrait confier l’exploitation de son désormais unique ferry, le Nord-Pas-de-Calais, à une nouvelle entité, qui reste à créer.« Personne ne voulait plus travailler avec la SCOP SeaFrance », confie-t-on chez Eurotunnel. Depuis plus d’un an, la SCOP est minée par une incroyable guerre des chefs, entre les dirigeants politiques d’un côté – des syndicalistes plutôt durs – et les managers opérationnels de l’autre.Lire aussi :SeaFrance dans la tempêteQu’espèrent les manifestants ?Eric Vercoutre, le secrétaire du Syndicat maritime Nord, avait annoncé, depuis plusieurs jours, « des actions fortes » susceptibles de « déstabiliser l’économie dans [la] région ». Il espérait alors faire plier Jacques Gounon, le PDG d’Eurotunnel.Mais celui-ci est resté inflexible, et a refusé de remettre en cause le transfert des bateaux à DFDS, malgré la casse sociale qu’elle implique. Ces derniers jours, les salariés, mais aussi les administrateurs judiciaires et les pouvoirs publics, ont espéré obtenir au moins un délai supplémentaire pour préparer la fin du contrat entre Eurotunnel et la SCOP, et négocier la reprise de davantage de salariés.Les administrateurs ont ainsi demandé au tribunal de commerce de Boulogne de reconduire pour deux mois le contrat actuel. Mais le tribunal a refusé, lundi 29 juin.Malgré ce refus, le gouvernement a incité le même jour Eurotunnel à « poursuivre les négociations » pour « parvenir à une solution acceptable au plan de l’emploi ». Une table ronde est prévue vendredi entre le ministre de l’économie Emmanuel Macron et le patron d'Eurotunnel Jacques Gounon.Eurotunnel « rejette toute responsabilité dans la liquidation de la SCOP SeaFrance », a indiqué le groupe, dans un communiqué publié mardi. Il n’entend pas rouvrir des négociations.Les actions des marins vont-elles durer ?C’est probable, compte tenu de la forte mobilisation des marins, dont beaucoup vont perdre leur emploi, et du relatif soutien qu’ils ont obtenus de la part des pouvoirs publics. Le 23 juin, lors de la précédente journée d’action, la maire de Calais, Natacha Bouchart (Les Républicains), avait apporté son appui « aux marins qui bloquent le port », alors même qu’elle est chargée de maintenir l’ordre public.« Nous allons continuer nos actions pour faire évoluer le gouvernement français. A partir de midi jeudi, nous allons mener des actions en vue de perturber le tunnel », a indiqué Eric Vercoutre à Reuters mercredi, précisant que l'action durerait 48 heures.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.07.2015 à 10h20 • Mis à jour le01.07.2015 à 18h35 Vous utilisez une oreillette au volant, vous avez plus de deux enfants ou vous tenez un restaurant ? Vous aurez donc à partir de mercredi 1er juillet des habitudes à changer.Les allocations familiales modulées en fonction des revenusLa mesure avait suscité une vague de colère dans les familles. Les allocations ne sont plus indexées sur le nombre d’enfants par famille, comme c’était le cas jusque-là, à partir de la naissance du deuxième enfant. Désormais, les revenus seront pris en compte. Les familles gagnant plus de 6 000 euros net par mois verront leurs aides divisées par deux, et au-dessus de 8 000 euros net de revenus du foyer, elles seront divisées par quatre. Environ 485 000 foyers devraient être touchés.Lire aussi :La modulation des « allocs » entre en vigueurL’aide à la complémentaire santé (ACS) réforméeLe système qui permet aux foyers les plus modestes de cotiser à une mutuelle est réformé. Un panel de dix contrats types garantissant un panier de soins minimal, dont la liste a été publiée en avril, est désormais proposé aux bénéficiaires de l’aide à la complémentaire santé (ACS), qui étaient près de 1,2 million à la fin de 2014.Ils bénéficient à partir du 1er juillet du tiers payant, dont la généralisation est prévue en 2017. Les médecins protestent et ont appelé à la « désobéissance civile ».Lire aussi :Mutuelle : les nouvelles règles de l’aide à la complémentaire santéL’alcoolémie des jeunes conducteurs plus strictement encadréeTout détenteur d’un permis probatoire voit son alcoolémie autorisée au volant abaissée de 0,5 g/l à 0,2 g/l de sang. Sont concernés les conducteurs ayant leur permis depuis moins de trois ans (deux ans en cas de conduite accompagnée) et ceux qui doivent le repasser après la perte de leurs 12 points ou l’annulation de leur permis. Tout contrevenant est passible d’une amende de 135 euros et d’un retrait de 6 points.Lire aussi :Sécurité routière et « réalisme » gouvernementalLes oreillettes bannies au volantKit mains libres, oreillette Bluetooth et autres casques audio ne peuvent plus être utilisés par les conducteurs de voiture et de deux-roues. Seules sont autorisées les communications par haut-parleur pour les voitures ou par casques spécialement équipés pour les deux-roues motorisés. Coût de l’infraction : une amende de 135 euros et 3 points de moins sur le permis de conduire.Premiers tronçons à 80 km/h A partir de mercredi, trois tronçons de route expérimentent la vitesse maximale autorisée à 80 km/h : la RN7 dans la Drôme (18 km entre Valence et Crozes-Hermitage) ; la RN57 en Haute-Saône (14 km entre Vesoul et Rioz) ; la RN151 dans l’Yonne et la Nièvre (32 km et 17 km, entre Auxerre et Varzy).Amiante : seuil légal d’exposition abaisséL’amiante, jugé responsable de près de 5 000 maladies reconnues comme étant liées au travail (cancers du poumon ou de la plèvre, mésothéliomes…) chaque année, selon l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), voit sa valeur limite d’exposition professionnelle (VLEP) abaissée de 100 à 10 fibres par litre.Allergènes et intolérances alimentaires au menuLes restaurateurs doivent désormais informer leurs clients de la présence d’éventuels allergènes ou d’éléments vecteurs d’intolérance alimentaire dans leurs plats. Ils doivent figurer sur les menus ou être mis à disposition de leurs clients. Pour la consommation au sein d’un établissement de restauration ou cantine, les professionnels sont invités à tenir à jour un document écrit sur la présence d’allergènes dans les plats proposés, qui doit être facilement accessible pour le consommateur à sa demande.Les allocations chômage revalorisées1,6 million de demandeurs d’emploi indemnisés par l’assurance chômage voient leurs indemnités revalorisées de 0,3 %. Cette hausse s’applique à l’allocation minimale et à la partie fixe des allocations d’aide au retour à l’emploi (ARE). 01.07.2015 à 08h01 • Mis à jour le01.07.2015 à 16h39 | Bastien Vachon La France connaît un épisode caniculaire depuis mardi 30 juin. Quarante-sept départements ont été placés en vigilance orange par l’organisme météorologique tandis que 36 autres apparaissent en jaune sur la carte de vigilance. La canicule a été intégrée au système de vigilance météorologique en 2004, après les 15 000 morts de l’été 2003.De quoi les quatre niveaux d’alerte du plan national canicule sont-ils constitués et comment sont-ils successivement déclenchés ?Un premier niveau de « veille saisonnière »Dans toute la France, le premier échelon du plan national canicule est automatiquement déclenché, le 1er juin de chaque année. En place jusqu’au 31 août, il consiste en une « veille saisonnière » : il enclenche le Système d’alerte canicule et santé (SACS), qui induit une évaluation systématique des risques météorologiques par Météo France et des risques sanitaires par l’Institut de veille sanitaire (InVS).Il ne signifie pas que la canicule sévit, mais contient un volet communication préventif – mise en place d’un numéro vert, diffusion des documents d’information aux Agences régionales de santé (ARS), établissements de santé, collectivités locales, associations, médias, etc.A quelles températures peut-on parler de « canicule » ?Par définition, on parle de canicule lorsque les températures observées sont élevées jour et nuit pendant trois jours d’affilée. « Plus il fait chaud le jour, plus on fatigue. Plus il fait chaud la nuit, moins on récupère », explique Météo France.L’organisme météorologique a déterminé des seuils d’alerte à partir de trente années de données quotidiennes de mortalité et de différents indicateurs météorologiques. Il les compare à des indicateurs biométéorologiques calculés à partir des températures minimales et maximales quotidiennes, en fonction de ses prévisions.Les diverses régions de France étant plus ou moins habituées et donc adaptées à la chaleur, les seuils d’alertes ne sont pas les mêmes partout. Ainsi, Météo France estime que la canicule sera avérée dans les Deux-Sèvres lorsque des températures minimales de 35 °C le jour et 20 °C la nuit seront observées. La Haute-Loire, elle, sera considérée en canicule lorsque les températures dépasseront 32 °C le jour et 18 °C la nuit. A Paris, ces seuils sont de 31 °C le jour et 21 °C la nuit, ou encore à Marseille de 35 °C le jour et 24 °C la nuit. Un deuxième niveau d’« avertissement chaleur »Lorsque les indicateurs biométéorologiques approchent des seuils d’alerte, Météo France déclenche la deuxième phase du plan, appelée « avertissement chaleur ». Une phase de veille renforcée mise en œuvre par les ARS, qui préparent le terrain à un éventuel renforcement des mesures.Les ARS prennent des dispositions, de communication principalement, et en informent les préfectures des départements concernés. Car ce sont les préfets qui articulent la suite du plan.  Un troisième niveau d’« alerte canicule »Lorsque Météo France place un département en vigilance orange (ou avant s’ils l’estiment nécessaire), ce sont les préfets qui choisissent, en fonction de l’évaluation de la situation locale, de déclencher ou non le troisième niveau du plan, l’« alerte canicule ».Le cas échéant, la canicule est avérée et les préfets mettent en place les mesures du Plan de gestion de crise départemental (PGCD) qu’ils jugent nécessaires. Elles consistent à mener des actions locales d’information, mobiliser des associations comme la Croix-Rouge et organiser la réponse des établissements médicaux (plans blancs et bleus). Un plan vermeil prévoit même d’accueillir les personnes à risque (bébés et personnes âgées) dans des locaux rafraîchis (supermarchés, bâtiments publics, etc.)… Un quatrième niveau de « mobilisation maximale »En cas d’intensité excessive ou de durée exceptionnelle de l’épisode caniculaire, il reste le quatrième palier du plan, la « mobilisation maximale ». Si Météo France décide de passer un département en alerte rouge, en fonction de ses indicateurs mais aussi d’autres paramètres permettant d’apprécier les conséquences de la canicule dans différents secteurs, le premier ministre peut le déclencher, sur avis des ministres de la santé et de l’intérieur.Ce quatrième niveau peut également être déclenché par l’apparition d’effets collatéraux dans différents secteurs : sécheresse, approvisionnement en eau potable, saturation des hôpitaux ou des opérateurs funéraires, panne d’électricité, feux de forêts, nécessité d’aménagement du temps de travail ou d’arrêt de certaines activités…Météo France n’a jamais placé un département en vigilance rouge depuis la prise en compte de la canicule en 2004. Le niveau 4 du plan national canicule n’a donc encore jamais été déclenché. data-tym-playerid="tym-player-x2w0awu" data-tym-title="Mobilisation pour lutter contre la canicule" data-tym-permalink="http://www.lemonde.fr/videos/video/2015/06/30/mobilisation-pour-lutter-contre-la-canicule_4664373_1669088.html" data-tym-categories="actualite,videos" data-tym-tags="actualite,videos" data-tym-providerreference="x2w0awu" data-tym-userid="c65c6f24-33a6-4b3b-b557-62f78984f216" data-tym-providername="dailymotion"Bastien Vachon Patrick Roger La modulation des allocations familiales en fonction des revenus, décidée dans la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2015, devient effective mercredi 1er juillet. Jusqu’à présent, quels que soient leurs revenus, les familles percevaient 129 euros pour deux enfants, 295 euros pour trois, 460 euros pour quatre et 165 euros par enfant supplémentaire. Désormais, ces sommes seront divisées par deux pour un couple avec deux enfants gagnant plus de 6 000 euros net par mois, soit 65 euros, et par quatre pour ceux gagnant plus de 8 000 euros, soit 32,50 euros. Ces seuils sont rehaussés de 500 euros par enfant supplémentaire.Lire aussi :Allocations familiales : ce que vous toucherez à partir du 1er juilletCette rupture avec le principe d’uniformité des allocations familiales – et non d’universalité puisque toutes les familles continueront à percevoir les « allocs » – s’inscrit dans le cadre du plan d’économies décidé à l’automne 2014. La mesure devrait permettre de dégager 400 millions d’euros en 2015 et 800 millions en année pleine. Seuls 10 % des 5 millions de bénéficiaires des allocations – les plus aisés – seront affectés par cette baisse. Elle représente une perte de 768 euros par an pour un revenu net compris entre 72 000 et 96 000 euros (sans compter primes et treizième mois), soit une perte de 0,8 % à 1 %. Au-delà de 96 000 euros de revenus annuels, la perte sera au plus de 1,2 %.Lire aussi :Modulation des allocations familiales : « Une pente glissante »Rétablir une certaine équitéLa diminution des allocations familiales pour les classes moyennes supérieures et aisées est cependant perçue d’autant plus douloureusement qu’elle s’ajoute à l’abaissement du quotient familial – qui diminue le revenu imposable en fonction du nombre d’enfants –, passé de 2 336 euros en 2012 à 2 000 euros en 2013, puis 1 500 euros en 2014. Ce qui a entraîné une augmentation d’impôt de 500 euros pour un couple avec un enfant à partir de 61 158 euros de revenus annuels imposables, de 1 000 euros pour un couple avec deux enfants à partir de 69 474 euros de revenus, 2 000 euros pour un couple avec trois enfants et 86 104 euros de revenus, etc.Au total, selon une étude de la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF) publiée en mai, l’ensemble de ces mesures fait 3,2 millions de familles perdantes tandis que 2,1 millions de ménages sont bénéficiaires. Elles contribuent cependant à rétablir une certaine équité dans les transferts sociaux et fiscaux. Jusqu’à présent, en effet, les plus aisés en bénéficiaient davantage que le reste de la population, du fait que l’avantage procuré par le quotient familial était proportionné à l’importance de leurs revenus. L’application de ces réformes successives a pour conséquence que, pour les 10 % les plus riches, l’aide mensuelle passe en moyenne de 305 à 230 euros, contre 284 euros pour les plus pauvres.Lire aussi :Après les allocations, pourquoi ne pas moduler aussi les cotisations sociales ?Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Emeline Cazi Le président Peimane Ghaleh-Marzban avait tenu à préciser le cadre des débats dès le premier jour d’audience : « Ce procès n’est pas le procès de je ne sais quel système ou de je ne sais quelle manière de fonctionner… » Le sous-entendu du tribunal qui pendant deux semaines allait juger l’un des plus proches collaborateurs du président Sarkozy était clair : il s’agit ici de juger François Pérol, dont la nomination controversée à la tête du groupe bancaire BPCE, en 2009, lui vaut de comparaître pour prise illégale d’intérêt six ans plus tard, et non celui qui l’a désigné à ce poste, à savoir Nicolas Sarkozy.Cette précision faite, l’audience qui se tient depuis le 22 juin devant le tribunal correctionnel de Paris a inévitablement fait des détours par l’Elysée, et donné un petit aperçu de ce qu’avait pu être l’exercice du pouvoir entre 2007 et 2012, en ces temps d’hyperprésidence. Pour comprendre comment l’ancien chef de l’Etat — un homme « qui n’hésitait pas à dire qu’il s’occupait de beaucoup de choses », et « s’emparait de tout », a convenu François Pérol — avait pu avoir l’idée de désigner l’un de ses plus proches collaborateurs à la tête d’une entreprise dont la naissance avait été suivie de près par l’exécutif, il fallait bien tenter de percer le mystère.Lire (édition abonnés) :Au tribunal, François Pérol dépeint l’Elysée en scène de théâtre, et non en lieu de pouvoir« Ce procès n’est pas celui d’un système », a admis Me Jérôme Karsenti, l’un des avocats des parties civiles dont le moment est venu de plaider, ce mardi 30 juin. « Mais tout procès a son esprit, et celui-ci nous plonge au cœur du pouvoir (…), et au cœur des années Sarkozy, ces années des affaires, ces années d’ambivalence », durant lesquelles « la République a été malmenée, et la dignité n’était pas au pouvoir ». Me Karsenti parle ici au nom du syndicat CGT des Caisses d’Epargne mais, en filigrane, c’est aussi le conseil historique de l’association Anticor qui s’exprime. Très vite, il a abordé ces questions d’éthique et a rappelé le devoir d’exemplarité auquel est astreint, selon lui, tout politique. « François Pérol n’était pas un politique en tant que tel, a-t-il précisé. Mais comme secrétaire général adjoint de l’Elysée, il avait nécessairement une fonction politique. »Bac philoLes auteurs des sujets de l’épreuve du bac philo ont d’ailleurs été bien inspirés cette année en posant cette question aux candidats des séries scientifiques, a pensé l’avocat : « La politique échappe-t-elle à l’exigence de vérité ? » « Si je devais répondre sous la forme thèse-antithése-synthèse, alors je dirais que la raison d’Etat peut parfois exiger que la politique échappe à une forme de vérité. Mais quand il s’agit du fonctionnement des institutions, c’est-à-dire du rapport des citoyens aux institutions, alors à l’évidence l’exigence de vérité s’impose. »Me Karsenti pourrait disserter des heures sur ces notions « de probité publique, ces questions qui touchent au fonctionnement de la démocratie et des institutions » et celle, centrale, du conflit d’intérêts. Il parlait déjà depuis près d’une heure lorsqu’il s’est tourné vers François Pérol. « Je ne sais pas si l’intérêt général a été servi ou pas avec votre nomination à la tête de la BPCE. Mais ce que je sais en revanche, c’est que la loi a été malmenée, bafouée, et que l’on a fabriqué du soupçon. Or, le soupçon, c’est ce qui est au cœur de la crise du régime et c’est ce qui tuera la République. Si le politique n’a pas l’idée constamment en tête qu’il lui faut être exemplaire, alors il fabrique l’abandon des urnes et la montée du populisme. » « Evidemment, ce procès est celui de François Pérol », a prolongé Me Henri Moura, en écho lui aussi au préambule du président du tribunal qui refusait que l’on juge « un système ». « Mais il est aussi la quintessence, le reflet de ce système de pantouflage, avec ces allers-retours [des hauts fonctionnaires] entre le public et le privé qui exposent au conflit d’intérêts. » Son client, un professeur à la retraite, sociétaire historique des Banques populaires, s’est d’ailleurs constitué partie civile pour « exprimer son mécontentement » face à la multiplication de ce type d’affaires. « Cette affaire est désastreuse pour l’image de la politique, pour l’image des grands commis de l’Etat, parce qu’elle porte l’opprobre sur le fonctionnement des institutions », a poursuivi Me Moura. C’est pour porter cette parole que son client est allé au bout de la procédure, même s’il ne demande que l’euro symbolique de dommages et intérêts.Récidive et mauvaise foiLa tenue de ce procès peut-elle avoir valeur d’exemple et contribuer à une prise de conscience ? Sur cette « question déontologique » du conflit d’intérêt, « François Pérol est en récidive », a fait remarquer Me Daniel Richard, avocat de parties civiles spécialisé dans la défense des épargnants. En 2004, lorsqu’il quitte le cabinet du ministre des finances dont il était le directeur adjoint pour rejoindre la banque Rotschild, l’inspecteur général des finances saisit la commission de déontologie de la fonction publique. La loi interdit en France à un agent de l’Etat de travailler pour une entreprise qu’il a surveillée, conseillée ou sur laquelle il aurait formulé des avis, dans les trois ans précédant son passage du public au privé. La commission, dont la doctrine est réputée assez libérale sur le sujet, rend un avis favorable, sous réserve que M. Pérol ne travaille pas sur les dossiers sur lesquels il est intervenu à Bercy.La suite est une histoire de lecture et d’analyse des textes. François Pérol a eu une compréhension pour le moins étonnante de l’avis des sages. Ainsi ne voit-il pas le problème d’avoir participé comme associé-gérant de la banque Rotschild à la création de la banque Natixis, née du mariage de Netixis et d’Ixis, alors qu’il avait justement suivi le dossier de privatisation d’Ixis à Bercy. « Si la commission de déontologie avait voulu m’interdire d’intervenir pour telle ou telle banque, elle l’aurait précisé », a t-il répondu très calmement, au tribunal la semaine dernière. La procureure Ulrika Weiss n’a guère été convaincue par ces explications et « l’absolue bonne foi » dont s’est réclamée M. Pérol. Ses réquisitions sont attendues jeudi 2 juillet.Emeline CaziJournaliste au Monde 05.07.2015 à 11h31 • Mis à jour le05.07.2015 à 17h48 La médaillée mondiale Mélanie Hénique a porté plainte, vendredi 3 juillet, pour agression homophobe après avoir été insultée et rouée de coups il y a huit jours à Amiens, rapporte la nageuse, qui a eu le nez cassé et a dû se faire opérer.« J'étais avec deux amies vendredi dernier [le 26 juin] et on sortait d'un restaurant. Quatre mecs nous regardaient, ils nous ont demandé des cigarettes, mais je sentais que ce n'était pas que pour ça », a témoigné la jeune femme de 23 ans, médaillée de bronze sur 50 m papillon aux Mondiaux de 2011. Passée sur la table d’opération mardi, elle se souvient :« On allait repartir, mais ils ont commencé à nous insulter et tout s'est enchaîné très vite. Un des gars nous a bloquées, je n'ai rien vu venir, le mec m'a frappée, j'étais complètement sonnée, je ne sais pas ce qu'il s'est passé après, j'ai vu mes amies par terre. Après, on est allées aux urgences. »« C'était un devoir pour moi de rendre publics ces faits, non pas pour parler de moi, mais ne serait-ce que pour aider tout ceux qui n’osent pas porter plainte. Ça arrive trop souvent », a insisté la jeune femme, qui « assume complètement » son homosexualité : « Je suis comme je suis. Mais je ne suis pas non plus quelqu'un qui va le montrer, je suis discrète. Je fais attention, c’est ma vie privée et je ne l’étale pas. »« Je suis allée porter plainte vendredi, à Amiens, là où ça s'est passé. C'était important d'aller porter plainte. C’est un acte grave, homophobe, c’est inadmissible, ça doit être puni », a précisé Mélanie Hénique, qui s’est installée en janvier à Marseille.« Ce n’est pas normal, ce doit être sévèrement puni, a-t-elle poursuivi. J’ai bien conscience du climat homophobe qui règne en France, malheureusement, aujourd’hui. C’est une forme de racisme, c’est aussi insupportable que toute autre discrimination, et ça doit être condamné comme tel. »Forfait pour l’Open de France« J’ai déjà été insultée, mais on ne m’avait jamais frappée », a-t-elle poursuivi, sans vouloir préciser la teneur des insultes, « tellement c'était violent ». Elle a expliqué ressentir toujours des douleurs suite aux coups, et être encore fortement choquée : « Il y avait beaucoup de haine. Psychologiquement, c’est un sacré choc, je ne m’y attendais pas du tout. »Après cette agression, la nageuse de l’équipe de France, sélectionnée pour les Championnats du monde, début août à Kazan, en Russie, où elle est l’une des chances de médaille tricolore, a dû stopper sa préparation pendant dix jours. Elle a ainsi dû déclarer forfait pour l’Open de France, où sont réunis tous les Bleus ce week-end à Vichy. 03.07.2015 à 14h16 • Mis à jour le03.07.2015 à 15h34 Uber suspend son service UberPop en France ? Pour Manuel Valls, c’est le résultat de la « fermeté » affichée par le gouvernement dans le domaine. « C’est une profession qui a besoin de règles, nous ne sommes pas dans la loi de la jungle et avec un esclavagisme qui serait celui des temps modernes », a déclaré le premier ministre à la presse vendredi, insistant sur le fait que « notre société a besoin d’autorité et de règles ».« Nous avons toujours dit que nous n’étions pas contre Uber, que nous n’étions pas contre les VTC [véhicule de tourisme avec chauffeur], qu’il fallait, là aussi, des règles. Nous sommes d’ailleurs prêts à examiner dans ce domaine-là toutes les évolutions nécessaires, mais UberPOP devait être interdit. »« Ça va dans le bon sens, mais une activité illégale, ça ne se suspend pas, ça s’arrête », a affirmé pour sa part le secrétaire d’Etat chargés des transports, Alain Vidalies.La semaine dernière le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, avait demandé au préfet de police de Paris de prendre un arrêté interdisant l’activité d’UberPop, illégale en France depuis le 1er janvier et l’entrée en vigueur de la loi Thévenoud, qui réglemente l’exercice de la profession de chauffeur.Lire aussi :Uber annonce la suspension d’UberPop en France dès ce soir« La France doit s’adapter à cette modernité »La décision a évidemment été saluée par les taxis, qui sont en guerre depuis des mois contre l’application. « Nous attendions cela depuis plus de 18 mois », s’est réjoui Thierry Guichère, président de l’association des Taxis de France, sur RTL. UberPop « était illégale, et il est normal que cette application cesse au plus vite, car elle nous a déjà pris beaucoup, beaucoup, beaucoup trop de clients ».« L’annonce est satisfaisante en soi. Néanmoins on reste très vigilants et très méfiants, a tempéré Séverine Bourlier, secrétaire générale de l’Union nationale des taxis. Uber est coutumier de manœuvres de ce genre et ils sont capables de créer des applications similaires sous un autre nom. »En revanche, le député Frédéric Lefebvre (Les Républicains) a estimé que « la France d[eva]it s’adapter à cette modernité ». « Il faut trouver une solution d’équilibre plutôt que d’interdire UberPop (…) il faut qu’il y ait des règles », a-t-il déclaré sur France Info :« Aujourd’hui, si on ne fait pas partie de l’élite politique, journalistique, économique, si on n’est pas abonné à telle ou telle grande société de taxis, (…) on n’arrive jamais à trouver un taxi, on a des tarifs qui sont inabordables. »Le directeur général d’Uber France, Thibaud Simphal, a annoncé vendredi 3 juillet dans une interview au Monde la suspension de son service controversé, dans un souci « d’apaisement ».M. Simphal et le directeur d’Uber pour l’Europe Pierre-Dimitri Gore-Coty ont été renvoyés en correctionnelle cette semaine pour pratique commerciale trompeuse, complicité d’exercice illégal de la profession de taxi, et traitement de données informatiques illégal.Lire aussi :Face à Uber, les taxis estiment que leur « survie est en jeu » 03.07.2015 à 12h15 Pour connaître les résultats du bac 2015 mardi 7 juillet, vous pouvez d’ores et déjà vous inscrire à l’Alerte bac du Monde.fr, afin d’être prévenu par e-mail dès leur publication.Mardi, ils seront publiés en temps réel à partir de 8 heures sur notre page spéciale Résultats du bac 2015.Vous pourrez également y accéder sur nos applis Réviser le bac avec Le Monde, disponibles pour les séries S, ES, L et STMG sur l’AppStore et GooglePlay.Infos, sujets, corrigés et reportages sur le bac sont proposés sur notre page www.lemonde.fr/bac-lycee/.Lire aussi :Résultats du bac 2015 : où et quand les trouver au plus tôt mardi 7 juillet ? Pierre Jullien Les candidats à l’emploi ne manquent pas de participer aux nombreux « job dating », ces rencontres de recrutement organisées dans le cadre des salons de l’emploi, des carrefours des métiers… À l’approche des vacances, les étudiants se lancent traditionnellement dans la quête d’un job d’été…Jobs d’été : 25 % des jeunes en cherchent un, 39 % afin de financer leurs études Vous égrenez les annonces locales pour trouver un petit boulot près de chez vous cet été ? Vous êtes loin d’être seul : 63 % des Français ont déjà fait un job d’été au cours de leur vie. Et un quart des jeunes de 18-34 ans sont dans le même cas que vous en ce moment, selon un sondage BVA pour 20 Minutes et Le Bon coin.fr publié vendredi. Plus de deux sur trois (39 %) de ces jeunes travaillent pour financer leurs études, contre 33 % pour payer leurs loisirs.A lire également : Jobs d'été : « La recette qui marche reste le dépôt massif de CV et le réseau »Le job d’été idéal pour les sondés ? Animateur dans un club ou une colonie de vacances, selon 39 % des personnes interrogées, et en Espagne de préférence. 28 % des sondés considèrent en effet ce pays comme la meilleure destination étrangère pour un job d’été, suivie par le Royaume-Uni (22 %) et l’Irlande (20 %).Les jeunes apparaissent partagés entre l’envie de privilégier une région touristique (45 %) et de travailler à proximité de leur lieu de vie (49 %).Enquête réalisée en ligne les 11 et 12 juin 2015, auprès d’un échantillon de 989 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.De son côté, les gouvernements italien puis français ont lancé leur « Jobs act », inspiré d’un programme créé en 2011 par le président américain, Barack Obama, pour relancer rapidement la création d’emploi dans les petites entreprises. En Italie cette loi entrée en vigueur le 7 mars accorde des exemptions de charges sociales aux entreprises qui embauchent mais facilite aussi le licenciement durant les trois premières années du contrat.Cela vaut mieux que de se voir accusé d’être un « serial job killer », comme ont pu l’être des patrons de Volvo, le 16 juin, à Lyon, accusés par des salariés de Renault Trucks (groupe Volvo) de supprimer des emplois, ou, en 2014, le premier ministre canadien Stephen Harper, par les employés de la poste canadienne en pleine restructuration.Dans un langage familier, le mot job désigne un travail rémunéré, dont… l’emploi dans un sens péjoratif signifie « petit boulot », « peu qualifié et provisoire », précise Le Petit Larousse. Une tendance dépréciative illustrée par plus de 2,4 millions de salariés allemands qui occupaient en 2013 un « mini-job », bien obligés d’accepter – sans qu’on puisse les taxer de jobardise ou de jobarderie - ces contrats dispensés de charges sociales dont la rémunération est plafonnée à 450 euros par mois.Dans un sens argotique vieilli, « monter le job à quelqu’un » signifie « monter la tête à quelqu’un, le tromper »Pauvre job. Un job de pauvre dont l’importation en France n’est pas souhaitable pour Louis Gallois, président du conseil de surveillance de PSA Peugeot-Citroën, et ancien patron de la SNCF ou encore d’EADS, qui s’est prononcé contre.Le mot est emprunté à l’anglais, « attesté depuis le XVIe siècle, assure le Trésor de la langue française informatisé, au sens de tâche, partie spécifique d’un travail à accomplir puis affaire et au XIXe siècle, emploi rémunéré, situation ».Dans un sens argotique vieilli, « monter le job à quelqu’un » signifie « monter la tête à quelqu’un, le tromper ». On « se monte le job » comme on se monterait le bourrichon.Le Littré explique les expressions « c’est la femme à Job », « qui se dit d’une femme acariâtre » et la plus connue « pauvre comme Job », pour excessivement pauvre, font référence à un tout autre Job, le patriarche de l’histoire Sainte célèbre par ses malheurs.Pierre JullienJournaliste généraliste Service économieSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.07.2015 à 07h53 • Mis à jour le03.07.2015 à 13h54 | Laurence Girard La ferme des « 1 000 vaches », située à Drucat dans la Somme, devrait revenir à un troupeau de 500 têtes. C’est en tout cas le sens de la mise en demeure prononcée par Nicole Klein, la préfète de la Somme. Signé mardi 1er juillet, l’arrêté donne 15 jours à l’exploitant pour se mettre en conformité, à compter de sa notification vendredi 3 juillet.S’il ne se conforme aux dispositions de cette mise en demeure, le propriétaire s’expose à des sanctions administratives, soit une amende maximale de 15 000 euros et une astreinte journalière maximum de 1 500 euros. Ceci en dehors des poursuites pénales susceptibles d’être engagées comme le précise la Préfecture dans un communiqué publié jeudi 2 juillet.Dépassement non autoriséCette décision de la préfecture fait suite à un contrôle diligenté le 9 juin dans la ferme de l’homme d’affaires Michel Ramery. Les inspecteurs avaient constaté un dépassement du nombre de vaches laitières autorisées.Ils avaient dénombré 796 bêtes, alors que l’arrêté préfectoral délivré le 1er février 2013 fixait le seuil à 500 vaches. Le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, avait immédiatement réagi en affirmant que des sanctions devaient être appliquées.Suite à l’envoi du rapport et du projet d’arrêté de mise en demeure, l’exploitant avait fait part de ses observations, dans un courrier adressé le 17 juin aux services de l’Etat.Lire aussi :Ferme des 1 000 vaches : le gouvernement promet des sanctionsLaurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Pascale Robert-Diard (Douai (Nord) envoyée spéciale) Il y a tout dans ce verdict. De la rigueur et de l’humanité. De l’intelligence et de l’indulgence. Il y a surtout six jours d’une audience dont on pressent qu’elle hantera longtemps tous ceux qui y ont assisté et particulièrement les trois femmes et les trois hommes que le tirage au sort a désignés comme jurés. Comme ils ont résonné juste les mots que leur avait lancés l’avocat de Dominique Cottrez, Me Frank Berton, quelques heures plus tôt : « Vous pourrez dire à vos proches : “Je l’ai comprise. Je peux expliquer.” » Justes aussi ceux avec lesquels il avait conclu sa plaidoirie en s’adressant à celle qu’il défendait : « Vous n’avez jamais eu confiance en personne. Je vous demande d’avoir confiance dans les juges de votre pays. » Ces juges, l’avocat était allé les saisir au cœur de leurs préjugés. Il avait planté ses yeux noirs dans ceux d’une jeune femme jurée qu’il avait vue pleurer, deux jours plus tôt. « Vous, Madame, qui êtes peut-être mère ou qui le serez demain. » Il avait fixé du regard son voisin aux cheveux blancs. « Vous, Monsieur, qui êtes peut-être grand-père. » A chacun et à tous, il avait dit les mots nécessaires, ceux qu’il faut prononcer pour ouvrir l’écoute : « On ne tue pas un enfant. » Il s’était approché de leurs craintes, celles de citoyens qui, après cette parenthèse de noirceur, allaient reprendre le chemin de leur quotidien et auxquels les proches, les amis demanderaient sans doute des comptes, diraient leur horreur face aux huit crimes commis par cette accusée sur ses nouveau-nés.En condamnant, jeudi 2 juillet, Dominique Cottrez à neuf ans d’emprisonnement, la cour et les jurés du Nord ont prononcé la peine modérée que n’osait pas espérer la défense. Ils l’ont aussi suivie en reconnaissant à cette mère infanticide la circonstance atténuante de l’altération du discernement au moment des faits qui lui sont reprochés, telle qu’elle est prévue par l’article 121-1 du code pénal. Mais ce juste verdict est d’abord la victoire d’une audience.Lire le récit du procès :« Il faut accepter de ne pas tout comprendre » de Dominique Cottrez« Troubles psychiques »Comme toujours, elle repose d’abord sur celle ou celui qui la conduit. Pendant six jours, la présidente, Anne Segond, a cherché un chemin vers l’accusée, sans rien cacher de ses doutes, de ses agacements, parfois, face à ses silences, ses contradictions ou ses mensonges. Elle n’a jamais cédé sur la rigueur d’une instruction qui devait être autant à charge qu’à décharge. Elle a contraint l’accusée à affronter l’horreur de ses actes, en lui faisant raconter, nouveau-né après nouveau-né, les circonstances dans lesquelles elle les avait tués.Ce verdict doit aussi être porté au crédit des deux représentants de l’accusation, Eric Vaillant et Annelise Cau. La peine prononcée est évidemment très loin des dix-huit ans de réclusion criminelle requis mercredi 1er juillet par l’avocat général. Mais s’ils ne les ont pas suivis sur le quantum, la cour et les jurés les ont écoutés sur le fond. Ils ont fait leur la demande d’Eric Vaillant « de ne pas retenir contre Dominique Cottrez le mensonge de l’inceste », dans lequel il n’a vu que la manifestation d’un « énième élément des troubles psychiques dont elle souffre ». Ils ont compris la phrase d’Annelise Cau, évoquant la sinistre « deuxième famille » que représentait pour elle les cadavres des nouveau-nés empaquetés dans des sacs-poubelles qu’elle a gardés pendant vingt ans dans sa chambre à coucher ou dans le garage. Sitôt connue la décision de la cour, le parquet a d’ailleurs laissé entendre qu’il ne ferait pas appel. « Dont acte. C’est un bon procès. De la bonne justice », a déclaré Eric Vaillant.Et puis, bien sûr, ce verdict contient tout ce que la cour et les jurés ont perçu de la vie d’une femme que la découverte de ses actes criminels a sortie de la caverne dans laquelle elle s’était recluse. Tout au long de ce procès, elle leur a offert son visage dénudé. C’est difficile à raconter le visage de Dominique Cottrez. Deux minces filets de cheveux qui lui font de drôles d’accroche-cœurs au sommet du front. Un menton qui tremble. Mais surtout des yeux pleins de peur, de larmes silencieuses et de soumission aux autres. A la présidente Anne Segond, Dominique Cottrez a donné la réponse qui, peut-être, a résumé le mieux son existence.« Comment sentez-vous le regard des autres sur vous ?, lui a-t-elle demandé. – Il n’y a pas de regard, en fait. »La cour et les jurés ont condamné la mère coupable d’un octuple infanticide. Ils ont aussi jugé avec humanité un demi-siècle de solitude. data-tym-playerid="tym-player-x2w7z7p" data-tym-title="Infanticides : pourquoi le parquet a requis dix-huit ans contre Dominique Cottrez" data-tym-permalink="http://www.lemonde.fr/videos/video/2015/07/01/pourquoi-le-parquet-a-requis-18-ans-contre-dominique-cottrez_4666486_1669088.html" data-tym-categories="eclairages,videos" data-tym-tags="eclairages,videos" data-tym-providerreference="x2w7z7p" data-tym-userid="c65c6f24-33a6-4b3b-b557-62f78984f216" data-tym-providername="dailymotion"Pascale Robert-Diard (Douai (Nord) envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maryline Baumard Et s’il était urgent de dénoncer les accords franco-britanniques régissant Calais (Pas-de-Calais) et ses migrants ? C’est ce que propose la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), dans un avis rendu le 2 juillet. Cette autorité administrative indépendante, qui assure un rôle de conseil et de proposition en matière de droits de l’homme, est arrivée à cette conclusion à l’issue d’une auto-saisine sur la situation calaisienne, où 3 000 migrants sont bloqués et maintenus dans des conditions jugées « infra-humaines » par la commission.La proposition de la CNCDH pourrait bien faire avaler le thé de travers outre-Manche. La presse populaire est en effet déjà à fleur de peau sur le sujet car les grèves successives de MyFerryLink, avec blocage du trafic sous le Tunnel, ont permis à de nombreux migrants de profiter du désordre pour franchir la frontière fin juin. Et aujourd’hui la même cause risque de produire les mêmes effets.Après des auditions et une visite de terrain dont la délégation est revenue « extrêmement choquée », la Commission dénonce entre autres « les coûts multiples induits par la retenue sur le territoire français des migrants qui voulaient rejoindre la Grande-Bretagne ». Alors, sans plus de détour, « la CNCDH recommande instamment la dénonciation des traités et accords dits du Touquet et de Sangatte ». La France et le Royaume-Uni ont conclu plusieurs traités et accords administratifs bilatéraux, afin de délocaliser les contrôles frontaliers britanniques dans les zones portuaires et ferroviaires françaises et de renforcer les dispositifs de sécurité dans ces dernières. Or ces textes conduiraient « à faire de la France le “bras policier” de la politique migratoire britannique » selon l’instance consultative.Lire le reportage :Le bidonville de Calais, « Sangatte sans toit »Atteinte au droit d’asileJeudi, à l’heure où la CNCDH peaufinait encore son avis très peu diplomatique, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, recevait à déjeuner son homologue britannique, Theresa May. Officiellement, les deux ministres se sont félicités de ces accords conjoints. Plus officieusement, la ministre britannique a aussi rappelé son souhait que la France fasse un peu mieux en matière d’offre d’asile à Calais, afin que les traversées de la Manche soient moins nombreuses. Une exigence britannique à laquelle Paris se plie déjà avec zèle depuis quelques mois.Or ce sujet des réfugiés est aussi abordé par la CNCDH qui déplore que la France empêche les réfugiés de déposer une demande d’asile de l’autre côté de la Manche, en leur interdisant de quitter l’Hexagone. « La CNCDH y voit une atteinte à la substance même du droit d’asile », rappelle l’avis, qui estime ni plus ni moins que les accords signés sont « incompatibles avec les dispositions du règlement Dublin III » qui sont la référence en matière de gestion de l’asile en Europe. Les 70 à 80 Syriens qui réclament chaque jour de discuter avec les autorités des deux pays à ce sujet reçoivent, en guise de réponse, des évacuations par les CRS de la place d’Armes de Calais. Si leur droit de réfugié est bafoué, leur liberté de quitter la France aussi. La Commission juge plus largement, en effet, que « l’application des accords bilatéraux est [aussi] une atteinte disproportionnée au droit fondamental de quitter n’importe quel pays, énoncé dans la Convention européenne des droits de l’homme ».L’aspect financier des accords ne compenserait même pas ces graves atteintes au droit. La CNCDH estime par ailleurs ces accords inéquitables car très à l’avantage de Londres. « Si l’arrangement de septembre 2014 prévoit le versement sur trois ans de 15 millions d’euros par le Royaume-Uni à la France, cette somme apparaît tout à fait dérisoire au regard du coût engendré par l’accueil des migrants en France », précise encore l’avis, qui rappelle que le seul centre d’accueil de jour Jules-Ferry a coûté 6 millions à la France (et 4 millions à l’Europe).Lire aussi (édition abonnés) :A Calais, une opération humanitaire inéditeOutre cet aspect diplomatique auquel peu d’instances osent toucher, la CNCDH demande aux pouvoirs publics « de prévoir des financements pour renforcer la capacité d’accueil des dispositifs d’hébergement d’urgence, afin de mettre définitivement un terme aux conditions de vie inhumaines et indignes des migrants présents sur la lande ». Aujourd’hui 100 personnes y disposent d’un vrai lit. Soit 3 % des exilés… Un rapport remis la veille au ministre de l’intérieur évoquait cette nécessité d’héberger les migrants. Mais sans en faire un préalable.Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.07.2015 à 16h50 • Mis à jour le02.07.2015 à 20h41 Dominique Cottrez, une ancienne aide-soignante de 51 ans, a été jugée coupable du meurtre de huit nourrissons qu'elle avait mis au monde entre 1994 et 2007 par la cour d'assises du Nord, jeudi 2 juillet. Elle a été condamnée à neuf ans de prison – une peine moins sévère que les 18 ans requis par l'avocat général.Les jurés n'ont pas retenu la préméditation pour le premier infanticide, mais ont souligné un « dessein arrêté » pour les suivants. Ils ont également reconnu l'existence d'une altération du discernement de Mme Cottrez. « C'est un verdict d'apaisement parce qu'un quart de siècle après le début de ces faits, cette femme de 51 ans, certes, dormira ce soir en prison mais elle n'y dormira pas pendant des années, s'est félicité son avocat Frank Berton à la sortie de l'audience. Elle a dit sa satisfaction, sa joie d'avoir été entendue pour une fois, d'avoir été comprise pour une fois, qu'on puisse enfin l'accompagner ».« Ce qui a primé, au-delà de l'humanité, c'est aussi la question de l'altération du discernement » dans ce cas de dénégation de grossesse, a noté de son côté Me Rodolphe Costantino, qui représentait l'association Enfance et Partage, partie civile.  « J'espère seulement que l'opinion publique, uniquement marquée par l'horreur des crimes qu'elle avait commis -qui pourtant a été prise en compte dans cette décision- ne considérera pas que c'est une décision particulièrement clémente ».Pas de prescripitionAu cours du procès, Dominique Cottrez a affirmé n’avoir pas été victime d’inceste de la part de son père, contrairement à ce qu’elle avait déclaré au cours de l’enquête, faisant disparaître une potentielle clé d’explication de ces infanticides.Les avocats de Dominique Cottrez avaient espéré que les faits seraient déclarés prescrits, mais la chambre criminelle de la Cour de Cassation a estimé en 2013 que la période de prescription devait se calculer à partir de la date de découverte des corps, en 2010, et non celle de la mort des bébés.Lire le récit du procès :« Il faut accepter de ne pas tout comprendre » de Dominique Cottrez data-tym-playerid="tym-player-x2w7z7p" data-tym-title="Condamnée à neuf ans de prison pour infanticides, Dominique Cottrez « comprise pour une fois »" data-tym-permalink="http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2015/07/02/dominique-cottrez-condamnee-a-9-ans-de-prison_4667985_1653578.html" data-tym-categories="police-justice,societe,justice" data-tym-tags="police-justice,societe,justice" data-tym-providerreference="x2w7z7p" data-tym-userid="c65c6f24-33a6-4b3b-b557-62f78984f216" data-tym-providername="dailymotion" 02.07.2015 à 14h54 • Mis à jour le02.07.2015 à 16h31 Le tribunal de Bordeaux a décidé, mercredi 2 juillet, de relaxer la juge de Nanterre qui était poursuivie pour « violation du secret professionnel ». Elle était soupçonnée de fuites présumées auprès de deux journalistes du Monde au sujet de l’enquête sur l’affaire Bettencourt. Le procureur avait requis contre elle 5 000 euros d’amende.Mme Prévost-Desprez, présidente de la 15e chambre correctionnelle de Nanterre, était notamment soupçonnée d’avoir transmis, en 2010, à deux journalistes du Monde, Gérard Davet et Jacques Follorou, les détails d’une perquisition au domicile de Liliane Bettencourt, héritière du groupe de cosmétiques L’Oréal.Mme Prévost-Desprez a reconnu l'existence de deux SMS envoyés à nos journalistes, mais a nié les avoir informé de la perquisition. Mais le tribunal a estimé qu’il ne pouvait déduire que le contenu des échanges entre la juge et les journalistes « concernait les procès verbaux d’auditions ».Le président Denis Roucou a décrit « des coïncidences troublantes » mais sans que cela puisse constituer des « preuves suffisantes ». Plus globalement, la justice a conclu à d’importants contacts entre Mme Prévost-Desprez et 18 journalistes ou organes de presse entre le 23 juillet et le 1er septembre 2010. Mais, estime le tribunal, « il ne peut être déduit que le contenu [de ses contacts] concerne les procès verbaux d'auditions ».Lire sur Les Décodeurs : Si vous n'avez rien suivi à l'affaire BettencourtClimat « délétère »En 2010, Isabelle Prévost-Desprez, chargée d'un supplément d'information dans l'affaire Bettencourt, s'intéressait aux liens entre la milliardaire et le financement de la campagne électorale de 2007 de Nicolas Sarkozy. Ce dernier, mis en examen pour abus de faiblesse au détriment de Mme Bettencourt en mars 2013, a finalement bénéficié d'un non-lieu sept mois plus tard.Le climat qui régnait à l’époque entre la juge Prévost-Desprez et le procureur de Nanterre Philippe Courroye, qualifié de « délétère » par l'avocat de la magistrate, avait conduit la cour de cassation, en novembre 2010, à dépayser l'ensemble de l'affaire Bettencourt à Bordeaux.Lire le récit :Les conflits entre magistrats mis au jour dans l’affaire Bettencourt 02.07.2015 à 14h38 • Mis à jour le02.07.2015 à 15h33 Les trois hommes condamnés dans l’affaire des surirradiations à l’hopitâl d’Epinal échappent finalement à la prison ferme. La cour d’appel de Paris a réduit, jeudi 2 juillet, les peines des deux médecins et du radiophysicien condamnés en première instance, en 2013, à quatre ans de prison, dont dix-huit mois ferme.La cour a confirmé la culpabilité des trois hommes notamment pour homicides et blessures involontaires, mais a réduit leurs peines à trois ans de prison avec sursis intégral.« Manquements coupables »La justice a confirmé l'interdiction à vie d'exercer leur profession pour les deux médecins, Jean-François Sztermer, 66 ans, et Michel Aubertel, 64 ans, et le radiophysicien Joshua Anah, 57 ans. La cour a dénoncé les « manquements coupables » des trois hommes, ainsi que leurs « dissimulations des erreurs commises » une fois celles-ci découvertes.La cour a estimé qu'il n'y avait pas de distinction à faire entre eux, la « gravité » des erreurs commises par le radiothérapeute étant « équilibrée par la plus grande responsabilité » des médecins.Entre 2001 et 2006, près de 450 patients de l’hôpital d’Epinal, traités pour des cancers de la prostate, ont été victimes de surdoses de radiation, causées par deux dysfonctionnements distincts du service de radiothérapie de l’établissement. Douze personnes en sont mortes, et beaucoup souffrent de séquelles graves.Lire : Radiothérapie : ce qui a changé depuis le drame d'Épinal 02.07.2015 à 12h04 Est-ce le coup fatal porté au chantier du Center Parcs de Roybon, en Isère ? Le rapporteur public du tribunal administratif de Grenoble, dont l’avis est généralement suivi, a demandé jeudi 2 juillet l’annulation de l’un des arrêtés préfectoraux indispensables au projet controversé de village de vacances.Lire aussi notre reportage :A Roybon, la guerre d'usure entre les partisans et les opposants au projet de Center ParcsLe magistrat a en effet recommandé au tribunal « l’annulation totale », immédiate et rétroactive, de l’arrêté du 3 octobre 2014 autorisant le projet porté par le groupe Pierre & Vacances, au titre de la loi sur l’eau. Il a expliqué que cet arrêté était illégal en raison de l’absence de saisine de la Commission nationale du débat public et du fait de l’insuffisance des mesures compensant la destruction de zones humides.C’est la troisième fois que la justice se prononce sur ce projet qui entend construire 990 habitations de 54 mètres carrés à 170 mètres carrés autour d’une « bulle tropicale » de 200 hectares, au cœur de la forêt de Chambaran. Les opposants contestent la légalité du projet, qui pourra accueillir jusqu’à 5 600 personnes, et notamment les deux arrêtés pris par le préfet de l’Isère, les 3 et 16 octobre 2014, qui ont fait office de blanc-seing au démarrage des travaux. L’un autorise le projet au titre de la loi sur l’eau ; l’autre permet la destruction de l’habitat d’une cinquantaine d’espèces protégées (amphibiens, reptiles, écureuils, écrevisses…).Lire aussi :A Roybon, une marche aux flambeaux « pour que la nature reprenne ses droits »Le bras de fer se poursuitLe 23 décembre, le juge des référés, saisi en urgence, avait décidé de suspendre l’arrêté portant sur le volet « loi sur l’eau », en estimant qu’un doute existait quant à sa légalité. Le juge avait notamment justifié sa décision par l’insuffisance des mesures prévues pour compenser la destruction de zones humides.Mais le Conseil d’Etat, saisi par le groupe Pierre & Vacances, a invalidé cette décision à la mi-juin, rejetant les motivations avancées par le juge de première instance. La plus haute juridiction administrative française a considéré que les mesures prises pour compenser la destruction des zones humides sur le chantier étaient suffisantes, contrairement à ce qu’avançaient les opposants au projet.Lire aussi :Le durcissement des conflits environnementauxSur le terrain, le bras de fer se poursuit. Quarante hectares de forêt sur les quatre-vingts prévus ont été défrichés depuis le 20 octobre, mais les travaux sont bloqués par des militants qui ont investi le chantier au début de décembre, et installé une zone à défendre (ZAD). Le préfet de l’Isère avait annoncé que les zadistes pourraient être expulsés au mois de juillet.Lire aussi :Moi, Martin, 20 ans, zadiste à visage découvert Bertrand Bissuel Malgré les moyens renforcés mis à sa disposition et l’implication de ses équipes, Pôle emploi affiche des résultats « décevants » en matière de retour sur le marché du travail. Alors qu’il avait été placé en priorité numéro un, le sort des demandeurs d’emploi de longue durée s’avère « insuffisamment pris en compte ». Avec un paradoxe terrible : les contacts avec les conseillers se raréfient au fur et à mesure que s’allonge la durée du chômage. Cette « situation préoccupante » est décrite avec minutie dans un rapport que la Cour des comptes a rendu public, jeudi 2 juillet. Ce n’est pas la stratégie de l’opérateur de l’Etat qui est en cause mais les modalités de ses interventions, soulignent les magistrats de la rue Cambon.A sa décharge, Pôle emploi est confronté à de redoutables défis depuis sa création, fin 2008. Issu de la fusion de l’ANPE et du réseau des Assédic, ce service public, qui emploie quelque 53 000 agents pour un budget de 5 milliards d’euros, a dû digérer un big bang organisationnel. Et faire face à l’explosion du chômage de masse : entre janvier 2009 et janvier 2015, le nombre de personnes figurant sur les listes de Pôle emploi est passé de 3,9 millions à 6,2 millions, toutes catégories confondues, soit une hausse de 58 %.Lire aussi :Chômage : la hausse indéchiffrableDans ce contexte, « les missions de Pôle emploi apparaissent particulièrement complexes », reconnaît la Cour des comptes. Il lui faut, à la fois, assurer l’indemnisation de ses publics, de plus en plus nombreux, et « poursuivre un objectif de retour à l’emploi » alors que la croissance est faible.Le versement des allocations se déroule dans des conditions « satisfaisantes », aux yeux de la haute juridiction, même si le « processus de gestion » mériterait d’être modernisé, le traitement des demandes restant largement fondé sur le recours au « papier ». Autre point noir qui n’a pas encore été gommé : l’effrayante complexité des règles d’indemnisation, qui déroute les bénéficiaires et engendre parfois des erreurs – avec, par exemple, « des paiements indus qui doivent faire l’objet de remboursements ».Mais c’est sur la réinsertion professionnelle que le bât blesse. « Estimer la performance de Pôle emploi » en la matière constitue un exercice « difficile », admet la Cour, car les indicateurs disponibles ne permettent pas d’apprécier ce qui relève de l’action de l’opérateur de l’Etat et ce qui résulte d’autres facteurs sur lesquels il n’a pas prise (conjoncture économique, reprises d’activité favorisées par d’autres structures publiques ou privées, etc.). Cependant, les données relatives au chômage de longue durée montrent une aggravation du phénomène. Ainsi, la part des demandeurs d’emploi inscrits depuis au moins un an s’est accrue : 43,3 % en janvier contre 30,3 % début 2009.Lire aussi :Luc Behaghel : « Pôle emploi s’est révélé plus efficace et moins coûteux que le privé »Pourtant, Pôle emploi a redéfini sa stratégie, en 2012, en différenciant ses services suivant les besoins des personnes. Celles qui sont proches du marché du travail bénéficient d’un accompagnement « suivi » ; celles qui en sont éloignées ont un accompagnement « renforcé » ; enfin, celles se trouvant dans une situation intermédiaire sont « guidées ».Tâches chronophagesLa Cour approuve ces réorientations mais leur mise en œuvre, en revanche, pose question, selon elle. Le nombre de personnes fortement épaulées est relativement faible : un peu plus de 283 000, soit 5 % « seulement du total des demandeurs d’emploi ayant un conseiller référent ». Fait édifiant, les chômeurs de longue durée (au moins un an) se voient « essentiellement » accorder un accompagnement suivi ou guidé alors que la logique voudrait qu’ils soient surtout dans la catégorie renforcée. Autre constat saisissant : l’intensité de l’action de Pôle emploi « décroît avec l’ancienneté du chômage ». Ainsi, la part des demandeurs d’emploi « sans préconisation d’action » après 13 à 18 mois d’inactivité varie de 60 % à 85 % selon les modalités de suivi ; elle est deux fois moins élevée pour ceux qui sont au chômage depuis un à six mois…Ces mauvais résultats tiennent, pour partie, à des problèmes d’organisation. Les conseillers sont accaparés par de multiples tâches chronophages (gestion, management, accueil…). Du coup, « l’accompagnement des chômeurs ne compte qu’entre 29 % et 37 % de [leur] emploi du temps », déplore la Cour. Elle évoque aussi les difficultés induites par le niveau d’absentéisme, plutôt élevé : près de 25 « jours calendaires » par agent, en 2013, du fait, principalement d’arrêts maladie.Enfin, les magistrats de la rue Cambon regrettent que la recherche d’offres d’emploi par l’opérateur ne soit plus « universelle » et se concentre sur les opportunités de postes pour les chômeurs « faisant l’objet d’un accompagnement, en particulier ceux qui sont le plus en difficulté ». Il y a là « un double risque » : « Ne plus apparaître comme un interlocuteur au contact des entreprises et (…) perdre sa crédibilité en présentant des candidats particulièrement éloignés des profils souhaités par les employeurs. »« Rapport à charge »Ces observations ulcèrent le directeur général de Pôle emploi, Jean Bassères. « C’est un rapport exclusivement à charge », qui contient plusieurs « erreurs d’appréciation » et véhicule une « vision dépassée du service public de l’emploi », écrit-il dans la réponse cinglante qu’il a adressée à la Cour. Il conteste notamment le raisonnement consistant à ne regarder que l’action déployée pour les demandeurs d’emploi avec un suivi « renforcé » alors que ceux « “en guidé” (…) bénéficient eux aussi d’un accompagnement régulier ».Il s’indigne que « soient passées sous silence » les évolutions impulsées par Pôle emploi : une partie significative des agents (2 000 équivalents temps plein travaillés) va être redéployée d’ici à 2018 vers « l’accompagnement personnalisé » des chômeurs, assure-t-il. Selon lui, l’opérateur a amélioré sa « performance en termes de retour à l’emploi », entre 2011 et 2014. Enfin, M. Bassères réfute l’idée selon laquelle Pôle emploi s’éloigne de son rôle d’intermédiaire avec les entreprises et offre à celles-ci des services faibles : 4 000 conseillers leur sont affectés, martèle-t-il.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adrien de Tricornot 15 % des étudiants jugent leur état de santé moins bon en 2015 que l’année précédente. Ce constat, dressé par l’enquête annuelle de LMDE publié mercredi 1er juillet, est corroboré par les études annuelles des autres mutuelles étudiantes, le réseau régional emeVia, paru jeudi 2 juillet, et celui de la Smerep, mutuelle de l’Ile-de-France (654).Lire aussi :Une cabine de santé futuriste pour lutter contre les déserts médicaux des campusSi les méthodologies, les échantillons et les questions posées diffèrent (avec 8 078 adhérents sondés par emeVia, 4 246 côté LMDE et 654 pour la Smerep), leurs enseignements se complètent et souvent se rejoignent. En voici les principaux points, souvent préoccupants. Les addictions s’aggraventAlcool et tabac. Selon l’enquête d’emeVia, 73,5 % des étudiants ont conscience d’avoir déjà trop bu. Et 21,1 % entrent dans la catégorie des « buveurs excessifs ». Selon la LMDE, 54 % des étudiants ont déjà expérimenté une « alcoolisation ponctuelle importante » (API) – six verres d’alcool en une même occasion – au cours de l’année. D’autre part, un étudiant sur quatre est fumeur occasionnel ou régulier. Selon emeVia, la part de fumeurs quotidiens excessifs (10 cigarettes ou plus par jour) augmente : elle représente 6,1 % des étudiants en 2015 contre 5,5 % en 2014.  Cannabis. Selon emeVia, 37,7 % des étudiants ont déjà consommé du cannabis (+1,9 point en deux ans). Un étudiant sur cinq en a fumé au cours des douze derniers mois. Selon la LMDE, 2,5 % des étudiants présentent un « risque élevé d’usage problématique du cannabis », mesuré selon le test CAST (Cannabis Abuse Screening Test). L’étude emeVia souligne aussi que 3,8 % des étudiants (+0,7 point) sont des consommateurs réguliers et 3,4 % en font un usage « quasi quotidien » (plus de deux fois par semaine) : (+0,4 point). Et ces consommateurs quasi-quotidiens orment un groupe, en danger, de « polyconsommateurs de produits psychoactifs » : forts consommateurs d’alcool, de tabac et de drogues dures.  Drogues dures. Les produits psycho-actifs sont consommés par une minorité mais emeVia constate une hausse. 4,6 % des étudiants ont pris des poppers dans les douze derniers mois (+0,7 point), ce qui reflète la levée de son interdiction à la vente en juin 2013, et cette proportion a plus que triplé pour l’ecstasy/MDMA : 2,6 % au lieu de 0,8 %. 1,5 % ont consommé de la cocaïne et 1,4 % des champignons hallucinogènes.Le moral flancheStress et déprime. 58 % des répondants à l’enquête Smerep se déclarent souvent angoissés ou stressés « au point que cela perturbe tous les jours [leur] vie quotidienne », les études étant le premier facteur de stress. Beaucoup ont des problèmes de sommeil. Et 21 % dorment moins de 7 heures par nuit (LMDE). Ainsi, 69 % se sont déjà sentis « déprimés ou mal dans leur peau » (Smerep). Pour la LMDE, 37 % des étudiants sont en état de « mal-être » (46 % de jeunes femmes et 25 % des jeunes hommes) selon les critères du test de détresse psychologique Mental Health 5 items (questionnaire auto-administré de cinq questions).  Peur de l’avenir. Un étudiant sur quatre déclare ne pas avoir confiance « ni en ses chances d’insertion professionnelle, ni en pensant à l’avenir » (LMDE). Le manque de confiance touche davantage les jeunes femmes et les inscrits à l’université. Et 66 % des étudiants parisiens de l’enquête Smerep envisagent une expatriation après leurs études, une source de stress pour 44 % de ces derniers.Les conditions sociales pèsentDifficultés financières. Pour 28 % des étudiants, leurs ressources financières sont « justes » et 13 % disent vivre « difficilement » (LMDE). 15 % ont une activité rémunérée régulière, et 21 % des activités ponctuelles. Leur budget mensuel est de 388 euros en moyenne, dont plus de 60 % provient des parents (Smerep). Mais un étudiant sur cinq ne peut pas compter sur cette aide.  Renoncement aux soins. En raison du coût engendré, 27 % des étudiants ont renoncé à consulter un professionnel de santé et à recourir à des soins ou des traitements médicaux au cours des douze derniers mois (LMDE). Et 16 % ont dû renoncer à d’autres postes de dépenses pour se soigner.  Alimentation et exercice insuffisants. Seulement 61 % des étudiants estiment avoir une alimentation équilibrée (LMDE). Et 73 % des étudiants en région parisienne sautent l’un des trois repas quotidiens (Smerep) : 51 % le petit-déjeuner. En moyenne, le budget de leur repas de midi est de 5,80 euros. Un étudiant sur cinq dispose de 3 euros ou moins pour déjeuner, et 43 % de 4 à 5 euros. Et 45 % des étudiants mangent peu ou jamais au restaurant universitaire ou à la cantine de leur établissement (LMDE). De plus, un étudiant sur deux ne pratique pas d’activité sportive régulière (une fois par semaine au moins). Un tiers ne pratique aucun sport pendant l’année (LMDE).Les comportements sexuels à risques perdurentPréservatif. Lors d’un premier rapport sexuel, 84 % des étudiants déclarent utiliser systématiquement un préservatif mais 12 % disent ne prendre aucune protection (LMDE). Et selon l’enquête de la Smerep, 58 % des étudiants déclarent avoir déjà oublié de mettre un préservatif.  Dépistage. Seulement 51 % des étudiants ayant déjà eu des relations sexuelles ont effectué un test de dépistage du VIH/Sida au cours de leur vie, et 23 % seulement au cours de douze derniers mois (LMDE). Lorsqu’ils ont été concernés par un ou des changements de partenaires sexuels, seulement 41 % des étudiants interrogés dans l’enquête Smerep ont « à chaque fois » fait un test de dépistage, 12 % « la plupart des fois », 13 % « de temps en temps » et 34 % « jamais ». Un étudiant sur dix croit que’l'on peut « guérir facilement du Sida grâce aux traitements actuels…  Contraception. La pilule reste le premier moyen de contraception pour les étudiantes concernées (77 %). Mais la contraception d'urgence – la pilule du lendemain – se banalise (LMDE) : 28 % y ont eu recours une fois dans leur vie, et 18 % plusieurs fois. L'Interruption volontaire de grossesse (IVG) reste marginale (5 % des étudiantes). Selon l'enquête Smerep 86 % des étudiantes ont déjà oublié de prendre la pilule.Adrien de TricornotJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Pascale Robert-Diard (Douai (Nord) - envoyée spéciale) Le moment est arrivé où la justice criminelle atteint en même temps le point culminant de sa grandeur et sa limite. Où elle doit cesser de s’interroger, d’approfondir, de vaciller, de balancer, pour donner au crime, aussi mystérieux, aussi dérangeant soit-il, une réponse judiciaire. Jeudi 2 juillet, les six femmes – dont la présidente Anne Segond et ses deux assesseurs – et les trois hommes qui composent la cour d’assises du Nord vont dire à quelle peine ils condamnent Dominique Cottrez, 51 ans, pour avoir tué huit de ses nouveau-nés entre 1989 et 2000.Lire aussi (abonnés) :Les ogresses, ces femmes criminellesC’est à eux qu’il revient désormais de concilier dans leur décision la mère aimante, la grand-mère attentionnée, l’épouse dévouée, l’aide-soignante méritante avec celle qui a caché à tout le monde ses huit grossesses dans sa montagne de chair, a accouché seule dans les toilettes, a étouffé huit fois de suite les corps de ses nouveau-nés dans une serviette.De rassembler la femme qui a mis les bébés dans des sacs-poubelles, a fait le ménage avant de rejoindre la table familiale pour le dîner et de préparer comme chaque jour les vêtements et « la gamelle » de son mari charpentier, avec celle qui a gardé ces corps au plus près d’elle – pendant plus de vingt ans pour certains d’entre eux – dans sa chambre à coucher, à cinquante centimètres de sa tête de lit, puis dans le garage et au grenier.Qui a veillé sur cette sorte de « deuxième famille » – l’expression est de l’avocate générale Annelise Cau – allant jusqu’à placer une couverture sur eux l’hiver « pour pas qu’ils aient froid », comme elle l’a dit à la cour. Qui, lorsqu’on lui a demandé pourquoi elle ne les avait pas brûlés dans la chaudière à gaz de la maison, a répondu : « Parce que ça leur aurait fait mal. » Qui, pendant l’instruction, a convaincu la juge, le procureur, ses défenseurs Mes Franck Berton et Marie-Hélène Carlier, les psychologues et les deux collèges de psychiatres qui l’ont examinée, qu’elle avait été violée, enfant, par son père et qu’elle avait entretenu avec lui des relations sexuelles consenties à l’âge adulte « deux à trois fois par mois ».Qui a répété la même histoire devant la cour d’assises, avant de pulvériser quelques heures plus tard en direct cet argument de défense en affirmant que rien de tout cela n’était vrai. Un seul verdict pour une accusée aussi bouleversante de vulnérabilité que cadenassée dans ses mystères.Soumission au regard des autresPsychologues et psychiatres ont été appelés à la rescousse, lanterne à la main. De toutes les dépositions entendues, la plus lumineuse a été celle du docteur Roland Coutanceau. Entendu le lendemain des déclarations de Dominique Cottrez, il a beaucoup contribué à apaiser des jurés encore sous le coup de ce bouleversement d’audience. « On n’a pas besoin d’inceste pour comprendre », avait-il observé. Il les avait exhortés à retenir bien davantage « la pudeur au cube » de cette accusée encombrée d’un corps de 1,55 m pour 160 kg, qui l’avait amenée à fuir tout regard médical et a fortiori gynécologique depuis l’expérience, pour elle traumatisante, d’un premier accouchement pendant lequel elle s’est sentie humiliée par les remarques désobligeantes de la sage-femme. Dominique Cottrez, a-t-on appris pendant les débats, allait même jusqu’à réduire les doses de son traitement contre l’épilepsie pour ne pas avoir à consulter un médecin.Roland Coutanceau avait encore insisté sur la passivité de cette femme, sa soumission au regard des autres – on le connaît ce regard, c’est le nôtre, celui que l’on porte sur les gens comme elle, que l’on traverse sans les voir, comme un objet inanimé – et sa « souffrance emmurée ». Il avait évoqué ces huit grossesses vécues « comme une boule qui grossit, mais qui n’a pas de sens », « ces enfants qu’elle porte et qui pour elle, n’existent pas ». « Ce n’est pas parce qu’il y a sérialité que c’est plus grave »,avait observé le psychiatre en ajoutant : « Les jurés voient bien qu’il n’y a pas un serial killer dans le prétoire. »Il faut avoir vu leurs visages graves, presque affamés, pendant le réquisitoire à deux voix prononcé mercredi par Eric Vaillant et Annelise Cau, pour mesurer la tension qui est celle des jurés à quelques heures du délibéré. Une première échelle de peine leur a été proposée par l’avocat général qui, après avoir rappelé que Dominique Cottrez encourt la perpétuité, a requis contre elle dix-huit ans de réclusion criminelle. Les annales judiciaires leur en donnent une autre : huit ans de prison ont été prononcés contre Véronique Courjault, reconnue coupable de trois infanticides, quinze ans ont été retenus contre une autre mère pour six infanticides. A la fin des débats, Dominique Cottrez elle-même leur a dit : « Je me sens coupable et donc, c’est normal s’il faut que je retourne en prison. Il n’y a que ça qui fera qu’on pourra peut-être me pardonner. »Lire aussi :Procès de l’octuple infanticide : le « non » anéantit la thèse de l’incesteLa sévérité de la peine requise tranche avec la subtilité de ce réquisitoire sur le fond. Comme tous ceux qui ont assisté à l’audience, les deux représentants de l’accusation ne sont pas sortis indemnes de cinq jours de confrontation avec les abîmes de Dominique Cottrez, « cette femme perdue, déconcertante, assise sur cette chaise, envahie de regards », comme l’a décrite Annelise Cau.« On s’est plantés »A la cour et aux jurés, Eric Vaillant a d’abord demandé « de ne pas retenir contre elle le mensonge de l’inceste ». « Il n’est qu’un énième élément des troubles psychiques dont elle souffre »,a-t-il observé. Ce mensonge a surtout été, comme l’a reconnu le procureur et comme l’avait avant lui observé son défenseur, Me Franck Berton, en quelque sorte « offert » par l’accusée à tous ceux qui le lui ont suggéré pendant l’instruction. Il les a rassurés, eux, plus qu’il ne la disculpait, elle. « Je ne sais pas qui a manipulé qui. On s’est plantés, on s’est tous planté sur cette histoire d’inceste et cela doit nous faire réfléchir à la manière dont nous menons les interrogatoires », a reconnu avec humilité l’avocat général.Mais il a aussi exhorté les juges de Dominique Cottrez à « mettre à distance la très grande compassion dont elle bénéficie ».Il a vu les larmes qui ont coulé sur les visages de certains jurés quand les deux filles de l’accusée sont venues les supplier de ne pas renvoyer leur mère en prison. « Vous allez mettre dans votre jugement de l’humanité, prendre en compte son hyperfragilité, son extrême souffrance. Mais ce n’est pas parce quelle souffrait qu’elle était obligée de tuer »,a-t-il observé. « Il faut accepter de ne pas tout comprendre. Vous êtes face à l’affaire criminelle la plus difficile qu’il soit à juger », a conclu Annelise Cau en leur confiant le fardeau. data-tym-playerid="tym-player-x2w7z7p" data-tym-title="Infanticides : pourquoi le parquet a requis dix-huit ans contre Dominique Cottrez" data-tym-permalink="http://www.lemonde.fr/videos/video/2015/07/01/pourquoi-le-parquet-a-requis-18-ans-contre-dominique-cottrez_4666486_1669088.html" data-tym-categories="eclairages,videos" data-tym-tags="eclairages,videos" data-tym-providerreference="x2w7z7p" data-tym-userid="c65c6f24-33a6-4b3b-b557-62f78984f216" data-tym-providername="dailymotion"Pascale Robert-Diard (Douai (Nord) - envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jacques Follorou Paul Giacobbi, député (PRG) et président du conseil exécutif de Corse, est convoqué, mardi 21 juillet, aux fins de mise en examen, par le juge d’instruction chargé de l’affaire dite des gîtes ruraux au tribunal de grande instance de Bastia. Au terme de son audition, il pourrait se voir reprocher des faits de « complicité de détournements de fonds publics » ou ressortir du cabinet d’instruction en qualité de témoin assisté.La mise en cause directe du plus haut personnage politique de l’île est l’épilogue d’un dossier, vieux de trois ans, devenu le symbole d’un fonctionnement clanique érigé en système et dont l’absence d’avancée illustrait, jusque-là, aux yeux d’une partie de l’opinion insulaire une forme d’impuissance judiciaire.Lire aussi :Le système Giacobbi pèse sur l’élection en Haute-CorseLes faits recueillis par les enquêteurs font état d’un détournement présumé de 300 000 à 400 000 euros d’argent public versés par le conseil général de Haute-Corse, entre 2008 et 2010, à une époque où il était dirigé par M. Giacobbi. Des fils, filles ou belle-sœur d’élus appartenant à la mouvance, voire à la garde rapprochée de M. Giacobbi, auraient bénéficié de versements présumés frauduleux.Un virement de 45 000 eurosCes subventions ont été délivrées au titre d’un programme d’aide à la création de gîtes ruraux. Dans la pratique, cette manne aurait été utilisée à des fins purement personnelles, notamment, pour rénover des habitations particulières. Comme l’avait révélé Le Monde, début 2013, les premiers soupçons sont apparus, en avril 2011, lorsque l’organisme antiblanchiment français, Tracfin, a constaté l’existence de mouvements de fonds suspects sur les comptes de Stéphane, Jean-Marc et Vanina Domarchi, respectivement fils et épouse de Dominique Domarchi, ex-maire de Sant’Andréa-di-Cotone (Haute-Corse) et bras droit de M. Giacobbi, jusqu’à son assassinat en mars 2011.Des versements d’espèces étaient ainsi repérés sur un compte de Stéphane et sur deux comptes de Jean-Marc Domarchi. Un virement de 45 000 euros provenant du conseil général a été enregistré sur le compte de Vanina Domarchi. Les investigations ont mis au jour d’autres dossiers suspects. Celui de Francine Ferrandi, compagne de Jacques Costa, frère de Pierre Costa, maire de Moltifao et conseiller général au moment des faits. En 2009, Mme Ferrandi a bénéficié d’une aide de 15 000 euros, sans aucune justification. Proche de Paul Giacobbi, Pierre Costa, qui est aussi le frère de Maurice, l’un des chefs du gang de La Brise de mer abattu en août 2012, siégeait à la commission chargée d’attribuer les subventions.« Des méthodes d’intimidation »Plus de 95 % des subventions, soit un trentaine de dossiers, auraient bénéficié à des personnes demeurant, dans leur grande majorité, dans le secteur de Venaco (Haute-Corse), le fief de Paul Giacobbi. Depuis le changement de magistrat en charge de cette affaire, les actes d’enquête semblent se multiplier, donnant forme aux propos du ministère public lors de l’audience de rentrée en janvier, sur la volonté de poursuivre, sans distinction, toutes les formes d’atteinte à l’ordre social. Fin mai, trois salariés du conseil général de Haute-Corse ont été mis en examen dans cette instruction. Cette mesure avait suscité une vive réaction de la part des syndicats qui avaient dénoncé « des méthodes d’intimidation » visant de « simples fonctionnaires exécutants des ordres ».Sollicité, M. Giacobbi n’a pas donné suite, mercredi, aux questions du Monde sur sa convocation aux fins de mise en examen. Il a, néanmoins, déjà fait état de sa position sur ce dossier, depuis 2013, assurant qu’il n’avait personnellement rien à se reprocher. Jeudi 25 juin, alors qu’il avait déjà reçu sa lettre de convocation, mais sans évoquer ce fait, il a, lors d’une session publique de l’Assemblée de Corse, tenu à anticiper les divers griefs formulés à son encontre.Dénonçant les « ordures » de la presse nationale, il a ainsi déclaré : « Depuis cinq ans, je me suis efforcé de remettre de l’ordre sur un certain nombre de sujets, je sais que cela gêne. » Affichant une supposée « détermination et sérénité », il a ajouté : « Il n’y a pas de système (…), le travail, je sais que c’est difficile à comprendre pour ceux qui ne fichent rien, le respect c’est difficile à comprendre pour ceux qui ne respectent rien, et l’humilité qui consiste à dire que l’on n’est pas irremplaçable, je comprends que ce soit difficile à comprendre pour ceux qui se pensent des sauveurs. »Jacques FollorouJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Florence Moreau (Bordeaux, correspondance) « Ils avaient pleinement conscience de commettre un acte répréhensible. Ils ont délibérément contourné la législation française. » Difficile pour le moment de dire quelle sera la portée du jugement rendu mercredi 1er juillet par le tribunal correctionnel de Bordeaux. Deux hommes, en couple depuis de longues années et récemment mariés, ont été jugés coupables de « provocation par don, promesse, menace ou abus d’autorité à l’abandon d’enfant né ou à naître ». Ils ont chacun été condamnés à une amende de 7 500 euros, avec sursis.La qualification pénale cachait en fait un dossier de gestation pour autrui, à ce jour toujours interdite en France. L’affaire examinée lors de l’audience du 3 juin dénotait par son contexte, alors que de récentes décisions nationales et européennes poussent à l’inscription à l’état-civil français d’enfants nés par GPA à l’étranger – la Cour de cassation doit se prononcer vendredi 3 juillet sur ce sujet.Lire aussi :Un état civil sous condition pour les enfants nés de GPACette fois, la fillette de 8 mois est bel et bien née en France. Un cas exceptionnel. Le couple, qui souhaitait fonder une famille, a trouvé une agence à Chypre qui proposait de recourir à une mère porteuse. Une convention rémunérée a été passée entre les parents d’intention, l’agence entremetteuse et une Bulgare vivant à Chypre. La jeune femme a même été accueillie en Gironde avec son fils et son compagnon durant les deux derniers mois de sa grossesse et a ainsi accouché en Gironde.Les deux époux ne nient pas avoir eu recours à une mère porteuse et admettent avoir sciemment omis le nom de cette dernière sur l’acte de naissance, ce qui a alerté la justice. Mais ils contestent la qualification pénale donnée. « Cette notion de provocation à l’abandon d’enfant, ce n’est pas notre histoire, ce n’est pas ce que nous voulons transmettre à notre fille. On ne se reconnaît pas dans ce mot », avait confié le père déclaré. « Nous n’avons pas demandé à une femme d’abandonner son enfant. »Le tribunal correctionnel de Bordeaux, qui a relu le contrat, a estimé le contraire. Face aux difficultés sémantiques et juridiques posées par un contrat conclu à Chypre, les juges bordelais se sont déclarés territorialement compétents, dans la mesure où les parents résident en Gironde et où l’enfant est né dans ce même département. Ils ont aussi posé dans leur jugement que « la Bulgare doit être légalement considérée comme la mère de l’enfant puisque c’est elle qui a accouché ».Pas d’autre but que « le désir d’un enfant »Ce statut, un des éléments constitutifs de l’infraction reprochée, avait été contesté par Me David Dumontet : « Elle n’est pas la mère biologique de la petite, qui a été conçue par un don d’ovocytes et de sperme, et n’a jamais eu l’intention de la garder. »Le but lucratif de cet abandon est tout aussi clair pour les juges puisque la mère porteuse « n’avait pas caché que c’est dans le but d’offrir une meilleure vie à son enfant qu’elle a accepté. Il y a bien eu promesse puis remise de fonds », notent les juges.Parce que c’était un projet commun et revendiqué comme tel, les deux pères ont été pareillement condamnés. Toutefois, pour ne pas pénaliser leurs ressources ni leur carrière, le tribunal a souhaité que la peine soit assortie du sursis et ne soit pas inscrite sur leur casier judiciaire. « Il n’est pas douteux qu’ils n’aient pas été animés par un autre but que le désir d’un enfant à élever au sein de leur couple », font valoir les juges. « C’est une peine de principe qui ne fait pas pour autant une jurisprudence », conclut Me David Dumontet, l’avocat des deux pères, qui ont évité les médias au moment du prononcé de leur condamnation.Pour l’heure, même si le parquet de Bordeaux a demandé l’annulation de la reconnaissance de paternité frauduleuse, procédure au civil qui pourrait être tranchée dans quelques mois, les deux pères n’ont pas été privés de la garde de l’enfant.Florence Moreau (Bordeaux, correspondance)Journaliste au Monde Martin Untersinger La France, par l’entremise de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), n’a rien à envier aux Etats-Unis lorsqu’il s’agit d’espionner la planète. Selon L’Obs, qui cite « des témoignages anonymes de plusieurs responsables actuels et passés », les deux derniers présidents de la République ont donné leur accord à de vastes opérations de surveillance d’Internet menées par la DGSE. L’hebdomadaire corrobore ainsi dans son enquête de nombreux éléments rapportés depuis 2013 par Le Monde.Mise sur écoute des câbles sous-marinsSelon l’hebdomadaire, Nicolas Sarkozy aurait approuvé au début de l’année 2008, lors d’une réunion secrète à l’Elysée, la mise sur écoute des nombreux câbles sous-marins qui accostent en France.Ce plan quinquennal qui a couru jusqu’en 2013, comportait un investissement de 700 millions d’euros et l’embauche de 600 personnes, écrit L’Obs. Grâce à un décret secret pris en Conseil d’Etat – dont l’existence était fortement soupçonnée – des stations d’écoute de la DGSE ont été installées à proximité des câbles sous-marins par lesquels transitent aujourd’hui l’écrasante majorité des communications mondiales.A Marseille (Bouches-du-Rhône) ou à Saint-Valéry-en-Caux (Seine-Maritime), les agents français ont ainsi pu espionner le trafic en provenance des Etats-Unis, de l’Afrique ou du Moyen-Orient pour en extraire des informations sur le terrorisme mais aussi, on peut le supposer, sur des entreprises ou des diplomates du monde entier. Que la DGSE se soit dotée d’outils pour récupérer des données transitant via les câbles sous-marins n’est pas nouveau ; jamais, en revanche, le détail de la supervision politique de ces opérations n’avait été apporté.Lire : La France, précieux partenaire de l'espionnage de la NSAUn second « plan câble » a été approuvé par François Hollande en 2013, selon les mêmes modalités, et comporterait l’installation de plusieurs nouvelles stations d’écoute. L’Obs détaille aussi la collaboration entre Orange et la DGSE. Le Monde révélait, dès le mois de mars 2014, les liens entre l’opérateur téléphonique et la DGSE :« La direction des réseaux [d’Orange] gère notamment les stations dites « d’atterrissement », où accostent les câbles sous-marins France Télécom-Orange touchant la France et par lesquels transitent les flux massifs de données collectées. Un tri préalable peut aisément être réalisé en fonction des pays et des régions d’origine, puis tout est stocké dans des locaux de la DGSE. »Les données interceptées par la DGSE sont ensuite acheminées vers le sous-sol de l’agence, boulevard Mortier à Paris, pour être analysées par des supercalculateurs au sein d’un centre de données parmi les plus importants d’Europe, comme nous l’avons déjà écrit à plusieurs reprises. L’Obs cite une source expliquant qu’un stockage sur « des années et des années » est effectué : « Quand on s’intéresse à une adresse IP ou à un numéro de téléphone, on va chercher dans nos bases ces données et on retrouve la liste de ses correspondants, pendant des années. »Lire : Espionnage : comment Orange et les services secrets coopèrentHors du régime d’autorisations individuellesL’Obs explique aussi, comme l’écrivait déjà Le Monde en avril dernier, que la DGSE a dû prendre quelques arrangements avec la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS), qui encadre la surveillance en France. La loi existante ne portait alors que sur les écoutes téléphoniques. Rien n’était prévu pour les interceptions massives de données depuis les câbles. Hors de question pour la DGSE de soumettre le flot d’informations interceptées à un régime d’autorisations individuelles : il a donc été décidé que la CNCIS aménage son régime d’autorisation en délivrant des « fiches pays », permettant d’espionner le trafic en provenance de certains Etats, ainsi que des « fiches thématiques », portant sur certains sujets comme le terrorisme.Lire aussi :Ce « Big Brother » dissimulé au cœur du renseignementSelon L’Obs, un accord avait également été trouvé lorsque des données françaises étaient prises dans les filets de la DGSE : dans ce cas, l’agence ne procédait pas à l’exploitation de ces informations et la procédure basculait dans le cadre plus classique de l’interception administrative. Mais, comme le note l’hebdomadaire, il n’y a aucun moyen de s’assurer du suivi effectif de cette précaution, pas plus qu’il n’est possible de distinguer systématiquement et avec certitude les données « françaises » des données étrangères, à l’heure où de nombreux internautes utilisent des services dans le cloud, hébergés à l’étranger.La loi sur le renseignement, tout juste adoptée, prévoit justement le cas des communications émises vers ou reçues depuis l’étranger, soit précisément celui des câbles sous-marins et que toute donnée française interceptée par la DGSE soit soumise au contrôle de la commission idoine.Enfin, L’Obs évoque le traité de Londres de 2010, signé entre la France et la Grande-Bretagne sur les questions de défense. Un volet secret de ce traité porterait, écrit l’hebdomadaire, sur l’échange de données entre le GCHQ britannique et la DGSE. Un échange de données que nous avons évoqué en novembre 2013 et en mars 2014. Cette coopération entre les deux services est même devenue une « quasi-mutualisation des savoirs ».Lire : Les services secrets britanniques ont accès aux données des clients français d'OrangeMartin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Virginie Seghers (Présidente de Prophil) et Xavier Delsol (Associé chez Delsol Avocats) Les Playmobil pleurent leur fondateur, Horst Brandstätter, mais ils lui survivront d’autant mieux que ce visionnaire a légué les titres de son entreprise à une fondation expressément créée au préalable pour être propriétaire de l’entreprise après son décès le 3 juin. Elle rejoint ainsi de nombreuses entreprises européennes emblématiques : qui sait que Bosch ou Bertelsmann (Allemagne), Rolex (Suisse), Ikea (Suède), Carlsberg (Danemark), ou Pierre Fabre (France) appartiennent à des fondations ? Et plus loin, Tata, en Inde ?Les fondateurs de plus de 500 entreprises en Allemagne, 1 000 en Norvège, 1 300 au Danemark, ont fait le choix de transmettre la majorité du capital et des droits de vote à des fondations (voir la première étude européenne comparée sur les fondations actionnaires, publiée avec la chaire philanthropie de l’Essec et Mazars, site Internet : fondations-actionnaires.eu). Pourquoi ont-ils fait un tel choix ?Ils y ont vu deux intérêts majeurs. L’un est patrimonial, car la fondation actionnaire protège le capital de l’entreprise qui lui a été transmis de façon irrévocable et inaliénable en l’inscrivant dans le long terme, et en lui évitant donc des OPA. L’autre est philanthropique : la valeur créée par l’entreprise concourt directement à une action d’intérêt général.Gouvernance philanthropiqueSans propriétaires ni membres, les fondations actionnaires sont garantes d’une perspective de long terme grâce à un actionnariat stable. Certaines entreprises ainsi détenues sont en partie cotées en Bourse (Novo Nordisk), ou propriété des salariés (Pierre Fabre).Au Danemark, elles sont florissantes : les 1 350 entreprises propriétés de fondations représentent près de 10 % de la richesse nationale, un cinquième de l’emploi privé et 54 % de la capitalisation boursière. Leurs dons annuels s’élèvent à 800 millions d’euros. Et leur performance économique est supérieure à celle des entreprises « classiques ».Pendant longtemps, en France, le Conseil d’Etat a considéré qu’une fondation ne pouvait pas détenir des participations dans une entreprise autrement qu’à titre accessoire, au motif qu’une telle gestion par une fondation pourrait « contaminer » son intérêt général. Mais ne pourrions-nous pas considérer au contraire qu’une telle gouvernance philanthropique pourrait « contaminer » positivement l’entreprise ? Car la fondation actionnaire inverse les rôles habituels : elle gère l’entreprise, oriente les choix d’investissements dans une perspective de long terme, et se trouve donc par nature soucieuse de sa performance globale (économique, sociale, environnementale).Don et investissementDepuis 2005 (loi Dutreil du 2 août), a été introduit dans la loi sur le mécénat de 1987, à l’instigation de Pierre Fabre, le fait que, « dans le cadre d’une opération de cession ou de transmission d’entreprise, une fondation reconnue d’utilité publique peut recevoir des parts sociales ou des actions d’une société ayant une activité industrielle ou commerciale, sans limitation de seuil ou de droits de vote, à la condition que soit respecté le principe de spécialité de la fondation ».Réelle reconnaissance, cette avancée n’a été utilisée à ce jour que lors de la transmission des Laboratoires Pierre Fabre au décès de ce dernier en 2013. Le « principe de spécialité » constitue un frein évident, en considérant que la gestion d’une entreprise n’est pas de la compétence d’une fondation. Il confond selon nous la fin et les moyens puisque le financement d’une fondation doit, par nature, provenir principalement des revenus de sa dotation, quelle qu’en soit la nature.Des clarifications législatives s’imposent à l’heure où, en France, 700 000 entreprises familiales devraient être transmises dans les quinze prochaines années. Car ce modèle économique qui articule don et investissement, capitalisme et altruisme, pourrait indéniablement inspirer nombre d’entrepreneurs.Xavier Delsol (Associé chez Delsol Avocats)Virginie Seghers (Présidente de Prophil) Martine Abrous (Sociologue, université Paris-XIII) En France, il existe des lois sociales en faveur des pauvres dont ils ne se saisissent pas toujours. Qu’en est-il du droit à la domiciliation en faveur des « sans adresse stable », qui leur permet, en se faisant domicilier au centre communal d’action sociale ou à défaut auprès d’une association, d’obtenir une attestation de domicile indispensable pour obtenir ou maintenir l’accès à leurs droits civils, civiques et sociaux ?L’enjeu est de taille. L’actualité récente a braqué les projecteurs sur les réfugiés, en attente ou pas d’une réponse à une demande d’asile. Mais, selon la Fondation Abbé-Pierre, en 2015, 694 000 personnes « privées de domicile personnel » sont hébergées provisoirement, dont 9 485 en résidence sociale, 38 000 en hôtel, 85 000 dans des « habitations de fortune » et 411 000 chez des tiers.Pour beaucoup, le droit à la domiciliation, qui conditionne l’accès aux administrations, à l’école, aux employeurs, permet d’éviter la double peine : sans logement stable, pas de carte d’identité, ni de couverture sociale, ni d’allocations familiales, ni de mariage civil, ni de vote….Le gouvernement avait mis la domiciliation au cœur de sa feuille de route 2015-2017 du Plan pluriannuel contre la pauvreté et l’exclusion sociale. La secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion, Ségolène Neuville, l’a réaffirmé le 7 avril devant l’Union nationale des centres communaux d’action sociale (CCAS), en préconisant la publication des textes d’application de ce droit, l’amélioration de la coordination entre les acteurs afin « d’apporter une réponse systématique aux demandes de domiciliation et mieux objectiver la notion de lien avec la commune ».Manque de visibilité, de moyensCar si l’application de ce droit premier de la citoyenneté tend à se concrétiser, des problèmes juridiques, administratifs et techniques la freine. En Seine-Saint-Denis, les demandes de domiciliation se concentrent dans certaines villes qui mènent une politique volontariste à partir d’une définition large du lien avec la commune, alors que d’autres villes refusent de domicilier.Les services de l’Etat qui coordonnent le dispositif manquent de visibilité sur les refus souvent non justifiés, alors que la loi du 5 mars 2007 fixe l’obligation aux centres communaux de justifier les refus en précisant qu’une personne justifie d’un lien avec la commune si elle y travaille, ou y réalise des démarches d’insertion, ou y exerce l’autorité parentale sur ses enfants scolarisés dans la commune, ou si elle a des liens amicaux ou des parents dans la commune.La gestion du dispositif reste complexe en dépit de la loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (dite loi ALUR) du 24 mars 2014. Celle-ci avait regroupé trois procédures antérieures (pour les demandeurs d’asile, pour l’aide médicale d’Etat, pour le droit commun). Mais le manque de moyens alloués au dispositif, le flou juridique sur la définition du lien avec la commune, les réticences à domicilier une population en demande d’aide sociale sont encore des freins qui suscitent des questions : le souhait de Mme Neuville va-t-il se concrétiser ?Les acteurs vont-ils relever le défi d’une réforme ambitieuse, non pas seulement en délivrant une attestation de domicile, mais aussi en accompagnant les demandeurs ? La loi prévoit un entretien systématique avec les demandeurs, la mise en œuvre d’un schéma départemental de la domiciliation, bref une politique volontariste.« j’ai eu mes salaires »La domiciliation est bien un levier de l’inclusion. La recherche que nous avons menée fin 2014 dans une ville de Seine-Saint-Denis confirme l’attractivité de ce droit, visible devant le CCAS par l’énorme file d’attente des demandeurs qui disent que la domiciliation, « c’est tout ».Premier point d’entrée pour faire valoir ses droits, la domiciliation à la mairie confère une certaine reconnaissance sociale, plus de sécurité, une réassurance essentielle lorsque le mode de vie éclaté parfois entre deux ou trois villes oblige à faire garder les enfants dans l’une, travailler dans l’autre, être hébergé dans une troisième. La domiciliation amortit les risques sanitaires et sociaux de la vie en errance, à l’issue parfois dramatique.Les témoignages montrent une gamme de motivations : les uns se domicilient pour un suivi médical, d’autres pour recevoir leur courrier en sécurité – le courrier, « c’est personnel, confidentiel, à la mairie je sais qu’il n’est pas ouvert, alors que ceux qui m’hébergent lisent mes lettres ». Pour ce travailleur qui dort dans sa voiture, se faire domicilier est le seul moyen de recevoir le précieux courrier.Les demandes affluent, les lettres s’empilent, les agents administratifs craignent d’être dépassés : « Il ne faut pas perdre de temps, le courrier peut être une convocation pour une hospitalisation. » Ils identifient toutes sortes de situations : « On voit des personnes au chômage, mais aussi des travailleurs précaires qui veulent faire évoluer leur situation. » A l’instar de ce jeune, un des premiers domiciliés par la ville, qui témoigne d’un parcours réussi : « A partir de la “dom”, j’ai réglé mes problèmes, j’ai trouvé un emploi, j’ai eu mes salaires, maintenant on a notre logement avec ma “cop” ! » Tous n’en sont pas encore là. En attendant des jours meilleurs, la priorité est de rester en lien avec les administrations pour maintenir un contact et les droits sociaux acquis, car il s’agit de ne pas tout perdre.Martine Abrous (Sociologue, université Paris-XIII) Laura Wojcik Seuls 3 % des Bryan, des Jordan, des Mohammed, des Brandon et des Anissa qui passent le bac général ou technologique l’obtiennent avec une mention très bien, alors que pour les Joséphine, les Augustin, et les Apolline, cette proportion monte à 20 %. Une différence notable alors qu’en moyenne 8,1 % des bacheliers avaient obtenu cette distinction dans les filières générales et technologiques en 2014.Baptiste Coulmont, sociologue, maître de conférences et chercheur au Centre national de la recherche scientifique et à l’université Paris-8, explore chaque année depuis 2012 les listes des résultats du baccalauréat dans chaque académie pour classer les prénoms en fonction des mentions très bien au bac. Seuls les candidats ayant autorisé la publication de leurs résultats dont le prénom apparaît plus de 40 fois dans la base de données, et ceux qui ont obtenu plus de 8 à l’examen sont pris en compte.Bourgeoisie aisée« En passant par les prénoms, on personnalise les inégalités à l’école », assure le chercheur. Des inégalités régulièrement soulignées par les chiffres. En 2013, une enquête de l’Organisation de coopération et de développement économique a par exemple montré que les élèves issus de familles défavorisées avaient trois fois plus de chance d’être en échec scolaire que les autres. Si Baptiste Coulmont a, lui, choisi de prendre la mention très bien comme référentiel, c’est pour « faire apparaître le succès de la bourgeoisie en opposition avec ceux qui accèdent plus difficilement aux mêmes résultats, puisque cette mention est très clivante ».L’intérêt c’est de montrer, au travers de cette hiérarchie de prénoms, à quel point le déterminisme social reste fort dans la réussite scolaire. « Il suffit d’avoir vécu en France depuis quelques années pour se rendre compte que les Augustin n’évoluent pas dans les mêmes milieux que les Dylan », glisse le sociologue. Et, à l’image des résultats des années précédentes, c’est bel et bien la bourgeoisie aisée que l’on retrouve le plus à droite du nuage, là où le taux d’obtention est le plus fort. 70 ans de prénom en forme de marqueur socialMais comment le prénom a-t-il pu devenir un marqueur social si puissant ? « Tout a commencé après 1945 », explique Baptiste Coulmont. « En Europe du Nord, les classes populaires ont commencé à vouloir exercer leur autonomie culturelle et à choisir des prénoms délaissés par les bourgeois », poursuit le chercheur. Avant les Kevin, les Raoul et les Raymond. Avant les Kelly, les Mauricette et les Josette.Aujourd’hui le prénom marqueur est devenu tellement fort que certains d’entre eux sont cantonnés à certains quartiers de France. Exemple avec Amicie ou Foulque, « donnés presque tout le temps à des enfants avec une particule du 7e arrondissement de Paris, comme un marqueur ultime d’appartenance sociale », rappelle Baptiste Colmont.Une double aversion empêche une remise en cause de ces indicateurs : « La bourgeoisie parisienne voit avec horreur les prénoms à connotation anglo-saxonne plus fréquente chez les classes plus populaires. Mais les Augustin et Diane exercent la même répulsion dans le Nord de la France, chez les ouvriers. Pour eux souvent Diane, c’est un nom de chien plutôt que d’enfant », illustre le chercheur.Inutile cependant de chercher à ranger ces prénoms dans des groupes qui traduisent une situation sociale figée et monolithique, prévient le sociologue. Ils appartiennent plutôt à une « quasi-infinité de groupes, distingués les uns des autres par une infinité de petits choix, qui traduisent des positions différentes dans l’espace social ou géographique », nuance Baptiste Coulmont.« Dylan B, bac +5, fier détenteur d’une mention »Les conclusions de Baptiste Coulmont dérangent certains : « Chaque année, des Bryan ou des Sabrina m’écrivent pour me dire que les déterminismes que je démontre sont faux, parce qu’eux ont réussi. Je leur réponds que oui, ils existent aussi, mais cela ne veut pas dire que la moyenne est fausse pour autant » souligne le chercheur.En 2015 c’est Dylan B., bac +5 dans une grande école, qui s’est empressé de lui envoyer un mail au ton très amer : « Comme chaque année votre travail d’essentialisation des individus, loin de toute déontologie universitaire, fait la “une” des journaux, et assure 364 jours de maintien des sarcasmes envers ceux qui ont le malheur de ne pas avoir un prénom dans vos petits papiers. »Dylan B. regrette l’impact négatif de l’étude sur le quotidien de ceux qui portent les prénoms à gauche du spectre. Un facteur de plus pour « figer ces individus dans un déterminisme basé sur leurs prénoms » confie le jeune homme. Des prénoms qu’on a trop tendance à percevoir comme ceux « de l’échec », selon lui, et qui « condamnent tous ceux qui les portent à être vus comme inférieurs ». Lorsque l’on demande à cet étudiant s’il se considère comme un cas à part parmi ses homonymes, il rétorque que « Je dois donc être une exception, mais pourquoi les Dylan qui réussissent doivent-ils se sentir comme une exception ? Je trouve le phénomène assez dérangeant. »Le jeune homme a signé son mail au sociologue d’un « Dylan B, bac +5, fier détenteur d’une mention au Bac 2010 et d’un 18 sur 20 en philosophie (preuve s’il en est que malgré votre déterminisme nauséabond, on peut encore réussir en s’appelant Dylan en France) ».Laura WojcikJournaliste au Monde 10.07.2015 à 15h42 | Francine Aizicovici « Un mensonge est en train de s’installer », alerte Florian Borg, président du Syndicat des avocats de France : faire croire, comme le soutient Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, que « le plafonnement des dommages et intérêts en cas de licenciement abusif favorisera l’emploi ».La création d’un tel barème est prévue par la loi Macron sur la croissance et l’activité, qui sera adoptée définitivement vendredi 10 juillet, par le recours à l’article 49-3 de la Constitution. Il concerne donc les licenciements sans cause réelle et sérieuse, à l’exception des licenciements prononcés dans les cas de harcèlement, de discrimination, nullité du licenciement économique. ETCLire aussi :Loi Macron : un troisième recours au 49-3 pour une adoption définitiveCe barème, objet d’un « amendement gouvernemental de dernière minute, élaboré sans aucune concertation avec les syndicats », selon M. Borg, prend en compte seulement deux critères : l’ancienneté du salarié dans l’entreprise – moins de 2 ans, de 2 à 10 ans et à partir de 10 ans – et la taille de celle-ci – celles de moins de 20 salariés, celles entre 20 et 299 et celles de plus de 300 salariés.Nouvelles fourchettesDans le système actuel, les conseillers prud’homaux accordent au contraire une réparation intégrale du préjudice en fonction de plusieurs facteurs, comme l’âge du salarié, ses qualifications, sa situation familiale, ou encore ses probables difficultés à retrouver un emploi. Ces facteurs ne seront donc plus pris en compte qu’à l’intérieur des nouvelles fourchettes prévues dans la grille.Inscrite dans le code du travail, l’indemnité de six mois de salaire minimum pour un travailleur ayant deux ans d’ancienneté dans une entreprise de 11 salariés et plus, est donc évacuée.Ainsi, pour un salarié ayant entre deux et dix ans d'ancienneté, la fourchette ira de 2 à 6 mois d'indemnités dans les entreprises de moins de 20 salariés, mais de 4 à 10 mois dans les entreprises de 20 à 299 salariés.« Eradication d’un droit fondamental »Cette réforme constitue « une éradication d’un droit fondamental à la réparation intégrale d’une faute commise par un employeur », dénonce M. Borg. Son syndicat, ainsi que celui de la magistrature, la CFDT, la CGT, FO, la CGC, Solidaires et l’UNSA ont lancé une pétition qui a recueilli 20 000 signatures pour dire « Non à l’impunité patronale, oui au droit à la réparation intégrale du préjudice ».« Limiter la réparation du préjudice, c’est remettre en cause le principe selon lequel celui qui cause un dommage s’oblige à le réparer entièrement », peut-on lire dans ce texte, qui demande le retrait de cette mesure.Celle-ci est aussi « la porte ouverte à tous les abus », estime M. Borg. Il suffira, selon lui, que l’employeur avance un « motif bidon », voire aucun motif, pour licencier un salarié. La nouvelle grille s’appliquera, « sans même qu’il soit nécessaire de passer par le juge ». Et pour un coût qui, selon l’avocat, « est, dans plus de 60 % des situations, inférieur à ce qui se pratique aujourd’hui » dans les conseils de prud’hommes.« Un séisme »Pour le Syndicat de la magistrature, « ce qui est remis en cause, c’est aussi l’office du juge, comme le dit Patrick Henriot, membre du conseil syndical. Jusqu’à présent, notre rôle était d’évaluer si l’employeur avait eu un comportement fautif et si oui, évaluer le montant de la réparation, qui est différent d’un salarié à l’autre. Avec ce plafonnement, la moitié du travail nous est enlevée ; on n’aura plus à évaluer le préjudice. Pour nous, c’est un séisme, une mesure scandaleuse. »Habituellement plutôt sage face à la politique du gouvernement, la CFDT est elle aussi très remontée contre cette mesure qui instaure, selon Marie-Andrée Seguin, secrétaire nationale, « une véritable impunité patronale ».« On nous objecte qu’il s’agit aussi de désengorger les tribunaux, ajoute-t-elle. Or, il est clair que si nous n’obtenons pas satisfaction pour un salarié, nous irons chercher toutes les voies de recours, en nous appuyant sur les cas d’exclusion de l’application du barème, comme le harcèlement, ce qui rallongera la durée des procédures. »Saisine du Conseil constitutionnelSelon la CGT, 81 % des salariés sont concernés par cette réforme. Celle-ci, au lieu d’avoir un effet « bienfaiteur sur l’emploi, va au contraire le détériorer fortement en sécurisant l’entreprise qui pourra budgétiser à souhait les licenciements abusifs, alors qu’il suffirait d’obliger les employeurs à réintégrer tous les salariés qui en sont victimes pour avoir des effets bénéfiques sur l’emploi », souligne Frédéric Paré, conseiller prud’homale CGT à Paris. Pour les syndicats, qui ont « contribué à faire élire ce gouvernement dit de gauche, c’est une trahison ! », déplore-t-il.Mais les pétitionnaires ne baissent pas les bras. Si le conseil constitutionnel est saisi, le Syndicat des avocats de France compte produire un mémoire pour « éclairer les juges ».Le Syndicat des avocats de France et le Syndicat de la magistrature ont déposé devant le Conseil constitutionnel un mémoire pour contester la constitutionnalité des mesures plafonnant les indemnités dues en cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse. Ce mémoire accompagnera la saisine du Conseil annoncée par des parlementaires.Si cette saisine n’aboutit pas, les syndicats pourraient interpeller la Cour de justice de l’Union Européenne.Lire aussi :Neuf points de crispation sur la loi MacronFrancine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matteo Maillard Bac ou autre diplôme en poche, il est maintenant temps de préparer sa rentrée étudiante. Première embûche de taille : trouver un logement convenable qui allie salubrité, bon emplacement et loyer modique. L’entreprise serait aisée s’il n’y avait pas, entre juin et septembre, 1,4 million d’étudiants dans la même situation que vous. Si vous ne souhaitez pas passer votre été à faire la queue dans des cages d’escaliers pour visiter des appartements qui ne vous conviendront pas, il existe d’autres solutions. Sur Internet, des dizaines de sites originaux vous permettent désormais de trouver un logement en évitant les écueils de l’immobilier. Que vous soyez à la recherche d’une résidence, d’une colocation ou d’un échange de chambres, voici une liste des meilleurs sites, pour beaucoup testés par nos lecteurs.Lire : Etudiants : comment se loger sans se ruinerSe loger sans intermédiairesPetites annonces : leboncoin.fr, pap.fr et Entreparticuliers.comLeboncoin.fr, site de référence pour les petites annonces, est recommandé par Fanny, 21 ans : « Je recherche uniquement sur ce site afin de ne pas payer les honoraires des agences immobilières. Les frais d’agence sont trop chers pour des étudiants. » Un avis que partage Nicolas, 20 ans, qui appelle tout de même à la vigilance. « Attention à bien visiter le domicile en question pour éviter les mauvaises surprises : photos datant de plusieurs années, voisinage peu recommandable, etc. Toutes ces petites choses qui peuvent rendre votre envol bien plus compliqué que prévu. » Le site propose aussi des annonces de professionnels mais vous pouvez cantonner votre recherche à celles des particuliers.Les sites pap.fr et Entreparticuliers.com, proposent d’être alerté par e-mail des nouveautés. Valentin juge le second site « pratique si l’on souhaite éviter les frais d’agence. En revanche, bien souvent les particuliers se font déborder et louent leurs appartements rapidement. Il y a donc beaucoup de recherche pour peu de résultats. »« Appart-dating » sur locatme.fr et somhome.comConnaissez-vous la nouvelle tendance de l’« appart-dating » ? À l’image d’un site de rencontre, locatme.fr met en relation locataires et propriétaires en fonction de leur profil et critères (âge, situation financière, fumeur ou non…). Un algorithme « calcule leur niveau de compatibilité » avant de les mettre en relation, ce qui permet d’éviter visites et espoirs inutiles.Fonctionnant sur le même principe, somhome.com, propose de remplir son profil comme sur un réseau social, avec ses critères, sa situation et ses goûts, et de constituer en ligne son dossier avec tous les documents requis. Un système de calendrier facilite l’organisation de visites.Échange ou location de chambre sur studyenjoy.com et Roomlala.comCette plateforme collaborative a pour but de permettre aux étudiants de trouver un logement gratuit. Le principe est celui d’un échange de service. Vos parents laissent votre chambre à disposition d’un étudiant étranger et, en contrepartie, vous emménagez dans une chambre laissée vacante par un autre étudiant. Pour faciliter les échanges, il n’est pas nécessaire que cette chambre soit celle de l’étudiant que vos parents hébergent.Roomlala.com permet de louer un logement entre particuliers sur une durée paramétrable en nombres de jours, de semaines ou de mois. Un onglet campus, dédié aux étudiants, permet d’accéder à toutes les offres de studios, de colocation, de chambre en résidence ou chez l’habitant. Il y a aussi la possibilité de louer un logement contre service (gardiennage, soutien scolaire, compagnie pour personnes âgées etc.).Se loger en colocationBien qu’il soit possible de trouver des colocations sur les sites entre particuliers, certains services sont précisément dédiés à cette pratique de plus en plus populaire.Profils et « apéros colocs » sur appartager.com Ce site, qui propose un nombre important d’annonces, vous demandera de vous créer au préalable un profil. Conseil : réalisez une bio courte et drôle (n’oubliez pas que ceux qui regarderont votre profil seront peut-être vos futurs colocs). Si le dépôt d’une annonce est gratuit, l’accès aux coordonnées d’un membre nécessitera de prendre un abonnement, sauf s’il est lui-même déjà abonné. Le coût d’un abonnement varie de 15 à 50 euros selon la durée de parution souhaitée. Ce site organise parfois des « apéros colocs », afin de vérifier autour d’un verre, in vivo, l’existence de l’alchimie nécessaire à la vie en colocation. Pour Valentin N., qui a pu s’y essayer, ce fut l’occasion de « faire des rencontres sympas ». Un service qu’il estime « parfait pour les nouveaux arrivants dans une ville ».Géolocalisation avec lacartedescolocs.frAutre manière d’aborder la colocation, une carte interactive sur laquelle on peut rechercher, par arrondissement ou quartier, le logement de ses rêves. Un site que Hugo, 30 ans, apprécie pour « sa gratuité, son interface moderne, très ergonomique, assez conviviale », avec laquelle « il est facile de localiser une offre dans le secteur souhaité ». Mais il prévient : « attention aux mauvais plans… Par exemple un jeune homme qui propose de partager son 15 m2 avec une jeune fille ».Partages linguistiques sur room4talk.comSi vous êtes un étudiant étranger inscrit dans une université en France ou un étudiant français inscrit à l’étranger, pourquoi ne pas mettre ce temps à contribution pour devenir bilingue ? C’est le pari de Room4Talk qui met en colocation des jeunes souhaitant apprendre mutuellement une langue étrangère. Ainsi, Victor, 24 ans, cohabite depuis trois mois avec un étudiant britannique. « Chaque jour toutes nos discussions se font en anglais pour moi et en français pour lui afin que nous progressions. Et après trois mois, nos progrès sont assez impressionnants », assure-t-il.Colocation intergénérationnelle avec esdes-intergenerations.netAutre possibilité : faire de la colocation intergénérationnelle. De nombreuses personnes âgées ont des chambres vides dans leur maison ou leur appartement. Une occasion pour les fondateurs de ce site d’offrir aux jeunes un toit « contre une présence, une sécurité, un échange de petits services ».Sites spécialisésPour accéder à d’autres offres, il existe toujours la possibilité de passer par des professionnels de l’immobilier, soit en agence, soit via ces différents sites.Les génériques seloger.com, explorimmo.com, logic-immo.com...Seloger.com, géant de l’immobilier, a l’avantage d’offrir un vaste choix d’annonces d’agences immobilières, des filtres de recherche efficaces et des conseils d’experts qui répondent aux questions les plus courantes. Pour Valentin, c’est un « bon site, pratique et facile d’utilisation avec la possibilité de mettre un système d’alerte sur son téléphone dès qu’une annonce répondant aux critères est publiée ». Dans le même esprit, signalons explorimmo.com ou logic-immo.com.Les sites dédiés aux étudiants adele.org, location-etudiant.fr et lokaviz.frAdele.org est dédié à la recherche de chambre ou appartement en résidences étudiantes. Il permet de déposer votre dossier en ligne puis, s’il est accepté, de directement signer le bail. Hugo en a été un utilisateur régulier. « Il référence et permet de comparer les résidences étudiantes en mettant clairement en avant le prix du loyer, charges comprises et des photos de la résidence. »Avec près de 280 000 logements référencés, location-etudiant.fr propose des offres taillées pour les besoins des étudiants (souvent des chambres, des résidences et des petits logements peu onéreux). C’est le cas de Jeanne, 24 ans, qui a utilisé ce site « chaque année » pendant ses quatre ans d’études « car il y a toujours beaucoup d’annonces ».Créé par le Crous d’Ile-de-France, lokaviz.fr est une plate-forme qui met en relation étudiants et propriétaires de studios et de chambres à louer. Elle héberge des annonces pour plus de 152 000 logements et 694 résidences dans 246 villes françaises. Le moteur de recherche proposé est complet et comprend de multiples critères (loyer maximum, localisation, type de logement, date de disponibilité etc.). En outre, tous les logements présentés bénéficient du label Crous qui garantit une localisation à proximité des établissements, un loyer modéré et « le respect des bonnes pratiques en matière de rapports locatifs entre le bailleur et le locataire ». Si les annonces sont visibles de tous, pour obtenir les coordonnées des propriétaires, vous devez vous inscrire gratuitement à l’aide de votre compte Portail de la vie étudiante (PVE).Les sites montés par les écoles via studapart.comUn certain nombre d’écoles (surtout des écoles d’ingénieurs et de commerce) utilisent la plate-forme de Studapart, qui s’intègre à leurs intranets pour permettre une recherche de logements proches, encadré par celui-ci. Les étudiants bénéficient d’offres de logements exclusives. « C’est toujours plus rassurant quand on sait que l’on passe par une plateforme propre à son école », précise Jennifer, qui fait aussi état de « réductions ».Les réseaux sociauxDernière option, n’oubliez pas lors de vos recherches de jeter un œil sur les réseaux sociaux. Ils sont le lieu idéal pour passer une annonce auprès de vos contacts Facebook ou participer à des groupes de discussions sur le logement et les bons plans. C’est en tout cas ce que conseille Eléa, 22 ans : « Avant d’utiliser Internet, je mise sur le bouche-à-oreille. Je demande à mes amis s’ils connaissent quelqu’un qui quitte son appartement. Je leur demande aussi de partager ma recherche de location sur Facebook pour avoir une plus grande visibilité. »Sur Facebook, un des groupes les plus connus pour déposer vos petites annonces, notamment de logement, c’est WANTED#bons plans. Un réseau qui regroupe plus de 87 000 membres, dont une grande majorité de Parisiens.Matteo MaillardJournaliste au Monde Alexandre Pouchard Partiel, incomplet, trop centré sur l’économie : le produit intérieur brut (PIB) est depuis longtemps accusé de ne refléter que partiellement la situation d’un pays, écartant des domaines primordiaux comme la qualité de vie ou le développement durable. #container_14364532334{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14364532334{ height:500px; } #container_14364532334 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14364532334 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14364532334 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14364532334 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La croissance de la France en berne par rapport à ses voisinsEvolution du produit intérieur brut (%).Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var 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Près de trois mois après, le Conseil économique, social et environnemental (Cese), organisme consultatif composé de représentants sociaux (patronat, syndicats, associations), et France Stratégie, un organisme rattaché au premier ministre et formulant des recommandations au gouvernement, ont proposé dix indicateurs complémentaires au PIB pour « prendre en compte toutes les dimensions du développement, tant économiques, sociales qu’environnementales ».Ces indicateurs « sont destinés à servir de support au rapport que devra annexer chaque année le gouvernement au projet de loi de finances », précise l’étude. Une soixantaine de personnes y ont contribué, dont des représentants des partenaires sociaux, de la société civile, des administrations, des organisations internationales, des experts et des universitaires. Un panel de citoyens a ensuite été consulté pour « tester leur compréhension des thèmes et des indicateurs choisis, et vérifier l’adéquation de ces indicateurs avec leurs préoccupations ».Dans sa synthèse, France Stratégie se dit conscient des « critiques et insatisfactions » qui ne manqueront pas d’être soulevées par ces propositions, dans la mesure où « tout indicateur statistique donne une vision forcément restrictive de la réalité qu’il prétend traduire ». Mais estime nécessaire de « se limiter à un petit nombre d’indicateurs pertinents et facilement compréhensibles » pour « influencer les choix de politique publique ».Tour d’horizon de ces dix nouveaux outils. Pour chacun, nous avons indiqué par une couleur si la France était dans la moyenne (jaune), bien placée (vert) ou mauvaise élève (rouge). Travail : le taux d’emploiL’accès à l’emploi est l’élément le plus pertinent à prendre en compte pour refléter au mieux la situation de la France, ont jugé une majorité des Français sondés dans le cadre de l’étude. Le groupe de travail a ainsi sélectionné le taux d’emploi, qui mesure la part des personnes possédant un emploi entre 15 ou 20 ans (selon les mesures) et 64 ans.« En tenant compte des individus qui ont pu cesser la recherche d’emploi par découragement, il permet de valoriser les politiques qui créent effectivement de l’emploi, plutôt que celles qui incitent aux sorties du marché du travail pour faire baisser le chômage. »En 2014, le taux d’emploi en France était de 64,2 %, tout proche de la moyenne dans l’Union européenne (64,9 %), selon les données d’Eurostat. L’Allemagne et le Royaume-Uni sont, sur cet indicateur, en tête parmi nos voisins (respectivement 73,8 % et 71,9 %). Des nombres flatteurs qui masquent toutefois un développement de l’emploi précaire, symbolisé par les « mini-jobs » outre-Rhin voire les « contrats zéro heure » outre-Manche.Lire aussi :Droit du travail : des « mini-jobs » allemands au « contrat zéro heure » britannique #container_14362797038{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14362797038{ height:500px; } #container_14362797038 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14362797038 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14362797038 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14362797038 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'Allemagne et le Royaume-Uni champions du taux d'emploiTaux d'emploi des 15-64 ans.Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14362797038", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, 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1230850800000, 69.9 ], [ 1262386800000, 69.4 ], [ 1293922800000, 69.3 ], [ 1325458800000, 69.9 ], [ 1357081200000, 70.5 ], [ 1388617200000, 71.9 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Stabilité financière : la dette de l’économieLorsqu’on parle de la dette, on désigne en général la dette publique, à savoir l’endettement des administrations publiques (locales et nationales). Le groupe de travail estime que cela n’est pas suffisant et qu’il faut aussi tenir compte de la dette de l’ensemble de l’économie du pays, « c’est-à-dire la somme des crédits contractés à la fois par les entreprises, les particuliers et l’Etat » – l’endettement de l’ensemble des « agents économiques non financiers », dans le jargon des économistes.En France, si la dette publique a largement augmenté depuis 2008, passant de 67,8 % du PIB à 92,2 % en 2013, les dettes des entreprises et des ménages ont elles aussi enflé, mais dans une moindre proportion selon les chiffres de l’Insee, passant respectivement de 57 % à 63,3 % et de 47,7 à 54,8 % durant la même période. #container_14364496110{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14364496110{ height:500px; } #container_14364496110 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14364496110 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14364496110 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14364496110 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La dette publique française a augmenté à un rythme plus élevé que le reste de l'économieDette des administrations publique, sociétés non financières, ménages et institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLM), en % du PIB.Source : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14364496110", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: 1, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Ménages et ISBLM", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1041462000000, 35.9 ], [ 1072998000000, 38 ], [ 1104620400000, 40.8 ], [ 1136156400000, 43.3 ], [ 1167692400000, 45.7 ], [ 1199228400000, 47.7 ], [ 1230850800000, 51.7 ], [ 1262386800000, 52.9 ], [ 1293922800000, 54 ], [ 1325458800000, 54.4 ], [ 1357081200000, 54.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Sociétés non financières", "color": "#FFc832", "data": [ [ 1041462000000, 51.2 ], [ 1072998000000, 50.1 ], [ 1104620400000, 51.1 ], [ 1136156400000, 51.2 ], [ 1167692400000, 53 ], [ 1199228400000, 57 ], [ 1230850800000, 60.3 ], [ 1262386800000, 60.2 ], [ 1293922800000, 62.2 ], [ 1325458800000, 63.4 ], [ 1357081200000, 63.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Administrations publiques", "color": "#ff3232", "data": [ [ 1041462000000, 63.9 ], [ 1072998000000, 65.5 ], [ 1104620400000, 67 ], [ 1136156400000, 64.2 ], [ 1167692400000, 64.2 ], [ 1199228400000, 67.8 ], [ 1230850800000, 78.8 ], [ 1262386800000, 81.5 ], [ 1293922800000, 85 ], [ 1325458800000, 89.2 ], [ 1357081200000, 92.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Investissement : le patrimoine productifAutre indicateur économique, plus complexe celui-là : le patrimoine productif, qui mesure « l’accumulation des moyens de production transmis d’une génération à l’autre ». Concrètement, il étudie les actifs physiques (machines, équipements, infrastructures, cheptel, forêts, etc.) ainsi qu’immatériels (brevets, œuvres artistiques et littéraires, logiciels, recherche et développement, etc.) et les rapporte ensuite au produit intérieur net (PIN, constitué du PIB moins le capital fixe consommé pendant la même période).En 2013, le patrimoine productif français était de 403,2 %, en progression quasi constante depuis dix ans (356,9 % en 2004). Cet indicateur n’est pour le moment pas disponible au niveau européen et n’a pas permis de comparaison. #container_14363496209{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363496209{ height:500px; } #container_14363496209 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363496209 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363496209 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363496209 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Le "patrimoine productif" de la France a progressé de 46 points en dix ansLe patrimoine productif est obtenu en rapportant les actifs fixes (biens matériels ou immatériels utilisés dans la production) au produit intérieur net (PIB moins le "capital fixe" consommé pendant la même période).Source : France Stratégie(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363496209", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: -1, max: 410, startOnTick: "", endOnTick:"", reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Patrimoine productif", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1072998000000, 356.9 ], [ 1104620400000, 363.7 ], [ 1136156400000, 364.2 ], [ 1167692400000, 370.7 ], [ 1199228400000, 374.7 ], [ 1230850800000, 395.8 ], [ 1262386800000, 397.9 ], [ 1293922800000, 395.5 ], [ 1325458800000, 399.1 ], [ 1357081200000, 403.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: "", valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Santé : l’espérance de vie en bonne santéDésigné « premier thème social » par les Français interrogés dans le cadre de l’étude, la santé serait représentée par l’indicateur d’espérance de vie en bonne santé. A ne pas confondre avec l’espérance de vie totale, il mesure l’âge le nombre d’années qu’une personne à la naissance peut s’attendre à vivre en bonne santé, à savoir dans « l’absence de limitations d’activités ou d’incapacités ».Au niveau européen, on constate que les champions de l’espérance de vie ne sont pas forcément ceux de l’espérance de vie en bonne santé. Si l’Espagne (83,2 ans en moyenne en 2013, hommes et femmes confondus) et l’Italie (82,8 ans) sont en tête avec le premier indicateur parmi nos voisins, le Royaume-Uni (64,6 ans) l’est avec le second, suivi de la France (63,7 ans) et de l’Italie (61,35 ans). #container_14364330656{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14364330656{ height:500px; } #container_14364330656 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14364330656 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14364330656 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14364330656 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les champions de l'espérance de vie en bonne santé ne sont pas forcément ceux de l'espérance de vie totaleIndicateur "années de vie en bonne santé" (AVBS), qui mesure le nombre d'années qu'une personne à la naissance peut s'attendre à vivre en bonne santé.Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14364330656", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#0386c3","#ff3232","#ff3232","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ans", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ans", zIndex: -1 }, min: null, max: 90, startOnTick: true, endOnTick:"", reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["France","Allemagne","Espagne","Italie","Royaume-Uni","UE"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "left", verticalAlign: "top", x: 5, y: 3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 15 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Bonne santé (hommes)", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 63 ], [ "", 57.8 ], [ "", 64.7 ], [ "", 61.8 ], [ "", 64.4 ], [ "", 61.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }, { "name": "Espérance de vie (hommes)", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 79 ], [ "", 78.6 ], [ "", 80.2 ], [ "", 80.3 ], [ "", 79.2 ], [ "", 77.8 ] ], "type": "line", "lineWidth": 0, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Bonne santé (femmes)", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 64.4 ], [ "", 57 ], [ "", 57 ], [ "", 60.9 ], [ "", 64.8 ], [ "", 61.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }, { "name": "Espérance de vie (femmes)", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 85.6 ], [ "", 83.2 ], [ "", 83.2 ], [ "", 85.2 ], [ "", 82.9 ], [ "", 83.3 ] ], "type": "line", "lineWidth": 0, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " ans", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Qualité de vie : la satisfaction à l’égard de la vieComment quantifier la qualité de vie ? L’indicateur de la satisfaction à l’égard de la vie se démarque des autres par le fait que celui-ci est subjectif, basé sur des déclarations lors d’études d’opinion. L’OCDE utilise déjà les données collectées par le Gallup World Poll, sondage mondial interrogeant des milliers de personnes dans de nombreux pays et décrit par l’étude comme « le meilleur candidat en raison de ses caractéristiques statistiques, de son ancienneté et de la possibilité qu’il offre de faire des comparaisons internationales ». Les sondés doivent répondre à la question suivante :« Imaginez une échelle de onze échelons où la valeur la plus basse (0) représente la pire vie possible pour vous et la valeur la plus haute (10) représente la meilleure vie possible pour vous. Sur quel échelon vous sentez-vous personnellement à l’heure actuelle ? »A ce jeu-là, les Français se situent globalement dans la moyenne des pays de l’OCDE (6,5 contre 6,6), tandis que les Allemands se déclarent les plus heureux, en moyenne, parmi nos voisins (7). #container_14363562789{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363562789{ height:500px; } #container_14363562789 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363562789 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363562789 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363562789 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Satisfaction de la vie : la France dans la moyenne de l'OCDEIndice de satisfaction de la vie, sur une échelle de 1 à 10.Source : Gallup World Poll(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363562789", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#191919","#608a32","#ffc832","#ff3232","#f19300","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 4, max: null, startOnTick: "", endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "France", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1325458800000, 6.6 ], [ 1357081200000, 6.7 ], [ 1388617200000, 6.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Allemagne", "color": "#191919", "data": [ [ 1325458800000, 6.7 ], [ 1357081200000, 7 ], [ 1388617200000, 7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Italie", "color": "#608a32", "data": [ [ 1325458800000, 5.8 ], [ 1357081200000, 6 ], [ 1388617200000, 6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Espagne", "color": "#ffc832", "data": [ [ 1325458800000, 6.3 ], [ 1357081200000, 6.2 ], [ 1388617200000, 6.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Royaume-Uni", "color": "#ff3232", "data": [ [ 1325458800000, 6.8 ], [ 1357081200000, 6.9 ], [ 1388617200000, 6.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "OCDE", "color": "#f19300", "data": [ [ 1325458800000, 6.6 ], [ 1357081200000, 6.6 ], [ 1388617200000, 6.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Inégalités : les écarts de revenusPour mesurer les inégalités – et tenter de les réduire –, c’est l’écart de revenus qui a été privilégié. Il peut être mesuré par le rapport entre le revenu des 10 % les plus riches et celui des 10 % les plus pauvres (le « rapport interdécile » de l’Insee), bien qu’il présente l’inconvénient d’être « très fortement influencé par les revenus des quelques centaines de personnes les plus fortunées, sans traduire réellement l’évolution du revenu de la majeure partie de la population constituant le décile supérieur », note l’étude. Une autre possibilité était de considérer le taux de pauvreté comme indicateur.Au niveau européen, les comparaisons sont réalisées avec le coefficient de Gini, dont le but est précisément de montrer les inégalités de revenus. Constitué sur une échelle de 0 à 100, plus il est important, plus les inégalités sont fortes. Parmi nos voisins, l’Espagne (33,7 en 2013) et l’Italie (32,5) sont les plus inégalitaires, tandis que la France (30,1), le Royaume-Uni (30,2) et l’Allemagne (29,7) sont légèrement en dessous à la moyenne européenne (30,5). #container_14363568346{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363568346{ height:500px; } #container_14363568346 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363568346 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363568346 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363568346 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Ecarts de revenus : la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni dans la moyenne européenneCoefficient de Gini du revenu disponible équivalent. Plus il est important, plus les inégalités sont fortes.Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363568346", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#191919","#ffc832","#608a32","#ff3232","#f19300","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 15, max: 38, startOnTick: 1, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "France", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1104620400000, 27.7 ], [ 1136156400000, 27.3 ], [ 1167692400000, 26.6 ], [ 1199228400000, 29.8 ], [ 1230850800000, 29.9 ], [ 1262386800000, 29.8 ], [ 1293922800000, 30.8 ], [ 1325458800000, 30.5 ], [ 1357081200000, 30.1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Allemagne", "color": "#191919", "data": [ [ 1104620400000, 26.1 ], [ 1136156400000, 26.8 ], [ 1167692400000, 30.4 ], [ 1199228400000, 30.2 ], [ 1230850800000, 29.1 ], [ 1262386800000, 29.3 ], [ 1293922800000, 29 ], [ 1325458800000, 28.3 ], [ 1357081200000, 29.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Espagne", "color": "#ffc832", "data": [ [ 1104620400000, 32.2 ], [ 1136156400000, 31.9 ], [ 1167692400000, 31.9 ], [ 1199228400000, 31.9 ], [ 1230850800000, 32.9 ], [ 1262386800000, 33.5 ], [ 1293922800000, 34 ], [ 1325458800000, 34.2 ], [ 1357081200000, 33.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Italie", "color": "#608a32", "data": [ [ 1104620400000, 32.8 ], [ 1136156400000, 32.1 ], [ 1167692400000, 32.2 ], [ 1199228400000, 31 ], [ 1230850800000, 31.5 ], [ 1262386800000, 31.2 ], [ 1293922800000, 31.9 ], [ 1325458800000, 31.9 ], [ 1357081200000, 32.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Royaume-Uni", "color": "#ff3232", "data": [ [ 1104620400000, 34.6 ], [ 1136156400000, 32.5 ], [ 1167692400000, 32.6 ], [ 1199228400000, 33.9 ], [ 1230850800000, 32.4 ], [ 1262386800000, 32.9 ], [ 1293922800000, 33 ], [ 1325458800000, 31.3 ], [ 1357081200000, 30.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "UE", "color": "#f19300", "data": [ [ 1104620400000, 30.6 ], [ 1136156400000, 30.3 ], [ 1167692400000, 30.6 ], [ 1199228400000, 30.9 ], [ 1230850800000, 30.5 ], [ 1262386800000, 30.4 ], [ 1293922800000, 30.8 ], [ 1325458800000, 30.4 ], [ 1357081200000, 30.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Education : la part des diplômésLe progrès d’un pays se mesure également à l’aune de la qualité de son système éducatif. Le groupe de travail regrette la « périodicité insuffisante (triennale) » des indicateurs PISA, qui permettent l’évaluation des systèmes d’éducation au sein de l’OCDE. Bien que partiel, la part des diplômés de l’enseignement supérieur dans la population des 25-34 ans est l’indicateur qui a finalement été jugé le plus pertinent par le groupe de travail. Au niveau européen, c’est une tranche d’âge plus resserrée (30-34 ans) qui est étudiée. Le Royaume-Uni est le plus avancé parmi nos voisins (47,7 %), devant la France (44,1 %). A contrario, l’Allemagne (31,4 %) et surtout l’Italie (23,9 %) apparaissent les plus en retard dans cette catégorie. #container_14363577076{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363577076{ height:500px; } #container_14363577076 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363577076 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363577076 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363577076 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La part des diplômés en faible progression en FrancePart des diplômés de l'enseignement supérieur parmi les 30-34 ans.Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363577076", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#191919","#ffc832","#608a32","#ff3232","#f19300","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: 1, max: 50, startOnTick: 1, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "France", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 37.7 ], [ "", 39.7 ], [ "", 41.4 ], [ "", 41.2 ], [ "", 43.2 ], [ "", 43.4 ], [ "", 43.3 ], [ "", 43.5 ], [ "", 44.1 ], [ "", 44.1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Allemagne", "color": "#191919", "data": [ [ "", 26.1 ], [ "", 25.8 ], [ "", 26.5 ], [ "", 27.7 ], [ "", 29.4 ], [ "", 29.8 ], [ "", 30.6 ], [ "", 31.8 ], [ "", 32.9 ], [ "", 31.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Espagne", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 39.9 ], [ "", 39.4 ], [ "", 40.9 ], [ "", 41.3 ], [ "", 40.7 ], [ "", 42 ], [ "", 41.9 ], [ "", 41.5 ], [ "", 42.3 ], [ "", 42.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Italie", "color": "#608a32", "data": [ [ "", 17.1 ], [ "", 17.6 ], [ "", 18.6 ], [ "", 19.2 ], [ "", 19 ], [ "", 19.9 ], [ "", 20.4 ], [ "", 21.9 ], [ "", 22.5 ], [ "", 23.9 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Royaume-Uni", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 34.6 ], [ "", 36.5 ], [ "", 38.5 ], [ "", 39.7 ], [ "", 41.4 ], [ "", 43.1 ], [ "", 45.5 ], [ "", 46.9 ], [ "", 47.4 ], [ "", 47.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "UE", "color": "#f19300", "data": [ [ "", 28.1 ], [ "", 29 ], [ "", 30.1 ], [ "", 31.2 ], [ "", 32.3 ], [ "", 33.8 ], [ "", 34.8 ], [ "", 36 ], [ "", 37.1 ], [ "", 37.9 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Climat : la consommation carboneAlors que la France souhaite apparaître en pointe dans la lutte contre le changement climatique, intégrer les problématiques environnementales dans la mesure du progrès est nécessaire. Plus que le seul comptage des émissions nationales de gaz à effet de serre (au cœur des négociations climatiques), c’est l’empreinte carbone qui a été jugée la plus pertinente car elle mesure « la quantité de gaz à effet de serre nécessaire à la satisfaction des besoins des personnes vivant en France, sur une année ». Le groupe de travail lui préfère toutefois le terme de « consommation carbone », jugé « plus parlant ». Autrement dit, c’est l’évolution du comportement de chaque Français (et des entreprises, des administrations…) qui peut ainsi être étudié.Au niveau international, la comparaison est peu aisée car cet indicateur n’est pour le moment pris en compte par aucun organe officiel. Le site Carbon Footprint of Nations, réalisé par le Centre pour le climat et la recherche environnemental d’Oslo et une université norvégienne, comptabilise l’empreinte écologique de chaque pays en 2004. La France y apparaît en avance par rapport à ses voisins, avec environ 12 tonnes d’équivalent CO2 par personne et par an, contre 13 pour l’Espagne et l’Italie, 15 pour l’Allemagne et même 17 pour le Royaume-Uni. #container_14363580346{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363580346{ height:500px; } #container_14363580346 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363580346 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363580346 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363580346 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La France a une empreinte carbone plus faible que ses voisinsEn tonnes équivalent CO2 par habitant, en 2004.Source : Carbon Footprint of Nations(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363580346", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#191919","#ffc832","#608a32","#ff3232","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"tonnes équivalent CO2 par habitant" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Empreinte carbone"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "France", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 12 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Allemagne", "color": "#191919", "data": [ [ "", 15 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Espagne", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 13 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Italie", "color": "#608a32", "data": [ [ "", 13 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Royaume-Uni", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 17 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " téqCO2/hab", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Dans l’Hexagone, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) calcule régulièrement l’empreinte carbone des Français et donne un résultat similaire à celui de Carbon Footprint of Nations. Selon l’Ademe, elle était de 11,6 tonnes équivalent CO2 en 1990, a connu une hausse en 2007 (12,1) avant de diminuer en 2010 (11,6).Ressources naturelles : le recyclage des déchetsUne des manières de faire baisser l’empreinte carbone est de recycler un maximum de ses déchets, signe, selon le groupe de travail, de la « responsabilité collective dans le gaspillage actuel des ressources naturelles ». Le taux de recyclage des déchets municipaux (matière, comme le papier ou le verre, mais aussi organique, avec le compostage) a été choisi comme indicateur pertinent.Sur ce point, la France est très en retard avec 37,6 % des déchets municipaux recyclés en 2013. Parmi ses voisins les plus riches, seule l’Espagne fait pire (30 %), alors que l’Allemagne est largement en avance (64,5 %), devant le Royaume-Uni (43,5 %) et au-dessus de la moyenne européenne (41,8 %). #container_14363680611{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363680611{ height:500px; } #container_14363680611 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363680611 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363680611 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363680611 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'Allemagne, très en avance dans le recyclage des déchets municipauxPart des déchets municipaux recyclés (%).Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363680611", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#191919","#ffc832","#608a32","#ff3232","#f19300","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: 1, max: null, startOnTick: 1, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "France", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 29 ], [ "", 29.7 ], [ "", 30.6 ], [ "", 31.9 ], [ "", 33.3 ], [ "", 34.1 ], [ "", 34.9 ], [ "", 36.9 ], [ "", 37.2 ], [ "", 37.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Allemagne", "color": "#191919", "data": [ [ "", 56.4 ], [ "", 60.9 ], [ "", 62.1 ], [ "", 63.2 ], [ "", 63.8 ], [ "", 63.1 ], [ "", 62.5 ], [ "", 63 ], [ "", 65.2 ], [ "", 64.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Espagne", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 30.9 ], [ "", 31.4 ], [ "", 31.2 ], [ "", 30.6 ], [ "", 39.7 ], [ "", 33.2 ], [ "", 29.2 ], [ "", 26.7 ], [ "", 29.8 ], [ "", 30 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Italie", "color": "#608a32", "data": [ [ "", 17.6 ], [ "", 18.5 ], [ "", 19.2 ], [ "", 25 ], [ "", 23.8 ], [ "", 29.7 ], [ "", 31 ], [ "", 35.5 ], [ "", 38.4 ], [ "", 39.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Royaume-Uni", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 22.6 ], [ "", 26.7 ], [ "", 30.3 ], [ "", 33.6 ], [ "", 36.4 ], [ "", 38.3 ], [ "", 40.2 ], [ "", 42 ], [ "", 42.8 ], [ "", 43.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "UE", "color": "#f19300", "data": [ [ "", 30.5 ], [ "", 31.8 ], [ "", 32.8 ], [ "", 34.8 ], [ "", 36.4 ], [ "", 37.4 ], [ "", 38 ], [ "", 39.4 ], [ "", 41.2 ], [ "", 41.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Biodiversité : l’abondance des oiseauxC’est peut-être le plus surprenant des indicateurs proposés. Pour mesurer l’évolution de la biodiversité, le groupe de travail a hésité entre l’indicateur d’artificialisation des sols, qui mesure la diminution des habitats naturels, et l’évolution du nombre de spécimens d’espèces vivantes sensibles à l’évolution de l’habitat naturel.En attendant un éventuel indicateur rassemblant les deux – ce que le groupe de travail appelle de ses vœux –, c’est le dernier paramètre qui a été finalement choisi, par le biais de l’évolution de la population d’oiseaux d’un certain nombre d’espèces communes. Pourquoi les oiseaux ? Parce qu’ils « sont en fin de chaîne alimentaire et la raréfaction ou la disparition d’autres espèces a un impact sur leurs populations », explique l’étude.Le détail par pays de l’indice d’abondance des oiseaux n’est pas disponible, Eurostat ne disposant que d’un agrégat total pour l’Union européenne. En France, cette donnée est recueillie par l’Observatoire national de la biodiversité, qui mesure les taux de variations des populations de 60 espèces communes échantillonnées annuellement. En prenant 1989 comme base 100, l’indice est progressivement tombé à 67 en 2014. #container_14363669086{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363669086{ height:500px; } #container_14363669086 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363669086 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363669086 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363669086 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Une biodiversité en baisse en FranceIndice d'abondance des oiseaux communs (milieux agricoles, forestiers et bâtis), avec l'année 1989 comme base 100.Source : Observatoire national de la biodiversité(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Ces indicateurs seront transmis au gouvernement et au Parlement chaque année, avant la loi de finances. Le défi sera ensuite d’harmoniser ces indicateurs au niveau européen et de tenter de les rendre incontournables pour mesurer la croissance de chaque pays.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.07.2015 à 12h35 • Mis à jour le10.07.2015 à 13h30 | Samuel Laurent « Atteinte à la laïcité », « privilèges exorbitants » pour les musulmans… Pour sa 14e édition, la Nuit du ramadan organisée par la mairie de Paris n’a pas échappé à la polémique. De l’opposition municipale de droite au Front national (FN) en passant par Sens commun, une organisation issue de la Manif pour tous, critiques et questionnements fusent. Comme chaque année, ou presque.De quoi parle-t-on ?La mairie de Paris a organisé lundi 6 juillet 2015 au soir un événement dédié aux cultures de l’Islam, dans les salons de l’Hôtel de ville. Un buffet de rupture de jeûne (l’« iftar », en arabe) et un concert étaient prévus pour 450 invités.Cette fête a attiré les critiques de l’opposition parisienne, des Républicains au FN. Madeleine Bazin de Jessey, secrétaire nationale des Républicains aux programmes de formation, a publié une tribune au vitriol dans Le Figaro. Mme Bazin de Jessey, par ailleurs membre de Sens commun, un mouvement qui réunit les anciens de La Manif pour tous proches du parti de Nicolas Sarkozy, y fustige cette « laïcité à géométrie variable », citant le contre-exemple de la crèche de Noël, installée dans le bâtiment du conseil général de Vendée et interdite par la justice en décembre. Wallerand de Saint-Just, secrétaire de la fédération parisienne du FN, dénonce de son côté le « communautarisme » et un nouvel « appel du pied confessionnel des socialistes aux musulmans ».Est-ce nouveau ?Non. Cette fête a lieu chaque année depuis son instauration en 2001 par Bertrand Delanoë. Elle a pu prendre une ampleur plus importante encore : en 2009, elle s’était tenue au Palais omnisports de Paris-Bercy, avec 15 000 invités et en présence de nombreux artistes, dont Damon Albarn (ex-chanteur de Blur). En réalité, la mairie n’a de cesse de réduire la voilure de cet événement.Car la polémique non plus ne date pas d’aujourd’hui : le FN dénonce cette soirée depuis des années. Les critiques des membres des Républicains sont plus récentes, mais pas neuves. En 2011, le conseiller de Paris Jérôme Dubus s’était offusqué de ce qu’il estimait être une « atteinte à la laïcité ».La préfecture de Paris avait également critiqué la manifestation, estimant qu’elle « semblait contraire au principe de la neutralité des services publics ». Ce que la mairie contestait, arguant que la fête, qui tombe au milieu du ramadan et non à son début ou à sa fin, n’a pas de caractère cultuel, mais culturel.La mairie de Paris ne fait-elle de fête que pour le ramadan ?Non. Contactés, les services municipaux citent nombre d’exemples où les salons de l’Hôtel de Ville ont été utilisés pour des célébrations en rapport avec une religion comme pour la fête juive de Hanoukka le 18 décembre 2014… La ville évoque également d’autres événements dont elle est partenaire, comme les 850 ans de Notre-Dame de Paris, ou « Protestants en fête » en 2013.La Nuit du ramadan détonne cependant par l’importance des fonds qui lui sont consacrés. Si son coût pour la mairie (30 000 euros) est en net recul par rapport aux années précédentes – elle a pu dépasser certaines années les 100 000 euros –, il devance largement les dépenses pour la Conférence citoyenne de partage par exemple, à laquelle étaient conviés en mars 2015 des religieux de toutes confessions, et qui a coûté… 1 954 euros à la Ville de Paris, selon celle-ci.Mais la mairie organise ou soutient nombre d’événements, y compris un « prix de la laïcité » remis annuellement. Et la Ville a pu se montrer tatillonne sur la question de la laïcité. Ainsi, en 2011, elle avait posé des conditions précises à l’organisation d’un marché de Noël sur les Champs-Elysées.Pourquoi une crèche de Noël peut être interdite et cette fête autorisée ?Chez les contempteurs de cette Nuit du ramadan, on lit fréquemment une comparaison entre cette fête et « l’affaire » de la crèche de Noël interdite dans les locaux du conseil général de Vendée.Pourtant, les deux affaires ont peu en commun : la mairie de Paris organise une fête qu’elle revendique comme « culturelle », et qui ne correspond pas à une date précise. Le conseil général de Vendée, lui, avait fait le choix d’installer une crèche de Noël dans ses locaux.Dans le cas vendéen, c’est un particulier, Jean Regourd, président de la fédération vendéenne de la libre-pensée, une organisation athéiste, qui avait attaqué le conseil général devant le tribunal administratif – et gagné. Il avait la loi pour lui : la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat de 1905 interdit en effet explicitement dans son article 28 « d’élever ou d’apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit ».La loi ne prévoit en revanche rien concernant le fait pour une administration publique d’organiser une fête à destination d’une communauté. Et il semble que personne n’ait saisi la justice pour demander l’interdiction de la Nuit du ramadan à Paris.Et à droite, fête-t-on le ramadan ?L’indignation contre la Nuit du ramadan a été forte à droite. Pourtant, un certain nombre d’élus et de personnalités de ce camp célèbrent aussi cet événement, l’un des plus importants de l’année pour la communauté musulmane. Le meilleur exemple est sans doute… Nicolas Sarkozy.Mardi 7 juillet, le chef de file des Républicains assistait en effet à un iftar à la Grande Mosquée de Paris, en compagnie, assure le site Saphir News, qui a révélé l’information, « de représentants des principales fédérations musulmanes de France, y compris de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) bien qu’elle ne fasse pas partie du Conseil français du culte musulman (CFCM) ».Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Vachon Selon le bulletin épidémiologique hebdomadaire de l’Institut de veille sanitaire (InVS), paru mardi 7 juillet, l’alcool est l’une des toutes premières causes d’hospitalisation en France. Un problème majeur de santé publique que les professeurs François Paille (Centre hospitalier universitaire de Nancy) et Michel Reynaud (hôpital Paul-Brousse, Villejuif), auteurs de l’étude, imputent au binge drinking ou « biture express », le fait de boire très rapidement une grande quantité d’alcool.L’étude des professeurs Paille et Reynaud porte sur l’ensemble des séjours hospitaliers, publics et privés, en lien avec la consommation d’alcool. Elle révèle que les hospitalisations pour lesquelles l’alcool est impliqué ont coûté 2,64 milliards d’euros (estimation) en 2012, soit 3,6 % des objectifs nationaux de dépenses de l’Assurance-maladie (72,7 milliards d’euros).MéthodologiePour réaliser leur étude, qui porte sur l’année 2012, les médecins ont recensé les séjours et consultations hospitalières – en médecine, chirurgie, obstétrique et odontologie (MCO), en soins de suite et de réadaptation (SSR) ou en psychiatrie – dont le diagnostic contenait le mot « alcool ». Les prises en charge dans les services d’urgence, dans les centres de soins d’accompagnement et de prévention en addictologie ou en médecine de ville n’ont pas été prises en compte. Ils en ont déduit la part que représentent les hospitalisations liées à l’alcool sur l’ensemble de l’activité hospitalière de ces services. Cela leur a permis, à partir des chiffres de dépenses annuelles de l’agence technique de l’information sur l’hospitalisation (ATIH), de déterminer le coût des hospitalisations liées à l’alcool.Démence, dépendance, cirrhoses et autres pathologies liées à la consommation d’alcool… les causes de ces hospitalisations sont multiples. Et touchent surtout les hommes. Ils représentent la majorité de la patientèle de ces services pour les hospitalisations liées à l’alcool, majorité plus ou moins large selon le service.Consommation quotidienne en baisseL’étude relève également une hausse de 16,5 % du nombre de patients hospitalisés en médecine, chirurgie, obstétrique et odontologie (MCO) entre 2006 et 2012. Pourtant, la consommation d’alcool est en baisse depuis une quarantaine d’années en France. Et les Français boivent de moins en moins quotidiennement, comme le montre le graphique suivant, présenté dans la lettre Tendances de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT). La consommation régulière ne saurait donc être tenue pour seule responsable.Les pratiques excessives, telles le binge drinking, sont probablement plus risquées. Et à ce sujet, les professeurs Paille et Reynaud contrecarrent l’idée reçue selon laquelle seuls les jeunes seraient les adeptes de ce phénomène : l’augmentation des hospitalisations pour alcoolisation aiguë a plutôt concerné des adultes d’âge mûr (43 ans de moyenne d’âge) alors qu’elles sont restées stables chez les plus jeunes entre 2006 et 2012.Une autre étude, publiée par le baromètre Santé 2014 de l’Inpes, concluait au contraire en mars à une extension du phénomène du binge drinking chez les jeunes, parlant d’un « comportement générationnel ». Elle signalait que 14 % des 15-24 ans et 10 % des 25-34 ans avaient pratiqué le binge drinking, contre 6 % pour les 35-44 ans. L’échantillon sélectionné pour les besoins de cette étude avait été… interrogé par téléphone. Il se basait donc sur la propre interprétation des personnes interrogées.Lire aussi :Alcool: l’ivresse de plus en plus fréquente chez les jeunes françaisOn apprend par ailleurs dans l’étude sanitaire de l’InVS que les intoxications aiguës, aussi bien que les hospitalisations pour dépendance alcoolique, concernent surtout le Nord-Pas-de-Calais et la Réunion, avec un taux supérieur au double de la moyenne nationale. Témoignages :« Binge drinking » : toujours plus de fillesBastien Vachon 09.07.2015 à 18h08 • Mis à jour le10.07.2015 à 13h23 | Simon Piel, Fabrice Lhomme et Gérard Davet Démissionnaire depuis le 11juin, l’ex-sénateur (UDI) du Gers Aymeri de Montesquiou a été mis en examen mercredi 8 juillet par deux juges du pôle financier parisien pour « corruption passive par personne exerçant une fonction publique » et « complicité de blanchiment en bande organisée » dans l’affaire du Kazakhgate.Le parlementaire est soupçonné d’avoir perçu des commissions occultes en marge de marchés passés en 2010 avec le Kazakhstan par le gouvernement Fillon, sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Au mois de mars, le bureau du Sénat avait levé l’immunité du sénateur, dont les bureaux et le domicile avaient ensuite été perquisitionnés.Les juges Roger Le Loire et René Grouman enquêtent sur les dessous de juteux contrats signés sous la présidence de M. Sarkozy, dont M. de Montesquiou était le représentant officiel en Asie centrale, un marché approchant un montant total de 2 milliards d’euros. Il s’agissait notamment de l’achat par Astana de 45 hélicoptères fabriqués par Eurocopter (devenu Airbus Helicopters) et 295 locomotives.M. de Montesquiou a notamment été mis en cause par des rapports de Tracfin, l’organisme anti-blanchiment de Bercy, et par les déclarations d’une avocate niçoise, Me Catherine Degoul, choisie comme intermédiaire par l’Elysée pour permettre à des hommes d’affaires kazakhs d’échapper aux poursuites de la justice belge, condition posée par le président kazakh, Noursoultan Nazarbaiev, pour signer des contrats avec la France.Lire nos explications :Le Kazakhgate : une affaire d’EtatUne « lettre de mission »Devant les juges, ainsi que l’a révélé M le magazine du Monde le 6 juin, Me Degoul avait déclaré que M. de Montesquiou, de même que le préfet Jean-Francois Etienne des Rosaies, autre membre de la cellule élyséenne lui aussi mis en examen, avaient touché des fonds en espèces.Des déclarations confortées par les enquêteurs, qui ont découvert par exemple qu’un intermédiaire belge, Guy Vanden Berghe, avait versé 200 000 euros en liquide au sénateur, début 2011.Au cours de l’enquête, les policiers ont saisi une « lettre de mission » du 17 mai 2010 signée de Nicolas Sarkozy lui-même et adressée au sénateur, confirmant que ce dernier était bien mandaté par la présidence de la République. Interrogé par M. De Montesquiou avait assuré n’avoir « perçu aucune commission sur la vente des hélicoptères au Kazakhstan ».body { background:white!important; }.globalo{ width:100%!important; margin:0!important; max-width:534px; border:2px solid #42bda8!important; padding-top:15px;}.globalo img{border:none!important;} a:hover{ text-decoration: none!important; }.tt4{ height:50px; margin:0!important;}.illustr{ margin-top: 20px;}.clear { clear:both;}.volet_droite{ height: 580px;}.sidebar .tt4_capital{ margin-top:0;}.decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0;}.decodeurs a{ border-bottom:0!important;}.central{ width:100%; float:left;}.illustr img{ width:100%; padding-top:10px;}.conteneur{ position: relative;}.fleche{ font-size:70pt; cursor: pointer; width:10%; position:absolute!important; top:-5px; height: 60px; margin: 0!important;}.fleche p{ margin:0!important;}.fleche:hover{ color:#42bda8;}.fleche.alpha{ left:2px; text-align: left;}.fleche.omega{ right:16px; text-align: right;}.detail p{ margin:5px 0!important;}.affaire .tt2_capital{ text-align: center;}.affaire{ padding:0 16px!important;}h1.tt4{ margin:0 10%!important; width:90%;}@media handheld { .article p{ line-height:120%; }}Naviguez dans les affaires Sarkozy« Affaire KarachiDate des faits présumés : 1995Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : Financement,justiceMotifs de l'enquête : Financement & violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel Résumé de l'affaire :A l'approche des élections de 1995, le gouvernement d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était ministre du budget, aurait accordé des commissions faramineuses lors de ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite. En échange, des intermédiaires (imposés dans la négociation de ces contrats par le premier ministre et son ministre de la défense François Léotard) auraient rétrocédé une partie des sommes perçues pour financer la campagne présidentielle de M. Balladur, dont M. Sarkozy était porte-parole. Une enquête est par ailleurs ouverte pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel" après un communiqué de l'Elysée fin 2011 assurant que le nom de M. Sarkozy "n'apparaît dans aucun des éléments du dossier". Or ni le chef de l'Etat ni la présidence ne sont censés avoir accès aux pièces figurant dans un dossier d'instruction. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Si son nom revient de nombreuses fois dans la procédure, Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas inquiété dans cette affaire. L'enquête a confirmé que M. Sarkozy avait donné son aval à la conclusion des contrats et la rémunération des intermédiaires, même s'il y était, dans un premier temps, farouchement opposé. Cela pourrait lui être reproché. Mais rien ne prouve qu'il ait eu connaissance du fait que ces contrats mirobolants généraient des rétrocommissions.Dans l'enquête ouverte pour violation du secret de l'instruction, M. Sarkozy n'est pas le signataire du communiqué incriminé. Il ne devrait donc pas être poursuivi. Où en est l'affaire :En juin 2014, six personnes ont été renvoyées en correctionnelle dans le cadre de cette affaire, principalement pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" tandis que la Cour de justice de la République (CJR) était saisie des cas d'Edouard Balladur et de François Léotard.Les juges ont estimé qu'il appartenait à la CJR, seule compétente pour juger des ministres, de choisir le statut – témoin, témoin assisté ou mis en examen – sous lequel elle souhaitera interroger Nicolas Sarkozy. Sur la base des éléments du dossier, une mise en examen – et a fortiori une condamnation – de M. Sarkozy paraît très improbable. L'enquête pour "violation du secret de l'instruction" est toujours en cours et personne n'est poursuivi pour le moment. Pour en savoir plus :Comprendre l'affaire de Karachi en trois minutes, si vous avez raté un épisode et Nicolas Sarkozy n'est pas tiré d'affaire" BettencourtDate des faits présumés : 2005-2012Nicolas Sarkozy est hors de causeType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de faiblesse, trafic d'influence et recelRésumé de l'affaire :Des enregistrements clandestins pratiqués par leur majordome révèlent notamment que les milliardaires André et Liliane Bettencourt auraient donné des enveloppes d'argent liquide à plusieurs personnalités politiques de droite. De son côté, Mme Bettencourt aurait obtenu des arrangements de l'administration fiscale, alors dirigée par Eric Woerth. Or l'épouse de M. Woerth travaille dans une société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Or, le ministre Woerth avait remis une Légion d'honneur à Patrice de Maistre, homme de confiance de Liliane Bettencourt. En marge de cette affaire principale, le procureur Philippe Courroye ordonné l'examen des communications sur téléphone mobile des journalistes du Monde qui travaillent sur ce dossier.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Quelques mois après avoir été mis en examen en mars 2013 pour "abus de faiblesse", Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d'un non-lieu en octobre de la même année. Les juges d'instruction ont estimé qu'ils ne disposaient pas d'assez d'éléments pour mettre en examen l'ancien chef de l'Etat, comme l'ont été certains de ses proches (l'ex-ministre Eric Woerth, l'homme d'affaires Stéphane Courbit, etc.).Où en est l'affaire :Eric Woerth a été mis en examen en février 2012 pour "trafic d'influence passif". Il est soupçonné d'être intervenu dans la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre en échange de l'embauche de sa femme dans la société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Il est également poursuivi pour "abus de faiblesse" envers la milliardaire de 91 ans, volet pour lequel il comparaîtra devant le tribunal correctionnel avec dix autres personnes, malgré le non-lieu requis du parquet de Bordeaux, ainsi que pour "recel" dans la partie concernant un éventuel "trafic d'influence". Pour en savoir plus :Affaire Bettencourt : pourquoi Nicolas Sarkozy n'ira pas au procèsUn non-lieu pour Nicolas Sarkozy malgré son "comportement abusif" Arbitrage Tapie Date des faits présumés : 2007-2008Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinanceMotifs de l'enquête : Soupçons de pressionRésumé de l'affaire :En 2008, Bernard Tapie a perçu 405 millions d'euros de l'Etat après qu'un arbitrage privé – et controversé – a reconnu les torts du Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas, qui appartenait à l'homme d'affaires. Ce dernier, ainsi que trois autres personnes, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", tandis que la ministre de l'économie d'alors, Christine Lagarde, a été de son côté mise en examen pour "négligence". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir fait pression sur Christine Lagarde pour obtenir un arbitrage favorable à Bernard Tapie, qu'il souhaitait remercier de son soutien lors de la campagne de 2007. Mme Lagarde a toutefois toujours soutenu qu'elle n'avait pas agi sur ordre de l'ancien président. Selon nos informations, il semble que Nicolas Sarkozy, très proche de Bernard Tapie qu'il a reçu plusieurs fois à l'Elysée, ait joué un rôle moteur dans le processus ayant abouti à la procédure d'arbitrage. Stéphane Richard, l'ancien chef de cabinet de Christine Lagarde – mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" – a indiqué aux enquêteurs que M. Tapie avait participé à une réunion à l'Elysée destinée à mettre en place la procédure d'arbitrage.Où en est l'affaire :L'enquête est toujours en cours. Pour le moment, il n'y a pas d'échéance concernant Nicolas Sarkozy. Il y a peu de chances qu'il soit inquiété car il bénéficie à partir de mai 2007 de l'immunité présidentielle.Pour en savoir plus : L'affaire Tapie-Crédit lyonnais, si vous avez manqué un épisode Les liens privilégiés entre Nicolas Sarkozy et Bernard Tapie Kazakhstan Date des faits présumés : 2010-2011Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinanceMotifs de l'enquête : Soupçons de pressionRésumé de l'affaire :Deux juges d'instruction s'intéressent aux dessous de contrats signés en 2010 entre la France et le Kazakhstan, pour près de 2 milliards d’euros. Ces marchés, qui comprennent la fabrication de 45 hélicoptères par Eurocopter, sont susceptibles d’avoir donné lieu au versement en France de rétrocommissions.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, afin d’adoucir le sort judiciaire de trois oligarques d’origine kazakhe poursuivis en Belgique, et de permettre la conclusion de ces mirifiques contrats. L'un de ses anciens conseillers à l'Elysée est également suspecté d'avoir touché des pots-de-vin.Où en est l'affaire :L'affaire n'en est qu'à ses débuts. Deux intermédiaires et une avocate niçoise, suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions, ont été mis en examen en septembre 2014. Pour en savoir plus : Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète SarkozySondages de l'ElyséeDate des faits présumés : 2007-2012Nicolas Sarkozy est hors de causeType d'affaire : PolitiqueMotifs de l'enquête : Favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délitsRésumé de l'affaire :Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'Elysée est soupçonné d'avoir passé plusieurs marchés de manière irrégulière pour la fourniture de sondages, contractés auprès des sociétés de deux conseillers du président, Patrick Buisson et Pierre Giacometti. L'affaire a connu de très nombreux rebondissements judiciaires. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle, de même que les membres de son cabinet, même si cette immunité étendue pose question.Où en est l'affaire :Une enquête est toujours en cours sur les conditions d'attribution de ces marchés. La justice a découvert également que Patrick Buisson avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas SarkozyPour en savoir plus : L'interminable saga des sondages de l'Elysée Sondages de l'Elysée : les juges sur la piste des bandesBygmalionDate des faits présumés : 2012Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de confiance et financement illégal de campagne électoraleRésumé de l'affaire :L'UMP et l'agence de communication Bygmalion sont soupçonnées d'avoir établi des fausses factures pendant la campagne présidentielle de 2012 pour cacher un dépassement de 18,5 millions d'euros du plafond légal des dépenses électorales.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Bien qu'il persiste à répéter qu'il n'a jamais eu connaissance du système de fausse facturation et qu'il n'a appris le nom de Bygmalion qu'après la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy serait désormais directement dans le collimateur des enquêteurs avec l'ajout de l'infraction de "financement illégal de campagne électorale", qui vise le candidat lui-même.Où en est l'affaire :Une information judiciaire est en cours. Trois anciens cadres de l'UMP ont été mis en examen pour "abus de confiance et "faux et usage de faux" : Eric Cesari, ex-directeur général du parti et très proche de Nicolas Sarkozy, Fabienne Liadzé, ancienne directrice financière, et Pierre Chassat, ex-directeur de la communication. Trois anciens responsables de Bygmalion sont poursuivis pour le seul motif de "faux et usage de faux" : les cofondateurs Bastien Millot et Guy Alvès ainsi que Franck Attal, ex-patron de la filiale événementielle Event & Cie.Pour en savoir plus :Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy directement menacé L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeLes protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Ecoutes/trafic d'influence Date des faits présumés : 2013-2014Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : JusticeMotifs de l'enquête : Corruption active et recel de violation du secret professionnelRésumé de l'affaire :Alors qu'il est en attente d'une décision cruciale de la justice concernant la possibilité d'utiliser ses agendas présidentiels dans plusieurs affaires (Tapie, Karachi), Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché, via son avocat Me Thierry Herzog, à influencer un juge, Gilbert Azibert, pour se renseigner sur le sens de leur décision, en échange d'une aide pour obtenir un poste à Monaco. Les juges ont placé sur écoute Nicolas Sarkozy et découvert à cette occasion qu'il utilisait un second téléphone portable, au nom de "Paul Bismuth". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy a été mis en examen début juillet pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel". Il risque jusqu'à dix ans de prison. Auparavant, son avocat, Me Thierry Herzog, et M. Azibert, avaient eux aussi été mis en examen. Où en est l'affaire :Nicolas Sarkozy a été mis en examen le 1er juillet 2014, mais cette mise en examen a été suspendue par la chambre de l'instruction, en attendant l'examen de requêtes en nullité déposées par M. Sarkozy. Ce dernier conteste les conditions de sa mise sur écoute. Pour en savoir plus :Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas SarkozyEcoutes de Sarkozy : qui sont les protagonistes de l'affaire ?, Pourquoi Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruptionAmende des comptes de campagne Date des faits présumés : 2012-2013Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de confiance, complicité et recelRésumé de l'affaire :Après le rejet de ses comptes de la campagne de 2012 par le Conseil constitutionnel, en juillet 2013, Nicolas Sarkozy aurait dû payer lui-même, en tant que candidat, l'amende de 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond des dépenses de campagne. Or, contrairement aux dispositions du code électoral, c'est l'UMP qui a payé cette amende.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est directement visé par une information judiciaire du parquet de Paris pour "abus de confiance", "complicité" et "recel".Où en est l'affaire :Nicolas Sarkozy devrait prochainement être entendu par des juges d’instruction. Reste à savoir sous quel statut : témoin, témoin assisté ou mis en examen ?Pour en savoir plus :Comptes de campagne de 2012 : Nicolas Sarkozy visé par une enquête UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosFinancement libyen Date des faits présumés : 2005-2007Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délitsRésumé de l'affaire :Le clan sarkozyste, alors à l'Elysée, est soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. L'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien très proche de plusieurs responsables de droite comme Brice Hortefeux et Jean-François Copé, aurait servi d'intermédiaire. Le site Mediapart a révélé l'affaire pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2012 et met en avant un document d'un ex-dignitaire libyen censé prouver ce financement illégal, dont la validité est contestée.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas mis en cause directement dans cette affaire, dont l'instruction est encore en cours. Il a porté plainte contre Mediapart pour « faux et usage de faux » ainsi que pour « publication de fausses nouvelles » après la révélation de la note libyenne.Où en est l'affaire :Une information judiciaire contre X a été ouverte par le parquet de Paris en avril 2013. Le juge Van Ruymbeke, qui enquête déjà sur l'affaire Karachi, a auditionné Ziad Takieddine, qui, s'estimant trahi par ses anciens amis de l'UMP, a affirmé qu'il « existe des preuves » du financement illégal.Pour en savoir plus :Sarkozy et la Libye : si vous n'avez rien suiviFinancement libyen de la campagne de Sarkozy : des accusations mais pas de preuvesAffaire Karachi : Ziad Takieddine, l'embarrassant ami des proches de Sarkozy » nombre_affaires = 9; var fiche_depart = 4; $(".omega.fleche p").click(function(){ fiche_depart ++; next() }) $(".alpha.fleche p").click(function(){ fiche_depart --; next() }) function next(){ if(fiche_depart == 1) { $(".alpha.fleche p").hide() } else { $(".alpha.fleche p").show() } if(fiche_depart == nombre_affaires) { $(".omega.fleche p").hide() } else { $(".omega.fleche p").show() } $(".affaire").hide() $("#affaire"+fiche_depart).show() } next()Simon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterFabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Cette semaine, la parole est à Ghislaine Tormos, la seule femme à travailler comme monitrice sur chaîne à l'atelier du ferrage de l'usine PSA de Poissy (Yvelines). Syndicaliste dans l'âme, l'ouvrière de 52 ans demande qu'on supprime le système hiérarchique et qu'on prenne davantage en compte les idées des salariés de la base.Elle est coauteure avec Francine Raymond du Salaire de la vie, aux éditions Don quichotte, qui raconte la fermeture du site d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), où elle travaillait avant.Lire aussi :Karine Lebas : « Mon entreprise idéale applique un management participatif »Elodie Chermann (Propos recueillis par) Gabriel Coutagne Les étals des commerçants ont remplacé la horde des camions de CRS. Porte de Vincennes, c’est jour de marché. Face à l’Hyper Cacher, clients et commerçants s’activent. Leurs voix, qui ont remplacé les sirènes, rendent lointain le bruit de la circulation du boulevard périphérique, pourtant tout proche.« Le souvenir du 9 janvier est toujours là, mais il commence un peu à s’estomper », confie Gérard, un habitant du quartier. Dans les allées du marché, les conversations portent plus volontiers sur la canicule qui frappe la région parisienne en ce début d’été. « Mais l’émotion reste présente », soupire le retraité, ses mains agaçant son paquet de cigarettes.De l’autre côté de l’avenue se dresse la supérette où a eu lieu l’attaque qui a coûté la vie à quatre otages. Depuis sa réouverture, le 15 mars dernier, le magasin accueille de nouveau ses clients. Comme pour gommer cet épisode tragique, sa devanture a été repeinte. Le logo, imprimé sur une bâche, se veut plus minimaliste. A l’intérieur, les nombreuses caméras de vidéosurveillance quadrillent chaque rayon du magasin.Lire : Réouverture de l'Hyper Cacher : les clients n'ont « sûrement pas » peurBarrièresL’Hyper Cacher reste toujours barricadé derrière plusieurs barrières, transformées en reposoirs pour quelques bouquets fanés ou affiches accrochées là en hommage aux victimes. Au sol, un bout de satin, sur lequel on lit encore les condoléances adressées au proches des victimes par l’ambassade des Etats-Unis.Au-delà des barrières, aucune voiture n’est autorisée à stationner, sauf un véhicule des forces de l’ordre. « Nous assurons la sécurité de l’établissement durant les horaires d’ouverture », explique l’un des deux policiers en faction devant l’entrée. Un dispositif allégé par rapport aux premières semaines qui ont suivi les attentats.« Les choses sont redevenues normales, mais les événements récents ont nourri un sentiment de peur, notamment parmi la communauté juive », raconte Catherine, une autre habitante du quartier. « La tension est encore palpable », poursuit-elle, en tournant son regard vers le magasin. Fleurs fanéesUn homme en tablier, employé de la charcuterie cacher voisine de la supérette, s’énerve quand on l’interroge sur le sujet. Il ne veux pas s’adresser à la presse : « Je m’en fous, j’ai pas besoin de ça », grogne-t-il, en tournant le dos. A quelques mètres, un autre homme barbu, kippa vissée sur la tête, est plongé dans la lecture d’un livre religieux. Il refuse, plus poliment, d’aborder le sujet.« Je connais des habitués de l’Hyper Cacher, et pour eux, qui connaissaient des victimes, c’est encore difficile », déclare Christophe, la trentaine élancée, avant de s’engouffrer dans le métro.Lire aussi :Yoav, Philippe, Yohan et François-Michel, les quatre otages tués porte de VincennesA huit stations de là, dans le 11e arrondissement de la capitale, on retrouve d’autres traces des événements de janvier. Au coin de la rue du Chemin-Vert et du boulevard Richard-Lenoir, deux barrières en métal protègent des dessins, de nombreux « Je suis Charlie », des bougies éteintes, des fleurs et des plantes asséchées, déposés en hommage aux victimes de l’attaque contre la rédaction de Charlie Hebdo. C’est à quelques pas de là que le policier Ahmed Merabet avait été abattu froidement par les frères Kouachi, pendant leur fuite.« Autrefois, on élevait des stèles ou des monuments », professe Nicolas, un jeune riverain qui se présente comme artiste. « On va sans doute installer une plaque commémorative », imagine-t-il. Le patron d’un café voisin est plus sceptique : « Les gens ne viennent plus trop ici pour se recueillir. L’esprit Charlie, c’est fini. » GraffitisAu 10, rue Nicolas-Appert – l’adresse de la rédaction de Charlie Hebdo jusqu’au 7 janvier 2015 –, la vie semble avoir repris un cours presque normal. La présence policière se fait discrète, même si, plusieurs fois par jour, deux gendarmes armés de fusils mitrailleurs viennent inspecter les lieux, d’un pas calme. Leur présence, imposée par le plan Vigipirate, vise aussi, selon eux, à rassurer : « On essaie de montrer qu’on est là. »Quatre graffitis au pochoir ornent un mur adjacent à l’immeuble. Ce sont des portraits, en noir et blanc. Ceux de Wolinski, Cabu, Charb et Tignous. Sur la façade du bâtiment, un autre clame « Je suis Charlie », comme un refrain devenu naturel. Des barrières empêchent les voitures de stationner dans la rue, comme à la porte de Vincennes. Elles semblent aussi imposer une petite frontière entre ceux qui travaillent toujours dans le bâtiment et les passants, venus en curieux.Lire : Attentat à « Charlie Hebdo » : « Vous allez payer car vous avez insulté le Prophète »« Ça va », rassure une jeune femme, descendue pour fumer une cigarette au pied du bâtiment, où elle travaille. « De toutes façons, il faut bien que ça aille… La vie reprend ses droits. » Même si elle reconnaît que les touristes sont désormais nombreux. Elle s’agace un peu de leur présence, « surtout ceux qui font des photos ». Couleurs« On est venus voir, en curieux, mais ce n’est pas pour cela qu’on est monté à Paris », se défend une mère de famille, venue d’Alès avec son époux et leurs trois enfants. « Nous vivions dans le quartier il y a quelques années, et l’événement nous a beaucoup touchés », reconnaissent-ils. L’aîné, un adolescent d’une quinzaine d’années, regarde longuement l’entrée par laquelle les frères Kouachi se sont engouffrés, les armes à la main, par un matin d’hiver. De son côté, Sonya, employée de mairie venue de Belgique, est émue, derrière ses lunettes noires. « Je suis venue sur les lieux pour voir », explique t-elle, d’une voix hésitante. « J’avais besoin de rendre tout cela réel. »Lire : Des attentats à la marche républicaine, cinq jours en FranceTrès vite, la rue Nicolas-Appert retrouve son calme. A certains moments, il arrive même qu’elle devienne totalement déserte, recueillie. Seuls quelques rires d’enfants viennent briser le silence. Ils viennent de la halte-garderie qui fait face à l’immeuble qui accueillait Charlie Hebdo. Comme partout dans Paris, des poteaux séparent les trottoirs de la chaussée. Mais, rue Appert, une main les a peints de couleurs vives. Comme pour signifier qu’une page est en train de se tourner. Gabriel CoutagneJournaliste (service photo)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Richard Schittly (Lyon, correspondant) Un tweet maladroit peut déboucher sur une bonne action. Jean-Michel Aulas a annoncé mardi 7 juillet à Lyon, lors d’une soirée de gala, qu’il apportait tout son soutien à la création d’une association destinée à la prise en charge d’enfants autistes. Nommée Autisme, ambition, avenir (AAA), celle-ci s’inspire du modèle anglo-saxon qui met en réseau familles et professionnels.Cet engagement du président de l’Olympique lyonnais (OL) s’ajoute à une série d’actions de charité. L’OL dispose d’une fondation, créée il y a neuf ans, avec un budget de l’ordre du million d’euros. L’action caritative aussi s’est professionnalisée, dans des partenariats structurés, soigneusement étudiés. Les joueurs, soucieux de valoriser leur image de marque, participent volontiers. L’OL intervient par exemple en faveur de la recherche sur le cancer, au centre Léon-Bérard.Ici, le soutien à l’association d’aide aux autistes résulte d’une histoire particulière. Très actif sur les réseaux sociaux, Jean-Michel Aulas poste un tweet ravageur, le 22 février, en traitant les supporters de Saint-Etienne d’« autistes ». Fort de quelque 216 000 followers, le président de l’OL enflamme les réseaux sociaux et s’attire un procès en stigmatisation. Sa stratégie de communication, qui consiste à capter l’attention pour libérer son équipe de la pression médiatique, tourne à la vilaine polémique.« Passer au-delà de l’erreur »Quatre mois plus tard, sans aller jusqu’à avouer qu’il a fait une bourde, M. Aulas confesse sa « méconnaissance d’un sujet » et « regrette d’avoir provoqué beaucoup d’émotion ». Pour se rattraper, sinon se racheter, le président du club lyonnais porte donc son attention sur une association en faveur des enfants autistes. « Il faut savoir passer au-delà de l’erreur », explique-t-il.Opportunisme ? Manière courageuse de tirer une leçon positive, défend plutôt Isabelle Kumar, mère d’un enfant autiste, vice-présidente de l’association AAA : « Il a mis ses réseaux à notre disposition. Notre association prend en charge cinq enfants à la rentrée prochaine. C’est un homme chaleureux et très ouvert. » Journaliste au sein de la rédaction d’Euronews, basée à Lyon, Isabelle Kumar a suivi attentivement la polémique sur le tweet. Un mois après, elle contactait le président de l’OL sur Twitter. Tweet gagnant cette fois-ci.Richard Schittly (Lyon, correspondant)Journaliste au Monde 09.07.2015 à 11h05 • Mis à jour le10.07.2015 à 11h51 Il est 10 h 35, Didier Goubert tape dans ses mains et s’adresse au petit groupe affairé dans la cuisine : « La pause est finie, tout le monde retourne travailler. »En poste depuis un mois seulement, M. Goubert est directeur de l’entreprise solidaire Travailler et apprendre ensemble (TAE), un projet pilote d’ATD Quart Monde, une association qui se bat contre la précarité sociale, à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis). Au sein de l’entreprise, vingt salariés se partagent des tâches dans les domaines du bâtiment, du ménage et de l’informatique. Tous ont des passés compliqués, mêlant pauvreté et isolement.Créée en 2001, TAE fonctionne différemment des entreprises classiques, elle emploie d’anciens chômeurs de longue durée, des individus exclus de la société. « Il est important de leur redonner confiance et de les replonger doucement dans le monde du travail », explique Pierre-Antoine Béraud, le directeur-adjoint de TAE. Le but : recréer du lien social grâce au travail.Vingt salariés, quatre « compagnons »La précarité sociale et financière conduit souvent à l’isolement, souligne un rapport de la Fondation de France sur la solitude, publié le 9 juillet. L’étude précise que seule une personne en emploi sur cinq n’est pas en capacité de construire des relations sociales dans le cadre du travail. Et que pour « 76 % des français, le fait de retrouver une activité rémunératrice serait une action efficace pour lutter contre la solitude ».Dans le bâtiment qui héberge la société TAE, soutenue par la Fondation de France, les ordinateurs empilés sur des palettes attendent sagement d’être réparés. Chaque palette est numérotée. Les clients sont essentiellement des collectivités locales ou des mairies, mais il y a également des entreprises privées. Une fois les ordinateurs réparés, ils repartent vers les sièges sociaux ou sont donnés à des associations. Tout est très organisé, car comme le rappelle le directeur, « il faut que l’informatique nous rapporte 200 000 euros par an ».Parmi les vingt salariés, quatre « compagnons ». Ils dédient entre six mois et trois ans à l’entreprise. Salariés, ils partagent également leur expérience du monde du travail. A 26 ans, et avec un master « Réseaux et Télécoms » en poche, Timothée (qui a préféré ne pas donner son nom) œuvre depuis deux ans au sein de TAE. « Je voulais travailler dans un milieu solidaire, où les gens prennent soin les uns des autres ». Ainsi, « le lundi matin, si l’on constate qu’il manque quelqu’un au bureau, on l’appelle sur son téléphone. Si la personne ne répond pas, on va toquer à sa porte », explique Timothée.« Les assistants sociaux oublient les parents »« Il ne faut pas se renfermer sur soi-même, c’est là que commence la descente aux enfers », prévient Chantal, 53 ans, les larmes aux yeux. Ancienne aide-soignante, elle est contrainte de quitter son emploi suite à un accident de travail. Un loyer trop lourd pousse cette mère de quatre enfants à retourner vivre chez ses parents, pourtant trop âgés pour subvenir aux besoins de toute la famille. Lorsqu’elle est affaiblie par une dépression, ses enfants sont placés dans des foyers. Chantal est seule. « Les assistants sociaux viennent en aide aux enfants, mais ils nous oublient, nous, les parents », explique-t-elle.Depuis son arrivée à TAE en 2003, Chantal s’est battue auprès de la direction pour que les salariés obtiennent des CDI. « Les contrats d’insertion dont bénéficiaient les employés étaient signés pour une période donnée. Une fois cette période achevée, les gens replongeaient dans leur solitude », explique M. Goubert. Désormais détenteurs de CDI, les salariés peuvent aspirer à un avenir meilleur.Dans la cuisine, Roselyne prépare le déjeuner pour tout le monde. « Je suis sous-chef », indique-t-elle fièrement. Ce travail, que lui a trouvé l’agence Pôle emploi de Neuilly-sur-Marne en 2014, a mis fin a des années de galère : « J’ai perdu mes parents à quelques mois d’intervalle, mes frères et sœurs ont maintenant leur propre famille. » Victime d’abus de faiblesse par la société qui l’employait à l’époque, elle était à deux doigts de perdre son logement. Dans un an, Roselyne pourra prétendre à un CDI. « J’aimerais bien aller en informatique, mais ça on verra… », dit-elle, rêveuse. Les inquiétudes ont en tout cas disparu. Elle fait désormais partie de « la grande famille ».Valentine Arama Fabrice Lhomme et Gérard Davet Bernard Tapie, 72 ans, repart au combat avec son nouvel avocat, Me Emmanuel Gaillard, l’homme qui a obtenu, en juillet 2014, la condamnation de l’Etat russe à une amende de 50 milliards de dollars dans son conflit avec Ioukos.Un attelage redoutable qui va réclamer à l’Etat, le 29 septembre, devant la cour d’appel de Paris, la somme record d’un milliard d’euros, agrémentée d’intérêts courant sur plus de vingt ans. Toujours, bien sûr, dans le cadre de la revente d’Adidas en 1993 qui a donné lieu à un interminable litige entre l’homme d’affaires et le Crédit lyonnais et le CDR, l’organisme mis en place par l’Etat en 1995 pour apurer le passif de la banque. Bernard Tapie estime avoir été floué par sa banque, accusée d’avoir encaissé de fortes plus-values dans son dos.Lire aussi : Affaire Tapie-Crédit lyonnais : vingt ans de procédure pour rien ?Pertes et profitsL’arbitrage suspect, qui vaut à l’homme d’affaires une double mise en examen, est désormais passé par pertes et profits. Bernard Tapie a été interrogé à deux reprises par le juge Serge Tournaire. Et semblé admettre ses torts, en reconnaissant ce qu’il avait d’abord démenti dans ses interrogatoires devant les policiers. Oui, il a sollicité Nicolas Sarkozy et lui a rendu visite à 17 reprises, lui parlant plusieurs fois de l’arbitrage souhaité. « Est-ce que l’arbitrage pouvait avoir lieu sans que Nicolas Sarkozy donne son accord ? La réponse est non », lâche-t-il même au juge, le 10 mars.Oui, aussi, la désignation par son avocat Me Maurice Lantourne du juge arbitre Pierre Estoup, qui concentre toutes les suspicions, n’était pas une bonne idée : « Ils se sont rencontrés, ils se sont consultés, a indiqué M. Tapie. (…) M. Estoup a eu incontestablement des contacts avec M. Lantourne avant. Aucun avocat n’est assez sot pour désigner un arbitre qui lui soit hostile. » Or, M. Estoup – soumis à une obligation de « révélation étendue » – avait omis de signaler ces liens de proximité.Lire aussi :Affaire Tapie : la cour d’appel de Paris accepte la révision de l’arbitrageEmmanuel Gaillard s’attaque désormais au fond du conflit ; il a mis la main sur un document, signé par un banquier mandaté par le Crédit lyonnais et daté du 1er février 1993, qu’il juge essentiel, car à même de prouver que la banque a sciemment trompé son client, Bernard Tapie. Selon Me Gaillard, cette note démontrerait que « dès le départ, la banque avait imaginé de capter la plus-value résultant de la mise en bourse d’Adidas à un montant qui pouvait atteindre 11 milliards de francs (2,09 milliards d’euros) ». Or, M. Tapie avait revendu Adidas à un pool d’actionnaires pour « seulement » 318 millions d’euros, en février 1993.Deuxième frontUne thèse vivement contestée par Me William Bourdon, qui représente les intérêts de l’Etat : « Nous restons confiants quant à l’issue positive de la procédure tant les preuves de l’énorme boniment d’origine sont accablantes, c’est-à-dire la créance inventée de M. Tapie sur le Crédit lyonnais. »Sur un deuxième front, Bernard Tapie a demandé à l’un de ses conseils, Me Thierry Lévy, de déposer une plainte pour « faux, usage de faux, faux en écriture publique, escroquerie et tentative d’escroquerie », contre le commandant de police Yves-Marie L’Hélias, en poste à la brigade financière. La plainte devait être déposée jeudi 9 juillet, auprès du parquet de Paris.L’homme d’affaires n’a jamais digéré le rapport de synthèse rédigé par le policier un an plus tôt, le 9 juillet 2014. La conclusion de ce rapport – révélé par Le Monde le 11 septembre 2014 – établi sur la base de centaines de documents, était sans appel : « Les faits ayant pu être établis par les investigations ne permettent pas de donner crédit à la thèse de M. Tapie et aux conclusions des arbitres. »Lire aussi : Tapie-Adidas-Crédit lyonnais : une longue saga judiciaireFabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Benoît Floc'h La sélection s’installe de plus en plus à l’université. Alors que le code de l’éducation stipule que « le premier cycle est ouvert à tous les titulaires du baccalauréat », les établissements n’hésitent pas, d’année en année, à multiplier les parcours sélectifs.L’ Union nationale des étudiants de France (UNEF), qui consacre chaque année une enquête aux pratiques illégales des universités (droits d’inscription en tête), s’est intéressée dans son édition 2015, parue mercredi 15 juillet, aux entraves au libre accès des bacheliers dans l’enseignement supérieur.Selon la principale organisation étudiante, 54 universités sur 74 pratiqueraient la sélection à l’entrée de la licence. En 2014, les universités concernées n’étaient que 33, et en 2013, 27. « Les universités sont de plus en plus nombreuses à mettre en place une sélection illégale dans certaines filières, accuse l’UNEF. Une démarche élitiste qui empêche des bacheliers d’accéder aux études et qui concerne 334 formations. » Soit près de 20 % du nombre total des licences (1 800). « Il n’a jamais été aussi difficile pour un bachelier de s’inscrire dans la filière de son choix », insiste William Martinet, président du syndicat.En 2015, les demandes d’inscription à l’université ont augmenté de 6,5 %, indique l’UNEF, mais « la politique d’austérité qui frappe les universités ne permet pas au service public de remplir son objectif de démocratisation ». C’est l’effet de ciseau : la demande augmente mais les établissements n’ont pas les moyens d’y faire face. « Les universités utilisent donc tous les moyens possibles pour refermer leurs portes », critique l’UNEF.Lire aussi :Du bac à la fac : une vraie réforme est nécessaireTirage au sort des étudiantsLa sélection en est un, parmi d’autres. Certaines universités, particulièrement en Ile-de-France, réduisent leurs capacités d’accueil. Cela concernerait 30 % des formations en France, assure le syndicat. Dans l’académie de Besançon, par exemple, les capacités d’accueil ont baissé de 10 %. C’est légal. Mais, du coup, les universités tirent au sort leurs étudiants. Une solution juste (puisqu’elle met tous les étudiants sur le même plan), mais inéquitable (puisqu’elle ne tient pas compte des efforts ou des aptitudes de chacun).Plusieurs milliers de bacheliers n’ont pu s’inscrire dans la filière de leur choix, selon l’UNEF. Justine Gallone en a fait l’amère expérience. Cette jeune Lyonnaise, qui vient de décrocher un bac ES, voulait faire une licence en sciences de l’éducation à l’université Lumière Lyon-II. Mais le sort en a décidé autrement. Elle donc dû choisir une autre licence, optant pour « sociologie-sciences de l’éducation ». Dans un an, elle qui envisage de devenir professeure des écoles aura la possibilité de se consacrer pleinement aux sciences de l’éducation. Mais d’ici là, elle devra en passer par la sociologie. « Cela ne me servira à rien, regrette-t-elle. C’est scandaleux que l’on ne puisse pas choisir sa licence. Surtout à cause d’un tirage au sort… Si au moins l’université s’était fondée sur mes résultats au bac… » « Le tirage au sort est la pire des solutions, mais c’est la seule que nous ayons, précise Jean-Loup Salzmann, président de la Conférence des présidents d’université. Le nombre d’étudiants augmente et nos moyens baissent. A un moment, ça coince… Nous ne souhaitons pas réduire le nombre d’étudiants, mais réguler les flux comme nous pouvons. Le problème, c’est que la France paie trop cher pour les grandes écoles et les classes préparatoires. D’autant que ces filières accueillent des élèves qui réussiront de toute façon, quand nous devons faire progresser des étudiants dont certains ont de grosses difficultés. »« Il est temps de faire le ménage »Mais sur la sélection, M. Salzmann rejette l’accusation d’illégalité. « Nous ne sommes pas des voyous ; on respecte la loi. Il n’y a pas de profession plus encadrée que la nôtre, explique-t-il. Toutes les décisions que nous prenons sont votées en conseil d’administration. Y sont notamment représentés les étudiants et le rectorat, lequel dispose de deux mois pour invalider nos choix. » Barthélémy Jobert, président de Paris-Sorbonne, en tête des mauvais élèves dans le classement dressé par l’UNEF, avec 46 formations sélectives, abonde dans son sens.« Nos choix sont acceptés par les autorités de tutelle. Par ailleurs, le chiffre de 46 formations sélectives est extrêmement exagéré. Il s’agit de cursus où l’on prépare deux licences, comme allemand-philosophie ou lettres-italien, par exemple. Nous le faisons pour renforcer l’attractivité des cursus de langue. Préparer deux licences, c’est difficile. Il faut donc un niveau de départ qui permette à l’étudiant de réussir. Il faut comprendre ces entretiens comme un processus d’orientation, non de sélection. D’ailleurs, les cours sont les mêmes pour tous. Certains étudiants préparent deux licences, c’est tout. »Mais l’UNEF ne veut pas entendre parler de prérequis, et annonce des actions en justice. « Il existe déjà une sélection, insiste M. Martinet, c’est le bac. La responsabilité des universités est de proposer des formations accessibles à tous les bacheliers. Le ministère sait que c’est illégal, mais il laisse cela se développer. Il est temps de faire le ménage et de rappeler la loi. »Le cabinet de Thierry Mandon, secrétaire d’Etat à l’enseignement supérieur, rappelle que la priorité du gouvernement est de « lutter contre l’échec en premier cycle, notamment en créant des emplois, et non par l’instauration de barrières ». « Le contrôle de légalité [au sein des conseils d’administration des universités] s’exercera avec plus de vigilance. Quant aux licences sur prérequis, elles ne sont pas autorisées par la législation. Nous allons regarder avec les universités comment réorganiser ces cursus. »Benoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.07.2015 à 18h25 • Mis à jour le14.07.2015 à 21h23 La nuit de lundi 13 à mardi 14 juillet a été agitée pour les forces de l’ordre en Ile-de-France et dans l’agglomération lyonnaise. Plus de 200 personnes ont été mises en garde à vue dans la région parisienne, suite à des incidents et des violences en marge des festivités du 14-Juillet, a-t-on appris de sources judiciaires.La Seine-Saint-Denis a particulièrement été concernée. A La Courneuve, « une médiathèque, l’école de la deuxième chance et un commerce alimentaire ont été incendiés » dans la nuit, a détaillé une source judiciaire. A Neuilly-Plaisance, une voiture de la police municipale a également brûlé, et les locaux de la police municipale y ont été « assiégés par une centaine d’individus », selon Grégory Goupil, secrétaire régional adjoint du syndicat Alliance.Trois policiers légèrement blessésLe climat a également été tendu dans le Val-de-Marne, où plus d’une trentaine de véhicules ont été incendiés et 52 personnes ont été interpellées, d’après une source syndicale. Une source policière évoque, elle, « des jets de projectiles », notamment « des pétards et des mortiers » sur les forces de l’ordre mais juge le niveau de débordements stable par rapport aux années précédentes.Dans les Yvelines, une cinquantaine de personnes ont été interpellées dans la nuit, dont une trentaine pour des violences urbaines, selon une source policière, qui évoque aussi des jets de projectiles sur les pompiers et les policiers. Trois blessés légers sont à déplorer du côté des forces de l’ordre.Le sud du département de Seine-et-Marne a connu « pour seul fait marquant » l’incendie d’un appartement, « probablement après un jet de mortier », à Pontault-Combault, d’après une autre source judiciaire. Dans l’Essonne, 26 véhicules ont brûlé et huit personnes ont été placées en garde à vue.Pour les Hauts-de-Seine, une source policière évoque des feux de poubelles et de voitures au niveau des années précédentes, sans donner de chiffres. Plusieurs sources ont évoqué des faits du même ordre dans le Val-d’Oise, d’une « intensité un peu moindre » par rapport aux années précédentes.« Le 14-Juillet, c’est le défoulement général »Mais les incidents ne se sont pas cantonnés à l’Ile-de-France. Après déjà deux nuits de violences dans l’Est lyonnais, les festivités anticipées du 14-Juillet dans la deuxième agglomération de France ont débordé dans la nuit de lundi à mardi, conduisant à huit interpellations.La nuit a été marquée par des « incendies de véhicules, dégradations d’abribus », des « feux de broussailles qui, en cette période, nous le savons, peuvent avoir des conséquences dramatiques », tandis que des « forces de sécurité et de police » étaient « prises pour cible », a détaillé la maire communiste de la ville, Michèle Picard, qui a condamné « très fermement » ces actes.Des embuscades ont été tendues aux forces de l’ordre qui patrouillaient, tandis que des voitures et des poubelles étaient brûlées. « Chaque année, c’est pareil, le 14-Juillet, c’est le défoulement général », a commenté une source policière. Quelque 300 policiers avaient été mobilisés pour l’occasion.Le nombre de voitures incendiées n’a pas été précisé, mais, selon les pompiers, la nuit a été « assez animée » avec des « incivilités en hausse, notamment dans l’Est lyonnais par rapport à l’an dernier ». Ces nouvelles violences ont eu lieu après un week-end où policiers et pompiers avaient déjà été la cible de jets de projectiles et de tirs de mortiers d’artifice à Vaulx-en-Velin.Ce sont surtout des jeunes, de 12 à 14 ans, désœuvrés pendant l’été, qui se lancent « dans une sorte de jeu avec la police », a expliqué la députée-maire socialiste de cette ville, Hélène Geoffroy, tout en condamnant aussi les violences. 14.07.2015 à 09h59 • Mis à jour le15.07.2015 à 11h21 | François Béguin Plus de cinq semaines après l’arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) autorisant l’arrêt des traitements de Vincent Lambert, c’est à un « conseil de famille » un peu particulier que ses parents, ses frères et sœurs, son épouse et son neveu sont conviés mercredi 15 juillet à l’hôpital Sébastopol de Reims. Signe de l’extrême prudence adoptée par le CHU dans ce dossier, pour donner leur avis sur une « nouvelle procédure en vue d’une décision d’arrêt des traitements », ils ne seront pas réunis autour d’une même table, mais reçus en plusieurs groupes successifs par le docteur Daniela Simon, la chef du service qui prendra la décision finale.A tous, selon les informations du Monde, la médecin devrait annoncer la tenue dès la semaine prochaine d’une réunion « collégiale » de plusieurs praticiens. A charge pour eux de déterminer si de nouvelles expertises médicales sont nécessaires — comme le réclament les parents, qui estiment que leur fils a recommencé à déglutir ces dernières semaines — ou si l’on pourra prochainement arrêter la nutrition et l’hydratation artificielles, dans le cadre de la loi Leonetti sur les droits des malades et la fin de vie.Lire :Que se passera-t-il pour Vincent Lambert après la décision de la CEDH ?Le docteur Simon ayant fait partie de l’équipe qui a décidé à deux reprises d’arrêter les traitements, le sens de la décision finale semble faire aujourd’hui peu de mystère. Reste l’inconnue du calendrier. « Ce sera annoncé avant la fin du mois », croit savoir Laurent Pettiti, l’avocat de Rachel Lambert, l’épouse de Vincent Lambert. Il se dit par ailleurs certain qu’aucun médecin extérieur au CHU ne sera sollicité pour participer à cette réunion.« Mascarade »« Je crains que cette procédure ne soit qu’une mascarade visant à donner un habillage juridique à la précédente décision d’arrêt des traitements », assure Jean Paillot, l’un des avocats des parents. Réclamant une nouvelle expertise neurologique et orthophonique, il se tient prêt à contester toute nouvelle décision d’arrêt des traitements devant le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne puis, le cas échéant, devant le Conseil d’Etat.Depuis le 5 juin, les partisans du maintien en vie de Vincent Lambert, ses parents en tête, ont multiplié les démarches médiatiques, administratives et judiciaires pour obtenir gain de cause. Certaines d’entre elles ont rapidement tourné court. La CEDH a fait savoir dès le 6 juillet qu’elle rejetait la demande de révision de l’arrêt. Quant au recours devant le Conseil d’Etat, annoncé par les deux avocats des parents, il n’a finalement pas été déposé.La demande de transfert dans une unité spécialisée au sein d’une maison de santé à Oberhausbergen, près de Strasbourg, n’est plus à l’ordre du jour. La direction de l’établissement – qui n’a pas souhaité s’exprimer – est « revenue sur sa décision initiale » d’accueillir Vincent Lambert, annonce Jean Paillot. Pierre et Viviane Lambert réfléchissent aujourd’hui à demander la prise en charge de leur fils à leur domicile ou dans une structure d’accueil pour personnes handicapées. Leurs avocats se tiennent par ailleurs prêts à saisir le tribunal s’ils n’ont pas obtenu de réponse à leur demande de transfert d’ici au 1er août.Nouvelle vidéo du maladeLe docteur Bernard Jeanblanc et le professeur de neurologie Xavier Ducroq – les conseils médicaux des parents – ont quant à eux invité le 25 juin une dizaine de journalistes à visionner une nouvelle vidéo de Vincent Lambert afin d’« apporter des éclairages » sur son « véritable état clinique ». Ce jour-là, interdiction formelle pour les caméras des chaînes d’information en continu de filmer la même séquence que celle tournée une semaine plus tôt dans la chambre d’hôpital, et censée prouver que Vincent Lambert pouvait bien déglutir une cuillerée de Danette à la vanille.« Qui a interviewé des médecins qui connaissent réellement le patient ? », a demandé le professeur Ducrocq aux journalistes qui dénonçaient une tentative de manipulation. De son côté, le docteur Jeanblanc a expliqué avoir pu observer Vincent Lambert sur son lit d’hôpital « un après-midi entier » et consulté son « dossier de soins ». Des experts mandatés par le Conseil d’Etat avaient, eux, mené des tests plus poussés.Patrick Bouet, le président du Conseil national de l’ordre des médecins, assure « appeler par des contacts directs les parties médicales à la prudence et à la réserve dans les propos ».Lire aussi :Un arrêt décisif qui n’interdit pas une nouvelle bataille judiciaireFrançois BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.07.2015 à 14h51 | Martine Jacot Passer du lycée à l’université n’est pas aisé : un tiers des bacheliers entrés en licence scientifique abandonnent (contre 27 % toutes licences confondues) et plus d’un quart redoublent. Pour leur faciliter la transition, la conférence des doyens et directeurs des UFR scientifiques (CDUS) vient de lancer un site, Faq2sciences, gratuit et ouvert à tous, qui leur permet de s’auto-évaluer et de se perfectionner avant la rentrée 2015.Fruit de plus d’un an de travaux avec l’université des sciences en ligne (Unisciel), ce site propose d’abord au futur étudiant une série de tests par questions à choix multiples (QCM) dans sept matières (physique, chimie, mathématiques, sciences de la vie, de la terre, de l’univers et informatique), afin de détecter ses forces et ses lacunes. Pour combler ces dernières pendant les vacances ou à la rentrée, vingt-cinq modules d’apprentissage ont été imaginés. Chacun d’eux comporte des cours en ligne ou en vidéo, des exercices, et d’autres tests d’auto-évaluation.Le site « permet d’anticiper les difficultés, d’identifier les points à travailler, mais aussi de rassurer les futurs étudiants dans leur capacité à réussir leur licence scientifique », résume Jean-Marc Broto, président de la CDUS. L’objectif est de combler l’écart apparu entre les connaissances des bacheliers et celles requises à l’université, depuis la réforme des programmes scientifiques au lycée, entrée en vigueur en 2013. Et d’éviter ainsi que les étudiants français comme étrangers (15 % des promotions scientifiques) soient « largués » en première année.Soutien du ministère de l’enseignement supérieurL’initiative, soutenue par le ministère de l’enseignement supérieur et par les deux fédérations d’étudiants en sciences – l’AFNEUS et la FNEB –, est saluée par la bachelière Amani Zguiden, qui s’y est lancée : elle apprécie que les corrections de ses erreurs soient « bien expliquées ». Mais elle qui s’attendait à se voir confirmer son choix d’orientation, ou, dans le cas contraire, qu’une solution lui soit indiquée, a été déçue. Ce n’est en effet pas l’objectif de la plate-forme.Faq2sciences ne remplace pas non plus les tests d’évaluation organisés à la rentrée depuis deux ou trois ans dans dix-huit facultés scientifiques, mais permettra de mieux s’y préparer. Ces tests mènent souvent à la mise sur pied, pour ceux qui en ont besoin, de groupes de remise à niveau avant le début proprement dit des cours de licence.Afin de prévenir décrochages et abandons en première année, d’autres initiatives ont été prises, qu’il s’agisse de tutorats organisés par les étudiants ou les professeurs, ou de suivis individuels. Des mesures que prône ardemment le rapport, publié le 8 juillet, de la mission parlementaire sur les liens entre le lycée et l’enseignement supérieur mais qui se heurtent aux manques de moyens des universités.Pour les nouveaux entrants à l’université dont les lacunes sont trop importantes, certaines facultés scientifiques proposent un parcours L1 en deux années, avec des cours de rattrapage dans les matières faibles. A l’université Toulouse-III, 250 étudiants en ont ainsi bénéficié l’an dernier, sur les quelque 2 000 entrés en 2014.La CDUS et Unisciel ont entrepris d’aller plus loin, en ébauchant un Faq2sciences destiné à combler les éventuelles lacunes des deuxième et troisième années de licence scientifique. « Un projet utile aussi pour les détenteurs d’un DUT ou d’un BTS en poursuite ou en reprise d’études, qui sont de plus en plus nombreux dans nos facultés », explique Jean-Marc Broto. La CDUS et Unisciel ont sollicité l’aide financière du programme Iniatives d'excellence en formations innovantes (IDEFI) pour finaliser ce projet et ses 80 modules. Mais elle vient de leur être refusée.Martine JacotJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nathalie Guibert Parmi les choses qui auront diminué en 2015 en France, on peut mentionner l’emploi salarié, le prix du lait ou les déficits publics – un peu. Le défilé du 14-Juillet, lui aussi, a rétréci. « Quinze minutes en moins », « 30 % d’engins en moins », « pas de troupes du génie, pas de chars XL si appréciés du public », a égrené le gouverneur militaire de Paris, le général Hervé Charpentier, en présentant le cru 2015, le dernier pour ce parachutiste de l’infanterie de marine bientôt retraité.Ce serait « faire injure à tous ceux qui travaillent depuis un an » à la réussite de ce rendez-vous populaire de le qualifier de défilé au rabais. « C’est une belle cérémonie », assure son chorégraphe en chef, qui mentionne de nouveaux matériels tel que le lance-roquettes unitaire de l’armée de terre ou les drones.« Cette baisse est liée à la suractivité opérationnelle »Mais avec 3 500 hommes (soit 290 de moins), 208 véhicules (77 de moins) et 86 aéronefs (4 de moins), l’édition est bien celle d’une armée qui n’a plus assez de forces pour assurer en même temps la guerre et la parade. « C’est une mesure liée à la suractivité opérationnelle, au surengagement des hommes », a-t-il été précisé. En début d’année, après les attentats, 10 000 soldats ont été déployés sur le territoire national ; autant l’étaient dans les opérations extérieures, soit beaucoup plus que ne le permettaient les ressources allouées aux armées. Les effectifs ont désormais été revus à 7 000 pour les deux opérations, mais la machine reste en surchauffe.Voir ci-dessous : la composition exacte du défilé du 14-Juillet. Risques terroristesVictimes collatérales, les rencontres prévues avec les Franciliens à l’issue du défilé, avec exposition de matériel et photos souvenirs, sont annulées en dépit de leur succès. « Ce remarquable rendez-vous du lien entre l’armée et la nation, occasion pour nous de faire passer tous les messages de modernité et de recrutement », selon les mots du général, n’aura pas lieu en raison des risques liés à la menace terroriste et de la disponibilité des troupes. L’état-major des armées a exigé que les soldats, sitôt les Champs-Elysées descendus, filent assurer la relève de leurs camarades ou prennent leurs permissions.Très rétrécis eux aussi sont les bureaux modernes des chefs des trois armées, dans lesquels ils ont emménagé ces jours derniers au « Balardgone », le nouveau siège du ministère de la défense dans le 15e arrondissement de Paris. Les généraux vivent un moment paradoxal, car on leur demande de voir plus grand. Les armées sont mobilisées sur des plans d’embauche inattendus, depuis que 18 500 des 34 000 emplois qu’elles devaient supprimer d’ici 2019 ont été sauvés par le président de la République pour répondre aux besoins sécuritaires de la France, après les attentats de janvier.Image précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-55a4ef88f0629'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 11\r\n \r\n \r\nDes \u00e9tudiants de l'\u00e9cole des officiers de la gendarmerie se pr\u00e9parent, peu avant le d\u00e9but du d\u00e9fil\u00e9.\r\nCr\u00e9dits : JOEL SAGET \/ AFP\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Des \u00e9tudiants de l'\u00e9cole des officiers de la gendarmerie se pr\u00e9parent, peu avant le d\u00e9but du d\u00e9fil\u00e9.","source":"JOEL SAGET \/ AFP","index":0,"position":1,"total_count":11,"item_lie":null,"link":"\/societe\/portfolio\/2015\/07\/14\/les-photos-a-retenir-du-defile-du-14-juillet_4682578_3224.html","isCurrent":true},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 2 \/ 11\r\n \r\n \r\nUn \u00e9tudiante de l'Ecole polytechnique, \u00e0 quelques minutes du d\u00e9but du d\u00e9fil\u00e9.\r\nCr\u00e9dits : MAL LANGSDON \/ REUTERS\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Un \u00e9tudiante de l'Ecole polytechnique, \u00e0 quelques minutes du d\u00e9but du d\u00e9fil\u00e9.","source":"MAL LANGSDON \/ REUTERS","index":1,"position":2,"total_count":11,"item_lie":null,"link":"\/societe\/portfolio\/2015\/07\/14\/les-photos-a-retenir-du-defile-du-14-juillet_4682578_3224_1.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 3 \/ 11\r\n \r\n \r\nDes membres de la fameuse compagnie des pionniers de la L\u00e9gion \u00e9trang\u00e8re, pendant les derni\u00e8rs pr\u00e9paratifs. 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Les pionniers ferment comme chaque ann\u00e9e le d\u00e9fil\u00e9 des troupes \u00e0 pied, avec leur pas plus lent, leur hache et leur tablier, symboles des sapeurs qui ouvraient les br\u00e8ches lors des campagnes militaires.","source":"JOEL SAGET \/ AFP","index":2,"position":3,"total_count":11,"item_lie":null,"link":"\/societe\/portfolio\/2015\/07\/14\/les-photos-a-retenir-du-defile-du-14-juillet_4682578_3224_2.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 4 \/ 11\r\n \r\n \r\nSur les Champs-Elys\u00e9es, le 14 juillet.\r\nCr\u00e9dits : ALAIN JOCARD \/ AFP\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Sur les Champs-Elys\u00e9es, le 14 juillet.","source":"ALAIN JOCARD \/ AFP","index":3,"position":4,"total_count":11,"item_lie":null,"link":"\/societe\/portfolio\/2015\/07\/14\/les-photos-a-retenir-du-defile-du-14-juillet_4682578_3224_3.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 5 \/ 11\r\n \r\n \r\nFran\u00e7ois Hollande a \u00e9t\u00e9 accueilli avenue de Friedland, en haut des Champs-Elys\u00e9es, vers 10\u00a0h\u00a010, par le chef d'\u00e9tat-major des arm\u00e9es, le g\u00e9n\u00e9ral Pierre de Villiers, et le gouverneur militaire de Paris, le g\u00e9n\u00e9ral Herv\u00e9 Charpentier, pour une revue des troupes.\r\nCr\u00e9dits : MAL LANGSDON \/ REUTERS\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Fran\u00e7ois Hollande a \u00e9t\u00e9 accueilli avenue de Friedland, en haut des Champs-Elys\u00e9es, vers 10\u00a0h\u00a010, par le chef d'\u00e9tat-major des arm\u00e9es, le g\u00e9n\u00e9ral Pierre de Villiers, et le gouverneur militaire de Paris, le g\u00e9n\u00e9ral Herv\u00e9 Charpentier, pour une revue des troupes.","source":"MAL LANGSDON \/ REUTERS","index":4,"position":5,"total_count":11,"item_lie":null,"link":"\/societe\/portfolio\/2015\/07\/14\/les-photos-a-retenir-du-defile-du-14-juillet_4682578_3224_4.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 6 \/ 11\r\n \r\n \r\nLe chef de l'Etat a ensuite accueilli son homologue mexicain, Enrique Pe\u00f1a Nieto, invit\u00e9 \u00e0 l'occasion des festivit\u00e9s. Les troupes mexicaines vont d\u00e9filer aux c\u00f4t\u00e9s des troupes fran\u00e7aises.\r\nCr\u00e9dits : PASCAL ROSSIGNOL \/ REUTERS\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Le chef de l'Etat a ensuite accueilli son homologue mexicain, Enrique Pe\u00f1a Nieto, invit\u00e9 \u00e0 l'occasion des festivit\u00e9s. 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C’est 0,1 point de moins que l’an passé.Au total, 617 900 candidats sont devenus bacheliers à l’issue de cette session, soit près de neuf sur dix.Lire aussi :Du prénom à la mention au bac : des déterminismes sociaux toujours puissantsDans le détail des filières :Bac général : 91,5 % de réussite (+ 0,6 point)Bac technologique : 90,6 % de réussite (stable)Bac professionnel : 80,3 % (– 1,6 point)Au sein de la filière générale le taux de réussite a atteint :91,8 % en série scientifique (S)90,6 %, en série littéraire (L)91,2 % en série économique et sociale (ES)La ministre de l’éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem a félicité dans un communiqué « les élèves et leurs enseignants pour ces très bons résultats de l’ensemble des voies du lycée ».Il ne s’agit toutefois pas des chiffres définitifs, une session de remplacement sera à nouveau organisée en septembre, réservée aux candidats qui ont eu un empêchement en juin.Lire aussi :Les idées des profs pour réformer le bac Colette Sabarly Il y a la théorie… et la pratique. Légalement, lorsqu’on souhaite acheter un bien immobilier, l’assurance décès invalidité n’est pas obligatoire. Oui mais voilà, les banques en font une condition incontournable dans l’octroi d’un prêt immobilier.Celle-ci prend en charge les mensualités du crédit, notamment en cas de décès ou d’invalidité totale et définitive. Dans la plupart des cas, y souscrire est très simple. Soit l’emprunteur opte pour le contrat groupe de la banque, soit il fait appel à une autre compagnie, comme il en a le droit depuis la loi Lagarde de 2010.Le plus souvent, la souscription se borne à remplir un questionnaire de santé qui permet à la banque d’évaluer le risque qu’elle prend. Mais en cas de souci de santé, décrocher une assurance s’avère beaucoup plus complexe et onéreux.Dans le jargon des assureurs, un risque aggravé signifie que la probabilité qu’une personne subisse l’événement garanti est supérieure à celle de la population de référence. Il peut être lié à l’exercice d’une profession, d’un sport, mais aussi à un surpoids, à du tabagisme, à des problèmes de dos et, bien sûr, à des pathologies plus graves dont souffre ou a souffert dans le passé l’emprunteur.« Beaucoup de maladies sont identifiées comme à risques et il ne faut pas négliger un diabète, une hernie, une opération du genou ou encore des problèmes de thyroïde que les banques n’assurent pas ou beaucoup trop mal », note Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux.com, même si dans l’ensemble les courtiers se veulent rassurants. « Un pontage cardiaque, un cancer en rémission sont assurables par des contrats individuels en délégation », indique Philippe Taboret, le directeur général adjoint de Cafpi.Surprimes et exclusionsPour ceux qui se voient refuser l’assurance, tout n’est pas perdu. La convention Aeras (assurer et emprunter avec un risque aggravé de santé), dispositif mis en place en 2007 permet de repêcher de nombreux candidats. « Elle joue un rôle central, explique Stéphane Dedeyan, directeur général délégué de Generali et président de la commission plénière assurance de personnes de l’Association française de l’assurance (AFA). En 2013, 97 % des demandes ont fait l’objet d’une proposition d’assurance. » « Ces statistiques sont à prendre avec des pincettes, même si la prise en charge à des conditions tarifaires plus acceptables s’améliore », nuance Marc Morel, le directeur du Collectif interassociatif sur la santé (CISS).Le droit à l’oubli, espoir pour les emprunteursMesure emblématique du troisième plan cancer signé le 24 mars entre l’Etat et les assureurs, le droit à l’oubli va bientôt devenir réalité pour les emprunteurs aujourd’hui guéris.Ils pourront désormais souscrire un prêt immobilier sans être pénalisés. Les accédants à la propriété qui ont eu un cancer pédiatrique avant l’âge de 15 ans n’auront ainsi plus à déclarer leur antécédent cinq ans après la fin du protocole thérapeutique. Idem pour tous les anciens malades d’un cancer, quinze ans après la fin du protocole de soins.Enfin, pour certains cancers, les assureurs vont établir des grilles de référence qui définiront les conditions de délais du droit à l’oubli et de prime pour les assurances.D’autres pathologies pourraient en bénéficier. « Cela ne doit aussi concerner les maladies chroniques tels le VIH, l’insuffisance rénale… avec lesquelles on peut vivre très longtemps avec un traitement », souligne Marc Morel.Qui peut bénéficier de cette convention ? Tous ceux qui se heurtent à un refus d’assurance de niveau 1 (assurance standard) et de niveau 2 (analyse individualisée) dont le prêt ne dépasse pas 320 000 euros et dont le remboursement n’excède pas l’âge de 70 ans. Le délai de traitement du dossier est de cinq semaines si toutes les pièces médicales sont fournies en temps et en heure.Reste alors la question du prix. En cas de risque aggravé, les surprimes et exclusions sont souvent au menu des contrats. « Les compagnies ont des politiques différentes et couvrent plus ou moins bien certaines maladies avec traitement, poursuit Marc Morel. Les emprunteurs ont donc intérêt à faire jouer la concurrence et passer par des courtiers. » Car lorsqu’elles les couvrent, elles font payer le prix fort.Généralement, le coût d’une assurance standard oscille entre 0,20 % et 0,25 % du montant du crédit, mais il peut doubler, voire tripler pour un risque aggravé, ce qui n’est pas négligeable. « Notre tarification est établie au cas par cas et la surprime généralement inférieure à 100 % de notre tarif normal, ce qui n’est pas rédhibitoire », rétorque Bruno Hardy, directeur technique de l’assureur Metlife. A voire.Pour un emprunteur de moins de 39 ans souscrivant un prêt de 250 000 euros sur vingt ans avec une assurance standard à 0,25 %, l’assurance lui coûte 52 euros par mois. Mais avec un risque aggravé facturé à 0,50 %, elle monte à 104 euros – soit près de 25 000 euros sur la durée du prêt – et à 0,70 %, elle coûte 145 euros chaque mois – soit un total de près de 35 000 euros. Un coût qui peut faire capoter un projet.Colette SabarlyJournaliste au Monde Olivier Faye Le Front national s’apprête à vivre un été pourri. Embourbé depuis plus de trois mois dans le conflit entre Marine Le Pen et son père, le parti d’extrême droite a désormais investi le terrain judiciaire, et il risque de ne pas le quitter de sitôt. Mercredi 15 juillet, la cour d’appel de Versailles examinera l’appel formé par le FN à la suite de la suspension de son assemblée générale extraordinaire décidée, mercredi 8 juillet, par le tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre (Hauts-de-Seine).Lire aussi :Jean-Marie Le Pen veut sauver sa présidence d’honneur devant les tribunauxL’assemblée générale extraordinaire, qui consiste en un vote par courrier des adhérents du parti, devait valider la réforme des statuts du Front national, et en particulier la suppression de la présidence d’honneur, occupée par Jean-Marie Le Pen. Saisi en référé par ce dernier, le TGI a estimé que la procédure violait les statuts du Front national, et a demandé qu’un congrès « physique » soit organisé à la place. Depuis lors, au FN, le mot d’ordre officiel est de ne pas commenter cette perspective tant que le jugement en appel n’a pas été rendu.« Dire à 30 000 personnes qu’on se fout de leur avis »Marine Le Pen elle-même ne souhaite pas aborder les détails d’un rendez-vous qui permettrait à Jean-Marie Le Pen de défendre sa cause directement devant les adhérents. « Je n’arrive pas à me résoudre à l’idée que l’on dise aux trente mille personnes qui ont voté que l’on se fout de leur avis, et que ce seront les trois mille mecs qui ont les moyens de venir au congrès qui décideront pour eux », explique au Monde la présidente du Front national.Lancée le 20 juin, l’assemblée générale extraordinaire devait en théorie livrer son verdict vendredi 10 juillet. Le 8 juillet, jour de la suspension de la procédure par la justice, 29 248 des 51 551 adhérents du FN à jour de leur cotisation avaient déjà renvoyé leur bulletin, soit une participation de 56,74 %. Ce sont donc 7 000 votants supplémentaires qui ont renvoyé leur bulletin par rapport au congrès de Lyon, en 2014, quand Marine Le Pen avait été réélue présidente du Front national avec 100 % des voix, sans candidat face à elle. L’enjeu n’est pas le même, néanmoins, et la direction du FN peut s’estimer déçue face à cette participation mitigée, alors qu’elle avait appelé ses adhérents à la mobilisation.« Quand on dépasse 50 % dans un parti, c’est déjà exceptionnel, surtout pour une modification statutaire qui n’est quand même pas hyper fun, je m’attendais à moins que ça, fait valoir Mme Le Pen. L’UMP n’a eu que 40 % [45,74 %] de participation à son congrès de refondation, qui voyait pourtant revenir un ancien président de la République. »Un congrès lors de l’université d’été ?L’organisation d’un congrès physique suppose l’élection de délégués dans le cadre d’assemblées départementales, et il doit être réuni dans les trois mois qui suivent sa convocation. Si le FN venait à perdre en appel dans sa tentative de maintenir l’assemblée générale par courrier, il pourrait en théorie convoquer rapidement ses troupes, et ne pas trop empiéter sur la campagne des élections régionales. En privé, un dirigeant reconnaît que l’université d’été du parti, à Marseille, les 5 et 6 septembre, pourrait constituer un moment propice à l’organisation de ce congrès.Quoi qu’il arrive, et même si la justice lui donne tort, Marine Le Pen a en tout cas décidé de mettre en avant les résultats tirés des courriers qui ont été envoyés depuis le 20 juin, et qui sont placés pour l’instant sous contrôle d’huissier. Pour elle, il ne fait aucun doute que le verdict lui est favorable. « Dans tous les cas, nous allons dépouiller et donner le résultat, même si cela n’a aucune valeur juridique. Jean-Marie Le Pen ne peut pas refuser de savoir ce que les gens ont dit, estime la présidente du FN. Le Pen dit être le représentant de la majorité silencieuse. Il est plutôt celui qui impose le silence à la majorité. »Lire aussi :Jean-Marie Le Pen s’accroche au FNQuel que soit le jugement émis par la cour d’appel de Versailles, les frontistes savent par avance que la bataille judiciaire ne fait que commencer, et animera tout l’été et sans doute la rentrée de septembre. Marine Le Pen comme Jean-Marie Le Pen ont en effet fait part de leur intention de porter l’affaire au fond si jamais les événements ne tournaient pas en leur faveur.Olivier Faye Laura Wojcik Seuls 3 % des Bryan, des Jordan, des Mohammed, des Brandon et des Anissa qui passent le bac général ou technologique l’obtiennent avec une mention très bien, alors que pour les Joséphine, les Augustin, et les Apolline, cette proportion monte à 20 %. Une différence notable alors qu’en moyenne 8,1 % des bacheliers avaient obtenu cette distinction dans les filières générales et technologiques en 2014.Baptiste Coulmont, sociologue, maître de conférences et chercheur au Centre national de la recherche scientifique et à l’université Paris-8, explore chaque année depuis 2012 les listes des résultats du baccalauréat dans chaque académie pour classer les prénoms en fonction des mentions très bien au bac. Seuls les candidats ayant autorisé la publication de leurs résultats dont le prénom apparaît plus de 40 fois dans la base de données, et ceux qui ont obtenu plus de 8 à l’examen sont pris en compte.Bourgeoisie aisée« En passant par les prénoms, on personnalise les inégalités à l’école », assure le chercheur. Des inégalités régulièrement soulignées par les chiffres. En 2013, une enquête de l’Organisation de coopération et de développement économique a par exemple montré que les élèves issus de familles défavorisées avaient trois fois plus de chance d’être en échec scolaire que les autres. Si Baptiste Coulmont a, lui, choisi de prendre la mention très bien comme référentiel, c’est pour « faire apparaître le succès de la bourgeoisie en opposition avec ceux qui accèdent plus difficilement aux mêmes résultats, puisque cette mention est très clivante ».L’intérêt c’est de montrer, au travers de cette hiérarchie de prénoms, à quel point le déterminisme social reste fort dans la réussite scolaire. « Il suffit d’avoir vécu en France depuis quelques années pour se rendre compte que les Augustin n’évoluent pas dans les mêmes milieux que les Dylan », glisse le sociologue. Et, à l’image des résultats des années précédentes, c’est bel et bien la bourgeoisie aisée que l’on retrouve le plus à droite du nuage, là où le taux d’obtention est le plus fort. 70 ans de prénom en forme de marqueur socialMais comment le prénom a-t-il pu devenir un marqueur social si puissant ? « Tout a commencé après 1945 », explique Baptiste Coulmont. « En Europe du Nord, les classes populaires ont commencé à vouloir exercer leur autonomie culturelle et à choisir des prénoms délaissés par les bourgeois », poursuit le chercheur. Avant les Kevin, les Raoul et les Raymond. Avant les Kelly, les Mauricette et les Josette.Aujourd’hui le prénom marqueur est devenu tellement fort que certains d’entre eux sont cantonnés à certains quartiers de France. Exemple avec Amicie ou Foulque, « donnés presque tout le temps à des enfants avec une particule du 7e arrondissement de Paris, comme un marqueur ultime d’appartenance sociale », rappelle Baptiste Colmont.Une double aversion empêche une remise en cause de ces indicateurs : « La bourgeoisie parisienne voit avec horreur les prénoms à connotation anglo-saxonne plus fréquente chez les classes plus populaires. Mais les Augustin et Diane exercent la même répulsion dans le Nord de la France, chez les ouvriers. Pour eux souvent Diane, c’est un nom de chien plutôt que d’enfant », illustre le chercheur.Inutile cependant de chercher à ranger ces prénoms dans des groupes qui traduisent une situation sociale figée et monolithique, prévient le sociologue. Ils appartiennent plutôt à une « quasi-infinité de groupes, distingués les uns des autres par une infinité de petits choix, qui traduisent des positions différentes dans l’espace social ou géographique », nuance Baptiste Coulmont.« Dylan B, bac +5, fier détenteur d’une mention »Les conclusions de Baptiste Coulmont dérangent certains : « Chaque année, des Bryan ou des Sabrina m’écrivent pour me dire que les déterminismes que je démontre sont faux, parce qu’eux ont réussi. Je leur réponds que oui, ils existent aussi, mais cela ne veut pas dire que la moyenne est fausse pour autant » souligne le chercheur.En 2015 c’est un Dylan, bac +5 dans une grande école, qui s’est empressé de lui envoyer un mail au ton très amer : « Comme chaque année votre travail d’essentialisation des individus, loin de toute déontologie universitaire, fait la “une” des journaux, et assure 364 jours de maintien des sarcasmes envers ceux qui ont le malheur de ne pas avoir un prénom dans vos petits papiers. »Dylan regrette l’impact négatif de l’étude sur le quotidien de ceux qui portent les prénoms à gauche du spectre. Un facteur de plus pour « figer ces individus dans un déterminisme basé sur leurs prénoms » confie le jeune homme. Des prénoms qu’on a trop tendance à percevoir comme ceux « de l’échec », selon lui, et qui « condamnent tous ceux qui les portent à être vus comme inférieurs ». Lorsque l’on demande à cet étudiant s’il se considère comme un cas à part parmi ses homonymes, il rétorque que « Je dois donc être une exception, mais pourquoi les Dylan qui réussissent doivent-ils se sentir comme une exception ? Je trouve le phénomène assez dérangeant. »Le jeune homme a signé son mail au sociologue d’un « Dylan, bac +5, fier détenteur d’une mention au Bac (preuve s’il en est que malgré votre déterminisme nauséabond, on peut encore réussir en s’appelant Dylan en France) ».Laura WojcikJournaliste au Monde 29.07.2015 à 15h00 Lire aussi :Agir enfin contre la crise du logementLire aussi :A Paris, 15 % des studios affichent des loyers abusifsPar Jean-François Buet, Président de la FNAIM (Fédération nationale de l’immobilier)Certes, le candidat François Hollande l’avait promis lors de sa campagne pour la présidence de la République s’il était élu. Certes, Cécile Duflot, nommée ministre du Logement, l’a inscrit dans son projet de loi dès 2013 et la disposition a bel et bien été votée dans la loi du 24 mars 2014. Pourtant, il a fallu que les textes d’application paraissent il y a quelques jours et que l’échéance du 1er août approche pour que l’on comprenne que le pire était arrivé : le marché des locations résidentielles sera corseté à Paris par un mécanisme d’encadrement administratif. La seule satisfaction des défenseurs de la liberté et des tenants de l’autorégulation du marché aura été d’entendre le premier ministre dès son arrivée à Matignon faire acte de contrition. Trop tard, même s’il a limité le désastre : alors que toutes les zones tendues devaient être ainsi encadrées, le principe a été choisi de s’en remettre aux maires des villes concernées. Au demeurant, il se pourrait que d’autres villes y soient également soumises : la maire de Lille l’a déjà demandé.Il faut dire haut et fort que ce dispositif d’encadrement n’a rien pour lui. À tel point qu’il ne témoigne que d’un entêtement du gouvernement, marqué par une idéologie des plus regrettables.Un levier de déséquilibreIl est d’abord effrayant pour les investisseurs. Dans le cas de l’investissement locatif, les risques de la carence, de la vacance, de l’impayé, de la déprédation ne sont pas théoriques, et le propriétaire est prêt à y faire face. Il prétend pour cela à une rentabilité et à une relative liberté. Dans son principe, l’encadrement est dissuasif pour l’investisseur, qu’il soit un particulier ou une institution financière.On notera aussi que la temporalité politique est totalement dépassée par celle de l’économie. L’intention de François Hollande, exprimée en 2011, alors que les loyers parisiens augmentaient, entre en vigueur quatre ans plus tard, alors que les loyers de relocation sont orientés à la baisse. On applique un remède, qu’il soit bon ou mauvais, quand le mal a disparu.Lire aussi :A qui va profiter l’encadrement des loyers parisiens ?Mais alors, où les investisseurs actuels ou potentiels iraient-ils donc ? Contrairement à ce que pense le gouvernement, ils ne sont pas otages de l’immobilier. Leur bien se vendra sans peine à un prix élevé, et la plus-value engrangée leur ouvre le choix des supports. L’encadrement peut même les conduire à ne pas renoncer à l’immobilier s’ils y sont attachés. Il les détournera de Paris intra-muros pour les mener ailleurs. Depuis quelques mois, on voit les bailleurs de la capitale préférer les communes de la couronne. Le problème est que Paris, dont 60 % des habitants sont locataires, a un besoin crucial des bailleurs privés. En clair, l’encadrement est un repoussoir, qui bénéficie à des villes dans lesquelles le besoin n’est pas aussi impérieux, et c’est l’aménagement du territoire qui en pâtit. Et en tant que garante de l’égalité des territoires, la ministre du Logement, Sylvia Pinel, constatera que l’encadrement est un levier de déséquilibre.Les chiffres à cet égard sont déjà porteurs d’enseignement. Les achats de logements locatifs, qui constituaient plus de 30 % des acquisitions à Paris, sont tombés en dessous des 10 %. Au moment où la maire de Paris, Anne Hidalgo, veut faire revenir les investisseurs, notamment institutionnels, pour abonder l’offre locative et éviter la surchauffe liée à une demande insatisfaite, le paradoxe est de taille. On sait également que la maire de la capitale est soucieuse de mobiliser le parc vacant, sans doute 40 000 logements disponibles. Le moins qu’on puisse dire est qu’elle ne s’y prend pas bien.Un nid à contentieuxEn outre, ce dispositif, pour précis que le gouvernement l’ait voulu, avec la définition de 80 quartiers — d’ailleurs définis en 1860, sur des critères d’homogénéité obsolètes —, et la distinction des années de construction des immeubles et de leur typologie par nombre de pièces, ne prend pas en compte l’état des logements. L’effort d’entretien des bailleurs, dont on sait qu’il était indéniable depuis une dizaine d’années, n’est pas valorisé. Pourquoi donc le poursuivraient-ils dans ce cadre ? L’encadrement va éteindre l’élan de rénovation et de réhabilitation du parc locatif privé parisien.Au passage, il va introduire de l’insécurité là où régnait une véritable sérénité. Il faut s’attendre d’abord à des contestations quant aux marges de manœuvre laissées au bailleur ou à son mandataire de placer le loyer 30 % en dessous ou 20 % au-dessus de la valeur de référence. Qui plus est, le locataire disposera de trois ans pour exprimer son désaccord, ce qui est une aberration contractuelle. Ce délai de contestation va fragiliser gravement les baux d’habitation. D’évidence, on n’a pas non plus pensé aux prêteurs, sans qui l’investissement locatif n’existerait pas. Comment s’engageront-ils sur un plan de financement alors que les produits d’exploitation attendus peuvent sur simple avis d’une commission de conciliation baisser de 10 ou de 15 % ?Bien sûr, il n’a pas échappé non plus que le concept de supplément de loyer, qui était une variable d’ajustement bienvenue en soi, serait un nid à contentieux. Pendant trois mois, le locataire pourra remettre en question le montant, et pour le coup, les textes ne précisent pas les critères du supplément applicable et alors tous les débats seront permis.Comble de l’insécurité, les baux en cours. Un locataire dont le bail a été renouvelé pourra au plus tard cinq mois avant l’échéance du contrat contester le niveau de son loyer. On imagine les conséquences de cette mesure : les bailleurs vont vivre dans la crainte du lendemain, et ce qu’on considérait comme un placement à forte visibilité entre tous devient le plus aléatoire du monde.Le bailleur, mauvais coupableAu-delà de la critique de la décision bientôt en application, que faire ? Gagner en pragmatisme et fuir l’idéologie. Oui, les locataires sont affaiblis par les circonstances économiques, mais les propriétaires n’en sont pas la cause. On fait semblant d’avoir trouvé une solution en désignant comme coupable l’autre partie prenante à l’acte de louer, le bailleur.La FNAIM désapprouve le choix de l’encadrement, et pour n’avoir pas été entendue, elle porte l’affaire devant le juge. Le Conseil d’État devra dire si l’encadrement à Paris et celui en cours de construction à Lille sont conformes aux principes fondamentaux du droit, à commencer par le droit de propriété. S’il le faut, le juge communautaire sera saisi. Pour autant, ces instances ne sont pas suspensives, et avant que l’État ne soit conduit à revenir sur son erreur historique, il y a urgence à agir positivement. Julia Pascual (Calais, envoyée spéciale) La nuit est tombée sur Calais, mardi 28 juillet. A quelques kilomètres à peine du centre-ville, sur la route de Fréthun, des ombres surgissent ici et là, qui entament une même marche en direction du tunnel sous la Manche. Sous un pont, des voies ferrées qu’éclaire la lumière jaune de réverbères, ils apparaissent, le visage dissimulé sous leur capuche ou enroulé dans un chèche qui les abrite du froid et du vent. Têtes baissées, d’un pas rapide et décidé, ils avancent, par groupes de 15 ou 30, dans un flot presque continu. La plupart sont soudanais ou tchadiens et ne parlent qu’arabe. Ils vont en Angleterre, « inch’Allah ». Ils viennent du camp de la « nouvelle jungle », à 2 h 30 de marche de là, trainant avec eux l’odeur du feu de bois. Une voiture de police banalisée s’arrête. Alors que les groupes défilent, le policier assure que la nuit est normale : « On patrouille, tout simplement. »Lire aussi :Le bidonville de Calais, « Sangatte sans toit »Un corps a été découvert mercredi matin sur le terminalPlus de 2 300 intrusions de migrants cherchant à gagner la Grande-Bretagne ont de nouveau été recensées sur le site d’Eurotunnel dans la nuit de mardi à mercredi. La nuit précédente, 2 100 tentatives d’intrusion avaient été comptabilisées sur le périmètre de 650 hectares. Selon la presse britannique, 148 migrants avaient réussi à passer en Angleterre mardi matin.Une quinzaine de migrants ont été blessés dans la nuit de lundi à mardi, et un corps a été découvert mercredi matin sur le terminal : un Soudanais qui aurait été percuté par un camion qui descendait de la navette ferroviaire, à laquelle les migrants tentent de s’accrocher pour traverser le tunnel.Depuis le début du mois de juin, neuf personnes ont péri sur le site et 1 500 à 2 000 tentatives d’intrusion ont été recensées chaque nuit, les migrants tentant leur chance par groupes d’une dizaine et parfois d’une centaine. La société Eurotunnel s’inquiète de ces chiffres, « le plus grand nombre d’intrusions recensées depuis 2002 », sur une zone de 650 hectares. Bernard Cazeneuve, le ministre de l’intérieur, s’est rendu mardi à Londres pour désamorcer une crise diplomatique naissante et a promis des moyens supplémentaires.Le ministère de l’intérieur estime à 3 000 le nombre de migrants dans la zone de Calais. Pour Eurotunnel, le chiffre est minoré. « On estime à 5 000 le nombre de migrants à Calais. Il y a un accroissement depuis le début de l’année, ça permet de comprendre pourquoi on arrive à des niveaux extrêmement élevés d’intrusions depuis plusieurs semaines. Et il faut les mettre en regard avec le nombre de décès ».Associations circonspectesLes associations sur le terrain se montrent circonspectes : « C’est vrai que ces derniers temps, il y a beaucoup de nouveaux migrants. On le voit car ils nous réclament des bâches et des couvertures, observe Mariam Guerey, du Secours catholique. Mais ils sont 2 000 dans le camp et à part deux petits squats où il y a une trentaine de Syriens et une quinzaine de Soudanais, il n’y a plus d’autres lieux de vie à Calais. » Depuis le début de l’année, les migrants sont en effet regroupés et tolérés sur un même site, un terrain de la mairie.« J’ai le sentiment qu’Eurotunnel essaye de se dédouaner, de ne pas prendre la responsabilité des décès sur leur site »« Quelque chose n’est pas cohérent, note Christian Salomé, de l’Auberge des migrants, une association qui vient en aide aux étrangers installés dans la « nouvelle jungle » calaisienne. J’ai le sentiment qu’Eurotunnel essaye de se dédouaner, de ne pas prendre la responsabilité des décès sur leur site en montrant que le danger provient du nombre élevé de migrants, d’un débordement et non pas d’un défaut de sécurité. »Un défaut pourtant relevé par le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve. Dans une lettre à Eurotunnel du 23 juillet, il estime que l’entreprise n’a pas fait « les efforts nécessaires pour lutter contre l’intrusion de migrants dans le tunnel sous la Manche à Calais ».Deux compagnies de forces mobiles supplémentairesDe retour de son déplacement à Londres, le ministre a annoncé mercredi matin l’envoi de deux compagnies de forces mobiles supplémentaires à Calais, soit 120 personnes, en plus des quelque 250 policiers déjà mobilisés sur place.« Les effectifs de gardiennage ont été multipliés par deux depuis le début de l’année »Eurotunnel réclame de son côté une indemnisation 9 millions d’euros à la France et à la Grande-Bretagne et met en avant ses efforts : « Les effectifs de gardiennage ont été multipliés par deux depuis le début de l’année, ce qui porte à près de 200 le nombre de gardiens. »La société indique avoir déjà intercepté 37 000 migrants depuis le début de l’année… « Originellement, il n’y avait qu’une seule barrière autour du site, indique la porte-parole du groupe. Nous sommes en train de finir de construire un quatrième niveau de barrière à certains points du site, les quais, et nous nous coordonnons quotidiennement avec les forces de l’ordre. »Mardi, vers minuit, la zone de fret de marchandises commençait à se remplir de semi-remorques. On pouvait apercevoir un migrant qui traversait un parking en courant tandis qu’un chauffeur le klaxonnait frénétiquement. Dans une petite citadine, quatre intérimaires attendaient que la nuit passe. La nuit précédente, ils avaient commencé à organiser des files de camions vers 4 heures du matin. Ils sont sollicités depuis le mois de mai pour gérer ces congestions de trafic. Cette nuit, on les a prévenus que la situation devait se gâter. Ils attendent.En quittant la zone de fret, sur l’autoroute A16, on croise un camion de CRS à l’arrêt et, un peu plus loin, des groupes d’Erythréens qui semblent s’en retourner vers leur campement, bredouilles. Mercredi matin, le trafic ferroviaire de fret était interrompu. Des files de camions s’entassaient sur l’autoroute A16. Et des migrants, aux abords, semblaient vouloir retenter leur chance.Julia Pascual (Calais, envoyée spéciale)Journaliste au Monde Damien Leloup //sas_manager.render(21484); ADVERT_AD(['50270/464684', 21484, '', 'pave_milieu', '']); //sas_manager.render(21483); ADVERT_AD(['50270/464684', 21483, '', 'pave_haut', '']);les derniers articles de la thématique Björn Borg, l’archange du tennis Au Mount Washington Hotel, les fantômes de Bretton WoodsXavier Duportet, le défricheur interactiftous les articles de la thématiqueDurant les mois de débats sur le projet de loi renseignement, elle est apparue à maintes reprises sur les écrans : Adrienne Charmet-Alix, 35 ans, est devenue le visage et la voix de La Quadrature du Net, l’association de défense des libertés numériques.  En 2009, un membre anonyme du cabinet de Christine Albanel s’emportait contre ce groupe qui inondait les parlementaires de courriels de protestation contre la loi Hadopi, le qualifiant, dans une formule restée célèbre, de « cinq gus dans un garage ». En avril 2014, lorsqu’elle est recrutée par l’association, La Quadrature garde cette image d’un rassemblement d’ingénieurs informaticiens parisiens célibataires et barbus.Cette provinciale revendiquée, mère de famille et de formation littéraire, ne rentre pas vraiment dans la catégorie des fous du numérique. La preuve ? Elle ne sait même pas coder ! Après avoir grandi en Bourgogne et étudié à Rennes, elle commence une thèse d’histoire sur le jansénisme, à Paris. En 2006, c’est la révélation, avec la découverte du fonctionnement de Wikipedia et de sa communauté. « Je ne connaissais rien aux licences libres, j’étais au beau milieu de ma thèse, mais je m’y suis tout de suite mise à fond – ce partage de la connaissance me tenait à cœur. »Durant presque trois ans, elle consacre « quasiment un temps plein » à l’encyclopédie collaborative comme bénévole et renonce à finir sa thèse faute d’argent. Elle enseigne alors au collège, puis rejoint Toulouse pour travailler dans une entreprise de vente en ligne. L’historienne se met au marketing statistique… et se pose des questions. « J’ai vu arriver le marketing comportemental, l’utilisation de Facebook pour la vente, l’achat de fichiers-clients… avec tous les questionnements éthiques sous-jacents qui se posent quand on manipule un fichier d’un million de personnes. »Un « point d’équilibre »En 2009, elle est élue au conseil d’administration de l’association Wikimedia France et en devient présidente dans la foulée, un poste qui l’oblige à retourner en région parisienne. Elle restera cinq ans à ce poste, avec une feuille de route, qu’elle s’est elle-même fixée, allant du développement des contributions en Afrique francophone au rapprochement avec les institutions, dont les musées. Elle noue aussi des contacts avec des militants de La Quadrature du Net : Wikipedia étant l’un des sites les plus fréquentés en France, elle est auditionnée par les députés sur la neutralité du Net. Elle connaît mal le sujet, se plonge dans les rapports, discute avec des activistes…Fin 2013, La Quadrature du Net cherche à se réorganiser. L’organisation, qui a beaucoup travaillé sur des dossiers européens, est au bord de l’implosion. « Il fallait un changement de braquet, passer d’une non-structure qui conduisait ses membres au burn-out à une vraie structure qui les ménage », explique Jérémie Zimmermann, cadre historique de l’organisation. Adrienne Charmet-Alix apparaît à l’équipe comme « le point d’équilibre : une vraie militante qui était aussi capable de s’insérer dans les milieux institutionnels ». La militante passe bien auprès des activistes : elle ne reçoit pas ses e-mails sur son téléphone, « faute d’une bonne solution de chiffrement ». Mais les politiques aussi l’apprécient, de la gauche de la gauche aux « juristes de droite » : elle refuse les tee-shirts geeks, cet uniforme unisexe du milieu des défenseurs des libertés numériques.A peine arrivée à La Quadrature, en avril 2014, elle est tout de suite plongée dans le bain : loi terrorisme, fin 2014, attentats de janvier 2015 et les critiques du gouvernement contre les réseaux sociaux, loi renseignement… Elle avait envie de changer d’air après Wikipedia, mais l’actualité la rattrape : par rapport à Wikimedia, le travail est « beaucoup plus politique, plus défensif, plus dur moralement, plus riche intellectuellement – avant de gueuler, on prend le temps de réfléchir ! ».Rapports, analyses juridiques, discussions avec des députés… La Quadrature publie beaucoup, collabore au recours auprès du Conseil d’Etat déposé par l’association FDN sur un décret d’application de la loi de programmation militaire. S’engage contre un projet de loi renseignement qu’elle juge dangereux. « On nous connaît de nom [à l’Assemblée] : on est vus comme des “chieurs”, mais on est facilement reçus par les députés, au moins dans les phases préparatoires des projets de loi. » Un travail de lobbyiste ? « On discute avec tout le monde, mais on ne fait pas vraiment la même chose qu’un lobby, on ne cherche pas à avoir une influence occulte. Quand on rédige des propositions d’amendements, on les publie en ligne ! »Au bout du compte, le projet de loi sur le renseignement a été voté à une large majorité à l’Assemblée comme au Sénat. Une défaite, reconnaît Adrienne Charmet-Alix, mais une « défaite honorable », car plus de parlementaires que prévu se sont opposés au texte. Rétrospectivement, aurait-il fallu procéder autrement, faire des contre-propositions ? « Ce n’est pas notre rôle, juge Adrienne Charmet-Alix. Et puis ce n’est pas possible d’élaborer un modèle alternatif lorsque le gouvernement refuse de donner accès aux données et aux retours d’expérience. » Un an après son arrivée à La Quadrature du Net, cette littéraire assumée parlerait presque comme une ingénieure. Changer le monde : tel est le thème de l’édition 2015 du Monde Festival qui se tiendra les 25, 26 et 27 septembre à Paris avec Anne Hidalgo, Emmanuel Macron, Thomas Piketty, Matthieu Ricard, Chantal Jouanno, Jordi Savall… Comment réguler Internet ? Va-t-on vers la fin de la croissance ? Quels contre-pouvoirs à la civilisation numérique ? La musique peut-elle changer le monde ? Retrouvez le programme sur www.lemonde.fr/festival/Damien Leloup 29.07.2015 à 06h39 • Mis à jour le29.07.2015 à 11h42 Huit entreprises propriétaires de 13 sites de rencontre sur Internet, dont Meetic ou Attractive World, ont été mises en demeure, mardi 28 juillet, par la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) de modifier leur pratique concernant notamment le recueil d’informations sensibles sur leurs clients. Parmi les autres sites épinglés figurent Adopte un mec, Easyflirt, Rencontre obèse, Destidyll, Force Gay, Mektoube, JDream, Feuj World, Marmite love, Gauche rencontre et Celibest.La CNIL avait inscrit ces contrôles à son programme annuel en 2014 après avoir constaté le nombre important des utilisateurs de ces sites et la quantité de données sensibles, voire intimes, traitées par ces entreprises. En moyenne, huit manquements à la loi informatique et liberté ont été constatés dans chacune des huit sociétés gestionnaires, a précisé la CNIL à l’AFP.Le premier constat du gendarme d’Internet porte sur l’extrême sensibilité des informations fournies par les clients des sites de rencontre. « La plupart des sites proposent à leurs utilisateurs une recherche de partenaires très ciblée, par communauté sociale, ethnique ou religieuse, par localisation géographique, en fonction de l’appartenance physique, des pratiques sexuelles ou des opinions politiques », explique la CNIL. Or, souligne la commission, « ces sites ne recueillent pas le consentement exprès des personnes pour la collecte de données sensibles ».« Il est important que les internautes aient conscience de la protection attachée à ces données qui relèvent des éléments clefs de leur intimité », poursuit la commission, qui suggère aux sites la mise en place d’une « case à cocher permettant aux internautes de se rendre compte de la sensibilité des données qu’ils renseignent ».Pas de suppression des donnéesParmi les autres griefs, la CNIL reproche à ces entreprises de ne pas procéder « à la suppression des données des membres ayant demandé leur désinscription ou ayant cessé d’utiliser leur compte depuis une longue durée » ou de mettre en œuvre des fichiers pour exclure des personnes du service sans leur avoir demandé auparavant l’autorisation.Elle les accuse enfin « de ne pas informer correctement les internautes de leurs droits ainsi que des conditions dans lesquelles des cookies sont déposés sur leur ordinateur ». Outre les mises en demeures auxquelles les huit sociétés ont trois mois pour se conformer, la CNIL a mis en place sur son site une fiche pratique à destination de leurs clients pour les aider à mieux protéger leur intimité.« La sécurité de nos données a toujours été une de nos préoccupations principales », a immédiatement réagi auprès de l’AFP Alexandre Lubot, directeur général du groupe Meetic, pour qui les recommandations de la CNIL relèvent plus « du perfectionnement que du manquement ». « On est confiant sur la qualité de notre dispositif et l’on a toujours respecté nos clients, mais on va bien sûr entamer un dialogue avec la CNIL pour perfectionner encore notre service ».En Amérique du Nord, le site de rencontres adultères Ashley Madison a récemment subi un piratage d’ampleur : des pirates ont menacé, en juillet, de révéler l’identité et les fantasmes de ses 37 millions d’abonnés.Lire aussi :Des hackeurs menacent de publier les données des clients d’un site de rencontres adultèresLa Matinale avec AFP 28.07.2015 à 19h35 • Mis à jour le29.07.2015 à 07h52 Après de nombreuses tentatives d’intrusion dans la nuit de lundi à mardi, le site d’Eurotunnel à Calais a de nouveau été l’objet d’au moins « 1 500 » tentatives d’intrusions de la part de migrants dans la nuit de mardi à mercredi a indiqué à l’AFP une source policière. L’un d’entre eux a trouvé la mort.« Nos équipes ont retrouvé un corps ce [mercredi] matin et les pompiers ont confirmé le décès de la personne », a indiqué un porte-parole d’Eurotunnel.La veille, l’entreprise avait annoncé avoir recensé environ 2 000 migrants essayant« de rentrer » sur le site du tunnel sous la Manche à Calais, dans la nuit de lundi à mardi, la plus importante tentative d’intrusion sur le site depuis plus d’un mois et demi, selon un porte-parole.Mais ce chiffre était contesté par plusieurs sources policières citées par l’AFP, certaines parlant de 1 200 tentatives d’intrusion et précisant que certains candidats à l’exil avaitent tenté de s’introduire sur le site à plusieurs reprises.« Il y a des tentatives régulières d’intrusion par des petits groupes qui sont repoussés, mais il est inexact de dire qu’il y a eu au même moment 2 000 migrants. »La préfecture du Pas-de-Calais, elle, n’était pas en mesure de préciser ces chiffres.« Ils ont été interceptés aux barrières ou sur le terminal »Eurotunnel avait prévenu ses usagers, mardi peu avant 11 heures, que des retards avaient lieu au départ de l’Angleterre en raison de pertubations dues à « la présence de migrants dans la nuit », sans donner davantage de précisions.Following cancellations due to migrant activity overnight, our timetable is disrupted and there is a 01h wait on site from UK. ^SL— LeShuttle (@Eurotunnel LeShuttle)require(["twitter/widgets"]);Eurotunnel a insisté sur le fait qu’aucun migrant n’est entré physiquement dans le tunnel. « Ils ont été interceptés aux barrières ou sur le terminal, mais en aucun cas dans le tunnel », ont-ils précisé au Télégramme. Pourtant, des médias reprenant l’information publiée par Le Figaro, dont Valeurs actuelles ou La Libre Belgique, n’ont pas hésité à affirmer que ces migrants avaient « envahi » le tunnel.Les migrants auraient, en fait, profité de la paralysie du trafic dû au conflit social entre la compagnie maritime MyFerryLink et le groupe Eurotunneltransmanche pour monter dans les camions à l’arrêt à Calais.Sept millions de livres en plus pour la sécurité du terminalA l’issue d’une réunion sur la question migratoire entre le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, et son homologue britannique, Theresa May, cette dernière a annoncé une rallonge de 7 millions de livres (10 millions d’euros) pour renforcer la sécurité du terminal d’embarquement d’Eurotunnel à Coquelles. Cette somme s’ajoute aux 4,7 millions d’euros déboursés par les autorités britanniques pour la construction de barrières visant à sécuriser les accès des plateformes et du terminal.Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur, a accusé, mardi, le groupe Eurotunnel de n’avoir pas fait les efforts nécessaires face à « l’aggravation de la situation » entraînée par l’afflux massif de migrants, dans une lettre au président du groupe. « Je souhaiterais que vous vous interrogiez davantage sur les moyens humains que vous entendez consacrer à la sécurisation de ce site », a-t-il ajouté, estimant que le groupe avait divisé par trois les moyens humains consacrés à la sécurité depuis 2002.De sources officielles, le départ de quelque 5 000 migrants candidats à l’émigration vers la Grande-Bretagne a été à ce jour empêché, que ce soit sur le site d’Eurotunnel ou via le port de Calais. Le groupe Eurotunnel a demandé une indemnisation de 9,7 millions d’euros aux gouvernements français et britannique, pour compenser ses dépenses et pertes d’exploitation depuis le 1er janvier 2015, liées à l’afflux de migrants.Lire le décryptage :Pourquoi les accords de Schengen sont-ils remis en cause ? Pierre Breteau et Samuel Laurent Une nouvelle fois, le chômage a (faiblement) augmenté en juin, selon la dernière livraison de chiffres de Pôle emploi. Et une nouvelle fois, la majorité socialiste et François Hollande doivent assumer : ils ne sont pas parvenus à faire diminuer le nombre de demandeurs d’emploi, qui reste croissant depuis 2008 et la crise financière.La situation française est-elle particulièrement mauvaise en Europe ? Pour le savoir, nous avons voulu regarder deux éléments : d’un côté, le niveau du chômage dans les 28 pays de l’Union européenne (UE). Mais aussi et surtout, l’évolution du nombre de demandeurs d’emploi dans chaque pays depuis 2008, en comparaison avec la moyenne européenne.La carte ci-dessus vous permet d’afficher les deux types de données. La couleur montre le niveau de chômage d’un pays en mai 2015 (derniers chiffres disponibles à l’échelle européenne), et en passant votre souris sur ledit pays, vous pouvez afficher une courbe montrant l’évolution du chômage depuis sept ans.Deux constats s’imposent : d’une part, le niveau du chômage place la France du côté des pays « latins » (Italie, Espagne), où il est plus élevé, plutôt que du côté des pays tels l’Allemagne ou le Royaume-Uni, où il est plus faible.D’autre part, on constate que la courbe du chômage en France épouse assez bien celle de la moyenne de l’Union européenne, et ce depuis plusieurs années.Lire sur Les Décodeurs :Le chômage stable est-il le résultat d’une « manipulation » ?Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.07.2015 à 15h25 • Mis à jour le29.07.2015 à 13h46 | Maxime Vaudano et Pierre Breteau C’est un simple changement de méthodologie assure-t-on à Pôle emploi, une « modification de procédure » dans l’établissement des chiffres du chômage depuis le mois de juin 2015.Derrière la novlangue administrative, la stabilisation du chômage le mois dernier, qualifiée de « manipulation » des chiffres par certains membres de l’opposition, tient principalement à un mode plus fin de classement des chômeurs inscrits à Pôle emploi.Lire les dernières informations :Chômage : quasi-stabilité au mois de juinDes données plus précisesDepuis juin 2015, Pôle emploi a accès à des « données administratives plus complètes », qui lui permettent de classer plus précisément les demandeurs d’emplois dans ses cinq catégories :catégorie A : ceux qui n’ont pas du tout travaillé dans le mois qui a précédé ;catégorie B : les demandeurs d’emploi ayant travaillé moins de 78 heures dans le mois écoulé ;catégorie C : ceux qui ont eu une activité réduite supérieure à 78 heures ;catégorie D : les demandeurs d’emploi dispensés de recherche en raison d’un stage, d’une formation ou d’une maladie :catégorie E : dispensés de recherche d’emploi car déjà employés (en contrat aidé, par exemple).L’agence explique que grâce à une meilleure coordination avec l’Agence de services et de paiement (ASP), elle dispose d’informations plus fiables sur « les demandeurs d’emploi en formation, en service civique ou en contrat à durée déterminée d’insertion (CDDI) » – ce qui a permis de reclasser tous les chômeurs inscrits à tort dans les catégories A, B et C vers les catégories D et E, qui regroupent les personnes ne recherchant pas activement un emploi.ExemplePierre, inscrit comme demandeur d’emploi sans activité (catégorie A), a signé en avril 2015 un contrat de service civique. Problème : Pôle emploi n’en a pas été informé, et continuait à le considérer comme chômeur de catégorie A, lui versant toujours ses allocations chômage.Mais en juin 2015, l’agence nationale du service civique a donné son accord à l’Agence de services et de paiement (ASP) pour qu’elle transmette chaque mois à Pôle emploi la liste des jeunes en service civique qu’elle a la charge de rémunérer. Résultat : Pôle emploi a reclassé Pierre en catégorie D et suspendu le versement de ses allocations jusqu’à la fin de son contrat.Sans ce changement de méthodologie, la baisse de 16 800 inscrits observée dans les trois premières catégories – les plus scrutées – aurait été une hausse de 8 000. Le nombre de chômeurs dans les dernières catégories aurait quant à lui été stable, au lieu d’augmenter de 24 800 : #container_14380749994{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14380749994{ height:500px; } #container_14380749994 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14380749994 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14380749994 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14380749994 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'évolution mensuelle du chômage en juin 2015En France métropolitaineSource : Pôle emploi(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14380749994", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#cccccc","#f19300","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, formatter:function(){ 0) ? 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Bassères. Mécaniquement, le contingent des radiés qui sortent des statistiques parce qu’ils oublient d’« actualiser » leur situation auprès de l’agence était plus faible que d’habitude, ce qui a grossi le nombre de chômeurs inscrits, et doublé l’ampleur de la hausse.Réprimandé par le ministère du travail, le directeur de Pôle emploi a promis de revenir à « la règle d’une seule relance par SMS, quel que soit le mois », pour éviter de fausser les statistiques d’un mois sur l’autre.Lire aussi : Chômage : le biais de François HollandePierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.07.2015 à 08h57 • Mis à jour le28.07.2015 à 15h19 | Bertrand Bissuel et La Matinale Est-ce le signe que la courbe du chômage est sur le point de s’infléchir ? Au mois de juin, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) s’est élevé à un peu plus de 3,553 millions en métropole, soit une très légère hausse de 1 300 par rapport au mois précédent, selon les statistiques rendues publiques, lundi 27 juillet, par le ministère du travail et par Pôle emploi.En mai, l’accroissement avait été nettement plus fort (+ 16 200). Si cette légère hausse enregistrée le mois dernier est bien inférieure, elle est à prendre avec précaution, car les modes de calcul de Pôle Emploi viennent de changer. Sans cette modification de calcul, le nombre de demandeurs au mois de juin aurait été de 11 300.Selon ce nouveau mode de calcul qui permet de mieux prendre en compte les demandeurs d’emploi en formation, en service civique ou en contrat aidé, le nombre de chômeurs n’ayant pas du tout travaillé dans le mois s’établit à 3 553 500, auxquels il faut rajouter les 1 843 900 personnes qui ont exercé une activité réduite (catégorie B et C).Selon Pôle Emploi :« Ce n’est pas un changement de modalité de calcul. On continue à mesurer le nombre de demandeurs d’emploi sur les listes de Pôle emploi de la même manière ».Si l’on y ajoute les demandeurs d’emploi ayant occupé une activité réduite (catégories B et C), il y avait, à la fin juin, un peu plus de 5,397 millions d’inscrits à Pôle emploi dans l’Hexagone. Un chiffre en recul de 0,3 % sur un mois (mais qui s’est accru de 7,1 % durant l’année écoulée). En raisonnant sur l’ensemble du territoire (c’est-à-dire avec les outre-mer), le total s’élève à 5,703 millions (-0,3 % comparé à mai).« Évolutions positives »Dans un communiqué diffusé lundi, le ministre du travail, François Rebsamen, insiste sur la nécessité d’analyser les chiffres « en longue période ». Depuis le début de l’année, le ralentissement de la hausse du nombre de demandeurs d’emplois en catégorie A « est un signe encourageant », d’après lui : + 8 800 par mois en moyenne, « soit deux fois moins qu’au second semestre 2014 », assure-t-il.La diminution du nombre de chômeurs chez les moins de vingt-cinq ans constitue un motif de satisfaction et s’explique, à ses yeux, « par le succès des dispositifs mis en œuvre » au profit des jeunes (emplois d’avenir, garanties jeunes).Plus globalement, les « évolutions positives » de certains indicateurs reflètent l’amélioration du climat économique, estime M. Rebsamen (hausse des déclarations d’embauches de plus d’un mois et de l’intérim, croissance plus soutenue au premier trimestre…).Ces chiffres ne sont toutefois pas flatteurs pour la France, comparé à la Suède, au Royaume-Uni ou à l’Allemagne, où le chômage est en baisse. Depuis son arrivée au pouvoir, François Hollande n’a pas réussi à inverser la courbe du chômage. En France, elle est en hausse quasi continue, tandis qu’elle commence à baisser dans les principaux pays européens.En moyenne, dans les 28 pays de l’Union européenne, le chômage décroît. Entre mai 2012 et mai 2015, le taux est passé de 10,4 % à 9,6 %. Selon Eurostat, il a augmenté en France sur la même période, passant de 9,7 % à 10,3 %.La MatinaleJournaliste au MondeBertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.07.2015 à 18h03 • Mis à jour le28.07.2015 à 14h17 | Bertrand Bissuel Est-ce le signe que la courbe du chômage est sur le point de s’infléchir ? Au mois de juin, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) s’est élevé à un peu plus de 3,553 millions en métropole, soit une très légère hausse de 1 300 par rapport au mois précédent, selon les statistiques rendues publiques, lundi, par le ministère du travail et par Pôle emploi. Sur un an, cet indicateur progresse de 4,7 %.Si l’on y ajoute les demandeurs d’emploi ayant occupé une activité réduite (catégories B et C), il y avait, à la fin juin, un peu plus de 5,397 millions d’inscrits à Pôle emploi dans l’Hexagone. Un chiffre en recul de 0,3 % sur un mois (mais qui s’est accru de 7,1 % durant l’année écoulée). En raisonnant sur l’ensemble du territoire (c’est-à-dire avec les outre-mer), le total s’élève à 5,703 millions (-0,3 % par rapport à mai).Mais les comparaisons sont très délicates à effectuer car Pôle emploi a modifié ses méthodes de classement des chômeurs. Disposant d’informations plus précises qui lui permettent de savoir quels sont les demandeurs d’emploi en formation, en service civique ou en contrat aidé, l’opérateur a basculé une partie d’entre eux, relevant des catégories A, B et C vers les catégories D et E (demandeurs dispensés de « faire des actes positifs de recherche d’emploi »). Si cette opération n’avait pas eu lieu, le nombre de chômeurs en catégorie A aurait été plus élevé de 10 000 (et de près de 25 000 dans les catégories A, B et C).Ces réserves étant posées, les chiffres diffusés lundi mettent en évidence un reflux du nombre de demandeurs d’emploi de moins de 25 ans, relevant de la catégorie A (-1,1 % en juin, mais +1,8 % en un an).Lire l'analyse :Chômage : la hausse indéchiffrablePas d’amélioration chez les seniorsEn revanche, il n’y a aucune embellie du côté des seniors et des chômeurs de longue durée.Le nombre de demandeurs d’emplois de plus de 50 ans est en hausse de 0,6 % par rapport à mai (+8,5 % en un an).Et celui des demandeurs d’emplois (dans les catégories A, B et C) depuis au moins un an augmente de 0,5 % sur un mois (+10,8 % en un an).Le nombre de personnes qui sont sorties des listes de Pôle emploi (dans les catégories A, B et C, en métropole) s’est fortement accru : +18,7 % en juin (+5,2 % comparé à juin 2014). Ont notamment joué dans cette tendance les sorties pour « reprises d’emploi déclarées » (+19 %) et les « entrées en stage » (+24,6 %).Dans un communiqué diffusé lundi, le ministre du travail, François Rebsamen, insiste sur la nécessité d’analyser les chiffres « en longue période ». Depuis le début de l’année, le ralentissement de la hausse du nombre de demandeurs d’emplois en catégorie A « est un signe encourageant », d’après lui : + 8 800 par mois en moyenne, « soit deux fois moins qu’au second semestre 2014 », assure-t-il. Bruno Ducoudré, de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), pense, de son côté, qu’il est encore trop pour parler de décélération du phénomène. En revanche, le second semestre devrait marquer « le tournant de la reprise », avec un taux de chômage qui retomberait à 9,8 % fin 2015, puis à 9,5 % fin 2016 (contre 10 % en décembre 2014), selon les dernières prévisions de l’OFCE.La diminution en juin du nombre de chômeurs chez les moins de 25 ans constitue un motif de satisfaction pour M. Rebsamen et s’explique, à ses yeux, « par le succès des dispositifs mis en œuvre » au profit des jeunes (emplois d’avenir, garanties jeunes).Plus globalement, les « évolutions positives » de certains indicateurs reflètent l’amélioration du climat économique, estime le ministre du travail (hausse des déclarations d’embauches de plus d’un mois et de l’intérim, croissance plus soutenue au premier trimestre…).Sans surprise, les chiffres publiés lundi servent de prétexte à l’opposition pour fustiger l’action de l’exécutif. « La reprise économique portée par la situation mondiale ne se traduit pas dans notre pays à cause de la politique incompréhensible de François Hollande et de son gouvernement, dénonce le député Gérard Cherpion (Les Républicains, Vosges), l’un des meilleurs connaisseurs des questions sur l’emploi parmi les parlementaires de droite. Pour chaque timide avancée en faveur des entreprises, deux mesures anti-entreprises sont prises. » Quant à la quasi-stabilité en juin du nombre de chômeurs, elle est « en trompe-l’œil », grince M. Cherpion, du fait des changements apportés par Pôle emploi dans le dénombrement des inscrits sur ses listes.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.07.2015 à 14h16 • Mis à jour le03.07.2015 à 15h34 Uber suspend son service UberPop en France ? Pour Manuel Valls, c’est le résultat de la « fermeté » affichée par le gouvernement dans le domaine. « C’est une profession qui a besoin de règles, nous ne sommes pas dans la loi de la jungle et avec un esclavagisme qui serait celui des temps modernes », a déclaré le premier ministre à la presse vendredi, insistant sur le fait que « notre société a besoin d’autorité et de règles ».« Nous avons toujours dit que nous n’étions pas contre Uber, que nous n’étions pas contre les VTC [véhicule de tourisme avec chauffeur], qu’il fallait, là aussi, des règles. Nous sommes d’ailleurs prêts à examiner dans ce domaine-là toutes les évolutions nécessaires, mais UberPOP devait être interdit. »« Ça va dans le bon sens, mais une activité illégale, ça ne se suspend pas, ça s’arrête », a affirmé pour sa part le secrétaire d’Etat chargés des transports, Alain Vidalies.La semaine dernière le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, avait demandé au préfet de police de Paris de prendre un arrêté interdisant l’activité d’UberPop, illégale en France depuis le 1er janvier et l’entrée en vigueur de la loi Thévenoud, qui réglemente l’exercice de la profession de chauffeur.Lire aussi :Uber annonce la suspension d’UberPop en France dès ce soir« La France doit s’adapter à cette modernité »La décision a évidemment été saluée par les taxis, qui sont en guerre depuis des mois contre l’application. « Nous attendions cela depuis plus de 18 mois », s’est réjoui Thierry Guichère, président de l’association des Taxis de France, sur RTL. UberPop « était illégale, et il est normal que cette application cesse au plus vite, car elle nous a déjà pris beaucoup, beaucoup, beaucoup trop de clients ».« L’annonce est satisfaisante en soi. Néanmoins on reste très vigilants et très méfiants, a tempéré Séverine Bourlier, secrétaire générale de l’Union nationale des taxis. Uber est coutumier de manœuvres de ce genre et ils sont capables de créer des applications similaires sous un autre nom. »En revanche, le député Frédéric Lefebvre (Les Républicains) a estimé que « la France d[eva]it s’adapter à cette modernité ». « Il faut trouver une solution d’équilibre plutôt que d’interdire UberPop (…) il faut qu’il y ait des règles », a-t-il déclaré sur France Info :« Aujourd’hui, si on ne fait pas partie de l’élite politique, journalistique, économique, si on n’est pas abonné à telle ou telle grande société de taxis, (…) on n’arrive jamais à trouver un taxi, on a des tarifs qui sont inabordables. »Le directeur général d’Uber France, Thibaud Simphal, a annoncé vendredi 3 juillet dans une interview au Monde la suspension de son service controversé, dans un souci « d’apaisement ».M. Simphal et le directeur d’Uber pour l’Europe Pierre-Dimitri Gore-Coty ont été renvoyés en correctionnelle cette semaine pour pratique commerciale trompeuse, complicité d’exercice illégal de la profession de taxi, et traitement de données informatiques illégal.Lire aussi :Face à Uber, les taxis estiment que leur « survie est en jeu » 03.07.2015 à 12h15 Pour connaître les résultats du bac 2015 mardi 7 juillet, vous pouvez d’ores et déjà vous inscrire à l’Alerte bac du Monde.fr, afin d’être prévenu par e-mail dès leur publication.Mardi, ils seront publiés en temps réel à partir de 8 heures sur notre page spéciale Résultats du bac 2015.Vous pourrez également y accéder sur nos applis Réviser le bac avec Le Monde, disponibles pour les séries S, ES, L et STMG sur l’AppStore et GooglePlay.Infos, sujets, corrigés et reportages sur le bac sont proposés sur notre page www.lemonde.fr/bac-lycee/.Lire aussi :Résultats du bac 2015 : où et quand les trouver au plus tôt mardi 7 juillet ? Pierre Jullien Les candidats à l’emploi ne manquent pas de participer aux nombreux « job dating », ces rencontres de recrutement organisées dans le cadre des salons de l’emploi, des carrefours des métiers… À l’approche des vacances, les étudiants se lancent traditionnellement dans la quête d’un job d’été…Jobs d’été : 25 % des jeunes en cherchent un, 39 % afin de financer leurs études Vous égrenez les annonces locales pour trouver un petit boulot près de chez vous cet été ? Vous êtes loin d’être seul : 63 % des Français ont déjà fait un job d’été au cours de leur vie. Et un quart des jeunes de 18-34 ans sont dans le même cas que vous en ce moment, selon un sondage BVA pour 20 Minutes et Le Bon coin.fr publié vendredi. Plus de deux sur trois (39 %) de ces jeunes travaillent pour financer leurs études, contre 33 % pour payer leurs loisirs.A lire également : Jobs d'été : « La recette qui marche reste le dépôt massif de CV et le réseau »Le job d’été idéal pour les sondés ? Animateur dans un club ou une colonie de vacances, selon 39 % des personnes interrogées, et en Espagne de préférence. 28 % des sondés considèrent en effet ce pays comme la meilleure destination étrangère pour un job d’été, suivie par le Royaume-Uni (22 %) et l’Irlande (20 %).Les jeunes apparaissent partagés entre l’envie de privilégier une région touristique (45 %) et de travailler à proximité de leur lieu de vie (49 %).Enquête réalisée en ligne les 11 et 12 juin 2015, auprès d’un échantillon de 989 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.De son côté, les gouvernements italien puis français ont lancé leur « Jobs act », inspiré d’un programme créé en 2011 par le président américain, Barack Obama, pour relancer rapidement la création d’emploi dans les petites entreprises. En Italie cette loi entrée en vigueur le 7 mars accorde des exemptions de charges sociales aux entreprises qui embauchent mais facilite aussi le licenciement durant les trois premières années du contrat.Cela vaut mieux que de se voir accusé d’être un « serial job killer », comme ont pu l’être des patrons de Volvo, le 16 juin, à Lyon, accusés par des salariés de Renault Trucks (groupe Volvo) de supprimer des emplois, ou, en 2014, le premier ministre canadien Stephen Harper, par les employés de la poste canadienne en pleine restructuration.Dans un langage familier, le mot job désigne un travail rémunéré, dont… l’emploi dans un sens péjoratif signifie « petit boulot », « peu qualifié et provisoire », précise Le Petit Larousse. Une tendance dépréciative illustrée par plus de 2,4 millions de salariés allemands qui occupaient en 2013 un « mini-job », bien obligés d’accepter – sans qu’on puisse les taxer de jobardise ou de jobarderie - ces contrats dispensés de charges sociales dont la rémunération est plafonnée à 450 euros par mois.Dans un sens argotique vieilli, « monter le job à quelqu’un » signifie « monter la tête à quelqu’un, le tromper »Pauvre job. Un job de pauvre dont l’importation en France n’est pas souhaitable pour Louis Gallois, président du conseil de surveillance de PSA Peugeot-Citroën, et ancien patron de la SNCF ou encore d’EADS, qui s’est prononcé contre.Le mot est emprunté à l’anglais, « attesté depuis le XVIe siècle, assure le Trésor de la langue française informatisé, au sens de tâche, partie spécifique d’un travail à accomplir puis affaire et au XIXe siècle, emploi rémunéré, situation ».Dans un sens argotique vieilli, « monter le job à quelqu’un » signifie « monter la tête à quelqu’un, le tromper ». On « se monte le job » comme on se monterait le bourrichon.Le Littré explique les expressions « c’est la femme à Job », « qui se dit d’une femme acariâtre » et la plus connue « pauvre comme Job », pour excessivement pauvre, font référence à un tout autre Job, le patriarche de l’histoire Sainte célèbre par ses malheurs.Pierre JullienJournaliste généraliste Service économieSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.07.2015 à 07h53 • Mis à jour le03.07.2015 à 13h54 | Laurence Girard La ferme des « 1 000 vaches », située à Drucat dans la Somme, devrait revenir à un troupeau de 500 têtes. C’est en tout cas le sens de la mise en demeure prononcée par Nicole Klein, la préfète de la Somme. Signé mardi 1er juillet, l’arrêté donne 15 jours à l’exploitant pour se mettre en conformité, à compter de sa notification vendredi 3 juillet.S’il ne se conforme aux dispositions de cette mise en demeure, le propriétaire s’expose à des sanctions administratives, soit une amende maximale de 15 000 euros et une astreinte journalière maximum de 1 500 euros. Ceci en dehors des poursuites pénales susceptibles d’être engagées comme le précise la Préfecture dans un communiqué publié jeudi 2 juillet.Dépassement non autoriséCette décision de la préfecture fait suite à un contrôle diligenté le 9 juin dans la ferme de l’homme d’affaires Michel Ramery. Les inspecteurs avaient constaté un dépassement du nombre de vaches laitières autorisées.Ils avaient dénombré 796 bêtes, alors que l’arrêté préfectoral délivré le 1er février 2013 fixait le seuil à 500 vaches. Le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, avait immédiatement réagi en affirmant que des sanctions devaient être appliquées.Suite à l’envoi du rapport et du projet d’arrêté de mise en demeure, l’exploitant avait fait part de ses observations, dans un courrier adressé le 17 juin aux services de l’Etat.Lire aussi :Ferme des 1 000 vaches : le gouvernement promet des sanctionsLaurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Pascale Robert-Diard (Douai (Nord) envoyée spéciale) Il y a tout dans ce verdict. De la rigueur et de l’humanité. De l’intelligence et de l’indulgence. Il y a surtout six jours d’une audience dont on pressent qu’elle hantera longtemps tous ceux qui y ont assisté et particulièrement les trois femmes et les trois hommes que le tirage au sort a désignés comme jurés. Comme ils ont résonné juste, les mots que leur avait lancés l’avocat de Dominique Cottrez, Me Frank Berton, quelques heures plus tôt : « Vous pourrez dire à vos proches : “Je l’ai comprise.” Je peux expliquer. » Justes aussi ceux avec lesquels il avait conclu sa plaidoirie en s’adressant à celle qu’il défendait : « Vous n’avez jamais eu confiance en personne. Je vous demande d’avoir confiance dans les juges de votre pays. » Ces juges, l’avocat était allé les saisir au cœur de leurs préjugés. Il avait planté ses yeux noirs dans ceux d’une jeune femme jurée qu’il avait vu pleurer, deux jours plus tôt. « Vous, Madame, qui êtes peut-être mère ou qui le serez demain. » Il avait fixé son voisin aux cheveux blancs. « Vous, Monsieur, qui êtes peut-être grand-père. » A chacun et à tous, il avait dit les mots nécessaires, ceux qu’il faut prononcer pour ouvrir l’écoute : « On ne tue pas un enfant. » Il s’était approché de leurs craintes, celles de citoyens qui, après cette parenthèse de noirceur, allaient reprendre le chemin de leur quotidien et auxquels les proches, les amis demanderaient sans doute des comptes, diraient leur horreur face aux huit crimes commis par cette accusée sur ses nouveau-nés.En condamnant, jeudi 2 juillet, Dominique Cottrez à neuf ans d’emprisonnement, la cour et les jurés du Nord ont prononcé la peine modérée que n’osait pas espérer la défense. Ils l’ont aussi suivie en reconnaissant à cette mère infanticide la circonstance atténuante de l’altération du discernement au moment des faits qui lui sont reprochés telle qu’elle est prévue par l’article 121-1 du code pénal. Mais ce juste verdict est d’abord la victoire d’une audience.Lire le récit du procès :« Il faut accepter de ne pas tout comprendre » de Dominique Cottrez« Troubles psychiques »Comme toujours, elle repose d’abord sur celle ou celui qui la conduit. Pendant six jours, la présidente, Anne Segond, a cherché un chemin vers l’accusée, sans rien cacher de ses doutes, de ses agacements, parfois, face à ses silences, ses contradictions ou ses mensonges. Elle n’a jamais cédé sur la rigueur d’une instruction qui devait être autant à charge qu’à décharge. Elle a contraint l’accusée à affronter l’horreur de ses actes, en lui faisant raconter, nouveau-né après nouveau-né, les circonstances dans lesquelles elle les avait tués.Ce verdict doit aussi être porté au crédit des deux représentants de l’accusation, Eric Vaillant et Annelise Cau. La peine prononcée est évidemment très loin des dix-huit ans de réclusion criminelle requis mercredi 1er juillet par l’avocat général. Mais s’ils ne les ont pas suivis sur le quantum, la cour et les jurés les ont écoutés sur le fond. Ils ont faite leur la demande d’Eric Vaillant « de ne pas retenir contre Dominique Cottrez le mensonge de l’inceste », dans lequel il n’a vu que la manifestation d’un « énième élément des troubles psychiques dont elle souffre ». Ils ont compris la phrase d’Annelise Cau, évoquant la sinistre « deuxième famille » que représentait pour elle les cadavres des nouveau-nés empaquetés dans des sacs-poubelle qu’elle a gardés pendant vingt ans dans sa chambre à coucher ou dans le garage. Sitôt connue la décision de la cour, le parquet a d’ailleurs laissé entendre qu’il ne ferait pas appel. « Dont acte. C’est un bon procès. De la bonne justice », a déclaré Eric Vaillant.Et puis, bien sûr, ce verdict contient tout ce que la cour et les jurés ont perçu de la vie d’une femme que la découverte de ses actes criminels a sortie de la caverne dans laquelle elle s’était recluse. Tout au long de ce procès, elle leur a offert son visage dénudé. C’est difficile à raconter, le visage de Dominique Cottrez. Deux minces filets de cheveux qui lui font de drôles d’accroche-cœurs au sommet du front. Un menton qui tremble. Mais surtout des yeux plein de peur, de larmes silencieuses et de soumission aux autres. A la présidente Anne Segond, Dominique Cottrez a donné la réponse qui, peut-être, a résumé le mieux son existence.« Comment sentez-vous le regard des autres sur vous ?, lui a-t-elle demandé. – Il n’y a pas de regard, en fait. »La cour et les jurés ont condamné la mère coupable d’un octuple infanticide. Ils ont aussi jugé avec humanité un demi-siècle de solitude. data-tym-playerid="tym-player-x2w7z7p" data-tym-title="Infanticides : pourquoi le parquet a requis dix-huit ans contre Dominique Cottrez" data-tym-permalink="http://www.lemonde.fr/videos/video/2015/07/01/pourquoi-le-parquet-a-requis-18-ans-contre-dominique-cottrez_4666486_1669088.html" data-tym-categories="eclairages,videos" data-tym-tags="eclairages,videos" data-tym-providerreference="x2w7z7p" data-tym-userid="c65c6f24-33a6-4b3b-b557-62f78984f216" data-tym-providername="dailymotion"Pascale Robert-Diard (Douai (Nord) envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maryline Baumard Et s’il était urgent de dénoncer les accords franco-britanniques régissant Calais (Pas-de-Calais) et ses migrants ? C’est ce que propose la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), dans un avis rendu le 2 juillet. Cette autorité administrative indépendante, qui assure un rôle de conseil et de proposition en matière de droits de l’homme, est arrivée à cette conclusion à l’issue d’une auto-saisine sur la situation calaisienne, où 3 000 migrants sont bloqués et maintenus dans des conditions jugées « infra-humaines » par la commission.La proposition de la CNCDH pourrait bien faire avaler le thé de travers outre-Manche. La presse populaire est en effet déjà à fleur de peau sur le sujet car les grèves successives de MyFerryLink, avec blocage du trafic sous le Tunnel, ont permis à de nombreux migrants de profiter du désordre pour franchir la frontière fin juin. Et aujourd’hui la même cause risque de produire les mêmes effets.Après des auditions et une visite de terrain dont la délégation est revenue « extrêmement choquée », la Commission dénonce entre autres « les coûts multiples induits par la retenue sur le territoire français des migrants qui voulaient rejoindre la Grande-Bretagne ». Alors, sans plus de détour, « la CNCDH recommande instamment la dénonciation des traités et accords dits du Touquet et de Sangatte ». La France et le Royaume-Uni ont conclu plusieurs traités et accords administratifs bilatéraux, afin de délocaliser les contrôles frontaliers britanniques dans les zones portuaires et ferroviaires françaises et de renforcer les dispositifs de sécurité dans ces dernières. Or ces textes conduiraient « à faire de la France le “bras policier” de la politique migratoire britannique » selon l’instance consultative.Lire le reportage :Le bidonville de Calais, « Sangatte sans toit »Atteinte au droit d’asileJeudi, à l’heure où la CNCDH peaufinait encore son avis très peu diplomatique, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, recevait à déjeuner son homologue britannique, Theresa May. Officiellement, les deux ministres se sont félicités de ces accords conjoints. Plus officieusement, la ministre britannique a aussi rappelé son souhait que la France fasse un peu mieux en matière d’offre d’asile à Calais, afin que les traversées de la Manche soient moins nombreuses. Une exigence britannique à laquelle Paris se plie déjà avec zèle depuis quelques mois.Or ce sujet des réfugiés est aussi abordé par la CNCDH qui déplore que la France empêche les réfugiés de déposer une demande d’asile de l’autre côté de la Manche, en leur interdisant de quitter l’Hexagone. « La CNCDH y voit une atteinte à la substance même du droit d’asile », rappelle l’avis, qui estime ni plus ni moins que les accords signés sont « incompatibles avec les dispositions du règlement Dublin III » qui sont la référence en matière de gestion de l’asile en Europe. Les 70 à 80 Syriens qui réclament chaque jour de discuter avec les autorités des deux pays à ce sujet reçoivent, en guise de réponse, des évacuations par les CRS de la place d’Armes de Calais. Si leur droit de réfugié est bafoué, leur liberté de quitter la France aussi. La Commission juge plus largement, en effet, que « l’application des accords bilatéraux est [aussi] une atteinte disproportionnée au droit fondamental de quitter n’importe quel pays, énoncé dans la Convention européenne des droits de l’homme ».L’aspect financier des accords ne compenserait même pas ces graves atteintes au droit. La CNCDH estime par ailleurs ces accords inéquitables car très à l’avantage de Londres. « Si l’arrangement de septembre 2014 prévoit le versement sur trois ans de 15 millions d’euros par le Royaume-Uni à la France, cette somme apparaît tout à fait dérisoire au regard du coût engendré par l’accueil des migrants en France », précise encore l’avis, qui rappelle que le seul centre d’accueil de jour Jules-Ferry a coûté 6 millions à la France (et 4 millions à l’Europe).Lire aussi (édition abonnés) :A Calais, une opération humanitaire inéditeOutre cet aspect diplomatique auquel peu d’instances osent toucher, la CNCDH demande aux pouvoirs publics « de prévoir des financements pour renforcer la capacité d’accueil des dispositifs d’hébergement d’urgence, afin de mettre définitivement un terme aux conditions de vie inhumaines et indignes des migrants présents sur la lande ». Aujourd’hui 100 personnes y disposent d’un vrai lit. Soit 3 % des exilés… Un rapport remis la veille au ministre de l’intérieur évoquait cette nécessité d’héberger les migrants. Mais sans en faire un préalable.Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.07.2015 à 16h50 • Mis à jour le02.07.2015 à 20h41 Dominique Cottrez, une ancienne aide-soignante de 51 ans, a été jugée coupable du meurtre de huit nourrissons qu'elle avait mis au monde entre 1994 et 2007 par la cour d'assises du Nord, jeudi 2 juillet. Elle a été condamnée à neuf ans de prison – une peine moins sévère que les 18 ans requis par l'avocat général.Les jurés n'ont pas retenu la préméditation pour le premier infanticide, mais ont souligné un « dessein arrêté » pour les suivants. Ils ont également reconnu l'existence d'une altération du discernement de Mme Cottrez. « C'est un verdict d'apaisement parce qu'un quart de siècle après le début de ces faits, cette femme de 51 ans, certes, dormira ce soir en prison mais elle n'y dormira pas pendant des années, s'est félicité son avocat Frank Berton à la sortie de l'audience. Elle a dit sa satisfaction, sa joie d'avoir été entendue pour une fois, d'avoir été comprise pour une fois, qu'on puisse enfin l'accompagner ».« Ce qui a primé, au-delà de l'humanité, c'est aussi la question de l'altération du discernement » dans ce cas de dénégation de grossesse, a noté de son côté Me Rodolphe Costantino, qui représentait l'association Enfance et Partage, partie civile.  « J'espère seulement que l'opinion publique, uniquement marquée par l'horreur des crimes qu'elle avait commis -qui pourtant a été prise en compte dans cette décision- ne considérera pas que c'est une décision particulièrement clémente ».Pas de prescripitionAu cours du procès, Dominique Cottrez a affirmé n’avoir pas été victime d’inceste de la part de son père, contrairement à ce qu’elle avait déclaré au cours de l’enquête, faisant disparaître une potentielle clé d’explication de ces infanticides.Les avocats de Dominique Cottrez avaient espéré que les faits seraient déclarés prescrits, mais la chambre criminelle de la Cour de Cassation a estimé en 2013 que la période de prescription devait se calculer à partir de la date de découverte des corps, en 2010, et non celle de la mort des bébés.Lire le récit du procès :« Il faut accepter de ne pas tout comprendre » de Dominique Cottrez data-tym-playerid="tym-player-x2w7z7p" data-tym-title="Condamnée à neuf ans de prison pour infanticides, Dominique Cottrez « comprise pour une fois »" data-tym-permalink="http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2015/07/02/dominique-cottrez-condamnee-a-9-ans-de-prison_4667985_1653578.html" data-tym-categories="police-justice,societe,justice" data-tym-tags="police-justice,societe,justice" data-tym-providerreference="x2w7z7p" data-tym-userid="c65c6f24-33a6-4b3b-b557-62f78984f216" data-tym-providername="dailymotion" 02.07.2015 à 14h51 • Mis à jour le03.07.2015 à 05h54 Le tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre (Hauts-de-Seine) a annulé, jeudi 2 juillet, pour une question de forme, la suspension de Jean-Marie Le Pen, cofondateur du Front national (FN), par le bureau exécutif du parti d’extrême droite le 4 mai.Le parti « devra rétablir M. Jean-Marie Le Pen dans tous les droits attachés à sa qualité d’adhérent et, le cas échéant, à celle de président d’honneur », a précisé le jugement.Le parti a annoncé qu’il allait faire appel de cette décision, et sa direction s’efforce d’en minimiser la portée. « La suspension était provisoire jusqu’aux résultats de l’assemblée générale extraordinaire. Ce résultat sera rendu public dans huit jours, donc cela ne change rien à la procédure », assure Marine Le Pen au Monde. « Qu’il retrouve sa présidence d’honneur et sa qualité d’adhérent n’a pas beaucoup d’incidences », juge Nicolas Bay, secrétaire général du parti. « Concrètement, ça ne change rien. Il va redevenir membre de la direction du Front pendant une semaine, mais il n’y aura pas de réunion pendant une semaine », note un dirigeant.« Je suis président d’honneur à vie »L’assemblée générale du parti d’extrême droite, consistant en un vote des adhérents sur une rénovation des statuts de leur parti, qui doit en particulier supprimer la présidence d’honneur du parti, a cours jusqu’au 10 juillet. « Il va fanfaronner un peu, mais ça ne changera rien à la décision des adhérents », veut croire un cadre du FN.« Je suis président d'honneur à vie. Le tribunal a réglé tout cela en un seul attendu très clair », a lancé Jean-Marie Le Pen sur RTL, dans la soirée. Selon lui, « le questionnement du prochain congrès va peut-être supprimer la présidence d'honneur dans le futur, mais il ne peut pas la supprimer dans le passé ». M. Le Pen a également fait savoir qu’il serait de retour à son bureau du Front national dès vendredi matin, à 11 heures.Au lendemain d’une éventuelle suppression de la présidence d’honneur, rien ne dit que Jean-Marie Le Pen soit à nouveau l’objet d’une suspension. « Cela va dépendre de lui : est-ce qu’il va accepter le verdict des urnes ? », s’interroge sans trop y croire un proche de Marine Le Pen.A la suite de plusieurs déclarations polémiques de Jean-Marie Le Pen, le FN avait convoqué une assemblée générale extraordinaire pour « supprimer l’article 11 bis des statuts [du parti] relatif à la présidence d’honneur », fonction occupée par Jean-Marie Le Pen. Ce dernier avait alors formulé un recours pour « contester son exclusion » du parti.Lire nos explications :Pourquoi le Front national en appelle à ses adhérents contre Jean-Marie Le Pen Claire Ané 524 300 candidats au bac 2015 l’ont obtenu du premier coup a annoncé, mardi 7 juillet, le ministère de l’Education nationale. Cela représente 78,8 % du total, un taux pratiquement stable par rapport à l’an dernier (- 0,1 point). Si la performance des candidats au bac général (81,6 % de réussite), qui représentent plus de la moitié de l’effectif total, s’est améliorée par rapport à l’an passé (+ 1,3 point), celle des candidats au baccalauréat professionnel connait une baisse sensible (- 2,7 points), et celle des candidats pour le baccalauréat technologique un léger recul (- 0,6 point).46 500 candidats sont ajournés (7 %), c’est-à-dire qu’ils échouent, et 94 600 (14,2 %) pourront encore tenter de décrocher leur diplôme lors de la session de rattrapage, qui se déroulera entre le mercredi 8 et le vendredi 10 juillet.Voici le détail pour les différentes séries du bac général et technologique et pour le bac professionnel.Bac S, ES et L. 52 % des candidats au bacal se présentaient dans la filière générale (+ 10 400 élèves par rapport à 2014). Le taux d’admis à l’issue du premier groupe d’épreuves atteint 81,6 %, soit 1,3 point de plus qu’en 2014. La plus forte hausse concerne la série ES, avec 3,4 points de plus et 80,6 % de candidats admis au premier groupe, puis pour la série L avec 1 point de plus et 79,7 % d’admis. Enfin, la série S augmente très légèrement (+ 0,1 point), mais domine toujours, avec 82,7 % d’admis.Bac technologique. Un candidat sur cinq se présentait cette année le bac technologique (- 4 200 candidats par rapport à 2014). Le taux d’admis à l’issue du premier groupe d’épreuves est de 80,2 %, en léger recul par rapport à la session 2014 (- 0,6 point), essentiellement dû aux résultats des séries STI2D et Hôtellerie.Bac professionnel. Le taux d’admis au premier tour y est moins élevé, à 72,6 % (- 2,7 points). La baisse est plus particulièrement marquée (- 3,9 points) dans le domaine des services, avec 73,8 % des candidats admis ; tandis qu’elle se limite à - 1,2 point dans le domaine de la production, avec 71,1 % de candidats admis. 28 % des candidats de cette année se présentaient dans la voie professionnelle.Claire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste Laetitia Van Eeckhout Une enquête préliminaire a été ouverte par le pôle santé publique de Paris après la plainte contre X pour homicide involontaire déposée par la famille d’un vigneron bordelais décédé d’un cancer provoqué par l’utilisation de pesticides.« C’est une première en France », se félicite, mardi 7 juillet, dans un communiqué commun, Phyto-Victimes et Générations futures, qui soutiennent la démarche de la famille. Jusqu’alors, en effet, les procédures n’avaient porté que sur la reconnaissance d’un lien entre usages de produits chimiques et maladies chez les agriculteurs.Cette plainte au pénal a été déposée, rappellent les ONG, « pour faire la lumière sur ce qui s’est passé et dégager les responsabilités des firmes qui ont commercialisé des produits sans avoir indiqué les risques encourus ». « Il s’agit aussi de comprendre la complaisance de l’Etat qui a continué à homologuer ces produits alors qu’on les savait dangereux. »« C’est précisément ce que nous attendions et espérions. Un classement sans suite aurait été intolérable pour nous », insiste Valérie Murat, fille du vigneron James Bernard Murat, qui a déposé plainte le 27 avril avec l’espoir de briser « l’omerta » régnant, selon elle, sur l’impact sanitaire des pesticides utilisés dans la viticulture.Atteint d’un cancer en 2010, James Bernard Murat a succombé des suites de cette maladie le 8 décembre 2012. En février 2011, le caractère professionnel de sa maladie liée à l’utilisation de l’arsénite de sodium avait été reconnu par l’Assurance Accidents des exploitants agricoles (AAEXA). Selon sa fille, celui-ci a utilisé pendant 42 ans, de 1958 à 2000, de l’arsénite de sodium pour traiter ses vignes contre l’esca, une maladie due à des champignons parasites, sans jamais avoir été alerté sur la toxicité de ce produit pour sa santé. Dangerosité reconnue depuis 1955Bien que la dangerosité du produit soit reconnue depuis au moins 1955, date de création du tableau des maladies professionnelles liées à l’arsenic et à ses composés minéraux, James Bernard Murat est le premier pour lequel a été établi le lien entre sa pathologie et l’utilisation professionnelle de ce pesticide. « L’Etat a interdit en 1973 l’arsénite de sodium dans l’agriculture, à l’exception de la viticulture. Il n’a définitivement interdit et retiré ce produit à base d’arsenic qu’en novembre 2001 », souligne François Lafforgue, avocat de la famille Murat.François Veillerette, porte-parole de Génération future, espère que l’enquête ouverte par le parquet sera suivie d’une instruction « qui marquera le début de la fin de l’impunité dans cette tragédie des pesticides ».Début mai, le parquet de Paris a classé sans suite une plainte contre X de mise en danger d’autrui visant à dénoncer la pollution de l’air et ses conséquences sur la santé. Le procureur justifiait alors le classement sans suite par la multiplicité des sources de pollution : « C’est l’activité (circulation routière, chauffage au bois, certaines activités industrielles ou agricoles) et non la carence alléguée des pouvoirs publics qui se trouve directement à l’origine de la pollution atmosphérique et de ses conséquences négatives en termes de santé », arguait-il alors.Une multiplicité que l’on ne retrouve pas dans la plainte contre X pour « homicide involontaire » déposée par la famille Murat : le produit comme la victime sont en effet bien identifiés. « Il y a manifestement des dysfonctionnements dans cette affaire qui appellent des explications », insiste François Lafforgue.Lier aussi : « Omerta sur les pesticides dans le vignoble bordelais »Laetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laura Wojcik Les résultats du bac 2015 sont aussi à vivre sur Twitter, réseau social où les hashtags #bac2015 et #JaiMonBac dominent les tendances ce mardi 7 juillet. Les messages de satisfaction ont surgi avec la publication des premiers résultats à 8 h 30, avant une véritable explosion de tweets vers 10 heures, quand la plupart des élèves de terminale ont entraperçu leur nom, sur une liste punaisée au mur du lycée ou sur le Web.» Consultez gratuitement les résultats du bac 2015 sur Le Monde. frLes timelines françaises ont alors été envahies de chapeaux pointus rouges et d’emojis de satisfaction en tout genre, saupoudrés de confettis multicolores : du traditionnel smiley grand sourire à celui qui pleure de joie, en passant par les gros biceps contractés en guise de victoire fracassante. Le « zéro problème » mimé avec les doigts, hérité des codes de la plongée sous-marine, a lui aussi beaucoup de succès.Pour marquer l’étendue de sa joie, la tendance est aux messages en majuscules. Cela peut aller du simple « C’EST BEAU LA VIE », au tonitruant « J’AI MON BAC MENTION ASSEZ BIEEEEEEEEEEEEEEEEN ». D’ailleurs, « BAC MENTION ASSEZ BIEN » s’est hissé un temps dans les tendances Twitter juste après 10 heures, laissant penser que les détenteurs de cette mention étaient les plus heureux du Web, ou du moins les plus nombreux.Typologie des twittos du bacComme chaque mouvement de foule virtuel, le bac est l’occasion de dresser une typologie de ses twittos. Des jaloux amers aux blagueurs compulsifs, en passant par les euphoriques bavards et les malchanceux incompris. Les bacheliers heureux sont logiquement les plus nombreux, avec un taux de réussite à l’examen qui devrait, comme les dernières années, dépasser les 85 %. Aux côtés des bonheurs en lettres majuscules évoqués plus haut, se distinguent de plus sobres « bac en poche » ou « j’ai mon bac ». On croise aussi de concis « je l’ai », avec quelques points d’exclamation de circonstance. Les plus aventureux se lancent dans des figures de style alimentaires :Bac S mention TB avec félicitation du Jury saupoudré de parmesan tqt l'école de médecine me voilà #JaiMonBac— charlnbrl (@Charlène)require(["twitter/widgets"]);Et puis, il y a ceux qui disent merci à la terre entière : à Dieu, leurs parents, le chien, et même au contenu de leur assiette.Bac S mention Très Bien, merci à mon chien Japsy de m'avoir soutenu dans les moments de doute et d'incertitude 🐶😍— MaxDshys (@Azazel)require(["twitter/widgets"]);"@FabiiyKiLa: J'ai mon BAC Merci Seigneur 🙏👌🎉🎉🎉🎊 #Bac2015" première bachelière de mon twitter— AshleyFaray_ (@Sarauniya Omega )require(["twitter/widgets"]);J'ai mon bac avec mention assez bien je remercie ma mère mon père ,merci Dieu ,merci le poulet qui m'a donner de la force— HenriqueSkuna (@Skuna)require(["twitter/widgets"]);Les plus fins calculateurs exposent déjà leurs ambitions financières. Les mentions valent leur pesant d’or dans certaines banques, et les lycéens ne l’oublient pas :Maintenant que vous avez votre bac, prenez votre diplôme et faites le tour des banques pour récupérér les cagnottes— DoctorChu_ (@Je suis trop petit)require(["twitter/widgets"]);Quand j'ai su que j'avais mon Bac, j'ai chialé en pensant à tout l'argent que j'allais recevoir, j'étais émue de pouvoir être riche 💶😍😂— _PaulineHG (@Pauline)require(["twitter/widgets"]);Une pensée s’impose aussi pour tous ceux qui n’ont pas décroché le précieux sésame et doivent supporter la joie exubérante des autres sur les pages d’accueil de tous leurs réseaux sociaux. De nombreux twittos proposent un hashtag #jaipasmonbac pour centraliser les messages de ces déçus du jour :Est-ce qu'il existe un Hashtag : #JaipasmonBAC ?— HLamballais (@Héloïse !)require(["twitter/widgets"]);Et des malchanceux semblent avoir suivi le conseil :#JaiPasMonBac #Tristitude— Fedex62_ (@Fred)require(["twitter/widgets"]);Certains d’entre eux ont néanmoins déjà trouvé de quoi se consoler et laissent flotter une brise d’optimisme dans leurs tweets :La question était "Alors le bac ?💪🏽" sa me désespère. http://t.co/CTCxK2Ai42— FDiana_ (@happiness )require(["twitter/widgets"]);Et comme dans toutes les grand-messes collectives, des guides spirituels surgissent, tentant de transmettre de sages conseils à leurs cadets :Moi j'ai pas eu le bac par contre j'ai fait un malaise devant le lycée ceux qui m'a permis de cassé mon ramàdan a 10h30 merci a l'académie 😎— GOMORRA13015 (@GORDO)require(["twitter/widgets"]);À ceux qui ont eu le BAC ne faites pas l'erreur d'aller à la fac, vous allez perdre une année bêtement cherchez un travail même dans un grec— Kierenne (@kierenne)require(["twitter/widgets"]);Laura WojcikJournaliste au Monde Anne Rodier Dans le texte du projet de loi relatif au dialogue social et à l'emploi, qui revient en seconde lecture à l'Assemblée, mardi 7 juillet, le gouvernement a rétabli deux amendements que le Sénat avait supprimés il y a un mois, le 8 juin précisément.Lire aussi :Le Sénat estime que le burn-out n’est pas une maladie professionnelleLe nouveau texte dit d'une part que « les pathologies psychiques peuvent être reconnues comme maladie d'origine professionnelle », ce qui sans désigner le burn-out ouvre la possibilité de le faire reconnaître comme maladie professionnelle.Et d'autre part qu'un rapport « sur l'intégration des affections psychiques dans le tableau des maladies professionnelles » sera remis « avant le 1er juin 2016 ». Le sujet est donc reporté à l'année prochaine, mais il n'est plus définitivement enterré.Lire aussi :Le burn-out, révélateur du mauvais managementLe burn-out, syndrome d'épuisement professionnel, « concerne l'ensemble des individus au travail et frappe entre 2 % et 11 % d'entre eux » rappelle le sociologue du travail Didier Truchot dans le Dictionnaire des risques psychosociaux écrit sous la direction de Philippe Zawieja et Franck Guarnieri (éd Seuil, 890 pages, 49 euros).Anne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journaliste Séverin Graveleau « Pour enseigner [les mathématiques], il faut des professeurs ». C’est par une lapalissade que la Commission française pour l’enseignement des mathématiques est venue saluer, en fin de semaine dernière, la parution des résultats définitifs du certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement (capes) de mathématiques. La figure de style n’est pas de trop pour déplorer, une fois de plus, le manque d’enseignants dans la discipline à la fin du concours. Pour cette session 2015, sur les quelque 1 800 candidats ayant réussi les épreuves d’admissibilité, seuls 1 097 sont admis. Or, 1 440 postes étaient ouverts cette année. Il y a donc près de 24 % de « perte », comme dit la communauté éducative.Comme chaque année depuis 2012 et la promesse de François Hollande de recréer 60 000 postes d’enseignants – là où son prédécesseur en avait supprimé 80 000 –, certains critiquent le verre à moitié vide quand d’autres se félicitent qu’il soit à moitié plein. « En plus d’un meilleur taux de couverture – moins de postes vacants – que l’année dernière, nous avons recruté en 2015 plus de monde en valeur absolue », argue-t-on du ministère de l’éducation nationale.Et en effet. Comparé à 2013, près de 280 professeurs de maths supplémentaires rejoignent la profession (le parallèle avec 2014 est plus ardu car deux concours avaient lieu simultanément). Sur l’ensemble des disciplines, le ministère se félicite de la hausse du nombre d’enseignants recrutés depuis deux ans.« Actionner d’autres leviers »Les syndicats enseignants du second degré, et notamment le principal d’entre eux, le SNES-FSU, pointent, eux, les difficultés de certaines disciplines dissimulées derrière les chiffres globaux. Car cette année encore les mathématiques ne sont que la partie émergée de l’iceberg : 76 postes sont « perdus » en allemand, 259 en anglais, 141 en lettres classiques, 197 en lettres modernes, 28 en musique et un en langue des signes française. Les mêmes matières, au nombre de sept, sont en crise depuis cinq ans. Tous concours confondus – agrégation, capes externe et interne, concours spécialisés, etc. – ce serait même 4 912 postes ouverts aux concours de l’enseignement et de l’éducation de la session 2015 qui restent vacants, selon le SNES-FSU, soit 23 %.« Est-ce qu’on a plus recruté qu’en 2013, c’est évident, analyse Caroline Lechevallier, secrétaire nationale du syndicat. Est-ce que c’est suffisant pour assurer l’enseignement de la discipline à tous les élèves, remplacer les départs à la retraite, faire face à la montée des effectifs, et les multiples suppressions de postes du quinquennat précédent ? Certainement pas. »Comme la Commission française pour l’enseignement des mathématiques dans sa discipline, le SNES-FSU plaide pour « un vrai prérecrutement » de tous les enseignants « avec des étudiants rémunérés pour qu’ils se consacrent à leurs études ». Il faut surtout, explique Caroline Lechevallier, que « le ministère continue sa démarche volontariste mais en actionnant d’autres leviers ». En particulier celui de la revalorisation du métier, qui passerait par une revalorisation des salaires et de meilleures conditions de travail, éternelle revendication des enseignants français, moins bien payés que la plupart de leurs collègues européens. La démarche aurait l’intérêt d’attirer plus de monde vers les concours, donc d’augmenter le vivier de potentiels bons candidats à même de combler tous les besoins.Des recrutements moins problématiques dans le premier degréSi les concours du second degré ne font pas le plein en termes de postes cette année encore, la situation s’améliore dans le premier degré. Sur les 11 122 postes ouverts pour 2015 au concours externe de professeur des écoles, 10 822 candidats ont été admis. Le différentiel de postes vacants – 300 – concerne l’académie de Créteil pour laquelle un concours supplémentaire de 500 postes était organisé cette année. Selon les informations recueillies par Le Monde, ils pourraient tous être pourvus et ainsi donner au rectorat une marge de manœuvre de 200 postes.Séverin GraveleauJournaliste au Monde Matteo Maillard Devant le lycée Franklin-Roosevelt de Reims (Marne), ils ne sont qu’une vingtaine à patienter, ce mardi 7 juillet, quinze minutes avant l’affichage des résultats du baccalauréat 2015. Une fois les grilles ouvertes, Charles et Thomas traversent la cour, le pas léger. « Je ne suis pas trop stressé, même si je m’attends à l’avoir au rattrapage », dit Charles en souriant. « Non, pas stressé », embraie Thomas, tentant de se convaincre. Il fait déjà chaud, et un ami l’alpague : « Toi, c’est sûr que tu vas avoir 18 au projet. » Le visage de Thomas reprend un peu de couleur. « Mais oui, même le prof a cité ton nom en exemple, ne sois pas modeste », poursuit son ami.Consultez gratuitement les résultats du bac 2015 sur Le Monde. fr8 h 30. Sur les baies vitrées, les surveillants commencent à afficher les résultats du bac technologique. Les lycéens arrivent en grappes et s’agglutinent au plus près des vitres. Certains laissent échapper des petits cris d’excitation ; d’autres, déçus, se prennent le front, ou se laissent tomber lourdement sur un banc. « Je l’ai, et avec mention ! », s’exclame Charles en fendant la foule. « C’est vraiment qu’il est donné à tout le monde », relève-t-il avec gouaille, faisant semblant de dissimuler son contentement. Pour les heureux élus, le premier réflexe est d’appeler les parents, histoire de partager la nouvelle. Mais pour Charles, pas besoin : « Ils regarderont sur Internet. » De toute façon, « ils n’ont pas essayé de m’appeler », s’assure-t-il, un coup d’œil sur le portable à demi tiré de sa poche. Lui a préféré venir, car l’affichage des résultats, « c’est un moment symbolique ». Et partager la tension à plusieurs permet de se sentir moins seul, en cas de bonnes comme de mauvaises nouvelles.Celles du jour sont plutôt positives, et le jeune homme tape sur les épaules de ses camarades, eux aussi triomphants. « Dans notre classe, presque tout le monde l’a eu », dit Thomas, qui n’a pas eu 18, mais 19, au projet. « En même temps, il faut vraiment n’avoir rien fait toute l’année pour ne pas l’avoir », rétorque Charles. « Ce n’est pas vrai, intervient un camarade. Anaïs par exemple, elle ne l’a pas eu, c’est étonnant. » Charles acquiesce : « C’est vrai qu’une fois passé on a l’impression que c’était facile, mais c’était quand même galère. »« Et dire que tu as eu la mention, alors que je suis vingt fois plus intelligent que toi »Alors que tous les élèves font la queue pour obtenir leurs notes, un père scrute avec inquiétude les listes de noms sans y trouver celui de Julien, son fils. « J’espère que je suis admis », plaisante-t-il nerveusement, parcourant les listes jusqu’à la dernière page : « Ah le voilà ! C’est bon, il l’a eu. » Les traits du visage se détendent. « Pas de mention, mais je suis content. » Julien, bac techno en poche, pourra donc poursuivre en BTS, comme le souhaite son père, chauffeur dans une entreprise de transport. Sans perdre un instant, il saisit son téléphone avant de s’éclipser. « Ce n’est pas tout, mais je ne dois pas me mettre en retard au travail », confie-t-il. Charles non plus ne souhaite pas trop tarder. Il travaille dans une bibliothèque, à la réception des livres, et même si son patron est « au courant pour le bac », il ne veut pas se mettre en porte à faux. L’an prochain, il prévoit de suivre la filière génie civil de l’IUT de Reims. « Et dire que tu as eu la mention, alors que je suis vingt fois plus intelligent que toi », lui lance un camarade amusé, avant d’apercevoir un ami de l’autre côté de la cour : « Attends, je vais lui faire croire qu’il ne l’a pas eu, tu vas voir l’ascenseur émotionnel ! »« Mon petit frère a raté son bac »Le groupe s’assied sous l’un des chênes de la cour, bientôt rejoint par un grand brun, Florian. « Je viens voir les mentions », leur sourit Laurence Bouget, vice-proviseure du lycée Franklin-Roosevelt, qui regarde leurs relevés de notes, et compare les moyennes. « Tu as eu 20 en EPS, ah bon ? » glisse-t-elle à Florian, avec un regard complice. La boutade est comprise de ses camarades, qui sourient avec respect. C’est qu’il est l’un des trois seuls élèves du lycée à passer l’option sport de haut niveau. Arbitre international de badminton, il fait aussi du hockey depuis quatorze ans et exerce désormais ses talents en athlétisme. Le tout, dans l’objectif de devenir pompier.Le bac en poche, il va enfin pouvoir accéder à ce rêve de gosse. Il a déjà tout prévu : une colocation à Charleville-Mézières avec un ami, pompier volontaire comme lui, pour suivre un DUT HSE (hygiène, sécurité et environnement), puis passer le concours de sapeur-pompier professionnel. Devant les résultats affichés, deux jeunes femmes, Julie et Noémie, paraissent inquiètes, bras croisés et visage fermé. Elles attendent Lucas. « Il vient de rater son bac. Là il est à l’intérieur pour choisir avec ses profs les matières qu’il rattrapera », explique sa sœur Julie. Le téléphone dans une main, elle vient de prévenir leurs parents. « Ils ne sont pas surpris… il faut dire qu’ils ont l’habitude, moi aussi j’ai eu mon bac au rattrapage », glisse-t-elle avec un petit sourire. Noémie, sa meilleure amie, compatit. Elle est présente par devoir amical, mais aussi par devoir professionnel, puisqu’elle est aussi assistante d’éducation au lycée Roosevelt.L’intérieur du bâtiment se vide peu à peu. Des dizaines de bacheliers sont déjà passés devant les assistants d’éducation récupérer leurs relevés de notes. Demeurent quelques retardataires, ou des parents venus à la place de leur enfant. Comme cette mère dont le fils travaille, arrivée précipitamment : « Qu’est-ce que je dois vous remettre ? », demande-t-elle à l’assistant. « Votre chéquier », répond-t-il. Elle s’exécute : « Je vous dois combien ? ». L’assistant se tourne vers son collègue : « Je ne pensais pas qu’elle allait marcher cette blague ». La mère, confuse, rigole : « Mon fils a eu le bac, je suis sur mon petit nuage, je fais n’importe quoi ! » Derrière elle, les derniers bacheliers quittent le lycée aussi rapidement qu’ils étaient arrivés. Aux profs qui les saluent d’un « Au revoir », ils répondent en s’esclaffant : « A jamais ! »Matteo MaillardJournaliste au Monde Bastien Vachon et Damien Leloup Commandé par Manuel Valls après les attentats de janvier, le rapport du député (PS) de l’Essonne, Malek Boutih, sur « l’analyse et la prévention des phénomènes de radicalisation et du djihadisme en particulier », a été remis jeudi 2 juillet au premier ministre. Intitulé « Génération radicale », il décrit une jeunesse manipulée par Internet, qui contribue « à la diffusion de croyances irrationnelles ». Il prône la création d’un commissariat à la souveraineté numérique, qui s’impose, selon lui, comme « l’outil indispensable permettant l’alliance des pouvoirs publics et du privé pour doter la France et l’Europe de leur propre infrastructure numérique, sans reproduire la logique autarcique du modèle chinois ». Sur la forme, le rapport, pour lequel M. Boutih assure ne pas avoir touché de rémunération, étonne par les interlocuteurs consultés et contient quelques approximations.Parmi les personnes auditionnées par Malek Boutih pour rédiger ce document, quelques noms étonnants : la militante Frigide Barjot, plus connue pour son combat contre le mariage pour tous que pour son expertise sur les radicalismes religieux, ou encore le journaliste controversé Jean-Paul Ney. Présenté comme l’auteur de Pourquoi ils font le Djihad. Enquête sur la génération Merah, un livre à paraître en septembre aux éditions du Rocher, M. Ney s’est surtout illustré sur les réseaux sociaux pour ses pratiques journalistiques douteuses. Mercredi 7 janvier, il avait désigné à tort un adolescent comme étant le troisième homme qui accompagnait les auteurs de la fusillade à Charlie Hebdo. Jean-Paul Ney contributeur du rapport sur le djihadisme de Malek Boutih - L'explication: http://t.co/CmTyTZQYqQ http://t.co/dVKQA1wsct— davidperrotin (@David Perrotin)require(["twitter/widgets"]);Un choix d’interlocuteur étrange que M. Boutih, qui ne « connaissait pas très bien le personnage », a justifié au Monde.fr par le fait que M. Ney a « lui-même demandé à être auditionné ».En revanche, aucun représentant du culte musulman parmi les interlocuteurs de l’ancien président de SOS-Racisme, qui assume ce choix. Il signale que les auditions réalisées n’ont pas toutes influencé son rapport, mais ne regrette aucune audition. « Je n’ai pas fait un rapport pour me faire plaisir avec des gens avec lesquels je suis d’accord. J’ai écouté de tout, j’ai écouté n’importe quoi. J’ai écouté tous les points de vue, des gens qui s’y connaissaient et d’autres qui ne s’y connaissaient pas. »Skyrock au cœur du rapportDans la partie de son rapport consacrée au djihadisme en ligne, Malek Boutih cite en revanche une personne qu’il connaît bien : Pierre Bellanger, le directeur de Skyrock et auteur de plusieurs livres sur les évolutions du numérique. Longuement cité dans une sous-partie du rapport qui décrit le Web comme un nouveau « Far West », M. Bellanger est présenté dans le rapport comme un « spécialiste incontesté des enjeux du réseau, qui a théorisé le concept de souveraineté numérique ». Le député oublie en revanche de préciser que Pierre Bellanger est aussi… son patron. Malek Boutih est en effet directeur des relations institutionnelles pour Skyrock.Un peu plus loin, M. Boutih mêle des notions sans rapport – il évoque par exemple « le contrôle du cœur de la toile qu’est le système d’exploitation », probable confusion entre le système d’exploitation (le logiciel faisant tourner un ordinateur) et  le serveur racine du DNS,  « l'annuaire »  fondamental qui permet aux navigateurs Web de s'orienter sur le réseau.De même, dans un passage du rapport consacré aux réseaux sociaux, Malek Boutih cite en exemple « l’application Yax utilisée par les adolescents ». Placé 81e au classement des applications gratuites de réseaux sociaux sur iTunes, le service est pourtant loin d’être le plus utilisé – Facebook reste très largement le réseau social le plus populaire. Mais Yax est un service lancé par… Skyrock.Ferveur des élus de droiteAutre hic, le rapport commence par une citation du Petit prince qui n’en est en fait pas une. L’origine des lignes citées en préambule par M. Boutih, attribuées à tort à Antoine de Saint-Exupéry, est inconnue.Malgré ces singularités sur la forme, le rapport de Malek Boutih a attiré la ferveur des élus de droite. Xavier Bertrand l’a ainsi qualifié de « courageux et intéressant », Roger Karoutchi d’« édifiant et sans langue de bois ». Bruno Le Maire, Christine Boutin ou encore Frédéric Lefebvre ont également signalé leur intérêt pour le document. Pas de réaction à gauche pour le moment. Le texte a été présenté, lundi 6 juillet au soir, au bureau national du PS.Bastien VachonDamien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Séverin Graveleau et Mattea Battaglia Le ministère de l’éducation nationale envisage de rémunérer des enseignants volontaires qui accepteraient de se former à la réforme du collège durant les vacances de la Toussaint : l’hypothèse a été officialisée, le 2 juillet, dans le cadre d’un Conseil supérieur de l’éducation (CSE), par la directrice générale de l’enseignement scolaire, Florence Robine, ancienne rectrice de Créteil.« Il y aurait deux dispositifs de formation prévue sur la base du volontariat, explique Christian Chevalier, du syndicat SE-UNSA. Des universités d’automne organisées par les rectorats et une formation sur site, les formateurs se déplaçant dans les collèges pour accompagner les équipes ». Ces sessions dureraient trois ou quatre jours maximum, précise-t-il, et seraient rémunérées à hauteur de 50 euros par jour, selon l’ordre de grandeur transmis au SE-UNSA et « qui reste à caler », souligne Christian Chevalier.Volonté « d’avancer »C’est une des rares questions qui inquiète les partisans de la réforme du collège censée entrer en vigueur à la rentrée 2016 : la formation des enseignants. Enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI), accompagnement personnalisé, groupes à effectifs réduits : la mise en place de ces nouveaux temps d’enseignement, sur les 20 % d’autonomie laissée aux collèges sur leur emploi du temps, bouscule à la fois l’organisation des établissements et les pratiques des professeurs.Lire aussi :Des collèges appelés à tester dès septembre la réforme controverséeDès le 20 mai et la publication au Journal officiel du décret et de l’arrêté relatifs à la réforme du collège, au lendemain de la première journée de mobilisation nationale, le ministère avait affiché sa volonté « d’avancer », et de réfléchir à la formation des enseignants.Il n’y aura finalement pas de journée banalisée pour se préparer à la réforme, comme le demandait le Sgen-CFDT, l’un des deux syndicats favorables à celle-ci, mais des formations de plusieurs jours, réparties en plusieurs vagues entre octobre 2015 et mai 2016 afin « de ne pas mobiliser tous les enseignants d’un collège en même temps », précise la circulaire d’application publiée au Bulletin officiel le 2 juillet.La même circulaire indique que la première vague sera composée d’enseignants volontaires, en particulier des membres des conseils pédagogiques des collèges, « qui pourront accompagner la réflexion pédagogique au sein des établissements ». C’est donc pour qu’ils soient encore plus « volontaires » que le ministère envisage de les rémunérer.Lire aussi :Les chefs d’établissement marchandent leur soutien à la réforme du collègeSéverin GraveleauJournaliste au MondeMattea BattagliaJournaliste au Monde 06.07.2015 à 20h25 • Mis à jour le07.07.2015 à 10h21 | Benoît Floc'h Les droits d’inscription à l’université n’augmenteront pas à la rentrée prochaine, a annoncé, lundi 6 juillet, Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur.Pour 2015-2016, les droits resteront donc de :184 euros pour la licence256 euros pour le master391 euros pour le doctorat610 euros pour les écoles d’ingénieurs qui dépendent du ministère de l’enseignement supérieur.La décision, inédite, est purement symbolique. L’an dernier, la hausse avait été modique, « la plus faible depuis dix ans », s’était réjoui le ministère en 2014. Hors paiement de la cotisation de sécurité sociale étudiante, l’inscription en licence avait augmenté de 1 euro (+ 0,55 %), de 2 euros en master (+ 0,79 %) et de 3 euros (+ 0,77 %) en doctorat. De 2004 à 2014, la hausse en euros constants était de 13,5 %.« Symbole important »« C’est une décision en faveur du pouvoir d’achat des étudiants », a pourtant déclaré Mme Vallaud-Belkacem. Si l’on se cale sur l’augmentation de l’an passé, ils auront en effet de 1 à 3 euros supplémentaires dans leur porte-monnaie pour débuter l’année.Si l’économie est minime, les petites attentions sont toujours les bienvenues à l’approche de la présidentielle. « C’est un symbole important qu'il faudra accompagner d'investissements », a salué Alexandre Leroy, président de la FAGE. « Une mobilisation et une victoire syndicale ! », a réagi l’UNEF.Dans le même temps, une dizaine d’écoles d’ingénieurs dépendant d’autres ministères ont massivement augmenté leurs droits ces dernières années. Après l’Ecole des mines, les Télécom, les Ponts ParisTech, par exemple, CentraleSupélec fera passer ses frais de 620 euros à 1 850 euros à la rentrée 2015 (et 2 200 euros en 2016).Benoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matteo Maillard Le gouvernement a publié, jeudi 2 juillet, son rapport annuel sur l’état du système français d’enseignement supérieur et de recherche. Dans cette huitième édition, quarante-neuf thèmes sont abordés. De l’accès aux études à la parité des effectifs en passant par les conditions de vie des étudiants et l’insertion professionnelle des diplômés, le panorama se veut complet et fiable. Il s’appuie en effet sur les statistiques du ministère de l’éducation nationale et les données d’autres organismes comme l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), le Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq) ou l'Observatoire de la vie étudiante (OVE). Voici les principaux enseignements de cette vaste enquête.De plus en plus d’étudiantsC’est un record dans les annales de l’éducation nationale. A la rentrée 2013, 2 430 100 étudiants étaient inscrits dans des filières de l’enseignement supérieur. Avec une augmentation de 1,8 % par rapport à 2012, le nombre d’étudiants en France « n’a jamais été aussi important », précise le rapport. Un score d’autant plus impressionnant « que les jeunes en âge d’étudier sont légèrement moins nombreux ». Pour l’expliquer, le ministère invoque « une plus forte attractivité de l’enseignement supérieur auprès des bacheliers français mais aussi auprès des étudiants étrangers ». Ceux-ci représentent d’ailleurs plus de 12 % des effectifs étudiants pour cette même année 2013. Globalement, la hausse a été la plus forte dans le secteur de l’enseignement privé, qui a vu le nombre de ses étudiants doubler entre 2000 et 2012.Lire aussi : Près d’1,5 million d’étudiants sur les bancs de l’université en FranceSans surprise, la progression des effectifs étudiants trouve ses racines dans l’augmentation du nombre de bacheliers. La session du bac 2014 a ainsi couronné 625 650 candidats, portant le taux de réussite à 88 %. Sur une génération, cela représente 77 % de bacheliers, alors que ces derniers n’étaient que 60 % en 1995.Lire aussi : Sept informations à retenir des résultats définitifs du baccalauréat 2014Une majorité de femmes et des écarts sociaux toujours présentsEn 2013, 55 % des étudiants sont des étudiantes. Les femmes sont largement majoritaires dans les universités, principalement en lettres et en sciences humaines, où leur proportion atteint 70 %. Celle-ci monte jusqu’à 84 % dans les formations paramédicales ou sociales. Par contre, dans les formations plus sélectives (classes préparatoires aux grandes écoles et instituts universitaires de technologie) elles sont minoritaires par rapport à leurs camarades masculins. Même constat dans l’ensemble des filières scientifiques et dans les écoles d’ingénieurs, où elles ne sont que 27 %, malgré une progression de 5 points en quinze ans.function resizeIframe(obj){obj.style.height = obj.contentWindow.document.body.scrollHeight + 'px';}Ces dernières années ont aussi été l’occasion d’une plus large ouverture sociale, avec une démocratisation de l’accès à l’enseignement supérieur. En 2013, 60 % des 20-24 ans ont fait des études, contre 32 % de la génération des 45-49 ans. Si cette progression touche tous les milieux sociaux, le fossé entre les catégories favorisées et défavorisées de la population est toujours nettement marqué. Quand les enfants de cadres ou de professions intermédiaires sont 79 % à avoir effectué des études supérieures, cette proportion chute à 46 % pour les enfants d’ouvriers ou d’employés. Le contraste est particulièrement flagrant dans les formations élitistes : 30 % des enfants de cadres sortent diplômés d'une grande école ou de l'université à un niveau bac + 5 ou supérieur, contre seulement 7 % des enfants d'ouvriers.Lire aussi :Grandes écoles : l’ouverture sociale progresse à petits pasLes diplômes restent des boucliers contre le chômageCes disparités sociales sont d’autant plus graves que les diplômes préservent leur qualité de sésame à l’entrée sur le marché du travail. En temps normal, et plus encore en temps de crise, les diplômés sont « moins exposés au chômage », souligne le ministère, « avec des nuances selon les niveaux de diplôme, les spécialités ou les voies de formation ».Lire aussi :Les études longues, une arme contre le chômageEn 2013, la catégorie des diplômés ne comportait que 13 % de chômeurs contre 25 % parmi les non-diplômés. Les jeunes ingénieurs et diplômés du secteur de la santé connaissent même le plein emploi, avec respectivement, seulement 3 % et 2 % de chômeurs. Cet effet protecteur du diplôme sur le marché de l’emploi explique pourquoi un tiers des jeunes sortant sans diplôme reprennent les études dans les trois ans suivant leur formation initiale. « C'est près du double du taux observé à la fin des années 1990 », souligne le rapport.Des dépenses croissantes, mais en dessous de la moyenne de l’OCDEDepuis les années 1980, les dépenses allouées à l’enseignement supérieur ont considérablement augmenté. En trente ans, elles ont été multipliées par 2,5 (en prix constants, soit corrigés de l’inflation) avec une augmentation moyenne annuelle de 2,8 %. En 2013, la collectivité nationale a dépensé 28,7 milliards d’euros dans ce secteur, soit une augmentation de 1,2 % par rapport à 2012. Un étudiant coûtait alors 11 540 euros, soit 40 % de plus qu’en 1980. Une somme variable selon la filière, de 10 850 euros pour un étudiant d’université publique et jusqu’à 14 850 euros pour un élève de classe préparatoire aux grandes écoles.A la rentrée 2013, plus de 660 000 étudiants ont bénéficié d'une aide financière directe sous la forme de bourses ou de prêts. Si on y ajoute les allocations de logement et les allègements fiscaux, l’aide a atteint 6 milliards d’euros. Un pactole plus conséquent que les 3,5 milliards (en prix constants) versés en 1995.Pourtant, ce ne sont pas les étudiants qui sont les principaux bénéficiaires de ces dépenses. Celles-ci concernent, aux deux tiers, le personnel des établissements du supérieur. En dix ans, le nombre d'enseignants du supérieur a ainsi progressé de près de 5 %, pour attieindre 91 800, dont 57 000 enseignants-chercheurs et assimilés pour l’année 2013.Malgré l’augmentation logique des dépenses de l’enseignement supérieur, celles-ci demeurent insuffisantes en comparaison à nos voisins économiques. En effet, la part du produit intérieur brut (PIB) dépensé dans ce secteur se situe un dixième en dessous de la moyenne (1,6 % du PIB) des pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). La France se positionne ainsi loin derrière le Canada, qui consacre 2,8 % de son PIB, les Etats-Unis (2,7 %) et la Corée du Sud (2,6 %).function resizeIframe(obj){obj.style.height = obj.contentWindow.document.body.scrollHeight + 'px';}  Le privé à la pointe de la rechercheSi la France consacre une part plus importante de son PIB (2,23 % soit 46,5 milliards d’euros) à la recherche et au développement, cette dépense se situe encore en deçà de plusieurs pays de l’OCDE, comme la Corée du Sud ( 4,4 %), le Japon (3,4 %) et les Etats-Unis (2,7 %).De plus, l’effort de recherche est principalement dû aux entreprises. Le secteur privé exécute 65 % des travaux en recherche et développement sur le territoire national et les finance à hauteur de 59 %. Quant à la part du financement de la recherche par le secteur public, elle se repose à 55 % sur les organismes de recherche et à 40 % sur les établissments d’enseignement supérieur.Classements internationaux : une bonne place mais menacéeLa recherche ne se mesure pas seulement à la part de PIB consacré. En termes de publications scientifiques, la France se défend plutôt bien en se classant au 6e rang mondial avec une part qui atteint 3,5 %. Le constat est encore plus positif au vu du nombre de brevets déposés : un 4e rang mondial qui honore, avec 6,4 % des demandes de brevet enregistrées selon le système de calcul européen. Un rang mondial qui chute pourtant en 7e position si l’on en croit le système américain de brevet. Un bémol pourtant, depuis 2004, dans les deux systèmes, la part mondiale de la France diminue « du fait de l’entrée de nouveaux pays comme la Chine ou la Corée du Sud », précise le rapport du ministère.Lire : Les universités françaises peinent à soigner leur réputation internationaleMatteo MaillardJournaliste au Monde 06.07.2015 à 17h13 • Mis à jour le06.07.2015 à 18h42 | Séverin Graveleau Après les politiques et les intellectuels, les Immortels de l’Académie française et une partie des syndicats enseignants, la réforme du collège qui doit entrer en vigueur à la rentrée 2016 est-elle en train de se trouver de nouveaux adversaires inattendus ? C’est en tout cas ce que peut laisser craindre à la ministre de l’éducation, Najat Vallaud-Belkacem, la récente prise de position du SNPDEN-Unsa, premier syndicat des chefs d’établissement.Lire aussi :L’Académie française sabre la réforme du collègeDans un communiqué daté de lundi 6 juillet, il indique qu’il « décidera s’il continue d’apporter son soutien à la réforme du collège lors de sa conférence nationale » en septembre. En cause, la circulaire d’application de la réforme publiée au Bulletin officiel le 2 juillet. Ce mode d’emploi du nouveau « collège 2016 » qui leur est justement destiné est tout bonnement jugé « inacceptable » par le SNPDEN-Unsa.« Par l’interprétation qu’elle apporte », elle « vide de son contenu la principale raison pour laquelle [le syndicat] a apporté son appui à la réforme du collège » précisent les chefs d’établissement. Car c’est, selon eux, le cœur même de la réforme qui est remis en cause dans la circulaire d’application : l’autonomie et la responsabilité supplémentaires accordées aux établissements et à leurs chefs.Lire aussi :Des collèges appelés à tester dès septembre la réforme controversée« Lobby disciplinaire »La réforme prévoit en effet que les collèges puissent utiliser, comme ils le souhaitent, 20 % de leur emploi du temps sur du travail en petits groupes, de l’accompagnement personnalisé, ou pour les nouveaux « enseignements pratiques interdisciplinaires » (EPI). C’est d’ailleurs cette liberté accordée aux chefs d’établissement, considérés par certains comme les grands « gagnants » de cette réforme, qui fait craindre à ses détracteurs de les voir se transformer en « petits chefs ». Et qui a mis dans la rue 24 % des enseignants le 19 mai, selon le ministère, et moitié moins lors de la journée de grève nationale du 11 juin.La circulaire « empiète systématiquement sur les compétences dévolues par le code de l’éducation aux instances de l’établissement », juge le SNPDENSauf que la circulaire « empiète systématiquement sur les compétences dévolues par le code de l’éducation aux instances de l’établissement et tout particulièrement à son conseil d’administration », juge le SNPDEN. Il en est ainsi des groupes à effectifs réduits qui, dans la circulaire, « ont vocation à être constitués en priorité pour les sciences expérimentales, la technologie, les langues vivantes étrangères, les langues régionales et l’enseignement moral et civique ». Autrement dit, les chefs d’établissement sont fortement incités – la circulaire n’est juridiquement pas injonctive – à flécher vers ces matières les trois heures par classe mises à disposition pour les groupes à effectif réduit. « Il y a un lobby disciplinaire qui a joué », estime Philippe Tournier, le secrétaire général du syndicat. Il craint que « cette circulaire ne crée des tensions entre les disciplines, là où un travail collectif de l’équipe éducative aurait pu aboutir à un consensus ».« Trouver le bon point d’équilibre »Le SNPDEN regrette aussi que la circulaire « se mêle de fixer comment les élèves doivent être répartis dans les classes », alors même que le code de l’éducation stipule que les collèges disposent d’une autonomie qui porte sur les modalités de répartition des élèves. Le texte ministériel précise simplement que les élèves qui suivent l’enseignement de complément de latin ou grec – qui vient compenser la disparition des « options » correspondantes –, ainsi que ceux inscrits en classe bilangue en 6e, soient répartis dans plusieurs classes « afin d’éviter la constitution de filières ». Un autre élément qui questionne « la gouvernance même du système éducatif », selon Philippe Tournier. Il explique : « Soit on nous confie plus de responsabilités et on nous laisse ensuite travailler, soit le ministère fait tout et il n’a donc pas à nous demander notre avis. » Le secrétaire général tempère toutefois ces propos en indiquant qu’il ne s’agit pas pour le SNPDEN « de devenir un adversaire de la réforme ».Du côté du ministère on confirme bien que l’écriture de la circulaire « vise évidement à rassurer ceux qui pouvaient être inquiets » mais que ces éléments ne sont « que des rappels de bon sens » ne remettant pas en cause la « plus grande autonomie » portée par la réforme.Mais, « à trop vouloir rassurer ceux qui ont peur [de la réforme du collège], on prend le risque de démotiver ceux qui y croient et qui ont envie » commente Frédéric Sève, du SGEN-CFDT, l’un des deux syndicats enseignants favorables à la réforme. Il s’agit en tout cas maintenant de « trouver le bon point d’équilibre, ajoute Christian Chevalier, du SE-UNSA, afin de rassurer d’un côté les enseignants, de l’autre les chefs d’établissement ». Ce que le ministère avait pourtant bien essayé de faire avec cette circulaire.Séverin GraveleauJournaliste au Monde Bertrand Bissuel Récemment épinglée pour de multiples infractions au code du travail, la Croix-Rouge française tente aujourd’hui de se faire pardonner. Mardi 30 juin, la direction de l’organisation humanitaire a signé un « accord d’établissement » avec la CFE-CGC, l’unique syndicat représentatif au sein du siège à Paris. Le texte, dont le contenu a été dévoilé aux personnels, lundi 6 juillet, prévoit d’accorder une « indemnisation (…) afin de compenser le préjudice subi par les salariés ».Lire aussi :Les salariés associatifs, entre engagement et précariatLe dédommagement, qui repose sur une grille attribuant des points en fonction de la gravité des faits, prendra deux formes : soit des jours de congés crédités sur le compte épargne temps (CET) des personnes concernées, soit une somme d’argent si le calcul final donne droit à moins d’une demi-journée de congés.D’après Eric Laurent, délégué syndical central CFE-CGC, 289 salariés (sur les 480 employés au siège) bénéficieront de ce dispositif dont la mise en œuvre s’étalera sur deux années. La compensation accordée sera supérieure à un mois de congés pour « une douzaine de personnes », complète Philippe Cafiero, directeur des ressources humaines de l’association. Le coût global de la mesure devrait avoisiner les 340 000 euros.Lire aussi :La Croix-Rouge accusée de violer le code du travailPlus de 3 600 dépassementsA la suite d’un contrôle effectué début mars, l’inspection du travail avait dressé une liste impressionnante d’« infractions » commises en 2014 au siège de la Croix-Rouge : un peu plus de 3 600 dépassements de la durée maximale du travail (sur une journée et sur une semaine) auxquels s’ajoutaient « 129 privations du repos quotidien minimal ». Le président de l’association, le professeur Jean-Jacques Eledjam, avait reçu une lettre comminatoire de deux inspecteurs du travail qui le sommaient de prendre des dispositions « pour que ces dysfonctionnements, préjudiciables à la santé physique et mentale de vos salariés, cessent immédiatement ». « Il vous appartiendra également de réparer financièrement le préjudice causé à ces derniers par cette organisation du travail illégale, dangereuse et pathogène », avaient-ils ordonné.« Marquer le coup »L’accord conclu le 30 juin répond à cette injonction et à une demande de la CFE-CGC. « Nous souhaitions trouver une solution pour sortir de cette situation par le haut, affirme M. Cafiero. La page est tournée. » « Le but était de marquer le coup vis-à-vis de la direction sans mettre à genoux l’association, confie, pour sa part, M. Laurent. C’est pour cette raison que l’indemnisation est échelonnée sur deux années. »Lorsque les remontrances de l’inspection du travail avaient été déballées sur la place publique, à la fin mai, la Croix-Rouge s’était défendue en invoquant la spécificité de son action. « Nos missions demandent une grande mobilisation et disponibilité de nos salariés et bénévoles, quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit, le jour de la semaine », avait-elle plaidé dans un communiqué, en précisant qu’au niveau du siège, « ce sont les directions métiers “d’urgence” qui sont en grande majorité concernées par les dépassements d’horaires ».M. Cafiero explique que des négociations sont engagées sur l’organisation du travail et les horaires applicables au siège afin d’éviter que de tels errements se reproduisent. Reste maintenant à savoir si les constats de l’inspection du travail seront consignés dans un procès-verbal transmis au procureur de la République de Paris. Le parquet de Paris indique ne pas avoir, à ce stade, la totalité du dossier.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Escande Des chauffeurs de taxi furieux renversent des voitures pour défendre leur profession. Des migrants s’échouent en masse sur les côtes pour trouver un emploi en Europe. En France, la prochaine élection présidentielle se jouera en grande partie sur le chômage. Partout la question du travail occupe les esprits et préoccupe les politiques.Normal, depuis que les sociétés humaines se sont affranchies de l’esclavage, puis de la féodalité, qui reléguaient le travail aux couches basses de la société, cette notion s’est retrouvée au cœur de nos existences. Elle se déploie dans trois dimensions. Economique, bien sûr, on travaille pour subvenir à ses besoins, mais aussi sociale et philosophique. Un emploi est le plus sûr moyen de s’insérer dans une communauté et de trouver, le plus souvent, un sens à son existence.C’est la raison pour laquelle le Cercle des économistes a choisi ce thème cette année pour ses rencontres d’Aix, qui se sont achevées dimanche 5 juillet. Avec une idée qui taraude les esprits en ce moment : sommes-nous à la veille d’un changement majeur du mode de travail, de sa répartition, de sa qualité ?Lire aussi :Précarité au travail : la voie du plein-emploi ?Révolution copernicienneLa situation européenne nous montre que le chômage n’est pas une fatalité. Des pays majeurs comme l’Allemagne ou la Grande-Bretagne sont retournés au plein-emploi après avoir connu des récessions plus profondes que celle de la France. Mais à quel prix ? Celui du développement de ce que l’on pourrait appeler le « précariat ». Ce travail aléatoire et faiblement rémunéré, souvent indépendant, qui a fait sortir de l’inactivité des millions d’individus. A l’inverse, les pays qui ont freiné ce mouvement vers les « mini-jobs » allemands ou les « contrats zéro heure » britanniques, comme la France ou l’Italie, continuent de connaître des taux de chômage à deux chiffres. Précarité et emploi contre stabilité et chômage.La Grande-Bretagne a fait son choix, et va plus loin en revoyant entièrement le rôle de l’Etat. Chacun sa réponse. La France en trouvera une autre, plus conforme à son histoire, à sa culture. Il reste que, dans une économie ouverte et de croissance modérée, la précarité est la transition indispensable pour éradiquer le chômage de masse. Et, dans nos sociétés largement tertiarisées, le stock d’emplois disponibles se trouve dans les services à basse qualification.Comme l’ont préconisé les économistes à Aix, pour contrer le développement d’une société à deux vitesses, il est impératif de revoir toute la chaîne de l’emploi, du stage au CDI en passant par le travail indépendant. Mais aussi de fluidifier le marché à l’échelle européenne, et d’investir massivement en formation. Cette révolution copernicienne de la mobilité sociale est en train de se faire, officiellement et sous le manteau. Il est de notre intérêt d’accompagner le mouvement, plutôt que d’avoir à le subir.Lire aussi :Pour en finir avec la précarité des stagiairesPhilippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Maryline Baumard « Admis au deuxième groupe d’épreuves »… Ceux qui pensaient être bacheliers mardi 7 juillet seront déçus quand ils verront leur nom suivi de cette mention. Ceux qui pensaient être éliminés au premier tour seront ravis. « Le rattrapage est véritablement une seconde chance et il faut l’aborder dans cet état d’esprit », précise Corinne Barre, professeur de sciences économiques et sociales au lycée Chérioux à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne).Résultats du bac 2015 : découvrez-les mardi sur Le Monde. frPour connaître les résultats du bac 2015 mardi 7 juillet, vous pouvez d’ores et déjà vous inscrire à l’Alerte bac du Monde.fr, afin d’être prévenu par e-mail dès leur publication.Mardi, ils seront publiés en temps réel à partir de 8 heures sur notre page spéciale Résultats du bac 2015.Vous pourrez également y accéder sur nos applis Réviser le bac avec Le Monde, disponibles pour les séries S, ES, L et STMG sur l’AppStore et GooglePlay.Infos, sujets, corrigés et reportages sur le bac sont proposés sur notre page www.lemonde.fr/bac-lycee/.Lire aussi :Résultats du bac 2015 : où et quand les trouver au plus tôt ?« Dans mon lycée, 30 % des élèves vont au rattrapage en série ES. La très grande majorité sont bacheliers à l’issue de ces deux oraux. Même si c’est une semaine après les autres, ils ont le titre ! » rappelle l’enseignante. « Nous sommes conscients que les élèves qui nous arrivent à l’oral ne sont pas les premiers de la classe. Tous les enseignants qui font passer les oraux sont dans cet état d’esprit », ajoute Yann Tholozan, enseignant de mathématiques au lycée Vauvenargues à Aix-en-Provence. Ce qui ne signifie pas qu’on y va les mains dans les poches. Trois enseignants vous donnent huit conseils à ne pas négliger.1. Récupérer ses notes et les analyserC’est la première étape, une fois votre admission au rattrapage connue. Il faut d’ailleurs quitter rapidement son lycée pour éviter de se laisser démoraliser par ses copains qui eux ont eu le bac au premier tour et ont envie de le fêter. Le temps de celui qui va au rattrapage est compté… La fête ce sera après le second tour. Vous aurez tout l’été pour ça. Mais avant, soyez méthodique.2. Penser sa stratégieLe principe du rattrapage est simple. Il permet d’annuler deux notes obtenues à l’écrit du baccalauréat en les remplaçant par deux notes obtenues à des oraux que le candidat repasse. Deux oraux qu’il choisit. Comme le relève Yann Tholozan, « il faut en général opter pour les disciplines à fort coefficient dans lesquelles on a eu les notes les plus faibles… A condition quand même de se sentir de composer à l’oral dans les deux disciplines et d’être capable de faire mieux qu’à l’écrit ». L’enseignant conseille de faire ses calculs en mettant des notes fictives – mais possibles – et en appliquant les coefficients, pour voir quelle matière permet de passer le cap des 10 sur 20 et donc d’avoir le bac.3. Discuter avec ses enseignantsAvec vos simulations, allez voir vos enseignants dans votre établissement. Ils sont à votre disposition ou sont joignables pour vous aider à faire le bon choix. Ils vous connaissent, savent si vous pourrez assurer à l’oral dans leur discipline et si vous pouvez escompter mieux que votre note d’écrit. A Chérioux, en banlieue parisienne, Corinne Barre attend ses élèves avec leur feuille de notes. « En bac ES, ceux qui passent au second tour ont très souvent raté l’histoire-géographie et les sciences économiques. C’est très souvent le duo qu’ils choisissent… certains prennent les langues vivantes ou les mathématiques. Pour les langues, ça marche pour ceux qui sont meilleurs à l’oral qu’à l’écrit… Pour les mathématiques, il faut se sentir de faire un oral dans cette discipline », ajoute l’enseignante.Hugo Billard, qui enseigne au lycée de Sain-Cyr-l’Ecole (Yvelines), estime que l’histoire-géo au rattrapage, ce n’est pas pour tout le monde. « Je ne conseille de choisir cette discipline qu’aux candidats qui ont eu en dessous de 7 sur 20. Lorsqu’on a eu 9 ou 10, cela ne sert à rien car il est difficile d’y avoir un 15 ou 16 », précise l’enseignant.4. S’inscrire auprès de son centre d’examenUne fois le choix des deux disciplines arrêté, il faut s’inscrire dans son centre d’examen. C’est lui qui établit les dates des oraux avec les jurys5. Travailler d’arrache-piedUne fois les disciplines choisies, il faut se mettre en travail. Le compte à rebours est lancé ! « Je donne tous les ans le même conseil à mes élèves. Que ceux qui ont eu le baccalauréat d’emblée, aident leurs camarades. Je les incite à leur donner leurs fiches de révisions. Et s’il manque un cours à un élève admis au second tour, je lui photocopie le mien. Il faut qu’il connaisse bien les grandes notions du programme. On n’attendra pas de lui un approfondissement sur un auteur, mais une bonne présentation des notions au programme et la preuve qu’il a travaillé », rappelle Mme Barre.En mathématiques, même chose. « Je donne en général à mes élèves des QCM qui permettent de réviser le programme de l’année. L’élève va avoir 4 ou 5 questions lors de son oral qui vont lui permettre d’aborder une bonne partie du programme. Il faut qu’il montre qu’il a travaillé, qu’il sait de quoi on lui parle. Même s’il n’a pas le temps de tout faire, il faut qu’il prouve qu’il sait comment s’y prendre, qu’il a de la méthode. »6. Ne jamais oublier qu’un examinateur est un enseignant ! M. Tholozan et Mme Barre donnent tous les deux le même conseil : « Ne pas dire à son examinateur qu’on n’a pas étudié ce chapitre en classe » ou « que le prof était nul ». « Ce genre de réflexion indispose plutôt l’examinateur », rappelle Corinne Barre. Il ne faut jamais oublier que celui qui fait passer l’oral est un enseignant qui connaît par cœur les tactiques des lycéens… Il ne faut pas oublier non plus qu’il faut structurer sa prestation orale.« En histoire-géographie, c’est très vrai. Il faut absolument produire un exposé structuré. Sur votre feuille de préparation, vous devez avoir dégagé une problématique et établi un plan structuré en trois parties avec trois sous-parties. Il peut manquer des choses, ce n’est pas très grave, mais vous devez montrer vos capacités à organiser logiquement un travail », rappelle l’enseignant. « Cet oral est une occasion de montrer votre intelligence. En établissant un croquis ou une carte, vous prouvez que vous êtes capable de schématiser des relations entre plusieurs événements… et vous marquez forcément des points », ajoute-t-il.7. Se mettre dans la tête que son examinateur est un allié« Un enseignant qui fait passer les oraux est plutôt enclin à la bienveillance. Je vais mettre une mauvaise note à l’élève qui ne connaît pas les notions ou les cours… Mais je peux aussi mettre un 18 sur 20 », rappelle Corinne Berre. « On sait en faisant passer les oraux qu’on n’aura pas affaire aux meilleurs élèves. On ne s’attend donc pas à des merveilles. En mathématiques ,on va essentiellement poser des questions de cours. Et si l’élève sèche sur un point, on va l’interroger sur d’autres sujets pour lui permettre de se rattraper », ajoute Yann Tholozan.Les deux enseignants ont déjà vu des élèves transformer un « 3 » ou « 4 » obtenu à l’écrit en un 18 sur 20 à l’oral. D’ailleurs, certains enseignants demandent aux élèves combien de points il leur manque. Cette question montre assez bien l’esprit d’une épreuve qui ne s’appelle pas « rattrapage » pour rien !8. Gérer son tempsLa durée de l’épreuve varie en fonction de la matière. En général, elle dure 40 minutes : 20 minutes de préparation et 20 minutes de passage. En histoire et géographie, vous aurez deux sujets, l’un en « majeure », l’autre en « mineure », comme lors de l’écrit. « Il faut toujours commencer par préparer sa mineure. Trop d’élèves se laissent prendre par le temps, passent 20 minutes sur la majeure et arrivent devant l’examinateur sans avoir du tout réfléchi à la mineure. C’est une erreur tactique qui coûte cher. Il faut passer 5 minutes sur la mineure qui vaut un quart des points », précise Hugo Billard.9. Ne pas oublier…... sa carte d’identité et son relevé de notes. Ce sont des pièces obligatoires. mais il est autre chose à ne pas oublier : la politesse. « Soyez poli ! » rappelle Hugo Billard. « Le baccalauréat est un sésame pour l’enseignement supérieur. Pour franchir cette étape, vous devez montrer que vous êtes capable de vous plier aux codes de notre société. La politesse en fait partie. Que vous le vouliez ou non, vous serez aussi évalué sur votre courtoisie. Il n’y a pas de points spécifiques au barème pour cela, mais l’examinateur y est sensible », rappelle l’enseignant.Cet article a fait l’objet d’une première publication à l’occasion du baccalauréat 2014.Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter